UMASS/AMHERST 3150bbODSlS7b7D m> TJjyiJï £i RflfW fi 1:,; } B^^^HK' i 'r^/'^œ >gM3^:^3^^: LIBRARY MASSACHUSETTS AGRICULTURAL LEGE 3Û • NO. 357 sou *^ DATE..3-J.5LC4. i/.e— -kari il) i<^ c-^ 5>V^ ~^^ v)^^^ -^^&. îH^B 0^ ►>^ lui i^-a W>% ^t- ^ Jj P^J 2>^ ^^ ^►^^^ »-2JiR- rj^-^y , ^2>^J rse^. 7^7)33^3 ,i3a.._ 1^ > >■>:> mi y>M .â>:) i> ^ ^^,'^ >3j i>:>> 'V.' >-'>3.^> :^S;5>^>3fc•^ >5>- ?:i-^. .P'S\q:^ >J> ^-Jl» Oa ^0 »Yr fc~V ^^ DICTIONNAIRE DE POMOLOGIE Droit de traduction ou de reproduction, formellement réservé. ANGERS, imprimerie; P. LàCHÈSE, BELLEDVRE ET DOLBEAU. DICTIONNAIRE DE POMOLOGIE CONTENANT l'Histoire, la Description, la Figure DES FRUITS ANCIENS ET DES FRUITS MODERNES LES PLUS GÉNÉRALEMENT CONNUS ET CULTIVÉS PAR ANDRÉ LEROY PÉPINIÉRISTE Chevalier de la Légion d'honneur , Administrateur de la Succursale de la Banque de France , Ancien Président du Comice horticole d'Angers, Membre des Sociétés d'Horticulture de Paris , de Vienne , de Londres , des Étatci-Utiis Et de plusieurs autres Sociétés agricoles et savantes de la France et de l'Étranger. ÏOME V - FEUITS A NOYAU PREMIÈRE PARTIE ABRICOTS 43 VARIÉTÉS Bigarreaux. . . 53 CERISES i^^TTEs':;::: 19 î ^27 variétés Guignes 21 ! 127 V.4 PARIS K DANS LES PRINCIPALES LIBRAIRIES AGRICOLES ET HORTICOLES Angers, ehez l'Auteur 1877 L 5-4 i- V. .£■ DE L'ABRICOTIER Vy\AAAAAAAAA/v«-^ Mon histoire de l'Abricotier ne saurait avoir les développements de mes précédentes études sur les genres Poirier et Pommier. Pour ces derniers, remontant aux âges bibliques et cultivés chez nous de toute antiquité, les documents surabondaient; aussi fus-je obligé d'en éliminer beaucoup. Pareil sacrifice ne sera pas nécessaire ici , les notes que j'ai pu recueiUir étant loin d'offrir, comme je l'eusse désiré, un ensemble suffisamment complet. Une telle pénurie de renseignements s'expHque , pour la France et la généralité des nations européennes, par l'époque assez récente — vers la fin du xv« siècle — à laquelle l'Abricotier leur fut connu, puis encore par la courte durée de ses produits et l'inconstance de sa fertilité. Toutes causes qui ne permirent guère aux écrivains horticoles de s'en occuper avant le miUeu du xvi*^ siècle , et les encouragèrent faiblement à recher- cher ce qu'en avaient dit, antérieurement à l'imprimerie, les naturalistes et les agronomes. Quoi qu'il en soit, j'ai cru devoir adopter, pour cette notice, le classe- ment suivant : 1. Histoire du Genre : § l^r. Patrie de l'Abricotier. — § 'i*^. Étymologie des mots Abricot, Abricotier. — § 'ii*^. De l'Abricotier en Europe, depuis v. 1 54 ?1 le i«' siècle jusqu'à la fin du xviii^ - § 4«. État actuel de sa Propa- gation. II. Culture : § l^^ Temps Anciens. — § 2^ Temps Modernes. III. Usages et Propriétés de l'Abricotier : § 1^^. Fruit. — §2e. Bois. IV. Principales Espèces et Variétés : Leur Description et leur Histoire. HISTOIRE. § 1er. _ Patrie de l'Abricotier. Vers le milieu du premier siècle de l'ère chrétienne , les agronomes romains Pline et Columelle, puis le médecin grec Dioscoride, signalèrent le Malum ou Vrunum armeniacum — notre Abricot — mais avec une telle brièveté , une telle ambiguïté , même , que parfois certains de leurs commentateurs se sont demandé si l'Avant-Pêche blanche n'était point, plutôt, le fruit dont ces trois écrivains avaient voulu parler? A cet égard, immédiatement répondons non, car l'origine de l'Avant- Pêche blanche, m'est bien connue : Charles Estienne, en 1540, et le Lectier, en 1G28, ont dit effectivement que la variété ainsi appelée provenait de la ville de Troyes (Aube). Du reste, je le démontre plus loin, au chapitre Pêcher, Ce fut en traitant des Pêches que Pline, selon l'opinion générale, lit mention des Abricots, les croyant sans doute variété du genre Pêcher : « Les Duracines — assurait-il — sont les meilleures Pêches, on les mange au cours de l'automne ; celles dites VHcacès , que nous possédons depuis trente ans seulement, mûrissent en été; à leur apparition elles coûtaient un denier la pièce. » {Historia naturaîis, 1. XV, c, xii.) Columelle, lui, dans son poëmc sur la culture des jardins, cita sim- plement l'Abricot, et pour le désigner employa la dénomination qu'alors ce fruit portait à Rome : le nom de la contrée d'où les Romains l'avaient ou le savaient importé : « Quand — dit-il — la Figue Précoce quitte le Figuier Bifôre, vous pouvez romplii 4 PATRIE DE L ABRICOTIER. de Pommes d'Arménie, de Prunes et de Pêches, vos corbeilles. » {De Ciiltu hortorum, vers 403-405.) Enfin en ce môme temps Dioscoride, dans les termes ci-après, constata que déjà la synonymie commençait pour l'Abricot : « Les Pommes d'Arménie, nommées Pr^coqua chez les Romains — expliquait-il — sont moins volumineuses que les Pêches , mais plus profltables à l'estomac , que ces der- nières. » {Opéra Dioscoridis, édit. de 1598, 1. I, c. clxv, p. 80.) De ces trois textes, les plus anciens qui nous soient parvenus sur l'Abri- cotier, il semble donc résulter que cet arbre provient de l'Arménie et fut importé à Rome vers l'an 50 de Jésus-Christ ; ou , si mieux on aime , trente années avant la mort de Pline, arrivée Fan 79. Aussi l'Arménie, pendant de longs siècles , a-t-elle passé pour la patrie des Abricots ; et non-seulement les botanistes la maintinrent constamment dans ce privi- lège, mais les poètes eux-mêmes : « L'Abricot parfumé sortit de l'Arménie , » disait en 1774 Fuicran de Rosset, au troisième chant de son poëme intitulé r Agiicidhire ou les Géorgiqiies françaises; et dans celui des Jardi/ts, Jacques Delille, plus explicite, écrivait en 1782 : « Ainsi le fier Romain Conquit des fruits nouveaux, porta dans l'Ausonie Le Prunier de Damas, l'Abricot d'Arménie. » (Chant II*.) Mais si l'opinion que l'Arménie, importante région de l'Asie occidentale, vit naître l'Abricotier, régna sans conteste pendant tant de siècles, de nos jours elle est formellement discutée par de savants naturalistes , par de célèbres voyageurs qui déjà me semblent l'avoir infirmée. D'accord , toutefois , pour enlever de l'Arménie le berceau de l'Abricotier , ils ne s'entendent pas encore sur la contrée qui aurait droit de le récla- mer. Cet arbre, selon presque tous ces personnages, est bien de prove- nance asiatique , seulement diverses parties de l'Asie — le .Népaul , la Syrie , l' AnatoHe , la Perse , la Sibérie — tour à tour sont présentées par eux comme étant, chacune, la terre natale des Abricots. L'abbé Rozier (1797) fut un des premiers auteurs — sinon le premier — qui disputèrent à l'Arménie l'indigénat du savoureux fruit dont nous pré- sentons l'histoire : « Les Abricotiers romains — écrivit-il — vinrent d'Arménie , mais quel est le vrai pays natal de cet arbre? On l'ignore. On peut cependant soupçonner qu'il sort des régions septentrionales de l'Asie, puisqu'on a découvert, en Sibérie, une espèce d'Abri- cotier avec laquelle il a beaucoup de rapport. Malgré cette ressemblance, il répugne à penser que TAbricotier do Sibérie soit le type de celui d'Arménie. Cet arbre craindroit moins le froid dans nos climats , froid qu'on ne sauroit comparer h celui de ce pays. » {Dîctio7inaire universel d'agriculture , 1797, t. I", p. 185.) En 1809 le professeur d'agriculture du Muséum de Paris, André Thouin, PATRIE Dl£ L ABRICOTIER. 5 sans être aussi aflirmatif , sur cette question, que l'avait été l'abbé Rozier, jugea prudent, néanmoins, de n'émettre qu'une opinion dubitative au sujet de l'Arménie : «L'Abricotier — dit-il — paroît originaire de la haute Asie; peut-être môme, comme rarinonce son nom latin, Prunus Armeniaca, de l'Arménie, qui on est voisine. Michaux et Olivier (1) nous ont appris qu'il croît sans culture en Perse, et que les variétés cultivées y sont en plus grand nombre et y donnent des fruits plus savoureux qu'on France; ce qui indique que le climat lui est bien plus favorable, qu'il se rapproche beaucoup de celui qui lui est naturel.» (Nouveau cours d'agriculture , 1809, t. I", p. 83.) Plus tard (184G) le botaniste Poiteau, parlant de l'Abricotier, tint à l'égard de son pays natal un langage tout aussi peu favorable à l'Arménie, (|ue celui tenu par les auteurs déjà cités : « Tous les naturalistes — déclara-t-il — s'accordent pour placer le type de l'Abi^ico- tier eu Perse et en Arménie. Tournefort l'ayant trouvé croissant abondamment et sans culture dans ce dernier pays, en a fait un genre sous le nom iVArmeyiiaca, que Linné n'a pas cru devoir conserver, mais que Jussieu a rétabli. Je n'opposerai rien aux natura- listes qui placent le type des Abricotiers en Perse ou en Arménie, mais je dirai qu'il y a une quinzaine d'années que nous avons reçu du Népaul un Abricotier dont les fruits sont moins gros qu'une noisette, et si acerbes qu'on ne peut les manger, et que, selon la manière dont les naturalistes procèdent dans la recherche des origines, celui-ci de- vrait plutôt passer pour le type des Abricotiers, que tout ce que nous avons reçu de la Perse. Au reste le Népaul produit des espèces sauvages de presque tous nos genres d'arbres fruitiers, ce qui, par la suite, pourra bien déterminer les naturalistes à reporter au Népaul plusieurs origines qu'ils placent dans d'autres régions de l'Asie. » (Pomologie française , 1846, t. I".) Enfin en 1855 M. Alphonse de Gandolle analysait , dans sa Géographie botanique raisonnée, les diverses assertions récemment émises sur ce point litigieux, puis concluait de la sorte : « Le Prunus Armeniaca — exposait-il — croît spontanément en Arménie ( Asie occi- dentale), et en général autour du Caucase (Russie d'Europe et d'Asie), soit au nord, soit surtout au midi de cette chaîne, d'après