'i^m il\M:'\W.f>_ mmmk wËmmmm K\J< •%/ :#^?1& èm^k^jû È>MkML I :■'] S, **£> $C y 's dWW> %g|f fÊrns&KSïEl^mÊÊ* A A \ VkwISSf^m BOSTON PUBLIC tlBRARY CODMAN FUND Ëiiiiiii V7 V ^;iw; iV/fâ U'U OBT m MM umM v \j. *-(• . hj \ DICTIONNAIRE DE POMOLOGIE Droit de traduction ou de reproduction formellement réservé. ANGERS, IMPRIMERIE P. LACHESE, DELLEUVRE ET DOLBEAU DICTIONNAIRE DE POMOLOGIE CONTENANT l'Histoire, la Description, la Figure DES FRUITS ANCIENS ET DES FRUITS MODERNES LES PLUS GÉNÉRALEMENT CONNUS ET CULTIVÉS ANDRÉ LEROY PÉPINIÉRISTE Chevalier de la Légion d'honneur, Administrateur de la Succursale de la Banque de France, Ancien Président du Comice horticole d'Angers , Membre des Sociétés d'Horticulture de Paris , de Londres , des États-Unis Et de plusieurs autres Sociétés agricoles et savantes de la France et de l'Étranger. TOME II - POIRES D-Z VARIÉTÉS N" 390 a 91 S SUIVI D'UN SUPPLÉMENT SYNONYMIQUE ET D'UN ERRATA PARIS DANS LES PRINCIPALES LIBRAIRIES AGRICOLES ET HORTICOLES 1869 bi ' Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/dictionnairedepo002lero POIRES Nota. — En lisant nos descriptions d'arbres, on devra toujours se rappeler qu'elles sont faites dans la pépinière, et sur des sujets de deux ans. D Poire DAGOBERT. — Synonyme de poire d'Angobert. Voir ce nom. Poire DALBRET. — Synonyme de Beurré Dalbret. Voir ce nom. Poire DAMADOTE. — Synonyme de poire Amadote. Voir ce nom. 390. Poire de DAME. Synonyme. — Poire Des Beuhards (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , très- étalés, de moyenne grosseur, longs, peu flexueux, brun clair grisâtre, à lenticelles larges et abondantes, à coussinets saillants. — Yeux : gros, ovoïdes, écartés du bois, ayant les écailles grises et disjointes. — Feuilles : grandes, arrondies, acumi- nées, fortement dentées ou crénelées, au pétiole long et épais. Fertilité. — Remarquable et constante. Culture. — Cet arbre se greffe sur cognassier, puis à haute tige sur franc; il est vigoureux , se développe assez rapidement, et fait des pyramides régulières. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et souvent moins volumineuse. — Forme : ovoïde-arrondie ou ovoïde régulière, généralement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : long, mince, arqué, renflé aux extrémités, et surtout à la base, obliquement ou perpendiculairement inséré à la surface, mais parfois en dehors de l'axe du fruit. — Œil : grand, bien fait, ouvert, enfoncé, n. 1 DAM entouré do bosselettes. Peau . rude au toucher, vert-pré, maculée de fauve dans la cavité ombilicale et près du pédoncule, parsemée de points grisâtres peu appa- rents. Chair : blanchâtre, demi-fine, molle, mi-cassante, pierreuse, légèrement marcescente. Eau : suffl- Poire «in Dams santé , sucrée , acidulé , i ans parfum prononcé, quoiqu'as sez savoureuse. Maturité. — Vers la moitié • Obstsorteft , IS'.ï:!. |>. 99).— ii. Mwvwic VERTE (Gomioe horticole (ta Manie cl Loire , C«ta/oyti« rf« son Jardfa fruitiw, aunéo 1888 , i>. 8 . n" S I l) l>CNi*i*«|»tiou de 8'iin-Im-*-. Bois : ;;euetaloinont fort. Ro. HirnK.r : peu nombreux, érigés au sommet * l« > la lige, étalés à sa base, gros, Longs, légèremenl coudés, brun gris olivâtre, rougis vers l'œil, ayaul les Lenticelles très rappro chées, apparentes, el les coussinets bien assortis. ) eux : Volumi- neux, arrondis, à écailles disjointes, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : rarement abondantes , ovales allongées, régulièrement dentées, souvent ondulées, portées sur iiii pétiole de longueur 61 de grosseur moyennes h qu'accom- pagnent des stipules très dévelop- pées, l'i mu m . Satisfaisante, Ci i ii re. Nous le greffons indistinctement sur franc <>u sur cognassier; sa vigueur esl grande; sou développement, vif; quant à ses pyramides, dès la deuxième année elles sont fortes niais peu Feuillues , peu ramifiées. ll4>H«*ri|i type ci dessus. l'eatt : épaisse, jaune olivâtre, toute parsemée «le points verdâtres et quelque peu vermil- lonnée sur la l'aee exposée au soleil. Chair: blanc jaunâtre , g rosse , mi- fondante, pierreuse autour des loges. Eau : suffisante, sucrée, parfois entachée d'une trop grande acidité, mais généralement assez, savoureuse. Maturité. - Dernière quinzaine d'août. Qu \uiK. Deuxième. Historique^ Lorsqu'on 1846 nous greffâmes cette variété pour la première l'ois, elle taisait partie des plus anciens poiriers du jardin fruitier d'Angers, f\cr 4 DAM — DAT en 1834. Elle n'appartient pas, cependant, aux semis du Comice horticole de Maine-et-Loire. Le docteur Diel, pomologue allemand, la signalait dès 1821 [Kern- obstsorten, p. xvm) , disant l'avoir reçue de Bruxelles, sans parler toutefois de l'obtenteur. Mais en 1833, après la mort de cet écrivain, un de ses parents, s'occu- pant aussi de l'étude des fruits, la décrivit sous le nom Madame verte de Bruxel- les ( Verzeichniss der Obstsorten, p. 99) , et la déclara gagnée par Yan Mons. Elle est donc née à Bruxelles, vers le commencement de notre siècle, et dans la pépinière de la Fidélité, que le célèbre semeur y posséda jusqu'en 1820, époque à laquelle il se vit obligé de transporter tous ses arbres à Louvain. La dénomination qu'il lui donna, vient sans doute de la jolie couleur vert-pré qu'affecte sa peau, lorsque la maturité ne l'a pas encore fait passer au jaune olivâtre. Aujourd'hui, cette poire est appelée presque partout, Dame verte, et non plus Madame verte; modification heureuse , en ce sens qu'il est moins facile , sous ce nouveau nom , de la confondre avec l'espèce mentionnée dans l'alinéa ci-après. Observations. — M. Charles Baltet, horticulteur à Troyes, a décrit en 1867, page 79 de la quatrième édition de son opuscule intitulé Des Bonnes Poires, une variété toute moderne, appelée MADAME VERTE. C'est, écrit-il, un « Fruit «moyen, ovale-arrondi; gris rugueux recouvert d'un coloris nèfle et chocolat; « chair teintée saumon, assez fine, fondante, bien juteuse, aromatisée d'un goût « particulier. Maturité : décembre-février. » Si le nom de cette poire ressemble , à un accent près, au nom primitif de la Dame verte, on voit néanmoins que les deux n'ont entr'eux aucune identité. Quant à fournir ici quelques renseignements sur le poirier Madame Verte, impossible, il nous est complètement inconnu, et M. Baltet lui-même n'en a pas indiqué la provenance. Poire des DAMES. — Synonyme de poire Bellissime d'Automne. Voir ce nom. Poire de DAMOISELLE. — Synonyme de poire de Vigne. Voir ce nom. Poire DANGOISE. — Synonyme de poire d'Angois-e. Voir ce nom. 392. Poire DATHIS. NynonymcN. — Poires : 1. Beurré Dathis (Dec.iisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). — 2. Datais du Printemps (Id ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, arqués et étalés, très-gros, très-longs et très-géniculés , cotonneux, jaune-brun clair légèrement verdâtre, finement et abondamment ponctués, ayant les coussinets saillants et les mérithalles des plus longs. — Yeux: à écailles mal soudées, volu- mineux, ovoïdes, duveteux, généralement sortis en courts éperons. — Feuilles: assez grandes, ovales, cotonneuses, faiblement dentées ou crénelées, au pétiole gros et de longueur peu commune. Fertilité, — Ordinaire. Culture. — Le cognassier lui convient parfaitement; il s'y montre vigoureux et DAT Poire Dathis. d'une croissance hâtive; ses pyramides sont toujours très-fortes, mais habituelle- ment trop dégarnies de feuilles et de rameaux. Description du fruit. — Grosseur : consi- dérable. — For- me : turbinée et très-- ventrue, ayant souvent un côté plus renflé que l'autre. — Pédoncule : long, bien nourri, ar- qué, charnu à la base , oblique- ment implanté , continu avec le fruit. — Œil: grand, régulier, ouvert, assez en- foncé. — Peau : jaune clair, pas- sant au jaune gri- sâtre sur la par- tie que frappe le soleil , finement ponctuée de vert, rayée de même dans le bassin ombilical, et par- fois très - légè - rement marbrée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanchâ- tre, mi-fine, mi- cassante , pier - reuse au centre. — Eau : rare- ment abondante, sucrée, peu savoureuse, peu parfumée. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. * Qualité. — Deuxième, et souvent troisième quand sa chair est par trop sèche. Historique. — La poire Dathis nous fut envoyée de Belgique vers 1856, et nous la multiplions depuis 1860, sans savoir précisément quelle est son origine. Les Belges ne l'ont jamais revendiquée, non plus que les Américains ni les Anglais. En France, on la voit cultivée avant 1850, à Lyon, et dès 1852 à Tou- louse, dernière localité dans laquelle un pomologue allemand, le baron Biedenfeld, Ta crue poussée de semis, chez le pépiniériste Rey. Mais c'était une erreur, comme 6 DAT — DAV va le démontrer la lettre suivante, que m'adressaient de Toulouse, le 20 septembre 1867, MM. Bonamy frères, horticulteurs et architectes-paysagistes : « Monsieur, « Madame veuve Rey vient de me communiquer une lettre de vous, dans laquelle vous demandez à son mari, mort depuis quelques années, des renseignements sur la poire Dathis, qu'un ouvrage allemand, dites-vous, lui attribue. Il n'en est rien. Nous étions intimement liés avec feu M. Rey. Après lui avoir, en 1849, donné notre collection d'arbres fruitiers, déjà très-nombreuse alors, nous fîmes venir en août 1852, de compte à demi, certaines variétés fruitières de cbez M. Morel, pour, lors pépiniériste à la Demi-Lune, près Lyon. Or, c'est parmi les poiriers de cet envoi que nous reçûmes la Datbis, mûrissant en septembre et non point au printemps, ainsi que quelques Catalogues l'assurent... » Observations. — La poire Dathis ne saurait être assimilée, comme on l'a dit récemment, aux poires Beurré Superfm et Graslin. Ce sont là trois variétés fort distinctes par leurs arbres , par leurs fruits. Déjà M. Willermoz, dans la Pornologie de la France (t. I, n° 43), avait en 1863 relevé cette méprise, due sans doute à quelque erreur d'étiquetage. Depuis, le pomologue Jahn (1864) s'est associé aux rectifications de M. Willermoz (voir Y Illustrirtes Handbuch der Obstkunde , t. Y, n° 400, p. 299). En Allemagne, on connaît donc mieux, maintenant, la Dathis, qu'en 1854, car à cette époque le Handbuch aller bekannten Obslsorten, faisait « mûrir « cette poire en février, assurait qu'elle se conservait jusqu'en mai , et qu'elle était « la meilleure du printemps. » (Page 116.)' Poire DATHIS DU PRINTEMPS. — Synonyme de poire Dathis. Yoir ce nom. Poire DAUPH1NE. — Synonyme de poire de Lansac. Yoir ce nom. 393. Poire DAVID D'ANGERS. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , sor- tant parfois en éperon, généralement étalés, gros, de longueur moyenne, coudés, vert jaunâtre, à lenticelles larges, serrées, brun-gris, à coussinets très-accusés. — Yeux : volumineux, ovoïdes-pointus, non appliqués contre le bois, ayant les écailles faiblement entr'ouvertes. — Feuilles : moyennes, vert pâle, allongées, presque entières sur leurs bords , au pétiole court , épais et accompagné de stipules bien développées. Fertilité. — Grande. Culture. — Cette variété entrant seulement dans sa deuxième année de greffe, nous ne saurions dire si le cognassier, qui lui a été donné pour sujet, lui sera plus profitable que le franc. Actuellement, ses pyramides sont irrégulières et peu jolies, niais très-ramifiées et très-feuillues. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent plus volumineuse. — Forme : turbinée, obtuse, ventrue, à surface bosselée, à base légèrement pen- tagone. — Pédoncule : long, mince, à peine arqué, renflé aux extrémités, oblique- ment implanté à Heur de chair. — Œil : grand, contourné, mi-clos, placé au DAV — DEA Poire David d'Angers. centre d'une large et profonde cavité en entonnoir. — Peau : jaune clair, finement ponctuée de fauve, quelque peu tachée et veinée de même sur le côté frappé par le soleil ainsi que dans le bassin ombilical. — Chair : blanche et des plus fines, fondante, juteuse, exempte de granulations. — Eau : fort abondante , sucrée , acidulé , savoureuse, délicieusement par- famée. Maturité. — Commençant vers la moitié de février et se prolon- geant jusqu'en avril. Qualité. — Première. Historique. — C'est un fruit sorti de mes semis ; il date de 1865 et n'a pas encore figuré dans mon Catalogue. Je l'ai dédié à l'illustre statuaire Pierre- Jean David , né à Angers le 12 mars 1789, mort à Paris le 5 janvier 1856. Observations. — Cette poire est non-seulement très-reconi- mandable pour sa qualité, mais encore pour la longue durée de sa conservation. Cueillie avant les premières gelées, et bien surveil- lée au fruitier ,t on peut la garder jusqu'à la fin d'avril, et même jusqu'au milieu du mois de mai. Poire DAVIS. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. Poire DAVY. — Synonyme de poire Fondante des bois. Voir ce nom. 394. Poire DEARBORN'S SEEDLING. Synonymes.— Poires : 1. Dones (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1849, t. II, p. 81). — 2. Nones (Downing, the Fruits and fruit trees of America, édition de 1863, p. 431 ). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, géné- ralement érigés ou légèrement étalés, gros, des plus longs, flexueux et d'un beau rouge, ayant les lenticelles blanchâtres, très-rapprochées, et les coussinets un peu ressortis. — Yeux : moyens, ovoïdes-arrondis, duveteux, noyés dans l'écorce, à écailles mal soudées. — Feuilles : assez grandes, vert cuivré, luisantes, arrondies acuminées, profondément dentées, au pétiole de longueur moyenne et très-gros. Fertilité. — Piemarquable. DEA — DEF Poire Dearborn's Seedling. Premier Type. Culture. — On le greffe sur toute espèce de sujet; sa vigueur ne laisse rien à désirer, non plus que ses pyramides, qui sont régulières, magnifiques. Description du fruit. — Grosseur : au- dessous de la moyenne ou petite. — Forme : variant de la turbinée-allongée à la turbinée- arrondie. — Pédoncule; assez long, menu, très- flexible , régulièrement inséré au milieu d'une faible dépression. — OEil : moyen, ouvert ou mi-clos, peu enfoncé. — Peau : jaune clair, passant au jaune -orange sur la face exposée au soleil , ponctuée de brun , maculée de roux foncé autour du pédoncule. — Chair : blanc verdâtre, fine, très -fondante, aqueuse, conte- nant quelques petites pierres auprès des pépins. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée, douée d'un léger parfum musqué fort délicat. Maturité. — Vers la moitié du mois d'août. Qualité. — Première. Historique. — Nous l'avons rapportée des États-Unis en 1849 et propagée en 1854. Dans ses Fruits and fruit trees of America , le pomologue Downing établit qu'elle fut ga- gnée de semis en 1818, à Boston, par l'honora- ble H. A. S. Dearborn, qui lui donna son nom. Observations. — Il existe chez les Belges, parmi les poiriers attribués à Yan Mons , une variété appelée Dones, qui n'est autre que la Dearborn's Seedling. Du reste M. Bivort , lors- qu'il la signala en 1849, dans son Album de pomologie, semblait douter qu'elle provînt réel- lement des semis de son compatriote, car il disait : « Malgré mes recherches, je n'ai plus « trouvé l'arbre-mère dans la pépinière de Van « Mons, à Louvain, après l'acquisition que j'ai « faite de celle-ci. » Les Américains ont égale- ment reconnu cette identité ; on le voit à la page 431 de l'édition de 1863 du recueil de Downing, déjà cité , où sous le nom de la Dear- born's Seedling, qui y est décrite, l'auteur a placé comme synonyme, cet autre nom : Nones, un peu défiguré, mais dans lequel on retrouve aisément le Dones des Belges. Deuxième Type. Poire DEFAYS. — Synonyme de Doyenné Defays. Voir ce nom. Poire DEFTINGEN FÉODALE. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. DÉL [délices alo — cac] Poire DELAVAULT. — Synonyme de poire Williams. Voir ce nom. Poire DELBECQUE. — Synonyme de Beurré Delbecq. Voir ce nom. Poire DELFOSSE BOURGMESTRE. — Synonyme de Beurré Philippe Del fosse. Voir ce nom. Poire DÉLICES. — Synonyme de poire Vicomte de Spoëlberg. Voir ce nom. Poire DÉLICES D'ALOST. — Synonyme de poire Colmar oYAlost. Voir ce nom. Poire DÉLICES D'ANGERS. — Synonyme de poire Délices d'Hardenpont d'An- gers. Voir ce nom. Poire DÉLICES D'ARDENPONT. — Synonyme de poire Archiduc Charles. Voir ee nom. 395. Poire DÉLICES DE LA CACAUDIÈRE. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, habituellement étalés ou réfléchis, de grosseur et de longueur moyennes, géniculés, brun olivâtre légèrement rosé, ayant les lenticelles très- apparentes, peu espacées, et les coussinets saillants. — Yeux : gros , ovoïdes, noirâtres, écartés du bois. — Feuilles : petites ou moyennes, abondantes, ovales, finement créne- lées , quelque peu contournées en tout sens, portées sur un pétiole long et menu. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Le développement de cet arbre, auquel nous donnons le cognassier, est vif, mais ses pyra- mides , quoique convenablement ramifiées, sont généralement faibles, même sur le franc. Description dn fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique - allongée , légère- ment obtuse, souvent mamelonnée au sommet et généralement plus renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur variable , mais rarement moins court que celui , figuré ; de force moyenne, arqué, charnu à la base, obliquement implanté à fleur de fruit. — Œil: 10 DÉL [délices cac — cha] petit, ouvert ou mi-clos, peu enfoncé, plissé sur ses bords. — Peau : jaune clair, toute parsemée de points gris et de points verdâtres, souvent rayée de fauve dans la cavité de l'œil, colorée de rouge carminé sur la face qui regarde le soleil. — Chair : très-blanche et très-fine, fondante, aqueuse, peu granuleuse. — Eau : abondante, acidulé, sucrée, aromatique, assez savoureuse. Maturité. — Parfois dès la fin du mois de juillet, mais le plus ordinairement au début d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est un gain de M. le comte Eugène des Nouhes , l'un des propriétaires qui s'occupent le plus de pomologie, dans nos départements de l'Ouest. Il l'obtint en 1846, à son château de la Cacaudière, près Pouzauges (Yendée). 396. Poire DELICES DE CHARLES. Synonymes. — Poires : 1. Wredow ( Comice horticole d'Angers, Cahier de dégustations, année 1843, f° 115). — -2. Widow (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, année 1865, p. 44, n° 707). Premier Type. Description «le l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, légèrement arqués et étalés , assez gros, courts, à peine géniculés, brun jaunâtre nuancé de carmin clair, ayant les lenti- celles petites et fort espacées, les coussinets presque nuls, les iné- rithalles très-courts. — Yeux : moyens , coniques , habituelle- ment écartés du bois. — Feuil- les: vert jaunâtre, rarement abon- dantes, ovales-allongées, canali- culées , contournées sur elles- mêmes , à bords dentés ou créne- lés, à pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Bonne et cons- tante. Culture. — Il est peu vigou- reux ; nous le greffons sur franc plutôt que sur cognassier; d'un développement très-tardif, il fait de chétives pyramides , même dans sa troisième année. Description «lit fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : très -inconstante , mais variant ordinairement entre la turbinée plus ou moins obtuse et ventrue, et la turbinée-allongée. — Pédoncule : si parfois on le trouve excessivement long et DÉL [délices cha 11 contourné, souvent, au contraire, il reste court ou de longueur moyenne; à peine Poire Délices de Charles. — Deuxième Type. arqué, il est mince, obliquement inséré à la surface ou dans une faible dépres- sion, et presque toujours en dehors de l'axe dufruit.— Œil: grand ou moyen, très-ouvert, arrondi, rarement bien enfoncé dans un large bassin bosselé ou côtelé. — Peau : mince, quelque peu rugueuse, olivâtre clair, finement ponctuée de roux, très-légèrement marbrée de jaune obscur sur le côté non exposé au soleil. — Chair : blan- che, fine, des plus fondantes, juteuse, faiblement granuleuse au cœur. — Eau : fort abondante, sucrée, vineuse, douée d'un arôme et d'un aigrelet délicieux. Maturité. — Courant d'octobre, se prolongeant jusqu'en novembre, et parfois jusqu'en décembre. Qualité. — Première. Historique. — De provenance belge, ce fruit fut gagné en 1826 par Simon Bouvier, notaire et bourgmestre à Jodoigne. Semeur heureux, cet ama- teur d'arboriculture, décédé le 4 dé- cembre 1846, se fit connaître par d'excellents gains, aujourd'hui géné- ralement répandus chez les principaux horticulteurs. Nous ignorons à quel personnage on dédia cette poire, et c'est en vain que nous avons inter- rogé, pour le savoir, les diverses pomo- logies publiées en Belgique, aucune d'elles ne contient ce renseignement. Observations. — Le Comice hor- ticole d'Angers cultivait dès 1836 un poirier Wredoiv , ou mieux Widow (poirier de la Yeuve), que nous propa- geâmes pour la première fois en 1847, et qui figurait encore, en 1865, au rang des variétés, dans notre Cata- logue. Actuellement , convaincu de l'identité complète de la poire Délices de Charles avec la poire Widow, nous rejetons ce dernier nom parmi les synonymes. — On assigne à la Délices de Charles des époques de maturité fort différentes; les uns la font mûrir au mois de mars; les autres, au cours de 12 DÉL [délices cha— fro] décembre. Chez nous, on commence à la manger vers la moitié d'octobre, et il est fort rare qu'on l'y puisse conserver jusqu'en décembre. Poire DÉLICES DES CHARNEUSES. — Synonyme de poire Fondante de Charneu. Voir ce nom. Poire DÉLICES COLUMB'S. — Synonyme de Beurré Saint-Marc. Voir ce nom. 397. Poire DÉLICES DE FROYENNES. Description de l'arbre. ■ — Bois : faible. — Rameaux : nombreux , érigés ou légère- ment étalés, grêles, longs, vert jaunâtre, à lenticelles assez apparentes et assez rappro- chées, à coussinets généralement bien mar- qués.— Yeux : moyens, coniques, aigus, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : grandes, d'un beau vert clair, ovales-allongées, acu- minées, dentées ou crénelées, souvent rele- vées en gouttière, ayant le pétiole de longueur et de force moyennes. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Ce poirier, doué d'une bonne vigueur, se greffe sur toute espèce de sujet ; il croît vite, fait des pyramides hautes, régu- lières et bien touffues. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée, légèrement obtuse, à surface habituellement un peu bos- selée. — Pédoncule : de moyenne longueur, mince , à peine courbé , renflé à l'attache , implanté à fleur de chair et continu quelque- fois avec le fruit. — OEil : assez grand, ouvert ou mi-clos, bien fait, presque sail- lant.— Peau: rugueuse, roussâtre, semée de petits points gris et de quelques taches brunes plus ou moins squammeuses. — Chair : blanchâtre, très -fine et très-fondante, contenant de faibles granulations auprès des loges. — Eau : rare- ment très-abondante, sucrée, vineuse, des plus aromatiques, fort délicate. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — En 1857, M. de Liron d'Airoles établissait ainsi l'origine de cette variété , qui est encore très-peu répandue : « C'est un gain «le M. de Courcelle, de Lille; il l'a obtenu à son château de Froyennes, près Tournai (Belgique). Le premier rapport a eu lieu en 1853, d'un pépin de Beurré gris. Ce fruit a été couronné par la Société d'Horticulture de Tournai. » {Notices pomologiques , Liste synonymique des variétés du poirier, p. 64.) DÉL [délices gam — har] 13 Poire DÉLICES DE GAMOTTE. — Synonyme de poire Fin-Or de Septembre. Voir ce nom, 398. Poire DELICES D'HARDENPONT D'ANGERS. Synonymes. — Poires : 1. Beurré des Hautes- Vignes (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II). — 2. Beurré Lasalle (Id. ibid.). — 3. Délices d'Angers (Id. ibid.) description de l'ar»re. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , légèrement arqués et érigés, de grosseur et de lon- gueur moyennes, coudés, coton- neux , brun clair grisâtre , à lenticelles larges, abondantes, à coussinets bien développés. — Yeux: moyens, ovoïdes, pointus, écartés du bois et ayant les écail- les disjointes. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales-allongées, régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole peu long, épais et roide. Fertilité. — Excessive. Culture. — La croissance de ce poirier est tardive ; sa vigueur, modérée ; il prend, sur franc ou sur cognassier, une belle forme pyramidale. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : arrondie ou ovoïde-arrondie, à surface inégale, bosselée, irrégulière. — Pédoncule : court, fort, quelque peu recourbé , plus mince au milieu qu'à la base et qu'au sommet , obli- quement inséré dans une faible cavité. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, souvent très-enfoncé et parfois presque saillant. — Peau : rugueuse, épaisse, gris-bronze, nuancée de jaune d'or et très-exceptionnellement lavée de rouge sombre sur le côté frappé par le soleil. — Chair : blanc verdâtre, des plus fines, fondante, juteuse, assez granuleuse autour des pépins. — Eau : toujours fort abondante, vineuse, sucrée , possédant un arôme délicat et prononcé. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — On a beaucoup discuté sur l'origine de ce poirier, qui de Bel- gique fut introduit dans nos pépinières, il y a déjà plus de trente ans, sous le faux nom Délices d'Hardenpont. Longtemps on l'y multiplia sans soupçonner l'erreur ; et comme ses fruits sont réellement excellents, il se répandit très-rapidement. Tou- tefois, la non-identité de cette poire avec la véritable Délices d'Hardenpont ou Archiduc Charles, finit par s'établir, et de là vint, vers 1845, la nécessité de modi- fier le nom de la fausse variété. Ce que l'on fit en y ajoutant celui de la ville I '( DÉL [délices ii au I d'Angers. Aussi n'était-on plus exposé, dès \mo, à confondre ces deux fruits, même à Bruxelles, où M. Bivort écrivait alors ce qui suit, dans son Album, de pomologie : « Délices d'Hardenpont d'Angers. — te pense qu'elle mira été introduite à Angers c me étanl La Délices d'Hardenpont belge, et que plus lard, après confrontation, on se sera servi du nom de cette ville pour dislinguer la. véritable variété, de la fausse. » (T. III, p. 32.) Rectification qu'ensuite je complétai devant le Congrès pomologique de Naniur, comme le rapportait il y a quelques mois, avec une grande exactitude, M. Edouard iMoiTon, rédacteur de la Belgique horticole. Il disait, parlant de cette même poire : « L'origine de la Délices d'Hardenpont d'Angers, ou tout au moins de son nom, est une erreur ou nue méprise. Elle a été élucidée en 1862, au Congrès de Namur... M. André Leroy a raconté dans celle assemblée qu'il l'avait reçue en 18152,, de Van Mons, avec une étiquelle portant : DÉLlci'.s d'IIaiihkni'ont. Il la cultiva, la. multiplia et la. propagea, sous ce nom. C'est ainsi qu'en 1844 ou 1845 il en envoya à. M. de Bavay, directeur des pépinières royales de Vilvorde, lequel reconnu! qu'il n'avait pas allaire au véritable Délices d'Hardenpont. Cepen- dant le fruil ne pouvant être rapporté à aucune variété connue, et se trouvant d'ailleurs déjà répandu sous ce nom, il étad, lout naturel de le lui conserver avec celle mention : d'Angers. Van Mons s'est exposé à. cet inconvénient-là en laissant emballer négligemment ses arbres.» [Année IStid, ati« de Mars-Avril, p. 120. ) Aujourd'hui, la Délices d'Hardenpont de Belgique étant généralement cultivée sous son plus ancien surnom : poire Archiduc Charles, qui date au moins de 1808 (voir notre tome I, p. Ifi.'t), la confusion reste à peu près impossible entre cette variété et la Délices d'Hardenpont d'Angers. Mais quel fut l'obtenteur de ce dernier fruit?.,. Probablement Van Mons; elle savant arboriculteur m'aura ainsi envoyé en 1832, par nue heureuse inadvertance, au lieu du poirier bien connu qu'alors je lui demandais, quelque greffe de L'un de ses autres gains. Quant à l'âge qu'actuel- lement ce gain peut avoir, il est facile de l'approximer : une cinquantaine d'années environ, si l'on s'appuie, pour le déterminer, sur le passage ci-dessous, écrit en 1839 par Prévost, à la page 83 de la Pomologie de la Seine- Inférieure : « M. Miellé/., pépiniériste à Esquermes, près Lille, cultivait il y a seize ans (en 1823) la Délices d'Ilardenpoul (d'Angers) sous le nom de Poire-Pomme. Si ce nom n'a pas l'avantage de la priorité, il a au moins le mérite d'être Irés-raraelérislique, car aucune poire ne ressemble plus à une pomme, que celle-ci. » H4»rvatioiiH. — La poire Zéphirin Grégoire s'éloigne entièrement de la Déli- ces d'Hardenpont d'Angers, on ne doit donc pas la classer parmi les synonymes de ••elle dernière. Nous en disons autant du nom Fondante du Paniselk, qui concerne uniquement le poirier Archiduc Charles ou Délices d'Hardenpont belge, donl il rappelle le lien d'origine : la petite montagne du Paniselle, sise aux portes de Mons. Enfin, comme l'espèce que nous venons d'étudier a porté momentané- ment . à Lille, le surnom Poire-Pomme, il importe de ne point la supposer identi- que avec la Poire Pomme ou Beurré de Raekenghem, mûrissant deux mois plus lard, eu décembre, et laissant beaucoup à désirer pour la qualité. Poire DÉLICES D'HARDENPONT DE BELGIQUE. — Synonyme de poire Archiduc ('hurles. \oir ce nom. DÉL [délices jod — lou] 15 399. Poire DELICES DE JODOIGNE. Description de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Rameaux : nombreux, étalés, gros, longs, flexueux, d'un rouge- fauve très-foncé que recouvre une légère efflorescence glauque ; ils ont les lenticelles larges, abondantes, les coussinets bien ressortis et les mérithalles assez longs. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes, pointus, quelque peu écartés du bois. — Feuilles : très-grandes, vert cuivré, généralement arrondies, faiblement acuminées et coria- ces, presque entières sur leurs bords, ayant le pétiole de longueur moyenne et très- fort. Fertilité. — Remarquable. Culture. — De bonne vigueur, cet arbre se développe vite et bien , soit sur cognas- sier, soit sur franc ; dès sa deuxième année il offre de superbes pyramides. Description du fruit. — Grosseur ; moyenne. — Forme: allongée, irrégulière, légèrement obtuse, ventrue à la base, souvent un peu contournée. — Pédoncule : très-court, assez fort, rarement courbé, obliquement implanté à la surface du fruit, avec lequel il est parfois entièrement continu. — Œil : petit, rond, ouvert, sail- lant. — Peau : vert-pré du côté de l'ombre, gris rougeâtre sur l'autre face, et couverte de points fauves très-fins, très-rapprochés. — Chair : blanche, ferme, cassante, aqueuse, *à grain serré, contenant au centre quelques petites pierres. — Eau : assez abondante, des plus sucrées, rafraîchissante, savoureusement parfumée. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — De provenance belge, ce fruit eut pour obtenteur, en 4826, feu Simon Bouvier, de Jodoigne. Cet amateur d'arboriculture, qui fut membre corres- pondanf~du Comice horticole d'Angers, nous avait envoyé des greffes de ses principaux gains; aussi la Délices de Jodoigne était-elle multipliée dans notre ville, dès 1835. Poire DÉLICES LAVIENJAN. — Synonyme de poire Jules Bivort. Voir ce nom. Poire DÉLICES LAYOYAN. — Synonyme de poire Jules Bivort. Voir ce nom. Poire DÉLICES DE LOUVENJOUL. — Synonyme de poire Jules Bivort. Voir ce nom. 16 DEL i DÉLICES MEUl 400. Poire DÉLICES DE LA MEUSE. Description [de l'arbre. — Bois : fort; et d'un vert cendré très-foncé. — Rameaux : peu nombreux, étalés vers la base de la tige, érigés à son sommet, assez courts, des plus gros, géniculés, vert foncé légèrement grisâtre, abondamment ponctués, ayant les coussinets saillants et les mérithalles généralement longs. — Yeux : petits , aplatis , pointus , collés contre l'écorne. — Feuilles : grandes, rare- ment nombreuses , d'un joli vert-brun luisant, ovales-arrondies , à bords pres- que entiers, à pétiole très-long et très- nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sur cognassier, ce poirier pousse vite et fait de fortes pyramides assez régulières , mais habituellement trop dégarnies de feuilles. Nous ne l'avons pas encore étudié sur franc. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent plus volumineuse. — Forme : ovoïde, irrégulière, bosselée, moins ventrue d'un côté que de l'autre, légèrement pentagone à la base. — Pédon- cule : très-long, mince, recourbé, renflé aux extrémités, inséré au milieu d'une faible dépression. — Œil : grand ou moyen, mi-clos, peu enfoncé, entouré de petits plis. — Peau : jaune verdâtre très-finement parsemée de points verts et bruns, et maculée de roux auprès de l'œil. — Chair: blanc sale, grosse, cassante, pier- reuse au cœur. — Eau : suffisante ou insuffisante, faiblement sucrée, acidulé, à goût musqué plus ou moins prononcé. Maturité. — Vers les derniers jours de février, et se prolongeant jusqu'en mars; quelquefois même atteignant le mois d'avril. Qualité. — Deuxième, mais souvent aussi, troisième. iliHtorifiue. — M. Laurent de Bavay, mort en 1855, et qui dirigea longtemps les pépinières royales de Vilvorde-lez-Bruxelles, m'envoyait ce poirier en 1850; présentement, il est encore inscrit dans le Catalogue de cet établissement, mais à aucune époque son nom n'y fut suivi du nom de son obtenteur. Il ne provient •loue, vraisemblablement, ni «les semis de Van Mons, ni de ceux des autres arbo- riculteurs belges, autrement M. de Bavay eût su qui l'avait gagné. Le nom de Cette variété, Délices de la Meuse, rappelle celui d'un département français confinant a la Belgique; peut-être en est-elle originaire?... En tout cas, on la rencontre DÉL [délices mon — van] DELP 17 rarement dans nos jardins — ce qui n'est pas un mal — et nous croyons que sa propagation date environ de 1845, l'ayant vue signalée pour la première fois en 1848, par M. de Bavay. Poire DÉLICES DE MONS. — Synonyme de poire de Duvergnies. Voir ce nom. Poire DÉLICES DES ORPHELINS. — Synonyme de poire Orpheline d'Enghien. Voir ce nom. Poire DÉLICES DES PAYSANS. — Synonyme de poire d'Angobert. Voir ce nom. Poire DELICES VAN MONS. — Synonyme de poire Vicomte de Spoëlberg. Voir ce nom. 401. Poire DELPIERRE. Synonyme. — Poire Beurré DELPIERRE (de Liron d'Airoles, Notices pomologiques , 1857, t. I, p. 65). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés et légèrement ré- fléchis, gros, longs, cou- dés , brun clair nuancé de rouge violacé , ayant les lenticelles apparentes , serrées, et les coussinets bien marqués. — Yeux ; assez volumineux, coni- ques , aigus , habituelle- ment sortis en éperon. — Feuilles; de grandeur moyenne, coriaces, ellip- tiques, acuminées, irré- gulièrement dentées , au pétiole peu longet menu. Fertilité. — Exces- sive. Culture. — D'une ex- cellente vigueur, il croît parfaitement sur le co- gnassier, mais n'y fait j amais de pyramides bien régulières. Description du fruit. — Grosseur : con- sidérable. — Forme : ovoïde, ventrue à la base, quelque peu étranglée près du h. 2 18 DEM— DÉS sommet. — Pédoncule : court, bien nourri, renflé à son extrémité supérieure, légè- rement recourbé, implanté obliquement dans une étroite cavité à bords inégaux. — Œil : grand, régulier, ouvert, à peine enfoncé. — Peau : très-rugueuse, épaisse, vert olivâtre clair, nuancée de jaune obscur, marbrée et tachetée de fauve, presque entièrement lavée de même sur le côté du soleil. — Chair : blanc verdâtre, grosse, juteuse, mi-fondante, granuleuse autour des loges. — Eau : fort abondante, aci- dulé, assez sucrée, vineuse, agréable quoique trop dépourvue de parfum. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le poirier Delpierre, dont la première fructification eut lieu vers 1815, appartient à la pomone belge. Il est fort rare en France, car nous ne l'avons pas rencontré chez les principaux pépiniéristes , ni vu signalé dans leurs Catalogues, et M. de Liron d'Airoles reste probablement, parmi nos ponio- logues, le seul qui jusqu'ici l'ait mentionné (1857, Liste synonymique des variétés du poirier, p. 65 ). Les Allemands le cultivent depuis plus de quarante ans ; ils l'ont souvent décrit; et dernièrement, en 1864, M. Oberdieck lui consacrait un long article dans l ' lllustriries Handbuch der Obstkunde (t. V, p. 251, n° 37). En Belgique, cette espèce demeura longtemps ignorée des horticulteurs, et n'y fut guère multi- pliée que dans la contrée où le pied-type avait poussé. C'était du reste ce que constatait M. Alexandre Bivort, lorsqu'en 1849 il faisait paraître à Bruxelles le deuxième volume de l'Album de pomologie : « Bien que cette variété — disait-il — ne soit pas encore répandue dans le commerce , elle n'est cependant pas d'invention récente et date au moins d'une trentaine d'années ; elle est particulièrement connue dans le canton de Jodoigne, où elle a été trouvée dans le jardin d'un fermier dont elle porte le nom. C'est donc un semis dû au hasard. » (Page 3.) Le poirier Delpierre se recommande surtout par sa grande fertilité , le volume de ses fruits et leur assez longue conservation ; aussi devrait-il être avantageux de lui donner place dans nos vergers, parmi les variétés les plus propres à l'alimentar tion des marchés. Poire DEMEESTER. — Synonyme de Colmar Demeester. Voir ce nom. Poire des DEMOISELLES. — Synonyme de poire de Vigne. Yoir ce nom. Poire DEMOUSTIER. — Synonyme de Beurré du Mortier. Voir ce nom. 402. Poire DÉSIRÉ GORNÉLIS. Synonymes. — Poires : 1. Cornélie (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné, 1852, p. 25). — 2. Docteur CÉr.ESTiN (Id. ibid.,l8$5,p. 38). — 3. Fondante des Gélestines (Id. ibid., p. 39). — 4. Cornélis (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1854, t. II, p. 93). — 5. Docteur GORNÉLIS (Tliuillior-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans la Somme, 1855, p. 19). Description tle l'arbre. — Bois ; de moyenne force. — Rameaux : très-peu nombreux, généralement étalés, gros, assez longs, légèrement coudés et coton- neux, gris verdâtre nuancé de rouge-brun, à lenticelles des plus larges et clair-semées, à coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, pointus, écartés DÉS 19 de l'écorce. — Feuilles : jamais abondantes, arrondies, acuminées, duveteuses, finement dentelées, portées sur un pétiole long, très-fort et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Ordi- naire. Poire Désiré Gornélis. Culture. — De vi- gueur modérée, nous lui donnons le cognas- sier ou le franc; son développement n'a rien d'exceptionnel ; ses py- ramides sont toujours aussi dégarnies de ra- meaux, que de feuilles. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et souvent moins considérable. — Forme : turbinée, ven- true , obtuse , irrégu- lière. — Pédoncule : court , très - fort , un peu arqué , formant parfois bourrelet à son point d'attacbe, obli- quement inséré dans une étroite cavité dont l'un des bords est géné- ralement relevé en ma- melon. — Œil: assez grand, presque fermé, placé dans un large bassin de profondeur variable. — Peau : très-mince, jaune pâle et souvent jaune orangé , ponctuée et panachée de gris verdâtre, maculée de même autour de l'œil et du pédoncule , et parfois légèrement nuancée de rouge- brun du côté du soleil. — Chair : blanche, fine ou demi-fine, fondante, un peu molle, juteuse, contenant quelques pierres au centre. — Eau : abondante, douce, très-sucrée, délicieusement parfumée. Maturité. — Fin d'août et courant de septembre. Qualité. — Première. Historique. — L'arbre-mère qui produisit cette variété, fut semé par Yan Mons, à Louvain (Belgique), mais ne fructifia qu'en 1847, cinq ans après la mort de ce personnage; et pour lors il était, depuis 1844, transplanté à Geest-Saint- Remy, près Jodoigne, chez M. Alexandre Bivort, son promoteur et son parrain. Je l'ai introduit dans mes cultures en 1849. Observations. — La poire Désiré Cornélis a beaucoup des caractères exté- rieurs du Beurré Diel, aussi crut-on d'abord qu'elle n'en différait en rien. C'était une erreur formelle, et l'écart considérable existant entre l'époque de maturité de ces fruits (deux mois au moins), n'a pas tardé à le démontrer. — Ayant acquis, récemment, la conviction que les poiriers Docteur Célestin et Fondante des Célcstines, 20 DES-DEU plantés dans notre École depuis une douzaine d'années, étaient les mêmes , arbres et fruits, que le poirier Désiré Cornélis, nous les avons inscrits parmi les syno- nymes de cette dernière variété. Poire DÉSIRÉE. — Synonyme de poire Fondante de Charneu. Voir ce nom. Poire DÉSIRÉE VAN MONS. — Synonyme de poire Fondante de Charneu. Voir ce nom. Poire DESPOTS DE SILLERY. — Synonyme de poire Cassolette. Voir ce nom. Poire DESSE. — Synonyme de poire d'Ange. Voir ce nom. 403. Poire de DEUX FOIS L'AN. Synonymes. — Poires : 1. Bonne Deux Fois l'An (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés clans son verger et plant, 1628, p. 4). — 2. Bellissime (Merlet, l'Abrège' des bons fruits, édition de 1675, p. 74). — 3. Figue musquée (Id. ibid.). — 4. Bahut (Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans la Somme, 1855, p. 69). — 5. De Jodoigne (de Liron d'ALroles, Liste synonymique des variétés du poirier, 1857, Table des fruits à l'étude, pp. 39 et 40). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux , arqués et légèrement étalés, gros, longs, des plus génicu- lés, brun-vert rougeâtre, finement et abondamment ponctués, à coussi- nets saillants, à longs mérithalles. — Yeux : moyens ou petits , coni- ques, duveteux, à écailles mal sou- dées, presqu'appliqués contre l'é- corce. — Feuilles : peu nombreuses, grandes , elliptiques - allongées ou lancéolées, cotonneuses, canaliculées et contournées, entières sur leurs bords, ayant le pétiole excessivement long, bien nourri et accompagné de stipules des plus développées. Fertilité. — Prodigieuse. Culture. — Greffé sur cognassier, il croît convenablement et fait de- belles pyramides qui seraient irré- prochables si leurs rameaux étaient un peu plus feuillus. Description «lu fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : turbiuée plus ou moins allongée, rarement bien obtuse, généralement très-ventrue dans sa partie inférieure, s'amincissant subitement auprès du pédoncule et tou- jours inoins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, à peine courbé, augmentant de volume à ses extrémités, implanté obliquement à la surface du fruit, avec lequel, parfois, il est presque continu. — DEU 21 Œil : moyen, irrégulier, ouvert, assez enfoncé, entouré de petites gibbosités. — Peau : jaune brillant un peu verdàtre , tachetée et finement ponctuée de gris, prin- cipalement sur la face exposée au soleil, où elle est en outre rayée et lavée de rouge carminé. — Chair : blanc jaunâtre, grosse, demi-cassante, granuleuse auprès des pépins. — Eau : suffisante, douce, sucrée, à parfum musqué souvent très-affaibli. Maturité. — Fin de juillet ou début d'août. Qualité. — Deuxième, et troisième lorsque sa chair est trop dépourvue d'eau. Historique. — L'un des auteurs de l'Album de pomologie, imprimé à Bruxelles, a parfaitement décrit cette poire en 1850 ; mais le manque de documents ne lui aura pas permis , sans doute , d'en bien connaître l'âge et l'histoire. On lit en effet ce qui suit, à la page Mo du IIIe volume de l'Albion : « Quoique la poire de Deux fois l'an me paraisse ancienne, je ne l'ai pas encore rencontrée ailleurs qu'à Jodoigne (Belgique) Les anciens pomologues n'en disent pas un mot : elle leur était probablement inconnue » Les anciens pomologues ont au contraire , du moins en France , beaucoup parlé de ce fruit, qu'ils regardaient comme un des meilleurs parmi ceux à maturité pré- coce. Dès 1598 il était répandu chez nous, où le Lectier, procureur du roi à Orléans, le possédait dans son immense verger, ainsi qu'on le voit aux pages 3 et 4 du Catalogue publié en 1658 par cet amateur d'arboriculture. Il l'y inscrivit sous le nom poire « Boxxe Deux Fois l'An, » et le classa parmi les variétés mûrissant « en Juillet et commencement d'Aoust. » Mais celui de nos vieux écrivains horti- coles qui s'en occupa le plus , ce fut Merlet : « La Bellissime, ou Figue musquée — disait-il en 1673 — est une poire assez grosse, poiu estre native, nommée Bellissime pour sa beauté : elle est jaune, fouettée de rouge, d'un goust fort relevé; son bois est fort gros, et sa feuille grande et large : on l'appelle aussi BONNE DEUX FOIS L'AN, fleurissant à la S. Jean pour la seconde fois, et donnant du fruit en Septembre et Octobre, qui ne meurit que rarement, » [L'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 74.) Ce passage le montre bien, la variété que nous venons de décrire est positive- ment celle qui existait au temps de le Lectier et de Merlet. Il se peut qu'elle ne soit pas originaire de notre pays, rien ne nous met à même de l'affirmer ou de le nier; cependant quand on la sait, depuis trois siècles, cultivée chez les Orléanais, il doit être loisible de la supposer née dans leurs contrées, ou tout au moins en France. Observations. — On a souvent confondu la poire de Deux Fois l'An, avec la Bellissime d'Été, ou Suprême , également fort ancienne et mûrissant aussi , comme l'autre, de juillet en août. (Yoir notre tome Ier, pp. 216 à 218.) Du reste, il eût été difficile de ne commettre à cet égard aucune erreur, puisque le mot Bellissime était déjà synonyme en 1675, Merlet nous l'a prouvé plus haut, du nom poire Bonne Deux Fois l'An. Mais cette dernière variété, maintenant qu'on la rencontre un peu partout , ne saurait tromper personne , en raison du privilège si particulier qui la distingue : celui de fructifier deux fois chaque année. — Les Allemands la cultivent depuis longtemps, la trouvent excellente, et la nomment Gros-Muscat de deux fois l'an. 22 DEU 404. Poire des DEUX-SOEURS. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, éri- gés au sommet , étalés vers la base, très- gros, longs, non coudés, gris-fauve cen- dré, à larges et abondantes lenticelles d'un gris brunâtre , à coussinets généra- lement des plus accusés. — Yeux: moyens, ovoïdes, obtus, aplatis, noyés dans l'é- corce et ayant les écailles disjointes. — Feuilles : grandes, coriaces, vert foncé, régulièrement dentées, un peu contour- nées, au pétiole très-long, fort et muni de stipules bien développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il est d'une excellente vigueur et prospère sur toute espèce de sujet ; ses pyramides sont régulières , fortes et jolies. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et quelquefois un peu plus volumineuse. — Forme : ovoïde assez allongée, à surface généralement bosselée à la partie supérieure et légèrement pentagone à la base. — Pédoncule : court, droit ou arqué, bien nourri, parfois terminé en bourrelet, toujours obliquement inséré à fleur de peau, et très-souvent en dehors de l'axe du fruit. — Œil : petit, ouvert ou mi-clos, arrondi, plissé sur ses bords, faiblement enfoncé. — Peau : mince, jaune d'or, parsemée de très-petites taches grisâtres, maculée de fauve verdâtre autour de l'œil et du pédoncule, vermillonnée du côté du soleil. — Chair /blanche, des plus unes, compacte, mi -fondante, aqueuse, presque exempte de pierres. — Eau : abondante, très-sucrée, assez délicate quoique peu parfumée. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le major Esperen, l'un des émules de Yan Mons pour les semis de poirier, a parfois été, mais indûment, regardé comme l'obtenteur de la présente poire. Il n'en fut que le premier dégustateur, sur la demande des deux propriétaires du jardin dans lequel le pied-type avait poussé, de Mlles Knoop, de Malines; voilà pourquoi cet arbre reçut le nom de poirier des Deux-Sœurs. Son âge est imparfaitement connu; cependant il ne doit guère compter qu'une trentaine d'années, Esperen étant mort en 1847. Observations. — M. Decaisne, en décrivant au cours de 1861 la poire des Deux-Sœurs, ne crut pas pouvoir l'admettre parmi les variétés de choix, et justifia ainsi l'appréciation qu'il en portait : « Bien que recommandé par la plupart des « pépiniéristes, ce fruit ne me paraît pas devoir être classé au rang des meilleures «variétés... Je l'ai constamment trouvé à chair très-fine , juteuse, mais presque « sans parfum. » [Le Jardin fruitier du Muséum, t. IV.) C'est aussi là notre opinion, DEU ' 23 et nous ajouterons que cette poire, qui souvent devient pâteuse dès les premiers jours de sa maturité, atteint bien rarement le volume considérable sous lequel on l'a généralement figurée dans les pomologies. 405. Poire a DEUX-TETES. Synonymes. — Poires : 1. A Deux-Yeux (Couverchel, Traité complet des fruits, 1852, p. 465). — 2. A Double-Galice (Liegel, Deutsches Obsicabinet , 1860, 11e cahier).— 3. Sainte- Catherine [en Autriche] {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , habituel- lement très-étalés, de longueur et de gros- seur moyennes, rouge foncé, finement et abondamment ponctués, à coussinets ressor- tis. — Yeux : gros, ovoïdes, pointus, appli- qués en partie contre le bois et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : elliptiques- arrondies ou arrondies-acuminées, faiblement dentées, au pétiole court et fort. Fertilité. — Excessive. Culture. — Ce poirier, doué d'une grande vigueur, se greffe sur franc ou sur cognas- sier ; il développe hâtivement son écusson , mais ses pyramides sont irrégulières, pauvre- ment ramifiées, rarement bien feuillues. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : turbinée plus ou moins arrondie, obtuse, ventrue. — Pédoncule : long, menu, recourbé, renflé à son point d'attache, inséré obliquement ou perpendiculairement à fleur de peau. — OEil : très-grand, elliptique, ouvert, divisé au milieu, entouré de plis ou de bosselettes, légèrement enfoncé. — Peau : jaune blafard, ponctuée de gris verdâtre , veinée ou tachetée de fauve , colorée de rouge sombre sur la face exposée au soleil. — Chair : blanche, grossière, cassante ou mi-cassante, non pierreuse. — Eau : suffisante, sucrée, assez aromatique, mais souvent entachée d'une âcreté désagréable. Maturité. — Depuis la fin de juillet jusqu'aux premiers jours d'août. Qualité. — Troisième, et parfois deuxième quand son eau est douce et bien parfumée. Historique. — Parmi les poires cultivées en France, il n'en est probablement pas de plus ancienne que celle-ci. Dès 1530, Charles Estienne la décrivait dans son Serhinarium (page 69), l'appelant « Pyra Bicipitia ou Poire à Deux- Testes, » et lui reconnaissant bien tous les caractères qu'actuellement on lui trouve, la qualité exceptée , cependant , car il dit ce fruit délicieux — et pour lors il devait être des meilleurs — tandis que de nos jours nombre de variétés nouvelles sont venues, 24 DEU-DEV par leur excellence, le rejeter aux derniers rangs. Depuis 1530, nos divers pomo- logues l'ont toujours signalé; mais ce qui, surtout, contribua particulièrement à le maintenir dans les jardins, c'est la singularité de son nom, que justifie complète- ment, du reste, par sa forme bizarre, le calice de cette poire. Ajoutons qu'on la rencontre généralement dans toute l'Europe, et que les Allemands, même en 1860, la regardaient encore comme une de leurs variétés précoces les plus méritantes. (Yoir Deutsches Obstcabinet, cahier n° 11.) Poire a DEUX- YEUX. — Synonyme de poire à Deux-Têtes. Yoir ce nom. 406. Poire DEVERGNIES. Synonyme. — Poire Beurré d'Ëvergnies (A. Royer, Procès-Verbaux du Congrès pomologique de Namur, 1862, p. 24). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, érigés ou légèrement étalés, assez grêles, longs, géniculés, vert grisâtre lavé de rouge-brique, à len- ticelles apparentes, clair - semées , à coussinets peu ressortis. — Yeux : moyens, coniques, aigus, écartés du bois. — Feuilles : petites, ovales-arron- dies , acuminées , à peine dentées , ayant le pétiole long et nfenu. Fertilité. — Grande. Culture. — Modérément vigoureux, il se plaît sur tout sujet, croît lente- ment et prend une forme pyramidale fort satisfaisante. Description du fruit. — Gros- seur ; moyenne. — Forme : turbinée, obtuse, irrégulière, parfois très-ven- true, fortement plissée au sommet. — Pédoncule: court, assez gros ou un peu mince, rarement arqué, inséré dans un faible évasement à bords accidentés. — OEil : moyen, rond, bien ouvert, placé au centre d'un bassin toujours vaste et profond. — Peau : jaune olivâtre, ponctuée de brun, recouverte en partie de taches et de marbrures fauves, et nuancée de rouge pâle sur le côté qui regarde le soleil. — Chair : blanchâtre, demi-fine et demi- l'onduiite, aqueuse, légèrement pierreuse.— Eau : abondante, acidulé, sucrée, aromatique, ayant parfois une âcreté assez prononcée. Maturité. — Courant de novembre et se conservant jusqu'à la fin de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est aux Belges qu'il faut rapporter le gain de cette variété, très-peu commune en France. M. Devergnies, de Mpns, l'obtenait en 1817, mais ce DHO 25 ne fut que beaucoup plus tard, vers 1850, qu'on s'occupa de la propager. Le sol du Hainaut doit mieux lui convenir, sans doute, que le sol angevin, car en Belgique on la classe parmi les fruits de toute première qualité , tandis que chez nous elle se montre assez médiocre. Observations. — Il existe une poire Duvernay, provenant également de Bel- gique, comme la Devergnies. Si ces deux noms ont quelque ressemblance, il n'en est pas ainsi des variétés auxquelles ils s'appliquent : elles sont fort dis- tinctes. Toutefois, le poirier Duvernay n'étant pas, que nous sachions, encore répandu dans notre pays , cette remarque se trouve là pour l'avenir, et non pour le présent. — Nous n'en saurions dire autant, par exemple, d'une autre poire belge, la poire de Duvergnies, qui se mange en septembre, attendu que nos pépinié- ristes la cullivent assez généralement, et l'ont maintes fois confondue avec la Dever- gnies, décrite ci-dessus ; erreur facile à éviter, en raison de l'époque bien différente à laquelle mûrissent ces deux fruits. 407. Poire DHOMMEE. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux , habituellement étalés, de moyenne gros- seur, assez longs, légèrement coudés, brun foncé rougeâtre, ayant les lenti- celles petites, rapprochées, les coussi- nets presque nuls et les mérithalles courts. — Yeux : petits, ovoïdes-arron- dis , collés en partie contre le bois. — Feuilles: petites, peu abondantes, ovales, dentées en scie ou faiblement crénelées, au pétiole long et grêle. Fertilité. — Convenable. Culture. — Ce poirier, de moyenne vigueur , se développe tardivement ; encore faible dans sa deuxième année, ce n'est qu'à trois ans qu'il commence à prendre de la force ; toutefois ses pyra- mides restent irrégulières et peu touf- fues , aussi bien sur franc que sur cognassier. Description du fruit. — Gros- seur ; moyenne, et souvent plus consi- dérable. — Forme : ovoïde-allongée, bosselée, ayant habituellement un côté moins volumineux que l'autre. — Pédoncule : assez long, mince, non courbé, obliquement implanté à fleur de peau. — OEil : grand, presque saillant, très- ouvert. — Peau : vert clair, finement ponctuée et fortement marbrée de roux, tachée de brun verdâtre autour du pédoncule. — Chair : blanche, compacte, fine 26 DIA — DIE ou demi-fine, fondante, aqueuse, marcescente, légèrement pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, parfois trop dénuée de parfum. Maturité. — Fin d'octobre, mais atteignant aisément le mois de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Elle provient des semis du Comice horticole d'Angers; le pied- mère, qui portait dans la collection d'égrasseaux du Jardin de cette Société, le n° 32, donna ses premiers fruits en 1858 et fut dédié au jardinier en chef. Ce fruit, trouvé d'abord excellent, a depuis beaucoup perdu de [ses qualités; sa forme primitive s'est également quelque peu modifiée. Poire DIAMANT. — Synonyme de Bergamote Gamel's. Voir ce nom. Poiré DIEL. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. 408. Poire DIEUDONNÉ ANTHOINE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Bameaux : nombreux, généralement un peu arqués et étalés, de moyenne grosseur, assez longs, à peine géniculés , duveteux , brun ver- dâtre nuancé de gris, ayant les lenticelles larges, rapprochées, et les coussinets aplatis. — Yeux : moyens, ovoïdes, à écailles fai- blement disjointes, non appliqués contre l'écorce et quelquefois pla- I ces en éperon. — Feuilles : petites ou moyennes, ovoïdes-arrondies, acuminées, régulièrement den- tées en scie, au pétiole un peu court , assez fort et muni de lon- gues stipules. Fertilité. — Ordinaire. Ci lu ci,. — La vigueur de cet arbre est convenable; on le greffe sur cognassier ou sur franc ; il fait des pyramides assez jolies. IleHcription du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : arrondie légèrement turbinée, à surface bosselée, à base très-aplatie. — Pédoncule : court, bien nourri, recourbé, obliquement inséré dans une large dépression entou- rée de protubérances. — Œil : petit, mal formé, ouvert ou mi-clos, profondément enfoncé. — Peau : jaune verdâtre, ponctuée de brun, marbrée de roux, tachée de même autour du pédoncule. — Chair : très- blanche et très-fine, cassante, quelque peu marcescente. — Eau : suffisante, sucrée, souvent astringente et faiblement parfumée. DIL-DIX 27 Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Mistorique. — Cette variété, que nous multiplions depuis 1854, est originaire de Belgique; on voit dans le tome V des Annales de pomologie, publiées à Bruxelles, « Qu'elle porte le nom de son obtenteur, M. Dieudonné Anthoine, d'Ecaussines- « d'Enghien, qui l'a trouvée parmi ses semis et dégustée pour la première fois «en 1850. » (Page 85.) Poire DILLEN D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Maréchal de Cour. Voir ce nom. Poire DILLEN D'HIVER. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. Poire DINGLER. — Synonyme de Beurré Curtet. Voir ce nom. Poire DISQUE. — Synonyme de poire Maquette. Voir ce nom. 409. Poire DIX. Synonymes. — Poires : 1. Leurs (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1839, cahier n° 3, p. 103). — 2. Madame Dix ( Congrès pomologique , Pomologie de la France, 1864 , t. II , n° 98). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Bameaux: nombreux, générale- ment érigés, faibles, très-longs, flexueux, brun clair jaunâtre, ayant leslenticelles petites, espa- cées, les coussinets des plus saillants et les mérithalles assez longs. — Yeux : habituellement peu volumineux, ovoïdes- arron- dis, à écailles mal soudées, écar- tés du bois et souvent même sortis en éperon. — Feuilles : petites, rarement abondantes, ovales-allongées ou lancéolées, légèrement crénelées ou presque entières , portées sur un pétiole grêle et très-long. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — De vigueur très- modérée, on le greffe plus avan- tageusement sur franc , que sur cognassier ; d'un développement tardif, il reste faible jusqu'à deux ans, mais ensuite on lui voit former de belles pyramides. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde plus ou 28 DIX moins allongée et ventrue, à surface bosselée, ordinairement un peu contournée et presque toujours fortement déprimée d'un côté. — Pédoncule : court ou assez long, de moyenne grosseur, renflé aux extrémités, surtout à la base, légèrement arqué, obliquement inséré dans Poire Dix — Deuxième Type. une cavité de profondeur va- riable.— OEil: moyen, rond, ouvert, presque saillant, en- touré de faibles gibbosités. — Peau : complètement rugueuse, elle est, du côté de l'ombre, vert jaunâtre clair, fortement ponctuée et marbrée de roux, puis semée parfois de taches brunes bien squammeuses ; quant au côté du soleil , on le trouve généralement lavé de vert grisâtre , couvert de gros points fauves peu apparents et de petits points d'un beau rouge brillant et carminé qui se dé- tache fortement du fond. — Chair: des plus blanches, fine, fondante , juteuse , presque exempte de pierres. — Eau : très - abondante , sucrée , vi- neuse, douée d'un délicieux aigrelet ainsi que d'un parfum bien prononcé. Maturité. — Commence- ment d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Higtorique. — Voici, d'après le pomologue Hovey, l'état civil de la poire Dix, originaire d'Amérique et fort répandue en France, où dès son entrée elle apparut malheureusement sous un faux nom : « Le poirier Dix — écrivait cet auteur en 1847 — sortit de terre il y a trente-cinq ans environ (vers 1812), à Boston, dans le jardin de MmG Dis, à laquelle il fut ensuite dédié. Le pied-type poussa de graine auprès de la maison, et si rapidement, qu'en 1829 il atteignait une hauteur de 8 mètres et montrait une tige de 27 centimètres de diamètre. On le voit encore dans ce même lieu, et il est devenu un très-grand arbre. Il donna ses premiers fruits en l.s-.'.'i, iiniis m: fournil une abondante récolte qu'en 1829, et continua depuis à se cou- vrir de nombreuses et belles poires... En 1830, sa description parut dans le New England Former, à la page 161 du tome VIII. » (The Fruits of America, t. I, p. 69.) Ces renseignements sont suivis, chez Hovey, d'une description minutieuse et d'un remarquable dessin colorié de la poire Dix, ce qui permet d'étudier parfaite- ment cette variété, et de s'assurer qu'elle est fort différente de la Lewis, également obtenue en Amérique, vers 1811), par M. John Lewis, de Roxbury, dans le Massa- chusetts. (Voir Downing, Fruits and fruit trees of America, édition de 1849, p. 441.) Le poirier Dix fut importé chez nous dès 1830, et cultivé d'abord à Paris, puis DOA 29 à Rouen ; mais par suite d'une erreur provenue, soit en étiquetant les greffes à leur départ d'Amérique, soit en étiquetant, en France, les sujets sur lesquels on les appliqua, cette variété se répandit dans nos jardins sous le pseudonyme, qu'elle y conserva longtemps, de poire Leurs. Ce nom est effectivement le seul que Prévost lui donnait encore en 1839, lorsqu'il la décrivit dans la Pomologie de la Seine- Inférieure (cahier 3, p. 103). A mon sens, le mot Leurs ne devint ainsi le remplaçant illégal du mot Dix , que par une mauvaise lecture du nom de la poire Lewis, variété, nous l'avons dit, née sous le même climat que le poirier Dix, et qui fut expédiée d'Amérique à la même époque que lui — en 1830 — à la Société d'Horticulture de Paris. Quoi qu'il en ait été , cette erreur causa pendant nombre d'années bien des ennuis aux pépiniéristes , comme elle a provoqué et provoque encore, parmi les pomologues, de longues discussions. Observations. — Les Américains classent la poire Dix au rang des fruits dont la maturité va jusqu'en février ; divers Catalogues d'horticulteurs français ou étrangers lui accordent d'atteindre seulement le mois de janvier; pour nous, jamais nous n'avons pu la manger plus tard que la mi-novembre ; aussi la regar- dons-nous comme une variété d'automne, et non comme une variété d'hiver. 410. Poire DOAT. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, érigés ou légèrement étalés, faibles, peu longs, coudés, brun-roux grisâtre, à lenticelles généralement abondantes et fines, à coussinets peu ressortis. — Yeux : petits, ovoïdes, aigus, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : moyennes, ovales ou elliptiques, acuminées, souvent relevées en gouttière, faible- ment crénelées ou dentées sur leurs bords, ayant le pétiole long et mince. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Poirier peu vigoureux, il croît lentement, même sur le franc, aussi ne fait-il que de petites pyramides, mais qui cependant sont régulières et bien feuillues. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : allongée, affectant légèrement celle d'une Calebasse, ventrue à la base, obtuse, quelque peu étranglée aux deux tiers de sa hauteur. — Pédoncule : long ou des plus longs, gros, arqué ou contourné, inséré obliquement dans une étroite cavité en enton- noir. — Œil : grand , bien ouvert , rarement très-enfoncé , uni sur ses bords. — Peau : rude au toucher, jaune brillant, toute ponctuée de fauve, tachetée de même et généralement nuancée de gris-roux sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanc jaunâtre ou verdâtre, demi-fine et demi-fondante, pierreuse autour des pépins. — Eau : peu abondante, vineuse, sucrée, assez aromatique. Maturité. — Courant et fin de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est là une de ces poires dont l'origine incertaine menace toujours de quelques mécomptes ceux qui les cultivent et ceux qui les inscri- vent au rang des variétés. Son premier descripteur paraît avoir été M. de Liron 30 DOA d'Airoles. Il la signala d'abord en 1862, dans le tome III de ses Notices pomologiques (page 34) , observant qu'elle était propagée depuis une douzaine d'années; et plus tard, au mois d'octobre 1863, il en reparla longuement dans la Revue horticole, mais sans fournir aucun renseignement positif sur la provenance de ce fruit : « Nous en avons fait — disait-il Poire Doat. alors — la description dès l'automne de 1861, sur des spécimens qu'a- vaient eu l'obligeance de nous en- voyer MM. Bonamy frères, pépinié- ristes à Toulouse, et cette poire nous a paru n'avoir aucun rapport avec tous les fruits de ce genre que nous avons pu juger jusqu'ici. Nous avons cherché, avant de le publier, à nous assurer d'une origine bien certaine de ce fruit. De plusieurs tentatives , voici ce qui nous est venu, et que nous extrayons d'une lettre, du 24 novembre 1862, de M. Bernard, jardinier chez M. Bé- teille , pépiniériste à Toulouse : « Tout porte à croire que la poire « à laquelle nous avons donné le « nom de Doat, a été introduite « d'Auch à Montrastuc , près Fleu- « rance (Gers). » Comme nous l'a écrit M. Doat, il y aurait une quin- zaine d'années qu'étant à Montras- tuc, il avait trouvé dans son jardin un poirier qui y avait été planté et qu'on présumait avoir été tiré d'une pépinière d'Auch. Les fruits de cet arbre étant inconnus à M. Doat, il envoya à M. Béteille, avec des fruits, des scions pour greifes. L'arbre fut cultivé chez le pépiniériste toulou- sain et répandu par lui dans le com- merce en 1847. Nous laissons, main- tenant, parler M. Bernard : « Malgré « les recherches que j'ai pu faire « à Toulouse, aidé par tous mes « confrères , je n'ai pu découvrir « aucun arbre qui puisse se rapprocher de celui de la poire Doat, et cependant nous possé- « dons une, bien grande quantité de variétés. » M. Bernard et M. Béteille sont donc convaincus que !<• fruit mis par eux dans le commerce, est inédit et inconnu. Le fait est que, s'il n'en- eût pas été ainsi, depuis plus de douze ans qu'il a été répandu, il se serait certainement élevé quelque réclamation indiquant une synonymie et revendiquant cet excellent fruit. Pour nous, nous ne pouvons que constater ce que nos démarches nous ont fait connaître, ne pre M aucune responsabilité personnelle sur le baptême de cette variété à Toulouse.'» (Pages :(7I d 372.) DOC [docteur and — bén] 31 411. Poire DOCTEUR ANDRY. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Ha- meaux : assez nombreux, étalés, gros, longs, peu géniculés, légè- rement duveteux , brun-fauve grisâtre , nuancés de rouge clair auprès des yeux, ayant les len- ticelles larges , abondantes , et les coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, à écailles dis- jointes, collés en partie contre l'écorce. — Feuilles : petites, ova- les ou elliptiques, faiblement den- tées en scie, portées sur un pétiole long, gros et pourvu de stipules des plus développées. Fertilité. — Grande. Culture. — Arbre modérément vigoureux, il fait néanmoins d'as- sez jolies pyramides, soit qu'on le greffe sur franc, soit qu'on lui donne le cognas- sier; sa croissance est ordinaire, plutôt que tardive. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse, aplatie à la base et généralement un peu conique près du sommet. — Pédoncule : court, gros, arqué, obliquement inséré dans un très-faible évasement. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, placé dans un bassin large et peu profond. — Peau : unie et jaune très-clair, maculée de fauve vers l'œil ainsi qu'autour du pédoncule, et toute parsemée de petits points bruns. — Chair : des plus blanches , fine, demi- fondante ou fondante, aqueuse, assez granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, douée d'une saveur musquée fort délicate. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Gagnée à Rouen dans les pépinières de M. Boisbunel fils, en 1849, cette poire fut dédiée par son obtenteur à M. le docteur Andry, alors secré- taire général de la Société d'Horticulture de Paris, dont il est aujourd'hui le second vice-président. On n'a commencé à la propager qu'en 1862. 412. Poire DOCTEUR BENIT. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés et assez gros, longs, géniculés, brun olivâtre, à lenticelles gris brunâtre, petites, serrées, à coussinets bien prononcés. — Yeux : de grosseur moyenne, ovoïdes, brun foncé, légèrement écartés du bois et ayant pour la plupart les 32 DOC [docteur bén] Poire Docteur Bénit. écailles grises. — Feuilles : petites, généralement lancéolées, profondément dentées, munies d'un pétiole épais et un peu court. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il croît aussi bien sur cognassier que sur franc, n'a rien d'excep- tionnel dans son développement et fait des pyramides assez satisfaisantes. Beserintioii du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse , plus renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : très-court et très-gros , noueux, sou- vent arqué, terminé en bourrelet, implanté à fleur de peau. — Œil : petit, elliptique, mi-clos, contour- né, presque saillant, bordé de plis. — Peau : rugueuse , entièrement bron- zée, ponctuée et comme réticulée de vert clair grisâtre. — Chair : blanchâ- tre, fine, compacte, mi-cassante, vei- nulée de jaune verdâtre. — Eau : suffi- sante, assez sucrée, 'vineuse, peu aro- matique. Maturité. — De décembre en jan- vier. Qualité. — Troisième. Historique. — En 1857, M. de Liron d'Airoles signalait dans ses Notices pomologiques la poire Docteur Bénit comme un fruit de premier ordre. L'ayant, au contraire, toujours trouvée des plus médiocres, nous avons voulu nous assurer, avant de la décrire , si le poirier que nous possédions sous ce nom était bien la véritable variété. Actuellement on n'en saurait douter, en présence de la lettre suivante que nous adressait de ±\ancy, le 15 septembre 1867, notre obligeant confrère M. Arnould jeune : « Je vous ai fait envoyer le poirier Docteur Bénit; j'y joins aussi les deux seuls fruits que je possédais sur le seul sujet que je cultive encore en école, et seulement comme variété de collection, car j'ai abandonné la multiplication de cet arbre, qui n'a pas, vous pourrez en juger, les qualités que lui avait d'adord trouvées M. Millot, son propagateur. Presque tous mes confrères ont aussi abandonné cette poire. L'arbre est fertile, surtout en haut vent; m. lis, et c'était même l'avis, en dernier lieu, de l'honorable M. Millot, nous avons des centai- nes de fruits supérieurs à ce gain... Je suppose donc que M. Millot s'est abusé sur le mérite de ce poirier, qu'il me recommanda aussitôt sa mise à fruit; aussi l'ai-je mis le premier dans le commerce, en même temps, du reste, que les frères Simon, qui le greffèrent égale- ment d'après la môme recommandation. » Quant à l'origine de ce poirier, elle est belge, et voici dans quels termes M. Millot, de Nancy, l'a constatée : « L'arbre fut semé par le célèbre Van Mons, en 1840, et transplanté dans mon jardin deux ans plus tard. Son premier rapport a eu lieu en 1853. J'ai dédié cette poire à l'un de mes compatriotes, le docteur Bénit, dont les actes de probité et de dévouement sont si générale- ment connus. » [Journal de la Société d'Horticulture de Nancy, 1854, n° de Janvier.) DOC [docteur bou — CAP~ 33 413. Poire DOCTEUR BOUVIER. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, étalés, un peu grêles, courts, géniculés, marron clair , à lenticelles des plus petites et très-espacées, à coussinets presque aplatis. — Yeux : moyens , noirâtres , ovoïdes , légère- ment duveteux, faiblement écartés du bois. — Feuilles : vert clair, habituellement ovales ou elliptiques, acuminées, finement dentées ou crénelées, au pétiole bien nourri et de lon- gueur très- variable. Fertilité. — Grande. Culture. — Sa vigueur est ordinaire; nous le greffons toujours sur le cognassier; il s'y plaît beaucoup et y forme des pyramides assez convenables, quoiqu'un peu basses. Description du fruit. — Grosseur : petite et quelquefois presque moyenne. — Forme ; ovoïde plus ou moins arrondie , variable, irrégulière. — Pédoncule : long, menu, arqué, souvent très-noueux et obliquement inséré au milieu d'une dépression généralement plissée ou mame- lonnée.— Œil : saillant, ouvert, bien formé. — Peau : verte, ponctuée, marbrée de roux, tachée de même aux extrémités du fruit. — Chair : blanc verdâtre , gros- sière, juteuse, demi- cassante, pierreuse. — Eau : abondante, peu sucrée, très- acidulée, sans saveur appréciable. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Troisième. Historique. — Ce poirier fait partie des gains du professeur Van Mons ; le pied- type fut semé à Louvain (Belgique), mais transplanté à Geest-Saint-Rémy- lez-Jodoigne, chez M. Bivort, où il se mit à fruit en 184-4, deux ans après la mort de Van Mons. Dans son Album de pomologie (t. II, p. 53) , M. Bivort nous apprend qu'il le dédia à M. Bouvier, docteur en médecine à Jodoigne, et neveu de Simon Bouvier, l'un des plus heureux semeurs qu'aient encore eu les Belges. Observations. — Il faut croire que le sol de notre Anjou ne convient nulle- ment à cette variété, regardée comme excellente dans son pays natal. Chez nous, elle se montre dénuée de tout mérite et beaucoup moins tardive qu'en Belgique, où elle mûrit, assure-t-on, de février à mars , tandis qu'ici elle atteint difficilement la fin d'octobre. Poire DOCTEUR BRETONNEAU. — Synon. de Beurré Bretonneau. Voir ce nom. 414. Poire DOCTEUR CAPRON. Synonyme. — Poire Capron du Mans (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1863, p. 32, u" 205). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, un peu étalés, des plus gros, longs, habituellement très-coudés, brun clair légèrement ii. 3 34 DOC [docteur cap — cor J verdâtre, ayant les lenticelles larges, rapprochées, les coussinets aplatis et les mérithalles longs. — Yeux : volumineux, coniques, non appliqués contre l'écorce, souvent placés en éperon , à écailles disjointes. — Feuilles : assez grandes , vert _ . „ _„„ clair légèrement cuivré, ovales-allon- Poire Docteur Capron. r ° , ' , .., gees ou lancéolées , irrégulièrement dentées ou crénelées , portées sur un pétiole fort et très-long. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il existe peu de poiriers dont les pyramides soient plus remar- quables que celles formées par cet arbre, dont le développement est très- hâtif et la vigueur excessive; on le greffe sur cognassier plutôt que sur franc. Description du fruit. — Gros- seur ; moyenne. — Forme : turbinée, ventrue, régulière, légèrement obtuse. — Pédoncule : long , un peu courbé , bien nourri , renflé aux extrémités , obliquement implanté à la surface. — Œil: grand, à peine enfoncé, mi-clos ou fermé. — Peau : jaune verdâtre, ponctuée et rayée de gris-brun , ma- culée de même autour de l'œil et du pédoncule et portant souvent quel- ques taches noirâtres. — Chair : jau- nâtre , grosse , fondante , aqueuse , légèrement pierreuse. — Eau : abon- dante, sucrée, vineuse, un peu musquée, ayant un arrière-goût d'amande. Maturité. — De la mi- octobre à la mi-novembre. Qualité. — Première. Historique. — « Dans la pépinière de VanMons, à Louvain (Belgique) — « écrivait en 1847 M. Bivort — cet arbre portait le n° 2,783. Son premier rapport «a eu lieu en 1842. Après mon acquisition de cette pépinière, en 1845, ayant « trouvé ce nouveau poirier encore innommé, je l'ai dédié à feu M. Capron, docteur « en médecine à Jodoigne, amateur zélé que la mort a ravi trop jeune à ses nom- « breux amis et à la pomologie. » {Album de pomologie, 1847, t. I, n° 55.) Observations. — On a signalé dans quelques Catalogues d'horticulteurs, ces dernières années, une poire appelée Capron du Mans, que nous avons trouvée identique avec la variété Docteur Capron. — Quant à la poire Henry Capron, il faut se rappeler qu'elle diffère entièrement, au contraire, de celle décrite ci-dessus. Poire DOCTEUR CELESTIN. — Synonyme de poire Désiré Cornelis. Voir ce nom. Poire DOCTEUR CORNELIS. — Synonyme de poire Désiré Cornelis. Voir ce nom. DOC [docteur gall] 35 415. Poire DOCTEUR GALL. Synonyme. — Poire Gall (Dittrich, Handbuch der Obstkunde, 1841 , t. III, p. 166). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , éri- gés vers le sommet de la tige et faible- ment étalés à sa base , bien nourris , un peu courts, à peine coudés, brun clair jaunâtre,, ponctués de gris-blanc, à cous- sinets ressortis. — Yeux : petits, coni- ques, pointus, non appliqués contre l'é- corce. — Feuilles : abondantes, ovales, lancéolées et acuminées , ayant les bords finement dentés, le pétiole court et mince. Fertilité. — Grande. Culture. — Ce n'est pas un arbre vigoureux ; il se plaît mieux sur le franc que sur le cognassier ; généralement très- régulières, ses pyramides sont fort conve- nables , mais de moyenne hauteur. Description Am friait. — Grosseur : assez volumineuse. — Forme ; allongée, presque cylindrique ou rappelant un peu celle d'une Calebasse, mais généralement irrégulière et bosselée. — Pédoncule ; court, de moyenne force, légèrement arqué , obliquement inséré dans une vaste cavité de profondeur variable, dont l'un des bords est fortement mamelonné. — Œil : petit, ouvert, bien fait, à peine enfoncé. — Peau : jaune-citron, recou- verte en partie de points, de marbrures et de taches fauves ou brunâtres, et faiblement carminée du côté du soleil. — Chair ; blanche, très-fine et très-fondante, aqueuse, un peu granuleuse auprès des loges. — Eau : des plus abondantes, sucrée, aigrelette, fort aromatique. Maturité. — Derniers jours de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — En 1852, M. Tougard, président de la Société d'Horticulture de Rouen , mentionnait ce fruit dans son Tableau analytique des variétés de poires (page 19), et le disait « obtenu par M. de Maraise, de Bourg- Achard. » C'était une double erreur, car cette variété n'appartient même pas à la pomone française ; elle fut gagnée vers 1821 par Yan Mons, dans sa pépinière de Louvain (Belgique); mais il est vrai qu'on l'importa aussitôt en France , où le pomologue Poiteau, alors rédacteur des Bulletins de la Société d'Horticulture de Paris, la décrivit et la recommanda dès 1823. Du reste, l'erreur involontaire ainsi commise à Rouen par M. Tougard, dut y être aisément rectifiée, puisque deux ans auparavant — en 1850 — M. Constant Lesueur, pépiniériste, avait écrit ce qui suit, à la page 186 de la Pomologie de la Seine- Inférieure : « Poire Docteur Gall Ce beau et excellent 36 DOC [docteur koch] « fruit m'a été donné par M. de Maraise, comme étant un semis de M. Yan Mons. s> Ajoutons qu'en dédiant ce poirier au docteur Gall, Van Mons le dédiait tout à la fois à un Allemand et à un Français. Gall, le célèbre phrénologue dont la doctrine devint promptement si populaire, naquit en effet dans le duché de Bade, mais il vint habiter Paris en 1807, s'y fit naturaliser Français en 1819, et y mourut en 1828, à Montrouge. Observations. — La poire Jules Bivort, qui a pour synonyme Délices de Louvenjoul, est assez communément réunie au Docteur Gall. Cependant ces deux fruits sont loin de se ressembler. M. Decaisne a décrit et figuré la Jules Bivort, en 1861, au tome IV de sa magnifique publication, et ne lui a nullement assimilé le poirier docteur Gall. En lisant l'article que nous consacrons plus loin à la poire Jules Bivort , on verra donc, nous l'espérons, qu'elle n'a rien de commun avec cette dernière variété , qui fort estimée chez les Allemands y porte ce seul nom : Poire Gall. 416. Poire DOCTEUR KOCH. ouvert, très-enfoncé. — Peau Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Bameaux : nombreux, un peu arqués et des plus étalés, gros, courts, légère- ment coudés, vert foncé nuancé de grisâtre, à lenticelles brunes, rapprochées, bien apparentes, à coussinets presque aplatis. — Yeux : volumineux , ovoïdes , pointus , généralement sortis en éperon et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : assez pe- tites , d'un beau vert foncé , ovales-allongées, régulièrement dentées en scie, au pétiole court et épais. » Fertilité. — Remarquable. Culture. — Ce poirier, dont la vigueur est ordinaire, pousse non moins bien sur cognassier que sur franc; ses pyramides sont fortes et belles. Description «lu fruit. — Grosseur : au-dessus de la mo- yenne. — Forme : ovoïde , ven- true , bosselée , irrégulière. — Pédoncule : long ou très-long, mince, arqué, charnu à la base, implanté à la surface du fruit. — Œil: moyen, mal développé, jaune-citron, finement ponctuée et réticulée de DOC [docteur len] 37 roux, légèrement lavée de rouge-brun sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, fine, ferme, juteuse, fondante, un peu pierreuse autour des loges. — Eau : des plus abondantes, fraîche, sucrée, acidulé, possédant une délicieuse saveur beurrée. Maturité. — Vers la mi-septembre et se prolongeant jusqu'à la fin de ce même mois. Qualité. — Première. Historique. — Je l'ai gagnée de semis en 1864, et l'ai dédiée à mon savant et célèbre ami M. Karl Koch, officier de la Légion d'Honneur, docteur en médecine et en philosophie, et présentement professeur de botanique à l'Université de Berlin. 417. Poire DOCTEUR LENTIER. Description de l'arbre. — Bois : très-faible. — Rameaux : assez nom- breux, étalés, grêles, peu longs, non géniculés , vert grisâtre , finement et abondamment ponctués, à coussinets bien accusés , à mérithalles générale- ment courts. — Yeux : gros, ovoïdes- arrondis, pointus, écartés du bois, ayant les écailles entr'ouvertes. — Feuilles : d'un beau vert foncé, ovales ou elliptiques, profondément crénelées ou dentées, au pétiole assez court mais très-nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il se greffe sur toute espèce de sujet, n'est pas d'une crois- sance bien rapide et ne forme jamais que de petites et faibles pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde légèrement allongée , bosselée et ven- true. — Pédoncule : assez long, mince au milieu, renflé aux extrémités, rare- ment courbé, obliquement implanté à fleur de chair. — OEil :■ grand , mi- clos, mal conformé, presque saillant, souvent entouré de gibbosités. — Peau : jaune verdâtre, ponctuée, réticulée de roux, marbrée ou maculée de même autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanchâtre, fine, compacte, fondante, juteuse, quelque peu granuleuse au-dessous des loges. — Eau : fort abondante, acidulé, très-sucrée, délicatement parfumée. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. 38 DOC [docteur len— men] Historique. — Il s'est élevé des contestations au sujet de l'origine de cette variété; on a cru, chez nous, pouvoir la revendiquer comme un de nos plus anciens' fruits, tandis qu'elle serait, au contraire, née en Belgique et sortie d'un semis de pépins du Beurré d'Hardenpont d'Automne. Voilà du moins comment, en 1855 , M. Alexandre Bivort l'établissait : « Cette nouvelle poire, provenant des semis de M. Grégoire (tanneur à Jodoigne), est peut- être la meilleure qu'il ait gagnée en 1853. L'arbre, semé en 1847, n'avait que six ans lors- qu'il produisit pour la première fois A la demande de l'inventeur, elle a été dédiée à M. Lentier, docteur en médecine et en chirurgie à Louvain. » {Annales de pomologie belge et étrangère, t. III, p. 83.) Mais trois ans après la publication de ces lignes, M. Decaisne, dans le tome Ier de son Jardin fruitier du Muséum, émit l'opinion suivante, qui leur est diamétrale- ment opposée : « Je réunis sans hésiter à notre Mouille-Bouche ou Verte-Longue d'Automne, la poire que les pomologues belges ont décrite et figurée sous le nom de Docteur Lentier Les échan- tillons que M. Royer (de Namur) a bien voulu m' adresser pour comparaison, se sont trouvés identiques à notre vieille espèce française. » Dans mon École , où l'on cultive comparativement depuis douze ans ces deux variétés, tout, il faut bien le dire , a prouvé qu'elles étaient des plus distinctes. Mais la déclaration ci-dessous, faite en 1862 dans la Revue horticole, par M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, va montrer que cette opinion est généralement partagée : « Le Jury international de l'Exposition horticole de Namur, que nous avions l'honneur de présider, a reconnu que la poire Docteur Lentier n'était pas semblable a la poire Verte- Longue, ainsi que cela a été publié par un auteur parisien. » (N° du 1er novembre, p. 401.) Enfin, en 1866, M. Mas, pomologue aussi modeste que distingué, décrivait cette même poire à la page 47, tome III, du recueil intitulé le Verger, lui donnait comme nous la Belgique pour patrie , M. Grégoire comme obtenteur, et ne lui reconnais- sait, non plus que nous, aucun synonyme. Ajoutons que le Congrès pomologique est également de cet avis. 418. Poire DOCTEUR MEN1ÈRE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux ; nombreux, étalés, assez gros, un peu courts, très-géniculés, brun clair légèrement grisâtre, à lenticelles larges, abondantes, gris-brunâtre, à coussinets des plus saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, pointus, nuancés de noir, fortement écartés du bois et souvent même formant éperon. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales ou elliptiques, crénelées ou dentées sur leurs bords, ayant le pétiole court, épais et roide. Fertilité. — Convenable. Culture. — - Il est doué d'une bonne vigueur, et sur cognassier, unique sujet que nous lui ayons encore donné, il a fait de belles pyramides, bien ramifiées, bien feuillues. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : cylindrique légèrement ovoïde, à surface quelque peu bosselée, ayant habituellement un côté DOC [docteur men — nel] 39 plus renflé que l'autre. — Pédoncule : assez court, gros, rarement arqué, charnu, distinctement séparé du fruit, obliquement inséré dans un large évasement sans profondeur, mais dont l'un Poire Docteur Menière. des bords offre une protubé- rance des plus marquées. — OEil : petit, mi-clos, presque saillant. — Peau : rugueuse, jaune clair, ponctuée de gris verdâtre et recouverte en partie de marbrures rousses. — Chair : blanchâtre , fine , fondante, aqueuse, granu- leuse au centre. — Eau : abondante, très-sucrée , un peu acidulée , parfumant agréablement la bouche. Maturité. — Yers la mi- septembre et se prolongeant jusqu'à la mi-octobre. Qualité. — Première. Historique. — Elle pro- vient de mes semis ; le pied- type s'est mis à fruit en 1864. Je l'ai consacré à la mémoire d'un ami, d'un concitoyen dont le décès prématuré causa d'unanimes regrets : au doc- teur Prosper Menière, cheva- lier de la Légion d'Honneur, professeur à la Faculté de Médecine de Paris, médecin en chef de l'Institution impériale des Sourds- Muets, etc., et qui, né à Angers le 18 juin 1799, mourut à Paris le 7 février 1862. 419. Poire DOCTEUR NELIS. Description de l'arbre* — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés vers le sommet de la tige, étalés à sa base, gros, longs, flexueux, légèrement cotonneux , rouge clair verdâtre , à lenticelles larges et rapprochées , à coussinets complètement aplatis. — Yeux : petits, ovoïdes, duveteux, faiblement écartés du bois, ayant les écailles disjointes. — Feuilles : elliptiques, habituellement très- allongées et profondément dentées en scie, munies d'un pétiole bien nourri, un peu court et accompagné de longues stipules. Fertilité. — Grande et constante. Culture. — La vigueur de ce poirier est ordinaire; il pousse parfaitement sur cognassier; ses pyramides sont régulières, hautes, des plus convenables. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou petite. — Forme : turbinée, obtuse, très- ventrue , généralement beaucoup plus renflée d'un 40 DOC [docteur xel — pig] Poire Docteur Nelis. côté que de l'autre. — Pédoncule : court, mince, non arqué, régulièrement inséré à la surface du fruit ou dans une faible dépression. — Œil : moyen, ouvert, pres- que saillant. — Peau : jaune clair, ponctuée de roux, maculée de fauve autour du pédoncule et souvent cou- verte , surtout vers le sommet , de taches bronzées fortement squammeu- ses. — Chair : blanchâtre, grosse, mi-fondante, aqueuse, pierreuse au- près des pépins. — Eau : abondante , sucrée , assez aromatique. Maturité. — Depuis la moitié de septembre jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce sont les Belges qui nous ont fait connaître, il y a une quinzaine d'années, la présente poire, peu répandue dans notre pays. D'a- près M. Bivort, « elle provient des « semis de M. Xavier Grégoire , de « Jodoigne (Belgique) , qui l'a dédiée à M. le docteur Nelis , de Virginal ; son « premier rapport date de 1847. » [Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 166.) 420. Poire DOCTEUR PIGEAUX. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, très-gros, longs, un peu géniculés, vert foncé brunâtre, ayant les lenticelles grises, larges, abondantes, et les coussinets presque nuls. — Yeux : moyens ou petits, brun noirâtre, ovoïdes, à base prononcée, collés contre l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales, à bords entiers ou quelque peu dentelés, portées sur un pétiole de longueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Greffé sur cognassier, ce poirier croît vite et bien, il fait dès sa deuxième année de jolies pyramides aussi touffues que régulières. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et souvent moins volumineuse. — Forme : ovoïde assez ventrue ou ovoïde-arrondie, à surface un peu bosselée et un peu pentagone, ordinairement moins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, mince, arqué, terminé en bour- relet, obliquement inséré dans une étroite cavité où parfois le comprime un mame- lon bien développé. — Œil : grand, elliptique, souvent contourné, ouvert, saillant ou faiblement enfoncé, plissé sur ses bords et entouré de petites gibbosités. — Peau : jaune d'or, toute parsemée de points fauves, maculée de roux verdâtre autour de l'œil ainsi que du pédoncule, et presqu'entièrement lavée, sur la partie exposée au soleil, de brun-rouge luisant et très-clair. — Chair : blanchâtre, fine, DOC [docteur pig — tro] 41 demi-fondante, juteuse, contenant quelques pierres au-dessous des loges. — Eau : abondante, vineuse, sucrée, aigrelette, douée d'un savoureux parfum. Maturité. — Fin d'octobre Poire Docteur Pigeaux. et commencement de vembre. Première no- Qu ALITÉ. Historique. — Mis dans le commerce en 1864, par M. Dupuy-Jamain , pépinié- riste à Paris, ce poirier n'ap- partient pas , néanmoins , à la pomone française; il poussa en terre belge, à Malines, vers 1848, et fut plus tard transplanté chez nous , ainsi qu'il résulte des passages ci- après, extraits du Journal de la Société Impériale et Centrale d'Horticulture : « En 1852, par la gracieuseté de M. Berkmans, légataire et continuateur des travaux de feu M. le major Esperen (de Malines), M. Dupuy-Jamain reçut du Co- mité de Pomologie de la Société centrale d'Horticulture de Paris, trente greffes de plusieurs varié- tés de fruits encore à l'étude, et inédites. Parmi elles se trouvait une excellente variété qui avait d'autant plus de droits à être la bienvenue, que M. Dupuy- Jamain, son propagateur, a eu la bonne pensée de la présenter en 1864 sous le nom de M. le Docteur Pigeaux, l'érudit bibliothécaire de cette Société. » [Année 1865, n° de Février, p. 89, et n° de Mai, p. 286.) 421. Poire DOCTEUR TROUSSEAU. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, habi- tuellement étalés, gros, peu longs, à peine géniculés, rouge foncé nuancé de vert et de gris, ayant les lenticelles apparentes, clair-semées, et les coussinets saillants. — Yeux : volumineux, aplatis, légèrement duveteux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : grandes, elliptiques-allongées, régulièrement et assez profondément den- tées en scie, souvent canaliculées et contournées, au pétiole fort et très-long. Fertilité. — Médiocre. Culture. — - On le greffe sur franc ou sur cognassier; il est vigoureux, développe promptement son écusson et fait de belles pyramides. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : allongée, obtuse, ventrue à la base, régulière, parfois quelque peu étranglée près du som- met. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, recourbé, inséré au milieu d'un 42 DON large mais peu profond évaseroent Poire Docteur Trousseau Œil : grand ou moyen, ouvert, souvent caduc, légèrement enfoncé. — Peau : rugueuse, vert jau- nâtre, poncluée de fauve clair, largement lavée de brun-roux sur le côté du soleil et autour du pédon- cule, rayée de même dans le bassin ombilical. — Chair: blanchâtre, demi-fine, fon- dante , rarement bien pier- reuse. — Eau : suffisante, sucrée, rafraîchissante, aro- matique. Maturité. — Fin d'oc- tobre et courant de novem- bre. Qualité. — Première. Historique. — Le propagateur de ce poirier , qui sort des derniers semis de Van Mons, fut M. Bivort; il le vit se mettre à fruit en 1848, à Geest-Saint-Reiny, près Jodoigne (Belgique), et lui donna le nom de l'une de nos illustrations médicales : celui du doc- teur Trousseau, professeur à la Faculté de Paris, né à Tours et décédé comman- deur de la Légion d'Hon- neur, le 22 juin 1867. Poire DONES. — Synonyme de poire Dearborns Seedling. Voir ce nom. 422. Poire DONVILLE Synonyme*. — Poires : 1. De Calot (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 119). — t. De PROVENCE ( Id. ibid.). — 3. Chaumontel anglais ( Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. 11). —4. Chaumontel belge (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, des pins gros, un peu courts, non coudés, duveteux, gris-brun violacé, à lenticelles jaune orangé, clair-semées , à coussinets presque nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes, aplatis, aigus, appliqués en partie contre le bois. — Feuilles : abondantes, grandes outrés-grandes, elliptiques, acuminées, cotonneuses, DON 43 Poire Donville. a«sez coriaces, planes ou relevées en gouttière, ayant les bords entièrement mais faiblement dentés ou crénelés, le pétiole des plus courts, roide, très-nourn, rosé et généralement accompagné de stipules peu développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Doué d'une bonne vigueur, cet arbre , quel que soit le sujet qu'on lui donne , pousse toujours bien ; c'est un des poiriers dont les pyramides sont les plus fortes et les plus feuillues. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la mo- yenne et souvent beaucoup plus volumineuse. — Forme : turbi- née , ovoïde , ventrue et bosselée , fortement pentagone à la base, légèrement étranglée près du sommet. — Pédoncule: long, assez mince au milieu , très-renflé aux extrémités, rarement bien coudé, obliquement implanté à fleur de chair. — Œil : grand, rond, ou- vert, assez enfoncé, entouré de gibbosités plus ou moins pronon- cées. — Peau : jaune clair très- blanchâtre ou très -grisâtre du côté de l'ombre, nuancée de rouge sombre sur l'autre face, maculée de fauve près de l'œil ainsi qu'autour du pédoncule , et semée de points brunâtres fins et rapprochés. — Chair : un peu jaunâtre et un peu sèche, demi- fine ou grosse , cassante , rare- ment pierreuse au centre. — Eau: généralement insuffisante, sucrée, souvent acre, presque dénuée de parfum. Maturité. — Janvier, et se prolongeant jusqu'en mars ou avril. Qualité. — Première comme fruit à compote; elle ne peut être classée parmi les poires à couteau. Historique. — Merlet fut l'auteur qui signala chez nous cette variété. Il le fit en 1675, dans la seconde édition de son Abrégé des bons fruits (page 119), mais l'on voit aux trois dénominations qu'alors elle portait déjà : « la Donville, ou le Calot, « ou la poire de Provence, » que ce n'était plus une nouveauté, et qu'on la cultivait en divers endroits. Lui donner la Provence pour patrie, par ce seul fait qu'en 1675 Merlet la montre répandue sous le nom même de cette province , serait beau- coup s'aventurer. Cependant on peut toujours faire observer que l'un des autres noms primitifs de ce fruit, Calot, rappelle celui, précisément, d'une petite localité voisine de la Provence. 44 DOR — DOU Observations. — On a très-souvent confondu la Donville avec la Bequesne,et notamment Poiteau; la poire qu'il figurait et décrivait en 1846 dans sa Pomologie (t. III, n° 83), sous le nom Poire de Provence, est effectivement la poire Bequesne. Ces deux variétés ont bien un certain rapport de forme dans leurs fruits, mais leurs arbres sont des plus distincts; puis la Bequesne atteint rarement le mois de janvier, lorsqu'au contraire la Donville se conserve jusqu'en mars ou avril. Merlet, qui les connut parfaitement, eut soin aussi, dans l'ouvrage cité plus haut, de prévenir ses lecteurs que « Bequesne est long, plus pointu et plus brun que la Donville. » En 1859, M. Decaisne a prouvé qu'il partageait l'opinion de Merlet, car il a donné, tome II du Jardin fruitier du Muséum, une description fort complète de chacune de ces poires. Quant à nous, si l'on ouvre à la page 220 le Ier volume de notre Dictionnaire, on y trouvera un article assez long sur le poirier Bequesne, non moins commun, dans l'Anjou, que le poirier Donville. — Le Catalogue d'arbres fruitiers publié en 1628 à Orléans, par le Lectier, cite une poire de Provence mûrissant fin juillet ou commencement d'août; elle n'a donc de commun que le nom avec la pré- sente variété. — Une erreur qui se commet encore fréquemment, c'est de croire synonymes les noms Donville et Ronville. Ce dernier, notons-le, concerne unique- ment la Poire Martin-Sire, également très-ancienne et aussi des moins estimées pour le couteau. — Enfin, disons que Petit-Râteau n'est pas non plus synonyme de Donville, mais bien de poire Pastorale ; et terminons en faisant remarquer qu'un pomologue allemand, M. Dochnall, appelait en 1856 [Obstkunde, t. II, p. 1) ce fruit Gelbe Donville : Donville jaune; ce qui permet de croire à l'existence de quelque sous- variété de la Donville. Du reste, en 1768 Duhamel avait déjà constaté chez nous, dans son Traité des ar bres fruitiers (t. H, p. 246), l'existence d'une seconde poire Donville, de laquelle il déterminait les principaux caractères, mais dont personne, ensuite, n'a reparlé. Poire DOROTHÉE ROYALE. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. Poire de DOS. — Synonyme de poire Bon-Chrétien d'Hiver. Voir ce nom. Poire DOSSE. — Synonyme de poire d'Ange. Voir ce nom. Poire DOUBLE D'AMANDA. — Synonyme de poire d'Amanda double. Voir ce nom. Poire DOUBLE-BÉQUESNE. — Synonyme de poire Bequesne. Voir ce nom. Poire DOlJBLiï-CALEBASSE. — Synonyme de poire Van Marum. Voir ce nom. Poire a DOUHLE-CALfCE. — Synonyme de poire à Deux-Têtes. Voir ce nom. DOU 45 423. Poire DOUBLE-FLEUR. Synonymes. — Poires : 1. Gros-Kairville (le Lectier, d'Orléaus, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 21). — 2. Fleur-Double (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 82). — 3. Rose d'Hiver (Jtf. ibid.). — 4. Clair- ville (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). Description de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Rameaux : nombreux, bien étalés à la base de la tige, érigés près du sommet , très- gros, assez longs, à peine coudés, d'un vert jaunâtre nuancé de rouge sombre, abondaaiment ponctués de gris cendré , ayant les coussinets ressortis. — Yeux : volumineux, coni- ques, aplatis, collés pres- que entièrement sur le bois. — Feuilles : des plus grandes, ovales ou ovales- arrondies , généralement acuminées, planes ou re- levées en gouttière, à bords plus ou moins cré- nelés ou dentés, au pétiole de longueur et de grosseur moyennes , flasque et sans stipules. Fertilité. — Grande. Culture. — Poirier des plus vigoureux, il se plaît infiniment sur le cognassier, s'y développe très- vite et y fait de superbes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : arrondie ou turbinée-arrondie, irrégulière, aplatie à la base, généralement plus ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne et parfois assez long, mince, arqué, renflé à son extrémité inférieure, obliquement inséré dans une petite cavité où le comprime habituellement une forte gibbosité. — Œil : pro- fondément enfoncé, moyen, mi-clos. — Peau : rugueuse, verdâtre, ponctuée, réti- culée de brun et de roux, portant quelques taches noirâtres, presque entièrement lavée de rouge foncé sur la partie frappée par le soleil. — Chair : verdâtre, demi- fine et demi-fondante, rarement granuleuse au centre. — Eau : abondante, dou- ceâtre, assez sucrée, manquant de parfum. Maturité. — Courant de mars et pouvant atteindre aisément la fin d'avril. Qualité. — Troisième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Dès 1651, la première édition du Jardinier français, publié par Nicolas de Bonnefonds, citait la Double -Fleur comme l'une des poires alors connues. 46 DOU chez nous. On ignore son origine, mais il est certain qu'avant 1628 on la cultivait à Orléans, dans le verger du procureur du roi leLectier, et sous un nom que depuis on lui a parfois réappliqué : sous celui de poire Clairville ou Gros- K air ville. C'est ainsi qu'elle était appelée dans le Catalogue arboricole imprimé en 1628 par ce magistrat- horticulteur (page 21), et l'époque de sa maturité s'y trouvait des mieux indiquées, puisqu'on l'avait classée parmi les variétés « dont le fruict dure jusques en Mars, « Avril, Mai et Juin. » Double-Fleur est le nom qu'on lui conserva généralement. Ce fut le seul que Merlet, en 1675, lui donna lorsqu'il la décrivit, et il eut soin de prouver qu'une telle dénomination n'avait rien de hasardé : « La Double-Fleur — disait-il — est assez grosse, plate et jaune, fouettée de rouge, qui mérite d'estre plutost retranchée que cultivée On peut en avoir quelque Arbre, la fleur en estant très-belle, et si double, qu'elle vaut une rose au printemps. » [L'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, pp. 122-123.) Dom Claude Saint-Ëtienne, moine feuillant qui avait fait paraître quelques années avant Merlet, un ouvrage assez curieux sur les fruits, s'était également attaché à justifier dans les courtes lignes ci-après , le nom si caractéristique de ce poirier séculaire : « Fleur-Double, ou Poire-Rose, parce qu'il a la fleur double en petites roses, à fruit rond et gros comme la Grosse-Orange, et qui rouge et verdâtre n'est pas pierreux, a la queue longue et dure jusques en juin. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1660, p. 79.) Cette poire a toujours été considérée comme uniquement propre à faire des compotes; cependant, souvent on la servait crue sur les tables, mais alors elle n'y figurait que pour leur décoration. Sous Louis XIV, la Quintinye, directeur du potager de Versailles, ne lui accordait pas d'autre mérite, et s'exprimait ainsi, à son égard, dans le volumineux recueil horticole qu'il nous a laissé : « J'en fais un cas très-particulier, non pour la manger crue, mais pour le service qu'elle rend, tant elle est belle à voir, dans les grands plats de fruits puis parce qu'elle fait une des meilleures compotes du monde, ayant une chair moelleuse sans être incommodée d'aucune pierre. » (Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I.) Observations. — Quelques personnes ont pensé que le poirier d'Arménie ne différait en rien du poirier Double-Fleur. Les caractères de ces deux variétés sont néanmoins des plus dissemblables, et l'on en sera convaincu en rapprochant le présent article de celui que nous avons consacré, pages 159 et 160 de notre tome 1er, à la poire d'Arménie. 424. Poire DOUBLE-FLEUR PANACHÉE. Blescription de l'arbre. — Comme le précédent poirier, dont il constitue une variété fort curieuse, il est très- vigoureux ; les panachures rouges, jaunes, vertes et brunes de son bois le distinguent seules du type, car ses yeux, ses feuilles et ses fleurs n'en diffèrent aucunement. ISescriptioit «1» fruit. — Sa forme est généralement la même que celle de la Double-Fleur commune-, quelquefois elle paraît plus globuleuse, plus régulière, mais sans modification assez prononcée pour lui enlever toute ressemblance avec cette dernière. Quant à sa peau, elle offre pour caractères particuliers de larges rayures longitudinales, jaunâtres et vertes, s'alternant; puis le côté du soleil porte DOU m de larges points rouge sombre , coupés par des vergetures carminées. La maturité et la qualité sont identiques, chez l'une et l'autre de ces poires. Historique. — Duhamel est le premier pomologue qui se soit occupé de la Double-Fleur panachée. ïl l'a décrite avec une grande précision dans son Traité des arbres fruitiers, publié en 1768 (t. II, pp. 177-178). Aucun auteur étranger ne l'ayant mentionnée avant lui, on peut croire que ce fut en France, et vers la moitié du xviii6 siècle, qu'au moyen de la greffe on fixa les caractères exceptionnels dont la nature se plût un jour à revêtir un poirier Double-Fleur. C'est là , du reste , une des variétés panachées les moins cultivées aujourd'hui. Poire DOUBLE -MANSUETTE. — Synonyme de poire d'Angobert. Voir ce nom. Poire DOUBLE - PASSE - COLMAR. — Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce nom. Poire DOUBLE -PHILIPPE. — Synonyme de Doyenné Boussoch. Voir ce nom. 425. Poire DOUBLE-PLOUVIER. souvent caduc, presque saillant. — Peau Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Bameaux : nom- breux, érigés, gros, peu longs, à peine géniculés, vert foncé légère- ment brunâtre , ayant les lenticelles larges, elair-semées , et les coussi- nets des plus ressortis. — Yeux : petits , coniques, appliqués en partie contre l'écorce, à écailles faiblement disjointes. — Feuilles : grandes, gé- néralement ovales, entières sur leurs bords, munies d'un pétiole long, flasque et de moyenne grosseur. Fertilité. — Excessive. Culture. — Il n'est pas des plus vigoureux ; nous le greffons sur franc ou cognassier ; s'il reste encore faible dans sa deuxième année , on le voit néanmoins former à trois ans des pyramides satisfaisantes. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde-allongée, plus ou moins bosselée, parfois légèrement étranglée près du sommet. — Pédon- cule : assez long, mince, recourbé, régulièrement inséré dans une cavité prononcée où le compriment de for- tes gibbosités. — OEil : petit, ouvert, verdâtre, toute parsemée de points 48 DOU gris-roux. — Chair : blanchâtre, demi-fine, demi-cassante, odorante, quelque peu granuleuse au cœur. — Eau : rarement abondante , mais sucrée et assez délicatement parfumée. Maturité. — Courant de janvier et pouvant atteindre le commencement du mois de mars. Qualité. — Troisième et quelquefois deuxième comme fruit à couteau, première pour la cuisson. Historique. — Ce poirier nous fut envoyé de Rouchin-lez -Lille, en 1864, par M. Grolez-Duriez, pépiniériste et l'un de nos correspondants. Il appartient plutôt aux variétés de choix propres à faire d'excellentes compotes, qu'aux variétés dont les produits sont destinés à être mangés crus. Son origine semble incertaine et son âge reste également problématique. Cela, du moins, résulte de la lettre suivante , que nous adressait le 13 septembre 1867 , M. Grolez- Duriez : « Je ne puis préciser par qui le Double-Plouvier fut gagné, ni de quelles mains mon père le reçut il y a une quarantaine d années. Son nom provient, j'imagine, de ce qu'il est habi- tuellement double de la poire Plouvier, tout en ayant la même couleur et la même forme ; avec cette différence, cependant, que le Double-Plouvier est souvent tacheté de points grisâtres très-prononcés Le supposer très-répandu dans les environs de Lille, serait une erreur. Le Plouvier ordinaire, seul, y est fort commun, quoiqu'il soit loin d'avoir la qualité du gros. Pour ces deux sortes de poires, ainsi que pour beaucoup d'autres, nos campagnards préfè- rent le simple Plouvier, au Double. Ici comme ailleurs, ils obéissent généralement, avant tout, aux vieux préjugés, à la même routine. » Ce poirier, que son extrême fertilité , la grosseur de ses fruits et leur maturité si tardive rendent assez recommandable , doit être bien peu cultivé, car aucun des nombreux Catalogues et des Recueils pomologiques que nous possédons, n'en fait encore mention. 426. Poire DOUBLE-ROUSSELET. Synonymes. — Poires : 1. Rousselet d'Esperen (Alexandre Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1858, t. VI, p. 21). — 2. Faux-Rousselet (Deoaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1865, t. VI). — 3. Double-Rousselet Esperen (Mas, le Verger, 1867, t. III, n° 46, p. 95). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, bien érigés, très-nourris , peu longs, légèrement coudés, duveteux, brun olivâtre nuancé de vert clair et de rouge sombre, ayant les lenticelles blanc sale, larges, clair-semées, les coussinets aplatis et les mérithalles courts. — Yeux : petits, écrasés, pointus et faiblement éloignés de l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales ou ovales-elliptiques, acuminées, planes ou contournées, souvent relevées en gouttière, à bords unis ou très-finement crénelés, portées sur un pétiole épais et de longueur moyenne. Fertilité. — Remarquai île. Ci i.TiîiiK. — Il se plaît mieux sur franc que sur cognassier; sa croissance est un peu lente; ses pyramides sont touffues, petites, assez jolies. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme: variant entre la turbinée-allongée et la turbinée-arrondie , mais géné- ralement pentagone à la base et légèrement obtuse et ventrue. — Pédoncule : long, DOU 49 mince, souvent renflé aux extrémités, plus ou moins arqué, perpendiculairement ou obliquement implanté à la surface du fruit. — Œil : grand, mi-clos ou fermé, plissé sur ses bords, rarement bien enfoncé. — Peau : rude au toucher, jaune sombre, presqu'entièrement lavée de Poire Double-Rousselet. roux sur \e c5té du soleil , ponctuée de gris cendré, tachetée de brun clair et maculée de même autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre , assez fine, mi -fondante, aqueuse, fortement pierreuse au centre. — F au : abondante, sucrée, acidulée, aromatique, mais ne rappelant en rien la saveur particulière aux Rous- selets. Maturité. — Courant de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — M. Bivort, arbo- riculteur belge connu surtout par son Album de pomologie, signala cette variété en 1849, et la dit obtenue par le major Esperen, de Malines (t. II, p. 119). A quelle époque?... Ce ren- seignement n'est pas donné dans l'ouvrage que nous venons de citer; mais Esperen étant mort au cours de 1847, on voit que la poire Double- Rousselet compte au plus une ving- taine d'années. Observations. — M. Decaisne a décrit ce fruit en 1865, et n'a pas cru pouvoir lui conserver le nom sous lequel il l'avait reçu. Faux- Rousselet, tel est le surnom dont il Ta revêtu, et qu'il justifie de la sorte : « C'est malgré moi — écrit le savant professeur — que je me suis vu obligé de changer les noms de Double-Rousselet et Rousselet Esperen, donnés à cette variété par les pépiniéristes belges, puisqu'elle ne présente aucun des caractères des Rousselets proprement dits. Je n'ignore pas que l'impropriété d'un nom spécifique ne suffit pas pour autoriser son change- ment, à moins que celui-ci n'implique une idée absolument fausse, comme c'est ici le cas, puisque, de l'aveu même de M. Bivort, son Double-Rousselet ne rappelle ni le port de l'arbre, ni la forme , ni la couleur, ni la saveur des fruits du type si caractérisé des Rousselets. » (Le Jardin fruitier du Muséum, t. VI.) La raison qu'émet ici M. Decaisne, nous eût certes fait adopter avec lui ce nom de F aux- Rousselet, si la poire du major Esperen avait été connue seulement depuis deux ou trois ans. Mais comme elle remonte à 1847 ou 1848, nous préférons lui conserver sa dénomination primitive, tout impropre qu'elle soit. Et d'ailleurs en 1862, alors que siégeait à Namur le Congrès international de Pomologie, auquel je m'étais rendu, la décision suivante, depuis fort respectée, fut prise à II. 4 50 DOU — DOAV l'égard, précisément, du nom de cette variété, par les membres de l'Assemblée et du Bureau : « M. Bivort dit que le Congrès français a admis dans sa dernière session la variété Rousselet double d'Esperen, et il propose de l'adopter, mais sous le nom de Double -Rousselet ce qui est approuvé. » (Procès-Verbaux du Congrès, séance du 29 septembre 1862, p. 25.) Poire DOUBLE - ROUSSELET ESPEREN. — Synonyme de poire Double- Rousse- let. Voir ce nom, Poire DOUCE. — Synonyme de poire Angélique de Bordeaux. Voir ce nom. Poire DOUILLARD. — Synonyme de poire Alexandrine Douillard. Voir ce nom. 427. Poire DOWNTON. Synonyme. — Poire Doyenné Downton (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, p. 109). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros, longs, très-géniculés, coton- neux , vert brunâtre , finement et abon- damment ponctués, à coussinets bien accusés. — Yeux : volumineux , ovoïdes- arrondis, duveteux, légèrement écartés du bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles: grandes, ovales-arrondies, cotonneuses, planes ou canaliculées , en- tières sur leurs bords, munies d'un pétiole long et fort. Fertilité. — Convenable. Culture. — Cet arbre se développe tardivement et reste encore faible dans sa deuxième année ; nous lui donnons le cognassier; le franc, sur lequel nous ne l'avons pas étudié, lui conviendrait peut- être mieux; ses pyramides sont assez jolies. Heaerintion du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou moyenne* — Forme : ovoïde ou arrondie, mais toujours irrégulière et fortement bosselée. — Pédoncule ; court ou de longueur moyenne, droit ou arqué, généralement très- renflé à la base, obliquement inséré à fleur de chair et quelquefois? au contraire, bien enfoncé dans une assez large cavité en entonnoir. — Œil ; grand, irrégulier, ouvert, saillant ou presque saillant, entouré de gibbosités. — Peau : jaune-citron , ])0Y 51 Poire Downton. — Deuxième Type. très-maculée de fauve autour de l'œil , portant quelques taches de même couleur et finement ponctuée et réticulée de gris-roux. Elle est aussi parfois, mais rarement, nuancée de rouge terne sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, fine, compacte quoique des plus fon- dantes, non pierreuse. — Eau : suffi- sante, sucrée, acidulé, fort savoureuse, laissant dans la bouche un arrière-goût d'orange. Maturité. — Vers la mi-novembre et se prolongeant jusqu'en décembre. Qualité. — Première. Historique. — Nous multiplions \ depuis 4845 la poire Downton, et l'in- I scrivions comme nouveauté dans notre Catalogue de 1846. Nous l'avions reçue de Tours , du docteur Bretonneau , qui la croyait d'origine anglaise. C'est aussi mon avis, car le premier pomologue qui la mentionna, fut Robert Thompson, secrétaire de la Société d'Horticulture de Londres. Dès 1842, dit-il, elle faisait partie de la collection du Jardin de cette Société ; toutefois il reste muet sur sa provenance et sur son obtenteur. Les Amé- ricains ne l'ont pas revendiquée comme un de leurs gains; ceci, joint au nom véritablement anglais qu'elle a toujours porté , permet donc de la supposer née en Angleterre. Poire du DOYEN. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 428. Poire DOYEN DILLEN. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés ou légèrement érigés,' un peu courts, à peine coudés, vert-brun nuancé de gris, ayant les lenticelles apparentes, rapprochées, et les coussinets bien ressortis. — Yeux : moyens, coniques, aigus, très-écartés du. bois. — Feuilles : grandes, rare- ment abondantes, ovales-allongées, faiblement crénelées ou presque entières sur leurs bords, planes ou canaliculées , au pétiole assez long, fort et accompagné de stipules des plus développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ce poirier, doué d'une vigueur convenable, se greffe sur franc ou cognassier; d'une croissance un peu tardive, il ne fait de pyramides assez satisfai- santes qu'à partir de sa troisième année ; toutefois , elles sont habituellement trop dégarnies de feuilles. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : oblongue, régulière, très-ventrue, quelque peu étranglée près du sommet. — 52 DOY [DOYENNÉ] Pédoncule : des plus courts, gros, obliquement inséré au milieu d'une dépression bien marquée. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, placé dans un bassin large mais sans grande profondeur. — Poire Doyen Dillen. pean : épaisse , rugueuse , jaune verdâtre, maculée de gris-roux autour de l'œil et du pédoncule, toute parsemée de points et de marbrures fauves. — Chair : blanche, fine ou demi-fine, fondante, aqueuse, exempte de pierres. — Eau : assez abondante, sucrée, vi- neuse , agréablement parfu- mée. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Le pied- mère qui donna naissance à cette variété , fut semé par Van Mons en 1827, à Louvain (Belgique). Il se mit à fruit quelques mois seulement après la mort de ce professeur. Le nom qu'il porte est celui du doyen Dillen ; les fils de Van Mons le lui appliquèrent par vénération pour la mémoire de ce personnage, un de leurs aïeux. Observations. — La poire Maréchal Dillen, décrite plus loin, a parfois été confondue avec la Doyen Dillen. Elles ont bien quelque rapport de forme et de maturité, mais néanmoins les caractères qui les différencient sont assez tranchés pour qu'on les distingue aisément; quant à leurs arbres, ils sont des plus dis- semblables. 429. Poire DOYENNÉ. Synonymes. — Poires : 1. Ghiacciuole (Agostino Gallo, le Vinti giornate dell' agricoltura, et de piuceri délia villa, 1559-1575, p. 106). - 2. Giaccole de Rome (le Lectier, d'Oriéans, Catalogue des arbre* cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 6). - 3. Saint-Michel (Id. ibid., pp. 11 et 13). — 4. Doyenné blanc (Nicolas de Bonnefonds, le Jardinier français, 1652, p. CO). — 5. Bœuré ulanc (Id. ibid., 1665, p. 65). - 6. De Neige (dom Claude Saint-Étieuue , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1660-1670, p. 56). — 7. Bonne-Ente (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 89). — 8. Citron (Id. ibid.). — 9. Beurré blanc d' Automne (la Quinlinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, p. 269). — 10. CITRON DE Septembre (Herman Kuoop, Fructologie, 1771, pp. 134-135). — 11. Gros-Doyenné (Id. ibid.). — 12. Michel Doyenné (Id. ibid.). — 13. De Monsieur (Id. ibid.). - 14. Signore (Id. ibid.). — 15. Valencia (Id. ibid.). — lQ. Saint-Michel-de-Bonne-Ente (les Chartreux de Paris, Catalogue des arbres à fruits cultivés dans leur pépinière, 177.5, p. 36). — 17. Carlisle (Thotnpsou, Catalo- gue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 132). — 18. De Limon (Id. ibid., p. 135). - 19. Muscat d'Automne (Id. ibid.). — 20. Passe-Colmar DOY [doyenné] 53 d'Automne {Id. ibid.). — 21. Doyenné commun (André Leroy, Catalogue de culture, 184G. p. 10). 22. Neige blanche {Ici. ibid.). — 23. Saint-Michel blanc {Id. ibid., 1849, p. 21). — 24. doyenné Saint-Michel (Couverchel, Traité des fruits, 1852, p. 474). — 25. Sublime Gamotte {Id. ibid.). — 26. Du Doyen (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 27. Valentin {Id. ibid.). — 28. Virgalieu {Id. ibid.). — 29. Doyenné Du Seigneur (de Liron d'Airoles, Notices pomolo- giques , Liste synonymique des variétés du poirier, 1859, p. 51). — 30. Neige du Seigneur {Id. ibid.). — 31. Nouvelle d'Ouef (Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1863, p. 436). — 32. Doyenné Piété (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 74). — 33. Warwick {Id. ibid.). Poire Doyenné. Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , légè- rement étalés et arqués, de moyenne grosseur, courts, peu géniculés, jaune grisâtre, ayant les lenticelles fines et très-espacées , les coussinets bien accusés , les mérithalles des plus courts. — Yeux : volumineux , ovoïdes , non appliqués contre le bois. — Feuilles : abondantes, ovales- allongées, dentées, crénelées ou entières sur leurs bords, au pétiole assez court , grêle et généralement lavé de rouge pâle. Fertilité. — Grande. Culture. — Quoique peu vigoureux, cet arbre se mon- tre d'un développement plutôt vif que tardif; toute espèce de sujet lui convient ; il fait de passables pyramides. ISescription du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde-arrondie, ventrue, irrégulière, à surface inégale, ayant parfois un côté moins renflé que l'autre. — Pédoncule : court, bien nourri, rarement courbé, obli- quement inséré dans une large dépression , mais souvent aussi implanté à fleur de chair. — OEil : petit, mi-clos ou fermé, placé dans un bassin dont la profondeur est assez variable. — Peau : onctueuse, jaune-citron ou jaune blanchâtre, finement ponctuée et tachetée de brun-roux, habituellement maculée de même autour du pédoncule, vermillonnée sur la face qui regarde le soleil. — Chair : très-blanche, fine, excessivement fondante, juteuse, exempte de pierres. — Eau : fort abondante, sucrée, vineuse, plus ou moins aromatique, mais toujours délicate et savoureuse. Maturité. — Courant de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Henri Manger, érudit allemand qui s'occupa consciencieuse- ment de l'origine des fruits, prétendait en 1780, dans sa Systematische Pomologie (page 175), que le Doyenné nous venait des Romains. « C'était, supposait-il, leur «poire Sementinum (des Semailles), grosse, de forme écrasée, et mûrissant à « l'époque où l'on semait les blés, coïncidence qui sans doute lui valut son nom. » Ce 54 DOY [DOYENNÉ] sentiment n'a rien d'invraisemblable, surtout si l'on réfléchit que le plus ancien pomologue chez lequel, après la découverte de l'imprimerie, on rencontra le Doyenné, fut précisément un italien, Agostino Gallo. (Voir le Vinti giornate deW agricollura, p. 106.) Mais alors le nom Sementinum était oublié, disparu, et celui de Doyenné restait encore à créer. La dénomination qu' Agostino Gallo donne en 1559 à ce fruit — Pera Ghiacciuolà : Poire de Petite-Glace ou de Neige — ne permettrait donc pas de le reconnaître aujourd'hui, si dès 1660 on ne voyait dom Claude Saint-Étienne écrire ce qui suit : « Poire de Neige est ronde , grosse comme « Bergamote, jaune, et a la que courte et grosse. » [Nouvelle instruction pour con- naître les bons fruits.) Puis presque aussitôt, en 1675, Merlet lève toute incertitude par cette description : « Le Beurré blanc, ou à courte queue, dit communément Doyenné, de Saint-Michel, la Poire de Neige, ou la Bonne-Ente, est une belle, bonne et grosse poire, qui a la couleur d'un Citron, dont elle a aussi le nom, et qui est tres-fondante. » [L'Abrégé des bons fruits, page 89.) Pendant le xvie siècle, et jusqu'à la moitié du xvue, le nom Ghiacciuolà fut acquis à cette poire, même en France, où d'abord on ne le crut pas synonyme de Saint- Michel, et où, surtout, on le défigura passablement. Ainsi le Lectier, dans le Cata- logue des arbres fruitiers qu'il cultivait à Orléans (1628), le transformait en Giaccole de Rome, et Nicolas de Bonnefonds en Giacciola di Borna, dans la première édition de son Jardinier français (1652). Des trente-trois surnoms dont nous avons montré, en tête du présent article, que ce fruit fut baptisé, un seul — Poire Doyenné — lui est maintenant généralement appliqué. Il commençait à le porter vers 1640; Nicolas de Bonnefonds, en 1652, le lui reconnaissait, avec «Bœuré blanc ou Saint-Michel» pour synonymes ; et peu après, en 1660, dom Claude Saint-Étienne observait dans le recueil cité plus haut : que le nom Doyenné avait été donné à cette poire pour en indiquer l'excellence , puisqu'on disait toujours , ajoutait-il , d'une chose de qualité supérieure : C'est la doyenne. Observations. — On a parfois relégué au second rang, ou peu s'en est fallu, le Doyenné. Si cette poire avait besoin — ce qui n'est pas — d'une réhabilitation, les lignes suivantes, écrites en 1858 par M. le professeur Decaisne , suffiraient amplement pour la lui obtenir : « Je partage — a dit cet auteur — l'opinion de Mayer au sujet du Doyenné : la Quintinye ne lui a pas rendu la justice qu'il mérite , et jusqu'ici presque tous les pomologistes l'ont copié, même Duhamel. A sa beauté, sa grosseur, son abondance, la poire de Doyenné joint un degré suffisant de saveur pour la faire estimer et rechercher partout Elle peut se conserver plus de quinze jours quand on a la précaution de la placer dans un fruitier obscur, sec et sans courant d'air Aussi les marchés de Paris en sont-ils parfois abondam- ,1"'"1 pourvus, cl leur prix moyen se maintient depuis plusieurs années, de 5 à 8 francs le emil. » {{,(: .lurdiii fruitier du Muséum, t. 1er.) Le nom de Milan blanc n'est pas synonyme de Doyenné, ainsi que par méprise on le supposait en 1852; il se rapporte uniquement à la Bergamote d'Été. Nous en dirons autant du terme Gracioli, très-ancien surnom du Bon-Chrétien d'Été, et qui souvent fut pris pour les mots Ghiacciuole, Giacciole, parfaitement synonymes, eux, de notre Doyenné. Mais on trouvera de plus complètes explications à cet égard, si l'on veut bien consulter les articles Bergamote d'Été et Bon-Chrétien d'Eté, insérés au tome Ier de ce Dictionnaire (pages 237 et 457). — Il existe une variété provenue de ce poirier : le Doyenné Panaché ; elle est décrite plus loin, à son rang alphabé- tique. DOY [doyenné aff — ale] 55 Poire DOYENNÉ D'AFFAY. — Synonyme de Doyenné Defays. Voir ce nom. 430. Poire DOYENNE D'ALENCON. Synonymes. — Poires : 1 . Doyenné d'Hiver d'Alençon ( Prévost, Cahiers de pomologie, \ 839, p. 90 ). — 2. Doyenné d'Hiver nouveau (ld. ibid.). — 3. Doyenné marbré (André Leroy, Catalogue de 1846, p. 18, et de 1849, p. 21 ). — 4. Saint-Michel d'Hiver (Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I, n° 86). — 5. Doyenné gris d'Hiver nouveau ( Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1 848, p. 51). — 6. Poire d'Alençon (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés près du sommet de la tige , étalés à sa base, gros, longs, des plus géniculés, gris verdâtre, ayant les lenticelles apparentes, très-rap- procbées, les coussinets peu déve- loppés et de courts mérithalles. — Yeux : volumineux , ovoïdes , aigus, duveteux, non appliqués contre l'é- corce. — Feuilles : grandes, ellipti- ques - allongées , souvent contour- nées, légèrement crénelées, portées sur un pétiole long , très-épais , gé- néralement nuancé de rouge clair. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Son développement est assez vif et sa vigueur ordinaire ; il fait de superbes pyramides, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde-arrondie, irrégulière, très-bosselée , habituellement mamelonnée au sommet et souvent beaucoup moins ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : des plus courts, gros, arqué, renflé à son point d'attache, inséré obliquement dans une étroite cavité. — Œil: petit, mi-clos ou fermé, placé dans un bassin assez large mais peu profond. — Peau : très-rugueuse, épaisse, squammeuse, jaune-roux fortement verdâtre, entièrement ponctuée, marbrée et tachetée de brun et de gris. — Chair ; blanchâtre, fine, excessivement fondante, juteuse, contenant quelques granulations autour des loges. — Eau : fort abondante, vineuse, sucrée, aigrelette, aroma- tique. Maturité. — De décembre jusqu'en février, et atteignant même, mais excep- tionnellement, le mois de mars. Qualité. — Première. Historique. — Lorsqu'en 1 839 Prévost décrivit cette poire dans la Pomologie de la Seine-Inférieure, il dit (page 90) qu'il ignorait si elle était née à Alençon, « comme son nom le plus récent semblait l'indiquer. » Depuis, on s'est accordé 56 DOY [doyenné ann — bor] généralement pour l'en déclarer originaire; et M. Eugène Forney, professeur d'arboriculture à Paris, résumait ainsi, en 1862, les opinions émises à ce sujet : « L'arbre-mère est venu spontanément dans une haie du champ de la Porte, ferme de la Ratterie, commune de Cussey. Les fruits étaient confondus avec ceux à cidre; M. l'abbé Malassis le découvrit, et M. Thuillier, pépiniériste à Alençon, le multiplia et le fit connaître. » (Le Jardinier fruitier, t. I, p. 231.) Telle est, nous le répétons, l'opinion commune sur l'origine de ce Doyenné. Tout en l'acceptant, faisons remarquer que l'on trouvait à Orléans, dès 1628, dans le verger si peuplé du procureur du roi le Lectier, une poire qui nous a bien l'air de se rapporter à la variété greffée vers 1810 par M. Thuillier. Le Catalogue de le Lectier la nomme poire d' Alençon et la dit « mûrissant es mois de janvier et « febvrier. » (Page 20.) Si ce renseignement peut à la rigueur confirmer la croyance que notre poirier a dû sortir du département de l'Orne, on voit par contre qu'il pourrait lui enlever toute prétention à la jeunesse, en ajoutant environ deux siècles à l'âge sous lequel on nous l'a montré. Il est bon également de dire que M. Thuillier, qui chaque année venait vendre des arbres aux Alençonnais, habitait Orléans et qu'il appartenait à une vieille famille de pépiniéristes, originaire de cette même cité. Observations. — Trompés par l'un des surnoms du Doyenné d'Alençon, quelques pomologues allemands ont confondu cette variété avec le Doyenné d'Hiver ancien, ou Bergamote de Pentecôte ; comme ils lui ont aussi donné Van Mons pour obtenteur. — Prévost, de Rouen, dans l'ouvrage que nous avons cité plus haut, fut peut-être cause d'une telle méprise, en ce sens qu'il adopta pour le Doyenné d'Alençon, le nom Doyenné d'Hiver, et relégua parmi les synonymes, Doyenné d'Hiver nouveau et Doyenné d'Hiver d'Alençon, de l'un desquels, au contraire, il eût dû faire choix. Poire DOYENNÉ ANNA AUDUSSON. — Synonyme de poire Anna Audusson. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ D'AUTOMNE. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. Poire DOYENNE BENOIST. — Synonyme de Beurré Auguste Benoist. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ BLANC. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poike DOYENNÉ BLANC PANACHÉ. — Synonyme de Doyenné panaché. Voir ce nom. 431. Poire DOYENNÉ DE BORDEAUX. Synonyme. — Poire Doyenné d'Hiver de Bordeaux (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1865, t. III, n° 150). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, de moyenne grosseur, un peu courts, à peine géniculés, brun olivâtre, à lentieelles gris-blanc et clair-semées, à coussinets aplatis. — Yeux: moyens ou volumineux, coniques, bien pointus, appliqués partiellement contre le bois. — Feuilles : abondantes, brillantes, ovales-allongées, acuminées, planes ou DOY [doyenné bor 57 l'élevées en gouttière, souvent contournées, ayant les bords régulièrement dentés en scie, le pétiole blanchâtre, grêle, court et pourvu de stipules peu développées. Fertilité. — Ordinaire. Poire Doyenné de Bordeaux. Culture. — La vigueur de ce poirier laisse à dési- rer; le franc est le sujet qui lui convient le mieux ; les pyramides qu'il y fait sont toujours de petite taille mais de forme con- venable. Description du fruit. — Grosseur : volu- mineuse et parfois consi- dérable. — Forme : pas- sant de la globuleuse écra- sée à l'ovoïde fortement arrondie, mais constam- ment bosselée. — Pédon- cule : court, bien nourri, rarement très - recourbé , obliquement implanté dans un évasement profond et large dont les bords sont des plus accidentés. — OEil : petit, mi-clos ou fermé, occupant le centre d'un vaste bassin de profondeur variable et qu'entourent de fortes gibbosités. — Peau : épaisse, habituellement rugueuse et onctueuse, jaune d'or, semée de gros points roux verdâtre, marbrée et réticulée de même, tachée de marron foncé autour du pédoncule, faiblement nuancée de rouge orangé sur le côté regardant le soleil. — Chair : très-blanche, grossière, cassante, pierreuse au centre. — Eau : suffisante, sucrée, souvent entachée d'as- tringence et le plus ordinairement peu savoureuse. Maturité. — Commencement d'octobre et dépassant difficilement le mois de décembre. Qualité. — Troisième comme fruit à couteau , mais première pour faire des compotes. Historique. — Le Doyenné de Bordeaux est encore un de ces poiriers, modernes paraît-il, dont la naissance reste entourée de nuages. S'il était plus répandu, on serait déjà, probablement, sur les traces de son véritable père. Mais confiné qu'il est, depuis 1820, dans les environs de Bordeaux, à peine a-t-on pu, ces dernières années, s'en procurer des greffes pour l'étudier. M. "Willermoz l'a fait connaître en 1865, tome III de la Pomologie de la France, recueil publié sous les auspices du Congrès pomologique ; aucun éclaircissement, toutefois, ne se ren- contre là sur le point qui nous intéresse. M. Decaisne le décrivit ensuite, et voici les seuls renseignements qu'en 1866 il reçut d'un pépiniériste bordelais : « M. Catros-Gérand m'a donné sur cette variété les notes suivantes : « Le Doyenné de « Bordeaux, dont l'origine est inconnue, est cultivé depuis le commencement du siècle dans la « Gironde;.... C'est un arbre de moyenne force et dont le bois ressemble à s'y méprendre « à celui du Doyenné roux. Son fruit varie beaucoup en qualité ; il se conserve quelquefois 58 DO Y [doyenné boiT « jusqu'en mars, mais le plus ordinairement il ne dépasse pas le mois de décembre. Si Ton « en rencontre parfois de délicieux, il faut avouer qu'il est généralement médiocre. » {Le Jardin fruitier du Muséum, t. Vil. ) 432. Poire DOYENNÉ BOUSSOCH. Synonymes, — Poires : 1. Philippe-Double (Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I, n° 47). — 2. Gros-Monseigneur {Portefeuille des horticulteurs, 1848, t. II, p. 162). — 3. Nouvelle Boussoch (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1848, 6" Cahier, p. 165). — 4. Beurré de Mérode (Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, p. 21). — 5. Beurré de Westerloo {Id. ibid.). — 6. Double-Philippe (M. ibid.). — 7. Beurré de Mérodk-Westerloo (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1857, t. V, p. 81). — 8. Beurré Boussoch (de Liron d'Airoles, Liste synonymique des variétés du poirier, Table des fruits à l'étude, 1859, p. 20). — 9. De Mérode (Id. ibid., l<>r Supplément, p. 1 ). — 10. Doyenné de Mérode (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 86). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Ra- meavx : nombreux , habituellement bien étalés , grêles et courts, peu génicu- lés, rouge grisâtre, à lenticelles appa- rentes mais très-es- pacées, à coussinets saillants. — Yeux : des plus gros, ovoï- des-allongés, aigus, presque sortis en éperon. — Feuilles : vert clair brillant et parfois nuancé de carmin, ovales- arrondies , souvent acuminées , ayant les bords faiblement dentés ou presque entiers , le pétiole long et menu. Fertilité. — Grande. Culture. — On le greffe sur franc plutôt que sur cognassier; faible et d'un développement tardif, il fait cependant de passables pyramides lorsqu'il atteint sa troisième année. Description «lu frnit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde forte- ment globuleuse, ayant ordinairement un côté moins ventru que l'autre. — Pédon- cule : assez court, gros, irrégulier, noueux, renflé à ses extrémités, obliquement inséré dans une large et profonde cavité. — Œil : petit, ouvert ou mi-clos, DOY [doyenné cer] 59 faiblement enfoncé. — Peau : d'un beau jaune, couverte en partie de gros points gris et de taches fauves, et parfois carminée sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc de neige, un peu grossière, demi-fondante, exempte de pierres, souvent sèche et pâteuse. — Eau : suffisante, sucrée, vineuse, agréablement acidulée, rarement bien aromatique . Maturité. — De la mi-septembre à la mi-octobre. Qualité. — Deuxième, et première par exception, lorsqu'il est mangé avant sa complète maturité, et qu'alors son eau est abondante et parfumée. Mistoriqme. — Dans sa séance du 29 septembre 1862, le Congrès international de pomologie de Namur ayant eu à s'occuper de la poire ici décrite, un membre fit observer que son nom primitif avait été Beurré de Mérode, et non pas Doyenné Boussoch. Nous ignorons sur quoi repose cette assertion, à l'appui de laquelle aucune preuve ne fut fournie; mais nous savons que le Doyenné Boussoch, regardé comme un gain de Van Mons, date du commencement de ce siècle et dut sortir de la pépinière de la Fidélité, exploitée jusqu'en 1819, à Bruxelles, par cet arboricul- teur. « Importé chez nous en 1836, le Doyenné Boussoch, dit M. le professeur du « Breuil, a été obtenu d'un semis de pépins de Doyenné blanc. » ( Yoir Cours d'arbo- riculture, 1852, t. II, p. 569-u, et Cours professé à Périgueux au mois de mai 1867, inséré dans le Bulletin de la Société d' Horticulture de la Dordogne, p. 123, dite année. ) Dès 1840, la culture de ce poirier avait pris en France une certaine exten- sion. Le pomologue américain Hoyey (t. I, p. 31 ) nous apprend que M. Kenrich, son compatriote, emportait de Paris, au printemps de 1841, cette variété sous l'unique nom de Boussoch. De plus, le Catalogue du Jardin de la Société d'Horticul- ture de Londres, montre qu'en 1842 elle venait aussi de paraître chez les Anglais et qu'elle y portait également cette seule dénomination. Voilà donc trente ans au moins que nos jardiniers la connaissent, la propagent, et presque tous l'ont cons- tamment appelée Doyenné Boussoch. Je dois alors lui conserver ce nom, tout en regrettant de ne pouvoir indiquer l'époque précise où elle le reçut, ni de quel per- sonnage il rappelle la mémoire. Observations. — Le Doyenné Boussoch est un des fruits dont le point parfait de maturité se reconnaît le plus difficilement ; tous les pomologues sont de cet avis ; aussi l'ont-ils généralement classé parmi les poires de deuxième ordre; et avec raison, puisque s'il est mangé un peu trop mûr on le trouve dénué de saveur et d'eau. 433. Poire DOYENNÉ DU CERCLE PRATIQUE DE ROUEN. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés près du sommet de la tige, étalés à sa base, bien nourris, longs, habituellement très- géniculés, rouge-fauve légèrement verdâtre, à lenticelles larges et des plus abon- dantes, à coussinets ressortis. — Yeux : petits, ovoïdes-arrondis, non appliqués contre l'écorce, ayant les écailles disjointes. — Feuilles : assez grandes, toujours nombreuses, ovales ou ovales-allongées, faiblement dentées ou crénelées, au pétiole court, roide et épais. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Doué d'une bonne vigueur, ce poirier se greffe sur cognassier ou sur franc ; il croît assez vite et ses pyramides ne laissent rien à désirer. 60 DO Y [doyenné com] Description du fruit. — Grosseur ; moyenne. — Forme : variant entre la turbinée- arrondie et l'ovoïde irrégulière, mais ordinairement bosselée, surtout près du sommet. — Pédoncule : Poire Doyenné du Cercle pratique de Rouen. CQurtj m[nc^ arquéj Qm_ quement implanté au cen- tre d'unefaible dépression. — Œil : petit ou moyen, souvent mi-clos et con- tourné, placé dans un large bassin en entonnoir dont la profondeur est ra- rement considérable. — Peau : jaune-paille , cou- verte de points grisâtres très-fins et très-rappro- chés, tachetée de fauve, fortement maculée de gris- brun autour de l'œil et souvent vermillonnée du côté du soleil. — Chair ; blanchâtre , demi - fine , bien fondante , aqueuse , odorante, un peu granu- leuse auprès des pépins. — Eau : abondante ou suffisante, sucrée, très- vineuse, possédant une saveur aigrelette des plus délicates. Maturité. — Courant de novembre et commencement de décembre. Qualité. — Première. Historique. — L'obtenteur de ce Doyenné, M. Boisbunel, pépiniériste à Rouen, le présentait le 8 novembre 1857 à l'examen d'une Commission pomologique, après en avoir constaté l'origine dans les termes suivants : « Je l'ai obtenu de semis ; il a été récolté sur un arbre à baute tige non soumis à la taille. Son premier rapport date de cette année 1857 C'est un bon fruit qui mûrit lente- ment au fruitier et qui répand à sa maturité une forte odeur parfumée très-agréable Je l'ai dédié au Cercle pratique d'Horticulture de la ville de Rouen, et nommé Doyenné du Cercle pratique de Rouen. » {Bulletins dudit Cercle, t. XIII, pp. 178-179.) 434. Poire DOYENNÉ DU COMICE. Synonyme Poire Du Comice (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1863, t. V). Description «le l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, géné- ralement un peu étalés, gros, très-longs, très-coudés, vert grisâtre, finement et abondamment ponctués, ayant les coussinets habituellement des plus saillants. — Yeux : petits, ovoïdes, bien duveteux, légèrement écartés du bois ou sortis en DOY [doyenné com 04 Poire Doyenné du Comice. courts éperons. — Feuilles : de moyenne grandeur, ovales ou elliptiques-allongées, à bords régulièrement dentés en scie, à pétiole un peu court, mince et rigide. Fertilité. — Ordinaire, mais constante. Culture. — Le cognas- sier lui convient parfaite- ment ; son développement sur ce sujet est assez vif ; il y fait de belles pyra- mides. Description du fruit. — Grosseur : volu- mineuse et parfois consi- dérable. — Forme : pas- sant de la turbinée régu- lière et ventrue , à la tur- binée arrondie; sa surface est habituellement bosse- lée. — Pédoncule : de lon- gueur moyenne ou court, bien nourri, rarement ar- qué, renflé et charnu à la base , obliquement im - planté à fleur de peau. — Œil : moyen, presque fermé, irrégulier, profon- dément enfoncé dans un vaste bassin elliptique. — Peau: assez épaisse, jaune- paille, entièrement semée de petits points grisâtres , marbrée et granitée de fauve, maculée de même aux extrémités du fruit et généralement vermillonnée sur le côté du soleil. — Chair : blanche, fine, des plus fondantes, juteuse, exempte de granulations. — Eau : fort abondante, très-sucrée, acidulé, possédant un parfum peu prononcé mais dont la saveur est exquise. Maturité. — Depuis la mi-novembre jusqu'à la fin de décembre. Qualité. — Première. Historique* — L'ancien Comice horticole de Maine-et-Loire fut l'obtenteur de cette variété. L'arbre-mère, sorti des premiers semis faits dans le Jardin fruitier d'Angers, fructifia au mois de novembre 1849 et reçut, en raison de l'excellence de ses produits, le nom même de la Société qui l'avait gagné. Mis immédiatement dans le commerce, ce poirier se répandit rapidement à l'étranger. Dès 1852, les Américains le multipliaient ; et Hovey, un de leurs pomologues, en donnait cette même année une description fort exacte à la page 169 du tome XVIII de son Maga- zine of horticulture. Peu après il passait en Angleterre, puis en Allemagne, et s'y montrait aussi méritant que chez nous. Observations. — Pour conserver le plus longtemps possible ce Doyenné, il &2 DO Y [doyenné com — def] faut le cueillir de bonne heure, ne le placer que bien sec dans le fruitier, et l'y toucher rarement. Il acquiert souvent une grosseur énorme. J'en ai récolté dont le poids dépassait 540 grammes. Poire DOYENNÉ COMMUN. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ COUVERT. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ CROTTÉ. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. 435. Poire DOYENNÉ DEFAYS. Synonymes — Poires : 1. Doyenné d'Affay ( Hovey, the Magazine of horticulture, 1855, t. XXI, p. 270 ). — 2. Defays (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1863, t. V). Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom- breux, ordinaire- ment un peu éta- lés et arqués, gros, longs, lé- gèrement cou- dés, vert grisâtre nuancé de rouge, ayant les lenti- celles assez appa- rentes et très - rapprochées, les coussinets apla- tis et les méri- thalles courts. — Yeux : petits , ronds , écrasés , habituellement appliqués contre l'écorce. — Feùil- les /grandes, vert foncé , ovales - arrondies , con- tournées , faible- ment dentées ou crénelées, munies d'un pétiole court, très-fort et pourvu de longues stipules. Fertilité. — Excessive. CûlturÈi — Il est vigoureux, mais d'un développement qui n'a rien DOY [doyenné dor — dow] 63 d'exceptionnel ; le cognassier lui convient non moins bien que le franc ; quant à ses pyramides, elles sont des plus jolies. Description du fruit. — Grosseur : souvent énorme et parfois moins volu- mineuse. — Forme : sphérique, bosselée, généralement aplatie à ses extrémités. — Pédoncule : court, bien nourri, à peine arqué, renflé à l'attache, inséré oblique- ment dans une étroite cavité à bords accidentés. — Œil : grand, irrégulier, ouvert, toujours profondément enfoncé. — Peau : épaisse, jaune vif, parsemée de points gris-roux et faiblement veinée de même. — Chair : très-blanche, neigeuse, fine ou demi-fine, cassante ou demi-fondante, juteuse, contenant quelques pierres autour des loges. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, savoureusement parfumée. Maturité. — Commençant habituellement au début d'octobre et se prolongeant jusqu'en novembre ; atteignant même quelquefois , mais rarement, le mois de décembre. Qualité. — Première. Historique. — En 1855, la provenance du Doyenné Befays était encore assez peu connue, surtout chez les Américains, où le pomologue Hovey donnait à ce poirier la Belgique pour patrie {Magazine of horticulture, t. XXI, p. 270). Du reste, on a souvent en France, pays dont il est originaire, commis aussi quelques erreurs à son égard, et notamment sur son âge, puisque tout récemment on reportait à 1858 sa première fructification. Cette variété date au contraire de 1837; elle fut obtenue à Angers, faubourg Saint-Laud, dans l'ancien enclos des Champs-Saint- Martin, par M. François Defays, propriétaire, qui lui donna son nom. Nous voyons, en consultant les Bulletins de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers (Comice, t. I, p. 102), qu'en 1838 ce Doyenné figura, sous la dénomination qu'il porte actuellement, à l'Exposition horticole qui pour lors eut lieu dans nos murs. Il est très-répandu, et le mérite sous tous les rapports. Observations. — Quelques pomologues ne sont pas d'accord sur la véritable époque de maturité du Doyenné Defays; à cela, rien d'étonnant, car elle varie beaucoup. Ainsi il nous est arrivé parfois de manger cette poire à la mi-septembre, et le Comice horticole d'Angers a pu constater en 1843 et en 1848 qu'elle était encore bonne le 6 et le 10 décembre. Cependant sa maturation a lieu le plus ordi- nairement au commencement d'octobre, et prend fin le plus ordinairement aussi en novembre. — Nous rappelons qu'il existe un Beurré Defays (voir notre t. I, p. 344), et que le Doyenné Defays ayant été décrit sous le seul nom de Poire Defays, dans le Jardin fruitier du Muséum (1863, t. V), on pourrait d'autant mieux les confondre , qu'ils sont dédiés tous les deux au même obtenteur, et mûrissent l'un et l'autre en automne. Poire DOYENNÉ DORÉ. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. 436. Poire DOYENNÉ DOWNING. Description de l'arbre. — Bois .' assez fort. — Hameaux : très-nombreux^ légèrement étalés, de moyenne grosseur, courts, flexueux, vert grisâtre lavé de rouge sombre, ayant les lenticelles larges, rapprochées, les coussinets des plus saillants et les méritballes ordinairement très-courts. — Yeux ; gros, coniques, 64 DO Y [doyenné dow] aio-us placés en éperon. — Feuilles : petites mais abondantes, ovales-arrondies, finement dentelées ou crénelées, portées sur un pétiole long, menu et accompagné de stipules bien développées. Poire Doyenné Downing. — Premier Type. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — De vigueur modé- rée, ce poirier reste d'abord un peu faible, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné ; mais il forme à trois ans des pyramides assez convenables. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus delà moyenne ou moyenne. — Forme : ovoïde ou globuleuse , mamelonnée au sommet et constamment plus vo- lumineuse d'un côté que de l'au- tre. — Pédoncule : très-court, mince, fortement recourbé ou droit , implanté obliquement dans une cavité étroite et peu profonde. — Œil : petit, mi-clos, faiblement enfoncé, plissé sur ses bords. — Peau : jaune pâle , ponctuée de roux, passant au vert clair sur la face exposée au soleil , où elle est entièrement marbrée et maculée de fauve. — Chair ; très-blanche, fine, tendre, demi-fondante, légè- rement granuleuse au cœur. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, savoureuse, bien parfumée. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété provient d'un égrasseau trouvé en 1851 au milieu de la haie du jardin de M. Girardeau, à Haute -Perche, commune de Sainte -Melaine, près d'Angers, par M. François Desportes, pépiniériste angevin. Ce fruit m'ayant été soumis, sa bonté m'engagea à le multiplier. Je l'ai mis dans le commerce en 1853 , et consacré à la mémoire de A. J. Downing, célèbre pomologue américain, qui âgé seulement de 37 ans avait été, le 13 juillet 1852, l'une des victimes de l'explosion, sur la rivière d'Hudson , entre New-York et Albany , du steam-boat Henry-Clay. Le pied- mère de cette variété existe encore chez M. Girardeau ; il est en plein rapport et compte au moins une trentaine d'années. Deuxième Type. DOY [DOYENNÉ DOW — flo] 65 Poire DOYENNÉ DOWNTON. — Synonyme de poire Downton. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ D'ESTERCKMANN. — Synonyme de Doyenné Sterckmans. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ D'ÉTÉ. — Synonyme de Doyenné de Juillet. Voir ce nom. 437. Poire DOYENNÉ FLON AÎNÉ. Fertilité. — Grande. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : nombreux, étalés, gros, longs, un peu géniculés , marron foncé légèrement verdâtre, ayant les lenticelles apparen- tes, clair-semées , et les coussinets pres- que nuls. — Yeux : à écailles mal sou- dées, moyens, ovoï- des, pointus, for- tement appliqués contre le bois. — Feuilles : elliptiques, finement dentées sur leurs bords, planes ou relevées en gout- tière , au pétiole court et épais. Culture. — Le développement de cet arbre est ordinaire et sa vigueur, satisfai- sante ; il se plaît sur le cognassier ; ses pyramides sont belles et fortes. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : plus ou moins sphérique, généralement mamelonnée au sommet. —Pédoncule : court, gros, non arqué, obliquement implanté au centre d'une faible dépression. — Œil : moyen, mi-clos, placé dans une cavité régulière, large et profonde. — Peau : quelque peu rugueuse, jaune verdâtre du côté de l'ombre, brun jaunâtre sur l'autre face, for- tement marbrée, ponctuée et tachée de brun, surtout près de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, fine, très-fondante, juteuse, exempte de pierres. — Eau : des plus abondantes et des plus sucrées, légèrement aigrelette, laissant dans la bouche un parfum de rose fort agréable, Maturité. — Commencement de novembre et se prolongeant quelquefois jusqu'en février, Qualité. — Première. 66 DO Y [doyenné fox — gou] Historique. — Ce Doyenné, gagné de semis à Angers par M. Flon aîné, horticulteur, remonte à 1859, mais il n'a été mis dans le commerce qu'en 1864. Observations. — La maturité de cette nouvelle poire se montre assez variable; dès l'abord elle ne dépassait pas le mois de novembre; présentement, elle va beaucoup plus loin; ainsi nous avons mangé le 2 février 1867, et fort bon, un Doyenné Flon aîné; et le 8 novembre ceux provenus de la récolte de 1867 paraissent devoir atteindre aisément le courant de janvier. Poire DOYENNÉ FONDANT. — Synonyme de Doyenné de Saumur. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ GALEUX. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. 438. Poire DOYENNÉ GOUBAULT. Premier Type. Description de l'ar- bre. — Bon : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, érigés près du sommet de la tige, étalés à sa base, bien nourris, longs, légèrement coudés , vert brunâtre nuancé de rouge auprès des yeux, à lenti- celles fines et serrées , à coussinets ressortis.— Yeux: moyens, ovoïdes, obtus, très-écartés du bois, sou- vent même formant éperon. — Feuilles : de grandeur variable, vert jaunâtre et luisant , elliptiques - allon- gées ou lancéolées , profon- dément dentées en scie et généralement contournées, portées sur un pétiole grêle et des plus longs. Fertilité — Remarquable. Culture. — Le cognassier lui convient non moins bien que le franc; sur l'un et l'autre de ces sujets sa croissance est ordinaire, ainsi que sa vigueur; les pyramides qu'il fait sont de forme et de force satisfaisantes. Description «lu fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne, ou moyenne. — Forme : arrondie plus ou moins régulière, généralement un peu étranglée près du sommet, qui presque toujours est mamelonné. — Pédoncule: court ou très- court, assez mince, arqué ou non arqué, implanté dans une dépression rarement prononcée. — Œil : moyen, mi-clos, faiblement enfoncé. — Peau, : jaune orangé, DO Y [doyenné gou — graJ 67 Poire Doyenné Goubault. — Deuxième Type. recouverte en partie de points, de marbrures et de petites taches d'un roux très- foncé. — Chair : blanc rosé, demi-fine, fondante ou mi-fondante, aqueuse, légè- rement granuleuse au-dessous des pépins. — Eau : abondante, très -sucrée, vineuse, possédant un parfum faiblement anisé qui la rend fort savoureuse. Maturité. — Depuis le com- mencement du mois de no- vembre jusqu'en février et souvent jusqu'en mars. Qualité. — Première. Historique. — L'ancien Comice horticole de Maine-et- Loire commit une erreur en décrivant ce poirier, originaire d'Angers , dans sa Pomologie. « Il fructifia pour la première «fois en 1849, » est -il dit page 7 de ce recueil, publié au cours de 1850. Cette date man- que d'exactitude, car en 1849 le Doyenné Goubault était déjà connu depuis six ans; et cela résulte même des procès- ver- baux du Comice. On y lit en effet ce qui suit : Séance du 7 Janvier 1843. — « M. Goubault, horticulteur \ Angers, présente à l'examen du Comice plusieurs Poires qu'il a obtenues de semis et qui se rapportent à trois variétés différentes. Deux ne paraissant pas encore parvenues à leur maturité, sont ajournées- mais la troisième, de belle grosseur, de forme arrondie et d'une couleur approchant assez du Messire-Jean, ayant été dégustée, a été trouvée fondante, très-savoureuse et possédant des qualités d'autant plus remarquables, que les bons fruits commencent, dans celte saison, à devenir très-rares. » (Page 70 du tome III.) Séance du 5 Mars 1843. — « M. Goubault représente un fruit de la nouvelle variété de poirier examinée à la séance de janvier dernier, et à laquelle il a donné le nom de Doyenné Goubault. Elle est encore d'une saveur sucrée et agréable » (Même volume, page 94.) On le voit, ces lignes témoignent à la fois de l'âge réel de ce poirier et de la longue conservation de ses produits. Aujourd'hui, on le rencontre dans tous les jardins et nous l'expédions annuellement à l'étranger. ^ Observations. — Il devient essentiel de se rappeler qu'il existe un Besi Goubault et un Beurré Goubault, pour ne pas les confondre avec le Doyenné Goubault, ainsi que cela est arrivé déjà, même à des Commissions pomologi- ques, comme le constatait en 1864 M. Willermoz, au tome II de la Pomologie de la France (n° 75}. Poire DOYENNÉ GRAY. - Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom, 68 DO Y [doyenné gri] 439. Poire DOYENNÉ DE LA GRIFFERAYE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, étalés, gros, assez longs, bien flexueux, brun-gris nuancé de rouge, ayant les lenticelles larges, rapprochées, et les coussinets saillants. — Yeux : de grosseur moyenne , ovoïdes - arrondis , très- cotonneux, à écailles dis- jointes, écartés du bois, sou- vent sortis en longs éperons. — Feuilles : petites mais abon- dantes, ovales ou elliptiques allongées, légèrement canali- culées et contournées sur elles- mêmes , régulièrement dentées en scie, au pétiole court et épais. Fertilité. — Convenable. Culture. — On greffe ce poirier sur franc ou cognassier; il est vigoureux, pousse assez rapidement et forme de très-belles pyramides, bien ramifiées, bien garnies de feuilles. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée, ventrue, des plus obtuses, fortement aplatie à la base et souvent bosselée. — Pédoncule : court, gros, arqué, renflé aux extrémités, inséré obliquement et généralement comprimé sous une gibbosité volumineuse. — Œil : grand, mi-clos, régulier, assez enfoncé. — Peau : jaune verdâtre clair, finement ponctuée de roux et de brun , tachée de fauve et légèrement marbrée de même auprès du pédoncule. — Chair ; blanche, fine, un peu lâche, juteuse, mi-fondante, non granuleuse. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, savoureuse et parfumée. Maturité. — Fin d'octobre, novembre et commencement de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Obtenue de semis par M. le Gris, amateur d'arboriculture et ancien trésorier du Comice horticole d'Angers, cette variété donna ses premiers fruits en 1833. Elle porte le nom du lieu où poussa le pied-type, la Grifferaye , domaine situé aux environs de la petite ville de Baugé (Maine-et-Loire). Nous la multiplions depuis 1835. Observations* — Quoique mûrissant vers la moitié de l'automne, cette poire étant cueillie le plus tôt possible et bien placée dans le fruitier, peut s'y conserver jusqu'en décembre; nous en avons souvent mangé, le 10 de ce mois, qui n'avaient encore rien perdu de leur bonté. DOY [doyenné gri] 69 440. Poire DOYENNE GRIS. Synonymes. — Poires: 1. Doyenné d' Automne (de Launay, le Bon-Jardinier , 1808, p. 134). — 2. Doyenné roux (Louis Noisette, le Jardin fruitier, 1839, p. 127). — 3. Doyenné galeux (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticullural Society of London, 1842, p. 135). — 4. Doyenné gray (Id. ibid.). — 5. Doyenné rouge (Id. ibid.). — 6. Saint-Michel doré (Id. ibid.). — 7. Doyenné crotté (Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I, n° 68). — 8. Philippe strié [Id. ibid.). — 9. Saint-Michel crotté (Id. ibid.). — 10. Neige grise (André Leroy, Catalogue descriptif des arbres fruitiers et d'ornement, 1852, p. 19). — 11. Saint-Michel gris (Id. ibid.). — 12. Doyenné couvert (du Breuil, Cours d'arboriculture, 1854, t. II, p. 569-m). — 13. Poire Crottée ( Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II ). — 14. Late-Virgalieu (Id. ibid.). — 15. Passa-Tutti (Id. ibid. ). — 16. Doyenné doré (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné, 1860, p. 33). Poire Doyenné gris. — Premier Type. Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, légè- rement étalés et souvent un peu arqués , de grosseur moyenne, courts, à peine gé- niculés, jaune grisâtre, ayant les lenticelles petites et rares, les coussinets bien accusés et les mérithalles courts. — Yeux : moyens , ovoïdes , écartés du bois. — Feuilles : abondantes , ovales - allon - gées , à bords entiers ou fai- blement dentés ou crénelés, portées sur un pétiole assez court , grêle et généralement lavé de rouge clair. Fertilité. — Extrême. Culture. — Son développement est assez lent et sa vigueur, ordinaire ; on lui donne indistinctement le cognassier ou le franc ; ses pyramides sont plutôt 'aibles que fortes. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne ou moyenne. — Forme : variant entre la globuleuse aplatie aux extrémités et l'ovoïde plus ou moins régulière. — Pédoncule : court ou très-court, gros, rarement bien arqué, obliquement in- séré dans une large dépression à bords mamelonnés , mais quelquefois aussi placé à fleur de peau. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, peu enfoncé. — Peau : assez mince et assez rugueuse, jaune d'ocre, presque entièrement couverte de points, de marbrures, de raies et^de 70 DOY [doyenné gri] tavelures, le tout d'un gris clair plus ou moins roussâtre et sur lequel ressor- tent çà et là de petites macules noirâtres habituellement squammeuses. — Chair : blanche, fine ou mi-fine, fondante ou mi-fondante, juteuse, exempte de pierres. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée, vineuse , possédant un savoureux arôme et laissant dans la bouche un léger arrière-goût musqué qui la rend délicieuse. Maturité. — Vers la moitié d'octobre et se prolongeant jusqu'en novembre. Qualité. — Première. Historique. — On a souvent avancé que Duhamel avait été, en 1768, le premier descripteur du Doyenné gris, et qu'à cette époque ce fruit venait seule- ment de paraître dans les principales collections arboricoles de la Capitale. Le passage ci-dessous, extrait d'un ouvrage imprimé en hollandais à Amsterdam, en 1737, puis en français à Paris, en 1752, va prouver que cette double assertion manque complètement d'exactitude : « Ce Doyenné [gris] ressemble,, quant à sa grosseur et à sa ligure, au Beurré blanc, appelé aussi Doyenné, poire de Neige, poire de Saint-Michel, la Bonne-Ente, etc. ;... il est, comme lui, d'un gris roussâtre, tiqueté d'un grand nombre de taches noirâtres, ayant la peau mince et pleine d'eau, et la chair agréable et fondante.... Plusieurs de ces Poires n'ont pas une eau si agréable les premières années de la pousse des greffes, et ressemblent fort pour le goût au Beurré blanc [ou Doyenné commun]; mais au bout de quatre ou cinq années elles gagnent à ces deux égards. » (Les Agréments de la campagne, œuvre traduite du hollandais par de Lacour, édition de 1752, tome II, p. 34.) Ainsi dès 1737, date de l'édition néerlandaise du livre auquel sont empruntées ces lignes , le Doyenné gris était cultivé chez les Hollandais , cela devient incontes- table; mais l'était-il dans notre pays, ou ne l'y connut-on qu'en 1752, alors que fut publiée à Paris la traduction française de cet ouvrage? — Si je possédais la collection à peu près complète des Catalogues de la célèbre pépinière des anciens Chartreux de Paris, Catalogues dont le premier parut en 1722 et le dernier en 1786, je pourrais éclaircir ce point intéressant. Le seul de ces très-rares opuscules qui soit encore dans ma bibliothèque, porte le millésime de 1775, et j'y lis en effet ce ren- seignement : « Le Doyenné Gris, plus excellent que le Blanc,... ne se trouve qu'aux « Pépinières des Chartreux. » (Page 39.) Or, il est certain qu'avant 1766 on l'y multipliait déjà, puisque Duhamel disait en 1768 : « J'ai observé le Doyenné gris « aux Chartreux et dans plusieurs autres jardins... » [Traité des arbres fruitiers, t. II, p. 209.) En connaissant l'époque précise où pour la première fois les Char- treux mirent en vente ce poirier, de la propagation duquel ils annoncent avoir eu lé monopole , on saurait donc s'ils le tirèrent de la Hollande , ou si ce furent eux , au contraire, qui l'y expédièrent. Et ils l'y eussent importé, comme ils en seraient aussi, peut-être, les obtenteurs, si par exemple on le voyait cité dans les Catalogues qu'ils imprimèrent antérieurement à l'édition hollandaise de l'œuvre ci -dessus mentionnée, c'est-à-dire avant 1737. Mais, nous le répétons, les documents voulus nous font défaut pour le constater. Le nom sous lequel Duhamel connut cette poire et qu'il eut, avec raison, grand soin de lui conserver, celui de Doyenné gris, a été violemment critiqué par des pomologues du xixe siècle et notamment par Poiteau , qui le répudia pour adopter la dénomination de Doyenné ROUX. Quoi qu'il en soit, Duhamel ne méritait pas un tel reproche; s'il continua, comme on le faisait à son époque, d'appeler ce fruit Doyenné gris, c'est qu'évidem- ment il le vit de cette nuance, puisqu'en le décrivant il disait : « Sa peau est assez unie et « grise, même au temps de la maturité. » Du reste le Congrès pomologique DOY [doyenné gui — haï] 71 partage l'avis de Duhamel, car en 1864 [Pomologie de la France, t. 11, n° 73) il a conservé scrupuleusement à cette variété son nom séculaire de Doyenné Gris. Exemple que nous suivons, le gris nous ayant toujours semblé la couleur dominante de la peau de cette poire exquise. Observations. — Duhamel a dit : « Le poirier de Doyenné gris doit passer « pour une variété très-décidée de celui de Doyenné ordinaire, avec lequel il n'a « presque rien de commun , que la forme du fruit. » De nos jours , cette croyance n'est pas générale ; beaucoup de pépiniéristes regardent au contraire le Doyenné gris comme une simple variation du Doyenné commun, perpétuée ensuite par la greffe. A l'appui de leur sentiment, nous pouvons affirmer que dans nos pépi- nières ces deux poiriers ont entr'eux de si grands rapports, qu'il devient à peu près impossible, même à nos contre-maitres les plus exercés, de les distinguer l'un de l'autre. — Les noms Besi de Montiyny, Emilie Bivort, Gansel's Bergamote et Louise de Pimsse , ne sont nullement synonymes de Doyenné gris, ainsi qu'on l'a parfois avancé; ils désignent des variétés s'éloignant entièrement de celle-ci et dont les descriptions figurent dans ce Dictionnaire. Poire DOYENNÉ GRIS D'HIVER NOUVEAU. — Synonyme de Doyenné d'Alençon. Voir ce nom. 441. Poire DOYENNE DES HAIES. Description de l'arbre* — Bois : fort. — Bameaux : nombreux , érigés , un peu grêles, assez courts, quelquefois épineux, à peine coudés, brun verdâtre nuancé de rose pâle, à lenticelles appa- rentes, grises et rapprochées, à coussinets saillants. — Yeux : moyens , ovoïdes , marron foncé, très -écartés du bois. — Feuilles : petites , allongées , finement cré- nelées , au pétiole long , menu et souvent rosé. Fertilité. — Grande. Culture. — C'est un poirier dont la vigueur n'a rien d'excessif et qu'on greffe plus avantageusement sur franc que sur cognassier ; il y prend une forme pyra- midale satisfaisante, tout en manquant un peu de hauteur. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : arrondie ou turbi- née-arrondie, aplatie à la base, mamelonnée au sommet. — Pédoncule : assez long, mince, courbé, planté obliquement au centre d'une légère dépression. — (EU : grand, irrégulier, ouvert ou mi-clos, faiblement plissé sur ses bords, à peine 72 DO Y [doyenné haï — mv] enfoncé. — Peau : jaune blafard , ponctuée et tachetée de fauve et de brun du côté de l'ombre, habituellement lavée de rose tendre sur la partie qui regarde le soleil, et plus ou moins maculée de roux autour de l'œil. — Chair : blanche, fine, fondante, juteuse, contenant quelques pierres auprès des loges. — Eau : abon- dante, douce, très-sucrée, douée d'un léger parfum musqué qui n'est pas sans délicatesse. Maturité. — Du commencement d'octobre jusqu'au commencement de novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — La propagation de ce poirier remonte seulement à 1855, et voici les renseignements que nous transmettaient sur son origine, le 16 sep- tembre 1867, MM. Bonamy frères, pépiniéristes à Toulouse : « En 1855, feu M. Rey, alors horticulteur dans notre ville, et avec lequel nous étions liés intimement, rapporta d'un voyage qu'il fit à Buzet, village du canton de Montastruc (Haute-Garonne), une poire cueillie dans la propriété de M. Bardi, sur un sauvageonne d'un semis dû au hasard et poussé au milieu d'une haie d'aubépine. M. Rey, satisfait de la qualité de ce fruit, et reconnaissant qu'il appartenait, par sa forme, au groupe des Doyennés, l'appela Doyenné des Haies et le soumit le 4 novembre 1855 à l'examen de la Société d'Horticulture de la Haute -Garonne. Une commission dont l'un de nous faisait partie, étudia cette poire, la décrivit et accepta le nom que son propagateur lui avait donné. Le pied-mère existe encore chez M. Bardi, à Buzet. Ces faits, du reste, ont été consignés dans les Annales de notre Société, page 263 du volume de 1855. » 442. Poire DOYENNÉ D'HIVER. Synonymes, — Poires : 1. Doyenné DE Printemps (Diel, Kernobslsorten, 1821, p. 174 ; et 1828, p. 177). — 2. Bergamote de Pentecôte {Idem, 1821, p. 174). — 3. Pastorale d'Hiver (Id. ibid.). — 4. Pastorale de Louvain {Id. ibid.). — 5. Seigneur d'Hiver {Id. ibid.). — 6. Beurré d'Hiver de Bruxelles (Thompson, Catalogue of fruits cuitivated in the garden of the horticullural Society of London, 1842, p. 127). — 7. Beurré Roupé {Id. ibid.). — 8. Canning {Id. ibid.). — 9. Gros-Besi Chaumontel {Id. ibid.). — 10. Gros-Chaumontel {Id. ibid.). — H. Du Pâtre {Id. ibid.). — 12. Philippe de Pâques {Id. ibid.). — 13. Poire Anglaise (Bivort, Album de pomologie} 1847, 1. 1, n° 46). — 14. Philippe d'Hiver {Id. ibid.). — 15. Doyenné d'Hiver ancien (Willermoz, Observa- tions sur le genre poirier, 1848, p. 12). — 16. Belle d'Ixelles (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1855, p. 31 ). — 17. Beurré d'Austerlitz (7c?. ibid). 18. Beurré d'Hiver (Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1855, p. 6). — 19. Merveille de la Nature {Id. ibid.). — 20. Beurré Roupp (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1 858, 1. 1). — 21. Paddington {Id. ibid.). — 22. De Pentecôte {Id. ibid.). — 23. Soldat Paddington (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. I, n° 5). — 24. Winter {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux , ordi- nairement bien érigés à la partie supérieure de la tige, très -gros et très-longs, coudés, jaune brunâtre souvent un peu rosé auprès des yeux, ayant les lenticelles larges mais rarement abondantes, et les coussinets saillants. — Yeux : très-volu- mineux, ovoïdes, obtus, ressortant généralement en éperon. — Feuilles : ovales- allongées, planes ou canaliculées , irrégulièrement dentelées, à pétiole assez long, des plus nourris et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Grande. DOY [doyenné iiiv] 73 Culture. — On le greffe sur cognassier ou sur franc ; sa croissance est tardive , et lorsqu'il atteint sa troisième année il ne fait même que des pyramides dont la ramification Poire Doyenné d'Hiver. — Premier Type. laisse toujours beaucoup trop à désirer. Descrip- tion du fruit. — Grosseur /vo- lumineuse et souvent consi- dérable.— For- me : variant en- tre la globu- leuse aplatie , irrégulière, et l'ovoïde un peu ventrue. — Pé- doncule : court, gros et très- renflé à ses ex- trémités , ou moyen et régu- lier ; il est rare- ment arqué et généralement inséré de côté dans une cavité plissée dont la profondeur n'a rien de fixe. — Œil : grand, bien ouvert, arrondi, placé par- fois au fond d'un vaste bassin en entonnoir et parfois , au contraire , se trouvant presque à fleur de fruit. — Peau : vert jaunâtre ou vert tendre, ponctuée et rayée de brun, maculée de fauve dans le bassin ombilical et très - exception- nellement recouverte d'une faible teinte rouge sombre sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, des plus fines et des plus fondantes, aqueuse, assez granuleuse au cœur. — Eau : abondante , bien sucrée , douée d'un aigrelet fort agréable et d'un délicieux parfum qui laisse dans la bouche un arrière-goût musqué. Maturité. — Courant de janvier, mais atteignant aisément la fin d'avril et quelquefois même le commencement de mai. Qualité. — Première. Historique. — Si la plupart des pomologues pensent que le Doyenné d'Hiver est originaire de Belgique, quelques-uns cependant, et M. Willermoz entr'autres, semblent le regarder comme appartenant à notre pays. L'opinion de ces derniers s'appuie sur ce fait que l'on rencontre en France , notamment dans la ville de Mayenne, près Laval, et à Lieusaint, non loin de Melun, des poiriers de cette variété qui sont âgés d'une soixantaine d'années environ. Mais, tout bien consi- déré , ce Doyenné paraît provenir de la Belgique et n'être entré chez nous qu'au 74 DO Y [doyenné hiv' commencement du xixe siècle, ainsi que l'établissait en 1862 M. Eugène Forney, professeur d'arboriculture à Paris : « Selon Van Mons — écrivait-il ■ cette admirable variété aurait été obtenue dans le jardin de l'Université de Lou- Poire Doyenné d'Hiver. — Deuxième Type. vain, dit des Capucins, vers le milieu du xvme siècle Van Mons en envoya des greffes vers 1805 à M. Hervy, direc- teur de la pépinière des anciens Cbartreux, grand connaisseur qui LA JUGEA NOUVELLE ET LUI DONNA LE NOM DE Doyenné d'Hiver. » (Le Jardinier fruitier, t. I, p. 226.) Avant M. Forney, Poiteau, page 24 de sa Notice sur la théorie Van Mons , avait éga- lement dit en 1834 : « Dans ses courses « pomologiques, Van « Mons a rencontré « dans un vieux jar- « din de Capucins le « pied - mère de notre « Bergamote de Pen- ce tecôte [ou Doyenné « d'Hiver] , qui est « déjà une poire assez « ancienne. » Enfin treize ans plus tard M. Alexandre Bivort, continuateur des travaux du célèbre semeur belge, confirmait comme suit ces diverses allégations : « D'après Van « Mons, cette variété a été trouvée dans l'ancien jardin des Capucins, à Louvain, « où le pied-mère existait encore en 1825, sous le nom de Pastorale. » [Album de pomologie, 1847, t. I, n° 46. ) Mais les Belges et les Français ne sont pas seuls à partager ce sentiment; en Allemagne on le voit émis aussi par des auteurs fort accrédités. C'est d'abord, en 1 821 et en 1828, le docteur Diel (de Stuttgardt) qui affirme avoir reçu de Van Mons, dès 1819, le Doyenné d'Hiver sous différents surnoms compris dans la nomencla- ture synonymique et bibliographique placée en tête de cet article; puis en 1859 le professeur Langethal, dont l'ouvrage intitulé Deutsches Obstcabinet contient au 7e cahier les lignes ci-après : « Le Doyenné d'Hiver porte également chez nous le « nom de poire Pastorale de Louvain, qui sans nul doute lui fut donné pour rappe- « 1er qu'on le trouva dans les jardins d'un monastère de cette dite ville. » — Devant de telles citations, nous croyons donc impossible, répétons-le, de disputer aux Belges le droit d'inscrire dans leur pomone cette précieuse variété. Observations. — Quelques écrivains horticoles ont, en Allemagne, décrit et DOY [doyenné hiv — jam] 73 figuré le Doyenné d'Alençon pour le Doyenné d'Hiver. Cette erreur aura été causée, bien évidemment, par la ressemblance existant entre le synonyme le plus répandu du Doyenné d'Alençon : Doyenné d'Hiver nouveau, et le nom de l'autre poire, appelée aussi, ne l'oublions pas, Doyenné d'Hiver ancien. — Voici des noms qu'il faut rayer désormais de la liste des synonymes du Doyenné d'Hiver, car il est parfaitement démontré qu'ils appartiennent à d'autres poiriers : Bergamote du Bugey, Bergamote Crassane d'Hiver, Bergamote de Pâques, Beurré de Pâques, Bishop's Thumb et Dorothée royale. Mais par contre on doit y placer, comme nous l'avons fait, ces deux derniers : Beurré d'Austerlitz et Belle d'ixelles, sous lesquels on nous envoyait de Belgique, en 1852, des arbres qui bientôt se montrèrent complètement identiques avec le Doyenné d'Hiver. — Les produits de cette variété sont d'un volume généralement considérable, et fréquemment même nombre d'entr'eux pèsent jusqu'à 700 grammes ; aussi ce privilège, joint à celui de leur si longue conservation , leur fait-il atteindre des prix fort élevés ; en mars , avril et mai ils se vendent souvent 15 ou 20 francs la douzaine. Poire DOYENNÉ D'HIVER (de Noisette et Poiteau). — Synonyme de Berga- mote de Pâques. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ D'HIVER D'ALENÇON. — Synonyme de Doyenné d'Alençon. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ D'HIVER ANCIEN. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ D'HIVER DE BORDEAUX. — Synonyme de Doyenné de Bordeaux. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ D'HIVER NOUVEAU. — Synonyme de Doyenné d'Alençon. Voir ce nom. 443. Poire DOYENNÉ JAMIN. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Bameaux : nombreux, un peu arqués et généralement étalés, des plus gros, longs, légèrement coudés, vert clair grisâtre, ayant les lenticelles larges, clair-semées, les coussinets presque nuls et de longs mérithalles. — Yeux : volumineux, ovoïdes, écartés du bois, à écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, elliptiques ou ovales-allongées, acuminées, faible- ment crénelées sur leurs bords, au pétiole long et assez gros, mais excessivement flasque. Fertilité. — Abondante. Culture. — Ce poirier, dont le développement est vif, se greffe indistinctement 76 DO Y [doyenné jam] sur franc ou cognassier; dès sa deuxième année il fait de belles et très-fortes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : presque cylindri- que, bosselée et habituellement un peu renflée vers le milieu de sa hauteur. — Pédoncule : assez long, mince, arqué, formant bourrelet à son point d'attache f obliquement inséré dans une cavité large Poire Doyenné Jamin. et profonde. — Œil : petit, mi-clos, bien régulier, à peine enfoncé. — Peau : jaune verdâtre, entièrement ponctuée de roux , marbrée et tachée de même auprès et autour du pédoncule. — Chair : blan- châtre, demi-fine, molle, mi-fondante, aqueuse, fortement pierreuse au centre. — Eau : abondante, rafraîchissante , fai- blement sucrée, astringente et souvent entachée d'un arrière-goût herbacé. Maturité. — Vers la mi-janvier et se prolongeant jusqu'au début de mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est un gain de MM. Jamin et Durand, pépiniéristes à Bourg-la-Reine , près Paris. Ils l'ont obtenu de semis en 1859 et soumis à l'examen de la Société centrale d'Horti- culture de la Seine en janvier 1866, ainsi qu'il résulte du passage suivant, extrait du Journal de cette Société : « N° 348. — Le Doyenné Jamin, mis dans le commerce par MM. Jamin et « Durand , de Bourg-la-Reine. Un nouveau fruit ne peut être mieux patronné. « Celui-ci se mange en janvier ; il paraît bon , mais nous devrons le revoir pour « mieux le connaître. » (Tome XII, n° d'Octobre 1866, p. 632.) Observations. — La qualité de ce fruit est assez variable ; non-seulement le Comité d'arboriculture de la Société centrale de Paris et nous- même l'avons constaté, mais aussi son estimable obtenteur, qui nous fournissait à cet égard, le 23 novembre 1867, les renseignements ci-après : « C'est en 1859 que l'on a récolté les premiers fruits du Doyenné qui porte mon nom. J'étais absent de Bourg-la-Reine. Mes enfants, qui les avaient dégustés, voulurent me faire la gracieuseté de donner mon nom à cette variété, la meilleure de celles que nous obtenions cette année-là ; car il s'en trouvait plusieurs. Le Doyenné Jamin provenait d'un semis que j'avais fait en 1845. — Je tiens à ne vous rien cacher de ce qui concerne ce fruit; il est arrivé pour lui ce qui arrive pour beaucoup d'autres : excellent dans certaines localités, il laisse à désirer ailleurs. Cela tient, comme vous le savez, à la nature du sol. Je dois vous dire aussi que les fruits récoltés dans notre terrain, sur le pied-mère, étaient supérieurs à ceux que nous récoltâmes ensuite sur des sujets greffés sur franc. » DO Y [doyenné jui 77 444. Poire DOYENNE DE JUILLET. Synonymes. — Poires : 1. Doyenné d'Été (Diel, Kernobstsorten , 1804, p. 39). — 2. Leroy-Jolimont (Lacèae, de Lyon, en 1817, cité par le Congrès pomologique dans la Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 71). — 3. Jolimont précoce (Madiot, Bulletin de la Société d'Agriculture de Lyon, années 1819-1820, p. 139). — 4. Saint-Michel d'Été (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1845, p. 140). — 5. Poire de Juillet (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. Ier). — 6. Roi-Jolimont (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés ou érigés, de grosseur moyenne, longs, droits ou très-faiblement géniculés, brun clair rougeâtre, à lenticelles apparentes mais peu abondantes, à coussinets presque nuls. — =• Yeux : moyens, ovoïdes, pointus, non appli- qués contre l'écorce. -— Feuilles : petites, jamais nombreuses, ovales-arrondies , pro- fondément crénelées ou dentées, portées sur un pétiole long et grêle. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Son développement et sa vigueur sont ordinaires, on lui donne indis- tinctement pour sujet le franc ou le cognas- sier ; ses pyramides , toujours régulières , seraient fort convenables si leurs rameaux se montraient plus garnis de feuilles. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : régulièrement sphé- rique ou légèrement turbinée et obtuse. — Pédoncule ; assez long, bien nourri recourbé, renflé à sa partie supérieure et parfois aussi à son autre extrémité, implanté à la surface ou inséré dans une cavité large mais peu profonde. — OEil : petit , mi-clos ou fermé, à peine enfoncé , souvent entouré de gibbosités. — Peau : mince, jaune-paille faiblement verdâtre, uniformément parsemée de points gris et de points brun-roux très-fins et très-rapprochés , largement car- minée du côté du soleil. — Chair : blanche, fine ou demi-fine, assez fondante aqueuse et odorante, non granuleuse. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, pos- sédant un arôme fort agréable. Maturité. — Depuis la mi-juillet jusqu'au commencement d'août. Qualité. — Première, en raison surtout de la précocité de ce fruit. Historique. — Plusieurs versions contradictoires, accompagnées de pièces à l'appui, ont été produites jusqu'ici sur l'origine du Doyenné de Juillet, souvent aussi appelé Doyenné d'Été. Ce fut d'abord en 1833 feu Poiteau, pour lors secrétaire de la Société d'Horticul- ture de Paris, qui ayant reçu de Belgique, par les mains du fameux arboriculteur Yan Monsj ce Doyenné, le signala ainsi dès l'année suivante : tt C'est la meilleure poire de toute la saison ; elle est en France depuis plusieurs années , quoi- que inconnue à Paris, car je l'ai reçue aussi de Nantes sous le même nom [Doyenné d'Été]. » [Notice sur la théorie Van Morts, 1834, p. 41.) 78 DO Y [doyenné jui] Puis en 1853 vint M. Bivort, qui dans ses Annales de pomologie belge (t. I, p. 58), confirma le dire de Poiteau. En 1857 M. de Liron d'Airoles, allant plus loin, précisa, mais sans fournir aucune preuve, la date à laquelle le Doyenné de Juillet avait mûri pour la première fois : « Van Mons en est l'obtenteur — écrivait-il — et le premier rapport a eu lieu en 1821, d'un semis sans date ni provenance certaines. » [Liste synonymique des variétés du poirier, Supplément, p. 10.) Enfin en 1864 M. Willermoz, secrétaire -rédacteur du Congrès pomologique, s'inscrivant contre ces diverses allégations , parut croire que la poire ainsi reçue par Poiteau, de Van Mons en 1833, était née non en Belgique, mais à Lyon, où elle aurait d'abord été appelée Leroy -Jolirn ont : « On lit en effet — dit M. Willermoz — dans les Bulletins de la Société d'Horticulture de Lyon, février 1819 à mars 1820, page 139, que M. Leroy-Jolimont a fait don à la pépinière d'un poirier que par reconnaissance M. Madiot, ancien directeur de cet établissement, a nommé Jolimont précoce. M. Madiot parle du fruit qu'il a récolté, ce qui prouve que le don est antérieur à 1819. Le vénérable M. Lacène, l'ami de M. Leroy-Jolimont, connaissait le fruit en 1817; il en faisait un grand cas et ne le désignait pas autrement que par le nom de Poire Leroy-Jolimont. » (Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 71.) Ici, M. Willermoz est complètement d'accord avec Poiteau, qui affirme qu'en 1833 le Doyenné de Juillet, que lui adressait alors Yan Mons, n'était pas une nou- veauté pour la France. Toutefois, nous ne saurions supposer que le poirier donné vers 1819 à la pépinière de Lyon, soit poussé de semis dans le département du Rhône; nous sommes, au contraire, persuadé qu'il fut obtenu chez les Belges, à la fin du xviue siècle, mais non par Yan Mons, qui n'en fut que l'un des premiers propagateurs. Notre opinion se fonde sur le passage suivant, extrait d'un recueil hollandais imprimé en 1806, et cité récemment par M. Edouard Pynaërt, savant professeur attaché à l'École d'Horticulture de Gendbruge-lez-Gand : « Nous venons de trouver — écrit ce professeur — quelques renseignements sur les poires belges connues tout au commencement de ce siècle, et qui avaient été gagnées de pépins dans la dernière moitié du siècle dernier. Us sont consignés dans un ouvrage pomologique publié en langue néerlandaise en 1806, c'est-à-dire avant l'époque où le sys- tème Van Mons ait pu donner des résultats. L'ouvrage en question est intitulé : Fmitkundig Woordenboek et l'on y rencontre une « Liste des Poires qui n'ont pas encore été signa- « lées dans les ouvrages de Pomologie ni dans les Catalogues des pépiniéristes et qui ont été « obtenues de semis par des amateurs belges. » Or, la poire Doyenné de Juillet, ou plutôt DOYEiNiNÉ D'ÉTÉ, est mentionnée dans ce recueil comme une variété issue du Doyenné ou Beurré blanc, dans le jardin des ci-devants (sic) Capucins, a Mons. » (Extrait de l'Abeille pomologique, 2e année, 1863, pp. 322-323.) Ajoutons un dernier mot. La variété que nous venons de décrire étant aujourd'hui généralement appelée Doyenné de Juillet, nous avons adopté ce nom préférable- ment à celui qu'elle porta dans le principe : Doyenné d'Été , dénomination qu'elle reçut en 1802 ou 1803 , du docteur Diel, si connu par ses écrits pomologiques* Cet auteur affirmait effectivement en 1804, page 39 de son Remobstsorten , l'avoir ren- contrée dans différents endroits , et notamment à Weimar, où il en remarqua un vieil arbre placé en espalier. Puis Diel ajoute : « Ce fruit se nommait alors Beurré « blanc d'Été ; mais frappé de sa ressemblance avec le Doyenné commun , ou « d'Automne , je le surnommai DOYENNE D'ÉTÉ. » — Il devient donc évident , DO Y [doyenné loti] 79 maintenant, que la ville de Lyon n'a pas vu fructifier vers 1817, ainsi qu'on l'avait soupçonné d'abord, le pied-type de cette variété. Observations. — Nous lisons dans le 6e Cahier du Deutsches Obstcabinet, Pomologie publiée à Iéna (1859) sous la direction du docteur Langethal, que le Doyenné de Juillet est souvent surnommé , chez les Allemands, Beurré blanc d'Été. En France, ce synonyme s'appliquant à la Bergamote d'Été, il nous a paru sage de ne pas l'attribuer également au Doyenné de Juillet , qui n'a jamais reçu cette dénomination dans nos jardins ou dans nos ouvrages horticoles. Le même recueil allemand relève aussi une erreur commise au sujet du Doyenné de Juillet par le pomologue Dittrich , qui l'a confondu avec la poire Mouille-Bouche ronde , laquelle n'est autre , notons-le en passant, que notre Bergamote d'Été. 445. Poire DOYENNÉ LOUIS. Synonyme. — Poire Rousselet Louis (Dochnahl, Obstkunde , 1856 p. 48). Description de l'arbre. — • Le seul poi- rier qui nous restât de cette variété , étant mort récemment, nous n'avons pu le remplacer assez à temps pour le greffer et le décrire en pépinière, où d'ailleurs tout nous conseille de ne plus le multiplier, car le faible volume de ses produits et leur manque de qualité en font réellement un arbre à rejeter. Fertilité. — Grande. Culture. — Il est vigoureux, croît parfaite- ment sur le cognassier et forme des pyramides hautes et touffues. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : turbinée, obtuse, régulière. — Pédoncule : court, mince, rarement arqué, renflé au point d'attache, implanté à fleur de peau. — • Œil : moyen, arrondi , mi-clos , quelque peu enfoncé , souvent entouré de légers plis. — Peau : jaune terne, parsemée de nombreux points gris-brun, tachetée de fauve auprès et autour du pédoncule et carminée sur le côté frappé par le soleil. — Chair : jaunâtre, grosse, mi-fondante, pierreuse au centre. — Eau ; peu abon- dante, sucrée, douceâtre, sans saveur particulière. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Troisième. Historique. — La Belgique nous a fourni cette poire , dont Van Mons fut l'obtenteur, nous ne savons à quelle époque, mais cependant avant 1820, puisqu'on 1821 le pomologue Dielj de Stuttgardt, la mentionna sous le nom de Beurré Louis, dans son Kemobstsorten , disant l'avoir reçue de Bruxelles. Plus tard, en 1833, un autre Diel, continuateur des travaux de ce dernier, la décrivit page 102 du Verzeichniss der Obstsorten et constata qu'elle provenait des semis de Van Mons. Renseignement que vint confirmer en 1834 le Catalogue des pépinières de la Société 80 ÛOY [doyenné mar — pri] Van Mons, où le nom de ce fruit figurait page 53, avec celui dudit obtenteur. Nous ignorons quel est le personnage dont le Doyenné Louis rappelle la mémoire. Observations. — Il existe , paraît-il , une Bergamote Louis ; on la mentionnait dès 1854 dans le tome Ier (p. 53) du Catalogue dont nous venons de parler, et elle y est également attribuée à Van Mons. Toutefois nous ne l'avons jamais, chez nous, rencontrée dans les collections. Elle est donc bien peu répandue. Néanmoins nous la signalons ici, afin qu'au besoin on ne la croie pas la même que le Doyenné Louis. Poire DOYENNÉ MARBRÉ. — Synonyme de Doyenné d'Alençon. Voir ce mot. Poire DOYENNÉ DE MÉRODE. — Synonyme de Doyenné Boussoch. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ MUSQUÉ. — Synonyme de Besi de Montigny . Voir ce nom. 446. Poire DOYENNÉ PANACHE. Synonyme. — Poire Doyenné blanc panaché (dans les départements de l'Ouest de la France). Description de l'arbre. — Il ne se distingue du poirier Doyenné, décrit plus haut page 53, que par un seul caractère : les panachures roses et blanc grisâtre dont ses rameaux, leurs feuilles exceptées, sont couverts. Description du fruit. — Il est exactement le même que celui du type figuré sous le n° 429 (p. 53) ; quant aux bigarrures qui lui ont fait donner le nom qu'il porte, elles sont, comme celles de l'arbre, blanchâtres et plus ou moins carminées. Historique. — Vers 1820 on remarqua dans mes pépinières un poirier de Doyenné commun dont les fruits étaient, ainsi que le bois, fortement panachés, et ce fut lui qui devint, grâce à la greffe, le pied-mère d'une sous-variété cultivée maintenant par tous les collectionneurs. Dès 1824 je l'expédiais à Pierre -René Langelier, horticulteur à Jersey, lequel s'empressait, en 1826, de l'offrir au secré- taire de la Société d'Horticulture de Londres, John Lindley, auteur d'une Pomolo- gie fort estimée. Ce dernier constata dans le tome VII des Transactions de ladite Compagnie, qu'aucune description de cette poire n'existait encore, et en donna une très-exacte (page 177), qu'ensuite il reproduisit dans son Guide to the orchard and kitchen garden. Chez les pépiniéristes de nos départements de l'Ouest, ce fruit est généralement appelé Doyenné blanc panaché, au lieu de Doyenné panaché. Poire DOYENNÉ PIÉTÉ. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom, Poire DOYENNÉ DE PRINTEMPS. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Î30Y [doyenné rob^ 81 447. Poire DOYENNÉ ROBIN. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, éta- lés, gros et longs, à peine géniculés , vert clair jaunâtre, à lenticelles appa- rentes et rappro - chées, à coussinets ressortis. — Yeux : volumineux, ovoï- des , obtus , très- écartés du bois , ayant les écailles disjointes. — Feuil- les : assez grandes, ovales - allongées , dentées ou créne- lées , légèrement ca- naliculées, souvent contournées , por- tées sur un pétiole des plus longs, de grosseur moyenne et nuancé habituel- lement de rose car- miné. Fertilité. tisfaisante. Sa- Culture. — Quoique très-vigoureux, ce poirier a besoin d'atteindre sa troisième année pour former de belles pyramides, mais alors celles qu'il fait sont irrépro- chables; on le greffe sur toute espèce de sujet. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : ovoïde , géné- ralement ventrue et quelque peu contournée. — Pédoncule : assez court, bien nourri, plus ou moins renflé aux extrémités, rarement recourbé, obliquement inséré dans une large et profonde cavité dont les bords sont fortement bosselés et plissés. — Œil : moyen, régulier, ouvert, presque saillant. — Peau : jaunâtre, ponctuée et tachetée de roux clair. — Chair ; blanchâtre, fine ou demi-fine, fon- dante, aqueuse, pierreuse autour des loges. — • Eau : abondante, sucrée, vineuse, rafraîchissante, douée d'un arôme fort agréable quoique peu prononcé. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Le Doyenné Robin porte le nom de son obtenteur, aujourd'hui décédé, et qui jadis était jardinier à Angers. Il le gagna de semis en 1840, le il. 6 82 DOY [doyenné ros] soumit peu après à l'examen du Comice horticole de Maine-et-Loire , mais ne le mit dans le commerce que plus tard, en 1846. Sa première description parut en 1847, au tome III des Bulletins de notre Société (page 369). 448. Poire DOYENNE ROSE. Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux, légèrement arqués et étalés , de grosseur et de longueur moyennes , non géniculés , gris verdâtre cendré et tacheté de rose, ayant les lenticelles peu apparen- tes , clair-semées, et les coussinets aplatis. — Yeux : moyens, coni- ques, très -écartés du bois, aux écailles disjointes. — Feuilles : pe- tites, ovales-arrondies, faiblement canaliculées , bien dentées sur leurs bords, munies d'un pétiole long , épais , nuancé de rose et accompagné de stipules des plus développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il n'est pas d'une grande vigueur, se plaît autant sur cognassier que sur franc, pousse assez lentement et fait de petites pyramides qui cependant sont encore très-convenables. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme: glo- buleuse, irrégulière, moins ventrue d'un côté que de l'autre et habituellement marquée d'un sillon longitudinal bien caractérisé. — Pédoncule : très-court, gros, renflé à la base, implanté perpendiculairement dans une cavité prononcée dont les bords sont fortement arrondis. — Œil : petit, mi-clos, elliptique, à peine enfoncé. — Peau : mince, jaune d'ocre du côté de l'ombre, d'un beau rose sur la face exposée au soleil, panachée de gris près du pédoncule et parsemée de gros points brun clair très-espaces. — Chair : des plus blanches, demi-fine et demi-cassante, assez gra- nuleuse au centre. — Eau : rarement abondante, sucrée, peu parfumée, peu savoureuse. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce Doyenné faisait partie des semis d'Édouard-Augustin Sageret, horticulteur et écrivain distingué mort à Paris en 1851, et dont le prin- cipal établissement se trouvait rue de Montreuil. Le pied-type donna ses premiers fruits de 1830 à 1834; il provenait de pépins variés semés vers 1820, ainsi que l'obtenteur le dit pages 15 et 16 d'une Notice pomologique qu'il publia en 1835. Observations. — « Le Doyenné rose est une très-belle et bonne poire qui vaut « le Doyenné, » Voilà du moins ce qu'affirmait Sageret dans la Notice que nous DOY [DOYENNÉ ROTI — SAl] 83 venons de citer. En vieillissant, cette poire a pour lors beaucoup perdu de ses qualités natives, puisqu'actuellement on peut à peine lui donner place parmi les variétés de deuxième ordre. Poire DOYENNÉ ROTJGE (des Allemands). — Synonyme de Beurré rouge d'Automne. Yoir ce nom. Poire DOYENNÉ ROUGE (des Anglais). — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. Poire DOYENNÉ SAINT -MICHEL. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 449. Poire DOYENNÉ SAINT-ROCH. Synonyme. — Poire Saint-Roch (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). Premier Type. ^Description de l'ar» f»re. — Bois : fort. — Ba- meaux : assez nombreux, étalés, gros et courts, bien géniculés , gris-fauve nuan- cé de rose auprès des yeux, à lenticelles apparentes et un peu rapprochées, à cous- sinets très-accusés. — Yeux : volumineux , ovoïdes , ai- gus, non appliqués contre l'écorce et ayant les écailles entr'ou vertes. — Feuilles: généralement ovales ou ovales-allongées, profondé- ment dentées , planes ou relevées en gouttière, por- tées sur un pétiole court et fort. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa vigueur est ordinaire , ainsi que son développement; tout sujet lui convient ; il fait de belles pyramides dont les rameaux sont abondamment garnis de feuilles. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : variant entre la globuleuse légèrement allongée et la turbinée assez obtuse; sa surface est toujours bosselée et souvent sensiblement côtelée, surtout auprès de l'œil. — Pédoncule : court ou très- court, gros, faible- ment recourbé, plus ou moins renflé aux extrémités, obliquement implanté dans un étroit évasement entouré de gibbosités. — Œil : petit ou moyen, fermé, assez enfoncé , plissé sur ses bords, ayant les divisions calicinales vertes, charnues, dis- tinctes, recourbées et réunies en faisceau, — Peau: jaune pâle, ponctuée de roux 84 DO Y [doyenné s ai — sàu] et passant au vert clair du côté du soleil, où elle est légèrement lavée de rose carminé. — Chair : blanche, demi-fine, compacte, fondante ou un peu cassante, juteuse, contenant quelques pierres auprès des loges. — Eau : des plus abondantes, sucrée, acidulé, douée d'une sa- Poire Doyenné Saint-Roch. - Deuxième Type. ^ ^.^ ^ ^^ fr,_ quemment d'une âpreté pronon- cée. Maturité. — Depuis la moitié d'août jusqu'au commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — En 1858 ce poirier m'était envoyé de Bor- deaux sans note d'origine et comme une variété fort convena- ble pour l'alimentation des mar- chés. M. Decaisne l'a décrit et figuré en J 861 , dans le tome IV du Jardin fruitier du Muséum. Cette poire encore très -peu connue pourrait bien avoir eu la Gironde pour berceau ; on l'y cultive beau- coup, et depuis longtemps. En 1858, la Société d'Horticulture de Bordeaux ayant formé une Com- mission pomologique dans le but de faire examiner les fruits le plus en renom chez les jardiniers de cette contrée, les pépiniéristes et amateurs ainsi délégués dégustè- rent, entr'autres poires , le Doyenné Saint-Roch , et les lignes suivantes , extraites des procès-verbaux de ladite Commission, semblent le regarder comme une variété appartenant à ce département : « La poire nommée Doyenné Saint-Roch — écrit l'un des rapporteurs — est très-répandue dans la Gironde ; cela tient à l'abondance de sa production et au bon débit qu'on en obtient. L'acheteur est séduit par sa belle apparence, mais la Commission doit dire en toute vérité que c'est un fruit de second ordre. » (Annales, t. II de la 2° série, pp. 181-188.) Le nom que porte cette poire lui a été donné pour indiquer l'époque de sa ma- turité, qui effectivement a lieu, surtout dans le Midi de la France, vers le 16 août, jour consacré à la fête de saint Roch. Poire DOYENNÉ SANTELETE. — Synonyme de Doyenné Sentelet. Voir ce nom. 450. Poire DOYENNÉ DE SAUMUR. Synonymes. — Poires : 1. Beurré Seringë [de Nérard] (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1858, p. 3l,n°267). — 2. Doyenné fondant (ld. ibid.). Description de l'arl»re. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, duveteux, de moyenne grosseur, courts, très-flexueux, d'un gris-jaune légèrement verdâtre, ayant les lenticelles larges, apparentes, très-espacées , et les coussinets DO Y [doyenné sau] 85 peu développés. — Yeux; assez gros, coniques-allongés, des plus pointus, écartés du bois et parfois même placés en éperon. — Feuilles : petites , d'un vert souvent cuivré, ovales-arrondies, très -faible ment dentées sur leurs bords, au pétiole long, bien nourri et généralement un peu rosé. n . T„na Fertilité. — Excessive. Premier It/pe. Culture. — C'est un poirier d'un développement tardif, restant encore faible à sa deuxième année, mais formant ensuite des pyramides assez satisfaisantes. Le franc lui convient mieux que le cognassier. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne et quelquefois moins volumineuse. — Forme : très-varia- ble ; passant de l'ovoïde régulière et plus ou moins allongée , à la turbi- née obtuse, ventrue, bosselée et gé- néralement étranglée près du som- met. — Pédoncule : habituellement un peu court, mais souvent aussi assez long ; toujours de grosseur moyenne et recourbé, il est oblique- ment implanté dans une cavité rare- ment profonde et dont, l'un des bords, formant mamelon , le comprime en tout ou en partie. — Œil : moyen, ouvert, saillant ou légèrement en- foncé. — Peau ; jaune pâle verdâtre, semée de points gris-roux plus rap- prochés du côté du soleil que du côté de l'ombre , et maculée ou tachetée de même autour du pédoncule. — Chair : blanche, très-fine, fondante, juteuse, parfumée, ayant un arrière- goût quelque peu musqué. Maturité. — Fin d'août et com- mencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Nous prenions vers 1840 des greffes de ce poirier dans l'ancienne collection, mainte- nant détruite , du Jardin du Comice horticole d'Angers. On l'y cultivait alors depuis plusieurs années, et sous le nom qu'il porte actuellement : Doyenné de Saumur. Mais cette variété provient-elle du Saumurois ?.. Si les pépiniéristes angevins le croient généralement, on n'a pu toutefois découvrir encore ni son lieu d'origine ni l'époque de la pre- mière fructification du pied-type. La seule chose qu'il me soit possible d'affirmer, c'est qu'on le connaissait ici avant 1840; et qu'en 1845, notamment, j'en faisais Deuxième Type. 86 DOY [doyenné sei — sen] planter un jeune sujet dans ma nouvelle École de poiriers , où l'on peut aujour- d'hui le voir en plein rapport. Observations. — Dès 1835 on s'aperçut dans mes pépinières que le BEURRÉ SERINGE, qui récemment m'avait été expédié de Lyon par M. Nérard, se trouvait identique, arbre et fruit, avec le Doyenné de Saumur. Je dus alors, à partir de 1858, faire dans mon Catalogue ce premier nom synonyme du second. On a dit depuis : Le Beurré Seringe diffère entièrement du Doyenné de Saumur; il a mûri pour la première fois en 1847 et a valu de la part de la Société d'Horticulture de Lyon une médaille d'argent à M. Nérard, son obtenteur.... — Tout ceci m'est parfaitement connu ; mais je n'en dois pas moins déclarer que l'arbre de ce Beurré qui me fut jadis envoyé de Lyon par M. Nérard , actuellement décédé , n'était autre que le Doyenné de Saumur. Il existe encore, je le répète, dans mon École, où il se trouve planté à côté du poirier Hamon, gagné par ce même pépiniériste, qui me l'avait expédié avec son Beurré Seringe. Du reste, jaloux de m'entourer de tous les éclair- cissements possibles, j'ai prié différents pomologues et horticulteurs du Lyonnais de me fournir sur ce Beurré des notes très-précises. Or, les uns m'ont répondu qu'ils ne le cultivaient plus et qu'on le rencontrait difficilement, maintenant, dans leur con- trée ; les autres , qu'ils ne l'avaient jamais connu. Mais une dernière lettre conte- nant des renseignements positifs, m'est enfin arrivée, et comme elle émane d'un écrivain fort accrédité dans le monde horticole, du savant et honorable M. Mas, président de la Société d'Horticulture de l'Ain et directeur du recueil le Verger, je vais la reproduire textuellement : « Bourg , 18 décembre 1867. « Cher Monsieur André Leroy, « Ce que j'ai reçu de différentes pépinières sous le nom de Beurré Seringe, s'est toujours trouvé i.e Doyenné de Saumur; et M. Nérard, en m'envoyant la collection de ses semis, ne m'a pas envoyé de Beurré Seringe. Je le voyais fréquemment, mais il n'osait pas me parler de cette variété, parce qu'il avait sans doute reconnu qu'il avait fait erreur en propageant le Doyenné de Saumur sous le nom de Beurré Seringe. Vous voyez que pour moi le Beurré Seringe n'existe pus. » Nous ajouterons qu'à Paris on possède au Jardin des Plantes un poirier appelé Seringe, quoiqu'il soit très-différent de la variété ainsi surnommée par feu Nérard. Mais nous en reparlerons plus loin, en décrivant la poire Hamon. Poire DOYENNÉ DU SEIGNEUR. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 451. Poire DOYENNE SENTELET. Synonyme. — Poire Doyenné Santelete (John Lindley, Guide to the orchard and kitclieti garden, 1831, p. 371). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, de grosseur moyenne, courts, légèrement coudés, d'un jaune tacheté de gris, à lenticelles larges mais très-espacées, à coussinets aplatis. — Yeux : petits, ovoïdes, appliqués contre l'écorce. — Feuilles : habituellement ovales, planes ou faiblement relevées en gouttière, ayant les bords à peine crénelés et le pétiole long, épais et rigide. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Modérément vigoureux, cet arbre se greffe sur cognassier ou sur DOY [doyenné sen — sie] 87 Poire Doyenné Sentelet. franc ; sa croissance est ordinaire, mais ses pyramides manquent de hauteur et de régularité. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : tur- binée, obtuse, ventrue, ayant générale- ment un côté moins renflé que l'autre. — Pédoncule : court , assez gros , droit ou arqué, obliquement implanté dans une étroite cavité en entonnoir. — Œil: moyen, bien ouvert, régulier, peu enfoncé. — Peau : jaune sale, ponctuée, rayée de roux, maculée de fauve autour du pédoncule, marbrée de même dans le bassin ombilical et souvent colorée de rouge -brun sur la partie frappée par le soleil. — Chair: blanche, fine, fondante, aqueuse, conte- nant quelques fortes pierres auprès des pépins. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, parfumée, très-savoureuse. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — « Le professeur Yan Mons, qui l'a obtenue de semis, n'a laissé « aucune note qui pût nous fixer sur l'époque de la première production de cette « variété. » Voilà ce que disait du Doyenné Sentelet, M. Bivort, en le décrivant en 1849 dans son Album de pomologie (t. II, p. 26). Nous savons toutefois par un auteur allemand, par M. Jahn, que ce fruit figurait dès 1823 sous le n° 1313, et sous le nom qu'on lui donne aujourd'hui, dans la 2e partie du Catalogue du semeur belge Van Mous. (Voir Y Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, p. 469.) En 1830 elle était déjà cultivée à Chiswick, au Jardin de la Société d'Horticulture de Londres; c'est le pomologue Lindley qui le constate, page 371 du Guide to the Orchard qu'il publiait en 1831, recueil où ce Doyenné fut alors signalé et parfaite- ment caractérisé. On ne l'importa chez nous que beaucoup plus tard, vers 1850. Observations. — Quelques pomologues ont assuré que la qualité de cette poire variait souvent, et l'ont même classée de troisième ordre. Dans nos contrées il n'en est pas ainsi, elle s'y maintient constamment au rang des très-bons fruits. — Chez les Allemands, ce poirier porte en certains endroits un surnom sous lequel nous ne l'avons jamais rencontré en France, celui de Beurré Sentelet (Sentelet's Butterbirne) ; c'est du moins la dénomination que M. Dochnahl lui a donnée dans son Obstkunde, imprimé à Nuremberg en 1856 (page 118, n° 619). _ 452. Poire DOYENNÉ SIEULLE. Synonyme. — Poire Sieulle (Louis Noisette, le Jardin fruitier, 1839, t. I, pp. 157-158). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux , étalés et arqués vers la base de la tige, érigés à sa partie supérieure, gros et courts, peu géniculés , brun clair grisâtre , finement et abondamment ponctués , ayant les 88 DOY [doyenné sie] coussinets presque nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes, obtus, très-écartés du bois. — Feuilles : grandes mais rarement nombreuses, d'un beau vert luisant, ovales ou „ . „ . „. „ „ . „ ovales-allongées, faiblement Poire Doyenne Sieulle. — Premier Type. , ° / , dentées ou crénelées , au pétiole très-long, bien nourri et dépourvu de stipules. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il prospère convenablement sur toute es- pèce de sujet, se développe assez rapidement et fait de superbes pyramides, qui ce- pendant sont parfois un peu trop dégarnies de feuilles. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessus de la moyenne. — Forme : passant souvent de la globuleuse lé- gèrement bosselée mais assez régulière, à la turbinée ob- tuse et très -ventrue, d'un côté surtout. — Pédoncule : de moyenne longueur, assez gros, droit ou recourbé, renflé à ses extrémités, inséré au milieu d'une large cavité plus ou moins profonde et dont les bords sont habituellement plissés et mamelonnés. — Œil : petit ou moyen , ou- vert, placé dans un bassin de dimensions variables et qu'en- tourent de faibles gibbosités. — Peau : épaisse, vert tendre nuancé de jaune orangé , régulièrement parsemée de points bruns, gris et roux, et de quelques petites taches fauves. — Chair : très-blan- che, assez fine, demi-fondan- te , juteuse , presqu'exempte de pierres. — Eau : abon- dante ou suffisante, acidulé, bien sucrée, délicate, mais quelquefois trop dénuée de parfum. Maturité. — Vers la mi- octobre et se prolongeant souvent jusqu'au commencement du mois de décembre. DO Y [doyenné ste] 89 Qualité. — Très-variable ; cependant plutôt deuxième que première. Historique* — Voici dans quels termes Prévost , de Rouen , faisait connaître en 1839 l'origine de ce poirier : « Cette variété a été livrée au commerce vers 1815; elle était alors très-nouvelle et sortait des semis de M. Sieulle (Jean-Baptiste-Clément), jardinier du duc de Choiseul, à Vaux- Praslin [près Melun]. » (Cahiers pomologiques, n° 1, p. 46.) Toutefois, selon le témoignage de Louis Noisette, ce Doyenné n'aurait pas été semé par Sieulle, mais seulement trouvé par lui à l'état de sauvageon : « L'un des MM. Sieulle — dit-il — très-habile jardinier à Praslin, a remarqué cette poire dans une campagne où on ne lui connaissait pas de nom. L'ayant jugée fort bonne, il l'a signalée, en a distribué des greffes, et ses confrères se sont fait un devoir de la nommer Poire Sieulle. » (Le Jardin fruitier, édition de 1839, t. I, pp. 157-158.) Observations. — Il est fort rare que le Doyenné Sieulle atteigne la fin du mois de décembre ; aussi ne saurions-nous lui accorder, comme on l'a fait dans quelques Catalogues et dans quelques Recueils pomologiques, de se conserver jusqu'en mars. Jamais ce fruit, qui se mange dès le milieu d'octobre, ne saurait, en France, se garder au fruitier pendant cinq ou six mois. 453. Poire DOYENNÉ STERCKMANS. Synonymes. — Poires : 1. Beurré Sterckmans [en Belgique] (Alexandre Bivort, Album de pomolo- gie, 1850, t. III, p. 141). — 2. D'Esterkman (Id. ibid.). — 3. Strekman (Id. ibid.). — 4. Strequeman (ld. ibid.). — 5. Sterkmans (Eugène Forney, le Jardinier fruitier, 1862, 1. 1, p. 213). — 6. Doyenné d'Estercrmann (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. [, n° 23). Inscription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , générale- ment érigés, surtout vers le sommet de la tige, très-gros, longs , légèrement coudés , rouge-fauve, à lenticelles ap- parentes et rapprochées , à coussinets ordinairement très- accusés. — Yeux : des plus volumineux, ovoïdes, écartés du bois et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles ; abon- dantes , vert luisant, ovales ou elliptiques - allongées , dente- lées ou crénelées , portées sur un pétiole long, fort et accom- pagné de stipules bien déve- loppées. Fertilité. — Grande et constante. Culture. — Il est vigoureux mais d'un développement tar- dif; il se plaît non moins bien sur cognassier que sur franc; ses pyramides sont de toute beauté. 90 DRI — DUB Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme ; parfois conique- allongée, mais le plus souvent turbinée, obtuse, ventrue à la base et quelque peu étranglée près du sommet. — Pédoncule : assez court, de moyenne force, légère- ment recourbé, obliquement ou perpendiculairement implanté au centre d'une faible cavité à bords rarement très -mamelonnés. — Œil : moyen, comprimé, irrégulier, placé dans un bassin de profondeur variable et fortement côtelé. — Peau : épaisse , jaune d'or, ponctuée et tachetée de roux clair, maculée de gris autour du pédoncule et carminée sur le côté exposé au soleil. — Chair : blanche, fine ou demi-fine, très-fondante, juteuse, contenant au cœur de petites granula- tions. — Eau : des plus abondantes, sucrée, acidulé, vineuse, possédant un savoureux arôme. Maturité. — Courant de novembre et pouvant atteindre la fin de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Les Belges revendiquent la paternité de ce Doyenné, qui d'après le Congrès pomologique français aurait fait son apparition chez nous anté- rieurement à 1820, et seulement en 1843 selon le Cours d'arboriculture de M. du Breuil (t. II, p. 569, édition de 185-4). Quant à moi, je l'ai greffé en 1844 puis annoncé pour la première fois dans mon Catalogue de 1846 (p. 18), sous le nom quelque peu défiguré de Doyenné d'Esiermann; et je crois qu'il était alors des plus nouveaux sur notre sol, car nos principaux pépiniéristes ne le mirent en vente qu'à partir de cette dernière date. Son obtenteur, M. Sterckmans, habitait Louvain, où il le gagna de semis à une époque que l'on ne peut fixer avec certitude, affir- mait en 1850 M. Bivort (voir Album de pomologie, t. III, p. 141 ). Yan Mons contri- bua beaucoup à la rapide propagation de cette variété , d'où vient que parfois on a dit erronément qu'elle sortait de ses égrasseaux. Le docteur Diel, de Stuttgardt, parlait dès 1821 [Kcrnobstsorten, p. xvm) d'une Bergamote de Sterckmann qui lui avait été envoyée de Bruxelles comme un gain tout récent des semeurs belges. Cette Bergamote, dont personne n'a fait mention depuis, pourrait bien être le pré- sent Doyenné, mais Diel ne l'ayant pas décrite, elle échappe à l'examen et ne permet ainsi que la conjecture. Observations. — Prévost publia en 1850 dans la Pomologie de la Seine-Infé- rieure (p. 199) la description d'une poire Belle-Alliance, sur laquelle, avouait-il, il ne possédait aucun renseignement, mais qui n'était autre que le Doyenné Sterckmans. Cette fausse dénomination eut pour résultat de faire attribuer audit Doyenné, par quelques pomologues, un synonyme qui désormais allait donner lieu de confondre des variétés fort différentes. Belle- Alliance est en effet l'un des surnoms de la poire Serrurier; et de plus M. Willermoz déclare que c'est aussi le nom d'un poirier — de nous inconnu — gagné par M. Fariau et n'ayant rien de commun avec le Doyenné Sterckmans (voir Pomologie de la France, 1863, t. I, n° 23). — Calebasse de Sterckmans et Calebasse de Nerckmans sont également des synonymes appliqués souvent à ce Doyenné , quoiqu'ils appartiennent uniquement à la poire Van M arum ou Calebasse Monstre, si recherchée, si volumineuse! Poires DRIJTOREN et DRY-TOREN. — Synonymes de Beurré Diel. Voir ce nom. Poire DUBOST. — Synonyme de Best Dubost. Voir ce nom. Poire Du BREUIL. — Voir au B. DUC [duc. are — aum] 91 Poire DUC D'ARENBERG. — Synonyme de poire Orpheline d'Enghien. Voir ce nom. 454. Poire DUC D'AUMALE. ©esca'àisflioM de l'arbre. — Bois : fort. — ■ Rameaux : nombreux , étalés , gros et courts, géni- culés, duveteux, vert jaunâtre légèrement nuancé de rose, finement et abondamment ponctués, ayant les coussinets des plus saillants et les mérithalles généralement courts. — Yeux : assez volumineux, coniques ou ovoïdes, aigus, à écailles disjointes, un peu cotonneux, appliqués en partie contre le bois. — Feuilles : ovales ou elliptiques, régulière- ment dentées en scie, planes ou faiblement canali- culées et contournées , au pétiole assez long et bien nourri. Fertilité. — Grande. Culture. — Sur cognassier, l'unique sujet que nous lui ayons jamais donné, ce poirier témoigne d'une bonne vigueur; son développement est vif; ses pyramides, toujours parfaitement ramifiéeSj sont fort convenables. Description du fruit. — - Grosseur : petite. — Forme : turbinée, obtuse, à surface quelque peu bosselée. — Pédoncule : de longueur moyenne ou court, grêle, recourbé, obliquement inséré à fleur de chair et habituellement en dehors de l'axe du fruit. — Œil : grand, régulier, très-ouvert, presque saillant. — Peau : rude au toucher, entièrement bronzée, ponctuée de veil clair et couverte de marbrures fauves plus ou moins squammeuses. — Chair : blanchâtre, demi-fine, fondante et juteuse, pierreuse autour des loges. — Eau : abondante, sucrée, acidulé., savou- reusement parfumée. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Première. Hïs§t©ï*i«pie. — Cette poire, qui porte le nom de l'un des fils du feu roi Louis- Philippe d'Orléans, n'a pas été gagnée chez nos pépiniéristes, mais en Belgique; ce dont M. Bivort prenait acte dans les termes suivants, au cours de 1851 : « Le poirier Duc d'Aumale a donné chez moi son premier fruit en 1847. Dans la pépinière de Louvain il portait le n° 2157. Je l'ai dédié à S. A. R. le duc d'Aumale. » (Album de pomologie, t. IV, p. 85.) Cette pépinière de Louvain, ici mentionnée, appartenait à Van Mons, mort en 1842; ce fut donc lui qui effectua le semis d'où sortit la présente variété, de laquelle M. Bivort, acquéreur des arbres de Van Mons, n'a été que le promoteur. Observations. — Dans les Recueils ou Catalogues horticoles de la Belgique, on classe généralement la poire Duc d'Aumale parmi les gros fruits. Le type ci-dessus figuré aura prouvé qu'elle est bien loin, chez nous, d'atteindre un volume considérable. Sur des arbres placés en espalier, à peine, effectivement, la voit-on dépasser d'un tiers les dimensions de ce même type. 92 DUC [duc bor — bra] Poire DUC DE BORDEAUX. — Synonyme de poire du Mas. Voir ce nom. 455. Poire DUC DE BRADANT. Description de l'arbre* — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, très-gros, de longueur moyenne, peu géniculés, vert foncé légèrement nuancé de gris, à lenticelles apparentes et clair-semées , à coussinets des plus aplatis. — Yeux ; petits, ovoïdes, poin- tus , noyés dans l'écorce , ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : peu grandes mais abondantes, d'un beau vert foncé, ovales ou elliptiques, entières sur leurs bords et munies d'un pétiole épais et très-long. Fertilité. — Bonne. Culture. — C'est un poirier qui ne saurait croître sur le cognassier, mais placé sur franc il s'y montre vigou- reux et dès sa deuxième année y fait de fortes, de jolies pyramides. Description du fruit. — Gros- ses : moyenne. — Forme : allongée , obtuse , bosselée , ventrue vers la base , un peu étranglée près du sommet. — Pédoncule : assez court, menu, arqué, souvent noueux et renflé à son point d'atta- che, obliquement implanté à fleur de peau. — Œil : saillant, contourné, mi-clos. — Peau : jaune verdàtre, ponctuée de roux, marbrée de fauve auprès du pédoncule et du côté du soleil, où elle est plutôt vert tendre, que jaune. — Chai?' : blanche, demi-fine et demi-cassante, légèrement pierreuse et marcescente. — Eau : suffi- sante, sucrée, acidulé, manquant un peu trop de parfum. Maturité. — Courant d'octobre et se prolongeant jusqu'au début de novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — En 1832 M. Tougard, alors président de la Société d'Horticul- ture de Rouen, assignait à ce fruit l'origine suivante, page 82 de son Tableau ana- lytique des variétés de poires : « Le poirier Duc de Brabant a été gagné par M. Millet, « d'Ath (Belgique). » La confusion, ici, est manifeste, car Yan Mons fut positi- vement l'obtenteur de ce poirier ; mais ce qui la rend plus évidente encore, ce sont les époques de maturité que M. Tougard attribuait aux produits de cet arbre frui- tier : il les classait parmi les poires mûrissant « en mai, juin et juillet, » lorsqu'au contraire leur point extrême de conservation dépasse fort exceptionnellement la mi-novembre. Ou doit donc infirmer ce renseignement, qui concerne une toute autre variété, pour accepter l'opinion de M. Bivort, le continuateur des travaux arboricoles de Van Mons : « Le poirier Duc de Brabant — écrivait en 1849 M. Bivort — faisait partie d'un envoi de grellés expédié par le professeur Van Mons à M. Simon Bouvier [au château Gobert, à DUC [duc bra — for] 93 Jodoigne], vers 1827 ; il est donc probable que sa première production date de cette époque. Il était alors innommé et portait seulement le n° 45. Ce n'est qu'en 1843 que l'arbre greffé à Jodoigne s'est mis en rapport et que M. Bouvier, séduit par la beauté et la bonté de son fruit, l'a cru digne d'être dédié au prince dont il porte le nom. » [Album de pomologie, t. II, p. 5.) Observations. — On croyait à Paris, il y a dix ans, la poire Fondante de Charneu identique avec la poire Duc de Brabant, et pour lors deux ou trois poroo- logues rangèrent la seconde parmi les synonymes de la première. Ce fut sans doute leur méprise qui plus tard amena les Américains à réunir aussi ces variétés, pour- tant bien dissemblables. Si l'on consulte le recueil de Downing intitulé the Fruits and fruit trees of America, on voit effectivement, page 494 de l'édition publiée en 1863, que la poire Duc de Brabant y est décrite et qu'on lui a donné pour syno- nymes tous les divers surnoms portés par la Fondante de Charneu : Désirée Van Mons, Beurré Charneuse, Miel de "Waterloo, etc., etc. Mais aujourd'hui nous pen- sons que l'on doit être, partout, convaincu de la non-identité de ces deux poiriers, car ils sont fort répandus. 456. Poire DUC DE LA FORCE. Synonymes. — Poires : .1. Dame-Jeanne (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1G90-1739,' t. I, p. 316). — 2. ROUSSE DE LA MERLIÈRE (Id. ibid.). — 3. LA FORCE (Herman Kaoop, Fructologie, 1771, pp. 122 et 135). — 4. Belle de Noisette (le baron de 13iedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, p. 107). — 5. Amour d'Hiver [des Allemands] (Jahn, Illustriries Handbuch der Obstkunde, 1860, p. 335, n° 156). — 6. Dame-Jeanne rousse (Id. ibid.). — 7. Angleterre Noisette d'Hiver (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d 'ornement , 1865, p. 44). Premier Type. Description de l'ar- bre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nom- breux, érigés dans la par- tie supérieure de la tige, étalés et arqués à sa base, des plus gros, courts, gé- niculés, légèrement coton- neux, d'un beau vert her- bacé, ayant les lenticelles larges, rapprochées, les coussinets fortement res- sortis et les mérithalles courts. — Yeux : volumi- neux, ovoïdes-allongés, à écailles mal soudées, co- tonneux, appliqués contre le bois. — Feuilles ; coria- ces, elliptiques, faiblement acuminées et duveteuses, presque entières sur leurs bords, au pétiole court, très-fort et ordinairement un peu rosé. Fertilité, — Ordinaire. 94 DUC [duc for] Culture. — Cet arbre forme de belles pyramides, pousse vigoureusement et se greffe avec non moins de succès sur cognassier que sur franc. Description du fruit. Poire Duc de la Force. — Deuxième type. — Grosseur : volumineuse. — Forme : elle passe de l'o- voïde arrondie et ventrue, à la turbinée régulière et légè- rement obtuse, mais elle est presque toujours mamelon- née au sommet. — Pédoncule : court , mince , peu arqué , souvent renflé à son point d'attache , perpendiculaire- ment ou obliquement im- planté dans une faible dé- pression. — Œil : grand, très-ouvert, assez profondé- ment enfoncé. — Peau : vert jaunâtre, ponctuée, rayée et tachée de roux, veinée de même autour de l'œil, nuan- cée de rose vif du côté du soleil. — Chair ; blanche, demi-fine, cassante, aqueuse, pierreuse au-dessous des loges et quelque peu marces- cente. — Eau : abondante, douce, rarement bien sucrée, non parfumée, ayant géné- ralement un arrière-goût herbacé. Maturité. — Fin de décembre ou commencement de janvier et se prolongeant jusqu'aux derniers jours de février. Qualité. — Première comme fruit à compote, mauvaise comme fruit à couteau. Historique. — C'est une variété plusieurs fois séculaire, puisque dans sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, dom Claude Saint-Étienne la men- tionnait déjà en 1670, sous le plus ancien nom que nous lui trouvions : sous celui de Dame-Jeanne rouge. Il la classe au chapitre « Mémoire des Poires qui se mangent « cuites » (page 113) et n'en fait aucune description; exemple que suivit en 1690 la Quintinye, lequel se contenta, non sans raison, de la ranger parmi les « mauvaises «poires» (t. I, p. 315). Cet auteur, cependant, nous apprend qu'alors elle était appelée ou poire Dame-Jeanne ou poire Rousse de la Merlière. Ce dernier nom est maintenant oublié, mais le premier n'a pas encore disparu des Pomologies, surtout chez les Allemands où M. Jahn, dans Y 1 llustrirtes Handbuch der Obstkunde, le donnait en 1860 à cette variété (p. 335), ainsi que le suivant : Duc de la Force, sous lequel Herman Kuoop l'avait décrite de la sorte, en 1771, dans son recueil hollandais : « Poire passablement grande, grosse et un peu oblongue, finissant en pointe du côté de la queue, qui est assez longue. Lorsque la poire est mûre, sa couleur est jaune, souvent DUC [duc. for — mor] 95 vermeille d'un côté, et de belle apparence. Elle n'est pas bonne à être mangée crue, mais c'est une des meilleures sortes pour étuver, étant de couleur rouge lorsqu'on la prépare de cette façon. C'est pourquoi elle mérite d'être cultivée. » (Fructologie , pp. 122 et 135.) M. Jahn, dont il vient d'être parlé, croit ce fruit de provenance allemande, mais il n'apporte aucune preuve ni même aucune hypothèse à l'appui de son opinion. Pour nous, en voyant dès 1690 la Quintinye nommer cette variété, Rousse de la Mcrïïere, puis Knoop l'appeler ensuite Duc de la Force, nous la regardons comme ayant du sortir de la Merlière, hameau situé non loin de Ruffec et qui jadis appar- tint aux Caumont, ducs de la Force et originaires de la Guyenne, province dans laquelle se trouvaient ces, deux localités. Aussi préférons - nous lui rendre son ancien nom poire Duc de la Force , rappelant celui d'une illustre famille française, plutôt que de lui laisser un des pseudonymes sous lesquels nous la recevions il y a cinq ans : Belle de Noisette et Angleterre Noisette d'Hiver ; — pseudonymes d'autant plus impropres qu'ils donnent à penser que le pépiniériste Louis-Claude Noisette, mort à Paris le 9 janvier 1849, pourrait avoir été l'obtenteur d'un fruit qui préci- sément compte pour le moins, actuellement, deux siècles d'existence. 457. Poire DUC DE MORNY. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : assez nombreux, obli- ques ascendants , gros , de longueur moyenne, coudés, vert brunâtre ou vert-olive, recouverts en partie de lenti- celles cendrées, larges, très- apparentes et très -rappro- chées; leurs coussinets sont bien ressortis et leurs méri- thalles, courts. — Yeux : vo- lumineux, ovoïdes-arrondis, écartés ou appliqués selon leur position sur les rameaux; leurs écailles, d'un beau mar- ron noirâtre, sont lavées de vert -glauque. — Feuilles : assez grandes , vert foncé , ovales -lancéolées, contour- nées, acuminées, profondé- ment dentées, portées sur un pétiole moyen, blanc verdâ- tre et qu'accompagnent de longues stipules spatuiées. Fertilité. — Abondante et soutenue» Culture. — Vigoureux sur franc et sur cognassier , il forme vite de belles pyramides grandes et larges ; c'est sous cette forme, et à haut vent, qu'on doit le cultiver de préférence, 96 DUC [duc MOR — NEM Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : allongée, obtuse, bosselée, fortement ventrue vers le milieu de sa hauteur, généralement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne, assez gros, recourbé, obliquement implanté à la surface du fruit. — Œil : moyen , régulier, ouvert, légèrement enfoncé. — Peau : unicolore, vert-pré, quelque peu tachée et marbrée de roux, couverte de nombreux points gris cendré des plus petits et presque imperceptibles. — Chair : blanchâtre, fine, très-fondante, juteuse, assez granuleuse au centre. — Eau : excessivement abondante , trop acide, peu sucrée, peu parfumée. Maturité. — Vers la mi-novembre et pouvant atteindre la fin du mois de janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce poirier, dont le premier rapport date de 1862, provient des semis de M. Boisbunel , pépiniériste à Rouen. L'obtenteur l'a gardé trois ans iné- dit, puis l'a livré au commerce après l'avoir dédié au feu duc de Morny, décédé le 10 mars 186o à Paris, où il était né le 23 octobre 1811. 458. Poire DUC DE NEMOURS. Synonymes. — Poires : 1. Noisette (Poiteau, Notice sur la théorie du semeur Van Mons, 1834, p. 53). — 2. Beurré Noisette (André Leroy, Catalogue de cultures, 1846, p. 9). Description de l'arbre. — Bois : très- fort. — Rameaux : nom- breux, presque érigés, gros, des plus longs, à peine flexueux, mar- ron olivâtre quelque peu nuancé de rouge, ayant les lenticelles petites, très-espacées et les cous- sinets bien ressortis. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes, pointus, faible- ment écartés du bois, à écailles disjointes. — Feuilles : grandes, ova- les-allongées , régulière- ment dentées en scie, au pétiole long et grêle, quoique rigide. Fertilité. — Satisfai- sante. Culture. — Le déve- loppement de ce poirier est vif et sa vigueur, parfaite; il fait, sur co- gnassier ou sur franc, des pyramides de la plus jolie forme, de la plus belle venue. DUC [DUC NEM — ORL] 97 Description du fruit. — Grosseur : habituellement considérable et parfois moins volumineuse que le type ici figuré. — Forme : turbinée-allongée , assez obtuse et assez ventrue, un peu étranglée près du sommet, qui est légèrement mamelonné. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, arqué ou non arqué, charnu à la base, généralement inséré de côté et à fleur de chair. — Œil : grand, régulier, ouvert, presque saillant. — Peau : mince, jaune verdâtre clair, uniformément parsemée de points gris et de points roux, souvent tachetée de fauve, mais rarement carminée sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanche, fine, fondante, juteuse, non pierreuse. — Eau : fort abondante, sucrée, légèrement acide, délicieusement parfumée. Maturité. — Courant d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Yan Mons fut l'obtenteur de ce fruit; il provenait de sa pépinière de Louvain (Belgique) et remonte environ à 1825. Longtemps loca- lisé à Louvain et à Jodoigne, on ne l'a nommé et propagé qu'après la mort de son auteur, ainsi qu'il résulte du passage ci-dessous, extrait d'une publication belge : « Cette poire a été envoyée à Simon Bouvier [de Jodoigne] par Van Mons en 1831, sous le n° 1660; mais c'est seulement en 1 846 que Bouvier lui a donné le nom de Duc de Nemours, ce prince étant alors protecteur de la Société d'Horticulture de Rouen, dont Bouvier était membre honoraire. » (Alexandre Bivort, Album de pomologie , 1847, t. I, p. 48.) Le nom Duc de Nemours, aujourd'hui partout appliqué à ce poirier, n'est pas le premier qu'il ait porté, puisqu'en 1845 nous greffions un Beurré Noisette que bientôt nous reconnûmes identique avec la variété dédiée par M. Bouvier à l'un des fils du roi Louis-Philippe. D'où provenait ce Beurré?... De Paris. Yan Mons, fort prodigue de ses nouveaux gains, l'y avait adressé inédit, dès 1833, au pomo- logue Poiteau , avec autorisation de le baptiser. Or, ce dernier le consacra à l'un de ses amis, le pépiniériste Noisette, puis le décrivit sous cette dénomination, en 1834, dans sa Notice sur la théorie Van Mons (page 53). Évidemment M, Bouvier ignorait ce fait lorsqu'en 1846 il dota le poirier Noisette d'un surnom princier. Le seul blâmable fut donc Yan Mons, qui toujours aurait dû nommer les variétés sorties de ses semis, avant d'en distribuer des sujets ou des greffes. Observations. — Rappelons ici ce que nous avons dit page 588 de notre tome Ier, à l'article du Colmar Navez : qu'il ne faut pas confondre la poire Duc de Nemours avec ce Colmar, non plus qu'avec la variété Louis Bosc; ce sont effective- ment trois fruits supposés identiques à leur apparition, mais jugés depuis fort différents. Poire DUC D'ORLÉANS. — Synonyme de poire Maréchal de Cour. Voir ce nom. Poire DUCHESSE. — Synonyme de poire Duchesse d'Angoulême. Voir ce nom. il. 98 DUC [duchesse angj 459. Poire DUCHESSE D'ANGOULEME. Synonymes. — Poires : 1. Des Éparonnais (chez les Pépiniéristes d'Angers, depuis 1810 jusqu'en 1820). — 2. Duchesse (généralement , et par abréviation). — 3. De Pézenas (Dalbret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, 1836, 2e édition, p. 241). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : très- fort. — Rameaux: nom- breux et légèrement écartés, gros, longs, des plus coudés, jaune clair cendré, à lenti- celles blanchâtres, ap- parentes et excessive- ment rapprochées, à coussinets peu sail - lants. — Yeux : volu- mineux, allongés,poin- tus , cotonneux , aux écailles mal soudées. — Feuilles: assez grandes, ovales , souvent acu- minées, profondément dentées ou crénelées, portées sur un pétiole grêle, de grosseur mo- yenne, long, mais si flasque qu'il est tou- jours très-recourbé ou complétementpendant. Fertilité. — Remarquable et constante. Culture. — Ce poirier développe vite son écusson et pousse vigoureusementfsur toute espèce de sujet ; ses pyramides ne laissent rien à désirer, tant pour la force que pour la régularité. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et souvent énorme. — Forme : ovoïde légèrement cylindrique et fortement bosselée, ou ovoïde régulière mais très-ventrue près de la base. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, gros, recourbé, parfois renflé à l'attache, implanté plus ou moins obliquement dans un large évasement de profondeur variable et dont les bords sont bien acci- dentés. — Œil: moyen, mi-clos ou fermé, irrégulier, placé soit au centre d'un vaste bassin qui affecte habituellement la forme d'un entonnoir, soit au milieu d'une faible dépression. — Peau : épaisse, rugueuse, jaune verdàtre, ponctuée et marbrée de gris-roux, tachetée de vert foncé et quelquefois, mais très-rarement, nuancée de rose pâle sur la face exposée au soleil. — Chair : blanche, assez neigeuse, fine ou mi-fine, des plus fondantes, aqueuse, exempte de granulations. — Eau : fort abondante, très-sucrée, vineuse, possédant un arôme exquis. DUC [DUCHESSE ANG-] 99 Maturité. — Depuis la moitié d'octobre jusqu'à la fin de décembre, et parfois pouvant atteindre le mois de janvier. Qualité. — Première. Poire Duchesse d'Angoulême. — Deuxième Type. Historique. — L'origine de cette précieuse variété angevine, dédiée à Marie- Thérèse de France, fille de l'infortuné Louis XVI, n'a pas toujours été précisée avec exactitude. Ainsi chez les Belges on voulait en 1831 , mais sans doute par suite d'une faute typographique, qu'elle fût née près d'Anvers. Puis tous les pomologues ont dit que le domaine sur lequel avait poussé le pied-type, était situé dans la commune de Cherré (lisez Querré) , où selon les uns il aurait fructifié 100 DUC [duchesse angJ en 1808 pour la première fois, et seulement en 4819 selon les autres. Enfin la Société d'Horticulture de Paris insérait en 1852 dans ses Annales (page 198) uu Certificat dont les affirmations, erronées en partie, allaient jusqu'à déposséder de ses droits le promoteur et parrain de ce fruit. Les renseignements suivants, puisés aux sources les plus authentiques, vont rectifier ces diverses erreurs , fort involontaires nous le croyons : En 1809, Anne-Pierre Audusson, horticulteur à Angers (mort le 3 février 1845), remarqua dans le jardin de la ferme des Éparonnais — dépendant de la commune de Querré, près Champigné, et appartenant à M. le comte Germain de la Forest d'Armaillé — un poirier venu naturellement et dont les fruits étaient aussi bons que beaux. On lui permit d'en prendre des greffes pour le multiplier. Ce qu'il fit; et dès 1812 il livrait au commerce cette nouvelle variété, après l'avoir nommée Poire des Éparonnais; dénomination qu'elle garda jusqu'en 1820. Mais alors cet horticulteur ayant fait offrir à la duchesse d' Angoulême une corbeille de ces délicieuses poires , avec prière de l'autoriser à les propager désormais sous le nom de l'auguste prin- cesse , vit sa demande aussitôt accueillie ; comme le prouvent les lettres inédites ci-dessous, copiées par nous sur les originaux, soigneusement conservés dans la famille de notre défunt concitoyen : « A Monsieur Audusson père, jardinier -"pépiniériste faubourg Saint -Laud, à Angers. « Paris, 16 octobre 1820. « Le Secrétaire des Commandements et Trésorier Général de Madame, duchesse d'Angoulême, « A Monsieur Audusson père. « Monsieur, Son Altesse Royale Madame, duchesse d'Angoulême, a reçu le panier de Poires que vous lui avez envoyé. C'est avec plaisir que je vous annonce que cette Princesse a bien voulu vous accorder l'autorisation que vous lui avez demandée, de donner à cette espèce de poire le nom de Madame la duchesse d'Angoulême. « J'ai l'honneur,... etc.. « Signé : Th. CHARLET. « P. S. — J'ajouterai, Monsieur, que Madame a trouvé vos poires excellentes. » Cinq semaines après la réception de cette lettre, M. Audusson père crut devoir expédier à Paris, pour être plantés dans l'un des jardins de la Couronne, quelques poiriers Duchesse d'Angoulême, ce qui lui valut du secrétaire de Madame, le remerciement que voici : « Paris, 13 décembre 1820. « Monsieur, j'ai reçu les six Poiriers que vous m'avez adressés pour Son Altesse Royale Madame, duchesse d'Angoulême; je me suis empressé, d'après votre désir, de les remettre à cette Princesse, qui m'a chargé, Monsieur, de vous remercier en son nom, de cet envoi. « Recevez,... etc.. « Signé : Th. CHARLET. » Tels sont, dans toute leur simplicité, les faits relatifs à la propagation et aux deux baptêmes de cette célèbre variété. Quant à l'âge réel du pied-type poussé à Querré, il est beaucoup plus avancé qu'on ne l'avait supposé jusqu'alors; M. Millet, ancien président du Comice horticole d'Angers, et si connu par ses travaux historiques et scientifiques , le démontrait ainsi avant 1862 : « Sa naissance remonte — écrivait cet auteur — à un temps qu'il serait difficile de pou-* Voir précise^ mais que l'on peut croire fort reculé, si l'on fait attention cà la grosseur et à la DUC [duchesse ang] 101 taille élevée de cet arbre , tellement grand pour un poirier qu'on le prendrait pour un petit chêne, si toutefois le port qui lui est propre ne venait rompre l'illusion. La caducité de ce poirier se faisait remarquer depuis un certain nombre d'années, et en 1863 nous apprîmes que l'année précédente il avait cessé d'exister. » {Indicateur de Maine-et-Loire, 1865, t. I, p. 445.) On peut donc conclure, de ce passage, que ledit sauvageon comptait bien une centaine d'années lorsqu'en 1862 il mourut de vieillesse. Aujourd'hui, la renommée des poires Duchesse d'Angoulême est européenne; on les expédie de tous côtés et à grands frais, ainsi qu'on expédiait, il y a plusieurs siècles, les fameuses poires de Bon-Chrétien d'Hiver. « Ce très-estimable fruit est très-facile à transporter — écrivait en 1858 M. de Liron d'Airoles — d'où suit qu'il est maintenant un véritable objet de spéculation, presque une marchandise de long cours. Il serait difficile de dire le nombre de milliers de poires Duchesse qui s'enlèvent chaque année de Nantes et de ses environs pour l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne, le Portugal, les ports du Nord et la Russie; mais surtout pour Paris, où ce fruit est fort recherché. » [Notices pomologiques , 3e livraison, p. 49.) Complétons ces détails intéressants par la reproduction de l'alinéa ci-après, emprunté à un autre pomologue : « On évalue — dit M. Eugène Forney — à plus d'un million de francs les envois qui sont faits annuellement, en Duchesse, par le Centre de la France ; aussi ce poirier est-il devenu l'objet d'une culture considérable. » {Le Jardinier fruitier, 1862, t. I, p. 205.) On comprend facilement, devant ces deux passages, qu'à Angers, berceau de cette variété, les expéditions qu'on en fait soient plus considérables encore. Aussi, sur les 230,000 kilogrammes de poires qui sortent annuellement de la gare de notre ville pendant les mois de septembre et d'octobre , la Duchesse d'Angoulême figure-t-elle au moins pour la :moitié. (Voir le tableau statistique inséré à la page 66 du tome Ier. ) Observations. — La fertilité de ce poirier est souvent prodigieuse, comme aussi le volume de ses produits. Les lignes suivantes, que nous lisions le 4 octobre 1863 dans un journal de Paris, l'Union, ne s'éloignent donc en rien de la vérité : « En 1862 nous citions à Vervins — dit le journal de cette ville — un poirier de Duchesse sur lequel on avait compté près d'un millier de poires. Cette année (1 863), nous y signalons un arbre de la même espèce sur lequel les fruits ont atteint une grosseur peu commune; ils pèsent de 500 à 800 grammes, et l'un d'eux a atteint une hauteur de 14 centimètres, non compris le pédoncule, et une circonférence de 35. Il faut affirmer aussi que la Duchesse est une des poires qui s'accommodent le mieux du sol et du climat de la Thiérache. » La Thiérache — petit pays jadis enclavé dans la Picardie et compris actuellement dans la partie nord du département de l'Aisne — n'a pas seule, du reste, le privi- lège de voir mûrir des poires Duchesse d'Angoulême d'une telle pesanteur : le deuxième type que nous avons figuré, pesait 915 grammes, et dans diverses expositions, notamment à Paris, à Chartres, à Namur, à Berlin, nous en avons vu beaucoup qui dépassaient 750 grammes. — Terminons en faisant remarquer que le pomologue américain Charles Downing appliquait en 1863, à cette variété (page 494), le synonyme Beurré Soulé, qui probablement n'est connu qu'aux Jitats-Unis. Toutefois nous l'aurions accepté si cet auteur avait indiqué la source où il l'a puisé, mais il ne l'a pas signalée. 102 DUC [DUCHESSE ANG — ANN] 460. Poire DUCHESSE D'ANGOULÊME PANACHÉE. Descriptions de l'arbre et du fruit. — Les panachures jaunes et vertes qui couvrent le bois et les produits de ce poirier, constituant l'unique différence qu'il y ait entre lui et le poirier Duchesse d' Angoulême , nous renvoyons pour tout détail descriptif, à l'article de cette dernière variété (page 98). Historique. — En 1848 M. Willermoz attribuait au propagateur de la poire Duchesse d' Angoulême , à M. Audusson, pépiniériste angevin, l'obtention de ce poirier panaché (voir Observations sur le genre poirier, p. 54) ; mais on avait à cet égard mal renseigné l'honorable écrivain. C'est en effet dans mes pépinières que l'on a pour la première fois, vers 1840, fixé par la greffe ces panachures, alors observées sur un sujet du type; et dès 1846, notamment, je l'annonçais page 18 de mon Catalogue comme une nouveauté. Elle m'est positivement attribuée, du reste, par le Comice horticole d'Angers, dans un opuscule in-4° intitulé Liste historique des fruits obtenus dans le département de Maine-et-Loire, opuscule publié en 1860 (voir pageS). 461. Poire DUCHESSE ANNE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Ra- meaux : nombreux , générale- ment étalés, très -gros mais courts, bien coudés, vert-gris cendré, ayant les lenticelles larges, clair - semées , et les coussinets saillants. — Yeux : moyens , ovoïdes ou coniques- obtus, légèrement écartés du bois. — Feuilles : assez grandes, ovales-allongées, acuminées, à bords régulièrement crénelés, à pétiole court et fort. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Cet arbre se développe vite, soit sur franc, soit sur cognassier ; vigou- reux, il fait dès sa deuxième année de fortes pyramides ha- bituellement assez jolies. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : partici- pant beaucoup de celle d'une Calebasse, elle est très-allon- gée , obtuse , étranglée vers le milieu et ventrue à la base. — Pédoncule ; un peu court, bien nourri, arqué, obliquement implanté à la surface. DUC [duchesse are1 103 — Œil : grand, mi-clos, rarement très-enfoncé. — Peau : rugueuse, vert-pré légèrement jaunâtre, ponctuée de gris clair, largement lavée et tachée de fauve. — Chair : blanc verdâtre, fine, fondante, compacte, presque exempte de pierres. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, délicatement parfumée. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Gagnée en 1861 chez nos voisins les Nantais, par M. Jacques Jalais, jardinier qui dans ses semis a déjà rencontré quelques variétés méritantes, elle a été dédiée par lui à la duchesse Anne de Bretagne, morte reine de France en 1514. 462. Poire DUCHESSE D'ARENBERG. Description de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Ra- meaux : nombreux, érigés dans la partie supérieure de la tige , étalés à son autre extrémité, très -gros et très -longs, bien géniculés, gris -fauve verdâtre légèrement nuancé de rouge , surtout auprès des yeux , à len- ticelles énormes mais peu abon- dantes, à coussinets très-accusés. — Yeux : noirâtres, assez volu- mineux, ovoïdes, obtus, faible- ment écartés du bois et ayant les écailles disjointes. — Feuilles : grandes, nombreuses, ovales- allongées, irrégulièrement den- tées, quelque peu canaliculées et contournées, au pétiole court et très-nourri. Fertilité. — Moyenne. Culture. — On le greffe sur cognassier ou sur franc, son développement est très-vif et sa vigueur, extrême ; les pyrami- des qu'il fait sont magnifiques, irréprochables. Description du fruit. — Grosseur : moyenne, et souvent plus volumineuse. — Forme : turbinée fortement obtuse et ventrue, bosselée et quelque peu côtelée. — Pédoncule : long, mince au sommet, renflé et charnu à la base, non courbé, obliquement inséré dans un large évasement dont les bords sont accidentés. — Œil : grand , clos , contourné , bien enfoncé , entouré de gibbosités , aux divisions calicinales des plus charnues, vertes, distinctes, recourbées, et parfois réunies en faisceau. — Peau : jaune verdâtre passant au vert clair du côté du soleil et fine- ment ponctuée de gris-roux. — Chair : jaunâtre, grossière, fondante, juteuse, fort 104 DUC [duchesse ber] pierreuse auprès des pépins. — Eau : très-abondante, sucrée, parfumée, entachée d'acerbité. Maturité. — Commencement d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je recevais en 1850 ce poirier des pépinières de Vilvorde-lez- Bruxelles, alors dirigées par feu Laurent de Bavay, et le signalais pour la première fois dans mon Catalogue de 4852 (page 26, n° 438). 11 était alors ce qu'il est encore aujourd'hui, presque inconnu chez nous. Le nom qu'il porte est celui de la femme d'un personnage dont les jardins, au commencement de ce siècle, passaient en Belgique pour les plus riches en arbres fruitiers. Le duc d'Arenberg possédait effectivement à son château d'Hervelé, près Louvain, de nombreuses collections de poiriers surtout, dans lesquelles on a puisé quelques variétés toujours fort esti- mées. Nous n'avons trouvé aucun renseignement sur l'âge et l'obtenteur de la poire Duchesse d'Arenberg. Tout fait présumer — et son nom particulièrement — qu'on a dû la gagner en Belgique, mais nous ne saurions, même approximative- ment, dire vers quelle époque. Poire DUCHESSE DE BERRY. — Synonyme de poire Duchesse de Berry d'Été. Voir ce nom. 463. Poire DUCHESSE DE BERRY D'ÉTÉ. Synonymes. — Poires : 1. Duchesse de Berry (de Liron d'Airoles, Notices pomologiques, 1858, t. I, pp. 5 et 6). — 2. Duchessk de Berry de Nantes (Idem, les Poiriers les plus précieux , édi- tion de 1862, p. 43). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Ra- meaux : nombreux , légère - ment étalés, gros, de longueur moyenne, bien flexueux, d'un beau rouge clair souvent ta- cheté de gris, à lenticelles fines et très-espacées , à coussinets presque nuls. — Yeux : petits ou moyens , ovoïdes , aigus, collés contre l'écorce , aux écailles mal soudées. — Feuil- les : grandes, abondantes , gé- néralement ovales - allongées , acuminées , irrégulièrement dentées en scie, quelque peu relevées en gouttière , portées sur un pétiole long et fort qui est pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa croissance est ordinaire ; il peut se greffer sur toute espèce de DUC [duchesse rer — bor] 105 sujet; habituellement faible dans sa première année, il prend ensuite une forme pyramidale des plus satisfaisantes. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée fortement arrondie, bosselée à sa partie supérieure. — Pédoncule : court ou très-court, bien nourri , régulièrement inséré au milieu d'une faible cavité bordée de quelques plis. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, placé dans un large évasement assez profond. — Peau : jaune-citron, ponctuée de gris foncé, marbrée et tachetée de même, surtout auprès de l'œil et du pédoncule. — Chair : très-blanche, demi-fine, fon- dante, aqueuse, pierreuse au centre. — Eau : fort abondante, sucrée, aromatique et possédant un aigrelet très-agréable. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Elle appartient à la pomone de la Loire- Inférieure; on l'a trouvée innomée sur les terres de M. de Soussay, en 1827. Son promoteur fut un pépiniériste nantais aujourd'hui décédé, M. Gabriel Bruneau, dont le fils et succes- seur adressait en 1857 à M. de Liron d'Airoles-la note suivante, au sujet de cette poire : « Dans une tournée que faisait mon père, il découvrit et remarqua, dans un semis de pépins fait dans la propriété appelée Barrière-de-Fer, commune de Saint-Herblain , deux arbres dont les fruits lui parurent mériter intérêt; l'un était le poirier auquel il a donné le nom de Duchesse de Berry,... en l'introduisant dans ses pépinières. C'était en 1827. » (Notices pomologiques , t. I, 3e édition, pp. 5 et 6.) Observations. — On a quelquefois, mais bien par méprise, regardé cette poire comme identique avec le Doyenné de Juillet, ou d'Été, décrit plus haut page 77 ; en comparant ces deux variétés , on reconnaîtra sans peine les caractères tranchés qui les distinguent. Poire DUCHESSE DE BERRY D'HIVER. — Synonyme de poire Belle- Angevine. Voir ce nom. Poire DUCHESSE DE BERRY DE NANTES. — Synonyme de poire Duchesse de Berry d'Été. Voir ce nom. 464. Poire DUCHESSE DE BORDEAUX. Synonyme. — Poire Beurré Perrault (Comice horticole de Maine-et-Loire, Bulletins, 1861, p. 209 ). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : assez nombreux, érigés près du sommet de la tige , étalés à sa base , très-gros , longs , coudés , vert grisâtre, finement et abondamment ponctués, aux coussinets bien prononcés. — Yeux : des plus volumineux, ovoïdes, généralement un peu aigus, très-écartés du bois. — Feuilles : grandes, elliptiques -allongées, assez profondément dentées, ayant le pétiole de longueur moyenne mais roide et épais. Fertilité. — Satisfaisante et constante. 106 DUC [duchesse bor] Culture. — Vigoureux quoique d'un développement tardif, ce poirier pousse non moins bien sur cognassier que sur franc et fait de superbes pyramides. Poire Duchesse de Bordeaux. Description du fruit. — Grosseur : généralement au- dessus de la moyenne. — Forme : irrégulièrement ovoïde, à surface bosselée et presque toujours plus ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : assez long, gros, arqué, renflé et très-charnu à la base, ter- miné parfois en bourrelet, per- pendiculairement inséré dans une large cavité en entonnoir. — Œil : grand , mi-clos , mal formé, faiblement enfoncé. — Peau : jaune clair, finement ponctuée de roux, marbrée de même et maculée de brun- fauve autour du pédoncule. — Chair : blanche, demi -fine, juteuse , fondante , exempte de granulations. — Eau : des plus abondantes , rafraîchis- sante , sucrée , acidulé , douée d'une saveur exquise rappe- lant le parfum de la rose. Maturité. — Courant de décembre, mais se prolongeant jusqu'en février et même jus- qu'en mars. Qualité. — Première. Historique. — Vers 1850 M. Sécher, propriétaire à la Gohardière, commune de Montjean (Maine-et-Loire), achetait de M. Perrault, jardinier à Montrevault, un certain nombre de pommiers et de poiriers sauvageons, puis les plantait dans son jardin avec l'intention , dans la suite, de les greffer sur place; mais diverses circonstances l'en ayant empêché, il les abandonna à eux-mêmes. Dix ans s'écou- lèrent, après lesquels l'un des poiriers se mit à fruit et produisit l'excellente poire décrite ci-dessus. La trouvant exquise, M. Sécher la fit goûter à plusieurs person- nes, notamment à MM. Perrault et Baptiste Desportes. Toutefois, ne voulant spéculer en rien sur cette nouvelle variété, il en offrit obligeamment, à ces deux Messieurs, des rameaux et des fruits. Ayant aussi envoyé de ces derniers, par l'intermédiaire de M. l'abbé de Beaumont, au Comice horticole d'Angers, on les y dégusta dans la séance du 6 février 1859, et le Bureau les déclara très-méritants. Quant à les nommer, aucun membre ne le proposa (voir Bulletins de 1859, p. 73). Deux ans plus tard M. Perrault, qui avait obtenu de la générosité de M. Sécher, dont il taillait les arbres, tous les rameaux disponibles du pied-mère pour les multiplier chez lui, rappela au Comice, dans la séance du 4 août 1861, la présentation DUC [duchesse bra1 107 antérieurement faite de cette poire, par M. Sécher, puis se crut fondé à en réclamer la propriété , ainsi qu'à la nommer Beurré Perrault ; et le Comice prit acte de sa demande, on le constate à la page 209 des Bulletins de ladite année. Mais nous, qui tenions également cette variété du véritable, du seul propriétaire de l'arbre-type, de M. Sécher, qui en la donnant à M. Baptiste Desportes lui avait imposé l'obligation de ne la propager que sous le nom de poire Duchesse de Bordeaux, nous dûmes, on le conçoit, respecter scrupuleusement la volonté de son possesseur. Yoilà pourquoi nous la répandîmes et continuerons de la répandre sous cette dénomination. Du reste , la lettre suivante va confirmer ces faits et clore l'historique de ce fruit : « Montjean, 21 décembre 1861. « Monsieur André Leroy, « J'ai lu avec le plus vif intérêt votre historique du poirier sauvageon qui est dans mon jardin, et auquel j'ai donné effectivement le nom de DUCHESSE DE BORDEAUX. « Je déclare que tout dans ce récit est bien l'exacte vérité,, et que c'est sous ce nom, et uniquement sous ce nom, que je désire que cette poire soit propagée et répandue. « J'ai l'honneur, etc « Signé : A.' SECHER. » 465. Poire DUCHESSE DE BRABANÏ. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nom- breux , étalés , gros , de longueur moyenne, duveteux, à peine cou- dés, gris-fauve nuancé de rouge tendre, ayant les lenti celles bien apparentes, peu rapprochées, et les coussinets saillants. — Yeux : mo- yens, ovoïdes, aigus, faiblement écartés du bois. — Feuilles : gran- des, ovales-allongées, acuminées, planes ou relevées en gouttière, finement et régulièrement den- tées , au pétiole de longueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ce poirier est doué d'une vigueur satisfaisante, mais il prospère mieux sur le franc que sur le cognassier; ses pyramides sont fortes et assez jolies. BeecriptioM efl«s fruit. — Grosseur: au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée-allongée, légè- rement obtuse, habituellement ma- melonnée au sommet. — Pédon- cule : assez long , mince , renflé à l'attache, courbé, implanté oblique- ment à la surface du fruit. — Œil: 108 DUC [DUCHESSE BRI] moyen , souvent contourné , ouvert ou ini-clos , presque saillant. — Peau : vert jaunâtre, ponctuée de gris-brun, largement marbrée et tachetée de fauve. — Chair: blanchâtre, fine ou demi-fine, fondante, juteuse, contenant quelques granulations au-dessus et au-dessous des loges. — Eau : abondante, sucrée, douée d'un savoureux arôme et très-agréablement acidulée. Maturité. — Courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique* — Le pied-type qui donna naissance à cette variété, provenait des semis faits à Louvain par feu Yan Mons. Après la mort de cet arboriculteur (1842), M. Charles Durieux, propriétaire à Cureghem-lez-Bruxelles, en ayant fait l'acquisition, c'est chez lui qu'il se mit à fruit en 1853. Ses produits, soumis dès 1854 à la Commission royale de pomologie, dont était membre M. Durieux, furent trouvés excellents, aussi dédia-t-on séance tenante ce nouveau gain à l'archi- duchesse d'Autriche Marie, qui le 10 août 1853 avait épousé le duc de Brabant, aujourd'hui roi des Belges. 466. Poire DUCHESSE DE BRISSAC. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, généralement étalés, des plus nourris, longs, bien géniculés , brun clair légère- ment jaunâtre, à lenticelles fines et clair-semées , à coussinets res- sortis. — Yeux : assez gros , ovoïdes ou coniques, appliqués en partie contre le bois et ayant les écailles disjointes. — Feuilles: grandes , abondantes , ovales - allongées, régulièrement den- tées en scie , au pétiole long et épais. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Poirier des plus vigoureux, il développe vite son écusson, quel que soit le sujet sur lequel on l'ait greffé ; quant à ses pyramides elles sont très- fortes, très-remarquables. Description «lu fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde assez irrégulière, mamelonnée et côtelée au sommet, ventrue et habituelle- ment bosselée. — Pédoncule : court, grêle à la base, renflé au point d'attache et arqué, inséré au centre d'une faible dépression. — Œil : moyen, ouvert,, arrondi, rarement bien enfoncé. — Peau : jaune clair verdâtre, largement maculée de roux autour de l'œil et du pédoncule, tachetée de même et parsemée de petits points gris D UC I DUCHESSE CA H — II KL 1 109 très-fins et très-espaces. — Chair : un peu jaunâtre, fine ou demi-fine, fondante, juteuse, sans pierres. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, aromatique, fort savoureuse. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Cette belle et excellente poire provient des semis de M. Auguste Benoist, pépiniériste à Brissac (Maine-et-Loire) ; elle a mûri pour la première fois en 1861, et le 7 septembre 1862 il la soumettait à l'examen du Comice horticole d'Angers, après l'avoir dédiée à Mme la Duchesse de Brissac, née de la Grange. (Voir Annales du Comice , 1862, p. 229.) Poire DUCHESSE CAROLINE -AMÉLIE. Voir ce nom. Synonyme de poire Suprême Coloma. 467. Poire DUCHESSE HÉLÈNE D'ORLÉANS. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Hameaux : assez nom- breux, un peu étalés, de moyenne grosseur, courts et à peine génicu- lés, vert brunâtre nuancé de rouge à la partie supérieure du scion, ayant les lenticelles larges mais des plus es- pacées et les coussinets presque nuls. — Yeux : petits, aplatis, duveteux, noyés dans l'éeorce. — Feuilles . vert foncé, ovales-arrondies , acuminées, régulièrement dentées en scie, au pétiole long et flasque , quoique gros. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier ; sa vigueur est mo- dérée, son développement se montre un peu lent; ses pyramides, quand il atteint sa troisième année, ont une jolie forme et laissent seulement à désirer pour la hauteur. Description du fruit. — Gros* seur : moyenne. — Forme : ovoïde, toujours légèrement contournée et moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — * Pédoncule : court, des plus gros, rarement bien arqué, charnu et renflé à la base* implanté à la surface. — Œil : petit , mi-clos ou fermé , faiblement enfoncé» — « Peau ; vert jaunâtre , ponctuée de gris clair, fortement marbrée de roux, maculée de brun-fauve autour du pédoncule et souvent un peu carminée sur la fac&exposée au soleil. — Chair ; blanche, très-fine et très-fondante, aqueuse, exempte de MU DL'C [duchesse hiv — mar] granulations. — Eau : fort abondante, acidulé, bien sucrée et d'une saveur exquise. Maturité. — Vers la mi-septembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier, qui me fut envoyé de Bruxelles en 1850, avait donné ses premiers fruits en 1847, dans les pépinières de M. Bivort, mais il prove- nait d'un semis fait en 1839, à Louvain, par le professeur Yan Mons. Son propa- gateur le dédia à la mère du comte de Paris et du duc de Chartres, la duchesse Hélène d'Orléans, décédée à Richmond (Angleterre) le 18 mai 1858. Observations. — Comme on a donné parfois au Beurré Saint-Nicolas, décrit page 426 du tome Ier, le faux nom de poire Duchesse d'Orléans, nous le rappelons ici, afin qu'on ne le suppose pas identique avec la variété Duchesse Hélène d'Orléans. Poire DUCHESSE D'HIVER.— Synonyme de poire Tardive de Toulouse. Voir ce nom. 468. Poire DUCHESSE DE MARS. Synonyme. — Poire Comtesse de Lumay (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II). Premier Type. [Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nom- breux, légèrement étalés , assez gros et assez courts , à peine géni- culés , brun clair , ayant les lenti- celles larges, abondantes, et les coussinets faiblement accusés. — Yeux : volumineux, ovoïdes-arron- dis, non appliqués contre le bois, aux écailles mal soudées. — Feuil- les : ovales ou elliptiques, presque entières sur leurs bords , munies d'un pétiole de longueur et de gros- seur moyennes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il croît toujours fort mal sur cognassier ; greffé sur franc, il se développe tardivement, mais dans sa troisième année ses pyramides deviennent très-conve- nables. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : variable ; passant de l'ovoïde con- tournée et bosselée, à la globuleuse irrégulière et des plus inéquilatères. — Pédon- cule : court ou très-court, bien nourri, droit ou recourbé, inséré de côté dans un évasement un peu prononcé. — Œil : petit, presque fermé, souvent contourné, placé au centre d'un large bassin dont la profondeur est assez variable. — Peau : vert jaunâtre, très-rarement carminée sur la face regardant le soleil, mais toujours DUC [duchesse mar] 111 recouverte en partie de taches et de marbrures fauves, surtout aux extrémités du fruit. — Chair : blanche, demi-fine, fondante, compacte, juteuse, légèrement granuleuse auprès des loges. — Eau : très-abondante et très-sucrée, aigrelette et douée d'un délicieux parfum faiblement anisé. Maturité. — Commen- Poire Duchesse de Mars. — Deuxième Type. cément de novembre , mais se prolongeant jus- qu'en février et parfois même jusqu'en mars. Qualité. — Première. Historique. — En 1845 Prévost décrivit cette variété dans la Pomologie de la Seine-Inférieure (pa- ge 143 ) , et l'attribua aux Belges. « Quoique je me « sois procuré ce poirier « — disait-il — dans l'un « de nos départements de « l'Ouest, il est bien connu « en Belgique et pourrait « en être originaire » Cette opinion fut aussi, en 1852, celle de M. Laurent Jamin, pépiniériste à Bourg-la-Reine, près Paris, et même il précisa l'époque où ce fruit dut être importé chez nous : « Il vient de « Belgique — écrit-il — et son introduction date de 1834. » [Note sur l'arboriculture fruitière , insérée dans les Annales de la Société d'Horticulture de Paris, t. XLIII p. 312.) Enfin M. le professeur du Breuil se montrait également de cet avis, dans l'édition de son Cours d'arboriculture publiée en 1854 (t. II, page 569). Quant à moi ce poirier me paraît plutôt appartenir à la France ; l'Anjou même pourrait fort bien l'avoir vu naître, car il est répandu depuis longtemps déjà dans nos contrées. Du reste les Belges, loin d'en revendiquer l'obtention, professent au contraire, à son égard, le sentiment que je viens d'exprimer : « La poire Duchesse de Mars — dit en 1850 M. Bivort — était inconnue à Van Mons.... Je la crois originaire du département d'où M. Prévost l'a reçue (de l'Anjou), et d'où elle m'a été également envoyée... » (Album de pomologie, t. III, p. 75.) Puis neuf ans plus tard, en 1859, ce pomologue belge renouvelle ainsi sa première assertion ; ^ « L'origine de cette poire nous est restée aussi inconnue qu'elle l'était lorsque nous l'avons décrite en 1850.... M. Prévost, de Rouen, la regardait comme un fruit belge; mais si depuis nous avons reconnu qu'elle était plus répandue dans nos jardins que nous ne l'avions présumé, nous n'avons cependant rien trouvé qui confirmât son opinion. » (Annales de pomologie, t. VII, p. 53.) Observations. — Dans le tome II du Jardin fruitier du Muséum, paru en 1859, M. Decaisne signale en ces termes une synonymie dont nous avons pu, de notre côté, constater également l'exactitude : « J'ai reçu - dit le savant professeur — de « M. Auguste Royer (de Namur) , sous le nom de Comtesse de Lumay, un fruit qui « ne m'a offert aucune différence avec la Duchesse de Mars, soit pour ses caractè- « res extérieurs, soit pour sa maturité et sa saveur musquée. » — Parfois on a 112 DUC [duchesse mon — mou] confondu le Besi de Montigny avec la variété ici décrite ; cela provient sans doute de l'un des surnoms que lui ont donné les Américains : Comtesse de Lunay, dénomi- nation rappelant, ou peu s'en faut, le synonyme de la Duchesse de Mars dont nous parlions à l'instant. Poire DUCHESSE DE MONTEBELLO. — Synonyme de poire Royale d'Hiver. Voir ce nom. 469. Poire DUCHESSE DE MOUCHY. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : très - nombreux , presque érigés, assez longs, gros , sensiblement géni - culés , brun grisâtre , à lenticelles blanchâtres, pe- tites et abondantes , à cous- sinets des plus accusés. — Yeux : volumineux, coni- ques, aigus, écartés du bois, ayant les écailles supérieu- res grises et les inférieures marron foncé. — Feuilles : moyennes , ovales , faible- ment dentées ou crénelées , au pétiole un peu court et bien nourri. Fertilité. — Satisfai- sante. Culture. — Sur cognas- sier, l'unique sujet qu'on lui ait encore donné dans nos pépinières, il se montre très- vigoureux et d'une croissance hâtive ; ses pyramides sont remarquables. Description du fruit. — Grosseur ; volumineuse. — Forme : turbinée, assez obtuse, fortement ventrue. — Pédoncule : court, de moyenne force, peu arqué, obliquement inséré à la surface ou dans une légère dépression dont l'un des bords est habituellement mamelonné. — Œil : moyen, mi-clos, régulier, presque saillant. — Peau : jaune olivâtre clair, ponctuée de gris-roux, portant çà et là quelques taches et marbrures fauves. — Chair ; blanc jaunâtre, un peu grosse, mi-cassante, juteuse, pierreuse auprès des loges. — Eau : abondante, assez sucrée, vineuse, faiblement parfumée, de saveur agréable. Maturité. — Commencement d'avril et pouvant atteindre exceptionnellement le mois de juin» Qualité. — Deuxième» Historique. — Mise dans le commerce en 1866, cette poire, qui porte le nom de la duchesse de Mouchy, née princesse Anna Murât, provient d'un sauvageon DUC [duchesse orl — pré] 113 déjà fort âgé, remarqué en 1862 chez M. le curé de Breteuil (Oise), où le pied-mère existe encore, par M. Florentin Delavier, pépiniériste à Beauvais. Soumise en 1805 à la Commission pomolôgique de la Société d'Horticulture de Paris, le rapporteur, M. Michelin, lui consacra la note suivante dans son procès-verbal : « Je termine par un fruit tardif dont deux échantillons nous sont parvenus le 8 juin M. Delavier a découvert dans une campagne un arbre poussé de semence, mais qui n'a pas paru avoir été greffé, bien qu'il fût très-vieux. Les fruits étaient d'un volume satisfaisant, d'un goût passable. Nous avons pensé que M. Delavier se rendrait utile à la culture en pro- pageant cette variété..... Mais je crois être fondé à dire — quant aux échantillons ci-dessus — que la limite de maturité a été dépassée au préjudice de la réputation que méritait ce fruit. » (Journal de ladite Société, année 1865, p. 413.) Février et mars sont en effet , nous assure un horticulteur de l'Oise , les mois les plus avancés que puisse atteindre cette poire ; et il ajoute qu'antérieurement on la connaissait dans le pays sous le nom de Duchesse de Breleuil. Poire DUCHESSE D'ORLÉANS (en Angleterre et en Amérique). — Synonyme de Beurré Saint-Nicolas. Voir ce nom. 470. Poire DUCHESSE PRÉCOCE. Description de l'arbre. — Bois : très- fort. — Bameaux : peu nombreux , presque toujours érigés , des plus gros, assez longs, très - géniculés , rouge foncé, ayant les len- ticelles petites, clair- semées, les coussinets bien ressortis. — Yeux: de moyenne grosseur, coniques, pointus, non appliqués contre l'é- corce, souvent placés en éperon. — Feuilles : ovales ou arrondies , aeuminées, légèrement coriaces , régulièrement et profondément den- tées en scie , au pétiole court, très-fort et habi- tuellement un peu rou- geâtre. Fertilité. — Ordi- naire, mais soutenue. Culture. — Iln'arien d'exceptionnel dans sa croissance ; doué d'une bonne vigueur, il fait de belles pyramides, n'importe sur quel sujet on l'ait greffé, n. 8 114 DUC — DUH Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et souvent considérable. — Forme : ovoïde assez régulière , à surface quelque peu bosselée et généralement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne , bien nourri mais parfois moins fort, droit ou recourbé, ordinairement inséré de côté dans une cavité prononcée et à bords inégaux. — Œil : petit, arrondi, ouvert ou mi-clos, géné- ralement un peu enfoncé. — Peau : jaune d'or, parsemée de larges points verdâtres, tachetée de gris et légèrement carminée sur la face exposée au soleil. — Chair : très-blanche, demi-fine, cassante ou demi-fondante, faiblement marcescente et assez pierreuse auprès des loges séminales, qui sont presque nulles. — Eau : suffisante, sucrée, aigrelette, douée d'une saveur agréable. Maturité. — Vers la moitié du mois d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette poire, l'une des plus volumineuses et des plus jolies de la saison d'été, provient d'un semis de pépins de Duchesse d'Angoulême, fait dans mes pépinières en 1850. Le pied-type donna ses premiers fruits en 1862 et l'année suivante je commençai à le multiplier. Poire DUCK MONARCK. — Synonyme de poire Saint-Ghislain. Voir ce nom. 471. Poire DUHAMEL DU MONCEAU. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nom- breux, étalés, des plus gros, longs, bien coudés, duveteux, brun-fauve verdâtre , à lenticelles larges et abon- dantes, à coussinets saillants. — Yeux: moyens , coniques , écartés du bois et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, ovales -allongées, irrégulièrement dentées ou presque entières , cotonneuses , portées sur un pétiole long, épais et pourvu de stipu- les très-développées. Fertilité. — Bonne. Culture. — Cet arbre croît vite et bien; on lui donne indistinctement le franc ou le cognassier ; dès sa deuxième année il présente de belles et très-fortes pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde-allongée, irrégulière et un peu bosselée. — Pédoncule : court, mince, rarement arqué, obliquement inséré en dehors de l'axe du fruit et DUM 115 dans imo étroite cavité où le comprime une forte gibbosité. — Œil : grand, contourné, ouvert, à peine enfoncé. — Peau .•jaune verdâtre, ponctuée et large- ment marbrée de roux , toute maculée de fauve à son extrémité supérieure. - • Chair : blanche, demi-fine, un peu lâche, juteuse, fondante, pierreuse. — Eau : des plus abondantes, rafraîchissante, sucrée, acidulé, parfumée, très-délicate. Maturité. — Commencement de novembre et courant de décembre. Qualité. — Première. Historique. — J'ai gagné de semis, ce poirier; il s'est mis à fruit en 1862 et figurait dès 1865 dans mon Catalogue. En le dédiant à Duhamel du Monceau, mon but a été de rendre hommage à la mémoire d'un savant illustre qui s'occupa beau- coup de pomologie et dont le Traité des arbres fruitiers , publié en 1768 (2 volumes in-4°, avec figures), rendit et rend encore de grands services aux horticulteurs. Duhamel du Monceau était membre de l'Académie des Sciences et inspecteur général de la marine; né à Paris en 1700, il y mourut le 23 août 1782. Poire Du MAS (ou Belle-Épine du Mas). — Voir, à la lettre M, poire du Mas. Poire DUMAS. — Synonyme de poire de Curé. Voir ce nom. Poire de DUMAS. — Synonyme de poire Angélique de Bordeaux. Voir ce nom. 472. Poire DUMON-DUMORTIER. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , érigés , gros , courts , flexueux, vert-olive légèrement jau- nâtre , finement et abondamment ponctués, ayant les coussinets des plus saillants et de courts mérithal- les. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aux écailles disjointes, appliqués en partie contre l'écorce. — Feuilles : grandes, d'un joli vert foncé, ova- les, dentées ou crénelées, fortement canaliculées et contournées, munies d'un pétiole long et très-nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — D'un développement tardif, ce poirier reste un peu faible jusqu'à sa deuxième année, mais alors on le voit former des pyra- mides régulières et bien ramifiées ; on lui donne pour sujet le franc ou le cognassier. 116 DTJM— DUN Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée, ventrue, irrégulière, aplatie à la base, légèrement obtuse et mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court , gros, rarement arqué, obliquement inséré à fleur de peau et habituellement en dehors de l'axe du fruit. — Œil : grand, saillant, ouvert, régulier. — Peau : vert jaunâtre, fortement ponctuée de roux, tachetée de fauve et lavée de même autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre , des plus fines, fon- dante, juteuse, exempte de granulations. — Eau : très-abondante, sucrée, acidulé, délicieusement parfumée. Maturité. — Courant de novembre et commencement de décembre. Qualité. — Première. Historique. — On voit, en consultant le Catalogue des fruits cultivés dans le Jardin de la Société Van Mons, à Geest-Saint-Remi-lez-Jodoigne (Belgique) , que le poirier Dumon-Dumortier provient des semis de Yan Mons ; il lui est formellement attribué en divers endroits du tome Ier de cet opuscule, imprimé en 1854, et notamment aux pages 54 et 460. Ce fut donc par erreur que plusieurs pomologues citèrent M. Stass comme en ayant été l'obtenteur. Je n'ai pu trouver aucun rensei- gnement sur le nom ni sur l'âge de cette variété belge, dont l'introduction en France date de 1850, selon M. Laurent Jamin (voir Annales de la Société d'Horticul- ture de Paris, t. XL1II, p. 314) ; c'est en effet l'époque à laquelle on l'a greffée pour la première fois dans mes pépinières. Observations. — La similitude qui existe entre le nom de cette poire et celui des variétés Beurré Durnon et Beurré Dumortier, a donné lieu à de nombreuses méprises. En recourant dans notre tome Ier aux descriptions de ces deux derniers fruits, on verra qu'ils n'ont avec la poire Dumon-Dumortier qu'un simple rapport d'homonymie. Poires DUMONTIER et DUMOUSTIER. — Synonymes de Beurré Dumortier. Voir ce nom. 473. Poire DUNMORE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, gros et courts, géniculés, vert-olive nuancé de jaune, ayant les lenticelles des plus fines, très-rapprochées , les coussinets bien ressortis et de courts méri- thalles. — Yeux : aux écailles disjointes, volumineux, ovoïdes, peu écartés du bois. — Feuilles : d'un beau vert foncé, grandes, habituellement ovales, dentées ou crénelées, contournées et relevées en gouttière, portées sur un pétiole long et très-gros. Fertilité. — Remarquable. Culture. — C'est un poirier dont le développement est bien tardif, auquel on donne toute espèce de sujet, mais qui ne l'ait de jolies pyramides qu'à partir de sa troisième année. Description «lu fa»uit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde - allongée , bosselée et mamelonnée au sommet. — Pédoncule : long, mince, légèrement renflé aux extrémités, recourbé, habituellement implanté de DUN H7 Poire Dunmore. côté au centre d'une faible dépression. — OEil : moyen, ouvert, plus ou moins enfoncé. — Peau : rugueuse, vert jaunâtre, toute parsemée de points roux verdâ- tre , maculée de fauve autour de l'œil et largement colorée de rouge-brun sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanc jaunâtre, un peu grosse, fondante, juteuse, con- tenant quelques pierres auprès des pépins. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, vineuse, riche en parfum. Maturité. — Fin de septem- bre et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Les An- glais comptent cette délicieuse poire, que nous multiplions depuis 1849, parmi leurs gains modernes. Elle provient, li- sons-nous dans les Transactions de la Société d'Horticulture de Londres (t. II, pp. 62 et 66) , des semis de Thomas- Andrew Knight , écrivain et arboricul- teur distingué qui présida longtemps ladite Compagnie et mourut en 1838. Lepomologue américain Hovey reporte à 1822 environ la première fructifica- tion du pied-type, que Knight avait dédié au lord Dunmore , puis il ajoute : « La Dunmore « n'attira l'attention générale « que plus tard , après avoir « été cultivée dans le jardin de « la Société d'Horticulture de « Londres , puis signalée par « Thompson en 1842 dans le «Catalogue de cet établissement public. » (Voir Magazine of horticulture, 1852, t. XVIII, pp. 159-161.) Observations. — Vers qui se montra fort différent en janvier, trois mois après car il se peut que beaucoup espèce, dont les fruits sont se garde jusqu'aux derniers signe extérieur l'indique à 1 1855 on nous adressa, étiqueté Dunmore, un poirier de la présente variété , puisque ses produits mûrirent ceux de l'arbre véritable. Il est bon d'en prendre note, d'autres pépiniéristes aient également reçu cette fausse seulement de deuxième qualité. — La poire Dunmore jours d'octobre, mais comme elle blossit sans qu'aucun 'œil, on doit la surveiller tout particulièrement. 118 DUP — DUV 474. Poire DUPUY CHARLES. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, bien étalés, un peu grêles, de lougueur moyenne, coudés, légèrement duveteux, vert foncé nuancé de brun et de gris, finement et abondamment ponctués, aux coussinets presque nuls. — Yeux : petits , ovoïdes , à écailles disjointes, cotonneux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : de moyenne gran- deur, ovales ou elliptiques , régulièrement dentées en scie , assez contournées , ayant le pétiole court et fort. Fertilité. — Grande. Culture. —Le franc lui convient mieux que le cognassier; d'un développement très-tardif, il est encore bien faible dans sa deuxième année , mais à la fin de la suivante ses pyramides ont acquis une hau- teur et une largeur assez convenables. Description du fruit* — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : affectant généralement celle d'une Calebasse, et toujours allongée, bosselée et con- tournée. — Pédoncule : court ou très-court, mince, renflé à la base, non courbé, implanté à la surface du fruit, avec lequel il est continu. — Œil : petit, bien ouvert, saillant et régulier. — Peau : un peu rude au toucher, vert clair, ponctuée de roux, largement lavée de fauve. — Chair : blanc verdàtre, très-fine, fondante, aqueuse, non granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, possé- dant une saveur légèrement musquée et d'une exquise délicatesse; Maturité. — Courant d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Première. Historique. — C'est M. Louis Bercknians, pépiniériste belge actuellement établi à Augusta (États-Unis), qui gagna ce poirier. Il l'obtint de semis à Gand (Belgique), et le dédia à l'un de nos compatriotes, M. Dupuy (Charles), horticul- teur à Loches (Indre-et-Loire). Sa première fructification date de 1847. Nous le propagions dès 1850. Observations. — Quelques pomologues allemands, et particulièrement M. Dochnahl (Obstkunde, 1856, p. 122), donnent à ce fruit le synonyme Beurré de Dupuy [Ddpdy's Butterbirne ] , que nous signalons seulement ici, car il n'a jamais eu cours en France , nous le croyons du moins. Poire DUQUESNE. — Synonyme de poire Belle du Craonnais. Voir ce nom. Poire DURANDEAU. — Synonyme de poire de Tongres. Voir ce nom. Poire DUVAL. — Synonyme de Beurré Duval. Voir ce nom. DUV 119 475. Poire de DUVERGNIES. Synonymes. — Poires : 1. Délices de Mons (Comice horticole d'Angers, Cahier de dégustations , année 1844, n° 138, et Album des fruits coloriés, n° 115). — 2. Belle- Vernie (André Leroy, Catalogue descriptif, 1849, p. 25, n° 306). — 3. Belle du Vernis (Id. ibid., 1852, p. 15, n° 22). — 4. Duvernay [en France et par erreur] (Id. ibid., 1852, p. 19, n° 180; et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). — 5. Duverny (Comice horticole d'Angers, Catalogue de son Jardin fruitier, 1852, n° 584). — 6. Beurré Duverny (du Breuil, Cours d'arboriculture, édition de 1854, t. II, p. 569-m). — 7. Prince de Ligne [par erreur] (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 61). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom- breux, étalés et quelquefois con- tournés, gros, longs, flexueux, rouge grisâtre ou vert grisâtre nuancé de vermillon, ayant les lenticelles larges , abondantes , les coussinets peu ressortis et de longs méritballes. — Yeux : moyens, aux écailles disjointes, ovoïdes, aigus, non appliqués contre le bois. — Feuilles : d'un beau vert, légèrement coriaces, ovales , faiblement acuminées , irrégulièrement dentées ou pres- que unies sur leurs bords , au pétiole long, très-fort et habi- tuellement accompagné de sti- pules bien développées. Fertilité. — Grande et sou- tenue. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier , sa vigueur est ordinaire et sa croissance assez hâtive ; ses pyramides sont irrégulières mais très-hautes, très-touffues. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : ovoïde-allongée, régulière ou fortement contournée, à surface inégale, légèrement étranglée près du sommet, où souvent aussi elle est un peu plissée et mamelonnée. — Pédoncule : court, de moyenne grosseur, droit ou arqué, renflé au point d'attache, obliquement inséré dans une étroite cavité. — Œil : petit, ouvert ou mi-clos, arrondi, rarement enfoncé. — Peau : mince, rude au toucher, jaune- citron, toute parsemée de points gris verdâtre, presque toujours vermillonnée sur la face exposée au soleil, et portant à ses extrémités de petites taches et quelques marbrures fauves. — Chair : blanc jaunâtre, fine ou demi-fine, fondante, juteuse, granuleuse autour des loges. — Eau : des plus abondantes, bien sucrée, vineuse, aigrelette, possédant un arôme particulier dont la saveur est exquise. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Première. 120 DUV— DWA Historique. — Dans le Catalogue qu'il publiait en 1823, le professeur belge Van Mons signalait (page 60) cette variété comme un de ses gains. Le pied-type se mit à fruit vers 1821, àLouvain. Nous ignorons entièrement d'où vient le nom que son obtenteur lui appliqua : Poire de Duvergnies. Ce fut en 1838, d'après les Annales de la Société d'Horticulture de Paris (t. XLIII, p. 312) , qu'on importa chez nous le présent poirier, mais sous la dénomination passablement défigurée de Beurré Duverny ou Duvernay, qui même ne tarda pas à se changer , sans doute par de mauvaises lectures d'étiquettes , en Belle du Vernis , Belle- Vernie , etc. , comme on l'a vu dans la nomenclature synonymique placée en tête de cet article. Observations. — Dès 1844 le Comice horticole d'Angers possédait un poirier appelé Délices de Mons, dont nous prîmes des greffons et que nous multipliâmes pendant quelques années, jusqu'au moment où l'on reconnut dans cette Société, ainsi que dans nos pépinières, qu'il était en tout semblable au poirier Duvergnies. Plusieurs pomologues ont également constaté ce fait , mais, par inadvertance , c'est le nom Délices de Van Mons qu'ils donnent, au lieu de Délices de Mons, comme synonyme de Duvergnies. Or, il importe beaucoup de ne pas confondre ces deux synonymes , puisque Délices de Van Mons se rapporte à un fruit fort différent de la Duvergnies, à la poire Vicomte de Spoelberg, décrite ci-après, — Rappelons aussi : 1° que le poirier Duvergnies, caractérisé plus haut (page 24), n'a de commun avec celui qui vient de nous occuper, qu'une grande ressemblance de nom ; 2° et que si, par une lecture vicieuse , le terme Duvernay s'est trouvé maintes fois appliqué à la poire de Duvergnies, il ne s'ensuit pas moins, cependant, qu'une poire Duvernay , très-distincte de cette dernière, existe depuis longtemps dans les collections belges. — Enfin ajoutons que le nom Prince de Ligne n'est pas synonyme de poire de Duver- gnies, mais de poire Figue verte, comme l'indique le Catalogue descriptif du célèbre pomologue anglais Robert Thompson. Poire DUVERNAY. — Synonyme [en France et par erreur] de poire de Duver- gnies. "Voir ce nom. Poire DUVERNY. — Synonyme de poire de Duvergnies. Voir ce nom. Poire DWAËL. — Synonyme de Beurré Duval. Voir ce nom. Poire d'EAU-ROSE. — Synonyme de poire Caillot rosat. Voir ce nom. Poire d'EAU-ROSE A COURTE QUEUE. — Synonyme de poire Naquette. Voir ce nom. Poire d'EAU-ROSE LONGUE. — Synonyme de poire Épine d'Été. Voir ce nom. Poire de l'ÉBERGEMENT. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. Poire ÉCARLATE. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. Poire ÉCHASSERY. — Synonyme de Besi de l'Échasserie. Voir ce nom. Poire de i/ÉCHEFRION. — Synonyme de poire Cassolette. Voir ce nom. Poire d'ÉCOSSE. — Synonyme de Bergamote d'Angleterre. Voir ce nom 476. Poire EDOUARD. Synonyme. — Poire Edouard Sagerét (Tougard, Tableau alphabétique et analytique des variétés de poires classées par ordre de maturité, 1852, p. 9). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, gros et très-longs, flexueux, cotonneux, vert-fauve, à lenticelles apparentes et clair-semées, à coussinets des plus saillants. — Yeux : de grosseur moyenne, coniques , habituellement presqu'appliqués contre le bois. — Feuilles : petites , peu abondantes, ovoïdes-arrondies, régulièrement dentées en scie, ayant le pétiole long et grêle. Fertilité. — Grande et constante. Culture. — Le franc lui convient mieux que le cognassier, et cependant il se montre d'une vigueur satisfaisante sur ce dernier sujet, sur lequel il ne pousse pas très-vite au début, mais il y fait dans sa troisième année des pyramides assez convenables. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : conique-allongée, légèrement obtuse et ventrue, bosselée au sommet ainsi qu'à la base, souvent contournée , généralement irrégulière. — Pédoncule : long et assez mince , renflé 122 EDO Poire Edouard. aux extrémités, mais surtout à son point d'attache, obliquement inséré dans une petite cavité dont les bords sont très-accidentés. — OEil : petit, elliptique, ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : épaisse, rugueuse, jaune olivâtre, couverte de larges points gris et de quelques mouchetures roussâtres ; parfois aussi elle est un peu vermillonnée du côté du soleil. — Chair : jaunâtre, grosse, dure et cassante, fort pierreuse au centre. — Eau : suffisante , sucrée, acidulé, ayant une saveur aro- matique délicate et prononcée. Maturité. — Fin d'août et commence- ment de septembre. Qualité. — Troisième. Historique. — Cette poire, qui fut obtenue de semis par M. Sageret, jadis horticulteur et pomologue à Paris, a mûri pour la première fois vers 1832. Tout fait présumer qu'à vieillir elle a beaucoup perdu de ses qualités natives, car son obtenteur en parlait ainsi en 183o : « 'Poire Edouard. — Petit fruit jaune, fon- dant, parfumé, très-bon; ressemblance éloi- gnée avec le Bon-Cbrétien d'Été, mûrissant vers le milieu du mois d'août ; sera un des meilleurs fruits de la saison. » (Notice pomo- logique, Supplément à la Physiologie pomolo- gique, p. 16.) On a vu , par la description ci-dessus , à quel point cette variété trompa les prévisions de feu Sageret; mais sa dégénéres- cence date déjà de loin, puisque Prévost recommandait en 1839, dans la Pomologie de la Seine-Inférieure (p. 93) , « de ne pas faire entrer ce poirier dans la plantation « des petits jardins nombre de variétés devant y avoir la préférence sur lui. » — Si nous ignorons à quel Edouard ce fruit fut dédié , nous pouvons du moins assurer qu'on ne doit pas continuer de le nommer Edouard Sageret ; car c'est uni- quement sous la dénomination de poire Edouard que ladite variété a été répandue par son obtenteur. 477. Poire EDOUARD MORREN. Description de l'arbre. — Bois : très-fort, rouge clair cendré. — Rameaux : nombreux, bien étalés, gros et longs, géniculés, rouge verdâtre nuancé de gris, ayant les lenti celles larges, rapprochées , les coussinets saillants et les mérithalles généralement courts. — Yeux : des plus gros, coniques ou ovoïdes-allongés, aux écailles mal souciées, toujours écartés du bois et souvent même formant éperon. — Feuilles : ovales-allongées ou elliptiques, un peu coriaces, régulièrement dentées en scie, canaliculées et contournées, portées sur un pétiole court et très-fort. Fertilité. — Grande. ÉDO — ÉGÊ 123 Culture. — Nous le greffons uniquement sur cognassier; il y est d'une vigueur remarquable, d'un développement hâtif et superbes pyramides. Poire Edouard Morren. y fait dès sa deuxième année de Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins al- lon gée, légèrement obtuse et ventrue . — Pédoncule : de longueur moyenne, assez gros , arqué , obliquement in- séré au milieu d'une faible dépres- sion. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, rarement bien enfoncé. — Peau : jaune d'or, ponctuée et nuan- cée de gris verdâtre, vermillonnée sur la face exposée au soleil . — Chair : jaunâtre, très-fine, fondante, odo- rante et juteuse , contenant quelques pierres au cœur. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, acidulé, délicieuse- ment parfumée. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — L'arbre qui a produit cette variété provenait des semis du pépiniériste Gathoy , de Liège (Belgique) , aujourd'hui dé- cédé; il se mit à fruit vers 1852 et fut, en 1854, dédié à M. Edouard Morren, professeur de botanique à l'Université de cette dernière ville et rédacteur de la Belgique horticole , revue fondée par le père de ce savant écri- vain. Dès 1854 le présent poirier était importé chez les Américains, dit le pomologue Hovey à la page 260 du tome XXIII de son Magazine of horticulture, où il en donne une description assez complète. En France on le cultive depuis six ou sept ans seulement , et il y est encore peu répandu. Feu Charles Morren, qui en fut le premier descripteur, a précisé — tome V, page 186 du recueil déjà cité — que cette poire « provient de la Fondante de Brest, fécondée en 1848 par le Doyenné , « ou Beurré blanc. » Poire EDOUARD SAGERET. — Synonyme de poire Edouard. Voir ce nom. 478. Poire EGERIE, Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Bameaux : assez nombreux, étalés, grêles, de longueur moyenne, duveteux, brun clair lavé de gris, ayant les lenticelles brunes, apparentes, très-espacées, et les coussinets aplatis. — Yeux : gros, ovoïdes, arrondis, habituellement ressortis en éperon, aux écailles faiblement 124 ÉGÉ— ÉLÉ disjointes. — Feuilles : peu abondantes, arrondies, finement dentées ou crénelées, contournées sur elles-mêmes, munies d'un pétiole court et bien nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Cet arbre dont la vigueur est modérée développe cependant assez vite son écusson ; il se plaît autant sur cognassier que sur franc; ses pyramides sont généralement passables. Poire Égérie. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : turbinée- allongée, légèrement obtuse et ayant ordinairement un côté plus ventru que l'autre. — Pédoncule : assez court , mince , arqué , obliquement implanté à la surface. — Œil : grand, régulier, ouvert, saillant. — Peau : jaune d'ocre, toute parsemée de gros points et de petites taches olivâtres , quelque peu maculée de même autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre , mi-fine et mi- fondante, granuleuse au-dessous des loges. — Eau : suffisante, sucrée, aigre- lette, aromatique. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Poussé spontané- ment dans le taillis de la Bodinière , situé commune de Trelazé , aux portes d'Angers , ce poirier fut remarqué en 1838 par le propriétaire du bois, M. Tavernicr de Boullongne. Néan- moins on ne le multiplia qu'à partir de 1843, époque à laquelle le Comice horticole de Maine-et-Loire le dégusta et lui donna le nom d'Égérie, sous lequel on l'a toujours propagé depuis ( séance du 5 mars, Bulletins, pp. 15 et 55). Poire E1SENBART (des Allemands). — Synonyme de Beurré gris. Voir ce nom. Poire d'ELBERT. — Synonyme de Beurré d'Amanlis. Voir ce nom. 479. Poire ÉLÉONIE BOUVIER. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet de la tige, étalés à sa base, gros, très-longs, flexueux, jaune clair nuancé de brun, finement et abondamment ponctués, ayant les coussinets bien accusés et les méri thalles généralement longs. — Yeux : moyens ou volumineux, ovoïdes, aux écailles mal soudées, non appliqués contre l'écorce et quelquefois sortis en ÉLÉ — ÉLI 125 courts éperons. — Feuilles : grandes , peu nombreuses , ovales ou elliptiques- allongées, dentées profondément, portées sur un pétiole un peu court et des plus nourris. Fertilité. — Ordinaire, mais soutenue. Poire Éléonie Bouvier. Culture. — Il n'a rien d'excep- tionnel dans sa vigueur et dans son développement; il pousse bien sur toute espèce de sujet et prend une forme pyramidale très-remarquable. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée , ventrue, obtuse, mamelonnée au sommet. — Pédon- cule : assez long, mince, charnu à la base, arqué, obliquement inséré à fleur de chair. — Œil : grand , bien fait, très-ouvert, à peine enfoncé. — Peau : jaune verdâtre, entièrement ponctuée et marbrée de roux, tache- tée de même autour du pédoncule. — Chair : blanche , fine , fondante , juteuse, pierreuse au cœur. — Eau: des plus abondantes, sucrée, acidulé, délicatement parfumée. Maturité. — Fin d'août et début de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Elle provient des semis de Simon Bouvier, jadis membre correspondant du Comice horticole d'Angers et ancien notaire à Jodoigne (Belgique), où il mourut le 4 décembre 1846. Ce fruit fut, croyons-nous, le dernier gain de cet amateur, et il le dédia à l'un des membres de sa famille. Longtemps localisée dans le jardin de la Société Van Mons, où en 1854 elle figurait encore parmi les poiriers à l'étude (voir Catalogues, t. I, p. 89), la variété Éléonie Bouvier ne pénétra chez nous qu'en 1855, date à laquelle je la greffais et la signalais, comme poire nou- velle, sous le n° 551 de mon Catalogue; maïs depuis lors son mérite lui a fait ouvrir la porte d'un grand nombre de jardins et de pépinières. 480„ Poire ÉLISA D'HEYST. Description «le l'arbre. — Bois: assez faible. — Rameaux: nombreux, bien étalés, de moyenne force, courts, très-géniculés, brun grisâtre, à lenticelles fines et clair-semées, à coussinets fortement accusés. — Yeux : moyens, ovoïdes, gris cendré, écartés du bois ou complètement sortis en éperon. — Feuilles : assez petites, ovales-lancéolées , planes ou quelque peu relevées en gouttière , régulièrement dentées sur leurs bords, ayant le pétiole de longueur et de grosseur moyennes et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Convenable. 126 ÉLI Poire Élisa d'Heyst. Culture. — Peu vigoureux, ce poirier prospère mieux sur le franc que sur le cognassier; sa croissance est tardive, ses pyramides, quoique peu hautes, sont néanmoins assez jolies. Description an fruit. — Grosseur : petite , mais quelquefois moyenne. — Forme : ovoïde, légèrement ventrue, à surface très- inégale. — Pédoncule : assez long et assez gros, rarement courbé, des plus charnus à la base, souvent ondulé près du sommet, obli- quement implanté et presque continu avec le fruit. — OEil : petit , mi-clos , contourné , saillant, entouré de gibbosités. — Peau : vert herbacé, ponctuée, marbrée et tachée de fauve clair, surtout auprès de l'œil et du pédoncule. — Chair : verdàtre, grosse, demi-fondante, aqueuse , très-pierreuse autour des loges. — Eau : abondante , douce , sucrée , peu parfu- mée, peu savoureuse. Maturité. — Commencement de février et courant de mars. Qualité. — Deuxième. Historique. — La poire Élisa d'Heyst eut pour obtenteur le major Esperen , de Matines (Belgique). M. Bivort, qui la décrivit en 1847, nous apprend « qu'elle fut dégustée pour la première fois en avril 1844 « et dédiée par Esperen à l'épouse de l'un de ses amis, habitant Heyst-op-den- «Berg. » [Album de pomologie , t. I, n° 87.) Cette variété se répandit aussitôt chez les pépiniéristes de Paris, car M. L. Jamin, de Bourg-la-Reine , disait en 1852 que son introduction dans son établissement datait de 1844. (Voir Annales de la Société d'Horticulture de Paris, t. XL1II, pp. 309 et 312. ) Je la multiplie depuis 1848. Observations. — En Belgique, son pays natal, ce fruit atteint souvent, selon quelques pomologues, jusqu'à dix centimètres de hauteur sur huit de largeur, et sa qualité s'y montre parfaite. Il n'en est pas ainsi dans mon école, où son volume n'a jamais dépassé la moitié de ce développement, ni sa chair acquis la saveur, le parfum des poires de premier ordre. Poire ÉLISA MÀTTHEWS. — Synonyme de poire Princesse-Royale. Voir ce nom. Nota. — La Bergamote Éliza Matthews, décrite tome I,r, pp. 235-236, est également synonyme de la variété Princesse-Royale ; nous l'avons tout récemment reconnu. 481. Poire ELISABETH. Synonymes. — Poires : 1. Éuzabeth de Van Mons (Hovey, Magazine of horticulture ,1842, t. VIII, p. 57). — 2. Mannino's Euzabeth (Id. ibid.). Description «le l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux, étalés, peu forts, de longueur moyenne, légèrement coudés, duveteux, rouge fauve lavé de gris, ayant les lenticelles grosses et rapprochées, les coussinets presque KLI 127 nuls et de courts mérithalles. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus, cotonneux non appliqués contre le bois. — Feuilles : ovales-allongées ou elliptiques, quelque peu duveteuses, acuminées, à bords finement dentés ou crénelés, au pétiole lonn- et grêle. Poire Elisabeth. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Son développement et sa vigueur sont ordinaires sur le cognas- sier, seul sujet qu'on lui ait encore donné dans nos pépinières; quant à ses pyramides, elles restent d'une force médiocre, même dans leur troisième année. Hescription «lu fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière, ventrue vers la base et parfois faiblement étranglée près du sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne, rarement bien arqué, mince à la partie inférieure , renflé à l'autre extrémité, régulièrement inséré dans une large et peu profonde dépression à bords souvent inégaux. — OEil: petit, ouvert, arrondi, assez enfoncé. — Peau : jaune d'or, couverte de larges points fauves, fortement carminée sur le côté exposé au soleil. — Chair : blanche, grosse, légèrement pâteuse, contenant au centre de nombreuses granulations. — Eau : peu abondante, sucrée, acidulé, douée d'un parfum musqué des plus prononcés. Maturité. — Vers la moitié d'août et se prolongeant une huitaine de jours. Qualité. — Deuxième pour ceux qui aiment les fruits à saveur musquée; autre- ment, elle ne saurait venir qu'au troisième rang. Historique. — Van Mons vit fructifier pour la première fois ce poirier dans la pépinière qu'en 1819 il avait établie à Louvain. Ce fut avant 1830 que le pied- mère se mit à fruit, car le célèbre arboriculteur belge en envoya des greffes en Amérique vers 1832, ainsi que l'atteste le passage suivant, traduit textuellement de l'un des ouvrages du pomologue Hovey : « Il y a près de vingt-cinq ans — écrivait cet auteur en 1856 — que Van Mons offrit des rameaux du poirier Elisabeth, à la Société d'Horticulture du Massachusetts. Encore innommé à cette époque, il portait à Louvain, dans la pépinière de l'obtenteur, le n° d'ordre 158. M. Manning, horticulteur à Boston, l'ayant immédiatement multiplié, fut autorisé par Van Mons à lui donner un nom. Il le nomma vers 1840 Élizabeth de Van Mons. Mais plus tard, en 1842, décrivant cette variété dans mon Magazine of horticulture (t. VIII, p. 57), je crus devoir l'appeler Manning's Élizabeth, en raison du zèle avec lequel mon compatriote importait chez nous les nouveaux arbres fruitiers ; et depuis lors ce surnom lui est demeuré. » ( The Fruits of America, t. II, p. 41.) L'introduction de ce poirier dans les jardins français date seulement de 1852, et nous croyons être le premier qui l'ayons signalé aux horticulteurs. Observations. — Les Américains recherchent beaucoup la poire Elisabeth, ce 128 ËL1 qui témoigne qu'ils ont du goût pour les fruits à saveur très-musquée. En France, où ce goût n'est pas général, on la regarde plutôt comme une variété inférieure ; appréciation bien justifiée par la médiocre qualité de sa chair. 482. Poire ELIZABETH EDWARDS'. Description de l'arbre. — Bois : assez faible, marron clair. — Rameaux : nombreux , érigés au sommet de la tige, étalés à sa base, de grosseur et de longueur moyennes , à peine géniculés , brun clair olivâtre , abondam- ment et très-finement ponctués, aux coussinets presque nuls , aux mérithalles habituellement courts. — Yeux: gros ou moyens, ovoïdes-allongés , très-écartés du bois. — Feuilles : grandes , rare- ment nombreuses, ovales, acu- minées, ayant les bords à peine dentés , le pétiole long et rigide , quoique grêle. Fertilité. — Convenable. Culture. — C'est un poirier modérément vigoureux, qui se développe tardivement sur toute espèce de sujet et dont les pyra- mides sont peu fortes , peu feuil- lues. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne, mais parfois moins volumineuse. — Forme : allongée, obtuse, contournée, mamelonnée au sommet, ayant habituellement un côté beaucoup plus gros que l'autre. — Pédoncule: un peu court, bien nourri, non courbé, inséré obliquement dans une cavité de profondeur variable et plissée sur ses bords. — Œil: assez grand, régulier, ouvert ou mi-clos, rarement très-enfoncé. — Peau : jaune clair légèrement olivâtre, toute parsemée de petits points gris-roux et portant souvent quelques mouchetures brun-fauve. — Chair : blanche , mi-fine et mi-fondante , granuleuse autour des loges. — Eau: suffisante, sucrée, aigrelette, faiblement parfumée. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. DIistorif|ue. — Je cultive cette variété depuis 1853 et L'ai tirée d'Amérique, où selon Downing elle fut gagnée de semis vers 1838, à New-Haven , dans le Connec- ticut. On lui a donné le nom de son obtenteur, M. Edwards, ancien gouverneur de ce dernier état. (Voir the Fruits and fruit trees of America , édit. de 1849, p. 385.) ELI — EME 129 Poire ELIZABETII DE VAN MONS. — Synonyme de poire Elisabeth. Voir ce nom. Poire ELIZABETII AVALKER. — Synonyme de poire à' Amande double. Voir ce nom. Poire ELLANR10CH.' — Synonyme de Bergamote d'Angleterre. Voir ce nom. 483. Poire EMERALD. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, arqués et étalés, gros, courts, légèrement flexueux, rouge cendré, à lenticelles fines et rappro- chées, à coussinets aplatis. — Yeux : moyens , ovoïdes , duveteux , non appliqués contre l'écorce. — Feuilles: grandes , mais habituellement peu abondantes, ovales ou elliptiques, faiblement canaliculées et souvent contournées , ayant les bords créne- lés, le pétiole court , épais et pourvu de longues stipules. Fertilité. — Convenable. Culture. — La vigueur de cet arbre laisse beaucoup à désirer ; greffé sur franc, sujet qu'il préfère , il ne se développe néanmoins que bien lentement , comme il ne fait aussi que de faibles pyramides. Description tin frnit. — Gros- seur : moyenne. — Forme: turbinée, ventrue, obtuse, moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : assez long , mince au milieu , fortement renflé aux extrémités , régulièrement inséré à fleurie peau. — OEil : contourné, large, mi-clos, peu enfoncé. — Peau : jaune verdâtre , ponctuée de roux et tachetée de brun-fauve. — Chair : blanche , fine, fondante, aqueuse, contenant quelques pierres auprès des pépins. — Eau : des plus abondantes, sucrée, vineuse, douée d'une délicieuse saveur et d'un arrière- goùt faiblement musqué. Maturité. — Vers la mi-octobre et se prolongeant jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Première. Historique. — En 1848 nous faisions venir des États-Unis le poirier Émerald, que le pépiniériste Manning, de Salem, près Boston, cultivait alors depuis plusieurs années. Le pomologue américain Hovey, qui l'a décrit à la page 437 du tome XVIII ii. 9 J30 ÉME du Magazine of horticulture, le croit d'origine belge, et nous sommes de son avis. Vers 1831 — c'est le même auteur qui le constate dans un autre recueil [the Fruits of America, 1856, t. II, p. 41) — vers 1831 Yan Mons avait offert à la Société d'Horticulture du Massachusetts cent cinquante variétés nouvelles de poirier, prove- nant des nombreux semis de sa pépinière de Louvain, et tout donne à penser que celle-ci figura dans cet envoi, dont beaucoup de sujets étaient encore innommés. Quoi qu'il en soit, d'Amérique elle passa ensuite à Londres, où Robert Thompson la mentionnait en 1842, notamment, comme faisant partie •de la collection du Jardin fruitier que la Société d'Horticulture de cette capitale possède à Chiswich (voir son Catalogue, p. 136, n° 218). Quant au nom que porte ce poirier, nous n'avons rien trouvé qui pût en indiquer la source. 484. Poire EMERANCE. Synonymes. — Poires .- \ . Émerance Bivort (Dochnahl, Obstkunde,18?,G, p. 55, n° 283). — 2. Sucrée de Bivort (Id. ibid.). Heserintion de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légère- ment étalés et arqués, gros, longs, coudés, gris clair oli- vâtre, finement et abondam- ment ponctués, à coussinets peu ressortis. — Yeux : moyens ou volumineux, coniques, ai- gus , non appliqués contre le bois. — Feuilles : grandes, ellip- tiques ou ovales assez arron- dies , planes ou relevées en gouttière , ayant les bords faiblement dentelés , souvent même presque unis, le pétiole de longueur et de force moyen- nes. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Les pyramides de ce poirier, qui , très- vigou- reux, se greffe indistinctement sur franc ou sur cognassier, sont de toute beauté, comme aussi le développement de son écusson est des plus hâtifs. Description «lac fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée-allongée , obtuse, régulière, mais généralement à surface un peu bosselée. — Pédoncule : long, mince, assez renflé au sommet, per- pendiculairement implanté à fleur de peau. — Œil; moyen, contourné, ouvert, saillant ou peu enfoncé, entouré de gibbosités. — Peau : vert jaunâtre, ponctuée de ÈME — ÉMl 131 gris, tachée de fauve et largement carminée sur la face qui regarde le soleil . — Chair : blanchâtre, grosse, mi-fondante, contenant quelques pierres auprès des pépins. — Eau : suffisante, sucrée, ayant un arôme assez agréable. Maturité. — Fin d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Elle a mûri pour la première fois en 1850, dans les pépinières de Geest-Saint-Remi (Belgique), chez M. Bivort, fondateur de la Société Yan Mons et exploitant depuis 1854 les collections d'arbres obtenus d'après le système du savant arboriculteur auquel les Belges sont redevables d'un si grand nombre de bons fruits. M. Bivort a dédié cette poire à l'un des membres de sa famille, et dès 1851 il la figurait et décrivait dans le tome IY de son Album de pomologie (p. 113). Observations. — Ce fut sous le seul nom de poire Émerance, que le promoteur de cette variété la propagea, et qu'on la rencontre également dans les Catalogues de la Société Yan Mons. On ne doit donc pas, comme l'ont fait en France et en Alle- magne quelques pomologues, l'appeler Émerance Bivort. Les Allemands lui ont aussi donné le surnom Bivort's Zuckerbirne : Poire Sucrée de Bivort (voir Dochnahl, Obstkunde, 1856, p. 55, n° 283). Poire ÉMERANCE BIYORT. — Synonyme de poire Émerance. Yoir ce nom. 485. Poire EMILE D'HEYST. Description de S'arbre. — Bois : un peu faible. — Rameaux : nombreux, étalés ou légèrement érigés, assez grê- les , courts , non géniculés , duveteux et marron clair nuancé de jaune verdàtre, ayant les lenticelles larges, apparentes, dair-semées , et les coussinets bien accusés. — Yeux : moyens, coniques, aigus, aplatis et très-écartés du bois. — Feuilles : assez grandes , ovales et acuminées , planes ou faiblement cana- liculées, à bords peu profondément dentés, à pétiole court et menu. Fertilité. — Ordinaire, mais sou- tenue. Culture. — Il n'a qu'une vigueur modérée; sa croissance est tardive; tout sujet lui convient ; ses pyramides man- quent de force et de régularité. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne et souvent plus volu- mineuse. — Forme : ovoïde assez allon- gée, parfois très-irrégulière , toujours bosselée et généralement inéquilatère. — Pédoncule: court, non arqué, peu fort à 132 ÉMI la base, terminé habituellement par un bourrelet prononcé , obliquement inséré dans une cavité étroite où le compriment plusieurs gibbosités. — Œil: grand, mi-clos, contourné, à peine enfoncé. — Peau : bronzée, finement ponctuée de brun, portant près du pédoncule quelques marbrures vert clair, ainsi que dans le bassin ombi- lical. — Chair : verdàtre, fine et compacte, fondante, juteuse, odorante, exempte de pierres. — Eau : très-abondante, rafraîchissante, sucrée, peu acidulé, mais des plus savoureusement parfumée. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Gagnée à Malines (Belgique), chez un amateur décédé en 1847, mais bien connu par les fruits de choix dont il a enrichi la pomone belge, cette variété fut signalée en 1849 par M. Alexandre Bivort; qui en établit ainsi l'origine : « L'Emile d'Heyst provient des semis du major Esperen; sa première production a eu lieu en i 847 et notre excellent pomologue, prévoyant tout le mérite de ce fruit, en avait proposé la dédicace au fils d'un de ses amis; ses intentions ont été remplies. » (Album de pomologie, t. II, pp. 121 et 122.) Le personnage auquel on dédiait ainsi ce poirier, est M. Emile Berckmans, dont le père, alors propriétaire à Heyst-op-den-Berg, se fit le continuateur des travaux arboricoles du major Esperen et créa ensuite d'importantes pépinières dans l'état de Géorgie, à Augusta (Amérique). Poire EMILE DE ROCHOIS. — Synonyme de poire du Mas. Voir ce nom. 486. Poire EMILIE BIVORT. Description de l'arbre* — Bois : assez fort. — Hameaux : nom- breux, érigés ou quelque peu étalés, de longueur et de grosseur moyennes, géniculés , duveteux , vert olivâtre nuancé de rouge pâle, ayant les lenti- celles fines, très- espacées, et les cous- sinets bien accusés. — Yeux : petits et ovoïdes, aigus, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales- allongées ou ovales-arrondies, acumi- nées , planes ou relevées en gouttière et souvent contournées, profondément dentées sur leurs bords , cotonneuses, au pétiole court, épais et duveteux. Fertilité. — Convenable. Culture. — Cet arbre n'est pas des plus vigoureux; son écusson se développe cependant assez vite, soit sur le cognas- sier, soit sur le franc; les pyramides qu'il fait sont, dans leur troisième année, très- satisfaisantes, mais un peu basses. EMM-ËxNF 133 I Uescriptoon du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée-arrondie généralement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court ou très-court bien nourri, obliquement inséré dans une étroite et peu profonde cavité. — Œil : assez grand, irrégulier, mi-clos ou fermé, parfois très-enfoncé. — Peau ; jaune d'or, ponctuée de gris cendré, lavée et tachée de brun-roux légèrement jaunâtre. — Chair : très-blanche et très-fine, fondante ou mi -fondante, aqueuse, presqu'exempte de granulations. — Eau : abondante, vineuse, sucrée, délicieusement parfumée. Maturité. — Commencement de novembre et se prolongeant jusqu'en décembre. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété, encore très-peu répandue dans les jardins fran- çais, sort des semis de feu Simon Bouvier, jadis bourgmestre de la petite ville de fodoigne (Belgique), où il remplissait également les fonctions de notaire. M. Alexandre Bivort, qui fut en 1847 le premier descripteur de ce nouveau poirier, îous apprend que « l'obtenteur lui avait donné le nom de sa fille aînée, pour la « remercier du zèle qu'elle apportait à peindre les fruits formant sa nombreuse « collection. » (Voir Album depomologie, t. I, n° 16.) Le pied-type de Y Emilie Bivort lonna ses premières poires en 1845. Observations. — En 1859, alors que cette variété se trouvait à peine chez quel- mes-uns de nos principaux pépiniéristes, on la crut, ou peu s'en fallut, identique ivec le Doyenné gris. Depuis, il a été facile de reconnaître combien, au contraire, aie s'en éloignait et par l'arbre et par le fruit. Mais ceux de nos lecteurs qui con- serveraient encore des doutes à cet égard, pourront les dissiper devant la description lonnée ci-dessus, pages 69 et 70, du Doyenné gris. Poire EMMANUEL D'AUTOMNE. - Synonyme de poire Fusée d'Automne. Voir ce nom. Poire EMMANUEL D'ÉTÉ. - Synonyme de poire Certeau d'Été. Voir ce nom. Poire EMMILACOUR. — Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom. Poire de l'EMPEREUR. — Synonyme de poire Napoléon. Voir ce nom. Poire l'EMPRESSÉE. — Synonyme de poire de Fin-Or de Septembre. Voir ce nom. Poire ENFANT PRODIGE. - Synonyme de poire Enfant-Prodigue. Voir ce nom. 487. Poire ENFANT-PRODIGUE. •ynoaymes. — Poires: 1. Nectarine (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d ornement, 1849, p. 27, n° 420). — 2. Enfant prodige (Downing, the Fruits and fruit trees of America, édition de 1843, p. 385). - 3. Rousselet Enfant -Prodigue (Laurent Jarnin, Annales de la Société d'Horticulture de Paris, 1852, t. XLIIf, p. 312; et Downing, the Fruits and fruit trees of America, édition de 1863, p. 540). Description de l'arbre. — Bois ; fort. — Bameaux : nombreux, érigés et ssez gros, des plus longs, coudés, cotonneux, rouge-brique, finement et abondam- ient ponctués, aux coussinets aplatis, aux longs mérithalles. — Yeux : moyens, 134 ENF ovoïdes-allongés, pointus, bien écartés du bois. - Feuilles : grandes, luisantes et vert cuivré, ovales, acuminées, ayant les bords presqu'unis ou légèrement crénelés, le pétiole long et fort. „ .. _ . „no Fertilité. — Satisfaisante. Poire Enfant-Prodigue. — Premier Type. Culture. — Doué d'une excel- lente vigueur, il croît vite et bien, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné ; ses pyramides sont magni- fiques. Description tlat fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : variable, elle passe habituellement de l'ovoïde fortement ventrue et quelque peu étranglée près du sommet , à la turbinée régulière et légèrement obtuse. — Pédon- cule : assez court et généralement assez mince, arqué, obliquement inséré à fleur de chair ou au centre d'une large mais peu profonde dépression à bords mamelonnés. — (Mil : grand, mi-clos ou fermé, elliptique, faiblement enfoncé. — Peau : vert clair , tournant au gris-roux à l'époque de la matu- rité du fruit; ponctuée de brun et de gris verdàtre, maculée de fauve très-foncé autour de l'œil et du pédoncule, plus ou moins carmi- née sur le côté regardant le soleil. — Chair : blanc verdàtre, fine et compacte, mi-fondante, juteuse, pierreuse et légèrement înarces- cente. — Eau : fort abondante, sucrée, aromatique, très-acidulf et parfois même entachée d'une astringen.ee prononcée. Maturité. — Fin de septembre ou courant d'octobre et se prolonj géant jusqu'en novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le professeu Van Mons obtint, vers 1830, c poirier parmi les semis de sa pépi nière de Louvain. Les pomolo gués belges, non-seulement le lu attribuent, mais aussi les pomologues américains. Toutefois un de ces derniers, qv. décrivit en 1849, et même avant, cette variété, la débaptisa assez plaisamment. 1 Deuxième Type. ÉPA 13S l'appela Enfant prodige et observa qu'évidemment Van Mons, en lui donnant on tel nom, avait voulu montrer qu'il la regardait, pour sa prodigieuse bonté, comme un de ses meilleurs gains. Disons-le vite, plus tard M. Downing raya de son recueil pomologique cette hypotlièse, lorsqu'il connut le véritable nom de la poire Enfant- Prodigue. (Voir the Fruits and fruit trees of America, page 385 de l'édition de 1849, et 540 de l'édition de 1863.) Mais pour quel motif Van Mons appliqua-t-il une déno- mination aussi bizarre à ce poirier ?. . . Ses ouvrages ne le disent pas, et nous avouons ne point saisir le sens allégorique qu'il y attacha, quoique la parabole évangélique ainsi rappelée soit bien présente à notre esprit. Cette variété, que l'on cultive en France depuis 1836, semble avoir eu, du reste, pour privilège de porter des noms ou surnoms singuliers. Vers 1847, en effet, je la recevais sous le pseudonyme Nectarine, beaucoup trop prétentieux pour ses fruits, dont l'astringence, habituelle- ment assez grande, n'a certes rien de commun avec le nectar, ce breuvage si délicieux selon les mythologistes. Observations. — On a beaucoup exagéré, dans quelques Recueils et Catalo- gues horticoles, l'époque extrême de maturation de la poire Enfant-Prodigue, en disant qu'elle atteignait le mois de mars. Jamais, dans notre école, elle n'a dépassé les derniers jours de novembre, et c'est aussi là le point de conservation le plus avancé que lui assignent les pomologues américains. 488. Poire d'EPARGNE. Synonymes. — Poires : 1. D'Espargne (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant , 1628, p. 4). — 2. Saint-Samson (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle ins- truction pour connaît?^ les bons fruits, 1670, p. 33). — 3. Grosse-Guisse-Madame d'Été (Merletj l'Abrégé des bons fruits, édition de 1690, p. 65). — 4. De Beau-Présent (Id. ibid.). — 5. Grande- Cuisse de Madame (Herman Knoop, Pomologia , édition de Nuremberg, 1760-1766, 2e partie, p. 27). — 6. Jargonelle des Anglais (Lindley, Guide io the orchard and kitchen garden, 1831, p. 341). — 7. Saint-Lambert (Id. ibid.). — 8. Des Tables des Princes (Id. ibid.). — 9. De Chandelle (Comice horticole d'Angers, Mémoires de la Société d'Agriculture , Sciences et Arts, 1835, t. III, p. 110). — 10. De Cueillette (Dalbret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres frui- tiers, 4836, 2e édition, pp. 240 et suivantes; et Bulletin de la Société d'Horticulture de Rouen, 1842, t. II, n° 4). — 11. Belle- Vierge (Dalbret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, 1851, 8e édition, p. 327). — 12. Beau-Présent d'Été (Auguste Royer, Annales de pomologie belge et étrangère, 1853, t. I, p. 115). — 13. D'Espagne (Poiteau, Cours d'horticulture, édition de 1853, t. II, p. 142). — 14. De Seigneur d'Été (du Breuil, Cours d'arboriculture, édition de 1854, t. II, p. 569-1). — 15. Chopine (Id. ibid. ). — 16. Beurré de Paris (Id. ibid.). — 17. Roland d'Eté (Id. ibid. ). — 18. MARiON-JASSOL(Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1855, p. 11 ). — 19. Cueillette de la Table des Princes (de Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des variétés du poirier, 1857, p. 72). — 20. Grosse-Madeleine (Id. ibid.). — 21. A la Flûte (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 22. Franz Madam (Langethal, Deutsches Obstcabinet, 1860, 9e cahier). Description de l'aigre. — Bois : fort. — Rameaux : bien peu nombreux, légèrement arqués et très-étalés, gros, longs, à peine géniculés, duveteux, rouge- fauve nuancé de gris, ayant les lenticelles larges, apparentes, assez rapprochées, et les coussinets presque nuls. — Yeux : moyens ou volumineux, ovoïdes-arrondis, très-cotonneux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : grandes, jamais abondantes, ovales-arrondies, acuminées, profondément dentées en scie, au pétiole long, gros et accompagné de stipules des plus développées. Fertilité. — Extrême et constante. 136 EPA Culture. — Il croît parfaitement sur toute espèce de sujet, quoique sa vigueur ne soit qu'ordinaire; ses pyramides sont toujours mal faites, très-irrégulières et pèchent surtout par un manque trop prouoncé de rameaux et de feuilles. Poire d'Épargne. — Premier Type. Description dis fruit. — Gros- seur : parfois au-dessus de la moyenne et souvent moyenne ou petite. — Forme: passant de l'allongée quelque peu cylin- drique et fortement bosselée, à l'allon- gée conique, faiblement obtuse, ventrue à la base et très-amincie vers le som- met, qui habituellement est mamelonné. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, très-rarement recourbé, bien nourri ou assez grêle, plus ou moins renflé à l'une ou l'autre de ses extrémi- tés, obliquement ou perpendiculaire- ment implanté à la surface du fruit. — Œil : presque saillant, moyen ou petit, ouvert ou mi-clos, uni sur les bords ou entouré de plis peu marqués. — Peau : assez rugueuse, vert clair jaunâtre, mar- brée et granitée de gris-roux, large- ment maculée de même autour du pédoncule, vermillonnée sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanche, à veinules verdâtres, demi-fine, fon- dante , juteuse , contenant quelques pierres au centre. — Eau : très-abon- dante, sucrée, acidulé, douée d'un arôme fort agréable, mais entachée parfois d'une légère acerbité. Maturité. — Yers la mi-juillet. Qualité. — Première, pour la saison. Slistoricgue. — Cette variété peut à bon droit passer pour l'une des plus anciennes de la pomone française. Nos jardiniers la cultivent depuis quatre siècles environ. Son nom primitif dut être celui sous lequel on la connaît encore partout, aujourd'hui : Poire d'Épargne. Dès 1600, et sans doute avant, elle le portait dans l'Orléanais, ainsi qu'on le voit par le Catalogue que publiait en 1628, des arbres de son remarquable verger, le procureur du roi le Lectièr, établi à Orléans vers la fin du xvie siècle. A la page 4 de cet opuscule on trouve en effet, classée parmi les fruits mûrissant au cours de juillet ou au commencement d'août, la poire « d'Espargne. » Mais antérieurement même à 1600 , on peut constater l'existence de ce poirier sur un autre point de la France , aux portes de Dieppe. Le passage suivant , extrait d'un article inséré en 1842 dans le second volume des Bulletins de la Société d'Horticulture de Rouen, montre qu'on l'y propageait déjà en 1580 : 1 existo dans le jardin de M. Meugnot, au Pollet, hors la ville de Dieppe (Seine- ni poirier en espalier, le plus vieux, le plus gros et le plus étendu qui se trouve In ÉPA 137 Poire d'Épargne. — Deuxième Type. vraisemblablement en Europe. Cet arbre est un poirier de Cueillette [ou Épargne], greffé sur I'im ne ; il est planté à mi-côte, contre un mur de 8 mètres de hauteur et dans un sol argileux. La grosseur du tronc est de 1 mètre; chaque branche latérale porte 70 centimètres de dia- mètre; il présente 30 mètres d'étendue sur une hauteur de plus de 6 mètres exposée au midi. Sa végétation est vigoureuse et il rapporte, année commune, de 3 à 4,000 poires. L'époque de sa plantation, inscrite sur une pierre placée dans le mur, remonte à 1580, au règne de Henri III. La propriété où il se trouve planté était autrefois un hospice. Cet arbre vénérable est entouré des soins des propriétaires, ce qui lui assure encore une longue vie. » Evidemment nous avons là le doyen de nos poi- riers d'Épargne, et probablement aussi un des premiers arbres fruitiers que l'on ait mis en espalier. Toutefois il est à croire que si réellement on le plantait en 1580 le long du mur sur lequel on le voit maintenant appliqué, ce ne fut qu'un peu plus tard, vers 1600, qu'on lui donna la véritable forme de l'espalier, dont l'origine, chez nous, remonte seule- ment au début du xvue siècle, ainsi qu'il ressort des documents produits dans notre tome Ier, page 57 de l'histoire du Poirier. Du reste, cet arbre se trouvait précisément dans la province où l'espalier fut le plus en renom dès le principe, car l'abbé le Gendre, curé d'Hénouville, près Rouen, a été, nous l'avons établi ailleurs (t. I, pp. 57, 58), le plus ancien et le plus célèbre vulgarisateur de ce mode de culture arboricole. Poiteau, décédé en 1854, disait dans son Cours « Après avoir cherché longtemps un sens raison- « nable au mot Épargne, dans la Poire d'Épargne, j'ai pensé que ce mot était un « corrompu de poire d'Espagne (t. II, p. 142). » Cette opinion a récemment influencé un de nos pomologues, qui, l'adoptant, a supposé que ce poirier était originaire du nord de l'Espagne. Pour nous, ces deux opinions sont inadmissibles. La poire que dès 1628 le Lectier appelait « Espar gne » — mot alors synonyme de trésor — doit être d'origine française et provenir soit de l'Orléanais, soit de la Normandie, dernière contrée où sa dénomination vulgaire est Cueillette. Et notre sentiment est aussi celui de M. Jahn, un des auteurs allemands les plus compétents en pareil sujet (voir Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, t. II, p. 195, n° 86). Du reste, aucun poirier ne méritait mieux que celui-là des noms aussi flatteurs, noms que de nos jours il justifie pleinement encore, puisqu'en 1858 M. Decaisne écrivait dans le tome Ier de son Jardin fruitier du Muséum : « L'Épargne est très-abondante sur les « marchés de Paris , où elle se vend ordinairement — fruits de choix — 25 francs « le cent ; » et qu'en 1866 M. Mas, directeur du recueil le Verger, disait à son tour, en la décrivant : « J'ai connu un arbre de cette variété dont la récolte se vendait « souvent jusqu'à 120 francs (t. II, n° 8). » Ajoutons, pour terminer, que parmi les autres surnoms de cette poire, il en est un — Grande-Cuisse de Madame — qu'elle tient de sa forme particulière et qui donna lieu, rapporte Her-man Knoop en 1766, à ce plaisant quiproquo ; nous citons textuel- lement : « Le prince Eugène de Savoie étant à table avec plusieurs personnes de distinction. d' horticulture, édition de 1853 138 ÉPA — ÉPI demanda à un vieil officier qui mangeait des fruits de bon appétit : — « Monsieur, avez-vous « goûté la .Grande-Cuisse de Madame?... » Celui-ci, ne sachant point qu'il y avait une poire de ce nom, répondit sèchement : — « Monseigneur, je n'aime point les cuisses de dame... » Le prince sourit, lui offrit un couple de ces poires et lui donna l'explication voulue. Alors l'officier s'écria : — « Ah! pour ces Cuisses de Madame, je les trouve excellentes et propres à « manger jusqu'au dedans. » (Pomologia, édition de Nuremberg, 2e partie, p. 27.) Observations. — Nous avons inscrit le nom Grosse-Cuisse-Madame parmi les synonymes de l'Épargne, cette poire l'ayant porté assez longtemps, et dans divers pays; mais ici nous devons prévenir le lecteur qu'en 1600 on cultivait à Orléans, selon le Lectier (Catalogue de 1628, p. 17), un poirier originaire de Moulins et appelé Certeau-Madame ou Grosse-Cuisse-Madame. Toutefois, comme ses produits mûrissaient en décembre, dit cet auteur, il reste prouvé qu'il différait entièrement de l'Épargne; nos efforts pour le retrouver ont été inutiles. — Rappelons éga- lement que pendant nombre d'années on a multiplié, dans l'Anjou, l'Épargne pour la Cuisse-Madame, et renvoyons aux pages 606-608 de notre tome Ier, où cette dernière variété se trouve décrite, ceux qui voudraient sur ce sujet des explica- tions plus détaillées, Poire des ÉPARONNAIS. — Synonyme de poire Duchesse d'Angoulême. Voir ce nom. Poire ÉPINE A COURTE-QUEUE. — Synonyme de poire Naquette. Voir ce nom. Poire ÉPINE DUMAS. — Synonyme de poire du Mas. Voir ce nom. 489. Poire EPINE D'ÉTÉ. Synonymes. — Poires : 1. D'Espine (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 11). — 2. Fondante musquée (dora le Gentil, le Jardinier solitaire , 1704-1723, p. 48). — 3. Bugiarda des Italiens [par erreur] (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières, 1736, p. 22). — 4. Bonne-Poire de Louis XIV {Id. ibid.). — 5. Bergiarda [par erreur] (Louis Bosc, Nouveau cours d'agriculture, 1809, t. Xj'-pp. 241-242). — 6. Grande- Épine d'Été ( Loiseleur-Deslongchamps, le Nouveau Duhamel, 1815, p. 202). — 7. Épine de Tolède (Audibert, Bulletin des sciences agricoles et économiques, publié par le barou de Férussac, 1829, t. XIII, p. 331).— 8. Épine d'Été musquée (Louis Noisette, le Jardin fruitier, édition de 1839, p. 120). — 9. Satin vert (Robert Thompson, Catalogue of fruits cultivated in ihe garden of the horticultural Society of London. 1842, p. 136, n° 222). — !0. Épine verte d'Été (Langethal, Deulsches Obstcabinet, 1860, 9e cahier). UegcriptioBi de Favlure. — Bois : un peu faible. — Rameaux : nombreux , assez étalés, longs, de force moyenne, coudés, vert herbacé lavé de roux, à len- ticelles apparentes et rapprochées, à coussinets ressortis. — Yeux : petits, coniques, aigus, légèrement aplatis, collés en partie contre le bois. — Feuilles: un peu étroites, lancéolées et acuminées, planes ou arquées, finement dentées ou crénelées, portées sur un pétiole de grosseur et de longueur moyennes. Fertilité. — Convenable. Culture. — Greffé sur cognassier, ce poirier pousse bien et développe même hâtivement son écusson; ses pyramides, sans être très-fortes, sont néanmoins touffues et d'une jolie forme. ÉPI 130 Poire Épine d'Été. Bescriiitioa* du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et quelquefois plus volumineuse. — Forme: conique, allongée, plus ou moins obtuse, légèrement ventrue, régulière. — Pédoncule : peu long, mince, courbé, inséré obliquement ou perpendiculairement, soit à fleur de peau , soit au milieu d'une faible dépression. — OEil : moyen, ouvert, bien fait, un peu enfoncé ou complètement saillant. — Peau : des plus lisses, vert clair nuancé de jaune paille, semée de très- petits points gris-roux, parfois faiblement lavée de rose tendre sur la face exposée au soleil, et parfois aussi tachée de fauve autour du pédon- cule. — Chair : blanc jaunâtre, fine ou demi- fine, fondante, juteuse, granuleuse auprès des loges. — Eau : abondante, bien sucrée, peu aci- dulé, ayant une saveur musquée qui n'est pas sans délicatesse. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — En voyant les Chartreux de Paris , dont la réputation comme pépinié- ristes fut si grande pendant plus d'un siècle, assurer page 22 de leur Catalogue de 1786 , que la poire Épine d'Été n'était autre que la poire Bugiarda des Italiens, nous avions cru d'abord (voir notre 1. 1, pp. 455 et 506 ) qu'elle avait pris naissance chez ces derniers ; mais non , les Chartreux n'ont pas connu la véritable Bugiarda. Rectifions alors une erreur synonymique qui depuis eux n'a cessé d'être partagée par presque tous les pomologues. Les mots italiens Pera Bugiarda répondent aux mots français Poire Trompeuse. Or, l'Épine d'Été ne mérite certes pas un tel nom, car elle a bon air et saveur agréable; ce qui déjà serait un suffisant indice pour témoigner de la méprise commise à son égard par les Chartreux, s'il n'en existait une preuve plus convaincante dans le grand Dictionnaire italien d'Alberti, publié en 1772. Yoici effectivement la traduction de quelques lignes qu'on y lit page 12 du tome II : — « Pero Bugiarda (Poirier Trompeur), ainsi nommé pour l'apparence « trompeuse de ses fruits, dont la peau [très-rugueuse et roux grisâtre] les fait « croire encore verts, alors même qu'ils sont complètement mûrs. On les appelle « aussi Poires Brute- Bonne et de Pape. » En présence de ce texte, il devient donc impossible de déclarer identiques l'Épine d'Été et la Bugiarda, dernière variété mûrissant en hiver et maintenant cultivée sous le nom de poire de Saint-Père. Mais comme elle est décrite plus loin, inutile de s'en occuper davantage. Disons seu- lement que la confusion faite par les Chartreux vint sans doute de ce que les Ita- liens possédaient deux poires Brute-Bonne, l'une qu'ils mangeaient au mois de juillet, et l'autre — leur Bugiarda — dans le courant de décembre. L'Épine d'Été nous apparaît pour la première fois en 1628 à Orléans, où nous la rencontrons, sous l'unique nom de Poire d'Espine, dans les fameux jardins du magistrat le Lectier, lequel lui assignait, page 11 de son Catalogue, le mois de sep- tembre comme époque de maturité, ce qui dénote bien qu'il ne s'agissait pas là de l'Épine d'Hiver, variété non moins ancienne, mais plus méritante. L'Épine d'Été 1 \0 ÉPI dut rester longtemps localisée dans l'Orléanais, car Merlet, qui s'occupa surtout des fruits répandus aux environs de Paris, ne l'avait pas encore décrite en 1690, date de la troisième édition de sa précieuse pomologie; et de plus la Quintinye, chef des vergers de Louis XIY, ne la mentionne même pas dans le recueil horticole qu'il nous a laissé, quoiqu'elle ait reçu du monarque dont il créa les jardins potagers, le surnom de Bonne-Poire , disent les Chartreux [Catalogue de 1736 3 p. 22). Il reste donc acquis qu'en 1688, époque à laquelle mourut la Quintinye, ce fruit était excessivement rare. Mais en 1704 dom le Gentil, directeur de la pépinière des Chartreux, montre qu'alors on cultivait à Paris cette variété , qu'il décrit fort brièvement et qualifie « de poire nouvelle. » (Yoir le Jardinier solitaire, chapitre vu.) Observations. — Très-commune et très-estimée chez les Allemands, l'Épine d'Été est regardée par eux comme un fruit d'origine française. Ils la classent dans la famille des Verte-Longue et la nomment généralement Epine verte d'Eté. Ils ont également une poire Épine d'Été ponctuée, rappelant beaucoup cette dernière par sa forme et sa chair, mais en différant par le vif coloris de sa peau et surtout par le mois de sa maturité, laquelle a lieu en octobre ou novembre, et même plus tard, dans la Thuringe (Haute-Saxe). — La poire américaine f/eathcot,q\ie maints ponio- logues ont crue identique avec l'Épine d'Été, ne lui ressemble extérieurement en rien, et de plus elle appartient aux variétés de premier ordre. — Le nom Figue musquée, également donné pour synonyme à notre Épine d'Été, ne saurait davan- tage lui être maintenu, car il se rapporte, selon que Merlet le spécifiait en 1675, page 74 de son Abrégé des bons fruits, à la poire de Deux fois l'An, décrite plus haut, n° 403. — La poire Sucré vert a souvent porté le surnom de Satin vert, l'un des synonymes du fruit qui vient de nous occuper; toutefois on ne peut les confondre , puisque la première se mange en septembre et la seconde au cours de novembre. Poire ÉPINE D'ÉTÉ DE BORDEAUX. — Synonyme de poire Monchalard. Yoir ce nom. Poire ÉPINE D'ÉTÉ MUSQUÉE. — Synonyme de poire Épine d'Été. Yoir ce nom. 490. Poire ÉPINE D'HIVER. Synonymes. — Poires : 1. ÉriXE rosate d'Hiver (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1G75, [i. 102). — 2. Merveille d'Angoumois (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et l{Guide to the orchard and kitchen garden, p. 381, n° 97.) Observations. — Les Allemands possèdent une poire Figue mûrissant an commencement de septembre, mais qui ne se rapporte en rien aux deux variétés ainsi nommées chez nous, puisqu'elle est petite, jaune d'or, largement carminée et d'une forme turbinée très-régulière. 160 FIL — FIN Poire FILLE DU MELON DE KNOPS. — Synonyme de poire Belle- et -Bonne de la Pierre. Voir ce nom. Poire de FINGAL. — Synonyme de Bergamote d'Angleterre. Voir ce nom. Poire de FINOIN. — Synonyme de poire de Fin-Or. Yoir ce nom. Poire des FINOIS. — Synonyme de Beurré d'Angleterre. Yoir ce nom. Poire de FIN-OR D'ÉTÉ. — Synonyme de poire de Fin-Or d'Orléans. Voir ce nom. Poire de FIN-OR HATIF. — Synonyme de poire de Fin-Or d'Orléans. Voir ce nom. Poire de FIN-OR D'HIVER. — Synonyme de poire Franc- Real. Voir ce nom. 503. Poire de FIN-OR D'ORLÉANS. Synonymes. — Poires : 1. De Fin-Or d'Été (Charles Estienne, Seminarium et plantarium fructi- ferarum prœsertim arborum quœ post hortos conseri soient, édition de 1540, p. 69 ). — 2. De Fin-Or précoce (Id. ibid.). — 3. De Fin-Or hatif (Mayer, Pomona franconica, 1801 ^ t. III. p. 205). — 4. Petit-Frémont [Id. ibid.).— 5. L'Empressée (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, 1. 1). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés ou légèrement étalés , de longueur et de grosseur moyennes, peu géniculés, coton- neux, gris jaunâtre nuancé de brun, ayant les lenticelles larges , apparentes et rappro- chées, les coussinets bien accusés. — Yeux : moyens ou petits , coniques, aigus, presque entièrement appliqués contre l'écorce. — Feuilles : grandes , elliptiques ou ovales- allongées, faiblement acuminées, planes ou relevées en gouttière, quelque peu duve- teuses, à peine dentées ou crénelées sur leurs bords, au pétiole bien nourri, long et sti- pulé. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il croît vite et convenable- ment sur le cognassier ou sur le franc ; ses pyramides sont régulières et satisfaisantes , quoique généralement un peu basses. Description «In fruit. — Grosseur : petite. — Forme : turbinée , ventrue et plus on moins obtuse. — Pédoncule : long, mince au milieu, renflé à ses extrémités, mais surtout à sa hase. — Œil : grand, bien fait, ouvert, cotonneux, saillant ou légèremenl enfoncé. — Peau .•jaune d'or, ponctuée de carmin du côté de l'ombre, FIN i61 et rouge vif sur l'autre face, où elle est en outre couverte de points d'un brun roussâtre. — Chair : blanc verdâtre, mi-fine et mi-fondante, juteuse, rarement pierreuse. — Eau : fort abondante, sucrée, aigrelette, assez délicate, mais parfois entachée d'une âcreté marquée. Maturité. — Commencement d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Actuellement peu cultivée, cette très-ancienne variété a mis en défaut plusieurs pomologues modernes, qui l'ont confondue avec la poire de Fin-Or de Septembre , mûrissant cinq ou six semaines plus tard , et ne lui ressem- blant aucunement , comme le prouvent la figure et la description contenues dans l'article suivant. Au xvie siècle, où chez nous on cultivait déjà plusieurs espèces de Fin-Or, Charles Estienne (1530-1540) citait précisément, page 69 de son Seminarium., le fruit qui nous occupe, le disant un des plus précoces de l'été, puis ajoutant : « On « le nomme vulgairement poire de Fin or, parce que sa couleur rappelle celle de « l'or pur : Pyra Finora, vulgo appellata Poires de Fin or, quôd auri puri colorem « référant. » Olivier de Serres, en 1600, mentionna aussi une poire de Fin-Or ou de Poulini ; mais il faut l'abandonner , cet auteur ne fournissant aucun détail qui puisse permettre de la rattacher à l'une quelconque des variétés ayant jadis porté ce nom. Le poirier Fin-Or d'Été provenait évidemment d'Orléans , car le Lectier, qui dès 1598 possédait dans cette ville une si remarquable école fruitière, l'appelle en 1628, page 4 de son rarissime Catalogue, Fin-Or d'Orléans et le classe parmi les « Poiriers dont le fruict est en maturité en juillet et commencement d'aoust. » Et la Quintinye, soixante ans plus tard (1690) , lui appliqua cette même dénomination dans la courte description que voici , suffisante néanmoins pour bien reconnaître notre poire : « La Finor d'Orléans, fruit commun du mois d'août, rougeâtre, figure « de Rousselet ; il la faut cueillir verdelette pour la faire mûrir, afin qu'elle ait plus « d'eau. » [Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, t. I, p. 315. ) Ce nom, du reste, lui convient beaucoup mieux que celui de Fin- Or d'Été, grâce auquel on l'a maintes fois supposée identique avec le Fin-Or de Septembre; erreur fort excusable, après tout, puisque l'été règne jusqu'aux derniers jours de septembre. Poire de FIN-OR PRÉCOCE. — Synonyme de poire de Fin-Or d'Orléans. Voir ce nom. 504. Poire FIN-OR DE SEPTEMBRE. Synonymes. — Poires : 1. Finor (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 56). — 2. Finoin {Id. ibid.). — 3. Délices Gamotte (Decaisne, le Jardin I, fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 4. L'Empressée {Id. ibid.). Description de l'arbre* — Bois : fort. — Hameaux : nombreux , érigés vers la partie supérieure de la tige, étalés à sa base, longs, bien nourris, flexueux, brun grisâtre légèrement violacé , ayant les lenticelles apparentes , peu rapprochées , et les coussinets fortement ressortis. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus, écartés du bois et souvent placés en éperon. — Feuilles : grandes, vert foncé, ovales-arron- dies ou ovales-allongées, acuminées, planes ou contournées, profondément dentées, portées sur un pétiole de grosseur et de longueur moyennes. Fertilité. — Abondante. il Il 162 FIN Poire Fin-Or de Septembre. Culture. Sa vigueur est satisfaisante; quoiqu'il végète assez lentement, ses pyramides sont fort jolies quand il atteint sa troisième année ; le cognassier lui convient parfaitement. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : plus ou moins allon- gée et obtuse, généralement ventrue, souvent inéquilatère et bosselée, quelque peu pentagone à la base et étranglée près du sommet. — Pédoncule : long , grêle , courbé , régulièrement implanté à fleur de fruit. — Œil : grand ou moyen , ou- vert , arrondi , faiblement enfoncé. — Peau : vert jaunâtre clair , semée de points brun-fauve , habituellement lavée de même dans la cavité ombilicale et pas- sant, du côté du soleil, au jaune-orange panaché de rouge-brique. — Chair : blan- châtre , assez fine , mi-cassante et pier- reuse. — Eau : suffisante , sucrée et légèrement acide , sans parfum pro- noncé. Maturité. — Fin de septembre ou commencement d'octobre. Qualité. — Troisième. Historique. — Le Lectier, dont nous avons parlé ci-dessus à propos de l'ori- gine du Fin-Or d'Orléans, n'a pas cultivé le Fin-Or de Septembre, ou du moins ne l'a pas inscrit dans le Catalogue qu'il fit paraître en 1628; mais le recueil pomologique du moine dom Claude Saint- Etienne, édition de 1670, le signale de la sorte : «Vers la fin de Septembre « Finor, ou Finoin, est long, gros environ comme Orange jaune. On dit que c'est « Beurré en Normandie Estant cueilly, le faut mettre deux ou trois jours sur la « paille. » {Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 56.) Peu après (1690), la Quintinye s'occupa aussi de cette poire, seulement ce fut pour dire, et avec toute raison : « La Fin-Oin est si mauvaise, que je ne conseille à personne d'en « planter (pp. 316 et 317). » Duhamel du Monceau, lui, la décrivit à son tour (1768, t. II, p. 156),etsous le nom que nous lui conservons; toutefois il le fit assez impar- faitement et sans même, contre son habitude, caractériser l'arbre qui la produit; d'où l'on peut penser que cette variété ne lui aura été connue que par quelque description antérieure et inexacte. Nous ignorons la provenance du Fin-Or de Septembre; aucun des auteurs ici mentionnés ne l'a recherchée. Ce poirier ne se rencontre guère, aujourd'hui, que chez les collectionneurs. Observation*. — Rappelons de nouveau que le Fin-Or d'Orléans, mûrissant au début d'août , ne peut être réuni au Fin-Or de Septembre , que l'on mange à la On de ce dernier mois, et même au début d'octobre. De plus, renvoyons à notre article sur la poire Bon-Chrétien de Bruxelles (t. I, pp. 453-455), ceux qui la croient! identique avec le Fin-Or de Septembre. FIO— FLE Poire FIOLET. — Synonyme de poire Cassolette. Yoir ce nom. 103 Poire FLEMISH BEAUTY. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Yoir ce nom. Poire FLEUR-DOUBLE. — Synonyme de poire Double-Flevr. Voir ce nom. Poire FLEUR DE GUIGNE. — Synonyme de poire Sans-Peau. Voir ce nom. Poire FLEUR DE MARS. — Synonyme de Beurré Delbecq. Voir ce nom. 505. Poire FLEUR DE NEIGE. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Bameaux : assez nombreux, légèrement éta- lés , longs, gros, coudés, coton- neux, vert brunâtre lavé de violet obscur, ayant les lenticelles larges, blanchâtres, clair-semées, les cous- sinets bien marqués et les méri- thalles généralement courts. — Yeux : volumineux, coniques, des plus aigus, non appliqués contre le bois. — Feuilles : coriaces, lar- ges, ovales-allongées, acuminées, duveteuses, canaliculées ou pla- nes , à bords finement dentelés ou crénelés, au pétiole stipulé, peu long et peu fort. Fertilité. — Moyenne. Culture. — On le greffe habi- tuellement sur cognassier ; il y croît vite et bien ; sa forme pyra- midale est irréprochable. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : oblongue, très-ventrue à la base, un peu étranglée près du sommet, qui est fortement obtus. — Pédoncule : long, bien nourri, renflé aux extrémités, recourbé, inséré de côté et à la surface du fruit. — Œil : grand, souvent mi-clos ou fermé, plus ou moins plissé sur ses bords, assez enfoncé. — Peau : vert jaunâtre foncé, ponctuée de carmin et de marron, lavée de brun-rouge sur la face frappée par le soleil. — Chair : blanc verdâtre, grossière, demi-cassante, pierreuse et quelque peu \M FLO inarcescente. — Eau : rarement abondante, sucrée, vineuse, sans parfum bien prononcé. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Troisième pour la table, deuxième pour la cuisson. Historique. — De provenance belge, ce poirier est cultivé chez nous depuis 1843, mais seulement dans quelques collections ou pépinières, ses produits n'ayant réellement rien de recommandable en dehors de leur volume et de leur beau coloris. On trouve sur son origine les renseignements ci-après, dans un recueil publié à Bruxelles en 1850 : « 11 sort des semis de Van Mons et son nom lui vient sans doute du blanc éblouissant de sa fleur. Je ne puis désigner avec certitude l'époque de sa première production, mais M. de Maraise, qui en avait reçu les greffes directement de leur auteur, en ayant récolté des fruits en 1841 , on peut présumer qu'elle date de 1830 à 1835. » (Alexandre Bivort, Album de pomologie, t. III, p. 154.) Poire de FLORENCE D'ÉTÉ, nom. Synonyme de poire Gros-Blanquet. Voir ce 506. Poire FLORIMOND PARENT. Description de l'arbre* — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux , légèrement étalés, courts, de moyenne grosseur , à peine génicu- lés, duveteux, gris verdâtre nuancé de rouge-brique, aux lenticelles larges mais très- espacées, aux coussinets sail- lants, aux mérithalles des plus courts. — Yeux : gros ou moyens, aigus, coniques, écar- tés du bois et souvent placés en éperon. — Feuilles : ellipti- ques ou ovales-allongées, acu- minées, planes ou relevées en gouttière, ayant les bords fine- ment dentelés, le pétiole long et grêle. Fertilité. — Moyenne. Culture. — Le franc est le sujet qu'il préfère; sa vigueur laisse beaucoup à désirer, ainsi que ses pyramides, générale- ment trop basses et peu feuil- lues. Description «lu fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : allongée , plus ou FLU — FON IG5 moins obtuse, habituellement étranglée vers le sommet, très -ventrue dans sa partie inférieure, légèrement pentagone auprès de l'œil. — Pédoncule : assez long et assez gros, arqué, plus fort aux extrémités qu'au milieu , obliquement implanté dans une dépression peu sensible. — Œil : grand, bien fait, ouvert, ovale, placé dans un bassin évasé rarement profond, mais dont les bords sont accidentés. — Peau : jaune d'ocre nuancée de vert pâle et herbacé, ponctuée de fauve, marbrée de même, quelquefois faiblement lavée de rouge violâtre, terne, sur le côté exposé au soleil, et quelquefois aussi couverte de petites macules noirâtres et squam- meuses. — Chair : blanchâtre, grossière, assez fondante, marcescente, forte- ment pierreuse au centre. — Eau : peu abondante, douce, sucrée, sans parfum appréciable. Maturité. — Vers la mi-septembre et se prolongeant jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Troisième comme fruit à couteau, deuxième comme fruit à compote. Historique. — Ainsi que la précédente variété, cette poire nous vient de la Belgique, mais on la rencontre très-rarement dans nos jardins, car sa grosseur fait son unique mérite. Dans son pays natal, elle est même peu recherchée; « elle y « atteint au plus — dit M. Bivort — le deuxième rang par sa qualité. » Sortie des semis de Van Mons, on ne la croit pas antérieure à 1846. L'écrivain que nous venons de citer en fut le premier descripteur et la dédia à l'éditeur de son Album de pomologie, M. Florimond Parent, de Bruxelles. (Voir ledit ouvrage, t. III, pp. 93-94.) Poire a la FLUTE. — Synonyme de poire d'Épargne. Voir ce nom. 507. Poire FONDANTE ALBERT. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , étalés vers la base de la tige, érigés à son sommet, grêles, longs, légère- ment cotonneux, à peine coudés, vert clair brunâtre et nuancé de rouge-brique , surtout auprès des yeux, à lenticelles fines et clair-semées, à coussinets près • que nuls. — Yeux : petits, ovoï- des, appliqués contre l'écorce. — Feuilles : jamais abondantes, de grandeur très- variable, ova- les, profondément crénelées ou dentées, au pétiole long, faible et généralement lavé de carmin clair. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Cet arbre, dont la vigueur est modérée, se développe tardivement ; 166 FON [fondante alb — boi] nous le greffons sur cognassier ; dans sa troisième année les pyramides qu'il y fait ne sont pas encore bien fortes. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : irrégulière, arrondie, à surface habituellement assez bosselée. — Pédoncule : court, des plus gros, charnu et plissé à la base, non courbé, inséré de côté dans une étroite et faible cavité. — Œil : petit, ouvert ou fermé, souvent contourné, profondément enfoncé. — Peau : verte, jaunissant un peu à la maturité, semée de larges taches grises et de gros points fauves, faiblement vermillonnée sur la face qui regarde le soleil . — Chair : blanche, demi-fine, cassante, granuleuse autour des pépins. — Eau : rarement suffisante, mais délicate, vineuse et aromatique. Maturité. — Fin d'août et début de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je multiplie ce poirier depuis 1853, et le signalai pour la pre- mière fois, comme variété récemment obtenue, dans mon Catalogue de 1855 (p. 39, n° 556). Il venait d'être gagné par M. Albert Boucqueau, propriétaire à Nivelles (Belgique) et l'un des fondateurs de la Société dite des pépinières de Van Mons. Poires FONDANTE D'AUTOMNE. — Synonymes de Bergamote lucrative et de Beurré Dalbret. Yoir ces deux noms. 508. Poire FONDANTE DES BOIS. Synonymes. — Poires: 1. Belle des Flandres (Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden , 1831, p. 373, n° 82). — 2. BOUCHE NOUVELLE (Id. ibid.). — 3. BRILLANTE (Id. ibid.). — 4.Flemish Beauty ( Id. ibid.). — 5. Fondante du Bois (Id. ibid.).— 6. Impératrice de France {Id. ibid.). — 7.BoscH-PEÊR(Poiteau, Théorie Van Mons, 1834, p. 53, n° 39). — 8. Nouvelle gagnée a Heuze (Prévost, de Rouen , Annales de Flore et de Pomone, 1840-1841, p. 360). — 9. Joséphine [d'Automne] (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 137, n°228).— 10. SireBosc {Id. ibid.). — 11. Beurré de Flandre (Prévost, de Rouen, Cahiers de pomologie, 1835, 5<* cahier, p. 136). — 12. Gagnée a Heuze (André Leroy, Catalogue de cultures, 1846, p. 10). — 13. Belle des Bois (Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I, n° 19 ). — 14. Beurré des Bois ( Id. ibid. ). — 15. Davy ( Id. ibid. ). — 16. Beurré de Bourgogne ( Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, pp. 23-24). — 17. Beurré Saint-Amour {Id. ibid.). — 18. Davis (Id. ibid.). — 19. Bergamote de Flandre (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitierset d'ornement, 1849, p. 21, n° 175). — 20. Tougard [des Rouennais] (Tougard, Tableau analytique des variétés de poires, 1852, p. 121). — 21. Beurré Spence ( Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1855, p. 12). — 22. Féodale ( Id. ibid. ). — 23. Fondante Spence ( Id. ibid. ). — 24. Gros-Quessois d'Été (Id. ibid. ). — 25. Beurré Davy (Congrès pomologique, Procès-verbal de sa première session, 1856, p. 1 ). — 26. Beurré Foidard (ld. ibid.). — 27. Beurré de Deftinge (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1858, t. VI, p. 41). — 28. Des Bois (Id. ibid.). — 29. De Persil (Id. ibid.). — 30. Beurré Deftinghem (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 31. Excel- lentissime ( ld. ibid.). — 32. Mouille-Bouche nouvelle (H. ibid.). — 33. Beurré Haffner (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné d'arbres fruitiers et d'ornement, 1858, p. 33, n° 319). — 34. Pas-Pére ( Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des variétés du poirier, 1859, p. 63, et Supplément, p. 9). — 35. Deftingen féodale (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. I, n° 25). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, ordi- nairement bien étalés, gros, longs, légèrement coudés, rouge clair brunâtre, aux lenticelles assez larges mais peu abondantes, aux coussinets des plus accusés. — Yeux : moyens, coniques ou ovoïdes, généralement pointus, faiblement écartés du FON [fondante boi] 107 Poire Fondante des Bois. bois, ayant les écailles mal soudées. - Feuilles : assez petites, ovales, acuminées, dentelées en scie, munies d'un pétiole grêle et très-long. Fertilité. — Remarquable et soutenue. Culture. — On le greffe sur franc ou cognassier; son dévelop- pement est des plus tardifs , mais quand cet arbre at- teint sa troi- sième année il fait de su- perbes pyra- mides. Descrip - tion du fruit.— Gros- seur : volumi- neuse ou con- sidérable , et parfois énor- me. -^ Forme: oblongue, for- tement obtuse et mamelon- née au som- met, près du- quel elle est habituelle - ment assez étranglée ; des plus ventrues à son milieu, elle s'amincit beaucoup vers sa base, qui est quelque peu pentagone. — Pédoncule: de longueur et de force moyennes, renflé aux extrémités, surtout à son point d'attache, régulièrement inséré dans une large cavité souvent profonde. — OEil: petit ou moyen, mi-clos ou fermé, placé au centre d'un bassin très-évasé dont les bords sont bien accidentés et la profondeur variable. — Peau : peu épaisse , jaune verdâtre passant au jaune d'or sur la partie frappée par le soleil, ponctuée de gris et de brun, colorée de rouge vif, largement tachée de fauve auprès de l'œil. — Chair : très-blanche et très-fondante, demi-fine, juteuse, faiblement granuleuse au centre. — Eau : fort abondante, sucrée, acidulé , douée d'un parfum prononcé des plus savoureux. Maturité. — Courant de septembre et se prolongeant jusqu'en octobre. Qualité. — Première. Historique. — Les trente-cinq synonymes reconnus que nous avons classés 168 FON [fondante boi] chronologiquement sous le nom primitif de ce fruit, montrent en quelle estime on l'a toujours tenu depuis le commencement du xixe siècle, date de sa naissance. Par esprit de spéculation il s'est vu dédié à nombre d'individus, dont le plus célèbre fut le savant chimiste anglais Davy ; et peu s'en fallut même qu'il ne gardât ce dernier nom, au détriment de celui qui seul lui appartenait, car le Congrès ponio- logique déclara dans ses deux premières sessions (1856 et 1857), que le poirier Fondante des Bois avait cessé d'exister. Mais mieux inspiré au cours de la troisième (1858), il le ressuscita pour enterrer à son tour le Beurré Davy, lequel n'a réelle- ment pas droit de figurer au rang des variétés. — Il était, au surplus, dans la destinée de la poire Fondante des Bois de rester longtemps sans état civil régulier. On en conviendra quand on saura que la ville de Louvain (Belgique), puis la com- mune de Heuze, près Lille, furent d'abord erronément regardées comme son lieu d'origine, et qu'ensuite le baron de Férussac, qui chez nous la signalait dès 1828 [Bulletin des Sciences agricoles et économiques, t. VI, p. 201), prétendit « qu'elle avait « été obtenue de semis par un sieur Boscheir. » Or, ce Boscheir n'a jamais vécu, et le nom de semeur ainsi avancé n'est autre que celui, passablement défiguré, que cette variété reçut de Van Mons, son propagateur, lequel l'appela d'abord Bosc Peêr, mots flamands signifiant Poire des Bois; ce qui l'engagea à la surnommer Fondante des Bois. L'époque de sa propagation par Van Mons remonte environ à 1810; il la trouva inédite — lui-même l'a déclaré — dans le village de Deftinge ( Flandre orientale ), et peu après en distribua des greffes à ses amis et correspon- dants. Ce dernier fait est attesté par le docteur Diel, de Stuttgardt, érudit pomo- logiste mort avant 1830 et dont les ouvrages font autorité. Dans le tome V de son Kernobstsorten il décrit effectivement la présente variété, et dit (page 172) : « Je « dois à Van Mons la Fondante des Bois; il m'en offrit, sous ce nom, des greffes « en 1816. » — On le voit, cette variété appartient bien à la Belgique, compte une soixantaine d'années et porte à bon droit la dénomination sous laquelle nous l'avons décrite, et qui lui est généralement donnée par tous les pépiniéristes. Quant à l'ob- tenteur de ce fruit, il nous semblait d'après la déclaration de Van Mons, corro- borée par le nom même que cet arboriculteur applique à ladite poire , que la Fondante des Bois était sortie d'un égrasseau spontanément poussé dans un taillis. Il paraîtrait cependant qu'il n'en fut pas ainsi. Selon M. Eugène Forney, profes- seur d'arboriculture à Paris, elle aurait eu pour semeur un M. Fariau, de Deftinge, chez lequel Van Mons l'aurait jadis rencontrée, puis appréciée. Telle est du moins l'assertion émise en 1862 par M. Forney, dans son Jardinier fruitier (t. I, p. 192); et tout récemment il m'assurait [Lettre du 6 mars 1868) avoir trouvé ce renseignement dans la Revue des Revues, à la Bibliothèque de Bruxelles. Observations. — Un de nos modernes pomologues a dit en parlant de la Fondante des Bois : « Je la crois décrite et figurée en 1801 par Mayer, sous le nom « de Kaiserin (Impératrice), dans sa Pomona franconica. » C'est là une opinion que nous ne pouvons partager ; car outre que Mayer suppose ce fruit contemporain de laQuintinyc et de Merlet (xvne siècle), il en fait de plus la description suivante, ne s'appliquant nullement à notre poire : « La chair demi-cassante est un peu âpre, cependant son goût est agréable . elle mûrit en septembre et octobre, ne dure guère et mollit facilement: dans les années pluvieuses elle est sujette à crevasser. » [Pomona franconica, 1801, t. III, p. 272, n° 103.) I'< h n k. TONDANTE DU BOIS. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. FON [fondante bre] 169 Poire FONDANTE DE BRESSE. — Synonyme de poire Fondante de Brest. Voir ce nom. 509. Poire FONDANTE DE BREST. Synonymes. — Poires: 1. Inconnue du Chesneau (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, édition de 1670, p. 59). — 2. Inconnue-Chesneau ( Merlet, t' Abrégé des bons fruits, 1G75, p. 82).— 3. Fondante de Bresse ( dom le Gentil, le Jardinier solitaire, 5e édition, 1723, p. 44). — 4. Beauté iiative (Diel, Kemobstsorten, 1801, t. I,p. 183). — 5. Cassante de Brest (Calvel, Traité complet sur les pépinières, 1805, t. II, p. 309, n° 47). — 6. Cheneau (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 141). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : rarement nom- breux, étalés, bien nourris, peu longs et à peine géniculés, légèrement cotonneux, brun clair, ayant les lenticelles larges, appa- rentes, rapprochées, et les coussinets fort ressortis. — Yeux : de moyenne grosseur, ovoïdes, écartés du bois, aux écailles dis- jointes. — Feuilles : de forme généralement elliptique , planes , à bords régulièrement dentés en scie, portées sur un pétiole fort et assez long. Fertilité. — Extrême. Culture. — Ses pyramides, quel que soit le sujet qu'on lui donne, restent basses, mal ramifiées, irrégulières; quant à sa crois- sance, elle est plutôt tardive qu'ordinaire. Description du fruit* — Grosseur : moyenne et parfois un peu moins volumi- neuse. — Forme : assez allongée, régulière, légèrement obtuse , faiblement étranglée près du sommet, ventrue dans sa partie inférieure, bosselée autour et auprès de l'œil, où généralement elle s'amincit beaucoup. — Pédoncule : long , grêle au milieu , plus fort à ses extrémités, recourbé, implanté à fleur de peau. — OEil : large, arrondi , saillant. — Peau : rugueuse, jaune verdâtre, couverte de petits points gris, nuancée de brun-rouge clair du côté du soleil. — Chair : blanche, assez grosse, cassante, aqueuse et pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, douce, bien parfumée. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Nous voyons par le Catalogue de le Lectier, d'Orléans, qu'en 1628 il ne cultivait pas encore cette poire, qu'aucun recueil horticole antérieur au sien ne mentionne non plus ; mais en 1670 dom Claude Saint-Étienne la décrivit comme suit, page 59 de sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits : « Inconnue du Chesneau. — Elle est longuette et grossette comme Vallée, vermeille d'un costé marqueté de gris clair, le reste est d'un vert jaune marqueté de vert gay, la queue est grossette et de moyenne longueur, assez pierreuse mûrit en septembre. » Ce fut donc sous le nom d'Inconnue du Chesneau que cette variété parut d'abord ; la -170 FON [fondante car — cha] dénomination Fondante de Brest, sous laquelle on la multiplie présentement partout, ne lui vint qu'un peu plus tard. Merlet, dans son Abrégé des bons fruits (page 82 ), lui donna pour la première fois, en 1675, ce surnom, semblant indi- quer qu'elle provenait de Brest. Au reste, l'ancien mot cbesneau [aujourd'hui chenal] confirme bien une telle origine, puisqu'il s'applique à diverses sortes de canaux généralement bordés de terres disposées en talus, et qui sont très-communs dans tous les ports de mer. Jean Mayer, l'érudit pomologue allemand dont nous avons parlé plus haut, à propos de la Fondante des Bois, partagea cette opinion ; on lit en effet, page 291 du troisième volume de la Pomona franconica, qu'il publia au cours de 1801 : « Il se peut que ce fruit ait été trouvé à Brest, sur le bord de « quelque canal. » Au commencement du xvme siècle, le nom actuel de cette variété fut assez plaisamment défiguré dans plusieurs ouvrages relatifs au jardi- nage : on l'y appela Fondante de Bresse , et c'était passablement la dépayser, car le Finistère n'a jamais confiné, que nous sachions, au département de l'Ain!... La Quintinye, qui finissait d'écrire en 1684 ses Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, connut imparfaitement la Fondante de Brest, puisque dans ce livre il la classa parmi les poires mûrissant au mois d'août (t. I, p. 314), et porta, comme espèce distincte, l'Inconnue Chesneau au rang des variétés à manger en septem- bre (t. I, p. 313). Une telle méprise, de la part d'un tel praticien, suffirait donc à elle seule pour démontrer, si l'on en doutait, que le nom Fondante de Brest était encore, vers 1680, bien peu répandu dans les jardins français. Observations. — Etienne Calvel eut grandement raison de dire en 1804, dans son Traité sur les pépinières : « La Fondante de Brest est mal nommée, mieux « vaudrait l'appeler Cassante de Brest, car sa chair est cassante (t. II, pp. 309-310). » Et de fait, il la surnomma ainsi Exemple qu'en 1846 Poiteau s'empressa de suivre. Mais tous nos jardiniers tiennent si fortement aux anciens noms des fruits, que cette double tentative de rectification n'a produit aucun résultat ; voilà pourquoi nous nous contentons seulement de la mentionner. Poire FONDANTE DES CARMES. — Synonyme de poire Fondante de Chameu. Voir ce nom. Poire FONDANTE DES CÉLESTINES. — Synonyme de poire Désiré Comélis. Voir ce nom. 510. Poire FONDANTE DE CHARNEU. Synonymes. — Poires: 1. Légipont (vers 1800, selon M. de Jonghe, Bulletin de la Société' d'Horticulture de la Sarthe, t. II, p. 217). — 2. Merveille de Charneu (Diel, Vorzùglichste Kernobstsorlen, 1825, t. III, p. 113). — 3. Délices DES Charneuses (en 1836, selon M. de Jonghe, dans le Bulletin déjà cité ). — 4. Fondante des Charneuses (Id. ïbid.). — 5. Waterloo (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horiiculiural Society of London, 1842, p. 153 ). — 6. Miel de Wateiiloo (Prévost, Cahiers de pomologie, 4° cahier, 1845, p. 128). — 7. Fondante Cîiahneuse (André Leroy, Catalogue de cultures, 1846, p. 18). — 8. Beurré des Charneuses (Willcrrnoz, Observations sur le genre poirier, 1848, p. 24). — 9. Fondante des Carmes (Id. ibid.). — 10. Désirée Van Mons (Bivort, Album de pomologie, 1849, t. II, p. 28). — 11. Fondante des Ciiaiineux (Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des variétés du poirier, 1857, p. 50). — 12. DE Charneu ( Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I ). — 13. Désirée [Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, généra- lement érigés, surtout à la partie supérieure de la tige, gros et très-longs, forte- iikiiI géniculés, cotonneux, brun olivâtre, aux lenticelles larges et abondantes, aux FON [FONDANTE CHA 171 Poire Fondante de Gharneu. coussinets des plus ressortis. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigus, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles ; petites, nombreuses, ovales-allongées ou lancéolées, duveteuses , planes ou canaliculées , souvent contournées, ayant les bords bien crénelés, le pétiole long et épais. Fertilité. — Satisfai- sante. Culture. — Ce poi- rier , quoique assez vi- goureux , se développe tardivement ; nous lui donnons indistinctement le franc ou le cognassier, et toujours il fait, dans sa troisième année, des pyramides irréprocha- bles. Description «lis. fruit. — Grosseur : vo- lumineuse et quelque- fois énorme. — Forme : allongée, irrégulière et bosselée, légèrement ob- tuse, ventrue à son mi- lieu , pentagone à la base et souvent même jusqu'au sommet. — Pédoncule : assez long, biennourri, arqué, renflé à l'attache, obliquement inséré dans une cavité de grandeur variable où le comprime habituellement une gibbosité prononcée. — OEil : moyen , ouvert ou mi-clos, plus ou moins enfoncé, plissé sur ses bords. — Peau : très-mince, vert clair nuancé de jaune pâle , semée de larges points gris et fauves , et parfois , mais rarement, quelque peu vermillonnée sur le côté exposé au soleil. — Chair : blanche, fine, très-fondante, juteuse, odorante, à peine granuleuse auprès des loges. — Eau : toujours abondante, sucrée, vineuse, savoureusement parfumée. Maturité. — Depuis la mi-septembre jusqu'au commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — La variété ici décrite, et qui provient de la Belgique, fut importée chez nous de 1840 à 1842, mais personne encore n'en connaissait ni l'âge ni l'obtenteur. En 1825 le docteur Diel avait été le premier à la signaler aux Allemands, dans le Vorzùglichste Kernobstsorten, recueil pomologique imprimé à Stuttgardt, et s'était borné à transmettre à ses lecteurs les renseignements ci-après, les seuls qu'il eût pu recueillir sur ce fruit exquis : « La Merveille de Gharneu, excellente poire d'automne qui réellement enrichira notre 172 FON [fondante cha — com] pomone, m'a été envoyée par M. Hamel, jardinier-paysagiste d'Aix-la-Chapelle; c'est auprès de cette localité, à Charneu, qu'un propriétaire l'a gagnée de semis, mais j'ignore le nom de ce dernier; peut-être serai-je à même de l'indiquer plus tard. » (T. III, p. 113.) Diel, empêché par la mort, ne put compléter l'historique de cette variété ; ce fut M. de Jonghe, horticulteur à Bruxelles, qui trente ans après — en 1856 — l'établit de la sorte dans le Bulletin de la Société d'Horticulture de la Sarthe : « Quand je commençai — écrivit alors M. de Jonghe à cette Société, dont il était membre correspondant — quand je commençai il y a vingt ans (1836) à former mon école d'arbres fruitiers, j'y admis la variété annoncée à cette époque sous le nom de Délices ou Fondante, ou Merveille des Chômeuses. Malgré mes recherches, je n'en pus découvrir l'origine. Le hasard m'a fait connaître le nom primitif, le lieu où elle a été découverte, et même le pied- mère, qui existe encore M. Carabin, négociant à Bruxelles, m'a dit : « Mon vieil oncle « maternel, M. Légipont, trouva au commencement de ce siècle, à la campagne et dans ses « propriétés, un poirier de semis portant de beaux et excellents fruits. L'arbre fut enlevé et « planté dans son jardin, où il se trouve encore, donnant tous les ans une bonne récolte.... « Cette variété fut baptisée du nom de poire Légipont,.... sous lequel elle est connue dans « le village, Charneu, situé province de Liège, entre Verviers et la frontière de Prusse, dans la a direction d'Aix-la-Chapelle. » Des greffes coupées du semis même, et des fruits, me furent apportés par M. Carabin. En comparant le bois de ces greffes avec celui de la Fondante, Merveille ou Délices des Charneuses de mes cultures, et les fruits envoyés à ceux cueillis de mes arbres, je reconnus de suite la parfaite identité existant entre la poire Légipont, nom primitif, et la Fondante des Charneuses.... 11 y a donc seulement à changer l'orthographe de ce dernier nom, en écrivant Gharneu.... » (Tome II, année 1856, p. 217.) Observations. — Il est bon de cueillir cette poire un peu verte et de la laisser parfaire au fruitier sa maturité. Pour la manger dans les meilleures conditions possibles, on ne doit pas attendre qu'elle soit très-mûre. — Les variétés Besi des Vétérans et Duc de Brabant ne sont nullement identiques avec la Fondante de Charneu, ainsi qu'on le prétendait il y a quelques années ; mais comme elles sont décrites dans cet ouvrage (voir p. 289 du t. I, et p. 92 du t. II), inutile d'entrer à leur égard dans aucune explication. — En 1863 le Congrès pomologique, t. I, n° 13 de son recueil, a classé le nom Beurré Haffner au rang des synonymes de la Fondante de Charneu ; puis, n° 25 du même volume, il l'a reproduit parmi ceux de la Fondante des Bois. Ce double emploi demandant une rectification, je peux affirmer que le poirier Beurré Haffner, qui me fut envoyé de Belgique en 1855 par le pépiniériste Adrien Papeleu, aujourd'hui décédé, se rapporte uniquement à la variété Fondante des Bois , ainsi du reste que l'indiquait dès 1858 mon Catalogue descriptif et raisonné (p. 33, n° 319). Poires FONDANTE CHARNEUSE, ou DES CHARNEUSES, ou DES CHAR- NEUX. — Synonymes de poire Fondante de Charneu. Voir ce nom. 511. Poire FONDANTE DU COMICE. Description €le l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux et étalés, jisscz gros, mais courts, brun clair jaunâtre , ayant les lenticelles fines, abondantes, et les coussinets bien accusés. — Yeux : très-volumineux, ovoïdes et duveteux, aux écailles mal soudées, écartés du bois et souvent placés en éperon. FON [fondante com] 173 — Feuilles : ovales, acuminées ou lancéolées, faiblement dentées en scie, quelque peu contournées, munies d'un pétiole court et épais. _ , j r. ■ Fertilité. — Ordi- Poire Fondante du Comice. naire, mais constante. Culture. — Il est peu vigoureux et d'un dé- veloppement des plus tardifs ; ses pyramides, même dans leur troi- sième année, sont bas- ses et irrégulières ; le franc lui convient mieux que le cognas- sier. Description du fruit* — Grosseur : volumineuse et quel- quefois considérable. — Forme : allongée, obtuse, fortement bos- selée , très-ventrue à son milieu, mamelon- née au sommet, géné- ralement irrégulière. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, assez gros, arqué, par- fois renflé à son extré- mité supérieure, inséré de côté dans une faible dépression. — Œil : moyen, rond, ouvert, placé au centre d'un large bassin souvent bien profond. — Peau : jaune-paille, légèrement verdâtre, ponctuée , marbrée, tachetée et rayée de gris-roux. — Chair : des plus blanches et demi-fine, fondante, juteuse, contenant quelques pierres au centre. — Eau : très- abondante, très-sucrée, vineuse, délicieusement parfumée. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — L'arbre-type qui donna naissance à cette poire si parfaite , provient des semis de l'ancien Comice horticole d'Angers. Il se mit à fruit en 1849 et l'année suivante je pus déjà le multiplier dans mes pépinières. Peu après, la Fondante du Comice était cultivée chez les Belges, où M. Bivort la signalait ainsi, en 1859, à l'attention des jardiniers et des amateurs : « Des fruits de cette variété récoltés dans le jardin de M. Royer, à Namur, ayant été soumis en 1857 à l'appréciation de la Commission royale de Pomologie, celle-ci a pu s'assurer que la qualité de la Fondante du Comice ne s'était pas amoindrie en Belgique , et partant en recommander la culture. » {Annales de pomologie belge et étrangère, t. VII, p. 25.) Cette même année 1859 un jugement bien différent fut porté chez, nous sur ce 174 FON [fondante cite] fruit, par les membres du Congrès pomologique, réunis à Bordeaux. Ils le décla- rèrent « indigne de la culture, cassant et sans saveur. » [Procès-verbaux, 1859, p. 8.) Il faut croire qu'une telle sentence rencontra beaucoup d'appelants, et que la décision des premiers juges fut mise à néant, car le Congrès, quatre ans plus tard, décrivait et figurait cette poire dans son recueil officiel, la Pomologie de la France, et voici comment il l'appréciait : « Chair blanche, neigeuse, teintée jaunâtre, fine ou demi-fine, très-fondante, pourvue d'une eau abondante, sucrée, légèrement vineuse, parfumée. » (Tome II, n° 93.) On le voit, cette appréciation première.... qui n'est que juste — diffère un peu de la 512. Poire FONDANTE DE CUERNE. Description de l'ar- f»re. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , érigés au sommet de la tige, étalés à sa base, gros, de longueur moyenne, peu coudés, brun- fauve verdâtre, ayant les lenticelles grises , larges , abondantes, et les coussinets faiblement ressortis. — Yeux: moyens ou petits, ovoïdes, obtus, aux écailles disjointes, légèrement duveteux, écartés du bois. — Feuilles : grandes, ovales-allongées ou ellipti- ques , coriaces , faiblement crénelées sur leurs bords, au pétiole long , très - fort et pourvu de stipules bien dé- veloppées. Fertilité. — Convenable. Culture. — On le greffe sur cognassier ou sur franc ; sa vigueur et sa croissance sont ordinaires ; il fait de jolies pyramides. Description du fruit. — Grosseur ; volumineuse et parfois moins' considérable. — Forme: conique-allongée, obtuse, ayant générale- ment' un côté plus gros que l'autre, plissée ou mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court, bien' nourri, rarement arqué, renflé à ses extrémités, obliquement implanté à Unir de chair. — Œil: assez grand, régulier, ouvert, faiblement accidenté sur ses bonis, à peine enfoncé. — Peau : jaune-cilron, semée de nombreux points gris FON [FONDANTE DEL — mat] 175 cendré, maculée de brun-fauve auprès de l'œil et du pédoncule , marbrée de roux clair sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc jaunâtre, demi-fine et demi- fondante, aqueuse, assez pierreuse autour des loges. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, faiblement aromatique. Maturité. — Depuis la mi-septembre jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Deuxième. Historique. — On ne sait rien de précis sur l'origine de cette poire, propagée par les Belges depuis une vingtaine d'années. Les lignes suivantes, extraites des Annales de pomologie publiées à Bruxelles sous la direction de M. Bivort, contiennent cependant, à son endroit, quelques renseignements qu'il est bon de reproduire : « Cette variété provient des environs de Courtrai et porte le nom du village où elle fut trouvée inédite par M. Reynaert-Beernaert ; mais on ne connaît ni son obtenteur ni l'époque de sa première production. A Cuerne, sur les lieux mêmes, on l'appelle Zop Peér ( Poire de Jus) ou Win Peér (Poire de Vin). Elle a d'assez nombreux rapports avec la poire Ananas. » (Tome II, p. S.) Plusieurs poiriers dits de Vin existèrent anciennement dans la culture, soit en France, soit en Allemagne ; les nôtres, aujourd'hui, portent d'autres dénominations — Sanguine de France, Saint-Gall — et sont fort différentes de l'arbre qui produit la Fondante de Cuerne. Il en est de même des deux poires Weingiffter , que Bauhin décrivit en 1598 dans son Historia fontis et balnei Bollensis (pp. 111 et 119), puisque l'une est petite et complètement arrondie, et que la seconde, également d'un faible volume, se gardait jusqu'au mois de janvier. Enfin si la poire Ananas de Courtrai offre bien , comme le fait observer M. Bivort , un certain air de famille avec la Fondante de Cuerne, elle s'en éloigne cependant par son eau musquée, sa qualité plus parfaite, sa plus grande précocité, et surtout par son arbre (voir t. I, p. 124, notre article sur l'Ananas de Courtrai). Nous croyons donc, avec les pomologues belges, que la Fondante de Cuerne a droit de prendre rang parmi les variétés. Poire FONDANTE DELBECQ. — Synonyme de Beurré Delbecq. Voir ce nom. Poire FONDANTE DE JAFFARD. — Synonyme de Colmar d'Arenberg. Voir ce nom. 513. Poire FONDANTE DE LA MAITRE-ÉCOLE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : nombreux, très-étalés, gros et longs, bien coudés, vert cendré, aux lenticelles apparentes et rapprochées, aux coussinets peu saillants. — Yeux: assez volumineux, ovoïdes, très-écartés du bois, souvent ressortis en éperon, ayant les écailles entr'ou vertes. — Feuilles : ovales ou ovales-allongées, légèrement dentelées, planes, portées sur un pétiole épais et des plus longs. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Toute espèce de sujet lui convient; il est vigoureux et développe assez hâtivement son écusson ; quant à ses pyramides, quoiqu'un peu trop irrégu- lières elles ne laissent pas, cependant, que d'être fortes et convenables. 176 FON [fondante mai — mal] Fondante de la Maître-Ecole. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : turbinée, obtuse, régulière, généralement un peu allongée. — Pédon- cule : court ou de longueur moyenne, bien nourri, rarement très-arqué, inséré obliquement ou perpendiculairement dans une large dépression à bords plus ou moins relevés. — Œil : moyen , souvent mi-clos, arrondi, faiblement enfoncé. — Peau : jaune orangé, toute parsemée de points brun-fauve très- apparents, rayée de même dans la cavité ombilicale et quelque peu rous- sàtre sur la partie frappée par le soleil. — Chair: fortement jaunâtre, cassante ou demi-cassante, fine, juteuse, habi- tuellement granuleuse auprès des pépins. — Eau : abondante , vineuse et sucrée, possédant un parfum assez délicat. Maturité. — Fin de novembre et courant de décembre , parfois même allant jusqu'en janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — Elle provient des jardins de MM. Robert et Moreau, hor- ticulteurs à Angers ; le nom qu'on lui a donné est celui du clos dans lequel le pied-type a poussé; sa première dégustation date de 1861. Le Comice horticole de Maine-et-Loire déclara ce fruit «bon à multiplier. » [Bulletins de 1861, p. 271.) Il mérite en effet cette recomman- dation, mais on ne saurait le classer parmi les variétés de choix, vu le grand nombre de poires d'automne qui l'emportent sur lui par le volume et la qualité. 514. Poire FONDANTE DE MALÏNES. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, courts et de moyenne grosseur, peu géniculés, jaune-brun clair, ayant les lenticelles fines et clair-semées , les coussinets bien accusés. — Yeux ; aux écailles habituellement mal soudées, moyens ou gros, ovoïdes, aigus et légèrement écartés du bois. — Feuilles : vert clair, elliptiques ou ovales-allongées, profondément dentées sur leurs bords, munies d'un pétiole fort et assez long. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Quel que soit le sujet sur lequel on l'ait greffé, il se développe par- faitement et forme déjà dans sa deuxième année de jolies pyramides aussi touffues que régulières. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée- arrondie, mamelonnée au sommet et généralement moins grosse d'un côté que de FON [fondante mal — marJ ^77 l'autre. — Pédoncule : long, assez mince au milieu, très-renflé à ses extrémités, arqué et souvent contourné, obliquement inséré dans une large cavité de profon- n . _ . . „ .. deur variable et dont les Poire Fondante de Malines. , , ..■.., bords sont très -inégaux. — OEil : petit, ouvert ou mi-clos, généralement bien enfoncé. — Peau : épaisse, rugueuse, jaune d'or, bron- zée près de l'œil et près du pédoncule, couverte en par- tie, du côté du soleil, par de nombreuses marbrures ou taches brun-rouge et gris verdâtre. — Chair : blan- che, demi-fine et demi-fon- dante , pierreuse. — Eau : suffisante , sucrée , aigre- lette, douée d'un savoureux parfum légèrement mus- qué. Maturité. — Fin de sep- tembre et courant d'octobre. Qualité. — Première , mais quelquefois deuxième quand la chair de cette poire (ce que nous avons constaté assez souvent) est par trop sèche et presque cassante. Historique* — Ainsi que l'indique son nom, ce fruit est originaire de Mali- nes (Belgique), où le major Esperen le gagna de semis en 1842. Deux ans après il était importé chez nous. Les variétés Bonne de Malines et Joséphine de Malines n'ont rien de commun avec lui. 515. Poire FONDANTE DE MARS. Description de l'arbre. — Bois : fort ou assez fort. — Rameaux : nombreux, généralement étalés , gros, longs, géniculés, légèrement cotonneux, brun-rouge verdâtre, finement et abondamment ponctués, aux coussinets très- marqués. — Yeux : volumineux, ovoïdes, duveteux, écartés du bois, souvent placés en éperon, ayant les écailles disjointes. — Feuilles: grandes, ovales-allongées, régulièrement dentées en scie , portées sur un pétiole des plus longs , fort et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Cet arbre n'a rien de particulier dans sa croissance ; il se greffe sur cognassier ou sur franc, ses pyramides sont habituellement de toute beauté. ii. 12 178 FON [fondante mar — mou] Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme • arrondie, irrégulière, plus ou moins bosselée, surtout vers le sommet. — Pédon- cule : court, assez gros, arqué et parfois contourné, implanté de côté au fond d'un large évasement triangulaire dont les Poire Fondante de Mars. ^^ ^ ^ ^ ^^ _ mi . grand , très -ouvert, toujours bien enfoncé. — Peau: rude au toucher, verdâtre , marbrée de brun , ponctuée de même, presque entièrement lavée de roux foncé. — Chair : blanchâtre, demi-fine, cassante, marcescente et granuleuse. — Eau : insuffisante, fai- blement sucrée, peu savoureuse. Maturité. — Vers la mi-décembre et atteignant difficilement la fin du mois de janvier. Qualité. — Troisième. Historique. — Aucune poire n'est plus mal nommée que la Fon- dante de Mars, qui chez nous atteint rarement les derniers jours de janvier et possède une chair parfaitement cas- sante. En 1860 je l'ai reçue de Belgique, où dans les environs de Liège on la cultive assez généralement. Les pomologues belges ne l'ont pas encore décrite ; j'ignore la date et le lieu de son obtention, mais le Catalogue publié en 1866 par M. Galopin, pépiniériste à Liège, attribue au sieur Delcourt (page 18) le gain de cette variété, à peine connue de nos horticulteurs, auxquels on ne doit certes pas la recom- mander. Le 2 mars 1868 M. Galopin m'assurait la tenir, « sous cette paternité, » de M. Alexandre Bivort, directeur des pépinières de la Société Van Mons, lequel la lui avait adressée vers 1850. Poire FONDANTE DE MAUBEUGE. — Synonyme de Bergamote lucrative. Voir ce nom. Poire FONDANTE DE MILLOT. — Synonyme de poire Serrurier. Voir ce nom. Poire FONDANTE DE MONS. — Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce nom. 516. Poire FONDANTE DE MOULINS-LILLE. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : générale- ment assez nombreux, légèrement arqués et étalés, gros, longs, à peine géniculés , cotonneux , vert clair nuancé de brun, ayant les lenticelles larges , rapprochées, et les coussinets presque aplatis. — Yeux : moyens, ovoïdes, très-écartés du bois ou complètement sortis en éperon, aux écailles mal soudées. — Feuilles: petites, peu abondantes, arrondies, acuminées, faiblement dentées, canaliculées , au pétiole de grosseur et de longueur moyennes, et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Remarquable. FON [fondante mou — pré] 179 Poire Fondante de Moulins-Lille. Culture. —Le franc est le sujet que ce poirier préfère, quoique nous le greffions aussi sur cognassier et qu'il y végète passablement ; il fait des pyramides assez convenables. description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde , bosselée , un peu ventrue vers la base. — Pédoncule : court, mince, arqué, régulièrement inséré à fleur de chair. — OEil : saillant , moyen , ouvert. — Peau : vert foncé ou jaune pâle verdâtre, ponctuée et réticulée de roux, ma- culée de brun - fauve autour du pédoncule ainsi qu'auprès de l'œil, et généralement couverte de quelques taches rousses assez squammeuses. — Chair : blanche, grosse, fondante, juteuse , pierreuse au - dessus des pépins. — Eau : des plus abondantes, sucrée, acidulé, possédant une saveur exquise. Maturité. — Fin d'octobre et cou- rant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Gagnée en 1858 par M. Grolez-Duriez, horticulteur à Rouchin-lez-Lille , elle porte le nom d'un faubourg de cette dernière ville, faubourg dans lequel son obtenteur résidait quand le pied-type , sorti de pépins de la poire Napoléon, se mit à fruit. Je multiplie ce poirier depuis 1863. Poire FONDANTE MUSQUÉE. — Synonyme de poire Épine d'Été. Voir ce nom. Poire FONDANTE DE NOËL. — Synonyme de poire Belle de Noël. Voir ce nom. Poire FONDANTE DU PANISELLE. — Synonyme de poire Archiduc Charles. Voir ce nom. Poire FONDANTE PARISELLE. — Synonyme de poire Archiduc Charles. Voir ce nom. 517. Poire FONDANTE DES PRES. Description de l'arbre. — Bois: faible. — Rameaux : assez nombreux, étalés et quelque peu réfléchis, grêles , de longueur moyenne , à peine coudés, duveteux , marron clair nuancé de vert pâle et de gris violâtre, finement et abondamment 180 FON [fondante pré — roc] ponctués, aux coussinets bien accusés. — Yeux : assez gros, aigus, coniques, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles: petites, acuminées, ovales-lancéolées, planes ou canaliculées , ayant les bords fai- Poire Fondante des Prés. blement denticulés, le pétiole grêle, de longueur variable et parfois rou- geâtre à son point d'attache. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Ce poirier demande le franc plutôt que le cognassier; il se développe tardivement et fait de chétives pyramides qui de plus sont très-irrégulièrës. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent moins volumineuse. — Forme : turbinée , obtuse, assez ventrue. — Pédoncule : de longueur moyenne, peu nourri, recourbé, habituellement terminé en bourrelet, implanté à la surface du fruit. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, presque saillant. — Peau : jaune-citron, ponctuée de brun roux, tachée et rayée de même , lavée de rouille autour de l'œil et de ver- millon sur le côté du soleil. — Chair : blanchâtre, grosse, assez fondante, fortement granuleuse. — Eau : suffisante, sucrée, légèrement acre, possédant une saveur anisée qui n'est pas sans délicatesse. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — La Fondante des Prés appartient à la pomone belge et se ren- contre dans bien peu de jardins français. Son premier descripteur, M. Bivort, disait en 1850 « qu'elle provenait des semis de Van Mons et remontait à 1842. Le « nom qu'on lui a donné, ajoutait-il, vient de ce que l'arbre-type était planté le « long d'une prairie, au Béguinage, à Louvain. » [Album depomologie, t. III, p. 20.) 518. Poire FONDANTE DE LA ROCHE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux et généralemen I é talés, gros, un peu courts, très-coudés, brun clair légèrement verdâtre ou grisâtre, aux lenticelles larges, apparentes, clair-semées, aux coussinets des plus saillants. — Yeux : assez volumineux, coniques, écartés du bois, placés parfois en éperon, ayant les écailles très-disjointes. — Feuilles : de moyenne grandeur, variant lit-aucoup dans leur forme, mais le plus ordinairement ovales-arrondies et FON [fondante roc] 181 Poire Fondante de la Roche. régulièrement dentées en scie ; elles ont le pétiole peu fort, assez long et presque toujours lavé de rose tendre. Fertilité. — Convenable. Culture. — Les pyramides de ce poirier , dont la vigueur est satis- faisante, sont hautes, feuillues et bien ramifiées; on le greffe sur cognassier ; sa croissance n'a rien d'exceptionnel. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde, ventrue, bosse- lée, irrégulière, souvent un peu contournée. — Pédoncule : long, mince, recourbé, inséré oblique- ment dans une large dépression dont les bords sont assez renflés. — OEil : petit, ouvert ou mi-clos, elliptique, faiblement enfoncé. — Peau : roux clair, lisse et unie, passant au rose tendre sur la face exposée au soleil. — Chair : blan- che, fine, fondante, juteuse, conte- nant quelques granulations au centre. — Eau : très-abondante, sucrée, acidulé, aromatique, ayant un arrière-goût musqué des plus agréables. Maturité. — Courant d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Le 18 novembre 1855 cette poire, de provenance angevine , était soumise, encore innommée, au Comice horticole de Maine-et-Loire, qui porta sur elle l'appréciation suivante : « De grosseur moyenne, ce fruit se fait remarquer par une belle couleur aurore, plus brillante peut-être que celle du Beurré de ce nom {Beurré Capiaumont). Comme il a dépassé un point de maturité convenable, il doit avoir perdu de son mérite. Cependant à sa chair juteuse, fine, sucrée et légèrement musquée, on croit pouvoir le considérer dès à présent comme étant très-bon. » (Bulletins, année 1855, t. IV, pp. 95 et 96.) La présentation de cette variété inédite avait été faite par un horticulteur d'Angers ayant reçu mission de la propager, par M. Héry, aujourd'hui décédé. Trois ans plus tard, le 4 juillet 1858, ce dernier voulant la livrer au commerce, pria le Comice de la nommer ; et ce fut alors que son origine dut être incontesta- blement établie. L'extrait ci-après du procès- verbal de la séance va montrer qu'on ne négligea rien pour la préciser : « M. Héry, admis à la séance, demande que l'on veuille bien donner un nom à une poire nouvelle, trouvée sur la propriété de M= Chesneau de la Haugrenière, commune de Sainte - Gemmes-sur-Loire, et déjà présentée par lui en 1855... Il dépose une lettre de M. Chesneau, attestant qu'un poirier provenu de semis existe sur son domaine de la Roche et qu'il en a 182 FON [fondante rom — tri] fait don h M. Héry, en l'autorisant à le multiplier, à le vendre, en un mot à en disposer comme il le jugerait convenable, lui en cédant l'entière propriété. A ce témoignage vient se joindre celui d'un membre présent, qui déclare connaître parfaitement la poire de M. Héry et la regarder comme constituant une variété nouvelle. Ces renseignements, dignes assuré- ment de toute confiance, suffisent au Comice, qui donne alors à ce fruit le nom de Poire Fondante de la Roche. » {Bulletins, année 1858, t. IV, pp. 256 et 257.) Je propage ce poirier depuis 1860 ; sa première fructification avait eu lieu de 1849 à 1852. Poire FONDANTE DE ROME. — Synonyme de Beurré romain. Voir ce nom. Poire FONDANTE SPENCE. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Yoir ce nom. Poire FONDANTE DE TRIANON (de M. Laurent de Bavay, de Bruxelles). — Synonyme de poire du Breuil père. Voir ce nom. 519. Poire de FONTARABIE. Synonymes. — Poires : 1. De Bonnefoy (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 16). — 2. Bonne-Foy (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 123). — 3. CARMELITE MUSQUÉE (Id. ibid.). — 4. Gros-Muscat de Lton {Id. ibid.). — 5. Gros-Romain {Id. ibid.). — 6. Grosse-Romaine (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 148, n° 361). Description de l'ar- bre. — Bois: peu fort. — Bameaux : très -peu nom- breux, étalés, gros et courts, géniculés, cotonneux, brun olivâtre , ayant les lenticelles petites, rares, et les coussi- nets des plus marqués. — Yeux : assez volumineux , ovoïdes-arrondis, aux écailles mal soudées, duveteux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales ou elliptiques, régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole court , épais et roide. Fertilité. — Extrême. Culture. — C'est un poi- rier très-faible et d'un déve- loppement tardif; le franc lui convient beaucoup mieux que le cognassier ; mais il ne sau- rait, sur quelque sujet que ce soit, former des pyramides dont on puisse tirer un parti convenable. FON — FOR 183 Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins allongée et obtuse, régulière, ventrue, légèrement penta- gone, — Pédoncule : court, menu, arqué, charnu et plissé ou bosselé à la base, obliquement inséré dans une étroite cavité. — Œil : grand, bien fait, ouvert et habituellement assez enfoncé. — Peau : jaune clair, finement ponctuée de roux et de brun, largement lavée de carmin du côté du soleil, montrant çà et là quelques taches fauves et noirâtres. — Chair : blanche, un peu grosse, cassante, pierreuse au cœur. — Eau : suffisante, douce, sucrée, sans délicatesse, ayant un arrière- goût musqué. Maturité. — Commencement de février et se prolongeant jusqu'en avril. Qualité. — Deuxième, mais uniquement pour la cuisson. Historique. — Le mérite à peu près nul de ce poirier ne doit pas nous empê- cher de rechercher son origine. Il est né en France, et dès 1600 on l'y cultivait beaucoup dans la Champagne, où ses produits étaient appelés poires de Bonnefoy, lisons-nous page 17 du Catalogue arboricole publié en 1628 par le Lectier, d'Orléans. Merlet a parfaitement connu ce fruit, qu'il décrivit ainsi en 1675 : « La Poire de Fontarabie, la Carmélite musquée, Boime-Foy, gros Muscat de Lion, ou le gros Romain, est une grosse Poire, plus longue que ronde, jaune et colorée de rouge, sans pierre, assez bonne crue, et très-excellente cuite. » {L'Abrégé des bons fruits, p. 123.) Devant les cinq différents noms que ce fruit portait déjà en 1675, on peut hardi- ment supposer qu'alors il n'était plus delà première jeunesse et remontait au moins à la fin du xvie siècle. Comme il est permis également de le croire sorti de la Guyenne-et-Gascogne, les localités de Bonnefoi (Haute-Garonne) et de Fontarabie (Gironde), sous la dénomination desquelles il fut primitivement répandu, étant situées, l'une auprès de Toulouse et l'autre non loin de Blaye. Dans l'Anjou, on le cultive aussi depuis un très-long temps, car je le vois annoncé comme variété à compote, page 25 du Catalogue imprimé en 1790 par mon grand-père. Observation». — On a parfois réuni la poire de Fontarabie à sa congénère la Gilles-ô- Gilles , qui cependant en diffère complètement, puisqu'elle mûrit trois mois plus tôt et que son arbre fait des pyramides de toute beauté, quand le poirier de Fontarabie ne peut, au contraire, être élevé sous cette forme. Il devient donc facile de ne pas les confondre; et cela même importe assez, la Gilles-ô-Gilles ayant plus de volume et de qualité que le fruit décrit ci-dessus. Poire de FONTENAY- VENDÉE. — Synonyme de poire Jalousie de Fontenay. Voir ce nom. Poire la FORCE. — Synonyme de poire Duc de la Force. Voir ce nom. 520. Poire FORELLE. Synonymes. — Poires : 1. De Truite (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 89). — 2. Forellenbirne (Sickler, Teutscher Obstgârtner, 1803, t. XX, p. 167; et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London , 1842, p. 137, n° 235). — 3. Gorille (Bivort, Album de pomologie, 1850, t. III, pp. 65-66). - 4. TruitÈE (ld. ibid.). — 5. CORAIL {Id. ibid., p. 163). — 6. GRAIN DE Corail [Id. ibid.). — 7. Petit-Corail (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort et gris rougeâtre. — Rameaux ; peu nombreux, légèrement étalés, gros et longs, à peine géniculés, faiblement 184 FOR duveteux et ridés, d'un beau rouge foncé, aux lenticelles fines et très-espacées, aux coussinets presque nuls. — Yeux : petits, ovoïdes, aplatis, duveteux, collés contre l'écorce. — Feuilles : petites, rarement abondantes, vert jaunâtre, ovoïdes, souvent acuininées, cotonneuses, régulière- Poire Forelle. — Premier Type. nient dentées en scie, ayant le pétiole court, épais et roide. Fertilité. — Grande et soutenue. Culture. — Nous le greffons sur . franc ou sur cognassier; son déve- loppement est tardif; dans sa troi- sième année ses pyramides sont assez fortes, mais leur ramification laisse à désirer. liegcriptioudu fruit. — Gros- seur : volumineuse ou au-dessus de la moyenne. — Forme : très-varia- ble, on la voit souvent passer de la cylindrique-allongée et bosselée à la turbinée obtuse et ventrue, puis quel- quefois se rapprocher beaucoup de la Calebasse Bosc. — Pédoncule ■: court ou assez long, mince, habituel- lement renflé aux extrémités, plus ou moins arqué, obliquement ou perpen- diculairement inséré au centre d'une faible dépression dont l'un des bords est presque toujours mamelonné. — Œil: grand, mi-clos, contourné, peu enfoncé, entouré de gibbosités. — Peau : jaune verdâtre , ponctuée de fauve, maculée de même auprès du pédoncule et presque entièrement lavée de vermillon foncé très-brillant, sauf du côté de l'ombre, où ce rouge devient terne, clair, et n'apparaît plus que sous forme de mouchetures. — Chair : blanche, fine, compacte quoique bien fondante, juteuse, rarement granuleuse au centre. — Eau : fort abondante, sucrée, acidulé, douée d'un parfum délicieux. Maturité. — Depuis la mi-novembre jusqu'à la fin de décembre, et pouvant exceptionnellement atteindre le commencement de janvier. Qualité. — Première. Historique. -— Forelle, le nom du fruit que je viens de décrire, n'appartient pas à la langue française , mais à l'allemande et répond à notre mot truite. Il y a deux siècles, dom Claude Saint-Etienne publiait à Paris (1670) la seconde édition de sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, et comme il y mentionnait (p. 89) une poire de Truite appartenant aux variétés d'hiver, nous l'avons crue d'abord originaire de France, puis importée plus tard en Allemagne, où l'on aurait alors traduit par le terme Forelle, son nom français Truite. Mais ensuite cette hypothèse nous a semblé inadmissible, et voici pourquoi : c'est que dom Claude Saint-Étienne FOR 185 n'a connu, de ce fruit, que sa seule dénomination , et que depuis lui aucun de nos pomologues du xvne siècle et du xvin° n'en a reparlé. On doit donc conclure d'un tel silence sur une variété Poire Forelle. — Deuxième Type. aussi méritante, que l'auteur qui l'a signalée chez nous en 1670, l'a fait sans doute d'après quelque nomencla- teur allemand , et que son introduction dans les jardins français date environ de 1830, époque à laquelle les pépi- niéristes angevins commen- cèrent à la multiplier. Notre opinion sur la provenance du poirier Forelle est au reste celle même des principaux écrivains horticoles de l'Alle- magne , ainsi que vont le prouver les deux citations suivantes, traduites l'une de J. V. Sickler (1803), l'autre du professeur Diel (1806) : « La poire Forelle — dit Sickler — que j'ai reçue du docteur Hennig, de Wittemberg (Saxe), est-elle originaire d'Allemagne? Je laisse à mes successeurs le soin de trancher cette question, mais je penche cependant pour l'affirmative, les auteurs français ne la connaissant pas, du moins sous le nom de Forellenbirne. » (Teutscher Obstgàrtner , 1803, t. XX, p. 167.) « C'est à M. Buttner, de Halle (Saxe) — écrit Diel — que je dois mon poirier Forelle... Dans le but d'augmenter le nombre de mes arbres fruitiers, j'ai parcouru tous les jardins situés sur les bords du Rhin, là où les variétés françaises sont généralement fort communes, et je n'y en ai rencontré aucune que l'on puisse assimiler à la Forellenbirne. Nous pouvons donc, avec un orgueil national bien naturel, regarder cette poire comme née en Allemagne, et très-probablement dans la Saxe septentrionale. » (Kemobstsorten, 1806, p. 51.) J'ajouterai que je comprends aisément qu'on ait, vers 1845, cédé en Belgique à la tentation de nous vendre la poire Forelle sous le faux nom Corail ou Grain de Corail, puisque son brillant coloris rappelle à s'y méprendre la jolie nuance de ce précieux madrépore. Poire F0RELLEN. — Synonyme de poire Forelle. Voir ce nom. Poire F0RÈT D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Grise-Bonne. Voir ce nom. Poire FORÊT D'HIVER. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. 186 FOR 521. Poire FORME DE BERGAMOTE CRASSANE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : très-nombreux, légère- ment étalés vers la base, érigés au sommet, assez gros mais peu longs, bien géniculés, duveteux , rouge - brun clair , ayant les lenticelles fines, rares, et les coussinets ressortis. — Yeux : de moyenne grosseur, ovoïdes, cotonneux, aux écailles disjointes, très-écartés du bois, souvent même placés en éperon. — Feuilles : petites, des plus abondantes , ovales - allongées , générale- ment canaliculées et un peu contournées sur elles-mêmes , faiblement dentées ou crénelées , portées sur un pétiole court et fort. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Le franc convient mieux à ce poirier, que le cognassier ; toutefois il peut être aussi, sans trop de désavantage, greffe sur ce dernier sujet ; ses pyramides sont habituellement régulières, touffues, bien ramifiées, mais un peu basses. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : turbinée, légèrement obtuse et ventrue, plus ou moins étranglée près du sommet. — Pédoncule : court, bien nourri, rarement courbé, implanté à la surface. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, à peine enfoncé. — Peau : épaisse, vert jaunâtre, semée de larges points gris-roux, tachetée de même et maculée de brun-fauve autour du pédoncule. — Chair : jaunâtre, assez fine, fondante, aqueuse, un peu granuleuse au cœur. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, aromatique et délicate. Maturité. — Fin d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Première. Historique. — J'ai reçu ce poirier en 1850, des pépinières belges ; le Catalogue du Jardin de la Société Van Mons le dit sorti des semis de ce dernier arboriculteur (voir année 1854, p. 54) ; mais Van Mons, décédé en 1842, ne le vit pas fructifier, paraît-il, puisque le pied-type ne donna ses premiers fruits qu'en 1844, d'après M. Thuillier-Aloux [Poiriers qui peuvent être cultivés dans la Somme, 1855, p. 38). Il faut que le faciès de la poire Forme de Bergamote crassane se soit bien modifié par l'âge et la culture, car on a dû voir que le type ici figuré ne ressemblait nulle- ment à celui de la Bergamote crassane, fruit globuleux et des plus déprimés aux extrémités. Cette poire est donc maintenant très-mal nommée. Observations. — Comme il existe, on l'affirme du moins en Belgique, une variété appelée Forme de Bergamote et provenue également des semis de Van Mons, il est alors facile de la confondre avec la Forme de Bergamote crassane. Quoiqu'elle nous soit complètement inconnue, nous devons cependant la signaler, ne serait-ce que pour montrer qu'actuellement nos pépiniéristes la propagent fort peu, si même FOR [fortunée ang — boi] 187 ils la propagent. Le Catalogue du Jardin de la Société Van Mons la mentionne en 1854 (t. I, p. 54) et la dit : « grosse, de première qualité, mûrissant en « octobre ; » renseignements insuffisants pour la distinguer de son homonyme, à laquelle ils peuvent aussi s'appliquer. Poire FORNIQUET. — Synonyme de poire Salviati. Voir ce nom. Poire FORTUNÉE. — Synonyme de poire Fortunée de Printemps. Voir ce nom. Poire FORTUNÉE D'ANGERS. — Synonyme de poire Fortunée supérieure. Voir ce nom. 522. Poire FORTUNÉE BOISSELOT. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés ou légèrement éta- lés, gros, un peu courts , géniculés , brun nuancé de vert pâle, aux lenticelles rares et presque inapparentes , aux coussinets bien ac- cusés. — Yeux : vo- lumineux, coniques et aigus, non appli- qués contre le bois. — Feuilles : assez grandes et d'un beau vert - brun , abondantes, ovales- allongées, planes ou canaliculées et con- tournées, à bords ré- gulièrement dentés en scie, portées sur un pétiole fort et peu long. Fertilité. — Sa- tisfaisante. Culture. — Doué d'une excellente vigueur, cet arbre prospère sur toute espèce de sujet ; il se développe vite, bien, et prend une forme pyramidale ordinairement des plus convenables. I88 FOR [fortunée été — pri] Description du fruit. — Grosseur : volumineuse ou au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée fortement obtuse et ventrue, généralement très-régulière. — Pédoncule : assez long, gros, arqué, obliquement inséré dans une cavité évasée mais peu profonde. — Œil : petit ou moyen, ouvert ou mi-clos, habituellement très-enfoncé dans un bassin en entonnoir. — Peau ; épaisse et rugueuse, jaune verdàtre ou jaune d'ocre, lavée en partie d'un gris-roux obscur et souvent squam- meux. — Chair ; blanche, fine, fondante, juteuse, pierreuse autour des loges. — Fau : abondante, sucrée, aigrelette, délicate et plus ou moins aromatique. Maturité. — Commencement de janvier et se prolongeant aisément jusqu'à la fin de février. Qualité. — Première, et souvent deuxième quand son eau est trop faiblement parfumée. Historique. — L'obtenteur de cette variété moderne est M. Auguste Boisselot, propriétaire à Nantes et connu déjà par plusieurs gains généralement estimés. Le pied-type de la Fortunée Boisselot provient d'un semis de pépins de la Fortunée de Printemps ; il a donné ses premiers fruits en 1861. Observations. — Encore très-peu répandu, ce poirier ressemble beaucoup à la variété Fortunée, ou mieux Fortunée de Printemps, que Parmentier gagnait en Belgique au début de ce siècle, et M. Boisselot lui-même le reconnaissait en ces termes dans une lettre qu'il m'écrivait le 15 février 1868 : « Le bois de la Fortunée « Boisselot — disait-il — est tellement semblable à celui de l'ancienne poire « Fortunée , que greffées sur le même arbre ces deux variétés ne se distinguent « qu'en ce que ma Fortunée a le bois un peu plus gros, ainsi que les boutons à « fruit. » Du reste, ces deux poires ne sont pas non plus sans avoir, dans leurs caractères extérieurs, d'assez grands rapports, mais qui ne peuvent amener aucune confusion, puisque la première disparaît en février ou mars, quand l'autre, au contraire, se conserve jusqu'en mai. Poire FORTUNÉE D'ÉTÉ. — - Synonyme de poire Amadote. Voir ce nom. Poire FORTUNÉE DE PARMENTIER. — Synonyme de poire Fortunée de Prin- temps. Voir ce nom. 523. Poire FORTUNÉE DE PRINTEMPS. Synonymes. — Poires : 1. Fortunée (Prévost, Cahiers de pomologie, 1839, 3e cahier, p. 94). — 2. Fortunée de Parmentier (André Leroy, Catalogue de cultures, 1846, p. 10). — 3. Bergamote Fortunée (Bivort, Album de pomologie, 1849, t. II, pp. 79 et 176). — 4. Fortunée de Reims (Tougard, Tableau analytique des variétés de poires, 1852, p. 75). — 5. De Parmentier { Id. ibid.). —6. Beurré de Remme (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1860, t. VIII, p. 29). — 7. Fortunée de Remme (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : très-nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, bien nourris, de longueur moyenne, coudés, brun verdàtre foncé, très-finement et très-peu ponctués, à coussinets des plus saillants. — Yeux : énormes et longs, coniques, légèrement écartés du bois. — FOR [fortunée pri' 189 Feuilles : abondantes, habituellement ovales-allongées on elliptiques, faiblement relevées en gouttière et contournées, ayant les bords assez profondément dentés, le pétiole fort et peu long. Poire Fortunée de Printemps. Fertilité. — Extrême. Culture. — On le greffe sur franc et sur cognassier, mais ce dernier sujet lui convient moins que l'autre ; sa vigueur est satisfaisante, quoique son développement soit tardif; dans sa troisième année il fait de superbes pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne et parfois moins vo- lumineuse. — Forme : sphérique ou turbinée - arrondie , généralement assez bosselée. — Pédoncule : court, arqué, faible au milieu, plus fort aux extrémités, inséré obliquement dans une cavité prononcée dont les bords sont gibbeux ou très-plissés. — Œil : petit, mi-clos ou fermé, rarement bien enfoncé, entouré de bosselettes. — Peau : rude au toucher, plutôt mince qu'épaisse, jaune orangé légèrement verdâtre du côté de l'ombre, presque entièrement lavée de roux clair et semée de points gris cendré peu apparents. — Chair : blanc jaunâtre , demi-fine et demi-fondante , aqueuse , assez granuleuse auprès des pépins. — Eau : abondante, sucrée, douée d'un savoureux arôme, mais souvent entachée d'âcreté. Maturité. — Depuis février jusqu'en mai ou juin. Qualité. — Deuxième, et parfois première quand son. eau n'a rien de trop astringent. Historique. — C'est de la Belgique qu'est sortie cette poire, précieuse surtout par sa très-longue conservation. Je l'ai reçue de Bruxelles, vers 1830 ou 1832, étiquetée Fortunée de M. Parmentier. Ce dernier, amateur passionné d'arboricul- ture et longtemps membre correspondant de l'ancien Comice horticole d'Angers, habitait Enghien (Hainaut), où il mourut au cours du mois de juin 1847. Il a gagné d'excellents fruits ; toutefois la poire Fortunée ne lui appartient pas. Le successeur de Van Mons, M. Bivort, affirma bien en 1849 (Album de pomologie, t. II, p. 79) « qu'elle provenait des semis de M. Parmentier, d'Enghien, et que sa « première production pouvait dater d'une vingtaine d'années; » mais plus tard, en 1860, il dut rectifier cette assertion, qui manquait d'exactitude : « On a prétendu depuis 1849 — écrivit-il alors — que la Fortunée appartenait aux « semis de M. de Remme. C'est possible ; mais nous n'avons aucune preuve de la véracité de « ce dire qui, au résumé, importe peu. Ce qui est certain, c'est que M. Parmentier l'a fait « connaître et l'a mise dans le commerce. » {Annales de pomologie belge et étrangère, t. VIII, p." 29.) M. le professeur Decaisne, directeur des cultures au Jardin des plantes de Paris , voulant décrire cette variété , ne fut pas de l'avis de M. Bivort ; il crut qu'il 190 FOR [fortunée rei — sup] importait beaucoup, au contraire, de connaître la véritable origine du poirier ainsi attribué à Parnientier , et prit en Belgique des renseignements tout particuliers dont le résultat se trouve consigné de la sorte au tome Ier de son Jardin fruitier du Muséum : « M. Sireaux, jardinier en chef de S. A. S. le duc d'Arenberg, me communique la note suivante, au sujet de la Voire Fortunée : « Ce fruit a été, vers 1828, découvert aux environs d'Enghien (Belgique), par M. Fortuné « Deremme, dans une haie de son jardin. Parmentier, auquel il en fit goûter en hiver, par- ce vint à le faire servir sur la table royale d'Angleterre. Cette circonstance mit l'arbre en « vogue et en fit vendre les jeunes individus greffés dans l'année, au prix de 25 francs. » Voilà donc la question vidée : ce fut le hasard seul qui sema le pied-mère de cette variété, dont M. Fortuné Deremme, pharmacien à Enghien, se trouva ainsi l'unique propriétaire, et Parmentier le réel, le zélé promoteur. Observations. — Il est fort rare, chez nous, de voir la Fortunée de Printemps acquérir toutes les qualités qui constituent les fruits de choix. Les Allemands se plaignent aussi de la trouver moins bonne qu'ils ne la supposaient primitivement, d'après sa dénomination. Mais pour eux, c'est un peu leur faute, car ignorant qu'elle portait le prénom féminisé de son possesseur, et voulant traduire ce mot Fortunée, ils ont supposé qu'il lui venait de son grand mérite, et l'ont alors appelée Glùcksbime : Poire Favorisée... Ce qui explique le désenchantement qu'ensuite ils éprouvèrent en la mangeant, et montre le danger qu'offrent souvent ces sortes de traductions. — Si l'on veut obtenir de ce poirier des produits satisfaisants, il faut le planter au midi, ne pas l'élever en haute-tige, mais plutôt en espalier, et ne cueillir ses fruits que le plus tard possible, quand la gelée commence à sévir. Poire FORTUNÉE DE REIMS. — Synonyme de poire Fortunée de Printemps. Voir ce nom. Poire FORTUNÉE DE REMME. — Synonyme de poire Fortunée de Printemps. Voir ce nom. Poire FORTUNÉE SUPÉRIEURE. — Vers 1850 M. Flon aîné, horticulteur à Angers, obtint cette variété d'un semis de pépins de la Fortunée de Printemps. Il la soumit en 1854 au Comice horticole de Maine-et-Loire, qui la trouvant douée d'une « chair très-fine, très-fondante, agréablement parfumée et de plus exempte « de ce goût acerbe que possède l'ancienne poire Fortunée, déclara qu'elle l'empor- « tait sur ce dernier fruit et lui donna en conséquence le nom de Fortunée «Supérieure. » {Annales du Comice, t. IV, 2e partie, pp. 39-40.) Son obtenteur n'ayant pas voulu la mettre dans le commerce , il nous est impossible d'en présenter une étude complète. Disons cependant qu'elle mûrit à la fin de janvier, se garde jusqu'en avril, et que déjà nous lui connaissons un synonyme, quoique jamais on ne l'ait mise en pépinière. Cela vient de la courte description que lui consacra, d'après les Annales du Comice horticole de Maine-et-Loire, M. de Liron d'Airoles dans ses Notices pomologiques (1858, p. 51), description qui appela l'attention sur elle et lui valut dans deux Catalogues analytiques le surnom de Fortunée d'Angers. FOS 191 524. Poire de FOSSE. Synonymes. — Poires : 1. De Fossette (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 49). — 2. Bergamote grecque (Merlet, l'Abrégé des bons fruits édition de 1675, p. 82). — 3. De Fosse musquée (Id. ibid.). — 4. Violine d'Anjou (Id. ibid.). — 5. De Fossé (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1864, t. VI). — 6. De Fauce [dans l'Aube] (Ch. Baltet, pépiniériste à Troyes, Lettre à M. André Leroy, du 2 septembre 1864). Poire de Fosse. - Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, divari- qués, bien nourris, longs, géniculés et duveteux, gris-roux nuancé de brun, ayant les lenticelles abondantes , rappro- chées, et les coussinets plus ou moins ressortis. — Yeux : très-volumineux, coniques, aigus, noirâtres, aux écailles mal soudées , fortement écartés du bois. — Feuilles : de moyenne grandeur, ova- les-arrondies , acuminées, contournées ou planes, crénelées profondément sur leurs bords et munies d'un pétiole court, roide, épais, non stipulé. Fertilité. — Excessive. Culture. — Il pousse vigoureusement sur le cognassier , y développe vite son écusson et fait de fortes pyramides, bien ramifiées et bien feuillues, mais généra- lement assez irrégulières. Deuxième Type. Qualité. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessous de la moyenne et souvent petite. — Forme : turbinée - ovoïde ou turbinée-arrondie, rarement régulière, parfois un peu mamelonnée au sommet. — Pédoncule : long , mince , recourbé , obliquement ou perpendiculairement implanté à la surface du fruit. — Œil : grand , cotonneux , ouvert ou mi-clos , presque saillant. — Peau : jaune clair, ponctuée et réticulée de roux, marbrée de fauve autour de l'œil et du pédoncule et portant souvent quelques petites macules noirâtres. — Chair : blanche et demi-fme, ferme, mi-cassante, odorante, aqueuse, assez pierreuse au centre. — Eau : des plus abondantes , bien sucrée, acidulé, très-musquée et possédant un arrière-goût alliacé peu délicat. Maturité. — Fin d'août et premiers jours de septembre. Deuxième, mais seulement pour ceux qui aiment les fruits 192 FOS — FOU fortement musqués ; car, ce cas excepté, on la doit classer parmi les variétés de troisième ordre. Historique. — Voilà encore une de nos très-anciennes variétés françaises. Dès 1628 le Lectier, d'Orléans, la citait dans son Catalogue (page 7), disant qu'elle mûrissait « en août et commencement de septembre, » et lui donnant le seul nom de Poire de Fosse, sous lequel on l'a, jusqu'à nous, généralement cultivée. En 1675 Merlet [Abrégé des bons fruits, p. 82) lui trouva deux synonymes : Bergamote grecque et Violine, dont le dernier, assura-t-il, avait particulièrement cours en Anjou. L'introduction de ce fruit dans notre province remonte donc à deux siècles envi- ron ; date fort respectable sans doute, mais qui n'autorise nullement à l'en croire originaire, car la Champagne, le Perche, la Brie , le Nivernais sont aussi , depuis un temps immémorial, en possession de ce poirier. Dans l'Aube, notamment, il en existe « des arbres énormes.... comme de gros tonneaux, » m'écrivait le 2 sep- tembre 1864 M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes ; et il en est de même aux environs de Moulins. D'où suit qu'il ne serait pas impossible que la poire de Fosse fût, avant 1628, sortie du village de ce nom, relevant aujourd'hui de la commune de Domérat (Allier). Poire de FOSSÉ. — Synonyme de poire de Fosse. Voir ce nom. Poire FOSSE MUSQUÉE. — Synonyme de poire de Fosse. Yoir ce nom. Poire de FOSSETTE. — Synonyme de poire de Fosse. Voir ce nom. 525. Poire FOURCROY. Synonymes. —Poires: 1. Fourcroy d'Hiver ( André Leroy, Catalogue descriptif des arbres frui- tiers et d'ornement, 1849, p. 27, n° 392). — 2. Fourqui (Dalbret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, édilion de 1851, p. 328). — 3. Fourcroy DE Rouen (Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme , 1855, p. 12). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, longs et de moyenne grosseur, bien coudés, légèrement duveteux, vert clair jaunâtre ou brunâtre, aux lenticelles apparentes mais très-espacées, aux coussinets fortement accusés. — Yeux : moyens, ovoïdes, écartés du bois, souvent sortis en éperon, ayant les écailles disjointes. — Feuilles : petites, ovales ou elliptiques, cotonneuses, profondément dentées, portées sur un pétiole court, gros et pourvu de longues stipules. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa vigueur est ordinaire ainsi que son développement; il se plaît sur toute espèce de sujet et fait constamment de belles pyramides. Description «lu fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins allongée, à surface habituellement bosselée, mamelonnée au sommet et presque toujours inéquilatère. — Pédoncule: long ou assez long, bien nourri, arqué, renflé à son point d'attache, obliquement inséré à fleur de peau et quelque- fois en dehors de l'axe du fruit. — Œil; grand ou moyen, arrondi, ouvert, peu FOU 193 enfoncé. — Peau : épaisse et rugueuse, jaunâtre ou vert jaunâtre, régulièrement couverte de points gris-roux souvent entremêlés de petites taches de même couleur, et maculée de brun-fauve autour du pédoncule. — Chair : blanc faiblement ver- dâtre, fine ou demi-fine, fondante ou Poire Fourcroy. demi-cassante, juteuse, peu pierreuse. — Eau ; abondante, sucrée, légère- ment vineuse, parfois entachée de quelque âcreté et rarement bien par- fumée. Maturité. — Fin d'octobre et pou- vant atteindre le mois de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je l'ai reçue de Belgique , dont elle est originaire , en 1848, et mon Catalogue de 1849 la signala (p. 27, n° 392) comme variété de toute récente introduction. Van Mons la gagna de semis à Bruxelles, dans sa pépinière de la Fidélité, et cela avant 1817 , car le docteur Diel la décrivait déjà en 1819, page 202 de son Kernobstsorten. Le nom qu'elle porte est celui d'Antoine-François de Fourcroy, célèbre chimiste , qui né à Paris le 15 juin 1755, y mourut le 16 décembre 1809. Observations! — Rappelons ici ce que nous avons dit dans notre ar- ticle sur le Beurré Diel (t. I, page 351 ) : que la variété Fourcroy s'éloigne beaucoup de ce dernier fruit ; puis ajoutons que le pomologue anglais Thompson se méprit, lorsqu'en 1842 il attribua à cette même poire Fourcroy le synonyme Merveille de la Nature, qui se rapporte au Doyenné d'Hiver. Poires FOURCROY D'HIVER et FOURCROY DE ROUEN. — Synonymes de poire Fourcroy. Voir ce nom. Poire de FOURMI. — Synonyme de poire Grise-Bonne. Voir ce nom. Poire FOURQUI. — Synonyme de poire Fourcroy. Voir ce nom. 13 m FRA 526. Poire FRANC-RÉAL. Synonymes. — Poires: 1. Fin-Or d'Hiver ( Charles Estienne, Seminarium et planiarium fructife- rarum prœsertim arborum quce post hortos conseri soient, 1540, p. 69 ; et le Lectier , d'Orléans , Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 19). — 2. Mycet (le Lectier, ibidem ). — 3. Franc-Rëal dobë (dom Claude Saint - Etienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 96).. — 4. Poire A cuire ( Anonyme , les Délices de la campagne, édition de 1673, p. 114 ). — 5. De Femelle ( Id. ibid. ). — 6. De Notre-Dame (Id. ibid. ). — 7. Gros-Micet ( Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 110 ). — 8. De l'Ebergement {Idem, édition de 1690, p. 88). — 9. Franc-Rëal beurré (Id. ibid.). — 10. Franc-Réal d'Hiver (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 138, n° 242). — 11. Franc-Rëal d'Orléans (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsor- ten, 1854, p. 63 ). — 12. Forêt d'Hiver ( Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). Description de l'ar- bre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux , éta- lés vers la base, érigés près du sommet, gros et longs, des plus géniculés, duve- teux , brun olivâtre nuancé de carmin autour des yeux, ayant les lenticelles fines et très-espacées , les coussi- nets peu ressortis et de longs mérithalles. — Yeux: petits, larges, aplatis, collés contre l'écorce. — Feuilles : assez grandes, épaisses et ovales-allongées, des plus cotonneuses, à bords pres- que unis, à pétiole court, épais, accompagné de sti- pules bien développées. Fertilité. — Extrême. Culture. — Sa vigueur est parfaite. On le greffe sur le cognassier ou sur le franc; il n'a rien de particulier dans sa végétation et fait constamment de superbes pyramides. Description dit fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et souvent plus volumineuse. — Forme : turbinée fortement arrondie et bosselée. — Pédoncule : court, arqué, assez nourri, renflé à ses extrémités, obliquement ou perpendiculai- rement implanté dans une étroite et profonde cavité dont les bords sont fort accidentés. ■— Œil : moyen, ouvert, peu enfoncé. — Peau : jaune d'or ou jaune obscur légèrement olivâtre, semée de larges points roux, parfois tachetée de même, maculée de brun-fauve autour du pédoncule et aussi, mais très-exception- nellement, dans le bassin ombilical. — Chair : des plus blanches, cassante ou demi- fondante, demi -fine et pierreuse, surtout au -dessous des loges. — Eau : abondante ou seulement suffisante , faiblement sucrée, assez acidulé et presque dénuée de parfum. Maturité. — De novembre en janvier ou février. Qualité. — Première pour la cuisson. FRA 195 Historique. — En 1540 Charles Estienne décrivit ce fruit à la page 69 de son Seminarium ; Fin-Or d'Hiver fut le nom sous lequel il le connut et qui un siècle et demi plus tard lui était encore fréquemment donné, puisqu'en 1690 la Quintinye, parlant du Franc-Réal, disait: « Quelques-uns le nomment aussi Fin- Or «d'Hijvcr[i. I, p. 277). » Olivier de Serres, contemporain de Charles Estienne, signala également cette variété, mais il l'appela Franc-Réal ; ce qui montre que même en 1540 elle portait déjà ces deux dénominations, dont l'origine est du reste commune. Le nom Fin-Or fut en effet tiré de la couleur de ces poires, rappelant, selon Charles Estienne, celle de l'or pur (auri puri colorera référant) ; et Franc réal, ou roial, désigna jadis le franc d'or fin, monnaie frappée l'an 1360 par les ordres du roi Jean et à son effigie (voir François le Rlanc, Traité historique des monnaies de France, 1690, p. 257). On appela également cette variété Micet, ou Gros-Micet, mais seulement après 1600 ; nous ne saurions donc croire avec le docteur Yenette, qui écrivait en 1678, « qu'elle est venue de semence et a eu l'honneur de porter le nom « de Micet, celui qui l'a élevée. » [Art de tailler les arbres fruitiers, 2e partie, p. 48.) Ce Micet, ne connaissant pas le Franc-Réal, l'aura rebaptisé ainsi, et voilà tout. Une chose le prouve , d'ailleurs : le manque d'antériorité dudit nom , comme aussi l'oubli complet dans lequel il tomba dès son apparition. Si tout nous autorise à classer le Franc-Réal parmi nos poiriers indigènes, rien, cependant, n'a pu nous permettre de découvrir son lieu de naissance, d'autant mieux qu'anciennement on le rencontrait partout ; mais aujourd'hui sa culture est au contraire assez restreinte. Observations. — La rare fécondité de ce poirier lui a toujours valu des recom- mandations. En 1652 Claude Mollet le qualifiait « d'arbre fort excellent, à cause « qu'il paye tous les ans le tribut à son maistre : c'est-à-dire qu'il rapporte toujours « du fruit et n'est point sujet aux incommoditez du temps. » ( Théâtre des jardinages, p. 37.) Et, de nos jours, voici M. le professeur Eugène Forney qui le signale en ces termes à l'attention publique : « Nous recommandons — dit-il — cette ancienne variété à cuire, délaissée à tort pour beaucoup d'autres qui ne la valent pas et qui n'ont pas sa rusticité et sa grande et constante fertilité. Nous possédons deux pyramides de Franc-Réal qui depuis dix ans ne nous ont jamais rapporté moins de deux cents belles poires chacune. Ce fruit est profitable dans un ménage ; il est d'une longue conservation et se transporte facilement. » ( Le Jardinier fruitier, 1862, t. I, pp. 235-236. ) La poire Castelline, que j'ai décrite page 532 du tome Ier de ce recueil, diffère entièrement du Franc-Réal, auquel on avait pensé pouvoir la réunir il y a quelques années; mais il n'en est pas ainsi du Franc-Réal dJ Orléans, qui me fut envoyé vers 1860, car il se rapporte complètement, arbre et fruit, à cette dernière variété. Poire FRANC-RÉAL BEURRÉ. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. Poire FRANC-RÉAL DORÉ. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. Poire FRANC-RÉAL D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Bergamote d'Été. Voir ce nom. Poire FRANC-RÉAL D'HIVER. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. 196 FRA Poire FRANC-RÉ AL D'ORLÉANS. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. Poire FRANC-SUREAU D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. Poire FRANC-SUREAU D'HIVER. — Synonyme de poire de Saint-Père. Voir ce nom. 527. Poire FRANGIPANE. Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nom- breux, étalés, bien nourris, peu longs, à peine géniculés, vert-brun jaunâtre et cendré, aux lenticelles abondantes et très-larges, aux coussinets ressortis. — Yeux : volumineux ou moyens, coniques , écartés du bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : généralement ovales - allongées ou ovales, acuminées, faiblement denti- culées, planes ou relevées en gout- tière , portées sur un pétiole de lon- gueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — C'est un poirier vigou- reux qui se greffe sur toute espèce de sujet, se développe hâtivement et fait de fortes et d'assez belles pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne ou moyenne. — Forme : turbinée-allon- gée, obtuse, souvent un peu étranglée près du sommet, assez régulière, mais parfois, cependant, légèrement con- tournée et beaucoup plus ventrue d'un côté que de l'autre. -- Pédoncule : de longueur moyenne, mince, arqué, renflé à ses extrémités, obliquement inséré dans une cavité peu prononcée et dont l'un des bords, fortement mamelonné, le comprime partiellement. — Œil : grand , ouvert, saillant ou presque ressorti. — Peau: vert jaunâtre obscur, ponctuée, veinée et tachée de roux, maculée de fauve autour de l'œil et du pédoncule, et quelquefois, mais exceptionnellement, lavée de brun-rouge pâle sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc verdâtre, demi-fine et demi-cassante, juteuse, marcescente, pierreuse au cœur. — Eau : des plus abondantes, sucrée, très-acidule , douée d'un parfum particulier rarement prononcé et peu. savoureux. Maturité. — Depuis la moitié d'octobre jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Troisième comme fruit à couteau, première pour les compotes. FRA 197 Historique. — Merlet fut celui de nos vieux pomologues qui parla le premier d'une poire Frangipane. Il le fit en 1675 ; mais la variété qu'alors il nommait ainsi, mûrissait au mois d'août et n'existe plus Poire Frangipane. - Deuxième Type. ^ œ ^^ nQus }& croyQns du moin^ dans les jardins français. Cet auteur la décrivit en ces termes : « Dans le mois d'aoust se mange la poire de Franchipane, qui est petite, verdastre, et longuette, a l'eau très- sucrée et excellente. » (L'Abrégé des bons fruits, 1675, pp. 76 et 80.) Ce n'est donc pas là le fruit caractérisé et figuré ci-contre. Merlet, dans ce même ouvrage et aussi dans son édition de 1690, cite bien une autre Frangipane ; seulement il la déclare synonyme d'une variété ne se rapprochant pas davantage de notre Fran- gipane actuelle : « La poire de Lansac ou la Dauphine — dit-il — est petite, ronde, lice et jaune, des plus fon- dantes et des meilleures, qui se mange pendant un long temps et jusqu'à janvier, si on la cueille tard : on l'appelle aussi la Franchipane d'Au- tomne, à cause de son eau fort douce, sucrée et particulière. » (Ibidem, pp. 97-98.) Ainsi Merlet ne connut en rien la variété qui nous occupe; et dom Claude Saint- Etienne et la Quintinye, ses contemporains et ses émules, n'en firent non plus aucune mention. Ce ne fut qu'en 1704 qu'on la vit signalée comme suit, par le directeur de la pépinière des Chartreux de Paris, dom le Gentil, dit aussi le frère François : « La Franchipane — écrivait-il alors — est plus longue que ronde ; plus grosse que petite, d'une bonne grosseur; sa peau est lissée et jaune; elle est demi-fondante et bonne; son eau est douce et sucrée ; elle a le goust de franchipane ; c'est ce qui luy en a fait donner le nom par les curieux. Mûrit fin d'octobre. » (Le Jardi?iier solitaire, éditions de 1704, p. 54, et de 1723, pp. 49-50. ) Dom le Gentil, dans ce passage, montre que les Chartreux ont été chez nous les propagateurs et les premiers descripteurs de la Frangipane ; il indique aussi l'ori- gine — peu justifiée, selon nous — du nom qu'on lui donne, mais il se tait sur la provenance de l'arbre ; et force nous est de l'imiter, n'ayant rencontré ailleurs nul indice de nature à résoudre cette question. Quant au mot frangipane , Ménage apprend que nous le devons à la langue italienne. « Il vient, dit-il, du marquis de « Frangipani, seigneur romain, inventeur du parfum avec lequel on parfumoit les « gans appelés d'après cela gans de frangipane, » (Dictionnaire étymologique, 1750, 1. 1, p. 646.) Et ce fut encore le même parfum, utilisé comme la- vanille par nos pâtissiers, qui laissa son nom aux gâteaux à la pâte desquels on le mélangea. Poire FRANGIPANE D'AUTOMNE [de Merlet]. Yoir ce nom Synonyme de poire Lansac. 198 FRA — FRÉ Poire FRANZ MADAM. — Synonyme de poire d'Épargne. Voir ce nom. 528. Poire FRÉDÉRIC LECLERC. Description de l'arbre. — Bois I très-fort. — Rameaux : nombreux et légèrement étalés, peu longs mais des plus gros, à peine coudés, brun clair olivâtre, ayant les lenticelles très-fines et assez abondantes, les coussinets pres- que nuls et les méri thalles excessivement courts. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aux écailles disjointes , appliqués en partie contre l'écorce. — Feuilles : de grandeur moyenne, coriaces, générale- ment ovales-allongées, irrégulièrement crénelées, munies d'un pétiole long et très-fort. Fertilité. — Grande. Culture. — Quoique vigoureux il se développe tardivement, aussi bien sur cognassier que sur franc; mais dans sa troisième année il arrive à former de jolies pyramides, bien ramifiées et bien feuillues. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme I turbinée, obtuse, bosselée, ayant habituellement un côté moins renflé que l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, grêle, obliquement ou perpendiculairement inséré à la surface. — OEil: moyen, ouvert, à peine enfoncé. — Peau : jaune ver- dâtre, ponctuée, striée, veinée et tachée de fauve, maculée de même auprès du pédoncule et lavée de rouge-brun clair sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanchâtre, fine, mi-fondante, légèrement pierreuse. — Eau : souvent insuffi- sante, sucrée, savoureuse, au parfum quelque peufenouillé. Maturité. — De décembre en janvier. Qualité. — Deuxième, et quelquefois première quand son eau est abondante. Historique.— Gagnée en 1846 à Gand (Belgique), par M. Louis Berckmans, pépiniériste, ce dernier la dédia à l'un de ses amis, à notre compatriote M. le docteur Leclerc, médecin en chef de l'Hôpital de Tours. Poire FRÉDÉRIC LELIEUR. — Synonyme de poire Van Marum. Voir ce nom. FRÉ 199 529. Poire FRÉDÉRIC DE WURTEMRERG. Synonymes. — Poires: 1 et 2. Sylvestre d'Automne et d'Hiver [des Allemands] ( Diel , Vorzùglichste Kernobstsortcn, 1821, p. 170; et Jahn, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, p. 101 ). — 3. Médaille d'Or (A. Royer, Annales de pomologie belge et étrangère, 1853, 1. 1, p. 91). — 4. Louis de Wurtemberg ( Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1835, p. 41).— 5. Roi DE Wutemberg ( Jahn, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, p. 101 ). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Hameaux : nom - breux, étalés, gros et de longueur mo- yenne, gris -fauve légèrement rougeâ- tre, ayant les len- ticelles larges et rapprochées, et les coussinets habituel- lement bien ressor- tis. — Yeux : petits ou moyens, ovoïdes- arrondis, collés en partie contre le bois. — Feuilles : abon- dantes , luisantes , elliptiques ou ovales faiblement arron - dies, finement cré- nelées ou dentelées sur leurs bords, au pétiole long et fort. Fertilité. — Sa- tisfaisante. Culture. — Sa vigueur est assez convenable et son développement or- dinaire ; ses pyra- mides acquièrent une force et une beauté satisfaisan- tes, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : allongée, participant à lafois^de la calebasse et de la turbinée , légèrement obtuse, fort 200 FRÉ amincie dans sa partie supérieure et très-ventrue vers sa base. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, arqué, bien nourri, renflé aux extrémités, charnu, implanté obliquement ou perpendiculairement à fleur de chair, mais souvent aussi se continuant avec le fruit. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, parfois contourné, placé dans une large cavité rarement bien profonde. — Peau : brillante et habi- tuellement onctueuse, jaune d'or, marbrée et ponctuée de vert grisâtre, réticulée ou granitée de fauve, largement nuancée de rose vif sur le côté exposé au soleil, où elle est en outre, assez souvent, fouettée ou rubanée de carmin foncé. — Chair : blanche, fine, excessivement fondante, juteuse, contenant quelques pierres autour des pépins. — Eau : des plus abondantes, sucrée, vineuse, savoureusement par- fumée et possédant un léger arrière-goùt musqué fort délicat. Maturité. — Depuis la fin de septembre jusqu'aux derniers jours d'octobre, et atteignant parfois, mais très-exceptionnellement, le mois de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Né chez les Belges, à Bruxelles, où Yan Mons le gagna de semis dans sa pépinière de la Fidélité, en 1812 ou 1813, affirme Poiteau [Notice sur la théorie Van Mons, 1834, p. 50, n° 29), ce précieux poirier fut longuement décrit par son obtenteur, au mois de janvier 1830, dans la Revue des Revues. De l'article qu'il lui consacra, nous n'extrairons qu'un très-court passage, le seul qui se lie étroitement à notre historique : « Ou ne saurait méconnaître dans la Wurtemberg — écrivait Van Mons — des rapports intimes cpii la rapprochent de la Sylvestre d'Hiver La dédicace de cette poire a été faite à la demande expresse de feu S. M. le roi Frédéric de Wurtemberg, qui a désiré en être le patron. Une figure du fruit, peinte par le célèbre Autissier, a été dans le temps adressée à ce souverain. » De cet extrait, il ressort bien que le roi de Wurtemberg Frédéric Ier, qui mourut en 1816, souhaita la dédicace du fruit dont nous nous occupons, mais on y voit aussi Yan Mons avouer que cette poire ressemble infiniment à la Sylvestre d'Hiver; et il eût été difficile de le nier, les deux n'en faisant qu'une. M. Jahn, pomologue allemand des plus accrédités, le constatait en 1860, page 101 de Ylllustrirtes Hand- buch der Obstkunde, recueil horticole dirigé par M. Oberdieck, savant non moins distingué. « Sylvestre d'Automne et Sylvestre d'Hiver, affirme M. Jahn, sont deux « synonymes de la variété Frédéric de "Wurtemberg. » Et comme d'un autre côté le docteur Diel, de Stuttgardt, déclarait en 1821 (Vorzùglichste Keniobstsorten, p. 171 ) avoir reçu depuis longtemps déjà la Sylvestre d'Hiver, dite aussi d'Automne, du semeur Yan Mons, il faut bien admettre, alors, que ce dernier débaptisa sa poire Sylvestre pour complaire au monarque qui voulait y attacher son nom. Puis un tel changement, on le comprit aussi sans doute , devait puissamment aider à la rapide propagation de ce poirier. Frédéric de Wurtemberg brillait mieux dans un catalogue, que la modeste dénomination Sylvestre, rappelant le souvenir d'un simple secrétaire... Il est certain, au reste, que depuis longtemps cette variété prin- cière se rencontre partout; mais son rare mérite justifie parfaitement la préférence qu'on lui accorde. Observation». — En 1853 une poire Médaille d'Or, tirant son origine, assu- rait-on, de l'abbaye de Sainte-Marie d'Oignies (Hainaut), et qu'on faisait remonter • ni moins à 1750, sortit soudain des pépinières belges. Toutefois, peu d'années après il demeura prouvé que la Médaille d'Or était uniquement la Frédéric de Wurtemberg. Dès 1858 M. le professeur Decaisne, du Muséum de Paris, le certifia; FRÉ 201 et le Congrès pomologique de France, ainsi que nombre de pépiniéristes, le recon- nurent également à diverses reprises. Le doute, maintenant, devient donc impos- sible. Il en fut de même pour le Beurré de Montgeron. Assez longtemps on le regarda comme identique avec cette dernière variété , mais on finit néanmoins par se convaincre qu'il en différait essentiellement. Cette erreur provint surtout de Rouen, où feu Prévost écrivit ce qui suit en 1839, dans le 3e cahier de sa Pomologie : « Il paraît que la Frédéric de Wurtemberg a été obtenue de semis par Van Mons. Il y a bien quatorze ans que quelques pépiniéristes du Loiret ont commencé à la cultiver, et c'est vers 1833 qu'ils l'ont répandue en Normandie sous le pseudonyme Vermillon d'Espagne. » (Page 97.) Or, ce passage eût dû s'appliquer au Beurré de Montgeron, car c'était cette poire que Prévost avait sous les yeux, au lieu de la Wurtemberg ; et non-seulement on la confondit alors à Orléans et à Rouen avec cette dernière, mais aussi à Besançon, à Lyon et à Dijon. Cela résulte des déclarations de différents membres du Congrès pomologique (session de 1861), ainsi que du recueil publié par cette Société. On lit en effet tome II, n° 95 de la Pomologie de la France, ces deux lignes : « Par erreur, « on a donné le nom de Frédéric de Wurtemberg à la poire Beurré de Montgeron.... « et Prévost a décrit ce Beurré en croyant décrire l'autre variété. » — Les noms Beurré de Saint-Quentin et Vicomte de Spoëlberg ne sont pas, comme parfois on l'a supposé , synonymes de Frédéric de Wurtemberg ; le premier se rapporte au Beurré de Montgeron ; le second est celui d'une variété bien connue, dont nous parlerons plus loin. 530. Poire FREDERIKA BREMER. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Bameaux : nom- breux, érigés ou légèrement étalés, un peu grêles, longs, non géniculés, vert grisâtre ou jaunâtre nuancé de rouge sombre, aux lenticelles arron- dies et très-espacées, aux coussinets plus ou moins ressortis. — Yeux : petits, coniques, aigus, à large base, collés en partie contre le bois. — Feuilles : grandes, ovales - allongées ou ovales faiblement arrondies, acu- minées, profondément dentées, ayant le pétiole de longueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — C'est un poirier vigou- reux, développant hâtivement son écusson, poussant aussi bien sur co- gnassier que sur franc, et prenant une forme pyramidale des plus régu- lières. Description ^ du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : passant de la 202 FRÉ— FUL turbinée-arrondie à la turbinée légèrement allongée et obtuse. — Pédoncule : un peu court, droit ou recourbé, assez mince au milieu, renflé aux extrémités et surtout à la base, où il est très-charnu, implanté à la surface et généralement de côté. — Œil : petit, mi-clos, faiblement enfoncé, plissé sur ses bords. — Peau : jaune-paille, finement ponctuée et veinée de fauve, lavée de rouge-brique sur la face frappée par le soleil. — Chair : blanche, grossière, mi-fondante, granuleuse auprès des loges. — Eau : rarement abondante, sucrée, vineuse, très-aromatique. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — En Belgique et chez nous où ce poirier, d'origine américaine, est introduit depuis une dizaine d'années, on a cru jusqu'ici qu'il remontait seule- ment à 1853. C'était une erreur, puisque le pomologue A. J. Downing le signala dès 1849, page 417 du tome IV de sa revue l ' Horticulturist , puis en 1850, tome V, page 241 ; et là, on lit qu'il lui avait été envoyé de Clinton (État de New- York) par l'obtenteur même , M. Hastings , lequel venait de le propager sous le nom que nous lui connaissons. Poire FREMON D'HIVER. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. Poire FRIOLET. — Synonyme de poire Cassolette. Voir ce nom. Poire FRIZÉUS. — Synonyme de poire Bellissime d'Automne. Voir ce nom. 531. Poire FULTON. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux , légèrement étalés et con - tournés, un peu grêles et un peu courts, à peine géniculés, jaune brunâtre, duveteux, ayant les len- ticelles fines, blanchâtres et clair- semées, les coussinets plus ou moins saillants et les méri thalles des plus courts. — Yeux : de moyenne gros- seur, ovoïdes, aigus, écartés du bois. — Feuilles : petites, coriaces, vert jaunâtre clair, elliptiques ou ovales- allongées, acuminées, planes ou re- levées en gouttière, régulièrement dentées, portées sur un pétiole court, et bien nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — 11 prend une forme pyramidale assez convenable, quoiqu'un peu FUL-FUS 203 basse, se plaît sur le cognassier non moins que sur le franc, et n'a rien de parti- culier dans son développement. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : sphérique ou turbinée-arrondie, à surface toujours bosselée. — Pédoncule : court, mince, arqué, charnu à la base, obliquement ou perpendiculairement inséré dans une large cavité de profondeur variable et dont les bords sont mamelonnés. — Œil: grand, souvent contourné, très-ouvert, placé à fleur de fruit. — Peau : bronzée, finement ponctuée, réticulée et veinée de roux. — Chair: blanche, fine, compacte, fondante, odorante et juteuse, exempte de granulations. — Eau : fort abondante, sucrée, rafraî- chissante, acidulé, possédant une saveur musquée des plus délicates. Maturité. — Commencement et courant d'octobre, parfois même atteignant le mois de novembre. Qualité. — Première. Historique. — En raison de l'origine et du nom de cette poire, qui nous vient de New-York, on la croirait dédiée au célèbre mécanicien américain auquel on doit en partie l'invention des bateaux à vapeur. Il n'en est rien, cependant ; le person- nage dont elle rappelle le souvenir fut un simple fermier , son obtenteur ; et voici d'après le pomologue Hovey l'état civil de cette variété : « Le pied- type provient « d'un semis de pépins mélangés, fait vers 1808 à Topsham, dans l'État du Maine, « par le cultivateur Fulton, qui avait rapporté ces pépins du Massachusetts. La « première fructification eut lieu en 1818 ou 1820. » ( The Fruits of America, 1856, t. II, p. 27.) Poire FULVIE GRÉGOIRE. — Synonyme de poire Nouvelle- Fulvie. Voir ce nom. Poire FUSEAU. — Synonyme de poire Fusée d'Automne. Voir ce nom. 532. Poire FUSÉE D'AUTOMNE. Synonymes. — Poires: 1. FUSEAU ( Cordus, Historia stirpium, 1544-1561, chap. Poirier, n° 29). — 2. Rombacea ( Id. ibid, ). — 3. De Rhue (Id. ibid.). — 4. D'Étoupes (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 15). — 5. Ghesnegalon (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 57). — 6. Gros-Roland (Id. ibid.). — 7. Emmanuel d'Automne (Henri Heissen, Gartenlust, p. 279; et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. I). — 8. De Mitre (Id. ibid.). — 9. Alberti (Decaisne, ibid.). — 10. Certeau d'Automne ( Id. ibid. ). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, bien érigés, gros et peu longs, brun-olivâtre habituellement nuancé de rouge au-dessus des yeux, fortement et abondamment ponctués, munis de coussinets saillants. — Yeux : peu développés, ovoïdes, obtus, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : ovales ou ovales-allongées, généralement acuminées, dentelées en scie, au pétiole assez court et rigide, quoique grêle. Fertilité. — Grande. 204 FUS Culture. — Cognassier ou franc, tout lui convient comme sujet ; il pousse vite et fait dès sa deuxième année des pyramides régulières, feuillues et parfaitement ramifiées. Poire Fusée d'Automne. — Premier Type. Description du fruit. — Grosseur : souvent au-dessus de la moyenne et souvent aussi beaucoup moins volumineuse. — Forme : très-allongée , conique , bosselée , parfois un peu contournée vers le sommet, qui n'est jamais bien ob- tus, très-mince dans sa partie supé- rieure et assez ventrue à sa base. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, mince, arqué ou non ar- qué, obliquement implanté à la sur- face du fruit , avec lequel il est presque toujours continu. — Œil : moyen, bien fait, ouvert, légère- ment enfoncé. — Peau : jaune d'or ou jaune clair quelque peu ver- dâtre, ponctuée de roux, maculée de même dans le bassin ombilical et largement carminée du côté du soleil. — Chair : blanchâtre, demi- fine et demi-fondante, exempte de pierres, mais assez sèche et assez marcescente. — Eau : rarement suffisante, sucrée, entachée d'a- mertume et possédant un parfum particulier médiocrement savou- reux et très-prononcé. Maturité. — Fin de septembre ou commencement d'octobre, et se prolongeant jusqu'en novembre. Qualité. — Troisième comme fruit à couteau, première pour la cuisson. Historique. — Au commen- cement du xvie siècle ce poirier n'était encore cité par aucun agro- nome ou botaniste français , mais néanmoins on le cultivait communément déjà dans la Haute-Saxe, et sous le nom qu'il porte aujourd'hui. Nous voyons ell'ecti veinent à cette époque Valerius Cordus, savant hessois mort en 1544, le décrire très - exactement dans son Historia stirpium (n° 29), et donner à ses produits les trois noms suivants : Rombacea, du grec rombos : fuseau à filer; Spindelbirn, mot allemand ayant cette dernière signification ; et enfin Rautenbirn : Poire de Rhue. De ces trois noms, les deux premiers — fuseau — viennent de la forme de ce fruit, et le troisième de l'arôme particulier de son eau, dont la saveur n'est pas sans analogie avec celle de la plante vulgairement appelée Rhue. Tout FUS 20a Poire Fusée d'Automne. Deuxième Type. nous fait supposer que cette variété est originaire de la Saxe, car Yalerius Cordus, qui se préoccupa beaucoup de l'histoire des arbres et des plantes, terminait ainsi, vers 4540, l'article du poirier Fuseau : « In agro hlebiano coluntur [on le cultive «dans la contrée d'Eisleben]. » Il est alors fort probable que les environs de la ville d'Eisle- ben (Saxe), patrie de Luther, furent le berceau delà Fusée d'Automne , dont le nom n'apparaît chez nous qu'en 1628, grâce uniquement au Catalogue du verger de le Lectier , procureur du roi à Orléans. Et dans cet opuscule on constate qu'elle se nommait aussi poire d'Estouppe , dénomination également tirée de sa forme, af- fectant celle d'un estoupin, peloton d'étoupe qui servait à nettoyer, à bourrer les canons. Ajoutons que ce nom de Fusée fut appliqué jadis à huit variétés ou sous-variétés de poire, dont trois seulement sont venues jusqu'à nous : le fruit ici décrit, celui qui va suivre, puis la Fusée d'Été, notre Cuisse-Madame. Observations. — La Fusée d'Automne con- vient essentiellement pour la compote, et surtout pour faire des poires tapées ; sous ce double rap- port, nulle variété de sa saison ne l'emporte sur elle ; d'où suit que la culture dé ce poirier fer- tile et rustique offre d'assez grands avantages. — M. Decaisne a déclaré en 1859 [Jardin fruitier du Muséum, t. I) la poire Alberti identique avec la Fusée d'Automne. Ayant dans mon école cette prétendue variété, j'ai pu me convaincre que le savant professeur ne s'était pas trompé ; aussi l'ai- je , à son exemple , classée parmi les synonymes de ce dernier fruit. — Les noms Vermillon et Petit-Certeau , cités par quelques nomenclateurs comme syno- nymes de Fusée d'Automne , ne lui appartiennent pas ; ils se rapportent à là Bellissime d'Automne, ainsi qu'on le peut vérifier page 214 du Ier volume de notre Dictionnaire. Poire FUSÉE D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Cuisse-Madame. Voir ce nom. 533. Poire FUSÉE D'HIVER. Synonyme. — Poire De Margot (Prévost, Pomoloyie de la Seine-Inférieure, 1850, p. 195). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, légè- rement étalés, longs et de moyenne grosseur, géniculés, souvent duveteux, jaune olivâtre nuancé de roux, finement et abondamment ponctués, aux coussinets bien accusés. — Yeux : moyens, coniques, aigus, appliqués en partie contre le bois. — 206 FUS Feuilles : d'un beau vert, grandes et un peu coriaces, ovales-allongées, générale- ment acmninées, planes ou canaliculées, ayant les bords régulièrement dentés, le pétiole de force et de longueur moyennes. Poire Fusée d'Hiver. — Premier Type. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il se plaît infiniment sur le cognassier ; son développe- ment est hâtif et sa vigueur excel- lente , ses pyramides sont assez jolies. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : allongée et bosselée , légè- rement obtuse , ventrue vers la base, mince ou très-mince près du sommet, et presque toujours plus renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long , grêle , un peu mieux nourri à ses extrémités qu'à son milieu , recourbé et oblique- ment implanté à fleur de peau. — Œil : moyen, bien fait, ouvert ou mi-clos, presque saillant. — Peau: rugueuse, épaisse, verdâtre clair, largement ponctuée, granitée et marbrée de gris-fauve. — Chair : blanche, demi-fine, cassante ou demi - fondante , aqueuse, faible- ment granuleuse au centre. — Eau : abondante, assez sucrée, peu acidulé, sans parfum prononcé, mais douée cependant d'une cer- taine saveur. Maturité. — Courant de février, se prolongeant jusqu'en mars et pouvant même atteindre le mois d'avril. Qualité. — Troisième pour le couteau, première comme fruit à compote. Historique. — Cette variété eut en 1690 Merlet pour premier descripteur ; alors elle ne faisait encore que paraître dans les jardins français, et l'auteur ici mentionné semble même indiquer, par la façon incomplète dont il la caractérise, qu'il ne l'avait pas sous les yeux en écrivant ce qui suit : « La poire de Fusée est grosse et longue, plus menue' que le Bon-Chrètien , et qui est meilleure cuite que crue ; elle va loin et est des plus tardives. » (L'Abrégé des bons fruits, :i" édition, p. 112.) La l'usée d'Hiver, inconnue des Allemands, dut évidemment son nom à la res- semblance de forme qui existe entre elle et la Fusée d'Automne, que nous devons à FUS 207 Poire Fusée d'Hiver. — Deuxième Type. ces derniers. Quant à sa provenance, le Gâtinais paraît être en droit de la revendi- quer, ce poirier s'y trouvant communé- ment, surtout aux environs de Montargis et de Châteaji-Renard (Loiret), où l'on en voit des sujets plus que centenaires et dont les produits sont très-recherchés pour faire des confitures. Ce fruit est également assez; répandu dans la Seiue - Inférieure , mais depuis une époque peu reculée, et il y a reçu le surnom de poire de Margot, laissant supposer que les pies , dont c'est là le nom vulgaire, le mangent avec avidité. Prévost, de Rouen , constatait en partie ces faits lorsqu'en 1850, décrivant la variété Fusée d'Automne, il recommandait « de ne pas « la confondre avec une fort bonne poire à « compote appelée aussi poire de Fusée , «mais plus connue à Rouen, ajoutait-il, « sous le nom de poire de Margot. » (Voir Pomologie de la Seine-Inférieure, p. 195.) Observations. — Ce poirier est presque toujours d'une si grande fertilité, que ses produits n'atteignent pas facilement la gros- seur de notre premier type ; mais pour peu qu'il soit modérément chargé de fruits, on voit le volume de ces derniers augmenter aussitôt, et devenir même assez considérable. G 534. Poire GABOURELL'S SEEDLING. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nom- breux, étalés ou réfléchis, de grosseur et de longueur moyennes, fortement géniculés, vert brunâtre cendré, ayant les lenticelles petites, abondantes, et les coussinets saillants. — Yeux : volumi- neux, ovoïdes, très -écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles I grandes , ovales - allongées , faiblement dentées, munies d'un pétiole long et grêle. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La vigueur de cet arbre est modérée et son développement tardif; cependant, lorsqu'il atteint sa troisième année, il fait de passables pyramides ; nous le greffons sur cognassier plutôt que sur franc. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse , bosselée , irrégulière , mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court et gros, non arqué, inséré dans une étroite et profonde cavité. — Œil: grand, souvent contourné, ouvert ou mi-clos, légèrement enfoncé. — Peau: épaisse, jaune verdâtre, toute parsemée de points gris et couverte à la base de nombreuses stries rougeâtres, qui partant du bassin ombilical s'étendent assez loin sur le fruit. - Chair : jaunâtre, grossière, cassante, pierreuse. — Eau : rarement abondante, sucrée, vineuse, très-faiblement parfumée. Maturité. — ■ Commencement de novembre et se prolongeant jusqu'au mois de janvier. Qualité. — Troisième comme fruit à couteau, première pour la cuisson. Historique. — J'ai reçu d'Amérique, en 1850, ce poirier qui porte le nom de son obtenteur ; mon Catalogue de 1852 (p. 26, n° 452) le signalait comme une nou- veauté et disait ses produits de première qualité pour la compote. Plus tard, comme ils parurent s'améliorer, je les classai parmi les fruits à couteau; mais aujourd nui il m'est démontré qu'on les trouve même si rarement de second GAG — GAR 209 ordre, étant crus, que je dois recommander uniquement de les manger cuits. Et cette poire ne me paraît pas mieux estimée des Américains, car elle ne figure ni dans leurs Catalogues, ni dans leurs pomologies. Poire GAGNÉE A HEUZE. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Yoir ce nom. Poire GALL. — Synonyme de poire Docteur G ail. Voir ce nom. Poire GAMBIER. — Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce nom. Poire GANSEL'S BERGAMOTE. — Voir Bergamote Gansel. Poire GARDE-ÉCORCE. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. Poire GARDE D'ECOSSE. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. Poire GARDE-ËCOSSE. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. Poire GARGEANVILLE. — Synonyme de poire Gros-Muscat. Voir ce nom. 535. Poire GARNIER. Synonyme. — Poire Besi Garnier (de Liron d'Airoles, Notices pomologiques, 1858, t. I, p. 32). Description de l'arbre. — Bois : très-fort et très-cendré. — Rameaux: assez nombreux, réfléchis et contournés, gros, longs, des plus coudés, brun clair gri- i sâtre, ayant les lenticelles larges, très-rapprochées, les coussinets presque nuls et de longs mérithalles. — Yeux : moyens, coniques, aigus, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : grandes, peu abondantes, ovales-allongées, profondément crénelées, au pétiole long et très-fort. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — C'est un poirier vigoureux, mais dont le développement se montre assez tardif; encore un peu faible dans sa deuxième année il prend ensuite beau- coup de force et fait des pyramides qui seraient irréprochables si elles étaient plus régulières et plus feuillues. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique-allon- gée, fortement obtuse, quelque peu étranglée dans sa partie supérieure, ventrue et souvent bosselée à son autre extrémité. — Pédoncule: court ou très-court, bien ■lourri, faiblement courbé, obliquement inséré au milieu d'une large dépression rarement profonde. — OEil : grand, arrondi, régulier, ouvert, à peine enfoncé. — Peau : rugueuse, épaisse, jaune orange, lavée de rouge-brique du côté du soleil et il. 14 210 GAR — GÉA recouverte en partie, du côté de l'ombre, de points et de taches d'un gris-brun „ . „ . très-foncé. — Chair : Poire Garnier. blanchâtre, demi-fine, cassante, assez granu- leuse. — Eau : suffi- sante, sucrée, mais peu parfumée. Maturité. — Depuis la fin de janvier jus- qu'au commencement d'avril. Qualité . — Deuxième •pour le couteau, pre- mière pour la cuisson. Historique. — Cette poire appartient à la pomone de la Loire- Inférieure; elle eut pour descripteur et propa- gateur M. de Liron d'Airoles , qui en fit ainsi connaître l'ori- gine en 1857 : « Le Besi Garnier pro vient des semis que feu M. Garnier , négociant , avait fait dans son do maine de la Bouvardière, près Nantes Premier rapport en 1851 , d'un semis pouvant remonter à vingt années Nous avons donné à ce beau fruit, complètement inédit et notre propriété, le nom de son auteur. » ( Notices pomologiques, t. I, pp. 32 et 36-37, éditions de 1837 et 18S9.) Poire GASTELIER. — Synonyme de Beurré de Rance. Voir ce nom. 536. Poire GEANT. Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux: très-nombreux, presque érigés, gros, longs, bien coudés, vert brunâtre, aux lenticelles larges et rappro chées, aux coussinets peu développés. — Yeux: petits, coniques, non appliqués contre le bois. — Feuilles : d'un beau vert foncé, petites, très-abondantes, ovales allongées, dentées ou crénelées, ayant le pétiole grêle et de longueur moyenne. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Franc ou cognassier, tout sujet lui convient; il croît rapidement et GÉA — GÉN Mi Poire Géant. dès leur deuxième année ses pyramides sont magnifiques, tant pour la force que pour la hauteur et la régularité. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée très-arrondie. — Pédon- cule : court , assez gros , obli- quement ou perpendiculairement implanté à la surface du fruit, avec lequel il est presque continu. — (EU : moyen, ouvert ou mi-clos, peu enfoncé, uni sur ses bords. — Peau : rugueuse, épaisse, vert foncé , ponctuée de gris roux et presque entièrement maculée de brun-fauve. — Chair : blanchâtre, grossière, cassante, aqueuse, for- tement pierreuse autour des loges. — Eau : abondante, sucrée et vineuse, faiblement parfumée. Maturité. — Fin de décembre ou commencement de janvier , et pouvant , accidentellement , se prolonger jusqu'en mars. Qualité. — Troisième pour le couteau, deuxième pour la cuisson. Historique. — En 1851 je signalais pour la première fois ce poirier, comme variété nouvelle, dans mon Catalogue anglais (p. 23, n° 389). Je n'ai pu retrouver la note prise alors sur sa provenance ; mais le nom qu'il porte semble indiquer qu'il appartient à la France ; et peut-être lui fut-il appliqué en raison même de sa luxuriante végétation, car ses pyramides atteignent une hauteur vraiment excep- tionnelle. Ce n'est pas là, toutefois, une espèce que l'on doive recommander. Observations. — Les Allemands ont une Riesen-Bime : Poire Géant, mûris- sant en décembre et qu'ils regardent comme à peu près identique avec le Beurré Diel, ce fruit exquis dont la culture se propage chaque jour. S'il en est ainsi, il faut alors conclure que notre poirier Géant diffère essentiellement du leur. Cepen- dant comme ils ne sont pas complètement d'accord sur ce point, nous croyons bon de consigner ici cette remarque, afin qu'au moins il soit prouvé qu'en France la poire Géant ne se rapporte nullement au Beurré Diel. 537. Poire GENERAL DE BONCHAMP. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux et presque érigés, peu gros, longs, légèrement flexueux; brun olivâtre généralement nuancé de rouge orangé, ayant les lenticelles apparentes, très-rapprochées, et les coussinets aplatis. — Yeux : petits, ovoïdes, pointus, duveteux, écartés du bois et souvent même placés en éperon. — Feuilles : petites et rarement abondantes, 2J2 GÉN [général bon] régulièrement lancéolées, planes ou contournées, plus ou moins denticulées, por tées sur un pétiole très-long et bien nourri. Poire Général de Bonchamp. — Premier Type. Deuxième Type. corda pendant longtemps aucune attention. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier ; sa vigueur est grande, mais il développe tardi- vement son écusson ; les pyramides qu'il fait sont toujours fort con- venables. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : variable, elle passe le plus habi- tuellement de la turbinée-allongée, régulière et obtuse, à la turbinée- arrondie et bosselée, surtout près du sommet. — Pédoncule : très- court ou de longueur moyenne, assez mince, arqué et souvent noueux, obliquement implanté à fleur de peau et presque toujours adossé contre une forte protubé- rance. — OEil : grand, mi-clos, à peine enfoncé, parfois entouré de gibbosités. — Peau : jaune ver- dâtre du côté de l'ombre et vert clair du côté du soleil, entièrement semée de gros points roux et ma- culée de fauve autour de l'œil. — Chair : blanche , fine , fondante , juteuse, exempte de pierres. — Eau : très-abondante, sucrée, aci- dulé, aromatique et douée d'une délicieuse saveur beurrée. Maturité. — Commencement et courant d'août. Qualité. — Première. Historique. — L'arbre qui donna naissance à cette poire si parfaite fut planté vers 1820, dans le domaine du Coteau, appartenant à M. Panneton, et situé commune de Saint-Florent-le- Vieil (Maine- et-Loire). C'était un égrasseau greffé; mais la. greffe, étouffée par les jets du sauvageon, mourut, et ces derniers se virent maintenus pour la remplacer. Bientôt ils por- tèrent des fruits, auxquels on n'ac- Néanmoins, leur mérite ayant été GÉN [GÉNÉRAL BOSJ 213 reconnu plus tard par M. Macé, pépiniériste à Saint-Florent, cet arboriculteur envoya des greffons de ce nouveau poirier à son oncle, feu Pierre Macé, dit Prin- temps, l'un de mes contre-maîtres. Printemps, persuadé que son neveu possédait là une variété fort méritante, lui conseilla de la mettre dans le commerce et voulut en être le parrain. Il la dédia en 1854 à un illustre enfant de l'Anjou — dont le tombeau, chef-d'œuvre de David d'Angers, se voit à Saint-Florent — au général vendéen marquis de Bonchamp, né au château du Crucifix, commune de Juvardeil (Maine-et-Loire), et mort le 19 octobre 1793 à la Melleraye, hameau voisin du bourg de Yarades (Loire-Inférieure). J'inscrivais pour la première fois ce poirier dans mon Catalogue de 1858 sous le n° 333 (page 33) ; actuellement il est répandu de tous côtés, en France ainsi qu'à l'étranger. Quant au pied-type, il existe encore et sa vigueur primitive se montre constante. Observations, — Le fruit ici décrit a quelquefois reçu, mais très-rarement, la dénomination de Beurré Bonchamp, ce qui nous fait recommander de ne pas le confondre avec le Beurré Beauchamp, variété belge mûrissant en novembre et n'ayant de commun avec lui qu'une assez grande ressemblance de nom (voir notre tome Ier, page 312). — La fertilité du poirier Général de Bonchamp diminue beau- coup, s'il est taillé ; on doit donc tenir compte de ce fait, pour peu que l'on veuille jouir de ses fruits. 538. Poire GÉNÉRAL BOSQUET. Description de l'arnre* — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, gros et courts, très-géniculés, vert-brun clair cendré, aux lenticelles larges et des plus abondantes, aux coussinets bien accusés. — Yeux : volumineux , ovoïdes, aigus, lisses, non appliqués contre le bois. — Feuilles : ovales-allongées ou presque lancéolées, légèrement crénelées sur leurs bords et munies d'un pétiole grêle et très-long. Fertilité. — Grande. Culture. — Cet arbre, qui se plaît autant sur le cognassier que sur le franc, développe assez tardivement son écusson ; encore un peu faible dans sa deuxième année il croît ensuite avec vigueur et prend une forme pyramidale fort satis- faisante. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Ferme : conique très- allongée, assez ventrue à la base, fort amincie dans sa partie supérieure, légère- ment mamelonnée au sommet, qui généralement est presque aigu. — Pédoncule : des plus longs, bien nourri, arqué, charnu et plissé à la base, régulièrement im- planté, continu avec le fruit. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, faiblement enfoncé. — Peau : épaisse, vert herbacé, ponctuée et marbrée de fauve et portant souvent quelques petites taches brunâtres. — Chair : blanchâtre, fine, mi-fondante ou fon- dante, aqueuse, un peu granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, délicate, mais rarement bien parfumée. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. 214 GÉN [général bos — can] Historique. — M. Flon-Grolleau, horticulteur à Angers, est l'obtenteur de ce beau fruit. Le semis qui Poire Général Bosquet. donna naissance au pied- type fut fait en 1845 , et ce dernier se mit à fruit en 1853. L'ancien Comice hor- ticole de Maine - et - Loire ayant été chargé d'étudier et de nommer cette nou- velle variété, la dédia au général Bosquet , qui ga- j gnait alors devant Sébas- 1 topol le bâton de maréchal, i que l'Empereur lui remit le 18 mars 1856. Ce mili- taire si distingué, mort à Paris le 3 février 1861 , était né le 8 novembre 1810 à Mont-de-Marsan, dans le département des Landes. Observations. — 11 nous est arrivé parfois de trouver cette poire très- parfumée , et pour lors de première qualité; mais une telle exception ne nous autorise nullement à la classer parmi les variétés de choix, surtout en raison de l'époque de sa maturité, coïncidant avec celle des poires les plus exquises. En Amérique, où dès 1857 elle était décrite dans le XXIIIe volume du Magazine of horticulture (p. 261), on voit qu'on l'a jugée plus favorablement, car le po- mologue Hovey l'y qua- lifie de très-bonne : « very « good. » 539. Poire GÉNÉRAL CANROBERT. Synonyme. — Poire Mauéciul Canrobert (de Liron d'Airoles, Notices pomologiques , 1857, Table des fruits à l'élude, p. 59). Deseription «le l'arbre. — Bois: fort. — Rameaux: nombreux et bien étalés, gros, longs, légèrement coudés, fauve rougeâtre, ayant les lenticelles larges, des CAN [général can — dut] 215 plus rapprochées, et les coussinets aplatis. — Yeux : assez petits, ovoïdes, appliqués en partie contre le bois. — Feuilles : petites, très-peu abondantes, ovales-allongées, faiblement dentées ou crénelées, au pétiole long, fort et stipulé. Poire Général Canrobert. Fertilité. - Convenable. Culture. — Nous le greffons sur franc ou sur cognassier ; son écus- son se développe assez tardivement ; de vigueur satisfaisante, il fait de fortes pyramides , mais qui ne sont jamais suffisamment feuillues. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme: conique- allongée et irrégulière , surtout à la base, où souvent elle est bosselée et contournée. — Pédoncule : long, mince, droit ou arqué , obliquement inséré et continu avec le fruit, en dehors de l'axe duquel il se trouve parfois placé. — Œil : grand, très- ouvert, à peine enfoncé. — Peau : jaune d'or, ponctuée, marbrée et tachée de roux, lavée de brun-fauve autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, fine, fondante et juteuse, non pierreuse. — Eau : abondante , sucrée , acidulé , savou- reuse , entachée quelquefois d'un arrière-goût herbacé. Maturité. — Courant de janvier et se prolongeant jusqu'à la fin de février. Qualité. — Première, et très-exceptionnellement deuxième, quand cette poire ne possède pas une saveur franche. Historique. - - Cette variété provient d'un semis de pépins de la Saint- Germain, fait vers 1843 par un horticulteur d'Angers, M. Robert. Elle mûrit pour la première fois en 1854, et l'année suivante le Comice horticole de Maine-et-Loire lui servit de parrain. Cette date explique pourquoi on la nomma Général Canrobert, et non point Maréchal, dignité dont ce personnage éminent, né dans le Gers le 27 juin 1809, ne fut revêtu qu'au mois de mars 1856. 540. Poire GENERAL DUTILLEUL. Description die l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, gros, peu longs, légèrement coudés, brun olivâtre nuancé de rouge auprès des yeux, finement et abondamment ponctués, aux cous- sinets très-accusés. — Yeux : moyens, ovoïdes, collés contre l'écorce et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : ovales-arrondies ou ovales-allongées, acuminées, GEN [général dut — duv] Poire Général Dutilleul. 216 canaliculées, profondément dentées en scie, portées sur un pétiole long, épais et accompagné de stipules bien développées. Fertilité. — Grande. Culture. — Sa vigueur permet de le greffer sur toute espèce de sujet ; il n'a rien d'exceptionnel dans sa croissance et prend une jolie forme pyramidale. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : turbinée allongée, assez obtuse, à surface légè- rement bosselée. — Pédoncule : court ou très-court, non arqué, peu fort, sou- vent charnu à la base , obliquement inséré à fleur de peau et quelquefois se continuant avec le fruit. — Œil : grand, presque saillant , ouvert , plissé sur ses bords. — Peau : jaune clair, ponctuée de roux et très-largement lavée de car- min foncé sur la partie exposée au soleil. — Chair : blanchâtre , fine et compacte, fondante, exempte de granu- lations. — Eau : suffisante , sucrée , acidulé, savoureusement parfumée. Maturité. — Commencement de sep- tembre. Qualité. — Première. Historique. — Le pomologue belge Alexandre Bivort, acquéreur de la majeure partie des semis de Van Mons, trouva le pied-mère de cette variété parmi lesdits égrasseaux et le vit se mettre à fruit en 1845, dans les pépinières de Geest- Saint-Remy-lez-Jodoigne (Belgique). Il décrivit cette poire en 1847, après l'avoir dédiée à l'un de ses parents et compatriotes, le général Dutilleul, qu'une mort prématurée venait de lui enlever. (Voir Album de pomologie, t. I, n° 24.) Observations. — En Belgique, on classe ce fruit parmi ceux qui mûrissent à la fin de novembre et se conservent bien au fruitier. Pour moi, je n'ai jamais pu le garder plus de huit jours, ni le voir dépasser la mi-septembre. 541. Poire GÉNÉRAL DUVIVIER. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux et ordi- nairement assez bien érigés, gros, longs, légèrement coudés, rouge foncé, aux lenticelles petites et clair-semées, aux coussinets aplatis. — Yeux : moyens, à large base, obtus, noyés dans l'écorce et ayant les écailles disjointes. — Feuilles : habi- tuellement elliptiques ou ovales-allongées, coriaces, planes ou très-faiblement canaliculées, assez profondément dentelées sur leurs bords, munies d'un pétiole de longueur moyenne, fort et souvent nuancé de rouge carminé. I ertilité. — Ordinaire, mais constante. GÉN [général duv — lam" 217 Poire Général Duvivier. Culture. — Nous ne l'avons pas encore greffé sur franc ; le cognassier, du reste, lui convient très-bien ; son écusson se développe un peu tardivement , mais ses pyramides n'en sont pas moins, dès leur deuxième année, d'une force des plus satisfaisantes. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme: conique-allongée, peu ventrue , légèrement obtuse , assez régulière. — Pédoncule : de longueur moyenne, mince, courbé, obliquement implanté à fleur de peau, charnu à la base et souvent presque continu avec le fruit. — OEil : petit, mi-clos ou fermé, plus ou moins enfoncé. — Peau : jaune verdâtre, finement ponctuée et réticulée de roux, maculée de brun-fauve autour du pédon- cule et faiblement lavée, parfois, de rouge sombre sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanchâtre, fine, mi-fondante, aqueuse, non pierreuse. — Eau : abon- dante, sucrée, acidulé, aromatique et délicate. Maturité. — Depuis la mi-février jus- qu'à la fin de mars , et pouvant même atteindre le commencement d'avril. Qualité. — Première. Historique. — M. Boisbunel, pépi- niériste à Rouen, semait ce poirier en 1845 et lui voyait porter ses premiers fruits en 1856. Trois ans plus tard il mit cette variété dans le commerce , après l'avoir soumise à l'appréciation du Cercle pratique d'Horticulture de la Seine-Inférieure. Quant au nom sous lequel il l'a répandue, voici ce que nous lisons à la page 39 du Bulletin de ladite Société, volume de 1859 : « Depuis quelques années — écrit M. Boisbunel — il est d'usage de donner aux fleurs, aux fruits, des noms d'hommes célèbres par leurs talents militaires ou administratifs. Parmi les premiers, nous avons les poires Général de Lourmel, Pélissier, Canrobert, etc. ; j'ai pensé que le nom du général Duvivier, né à Rouen, ne serait pas déplacé auprès de ceux-ci ; en conséquence, je l'ai nommée Poire Général Duvivier. » ■ Complétons ce passage en disant que le général Franciade-Fleurus Duvivier était né le 17 avril 1794, et qu'il mourut à Paris le 8 juillet 1848. 542. Poire GÉNÉRAL DE LAMORICIÈRE. Synonyme. — Poire Beurré Citron (Bivort, Album de pomologie , 1851 , t. IV, pp. 37 et 38). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, gros, longs, géniculés, fauve rougeâtre cendré, ayant les lenticelles abondantes, très-larges, et les coussinets peu - marqués. — Yeux : volumineux, ovoïdes, bien 218 GÉN [général lam^ écartés du bois, aux écailles mal souciées. — Feuilles : grandes, généralement ovales ou ovales-allongées, légèrement caualiculées, profondément dentées, portées sur un pétiole long, épais et stipulé. Poire Général de Lamoricière. Fertilité. — Grande. Culture. — Nous le greffons sur franc ou sur cognassier ; sa vigueur et son développement n'ont rien d'ex- ceptionnel ; il fait de jolies pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins allongée et ventrue , ordinai- rement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court, gros, renflé aux extré- mités, rarement arqué, obliquement inséré dans une large cavité dont les bords sont des plus inégaux. — OEil : grand, arrondi, ouvert, régulier, peu enfoncé. — Peau : jaune clair fortement grisâtre, ponctuée de roux et portant quelques taches vert-brun. — Chair : blanc verdâtre, fine, fondante, juteuse, pierreuse auprès des loges. — Eau : très-abondante, sucrée, vineuse, bien parfumée. Maturité. — Courant d'octobre et atteignant souvent jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Première. Historique. — J'ai reçu de Paris, je le crois du moins, ce poirier vers 1849, et dès 1852 je l'expédiais en Amérique, où cette même année le pomologue Hovey le signala dans le tome XVIII de son Magazine of horticulture (p. 296). Par qui fut-il propagé sous le nom qu'on lui voit actuellement?... Personne ne l'a dit encore; mais pour moi j'ai reconnu ces dernières années qu'il n'était autre que la variété belge appelée Beurré Citron par M. Bouvier, en 1843, variété dont M. Bivort éta- blissait ainsi l'origine, au début de 1851 : « Nous possédons l'arbre-mère du Beurré Citron; il provient de la pépinière de Van Mons,.... où il a été obtenu de semis; mais son nom lui a été donné par Simon Bouvier (de Jodoigne), après la mort de Van Mons. » [Album de pomologie, t. IV, pp. 37 et 38.) Rendre maintenant à cette poire le nom qui réellement lui appartient, nous semble impossible, surtout en France et en Amérique, où elle est fort commune et uniquement appelée Général de Lamoricière. Laissons-lui donc cette dénomination ; et d'autant mieux qu'elle rappelle le souvenir d'un militaire illustre, récemment décédé. On sait en effet que le général de Lamoricière mourut subitement à son château de Prouzel, près d'Amiens (Somme), le 13 septembre 1865. Il était né à iNantes, le 6 février 1806. Observations. — En décrivant le Beurré Citron, M. Bivort, que nous venons de citer, a dit : " •!•■ pense que M. Bouvier s'est trompé dans l'appréciation ainsi que dans la dénomination GÉN [général lou] 219 de ce fruit nouveau, à moins que sa transplantation d'un sol sablonneux dans un sol argi- leux n'ait influé défavorablement sur sa qualité.... C'est tout au plus une variété de second ordre et dont le principal mérite consiste dans sa longue garde, car il se conserve jusqu'en mars. » [Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 38.) En Anjou, ce Beurré, ou plutôt notre poire Général de Lamoricière, n'a pas fait comme chez M. Bivort ; l'arbre, au contraire, y a trouvé une terre si favorable à sa végétation ainsi qu'à ses produits, que ces derniers s'y sont montrés parfaits. Toutefois, ils y ont perdu beaucoup de leur tardivité, puisque nous les voyons rarement atteindre le mois de décembre. 543. Poire GENERAL DE LOURMEL. II escription de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : nombreux, étalés et gros, assez longs, lé- gèrement flexueux, roux foncé grisâtre ou verdâtre , fine- ment et abondam- ment ponctués , ayant les coussinets ressortis. — Yeux : très - volumineux , ovoïdes-arrondis et faiblement écartés du bois. — Feuilles : d'un beau vert lui- sant généralement un peu cuivré, ellip- tiques ou ovales - allongées, crénelées ou dentées, au pé- tiole long et fort. Fertilité. — Sa- tisfaisante. Culture. — C'est un poirier d'une grande vigueur, développant vite son écusson et qui végète convenablement sur toute espèce de sujet ; il fait des pyramides irré- prochables. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : globuleuse, irrégulière, bosselée, s'amincissant un peu à la base et surtout au sommet, qui est toujours fortement mamelonné. — Pédoncule : de longueur moyenne, très-nourri, arqué, obliquement inséré dans une large et profonde cavité. — Œil : petit, caduque, placé dans un bassin étroit et de profondeur variable. — Peau : jaune olivâtre, fortement ponctuée, veinée et tachetée de fauve. — Chair : blanche, des -220 GËN [général tôt] plus fines et des plus fondantes, aqueuse, odorante, rarement bien granuleuse. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, possédant un parfum agréable et prononcé. Maturité. — Courant de novembre et commencement de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Le pied-type qui donna naissance à ce fruit, non moins beau que volumineux et bon, provient d'un semis fait en 1847 dans le Jardin du Comice horticole d'Angers. Son premier rapport date de 1853. Le Comice, voulant rappeler le nom d'un brave militaire frappé à Inkermann (Crimée), en repoussant les Russes, dédia cette poire au général de Lourmel, dans sa séance du 25 novembre 1855 (voir Bulletin, t. IV, pp. 131, 133 et 134). Frédéric-Henri le Normand de Lourmel naquit à Pontivy (Morbihan), le 12 juillet 1811 ; la bataille d'Inkermann, à la fin de laquelle il fut mortellement atteint, eut lieu le 5 novembre -1854, mais le géné- ral survécut deux jours à sa blessure et ne mourut que le 7. 544. Poire GÉNÉRAL TOTTLEBEN. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Bameaux : nombreux, légè- rement étalés, gros et longs, géniculés, brun verdàtre ou grisâtre, aux lenticelles apparentes et rapprochées, aux coussinets saillants. — Yeux: moyens ou assez volumineux, ovoïdes ou coniques, duveteux, écartés du bois, à écailles entr'ou- vertes. — Feuilles : grandes, ovales ou elliptiques, faiblement acuminées, ayant les bords presque unis ou quelque peu denticulés, le pétiole long effort. Fertilité. — Convenable. Culture. — Le cognassier est le sujet que nous préférons pour ce poirier, doué d'une grande vigueur ; il développe assez vite son écusson et prend dès sa deuxième année une belle forme pyramidale. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : turbinée très- allongée, obtuse, irrégulière, un peu contournée dans sa partie supérieure et souvent moins ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, bien nourri, arqué, très-renflé à la base, inséré dans une étroite cavité peu profonde, mais dont l'un des bords est des plus protubérants. — Œil : grand, arrondi, ouvert, légère- ment enfoncé. — Peau : jaune d'or, ponctuée et tachetée de fauve, surtout dans le voisinage de l'œil. — Chair : très-blanche, demi-fine, fondante ou demi-fondante, juteuse, contenant quelques fortes pierres autour des loges. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette, aromatique et savoureuse. Maturité. — Courant d'octobre et dépassant très-rarement la mi-novembre. Qualité. — Première. Historique. — M. Fontaine de Ghélin, propriétaire à Mons (Belgique), et dont nous avons déjà décrit un très-beau gain (le Beurré de Ghélin, t. I, p. 367), est l'obtenteur du présent poirier, provenu d'un semis fait en 1839. Le pied -mère fit attendre ses fruits jusqu'en 1855. Son acquéreur, M. Ambroise Verschaffelt , horticulteur à Gand, l'a mise dans le commerce en 1858, après l'avoir dédiée au plus habile ingénieur de l'armée russe, au général Tottleben, né à Mittau (Courlande), le 20 mai 1818, et devenu si célèbre par sa longue, par son héroïque GEN— GIA 221 Poire Général Tottleben. défense de Sébastopol. En 1859, lors de l'importation chez nous de cette remar- quable variété, quelques doutes s'élevèrent sur son identité. « Ne serait-ce pas un « Triomphe de Jodoi- <( gne ? » fut une ques- tion que M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, posa aux lec- teurs de la Revue horti- cole, le 16 février 1861, et qu'il résolut en ces termes le 1er juin sui- vant : « Non, le poirier Général Tottleben n'est pas syno- nyme de Triomphe de Jodoigne. Quelques écri- vains , en examinant la figure coloriée ou les ra- meaux du semis deM. Fon- taine, y avaient cru trouver une certaine ressemblance avec le Triomphe, de Simon Bouvier ; mais aujour- d'hui, en suivant les phases de sa végétation, nous nous sommes convaincu de la dissemblance com- plète. » (N° 11, p- 203.) Observations. — Nous avions déjà pu nous assurer , dans notre école, que cette poire était loin de se conserver jusqu'au mois de mars, comme l'ont avancé plusieurs pomologues belges. Nous sommes donc satisfait , aujourd'hui , de pouvoir joindre à notre remarque le té- moignage même du Congrès pomologique, qui dans le tome III de son recueil, dit de ce fruit : « Sa maturité commence en octobre et va jusqu'au 10 novembre; » puis ensuite, ce qui est non moins vrai : « Il est sujet à blétir en conservant la « fraîcheur de sa peau. » Poire GHIACCIUOLE. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poire GI ACCOLE DE ROME. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 222 GIF — GIL Poire GIFFARD. — Synonyme de Beurré Giffard. Yoir ce nom. Poire GILETTE LONGUE. — Synonyme deBîanquet à longue queue. Voir ce nom. 545. Poire GILLES-O-GILLES. Synonymes. — Poires: 1. De Livre des Bourguignons (Jean Bauhin, avant 1588, Historia plan- tarum universalis, édition de 1650, t. I, livre Ier, p. 53, n° 49). — 2. De Seize-Onces de Lorraine ( Id. ibid. ). — 3. Girogille ( le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 15 ). — 4. D'Amour (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour con- naître les bons fruits, 1670, p. 90 ). — 5. Gilogilles ( Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 125). — 6. Garde-Écosse [Id. ibid.). — 7. Mazuer (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, p. 315 ). — 8. De Ris (Henri Heissen, Gartenlust, 1690, p. 280 ). — 9. Garde d'Ecosse (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières } 1775 ). — 10. De Trésor (le Berriays, Traité des jardins ou le Nouveau delà Quiniinye, 1789, t. I, p. 345). — 11. Gillot-Gille (Pierre Leroy, Catalogue d'arbres, arbrisseaux et arbustes, 1790, p. 25). — 12. Gros-Fin-Or d'Hiver (Mayer, Pomona franconica, 1801, t. III, p. 317). — 13. Gros-Franc-Réal d'Automne (Id. ibid.). — 14. Garde-Ecorce (Calvel, Traité complet sur les pépinières, 1805, t. II, p. 334, n° 83). — 15. Gros-Gobet (Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 389, n° 113). — 16. Janssens [de Van Mons] (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1860, p. 40, n° 567). — 17. Belle-Garde (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). — 18. Bergamote Gérard (Id. ibid.). — 19. Cirée d'Hiver (Id. ibid.). — 20. Gilles (Id. ibid. ). — 21. Gilot (Id. ibid. ). — 22. Gros-Guy Grillaud (Id. ibid,). — 23. Ris de Loup ( Id. ibid. ). Premier Type. Descrip- tion de l'ai»- bre. — Bois : très-fort.— Ba- meaux : nom- breux, érigés au sommet de la tige , étalés à sa base , des plus gros et despluslongs, bien génicu- lés, brun clair rosé, aux len- ticelles assez apparentes et rapprochées , aux coussi - nets accusés. — Yeux: mo- yens ou petits, ovoïdes , ai - gus , légère- ment écartés du bois, ayant les écailles en- tro'uvertes. — Feuilles : fort abondantes et GIL 223 grandes, habituellement ovales très-allongées, acuminées, profondément dentées, planes ou contournées, relevées en gouttière , portées sur un pétiole très-long et très-épais. Poire Gilles-ô-Gilles. — Deuxième Type. Fertilité. — Remarquable. Culture. — L'écusson se dé- veloppe assez hâtivement ; le cognassier convient beaucoup à ce poirier, doué d'une grande vigueur et dont les pyramides sont des plus fortes et des plus belles. Description du fruit. — Grosseur : considérable et quel- quefois moins volumineuse. — Forme : variant entre la turbinée fortement arrondie et l'ovoïde écrasée et ventrue. — Pédoncule: habituellement de longueur moyenne, mais parfois aussi très-court, gros, droit ou arqué, inséré plus ou moins oblique- ment dans une cavité étroite et profonde dont les bords sont fortement accidentés. — Œil : grand , large , ouvert ou mi-clos, souvent bien enfoncé, entouré de légers plis ou de petites côtes. — Peau : épaisse, jaune très-grisâtre, portant quelques points et marbrures d'un fauve olivâtre clair, tachée de rouille autour du pédoncule et dans le bassin ombi- lical, largement lavée de brun-rouge vif sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc verdâtre, demi-fine et demi-cassante, juteuse, marcescente, rarement bien pierreuse. — Eau : fort abondante, sans grand parfum, sucrée et douceâtre, quoique cependant (très-exceptionnellement il est vrai) elle soit parfois entachée d'âpreté. Maturité. — Courant de novembre et se prolongeant aisément jusqu'à la fin de l'hiver. Qualité. — Troisième comme fruit à couteau, première comme fruit à compote. Historique. — Si l'on ouvre YHistoria plantarum de Jean Bauhin, médecin en 1580 du duc de Wurtemberg, on voit à la page 53 du tome Ier de cet ouvrage, que son auteur connut la variété ici décrite, et qu'il en favorisa même la propaga- tion; mais elle ne portait pas encore le nom de Gilles-ô-Gilles, qui lui fut appliqué plus tard, de 1628 à 1650 environ. Voici la traduction du passage dont nous voulons parler : « N° 49. — Les Bourguignons [dit Bauhin] nomment ces fruits Poires de Livre, et généralement elles dépassent ce poids. Grosses, ventrues, écrasées, leur forme affecte celle d'une pomme; elles sont presque aussi larges que hautes et leur diamètre atteint parfois^ six à sept pouces. L'œil, hien enfoncé, se trouve entouré de plis ou de gibbosités; le pédon- cule, profondément inséré entre plusieurs mamelons, est un peu court, mais gros; leur peau, épaisse, jaunâtre, ponctuée de vert et tachée de brun, se colore au soleil d'un rouge souvent très-foncé; leur chair est ferme et pleine de suc; on les conserve fort longtemps » • Cette description se rapporte si complètement à la poire qui nous occupe, 224 GIL qu'eu 1860 M. Decaisue n'hésita nullement, dans le tome III de son Jardin fruitier du Muséum, à classer la poire de Livre de Bourgogne, ainsi caractérisée par Bauhin, parmi les synonymes de la Gilles-ô-Gilles. L'opinion de ce savant professeur vient donc soutenir la mienne, qui date déjà de loin. Mais Bauhin nous a transmis d'autres détails intéressants, sur ce poirier bourguignon : « Il en existe à Montbéliard — ajoute-t-il — des arbres dans le jardin ducal; ils proviennent de greffes reçues de Bourgogne; j'en ai offert au prince Guillaume, landgrave de Hesse. Plus tard, cette variété fut également greffée dans le jardin de Jean Wild, notaire de Son Altesse Wurtembergeoise. En Lorraine, c'est sous le nom de poire de Seize-Onces, qu'on la cultive. » De tout ce qui précède, on doit donc conclure que la Gilles-ô-Gilles existait en Bourgogne, sous son nom primitif, antérieurement à Bauhin, c'est-à-dire dès 1500, et qu'elle se répandit de là dans la Franche-Comté, puis chez les Allemands. Mais les Lorrains la connurent-ils avant ou après les Hessois? .Notre auteur laisse ce point indécis. Quant au bizarre surnom dont on l'a revêtue vers 1628, et que pré- sentement elle porte partout, il me souvient avoir lu qu'elle le dut à la surprise d'un évêque qui visitant ses espaliers en compagnie de Gilles, son jardinier, s'écria, frappé de la grosseur et de la beauté de cette poire : « Gilles ! ô Gilles, quel fruit !... » L'ouvrage où ce fait est consigné appartient à la Bibliothèque du Jardin des Plantes de Paris, traite, sans nom d'auteur, des arbres fruitiers, et remonte à la fin du xvne siècle; malheureusement la note que j'en avais extraite me manquant aujourd'hui, je ne saurais indiquer d'une façon plus précise la source où j'ai puisé mon renseignement. Du reste on a déjà vu dans notre historique de la poire Ah-mon-Dieu! (tome I, p. 94) que ce fut un pareil sentiment d'admiration qui, manifesté par Louis XFV, fit qu'on donna ce nom, tout aussi bizarre que l'autre, à cette dernière variété Je sais bien qu'en 1628 le Catalogue de le Lectier porte Girogiles, mais ce n'est là qu'une légère erreur typographique, un r mis pour un /, car les pomologues Merlet, dom Claude Saint-Étienne et la Quintinye, venus peu après 1628, prononcèrent exactement ce nom comme nous le prononçons; leur façon de l'orthographier différa seule de la nôtre; ce qui pourrait être dit de la majeure partie des anciens fruits. Observations — Les deux premiers noms de cette variété : Poire de Livre de Bourgogne et Poire de Seize-Onces de Lorraine, donneront lieu, peut-être, de la confondre avec l'antique Poire de Livre ou Râteau gris, n'ayant rang, elle aussi, que parmi les fruits à cuire. On évitera pareille erreur en se rappelant les caractères tranchés qui les différencient. Ainsi la Gilles-ô-Gilles est arrondie , grisâtre et rouge, tandis que l'autre est turbinée-allongée, vert obscur, non colorée et mûrit en février, trois mois après sa congénère. — La grosseur considérable de la Gilles-ô-Gilles (son poids dépasse parfois 800 grammes) lui a fait appliquer les surnoms d'Amour et de Trésor, si fréquemment utilisés. Notons alors qu'elle n'a aucun rapport avec la véritable poire d'Amour ou de Trésor, décrite page 120 de notre tome l''. — En 1853 j'ai reçu de Belgique un poirier Janssens, attribué à Van Mons, mais que depuis 1860 je place néanmoins parmi les synonymes de la variété Gilles-ô-Gilles, vu qu'il lui ressemble complètement, arbre et fruit. — Enfin, disons que Gros-Gillot est synonyme de Catillac, et non pas de Gilles-ô-Gilles; et qu'il en est ainsi des noms à Gobert, Dagobert et Carmélite, uniquement applicables, les deux premiers àl'Angobert, et le dernier à la poire de Prêtre. — J'ajoute que le poirier de Fontarabie est bien loin, également, d'être identique avec celui-ci, comme je l'ai déjà fait remarquer plus haut (pages 182-183), à l'article qui le concerne. GIL — GIR 225 Poire GILLOT-GILLE. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. Poire GILOGILLES. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. Poire GILOT. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. Poire GIRANDOUX. — Synonyme de poire Girardon. Voir ce nom. Poire GIRARDINE. — Synonyme de Beurré romain. Voir ce nom. 546. Poire GIRARDON. Synonyme. — Poire Girandoux (Diel, Kernobstsorten , 1825, p. 249). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet de la tige, étalés et arqués vers sa base , très-gros et très-longs , géni- culés, vert clair grisâtre, parfois nuan- cés de rouge auprès des yeux, aux lenticelles larges et clair-semées , aux coussinets habituellement bien ressortis. — Yeux : moyens, coniques ou ovoïdes, appliqués en partie contre l'écorce et ayant les écailles disjointes. — Feuilles: grandes, coriaces, d'un joli vert foncé, ovales ou elliptiques, faiblement dentées ou crénelées, contournées sur elles-mêmes, au pétiole des plus longs et des plus forts. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sur cognassier, l'unique sujet que nous lui donnons, ce poirier croît très-convenablement ; on peut même dire que les pyramides qu'il y fait sont de toute beauté. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : arrondie, très-plate aux extrémités, ayant presque toujours un côté moins renflé que l'autre. —Pédoncule: court, assez mince, légèrement courbé , régulièrement inséré dans une large et profonde cavité à bords mamelonnés. — OEil : moyen, mi-clos ou fermé, bien enfoncé. — Peau : rugueuse, vert jaunâtre, ponctuée de brun clair et presque entièrement marbrée et réticulée de roux foncé. — Chair : blanche, demi-fine et demi-fondante, juteuse, un peu granuleuse. — Eau : des plus abondantes, sucrée, acidulé, très-musquée. Maturité. — Fin de septembre et dépassant rarement la mi-octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je cultive ce poirier depuis 1840, époque à laquelle l'ancien Comice horticole d'Angers venait d'en recevoir des greffes. Son origine , qu'alors on ne m'indiqua pas, remonte au moins à 1807 et nous est révélée par un ii. 15 226 GIR— GLU poinologue allemand, le docteur Diel. « La poire Giraudoux [dit-il en défigurant « passablement notre mot Girardon ] doit avoir été gagnée à Paris et porter le « nom de l'obtenteur même. Je suis redevable de cette variété à mon ami Van Mons; « il me l'offrit en 1811. » (Kernobstsorten, 1825, p. 249.) Puis Diel la décrit ensuite, et sa description est tellement conforme à la mienne, qu'on l'en croirait une traduction. Poire GIROFLE. — Synonyme de Rousselet de Reims. Yoir ce nom. Poire GIROGILLE. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles . Voir ce nom. Poires GISAMBERT. — Synonymes de Beurré d'Angleterre et de Beurré gris. Voir ces noms. Poire de GLACE [des Gascons]. — Synonyme de poire Virgouleuse. Voir ce nom. Poire de la GLACIÈRE. — Synonyme de Beurré Capiaumont. Voir ce nom. Poire GLOIRE DE BINCHE. — En 1859 M. Liron d'Airoles appela l'attention sur ce fruit : « C'est un gain de M. Gaudière — écrivit-il. — Cette variété paraît mériter une étude sérieuse, car l'arbre semble beaucoup moins délicat que le Beurré d'Hardenpont, avec lequel il a toutefois de grands rapports. » (Notices pomologiques, p. 52.) Le doute ainsi manifesté en 1859, n'existe plus : on a reconnu que l'unique gloire qui pût appartenir à ce poirier, était de passer au rang des synonymes de notre Beurré d'Arenberg (Beurré d'Hardenpont des Belges). Et tout récemment même M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, l'a constaté en rendant compte de l'Exposition horticole internationale ouverte à Gand (Belgique), au mois de mars 1868 : « La Gloire de Binche, dite Beurré d'Hardenpont régénéré, n'est autre — affirme M. Baltet — qu'un Beurré d'Hardenpont ordinaire. » (Le Verger, n° d'avril 1868, page 28 de la Revue mensuelle. ) Voilà donc un synonyme qu'il faut ajouter à ceux, au nombre de onze, que déjà nous avons inscrits sous le nom du Beurré d'Arenberg, de cette poire exquise décrite page 301 du tome Ier de notre Dictionnaire. Le lecteur , nous l'espérons, voudra bien ne pas l'oublier. 547. Poire GLOIRE DE CAMBRON. Synonyme. — Poire Gloire de Gambbonne (André Leroy, Catalogue de cultures, 1846, p. 10). Description de l'arbre. — Bois : des plus forts. — Rameaux : assez nom- breux, étalés, très-gros, longs, légèrement flexueux et cotonneux, vert-fauve nuancé de rouge, ayant les lenticelles apparentes mais très-espacées , et les coussi- iitfs I lien accusés. — Yeux : moyens ou volumineux, ovoïdes-aplatis, cotonneux et noyés dans l'écorce. — Feuilles : vert très-foncé, ovales, acuminées, planes ou GLO 227 Poire Gloire de Cambron. canaliculées, fortement contournées, régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole long, un peu grêle et légèrement carminé. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Très-vigoureux, il se plaît beau- coup sur le cognassier ; le développement de son écusson est des plus vifs; quant à ses pyra- mides, on en voit rarement d'aussi fortes. Description du fruit. — Grosseur : au- dessous de la moyenne. — Forme : allongée, peu ventrue, généralement contournée dans sa partie inférieure, très-mince au sommet, qui est aigu et plissé. — Pédoncule : de longueur moyenne, grêle à la base, beaucoup plus gros à l'autre extrémité, arqué, charnu, obliquement implanté, continu avec le fruit. — OEil : grand, arrondi, ouvert, saillant. — Peau : jaune d'ocre, parsemée de points gris -roux très- fins, sauf auprès de l'œil et du pédoncule, où leur volume s'accroît tellement, où ils sont si rapprochés qu'ils forment tache. — Chair : blanche, demi-fine, cassante, sèche et pierreuse. — Eau : rarement suffisante , sucrée , assez délicate. Maturité. — Commencement de novembre et atteignant difficilement jusqu'en décembre. Qualité. — Troisième. Historique. — Ce sont les Belges qui ont mis ce poirier dans la culture ; en 1846 mon Catalogue (page 10) montrait que je le possédais depuis plusieurs années déjà , et qu'alors comme aujourd'hui il n'était pas digne de la moindre recomman- dation. Tougard, de Rouen, attribuait en 1852, page 35 de son recueil pomolo- gique, la propagation de cette variété à M. Laurent de Bavay, pépiniériste à Vilvorde-lez-Bruxelles. Je crois en effet l'avoir reçue de cet arboriculteur vers 1840. Pourquoi, chez nous, l'a-t-on généralement appelée Gloire de Cambronne, et non tpas Gloire de Cambron, qui est son véritable nom?... Sans doute par la pensée iqu'on l'avait dédiée à notre célèbre général Cambronne. Mais c'est là une erreur. Le mot Cambron indique au contraire le lieu d'où probablement cet arbre fat tiré : delà fameuse abbaye de Cambron, située près de Mons (Hainaut), et tellement importante, que de loin elle semble une petite ville. On a, du reste, appliqué en Belgique ce ncm de Cambron à divers fruits; ainsi, pour les poires, la nomen- clature belge montre les Beurré de Cambron et d'Hardenpont de Cambron , le Goulu Morceau de Cambron, etc., etc., noms qui ne sont plus, actuellement, que des synonymes. Observations. — Nous avons vu cette poire citée souvent parmi les variétés dont la maturité se prolonge jusqu'au mois de mars. Évidemment elle n'a jamais mûri chez ceux qui l'ont crue douée d'une telle tardivité, car dans l'Anjou, où quelquefois on la mange dès la fin d'octobre, presque toujours elle a disparu de nos fruitiers quand décembre arrive. C'est aussi ce qui a lieu en Champagne, comme il ressort du passage suivant, écrit en 1864 par M. Charles Baltet, pépiniériste 228 GLO à Troyes : « La poire Gloire de Cambronne est un genre de Beurré d'Angleterre « mûrissant un mois après ce dernier fruit. » [Revue horticole, n° du 1er avril, p. 136.) Et le Beurré d'Angleterre, chacun le sait, n'existe plus à la mi-octobre. Poire GLOIRE DE CAMBRONNE. — Synonyme de poire Gloire de Cambron. Voir ce nom. Poire GLOIRE DE L'EMPEREUR. — Synonyme de poire Napoléon. Voir ce nom. Poire GLOU-MORCEAU DE CAMBRON. — Synonyme de Beurré d'Arenberg. Voir ce nom. Poires GLOUT-MORCEAU et GLOUX -MORCEAU. — Synonymes de Beurré d'Arenberg. Voir ce nom. 548. Poire GLOWARD. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom - brenx, érigés au som- met, étalés et arqués à la base, très-gros, courts, non géniculés , rouge ardoisé, tachetés de brun-gris, aux len- ticelles fines et rares, aux coussinets ressor- tis. — Yeux : moyens et ovoïdes, un peu coton- neux , appliqués contre le bois. — Feuilles : ovales ou elliptiques, planes ou faiblement canaliculées, ayant les bords presqu'unis et le pétiole fort et assez long. Fertilité. — Ordi- naire. Culture. — Nous ne l'avons jamais greffé sur franc ; le cognas- sier lui convient beau- coup; sa vigueur est satisfaisante et son dé- veloppement assez vif; il prend une forme pyramidale très-conve- nable. Description «lu fruit. Grosseur : considérable et parfois un peu moins GNO 229 volumineuse. — Forme : assez variable, mais habituellement ovoïde plus ou moins allongée, irrégulière, presque toujours fortement bosselée sur toute sa surface et devenant pentagone vers sa base. — Pédoncule : long, bien nourri, renflé à ses extrémités, recourbé, inséré de côté dans une large cavité peu profonde mais dont les bords sont des plus accidentés. — (EU : grand, elliptique, ouvert, placé régu- lièrement au centre d'un bassin vaste et profond. — Peau : vert clair, parsemée de points grisâtres et quelque peu tachetée de roux. — Chair : blanche, demi-fine, fondante, aqueuse, contenant quelques pierres autour des loges. — Eau : abon- dante, sucrée, très-rafraîchissante, assez savoureuse. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le nom Gloward semble appartenir à la langue anglaise et pourrait même faire supposer que le poirier qui le porte vient de l'Amérique ou de la Grande-Bretagne. S'il en est ainsi — ce que nous ignorons — il ne doit pas jouir d'une grande faveur chez les Américains ni les Anglais, aucun de leurs pomologues ne l'ayant mentionné. Pour moi, je l'ai tiré en 1845 de l'ancien Jardin fruitier du Comice horticole d'Angers, dans lequel on le cultivait depuis 1838 environ, et mon Catalogue de 1846 le signala pour la première fois comme variété nouvelle (page 18). Observations. — Cette poire varie beaucoup pour la qualité ; son vrai point de maturité se reconnaît assez difficilement, sa peau restant presque toujours verte, même lorsque sa chair commence à blossir. Il est cependant urgent d'en surveiller la maturation : prise à temps, on la trouve parfaite ; mangée trop tard ou trop tôt, elle est médiocre ou mauvaise. Poires GNOCO et GNOCCO DE PARME. — Synonymes de poires Gnoico. Voir ce nom. 549. Poire GNOÏGO. Synonymes. — Poires : 1. Gnoco (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 2e cahier, 1844, p. 75). — 2. Gnocco de Parme (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 3. Marquise [dans l'Hérault]. {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, de grosseur et de longueur moyennes, bien coudés, coton- neux, brun-roux, fortement ponctués, ayant les coussinets peu accusés. — Yeux : moyens ou volumineux, coniques, aux écailles mal soudées, non appliqués contre le bois. — Feuilles : grandes, abondantes, assez duveteuses, ovales-allongées ou elliptiques , planes ou relevées en gouttière , à bords faiblement dentés ou crénelés, souvent même unis en partie, à pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Extrême. Culture. — Franc ou cognassier, tout sujet plaît à cet arbre dont la vigueur est ordinaire; ses pyramides sont régulières, touffues, très-convenables. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou petite. — Forme : turbinée-allongée, obtuse, plus ou moins étranglée vers les deux tiers de sa hauteur et généralement assez ventrue à la base. — Pédoncule : long ou un 230 GN0-G0R peu court, de grosseur moyenne, arqué et souvent contourné, pubescent et gri- sâtre, inséré perpendiculairement ou obliquement au milieu d'une faible dépression. — Œil : grand, arrondi, ouvert, cotonneux, placé à fleur de fruit. — Peau : gris blanchâtre du côté de l'ombre, vert mat très- Poire noico. clair sur l'autre face, ponctuée de roux, lavée parfois de fauve autour du pédoncule et couverte en partie d'une légère efflorescence bleuâtre. — Chair : blanc verdâtre , fine , compacte , cassante ou demi-cassante, aqueuse, presque exempte de pierres. — Eau : fort abondante et sucrée, ayant une saveur anisée bien pronon- cée , mais laissant dans la bouche un arrière- goût particulier qui nuit à sa délicatesse. Maturité. — Vers la moitié d'août. Qualité. — Troisième. Historique. — De 1838 à 1840 M. Gaétan Moreali, alors professeur de langue italienne au Lycée de Rouen, fit venir de Modène diverses espèces d'arbres fruitiers pour les offrir à la Société d'Horticulture de la Seine-Inférieure. Le poirier Gnoico , que l'on croit originaire des environs de Parme, provient de cet envoi Prévost, selon nous, en défigura quelque peu le nom, lorsqu'on 1844 il publia dans les Cahiers de pomologie de cette Société la liste des variétés ainsi reçues (voir 2e cahier, p. 75). Il l'appela Gnoco , dénomination qui lui fut conservée au Jardin des Plantes de Paris. Cependant son vrai nom doit être Gnoico ; et l'on en reste convaincu si l'on consulte un vocabulaire italien. « GNOICO : Pan gramolato « entrovi anici ;» voilà ce que dit en 1623 le Dictionnaire de l'académie délia Crusca (page 382); soit, en français : Gnoico, petit pain brié contenant de l'anis... Or, nous l'avons constaté plus haut , l'eau de la poire qui nous occupe possède précisément une forte saveur anisée. Mais personne ne saurait lui trouver celle du gnocco , de ces viandes communes réduites en pâte puis mangées, sous forme de boulettes, par les Italiens. Au reste, cette poire n'a d'autre mérite que l'efflorescence bien carac- térisée de sa peau, que la singularité de son pédoncule gris et velu. Observations. — Il est à peine besoin de faire remarquer que la variété Gnoico, malgré le surnom de Marquise sous lequel on la cultive dans l'Hérault, n'a pas le moindre rapport avec notre poire Marquise, connue depuis 1675, mûrissant en novembre, et dont la description sera donnée plus loin. Poire a GOBERT. — Synonyme de poire d'Angobert. Voir ce nom. Poire GOLDEN BEURRÉ OF BILBAO. — Synonyme de Beurré doré de Bilbao. Voir ce nom. Poire GORE'S HEATHCOT. — Synonyme de poire Heathcot. Voir ce nom. GOT 550. Poire GOT. 231 Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, presque érigés, gros et longs, légèrement coudés, brun grisâtre, lavés souvent de rouge auprès des yeux, ayant les lenti- celles fines , abondantes , et les coussinets peu ressortis. — Yeux : moyens, ovoïdes - arrondis , aux écailles entr'ouvertes , appliqués contre l'écorce. — Feuilles ; petites, ovales , faiblement dentées ou cré- nelées, portées sur un pétiole épais et court. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sur cognassier, ce poirier prospère parfaitement, dé- veloppe vite son écusson, et fait dès sa deuxième année de belles pyramides. Description du fruit. — Grosseur; au-dessus de la moyenne. — Forme : passant de la conique- allongée, et légèrement obtuse, à l'ovoïde un peu ventrue. — Pédon- cule : assez court, gros, arqué, charnu à la base, inséré de côté dans un étroit évasement dont les bords sont plissés et mamelonnés. Œil : grand, souvent contourné, ouvert, faiblement enfoncé ou placé à fleur de fruit. Peau : rugueuse, mince, vert foncé, mais recouverte en partie d'une teinte grisâtre sur laquelle apparaissent çà et là quelques points fauves. — Chair : blanche demi- fine, cassante ou demi-fondante, granuleuse auprès des pépins. — Eau : suffisante sucrée, aromatique, assez délicate. Maturité. — Depuis la mi-septembre jusqu'au commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Mon Catalogue de 1846 signala ce poirier comme une nou- veauté (page 18) ; je venais effectivement de le greffer pour la première fois ; mais d'où l'avais -je tiré?... C'est ce qu'actuellement je ne saurais dire, ne trouvant aucune note sur lui dans mes cartons. Tout laisse croire qu'il est peu répandu, nos pomologues, ceux de l'Allemagne, de l'Amérique et de l'Angleterre ne le men- tionnant même pas. On doit cependant le cultiver en Belgique depuis 1855, notam- ment au Jardin de la Société Van Mons, à Geest-Saint-Rémy-lez-Jodoigne, car il figure, sans nom d'obtenteur, à la page 161 du tome Ier des Catalogues de cette Compagnie , livraison de mars 1857. La poire Got convient parfaitement pour approvisionner les marchés, en raison surtout de son volume et de l'assez longue durée de sa maturité. 232 GOU — GRA Poire GOUBAULT. — Synonyme de Beurré Goubault. Voir ce nom. Poire GOULU-MORCEAU. — Synonyme de Beurré d'Arenberg. Voir ce nom. Poires GOULU-MORCEAU DE COMBRON et GOULUE-MORCEAU DE CHAM- BRON. — Synonymes de Beurré d'Arenberg. Voir ce nom. Poire GRACLOLE D'HIYER. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. Poire GRACIOLE (NOUVELLE-). — Voir Nouvelle Graciolè. Poire GRACIOLL — Synonyme de Bon-Chrétien d'Été. Voir ce nom. 551. Poire GRACIOLI DE JERSEY. Description de l'arbre* — Bois : fort. — Bameaux : assez nombreux , étalés , légèrement arqués, gros et courts, peu géni- culés, duveteux, vert -brun ar- doisé, aux lenticelles larges et abondantes, aux coussinets bien accusés. — Yeux : très-volumi- neux, ovoïdes - arrondis , faible- ment écartés du bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes , elliptiques ou ovales- allongées, planes ou contournées, profondément crénelées, portées sur un pétiole long, des plus forts et pourvu de stipules très-déve- loppées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il pousse aussi vigoureusement sur le cognassier que sur le franc, et n'a rien de particulier dans sa croissance ; ses pyramides , quoique fortes et jolies, laissent cependant à désirer sous le rapport de la hauteur. Description dit fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins arrondie et généralement très -ventrue. — Pédoncule : assez long, bien nourri, un peu renflé à ses extrémités, courbé, implanté obliquement et presque à fleur de peau. — (JEU : grand, régulier, mi-clos, placé dans un très-vaste bassin GRA 233 de profondeur variable. — Peau : épaisse et rugueuse, jaune verdâtre, maculée de fauve près de l'œil et du pédoncule, couverte de larges taches arrondies et roussâtres sur la partie exposée au soleil, où parfois elle est en outre faiblement carminée. — Chair : blanc jaunâtre, fine, fondante, aqueuse, faiblement granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, légèrement aromatique et douée d'une saveur vineuse fort agréable. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Nous multiplions ce poirier depuis 1850 ; il est peu répandu en France, où maintenant l'on recherche surtout les variétés très-tardives. Chez les Américains il jouit d'une plus grande faveur, et voilà déjà vingt-quatre ans qu'on l'y cultive. C'est le pomologue Hovey, pépiniériste à Boston, qui le constate en 1852 dans son recueil périodique, où se rencontre aussi l'origine de cette poire : « En 1844 — écrit-il — nous avons pour la première fois, page 337 de notre tome XII, parlé, mais brièvement, de la Gracioli de Jersey, qui pour lors venait d'être introduite dans nos collections. Elle provient, paraît-il, de Jersey où l'on n'en connaissait encore en 1843 qu'un unique pied, dont M. Bucknall [sans doute le possesseur] envoya cette même année des fruits à M. Thompson [directeur du Jardin de la Société d'Horticulture de Londres], fruits que ce dernier décrivit et figura dès 1844 dans le Gardeners' chronicle. » (The Magazine of horticulture, t. XVIII, pp. 161 et 162.) Poire GRACIOLI ROUGE. — Synonyme de Bon- Chrétien d'Été. Voir ce nom. Poire GRACIOLI DE LA TOUSSAINT. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. Poire GRAIN DE CORAIL. — Synonyme de poire Forelle. Voir ce nom. Poire de GRAINE. — Synonyme de poire Amadote. Voir ce nom. Poire GRAND-MOGOL. — Synonyme de poire de Catillac. Voir ce nom. Poire GRAND-MONARQUE. —Synonyme de poire de Catillac. Voir ce nom. Poire GRAND-SALOMON. — Synonyme de poire Louis-Philippe. Voir ce nom. 552. Poire GRAND-SOLETL Description de l'arbre. — Bois : faible ou très-faible. — Rameaux : assez nombreux, érigés au sommet, étalés vers la base, courts et un peu grêles, à peine géniculés, brun-grisâtre ou olivâtre, légèrement duveteux, finement et abon- damment ponctués, aux coussinets aplatis. — Yeux : petits ou moyens, ovoïdes , aigus, appliqués en partie contre le bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : 234 GRA grandes, rarement nombreuses, ovales-allongées, faiblement dentées ou crénelées au pétiole long, fort et stipulé. „ . „ , „ . ., Fertilité. — Grande et cons- Poire Grand- Soleil. tante. Culture. — Le franc lui con- vient mieux que le cognassier ; sa vigueur laisse beaucoup à désirer , car il est encore très-faible dans sa deuxième année ; aussi ses pyra- mides sont-elles toujours chétives, lors même qu'elles ont atteint l'âge de trois ans. . Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde plus ou moins bosselée et ventrue , surtout vers l'œil. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, gros ou très-gros, arqué, charnu, souvent renflé et mame- lonné à sa base , placé de côté dans une faible dépression. — Œil : petit, ouvert, plissé sur ses bords et rarement très -enfoncé. — Peau : rude au toucher, épaisse, à fond jaune d'ocre presque entièrement lavé de roux grisâtre. — Chair : blanchâtre, demi -fine et quelque peu filandreuse, fondante, juteuse, presque exempte de pierres. — Eau : des plus abondantes, sucrée, vineuse, douée d'un arôme particulier plus délicat que le parfum de la poire Messire-Jean, mais ayant avec lui beaucoup d'analogie. Maturité. — Courant de décembre et se prolongeant jusqu'en janvier. Qualité. — Première. Historique. — Ce fruit appartient à la Belgique; M, Bivort, directeur des pépinières de la Société Yan Mons, l'a décrit en 1849 en lui attribuant l'origine suivante : « Le major Esperen, de Malines, en est l'inventeur. L'arbre-mère, venu de semis, croissait dans son jardin, à Duffel, au pied du mur d'une brasserie désignée sous le nom de Grand- Soleil, donné ensuite à cette variété. » [Album de pomologie, t. Il, p. 114.) M. Bivort n'indique pas l'époque à laquelle fut gagnée cette bonne et jolie poire. Esperen mourut en 1847. J'ignore si dès 1840 elle avait déjà mûri chez lui, mais je sais qu'en 1843 ou 1844 on l'introduisait dans mon école, et que je l'inscrivis parmi les nouveautés de mon Catalogue de 1846 (page 18). Observations. — En 1864 M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, écrivait ce qui suit à la page 137 de la Revue horticole: « Poire Grand-Soleil, excellent petit fruit 'de novembre-décembre, que nous avons reçu de M. W...., sous le nom d'Auguste Jurie. » La qualification de « petit fruit » ainsi donnée à la poire Grand-Soleil, toujours GRA 235 volumineuse, fait croire que M. Baltet n'avait pas alors la véritable variété de ce nom ; en tout cas, il est bien reconnu que le poirier Auguste Jurie, décrit page 167 de notre tome Ier, n'offre aucune espèce de rapport avec celui que nous venons d'étu- dier. Et M. Decaisne en a dit autant du Beurré Dalbret, que souvent il a trouvé dans les expositions étiqueté poire Grand -Soleil. (Voir le Jardin fruitier du Muséum, 1863, t. V, poire Dalbret). Poire GRAND-TAMERLAN. — Synonyme de poire de Catillac. Voir ce nom. Poire GRANDE-BRETAGNE. — Synonyme de poire Mansuette double. Voir ce nom. Poire GRANDE-CUISSE DE MADAME. — Synonyme de poire d'Épargne. Voir ce nom. Poire GRANDE-ÉPINE D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Épine d'Été. Voir ce nom. 553. Poire GRASLIN. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : très-nombreux , éri- gés ou légèrement étalés, de moyenne grosseur et des plus longs , coudés , gris - vert nuancé de jaune pâle , fine- ment et abondamment ponc- tués, aux coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes et pointus, bien écartés du bois, souvent même sortis en épe- ron. — Feuilles : de forme assez variable , elles sont ce- pendant habituellement ova- les-allongées ou elliptiques, dentées ou crénelées, portées sur un pétiole long et un peu grêle. Fertilité. — Remarqua- ble et soutenue. Culture. — C'est un poi- rier très-vigoureux , dont le développement de l'écusson n'offre rien d'exceptionnel et qui prospère bien sur cognas- sier; ses pyramides sont de toute beauté. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde assez 236 GRA irrégulière, fortement ventrue, mais beaucoup moins d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : implanté obliquement dans une faible dépression, long, arqué, mince daDS sa partie supérieure et plus gros vers sa base, où même il est généra, lement très-renflé. — Œil : grand ou moyen, ouvert, souvent contourné, placé à fleur de fruit. — Peau : jaune d'ocre, presque entièrement ponctuée et marbrée de gris-roux, et quelquefois couverte de larges taches fauves. — Chair : fine, blanche, veinulée de jaune verdâtre, très-fondante, juteuse, légèrement pierreuse autour des pépins. — Eau : des plus abondantes, sucrée, acidulée, parfumée, fort délicate. Maturité. — Depuis la mi- octobre jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Première. Historique. — En 1841 l'un de mes amis, le célèbre docteur Bretonneau, de- Tours, décédé en 1862, m'offrit des greffes de ce poirier. Il venait de le découvrir à l'état d'égrasseau dans la commune de Fiée (Sarthe), au château de Malitourne, appartenant à la famille Graslin. Cet arbre, me dit-il, paraissait âgé d'une cin- quantaine d'années et rapportait des fruits depuis 1825 environ. Il lui donna le nom des propriétaires du pied-type, et d'autant mieux que l'un d'eux, N Graslin, jadis consul de France à Santander (Espagne), sous la Restauration, passait pour l'avoir semé. Je crois être le premier qui ait mis cette variété dans le commerce. En 1846 elle figurait encore parmi les poiriers nouveaux annoncés et décrits dans mon Catalogue (page 18). Observations. — Le directeur des cultures du Jardin des Plantes de Paris, M. Decaisne, s'inscrivit dans les termes suivants, en 1860, contre l'identité du poirier Graslin : « Dans mon opinion — assurait-il — on doit réunir en synonymes les poiriers Dathis, Graslin et [Beurré] Superfm; en effet, leur forme, leur coloration, leur époque de maturité sont tellement semblables, que je ne sais pas sur quels caractères on se fonderait pour les séparer. Les marcbands, que l'intérêt porte à multiplier les variétés, leur assignent, je le sais, des époques de maturité différentes; mais depuis cinq ans j'ai pu déguster ces trois poires en parfait état, du 10 au 15 octobre, bien que provenant toutes trois soit de localités fort éloignées, soit du Muséum ou des environs de Paris. » {Le Jardin fruitier du Muséum, tome III.) M. Decaisne, on peut le croire, n'avait pas encore eu sous les yeux, en 1860, les véritables poiriers Graslin , Dathis et Beurré Superfin, autrement il les aurait jugés ce qu'ils sont, c'est-à-dire fort dissemblables. Mais aujourd'hui le savant pro- fesseur doit être éclairé sur ce point, car jaloux de lui prouver que chez moi « l'intérêt — pour me servir de ses expressions — ne portait pas à multiplier les « variétés, » je lui ai fait parvenir, depuis longtemps déjà, des fruits et des sujets de ces trois poiriers. J'ajouterai que le Congrès pomologique ne s'est pas mépris non plus sur leur manque de ressemblance, puisque dans sa Pomologie de la France il a placé en 1864 les lignes ci-après en tête de l'article consacré à la poire Graslin : « La poire Graslin n'a pas de synonymes, et c'est à tort qu'on la confond avec les variétés Beurré Swperfri, laure de Glymes et Dathis. Si ces dernières ont quelque ressemblance de forme avec la Graslin, les qualités des fruits, leur époque de maturité et les arbres n'en ont aucune. » (Tome II, n° 100.) GRA — GRÉ 237 Poire GRATIOLE D'AUTOMNE. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. Poire GRATIOLE D'ÉTÉ. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Été. Voir ce nom. Poire GRATIOLE D'HIVER. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Hiver. Voir ce nom. Poire GRATIOLE RONDE. — Synonyme de poire de Catillac. Voir ce nom. Poire GREEN-CHISEL [des Anglais]. — Synonyme de poire Guenette. Voir ce nom. 554. Poire GRÉGOIRE RORDILLON. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux ; nombreux, presque érigés, gros et longs, brun rougeâtre, aux lenticelles blanchâtres , peu lar- ges, rapprochées, aux coussinets très-accusés. — Yeux : moyens, ovoïdes, gris clair, bien écartés du bois. — Feuilles : de gran- deur moyenne, ovales- arron- dies, finement crénelées, ayant le pétiole fort et assez long. Fertilité. — Grande. Culture. — Nous ne l'avons encore greffé que sur cognas- sier, il s'y est montré d'une excellente vigueur, hâtif pour le développement de l'écusson, et nous a fait de belles, de régu- lières pyramdies. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme . parfaitement ovoïde ou quelquefois faiblement bosselée et un peu plus ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, arqué, excessivement fort et charnu, obliquement inséré à la surface du fruit. — Œil : moyen, ouvert, en partie dépourvu de sépales, rarement bien enfoncé. — Peau ; légèrement rugueuse, jaune pâle dans l'ombre et jaune foncé parfois tacheté de rouge sombre sur l'autre face , abondamment marbrée, striée et ponctuée de brun clair, surtout vers l'œil et le pédoncule. — Chair : blanc jaunâtre, fine , des plus fondantes, aqueuse, à peine granuleuse auprès des loges. — Eau: fort 238 GRE — GRI abondante et très-sucrée, fraîche et acidulé, possédant un parfum véritablement exquis. Maturité. — Commencement et courant d'août. Qualité. — Première. Historique. — Cette poire, qui ne le cède en rien à la Williams, et qui même l'emporte sur elle par sa précocité, par son arôme beaucoup moins musqué, pro- vient de mes semis. L'arbre-mère, sorti en 1855 de pépins de la Graslin, donna ses premiers fruits en 1866. Je l'ai dédié à la mémoire d'un de mes bons amis, à Grégoire Bordillon, ancien préfet des départements de Maine-et-Loire, en 1848, et de l'Isère, en 1850. Né à Angers le 18 décembre 1803, il mourut subitement près de cette ville, àFaye, le 4 juillet 1867, laissant le souvenir de grands services rendus à l'Anjou, et celui d'un homme dont le cœur fut aussi richement doué que l'esprit. Poire GRENADE. — Synonyme de poire Sanguine de France. Voir ce nom. Poire GRESILLIER. — Synonyme de Bergamote lucrative. Voir ce nom. Poire de GRILLAN. — Synonyme de poire Saint-François. Voir ce nom. Poire GRIS-DECHIN. — L'arbre que nous avons reçu sous ce nom, était un Beurré d'Arenberg. De son côté, M. Decaisne classe en 1860 (Jardin fruitier du Muséum, t. III) le Gris-Dechin parmi les synonymes du Sucré-Vert. N'ayant eu ni l'un ni l'autre cette variété, il faut donc croire qu'il est fort difficile de la rencontrer, si vraiment elle existe. Poire GRISE. — Synonyme de poire d'GEuf. Voir ce nom. 555. Poire GRISE-BONNE. Synonymes. — Poires : 1. De Forêt d'Été (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés clans son verger et plant, 1628, p. G). — 2. D'aMy-dou(W. ibid.). — 3. De Baume (Id. ibid.). — 4. De Fourmi musquée ( dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits , 1670, p. 42).— 5. Odorante (Id. ibid.). — 6. De Fourmi (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 81 j. — 7. Odorante musquée (Id. ibid.). — 8. Verge d'Or (Id. ibid.). — 9. Brute-Bonne d'Eté (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 138). — 10. Sucrée-Grise (Dalbret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, édition de 1851, p. 327). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés ou faiblement érigés, bien nourris, assez longs, coudés, olivâtres, abondamment ponctués, ayant les coussinets peu ressortis. — Yeux : moyens, coniques, pointus, non appliquée contre l'écorce. — Feuilles : vert très-foncé, ovales ou elliptiques et acuminées, planes ou légèrement relevées en gouttière, à bords finement denticulés, munies d'un pétiole de force et de longueur moyennes. Fertilité. — Remarquable. frRT 239 Poire Grise-Bonne. — Premier Type. Culture. — Sa grande vigueur lui fait donner le cognassier, plutôt que le franc, mais il pousse admirablement sur toute espèce de sujet ; ses pyramides , fort bien ramifiées et très-feuillues, sont des plus convenables. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : variable, elle se rapproche le plus habi- tuellement de la turbinée quelque peu allongée, ventrue, obtuse, contournée à la base et bosselée au sommet ; parfois aussi, cependant, on la trouve régulièrement turbinée et à peine obtuse. — Pédoncule: long, recourbé , de force moyenne , sauf à sa partie inférieure , où généralement il est renflé , inséré plus ou moins oblique- ment à fleur de peau et souvent en dehors de l'axe du fruit. — Œil : grand , mi- clos ou fermé , presque toujours saillant. — Peau : épaisse, rugueuse, vert clair fortement grisâtre , nuancée de jaune pâle du côté de l'ombre et couverte de larges points jaune d'or ou jaune orangé. — Chair : blanche, fine, compacte, demi- cassante, aqueuse, exempte de pierres mais plus ou moins marcescente. — Eau : abon- dante, sucrée, bien acidulé, très-musquée. Maturité. — Depuis la moitié d'août jusqu'à la fin de ce même mois. Qualité. — Deuxième. Historique. — « La poire Grise- ce Bonne, c'est la Sucrée grise des Hollan- « dais et la Pirum Falernum des Romains. » Telle fut l'opinion qu'émit vers le milieu du xvine siècle l'écrivain hollandais Pierre Yan den Hoven [Pierre de Lacour], qui publia les Agréments de la campagne, excel- lent ouvrage imprimé plusieurs fois dans notre langue (voir édition de 1752, pp. 26 et 27 du t. II). Après avoir cité cette opinion, qu'il était impossible de ne pas reproduire, la contrôler devient néces- saire, alors surtout que nous avons déjà montré à quel point, en pareil sujet, les pomologues les plus érudits se contredi- sent souvent. En 1586 le botaniste Jacques Daléchamp prétendit retrouver la Faler- num des Romains dans notre Bergamote commune, ou d'Automne [Historia plantarum, t. I, livre III, chap. vu) ; — en 1783 Deuxième Type. 240 GRI — GRO [gros-ami — bla] Henri Manger, inspecteur d'horticulture à Postdam, la déclara cultivée sous le nom de poire Bourdon, l'Orange musquée actuelle [Systematische Pomologie, t. II, p. 167) ; — enfin, car nous voulons abréger, le docteur Fr. Sickler disait en 1802, page 401 de sa Geschichie. der Obstkultur, que la Bergamote d'Été lui paraissait se rapporter à la même Falernum Cet examen prouve donc qu'on ne saurait alléguer rien de certain , ni rien de probable , touchant l'identité de l'ancienne Falernum avec la Grise-Bonne. Aussi nous contentons- nous d'affirmer que cette dernière poire existe depuis quatre siècles au moins dans les jardins français, car en 1600 le Lectier, d'Orléans [Catalogue de 1628, p. 6), lui connaissait déjà trois noms : Poire de Forest, ou de Baulme, ou d'A my-dou [de la mi-aoùt]. Il semble, par le premier de ces noms, qu'on ait dû la trouver dans une forêt, ainsi qu'il en fut, entre autres variétés, des Besi d'Héry et de Quessoy, ce qui leur valut, nous l'avons dit en les décrivant, leur dénomination de Besi, ou poire sauvage. En l'appelant aussi poire de Baulme et poire de la Mi-Août, nos pères eurent raison, puisqu'elle mûrit vers le milieu de ce mois et que sa chair est fortement aroma- tisée. Quant au quatrième de ses surnoms , celui de Grise-Bonne, tiré de sa couleur et de sa qualité, il lui vint un peu plus tard. Du moins je ne le vois apparaître qu'en 1675, dans la seconde édition de V Abrégé des bons fruits, de Merlet. La pre- mière, publiée en 1667, déjà peut-être le contenait, mais jusqu'ici je n'ai pu me la procurer. Dom Claude Saint-Étienne mentionna bien à Paris, en 1670, une poire Grise-Bonne ; seulement, comme il la classe parmi les fruits se mangeant au cours de novembre, on s'y arrête uniquement pour constater qu'en 1670 ce nom n'était plus à créer. Du reste, aucun autre pomologue n'a reparlé, que nous sachions, de cette Grise-Bonne d'Automne. Observations. — « On ne doit pas confondre, a dit Poiteau en 1846, la Grise- ce Bonne avec YAmbrette d'Été; » recommandation renouvelée en 1860 par un auteur allemand, M. Jahn. Nous le rappelons, mais très-succinctement, renvoyant pour tout détail à notre article sur l'Ambrette d'Été (t. Ier, pp. 111-112), puis ajoutant que cette méprise ne date pas d'aujourd'hui : au xvne siècle on la commettait déjà. Poire GRISE-LONGUE. — Synonyme de poire Van Marum. Voir ce nom. Poire GROS-AMIRÉ. — Synonyme de poire Gros-Blanquet rond. Voir ce nom. Poire GROS-ANGOBERT. — Synonyme de poire d'Angobert. Voir ce nom. Poire GROS-BESI CHAUMONTEL.— Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Poire GROS-BESI DE QUESSOY. — Synonyme de poire Grosse- Roussette de Bretagne. Voir ce nom. Poi me GROS-BLANQUET. — Synonyme de poire Gros-Blanquet long. Voir ce nom. Poire GROS-BLANQUET D'ÉTÉ. —Synonyme de poire Gros-Blanquet long. Voir ce nom. Poire GROS-BLANQUET DE FLORENCE. — Synonyme de poire Gros-Blanquet long. Voir ce nom. GRO [gros-bla] 241 556. Poire GROS-BLANQUET LONG. Synonymes. — Poires : 1. Gros-Blanquet de Florence (Olivier de Serres, le Théâtre d'agricul- ture et ménage des champs, 1600-1608, livre vi, p. 628). — 2. Gros-Blanquet (le Leclier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 6). — 3. Cornicarpe (R. Triquel, prieur de Saint-Marc, Instructions pour les arbres fruitiers, 1653, p. 230). — 4. Grosse-Musette (de Bonnefond, le Jardinier français , 1653, p. 94). — 5. Damasin (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 47). — 6. Dooble-Blanquet (Id. ibid.). — 7. De Neptune (Id. ibid.). — 8. Musette d'Anjou d'Été (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 75). — 9. Gramoisine {Id. ibid.). — 10. Blanquet musqué (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, p. 260). — 11. Blanquette (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières pour Vannée 1736). — 12. Blanchette (Hennan Knoop, Fructologie, 1771, pp. 75 et 138). — 13. Sueerey (Id. ibid.). — 14. Roi-Louis (de Launay, Almanach du Bon-Jardinier , 1808, p. 130). — 15. Gros-Blanquet d'Été (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 129). — 16. Gros-Roi-Louis long (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 17. Grosse-Blanquette (ld. ibid.). — 18. Cramoisin (Congrès pomologique , Pomologie de la France, 1865, t. III, n° 118). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, érigés au sommet de la tige, étalés vers sa base , gros et assez longs , légèrement coudés , brun grisâtre, aux lenticelles petites et clair-semées, aux coussinets ressortis. — Yeux : de grosseur moyenne , ovoïdes , aigus, souvent duveteux, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : ovales ou ovales-elliptiques, généralement unies sur leurs bords ou très-faiblement crénelées, planes ou relevées en gouttière, ayant le pétiole assez court mais fort et plus ou moins rigide. Fertilité. — Extrême. Culture. — Nous le greffons communé- ment sur franc, plutôt que sur cognassier, sa place étant surtout au verger, sous forme de haute tige ; en pépinière il pousse admi- rablement sur toute espèce de sujet et fait de fortes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne, et souvent petite. — Forme : turbinée assez allongée, très-rondelette à la base, s'amincissant beaucoup vers le sommet, qui est légèrement obtus et mamelonné. — Pédoncule : de longueur moyenne, peu recourbé, mince dans sa partie supérieure, fortement renflé et plissé à son autre extrémité , obliquement implanté à la surface du fruit. — Œil : grand, des plus ouverts, régulier, généralement saillant ou à peine enfoncé. — Peau : brillante, mince, jaune très-pâle nuancé de blanc grisâtre , ponctuée de vert clair et parfois, mais rarement, quelque peu carminée du côté du soleil, où quelquefois aussi on lui voit de petites taches rousses. — Chair /d'un beau ii. 16 242 GRO [gros-bla] blanc moiré, demi-fine, cassante, juteuse, faiblement pierreuse et marcescente. — Eau : abondante, sucrée, douceâtre, possédant un parfum musqué-anisé plus ou moins prononcé. Maturité. — Derniers jours de juillet et commencement d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — En décrivant le Blanquet à longue queue (t. I, pp. 444-446), nous avons dit sur l'origine séculaire et franc-comtoise des Blanquets, tout ce qu'il était possible d'avancer, et surtout de prouver. Que l'on veuille donc bien s'y reporter, pour nous éviter une inutile répétition. Ajoutons toutefois, à l'égard de la poire dont il est question ici, qu'en 1600 Olivier de Serres écrivait : « La «plus grosse des Blanquettes est surnommée de Florence. » (Théâtre d'agricul- ture, p. 628.) D'où suit que cette sous-variété de poirier provient peut-être de la Toscane et non pas de Montbéliard, comme ses autres congénères. Cependant nous en doutons, n'ayant jamais retrouvé ailleurs ce prétendu surnom du Gros-Blanquet long. Observations. — Parmi les synonymes de la présente variété, on a quelque- fois placé la poire d'Argent, caractérisée page 156 du 1er volume de ce Dictionnaire ; un rapide examen de ces deux fruits suffira pour montrer qu'ils sont loin de se ressembler. 557. Poire GROS-BLANQUET ROND. Synonymes. — Poires : 1. Gros-Blanquet rondelet (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle ins- truction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 53). — 2. Gros-Amiré (Id. ibid.). — 3. Gros- Roi-Louis rond (Gatros, Traité raisonné des arbres fruitiers, 1810, p. 291). Description de l'arbre. — finit : un peu faible. — Rameaux : nombreux, presque érigés, de longueur et de grosseur moyennes, à peine géniculés, brun-fauve nuancé de vert obscur , ayant les lenticelles larges , appa- rentes, rapprochées, et les coussinets ressortis. — Yeux : volumineux , ovoïdes , placés en éperon. — Feuilles : grandes, ovales-allon gées ou ovales-arrondies , planes ou contour nées et canaliculées , aux bords légèrement crénelés, munies d'un pétiole stipulé, court, épais et rigide. Fertilité. — Prodigieuse. Culture. — Le franc lui convient mieux que le cognassier; sa vigueur n'a rien d'excessif; le développement de son écusson est ordinaire et ses pyramides sont généralement assez jolies. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : ovoïde fortement arrondie, surtout dans sa partie inférieure, bosselée et légèrement étranglée près du sommet. — Pédoncule ; assez court et assez mince, droit ou GRO [gros-bla — bon] 243 arqué, obliquement inséré dans une cavité peu profonde et dont les bords sont mamelonnés. — Œil: moyen, ouvert ou mi-clos, presque à fleur de fruit. — Peau : blanc verdâtre mat, couverte de points roux très-fins et plus ou moins lavée de rose pâle sur le côté du soleil. — Chair : blanc jaunâtre, un peu grosse, cassante, aqueuse, presque exempte de pierres mais habituellement assez marcescente. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette, musquée, médiocrement savoureuse. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Troisième. Historique. — Au milieu du xvne siècle, alors que les poiriers de premier ordre étaient encore bien peu nombreux dans les jardins français, on estimait beaucoup, chez nous, le Gros-Blanquet rond. Aussi dom Claude Saint-Etienne, qui décrivit cette variété dès 1670, et probablement même dès 1660, disait-il à la page 53 de la seconde édition de sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits : « Le Gros-Blanquet rondelet, gros quasi comme Franc-Réal, est blanc jaunâtre, « fort bon , et se mange en septembre. » Mais cent ans plus tard cette poire avait déjà perdu de sa réputation, puisque Duhamel la plaçait à peine au deuxième rang : « La chair du Gros-Blanquet rond — écrivait-il en 1768 — est un peu moins « délicate que celle du Blanquet à longue queue ; son eau a du parfum et est plus «agréable que l'eau du Gros-Blanquet [long]. » [Traité des arbres fruitiers, t. Il, p. 131. ) De nos jours on vend communément, au tas, cette poire sur les marchés ou dans les rues, et si quelquefois elle paraît encore sur la table des gourmets, assu- rément ce doit être par méprise. Pour en connaître l'origine on voudra bien se reporter à l'article du Blanquet à longue queue, occupant les pages 444 à 446 de notre premier volume. Observations. — Anciennement quelques pomologues, et dom Claude Saint- Etienne entre autres, ont décrit une poire Gros-Amiré, mûrissant en septembre comme le Gros-Blanquet rond , auquel ils auraient dû la réunir au lieu d'en faire une variété, car elle lui ressemble parfaitement. Ce Gros-Amiré n'a toutefois rien de commun avec le groupe de poiriers très-hâtifs jadis connus sous les noms d'Amiré, Amiré roux et Amiré Johannet. — Une chose nous a particulièrement frappé, en étudiant le Gros-Blanquet rond, c'est le désaccord de la plupart de ses descripteurs à l'égard de sa maturité. Duhamel ( 1768 ) le fait manger « vers la fin « de juillet; » Catros (1810), également; Poiteau (1846), « dans les premiers jours « d'août ; » M. Decaisne ( 1861 ) , « à la fin de septembre, » mois qui réellement est celui où s'accomplit sa maturation, mais plutôt au commencement de cedit mois, que dans ses derniers jours; et c'était aussi là en 1670, nous l'avons relaté plus haut, l'époque de maturité que lui assignait à Paris dom Claude Saint-Étienne. Poire GROS-BLANQUET RONDELET. — Synonyme de poire Gros-Blanquet. rond. Yoir ce nom. Poire GROS-BON-CHRÉTIEN BEAUCLERC. — Synonyme de Bon -Chrétien d'Été. Yoir ce nom. Poire GROS-BON-CHRÉTIEN D'ÉTÉ. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Été. Voir ce nom. 944 GRO [gros-cer — hat] Poire GROS-CERTEAU D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Certeau d'Été. Voir ce nom. Poire GROS-CERTEAU D'HIVER. — Synonyme de poire Certeau d'Hiver. Voir ce nom. Poire GROS-CERTEAU MUSCAT D'HIVER. — Synonyme de poire Martin-Sire. Voir ce nom. Poire GROS-CHAUMONTEL. — Synonyme de poire Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Poire GROS-COLMAR VAN MONS. — Synonyme de Colmar des Invalides. Voir ce nom. Poire GROS-DILLEN. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. Poire GROS-DOYENNÉ. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poire GROS-FIN-OR D'HIVER. — Synonyme de poire Gilles-Ô -Gilles. Voir ce nom. Poire GROS-FIN-OR LONG D'HIVER. — Synonyme de poire Belle- Angevine. Voir ce nom. Poire GROS-FRANC-RÉAL D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Gilles-Ô- Gilles. Voir ce nom. Poire GROS-FRANC-RÉAL D'HIVER. — Synonyme de poire Angélique de Bordeaux. Voir ce nom. Poire GROS-GILOT. — Synonyme de poire de Caiillac. Voir ce nom. Poire GROS-GOBET. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. Poire GROS -GUY GRILLAUD. — Synonyme de poire Gilles-ô-Gilles. Voir ce nom. 558. Poire GROS-HATIVEAU. Synonymes. — Poires : 1. Gros-Hativeau de la Forêt (Duhamel du Monceau, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 127). — 2. Gros-Hativeau commun (Henri Manger, Systemaiische Pomologie, 1783, t. II, p. 48). — 3. Gros-Hativeau A troche (Id. ibid.). — 4. Hativeau de la FORÊT (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of ihe horticultural Society of London, 1842, p. 140). Description de l'arbre. — Bois : très-faible. — Rameaux : peu nombreux, érigés ou étalés, grêles et courts, à peine géniculés, d'un beau rouge, ayant les lenticelles fines, clair-semées, et les coussinets généralement très-aplatis. — Yeux : GRO [gros-hat] 245 Poire Gros-Hâtiveau. assez petits, ovoïdes, duveteux, écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : petites, ovales plus ou moins allongées, habituellement entières sur leurs bords, à pétiole long, de grosseur moyenne et quelque peu rosé. Fertilité. — Excessive. Culture. — En raison de son manque de vigueur , il prospère beaucoup mieux sur le franc que sur le cognassier; chétives et maigrement ramifiées, ses pyramides sont toujours faibles, même dans leur troisième année. Description du fruit. — Grosseur : au- dessous de la moyenne. — Forme : passant de la turbinée ventrue, légèrement obtuse et écrasée, à la turbinée un peu allongée et très-régulière. — Pédoncule : assez long, mince, plus ou moins renflé aux extrémités , obliquement inséré à fleur de peau. — OEil : moyen , ouvert ou mi-clos , presque saillant. — Peau : mince et lisse , vert jaunâtre, finement ponctuée de gris olivâtre, lavée de vermillon sur la face exposée, au soleil. — Chair : blanchâtre, grosse, cassante, pierreuse, assez marcescente. — Eau : rarement abondante,, sucrée, astringente et faiblement aromatique. Maturité. — Fin juillet et commencement d'août. Qualité. — Troisième. Historique. — Dans le tome III de sa Pomona franconica , l'arboriculteur alle- mand Jean Mayer disait en 1801 : « Les Hâti veaux en général sont les Pira Hordearia «de Columelle et de Pline (page 177). » Nous sommes fort embarrassé pour contrôler cette assertion , les agronomes romains ainsi mentionnés n'ayant laissé comme description des Hordéaires, que cette ligne : « Ces poires tirent leur nom de «l'époque à laquelle elles mûrissent : au temps où l'on coupe l'orge [kordeum). » On voit alors s'il est possible , à l'aide de ce simple texte , de les étudier comparati- vement?... Deux autres écrivains l'avaient tenté avant Mayer, mais avec non moins d'insuccès que lui. Ce fut d'abord le père Hardouin, qui traduisant Pline en 1685 crut retrouver l'Hordearium dans notre Amiré Johannet; puis Henri Manger, dont la Systematische Pomologie, imprimée à Leipsick en 1783, montra (page 173) la poire Ah-mon-Dieu ! réunie à cette variété romaine Affirmons donc unique- ment qu'en 1500, date assurément fort respectable, les poires Hâtiveau étaient déjà connues à Paris, où Charles Estienne les citait dans son Seminarium , édition de 1530, observant même qu'elles devaient à leur maturité très-précoce le nom sous lequel on les cultivait. Dom Claude Saint-Etienne, à la page 32 de la Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits qu'il publiait en 1670, parla de deux poires Gros-Hâtiveau. Celle ici décrite appartient évidemment à l'une de ces variétés, mais nous ne saurions préciser à laquelle , l'auteur ne les ayant pas suffisamment caractérisées. Cent ans plus tard notre incertitude cesse avec Duhamel (1768), qui consacre au Gros-Hativeau de la Forêt l'article que voici : « C'est une petite poire de la forme d'une toupie, qui a vingt lignes de hauteur sur dix- huit lignes de diamètre ; l'œil est assez gros, placé presqu'au niveau du fruit. La queue est 246 GRO [gros-hat — luc] menue, longue de quatorze lignes. La peau est unie, assez fine, d'un vert jaunâtre du côté de l'ombre d'un rou°-e foncé vif et éclatant du côté du soleil. La chair est blanche, tirant un peu sur le vert, sèche et laissant du marc dans la bouche. L'eau est acre et un peu aigre. Elle mûrit vers le dix d'août. Ce fruit est plus agréable à la vue, qu'au goût. {Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 127.) Observations. — Les trois variétés de poirier qui portaient au xvne siècle le nom de Hâtiveau , sont encore cultivées aujourd'hui ; nous en avons décrit une, le. Baliveau blanc, ou Bergamote d'Été, à la page 237 de notre tome Ier ; la seconde, le Gros- Hâtiveau, vient de passer sous les yeux du lecteur; quant à la dernière, le Petit-Hâtiveau, on la trouvera plus loin, à la lettre P. Poire GROS - HATIVEAU A TROCHE. — Synonyme de poire Gros- Hâtiveau. Voir ce nom. Poire GROS-HATIYEAU COMMUN. — Synonyme de poire Gros-Hâtiveau. Voir ce nom. Poire GROS-HATIVEAU DE LA FORÊT. — Synonyme de poire Gros-Hâtiveau. Voir ce nom. Poire GROS-KAIRVILLE. — Synonyme de poire Double-Fleur. Voir ce nom. Poire GROS-LICHE-FRION. — Synonyme de poire de Lansac. Voir ce nom. 559. Poire GROS-LUCAS. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros et de longueur moyenne, coudés, duveteux, gris-fauve nuancé de brun, ayant les lenticelles marron foncé, fines, espacées, et les coussinets ressortis. — Yeux : petits ou moyens, très-aplatis , cotonneux, appliqués contre le bois, aux écailles disjointes. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, irrégulièrement et faible- ment crénelées, portées sur un pétiole long, gros et pourvu de stipules. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Nous le greffons sur cognassier; sa vigueur est ordinaire ; dans sa deuxième année il fait déjà d'assez belles pyramides. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde forte- ment arrondie, généralement irrégulière et très-bosselée. — Pédoncule : long, arqué, mince dans sa partie supérieure mais des plus gros et des plus charnus à sa base, obliquement implanté à la surface du fruit et souvent sur un bourrelet plissé et bien saillant. — Œil : grand, un peu contourné, elliptique, ouvert, placé dans un vaste bassin habituellement assez profond. — Peau : épaisse, légèrement rugueuse, jaune d'ocre, toute parsemée de petits points verts, lavée de brun autour du pédon- cule et portant quelques taches rousses larges et irrégulières. — Chair : blanche, GRO [gros-luc — mus] 247 demi-fine, cassante, spongieuse, pierreuse au centre. — Eau : rarement abondante, faiblement sucrée et Poire Gros-Lucas. complètement dénuée de parfum. Maturité. — Com- mencement de janvier et courant de février. Qualité. — Deuxiè- me, mais uniquement pour la cuisson. Historique. — Je n'ai vu la poire Gros- Lucas citée dans au- cune Pomologie et ne l'ai jamais rencontrée non plus en dehors des pépinières angevines. Le Jardin fruitier du Comice horticole d'An- gers fut créé en 1832, et peu après elle y figurait sous le n° 312 de l'école des poiriers. Il est donc probable qu'elle provient de nos environs. Je propage cette variété depuis 1845 ; son mérite ne la rend pas , cependant , bien recommandable, car on ne saurait la manger crue; elle n'a pour elle que sa maturité tardive, sa grosseur et sa fertilité. Poire GROS-MICET D'ÉTÉ. — Synonyme de Bergamote d'Été. Voir ce nom. Poire GROS-MICET D'HIVER. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. Poire GROS-MILAN BLANC. — Synonyme de Bergamote d'Été. Voir ce nom. Poire GROS-MONSEIGNEUR. — Synonyme de Doyenné Boussoch. Voir ce nom. Poire GROS-MUSC D'HIVER. — Synonyme de poire Orange d'Hiver. Voir ce nom. Poire GROS-MUSCAT. — Synonyme de poire Gros-Muscat rond. Voir ce nom. 248 GRO [gros -mus] 560. Poire GROS-MUSCAT ROND. Synonymes. Poires : 1. Muscat rond (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 6).— 2. Gros-Muscat rondelet (dora Claude Saint -Etienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 54). — 3. D'Aix (Prévost, de Rouen, Cahiers de pomologie, 1839, 1er cahier, p. 31). — 4. De Gargenville (Id. ibid.). — 5. Gros- Muscat (Id. ibid.). — 6. Gros -Muscat Gargenville (de Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des diverses variétés du poirier, 1857, Table des fruits à l'étude, p. 54). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — .Rameaux : peu nombreux, étalés, gros et courts, à peine géniculés, marron grisâtre, aux lenticelles larges, apparentes, clair- semées, aux coussinets presque apla- tis. — Yeux : petits , ovoïdes , aux écailles mal soudées , appliqués en partie contre l'écorce. — Feuilles : moyennes, coriaces, ovales-arrondies, assez profondément dentées sur leurs bords, ayant le pétiole long, épais et rigide. Fertilité. — Grande. Culture. — C'est un arbre vigou- reux, croissant parfaitement sur le cognassier et développant hâtivement son écusson, mais dont les pyrami- des, pour être fort convenables, au- raient besoin d'une ramification plus abondante. Description du fruit. — Grosseur: moyenne. — Forme: ovoïde, fortement arrondie, mamelonnée au sommet, ayant habituellement un côté moins renflé que l'autre. — Pédoncule: de longueur moyenne, peu nourri, obliquement inséré au milieu d'une large dépression dont les bords sont accidentés. — Œil : petit, régu- lier, ouvert, presque saillant. — Peau : vert grisâtre sur la face opposée au soleil, jaune pâle sur l'autre partie, ponctuée et faiblement tachetée de gris-roux. — Chair : blanchâtre, demi-fine* et demi-cassante, aqueuse, rarement bien pierreuse. — Eau : fort abondante, très-sucrée, acidulé, aromatique. Maturité. — Commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Une s'agit pas ici de la séculaire et mauvaise petite poire Gros- Muscat de Juillet, qui négligée de tous, aujourd'hui, n'a nul besoin d'être décrite; il s'agit au contraire d'une assez bonne variété mûrissant eu septembre, également I rès-ancienne et très-oubliée , mais que feu Prévost, l'horticulteur si distingué auquel on doit la Pomologie de la Seine- Inférieure, sut reconnaître en 1839 sous les noms modernes qui la déguisaient. Depuis lors, l'attention s'est reportée sur ce poirier, bien digne d'intérêt par les trois cents ans de présence dans les jardins GRO [GROS-MUS — OIGJ 249 français dont il peut justifier. Voilà du reste l'acte d'état -civil que lui dressa Prévost : « J'ai acquis cette variété — écrivait-il en 1839 — il y a vingt ans, dans les deux principaux établissements de Paris et de la banlieue, où elle était cultivée sous le nom de Gargenville On l'appelle aussi poire d'Aix chez quelques pépiniéristes du Loiret Son vrai nom est Gros-Muscat. Elle n'est pas nouvelle, puisqu'elle a été décrite, il y a plus de cent-cinquante ans, par dom Claude Saint-Étienne, qui la signalait alors, sous ce nom de Gros-Muscat, comme un fort bon fruit Quoiqu'il soit dépourvu de ce brillant coloris qui flatte l'œil, et que sa chair soit grosse, l'abondance et les bonnes qualités de son eau doivent le faire culti- ver, surtout en pyramide, dans les jardins, et à haute tige dans les vergers. » (Cahiers de pomologie, 1er cahier, p. 31.) Prévost ne dit pas quelle édition de dom Claude Saint-Étienne il consulta; chose regrettable, car le recueil de ce moine fut réimprimé six fois, de 1660 à 4782. Pour moi, je possède la seconde édition, parue en 1670, et j'y lis ce qui suit : « Poires mûrissant en septembre : Gros-Muscat, rondelet, plus gros que le Blanquet, jaune et vert; fort bon. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, pp. 49 et 54.) Cette description s'applique parfaitement à la variété que nous venons d'étudier, mais néanmoins on la voudrait un peu plus complète, afin de ne laisser aucune place au doute. Aussi pensons-nous que Prévost, pour s'être prononcé si formelle- ment, doit avoir consulté une édition de beaucoup postérieure à la mienne, et pour lors moins abrégée, moins incomplète. J'ajoute qu'il n'a pas connu le catalogue arboricole publié en 1628 à Orléans, par le procureur du roi le Lectier, car il se fût empressé de noter que cette même poire décrite par dom Claude Saint-Étienne, y figurait. On l'y trouve classée, sous le nom de Muscat rond, rosat, c'est-à-dire à chair parfumée, parmi les fruits dont la maturité s'opère soit en août, soit au com- mencement de septembre. Elle nous paraît d'origine française; et c'est également l'opinion des Allemands, qui la nomment Muscat sucré de France : Franzôsische susse Muscatellerbirn. (Voir le docteur Langethal, Deutsches Obstcabinet, 1854-1860, volume des Poires.) J'observe, en terminant, qu'on la rencontrait assez commu- nément vers 1820, dans l'arrondissement de Mantes (Seine-et-Oise) , notamment aux environs du bourg de Gargenville ; d'où vint que ce dernier nom lui fut alors appliqué. Mais depuis on s'est trompé en attribuant au pépiniériste Louis Noisette l'obtention de cette poire Gargenville , dont il ne parle même pas dans son Jardin fruitier. Poire GROS-MUSCAT GARGENVILLE. — Synonyme de poire Gros-Muscat rond. Yoir ce nom. Poire GROS-MUSCAT D'HIYER. — Synonyme de poire d'Arménie. Yoir ce nom. Poire GROS-MUSCAT DE LYON. — Synonyme de poire de Fontarabie. Yoir ce nom. Poire GROS-MUSCAT RONDELET. — Synonyme de poire Gros-Muscat rond. Yoir ce nom. Poire GROS-OIGNONNET. — Synonyme de poire Archiduc d'Été. Voir ce nom. 250 GRO [gros-que — rou] Poire GROS-QUESSOIS D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. Poire GROS-RATEAU GRIS. — Synonyme de poire de Livre. Yoir ce nom. Poire GROS-ROI-LOUIS LONG. — Synonyme de poire Gros-Blanquet long. Yoir ce nom. Poire GROS-ROI-LOUIS ROND. — Synonyme de poire Gros-Blanquet rond. Yoir ce nom. Poire GROS-ROLAND. — Synonyme de poire Fusée d'Automne. Yoir ce nom. Poire GROS-ROMAIN. — Synonyme de poire de Fontarabie. Yoir ce nom. 561. Poire GROS-ROUSSELET. Synonymes. — Poires : 1. Gros-Rousselet dit de Reims ( dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, édition de 1670, p. 46). — 2. Gros-Rousselet de Reims (Merlet, t Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 79). — 3. Roi d'Été (Duhamel du Monceau, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 149). — 4. De Rousselet (Henri Manger, Systematische Pomologie, 1783, t. II, p. 64). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Bameaux : nom- breux, légèrement étalés, de gros- seur et de longueur moyennes, bien coudés , cotonneux , brun - fauve nuancé de violet obscur, aux lenti- celles grisâtres, fines, clair-semées, aux coussinets peu ressortis. — Yeux : moyens, coniques, plats , fai- blement écartés du bois. — Feuilles : assez grandes, ovales- arrondies ou ovales-allongées, acuminées, planes ou relevées en gouttière, ayant les bords finement dentelés ou crénelés, le pétiole long et fort. Fertilité. — Très-abondante. Culture. — Le franc lui convient mieux que le cognassier; le déve- loppement de son écusson n'est pas hâtif; il fait des pyramides régulières niais habituellement un peu basses. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme: turbinée écrasée, des plus ventrues à la base, légèrement obtuse au sommet. - - Pédoncule : long ou très -long, grêle, perpendiculairement ou GRO [OROS-ROU] 251 obliquement implanté à fleur de chair. — Œil : large, arrondi, presque saillant ou modérément enfoncé. — Peau: rugueuse, assez épaisse, jaune olivâtre foncé, couverte de gros points gris, abondamment lavée de rouge violacé sur la partie frappée par le soleil, et généralement maculée de fauve grisâtre autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : jaunâtre, demi-fine et demi-cassante, juteuse, assez pier- reuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette, plus ou moins aromatique et parfois entachée d'astringence. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le père Rapin, jésuite français - qui écrivit en 1666 le poëme Hortorum, y fait mûrir aux temps anciens, et par les soins des Sabins, les premières poires de Rousselet dans la vallée d'Amiterne ; c'est-à-dire à 80 kilomètres environ de Rome, dans le bourg de San-Vittorino, au pied des Apennins; et d'après lui la Bretonnerie le répétait en 1784 dans Y École du jardin fruitier, ainsi que Mayer en 1801 dans sa Pomona franconica. Si le père Rapin avait appuyé d'un témoignage quelconque une pareille assertion, il eût fallu la discuter pour en montrer l'invrai- semblance ; mais comme il la produit sous sa seule responsabilité, et que souvent il accueille ainsi des faits reconnus fabuleux, on ne doit y voir qu'une licence his- torique ou poétique. Nous en dirons autant pour le pomologue allemand Henri Manger, qui crut en 1783 (Systematische Pomologie, t. II, p. 171) retrouver dans notre Rousselet la poire romaine Favonianum, signalée par Pline vers l'an 79 de l'ère chrétienne. Cette Favonianum, observait Pline, « est petite et rouge. » [Histoire naturelle, livre XV, chap. xvi.) Là s'arrêtait sa description, que personne n'a com- plétée. On conviendra donc volontiers qu'il existe depuis longtemps nombre de poires auxquelles elle s'applique aussi bien qu'aux Rousselets. Du reste les érudits, cette fois encore, n'ont pu s'entendre sur la synonymie à adopter pour ce poirier Favonien, puisqiie Daléchamp en 1586, le père Hardouin en 1685, et Sickler en 1802, l'ont réuni à la variété Grosse-Muscadille ; tandis qu'Henri Manger, nous le répétons, le rapporte au Rousselet, et pense même — il ne faut pas oublier ce détail — qu'à défaut du Rousselet, l'Orange rouge pourrait fort bien lui être assimilée ! . . . Venons à la France. Dès le xve siècle on y connut un poirier Rousselet ; mais lequel?... Était-ce celui vulgairement appelé Petit-Rousselet ou Rousselet de Reims ? Etait-ce la variété qui nous occupe, ou bien encore le Rousselet hâtif?... Olivier de Serres, le premier auteur chez lequel ledit nom se rencontre en 1600, n'a rien précisé à cet égard ; mais nous sommes certain qu'alors nos jardiniers cultivaient déjà le Gros et le Petit-Rousselet, puisqu'en 1628 le Catalogue de le Lectier prouvait qu'ils existaient à Orléans. « Le Petit-Rousselet, ou Girofle, et le Gros-Rousselet, » lit-on page 10 de cet opuscule, « sont poiriers dont le fruict est en maturité en « septembre. » Le nom de la ville de Reims ne se trouva joint à celui du Rousselet, qu'à partir de 1650 environ, et ce fut d'abord au Gros-Rousselet qu'on l'appliqua, ainsi qu'il résulte des passages suivants, écrits en 1660 par dom Claude Saint- Étienne, et en 1675 par Merlet : « Le Gros-Rousselet, dit de Rheims, est longuet, gros comme la Jargonnelle ordinaire, roux et peu verdastre; excellent; mûrit fia aoust Le Petit-Rousselet musqué est longuet comme Blanquet et une fois aussi gros, de roux brun; excellent; mûrit commencement de sep- tembre. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, pp. 36, 46 et 50.) « Le Gros-Rousselet de Rheims est connu de tous pour une des meilleures poires d'esté, qui est bœurrée et musquée Le Petit-Rousselet est plus gris et roux, ne molit pas si-tost.... a 232 GRO [GROS-ROU— THO] meilleur goust, et se garde plus longtemps. Ce fruit est si requis, que pour en manger pen- dant un temps plus considérable, on en met en muraille à toutes expositions. » (L'Abrégé des bons fruits, p. 79.) Cependant vers 1700 on finit par appeler uniquement Rousselet de Reims, le Petit-Rousselet, et simplement Gros-Rousselet , l'autre variété; ce qu'explique et justifie l'espèce de célébrité dont jouissait depuis longtemps déjà, pour la culture de la moins volumineuse de ces poires, la ville de Reims, où réellement le Petit-Rousselet devient plus savoureux qu'ailleurs, ainsi qu'il en est, à Auch, du Bon-Chrétien d'Hiver. En 1768 cette substitution de nom était si généralement admise, que les Chartreux et Duhamel la respectèrent scrupuleusement, les pre- miers dans leurs Catalogues arboricoles, le second dans son Traité des arbres fruitiers. Inutile d'ajouter qu'actuellement ces noms ont force de loi chez les pépiniéristes. Une dernière question reste maintenant à soulever : Le Gros et le Petit-Rousselet sont-ils originaires de Reims ? — Je ne voudrais pas répondre négativement, les voyant apparaître en 1600 et les trouvant revêtus peu après du nom de cette ville; mais aussi je ne saurais rien affirmer, car je n'ai que ce seul fait pour appuyer ma conjecture. Observations. — En décrivant il y a dix ans la poire Gros-Rousselet, M. Decaisne releva dans les termes que voici une erreur capitale anciennement commise par la Quintinye : « La plupart des pomologistes du xvne siècle — écrivit-il — distinguaient plusieurs variétés de Rousselets.... la Quintinye simplifia la question en les réunissant toutes sous un même nom, ce qu'il est impossible d'admettre. » (Le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I.) En 1768 Duhamel a réuni au Gros-Rousselet, comme lui étant identique, la poire Roi d'Été, qui dans Claude Saint-Etienne paraît néanmoins s'en éloigner un peu, surtout par sa forme allongée. Depuis lors, presque tous les pomologues ont adopté le synonyme ainsi créé par Duhamel. Nous en avons fait autant, sachant combien les formes varient, dans les fruits, et croyant beaucoup plus à la compétence de Duhamel qu'à la science de dom Claude Saint-Ëtienne, dont l'ouvrage n'est réelle- ment qu'un simple Catalogue. Poire GROS-ROUSSELET D'AOUT. — Synonyme de Rousselet d'Août. Voir ce nom. Poire GROS-ROUSSELET HATIF. — Synonyme de Rousselet hâtif. Voir ce nom. Poire GROS-ROUSSELET DE REIMS. — Synonyme de poire Gros-Rousselet. Voir ce nom. Poire GROS-SAINT-JEAN. — Synonyme de poire Citron des Carmes. Voir ce nom. Poire GROS-SAINT-JEAN MUSQUÉ. - Synonyme de poire Muscat Robert. Voir ce nom. Poire GROS-THOMAS. — Synonyme de poire de Catillac. Voir ce nom. GRO [ GROSSE- ALL — lou] 253 Poire GROSSE-ALLONGÉE. — Synonyme de poire de Curé. Voir ce nom. Poire GROSSE-AMBRETTE. — Synonyme de Bergamote d' Automne. Voir ce nom. Poire GROSSE-ANGLETERRE DE NOISETTE. — Synonyme de Grosse-Poire d'Amande. Voir ce nom. Poire GROSSE-BERGAMOTE D'ÉTÉ. - Synonyme de poire Belle de Bruxelles sans Pépins. Voir ce nom. Poire GROSSE -BERGAMOTE D'ÉTÉ SANS PEPINS. - Synonyme de poire Belle de Bruxelles sans Pépins. Voir ce nom. Poire GROSSE-BLANQUETTE. — Synonyme de poire Gros-Blanquei long. Voir ce nom. Poire GROSSE DE BRUXELLES. — Synonyme de poire Belle- Angevine. Voir ce nom. Poire GROSSE-CALEBASSE. — Synonyme de poire Van Marum. Voir ce nom. Poire GROSSE-CUISSE-MADAME D'ÉTÉ. — Synonyme de poire d'Epargne. Voir ce nom. Poire GROSSE-DAME-JEANNE. — Synonyme de poire Belle-Angevine. Voir ce nom. Poire GROSSE-DOROTHÉE. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. Poire GROSSE-GRANDE-BRETAGNE. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. Poire GROSSE-GRANDE-BRETAGNE DORÉE. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. Poire GROSSE-GRISE. — Synonyme de poire d'Angoisse. Voir ce nom. 562. Poire GROSSE-LOUISE. Synonyme. — Poire Louise-Bonne Butin (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1863, p. 37, n° 431; et 1865, p. 40, n° 499). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Bameaux : nombreux, érigés, des plus gros mais courts, peu flexueux, brun-fauve grisâtre, aux lenticelles fines et clair-semées , aux coussinets généralement très-accusés. — Yeux : moyens ou volumineux, ovoïdes, écartés du bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, abondantes, ovales, bien crénelées, portées sur un pétiole assez court, très-gros, peu rigide et stipulé. Fertilité. — Remarquable. 254 GRO [grosse-lou] Culture. — Ce poirier, dont la vigueur est parfaite, se plaît sur toute espèce de sujet; le développement de son écusson n'a rien d'exceptionnel; quant à ses pyra- mides, dès leur deuxième année elles sont aussi fortes que régulières, leur hauteur laisse seule quelque chose à désirer. Poire Grosse -Louise. Description du fruit. — Grosseur: volumineuse. — For- me : turbinée-écrasée et fortement obtuse, ventrue , bosselée et généralement nianie- -lonnée au sommet. — Pédoncule : long et assez mince, non ar- qué , charnu et plissé à la base, oblique- ment implanté à la surface du fruit. — Œil: grand, contour- né, parfois mi-clos et faiblement enfoncé. — Peau : jaune légè- rement verdàtre, en- tièrement ponctuée de roux et montrant quelques petites ta- ches brunes.— Chair: blanche , très - fine , compacte, fondante et juteuse, exempte de pierres. ->- Eau : des plus abondantes, su- crée, douce, délicate et bien parfumée. Maturité. — Com- mencement et cou- rant de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Je multiplie ce poirier depuis 1861, époque à laquelle son prin- cipal propagateur, M. Butin, pépiniériste à Wambrechies- lez-Lille, m'en offrit des greffes. Mais alors cette variété se nommait Louise-Bonne Butin, dénomination que je lui donnai dans mes Catalogues de 1863 et de 1865. Aujourd'hui l'on a remplacé ce nom, qui la faisait confondre avec nos autres Louise-Bonne, par celui de Grosse- Louise, et voici dans quels termes me l'annonça M. Butin, en me transmettant divers renseignements sur ce même fruit : " Cette variété — écrivit-il — date environ du commencement de ce siècle. Elle naquit spontanément dans un jardin de la ville de Tourcoing, localité dans laquelle on la cultive beaucoup, et surtout en plein vent. Depuis peu elle a recule surnom de Grosse-Louise, que je GRO [ GROSSE-LOTÎ — POï] 255 vais lui conserver au détriment de son premier nom, car il convient mieux pour la distinguer des diverses poires également appelées Louise-Bonne. » {Lettre du 16 septembre 1865.) Observations. — La poire Esperine, décrite plus haut (page 144), ayant été fréquemment vendue sous le nom de Grosse-Louise du Nord, on devra se rappeler qu'elle s'éloigne de la Grosse-Louise de M. Butin, non-seulement par la forme, le volume et la couleur, mais aussi par l'époque de sa maturité, car on la mange en novembre, deux mois après cette dernière variété. Poire GROSSE-LOUISE DU NORD. — Synonyme de poire Esperine. Voir ce nom. Poire GROSSE-MADELEINE. — Synonyme de poire d'Épargne. Voir ce nom. Poire GROSSE-MANSUETTE. — Synonyme de poire d'Angobert. Voir ce nom. Poire GROSSE-MARIE. — Synonyme de poire Maréchal de Cour. Voir ce nom. Poire GROSSE-MOUILLE-BOUCHE D'ÉTÉ. — Synonyme de Bergamote d'Été. Voir ce nom. Poire GROSSE-MUSCADILLE. — Synonyme de poire Bellissime d'Automne. Voir ce nom. Poire GROSSE-MUSETTE. — Synonyme de poire Gros-Blanquet long. Voir ce nom. Poire GROSSE-MUSQUÉE DE COUÉ. — Synonyme de poire Muscat-Robert. Voir ce nom. Poire GROSSE-ORANGE D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Orange tulipée. Voir ce nom. 563. GROSSE-POIRE D'AMANDE. Synonyme. — Poires : 1. Amandel Peêr (Alexandre Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1856, t. IV, p. 97). — 2. Grosse-Angleterre de Noisette (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , légè- rement étalés et arqués, de grosseur et de longueur moyennes, géniculés, roux foncé, ayant les lenticelles fines, rapprochées, et les coussinets ressortis. — Yeux : moyens, coniques, pointus, appliqués en partie contre l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales, acuminées, planes ou canaliculées , aux bords profondément crénelés ou dentés, au pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Convenable. Culture. — On lui donne indistinctement le franc ou le cognassier; sa vigueur est satisfaisante; il développe vite son écusson et fait d'assez jolies pyramides. 256 GRO [ GROSSE- POl] Grosse-Poire d'Amande. Description du fruit. — Grosseur : souvent volumineuse, mais souvent aussi moins considérable. — Forme : conique-allongée, plus ou moins ventrue à la base et faiblement étranglée près du sommet, qui est très-obtus. — Pédoncule : de lon- gueur moyenne, assez gros et recourbé , obliquement im- planté à la surface. — Œil: grand, elliptique, ouvert, ré- gulier, à peine enfoncé, bordé de légers plis. — Peau : ru- gueuse , des plus épaisses , jaune olivâtre foncé, ponctuée de brun verdâtre, tachetée de fauve, maculée de même autour du pédoncule et largement nuancée de roux très-grisàtre sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanchâtre , demi-fine, fondante, juteuse et quelque peu granuleuse. — Eau ; fort abondante, très- sucrée , fraîche , douce et réel- lement douée d'une saveur d'amande. Maturité. — Fin de sep- tembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce bon et beau fruit n'est pas encore bien répandu chez nous, quoi- que le pépiniériste Louis Noi- sette l'y ait fait connaître dès 1830 environ. D'où provenait- il , et d'où cet arboriculteur l'avait-il reçu?... De Belgique, probablement, selon qu'il sem- ble résulter du passage ci - dessous, extrait d'un ouvrage récemment publié à Bruxelles sous la direction de M. Alexandre Bivort : « L'origine de cette variété, l'époque de sa première production et le nom de son inventeur nous sont inconnus. On peut cependant présumer, d'après la grosseur des arbres existant dans nos jardins et nos vergers, qu'elle date de la fin du siècle dernier; et sa culture, si générale en Belgique, paraîtrait indiquer que c'est un produit du crû. Quoi qu'il en soit, nous lui avons conservé son nom de Grosse-Poire d'Amande, qu'elle porte ici depuis un temps immémorial, parce que ce nom est populaire et lui a été donné en raison de l'analogie de su saveur avec celle de l'amande douce ; et enfin parce qu'il nous paraît avoir la priorité sur celui de Grosse-Angleterre, adopté par M. Noisette dans son Traité des arbres fruitiers... » f Annules ilr piiiiioloyie belge et étrangère, 1856, I. IV, p. 97.) Observations. — Nous rappelons ici que la poire d'Amande double, qui figure à la page 107 de notre tome Ter, n'a qu'uu certain rapport de nom avec GRO [grosse-que] 257 la Grosse -Poire d'Amande"; leur faciès et leur maturité ne peuvent les faire confondre, mais toutes les deux sont excellentes. 564. Poire GROSSE-QUEUE. Synonymes. — Poires : 1. Queue de Chair (dom Claude Saint-Étienne , Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 41 ). — 2. De Villandrée (Id. ibid., p. 44; et Jean Mayer, Pomona franconica, 1801, t. III, p. 260). —3. Parabelle musquée ( Henri Manger, Systematische Pomologie, 1783; t. II, p. 12). — 4. De Louvain [de M. Alexandre Bivort] (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Ha- meaux : peu nombreux, pres- qu'érigés , de grosseur et de longueur moyennes, à peine géniculés , cotonneux , roux clair, aux lenticelles bien appa- rentes mais très-espacées, aux coussinets presque nuls. — Yeux : moyens ou petits , ovoï- des, aigus , collés en partie sur le bois. — Feuilles : vert clair et luisant, ovales - allongées , acuminées, planes ou relevées en gouttière , souvent contour- nées, ayant les bords faiblement crénelés ou denticulés, le pétiole fort et assez long. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le franc est le sujet que préfère ce poirier, dont la vigueur laisse à désirer ; il croît lentement et ne fait, même dans sa troi- sième année, que de médiocres pyramides. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : assez variable, mais habituellement arrondie dans toute sa partie inférieure, bosselée et plus ou moins conique près du sommet. — Pédoncule : court ou très-court, aussi volumineux que charnu, non arqué, plissé à la base, placé obliquement et continu avec le fruit. — Œil : grand, ouvert ou mi-clos, irrégulier, à peine enfoncé. — Peau : quelque peu rugueuse, surtout du côté de l'ombre, jaune olivâtre, finement rayée et ponctuée de vert clair, maculée de brun autour du pédoncule et parfois autour de l'œil, largement lavée et fouettée de carmin sur la face exposée au soleil. — Chair : fort blanche, demi-fine, cassante ou demi-fondante, sèche, marcescente, des plus pier- reuses auprès des loges. — Eau : jamais abondante, sucrée, aigrelette, bien musquée et souvent même avec excès. Maturité. — Courant de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Troisième. Historique. —Ni Charles Estienne (1530), ni Olivier de Serres (1600), ni le Lectier (1628), ni Claude Mollet (1652) ne connurent la poire Grosse-Queue; il ii. 17 258 GRO [ GROSSE-ROM — rou] est donc alors probable qu'en 1653, époque à laquelle Nicolas de Bonnefond la nommait seulement dans son Jardinier français (page 100), elle devait passer pour une nouveauté. Toutefois en 1675 elle était déjà moins rare, puisque Merlet en donnait cette description assez complète : « La G-rosse-Queuè — disait-il — est longue, jaune, fort parfumée et sèche, si sujette à la pierre, qu'on la peut nommer la carrière des Poires; étant de mesme nature que l'Amadotte, elle demande pareil terroir. » {L'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 96.) La Quintinye l'avait admise dans le verger de Louis XIV, à Versailles ; mais « il ne « croyait pas — écrivait-il vers 1687 — qu'elle eust assez de vanité pour faire si « tost parler d'elle.... car si son grand parfum la fait estimer de ceux qui aiment « les fruits musquez, sa pierre avec sa sécheresse — ajoutait-il — la font mépriser. » Cette poire, quoiqu'il lui arrive parfois d'être très-peu pierreuse, n'en reste pas moins fort médiocre, au milieu des variétés exquises dont la maturité a lieu, comme la sienne, au début de l'automne. Nous devons donc confirmer les jugements qu'en portèrent Merlet et la Quintinye ; mais les pépiniéristes l'ont abandonnée depuis si longtemps, que les collectionneurs et quelques agriculteurs sont seuls maintenant à la cultiver. Dans l'Orne, on l'emploie pour fabriquer le cidre, et probablement aussi dans l'IUe-et-Yilaine, contrée où jadis elle était fort commune et dont elle est sans doute originaire, comme semble l'indiquer le nom poire de Villandrée, qu'on lui trouve dès 1670 et qui rappelle celui d'une localité voisine de Redon. Observations. — Il est certain , comme l'affirmait en 1858 M. Decaisne [Jardin fruitier du Muséum, t. I), que la variété décrite en 1847 sous le nom Poire de Louvain, par M. Bivort, ne diffère nullement de la Grosse-Queue. Il faut donc les réunir, mais se rappeler qu'il existe une véritable poire de Louvain signalée par Poiteau, en 1832, et que nous décrirons plus loin, à son rang alphabétique. Poire GROSSE-ROMAINE. — Synonyme de poire de Fontarabie. Yoir ce nom. Poire GROSSE-RONDE D'HIVER. — Synon. de Bergamote du Bugey. Voir ce nom. Poire GROSSE-ROUSSETTE D'ANJOU. — Synonyme de poire Grosse-Boussette de Bretagne. Voir ce nom. 565. Poire GROSSE-ROUSSETTE DE BRETAGNE. Synonymes. — Poires : 1. Rousse (doni Claude Saint-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 73). — 2. Gros-Besi de Quessoy (Duhamel du Monceau, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 179).— 3. Grosse-Roussette d'Anjou (Id. ibid.; et Poiteau, Pomologie française, 1846, t. III, n° 94). — 4. Lebaveux (Jeau Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 235). — 5. PERO ROSSO (Id. ibid.). — 6. BOUIANGÈRE (Id. ibid.). — 7. ROUSSETTE DE BRETAGNE (.luhn, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, t. II, p. 329, n° 153). IBesci'iiition de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, grêles, de longueur moyenne, coudés, brun-roux, finement et abondamment ponctués, aux coussinets saillants. — Yeux : moyens , coniques, pointus, à large base, faiblement écartés du bois. — Feuilles : grandes, vert gri- sâtre, duveteuses, ovales ou elliptiques , plus ou moins acuminées , canaliculées et contournées sur elles-mêmes, rarement bien planes, ayant les bords unis en partie, le pétiole long et fort. Fertilité. — Excessive. GRO [grosse-rou] 259 Culture. — Le franc lui est plus profitable que le cognassier, quoiqu'on puisse cependant lui donner ce dernier sujet sans nul inconvénient ; malgré sa vigueur très-modérée , ses pyramides sont régulières et passables quand elles ont atteint leur troisième année. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme: arrondie, légèrement conique près du sommet, qui généralement est ondulé. — Pédoncule : de lon- gueur moyenne , bien nourri , sur- tout à l'attache, rarement très-arqué, obliquement ou perpendiculairement inséré au centre d'une large dépres- sion de profondeur variable et dont les bords sont fortement plissés. — OEil : petit , ouvert , régulier , placé à fleur de fruit. — Peau : mince , roux verdâtre , très-finement ponc- tuée de gris et souvent quelque peu rosée sur la face exposée au soleil. — Chair : bien blanche , assez grenue, demi -fondante, pierreuse autour des pépins. — Eau : suffisante, sucrée, aigrelette, sans grand parfum, quoiqu'assez agréable. Maturité. — Courant de novembre et commencement de décembre. Qualité. — Deuxième , et quelquefois troisième lorsque sa chair est par trop dépourvue d'eau. Historique. — Au temps de dom Claude Saint-Étienne , en 1670, cette poire était des plus nouvelles. « La Rousse est grosse comme A-Deux-Testes, mais plus « ronde, rousse et verte ; se mange au commencement de décembre. » Voilà quelle courte description en fit ce religieux , à la page 73 de sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, et je crois qu'avant lui personne ne l'avait encore signalée. Quand vint Duhamel (1768), le nom de cette variété se trouvait un peu allongé : on l'appelait Roussette, et les jardiniers ne la dédaignaient pas trop. Mais en 1807, alors que Poiteau réimprima le Traité de Duhamel, ce poirier avait déjà perdu sa réputation et presque disparu de la culture, ainsi qu'il résulte du passage ci dessous : « La Grosse-Roussette d'Anjou — déclare Poiteau — est sans doute rare, aux environs de Paris , car elle n'est mentionnée dans aucun des Catalogues que nous connaissons, et les pépiniéristes de Vitry, à qui nous l'avons fait observer pendant plusieurs années, ont tous avoué ne pas la connaître et ne l'avoir jamais vue. Nous-même n'en connaissons encore qu'un seul arbre en rapport : il se trouve dans le petit jardin de Mme Daubenton, situé dans l'en- ceinte même du Jardin des Plantes de Paris. » {Traité des arbres fruitiers de Duhamel du Monceau, nouvelle édition, augmentée d'un grand nombre d'espèces de fruits obtenus par les pro- grès de la culture, t. IV.) Si Poiteau revenait aujourd'hui, il lui serait encore plus difficile, qu'en 1807, de rencontrer cette variété, bannie des pépinières et qui peut-être existe seulement en Bretagne, sa province natale. Et c'est précisément parce qu'elle provient de ce pays, 260 GRU qu'on n'eût pas dû la nommer Grosse-Roussette d'Anjou. Duhamel, en décrivant le Besi de Quessoy, ou Roussette d'Anjou, avait dit : « Il est très-estimé en Bretagne, « où il se plaît ; c'est sa patrie. ... et l'on cultive encore en Bretagne une autre poire « de Roussette, qui est moins petite que la précédente (t. II, p. 179). » Puis il avait ensuite minutieusement dépeint cette Grosse- Roussette de Bretagne, ou, si l'on veut aussi, ce Gros-Besi de Quessoy, mais sa description s'accordant entièrement avec la nôtre, nous jugeons inutile de la reproduire ; le passage rapporté suffira pour justifier le nom que nous adoptons, comme également l'ont adopté, en 1829 et 1860, les pomologues allemands Diel et Jahn. Poire GROSSE DE SEPTEMBRE. — Synonyme de poire Belle de Septembre. Voir ce nom. 566. Poire de GRUMKOW. Synonyme. — Poire Morizeau (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, éri- gés ou quelque peu étalés, longs et assez gros, à peine géniculés, roux verdàtre, aux lenticelles apparentes et très - abondantes , aux coussinets ressortis. — Yeux : moyens ou petits, coniques, pointus, légère- ment écartés du bois et ayant les écailles mal sou- dées. — Feuilles : grandes et d'un joli vert luisant, ovales-allongées , acumi- nées, planes ou relevées en gouttière , profondément et régulièrement dentées, portées sur un pétiole court, épais et roide. Fertilité. — Excessive. Culture. — Sur cognas- sier, l'unique sujet qu'on lui ait encore donné dans nos pépinières, il se montre rustique et vigoureux ; son écusson se développe vite ; quant à ses pyramides, leur forme est irréprochable. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : allongée et très-irrégulière, parfois à peu près conique, mais le plus habituellement obtuse , GRU— GUE 261 contournée, ventrue, et toujours verruqueuse ou fortement bosselée sur toute sa i surface. — Pédoncule : court, bien nourri, noueux ou ondulé, rarement arqué et obliquement implanté à fleur de peau. — OEil : grand , mi-clos ou très-ouvert, légèrement enfoncé, plissé ou côtelé sur ses bords. — Peau : verdâtre clair, tachée de marron à ses extrémités, ponctuée de fauve et plus ou moins colorée de brun- rouge luisant sur le côté exposé au soleil. — Chair : blanchâtre, fine, cassante ou mi-cassante, juteuse, presque exempte de pierres. — Eau : fort abondante, sucrée, acidulé, peu parfumée, assez agréable. Maturité. — Fin d'octobre et se prolongeant jusqu'au commencement de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — J'ai rapporté de Berlin (Prusse) cette variété en 1860. Elle est très-estimée des Allemands, qui l'expédient jusqu'à Saint-Pétersbourg et la cultivent depuis environ soixante - dix ans. Le pomologue Liel , son premier descripteur, croyons-nous, en précisait ainsi l'origine au cours de 1806 : « Je dois des remerciements à M. Koberstein, chantre à Rûgenwald ( Basse-Poméranie ), pour m'avoir procuré cette excellente poire, certainement très-rare. Il l'a découverte près de chez lui, à Grumkow, dans le jardin d'un paysan. » {Kernobstsorten, 1806, p. 58.) La fertilité de ce poirier est si grande, disait en 1858 le docteur Edouard Lucas, dans le Wurttembergische Obstsorten (p. 43), qu'une haute tige âgée déjà de trente ans valut à son propriétaire une somme de 13 florins [31 fr\ 20 c] en 1854, et une encore de 8 florins [19 fr. 20 c] l'année suivante. Ce même auteur ajoute que les poires de Grumkow atteignent souvent le poids d'une livre, notamment dans la Vistule-Inférieure, contrée où elles sont des plus communes. Chez nous, c'est un fruit d'une extrême rareté. 567. Poire GUENETTE. Synonymes. — Poires : 1. Petit-Muscat bâtard (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 72). — 2. Commune (Henri Manger, Systematische Pomologie, 1780-1783, t. II, p. 8"8). — 3. Green-Ghisel [des Anglais] (M. ibid.). — 4. Hâtive (ld. ibid.). — 5. Muscade (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum. 1858, t. I). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, plus ou moins étalés, un peu grêles, longs, vert olivâtre nuancé de marron, à peine coudés, aux lenticelles larges et abondantes, aux coussinets rare- ment bien accusés. — Yeux : moyens ou petits, coniques, aigus, collés en partie contre l'écorce. — Feuilles : assez grandes, ovales-arrondies, acuminées, duve- teuses, planes ou faiblement contournées sur elles-mêmes, ayant les bords dentés régulièrement, le pétiole court et menu. Fertilité. — Remarquable. Culture. — On le greffe plus avantageusement sur franc que sur cognassier ; sa croissance est rapide ; ses pyramides sont habituellement fort convenables. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : ovoïde assez arrondie, souvent moins ventrue d'un côté que de l'autre et généralement toute bosselée auprès de l'œil. — Pédoncule : très-long, grêle , renflé à ses extrémités, régulière- ment implanté à fleur de peau. — Œil: grand, mi-clos ou fermé, parfois contourné, 262 GUE — GUS duveteux et toujours saillant. — Peau : jaune blafard légèrement verdâtre, par- semée de petits points roux. — Chair : blanche, un peu verdâtre et pierreuse dans le voisinage des loges, fine, mi -cassante et Poire Guenette. aqueuse. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, faiblement aromatique. Maturité. — Fin de juin et début de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — L'origine de cette variété nous est inconnue , mais son ancienneté dans les jardins français sous le nom qu'elle y porte encore aujourd'hui, se constate par deux courts articles qu'en 1675 et 1690 Merlet lui consacra, et dont voici le plus récent : « Le Petit Muscat bâtard, dit la poire Guenete, vient par trochets, et charge extraordinairement en toutes expositions; mais il n'a pas le musc et le relief du Gros et du Petit Muscat ordinaires. » (L'Abrégé des bons fruits, p. 72 de l'édition de 1675 et 62 de l'édition de 1690.) L'étymologie du nom de ce poirier reste également un mystère, Guenette n'apparaissant dans aucun Dictionnaire; peut-être aussi cette dénomination lui vint -elle du nom de l'un de ses premiers propagateurs. Quoi qu'il en soit, les fruitiers ambulants de la capitale vendent annuellement par milliers, dès la fin du mois de juin, la petite poire Guenette, variété des plus précoces et des plus fertiles. Observations. — La poire de Cadeau, improprement surnommée de la Madeleine par quelques pomologues, et que nous avons décrite page 507 de notre tome Ier, se rapproche beaucoup de la Guenette par son faciès, mais il est facile de ne pas les confondre en se rappelant que la première mûrit en août, et la seconde un mois plus tôt. Poire GUILLAUME DE NASSAU. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. 568. Poire GUSTAVE BOURGOGNE. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux , étalés, des plus gros, de longueur moyenne, légèrement géniculés, cotonneux et vert herbacé , ayant les lenticelles bien apparentes , rapprochées , et les coussinets ressortis. — Yeux : assez volumineux, ovoïdes, aux écailles disjointes, collés contre le bois. — Feuilles : grandes, ovales ou elliptiques - allongées , canaliculées et contournées sur elles-mêmes , presque entières sur leurs bords, au pétiole court, très-fort et pourvu de longues stipules. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa vigueur est parfaite, son développement assez hâtif; nous le greffons sur le cognassier, où il fait des pyramides fortes mais irrégulières. GUS 263 Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : turbinéo- allongée3 assez obtuse, légèrement bosselée vers le pédoncule et très-ventrue dans sa partie inférieure, sur- Poire Gustave Bourgogne. tout ^ ^ _ pédm_ cule : long , mince, bien arqué, renflé à l'attache, très-gros et charnu à la base, obliquement im- planté à fleur de chair et généralement en de- hors de l'axe du fruit. — Œil: grand, mal formé, mi-clos, placé dans un large évasement souvent profond et dont les bords sont bien arrondis. — Peau : rude au toucher , épaisse, vert bronzé sur la face frappée par le soleil, vert clair sur l'au- tre, ponctuée de brun, maculée de fauve autour du pédoncule, point où elle est en outre forte- ment squammeuse. — Chair : blanche , fine et cassante, juteuse, mar- cescente, granuleuse au cœur. — Eau : abon- dante, peu sucrée, peu savoureuse et habituel- lement fort astringente. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Troisième comme fruit à couteau, première ou deuxième pour la cuisson. Historique. — Van Mons gagna ce volumineux, mais mauvais fruit, dans sa pépinière de Louvain, vers 1840, et le dédia à l'un de ses amis. La poire Gustave Bourgogne a dû perdre ses qualités natives , autrement on ne compren- drait pas que son obtenteur l'eût ainsi nommée et répandue. Je la possède depuis 1850, et force m'a été, après plusieurs dégustations, de la classer parmi les fruits à cuire. Du reste, on voit à la page 82 du Catalogue des pépinières de la Société Yan Mons (tome Ier), qu'elle figurait encore, en 1854, au rang des variétés à l'étude dans le Jardin de cette Compagnie, ce qui montre qu'on n'était pas, là non plus, très-satisfait de son mérite. H Poire d'HACON. — Synonyme de poire Incomparable Hacons. Voir ce nom. Poire HACON'S INCOMPARABLE. — Voir Incomparable Hacons. Poire HAGHENS D'HIVER. — Synonyme de Beurré Beauchamp. Voir ce nom. Poire HAISSEL. — Voir Hessel. Poire HALLEMINE BONNE. — Synonyme de poire de Madame. Voir ce nom.. Poire de HALLUM. — Synonyme de poire de Madame. Voir ce nom. Poire HAMDEN. — Synonyme de Bergamote d 'Angleterre. Voir ce nom. 569. Poire HAMON. Synonymes. — Poires : 1. Besi fondant (Nérard, Bulletins de la Société d'Horticulture de Lyon, septembre 1851, p. 104). — 2. Besi Hamon {Id. ibid.). — 3. Beurré Hamon (de Liron d'Airoles, Notices pomologiques, 1859, p. 13). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, générale- ment étalés ou réfléchis, de moyenne grosseur, peu longs, non coudés, rouge-brun grisâtre, ayant les lenticelles larges, clair-semées, les coussinets aplatis et les méri- thalles courts. — Yeux : gros, ovoïdes, obtus, écartés du bois et souvent même sortis en éperons très-développés. — Feuilles : petites, vert clair, ovales-allongées, finement dentées ou crénelées sur leurs bords, au pétiole long et menu. Fertilité. — Grande. Culture. — Toute espèce de sujet lui convient; sa vigueur et son développement sont ordinaires ; ses pyramides, peu hautes, prennent habituellement une forme assez convenable. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière, souvent un peu bosselée. — Pédoncule : long, grêle, renflé à ses extrémités, inséré obliquement ou perpendiculairement au milieu d'une dépression prononcée. — Œil : grand, mi-clos ou bien ouvert, bordé de légers plis, rarement très-enfoncé. — Peau : vert pâle, couverte de larges points fauves, striée de même IIAM-IIAR 265 Poire Hamon. dans le bassin ombilical et mouchetée de brun clair auprès du pédoncule. — Chair : un peu verdâtre , grosse, fondante, juteuse, légèrement granuleuse auprès des loges. — Eau : fort abondante, sucrée, aigrelette, douée d'une agréable saveur. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — M. Nérard , pépi- niériste lyonnais récemment décédé, fut l'obtenteur de ce poirier. Il pro- vient de pépins de la Citron des Carmes, semés en 1834. Le pied-type donna ses premiers fruits en 1850 et l'année suivante la Société d'Horti- culture du Rhône dégusta cette nou- velle variété, qui venait d'être dédiée à M. Hamon, jardinier-chef du Jardin des Plantes de la ville de Lyon. Observations. — Nous avons dit plus haut , page 86 , en décrivant le Doyenné de Saumur, que le Muséum de Paris possédait un poirier Seringe fort différent de ce Doyenné, auquel on avait cru, cependant, pouvoir le réunir. Aujourd'hui je suis à même d'indiquer le véritable nom du poirier Seringe : il n'est autre que celui de la présente variété, comme l'affirmait également, il y a quelques mois, M. Mas, directeur si compétent du recueil le Verger : « Avant-hier j'ai « remis au chemin de fer — m'écri- v vait-il le 18 décembre 1867 — un «petit paillon à votre adresse, contenant une greffe du Besi Hamon, arbre que « je tiens , sous ce nom, de son obtenteur M. Nérard, et qui n'est autre que le BEURRÉ « SERINGE décrit par M. Decaisne dans son Jardin fruitier du Muséum. » Poire d'HARDENPONT. — Synonyme de poire de Fer. Voir ce nom. Poire HARDENPONT DE PRINTEMPS (BEURRÉ). — Synonyme de Beurré de liance. Voir ce nom. Poire HARDY. — Synonyme de Beurré Hardy. Voir ce nom. Poire HARVARD. — Synonyme de poire Belle de Fluslring. Voir ce nom. 266 HAT — H AU Poire HATIVE. — Synonyme de poire Guenette. Voir ce nom. Poire HATIVEAU. — Synonyme de poire Petit-Hâtiveau. Voir ce nom. Poire HATIVEAU BLANC. — Synonyme de Bergamote d'Été. Voir ce nom. Poire HATIVEAU DE LA FORÊT. — Synonyme de poire Gros-Hâtiveau. Voir ce nom. Poire HATIVEAU (GROS-). — Voir Gros-Hâtiveau. Poire HATIVEAU (PETIT-). — Voir Petit-Hâtiveau. 570. Poire de HAUTMONTÉ. Description de l'arbre. — Bois : assez fort et rouge olivâtre. — Rameaux : peu nombreux et étalés, de grosseur et de longueur moyennes , à peine flexueux , rouge grisâtre , aux lenticelles larges et très-espacées, aux cous- sinets presque nuls , aux méri- thalles généralement courts. — Yeux : petits , ovoïdes , aplatis et noyés dans l'écorce. — Feuilles : d'un beau vert, grandes, jamais abondantes , ovales ou ovales ■■ allongées , légèrement contour- nées, à bords unis, portées sur un pétiole court et fort. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — La vigueur de ce poirier n'a rien d'excessif; le dé- veloppement de son écusson est tardif ; on le greffe sur cognas- sier ou sur franc ; les pyramides qu'il fait ne sont pas des plus jolies. Description «lu fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme . turbinée - allongée , très - irrégu - lière, obtuse, fortement ventrue à la base, où généralement un de ses côtés est non moins déprimé que contourné. HAZ — HEA 267 — Pédoncule : long, grêle, arqué, placé obliquement à fleur de fruit et bien charnu à son point d'insertion. — Œil : grand, souvent mal formé, ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : vert jaunâtre , entièrement ponctuée de roux et finement lavée de rose carminé sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanchâtre, grosse, cassante , juteuse, pierreuse au centre. — Eau : abondante, fraîche, sucrée, acidulé, peu parfumée et peu délicate. Maturité. — Courant de février et se prolongeant habituellement jusqu'au commencement d'avril. Qualité. — Deuxième comme fruit à couteau, première comme fruit à compote. Historique. — J'ai pris ce poirier, que je multiplie depuis 1851, dans le Jardin de l'ancien Comice horticole d'Angers, où sa culture remontait à 1840 environ. Il y portait le n° 256 , mais il ne provient pas des semis de cette Société. Son nom fut quelque peu défiguré dans mes Catalogues ; on l'y appela poirier Haute-Montée, tandis que les registres du Comice le nommaient poirier de Hautmonté, déno- mination que nous lui rendons aujourd'hui, peut-être en fera-t-elle découvrir l'origine. Poire de HAZÉ. — Synonyme de poire de Lansac. Voir ce nom. Poire HAZEL (des Anglais). — Synonyme de poire Hessel. Voir ce nom. Poire HEATH-COL DE GORE. — Synonyme de poire Heathcot. Voir ce nom. 571. Poire HEATHCOT. Synonymes. — Poires : 1. Heath-Col de Gore ( Prévost , de Rouen , Cahiers de pomologie , 1845 , 3e cahier, p. 99). — 2. Gore's Heathcot (Hovey, the Fruits of America, 1847, t. I, p. 89). — 3. Heathcot de Gore (Id. ibid.). — 4. Heatheal de Gore (Tougard, Tableau analytique des variétés de poires , 1852, p. 108). Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, étalés, grêles, courts, légèrement coudés, brun-fauve grisâtre , ayant les lenticelles petites et clair-semées, les coussinets aplatis et les mérithalles courts. — Yeux : moyens, ovoïdes-arrondis, non appliqués contre le bois. — Feuilles : petites, rarement abon- dantes, ovales-allongées, finement et régulièrement dentées, portées sur un pétiole de longueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Grande. Culture. — La vigueur de ce poirier laisse beaucoup à désirer ; son développe- ment est très-tardif; on doit le greffer sur franc ; ses pyramides n'y deviennent jamais bien fortes, bien ramifiées, mais cependant elles sont encore loin de la ché- tivité de celles qu'il fait quand on lui donne le cognassier. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde, quelque peu ventrue, légèrement pentagone, surtout vers la base, où parfois même elle est 268 HEA — HEB fortement côtelée. — Pédoncule : long, assez mince, arqué, régulièrement inséré dans une faible cavité en entonnoir. — OEil : grand, bien formé, ouvert, à peine enfoncé, entouré de gibbosités. — Peau : jaune clair, ponctuée, striée, veinée de roux et maculée de brun-fauve auprès Poire Heathcot. du pédoncule. — Chai?* : blanche, fine, compacte et fondante , aqueuse , rare- ment bien pierreuse. — Eau : des plus abondantes , fraîche , sucrée , acidulé , parfumée, fort délicate. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Yoilà trente-huit ans déjà que ce poirier américain figure dans les jardins français. La Société d'Horticulture de Paris l'y répandit au mois d'avril 1830, époque à la- quelle elle en reçut plusieurs greffes de M. Dearborn, président du Cercle horticole du Massachusetts. Le pomo- logue C. M. Hovey, qui le décrivit en 1847 à la page 89 du tome Ier de ses Fruits of America , en donne ainsi l'origine : « Le pied-type — dit-il — « poussa en 1812 dans le jardin de feu «M. Christophe Gore, à Waltham « (Massachusetts) , et fut dédié au jar- « dinier Heathcot , qui l'avait semé. « Il fructifia pour la première fois « en 1824. » Observations. — Parmi les synonymes de la poire Épine d'Été, nous avons quelquefois vu figurer le nom Heathcot de Gore. Il est à peine besoin d'affirmer qu'on a eu tort de l'y inscrire, tellement ces fruits sont différents ; et si l'on veut bien consulter plus haut; page 138, l'article où nous nous occupons de la poire Épine d'Été, tout doute à cet égard disparaîtra immédiatement. Poire HEATHCOT DE GORE. — Synonyme de poire Heathcot. Voir ce nom. Poire IIEATHEAL DE GORE. — Synonyme de poire Heathcot. Voir ce nom. 572. Poire HEBE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Hameaux : peu nombreux, érig( -s ou légèrement étalés, de moyenne grosseur, longs et flexueux, ven jau- Qàtre, abondamment ponctués, ayant les coussinets très-accusés et les mérithalles HÉB 269 Poire Hébé. un peu longs. — Yeux : moyens, ovoïdes, pointus, noirâtres, écartés du bois. Feuilles ; moyennes, d'un beau vert luisant, ovales - allongées ou elliptiques, profondément dentées , au pétiole long, grêle et ac- compagné de stipules des plus dévelop- pées. Fertilité. — Bonne et constante. Culture. — Il n'a rien d'exception- nel dans sa vi- gueur ni dans le développe- ment de son écusson ; on le greffe sur cognassier ou sur franc ; il fait habituel- lement d'assez jolies pyrami- des, mais peu touffues. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : turbinée fortement arrondie, très-régulière à sa base mais légèrement bosselée près du sommet, qui généralement est bien mamelonné. — Pédoncule : court, gros, renflé à son point d'attache, faiblement arqué, obliquement inséré dans un large évase- ment plus ou moins profond et dont les bords sont fort inégaux. — Œil : ouvert ou mi-clos, grand, placé dans un bassin profond et régulier. — Peau : jaune- citron quelque peu verdâtre, ponctuée et tachetée de roux. — Chair : blanchâtre et fine, des plus fondantes, juteuse, presque exempte de pierres. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, douée d'une saveur aigrelette qui la rend très-agréable. Maturité. — Fin de novembre et courant de décembre. Qualité. — Première. Historique. — C'est une variété toute nouvelle et d'origine américaine. Son obtenteur même, M. William Summer, pépiniériste à Pomaria (Caroline du Sud), m'en adressa trois greffons en 1866 , par l'intermédiaire de M. Marshall Wilder , président du Congrès pomologique américain. Je les reçus de Boston, dans une lettre; ils étaient enveloppés d'une feuille de cire, mesuraient à peine 10 centimè- tres, et quinze jours de traversée les avaient desséchés. Mais je les mis sous terre 270 HÉL pendant vingt jours, avant de les utiliser, et, sur les trois, deux réussirent parfai- tement. Voici les renseignements que me transmit ensuite M. Summer sur l'âge et la provenance de ce poirier, dont la culture doit être recommandée : « Le pied-type qui m'a donné la poire Hébé sort d'un semis de pépins des variétés Doyenné d'Hiver et Duchesse d'Angoulême; il s'est mis à fruit en 1860 et j'ai commencé en 1866 à le propager. Ses produits sont très-volumineux; il y en a dont le poids dépasse souvent 840 grammes, et sis poires Hébé atteignent ordinairement celui de 4 kilogrammes. » {Lettre du 10 mars 1868.) 573. Poire HÉLÈNE GRÉGOIRE. Description tle l'arbre. — Bois : assez fort et vert jaunâtre. — Rameaux : nombreux, gros, arqués et étalés, peu longs , légèrement coudés, brun clair orangé , finement et abon- damment ponctués , aux coussinets saillants. — Yeux : volumineux, noi- râtres , ovoïdes , non appliqués contre le bois. — Feuilles : ovales-allongées, acuminées , généralement planes , à bords presque entiers ou faiblement crénelés, portées sur un pétiole long, épais et roide. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il n'a rien de parti- culier dans sa croissance; assez vigou- reux, on le greffe sur toute espèce de sujet ; il prend une forme pyramidale très-convenable. Description du fruit. — Grosseur : moyenne, et parfois un peu plus volu- mineuse. — Forme : turbinée-ovoïde , souvent contournée et plus ou moins bosselée au sommet. — Pédoncule : court, gros, non arqué, très-renflé aux extré- mités , obliquement inséré et continu d'un côté avec le fruit. — Œil : grand , ouvert, mal développé, à peine enfoncé. — Peau : vert clair, ponctuée, veinée de roux et maculée de même autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, fine et ferme, fondante, non pierreuse, verte sous la peau. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, délicate, possédant une saveur beurrée des plus exquises. Maturité. — Depuis la mi-septembre jusqu'au commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — M. Xavier Grégoire, tanneur à Jodoigne et l'un des semeurs belges les plus connus actuellement, est l'obtenteur de ce fruit, L'arbre qui l'a produit sortit en 1840 d'un semis de pépins de la poire Pastorale et se mit à fruit dès 1852. Celle, variété, fort recommandable, se trouve déjà dans un grand nombre de jardins, chez nous et à l'étranger. IIÉL 27! 574. Poire HÉLIOTE DUNDAS. Synonymes. — Poires : 1. Dundas (Downing, the Fruits and fruit trees of America , édition de 1849, p. 384). — 2. Rousselet Jamin (Alexandre Bivort, Album depomologie, 1849, t. II, p. 22). — 3. Héloïse Dundas (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, p. 65), — 4. Elliott Dundas (Downiug, the Fruits and fruit trees of America, édit. 1863, p. 489). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , érigés au sommet de la tige, étalés à sa base, longs et bien nourris, à peine flexueux, gris -fauve légèrement rougeâtre, auxlen- ticelles larges et rapprochées , aux coussinets ressortis. — Yeux : volumineux , ovoïdes - arrondis, habituellement lisses et écartés du bois. — Feuilles : petites , rarement abondantes , ovales ou ovales-allongées et régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole peu long, fort et stipulé. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — On le greffe sur cognassier ou sur franc; sa vigueur est parfaite et le dé- veloppement de son écusson, vif; ses pyramides deviennent généralement assez jolies, à partir de leur deuxième année, mais elles ne sont pas très-touffues. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinéeplus ou moins allongée et obtuse, bien régulière, fortement ventrue dans toute sa partie inférieure. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, droit ou arqué, souvent renflé à ses extrémités, implanté dans un large évasement peu profond et à bords mamelonnés, mais parfois aussi placé à la surface du fruit. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, ordinairement assez enfoncé. — Peau : légère- ment rugueuse, jaune verdâtre ou jaune quelque peu orangé, ponctuée de brun clair et de gris, maculée de roux auprès de l'œil et du pédoncule et lavée du plus beau carmin sur la face frappée par le soleil. — Chair : blanche , à veinules verdâtres , demi-fine et demi-cassante , sèche , pierreuse autour des loges. — Eau : insuffisante, faiblement sucrée, presque dénuée de saveur. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Troisième. Historique. — Cette variété, que je recevais de Belgique en 1848 et qui figura dès l'année suivante dans mon Catalogue (page 27, n° 402), est généralement regardée comme un gain du professeur Yan Mons. M. Alexandre Bivort, conti- nuateur des travaux de ce dernier arboriculteur, l'a décrite en 1849, mais tout en lui donnant ce même obtenteur, il n'a pu préciser ni le lieu ni la date de naissance du pied-mère. « L'époque de son premier rapport, qui nous est inconnue — a-t-il 272 HÉL — HEN <( dit — doit être assez ancienne. » (Album de pomologie , t. II, p. 103.) Enfin M. Bivort n'a rien su, également, du personnage auquel on dédia ce fruit, puis- qu'il n'accompagne d'aucun renseignement le nom de la poire Héliote Dundas. Observations. — En 1850 on nous envoya des pépinières belges , et comme nouveauté, un poirier nommé Rousselet Jamin , dans lequel nous reconnûmes bientôt la variété Héliote Dundas. Aussi n'avons-nous cessé, depuis 1852, d'ins- crire dans nos Catalogues le nom Rousselet Jamin parmi les synonymes, inscription contre laquelle personne n'a réclamé. Poire HÉLOÎSE DUNDAS. — Synonyme de poire Héliote Dundas. Voir ce nom. 575. Poire HENKEL D'AUTOMNE. Description de l'arbre* — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux , érigés ou légèrement étalés, courts et de moyenne grosseur, peu géniculés, brun clair grisâtre, finement et abon- damment ponctués, ayant les coussi- nets bien accusés. — Yeux : aux écailles grises et mal soudées, gros, ovoïdes, très-écartés du bois. — Feuilles: moyen- nes , elliptiques-allongées , planes ou canaliculées , à bords faiblement créne- lés ou presque unis , à pétiole long et grêle. Fertilité. — Grande. Culture. — Poirier peu vigoureux , il pousse lentement et ses pyramides, même sur franc, sont encore faibles dans leur troisième année. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : arrondie, irrégulière, mame- lonnée au sommet, habituellement contournée à la base. — Pédoncule : de longueur moyenne, gros, légèrement courbé, obliquement implanté à la surface. — Œil : grand ou moyen, ouvert, presque saillant. — Peau : jaune brillant quelque peu verdâtre, finement ponctuée de gris et couverte en partie de taches et de marbrures fauves. — Chair : blanche, demi-fine, fondante, aqueuse, fortement pierreuse autour des loges. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé, sans parfum bien appréciable et généralement un peu astringente. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Yan Mons gagnait avant 1834 cette variété dans sa pépinière de Louvain (Belgique), et dès 1835 il en faisait parvenir des greffes à ses amis et correspondants d'Amérique, pays où depuis elle resta longtemps localisée. Tout porte à croire que le pied-type mourut ensuite, et sans avoir été propagé de nou- veau, les Catalogues de Van Mons n'ayant jamais signalé la Ilenkel d' Automne. Ce ÏÏEN 273 sont effectivement les Américains qui me l'envoyèrent il y a quelques années et non les Belges, chez lesquels on rencontre seulement une Henkel d'Hiver n'étant autre que le Beurré Beauchamp, comme nous l'avons constaté page 3i 2 de notre tome KL origine de la Henkel d'Automne est du reste formellement établie par le pomologue Hovey, dans ses Fruits of America : «La Henkel.... variété mûrissant au cours de septembre - écrivait-il en 1856 - fut Inse au'o, .p if ^ ^^t ** d0CteUr Y™ M°ns Venait d'en offrir des scions. J dS récente llv ï* T ^ ^ C°lleCti°nS américai»- Une HenM d'Hiver, de S^Ta&T Vf8 Catal,°gUeSj ^ FrEnCe 6t en Bd^e' mais — «** une pone ainvei on ne saurait la prendre pour la nôtre. » (Tome II, p. 53.) Poire HENKEL D'HIVER. - Synonyme de Beurré Beauchamp. Voir Poire HENNÉ. - Synonyme de Best de VÉchasserie. Voir ce nom. Poire de HENRI. - Synonyme de Besid'Héry. Voir ce nom. ce nom. 576. Poire HENRI BIVORT. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nom- breux, étalés, arqués et parfois contournés, gros et longs, peu géniculés, fauve rougeâtre , aux lenticelles larges, appa- rentes et rapprochées , aux coussinets presque nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes , souvent aplatis et collés contre l'écorce. — Feuilles : grandes et ovales, légèrement cana- liculées et contournées sur elles-mêmes, très-fai- blement dentées, ayant le pétiole des plus longs, fort et habituellement rosé. Fertilité. — Ordi - naire. Culture. — Modéré- ment vigoureux sur co- gnassier, il le devient excessivement quand on le greffe sur franc; le développement de son écusson est tardif; ses 274 HEN pyramides manquent de régularité, mais leur force et leur hauteur sont conve- nables. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse on. au-dessus delà moyenne. Forme : turbinée plus ou moins allongée, obtuse, bien ventrue dans sa partie inférieure, parfois très-renflée d'un côté et presque aplatie de l'autre. — Pédoncule: long, grêle, régulièrement inséré dans une étroite cavité peu profonde et dont les bords sont assez accidentés. — OEil : grand , souvent contourné , ouvert ou mi-clos, légèrement enfoncé, entouré de faibles protubérances. — Peau : jaune olivâtre, ponctuée, striée, marbrée et tachée de roux verdâtre. — Chair : blanc fortement jaunâtre, demi-fine, assez fondante, aqueuse, rarement bien pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, aromatique et fort délicate. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Elle provient des derniers semis faits à Louvain par Van Mons, et achetés en 1844 par M. Alexandre Bivort, qui les transplanta à Geest-Saint-Rémy, près Jodoigne (Belgique). Ce fut là que le pied-type se mit à fruit en 1847 et son propriétaire le dédia à l'un des membres de sa famille, M. Henri Bivort , verrier à Jumet, arrondissement de Charleroi. 577. Poire HENRI BOUET. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : assez nombreux et érigés ou légèrement étalés , longs, très-gros, géniculés, brun clair rougeâtre, ayant les lenticelles d'un gris blanchâtre et les coussinets aplatis. — Yeux : moyens ou petits, ovoïdes, aigus, appli- qués en partie contre le bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales ou ovales- allongées, faiblement acumi- nées, planes ou relevées en gouttière , irrégulièrement crénelées ou dentées, au pé- tiole long , épais et assez rigide. Fertilité. — Grande. Culture. — Le cognassier lui convient beaucoup ; sa vigueur est remarquable etj son développement, hâtif; il fait de superbes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinéc- ovoïde, ventrue, fortement bosselée, mamelonnée au sommet et généralement un; HEN 275 peu contournée. — Pédoncule : court, gros, non arqué, charnu à la base, oblique- ment implanté dans une large cavité formant entonnoir et dont les bords sont d'inégale hauteur. — Œil : petit, régulier, mi-clos, entouré de légers plis et presque saillant. — Peau : jaune pâle, ponctuée et striée de fauve, largement maculée de roux verdâtre autour du pédoncule. — Chair: très-blanche et très-fine juteuse et des plus fondantes, à peine granuleuse au centre. — Eau : excessivement abondante, sucrée, parfumée, acidulé, douée d'une saveur exquise. Maturité. — Courant d'octobre et se prolongeant jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Première. Historique. — M. Henri Bouet, pépiniériste à la Fougereuse, près Argenton- Château (Deux-Sèvres), est l'obtenteur de cette belle et délicieuse poire, qu'il a bien voulu soumettre à mon appréciation avant de la propager. Elle date de 1861 , mais n'a été mise dans le commerce qu'en 1867. Le pied-mère provient des pépins 'd'une poire Duchesse d'Angoulème dont l'arbre avait été fécondé par un poirier de Bellissime d'Été. 578. Poire HENRI CAPRON. Description de l'arbre. — Bois : peu fort et d'un gris-vert légè- rement rougeâtre. — Hameaux : nom- breux, étalés, assez grêles, courts et géniculés, brun clair rougeâtre, aux lenticelles très-larges et abondantes, aux coussinets presque nuls. — Yeux: volumineux, ovoïdes, cotonneux, bien écartés du bois.— Feuilles: petites, ovales-allongées, très-faiblement den- tées ou crénelées, portées sur un pétiole fort et des plus courts. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Sa vigueur est moyenne ; il prospère non moins bien sur le cognassier que sur le franc , et si ses pyramides restent toujours un peu basses, elles n'en sont pas moins, cependant, assez régulières et très- touffues. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde- allongée, très-bosselée et légèrement contournée. — Pédoncule : long, grêle, recourbé, renflé à la tête, charnu à la base, placé de côté et continu avec le fruit. — Œil : saillant , irrégulier , mi-clos, entouré de gibbosités. — eau: rude au toucher, vert grisâtre, nuancée de jaune sombre, ponctuée de roux 276 HEN clair et généralement squamnieuse auprès du pédoncule. — Chair : blanche, demi- fine, fondante ou demi-fondante, juteuse , habituellement un peu marcescente. — Eau : fort abondante, sucrée, aromatique, mais souvent entachée d'astringence. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Variable, mais plutôt deuxième que première. Historique. — J'ai trouvé ce poirier dans le Jardin de l'ancien Comice horti- cole d'Angers, en 1848; il provenait d'un envoi de greffes fait à cette Société, vers 1840, par l'un de ses correspondants les plus zélés, feu Simon Bouvier, notaire à Jodoigne (Belgique) et ami particulier de Van Mons, dont il partageait la passion pour l'arboriculture fruitière. J'ignore l'âge exact de la poire Henri Capron , mais je sais qu'en 1854 le baron de Biedenfeld affirmait [Handbuch aller bekannten Obst- sorten , p. 87) qu'elle avait été gagnée par Van Mons , des semis duquel sortit également, on ne doit pas l'oublier, une autre variété de même nom, le poirier Docteur Capron, décrit plus haut ( page 33 ) et fort différent, arbre et fruit, de celui qui vient de nous occuper. 579. Poire HENRI DESPORTES. Description de l'ar- bre. — Bois : très - fort. — Bameaux : peu nombreux, étalés vers la base de la tige mais érigés à sa partie supé- rieure, assez longs, des plus gros , coudés , fauve clair, ayant les lenticelles larges, abondantes, et les coussinets peu saillants. — Yeux : volu mineux, ovoïdes-arrondis et généralement un peu duve- teux, non appliqués contre 1 bois. — Feuilles : grandes ,| ovales - allongées , irréguliè rement dentées, planes ot légèrement contournées suii elles-mêmes, au pétiole court; épais et roide. Fertilité. — Bonne. Culture. — Nous le grefi fons habituellement sur co gnassier ; sa vigueur es grande, mais le développe ment de son écusson n'a riei d'exceptionnel ; il fait de for- tes, de hautes pyramides qui seraient irrréprochables si elles étaient un peu plu ramifiées. HEN 277 Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée, obtuse, ventrue, à surface fortement bosselée, généralement irrégulière et beau- coup moins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne et très-nourri, surtout à son point d'attache, arqué, obliquement inséré dans une étroite cavité à bords inégaux et mamelonnés. — Œil : petit ou moyen, ouvert, placé dans un bassin très-évasé mais peu profond. — Peau : épaisse, jaune orangé, ponctuée de gris-roux, légèrement tachetée de même et plus ou moins vermillonnée du côté du soleil. — Chair : blanche, fine, très-fondante, juteuse, contenant quel- ques pierres au-dessous des loges. — Eau : abondante, vineuse, sucrée, ayant un parfum fort délicat. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Le poirier Henri Desportes provient de mes semis ; il a donné ses premiers fruits en 1862 et je l'ai dédié au directeur des cultures de mon éta- blissement. 580. Poire HENRI IV. Synonyme. — - Poire Jacquin (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 140, n° 270 ). Description de Par- tore. — Bois : fort. — Ra- meaux : assez nombreux , étalés à la base de la tige, érigés à son sommet, gros et longs, flêxueux, jaune verdâtre souvent nuancé de rose carminé, auxlenticelles peu larges et clair-semées , aux coussinets aplatis. — Yeux : petits ou moyens, coniques, aigus, très-écar- tés du bois. — Feuilles : vert clair, ovales-allongées, den- tées en scie, portées sur un pétiole long, fort et généra- lement rosé. Fertilité. — Grande. Culture. — Ce poirier développe tardivement son écusson ; sa vigueur est sa- tisfaisante ; le cognassier lui convient beaucoup ; il fait des pyramides fortes et ré- gulières. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : excessivement 278 HEN variable , elle passe de la turbinée-arrondie et fortement bosselée, à la turbinée allongée, obtuse, très-ventrue vers la base, quelque peu étranglée près du som- met, souvent contournée et habituellement moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, arqué, inséré obliquement dans une cavité large, profonde et à bords arrondis. — OEil : petit ou moyen, mi-clos ou fermé, entouré de plis et généralement très-enfoncé. — Peau : épaisse et rugueuse, jaune obscur, presque entièrement lavée de gris-roux sur lequel appa- raissent çà et là de petits points verdâtres. -- - Chair : jaunâtre, grosse ou demi- fine, cassante, pierreuse au centre. — Eau : suffisante, très-sucrée, acidulé, plus ou moins aromatique et assez agréable. Maturité. — Depuis la mi-octobre jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Deuxième. Historique. — Dans ses Vorzùglichste Kernobslsorten , imprimés à Stuttgardt, le docteur Diel nous apprend en 1826 (p. 211) que le poirier Henri IY fut gagné par M. de Witzthumb, avant 1815, puis décrit par le vicomte Vilain XIIII, ancien maire de Gand sous Napoléon Ier, et qui le tenait de l'obtenteur même. Diel ajoute qu'en 1817 Van Mons lui en adressa des greffes, mais il ne dit pas quel était ce Witzthumb qui dédiait ainsi, au commencement du xixe siècle, une poire à celui de nos rois dont la mémoire est la plus populaire. C'était un savant naturaliste, alors directeur du Jardin des Plantes de Bruxelles, et qui portait un vif intérêt à la pomologie. Je greffai pour la première fois, en 1842, le poirier Henri IV, et mon Catalogue de 1846 l'annonça (p. 19) comme une nouveauté. Observations. — Cette poire blossit aisément , d'où suit qu'on doit la surveiller avec soin au fruitier, l'y porter encore un peu verte, et se garder surtout de la toucher, le moindre contact provoquant ou hâtant sa décomposition. — En Amérique, quelques pomologues ont cru pouvoir lui donner pour synonyme la poire Ananas, ou Favori musqué du Conseiller, décrite page 122 de notre premier volume ; c'est une méprise facile à éviter, car on rencontre rarement des variétés plus dissemblables que ces deux-là. Poire HENRI VAN MONS. — Synonyme de Beurré Curtet. Voir ce nom. 581. Poire HENRIETTA. Synonyme. — Hënrietta Edwards' (Dowiiing, the Fruits and fruit trees of America, édition de 1849, p. 385, n° 114 ; — et Bivort, Catalogue des ■pépinières de la Société Van Mons, 1857, t. 1, p. 145). Description de E'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, souvent un peu contournés, de longueur et de grosseur moyennes, géniculés et légèrement duveteux, olivâtres, lavés de rouge carminé auprès des yeux, finement et abondamment ponctués, à coussinets bien accusés. — Yeux : petits ou moyens, coniques-arrondis, non appliqués contre le bois. — Feuilles ; assez petites, ovales- allongées, planes ou canaliculées, ayant les bords régulièrement dentés, le pétiole long et rigide, quoique grêle. Fertilité. — Excessive. Culture. — Sa vigueur est ordinaire; on le greffe très-avantageusement sur le HEN 279 cognassier ; son écusson se développe vite et bien ; quant à ses pyramides, elles sont régulières, touffues, mais généralement un peu basses. Poire Hearietta. Description «lu fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou petite. — Forme : ovoïde , régulière , mais un peu plus volumineuse habituellement d'un côté que de l'autre. — Pédoncule: assez long, grêle, recourbé, implanté au milieu d'une très-faible dépression. — OEil : moyen ou petit, mi-clos ou fermé, plissé sur ses bords et presque saillant. — Peau : vert clair légè- rement jaunâtre, ponctuée de brun, macu- lée de gris-roux à ses extrémités et quelque peu carminée sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, fine et des plus fondantes, aqueuse, non granuleuse. — Eau : suffisante , très-sucrée , bien parfu- mée , fort délicate. Maturité. — Derniers jours d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Elle appartient à la pomone américaine et n'est pas commune chez nous, quoiqu'on l'y possède déjà de- puis une douzaine d'années. Downing en a révélé l'origine en 1849, dans ses Fruits and fruit trees of America : « Ce nouveau « poirier, dit-il, provient des semis de M. Edwards, gouverneur du Connecticut; il «l'obtint à New-Haven, capitale de cet État (page 385). » La poire Henrietta remonte, nous le croyons, à la même époque environ que l'Elizabeth, également due à M. Edwards, et qui parut vers 1838, comme nous l'avons relaté plus haut, page 128, en la décrivant. Poire HENRIETTA EDWARDS'. — Synonyme de poire Henrietta. "V oir ce nom. Pojre HENRIETTE. — Synonyme de poire Henriette Bouvier. Voir ce nom. 582. Poire HENRIETTE BOUVIER. Synonymes. — Poires: 1. Belle -Henriette (Prévost, de Rouen., Cahiers de pomologie , 1845, 3e cahier, p. 80). — 2. Henriette {Id. ibid.). — 3. Henriette d'Orléans (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, ^étalés et souvent contournés, assez gros mais un peu courts, légèrement coudés, marron clair, violacés du côté du soleil, tachetés et finement ponctués de 280 HEN gris, ayant les mérithalles longs et les coussinets plus ou moins saillants. — Yeux : moyens ou petits, ovoïdes, pointus, aux écailles noirâtres ou grises et mal soudées, très -écartés du bois et souvent Poire Henriette Bouvier. — Premier Type. , , places en éperon. — Feuilles : de moyenne grandeur , ovales - allon- gées, acuminées, presque entières sur leurs bords ou faiblement cré- nelées , parfois contournées , au pétiole gros, court et rarement stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ce poirier n'est pas d'une grande vigueur, mais néan- moins il croît passablement sur cognassier, où il fait dans sa troi- sième année des pyramides assez convenables, quoique toujours de petite taille. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : très-varia- ble, elle est habituellement arron- die, mais souvent aussi on la voit passer de la turbinée-obtuse à l'o- voïde régulière et ventrue, ou encore à l'ovoïde irrégulière et des plus bosselées. — Pédoncule : long et quelquefois court, assez gros, recourbé , généralement gibbeux et très -charnu à la base, obliquement implanté à la surface ou dans une dépres- sion rarement bien prononcée. — Œil : moyen ou petit, ouvert ou mi-clos, presque saillant ou légèrement enfoncé, bordé de plis plus ou moins accusés. — Peau : épaisse, rugueuse , entièrement bronzée ou à fond jaune olivâtre couvert en partie de points, de taches ou de marbrures squammeuses et d'un roux très-foncé ; parfois aussi elle est colorée de rouge-brun sur le côté exposé au soleil. — Chai?- ; blanchâtre, demi-fine et demi-cassante , juteuse , assez odorante , pierreuse au centre. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé, fort délicate, douée d'un arrière-goùt légèrement musqué qui rappelle beaucoup la saveur du Besi de Quessoy. Maturité. — Vers la moitié d'octobre et se prolongeant jusqu'en novembre. Qualité. — Première. Deuxième Type. IIEN — HÉR 281 Historique. — Simon Bouvier, jadis notaire à Jodoigne (Belgique), est l'on- lenteur de ce poirier, dont il offrit des greffes en 1839 au Comice horticole d'Angers. Sa première fructification eut lieu vers 1823, dit M. Bivort dans le deuxième volume de son Album de pomologie, imprimé à Bruxelles en 1849 (p. 84). Propagée d'abord sous les noms d'Henriette ou Belle-Henriette, cette variété porte mainte- nant dans la culture l'unique dénomination de poire Henriette Bouvier ; et dès 1857 c'est ainsi qu'on la nommait, en Belgique, à la page 200 du Catalogue des pépinières de la Société Van Mons, où elle se trouve exactement décrite. Observations. — On a cru longtemps, vu la forme excessivement variable des produits de ce poirier, que la poire Belle-Henriette différait entièrement de la variété Henriette Bouvier. Aujourd'hui, chacun sait au contraire que ces deux fruits ont une commune origine, et qu'il arrive souvent de les voir mûrir l'un auprès de l'autre, sur la même branche. Du reste M. Decaisne, en 1859, avait déjà relevé cette erreur, en inscrivant le nom Belle-Henriette parmi les synonymes (voir Jardin fruitier du Muséum, t. II). Poire HENRIETTE D'ORLÉANS. — Synonyme de poire Henriette Bouvier. Voir ce nom. Poire d'HERBE. — Synonyme de poire Maquette. Yoir ce nom. 583. Poire HERICART DE THURY. Description de l'arbre. — Bois : très-faible. — Bameaux : nombreux , érigés ou légèrement étalés, grêles et de longueur moyenne, bien géniculés, brun violacé , aux lenticelles fines , jaunes, clair-semées, aux cous- sinets accusés. — Yeux : petits et coniques , pointus , fort duve- teux, à écailles noirâtres, souvent sortis en éperon mais quelquefois aussi appliqués en partie contre le bois. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sur cognassier ce poirier ne pousse jamais bien ; il faut le greffer sur franc , où sa vigueur laisse même à désirer ; son développement est tardif et ses pyramides restent chétives. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyen- ne. — Forme • turbinée plus ou moins allongée, assez irrégulière, obtuse et mamelonnée au sommet, bien ventrue 282 HÉR— HES à la base, généralement plus grosse d'un côté que de l'autre et souvent un peu contournée. — Pédoncule: long ou de longueur moyenne, mince, recourbé, obli- quement inséré dans une étroite cavité à bords très-inégaux. — Œil : grand, régu- lier, ouvert, presque saillant. — Peau : jaune pâle , légèrement olivâtre , ponctuée de roux et légèrement lavée de rose tendre sur la face exposée au soleil. — Chair . blanche, grossière, mi-cassante, pierreuse et marcescente. — Eau : peu abondante, sucrée, d'une saveur acre et particulière qui n'a rien d'agréable. Maturité. — Commencement et courant de novembre. Qualité. — Troisième et quelquefois, mais fort exceptionnellement, deuxième. Historique. — M. Alexandre Bivort, directeur des pépinières de la Société Van Mons, à Geest-Saint-Rémy (Belgique), décrivit en 1850 cette variété, et lui attribua l'origine suivante : « Sans en avoir la certitude, je pense — dit-il — qu'elle. « appartient aux semis de Yan Mons, qui Ta dédiée à M. Héricart de Thury, prési- « dent de la Société d'Horticulture de France. » [Album de pomologie, t. III, p. 104.) L'opinion qu'émet ici M. Bivort est celle de nos pépiniéristes, et depuis longtemps, car l'importation de ce poirier chez nous date déjà de 1840, ainsi que l'établit M. Laurent Jamin, à la page 312 du tome XLIII des Annales de la Société d'horti- culture de Paris. Sa première fructification dut avoir lieu vers 1838, Yan Mons n'ayant pu tarder beaucoup à en offrir des greffes au personnage éminent auquel il l'avait dédié. On sait que le vicomte Héricart-Ferrand de Thury, ingénieur en chef des mines de France , fut un agronome des plus renommés ; il naquit à Paris le 3 juin 1776 et mourut à Rome le 15 janvier 1854. Observations. — Des pomologues belges ont qualifié de « très-bon fruit » la poire Héricart de Thury ; elle pouvait être exquise au moment de son obtention et dans son terrain natal, je ne dis pas non ; mais en France, et surtout en Anjou, il faut qu'elle ait complètement dégénéré, puisqu'on ne saurait même l'y classer au deuxième rang, tant il est rare de la trouver savoureuse. Les Américains sont aussi de cet avis; témoin Hovey, qui dans son Magazine of horticulture la déclarait en 1853 et en 1854, de « quality indiffèrent, » c'est-à-dire mauvaise. — Il existe aux États-Unis, d'après Downing, une poire Héricart, mûrissant d'août en septembre, de moyenne grosseur, obovale, douée d'un certain mérite et dont Yan Mons passe également pour l'obtenteur (voir the Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 394 ; 1863, p. 509). Quel est ce fruit? Je ne l'ai jamais rencontré et ne puis que le signaler ici, afin qu'il soit prouvé que notre poire Héricart de Thury diffère entièrement, sauf pour la première partie de son nom, de la poire Héricart décrite par Downing. — J'ajoute que le Besi des Vétérans, qui se garde jusqu'en avril, n'offre non plus, quoiqu'on ait avancé le contraire, aucun rapport avec l'IIéricart de Thury, atteignant bien difficilement, dans nos contrées, les derniers jours de novembre. 584, Poire HESSEL. Synonyme. — Poire Hazel [des Auglais] ( Archibald Gorrie, Transactions of the horticultural Society of London, 1827, t. VII, p. 310). Description de l'arbre. — Bois : fort ou très-fort. — Rameaux : des plus nombreux, presque érigés, gros, très-longs, fortement coudés, rouge-brun légère- ment olivâtre, ayant les lenticelles larges, rapprochées, et les coussinets saillants. IIES 283 — Yeux : volumineux, ovoïdes, aux écailles grises et mal soudées, toujours bien écartés du bois. — Feuilles : de moyenne grandeur, généralement ovales-lancéolées, à bords faiblement crénelés ou com- Poire Hessel. plétement unis, portées sur un pétiole long et assez fort. Fertilité. — Grande. Culture. — C'est un poirier vigou- reux, ordinaire pour le développement de l'écusson et qui se plaît autant sur cognassier que sur franc ; dès leur deuxième année ses pyramides sont magnifiques. ISeseriptiou du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : ovoïde , régulière , toujours un peu ventrue et parfois assez mamelonnée au sommet. — Pédon- cule : long, mince à son milieu, renflé à ses extrémités, surtout à la base où il est charnu , implanté obliquement et presque à fleur de peau. — OEil : moyen, ouvert ou mi-clos, à peine enfoncé. — Peau : rugueuse, jaune oli- vâtre clair, couverte de larges points gris et fortement marbrée et tachée de roux auprès de l'œil et du pédoncule. - Chair : blanc jaunâtre , grossière , cassante ou mi-cassante , assez pierreuse autour des loges. — Eau : suffisante, sucrée, douceâtre, sans parfum prononcé, peu délicate. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Troisième. Historique. — En 1848 Prévost décrivit le poirier Hessel dans le 6e cahier de la Pomologie de la Seine-Inférieure (p. 170) et déclara « qu'à voirie silence des Cata- « logues belges sur cette variété, il lui semblait qu'elle était d'origine française. » Ici l'opinion de Prévost ne concordait pas avec la réalité, car on lit ce qui suit dans les Transactions of the horticultural Society of London , sous la signature Archibald Gorrie et la date 18 novembre 1827 : « 11 existe deux versions sur le lieu d'origine de notre poirier Hazel. Il fut gagné, d'après les uns, dans le Netherlands (Pays-Bas), puis importé vers 1770 à Meikelour (Ecosse) par le colonel Mercer; mais si cette assertion n'a rien d'inexact, ce poirier dut alors disparaître bien promptement de Meikelour, puisqu'on ne l'y rencontrait plus en 1802. Enfin d'autres le disent sorti, de semis, des pépinières de Kinnoul (Ecosse), d'où ensuite il aurait été, en 1797 environ, commercialement expédié àNewcastle (Angleterre), sous le nom de Beurré gris. Et c'est' là que, ayant perdu cette variété, les arboriculteurs de Kinnoul la retrouvèrent portant le surnom d'Hazel. » (Tome VII, p. 310.) Ajoutons à ceci qu'on regarde généralement, aujourd'hui, comme provenue d'Ecosse la poire Hazel, connue chez nous depuis une trentaine d'années, et que c'est à nos jardiniers qu'elle doit son nom moderne — Poire Hessel — découlant, on 284 HIS — HOV l'a déjà pressenti, ou d'une mauvaise lecture, ou de la prononciation anglaise du mot Hazel. Observations. — Dans le tome Ier du Jardin fruitier du Muséum, M. Decaisne, décrivant en 1858 la poire qui nous occupe, et la croyant identique a.vec\'Haselbirn des Allemands, caractérisée par M. Lucas en 1854, a fait Haselbirn synonyme de Hessel. Nous eussions adopté l'opinion de ce savant professeur, si tout récem- ment (en 1863) l'un des pomologues les plus renommés de l'Allemagne , le docteur Jahn, ne s'était inscrit formellement contre elle (voir lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, t. V,' p. 49, n° 275); il est donc sage d'attendre encore avant de se prononcer. Poire HIS. — Synonyme de poire Baronne de Mello. Yoir ce nom. Poire d'HIVER. — Synonyme de poire de Fer. Yoir ce nom. Poire de la HOCRENAILLE. — Synonyme de poire Martin-Sire. Yoir ce nom. Poire HOË-LANGER. — Synonyme de poire Saint -Germain d'Été. Yoir ce nom. Poire de la HON VILLE. — Synonyme de poire Royale d'Été. Yoir ce nom. Poire de l'HORTICULTEUR. — Synonyme de poire Beurré Adam. Voir ce nom. Poire d'HORTICULTURE. — Synonyme de poires d'Amour, Belle- Angevine et Beurré Diel. Voir ces noms. 585. Poire HOVEY. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, légè- rement arqués et étalés, gros et longs, bien géniculés, brun clair cendré , aux lenticelles larges, clair-semées, aux coussinets peu renflés. — Yeux : de moyenne grosseur, ovoïdes ou coniques, noirâtres, écartés du bois et souvent placés en éperon. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, planes ou contournées, irréguliè- rement dentées ou crénelées, ayant le pétiole très-long et assez fort. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Cognassier ou franc, tout sujet lui convient; son développement et sa vigueur sont ordinaires; ses pyramides, régulières, hautes et touffues, ne lais- sent rien à désirer. Description «In fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : variable , mais toujours très-allongée, elle se rapproche fréquemment, comme dans notre premier type, du faciès de la poire Figue d'Alençon, ou bien elle est régulièrement conique plus ou moins obtuse. — Pédoncule : de longueur moyenne, ou court, arqué et IIOV 285 généralement un peu renflé à ses extrémités, placé de côté, continu avec le fruit ou implanté au centre d'une faible dépression dont l'un des bords se relève en mamelon Poire Hovey. - Premier Type. rarement prononcé. - Œil : petit ou moyen, mi-clos, arrondi, souvent caduc, habituellement saillant. — Peau : mince et très-lisse, jaune brillant, finement ponctuée de gris, surtout auprès du pédoncule, maculée de roux autour de l'œil et parfois tachetée de même sur l'une des faces , vers le milieu du fruit. — Chair : d'un blanc quelque peu jau- nâtre, demi-fine, fondante, aqueuse et légèrement granuleuse auprès des pépins. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, possédant un parfum musqué des plus savoureux. Maturité. — Fin d'octobre et cou- rant de novembre. Qualité. — Première. Deuxième Type. Historique. — Je propage cette excellente variété depuis 1853 , épo- que à laquelle mon Catalogue anglais en donnait une description complète (p. 31, n° 527) et indiquait que je venais de la dédier à mon dévoué confrère et ami , le pomologue amé- ricain Hovey, si connu par ses re- marquables ouvrages. Actuellement ce poirier jouit en France et à l'é- tranger d'une culture fort étendue. Observations. — J'ai parfois vu la poire Hovey produite sous le nom de Silvange ; c'est une erreur inconcevable , car cette dernière affecte la forme d'une Bergamote, si différente de celle de l'autre fruit, toujours conique et très -allongé. 286 HOW — HUR 586. Poire HOWELL. Description de l'ai»- lire. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, gé- néralement arqués et étalés, très - gros , longs , des plus géniculés , légèrement du- veteux, rouge-brun nuancé de vert, "ayant les lenti- celles apparentes , rappro- chées, et les coussinets peu développés. — Yeux : volu- mineux , coniques - obtus ou ovoïdes, fortement écar- tés du bois, aux écailles disjointes. — Feuilles : ellip- tiques - allongées , grandes et abondantes, faiblement dentées ou crénelées, au pétiole épais et très-long. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il pousse bien sur le cognassier, y déve- loppe assez vite son écusson et prend une forme pyrami- dale remarquable. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois moins considé- rable. — Forme : ovoïde fortement arrondie et plus ou moins mamelonnée au sommet. — Pédoncule : long, gros et recourbé, renflé à son point d'attache et obliquement inséré dans une dépression rarement très-prononcée. — Œil : moyen, régulier, ouvert, placé dans un bassin excessivement large, mais peu profond et dont les bords sont des plus arrondis. — Peau : jaune-citron, tachetée de roux foncé, ponctuée de même et légèrement' vermillonnée du côté du soleil. — Chair : blanche, assez fine, fondante, juteuse, contenant quelques pierres auprès des pépins. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, délicate et bien parfumée. Maturité. — Depuis la mi-septembre jusqu'au début d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Je l'ai reçue d'Amérique en 1853 et signalée dès 1855 [Cata- logue, p. 39). Hovey l'a décrite en 1856 [Fruits of America, t. II, p. 75) ; il la dit « sortie du Connecticut et d'un semis fait en 1829 ou 1830 par Thomas Howell, « dans son jardin de New-Haven, où le pied-type se mit à fruit en 1842 ou 1843. » Poire IIUBARD. — Synonyme de Beurré d'Amanlis. Voir ce nom. Poire IITJRBANIS. — Synonyme de poire Urbaniste. Voir ce nom. I Poire IMPÉRATRICE. — Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce nom. Poire IMPÉRATRICE DE FRANCE. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. 587. Poire IMPERIALE A FEUILLES DE CHENE. Description de l'ar- bre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés vers la base de la tige et érigés près du sommet, longs , des plus gros, bien géniculés , vert brunâtre nuancé de rouge ardoisé, surtout dans le voisinage des yeux ; ils sont fortement et très-abondamment ponc- tués, leurs coussinets res- sortent peu. — Yeux: petits et ovoïdes, aplatis, collés contre l'écorce à la partie supérieure du rameau, mais bien écartés du bois à son autre extrémité. — Feuilles : très-grandes., épaisses, d'un beau vert foncé , ovales- allongées, contournées ou planes, ayant les bords très- profondément crénelés et excessivement ondulés, le pétiole court et des plus gros. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Toute espèce de sujet lui convient; sa vigueur est extrême et son développement très-vif; dès leur deuxième année ses pyramides sont de toute beauté. Description «Sm fruit. — Grosseur ; volumineuse. — Forme : ovoïde, irrégu- lière, ventrue, mamelonnée au sommet, ayant habituellement un côté beaucoup 288 IMP — INC moins gros que l'autre. — Pédoncule : assez court, fort et rarement arqué, renflé à| l'attache, perpendiculairement ou obliquement inséré dans une large cavité souvent profonde et dont les bords sont bien arrondis. — Œil: moyen ou petit, ouvert, régulier, faiblement enfoncé dans un très-large évasement. — Peau : quelque peu rugueuse, jaune blafard, couverte de gros points roux, souvent tachetée ou pana- chée de brun clair et parfois maculée de même autour du pédoncule. — Chair . blanchâtre, grossière, mi-cassante, juteuse, pierreuse au centre. — Eau : des plus abondantes, sucrée, aigrelette, presque dénuée de parfum. Maturité. — Commencement de février et atteignant facilement le mois d'avri^ et quelquefois celui de mai. Qualité. — Troisième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Ce sont les Chartreux de Paris qui propagèrent ce singulier poirier. On voit par le Catalogue de leurs pépinières qu'en 1736 ils ne le possédaient pas encore, et qu'en 1752 ils commençaient seulement à le multiplier, puisqu'alors ils le classèrent, parmi leurs nouvelles variétés (page 43) . Depuis il s'est répandu de tous côtés , mais grâce uniquement à son élégant et bizarre feuillage , car ses pro- duits ne sauraient le recommander. On le regarde comme né en France, et le savant pomologue Mayer disait en 1801, dans sa Pomona franconica, « qu'il lui trouvait, « surtout pour les feuilles, une si grande ressemblance avec le poirier de Naples,] « qu'on pouvait conclure que ces deux arbres étaient au moins deux variétés d'une « même espèce (t. III, p. 274).» Du reste, dom Claude Saint-Etienne nous apprend, page 77 de la Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits qu'il publiait à Paris en 1670, que le poirier de Naples portait également le nom de Poirier à Feuilles de Chêne ; ce qui rend encore plus vraisemblable l'opinion de Mayer. Poire INCOMPARABLE. — Synonyme de Besi incomparable et de poire de Colmar. Voir ces noms. 588. Poire INCOMPARABLE HACON'S. Synonymes. —Poires : I.Gêlestus (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). — 2. D'Hacon (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, faibles mais assez longs, flexueux, jaune-gris olivâtre, ayant les lenticelles larges et abondantes, les coussinets ressortis et les mérithalles courts. — Yeux : assez petits, ovoïdes-arrondis, écartés du bois et quelquefois placés en éperon. — Feuilles : très- petites, ovales-arrondies, profondément dentées, au pétiole court, grêle et souvent carminé. Fertilité. — Grande. Culture. — Il se développe tardivement, est encore un peu faible dans sa deuxième auuée, végète sur toute espèce de sujet, mais fait toujours de petites pyramides qui cependant sont des mieux ramifiées. INC 289 Description «lu fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : sphérique ou turbinée fortement arrondie, à surface généralement très-unie. — Pédoncule : assez court, non arqué, bien nourri, légèrement renflé à ses extrémi- tés, surtout à son point Poire Incomparable Hacon's. d'attache, placé de côté dans une cavité large et profonde dont l'un des bords est habituellement très-relevé. — OEil: grand, mi-clos ou presque fermé, entouré de légers plis et plus ou moins enfoncé. — Peau : épaisse, rugueuse et vert jaunâtre clair, ponc- tuée de brun et de gris- blanc, marbrée de fauve, maculée de même autour du pédoncule, largement rosée sur la face exposée au soleil, et souvent re- couverte en partie d'une très - légère efflorescence d'un vert bleuâtre de la plus jolie nuance. — Chair: blanche , un peu jaunâtre auprès des loges, demi-fine, fondante, juteuse, légèrement granuleuse au cœur. — Eau : très-abondante, bien sucrée, quelque peu aigrelette, douée d'une saveur musquée-anisée qui n'ayant rien de trop prononcé est des plus délicates. Maturité. — Vers la mi-octobre et se prolongeant jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce fut erronément qu'en 1850 Prévost avança dans le 7e cahier de sa Pornologie (p. 203), que la poire Incomparable Hacon's était d'origine améri- caine. Elle date de 1827 ou 1828, appartient à l'Angleterre et provient du comté de Norfolk, ainsi qu'il résulte du passage suivant, écrit en 1831 par George Lindley, son premier descripteur : « Ce fruit exquis — dit cet auteur — a été gagné par James-Gent Hacon, à Downham- Market (comté de Norfolk); le pied-type sort de pépins d'une variété locale appelée Rayner's Norfolk Seedling. Soumise en 1830 à la Société d'Horticulture de Norwicb, l'Incomparable Hacon's valut à son obtenteur, le 17 novembre, une médaille d'argent. » (A Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 378, n° 85.) L'introduction de ce poirier dans mes pépinières eut lieu en 1842 et je le mis au ^commerce quatre ans plus tard [Catalogue de 1846, p. 19) , ne l'ayant alors jamais vu signalé que par les Anglais. Observations. — ■ Les noms Poire de Heimbourg ou Bergamote Heimbourg ne sont nullement synonymes , comme on le croyait à Paris , d'Incomparable Hacon's; déjà nous favons dit en décrivant cette Bergamote (t. Ier, p. 241), mais I nous le répétons ici , pour le cas où nos lecteurs l'auraient oublié. 19 290 INC — IM Poire INCONNUE - ANGOULÊME. — Synonyme de poire Figue verte. Voir ce nom. Poires INCONNUE - CHESNE AU et INCONNUE DU CHESNEAU. — Synonymes de poire Fondante de Brest. Yoir ce nom. Poire INCONNUE LA FARE. — Synonyme de poire Saint-Germain. Voir ce nom. Poire des INVALIDES. — Synonyme de Colmar des Invalides. Voir ce nom. 589. Poire IRIS GREGOIRE. Description de l'arbre. — Bois : peu fort ou faible. — Rameaux : assez nombreux , étalés, longs et grêles, coudés légèrement, gris jaune ver- dâtre , ponctués finement et abondamment, ayant les cous- sinets bien développés. — Yeux: noirâtres, gros, ovoïdes, non appliqués contre le bois et quelquefois ressortis en épe- ron. — Feuilles : petites, peu nombreuses, ovales-allongées, faiblement dentées sur leurs bords, à pétiole long et menu. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Peu vigoureux ce poirier croît néanmoins aussi bien sur le cognassier que sur le franc; il n'a rien de particulier dans son déve- loppement et ne fait jamais que de chétives pyramides. Description du fruit. — Grosseur : variable ; parfois au-dessus de la moyenne et parfois beaucoup moins volumineuse. — Forme: conique-allongée, ventrue à la base, fortement bosselée et ondulée près du pédoncule, mais généralement assez régu- lière. — Pédoncule : de longueur moyenne, gros, légèrement arqué, placé oblique- ment et continu avec le fruit. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, plus ou moins enfoncé dans un bassin Irès-évasé et dont les bords sont des mieux arrondis. - Peau : d'un beau jaune clair et doré, finement ponctuée et striée de gris, tachetée de même, lavée, de fauve dans la cavité ombilicale et souvent autour du pédoncule. ISA 291 — Chair : blanche , demi-fine et demi-fondante , un peu sèche et assez pierreuse , Eau : souvent insuffisante, sucrée, acidulé, possédant un parfum agréable. Maturité. — Commencement de novembre et courant de décembre. Qualité. — Deuxième, et quelquefois troisième quand la chair de ce fruit est par trop dépourvue d'eau. Historique. — C'est une variété belge, répandue chez nous en 1857 et dont M. Bivort précisait ainsi l'origine en 1858 : « Elle provient des serais de M. Xavier Grégoire, tanneur à Jodoigne; sa première pro- duction date de 1 853 , et son admission par la Commission royale de Pomologie a eu lieu en 1855. » {Annales de 'pomologie belge et étrangère, t. VI, p. 47.) Observation s. — Le poirier Iris Grégoire ne donne de produits un peu volu- mineux, qu'en espalier, autrement ses fruits restent au-dessous de la grosseur moyenne; et comme ils sont, en outre, d'une qualité assez médiocre, de tels défauts ont fait, avec raison, repousser cette variété par notre Congrès pomologi- que, dans sa session de 1866 (voir Procès-Verbaux, p. 31). — L'Iris Grégoire a momentanément figuré sur une liste de synonymes, mais en 1862 l'article suivant de M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, est venu montrer qu'on ne pouvait l'y maintenir : « Le Jury international de l'Exposition horticole de Namur, cpie nous avions l'honneur ie présider — écrivit alors M. Baltet — a reconnu que la poire Iris Grégoire n'était pas semblable à la poire Frédéric de Wurtemberg, ainsi cme cela a été publié par un auteur parisien. » {'Revue horticole, n° du lei novembre, p. 401.) Qu'ajouter à cette déclaration?... Rien, puisqu'ayant décrit plus haut (p. 199) le poirier Frédéric de Wurtemberg, nous avons mis le lecteur à même de s'éclairer, m cas de doute. Poire ISAMBART. — Synonyme de Beurré gris. Voir ce nom. Poires ISAMBART -LE -BON et ISAMBERT. — Synonymes de Beurré gris. Voir ce nom. 590. Poire JACQMAIN. Description de l'ar hre. — Bois : très-faibld — Rameaux : nombreux très-étalés, des plus grêk| et des plus courts , à peic géniculés , rouge ardois légèrement brunâtre, ayai les lenticelles blanchâtre; larges , abondantes , coussinets presque nuls les mérithalles très-court — Yeux ; petits , conique aigus, aux écailles entr'o vertes , fortement écart du bois. — Feuilles : petit mais nombreuses, ovale allongées, bien dentelées portées sur un pétiole loi et menu. Fertilité. — Remarqu ble et constante. Culture. — Sur cogita sier, l'unique sujet que no lui ayons encore donné, I végète lentement et reèj très-faible, même dans sa troisième année; aussi ses pyramides sont-elles petil> et chétives. Description tl«s fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Form\ Inrbinée-allongée, obtuse, ventrue, moins grosse habituellement d'un côté q1. de l'autre. — Pédoncule : court, arqué, très-nourri, renflé au sommet, obliqu ment implanté dans une faible dépression à bords assez inégaux. — Œil: moye irrégulier, souvent mi-clos et contourné, peu enfoncé. — Peau : rugueuse, épais \ vcidàtre, panachée de marron foncé, ponctuée et tachetée de gris clair, et parf S vermillonnée sur la partie qui regarde le soleil. — Chair : blanc verdâtre, grf sière, mi-cassante, fortement pierreuse. — Eau : suffisante, sucrée, douceât,l sans parfum prononcé. M \ m uni';. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Troisième. JAC 293 Historique. — Cette variété si peu méritante, du moins dans nos contrées, appartient à la Belgique, où feu Simon Bouvier, notaire à Jodoigne, la gagna vers 1835 puis la dédia au docteur Jacqmain, son compatriote et son ami. 591. Poire JACQUES CHAMARET. Description «le l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nom- breux , érigés au sommet de la tige, étalés à sa base , longs et des plus gros, peu coudés, brun-roux gri- sâtre, finement et abondamment ponctués, à coussinets fortement accusés. — Yeux : volumineux , ovoïdes , grisâtres , très-écartés du bois et quelquefois sortis en éperon. — Feuilles : de grandeur moyenne et d'un joli vert, ovale* ou ellipti- ques , acuminées , légèrement den- ticulées , ayant le pétiole court , épais et roide. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On le greffe sur cognassier ou sur franc ; il n'a rien de particulier dans son développe- ment, mais sa vigueur est grande ; il fait de superbes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée, légèrement obtuse, bosselée près du sommet, yant à la base un côté généralement assez déprimé. — Pédoncule : de longueur loyenne, mince à son milieu, renflé à ses extrémités, recourbé, obliquement nplanté et continu en partie avec le fruit. — OEil : moyen, mi-clos, contourné, lissé sur ses bords, peu enfoncé. — Peau : jaune clair, ponctuée, tachée de roux et îarbrée de même dans la cavité ombilicale ainsi qu'autour du pédoncule. — \'hair : blanche, fine, mi-fondante, aqueuse, à peine granuleuse au centre. — Eau : 'bondante, douce, très-sucrée, très-parfumée. i Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. ! Qualité. — Première. | Historique. — Ce poirier provient des derniers semis faits à Laval, en 1837 r 1838, par feu Léon Leclerc, jadis député de cette ville et connu de nos jardiniers >mme un semeur des plus heureux. Le pied-type donna ses premiers fruits 11852; c'est M. Hutin, pépiniériste de la même localité, qui le propagea, maisseu- ment en 1861, après l'avoir dédié à M. Jacques Chamaret, président de la Société 294 JAC-JAL' industrielle de la Mayenne. Soumise à l'examen de la Société d'Horticulture de Paris, cette variété fut médaillée en 1864 ; elle est déjà fort répandue. Poire JACQUIN. — Synonyme de poire Henri IV. Voir ce nom. 592. Poire JALOUSIE. Synonymes. — Poires : 1. D'Or ( le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 9 ; — et doni Claude Saint-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 57). — 2. De Pucelle [en Hollande et en Belgique] (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 17).— 3. Gros-Martin-Sec ( Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I ). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux, légèrement éta- lés, de grosseur et de longueur moyennes, peu géniculés , brun clair rougeâtre, aux lenticel les abondantes et d'un gris jaune ou cendré, aux coussinets bien ac- cusés. — Yeux : moyens ou courts, ovoïdes, ai gus , appliqués en partie contre le bois. — Feuil- les : grandes , planes ou canaliculées et arquées, elliptiques, finement et régulièrement dentées , portées sur un pétiole court et bien nourri. Fertilité. — Extrême. Culture. — C'est un poirier qu'il faut greffei sur franc, plutôt que sur cognassier, il s'y montre assez vigoureux, déve loppe vite son écusson el prend une forme pyra- midale satisfaisante. Description «In fruit. — Grosseur : volumineuse ou moyenne. — Forme : variable, elle passe le plus habituellement de la turbinée irrégulière, allongée et| contournée, à l'ovoïde assez régulière et bien ventrue. — Pédoncule : long, de moyenne grosseur, recourbé, souvent renflé à son point d'attache, placé de côté dans un évasement qui a généralement les bords mamelonnés, mais dont les dimensions varient beaucoup. — Œil : grand ou moyen, ouvert, enfoncé, entouré JAL 295 de gibbosités plus ou moins prononcées. Poire Jalousie. — Deuxième Type Peau : rude au toucher, roux jaunâtre ou roux - noisette , réticulée de fauve et couverte de larges points gris très - proéminents et assez squammeux; parfois aussi elle est nuancée de brun-rouge sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanche, fine, fondante ou mi-fondante, aqueuse, rarement bien pierreuse. — Eau : abon- dante, sucrée, aigrelette et déli- cate , quoique très - faiblement parfumée. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette variété est assurément l'une des plus anciennes qu'aient connues nos pères ; au temps de Duhamel (1768) elle faisait encore leurs délices , et dès 1500 ils l'avaient appelée Jalousie parce que son excellence, rapporte Merlet, rendait jalouses les autres poires de sa saison (voir l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 105). Le naturaliste Daléchamp fut le premier auteur qui la mentionna. Il en parlait avant 1586 et la supposait, sans preuve aucune, sortie de chez les Romains, mais il disait avec raison : « Sa peau ressemble assez bien à un cuir paré. » Vers la fin du xvie siècle ce poirier était commun à Orléans, où ses produits portaient, lisons-nous dans le Catalogue de le Lectier (1628, p. 9), un second nom — celui de Poires d'Or — tout aussi laudatif que l'autre , dont il n'eut pas, cependant, la longue durée, car on l'oublia promptement. Cet arbre fruitier se rencontre par- tout, et partout les pomologues, plus sages en cela que Daléchamp, le croient d'origine française. ( Consulter notamment Oberdieck et Jahn , dans Y Illustrirtes Handbuch der Obstkwide , 1863, t. V, p. 99, n° 300.) Observations. — Il existe actuellement dans les pépinières trois poiriers Jalousie, ce qui donne lieu à de fréquentes erreurs que l'on éviterait en s'appliquant à bien étiqueter ces trois variétés, dont les caractères sont très-distincts, comme vont le démontrer les deux articles suivants. 593. Poire JALOUSIE DE FONTENAY. Synonymes. — Poires : 1. Jalousie de Fontenay-Vendëe (André Leroy, Catalogue de cultures, 1846, p. 10). — 2. Belle d'Esquermes (Id. ibid., 1849, p. 22, n° 197). — 3. Poire de Fontenay- Vendée (Decaisue, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, géné- ralement étalés , gros mais peu longs , coudés , vert olivâtre , ayant les lenticelles larges, clair-semées , et les coussinets très-ressortis. — Yeux : moyens, ovoïdes, 296 JAL pointus , écartés du bois. — Feuilles : rarement abondantes , ovales ou elliptiques , profondément crénelées, au pétiole long et fort. Poire Jalousie de Fontenay. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — On le greffe sur toute espèce de sujet ; sa vigueur est ordinaire, ainsi que le déve- loppement de son écusson; ses pyramides sont assez jolies. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et souvenfr moins volumineuse. — Forme : conique-allongée, régu- lière, assez obtuse, un peu bos- selée.— Pédoncule: court, gros et arqué, obliquement implanté à la surface ou dans une faible ca- vité. — Œil : grand, contourné, ouvert et enfoncé. — Peau : vert jaunâtre, ponctuée et marbrée de fauve, presque entièrement lavée de roux clair sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanche, très-fondante, à grain serré, juteuse, odorante et pier- reuse. — Eau : fort abondante, sucrée, acidulé, ayant un parfum savoureux finement musqué. Maturité. — Vers la mi-septembre et "se prolongeant jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Première. Historique. — Je multiplie ce poirier depuis 1841 et l'avais pris au Jardin fruitier du Comice horticole d'Angers, où dès 1835 il figurait sous le n° 208 et le nom Jalousie de Fontenay (voir Catalogue du Comice, p. 4, et Cahiers de dégusta- tions, du même, p. 108). Ce fut donc uniquement faute de s'être bien renseigné, qu'en 1860 on m'accusa de lui avoir enlevé sa dénomination primitive, Poirier de Fontenay, afin de le répandre comme une nouveauté. Tel je l'avais trouvé étiqueté dans la collection du Comice, et tel je l'inscrivis pour la première fois, en 1841 , dans mon Catalogue (p. 3), parmi les fruits nouveaux ou peu répandus. Si plus tard [Catalogue de 1846, p. 10) j'ajoutai aux mots Jalousie de Fontenay, le déter- minatif Vendée, ce fut uniquement pour mieux indiquer le lieu d'origine de cette délicieuse poire. J'ignore à quelle date elle reçut ce surnom de Jalousie, et qui le lui appliqua ; mais il me semble justifié , car il existe habituellement un grand rapport de couleur entre la peau de cette variété et celle de la Jalousie tri-séculaire décrite dans notre précédent article. Quant à l'âge, quant à l'obtenteur du poirier de Fontenay, voici ce qu'on lisait en 1860 dans le Jardin fruitier du Muséum, publié par M. Decaisne : " M- I'">n< l'imc, ju.^! ii Fontenay et amateur distingué d'horticulture, m'a transmis les renseignements suivants : — « La Poire de Fontenay a été obtenue clans la seconde moitié du « xvui1-' siècle sur le petit domaine de Bouchereau, appartenant au curé Gusteaud, qui mourut JAL 297 « en 1828. A cette époque la propriété, couverte d'arbres provenant des semis du curé, passa « à. un ancien architecte du département, M. Lévêque, qui reconnaissant les excellentes « qualités de l'une des variétés qu'il avait acquises avec le domaine, en distribua abondamment « des greffes à ses amis. Ceux-ci la désignaient simplement sous le nom de Poire de Fontenay, « lorsque M. André Leroy, pépiniériste à Angers, la présenta comme nouvelle sous le nom de « Jalousie de Fontenay -Vendée. Plus tard encore un autre marchand lui a donné le nom de « Belle d'Esquermes. » (Tome III.) J'ai prouvé plus haut que ces renseignements étaient, en ce qui me concerne, entièrement inexacts; je n'aurais alors rien à y ajouter, si je ne désirais les compléter. Je dois dire, en effet, que je fus probablement le premier à signaler la fausse variété Belle d'Esqae?,mes, et cela dans mon Catalogue de 1849, où l'on peut voir (p. 22, n° 197) ce nom porté comme synonyme de Jalousie de Fontenay. Poire JALOUSIE DE FONTENAY-VENDÉE. — Synonyme de poire Jalousie de Fontenay. Voir ce nom. Poire JALOUSIE D'HIVER. — Synonyme de poire Jalousie tardive. Voir ce nom. 594. Poire JALOUSIE TARDIVE. ■Premier Type. Synonymes.— Poires : \ . Café de Brest (Thuillier-Àloux, Catalogue raisonné des poi- riers qui peuvent être cultivés dans la Somme , 1 855 , p. 65 ). — 2. Cuisse -Dame d'Htver (Id. ibid.). — 3. Jalousie d'Hiver (Id.ibid.).— 4. Long- Chiffre {Id. ibid.). Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , arqués et étalés , gros et courts, un peu géniculés, des plus cotonneux, rouge foncé, ayant les lenticelles apparentes mais très- es- pacées, les coussinets fai- blement ressortis et les mérithalles très-courts. — Yeux : aux écailles dis- jointes, moyens, ovoïdes, obtus, appliqués en partie contre le bois. — Feuilles : grandes, rarement abon- dantes , ovales - allongées ou elliptiques, légèrement dentées ou presque entières sur leurs bords , au pétiole ong , bien nourri et pourvu de stipules excessivement développées. Fertilité. — Convenable. 298 JAX Culture. — Il est de moyenne vigueur, croît aussi bien sur le cognassier que sur le franc, développe très-tardivement son écusson et fait toujours de pas- sables pyramides. Poire Jalousie tardive. Deuxième Type. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme: variable, elle passe habituellement de la turbinée assez régulière, ventrue et plus ou moins obtuse , à l'o- voïde très-allongée , irrégu- lière , bosselée , contournée et fortement déprimée d'un côté, à la base. — Pédoncule : de longueur et de grosseur moyennes , rarement très - arqué, souvent renflé à ses extrémités, obliquement in- séré dans une étroite cavité où le comprime générale- ment un mamelon prononcé. — Œil : peu enfoncé, grand ou moyen, mi-clos ou fer- mé. — Peau ; rugueuse et roux clair, semée de gros points et de légères mouche- tures fauves, largement colo- rée de rouge-brun sur la face qui regarde le soleil. — Chair: blanche , mi-fine , cassante et contenant quelques pierres. — Eau : jamais abondante, peu sucrée, acidulé, presque dénuée de saveur. Maturité. — Depuis le commencement de février jusqu'à la fin de mars. Qualité. — Troisième pour le couteau , mais première et précieuse comme fruit à compote. Historique. — Localisée depuis une trentaine d'années chez les pépiniéristes angevins, cette variété faisait partie des premiers poiriers plantés dans le Jardin du Comice horticole de Maine-et-Loire, lors de sa création en 1833. Elle y portait le n° 207 et s'y trouvait auprès de la Jalousie de Fontenay, de laquelle elle a le coloris et parfois aussi, la forme. Je n'ai pu rencontrer le moindre renseignement sur son origine. Je la propage seulement depuis 1849 (voir mon Catalogue, p. 27, n° 405), non pour sa bonté, mais pour sa longue garde et son volume, avantages qui la rendent assez précieuse, comme fruit à cuire. Aujourd'hui on la cultive dans plusieurs départements, et môme sous différents surnoms, ainsi qu'il résulte des synonymes placés en tête de cet article. JAL 299 Poire JALVÉ. — Synonyme de poire Jaluy. Voir ce nom. Poire JAL/VIE. — Synonyme de poire Jaluy. Voir ce nom. 595. Poire JALVY. Synonymes. — Poires : 1. Jalvé (le baron de Biedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, p. 115). — 2. Jalyie (Thuillier-Àloux, Catalogue raisonne' des poiriers qui peuvent être culti- vés dans le département de la Somme, 1855, p. 65). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : bien nombreux, arqués, érigés ou étalés, très-gros, courts, géni- culés, brun clair cendré, aux lenticelles très -larges et rap- prochées, aux coussinets forte- ment accusés. — Yeux : à écailles mal soudées, moyens, coniques ou ovoïdes, écartés du bois et très- souvent formant éperon. — Feuilles : des plus abondantes, d'un joli vert luisant, ovales- allongées, canaliculées et bien contournées, à bords profon- dément dentés ou crénelés , portées sur un pétiole long et très -fort. Fertilité. — Ordinaire mais constante. Culture. — C'est un poirier dont la vigueur et le dévelop- pement de l'écusson n'ont rien d'exceptionnel, qui se greffe sur franc ou cognassier et prend une belle forme pyramidale. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : allongée, légèrement obtuse, fortement ventrue à son milieu, très-amincie à ses extrémités, surtout au sommet, et plus ou moins penta- gone dans sa partie inférieure. — Pédoncule : court, arqué, mince, charnu, implanté obliquement et continu d'un côté avec le fruit. — OEil : grand, très-ouvert, contourné, légèrement enfoncé, bosselé et plissé sur ses bords. — Peau : rude au toucher, vert jaunâtre, ponctuée et réticulée de gris, largement lavée de brun- roux clair sur la face exposée au soleil et portant quelques taches noirâtres. — Chair ; blanchâtre, fine, mi-fondante, juteuse, exempte de pierres mais un peu 300 JAM marcescente. — Eau : des plus abondantes, rafraîchissante, sucrée, douée d'une certaine saveur que diminue beaucoup , ordinairement , une assez grande acidité. Maturité. — Fin de décembre et courant de janvier. Qualité. — Deuxième. Historique. — Il y a vingt-cinq ans au moins que je possède ce poirier, mais il n'a figuré dans mes Catalogues qu'à partir de 1865 (p. 39, n° 460). Je l'ai vu mentionné seulement par deux pomologues : en 1854 par le baron Biedenfeld, page 115 de son Handbuch aller bekannten Obstsorten, et en 1855 par M. Thuillier- Aloux, page 65 du Catalogue raisonné de poiriers qu'alors il fit paraître à Amiens. Ces deux auteurs le disent d'origine américaine. Je l'ai répété d'après eux, sans toutefois en être persuadé, en raison du silence complet gardé sur lui par les pépi- niéristes et les écrivains horticoles de L'Amérique; puis encore en songeant au quart de siècle depuis lequel il est chez moi. Observations. — Le pomologue allemand Biedenfeld, cité plus haut, attribue à la poire Jalvy une époque de maturité qu'en France elle est fort loin d'atteindre : il dit qu'on la mange depuis le mois de février jusqu'au mois de mai. Dans l'Anjou, sa maturation commence vers la mi-décembre et dépasse bien rarement la fin de janvier ; et cela d'autant mieux que la chair de ce fruit devient aisément pâteuse. 596. Poire JAMINETTE. Synonymes. — Poires : 1. Jamisœtte (Diel, en 1806, Kernobstsorten, 1816, p. 33 ). — 2. D'AuSTRASlE (Poiteau et Turpin, Traité des arbres fruitiers de Duhamel du Monceau, nouvelle édition, augmentée d'un grand nombre d'espèces de fruits obtenus des progrès de la culture, 1807-1835, t. IV). — 3. Sabine d'Hiver ( Id. ibid.). — 4. Bergamote d'Austrasie ( Dalbret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, 1840, p. 254). —5. Maroit (Id.ibid.). — 6. PiROLLE(/d. ibid.). — 7. Beurré d'Austrasie (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 141, n° 282). — 8. Golmar Jaminëtte {Id. ibid.). — 9. Joséphine d'Hiver (Id. ibid.). — 10. Belle d'Austrasie (Prévost, de Rouen, Cahiers de pomologie, 1845, 3e cahier, p. 78). — 11. Crassane d'Austrasie (Id. ibid.). — 12. Bergamote Cheminette (d'Auguste Van Geert; André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement, 1852, p. 20, n° 218). — 13. Beurré Saint-Hélier (d'Auguste Van Geert; André Leroy, ibid., 1855, p. 33, n° 307). — 14. Mariot ( Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 15. Marois (Id. ibid. ). — 16. Roi de Rome (Id. ibid.). — 17. Du Boisson (Jahn, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, t. II, p. 351). — 18. Joséphine de France (Id. ibid.). — 19. Wiliielmine d'Hiver (Downing, the Fruits and fruit trees of America, édition de 1863, p. 513). Description de l'arbre. — Bois : fort, très-lisse et d'un vert foncé quelque peu grisâtre. — Rameaux : assez nombreux, étalés et arqués vers la base, érigés près du sommet, gros et longs, bien coudés, marron obscur, aux lenticelles larges et des plus espacées, aux coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes-arrondis, duveteux, généralement appliqués contre l'écorce et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : légèrement coriaces, ovales-arrondies, souvent contournées, faiblement dentées ou crénelées, au pétiole court, très-fort et pourvu de longues stipules. Fertilité. — Moyenne. Culture. — Ce poirier, d'une extrême vigueur, développe très-vite son écusson; il prospère sur toute espèce de sujet et fait ordinairement dès sa deuxième année de jolies pyramides. JAM 301 Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse et écrasée, à surface très-bosselée , souvent mamelonnée au sommet toujours bien ventrue dans sa partie inférieure. — Pédoncule : court, assez gros' Poire Jaminette. rarement ??*• Un Peu »"«* a ses extrémités, obliquement ou perpendiculairement implanté dans une faible dépression. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, placé dans un vaste bassin de pro- fondeur variable et à bords irré- guliers. — Peau : rugueuse, vert jaunâtre, entièrement ponctuée, striée ou réticulée de gris, et maculée de brun-fauve autour du pédoncule. — Chair : jaunâtre, demi-fine et demi-fondante, ju- teuse , légèrement granuleuse au centre. — Eau : très-abondante , sucrée, acidulé, possédant rare- ment un parfum prononcé, mais toujours douée néanmoins d'une saveur agréable. Maturité. — Fin décembre et se prolongeant jusqu'en février. Qualité. — Deuxième. Historique. — Louis Noi- sette (1839) et Prévost (1845) ont cru la Jaminette originaire de Belgique et sortie des semis de Yan Mons ; en le disant dans leurs recueils pomologiques ces deux auteurs se sont montrés mal renseignés. Ce fut, du reste, Noisette qui lui donna l'un de ses premiers surnoms, ainsi que Poiteau le constatait en 1846 : « Vers 1 820 — écrivait-il — on a commencé à voir cette poire à Paris sous le nom de Jaminette et de poire d'Austrasie; mais M. Noisette, qui l'avait apportée duBrabant, l'avait déjà dédiée à M. Sabine, secrétaire de la Société horticulturale de Londres. » (Pomologie française, t. III, n° 84. ) Depuis Poiteau les synonymes n'ont fait que s'accroître, pour ce fruit; il en compte dix-neuf actuellement, et cependant son mérite n'a rien de fort recomman- dable ! Mais là n'est pas ce qui m'étonne; c'est de voir qu'on l'ait fait naître chez les Belges, lorsque l'Horticulteur français, ou le Jardinier amateur, publié par Pirolle à Paris, contenait en 1824 le passage suivant : « La poire d'Austrasie, venue de semis au jardin de mon père, à Montigny, fut d'abord appelée la Jaminette, en mémoire du propriétaire dont il avait acquis [ce jardin]. Celui-ci [M. Jaminet] s'en excusa, et définitivement elle fut nommée poire d'Austrasie. Les greffes furent données à tous les amateurs, et mon père eut tant de plaisir à propager ce fruit délicieux, qu'il le greffa lui-même chez plusieurs de ses amis et voisins. » (Page 353.) Ce texte est trop formel pour qu'il soit possible de le révoquer en doute; on peut alors regarder la poire Jaminette comme née chez Pirolle père, à Montigny -lez- Metz , clans la Moselle. Ainsi s'expliquent également les noms Pirolle et Austrasie, portés jadis par cette variété, et dont le dernier rappelle celui de l'ancien royaume français qui eut Metz pour capitale. Mais à quelle époque 302 JAM — JAN remonte la première fructification de ce poirier?.... Évidemment à la fin du xvme siècle, puisque le célèbre pomologue Diel, de Stuttgardt, affirmait en 1816 [Kernobstsorten , p. 33) l'avoir reçue de Metz, dès 1806, par les soins d'un M. Maréchal, et sous le nom légèrement défiguré de Jamisœtte. Observations. — Hardenpont de Printemps et Banneaux ne sont pas syno- nymes de Jaminette, ces deux noms s'appliquent uniquement au Beurré de Rance. Il en est de même de Colmar Sabine, nom d'une variété belge gagnée par Van Mons et qui ne se rapporte nullement à notre Jaminette, que Noisette dédia jadis indûment, on l'a vu plus haut, à M. Sabine, de Londres. Poire JAMISOETTE. — Synonyme de poire Jaminette. Voir ce nom. 597. Poire JANSEMINE. Synonymes. — Poires : 1. Mouille-Bouche de Bordeaux (de Liron d'Airoles, Liste synonymique des variétés du poirier, 3 862, 2e Supplément, p. 22). — 2. Canette de Boucouge (Decaisue, le Jardin fruitier du Muséum, 1863, t. V). — 3. Jeannette (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés, longs et de moyenne grosseur, faiblement coudés , plus ou moins duveteux , vert-brun , ayant les lenticelles appa- rentes, clair -semées, et les coussinets saillants. — Yeux : très-gros, ovoïdes, habituellement lisses et non appliqués contre le bois. — Feuilles : d'un beau vert luisant, moyennes, elliptiques, bien dentées, portées sur un pétiole long et fort. Fertilité. — Prodigieuse. Culture. — Sa vigueur est ordi- naire; il se greffe sur cognassier ou sur franc , développe assez vite son écusson et fait de passables pyra- mides. Description dit fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne ou petite. — Forme: turbinée plus ou moins arrondie, irrégulière, généralement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : long, assez mince à son milieu, renflé à ses extrémités, implanté obliquement dans une cavité large, peu profonde et à bords inégaux. — (JEU: grand, souvent très-ouvert, placé dans un bassin fortement évasé et de profondeur variable. — Peau : vert herbacé, ponctuée de gris-roux et souvent nuancée de marron clair sur le côté du soleil. — Chair : blanc verdàtre, demi-fine et demi-cassante, pierreuse et légèrement marcescente. — Eau : suffi- saule, des plus sucrées, possédant un savoureux arôme. Maturité. — Depuis la mi-juillet jusqu'au commencement d'août. Qualité. — Deuxième. JAN-JAR 303 Historique. — Localisé depuis 250 ans environ clans la Gironde, dont il semble originaire, le poirier Jansemine commence seulement à pénétrer chez nos pépinié- ristes de l'Ouest et du Centre, et le doit aux louables efforts de quelques horticul- teurs bordelais. Très-précoce, des plus fertiles et donnant d'assez bons produits , il mérite réellement une culture étendue, surtout comme arbre de verger. Deux pomologues l'ont déjà décrit : M. Liron d'Airoles en 1862, M. Decaisne en 1863. Parmi les renseignements qu'on a fait parvenir à ces auteurs, sur cette utile variété, nous leur empruntons les suivants, qui rentrent complètement dans notre cadre : « Du 10 juillet aux premiers jours d'août — disait en 1860 M. Glady, négociant et pomo- logiste à Bordeaux — il arrive par jour, sur le grand marché de notre cité, cinq à six cents corbeilles de poires Jansemine qui se vendent très-bien. Il n'est pas rare de rencontrer ici, dans nos jardins, des arbres de cette variété qui produisent plusieurs milliers de fruits. » (Le Jardin fruitier du Muséum, 1863, t. V.) « Il existe à Bordeaux même— écrivait en 1862 M. Jules Gérand-Catros, pépiniériste dite ville — des poiriers Jansemine qui ont plus de 200 ans. C'est à pleins bateaux ou par char- retées que cette petite poire est apportée, en juillet, sur nos marchés, où pour quelques sous une nombreuse famille a de quoi s'en satisfaire toute une journée. J'ai compté l'autre jour sur un petit arbre greffé sur cognassier, et qui par conséquent offre peu de développe- ment, 2,000 de ees poires ; et chez le comte de Kercado [vice-président de la Société d'Horti- culture de la Gironde] , l'année dernière on en a ramassé 4,000 sur un arbre plus fort, sans parler de tout ce qui était tombé véreux avant la maturité. » (Liste synonymique des variétés du poirier, 1862, 2e Supplément, p. 23.) Poire JANSSENS [de Van Mons]. — Synonyme de poire Gilles-ô-GUles. Voir ce nom. Poire JANVRY. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. 598. Poire JARGONELLE. Synonymes. — Poires : 1. Figue d'Été (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1690, p. 63). — 2. Grosse -Jargonelle [Id. ibid.). — 3. Suprême (Id. ibid.). — 4. Sarine d'Été (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society ofLondon, 1842, p. 142, n» 284). — 5. Beixissime-Jargonelle (Id. ibid.). — 6. Bellissime-Suprème (Id: ibid.). — 7. Vermillon d'Été (7c?. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés près du sommet de la tige, étalés à sa base, très -gros, assez longs, peu géniculés, brun- roux clair et grisâtre , à lenticelles bien développées et abondantes , à coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigus, presque collés sur l'écorce et ayant les écailles disjointes. — Feuilles : grandes , rarement nombreuses , ovales ou ellipti- ques, profondément dentées, au pétiole long et très-fort. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Vigoureux, il pousse aussi bien sur le cognassier que sur le franc et fait de superbes pyramides; le développement de son écusson est ordinaire. Description du ffrwit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme: ovoïde, habituellement un peu contournée et moins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, assez mince, bien arqué, régulièrement 304 JAR inséré dans une petite dépression à bords mamelonnés. — Œil : moyen, mi-clos, comprimé , entouré de légers plis, à peine enfoncé. — Peau : vert jaunâtre clair , finement ponctuée de gris et largement vermillonnée sur le côté du soleil. -*. Chair : blanche, demi -fine, cassante ou Poire Jargonelle. mi-cassante , pierreuse autour des loges. — Eau : jamais abondante, rarement bien sucrée , ayant un faible arrière-goùt musqué. Maturité. — Fin d'août et commen- cement de septembre. Qualité. — Troisième. Historique. — Ce poirier me paraît originaire de l'Anjou, province dans laquelle on le cultivait, et recherchait même, dès 1488 ou 1493 , ainsi qu'il ré- sulte du document inédit ci-dessous, que mon savant ami Paul Marchegay, élève de l'École des Chartes, et longtemps archiviste du département de Maine-et- Loire, m'adressait le 7 février 1866, avec ces courtes lignes : « Je crois urgent, mon cher pomologue, de vous faire connaître une mention du Bon- Chrétien en 1503 ; et j'ajoute à la pièce im- portante qui parle de ce fruit, copie d'une autre lettre, antérieure de dix ou de quinze ans, où il est question des poires Gergonnelle et de Pépin. Mais pourrez-vous profiter de mon premier texte?... Peut-être arrivera-t-il trop tard ! » On a vu page 465 de notre tome Ier, qu'il nous avait été possible d'insérer la curieuse lettre relative au Bon-Chrétien d'Hiver; publions donc maintenant celle où la provenance de la Jargonelle semble établie , car elle est pour le moins aussi intéressante que l'autre : « A mon très honnoré seigneur [Jean Bourré] Monsv du Plessis-Bourré [commune d'Écuillé, arrond1 d'Angers]. « MonsBr, je me recommande humblement a vostre bonne grâce. Je vous envoyé des greffes, umsin que m'avez rescript; et vous plaiesse m' avoir pour excussé que ne vous en envoyé en plus large, quar enmy [parmi] les periés l'on n'en sauroyct trouver Et au regart de Gergonnelle, y vous plera m'avoir pour excussé, quar y n'y a greffe nulle; maies j'envoyeré ceste sepmaine au lieu dont elles sont venues et meptré paine d'en recouvrez, et les vous porteré. Je vous envoyé quatre petiz periés de Pépin. « Priant Nostre Seigneur, Monssr, qui vous ayet en sa saincte garde. « Escript en vostre maieson, a Selieres [Selliers, commune de Juvardeil, arrond1 de Segré, dép1 Synonymes. — Poires : 1. Louise-Bonne- Ancienne (Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, p. 9). — 2. Saint-Germain blanc d'Automne (Id. ibid.). — 3. Louise-Bonne de Duhamel (Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des variétés du poirier, 1859, p. 58). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, érigés, longs et de moyenne grosseur, légèrement coudés, vert grisâtre ou jaunâtre, ayant les lenticelles larges, rapprochées, et les coussinets peu saillants. — Yeux : assez petits ou moyens, ovoïdes ou coniques, aigus, duveteux, rarement bien écartés du bois. — Feuilles : régulièrement elliptiques-arrondies , canaliculées, finement dentelées ou crénelées, au pétiole court et épais. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Ce poirier n'a rien d'exceptionnel dans sa croissance ; on le greffe sur cognassier ou sur franc ; ses pyramides sont magnifiques. 358 LOU [LOUISE bon] Poire Louise-Bonne. — Premier Type. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne, ou moyenne - Forme : variable, elle passe habituellement de l'ovoïde assez irrégulière et ven true , à la turbinée très-allon- gée, légèrement pentagone à la base et très - peu renflée. — Pédoncule : de longueur moyenne, ou court, mince à son milieu, beaucoup plus fort à ses extrémités , recourbé , obliquement implanté à fleur de peau ou se continuant avec le fruit. — Œil : moyen , ar- rondi , ouvert , presque sail- lant. — Peau : épaisse, vert herbacé sur le côté du soleil, vert blanchâtre sur l'autre face, régulièrement parsemée de très-petits points gris et portant souvent quelques taches ou mouchetures fauves. — Chair: blanc verdàtre, grossière, mi- Deuxième Type. fondante , aqueuse , pierreuse au centre. — Eau : abondante, peu sucrée, généralement douceâtre et dénuée de parfum. Maturité. — Depuis la fin d'octobre jus- qu'à la fin de décembre. Qualité. — Troisième pour le couteau, première pour la compote. Historienne. — En 1672 cette poire com- mençait seulement à se répandre ; ce fut Merlet qui le premier la fit connaître dans son Abrégé des bons fruits, édition de 1675, où nous trou- vons sur elle les renseignements que voici : « La Louise- Bonne est une grosse poire très- longue... elle vient de la terre des Essars, en Poitou ; la Dame du lieu se nommoit Louise, laquelle avoit une amitié particulière pour ce fruit, qui luy a mérité le nom de Louise-Bonne.» (Page i<>>- Si maintenant, pour compléter ces renseignements, on consulte le Diclionnair LOU [louise iîon] 359 des familles de l'ancien Poitou (t. II, pp. 813, 814 et 819), on voit que la seigneurie des Essars faisait partie des fiefs de la maison de Yi vomie, et qu'en 16G8 un Jean de Vivonne, habitant non loin du bourg de Charroux (Vienne), avait pour femme une louise de Torchart, laquelle n'est autre, très-probablement, que celle mentionnée par Merlet. Observations. — Le climat et le sol influent considérablement sur la qualité de ce fruit. En 1690 le créateur du potager de Versailles, la Quintinye, le constatait ainsi : « La Louise-Bonne — écrivait-il — plaît beaucoup à Sa Majesté [Louis XIV], pourvu qu'elle ait toute la bonté qu'elle peut avoir car les fonds numides rendent souvent cette poire fort grosse, mais en même temps fort mauvaise, ayant un goût de verd et de sauvage, et une manière de cbair qu'on ne sçauroit définir, qu'en disant qu'elle est à peu près comme de l'buile figée. » {Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, t. I, p. 251.) De nos jours un autre célèbre pomologue, M. Deeaisne, professeur de culture au Muséum de Paris, a confirmé de la sorte cette remarque de la Quintinye : « En général — a-t-il dit — la Louise-Bonne manque de parfum dans nos départements septentrionaux; mais j'en ai reçu de la Provence de très-savoureux, et qui pouvaient lutter avec nos meilleures poires d'automne- » {Le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV.) Sans vouloir infirmer en rien les faits consignés dans les deux notes qu'on vient de lire , nous devons pourtant — et la chose est importante — certifier que jamais la Louise-Bonne n'a mérité chez les pépiniéristes angevins d'autre qualification que celle de fruit à compote : et là, cependant, chacun sait combien le climat est doux et le sol exempt d'humidité. Poire LOUISE -BONNE -ANCIENNE. — Synonyme de poire Louise- Bonne. Voir ce nom. Poire LOUISE -BONNE D'AVRANCHES. — Synonyme de poire Bonne-Louise d'Awanches. Voir ce nom. Poire LOUISE -BONNE BUTIN. — Synonyme de poire Grosse -Louise. Voir ce nom. Poire LOUISE -BONNE DE DUHAMEL. — Synonyme de poire Louise-Bonne. Voir ce nom. Poire LOUISE -BONNE D'HIVER. — Synonyme de poire Belle- Angevine. Voir ce nom. Poire LOUISE -BONNE DE JERSEY. — Synonyme de poire Bonne- Louise d' Avr anches. Voir ce nom. 636. Poire LOUISE-BONNE DE PRINTEMPS. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Bameaux : peu nombreux et bien étalés, de longueur moyenne, un peu grêles, à peine coudés, d'une jolie couleur rougeâtre, finement et abondamment ponctués, aux coussinets presque ;j60 LOU [LOUISE bon] nulSi _ Yeux : petits, coniques, aigus, régulièrement écartés du bois. — Feuilles: petites, ovales ou ovales-allongées, bien dentelées, portées sur un pétiole court, menu, souvent carminé. Poire Louise-Bonne de Printemps. Fertilité. — Très-grande. Culture. — Ce poirier déve- loppe tardivement son écusson, n'est pas vigoureux, se plaît autant sur cognassier que sur franc , et fait de chétives pyra- mides. Description du fruit. — Grosseur : au - dessus de la moyenne. — Forme : allongée, obtuse , régulière , bien ventrue vers son milieu, mamelonnée au sommet, légèrement bosselée à la base. — Pédoncule : de grosseur et de longueur moyen- nes, recourbé, inséré dans une dépression assez marquée et for- tement plissée. — Œil: moyen, ouvert ou mi-clos, à peine enfoncé. — Peau: jaune d'ocre, ponctuée de gris verdâtre , ma- culée de fauve autour de l'œil, lavée de carmin sur la face qui regarde le soleil et portant sou- vent quelques mouchetures bru- nâtres. — Chair : mi-fine et mi -fondante, blanche, juteuse, contenant d'assez fortes pierres auprès des loges. — Eau : abon- dante , rarement bien sucrée , un peu douceâtre, faiblement aromatique. Maturité. — Courant de février et atteignant parfois le commencement d'avril. Qualité. — Deuxième, en raison surtout de la maturation si tardive du fruit. Historique. — Ce poirier date de 1857; il a été gagné de semis à Rouen, chez M. Boisbunel , pépiniériste. Observations. — Cette variété, affirme-t-on , ne saurait acquérir toute sa bonté, que dans le Midi de la France. J'ignore s'il en est réellement ainsi, mais je sais qu'en Anjou sa qualité laisse infiniment à désirer. Le Congrès pomologique ne me paraît pas, non plus, professer une grande estime pour ce fruit, puisqu'au mois de septembre 1867 il l'a rejeté de la culture, en motivant en ces termes sa résolution : « Après des discussions souvent renouvelées les années précédentes, au sein du Congrès, et d'après les témoignages tout à fait désavantageux apportés actuellement, la Commission LOU [LOUISE BOU — ohl] 361 demande la radiation définitive de la Louise-Bonne de Printemps, mise à l'étude depuis sept ans, radiation que l'assemblée approuve. » (Procès-Verbaux, 11e session, p. 32, et 12° session, p. 20. ) Poire LOUISE DE BOULOGNE. — Van Mons, l'obtenteur de cette variété, qu'il gagna vers 1827, en parlait ainsi dans ses Arbres fruitiers : « Dans tous les semis — disait-il — il y a des retardataires ; ce sont les bois fins , et sou- vent ce sont les fruits fins : la Louise de Boulogne est un retardataire de quinze ans... Elle a gagné en volume jusqu'à ce qu'elle soit devenue une très-belle poire ; elle a aussi gagné en qualité. Ce n'est qu'alors que j'ai osé l'inscrire sous le nom bonorable qu'elle porte. » (1835, tome I, p. 259 3 et 1836, tome II, p. 91.) La poire dont Yan Mons parle si avantageusement s'éloigne tellement de la Louise de Boulogne que nous connaissons, et qui est celle décrite en 1863 par M. Decaisne, dans le Jardin fruitier du Muséum (t. Y), que je ne veux pas lui donner place ici. J'ai bien essayé de constater l'identité ou la non-identité de ma variété en m'adressant au chef de culture des pépinières de la Société Yan Mons, mais il a laissé ma lettre sans réponse. Poire LOUISE DE JERSEY. — Synonyme de poire Louise-Bonne d'Avranches. Yoir ce nom. Poire LOUISE D'ORLÉANS [de M. Alexandre Bivort]. — Synonyme de poire des Urbanistes. Yoir ce nom. I¥ota. — Les Belges, en répandant le poirier Louise d'Orléans, annoncèrent qu'il sortait des semis de Yan Mons et que sa première fructification remontait à 1843. Néanmoins, des protestations contre l'identité de cet arbre ne tardèrent pas à s'élever. Aux États-Unis, le pomologue Hovey déclara dès 1856, tome II, page 25 de ses Fruits of America, que la poire Louise d'Orléans ne différait en rien de la poire Des Urranistes, cultivée depuis 1783 environ ; — chez nous, M. Decaisne fit la même observation en 1858, au tome Ier du Jardin fruitier du Muséum; — en Allemagne, on n'hésita pas non plus à partager cette opinion , formellement exprimée dans Y Illuslrirtes Handbuch der Obstkunde (1860, t. II, p. 443, n° 210), recueil rédigé par MM. Jahn, Lucas et Oberdieck, connus de tous pour leur compétence en pareil sujet; — enfin le Congrès pomologique de France s'associait à son tour, en 1863, à ces diverses rectifications, en classant la Louise d'Orléans parmi les synonymes du poirier des Urbanistes (voir Pomologie de la France, t. I, n° 32). Pour moi, tout en regardant la Louise d'Orléans, décrite et figurée par M. Bivort au tome II des Annales de pomologie belge, comme identique avec l'Urbaniste, je crois cependant devoir affirmer que j'ai reçu de Belgique, étiqueté Louise d'Orléans, un poirier ne ressemblant nullement au poirier des Urbanistes ; et voici sa des- cription, afin qu'on en soit convaincu : Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, érigés, longs et gros, faiblement géniculés, brun violacé, ayant les lenticelles très-apparentes mais très-espacées, les coussinets des plus saillants et les méritballes longs. — Yeux : petits, coniques-arrondis, souvent duveteux, collés contre le bois. — Feuilles : petites, abondantes, ovales-arrondies, finement et régulièrement dentées, au pétiole de longueur et de grosseur moyennes, toujours accompagné de larges stipules. Je possède ce poirier depuis sept ou huit ans déjà, mais comme il ne m'a pas encore donné de fruits, je ne saurais me prononcer définitivement sur lui. J'y reviendrai en temps et lieu. 362 LOU [louise pru] 637. Poire LOUISE DE PRUSSE. Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort, — Rameaux : peu nom- breux, étalés, courts et de grosseur moyenne, à peine géniculés , brun clair, à lenticelles fines et rarement abondantes , à coussinets plats. — Yeux: assez gros, ovoïdes, légè- rement écartés du bois, ayant les écailles grises et mal soudées. — Feuilles : ovales, acuminées, planes ou faiblement canalicu- lées, à bords unis en par- tie, portées sur un pétiole court, fort et pourvu de longues stipules. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le franc est l'unique sujet qui con- vienne à ce poirier, de vigueur modérée et dont l'écusson se développe tar- divement ; ses pyramides sont généralement basses et chétives. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée plus ou moins allongée, obtuse, fortement ventrue dans toute sa partie inférieure et quelque peu recourbée à son autre extrémité. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, très-gros, non arqué, obliquement inséré dans une cavité large, assez profonde et dont l'un des bords est habituellement bien mamelonné. — Œil : petit, arrondi, ouvert ou mi-clos, saillant ou peu enfoncé. — Peau : épaisse et rugueuse, à fond jaune d'ocre nuancé de verdâtre, finement ponctuée de gris, maculée de brun-fauve autour de l'œil et du pédoncule, et souvent tachetée de même sur le côté du soleil. — Chair : blanche, demi-fine, cassante ou mi-cassante, juteuse, granuleuse au cœur. — Eau : abondante, très- sucrée, acidulé, agréablement parfumée. Maturité. — Courant de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième, et souvent première quand sa chair est presque fondante. Historique. — Van Mons, l'obtenteur de ce beau fruit, le signala en 1832 dans la Revue des Revues (numéro de septembre) et fit observer qu'il atteignait — on a vu que cela est exact — un volume magnifique , qui depuis son premier rapport, datant de 1820, n'avait jamais varié. En 1834, Poiteau confirma ces détails LOU [louise pru] 363 en décrivant, à la page 48 de sa Théorie Van Mons, cette poire gagnée à Louvain et qui, disait-il, lui rappelait, pour la grosseur et la forme, un Saint-Germain un peu ventru. Louis Noisette la fit également connaître dans son Jardin fruitier, édition de 1839 (p. 139), ainsi que M. Willermoz, en 4848 [Observations sur le genre poirier, p. 11), mais aucun de ces écrivains n'a parlé de la princesse dont elle portait le nom. Quelle fut cette Louise?.... L'Almanach de Gotha pour l'année 1827, nous l'apprend : elle était fille du monarque prussien Frédéric-Guillaume III et avait épousé le 21 mai 1825 le prince Frédéric, second fils de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas. Observations. — La variété ici décrite est bien celle que Van Mons, son obtenteur, décrivit en 1832, et que depuis ont caractérisée les pomologues dont nous venons de parler. Il ne faut donc pas s'étonner de la voir différer entièrement d'une certaine Louise de Prusse apparue en 1849 dans Y Album de pomologie publié à Bruxelles par M. Alexandre Bivort (t. II, p. 101). Cette dernière n'est autre, en effet, que le Doyenné gris ; et je ne suis pas le premier qui l'ait affirmé, puisqu'en 1859 M. le professeur Decaisne, du Jardin des Plantes de Paris, écrivait les lignes suivantes : « Je réunis sans hésitation à la poire Crottée [ou Doyenné gris] , la poire Louise de Prusse décrite et figurée par M. Bivort, mais qu'il faut bien distinguer de la Louise de Prusse des pépiniéristes français et du fruit décrit sous ce nom par M. Willermoz, » (Le Jardin fruitier du Muséum, t. II. ) Je dois ajouter que le Congrès pomologique de France (1863, t. I, n° 32) a placé indûment le nom Louise de Prusse parmi les synonymes de l'excellente poire des Urbanistes; en comparant ces deux variétés, chacun le reconnaîtra immédiatement. 638. Poire de LOUVAIN. Description de l'artore. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, gros et longs, non géniculés, d'un beau rouge foncé et ardoisé, finement et abondamment ponctués, à coussinets aplatis. — Yeux : moyens, arrondis, noyés dans l'écorce, ayant les écailles disjointes. — Feuilles : grandes, d'un très-joli vert, ovales-allongées, à bords légèrement dentés ou crénelés, portées sur un pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Convenable. Culture. — On le greffe indistinctement sur franc ou sur cognassier; sa vigueur est ordinaire, ainsi que le développement de son écusson; il prend une forme pyramidale assez satisfaisante. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée, obtuse, assez régulière quoiqu'ayant habituellement un côté moins renflé que l'autre. — Pédoncule : un peu long, ou de longueur moyenne, mince, recourbé, obliquement inséré dans une très-faible cavité dont l'un des bords est légèrement mamelonné. — Œil : moyen, elliptique ou arrondi, parfois contourné, presque saillant. — Peau : fine, unie, vert herbacé très-clair, ou jaune blafard, toute parsemée de petits points gris-roux, très-rapprochés, très-nombreux sur la face exposée au soleil, où de plus ils sont squammeux. — Chair : blanchâtre, 364 LOU-LUC demi-fine et demi-fondante, juteuse, rarement bien pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, douée d'un léger parfum musqué assez délicat. Poire de Louvain. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Poiteau nous apprend , page 33 de sa Théorie Van Mons, publiée en 1834, à Paris, que cette variété fut gagnée par Yan Mons, et qu'elle remonte à 1827. Son nom indique le lieu où poussa le pied-type : Louvain, ville belge dans laquelle ce célèbre arboriculteur résidait alors depuis 1819. Dès 1830 le poirier de Louvain était cultivé en France, notamment dans les pépi- nières de M. Cayeux, à Boulogne- sur-Mer; c'est de là, surtout, qu'au début beaucoup de nos horticulteurs l'ont tiré. Observations. — Rappelons ce qu'avec M. Decaisne nous avons dit plus haut, page 258 : que la poire de Louvain caractérisée en 1847 par M. Bivort [Album de pomologie , t. I, n° 68) ne se rapporte pas à celle ici décrite, mais uniquement à la poire Grosse-Queue, à laquelle on doit aussi donner pour synonyme le Beurré de Louvain d'Automne mentionné par Poiteau en 1834 [Théorie Van Mons, p. 53), et par Noisette en 1839 [Jardin fruitier, p. 144). — La poire de Livre a parfois été vendue sous le nom de Beurré de Louvain. En citant ce synonyme, il faut donc avoir soin, pour éviter toute confusion, de le déterminer ainsi : Beurré de Louvain d'Hiver. — En 1859 le Congrès pomologique a réuni le poirier de Louvain au poi- rier Marie Parent (voir Procès-Verbaux, p. 2). Nous devons affirmer que ces arbres et leurs produits sont, dans notre école, des plus dissemblables, comme on peut le vérifier par l'examen des descriptions que nous en donnons. Poire LOUVAIN D'AUTOMNE (BEURRÉ DE). — Synonyme de poire Grosse- Queue. Yoir ce nom. Poire de LOUYAIN [de M. Bivort]. — Synonyme de poire Grosse-Queue. Yoir ce nom. 639. Poire LUCIE AUDUSSON. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, gros et longs, brun clair cendré, ayant les lenticelles LUC 365 abondantes, fines quoique très-apparentes, les coussinets presque nuls et les méri- thalles courts. — Yeux : volumineux, coniques, aigus, écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Poire Lucie Audusson. FeuWes . plus ou moins coriaces, grandes, ovales- allongées, faiblement cré- nelées, à pétiole long, fort et stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Doué d'une grande vigueur, il végète parfaitement sur toute es- pèce de sujet; l'écusson se développe assez hâti- vement ; les pyramides , hautes et touffues, sont d'un bel aspect. description du fruit. — Grosseur : consi- dérable. — Forme : allon- gée presque cylindrique , faiblement étranglée dans sa partie supérieure, ayant généralement un côté moins gros que l'autre, et toujours un peu plus volu- mineuse à la base qu'au sommet. — Pédoncule : des plus courts et très -gros, rarement arqué , oblique- ment inséré dans une large dépression dont l'un des bords est souvent bien renflé , bien arrondi. — OEil : petit ou moyen, ouvert, régulier, légèrement enfoncé. — Peau : vert herbacé, fine- ment ponctuée de roux et semée, dans le voisinage du pédoncule, de quelques taches fauves. — - Chair : blanc jaunâtre, fine ou mi-fine, fondante, aqueuse, pen gra- nuleuse. — Eau : abondante, sucrée, vineuse, délicatement parfumée. Maturité. — Yers la mi-novembre et se prolongeant aisément jusqu'à la fin de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Le 8 novembre 1861, le Comice horticole de Maine-et-Loire fut appelé à se prononcer sur le mérite de cette variété , dont le pied-mère venait de donner ses premiers fruits. On les trouva excellents, et leur obtenteur, M. Alexis Audusson, pépiniériste angevin, dédia à sa fille ce nouveau poirier. 366 LUC 640. Poire LUCIEN LECLERCQ. Description de l'arbre. — Bois ; fort. — Rameaux : nombreux , étalés et légèrement arqués, très-gros mais peu longs, à peine géniculés, vert clair gri- sâtre ou jaunâtre, ayant les lenticelles larges, abondantes, les coussinets apla- tis et les mérithalles généralement courts. — Yeux: volumineux, coniques ou ovoïdes -allongés, écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : quelque peu coriaces, ovales -arrondies et bien acuminées, faiblement crénelées, à pétiole long , fort et accompagné de stipules très-dé veloppées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il se greffe sur toute espèce de sujet et n'a rien d'exceptionnel dans sa végétation ; vigoureux , il fait de magnifiques pyramides. description du fruit. — Grosseur: au-dessous de la moyenne et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : ovoïde-arrondie , régulière, à surface rare- ment bosselée. — Pédoncule : long, recourbé, mince à son milieu, plus fort à ses extrémités, obliquement inséré au centre d'une faible dépression. — Œil : grand , mi-clos ou fermé, placé dans une cavité irrégulière et peu profonde. — Peau : jaune pâle du côté de l'ombre, jaune foncé sur l'autre face, complètement et finement ponctuée de gris et de vert. — Chair : blanche, grossière, mi-fondante et juteuse, fortement pierreuse autour des loges. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé et aromatique. Maturité. — Milieu et fin d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est un gain posthume du semeur belge Van Mons, ainsi qu'il résulte du passage suivant, emprunté à Y Album de pomologie publié à Bruxelles par M. Alexandre Bivort : « Cette nouvelle variété provient d'un semis fait en 1829 par M. le professeur Van Mons, dans ses pépinières [de Louvain]; son premier rapport a eu lieu en 1844 J'ai dédié cette poire à M. Lucien Leclercq, de Jodoigne, jeune amateur d'arboriculture. » (1847, tome Ier, n° 7.) Observations. — Les pomologues belges ont dit, en propageant cette variété, qu'elle mûrissait au mois de novembre. Si dès l'abord, avant sa fructification dans mon école, j'ai dû lui assigner ce même mois de maturité dans mes Catalogues, plus tard je me suis empressé de l'y classer parmi les poires bonnes à la fin d'août. C'est en effet, chez nous, l'époque à laquelle on la mange ; et depuis 1861 je ne L'ui vue atteindre qu'une seule fois la date du 3 septembre. LUC-LUQ 367 Poire LUCINE. — Synonyme de poire Orange d'Hiver. Voir ce nom. Poire de LUÇON. — Synonyme de Beurré gris d'Hiver nouveau. Voir ce nom. Poire LUCRATE. — Synonyme de Bergamote lucrative. Voir ce nom. Poire LUQUET. — Synonyme de poire de Vallée. Voir ce nom. 641. Poire MAC LAUGHL1N. Description de l'arbre. — Bois I assez faible. — Hameaux : peu nom- breux, légèrement étalés, grêles et de longueur moyenne, bien coudés, du- veteux, marron foncé, ayant les lenti- celles fines, rapprochées, les coussinets saillants et de longs mérithalles. — Yeux : moyens ou petits , ovoïdes , pointus, cotonneux, presque appliqués contre le bois. — Feuilles : rarement abondantes , elliptiques , duveteuses , faiblement dentées ou crénelées, portées sur un pétiole long, fort et stipulé. Fertilité. — Grande. Culture. — La vigueur de ce poirier est très -modérée, il développe tardi- vement son écusson et fait d'assez ché- tives pyramides, n'importe sur quel sujet on l'ait greffé. Description du frnit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne, ou moyenne. — Forme : turbinée écrasée, obtuse et souvent bosselée. — Pédoncule : très-court, gros, non arqué, obliquement inséré dans une étroite cavité et recouvert en partie par une gibbosité prononcée. — Œil: petit, ouvert, irrégulier, placé dans un bassiu étroit et de grande profondeur. — Peau : rugueuse, entièrement bronzée, striée de brun autour de l'œil et semée çà et là de petits points gris peu apparents. — Chair : blanchâtre, fine, compacte, aqueuse, mi-fondante, légèrement pierreuse au centre. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, assez délicatement parfumée. Maturité. — Fin d'octobre ou commencement de novembre et se prolongeant jusqu'en décembre. Qualité. — Deuxième et quelquefois première, quand son eau est abondante et bien parfumée. Historique. — Cette variété remonte à 1848 environ; je l'ai reçue d'Amérique en 1852 ; le pomologue Downing, qui l'a décrite en 1863, nous apprend qu'elle provient des pépinières de M. S. L. Goodale, horticulteur à Saco, dans l'état du Maine. (Voir tke Fruits and fruit trees of America, p. 524.) MAD 369 642. Poire de MADAME. Synonymes. — Poires : 1. De Hallum (Herman Knoop, Fructolcgie, 1771, 2e partie, pp. 84-85). — 2. Hallemine Bonne (Id. ibid.; — et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 3. Windsor (Lindley, Guide to the orchard and kitchen gardan, 183i, p. 350, n° 39 ; — et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, 1. 1 ).— 4. Belle d'Été (Decaisne, ibid. ). — 5 . Madame de France (2c?. ibid.). — 6. Hallemine (de Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des variétés du poirier, 1859, 1er Supplément, p. 23). Description de l'artore. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , légèrement étalés, gros et longs, bien flexueux, brun olivâtre, à lenticelles petites et très-abondantes , à coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes - arrondis, appliqués contre le bois, ayant les écailles disjointes. — Feuilles : ova- les-elliptiques, planes ou faiblement canaliculées, profondément dentées sur leurs bords et munies d'un pétiole long et fort. Fertilité. — Grande. Culture. — Il se plaît mieux sur franc que sur cognassier; sa vigueur est ordinaire et le développement de l'écusson , un peu lent ; ses pyramides , dans leur troisième année, sont des plus satisfaisantes. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : variable, elle passe le plus habituellement de l'allongée obtuse et assez régulière, à l'ovoïde -allongée un peu contournée et moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long ou très-long, de moyenne grosseur, souvent renflé aux extrémités, recourbé, obliquement implanté à la surface. — Œil : grand, bien ouvert, arrondi, entouré de gibbosités et placé dans un bassin étroit et profond. — Peau : mince et unie, vert herbacé légèrement jaunâtre , finement ponctuée de gris-roux. — Chair : blanche , demi- fine, sèche et marcescente, exempte de pierres. — Eau : rarement suffisante, assez sucrée , peu savoureuse et parfois astringente. Maturité. — Depuis la moitié d'août jusqu'à la fin de ce même mois. Qualité. — Troisième. Historique. — De nos jours, deux pomologues fort accrédités, MM. Decaisne et de Liron d'Airoles, ont reconnu dans l'espèce ici décrite la poire hollandaise signalée pour la première fois en 1771 , sous le nom de Hallemine bonne , par Herman Knoop, qui de plus eut soin d'en préciser l'origine : « . . . . Cette sorte de poire — dit-il — n'est pas fort ancienne. Il n'y a pas beaucoup d'années qu'un amateur de jardinage l'a recueillie, en Frise (Hollande), d'un pépin de il. 24 370 M AD [madame adé] Bon-Chrétien d'Été, à qui elle ressemble un peu, soit pour la forme, soit pour le goût. Lï campagne de cet amateur n'est guères éloignée du village de Hallum , dont la poire a auss emprunté son nom. » (Fmctologie, 2e partie, pp. 84-85.) Ce fut à son apparition dans les jardins français que cette variété reçut le sur nom de Madame , surnom fâcheux qui souvent la fit , et la fait encore , confondri avec une autre poire de Madame, ou Petit-Oin, cultivée à Orléans dès 1600 (voi le Lectier, Catalogue, 1628, p. 13), mais qui mûrit en novembre, trois mois aprè celle dont nous nous occupons, et atteint facilement l'hiver. Observations. — En décrivant la Bellissime d'Été (t. 1er, pp. 216-218), j'a dit qu'on avait presque toujours rangé à tort, parmi ses synonymes, la poire di Madame, d'une maturité moins précoce. Je le répète ici, en renvoyant, pour plu amples détails, à l'article mentionné. 643. Poire MADAME ADÉLAÏDE DE RÊVES. Description de l'arbre. — Bois : fort — Hameaux : nombreux , régulièremen étalés, très-gros, courts, à peine géniculés bien duveteux, surtout au sommet, brui verdâtre nuancé de rouge, à lenticelles asse abondantes, à coussinets peu ressortis. - Yeux : petits ou moyens, ovoïdes, non appli qués contre l'écorce. — Feuilles : ovales plu ou moins allongées, très-faiblement dentée ou crénelées, portées sur un pétiole de fore et de longueur moyennes, et qui souven est carminé. Fertilité. — Grande. Culture. — C'est un poirier de vigueu ordinaire, auquel tout sujet convient, don l'écusson se développe assez vite, mais qu'oi ne peut classer parmi les espèces à bellt forme pyramidale. Description du fruit. — Grosseur : au dessous de la moyenne. — Forme : ovoïd< un peu ventrue et généralement assez bien arrondie dans toute sa partie infé rieure. — Pédoncule : long, mince, recourbé, implanté à la surface ou dans un< faible dépression. — Œil : grand, irrégulier, ouvert, entouré de gibbosités e placé dans un large bassin de profondeur variable. — Peau : jaune clair, ponctuée striée et tachée de roux, marbrée de même autour du pédoncule et lavée d( rose carminé sur le côté frappé par le soleil. — Chair : blanche, demi-fine ei demi-fondante, juteuse, légèrement marcescente et très-pierreuse. — Eau : forl abondante, sucrée, parfumée, vineuse, mais un peu trop acidulée. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. M AD [madame adé — alf] 371 Historique. — Voici ce qu'écrivait en 1855, sur la provenance du présent poirier, M. Alexandre Bivort, directeur des pépinières de la Société Van Mons, à Geest-Saint-Rémy (Belgique) : « L'arbre de semis de cette variété nouvelle se trouve dans le Jardin de la Société Van Mons. Son premier rapport a eu lieu en 1854. Il a été dédié en 1855 à Mme Adélaïde de Burlet de Rêves, dont le nom se trouve en tête de la liste des membres fondateurs de cette Société. » (Annales de pomologie belge et étrangère, t. III, p. 97.) Observations. — Dans l'ouvrage que nous venons de citer, on accorde à cette poire un volume, une qualité que nous n'avons pu, depuis dix ans, lui trouver. Il en est de même pour sa maturité, allant de novembre à janvier, d'après M. Liron d'Airoles (Liste synonymique des variétés du poirier, 1859, p. 55) , mais qui chez moi n'a jamais dépassé septembre. 644. Poire MADAME ALFRED CONÏN. Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux et faiblement étalés, gros, longs et coudés, marron grisâtre, aux lenticelles larges et des plus rapprochées , aux cous- sinets saillants. — Yeux : volumineux, coniques, poin- tus , fortement écartés du bois , ayant les écailles grises et entr'ou vertes. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, à bords faiblement dentés ou crénelés, à pétiole générale- ment court et assez gros. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur est plutôt modérée que grande ; le cognassier lui convient bien ; il ne saurait manquer, non plus , de végéter parfai- tement sur franc, sujet sur lequel je ne l'ai pas encore greffé; ses pyramides, sans être des plus jolies, sont néanmoins fort convenables. Description du ffrnit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée, obtuse, très-ventrue, assez régulière. — Pédoncule : de longueur moyenne, mince, oblique- ment ou perpendiculairement implanté à fleur de peau et presque toujours appuyé contre une protubérance bien prononcée. — Œil: moyen, ouvert, presque saillant. — Peau : à fond jaune clair, mais souvent toute recouverte d'une couche bronzée sur laquelle sont uniformément semés de nombreux points brun-gris très-peu 372 MAD [madame alf — and] apparents. — Chair : blanchâtre, fine, fondante, aqueuse, rarement granuleuse autour des loges. — Eau : abondante, sucrée, possédant un parfum des plus savoureux. Maturité. — Derniers jours de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Gagnée dans mes pépinières, en 1867, elle porte le nom de la cousine de M. Henri Desportes, directeur des cultures de mon établissement. 645. Poire MADAME ANDRE LEROY. [Description de l'ar tore. — Bois : de inoyennt force. — Rameaux : asseî nombreux, étalés, arqués oi contournés, gros, peu longs coudés, gris verdâtre, fine ment et abondamment ponc tués , aux coussinets bier ressortis. — Yeux : volumi- neux, coniques, aigus , près que appliqués contre l'écorct et ayant parfois les écaille; mal soudées. — Feuilles coriaces , ovales-arrondies petites, largement crénelée; sur leurs bords, à pétiole for et de moyenne longueur. Fertilité. — Grande. Culture. — Cet arbre n'î rien d'exceptionnel dans ss végétation; on le greffe in distinctement sur franc oi cognassier ; il fait toujours dans sa troisième année, de jolies pyramides. Description du fruit. — Grosseur ; volumineuse. — Forme : conique-allongée, à peine obtuse, irrégulière el plus ou moins contournée, ayant généralement un côté moins gros que l'autre. — Pédoncule : long, assez mince à son milieu, renflé à l'attache, charnu à la base, obliquement inséré et presque continu avec le fruit. — Œil : grand ou moyen , peu régulier , ouvert , placé de côté dans un vaste bassin à bords très-inégaux et arrondis. — ■ Peau : épaisse, vert jaunâtre, entière ment parsemée, surtout à ses extrémités, de petits points et de légères taches MAD [madame and — app] 373 rrisâtres. — Chair : blanc verdâtre, fine ou demi-fine, juteuse, très-fondante, peu 'ranuleuse au centre. — Eau : des plus abondantes, bien sucrée, vineuse, douée l'une saveur fort délicate. Maturité. — Yers la fin de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété, qui porte le nom de ma femme, provient de mes semis; le pied-type a donné ses premiers fruits en 1862. 646. Poire MADAME APPERT. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nom- breux, étalés vers la base, érigés près du sommet, gros et très-longs, bien coudés, gris jaunâtre, finement et abondamment ponctués, à coussinets presque nuls. — Yeux : petits , très- aplatis, obtus, duveteux, collés contre le bois. — Feuilles : d'un beau vert luisant, ovales ou arrondies, légère- ment coriaces, crénelées sur leurs bords, au pétiole court , des plus forts et couvert habituellement, en tout ou partie, d'une poussière noirâtre. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — On le greffe sur franc ou cognassier ; il est vigoureux , déve- loppe assez hâtivement son écusson et fait de fortes pyramides qui seraient irréprochables si leurs rameaux étaient plus abondants. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : allongée, régulière, légèrement obtuse, ventrue à son milieu et très-mince à ses extré- mités, surtout au sommet, qui souvent est terminé par un faible mamelon. — Pédoncule : long, peu nourri, recourbé, placé obliquement à la surface du fruit — Œil: moyen, arrondi, ouvert ou mi-clos, presque saillant. — Peau : mince, i fond jaune grisâtre , couverte en partie de taches et de points fauves toujours très-nombreux autour du pédoncule et sur le côté du soleil. — Chair : blanchâtre, fine, très-fondante, juteuse, rarement pierreuse auprès des loges. — Eau: des plus abondantes, bien sucrée, acidulé, possédant un parfum d'une rare délicatesse. Maturité. — Derniers jours de septembre et commencement d'octobre. Qualité.^ — Première. Historique. — J'ai gagné cette poire en 1861 et l'ai dédiée à ma fille aînée. a 374 M AD [madame aut — bap] Poire de MADAME D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Petit-Oin. Voir ce nom. 647. Poire MADAME BAPTISTE DESPORTES. Description de l'ar- bre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, grêles et assez longs, à peine géniculés, vert brunâtre, à lenticelles fines et des plus rapprochées, à coussinets res- sortis. — Yeux : moyens , ovoïdes, légèrement écartés du bois , ayant les écailles entr'ou vertes. — Feuilles : petites mais abondantes, ova- les ou elliptiques, régulière- ment dentées en scie, portées sur un pétiole long et faible. Ffrtilité. — Grande. Culture. — C'est un poi- rier peu vigoureux , dont l'écusson se développe très- tardivement, que l'on greffe plus avantageusement sur franc que sur cognassier, et dont les pyramides restent généralement faibles, même dans leur troisième année. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme ; ovoïde fortement arrondie, assez régulière, souvent un peu bosselée vers sa base. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, gros, rarement arqué, renflé à son point d'attache, charnu à son autre extrémité, obliquement ou perpendiculairement inséré au milieu d'une faible dépression à bords plissés ou quelque peu mamelonnés. OEH : petit, ouvert, placé dans un bassin très-évasé et parfois légèrement côtelé. — Peau : assez mince, jaune d'ocre, largement marbrée, tachetée et ponctuée de gris-roux. — Chair : blanche, fine ou mi-fine, fondante, juteuse contenant au centre quelques granulations. — Eau : excessivement abondante , sucrée, vineuse, douée d'une saveur aigrelette des plus agréables. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Cette poire, comme les deux précédentes, sort de mes pépi- nières, où elle a mûri pour la première fois en 1863. Le nom que je lui ai donné est celui de la femme du directeur de la partie commerciale de mon établissement, M. Baptiste Desportes. M AD [madame cm 373 648. Poire MADAME CUISSARD. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , étalés , gros et longs, flexueux, brun clair cen- dré , ayant les lenticelles appa- rentes , mais très - espacées , les coussinets des plus saillants et les méri thalles courts. — Yeux : moyens, coniques, pointus, fort écartés du bois. — Feuilles : moyennes, ovales-arrondies, tou- jours d'un beau rouge clair lors de leur développement, planes ou relevées en gouttière, finement dentelées, au pétiole court , grêle et muni de très-petites stipules. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sur cognassier, ce poirier se montre d'une vigueur modérée; ses pyramides y sont irrégulières, mais assez hautes et pauvrement ramifiées ; j'ignore encore comment il se comportera sur franc. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme ; oblongue et obtuse, bien ventrue à sa partie inférieure et généralement moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, recourbé, régulièrement inséré dans une dépression peu prononcée et dont les bords sont arrondis et assez inégaux. — OEil : moyen , ouvert , rarement très- enfoncé. — Peau : mince , jaune d'or , semée de larges points gris et de quelques marbrures roussâtres, et plus ou moins maculée de brun clair autour du pédoncule. — Chair ; blanche, demi-fine, fondante, aqueuse, pierreuse au centre. — Eau : peu abondante, sucrée, assez savoureuse, mais légèrement acerbe. Maturité. — Vers la moitié du mois d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette variété, obtenue en 1865 à Ecully -lez- Lyon , par MM. Cuissard et Barret, pépiniéristes, n'a été mise dans le commerce qu'en 1867 ; il devient donc difficile aujourd'hui de porter sur elle une appréciation que la culture ne puisse, plus tard, modifier de façon ou d'autre. Poire MADAME DIX. — Synonyme de poire Dix. Voir ce nom. 376 M AD [MADAME duc] 649. Poire MADAME DUCAR. Synonyme. — Poire A Longue- Queue (Alexandre Bvtovt, Album de pomologie, 1850, t. III, p. 114). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : nom- breux, légèrement étalés, gros et longs, peu coudés, duveteux, rouge sombre nuancé de vert grisâtre , à lenticelles fines et clair-semées, à coussinets faible- ment accusés. — Yeux ; volumi- neux, ovoïdes, aigus, appliqués en partie contre le bois. — Feuilles : grandes, ovales ou ovales-allongées, bien acumi- nées, profondément dentées en scie , portées sur un pétiole de longueur et de grosseur moyen- nes et généralement stipulé. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il végète parfai- tement sur toute espèce de sujet, n'a rien de particulier dans son développement , et fait dès sa deuxième année de superbes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde très-arrondie, régulière, faiblement ondulée auprès du sommet. — Pédoncule : long, grêle, un peu plus fort à ses extrémités, verticalement implanté à fleur de peau. — Œil: moyen, mi-clos ou complètement fermé, parfois contourné, légèrement enfoncé. — Peau : mince, unie, jaune assez blafard, fine- ment ponctuée et striée de fauve, maculée de même autour du pédoncule et souvent rayée de gris dans le bassin ombilical. — Chair : blanche, grossière, demi-fondante, bien pierreuse. — Eau : suffisante, sucrée, douceâtre, presque dénuée de parfum mais douée néanmoins d'une certaine délicatesse. Maturité. — Fin d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est de Malines (Belgique) que provient le poirier ici décrit ; il remonte à 1846 et fait partie des gains posthumes du major Ësperen, semeur dont nous avons déjà souvent parlé. Le pomologue belge Bivort signala cette variété en 1850, et nous lisons ce qui suit dans l'article qu'il lui consacra : « Elle est due au major Esperen On lui avait d'abord donné le nom de Poire à Longue- Queue, qui ne signifiait absolument rien, car son pédoncule ne sort pas des proportions M AD [madame dur] 377 ordinaires, et bien d'autres fruits offrent ce caractère d'une manière plus prononcée. Acquiesçant au désir qui nous a été exprimé par Mmo veuve Espercn, nous l'avons dédiée à Mmo Ducar, belle-sœur du major. » (Album de pomologie, t. III, pp. 113-114.) 650. Poire MADAME DURIEUX. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, bien étalés, courts et grêles, légèrement coudés, brun jaunâtre, fine- ment , mais abondamment ponctués, aux coussinets à peine ressortis. — Yeux : moyens, ovoïdes, obtus, duve- teux , non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : petites et peu nombreuses, ovales- allon- gées , acuminées , à bords for- tement dentés ou crénelés, à pétiole long, menu, stipulé. Fertilité . — Ordinaire . Culture. — Sa vigueur est des plus modérées, le franc lui convient mieux que le cognassier ; il développe assez tardivement son écusson et ne fait que de faibles pyramides. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : bien globuleuse dans toute sa partie inférieure et généralement un peu conique à son autre extré- mité. — Pédoncule : court ou très-court, assez gros, non arqué, obliquement inséré dans une faible dépression. — OEil : moyen, mi-clos ou fermé, uni sur ses bords, légèrement enfoncé. — Peau : jaune grisâtre , ponctuée de roux , largement maculée de brun-fauve autour du pédoncule et souvent striée ou lavée de même dans la cavité ombilicale. — Chair : blanche, demi-fine, très-fondante, juteuse, rarement très-pierreuse. — Eau : des plus abondantes, sucrée, vineuse, aromatique et d'un aigrelet fort agréable. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Elle appartient aux semis de Van Mons, mais 1 egrasseau qui l'a produite ne se mit à fruit qu'en 1845 , trois ans après la mort de cet arbori- culteur. C'est dans les pépinières de M. Alexandre Bivort , à Geest-Saint-Remy, près Jodoigne (Belgique), que cette poire a mûri pour la première fois et ce pomologue l'a dédiée à Mme Durieux, de Bruxelles. Observations. — On a, pendant quelques années, répandu sous le faux nom Clara Durieux un poirier qui n'était autre que la variété Williams, si recherchée de tous. Quoique ayant mentionné ce synonyme page 569 de notre tome Ier, nous le rappelons ici, afin qu'aucune confusion n'ait lieu, à son sujet, avec la poire Madame Durieux. 378 M AD [madame éli] 651. Poire MADAME ELISA. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : peu nombreux et légèrement étalés et arqués, très-gros mais très-courts, des plus géniculés, marron nuancé de verdâtre, à len- ticelles fines et espacées , à coussinets presque nuls. — Yeux : de moyenne gros- seur, courts, coniques ou ovoïdes, souvent très- plats, à peine écartés du bois. — Feuilles : grandes , ovales ou arrondies, planes ou fai- blement canaliculées , pro- fondément dentées , portées sur un pétiole assez court , roide et épais. Fertilité. — Remar- quable. Culture. — Cet arbre pousse vite et bien sur le cognassier ; il est doué d'une vigueur convenable, mais cependant il ne fait que des pyramides trop basses et peu touffues. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et quelquefois moyenne. — Forme : conique - allongée , légèrement obtuse, un peu côtelée à la base et souvent très-contournée, très-irrégulière dans toute sa partie supérieure. — Pédoncule: long, mince à son milieu, plus fort à ses extrémités, arqué ou non arqué, oblique- ment inséré à fleur de chair et presque toujours appuyé contre un mamelon de grosseur variable. — Œil : grand, bien fait, ouvert, à peine enfoncé. — Peau : jaune clair, ponctuée, striée, veinée de roux et maculée de brun verdâtre autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, fine, fondante, juteuse, exempte de pierres. — Eau : excessivement abondante, fraîche, sucrée, peu acidulé mais possédant un arôme très-savoureux. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. Cette poire, d'origine belge, est l'une des meilleures qui MAD [madame fav] 379 soit sortie des semis du professeur Van Mons. Toutefois elle a un défaut fort regret- table : celui de pourrir assez souvent sur l'arbre, et longtemps même avant l'époque de sa maturité. Le pied-mère donna sa première récolte à Geest-Saint-Remy, en 1 848 , alors que son obtenteur était mort depuis six ans déjà; il fut dédié par M. Bivort, successeur de Van Mons, à Mme Elisa Berckmans, femme d'un pomologue belge qui a pris part à la rédaction de divers recueils que nous avons souvent occasion de citer dans ce Dictionnaire. 652. Poire MADAME FAVRE. Description de l'ar- bre. — Bois : très -fort. — Rameaux : nombreux, bien étalés , gros et des plus longs, fortement géniculés, brun olivâtre légèrement ardoisé, ayant les lenticelles larges, assez abondantes, et les coussinets excessivement développés. — Yeux : volu- mineux , ovoïdes , obtus , aux écailles mal soudées, géné- ralement fort écartés du bois et duveteux. — Feuilles : grandes , elliptiques , con- tournées, à bords presque entiers ou à peine crénelés , à pétiole très -long et bien nourri. Fertilité. — Abondante. Culture. — Les pyramides de ce poirier sont de toute beauté, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné ; nous le greffons habituellement sur cognassier, et sa vigueur n'y laisse rien à désirer. Description du fruit. — ■ Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : sphérique, à surface inégale et bosselée. — Pédoncule : de longueur moyenne, gros, arqué, très-charnu à la base, placé obliquement à fleur de fruit et, d'un côté, faisant corps avec la chair. — QEil .-petit, ouvert, profondé- ment enfoncé dans un vaste bassin légèrement côtelé. — Peau : rude au toucher, jaune verdâtre, ponctuée, striée, marbrée, tachée de gris-roux et vermillonnée sur la face exposée au soleil. — Chair : blanche, très -fine, fondante, un peu granuleuse auprès des pépins. — Eau .-fort abondante, bien sucrée, vineuse, délicieusement parfumée. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — M. Favre, président de la section d'arboriculture de la Société agricole de Chalon-sur-Saône, est l'obtenteur de ce nouveau poirier, dont la mise 380 M AD [madame fra-hen" à fruit remonte à 1861. Sa multiplication date de 1863; MM. Perrier père et fils, pépiniéristes à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire) , ont été ses propagateurs. Poire MADAME DE FRANCE. — Synonyme de poire de Madame. Voir ce nom. 653. Poire MADAME HENRI DESPORTES. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nom- breux, légèrement étalés et parfois complètement érigés , des plus gros et des plus longs, bien flexueux, jaune orangé nuancé de grisâtre, à lenticelles très-larges , apparentes et rapprochées, à coussinets ressortis. — Yeux: assez gros, ovoïdes, aigus, à large base , cotonneux et presque appliqués contre l'écorce. — Feuilles: moyennes et coriaces , ovales ou elliptiques , acuminées , profondé - ment dentées , à pétiole très-court très-épais et carminé. Fertilité. — Grande. Culture. — Doué d'une extrême vigueur, cet arbre développe bien son écusson, se plaît beaucoup sur cognassier et fait , dès sa deuxième année , des pyramides irréprochables. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde-arrondie et très-irrégulière, bosselée, souvent contournée et beaucoup plus volumineuse, habituellement, d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : très -court, gros, non arqué, obliquement inséré dans une large cavité à bords côtelés et excessivement inégaux. — OEil : petit, ouvert ou mi-clos, placé dans un bassin peu régulier et assez profond. — Peau : mince, légèrement rugueuse, à fond jaunâtre, presque entièrement lavée de gris-roux et parsemée de petits points gris cendré , moins apparents sur la face frappée par le soleil que sur celle exposée à l'ombre. — Chair : blanc jaunâtre, des plus fines et des plus fondantes, juteuse, rarement granuleuse au centre. — Eau : très-abondante, sucrée, acidulé, possédant un arôme prononcé dont la saveur est exquise. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Le pied-type de cette variété, qui provient de mes semis, a donné ses premiers fruits en 1863 ; je l'ai dédié à la femme du directeur des cultures de mon établissement. Poire de MADAME D'HIVER. — Synonyme de poire Petit-Oin. Voir ce nom. MAD [madame lor" m 654. Poire MADAME L0R10L DE BARNY. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , érigés , longs et de grosseur moyenne, duveteux au sommet , peu géniculés , brun rougeâtre nuancé de vert, ayant les lenticelles allongées ou arrondies, larges, abondantes, et les coussinets très -accusés. — Yeux : coniques, pointus, des plus petits, aux écailles jaunâ- tres, ressortis en éperon à la base du rameau, duquel ils sont faiblement écartés, à sa partie supérieure. — Feuilles : petites, ovales-allongées ou elliptiques, finement denticulées et lon- guement acuminées, au pétiole court, grêle, carminé, pourvu de stipules étroites mais très- longues. Fertilité. — Abondante. Culture. — Ce poirier, qui n'est encore qu'à sa deuxième année de greffe, se montre, sur cognassier, vigoureux et développe vite son écusson; ses pyramides s'annoncent comme devant être irréprochables. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde et quelquefois presque cylindrique, mais toujours assez irrégulière, à surface légère- ment bosselée , fortement mamelonnée au sommet et constamment moins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, gros ou moyen, non arqué, renflé à l'attache, obliquement inséré dans une large cavité dominée par une protubérance considérable. — Œil : grand, bien ouvert ou mi-clos, généralement peu enfoncé. — Peau : jaune clair nuancé de vert, plus ou moins striée et marbrée de roux, couverte de gros points d'un brun grisâtre ou verdâtre, et souvent maculée de fauve autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanc quelque peu jaunâtre, excessivement fondante et fine, juteuse, rarement pierreuse auprès des pépins, qui parfois sont nuls, ainsi que les loges. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée, très-parfumée, ayant une saveur aigrelette et un arrière-goût musqué aussi délicats qu'agréables. Maturité. — Courant de novembre et commencement de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Cette poire provient d'un semis de pépins de la Williams; elle a été gagnée dans mes pépinières en 1866 et je l'ai dédiée à Mme Loriol de Barny , ma fille cadette. 382 M AD [madame mil! 655. Poire MADAME MILLET. Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, presque érigés et légèrement arqués, à peine coudés, courts, très- gros, brun verdâtre nuancé de gris , fortement et abondamment ponctués , à coussinets saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes- arrondis, faiblement écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : gran- des, vert jaunâtre, ovales - allongées et parfois elliptiques, canaliculées et con- tournées, irrégulièrement crénelées, au pétiole long, très-gros et accompagné de stipules des plus développées. Fertilité. — Grande. Culture. — Sa vigueur est modérée, on le greffe sur franc ou cognassier, l'écusson croît très -tardivement ; les pyramides, assez jolies, restent petites, même dans leur troisième année. Description du fruit. — Grosseur: variable , mais plutôt au-dessous de la moyenne , que moyenne. — Forme : inconstante, elle passe habituellement de la turbinée obtuse et contournée, à la turbinée arrondie. — Pédoncule : court ou assez long, rarement arqué, mince dans sa partie inférieure, renflé à l'autre extrémité, implanté obliquement à la surface du fruit. — Œil: grand, bien ouvert, peu enfoncé. — Peau : jaune ver- dâtre, toute ponctuée et striée de roux, maculée de brun-fauve autour de l'œil et du pédoncule, lavée de même du côté de l'ombre. — Chair : blanche, fine, cassante, juteuse, presque exempte de pierres. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette , assez savoureuse. Maturité. — De mars jusqu'en mai. Qualité. — Deuxième, et parfois pre- mière. Historique. — Elle appartient à la pomone belge et voici les renseignements qui m'ont été transmis, sur son origine, par M. Hippolyte Millet, architecte de jardins et pépiniériste à Tirlemont : « Le semis de Madame Millet a été fait par mon père, Charles Millet, qui jusqu'en 1840 habita Ath (Hainaut) ; le pied-type a fructifié pour la première fois à. Tirlemont (Brabant), en 1852, lorsque déjà j'avais repris l'établissement de mon père. J'ai dédié ce fruit à ma mère. » (Lettre du 30 août 1868.) Deuxième Type. MAD [madame tre1 38.'i 656. Poire MADAME TREYVE. Synonyme. — Poire Souvenir de Madame Treyve (Congrès poinologique, Pomologie de la France, année 1864, t. II, n° 63 ; — et Mas, le Verger, 1865, t. II, p. 15, n° 6J. Description de l'arbre. — Bois : assez fort ou de force ordinaire. — Rameaux : nom- breux, érigés, de longueur et de gros- seur moyennes, peu géniculés, légère- ment cotonneux , brun-fauve nuancé de vert, finement et abondamment poin- tillés, à coussinets ressortis. — Yeux : moyens, coniques, pointus , à large base, non appliqués contre le bois. — Feuilles : grandes ou moyennes, assez coriaces, d'un joli vert -brun, ovales ou ovales-allongées, acuminées , planes ou canaliculées et souvent arquées , ayant les bords bien dentés , le pétiole épais, un peu court, stipulé et générale- ment lavé de rose clair, à la base. Fertilité. -*• Satisfaisante. Culture. — Il croît très-convenablement sur le cognassier, sa vigueur n'a rien d'excessif et le développement de l'écusson est ordinaire ; quant aux pyramides qu'il fait, elles sont régulières et touffues. Description du fruit. — Grosseur : considérable, et parfois moins volumi- neuse. — Forme: variable, elle passe de la conique légèrement obtuse et allongée, à l'ovoïde assez régulière, mais elle est toujours un peu bosselée et très- ventrue, surtout dans sa partie inférieure. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, renflé à son point d'attache, placé obliquement à fleur de chair et généralement appuyé contre un mamelon rarement très-prononcé. — Œil: petit ou moyen, mi-clos, enfoncé, fortement plissé sur ses bords. — Peau : mince, jaune olivâtre, ponctuée , striée et souvent tachetée de fauve sur le côté de l'ombre, mais rougeâtre sur la face opposée, où elle est en outre semée de points gris. — Chair : blanche, 384 MAD [madame tre — vaz] demi-fine , entièrement, fondante , juteuse , faiblement granuleuse auprès des pépins, qui souvent sont avortés. — Eau : excessivement abondante, très-sucrée, bien acidulé, délicieusement parfumée. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. ïSist orique. — Cet excellent et volumineux fruit d'été nous vient du départe- ment de l'Ain. Déjà bien répandu dans la culture , quoique son obtention soit de date récente, le Congrès pomologique l'a décrit, recommandé, et donné les renseignements suivants sur son origine : « M. Treyve, horticulteur-pépiniériste à Trévoux, semait en 1 848 des pépins de Williams, de Fondante des Bois, de Duchesse d'Angoulème, de Doyenné d'Hiver et de Bonne-Louise d'Avranches ; l'année suivante les sujets provenant de ces pépins furent repiqués et traités avec soin. En 1858 l'un d'eux produisit un beau fruit qui fut trouvé bon. Pendant trois années consécutives cette variété a été soumise à l'appréciation de la Commission de Pomologie de la Société d'Horticulture du Rhône, qui chaque année constatait que le fruit gagnait en beauté et en qualité. L'obtenteur, devenu veuf, donna à son gain le nom de Souvenir de Madame Treyve; mais comme le nom Madame Treyve est plus court, et qu'il exprime également la pensée de l'obtenteur, le Congrès l'a adopté de préférence. » {Pomologie de la France, 1864, t. Il, n° 63.) 657. Poire MADAME VAZILLE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nom- breux, légèrement étalés, longs et des plus gros, flexueux, brun clair, à lenticelles blanches, larges, rap- prochées, à coussinets bien accusés. — Yeux : faiblement écartés du bois, moyens, coniques, aigus, aux écailles grises et noirâtres. — Feuilles : moyennes, ovales et lancéolées, planes ou contournées, profondément dentées, ayant le pétiole court et fort. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sur cognassier, l'unique sujet que nous lui ayons encore donné, sa végétation est très-satisfaisante ; ses pyramides seules laissent à désirer, on les vou- drait un peu plus ramifiées. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique -obtuse assez régulière, mais ayant habituelle- ment un côté moins volumineux que l'autre. — Pédoncule : de lon- gueur moyenne, bien nourri, rarement arqué, placé obliquement à la surface du M AD [madame ver] 385 fruit. — Œil: grand, mi-clos ou très-ouvert, uni sur ses bords et presque saillant. — Peau: épaisse, légèrement rugueuse, entièrement bronzée, semée de points gris très-espaces et très-peu apparents. — Chair : blanchâtre , fine, fondante ou demi-fondante, aqueuse, contenant quelques pierres autour des loges. — Eau : abondante, bien sucrée, vineuse, possédant une saveur fort agréable. Maturité. — Yers la mi-septembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier, qui provient de nos semis, porte le nom de l'une des parentes de M. Henri Desportes, directeur des cultures de mon établissement; il s'est mis à fruit en 1866. 658. Poire MADAME VERTE. Inscription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés, longs et assez gros, bien géni- culés, légèrement duveteux, brun clair jaunâtre, largement mais claire- ment ponctués, ayant les coussinets saillants et les méri thalles longs. — Yeux : très -volumineux, ovoïdes et cotonneux, écartés du bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, elliptiques ou ovales - allongées , à bords finement denticulés, à pétiole long, épais, rigide et non stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le cognassier lui plaît beaucoup ; greffé sur ce sujet , il développe vite et bien son écusson, se montre vigoureux et prend une très-jolie forme pyramidale. ISeserigttioai dai f riait. — ■ Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde- arrondie, irrégulière, parfois un peu contournée. — Pédoncule : assez long et assez gros, recourbé , renflé à la base , obliquement inséré au milieu d'une faible dépression abords plus ou moins accidentés. — OEil : moyen, arrondi, ouvert, 'légèrement enfoncé et souvent placé de côté. — Peau : épaisse, rugueuse, à fond jaune sale presque complètement lavé de brun-fauve et semé de quelques petits Doints gris cendré. — Chair : blanc jaunâtre, demi-fine et demi-fondante, juteuse, Men granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, à parfum assez savoureux et laissant dans la bouche un arrière-goût anisé. Maturité. — Fin de novembre et se conservant aisément jusqu'en janvier. Qualité. — Deuxième. u. 25 386 MAD Historique. — J'ai fait observer à la page 4 de ce volume, en décrivant l'ancienne poire Dame verte, ou Madame verte, gagnée par Yan Mons au début du siècle, qu'il ne fallait pas la confondre avec une espèce nouvelle — Madame Verte — ayant à un accent aigu près le même nom, puis j'ajoutais : Ce dernier poirier manque à ma collection. A cet égard, je me trompais, il y figurait déjà en 1866, mais sous le faux étiquetage Madame verte, qui me l'avait caché. Toutefois j'igno- rerais encore sa provenance, sans l'obligeance de son principal propagateur en France, M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, lequel m'a dit l'avoir acheté à Bruxelles, chez M. de Jonghe, horticulteur, qui même le lui a chaudement recom- mandé. Comme il était alors tout naturel de penser que M. de Jonghe, pour faciliter surtout la propagation du présent poirier, s'empresserait d'en indiquer le lieu d'origine, l'âge et l'obtenteur , je le priai de me transmettre ces diverses notes. On va voir, par sa réponse , qu'il m'est complètement impossible d'établir l'identité de cette variété, si récemment importée de Belgique : « Saint-Gilles-lez-Bruxelles , leT septembre i86S. « Monsieur André Leroy > a J'ai reçu votre lettre d'hier, dans laquelle vous me demandez des renseignements historiques sur la poire Madame Verte — Vous permettrez que je sois assez réservé pour conserver ces notions jusques au moment où je pourrai les consigner dans un écrit publié sous ma propre responsabilité. En attendant, je vous présente mes salutations amicales. « J. De Jonghe. » Poire de la MADELEINE. — Synonyme de poire Citron des Carmes. Yoir ce nom. 659. Poire MADELEINE D'ANGERS. Synonyme. — Poire Petite-Guisse-Madame (Pierre Leroy, Catalogue de ses pépinières, 1790, p. 23 ). Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, longs et assez grêles, à peine géniculés, duveteux, vert olivâtre nuancé de rouge auprès des yeux, aux lenticelles fines et abondantes., aux coussinets presque nuls. — Veux : moyens, ovoïdes, aplatis, noyés dans l'écorce. — Feuilles : toujours peu nombreuses, ovales-allongées, cotonneuses, à bords très-profondément dentés, à pétiole assez long, fort et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Extrême. Culture. — On le greffe sur franc et sur cognassier; sa vigueur est modérée et la croissance de l'écusson, ordinaire; dans sa troisième année il fait de passables pyramides. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois au-dessous de la moyenne. — Forme : conique excessivement allongée, très-légèrement obtuse et souvent un peu contournée dans sa partie supérieure. — Pédoncule : assez long, faiblement arqué et ondulé, mince à l'attache, beaucoup plus gros, et charnu, à la base, inséré très-obliquement et presque continu avec le fruit. — Œil,: grand ou moyen, ouvert, régulier, h peine enfoncé. — Peau : vert herbacé passant au MAD — M AN 387 Poire Madeleine d'Angers. iune vcrdâtre sur la partie qui a voisine le pédoncule, et ponctuée de gris- roux. — Chair : blanche, demi -fine ou grosse, assez fondante, aqueuse, marces- cente et pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, plus ou moins entachée d'âcreté et généralement peu parfumée. Maturité. — Fin de juillet et commence- ment d'août. Qualité. — Troisième. Historique. — Les pépiniéristes ange- vins regardent cette poire comme une variété de la Cuisse- Madame ; c'est improprement qu'on la nomme Madeleine d'Angers, car elle provient soit des environs de Segré, soit des environs de Beaupreau, contrées de notre département dans lesquelles on la rencontre abondamment, et depuis près d'un siècle. Avant la Révolution, on l'y appelait aussi, Petite-Cuisse-Madame. ©oses* valions. — Il n'y a rien de com- mun entre la Madeleine d'Angers et la très- ancienne poire de la Madeleine, ou Citron des Carmes , décrite page 563 du tome Ier de ce Dictionnaire. La poire Chopine , qui parfois lui a été donnée pour synonyme, n'offre non plus aucune ressemblance avec elle, mais se rapporte à la poire d'Épargne (voir ci-dessus, page 135). Poire MADELEINE D'HIVER. — Synonyme de poire Orange d'Hiver musquée. Voir ce nom. Poire MADOT. — Synonyme de poire Amadoue. Voir ce nom. Poire MALCONNAITRE. — Synonyme de poire Charbonnière. Voir ce nom à l'article Errata placé à la fin du présent volume. Poire de MALTHE. — Synonyme de poire de Prêtre. Voir ce nom. Poire MANDIEU. — Synonyme de poire Ah-mon-Dieu! Voir ce nom. Poire MANNE. — Synonyme de poire de Calmar. Voir ce nom. Poire MANNING'S ELIZABETH. — Synonyme de poire Elisabeth. Voir ce nom. 388 MAN Poire MANSUETTE. — Synonyme de poire d'Angobert. Voir ce nom. Poire MANSUETTE [des Flamands]. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne Voir ce nom. 660. Poire MANSUETTE DOUBLE. Synonymies. — Poires : 1. De Cuisine DR Varin (Etienne Calvel, Traité complet sur les pépi nières, 1805, 3e édition, t. III, p. 13, n° 152). — 2. Cuisine (Louis Bosc, Nouveau cours d'ogri culture, 1809, t. X, p. 253). — 3. Grande-Bretagne Maquette (Thompson, Catalogue of fruit cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 139). — 4. Grande Bretagne (Comice horticole d'Angers, Album de dégustations, 1848, p. 165). Premier Type. Description d l'arbre. — Bois : forl — Rameaux : asse nombreux, arqués i presque érigés, gro: longs, bien flexueu? brun-fauve très-fonc et légèrement verdê tre , aux lenticellc apparentes et rapnrc chées , aux coussine larges et bien accusé: — Yeux : volumi neux, ovoïdes, de plus écartés du boi parfois sortis en épi ron, ayant les écaillç noirâtres et mal soi] dées. — Feuilles : foj abondantes , petite^ ovales - lancéolées j un peu contournée! profondément denj tées ou crénelées, | pétiole assez long, (j moyenne grosseuij pourvu de stipula très - développées \ souvent nuancé rose tendre. Fertilité. — P« satisfaisante. Culture. — ( poirier n'a rien d'e: ceptiormel dans vigueur non plus qi dans sa végétation ; il prospère aussi bien sur cognassier que sur franc ; si pyramides sont magnifiques. MAN 389 Description dit fruit. — Grosseur : parfois considérable , mais se rappro- îant le plus habituellement du volume de notre deuxième type. — Forme : assez niable, elle est souvent conique, obtuse, très-ventrue dans la partie inférieure et légèrement bosselée à la sur- Poire. Mansuette double. - Deuxième Type. face; Qu bien encore ovoïde _ allongée ayant un côté, surtout vers la base , beaucoup plus renflé que l'autre. — Pédon- cule : de longueur et de force moyennes , recourbé , inséré obliquement dans une cavité rarement très - profonde où le comprime un mamelon peu pro- noncé. — OEil : grand, mi-clos ou fermé, arrondi et légèrement côtelé , placé dans un bassin fort évasé mais de profondeur assez variable. — Peau : à fond jaune sombre, recouverte en partie, et parfois complètement, d'une couche roux - cannelle sur la- quelle ressortent çà et là de larges points gris cendré. — Chair : blanc verdâtre, gros- sière, juteuse, mi -cassante ou cassante, fortement pierreuse au cœur. — Eau : abondante, peu sucrée , sans parfum prononcé , souvent même entachée d'acer- bité. Maturités — Fin d'octobre ou commencement de novembre et se prolongeant jusqu'au mois de décembre. ; Qualité. — Deuxième , et uniquement pour la cuisson. Historique. — Cette variété parut dans la culture française vers 1805, sous nom Poire de Cuisine, indiquant qu'elle appartenait aux fruits à compote. tienne Calvel, alors rédacteur de la Feuille du Cultivateur, publiée à Paris, en fut premier descripteur; il la caractérisa dans son Traité sur les pépinières (3e édition, III, p. 13, n° 152), et dit : « Elle a été envoyée au Jardin des Plantes par !M. Yarin; » mais il ne donna aucun autre renseignement sur sa provenance. 3 M. Yarin dont il est question ici, était horticulteur à Rouen et cousin André Thoùin, professeur de culture au Muséum de Paris; ce fut lui qui gagna lilas Yarin, si répandu dans nos jardins. Le surnom Mansuette double que forte actuellement cette poire , lui vint beaucoup plus tard , après 1 830 , et sans doute cause d'une certaine ressemblance de forme qu'on lui trouve assez souvent avec Mansuette, ou Angohert (voir notre tome Ier, pp. 142 à 145). Le Comice horticole Angers, qui dès 1836 la possédait sous ce surnom de Mansuette double, la reçut 390 MAR [maréchal cou] ensuite sous celui-ci : Poire Grande-Bretagne, également connu du pomologue anglais Thompson, qui l'inscrivit en 1842, avec cette légère variante : « Grande- « Bretagne Mansuette, » à la page 139 de son remarquable Catalogue descriptif. Observations. — On a fréquemment vendu la poire d'Angobert sous les noms : Mansuette, Grosse-Mansuette , Double- Mansuette , il importe donc beaucoup de se rappeler que ces trois noms sont synonymes d'Angobert et ne se rapportent nullement à la Mansuette double. — Nous en dirons autant de la Mansuette des Flamands , identique avec notre Bon-Chrétien d'Espagne. Poire MARBRÉE. — ■ Synonyme de poire Verte-Longue panachée. Yoir ce nom. Poire MARCHIONESS. — Synonyme de poire Marquise. Yoir ce nom. 661. Poire MARECHAL DE COUR. Synonymes. — Poires: l.Duc d'Orléans (Alexandre Bivort, Album depomologie, 1850, t. III, p. 41 ). — 2. Conseiller de la Cour (Idem, Annales de pomologie belge et étrangère, 1853, t. I, p. 9). — 3. Baud de la Cour (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). — 4. Bô de la Cour ( Id. ibid.). — 5. Grosse-Marie (Id. ibid. ).' — 6. Maréchal de la Codr( Id. ibid. ). — 7. Maréchal Decours [Id. ibid.). — 8. Dillen d'Automne (par erreur; voir plus bas, au titre Observations). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux assez nombreux, légèrement étalés, gros, très-longs, bien flexueux, brun-gris quelque peu verdâtre, aux lenticelles larges, rapprochées, aux cous sinets faiblement ressortis. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigu et écartés du bois, aux écaille grises et mal soudées. — Feuilles : grandes, abondantes, ovales , acuminées , à bords régulièrement dentés, portées sur un pétiole gros mais fias que , de longueur moyenne et bien stipulé. Fertilité. — Grande. Culture. — Bien vigou- reux et développant prompte- ment son écusson, ce poiriei peut être greffé sur franc on sur cognassier ; il fait de fortes pyramides, belles et très- feuillues dès leur deuxièm» année. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme MAR [maréchal cou — dil] 391 ovoïde, ou turbines légèrement allongée et obtuse, ayant habituellement un côté moins gros que l'autre. — Pédoncule : assez court, mince, arqué, obliquement inséré dans une étroite cavité où le compriment quelques gibbosités. — Œil : grand, arrondi, ouvert, presque saillant. — Peau : épaisse et rugueuse, à fond vert herbacé ou jaune verdâtre, entièrement marbrée, ponctuée et maculée de fauve. — Chair : blanche, demi-fine, juteuse, fondante, des plus pierreuses au centre. — Eau : excessivement abondante, sucrée, vineuse, parfumée, entachée d'une astringence bien prononcée. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Première et parfois deuxième, quand son eau est trop acidulée. Historique. — L'acquéreur des nombreux égrasseaux du semeur belge Van Mons, M. Alexandre Bivort, signala cette variété en 1847, dans Y Album de pomologie dont il publiait alors, à Bruxelles, le premier volume : « Cette très-bonne poire — y est-il dit — faisait partie du dernier envoi de greffes que me fit, en avril 1842 [cinq mois avant sa mort], Van Mons Il avait écrit sur l'étiquette attachée au rameau : « Maréchal de Cour, gain de 1841. » (Tome I, n° 31.) Ces quelques lignes établissent si formellement l'origine de ce poirier, qu'il semblera fort étrange qu'on l'ait ensuite, dans les pépinières mêmes du défunt professeur Yan Mons, rebaptisé deux fois, puis répandu, comme nouveauté, sous chacun de ces deux autres noms. Le fait, cependant, est exact et prouvé : en 1850 le Maréchal de Cour se vendit avec l'étiquette Duc d'Orléans, qu'en 1853 on rem- plaça par celle-ci : Conseiller de la Cour. Donc, trois variétés dans une!... Et si je l'ai reconnu depuis longtemps et divulgué au moyen de mes Catalogues, j'ai vu M. le professeur Decaisne le déclarer à son tour, en 1861, tome XV de son Jardin fruitier du Muséum, ainsi que le Congrès pomologique, en 1865, dans la Pomologie de la France (t. III, n° 149). Observations. — C'est par suite d'une erreur typographique qu'on nous a fait dire à la page 27 de ce volume : « Poire Dillen d'Automne. — Synonyme de « poire Maréchal de Cour. Voir ce nom. » Dillen d'Automne est en effet synonyme de Maréchal Dillen, de la variété que nous allons maintenant décrire. Poire MARÉCHAL DE LA COUR. — Synonyme de poire Maréchal de Cour. Voir ce nom. Poire MARÉCHAL DECOURS. — Synonyme de poire Maréchal de Cour. Voir ce nom. 662. Poire MARÉCHAL DILLEN. Synonyme. — Poire Dillen d'Automne (Van Mons, Annales générales des sciences physiques , 1820, tome V, page 352). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, érigés au sommet, étalés et arqués à la base, très-nourris et très-longs, à peine géniculés, brun jaunâtre, abondamment et finement ponctués, à coussinets saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes, pointus, légèrement duveteux, bien 392 MAR [maréchal dil] écartés du bois, surtout dans leur partie supérieure. — Feuilles: assez grandes, „.„ nombreuses et elliptiques - Poire Maréchal Dillen. „ , , ,A allongées , régulièrement dentées en scie, ayant le pétiole court et des plus forts. Fertilité. — Remar- quable. Culture. — Sa vigueur est ordinaire, ainsi que le développement de l'écus - son; il végète convenable- ment sur toute espèce de sujet et prend une forme pyramidale aussi parfaite qu'on peut le désirer. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique, bien régulière, très-obtuse, ha- bituellement mamelonnée au sommet. — Pédoncule: de longueur et de force moyennes, recourbé, inséré dans une cavité prononcée dont les bords sont des plus gibbeux. — OEil : ouvert où mi-clos, petit, faible- ment enfoncé. — Peau : mince, vert jaunâtre, ponc- tuée et tachetée de brun clair, striée de même dans le bassin ombilical. — Chair : blanche, fine, bien fon- dante, juteuse, contenant quelques pierres autour des pépins. — Eau: abondante, très-sucrée, vineuse, ayant une saveur aigrelette et légèrement musquée fort agréable. Maturité. — Commencement ou courant d'octobre et se prolongeant jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Première. Historique. — C'est Van Mons lui-même qui le premier signala ce fruit, sorti de ses égrains et gagné en 1818, à Rruxelles, dans sa pépinière de la Fidélité. 11 le décrivit et figura, en 1820, dans les Annales générales des sciences physiques, et du long article qu'il lui consacra, je reproduis le passage suivant, afin de compléter cet historique : « La présente poire provient d'un sauvageon de semis j c'est à la demande du feu roi de Wurtemberg, qui nous a été adressée par M. le conseiller et ministre d'état Kern, que nous l'avons dédiée à M. le Maréchal comte Dillen, grand chancelier du royaume. » (TomeV, p. 354.) Observations. — La poire Doyen Dillen, du même semeur, ne saurait être réunie à la variété Maréchal Dillen; en consultant la description que nous en RAM [maréchal pél — vai] :j'j;î donnons ci-dessus, page 51, on verra quels caractères les différencient complè- tement , arbres et fruits. Poire MARÉCHAL PÉLISS1ER. — Cette variété, dont le pied-type fut semé en 1845 et donna sa première récolte en4853, est due à M. Flon aîné, horticulteur angevin . Le Comice horticole d'Angers la dédia en 1 855 , sur la demande de l'ob- tenteur, au maréchal Pélissier ; mais après en avoir distribué des fruits à plusieurs pépiniéristes, et notamment à moi, M. Flon ne voulut pas mettre ce poirier dans le commerce. Si donc je le mentionne aujourd'hui, c'est que notre Comice l'ayant décrit et figuré page 19 de la Pomologie de Maine-et-Loire , mon silence à son égard eût peut-être paru surprenant. 663. Poire MARÉCHAL VAILLANT. Description de l'arbre* — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, de longueur et de grosseur moyen- nes , à peine géni- culés , brun clair verdâtre, ayant les lenticelles abon - dantes et plus ou moins allongées , les coussinets sail- lants dans la par- tie supérieure de la tige et presque nuls à sa base. — Yeux : très-volu- mineux, coniques et écartés du bois, aux écailles noirâ- tres. — Feuilles : petites, de forme inconstante, mais le plus habituel- lement ovales ou lancéolées un peu contournées , aux bords faiblement dentés, au pétiole court, grêle, marqué d'un sillon bien accusé et pourvu de stipules excessivement développées et finement crénelées. Fertilité. — Abondante. 394 MAR Culture. — D'après son obtenteur, « cet arbre est très-vigoureux, très-fertile et « prend facilement toutes les formes. » Comme nous le possédons depuis un an seulement, on comprend qu'il nous soit impossible de faire autre chose que rapporter ces quelques mots, extraits du prospectus annonçant la vente de ce poirier. Description dti fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : ovoïde, irré- gulière, très-déprimée au sommet et généralement assez ventrue dans sa partie inférieure. — Pédoncule: de longueur moyenne, très-gros, arqué, obliquement inséré dans un évasement large et profond dont les bords sont régulièrement arrondis. — ^ Œil : moyen, ouvert, bien enfoncé. — Peau : quelque peu rugueuse, unicolore, vert herbacé ou vert jaunâtre, légèrement marbrée de brun, surtout près de l'œil, et très-uniformément et très-abondamment semée de points roux. — Chair : blanchâtre, assez fine, demi -fondante, aqueuse, à peine granuleuse autour des loges. — Eau : suffisante, sucrée, vineuse, douée d'un parfum savoureux ayant un arrière-goût faiblement musqué. Maturité. — Vers la mi-décembre et se prolongeant aisément jusqu'à la fin de janvier. Qualité. — Première. Historique. — M. Boisbunel , pépiniériste à Rouen , est l'obtenteur de ce bon et volumineux fruit, dont il a bien voulu nous adresser deux spécimens. Il l'a gagné en 1864, puis dédié en 1865 au maréchal Vaillant, né à Dijon le 6 décem- bre 1790 et actuellement grand maréchal du palais et président de la Société centrale d'Horticulture de Paris. Observations. — Un fait des plus regrettables pour la nomenclature pomolo- gique , fut formellement constaté peu après la mise au commerce de ce nouveau fruit : c'est qu'une poire Maréchal Vaillant existait déjà depuis dix ans, quand M. Boisbunel propagea la sienne ; et voici dans quels termes M. Buchetet , peintre et mouleur de fruits à Paris, en donna connaissance à la Société centrale d'Horti- culture, dans la séance du 26 octobre 1865 : « A propos de l'envoi par M. Boisbunel, de Rouen, d'une fort belle poire de semis appelée Maréchal Vaillant, M. Bucbetet rapporte qu'en 1855, dans le Jardin d'Expériences de la Société, avait été obtenue de semis une poire qui reçut ce même nom. On n'a plus entendu parler de ce fruit, mais des greffes de l'arbre furent données à quelques personnes ; il ne serait donc pas impossible qu'il existât ainsi, aujourd'hui, deux fruits différents portant la même dénomi- nation.- Celui de 1855 a été moulé et le modèle en existe encore. 11 serait fâcheux qu'il naqurl de là quelque confusion. » (Journal de la Société d'Horticulture de Paris, 1865, t. XI, p. 645. ) Poire de MARGOT. — Synonyme de poire Fusée d'Hiver. Voir ce nom. 664. Poire MARGUERITE D'ANJOU. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés, gros, assez longs, peu coudés, brun-gris olivâtre, aux lenticelles apparentes et clair-semées , aux coussinets bien accusés. — Yeux : de moyenne grosseur, coni- ques, pointus, non appliqués contre le bois, ayant les écailles légèrement disjointes. MAR 395 Poire Marguerite d'Anjou. — Feuilles : grandes, ovoïdes très-allongées, à bords faiblement dentés on crénelés, à pétiole fort et long. Fertilité. — Abondante. Culture. — L'éeusson se déve- loppe tardivement , chez ce poirier dont la vigueur est satisfaisante et qui se plaît autant sûr cognassier que sur franc ; ses pyramides, hautes et touffues, sont générale- ment des plus convenables dans leur troisième année. tâoie. du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde irrégulière et bosselée, plus ventrue d'un côté que de l'autre et souvent un peu contournée. — Pédoncule : de lon- gueur moyenne, arqué, mince à son milieu, renflé aux extrémités, obliquement inséré dans une assez large cavité que domine une forte protubérance. — Œil : moyen et ouvert, régulier, presque saillant, faiblement plissé ou côtelé sur les bords. — Peau : jaune clair, légè- rement teintée de rose pâle sur la partie qui regarde le soleil, tachée de fauve auprès du pédoncule et ponctuée de même, semée de quel- ques petites macules rousses, noi- râtres et généralement squammeuses. — Chair : blanc mat, fine, compacte quoique très-fondante, aqueuse, exempte de pierres. — Eau : abondante, bien sucrée, acidulé, douée d'une délicieuse saveur rappelant quelque peu le parfum de la violette. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — M. Flon aîné, horticulteur à Angers, obtenait de semis, en 1863, cette poire exquise et la mettait dans le commerce l'année suivante, après l'avoir dédiée à la fille, si célèbre par son courage, son esprit et ses malheurs, de René le Bon, roi de Sicile et duc d'Anjou. Née en 1425, Marguerite d'Anjou fut femme du roi d'Angleterre Henri VI, mais elle revint, après la perte de sa couronne, mourir en 1482 dans notre province, au château de Dampierre, situé sur les bords de la Loire , à quatre kilomètres de Saumur. Poire MARIANNE. — Synonyme de poire Princesse Marianne. Voir ce nom 396 MAR [marie ann] 66S. Poire MARIE-ANNE DE NANCY. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nom- breux, étalés et parfois érigés, surtout au sommet de la tige, de grosseur moyenne, assez longs, plus ou moins géniculés, gris-roux, finement et clai- rement ponctués, ayant les coussinets ressortis et les inérithalles ordinaires. — Yeux : moyens, coniques, écartés du bois et duveteux. — Feuilles : moyennes, elliptiques ou elliptiques- allongées , faiblement dentées , au pétiole généralement court, grêle et pourvu de petites stipules. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il se plaît beaucoup sur le cognassier ; sa vigueur n'a rien d'excessif; l'écusson se développe bien et les pyramides sont d'une forme satisfaisante, même dans leur seconde année. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme ; turbinée très-régulière mais assez obtuse. — Pédoncule : fort long ou de longueur moyenne , bien nourri , rarement arqué, noueux, renflé aux extrémités, implanté à fleur de peau. -- Œil: grand, ovale, ouvert, presque saillant. — Peau : vert -pré, ponctuée de fauve, toute veinée et maculée de brun -roux. Chair : blanchâtre, fine, juteuse, fondante ou mi-fondante, ayant de fortes pierres au-dessous des loges. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé, souvent peu parfumée. Maturité. — Vers la moitié d'août. Qualité. —Deuxième et quelquefois première, lorsque sa chair est bien fondante et son eau bien savoureuse. Historique. — M. Mulot, ancien officier et pomologue à Nancy, fut le promo- teur de ce poirier, qui faisait partie d'un envoi de cent jeunes égrasseaux que Yan Mons, peu de jours avant sa mort (1842), avait choisis dans ses semis pour les offrir à ce personnage, avec lequel il était lié. Le pied-type a mûri pour la première fois en 1848, et M. Millot « l'a dédié à la mémoire de sa femme, » ainsi qu'il l'a déclaré en décrivant cette variété dans le tome III de V Album de pomologie, publié à Bruxelles en 1850 (page 11 ). Observations. — Il existe une poire Millot de Nancy, décrite ci-après et que MAR [marte ben] 397 parfois nous avons vu confondre avec la Marie-Anne de Nancy, qui cependant se mange en août, trois mois avant l'autre, mûrissant vers la mi-octobre. On peut donc aisément les distinguer, en se rappelant quel écart de maturité les sépare. 666. Poire MARIE BENOIST. [Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, gros et longs, flexueux, brun ver- dâtre, à leuticelles fines et clair-semées, à coussinets très- ressortis. — Yeux : volumi- neux, ovoïdes, collés contre l'écorce, aux écailles entr'ou- vertes. — Feuilles: grandes ou moyennes, ovales-allongées et régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole assez long, épais et rigide. Fertilité. — Grande. Culture. — Doué d'une bonne vigueur, il se greffe sur franc et cognassier, n'a rien d'exceptionnel dans sa végé- tation et fait d'assez jolies pyramides, aussi fortes, aussi régulières qu'on peut le désirer. Description du fruité — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée très- irrégulière, obtuse et mamelonnée au sommet, arrondie à la base et généralement beaucoup plus ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : gros et très-court, implanté obliquement à fleur de peau et souvent en dehors de l'axe du fruit. — OEil : petit ou moyen, ouvert, très-enfoncé. — Peau; vert clair, ponctuée et veinée de roux, fortement maculée de fauve, surtout autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, fine, fondante, un peu pierreuse. — Eau : des plus abondantes, sucrée, vineuse, délicatement parfumée. Maturité. — Fin de décembre ou commencement de janvier, et se prolongeant parfois jusqu'aux derniers jours de février. Qualité. — Première. Historique. — Le pied-mère d'où cette excellente poire est sortie, provient des semis de M. Auguste JBenoist, pépiniériste à Brissac (Maine-et-Loire) et connu par quelques autres gains non moins méritants. La fructification eut lieu en 1863 et l'obtenteur dédia à sa fille Marie, son nouveau poirier. Observations. — Le fruit figuré ci-dessus faisait partie de la première récolte donnée par l'égrasseau; depuis 1863 la culture a beaucoup accru le volume de 398 MAR [marie gui] cette variété; aussi M. Benoist m'affirmait-il, en 1867, avoir envoyé à M. Laurent Jamin, pépiniériste à Bourg-la-Reine, près Paris, deux poires Marie Benoist dont l'une pesait 720 grammes et l'autre 715. 667. Poire MARIE GUISSE. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, éta- lés, gros, assez longs et peu flexueux , marron foncé, ayant les lenticelles larges, apparentes, clair- semées, et les coussinets presque nuls, — Yeux : moyens, ovoïdes, légère- ment écartés du bois, aux écailles bombées et dis- jointes. — Feuilles: ovales ou ovales arrondies , pe- tites, faiblement dentées ou crénelées , à pétiole court et bien nourri. Fertilité. — Grande. Culture. — On le greffe sur cognassier ou sur franc ; sa vigueur est or- dinaire, ainsi que le déve- loppement de l'écusson; ses pyramides sont fortes et belles. Description du fruit. — Grosseur: volu- mineuse. — Forme : coni- que-allongée, obtuse et régulière. — Pédoncule : assez court et assez gros, arqué, inséré dans une large dépression à bords ordinairement égaux et arrondis. — Œil : moyen , ouvert ou mi-clos, légèrement enfoncé, souvent entouré de petits plis. — Peau : jaune-paille ou jaune d'or, finement ponctuée de brun verdâtre et maculée de fauve autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, aqueuse, demi-fine et demi-fondante, bien granuleuse auprès des loges. — Eau : abondante, sucrée, assez aigrelette, possédant un savoureux arôme. Maturité. — Courant de février et se conservant jusqu'à la fin de mars. Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier, originaire de la Moselle, nous est venu de Metz et provient d'un semis de l'espèce Saint-Germain, dont il a toute la tardivité. Il MAR [ MARTE LOTJ ] 399 donnait ses premiers fruits en 1857, dans le canton de Gorze, à Jussy. Le nom qu'il porte est celui de la fille de son obtenteur, M. Guisse, propriétaire à Sainte-Ruffme, localité voisine de Jussy. 668. Poire MARIE-LOUISE. Synonymes. — Poires : i. Marie-Louise Duquesne (Poiteau, Théorie Van Mons, 1834, p. 50, n° 27 ). — 2 Marie-Louise nova (Van Mons, cité par Poiteau, ibid., p. 42, n° 3). — 3. Van Donckelaar (Poiteau, ibid.). — 4. Braddick's Field Standard (Robert Thompson, Catalogue of fruits culti- vated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 144, n° 307). — 5. Forme de Marie-Louise (Id. ibid.). — 6. Princesse de Parme (Id. ibid.). — 7. Marie-Louise nouvelle (Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, 2e partie, pp. 11 et 12). — 8. Marie-Louise Delcourt ( Thuillier-Aloux, Catalogue raisonne' des poiriers qui peuvent être cultivés dans la Somme, 185S, p. 13; — et Decaisue, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. 1). — 9. Van Donckelaer (Thuillier-Aloux, ibid.). — 10. Corchorus (Decaisne , ibid.). — 11. Marie-Louise Doneelaar (Id. ibid.). — 12. Marie-Louise de Jersey (Id. ibid). — 13. Marie-Louise Van Mons (Liron d'Airoles, Liste synonymirjue des variétés du poirier, 1859, p. 85). — 14. Van don Kerlaer (ld. ibid.). — >15. Branddick's Field Standard (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. I, n° 19). Premier Type. ^~ . .. „ J Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Hameaux : bien nombreux , étalés ou réfléchis , gros et de longueur moyenne, des plus géniculés , légèrement duve- teux, vert brunâtre, abondamment et finement ponctués, aux coussi- nets saillants. — Yeux : assez volu- mineux, ovoïdes, aigus, appliqués contre le bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : moyennes , nombreuses, elliptiques ou arron- dies, à bords bien denticulés, portées sur un pétiole long et fort. Fertilité. — Convenable. Culture. — Le franc est le sujet qu'il faut lui donner , sa végétation sur cognassier étant à peu près nulle ; il fait de jolies pyramides et possède une vigueur ordinaire. HeserigttioB* du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne , ou moyenne. — Forme : variable, elle est souvent conique plus ou moins allongée , obtuse et bosselée , ou conique -allongée fortement cylin- drique ; comme on la trouve aussi , parfois , régulièrement ovoïde. — Pédoncule : long ou un peu court , généralement arqué , assez mince mais renflé à la base, inséré perpendiculairement ou obliquement dans une cavité 400 MAR [marie lou] large, peu profonde et à bords accidentés, ou bien placé à fleur de fruit et entouré d'un pli charnu très-prononcé. — Œil : grand, régulier, ouvert, arrondi, saillant ou faiblement enfoncé. — Peau : mince, jaune clair du côté du soleil, jaune ver- dâtre sur l'autre face, ponctuée de brun, Poire Marie-Louise. - Deuxième Type. tachetée de roux et maculée de même à ses extrémités. — Chair : très-blanche, fine, fondante, juteuse, un peu granu- leuse autour des pépins. — Eau : des plus abondantes, sucrée, vineuse, ayant un arôme fort délicat. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Depuis une tren- taine d'années que je cultive le présent poirier, je l'ai successivement acheté, mais toujours comme une prétendue nouveauté , sous chacun des nombreux surnoms dont la liste authentique figure en tête de cet article. Je ne saurais, alors, manquer de partager l'opinion des divers pomologues et pépiniéristes qui réunissent actuellement , en une seule et même variété , les poires long- temps vendues sous les noms : Marie- Louise Duquesne, Marie-Louise nova, Van Donckelaar , Princesse de Parme, Marie-Louise Delcourt et Marie-Louise de Jersey; etc. Le vrai nom, le nom primitif de ce poirier, lui fut appliqué par l'abbé Duquesne, son obtenteur, qui au début de ce siècle habitait Mons ( Hainaut) , où il s'occupait d'arboriculture fruitière. Il l'y gagna de semis en 1809 , et non pas en 1813, comme on l'a quelquefois avancé, puis le dédia en 1810 à la seconde femme de Napoléon Ier, à l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise, née en 1791, morte en- 1847. Poiteau, qui l'importa en 1833 dans notre pays, le décrivit en 1834 à la page 50 de sa Théorie Van Mons (n° 27), et lui assigna bien cette même date d'obtention, ainsi que ce même obtenteur. Les Anglais le culti- vèrent longtemps avant nous, car le pomologue Lindley disait en 1830, après l'avoir parfaitement caractérisé : « Il a été gagné de semis par l'abbé Duquesne et « envoyé par le docteur Yan Mons, de Bruxelles , à la Société d'Horticulture de a Londres, en 1816. » {Guide to the orchard and kitchen garden, p. 378, n° 91.-) Et si l'on consulte les Transactions ou Procès- Verbaux de ladite Société, on y trouve sous le millésime 1820, à la page 520 du tome IV, la source des renseignements donnés par Lindley, plusee fait, important à noter : « que l'abbé Duquesne le vit «fructifier pour la première fois en même temps que le poirier Napoléon, dont « il fut aussi le propagateur et le parrain. » Or, comme il est constant que ce dernier arbre date de 1809, il reste donc formellement acquis qu'en 1813 la variété Marie-Louise avait déjà quatre ans. Observations. Souvent on a rangé parmi les synonymes de la fausse MAR [marie lou — par] 401 variété Marie-Louise nova, mise sur le compte de Van Mons, la poire, tout aussi peu authentique, surnommée Comte de Lamy. Il y a eu là malentendu, carie poirier Comte de Lamy se rapporte positivement au Beurré Curtet , ainsi qu'avec Thomp- son nous l'avons constaté pages 341 et 342 de notre tome Ier. — Il en est de môme pour les noms Marie Christine et Marie Chrétienne, sous lesquels on a vendu parfois la poire Marie- Louise. Prévost, dans sa Pomologie de la Seine- Inférieure, relevait cette erreur dès 1845, en décrivant la Marie-Christine (p. 144), espèce que je n'ai jamais pu me procurer. — En 1865 le Journal de la Société d'Horticulture de Paris a fait mention (page 696), d'après le Gardeners Chronicle, d'une poire Marie-Louise d'Uccle, qui, paraît-il, serait une sous-variété de la Marie-Louise et proviendrait du village d'Uccle, près Bruxelles. Nous signalons ce poirier, mais on comprendra qu'ayant déjà reçu six ou sept fois l'espèce Marie-Louise sous des surnoms nou- veaux , il nous ait paru prudent , jusqu'à plus ample information , de négliger ce gain, ne différant du type, selon le journal anglais, or que par un arôme « particulier î » Poires: MARIE -LOUISE DELCOURT, - MARIE -LOUISE DONKELAAR, — MARIE -LOUISE DUQUESNE, , Synonymes de poire Mane- Louise. Voir ce nom. MARIE -LOUISE NOUVELLE, — MARIE-LOUISE NOVA, — MARIE -LOUISE VAN MONS, 669. Poire MARIE PARENT. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux^ 'légèrement étalés, gros, de longueur moyenne, rarement bien coudés, rouge grisâtre et foncé, finement et abondamment ponctués, aux coussinets presque nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes, habituellement obtus, non appliqués contre le bois. — Feuilles : jamais abondantes, ovales, souvent acuminées, à bords réguliè- rement dentés en scie, à pétiole court et assez grêle. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — L'écusson se développe tardivement, chez ce poirier dont la vigueur II. 26 402 MAR [marte par] est modérée et que l'on greffe sur franc ou sur cognassier ; les pyramides qu'il fait sont irrégulières, peu hautes et peu touffues. Poire Marie Parent. — Premier Type. Description du fruit. — Grossevr : au-dessus de la moyenne. — Forme : oblongue plus ou moins cylindrique et bosselée , ou turbinée fortement ventrue à la base et géné- ralement voûtée et quelque peu contournée à son autre extrémité. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, recourbé, assez mince, renflé au sommet, souvent charnu à la base , verticalement ou oblique- ment inséré au milieu d'une dépres- sion rarement bien profonde mais dont l'un des bords est toujours proéminent. — Œil: petit ou moyen, ouvert ou mi-clos, parfois même complètement fermé , entouré de gibbosités et placé dans un vaste bassin de profondeur variable. — Deuxième Type. Peau : mince , jaune d'ocre ou jaune d'or, largement ponctuée et tachée de roux , marbrée ou panachée de gris verdâtre près de l'œil et quelquefois autour du pédoncule, lavée de rouge- brique sur le côté du soleil. — Chair: blanche, fine, fondante ou mi-fondante, juteuse, conte- nant au cœur de nombreuses petites pierres. — Eau : abon- dante, sucrée, vineuse, bien parfumée. Maturité. — Courant d'oc- tobre et se prolongeant parfois jusqu'en décembre. Qualité. — Première. Historique* — Voici dans quels termes M. Bivort, directeur des pépinières de MAR 403 établissait en 1833 l'origine i Société Van Mons, à Geest-Saint-Remy (Belgique' 3 ce poirier : « Cette nouvelle variété — écrivait-il — provient de mes semis de 1844, lesquels avaient i é extraits des fruits récoltés à Louvain [chez Van Mons], cette même année, parmi diverses riétés provenant d'une dernière génération de semis de ce professeur.... Sa première ■oduction a eu lieu en 1851. Notre éditeur a bien voulu m'autoriser à donner à cette poire nom de sa femme. » (Annales de pomologie belge et étrangère, t. I, p. 15.) | L'éditeur dont parle ici M. Bivort, est M. Parent, imprimeur-libraire à Bruxelles. Poire MARIE -THÉRÈSE. — Synonyme de poire Léon Leclerc épineux. Voir ce nom. 670. Poire MARIETTE DE MILLEPIEDS. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Hameaux; nombreux, étalés, peu forts, très- courts, à peine coudés, fauve -gris nuancé de rougeâtre, ayant les len- ticelles grosses, abon- dantes, et les coussinets saillants. — Yeux : aux écailles mal soudées , petits, ovoïdes, écartés du bois et très-souvent sortis en éperon. — Feuilles : de grandeur moyenne , ovales ou elliptiques y acuminées , à bords faiblement cré- nelés, à pétiole assez long , assez grêle et pourvu de stipules très- prononcées. Fertilité. — Conve- nable. Culture. — Ce poirier, ïia vigueur laisse à désirer, peut être greffé sur franc ou sur cognassier; ses hmides restent chétives, même dans leur troisième année, et le développement \ m écusson se fait toujours tardivement. eecription du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Form.e : ovoïde, irrégu- et bosselée, ou turbinée légèrement obtuse, parfois un peu contournée dans » ensemble, mamelonnée au sommet et moins renflée, ordinairement, d'un côté ■ de l'autre. — Pédoncule : court, arqué, gros, souvent plus fort à l'attache, obli- gent inséré dans une étroite cavité et quelquefois en dehors de l'axe du fruit. 404 MAR — Œil: grand, régulier, ouvert, rarement bien enfoncé. — Peau : rude au toucl assez épaisse, vert jaunâtre, lavée de roux foncé sur la face exposée au so maculée de roux clair autour de l'œil ainsi qu'autour du pédoncule, forten ponctuée et marbrée de même. — Chair: blanche, très-fine, fondante, juteus. odorante, quelque peu granuleuse auprès des loges. — Eau : excessivement al dante, rafraîchissante, sucrée, acidulé, possédant un parfum d'une saveur exqu Maturité. — Commencement ou courant de mars, et se prolongeant som jusqu'en mai. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété si tardive et si méritante provient des semis feu Maurice Goubault, mort pépiniériste à Millepieds, dans la banlieue d'Anger: 27 décembre 1854, et bien connu par l'obtention de différentes poires, toutes recherchées. La mise à fruit du pied-type de la Mariette eut lieu en 1854, et ce la veuve Goubault, qui, remariée à M. Durand, également horticulteur à Millepit fit en 1856 répandre ce poirier dans le commerce. Le nom qu'il porte rappelle i fois celui de cette veuve et celui du lieu où l'égrasseau prit naissance. Poire MARION. — Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom. Poire xMARION D'AMIENS. — Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom Poire MARION - JASSOL. — Synonyme de poire d'Épargne. Voir ce nom. Poire MARIOT. — Synonyme de poire Jaminette. Yoir ce nom. Poires MAROIS et MAROIT. — Synonymes de poire Jaminette. Yoir ce nom Poire MARQUIS D'HEM. — Synonyme de poire de Lansac. Yoir ce nom. 671. Poire MARQUISE. Synonymes. - Poires : 1. Marchioness (Henri Manger, Systemaiische Pomologie, 1783, 2* paie p. ! 06). — 2. Marquise d'Hiver (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in ihe gardeno/n horticultural Society of London, 1842, p. 144). description «le Fai'bre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, et? et généralement un peu arqués, gros et longs, à peine géniculés, légèrement coM neux, fauve grisâtre, finement et très-abondamment ponctués, aux coussin presque nuls, aux mérithalles courts.— Yeux : moyens, ovoïdes, pointus, il appliqués contre le bois, ayant les écailles plus ou moins en Couvertes. - FeutU- rarement nombreuses, ovales-allongées, unies sur leurs bords, à pétiole long, «»■ gros et accompagné de stipules bien développées. Fertilité. — Moyenne. MAR 405 Culture. — Cet arbre n'a rien de particulier dans sa végétation ; il se plaît autant . ' le cognassier que sur le franc, et prend toujours une assez jolie forme pyra- i claie. Poire Marquise. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée bien arrondie dans sa partie inférieure, conique légèrement obtuse à son autre extrémité , qui souvent est bosselée et mamelonnée. — Pédoncule : long, grêle à son milieu, renflé au sommet, charnu à la base, arqué, obliquement implanté dans une large dépression et contre une gibbosité de gros- seur variable. — OEil : irré- gulier, ouvert ou mi-clos et habituellement très -enfoncé. — Peau : épaisse, vert clair jaunâtre, uniformément ponc- tuée et marbrée ou tachetée de gris-roux sur la majeure partie de sa surface. — Chair : blanche, mi-fine, cassante ou mi-fondante, juteuse et assez pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, peu acidulé et peu musquée, fort délicate. Maturité. — Commence- nt de novembre , et parfois atteignant le mois de janvier. Qualité. — Deuxième, mais souvent première quand sa chair est à peu près idante. Historique. — L'apparition de cette poire dans les jardins français remonte plus à 1670. A cette date, aucun de nos anciens pomologues ne l'avait encore întionnée, mais peu après, en 1675, Merlet la décrivit fort exactement, page 101 son Abrégé des bons fruits. Elle se répandit rapidement et fit bientôt les délices des dateurs. Ainsi l'écrivain que nous venons de citer disait en 1690, en réimprimant p précieux recueil : « Je tiens ce fruit admirable et des meilleurs (p. 86) ; » et la lintinye, qui la cultivait dans le potager de Versailles, lui donnait de son côté, à lie même époque, les louanges suivantes: « Merveilleuse poire; elle a véritablement tant soit peu de pierres au cœur, ce qui seurement ne doit point empêcher de la conserver avec estime pour le mois de novembre. » [Instructions tir les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, p. 249.) On regarde générale- înt, même à l'étranger, cette variété comme originaire de notre pays, et le nom l'elle porte l'indique bien, mais rien encore n'a transpiré sur la localité ou sur la ntrée d'où elle est sortie. Observation». — La variété Archiduc-Charles, ou Délices d'Hardenpont de 406 MAR Belgique, diffère notablement de la Marquise, et pour l'arbre et pour le f] comme en 1858 on avait cru pouvoir, au Jardin des Plantes de Paris, réunir deux espèces, nous engageons le lecteur à les comparer ici. L'Archiduc-Charle , décrit page 153 de notre tome Ier. Poire MARQUISE [dans l'Hérault]. - Synonyme de poire Gnoico. Voir ce e Poire MARQUISE D'HIVER. - Synonyme de poire Marquise. Voir ce nom. Poire MARQUISE D'ITEM. - Synonyme de poire de Lansac. Voir ce nom. 672. Poire de MARSANEIX. BeseriptiŒsa de l'arbre. Bc assez fort. — Hameaux : nombreux, éri ou légèrement étalés, gros et de longu moyenne, peu coudés, duveteux, br rouxverdâtre, ayant les lenticelles ap rentes mais très-espacées, et les coussir peu ressortis. — Yeux : petits , coniqu pointus, collés contre Técorce. '— Feuill grandes, quelque peu coriaces , ovales ovales-allongées, bien acuminées, souv< canaliculées , assez cotonneuses et bla châtres en dessous , régulièrement den culées, portées sur un pétiole gros, coi et rarement stipulé. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Tout sujet lui convient; vigueur est excellente et sa croissanc hâtive; il prend une belle forme pyr midale. I>e*cripti«m du fruit. - Grosseur ; petite. - Forme ; arrondie régulier généralement un peu aplatie à la base. - Pédoncule .- assez long, grêle à son 3 renfle a ses extrémités, implanté à la surface ou dans une fafble cavité dont lfu des bords est quelque peu proéminent. - Œil: grand, bien fait, ouvert plac dans un bassin tres-evasé et de profondeur variable. - Peau : rugueuse, entière ment roussatre ponctuée de gris jaunâtre et finement réticulée de même. - Chair blanchâtre mi-fme, cassante, aqueuse, odorante, pierreuse et marcescente. - msiVide maiS P6U SUC1"ée' PeU savoureuseetPai>fûis même complètent Maturité. — Commencement de janvier et courant de février. Qualité. — Deuxième, et uniquement pour la cuisson. MAR 407 Historique. — Originaire du bourg de Marsanoix , dans l'arrondissement de Périgueux (Dordogne), ce poirier est cultivé depuis plus d'un siècle dans les fermes de la contrée, dont il sort très-peu, même pour entrer chez les horticulteurs de son département. Témoin ces lignes que m'adressait en 1865 M. Gagnaire fils, pépiniériste à Bergerac : « Nous ne cultivons pas dans nos pépinières la poire de Marsaneix; c'est un petit fruit, ne valant rien cru et ne réunissant pas de qualités assez méritantes pour qu'on le mulliplie comme variété à compote, » (Lettre du 3 mars.) 673. Poire MARSHALL WÏLDER. Description de 6'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : assez nombreux, peu longs et très-gros, presque érigés, légè- rement flexueux, rouge-brun foncé, à lenticelles blanchâtres, abondantes et des plus larges, à coussinets bien accusés. — Yeux : moyens, coniques, aux écailles grises et mal soudées, faiblement écartés du bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales-allongées, très-finement dentées, portées sur un pétiole fort et assez long. Fertilité. — Bonne. Culture. — Il est trop nou- veau dans mes pépinières pour qu'il me soit possible d'en bien préciser encore la végétation ; nous l'avons greffé sur cognas- sier, et ses pyramides, âgées actuellement de deux ans, s'annoncent comme devant être assez convenables, tant pour la force que pour la forme. Description du fruit. — Grosseur: volumineuse. — Forme: conique-allongée très-irrégulière, se rapprochant beaucoup des Calebasses , généralement contour- née et plus ou moins bosselée. — Pédoncule: très-court et très-gros, non arqué, fortement charnu, implanté presque horizontalement et à peu près continu avec le fruit. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, placé dans un bassin large et assez pro- fond. — Peau : rugueuse, vert clair légèrement jaunâtre, ponctuée de gris-roux et amplement marbrée ou tachetée de brun habituellement squammeux. — Chair : blanc jaunâtre, fine ou demi-fine, juteuse, excessivement fondante ,1 ; contenant 408 MAR quelques pierres auprès des loges. — Eau : excessivement abondante, bien sucrée, parfumant délicieusement la bouche et douée d'un aigrelet qui la rend des plus rafraîchissantes. Maturité. — Courant d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Cette poire a été gagnée dans mon école en 1866 et je l'ai mise au commerce en 1868. Le nom qu'elle porte est celui du plus éminent pomologue des États-Unis , M. Marshall Wilder , de Boston, président du Congrès pomologique américain, ainsi que de la Société d'Horticulture du Massachusetts. C'est à tous ces titres, et comme souvenir également de mes excellentes relations avec cet honorable personnage, que je lui ai dédié ce fruit, l'un des meilleurs, l'un des plus beaux qui soit encore sorti de mes semis. 674. Poire de MARTIN-SEC. Synonymes. — Poires : 1. De Saint-Martin (Charles Estienne, Seminarium et plantarium fructi- ferarum prœsertim arborum quœ post hortos conseri soient, 1580, p. 69). — 2. Martin-Sec de Champagne (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 104). — 3. Martin-Sec de Provins [Id. ibid. ). — 4. Rousselet d'Hiver (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, p. 317; et 1739, t. I, p. 255). — 5. Martin-Sec d'Hiver (Herman Knoop, Fructologie, 1771, 2e partie, p. 119). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, éri- gés au sommet, étalés à la base, longs et de grosseur moyenne , peu coudés , rouge ardoisé , finement et clairement ponctués, aux coussinets saillants. — Yeux : très -petits, coniques, pointus, écartés du bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : petites mais des plus abondantes, elliptiques-arrondies, légè- rement acuminées, relevées en gouttière, faiblement dentées , à pétiole court , peu fort et non stipulé. Fertilité. — Extrême. Culture. — Il est vigoureux et fait des pyramides régulières, touffues et assez hautes ; l'écusson se développe tardive- ment, n'importe sur quel sujet on ait greffé ce poirier, auquel le cognassier convient aussi bien que le franc. Description du fruit. — Grosseur: moyenne ou au-dessous de la moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins régu- lière et obtuse, souvent assez étranglée près du sommet, qui parfois est mame- lonné. — Pédoncule : long ou très-long, grêle, renflé au point d'attache, oblique- ment ou verticalement inséré à fleur de fruit ou dans une dépression prononcée MAR ,509 où le comprime une forte gibbosité. — Œil : grand, toujours très -ouvert, peu enfoncé, parfois saillant, entouré de bosses ou de côtes. — Peau : roux clair et jaunâtre, entièrement couverte de points gris et largement carminée sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanchâtre, demi-fine, très-cassante, quelque peu pierreuse au centre. — Eau : rarement abondante, sucrée, à saveur légère- ment anisée. Maturité. — Vers la mi-novembre et pouvant atteindre le mois de février. Qualité. — Troisième pour le couteau, première pour la compote, les conserves et le raisiné. Historique. — Je crois qu'on peut dire de cette poire, qu'elle est cultivée en France depuis au moins quatre siècles, car dès 1530 Cbarles Estienne, de Paris, la mentionnait dans son Seminarium et plantarium fructiferarum , etc. « Les poires n 1667, la seconde en 1675, la troisième en 1690. Jean Merlet mourut peu après cette lernière date, mais des spéculateurs rééditèrent son ouvrage en 1740 puis en 1771 . 1 en existe donc cinq éditions. Nous n'avons pu trouver, chez les biographes, lucun renseignement particulier sur ce zélé pomoiogue. Poire de MÉRODE. — Synonyme de Doyenné Boussoch. Voir ce nom. Poire MERVEILLE D'ANGOUMOIS. — Synonyme de poire Épine d'Hiver. Voir ce nom. Poire MERVEILLE BOUVART. — Synonyme de poire Petil-Oin. Voir ce nom. Poire MERVEILLE DES CHARNEUSES. — Synonyme de poire Fondante de Charneu. Voir ce nom. Poire MERVEILLE D'HIVER. — Synonyme de poire Petil-Oin. Voir ce nom. Poire MERVEILLE DE LA NATURE. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Poire MERVEILLE DU POITOU. — Synonyme de poire Épine d'Hiver. Voir ce nom. Poire MERVEILLE DE SAINTONGE. — Synonyme de poire Épine d'Hiver. Voir ce nom. Poire MESSIRE D'HIVER. — Synonyme de poire de Curé. Voir ce nom. Poire MESSIRE JAUNE DORÉ. — Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom. 682. Poire MESSIRE JEAN. ynonynses. — Poires: 1. De Coulis (Olivier de Serres, le Théâtre d'agriculture et ménage des | champs, 1600, p. 689). — 2. Messire Jean gris (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés ,' dans son verger et plant, 1628, p. 13). — 3. Messire Jean d'Hiver (Id. ibid.). — 4. Marion d'Amiens ; (de Boonefond, le Jardinier français, 1653, p. 100; — et Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1690, p. 94). — 5. Messire Jean vert (de Bonnefond, ibid.). — 6. Messire Jean rlanc (Meiiet, ibid., 1675, p. 90). — 7. Messire Jean doré (Id. ibid.). — 8. Messire Jean tardif (Triquel, prieur de Saint-Marc, Instructions pour les arbres fruitiers, 1676, p. 100). — 9. De Ver (Merlet, ibid., 1690, p. 94). — 10. Messire Jean de Logne (Henri Maûger, Systematische Pomologie, 1783, 2« partie, p. 24). — il . Saint-Jean d'Anjou {Id. ibid.). — 12. Saint-Jean musqué {Id. ibid.). - 13. De Monsieur 420 MES John (F. J. Baurnann, Catalogue descriptif des arbres fruitiers les plus recherchés, 1788, p. 80). — 14. Chaulis (de Launay, le Bon-Jardinier, 1808, p. 132). — 15. John (Robert Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 144). — 16. Monsieur Jean (Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 443). — 17. Messire Jean Chaulis (Tougard, Tableau alphabétique et analytique des variétés de poires, 1852, pp. 38 et 111). — 18. De LA Communauté (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. Ier). — 19. De Couvent (Id. ibid.). — 20. Emmilacour (Id. ibid.). — 21. Marion (Id. ibid.). — 22. John Dory (Congrès pornologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 94). — 23. Messire Jean Romain {Id. ibid.). — 24. Messire jaune doré (Robert Hogg, the Fruit manual , 1866, p. 311). Poire Messire Jean. Description de l'arbre. — Bois . très-faible. — Rameaux : peu nombreux, étalés, assez gros, courts et légèrement géniculés, brun cendré, abondamment et finement ponctués, à coussinets aplatis, à mérithallee courts. — Yeux : moyens, ovoïdes, obtus, duveteux, faiblement écartés du bois. — Feuilles : grandes, verl foncé et brillant, ovales ou ovales- allongées, profondément dentées on crénelées, au pétiole excessivement court mais rigide et bien nourri. Fertilité. — Remarquable. Culture . — Sa vigueur est modérée et le développement de son écusson , tardif ; on le greffe sur franc ou sui cognassier ; ses pyramides sont tou- jours petites et peu touffues. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent au- dessus de la moyenne. — Forme : variable, elle passe ordinairement de la turbinét obtuse et contournée, à la turbinée arrondie plus ou moins régulière. — Pédoncule court ou de longueur moyenne, et parfois même assez long, peu fort, arqué, obli- quement ou verticalement implanté à fleur de chair ou dans une faible dépressioi à bords accidentés. — Œil: grand ou moyen, ouvert, légèrement enfoncé, entour< de quelques plis. — Peau : épaisse, rugueuse, roux doré du côté de l'ombre, brui roussâtre sur l'autre face, uniformément semée de larges points gris-fauve plus oi moins squammeux, et généralement striée de même auprès du pédoncule. - Chair : blanche, demi-fine, cassante, juteuse, assez pierreuse autour des loges — Eau : fort abondante, bien sucrée, aigrelette, agréablement parfumée. Maturité. — Vers la fin d'octobre ou le commencement de novembre, e atteignant souvent le mois de décembre. Qualité. — Deuxième pour le couteau , première pour la compote et le raisiné Historique. — Le docteur Yenetle, de la Rochelle, parlant en 1678 et en 168! du poirier Messire Jean, dans la seconde partie de son recueil intitulé l'Art de taillei les arbres fruitiers , disait : « Il est venu de semence et a eu l'honneur de porter li « nom de celui qui l'a élevé (page 48). » (le renseignement, tout en ne manquan MES 421 pas d'un certain intérêt, serait néanmoins insuffisant pour nous éclairer sur l'origine de cette variété, si le docte Ménage ne l'eût complété de la sorte, en 1094 : « On l'appelle poire de Messire Jean, parce qu'elle a été mise en vogue par un curé « de Lorraine qui portait ce nom. » [Dictionnaire étymologique de la langue française, t. II, p. 69, au mot Jean.) Lorsque Ménage écrivit ces lignes, un très-long temps s'était écoulé depuis l'époque où les Lorrains nous avaient fourni cette variété, car cent ans auparavant Olivier de Serres (1600) lui trouvait déjà un synonyme : « Poire Messire Jean — observait-il — est celle qu'en Dauphiné et en Languedoc «l'on nomme de Coulis. » [Théâtre d'agriculture, p. 689.) On peut donc affirmer que nos jardiniers la connurent au moins dès 1550; mais en 1540 elle devait jncore être une rareté pour eux, autrement Charles Estienne — ce qu'il n'a pas fait — l'eût mentionnée dans le traité pomologique [Seminarium et plantarium fructiferarum , etc.) dont il publiait à Paris, à cette dernière date, la seconde édition. Du reste, un passage des Observations sur la manière de cultiver les arbres fruitiers, ouvrage imprimé en 1718, et fort estimé, confirme notre opinion. Il y est lit par l'auteur, Robert , procureur du roi au Châtelet : « Le Messire Jean est une :< poire aussi ancienne que le Beurré (p. 75). » Or, nous l'avons démontré page 373 le notre tome Ier, le Beurré remonte précisément à 1550. Les écrivains horticoles ilu xvne siècle ne furent pas d'accord sur le mérite du Messire Jean : Merlet (1675) ui trouvait « une eau très-sucrée et extraordinaire, » et le déclarait « un des ( meilleurs, un de ceux qu'on ne peut avoir en trop grand nombre. » [L'Abrégé des ions fruits, p. 90.) La Quintinye (1690) « avouait, au contraire, que ce fruit n'avoit ( pas véritablement le don de plaire à tout le monde ; » puis il ajoutait : « Ceux .( qui ne l'ayment mettent en jeu la pierre, à laquelle il est fort sujet sa chair :< rude et grossière, et en cela ils n'ont que trop raison; mais ils poussent, ce me :< semble , trop loin leur mépris , en disant que ce n'est qu'une poire de Curé , de :< Bourgeois et de Yalets , ou tout au plus une poire de Communauté. » [Instructions mur les jardins fruitiers et potagers, p. 158.) Aujourd'hui, nos pomologues sont inanimés pour la classer au deuxième rang des fruits à couteau , mais au premier uarmi les poires à cuire. Observatiosis. — Il en a été de cette variété, comme pour le Beurré : long- temps on a cru qu'il existait un Messire Jean gris, un Messire Jean blanc, etc. Cependant la Quintinye, cité plus haut, combattait déjà ce sentiment en 1690 : « Le < Messire Jean, soit blanc, soit gris, disait-il, tout cela est la même chose (p. 158). » S'il fallait encore, actuellement, éclairer à cet égard quelques incrédules, je pense i[ue les lignes ci-après, écrites en 1809 par le savant Louis Bosc, professeur de culture au Jardin des Plantes de Paris, y suffiraient amplement : ■ « La couleur de cette poire — expliquait-il — varie suivant l'âge, la vigueur de l'arbre, e sujet sur lequel il est greffé. Si le pied est vieux et languissant, le fruit est blanc ; s'il est eune, vigoureux et sur franc, il est doré; il devient moins gros, plus pierreux et plus gris, ïur" le cognassier. De là les trois variétés que quelques personnes séparent du Messire Jean. » Nouveau cours d'agriculture, t. X, p. 249. ) i Pour terminer, disons que ce fruit demande après la cueillette une surveillance rès-attentive , vu son défaut de blossir au cœur sans nulle altération de la peau. Notons également qu'il existe un faux Messire Jean, mais facile à reconnaître t sa qualité, car il est aussi mauvais cru, que cuit; et enfin qu'en 1860 4M. Bonamy frères, pépiniéristes à Toulouse, ont propagé un poirier MESSIRE EAN PANACHÉ, provenant, d'après eux, d'un rameau panaché trouvé par un de 422 MES leurs cousins, habitant les environs de Montauban, sur un sujet du type, rameau qu'ensuite ils se sont empressés de greffer. Poires : MESSIRE JEAN BLANC, - MESSIRE JEAN CHAULIS, > Synonymes de poire Messi® \ Jean, Voir ce nom. - MESSIRE JEAN DORÉ, ' 683. Poire MESSIRE JEAN GOUBAULT. Deseriptio de l'arbre. - Bois : peu fori — Rameaux; très nombreux, légè rement étalés grêles et asse courts, bien m niculés , brun fauve rougeâtn finement et abor damment ponc tués, aux couss nets saillants. - Yeux ; à écaill mal soudées moyens, ovoïde pointus , coll contre le bois a sommet de 1 tige , mais soi vent, à sa base ressorti s en ép< ron. — Feuilles d'un joli vei foncé et brillant ovales ou ovale allongées , acii minées , plant ou contournées dentées ou cré nelées irréguliè rement , ayar le pétiole court, bien nourri et généralement dépourvu de stipules. Fertilité. — Grande. Culture. — Cognassier ou franc, tout sujet lui plaît; sa vigueur est modérée ej MES— MIL [MILAN ADM — BLA] 423 le développement de son écnsson , ordinaire ; ses pyramides restent toujours un peu basses, mais elles sont très-touffues et très-régulières. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse ou moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins arrondie, souvent irrégulière, bosselée et beaucoup plus grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, légèrement contourné, mince à son milieu, renflé à ses extrémités^ implanté dans une faible dépression. — Œil : petit, ouvert, placé dans un bassin très-évasé et assez profond. — Peau ; fine et rugueuse, entièrement rousse et semée de larges points grisâtres peu apparents. — Chair : blanchâtre , grosse, mi-fondante, habituellement pâteuse et contenant quelques pierres autour des pépins. — Eau : rarement abondante, sucrée, aigrelette, faiblement parfumée et cependant fort agréable. Maturité. — Fin d'octobre ou commencement et courant de novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette poire date de 1847 et provient des semis de feu Goubault, horticulteur à Angers; elle est peu répandue. Appelée d'abord Messire Jean rond, et présentée sous cette dénomination au Comice horticole de Maine-et-Loire (Annales, t. III, p. 368), on la surnomma presqu' aussitôt Messire Jean Goubault, et ce dernier nom lui est resté. Poires : MESSIRE JEAN GRIS, MESSIRE JEAN D'HIVER. MESSIRE JEAN DE LOGNE, MESSIRE JEAN ROMAIN, MESSIRE JEAN TARDIF, MESSIRE JEAN VERT, Synonymes de poire Messire Jean. Voir ce nom. Poire MICHEL DOYENNÉ. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poire MIEL DE WATERLOO. — Synonyme de poire Fondante de Charneu. Voir ce nom. Poire de la MI- JUILLET. — Synonyme de poire Archiduc d'Été. Voir ce nom. Poire MILAN ADMIRABLE. — Synonyme de poire Milan d'Hiver. Voir ce nom. Poires MILAN DE LA BEUVERIÈRE et DE LA BEVRIÈRE. — Synonymes de Bergamote d'Eté. Voir ce nom. Poire MILAN BLANC. — Synonyme de Bergamote d'Été. Voir ce nom. 424 MIL [milan bor — hiv] Poire MILAN DE BORDEAUX. — Synonyme de poire Voie aux Prêtres. Voir ce nom Poire MILAN D'ÉTÉ. — Synonyme de Bergamote d'Été. Voir ce nom. 684. Poire MILAN D'HIVER. Synonymes. — Poires: 1. Milan rond (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 82; — et Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 110). — 2. Milan admirable (dom Claude Saint-É tienne, ibid.). — 3. Beurré gris d'Hiver (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 127, n° 69; — et Comice horticole d'Angers, Catalogue de son Jardin fruitier, n° 276 des Poiriers). — 4. Beurré gris d'Hiver ancien (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fruitiers et d'ornement, 1852, p. 17, n" 72). Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nom- breux, étalés, longs et de grosseur moyenne , légè- rement coudés , coton- neux, gris verdâtre foncé, à lenticelles larges et des plus abondantes, à cous- sinets presque nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes- arrondis , très - duveteux et écartés du bois, souvent même formant éperon. — Feuilles : petites et peu nombreuses, lancéolées ou ovales -allongées, forte- ment cotonneuses , fine- ment crénelées , portées sur un pétiole court et épais. Fertilité. — Satisfai- sante. Culture. — Doué d'une bonne vigueur, ce poirier n'a rien d'exceptionnel dans sa végétation , sauf le développement , assez tardif, de son écusson ; il fait des pyramides de force convenable , mais rarement bien feuillues. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée- arrondie, généralement mamelonnée au sommet et bien régulière. — Pédoncule: un peu court, gros et arqué, inséré de côté dans une étroite cavité de profondeur variable et à bords des plus inégaux. — (EU : grand, souvent mi-clos, placé au centre d'un vaste bassin et entouré de plis très-prononcés. — Peau: épaisse et rude au toucher, gris-roux, semée, près du pédoncule surtout, de larges points gris MIL [milan hiv — uou] 425 blanchâtre. — Chair ; jaunâtre, fine, demi-fondante, granuleuse au cœur. — Eau : rarement abondante, peu sucrée, acidulé, faiblement aromatique. Maturité. — Courant de novembre et se prolongeant jusqu'en janvier. Qualité. — Troisième, crue; première, cuite. Historique. — En 1628 cette variété ne fut pas mentionnée dans le Catalogue de le Lectier, d'Orléans, qui cependant contient à peu près les noms de tous les fruits connus en France au commencement du xvne siècle. Il est donc probable qu'alors elle n'avait pas encore pénétré chez nous , ou tout au moins qu'elle y était fort rare. Dom Claude Saint-Étienne, moine de l'ordre des Feuillants, la citait en 1670, sans nulle description, à la page 82 de sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits; mais peu après, en 1675, notre consciencieux Merlet lui consacra ces lignes : « Se mange pendant le mois de Décembre et les suivans le Milan-Rond, ou le Milan d'Hyrer, espèce de Bergamotte presque ronde, qui ressemble assez à la Commune, est moins lice, et bœure de mesme. » [L'Abrégé des bons fruits, pp. 107 et 110 de l'édition J.de 1675, et pp. 92 et 96 de l'édition de 1690.) Merlet s'est tû complètement sur l'origine de cette poire , et ceux de nos pomo- logues qui plus tard l'ont décrite, se sont renfermés dans le même silence. En Allemagne, l'érudit auteur de la Pomona franconica, Jean Mayer, n'a pas suivi leur exemple, il a dit en 1801 (t. II, p. 309) qu'il était possible que le Milan d'Hiver fût sorti de la Lombardie ; et cela nous semble fort probable. Mais nous ne saurions admettre, avec lui, que toutes les poires ayant porté jadis le surnom générique de I Milan, soient originaires d'Italie. Témoin l'ancien Milan Vert, ou Blanc, ou d'Été, ou i Milan ou Bergamote de la Beuvrière, actuellement appelé Bergamote d'Été, dont nous avons montré (t. I, p. 238) que Grez-Neuville , près Angers, fut le berceau. M)e ce surnom générique il en a été, très -évidemment, comme pour les idénominations Beurré, Besi, Doyenné, etc., nos pères l'ont appliqué à celles de leurs variétés qui , de façon ou d'autre , se rapprochaient du Milan venu de Lom- |bardie; et nous n'insistons pas pour en convaincre le lecteur, chacun sachant aujourd'hui quel abus on a toujours fait de ces termes génériques. Observations. — Les poires Chaptal et Épine d'Hiver, décrites page 547 de I notre tome Ier, et page 140 du tome II, diffèrent entièrement du Milan d'Hiver, I auquel on les a parfois réunies, ainsi que la Merveille d'Hiver, qui n'est autre que I e Petit-Oin, dont l'article se trouve ci-après. Nous le rappelons sommairement, I In renvoyant pour tout contrôle aux endroits précités. Poire MILAN ROND. — Synonyme de poire Milan d'Hiver. Voir ce nom. 685. Poire MILAN DE ROUEN. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, généralement érigés, gros et longs, à peine géniculés, cotonneux, vert olivâtre avé de marron clair, aux lenticelles saillantes, brunâtres, larges et abondantes, uix coussinets bien développés. — Yeux : moyens , ovoïdes , pointus , très-écartés I lu bois et souvent placés en éperon. — Feuilles : petites, ovales, non acuminées, 426 MIL [milan rou— ver] ordinairement canaliculées et entières sur leurs bords, ayant le pétiole grêle, un peu court et fortement rayé. Poire Milan de Rouen. Fertilité. — Grande. Culture. — Cet arbre végète par- faitement sur le cognassier, possède une vigueur satisfaisante, développe vite son écusson et prend une jolie forme pyramidale. Description die fruit. — Gros- seur : moyenne et parfois plus volu- mineuse. — Forme : arrondie, quel- que peu conique près du sommet, faiblement bosselée à la surface et moins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court ou très- court , bien nourri , obliquement inséré dans une large dépression à bords fortement plissés. — Œil : grand, très-ouvert, à peine enfoncé. — Peau : épaisse, jaune obscur, ponctuée et striée de fauve, très- amplement maculée de gris autour du pédoncule. - Chair : jaunâtre, demi-fine et demi-fondante, juteuse, assez granuleuse au cœur. - Eau : fort abondante, sucrée, légèrement aromatique, souvent entachée d'une acerbite désagréable. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. - C'est un gain de M. Boisbunel, pépiniériste à Rouen. Il l'obtint en 1858 et le mit dans le commerce l'année suivante. Poire MILAN VERT. — Synonyme de Bergamote d'Été. Voir ce nom. Poire MILANAISE CUVELIER. - Synonyme de poire Bonne de Malines. Voir ce nom. 086. Poire MILLER. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : assez nombreux, érigés, gros et longs, bien coudés, brun olivâtre, finement et abondamment ponc- tués ayant les coussinets aplatis. - Yeux : aux écailles noirâtres, moyens, ovoïdes et aigus, non appliqués contre le bois. - Feuilles : grandes, ovales, iaiblenient dentées ou crénelées, à pétiole court, fort et pourvu de larges stipules. Fertilité. — Abondante. Culture. — Ce poirier n'a rien d'exceptionnel dans sa croissance ; il est vigou reux, se plaît sur toute espèce de sujet et fait d'assez jolies pyramides. MIL 427 Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : elle passe de la conique fortement arrondie à la globuleuse légèrement écrasée, surtout à la base. — Pédoncule : court, mince, un peu arqué, régulière- ment inséré dans une étroite cavité Poire Miller. ^ont jeg korcis sont rarement très- inégaux. — Œil : petit, ouvert, mal développé , bien enfoncé. — Peau : rude au toucher, entièrement bronzée, ponctuée de roux et semée généralement de quelques mar- brures jaune verdâtre. — Chair : blanche, fine, fondante, juteuse, un peu granuleuse autour des loges. — Eau : des plus abondantes et des plus sucrées , aigrelette , possédant un délicieux arôme. Maturité. — Courant d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier pro- vient de mes semis; son premier rapport eut lieu en 1864 , et sa propagation en 1865. Je lui ai donné le nom d'un célèbre botaniste anglais, celui de Miller, connu par de nombreux ouvrages dont le principal, intitulé Dictionnaire des jardiniers et des cultivateurs, et formant huit volumes in-8°, a été traduit en français, en allemand, en hollandais, et réimprimé une dizaine de fois en Angleterre. Philippe Miller, qui fut membre de plusieurs Académies scientifiques, naquit en 1690, dirigea pendant cinquante ans le Jardin Botanique de Chelsea, près Londres, et y mourut octogénaire, le 18 décembre 1771. 687. Poire MILLOT DE NANCY. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : nombreux, étalés, courts et grêles, à peine géniculés, brun-vert foncé, aux lenticelles des plus petites et clair-semées, aux coussinets peu saillants. — Yeux : moyens, coniques, pointus, légèrement écartés du bois, ayant les écailles généralement mal soudées. — Feuilles: très-petites, ovales ou elliptiques, régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole assez court et très-faible. Fertilité. — Remarquable. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier; sa vigueur est modérée; le développement de l'écusson se montre un peu lent; quant à ses pyramides, elles sont petites mais touffues et de forme assez convenable. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière et bosselée, souvent même assez arrondie, et généralement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, 428 MIL — MOÏ Poire Millot de Nancy. recourbé, renflé à la base, implanté dans une faible dépression mamelonnée et plissée. — Œil: grand ou moyen, ouvert, peu enfoncé, uni sur ses bords. — Peau : jaune d'ocre , ponctuée de gris-roux , tachetée ou mar- brée de brun olivâtre, maculée de même autour du pédoncule et parfois légèrement lavée de fauve clair sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, demi - fine , fondante ou mi - fondante , contenant quelques pierres au centre. — Eau : rare- ment abondante , mais bien sucrée , aromatique et savou- reuse, quoique souvent un peu trop acidulée. Maturité. — Commencement et courant du mois d'octobre, et atteignant souvent le mois de novembre. Qualité. — Deuxième, et par- fois première, quand son eau est abondante et sa chair com- plètement fondante. Historique. M. Bivort (Alexandre), arboriculteur belge fort connu, signala ce fruit en J 849 , dans le deuxième volume de son Album de pomologie, et lui attribua l'origine suivante : « L'arbre qui a produit cette variété nouvelle se trouvait dans la pépinière du professeur Van Mons, à Louvain; son premier rapport a eu lieu en 4843, sans que nous puissions fixer avec certitude l'époque de son semis Il portait le n° 2670; il a été dédié par les fils de Van Mons à M. Millot, ancien officier de cavalerie et pomologiste distingué, habitant la ville de Nancy. » (Pages 47 et 48.) Poire du MINISTRE. — Synonyme de Bergamote du Bugeij. Voir ce nom. Poire MISSIVE D'HIVER. — Synonyme de poire de Curé. Voir ce nom. Poire de MITRE. — Synonyme de poire Fusée d'Automne. Voir ce nom. Poire MOIRÉ. — Synonyme de Beurré Moiré. Voir ce nom. MON /m 688. Poire MONCHALLARD. Synonymes. — Poires : 1. Belle-Épine fondante (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1864, t. IV). — 2. Épine d'Été de Bordeaux (Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des diverses variétés du pohier, 1862, t. II, 2" Supplément, p. 20). — 3. Épine rose de Jean Lami (Id. ibid.). — 4. MONSALLARD (Congrès pornologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 87). Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés au sommet, étalés vers la base, gros et longs, bien flexueux , brun olivâ- tre légèrement nuancé de rose, ayant les lenticelles fines, très-espacées , et les coussinets fortement accu- sés. — Yeux : assez petits, coniques, appliqués contre le bois , aux écailles dis- jointes. — Feuilles : d'un joli vert luisant, elliptiques très - allongées , à bords légèrement dentés ou cré- nelés, à pétiole fort et de longueur moyenne. Fertilité. — Satisfai- sante. Culture. — Sa vigueur est ordinaire et le dévelop: pement de son écusson, un peu lent ; tout sujet lui convient; il prend une forme pyramidale irréprochable. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée fortement obtuse, régulière, bien ventrue dans toute sa partie inférieure. — Pédoncule : long, bien nourri, plus ou moins renflé à son point d'attache , rarement très-arqué , obliquement inséré au centre d'une large mais peu profonde cavité. — Œil : grand, arrondi, ouvert, légèrement enfoncé. — Peau : mince, jaune clair et blafard, uniformément semée de points verdâtres et souvent lavée de rouge sombre sur la face qui regarde le soleil. — Chair ; très-blanche, fine ou demi-fine, excessivement fondante, juteuse, conte- nant quelques granulations autour et surtout au-dessous des loges. — Eau : fort abondante, bien sucrée, acidulé, faiblement aromatique mais douée de la plus délicieuse saveur. Maturité. — Depuis la moitié jusqu'à la fin d'août. Qualité. — Première. 430 MON [monseigneur aff] Historique. — Lorsqu'on voulut, il y a dix ans, déterminer la provenance de cette belle et bonne poire, que le Congrès pomologique commençait alors à recom- mander, on commit quelques erreurs qui peu après furent relevées en ces termes par un de nos honorables confrères , M. Gagnaire , de Bergerac : « Il nous a été donné — écrivit-il en 1 863 — grâce à l'obligeance de M. Raveaud, président de la Société d'Horticulture de Bergerac, de trouver enfin le berceau de la poire Moncballard : elle est née à Valeuil, canton de Brantôme (Dordogne), sur la terre des Biards, propriété de M. Monchallard, qui selon notre demande nous a fourni les renseignements suivants, extraits d'une de ses lettres : « — J'ai connu et je possède encore plusieurs poiriers qui portent mon « nom. Voici en peu de mots l'histoire de cet arbre : il y a bien longtemps, plus de cinquante « ans assurément [vers 1810], que mon aïeul trouva dans les bois un jeune sauvageon de « poirier qu'il recueillit avec soin. 11 le planta, et en obtint le fruit dont vous parlez, auquel, a en famille, on donna le nom de Voire Monsalard, et non Monchallard, comme vous l'écrivez. » (Revue Horticole, année 1863, pp. 179-180.) A ces détails si positifs, nous devons ajouter ceux qu'un autre pépiniériste, M. Gérand-Catros, de Bordeaux, publia en 1862 sur l'origine des divers synonymes de la poire Monchallard : « Un sieur Jean Lami — expliqua-t-il — l'a introduite à Bordeaux en venant, de Péri- gueux (Dordogne), s'y établir vers 1830. 11 la nommait Épine rose. Tous les pépiniéristes de Bordeaux la répandirent alors sous ee nom et sous celui d'Épine d'Été. Chez mon père, on l'appelait Épine rose de Jean Lami. Lorsque plus tard je me mis à étudier les fruits, voyant que Duhamel décrivait une poire Épine d'Été et une poire Épine rose, je donnai à celle de Jean Lami la dénomination de Belle-Épine fondante ; mais en 1 859 le Congrès pomologique, apprenant que le pied-mère de cette variété avait été trouvé sur les terres de M. Monchallard, adopta pour ledit fruit le nom de ce propriétaire. » (Notices pomologiques de M. Liron d'Airoles, t. II, 2e Supplément, p. 20.) Observations. — M. le professeur Decaisne, en décrivant cette poire dans son Jardin fruitier du Muséum (1861, t. IV) , a constaté qu'elle arrivait de Bordeaux sur les marchés de Paris , et s'y vendait , en moyenne , 25 centimes la pièce. La gros- seur et la qualité de ce fruit, jointes à sa précocité, lui donnent effectivement une réelle valeur; on doit donc le multiplier le plus possible, mais le cueillir toujours un peu vert , car il blossit assez vite. Poire de M0N-DIEU. — Synonyme de poire Ah-mon-Dieu! Voir ce nom. Poire MONIÉ. — Synonyme de poire de Calmar. Voir ce nom. Poire MONSALLARD. — Synonyme de poire Monchallard. Voir ce nom. 689. Poire MONSEIGNEUR AFFRE. Description «le l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : des plus nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, très-gros et très-longs, excessivement coudés, brun clair grisâtre, ayant les lenticelles larges, apparentes, rapprochées, et les coussinets saillants. — Yeux : gros ou moyens, coniques, pointus, fortement écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : assez petites, elliptiques bien MON | MONSEIGNEUR AFE — ITON 431 allongées, généralement canaliculées vers le sommet du rameau, à bords faible- ment dentés, à pétiole un peu court et rigide, quoique grêle. Poire Monseigneur Affre. Fertilité. - Extrême. Culture. — Il possède une grande vigueur, pousse vite et bien sur cognassier , se plaît également sur franc et fait des pyramides de toute beauté. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : variable, elle passe le plus habituellement de l'ovoïde écrasée ou quelque peu cylindrique, à la turbinée- ovoïde très-mamelonnée au som- met. — Pédoncule : assez long, droit ou arqué, de moyenne grosseur, souvent très-renflé cà la base , inséré dans une large et profonde cavité à bords forte- ment arrondis, mais parfois aussi placé presque à fleur de peau et appuyé contre une énorme protubérance. — OEil : petit, régulier, ouvert, occupant le centre d'un bassin fort évasé, Ide profondeur variable et parfois légèrement côtelé. — Peau: très -épaisse, assez rugueuse, jaune verdâtre, ponctuée, marbrée de roux et maculée de même auprès de l'œil. — Chair : blanche, fine, compacte mais très-fondante, juteuse, roussâtre isous la peau, un peu granuleuse au cœur. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, aromatique , d'une saveur parfaite. Maturité. — Fin d'octobre et dépassant difficilement le mois de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Le poirier Monseigneur Affre provient des semis faits à .Louvain (Brabant) par le professeur belge Yan Mons, mais il n'a donné ses pre- imiers fruits qu'en 1845, trois ans après la mort de cet arboriculteur. Le nom qu'il porte lui fut appliqué par le successeur de Van Mons, M. Alexandre Bivort, dont les pépinières sont également situées dans le Brabant, à Geest-Saint-Remy, près Jodoigne. Mgr Affre, tombé sur les barricades le 25 juin 1848, victime de son patriotisme et de son héroïque charité, naquit à Saint-Rome-de-Tarn (Aveyron), en 1793. Il occupait le siège archiépiscopal de Paris depuis 1840. 690. Poire MONSEIGNEUR DES BONS. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, érigés an sommet, étalés à la base, longs et des plus gros, peu flexueux, rouge-brun ardoisé , fortement et abondamment ponctués , à coussinets nuls ou presque 432 MON [monseigneur hon — sib" aplatis. — Veux : petits, ovoïdes-arrondis, écartés du bois, aux écailles disjointes. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, acuminées, régulièrement et profondément dentées en scie, portées sur un pétiole assez long , Poire Monseigneur des Hons. gros et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ce poirier, dont la vigueur est remarquable, se greffe indistinctement sur toute espèce de sujet ; les pyramides qu'il fait sont superbes ; la croissance de l'écusson n'est pas des plus hâtives. Description du fruit. — Grosseur : au- dessous de la moyenne et souvent petite. - Forme : assez inconstante, elle se montre le plus ordinairement turbinée légèrement allongée et obtuse, ou conique-obtuse quelque peu cylindri- que et bosselée. — Pédoncule : long ou de lon- gueur et de grosseur moyennes, droit ou arqué, parfois même contourné , souvent renflé à la base, inséré dans un faible évasement entouré de gibbosités. — Œil : saillant , grand , très- ouvert, généralement cotonneux. — Peau : un peu rugueuse, jaune olivâtre, ponctuée de roux du côté de l'ombre, jaune d'or sur l'autre face, où elle est en outre, ainsi qu'auprès de l'œil, largement marbrée et maculée de fauve, et quelquefois, mais rarement, nuancée de rose carminé. — Chair : blanc jaunâtre, fine, juteuse, fondante, pierreuse au centre et blossissant très -vite. — Eau : abondante, sucrée, aromatique, acidulé, assez savoureuse. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — M. Gibey-Lorne, amateur d'arboriculture fruitière résidant à Troyes, gagna de semis cette variété en 1856, et la soumit en 1858 à l'examen de la Société horticole de l'Aube, qui décerna à l'obtenteur une médaille d'argent de première classe. 11 faut donc admettre que ce fruit perd beaucoup, et sous tous les rapports, quand il est cultivé en dehors de sa terre natale, car chez nous, ainsi qu'au Jardin des Plantes de Paris, il est plutôt médiocre que bon ; et le Congrès pomologique, en 1864, l'a formellement rejeté, après étude sérieuse. Sa propaga- tion eut lieu en 1860, par les soins et sous la recommandation de MM. Baltet frères, pépiniéristes à Troyes. Le nom donné à cette poire est celui d'un ancien évêque de Troyes, MB1 de Seguin des lions, né à Castres (Tarn) en 1760, mort en 1843 dans sa ville épiscopale. 091. Poire MONSEIGNEUR SIBOUR. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, bien étalés ou réfléchis, gros et longs, peu coudés, vert foncé légèrement grisâtre, aux lenticelles larges, apparentes et rapprochées, aux coussinets aplatis. — Yeux : petits, ovoïdes, pointus, très-écartés du bois, quelquefois formant éperon <;t ayant les MON [monseigneur sir" 433 •ailles habituellement mal soudées. Poire Monseigneur Sibour. Feuilles : petites ou moyennes, ovales, planes ou quelque peu canali- culées, à bords faiblement dentés, à pétiole long, grêle et flasque. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Nous le greffons sur cognassier ; sa vigueur n'a rien d'excessif; son écusson croît lentement; quant à ses pyramides, leur force et leur forme sont toujours satisfai- santes. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et souvent moins volumineuse. — Forme: ovoïde fortement ventrue dans toute sa partie inférieure et habi- tuellement bien régulière. — Pédoncule : long, peu nourri et recourbé , inséré au milieu d'une large dépression rare- ment profonde. — Œil: grand, presque à fleur de fruit, ouvert ou mi-clos, uni sur ses bords. — Peau : rugueuse, vert jau- nâtre , ponctuée , marbrée et striée de gris-roux, et plus ou «oins lavée de brun-fauve sur le côté de l'insolation. — Chair : blanchâtre , assez -rosse, mi-fondante, juteuse, contenant de nombreuses pierres autour des loges. - Eau : abondante, sucrée, vineuse, ayant un savoureux arôme. Maturité. — Fin d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Elle est originaire de Jodoigne (Belgique), sort d'un semis de lesi de Chaumontel fait par M. Xavier Grégoire, amateur bien connu des pomologues, 1 date de 1855. Mgr Marie-Dominique- Auguste Sibour , auquel l'obtenteur l'a lédiée, fut nommé archevêque de Paris en 1848. Il était né à Saint-Paul-Trois- Mteaux (Drôme), en 1792, et l'on n'a pas oublié qu'il mourut le 3 janvier 1857 lans l'église Saint-Étienne-du-Mont, de sa ville archiépiscopale, frappé au cœur l'un coup ds couteau par un prêtre interdit, l'abbé Verger. Poire MONSIEUR. — Synonyme de poire de Curé. Voir ce nom. Poires de MONSIEUR. — Synonymes de poires : Caillot Bosat, Doyenné et Orange rouge. Voir ces noms. .!. 28 434 MON — MOR Poire de MONSIEUR LE CURÉ. — Synonyme de poire de Curé. Voir ce nom Poire MONSIEUR JEAN. — Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom. Poire de MONSIEUR JOHN. — Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom Poire MONSTRE. — Synonyme de poire de Catillac. Voir ce nom. POIRE MONSTRUEUSE DES LANDES. — Synonyme de poire de Catillac. Voi ce nom. Poire MONSTRUEUSE DU NORD. — Synonyme de poire Van Marum. Voir ( nom. Poire MONT -DIEU. — Synonyme de poire Ah-mon-Dieu ! Voir ce nom. Poire de MONTGERON. — Synonyme de Beurré de Montgeron. Voir ce nom. Poire de MONTIGNY. — Synonyme de Besi de Monligny. Voir ce nom. Poire de MONTRA VE. — Synonyme de poire d'Arménie. Voir ce nom. 692. Poire MOREL. Description de l'arbre. — Bois : forl — Rameaux : nombreux, étalés, gros et asseji longs , très-flexueux , vert foncé légèremeij brunâtre, à lenticelles apparentes mais da plus espacées , à coussinets saillants. — YeuA volumineux, ovoïdes, écartés du bois, ayai les écailles disjointes et duveteuses. — Feuillesh petites , un peu coriaces , ovales , entières sur leurs bords, munies d'un pétiole court u' épais. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Bien vigoureux, cet arbre fai dès sa deuxième armée d'assez belles pyraf mides, quel que soit le sujet qu'on lui a donné ; le développement de son écusson es ordinaire. Description du fruit. — Grosseur j au-dessous de la moyenne , ou petite. A Forme: ovoïde sensiblement pentagone, aplati aux extrémités , ayant ordinairement un côt plus ventru que l'autre. — Pédoncule: long, grêle, très-rentlé à la base, recourbé MOR— MOU 435 )lanté dans un assez large évasement entouré de gibbosités. — Œil : grand, couvert, légèrement enfoncé. — Peau : rugueuse, vert jaunâtre, ponctuée et rbrée de roux, dont elle est aussi presque entièrement recouverte. — Chair : nâtre, fine, cassante, juteuse, un peu granuleuse au centre. — Eau : abondante, eine sucrée, insipide et d'une astringence fort désagréable. Iaturité. — Courant d'avril et commencement de mai. Iualité. — Deuxième, mais bonne uniquement pour la cuisson. Iistos*iqiie. — M. de Liron d'Airoles a signalé cette poire en 1859, dans sa 1 synonymique des variétés du poirier (Fruits à l'étude, 1er Supplément, p. 12), et s voyons qu'il l'y attribue à Van Mons, ajoutant qu'elle fut propagée par le îesseur de ce dernier, M. Alexandre Bivort. Il s'ensuit donc que le pied-type vient de Louvain (Brabant), ville où mourut Yan Mons, en 1842, et que la •e Morel remonte au plus à 1843. Mais le personnage auquel on l'a dédiée nous inconnu. ibservaâioms. — Il s'en faut de beaucoup, notre dégustation vient de le aver, que les produits du poirier Morel soient de première qualité, comme jurait avant 1858, dans son Catalogue raisonné , M. J. de Jonghe, horticulteur ?uxelles, et comme le disait d'après lui, en 1859, M. de Liron d'Airoles, l'auteur essus mentionné. Sur leur indication, je classai cette variété parmi les bons ts à couteau, alors qu'elle n'avait pas encore mûri dans mon école. Aujourd'hui 1 n'en est plus ainsi, je m'empresse de la, traiter selon son mérite. — Decaisne a décrit en 1866, dans le tome VII du Jardin fruitier du Muséum, une •e Morelle blanche dont le nom pourrait amener quelque confusion avec celle nous occupe. On évitera toute erreur à leur égard, en se rappelant que la elle blanche est une mauvaise et très-petite poire du mois de juillet, bonne au f pour figurer chez les collectionneurs. dire MORETTE SUCRÉE JAUNE. — Synonyme de poire Passe-Colmar, Voir ce nom. dire MORIZEAU. — Synonyme de poire de Grumkoiv. Voir ce nom. oiRE du MORTIER. — Synonyme de Beurré Dumortier. Voir ce nom. )ire aux MOUCHES. — Synonyme de poire Orange tulipée. Voir ce nom. oire MOUILLE -BOUCHE. — Synonyme de poire Verte-Longue d'Automne. Voir ce nom. biRE MOUILLE -BOUCHE D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Verte-Longue d'Automne. Voir ce nom. ïïre MOUILLE -BOUCHE DE BORDEAUX. — Synonyme de poire Jansemine. Voir ce nom. 436 MOU — MOY Poire MOUILLE -BOUCHE D'ÉTÉ. - Synonyme de Bergamote d'Été. Voir nom. Poire MOUILLE - BOUCHE D'HIYER [des Allemands]. - Synonyme de poj Épine d'Hiver. Yoir ce nom. Poire MOUILLE - BOUCHE D'HIVER [des Français]. - Synonyme de pc| Angélique de Bordeaux. Voir ce nom. Poire MOUILLE - BOUCHE NOUVELLE. — Synonyme de poire Fondante Bois. Voir ce nom. Poire de la MOUTIËRES. - Synonyme de poire Caillot rosat. Voir ce nom. 693. Poire MOYAMENSING. Description de l'arbl —Bois: très-faible. — /tawieafl nombreux, étalés, grêles! courts, peu géniculés , roi* clair brunâtre nuancé de g m abondamment et très-finenifl ponctués, à coussinets presi nuls. — Yeux : assez gill ovoïdes, aigus, légèrement èm tés du bois. — Feuilles : pelj9 et rarement nombreuses, oval acuminées, contournées, il dentées en scie, portées suil pétiole long et menu. Fertilité. — Abondante. 1 Culture. — Il développe^ peu tardivement son écussîj sa vigueur est modérée; iW plaît mieux sur franc que sur cognassier et ses pyramides, quoique petites, s» néanmoins assez convenables. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. Forme : erlobulei irrégulière et bosselée, surtout près du sommet, qui généralement est marnera — Pédoncule : court, gros, non arqué, renflé à la base, obliquement implanté d un faible évasement et presque toujours appuyé contre une forte protubérance (JEU : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, souvent bien enfoncé. — Peau : épa et quelque peu rugueuse, jaune-citron, plus ou moins couverte de points, M taches et de stries d'un brun-roux parfois squammeux en partie. — Cm blanche, demi-fine, fondante, aqueuse, rarement bien granuleuse au cœur. MUS [MUSCAT AIX] i:{7 m : abondante, sucrée, vineuse, légèrement aigrelette et d'une saveur très- réable. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. - C'est une poire dont je suis, depuis 1852, redevable aux néricains. Downing, un de leurs pomologues, disait en 1863, page 525 de ses >uiis and fruit trees of America : « Le pied-type qui lui a donné naissance poussa lans le jardin de M. J. B. Smith, à Philadelphie, canton de Moyamensmg; » d ou it que ce dernier nom lui fut appliqué. Mais Downing n'indique pas l'époque d'ob- ition de ladite variété. Elle doit remonter au moins à 1847, car en 1850 ce même teur la signalant déjà, observait (tome Y du journal l'Horticultunst) « quelle promettait de soutenir sa réputation de fruit méritant (p. 199). » Du reste nous yons dans le Magazine of Horticulture de Hovey (t. XX, p. 531) , qu en 1854 elle t primée, le 15 août, à l'Exposition de Philadelphie. Poire MUSC D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Orange tulipée. Yoir ce nom. Poire MUSCADE. — Synonyme de poire Guenette. Yoir ce nom. Poire MUSCADELLE. — Synonyme de poire Petit-Muscat. Yoir ce nom. t Poire MUSCADET D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Bellissime d'Été [de Duhamel]. Yoir ce nom. Poire MUSCADILLE. — Synonyme de poire Petit-Muscat. Yoir ce nom. Poire MUSCADILLE ROUGE. - Synonyme de poire Bellissime d'Automne. Yoir ce nom. i Poire MUSCAT D'ALLEMAGNE. - Synonyme de poire Muscat allemand d'Hiver. Yoir ce nom. Poire MUSCAT L'ALLEMAN. - Synonyme de poire Muscat allemand d'Hiver. Yoir ce nom. 694. Poire MUSCAT ALLEMAND D'AUTOMNE. Dans l'école fruitière créée par le Comice horticole d'Angers, en 1833, un sujet ie cette variété se trouvait classé sous le n° 286, et longtemps je l'y ai vu charge le poires, car il était des plus fertiles. Malheureusement en 1864, lors de la trans- ormation du Comice en Société d'Horticulture, l'ancien jardm fut replante a leuf , et l'on négligea - j'en acquiers la preuve aujourd'hui seulement - de •egreffer les vieilles variétés arrachées. Je ne saurais donc caractériser le poirier Muscat allemand d'Automne, que je n'avais pas introduit dans mes collections, 438 MUS [muscat all] Poire Muscat allemand d'Automne. sachant qu'il existait à ma porte. Cependant, comme je l'ai souvent dégustée, J|| n'en vais pas moins figurer et décrire la poire qu'il produit, car elle est pel I cultivée et communément confondu) i avec le Muscat allemand mûrissant eiaj février , ou avec la Bellissime d'Été , si mangeant au mois d'août. BSescE'ipiâoaa du fruit. — Groè, ) seur : moyenne, et parfois au-dessoui de la moyenne. — Forme : assez variai! bie , elle passe le plus ordinairement dl la turbinée - allongée , régulière et 1 peine obtuse, à l'ovoïde irrégulière (1 fortement bosselée , surtout près d I sommet. — Pédoncule : long ou de lorl gueur moyenne, grêle, quelquefois renflé à la base, implanté soit oblique II ment, soit verticalement, à la surfacl du fruit. — OEil : ouvert, large, bieil fait, presque saillant. — Peau : à fonxiste certains points de ressemblance entre ces deux arbres et leurs produits, un ixamen attentif démontrera péremptoirement, néanmoins, qu'ils constituent bien leux variétés distinctes. Poire NAPOLÉON (BOIS-). — Voir Bois-Napoléon. Poire NAPOLÉON D'HIVER. — Synonyme de poire Napoléon 1er. Voir ce nom. 703. Poire NAPOLÉON Ier. ynonymes. — Poires : 1. Beurré Napoléon (Diel, Kernobstsorten , 1816, p. 60). — 2. Médaille (Poiteau, Annales de la Société d'Horticulture de Paris, 1827, p. 364). — 3. Liard (Van Mons, Revue horticole de Paris, 1834, t. II, p. 506). — 4. Napoléon vrai (Idem, cité par Poiteau dans sa Théorie Van Mons, 1834, p. 45, u" 14). — 5. Roi DE Rome d'Automne (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 145, n° 323). — 6. Sucrée dorée (Id. ibid. ). — 7. Du Wurtemberg {Id. ibid.). — 8. Belle-Gaenaise (Prévost, Porno- logie de la Seine-Inférieure, 1847, 5e cahier, p. 146). — 9. Beurré d'Antin (Id. ibid.). — 10. Bona- parte (Id. ibid.). — 11. Bon-Chrétien Napoléon (Id. ibid.).— 12. Captif de Sainte-Hélène (Id. ibid.). — 13. Charles X (Id. ibid. ). — 14. De l'Empereur (Id. ibid. ). — 15. Gloire de l'Empereur (Id. ibid. ). — 16. Melon d'Automne (Id. ibid.). — 17. Bon-Chrétien Charles X (Willermoz, Obser- vations sur le genre Poirier. 1848, p. 31).— 18. Napoléon d'Hiver (Id.ibid.). — 19. Bon-Chrétien ■ Bonaparte (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). — 20. Bon-Chrétien doré (Id. '.ibid.). — 21. Grosse-Milanaise verte (Langethal, Deutsches Obstcabinet, 1861, 5e cahier). — 822. Beurré d'Autein (Congrès poinologique, Pomologie de la France, 1863, 1. 1, n° 8). — 23. Beurré d'Autun (Id. ibid.). l Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux. igés, parfois légèrement arqués, faibles et courts, à peine géniculés, brun risâtre, finement et abondamment ponctués, aux coussinets aplatis. — Yeux : ès-gros, ovoïdes, aigus, non appliqués contre le bois. — Feuilles : grandes, /aies ou arrondies, souvent acuminées, ayant les bords irrégulièrement dentelés, pétiole de longueur moyenne et bien nourri. Fertilité. — Ordinaire, mais constante. Culture. — De vigueur modérée, ce poirier végète beaucoup mieux sur le franc îe sur le cognassier; son écusson se développe assez vite; ses pyramides, surtout ; ïns leur troisième année , sont généralement très-convenables. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée- jtuse, ou ovoïde fort irrégulière, à surface plus ou moins bosselée, bien ventrue jîi's la base, bien mamelonnée à son autre extrémité, près de laquelle elle est, nivent aussi, un peu étranglée. — Pédoncule : court ou de moyenne longueur, Poire Napoléon Ie NAP gros ou très-gros, droit ou arqué, placé généralement de côté dans un larg< évasenient à bords inégaux et gibbeux. — Œil : moyen ou petit, clos ou mi-clos occupant une cavité en entonnoir dont les dimensions sont assez variables , mai que l'on trouve presque toujours garnie de plis ou fortement côtelée. — Peau mince, jaune clair légèrement verdâtre, semée de petits points gris, raremec vermillonnée du côté du soleil, maculée de roux autour de l'œil et parfois autou du pédoncule. — Chair : blanche et fine, quoiqu'un peu granuleuse, des plùj fondantes et des plus juteuses. — Eau : excessivement abondante, très-sucréa rafraîchissante, ayant un arôme aussi prononcé que savoureux. Maturité. — Depuis J mi -octobre jusqu'à la fi de novembre ; atteignai même, exceptionnellemeD le courant de décembre. Qualité. — Première. Blistoriaiwe. — Poi un fruit dont l'obtentic date seulement du coe mencement de ce siècle , d a vu, par les vingt -trk synonymes classés pli haut , que baptêmes et pa- rains ne lui ont janm manqué! Politique, spécu- lation, voyages à l'étrang , telles furent surtout S sources d'où sortirent tst et de si variés surnom Gagné de semis dans la vi i de Mons (Belgique) , pi après 1804, par le jardin r Liart, qui vendit ensuite e pied-mère à son concitoj a l'abbé Duquesne, ce poirr passa d'abord à Stuttgardt, où dès 1816 le docteur Diel le décrivit sous le m Beurré Napoléon, choisi et appliqué par l'acquéreur [Kernobstsorten , p. c|. Du Wurtemberg sa culture se répandit en Angleterre, et l'on y crut longtens cette variété née chez Yan Mons, à Louvain. Le pomologue George Lindlj, s'appuyant sur un passage erroné des Annales de la Société d'Horticulture je Londres (t. II, p. 406), l'affirmait encore en 1831 (p. 380 de son Guide to the orcha and kitchen garden). Mais Van Mons ne voulut pas accepter le bénéfice de ces dt£ erreurs; il les rectifia au mois d'octobre 1834 et recourut, pour mieux atteinte son but, aux journaux belges et aux journaux français. Comme sa lettre, aujo - d'hui fort oubliée, renferme de curieux détails, nous allons la reproduire u partie : « L'on m'attribue à tort — déclara-t-il — le gain de la Poire Napoléon. Ce fruit! a obtenu par M. Liart, jardinier à Mons. L'identité de mon nom avec celui de la ville où il a procréé, aura donné lieu "à la méprise. Mon jardinier Meuris en ayant cueilli des greffes av que le fruit eût été dégusté, j'étiquetai ces greffes Sauvageon de Liart ; et quand je sus (8 NAP 455 le fruit était bon, et avait été couronné, je les fis circuler sous cette dénomination. M. l'abbé Duquesne a fait l'acquisition du pied-mère, qui était un très-jeune arbre, au prix de 33 fr., et il a imposé au fruit le nom de Napoléon. » (Revue horticole, de Paris, 1834, t. II, p. LiOG. ) Ainsi, grâce à cette lettre, pas d'incertitude sur la provenance ni sur les premiers noms du poirier Napoléon. Toutefois Van Mons oublia de préciser l'origine du synonyme Poire Médaille, Y\m des plus anciens que l'on puisse attri- buer au gain du jardinier Liart. « Il lui vint — disait Poiteau en 1827 — de ce « qu'une médaille d'encouragement fut décernée à ce jardinier par la Société « d'Horticulture de Mons , qui , chargée de déguster les premières poires mûries « sur le pied-type, les avait jugées excellentes. » (Annales de la Société d'Horticulture de Paris, t. I, p. 364.) Cette variété pénétra chez nous en 1824 et sa culture s'y généralisa lentement , puisque trois ans plus tard Poiteau constatait également « que ce poirier était encore peu répandu en France (ibidem). » Les Allemands, qui lui donnent entr'autres surnoms ceux de Grosse-Yerte Milanaise et de Roi de Rome, estiment beaucoup ses produits, « dont la qualité est si grande — écrivait en 1860 « M. Franz Jahn — qu'en raison surtout de l'abondance de leur eau, on les boit «plutôt qu'on ne les mange. » (Deutsches Obstcabinet, 5e cahier.) Mais c'est ici le cas de relever une légère erreur échappée au docteur Diel, en 1816, dans son Kernobstsorten , et depuis souvent reproduite par les pomologues d'outre-Rhin. Liart, l'obtenteur de la poire Napoléon 1er, n'était pas un cabaretier, ainsi que ces divers auteurs l'ont assuré : c'était un jardinier, comme il ressort formellement de la lettre du professeur Yan Mons , rapportée plus haut. Observations. — La poire Mobile, crue jadis identique avec la Napoléon, s'en éloigne infiniment, au contraire. Prévost l'affirmait dès 1847 (Pomologie de la Seine- Inférieure , p. 146), puis ajoutait : « Ce fruit, notablement plus précoce, est «pâteux, médiocre et ne mérite pas la culture. » Je suis du même avis; aussi n'ai-je gardé dans mon École le poirier Mabile, qu'afin de démontrer, au besoin, ■qu'il constitue bien une espèce particulière. — V Archiduc Charles, ou Charles d'Autriche, et le Dumon-Dumortier , décrits tous les deux dans ce Dictionnaire m. I, p. 153; t. II, p. 115), ne sauraient, non plus, être réunis à la variété Napoléon Ier. Et il en est ainsi du poirier Bois- Napoléon, n'ayant de commun, avec ce dernier, que la couleur de l'écorce (voir t. I, p. 451). 704. Poire NAPOLÉON SAVINIEN. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, gros et des plus longs, faiblement géniculés, brun olivâtre, ayant les lenticelles apparentes, ciair-semées , et les coussinets peu rassortis. — Yeux : aux écailles mal soudées, assez volumineux, ovoïdes-obtus, écartés du bois 3t formant parfois de courts éperons. — Feuilles : de moyenne grandeur et d'un vert jaunâtre, ovales, finement dentelées ou crénelées, portées sur un pétiole long, port et accompagné de stipules très-dé veloppées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On le greffe sur franc ou cognassier ; il n'a rien de particulier dans sa végétation et forme de superbes pyramides. 456 NAP Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée rarement bien obtuse , très- ventrue dans toute sa partie inférieure , fort amincie à son autre extrémité , qui parfois est bosselée et quelque peu recourbée. — Pédoncule : très-court, gros, non arqué, obliquement inséré, continu ou presque continu avec la chair. — OEil : grand, régulier, ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : plus ou moins rugueuse, Poire Napoléon Savinien. jaune verdâtre j ponctuée de gris- roux, maculée de fauve autour du pédoncule ainsi que dans la cavité ombilicale, et portant de nombreuses taches brunes ou roussâtres , entièrement squam- meuses. — Chair : blanche, mi- fine, fondante, juteuse et odo- rante, exempte de pierres mais légèrement marcescente. — Eau : des plus abondantes , sucrée , musquée, assez délicate, souvent par trop douceâtre. . Maturité. — Fin de septembre ou commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième, et quel- quefois première lorsque l'eau est franchement acidulé. Historique. — M. Bivort, directeur des pépinières belges créées à Geest- Saint -Remy- lez - Jodoigne avec les égrains et les espèces ayant appartenu au pro- fesseur Yan Mons , a décrit en 1856 le poirier Napoléon Savinien , alors dans toute sa nouveauté; reproduisons donc le passage où il en dresse l'état civil : « Cette variété, précieuse — dit-il — à cause de sa maturation tardive [janvier en mars] et de sa rusticité, provient du Jardin de la Société Van Mons. L'arbre, de semis, a produit pour la première fois en 1854. Il a été dédié à M. Napoléon Savinien, curé deLiernu (Namur) et membre de la Société. » (Annales de pomologie belge et étrangère, 1856, t. IV, p. 71.) Observations. — Je cultive ce poirier depuis 1858, et l'ai tiré directement du Jardin Yan Mons. Cependant si les fruits qu'il m'a donnés ne se sont jamais, par leur faciès, éloignés du type figuré dans l'ouvrage ci-dessus de M. Bivort, il n'en a pas été de même pour l'époque de leur maturité. Elle a toujours eu lieu, non de janvier en mars, comme il arrive, paraît-il, chez nos voisins les Belges, mais de septembre en octobre : ce qui constitue une différence assez sensible, on ne peut le nier! — La variété Joséphine de Malines, décrite page 310 de ce volume, a passé pour ressembler beaucoup à la Napoléon Savinien. Si l'on veut bien les comparer, leur complète dissemblance restera prouvée. NAP 457 Poire Napoléon III. 705. Poire NAPOLÉON III. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, presque érigés, gros et longs, fauve olivâtre légèrement nuancé de rouge, ayant les lenticelles blanchâtres, moyennes, abondantes, et les coussinets saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus, faiblement écartés du bois, aux écailles grises et disjointes. — Feuilles : grandes, elliptiques-allongées, à bords finement dentés, à pétiole long et grêle. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Je n'ai pas encore greffé ce poirier sur franc ; le cognassier lui con- vient bien; il s'y montre vigoureux, y développe rapi- dement son écusson et y fait dès sa deuxième année de fortes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : ovoïde assez irrégu- lière et bosselée, ventrue dans sa partie inférieure, parfois légèrement étranglée près du sommet. — Pédoncule : court, gros, rarement arqué, renflé à ses deux extrémités ou seu- lement à la base, placé de côté et à fleur de peau. — Œil : petit , ouvert , bien enfoncé. — Peau : jaune d'ocre, passant au jaune ver- dâtre sur la face exposée au soleil, ponctuée, striée, tachée de roux et de nom- breuses macules brunâtres. — Chair: blanche, fine, juteuse et très-fondante. — Eau : excessivement abondante, vineuse, sucrée, douée d'un aigrelet et d'un arôme des plus savoureux. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — L'égrasseau qui donna naissance à ce beau fruit, provient de mes semis; sa première récolte date de 1864. J'ai mis cette variété dans le com- merce en 1868, après l'avoir dédiée au Souverain illustre qui depuis vingt ans a si hautement favorisé les plus précieux intérêts du pays ceux de l'Agriculture. Poire NAPOLÉON VRAI. — Synonyme de poire Napoléon IeT. Voir ce nom. 458 NAQ 706. Poire NAQUETTE. Synonymes. — Poiïes : 1. Caillot rosat a courte queue (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776- 1801, t. III, p. 308, n° 136). — 2. De Disque (Id. ibid.). — 3. D'Eau-Rose a courte queue ( Id. ibid.). — 4. D'Herbe {Id. ibid.). — 5. Petite-Poire-Pomme (Id. ibid.). — 6. Bergamote précoce (Calvel, Traité complet sur les pépinières, 1805, t. II, pp. 284-285, n° 16). — 7. Bergamote early (George Lindley, Guide to thc orchard and kitchen garden, 1831, p. 334, n° 3; — et Tkoiapson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 124). — 8. Épine a courte queue (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II). — 9. Gros-Oignonnet allemand (Id.ibid.). — 10. Oignon allemand (Id. ibid.). — ■ 11. Bergamote Searles (Mas, le Verger, 1868, t. II, n° 53). Description de l'ar- bre. — Bois : un peu faible. — Rameaux : nombreux et assez étalés, grêles, de lon- gueur moyenne, légèrement coudés et duveteux , vert brunâtre lavé de rouge som- bre , finement et abondam- ment ponctués de gris , aux coussinets ressortis. — Yeux : petits, brunâtres, coniques- obtus plus ou moins plats et presque appliqués contre le bois. — Feuilles : grandes , vert foncé, ovales-arrondies et acuminées, planes ou con- caves, à bords unis en partie ou dentelés irrégulièrement et peu profondément , à pétiole assez long , menu , stipulé. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Cet arbre ne végète bien que sur le franc ; son écusson s'y développe vite, mais ses pyramides, généralement un peu basses, ne deviennent convenables qu'à partir de leur troisième année. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : sphérique, très-aplatie au sommet ainsi qu'à la base, où souvent elle est faiblement pentagone. — Pédoncule : court, bien nourri, renflé assez ordinaire- ment à ses extrémités, droit ou recourbé, inséré de côté, ou perpendiculairement, dans une cavité large et régulière. — OEil : moyen, mi-clos, arrondi, quelquefois presque saillant et quelquefois très-enfoncé. — Peau : mince, lisse, à fond vert herbacé, ponctuée de fauve, nuancée de jaune du côté de l'ombre et faiblement lavée ou jaspée, sur l'autre face, de rouge très-sombre. — Chair : blanchâtre, fine, fondante, juteuse, assez granuleuse auprès des loges. — Eau : fort abon- dante, bien sucrée, aigrelette, possédant un parfum souvent peu prononcé, mais toujours très-délicat. Maturité. — Depuis la mi-août jusqu'en septembre. Qualité. — Première. Historique. — Naquette fut le nom primitif de cette poire précoce, qu'aucun NAQ 459 auteur n'a mentionnée chez nous avant 1670 ; mais alors Claude Saint-Etienne, moine feuillant, la caractérisa en ces termes : « Se mange au commencement de septembre la Maquette, qui ressemble à une pomme, est longue et plus grosse vers la queue que vers la teste, colorée vers le soleil, et le reste est vert. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, pp. 50 et 51.) Après Claude Saint-Etienne on classa, ou plutôt on noya ce fruit dans l'innom- brable famille des Caillot, d'où suit que nous perdons sa trace jusqu'en 1770, date à laquelle l'arboriculteur allemand Jean Mayer vient affirmer que « la « poire Naquette ou Caillot rosat à courte queue, ou poire d'Eau-Rose, est fort « connue, dans la contrée qu'il habite [Wurtzbourg-sur-le-Mein, Bavière], sous les «noms de poire d'Herbe, ou de Disque, etc., etc. » (Pomona franconica, t. III, p. 308.) Et la description et la figure coloriée qu'il en donne se rapportent effectivement de tout point à la présente variété, dont le lieu d'origine échappe à nos recherches, quoique son nom la rattache bien à la France. Naquette, mot oublié depuis deux siècles environ, fut, au bon vieux temps où florissait le jeu de paume, un terme très-employé par les amateurs de ce jeu (voir Ménage, Dictionnaire étymologique). Si donc on l'appliqua à cette variété, ce ne put être que par analogie de forme , comme le firent plus tard les Allemands , qui, nous dit Mayer, la surnommèrent poire de Disque en raison, évidemment, de sa forme ronde et plate , rappelant celle du disque ou palet des anciens. M. le pro- fesseur Decaisne a décrit en 1859 la poire Naquette dans le Jardin fruitier du Muséum (t. II), et assuré qu'elle avait pour synonymes les noms Gros-Oignonnet ou Oignon allemand. M. Mas, l'étudiant à son tour, a dit en 1868 : te Je n'ai pu la «retrouver chez les pomologues allemands. » [Le Verger, t. II.) Nous devons joindre notre affirmation à celle de M. Mas, aucune des Pomologies allemandes publiées depuis 1801, date de l'impression du dernier volume de la Pomona franco- nica de Jean Mayer, ne contenant le moindre mot sur la poire Naquette. Aussi faut-il regretter que M. Decaisne n'ait pas indiqué la source où il a puisé les deux synonymes mentionnés ci-dessus. M. Mas a pensé, en outre, qu'une certaine Bergamote Searles qu'il possède depuis quinze ans, et dans laquelle il a positivement reconnu la poire Naquette, pourrait bien être, par suite d'une mauvaise lecture du mot early (précoce), la Bergamote early des Anglais, lui semblant identique égale- ment avec la Bergamote précoce signalée par Etienne Calvel, en 1805. Là encore nous partageons l'opinion de l'honorable directeur du Verger; et pour montrer que réellement ces deux Bergamotes ne sont autres que la poire Naquette, nous allons reproduire les descriptions qu'on en donna au commencement de ce siècle. — Voici d'abord celle de l'agronome Calvel , le premier qui ait parlé de la Bergamote précoce : « L'Arbre de la Bergamote précoce a de la vigueur, mais ses branches et ses bourgeons sont pendants. Ces derniers sont brunâtres, tachetés de points gris et couverts de duvet. Les boutons sont arrondis à la pointe, assez gros et sur des supports saillants; les feuilles sont d'un vert foncé, arrondies et peu dentelées. — Le Fruit, qui a environ deux pouces de dia- mètre, est très-aplati à la tête et l'échancrure du calice est très-enfoncée; il est plus court que son diamètre; à l'époque de sa maturité [commencement d'août] le vert de sa peau se colore de jaune, et alors sa chair est fondante, sucrée, agréablement parfumée. » (Traité complet sur les pépinières, 1805, pp. 284 et 285.) Cachée sous ce surnom de Bergamote précoce, la Naquette fut expédiée à Londres, en 1820, par un des amis de Calvel, André Thouin, professeur de culture au Jardin des Plantes de Paris; et comme les Anglais traduisirent dans leur langue notre qualificatif précoce , de là vint le nouveau synonyme Bergamote early. Ces 460 NEC faits ressortent du passage suivant, traduction littérale d'un article de la Pomologie du célèbre George Lindley, imprimée à Londres en 1831 : « Bergamote early. — C'est une poire arrondie, déprimée et légèrement pentagone auprès de l'œil ; sa hauteur est d'environ 2 pouces 1/2 ; son diamètre, de 2 pouces 3/4 ; le pédoncule, long de 1 pouce 1/4, et assez gros, se trouve inséré dans une large cavité; elle a la peau verte mais teintée de jaune au moment de la maturité, et légèrement colorée de rouge-brun sur la face regardant le soleil. D'un blanc jaunâtre, la chair, très-juteuse et très-sucrée, possède, quoiqu'un peu astringente, une délicieuse saveur. Ce fruit mûrit soit à la fin d'août, soit au commencement de septembre. Il fut offert en 1820, par feu M. Thouin, à la Société d'Horti- culture de Londres, qui lui donna son présent nom. » [A Guide to the orchard and kitchen garden, p. 334.) Terminons ce long historique en disant que la poire Naquette n'est pas généra- lement cultivée par nos pépiniéristes , quoiqu'elle l'emporte sur beaucoup d'autres variétés de sa saison; et rappelons surtout qu'elle n'a rien de commun avec la Bergamote Fiévée, comme on l'a récemment avancé, car ce dernier nom, nous l'avons prouvé page 249 de notre tome Ier, est uniquement synonyme de Bergamote lucrative. 707. Poire NEC PLUS MEURIS. Synonymes. — Poires : 1. Ne PLUS Meuris (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the gar- den of the horticullural Society ofLondon, 1842, p. 145, n° 326). — 2. Beurré d'Anjou et Beurré Gris-Rouge [par erreur] (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure , 1850, 7e cahier, p. 205; — et Tougard, Tableau analytique des variétés de poires, 1852, p. 45). Description de l'ar- bre. — Bois : très-fort. — Bameaux : peu nombreux et érigés, très-gros mais assez courts, légèrement flexueux, vert jaunâtre nuancé de gris, ayant les lenticelles abon- dantes , très - larges , et les coussinets fortement accusés. — Yeux : volumineux, ovoï- des-arrondis, rapprochés de l'écorce. — Feuilles: grandes, elliptiques - allongées , sou - vent canaliculées et contour- nées , à bords quelque peu crénelés , portées sur un pétiole de longueur moyenne, fort et habituellement car- miné , surtout à la partie inférieure. Fertilité. — Ordinaire. Culture . — Ce poirier, doué d'une remarquable vigueur, végète parfaitement sur le cognassier et développe vite son écusson ; les pyramides qu'il fait sont toujours des plus fortes mais généralement peu ramifiées. NEC — NEl 4G1 Description du fruit. — Grosseur ; volumineuse. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière, bien ventrue à son milieu et souvent très-mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court, gros, parfois très-renflé et très-charnu à la hase, arqué, obliquement inséré dans une cavité assez profonde et à bords généralement accidentés. — OEil : moyen, ouvert, presque saillant. — Peau : épaisse, vert jaunâtre, finement ponctuée de gris et panachée ou maculée de brun-roux autour de l'œil et sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc jaunâtre, très-fine, fon- dante, juteuse, presque exempte de pierres. — Eau : fort abondante, rarement bien acidulé, sucrée, possédant un parfum des plus délicats. Maturité. — Fin d'octobre ou commencement de novembre et dépassant difficilement le mois de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Le professeur belge Van Mons gagna cette variété dans sa pépinière de Louvain, formée en 1819 à l'aide des principaux égrains et sujets que depuis une vingtaine d'années il avait rassemblés à Bruxelles , dans l'enclos de la Fidélité. Comme le poirier Nec plus Meuris apparaît seulement en 1823 sur le Catalogue de ce célèbre arboriculteur (p. 51, n° 2167), il est assez naturel de penser que son obtention eut lieu soit à cette date, soit en 1822. Pierre Meuris, auquel il le dédia, était contre-maître de sa pépinière, et déjà Yan Mons, le nom Nec plus Meuris l'indique bien , lui avait consacré la poire Surpasse- Meuris , décrite ci-après, et dont la dénomination prouve à son tour qu'une variété simplement appelée Meuris exista, antérieurement aux deux autres, dans les collections du même semeur. Mais cette poire, quoique l'aînée de la famille, attira si peu l'attention, que jamais pépiniériste ou pomologue ne m'a parlé d'elle. Du reste, la propagation de la cadette fait croire que Van Mons, voyant les qualités natives de ce premier gain disparaître ou trop s'amoindrir, n'en aura pas, selon sa constante habitude, adressé des greffes à ses nombreux correspondants. Le poirier Nec plus Meuris est dans mon École depuis 1842, époque de son importation en France, où sa culture a pris un notable développement. ®n@ervatioug. — En 1850 Prévost décrivit un Beurré d'Anjou (Pomologie de la Seine- Inférieure, p. 205), provenant, disait- il, du Jardin fruitier de Rouen, mais qui n'était autre — on l'a souvent constaté — que la variété Nec plus Meuris. De là vinrent, pour cette dernière, les faux synonymes Beurré d'Anjou et Beurré Gris- Bouge, appartenant uniquement au Beurré gris. Nous rappelons et précisons ce fait, afin de mettre hors de cause les pépiniéristes angevins, chez lesquels on n'a jamais procédé à la fabrication de ce prétendu Beurré d'Anjou. Poire NECTARINE. — Synonyme de poire Enfant-Prodigue. Voir ce nom. Poires : de NEIGE, NEIGE BLANCHE, Synonymes de poire Doyenne. Voir ce nom. NEIGE GRISE, NEIGE DU SEIGNEUR, 462 NEI 708. Poire NEILL. Synonymes. — Poires : i. Niell (Poiteau, Théorie Van Mons, 1834, p. 48, n° 21). — 2. Colmar Bosc (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 145, n° 327). — 3. Beurré Niell (Emvning, the Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 401, n° 145). — 4. Colmar Neill (de Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des diverses variétés du poirier, 1859, 1er Supplément, p. 12). Description de l'arbre. — Bois : assez fort, jaunâtre lavé de gris et de rouge. — Rameaux : nombreux , très- étalés, un peu faibles, longs et coudés, rouge clair, à lenti- celles fines , clair - semées , à coussinets saillants. — Yeux : gros ou moyens, ovoïdes, non appliqués contre l'écorce et ayant les écailles légèrement disjointes. — Feuilles : petites, ovales-allongées, à peine cré- nelées sur leurs bords, munies d'un pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il croît mieux sur franc que sur cognassier, le développement de l'écusson est assez lent; les pyramides, n'importe sur quel sujet, sont irrégulières mais générale - ment d'une force convenable. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière, toujours très -ventrue dans toute sa partie inférieure et souvent un peu mamelonnée au sommet. — Pédoncule : long, ou très - long , rigide quoique grêle, placé verticalement, ou de côté, à fleur de peau. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, arrondi, presque saillant, habituellement bosselé sur ses bords. — Peau : mince, lisse, jaune d'or légèrement orangé sur la face exposée au soleil, toute parsemée de petits points fauves et striée de même dans le bassin ombilical. — Chair : très-blanche, fine et fondante, aqueuse, un peu granu- leuse auprès des pépins. — Eau : abondante, sucrée, douceâtre, rarement bien parfumée quoiqu'assez délicate. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Poiteau fut en 1833 l'importateur de ce poirier dans les jardins français. Il en reçut des greffes de l'obtenteur même, Van Mons, qui l'avait NKL— ; NON 4G3 gagné de semis à Bruxelles. La mise à fruit du pied -type date de 1815. Poiteau, qui dès 1834 décrivit cette variété [Théorie Van Mons, p. 48, n° 21), lui donna le nom, quelque peu défiguré, de NielL Les Anglais la cultivaient déjà en 1827, et Lindley la signala en 1831 sous sa véritable dénomination : Poire Neïïl (Guide to the orchard and kitchen garden, p. 382, n° 98), comme faisant partie des collections du jardin de la Société d'Horticulture de Londres, sis à Chiswich, aux portes de cette capitale. Le docteur Patrick Neill, auquel Van Mons dédia ce fruit, habitait Edimbourg (Ecosse) et passait pour un des arboriculteurs les plus distingués de l'époque. Poire NÉLIS D'HIVER. — Synonyme de poire Bonne de Malines. Voir ce nom. Poire NE PLUS MEURIS. — Synonyme de poire Nec plus Meuris. Voir ce nom. Poire de NEPTUNE. — Synonyme de poire Gros-Blanquet long. Voir ce nom. Poires NEUF-MAISONS et NEUVE -MAISON. — Synonymes de poire Serrurier. Voir ce nom. Poire NEW -YORK RED CHEEK. — Synonyme de poire Seckle. Voir ce nom. Poire NICOLE. — Synonyme de Bergamote du Bugey. Voir ce nom. Poire NIEL (d'Été). — Synonyme de Beurré de Bruxelles. Voir ce nom. Poire NIELL (d'Automne). — Synonyme de poire Neill. Voir ce nom. Poire NOISETTE. — Synonyme de poire Duc de Nemours. Voir ce nom. Poire NONES. — Synonyme de poire DearborrCs Seedling. Voir ce nom. 709. Poire des NONNES. Synonyme. — Poire Beurré de Brignais (Alexandre Bivort, Album de pomologie,18M, t. IV, p. 65). Description de l'arbre. — Bois ; fort. — Rameaux : assez nombreux, généralement érigés près du sommet, très-longs mais de grosseur moyenne, bien géniculés, marron foncé légèrement verdâtre, ayant les lenticelles fines, très- espacées, et les coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigus, bien écartés du bois. — Feuilles : peu abondantes, ovales ou ovales -arrondies, planes ou faiblement canaliculées, portées sur un pétiole assez grêle et des plus longs. Fertilité. — Extrême. Culture. — Sa vigueur est ordinaire; tout sujet lui convient; le développement 464 NON de son écusson est tardif; quant à ses pyramides, elles sont, dans leur troisième année, hautes mais peu touffues. Poire des Nonnes. Description du fruit. — Grosseur: au-dessous de la moyenne. — Forme : sphérique presque régulière, à surface légèrement bosselée , surtout près du sommet. — Pédoncule : très-long, grêle, recourbé, plus ou moins renflé à ses extrémités, souvent assez noueux, obli- quement implanté à fleur de peau ou dans une faible dépression. — Œil: petit, bien ouvert, saillant ou peu enfoncé. — Peau : mince, jaune-paille nuancé de vert tendre, semée de larges points gris-roux et de quelques taches brunâtres. — Chair : blanchâtre, des plus fines et des plu fondantes, juteuse, à peine granuleuse au centre. — Eau : excessivement abon- dante, sucrée, acidulé, possédant un parfum musqué, franc et délicieux. Maturité. — Fin de septembre et com- mencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Je multiplie ce poi- rier depuis 1838 et l'ai beaucoup propagé en raison de l'excellence et de l'abondance de ses produits. Les Américains, aux- quels je l'avais expédié dès 1851, le prirent d'abord, par suite d'une mauvaise lecture de l'étiquette, pour le poirier des Moines; mais bientôt ils reconnurent l'erreur commise et la rectifièrent, en vantant le mérite peu commun de cette variété (voir ï ' Horticulturist , de M. P. Barry, année 1852, p. 514; et année 1854, Dp. 239 et 306). Les Belges, qui la cultivent également, l'ont décrite en 1851 (Bivort, Album de pomologie, t. IV, p. 65), en la déclarant d'origine française et lui donnant pour synonyme le nom Beurré de Brignais. Ce synonyme est authen- tique, mais mal orthographié, car cette poire ne sort pas du bourg de Brignais, près Lyon; elle provient, au contraire, de la commune de Brigné, sise non loin de Saumur (Maine-et-Loire). Le pied-type y poussa spontanément, vers 1820, chez un propriétaire où le sieur Marcadeux, tailleur d'arbres, en ayant apprécié les produits, donna des greffes du nouveau poirier à un pépiniériste des environs, M. Toussaint Chatenay, de Doué-la-Fontaine, qui dès 1832 le mit dans le commerce sous le nom Beurré de Brigné. Peu après, j'ignore par quelle source et pour quelle cause, le sur- nom Poire des Nonnes fut appliqué à ce Beurré, et lui resta définitivement acquis. Observations. — La variété Dearbom's Seedling, gagnée en Amérique et dont nous nous sommes occupé ci-dessus (pp. 7 et 8), a pour synonymes les noms Dones et Nones, si rapprochés, par leur orthographe, du nom du présent poirier. Afin de ne jamais confondre ces deux espèces, il suffira de se rappeler que la Dearborn mûrit dès la moitié d'août, six ou sept semaines plus tôt que notre poire des Nonnes. Poire NON- PAREILLE. — Synonyme de Besi incomparable. Voir ce nom. NOT 465 710. Poire NOTAIRE MINOÏ. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — • Rameaux : nombreux, légèrement étalés, longs, de moyenne grosseur et peu coudés, marron nuancé de rouge sombre, très-finement et abondamment ponctués, ayant les coussinets bien ressortis et de courts mérithalles. — Yeux : moyens, coniques, aigus, à large base, non appliqués contre le bois. — Feuilles : assez grandes, ovales - allongées , acuminées , planes ou naviculées, à bords profondément dentés, à pétiole menu , court et stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il prospère sur toute espèce de sujet ; sa vigueur est modérée et la croissance de l'écusson, un peu lente; il prend une jolie forme pyramidale. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : assez inconstante, elle se maintient le plus ordinairement entre l'ovoïde irrégulièrement arrondie et la turbinée très -obtuse et très -ventrue. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, mince, renflé à la base, rarement bien arqué, inséré dans une large cavité souvent profonde et presque toujours accidentée sur ses bords. — Œil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, parfois contourné, généralement bien enfoncé. — Peau : épaisse et un peu rugueuse, vert herbacé légèrement jaunâtre, toute ponctuée de fauve et lavée de rouge sombre sur le côté de l'insolation. — Chair : jaunâtre, mi-fme et mi-fondante, contenant de nombreuses pierres autour des loges. — Eau : jamais abondante, sucrée, aromatique, entachée d'une astrin- gence qui la rend désagréable. Maturité. — Courant d'octobre. Qualité. — Troisième, et quelquefois deuxième quand l'astringence de l'eau n'a rien de trop prononcé. Historique. — Gain posthume du semeur belge Van Mons, cette variété s'est mise à fruit dans les pépinières de Geest-Saint-Remy-lez-Jodoigne, en 1844. Sa culture, fort rare en France , ne mérite aucune recommandation. Poire de NOTRE-DAME D'ÉTÉ. — Synonyme de poire d'Ange. Voir ce nom. Poire de NOTRE-DAME D'HIVER. — Synonyme de poire Franc-Réal. Voir ce nom. h. 30 466 NOU Poire NOUVEAU BOUVIER BOURGMESTRE. Bourgmestre. Voir ce nom. S37nonyme de poire Bouvier 711. Poire NOUVEAU POITEAU. Synonymes. — Poires: 1. Retour de Rome (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I, n° 21). —2. Choix d'un Amateur (Biedenfeld, Handbuck aller bekannten Obstsorten, 1854, 1" partie, p. 83). — 3. Tombe de l'Amateur (Decaisne, Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. 111). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : des plus nombreux, bien érigés près du som- met, légèrement éta- lés à la base, gros et longs, bien coudés, duveteux, d'un beau rouge , finement et abondamment ponc- tués , aux coussinets fortement accusés. — Yeux : assez petits, ovoïdes, aplatis, fort larges à leur base et collés contre l'écorce. — Feuilles: grandes, elliptiques-arrondies, à bords régulièrement dentés en scie , ayant le pétiole long et épais. Fertilité. — Re - marquable. Culture. — On le greffeindistinctement sur franc ou cognas- sier; il possède une vigueur parfaite, mais la croissance de son écusson a lieu tardi- vement ; ce poirier fait des pyramides de toute beauté. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois énorme. — Forme: oblongue ou ovoïde irrégulière, habituellement très - bosselée , bien ventrue à son milieu et souvent beaucoup moins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long ou un peu court, très-gros ou de grosseur moyenne, mais alors fortement charnu à la base, droit ou recourbé, implanté obliquement à fleur de NOU 407 peau. — Œil : assez petit, mi-clos ou fermé, placé dans un large bassin peu profond, dont les bords sont gibbeux et plissés. — Peau : mince, rugueuse, à fond vert herbacé, semée de gros et nombreux points fauves et recouverte en partie, surtout sur la face regardant le soleil, de taches assez squammeuses et d'un roux brunâtre plus ou moins foncé. — Chair : blanche, légèrement verdâtre auprès des loges, très-fine et très-fondante, juteuse, presque exempte de pierres. — Eau : des plus abondantes, sucrée, acidulé, très-savoureuse. Maturité. — Courant d'octobre et se prolongeant jusqu'en novembre. Qualité. — Première. Historique. — Ami particulier de notre compatriote Poiteau, si connu par ses travaux pomologiques et scientifiques, le professeur belge Van Mons lui dédia en 1823 un poirier provenant des égrasseaux de sa pépinière de Louvain, et qu'on trouvera décrit plus loin , à la lettre P. Celui qui nous occupe ici sort du môme lieu et d'un semis fait en 1827, mais il ne fructifia qu'en 1843, quelques mois après la mort de Van Mons. Alors les fils de ce célèbre arboriculteur, sachant combien leur père avait affectionné Poiteau, lui consacrèrent cette précieuse variété. Et s'ils l'appelèrent Nouveau Poiteau, ce fut uniquement pour la distinguer de celle gagnée à Louvain en 1823, et non pas — comme on l'a dit par méprise — d'un autre poirier Poiteau obtenu à Neuilly, près Paris, car ce dernier, que nous caractérise- rons également, donna ses premiers fruits huit ans après l'apparition du Nouveau Poiteau, et reçut d'ailleurs le nom générique de Bergamote, qu'on a eu grand tort de lui enlever assez récemment , puisqu'il empêchait de le confondre avec les deux espèces homonymes nées chez les Belges. (Voir Revue horticole, de Paris, 3e série, 1851, t. V, p. 55.) Poiteau, dont le nom se trouve ainsi attaché à trois poiriers fort distincts, mourut à Paris le 27 février 1854, âgé de 90 ans; il était originaire (1764) d'Amblemy (Aisne). On voudra bien, pour plus de détails sur cet auteur, se reporter aux pages 20 et 21 de notre tome Ier, où nous avons longuement parlé de lui en analysant son principal ouvrage. Observations. — En 1848 et 1850 j'ai reçu de Belgique, du Jardin fruitier de la Société Van Mons, deux poiriers étiquetés Retour de Rome et Choix d'un Amateur, mais qui se sont montrés, ainsi que leurs produits, complètement identiques avec le Nouveau Poiteau. Je dois d'autant mieux le constater, que le premier figurait, comme un gain de Van Mons, dans V Album de pomologie (t. Ier, n° 21) publié en 1847, à Bruxelles, par M. Bivort; et que le second fut également attribué à cet arboriculteur, au tome Ier, page 159, du Catalogue des pépinières qui me l'ont fourni. Poire NOUVEAU ZÉPHIRIN. — Synonyme de poire Zéphir in- Louis. Voir ce nom. Poire NOUVELLE B0USS0CH. — Synonyme de Doyenné Boussoch. Voir ce nom. Poire NOUVELLE FULVIE. J'écrivais en 1867, comme historique du poirier Belle de Jarnac, les lignes suivantes dans le tome Ier de ce Dictionnaire (pp. 203-204) : « Nous avons reçu la Belle de Jarnac en 1862, sans note d'origine, et ne saurions dire qui nous l'adressa. 11 existe dans la Gironde, arrondissement de Libourne, un village du nom de Jarnac, mais elle n'en provient pas, nous pouvons l'affirmer. Vient-elle de la Charente, où se 468 NOU trouve, non loin de Cognac, un autre Jarnac? On n'a pu nous renseigner suffisamment à cet égard. » Poire Nouvelle Fulvie. Aujourd'hui , j'en ai la certitude absolue, rua Belle de Jarnac est encore une fausse variété, au pro- fit de laquelle on a débaptisé la Nouvelle Fulvie, obtenue en 1854 par M. Grégoire , semeur belge habitant Jodoigne, et dédiée à l'un des membres de sa famille. Il faut donc rayer la Belle de Jarnac du Catalogue des espèces, et l'inscrire sur celui des synonymes. Ce que je fais actuellement en renvoyant, pour la description du poirier Nouvelle Fulvie, au n° 90 (p. 203), consacré à la pseudo-variété dont je viens de signaler l'existence. Observations. — Le nom Nouvelle Fulvie laisse croire qu'une autre variété, appelée alors poire Fulvie, a été gagnée et répandue également par M. Grégoire. Si quelques horticulteurs l'ont sup- posé , beaucoup , au contraire , regardent ce dernier nom comme synonyme du premier, et notre Congrès pomologique soutient leur opinion, puisqu'il accepte le synonyme Fulvie Grégoire (Pomologie de la France, 1865, t. III, n° 143). Pour moi, qui ne cultive que le poirier Nouvelle Fulvie, je pense qu'en Belgique on rencontrerait aisément l'autre, car le Catalogue des pépinières de la Société Van Mons mention- nait en 1854 , 1857 et 1861 une variété Fulvie Grégoire ou Fulvie ancienne (pages 54, 161 et 305), puis en 1856, 1861 et 1862, la Nouvelle Fulvie (pages 111, 307 et 339). Il me paraît donc sage de ne pas se prononcer encore sur l'identité ou la non-identité de ces deux poiriers ; aussi je regrette que l'on ait omis, page 203 de ce volume, le point interrogatif (?) que j'avais placé après le synonyme Fulvie Grégoire, qui s'y trouve inscrit. — J'ajouterai que la poire Nouvelle Fulvie est de grosseur assez variable , mais qu'elle reste néanmoins plutôt au-dessus qu'au dessous de la moyenne. Poire NOUVELLE GAGNÉE A HEUZE. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. Poire NOUVELLE D'OUEF. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 0 712. Poire OCTAVE LACHAMBRE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, légèrement arqués et étalés, gros, assez longs, peu géniculés, brun clair jaunâtre nuancé de gris, aux lenticelles larges et apparentes, aux coussinets bien accusés. — Yeux : volumineux, ovoïdes, non appliqués contre le bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : grandes et de forme géné- ralement ovale, planes ou faiblement navieulées, à dentelure ou à crénelure irrégulière, portées sur un pétiole de longueur moyenne, fort et accompagné de stipules des plus développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il fait de belles pyramides ; sa vigueur est ordinaire , ainsi que la croissance de son écusson ; il végète aussi convenablement sur le cognassier que sur le franc. Description sIm freait. — Grosseur: moyenne, et parfois plus volumineuse. — Forme : ovoïde-arrondie, bosselée, aplatie au sommet, moins ventrue habituel- lement d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, assez mince à son milieu, quelque peu renflé à ses extrémités, rarement arqué, obliquement inséré au centre d'une large et profonde cavité dont les bords sont plissés ou côtelés. — OEil: grand, très-ouvert, régulier, presque saillant. — Peau : jaune obscur, finement ponctuée et striée de roux, légèrement marbrée de fauve sur la partie exposée au soleil, ainsi qu'autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanchâtre, fine, fondante ou mi-fondante, juteuse, à peine granuleuse auprès des pépins. — Eau: excessivement abondante, acidulé et sucrée, plus ou moins aromatique mais toujours fort savoureuse. Maturité. — Fin mars, et se prolongeant souvent jusqu'en mai. Qualité. — Première. Historique. — Cette poire si tardive et si bonne me fut offerte en 1857 par son propagateur, M. Octave Lachambre, riche propriétaire et amateur d'horticul- ture habitant Loudun (Vienne). Je l'ai mise dans le commerce en 4860, et ne 470 0D0 — (EU saurais trop la recommander. Voici sur son origine les renseignements qu'a bien voulu me transmettre M. Lachambre : « La poire Octave Lachambre est pour moi un enfant d'adoption. Je l'ai trouvée dans le verger du château de la Guérinière, dont je suis propriétaire depuis quarante-trois ans, comme héritier de mon père. A cette époque (1825), l'arbre-souche — je le désigne ainsi, car je crois qu'il n'était pas greffé — me parut, quoique peu gros, assez âgé. Il mourut quel- ques années après ; et cela vint, surtout, de ce qu'il se trouvait planté dans un terrain fort abandonné. Je vous rappellerai que M. Decaisne, professeur de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris, nous a contesté la priorité de cette variété, disant qu'il la connaissait déjà sous la dénomination de Saint-Michel d'Hiver. Je serais heureux, Monsieur, que ces rensei- gnements vous aidassent à maintenir sur elle mes droits de paternité.,... » [Lettre du 21 novembre 1868. ) En ce qui touche le droit de paternité présentement réclamé, la seule chose qu'il me soit possible d'affirmer, c'est que ce poirier ne se rapporte à aucune des mille variétés que je possède. Quant à le considérer avec M. Decaisne comme un Saint-Michel d'Hiver, je n'y saurais songer, ce dernier nom — en 1859 le savant professeur l'a lui-même constaté — étant le synonyme le plus connu du Doyenné d'Alençon, espèce entièrement distincte de l'Octave Lachambre. On peut, du reste, contrôler notre assertion en recourant plus haut (page 55) à l'article où nous avons décrit et figuré le Doyenné d'Alençon. Poires ODORANTE et ODORANTE MUSQUÉE. — Synonymes de poire Grise- Bonne. Yoir ce nom. 7.13. Poire d'OEUF. Synonymes. — foires: 1. Ovale (Horman Kaoop, Pomologie, 1771, pp. 89 et 137). — 2. Beste Birn [en Alsace] (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. Ilf, pp. 201-203). — 3. Citron d'Été de Wurtzbourg {Id. ibid.). — 4. Strasburger beste Birn {Id. ibid.). — 5. Colmar d'Été de Strasbourg (F. J. Bauniaon, Catalogue descriptif des arbres fruitiers les plus recherchés, 1788, p. 74). — 6. Colmar d'Été de Wurtzbourg (Decaisae, le Jardin fruitier du Muséum, 1S01, t. IV). — 7. Poire Grise [dans l'Isère et la Drôine] [ld. ibid.). Description de l'arbre. — Bois: fort. — Rameaux: nombreux, érigés, gros et de longueur moyenne, peu coudés, légèrement duveteux, marron clair lavé de gris verdâtre, finement et abondamment ponctués , à coussinets aplatis. — Yeux : moyens ou petits, coniques, pointus, noirâtres, faiblement écartés du bois. — Feuilles : d'un vert blanchâtre, assez grandes, ovales ou ovales-arrondies, acumi- nées, cotonneuses, planes ou canaliculées, souvent contournées, à bords peu profondément crénelés ou dentelés, à pétiole court, épais, stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le cognassier n'est pas aussi favorable à ce poirier, que le franc, qui lui communique une vigueur très-satisfaisante; sur ce dernier sujet il développe vite son écusson et prend une jolie forme pyramidale. Description cl» fruit. — Grosseur: au-dessous de la moyenne, ou petite. — Forme : ovoïde assez régulière mais quelquefois un peu trop ventrue à son milieu (EU 471 Poire d'Œuf. pour bien justifier sa ressemblance avec un œuf. — Pédoncule: long ou de longueur moyenne, grêle, renflé à l'attache, parfois quelque peu contourné, inséré de côté au centre d'une faible dépression ou complètement à fleur de peau. — Œil: grand, arrondi , ouvert, placé dans un évasement de profondeur très- variable. — Peau: vert -pré légèrement jaunâtre , semée de points gris , maculée de fauve autour du pédoncule, mou- chetée ou tachetée de même , et plus ou moins colorée de rouge sombre sur la partie qui regarde le soleil. — Chair : blanche et mi-fine, mi-cassante ou fondante, juteuse, granuleuse au cœur. — Eau : fort abondante, sucrée, acidulé, possédant une légère saveur anisée qui la rend agréable et rafraîchissante. Maturité. — Derniers jours d'août. Qualité. — Deuxième. Mistoriqase. — « La poire d'OEuf est « originaire de la Suisse; on en trouve, prin- « cipalement, beaucoup aux environs de Bâle « où elle est fort estimée. » Voilà ce qu'écri- vait en 1766 l'arboriculteur hollandais Herman Knoop, dans sa Pomologie (pages 89-90), qui cinq ans plus tard (1771) fut traduite en français. Mais il oublia d'ajouter que dès 1561 le botaniste "Valerius Cordus la décrivit très- exactement sous le n° 18 du chapitre Poirier de YHistoria stirpium qu'il fit imprimer à Zurich. Ce dernier l'appelait également poire d'OEuf [Pirum Ovatum] et assurait l'avoir remarquée chez les Hessois, les Saxons et les Wurtembergeois. Elle nous vint de l'Alsace, où sa culture était fort commune à la fin du xvne siècle, tant à Strasbourg qu'à Colmar, localités dans lesquelles, rapporte Mayer [Pomona franconica, 1801, t. III, p. 201), on la nommait Beste Birn : Poire Excellentissime. Son apparition sur notre sol date environ de 1730; la première description que nous en rencon- trions est faite par les Chartreux de Paris, dans leur Catalogue de 1736, mais ils parlent seulement du fruit. Si l'on veut connaître l'arbre qui le produit, il faut ouvrir aux pages 157-158 le tome second du Traité de Duhamel, publié trente-deux ans plus tard (1768) ; là, rien ne laisse à désirer: tout est complet. M. Decaisne, en 1861, a longuement étudié cette variété, qu'il dit « fréquemment cultivée dans le « Dauphiné sous le nom de Poire Grise, et fort répandue dans tout l'Est de la «France.» [Jardin fruitier du Muséum, t. IV.) Chez nous autres, pépiniéristes de l'Ouest, je puis assurer qu'on la trouve difficilement ; peut-être s'y souvient-on encore de ces lignes, écrites en 1839 par Prévost, de Rouen : « Notre Commission « de Pomologie a été unanime pour en conseiller l'abandon, parce que, quoique « sucrée et de bon goût, elle joint à son petit volume, et à sa chair un peu grosse, « l'inconvénient de mûrir en même temps que beaucoup d'autres poires avec « lesquelles elle ne peut soutenir aucune comparaison. » ( Pomologie de la Seine- Inférieure , 1er cahier, p. 46.) 472 OEU 714. Poire OEUF DE CYGNE. Synonyme. — Poire Swan's Egg (Langley., Pomona, or the Fncit-Garden illustrated, 1729, plan- che lxiv, ii° 4 ; — et Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 383, n° 102). llescription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux et étalés , courts , gros , coudés , brun-fauve un peu verdâtre et légè- rement nuancé de rouge auprès des yeux, ayant les lenticelles fines, abondantes, de courts mérithalles et les coussinets très-ressortis. — Yeux : des plus volumineux, ovoï- des-arrondis, aux écailles disjointes et duveteuses , écartés de l'écorce. — Feuilles : d'un joli vert luisant, assez petites, ovales-arrondies ou ovales, faiblement acuminées, à bords dentés ou crénelés , à pétiole long, épais, bien stipulé. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Sa vigueur n'a rien d'excessif et tout sujet lui convient ; son écusson est d'une croissance tardive ; ses pyramides , fort ré- gulières, ne prennent un bon développement qu'à partir de leur troisième année. l&egcriptBcm aïai fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme: obovale ou ovoïde plus ou moins arrondie et bosselée. — Pédoncule : long, mince, droit ou recourbé, souvent renflé à son point d'attache, régulièrement implanté à fleur de fruit ou dans un évasementpeu marqué. — Œil: grand, très-ouvert, saillant ou faiblement enfoncé. — Peau : jaune verdâtre clair, couverte de gros et de petits points bruns et parfois de mouchetures rousses ; sur le côté de l'insolation elle prend habituelle- ment une teinte rougeâtre bien prononcée. — Chair: blanc jaunâtre, demi-fine, cassante ou mi-cassante, assez sèche, pierreuse autour des loges. — Eau : peu abondante, faiblement sucrée, ayant une légère saveur astringente et musquée. Maturité. — Fin de septembre et commencement ou courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — D'origine anglaise, cette variété fut signalée pour la première fois, sous le nom Sivaris Egg, dans la Pomona de Langley, remarquable publica- tion in-folio, avec planches, éditée à Londres en 1729. Ce poirier devint si commun sur le sol delà (irande-Bretagne, que George Lindley disait en 1831 : « Tous les « jardiniers l'y cultivent, tant sa fertilité est excessive et la saveur de ses produits, « exquise. » [Guide to the orchard, p. 384.) La maison Vilmorin, de Taris, en reçut d'Angleterre, au mois de mars 1831, des greffes qu'elle s'empressa d'utiliser ; et depuis lors la poire Swan's Egg — Œil de Cygne, en notre langue — figura OIG 473 souvent dans les Catalogues français, mais parmi les fruits de second ou troisième ordre, car « la saveur exquise » dont le pomologue anglais Lindley parlait plus haut, ne l'a pas suivie chez nous. Observations. — Dans le Jardin fruitier du Muséum de Paris (1860, t. III) la poire OEuf de Cygne est dite « mûrissant en hiver. » Une maturité si tardive nous étonne beaucoup, puisque cette variété ne dépasse jamais, ici, le mois d'octobre, et qu'en Amérique ainsi qu'en Angleterre, son pays natal, les auteurs qui la men- tionnent constatent unanimement qu'elle se mange à la fin de septembre et au commencement d'octobre : « Ripe the end of september and beginning of october, » écrivent-ils. 715. Poire OIGNON. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux, étalés, gros et de longueur moyenne, peu géniculés , d'un vert rouge nuancé de brun et de gris, finement et abondamment ponctués, aux coussinets ressortis, aux mérithalles courts. — Yeux : moyens, aigus et ovoïdes , noirâtres , collés contre le bois. — Feuilles : grandes, arron- dies, acuminées, planes ou canaliculées, dentées en scie, portées sur un pétiole long, très-fort et bien stipulé. Fertilité. — Extrême. Culture. — Ce poirier, de vigueur ordinaire , n'est pas d'une croissance hâtive pendant ses deux premières années , mais il se développe beaucoup mieux ensuite et fait, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné, d'assez convenables pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : sphérique, très-aplatie à ses extrémités et souvent moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, grêle , courbé ou contourné, parfois renflé à la partie supérieure, inséré obliquement dans une cavité de profondeur variable. — Œil: grand, régulier, ouvert, rarement bien enfoncé. — Peau: épaisse et très-rugueuse, gris-fauve, entièrement couverte de larges points gris cendré for- tement squammeux. — Chair : blanchâtre, grosse, cassante, assez granuleuse au 474 OIG cœur. — Eau: peu abondante, douce, sucrée, faiblement parfumée et cependant assez agréable. Maturité. — Fin de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette poire Oignon, dont je ne connais aucune description et qui n'a qu'un simple rapport de forme avec la variété Caillot rosat ou Oignon de Saintonge, diflère complètement aussi de l'Oignonet, notre Archiduc d'Été actuel (voir t. Ier, pp. 155-156 et 509 à 511). Je la cultive depuis de longues années et l'avais prise dans le Jardin de l'ancien Comice horticole d'Angers. On la rencontre assez communément, paraît-il, sur les fermes d'Ille-et- Vilaine. Ce fut elle, peut-être, qu'en 1628 le Lectier appelait Oignon d'Été de Bretagne, à la page 9 du Catalogue des arbres fruitiers de son verger d'Orléans. Le mois de maturité qu'il lui assigne — septembre — est bien le sien, mais comme il ne la décrit pas on ne peut, malgré cette conformité de nom et cette concordance de maturation, se déclarer formelle- ment pour l'affirmative. Le poirier Oignon sera toujours par sa grande fertilité, la grosseur, la qualité et Tassez longue conservation de ses produits, une espèce fort recommandable pour l'approvisionnement des halles. Je note en passant qu'il me fut expédié , il y a seize ou dix - huit ans , revêtu de la fausse étiquette Petit-Chaumontd, nom d'une variété caractérisée plus loin et qui ne saurait aucu- nement lui être réunie. Poire OIGNON ALLEMAND. — Synonyme de poire Naquette. Voir ce nom. Poire OIGNON ROSAT. — Synonyme de Bergamote Buffo. Voir ce nom. Poire OIGNON DE SAINTONGE. — Synonyme de poire Caillot rosat. Voir ce nom. Poire OIGNON DE VERNON. — Synonyme de poire Orange tulipée. Voir ce nom. Poire OIGNONET. — Synonyme de poire Archiduc d'Été. Voir ce nom. 716. Poire OIGNONET DE PROVENCE. Synonyme. — Poire Besi des Champs (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. 11). SescA»i]>ti4m «le E'avlwe. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : légère- ment étalés, assez nombreux et assez longs, grêles, peu flexueux, brun verdàtre, à lenticelles fines et rapprochées, à coussinets presque aplatis. — Yeux: moyens ou petits, coniques plus ou moins aigus, noirâtres, faiblement écartés du bois. — Feuilles : abondantes, ovales ou ovales -allongées, planes ou canaliculées, acumi- nées, ayant les bords faiblement dentelés, le pétiole un peu court , bien nourri et rarement stipulé. Fertilité. — Très-grande. OIG-OKE 475 Culture. — Modérément vigoureux, ce poirier se plaît mieux sur franc que sur cognassier; il est lent à se développer, mais dans sa troisième année on lui voit former des pyramides régulières et de hauteur convenable. Poire Oignonet. Description «lia fruit. — Grosseur : petite. — Forme : globuleuse ou ovoïde forte- ment arrondie. — Pédoncule : long et parfois des plus longs, menu, recourbé, habituelle- ment un peu renflé à ses extrémités, implanté à fleur de fruit. — Œil : grand, saillant ou à peine enfoncé, mi-clos, presque toujours entouré de très-légers plis. — Peau : mince et lisse, vert herbacé, couverte de petits points gris , généralement mouchetée de fauve et lavée de roux clair sur le côté de l'insolation. — Chair: blanc fortement verdâtre, fine ou mi-fine, fondante, pierreuse au cœur. — Eau ; suffisante, sucrée, aigrelette, ayant une saveur anisée assez agréable. Maturité. — Derniers jours de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Au commencement du siècle, cette petite poire hâtive était encore fort peu connue, surtout dans nos départements de l'Ouest. Localisée alors chez les Provençaux, elle dut en partie sa propagation à Urbain Audibert, pépiniériste renommé mort en 1846. De son établissement situé à Tonnelle, aux portes de Tarascon, il l'envoya vers 1812 à Loiseleur-Deslongchamps, savant agronome qui pour lors publiait à Paris le Nouveau Duhamel, luxueuse Pomologie restée très-rare par suite de son prix exorbitant. Elle y fut décrite et peinte en 1815 (t. VI, p. 198, pi. lxvii), sous le nom Oignonet de Provence, établissant bien sa provenance ; mais Loiseleur- Deslongchamps se contenta de dire qui la lui avait adressée, sans indiquer l'époque depuis laquelle on la cultivait dans cette contrée ; renseignement qu'il ne m'a pas été possible, même à Tarascon, de me procurer. Poire OIN (PETIT. Voir Petit- Oin. 717. Poire OKEN. Synonymes. — Poires : 1. Oken d'Hiver ( Vao Mons, Annales générales des sciences physiques , 1820, t. V, p. 124, n° 8, pi. lxxv). — 2. Beurré Ocken (Diel, Vorz. Kernobstsorten, 1821, p. xvm). — 3. Cent-Couronnes (Laurent de Bavay, Catalogue des pépinières de Vilvorde-lez-Bruxelles, 1852; — et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1869, t. VIII). Description «le l'arbre* — Bois : très-fort. — Hameaux : assez nombreux, bien érigés, des plus gros et des plus longs, fortement géniculés, brun jaunâtre, ayant les lenticelles larges , abondantes , les coussinets assez ressortis et de longs mérithalles. — Yeux : volumineux, coniques, pointus, faiblement écartés du bois, 476 OKE aux écailles mal soudées. — Feuilles : d'un beau vert, grandes , épaisses, quelque Poire Oken. Peu coriaces , ovales - arrondies , planes, à bords crénelés ou irrégu- lièrement denticulés, à pétiole de longueur moyenne et bien nourri. Fertilité. — Grande. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier ; il est vigoureux et la croissance de l'écusson, hâtive; dès leur deuxième année les pyra- mides de ce poirier sont fortes et irréprochables. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : assez inconstante , mais s'écartant peu , généralement , de la turbinée plus ou moins écrasée et bosselée, ventrue à son milieu et mamelonnée au som- met. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, bien recourbé, inséré dans une étroite cavité dont l'un des bords est parfois très-proéminent. — Œil : moyen , mi-clos ou fermé , faiblement enfoncé, entouré de plis et souvent, même, de fortes gibbosités. — Peau : fine, jaune pâle, ponctuée de gris clair, largement tachetée de fauve, sur- tout dans le voisinage de l'œil et du pédoncule , et légèrement vermillonnée sur le côté de l'insolation. — Chair : très-blanche et très-fine, entièrement fondante, aqueuse , contenant quelques granulations autour des loges. — Eau : des plus abondantes, sucrée, douée d'un arôme particulier véritablement exquis. Maturité. — Vers la mi -octobre et se prolongeant aisément jusqu'à la fin de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Divers pomologues ont attribué à M. Cayeux, jadis pépiniériste à Boulogne-sur-Mer, le gain de ce poirier ; d'autres ont dit que Van Mons en fut probablement l'obtenteur. Ces derniers étaient dans le vrai; seulement, faute de connaître les Annales générales des sciences physiques, recueil belge dont Van Mons resta longtemps l'un des principaux rédacteurs, ils n'ont pu changer leur doute en certitude. La poire Oken y fut effectivement signalée dès 1820 par cet arboriculteur fameux, et dans les termes suivants, qui constatent qu'elle appartient bien à ses semis : « Le fruit de l'Oken d'Hiver a le plus souvent la forme de la Crcssanc, quelquefois celle du Colmar ou du Miel d'Hiver Son eau rappelle plutôt le parfum des Colmars que des Bergamotes. Cependant, dans les fruits du premier rapport le goût était parfaitement celui de la Gressane. Nous avons donné à cette nouvelle poire le nom de l'un des plus illustres naturalistes philosophes de notre temps. Le pied-mère de cet excellent fruit est du très-petit nombre de ceux qui ont échappé à la dévastalioii de notre jardin d'expériences. » {Annales générales des sciences physiques, 1820, t. V, p. 124.) Le jardin d'expériences dont Van Mons parle ici, c'était son enclos de la Fidélité, situé à Bruxelles, et dans lequel il comptait en 181 U, époque où il lui fut enlevé OKE — OLI 477 pour cause d'utilité publique, plus de 80,000 pieds d'arbres fruitiers, dont les deux tiers au moins provenaient de ses semis. La poire Oken y mûrit pour la première fois vers 1816. Elle pénétra en France en 1836 ou 1837, mais y resta cachée long- temps sous un faux nom : celui de Cent -Couronnes. Laurent Oken, le savant écrivain auquel elle est dédiée, naquit dans la Souabe en 1789, à Ortenberg, selon les uns, à Bohlsbach, selon les autres, et mourut à Zurich au mois d'août 1851. Observations. — La maturité de ce fruit a été beaucoup surfaite, comme tardivité, dans quelques Catalogues et même dans plusieurs Pomologies, puisqu'on a dit qu'elle se prolongeait jusqu'en mars. Yan Mons affirme, je le sais, avoir mangé en 1819 une poire Oken au mois d'avril, mais le pied-mère venait à peine de donner sa première récolte ; depuis lors les produits des sujets obtenus par sa multiplication, sont évidemment devenus moins tardifs, puisqu'en 1 868 M. Decaisne, professeur de culture au Jardin des Plantes de Paris, les dit « mûrissant à la fin de « septembre et en octobre. » (Jardin fruitier du Muséum, t. VII.) Chez moi, jamais ils ne dépassent les derniers jours de novembre. — Vers 1850 j'ai reçu des pépi- nières de Vilvorde, près Bruxelles, plusieurs poiriers envoyés sous l'étiquette Cent- Couronnes. Tous se sont montrés identiques avec l'Oken ; aussi ne saurais-je admettre, d'après deux ouvrages spéciaux, que ce même nom Cent-Couronnes puisse être également synonyme de Beurré vert tardif, dénomination s'appliquant à une poire qui mûrit courant de janvier, alors que la Cent-Couronnes, ou mieux l'Oken, se mange au début d'octobre. Poire OKEN D'HIVER. — Synonyme de poire Oken. Voir ce nom. 718. Poire OLIVIER DE SERRES. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : très - nombreux et habituellement presqu'éri- gés , gros , peu longs , bien géniculés, vert foncé légè- rement brunâtre , finement et abondamment ponctués, à coussinets des plus accu- sés. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus, assez écartés du bois, ayant les écailles fortement disjointes. — Feuilles : ovales ou ovales- allongées , de grandeur moyenne, planes ou faible- ment arquées , profondé- ment dentées, portées sur un pétiole long et assez gros. Fertilité. — Ordinaire, 478 OLI — OME Culture. — Sa vigueur est parfaite; franc ou cognassier, tout sujet lui convient; son écusson n'a rien d'exceptionnel dans le développement; quant à ses pyramides, elles sont de toute beauté. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : sphérique, très-aplatie aux extrémités et souvent des plus bosselées à la surface. — Pédoncule : assez court, arqué, gros à son milieu, très-renflé au sommet ainsi qu'à la base, inséré dans une cavité plus ou moins profonde et dont les bords sont presque toujours légèrement côtelés. — Œil : grand, régulier, rarement très- ouvert, un peu enfoncé. — Peau : mince , jaune olivâtre, couverte de points et de larges taches fauves, lavée de même dans le bassin ombilical et faiblement rougeâtre sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, fondante ou demi- fondante, assez fine, odorante, quelque peu pierreuse autour des loges. — Eau : suffisante, bien sucrée, aigrelette, savoureusement parfumée. Maturité. — Courant de février et atteignant la fin de mars. Qualité. — Première. Historique. — C'est en 1861, et non pas en 1859, comme on l'a dit erroné- ment, que le pied-type de cette variété — sorti de pépins de la Fortunée d'Angers — a donné ses premiers fruits à Rouen, dans les pépinières de M. Boisbunel, son obtenteur. Soumise le 27 février et le 13 mars 1862 à l'examen de la Société d'Horticulture de Paris, la poire Olivier de Serres y fut justement qualifiée de « très-bon fruit de longue garde, » puis médaillée plus tard, en 1867. (Yoir Journal de ladite Société, t. YIH, p. 293, et t. Ier de la 2e série, p. 166.) En la dédiant à l'homme illustre qui mérita chez nous le surnom de Père de l'agriculture, M. Boisbunel s'est montré bien inspiré. Olivier de Serres, mort en 1619, appartient à l'Ardèche, où les populations reconnaissantes lui ont élevé une statue à Yilleneuve-de-Berg, localité dans laquelle il naquit en 1539. 719* Poire OMER-PAGHA. Synonyme. — Poire Saint-Menin (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America , édition de 1863, p. 549). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, bien nourris mais peu longs, fortement géniculés, vert clair nuancé de rouge auprès des yeux, ayant les lenticelles fines, très-rapprochées , et les coussinets faiblement ressorlis. — Yeux : à écailles disjointes et noirâtres, moyens ou volu- mineux, coniques, pointus, très -écartés du bois. — Feuilles : habituellement ovales-allongées, légèrement coriaces, planes ou quelque peu contournées, régu- lièrement dentées en scie, portées sur un pétiole long et fort. Fertilité. — Très- grande. Culture. — Sa vigueur n'a rien d'excessif et son écusson se développe assez tardivement; sur cognassier, cet arbre croît aussi bien que sur franc et fait, dans sa troisième année surtout, de fort convenables pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus considérable. — Forme : ovoïde assez allongée, généralement irrégulière et très- bosselée. — Pédoncule : court, arqué, gros, renilé à son point d'attache, placé de OME 479 côté dans une cavité profonde où il est comprimé par l'un des bords, et souvent par les deux, qui pour lors sont fortement mamelonnés. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé , occupant le centre d'un large bassin en entonnoir et de profondeur très- variable. — Peau: mince, vert Poire Omer-Pacha. clair jaunâtre, ponctuée et am- plement tachée de roux, surtout auprès du pédoncule. — Chair : blanche, fine, fondante, juteuse et rarement bien pierreuse au centre. — Eau : des plus abon- dantes, sucrée, vineuse, déli- catement aromatisée. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Première. Historique. — En 1856 le pomologue américain Hovey, décrivant dans son Magazine of horticulture une poire Saint - Menin, mûrissant, observait-il, au commencement de septembre et ne laissant rien à désirer sous le rapport de la qualité, ajoutait : « Quelle est son origine? quelle « est son histoire?... Je l'ignore « et suis surpris qu'un fruit « aussi savoureux, et dont l'im- « portation en Amérique remonte environ à dix ans, n'y soit pas mieux connu. » (Pages 231 et 232.) Je puis répondre avec certitude à la question que se posait ainsi M. Hovey, car, cette poire Saint-Menin, c'est moi qui vers 1850 l'expédiai aux États-Unis. Seulement je l'y avais introduite sous la dénomination qu'elle portait en France — Omer-Pacha, nom d'un célèbre général ottoman, né à Plaski (Croatie) en 1806 — et je ne sais, à mon tour, qui la consacra plus tard, en Amérique, à la mémoire d'un saint dont nos calendriers n'ont pas encore fait mention! Cette substitution de nom a fini du reste par se découvrir, aux Etats- Unis ; j'en trouve la preuve dans le recueil pomologique , si répandu , de Charles Downing, où il est affirmé, page 549 de l'édition publiée en 1863, que les poiriers Omer-Pacha et Saint-Menin sont identiques. Dire l'origine de l'Omer-Pacha, me serait impossible ; on annonce fréquemment cette variété dans les .Catalogues , mais personne ne lui attribue le moindre obtenteur. Pour moi , j'en prenais des greffes, vers 1844, dans l'ancien Jardin du Comice horticole d'Angers, où sa culture était alors toute récente. De quel correspondant le Comice l'avait-il reçue?... Si je n'ai rien trouvé de positif à cet égard, je me suis du moins convaincu, en faisant ces recherches, qu'il existait une grande ressemblance entre ce poirier et certain autre, appelé Forme Duval, lequel appartenait également à la collection, maintenant détruite, de notre Comice. Toutefois, ce dernier n'étant pas dans mes pépinières, je ne saurais résoudre complètement cette question d'identité, 480 01NO 720. Poire ONONDAGA. Synonymes. — Poires : 1. Swan's Orange (Hovey, ihe Fi^uits of America, 1847, t. I, p. 21). — 2. Empereur Alexandre (Charles Baltet, le Verger, 1868, Chronique de septembre, p. 58). Description de l'arbre. — Bois : as- sez fort. — Rameaux : nombreux, très-étalés et légèrement arqués, gros mais peu longs, bien coudés , duve- teux, gris clair cendré et nuancé de brun, à lenticelles fines et rapprochées , à cous- sinets ressortis. — Yeux : volumineux, ovoïdes ou coniques écrasés , cotonneux , très-écartés de l'écorce et ayant les écailles mal jointes. — Feuil- les : grandes, ovales allongées, habituelle- ment acuminées, pla- nes ou canaliculées et contournées , faible- ment dentées , au pétiole long, très-fort et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — De vigueur modérée, ce poirier se plaît autant sur cognassier que sur franc ; il n'a rien de particulier dans sa végétation et prend ordinairement une assez jolie forme pyramidale. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde fortement arrondie et souvent des plus irrégulières, surtout près de l'œil, où l'un des côtés est presque toujours gibbeux et déprimé. — Pédoncule : assez court, gros, rugueux, rarement arqué, obliquement implanté à la surface du fruit et généralement entouré de petites côtes ou de quelques ondulations charnues. — Œil: grand ou moyen, mi-clos ou fermé, parfois contourné, à peine enfoncé. — Peau : jaune brillant, ponctuée de roux, marbrée et tachée de fauve auprès du pédoncule. — Chair : blanche et très-fine, fondante ou mi-fondante, juteuse, assez granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette, sans arôme bien prononcé, mais douée cependant d'une agréable saveur. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première, et quelquefois deuxième quand son eau manque complètement de parfum, ONO — ORA [orange aut— invl 481 Historique. — J'ai rapporté d'Amérique, dont elle est originaire, cette espèce en 1850 ; elle y jouit, depuis le commencement du siècle, d'une réputation d'extrême bonté qu'elle n'a pas entièrement justifiée chez nous. Les Américains la cultivent sous le nom de poirier Sivan's Orange , beaucoup moins connu , en France , que celui d'ONONDAGA , rappelant le lieu de résidence de son principal propagateur. Le pomologue Hovey l'ayant décrite dans le remarquable recueil qu'il fit, en 1847, paraître à Boston, nous allons lui emprunter le passage suivant, relatif à l'histoire de ce beau fruit , sorti du Connecticut : « Ce fut, en 1806, M. Henry Case, d'Onondaga (New- York), qui rapporta de Farmington (Connecticut) des greffes de cette variété ; mais, en 1808, ayant quitté Onondaga pour un autre point de l'Amérique, pour Liverpool, il y transplanta son poirier, qui y mourut en 1823. Antérieurement, cependant, il en avait donné des scions à diverses personnes, et notamment à M. Joseph Swan, d'Onondaga-Hollow. Or, le fds de ce dernier cueillit chez son père, vers 1837, quelques poires de cette variété et les fit admettre à l'exposition horticole de Rochester, localité où il était domicilié. Séduite alors par la heauté autant que par l'exquise saveur de ces poires, la Société d'Horticulture de cette ville les nomma, ignorant encore leur véritable origine, Swan's Orange, afin de récompenser par là celui qui les avait exposées. » (The Fruits of America, 1847, t. I, p. 21.) Poire d'OR. — Synonyme de poire Jalousie. Voir ce nom. Poire ORANGE. — Synonyme de poire Orange musquée. Voir ce nom. Poire ORANGE D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. Poires : ORANGE D'AUTOMNE TULIPÉE , n n ( Synonymes de poire Orange ~ ORANGE BIGARADE, \ tulipée. Voir ce nom. Poire ORANGE BRUNE. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. Poire ORANGE COMMUNE. — Synonyme de poire Orange musquée. Voir ce nom. Poire ORANGE ÉCARLATE. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. Poires : ORANGE D'ÉTÉ , \ n . „ ____________„ / Synonymes de poire Orange - ORANGE GRISE, ) »»^- ™r ce nom. 721. Poike ORANGE D'HIVER. Synonymes. — Poires: 1. LuciNE (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 997). — 2. Madeleine d'Hiver (Id. ibid., n° 126). — 3. Citron d'Hiver (Henri Manger, Systematische Pomologie, 1780,2° partie, p. 96, n° 106). — 4. Gros-Musc d'Hiver (Id. ibid., p. 20). — 5. Orange d'Hiver mosquée (Id. ibid., p. 96, n° 106). — 6. Orange de Pâques ( Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1855, p. 81 ). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros et courts, à peine géniculés, bien duveteux, brun foncé quelque peu h. 31 482 OR A [orange hiv] rougeâtre et olivâtre, ayant les lenticelles larges, abondantes, et les coussinets for- teaient accusés. — Yeux ; moyens, ovoïdes-allongés, cotonneux, faiblement écartés du bois. — Feuilles : grandes et Poire Orange d'Hiver. — Premier Ti/pe. 1r ,- -, •> , , 3 J elliptiques, planes, a bords unis, à pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa vigueur est ordinaire ; on le greffe indis- tinctement sur toute espèce de sujet; la croissance de l'écussou est lente ; les pyramides , même dans leur troisième année , sont généralement un peu basses et irrégulières. description du fruit. — Grosseur : moyenne, et parfois au-dessous de la moyenne. — Forme : assez inconstante, elle passe le plus communément de la turbinée fortement obtuse, bosselée et ventrue , à la glo- buleuse à surface inégale , à sommet bien mamelonné. — Pédoncule : assez court et assez gros, rarement arqué, souvent renflé et plissé à la base, obliquement ou perpendiculairement inséré dans ime cavité de profondeur variable et dont les bords sont toujours très -accidentés. — Œil : grand , régulier , ouvert , placé presque à fleur de fruit. — Peau : mince et verruqueuse, jaune plus ou moins oli- vâtre, ponctuée, striée de roux verdâtre, veinée de même autour de l'œil et dans la cavité pédonculaire. — Chair : verte sous la peau, blanchâtre au centre, fine, mi -fondante, non pierreuse. — Eau ; suffisante, sucrée, acidulé et musquée, mais entachée parfois d'un arrière-goùt qui la rend désagréable. Maturité . — Vers la mi-décembre et atteignant assez facilement le mois de février. (Qualité. — Deuxième. Deuxième Type. Historique. — Olivier de Serres mentionnait déjà, chez nous, une poire Orange en 1600, mais sans aucun détail qui la puisse faire reconnaître aujourd'hui. Vingt ans plus lard on rencontrait à Orléans celle ici décrite, dans le célèbre verger «lu procureur du roi le Lectier. Cela ressort du Catalogue arboricole publié en 1628 OHA [orange hiv — man] 483 par cet amateur, et dans lequel il est dit, page 20, que « l'Orange d'Hiver se trouve « en maturité es mois de janvier et febvrier. » Cette variété, dont le lien de naissance reste encore un mystère, passe toutefois pour appartenir à la France, ainsi que la plupart des autres poiriers de ce même nom antérieurs à notre siècle. Nous en trouvons surtout la preuve chez Jean Mayer, arboriculteur allemand fort érudit, dont la Pomona franconira, œuvre des plus estimées, fut commencée en 1776 et ter- minée seulement en 1801. Yoici effectivement ce qu'il écrivit, tome III de cet ouvrage, à propos du groupe des poires Orange : « Ces espèces de poires, très-anciennes en France, sont fort estimées partout pour la grande fécondité de l'arbre, quoique le fruit ne soit que de courte durée. Leur nom paraît venir de quelque ressemblance de forme et de peau avec les Oranges. La diversité des couleurs ne suffit pas pour en déterminer les sous-espèces et variétés : le climat, le sol, l'exposition et d'autres circonstances influant beaucoup sur ce coloris, et un même arbre donnant sou- vent des fruits verts, des jaunes, des rouges et des rembrunis. » (Pomo?ia franconica, 1801, t. III, p. 294.) J'ai transcrit tout l'alinéa, car je partage entièrement l'opinion qu'y manifeste Mayer sur l'inconstance, sur la variabilité du coloris des fruits, dans une même espèce. Quant au poirier Orange d'Hiver, à partir de 1628 il se répandit très-rapi- dement dans les jardins français, puisque de 1650 jusqu'à Duhamel (1768) presque tous nos pomologues le signalèrent. Chez les Allemands, on lui a donné pour syno- nyme le nom Citron d 'Hiver, qu'anciennement nombre d'horticulteurs appliquaient à un poirier différant seulement de l'Orange d'Hiver par la forme souvent un peu plus arrondie de ses produits ; ce qui n'est pas, on le conçoit, un caractère de nature à constituer une variété. Q$bservatioai@. — Il en est pour la poire Orange d'Hiver comme pour nombre de fruits : elle se montre médiocre ou mauvaise dans un sol, et fort bonne dans un autre presque voisin. M. Gagnaire fils, pépiniériste à Bergerac (Dordogne), l'a constaté, notamment en 1860, page 116 de la Revue horticole : « Ce vieux fruit « décrit par Duhamel (1768) — a-t-il dit — et que Ton rencontre encore dans quel- ce ques endroits, n'est bon que cuit, à Bergerac, tandis qu'à Campsegret, village « situé à dix kilomètres de cette ville, on en fait beaucoup d'éloges comme poire à « couteau. » Poire ORANGE JAUNE. — Synonyme de poire Orange musquée. Voir ce nom. 722. Poire ORANGE MANDARINE. Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux, étalés et arqués, de longueur moyenne, un peu grêles, bien géniculés, brun-fauve rougeâtre, à lenticelles abondantes et très-larges, à coussinets saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes, duveteux, écartés du bois, souvent même sortis en courts éperons et ayant habituellement les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes ou moyennes, ovales, acuminées, planes ou fortement canaliculées, aux bords profon- dément dentés ou crénelés, au pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Ce poirier, dont la vigueur est modérée, pousse convenablement sur 484 OR A [orange man — mus] franc, et sur cognassier ; il développe tardivement son écusson ; ses pyramides, quoique de petite taille, sont néanmoins bien ramifiées, bien feuillues. Poire Orange mandarine. Description «lu fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : arron- die, assez régulière , plus ou moins ma- melonnée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne, gros, arqué, placé de côté et à fleur de peau. — OEil : moyen, mi-clos 3 à peine enfoncé , entouré de petites et nombreuses gibbosités. — Peau : jaune pâle , passant au roux clair sur la face exposée au soleil et couverte de petits points bruns. — Chair : blanche, très- fine et très-fondante, juteuse, faiblement granuleuse auprès des pépins. — Eau ; fort abondante, sucrée, acidulé, douée du parfum le plus exquis. Maturité. — Commencement et cou- rant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — C'est un poirier sorti de mes semis et dont la fructification remonte à 1863 ; je l'ai nommé Orange mandarine en raison de la forme toute particulière de ses produits. Poire ORANGE DE MÉDAN. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. 723. Poire ORANGE MUSQUÉE. Synonymes. — Poires : 1. De Provence d'Été (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 4 ; — et Jean Mayer, Pomona franconica, 1770-1801, t. III, p. 295, n° 123). — 2. Ciiarmoris ou Charmotis (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 45; et Jean Mayer, ibid.). — 3. Orange (dom Claude Saint-Etienne, ibid.). — 4. Orange verte (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, ebap. Poirier, n° 62; — et Herman Knoop, Pomologie, 1771, pp. 98 et 137, pi. iv). — 5. Orange royale mosquée (René Dahuron, Nouveau traité de la taille des arbres fruitiers, 1696, cité par Henri Manger, 2e partie de sa Systematische Pomologie, 1780, p. 34, n°42). — 6. Orange commune (Herman Knoop, ibid., pp. 90 et 137). — 7. Orange grise {Id. ibid.). — 8. Orange jaune (Id. ibid., pp. 98 et 137 ). — 9. Orange musquée d'Été ( Id. ibid., pp. 90 et 137, pi. m). — 10. Orange plate {Id. ibid., pp. 98 et 137). — 11. Orange ronde (Id. ibid., pp. 90 et 137). — 12. Grosse-Orange verte (Henri Manger, ibid.). — 13. D'Honneur (Id. ibid.). — 14. Orange d'Eté (Robert Thompson, Catalogue of fruits cultivaled in the garden of the horti- cullural Society of London, 1842, p. 146). — 15. Rourdon musqué [par erreur] (Couverchel, Traitédes fruits, 1852, p. 467). Inscription de l'arbre. — Bois : très-fort. — Hameaux : des plus nombreux et généralement érigés, très-gros, longs, légèrement flexueux et cotonneux, rouge noirâtre, ayant les lenticelles abondantes, de largeur variable, les coussinets bien ressortis et de courts mérithallcs. — Yeux : petits, fortement aplatis, ORA [orange mus] 485 collés contre l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales ou ovales-allongées, acuminées, un peu duveteuses, à bords régulièrement dentés en scie, à pétiole très-fort et assez long. Poire Orange musquée. Fertilité. — Abondante. Culture. — On le greffe aussi avantageusement sur cognassier que sur franc ; sa vigueur est remarquable; le développement de son écusson, un peu tardif; ses pyramides, régulières, for- tes et touffues, ne laissent rien à désirer. S&eseriutiou du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : arrondie plus ou moins bosselée, assez régu- lière dans toute sa partie inférieure, mais souvent un peu conique-obtuse au sommet. — Pédoncule: court et gros , arqué , parfois noueux et contourné, et parfois aussi renflé à ses extrémités, inséré dans un large et peu profond évasement. — OEil : petit ou moyen, mi-clos ou fermé , bien enfoncé. — Peau : rugueuse, épaisse, vert herbacé ou jaune olivâtre, fortement ponctuée de brun et de gris-roux, surtout auprès de l'œil, quelquefois lavée de même autour du pédoncule et presque toujours amplement vermillonnée sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, grossière, cassante, pierreuse au centre, un peu sèche et blossis- sant très- vite. — Eau : rarement abondante, assez sucrée, douceâtre, possédant un parfum musqué qui n'a rien de trop prononcé. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Troisième; et fort exceptionnellement deuxième, surtout quand on peut saisir, pour manger ce fruit, le point si fugitif de sa parfaite maturité. Historique. — Les pomologues du xvne siècle ont presque tous méconnu cette poire, dont la couleur de la peau varie beaucoup, comme celle de plusieurs de ses congénères, sous l'influence du sol ou de l'exposition. C'est ainsi qu'ils l'appelèrent Orange verte, Orange jaune, Orange grise, etc., et en firent généralement deux ou trois espèces. Mais, plus tard, ni les Chartreux de Paris (1722 à 1786) ni le savant Duhamel (1768) ne partagèrent une semblable erreur : ils décrivirent l'Orange musquée et laissèrent sagement dans l'oubli la Grise, la Jaune, la Verte; exemple que nous suivons. — Poire de Provence fut en France, antérieurement à 1600, un des plus anciens synonymes de notre Orange musquée ; la Pomona franconica de Mayer le lui conservait encore en 1801 (t. III, p. 295, n° 123), et vers 1598 on culti- vait uniquement, sous ce nom, cette variété dans les jardins du procureur du roi le Lectier, à Orléans (voir Catalogue de ce personnage, 1628, p. 4). Si donc elle ne provient pas de la Provence, il est certain qu'au moins on l'y connut bien avant 1598. Jadis, chacun la regardait comme la souche des diverses poires Orange; 486 ORA [orange mus — rou] et cette opinion, que je me borne à signaler, fit que maintes fois on lui appliqua le surnom d'Orange commune. C'était d'elle que parlait en 1784, dans l'École du Jardin fruitier, un agronome fort distingué, M. de la Bretonnerie, lorsqu'il disait : « La « poire d'Orange a été cultivée d'abord, et des premières, dans les Jardins du Grand- « Duc de Toscane, où la chaleur du climat a pu lui donner un parfum et un goût « qu'elle n'a point ici [à Paris]. » (Tome II, p. 415.) Nous rapportons ces lignes, mais en regrettant que la Bretonnerie fasse naître ladite poire à Florence sans indiquer la source où il puisa ce renseignement, devenu pour lors très-difficile à contrôler, puisque cet auteur est le seul qui nous l'ait encore fourni. Observations. — Dans son Traité des fruits (1852) Couverchel écrivit ce qui suit au chapitre des Poires : « Le Bourdon musqué est assez estimé; il mûrit en «juillet; on le désigne également sous le nom d'ORANGE d'ÉTÉ. » (Page 467.) En lisant ce passage, quelques personnes crurent le Bourdon musqué identique avec l'Orange musquée, dont le synonyme le plus connu est précisément aussi, Orange d'Été. De là naquit une confusion qu'il devient aisé de ne plus commettre en se rappelant que le Bourdon musqué — banni généralement des pépinières — se mauge un mois avant la poire à laquelle on le réunissait si fautivement. Poire ORANGE MUSQUÉE D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Orange musquée. Voil- ée nom. Poires : ORANGE MUSQUÉE D'HIVER, n / Synonymes de poire Orange { d'Hiver. Voir ce nom. ORANGE DE PAQUES, Poire ORANGE PLATE. — Synonyme de poire Orange musquée. Voir ce nom. Poire ORANGE DU POITOU. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. Poire ORANGE RONDE. — Synonyme de poire Orange musquée. Voir ce nom. 724. Poire ORANGE ROUGE. Synonymes. — Poires : 1. De Poitiers (le Lectier, d'Orléaus, Catalogue des arbres cultivé* dans son verger et plant, 1628, p. 10). — 2. Orange de Médan (dom Claude Saint-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 47; — et Jean Mayer, Pomona franconien, 1776- 1801, t. III, p. 296). —3. Okange du Poitou (doiu Claude Saint-Étieime, ibidem, p. 49; — et Decaisoe, le Jardin fruitier du Muséum, 1800, t. 111). — 4. OlîANGE ROUSSETTE (dom Claude Saint- Etienne, ibidem, p. 49). — 5. De Monsieur ( la Quiutiuye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. 1, p. 317). — 6. Orange brune (Id. ibid.). — 7. EcAiu.ATE(HeuriHessen, Gartenlust, 1090, p. 283; — et Herman Kuoop, Pomologie, 1771, pp. 98 et 137). — S. Orange écarlate (Herman Kuoop, ibidem). — 9. Gros-Musc rouge (ld. ibid.). — 10. Ou Bocage (Jean Mayer, Pomona franconica, 1770-180] , t. III, p. 296). — 1 1. De Médan ( Id. ibid.). — 12. Roussette du Poitou {Id. ibid.). — 13. Orange d'Automne (de Launay, le Bon-Jardinier, 1808, p. 131). — 14. Du Poitou (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). — 15. De Christ {ld. ibid.). — 16. Franc-Sureau d'Été {Id. ibid.). Description de l'ambre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, de grosseur et de longueur moyennes, peu coudés, brun rougeàtre, àlenticelles apparentes, clair-semées, à coussinets légèrement ressortis. — Yeux : moyens ORÀ [ ORANGE ROU 487 ou volumineux, coniques, pointus, presque appliqués contre l'écorce. — Feuilles: grandes, ovales, acuminées, planes ou relevées en gouttière, à bords faiblement dentés, à pétiole un peu court et bien nourri. Fertilité. — Extrême. Poire, Orange rouge. Culture. — Franc ou cognas- sier, tout sujet lui convient; sa vigueur est ordinaire et le déve- loppement de l'écusson, un peu lent; ses pyramides sont réguliè- res, touffues, très-convenables. Description dis fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée généralement écrasée et très-arrondie. — Pédoncule : long, arqué, mince à son milieu,, renflé aux extrémités , souvent aussi d'égale force et assez gros, inséré presque verticalement dans une large cavité de profondeur varia- ble. — Œil : grand, bien ouvert et régulier, faiblement enfoncé. — Peau : assez rugueuse, épaisse, jaune clair grisâtre, quelque peu nuancée de vert du côté de l'om- bre , ponctuée , striée de brun et de gris-blanc, amplement lavée et fouettée, sur la face exposée au soleil, de rouge vif foncé. — Chair : blanchâtre, mi-fme, cassante ou mi-cassante, juteuse, granuleuse au cœur. — Eau : abondante, plus ou moins sucrée, acidulé et musquée. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième, et souvent troisième. Historique. — Le pomologue allemand Henri Manger a dit en 1783, page 171 de sa Systematische Pomologie, que l'Orange rouge pourrait bien être, à défaut du Rousselet, la poire Favonienne rouge [Favonianum rubrum] mentionnée par le natu- raliste Pline, au premier siècle de notre ère. Cette double supposition, qui repose uniquement sur la présence du mot rouge dans le nom du fruit signalé chez Pline, ne mérite pas qu'on s'y arrête, lors surtout que les agronomes romains, nous l'a- vons maintes fois affirmé, ne donnent aucune description pomologique de nature à faire reconnaître positivement une variété. Il est donc plus sage de croire l'Orange rouge originaire de Poitiers, ou tout au moins du Poitou, puisque les premiers noms sous lesquels on la vit apparaître, vers le milieu du xvie siècle, dans les jardins français , furent : Poire de Poitiers , Orange ou Roussette du Poitou , surnoms qu'actuellement les pomologues lui conservent encore, comme il ressort du tableau synonymique placé en tête de cet article. Sa propagation fut rapide : en 1 600 on la cultivait à Orléans; quelques années plus tard, à Paris et à Versailles, contrées où elle était même assez commune, car on l'y nommait aussi poire de Médan, localité située non loin de cette dernière ville. Enfin ce fruit, nous l'apprenons par les 488 OR A [orange rou — tul] auteurs allemands et hollandais, pénétra chez eux peu après 1690. Ainsi que la majorité de nos vieilles espèces, longtemps il resta caché sous divers pseudonymes, tant dans les vergers que dans les recueils horticoles. Ces erreurs dans la nomen- clature pomologique se produisaient et se perpétuaient d'autant mieux, il y a deux ou trois siècles, que les premiers ouvrages parus sur les fruits, furent uniquement de simples Catalogues où l'on classa, sans nulle étude comparative, tous les noms alors connus. D'où suit, pour parler seulement de la poire dont nous nous occu- pons, qu'en 1670 dom Claude Saint-Étienne mentionnait à côté de l'Orange rouge et au même mois de maturité, mais comme variétés distinctes , l'Orange de Médan, l'Orange du Poitou, l'Orange roussette, qui toutes les trois — il fallut un siècle pour le constater! — sont positivement identiques avec leur congénère Rouge. (Voir Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, pp. 47 et 49.) Yoilà pourquoi l'étude de la pomologie devint bientôt si difficile ; et pourquoi, de nos jours, on ne saurait s'y livrer sérieusement sans le secours des savants, des laborieux écrivains qui dans différents pays se sont efforcé, depuis 1750 surtout, de débrouiller un peu nos milliers de synonymes. Observations. — Le nom Doyenné d 'Automne a été donné récemment (1860) comme synonyme d'Orange rouge. Nous ne pouvons l'accepter, sachant que de Launay, dans le Bon-Jardinier (p. 134), et beaucoup d'autres d'après lui, attribuait déjà, en 1808, ce synonyme au Doyenné gris, décrit plus haut (page 69). Poire ORANGE ROUSSETTE. — Synonyme de poire Orange rouge. Yoir ce nom. Poire ORANGE ROYALE MUSQUÉE. — Synonyme de poire Orange musquée. Yoir ce nom. Poire ORANGE ROYALE TULIPÉE. — Synonyme de poire Orange tulipée. Yoir ce nom. Poire ORANGE DE SAINT-LO. — Synonyme de poire de Safran. Yoir ce nom. Poire ORANGE DE S AINTONGE. —Synonyme de poire Orange tulipée. Yoir ce nom. 725. Poire ORANGE TULIPEE. Synonymes. — Poires : i. Orange de Saintonge (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cul- tivés dans son verger et plant, 1628, p. 8 ; — Jean Mayer, Pomona francenica, 1776-1801, t. III, p. 256, n° 88; — et Henri Manger, Systemalische Pomologie., 1783, 2e partie, p. 6, n° 8). — 2. Aux Mouches (le Lectier, ibidem; — dom Claude Saint-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 37 ; — la Qnintiuye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. 1, n° 300; — Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1690, p. 70; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivaled in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 146). — 3. BEURRÉ tendre (de Bonnefond, le Jardinier français, 1653, p. 99). — 4. Orange bigarade (dom Claude Saint-Étienne, ibidem, p. 51 ; — et Jean Mayer, ibidem). — 5. Musc d'Été (Merlet, ibidem, édition de 1675, p. 83, et p. 70 de l'édition de 1690). — 6. Oignon de Vernon {kl. ibid., édition de 1690, p. 70). — 7. Muscat de Savoie {Ici. ibid.). — 8. Orange d'Automne tulipée (Henri Manger, ibidem, 2» partie, p. 6, n° 8). — 9. Orange royale tulipée {kl. ibid.). — 10. Grosse-Orange d'Automne ( de Launay, le Bon-Jardinier, 1808, p. 134). — 11. Aux Mousses (Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des variétés du poirier, 1857, Table des fruits a l'étude, p. 64 ). Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, légè- rement étalés, de longueur et de grosseur moyennes, bien géniculés, brun olivâtre, OR A [orange tul' 489 abondamment et finement ponctués, aux coussinets ressortis. — Yeux : à écailles généralement acuminées, volumineux, coniques, pointus, plus ou moins écartés du bois. — Feuilles : grandes, vert clair et brillant, coriaces, ovales ou ovales- „ . arrondies, acuminées, planes ou Poire Orange tuhpée. „„ . , , , ., contournées et arquées, ayant les bords irrégulièrement dentés, le pétiole assez court, roide, épais et stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il est d'une excel- lente vigueur, pousse parfaite- ment sur le cognassier, développe vite son écusson et fait d'assez jolies pyramides, mais habituelle- ment un peu basses. lïescrigition du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent moins volumineuse. — Forme : ovoïde-arrondie ou turbinée for- tement globuleuse et parfois plus ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : assez long, bien nourri, rarement arqué, un peu renflé à l'attache , obliquement inséré dans un faible évasement qu'entourent quelques gibbosités. — Œil : petit ou moyen, bien ouvert, presque saillant, uni ou bosselé sur ses bords. — Peau : épaisse et rugueuse, vert jaunâtre , semée de larges points grisâtres et squammeux, amplement lavée de brun-rouge sur le côté de l'insolation, où elle porte en outre d'assez nombreuses panachures et vergeures carminées. — Chair : blanche, mi-fine et mi-fondante, plus ou moins granuleuse autour des loges. — Eau : suffisante, sucrée, légère- ment astringente et douée d'un parfum fenouillé, plutôt que musqué, qui n'a rien de bien délicat. Maturité. — Fin d'août et commencement ou courant de septembre. Qualité. — Troisième; quelquefois deuxième, mais rarement. Historique. — C'est la mieux connue des variétés appartenant au groupe des poires Orange. Elle compte au moins trois cents ans de culture, et généralement on la dit sortie de la Saintonge, province dont elle porta, du reste, assez longtemps le nom, surtout à la fin du xvie siècle. (Voir le tableau synonymique dressé au commencement de cet article. ) Un pomologue bavarois souvent cité pour son éru- dition, Jean Mayer, lui consacrait en 1801 les lignes suivantes, concernant l'origine de ses principaux surnoms : « On l'appelle : Orange Tulipée, à cause de ses rayures ou panaches; — Poire Aux Mouches, en raison de l'avidité avec laquelle ces dernières la mangent ; avidité si grande, qu'habituel- lement elles la dévorent en entier, jusqu'au cœur ; — Orange Bigarade, pour la ressemblance de sa forme, et d'une partie de la couleur de sa peau, avec l'Orange amère ; — enfin, Poire de Saintonge, parce qu'apparemment ce fut de cette province qu'elle vint à Paris Weber 490 ORA-ORP dit que, de son temps (1727), elle était très-rare en Allemagne et s'y trouvait seulement au jardin royal de Celle. On pourait encore, aujourd'hui (1801), renouveler le vœu de la voir plus commune parmi nous. » (Pomona franconica, t. III, pp. 256 et 257.) Ajoutons à ces renseignements, que le surnom Tulipée, qui fit oublier assez vite celui de Poire aux Mouches, lui fut appliqué vers 1651, et peut-être même par suite de cette description qu'alors donna Bonnefond dans le Jardinier français : « Se « mange en aoust et septembre — dit-il — l'Orenge jaune pennachée de rouge en « tulipes. » (Page 97.) Quant au synonyme Orange bigarade, il remonte au plus à 1665, puisque dom Claude Saint-Étienne, le premier qui l'ait mentionné, n'en parla pas en 1660, date de l'édition originale de son recueil pomologique. mais seulement en 1670, lorsqu'il réimprima ce livre. Observations. — M. le professeur Decaisne a décrit cette variété en 1861, tome IV du Jardin fruitier du Muséum, et recommandé « de ne pas la confondre avec « la Poire tulipée des anciens pomologistes. » Jadis il y eut effectivement, dans la culture, une Orange tulipée, puis une Poire Tulipée ou Poire Bigarade, mais toutes les deux fort différentes. Aussi peut-on aisément les distinguer, le poirier Bigarade, ou Tulipe, n'étant autre que le Caillot rosat, comme nous l'avons déjà constaté page 509 de notre premier volume. Poire ORANGE VERTE. — Synonyme de poire Orange musquée. Voir ce nom. 726. Poire ORPHELINE D'ENGHIEN. Synonymes. — Poires : 1. BEURRÉ r'Arenberg [des Belges] (le Bon- Jardinier, 1827, p. 308 ; — et Liudley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 392, u° 119). — 2. Coi.mar Deschamps (Van Mons, Revue des revues, 1830, no 13). — 3. Délices des Orphelins (Id. ibid.). — 4. Duc d'Arenberg (Lindley, ibidem). — 5. Deschamps (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 126, n° 53). — 6. Orpoline (Id. ibid.). — 7. Beurré Deschamps ( Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I, n° 9). — 8. Beurré des Orphelins (Id. ibid.). — 9. Beurré des Orphelines ( Hovey, Fruits of America, 1847, 1. 1, p. 1). — 10. Arenrerg parfait (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1855, t. III, p. 35 ). — 11. Beurré Burchardt (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). — 12. Crassane Steven (Id. ibid.). — 13. Petit-Beurré d'Hardenpont (Id. ibid.). — 14. Beurré d'Arenberg vrai (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 70). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés vers la base, gros et longs, peu coudés, marron rougeàtre, tachetés de gris ou de noir, ayant les ienticelles fines, abondantes, et les coussinets bien accusés. — Yeux : aux écailles mal soudées, moyens ou volumineux, ovoïdes, collés contre l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, irrégulièrement et profondément dentées, planes ou relevées en gouttière, souvent contournées, à pétiole court, roide, épais et pourvu de stipules excessivement développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur n'a rien d'excessif; il croît assez bien sur le cognassier, mais se plaît généralement mieux sur le franc ; son écusson s'y développe vite; ses pyramides, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné, sont régulières, fortes et toutfues. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : quelque peu variable, on la voit souvent turbinée écrasée, bosselée, contournée au sommet et ORP 491 fortement ventrue à la base, ou bien ovoïde très-renflée à son milieu. — Pédoncule: très-court, gros, plus fort à ses extrémités, parfois noueux et articulé, implanté de côté à fleur de chair et habituellement entouré de gibbosités. — Œil : petit ou moyen, mi-clos ou complètement Poire Orpheline d'Enghien. fermé, placé dans un large et profond bassin dont les bords sont régulièrement arrondis. — Peau : épaisse et rugueuse , à fond jaune plus ou moins verdâtre, amplement tachée , ponctuée et granitée de roux foncé et squammeux, lavée de même autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, des plus fines et des plus fondantes, juteuse, presqu'exempte de pierres. — Eau : fort abondante, vineuse et très-sucrée, possédant une saveur aigrelette et un arôme délicat qui la rendent véritablement exquise. Maturité. — Fin novembre et parfois atteignant le mois de jan- vier. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété si répandue, et si digne de la culture, provient de la Belgique, où elle fut obtenue à Enghien (Hainaut), vers 1820, par l'abbé Deschamps, qui suivant l'exemple de Van Mons, son ami et compatriote, s'occu- pait activement d'arboriculture fruitière. Ce fut même à cet habile semeur qu'il soumit les premiers produits de son poirier ; aussi Van Mons contribua-t-il beau- coup à le propager, comme il contribua, malheureusement aussi, à grossir le nombre des synonymes qu'on lui connaît aujourd'hui. Il le décrivit au mois de janvier 1830, et nous voyons qu'après avoir établi l'origine de cette espèce, il indique la source des plus anciens surnoms dont elle fut gratifiée : « Le Beurré d'Arenberg — dit Van Mons — a été gagné à Enghien par M. l'abbé Deschamps, dans un jardin appartenant à l'Hospice des Orphelins de cette ville. Son obtenteur eut la complaisance de m'en communiquer le fruit à son premier rapport. C'était alors un superbe Passe-Colmar Je l'inscrivis du nom, si naturellement propre, de Colmar Deschamps, et j'en répandis de nombreuses greffes sous ce nom. J'ai depuis rencontré le même fruit sous le nom de Délices des Orphelins, que sans doute la modestie de son obtenteur lui aura imposé, en considération du lieu où il a été obtenu. Il a, depuis, reçu le nom de Beurré d'Arenberg. » {Revue des revues, 1830, t. IH, p. 63.) Ce fut en 1823 que Van Mons inscrivit dans son Catalogue, à la page 40, le Colmar Deschamps, qui parut chez nous en 1827 sous le surnom Beurré d'Arenberg (voir le Bon- Jardinier, année 1827, p. 308). Il l'y conserva jusqu'en 1842, époque à laquelle le synonyme Orpheline d'Enghien vint l'y remplacer et prévalut définitivement sur les autres dénominations appliquées à cette variété. Observations. — Il est important de le rappeler : notre Beurré d'Arenberg, ou poire Goulu-Morceau, n'a rien de commun avec l'Orpheline d'Enghien, malgré le synonyme Beurré d'Arenberg justement appliqué à cette dernière depuis une 492 ORP — OSB quarantaine d'années. Mais nous avons fourni à cet égard, page 301 du tome Ier, toutes les explications désirables ; le lecteur peut donc y recourir, si cela lui parait nécessaire. — Yers 1844 on répandit dans quelques parties de la France l'Orpheline d'Enghien sous le pseudonyme Soldat laboureur. Dès 1846 nous relevions cette erreur à la page 19 de notre Catalogue. Aujourd'hui, quoique le poirier Soldat laboureur soit parfaitement connu, il est bon, néanmoins, d'en garantir encore l'identité, l'erreur dont nous parlons ayant duré longtemps. Poire ORPOLINE. — Synonyme de poire Orpheline d'Enghien. Voir ce nom. Poire d'OS. — Synonyme de poire de Fer. Voir ce nom. 727. Poire OSBAND'S SUMMER. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, grêles mais assez longs, à peine géniculés, vert brunâtre, ayant les lenticelles fines, rapprochées, et les coussinets généralement aplatis. — Yeux : moyens , ovoïdes , légèrement cotonneux, noyés dans l'écorce, aux écailles renflées et entr'ou vertes. — Feuilles : petites, rarement abondantes, arrondies et acuminées, à bords dentés profondément, à pétiole fort et très- court. Fertilité. — Grande. Culture. — Sa vigueur est modérée et le développement de son écusson, ordinaire ; on le greffe sur franc ou sur cognassier; il fait des pyramides régu- lières, assez petites et peu touffues. Description dit frnit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée , très- obtuse, mamelonnée au sommet. — Pédoncule : de longueur et de fûrce moyennes, arqué, noueux, plus ou moins renflé à ses extrémités, inséré dans une large mais peu profonde cavité. — Œil: grand, régulier, ouvert, presque saillant. — Peau: jaune pâle légèrement verdâtrc, ponctuée de roux, maculée de même auprès de l'œil, lavée et fouettée de rose vif très-clair sur le côté de l'insolation. — Chair: blanche, demi-fine, fondante, juteuse et odorante, à peine granuleuse autour des loges. — Eau : excessivement abondante, sucrée, rafraîchissante, possédant un parfum des plus délicats. Maturité. — Fin de juillet et commencement d'août. Qualité. — Première. Historique. — D'origine américaine, l'Osband'sSuuimer, ou poire Osband d'Eté, OSS-OVE 493 fut gagnée de semis, vers 1840, dans une pépinière des environs de Palliera, ville de l'État de New-York. Elle parut peu après, sous le nom de Summer Virgalieu [Virgouleuse d'Été), sur le marché de Rochester; mais son rare mérite ne commença guère à être apprécié qu'à partir de 1845 ou 184G. Tels sont les renseignements que donnait en 1851, sur ce fruit, le pomologue américain Hovey, à la page 260 de son Magazine of horticulture, renseignements complétés quatre ans plus tard par M. Barry, l'un de ses compatriotes et rédacteur de l' Horticulturist. Il raconte effec- tivement, tome V de cette revue (p. 160), par suite de quelle bizarre circonstance le pied-type de l'Osband's Summer fut sauvé d'une destruction complète, alors qu'il n'avait pas encore fructifié : « Semé, dit-il, dans une pépinière au milieu de « laquelle on dut, plusieurs années après, tracer une route pour cause d'utilité « publique, cet égrain était déjà arraché et destiné au feu par son propriétaire, « quand celui-ci l'offrit, par un singulier caprice, à un habitant du voisinage que « le hasard avait amené de ce côté. Replanté chez cet individu, l'arbre reprit fort « bien et produisit l'excellente poire que nous venons de décrire, laquelle reçut « le nom d'Osband de son principal propagateur, ajoute M. Barry. » Mais cet écrivain n'a pas précisé si le nom appartenait au propagateur même, ni si ce dernier était ou n'était pas la personne qui avait accepté, puis cultivé, le sauvageon ainsi condamné à mort. Je rapportai d'Amérique l'Osband's Summer en 1849 et l'inscrivis pour la première fois dans mon Catalogue en 1852 (page 26, n° 486). Poire OSSEUSE. — Synonyme de poire de Fer. Voir ce nom. Poire OVALE. — Synonyme de poire d'OEuf. Voir ce nom. Poire d'OVEROT. — Synonyme de poire Royale d'Été. Voir ce nom. Poire PADDINGTON. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. 728. Poire PAIN-ET-VIN. Synonymes. — Poires : 1. Chêne-Vert (le Berriays, Traité des jardins, ou le Nouveau de la Quint inye, 1785, t. 1, p. 351, n° 90). — 2. De Chène-Vin (Poileau et Turpin, Traite' des arbres fruitiers de Duhamel du Monceau, augmenté d'un grand nombre de fruits obtenus des progrès de la mlture, 1801-1835, t. IV). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nom- breux, étalés vers la base, érigés au sommet, assez longs et clés plus gros , légèrement coudés, duveteux, fauve rougeâtre, à lenticelles larges, appa- rentes, rapprochées, à coussinets sou- vent très-ressortis. — Yeux : moyens et aplatis, cotonneux, collés contre le bois, ayant les écailles disjointes. — Feuilles : grandes , ovales ou ovales- allongées, régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Extrême. Culture. — Toute espèce de sujet lui convient, mais surtout le cognas- sier , vu son excessive vigueur ; il prend une forme pyramidale irrépro- chable et développe assez vite son écusson. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde légèrement allongée et ventrue. — Pédoncule : long ou très-long, faible à son milieu , fort à ses extrémités , recourbé, implanté de côté ou perpendiculairement, et presque toujours à la surface du fruit. — Œil : ouvert, arrondi, grand, rarement bien enfoncé. — Peau : mince, rugueuse, à fond jaune sombre en partie recouvert d'une coucbe bronzée; elle est, de plus, ponctuée, tachetée de gris et largement rougie du côté de l'insolation. — Chair : blanc jaunâtre, demi-fine, très-ferme quoique mi-fondante, assez PAI-PAR 495 pierreuse au centre. — Eau: fort abondante, sucrée, aigrelette, très-vineuse, ayant une saveur particulière fort agréable. Maturité. — Vers la moitié de septembre et quelquefois gagnant le commence- ment d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce poirier, que je multiplie depuis une quarantaine d'années déjà, m'a été envoyé de la Normandie sous le double nom Pain-et-Yin, ou Chêne-Yert, et j'en connais peu, chez moi, qui le surpassent comme variété avantageuse pour l'approvisionnement des marchés. Jadis je l'ai quelquefois rencontré sous le surnom Chenille, aujourd'hui tellement oublié qu'il serait sans utilité d'en faire un syno- nyme. Le premier descripteur de cette espèce fut l'abbé le Berriays (1785); il l'appela Chêne-Vert, dénomination contre laquelle les pomologues Poiteau et Turpin protestèrent en 1807 : « Nous ne savons pas pourquoi — dirent-ils — le Berriays a décrit cette poire sous le nom de Chêne-Vert, car on nous l'a toujours désignée en Normandie sous celui de Chênevin; et ce dernier est certainement le seul que lui donnent les habitants. C'est le nom d'un village du Morbihan où elle est plus particulièrement cultivée, et où elle acquiert des qualités qu'on ne lui trouve pas ailleurs, ainsi que nous l'a assuré M. Castel, inspecteur de l'Université, qui a passé dans ce village et y a fait l'observation que nous rapportons. » [Traité des arbres frui- tiers de Duhamel du Monceau, augmenté d'un grand nombre d'espèces de fruits obtenus des progrès de la culture, 1807-1835, t. IV.) Je ne puis adopter ni rejeter la réclamation de ces deux auteurs, rien ne m'indi- quant s'ils eurent tort ou raison de la formuler. J'observerai seulement, en faveur de le Berriays, qu'il existe dans nos départements plusieurs localités appelées Chêne-Yert, tandis qu'aucun Dictionnaire des Communes, celui des Postes compris, ne mentionne le village de Chênevin dont Turpin et Poiteau viennent de nous parler. Le surnom Pain-et-Vin, sous lequel la poire Chêne-Yert est actuellement connue, se trouve véritablement justifié par la chair ferme et quelque peu marcescente de ce fruit, ainsi que par l'extrême vinosité et l'abondance de son eau. Avec nos jardiniers, on peut en effet dire de lui , qu'il renferme à manger et à boire. Poire PANACHÉE. — Synonyme de Verte-Longue panachée. Voir ce nom. Poire PANCHRESTA. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Hiver. Yoir ce nom. Poire de PAPE. — Synonyme de poire de Saint-Père. Yoir ce nom. Poire PARABELLE. — Synonyme de poire Cornemuse. Yoir ce nom. Poire PARABELLE MUSQUÉE D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Grosse* Queue. Yoir ce nom. Poire PARABELLE MUSQUÉE D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Muscat fleuri d'Eté. Yoir ce nom. 496 PAR Poire PARADIS D'AUTOMNE. — Synonyme de Beurré Bosc. Voir ce nom. Poire PARADIS D'HIVER. — Synonyme de poire Virgouleuse. Voir ce nom. 729. Poire PARFUM D'AOUT. Synonymes. — Poires: 1. Parfum DE Berny (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 8b). — 2. De Berny (Henri Manger, Systematiscke Pomologie, 1783, 2e partie, pp. 10 et 11, n° 15). — 3. Parfum d'Été {Id. ibid.). Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : peu nombreux, très-étalés, longs et des plus gros, géniculés, cotonneux, brun clair olivâtre lavé de gris et souvent tacheté de marron très-foncé, ayant les lenticelles larges, apparentes, très-espacées, et les cous- sinets presque nuls. — Yeux : assez gros , ovoïdes, courts et pointus, duveteux, écartés du bois, aux écailles bombées et disjointes. — Feuilles : grandes, vert clair, ovales ou elliptiques, planes ou canaliculées , bien du- veteuses , à bords très-faiblement denticulés , à pétiole fort et assez long. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il est doué d'une vigueur par- faite, développe vite son éeusson , pousse non moins convenablement sur cognassier que sur franc, mais ses pyramides, quoique fortes, laissent toujours beaucoup à désirer pour l'élégance et la régularité. Description du fruit. — Grosseur : au- dessous de la moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse et allongée , fortement ventrue à la base et ayant souvent un côté plus volumineux que l'autre. — Pédoncule: long, grêle, renflé aux extrémités, placé obliquement à fleur de peau. — OEU : moyen, ouvert, régulier, presque saillant. — Peau: mince, lisse, jaune pâle légèrement verdâtre, couverte de points et de quelques petites mouchetures fauves, et très-largement lavée de rouge-feu sur la partie exposée au soleil. — Chair: blanche, mi-fine, cassante ou mi-cassante, contenant quelques pierres auprès des pépins. — Eau : rarement abondante, sucrée, douceâtre , ayant un parfum musqué-anisé parfois très-développé. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — La poire que je décris ici est le Parfum d'Août décrit par Jean Merlet en 1 fJ75 et 1690, puis par Duhamel en 1708, et non le Parfum d'Été figuré et caractérisé par Herman Knoop, en 176G, dans l'édition originale de sa PAR 497 Pomologie hollandaise. Ce dernier auteur, quoiqu'ayant donné les synonymes Parfum d'Août et de Berny, à son Parfum d'Été , n'eut pas sous les yeux le fruit répandu chez nous sous ces trois noms. Il posséda la Poire Parfumée, dont le botaniste anglais Miller parlait dès 1752, et qu'il disait « globuleuse, de grosseur « médiocre et mûrissant à la fin d'août. » [Dictionnaire des jardiniers, t. VI, article Poirier, n° 23.) Du reste, Knoop soupçonna l'erreur qu'il commettait, car il fit cette prudente réserve : « C'est sous le nom Parfum d'Été qu'en Hollande on cultive ce « poirier; je sais qu'à l'étranger il a d'autres dénominations, mais elles me sont « encore inconnues. » [Pomologie, p. 100.) Cette erreur de Knoop ayant, dans la suite, été partagée par nombre de pomologues, nous reproduisons les descriptions du Parfum d'Août publiées par Merlet et Duhamel, afin de éprouver qu'elles concor- dent bien avec la nôtre. Merlet, en 1675 et en 1690 : « Le Parfum d'Aoust, dit de Berny, est une assez grosse poire plus longue que ronde, d'un verd et jaune tavelé, qui est fort musquée et assez beurrée, charge beaucoup, a son bois noirâtre marqueté de gris C'est un fruit peu connu. » [L'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 85; 1690, p. 76.) Duhamel, en 1768 : « Le Parfum d'Août est petit, presque pyriforme, très-renflé du côté de l'œil, qui est placé à fleur ; se terminant assez régulièrement en pointe obtuse à la queue, qui est longue de dix-buit lignes et un peu charnue à sa naissance. La peau est, du côté du soleil, d'un beau rouge foncé tiqueté de points fauves ; l'autre côté est jaune-citron légèrement tavelé de fauve. La chair est un peu grossière. L'eau est assez abondante et très-musquée. » ( Traité des arbres fruitiers, t. II, pp. 136-137, n° 20.) Merlet a constaté qu'en 1690 cette espèce était encore peu répandue; il en fut le premier descripteur et n'oublia pas, on l'a vu, d'indiquer qu'on la disait provenue de Berny. Mais quel Berny?... Comme Merlet s'occupa surtout des arbres fruitiers cultivés aux environs de Paris, où il résidait, on peut penser qu'il s'agit là du village de Berny situé près de Sceaux, et non pas des deux hameaux ainsi dénommés qui jadis appartenaient à la Guyenne et comptaient à peine, chacun, une quinzaine d'habitants. Je le crois d'autant mieux, que la Quintinye, contemporain de Merlet, planta ce poirier avant 1690 dans le potager de Versailles, et l'appela uniquement Parfum de Berny. (Voir ses Instructions sur les jardins fruitiers, t. I, 3e partie, article Poires médiocres.) Poires : PARFUM DE BERNY, \ / Synonymes de poire Parfum , , \ d'Août. Voir ce nom. - PARFUM D'ETE, ) 730. Poire PARFUM D'HIVER. Synonymes. — Poires : 1. Bouvart ou Bouvert musqué (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dam son verger et plant, 1628, p. 19 ; — et Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 104). — 2. Petit-Bouvert ou Bouvart ( dora Claude Saint-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 84). Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : très-peu nombreux et généralement étalés, assez courts, de moyenne grosseur, à peine géniculés, marron clair , aux lenticelles larges , apparentes , clair-semées , aux coussinets m. 32 498 PAR presque nuls. — Yeux : petits, ovoïdes, légèrement écartés du bois, ayant les écailles grises et mal soudées. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, acuminées, à bords faiblement crénelés ou presqu'unis, à pétiole long et fort. Fertilité. — Abondante. Poire Parfum d'Hiver. n T „ , , . , Culture. — Le iranc est le sujet que ce poirier préfère ; sa vigueur laisse à désirer; la croissance de l'écusson n'a rien d'exceptionnel; quant aux pyramides , elles sont irrégulières, peu convenables. Description du fruit. — Grosseur : moyenne , et parfois au- dessus de la moyenne. — Forme : turbinée très - arrondie , quelque peu bosselée et moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédon- cule : long, grêle à son milieu, plus fort à ses extrémités , souvent noueux à sa partie supérieure , arqué , obliquement implanté à la surface du fruit et parfois appuyé contre un léger mamelon. — Œil : grand , bien ouvert , entouré de gibbosités , presque saillant. — Peau : assez rugueuse , à fond jaune olivâtre sombre nuancé de gris , toute parsemée de larges points roux et faiblement lavée de rouge-brique sur le côté du soleil. — Chair : blanchâtre, demi-fine, cassante ou mi-cassante, aqueuse, très-pierreuse au centre. — Eau : abondante, peu sucrée, assez astringente, fenouillée plutôt que musquée. Maturité. — Fin de janvier et se prolongeant aisément jusqu'en avril. Qualité. — Troisième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Bouvard musqué fut le nom primitif de cette poire, dont l'ori- gine échappe à nos recherches ; elle le portait encore uniquement en 1670, mais en 1675 Merlet commençait à lui donner le surnom Parfum d'Hiver, le seul sous lequel on la connaisse aujourd'hui. « Le Parfum d'Hyver, ou le Bouvart musqué — dit cet auteur — est uue très-belle poire, grosse et ronde, d'un jaune coloré, qui charge bien, et qui est meilleur cuite que crue. » {L'Abrégé des bons fruits, 1075, p. 104.) En 1670 dom Claude Saint-Étienne l'avait déjà signalée en ces termes, qui la caractérisent parfaitement : « Le Petit-Bouvert, ou Bouvart, est rond, plus gros qu'une petite balle [de paume] d'un vert gris et un peu rougeastre, musqué, est excellent cru vers la Pcntecoste. » (Nouvelle ins- truction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 84.) Fnfin nous pouvons ajouter qu'en 1600 on cultivait cette variété à Orléans, dans PAR — PAS 499 les vergers du procureur du roi le Lectier : « Le Bouvert musqué — lisons-nous à « la page 19 du Catalogue de cet amateur — est un poirier dont le fruict meurit es « mois de janvier et febvrier. » Le Parfum d'Hiver se rencontre rarement, main- tenant, dans les pépinières, mais on ne l'a pas encore banni des collections, où son ancienneté lui mérite bien une place. Observations. — Le Petit-Oin, poirier dont je parlerai ci-après, ayant au nombre de ses synonymes le nom Bouvart des Angevins, s'est vu, par cela même, confondu souvent avec le Parfum d'Hiver, qui parmi les siens compte également un Bouvert ou Bouvart musqué. Mais aucune assimilation n'est possible, avons-nous besoin de le dire, entre ces deux fruits, dont l'un, excellent et non musqué, se mange en octobre, tandis que l'autre, mauvais et musqué, reste au fruitier jusqu'en avril. Poire de PARMENTIER. — Synonyme de poire Fortunée. Voir ce nom. Poire de PARTHENAY. — Synonyme de Bergamote de Parthenay. Voir ce nom. Poire PAS-PÈRE. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. Poire PASSA-TUTTI. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. 731. Poire PASSE-COLMAR. Synonymes. — Poires : 1. Passe-Colmar épineux (l'abbé d'Hardenpont, 1758, cité par Alexandre Bivort, Album de pomotogie, 1849, t. II, pp. 41-42). — 2. Passe-Colmar superfin (I. V. Sickler, Teutscher Obstgârtner, 1794, t. I, p. 66). — 3. CoLMAR Preul (Diel, Vorz. Kernobstsorten , 1821, p. 187). — 4. COLMAR SOUVERAIN (Id. ibid., p. 192). — 5. RéGENTINE {Id. ibid.). — 6. SOUVERAINE d'Hiver (M. ibid.). — 7. Passe-Colmar gris de Precel (John Turner, Transactions of the horti- cultural Society of London, 1824, t. V, p. 410). — 8. D'Argenson (Diel, Vorz. Kernobstsorten, 1828, p. 168). — 9. Beurré d'Argenson (Id. ibid.). — 10. Beurré Colmar gris (Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden„ 1831, p. 403, n° 137). — 11. Chapman(W. ibid.).— 12. Colmar épineux (Id.ibid.). — 13. Passe-Colmar gris (Id. ibid.). — 14. Précel (Id. ibid.) — 15. Roi de Bavière (Dittrich, Syst. Bandbuch der Obstkunde, 1839, t. I, p. 720). — 16. Ananas d'Hiver (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 146, n° 339). — 17. Cellite (Id. ibid.). — 18. COLMAR DORÉ (Id. ibid.). — 19. COLMAR gris (Id. ibid.). — 20. Colmar d'Hardenpont (Id. ibid.), — 21. Fondante de Mons (Id. ibid.). — 22. Gambier (Id. ibid.). — 23. Marotte sucrée jaune (Id. ibid.). — 24. Présent de Malines (Id. ibid.). — 25. Régentin (Id. ibid.). — 26. Passe-Colmar ordinaire (Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, p. 15). — 27. Impératrice (Bivort, Album de pomologie, 1849, t. 11, pp. 41-42). — 28. Passe-Colmar nouveau (Id. ibid.). — 29. Colmar de Silly (Laurent de Bavay, cité par André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné, 1860, p. 37, n° 436). — 30. Pdcelle Condésienne (Tougard, Tableau analytique des variétés de poiriers, 1852, p. 65). — 31. Beurré Passe-Colmar doré (du Breuil, Cours d'arboriculture, édition de 1854, t. II, p. 569-iv). — 32. Passe- Colmar souverain ( Id. ibid.). — 33. Passe-Colmar suprême ( Id. ibid. ). — 34. Bergentin (Thuillier- Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1855, p. 13). — 35. DOUBLE-PASSE-COLMAR (ld. ibid.). — 36. MORETTE SUCRÉE JAUNE (Id. ibid.). — 37. Passe-Colmar d'Hardenpont (ld. ibid.). — 38. Passe-Colmar de Vienne (Id. ibid.). — 39. Pressel(W. ibid.). — 40. Suprême grise (Id. ibid.).— 41. Passe-Colmar doré (Liron d'Airoles, 500 PAS [passe-colmar] Liste svnonymique historique des diverses variétés du poirier, 1837, p. 88). -42. Passe-Colmar d'Hiver (Id ld.). - 43. Passe-Colmar roux {Id. ibid.). - 44. Beurré Chapman (Decaisne, TZin fruitier lu Muséum, 1860, t. III). - 45. Colmar Bonnet {Id ^^J3™? tardif (W.iô^.)-- «• Passe-Colmar vineux d'Hiver {Id. ibid.). - 48. Preul {ld. ib ,d.). -49 Fondante de Paris (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. I, n S). - 50. GAMBRIER [ld. ibid.). - 51. PASSE-COLMAR PRÉCEL {Id. ibid.). - 52. PrÉCEL-BERGENTIN {Id. ibid.). — 53. Précel-Ragentin {Id. ibid.). Poire Passe-Colmar. — Premier Type. Description du fruit. Description de l'arbre. — Bois : un peu faible.— Rameaux: assez nombreux, légè- rement étalés, courts et de moyenne gros- seur, à peine géniculés, jaune verdâtre , aux lenticelles très-fines et clair-semées, aux cous- sinets saillants. - Yeux : gros, ovoïdes, obtus et écartés du bois, sou- vent formant éperon. _ Feuilles : petites et abondantes , ovales , habituellement acu- minées , régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole fort et assez long. Fertilité.— Grande. Culture. — La vi- gueur de ce poirier est modérée et la crois- sance de son écusson, très -tardive ; on le greffe sur franc ou sur cognassier ; ses pyra- mides, quoique petites, sont cependant assez jolies. Grosseur : souvent au-dessus de la moyenne, et quelquefois considérable. _ Forme : inconstante, elle est ou turbmee ^reguhere, écrasée, bosselée et contournée, ou turbinée-allongée, régulière, obtuse, fortement ventrue dans toute sa partie inférieure. - Pédoncule : de longueur moyenne un peu grêle ou très-nourri, rarement bien arqué, généralement renfle , a se extrémités, surtout à son point d'attache, qui parfois forme un bourrelet prononcé, implanté obliquement ou verticalement, et toujours a fleur de mut. Œil: moyen, ouvert, placé dans un large bassin de profondeur assez variable et a bords très-arrondis. - Peau : épaisse, jaune d'or, ponctuée et faiblement marbrée l'A S [passe-colmar] noi Poire Passe-Colmar. de roux, maculée de même autour du pédoncule et parfois aussi dans la cavité ombilicale, et vermillonnée sur la face regardant le soleil. — Chair : fondante ou mi-cassante, blanc jaunâtre, fine, Deuxième Type. juteuse et odorante, à peine granu- leuse auprès des pépins. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée et très- vineuse, possédant un parfum d'une rare délicatesse. Maturité. — Fin de novembre ou commencement de décembre , et par- fois atteignant le mois de mars. Qualité. — Première. Historique. — Le Passe-Colmar compte à peine un siècle d'existence et cependant je lui trouve , sans trop chercher , encore , cinquante - trois synonymes ! Rien ne dit mieux com- bien il est exquis ; mais rien non plus ne dévoile aussi hautement les fraudes et les manoeuvres de la spéculation. Son obtenteur fut, en 1758, l'abbé d'Hardenpont, semeur belge connu par plusieurs autres gains également fort méritants. Cet abbé demeurait à Mons (Hainaut) où il avait créé dans son jardin, près la porte d'Havre, une école d'arbreâ fruitiers assez nombreuse. Il appela ce fruit Passe-Colmar épineux, puis s'empressa de le propager. Les Allemands le possé- dèrent des premiers, ainsi qu'il ressort du Teutscher Obstgàrtner (t. I, p. 66), publié à Weimar par I. V. Sickler, en 1794. Il ne pénétra chez nous que beaucoup plus tard, mais non pas, cependant, en 1825, comme on l'a erronément avancé, car à cette date le pépiniériste Louis Noisette l'y cultivait déjà depuis une quinzaine d'années ; témoin le passage suivant, emprunté à l'un des recueils horticoles les plus accrédités de la Belgique : « La poire Passe-Colmar — écrit M. A. Royer — resta longtemps inconnue en France. Noisette l'y introduisit vers 1806. Il eut assez de peine à la propager, parce qu'on la confon- dait fréquemment avec l'ancien Colmar ou poire Manne, confusion qui ne serait plus possible aujourd'hui, grâce aux rapports qui se sont établis entre les pomologues des divers pays. » [Annales de pomologie belge et étrangère, 1854, t. II, p. 31.) Observations. — Fondante du Paniselle n'est pas, comme on Fa récemment supposé, synonyme de Passe-Colmar, ni de Délices d'Hardenpont d'Angers ; ce nom se rapporte au poirier Archiduc Charles, ou Délices d'Hardenpont de Belgique. Nous avons, du reste, signalé déjà cette erreur en décrivant ces deux dernières variétés (voir t. I, pp. 153-154; et t. II, pp. 13-14). — Le Passe-Colmar musqué ne saurait non plus appartenir aux synonymes du Passe-Colmar; il a rang parmi les variétés, on le constatera plus loin. — En 1850 je reçus des pépinières de Vilvorde- lez-Bruxelles, alors aux mains de feu Laurent de Bavay, un certain Colmar de Silly qui pendant plusieurs années figura dans mes Catalogues. Je cessai de le propager vers 1860, après avoir acquis la preuve de sa parfaite identité avec le Passe-Colmar. — Van Mons a fait en 1835 une sage recommandation, au sujet de la poire ici 502 PAS [PASSE-COLMAR AUT — MUS] décrite : « Il faut — a-t-il dit — se garder de la laisser surprendre par lès premiers « froids, autrement des taches de mousse s'établissent sur sa peau, et des points a noirs dans sa chair, qui devient amère. » [Arbres fruitiers, 1835, t. I, p. 121.) poire PASSE-COLMAR D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 732. Poire PASSE-COLMAR DES BELGES. J'ai pendant quelques années cultivé ce poirier, qui dès 1842 faisait partie, sous le n° 417 ; de la collection du Comice horticole d'Angers. Sa provenance m'est inconnue ; aucun pomologue ne l'a décrit, même en Belgique, malgré son nom qui le rattache, par erreur sans doute, à ce pays. N'ayant pu rencontrer le moindre renseignement sur lui , je l'ai rayé de mes Catalogues, et d'autant mieux que ses produits sont de très-médiocre qualité. Ils ont quelque rapport de forme avec la poire Colmar d'Arenberg, mais les arbres de ces deux variétés sont tellement dissemblables, qu'il est impossible de les croire identiques. Yoici la description du Passe-Colmar des Belges, elle peut, un jour ou l'autre, avoir son utilité : Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée- obtuse et fortement bosselée. — Pédoncule : bien nourri, court et arqué, placé de côté et à fleur de peau. — Œil : grand, mi-clos, peu enfoncé. — Peau : jaune, ponctuée et striée de roux, tachée de même aux extrémités du fruit. — Chair : blanche, grossière, mi-cassante et sèche. — Eau : insuffisante, peu sucrée, acre et trop acidulée. Maturité. — Fin d'octobre. Qualité. — Troisième. Poires : PASSE-COLMAR DORÉ, \ / Synonymes de poire Passe- \ Colmar. Voir ce nom. - PASSE-COLMAR EPINEUX, ) Poire PASSE-COLMAR FRANÇOIS. — Synonyme de poire Jean de Witte. Voir ce nom. Poires: PASSE-COLMAR GRIS, PASSE-COLMAR GRIS DE PRECEL, . Synonymes de poire Passe- PASSE-COLMAR D'ÏÏARDENPONT PASSE-COLMAR D'HIVER, 733. Poire PASSE-COLMAR MUSQUÉ. Synonyme. — Poire Colmar musqué ( Fr. J. Dochnahl, Obstkunde , t. II, p. 88, n° 466, et p. 122, n" 049). Description de l'arbre* — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, bien érigés, gros et très-longs, coudés, brun verdàtre et foncé, ayant les lenticelles petites, PAS [PASSE-COLMAR MUS] 503 rapprochées, peu apparentes, et les coussinets presque aplatis. -Yeux : petits et cou Lues, à peine écartés du bois, aux écailles bombées et mal soudées. - Feuilles: 4 ' L de moyenne grandeur, ova- Poire Passe-Colmar musqué. — Premier Type les-allongées, souvent un peu contournées, à bords pro- fondément dentés, à pétiole court, épais et rigide. Fertilité. — Extrême. Culture. — Sa vigueur n'a rien d'excessif; la croissance de l'écusson est des plus tar- dives; franc ou cognassier, tout sujet lui convient; ses pyramides , faibles encore dans leur deuxième année, deviennent ensuite assez jo- lies. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : va- riable, elle passe ordinaire- ment de la turbinée obtuse , régulière et très-ventrue dans toute sa partie inférieure , à l'ovoïde irrégulière, bosselée et contour- née. — Pédoncule : court et de longueur moyenne, arqué ou non arqué, très-gros, surtout à la base, ou faible à son milieu et renflé à ses extrémités, obliquement inséré dans une dépression assez mar- quée et dont les bords sont fortement arrondis. — Œil : grand ou moyen, ou- vert, souvent placé de côté au centre d'un bassin large mais peu profond. — Peau : épaisse et rugueuse, jaune verdâtre, ponctuée , striée , marbrée et amplement tachée de roux, principalement sur la face exposée au soleil, et parfois quelque peu vermillonnée dans le voisinage de l'œil. — Chair : blanche, demi-fine, fon- dante, quoique ferme, juteuse, plus ou moins granuleuse autour des loges. — Eau: très-abondante, douce, bien sucrée, possédant une délicate saveur que re- hausse encore un arrière-goût musqué fort agréable. • Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Deuxième Type. 504 PAS [PASSE-COLMAR NOU — VIN] Historique. — M. Alexandre Rivort, directeur des pépinières belges de la Société Van Mons, est le principal propagateur de cette variété, dont il précisait ainsi l'origine en 1850 : « Elle appartient — écrivait-il — aux semis du major Esperen, de Marines, qui l'a obtenu vers 1845 d'un semis de pépins mélangés fait de 1830 à 1832. » (Album de pomologie, 1850, t. III, p. 136.) Observations. — Plusieurs pomologues allemands ont cru le Colmar musqué, qui n'est autre que le présent Passe-Colmar, identique avec la variété Compèrette ou Ananas. C'est une confusion évidente; on le reconnaîtra en parcourant l'article où nous avons étudié la poire Ananas (t. Ier, pp. 122-124). Poires : PASSE-COLMAR NOUVEAU, - PASSE-COLMAR ORDINAIRE, Synonymes de poire Passe- Colmar. Voir ce nom. Poire PASSE-COLMAR PANACHÉ. — Depuis longtemps déjà j'ai dans mes pépinières un poiiier Passe-Colmar dont les produits sont panachés de rouge sombre et de vert pâle, et qui sur ses rameaux, d'un brun clair légèrement jau- nâtre, offre également des panachures se détachant d'autant mieux du fond, que leur nuance est du plus beau vert foncé. Ce Passe-Colmar panaché n'ayant pour le distinguer du type, aucun autre caractère, il devient complètement inutile de le décrire. Je l'ai peu propagé et ne crois pas qu'il soit mentionné chez nos pomo- logues. Potres : PASSE-COLMAR PRÉCEL, PASSE-COLMAR ROUX, PASSE-COLMAR SOUVERAIN PASSE-COLMAR SUPERFIN, PASSE-COLMAR SUPRÊME PASSE-COLMAR TARDIF, - PASSE-COLMAR DE VIENNE, Synonymes de poire Passe- Colmar. Voir ce nom. Poire PASSE-COLMAR VINEUX D'ÉTÉ. -- Synonyme de poire Sanguine de France. Voir ce nom. Poire PASSE-COLMAR VINEUX D'HIVER. — Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce nom. PAS 505 734. Poire PASSE-CRASSANE. Synonyme. ~- Poire Passe- Crassane Boisbunel (Liron d'Airoles, Liste synonymirjue historique des diverses variétés du poirier, 1857, Supplément, p. 40). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , érigés , gros et courts , très-géniculés, gris verdâtre, ayant les lenticelles brunes, abondantes, les coussinets des plus accusés, les mérithalles excessivement courts. — Yeux : énormes , ovoïdes , à large base , parfois légèrement aigus , collés contre l'écorce. — Feuilles : très- grandes, coriaces et vert luisant, elliptiques-allongées, canaliculées et généralement con - tournées sur elles-mêmes, ayant les bords presqu'entiers , le pétiole court et bien nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Ce poirier n'a rien de particulier dans sa croissance; il est d'une vigueur ordinaire , fait des pyramides assez régulières, quoique peu ramifiées, et pousse sur toute espèce de sujet. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde, fortement arrondie et quelquefois un peu cylindrique. — Pédoncule : assez long, mince, recourbé, renflé à la partie supérieure, obliquement inséré dans une cavité plus large que profonde. — OEil : grand, souvent contourné, ouvert, rarement bien enfoncé, entouré de faibles gibbosités. — Peau : vert jaunâtre, ponctuée, striée de roux, lavée de brun-fauve autour du pédoncule et montrant parfois quelques macules noirâtres. — Chair : excessivement blanche et fine, odorante, mi-fondante, un peu granuleuse au cœur. — Eau : suffisante, sucrée, parfumée, possédant une saveur aigrelette ainsi qu'un arrière-goùt anisé fort agréables. Maturité. — Courant de janvier et se prolongeant jusqu'en mars. Qualité. — Première. Historique. — M. Boisbunel, pépiniériste à Rouen, est l'obtenteur de cette excellente poire d'hiver, dont le pied-type, semé en 1845, se mit à fruit en 1855. La culture de ce poirier a pris une très-grande extension, depuis quelques années ; les horticulteurs d'Angleterre, d'Amérique, d'Allemagne, le connaissent et l'apprécient infiniment. Il en est peu, parmi les variétés tardives, qui produisent d'aussi bons fruits que les siens. 506 PAS Poire PASSE-CRASSANE BOISBUNEL. — Synonyme de poire Passe- Crassane. Voir ce nom. 735. Poire PASSE-TARDIVE. Descrip- tion de l'ar- bre. — Bois: assez faible. — Hameaux : jamais nom- breux, légère- ment étalés , de grosseur et de longueur moyennes , à peine coudés, brun jaunâ- tre, auxlenti- celles larges et des plus rap- prochées, aux coussinets sail- lants.— Yeux: volumineux , à écailles bien entr'ouvertes, ovoïdes , col- lés contre le bois. — Feuil- les : grandes , ovales -allon- gées , unies en partie sur leurs bords, à pétiole long et fort. Fertilité. — Convena- ble. Culture. — Le franc lui convient mieux que le cognassier, mais il végète cepen- dant passablement sur ce dernier sujet ; son écusson se développe tardivement ; ses pyramides laissent beaucoup à désirer pour la force et pour la beauté. Description du fruit. — Grosseur : souvent considérable, mais souvent aussi au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée, régulière, excessivement bos- selée et ventrue dans toute sa partie inférieure, et très-amincie près du sommet, qui est légèrement obtus. — Pédoncule : long, très-fort, arqué, obliquement inséré PAS 507 dans une faible dépression à bords quelque peu accidentés. — Œil : ouvert ou mi-clos, grand, rarement bien enfoncé. — Peau : assez rugueuse, vert olivâtre clair, ponctuée de roux, lavée de brun-fauve autour du pédoncule, presqu'entièrement bronzée du côté du soleil, et tachetée, sur l'autre face, de gris-jaune plus ou moins squammeux. — Chair : blanche, mi-fine et mi-fondante, pierreuse auprès des loges. — Eau : rarement abondante, sucrée, agréable, quoique peu parfumée. Maturité. — Courant d'avril et pouvant atteindre le mois de juin. Qualité. — Deuxième ou troisième comme fruit à couteau, mais première comme fruit à compote. Historique. — Le major Esperen, de Malines (Belgique), gagna de semis ce poirier vers 1843. Il est peu répandu, malgré l'extrême tardivité de ses produits, qui, fort variables de qualité, ne conviennent guères que pour la cuisson. 736. Poire PASTORALE. Synonymes. — Poires: 1. Musette d'Hiver rosate (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans so7i verger et plant, 1628, p. 18). — 2. Pastourelle (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers , 1690, t. I, 3e partie, chap. Poirier, nomenclature des Poires médiocres). — 3. Musette d'Automne (Id. ibid.). — 4. Petit-Rateau (de Launay, le Bon-Jardi- nier, 1808, p. 136; — et Robert Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London , 1842, p. 146). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : très-peu nom- breux, étalés, gros et peu longs, à peine géniculés, brun-vert nuancé de gris, ayant les lenticelles bien appa- rentes , clair-semées , et les coussinets saillants. — Yeux : moyens , ovoïdes ou coniques, écartés du bois, ayant les écailles renflées et des plus disjointes. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, régulièrement dentées en scie, por- tées sur un pétiole long et fort. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Sa vigueur est ordi- naire, ainsi que le développement de son écusson; on le greffe sur franc ou sur cognassier ; jamais il ne fait de convenables pyramides, vu le petit nombre de ses rameaux, aussi vaut-il mieux l'élever pour fuseau. Description dn fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée-allongée, légèrement obtuse, fortement plissée au sommet et généralement moins ventrue d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, recourbé, souvent noueux ou ondulé à la base, assez [mince à son milieu, renflé aux extrémités, obliquement 508 PAS — PAT implanté à fleur de peau. — Œil : moyen, mi-clos ou fermé, à peine enfoncé. — Peau : assez rugueuse, à fond verdâtre presqu'entièrement lavé de gris-roux , parsemée de larges points bruns légèrement saillants, maculée de roux foncé autour du pédoncule et vermillonnée sur le côté du soleil. — Chair : blanchâtre, mi-fine et mi-cassante, plus ou moins pierreuse autour des loges. — Eau : rare- ment abondante, assez sucrée, un peu acerbe, faiblement musquée. Maturité. — Commencement ou courant de novembre et parfois atteignant le mois de janvier. Qualité. — Deuxième ou troisième pour le couteau, première pour la cuisson. Historique. — Mayer , jadis directeur des jardins du grand-duc de Wurtz- bourg (Bavière), a décrit la poire Pastorale dans sa Pomona franconica, imprimée à Nuremberg, en 1776 et 1801. Il lui donna erronément, nous l'avons déjà dit plus haut (page 447) en parlant de la Musette d'Anjou, pour synonyme le nom de cette dernière variété, puis il la gratifia de l'origine suivante, que nous rapportons sans aucun commentaire : « Je tiens — écrit cet auteur — la Pastorale pour la Cucdrbitine de Caton et Pline. Elle a bien la figure de Calebasse ou de la gourde des Musettes ; et le petit goût d'aigreur que la Quintinye lui reproche, pourrait bien être Yacidulisucci'pa.v où Pline la caractérise. » (Tome III, p. 274, n° 106.) Quelle que soit la provenance de ce poirier, il est du moins certain, 1° qu'on le cultivait à Orléans, avant 1628, sous la dénomination Musette d'Hiver rosate (voir Catalogue de le Lectier, page 18); 2° que dès 1675 Merlet l'appela Pastorale, et le caractérisa fort bien (p. 118 de l'Abrégé des bons fruits); 3° qu'enfin il se trouvait en 1688 dans le potager de Versailles, où la Quintinye le nommait Pastourelle et Musette d'Automne (t. Ier de ses Instructions horticoles, 3e partie). La maturité de cette espèce commence effectivement vers le milieu de novembre, pour finir cou- rant de janvier ; d'où suit que la Pastorale a réellement droit aux qualifications de poire d'automne et d'hiver. Poires : PASTORALE D'HIVER, Synonymes de Doyenné a Hi- ver. Voir ce nom. PASTORALE DE LOUVAIN, Poire PASTOURELLE. — Synonyme de poire Pastorale. Voir ce nom. 737. Poire PATEHNOSTER. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, très-gros, courts, géniculés, brun verdâtre, finement et abondamment ponctués, à coussinets ressortis. — Yeux : volumineux, ovoïdes, excessivement pointus et des plus écartés du bois. — Feuilles : de grandeur variable, ovales et elliptiques, acu- minées, ayant les bords irrégulièrement dentés, le pétiole long, très-fort et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Grande. PAT Î09 Culture. — C'est un poirier dont l'écusson croît assez tardivement et qui n'a qu'une vigueur modérée ; il se plaît sur franc ou sur cognassier et fait de jolies, de régulières pyramides, mais un peu trop basses, cependant. Poire Faternoster. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessus de la moyen- ne et souvent plus volumineuse. — Forme : très-variable ; oblongue ou turbinée-allongée légèrement obtuse, presque toujours irrégu- lière , contournée et fortement bosselée. — Pédoncule : court, très-gros , surtout à la base , ra- rement arqué, implanté plus ou moins obliquement à la surface du fruit et parfois adossé contre une protubérance bien prononcée. — Œil : petit ou moyen, arrondi, ouvert, placé dans un large bassin dont la profondeur est assez va- riable. — Peau : épaisse, jaune olivâtre clair, toute maculée de gris-roux autour du pédoncule, tachée et granitée de même sur le côté de l'insolation, où elle est en outre ponctuée de rouge-brique. — Chair : blanche, fine, fondante ou mi-fondante, aqueuse, conte- nant quelques fortes pierres au- près des pépins. — Eau : des plus abondantes, sucrée, très-vineuse, aigrelette, quelquefois légèrement astringente mais toujours douée d'un arôme agréable. Maturité. novembre. Courant ou fin d'octobre et gagnant aisément les derniers jours de Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier m'est venu de la Belgique en 1837 ou 1838, et je crois qu'alors on le connaissait à peine dans notre pays. Mon Catalogue de 1841 le signalait encore parmi les nouveautés ; mais bientôt sa propagation s'étendit rapi- dement, autant par le mérite de cette variété, que par le nom singulier qu'on lui a donné. Selon les Belges, elle appartiendrait à leur pomone, et voici dans quels termes M. Auguste Royer, arboriculteur namurois, le déclarait en 1858 : « Cette poire n'est pas nouvelle ■ — écrivait-il — car elle est déjà mentionnée dans le Catalogue de Van Mons [publié en 1823; p. 29, n° 50].... D'après mes informations, elle a été gagnée dans le Hainaut, par un pharmacien nommé Paternoster. » [Annales de pomologie et étrangère, t. VI, p. 33.) Sans vouloir contredire la version de M. Auguste Royer, nous devons cependant en reproduire une autre, fort différente, qui dès 1825 fut émise, sur l'origine de ce 510 PAT — PAU fruit, par un des plus intimes correspondants de Van Mons, par le docteur Diel, de Stuttgardt : « J'ai reçu de Cologne (Prusse) — affirme-1-il — cette variété en 1802, avec le renseigne- ment qu'elle provenait d'un couvent de nonnes, où elle était cultivée sous ce nom, et des plus estimées. Jusqu'ici je ne l'ai encore vue décrite ou signalée dans aucun ouvrage. » (Vorz. Kernobstsorten, 182b, p. 279.) Qu'elle soit née en Prusse ou en Belgique, chez un pharmacien ou chez des nonnes, il n'en est pas moins positif, par ce passage, que le poirier Paternoster existait à Cologne avant 1802, et qu'ainsi son obtention date du xvnr3 siècle, et non pas du xixe. Observations. — On m'a, jadis, envoyé étiqueté Pater-Notte un poirier qui n'était autre que celui que je viens de décrire ; je ne relèverais pas cette erreur, provenant d'une mauvaise lecture du mot Paternoster, si parfois je n'avais vu ce même nom Pater-Notte donné comme synonyme à la poire de Curé. Mais une telle méprise ne saurait durer longtemps, car les variétés Paternoster et de Curé sont bien loin de prêter à la confusion. — Ajoutons que la Bonne-d'Ézée , caractérisée page 478 de notre premier volume, n'est pas non plus, comme on le supposait il y a quelques années, identique avec la Paternoster. Poire du PATRE. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. 738. Poire PAUL TH1ELENS. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux: nom- breux, étalés, gros et courts, géniculés, brun clair et verdâtre, fine- ment et abondamment ponctués , aux coussi- nets aplatis, aux méri- thalles courts. — Yeux: gros, noirâtres, courts et coniques, écartés du bois. — Feuilles : de grandeur moyenne , ovales ou ovales-allon- gées, canaliculées ou planes et contournées, à bords crénelés , à pé- tiole long et fort. Fertilité.— Grande. Culture. — Sa vi- gueur est convenable et le développement de son écusson, ordinaire ; on le greffe aussi avantageusement sur cognassier que sur franc ; il prend une forme pyramidale généralement satisfaisante. PAY 511 Description du fruit. — Gf^osseur : volumineuse. — Forme : ovoïde, fort irrégulière, bosselée et ventrue, ou ovoïde presque globuleuse. — Pédoncule : de longueur moyenne, arqué, beaucoup plus gros à ses extrémités qu'à son milieu, obliquement inséré dans une vaste cavité à bords bien accidentés et souvent très-plissés. — OEil : petit ou moyen, mi-clos ou fermé, presque saillant. — Peau : quelque peu rugueuse, jaune verdâtre clair, ponctuée et tachetée de roux grisâtre, faiblement nuancée de rouge sombre sur le côté du soleil. — Chair : blanche, mi-fine et mi-fondante, pierreuse au centre. — Eau : rarement abondante, plus ou moins sucrée, faiblement aromatique et généralement entachée d'âcreté. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Elle provient d'un semis fait par Yan Mons, en 1829, dans sa pépinière de Louvain (Belgique); le pied-type qui l'a produite ayant été transplanté à Geest-Saint-Remy-lez-Jodoigne, après le décès de son obtenteur (1842), ce fut là qu'il donna ses premiers fruits, en 1844. M. Alexandre Bivort, propagateur de cette variété, la dédia à l'un de ses amis, M. Paul Thielens, de Jodoigne. Je l'ai importée de Belgique en 1849. 739. Poire PAYEN. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, obliques-ascendants, longs mais un peu grêles, géniculés, pourpre obscur nuancé de gris, à lenticelles arrondies, abondantes, à coussinets très-prononcés. — Yeux : moyens, coniques, pointus, marron lavé de glauque, non appliqués contre le bois et ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, épaisses, vert foncé, ovales-arrondies, planes ou réfléchies, portées sur un pétiole court, bien nourri, rougeâtre à sa base. Fertilité. — Extrême. Culture. — Il est doué d'une vigueur convenable et forme vite, sur franc et sur cognassier, de fortes pyramides aussi touffues que régulières. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme ; conique- obtuse,bien ventrue à la base et ayant habituellement un côté moins volumineux que l'autre. — Pédoncule : court et peu fort, légèrement recourbé, placé obliquement à la surface du fruit. — Œil : moyen, ouvert, régulier, presque saillant. — Peau : assez unie, jaune clair verdâtre, marbrée de fauve et couverte de larges et nombreux points brunâtres. — Chair : blanche, fine, fondante ou mi-fondante, 512 PAY juteuse, exempte de pierres. — Eau : abondante, assez sucrée, non acidulé, faible- ment parfumée, quoique douée cependant d'une saveur fort agréable. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété figure au rang des gains de M. Boisbunel , pépiniériste à Rouen; elle est sortie d'un semis de pépins mélangés fait en 1845 ; son premier rapport eut lieu en 1860, et sa propagation en 1863. Soumise à l'examen des Sociétés horticoles de Rouen et de Paris, elle fut très-favorablement appréciée. Son obtenteur l'a dédiée au savant chimiste Anselme Payen, membre de l'Institut et agronome des plus distingués. Observations. — Il existe trois poiriers Payen : 1° le Beurré Pay m, des Belges, décrit pages 408-409 de notre tome Ier, et cultivé depuis vingt-cinq ans environ ; 2° le Président Payen, gain récent dont nous parlerons ci-après; 3° enfin la variété qui vient de nous occuper. On doit d'autant mieux s'efforcer de ne pas confondre ces trois poires, que leur maturité a lieu presque à la même époque, et que deux d'entre elles se ressemblent beaucoup, pour la forme. — Afin d'aider à reconnaître plus facilement le Beurré Payen, belge, du fruit obtenu à Rouen par M. Boisbunel, et nommé également Beurré Payen, nous avons, dans le nom de ce dernier, sup- primé le terme générique Beurré, certain que l' obtenteur nous pardonnerait une suppression qui ne peut être, aujourd'hui, qu'avantageuse à son poirier. 740. Poire de PAYENCHE. Synonymes. — Poires : 1. De Payency (Etienne Galvel, Traité complet sur les pépinières, 1S05, 3e édition, p. 14, n° 154). — 2. De Périgord (Id. ibid.). — 3. Payenchez (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1845, 3e cahier, p. 103). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, de longueur et de grosseur moyennes, flexueux, brun verdàtre nuancé de gris, aux lenticelles fines et rapprochées, aux coussinets aplatis. — Yeux : moyens, coniques, plus ou moins aigus, non appliqués contre l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales-allongées, acuminées, à bords régulièrement mais peu profondément crénelés, à pétiole épais, court et stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sa vigueur ne laisse rien à désirer; on le greffe indistinctement sur franc ou cognassier; l'écusson croît vite; les pyramides sont très-régulières et d'une force satisfaisante. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et quelquefois moins volumi- neuse. — Forme : turbinée légèrement obtuse et allongée, ou ovoïde un peu ventrue vers la base. — Pédoncule : assez long et assez gros, recourbé, renflé à l'attache, obliquement ou perpendiculairement inséré au milieu d'une dépression rarement prononcée et dont l'un des bords est souvent mamelonné. — Œil : petit, ouvert, arrondi, presque saillant. — Peau : mince et lice, jaune d'or, maculée de fauve autour du pédoncule, ponctuée, tachetée ou marbrée de gris-roux, et rouge-brique sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, nii-line, fondante ou mi» fondante, PAY-PÈC 513 juteuse, contenant quelques pierres au centre, surtout au-dessous des loges. — Eau : excessivement abondante, des plus sucrées, acidulé, ayant un parfum bien savoureux et un faible arrière-goût anisé très-délicat. Poire de Payenche. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — L'agronome Etienne Calvel décrivit cette variété dès 1805 dans son Traité des pépinières [ t. III , p. 14, n° 154), et dit « qu'elle était nou- « velle et venait d'être envoyée au Jardin « des Plantes de Paris ; » mais il n'en connut pas l'obtenteur, ou plutôt le pro- pagateur , car ce poirier fut semé par le hasard. En 1858 M. Decaisne, profes- seur de culture au Jardin des Plantes , combla cette lacune en publiant sur la poire de Payenche une note inédite dont voici les termes : « Je trouve dans les manuscrits d'André Thoùin, conservés à la Bibliothèque du Muséum , la note suivante : — Cette poire , découverte par le citoyen Belair, a été trouvée au village de Payenche, en Périgord, dans la haie d'un pré. [Renseignement communiqué à André Thoùin par le citoyen Massé, en ventôse an X.] (Le Jardin fruitier du Muséum, 1838, t. I.) Ce fruit vraiment délicieux est encore, quoique septuagénaire, fort peu répandu ; on en trouverait difficilement, cependant, qui l'emportassent sur lui parmi les poires d'automne. Cela tient à ce qu'il resta longtemps ignoré des pépiniéristes, mais depuis quelques années son nom commence à paraître dans les Catalogues. Poires : PAYENCHEZ , — de PAYENCY. J Synonymes de poire de Payen- che. Voir ce nom. 741. Poire PECHE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, presque érigés, gros et longs, à peine coudés, marron clair, ayant les lenticelles fines et clair-semées, les coussinets faiblement accusés. — Yeux : volumineux, ovoïdes, habituellement obtus et cotonneux, appliqués contre le bois. — Feuilles : petites, rarement abondantes, ovales, très-profondément dentées, portées sur un pétiole grêle et de longueur moyenne. Fertilité. — Extrême. ii. 33 514 PÊC Deuxième Type. Culture. — Sauf le développement très-tardif de l'écusson, ce poirier, dont la vigueur est convenable, n'a rien de Poire Pêche. — Premier Type. .- ■,• j > >i a- f particulier dans sa végétation ; iranc ou cognassier , tout sujet lui plaît ; il fait de belles pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne, mais souvent plus volumineuse. — Forme : variable, passant généralement de la turbinée écrasée ou arrondie, à l'o- voïde quelque peu ventrue. — Pédon- cule : long ou très -long, arqué et mince à son milieu, plus fort à ses extrémités, inséré obliquement ou perpendiculairement, soit à fleur de peau , soit dans un large évasement assez profond et à bords inégaux. — Œil : petit ou moyen, mi-clos ou fermé, légèrement enfoncé, entouré de faibles plis ou de petites gibbosités. — Peau /jaune pâle et verdâtre, semée de points gris et de points rouges, maculée de fauve autour du pédoncule et parfois autour de l'œil. — Chair : blanche, fine, excessivement fondante et juteuse, presque exempte de granu- lations. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée, vineuse, possédant un parfum particulier , aussi prononcé qu'exquis. Maturité. — Depuis la moitié d'août jusqu'à la fin de ce même mois. Qualité. — Première. Historique. — La poire Pêche, un des meilleurs fruits d'été , provient de Malines (Belgique), où le major Esperen l'obtint en 1845 d'un semis de pépins mélangés fait vers 1836. Elle ne tarda pas à pénétrer dans nos jardins, car je la greffai pour la pre- mière fois en 1847 , et l'annonçai comme nouveauté dans mon Cata- logue de 1849 (p. 27, n° 427). Je l'ai rencontrée sous le faux nom Citron des Carmes tardif, mais si rarement, qu'il me semble inutile de le lui donner pour synonyme. PEN — PEP 51! Poire de PENTECOTE. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. 742. Poire de PEPIN. Synonyme. — Poire De Pépin sucré (Comice horticole d'Angers, Cahier de dégustations , année 1848 , p. 151 ). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, légè- rement étalés, gros et longs, des plus flexueux , vert foncé , aux lenticelles larges, assez abondantes, aux coussinets fortement saillants. — Yeux : très- volu- mineux, ovoïdes, placés en éperon, ayant les écailles bombées et entr'ouvertes. — Feuilles : d'un beau vert, ovales-allon- gées, bien acuminées, profondément dentées en scie sur leurs bords, à pétiole long, épais et pourvu de stipules exces- sivement développées. Fertilité. — Grande. Culture. — Il se plaît infiniment sur le cognassier, où la croissance de son écusson est assez hâtive; la vigueur de ce poirier donne à ses pyramides , dès leur deuxième année, une force remar- quable ; elles sont en outre très-régu- lières et bien touffues. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : globuleuse, bosselée, habituellement mamelon- née au sommet — Pédoncule : variable, parfois court et gros, mais fréquemment assez long et assez mince, renflé à la base, recourbé, inséré obliquement dans une étroite et peu profonde cavité où souvent le comprime une protubérance bien déve- loppée. — Œil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, enfoncé , bordé de quelques petits plis. — Peau : vert-pré nuancé de jaune pâle, ponctuée de gris et largement lavée de rouge-brique sur la partie qui regarde le soleil. — Chair: blanchâtre, fine ou mi-fine, cassante, aqueuse, contenant, au centre, de nombreuses granulations. — Eau : abondante, bien surcrée, douce et savoureuse. Maturité. — Yers le milieu d'août. Qualité. — Deuxième. Distorique. — En décrivant pages 303 et 304 de ce volume, la Jargonelle, poire originaire de l'Anjou, j'ai publié un document inédit se référant aux années 1488 à 1493, et duquel il ressort qu'à cette époque le poirier de Pépin était déjà fort répandu à Selliers, commune de Juvardeil (Maine-et-Loire), puisqu'on en fai- sait parvenir, de ce lieu, « quatre petits sujets » au seigneur du Plessis-Bourré, demeure princière située paroisse d'Écuillé, arrondissement d'Angers. Pour ne pas reproduire une seconde fois ce document, nous renvoyons le lecteur à l'article sus-indiqué, puis ajoutons que la poire de Pépin passa de l'Anjou chez les Orléanais, où vers 1600 elle se trouvait dans le verger du procureur du roi le Lectier, comme on le voit par le Catalogue arboricole qu'en 1628 ce magistrat fit 516 PEP — PER imprimer (page 8). Dom Claude Saint-Etienne, en 1670, est le premier auteur qui l'ait décrite : « Poire de Pépin — dit-il — est ronde, grosse comme Vallée, verte à la teste et à la queue ; le reste, rouge pour la plupart et jaunâtre derrière ; a la queue longuette et menue, est fort pierreuse, fort bonne; meurit en aoust. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, pp. 36 et 49.) On voit donc que notre poire de Pépin est parfaitement identique avec celle si bien décrite, il y a deux siècles, par Claude Saint-Etienne. Actuellement on aurait peine à la rencontrer en dehors des pépinières angevines, et cependant elle mérite la culture, surtout comme fruit précoce et bon pour l'approvisionnement des halles. Son nom indique qu'elle fut gagnée de semis , à l'exemple de l'Aniadote , appelée d'abord, elle aussi, poire de Graine, et cela vers 1600 (voir notre t. Ier, pp. 104-106). Poire de PEPIN SUCRÉ. — Synonyme de poire de Pépin. Voir ce nom. Poire de PÉQUIGNY. — Synonyme de poire de Catillae. Voir ce nom. Poire PERA DEL CAMPO. — Synonyme de poire Caillot rosat. Voir ce nom. Poires: PERA CASENTINA, j Synonymes de poire Royak - PERAPASSANA, ) ^^. Voir ce nom. Poire PERA SPINA. — Synonyme de Bergamote du Bugey. Voir ce nom. Poires : PERDREAU, ) c , D ,,,v, ' I Synonymes de Rousselet halif. — PERDREAU MUSQUÉ, ) Voir ce nom' Poire de PÉR1G0RD. — Synonyme de poire de Payenche. Voir ce nom. Poires: PERLE, - a PERLE, a la PERLE, \ Synonymes de poire Petit- Blanquet. Voir ce nom. de PERLE, Poire de PERSE. — Synonyme de poire d'Arménie. Voir ce nom. Poire de PERSIL. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. 743. Poike PERTUSATI. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, généralement érigés, très-longs et de moyenne grosseur, bien géniculés, marron clair légèrement taché de gris, aux lenticelles allongées, abondantes, aux coussinets larges et saillants. — Yeux : gros, ovoïdes, plus ou moins pointus, sensiblement écartés du bois. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales ou elliptiques, rarement acuminées, faiblement dentées ou crénelées, portées sur un pétiole long et épais. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Ce poirier d'obtention toute récente est encore à sa première année de greffe; je dois donc me borner à dire qu'il possède une vigueur convenable, sur cognassier, et promet d'assez jolies pyramides. PER — PET [PETIT BEU — BLA] 517 Poire Pertusati. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoide-arrondie ou globuleuse très-irréguliôre, ayant un côté moins gros que l'autre. — Pédoncule: des plus courts, bien nourri, implanté verticalement à la surface du fruit. — OL'il : grand, mi-clos ou fermé, placé dans un bassin large et assez profond. — Peau : rugueuse, à fond jaune d'or , finement ponctuée de gris, ample- ment marbrée et tachée de brun clair, surtout auprès de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche , fine , entiè- rement fondante , aqueuse, à peine granuleuse au centre. — Eau : abondante , bien sucrée, douée d'une saveur aigrelette fort agréable et d'un parfum vraiment déli- cieux. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Gagnée dans mes pépinières en 1867, cette variété n'a pas encore figuré dans mon Catalogue ; elle sera mise dans le commerce en 1869 et je la dédie à M. le comte Pertusati, qui dirige à Milan une Revue horticole des plus estimées. Poire PETALESS. — Synonyme de poire Figue d'Alençon. Voir ce nom. Poire PETIT -BEURRÉ D'HARDENPONT. — Synonyme de poire Orpheline d'Enghien. Voir ce nom. Poire PETIT-BEURRÉ D'HIVER. — Synonyme de Besi de Quessoy. Voir ce nom. 744. Poire PETIT-BLANQUET. Synonymes. — Poires: 1. Perle (Jacques Daléchamp, Hisioria generalis plantarum, 1587, livre III, p. 306; — et le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 4). — 2. Gamouzine (le Lectier, ibid. ). — 3. De Perle (Claude Mollet, Théâtre des jardinages, 1652, p. 40 ; — et Jean Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 75). — 4. De Cire (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 36 ). — 5. A LA Perle (Duhamel du Monceau, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 132, n° 16 ; — et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1867, t. VII). — 6. Chateaubriant (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, pp. 240-241, n» 69). — 7. Petjt-Pairmain d'Été (Id. ibid.). — 8. Petite-Musquée Barrois {Id. ibid.). — 9. De Saint-Jacques (Id. ibid.). — 10. Petite-Blanquette (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépinières, 1790, p. 23 ; — et Mirbel, Nouveau traité des arbres fruitiers, 1816, t. II, p. 48). — 11. A Perle (de Launay, le Bon-Jardinier, 1808, p. 130). — 12. Petit-Roi Louis (Id. ibid.). — 13. Blanche-Fleur (Pépinières d'Angers, depuis 1820). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, presque érigés et légèrement arqués, courts mais des plus gros, à peine coudés, 518 PET [PETIT BLA] fauve clair nuancé de vert, et cendré, ayant les lenticelles larges, rapprochées, et les coussinets aplatis. — Yeux : aux écailles disjointes, assez volumineux, ovoïdes, aigus, rarement Lien écartés du bois. — Feuilles : grandes ou moyennes , ovales- arrondies , plus ou moins acuminées , faiblement Poire Petit-Blanquet. crénelées, à pétiole très-long et flasque, quoiqu'assez Premier Type. gros. Deuxième Type. Fertilité. Extrême. Culture. — Il pousse aussi vigoureusement sur cognassier que sur franc; l'écusson ne se développe pas très- vite ; les pyramides sont des plus fortes, mais laissent à désirer sous le rapport de la ramification et de la régularité. Description du fruit. — Grosseur : petite ou très- petite. — Forme : assez inconstante, ses deux types les plus habituels sont l'ovoïde irrégulière et quelque peu ventrue vers la base , ou la turbinée régulière, à sommet presqu'aigu. — Pédoncule : court et mince, arqué, plus ou moins renflé aux extrémités, obliquement implanté au centre d'une faible dépres- sion ou placé à fleur de chair, et souvent même continu en partie avec le fruit. — Œil : moyen et saillant, parfois même très-ressorti, souvent mi-clos, légèrement plissé sur ses bords. — Peau : lisse et mince, jaune-paille très-clair ou jaune-cire blanchâ- tre, semée de points verdâtres des moins apparents et quelquefois, mais rarement, recouverte d'une faible nuance rose tendre sur la face exposée au soleil. — Chair : des plus blanches, mi-fine, croquante et ferme, un peu granuleuse autour du cœur. — Eau : rarement abondante, sucrée, aigrelette, savoureuse quoique faiblement parfumée. Maturité. — Fin de juillet et commencement d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Lorsqu'au milieu du xvi° siècle cette variété si répandue commençait à paraître dans nos jardins, on la nomma d'abord Poire Perle; le nom de Petit-Blanquet lui vint une trentaine d'an- nées après, et même elle le porta assez longtemps concurremment avec le premier. Aussi croyait-on, en 1628, que ces deux noms s'appliquaient à deux fruits différents. Témoin le Lectier, d'Orléans, qui signalait à cette date, dans le Catalogue de son immense verger, à la page 3 un Petit-Blanquet, à la page 4 une poire Perle, mûrissant chacune, disait-il, «en « juillet et au commencement d'aoust. » En 1670 si cette erreur tendait générale- ment à disparaître, elle subsistait encore, cependant, car dom Claude Saint- Étienne décrivit alors « le Petit-Blanquet , ou poire de Cire , » à la page 36 de sa Nouvelle instruction pour connaîfre les bons fruits, et la poire « Perle, ouCamouzine, » PET [ PETIT KL A — CU A] 519 à la page 52. Mais cinq ans plus tard, en 1675, Merlet déclara positivement que ces deux poires étaient identiques : « Le Gros et Petit-Blanquet — écrivit-il — sont en estime ; le Petit est la Poihe de Perle, qui a beau fort relevée : tous deux sont bons, sont jaunes et se gardent assez; l'arbre en est beau, donnant de gros bois et des feuilles très larges et grandes. » (L'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 75.) Depuis Merlet, on a constamment appelé ce poirier Petit-Blanquet; vouloir aujourd'hui, après une possession de deux cents ans, le dépouiller de ce nom pour lui rendre sa dénomination primitive, Poirier Perle, nous semble donc fort inutile. Aussi le lui conservons-nous à l'exemple, du reste, de la majorité des pomologues français et étrangers. Avant 1688 la Quintinye, qui cultivait à Versailles cette variété, assurait dans un manuscrit publié en 1690, après la mort de ce célèbre arboriculteur, « que le Petit-Blanquet n'était pas encore poire trop commune; » (3e partie du t. Ier de ses Instructions) mais il se garda bien de reproduire, imitant en cela Merlet, son contemporain, la version invraisemblable antérieurement rapportée par Claude Mollet. Ce dernier, directeur des jardins de Louis XIII, prétendit effectivement que le Poirier de Perle « venait d'Orient , était découvert depuis peu , et avait reçu à « Paris, du jardinier Benoist Petit, ce nom de Perle. » [Le Théâtre des jardinages , 1652, p. 40.) Claude Mollet, un tel passage le prouve, n'avait pas lu YEistoria plantarum du médecin Jacques Daléchamp, où dès 1587 le poirier Perle était cité (livre 111, p. 306); comme il ne put connaître, non plus — elle parut après lui — YHistoria de arboribus et fruticibus du docteur Jonston , œuvre de 1662 dans laquelle les variétés Blanquet à longue queue, Gros - Blanquet long et Petit-Blanquet sont dites originaires de Montbéliard (Doubs). Mais l'ayant déjà constaté en décrivant les deux premières poires de ce groupe , nous renvoyons pour tout autre détail aux pages 445-446 de notre tome Ier, et 242 du présent volume. J'ajouterai toute- fois, ici, que Jean Mayer regardait le Petit-Blanquet comme l'espèce primitive des divers Blanquets (voir Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 240, n° 69, note 45.) Poire PETIT-BOUVART ou BOUVERT. — Synonyme de poire Parfum d'Hiver. Voir ce nom. Poire PETIT-CERTEAU. — Synonyme de poire Bellissime d'Automne. Voir ce nom. 745. Poire PETIT-CHAUMONTEL. Description de l'arbre. — Bois : de force moyenne. — Rameaux : assez nombreux, plutôt érigés qu'étalés, longs, un peu faibles, sensiblement coudés , rouge -brun terne et légèrement taché de gris, aux lenticelles allongées, gris cendré, petites, abondantes, aux coussinets fortement ressortis. — Yeux : moyens et brun très-foncé, ovoïdes, aigus, faiblement écartés du bois. — Feuilles : grandes, ovales ou elliptiques, souvent acuminées, planes ou relevées en gouttière, à bords généralement bien denticulés , à pétiole de longueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il pousse convenablement sur franc et sur cognassier; son écusson 520 PET [petit cha — hat] Poire Petit-Chaumontel. se développe tardivement ; ses pyramides, assez régulières, sont habituellement fort convenables. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme: arrondie, très - bosselée , irrégulière , ayant souvent un côté beaucoup moins vo- lumineux que l'autre. — Pédoncule : court, menu, rigide, non recourbé et inséré dans un étroit évasement où le comprime presque toujours une gibbosité assez marquée. — OEil : moyen , mi - clos , rarement bien enfoncé, plissé sur les bords. — Peau : vert clair, ponctuée, veinée de roux et largement lavée de carmin sur la partie frappée par le soleil. — Chair: très -blanche, mi -fine, croquante et pierreuse au centre. — Eau : suffi- sante, sucrée, vineuse, légèrement astringente. Maturité. — Depuis la moitié jusqu'à la fin d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Je ne connais aucune description de ce fruit, qu'on a quelque- fois confondu avec la poire d'Oignon, caractérisée plus haut (page 474), et qui mûrit six semaines après lui. Il est dans mon école depuis une vingtaine d'années et provient du Jardin de l'ancien Comice horticole d'Angers. Sa dénomination n'est en rien justifiée par sa forme, si différente de celle du Besi de Chaumontel; aussi cette variété pourrait bien ne porter là qu'un faux nom. Ce soupçon m'a toujours empêché de la propager, et je ne l'eusse certes pas décrite, sans la nécessité de démontrer qu'elle ne se rapportait nullement à la poire d'Oignon. Poire PETIT-CORAIL. — Synonyme de poire Forelle. Voir ce nom. Poire PETIT-FRÉMONT. — Synonyme de poire Fin-Or d'Orléans. Voir ce nom. 746. Poire PETIT-IIATIVEAU. Synonyme. — Poire Hativeau (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, p. 73; — et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, de grosseur et de longueur moyennes, peu géniculés, marron foncé lavé de rouge sombre, ayant les lenticelles allongées, rarement très-abondantes, et les coussinets faiblement accusés. — Yeux : moyens ou petits, coniques, plus ou moins aigus, non appliqués contre le bois. — Feuilles : petites, ovales ou ovales - arrondies , PET ( PETIT HAT — MIC 521 acuminées, à bords presque unis ou très-légèrement dentelés, à pétiole bien nourri, un peu court et généralement stipulé. Poire Petit-Hâtiveau. Fertilité. - Extrême. Culture. — C'est un poirier dont la vigueur est plutôt modérée, que grande, qui pousse assez bien sur cognassier, mais se plaît beaucoup mieux sur franc; il développe tardivement son écusson et fait des pyramides fort convenables, quoiqu'un peu basses. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : ovoïde plus ou moins arrondie , légè- rement ventrue dans toute sa partie inférieure et souvent fortement bosselée auprès de l'œil. — Pédoncule : long, de moyenne force, rarement arqué, parfois renflé à ses extrémités, implanté à la surface du fruit. — Œil : des plus grands, arrondi, ouvert, saillant, côtelé ou gibbeux sur ses bords. — Peau : lisse et fine, jaune-citron, semée de points verdâtres excessivement petits et plus ou moins tachetée de gris-roux autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanchâtre, cassante, mi-fine, odorante, juteuse, quelque peu marcescente et pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette et faiblement musquée, peu savoureuse. Maturité. — Fin de juillet. Qualité. — Troisième. Historique. — En décrivant plus haut (pages 244, 245 et 246) la variété Gros-Hâtiveau, j'ai donné sur le groupe des poiriers Hâtiveau, cultivé depuis au moins cinq siècles, des détails historiques complets et précis ; en parler de nouveau, serait superflu; je dirai donc simplement que le Petit-Hâtiveau fut caractérisé pour la première fois par dom Claude Saint -Etienne (1670), dans sa Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits (p. 32), et que longtemps fort recherché à cause de sa précocité, on le trouve maintenant très-rarement chez les pépinié- ristes, vu son manque de qualité. Poire PETIT-JOHANNET. — Synonyme de poire Amiré Johannet. Voir ce nom. Poires: PETIT-LÈCHEFRION , Synonymes de poire Casso- lette. Voir ce nom. PETIT-LÏCHE-FRION, Poire PETIT-MICET. — Synonyme de poire Petit- Oin, Voir ce nom. 522 PET [petit mus] 747. Poire PETIT-MUSCAT. Synonymes. — Poires:].. Superbe (Pline, l'an 80 de J.-C, Historia naturalis, livre XV, chapi- tre xvi ). — 2. De Ghio (Charles Estieime, Serninarium et planlarium fructiferarum prœsertim arborum quœ post hortos conseri soient, 1530 et 1540, p. 68). — 3. MUSQUETTE (Id. ibid.). — 4.MUS- catelline (Agostino Gallo, le Vinti giomate dell' agricoltura, et de' piaceri délia villa, 1559-1575, 5e journée, p. 106). — 5. Petite - Muscadelle (Jean Bauhin, Historia plantarum universalis, 1590- 1650, t. I, p. 44, n° 1 ). — 6. Petite -Muscatelline (Olivier de Serres, Théâtre d'agriculture et ménage des champs, édition de 1608, p. 627). — 7. Petite-Musquette a trochets (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 3). — 8. Muscadille (de Bonnefond, le Jardinier français,] 653, p. 93). — 9. Sept-en-Gueule (Id. ibid. ). — 10. Muscadelle (Herman Kooop, Pomologie, 1771, pp. 75 et 137). — H. Petit-Musqué d'Orléans [Id. ibid.). — 12. Sept-en-Bouche (Gouverchel, Traité complet des fruits, 1852, p. 462). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , légèrement étalés , un peu courts mais bien nourris , à peine géniculés, brun verdâtre for- tement violacé, ayant les lenticelles fines, arrondies et clair-semées, les coussinets faiblement accusés. — Yeux : moyens, coniques, aigus, plus ou moins aplatis, très- rapprochés du bois. — Feuilles : petites, ovales, des plus acuminées , planes ou relevées en gouttière , bordées en partie d'une dentelure très-fine et portées sur un pétiole de grosseur et de longueur moyennes. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Doué d'une bonne vigueur, ce poirier végète convenablement sur franc ou sur cognassier, développe vite son écusson et prend une forme pyramidale régulière mais toujours un peu basse. Description du fruit. — Grosseur : très-petite. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse, et parfois turbinée- arrondie, presque toujours bosselée à la base, auprès de l'œil. — Pédoncule: long ou très-long, grêle et souvent ondulé, légèrement renflé à son point d'attache, implanté à fleur de peau ou continu avec le fruit. — Œil : grand, bien ouvert et très-ressorti , généralement entouré de petites gibbosités. — Peau : jaune -paille quelque peu verdâtre, très-finement ponctuée de marron clair et faiblement nuancée de rose tendre sur le côté de l'insolation. — Chair : blanc jaunâtre, mi-fine, cassante ou mi-cassante, contenant quelques granulations, surtout au-dessous des loges. — Eau: rarement abondante, sucrée, assez acidulé, agréablement musquée. Maturité. — Derniers jours de juin et commencement de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — De tous les pomologues qui ont étudié le Petit-Muscat, Jean Mayer, directeur des jardins de l'ancien grand-duc de Wurtzbourg (Bavière), est celui dont l'article offre le plus d'intérêt, en raison des nombreux renseignements historiques que sa remarquable érudition lui permit de rassembler sur cette poire connue déjà au premier siècle de l'ère chrétienne. Il s'en occupa dans le troisième volume de la Pomona franconica, publié à Nuremberg en 1801 , et s'appuya d'un passage de Pline, l'illustre naturaliste romain, pour assimiler l'antique poire Superba au fruit ci-dessus figuré. On rencontre en effet, dans le xvie chapitre PET [petit mus] 523 du XV0 livre de YHistoria naturalis de Pline, écrite l'an 80 de Jésus-Christ, la courte description dont voici le sens littéral : « Superbe est le nom de la plus hâtive de nos « poires ; elle n'a qu'un très-petit volume, mais le rachète par cette extrême préco- ce cité. » Ces lignes, je l'avoue, caractérisent assez bien le Petit-Muscat, pour qu'on puisse les lui appliquer. Au reste, Mayer n'est pas le seul auteur qui l'ait fait; plu- sieurs de ses devanciers émirent cette opinion, notamment Jacq. Daléchamp (1615), Jean Jonston (1662) et Henri Manger (1783). Jonston a même dit de ce fruit, que les Romains, chose assez probable, le nommèrent sans doute Superba par antiphrase, puisque rien, chez lui, ne justifiait une telle dénomination. Quant à l'extrême précocité qu'ils lui attribuent, Agostino Gallo, l'Olivier de Serres des Italiens, affir- mait effectivement en 1559, page 106 des Vinti giornate delï agricoltura, « que les « Péri Moscatelli, ou Poires Petit-Muscat, mûrissaient à la fin de mai. » Et chacun croira facilement qu'on les puisse manger en Italie beaucoup plus tôt que dans notre pays. Cette variété fut décrite pour la première fois, en France, par Charles Estienne, page 68 de son Seminarium, véritable Pomologie dont l'édition originale date de 1530. Il l'appelait Musquette, et ajoutait : « On la nomme aussi, générale- ce ment, poire de Chio. » D'où l'on peut supposer que ce poirier dut être, jadis, fort commun dans l'île de Chio, appartenant à l'Archipel grec. Le surnom Petit-Musqué d'Orléans, qu'elle porta également chez nous, vers 1700, atteste à son tour l'ancien- neté de son existence dans l'Orléanais, où du reste le Lectier, dès 1628, la montrait cultivée sous ce premier nom : « Petite-Musquette à trochets. » [Catalogue, p. 3.) Toutefois Lyon, Montbéliard (Doubs), et même l'Alsace, paraissent l'avoir possédée bien antérieurement à 1600, d'après le passage suivant, traduit de l' Historia planta- rum univer salis du docteur Jean Bauhin, originaire d'Amiens, mais qui vécut presque constamment en Suisse et dans la Franche-Comté : ce Ces poiriers — écrivait-il en 1590 — abondent à Lyon, où leurs fruits sont appelés Poires Muscadeles petites; c'est même de cette ville que Guillaume Rouillé, le célèbre impri- meur, m'en fit parvenir autrefois, à Genève, des scions que je m'empressai d'y greffer; il en fut également envoyé à Montbéliard Ces poiriers sont aussi cultivés dans l'Alsace, et principalement à Gebwiller. » (Tome 1, p. 44, n° 1 de l'édition de 1650.) Ce fut en France que le Petit-Muscat reçut le plus caractéristique de tous ses surnoms : celui de Sept-en-Gueule. Nos pères, qui ne plaçaient pas précisément l'honnêteté dans les mots, le baptisèrent ainsi vers 1650 ; nous le voyons par l'extrait ci-après du Jardinier français, de Bonnefond, édition de 1653, où pour la première fois j'ai rencontré ce synonyme : « Est en maturité fin du mois de juin, et en « juillet, Muscadille ou Sept-en-Gueule. » (Page 93.) De nos jours, en lisant lepomo- logue Poiteau (1846), on s'aperçoit que la crudité d'un semblable surnom lui parut blessante pour des oreilles du xixe siècle, car il s'écrie : « Le Petit-Muscat porte un « nom de si mauvais goût, qu'il faudrait l'oublier, et que pour cette raison je ne le « répéterai pas ici. » [Pomologie française, 1846, t. III, n° 61.) Pour nous, suivant l'exemple de l'abbé le Berriays (1785), de Calvel (1805), de Lindley (1831), de Decaisne (1863), etc., nous reproduisons sans scrupule aucun ce synonyme, ne nous croyant pas le droit, malgré sa trivialité, de le passer sous silence, lors surtout qu'il court les Pomologies et les Catalogues depuis bientôt trois cents ans. Poire PETIT-MUSCAT D'AUTOMNE. — Synonyme de Bergamote rouge. Yoir ce nom. 524 PET [petit mus — oin] Poire PETIT-MUSCAT BATARD. — Synonyme de poire Guenette. Voir ce nom. Poire PETIT-MUSCAT ROUGE D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Aurate. Voir ce nom. Poire PETIT-MUSQUÉ. — Synonyme de Bon-Chrétien de Bruxelles. Voir ce nom. Poire PETIT-MUSQUÉ D'ORLÉANS. — Synonyme de poire Petit-Muscat. Voir ce nom. 748. Poire PETIT-OIN. Synonymes. — Poires : 1 . De Lard ( Valerius Cordus, Historia stirpium, 1561, 1. 1, chapitre Poirier, n° 2 ). — 2. Petit-Micet ( dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 66). — 3. Petit-Oing gris (Id. ibid.). — 4. De Madame d'Automne (Merlet, V Abrégé des bons fruits, 1675, p. 94). — 5. Merveille jaune (Henri Hessen, Gartenlust, 1690; p. 281; — et Henri Manger, Systematische Pomologie, 2e partie, 1783, pp. 56-57, n° 61). — 6. Merveille rouge (Id. ibid. ). — 7. Amadonte (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, p. 258, n° 9). — 8. Bouvart des Angevins (Id. ibid.). — 9. Merveille d'Hiver (Id. ibid.). — 10. Roussette d'Anjou d'Hiver (Id. ibid.). — 11. De Sain (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 197, n° 25). — 12. Sain-d'Auve (Id. ibid.). — 13. De Satndoux (Id. ibid.). — 14. De Madame d'Hiver (F. J. Bauinann, deGolmar, Catalogue descriptif des arbres fruitiers les plus recherchés et les plus estimés, 1788, p. 93). — 15. Rousselet d'Anjou (Id. ibid.). — 16. De Oin (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépinières, 1790, p. 24). — 17. Crassane du Pays de Caux (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1846, 4e cahier, pp. 118-119). — 18. Crassane de Plein Vent (Id. ibid.). — 19. Merveille Bouvart (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III ). — 20. Petite-Oie ( Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux, de longueur et de grosseur moyennes , érigés , très - faiblement géniculés , brun olivâtre , finement et abondamment ponctués de gris jau- nâtre, à coussinets peu développés, à mérithalles courts. — Yeux : moyens ou volumineux , coniques , pointus , renflés , nuancés de brun et de roux clair, non appliqués contre le bois. — Feuilles : petites, ovales ou elliptiques, courtement acuminées , planes ■ ou légèrement arquées, ayant générale- ment les bords ondulés et faiblement crénelés ou dentelés, et le pétiole court, épais, stipulé. Fertilité. — Extrême. Culture. — Sur cognassier sa vé- gétation est des plus satisfaisantes; l'écusson croît assez vite ; les pyrami- des sont régulières et de force bien convenable quand elles entrent dans leur troisième année. PET [petit oinI 525 Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : ovoïde-arrondie, ou turbinée légèrement obtuse au sommet, bosselée et très-ventrue dans toute sa partie inférieure. — Pédoncule : long ou de moyenne longueur, mince, recourbé, souvent renflé au point d'attache, obliquement ou per- pendiculairement implanté à la surface du fruit ou dans le centre d'une très-faible dépression à bords quelque peu inégaux. — OEil : grand, arrondi, ouvert, régu- lier, rarement bien enfoncé. — Peau : épaisse mais lisse et onctueuse, vert blafard plus ou moins grisâtre, ponctuée et faiblement mouchetée de roux verdâtre, parfois maculée de même autour du pédoncule et parfois aussi, mais rarement, colorée de rose tendre sur le côté frappé par le soleil. — Chair : blanchâtre, fine, odorante, excessivement fondante et juteuse, un peu granuleuse au centre. — Eau: des plus abondantes, très-sucrée, non acidulé, ayant une saveur exquise. Maturité. — Fin d'octobre ou commencement de novembre, et souvent attei- gnant le mois de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Valerius Cordus, botaniste né dans la Hesse électorale et mort à Rome en 1544, fut le premier descripteur de ce fruit, originaire de l'Allemagne. Il le nomme en langue allemande : Speckbirn [Poire de Lard] et le caractérise ainsi, en prenant soin, surtout, d'en justifier la bizarre dénomination : «La Poire de Lard — dit-il — ventrue à son milieu, s'amincit soudainement près du sommet; elle a trois pouces de haut sur presque autant de large; sa peau, d'un vert pâle, est parsemée de points d'un vert plus foncé; sa chair, douée d'une saveur aussi douce qu'agréable, fond dans la bouche comme y fondrait un morceau de saindoux, qualité qui valut à cette poire son présent nom. Par l'abondance de son eau elle apaise aisément la soif et répand, étant pelée, un suave parfum. Sa maturité arrive au commencement de l'automne. » (Historia stirpium, édition de 1561 , t. Ier, chap. Poirier, n° 2.) Lorsque cette poire, vers 1650, pénétra chez nous, on traduisit son nom alle- mand Speckbirn par le mot Oing, synonyme de graisse, en y joignant, pour la mieux caractériser, l'adjectif Petit. Ce qui ressort du passage ci-après, écrit en 1670 par le moine dom Claude Saint-Étienne , dans l'ouvrage duquel j'en rencontre la première mention : « Petit-Oing gris est rondelet, gros comme Sucrin noir, ou environ, gris meslé d'un clair jaunastre; a la queue longuette et moyenne, ressemble au Girofle d'Esté. Aucuns l'appellent Petit-Micet. Meurit en novembre. Tres-bon. » {Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 66.) Le mérite de ce fruit l'eut bientôt fait connaître; cependant en 1676 il n'était pas encore très-répandu, car je lis dans un recueil publié cette année-là, l'annonce suivante, assez curieuse pour trouver place ici : « On vend chez M. de Sèves, à Chilly (Loiret), Poiriers Petit-OÎ7ig gris de toutes façons. » (Triquel, prieur de Saint-Marc, Instructions pour les arbres fruitiers, 1671, chapitre Poirier.) De l'Orléanais sa culture gagna l'Anjou et s'y généralisa rapidement, paraît-il , puisque la Quintinye disait en 1690 : « Quelques Angevins nomment Bouvart le « Petit-Oin ; et quelques autres, Roussette d'Anjou (t. I, p. 311). » Cent ans plus tard cette variété y jouissait toujours d'une grande vogue, mais un seul nom l'y distinguait, celui de Poire Oin; ainsi que me l'apprend, à la page 24, le Catalogue, assez volumineux déjà, imprimé en 1790 par Pierre Leroy, mon grand-père. Actuel- lement, et bien à tort, le Petit-Oin est à peu près oublié de nos pépiniéristes. Observations. — Rappelons brièvement que la poire Parfum d'Hiver, décrite 526 PET [petit oin — tar = petite bla — mar] ci-dessus (page 497), a été souvent confondue avec le Petit-Oin, en raison du syno- nyme Bouvart appartenant à chacune de ces deux variétés ; mais la première — voilà ce qu'on ne doit pas oublier — fut dite Bouvart musqué, et la seconde Bouvart des Angevins. Poire PETIT-OING GRIS. — Synonyme de poire Petit-Oin. Voir ce nom. Poire PETIT-PAIRMAIN D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Petit- Blanquet. Voir ce nom. Poire PETIT-RATEAU. — - Synonyme de poire Pastorale. Voir ce nom. Poire PETIT-ROI LOUIS. — Synonyme de poire Petit-Blanquet. Voir ce nom Poires : PETIT-ROUSSELET, \ I Synonymes de Bousselet de \ Beims. Voir ce nom. — PETIT-ROUSSELET MUSQUE, ) Poire PETIT-SAINT-JEAN. — Synonyme de poire Arniré Johannet. Voir ce nom. Poire PETIT-TARQUIN. — Synonyme de poire Chat-Brûlé. Voir ce nom. Poire PETITE-BLANQUETTE. — Synonyme de poire Petit-Blanquet. Voir ce nom. Poire PETITE-COMTESSE PALATINE. - Synonyme de Bousselet hâtif. Voir ce nom. Poire PETITE-CUISSE-MADAME. — Synonyme de poire Madeleine d'Angers. Voir ce nom. Poire PETITE-FERTILE. — Synonyme de poire Ah-mon-Dieu! Voir ce nom. Poire PETITE-MADELEINE. — Synonyme de poire Citron des Carmes. Voir ce nom. 749.. Poire PETITE-MARGUERITE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, légè- rement étalés, longs, de moyenne grosseur, bien flexueux, marron olivâtre, aux lenticelles larges et abondantes, aux coussinets saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes, faiblement écartés du bois. — Feuilles : petites, ovales ou elliptiques, acu- minées, faiblement dentées en scie, portées sur un pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Remarquable. PET [petite mar — oie] 527 Poire Petite-Marguerite. Culture. — Ce poirier, dont la vigueur est ordinaire, n'a rien d'exceptionnel dans sa végétation et. pousse sur toute espèce de sujet; ses pyramides sont en général assez jolies. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde irrégulière, bosselée, ventrue vers la base et ayant habituellement un côté moins renflé que l'autre. — Pédoncule : court, rarement arqué , gros, souvent plus nourri au sommet qu'à la base, obliquement inséré au milieu d'une faible dépression à bords plus ou moins plissés. — Œil: petit, mi-clos ou fermé , légèrement enfoncé. — Peau : vert herbacé , ponctuée de gris et de brun, et quelque peu bronzée sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc verdâtre, fine et des plus fondantes, aqueuse, à peine granuleuse au cœur. — Eau : excessivement abondante et sucrée, acidulé, possédant un parfum très-savoureux. Maturité. — Commencement du mois d'août. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété, gagnée dans mon établissement en 1862 et propagée dès 1863, porte le nom de Marguerite Appert, la plus jeune de mes petites-filles. C'est assurément la meilleure poire d'août. Sa maturité devance généralement d'une quinzaine de jours celle de la Williams. Poire PETITE-MOUILLE-BOUCHE. — Synonyme de poire d'Ange. Voir ce nom. Poires : PETITE-MUSCADELLE , PETITE-MUSC ATELLINE , Synonymes de poire Petit- Muscat. Voir ce nom. Poire PETITE-MUSETTE. — Synonyme de poire Cornemuse. Voir ce nom. Poire PETITE-MUSQUÉE BARROIS. — Synonyme de poire Petit-Blanquet. Voir ce nom. Poire PETITE-MUSQUETTE A TROCHETS.- Synonyme <ïe poire Petit-Muscat. Voir ce nom. Poire PETÏTE-OIE. — Synonyme de poire Petit-Oin. Voir ce nom. 528 PET [petite poi— vie] — PHI Poire PETITE-POIRE-POMME. — Synonyme de poire Naquette. Voir ce nom. Poire PETITE-YERDETTE. — Synonyme de poire d'Ange. Voir ce nom. 750. Poire PETITE-VICTORINE. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, étalés , grêles, assez courts, à peine géniculés et duveteux, brun-rouge légèrement olivâtre, ayant les lenticelles petites, clair-semées , et les coussinets fortement aplatis. — Yeux : moyens , ovoïdes - arrondis , aux écailles bombées et disjointes, non appliqués contre l'écorce et quelquefois même placés en épe- ron. — Feuilles : petites , ovales-allongées , planes ou contournées, faiblement dentelées sur leurs bords , au pétiole long et fort. Fertilité. — Abondante. Culture. — De vigueur modérée, on le greffe cependant non moins avantageuse- ment sur cognassier que sur franc; son écusson se développe assez vite ; ses pyramides, toujours irrégulières, laissent en outre beaucoup à désirer pour la force et la, ramification. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse, aplatie à la base mais légèrement conique à son autre extrémité. — Pédoncule : court, mince, un peu recourbé, très-obliquement implanté à fleur de peau. — Œil : grand, ouvert, saillant ou faiblement enfoncé. — Peau : verdâtre, ponctuée et marbrée de roux, dont elle est en outre entièrement lavée sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, fine, fondante, généralement exempte de pierres. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, possédant une saveur musquée réellement exquise. Maturité. — Commencement de décembre et courant de janvier. Qualité. — Première. Historique. — Comme le précédent (Petite -Marguerite), ce poirier sort de mes semis. Il remonte à 1863; je lui ai donné le nom de Victorine Menand, ma petite-nièce; sa propagation eut lieu en 1865. Poire de PÉZENAS. — Synonyme de poire Duchesse d'Angoulême. Voir ce nom. Poire PHILIPPE. — Synonyme de poire Louis- Philippe. Voir ce nom. PHI 529 Poire PHILIPPE DELFOSSE. — Synonyme de Beurré Philippe Delfosse. Voir ce nom. Poire PHILIPPE-DOUBLE. — Synonyme de Doyenné Boussoch. Voir ce nom. Poire PHILIPPE DE FBANCE. — Synonyme de poire Louis-Philippe. Voir ce nom. 751. Poire PHILIPPE GOËS. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , généralement étalés, de longueur et de grosseur moyennes, légèrement flexueux, brun clair ou jaune-orange, fine- ment et abondamment ponctués, à coussinets bien saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigus, écartés du bois , aux écailles entrouver- tes. — Feuilles : ovales ou ovales- arrondies , presque entières sur leurs bords, ayant le pétiole assez long et menu. Fertilité. — Remarquable. Culture. — La croissance de cet arbre est ordinaire ; on le greffe indistinctement sur franc ou cognassier ; ses pyramides , encore un peu faibles dans leur deuxième année, prennent en- suite un bon développement ainsi qu'une forme satisfaisante. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée, légèrement allongée, très-bosselée, plus ou moins obtuse, bien ventrue à sa partie inférieure. — Pédoncule ; court, arqué ou non arqué, gros, renflé à la base, très-obliquement inséré au milieu d'une faible dépression et souvent en dehors de l'axe du fruit. — OEil : grand, uni sur ses bords, ouvert, presque saillant. — Peau : épaisse, rugueuse, à fond olivâtre, ponctuée de marron foncé et lavée de roux clair sur la majeure partie de sa surface. — Chair : blanchâtre, fine, fondante ou mi-fondante, quelque peu granuleuse au centre. — Eau : rarement abondante, sucrée, vineuse, passablement parfumée. Maturité. — Fin de novembre et courant de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est encore là un gain posthume sorti des semis du professeur belge Van Mons, Le pied-type, transplanté de Louvain à Geest-Saint-Remy-lez- u. 34 530 PHI Jodoigne, donna ses premiers fruits en 1846. M. Alexandre Bivort, son propaga- teur et parrain, nous apprend {Annales de pomologie, 1855, t. III, p. 51) qu'il mit cette variété dans le commerce en 1851, après l'avoir dédiée à M. Philippe Goës, ancien serviteur de l'Empire et conseiller provincial du Brabant. Observations. — En étudiant la poire Baronne de Mello (t. I, pp. 180-181) j'ai dit qu'on lui avait donné par méprise le synonyme Philippe Goës. Je le répète ici, en recommandant de comparer les descriptions de ces deux fruits, si différents sous tant de points. Poires: PHILIPPE D'HIVER, — PHILIPPE DE PAQUES, Synonymes de Doyenné d'Hiver Voir ce nom. Poire PHILIPPE STRIÉ. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. 752. Poire PHILIPPOT. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — assez longs Rameaux nombreux et des plus gros, légèrement éta- lés, coudés, brun- fauve, nuancés de rouge auprès des yeux , ayant les lenticelles larges, clair-semées, et les coussinets très - ressortis. — Yeux ; moyens , aplatis , duveteux , noyés dans l'écorce. — Feuilles : des plus grandes , ellipti- ques - allongées , planes ou contour- nées sur elles-mê- mes , aux bords profondément den- tés, au pétiole long et excessivement nourri. Fertilité. — Convenable. Gijlture. — Sa vigueur est grande, il pousse parfaitement, sur le cognassier, développe vite son écusson, fait de fortes et jolies pyramides. PIE r;:ii Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : ovoïde, très- ventrue et quelque peu bosselée. — Pédoncule : de longueur moyenne, des plus gros, arqué, toujours renflé et charnu à la base, placé régulièrement à fleur de peau. — OEil : moyen ou petit, ouvert, profondément enfoncé dans un bassin for- mant entonnoir. — Peau : assez mince, mais rugueuse, vert jaunâtre, en partie maculée et granitée de brun-fauve. — Chair: très-blanche, grossière, mi-cassante, aqueuse, fortement granuleuse autour des loges et plus ou moins marcescente. — Eau : abondante, douce, peu sucrée et peu parfumée, quoiqu'assez délicate. Maturité. — De janvier jusqu'en mars. Qualité. — Troisième pour le couteau, première pour faire des compotes. Historique. — M. Philippot, pépiniériste à Saint-Quentin. (Aisne), est le pro- pagateur de cette variété, spontanément poussée chez lui. Le pied-mère commença à fructifier en 4852, mais on ne le multiplia que beaucoup plus tard, vers 1860. 753. Poire PIE IX. Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort et d'un vert très -foncé. — Rameaux : souvent peu nombreux , généralement érigés près du sommet et étalés à la base , gros et longs, bien géniculés,, du- veteux, vert olivâtre nuancé de brun , fortement et am- plement ponctués , à cous- sinets ressortis. — Yeux : moyens , ovoïdes - aplatis , cotonneux , collés contre le bois. — Feuilles: grandes mais rarement abondantes, elliptiques-arrondies , den- tées profondément , portées sur un pétiole épais et long. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — C'est un vigoureux poirier faisant d'assez jolies pyramides et qui se greffe sur toute es- pèce de sujet ; la crois- sance de son écusson a lieu un peu tardivement. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse et allongée, très-ventrue vers son milieu, bosselée et souvent contournée près du sommet. — Pédoncule : court, gros, renflé et charnu à la base , obliquement implanté à la surface du fruit, avec lequel il est généralement continu ou presque continu. — OEil : grand, régulier, ouvert, faiblement enfoncé. — 532 PIE Peau : jaune-citron, ponctuée, striée de fauve, marbrée de même autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche, grosse ou mi-fine, juteuse et fondante, assez pierreuse au cœur. — Eau : excessivement abondante, sucrée, aigrelette, passa- blement parfumée, quoiqu'entachée parfois d'une astringence fort désagréable. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette poire sort des anciennes pépinières de Van Mons , à Louvain, transplantées et dirigées à Geest-Saint-Remy-lez-Jodoigne (Belgique) par M. Bivort. Le pied-type qui lui donna naissance fut semé en 1834 et fructifia pour la première fois en 1847. A peine signalé, le poirier Pie IX se répandit rapidement en France — dès 1849 — mais tous les terrains, chez nous, sont loin de lui être favorables. Quant à moi, après l'avoir quelque temps classé parmi les variétés de premier ordre, il m'a fallu le faire descendre au second rang ; et même je ne l'ai pas toujours trouvé digne de l'occuper. 754. Poire PIERRE PÉPIN Description de l'ai' - lire. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, étalés, longs et assez gros , sensiblement coudés , brun clair quelque peu rosé du côté de l'insolation, ayant les lenticelles arrondies, peti- tes , grisâtres , rapprochées et les coussinets saillants. — Yeux : moyens , coniques - allongés, aigus, écartés du bois. — Feuilles . de grandeur moyenne , ovales-arrondies , courtement acuminées, pla- nes, à bords très-faiblement et partiellement denticulés, à pétiole long et grêle. Fertilité. — En 1868 sa première fructification était assez abondante. Culture. — Il paraît devoir bien végéter sur le cognas- sier, l'unique sujet qu'on lui ait encore donné. Description «lu fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme ; turbinée fortement obtuse et bosselée, bien ven- true dans toute sa partie infé- rieure, plus ou moins voûtée PIO — PIT 533 à son autre extrémité; en un mot, rappelant beaucoup celle du Bon -Chrétien d'Hiver. — Pédoncule : long, recourbé, fort, très - obliquement implanté à (leur de peau. — Œil : petit, mi-clos, placé dans une large et assez profonde cavité. — Peau : jaune-citron, légèrement nuancée de vert et amplement tachée et ponctuée de brun. — Chair : blanchâtre, juteuse, fine et bien fondante, contenant quelques pierres autour des loges. — Eau : fort abondante, sucrée, vineuse, d'une saveur aigrelette et parfumée des plus agréables. Maturité. — Vers la mi-septembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier provient de mes semis ; son premier rapport date de 1868 ; comme il n'est pas encore inscrit sur mon Catalogue, sa propagation n'aura lieu qu'en 1870. Il porte le nom de mon excellent ami Pierre-Denis Pépin, chef des cultures du Muséum d'histoire naturelle de Paris et vice-président de la Société centrale d'Horticulture de France , dans le Journal de laquelle ce botaniste distingué fait paraître fréquemment, depuis une trentaine d'années, d'intéressants articles. Poire PIOULIER. — Synonyme de Bon-Chrétien de Bruxelles. Voir ce nom. Poire PIQUERY. — Synonyme de poire des Urbanistes. Voir ce nom. Poire PIROLLE. — Synonyme de poire Jaminette. Voir ce nom. Poire de PISE. — Synonyme de poire Saint- Augustin. Voir ce nom. Poire PISTOLETTE. — Synonyme de poire Figue verte. Voir ce nom. 755. Poire PITON. Description de ï'artore. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux et érigés, gros, courts, géniculés, vert cendré quelque peu brunâtre, ayant les lenticelles gris foncé, larges, rapprochées, les coussinets bien accusés et de courts mérithalles. — Yeux : éloignés du bois, très- volumineux, coniques ou ovoïdes-allongés, légè- rement duveteux, aux écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, abondantes, d'un beau vert, ovales ou ovales-allongées, à bords profondément dentés ou crénelés, à pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il est très- vigoureux, se plaît infiniment sur le cognassier, déve- loppe vite son écusson et prend une forme pyramidale des plus remarquables. Description du fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : turbinée- allongée, généralement bien obtuse, fortement bosselée sur toute sa surface, très-ventrue vers la base. —Pédoncule: court ou de longueur moyenne, gros, plus fort à ses extrémités qu'à son milieu, arqué, obliquement inséré dans une large 534 PIT — PL A et profonde cavité à bords excessivement relevés et côtelés. — Œil : moyen , arrondi, mi-clos, placé régulièrement au centre d'un vaste bassin de profondeur Poire Piton. assez variable. — Peau: vert clair et blafard , semée de volumineux points roux et am- plement tachetée de même, surtout du côté du soleil , où parfois elle est aussi quelque peu bronzée. — Chair : blanche, mi-cassante et mi-fine, aqueuse, con- tenant quelques fortes pierres au-dessous des loges. — Eau : abon- dante, assez vineuse, sucrée et plus ou moins parfumée. Maturité. — Fin d'octobre ou commen- cement de novembre, et pouvant atteindre les premiers jours de décembre. Qualité. —Deuxième comme fruit à couteau, première pour la com- pote. Historique. — Cette poire porte le nom de son propagateur , habitant Cholet (Maine- et-Loire) et sur la propriété duquel poussa, semé par le hasard, le sauvageon dont elle sortit il y a une vingtaine 'd'années. Le Comice horticole d'Angers l'a décrite dans sa Pomologie (page 24). 756. Poire PLANTAGENET. Inscription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés vers la base, gros, assez longs, bien coudés, fauve cendré quelque peu nuancé de vert , finement et très-abondamment ponctués , aux coussinets aplatis. — Yeux : moyens ou volumineux , coniques, excessivement allongés , presque collés contre l'écorce, ayant les écailles mal soudées et des plus renflées. — Feuilles : grandes, arrondies pour la plupart, très-acuminées, entières en partie sur leurs bords, planes ou faiblement canaliculées, à pétiole court et épais. Fertilité. — Abondante. PLA—PLO 535 Poire Plantagenet. Culture. — Très-vigoureux, ce poirier végète non moins bien sur cognassier que sur franc ; le développement de son écusson est ordinaire ; dès leur deuxième année ses pyramides sont magnifiques. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessus de la moyenne. — Forme : irréguliè- rement ovoïde, à surface très- bosselée, bien ventrue vers son milieu, plus ou moins pentagone à la base. — Pédoncule : assez gros et assez long, recourbé, renflé à l'attache, obliquement implanté à fleur de peau. — OEil: moyen, ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : unicolore , vert clair, même à parfaite ma- turité du fruit, quelque peu mar- brée de roux dans le voisinage de l'œil et régulièrement parse- mée de nombreux points brun foncé. — Chair : blanchâtre, fine ou mi-fine, juteuse, excessive- ment fondante . à peine granu- leuse au cœur. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée, acidulé, douée d'un délicieux parfum qui possède un léger arrière -goût musqué Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — La poire Plantagenet provient des semis de l'ancien Comice horticole de Maine-et-Loire ; le pied-type, classé sous le n° 26, donna ses premiers produits en 1858 dans le Jardin fruitier d'Angers et fut dédié par le Bureau, le 25 septembre 1862, à la mémoire des Plantagenets, d'abord comtes d'Anjou, puis rois d'Angleterre. Poire PLATE. — Synonyme de Bergamote crassane. Voir ce nom. Poire PLÉTEAU. — Synonyme de poire Certeau d Hiver. Voir ce nom. Poire PLOMGASTELLE. — Synonyme de Beurré d'Amanlis. Voir ce nom. Poire de PLOUGASTEL. — Synonyme de poire Longue-Verte. Voir ce nom. 536 POE 757. Poire POËTE BERANGER. Premier Type. Deuxième Type. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux ; peu nom- breux, érigés ou légèrement éta- lés, gros et de moyenne longueur, faiblement géniculés, brun -fauve lavé souvent de rouge ardoisé, ayant les lenticelles arrondies , larges, apparentes, rapprochées et les coussinets bien ressortis. — Yeux : moyens , coniques et aigus, écartés du bois. — Feuilles: moyennes, ovales-allongées, ra- rement acuminées, planes ou contournées, à bords finement dentelés, à pétiole long et grêle. Fertilité. — La première ré- colte (1867) a été abondante. Culture. — La vigueur de ce nouveau poirier autorise à croire qu'il végétera fort bien sur le cognassier, sujet que nous lui avons donné cette année (1869 ) en commençant sa multiplication. sous la Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — ' Forme : assez inconstante, elle a presque toujours un côté moins volumi- neux que l'autre et varie entre la globuleuse et la turbinée-obtuse légèrement écrasée. — Pédoncule : de longueur moyenne ou un peu court , arqué , bien nourri , obli- quement implanté à la surface du fruit ou dans une dépression dont l'un des bords est souvent faiblement mamelonné. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, régu- lièrement placé au centre d'un large mais peu profond bassin. — Peau : fine , rugueuse , jaune clair nuancé de vert, ponctuée de gris et presque entièrement lavée et marbrée de brun - roux plus ou moins squammeux. — Chair : blanc verdâtre, surtout peau, fine, excessivement fondante, juteuse, exempte de pierres. — Eau : POË — POI 537 fort abondante , bien sucrée, vineuse, acidulé, possédant un parfum aussi délicat que prononcé. Maturité. — Vers la mi-septembre. Qualité. — Première. Historique. — Elle provient de mes semis ; le pied-type donna ses premiers fruits en 1867 ; je la mettrai dans le commerce en 1870. Jean-Pierre de Béranger, le célèbre poëte-chansonnier à la mémoire duquel je l'ai dédiée, et qui fut mon intime ami, naquit le 19 août 1780, à Paris, où il est mort le 16 juillet 1857. Poire POINTUE. — Synonyme de poire Longue-Verte. Voir ce nom. Poires : de POIRAULT [ou a], POIREAU , Synonymes de Bergamote de Parihenay. Voir ce nom. 758. Poire POITEAU [des Belges] Description de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : nom- breux, érigés au sommet, légè- rement étalés à la base, longs et de grosseur moyenne , flexueux , gris-roux nuancé de marron vio- lâtre, ayant les lenticelles bien apparentes, assez espacées, les coussinets peu accusés et de courts mérithalles. — Yeux : gros ou moyens, coniques, aigus, à large base, non appliqués contre le bois. — Feuilles : grandes , ovales-allongées, acuminées, pla- nes ou canaliculées , presque entières sur leurs bords ou très- peu denticulées, au pétiole long, bien nourri, stipulé. Fertilité. — Ordinaire. v Culture. — Tout sujet lui con- vient ; il développe hâtivement son écusson ; sa vigueur est telle, qu'à deux ans ses pyramides sont déjà fort jolies. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde-allongée , mais quelquefois passant à l'ovoide-raccourcie et ventrue. — Pédoncule : assez court , fort et arqué , placé de côté au centre d'une légère dépression. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, à fleur de fruit ou légèrement 538 P01 enfoncé. — Peau : jaune-orange, ponctuée de brun, maculée de roux verdâtre autour de l'œil et du pédoncule, marbrée et tachée de même, surtout sur la face regardant le soleil. — Chair : blanchâtre, un peu grosse, bien fondante, juteuse, fortement pierreuse. — Eau : abondante, sucrée, parfois astringente, sans parfum prononcé, mais néanmoins assez savoureuse. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième, Historique. — Van Mons fut l'obtenteur de cette variété, qui donna ses pre- miers fruits à Louvain (Belgique), en 1823. Il la dédia à son ami Poiteau, qui pour lors rédigeait à Paris les Annales de la Société d'Horticulture de la Seine. Les pro- duits de ce poirier sont généralement d'une qualité très-variable et plutôt médiocre que bonne. Poiteau — peut-être le fit-il par mécontentement — s'en plaignit de la sorte en 1834 : « Je suis bien persuadé que la poire à laquelle Van Mons a bien voulu, en 1823, attacher mon nom, est excellente ; mais les échantillons qu'il m'a envoyés étaient d'une, qualité si inférieure, et si variés entre eux, qu'il serait aussi difficile qu'inutile de les décrire. » (Notice sur la théorie Van Mons, 1834, p. 44, n° 10.) Pour les détails biographiques concernant Poiteau, nous renvoyons plus haut, page 467, à notre historique de la variété Nouveau Poiteau, autre gain de Yan Mons, mais posthume et remontant seulement à 1843. Observations. — J'ai dû ajouter au nom du fruit ici décrit, le déterminatif des Belges, qui empêchera de le confondre avec la poire suivante , obtenue récem- ment en France et consacrée au même écrivain. 759. Poire POITEAU [des Français]. Synonyme. — Poire Bergamote Poiteau (Jacques, Revue horticole, 3e série, 1851, t. V, p. 55). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, de longueur et de grosseur moyennes, à peine géniculés, brun foncé quelque peu lavé de rouge-brique, aux lenticelles fines et clair-semeés, aux coussinets aplatis. — Yeux : à écailles noirâtres et disjointes, petits, coniques, assez pointus et collés en partie contre le bois. — Feuilles : grandes, ovales ou ovales -elliptiques , acuminées , planes ou contournées , ayant les bords régulièrement et pro- fondément dentés , le pétiole épais, roide, un peu court. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il est doué d'une vigueur satisfaisante, pousse parfaitement sur cognassier, développe vite son écusson et prend une forme pyramidale des plus régulières. P01 — POM 539 Description «lu fruit. — Grosseur: moyenne. — Forme: globuleuse souvent très-irrégulière et très-bosselée, surtout près du sommet, qui généralement est mamelonné. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, arqué et bien nourri, obliquement ou verticalement inséré dans un large et profond bassin dont les bords sont fortement relevés. — Œil : grand, arrondi, ouvert, enfoncé. — Peau : jaune d'or, abondamment ponctuée de gris et de brun, tachetée de roux squammeux et quelque peu lavée de rouge sombre sur la partie exposée au soleil. — Chair : des plus blanches, fine, fondante, aqueuse, exempte de pierres. — Eau : excessive- ment abondante , très-sucrée , possédant un parfum dont la saveur légèrement acidulé et musquée est aussi délicate qu'agréable. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Lorsqu'en 1851 le maître-jardinier du château de Neuilly, M. Jacques, fit connaître dans la Revue horticole de Paris (3e série, 1851, t. V, p. 55) cette poire, qui venait de mûrir pour la première fois, il la nomma Berçfumote Poiteau, afin, évidemment, qu'on ne pût la confondre avec les variétés Poiteau et Nouveau Poiteau , bien antérieurement obtenues en Belgique. Il est donc fort regrettable qu'ensuite on ait supprimé de cette dénomination le mot Bergamote, puisqu'ainsi deux poiriers Poiteau se sont trouvés en présence dans la nomencla- ture : un gagné chez les Belges — il est décrit ci-dessus, page 53 — et celui qui nous occupe, sorti d'un semis fait vers 1841, par Poiteau, dans le Jardin fruitier de la Société d'Horticulture de la Seine (voir la Revue horticole, au tome déjà cité). Pour empêcher autant que possible toute méprise à l'égard de ces deux espèces, j'ai appelé la première Poirier Poiteau des Belges, et la seconde Poirier Poiteau des Français. Je le répète ici, après l'avoir dit dans le précédent article, et je renvoie aux historiques des poires Nouveau Poiteau et Poiteau des Belges pour tout détail complémentaire. Poires : de POITIERS, \ / Synonymes de poire Orange X rouqe. Voir ce nom. — du POITOU, ) Poire POLYFORME. — Synonyme de poire Andouille. Voir ce nom. 760. Poire POMME D'ÉTÉ. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, généralement arqués et étalés, gros, peu longs, coudés, brun-fauve rougeâtre, à lenticelles petites et très-èspacées , à coussinets presque aplatis. — Yeux : gros, ovoïdes, légèrement écartés du bois, aux écailles disjointes et des plus renflées. — Feuilles: de grandeur moyenne, rarement abondantes, lancéolées, duveteuses, ondulées et contournées, entières en partie sur leurs bords, au pétiole long, fort et habituellement lavé de carmin pâle. Fertilité. — Grande. Culture. — La vigueur de ce poirier est tellement modérée, qu'il faut le greffer sur franc plutôt que sur cognassier ; la croissance de l'écusson est très- tardive ; 540 POM Poire Pomme d'Été. quant à ses pyramides, elles restent, même dans leur troisième année, irrégulières, faibles et peu feuillues. Description du fruit. — Grosseur ; moyenne et parfois un peu moins volumineuse. — Forme: globuleuse, très-aplatie au sommet, où elle est en outre beaucoup plus large qu'à la base, près de laquelle elle s'amincit subitement. — Pédon- cule : long , arqué , assez faible à son milieu, fortement renflé aux extrémités, surtout à la partie infé- rieure, qui souvent est noueuse et contournée ; il est obliquement implanté dans un vaste bassin à bords bien arrondis. — OEil: petit, régulier, très-ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : jaune d'ocre , entièrement couverte de points gris et quelque peu mouchetée de fauve auprès du pédoncule. — Chair : blanche, fine et cassante, aqueuse, à peine granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, douce et très-musquée. Maturité. — Derniers jours du mois de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette variété, dont je ne connais aucune description, ni même aucune mention, provient de l'école fruitière, maintenant détruite, du Jardin de l'ancien Comice horticole d'Angers. Je la cultive depuis une vingtaine d'années sans l'avoir beaucoup répandue, vu le parfum excessivement musqué de son eau et la trop grande chétiveté de l'arbre. Mes recherches pour en découvrir l'origine sont demeurées sans résultat. Elle se rapproche un peu, par la forme, des poires Caillot rosat et Naquette, mais là s'arrête sa ressemblance avec ces deux espèces , qui s'en éloignent entièrement sous les autres rapports. 761. Poire POMME D'HIVER. Synonymes. — Poires : 1. Beurré de Rackenghem (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, année 1860, t. 111). — 2. Pomoise (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, générale- ment bien étalés, longs et assez gros, à peine géniculés, roux verdâtre, ayant les lenticelles fines, arrondies, rapprochées, les coussinets peu ressortis. — Yeux : non appliqués contre le bois, petits, coniques, aigus, souvent légèrement aplatis, aux écailles brunâtres et mal soudées. — Feuilles : grandes , elliptiques-allongées , planes ou contournées, parfois même quelque peu canaliculées , à bords presque POM Uï unis, à pétiole de grosseur et de longueur moyennes et pourvu de stipules rare- ment très- développées. Poire Pomme d'Hiver. Fertilité. — Remarquable. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier ; sa vigueur, quoi- que convenable, n'a rien d'excessif; l'écusson croît assez lentement; les pyramides sont fortes et laissent seulement à désirer sous le rapport de la régularité. IPescription du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : sphé- rique assez régulière , mais ayant presque toujours un côté moins volu- mineux que l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne , mince , légè- rement arqué , renflé au point d'at- tache , inséré dans une cavité large et profonde dont l'un des bords est souvent bien mamelonné. — Œil : assez grand, très-ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : un peu rugueuse, jaune fortement olivâtre, amplement ponctuée, tachée et, granitée de roux, et parfois quelque peu lavée de brun-rouge sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, aqueuse, fine et fondante, granuleuse autour des loges. — Eau : abondante, sucrée, aigrelette, sans parfum marqué. Maturité. — Commencement de novembre et atteignant aisément les derniers jours de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — On voulait il y a quelques années que cette poire fût iden- tique avec celle décrite en 1839, sous le nom Délices d'Hardenpont, par feu Prévost, de Rouen. Pareille méprise, car c'en était une, eut évidemment pour cause le passage ci-après du regrettable pomologue normand : « M. Miellez, pépiniériste à Esquermes, près Lille, cultivait il y a quinze ou seize ans [vers 1825] le Délices d'Ardenpont sous le nom Poire-Pomme. Si ce nom n'a pas l'avantage de la priorité, il a au moins le mérite d'être très-caractéristique, car aucune poire ne ressemble plus à une pomme, que celle-ci. » {Pomologie de la Seine-Inférieure, p. 83.) Le fruit dont Prévost parlait ainsi, c'est la poire Délices d'Hardenpont d'Angers, caractérisée pages 13 et 14 de ce volume, et qui, quoique parfois maliforme, diffère cependant, surtout par son exquise saveur et sa maturité, de la présente espèce, laquelle provient de l'Allemagne, où dès 1797 le pomologue J. Y. Sickler la signa- lait en ces termes : « La Poire-Pomme, variété que sa grande fertilité fait beaucoup estimer, est très-répandue dans les environs de Sacbsenburg et de Kanneburg, où généralement on la nomme Poire Rhénane. » {Teutscher Obstgârtner, t. VII, pp. 391-392.) Observations. — L'abbé le Rerriays a décrit dans sa troisième édition du Traité des jardins, publiée en 1789, une Poire-Pomme que nous n'avons jamais pu 542 POM — PRA rencontrer. Couverchel l'a mentionnée, il est vrai, en 1852, mais on voit qu'il s'est borné à reproduire l'article de son devancier : « La Poire -Pomme caractérisée par le Berriays — dit-il — est maintenant très-peu connue ; il y a lieu de croire même qu'elle a changé de nom ; quoi qu'il en soit, sa forme rappelle celle d'une pomme, mais elle est cependant plus allongée et plus grosse, vers l'œil, qu'à son autre extrémité; la queue, forte et courte, est implantée dans une cavité étroite et profonde, entourée de protubérances coniques qui se prolongent à la surface du fruit et le rendent fort irrégulier; la peau est de couleur jaune franc, parsemée de points roussâtres; la chair est d'une contexture assez lâche, d'une saveur douce; maturité, en mars; et cette poire se conserve deux ans, si l'on en croit le Berriays. » (Traité complet des fruits, 1852, pp. 489-490.) Comme il serait intéressant et utile de retrouver une poire d'une aussi longue conservation, nous avons reproduit, pour y aider, ce passage de Couverchel. Le Berriays habita presque toujours Avranches (Manche) et s'occupa de préférence des fruits cultivés dans la basse Normandie ; il est donc assez probable que ce fut en cette contrée qu'il trouva sa Poire-Pomme. Poire POMME DE TERRE. — Synonyme de Colmar d'Arenberg. Voir ce nom. Poire POMOISE. — Synonyme de poire Pomme d'Hiver. Voir ce nom. Poire de PORTUGAL D'AUTOMNE ou D'ÉTÉ. — Synonyme de poire d'Amiral. Voir ce nom. Poire POUCE DE L'ÉYÈQUE. — Synonyme de poire Bishop's thumb. Voir ce nom. Poire POUCHET. — Synonyme de poire du Bouchet. Voir ce nom. Poire de POULÏNI. — Synonyme de poire de Fin-Or. Voir ce nom. Poires : du PRADEL , — PRADELLO DE CATALOGNE, Synonymes de poire de Curé. Voir ce nom. 762. Poire PRATT. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Bameaux : peu nombreux, généralement érigés, gros et longs, coudés, légèrement duveteux, brun-fauve clair, nuancés de rouge, surtout, auprès des yeux, ayant les lenticelles larges, apparentes, clair-semées, et les coussinets bien développés. — Yeux : volumineux, ovoïdes, cotonneux, très-écartés du bois, souvent même formant éperon. — Feuilles : assez petites, vert luisant, ovales ou ovales-allongées, à bords légèrement dentés, portées sur un pétiole court et fort. Fertilité. — Satisfaisante. PRA — PRÉ 543 Culture. — Sa vigueur est ordinaire, ainsi que le développement de l'écusson ; tout sujet lui convient; dans sa deuxième année il fait de passables pyramides. Poire Pratt. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde fortement arrondie , un peu bosselée et presque- toujours moins volumi- neuse d'un côté que de l'au- tre. — Pédoncule : court et assez gros, surtout à son point d'attache, rarement bien arqué , obliquement inséré dans une profonde cavité en entonnoir. — Œil : grand , irrégulier , ouvert ou mi-clos , généra- lement très -enfoncé dans un vaste bassin à bords mamelonnés. — Peau : épaisse, jaune verdâtre, toute parsemée de larges points gris-roux entremêlés de quelques mouchetures de même couleur. — Chair : blanche, mi-fine ou grosse, assez fondante, granuleuse, Vin peu marcescente. — Eau : suffisante, douce et sucrée, de saveur agréable. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — J'ai rapporté d'Amérique cette poire en 1849, et mon Catalogue de 1852 (p. 26, n° 491) la mentionna pour la première fois. Voici , d'après le pomologue Hovey, quelle est son origine : « Elle provient de la ville de Scituate « (Rhode-Island); sa propagation eut lieu en 1844 par les soins de M. Owen « Mason, habitant Providence.» [Magazine of horticulture, 1851, t. XVII, pp. 258-259, n°130.) Poires : PRÉCEL , PRÈCEL-BERGENTIN, \ S™»esvde Poire *™* ( Colmar. Voir ce nom. — PRÉCEL-RAGENTIN Poire PRÉCIEUSE D'HIVER DE COLOMA. — Synonyme de poire Suprême Coloma. Voir ce nom. Poire PRÉCOCE. — Synonyme de poire Citron des Carmes. Voir ce nom. 544 PRE Poire PRÉCOCE GOUBAULT. — Synonyme de Beurré Précoce. Voir ce nom. Nota. — C'est le Congrès poinologicrae de France qui dans sa session de 1868 (Procès- Verbaux, p. 33) appelle ainsi le Beurré précoce gagné par feu Goubault, horticulteur angevin (voir notre t. Ier, p. 413). Il le rejette en outre, mais avec raison, de la liste des fruits à recommander. 763. Poire PRÉMICES D'ÉCULLY. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Bameaux : généralement peu nombreux , étalés près de la base , érigés au sommet, gros et peu longs, légèrement coudés , fauve cendré , à lenticelles larges, abondantes , à cous- sinets bien accusés. — Yeux : volu- mineux, coniques, très-écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : rarement nombreuses, d'un beau vert clair , ovales , ac aminées , planes ou quelque peu contournées, à bords pres- que unis, à pétiole fort et assez long. Fertilité. — Très-grande. Culture. — Ce poirier n'a rien de particulier dans sa végétation; sa vi- gueur est ordinaire; il prospère aussi bien sur le cognassier que sur le franc et prend une forme pyramidale assez convenable. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : ovoïde irrégulière ou turbinée légèrement obtuse et bosselée. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, faiblement recourbé, souvent renflé à sa partie supérieure, implanté obliquement et à fleur de fruit. — Œil : grand, très-ouvert, placé dans un bassin de profondeur variable et dont les bords sont ordinairement inégaux mais bien arrondis. — Peau ; vert jaunâtre, ponctuée de roux, amplement marbrée et maculée de même, principalement sur le côté de l'insolation ainsi qu'autour du pédoncule. — Chair : blancbàtre, fine, fondante, juteuse, devenant aisément pâteuse et contenant quelques pierres autour des loges. — Eau : abondante, douce, sucrée, assez savoureuse me ut musquée. Maturité. — Vers la mi-septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette poire mûrissait pour la première fois en 1855, chez son obtenteur M. Luizet, pépiniériste à Écully- lez -Lyon (Rhône); le pied-type sort d'un semis de pépins mélangés fait en 1847. Elle convient beaucoup pour la vente sur les marchés, mais sa culture est encore des plus restreintes. PRÉ m. 764. Poire PREMIER PRÉSIDENT MÉTIV1ER. Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés, longs et un peu grêles, légè- rement flexueux , marron clair, finement et abondam- ment ponctués, à coussinets saillants. — Yeux ; moyens, coniques, pointus, écartés du bois, aux écailles renflées et disjointes. — Feuilles : peu grandes et ovales-lancéolées, canaliculées ou planes , por- tées sur un pétiole long, épais et stipulé. Fertilité. — Grande. Culture. — J'ai donné le cognassier pour sujet à ce nouveau poirier, qui n'est encore qu'à sa deuxième année de greffe ; il se montre vigoureux et d'un prompt développement ; ses pyramides s'annoncent aussi comme devant être fort conve- nables. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse ou au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse , aplatie aux extrémités , plus renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, bien nourri, surtout à la base, arqué, obliquement implanté au centre d'une dépression rarement très-prononcée. — Œil : petit, ouvert, caduc, à fleur de fruit. — Peau : rugueuse, vert-pré, ponctuée et entiè- rement veinée de roux olivâtre sur la partie placée à l'ombre , bronzée et ponctuée de fauve clair sur la face exposée au soleil, ainsi qu'autour de l'œil. — Chair ; très- blanche, fondante, fine ou mi-fine, des plus juteuses, exempte de granulations. — Eau : excessivement abondante, acidulé, bien sucrée, douée d'un parfum particulier dont la saveur est délicieuse. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Gagnée de semis dans mes pépinières, cette variété remonte seulement à 1867. Je l'ai dédiée au premier président de la Cour Impériale d'Angers, M. Métivier^ ce magistrat éminent portant à l'horticulture un intérêt non moins bienveillant qu'éclairé. Poire PRESENT DE MALINES. nom. Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce Poires i PRÉSENT ROYAL DE NANTES, — PRÉSENT ROYAL DE NAPLES, Synonymes de poire Beau- Présent d'Artois. Voir ce nom. il. 35 PRÉ 765. Poire PRÉSENT DE VAN MONS. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros et courts, rouge-brun, ayant les lenticelles large ges , arrondies , abon- dantes, les coussinets légèrement saillants, les mérithalles courts et des plusirréguliers. — Yeux: non appliqués contre le bois, volumineux, ovo- ïdes, marron foncé, aux écailles grisâtres. — Feuilles: grandes, coria- ces, ovales-arrondies, à bords faiblement créne- lés, à pétiole bien nourri, court et stipulé. Fertilité. — Ordi- naire. Culture.— Sa vigueur est modérée et la crois- sance de l'écusson assez lente ; on lui donne indis- tinctement, pour sujet, le franc ou le cognassier ; ses pyramides sont géné- ralement basses, irrégu- lières et peu touffues. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée rac- courcie, fort ventrue dans sa partie inférieure, très-amincie et légèrement étranglée près du sommet, qui rarement est bien obtus. — Pédoncule : des plus longs, assez faible, contourné, renflé au point d'attache, obliquement implanté au milieu d'une dépression peu sensible mais à bords inégaux. — OEil : de moyenne grandeur, arrondi, régulier, placé presque à fleur de fruit. — Peau : jaune-citron, parsemée de larges points gris, maculée de fauve autour du pédoncule et amplement colorée de rouge sombre sur le côté exposé au soleil. — Chair : blanche, fine ou mi-fine, fondante , juteuse, contenant quelques pierres au-dessous des pépins. — Eau : abon- dante, sucrée, aigrelette et vineuse, ayant un savoureux arôme. Maturité. — Courant de février et se prolongeant jusqu'à la fin d'avril. Qualité. — Première. Historique. — Le pied-type dont est sortie cette variété donna ses premiers fruits à Angers, en 1844, chez le général Delaage, mais il appartenait aux semis du PRE Ul docteur Van Mons, ainsi quo le constate le passage ci-dessous, extrait des Annales de l'ancien Comice horticole de Maine-et-Loire : « Séance du 5 avril 1816 — Le général Delaage fait remettre deux poires d'une espèce nouvelle; la plus grosse provient du pied-mère; la seconde, d'une grefle de trois ans M. Millet [alors président du Comice] dit : « J'ai cru devoir nommer ce poirier Présent de « Van Mons , pour perpétuer le souvenir de la manière dont il a été introduit à Angers. » C'est en effet M. Van Mons, qui, lors du siège d'Anvers, ayant été obligé d'abandonner une pépinière dont le terrain était nécessaire aux travaux du génie, en retira à la hâte les sujets nouveaux et les envoya dans différentes localités. Plusieurs pieds parvinrent à M. Delaage père, qui les cultiva avec soin, et l'un d'eux a produit cette poire. » (Tome III, année 1846, pp. 230-251 .) La poire Présent de Yan Mons, qu'à tort on avait un moment confondue avec l'Épine d'Hiver, n'est pas très-connue, même en France ; sa maturité si tardive, jointe à son mérite, devraient cependant appeler l'attention sur elle. Poire PRESIDENT D'ESPAGNE. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. 766. Poire PRÉSIDENT D'OSMONVILLE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés au sommet , étalés vers la base , assez longs et des plus gros, flexueux, fauve verdâtre très-foncé et lavé de gris , aux lenticelles brunes, larges, rapprochées, aux coussi- nets bien ressortis. — Yeux ; à écailles mal soudées, ovoïdes-arrondis, écartés du bois. — Feuilles : grandes, ovales-allon- gées, profondément dentées en scie, por- tées sur un pétiole court et très-fort. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — L'écusson se développe tardivement ; la vigueur de cet arbre est grande, aussi le cognassier lui convient beaucoup ; il fait sur ce sujet de magni- fiques pyramides. Description «lu fruit. — Grosseur; moyenne. — Forme : conique-allongée, très -bosselée et parfois un peu recourbée à sa partie supérieure. — Pédoncule : long, mince, arqué, renflé à la base, obli- quement inséré et continu avec le fruit, en dehors de l'axe duquel il est souvent placé. — OEil : assez grand, contourné, clos, à peine enfoncé, plissé sur ses bords et entouré de gibbosités. — Peau: jaune clair, ponctuée, striée, veinée de roux, maculée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanche, fine, juteuse, odorante et fondante, pierreuse au centre. — Eau : très-abondante, sucrée, aci- dulé, douée d'an parfum particulier ayant un arrière-goût musqué fort délicat. 548 PRÉ Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier fut obtenu de semis à Laval, en 1834, par feu Léon Leclerc, amateur si connu de nos pomologues. Il se mit à fruit en 1852, après la mort de son propriétaire. Sa propagation est due à l'ancien maître-jardinier de ce dernier, M. François Hutin, aujourd'hui pépiniériste dans cette même ville, et qui l'a dédié au président de la Société d'Horticulture de la Mayenne, M. Leclerc d'Osmon ville. 767. Poire PRÉSIDENT PARIGOT. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux: peu nombreux , généralement étalés , courts et de moyenne grosseur , géniculés , marron clair nuancé de jaune olivâtre, fortement et abondamment ponc- tués, à coussinets presque nuls, à courts mérithalles. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigus, écartés du bois et souvent ressortis en éperon. — Feuilles: assez petites, ovales-allongées ou lancéolées, planes ou contournées, faible- ment crénelées sur leurs bords, au pétiole long et menu. Fertilité. — Ordinaire, mais constante. Culture. — Sa vigueur n'a rien d'excessif ; il pousse bien sur le cognassier , y développe vite son écusson et prend une forme pyramidale assez conve- nable. Description fin fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique- allongée, peu régulière, très- mince dans sa partie supérieure et fortement bosselée, surtout près du sommet, dont la pointe est parfois légèrement recourbée. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, bien nourri, un peu arqué, oblique- ment placé à fleur de fruit et très-souvent se continuant avec la chair. — Œil: moyen, ouvert ou mi-clos, faiblement enfoncé. — Peau : assez rugueuse, jaune orangé, ponctuée de gris verdâtre et amplement lavée de gris clair. — Chair : blanchâtre, demi-fine, fondante, aqueuse, bien granuleuse autour des loges. — Eau : abondante, très-sucrée, vineuse et d'une saveur parfaite. PRÉ 549 Maturité. — Vers la mi-octobre et se prolongeant une quinzaine de jours. Qualité. — Première. Historique. — J'ai reçu des greffes de cette variété, encore peu répandue, de son obtenteur même, M. le comte des Nouhes, qui l'a gagnée de semis au château, de la Cacaudière, près Pouzauges (Vendée), où le pied-type donna sa première récolte en 1852. Elle porte le nom d'un ancien président à la Cour de Poitiers, M. Parigot, décédé depuis quelques années, et qui, comme M. des Nouhes, s'occupa beaucoup d'arboriculture fruitière. Poire PRÉSIDENT PAYEN. — UTota. Elle date de 1860 et provient des semis de M. Briffaut, directeur des jardins de la Manufacture de Sèvres, où il est mort en 1866. Soumise en 1861 et 1862 à l'examen du Comité d'Arboriculture de Paris, elle valut à son obtenteur une médaille d'argent. Sa maturité s'opère au commen- cement de novembre et se prolonge jusqu'aux derniers jours de décembre. Je ne saurais décrire cette variété, à peine connue, et qui n'a pas encore fructifié dans mon école. Si je la mentionne, c'est donc uniquement pour rappeler qu'il existe maintenant dans la culture trois poires dédiées au célèbre chimiste Anselme Payen : l'une, caractérisée page 408 de notre tome Ier (c'est le Beurré Payen) ; l'autre, sous le seul nom Payen, page 511 ci-dessus; et enfin l'espèce actuelle, appelée Président Payen par allusion au rang qu'occupe depuis longtemps, dans le Bureau de la Société d'Horticulture de France, ce savant, auquel l'industrie est redevable de si précieuses découvertes. 768. Poire PRÉSIDENT ROYER. Description de l'arbre. — Bois: faible. — Rameaux: nombreux, étalés , assez longs et peu forts , géniculés, gris verdâtre ou fauve rougeâtre recouvert de nuances bronzées ou bistrées, ayant les lenti- celles petites, arrondies, blanchâtres, et les coussinets rarement bien sail- lants. — Yeux : moyens, ovoïdes et obtus, éloignés du bois, aux écailles brun cendré sur un fond vert jau- nâtre. — Feuilles : assez grandes, ovales - allongées , régulièrement dentelées, planes, à pétiole de lon- gueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — De vigueur modérée, il végète bien, cependant, sur le cognassier, n'a rien d'exceptionnel dans sa croissance et fait de conve- nables pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : rappelant beaucoup celle d'un Coing ; très-bosselée sur toute la surface, assez obtuse au sommet, des plus côtelées à la base, qui est entièrement plate. — Pédoncule: de grosseur et 550 PRÈ de longueur moyennes, arqué, obliquement implanté dans une étroite cavité où le comprime un mamelon bien prononcé. — Œil: grand, mi-clos, irrégulier, plissé sur ses bords. — Peau: jaune clair, ponctuée, striée, marbrée de roux, maculée de même autour du pédoncule et largement lavée de rose tendre sur le côté de l'inso- lation. — Chair : blanche, fine, ferme quoique complètement fondante, aqueuse, quelque peu granuleuse au cœur. —Eau: abondante, sucrée, bien parfumée et possédant une légère acidité qui la rend aussi agréable que rafraîchissante. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — M. Xavier Grégoire, tanneur belge auquel on doit déjà nombre d'excellents fruits, est l'obtenteur de cette poire exquise. Elle a mûri chez lui, à Jodoigne, en 1862 pour la première fois. Le nom qu'il lui a donné est celui d'un pomologue dont les travaux sont justement appréciés et qui, conseiller provincial à Namur et longtemps président de la Commission royale de Pomologie belge, vient de mourir dans sa 72e année (le 1er octobre 1867). Observations. — J'ai décrit (t. I, p. 168) un poirier Auguste Royer, dédié également au personnage auquel on a consacré l'espèce que je viens d'étudier. Cette double dédicace pouvant amener quelque confusion, il importe alors de maintenir constamment, dans la dénomination de ce dernier fruit, le mot Président, qui suffit pour le distinguer de l'autre variété. Poire PRESSEL. — Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce nom. 769. Poire de PRETRE. Synonymes. — Poires : 1. Gaillouat de Varennes (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 19 ; — et Bomiefond, le Jardinier français, 1653, p, io3). _ 2. Caillolet rosat musqué (le Lectier, ibid.). — 3. Caillot rosat d'Hiver (Merlet, l'Abrégé des bons fruits , 1675, p. 101). — 4. De Malthe (Id. ibid.). — 5. Caillot d'Hiver (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, p. 315). — 6. Caloët (ld. ibid.).— 8. Carmélite (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. 1er). Description «Se i'arwre. — Bois: assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés , gros, de longueur moyenne, bien coudés, brun-roux clair et jaunâtre, ayant les lenticelies arron- dies, très-apparentes, peu rapprochées, et les coussinets ressortis. — Yeux : volu- mineux, coniques, pointus, renflés à leur milieu, plus ou moins écartés du bois. — Feuilles : grandes, abondantes, ovales- arrondies ou ovales-allongées, planes ou relevées en gouttière, légèrement acu- minées, à bords régulièrement dentés, à pétiole un peu court, épais, rigide et parfois stipulé. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Tout sujet lui convient; croît vite ; les pyramides sont fortes et touffues dès leur deuxième année. l'écusson PRÉ 551 Description du frtiit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme: sphérique, mais quelquefois un peu allongée et rétrécie dans sa partie supérieure. — Pédoncule : court, bien nourri, légèrement renflé à l'attache, rarement arqué, oblique ou vertical, inséré dans une faible cavité. — OEil : grand, très-ouvert, régulier, presque saillant. — Peau : rugueuse, assez épaisse, brun-roux clair, toute parsemée de gros points blanchâtres sur le côté exposé au soleil, mais gris cendré sur l'autre face. — Chair : blanche, mi-fine, cassante, pierreuse au centre. — Eau : rarement abondante, sucrée, acidulé, plus ou moins musquée. Maturité. — Courant de janvier et se prolongeant jusqu'en mars. Qualité. — Deuxième, et souvent troisième quand la chair est par trop dépourvue d'eau ; mais première comme fruit à compote. Historique. — Le Lectier, d'Orléans, est le premier pomologue qui parle de cette poire, connue d'abord, et pendant longtemps, sous les noms de Caillouat, Caillolet, Caillot d'Hiver, venus de sa ressemblance avec les diverses poires de Caillot mûrissant en été. Le Lectier la cultivait dès 1600, et ce fut dans son Catalogue de 1628 qu'il la mentionna, et que même il en indiqua l'origine : 9). — 8. D'Overot (Poiteau, Pomologie française, 1846, t. III, no 89). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux , généralement très-étalés, excessivement longs et des plus gros, peu géniculés, 604 ROY [royale été; duveteux , vert jaunâtre nuancé de gris, ayant les lenticelles larges et abondantes , les coussinets médiocrement ressortis. — Yeux : presque appliqués contre l'écorce , volumineux, ovoïdes- obtus, aux écailles légèrement disjointes. — Feuilles : assez petites , ovales , cotonneuses , contournées ou Poire Roya e d te. planes , faiblement denticulées ou crénelées , (J\ portées sur un pétiole fort et de longueur moyenne. Fertilité. — Peu commune. Culture. — Le cognassier lui convient beau- coup ; il possède une très -grande vigueur, développe rapidement son écusson et fait dès sa deuxième année de superbes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : petite et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : turbinée - raccourcie , régulière , légèrement obtuse, très-ventrue, et souvent même presque arrondie, dans toute sa partie inférieure. — Pédoncule : assez long , mince à son milieu , renflé à ses extrémités, arqué, implanté à la surface du fruit. — OEil : moyen, ouvert, placé dans un large mais peu profond bassin. — Peau : jaune clair et blafard, finement ponctuée de gris verdâtre et plus ou moins striée de fauve dans la cavité ombili- cale. — Chair : blanche, fine ou mi -fine, presque cassante, à peine granuleuse auprès des loges. — Eau: jamais abondante, très-sucrée, douce et douée d'un parfum musqué assez agréable. Maturité. — Vers le milieu du mois d'août. Qualité. d'eau. Deuxième , et parfois troisième quand sa chair est trop dépourvue Historique. — Les pomologues Turpin et Poiteau , sachant combien cette- poire, regardée généralement comme appartenant à notre pays, avait été recher- chée, pour sa bonté, au temps de Louis XIV, disaient vers 1815, dans le tome IV de leur réimpression du recueil pomologique de Duhamel , « que selon eux elle ne « possédait plus qu'une très-petite partie de ce grand mérite; » et je suis complè- tement de leur avis. Ce fruit, au commencement du xvnc siècle, était à peine connu. Olivier de Serres, qui mourut en 1619, l'appelait la Poire Basilique ou la Royale ; noms synonymes, puisque le second est simplement la traduction du premier, fait du mot grec basilicos , signifiant royal. La Quintinye, directeur des vergers de Louis XIV, justifiait ainsi cette dénomination : « Ce nom — disait- il — lui fut donné de nos jours par l'illustre Père des Curieux [Olivier de Serres], qui crut, et avec raison, que comme parmi nous le titre de Roy se trouve en la personne de celui de tous les hommes qui a le plus de mérite, le nom de Royale, parmi les Poires, devoit être pour celle qui paroît avoir le moins de défauts. » (Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. î, pp. 243 et 246.) Peu après Olivier de Serres, divers surnoms — Poire d' Avérât, de la Honville, Bobine, etc. — furent appliqués à la Royale d'Été et mentionnés successivement par nos écrivains horticoles ; mais de son lieu d'origine, pas un mot n'apparaît dans les recueils français. L'allemand Mayer essaya seul, avant 1801, de le découvrir, ROY [royale été — iiivI 605 et, ne le pouvant, hasarda les suppositions suivantes, qui pour la plupart s'écartent celte fois de la vraisemblance : « Avérât peut venir de la rivière d'Aveyrat ou Aveyrou, en Gascogne ; ou, avant la culture, c'étoit peut-être poire à Verrat, sanglier ; enfin de la couleur verte peut s'être fait successi- vement verdâtre, vérâtre, vérat. Honville peut être le nom de l'inventeur de ce fruit, ou celui du lieu où il a été gagné;.... et Robine peut venir de sa belle Robe, ou de ce que quelque Robin l'aura fait connoître le premier. » (Pomona franconica, 1776-1804, tome III, p. 180.) A ces suppositions, j'en puis ajouter une : au début du xvnc siècle le vieux mot average, équivalent de petit ou moyen, était encore employé ; d'où suit que le faible volume de la Royale d'Été pourrait bien aussi le lui avoir fait donner pour nom. Quant à chercher parmi nos localités quelque Avérât ou Daverat, inutile, il n'en existe aucun. Mais je connais deux Honville, hameaux l'un de Seine -et -Oise, l'autre d'Eure-et-Loir; seulement rien ne permet de rattacher soit au premier, soit au second , l'origine du fruit ainsi nommé ; et cela d'autant mieux , que tous nos vieux pomologues ont constamment écrit poire de la Honville , et non pas poire de Honville. Poire ROYALE D'ÉTÉ MUSQUÉE. — Synonyme de poire Royale d'Été. Voir ce nom. 811. Poire ROYALE D'HIVER. Synonymes. — Poires : 1. Spina di Garpi (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières, année 1736, Poires, n° 61 ). — 2. Duchesse de Montebello (Decaisae, le Jardin fruitier du Muséum, 1859 , t. II). — 3. Jean-Baptiste Bivort [Jd. ibid.). — 4. Pera Gasentina (Id. ibid.; — et Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1865, t. III, n° 138). — 5. Pera Passana (Iid. iibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux et étalés, longs, des plus gros, non coudés, vert grisâtre souvent nuancé de brun, ayant les lenticelles assez apparentes , rapprochées , et les coussinets presque nuls. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus, légèrement écartés du bois. — Feuilles : très-grandes mais très-peu nombreuses, ovales-arrondies, à bords faiblement denticulés, à pétiole de longueur moyenne et bien nourri. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Doué d'une extrême vigueur, le cognassier lui convient avant tout ; il développe vite son écusson, mais ses pyramides, quoique très-fortes, sont trop irrégulières, trop dégarnies de rameaux. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et souvent considérable. — ■ Forme : turbinée, obtuse et quelque peu raccourcie, très -ventrue, fortement bosselée, mamelonnée au sommet et des plus côtelées à la base. — Pédoncule : long ou très-long, mince à son milieu, renflé à ses extrémités, recourbé et souvent contourné , obliquement implanté au centre d'une faible dépression. — Œil : très- grand, régulier, arrondi, ouvert, placé daus un vaste bassin en entonnoir, qui toujours fort profond est en outre bien accidenté sur ses bords. — Peau : assez mince, vert jaunâtre, toute parsemée de points, de stries et de mouchetures fauves, et largement maculée de même autour du pédoncule. — Chair : blanc jaunâtre, demi -fine et demi -fondante, juteuse, presque exempte de pierres, — Eau ; des 606 ROY [royale hiv] plus abondantes et très -sucrée, savoureusement parfumée et possédant un aigrelet excessivement agréable. Maturité. — Fin de Poire Royale d'Hiver. novembre, se conser- vant aisément jusqu'en janvier, mais gagnant rarement les derniers jours de février. Qualité. — Pre- mière. Historique. — Il est certain que cette poire n'appartient pas à la France, où nul pomologue ne l'avait encore décrite ou men- tionnée en 1701 ; mais en 1704 dom le Gentil, directeur de la pépi- nière des Chartreux de Paris, la signalait en ces termes dans la pre- mière édition de son Jardinier solitaire : « C'est une poire nou- velle, qui a la figure et la grosseur d'une poire de Bon-Chrestien d'Esté; elle est jaune et demi-beur- rée ; elle a l'eau très - sucrée; on la mange en janvier et février : on dit qu'on l'a apportée de Constantinople pour le Roy [Louis XIV], qui l'a trouvée à son goust. » (Page 56.) Cette origine turque assignée d'abord, mais comme un simple « on-dit, » à la Royale d'Hiver par les Chartreux, ne se trouva pas, ensuite, confirmée, puis- qu'en 1736 et 1775, dans le Catalogue de leurs pépinières , la décrivant de nouveau (n° 61 et pp. 43-44), ils eurent soin de préciser qu'elle n'était autre que « la poire « Spina di Carpi des Italiens. » Aussi, depuis lors, lui a-t-on toujours conservé, chez nous, ce dernier synonyme , qui fait connaître son lieu de naissance , Pero Spina di Carpi signifiant : Poirier sauvageon de Carpi , ville située dans l'ancien duché de Modène. Et nous pouvons ajouter que cette variété doit remonter au plus à 1600, car Agostino Gallo, agronome italien fort célèbre et qui s'occupa beaucoup des fruits de son pays, ne l'a citée ni en 1559 ni en 1575 dans ses Vinti giornate dell' agricoltura. Observations. — ■ Souvent on a confondu la poire Muscat allemand avec la ROY ROYALE HIV — VENj 007 Royale d'Hiver ; et les Chartreux eux-mêmes, en 1787, avaient fautivement réuni, dans leur Catalogue, ces deux espèces. Mayer, en 1801, releva cette erreur : « Les Chartreux — dit-il — ne font plus, en 1787, de la Royale d'Hiver et du Muscat allemand qu'une seule et même poire Je les aurois presque soupçonné de n'avoir jamais connu la vraie Royale d'Hiver, si le fruit dont je donne la ligure n'étoit réellement venu sur un sujet tiré de leur pépinière. » (Pomona franconica, t. 1IÏ, p. 188, n° 17.) Actuellement, beaucoup commencent à ne plus croire à l'identité de ces deux poires. MM. JDecaisne et Willermoz les ont , dans leurs Pomologies , déclarées distinctes, ainsi que notre Congrès. Pour moi, je m'étonne qu'après examen on ait pu les supposer semblables, ces variétés ayant véritablement, arbres et fruits, des caractères bien distincts. (Voir ce Muscat, pp. 439-440.) — Nous répétons avec M. Decaisne ce que nous avons dit ci-dessus (p. 307) du poirier Jean-Baptiste Bwort : qu'il ne diffère en rien , ainsi que ses produits , de la variété Royale d'Hiver ; et toujours nous l'avons étudié sur des sujets venus de chez son propa- gateur même. — Quant à la poire Louis -Grégoire, également réunie par quelques pomologues à la Royale d'Hiver, je dois affirmer que le poirier qui m'a été envoyé sous ce nom, de Belgique, s'éloigne entièrement de cette dernière espèce (comparer sa description, pp. 352-354). — Enfin il est utile aussi de noter que la Royale d'Hiver a parfois reçu, mais à tort, le*surnom Citron d'Hiver, appartenant unique- ment, comme synonyme, à l'Orange d'Hiver. 