Pallas (2) et Ledebour (3), qui a vu des échantillons, et cite Giildenstâdt (4) et Hohenacker (5). M. W. J. Hamilton (6) ditl'avoir trouvé sauvage près d'Ourgou et d'Outeh-Hisar , dans I'Anatolie (Turquie d'Asie), mais j'ignore si cette assertion a été vériflée par un botaniste. Il en est d'elle, peut-être, comme de celle de M. Eusôbe de Salles (7), qui dit avoir trouvé l'Abricotier sauvage (1) André Michaux et Guillaume-Autoiue Olivier, voyageurs et botanistes français, le premier mort à Madagascar en 1802, le second à Lyon, en 1814. Ayant séjourné plusieurs années eu Perse , ils en rapportèrent de précieuses collections sur toutes les branches de l'histoire naturelle. (2) Pierre-Simon Pallas, naturaliste et voyageur allemand, mort en 1811, à Berlin; voir sa Flora rossica , p. 16. (3) Charles-Frédéric de Ledebour, botaniste allemand, mort à Munich en 1851. Comme Pallas, il est auteur d'une Flora rossica. C'est à la page 3 du tome IIo do cet ouvrage, que se trouve le passage ici visé par M. de Candolle. (4) Jean-Antoine Giildenstâdt, médecin et naturaliste russe, mort à Saint-Pétersbourg en 1781. (5) R. F. Hohenacker, botaniste allemand contemporain. (6) John-William Hamilton, archéologue anglais, connu surtout par la relation de son séjour on Asie-Mineure, insérée dans le Nouvel Annuaire des voyages , tome de 1839, livraison de février, page 176. (7) Eusèbe-François comte de. Salles, médecin et orientaliste, né à Montpellier, en 1796, a parcouru la Turquie, l'Egypte, la Syrie, etc., et publié ses voyages ainsi que de nombreux ouvrages ctnographiques. (i PATRIE 1>E LAUiaCOTlKR. autour des ruines ilo Balbeck (Syrie) , mais qui rlécrit l'arbuste comme ayant un pied et demi do hauteur, les feuilles linéaires, et le fruit de la grosseur d'une noisette, avec un goût austère; d'où il résulte que c'est une autre espèce. Reynier (1), qui était bota- niste, a trouvé l'Abricotier « presque sauvage» dans la haute Egypte (Afrique). M. Munby (2) l'indique, en Algérie, spontané et cultivé. Ce sont probablement des naturalisations par suite d'une culture trùs-générale. Il en est de même au midi de l'HiMALAYA (Asie centrale) , car l'Abricotier ne s'y trouve sauvage que ^ur l'emplace- ment de villages abandonnés (3). Le témoignage des botanistes Pallas, Gûldenstadt. liohenacker et Ledebour en faveur de la région du Caucase (Russie d'Europe et d'Asie), est bien plus sûr. » (T. I", p. 879-880.) Ici je puis opposer aux conclusions mêmes de M. Alphonse de Candollc « en faveur de la région du Caucase, » une déclaration trop formelle pour qu'en pareille cause il soit possible de ne pas la produire. Elle émane de mon savant ami le docteur Karl Koch , professeur de botanique à l'Uni- versité de Berlin, connu par d'importants ouvrages et qui, précisément, a longtemps exploré le Caucase, l'Arménie, F Asie-Mineure et la Perse. Or, dans sa Dendrologic, parue en 1869, quatorze ans après la Géographie botanique^ je le vois affirmer ce qui suit, dont M. de Candolle eût évi- demment tenu grand compte , s'il l'avait pu lire dès 1854 : « L'origine do XAhrioùtier — avoue le consciencieux professeur — m'est inconnue ; du moins n'ai-je rencontré nulle part, pendant mon séjour en Arménie, cet arbre FRUITIER A l'état SAUVAGE; j'ajoutcral môme qu'on l'y trouve fort rarement dans la culture. » {Dendrologie, t. I", p. 87.) Une question, maintenant, doit donc être posée : Quand le docteur Koch, après avoir scientifiquement étudié les principa- les contrées de l'Asie, assure ne point connaître l'origine de l'Abricotier, n'est-il pas très-raisonnable de chercher quelle autre partie du monde peut avoir vu naître le type de ce genre actuellement si répandu? Pour ma part, cela me semble assez logique, aussi vais-je, comme conclusion de ce paragraphe , exposer l'opinion d'un naturaliste éminent , Louis Reynier (4), qui prétendit en 1815 que l'Afrique était positive- ment la patrie de l'Abricotier : « Le nom de Primus Armeniaca — écrivait-il — que l'Abricotier a porté depuis les temps de Columelle et de Pline, jusqu'à nos jours, a tellement établi l'opinion que cet arbre est originaire de l'Arménie , que chacun l'a répété , et le répète , sans examiner (1) Retjnier. Voir plus bas, no 4, la note que nous donnons sur ce naturaliste. "2 (2) G. Munhn , botaniste anglais qui publia en 1714 une Flore de l'Algérie. I (3) Royle, botaniste anglais. (4) Louis-Jean-Antoine Reynier, naturaliste suisse, né le 25 juillet 1762 à Lausanne, où sa mort eut heu le 17 décembre 1824. D'origine française, il appartenait à une famille que la révocation de redit de Nantes (1685) avait forcée de s'expatrier. En 1798, sur les instances de sou frère cadet, le général Reynier , devenu depuis comte de l'Empire , ce savant accompagna Bonaparte en Egypte. Là, pendant trois années il recueillit nombre d'objets : médaihes, manuscrits, plantes, graines, arbustes, etc., qui plus tard lui permirent de livrer au public de remarquables ouvrages sur l'agri- culture et l'archéologie de ces lointaines contrées. PATRIE Dli L ABRICOTIER. 7 sur quels fondements elle est appuyée. Cependant l'excessive précocité do sa floraison , qui l'expose aux retours de froid du printemps, m'ayant fait naître des doutes, j'ai voulu examiner avec une plus grande attention les renseignements que nous fournissent les anciens, sur son origine. « D'après tout ce que je puis connaître sur l'organisation des végétaux, ils sont con- formés de maniôi'c à trouver dans le clin at où ils sont nés les éléments nécessaires ù leur multiplication : dés qu'elle serait contrariée par la nature , l'espèce cesserait bien- tôt do se reproduire, et, par conséquent, d'exister. En admettant ce principe, il me paraît que V Arménie, pays élevé et montagneux, dont le climat ressemble à celui do l'Europe centrale, ne peut pas être la patrie d'un arbre dont la floraison précède la fiii des froids, qui tous les ans lui portent un plus ou moins grand dommage, malgré les soins de l'homme pour prévenir ces accidents; l'arbre livré à lui-même, aurait flni par dispa- raître en peu de temps. C'est un fait tellement vrai, que l'Abricotier, malgré sa multi- plication depuis bien des siècles dans les cultures, n'a pénétré nulle part dans les forêts de l'Europe, par la dissémination des graines. Il faut encore ajouter à ces considéra- tions, que l'Abricotier n'a été trouvé sauvage , nulle part, soit en Arménie, soit dans les provinces limitrophes. L'opinion qui lui attribue cette origine ne repose, par conséquent, que sur le nom de Prunus Armeniaca, qui lui a été donné « Ainsi, puisque l'Arménie, à cause de son climat, ne paraît pas avoir pu être la patrie de l'Abricotier, et que les auteurs anciens ne fournissent, d'ailleurs, aucun fait positif qui lui donne cette origine, nous pouvons la chercher ailleurs. « La précocité de sa floraison m'a fait naître la première pensée qu'il devait être originaire de climats plus chauds, d'où il a été introduit en Europe par un lent accli- matement qui l'a habitué au ciel de l'Europe méridionale, dont il ne dépasse les limites qu'au moyen des abris et autres soins artificiels que l'homme lui prodigue dans l'Europe centrale. «C'est vers l'Afrique que j'ai porté mes recherches; et eu effet, avant d'y avoir retrouvé sa véritable patrie, j'avais été frappé de sa manière d'être en Egypte, où il a été porté, anciennement, des pays méridionaux. Les circonstances de sa végétation s'y unissent parfaitement aux phases de l'année. A peine ses feuilles tombent, qu'une sève nouvelle ouvre ses fleurs, sans qu'il ait à redouter les gelées. Le nom Berikokka, que les Grecs lui ont donné , a les plus grands rapports avec le nom Berkach , au pluriel Berikhach, que les Arabes de l'Egypte lui donnent ; il n'en diffère que par l'aspiration. « En lisant les ouvrages de Théophraste [371 ans avant J. C] avec l'attention qu'ils méritent , et avec l'intérêt que j'ai mis à connaître toutes les notions qu'il nous a con- servées sur la botanique des anciens , j'ai observé qu'il parle d'un fruit des pays qui dépendaient du nôme [de la province] de Thèbes, et ce fruit a fixé mon attention. L'arbre, dit-il, est du genre Kokkumelea [Prunier] (1), ses fruits sont de la grosseur de l'Azerole , leur noyau est arrondi ; les habitants les récoltent et les font sécher. Deux circonstances seules, dans sa description, paraissent, au premier coup d'œil, ne pas convenir à l'Abricotier : l'une , que cet arbre, ajoute-t-il, est toujours vert; l'autre, qu'il fleurit au mois de puanepsim, qui correspond à celui de novembre Mais il faut remarquer que Théophraste n'a pas vu lui-même cet arbre, et celui qui lui a fourni les Mémoires dont il s'est servi, peut très-bien n'avoir pas fait attention à l'intervalle, si court, d'une végétiition à Tautre. Quant à l'époque de la floraison, j'ai vu des Abrico- tiers en fleurs, dans la haute Egypte, dès la fin de décembre, et leur floraison est naturellement précoce dans les pays situés sous des latitudes plus méridionales. « D'un autre côté, dans un pays où la nature et la plupart des habitudes qui dépen- dent du climat, ont si peu change, le présent aide souvent à expliquer le passé. Or, les habitants des oasis, points fertiles des déserts de l'Egypte méridionale, récoltent une quantité considérable d'Abricots , qui forment pour eux une branche de commerce (1) «Ce nom est eucoro donné, eu Calabre, à uue espèce particulière du Prunier sauvage, dont l'écorce est un fébrifuge très-actif et emi)loyé par les habitants ; il est décrit sous cette dénonii- uation dans la Flora napolitnnn. » 8 l'ATRlL Ltli L AlîRICOTIER. avec les autres parties de l'Egypte, où ils les apportent desséchés, sous le nom de Michmich. Ces Abricots sont petits, leur noyau est fort grand, comparé avec le peu d'épaisseur de la pulpe, caractère commun ;\ tous les fruits des arbres sauvages ou faiblement modifiés par la culture. Quoique petits, ils sont trôs-savoureux et forment, étant cuits, un mots trés-agréablo. Si j'avais pu exécuter, dans les oasis, un voyage que j'avais préparé, j'aurais des observations certaines sur ces Abricotiers, mais ce voyage est un de ceux que les fantaisies du général Menou m'ont empêché d'exécuter. A défaut d'observations faites par moi-même, j'ai pris des renseignements exacts des divers habitants des oasis et d'autres personnes Arabes et Berbers, qui y avaient été, et que j'ai eu occasion d'interroger. Il résulte de leurs rapports, que l'Abricotier s'y multiplie h peu prés de lui-môme, et sans culture; les noyaux sont le principal moyen de multi- plication. Je n'hésite nullement à reconnaître cet abricot qu'on importe de nos jours en ICgyptc , pour être le même fruit qu'on séchait déjà au temps de Théophraste. L'arbre ne lui fut connu que par relation, et n'était pas encore, à cette époque, introduit dans la Grèce. Mais déjà il était particulier h ces régions méridionales, et nous voyons par les relations des voyageurs, qu'il existe en Afrique dans d'autres oasis plus occiden- tales que celles d'Egypte, savoir dans les oasis du Bornou et du Fezzan, situées à peu près sous les mémos latitudes. Ainsi la. patrie de l'Abricotier parait être dans le paral- lèle ENTRE LE NiGER ET LES REVERS DU MONT AtLAS, d'OÙ il S'OSt étondu pluS aU UOrd par la culture » {Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, publié par A. L. Millin; année 1815, t. VI, livraison de novembre.) Devant les faits constants exposés par Louis Reynier, et qu'il appuie de raisonnements scientifiques dont on ne peut méconnaître la valeur pro- bante, il me paraît vraiment sage d'abandonner la cause de l'Arménie, à laquelle, d'ailleurs, les déclarations du docteur Karl Koch ont porté un coup mortel. L'Asie, désormais, ne saurait donc se targuer d'avoir gra- tifié de l'Abricotier les autres parties du monde. Cet arbre, répétons -le, est indigène à l'Afrique, où son habitat primitif aurait été le parallèle entre le Niger , grand fleuve de l'Afrique intérieure , et les revers du mont Atlas. Et j'hésite d'autant moins à regarder cette cause comme bien jugée, que la Société horticole de Londres, quand parut la notice de Louis Reynier, en adopta les conclusions après sérieux examen. J'en trouve la preuve dans les Procès-Verbaux des séances de cette Société, qui le 15 juin 1819 ordonna l'insertion, en ses Annales, d'une traduction anglaise de ce docu- ment, que lui avait soumis un de ses membres les plus autorisés, l'esquire Richard Salisbury. (Voir Transactions of the horticultural Society of London, l^c série, t. III, Appendix, pp. 23-27.) Enfin, ne l'oublions pas, Alphonse de Candolle — je l'ai constaté plus haut — est lui-même obligé d'avouer que le botaniste Munby dit positi- vement à la page 49 de sa Flore algérienne : « En ce pays , l'Abricotier « existe spontané et cultivé. » ÉTYMOLOGIE DES MOTS ABRICOT, AnuiCOTlEPx. § Ile. — Étymologie des mots Abricot, Abricotier. Si rien, généralement, n'est plus embrouillé <{ue l'origine des arbres fruitiers, souvent aussi rien n'est moins clair, moins incontesté que l'ori- gine de leurs noms. Cette fâcheuse vérité , qui ressort amplement de mes précédents volumes , ne sera certes pas affaiblie par la lecture de celui- ci; et déjà môme on a pu le remarquer. Les mots Prœcoqiia, Prœcocia et Armc7iiaca ont été chez les Romains, je l'ai montré , les premiers termes à l'aide desquels furent désignés les Abricots. Mais comment se nommaient-ils en Arménie, quand les Romanis, leurs véritables promoteurs sur le continent européen, les y rencon- trèrent ? Pline oublia de le dire , ou peut-être ne le sut pas ; et , depuis lors , per- sonne n'a pu suppléer à ce silence du célèbre naturaliste. Toujours est-il qu'en recevant d'Italie vers le commencement du ii*^ siècle, l'Abricot, les Grecs — Dioscoride nous l'a prouve — l'appelèrent Praikokia , lui con- servant ainsi la dénomination que sous Pline il portait à Rome. Ces noms primitifs étaient du reste parfaitement choisis , puisqu'ils signi- Haient fruit précoce , fruit d'Arménie. Maintenant, pour connaître les diverses transformations qu'ils eurent à subir avant de figurer en nos Lexiques sous les mots Abricot et Armèrpie, interrogeons des étymologistes d'une érudition un peu plus acceptable que la mienne. Recourons d'abord au docte Gilles Ménage, qui doit, à tous égards, parler ici le premier : « Les Latins — écrivait-il en 1694 — ont appelé lés Abricots, Mala prœcoqua et Mala prœcocia, h cause que ce sont fruits hâtifs Plusieurs auteurs anciens [Pline (1). Martial (2) , Calpurnius (3) ] se sont servis de ces mots Prœcoqua et Prœcocia dans la signilication d'Abricots De Prœcocia les Grecs ont fait premièrement, Praikokkia Ils ont dit ensuite, Berikohkoîi, Berikokkia Ils ont dit aussi, Berekokka. De Berikokkon les Italiens ont fait Bericoco et Bericocolo; et les Aralies, avec leur article al, Albercoq; et les Syriens , Bcrcoquia. De l'arabe Albercoq les Espagnols ont fait Alvarcoque. De l'espa- gnol Alvarcoque, les François ont fait Abricot, que les Anglois ont ensuite emprunté des François. Les Gascons et les Languedociens prononcent encore Albricot. Le père Labbe, dans ses Étymologies des mots français, dit que les Abricots ont été ainsi nommés, parce qu'il faut élever les Abricotiers à l'abri du mauvais vent, contre quelques murailles exposées au soleil du midi : comme qui diroit Apricotia. » (Gilles Ménage, Dictionnaire étymologique de la langue française, t. I".) Ménage, on le voit, traite uniquement du mot Abricot, négligeant son ;i) Pline, HiSTORiA natuualis, au passage dcj.à reproduit. (2) Martini, EpiGRAMMATA, livre XIII, n» 46. Cet auteur fut le contemporain de Pline (i" siècle). (3) CnlpurmirX, EcLOGiE , no 2. C'était un poëte natif de la Sicile; il vécut au 111° siècle. 10 ÉTYMOLOGIE DES MOTS ABRICOT, ABRICOTIER. synonyme Armègne, venu d' Armoiiacum ; mais Alphonse de Gandolle, qui s'en est occupé, va me permettre de combler cette lacune : «Si les Grecs modernes — concluait-il en 1855 — appellent TAbricot, Bcrihohkia, les Italiens le nomment ArmcWmi, et plus ordinairement Albicocca, Albicocco En vieux français on disait, Armègne en vieux allemand, Armenellen, Marillcn Le nom arabe ordinaire do l'Abricot était Mermex, Mirmix, Mesmes ;je crois ces noms arabes dérivés d'Aitrieniaca, d'où l'on a tiré, en Europe, Armègnes, Marillen, Armenellen et Armcllini » (Géographie botanique raisonnée, t. II, pp. 880-881.) Une étymologie toute différente de ces dernières fut, chez nous, pré- sentée en 1843 par Bescherelle , dans son Dictionnaire national : il y fit dériver le mot Abricot , du terme celtique Abred , signifiant précoce.. Seulement, pareille assertion reste inadmissible, l'Abricotier n'ayant pas été connu des Celtes. Aussi Littré, dans le volumineux et si précieux Dictionnaire dont il vient d'enrichir notre langue, l'a-t-il repoussée en adoptant l'opinion soutenue à ce sujet par Ménage, puis par Alphonse de Candolle. L'accord de ces trois érudits, sur ce point, rend donc plus difficile toute nouvelle discussion le concernant. Je le sais, mais jaloux de mettre en lumière tout ce qui peut intéresser l'histoire de la Pomologie, je n'en vais pas moins, en terminant, produire contradictoirement deux autres étymologies. La première date de 1784 et fut proposée par la Bretonnerie , écrivain- arboriculteur dont l'œuvre principale, rÈcoiedu jardin fruitier ,ûéno{e un praticien très-éclairé : « On ignore — dit-il en cet ouvrage — d'où vient le nom françois Abricotier, mais les étymologistes, peu embarrassés pour l'ordinaire, pourroient couper ce mot en deux : abri côtier, d'où ils le feroient dériver, parce que cet arbre se plaît sur les côtes, à Vabri des vents du nord. Ils ont souvent rapporté des étymologies moins vraisemblables, qui tiennent plus de l'imagination que de la réalité. » (T. II, pp. 145-146.) Peut-être l'a-t-on déjà remarqué, cette étymologie se rapproche assez de celle que Ménage nous disait ci-dessus (page 9) avoir été donnée par le père Labbe (1). Quant à la seconde, qui n'en diffère aucunement, elle a été émise en 1817 par le pomologue allemand J. L. Christ : « L'Abricot , ce beau , cet excellent fruit à noyau — écrivait ce dernier auteur — tire son nom du mot Aprico, qui veut dire : exposé au soleil. Et l'Abricotier planté au midi voit véritablement ses fruits devenir meilleurs et plus volumineux qu'ils ne le seraient à toute autre exposition. » (Handbuch ùber die Obstbaumzucht und Obstlehre, p. 605.) Présentement, concluons : En fait d' étymologies, ayant toujours pensé que les plus simples étaient souvent les plus acceptables, je suis, alors, très-disposé à croire, avec le père Labbe , que les termes Abricot , Abricotier , proviennent du latin (i) Le père Philippe Labbe, jésuite des plus érudits, mourut eu 1667; il a laissé de nombreux ouvrages. nr, l'ahkicotier en Europe, depuis le i" siècle jusqu'à la un du xviii®. 