812. Poire ROYALE- VENDÉE. Description de l'arbre. — Bois; de force moyenne. — Rameaux : érigés au sommet , légèrement étalés à la base , assez gros et assez courts , peu géniculés, brun clair cendré, ayant les lenticelles larges, abondantes, gris foncé, les coussinets saillants et les mérithalles irréguliers. — Yeux ; volu- mineux , ovoïdes-arrondis, faiblement écartés du bois. — Feuilles ; moyennes, ovales - arrondies , très - nombreuses , dentées en scie, portées sur un pétiole court, épais et pourvu de stipules peu développées. Fertilité. — Grande. Culture. — Il est de vigueur modérée ; la croissance de l'écusson n'a rien d'exceptionnel ; tout sujet lui convient et ses pyramides sont géné- ralement fort convenables dans leur troisième année. Description du fruit. — Grosseur ; moyenne et quelquefois plus volu- mineuse. — Forme ; sphérique ou ovoïde fortement arrondie et bosselée, bien mamelonnée au sommet. — Pédoncule ; assez long et assez mince, rarement arqué, 608 RUD — RUS placé de côté à fleur de peau et parfois en dehors de l'axe du fruit. — Œil: grand, très-ouvert , saillant , un peu contourné. — Peau : vert clair , ponctuée , striée de roux , maculée de même autour du pédoncule et portant de nombreuses taches noirâtres, squammeuses en partie. — Chair : verdâtre, excessivement fine et juteuse, très -fondante, quelque peu granuleuse au centre. — Eau : des plus abondantes, fraîche, sucrée, savoureusement parfumée et d'une acidité fort agréable. Maturité. — Derniers jours de décembre et pouvant atteindre aisément la fin de janvier ou même le commencement de février. Qualité. — Première. Historique. — Ce fruit délicieux provient des semis faits dans sa propriété de la Cacaudière, commune de Pouzauges (Vendée), par M. le comte des Nouhes, dont nous avons déjà décrit deux autres gains de poirier : Délices de la Cacaudière et Président Parigot. L'obtention de la variété Royale-Yendée date de 1860 ; son obligeant semeur ayant bien voulu nous en offrir des greffes, nous la propageons depuis 1865. (Yoir mon Catalogue, p. 42, n° 626.) Par la culture ses produits ont gagné du volume. Le type figuré ci -dessus provenait du pied -mère, plein -vent qui même n'avait pas été convenablement soigné, nous écrivait M. des Nouhes le 9 décembre 1864. Poire RUDE-ÉPÉE. — Synonyme de poire Ambretle d'Eté. Yoir ce nom. 813. Poire de RUSHMORE. Synonymes. — Poires : 1. Bon-Chrétien de Rushmore (Elliott, Fruit book, 1854, p. 396; — et Downing, Fruits and fruit tires of America, 1803, p. 575). — 2. Harrison's Large Fall ( lid. iibid. ). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés au sommet, étalés à la base, gros et longs, flexueux, rouge-brun verdâtre, aux lenti- celles larges et abondantes, aux coussinets habituellement des plus accusés. — Yeux : moyens ou volumineux, ovoïdes, écartés du bois, duveteux, à écailles mal soudées. — Feuilles : rarement nombreuses, ovales-allongées, ayant les bords très- légèrement dentelés ou presque unis, le pétiole assez long, roide et épais. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa vigueur est parfaite et la croissance de l'écusson, ordinaire ; on le greffe indistinctement sur franc ou sur cognassier ; il forme dans sa troisième année de superbes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse , et parfois seulement au- dessus de la moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse, généralement très-ventrue à son milieu, quelque peu pentagone à la base et souvent assez bosselée ou contournée. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, non arqué, renflé et charnu à sa partie inférieure, obliquement implante à la surface du fruit, avec lequel il est souvent continu d'un côté. — Œil : petit ou moyen, ouvert, placé dans un bassin très-évasé mais peu profond. — Peau : rugueuse, épaisse, jaune-citron, ponctuée et striée de gris, légèrement carminée sur la face exposée au soleil et finement rayée de fauve dans la cavité ombilicale. — Chair : RUS G09 Poire de Rushmore. blanche, grosse, cassante, fortement pierreuse. - Eau : suffisante, rarement bien sucrée, douce et peu parfumée, quoique non dépourvue d'une certaine saveur. Maturité. — Fin de septembre ou commen- cement d'octobre, et sou- vent gagnant la fin de ce dernier mois. Qualité. —Troisième pour le couteau, mais deuxième quand l'eau est suffisamment sucrée et parfumée. Cuite , elle ne laisse rien à désirer pour la délicatesse et la saveur. Historique.— Cette variété estd'origine amé- ricaine et son obtention remonte environ à 1830. L'ancien Comice horti- cole d'Angers, qui déjà la possédait en 1840, l'étudiait pour la pre- mière fois au mois d'oc- tobre 1844 [Cahiers de dégustations, f° 140). C'est du Jardin de ce Comice que je l'ai tirée pour la propager, séduit surtout par son volume et sa beauté. Deux pomolo- gues américains l'ont décrite : Elliott en 1854, Downing en 1863. Ils la nomment Grosse Poire d'Automne de Harrisson et lui donnent Bon-Chrétien de Rushmore pour syno- nyme. D'où l'on peut croire qu'elle fut gagnée par un M. Harrisson, et probablement dans une localité appelée Rushmore. Quoi qu'il en soit, poire de Rushmore étant le seul nom sous lequel notre Comice l'ait reçue, je le lui conserve d'autant mieux, que depuis 1852 elle l'a constamment porté dans mes Catalogues. il. 39 s 814. Poire SABINE. Synonyme. — Poire CoLMAR Sabine (Van Mens, Annales générales des sciences physiques, 1820 , t. III, pp. 196-197, n° 5, pi. XL). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés, gros et assez longs , géniculés , duveteux , vert-brun grisâtre, aux lenticelles larges et abondantes, aux coussinets bien déve- loppés. — Yeux : volumineux, ovoïdes et aplatis, noyés dans l'écorce. — Feuilles : peu nombreuses, assez grandes, ellip- tiques allongées, ayant les bords très- profondément dentés en scie, le pétiole fort et des plus longs. Fertilité. — Grande. Culture. — Tout est ordinaire dans la végétation de ce poirier, qui croît non moins bien sur cognassier que sur franc ; dès leur deuxième année ses pyramides sont très-convenables. Description du fruit. — Grosseur: moyenne. — Forme : conique-allongée , régulière, légèrement bosselée près du sommet, qui presque toujours aigu se montre parfois un peu voûté. — Pédon- cule : court, bien nourri, renflé à l'attache et fortement arqué, placé de côté à la sur- face du fruit, avec lequel il est souvent continu. — Œil ; moyen, ouvert, presque saillant, uni sur ses bords. — Peau : assez rugueuse, à fond verdâtre clair, uniformément ponctuée de gris foncé et portant çà et là quelques petites taches roussâtres. — Chair : blanche, fine, des plus fondantes, juteuse, à peine granuleuse autour des pépins. — Eau : abon- dante, sucrée, aigrelette, très-savoureuse. Maturité. — Courant de décembre et totalité de janvier. Qualité. — Première. SAB— SAF 611 Historique. — Van Mous, l'acquéreur mais non l'obtenteur du sauvageon qui donna naissance à cette excellente poire, fut lui-même, en 1820, le premier descripteur de la Sabine. Voici les principaux passages du long article qu'il lui consacra : « Colmar Sabine. — Nous avons fait hommage de ce fruit à un botaniste célèbre, M. Sabine, secrétaire de la Société d'Horticulture de Londres. Le pied-mère a été acheté par nous dans un jardin de Schaerbeek;.... il est resté très-longtemps à se mettre en rapport. En 1817 la Sabine a mûri pour la première fois. Elle avait alors une forme qui tenait de celles du Colmar et du Bon-Chrétien;.... maintenant (1820) sa forme se rapproche davantage de celle des Beurrés; elle en changera probablement encore. » (Annales générales des sciences physiques, 1820, t. III, pp. 196-197, n° 5, pi. xl.) Ce fut à Bruxelles, dans l'enclos de la Fidélité, que Van Mons vit se mettre à fruit le poirier Sabine, dont l'importation chez nous eut lieu vers 1830. Pour moi, je vois par mon Catalogue de 1840, qu'alors je l'avais déjà rayé du rang des nou- veautés. Observations. — Par un hasard assez commun , du reste , le pépiniériste Louis Noisette ayant une poire dont il ignorait complètement le nom, la dédia à son tour, en 1825 ou 1826, à ce même Sabine auquel Van Mons, à Bruxelles, avait en 1817 dédié celle que je viens d'étudier. Une confusion fâcheuse s'ensuivit, pour ces deux fruits, et dura jusqu'au jour où l'on prouva formellement que la poire ainsi baptisée en France était la Jaminette ou Austrasie, gagnée à Montigny- lez-Metz (Moselle) par Pirolle père, à la fin du siècle dernier. Ce qui contribua surtout à prolonger l'erreur, fut un article du pomologue Poiteau, dans lequel, afin peut-être d'excuser Noisette, il prétendit en 1834 que « par une coïncidence a des plus singulières, la véritable poire Sabine , de Van Mons , se trouvait égale- ce ment identique avec la Jaminette surnommée Sabine par Louis Noisette. » (Voir Notice sur la théorie Van Mons, 1834, p. 59.) Mais sans insister davantage sur ce fait, je renvoie, pour examen et autres éclaircissements, à ma description et à mon historique de la poire Jaminette (ci-dessus, pp. 300-303). Poire SABINE D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Jargonelle. Voir ce nom. Poire SABINE D'HIVER [de Noisette]. — Synonyme de poire Jaminette. Voir ce nom. 815. Poire SAFRAN. Synonymes.— Poires : 1. SafRan rosat d'Hiver (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 17). — 2. Safran d'Hiver (dom Claude Saiat-Étieime, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 92; — et Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 106). — 3. Orange DE Saint-Lo (Merlet, ibid. ). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , légèrement étalés, longs mais de moyenne grosseur, peu géniculés, marron nuancé de fauve clair, ayant les lenticelles ovales, petites, abondantes, et les coussinets modérément ressortis. — Yeux : aux écailles très -disjointes, moyens, coniques, 612 SAF pointus, faiblement écartés du bois. Poire Safran. — Premier Type. Feuilles : assez petites, ovales-arrondies ou presque cordiforines, longuement acu- minées, planes ou relevées en gouttière, à bords régulièrement dentés, à pétiole gros et un peu court. Fertilité. — Remarquable. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier ; la croissance de l'écus- son est ordinaire, ainsi que la vigueur de l'arbre; les pyramides sont régu- lières et d'une force satisfaisante. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne et parfois moins volu- mineuse. — Forme : variable, elle est le plus ordinairement ovoïde très-globu- leuse et irrégulière, ou conique légère- ment allongée, bosselée et faiblement obtuse. — Pédoncule : assez long ou de longueur moyenne, bien nourri, renflé au point d'attache, arqué, implanté plus ou moins obliquement au centre d'une dépression peu prononcée. — Œil : grand, très-ouvert, placé dans un vaste bassin rarement profond et dont les bords sont régulièrement arrondis. — Peau : un peu rugueuse, jaune-safran nuancé de gris, ponctuée et ample- ment veinée ou mouchetée de brun clair. — Chair: jaunâtre, mi-fondante et mi-fine, granuleuse et légèrement marcescente. — Eau: suffisante, sucrée, acidulé, ayant un parfum qui, rarement très-prononcé, semble plutôt fenouillé que musqué. Maturité. — Fin d'octobre ou com- mencement de novembre, pouvant atteindre les derniers jours de décembre et parfois même le mois de janvier. Qualité. — Troisième. Historique. — Jadis, et surtout pendant le xvne siècle, on appelait assez communément Safran d'Automne, le Bon-Chrétien d'Espagne, et Safrand'Êté le Bon-Chrétien d'Été (voir notre t. I, p. 457); d'où vint qu'à son tour le Bon-Chrétien d'Hiver reçut parfois aussi le surnom, très-impropre, de Safran d'Hiver. La poire qui seule a droit de porter ce dernier nom, est celle ici décrite, que souvent on a confondue avec son Deuxième Type. SAF — S AI [saint- and] 613 homonyme d'automne; erreur du reste fort excusable, puisque la variété Safran d'Hiver se mange dès novembre, tout en pouvant rester au fruitier deux mois encore. Le poirier Safran, ainsi nommé de la couleur de ses produits, est particulièrement cultivé dans le Perche, dit M. Decaisne qui Fa caractérisé en 1863 [Jardin fruitier du Muséum, t. V). Vers 1660 il l'était aussi dans la Normandie, notamment à Saint-Lo , dont il provient peut-être, ainsi que Merlet autorise à le supposer par le passage ci-après, écrit en 1675 : « Dans le mois de Novembre, et les suivans, vient le Safran d'Hyver, ou l'Orange de Saint-Lo, grosse poire ronde, grise et bœurée, dont la cbair est jaune; elle dure et se mange pendant un assez long temps. » (L'Abrégé des bons fruits, 1675, pp. 98 et 106.) Poire SAFRAN D'AUTOMNE. — Synonyme de Bon-Chrétien tit Espagne. Voir ce nom. Poire SAFRAN D'ÉTÉ. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Été. Voir ce nom. Poire SAFRAN D'HIVER. — Synonyme de poire Safran. Voir ce nom. Poire SAFRAN ROSAT D'AUTOMNE. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. Poire SAFRAN ROSAT D'HIVER. — Synonyme de poire Safran. Voir ce nom. Poire SAGERET. — Synonyme de Bergamote Sageret. Voir ce nom. Poire SAIMPAIR. — Synonyme de poire de Saint-Père. Voir ce nom. Poires : de SAIN, — sain-d'auve > synonymesdeP°irei><^-0î'n- 5 l Voir ce nom. - de SAINDOUX, 816. Poire SAINT-ANDRE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux , érigés et légèrement arqués, gros et assez longs, peu flexueux, rouge-brun clair, fine- ment et abondamment ponctués , à coussinets saillants. — Yeux : volumineux , coniques, aux écailles disjointes et bombées, des plus écartés du bois et quelquefois placés en éperon. — Feuilles : d'un beau vert luisant, ovales -allongées, très- faiblement dentées ou crénelées, portées sur un pétiole fort et assez long. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il possède une remarquable vigueur et végète parfaitement sur le cognassier; le développement de l'écusson est ordinaire; ses pyramides, régulières, hautes et touffues, sont d'une rare beauté. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : ovoïde assez régulière, bosselée et quelquefois un peu ventrue dans sa partie inférieure. — Pédoncule : court, mince à la base, renflé 614 S AI [SAINT- AND — AUG] au sommet, arqué, placé de côté à la surface du fruit. — OEil : moyeu, très-ouvert et arrondi, sailiant. — Peau : fine et lisse, vert jaunâtre, ponctuée et striée de gris, Poire Saint-André surtout auprès du pédoncule, bien rarement colorée sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc verdâtre, des plus fines et des plus fondantes , juteuse , presque exempte de gra- nulations. — Eau : très-abondante , douce , sucrée, légèrement vineuse, délicate et fort parfumée. Maturité. — Commencement d'octobre et dépassant ce mois très-difficilement. Qualité. — Première. Historique. — Dans sa Pomologie de la Seine - Inférieure , feu Prévost , pépiniériste rouennais, décrivit en 1839 cette variété (p. 70), déclara l'avoir reçue en 1829 des fron- tières du département du Nord et n'en pas connaître l'origine. Robert Manning, pomo- logue américain, fit en 1842, page 58 du Magazine of horticulture, une semblable décla- ration, mais qui cependant nous éclaire un peu sur la provenance, du poirier Saint- André : « lime fut envoyé en 1834 ou 1835 — dit-il — « par MM. Baumann, arboriculteurs français à Bollwiller [ près Colmar, Haut-Rhin] ; « toutefois leur Catalogue ne mentionne pas qu'il ait été gagné chez eux. » Quelques années plus tard (1847) Hovey, autre pomologue des États-Unis, étudiant à son tour cette même poire dans le tome Ier de ses Fruits of America (p. 79), reproduisit les renseignements déjà donnés sur elle par Manning, puis demanda si les Belges n'en seraient pas les obtenteurs? Je dois répondre non, puisque Alexandre Bivort, directeur des pépinières de la Société Van Mons, et l'écrivain arboricole le plus accrédité de la Belgique, affirmait en 1851 « qu'il ignorait complètement le « lieu de naissance de ce très-bon fruit. » {Album de pomologie, t. IV, p. 122.) De ces diverses assertions on doit donc conclure que la poire Saint- André était encore très-peu répandue en 1829 et qu'elle eut, sinon pour obtenteurs, du moins pour primitifs et principaux propagateurs, les frères Baumann, célèbres pépiniéristes décédés depuis une vingtaine d'années. J'ajouterai, quant au nom de ce poirier, qu'il ne me paraît pas justifié par la maturation des produits, qui loin d'atteindre le 30 novembre, date de la Saint- André, gagne même rarement la fin d'octobre. Poire SAINT-AUGUSTE. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. 817. Poire de SAINT-AUGUSTIN. Synonymes. — Poires : 1. Petit-Certeau crociie (De Bonnefoud, le Jardinier français, 1653> p. 104). — 2. De Pise [par erreur] (Merlel, l' Abrégé des bons fruits, 1675, p. 120); — et laQuintiuye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, l. 1, p. 258). — 3. Petit-Certeau d'Hiver (Jean Mayer, Pomona /ranconica, 177G-1801, t. III, p. 299). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés et parfois un peu contournés, surtout à la base de la tige, de S AI [saint-aug] 615 Poire de Saint- Augustin. grosseur et de longueur moyennes, géniculés, vert jaunâtre ou grisâtre nuancé de fauve clair, finement et abondamment ponctués, aux coussinets bien ressortis. — Yeux : assez volumineux, coniques, aigus et sensiblement rapprochés du bois. — Feuilles : grandes, d'un vert-brun très-luisant, planes ou arquées , ayant les bords des plus faible- ment dentelés, le pétiole démesurément long et peu nourri. Fertilité. — Remarquable, mais très- lente à se produire. Culture. — Sa vigueur n'a rien d'excessif; il pousse convenablement sur toute espèce de sujet; l'écusson ne se développe pas très- vite ; en général les pyramides de ce poirier sont un peu basses mais régulières et bien touffues. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessous de la moyenne. — Forme : tur- binée-allongée , assez régulière, légèrement obtuse et souvent un peu voûtée dans toute sa partie supérieure. — Pédoncule: long, de moyenne force, arqué, charnu à la base, obliquement implanté à fleur de peau ou dans une petite cavité à bords inégaux et mamelonnés. — Œil : grand, bien ouvert, à peine enfoncé. — Peau : jaune sale, ponc- tuée de gris, largement maculée de fauve autour de l'oeil et du pédoncule, et parfois très -faiblement nuancée de brun-rouge sur le côté de l'insolation. -- Chair : blanche, mi- fine, cassante et croquante, pierreuse au centre. — Eau : rarement abondante, assez douce, sucrée et quelque peu musquée, possédant généralement une saveur fort agréable. Maturité. — Courant de février et se prolongeant jusqu'en avril. Qualité. — Deuxième. Historique. — Yoilà plusieurs siècles que dans notre Anjou, dont il est ori- ginaire, on cultive ce poirier ; il s'y rencontre communément sur les fermes et ses abondants produits se vendent crus sur nos marchés, ou criés cuits de par nos rues. L'érudit Ménage, qui toujours se préoccupa beaucoup de l'Anjou, sa province natale, enregistra dans son Dictionnaire étymologique de la langue française , publié pour la première fois en 1650 , l'état civil de cette variété, alors fort estimée. Voici la note que nous y lisons : « Saint- Augustin. — Sorte de Poires ; ainsi appellées du Village de S. Augustin, à 3 lieues d'Angers, dans le voisinage de S. George : d'où, vers le commencement du xvne siècle, elles ont été apportées d'abord à Angers, et quelque temps après à Paris. » Quand on la propagea , cette variété reçut presque aussitôt le surnom de Petit-Cerleau d'Hiver, justifié par la ressemblance de forme et de couleur qu'elle offre généralement avec le Certeau d'Hiver ; puis encore celui de Petit-Certeau croche, venu sans doute de l'irrégularité de sa partie supérieure, parfois sensiblement voûtée. Mais Merlet et la Quintinye lui appliquèrent indûment, de 1675 à 1690, le synonyme Poire de Pise , se rapportant à l'Angélique de Bordeaux , appelée fort 616 S AI [SAINT-FLO — FRA] longtemps Angélique de Pise (voir notre tome I, pp. 133-135). Cette erreur fut relevée en 1768 par Duhamel du Monceau, qui se garda bien, en décrivant la variété Saint- Augustin, de lui donner ce surnom de Pise, et fit même observer que la Quintinye l'avait apparemment confondue avec une autre espèce. Aujourd'hui le poirier de Saint- Augustin, dans l'Anjou du moins, n'a plus aucun synonyme. Poire SAINT-FLORENT, nom. Synonyme de poire Villène de Saint-Floi^enl. Voir ce 818. Poire SAINT-FRANÇOIS. Synonymes. — Poires : 1. Bonne- Amet (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 117). — 2. De Grillon {Ici. ibid.). — 3. De Grillan (Idem, édition de 1690, p. 104). — 4. Bon-Chrétien d'Orléans (Jean Mayer, Pomona franconien, 1776-1801, t. III, p. 320). — 5. Bon-Chrétien de Provence (Id. ibid.). — 6. Comtesse Frementi [Id. ibid.). — 7. Frumentelle (Id. ibid.). — 8. Gros-Fremont (7c?. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très - fort. — Hameaux : des plus nombreux, érigés ou légère- ment étalés, gros, longs, coudés, vert blafard nuancé de jaune cuivré , ayant les lenticelles elliptiques et rapprochées, et les coussinets res- sortis. — Yeux : ovoïdes , petits ou moyens , pointus , faiblement éloi- gnés du bois, parfois même collés contre l'écorce. — Feuilles : de gran- deur moyenne, vert sombre, ovales allongées , sensiblement acuminées , planes ou arquées , à bords irrégu- lièrement mais assez profondément dentés, à pétiole bien nourri, long et stipulé. Fertilité. — Abondante. Culture. — Ce poirier possède une vigueur peu commune et se greffe sur cognassier plutôt que sur franc ; la croissance de son écusson est hâtive ; quant à ses pyramides , il n'en existe pas de plus régulières ni de plus fortes. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne et parfois très-volumineuse. — Forme: conique - allongée , légèrement ob- tuse et bosselée , bien ventrue à sa partie inférieure , mais fort amincie à son autre extrémité; souvent aussi l'une de ses faces est très-aplatie. — Pédoncule : de longueur moyenne, mince, arqué, obliquement inséré à la surface du fruit. — Œil : petit ou moyen, ouvert ou mi-clos, faiblement enfoncé. — Peau : jaune S AI [SAINT-FRA— GEO] 617 verdâtre sombre, finement ponctuée de brun, amplement maculée de fauve autour du pédoncule , plus ou moins mouchetée de même et légèrement carminée sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, excessivement fine, mi-cassante, rarement pierreuse. — Eau : peu abondante et peu sucrée, possédant une saveur musquée à laquelle un arrière-goût alliacé enlève beaucoup de sa délicatesse. Maturité. — Vers la mi-novembre et pouvant atteindre aisément la fin du mois de janvier. Qualité. Troisième pour le couteau, première pour le compotier. Historique. — Lorsqu'en -1675, dans son Abrégé des bons fruits, Merlet signala chez nous cette variété alors presque inconnue , il l'appela uniquement poire de Grillon, ou Bonne-Amet. Ce fut seulement en 1690, que réimprimant et complé- tant l'ouvrage ci-dessus, il y parla du poirier Saint-François, mais pour établir qu'il était identique avec le Grillon : « La Poire de Grillon, ou Bonne-Amet — disait-il en 1675 — est brune, très-grosse et très-longue, qui se mange excellente cuite, son eau estant musquée, et sans pierre, et est assez bonne crue ; elle se garde longtemps. C'est un Fruit des plus beaux et des plus utiles, qu'il faut avoir en assez bon nombre. » (Page 117.) Puis en 1690 il ajoutait à ce passage la ligne suivante : « C'est le vrai « Saint-François. » (Page 104.) Et de fait il décrit page 62, sous cette même appel- lation, une poire mûrissant vers le 4 octobre, jour dédié à saint François d'Assise; d'où suit qu'on la mange trois mois plus tôt que l'autre, qui mérite assez bien son présent nom, car elle se conserve fréquemment jusqu'à la Saint-François de Sales, tombant le 29 janvier. La fausse espèce est-elle encore cultivée?... Pour moi, je ne l'ai jamais rencontrée. Quant au vrai Saint-François, primitivement appelé Poirier de Grillon, et cela dès 1675, je le suppose originaire du bourg de ce nom , situé dans le Vaucluse. Opinion que vient appuyer le surnom Bon-Chrétien de Provence, qui lui était encore appliqué, en Allemagne et chez nous, vers la fin du xvme siècle. Observations. — C'est une erreur d'inscrire , comme parfois on l'a fait , la vraie poire Saint-François parmi les synonymes du Beurré d'Angleterre, qui mûrit en septembre et la surpasse beaucoup en qualité. Peut-être aussi les pomo- logues chez lesquels j'ai remarqué ce synonyme, ont-ils entendu désigner par lui le faux Saint-François mentionné plus haut d'après Merlet ? Mais cela , je l'ignore. Poire SAINT-GALEN. — Synonyme de poire de Saint-Ghislain. Voir ce nom. 819. Poire SAINT-GEORGE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, courts et de moyenne grosseur , à peine géniculés , brun clair nuancé de jaune- orange, ayant les lenticelles petites, abondantes et saillantes, les coussinets bien accusés et de courts mérithalles. — Yeux : moyens, ovoïdes, légèrement écartés du bois. — Feuilles : de grandeur variable, généralement ovales ou ovales-allongées, faiblement dentées ou crénelées , portées sur un pétiole assez long , peu fort et accompagné de stipules très-développées. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — La vigueur modérée de ce poirier fait que le franc lui convient mieux que le cognassier; sur ce dernier sujet, cependant, sa végétation est encore 618 S AI [ SAINT-GEO ] assez convenable; la croissance de l'écusson n'a rien d'exceptionnel; les pyramides Poire Saint-George. — Premier Type. sont habituellement un peu basses , mais feuillues et bien ramifiées. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : très - allongée et toujours fort variable , elle affecte sou- vent celle d'une Calebasse obtuse et contour- née ; souvent aussi on la trouve ovoïde et régulière, ou bien encore conique à surface excessivement bosselée , à sommet presque aigu. — Pédoncule : très-court et très-gros, droit ou arqué, inséré plus ou moins obliquement à fleur de fruit et continu quelquefois avec la chair. — Œil : petit ou moyen , irrégulier , ouvert ou mi-clos , presque saillant ou placé dans un Deuxième Type. bassin vaste et profond. — Peau : mince, rugueuse, à fond verdâtre, amplement maculée de gris autour de l'œil et couverte çà et là de points bruns ainsi que de larges taches roussâtres des plus squam- meuses. — Chair : blanche, fine et fondante , aqueuse, contenant quelques granulations auprès des pépins. — Eau ; abondante , su- crée, aigrelette et vineuse, fort agréablement parfumée. Maturité. — Mi -septembre et gagnant jusqu'à la fin de ce même mois. Qualité. — Première. Historique. — Ce poirier, qu'en 1840 j'inscrivais parmi les variétés nouvelles, à la page 19 de mon Catalogue , m'avait été donné par l'ancien Comice horticole S AI [ SAINT-GEO — GER] 619 d'Angers, qui le cultivait alors depuis une dizaine d'années. Je n'ai pu trouver sur sa provenance aucun renseignement dans les Archives ou les Bulletins de cette Société, non plus que chez nos poniologues. En Allemagne, où depuis le commen- cement du siècle il est connu , on le regarde comme appartenant à la France , et le docteur Diel, de Stuttgardt, qui dès 1812 le décrivit, parut le croire originaire de la Moselle : « Le poirier Saint-George m'est venu — disait-il — de chez Maréchal, horticulteur à Metz ; il était greffé sur franc, d'où je suppose qu'il manque de vigueur sur le cognassier. Je ne l'ai vu mentionné nulle part , excepté dans quelques Catalogues modernes de pépiniéristes lorrains. » (Kernobstsorten, 1812, p. 150.) Cette poire mûrissant au cours de septembre, et non pas le 23 avril, date de la Saint-George, on ne saurait la dire dédiée à ce saint. Peut-être porte-t-elle le nom de son lieu de naissance ; et précisément il existe, dans la Moselle , la Meurthe et la Meuse, nombre de localités appelées Saint-George. 820. Poire de SAINT-GERMAIN [d'Hiver]. Synonymes. — Poires : 1. De l'Artheloire (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 112). — 2. Inconnue la Fare (Id. ibid., édition de 1690, p. 98). — 3. De l'Artilloire (Hennan Knoop, Pomologie, 1771, pp. 121 et 136). — 4. Saint-Germain jaune (Id. ibid., p. 122). — 5. De l'Arti- soire (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776 1801, t. III, p. 227, n° 54). — 6. La Fare (Henri Manger, Systematische Pomologie, 2e partie, 1783, p. 146, n° 168). — 7. Saint-Germain d'Hiver (Willerinoz, Observations sur le genre poirier, 1848, pp. 20 et 21). — 8. Saint-Germain de Muraille (Id. ibid.). — 9. Saint-Germain vert (Id. ibid.). — 10. Saint-Germain doré (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 89). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , érigés au sommet, étalés à la base, gros et très-longs, peu flexueux, gris verdâtre, aux lenticelles des plus apparentes et clair-semées, aux coussinets faiblement accusés. — Yeux : assez volumineux, ovoïdes-arrondis , écartés du bois et souvent sortis en longs éperons. — Feuilles : grandes, ovales -allongées ou lancéolées, à bords plus ou moins crénelés, à pétiole fort et très -long. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — C'est un vigoureux poirier, poussant non moins bien sur cognassier que sur franc, dont l'écusson se développe très-tardivement et qui fait d'irrépro- chables pyramides. Description dit fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique - allongée, irrégulière, obtuse, fortement bosselée, ayant souvent un côté moins gros que l'autre , et souvent aussi sensiblement voûtée à sa partie supérieure. — Pédoncule : long, mince, arqué, charnu à la base, obliquement implanté à fleur de peau et parfois en dehors de l'axe du fruit. — Œil : grand , mi-clos , presque saillant. — Peau : légèrement rugueuse , à fond de couleur variable , mais le plus ordinairement jaune verdâtre, ponctuée de roux, veinée de même autour de l'œil ainsi que du pédoncule, et semée de quelques taches brunes qui parfois sont assez squammeuses et crevassées. — Chair; blanchâtre, fine ou mi-fine, juteuse, ferme quoique bien fondante, un peu granuleuse au centre. — Eau : fort abondante, sucrée, rafraîchissante, acidulé, très-savoureusement parfumée. Maturité. — Fin de janvier ou commencement de février, et se conservant jusqu'aux derniers jours de mars. 620 S AI [saint-germain] Qualité. — Première, mais parfois deuxième dans les terrains humides et argi- leux, où généralement ce fruit se couvre de taches noires qui lui communiquent une âcreté désagréable. Poire de Saint-Germain [d'Hiver], Historique. — Faute d'avoir lu les anciens pomo- logues, il en est de modernes qui chez nous ont fait naître cette poire si recherchée, si répandue , l'un dans la forêt de Saint-Germain , d'où elle aurait pris son nom, l'autre à Saint-Germain près Leu- des, dans la Haute -Saône. Ces deux assertions man- quent complètement d'exac- titude ; et de plus , d'après le Dictionnaire des postes , aucun Leudes n'existe en France, soit parmi les communes, soit parmi les hameaux. C'est donc ailleurs qu'il faut cher- cher le berceau de la présente variété. Mais nous n'irons pas loin pour le rencontrer. L'Anjou revendique ce fruit pour sa pomone, comme il en a déjà revendiqué tant d'autres non moins précieux. C'est effectivement de Saint- Germain -d'Arcé, proche la petite ville du Lude , que pro- vient ce poirier. Il y poussa spontanément sur les bords de laFare, modeste rivière qui sort du territoire de Souzay (Indre-et-Loire), fait tourner une dizaine de moulins, puis se jette dans le Loir, au-dessus de Saint-Germain- d'Arcé, après un cours de trente kilomètres. Merlet fut le premier pomologue qui parla de cette variété , que Bonnefond (1653) et dom Claude Saint-Étienne (1670) n'ont pas mentionnée, que Merlet lui-même connut seulement en 1675, et impar- faitement encore, puisqu'il ne put alors en donner l'origine : « La Poire de S. Germain, ou de l'Artheloire — dit-il — est semblable au Bugy, est moins ronde, et est plus pointue ; elle bœurre très-bien, et son eau est bonne et sucrée. » (L'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 112.) On voit donc que la propagation du poirier de Saint-Germain eut lieu vers 1670. Quant à son origine, Merlet l'établit en 1690, dans la troisième édition du précieux recueil pomologique qu'il nous a laissé : « La Poire de Saint Germain — y lit-on — ou l'Inconnue la Fare fruit extraordinaire pour sa bonté et sa garde, se mange pendant un long-temps, et jusqu'en Mars;..., nous le S Al [saint-germain bla — bru] 621 devons à un Sauvageon, qui s'est trouvé sur le bord de la petite Rivière de la Fare, dans la Paroisse de saint Germain, près le Lude. » (Ibidem, édition de 1690, p. 98.) Observations. — Il en a été du Saint- Germain, comme du Beurré gris : la couleur de sa peau variant beaucoup selon les sols , l'exposition ou la vigueur de l'arbre, assez longtemps on a cru qu'il existait des Saint-Germain Doré, Jaune, Vert, mais enfin il a fallu reconnaître un jour qu'il n'en était rien, sauf pour le Saint-Germain Gris, originaire de Rouen , et dont je donne ci-après la description. — La poire de Saint-Germain atteint souvent un volume considérable ; à Chartres, en 1862, un amateur de Nogent-le-Roi , M. Courbe, en exposa qui pesaient 493 grammes ; et l'année précédente M. de Liron d'Airoles en avait présenté une, à la Société d'Horticulture de Paris, du poids de 675 grammes (voir Notices pomolo- giques, t. II, p. 149). — Parfois aussi l'arbre de cette variété prend un rare déve- loppement, lors surtout qu'on l'a placé en espalier, à belle exposition. M. le professeur Decaisne, en 1858, en citait un exemple peu commun : « Un poirier de Saint-Germain — écrivait-il — anciennement palissé contre un des murs d'une cour de l'hospice de Chantilly, a un tronc de 2 mètres de hauteur sur 0m 81e de circonférence, et ses trois branches, élevées à 2 mètres de terre, forment un éventail de 20m 66e d'envergure sur 5m 66e de hauteur. » (Jardin fruitier du Muséum, t. I.) Par une erreur prenant sa source dans une fâcheuse homonymie, plusieurs pomologues ont donné chez nous, ces derniers temps, les noms suivants pour synonymes à notre Saint-Germain : Poire d'Union, Belle de Jersey d'Hiver, Saint- Germain d'Uvedale ou d'Uoidale. Ils se rapportent formellement, au contraire, à la variété anglaise Uvedale's Saint-Germain, décrite dès 1724 par le botaniste Miller dans la première édition du Dictionnaire des jardiniers , où elle est qualifiée comme suit : « Mauvaise crue, très -bonne cuite; méritant une place dans les jardins et se « conservant depuis Noël jusqu'en avril. » (Tome II, Poires, n° 80.) A lui seul un tel passage suffit pour prouver que le fruit à compote propagé jadis en Angleterre par le docteur Uvedale, s'éloigne entièrement du Saint-Germain français. J'ajou- terai cependant, afin de mieux constater le fait, queLindley et Thompson, écrivains anglais dont les ouvrages arboricoles font autorité, déclarèrent en 1831 et 1842 la poire Tonneau (de Duhamel, 1768) identique avec le Saint-Germain d'Uvedale. On verra plus loin, à l'article du poirier Tonneau, qu'ils eurent grandement raison de parler ainsi. — Pour terminer je signale encore deux faux synonymes du Saint- Germain d'Hiver : Saint-Germain blanc , l'un des surnoms de la Louise-Bonne , et Saint-Germain brun, qu'on doit réunir au Saint-Germain gris, de Rouen. Poire SAINT-GERMAIN BLANC D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Louise* Bonne. Yoir ce nom. Poire SAINT-GERMAIN BLANC D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Amadote. Voir ce nom. Poire SAINT-GERMAIN BRANDES. — Synonyme de poire Brandest Voir ce nom. Poire SAINT-GERMAIN BîlUN. — Synonyme de poire Saint-Germain gris de Rouen. Voir ce nom. 622 S AI [SAINT-GERMAIN DOC — ÉTÉ] Poire SAINT -GERMAIN DU DOCTEUR UVEDALE. — Synonyme de poire Tonneau. Voir ce nom. Poire SAINT - GERMAIN DORÉ. — Synonyme de poire de Saint - Germain [d'Hiver]. Voir ce nom. Poire SAINT-GERMAIN DUTILLEUL. — Synonyme de poire Saint-Germain du Tilloy. Voir ce nom. 821. Poire SAINT-GERMAIN D'ÉTÉ. Synonymes. — Poires . 1. Hoe langer hoe liever (Herrnan Knoop, Pomologie, 1771, 2e partie, p. 93; — et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, 1. 1). — 2. Jargonellk des Provençaux ( Decaisne, ibidem ). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux; peu nombreux, érigés, courts, de moyenne force , légèrement coudés , jaune olivâtre, ayant les lenticelles fines, plus ou moins allongées, abondantes, très-apparen- tes , les coussinets modérément ressortis et de courts mérithalles. — Yeux : faiblement écartés du bois, petits, ovoïdes, pointus, aux écailles blanchâtres. — Feuilles : assez grandes, ovales- allongées, planes ou canaliculées, à bords bien dentés, portées sur un pétiole long, grêle , lar- gement stipulé. Fertilité. — Grande. Culture. — Il développe tardivement son écusson, n'a qu'une vigueur très -modérée, végète mieux sur franc que sur cognassier et fait toujours des pyramides régulières, mais un peu faibles. Description du fruit. — Grosseur : au- dessous de la moyenne. — Forme : turbinée , obtuse, généralement irrégulière, quelque peu ventrue vers la base et presque toujours beaucoup moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : assez long , menu , recourbé , implanté à fleur de peau. — Œil : grand , arrondi , ouvert, légèrement enfoncé. — Peau: jaune verdâtre clair, ponctuée de roux du côté de l'ombre, largement lavée de rose vif sur la face opposée, où elle est en outre semée de points gris cendré. — Chair : blanche, fine, molle, mi- fondante, faiblement pierreuse au centre. — Eau : suffisante, sucrée, souvent un peu astringente mais habituellement assez savoureuse. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième, et parfois troisième. Historique. — Cette charmante petite poire, appelée Hoe langer hoe liever en Hollande, me semble originaire de ce pays, et c'est aussi l'opinion de M. Decaisne, SA1 [saint-germain été — gri] 623 qui l'a caractérisée en 1858 [Jardin fruitier du Muséum, t. I). L'arboriculteur hollan- dais Herman Knoop la décrivit en 1760, et voici dans quels termes : « La Poire Hoe langer hoe liever, autrement, en français : Plus elle dure , tant mieux , est de moyenne grosseur, de forme oblongue, légèrement ventrue, amincie vers la queue, qui est assez longue ; elle a l'œil presque saillant et souvent on la trouve un peu voûtée ou contournée. Sa peau, unie, tourne au vert pâle ou au jaune blafard, à la maturité. La chair fine, succulente, contient quelques pierres et possède vraiment, quand on la mange en temps voulu, une saveur très- agréable mais qui devient insipide si le fruit est trop ou pas assez mûr. » (Pomologie, édition de 1760, lre partie, p. 41, planche m.) L'apparition, chez nous, de cette variété fort secondaire et plutôt d'automne que d'été, dut avoir lieu vers le commencement du siècle. Poiteau, dans le Bon-Jardinier de 1830, disait : « Le pépiniériste Louis Noisette la cultive àBrunoy (Seine-et-Oise) « depuis une vingtaine d'années. » Pour moi, je crois qu'il en fut l'importateur, car il rapporta de ses voyages en Belgique et en Hollande, un assez grand nombre de fruits étrangers. Le nom Saint-Germain d'Été lui fut donné par l'agronome Loiseleur-Deslongchamps, qui sachant qu'en Provence, particulièrement, on la sur- nommait Jargonelle, le lui appliqua (Nouveau Duhamel, t. VI, p. 203), afin qu'elle ne pût être confondue avec cette dernière poire, l'une de nos plus anciennes espèces. Observations. — C'est sous la dénomination, légèrement défigurée, de Petit-Saint-Germain d'Été que j'ai trouvé, vers 1835, ce poirier dans l'école frui- tière, alors en voie d'organisation, du Comice horticole d'Angers. Si je supprime aujourd'hui, de ce nom, le déterminatif Petit, bien justifié par le faible volume de cette poire, c'est donc uniquement pour me conformer à ce qu'ont fait mes devanciers. Mais je ne saurais, à l'exemple de l'un d'entre eux, accepter comme synonyme de Saint-Germain d'Été, poire Joli-Mont, un des surnoms les plus connus du Doyenné de Juillet. Poire SAINT-GERMAIN FONDANT. — Synonyme de Beurré Antoine. Voir ce nom. Poire SAINT-GERMAIN DE GRAINES. — Synonyme de poire Saint-Germain du TU loy. Voir ce nom. 822. Poire SAINT-GERMAIN GRIS [de Rouen]. Synonyme. — Poire Saint-Germain brun (Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, p. 21). Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : nombreux, arqués et étalés, courts et peu forts, géniculés, vert clair grisâtre ou brunâtre, aux lenticelles larges et clair-semées, aux coussinets habituellement aplatis. — Yeux: très -petits, ovoïdes- arrondis , pointus, écartés du bois et souvent formant éperon. — Feuilles : de grandeur moyenne, peu abondantes , généralement ovales-lancéolées, à bords légèrement crénelés ou dentés, à pétiole long, grêle, accompagné de stipules bien développées. Fertilité. — Convenable. Culture. — C'est un poirier dont la vigueur laisse trop à désirer pour ne pas lui donner le franc de préférence au cognassier, quoi qu'il puisse, cependant, végéter 624 S AI [SAINT-GERMAIN GRI — MURJ passablement encore sur ce dernier sujet. La croissance de l'écusson est des plus tardives ; les pyramides sont toujours chétives et irrégulières. Poire Saint-Germain gris [de Rouen J. s Description du fruit. — Grosseur: moyenne et souvent plus volumineuse. — Forme : ovoïde assez allongée, toujours irrégulière dans sa partie supérieure , où fréquemment elle est bosselée et voûtée. — Pédoncule : assez court, gros, arqué, placé de côté dans une large mais peu profonde cavité que domine presque constamment un mamelon très -prononcé. — Œil : moyen, ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : rugueuse, unicolore, vert grisâtre, recouverte en partie de marbrures et de points brunâtres. — Chair : jaunâtre et mi-fine, juteuse, assez ferme mais bien fon- dante, ordinairement pierreuse autour des loges. — Eau : abondante, très-sucrée, finement acidulée, parfumant délicieuse- ment la bouche. Maturité. — Vers la mi-décembre et courant de janvier. Qualité. — Première. Historique. — Ce fut au commence- ment du siècle, vers 1804, que le pépinié- riste et pomologue Prévost, longtemps président de la Société d'Horticulture de la Seine-Inférieure , trouva , encore inédite , cette variété dans le jardin des anciens moines de Saint-Ouen de Rouen. Il en prit des greffons sur le pied-mère, alors âgé d'une soixantaine d'années, et la multiplia abondamment. Je dus à l'obligeance de ce savant et consciencieux confrère , la connaissance de cette poire exquise , dont cependant la propagation eut lieu très-lentement. Cela tint à l'erreur de plusieurs horticulteurs qui disaient ce fruit semblable au Saint-Germain d'Hiver, sauf pour la couleur de la peau ; dissemblance qu'ils attribuaient à une simple anomalie de végétation. Présentement le Saint- Germain gris a conquis sa place parmi les variétés. Et pouvait-il en être autrement, quand maintes fois greffé sur un Saint-Germain d'Hiver, on l'a toujours vu donner des poires grises? Si l'on veut bien, du reste, comparer nos descriptions de ces deux espèces, on remar- quera tout aussitôt, et pour l'arbre et pour le fruit, les différences sensibles qui les caractérisent. Poires; SAINT-GERMAIN D'HIVER, SAINT-GERMAIN JAUNE, Synonymes de poire de Saint- Germain. Voir ce nom. SAINT-GERMAIN DE MURAILLE, S AI [saint-germain pan — puv] 025 823. Poire SAINT-GERMAIN PANACHÉ. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, géné- ralement étalés, courts et grêles, à peine coudés, jaune-serin panaché de vert foncé, ayant les lenticelles fines, rapprochées, et les coussinets ressortis. — Yeux : assez volumineux, ovoïdes -arrondis, très-éloignés du bois. — Feuilles : petites, elliptiques -allongées, planes ou canaliculées et contournées sur elles-mêmes, au pétiole long et menu. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Comme pour le type dont il est une déviation, sa vigueur, des plus modérées, demande qu'on le greffe sur franc, car il se montre par trop chétif sur le cognassier et toujours excessivement lent à développer son écusson ; quant à ses pyramides, on ne saurait en voir de moins fortes ni de moins régulières. Description du fruit. — Nous renvoyons à celle du Saint-Germain (p. 622) ; mais en faisant observer, toutefois, que les panachures de la poire qui nous occupe se présentent habituellement sous forme de bandes assez larges, jaune clair, longues ou très-longues, et parfois même descendant du pédoncule jusqu'à l'œil. Historique. — C'est en France que le Saint-Germain panaché s'est produit, mais je n'ai pu découvrir où, ni quels furent ses premiers propagateurs. Assez récemment (1859) un de nos pomologues paraissait croire qu'avant M. Bivort, de Fleurus (Belgique), qui le décrivit en 1853, personne ne l'avait caractérisé. Précédemment (1856), en Allemagne, M. Dochnahl avait dit : «Ce fruit est d'origine « française et fut mentionné pour la première fois en 1830. » [Obstkunde, tome II, p. 130.) Aucune de ces assertions n'était exacte, quant à l'âge de cette sous- variété, puisque je la trouve déjà citée par Bosc, en 1819, dans le Nouveau cours d'agriculture alors publié par les principaux agronomes Me l'Institut : « Il y en a « — ajoute-t-il après la description du Saint-Germain — il y en a une sous- « variété à bois et à fruit panaché. » (T. X, p. 251.) Et cet auteur, qui pour lors remplissait les fonctions d'inspecteur des pépinières du gouvernement, était fort à même de se bien renseigner. On peut donc affirmer que la propagation de ce poirier panaché eut lieu avant 1819 ; mais je pense qu'en 1805 il était encore inconnu. Etienne Calvel , à cette date , ne le cite pas dans son Traité sur les pépinières, non plus que Tollard aîné, en sa Description des végétaux composant l'agriculture de l'empire français ; et certes ils l'auraient signalé l'un ou l'autre, si déjà nos jardiniers l'eussent cultivé. Pour moi, je le multiplie depuis 1825. 824. Poire SAINT-GERMAIN PUVIS. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux ; nombreux, habi- tuellement très-étalés et quelque peu arqués, gros, de longueur moyenne, légère- ment flexueux, brun cendré, aux lenticelles grises, larges, abondantes, aux coussinets presque nuls. — Yeux : lisses, assez volumineux, coniques, très-écartés du bois. — Feuilles : grandes, rarement nombreuses, ovales-arrondies, acuminées, à bords bien crénelés, portées sur un pétiole long et fort. Fertilité. — Abondante. n. 40 626 S AI [SAINT-GERMAIN PUV — TILJ Culture. — On le greffe sur toute espèce de sujet ; sa vigueur est ordinaire ainsi que le développement de l'écusson ; il fait de passables pyramides. Poire Saint-Germain Puvis. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : conique-allongée, obtuse, irré- gulière, très-bosselée et plus ou moins voûtée dans toute sa partie supérieure. — Pédoncule : de longueur moyenne et bien nourri , arqué ou contourné , charnu , renflé à ses extrémités , sur- tout à la base , placé obliquement à la surface du fruit. — Œil : moyen, ouvert ou presque fermé, peu profon- dément enfoncé dans un vaste bassin dont les bords sont toujours des plus inégaux. — Peau : à fond vert-pré nuancé de jaune olivâtre , semée de petits points gris , généralement maculée de fauve autour du pédoncule et mouchetée ou granitée de même. — Chair: blanchâtre, mi-fine, aqueuse et fondante, presque exempte de gra- nulations. — Eau : jamais bien abon- dante, sucrée, acidulé, de saveur assez agréable. Maturité. — Fin de septembre et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Elle provient du département de l'Ain, où M. Pariset, de Curciat-Dongalon, l'obtenait en 4842. M. Puvis, auquel on l'a dédiée, fut longtemps président de la Société d'Émulation de Bourg-en-Bresse. Poire SAINT-GERMAIN DU TILLAY. — Synonyme de poire Saint-Germain du Tilloy. Voir ce nom. 825. Poire SAINT-GERMAIN DU TILLOY. Synonymes. — Poires : 1. Saint-Germain Dutilleul (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II). — 2. Saint-Germain de Graines [Id. ibid.). — 3. Saint-Germain du Tillay {Id. ibid.). — 4. Du Tilloy (Id. ibid.). Description de l'arlire. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, de longueur et de grosseur moyennes, peu coudés, vert terne nuancé de gris fortement violacé, ayant les lenticelles ovales -allongées, rapprochées, très -apparentes, et les coussinets modérément ressortis. — Yeux ; S AI [SAINT-GERMATN TIL G27 Poire Saint-Germain du Tilloy. faiblement éloignés du bois, petits, ovoïdes, aigus, aux écailles mal soudées. — Feuilles : assez grandes, ovales-allongées, souvent arquées et canaliculées, à bords régulièrement et finement dentés, à pétiole court, épais et rigide. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Ce poirier n'a rien d'ex- ceptionnel dans sa végétation ; il est doué d'une vigueur convenable et fait d'assez jolies pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de ia moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : conique-allongée ou cylindro-conique fortement obtuse, souvent quelque peu contournée dans son ensemble et plus ou moins étranglée vers les deux tiers de sa hauteur. — Pédoncule : assez long, gros, renflé aux extrémités, arqué, légèrement oblique et inséré dans une dépression rarement prononcée mais dont l'un des bords est presque tou- jours bien mamelonné. — Œil : grand et très-ouvert, arrondi, saillant ou à peine enfoncé. — Peau : faiblement rugueuse, jaune d'or nuancé de jaune olivâtre, couverte de points et de mou- chetures grisâtres habituellement assez squammeuses, maculée de fauve autour du pédoncule et plus ou moins lavée de roux-cannelle sur le côté de l'insola- tion. — Chair ; blanche, juteuse, mi- fine et mi-fondante, contenant au centre quelques fortes pierres. — Eau : abon- dante, sucrée, vineuse, acidulé, douée d'un arôme fort savoureux. Maturité. — Depuis la mi-octobre jusqu'aux derniers jours de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Ce Saint-Germain est un des meilleurs fruits d'automne, pourtant on le trouve très-difficilement , même chez les principaux pépiniéristes. Cela tient sans doute à sa localisation presque exclusive, depuis un demi-siècle environ, dans l'école fruitière du Jardin des Plantes de Paris. C'est de là que je l'ai tiré vers 1835. Tout me porte à croire qu'il provient de quelqu'un des anciens établissements arboricoles de notre département du Nord , où jadis il en exista de très-importants, et surtout où l'on rencontre deux bourgs du nom de Tilloy, qu'on lui a donné. M. le professeur Decaisne l'a décrit en 1859 dans son Jardin fruitier du Muséum (t. II) ; il l'appelle simplement Poire du Tilloy, mais constate ensuite que sur le Catalogue du Muséum cette variété était inscrite, dès 1824, sous le n° 772 et le nom Saint-Germain du Tilloy, qu'alors nous lui conservons. Observations. — En étudiant, page 205 de notre tome Ier, le poirier Belle- Julie , nous avons dit qu'il ne saurait être réuni , comme on l'a pensé , au 628 S AI [SAINT-GERMAIN UVE — VAN | Saint-Germain du Tilloy. Il devient donc nécessaire de le répéter ici, afin qu'on soit à même de s'assurer qu'une dissemblance prononcée existe réellement entre ces deux poiriers. Poires SAINT-GERMAIN D'UVEDALE et D'UVIDALE. — Synonymes de poire Tonneau. Voir ce nom. 826. Poire SAINT-GERMAIN VAN MONS. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, de grosseur et de longueur moyennes , très-géniculés, jaune-orange nuancé de gris , finement et abondamment ponctués, ayant les coussinets peu saillants et de longs mérithalles. — Yeux : fortement éloignés du bois, volumineux , ovoïdes-arrondis, duveteux, aux écailles bien dis- jointes. — Feuilles : vert clair, peu nombreuses , assez petites , ovales- allongées ou lancéolées, à bords faiblement crénelés ou presque unis, à pétiole grêle et des plus longs. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il n'a rien de parti- culier dans sa croissance, se plaît autant sur cognassier que sur franc et prend une forme pyramidale con- venable et régulière. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins allongée , assez irrégulière, ayant habituellement un côté beaucoup plus ventru que l'autre. — Pédoncule: long, arqué, de moyenne force à sa partie infé- rieure, mais très-renflé à l'extrémité opposée, implanté à fleur de fruit et toujours obliquement. — Œil : moyen ou petit, arrondi, ouvert, légèrement enfoncé. — Peau ; mince, jaune d'ocre, semée de nombreux points gris et verts, très-abondants surtout autour de l'œil; parfois aussi ces points sont entremêlés de quelques petites taches roux verdâtre. — Chair : jaunâtre, mi-fine et mi-fondante, bien granuleuse au cœur. — Eau : rarement abondante, sucrée, aigrelette, assez savoureuse. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Poiteau fut le pomologue qui chez nous signala ce fruit, importé de Belgique, dont il est originaire, en 1833. Il le décrivit à la 44e page de su Notice sur la théorie Van Morts, publiée en 1834. Le pied-type fut semé par Van Mons, à Bruxelles, et fructifia en 4819, mais à Hervelé, près Louvain, dans le jardin du duc d'Arenberg, auquel son obtenteur l'avait offert. S AI [ SAINT-GER — GIII ] 629 Poire SAINT-GERMAIN VAUQUELIN. — Synonyme de poire Vauquelin. Voir ce nom. Poire SAINT-GERMAIN VERT. — Synonyme de poire de Saint-Germain. Voir ce nom. 827. Poire de SAÏNT-GHISLAIN. Synonymes. — Poires : 1. DucK-MONARCH (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné, 1849, p. 21, n<> 163). — 2. Saint-Galen ( Elliott, Fruit book, p. 336). — 3. Figue de Hollande ( Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, t. II, p. 73, n° 25). — 4. Rougemont (Id. ibid.). — 5. Quinnipiac (Downiûg, the Fruits and fruit trees of America , 1863, p. 547). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : fort et gris rougeâtre foncé. — Rameaux : nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, gros et très-longs, à peine géniculés, légè- rement duveteux , rouge - gris , ayant les lenticelles larges, assez abondantes, les coussinets peu res- sortis et de longs mérithalles. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigus et cotonneux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : habituellement petites et peu nombreuses, ovales-arrondies, bien crénelées ou dentées sur leurs bords , au pétiole grêle et des plus longs. Fertilité. — Très-grande. Culture. — Tout est ordinaire dans la végétation de ce poirier , qui, vigoureux, pousse convena- blement sur franc ou sur cognas- sier ; ses pyramides sont assez jolies. Description du fruit. — Grosseur: au-dessus de la moyenne, ou moyenne. — Forme : inconstante, elle affecte souvent celle d'une Calebasse arrondie et très- ventrue dans toute sa partie inférieure, mais qui soudain se termine en pointe aiguë fortement bosselée et quelque peu voûtée ; fréquemment aussi elle est au contraire calebassiforme allongée, mince dans sa partie supérieure, assez ventrue et assez contournée à sa base; enfin, parfois on la trouve très -régulièrement turbinée. — Pédoncule : court et bien nourri, ou de longueur et de force moyennes, à peine arqué, oblique et continu avec le fruit. — Œil : petit, ouvert ou mi-clos, presque saillant. — Peau : assez épaisse et un peu rugueuse, vert herbacé, unifor- mément couverte de larges points gris et nuancée de rouge sombre sur le côté frappé par le soleil. — Chair : blanche, fine ou mi-fine, fondante ou mi-fondante, aqueuse, légèrement granuleuse autour des pépins. — Eau : fort abondante et 630 SAI [saint-ghi — jea] très-sucrée, vineuse, ayant un parfum délicieux que rehausse encore un arrière- goût faiblement musqué. Maturité. — Derniers jours d'août et commencement de septembre. Poire de Saint-Ghislain. — Deuxième Type. QUALITÉ. — Première. Historique. — Le professeur Van Mons fut l'un des premiers propagateurs de ce poi- rier, mais il ne provient pas de ses semis. Dès 1810 il en adressa des greffes à son ami le docteur Diel , de Stuttgardt , qui le décrivit en 1823 [Kernobstsorten , p. 195) et le déclara — renseignement fort exact — originaire du village de Saint-Ghislain, situé près de Jemmapes, dans le Hainaut (Belgique). Quant à l'obtenteur de cette variété , ce fut un M. Dorlain (voir Hovey, Fruits of America , 1856, t. II, p. 45, et Catalogue de la Société Van Mans, 1857, p. 163). La poire de Saint- Ghislain date du commencement de notre siècle; elle est généralement répandue à l'é- tranger. Il y a plus de vingt-cinq ans que je la multiplie, et le Comice horticole d'Angers la possédait déjà en 1838. Observations. — J'ai reçu vers 1846 , sous le nom de Duck-Monarch , un poirier qui jusqu'en 1852 a figuré dans mon Catalogue ru rang des variétés. Mais à partir de 1855 je l'ai donné pour synonyme au Saint-Ghislain, avec lequel il est entièrement identique. Je n'ai pu retrouver la note de prove- nance de ce Duck-Monarch, qui du reste a peu fait parler de lui. Poire de SAINT-HERBLAIN. — Synonyme de Beurré Bruneau. Voir ce nom. Poire de SAINT-JACQUES. — Synonyme de poire Petit-Blanquet . Voir ce nom. Poire SAINT-JEAN. — Synonyme de poire Citron des Carmes. Voir ce nom. Poire de la SAINT -JEAN. — Synonyme de poire Amiré Johannet. Voir ce nom. Poire SAINT -JEAN D'ANJOU. — Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom. Poire SAINT -JEAN -BAPTISTE. — Synonyme de poire Comte de Flandre. Voir ce nom. Poire SAINT-JEAN-BAPTISTE D'AUTOMNE. - Synonyme de poire Jean- Baptiste. Voir ce nom. SAl [SAINT-JEA — JOS] «31 Poire SAINT -JEAN-BAPTISTE D'HIVER. - Synonyme de poire Comte de Flandre. Yoir ce nom. Po.re SAINT-JEAN MUSQUÉ. - Synonyme de poire Messire Jean. Voir ce nom. 828. Poire SAINT-JOSEPH. Synonyme. - Poire Joseph (Diel, Kernobstsorten, 1819, p. 254 ). Description «« l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux , généralement étalés, gros et longs, à peine géniculés, rouge ardoisé , ayant les len- ticelles larges , appa- rentes, clair -semées, les coussinets aplatis et de courts mérithalles. — Yeux : collés contre le bois, moyens ou petits , ovoïdes , aux écailles renflées et dis- jointes. — Feuilles: peu nombreuses et petites, lancéolées au sommet du rameau, ovoïdes - acuminées à sa base , à bords des plus on- dulés, dentés en scie ou légèrement créne- lés , à pétiole long , flasque et grêle. Fertilité. — Conve- nable. Culture - De vigueur ordinaire, ce poirier pousse fort bien sur le cognassier, lulture. ue vigueu , r Pyramidale assez satisfaisante, développe vite son ecusson et prend une lorme yyiaw quoiqu'un peu trop irrégulière. Inscription du fruit. - Grosseur : volumineuse et parfois moyenne. - FTZ: ^rfortement arrondie, quelque peu bosselée ma^ WJ*^ régulière. - Pédoncule : de longueur et ; de ^^^^^^ r.hqrnn à la base obliquement insère dans une cavité peu piuiunuo "™n mam lonnél - Œil, moyen, ouvert ou presque ferme raremeu S enfoncé - Peau : vert tendre nuancé de jaune sombre, parsemée de points S " ^mouchetures fauves, et maculée de brun clair »^f j£™^ Cha.r : blanchâtre, mi-fme et mi-fondante, aqueuse, contenant an centre quelques 632 S AI [SAINT-LAM — LÉZ] fortes pierres. — Eau: abondante, sucrée, aigrelette, peu parfumée et cependant assez savoureuse. Maturité. — Vers la mi- septembre et se conservant souvent jusqu'au début d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce poirier Saint- Joseph faisait jadis partie de la collection fruitière du Comice horticole d'Angers ; j'en ai pris des greffes vers 1846 et le pro- page depuis 1849. C'est une variété précieuse, vu le volume de ses produits et leur assez longue conservation, pour l'approvisionnement des halles. Nos pomologues ne semblent pas la connaître. Quant au Comice, rien dans ses archives ou ses Bulletins n'indique la source qui la lui avait fournie. Elle est répandue chez les Allemands, mais ils la nomment seulement Poire Joseph, le mot saint figurant bien rarement dans leurs nomenclatures. Le docteur Diel, de Stuttgardt, la décrivit en 1819 [Kernobstsorten, p. 254) et sembla la croire originaire d'Allemagne. « Il la « tenait, dit-il, du jardinier de l'abbaye de Villmare-sur-Lahn, qui lui-même l'avait « reçue de Trêves (Prusse). » Je laisse à ce fruit la dénomination sous laquelle je l'ai rencontré, puis propagé, quoique sa maturité, qui s'effectue au début de l'au- tomne , soit loin de coïncider avec la Saint-Joseph , tombant le 19 mars. Aussi ai -je toujours pensé que ce fut probablement à son entrée en France, que la poire Joseph des Allemands — portant peut-être le nom de son obtenteur — se vit appliquer le surnom Saint-Joseph, si peu fait pour elle. Poire SAINT-LAMBERT. — Synonyme de poire d'Épargne. Voir ce nom. Poire SAINT-LAURENT. — Synonyme de poire Bellissime d'Été (de Duhamel). Voir ce nom. Poire SAINT-LÉONARD. — Synonyme de poire Virgouleuse. Voir ce nom. 829. Poire SAINT-LÉZIN. Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : peu nombreux, érigés ou légèrement étalés, courts, bien nourris, à peine coudés, vert grisâtre nuancé de rouge pâle, finement ou abondamment ponctués, à coussinets modéré- ment ressortis. — Yeux : presque appliqués contre l'écorce, de moyenne grosseur, triangulaires et pointus, aux écailles marron et semées de quelques mouchetures noirâtres. — Feuilles : très-grandes, ovales ou ovales-allongées, acuminées, planes ou relevées en gouttière, à bords unis en partie ou très-faiblement denticulés, ayant le pétiole blanchâtre, de force et de longueur moyennes. Fertilité. — Abondante. Culture. — Le franc lui convient mieux que le cognassier, car sa vigueur est des plus modérées ; l'écusson se développe tardivement ; les pyramides sont irrégu- lières, basses et pauvrement ramifiées. Description «lu fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois considérable. — Forme : très-variable, elle est conique ou turbinée, ovoïde-allongée ou ovoïde S AI [SAINT-LÉZ: 633 Poire Saint-Lézin. un peu cylindrique; enfin on la trouve assez souvent, aussi, conique plus ou moins régulière, légèrement obtuse, bosselée, sensiblement voûtée près du sommet. — Pédoncule : long, fort, renflé aux extrémités, arqué, charnu, obliquement inséré dans une cavité rarement bien pro- fonde mais dont l'un des bords est presque toujours très-mamelonné. — Œil : grand , arrondi , ouvert et légèrement enfoncé. — Peau : mince , unie , vert clair nuancé de jaune pâle, striée de fauve dans le bassin ombilical et toute parsemée de petits points gris. — Chair : blanche, mi-fine, mi-cassante et granuleuse autour des loges. — Eau : peu abondante et peu sucrée, dénuée de parfum et même ayant un arrière-goùt herbacé. Maturité. — Commencement de novembre, gagnant quelquefois le mois de décembre. Qualité. — Deuxième, et uni- i quement pour la cuisson. ■ Historique. — Dom Claude Saint-Étienne fut, parmi nos pomo- logues , celui qui le premier parla du Saint-Lézin ; mais alors — c'é- tait en 1670 — l'engouement pro- fessé pour ce fruit engagea sans doute quelques horticulteurs à re- baptiser de son nom deux autres variétés, car il n'a jamais existé qu'une poire Saint-Lézin, mûrissant en novembre, et les recueils pomologiques de la fin du xvue siècle en ont mentionné trois : la vraie , puis deux qui se conser- vaient, parait-il, jusqu'au mois d'avril. Yoici du reste ce qu'en a dit le moine Claude Saint-Étienne : « Se mange au commencement de décembre : Saint-Lezin vert. Il est long comme Fusée et gros à la teste ; il a la queue longue et menue ; molit à Noël ; tres-bon. » « Se mange en février : Saint-Lezin gris, assez long, gros comme Lombardie, gris meslé de vert clair qui devient jaunastre en meurissant ; est un peu pierreux, dure jusques en avril, est fort musqué ; excellent. » « Il y en a de Petit, pas plus gros que Sucrin. » [Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, pp. 70 et 78.) Les deux fausses variétés ne tardèrent pas à disparaître, car dès le xvme siècle on ne les trouve plus citées , la véritable figure seule dans les ouvrages ou les Catalogues horticoles. La propagation de cette dernière ne commença guère avant l'année 1640. Ni le Lectier (1628j ni Boyceau de la Baraudière (1640) ne l'inscrivirent sur leurs longues listes de fruits, et de plus Ménage, qui en précisa l'origine en 1650 [Dictionnaire étymologique de la langue française, lre édition, 1 vol. in-4°j, la signala uniquement comme une variété locale : « Cette poire d'Anjou, écrivit-il, 634 S AI [SAINT-LÉZ — LOU] « tire son nom de la chapelle de Saint-Lézin, près Angers, dans le jardin de laquelle « on commença à la greffer. » De nos jours ce poirier, complètement dépourvu de mérite, ne se cultive plus, si ce n'est chez les collectionneurs. La petite chapelle dont Ménage vient de parler se voit encore à trois kilomètres d'Angers, sur la commune et proche les ardoisières de Trelazé. Elle avait été bâtie jadis par les ouvriers de ces ardoisières, puis dédiée à saint Lézin, patron de leur corporation. Ce saint, qui fut à la fois évêque et comte d'Anjou, mourut le 1er novembre 605 ; il occupa pendant dix- neuf ans le siège épiscopal d'Angers. Observations. — Par suite d'une erreur commune à plusieurs écrivains, on crut, il y a quelques années, la poire de Curé (voir notre tome Ier, pp. 610-613) identique avec le Saint-Lézin. On sait actuellement qu'il n'en est pas ainsi. Dans sa Pomologie de la Seine-Inférieure , déjà Prévost l'affirmait en 1848, mais son autorité ne put convaincre immédiatement tous les dissidents : « La ci-devant Société royale d'Horticulture de Paris — dit-il — et le Bon-Sardinier, ont confondu la poire de Curé, fruit presque encore nouveau et généralement d'assez bonne qualité, avec la Saint-Lézin, connue depuis au moins deux cents ans, et tout au plus bonne pour compotes. Je crois donc nécessaire de décrire la poire maintenant fort peu connue de Saint-Lézin, afin qu'on ne considère pas, sur la foi des ouvrages précités, ce nom comme synonyme de la poire de Curé » (6e cabier, pp. 174-175.) Puis cet arboriculteur si distingué ajoutait avec raison : « La Saint-Lézin est remarquable par son fort volume, mais c'est là tout son mérite, et il ne doit pas lui valoir les honneurs de la culture, puisque la Belle-Angevine, qui lui est supérieure en qualité et se conserve plus longtemps, acquiert un volume beaucoup plus considérable et prend un plus beau coloris. » [ïbid.) 830. Poire SAINT-LOUIS. Description de l'arbre. — Bois: assez fort. — Rameaux : nombreux, généra- lement étalés, de longueur et de grosseur moyennes, flexueux et cotonneux, jaune clair verdâtre, ayant les lenticeÙes petites mais très-abondantes, et les coussinets saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes, obtus, de couleur noirâtre, bien écartés du b0is. _ Feuilles : ovales-arrondies , souvent acuminées , duveteuses , planes ou canaliculées, légèrement dentées en scie, portées sur un pétiole long et fort. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur est ordinaire et la croissance de son écusson, un peu tardive; dans leur deuxième année ses pyramides laissent encore à désirer, mais elles prennent ensuite un beau développement; on le greffe non moins avantageu- sement sur cognassier que sur franc. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : ovoïde fortement globuleuse et à surface quelque peu bosselée. — Pédon- cule : long , de moyenne grosseur , recourbé , placé de côté à fleur de fruit ou dans une faible dépression à bords réguliers et arrondis. — Œil : moyen, ouvert ou presque fermé, légèrement enfoncé. — Peau : jaune d'ocre, unie, fine, semée de points et de très-petites taches fauves, rayée de même dans le bassin ombilical et plus ou moins carminée sur la face regardant le soleil. — Chair ; blanche, un peu SAI [SAINT-LOU — MIC] 635 grosse, mi-fondante, contenant au centre quelques pierres. — Eau : abondante, assez sucrée, douceâtre, sans parfum appréciable. Poire Saint-Louis. Maturité. — Derniers jours d'août. Qualité. — Troisième. Historique. — C'est encore là un poirier que m'a fourni l'ancien Jardin fruitier du Comice horticole d'Angers , et dont la note d'origine ne fut pas prise, comme il en a été souvent pour les nombreuses greffes qu'on adressait de diverses contrées, et fréquemment même de l'étranger , au directeur de ce Jardin. Je propage la poire Saint-Louis depuis 1852, mais uniquement pour le verger et la vente sur les marchés. Observations. — Le Beurré Saint- Louis, décrit page 424 de notre tome Ier, n'a d'autre rapport qu'une conformité de nom , avec le présent fruit. J'ajoute qu'il en est ainsi de la variété mise en vente au mois de février 1868, à Leipzig, sous le double nom Saint-Louis ou Reine des Poires, par M. Laurentius, pépinié- riste , qui dans son prospectus la dit originaire de Rome et des jardins du pape. Poires SAINT-MARC. — Synonymes de poires Belle de Thouars et des Urba- nistes. Voir ces noms. Poires: SAINT-MARCEL, - SAINT-MAREIL , — SAINT-MARTIAL, Synonymes de poire Angélique de Bordeaux. Yoir ce nom. Poires de SAINT-MARTIN. — Synonymes de poires : Bec -d'Oie, Bon- Chrétien d'Hiver et Martin-Sec. Yoir ces noms. Poire SAINT-MICHEL. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 831. Poire SAINT-MICHEL-ARCHANGE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, courts, très-gros, bien coudés, vert-jaune nuancé de gris, ayant les lenticelles larges, apparentes mais excessivement espacées , les coussinets 636 S AI [SAINT-MIC] des plus saillants et de très-courts mérithalles. — Yeux : volumineux , habituelle- ment coniques, pointus , sensiblement éloignés du bois et souvent même presque sortis en éperon. — Feuilles : d'un Poire Saint-Michel- Archange. — Premier Type. joli vert luisant, assez petites, très- abondantes, ovales ou ovales allon- gées, à bords faiblement crénelés ou presque entiers , à pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Remarquable. Culture. — De vigueur ordi- naire , ce poirier développe son écusson très-tardivement ; tout sujet lui est bon ; ses pyramides ont besoin d'atteindre leur troisième année pour être convenables, mais alors elles ont généralement une forme très-satisfaisante. Description du fruit. — Grossew* : au-dessus de la moyenne et parfois beaucoup plus volumi- neuse. — Forme : généralement des plus variables , elle est souvent très-allongée, quelque peu voûtée et fort mince dans toute sa partie supérieure, puis ventrue à la base ; ou bien encore ovoïde assez bosse- lée et très-renflée , surtout à son extrémité inférieure. — Pédoncule: long ou de longueur moyenne, gros et arqué , quelquefois très- nourri à son point d'insertion, placé de côté, continu avec le fruit ou implanté dans une faible cavité à bords inégaux. — Œil : petit et mi-clos, presque saillant, fréquemment entouré de plis ou de gibbosités. — Peau : des plus minces, jaune d'ocre, ponctuée de gris-roux, largement maculée de même autour du pédoncule, striée de marron clair dans le bassin ombilical, quelquefois tachetée de brun olivâtre et plus ou moins fouettée de rouge sombre sur la face exposée au soleil. — Chair : blanc olivâtre, très -fine et très -fondante, juteuse, presque exempte de granulations. — Eau : extrêmement abondante, bien sucrée, douce, possédant un parfum d'une saveur exquise. Maturité. — Derniers jours de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Il y a quarante ans au moins que je possède et multiplie cette variété de choix, regardée chez nous comme originaire de la Loire-Inférieure. Elle est bien connue surtout des horticulteurs nantais; ce sont eux qui l'ont propagée dans le département de Maine-et-Loire. Au reste M. de Liron d'Airoles, SAl [SAINT-MIC G37 pomologue ayant longtemps habité Nantes , a démontré , ou peu s'en faut, que le pied-type dont elle est sortie a dû pousser non loin de cette dernière ville : Poire Saint-Michel-Archange. — Deuxième Type. « Ce délicieux fruit — disait- il en 1858 — pourrait bien avoir pris naissance aux envi- rons de Nantes ; nous sommes à la recherche de cette origine et avons déjà découvert dans le jardin de M. Belteau, quartier Saint - Donatien , près de la Poudrière , deux arbres du Saint-Michel-Archange greffés en 1804 par le propriétaire, qui en avait pris les greffons sur un pied voisin, alors mou- rant, et que l'oncle de M. Bel- teau avait greffé vers 1780. L'arbre - mère , qu'on semble nous avoir indiqué, et que nous espérons bien trouver, n'aurait pas moins, nous a-t-on assuré, de 1 mètre 50 de tour. » [Notices pomologiques , t. II, p. XLI1I.) Observations. — Le rédacteur de la Pomologie de la Seine-Inférieure , feu Pré- vost , pépiniériste à Rouen , décrivit en 1839, dans le 1er cahier de ce recueil, la variété Saint- Michel - Archange et termina ainsi son article : « Il ne faut pas confondre cette poire avec une autre, plus grosse mais beaucoup moins bonne, que l'on vend à Angers sous ce même nom. » (Pages 47-48.) Notre regrettable confrère, quand il écrivit ces lignes, cultivait depuis peu le poirier Saint-Michel- Archange et n'avait pu, comme nous, constater encore la grande variabilité de forme et de grosseur qui souvent se manifeste parmi ses produits. Nous devons même dire qu'habituellement ceux-ci n'acquièrent un volume considérable, qu'aux dépens de leur exquise bonté. Ce fut sans doute une de ces dernières poires hors type que Prévost eut sous les yeux, lorsqu'il crut à l'existence, dans les pépinières angevines, d'un faux Saint-Michel-Archange. Je ne puis supposer autre chose, car jamais je n'ai entendu parler de cette prétendue pseudo-variété. — J'ajoute , afin de montrer quel développement inusité prend parfois ce fruit, qu'en 1861 M. de Liron d'Airoles, cité plus haut, déposa sur le bureau de la Société d'Horticulture de Paris, une poire Saint-Michel-Archange du poids de 497 grammes. Poire SAINT-MICHEL BLANC. — Synonyme de poire Doyenné, Voir ce nom» 638 S AI [saint-mic — pèr] Poire SAINT-MICHEL DE BONNE-ENTE. - Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poires: SAINT-MICHEL CROTTÉ, \ / Synonymes de Doyenné gris. - SAINT-MICHEL DORÉ, ) Yoircenom- Poire SAINT-MICHEL D'ÉTÉ. — Synonyme de Doyenné d'Été. Voir ce nom. Poire SAINT-MICHEL GRIS. — Synonyme de Doyenné gris. Voir ce nom. Poire SAINT-MICHEL D'HIVER. — Synonyme de Doyenné cTAlençon. Voir ce nom. Poires SAINT-NICOLAS. — Synonymes de Beurré Saint-Nicolas et de poire Sucré- Vert. Voir ces noms. Poire SAINT-PAIR. — Synonyme de poire de Saint-Père. Voir ce nom. 832. Poire de SAÎNT-PERE. Synonymes. — Poires: 1. Papale (Benoît Curtius, Hortorum libri trigenta, seu Arborum historia, 1560, chap. Poirier, n» 15). — 2. Sans-Pair de Printemps (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres fruitiers cultivés clans son verger et plant, 1628, p. 21 ; — de Bounefond, le Jardinier français, 1653, pp. 103 et 106). — 3. Brute-Bonne de Rome d'Hiver ou de Printemps (dons Claude Saint- Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 77). — 4. De Pape (Triquel, prieur de Saint-Marc, Instructions pour les arbres fruitiers, 1673, p. 431 ; — Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1845, 3e cahier, p. 122 ; — et Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, p. 17). — 5. Saint-Pair (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. 11, p. 247, n° 117). — 6. Bugiarda d'Hiver des Italiens (Alberti, Dictionnaire italien, 1772, t. II, p. 12). — 7. Beurré de Portugal (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1845, 3e cahier, p. 122 ; — et Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1848, p. 17). — 8. Saimpair (Couverchel, Traité des fruits, 1852, p. 491). — 9. Des Saints-Péres (Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des diverses variétés du poirier, 1859, p. 71). Description de l'arbre* — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , érigés au sommet, étalés à la base, gros et de longueur moyenne, peu géniculés, très-duveteux, vert-pré nuancé de jaune, aux lenticelles larges et clair-semées, aux coussinets faiblement accusés. — Yeux : collés contre le bois, moyens ou volumi- neux, coniques légèrement aplatis, cotonneux, ayant les écailles disjointes. — Feuilles : généralement ovales-lancéolées, très-duveteuses, planes ou canaliculées, à bords complètement unis, à pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur est modérée ; on le greffe néanmoins aussi avantageuse- ment sur cognassier que sur franc ; l'écusson croît assez vite; les pyramides sont jolies, surtout dans leur troisième année. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et souvent plus volumineuse. — Forme : conique ou turbinée, mais toujours obtuse et plus SAI [saint-pèr] G39 ou moins allongée, généralement mamelonnée au sommet et bien ventrue dans toute sa partie inférieure. — Pédoncule : de grosseur et de longueur moyennes, recourbé, placé de côté au centre d'une faible dépression. — (EU: ouvert, petit ou Poire de Saint-Père. moyen, légèrement enfoncé.— Peau : assez rugueuse, jaune mat fortement nuancé de gris , roussâtre, quelque peu veinée de fauve et couverte de points bruns très-rapprochés et des plus larges à la base ainsi que sur le milieu du fruit. — Chair : blanche, grosse, aqueuse, mi- cassante, à peine granuleuse autour des loges. —Eau: assez abondante, peu sucrée, souvent acre, dénuée de parfum. Maturité. — Depuis le com- mencement de février jusqu'en avril. Qualité. — Première parmi les fruits à cuire. Historique. — En décri- vant plus haut (pp. 138-140) l'Épine d'Été, j'ai prouvé qu'elle n'était pas , comme l'a- vaient supposé les Chartreux de Paris, la Pera Bugiarda des Italiens , et que ce dernier nom appartenait à la poire de Saint- Père ou de Pape, appelée aussi chez nous , primitivement , Brute-Bonne de Borne. Pour ne pas rentrer dans l'examen de ce même point, nous prions le lecteur de recourir aux pages indiquées; mais nous reproduisons la traduction du texte italien qui nous a servi à constater l'erreur, afin de montrer que ce passage concerne bien la poire ici caractérisée : « Pero Bugiardo (Poirier Trompeur), ainsi nommé pour l'apparence trompeuse de ses fruits, dont la peau [très-rugueuse et roux grisâtre] 'les fait croire encore verts, alors même qu'ils sont complètement mûrs. On les appelle aussi Poires Brute-Bonne et de Pape. » (Alberti, Grand Dictionnaire italien, 1772, t. II, p. 12.) Le poirier de Saint-Père ou de Pape, un des plus anciens qui soient dans la culture , est originaire d'Italie , où Benedict Curtius , botaniste florentin mort en 1544, fut son premier descripteur. Il le signala dans les Libri hortorum seu arborum historia : « Rome et l'Italie possèdent — dit- il — des poires que le peuple nomme Papales ; elles sont grosses et d'une saveur très -agréable , qualités qui leur ont valu ce nom, comme également celui de Royal a été appliqué, pour leur mérite, à divers autres fruits. » (Édition de 1650, chap. Poirier, n° 15,) Cette variété compte donc au moins quatre siècles d'existence ; et beaucoup plus, 640 SAI [SATNT-PÈR— -SAM] même, s'il faut en croire André Césalpin, qui dans son traité de Plantis, imprimé à Paris en 4583, la cite (n° 14) et voit en elle celle appelée jadis Regia par Pline, le naturaliste romain. Je dois toutefois affirmer qu'une telle opinion n'a rien d'exact, puisque Pline (livre XV, chap. xvi) parle ainsi de la Royale : « Elle « est aplatie et à pédoncule peu développé. » Il est alors complètement impossible de retrouver là ce fruit fort allongé et longuement pédoncule que nous nommons poire de Pape ou de Saint-Père. Quant à la « saveur très-agréable » dont Curtius gratifie sa poire Papale, on ne saurait, malgré son manque de qualité dans notre pays, s'en étonner : non-seulement, en ces siècles reculés, le petit nombre de fruits cultivés rendait les gourmets moins exigeants qu'aujourd'hui, mais encore chacun sait combien, sortie du sol natal, une variété perd souvent de son mérite. En France, où la poire de Saint-Père apparaît dès 1 628 ( le Lectier, Catalogue, p. 21), il est même assez curieux de montrer comment la grande estime que tout d'abord on lui avait accordée , diminua suivant que nos vergers se peuplèrent de meilleures espèces : « La Brute-Bonne de Borne, longuette comme Vallée, d'un vert grisastre, a la queue moyenne, se mange en hiver et est très-bonne. » {Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 77.) Voilà le jugement qu'en 1670 dom Claude Saint-Étienne porte sur elle, mais qu'un siècle plus tard Duhamel (1768) est loin déjà de confirmer : « Sa chair — écrivait-il — est blanche, tendre, ordinairement sans pierres ; son eau est abondante, et dans la parfaite maturité du fruit elle s'adoucit assez pour qu'on puisse le manger crud; il est excellent cuit et en compotes. » {Traité des arbres fruitiers, t. II, p. 248.) Si maintenant on interroge les pomologues de notre époque, tous disent comme Prévost en 1846 : « La grande quantité de bonnes poires que nous possédons actuellement, ne permet plus de cultiver la poire de Saint-Père ou du Pape pour être mangée crue ; mais sa beauté, ses qualités comme poire à cuire la feront toujours conserver parmi les fruits à compote. » {Pomologie de la Seine-Inférieure, 4e cahier, pp. 122-123.) Observations. — Parmi les synonymes les plus connus de cette variété, il en est trois, Bugiarda, Brute-Bonne et Pape, auxquels il importe de joindre constamment les mots déterminatifs d'Hiver, autrement on pourrait croire qu'ils appartiennent, le premier au Bon-Chrétien de Bruxelles, ou Bugiarda d'Eté, et les deux autres à la Grise Bonne, dite aussi Brute-Bonne d'Été ou Poire de Pape d'Été. Poire SAINT-PIERRE D'HIVER. — Synonyme de poire de Fer. Voir ce nom. Poire SAINT-ROCH. — Synonyme de Doyenné Saint-Roch. Voir ce nom. Poire SAINT-SAMSON. — Synonyme de poire d'Épargne* Voir ce nom. SAI [saint-vin] 641 833. Poire SAINT-VINCENT DE PAUL. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Hameaux: nombreux , érigés , excessive- ment gros mais peu longs et légèrement coudés, brun clair verdâtre, ayant les lenticelles larges et assez abondantes, les coussinets des plus ressortis et de très-courts mérithalles. — Yeux : volumineux, coniques, aigus, noirâtres, sensiblement éloignés du bois. — Feuilles : d'un beau vert, grandes ou moyennes , ovales-allongées , quelque peu canaliculées et contournées, presque entières sur leurs bords, à pétiole court et très-fort. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ce poirier n'a rien d'exceptionnel dans sa végétation, pousse bien sur toute espèce de sujet et prend toujours une forme pyrami- dale satisfaisante. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée régulière , obtuse et raccourcie , fortement ventrue à la base. — Pédoncule : très -long, mince, rarement recourbé, formant souvent bourrelet à son point d'attache , vertical et implanté à fleur de fruit. — Œil : irrégulier, mi- clos ou fermé, grand, placé dans un large et profond bassin. — Peau : vert-pré, ponctuée de jaune et de roux, lavée de fauve autour du pédoncule et sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, fine, cassante et pierreuse. — Eau : suffi- sante, peu sucrée, assez astringente et dénuée de parfum. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Troisième pour le couteau, deuxième pour la cuisson. Historique. — M. Flon-Grolleau, horticulteur angevin, est l'obtenteur de cette jolie poire, qui d'abord assez bonne, n'a pas ensuite tenu tout ce qu'elle promettait, même sous le rapport de la tardivité, puisque sa première dégustation avait eu lieu à la mi-janvier 1853 et qu'aujourd'hui ce fruit mûrit en octobre (voir Bulletin du Comice horticole d'Angers, t. Y, pp. 40-41). La Saint-Vincent de Paul tombant au mois de juillet, le nom de ce saint ne saurait être, ici, regardé comme indi- quant une époque de maturité. C'est donc au saint lui-même que M. Flon a dédié cette variété. Disons alors que Vincent de Paul, fondateur de nos principaux établissements de charité, naquit à Dax (Landes) en 1576 et mourut à Paris en 1660. n, 41 642 SÀI [ SAINT- WAA = SAINTE- THÉ] Poire de SAINT-WAAST. — Synonyme de Besi de Saint-Waast. Voir ce nom. Poire de SAINTE -CATHERINE [des Autrichiens]. — Synonyme de poire à Deux- Têtes. Voir ce nom. Poire de SAINTE- CATHERINE [des Français]. — Synonyme de poire d'Angoèert. Voir ce nom. Poire SAINTE-MADELEINE. — Synonyme de poire Citron des Carmes. Voir ce nom. 834. Poire SAINTE-THÉRÈSE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, un peu étalés, longs et de moyenne gros- seur, bien flexueux, rouge très-foncé, aux lenticelles fines et clair-semées, aux coussinets peu développés. — Yeux : volu- mineux , ovoïdes , écartés du bois , ayant les écailles disjointes. — Feuilles ; très- petites, généralement ovales ou ovales - allongées, à bords sensiblement dentés en scie, à pétiole court et menu. Fertilité. — Grande. Culture. — Il est doué d'une excel- lente vigueur, végète parfaitement sur cognassier et fait de jolies pyramides ; la croissance de l'écusson est ordinaire. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde irrégulière et assez allongée, plus volumineuse, ha- bituellement, d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : un peu court , bien nourri , surtout à son point d'attache, arqué et vertical, implanté à fleur de fruit. — Œil: presque saillant, petit, parfois contourné, ouvert ou mi-clos. — Peau : vert d'eau, ponctuée, marbrée de roux et semée de quelques taches fauves, particulièrement auprès du pédoncule. — Chair : blanche, fine, juteuse, fondante, légèrement granuleuse autour des pépins. — Eau : des plus abondantes , très-sucrée , parfumée et possédant une saveur aigrelette fort agréable. Maturité. — Depuis la moitié d'octobre jusqu'en novembre. Qualité. — Première. Historique. — C'est un poirier sorti de mes semis ; il a donné ses premiers fruits en 18G3 et je les ai dégustés le 15 octobre, jour consacré à la fête de sainte SAI-SAL 643 Thérèse. D'où vient que je lui ai donné le nom de cette sainte, qui me rappelle aussi celui de l'une de mes petites-filles. Poire des SAINTS-PÈRES. — Synonyme de poire de Saint-Père. Voir ce nom. Poire de SAINTONGE. — Synonyme de poire Chat-Brûlé. Voir ce nom. Poire SALANGUE PANACHÉE. — Synonyme de poire Bergamote panachée. Voir ce nom. Poire SALISBURY. — Synonyme de poire Princesse Marianne. Voir ce nom. Poire SALVEATI. — Synonyme de poire Salviati. Voir ce nom. 835. Poire SALVIATI. Synonymes. — Poires : 1. Épine Rose-Grise (dom Claude Saint-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670 , p. 55; — et Jean Mayer, Pomona franconien, 1776-1801, t. III, p. 248, n° 79). — 2. Salveati (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 86). — 3. Du Forniquet (Henri Hessen, Gartenlust, 1690, pp. 279 et 285; — et Henri Manger, Systematische Pomologie, 2e partie, 1783, p. 12, n° 17). Description de l'arbre. — Bois ; assez fort. — Rameaux : nombreux, légère- ment étalés, gros, de longueur moyenne et bien géniculés, brun clair grisâtre, à lenticelles larges, apparentes, un peu es- pacées, à coussinets très-accusés. — Yeux : volumineux, coniques, éloignés du bois, ayant les écailles grises et mal soudées. — Feuilles : ovales ou elliptiques, faiblement dentées ou crénelées, portées sur un pétiole court et fort. Fertilité. — Abondante. Culture. — Quoique sa vigueur soit plutôt modérée que grande, il pousse cepen- dant assez bien sur le cognassier ; le déve- loppement de l'écusson y est ordinaire ; les pyramides qu'il y fait sont généralement de forme convenable. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessous de la moyenne et quelquefois plus volumineuse. — Forme : un peu variable, elle passe habituellement de la turbinée obtuse, raccourcie, plus ou moins ventrue et bosselée, à la turbinée-ovoïde légèrement allongée. — Pédoncule ; long ou très -long, grêle à son milieu, 644 SAL-SAN sensiblement renflé à ses extrémités, recourbé, placé de côté au centre d'une étroite cavité bordée de quelques plis. — Œil : ouvert, moyen, régulier, à peine enfoncé. — Peau : mince, souvent assez rugueuse, jaune-cire, toute semée de petits points verdàtres, rayée de gris dans le bassin ombilical, parfois largement tachée de roux squammeux et parfois aussi lavée de brun-rouge sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanchâtre, grossière, mi-fondante, pierreuse au centre. — Eau : rare- ment abondante, assez sucrée, douce et si fortement musquée qu'elle en est désagréable. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Troisième. Historique. — Ce fruit n'a d'autre mérite, aujourd'hui, que sa grande ancien- neté. Le nom qu'il porte peut le faire supposer d'origine italienne, mais cependant aucun des pomologues de cette nation ne l'a, jadis, ni décrit ni mentionné. Aussi leur silence me semble-t-il d'autant plus contraire à cette origine, que Salviati étant le nom d'une illustre famille d'Italie, ces auteurs auraient eu, nécessairement, de sérieux motifs pour ne pas laisser de côté un poirier qui, né chez eux, eût en outre été dédié à l'une de leurs célébrités nationales. Je dis célébrité, car le personnage auquel cette poire pourrait, en raison de son âge, avoir été consacrée, serait le fameux Bernard Salviati, né à Florence vers 1500 et mort à Rome en 1568. D'abord amiral dans l'ordre de Malte, il battit souvent les Turcs, puis vint ensuite, comme évèque, occuper en France les sièges épiscopaux de Saint-Papoul et de Clermont, et plus tard, fait cardinal, la place de grand aumônier de Catherine de Médicis. Ce n'est du reste qu'à partir de 1675 qu'on voit nos pomologues parler d'une poire Salviati. Merlet fut le premier qui la cita, et encore en défigura-t-il un peu le nom : « La poire de Salveati — écrit-il — est assez grosse, ronde et plate, a la queue longue et menue, est belle et jaune comme une Poire de cire, d'un bœuré solide est des meilleures se mange en Septembre. » [L'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 86.) En 1690 la Quintinye la décrit à son tour (t. Ier, p. 176) sous son vrai nom, mais il ne la classe pas, lui, parmi « les meilleures. » La poire Salviati — dit-il sim- plement — est assez bonne... Appréciation plus juste, pour le temps, que celle de Merlet. L'étude des trois synonymes appartenant à la Salviati, montre qu avant 1675 on la nommait chez nous Epine Rose-Grise. l)om Claude Saint-Etienne, en 1670, l'a seul caractérisée sous cette appellation [Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 55); antérieurement on ne la trouve inscrite dans nui autre recueil fran- çais. 11 eu faut donc conclure que sa culture par nos jardiniers remonte environ a 1660, et que le surnom Salviati ne lui l'ut guère appliqué qu'à partir de 1675. Quant à la provenance réelle de ce poirier, je le crois sorti de France, et non pas d'Italie. C'était en 1690 l'opinion du botaniste Henri Hessen (voir son Gartenlust, pp. 274, 279 et 285), puis celle également de Jean Mayer, qui la formulait ainsi eu 1801 : a 11 y a une ville de Salvetat ou Sauvetat en Agenois, une de Sauve, Salvia, en Provence, et une autre à peu près du même nom en Anjou : il est possible alors que le Salviati soit originaire de l'une de ces villes. » ( ïomona francouka, 1776-1801, t. M, p. 248, n° 79.) Ioires: de SANG, \ gyû5nymes de poire Sanguine \ de France. Yoir ce nom. — SANG-ROUGE, ) SAN 645 Poire SANGUINE DE BELGIQUE. — Cette poire fut gagnée vers 1846 par M. Berckoians, pépiniériste belge maintenant établi aux États-Unis. Curieuse seule- ment pour la couleur rosée de ses loges et de la surface de sa chair, elle est à peine connue, de forme allongée, et mûrit en octobre. Je la mentionne donc uniquement afin qu'on ne la suppose pas identique avec la Sanguine de France ou bien avec la Sanguine d'Italie, variétés décrites ci-après. 836. Poire SANGUINE DE FRANGE. Synonymes. — Poires: 1. Sanguinole ( le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 7 ; — etdom Claude Saint-Étienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 40). — 2. De Sanguinosy (Claude Mollet, Théâtre des jardinages, 1652 et 1678, p. 36). — 3. Caleville de Royder (Henri Hessen, Gartenlust, 1690, p. 277 ; — et Henri Manger, Systematische Pomologie, 2e partie, 1783, p. 114, n° 122 ). — 4. Caleville Sanguinole ( Iid. iibid. ). — 5. Cousinotte {Iid. iibid). — 6. Grenade (Iid. iibid.). — 7. Sanguinole africaine (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 307, n° 135). — 8. SANGUINOLE MUSQUÉE (ld. ibid.). — 9. De Sang (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 150, n° 383). — 10. Sang-Rouge (ld. ibid.). — 11. Sanguinole rouge (ld. ibid.). — 12. Passe-Colmar vineux d'Été (Comice horticole d'Angers, Cahier de dégustations , année 1843, f°s 109 et 151). — 13. Betterave (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : assez fort et brun-rouge. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, très-longs et de grosseur moyenne, à peine cou- dés, d'un joli rouge ardoisé, finement et abondamment ponctués , aux coussinets complètement aplatis. — Yeux : assez petits, ovoïdes, presque appliqués contre le bois. — Feuilles : moyennes, peu nom- . breuses, plus ou moins coriaces , arron- dies, acuminées , à bords régulièrement dentés, à pétiole très-long, fort et pourvu de stipules bien développées. Fertilité. — Grande. Culture. — On greffe ce poirier sur franc ou sur cognassier ; il fait toujours de belles pyramides; sa vigueur est ordi- naire et l'écusson croît tardivement. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne , ou petite. — Forme : variable, elle est assez habituellement turbinée obtuse et raccourcie, ou sphérique irrégulière et bosselée ; mais parfois aussi on la trouve à peu près ovoïde ou ovoïde légèrement cylindrique. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, rarement très-arqué, mince ou bien nourri, souvent renflé à la base, obliquement implanté à fleur de fruit ou dans une faible cavité. — Œil : grand ou moyen, ouvert, parfois contourné, presque saillant. — Peau : assez épaisse et quelque peu rugueuse, vert d'eau, ponctuée de gris et de rouge, parsemée de stries et de taches 646 SAN Poire Sanguine de France. Deuxième Type. roussâtres; quelquefois même faiblement carminée sur la partie qui regarde le soleil. — Chair : transparente, entièrement marbrée et nuancée de rose vif, mi-fine et mi-cassante, juteuse, contenant au centre d'assez fortes pierres. — Eau : abon- dante, sucrée, acidulé, plus ou moins musquée, douée généralement d'une agréable saveur. Maturité. — Vers la moitié du mois d'août et pouvant rarement atteindre les premiers jours de septembre. Qualité. — Variable : deuxième lorsqu'on mange ce fruit en temps convenable, mais troi- sième aussitôt que le point exact de sa matu- ration est passé, car il se décompose alors très-rapidement. Historique. — Claude Mollet, directeur des jardins royaux sous Henri IV et Louis XIII, a parlé de ce curieux poirier dans le traité horticole, fort estimé, qu'il composa vers 1610, mais dont la première édition ne fut publiée qu'en 1652, par ses fils et longtemps après sa mort : « Le Poirier de Sanguinosy — lisons-nous dans cet ouvrage — est un fort excellent Arbre, les greffes sont venues du pays des Grisons; son fruit est fort bon.» (Théâtre des jardinages, édition de 1678, p. 36.) Ce texte formel fixe donc deux points importants pour l'histoire de cette variété : elle n'appartient pas à la France et y fut importée, du canton des Grisons, peu d'années avant 1610. Il ne la dit aucunement, toutefois, originaire de la Suisse; et je n'ai pu, jusqu'ici, trouver le moindre renseignement qui me permît même de l'en supposer native. Elle est très-ancienne ; dès 1500 les Allemands la connaissaient. Le botaniste Joachim Camerarius, de Nuremberg, où il écrivait en 1571, l'a men- tionnée dans un de ses nombreux recueils. Ce fait est attesté par un naturaliste silésien, le docteur Jonston, qui nous prouve également qu'à son époque (1662) on était encore loin des saines notions de la physiologie végétale, puisque la poire Sanguine aurait reçu d'un mûrier, affirme-t-il, vie et couleur; d'où vient qu'il la nommait Muropirum. Voici du reste la traduction littérale du passage qu'il lui consacra : « La Muro-Poire, due à la greffe d'un Poirier sur un Mûrier, séduit surtout par la Une couleur rouge dont sa chair est intérieurement nuancée. Son arbre est rarement recom- mandé. C'est la Poire Écablate [Pirum Coccineum] de Camerarius. » (Historia naturalis de arboribus et fruticibus, p. 35.) Comme les produits de ce poirier sont généralement de qualité variable, selon les sols, les expositions, et selon aussi qu'on saisit bien leur point complet de maturité, il s'ensuit que la majeure partie de nos anciens auteurs ne l'ont guère « recommandé, » pour me servir du mot de Jonston. Mais il en est un, surtout, dom Claude Saint-Etienne, qui fut plus qu'injuste à l'égard de cette variété, quand il s'exprima de la sorte en 1670 : « La Sanguine ou Sanguinole.... a toute la cbair dedans rouge comme sang et n'est bonne cra'à mettre dans de l'eau par quartiers, pour la faire croire estre du vin Estant coupée, SAN 647 elle montre comme une Rose rouge, au milieu. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, pp. 40-41.) De nos jours, plusieurs personnes très-compétentes ont élevé la voix en faveur de ce fruit, trop déconsidéré dans l'esprit des jardiniers. Ainsi M. Gagnaire, pépinié- riste à Bergerac (Dordogne), écrivit ce qui suit en 1860 : « La Sanguinole a supporté bien des humiliations de la part de nos célèbres pomologues du dernier siècle Cependant les qualités qu'elle possède dans nos contrées m'obligent à revenir sur ces autorités... Je répète donc que c'est une de nos bonnes variétés d'août et qu'elle est fort recherchée non-seulement dans notre département, mais aussi dans quelques contrées du Lot-et-Garonne. » (Revue horticole, 1860, pp. 645-646.) Enfin tout récemment (1867) M. Mas, décrivant cette poire dans le Verger, qu'il rédige avec autant de savoir que de conscience, a dit : « Elle constitue un «fruit susceptible de plaire au plus grand nombre, quoique mal apprécié par « Duhamel (1768) et par d'autres, qui ont répété ses assertions sur parole. » Pour terminer, j'ajoute que si je laisse subsister les mots de France, dans le nom de cette variété , c'est afin de la distinguer des poires Sanguine de Belgique et Sanguine d'Italie, autrement je l'eusse appelée Sanguine, seule dénomination à laquelle elle ait droit, n'étant pas originaire de notre pays. 837. Poire SANGUINE D'ITALIE. Synonyme, — Poire d'Italie (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 150). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Hameaux : assez nombreux , étalés , grêles , de longueur moyenne, non coudés, gris-rouge ardoisé, aux lenticelles fines et des plus clair- semées, aux coussinets presque nuls. — Yeux ; légèrement écartés du bois, petits et ovoïdes, pointus, duveteux, à écailles renflées et disjointes. — Feuilles : très-peu nombreuses , grandes , ovales ou ovales- allongées, acuminées, à bords dentés ou crénelés, à pétiole assez long mais peu fort. Fertilité. — Abondante. Culture. — C'est un poirier de vigueur modérée et qui néanmoins pousse conve- nablement sur cognassier ; il fait de passa- bles pyramides ; l'écusson se développe tardivement. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : turbinée et régulière, assez obtuse, bien ventrue dans toute sa partie inférieure, plus ou moins côtelée à la base et généralement un peu étranglée près du sommet. — Pédoncule : 648 SAN long, grêle, recourbé, renflé à son point d'attache, inséré dans une large mais peu profonde cavité. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, faiblement enfoncé, à bords arrondis et souvent inégaux. — Peau : vert herbacé ponctuée de gris du côté de l'ombre et jaune roussâtre ponctué de brun sur l'autre face, où parfois aussi elle est faiblement nuancée ou fouettée de rouge sombre. — Chair : cassante, pierreuse, grossière, d'un jaune blafard tout veinule de carmin, surtout auprès des loges, où la nuance jaunâtre disparaît presque entièrement sous des jaspures rouge-sang. — Eau : jamais abondante, sucrée, douceâtre, sans parfum marqué. Maturité. — Premiers jours d'août. Qualité. — Troisième. • Historique. — Si depuis 1830 environ ce poirier n'était pas dans mon école, je douterais de son existence, tellement le silence des pomologues est général sur les différents points qui le concernent. Chez nous, Noisette excepté (1839), je ne vois personne le décrire. Chez les Anglais, Thompson seul (1842) l'inscrit dans son Catalogue raisonné. En Allemagne, il n'est connu que de nom. Mais les Italiens, dira-t-on, doivent parler d'une variété regardée comme appartenant à leur pomone? Nullement; et je ne la trouve même pas portée sur le Catalogue (1862) du Jardin fruitier de Florence, établissement qui cependant possède d'assez riches collections. Il devient donc fort difficile de rédiger l'acte de naissance d'un pareil fruit. Pour moi, j'y renonce et me borne à constater que la poire appelée Sanguine d'Italie fut importée en France vers le commencement de ce siècle. On ne saurait toutefois l'y rencontrer aisément, son peu de mérite l'ayant fait rejeter de presque toutes les pépinières. Poires: SANGUINOLE, \ - SANGUINOLE AFRICAINE — SANGUINOLE MUSQUÉE , Synonymes de poire Sanguine l de France. Voir ce nom. — SANGUINOLE ROUGE, — de SANGUINOSY, Poire SANS -PAIR. — Synonyme de Besi incomparable. Voir ce nom. Poire SANS -PAIR DE PRINTEMPS. — Synonyme de poire de Saint-Père. Voir ce nom. Poire SANS -PAREILLE. — Synonyme de Besi incomparable. Voir ce nom. 838. Poire SANS-PAREILLE DU NORD. Sjoonymc. — Poire Concombrine (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1867, t. VII). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, générale- ment très -érigés, des plus gros et assez longs, légèrement géniculés, brun verdâtre nuancé de gris et de rouge, ayant les lenticelles larges, apparentes, SAN 649 Poire Sans-Pareille du Nord. clair-semées, les coussinets ressortis et de très-courts mérithalles. — Yeux : moyens ou volumineux, coniques, aigus, brunâtres, non appliqués contre le bois. — Feuilles ; petites, un peu coriaces, ovales ou ovales-allongées, acuminées, planes ou contournées , et même souvent arquées , à bords unis en partie ou faiblement denticulés, à pétiole blanchâ- tre, de longueur moyenne, épais , rigide, non stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il n'a rien de particulier dans sa végéta- tion, se plaît sur toute espèce de sujet et prend dès sa deuxième année une forme pyramidale aussi régulière qu'on le peut désirer. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois énorme. — Forme : très-allongée, habituellement cylindrique et contournée, mais affectant souvent aussi celle d'une Calebasse légère- ment étranglée à son milieu. — Pédoncule : assez court et de moyenne force , rarement arqué , obliquement inséré dans une faible cavité à bords inégaux. — Œil : petit ou moyen, presque saillant, ou- vert, quelquefois placé tout de côté. — Peau : mince, jaune- citron, semée de larges points grisâtres , portant quelques fines mouchetures fauves, et plus ou moins nuancée de rose vif sur la face qui re- garde le soleil. — Chair : très-blanche, mi-cassante et mi-fine, à peine granuleuse au cœur. — Eau : jamais abondante, douceâtre, assez sucrée, manquant générale- ment de parfum, mais douée néanmoins d'une certaine saveur. Maturité. — Fin de novembre et pouvant atteindre le commencement de janvier. Qualité. — Troisième pour le couteau, première comme fruit à compote. Historique. — Les pépiniéristes du Nord de la France n'ont pu me fournir aucun renseignement sur ce poirier; son origine m'est donc encore inconnue. Les 650 SAN Romains possédaient bien une poire Courge [Pirum Cucurbitanum], mais cette dénomination ne convient nullement à la Sans-Pareille du Nord, dont la forme rappelle celle d'un Concombre et non d'une Courge. Je crois d'ailleurs cette variété assez moderne. Prévost, dans la Pomologie de la Seine-Inférieure, fut le premier qui l'étudia : « La poire Sans-Pareille du Nord — écrivit-il en 1 847 — était depuis longtemps dans quelques jardins de notre localité, sans nom ou sous les pseudonymes Saint-Lézin et Beurré d'Anjou, lorsqu'en 1838 je l'ai reçue des bords du Loiret, avec le nom que je lui conserve ici. C'est une poire à compote; pourtant sa chair fine, tendre et sucrée, la ferait manger volon- tiers crue, dans un cas de disette de meilleurs fruits. Cuite, elle est fine, succulente, douce et sucrée. » (5e cahier, pp. 151-152.) On le voit par ce passage, voilà plus de trente ans déjà qu'on appelle Sans- Pareille du Nord, la présente variété ; je dois alors, avec Prévost, continuer de la nommer ainsi. Mais je le regrette, car le nom Concombrine, sous lequel elle a été décrite à Paris, en 1867, par M. le professeur Decaisne, lui convient entière- ment. Observations. — Il n'est pas besoin d'insister pour établir qu'il n'existe aucune espèce de ressemblance, comme on l'a dit parfois, entre la Sans-Pareille du Nord et les poires de Saint-Lézin et de Curé; un simple coup d'œil jeté sur ces deux derniers fruits, le prouvera mieux que toute discussion (voir t. I, p. 610, et t. II, p. 632). 839. Poire SANS-PEAU. Sjnonymcs, — Poires : 1. Fleur DE Guigne (la Quintiuye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, p. 26'» ; — et Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 150). — 2. Sans-Peau d'Eté (Herrnan Kuoop, Pomologie, 1766-1771, pp. 89 et 138). — 3. Précoce de Glady (pépinières de Bordeaux, 1860). Description de l'arbre. — Bois: assez fort. — Rameaux: nombreux, légère- ment étalés, très-longs, de moyenne grosseur, peu géniculés, brun-gris nuancé de rouge sombre, finement et des plus abondamment ponctués, à coussinets aplatis, à longs mérithalles. — Yeux : rapprochés du bois , petits ou moyens , coniques- allongés, aux écailles sensiblement disjointes. — Feuilles : vert clair, peu nom- breuses, ovales ou elliptiques, acuminées, profondément dentées en scie, portées sur un pétiole grêle et très-long. Fertilité. — Grande. Culture. — Tout est ordinaire, dans la végétation de ce poirier, et sa vigueur et le développement de son écusson ; on le greffe sur franc ou sur cognassier; il fait d'assez jolies pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou petite. — Forme : ovoïde plus ou moins allongée mais toujours régulière. — Pédoncule : long ou très -long, grêle, quelque peu renflé à ses extrémités, recourbé ou légère- ment contourné, inséré dans une étroite cavité à bords mamelonnés. — Œil: petit, mi-clos, faiblement enfoncé. — Peau : excessivement mince, un peu rugueuse, vert clair jaunâtre, uniformément tachetée et ponctuée de. gris, et souvent nuancée de rose pâle sur le côté de l'insolation. — Chair : jaunâtre, grosse, fondante, aqueuse, SAN 651 contenant au centre d'assez fortes granulations. - Eau : suffisante, parfois même abondante, sucrée, acidulé, faiblement parfumée. Maturité. — Fin de juillet ou premiers jours d'août. Qualité. — Deuxième. Poire Sans-Peau. Historique. — Dans son Historia naturalis , formant 3 volumes in-f° et demeurée manuscrite jusqu'en 1650, le docteur Jean Bauhin, mort à Montbéliard (Doubs) en 1613, a décrit vers 1598 une poire Sans-Peau [Pirum decorticatum]. Je vois par l'époque de maturité — fin de septembre — qu'il lui assigne, que ce n'est pas la nôtre, mais bien le Bon-chrétien d'Été, auquel il donne comme synonyme le nom Schelis Byren, venant de l'alle- mand Scheelen et répondant aux termes français Poire Sans-Peau. Il n'y a donc aucun rapproche- ment à faire entre ces deux fruits, malgré leur même dénomination. La variété qui chez nous est aujourd'hui cultivée sous ce nom, n'y fut guère répandue avant 1680. Le Lectier (1628), Bonne- fond (1653), Merlet (1675-1690) ne l'ont pas men- tionnée. La Quintinye en a été le premier descrip- teur (1690, t. 1, p. 264), et de l'article qu'il lui consacra vint l'erreur, souvent commise depuis, de réunir à la poire Sans-Peau la variété Rousselet hâtif ou Perdreau musqué, plus précoce et s'en éloignant surtout par la saveur si musquée de son eau (voir plus haut, p. 591, la description de ce Rousselet). Il est vrai que cet auteur avait dit : « La poire Sans-Peau, qu'on nomme autrement « Fleur de Guigne, et même Rousselet hâtif par quelque ressemblance qu'elle a avec le « véritable Rousselet. » Présentement la majeure partie des pomologues ont rayé de la nomenclature, ce faux synonyme. Je le sais et crois urgent néanmoins de rappeler une erreur qui fut trop longtemps propagée pour ne pas compter encore quelques partisans. Je n'ai rien trouvé de certain sur l'origine de la poire Sans-Peau. L'arboriculteur hollandais Knoop a caractérisé en 1766, dans sa Pomologie (p. 108), une variété de ce nom et l'a déclarée originaire de Savoie; mais quelle conjecture raisonnable en tirer, quand cet auteur lui assigne les mois d'oc- tobre et novembre pour époque de maturité, puis affirme reconnaître en elle notre excellente poire de Lansac, sortie, nous l'avons constaté plus haut (p. 328), du bourg d'Azay-le-Rideau, près Tours? Observations. — J'ai reçu de Bordeaux, en 1860, un poirier nommé Précoce de Glady, mais qui n'est autre que la variété Sans-Peau, à laquelle je l'ai, depuis lors, donnée pour synonyme dans mon Catalogue, sans qu'aucune réclamation se soit produite en faveur de cet arbre ainsi rebaptisé. Poire SANS -PEAU D'AUTOMNE. — Synonyme de poire de Lansac. Voir ce nom. 652 SAN — SAR Poire SANS -PEAU D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Sans-Peau. Yoir ce nom. Poire SANS- PEPINS. — Synonyme de poire Belle de Bruxelles sans Pépins. Voir ce nom. Poire SARAH. — Synonyme de Bergamote de Hollande. Voir ce nom. 840. Poire SARRASIN. Synonymes. — Poires : 1. Gros-Chassery (Sickler, Teutch. Ohstgartner, 1800., t. XIV, p. 282). — 2. Sarrasin des Chartreux (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , très- étalés , gros , peu longs , à peine coudés et des plus duveteux, vert-olive légèrement jaunâtre , aux lenticelles larges , clair- semées, aux coussinets aplatis. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus, cotonneux et appliqués contre l'écorce. — Feuilles : grandes, ovales, très-allongées, duveteu- ses, contournées, ayant les bords dentés faiblement, le pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il n'a rien d'exceptionnel dans sa croissance, se plaît autant sur cognassier que sur franc, est vigoureux mais laisse à désirer pour la régularité des pyramides. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse et allongée, souvent un peu voûtée à sa partie supérieure. — Pédon- cule : court, arqué, assez gros, renflé à la base, placé très-obliquement à fleur de chair et quelquefois presque continu, d'un côté surtout, avec le fruit. — Œil : petit, ouvert, souvent mal développé, bien enfoncé ou presque saillant, plissé sur ses bords. — Peau : jaune blafard légèrement verdâtre, toute ponctuée de roux clair, parfois maculée de même auprès du pédoncule, rarement marbrée, mais très- amplement lavée de rose sur la face exposée au soleil. — Chair : blanche, mi-fine et mi-cassante, juteuse, contenant quelques granulations auprès des loges. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, douée d'une saveur anisée qui ne manque pas d'une certaine délicatesse. Maturité. — Courant de novembre et se conservant jusqu'en mars. Qualité. — Deuxième comme fruit à couteau, première pour la compote. Historique. — Duhamel est celui de nos pomologues qui le premier fit connaître cette variété dans son Traité des arbres fruitiers, imprimé en 1768. La SAR-SDE 653 description qu'il en donne, quoique fort exacte, laisse cependant place à une sérieuse observation : « Cette poire — dit-il — excellente cuite et en compotes, se garde plus longtemps qu'aucune autre. Le 4 novembre, lorsque je la décrivais, il y en avait encore, de l'année précédente, très-saines, très-bien conditionnées, qui pouvaient se conserver encore longtemps; elles étaient fort bonnes crues.» (Tome II, pp. 249-250.) Nous l'avouons, jamais la Sarrasin, que nous possédons depuis une quarantaine d'années, ne s'est montrée dans notre fruitier, malgré tous les soins voulus, douée d'une semblable tardiveté. Loin d'y pouvoir rester treize ou quatorze mois, elle y reste difficilement, au contraire, jusqu'en mars, c'est-à-dire environ cent vingt jours. Que conclure alors d'une aussi grande différence?... Deux choses : ou le cas cité par Duhamel fut des plus exceptionnels, ou cette poire, nouvelle en 1768, est devenue en vieillissant beaucoup moins tardive. On la regarde comme appartenant à la pomone française. Sickler, écrivain allemand qui l'a caractérisée en 1800 [Teutch. Obstgârtner, t. XIV, p. 282), veut même qu'elle soit sortie des célèbres pépinières cultivées jadis à Paris par les Chartreux. Je crois cette dernière assertion erronée, par la raison que ces religieux, s'ils eussent été les propagateurs d'un tel fruit, auraient eu hâte de l'inscrire dans leur Catalogue. Or, c'est ce qu'en 1775, sept ans après la description publiée par Duhamel, ils n'avaient pas encore l'ait. J'ajoute qu'à cette date ils n'en parlaient pas non plus dans leur Jardinier solitaire, œuvre si souvent rééditée. Observations. — En 1839 Prévost s'empressa, dans le premier cahier de la Pomologie de la Seine-Inférieure, de signaler l'existence d'une fausse poire Sarrasin ; bien fausse effectivement, puisqu'elle mûrissait au mois d'août. Fréquemment reproduite, cette note dut contribuer beaucoup à la chasser des jardins et des pépinières. Toujours est-il qu'on en fut vite débarrassé. Poire SARRASIN DES CHARTREUX. — Synonyme de poire Sarrasin. Voir ce nom. Poire SATIN. — Synonyme de poire de Lansac. Voir ce nom. Poires SATIN VERT D'AUTOMNE. — Synonymes de poires Sucré -Vert et Sucrée Van Mons. Voir ces noms. Poire SATIN VERT D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Épine d'Été. Voir ce nom. Poire SCHEIDWE1LER (BEURRÉ). - Voir Beurré Scheidweiler. Poire SCHELIS. — Synonyme de Bon-Chrétien dÉté. Voir ce nom. 841. Poire SDEGNATA, Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, géné- ralement étalés, courts et grêles, géniculés, duveteux, brun clair nuancé de rose auprès des yeux, ayant les lenticelles assez larges, rapprochées, les coussinets fai- blement accusés et de très-courts mérithalles. — Yeux : petits, ovoïdes, légèrement éloignés du bois mais quelquefois sortis en éperon. — Feuilles ; de grandeur 654 SDE moyenne, ovales-allongées, canaliculées et contournées, à peine crénelées sur leurs bords, au pétiole long et menu. Fertilité. — Abondante. Poire Sdegnata. n n . . , . Culture. — te poirier, dont la croissance de l'écusson est un peu tardive, n'a qu'une vigueur fort modérée, surtout pendant ses deux premières années ; il pousse beaucoup mieux ensuite et fait de petites mais assez jolies pyramides; on peut aussi le greffer sur cognas- sier, quoique le franc soit son sujet de prédilection. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — For- me : ovoïde-allongée, irrégulière et fortement bosselée; souvent voûtée à la partie supérieure ou quelque peu contournée dans tout son ensemble. — Pédoncule : assez long, rare- ment bien arqué, plus ou moins fort à son milieu , renflé au point d'attache , très - gros et très-charnu à la base, placé de côté à la surface du fruit , avec lequel il semble parfois continu. — Œil : ouvert, arrondi, grand et presque saillant. — Peau : assez rugueuse, jaune verdâtre, ponctuée de roux et passant au vert-pré sur la partie exposée au soleil, où elle est amplement marbrée de gris roussâtre ainsi qu'autour du pédoncule. — Chair : blanche, fine ou mi-fine, juteuse, compacte quoique bien fondante, à peine granuleuse au centre. — Eau : excessivement abondante, très-sucrée, acidulé, possédant une saveur particulière qui, délicieusement parfumée, la rend des plus exquises. Maturité. — Depuis la moitié d'août jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Première. Historique. — Cette précieuse variété, que je propage depuis 1852, m'est, en 1850, venue de Vilvorde-lez-Bruxelles, des pépinières de M. Laurent de Bavay. Annoncée par cet arboriculteur comme un gain du major Esperen, de Malines (Belgique), son obtention doit être alors antérieure à 1847, année au cours de laquelle mourut Esperen ; mais elle ne saurait remonter plus haut que 1820, date où fut gagnée la poire Soldat-Laboureur, premier fruit sorti des semis du major belge. Malgré son rare mérite, la Sdegnata se trouve encore dans bien peu de jardins. Cela, croyons-nous, tient beaucoup au nom singulier qu'on lui SÉB 655 donna. Il appartient à la langue italienne, signifie poire dédaignée, méprisée, et lui fut appliqué par antiphrase. Il faut donc savoir l'italien, puis connaître l'exquise bonté de ce fruit, pour comprendre dans quel sens le mot sdegnata doit être pris ici, autrement le nom de cette variété vous laisse fort indifférent et parle plutôt contre elle, qu'en sa faveur. 842. Poire SÉBASTOPOL. Synonyme. — Poire Sébastopol d'Été (Alexandre Bivort, les Fruits du Jardin Van Mons 1867 n° 4, pp. 57-58). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, érigés au som- met, étalés à la base , gros et longs, à peine coudés, marron clair, aux lenticelles saillan- tes, blanches, larges, peu abondantes, et aux coussinets toujours bien développés. — Yeux : volumineux ou moyens, coniques, aigus, écartés du bois, et parfois même formant éperon. — Feuilles: luisantes et vert clair, ovales ou ovales-allongées, faiblement dentées en scie, portées sur un pétiole long ou très-long, grêle et fiasque. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il développe vite son écusson; sa vigueur est grande ; dès leur deuxième année ses pyramides sont magnifiques; il végète admirablement sur le cognassier. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : turbi- née-ovoïde assez régulière. — Pédoncule : de longueur et de force moyennes, droit ou recourbé, implanté à fleur de peau. — Œil : petit, souvent mi-clos , légèrement enfoncé. — Peau : vert-pré nuancé de jaune blafard, ponctuée de brun, marbrée ou mouchetée de roux et maculée de même autour du pédoncule. — Chair : blanche, assez grossière, mi-fondante et aqueuse, contenant au cœur quelques granulations. — Eau : abondante, sucrée acidulé, rarement bien parfumée. Maturité. — Vers la moitié du mois d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est la Belgique qui nous a gratifié de la poire Sébastopol, nom bien sonore pour un fruit aussi insignifiant. Elle a mûri pour la première fois en 1858, chez M. Minot, de Jodoigne. Observations. — Les arboriculteurs belges, pensant qu'une seconde poire Sébastopol ne serait pas de trop dans leurs pépinières, ont gagné la Sébastopol d'Hiver. Nous l'ignorions, mais le passage suivant, emprunté à l'une de leurs Pomologies les plus récentes, nous l'apprend de façon certaine : « La poire Sébastopol d'Été— écrivait au mois d'octobre 1867 M. Alexandre Bivort — n'a pas encore été décrite elle me paraît avoir beaucoup d'avenir, comme fruit bâtif Il existe une seconde poire du même nom, gagnée par M. Grégoire de Saint-Amand; nous la décrirons par la suite; comme elle mûrit en décembre et janvier, nous ajouterons à son 656 SEB — SEC nom l'épithète d'Hiver, comme, nous avons ajouté à celle-ci l'épithète d'Été. » (Les Fruits du Jardin Van Mons, 1867, n° 4, p. 58.) Poire SÉBASTOPOL D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Sébastopol. Voir ce nom. Premier Type. 843. Poire SECKEL. Synonymes. — Poires : 1. New-York red cheek (Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 383, n° 101). — 2. Seckle (Id. ibid.). — 3. Sycle (Id. ibid.). — 4. Sickel (Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 415, n° 174).— 5. Shakespear (du Breuil, Cours d'arboriculture, 1854, t. II, p. 569-u). — 6. Sicker (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 64). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux, arqués et habi- tuellement très-écartés , gros , courts , légèrement coudés, gris-fauve nuancé de rouge, ayant des lenticelles larges, abondantes, et les coussinets presque nuls. — Yeux : des plus éloignés du bois, petits ou moyens, ovoïdes, aux écailles mal soudées. — Feuilles : grandes , peu nombreuses, ovales, acuminées, assez profondément dentées ou crénelées, portées sur un pétiole de longueur moyenne , fort et accompagné de stipules bien développées. Fertilité. — Extrême. Culture. — Quel que soit le sujet donné à ce poirier, sa vigueur laisse toujours beaucoup à désirer; l'écusson croît tardivement; quant aux pyramides, elles sont basses, irrégulières et rare- ment bien feuillues. Description du fruit. — Gros- seur : petite , ou parfois , mais excep- tionnellement, presque moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse et généralement bien ventrue dans toute sa partie inférieure. — Pédon- cule : court et quelquefois de longueur moyenne, bien nourri, surtout à la base, droit ou légèrement arqué , im- planté dans une faible dépression plissée ou mamelonnée. — Œil : petit, mi-clos ou fermé , à peine enfoncé , côtelé sur ses bords. — Peau : mince , un peu rugueuse, à fond jaune olivâtre, ponc- tuée de brun et de blanc sale, maculée en partie de gris bronzé sur le côté de l'ombre et largement nuancée de rouge sombre sur l'autre face. — Chair ; blan- châtre, fine, très-fondante, juteuse, presque exempte de pierres, - Eau: fort SEC-SÉN 057 abondante, bien sucrée, vineuse, rafraîchissante, ayant un parfum musqué-auisé des plus savoureux. Maturité. — Fin de septembre ou commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Cette délicieuse petite poire provient d'Amérique; l'arbre dont elle est sortie poussa naturellement, vers 1760; il existait encore en 1845. Downing, dans ses Fruits and fruit trees of America (p. 415 de l'édition 1849), fournit les détails les plus circonstanciés sur l'origine de ce poirier. Il fut découvert par un chasseur nommé Jacob. C'était au milieu d'une foret, proche Philadelphie ; le sauvageon, alors en plein rapport, s'élevait sur les bords de la rivière Delaware. Lorsqu'on vendit ces bois, Jacob acheta le lot renfermant sa trouvaille. Bientôt un fermier, M. Seckel, vint l'exploiter, multiplia l'égrasseau et lui donna son nom. Telle est l'histoire de ce poirier, si cher aux Américains. Son importation en France date de 1831 ; les greffons furent envoyés à la Société d'Horticulture de Paris par M. Dearborn, président de la Société d'Horticulture du Massachusetts. Poire SECKLE. — Synonyme de poire Seckel. Voir ce nom. Poires SEIGNEUR [et du). —Synonyme de Bergamote lucrative. Voir ce nom. Poire du SEIGNEUR D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Orange rouge. Voir ce nom. Poire SEIGNEUR D'ESPEREN. — Synonyme de Bergamote lucrative. Voir ce nom. Poire de SEIGNEUR D'ÉTÉ. — Synonyme de poire d'Épargne. Voir ce nom. Poire SEIGNEUR D'HIVER. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Poire de SEIZE -ONCES DE LORRAINE. — Synonyme de poire Gilles-Ô-Gilles. Voir ce nom. 844. Poire SÉNATEUR MOSSELMAN. Description de l'arbre. — Bois ; très-fort. — Rameaux : nombreux, exces- sivement étalés ou même réfléchis, longs et des plus gros, peu géniculés, vert foncé parfois brunâtre et toujours cendré, aux lenticelles assez petites mais abondantes, aux coussinets saillants. — Veux : bien écartés du bois, volumineux, ovoïdes arrondis, ayant les écailles légèrement disjointes. — Feuilles ; un peu coriaces, II. 42 658 SÊN ovales ou elliptiques, canaliculées et contournées, à bords profondément dentés, à pétiole épais et de longueur moyenne. Fertilité. — Convenable. Culture. — Les pyramides de ce vigoureux poirier sont d'une remarquable beauté; on le greffe avantageusement sur cognassier; la croissance de l'écusson est assez hâtive. Poire Sénateur Mosselman. Description du fruit. — Gros- seur : généralement au-dessous de la moyenne. — Forme : ovoïde irrégulière, mamelonnée au sommet et beaucoup moins volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court, arqué, bien nourri , obliquement implanté dans une faible dépression à bords inégaux. — Œil : petit, mi-clos, placé dans une large et peu profonde cavité. — Peau : jaune d'or sur la partie opposée au soleil, jaune orangé sur l'autre face, marbrée de roux, surtout vers l'œil, et parsemée de gros et nombreux points fauves. — Chair : blanchâtre , mi - fine et mi-cas- sante, contenant quelques pierres auprès des loges. — Eau : suffisante, très-sucrée, faiblement aromatique, entachée d'une certaine acerbité. Maturité. — Courant d'avril et attei- gnant facilement le mois de juin. Qualité. — Première pour la saison. Historique. — Elle appartient aux semis de M. Xavier Grégoire, tanneur à Jodoigne (Belgique), et remonte seulement à 1832. Son obtenteur l'a dédiée au sénateur belge Mosselman du Chenoy, habitant Court-Saint-Étienne, dans l'arron- dissement de Nivelles. 845. Poire SÉNATEUR VAÏSSE. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux et étalés, de grosseur et de longueur moyennes, à peine géniculés, brun clair orangé, finement et abondamment ponctués, aux coussinets aplatis. — Yeux : éloignés du bois, ovoïdes, volumineux, à écailles mal soudées. — Feuilles : ovales ou elliptiques, légèrement mais régulièrement dentées, ayant le pétiole court et assez gros. Fertilité. — Grande. Culture. — La vigueur de cet arbre est très-contenue et le développement de son écusson, ordinaire; il pousse passablement sur le cognassier, beaucoup mieux sur le franc, où cependant ses pyramides sont encore faibles et de petite taille. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse ou seulement moyenne. — Forme : ovoïde ou turbinée obtuse, assez régulière, toujours des plus ventrues vers la base et déprimée d'un côté auprès de l'œil. — Pédoncule : long, fort et Poire Sénateur Vaïsse. SÉN — SÉR 659 recourbé, oblique, inséré au centre d'une étroite cavité dont l'un des bords est habituellement bien mamelonné. — OEil ; moyen, ouvert, rarement bien enfoncé. — Peau : jaune-orange, ponctuée et mouchetée de gris, rayée de même dans le bassin ombilical, faiblement tachée de roux autour du pédoncule et quelque peu rougeâtre sur le côté de l'insolation. — Chair : blanchâtre , grosse, mi- fondante, juteuse, conte- nant au cœur d'assez nombreuses granulations. — Eau : abondante, su- crée, aigrelette, possédant une légère saveur aroma- tique qui n'est pas sans délicatesse. Maturité. — Fin d'août et commencement de sep- tembre. Qualité. — Première, et souvent deuxième quand l'eau est presque dénuée de parfum. Historique. — L'ob- tention de cette jolie poire date de 1861 ; elle est due à M. Lagrange , horticul- teur lyonnais. Ce nouveau poirier, mis dans le com- merce en 1864, rappelle le nom de Claude-Marius Vaïsse, ancien ministre de l'intérieur (1851), puis sénateur et préfet de Lyon, ville dans laquelle iil mourait subitement le 29 août 1864. Il était né à Marseille le 8 août 1799. Poires : SEPT-EN-BOUCHE , — SEPT-EN-GUEULE, Synonymes de poire Petit- Muscat. Voir ce nom. 846. Poire SÉRAPHINE OVYN. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, géné- alement érigés, peu gros mais assez longs, légèrement flexueux et cotonneux, >run très-clair, ayant les lenticelles larges, abondantes et les coussinets presque 660 SER nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes, non appliqués contre le bois. — Feuilles : petites, ovales-lancéolées, canaliculées et contournées, à bords irrégulièrement dentés ou crénelés, portées sur un pétiole long, fort et stipulé. Fertilité. — Abondante. Culture. — Poirier de vigueur modérée, il se greffe sur toute espèce de sujet ; ses pyramides, faibles encore dans leur deuxième année, prennent ensuite un développement satisfaisant ; la croissance de l'écusson est ordinaire. Poire Séraphine Ovyn. Maturité. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne. — Forme : variable, elle est le plus ordi- nairement turbinée assez régulière et très-obtuse, souvent aussi bien aplatie à la base. — Pédoncule : long ou de longueur moyenne, gros, renflé aux extrémités, très -oblique et continu d'un côté avec le fruit; quelquefois, cependant, il est plus régulier, moins fort et moins verticalement implanté. — Peau : jaune clair, parsemée de larges points roux , maculée de fauve autour du pédoncule, légèrement lavée de rouge -brun sur la partie frappée par le soleil et couverte de quelques taches roussâtres et squammeuses. — Chair : blanche, mi-fine, compacte et juteuse, mi-fondante, un peu granu- leuse, — Eau : des plus abondantes , vineuse, acidulé, de saveur agréable mais parfois assez astringente. Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est un gain assez récent, provenant du Jardin fruitier de la Société Yan Mons, à Geest-Saint-Remy (Belgique); le pied-type donna ses premières poires en 1854, et fut nommé par un des membres de cette association arboricole, M. Ovyn, négociant à Courtrai, qui le dédia à sa fille. Poike SERINGE. — Synonyme de Doyenné de Saumur. Voir ce nom. 847. Poire SERRURIER. Synonymes. -- Poires : 1. Serrurikr d'Automne (Bivort, Album de pomologie, 1850, t. III, pp. 17-18). — 2. Belle-Alliance (des Pépinières belges de la Société Van Mons). — 3. Fondante de Millot (Ibidem). — 4. De Neufmaipons ou De Neuve-Maison (Ibidem). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : nombreux, érigés au sommet, légèrement étalés à la base, gros et de longueur moyenne, peu coudés, SEU mi faiblement duveteux, vert jaunâtre cendré, ayant les lenticelles assez larges et assez abondantes, les coussinets modérément développés et de courts mérithalles. — Yeux: volumineux, coniques, aigus, non appliqués contre le bois. — Feuilles : d'un beau vert luisant, gran- Poire Serrurier. - Premier Type. des, quelque peu coriaces, ovales-allongées , presque entières ou à peine créne- lées sur leurs bords, au pétiole long, épais et sti- pulé. Fertilité. — Ordi- naire. Culture. — Franc ou cognassier, tout sujet con- vient à ce poirier, doué d'une vigueur assez gran- de; il fait de jolies pyra- mides; la croissance de son écusson n'a rien d'ex- ceptionnel. Description du fruit. — Grosseur : volu- mineuse. — Forme : assez inconstante , elle passe fréquemment de l'ovoïde irrégulière , ventrue et très- bosselée , à l'ovoïde plus ou moins arrondie et mamelonnée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne , bien nourri , rarement arqué, souvent noueux, renflé parfois à ses extrémités, oblique et inséré dans une large mais peu profonde cavité à bords généralement très-inégaux. — Œil : petit ou moyen, ouvert ou mi-clos, presque saillant. — Peau : épaisse, jaune olivâtre, amplement ponctuée de gris, maculée de fauve autour de l'œil, tachée çà et là de brun roussâtre et parfois vermillonnée sur le côté de l'insolation. — Chair : blanchâtre, fondante ou mi-fondante, juteuse, assez grossière, presque exempte de granulations. — F au : très-abondante, vineuse et sucrée, possédant une saveur aigrelette et un arôme particulier des plus agréables. Maturité. — Depuis la mi-octobre jusqu'à la fin de novembre ; quelquefois même pouvant atteindre le mois de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Van Mons, l'obtenteur de ce poirier, le vit se mettre à fruit à Louvain (Belgique), vers 1825, et le dédia à l'un de ses amis, Serrurier, membre de l'Institut de Hollande et grand amateur de pomologie. Cette variété pénétra chez 662 SER-SHE nous peu après 1830, date à laquelle Van iMons la fit connaître dans la Revue des Revues (n° de mars). Poire Serrurier. — Deuxième Type. Observations. — Depuis 1850 j'ai successivement reçu de Belgique, des pépinières de la Société Van Mons , les poi- riers Neufmaisons , Belle- A lliance et Fondante de Millot, tous ré- putés gains nouveaux. Néan- moins il m'a été bientôt prouvé qu'ils ne différaient en rien de la variété Serrurier, dont mes Catalogues, à partir de 1855, les ont toujours dit synonymes, sans qu'aucune voix se soit élevée, jusqu'ici , pour protes- ter contre leur radiation du rang des espèces. — Parfois on a cru la poire Serrurier identique avec la poire des Urbanistes, décrite et figurée plus loin; une telle méprise s'explique difficilement , en présence des caractères nom- breux et bien tranchés qui différencient ces deux fruits, ainsi que leurs arbres. Poire SERRURIER D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Serrurier. Voir ce nom. Poire SHAKESPEAR. — Synonyme de poire Seckel. Voir ce nom. 848. Poire SHELDON. Synonyme. — Poire Wayne (Downing, the Fruits and fruit trees of America, édition de 1863, p. 444). Description «le l'arbre. — Bois : très-faible. — Rameaux : peu nombreux, étalés, courts et grêles, à peine géniculés, bien duveteux, jaune verdâtre, ayant les lenticelles très-fines, des moins abondantes, et les coussinets aplatis. — Yeux : légèrement écartés du bois , assez petits , ovoïdes , aux écailles mal soudées. — Feuilles ; petites, peu nombreuses, ovales, régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole de grosseur et de longueur moyennes. Fertilité. — Grande. Culture. — Il laisse beaucoup à désirer pour la vigueur ; le développement de l'écusson est tardif ; les pyramides sont irrégulières et chétives ; on doit le greffer sur franc plutôt que sur cognassier. SUE -SIC 663 Description «lu fruit. — Grosseur ; au-dessus de la moyenne. — Forme ; ovoïde -arrondie, surtout dans sa partie inférieure, et fortement mamelonnée au sommet, près duquel elle s'amincit toujours beaucoup. — Pédoncule: court et gros, rarement bien arqué , inséré Poire Sheldon. dans une cayité agsez large mais peu profonde. — Œil : moyen, régulier, ouvert et légèrement enfoncé. — Peau : plus ou moins rugueuse, jaune grisâtre, ponctuée de brun, rayée de même dans le bassin ombilical et quelque peu bron- zée sur le côté du soleil, où elle est en outre lavée de rouge sombre. — Chair : jaunâtre et mi-fine, juteuse, très-fondante, pierreuse autour des loges. — Eau : des plus abondantes et sucrée, vineuse, aromatique, fort délicate. Maturité. — Courant d'oc- tobre. Qualité. — Première. Historique. — Ce sont les Américains qui m'ont fourni cette variété , en 1853. Le po- mologue Hovey l'a fait connaître en 1851 dans son Magazine of Horticulture , et je vais lui emprunter les détails relatifs à l'origine du pied-type : « Vers 1820 M. Sheldon père ayant apporté de Washington (comté de Dutchess) des pépins de poire, les sema dans la propriété où réside maintenant le major Sheldon, son fils, à Hunn, bourg qui pour lors se nommait Wolcott. De ces pépins est sortie la présente espèce, dont M. Leavenworth, de Wolcott (comté de Wayne), fut le principal propagateur. Il la pro- duisit pour la première fois à Syracuse, à l'Exposition horticole que l'on y organisa au cours de l'automne 1849. » (Tome XVII, pp. 252-255.) Poire SHOBDEN COURT. — Synonyme [par erreur] de poire Broom Park. Voir ce nom , au paragraphe Orservations. Poires : de SICILE, — de SICILE MUSQUÉE, Poires : SICKEL, SICKER, Synonymes de Bergamote rouge. Voir ce nom. Synonymes de poire Seckel. Voir ce nom. * 664 SIE — SIL Poire SIEULLE. — Synonyme de Doyenné Sieulle. Voir ce nom. Poire SIGNORE. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poire de SILLERIE. — Synonyme de poire Cassolette. Voir ce nom. Poire SILVANGHE. — Synonyme de poire de Silvange. Voir ce nom. 849. Poire de SILVANGE. Synonymes. — Poires : 1. Bergamote Sylvange (le baron de Tschoudi, Encyclopédie , édition in-f°, Supplément, année 1777, t. IV, p. 455; et année 1778, t. XXVI, p. 478, de l'édition in-4<>). — 2. Sn.VANCHE (l'abbé Rozier, Dictionnaire universel d'agriculture, 1789, t. VIII, p. 132, n° 120). — 3. Silvange jaune (Bosc, Bulletin des sciences agricoles et économiques , 1824, t. I, p. 247, et t. II, pp. 346 et 347). — 4. SILVANGE LONGUE (Id. ibid.). — 5. Silvange PlÉRARD (Id. ibid., et Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 6. Silvange vehte ( lid. iibid. ) — 7. Silvange d'Automne (Couvercbel, Traité des fruits, 1852, p. 496). Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : peu nom- breux, érigés, de longueur et grosseur moyennes, bien coudés, brun clair jaunâtre et très-cendré, aux lenticelles fines et des plus espacées , aux coussi- nets sensiblement accusés. — Yeux : collés contre le bois, petits, ovoïdes et ayant les écailles disjointes. — Feuilles : luisantes et d'un joli vert , ovales - allongées, à bords légèrement dentés ou crénelés, à pétiole long et fort. Fertilité. — Grande. Culture. — Ce poirier, vu son man- que de vigueur, a besoin d'être greffé sur franc ; l'écusson croît tardivement; les pyramides restent assez chétives, même dans leur troisième année. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessous de la moyenne et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : turbinée, régulière, généralement bien ventrue à son milieu. — Pédoncule: de grosseur et longueur moyennes, recourbé, parfois renflé à l'une ou à l'autre des extrémités, obliquement implanté à fleur de fruit. — Œil : petit, ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : vert-pré, semée de larges points gris-roux, maculée de même autour du pédoncule et rayée de brun verdâtre dans le bassin ombilical. — Chair : blanchâtre, mi -fine, fondante, juteuse et odo- rante, assez pierreuse au centre. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée, acidulé, bien parfumée, possédant une saveur exquise. Maturité. — Courant d'octobre et se conservant jusqu'en novembre. Qualité. — Première. S IL 665 Historique* — Turpin et Poiteau, lorsqu'ils rééditèrent en 1807 le Traité des arbres fruitiers publié en 1768 par Duhamel, l'augmentèrent de la description des meilleures espèces découvertes ou obtenues depuis cette dernière date. La poire Silvange, que Duhamel n'avait point connue , ne fut pas oubliée , mais ils la dirent « décrite pour la premièie fois par le Berriays (1789) et pensèrent que son nom, « Silvange, lui venait de ce qu'elle avait été trouvée dans une forêt. » (Tome IV.) C'était commettre deux erreurs, qui d'après ces écrivains, copiés presque toujours sans le moindre contrôle, se propagèrent ensuite dans maintes Pomologies. Le savant professeur Bosc, du Muséum de Paris, fut également mal renseigné à l'égard de cette poire : « Sa découverte — déclarait-il en 1824 — est due à M. Piérard, capitaine du génie. 11 l'obtint dans sa propreté de Maujouy, dépendant du village de Silvange, près Thionville. Il en existe quatre variétés : la Jaune hâtive, la Longue, la Bergamote et la Verte C'est M. de Vindé qui gagna, vers 1820, la Silvange jaune à sa terre de la Celle-Saint-Cloud. » {Bulletin des sciences agricoles et économiques, t. I, p. 247, et t. II, pp. 346-347.) Ni Piérard ni Morel de Vindé n'ont gagné le poirier Silvange ; il poussa sponta- nément sur la lisière d'un bois dépendant du petit hameau de ce nom, actuellement réuni à la commune de Marange- Silvange, canton de Metz (Moselle) ; nous le prou- vons par le témoignage même de ces deux personnages : « Le nom de ces poires Silvange — écrivait le 2 mars 1824, Charles-François Piérard — leur vient d'un hameau situé à trois kilomètres ouest de la route de Metz à Thionville, sur l'ancien chemin de Trêves. Le pied-type existe encore, paraît-il, dans un jardin de ce hameau. » [Transactions ofthe horticultural Society ofLondon, t. V, 1824, pp. 429-431.) « Depuis plus de cinquante ans — affirmait à son tour, en 1835, Morel de Vindé — je possède le poirier Silvange et ce sont des jardiniers du pays messin qui m'ont apporté des greffes de cet arbre. » [Annales de la Société d'Horticulture de Paris, t. XVI, 1835, p. 406.) Il est impossible de s'élever contre des déclarations aussi formelles , restées très- évidemment inconnues de Bosc, Turpin et Poiteau. Quant au premier descripteur de cette variété, constatons que ce ne fut pas le Berriays, en 1789, mais bien, douze ans plus tôt, le baron de Tschoudi, botaniste et pomologue des plus distingués, qui habitait la terre de Colombey, commune de Coincy (Moselle). Chargé de traiter dans Y Encyclopédie la partie relative aux arbres et arbustes, voici effectivement ce qu'il dit en 1777 de la présente variété : « Bergamote Sylvange. — Elle ne se greffe que sur Franc. C'est une Poire délicieuse trouvée dans les bois du pays messin, et trop rare ailleurs : elle a un parfum qui lui est particulier, et toutes les qualités d'une excellente Poire. » [Encyclopédie, édition in-folio, 1777, Supplé- ment, t. IV, p. 455; et tome XXVI de l'édition in-4°, année 1778, p. 478.) Ce texte montre qu'en 1777 la Silvange existait déjà depuis un assez long temps et était encore à peu près localisée dans son pays natal. Nous pouvons ajouter qu'elle gagna très-lentement les autres contrées de notre territoire, car Pirolle, rédacteur de Y Horticulteur français, décrivant en 1824 cette même poire, rapporta ce fait, qui concerne probablement Louis XVIII : « Un des plus heureux et des plus « difficiles gourmets de la terre a trouvé la Silvange si délicieuse, que, tant qu'il l'a « pu, il s'en est fait expédier de Metz à Paris, tous les ans, une mule chargée et « conduite avec toutes les précautions les plus soigneuses. » (Page 352.) Poire SILVANGE D'AUTOMNE.— Synonyme de poire de Silvange. Voir ce nom, 666 SIL-SIM Poires : SILVANGE D'HIVER, — SILYANGE JAUNE, SILVANGE LONGUE, Synonymes de poire de SU- l vange. Voir ce nom. SILVANGE PIÉRARD, SILVANGE VERTE, Poires SILVESTRE D'AUTOMNE et D'HIVER [des Allemands]. — Synonymes de poire Frédéric de Wurtemberg . Voir ce nom. 850, Poire SIMON BOUVIER. Description de l'arbre* — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, éta- lés, assez grêles et assez courts, bien flexueux, rouge-brun nuancé de gris, aux lenticelles apparentes et tres-abon- dantes, aux coussinets aplatis. — Yeux : petits, coniques, sensiblement éloignés du bois , ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : de moyenne gran- deur, peu nombreuses, ovales ou ovales-allongées, à bords légèrement denticulés ou crénelés, à pétiole long et fort. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le franc lui convient mieux que le cognassier ; sa vigueur est des plus modérées et la croissance de son écusson, tardive; ses pyramides, toujours très-basses, sont néanmoins d'une forme assez convenable. Description dn fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde régulière, habituellement ventrue à la base. — Pédoncule : de longueur moyenne, mince, renflé au point d'attache, recourbé, implanté au centre d'une dépression peu prononcée. — Œil: petit ou moyen, ouvert ou mi-clos, faiblement enfoncé.— Peau: vert-pré nuancé de jaune blafard, ponctuée et tachetée de roux, maculée de même autour du pédoncule et striée de brun dans la cavité ombilicale. — Chair : blan- châtre, fine, juteuse et fondante, presque exempte de granulations. — Eau : fort abondante et très-sucrée, bien acidulé, hautement parfumée, ayant surtout un arrière-goût musqué-anisé qui ajoute encore à sa délicatesse. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. SIR-SOE 667 Historique. — Ce poirier porte le nom de son obtenteur, feu Simon Bouvier, jadis notaire à Jodoigne (Belgique) et connu par de nombreux gains généralement répandus dans la culture. Membre correspondant de l'ancien Comice horticole d'Angers, il lui avait envoyé dès 1843 des greffes de cette variété, la meilleure, peut-être, qui soit pro venue de ses semis. Poire SIRE BOSC. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. Poire SIRE MARTIN [de Biedenfeld]. ce nom. Synonyme de poire Martin-Sire. Voir ATota. — Il existe depuis 1846, chez les Belges, un poirier Sire Martin sorti des semis du major Esperen, de Malines ; à peine connu, il ne produit que de très- petits fruits mûrissaDt au début de novembre. Je le signale uniquement pour qu'on ne suppose pas qu'il soit celui que le baron de Biedenfeld, pomologue allemand, réunit au Martin-Sire, dans son Handbuch aller bekannten Obstsorten (1854, Impartie, P. 95). Poire SIX. — Synonyme de Beurré Six. Voir ce nom. 851, Poire SOEUR-GRÉGOIRE. Description de l'arbre* — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, étalés, peu forts, de longueur moyenne, légèrement coudés, brun clair olivâtre , abondamment et finement ponctués, à coussi- nets presque nuls. — Yeux ; petits, ovoïdes, bien écartés du bois, aux écailles grisâtres et disjointes. — Feuilles: petites et ovales plus ou moins allon- gées, très-finement denticu- lées ou presque entières, portées sur un pétiole grêle et assez court. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Il végète passa- blement sur cognassier et bien sur franc ; sa vigueur est mo- dérée , le développement de son écusson, ordinaire ; quant à ses pyramides , elles sont chétives et de petite taille. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : elle passe de la calebasse irrégulière à la cylindrique -allongée, ordinairement assez bosselée, 668 SCË — SOL vers son milieu, sur l'une des faces. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri , renflé aux extrémités , faiblement arqué , placé de côté dans un étroit mais assez profond évasement dont les bords sont quelque peu plissés. — Œil : grand, très-ouvert, habituellement des plus enfoncés, entouré de gibbosités et par- fois contourné. — Peau : épaisse et rugueuse, jaune d'ocre, ponctuée, mouchetée et largement tachée de gris-roux. — Chair : jaunâtre, mi-fine, fondante, granu- leuse au cœur. — Eau : rarement abondante, mais très-sucrée, aromatique et de saveur fort délicate. Maturité. — Fin d'octobre ou commencement de novembre, et dépassant diffi- cilement la mi-décembre. Qualité. — Première quand la chair est suffisamment juteuse, mais deuxième dans le cas contraire, assez fréquent du reste. Historique. — M. Xavier Grégoire, semeur belge fort en renom, a vu mûrir pour la première fois cette poire en 1858, dans sa pépinière de Jodoigne. Il l'a dédiée à un membre de sa famille et la propage depuis 1861. Poire pe SOLDAT. — Synonyme de poire Soldat- Laboureur. Voir ce nom. 852. Poire SOLDAT-LABOUREUR. Synonymes. — Poires : De Soldat ( Dochnahl , Obstkunde , 1856, t. II , p. 117, n° 615). —2. Beurré de Blumenbach (Jahn, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, t. II. p. 143, n° 60). — 3. Auguste Van Mons Soldat (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1865, t. VII). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet de la tige, étalés à la base, des plus longs et des plus gros, très-flexueux, brun clair grisâtre, ayant les lenticelles excessivement larges, assez abondantes, et les coussinets bien accusés. — Yeux : très- volumineux, ovoïdes, pointus, écartés du bois. — Feuilles : assez grandes, nombreuses, ovales ou ovales-allongées, acumi- nées, irrégulièrement dentées ou crénelées sur leurs bords, au pétiole long, épais, rigide et pourvu de stipules extrêmement développées. Fertilité. — Satisfaisante et constante. Culture. — C'est un poirier de vigueur peu commune, végétant admirablement sur cognassier, dont l'écusson croît vite et qui fait dès sa deuxième année d'irré- prochables pyramides. Description du frnit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : assez variable, elle est le plus souvent turbinée irrégulière, obtuse et bosselée, ou turbinée fortement globuleuse. — Pédoncule : de longueur moyenne, ou court, bien nourri, arqué, souvent noueux, oblique ou vertical, inséré dans une cavité peu profonde et généralement plissée sur les bords. — Œil : grand ou moyen, mi- clos ou fermé, faiblement enfoncé. — Peau : mince et plus ou moins rugueuse, à fond jaune d'or, largement recouverte de points, de taches et de raies d'un brun roussâtre et squammeux, ce qui lui donne, surtout sur la face exposée au soleil, une apparence granitée ; elle est en outre maculée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanche, mi-fine, fondante ou mi-fondante, juteuse, contenant au centre SOL 669 quelques concrétions pierreuses. — Eau : très-abondante, bien sucrée, vineuse, aigrelette et délicieusement parfumée. Poire Soldat-Laboureur. Maturité. — Vers la fin d'oc- tobre et se prolongeant aisément jusqu'en décembre. Qualité. — Première. Historique. — Assez long- temps on a pris chez nous l'Or- pheline d'Enghien pour la variété Soldat-Laboureur , mais depuis une dizaine d'années ces deux fruits n'y sont plus l'objet d'une semblable confusion. Le major Esperen, pomologue belge décédé à Malines en 1847, et qui servit avec distinction sous Napoléon Ier, fut l'obtenteur de cette poire exquise. Il la gagna de 1817 à 1820 « et lui donna — lisons -nous « dans le Portefeuille des horticul- « teurs — le nom qu'elle porte « pour faire allusion à sa carrière « agitée comme soldat, contras- « tant avec l'emploi pacifique de « ses rares congés, qu'il consa- « crait à faire des semis. » (Année 1848, p. 163.) On a dit que l'im- portation du poirier Soldat-Labou- reur dans les jardins français, avait eu lieu en 1844. C'est une date erronée , car le Comice hor- ticole d'Angers le greffa dès 1838 dans son école fruitière, et j'ai pu constater qu'il y fructifia pour la première fois en 1842. Les poires récoltées furent mangées le 3 décembre, et celles de la récolte suivante (1843), encore plus tard : le 25 du même mois. (Archives du Comice, Cahier de dégustations, fos 110 et 133.) Poire SOLDAT PADDINGTON. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Poire SOLEIL (GRAND-). — Voir Grand-Soleil. Poires SOLITAIRE. — Synonymes de poires d'Angobert et Belle- Angevine. Voir ces noms. 670 SOR — SOU 853. Poire de SORLUS. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux , érigés au sommet , étalés à la base, gros et très- longs, bien coudés, vert -brun clair et cendré, finement et abon- damment ponctués, à coussinets peu développés. — Yeux : collés contre l'écorce, volumineux, ovoï- des, pointus, aux écailles des plus disjointes. — Feuilles ; grandes, ovales -allongées, à bords légère- ment dentés ou crénelés, portées sur un pétiole assez long et très- nourri. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Tout sujet lui est bon; sa vigueur est remarqua- ble et le développement de l'écus- son , très- vif ; ses pyramides sont aussi fortes que régulières. Description du fruit» — Grosseur : moyenne ou au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde assez irrégulière, plus ou moins allongée, un peu bosselée.— Pédoncule: court ou de longueur moyenne, gros, arqué, renflé à l'attache, inséré de côté et presque à fleur de fruit. — Œil : petit ou moyen, mi-clos ou com- plètement fermé, entouré de plis et placé dans un bassin en entonnoir qui, rarement bien profond, a les bords toujours inégaux. — Peau : épaisse, jaune verdâtre, semée de larges points et de quelques petites taches fauves, amplement maculée de brun -roux autour du pédoncule et souvent rayée de même dans la cavité ombili- cale. — Chair : blanche, fine, aqueuse, très-fondante, granuleuse auprès des loges. — Eau : fort abondante, douce, bien sucrée, légèrement aromatique. Maturité. — Courant d'octobre et atteignant le mois de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette variété appartient aux semis que fit à Louvain (Belgique), en 1827 , le professeur Van Mons ; voici du reste l'acte de naissance que lui délivra M. Bivort, successeur de ce célèbre arboriculteur : « Elle provient du même semis que la poire Théodore Van Mons et son premier rapport a eu lieu également en 1843. Ce fruit a été dédié à M. de Sorlus, directeur au ministère de l'intérieur [à Bruxelles], par M. Van Mons iils. » (Album de pomologie, 1847, t. I, p. 30.) Poire SOUVENIR ESPEREN. — Synonyme de poire Belle de Noël. Voir ce nom. SOU [SOUVENIR FAV — GAEJ G71 854. Poire SOUVENIR FAVRE. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés au sommet , étalés et arqués à la base, de grosseur et de longueur moyennes, légèrement cou- dés, brun olivâtre, finement et abon- damment ponctués, à coussinets bien saillants. — Yeux : moyens ou petits, ovoïdes-arrondis, presque appliqués contre le bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : petites, ovales - arrondies, à bords faiblement créne^ lés, portées sur un pétiole court et épais. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Cet arbre possède une vigueur convenable et n'a rien de particulier dans sa végétation; ses pyramides, quoique peu hautes, sont néanmoins assez jolies. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme: turbinée- ovoïde ou turbinée légèrement obtuse et fort irrégulière, ayant le sommet très-recourbé et tout bosselé. — Pédoncule : court, gros, non arqué, souvent des plus obliques, continu avec le fruit ou implanté à fleur de peau. — Œil : grand, arrondi, ouvert, presque saillant. — Peau : vert jaunâtre, ponctuée, striée, veinée de roux et montrant parfois quelques taches brunes et squammeuses. — Chair : blanc verdâtre, peu ferme, juteuse, fine et fondante, non pierreuse. — Eau : abondante, sucrée et acidulé, savoureusement musquée. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Cette poire, dont l'obtention date seulement de 1857, provient des semis de M. Favre, président de la Société d'Agriculture de Chalon-sur-Saône (Saône -et- Loire). Elle a été médaillée deux fois, dès le commencement de sa propagation : à Dijon en 1860, à Paris en 1862. 855. Poire SOUVENIR DE GAËTE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux ; très -nombreux, étalés, gros et assez longs, à peine géniculés, brun violacé souvent tacheté de gris au- dessous des yeux, ayant les lenticelles abondantes, larges, arrondies, les coussinets ressortis et de courts mérithalles. — Yeux : petits, coniques, formant éperon à la base du rameau mais peu écartés du bois à la partie supérieure. — Feuilles : des 672 SOU L SOUVENIR GAE plus nombreuses, petites, ovales, faiblement dentées, à pétiole long, grêle et courtemenfc stipulé. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — C'est un poirier de vigueur ordinaire, que l'on peut greffer sur toute Poire Souvenir de Gaëte. esPèce de suJet> dont Vé~ cusson se développe assez vite et qui fait de convena- bles pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : elle est irrégulièrement tur- binée ou ovoïde mamelon- née au sommet et ventrue à son milieu. — Pédoncule: court ou de longueur moyenne, gros et rarement arqué, charnu à la base, oblique ou vertical, im- planté à la surface du fruit ou dans un évasement peu profond mais dont l'un des bords est toujours fort relevé. — Œil : moyen et ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : jaune clair, fine- ment ponctuée et striée de fauve, maculée et mouche- tée de même auprès ainsi qu'autour du pédoncule , et largement lavée de rose tendre sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanche, des plus fines et des plus juteuses, complètement fondante et non granuleuse. — Eau : excessivement abondante, sucrée, très-rafraîchissante et vineuse, possédant un parfum particulier aussi savoureux que prononcé. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — C'est M. Ruillé de Beauchamp, l'obtenteur du Beurré de l'Assomption, qui a gagné à sa terre de la Goupillère, commune de Pont- Saint - Martin, près Nantes, cette excellente poire d'automne. Lorsqu'on 1860 il voulut bien m'offrir des greffes de son nouveau poirier, il y joignit la note suivante : « Le pied- « type, qui provient d'un semis de Beurré Clairgeau fait en 1834, a fructifié pour la « première fois en 1865. » Soumise à diverses reprises à l'appréciation du Comité pomologique de la Société d'Horticulture de Paris, la poire Souvenir de Gaëte a constamment été qualifiée de bonne, et même de très-bonne, par ce Comité, dont les recommandations ont toujours une grande et légitime influence auprès de nos horticulteurs. SOU [souvenir mad — rei G73 Poire SOUVENIR DE MADAME TREYVE. - Synonyme de poire Madame Treyve. Voir ce nom. 856. Poire SOUVENIR DE LA REINE DES BELGES. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux et généralement étalés ou réfléchis, gros, très- longs, bien coudés, d'un fauve brunâtre nuancé de gris , à lenticelles larges, saillantes, rapprochées , à coussinets peu ressortis. — Yeux : collés contre l'écorce, assez volumi- neux, ovoïdes, aux écailles sensiblement disjointes. — Feuilles : grandes , elliptiques ou arrondies , acuminées, à bords irrégulièrement dentés ou unis , à pétiole court , très- fort et stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Remarquable- ment vigoureux, il végète bien sur le cognassier, développe assez vite son écusson et fait dès sa deuxième année de fortes mais d'irrégulières py- ramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée, assez obtuse, ventrue et régulière à sa partie inférieure, contournée et fortement bosselée à son autre extrémité. — Pédoncule : court, arqué, renflé à la base, souvent un peu plissé, placé de côté à la surface du fruit. — Œil : grand ou moyen, mi-clos ou très-ouvert, presque saillant. — Peau : jaune-paille, ponctuée de gris, habituellement rayée de brun verdâtre autour de l'œil, jaspée de roux et largement nuancée de même sur la face exposée au soleil. — Chair .-jaunâtre, assez grossière, fondante, juteuse, fortement pierreuse au cœur. — Eau : abondante, sucrée, légèrement acidulé, douée d'un arôme délicat mais souvent très-peu marqué. Maturité. — Courant d'octobre et parfois atteignant le commencement de novembre. Qualité. — Première, et souvent deuxième lorsque ce fruit est trop dénué de parfum. Historique. — M. Xavier Grégoire, de Jodoigne (Belgique), obtenait cette poire en 1855, d'un semis fait en 1840. Il l'a dédiée à la mémoire de la seconde II, 43 674 SOU [souvenir sim] femme du roi des Belges Léopold Ier, Louise d'Orléans, morte en 1850 et dont il existait déjà un poirier bien connu, gagné par Van Mons qui le lui consacra en 1832, année de son mariage. (Yoir Reine des Belges, pp. 578-579, n° 790.) 857. Poire SOUVENIR DE SIMON BOUVIER. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, gros et courts, non géniculés, légèrement duveteux , brun verdâtre tacheté de gris-noir , finement et abondamment ponctués, aux coussinets modérément ressortis. — Yeux : noyés dans l'écorce , moyens ou volumineux , ovoïdes et ayant les écailles noirâtres, mal soudées. — Feuilles : assez grandes, nombreuses, ova- les, acuminées, très - faiblement denticulées et portées sur un pétiole long, épais, si rigide que les feuilles sont presque érigées. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa vigueur est ordinaire, ainsi que le développement de son écusson ; on le greffe sur franc ou sur cognassier ; il fait de passables pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : tur- binée régulière, bien ventrue dans toute la partie inférieure et généralement assez obtuse au sommet. — Pédoncule : court, à peine arqué, fort, plus ou moins renflé au point d'attache, placé de côté à la surface du fruit. — Œil : moyen, ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : jaune-paille, ponctuée de gris et de vert, tachetée de brun-fauve, maculée de même autour du pédoncule et vermillonnée sur la face regardant le soleil. — Chair : blanche, juteuse, mi-fine et mi-fondante, quelque peu granuleuse auprès des loges. — Eau : très-abondante, vineuse, sucrée et fortement musquée. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Les Belges, qui nous ont fourni ce poirier, appartenant à leur pomone, le signalèrent dès 1847; nous empruntons à son descripteur, M. Bivort, le passage où il en a constaté l'origine : « M. Xavier Grégoire, tanneur à Jodoigne et qui en est l'inventeur, lui a donné — dit cet auteur — le nom Souvenir de Simon Bouvier comme étant le dernier fruit de ses semis qu'il ait pu soumettre à l'appréciation de M. Bouvier, quelque temps avant la mort de ce pomolo- giste. Le premier rapport du pied-type a eu lieu en 1846. » [Album de pomologie, 1847, t. Ier, n° 50.) Simon Bouvier, jadis notaire et bourgmestre à Jodoigne, fut un semeur des SOU — SPA G75 plus heureux, un habile arboriculteur. Ami de Van Mons, il eut recours à ses conseils pour se créer une nombreuse pépinière. Il y parvint et dispensa généreu- sement ses meilleurs gains. Notre Comice horticole d'Angers, dont il était membre, lui dut une centaine de variétés, sorties de ses semis et de ceux de Yan Mons. Il mourut le 4 décembre 1846, dans sa soixante-dixième année. Nous avons déjà décrit (t. I, pp. 491-492) deux poiriers portant son nom : le Bouvier d'Automne et le Bouvier Bourgmestre; nous le rappelons ici pour éviter surtout que l'on fasse, entre eux et ce troisième, quelque confusion. Poire SOUVERAINE D'ÉTÉ. —Synonyme de poire Sucré -Ver t d'Hoyerswerda, Yoir ce nom. Poire SOUVERAINE D'HIVER, nom. Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce 858. Poire SPAE. Synonyme. — Poire Beurré Spae ( Ch. Lemaire, l'Illustration horticole, Gand, 1864, t. XI, pi. 401 ). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Ra- meaux : nombreux , érigés au sommet, étalés à la base, de grosseur et de longueur moyennes , à peine géniculés , vert clair herbacé, à lenticel- les fines et rapprochées, à \ coussinets saillants. — Yeux : petits , collés contre le bois , ovoïdes , aplatis , ayant les écailles légèrement entr'ou- vertes. — Feuilles : grandes, habituellement ovales, à bords presque entiers ou faiblement denticulés , au pétiole court et bien nourri. Fertilité. — Abondante. Culture. — Ce poirier n'a qu'une vigueur modérée; la croissance de l'écusson est très- tardive ; on peut le greffer sur cognassier, mais le franc lui convient mieux ; ses pyrami- des ne commencent à prendre un bon développement, qu'à partir de leur troisième année. moyenne. Forme Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la turbinée - allongée , obtuse, quelque peu contournée et 676 SP1 — STR côtelée à la base, ayant souvent une face moins volumineuse que l'autre. — Pédoncule : long, assez fort, recourbé , obliquement inséré dans une légère cavité où le comprime un mamelon bien prononcé. — Œil : moyen , ouvert ou mi-clos , placé dans un large et profond bassin dont les bords sont généralement des plus inégaux. — Peau : jaune blafard nuancé de vert clair, parsemée de points, de mar- brures et de petites taches fauves, et plus ou moins lavée de brun-roux sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, juteuse, mi-fine et mi-cassante, pierreuse autour des loges. — Eau : abondante , douce , sucrée , manquant un peu de parfum mais assez délicate. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce poirier, d'origine belge, m'a été vendu en 1864 par un de ses principaux propagateurs, M. Joseph Baumann, horticulteur à Gand. Il fut, cette même année, décrit par le rédacteur de l 'Illustration horticole, M. Charles Lemaire ; et je lis dans ce recueil, publié à Gand, que la poire Spae porte le nom de son obtenteur, fleuriste même ville, où il l'a gagnée en 1861 (voir t. XI, pi. 401). Poire SP1NA DI CARPI. — Synonyme de poire Royale d'Hiver. Voir ce nom. Poire de SPOELBERG. — Synonyme de poire Vicomte de Spoelberg. Voir ce nom. Poire SPREEUW. — Je ne possédais qu'un seul sujet de cette variété, dénuée de tout mérite, et l'ai perdu il y a vingt ans au moins, sans songer, naturellement, à le remplacer. Le poirier Spreeuw [Etoumeau, en notre langue) provient des semis de Van Mons, chez lequel il donna à Bruxelles, en 1815, ses premiers fruits. Il est à peine connu chez nous, où les pépiniéristes ne le multiplient pas. Ses produits sont petits, ovoïdes, à peau vert-pré, ponctuée et tachée de roux ; leur chair, presque cassante et des plus pierreuses, renferme une eau assez sucrée, mais toujours acerbe et sans parfum. Ils mûrissent en octobre-novembre. Poire STERCKMANS. — Synonyme de Doyenné Sterckmans. Voir ce nom. Poire STRANGULANEIJM. — Synonyme de poire d'Estranguillon. Voir ce nom. Poire STRASBURGER BESTE BIRN. — Synonyme de poire d'Œuf. Voir ce nom. Poire STREKMAN. — Synonyme de Doyenné Sterckmans. Voir ce noni. Poire SÎRENGLING. — Synonyme de poire dJEstranguillon. Voir ce nom. Poire STREQUEMAN. — Synonyme de Doyenné Sterckmans. Voir ce nom. STU — SUC [sucré rom — ver] 677 Poire de STUTTGARDT. — Synonyme de poire des Chevriers de Stutigardt. Voir ce nom. Poire SUBLIME GAMOTTE. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. Poire SUCRÉ ROMAIN. — Synonyme de Beurré Romain. Voir ce nom. 859. Poire SUCRÉ-VERT. Synonymes. — Poires : 1. Sucrée-Verte (Jean Bauhin, Historia plantarum universalis, 1598-1G50, t. I, p. 54, n° 56). — 2. Blanquet d'Automne (Herman Knoop, Pomologie, 1771, pp. 79 et 138). — 3. Saint-Nicolas d'Automne (M. ibid.). — 4. Sucré- Vert du Ham (Sickler, Teutsch. Obstgârtner, 1797, t. VII, p. 15; — et Biedenfeld, Handbuch aller bekannten Obstsorten, 1854, p. 74).— 5. Sucré-Vert d'Automne (Langethal, Deutsches Obstcabinet, 1858, 9e cahier). — 6. Triomphe de la Pomologie (d'Adrien Papeleu, de Gaud; signalé par André Leroy, Catalogue descriptif et rai- sonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1860, p. 38, n° 500). — 7. Bayonnaise ( Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1860, t. III). — 8. Satin- Vert d'Automne {Id. ibid.).— 9. Verdette d'Automne (Id. ibid.). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, généralement étalés, gros et assez courts, géniculés , très - cotonneux , brun - fauve nuancé de vert, aux lenticelles fines et clair-semées , aux cous- sinets presque nuls. — Yeux : des plus petits, complètement plats, collés contre le bois. — Feuilles : très - grandes, jamais abondantes , ovales - allongées , duveteuses, canaliculées et con- tournées, ayant le pétiole bien nourri, de longueur moyenne. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Sa vigueur est ordinaire; il pousse d'une façon satisfaisante sur toute espèce de sujet et développe assez vite son écusson ; dans leur troisième année ses pyramides sont fort convenables. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la ^moyenne et souvent moins volu- mineuse. — Forme : turbinée légèrement obtuse et allongée, ou ovoïde raccourcie et quelque peu cylindrique. — Pédoncule : de longueur moyenne, rarement bien arqué, mince à son milieu, renflé à ses extrémités, oblique ou vertical, implanté 678 SUC [sucré- ver] Poire Sucré-Vert. — Deuxième Type. à fleur de fruit. — Peau : luisante, vert-pré un peu blanchâtre sur le côté de l'ombre, toute parsemée de petits points gris-roux et souvent maculée de même autour du pédoncule. — Chair ; blanc verdàtre, mi-fine, fondante, juteuse, conte- nant quelques pierres auprès des loges. — F au : abondante, très-sucrée, douce et faiblement parfumée. Maturité. — Courant d'octobre et se prolongeant jusqu'aux derniers jours de novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — J'ai trouvé l'origine de ce poirier minutieusement consignée dans YHistoria plantarum universalis du docteur Jean Bauhin , d'Amiens , mort en 1613 à Montbéliard ( Doubs ) , qu'il habita longtemps comme médecin du duc de Wurtemberg , dont c'était l'une des résidences : « Les poires Sucrées Verdes [Saccharina Viridta] — écrivait vers 1598 ce botaniste — proviennent de Barmont, château situé sur les confins de la Bourgogne. J'ai fait prendre là des rameaux de cette espèce, et veillé à ce qu'on les greffât avec soin, particulièrement à Montbéliard, dans le jardin de Son Excellence le duc de "Wurtemberg. » (Tome* Ier, édition de 1650, p. 54, 2e colonne.) Ce fruit ne resta pas longtemps localisé dans la Bourgogne ; on le connaissait parfaitement à Paris dès 1670; témoin la description suivante, qu'alors y publia dom Claude Saint-Étienne : « Le Sucré Verd semble Bergamote, mais pas si ronde, d'un vert clair, marqueté de fort petites marques, a la queue courte et moyenne. Excellent. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 56.) Cette variété, qui tire son nom de sa qualité principale, puis de la couleur de sa peau, est encore assez recherchée de nos jardiniers, dont beaucoup l'utilisent pour l'approvisionnement des halles ; ce à quoi la rend très-propre sa grande fertilité. Le nom Poire Sucrée fut jadis fort prodigué; à tel point, dit le pomologue allemand Mayer, « que Manger en cite une trentaine dans sa table ; Merlet, huit; Knoop, dix, « et Zink, six ; mais un examen attentif montre qu'ils ont ainsi appelé nombre de « poires douces déjà répandues sous d'autres dénominations, comme les Blanquet, « Ognonnet, Suprême, Oranges, Muscats, etc., etc. » [Pomona franconica, 1776- 1801, t. III, p. 201.)' Observations. — En 1852 feu Papeleu, pépiniériste à Ledeberg, près Gand (Belgique), me fournit une prétendue nouveauté appelée Poire Triomphe de la Pomologie. C'était le Sucré- Vert ; mais je fus, malheureusement, six ou sept ans avant de le pouvoir reconnaître. — Il existe un poirier Sucré-Vert de Provence, décrit en 1868 par M. le professeur Decaisne et dont les produits, assez bons, mûrissent au mois d'août. Je mentionne cette variété pour constater qu'elle n'est nullement identique avec celle que nous venons d'étudier. On ne la rencontre pas SUC [sucré-vert aut — hoy] 67(J dans les pépinières, et tout conseille d'attendre encore avant de l'y -introduire, car le savant botaniste qui l'a signalée paraît en suspecter beaucoup l'originalité : « Elle a été envoyée — dit- il — au Muséum en 1860 par M. Honnorat, officier d'adminis- tration à Aix en Provence, sous le nom de Poire Sucré-Vert, dont elle diffère par l'époque de sa maturité, le port et la forme du feuillage, etc. ; elle se rapproche par quelques carac- tères extérieurs de la poire d'Ange, mais elle n'est pas musquée. » (Jardin fruitier du Muséum, 1868, t. VIL) Poires : SUCRÉ-VERT D'AUTOMNE, SUCRÉ-VERT DU HAM, ( Synonymes de poire Sucré- { Vert. Voir ce nom. 860. Poire SUCRÉ-VERT D'HOYERSWERDA. Synonymes. — Poires : 1. Souveraine d'Été ( Downing, the Fruits and fruit trees of America 1863, p. 582). — 2. Sucrée d'Hoyerswerda {Id. ibid.; — et Mas, le Verger, 1867, t. II, poires d'été, n° 43). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés et arqués, longs, de moyenne grosseur, bien flexueux, brun clair jaunâtre ou verdâtre, ayant les lenticelles larges, apparentes, un peu clair-semées, et les coussinets saillants. — Yeux : moyens , coniques ou ovoïdes, aigus et non appliqués contre le bois , aux écailles dis- jointes. — Feuilles: petites, lancéolées, à bords faiblement dentés ou crénelés , à pétiole assez long, bien nourri, stipulé. Fertilité. — Peu commune. Culture. — De vigueur modérée, il pousse convenablement sur cognassier, mais le franc est le sujet qui lui plaît le mieux; la croissance de l'écusson n'a rien d'exceptionnel; quant à ses pyramides, elles sont généralement assez satisfaisantes. Description du fruit. — Grosseur : toujours au-dessous de la moyenne. — Forme : turbinée-obtuse ou ovoïde-globuleuse assez irrégulière. — Pédoncule : court, fort, non arqué, vertical, implanté dans un faible évasement à bords arrondis. — Œil : petit, ouvert, légèrement enfoncé. — Peau : un peu épaisse, vert clair nuancé de jaune blafard, entièrement semée de larges points gris-roux du côté de l'ombre et brun verdâtre sur la face exposée au soleil, où elle est en outre amplement vermillonnée. — Chair : blanc verdâtre, mi-fine, cassante, aqueuse, granuleuse auprès des pépins. — Eau : suffisante, très-sucrée, acidulé, ayant un parfum musqué assez agréable. Maturité. — Vers la moitié d'août. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette variété est originaire, de la Saxe et remonte aux premières années de notre siècle, ainsi qu'il résulte des lignes suivantes , 680 SUC f SUCRÉ-VERT PAQ — ROC = SUCRÉE BIV— COMJ écrites en 1805 par le pomologue allemand Diel, et dont voici la traduction : « D'après tous mes renseignements, le sauvageon d'où provient cette nouvelle poire a été récemment découvert dans la ville d'Hoyerswerda (Saxe). On chercherait doue vainement ce poirier chez les anciens auteurs. C'est le secrétaire du trésorier de la cour, M. J. W. Millier, de Dresde, qui m'en a donné des greffes. » [Kernobstsorten, 1805, p. 24.) Poire SUCRÉ -VERT DE PAQUES. — Synonyme de poire Bonne de Soulers. Voir ce nom. Poire SUCRÉ -VERT DE ROCHET. — Synonyme de poire Sucrée de Montluçon. Voir ce nom. Poire SUCRÉE DE BIVORT. — Synonyme de poire Émerance. Voir ce nom. Poire SUCRÉE -BLANCHE. — Synonyme de Blanquet à longue queue. Voir ce nom. Nota. — M. Boisbunel, pépiniériste rouennais, a gagné de semis en 1866 une poire qu'il a nommée Sucrée- Blanche et qu'on ne doit pas supposer identique avec le Blanquet à longue queue. Comme elle n'a pas encore mûri dans mon école, je ne saurais la caractériser. Son obtenteur m'écrit (2 mai 1869) « que c'est un bon et « beau fruit d'août. » Quant à l'arbre, je puis assurer qu'il est très-vigoureux sur cognassier ; ses pyramides sont de toute beauté. Poire SUCRÉE DE BRUXELLES. — Synonyme de poire Sucrée Van Mons. Voir ce nom. 861. Poire SUCRÉE DU COMICE. Descriptioii de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés et arqués, gros, peu longs, irrégu- lièrement géniculés, fauve nuancé de rouge, à lenticelles larges et abondantes, à coussinets mo- dérément ressortis. — Yeux : moyens, coniques-allongés, bien écartés du bois. — Feuilles : ovales-allongées, planes ou rele- vées en gouttière, ayant les bords assez profondément crénelés, le pétiole long et grêle. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur n'a rien d'excessif; on le greffe sur franc ou sur cognassier ; la crois- sance de l'écusson est un peu lente ; les pyramides sont irrégu- lières mais de force convenable. SUC [sucrée dor — mon] 681 Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins obtuse, peu régulière, très-ventrue dans toute sa partie inférieure. — Pédoncule : assez court et assez mince, recourbé, obliquement implanté à fleur de fruit et souvent adossé contre un léger mamelon. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, à peine enfoncé. — Peau : jaune d'or, entièrement semée de points roussâtres et généralement rayée de fauve autour de l'œil. — Chair: blanche, mi-fine et mi-fondante, aqueuse, contenant au centre quelques fortes granulations. — Eau : abondante, très-sucrée, douce, faiblement parfumée. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est un gain peu méritant de l'ancien Comice horticole d'Angers. Le pied-type donna ses premiers fruits en 1855. (Voir Annales, t. IV, 2e partie, p. 134.) Poire SUCRÉE-DORÉE. — Synonyme de poire Napoléon. Voir ce nom. Poire SUCRÉE-GRISE. — Synonyme de poire Grise- Bonne. Voir ce nom. Poire SUCRÉE D'HOYERSWERDA. — Synonyme de poire Sucré-Vert d'Hoyers- werda. Voir ce nom. 862. Poire SUCRÉE DE MONTLUÇON. Premier Type. Synonymes. — Poires : 1. Sucré-Vert DE Rochet ( Decaisne , le Jardin fruitier du Muséum, 1863 , t. V). — 2. Gros- Sucré-Vert de Montluçon (Phelippon, horticulteur à Montluçon , Lettre à M. André Leroy, du 18 novembre 1864). — 3. Sucrin-Vert ( Congrès pomolo- gique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 109). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom- breux, généralement un peu étalés, longs , très-gros , bien flexueux et brun verdâtre cendré, aux lenti- celles larges, apparentes, rappro- chées, aux coussinets ressortis. — Yeux: volumineux, écartés du bois et coniques ou ovoïdes - pointus , ayant les écailles disjointes. — Feuilles : grandes , ovales plus ou moins allongées, faiblement acu- minées, assez profondément den- tées sur leurs bords, à pétiole des plus courts, mais très-nourri. Fertilité. — Abondante. Culture. — Le cognassier con- vient beaucoup à ce poirier, doué d'une vigueur parfaite; il développe 682 SUC [sucrée mon" Poire Sucrée de Montluçon. — Deuxième Type. assez vite son écusson et fait dès sa deuxième année de belles et fortes pyramides. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde légèrement allongée et ventrue, ou turbinée - obtuse très -irrégulière et très-bosselée. — Pédoncule : long, recourbé, assez mince à son milieu, beaucoup plus fort à ses extrémités, inséré de côté au centre d'une cavité quelquefois bien pro- noncée et dont les bords sont presque toujours très- inégaux. — Œil: grand et mi-clos, arrondi, ordinai- rement un peu saillant mais parfois aussi fortement en- foncé dans un vaste bassin. — Peau : épaisse, jaune olivâtre, largement macu- lée de brun-roux autour du pédoncule, ponctuée , mar- brée , striée de même et légèrement lavée de rouge sombre sur le côté de l'in- solation. — Chair : blan- châtre, fine, fondante et juteuse, à peine pierreuse mais quelque peu marces- cente. — Eau : toujours très-abondante et bien su- crée , vineuse , aigrelette , possédant un parfum déli- cat. Maturité. — Courant d'octobre et partie de no- vembre. Qualité. — Première. Historique. — Voici l'origine de cette poire, d'après notre Congrès pomolo- gique : « Elle a été trouvée, il y a cinquante-deux ans (vers 1812), dans la haie d'un jardin attenant au Collège de Montluçon (Allier), par le nommé Rocket, encore vivant, et qui à cette époque était le jardinier du Collège. » {Pornologie de la France, 1864, t. II, n° 109.) A ces renseignements, j'ajoute les suivants, aussi variés qu'utiles, qui m'ont été fournis le 18 novembre 186-4 par M. Phelippon, horticulteur a Montluçon même : « On vient — m'écrivait-il — de mettre en vogue, par un extrait du Jardin fruitier du Muséum inséré dans la Revue horticole du 16 septembre 1864, notre Gros-Sucré-Vert de Montluçon sous la dénomination nouvelle de Sucrée de Montluçon. Cette poire a toutes les qualités analysées par le savant professeur Decaisne, mais elle a néanmoins quelques petits défauts Ainsi, se mangeant d'octobre en novembre, elle blossit à une trop grande SUC [sucrée pré — vanJ 683 maturité ; et, mûre, se foule facilement dans un transport auquel on n'aurait pas apporté de soins très-minutieux. De plus, elle tient mal à l'arbre, sous les coups de vent, d'où suit que la haute-tige ne saurait lui convenir. » Poire SUCRÉE PRÉCOCE. — Synonyme de Rousselet hâtif. Voir ce nom. 863. Poire SUCRÉE VAN MONS. Synonymes. — Poires : 1 . Sucrée de Bruxelles ( Diel, Vorz. Kemobsisorlen, 1 823, p. 21 3 ). — 2. Beurré vert d'Automne (Langethal, Deutsches Obstcabinet, 1860, 12e cahier). — 3. Rousselet-Satin (Oberdieck, lllustriries Handbuch der Obstkunde, 1860, t. II, p. 113, n° 45). — 4. Satin vert d'Automne {M. ibid,). — S. Vert-Pomme {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés ou réfléchis, très -gros et longs , peu coudés , légèrement duveteux, vert-fauve, aux lenti- celles larges , des plus abondantes, aux coussinets généralement bien développés. — Yeux : assez volu- mineux , ovoïdes , pointus , écartés du bois, parfois même formant éperon. — Feuilles: très-nombreu- ses, d'un beau vert-foncé, ovales ou ovales-arrondies , acuminées, planes ou faiblement relevées en gouttière, à bords profondément dentés, à pétiole fort et très-court. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Tout sujet convient à ce poirier, dont la vigueur est grande ; l'écusson croît vite ; les pyramides sont remarquables. Description du fruit. — Grosseur ': moyenne et quelque- fois plus volumineuse. — Forme : ovoïde, irrégulière, mamelonnée au sommet , bien ventrue vers la base et presque toujours beaucoup moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, mince, recourbé, renflé à sa partie inférieure, très-obliquement inséré dans une large mais peu profonde cavité à bords des plus inégaux. — Œil : assez grand , souvent mi-clos et presque saillant. — Peau : vert-pré nuancé de jaune pâle, semée de points gris et de quelques petites taches fauves, rayée de brun clair dans le bassin ombilical et faiblement maculée de même autour du pédoncule. — Chair: blanche, grosse, aqueuse et mi-fondante, assez granuleuse auprès des pépins. — Eau : abondante , sucrée , vineuse , légèrement aromatique. Maturité. — Vers la mi-octobre. Qualité. — Deuxième, quand cette poire est prise encore un peu verte; mais troisième aussitôt que sa maturité complète est arrivée, car elle blossit alors immé- diatement, sans qu'aucune marque extérieure vienne l'annoncer. 684 SUC [sucrée ver — zurJ Historique. — Ce fruit belge, dont l'obtention eut lieu vers 1815, à Bruxelles, est encore peu connu dans notre pays, où sa culture remonte seulement à une quinzaine d'années. Il passa d'abord en Allemagne, et ce fut le docteur Diel qui l'y décrivit le premier, en 1823 [Vorz. Kernobstsorlen, p. 213). Il le tenait de i'obtenteur même, Van Mons, mais il remplaça avec raison, par le nom Sucrée de Bruxelles, celui Verte dans Pomme, complètement inexplicable, sous lequel il l'avait reçu. Aujourd'hui, surtout en France, Sucrée de Van Mons est l'unique dénomination donnée à cette variété. Poire SUCRÉE-VERTE. — Synonyme de poire Sucré-Vert. Voir ce nom. 864. Poire SUCREE DE ZURICH. Premier Type. Deuxième Type. Description de l'arbre. — Bois : fort ou très- fort. — Rameaux : des plus nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, gros et longs, bien génicu- lés, brun clair grisâtre ou verdâtre, ayant les len- ticelles très-larges, peu abondantes, les coussinets presque nuls et de courts mérithalles. — Yeux ; assez volumineux, coniques ou ovoïdes, excessive- ment écartés du bois et souvent sortis en longs éperons. — Feuilles : petites , nombreuses, générale- ment lancéolées, planes ou quelque peu contour- nées , portées sur un pétiole de longueur et de grosseur moyennes. Fertilité. — Grande. Culture. — Le cognassier lui vaut mieux que le franc, tellement sa vigueur est excessive ; il fait d'admirables pyramides et développe vite son écusson. Description du fruit. — Grosseur : petite et parfois un peu plus volumineuse. — Forme : turbinée faiblement obtuse , ou ovoïde très-régulière. — Pédoncule : court ou de moyenne longueur, assez grêle, légè- rement recourbé , implanté à fleur de peau et contre un mamelon peu prononcé. — Œil : petit, ouvert, bien arrondi, presque saillant. — Peau : jaune verdâtre clair, uni- formément ponctuée de gris-roux, maculée de fauve autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre, fine, fondante, juteuse, à peine granuleuse au centre. — Eau : très-abon- dante et très - sucrée , acidulé , ayant un léger parfum de cannelle qui la rend fort agréable. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. SUC-SUP 685 Historique. — Le Comice horticole d'Angers possédait jadis ce poirier dans sa collection; il y portait le n° 29 (voir Catalogue de 1852) et avait été planté vers 1836, en même temps que le n° 10, le Citron de Sierentz, expédié avec lui des frontières de la Suisse. Les pomologues ne se sont guères occupés de cette variété, dont l'origine semble indiquée par le nom : Sucrée de Zurich. Le baron de Biedenfeld est le seul qui m'en ait offert une courte description, dans son Handbuch aller bekannten Obstsorten, imprimé à Iéna en 1854, mais il n'a pas touché la question de provenance. Poire SUCRIN-BLANC D'ÉTÉ. — Synonyme de Blanquet à longue queue. Voir ce nom. Poire SUCRIN-VERT. — Synonyme de poire Sucrée de Montluçon. Voir ce nom. Poire de SUISSE. — Synonyme de poire Verte-Longue panachée. Voir ce nom. Poire SUKEREY. — Synonyme de poire Gros-Blanquet long. Voir ce nom. Poire SUPERBE. — Synonyme de poire Petit-Muscat. Voir ce nom. Poires SUPRÊME. — Synonymes des poires Bellissime d'Été, Jargonelle et Suprême Coloma. Voir ces noms. 865. Poire SUPREME COLOMA. Synonymes. — Poires : 1. Précieuse d'Hiver de Coloma (Diel, Kernobstsorten, 4 825, p. 131). — 2. Suprême (Van Mons, Arbres fruitiers, 1835, t. I, p. 179 ). — 3. Beurré Liegel (Lucas, Pomologie wurternbergeoise, 1858, p. 54). — 4. De KoPERTSCH (Id.ibid.). — 5. Princesse Caroline-Amélie (Id. ibid.). — G. Beurré d'Hiver DE Liegel (Jahn, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1860, t. II, p. 171, n° 74). — 7. Duchesse Caroline- Amélie (Id. ibid.). — 8. Prince Schwarzenberg (Id. ibid.). — 9. Princiére de Kopertsch (Id. ibid.). — 10. Unique musquée (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux ; assez nombreux, étalés et arqués, de grosseur et de longueur moyennes, peu coudés, brun-fauve nuancé de vert, finement et abondamment ponctués, à coussinets aplatis. — Yeux : petits , coniques , très-écartés du bois , ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : ovales, légèrement crénelées ou presque entières, portées sur un pétiole long et mince. Fertilité. — Abondante. Culture. — Si ce poirier pousse convenablement sur le cognassier, sa vigueur très-modérée fait néanmoins qu'il prospère beaucoup mieux sur le franc ; il prend une forme pyramidale assez satisfaisante et développe un peu tardivement son écusson. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins raccourcie, généralement très-ventrue vers son milieu et plus volumineuse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule ; assez long, arqué, de moyenne force mais renflé aux extrémités, régulièrement inséré au centre d'une 686 SUP Poire Suprême Coloma. large et peu profonde dépression. — Œil : grand ou moyen, ouvert, presque saillant. — Peau: mince et unie, jaune olivâtre, marbrée habituellement de roux verdâtre et abondamment ponctuée de brun. — Chair : blanchâtre, fine, fondante, juteuse , presque exempte de pierres. — Eau : fort abon- dante, très -sucrée, acidulé, ayant un parfum particulier des plus délicats. Maturité. — Courant de décembre et gagnant parfois le commencement de février. Qualité. — Première. Historique. — Par son exquise saveur, ce fruit jus- tifie bien le nom de Poire Suprême, qu'il reçut dès sa naissance. Divers pomolo- gues allemands l'ont décrit voilà plus de quarante ans déjà, mais — Diel excepté — sans le rattacher à sa véri- table patrie. Ainsi certains voulaient qu'il provînt des semis du pasteur Langecker, de Buschitz, et d'autres le disaient gagné à Kopertsch. C'était une double erreur : la Bohème, dans laquelle sont situées ces deux localités, n'a nullement à revendiquer cette variété pour sa pomone ; elle appartient à la Belgique , où l'égrasseau qui l'a produite fut, en 1788, semé par le comte Coloma, de Malines. Ce fait résulte du passage suivant, extrait d'un ouvrage de Van Mons, arboriculteur belge dont le zèle pour la propagation des fruits nouveaux nés dans son pays, a toujours été fort grand : « Le jardin des religieuses Riches-Claires, ou Urbanistes — écrivait-il en 1 835 — a fourni les bons fruits dont le comte Coloma a enrichi le domaine de Pomone. Le premier gagné de ces fruits, fut la poire Urbaniste M. Coloma posséda ce jardin immédiatement après la suppression de l'ordre (1786).. .. Dès 1788 il y avait fait des semis, dont sont provenues d'autres bonnes sortes, et parmi elles la Princesse d'Orange, la Reine des Poires, la Suprême, etc., etc. » {Arbres fruitiers, 1835, t. I, pp. 178-179.) L'Allemagne posséda cette variété peu après la mise à fruit du pied-type, qui eut lieu de 1802 à 1804, comme pour ses congénères la Princesse d'Orange et la Reine des Poires (voir plus haut, pp. 561 et 582, leur historique). Son importation en France est assez récente, du moins dans les départements de l'Ouest, où personne ne la cultivait encore en 1854. Ayant lu chez un de nos pomologues que ce fruit avait été obtenu par M. l'Hoir, nouvel acquéreur, prétendait-on, de l'enclos des Urbanistes jadis possédé par le comte Coloma, à Malines, j'ai voulu contrôler cette SUP — SUR G87 version, si fort en désaccord avec mes autres renseignements. Aujourd'hui, je puis maintenir tous mes dires sur l'origine de la poire Suprême, grâce à l'extrême obli- geance de M. le bourgmestre de Malines. Voici effectivement les principaux passages de la lettre qu'il m'adressait le -4 mars 1869 : « Monsieur André Leroy, en réponse à votre question du 24 février 1869, j'ai l'honneur de vous transmettre extrait de l'acte de décès du comte Coloma, qui acheta en 1786 le jardin des Urbanistes, à Malines, où l'on montre encore un poirier semé par ce personnage, et portant son nom Après la mort du comte — 24 juillet 1819 — cette propriété fut acquise par les enfants de sa sœur, la baronne de Neve de Boden Actuellement elle appartient, en vertu d'un acte de partage, à dame Adèle-Jeannette de Neve, femme du chevalier de Wargny ; et la famille de Neve déclare n'avoir aucune connaissance de ce que la propriété dont il s'agit, aurait appartenu à un sieur l'Hoir, dont le nom n'est pas mentionné dans leurs archives. » Observations. — Il est instant de se rappeler qu'il existe, outre la Suprême Coloma, un Beurré Coloma, ou simplement Poire Coloma, qui mûrit en octobre, puisque les noms Coloma d'Automne et Coloma d'Hiver sont synonymes des variétés Urbaniste et Bonne de Malines, autrement on s'exposera toujours à confondre entr'elles ces diverses espèces. Poire SUPRÊME GRISE. — Synonyme de poire Passe-Colmar. Voir ce nom. 866. Poire SURPASSE-CRASSANE. Description de l'arbre. — Bois : assez faible. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés, de grosseur et de longueur moyennes, coudés, vert jaunâtre nuancé de brun, ayant les lenticelles peu larges, clair-semées , les coussinets ressortis et de courts mérithalles. — Yeux: moyens, coniques, lavés de gris, plus ou moins aigus et généralement placés en éperon. — Feuilles : assez grandes , ovales , bien acuminées, planes ou relevées en gouttière, à bords faiblement denticulés, à pétiole long, mince et courtement stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Modérément vigou- reux, il préfère le franc au cognas- sier, quoique pourtant il réussisse passablement sur ce dernier sujet ; la croissance de l'écusson est lente ; les pyramides sont régulières mais un peu basses. Description du fruit. — Grosseur: moyenne et parfois moins volumineuse. — - Forme : globuleuse ou turbinée très-arrondie, plate à la base, mamelonnée au 688 SUR sommet. — Pédoncule : de grosseur et de longueur moyennes, arqué, souvent renflé à ses extrémités et particulièrement à l'inférieure , placé de côté dans une large cavité de profondeur variable. — Œil: petit ou moyen, très-ouvert, à peine enfoncé, uni sur ses bords. — Peau : quelque peu rugueuse , jaune olivâtre foncé, finement et abondamment ponctuée de gris-roux, tachetée de même, légèrement lavée de brun clair autour de l'œil et du pédoncule, et quelquefois nuancée de rouge sombre sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanchâtre , fine , juteuse, fondante, contenant au centre quelques fortes granulations. — Eau : abon- dante, très-sucrée, bien parfumée, douée d'un aigrelet des plus agréables. Maturité. — Fin d'octobre ou commencement de novembre, et se conservant jusqu'en décembre. Qualité. — Première. Historique. — Des divers renseignements que j'ai recueillis sur l'origine de cette variété, il résulte qu'elle sort des semis du professeur Van Mons. Il l'obtint de 1819 à 1822, dans sa pépinière deLouvain (Belgique) , et l'inscrivit en 1823 parmi les poiriers de son Catalogue, sous le n° 310 et le nom Surpasse-Crassane, qui réellement n'a rien d'exagéré, car notre vieille Bergamote Crassane est trop souvent de deuxième qualité, dans les terres argilo-schisteuses, pour l'emporter sur ce gain moderne. Observations. — Nous avons décrit ci-dessus (p. 505) la Passe-Crassane, obtenue en 1855 par M. Boisbunel, pépiniériste à Rouen. C'est un excellent fruit mais qui possède un de ces noms qu'on devrait éviter d'introduire dans la culture, où ils sont la source de nombreuses erreurs. Comment, en effet, ne pas aisément croire identiques deux poiriers dont l'un se nomme Surpasse-Crassane et l'autre Passe-Crassane?... L'intérêt même de l'arboriculteur lui commande de ne jamais adopter de semblables dénominations. 867. Poire SURPASSE-MEURIS. Synonymes. — Poires : 1. Meuris (Diel, Vorz. Kernobstsorten , 1825, p. 109). — 2. FERDINAND Demeester (Poileau, Notice sur la théorie Van Mons , 1834, p. 43, n° 6; — et Alexandre Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1857, t. V, p. 55 ). — 3. Ferdinand de Meister (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1859, t. II). — 4. Ferdinand de Munster {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : un peu faible. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, de grosseur et de longueur moyennes, peu géniculés, vert grisâtre nuancé de rouge sombre, ayant les lenticelles apparentes, clair- semées, les coussinets presque aplatis et de courts mérithalles. — Yeux: petits ou très-petits, coniques, aigus, collés contre l'écorce à la base du rameau, mais, à sa partie supérieure, faiblement écartés du bois. — Feuilles : grandes, ovales- elliptiques ou ovales-arrondies , acurainées , planes ou quelque peu canaliculées, abords plus ou moins profondément dentés, à pétiole fort, de longueur moyenne et courtement stipulé. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il est de vigueur modérée, plutôt qu'ordinaire, pousse parfaitement sur franc et assez bien sur cognassier ; l'écusson se développe vite ; quant aux pyramides, elles sont régulières et d'une taille satisfaisante, surtout dans leur troisième année. SUR 689 Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : turbinée- obtuse ou ovoïde-raccourcie, toujours très-ventrue vers la base et généralement assez bosselée. — Pédoncule : fort, de longueur moyenne, arqué, vertical, inséré à Poire Surpasse-Meuris. fleur de Peau ou dans une cavité étroite et plissée dont l'un des bords est sensible- ment mamelonné. — Œil: grand, large, très-ouvert et modérément enfoncé , souvent entouré de plis bien marqués. — Peau : rugueu- se, jaune olivâtre, ponctuée de gris, amplement tachée, lavée et marbrée de fauve, surtout sur le côté exposé au soleil, où de plus elle est fréquemment colorée de rouge-brun . — Chair : blanc un peu jaunâtre, mi -fine et mi-fondante, aqueuse, assez granuleuse au cœur. — Eau : excessivement abondante , très - sucrée , aigrelette et savoureuse , quoique rarement douée d'un parfum prononcé. Maturité. — Fin d'août et commencement de sep- tembre. Qualité. — Quelquefois première, mais deuxième le plus habituellement, quand l'eau est peu parfumée. Historique. — Gain du semeur Van Mons, qui l'obtint à Bruxelles avant 1818 et la dédia au sieur Meuris, alors contre-maître de sa pépinière, cette variété fut décrite en Allemagne, dès 1825, par le docteur Diel. Il l'appelait Meuris, lui donnait Surpasse-Meuris pour synonyme, et faisait observer que c'était un gros fruit, même en plein vent; ce qui prouve qu'en 1825 sa culture datait déjà de plusieurs années. (Vorz. Kernobstsorten, p. 109.) Elle ne parut qu'en 1837 dans les jardins français et pendant assez longtemps s'y trouva sous un faux nom, celui du nouveau jardinier de Yan Mons : Ferdinand Demeester, qui, dit-on, ne se contentant pas du Colmar Demeester, que Van Mons lui consacrait en 1824 (voir notre tome Ier, p. 582), avait ainsi rebaptisé le poirier Surpasse-Meuris, puis s'était empressé d'en distribuer des greffes. Ce fait est du moins attesté par le successeur de Van Mons, M. Bivort, dans ses Annales de pomologie belge (1857, t. V, p. 55). Quant à l'expli- cation que pourrait réclamer le qualificatif Surpasse, joint au nom de la poire ici caractérisée, comme elle a été fournie plus haut (p. 461), à l'article Nec-plus-Meuris, inutile de rentrer à cet égard dans aucun détail. Poire SURPASSE-REINE. — Synonyme de poire Rameau. Voir ce nom. il. 44 090 SUR 868. Poire SURPASSE-VIRGALIEU. Synonyme, — Poire Suiïpasse-Virgouleuse (Downing, the Fruits and fruit trees of America , édilion de 1849, p. 416). ESescriptiou de l'arbre. — Bots : assez fort et jaune-orange nuancé de gris. — Rameaux : nombreux , généralement érigés, gros, assez longs, flexueux, brun jaunâtre , à lentieelles larges et abon- dantes , à coussinets saillants. — Yeux : écartés du bois, de grosseur moyenne, ovoïdes , aigus , ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : vert clair jaunâtre, ovales, dentées en scie ou crénelées, por- tées sur un pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Extrême. Culture. — Sa vigueur est ordinaire, ainsi que son développement ; tout sujet lui convient, et ses pyramides sont habi- tuellement assez jolies. Descript ion du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde-cylindrique ou cylindrique-allongée, plus ou moins irrégulière et toujours bosselée, surtout à la partie supérieure. — Pédoncule: fort, habituellement assez court, rarement très- arqué, renflé à la base, oblique, implanté à fleur de fruit. — Œil: petit, ouvert, non enfoncé, uni sur ses bords. — Peau : vert-pré, ponctuée, marbrée de brun clair et tachée de fauve autour du pédoncule, où elle est en outre sensiblement rugueuse. — Chair : blanc verdâtre, fine, cassante ou mi-cassante, à peine granuleuse. — Eau : peu abondante, mais excessivement sucrée, acidulé et d'une saveur musquée très-délicate. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — J'ai rapporté d'Amérique ce fruit en 1849; il y jouit à juste titre d'une grande faveur, mais personne n'y saurait encore affirmer qu'il en soit originaire. Ainsi Downing, un des pomologues les plus accrédités de cet Était, dut se borner, en 1863, à répéter uniquement ce qu'en 1849 il avait dit de la prove- nance du poirier Surpasse-Virgalieu : « Je n'ai pu jusqu'ici — déclarà-t-il à ces deux époques — découvrir l'origine de celle précieuse variété. Ce fut M. Andrew Parmentier, pépiniériste à Brooklyn, près New-York, qui Je premier la propagea sous ce nom. Au reste, rien ne nous garantit qu'elle ne soil pas simplement une poire étrangère à laquelle, faute de la reconnaître, il aura donné le présent surnom, par allusion à notre Virgalieu [le Doyenné ou Doyenné blanc], qu'elle surpasse eu qualité. » (The Fruits and fruit trees of America, page 410 de l'édition 1849, et .'iliO de l'édition 1863. WlwervRtioifig. — L'écrivain que nous venons de citer demande à ses lecteurs SUR-SUZ 091 [ibid., 1863, p. ooO) si le Colmar Van Mons n'aurait pas quelque rapport avec la Surpasse-Virgalieu ? En ce qui nous concerne , nous répondons : Non , car ce Colmar, actuellement cultivé sous la nouvelle dénomination Colmar des Invalides, au lieu d'être un fruit parfait, puis de mûrir en septembre-octobre, comme la Surpasse-Virgalieu, mûrit en décembre, dépasse le mois de mars et ne peut être mangé cru (voir sa description, t. Ier, pp. 584-o8o). Poire SURPASSE -YIRGOULEUSE. — Synonyme de poire Surpasse-Virgalieu. Voir ce nom. Poire SUR-REINE. — Synonyme de poire Rameau. Voir ce nom. 869. Poire SUZETTE DE BAVAY. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : excessi- vement nombreux, érigés, très-gros mais peu longs, bien géniculés et janne verdâtre, à lenticelles des plus fines et des moins abondantes, à cous- sinets ressortis, à courts mérithalles. — Yeux : volumineux, ovoïdes, aigus et écartés du bois, souvent formant éperon , et ayant les écailles dis- jointes. — Feuilles: petites, toujours très-abondantes, ovales, légèrement canaliculées, presqu'entières sur leurs bords et munies d'un pétiole court et faible. Fertilité. — Grande. Culture. — Sa vigueur est extrême, aussi le cognassier lui convient-il mieux que le franc; il fait des pyramides d'une beauté tout exceptionnelle ; l'écusson n'a rien de particulier dans son développement. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et quelquefois un peu plus volumineuse. — Forme: globuleuse ou ovoïde fortement arrondie, bosselée et généralement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court, arqué, bien nourri, très-renflé à son point d'attache, inséré obliquement ou verticalement dans une cavité profonde, large, plissée et à bords inégaux. — OEil: petit, ouvert, régu- lier, enfoncé, entouré de légers plis. — Peau : rugueuse, jaune pâle, ponctuée de brun verdâtre et couverte, principalement autour de l'œil et du pédoncule, de grandes taches grises, rousses et rougeàtres. — Chair : blanche, mi-fine, fon- dante ou mi-fondante, juteuse, presque exempte de pierres. — Eau : abondante ou suffisante, sucrée, acidulé, plus ou moins parfumée d'anis. Maturité. — Commencement de janvier et pouvant atteindre le mois d'avril. Qualité. — Première, en raison seulement de sa longue garde. 692 SWA-SYL Historique. — Le major Bsperen, de Malines [Belgique), fat robtenteur de ce fniit d'arrière-saison. Il le vit mûrir pour la première fois en 1 84:î et le dédia a M*' Suzette de Bavay, dont, la famille possède encore aujourd'hui les pépinières bien connues de Vilvorde-lez-iJruxeJles. Cette variété pénétra dès 1844 dans les jardin:-; français. Poire SWAN S EGG. — Synonyme de poire Œuf de Cygne. Voir ce nom. Poibe SWAN'S ORANGE. — Synonyme de poire Onondaga. Voir ce nom. Poire SYCLE. — Synonyme de noire Seekel. Voir ce nom. Poire SYLVANGE. — Voir Silvange. T Poire des TABLES DES PRINCES. ce nom. Synonyme de poire d'Épargne, Voir 870. Poire TARDIVE DE TOULOUSE, Synonyme* — PoiVa Duchssse d'Hiver (Carrière, Rewwa horticole, Paris, année IStJl p. SI). Dea«riptloB de l'ar- bre. Bois : fort, fta- meaug : nombreux, légère- ment étalés et arqués, gros et assea longs, bien coudés, un peu duveteux, vert jau ûàtre nuancé de rouge, sur- tout auprès des yeux, avant les lenticelles larges, rap- prochées, et les coussinets saillants. — Yeux : très- ôcartésdu bois, de moyenne grosseur , coniques , aus écailles sensiblement dis- jointes. Feuilles : gran des, elliptiques, faiblement acuminées, à. peine créne- lées sur leurs bords , au pétiole assez, long , très- nourri, rigide et largement stipulé. Fertilité, — Ordinaire, Culture, C'est un poi- rier d'une vigueur parfaite sur toute espèce de sujet; l'éCUSSOU Croît vite ; les pv ra mules laissent un peu a désirer [tour la régularité, mais elles sont d'une force très-satisfaisante. HcMrriiitioM «in fruit. - Grosseur : volumineuse, — Forme : o\o\do géné- ralement irrégulière, toujours bien bosselée et parfois ayant un côté beaucoup moins renflé 1729, tabl. 71, n» 1). — 6. Udale's Warden (Id. ibid.). — 7. Belle de Jersey d'Hiver (George Lindley. Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 413, n° 15G). — 8. Belle de FouqueT (Prévost, Pomologie de la Seine-Inférieure, 1839, p. 73).— 9. De Rochefort [dans le Loiret] (Id. ibid.). — 10. De Ghamrers (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 150, n° 377). — 11. Germain Baker (Id. ibid.). — ■ 12. Lent Saint-Germain (Id. ibid.). — 13. Piper (Id. ibid.). — 14. Warden de Pickering (Id. ibid.).— 15. Saint-Germain d'Uvidale (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1864, t. II, n° 66). l&escription de l'ai'Aure. — Bois : fort. — Hameaux : très-peu nombreux, bien étalés, longs et des plus gros, sensiblement coudés, brun -fauve foncé et 704 TON Poire Tonneau. légèrement rougeâtre, ayant les lenticelles assez larges, abondantes, les coussinets presque nuls. — Yeux : aux écailles mal souciées, moyens ou petits, aplatis, duve- teux, noyés dans l'écorce. — Feuilles : grandes, épaisses, généralement elliptiques et un peu cotonneuses, eana- liculées et contournées, à bords assez profondément dentés , à pétiole très-court, excessivement épais, roide et pourvu de longues sti- pules. Fertilité. — Abondante. Culture. — La vigueur de ce poirier est ordinaire, ainsi que le développement de son écusson; tout sujet lui convient; il fait de fortes mais de disgracieuses pyra- mides , toujours maigre- ment ramifiées. Description «lu fruit. — Grosseur : considérable. — Forme : ovoïde presque cylindrique ou ovoïde ar- rondie , très -irrégulière et très-bosselée, souvent assez contournée, ayant constam- ment un côté beaucoup plus renflé que l'autre et le som- met fortement mamelonné. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, re- courbé , plus gros à ses extrémités qu'à son milieu, inséré verticalement dans un vaste bassin dont l'un des bords est très-relevé. — Œil : grand ou moyen, ouvert ou mi-clos, occupant le centre d'une large et profonde cavité très-irrégulière et fortement plissée. — Peau : dure et des plus épaisses, vert brunâtre nuancé de jaune blafard, ponctuée de gris-roux et amplement vermillonnée sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, sèche et grossière, cassante, coriace et marcescente, assez pierreuse autour des loges. — Eau : presque toujours insuffisante, peu sucrée, acidulé, entachée d'une légère amertume. Maturité. — Courant de novembre et parfois atteignant la fin de décembre. Qualité. — Deuxième, et seulement comme fruit à cuire. Historique. — En décrivant ci-dessus (pp.619-G2I) le Saint-Germain d'Hiver, j'ai constaté qu'on se méprit lorsqu'on lui attribua différents synonymes parti- culiers à la nomenclature anglaise, et s'appliquant à la variété appelée Uvedale's Saint - Germain Peur, originaire de la Grande-Bretagne. J'avais besoin de le rappeler ici, où j'étudie notre poire Tonneau, qui n'est autre que ce Saint-Germain TOP -TRI 705 Uvedale, lequel fut importé chez nous vers 1745, puis signalé pour la première fois, comme nouveauté, par les Chartreux de Paris, dans leur Catalogue de 1752 (page 43). Il est alors fort probable que le surnom Tonneau, assez justifié du reste par la forme du fruit, vient de ces derniers, qui le lui auront donné en le greffant dans leurs immenses pépinières. Cela me semble d'autant plus certain, qu'avant eux personne n'a mentionné, nous le répétons, le poirier Tonneau. Un moment la poire Belle-Angevine fut regardée comme pouvant être le Saint-Germain Uvedale, mais bientôt — je l'ai dit au tome Ier, page 191 — les pomologues anglais ayant donné de ce Saint-Germain toutes les descriptions désirables, il resta prouvé que ces deux fruits ne se ressemblaient nullement. Et ce fut alors qu'en consultant la Pomologie si justement estimée de George Lindley (1831 , Guide to the orchard and kitchen garden), je vis cet éminent botaniste affirmer et démontrer (pp. 413-414) que la variété nommée chez nous poire Tonneau, était entièrement iden- tique avec celle gagnée vers 1700 par le docteur Uvedale, d'Eltham. Puis il ajoutait, ce qui complétera cet historique : « Uvedale, un des premiers arboriculteurs « de son époque, vivait encore en 1725 ; il eut à Enfield un jardin dont a parlé « Philippe Miller dans l'édition originale de son Gardener's and botanist's Dïctionary, « publiée en 1724. » [Ibid.) A ceci, je joins un dernier mot : c'est également Miller qui fit connaître en Angleterre ce poirier Saint-Germain Uvedale, auquel nous conservons son surnom Tonneau , car depuis plus d'un siècle nos jardiniers le lui ont constamment appliqué. Observations. — Les Chartreux dans leurs Catalogues, puis Duhamel (1768) en son Traité des arbres fruitiers , ont dit que la poire Tonneau se conservait jusqu'au mois de mars; c'est une tardiveté que je ne lui ai jamais vue : elle blossit souvent à peine cueillie, et atteint difficilement, dans nos contrées, la fin de décembre. — Les Allemands possèdent une poire Tonnelet rouge [Roïhe Confessels- birne], que son nom pourrait faire supposer identique avec celle-ci, mais à tort. Elle en diffère beaucoup, et surtout par la délicatesse de sa chair. Poire de TOPINAMBOUR. — Synonyme de poire Martin-Sire. Voir ce nom. Poire TOTTLEBEN. — Synonyme de poire Général Tottleben. Voir ce nom. Poire TOUGARD [du Muséum de Paris]. — Synonyme de Calebasse Tougard. Voir ce nom. Poire TOUGARD [des Rouennais]. — Synonyme de poire Fondante des Bois. Voir ce nom. Poire de TOUT-TEMPS. — Synonyme de poire de Cadillac. Yoir ce nom. Poire TRÈS-GROSSE DE BRUXELLES. — Synonyme de poire Belle- Angevine. Yoir ce nom. Poires TRÉSOR {ou de). — Synonymes de poires d'Amour, Belle- Angevine et Gilles-ô-GUles. Yoir ces noms. Poire TRIOMPHE DE HASSELT. — Synonyme de poire Van M arum. Voir ce nom. h. 45 706 TRI 879. Poire TRIOMPHE DE JODOIGNE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, bien étalés , gros et de longueur moyenne , faiblement coudés, cotonneux, vert grisâtre nuancé de rouge, finement et abon- damment ponctués, aux coussinets habituellement mal développés. — Yeux : moyens, ovoïdes, non appli- qués contre le bois. — Feuilles : très-grandes, vert clair, souvent lavées de rouge, arrondies, cour- tement acuminées, ayant les bords irrégulièrement dentés, le pétiole gros, assez court et stipulé. Fertilité. — Convenable. Culture. — La vigueur de cet arbre est ordinaire ; il végète non moins bien sur cognassier que sur franc ; l'écusson se développe très- tardivement; les pyramides sont d'une force satisfaisante mais mal ramifiées et de forme disgra- cieuse. Description du fruit. — Grosseur : généralement au-dessus de la moyenne et quelquefois beaucoup plus volumineuse. — Forme : coDique plus ou moins allongée et plus ou moins régulière, bosselée, à sommet aigu et un peu voûté, à base fortement ventrue. — Pédoncule : de longueur et de grosseur moyennes, légèrement renflé à ses extrémités, recourbé, obliquement implanté à la surface du fruit, avec lequel il est souvent continu. — Œil: assez petit, ouvert ou mi-clos, placé dans un bassin peu profond et dont les bords sont habituellement bien accidentés. — Peau : épaisse , jaune terne , semée de larges points roux et gercés, maculée de brun-fauve autour du pédoncule, mouchetée de même auprès de l'œil, lavée et jaspée de rouge sombre sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre , mi-fine et mi-fondante, juteuse, très-granuleuse au centre. — Eau: des plus abondantes, sucrée, ayant un savoureux parfum, mais entachée d'une acerbité parfois trop prononcée. Maturité. — Fin de novembre ou commencement de décembre, et pouvant atteindre le mois de janvier. Qualité. — Variable : première, dans les sols légers ; deuxième, dans les terrains humides et argileux. Historique. — L'obtenteur de ce poirier fort répandu fut Simon Bouvier, ancien bourgmestre de Jodoigne (Belgique) et très-connu par les nombreux fruits qu'il gagna de semis. Il vit celui-ci mûrir pour la première fois en 1843, et non pas TRI 707 en 1837 ou 1844, comme on l'a erronément avancé dans quelques Pomologies. Bouvier, qui était membre du Comice horticole d'Angers, nous envoya dès 1845 des greffes de cette variété, et nous en marqua l'âge exact. La date que nous indiquons est bien la même, au reste, que celle précisée par M. Alexandre Bivort en 1847, dans son Album de pomologie belge (t. I, p. 26). On se trompadonc également lorsqu'on dit la poire Triomphe de Jodoigne importée dans notre pays en 1839, puisque le pied - type ne fructifia que quatre ans plus tard. Notre Comice, je crois pouvoir l'affirmer, dut être son propagateur en France ; et je vois par mes Catalogues qu'en 1846 (p. 19) elle figurait déjà dans mes pépinières, mais au rang des plus récentes nouveautés. Les erreurs ici rectifiées viennent évidemment de ce qu'on aura confondu l'historique de la poire Délices de Jodoigne, autre gain de Simon Bouvier remontant à 1826 (voir ci-dessus, p. 15), avec celui de la présente espèce. La ressemblance des noms rend, après tout, pareille méprise assez facile. Observations. — Peu de poires sont aussi variables, pour la grosseur et la qualité, que la Triomphe de Jodoigne. On en trouve, selon les sols, de fondantes, mi-fondantes, et même d'entièrement cassantes. Comme volume, j'en ai vu qui pesaient 600 grammes, et d'autres 200 à peine. M. le professeur Decaisne rapporte [Jardin fruitier du Muséum, t. IV) qu'en 1861 la Société d'Horticulture de Paris en reçut trois qui mesuraient chacune 36 centimètres de circonférence, et dont l'une, d'après M. de Liron d'Airoles (1862, Notices pomologiques, t. II, p. 150), atteignait le poids de 965 grammes. 880. Poire TRIOMPHE DE LOUVAIN. Description de l'ar- bre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, gros et courts, étalés, à peine géniculés, légèrement du- veteux,rouge ardoisé, ayant les lenticelles larges, exces- sivement abondantes, et les coussinets presque nuls. — Yeux : moyens, très-aplatis et entièrement plaqués sur l'écorce. — Feuilles : assez grandes, épaisses, coton- neuses , ovales -allongées , généralement contournées et canaliculées, portées sur un pétiole long et des plus nourris. Fertilité. — Remarqua- ble. Culture. — Il n'a qu'une vigueur modérée, pousse sur toute espèce de sujet, développe tardivement son écusson et fait des pyramides qui, encore un peu faibles dans leur seconde année, se montrent convenables quand elles ont atteint l'âge de trois ans. 708 TRI-TRU Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde fortement arrondie, à surface quelque peu bosselée et moins volumineuse, habituellement, d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court et très-nourri, non arqué, obliquement inséré dans une profonde cavité en entonnoir. — Œil : assez ouvert, occupant le centre d'un bassin des plus évasés et dont les bords sont fort inégaux. — Peau : épaisse, roussâtre, semée de larges points gris clair et lavée amplement de rouge violacé sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanche, mi-fine et mi-fondante, aqueuse, assez pierreuse autour des loges. — Eau : très- abondante, sucrée, vineuse, habituellement peu parfumée. Maturité. — Courant d'octobre et commencement de novembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — En 1836 elle fut envoyée de Relgique au Comice horticole de Maine-et-Loire, par feu Simon Bouvier, pomologue à Jodoigne, qui la tenait de Yan Mons, son obtenteur. C'est à Louvain, vers 1822, que ce dernier l'a gagnée. Je la multiplie depuis 1838 et m'étonne du silence à peu près complet gardé sur elle par nos écrivains arboricoles, qui certes en ont souvent recommandé de moins savoureuses. Poire TRIOMPHE DE LA P0M0L0GIE. —Synonyme de poire Sucré-Vert. Voir ce nom. Poire des TROIS-TOURS. — Synonyme de Beurré Diel. Voir ce nom. Poire TROMPE -COQUIN. — Synonyme de poire Ambrette d'Hiver. Voir ce nom. Poire TROMPE -FRIANT. — Synonyme de poire Ambrette d'Été. Voir ce nom. Poire de TROMPE -VALET. — Synonyme de poire Ambrette d'Hiver. Voir ce nom. Poires : TROUVÉE, TROUVÉE DE MONTAGNE, Sj'nonymes de poire Certeau d'Hiver. Voir ce nom. Poire TROUVÉE DE M0NT1GNY. — Synonyme de Scsi de Montigny. Voir ce nom. Poires : de TRUITE, - TRUITÉE, / Synonymes de poire Forelle. { Voir ce nom. TUE 709 881. Poire TUERLINCKX. Synonyme. - Poire Beurré Tuerlinckx (Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1855, p. 63). Descrip- tion de l'ar- bre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux et généralement étalés et con- tournés, gros, courts, coudés et légèrement duveteux , à lenticelles des plus espacées et très -fines, à coussinets presque nuls. — Yeux: moyens, lar- ges, aplatis et collés contre le bois, aux écailles assez mal soudées. — Feuilles : grandes, peu abondantes et ovales-arron- dies, duveteu- ses , à bords profondément dentés, à pé- tiole court et très -nourri. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ce poirier n'a rien d'exceptionnel, soit pour la vigueur, soit pour la végétation ; ses pyramides sont fortes mais pauvrement ramifiées. Description du fruit. — Grosseur : énorme. — Forme : turbinée légèrement obtuse, très- ventrue, bosselée, fortement amincie et un peu recourbée au sommet, plus volumineuse, généralement, d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : court 710 TUE-TYS ou de longueur moyenne, gros, recourbé, assez renflé à la partie supérieure, charnu à la base, obliquement implanté à la surface du fruit et habituellement appuyé contre un mamelon plus ou moins prononcé. — Œil : grand, arrondi, ouvert, souvent très -enfoncé dans un vaste bassin dont les bords sont des plus inégaux. — Peau : vert clair, entièrement ponctuée de roux, striée de même dans la cavité ombilicale et maculée de fauve autour du pédoncule. — Chair : jaunâtre, fine, fondante, un peu granuleuse au centre. — Eau : abondante, fraîche, sucrée, acidulé, savoureuse, douée d'un parfum musqué d'autant plus délicat qu'il n'est pas trop prononcé. Maturité. — Commencement de novembre et se prolongeant jusqu'à la mi- décembre. Qualité. — Plutôt première que deuxième, comme poire à couteau; cuite, elle fait d'exquises compotes. Historique. — Cette si jolie variété m'est venue de Belgique, en 1850, et longtemps je l'ai négligée, sachant qu'on la classait uniquement parmi les fruits à cuire. Mais l'ayant dégustée plusieurs années de suite, depuis 18.64, j'ai reconnu qu'elle valait beaucoup mieux que sa réputation et pouvait , du moins dans mon établissement, figurer avec avantage au rang des poires à couteau. Elle porte, d'après M. Bivort, le nom de son propagateur : « M. Tuerlinckx, de Malines, qui l'a « trouvée, peu avant 1848, dans une campagne dont il avait fait l'acquisition. » [Album de pomologie , 1849, t. II, pp. 99-100.) Poire TULIPÉE. — Synonyme de poire Caillot rosat. Yoir ce nom. 882. Poire TYSON. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, étalés et arqués, grêles, courts, à peine géniculés, rouge olivâtre, ayant les lenticelles fines et rares, les coussinets aplatis et de courts mérithalles. — Yeux : petits, ovoïdes, pointus, non appliqués contre le bois. — Feuilles : petites, peu abondantes, ovales, légèrement dentées, portées sur un pétiole mince et assez long. Fertilité. — Grande. Culture. — Sa vigueur est très -modérée; le franc lui convient mieux, comme sujet, que le cognassier ; 1 ecusson croît tardivement ; quant aux pyramides, elles restent chétives, même dans leur troisième année, et sont des plus irrégulières. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée, bien ventrue à la base et un peu bosselée au sommet, où parfois elle est en outre plissée et assez voûtée. — Pédoncule : long et grêle , flasque , renflé aux extrémités , implanté à fleur de peau et quelquefois presque continu avec le fruit. — Œil : grand ou moyen, mi-clos, modérément enfoncé. — Peau : jaune d'ocre, ponctuée de gris verdâtre , faiblement mouchetée de même et largement vermillonnée sur le coté de l'insolation. — Chair : très -blanche, mi- fine, bien fondante, aqueuse, à TYS 711 peine granuleuse auprès des loges. Poire Tyson. Eau : abondante, très-sucrée, acidulé, douée d'une légère saveur de cannelle qui la rend fort agréable. Maturité. — Commencement et cou- rant d'août. Qualité. — Première. llistoa'iciue. — Elle est originaire des États-Unis , d'où je l'ai tirée en 1858. Le pomologue Hovey, son pre- mier descripteur, en a fait connaître la provenance dans ses Fruits of America (1847). Voici la traduction du passage relatif au pied-type : « Il poussa spontanément — dit cet au- teur — dans le village de Jenkintown , près Philadelphie , au milieu d'une haie appar- tenant à la ferme de M. Jonathan Tyson. Cet égrasseau fut enlevé vers 1794 puis replanté dans un emplacement plus conve- . nahle. Il avait alors un pouce de diamètre. Cinq ou six ans après eut lieu sa mise à fruit. Ses produits .se montrèrent si bons, qu'aussitôt on multiplia le nouveau poirier. Actuellement (1847) ce sauvageon existe encore à Jenkintown, et son tronc mesure au moins deux mètres de circonférence. » (Tome I, p. 33.) u Poire UûALE'S WARDEN. — Synonyme de poire Tonneau. Voir ce nom. Poire D'UNION. — Synonyme de poire Tonneau. Voir ce nom. Poire UNIQUE MUSQUÉE. — Synonyme de poire Suprême Coloma. Voir ce nom. Poire URBANISTE. — Synonyme de poire des Urbanistes. Voir ce nom. 883. Poire des URBANISTES. Synonymes. — Poires : 1. Coloma d'Automne (Diel, Kernobstsorfen , 1816, p. 65; — Poiteau, Notice sur la théorie Van Mons , 183.4, p. 47, n° 17 ; — et Bivort, Album de pomologie , 1847, t. 1, n° 58). — 2. Hurbanis (d'Albret, Traité de la taille des arbres fruitiers , 1840-1851, p. 328). — 3. Beurré Pjouery (Bivort, Album de pomologie, 1847, t. I, n° 43). — 4. Urbaniste (Id. ibid.). — 5. Urbanist's Seedling (Id. ibid., n° 8 ; — et Liron d'Airoles, Notices pomologiques , 1854, p. 43). — 6. Beurré Drapier (Bivort, Album de pomologie, 1850, t. III, p. 69). — 7. Louis Dupont (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère , 1854, t. II, p. 59). — 8. Louise d'Orléans (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1854, t. II, p. 35). — 9. Piquery (Decaisue, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). — 10. Saint -Marc (Robert Hogg, the Fruit manual, 1866, pp. 324 et 333). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés à la base, érigés au sommet^ longs et des plus gros, bien flexueux, vert grisâtre, souvent lavés de rouge au-dessus des yeux, ayant les lenticelles fines, clair- semées, et les coussinets sensiblement accusés. — Yeux : volumineux, ovoïdes, généralement obtus, quelque peu duveteux, fortement écartés du bois et parfois sortis en courts éperons. — Feuilles : ovales-allongées, souvent même lan- céolées , à bords régulièrement dentés en scie , portées sur un pétiole long , de moyenne grosseur et des plus flasques. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Quoique bien vigoureux, ce poirier reste cependant assez faible jusqu'à la fin de sa deuxième année, puis se développe ensuite rapidement et prend une jolie forme pyramidale; on le greffe sur franc ou sur cognassier; la croissance de son écusson est très- lente. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière, quelquefois bien ventrue vers son milieu et quelquefois aussi plus grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur variable, mais plutôt long que court, recourbé, bien nourri, surtout à ses extrémités, obliquement implanté à fleur de fruit ou dans un faible évasement à bords inégaux. — Œil : moyen, très-ouvert, légèrement enfoncé, entouré de quelques petits plis. URB 713 — Peau : onctueuse, jaune vif nuancé de vert pâle , amplement et irrégulière- ment parsemée de points et de marbrures fauves , maculée de même autour du pédoncule et très-rarement rougeâtre sur la face qui regarde le soleil. — Chair : . TT . . . blanc iaunâtre , aqueuse , Poire des Urbanistes. , , « . ? i des plus fines et des plus fondantes, presque exempte de pierres. — Eau : exces- sivement abondante , très- sucrée, acidulée, ayant un parfum aussi savoureux que prononcé. Maturité. — Fin de sep- tembre et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — C'est à la pomone belge qu'appartient le poirier des Urbanistes, un des plus méritants parmi les variétés d'automne. Très- connu dans son pays natal depuis quatre-vingts ans, il y a donné lieu néanmoins à de singulières erreurs , aux plus surprenants bap- têmes... Ainsi successive- ment, de 1834 à 1850, il nous est arrivé de Belgique sous les pseudonymes suivants , tous gratifiés, bien entendu , d'un état civil complet : Coloma d'Automne, Beurré Piquery , Urbanisas Seedling , Beurré Drapiez , Louis Dupont; et peut-être devrions-nous ajouter Louise d'Orléans, car le Congrès pomologique de France et les principaux arboriculteurs allemands affirment que la variété de ce nom , répandue par les Belges, ne diffère en rien de celle ici décrite. J'ai précisé plus haut, au mot Louise d'Orléans (page 361), les motifs qui m'empêchent encore de me prononcer sur l'identité de cette poire, inutile alors de me répéter. Mais l'âge et l'origine du poirier des Urbanistes ont été mal déterminés, aussi, par ses premiers propagateurs. Van Mons lui-même présente à cet égard deux versions très-contradictoires. En 1847 M. Bivort lui fit dire : « L'Urbaniste a été obtenue, il y a environ vingt-buit ans, par feu M. le comte de Coloma, à Matines, d'wi semis par lui fait au jardin des religieuses Urbanistes, supprimées en 1783, et dont M. de Coloma avait fait l'acquisition. C'est du lieu où elle a été procréée que son nom d'Urbaniste lui est venu. » {Album de pomologie, t. I, n° 43.) M. Bivort n'indiquant pas la source où il a puisé ce texte, je ne saurais le vérifier ni connaître à quelle date il remonte; chose essentielle, cependant, son auteur déclarant qu'à l'époque où il le publiait, vingt-huit ans déjà s'étaient écoulés depuis que Coloma avait gagné de semis la poire des Urbanistes.... Heureusement qu'à ce passage j'en vais opposer un, de Yan Mons également, et tiré des Arbres fruitiers, son principal ouvrage : « Dans les environs de Mons — écrivait en 1835 cet éminent professeur — une culture 714 URB — UWC abandonnée, où des francs de poirier avaient eu tout le temps de se semer et resemer eux- mêmes, avait produit, en une succession d'années, quelques fruits de première perfection Aux deux suppressions des ordres religieux en Belgique, des jardins laissés longtemps sans culture ont dû offrir des résultats pareils.... Le jardin des Riches-Claires [ou Urbanistes ], de Malines, a fourni les bo?is fruits dont M. le comte de Coloma a enrichi le domaine de Pomone. Le premier gagné, fut l'Urbaniste. La beauté du sauvageon qui l'a fourni, fut d'abord remarquée par M. Stoffels, ami du comte. M. de Coloma fut en possession de ce jardin en 1786, immé- diatement après la suppression de l'ordre.... Dès 1788 il y fit des semis, dont sont provenues d'autres bonnes sortes.... » (Tome I, pp. 178-179.) Quand on a lu ces lignes, on voit que Van Mous ne parle plus là comme dans l'Album de M. Bivort. Il établit formellement, au contraire, que le poirier des Urbanistes ne sort pas des semis du comte Coloma, mais poussa spontanément, avant 1785, dans le verger acquis en 1786 par ce dernier, auquel, peu après, il donna ses premiers fruits. Et j'ai voulu le démontrer pièces en main , afin de ramener à une seule date, s'il se peut, les actes de naissance, rien moins que concordants, délivrés jusqu'alors à cette précieuse variété, abondamment répandue dans tous les pays. Elle existe en Allemagne depuis une soixantaine d'années; Diel l'y décrivit en 1816 [Kernobstsorten , p. 65) ; ce ne fut que beaucoup plus tard, en 1825 , que nos jardiniers la possédèrent. Observations. — Le Beurré Coloma, caractérisé au tome Ier (pp. 339-340), pourrait être confondu avec la poire des Urbanistes, car ils ont' eu jadis le même surnom : Coloma d'Automne. Pareille méprise serait toutefois de courte durée, vu la différence marquée qui les sépare, et pour la forme et pour la qualité. — Voici cinq noms donnés à tort, ces derniers temps, comme synonymes de l'Urbaniste Beurré Gens, Beurré fûiox, Bois-Napoléon, Louise de Prusse et William Prince ce sont là des variétés spéciales, et que l'on peut étudier dans cet ouvrage, aussi nous dispensons-nous de toute autre explication. — Beurré d'Argenson, autre faux synonyme de l'Urbaniste, se rapporte uniquement au Passe-Colmar. Poire URBANIST'S SEEDLING. — Synonyme de poire des Urbanistes. Voir ce nom. Poire UVEDALE'S SAINT-GERMAIN. — Synonyme de poire Tonneau. Voir ce nom. 884. Poire UWCHLAN. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, légè- rement étalés, gros et très-longs, flexueux, marron clair, aux lenticelles larges et abondantes, aux coussinets aplatis. — Yeux : écartés du bois, moyens, coniques, ayant les écailles peu apparentes. — Feuilles : petites , arrondies , acuminées , plus ou moins coriaces, faiblement dentées en scie, à pétiole épais et de longueur moyenne. Fertilité. — Grande. Culture. — Franc ou cognassier, tout sujet lui est propre; sa vigueur ne laisse rien à désirer , non plus que sa forme pyramidale ; le développement de l'écusson n'a rien d'exceptionnel. uwc 715 Description du fruit* — Grosseur : au-dessous de la moyenne Forme Poire Uwchlan. — Premier Type. Deuxième Type. inconstante, elle passe assez habituel- lement de la globuleuse régulière à l'ovoïde très - irrégulière et souvent aussi très - contournée , surtout à la base. — Pédoncule : court ou de lon- gueur moyenne, arqué ou non arqué, de grosseur variable , mais générale- ment bien nourri, charnu et fortement renflé à sa partie inférieure , oblique- ment implanté à fleur de peau et placé parfois en dehors de l'axe du fruit. — OEil : moyen , mi-clos ou fermé , à peine enfoncé. — Peau : rugueuse, vert-pré, presqu'entièrement lavée de roux grisâtre, ponctuée et réticulée de brun-fauve , particulièrement dans le voisinage de l'œil. — Chair : fine ou mi-fine, blanche, juteuse, excessi- vement fondante, faiblement granu- leuse autour des loges. — Eau : des plus abondantes, très-sucrée, délicieu- sement parfumée et possédant un léger arrière-goût musqué d'une saveur exquise. Maturité. — Commencement et courant d'août. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété me fut envoyée des États-Unis, son pays natal, en 1860. Le pomologue améri- cain Downing l'a décrite en 1863, à la page 554 de ses Fruits and fruit trees: elle est, dit-il, toute moderne et pro- vient du domaine de Mme veuve Dowlin, situé près Philadelphie, sur le territoire d'Uwchlan, localité dont on lui a donné le nom. V Poire VA-DEUX- ANS. — Synonyme de poire Gros-Colmar Van Mons. Voir ce nom. Poires : VALENGIA , - VALENTIN , ( Synonymes de poire Doyenné. { Voir ce nom. Poire VALETTE. — Synonyme de poire de Vallée. Voir ce nom. 885. Poire de VALLÉE. Synonymes. — Poires : 1. De Liquet (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 78). — 2. Vallée musquée (la Quintinye3 Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, p. 316). — 3. Liquette (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses cultures, 1190, p. 23). — 4. Luquet (dans le département de Maine-et-Loire, depuis 1820 ). — 5. Vallée franche (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 153, n° 417). — 6. Valette [par erreur d'étiquetage] (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, de 1849 jusqu'à 1863 ). Premier Type. — Forme : variable, elle est Description de l'ai'nre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés, mais parfois , aussi, légèrement étalés et arqués, gros, assez courts, bien géniculés, marron clair, ayant les lenticelles larges, apparentes, rapprochées, les coussinets très-ressortis et de courts mérithalles. — Yeux : non appliqués contre le bois, volumineux , ovoïdes et pointus , aux écailles mal soudées. — Feuilles : vert clair, elliptiques ou ovales -allongées, acuminées , à bords presque unis ou faiblement denticulés, à pétiole long et très-nourri . Fertilité. — Grande. Culture. — Cet arbre possède une vigueur parfaite; on le greffe sur toute espèce de sujet ; il fait de remarquables pyramides; la croissance de son écusson est ordinaire. Description du fruit. - Grosseur ; généralement au-dessous delà moyenne, turbinée- raccourcie et légèrement obtuse, ou VAL in Poire de Vallée. — Deuxième Type. ovoïde assez écrasée et moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long ou très-long, un peu grêle, renflé à son point d'attache, recourbé, souvent contourné, implanté obliquement à la surface du fruit ou dans une petite cavité dont l'un des bords est mamelonné. — Œil : grand, arrondi, ouvert ou mi-clos, presque saillant, souvent même complètement sorti. — Peau : jaune d'ocre , nuancée de vert pâle sur la face exposée à l'ombre, toute parsemée de larges points roussâtres et tachée de même autour du pédoncule. — Chair : cassante et croquante, blanche, mi-fine, juteuse, conte- nant quelques pierres au-dessous des loges. — Eau ; abondante, sucrée, acidulée, un peu musquée, assez agréable, quoique par- fois trop astringente. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le poirier de Vallée me paraît originaire de la Seine-Inférieure , qui compte plusieurs localités de ce nom. Tou- jours est-il qu'on l'y voyait avant 4390, et qu'en 4405, notamment, on le cultivait à Elbeuf et aux alentours de cette ville. Le savant archiviste de la préfecture de Rouen, M. Charles de Robillard, nous l'apprenait en 1865 , aux pages 54 et 56 de son remarquable ouvrage sur Y État des campagnes de la haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge. De ce point de la France il gagna vite les environs de la capitale ; en 1864 M. le professeur Decaisne disait effectivement : «On en rencontre, « dans presque tous les villages des environs de Paris , des arbres séculaires d'une « grande fertilité et dont les produits alimentent nos marchés pendant plusieurs « semaines. » [Jardin fruitier du Muséum, t. IV.) Du reste Claude Mollet, qui sous Henri IV et Louis XIII fut intendant des jardins royaux, non-seulement cultivait déjà ce poirier, mais encore le recommandait en son Théâtre des jardinages : « Il « porte — écrivait-il — son fruict beau et bon et en grande quantité ; vous le « pouvez planter dans vcs vergers, c'est un fort bon arbre. » (Page 36.) Il eût pu ajouter que ce fut sans doute parce qu'au moyen âge les populations normandes trouvaient ses fruits vraiment bons, qu'elles les surnommèrent poires de Liquet, des anciens termes liqueux, liguée, signifiant encore, en patois du pays : gourmand, gourmandise. Le poirier de Vallée est un des plus convenables pour le plein vent et se trouve assez communément chez nos pépiniéristes. Il décore parfaitement un jardin ou un verger, en raison surtout de l'énorme développement dont il est susceptible, greffé sur franc. Témoin celui qu'en 1808 signalait de Launay, dans YAlmanach du bon jardinier; « On peut, à Paris, en voir un très -considérable — « disait-il — chez M. Gabriel Thouin , architecte-paysagiste près le Jardin des « Plantes ; il y a établi un escalier rustique qui conduit à un vide-bouteille fort « grand et entouré du feuillage de cet arbre. » (Page 130.) 718 VAL — VAN Poires : VALLÉE FRANCHE, — VALLÉE MUSQUÉE, Synonymes de poire de Vallée. Voir ce nom. 886. Poire VAN ASSCHE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nom- breux, étalés, gros et courts, géniculés, fauve rougeâtre, ayant les len- ticelles larges, saillantes et rapprochées, les cous- sinets peu développés et de courts mérithalles. — Yeux : moyens, ovoïdes et obtus, collés contre l'écorce. — Feuilles : pe- tites , ovales - allongées et acuminées, à bords profondément crénelés , portées sur un pétiole long et faible. Fertilité. — Abon- dante. Culture. — C'est un poirier de vigueur mo- dérée, qui se plaît non moins sur cognassier que sur franc , et fait de passables pyramides ; la croissance de son écusson est ordinaire. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : sphérique assez régulière et mamelonnée au sommet. — Pédoncule : long, un peu fort, renflé à la partie supérieure, arqué, inséré soit à fleur de fruit, soit dans un évasement rarement bien profond. — Œil : petit ou moyen, mi-clos ou fermé, entouré de plis et sensiblement enfoncé. — Peau : jaune-paille , couverte de nombreux et larges points fauves, faiblement maculée de gris à ses extrémités et vermillonnée sur le côté exposé au soleil. — Chair : jaunâtre, grosse ou mi-fine, aqueuse, mi-cassante, granuleuse au centre. — Eau : fort abondante, sucrée, douce, ayant une saveur anisée peu marquée, mais assez délicate. Maturité. — Courant de septembre et dépassant difficilement ce même mois. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le semeur Simon Bouvier, de Jodoigne (Belgique), fut l'obtenteur de ce poirier, l'un des premiers qu'il ait gagnés. En 1838 le Comice YAN 719 horticole d'Angers le greffait dans sa collection; il l'avait reçu de Bouvier même, un de ses correspondants. C'est là que je l'ai pris en 1846 pour le mettre dans le commerce en 1849 [Catalogue, p. 28, n° 458). D'après la note d'envoi qui accompagnait les greffons, cette variété remonte à 1828 et non pas à 1825, comme on l'a parfois avancé. Elle a été dédiée au peintre Henri Van Assche, mort en 1841 et dans sa 66e année, à Bruxelles, dont il était originaire. Observations. — Jamais je n'ai vu cette poire atteindre le mois de novembre ou de décembre, tardiveté qu'on lui prête généralement en Belgique. M. Decaisne, du Muséum de Paris, l'a décrite en 1868 (t. VII) et constate qu'elle mûrit « fin « d'août ou dans les premiers jours de septembre ; » indication concordant avec la mienne. Le principal défaut de ce fruit est de blossir promptement et sans que sa peau en laisse paraître quelque chose. Poires : VAN DONCKELAAR, - VAN DONCKELAËR, Synonymes de poire Marie- i Louise. Voir ce nom. — VAN DON KERLAÉR, Poire VAN DYCK'S. — Synonyme de Bon-Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. 887. Poire VAN MARUM. Synonymes. — Poires : 1. Beurré Van MARUM (Diel, Vorz. Kernobstsorten , 1825, p. 84). — 2. Grosse-Calebasse (Noisette, le Jardin fruitier, 1832, p. 150 ; — et Poiteau, Notice sur la théorie Van Mons, 1834, p. 53, n° 49). — 3. Frédéric Lelieur (Victor Paquet, Journal d'horti- culture pratique et de jardinage, 1847, p. 317). — 4. Grise-Longue (Id. ibid.). — 5. Calebasse de Hollande ( A. J. Downing , the Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 374, n° 90 ). — 6. Cale- basse monstrueuse (Id. ibid.). — 7. Double-Calebasse extra (7c?. ibid.). — 8. Calebasse mons- trueuse du Nord (Bivort, Album de pomologie, 1849, t, II, p. 157). — 9. Triomphe de Hasselt (Id. ibid.). — 10. Calebasse Carafon (Tougard, Tableau analytique des variétés de poires, 1852, . p. 31). — 11. Calebasse du Nord (Thuillier-Aloux, Catalogue raisonné des poiriers qui peuvent être cultivés dans le département de la Somme, 1855, p. 31). — 12. Calebasse monstre (Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des variétés du poirier, Table des fruits à l'étude, 1857, p. 77). — 13 Calebasse royale (Id. ibid.). — 14. Monstrueuse de Flandre (Id. ibid.). — 15. Mons- trueuse du Nord (ld. ibid.). — 16. Calebasse impériale (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum , 1861, t. IV). — 17. Calebasse Nerckmans (Id. ibid.). — 18. Carafon (Id. ibid.). — 19. Bouteille (Charles Downiug, the Fruits and fruit trees of America , 1863, p. 554). — 20. Grosse-Calebasse de Langelier (Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, courts, de grosseur moyenne, bien coudés, jaune brunâtre, aux lenticelles apparentes mais très -espacées, aux coussinets peu développés. — Yeux : moyens, ovoïdes, aigus, généralement écartés du bois. — Feuilles : jamais abondantes, vert jaunâtre, ovales plus ou moins allongées, ayant les bords profon- dément dentés en scie, le pétiole gros et court. Fertilité. — Satisfaisante. 720 VAN ^ Culture. — Modérément vigoureux, il végète passablement sur cognassier, et bien sur franc; la croissance de l'écusson est tardive; les pyramides laissent à désirer quelque peu pour la régularité; elles sont aussi, généralement , trop dépourvues de feuilles. Poire Van Marum. — Premier Type. Description du fruit. — Grosseur : considérable et souvent énorme. — Forme : quoiqu'elle se rappro- che toujours de la Calebasse, elle est as- sez,inconstante, néan- moins, et parfois même fort jrrégulière. Son type le plus habituel est la Calebasse très- allongée et bosselée , quelque peu pentagone et bien ventrue à la base, amincie et faible- ment obtuse au som- met.— Pédoncule: court et gros, arqué, charnu, plus ou moins renflé à l'une ou à l'autre des extrémités , oblique , généralement entouré de plis et implanté à la surface du fruit, avec lequel il est quelquefois continu . — (Mil: grand ou moyen , ouvert , placé dans une petite cavité dont les bords sout assez gibbeux. — Peau : épaisse et ru- gueuse, jaune terne, amplement lavée de roux clair, ponctuée, marbrée et rayée de brun-fauve, tachée de même autour du pédon- cule et rougeùtre sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanche, mi-fine, fondante ou mi-fondante, aqueuse, fortement granuleuse au centre. — Eau : abondante, sucrée, quelque peu musquée, entachée d'une légère acerbité, mais cependant assez savoureuse. \ VAN 721 Maturité. novembre. Commencement on courant d'octobre et se conservant jusqu'en Poire Van Marum. — Deuxième Type. Qualité. — Variable, selon les terrains et le degré de maturité; elle est néanmoins plutôt seconde que troisième. Historique. — Van Mons, obtenteur de cet énor- me fruit, pesant souvent plus de 800 grammes, le vit mûrir pour la première fois à Lou- vain (Belgique), en 1820 (Hovey , Magazine of horti- culture , 1854 , p. 460) ; il l'inscrivit en 1823 , sous le n° 1049, dans le Catalogue général de sa pépinière, après l'avoir dédié au célèbre chi- miste hollandais Martinus Van Marum, qui, né à Gro- ningue l'an 1750, mourut à Harlem le 20 décembre 1837. Le poirier Van Marum fut importé chez nous vers 1828, par les soins d'un pomolo- giste de Boulogne-sur-Mer, M. Bonnet, ami du semeur et l'un de ses plus zélés correspondants. Les vingt synonymes que j'ai pu lui attribuer, témoignent du vif intérêt inspiré par sa haute mine à certains horticulteurs. Beaucoup, en effet, ont voulu quand même l'avoir pour enfant 1 Observations. — Les terrains chauds conviennent particulièrement à cette va- riété, dont le mérite serait fort grand s'il était possible de la manger toujours en temps convenable. Mais rien n'est plus rare. M. Decaisne, professeur de culture au Jardin des Plantes de Paris, partage notre opinion, car il disait en 1861 : « Il est « très-difficile de bien saisir , pour la poire Van Marum, le moment de la parfaite « maturité. Mangée peu de jours avant son point de maturité, elle est sans saveur « et semblable à un fruit à cuire, tandis que passé cette époque elle blettit très- « rapidement sans changer de coloration. » [Jardin fruitier du Muséum, t. IV.) — J'ai quelquefois vu le nom Belle de Jersey figurer parmi les synonymes de la poire Van Marum. Ici, la méprise est formelle, ce nom s'applique à une espèce fort différente, propagée par feu Langelier, pépiniériste à Jersey : à la Belle de Thouars, ii. m 722 VAN dont la description, avec la preuve de l'erreur que je signale, se trouve aux pages 212-215 du tome Ier de cet ouvrage. Poire VAN MONS. — Synonyme [a Dijon] de poire Thompson. Voir ce nom. 888. Poire VAN MONS (LÉON LEGLERC). Description de l'arbre* — Bois : assez fort. — Hameaux : des plus nombreux, légèrement étalés et arqués, gros, courts, bien géniculés, gris jaunâtre, ayant les lenticelles larges et très-abondantes, les coussinets sensiblement développés et de courts mérithalles. — Yeux : non appliqués contre le bois, volumi- neux, ovoïdes -coniques, aigus, aux écailles souvent disjointes. — Feuilles : très-nombreuses et ovales - allongées , acuminées , presque unies sur leurs bords, à pétiole épais et assez court. Fertilité. — Moyenne. Culture. — De vigueur mo- dérée sur cognassier , ce poirier végète un peu mieux sur franc ; le développement de l'écusson est ordinaire ; les pyramides sont passables et surtout des plus touffues. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : conique-allongée , bos- selée, régulière, généralement un peu obtuse. — Pédoncule : de longueur moyenne , bien nourri, surtout à ses extrémités, arqué , vertical , implanté à fleur de peau et souvent adossé contre un léger mamelon. — OEil ; moyen , ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : assez épaisse, onctueuse, à fond jaune verdâtre recouvert en partie d'une couche grisâtre sur laquelle apparaissent çà et là quelques points bruns et de larges taches rousses , dont l'une macule entièrement le sommet du fruit. — Chair : blanche, très-fine, excessivement fondante, juteuse, presque exempte de granulations. — Eau : des plus abondantes, bien sucrée, vineuse, acidulée, douée d'une saveur exquise. Maturité. — Fin d'octobre ou commencement de novembre, et atteignant quel- quefois le mois de décembre. Qualité. — Première. VAU 723 Historique. — Cette variété, l'une des meilleures parmi les bonnes, fut, en 1828, gagnée à Laval par feu Léon Leclerc, ancien député de la Mayenne et grand amateur d'arboriculture fruitière. Lié depuis longtemps avec le professeur belge Van Mons, il lui consacra ce gain ; et « Van Mons — écrivait en 1842 Léon Leclerc « — non-seulement voulut bien agréer la dédicace de cette poire, en me déclarant « qu'il la regardait, à tous égards, comme de premier rang, mais encore, par un « raffinement de politesse, il exigea que le nom de l'inventeur, qui lui en faisait « hommage, fût placé à la suite du sien, pour la désigner. » [Annales de la Société d'Horticulture de Paris, t. XXX, p. 140.) Le célèbre semeur dont ce poirier rap- pelle la mémoire, naquit à Bruxelles le 11 novembre 1765 et mourut à Louvain le 6 septembre 1842. Il professa avec éclat la chimie, la physique et l'agronomie. En .1807 le diplôme de docteur lui fut délivré par la Faculté de médecine de Paris ; mais alors il appartenait déjà, depuis 1796, au corps des savants français, comme membre associé de notre Institut. Sa passion pour les semis lui fit gagner un nombre considérable de bons fruits ; et il vint un moment (1815) où il compta dans sa pépinière plus de 80 mille arbres fruitiers, en partie obtenus par lui. Poire VAUDOISE. — Synonyme de poire de Lansac. Voir ce nom. 889. Poire VAUQUELIN. Synonymes. — Poires: 1. De la Pentecôte (Tougard, de Rouen, Annales de pomologie belge et étrangère, 1853, t. I, p. 101). — 2. Saint-Germain Vauquelin (Id. ibid.). — 3. Connétable de Clisson (E. des Nouhes, Lettre à M. André Leroy, 1864). Premier Type. Description de l'arbre. — Bois : très -fort. — Ha- meaux : nombreux, érigés, gros, excessivement longs et peu flexueux, rouge grisâtre, ayant les lenticelles fines , des plus clair-semées , les coussi- nets bien ressortis et de longs mérithalles. — Yeux : habi- tuellement assez petits, arron- dis , légèrement duveteux , un peu écartés du bois. — Feuilles : lancéolées, souvent contour- nées , profondément dentées en scie , à pétiole très-long et bien nourri. Fertilité. — Satisfai- sante. Culture. — On ne peut voir de plus jolies pyramides que celles formées par ce poirier, dont la vigueur est remar- quable; il développe vite son écusson et se plaît sur toute espèce de sujet. 724 VAU Description [du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde fort irrégulière et bosselée, généralement moins ventrue d'un côté que de l'autre et parfois même presque plate sur l'une de ses faces. — Pédoncule : de longueur variable , mais plutôt Poire Vauquelin. — Deuxième Type. long. que court, arqué ou noueux et contour- né, gros, renflé à ses extrémités et inséré dans une étroite ca- vité aux bords parfois fortement plissés. — Œil : petit ou moyen , ouvert ou mi-clos , presque saillant ou bien enfoncé. — Peau: épaisse , légèrement rugueuse , jaune oli- vâtre ou vert herbacé , ponctuée, striée, mar- brée de roux, tachée de même autour de l'œil et sur le côté du soleil, où parfois elle porte également quelques macules noirâtres. — Chair: blanc jaunâtre, mi -fine, juteuse, ferme quoique bien fondante, pierreuse auprès des loges. — Eau : des plus abondantes, fraî- che, sucrée, vineuse, acidulée , ayant une saveur fort agréable mais qu'atténue assez fréquemment une as- tringence et quelquefois même une amertume un peu prononcées. Maturité. — Courant de novembre et se prolongeant jusqu'en janvier. Qualité. — Première et quelquefois deuxième , surtout dans les sols argileux et froids, où ce fruit perd la majeure partie de son parfum. Historique. — Peu de temps après la propagation de ce poirier , appartenant à la pomone rouennaise , on le crut à Paris (1847) , en raison du nom qu'il porte, dédié au célèbre chimiste Vauquelin. C'était une erreur contre laquelle protesta le Cercle horticole de Rouen, mais sans parvenir à la détruire entièrement, puisque aujourd'hui nombre de personnes la partagent encore. Le pépiniériste et pomologue Prévost , de Rouen , s'occupa beaucoup de cette variété, qui lui doit sa dénomination actuelle; voici dans quels termes il en précisait l'origine, en 1848 : « Feu M. Vaucmelin-Dcsmarest, ancien commerçant à Rouen, avait un goût prononcé pour l'horticulture, notamment pour la multiplication des végétaux. Je l'ai vu vers 1802, VAU — VEN 725 dans son jardin de la rue Bihorel, s'occuper aussi du semis des arbres fruitiers; ce qu'atteste l'arbre qui fait le sujet de ma notice Ce poirier a été semé vers 1816 ou 1818; il a commencé à produire vers 1835 M. Auzou, qui occupe présentement le jardin de feu M. Vauquelin, nous ayant mis à même d'apprécier les excellentes qualités du fruit de ce poirier, et certain que cet amateur consentirait à donner quelques greffes dudit arbre aux pépiniéristes de notre Cercle, pour qu'il fût mis dans le commerce, nous en avons fait la dédicace au producteur, et appelé ce fruit Poire Vauquelin. » {Bulletins du Cercle pratique d'Horticulture et de Botanique du département de la Seine- Inférieure, 1847, t. III, p. 36.) Vauquelin ne fut pas le nom primitif de cette espèce ; elle reçut dès l'abord, et de son obtenteur, celui Poire de la Pentecôte, mais il a été très-peu répandu. Je puise ce renseignement dans un article de M. Tougard, ancien président de la Société d'Horticulture de Rouen : « Au moment de la récolte — écrivait-il en 1 853 — M. Vauquelin ramassait tous les fruits de ses égrasseaux, puis les jetait dans un coin ou les plaçait dans des armoires, qu'on ouvrait rarement et où presque toujours ils pourissaient. Pendant plusieurs années il s'aperçut qu'au milieu de ces tas de poires une d'entre elles se conservait beaucoup mieux que les autres; il remarqua l'arbre et le nomma son Poirier de la Pentecôte. Il fallait être au nombre de ses grands amis, pour en obtenir des greffes; c'est pourquoi ce poirier a été très-peu propagé du vivant de son propriétaire. » {Annales de pomologie belge et étrangère, 1853, t. I, p. 101.) Observations. — N'ayant jamais pu conserver la poire Vauquelin au delà du mois de janvier, je m'étonne infiniment qu'avant 1840 elle ait eu droit au nom poire de la Pentecôte , qui lui fait atteindre ainsi mai ou juin. Actuellement , plu- sieurs pomologues lui maintiennent cette maturité si tardive. Je le sais , et n'en affirme pas moins l'avoir plutôt mangée, depuis vingt ans, parfaitement mûre du 15 novembre au 15 décembre, qu'au début de janvier, où sa décomposition était alors presque complète. — La poire Connétable de Clisson , qui ces derniers temps a figuré dans mon Catalogue , comme nouveauté , n'est autre que la Vauquelin, à laquelle je l'ai réunie aussitôt que cette identité m'a été prouvée. Je tenais ce poirier de M. le comte des Nouhes, semeur heureux et bien connu. Mais voici, pour dégager notre commune responsabilité dans l'émission de cette fausse espèce , les renseignements qu'il avait eu l'obligeance , en m'adressant les greffons , de me transmettre sur la provenance du pied -type : « La poire Connétable de Clisson a été trouvée — m'écrivit-il le 17 octobre 1864 — dans une baie, près la petite ville de ce nom. Je l'ai nommée rien de plus. Elle m'a été offerte par une personne de ma connaissance, qui me l'a beaucoup vantée. Ce fruit ne m'a pas paru, cette année, à la hauteur de sa réputation. » Poire VA VER. — Synonyme de poire Baronne de Mello. Voir ce nom. Nota. — En décrivant en 1867 (t. I, p. 180) la poire Baronne de Mello, je n'ai pu classer parmi ses synonymes le poirier Vaver , il était alors trop nouveau dans mes pépinières; mais aujourd'hui, je suis à même de l'affirmer, l'arbre qu'en 1865 M. Bivort, directeur du Jardin de la Société Van Mons, me fit expédier de Geest- Saint-Rémy (Belgique) , ne diffère en rien, ainsi que ses produits, de la variété Baronne de Mello. Poire de VENDOME, — Synonyme de Beurré gris. Voir ce nom. 726 VÉN — YER Poire de VÉNUS. — Synonyme de poire Calebasse. "Voir ce nom. Poire de YER. — Synonyme de poire Messire Jean. Yoir ce nom. Poire VERDASSE. — Synonyme de poire Cassolette. Yoir ce nom. Poire VERDETTE D'AUTOMNE. — Synonyme de poire Sucré-Vert. Yoir ce nom. Poire YERDETTE D'ÉTÉ. — Synonyme [en Anjou] de poire Cassolette. Yoir ce nom. Poire YERGE D'OR. — Synonyme de poire Grise-Bonne. Yoir ce nom, Poires : VERMILLON , - VERMILLON D'AUTOMNE, Synonymes de poire Bellmime d Automne. Voir ce nom. — VERMILLON D'AUTOMNE DES DAMES, / 890. Poire VERMILLON D'EN HAUT. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés au sommet, étalés vers la base , de grosseur et de lon- gueur moyennes, bien coudés, légè- rement duveteux, d'un beau vert clair et herbacé, à coussinets aplatis, à lenticelles assez petites et des plus espacées. — Yeux : moyens, ovoïdes et cotonneux, très -écartés du bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : ovales ou ovales-arrondies et quelque peu coriaces, faiblement crénelées, portées sur un pétiole long et fort. Fertilité. — Grande. Culture. — Tout est ordinaire dans la végétation de ce poirier, qui croît non moins convenablement sur cognassier que sur franc; ses pyra- mides laissent à désirer pour la hauteur, mais elles sont d'une jolie forme. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée , habi- tuellement très-régulière, fortement ventrue à la base et des plus minces au VER 727 sommet, où souvent elle est quelque peu bosselée. — Pédoncule : court, gros, arqué, charnu, vertical et continu avec le fruit. — Œil : grand , bien fait , ouvert , placé dans un large et profond bassin dont les bords sont arrondis et assez égaux. — Peau : jaune olivâtre, ponctuée de gris, vermillonnée sur le côté du soleil et mar- brée de brun-fauve à sa partie inférieure, où fréquemment aussi elle offre de larges taches rousses. — Chair /blanche, fine et juteuse, ferme, quoique fondante, à peine granuleuse auprès des loges. — Eau : excessivement abondante, fraîche, sucrée, possédant un savoureux parfum qu'atténue parfois , cependant , une astringence assez marquée. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. —M. Boisbunel, pépiniériste à Rouen, est l'obtenteur de cette variété, dont la mise à fruit eut lieu en 1858. Poire VERMILLON D'ESPAGNE D'ÉTÉ. — Synonyme de Beurré de Montgeron. Voir ce nom. Poire VERMILLON D'ESPAGNE D'HIVER. — Synonyme de Bon- Chrétien d'Espagne. Voir ce nom. Poire VERMILLON D'ÉTÉ. — Synonyme de poire Jargonèlle [de Duhamel]. Voir ce nom. Poire VERMILLON D'HIVER DES DAMES. — Synonyme de poire Bellissime d'Hiver. Voir ce nom. Poire VERMILLON SUPRÊME. — Synonyme de Bergamote d'Automne. Voir ce nom. 891. Poire de VERNUSSON. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés à la base , étalés au sommet , longs et de grosseur moyenne , des plus flexueux , brun olivâtre lavé de gris, ayant les lenticelles allongées, assez larges, très- abondantes, les coussinets bien ressortis et de courts mérithalles. — Yeux : à écailles blan- châtres, moyens, ovoïdes, aigus, écartés du bois. — Feuilles : petites, nombreuses, minces et luisantes, elliptiques, longuement acuminées, planes ou canaliculées, à bords presque unis ou faiblement crénelés , portées sur un pétiole excessivement long, grêle, flasque et parfois pourvu de courtes stipules. Fertilité. — Peu commune. Culture. — Tout sujet lui est propre; sa vigueur ne laisse rien à désirer, non plus que la beauté de ses pyramides; l'écusson se développe assez vite. Description «lu fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée , assez régulière , légèrement obtuse , parfois bien ventrue vers la base et parfois aussi moins renflée d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne , rare- ment bien arqué , mince à son milieu , plus fort à ses extrémités , obliquement ou 728 VER verticalement implanté à la surface, bordé de petites gibbosités et souvent placé en dehors de Taxe du fruit. — Œil : moyen , ouvert , arrondi , presque saillant. — Peau : fine , jaune pâle dans l'ombre et quelquefois faiblement nuancée de rose Poire de Vernusson. S1ir rautre face ' couverte de points, de stries et de légères taches gris - roux , puis maculée de même autour du pédon- cule et de l'œil , dans le voisinage duquel elle est en outre plus ou moins marbrée de brun-fauve. — Chair : blanche et très-fine, fondante ou mi -fondante, aqueuse, pres- que exempte de pierres. — Eau : sucrée et excessivement abondante, aromatique , possédant une saveur aigrelette fort déli- cate. Maturité. — Fin de décembre et gagnant aisément le mois de février. Qualité. — Première. Historique. — Le pomologue Merlet, en 1690, fit connaître en ces termes la poire de Vernusson : « Elle est d'une médiocre grosseur, semblable à la Double-fleur, qui cbarge beaucoup, et dont la chair est douce, agréable et relevée ; ce Fruit est des plus rares et des plus nouveaux en ce Pais [Paris]. » [L'Abrège des bons fruits, 3e édi- tion, p. 95.) Il devait être, effectivement , des plus rares dans la capitale et ses environs, à la fin du xvne siècle, car Ménage, qui nous en a conservé l'origine , écrivait ce qui suit peu de temps avant sa mort (1692) : (c Ce fruit a été ainsi appelle de la terre de Vernusson en Anjou, à une lieuë d'Angers, dans la paroisse de Sainte-Gemme-sur-Loire : dans laquelle Terre M. Lanier, Trésorier de l'Eglise d'Angers, à qui elle appartenoit, avoit un beau jardin rempli des plus curieux fruits de la Province, lequel envoya à Paris des greffes de cette Poire à M. de la Quintinye. » [Dictionnaire étymologique de la langue française, 2e édition, 1694.) Ainsi des greffons de ce poirier , poussé aux portes d'Angers , furent offerts à la Quintinye, créateur et directeur du potager de Louis XIV, à Versailles, et mort en 1688; d'où vient qu'ensuite cette variété se répandit chez les Parisiens. Toutefois elle ne dut jamais y être fort commune, aucun de nos pomologues ne l'ayant men- tionnée depuis Merlet. Dans l'Anjou même, voilà cent ans au moins que son nom n'est plus prononcé. Aussi l'ai-je uniquement connue par les extraits reproduits ci-dessus. Mais alors je me suis mis à sa recherche ; j'ai visité l'ancien domaine de Vernusson, actuellement aux mains de M,ne veuve Espivent de la Villeboisnet, et le 2 octobre 1866 j'y retrouvais le pied-mère, âgé d'environ deux siècles. C'est lui qui m'a fourni la poire figurée plus haut. Il est planté sur le bord d'une assez jolie douve, et l'on voit que ses défunts propriétaires tenaient beaucoup à sa con- servation, car l'un d'eux, s'apercevant qu'il penchait fortement du côté de l'eau, fit construire au pied, pour l'en séparer et le soutenir, un mur épais de 75 centimètres, et long de 2 mètres. Sur cette même terre il en existe un sujet greffé, qui paraît avoir une cinquantaine d'années. On a pu se convaincre, par la dégustation VER 729 transcrite ci-dessus, que la poire de Vernusson est excellente et tardive; je suis donc heureux de l'avoir remise dans la culture et de la recommander nori- seulement comme une bonne variété à couteau, mais encore comme un fruit des plus avantageux pour le transport et pour les halles. Poire de VERRE. — Synonyme de poire Virgouleuse. Voir ce nom. Poire VERT- POMME. — Synonyme de poire Sucrée Van Mons. Voir ce nom. Poire VERTE -LONGUE. — Synonyme de poire Verte-Longue d'Automne. Voir ce nom. Poires : VERTE -LONGUE D'ANGERS, \ I Synonymes de poire Longv.e- — VERTE -LONGUE D'AUTOMNE [de i Perte. Voir ce nom. Prévost] , / 892. Poire VERTE-LONGUE D'AUTOMNE. Synonymes. — Poires : 1. Petite-Mouille-Bouche (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, pp. 10 et 13). — 2. Mouille-Bouche-d' Automne (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667-1675, p. 87). — 3. Verte-Longue (Id. ibid.). — 4. Épine-Longue d'Automne {Idem, édition de 1690, p. 93). — 5. Verte-Mosquée ( Henri Hessen, Gartenlust, 1690, p. 286; — et Henri Manger, Systematische Pomologie, 1783, 2e partie; p. 82, n° 85). — 6. Verte do Perreux (lid. iibid.). — 7. Verte-Longue ordinaire (les Chartreux, de Paris, Catalogue de leurs pépinières , 1736, Poiriers, n° 31). — 8. Mouille-Bouche (Duhamel du Monceau, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 194, n° 73). — 9. Muscat Fleuré (le Bon- Jardinier, 1827, p. 311 ; — Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 384, n° 104; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London , 1842, p. 153, n° 420). — 10. Coule-Soif d'Automne (d'Albret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, 1851, p. 330). — 11. Bergamote verte (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1858, t. I). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux ; nombreux, souvent très -étalés, gros et longs, bien géniculés, brun foncé quelque peu verdâtre ou grisâlre, à lenticelles larges et assez abondantes, à coussinets faiblement accusés. — Yeux : volumineux, ovoïdes, écartés du bois. — Feuilles: grandes et nom- breuses, ovales-arrondies , ayant les bords à peine crénelés , le pétiole court et de moyenne force. Fertilité. — Peu commune. Culture. — Il est très - vigoureux et fait dès sa deuxième année de hautes pyramides bien feuillues et bien ramifiées ; on le greffe avantageusement sur le cognassier , où son éeusson se développe vite. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée plus ou moins allongée, faiblement obtuse, ventrue à son milieu et souvent beaucoup moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : long, assez mince, arqué et parfois contourné, renflé à l'attache, implanté à fleur de fruit ou dans une dépression plissée mais peu profonde. — Œil : grand ou moyen, ouvert, presque saillant. — Peau : à fond vert-pré nuancé de jaune pâle, semée de larges points grisâtres et très-rarement colorée sur la face exposée au soleil. — Chair : blanche, 730 VER fine, fondante, sucrée, douce, un peu musquée, savoureuse, mais quelquefois trop dénuée de parfum. Maturité . — Fin de septembre et commencement d'octobre. Poire Verte-Longue d'Automne. Qualité. — Première, quand son eau est bien parfumée; deuxième, dans le cas contraire, assez fréquent lorsque l'arbre se trouve en terre froide et humide. Historique. — L'origine de cette variété échappe à nos recherches, car je saurais d'autant moins supposer, avec l'auteur allemand Henri Manger (1783, Syslemalische Pomologie, p. 175), qu'elle ait été, sous la dénomination Yiridium , connue de Pline , que le célèbre natu- raliste romain n'a mentionné aucune poire de ce nom... (Yoir 1. 1, pp. 36-39, la liste descriptive des poiriers cités par Pline. ) Mais , je puis l'assurer , dans notre pays on la cultive partout, de- puis quatre siècles environ; et déjà la Quintinye , directeur des vergers de Louis XIV, le constatait avant 1688 : « C'est — disait-il — une de ces poires anciennes que tout le monde connoît d'une abondance merveilleuse qui n'a nulle apparence de marc et doit-être considérée comme un fruit important, lors de sa parfaite maturité On lui reproche que si elle ne vient dans une terre sèche et douce, elle court ordinairement risque... de n'avoir qu'une eau fade et insipide... » (Instruc- tions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1739, t. I, pp. 251-252.) Le premier de nos pomologues qui parla de cette espèce, fut le procureur du roi le Lectier. Elle faisait partie des 260 poiriers dont il publia les noms en 1628, dans le Catalogue de l'immense pépinière qu'il créait à Orléans vers 1598. Alors elle s'appelait uniquement Petite-Mouille-Bouche. En 1653 il en était encore ainsi, je le constate page 99 du Jardinier français, de Bonnefond ; mais dix-sept ans après on la rencontre avec son actuel surnom : Verte-Longue, que personne, croyons-nous, ne lui avait encore donné avant le moine Claude Saint-Étienne (1670, Instructions pour connaître les bons fruits, p. 50 ) . Observations. — Le nom Mouille- Bouche ayant été prodigué jadis par nos jardiniers , il faut aujourd'hui s'efforcer de ne pas l'appliquer erronément. On y parviendra en se rappelant ceci : M ouille- Bouche, ou Légat d'Hiver, est synonyme d'Angélique de Bordeaux; Grosse-Mouille-Bouche, ou Coule-Soif d'Été, se rapporte à la Bergamote d'Été; et Petite-M ouille- Bouche, à Longue- Verte d'Automne. — Il est bon aussi de ne pas confondre Muscat Fleuré , autre synonyme de la Longue- Verte, avec Muscat fleuri d'Automne, réuni depuis 1690 au Muscat royal, et encore moins avec Muscat fleuri, nom d'une variété décrite plus haut, page Ml. — Je rappelle également que la Longue- Verte, dite d'Angers, n'a rien qui la rapproche VER 731 de la variété ici étudiée, et je renvoie, pour diverses explications déjà fournies à ce sujet, à l'article qui la concerne (pp. 349-331). Il en est de même pour la Verte-Longue de la Sarthe, caractérisée ci-après, page 732. — Une dernière remarque me reste à faire : c'est d'affirmer, avec le Congrès pomologique et MM. Mas et Charles Baltet, pomologues, que le poirier belge Docteur Lentier ne ressemble nullement au poirier Verte-Longue d'Automne, ainsi qu'on le prétendait à Paris, en 1858. Et comme nous l'avons déjà constaté ci-dessus (pp. 37-38), en étudiant cette variété belge, nous nous contentons de ce simple rappel. Poire VERTE-LONGUE D'HIVER. — Synonyme de Besi de VEchasserie. Voir ce nom. Poire VERTE -LONGUE DU MANS. — Synonyme de poire Verte- Longue de la Sarthe. Voir ce nom. Poire VERTE -LONGUE DE LA MAYENNE. — Synonyme de poire Longue- Verte. Voir ce nom. Poire VERTE -LONGUE ORDINAIRE. — Synonyme de poire Verte -Longue d'Automne. Voir ce nom. 893. Poire VERTE-LONGUE PANACHÉE. Synonymes. — Poires : 1. Panachée (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, édition de 1690, p. 74). — 2. Verte-Longue suisse (7c?. ibid.). — 3. Brodée (Henri Hessen, Gartenlust , 1690, p. 277). — 4. Marbrés {Id. ibid., p. 286). — 5. De Suisse (Id. ibid., p. 277).— 6. Verte-Suisse (Etienne Calvel, Traité complet sur les pépinières, 1805, t. Il, p. 315-316, n° 56). — 7. Culotte de Suisse (de Launay, le Bon- Jardinier, 1808, p. 134). — 8. Bardée (Decaisne, le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). description de l'arbre. — Bois : très -fort. — Rameaux : nombreux, étalés et très-arqués, longs et des plus gros, habituellement peu flexueux, jaune-orange panaché de vert foncé, ayant les lenticelles larges, excessivement abondantes et les coussinets presque nuls. — Yeux : assez volumineux, ovoïdes, aigus, écartés du bois , souvent même sortis en courts éperons et généralement pourvus de petits yeux stipulaires. — Feuilles : grandes , d'un joli vert luisant quelquefois panaché de jaune, ovales -arrondies, légèrement contournées sur elles-mêmes, à bords irrégulièrement denticulés, à pétiole court et de moyenne grosseur. Fertilité. — Extrême. Culture. — Des plus vigoureux , tout sujet lui convient , et surtout le cognas- sier; le développement de l'écusson est très- vif; les pyramides sont fortes, mais peu régulières. Description du fruit. — Voir au numéro précédent la description de la Verte -Longue d'Automne, espèce dont le présent fruit diffère seulement par les panachures jaunes et plus ou moins rosées de la peau. Historique. — Henri Manger, le pomologue allemand dont nous avons parlé ci-dessus, à propos de la Verte-Longue d'Automne, que Pline, disait-il, connut sous 732 VER le nom Pirum Viridium , quand il ne l'a , précisément , jamais mentionnée , Henri Manger crut également contemporaine des Romains, la Verte-Longue panachée. Elle serait, selon lui, la Pirum Barbaricum de Pline (1783, Systemati&che Pomologie, p. 173). Je cite cette opinion, parce qu'on l'a reproduite, mais ne puis compren- dre qu'on l'ait émise, lorsqu'il est constant que rien, dans Pline, ne la justifie. Ce naturaliste, au contraire, avoue ne posséder aucun renseignement sur la poire Barbarique , dont il ne fait qu'enregistrer le nom. (Voir notre t. Ier , p. 39. ) En raison de ses plus anciennes dénominations, cet arbre panaché me paraît sorti de la Suisse. Avant 1685 on l'appelait communément Poirier de Suisse. Henri Hessen, dans son Gartenlust (1690), le nomme ainsi (pp. 277 et 286), etMerlet, qui le premier l'a rencontré chez nous en 1689, montre qu'il y portait à peu près ce même nom : « La Verte-longue Suisse, ou Panachée — dit-il en 1690 — j'en ay fait la découverte l'année dernière à Baudeville, où ce Fruit a esté trouvé aussi excellent que rare. » (L'Abrégé des bons fruits, 3e édition, p. 74.) Merîet n'indique pas la situation du Baudeville o'ù l'on cultivait déjà ce poirier, en 1689; mais comme la famille de notre vieux gentilhomme-pomologue habitait les environs de Carentan , dans la basse Normandie , on peut supposer qu'il s'agit ici du hameau jadis appelé Baudville , lequel relevait précisément de l'élection de Carentan (Manche). C'est du reste la seule localité de nos anciens Dictionnaires géo- graphiques dont le nom soit, à une lettre près, conforme à celui cité par Merlet. Observations. — La Bergamote d'Automne panachée, ou Bergamote Suisse, décrite pages 225-226 de notre premier volume, et qui se trouvait en France avant 1675 , ne saurait être confondue avec la Verte-Longue panachée, dite égale- ment Verte-Longue Suisse : ces fruits n'ont de commun que le mot qui, dans leur nom, semble préciser leur origine. — En 1628 le Lectier , d'Orléans , mentionna « Des Poires Suisses à bandes rouges, vertes et jaunes, mûres en janvier et « février. » (Catalogue des arbres de son verger et plant, p. 20.) Cette maturité tardive défendant de les rattacher à l'une ou à l'autre des deux poires d'automne panachées dont je viens de parler, je ne puis que rapporter ce passage; plus tard, peut-être sera-t-il utilisé. 894. Poire VERTE-LONGUE DE LA SARTHE. Synonymes. — Poires: 1. Grosse-Verte-Longue précoce de la. Sarthe (Liron d'Airoles, Notices pomologiques , 1856, t. I, p. 55; — et Liste synonymique historique des diverses variétés du poirier, 1859, p. 77). — 2. Verte-Longue du Mans (de quelques pépiniéristes; citée par Audré Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1865, p. 44, n° 698). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Bameaux : peu nombreux , généralement étalés à la base, érigés au sommet, courts, excessivement gros, légèrement coudés et duveteux, vert foncé, ayant les lenticelles assez larges, des plus abondantes , les coussinets presque aplatis et de très-courts mérithalles. — Yeux : volumineux, ovoïdes, pointus, rapprochés du bois. — Feuilles : très-grandes et d'un joli vert foncé, ovales- arrondies, cotonneuses, à bords unis en partie ou quelque peu crénelés, au pétiole long et d'une grosseur exceptionnelle. Fertilité. — Remarquable. Culture. — L'excessive vigueur de ce poirier fait qu'on le greffe plus avanta- geusement sur cognassier que sur franc ; ses pyramides sont très-fortes mais de petite taille ; l'écusson se développe rapidement. VER — VEU 733 Description du fruit. — Grosseur régulière, ventrue et quelque peu bosselée Poire Verte-Longue de la Sarthe. moyenne. — Forme : turbinée, obtuse, . — Pédoncule : long , mince , à peine arqué, renflé aux extrémités, obli- quement implanté à fleur de fruit. — OEil : grand , très - ouvert , presque saillant. — Peau : vert clair, ponc- tuée de roux , largement lavée de rose foncé sur le côté de l'insolation, marbrée de fauve autour de l'œil et du pédoncule, et souvent couverte de taches roussâtres plus ou moins squammeuses. — Chair : blanchâtre, juteuse, fine, fondante, pierreuse auprès des loges. — Eau : des plus abondantes, sucrée, vineuse, déli- cate, agréablement musquée. Maturité. — Début de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Localisé depuis nombre d'années dans la Sarthe, ce poirier en est récemment sorti par les soins de M. Liron d'Airoles, pomo- logue auquel j'emprunte les rensei- gnements ci-après : « La Grosse -Verte -Longue 'précoce de la Sarthe — écrivait-il en 1856 — est fort estimée aux environs du Mans; nous en devons la connaissance à M. Alphonse de Richebourg, habitant ladite ville. Ce fruit est fort ancien dans le pays; il en existe des arbres de plus de deux mètres de tour, donnant des récoltes tellement abondantes, que rien ne peut leur être comparé. Un des voisins de M. de Richebourg en possède un sujet qui lui rapporte 60 francs de rente Mon honorable correspondant est demeuré persuadé que cette poire est à peu près inconnue hors de la province, et n'est pas décrite. » (Notices pomologiques, 1. 1, p. 53-56.) Poire VERTE-LONGUE SUISSE. — Synonyme de poire Verte-Longue panachée. Voir ce nom. Poires : VERTE-MUSQUÉE , — VERTE DU PERREUX, ] Synonymes de poire Verte- > Longue d'Automne. Voir ce nom. Poire VERTE-SUISSE. — Synonyme de poire Verte-Longue panachée. Voir ce nom. Poire des VÉTÉRANS. — Synonyme de Besi des Vétérans. Voir ce nom. Poire de la VEUVE. — Synonyme de poire Widow. Voir ce nom. 734 VEZ-VIC 895. Poire de la VEZOUZIÈRE. Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, gros, très-longs et peu coudés, rouge clair et grisâtre, ayant les lenticelles larges , abondan- tes , les coussinets bien développés et de très-longs mérithalles. — Yeux : légèrement écartés du bois, moyens, ovoïdes-arrondis, aux écailles quelque peu disjointes. — Feuilles : rarement nombreuses, ovales ou elliptiques - arrondies, faiblement denticulées ou crénelées, à pétiole long et grêle. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Vigoureux, il se plaît sur toute espèce de sujet; le dévelop- pement del'écusson est ordinaire ; dès leur deuxième année les pyramides laissent peu de chose à désirer. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse plus ou moins régulière , ayant généralement un côté moins gros que l'autre. — Pédoncule : long , assez grêle , renflé à l'attache , arqué ou contourné , implanté au centre d'une faible dépression. — OEil : moyen, ouvert ou mi-clos, rarement bien enfoncé. — Peau : jaune clair et verdâtre , ponctuée et jaspée de gris-roux, lavée de même autour du pédoncule et portant quelques taches d'un vert-olive souvent tavelé de brun. — Chair : blanche, fine ou mi-fine, fondante, légèrement pierreuse auprès des pépins. — Eau : assez abondante, sucrée, vineuse, ayant un parfum agréable mais parfois peu développé. Maturité. — Début de novembre et atteignant aisément le mois de décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — On a dit à tort, dans Y Album de pomologie belge (1850, t. III, p. 126), que ce poirier provenait des semis de feu Léon Leclerc, jadis député de Laval. Il en fut seulement le propagateur, ainsi qu'il résulte de la lettre suivante, écrite le 20 juin 1869 par l'ancien régisseur de ses pépinières, M. Hutin, maintenant horticulteur à Laval : « Voici — me dit mon obligeant confrère — l'origine de la poire Vezouzière : Elle a été découverte par M. Léon Leclerc, dans un champ, en chassant chez une de ses amies, Mmc de Bailly, propriétaire au château de la Vezouzière, commune de Bouëre (Mayenne). Vous le voyez, c'est un fruit qui ne provient pas des semis de ce pomologiste si distingué. Comment cette variété fut-elle mise dans le commerce?... La chose est simple : Ayant remarqué que l'arbre qui la produisait n'avait jamais été soumis à la greffe, M. Leclerc m'en apporta des rameaux ; je les multipliai, et bientôt il les répandit sous le nom Poirier de la Vezouzière, rappelant celui du château d'où dépendait le champ sur lequel il avait trouvé cette nouvelle espèce. » [Lettre à M. André Leroy. ) Poire VICAIRE DE WINKFIELD. —Synonyme de poire de Curé. Voir ce nom. ™ 735 896. Poire VICOMTE DE SPOELBERG. Synonymes. — Poires : 1. De Mons (Hovey, the Fruits of America, 1847, t. I, p. 13). — 2. De Spoelberg (Willermoz, Observations sur le genre poirier, 1849, 2* partie, p. 1). — 3. Beurra de Spoelberg (Bivort, Album de pomologie, 1850, t. III, p. 158). - 4. Beurré de Mons (Decaisae le Jardin fruitier du Muséum, 1861, t. IV). - 5. Délices Van Mons (Id. ibid.). description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux , étalés à la base et érigés au sommet, générale- ment contournés, gros, longs et bien flexueux, gris-jaune ou gris-brun, aux lenticelles fines et clair -semées , aux coussinets des plus saillants. — Yeux : très -volumineux, ovoïdes-arrondis , légèrement aigus et duveteux, non ap- pliqués contre l'écorce , ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes et d'un joli vert luisant, ovales-allongées, souvent un peu contournées sur elles-mêmes, à bords pro- fondément dentés, à pétiole de longueur moyenne et forte- ment nourri. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Ce poirier, doué d'une extrême vigueur , fait dès sa deuxième année de re- marquables pyramides, quel que soit le sujet qu'on lui ait donné; son écusson se développe vite. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : turbinée , très- ventrue à la base et plus ou moins bosselée près du sommet , où elle s'amincit subitement. — Pédoncule : long, arqué, charnu, oblique, renflé et souvent plissé k la partie inférieure, continu avec le fruit. — Œil : grand, très-ouvert, régulier, faiblement enfoncé. — Peau : assez rugueuse, jaune-citron, ponctuée de gris ver- dâtre, lavée de fauve autour de l'œil, parfois fortement tachée de brun olivâtre sur les deux faces, mais parfois aussi un peu carminée du côté du soleil. — Chair : fine et des plus blanches, fondante, juteuse, rarement bien granuleuse au cœur. — Eau : abondante , sucrée, acidulé, savoureuse et possédant un parfum musqué habituellement assez marqué. Maturité. — Courant de novembre et se prolongeant jusqu'à la fin de décembre. Qualité. — Première. Historique. — Nous devons aux Belges cette excellente poire. Elle provient des semis du professeur Van Mons, qui la vit, à Louvain , mûrir pour la première 736 VIG fois en 1827 ou 1828. Il la décrivit dès 1830 dans la Revue des Revues (n° de mars- avril ) , après l'avoir dédiée au vicomte de Spoelberg , amateur d'horticulture qui habitait Lovvenjoul, près Louvain. Observations. — La poire de Duvergnies, décrite ci-dessus (pp. 119-120), ayant parmi ses synonymes le nom Délices de Morts , il faut se garder de la croire identique avec la variété Vicomte de Spoelberg, qui nous est un jour revenue de Belgique sous le surnom Délices de Van Mons , et qu'on a souvent aussi appelée Reurré ou Poire de Mons. — Les poiriers Frédéric de Wurtemberg (t. II, p. 199) et Besi de Montigny (t. I, p. 279) ont été parfois supposés semblables au Vicomte de Spoelberg; le plus simple examen démontrera qu'une telle supposition n'avait rien de fondé. 897. Poire de VIGNE. Synonymes. — Poires: 1. De Mademoiselle (dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 62). — 2. De Vigne a Trochets (Id. ibid., p. 87). — 3. De Damoiselle (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, p. 91). — 4. Longue-Queue d'Anjou (ld. ibid.). — 5. De Vignot a Trochets (Henri Hessen, Gartenlust, 1690, p. 286). — 6. Longue- Queue d'Automne (Jean Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 237, n° 66). — 7. Des Demoiselles (Pépinières d'Angers, depuis 1835 environ). Premier Type. Description de l'arbre. — Rois: fort. — Rameaux : assez nombreux , légèrement étalés , gros et de longueur moyenne , un peu géniculés , brun grisâtre ou cendré , aux lenticelles larges et abondantes , aux coussinets saillants. — Yeux : écartés du bois, volumineux, ovoïdes ou coniques, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : grandes, ovales ou ovales - allongées , à bords faiblement crénelés , à pé- tiole long, épais et rigide. Fertilité. — Abondante. Culture. — Cet arbre, dont l'écusson se développe vite , pos- sède une vigueur convenable et végète non moins bien sur le cognassier que sur le franc ; ses pyramides sont satisfaisantes. généralement Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : ovoïde for- tement arrondie, ou globuleuse irrégulière et sensiblement aplatie aux deux pôles. — Pédoncule : souvent très- développé, mais souvent aussi assez court; toujours arqué, parfois même VIG 737 contourné et noueux; grêle à son milieu, plus fort à ses extrémités; oblique ou perpendiculaire; placé à Heur de fruit ou inséré dans un vaste évasement dont les bords sont mamelonnés. — Œil: Poire de Vigne. — Deuxième Type. , , moyen ou petit, ouvert, légèrement enfoncé. — Peau : jaune grisâtre, rarement vermillonnée sur le côté de l'insolation , maculée de brun - fauve autour1 de l'œil et du pédon- cule, puis semée de larges points verclâtres et rugueux que coupent çà et là quelques faibles marbrures gris foncé. — Chair : blanche, fine et fondante, juteuse, un peu granu- leuse au cœur. — Eau : excessive- ment abondante, sucrée, acidulé et douée d'un léger parfum musqué - anisé très -délicat. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Le Lectier , pro- cureur du Roi à Orléans , inscrivait en 1628 ce poirier sur le Catalogue des arbres fruitiers contenus dans l'immense verger qu'il possédait depuis une trentaine d'années. Avant cet amateur, nous ne voyons personne signaler la poire de Yigne ; mais après lui presque tous nos pomologues la décrivent ou la mentionnent. Merlet, en 1675 , montre qu'alors elle portait déjà deux surnoms : « La Poibe de Vigne, ou de Damoiselle, ou la Longue-Queuë d'Anjou — dit-il — est ronde, grise-brune, fort bœurée, dont l'eau est excellente, et dont la queue est extraordinairement longue : elle veut estre cueillie ferme et verte, autrement elle est pasteuse et passe trop tost. » {L'Abrégé des boiis fruits, 2e édition, p. 91.) Je crois cette variété originaire de l'Anjou, d'où peut-être elle aura gagné l'Orléanais. Mon opinion s'appuie sur le témoignage de Merlet, la surnommant en 1675 Longue-Queue d'Anjou; puis aussi sur ce fait, qu'on la cultive depuis un temps immémorial dans notre province , où il en existe sur les fermes des arbres séculaires. Quant à l'autre synonyme , Poire de Damoiselle , que lui donnait le même auteur et sous lequel on la vend encore fréquemment, aujourd'hui, dès le principe il fut dénaturé. C'était Poire de Mademoiselle qu'avait, en 1670, écrit Claude Saint-Étienne, le premier qui l'ait citée [Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 62) ; mais Merlet ayant, cinq ans plus tard, imprimé Damoiselle au lieu de Mademoiselle, on le copia d'autant mieux, ensuite, que son ouvrage est beaucoup moins rare que celui de Claude Saint-Étienne. Mayer, qui dans sa Pomona franconica (1776) reproduisit le synonyme Demoiselle, essaya de l'expliquer : « Comme il faut — fit-il observer — savoir cueillir et manger à propos la poire de Yigne, si l'on veut jouir de tous ses avantages, car elle est frêle, délicate, un rien la ternit, c'est peut-être de là que lui vient le nom de vierge, ou Demoiselle. » (Tome III, pp. 237-238, n° 66.) On sent aisément tout ce qu'a d'inadmissible une telle supposition, que Mayer et d'autres, d'après lui, n'eussent pas eu besoin de faire, s'ils avaient eu sous les yeux le livre de Claude Saint-Étienne. Poire de Mademoiselle, en 4670, indique ii. 47 738 VIG— VIL effectivement un fruit dédié à la fille aînée du frère de Louis XIV , puisque jadis on désignait ainsi, avant son mariage, la première princesse du sang ; et par les noms Monsieur, Madame, le frère et la belle-sœur uniques ou plus âgés du roi. Aussi existe -t-il également, dans l'ancienne nomenclature des poiriers, trois poires de Monsieur, synonymes maintenant d'Orange rouge, Caillot rosat et Doyenné, outre une poire de Madame, ou Madame de France. Poires de VIGNE A TROCHETS et de VIGNOT id. — Synonymes de poire de Vigne. Voir ce nom. Poire VIGOUREUSE. — Synonyme de poire Virgouleuse. Voir ce nom. Poire VILAINE D'ANJOU. — Synonyme de poire Caillot rosat. Voir ce nom. Poire de VILL ANDRÉE. — Synonyme de poire Grosse-Queue. Voir ce nom. Poire de VILLANDRY. — Synonyme de Beside l'Échasserie. Voir ce nom. Premier Type. 898. Poire VILLÈNE DE SAINT-FLORENT. Synonyme. — Poire De Saint-Florent (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1865, p. 46, n° 769 ; et 1868, p. 41, n° 710). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : assez nom- breux , légèrement éta- lés et arqués, très-gros mais peu longs , coudés, brun-vert foncé lavé de gris , aux lenticelles ap- parentes et rapprochées, aux coussinets saillants. — Yeux : collés contre le bois , moyens , ovoïdes arrondis. — Feuilles : grandes et d'un beau vert luisant , ovales ar- rondies, ayant les bords bien crénelés, le pétiole court et très-nourri. Fertilité. — Ordi- naire. Culture. — On le greffe non moins avan- tageusement sur cognas- sier que sur franc ; il développe vite son écus- son et prend en général une forme pyramidale très-convenable. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse et parfois considérable. — VIL 739 Forme : variable, elle passe de l'ovoïde à la globuleuse, mais toujours elle est irrégulière et beaucoup moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, arqué, mince et renflé à la base, ou court, droit et très-fort; il Poire Villène de Saint-Florent. — Deuxième Type. ' . . , ment insère dans une ca- vité large et profonde dont l'un des bords forme le plus souvent une protubérance excessivement prononcée. — Œil : très - grand et des plus ouverts, bien enfoncé ou presque à la surface. — Peau : ru- gueuse , vert clair, maculée de fauve au- tour de l'œil puis entière- ment ponc - tuée, veinée et striée de gris - roux, ce qui lui donne une apparence granitée des plus complètes. — Chair : blanchâtre et grossière, ferme, cassante, marcescente et bien pierreuse. — Eau: suffisante, peu sucrée, astringente et sans parfum. Maturité. — Commencement et courant d'octobre. Qualité. — Première comme fruit à compote. Historique. — Cette volumineuse poire d'automne, qui ne saurait être mangée crue, me fut envoyée, vers 1858., de Geest-Saint-Remy-lez-Jodoigne (Belgique), siège des pépinières de la Société Van Mons. Par inattention on me l'étiqueta seulement du nom Saint-Florent, sous lequel je la propageai d'abord. Plus tard, voulant connaître l'origine de ce fruit, dont je n'ai rencontré aucune descrip- tion, je consultai les Catalogues de la Société qui me l'avait fourni. Nulle poire Saint -Florent n'y existait; mais on y mentionnait aux pages 06, 306 et 340 du tome Ier, une Villène de Saint-Florent que je soupçonnai devoir être ma variété. Questionné par moi, le directeur de cet établissement, M. Bivort, répondit : « Je crois, Monsieur et cher Confrère, que la poire à vous adressée sous l'étiquette Saint- Florent, n'est autre que la Villène de Saint-Florent ; elle n'a jamais figuré sous le premier nom au Catalogue. J'ai reçu ladite variété de M. Léon Leclerc, de Laval, vers 1848, avec cette seule indication : « Fruit nouveau. » (Lettre du 15 mars 1869.) Poursuivant ma recherche, je me suis adressé à M. Hutin, pépiniériste à Laval- 740 VIN et propriétaire actuel des semis de M. Léon Leclerc, depuis longtemps décédé. Voilà les renseignements qu'il m'a transmis : « La poire Villêne de Saint-Florent a été envoyée en 4846 à M. Léon Leclerc, comme nou- veauté, par M. Vibert, ancien horticulteur d'Angers. Je ne sais quel est son obtenteur, mais je crois qu'elle vient du village de Saint-Florent, près Saumur. Je ne puis rien dire de ce fruit, qui a disparu de nos pépinières et que je n'ai jamais pu juger. {Lettre du 20 juin 1869.) Il se peut, comme le pense M. Hutin , que ce poirier sorte de Saint-Florent, près Saumur, mais on ne saurait l'affirmer. Feu Vibert , qui le possédait avant 1846, le savait sans doute. Pour moi, mes souvenirs de pépiniériste et d'Angevin ne me rappellent absolument rien sur l'origine et sur le nom de cette variété. 899. Poire de VIN [des Anglais]. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : très-nombreux, légèrement étalés, gros et assez longs, bien coudés, roùge-brun, ayant les lenti- celles fines, des plus clair-semées , et les coussinets ressortis. — Yeux : faiblement écartés du bois , petits ou moyens , ovoïdes , aux écailles mal soudées. — Feuilles : petites, ovales, à bords presque unis, portées sur un pétiole long et grêle. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Ce poirier, fort vigoureux, fait de très- belles pyramides et pousse bien sur cognassier ; le développement de son écusson est ordinaire. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : turbinée assez régulière, à peine obtuse, bien ventrue à la base et moins renflée, généralement, d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, menu, plus fort à ses extrémités, oblique et continu avec le fruit. — OEil: petit, ouvert, presque saillant. — Peau: jaune ver- dâtre, ponctuée de roux, tachée de brun et largement lavée, sur la face exposée au soleil, de rose carminé, vif et brillant. — Chair : blanc verdâtre, mi-fine, juteuse et fondante, contenant au centre quelques granulations. — Eau : abon- dante, excessivement sucrée, aromatique et vineuse. Maturité. — Vers la moitié d'août. Qualité. — Première. Historique. — Dès 1598 le docteur Jean Bauhin décrivait dans YHistoria fontis et balnei Bollensis (p. 111) deux poires de Vin mûrissant, l'une au début de l'automne, l'autre au début de l'hiver, d'où suit qu'elles n'ont rien de commun avec celle ici figurée. Mais la première est parfaitement semblable au fruit de même nom, originaire de Nassau, caractérisé en 1860 par M. Oberdieck [lllustrirtes Handbuck der Obstkunde, t. II, p. 387, n° 182) ; et la seconde à la poire à cuire dite de Saint-Gall, ou au Vin, dont s'est occupé M. Decaisne en 1860, au tome III de son Jardin fruitier du Muséum. Ceci expliqué , je n'ai plus qu'à regretter de ne pouvoir établir l'état civil de la délicieuse et ravissante petite poire faisant l'objet de cet article, car elle est vraiment des plus intéressantes. Je l'ai trouvée, vers 1843, dans la collection du Comice horticole d'Angers ; elle était étiquetée Poire de Vin VIN 741 des Anglais. Ces derniers en sont-ils les obtenteurs ? Où, et à quelle époque l'auraient- ils gagnée? Yoilà des questions qui me trouvent complètement au dépourvu. Poul- ies résoudre, ni les Bulletins, ni les archives de notre ancien Comice, ni les pomo- logues anglais ne m'ont fourni la moindre note; Thompson, parmi ces derniers, est le seul qui m'ait parlé d'une Wine Pear, et précisément il ne l'a connue que de nom ! (Voir Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 154.) Elle doit être bien peu répandue, puisque je ne l'ai jamais rencontrée chez nos principaux pépiniéristes. 900. Poire VINEUSE. Synonyme. — Poire Vineuse Esperen, ou d'Esperen (Lirou d'Airoles, Notices pomologiques , édition de 1855, t. I, p. 72). lleseript ion de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très- nombreux, généralement étalés , assez gros , des plus longs et des plus géniculés, légèrement duve- teux , brun verdâtre quelque peu lavé de rouge auprès des yeux et ayant les lenticelles larges, exces- sivement abondantes, les coussi- nets presque nuls et de longs mérithalles. — Yeux : moyens, ovoïdes , à écailles bombées et disjointes, bien écartés du bois ou formant éperon. — Feuilles : peu nombreuses, elliptiques, planes ou canaliculées , à bords profon- dément dentés , à pétiole long et fort. Fertilité. — Grande. Culture. — Il végète fort bien sur cognassier, où sa vigueur n'a rien d'immodéré ; le dévelop- pement de l'écusson est ordinaire ; les pyramides sont superbes. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : turbinée régulière , légèrement obtuse , assez mince près du sommet, bien ventrue dans toute sa partie inférieure. — Pédoncule : long ou. assez long, gros ou de moyenne force, renflé au point d'attache, recourbé, obliquement implanté à fleur de peau et souvent adossé contre un mamelon rarement très-dé veloppé. —- Œil : grand, arrondi, ouvert, placé dans un large mais peu profond bassin dont les bords sont plissés ou côtelés. — Peau : épaisse et rugueuse, jaune d'ocre plus ou moins verdâtre, ponctuée de brun-fauve, lavée de même à ses extrémités et 742 VIN quelque peu rougeâtre sur le côté de l'insolation. — Chair : blanc fortement jau- nâtre, fondante, aqueuse, denii-fme, granuleuse au cœur. — Eau : très-abondante, des plus vineuses et bien sucrée, acidulé, délicatement parfumée. Maturité. — Du commencement jusqu'à la fin d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — La poire Vineuse sort des semis du major Esperen, décédé à Malines en 1847. Elle remonte à 1840, et quand je la reçus de Belgique, en 1848, je crois pouvoir affirmer qu'on ne la rencontrait pas encore dans les pépinières françaises. Mon Catalogue de 1850 l'a signalée pour la première fois (p. 5, n° 533), mais sous le nom Vineuse d'Espagne, ainsi défiguré par les typographes. Long- temps appelée Vineuse d'Esperen, c'est depuis quatre ou cinq ans seulement, qu'à l'exemple des principaux pomologues nos horticulteurs ont commencé à lui rendre son véritable, son unique nom : poire Vineuse. Poire VINEUSE ESPEREN ou D'ESPEREN. — Synonyme de poire Vineuse. Voir ce nom. 901 . Poire VINGT-CINQUIÈME ANNIVERSAIRE DE LÉOPOLD T. Description de l'ar- bre. — Bois : assez fort. — Rameaux : très - nombreux , étalés, gros et longs, à peine géniculés, brun grisâtre et parfois légèrement nuancé de rose, à lenticelles fines et clair - semées , à coussi- nets bien accusés. — Yeux : petits, ovoïdes , obtus , collés contre le bois, aux écailles entr'ouvertes. — Feuilles : grandes, rarement abondan- tes , ovales , régulièrement dentées en scie, portées sur un pétiole épais, court et longuement stipulé. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa vigueur est ordinaire, ainsi que la crois- sance de son écusson ; tout sujet lui plaît et ses pyra- mides laissent peu de chose à désirer. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : turbinée régulière et plus ou moins obtuse, mais habituelle- ment très-ventrue vers la base. — Pédoncule : court, de moyenne force, un peu VIN — VIR 743 renflé au sommet, vertical et arqué, implanté au centre d'une faible dépression à bords inégaux. — Œil : grand, mi-clos ou bien ouvert, modérément enfoncé, presque toujours entouré de gibbosités. — Peau : vert tendre nuancé de jaune pâle, parsemée de petits points roussâtres, striée de brun dans le bassin ombilical, un peu vermillonnée sur la partie qui regarde le soleil et quelquefois portant, sur la face opposée, d'assez larges macules noirâtres et très-squammeuses. — Chair : blanche, fine, juteuse, fondante ou mi -fondante, presque exempte de pierres. — Eau : abondante, sucrée, acidulé, possédant un savoureux arôme. Maturité. — Fin d'octobre et courant de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Cette poire, qui n'a contre elle que l'interminable longueur de son nom, provient de Jodoigne (Belgique), où M. Xavier Grégoire, tanneur et pomologiste, l'obtint en 1855. La dénomination qu'on lui a donnée indique que la mise à fruit du pied-type coïncida avec le début de la vingt-cinquième année du règne de feu Léopold Ier. (Voir plus haut, p. 338, à l'article Poire Léopold Ier, les détails relatifs à ce prince. ) Poire VINGT-MARS. — Synonyme de poire Curnberland. Voir ce nom. Poire VIOLETTE. — Synonyme de Bergamote du Bugy. Voir ce nom. Poire VIOLINE D'ANJOU. — Synonyme de poire deFauce. Voir ce nom. Poire VIRGALIEU. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom Poires: VIRG1LLEUSE, — VIRGOULE, Synonymes de poire Virgou- - VIRGOULEE, /me. Voir ce nom. VIRGOULETTE, 902. Poire VIRGOULEUSE. Synonymes. — Poires : 1. Virgoulette (de Bonnefond, le Jardinier français, 1653, p. 101). — 2. Chambrette (Merlet, V Abrégé des bons fruits, 1675, p. 98). — 3. Bujaleuf (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1692, t. I, p. 143). — 4. De Glace (Id. ibid.). — 5. Virgoulêe (Id. ibid.). — 6. Laborie (Ménage, Dictionnaire étymologique de la langue française, 1694, 2e édition). — 7. Virgule (Miller, Dictionnaire des jardiniers, 1724-1786, t. VI, p. 167, n° 56). — 8. Virgoule (Anonyme, Traité des arbres fruitiers, traduit de l'allemand par un membre de la Société économique de Berne, 1768, t. II, p. 37). — 9. Besi de Virgoulêe (Mayer, Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 226, n° 53). — 10. Paradis d'Hiver (Id. ibid.). — 11. Saint- Léonard (Id. ibid.). — 12. De Verre (Id. ibid.). — 13. Chambrette ronde (Henri Manger, Systematische Pomologie, 1783, 2e partie, p. 134, no 147). — 14. Virgilleuse (Id. ibid.), — 15. Vigoureuse (Congrès pomologique, Pomologù de la France, 1865, t. III, n° 115). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Bameaux : nombreux, légè- rement étalés et arqués, excessivement longs et des plus gros, bien coudés, vert clair grisâtre, aux lenticelles larges et abondantes, aux coussinets presque 744 VIR nuls. — Yeux : moyens, ovoïdes, obtus, duveteux, écartés du bois ou formant éperon et généralement ayant les écailles disjointes. — Feuilles: d'un joli vert brillant, ovales , faiblement dentées Poire Virgouieuse. ou crénelées , portées sur un pétiole assez long et très- nourri. Fertilité. — Convenable, mais seulement sur les sujets en espalier. Culture. — Sa remarqua- ble vigueur et le rapide déve- loppement de son écusson donnent à ses pyramides, dès leur deuxième année , une beauté peu commune; ce- pendant tout conseille , pour obtenir de ce poirier d'assez abondants produits , de ne le cultiver qu'en espalier. On le greffe spécialement sur cognassier. Description du fruit. — Grosseur ; au-dessus de la moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : ré- gulièrement ovoïde, mame- lonnée au sommet, souvent un peu contournée dans son ensemble. — Pédoncule : de longueur moyenne, mince à son milieu, renflé à ses extrémités, arqué, oblique, inséré à fleur de peau ou dans un léger évasement à bords inégaux. — OEil: petit ou moyen, ouvert ou mi-clos, spuvent entouré de plis, placé au centre d'un bassin très-large et de profondeur variable. — Peau : à fond jaune blafard nuancé de vert-pré, ponctuée, marbrée et tachetée de fauve verdâtre, particulièrement dans le voisinage de l'œil et du pédoncule, et plus ou moins rougeâtre sur le côté de l'insolation. — Chair : blanc jaunâtre, fine ou mi-fine, fondante, aqueuse, ayant quelques pierres au-dessous des loges. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé, douée d'un parfum particulier et prononcé qui la rend des plus savoureuses. Maturité. — Fin de novembre ou commencement de décembre et atteignant facilement la mi-janvier. Qualité. — Première. Historique. — Celui de nos pomologues qui le premier signala cette poire, fut Bonnefond, en 1653, dans son Jardinier français : « La Virgoulette ou « Virgouleuse — dit-il — mûrissant en octobre et novembre (p. 101); » et voilà tout. Mais vient Merlet, en 1675, dont le laconisme est moins grand : « La Virgouleuse — nous apprend-il — sort du village de Virgoulée, près Limoges, dont le VIR-VIS 745 Baron de Chambray est Seigneur, ce qui la fait appeller dans le Pays, la Chambrette. » {L'Abrégé des bons fruits, 2° édition, pp. 98-100.) La Quintinye, contemporain de Merlet, cultiva cette variété dans le verger de Louis XIV, à Versailles, et s'étendit longuement sur elle, dans le remarquable ouvrage qu'il écrivit avant 1688. J'en extrais les lignes suivantes, d'un intérêt marqué pour nous : « Elle devroit — dit-il — porter le simple nom de Virgoulée, plutôt que tout autre. Ce qui m'en fait juger ainsi, c'est à cause du Village de Virgoulée, voisin de la Ville de Saint-Léonard en Limousin, Village duquel nous l'avons tirée,... par la libéralité du marquis de Cbambray, qui en étoit le Seigneur,... et où apparemment elle avoit passé un fort long tems sans éclat, ni plus ni moins, pour ainsi due, qu'une perle dans sa coquille... Or, depuis ce tems-là, elle a commencé tout de bon à faire parler d'elle... Quand on la prend à propos, elle se trouve un des meilleurs fruits du monde... et sa réputation a fait, qu'en fort peu d'années elle s'est autant répandue dans tous les Jardins Fruitiers de l'Europe, qu' aucune autre Poire que nous commissions... » (Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690-1692, t. I, p. 143.) Ni Merlet ni la Quintinye, on a dû le remarquer, n'ont précisé l'époque de la propagation, dans Paris et ses environs, du poirier Virgouleuse. Ménage, qui eut soin de s'en enquérir, l'a consignée, avec plusieurs autres renseignements curieux sur cet arbre, dans la seconde édition de son Dictionnaire étymologique, publiée en 1694 : « Ce fut — déclare-t-il — un nommé M. de Laborie, secrétaire du Roy, qui l'apporta à Paris, vers l'an 1630, ce qui l'a fait appeller aussi, par d'autres, Foire de Laborie. On la nomme également, dans le Limousin, poire de Glace. » (Dictionnaire étymologique de la langue française, édition de 1694, au mot Virgouleuse.) Et de ce passage il résulte que le poirier Virgouleuse était déjà connu à Paris quand la Quintinye le greffa dans les jardins fruitiers de Versailles, puisque ces derniers remontent au plus à 1675. Observations. — De nos jours cette variété d'automne et d'hiver est moins estimée qu'autrefois. Cela tient, non pas à ce qu'elle a perdu de ses qualités, mais au grand nombre de poires nouvelles sorties des milliers de semis faits depuis le commencement du siècle ; poires dont plusieurs égalent en bonté la Virgouleuse, et sont, de plus, exemptes de ses défauts. On lui reproche en effet : de prendre l'odeur des objets sur lesquels on la pose ; de noircir extérieurement et intérieure- ment au moindre choc, à la plus faible pression ; d'avoir parfois un goût de cire ; enfin de se crevasser assez souvent sur l'arbre , d'où elle tombe ensuite à peu près pourrie. Tous ces reproches sont fondés, mais il est facile d'empêcher la Virgouleuse de les mériter, en ne la mettant au fruitier que sur du sable, de la mousse ou des tablettes inodores et très-sèches, puis en ne l'y exposant à aucun froissement. Quant au goût de cire, quant aux crevasses, pour l'en préserver il faut planter l'arbre au levant ou au couchant, et surtout, nous l'avons déjà dit, le placer en espalier. Poire VIRGULE. — Synonyme de poire Virgouleuse. Voir ce nom. Poire en VIS. — Synonyme de poire Cornemuse. Voir ce nom. 746 VIT 903. Poire de VITRIER. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, un peu étalés, gros et longs, faiblement cou- dés, fauve grisâtre nuancé de rouge- brique, aux lenticelles apparentes et rapprochées, aux coussinets bien accu- sés. — Yeux : moyens, coniques, obtus et non appliqués contre le bois. — Feuilles : grandes, d'un beau vert, ovales ou ova- les-allongées, planes ou relevées en gouttière , ayant les bords profondé- ment dentés ou crénelés , le pétiole de grosseur et de longueur moyennes. Fertilité. — Convenable. Culture. — La vigueur de ce poirier permet de le greffer avantageusement sur le cognassier ; la croissance de l'é- cusson est ordinaire ; les pyramides, tant pour la forme que pour la force , sont très-satisfaisantes. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : ovoïde assez régulière , plissée et mamelonnée au sommet, souvent bien ventrue à son milieu. — Pédoncule : long ou de moyenne longueur, un peu mince, renflé au point d'attache, recourbé, oblique, placé à la surface du fruit, avec lequel il est parfois continu d'un côté. — OEil : grand, très- ouvert, faiblement enfoncé. — Peau : jaune blafard fortement nuancé de gris- roux, ponctuée de brun -fauve, rayée de même dans le bassin ombilical, parfois aussi autour du pédoncule, et vermillonnée sur la face qui regarde le soleil. — Chair : blanchâtre, aqueuse, mi-fine et mi-fondante, contenant au centre de nombreuses pierres. — Eau : suffisante, sucrée, vineuse, légèrement musquée. Maturité. — Courant de novembre et se prolongeant jusqu'en décembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Duhamel est le premier auteur qui chez nous ait décrit la poire de Vitrier ; il le fit en 1768 dans son Traité des arbres fruitiers (t. II, p. 139), mais n'y donna aucun renseignement sur l'origine de cette variété. Elle devait être alors depuis peu dans les jardins français, et très-probablement provenir de l'Allemagne ; le passage suivant du pomologue Mayer permet du moins de le supposer : « Cordus — dit-il — a une Pyrum Vitreum qu'il a rencontrée abondannnent en Saxe, aux environs d'Eisleben, et qui encore aujourd'hui (1770) est fort commune dans toute l'Alle- magne. C'est une bonne poire d'automne, d'une chair assez tendre, dont l'eau, quoique peu abondante, est douce, relevée et d'un goût fort agréable. La poire de Vitrier de Duhamel diffère de celle-ci par le nom : c'est Pyrum Vitriarii, non Vitri, par la forme, le coloris et la VLE — VOI 747 chair, mais ces différences ne nie paroîssent pas assez essentielles pour décider que ce ne soit pas la même poirft ; elles peuvent avoir été produites par le changement de terrain et de climat, ainsi que par la culture. » [Pomona franconica, 1776-1801, t. III, p. 303.) Le botaniste Valère Cordus, dont Mayer parle ici, naquit dans la liesse électorale ; il mourut en 1544 et fut connu surtout par son Hisloria stirpium. Notre poire de Vitrier serait donc antérieure à cette dernière date, ce qui lui compose un âge, fort respectable, d'au moins trois siècles et demi. Poire VLESEMBECK. — Synonyme de poire Thompson. Voir ce nom. 904. Poire de la VOIE AUX PRETRES. Synonymes. — Poires : 1. Cadet (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres fruitiers cultivés dans son jardin et plant, 1628 , p. 11; — et Bonnefond, le Jardinier français, 1653, p. 96). — 2. Cadet de Bobdeaux ( dom Claude Saint-Etienne, Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, p. 63). — 3. Milan (Id. ibid.). — 4. De Cadet (Merlet, V Abrégé des bons fruits, 1675, p. 93). — 5. Bergamote Cadette (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières , année 1767, p. 38; — et Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. Il, p. 172, n° 54. — 6. Milan de Bordeaux (Mayer, Pornona franconica, 1776-1801, t. III, p. 216, n° 42). Premier Type. Description de l'air - bre. — Bois : fort. — Ra- meaux : assez nombreux , très -étalés et quelque peu arqués, gros, courts, à peine géniculés , gris rougeâtre , ayant les lenticelles peu lar- ges mais abondantes , les coussinets modérément res- sortis et de courts mérithal- les. — Yeux : légèrement écartés du bois, volumineux, s ovoïdes , aux écailles mal soudées. — Feuilles : assez grandes, rarement nombreu- ses, ovales-arrondies, acumî- nées , planes ou relevées en gouttière, à bords faiblement crénelés et parfois presque unis, à pétiole de longueur moyenne et très-nourri. Fertilité. — Grande. Culture. — Doué d'une vigueur parfaite, ce poirier croît non moins bien sur le cognassier que sur le franc et développe assez vite son écusson ; il fait de fortes pyramides, mais qui laissent à désirer pour la régularité. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et souvent beaucoup plus 748 VOI volumineuse. — Forme : variable, elle passe fréquemment de l'ovoïde mamelonnée au sommet à l'ovoïde-arrondie, et quelquefois aussi à la turbinée assez obtuse, fortement veritrue dans toute sa partie inférieure et des plus régulières. — Pédon- cule : court ou de Ion- Poire de la Voie aux Prêtres. - Deuxième Type. gueur moyenne, fort ou très-fort, arqué, souvent renflé à la base , obliquement implanté à fleur de fruit ou dans un faible évasement à bords égaux et arrondis. — Œil : assez grand , très-ouvert, occupant le centre d'un large bassin rarement bien profond. — Peau : jaune olivâtre, ponc- tuée de gris et gé- néralement lavée de vermillon brillant sur toute la face exposée au soleil. — Chair : blanche, grosse , mi- cassante , pierreuse au cœur , devenant aisément pâteuse. — Eau : jamais abon- dante , sucrée , plus ou moins musquée, habituellement un peu acerbe. Maturité. — Cou- rant d'octobre et pouvant atteindre exceptionnellement le mois de décembre. Qualité. — Troisième pour le couteau, deuxième pour la compote. Historique. — Plusieurs de nos modernes pomologues ont complètement méconnu cette très-ancienne poire, puisqu'ils l'ont déclarée identique avec le Beurré Beauchamp, délicieux fruit belge remontant seulement au commencement de ce siècle et décrit pages 312-314 de notre premier volume. Mais Duhamel, en 1768, ayant donné une description très-exacte de la variété Voie aux Prêtres, ou Bergamote Cadette, nous allons la reproduire, afin de constater que la nôtre concorde bien avec la sienne : « Arbre : Poirier très-vigoureux, se greffant sur franc et sur cognassier, et donnant beaucoup de fruit. Rameaux : gros, courts, droits, d'un gris-jaune, presque ventre de biche, semés de gros points. Yeux : gros, allongés, arrondis, pointus, écartés de la branche, soute- nus par de gros supports. Feuilles : médiocrement grandes,... arrondies du côté du pédicule, se terminant en pointe par l'autre extrémité... la plupart se plient en gouttière ; les bords sont unis et sans aucune dentelure ; les pédicules sont longs d'environ 9 lignes. « Fruit : Il est gros, son diamètre étant de 2 pouces 8 lignes et sa hauteur de 2 pouces VOÏ 749 7 lignes. Forme : un peu turbinée. Dans les terrains qui ne sont pas très-propres pour ce poirier, le fruit n'a communément que 24 ou 2t> lignes de hauteur sur 25 ou 26 lignes de diamètre et il est plutôt arrondi et de la forme des poires d'Orange, que turbiné. Œil : bien ouvert, placé dans un aplatissement. Queue : grosse, longue de 8 à 10 lignes, plantée dans un enfoncement très-peu creusé et souvent recouvert d'une petite bosse à sa naissance. Peau : elle se teint de rouge du côté du soleil ; l'autre côté jaunit lorsque le fruit acquiert sa maturité. Chair et Eau : bonnes, quoique inférieures à celles de la plupart des autres Bergamotes. Maturité : Octobre. — Cette poire, pour peu qu'elle soit passée de maturité, devient cotonneuse. » (Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, pp. 172-173.) Avant Duhamel différents auteurs avaient mentionné chez nous ce poirier, dont Cadet paraît être le nom primitif. Dès 1628 le Lectier, d'Orléans, l'inscrivit dans son Catalogue, sous ce nom, parmi les variétés mûrissant en septembre-octobre (p. 11), puis, sous la dénomination Voie aux Prêtres, parmi celles mûres seule- ment au cours de décembre (p. 16). De Bonnefond, en 1653, agit de même aux pages 97 et 103 de son Jardinier français ; aussi pourrait-on croire ces deux poires dissemblables, si Merlet, en 1675, ne les réunissait pas l'une à l'autre : « La Voye aux Prestres ou la Poire de Cadet — dit-il — est une espèce de Bergamote qui est grosse... et assez bonne estant mangée à propos, autrement elle devient pasteuse... Meurit en octobre. » [L'Abrégé des bons fruits, 1675, pp. 90 et 94.) La question d'origine n'a été touchée, pour cette variété, par aucun des auteurs que je viens de citer. Dom Claude Saint-Étienne, un de leurs contemporains, sembla seul, sans qu'on puisse l'affirmer, la regarder en 1670 comme sortie du Bordelais sous son plus ancien nom, Cadet : « Le Milan, dit Cadet à Bourdeaux — « écrivit-il — est façon de Bergamote Bugi , bon peu devant la Toussaints. » (Nouvelle instruction pour connaître les bons fruits, 1670, pp. 63-64.) Depuis lors je ne vois personne qui, directement ou indirectement, fasse allusion à la provenance de cette poire. Si pourtant, le pomologue Henri Manger pensait en 1783 (Syste- matische Pomologie, p. 171) qu'elle pourrait bien être la variété Anicienne, ainsi appelée du Romain Anicius, assurait Pline en son Historia naturalis (livre XV, chap. xvi), mais sans donner sur ce fruit le moindre détail descriptif; d'où suit que l'opinion émise par Manger ne repose absolument sur rien. Quant aux noms poires de Cadet et de la Voie aux Prêtres, si le premier me paraît rappeler le sou- venir des anciens Cadets aux gardes, jeunes nobles élevés militairement, je ne saurais, pour le second, trouver la moindre définition, tellement il est bizarre, incompréhensible ! Observation». — Peu de fruits sont plus dénués de qualité que la poire de la Voie aux Prêtres. Avec raison la Quintinye (1690) la classe au rang des « mauvaises variétés. » Duhamel (1768), on l'a vu plus haut, dit qu'elle est infé- rieure à la plupart des Bergamotes et que tous les terrains ne lui sont pas très-propres. Aujourd'hui ceux de nos horticulteurs qui la possèdent véritablement, et non pas son faux synonyme le Beurré Beauchamp, à chair si savoureuse, si parfumée I sont de l'avis formulé par Prévost, en 1839, dans la Pomologie de la Seine-Inférieure : « Il est fâcheux — déclare-t-il — que cette poire, l'une des plus belles de la saison, ait des défauts assez notables pour qu'il y ait lieu à conseiller d'en abandonner la culture. Il est très-difficile de reconnaître quand il faut la manger pour qu'elle soit bonne, c'est-à-dire non acerbe et point encore blette, car ces deux défauts se succèdent assez promptement. Il faut donc renoncer à sa culture dans les jardins. » (1er cahier, pp. 44-45.) 750 VOL 905. Poire de VOLKMARSEN. Synonyme. — Poire Rousselet DE Volkmarsen (Oberdieck, Illustrirtes Handbuck der Obstkunde, 1860, t. II, p. 269, n° 123). Premier Type. Deuxième Type. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux: nombreux, généralement étalés, gros et de longueur moyenne, très-coudés, brun clair verdâtre et des plus cendrés, aux lenticelles larges et apparentes, clair-semées , aux coussinets bien accusés. — Yeux: sortis presque en éperon, volumi- neux, ovoïdes, pointus, ayant les écailles disjointes. — Feuilles: grandes, ovales ou elliptiques, à bords unis en partie ou faiblement crénelés, à pétiole long et bien nourri. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Sa vigueur est ordinaire , ainsi que le développement de l'écusson ; il pousse convena- blement sur toute espèce de sujet et fait d'assez jolies pyramides. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : variable , elle est ou turbinée régulière et ventrue, ou complètement arrondie. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, rarement bien arqué, assez gros, charnu à la base, renflé au point d'attache, souvent oblique, continu avec le fruit ou implanté à fleur de peau. — Œil : grand ou moyen, très-ouvert, saillant ou faiblement enfoncé. — Peau : quelque peu rugueuse, à fond jaune clair maculé de vert , presque entièrement couverte de points roux et gris-blanc, ainsi que de larges marbrures brun-fauve. — Chair : blanchâtre, fine, fondante, aqueuse , légèrement granuleuse auprès des loges. — Eau : abondante ou suffisante , sucrée , sans parfum bien prononcé, mais possédant une saveur aigrelette fort agréable. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est de Berlin (Prusse) qu'en 1860 j'ai rapporté ce poirier, des plus avantageux pour le verger et l'approvisionnement des halles. Dans cer- taines contrées de l'Allemagne on le cultive beaucoup pour cet usage, le seul qui lui convienne bien, vu le faible volume de ses produits. Le savant pomologue Oberdieck en a recherché l'origine, mais n'a pu parvenir à la préciser d'une façon positive. Yoici la traduction du passage dont nous parlons : « Quoique cette espèce — dit-il — mérite assez la culture, on la connaît peu, sauf dans le royaume de Hanovre, où elle est excessivement répandue. Diel, qui la regarde comme un VRA 75! ancien fruit indigène à l'Allemagne, croit qu'elle a tiré son nom du village de Volkmarsen ( Westphalie). Les Hanovriens l'appellent généralement Poire de Voltmar (Voltmar'sche Birne), et comme il existe chez eux plusieurs familles de ce nom, il se pourrait aussi qu'un de leurs membres le lui eût appliqué, soit à titre d'obtenteur, soit à titre de propriétaire. » (Illustrirtea Handbuch der Obstkunde, 18G0, t. II, p. 269, n° 123.) Poire VRAI BEURRÉ BRONZÉ. — Synonyme de Beurré Bronzé. Voir ce nom. w Poire WAHETTE. — Synonyme de Besi de Saint-Waast. Voir ce nom. Poire WALKER. — Synonyme de poire d'Amande double. Voir ce nom. 906. Poire WALTER SCOTT. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, gros , de longueur moyenne et peu coudés, d'un beau marron, à lenticelles fines et des moins abondantes , à coussinets sensi- blement accusés. — Yeux : bien volumineux , ovoïdes , aigus , à écailles grisâtres, appliqués en partie contre l'écorce. — Feuilles : moyennes , de forme très-variable, mais plutôt ovales qu'elliptiques, ayant les bords régulièrement dentés en scie, le pétiole épais , des plus longs et pourvu de stipules fort déve- loppées. Fertilité. — Modérée. Culture. — Ce poirier, dont la vigueur est grande , se plaît beaucoup sur le cognassier et fait de jolies pyramides ; la crois- sance de l'écusson n'a rien d'ex- ceptionnel. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois volumineuse. — Forme : assez variable , mais le plus souvent ovoïde fortement ventrue , toujours plus haute que large et généralement moins grosse d'un côté que de l'autre. — Pédoncule : de longueur moyenne, bien nourri, ligneux, recourbé, implanté dans un évasement peu profond et à bords arrondis. — Œil : moyen, ouvert, régulier, presque saillant. — Peau : assez unie, jaune olivâtre, ponctuée de brun clair, lavée WAL-WAS 753 de rouge sombre sur la face exposée au soleil. — Chair : blanchâtre, fine, juteuse, fondante, quelque peu granuleuse autour des loges. — Eau : abondante, bien sucrée, agréablement acidulée, possédant un parfum savoureux et prononcé. Maturité. — Commencement d'octobre et pouvant atteindre le mois de novembre. Qualité. — Première. Historique. — Les pomologues allemands sont les seuls qui m'aient fourni des renseignements sur cette excellente poire presque inconnue, même des Anglais, malgré son nom si populaire, chez eux surtout. Je la possède depuis 1860 et l'ai rapportée de Berlin. Oberdieck, son parrain et propagateur, l'a décrite en 1866 dtmsYIllustrirtes H and bue h der Obstkunde; voici la traduction du passage où il parle de l'origine de ce fruit : « Des greffes de cette remarquable espèce, digne d'une culture générale, me furent envoyées — dit-il — avec divers autres poiriers, tous innommés, par Van Mons en 1838. C'est moi qui l'ai dédiée à la mémoire du célèbre romancier écossais. Je la crois provenue des derniers semis de Van Mons et n'ai pu, malgré sa végétation si caractéristique, l'assimiler à aucune des variétés de ma nombreuse collection de fruits belges. Comme j'en ai largement distribué des rameaux, elle n'est plus rare chez nous; aussi l'ai-je déjà rencontrée à deux de nos expositions horticoles. » (Tome V, p. 33o, n° 418.) Ainsi la poire Walter Scott , originaire de Belgique , sort des pépinières que Van Mons, en 1819, établit à Louvaiu. Si son âge n'est pas complètement fixé par Oberdieck, on sait cependant qu'elle remonte au moins à 1835 ; plus tard peut-être découvrira-t-on la date précise de son obtention. Quant à l'illustre écrivain auquel elle est consacrée, il naquit à Edimbourg (Ecosse) en 1771 et mourut en 1832. Poire WARDEN DE PïCKERING. — Synonyme de poire Tonneau. Voir ce nom. Poire WÂRWICK. — Synonyme de poire Doyenné. Voir ce nom. 907. Poire WASHINGTON. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, de grosseur et de longueur moyennes, géniculés, brun clair, aux lenticelles larges et généralement abondantes, aux coussinets presque nuls. — Yeux : moyens et ovoïdes, grisâtres, très-écartés du bois. — Feuilles : arrondies, faiblement acuminées, à bords dentés ou crénelés, portées sur un pétiole long et grêle. Fertilité. — Grande. Culture. — C'est un poirier qui réussit beaucoup mieux sur franc que sur cognas- sier ; sa vigueur est modérée et le développement de son écusson , ordinaire ; il prend une forme pyramidale assez satisfaisante. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde à peu près régulière. — Pédoncule : long, bien nourri, arqué, inséré plus ou moins oblique- ment dans une large cavité de profondeur variable. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, presque saillant. — Peau : lisse, jaune-citron, semée de petits points fauves u. 48 754 WAS— WES Poire Washington. et faiblement carminée sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, fine, juteuse et fondante , quelque peu granuleuse autour des pépins. — Eau : très-abondante , douce et sucrée, sans parfum prononcé mais possédant une saveur agréable. Maturité. — Commencement de sep- tembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — Les Américains m'ont fait connaître ce poirier en 1849 et j'ai commencé à le multiplier en 1851 ( Cata- logue, p. 24, n° 464). J. ûowning, l'un de ses descripteurs , lui attribue l'origine que voici : « On l'a découvert, au commencement du siècle, dans une haie d'épines, près l'anse de Naaman (Delaware), sur la propriété du co- lonel Robinson. » {Fruits and fruit trees of America, édition de 1849, p. 422, n° 183). Cette poire, quoique assez bonne, porte un nom qui voulait mieux encore. On pourrait donc s'étonner de ce choix , si l'on ne savait qu'à l'époque où il fut fait — vers 1802 — les horticulteurs d'Amé- rique commençant seulement à s'occuper d'arboriculture fruitière , il leur était alors fort difficile de trouver chez eux quelque nouvelle variété digne d'une semblable dédicace. Aujourd'hui leurs gains nombreux et méritants les sauve- raient d'un tel embarras. George Washington , fondateur de la république améri- caine, habile général et célèbre homme d'État, naquit à Bridge-Creek (Virginie) le 22 février 1732 ; il mourut le 14 décembre 1799. Poire WATERLOO. — Synonyme de poire Fondante de Charneu. Voir ce nom. Poire WAYNE. — Synonyme de poire Sheldon. Voir ce nom. Poire WESTRUM. — Synonyme de poire Westrumb. Voir ce nom. 908. Poire WESTRUMB. Synonyme. — Poire WESTRUM (Oberdieck, Illustrirtes Handbuck der Obstkande, 18G0, t. II. p. 237). Description de l'arbre, — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, légèrement étalés et arqués, gros, longs, bien géniculés, d'un beau marron foncé, ayant les lenlicelles fines , clair-semées , et les coussinets très-ressortis. — Yeux : moyens , WES-W1L 753 Poire Westrumb. ovoïdes ou coniques, écartés du bois, aux écailles bombées et disjointes. — Feuilles : petites, rarement abondantes, ovales-lancéolées, courtement acuminées, à bords presque unis, à pétiole épais et long. Fertilité. — Grande. Culture. — Il n'a rien d'exceptionnel dans sa végétation, pousse aussi vigou- reusement sur cognassier que sur franc et fait de remarquables pyramides. Description du fruit. — Gros- seur : moyenne. — Forme : turbinée , très - régulière dans toute sa partie inférieure , mais très- voûtée et plissée au sommet , qui souvent même est re- courbé comme celui de la poire Figue d'Alençon. — Pédoncule : très-court, habituellement des plus gros , quelque- fois moins nourri, inséré obliquement et continu avec le fruit. — Œil : saillant, grand ou moyen, arrondi, des plus ouverts. — Peau: épaisse, rude au tou- cher , jaune verdâtre du côté de l'om- bre, bronzée sur l'autre face et toute réticulée de gris. — Chair : blanc jaunâtre, fine ou mi-fine , juteuse et fondante, exempte de pierres. — Eau: excessivement abondante, sucrée, acidulé, ayant un parfum des plus savoureux. Maturité. — Commencement et courant de septembre. Qualité. — Première. Historique. — C'est en Prusse, à l'Exposition pomologique de Berlin, qu'en 1860 j'ai rencontré cette poire. Son mérite, sa forme peu commune m'engagèrent à l'im- porter chez nous, où les pépiniéristes ne la cultivaient pas. Elle n'appartient point à l'Allemagne , mais à la Belgique , et sort des semis du professeur Yan Mons , qui vers 1825 l'obtint à Louvain puis la dédia au chimiste Westrumb, son ami. Diel l'a décrite en 1833 ( Verzeichniss der Obstsorten , 2e partie, p. 88) et lui reconnaît cette même origine. Il faut que ce poirier soit bien peu commun chez les horticulteurs belges, car je ne l'ai vu annoncé dans aucun de leurs Catalogues, y compris celui de la Société Yan Mons. Poire WICAR 0F WAKEFIELD. — Synonyme de poire de Curé. Yoir ce nom. Poire "WIDOW. — Synonyme de poire Délices de Charles. Yoir ce nom. Poire WILHELMINE D'AUTOMNE. — Synonyme de Beurré d'Amanlis. Yoir ce nom. Poire WILHELMINE D'HIYER. — Synonyme de poire Jaminette. Yoir ce nom. 756 WIL 909. Poire WILLERMOZ. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : assez nom- breux , étalés , gros , très-longs et bien flexueux , légèrement coton - neux , vert -olive quelque peu jau- nâtre , ayant les lenticelîes larges et apparentes, clair-semées, les coussi- nets presque aplatis et de longs mérithalles. — Yeux: écartés du bois et parfois même formant éperon, petits, ovoïdes, aigus, aux écailles renflées et disjointes. — Feuilles : vert clair, un peu coriaces, ovales, planes ou contournées , irrégulière- ment dentées sur leurs bords, à pétiole assez long, très -nourri et pourvu généralement de stipules des plus développées. Fertilité. — Médiocre. Culture. — On le greffe sur franc ou sur cognassier ; sa vigueur est satisfaisante et la croissance de son écusson, ordinaire; dès leur deuxième année ses pyramides ont une force et une forme très-convenables. Description du fruit. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme: conique-allongée, à peine obtuse, plus ou moins bosselée et quelquefois faiblement voûtée à sa partie supérieure. — Pédoncule : de longueur moyenne , assez gros à son milieu, renflé aux extrémités, arqué, implanté obliquement et continu avec le fruit. — Œil: grand, arrondi, ouvert, saillant ou légèrement enfoncé. — Peau : épaisse, jaune clair, toute parsemée de petits points gris et faiblement vermillonnée sur le côté de l'insolation. — Chair : blanche, mi-cassante, pierreuse autour des loges, marcescente et devenant aisément pâteuse. — Eau : jamais abondante ni bien sucrée, généralement un peu acerbe, sans saveur ni parfum. Maturité. — Fin de septembre et commencement d'octobre. Qualité. — Troisième. Historique. — A peine gagnée , cette poire dut perdre toute la qualité dont son obtenteur annonça qu'elle était douée ; le sentiment contraire serait inadmis- sible, en France surtout, où pomologues et pépiniéristes sont unanimes pour la déclarer mauvaise, très-mauvaise. J'ajouterai que M. Willermoz, directeur de l'École d'Horticulture d'Écully -lez-Lyon et secrétaire général du Congrès pomolo- gique, porte sur elle ce même jugement, malgré la dédicace qu'on lui en a faite. De WIL 737 provenance belge, le poirier Willermoz donna ses premiers fruits en 1848, à Geest-Saint-Remy, près Jodoigne, chez son propriétaire et parrain, M. Jlivort, nui le décrivit dès 1851 dans l'Album de pomologie (t. IV, p. 10). 910. Poire WILLIAM PRINCE. fiPegcription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nom- breux, légèrement étalés, gros, peu longs, coudés, brun clair faiblement rosé, aux lenticelles apparentes et très-espacées , aux coussinets bien ressortis. — Yeux : volumineux, ovoïdes, duveteux et sensiblement rapprochés du bois, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : généralement petites et ovales, canaliculées et plus ou moins contournées, à bords cré- nelés, à pétiole court, épais et rigide. Fertilité. — Convenable. Culture. — Les pyramides de ce poirier sont assez jolies ; il pousse parfaitement sur toute espèce de sujet; sa vigueur est ordinaire, ainsi que le dévelop- pement de son écusson. Description du fruit. — Grosseur ; volumineuse et parfois moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière et allongée, habituellement mamelonnée au sommet. — Pédoncule : de longueur moyenne , mince à son milieu , plus fort à ses extrémités, arqué, obliquement inséré dans un évasement de profondeur variable et à bords plissés et souvent fort inégaux. — Œil : grand, bien ouvert, à peine enfoncé, entouré de faibles gibbosités. — Peau : onctueuse, vert-pré nuancé de jaune pâle, entièrement semée de points bruns et gris, et rougeâtre assez généralement sur la face exposée au soleil. — Chair : blanche, mi-fine, fondante, juteuse, granuleuse au centre. — Eau ; très-abondante, sucrée, acidulé, rafraî- chissante, faiblement parfumée. Maturité. — Depuis la mi-septembre jusqu'à la fin de ce mois. Qualité. — Deuxième. Historique. — Cette poire, encore peu répandue dans notre pays, vient d'Amérique. Le nom qu'elle porte est celui d'un pépiniériste de Flushing, près New-York, également connu par plusieurs opuscules pomologiques. La variété 758 WIL William Prince fut obtenue vers 1848; je l'ai greffée en 1853 et signalée pour la première fois dans mon Catalogue de 1855 (p. 39, n° 592). Observations. — Le nom de ce poirier ayant été regardé par maintes per- sonnes comme appartenant à un prince William quelconque, il devient urgent d'assurer que la présente variété n'a rien de commun avec la Bonne-Louise d'Avranches, dont William IV est l'un des synonymes. — Dans le Jardin fruitier du Muséum, M. Decaisne, en 1858, a dit au tome Ier, article poire "Williams : « Le « "William Prince est notre poirier des Urbanistes. » Mais le savant botaniste a modifié, depuis lors, cette opinion, puisqu'en 1865 il décrivait, tome YI du même ouvrage, le "William Prince comme espèce, et ne lui attribuait aucun synonyme. Je note ce fait, car plusieurs pomologues et horticulteurs ont réuni, d'après le recueil ici mentionné, le William Prince à l'Urbaniste. Poire WILLIAM IV. — Synonyme de poire Bonne-Louise d'Avranches. Voir ce nom. 911. Poire WILLIAMS. Synonymes. — Poires : 1. Bon -Chrétien Williams ("William Hooker, Transactions of the horti- cultural Society of London, 1816, lre série, t. II, p. 250). — 2. D'Angleterre [de Van Mons] (Van Monsj Catalogue général de 1823). — 3. Bartlett ou Bartlett de Boston (Thompson, Cata- logue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 130, n° 105 ; — et A. J. Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 334, n° 9). — 4. Guil- laume (A. J. Downing, ibid.). — 5. Barnet's William (Tougard, Tableau analytique des variétés de poires, 1852, pp. 13-14). — 6. Bon-Chrétien Barnet's (Id. ibid.). —7. Bartlets William's (Liron d'Airoles, Notices pomologiques , 1855, t. I, p. 55). — 8. Delavault (Bivort, Annales de pomologie belge et étrangère, 1855, t. III, p. 57). — 9. Charles Durieux (Dochnahl, Obstkunde, 1856, 2e partie, p. 181). — 10. Clara Durieux (Liron d'Airoles, Liste synonymique historique des diverses variétés du poirier, 1859, Table des fruits à Fétude, 1er Supplément, p. 7). — 11. Doyenné Clément (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1863, p. 421). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, légè- rement étalés, très-gros, de longueur moyenne, bien coudés, brun clair jaunâtre ou, quelquefois, verdâtre, ayant les lenticelles irrégulières, gris cendré, et les coussinets sensiblement accusés. — Yeux : moyens ou volumineux, ovoïdes et pointus, faiblement écartés du bois. — Feuilles : ovoïdes, grandes, vert jaunâtre, profondément dentées en scie, à pétiole court, épais et rigide. Fertilité. — Remarquable. Culture. — La vigueur de ce poirier n'a rien d'exagéré ; on le greffe sur franc ou cognassier, la croissance de l'écusson est ordinaire et les pyramides sont des plus jolies. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne et parfois plus volumineuse. — Forme : ovoïde ou oblongue peu régulière, souvent assez bos- selée, bien ventrue à son milieu, plus ou moins pentagone à la base et presque toujours côtelée et mamelonnée au sommet. — Pédoncule : court ou de longueur moyenne, bien nourri, généralement renflé à ses deux extrémités, arqué, oblique- ment inséré dans une large cavité de profondeur variable et dont les bords sont inégaux et fortement plissés. — Œil : moyen, ouvert ou mi-clos, modérément enfoncé, entouré de gibbosités. — Peau : fine, jaune-paille, semée de points gri- sâtres, largement tachée de fauve autour du pédoncule, quelque peu marbrée de WIL 759 même dans le voisinage de l'œil ou sur le côté de l'ombre, et lavée de carmin clair sur l'autre face. — Chair : blanche, juteuse, très-line et très-fondante, à peine _ . „..„. granuleuse au centre. Poire Williams. ° — h au ; lort abondante, très -sucrée, acidulé et possédant une délicieuse saveur, quoique mus- quée. Maturité. — Fin d'août et se prolongeant jusqu'à la mi-septembre. Qualité. — Première. Historique. — C'est aux Anglais que la France est redevable de ce poirier, l'un des plus précieux parmi les varié- tés précoces. Sa première fructification , qu'erro- nément plusieurs au- teurs font remonter à l'année 1770, époque à laquelle le pépin dont elle est sortie n'était même pas semé , sa première fructification date du commencement de notre xixe siècle. M. William Hooker l'a formellement prouvé le 3 décembre 1816, dans les Annales de la Société d'Horticulture de Londres, où il s'exprime comme suit (nous traduisons littéralement) : « Au mois d'août 1816, des fruits de ce poirier ont été offerts à notre Société par M. Richard Williams, de Turnham-Green [près Londres]... Le nom Bon-Chrétien Williams lui vient de M. Aiton; il le désigne ainsi dans son Epitome of the Hortus Kewensis... Le pied-type — dit-on — poussa de graine, il y a une vingtaine d'années [vers 1796], dans le jardin de M. Wheeler, instituteur à Aldermaston (Berkshire), et fut laissé sur place afin d'en bien étudier les produits. Plus tard on en distribua des rameaux avec une grande profusior ; aussi existe-t-il maintenant de nombreux sujets de cette variété dans la pépinière de M. Williams et dans plusieurs autres jardins des environs de Londres. » (Transactions of the horticultural Society of London, 1816, lre série, t. H, p. 250.) D'Angleterre le poirier Williams passa promptement aux États-Unis; mais cependant, nous venons de le constater, on n'a pu l'y cultiver dès 1799, ainsi que l'a supposé le pomologue américain Downing : « Cette variété anglaise — écrivait-il en 1849 — née dans le Berkshire et que M. Enoch Bartlett, de Dorchester-lez-Boston, importa chez nous en 1799, ayant en route perdu son étiquette, reçut de nos jardiniers, dès le début, le nom poire Bartlett. Depuis on a continué de le lui appliquer ; elle le porte donc si généralement, aujourd'hui, qu'on ne pourrait l'en déposséder. » (The Fruits and fruit trees of America, 1849, p. 335, n° 9. ) Léon Leclerc, ancien député de Laval (Mayenne), et qui fut un pomologiste 760 W1L très-connu, doit être regardé comme le propagateur, en France, de ce même poirier, dont un de ses correspondants lui adressa, de Londres, des rameaux en 1828. Il s'empressa de les multiplier et d'en offrir ensuite (1831) des greffes au Muséum de Paris. Observations. — La Williams demande à mûrir au fruitier, et pour lors veut être cueillie assez verte. Elle blossit facilement ; il faut donc la surveiller avec soin, ses qualités disparaissant aussitôt que commence sa décomposition. — J'ai reçu de Belgique, en 1858, un poirier Clara Durieux dans lequel on n'a pas tardé, dans mes pépinières, à reconnaître le Williams. Il est à croire qu'on l'aura peu répandu, car je l'ai vu décrit seulement par M. Liron d'Airoles (1859, Notice pomologique, Table des variétés à l'étude, 1er Supplément, p. 7). Mais, et pareille erreur devient inconcevable, ayant redemandé un second sujet du faux poirier, ce fut un Beurré Dalbret qui cette fois se révéla sous l'étiquette Clara Durieux ! 912. Poire WILLIAMS D'HIVER. Premier Type. Description de l'arbre* — Bois : assez fort. — Ra- meaux : nombreux, érigés ou légèrement étalés, surtout à la base, gros et longs, bien cou- dés, rouge-brun quelque peu verdâtre, ayant généralement au-dessous des coussinets des taches plus ou inoins squam- meuses et d'un brun très - cendré ; ils ont les lenticelles petites, grises, clair-semées, les coussinets des plus saillants et les mérithalles très-courts, irréguliers. — Yeux : gros et coniques bien arrondis, aux écailles brunâtres, faiblement éloignés du bois au sommet du rameau, mais souvent sortis en éperon à sa base. — Feuilles : grandes, nombreu- ses, ovales-arrondies, planes ou canaliculées, acuminées , à bords profondément dentés , à pétiole court, très-gros, roide et longuement stipulé. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa vigueur ne laisse rien à désirer, non plus queues pyramides, qui dès leur deuxième année WIL — WTJR 761 sont fortes et très-touffues; il se plaît beaucoup sur cognassier; le développement de l'écusson est ordinaire. Poire Williams d'Hiver. — Deuxième Type. Description du fruit. — (Grosseur : volumineuse. — Forme : le plus ordinairement ovoïde assez allongée , elle est bien ventrue à la base et quelque peu étranglée à son milieu; mais parfois aussi elle se rapproche beaucoup d'une Calebasse excessivement allon- gée et fortement bosselée à ses extrémités. — Pédoncule: court et gros, plus ou moins oblique, implanté à la surface et quel- quefois en dehors de l'axe du fruit. — Œil : petit ou moyen, mi-clos, légèrement enfoncé. — Peau : jaune clair, finement ponctuée de roux, veinée de même dans le bassin ombilical, largement maculée de fauve autour du pédoncule et sou- vent aussi sur la face exposée au soleil. — Chair: blanchâtre, très-fine, juteuse, entièrement fondante, exempte de pierres. — Eau : excessivement abon- dante, fraîche, sucrée, acidulé, savoureusement parfumée et non musquée. Maturité. — Vers la mi- décembre et se prolongeant jusqu'en février. Qualité. — Première. Historique. — Elle provient de mes semis ; le pied-type donna ses premiers fruits en 1862, mais je n'ai mis qu'en 1868 cette variété dans le commerce. Poire WINDSOR. — Synonyme de poire de Madame. Voir ce nom. Poire WINTER. — Synonyme de Doyenné d'Hiver. Voir ce nom. Poire WREDOW. — Synonyme de poire Délices de Charles. Voir ce nom. Poire du WURTEMBERG. — Synonyme de poire Napoléon. Voir ce nom. 913. Poire YAT. Synonymes. — Poires : 1. Yut (Henri Manger, Systematische Pomologie, 1783, 2e partie, p. 157, art. XXI, n° 3; — et George Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 351, n° 40). — 2. JUTJES (Diel, Verz. der Obstsorien, 1833, t. II, p. 92, n° 362). — 3. Yutte (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society ofLondon, 1842, p. 154, n° 441). — 4. Jut (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1849, t. II, p. 169). Description de l'arbre* — Bois : fort et d'un gris rosé. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros et longs, très- géniculés, légèrement duveteux, d'un beau rouge , ayant les lenticelles larges et des moins abondantes, les coussinets presque nuls et de longs mérithalles. — Yeux : noyés dans l'éeorce , petits et ovoïdes-aplatis , aux écailles mal sou- dées. — Feuilles : d'un joli vert, assez grandes , jamais nombreuses, coriaces, ovales acuminées, à bords faiblement dentés, portées sur un pétiole court, roide et très-gros. Fertilité. — Grande. Culture, t- C'est un poirier vigou- reux, qui pousse non moins bien sur cognassier que sur franc et fait de fortes pyramides ; la croissance de son écus- son est ordinaire. Description du fruit. — Grosseur : au- dessous de la moyenne. — Forme : turbinée assez irrégulière , obtuse , légèrement ventrue , souvent quelque peu contournée dans tout son ensemble. — Pédoncule : de longueur moyenne, mince à sa partie supérieure, charnu et renflé à la base, rarement arqué, obliquement implanté à fleur de peau et, d'un côté seulement, presque continu avec le fruit. — OEil : grand ou moyen, ouvert, saillant, entouré de faibles gibbosités. — Peau : épaisse, rude au toucher, vert-pré, semée de larges points grisâtres et complète- ment striée et marbrée de fauve. — Chair : blanchâtre, fine, juteuse, fondante ou mi-fondante, contenant au centre quelques granulations et blossissant aisément. — Eau : excessivement abondante, sucrée, acidulé, délicatement parfumée. Maturité. — Fin d'août et commencement de septembre. Qualité. — Première. Historique. — Originaire des Pays-Bas, cette variété remonte au plus à 1700. Sa dénomination primitive, que les Dictionnaires hollandais lui donnent encore Y AT— YUT 763 actuellement, fut poire Jut. En 1783 elle le portait déjà dans le recueil pomologique d'Henri Manger. Knoop, le plus accrédité des anciens pomolôgues néerlandais, ne la mentionne pas en 1766, aussi devient-il probable qu'alors on la connaissait peu, si même on la connaissait. Son importation, surtout chez les Anglais, où Lindley la décrivit longuement en 1831, lit que le mot Jut se trouva métamorphosé en Yat. Je lui conserve ce surnom parce qu'il est adopté depuis longtemps, mais il s'éloigne d'autant mieux du nom réel, que notre lettre y manque dans l'alphabet hollandais. Le poirier Yat m'est venu d'Angleterre en 1849 ; je ne crois pas qu'en pépinière il ait paru chez nous avant cette époque. Poire YSAMBERT. — Synonyme de Beurré gris. Voir ce nom. Poires YUT et YUTTE. — Synonymes de poire Yat. Voir ce nom. 914. Poire ZÉPHIRÏN GREGOIRE. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, régulièrement un peu étalés, de grosseur et de longueur moyennes, légèrement coudés, jaune plus ou moins verdâtre, aux lenticelles apparentes et clair-semées, aux coussinets développés. — Yeux : excessivement gros, coniques-allongés, très-écartés du bois, souvent sortis en courts éperons et presque toujours ayant les écailles disjointes. — Feuilles : ovales-arrondies, acu- minées, à bords dentés ou crénelés, à pétiole long, grêle, flasque et bien stipulé. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Ce poirier de vigueur modérée, dont la croissance de l'écusson est un peu tardive, végète convenablement sur le cognassier , et bien sur le franc ; faibles encore dans leur deuxième année, ses pyramides deviennent ensuite d'une force satisfaisante et sont très-régulières. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne ou petite. — Forme : sphérique et bosselée , surtout au sommet. — Pédoncule : court , bien nourri, renflé à la base, non arqué, souvent noueux, obliquement implanté à fleur de peau et, d'un côté, plus ou moins recouvert par une gibbosité marquée qui le rend presque continu avec le fruit. — Œil : petit, ouvert, à peine enfoncé. — Peau : vert jaunâtre, ponctuée, marbrée de roux et tacbée de brun-fauve autour du pédoncule. — Chair : blanchâtre, mi-fine, juteuse, fondante ou mi-fondante, faiblement granuleuse au cœur. — Eau : très-abondante, vineuse, des plus sucrées et délicatement musquée. Maturité. — Courant et fin d'octobre. Qualité. — Première. Historique. — Le faible volume de ce fruit n'encourage pas à le cultiver, malgré sa grande bonté, aussi est-il peu répandu en France. Il appartient à la Belgique, où M. Xavier Grégoire, de Jodoigne, le gagna de semis en 1843 et le dédia à l'un des membres de sa famille. Observations. — Jamais je n'ai vu cette variété dépasser le mois d'octobre. M. Decaisne, qui l'a décrite dans le Jardin fruitier du Muséum (1865, t. VI), dit ZÉP 76» également : « Elle commence à mûrir en septembre et se conserve jusqu'à la fin « d'octobre. » Et si je lais appel an témoignage de ce savant botaniste, c'est qu'en Belgique, et même en France, divers poinologues ont formellement classé la poire Zéphirin Grégoire parmi les espèces qui atteignent la fin de février ou le début de mars. 915. Poire ZÉPHÏRÏN LOUIS. Description de l'ar- bre. — Bois : faible. — Ra- meaux : peu nombreux et étalés, longs, grêles, assez flexueux , brun verdâtre , finement et abondamment ponctués de gris cendré , ayant les coussinets saillants et de longs mérithalles. — Yeux : petits , ovoïdes-arron- dis, aux écailles brunes et bombées, sensiblement écar- tés du bois et parfois même sortis en courts éperons. — Feuilles : petites, rarement abondantes, elliptiques, gé- néralement contournées et quelque peu ondulées, acu- minées, dentées en scie ou crénelées, portées sur un pétiole très-court, rigide, épais, longuement et large- ment stipulé. Fertilité. — Médiocre. Culture. — On le peut greffer sur cognassier, mais le franc lui convient beaucoup mieux, tellement sa vigueur laisse toujours à désirer; l'écusson se développe tardivement ; pour les pyramides, elles sont irrégulières, assez chétives et peu touffues. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : régulièrement arrondie dans toute sa partie inférieure et plus ou moins conique et bosselée à son autre extrémité. — Pédoncule : court, mince, un peu renflé à l'attache, rarement bien arqué, oblique, charnu, implanté dans une étroite cavité où le comprime habituellement un mamelon de hauteur variable. — Œil : grand , arrondi , très-ouvert, enfoncé. — Peau : mince, un peu rugueuse,, jaune clair, légèrement lavée de bran-rouge sur le côté de l'insolation, ponctuée, striée, tachée de gris- roux , maculée de même autour de l'œil et du pédoncule. — Chair : blanche et mi-fine, juteuse, fondante, presque exempte de pierres. — Eau : abondante, sucrée, parfumée, douce et savoureuse, quoique entachée souvent d'un faible arrière -goût herbacé. 766 ZÉP Maturité. — Fin de décembre ou commencement de janvier et gagnant aisément le mois de février. Qualité. — Première. Historique. — Comme la précédente, cette poire provient des semis de M. Xavier Grégoire, de Jodoigne (Belgique) ; elle remonte à 1840 et porte le nom de l'un des fils de son obtenteur. AVIS Je possède encore, en dehors des 915 variétés décrites dans mes deux premiers volumes, une centaine de poiriers ; il m'eût donc été facile de les comprendre dans ce travail ; mais les deux tiers au moins de ces espèces sont tellement inconnues et indignes de la culture, que réellement je n'aurais, en le faisant, rendu service à personne. Pour l'autre tiers, qui se compose de nouveautés datant seulement de un à trois ans, je me fusse empressé de les caractériser s'il m'avait été possible, déjà, d'en étudier les fruits chez moi. Je ne renonce pas, toutefois, à publier la description des plus recomman- dables, lorsque j'aurai pu les juger. Elles seront alors l'objet d'un SUPPLEMENT en tout semblable à ce Dictio7i?iaire , afin qu'on puisse aisément l'y annexer. SUPPLÉMENT SYNONYMIQUE Presque tous les Synonymes composant ce Supplément sont portés, au corps du Dictionnaire, sous le nom de la variété à laquelle ils appartiennent, mais aucun d'eux ne figure à son rang alphabétique , dans la nomenclature générale. La liste suivante comble cette lacune, qu'il n'a pas été possible d'éviter, ces derniers Synonymes étant extraits en partie de livres fort rares, et par cela même venus tardivement dans ma bibliothèque. A Poires : ANGLETERRE D'HIVER [erpraerur] , Synonyme de Râteau blanc, Voir ce nom. d'ARGENSON, — Passe- Calmar, id. de l'ARTISOIRE, — Saint- Germain (Poire de) , id. AUGUSTE VAN MONS SOLDAT, — Soldat-Laboureur, id. d'AZAY ou d'AZÉ , — Lansac (Poire de), id. B Poires : BEAUTÉ HATIVE , Synonyme de Fondante de Brest , Voir ce nom . BELLE DE JARNAG , — Nouvelle Fulvie , id. BELLE DE JERSEY D'HIVER , — Tonneau, id. 768 Poires BEL — BEU BELLISSÏME- JARGONELLE , BELLISSIME- SUPRÊME , BERGAMOTE DE BUSSY, BERGAMOTE EARLY, BERGAMOTE ELIZA MATTHEWS , BERGAMOTE PRÉCOCE [de Calvel] , BERGAMOTE SEARLES , BESI GARNIER, BESI HAMON, BESI PRÉCOCE, BESI DE VIRGOULÉE, BEURRÉ D'ANJOU [de Prévost], BEURRÉ D'ARENBERG VRAI, BEURRÉ D'AUTEIN, BEURRÉ D'AUTUN , BEURRÉ DE BLUMENBACH , BEURRÉ DE BRIGNAIS, BEURRÉ DURANDEAU, Synonyme de Jargonelle , — Jargonelle , — Lansac (Poire de) , — Naquette , — Princesse- Royale . — Naquette , — Naquette , — Garnier , — Hamon , — Beurré précoce , — Virgouleuse , — Nec plus Meuris , — Orpheline d'Fnghien , — Napoléon , — Napoléon , — Soldat - Laboureur , — Nonnes (Poire des), — Tongre (Poire de) , Voir BEURRÉ GRIS D'HIVER [hortidcu0^TA«gers] , — Milan d'Hiver, BEURRÉ GRIS ROUGE [de Tougard] , — Nec plus Meuris [^T] , BEURRÉ HARDENPONT DE PRINTEMPS,— Beurré de Rance , BEURRÉ LIEGEL, BEURRÉ DE LOUVAIN D'AUTOMNE, BEURRÉ MARY , BEURRÉ OCKEN, BEURRÉ DES ORPHELINES, BEURRÉ PASSE-COLMAR DORÉ, BEURRÉ DE REMME, BEURRÉ DE SAINT-QUENTIN, BEURRÉ DE SPAE, — Suprême Coloma , — Grosse-Queue, — Mary , — Oken , — Orpheline d'Enghien , — Passe- Colmar, — Fortunée de Printemps . — Beurré de Montgeron , — Spae , ce nom. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. id. BËU — CHA 709 Poires BEURRÉ DE SPOELBERG , Synonyme de Vicomte de Spoelberg, Voir ce nom. BEURRÉ VAN MARUM , BLANGHETTE , BLANQUET D'AUTOMNE, BLANQUET MUSQUÉ , du BOISSON, BON-CHRÉTIEN CHARLES X, BON-CHRÉTIEN D'ORLÉANS, BON-CHRÉTIEN DE PROVENCE, BON-CHRÉTIEN DE RUSHMORE, de BONNEFOY , BOULANGÈRE , BOUTEILLE , BOUVERT MUSQUÉ, BRADDICK'S FIELD STANDARD, — Van M arum, id. — Gros-Blanquet long , id. — Sucré- Vert, id. — Gros-Blanquet Long, id. — Jaminette, id. — Napoléon, id. — Saint- François , id. — Saint- François , id. — Rushmore (Poire de), id. — Fontarabie (Poire de) , id. — Grosse- Roussette de Bretagne, id. Van Marum , Parfum d'Hiver , Marie-Louise , Verte-Longue panachée, BRODEE , BRUTE-BONNE D'HIVER DE ROME, — Sain t-Père (Poire de), BUGIARDA D'HIVER DES ITALIENS , — Saint-Père (Poire de), id. id. id. id. id. id. Poires CADET , Synonyme de Voie aux Prêtres (Poire de la), Voir ce nom. CADET DE BORDEAUX, CALEBASSE MARIANNE, CALEVILLE DE ROYDER, CALEVILLE SANGUINOLE, CHALLEMEL, de CHAMBERS, CHAMBRETTE RONDE, CHAPMAN, n. — Voie aux Prêtres (Poire de la), id. — Princesse Marianne , id. — Sanguine de France, id. — Sanguine de France, id. — Estranguillon (Poire d"), id. — Tonneau, id. — Virgouleuse , id. — Passe- C o Imar , . id. 49 770 CHA- -DUR Poires : GHARMORIS ou CHARMOTIS , Synonyme de Orange musquée, Voir ce nom CHATEAUBRIANT , — Petit- Blanquet , id. de GHATEAUGONTIER, — Lansac ( Poire de ) , id. CITRON D'ÉTÉ DE WURTZBOURG, — Œuf (Poire a1'), id. GOLMAR ÉPINEUX, — Passe-Colmar , id. COLMAR GRIS, — Passe-Colmar , id. COLMAR PREUL, — Passe-Colmar , id. GOLMAR SABINE, — Sabine, id. COMMUNE , — Guenette , id. COMTE DE LIMOGES, — Mas (Poire du), id. COMTESSE FREMENTI, — Saint-François , id. COMTESSE DE FRENOL, — Figue d'Alençon , id. CORNICARPE, — Gros-Blanquet long , id. COUSINOTTE, — Sanguine de France , id. CRAMOISIN et CRAMOISINE, — Gros-Blanquet long , id. D Poires : DAMASIN , DAVERAT ROSATE, DÉLICES DE LAVAUYAU, DÉLICES DE LOWENJOUL, DESCHAMPS, DOUBLE-BLANQUET, DOYENNÉ CLÉMENT, DUC D'ARENBERG, DUNDAS, DURONDEAU, Synonyme de Gros-Blanquet long, Voir ce nom. — Royale d'Été, id. — Julea Bivort, id. — Jules Bivort, id. — Orpheline d' Enghien , id. — Gros-Blanquet long, id. — Williams , id. — Orpheline d' Enghien, id. — II éliote Blindas, id. — Tongre (Poire de), id. EAU — GRO 771 Poires : d'EAU-ROSE RONDE, ELLIOTT DUNDAS, EMPEREUR ALEXANDRE, EMPEREUR FRANÇOIS-JOSEPH, D'ÉPARGNE D'HIVER, ÉPINE D'ÉTÉ DE BORDEAUX, E Synonyme de Muscat Robert, Voir ce nom. — Héliote Dundas, id. — Onondaga, id. — Fondante des Bois , id. — Tarquin, id. — Monchallard , id. Poires la FARE , Synonyme de Saint-Germain (Poire de), Voir ce nom. FIGUE DE HOLLANDE, FIN-OR MUSQUÉ D'HIVER, FONDANTE DE PARIS, FORME DUVAL, FORME DE MARIE-LOUISE, de FOURMI MUSQUÉE, FRUMENTELLE , — Saint-Ghislain (Poire de) , id. — Martin-Sire , id. — Passe-Colmar , id. — Beurré Duval , id. — Marie-Louise, id. — Grise-Bonne , id. — Saint- François , id. G Poires : GAMBRIER, Synonyme de Passe-Colmar, Voir ce nom. GERMAIN BAKER, — Tonneau, id. GRANDE-BRETAGNE MANSUETTE, — Mansuette double, id. de GRILLON, — Saint-François, id. GROS-GHASSERY, — Sarrasin, id. GROS-FREMONT, — Saint-François, id. 772 Poires GRO — JUT GROS-MARTIN-SEC, Synonyme de Jalousie, GROS-MUSC ROUGE, — Orange rouge, GROS-OIGNONNET ALLEMAND, — Naquette , de GROS-RESTEAU , — Livre (Poire de), G ROS-SUCRÉ-VERT DE MONTLUÇON , — Sucrée de Montluçon , GROSSE-CALERASSE DE LANGELIER , — VanMarum, GROSSE-JARGONELLE , GROSSE-MILANAISE VERTE , GROSSE-ORANGE VERTE, GROSSE- VERTE-LONGUE PRÉCOCE DELA SARTHE, GUILLAUME , Jargonelle , Napoléon , Orange musquée , Voir ce nom. id. id. id. id. id. id. id. id. — Verte- Longue de la Sarthe , id. — Williams, id. H Poires : HARRISON'S LARGE FALL, Synonyme de Rushmore (Poire de), Voir ce nom. d'HERRE, — Naquette, id. D'HONNEUR, — Orange musquée, id. Poire : D'ITALIE, Synonyme de Sanguine d'Italie, Voir ce nom. Poires : JOHN , Synonyme de MessireJean, Voir ce nom JOHN DORY , — Messire Jean , id. JOSEPH, — Saint-Joseph, id. JUT et JUTJES , — Yat, id. LAR-PRK 773 Poires : de LARD, Synonyme de Petit-Oin, Voir ce nom. LENT SAINT-GERMAIN, — Tonneau, id. LONGUE-QUEUE D'AUTOMNE , — Vigne (Poire de) , id. M Poires : de MADEMOISELLE, Synonyme de Vigne (Poire de) MAROTTE SUCRÉE JAUNE, MEURIS , MILAN , de MONS , MONSTRUEUSE DE FLANDRE, MUSCAT FLEURÉ [non Fleuri], MUSETTE ROSATE D'HIVER, Voir ce nom. — Passe-Colmar , id. — Surpasse-Meuris , id. — Voie aux Prêtres (Poire de la), id . — Vicomte de Spoelber g , id. — Van Marum , id. — Verte-Longue d' Automne , id. — Pastorale } id. Poire DE OIN , 0 Synonyme de Petit-Oin , Voir ce nom. Poires : PAPALE , de PAPE D'ÉTÉ, de la PENTECOTE, PETIT-CERTEAU CROCHE, PETIT-CERTEAU D'HIVER , PETIT-MOUILLE-BOUCHE , PICKERING , PIPER , PRÉCOCE DE GLADY, Synonyme de Saint-Père (Poire de), Voir ce nom. — Grise-Bonne, id. — Vauquelin, id. — Saint- Augustin (Poire de), id. — Saint-Augustin (Poire de), id. — Longue- Ver te d'Automne, id. — Tonneau, id. — Tonneau , id. — Sans-Peau , id. 774 QUI— ROU Poire : QUINNIPIAC, Q Synonyme de Saint-Ghislain (Poire de), Voir ce nom. Poires : ROUGEMONT , ROUSSELET-SATIN , R Synonyme de Saint-Ghislain (Poire de), Voir ce nom. — Sucrée Van Mons , id. ADDITIONS ET CORRECTIONS TOME PREMIER ARTICLES. PAGES. LIGNES. ADDITIONS ET CORRECTIONS. 92 5 Nièce de Michel Adanson — Lire : fille de... 180 14 Aux deux synonymes de cette poire , ajouter : Vaver; — puis voir t. H, p. 725, la note relative au faux poirier Vaver. 180 24 Yeux r entièrement adhérents Lire : hien écartés du bois. Belle-Henriette 203 31 Synonyme de poire Henriette — Lire : synonyme de poire Henriette Bouvier. 203 33 Elle est la même que Nouvelle -Fulvie; voir t. II, p. 467, l'article relatif à cette dernière. 205 36 Synonyme de poire du Mas — Lire : Belle-Épine de Limoges, synonyme de..., etc. 234 16 Synonyme de poire Râteau — Lire : synonyme de poire Râteau blanc. Bergamote Eliza Matthews 235 19 Fruit identicpie avec la variété Princesse-Royale (de Groom); voir t. II, pp. 126 et 561, où la preuve en est fournie. 265 2 Yeux : presque appliqués contre le bois — Ajouter : au sommet du rameau, mais sortis en éperon à sa base. 291 33 Pourrait bien provenir du bourg de Vendrest, près Meaux (Seine-et-Marne) — Lire : Provient du hameau de Vindré, commune du Val-Saint-Père, près Avranche (Manche); le pied-type s'est mis à fruit en 1798. = Extrait de la Petite Pomone fran- çaise, 1801, pp. 171 et 172 ; manuscrit inédit de l'abbé le Berriays, à moi communiqué par son propriétaire actuel, M. Eugène Forney, profes- seur d'arboriculture à Paris. 301 1 A ses synonymes, ajouter : Prince Impérial Ferdi- [ou Goulu-Morceau] nand d'Autriche, et Ferdinand d'Autriche; — puis voir t. II, p. 554, les explications données à ce sujet. Beurré de Montgeron... 397 42 A son synonyme, ajouter: Vermillon d'Espagne d'Été et Beurré de Saint-Quentin. 399 7 Gagnée vers 1820 — Lire : en 1812 ou 1813. 413 1 Comme synonyme, ajouter : Précoce Goubault; — puis voir t. II, p. 544, la note concernant ce dernier nom. Beurré Robert 418 30 Il n'est autre, comme nous l'avions supposé, que le Doyenné du Comice; une culture plus pro- longée de ce poirier nous permet aujourd'hui d'affirmer le fait. 776 ARTICLES. Bon-Chrétien de Bruxelles Bon-Chrétien d'Hiver... Bonne du Puits-Ansault Bourdon musqué Bugiarda des Italiens. . . . Poire de Cadeau. Charbonnière . Collins 465 486 491 506 507 549 570 LIGNES. 23 47 27 18 12 15 ADDITIONS ET CORRECTIONS. Fort différente de la Bugiarda des Italiens, (laquelle n'est autre que notre Épine d'Été) — Supprimer les mots renfermés entre les deux parenthèses, et voir t. II, p. 139, l'Historique de la poire Épine d'Été. Bibliothèque Impériale. Mss. Supplément français, n° 1959, f° 103 — Lire : n° 445, f° 129.' Comme synonyme, ajouter : Ronde du Bosquet — et voir plus bas, à l'Errata du t. II, la note concernant ce nom. Synonyme de poire Orange musquée — Ajouter : par erreur. Voir, pour détails, t II, p. 486. Synonyme de poire Épine d'Été — Ajouter : par erreur. Voir, pour détails, t. II, p. 139, l'Histo- rique de la poire Épine d'Été. Elle remonte au moins à 1660, dom Claude Saint - Étienne l'ayant déjà citée en 1670, p. 34 de sa Nouvelle instruction pour connaître les boiis fruits. Cette poire n'est pas, comme nous l'avions cru, la même que la Collins des Américains. Elle pro- vient du Dauphiné, où, fort commune, on la cultive également sous les noms Malconnaitre et Méconnaître, puis sous celui Colin noir, qui nous avait induit en erreur par sa ressemblance avec le nom de la variété Collins, d'Amérique. Les synonymes qu'on lui attribuait doivent être supprimés ; ils appartiennent à la poire Charbon- nière, dont nous venons de parler. TOME SECOND Doyenné du Comice.. Poire l'Empressée . . . Fin-Or de Septembre Longue -Vie Ronde du Bosquet... 60 38 133 29 161 36 351 12 586 6 Au synonyme qu'il possède déjà, ajouter : Beurré Robert — et voir ci-dessus, dans l'Errata, la note relative à ce faux Beurré. Synonyme de Fin-Or de Septembre — Lire : syno- nyme de Fin-Or d'Orléans. Parmi ses synonymes, supprimer le dernier : poire l'Empressée, qui appartient au Fin-Or d'Orléans. Synonyme de poire Râteau — Lire : synonyme de poire Râteau blanc. C'est la même poire que la Bonne du Puits-Ansault, gagnée par moi, et à laquelle une erreur dans le classement des notes de dégustation m'a fait ainsi donner deux noms. Ronde du Bosquet doit donctêtre portée comme synonyme de la variété Bonne du Puits-Ansault, décrite au t. Ier, p. 486. Fin du Tome Second et de l'Histoire du Poirier. Angers, imprimerie P. Lachèse , Belieuvre et Dolbeau. /*V/*V mm*! '/.... F .' I1 ;Ai;0'' s nrsra WJ i -a ipi « ra ëh h Av mmmMttœmmmwi ;HHi m '"NY V^V ^Y rW*sl ■■^H/Dkfr ix=n\ 1 TA Vn 1 1 ; swrHn rara