11 Apricotia, plutôt que du mot espagnol Alvarcoque. Non-sculcmcnt ils ont presque la forme orthographique (VApricotia, mais encore le sens absolu (.le cette expression s'applique si bien à l'Abricotier, que, franchement, un pépiniériste ne peut guèrerepousser une telle étymologie !... Apricotia, Apricatio, Apiicariy Apricus, tous noms de même acception, ne signifient-ils pas : ôtre placé au soleil, à l'abri du vent? Tout linguiste, probablement, se fût mis, ici, du côté de Ménage, d'Alphonse de Candolle et de Littré ; moi, j'ai choisi d'après la simple raison, laissant aux polyglottes le soin de prononcer entre le père Labbe et ses contradicteurs. J'ajouterai, cependant, qu'en Allemagne l'Abricot est appelé Aprikosc, puis Apricot en Angleterre; ce qui ne me parait pas devoir nuire au sen- timent que je viens d'exprimer. § IIIc. — De l'Abricotier en Europe, depuis le I" siècle jusqu'à la fin du XVIII®. 1" Sa Propagation chez les Romains, les Grecs, les Italiens, les Suisses, LES AlLEIMANDS, LES ANGLAIS ET LES ESPAGNOLS. Les Romains^ nous l'avons dit, furent, au i^r siècle de l'ère chrétienne, les promoteurs de l'Abricotier en Europe. On ignore s'ils en possédaient plusieurs variétés, mais on sait qu'ils l'introduisirent chez les Grecs dès le commencement du ii® siècle. Voilà pour les temps qui précédèrent l'invention de l'imprimerie, tout mon butin historique quant à la propa- gation des Abricots. C'est peu, quoique je n'aie rien négligé pour le rendre plus considérable. Il faut croire qu'en Italie la culture d'un fruit aussi fugace se vit géné- ralement abandonnée lors de l'invasion des Barbares (v<î siècle) et pendant les longs troubles qu'elle y suscita. Toujours est-il qu'en plein moyen âge, au cours du xi^ siècle, l'Abricotier était excessivement rare dans ce pays, puisque le fameux recueil composé à cette époque par les médecins de l'école de Salerne, sur l'art de conserver sa santé, mentionna tous les fruits, sauf l'Abricot. C'est seulement en 1550 que, grâce au traité de l'agronome italien Gallo, nous retrouvons, sous différents noms, l'Abricotier chez les descendants des Romains : « Armoniaques , Alberges et Abricots — lisait-ou en 1571 dans une rarissime traduction de ce traité — aproclient fort en goust les uns des autres , et n'y a presque entr'eulx que la diversité du nom Les Armoniaques ont l'odeur fort soësve et agréable, la couleur plaisante à voir, à cause qu'elle se raportc à l'or, et au goust tres-delicates , si elles sont entées; mais le plus commun ne sont si saines que les Prunes J'ay 12 UK L ABHICOTIER EN EUROPE , tousjours fort aymô ce gentil fruit pour avoir deux singularitcz en produisant deux choses !)onnes , j\ sçavoir l' Armoniaque , qui est son fruit , et le noyau qui est dedans Toz d'icelle Les Abricots, quant au fruit, sont presque semblables aux Armoniaques, et en partie se raportent aux Pesclies, sauf pour le fueillage Les Alberges sont encor fort recommandées... . » (Le Vinti giornate delV agricoltura, et de' placer i dclla villa, di M. Agostino Gallo; page 115 de la traduction publiée en 1571 par François de Belle- Forest, Commingeois.) Par ce texte on acquiert la preuve — et le fait vaut la peine d'être note — ((u'avant 1550, évidemment même dès le xV^ siècle, les Italiens culti- vaient une espèce d'Abricot, dite Armoniaque, dont l'amande était douce^ puis l'abricot Commun, puis enfin l'Alberge. Ces détails sont précieux et le fussent devenus bien plus encore, s'il m'eût été possible de rattacher une de nos variétés d'Abricot à amande douce, à celle que signale Gallo, et de dire si son Albergc était notre Alberge de Tours, ou quelqu'un des fruits de ce nom mentionnés en 1600 par Olivier de Serres, et maintenant inconnus. Mais comment formuler la moindre opinion sur ce point, en l'absence d'une description assez précise pour permettre quelque sérieuse étude comparative? Toutefois, à partir du xvi*^ siècle il devient facile de suivre la propa- gation de l'Abricotier, surtout si l'on consulte le médecin Jean Bauhin, notre compatriote, qui vécut de 1533 à 1613 et laissa manuscrite une Historia plantarum^ imprimée en 1650 et fort appréciée. De cet ouvrage, où se rencontrent de longs chapitres sur les fruits, il ressort que la Suisse, VAllemagîie, l'Angleterre et VEspagne, en 1530 possédaient déjà l'Abricot depuis un certain temps. Voici la traduction de plusieurs passages qui l'attestent : « Le Petit Abricot — disait Bauhin — est commun à Baie ses produits y sont bons dès le mois de juin, et parfois un peu plus tard, au commencement de juillet « La Petite espèce d'Abricot se trouve assez communément en Allemagne, mais la Grosse y est beaucoup plus rare. Turner ( 1 ) affirme cependant avoir vu chez les Allemands nombre de sujets de cette dernière espèce « Turner rapporte également qu'en son pays {l'Angleterre) il existe quelques sujets de la variété appelée Gros- Abricot « Chez les Espagnols, selon Lacuna (2), le Gros et le Petit- Abricot mûrissent dans le courant du mois de mai. » (Historia plantarum universalis, t. I", p. 169.) Le xvi^ siècle fut donc l'époque où l'on commença, dans la plupart des régions tempérées de l'Europe, à multiplier l'Abricotier. Son fruit y eut rang parmi les fruits de luxe, au-dessous de la Pêche, qui toujours lui sera préférée. Au temps de Louis XIV, quand vint l'engouement général des souverains et des grands seigneurs pour les arbres fruitiers, les soins particuliers qu'on donna, notamment, à celui-ci, le firent davantage (1) "William Turner, botauiste anglais qui mourut en 1568. (2) André Lo/juno ou Lacuna, médecin espaguol né en 1499, mort eu 1360, DEPUIS LE 1" SIÈCLE JUSQU'a LA FIN DU XVIII^ 13 rechercher ; car la quahté , l'abondance et la diversité de ses produits s'accrurent en raison môme des progrès successifs réalisés par l'arbori- culture. Aussi les différents pays cités plus haut — sauf l'Espagne, peut- être — possédaient-ils en moyenne, à la lin du xviii'^' siècle , une dizaine de variétés d'Abricot. Mais voyons , et plus en détail , ce qu'en notre 'pays il advint de l'Abricotier. 2* Sa Propagation en France. Avons-nous importé l'Abricot directement de l'Italie, ou nous est-il venu de l'un des États — la Suisse, la Savoie — qui nous séparent de ce pays? Nos anciens botanistes étant muets sur ce point, on n'en saurait parler qu'hypothétiquement. Pour moi, certain que dès l'an 1490 — je vais le constater — les Abricots existaient en France, et sachant, de plus, qu'un membre de la maison d'Anjou, le roi René, natif d'Angers, régnait à Naples de 1438 à 1442, je n'hésite nullement à regarder ce prince, qui tant aima les fleurs, les fruits et les jardins, comme l'importateur chez nous de l'Abricotier, ainsi que de l'Albergier, dont les Italiens, Gallo l'a certifié ci-dessus, étaient alors pourvus. Et, cette opinion, je l'émets d'autant mieux, que notre vieux chroniqueur Bourdigné disait en 1529, de René : « Le bon Roy se resjouyssoit à planter et enter arbres et pour certain « fut le premier qui d'estranges pays /ist apporte?^ singularitez ignorées « en Anjou. » (III« partie, f*=^ c. Ixviij, verso.) Puis la Touraine et l'Anjou — on le verra plus loin — furent , avant 1500 , le lieu d'où sortirent nos premiers Albergiers, car au xvi^ siècle on les y vendait déjà par nombre et provenant de pépinière. Peut-être même ce souverain, qui longtemps vécut au milieu des Angevins, choisit-il, pour acclimater les arbres ainsi rapportés d'Italie , son « plaisant logis d'Espeluchart , » présentement en ma possession et qu'entourent la majeure partie de mes cultures?... Tout ce qui peut, de la vie champêtre, charmer les loisirs et rompre la monotonie, s'y trouvait rassemblé; aussi Epluchard nécessita de lourdes dépenses. D'où les bourgeois d'Angers, plutôt par plaisanterie que méchanceté, l'ap- pelèrent parfois « Haulte-Folye. » René tellement l'affectionna, qu'après avoir quitté l'Anjou pour la Provence, il s'en préoccupait encore. Les documents suivants, dont je dois la connaissance à mon savant ami Paul Marchegay, de l'École des Chartes, en font foi et ne sont pas, ici, hors de cadre, leur contenu prêtant force à l'opinion que je viens d'exposer : « EXTRA.IT d'une lettre ÉCRITE d' AVIGNON , LE 29 JUILLET 1477, PAU LE ROI RenÉ A SA Chambre des Comptes d'Angers. — Nous avons donné h nostrc amé et féal consoillier maistro Jehan Muret, le gouvernement et adrainistracion de nostre maison d'Espeluchart. Et pour ce qu'il y faut aucunes fois faire des réparacions, et que le revenu duilit lieu ne pourroit suflire ;\ l'entretenir, vous mandons que, des deniers l'* DE l'abricotier EN EUROPE, venans des ventes et rachatz, vous luy souffrez prandre, chascun an, jusques à xxx ou XL livres pour employer en ce que dit est, tellement que ladicte maison n'aviengne h ruyne et démolicion » Et la Chambre des Comptes fit payer à ce Jean Muret « Quarante livres, pour icelle somme estre convertie et employée à l'entretenement des maisons, treilles, jardnns et fmzons du lieu d'Espeluchart » (Archives nationales, manuscrit cote P. 1343, folio 90, verso.) Des pomologues français, Charles Estienne est le premier qui se soit occupé de l'Abricot. Il le signale en 1530; mais, contrairement à son habitude, avec un manque si complet de détails , qu'on sent aussitôt que l'auteur traite là d'un fruit peu répandu. En 1536, dans le de Natura sHrpium (p. 296), Ruel imita cette signifi- cative réserve. Vint ensuite le médecin lyonnais Jean Champier, dont le recueil inti- tulé de Re cibaria date de 1560 et renferme maintes choses intéressantes sur nos espèces fruitières : « Les Abricots — y lit-on — devenus moins rares aujourd'hui [1560], précédemment avaient été vendus un denier la pièce. » (Livre XI, c. xxxvii.) Renseignement fort exact, car dans les Comptes de dépenses de l'antique abbaye Saint-Amand, de Rouen, Comptes publiés par l'archiviste actuel de la Seine-Inférieure, je trouve ce qui suit : « 26 juillet 1544. — Achat d'AhricoU, Pommes, Poires et Noix 5 sols. « 12 août 1544. — Un quateron [26 pour 25] de Briquots 12 deniers. Articles que l'archiviste, M. Robillard de Beaurepaire, accompagne de cette judicieuse observation : « Rien n'empêche — dit-il — d'admettre que ces Abricots n'aient été récoltés aux environs do Rouen, et d'en conclure que la culture de l'Abricotier serait alors plus ancienne qu'on ne lo croit généralement. » (Notes et documents concernant Vétat des cam- pagnes de la haute Normandie dans les derniers temps du moyen âge, p. 67. ) Une autre preuve, et bien convaincante, que l'Abricot fut connu de nos pères dès le xv^ siècle, et surtout avant 1490, je la trouve dans un Dictionnaire biographique, de récente publication , qui jouit d'une véritable autorité. C'est dans l'article relatif au médecin de Louis XI, le fameux Jacques Cotier, ou Coitier, qu'elle existe, et je l'en extrais littéralement : « Sept ans après la mort de Louis XI, c'est-à-dire en 1490, Cotier, abandonnant les pompes de la cour, se retira dans une maison qu'il venait de faire bâtir rue Saint- Andrc-des-Arcs, tout près et en deçà de la porte de Buci. Cette maison, qui ne fut démolie qu'en 1739, se faisait surtout remarquer par un ABRICOTIER sculpté sur une porte, devise indiquant sans doute que Cotier, son propriétaire, avait voulu se mettre là à Vabri du fracas du monde, et jouir paisiblement des richesses qu'il avait acquises. » (Firmin Didot, Nouvelle biographie générale, t. XI, pp. 87-88.) A ceci, il convient d'ajouter que Cotier ayant longtemps habité avec DEPUIS LE 1*' SIÈCLE JUSQU'A LA FIM DU XVIII*. 45 Louis XI, qui y mourut en 1483, le château du Plessis-lez-Tours , fut alors parfaitement à même de connaître un des premiers les Abricots, dont l'Anjou et la Touraine me paraissent avoir été — pour la France , cela s'entend — le vrai berceau, je le répète. Toutes ces citations montrent surabondamment, n'est-il pas vrai, que l'Abricotier était déjà trop répandu sur notre sol, au commencement du XVI® siècle, pour ne pas y avoir pris racines depuis une soixantaine d'années au moins? ce qui reporte bien aux environs de 1440, comme je l'avais avancé, l'époque à laquelle le roi René l'y dut introduire. D'ailleurs cet arbre ne put manquer de rester assez longtemps localisé dans l'Anjou, les nouveautés fruitières ne s' étant point, jadis, propagées avec la môme célérité qu'aujourd'hui. De pépinières marchandes, il n'en existait; c'était entre seigneurs ou riches bourgeois que réciproquement on se procurait, au grand plaisir et bénéfice des jardiniers de ces personnages, les variétés, les espèces rares. Témoin, quant à l'abricot Alberge, le passage ci-après, extrait du Compte des Recettes et Dépenses faites en la chàtellenie de Ghenonceaux (Indre-et-Loire) par la trop célèbre Diane de Poitiers : « Janvier 1557. — Pour vingt sept antes, demie douzaine d'Albergiers, trois cens Pom- myers de Paradis, huict faiz de Groselliers, ung cens de Rosiers Musquins et Oignons de Liz, a esté paie au jardinier de Mons' de Tours la somme de 4 livres 16 sols tournois. » (Comptes de Diane de Poitiers, publiés en 1864 par l'abbé C, Chevalier. p. 215.) Disons-le vite — la chose est assez piquante ! — ce « Mons»" de Tours » qui peuplait ainsi le verger de la maîtresse d'Henri II, c'était l'archevêque même du lieu, Simon de Maillé, dont la tolérance, pensera-t-on, égala pour le moins les richesses arboricoles. Mais voici la fin du xyi*^ siècle, nous allons donc savoir par VHistoria plantarum de Jean Bauhin, composée vers 1595 et si remplie de rensei- gnements sur les fruits, quels progrès avait déjà faits dans notre patrie, la propagation des Abricots : « On cultive — précisait ce botaniste — l'Abricotier dans les jardins de la France.;... Celui dit à Gros Fruit se rencontre abondamment à Paris, où même il en existe do grands arbres, ainsi qu'à Strasbourg Dans ma contrée, à Montbéliard, l'Abricotier il Petit Fmit et celui h Gros Fruit, profitent peu, ayant presque toujours à subir, au mois de mai, les atteintes de la gelée, ce qui les rend stériles. L'Alsace possède éga- lement ces deux variétés , mais elles ne s'y trouvent que dans les vergers do quelques seigneurs. Enfin j'ai vu dès le mois de mars, t\ Montpellier, des Abricotiers en fleurs et même des Abricotiers chargés de fruits assez bien développés. » (T. I", p. 169 ) Bauhin, on a dû le remarquer, mentionne seulement deux abricots, le Gros et le Petit, devenus de nos jours le Commun et le Précoce. Cepen- dant il est positif que de son temps les jardiniers français en possédaient environ sept variétés, dont trois appartenant à l'espèce Alberge. Cela, du 16 DE l'abricotier en EUROPE, moins, me semble résulter de l'article ci-après, écrit en 1608 par Olivier de Serres : « Des Abricots Grands, Moiens, Petits, void-on, tlifferens plastost en telles qualités qu'en espèce, provenant ceci, souventes fois, du temps, du terroir, ou de la main du jardinier. Aussi y en a-t-il desavewrs diverses, comme de musquate. Leurs noiaux mesmes sont divers, car communément ceux des Gros Abricots sont flmers,'ct les Moiens et Petits les ont doux, au manger, comme Noisetes « Il y a diverses qualités d'Auberges, toutes symbolisans avec les Abricots : les Auber- ges incarnates d'un costé, jaunes de l'autre, colorées de rouge-brun en la chair attachée aunoiau, sont fort prisées. Celles aussi de jaune doré, duracines, aians la chair ferme. Plus ou moins chargées de couleur sont les unes que les autres, selon le fonds et le sou- lage. De compagnie avec les Raisins se mcurissent les Auberges, excepté une espèce qui est plus tnst meure que les autres d'environ six sepmaines; et ce qui, en outre, la rend recommandable , est la saveur muscate qu'elle a particulière; au reste, de plus petit corps qu'aucune des autres.» {Le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, édition de 1608, p. 618.) Tout compte fait, nous avons là quatre Abricots : le Gros et le Petit, le Muscat, qui probablement est le Blanc, puis un dernier que son amande, douce et bonne comme noisette, permet de rattacher à la variété dite de Hollande. Quant aux trois Alberges caractérisées par ce même auteur, elles s'éloignent tellement de l'espèce aujourd'hui connue, que j'avoue n'en pouvoir rien dire encore. Peut-être serai-je plus heureux lorsqu'au chapitre des Descriptions j'étudierai l'Albergier. J'y renvoie donc le lecteur, qui du moins y trouvera — sera-ce une compensation? — l'étymologie raisonnée du mot Alberge. Après avoir cité Olivier de Serres, je comptais citer le Lectier, qui fit paraître en ^628 le Catalogue de son verger d'Orléans, opuscule dont mes précédents volumes renferment de si précieux extraits (4), mais, à ma grande surprise, aucune variété d'Abricot ne s'y trouve inscrite. En con- jecturer que ce pomologue n'a pas connu l'Abricotier, est toutefois impos- sible, puisqu'il mentionne, précisément, comme étant dans son jardin, une Prune d'Ambre Abricotine, puis une Prune Abricotée. Je constate donc le fait, sans essayer de l'expliquer. Le moine Triquel, autre amateur, a laissé des bistructlons pour les arbres fruitiers^ qui, imprimées à Rouen sous le millésime 1653, sont douées d'un certain mérite, et dans lesquelles je hs, au chapitre Abricotier (p. 144) : « On n'en connoist que de deux ou trois sortes. » Or, Jean Merlet, page 32 de la première édition de son Abre'gé des bons fruits, reproduisit ce même chiflre en 1667. Mais en 1675 il l'augmenta de moitié, faisant entendre qu'on cultivait chez nous quatre ou ci7iq variétés d'Abricot, pour le moins : « Il y on a — écrivait-il — deux espèces bien connues, le Gros et le Petit, qui vien- nent plus beaux et rapportent davantage en espaliers qu'en buissons et arbres de (1) Voir toiue l"', pp. 44-47, ot tonio 111, pp. 24-25. DEPUIS LE l" SIECLE JUSQU A LA FIN DU XVIU* 17 hautes tiges .... Il y a une autre espèce d'Abricot qui est plus rare, estant tout blanc dehors et dedans, qui s'ouvre net et est de bon goust. [C'est le Blanc] Nous avons encor un Abricot assez particulier , qui est jaune et plus rouge que les autres, lequel est lemasle, ne s'ouvrant pas; son noyau tenant îi la cliair, dont le goust est exquis, musqué, et dont l'amande est douce comme celle de l'Amandier. [C'est l'Abricot de Hollande.] » {Id. ibid., pp. 27-28 de la 2° édition.) Quinze ans plus tard (1690), dans sa troisième édition, Merlet n'a signalé aucun Abricotier nouveau. A Versailles, en ce même temps, la Quintinye cultivait le Commun, le Précoce et l'Angoumois, les seuls qu'il estimât, et encore avait-il pour eux un dédain assez marqué ! Enfin les Pères Chartreux, d'arboricole mémoire, publièrent au mois de septembre 1736 leur premier Catalogue descriptif, et je vois qu'ils y caractérisaient l'Abricot Hàtif musqué, ou Précoce, l'Angoumois, le Blanc et le Gros, ou Commun; soit, quatre au total; ajoutant (p. 12) : « Il y a (( plusieurs autres sortes d'Abricots, qui font presque autant de variétés « qu'on sème de noyaux. » D'où suit qu'alors nous devions déjà posséder une dizaine d'Abricotiers. Et la preuve, c'est qu'en 1768 Duhamel, dans le T?'aité des arbres frui- tiers y décrivit les quatorze espèces et variétés ci-après : 1. Abricot Précoce, ou Hâtif musqué. 2. — Blanc, ou Abricot-Pêche. 3. — Commun. 4. — Commun à Feuilles pana- chée^. 5. — Angoumois. 6. — De Hollande, ou Amande Aveline. 7. Abricot de Provence. 8. — de Portugal. 9. — Violet. 10. — Noir. 11. — Alberge. 12. — Alberge de Montgamé. 13. — de Nancy, ou Abricot-Pêclie. 14. — d'Alexandrie. Ces quatorze Abricotiers, évidemment, ne constituaient point en 1768 toute la richesse du genre ; c'étaient les plus appréciés , les plus répan- dus; et qui chercherait bien pourrait aisément ajouter à cette liste cinq ou six noms. Mais, pour ma part, je n'en sens pas trop la nécessité. J'ai hâte, d'ailleurs, d'arriver à l'inventaire de nos abricots modernes, et comme réellement le présent paragraphe est assez développé, je le clos par la nomenclature des Abricotiers qu'en 1790 mon grand-père multipliait à Angers, puis par l'indication des variétés qu'André Thoûin, quand vint en 1792 la suppression des couvents, put, à Paris, sauver de la pépinière des Chartreux au profit du Jardin des Plantes. Je m'étais engagé, du reste, à continuer la publication de ces divers renseignements, déjà donnés, pour les Poires et les Pommes, dans le I®*" et le III^ volumes de ce Dictionnaire (1). (1) Voir tome 1er, pp. 52-33, et tome Ille, pp. 30 et 32. V. 18 ÉTAT ACTUEL DE LA PROPAGATION DE l'aBRICOTIER. Extrait du Catalogue dn sieur Pierre Leroy, jardinier-fleurlate et pépiniériste ù Angers, pour l'année 1990. 1. Abricot Printanier, ou Précoce. 7. Abricot de Pont-à-Mousson. 2. — Pêche, ou de Nancy. 8. — de Montgamé. 3. — Violet de Portugal. 9. — de Hollande (le Gros). 4. — Angoumois. 10. — Noir. 5. — à Feuilles panachées. 11. — Alberge de Tours (le Gros). 6. — Blanc. 12. — Alberge de Tours (le Petit) Liste des Arbres qui ont été levé», en octobre et novembre 1992, dans le Jardin des ci-devant Cliartrenx, pour le Jardin IVational des Plantes^ savoir i 1. Abricot EêLtïL 2. — Gros, ou Commun. 3. — Angoumois. 4. — Pêche. 5. Abricot de Hollande. 6. — Commun à Feuilles pana- chées. 7. — Alberge de Montgamé. Mais de tout cet exposé statistique, que ressort-il? Il ressort qu'en France aucun zèle ne se manifesta pendant tout le xvii^ siècle, pour la culture de l'Abricotier; mais qu'à partir de 1730 environ , on la vit soudain prendre un remarquable développement , puisqu'au lieu des quatre ou cinq variétés qu'alors nous possédions, on en comptait pour le moins, en 1768, dix-huit ou vingt chez nos pépiniéristes. § IVe. — État actuel de la Propagation de l'Abricotier. Le XIX® siècle aura été plus favorable encore, que le xviii®, à la propa- gation de l'Abricotier, puisqu'au lieu des quinze ou vingt variétés d'Abri- cot qu'on eût pu collectionner en 1799, il en existe actuellement une cinquantaine; et d'ici la fin du siècle ce dernier nombre, la fureur des semis aidant, ne saurait manquer de s'accroître, sinon utilement, du moins notablement. C'est surtout la France qui depuis 1801 a si fort augmenté la famille de l'Abricotier. En ce laps de temps nos horticulteurs l'ont dotée de vingt et un nouveaux membres dont les actes de naissance sont produits plus loin, au cours du chapitre iv*', renfermant les Descriptions et l'His- torique des variétés. A ces gains il convient aussi d'ajouter l'introduction de trois Abricots d'origine asiatique, ce qui porte alors à vingt-quatre — et peut-être suis-je au-dessous de la vérité — les Abricotiers obtenus ou importés , de 1801 à 1873, par les arboriculteurs français. Chez les Anglais, en 1826, le Catalogue du Jardin de la Société horti- cole de Londres mentionna vingt-sept variétés d'Abricot, pour la majeure ÉTAT ACTUEL DE LA PROPAGATION DE l'aBRICOTIER. 19 partie les mêmes que les nôtres, et n'en formant réellement qu'une quinzaine^ défalcation faite de celles qui s'y trouvaient inscrites sous des pseudonymes. En 1842 une troisième édition de ce Catalogue officiel signalait trente-quatre variétés ainsi réparties : quatorze non étudiées , six fausses ou perdues, et quatorze reconnues et décrites. En 4853 parut un Supplément audit Catalogue, où sur six nouveaux noms d'Abricotier y figurant, deux seulement étaient de bon aloi. Aujourd'hui, dans le Catalogue de M. John Scott, de Merriott (Somerset), l'un des premiers pépiniéristes de l'Angleterre, quarante-neuf Abricots sont indiqués, mais trente-sept de ces noms, tout au plus, doivent être portés au rang des variétés. Chez les Allemands, je rencontre également, à peu d'exceptions près, nos principaux Abricotiers. Dittrich, dans le Systematisches Eandbuch der Obsthundcy de 1840 à 1841 en décrivit trente-six qu'il faut réduire, au profit des synonymes, à vingt-deux environ. Et Dochnahl, à son tour, réduirait facilement à vingt-huit ou trente, les quarante-cinq cités dans VObstkunde par lui publiée en 1858, s'il éliminait les variétés fausses. Chez les Belges, le climat et le sol n'étant pas propices à ce genre de fruit, on n'y voit guère qu'une dizaine d'Abricots choisis parmi les plus méritants. Chez les Italiens, prenant pour base le Catalogue du Jardin de la Société horticole de Florence, je constate qu'en 1862 on y possédait vingt et un Abricotiers, desquels la moitié appartenait à la pomone française et trois avaient été indûment rebaptisés. Les variétés que nous rencon- trons là, s'élèvent donc à dix-neuf. C'est bien peu, dira-t-on sans doute, que dix-neuf variétés pour le pays même qui dota l'Europe, de l'Abri- cotier. Oui, mais il faut savoir, afin de moins s'en étonner, qu'à l'exemple des Espagnols les Italiens ne se soucient guère, généralement, d'enrichir leur pomone. Le botaniste André Thouin, allant en 1797 explorer scien- tifiquement les diverses contrées de l'Italie, constata cette regrettable indifférence, qui depuis, on l'a vu, n'a pas beaucoup diminué : « Que dirai-je des arbres fruitiers de Tltalie? — se demandait Tliouin — Loin d'avoir un choix des meilleures espèces, le Milanais, par exemple, n'en cultive que d'une qua- lité bien inférieure à celles que nous possédons en France, et qui croîtraient merveil- leusement dans cette riche partie du pays. Croirait-on que notre délicieuse Prune de Reine-Claude ne se trouvait dans aucun marché, et que sa culture n'a été introduite que depuis peu d'années par les soins du comte de Castiglioni, à qui sa patrie est redevable d'une grande quantité de végétaux étrangers? En Italie, les Pêches sont petites; je n'ai rencontré que la Madeleine, la Persique jaune et des Pêches de Vigne. On ne connaît point la taille des arbres qui les produisent : ils viennent à l'aventure. Les Raisins à gros grains ont la peau épaisse, dure. La Poire de Mouille-Bouche est très-commune, mais n'a point de sucre Je n'ai vu que deux ou trois espèces de Prunes, sans grande saveur ou fades et fiévreuses... » ( Voyage dans la Belgique, la Hol- lande et r Italie, t. II, pp. 70, 71, 319 et 320.) 20 ÉTAT ACTUEL DE LA PROPAGATION DK L ABRICOTIER. Ainsi, de nos jours, la France a répandu presque partout, en Europe, ses variétés d'Abricot, et même aux États-Unis, où Charles Downing, en 1869, décrivit brièvement nombre des anciennes et des nouvelles dans sa volumineuse Pomologie. Ce fut à partir de 1852 que leur accrois- sement continu devint très-sensible; et comme pour le démontrer rien ne convient mieux que mes Catalogues, je vais les interroger : Catalogue de 1852. Variétés inscrites au genre Abricotier 21 — 1855. — — ........ 29 — 1858. — — 34 — 1860. — — 37 — 1863. — — 37 — 1865. — — 38 — 1868. — — 55 — 1873. — — 50 Mais si nos jardiniers et nos pépiniéristes ont beaucoup fait en faveur de l'Abricotier, depuis le commencement du siècle, nos pomologues, au contraire, semblent s'être entendus pour en parler le moins possible^et constamment en décrire les mêmes variétés, sans plus se préoccuper de leur synonymie que de leur provenance. Un tel silence me paraît injuste, c'est pourquoi, dans cette œuvre, j'accorde large place aux Abricots. Quarante-trois Variétés , auxquelles je rattache deux cent soixante-sept Synonymes, y sont caractérisées. Faire plus, serait facile ; une cinquantaine de variétés existent en mon école, mais de celles laissées de côté la plupart sont trop inconnues, ou trop nouvelles, pour que la prudence ne conseille pas d'ajourner leur des- cription et leur histoire. J'espère donc qu'on me pardonnera de l'avoir écoutée. J'invoque d'ailleurs, pour y aider, le tableau ci-dessous, attes- tant combien mon chapitre Abricotier l'emporte, en Descriptions et Syno- nymes, sur ceux publiés depuis 1839 dans les Pomologies françaises les plus renommées : Auteurs. Louis Noisette., POITEAU , Titre de l'Ouvrage et date de l'Édition. Alexandre Bivort.... Congrès Pomologique A. Mas André Leroy 1839. Le Jardin fruitier 1846. Pomologie française 1847. Album de pomologie 1860. Annales de pomologie belge et étrangère 1874. Pomologie de la France 1874. Le Verger 1875. Dictionnaire de pomologie Variétés. Synonymes 19 3 9 3 12 5 44 8 4 43 267 II CULTURE. § 1er. — Temps Anciens. L'agronome romain Palladius, qui écrivit au v® siècle et dont le recueil intitulé de Re rustica offre un ensemble complet des méthodes horticoles alors préconisées, conseillait de « Greffer vers les ides de janvier ou février — du 13 au 15 — l'Abricotier sur le Prunier, seul sujet, assurait-il, qui lui convînt. » (L. II, c. xv.) Puis plus loin il ajoutait : « Greffez-le ras terre ; et, pour ce , prenez les principaux scions poussés au pied du tronc, car ceux de la tête ne réussiraient pas, ou vivraient peu. » (L. XII, c. vu.) Ces conseils étaient bons et n'ont même, aujourd'hui, rien perdu de leur utilité. Nous ferons toutefois observer que l'Abricotier peut vivre aussi sur le Pêcher et l'Amandier, mais moins bien que sur le Prunier. Au xvi^ siècle les Italiens greffaient leurs Abricotiers — Agostino Gallo nous l'apprend — sur différents sujets , et de diverses façons ; ils en semaient aussi les noyaux : « Ne se gardent guère longuement — disait cet auteur — les arbres des Armoniaques, surtout si on les ente sur des Peschiers Se maintient leur arbre plus long temps si on Tente sur le Prunier; et plus, si sur l'Amandier ou sur un Coignassier (?) Mais d'autant qu'à grand difficulté l'ente prend faite en fente et selon l'usage commun , il vault mieux de prendre les greffes qui ne soyent guère tendres, ny jeunes, ou, pour plus gaigner, les enter à tuyau, à cause qu'ils prendront plus facilement. Les Alberges, o--) CULTURE 1»E L AltRICOTIER. — TEMPS ANCIENS. on peult, à la façon susdite, les enter sur des Peschiers et Pruniers; toutesfois le chemin le plus asseuré c'est de planter les oz et noyaux plustost l'Aautonne qu'attendre jusques au Printemps. » {Le Vinti (jioimate deW agricoltura, et de' piaceri délia villa, page 115 de la traduction publiée en 1571 par François de Belle-Forest. ) Les procédés arboricoles que Gallo recommandait ainsi aux Italiens n'étaient nullement irrationnels, sauf, cependant, celui qui consistait à grelVer rAbricotier sur le Coignassier, sujet des plus impropres pour rendre fructueuse pareille alliance. Quant à la greffe en iuyau , préférée à la greffe en fente par ce même agronome, elle n'est autre, chacun le sait, que celle en flûte, dite également en sifflet, chalumeau, canon, anneau, etc. En France, le docteur Jean Champier, déjà cité dans le chapitre pré- cédent (p. 14), et qui vécut de 1510 à 1585 environ, est le premier écrivain chez lequel on trouve quelques détails sur la culture des Abri- cotiers : « Lors de leur introduction dans nos jardins — disait-il en 1560 — les Abricots attei- gnaient à peine le volume d'une Prune de Damas ; mais les soins et l'habileté des horticulteurs ont lini par leur procurer grosseur et bonté. » (De Re cibaria, 1. XI, C. XXXVII.) Des soins et de l'habileté, certes les jardiniers français en prodiguèrent beaucoup à l'Abricotier, aussitôt qu'il fut en leurs mains. Les résultats obtenus, l'attestent, ils suffiraient même pour prouver le mérite des pratiques alors suivies par ces arboriculteurs, si, très-heureux cette fois, je n'avais découvert dans les Comptes de Diane de Poitiers relatifs à sa terre de Chenonceaux, différents articles indiquant les dépenses, les précau- tions, les moyens auxquels on se livra pour assurer la reprise de ces « Antes et Albergiers » qu'en 1557 nous avons vu ci-dessus (p. 15) l'ar- chevêque de Tours galamment expédier, accompagnées de son jardinier, à la séduisante amie d'Henri II : « Janvier 1557. — Au chartier — lit-on dans ces Comptes — qui a charroié les vingt-sept antes et demie douzaine d' Alber- giers, Pommiers, etc, a esté paie « Au jardinier de Mons' de Tours pour sa despence qu'il a esté besongnerau jardin de Chenonceau, à raison de 4solz pour journée par ordre do Madame, a esté paie « Febvrier. — Pour neuf journées emploiées tant à planter des liées que mener du fumier aux piedz des antes du jardin, a esté paie à raison de 2 solz tournois pour la journée « Mars. — Pour sept journées emploiées à et à mener du fumier dedans le jardin, à raison de 2 solz 6 deniers, paie « Juing. — Pour sept journées d'hommes emploies à lever du terrier d'un foussé pour mener au jardin, icelle mectre aux piedz des antes, et mener huict tomberées de fumier a esté paie à raison de 2 solz pour journée Total. gl^'"'"/'" ^« Diane de Poitiers, publiés en 1864 par l'abbé C. Chevalier, pp. 215, 217, Livres. Solz. Deniers. » 20 » 17 8 » » 18 » » 17 6 » 14 » 17 77 6 CULTURE DE L ABRICOTIER. — TEMPS ANCIENS. 23 Les soins fort intelligenls ainsi donnés pendant six mois, tant aux arbres qu'on avait greffés, qu'à ceux qu'on avait replantés, durent être couronnés d'un plein succès et plus tard profiter également aux fruits. Seulement peu de pépiniéristes songeraient aujourd'hui à s'imposer de telles dépenses. Mais chez Diane, en 1557, c'était demeure et bourse royales : rien n'y sentait l'économie. Je crois donc que, sauf dans les jardins des grands seigneurs, pareil régal de fumier et de terreau n'arriva pas souvent aux jeunes Abricotiers. A cette môme époque (1560) on ht paraître, d'un moine de l'abbaye Saint- Vincent du Mans, le frère Davy, un opuscule sur l'arboriculture fruitière, ou je lis ce qui suit : « Les Gros Abricotz, on les ente à la teste à escusson en la sève en autres Abricotz menus, et en Peschers, et en Persiguiers , et principalement en Pruniers, et y profitent mieux Toutes les autres manières d'arbres prennent bien facilement entez de greffes et aussi h escusson , excepté les Abricotz , qui à grand difficulté ne prennent que d'es- cusson en esté » {Traité de la manière de semer et faire pépinières de sauvageaux , enter de toutes sortes d'arbres, et faire vergers, p. 96.) Quoique de rédaction assez diffuse, ces lignes méritaient cependant la reproduction, l'auteur s'y montrant bon praticien. Trente ans plus tard Charles Estienne et Jean Liébault, malgré leur titre de docteur — ils étaient médecins — parurent, dans leur Maison rustique, beaucoup moins forts en physiologie végétale et science arboricole, que l'humble moine du Mans, puisqu'ils s'exprimèrent de la sorte : « L'Abricotier enté est fort tendre à la gelée — écrivirent-ils en 1589 — et ne dure que la demie vie du Pescher. Il est sujet d'estre gasté du froid, neiges, gelées et brouil- larts qui surviennent après qu'il est fleuri. Ains, pour le préserver de tels assauts, sera bon l'enter sur le Coignier ou sur Amandier. Il produira de gros fruicts si, alors qu'il fleurit, on l'arrose de laict de chèvre. » {L'Agriculture et maison rustique, édit. de 1589, p. 210 recto.) Ici l'erreur, en ce qui concerne le manque de vitalité de l'Abricotier, qu'on fait moins rustique que le Pêcher, et pour lequel on recommande comme sujet, le « Coignier, » ici l'erreur s'unit à la superstition, car si le lait de chèvre est dit pectoral et sert à fabriquer d'excellents fromages, nul jardinier sensé n'a jamais pu, lui croyant vertu extensive et fécon- dante, en inonder ses Abricotiers, lors de la floraison, afm de les forcer à se couvrir de volumineux fruits ! ! Mais à ce dernier recueil succéda, dès le commencement du xvii® siècle, celui d'Olivier de Serres. Il fut le vrai point de départ d'une culture générale beaucoup plus éclairée; aussi les procédés stupéfiants que le manque d'instruction et l'excessive crédulité des populations d'alors maintinrent si longtemps en faveur, y sont-ils déjà bien moins nombreux, bien moins recommandés. Comme preuve] du fait, citons littéralement les instructions de cet agronome à l'égard de l'Abricotier : « Les Abricotiers et Aubergers, en l'automne ou commencement de l'hyver est la droite saison de les édifier, à ce qu'enracinés à temps, poussent à l'issue des froidures, selon 2i r.I'LTURK OE L AIUUC(3riER. — • TEMPS ANCIENS. qnà ce leur naturel les iucite. La terre douce et fertile, plus légère que pesante, et humide que sèche, est celle qu'ils désirent, pourveu qu'elle soit sous aër tempéré, tendant plus h la chaleur, qu'à la froidure. Ils viennent de noiau. S'entent sur eux- mesraes, sur Amandiers, sur Pruniers, Cerisiers et Coigniers : en fente, en escusson et en canon, ainsi qu'on désire. Plus iacilement, toutes fois, par les deux dernières manières, qu'en fente. Esclieant d'enter ces arbres-ci en fente ou au coin, ce sera tost après l'hyver, voire et dans l'hyver mesme, en les couvrant exquisement, pour les parer des injures du temps Les Abricotiers entés sur Amandiers ne rendent fruit tant gros. que sur Pruniers, Ceriziers et Coigners, à cause que les Amandiers haïssent l'eau et l'abondance de fumier, et les Abricots aiment l'un et l'autre. Donc, pour préserver le pied, convient s'abstenir de l'arrouser et fumer, mais cela vient au détriment du fruict, qui ne sort jamais que laid, petit, et de peu de saveur, de lieu sec et maigre. A l'arrou- sement en engraissement se délectent les Pruniers, Ceriziers et Coigners; partant, ne se faut esmerveiller de leur voir rapporter Abricots de parfaite bonté et grandeur. Sur tous lesquels arbres le Prunier est recognu le plus facille à recevoir et nourrir l'Abri- cotier, par une naturelle amitié qui est entre ces deux plantes-ci Inséré sur le Cerizier, y demeure long temps, pour le robuste naturel du sujet; toutesfois, pour la difficulté de la reprinse, ce mariage n'est guiere pratiqué ; non plus sur le Coigner. pour la diversité notoire qu'il y a des fruits <\ pépin à ceux à noiau ; neantraoins en viendra-t-on à bout, l'entant à escusson et canon , choisissant à propos le temps pour la concordance des sèves. Estant une fois reprins l'Abricotier sur le Coigner, ne faut douter de sa longue vie, à cause ([ue ces arbres-ci ne craignent pas trop les froidures Les nniaux d'Abricot, semés, ne produisent directement fruit du tout semblable à celui duquel ils sont venus, car ils deschéent tous-jours de corps, s'appetissans. Estans semés en meilleure terre que celle qui les a nourris, se maintiendront en leur estât; mais en semblable, et leur donnant pareille nourriture, sans augmentation de culture, ils se diminueront de corps et de saveur. Les Petits s'entretiennent mieux en leur estât, par le seul semer, que les Gros. Il n'y a que l'enter qui soit à priser, en ce mesnage, pour avoir fruit de requeste et en abondance. Tout Abricot despouille nettement son noiau : au contraire, l'Auberge le tient fermement. » (Le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, édit. de 1608, pp. 617-618.) J'ai voulu, pour clore ce que j'avais à résumer sur la culture de l'Abri- cotier aux temps anciens, transcrire cette page d'Olivier de Serres, car elle renferme tout un traité sur le sujet, puis s'éloigne notablement, je le répèle, de l'aveugle routine préchée par les écrivains horticoles du XVI® siècle. Cet homme célèbre, m'objectera-t-on peut-être, a dit cepen- dant, comme ses devanciers, que l'Abricotier vivait sur le cerisier et le coigner. Oui, mais la réussite d'une telle greffe ne fut pas, à ses yeux, chose démontrée ; il eut même grand soin de le faire comprendre : « Ce « mariage, ajoutait-il aussitôt, n'est guiere pratiqué, pour la difficulté de « la reprinse. » Et ceci dut pousser déjà nombre des contemporains d'Olivier de Serres à ne choisir ni le Cerisier ni le Coignassier pour greffer l'Abricotier, à l'alliance duquel ces deux arbres sont essentiellement réfractaires. On verra du reste, dans le paragraphe suivant, si l'opinion contraire a jamais eu cours chez les pépiniéristes modernes. CULTURE DE i/aBRR'.OTIER. — TEMPS MODERNES. 25 § Ile. — Temps Modernes. Sous Louis XIII et Louis XIV, la méthode de culture suivie pour l'Abricotier fut surtout celle du curé d'Hénouville, près Rouen, de le Gendre, cet habile arboriculteur dont nous avons longuement parlé dans notre troisième volume (pp. 39-41), et qui fit connaître, qui perfectionna les vi-ais espaliers (1). Physiologiste éclairé, il rejeta de la pratique les fantasques accouplements que l'ignorance avait jusqu'alors essayé de rendre féconds par la greffe. Aussi recommanda-t-il uniquement le Prunier comme sujet de l'Abricotier : « On peut enter en éciisson — écrivait-il — les Abricotiers sur toutes sortes de Pruniers ; mais lorsqu'ils sont greffez sur ceux qui rapportent les plus grosses Prunes blanches, ils produisent de plus beau fruit, d'autant qu'ils retiennent quelque chose de leur nature. Et, par cette mesme raison, quand ils sont entez sur le Prunier de Petit Damas noir, leur fruit est plus sec, plus ferme et plus propre à confire. » [La manière de cultiver les arbres fruitiers, édition de 1653, p. 210.) Il voulait également qu'on eût recours aux moyens suivants, lorsque besoin était de nettoyer, de fumer des Abricotiers : « Si vos plein-vent — disait-il — ont l'écorce vilaine et couverte de mousse, il faut en hyver, après la pluye ou pendant le broiiillars et un temps humide, les frotter avec des bouchons de paille ou de chaume fort rude, et gratter la mousse avec des cousteaux de bois pour la faire tomber. On doit aussi, avec la serpe, oster les vieilles écorces jusqu'au vif, d'autant que les arbres après avoir esté ainsy nettoyez et déchargez, poussent avec une nouvelle vigueur et rapportent leur fruit plus beau et mieux nourry Lorsqu'il est nécessaire de fumer les Abricotiers entés sur le Prunier, c'est assez de répandre le fumier sur la terre, de six pieds de large autour de la tige, et le bien labourer avec la besche, car les racines de ces sortes d'arbres courant à fleur de terre, ressentent aisément l'amandement. » (Ibidem, pp. 210 et 214.) C'est, je crois, ce même le Gendre qui pour sauver ses fleurs d'Abri- cotier des atteintes de la gelée, s'avisa d'un moyen excellent, mais très- coûteux, qu'aussitôt les amateurs s'empressèrent d'adopter : ces fervents arboristes plaçaient devant leurs espaliers, dont le haut du mur avait d'abord été muni d'un toît formant auvent, des rideaux de grosse toile glissant sur des tringles, et les fermaient chaque soir avec le plus grand soin (2). L'espalier devint au reste, comme toute chose nouvelle, tellement à la mode, à cette époque, que les arboriculteurs disaient en leurs traités : « L'Abricotier réussit seulement placé au mur (3). » Erreur complète, le (1) Voir aussi notre premier volume, à la page 58. (2) Consulter le Grand d'Aussy, Histoire de la vie privée des Français, édit. de 1815, t. I»', pp. 217-218. (3) Triquel, Instructions pour les arbres fruitiers, 39 édit., 1659, p. 66. 26 CULTURE DE l'ABRICOTIEK. — TEMPS MODERNES. plein-vent sous diverses formes lui étant très-propice et donnant à ses produits infiniment plus de saveur qu'ils n'en acquerraient sur l'espalier. Un autre écrivain (1) prétendit que les noyaux d'Abricot produisaient toujours^ étant semés, des variétés à fruits moins vohinmieiix, généralement, et 7tioi7is fjoîis, que ceux du type dont ils sortaient. Ils se trompaient : les semis de noyaux ne donnent pas constamjnent naissance à de nouvelles variétés, et de plus les fruits provenus de ces nouveau-nés, varient beau- coup en grosseur, ainsi qu'en qualité. En ce même temps eut également cours une absurde croyance, mais qui disparut vite des recueils horticoles, car elle n'est pas mentionnée dans ceux du xviii® siècle : € Si vous voulez — assurait en 1670 le moiue Claude Saint-Etienne — donner de la couleur de peinture aux fruits des Abricotiers que vous sèmerez, mettez le noyau en terre durant quelques jours, comme sept ou huit, puis le levez et ouvrez doucement, et mettez la couleur que voudrez dedans cette coque, et la remettez en la terre. Si vous voulez que le fruit soit écrit, écrivez sur l'amande, ou y gravez, mais non pas trop avant. > {ISouvelle instruction pour connaître les bons fruits, p. 25.) Personne, j'en suis convaincu, n'eut à se féliciter d'avoir pratiqué semblable procédé, qu'en 1722 Saussay, jardinier de la princesse de Condé, remplaçait par le suivant, dont les effets sont un peu plus certains : « Lorsque vous voulez — recommande-t-il — donner de la couleur à vos Abricots, coupez les feuilles de devant pour les découvrir. Ne les découvrez de la sorte que ([uinze jours devant leur maturité, autrement le soleil les frappe et les brûle jusqu'au noyau, ce qu'on appelle couronné; ce qui les perd entièrement et les rend très-désa- gréables à manger. » {Traité des jardins, p. 63.) Pour récolter des Abricots très-précoces, les pépiniéristes, en 1712 (2), greffaient des Abricotiers sur l'Amandier doux, plus hâtif, en effet, que le Prunier; seulement ils espéraient bien à tort accroître par ce choix la précocité de leurs arbres : l'Amandier n'y pouvait rien et possède même une rusticité moins grande que celle du Prunier. Le substituer à ce dernier pour servir de sujet à l'Abricotier, était donc une mauvaise opération. Nous n'en dirons pas autant, par exemple, du moyen qu'alors (3) on employait pour obtenir de gros Abricots : tous les six ou sept ans on recepait en février, au-dessus de la greffe, le tronc des Abricotiers nains réduits en espalier, et ces arbres se paraient au printemps de magni- fiques jets qui l'année suivante étaient chargés de volumineux fruits. (1) Herman Knoop, Frudologie, traduction française de 1771, p. 64. (2) Voir Angran de Rueueuve, Observatioyis szir l'agriculture et le jardinage, 1712, t. pr, p. 133 et p. 134. (3) Id. ibid., p. 208. CULTURE DE l'ABRICOTIEK. — TEMPS MODERNES. 27 Aujourd'hui, pareil recepage se pratique toujours avantageusement, mais il est préférable de l'accomplir après la floraison, et surtout dans une année où les Abricots ont mal noué. Et que la crainte de voir l'arbre ainsi traité, repousser avec lenteur, ne vous arrête pas, il croîtra non moins vite que si son rabattement avait eu lieu dès le mois de février. Dans tout le cours du xvii»^ siècle et pendant les trente premières années du xviii®, il se manifesta réellement, on a déjà pu le reconnaître, comme un temps d'arrêt dans la culture et la propagation de l'Abricotier. Qui peut l'expliquer? A mon sens, l'influence que les opinions de la Quintinye, mort en 1G88, exercèrent si longtemps sur l'esprit des arboriculteurs en général. J'ai montré, dans mes précédents volumes, à (luel point le créateur des jardins fruitiers de Louis XIV avait favorisé la propagation du Poirier , par les continuelles , par les élogieuses recom- mandations dont il combla les Poires; et comment il nuisit au Pommier, en l'accablant d'un injuste dédain (1). Or , la Quintinye me semble avoir été non moins injuste pour l'Abricotier, que pour le Pommier : « J'ay peu de choses à dire sur les Abricots — écrivait-il — on en fait quelque cas, mais ce n'est que pour les confitures, tant sèches, que liquides; ce n'est pas un fruit assez délicieux à manger crû, pour en manger beaucoup; toutesfois dans les jardins, au temps de leur maturité, on a assez de plaisir d'en détacher quelqu'un pour en goûter sur le champ Les meilleurs sont un peu sucrés, mais cependant, d'ordinaire, pâteux... Une certaine aigreur leur est naturelle » {Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I", pp. 429, 430 et 431. ) La Quintinye juge ici de tous les Abricots, par ceux du château de Versailles , venus en espalier , dans un terrain marécageux et par consé- quent très-impropre à la culture de l'Abricotier. L'abbé Rozier se montra beaucoup plus juste, envers ce fruit, lorsqu'en 1797 il le déclarait exquis, mais uniquement dans certaines régions de la France : « L'Abricotier — expliquait-il — aime les pays chauds. Les Abricots de Provence, de Languedoc, de Roussillon, n'ont pas le même parfum ni le goût aussi exquis que ceux de Damas, d'Alep et d'Aintab Si l'on tire une ligne transversale de Dijon à Angers, on trouvera que plus on approche du nord du royaume, plus l'Abricot perd de sa qualité, et plus cette qualité augmente en se rapprochant du midi. Il n'y a aucune comparaison à faire, soit pour le goût, soit pour l'odeur, entre les Abricots des environs de Paris et ceux de Lyon, de Bordeaux, de Montpellier, d'Aix, etc. » ( Dictionnaire universel d'agricul- ture, t. I", p. 196. ) Au reste, la Quintinye ne fournit, en ses Instructions, que d'insigni- fiants détails sur les Abricotiers , qu'à tort il destinait constamment à l'espalier, où il les plantait à trois toises (près de six mètres) les uns des autres, vu la grande extension de leurs branches sous la forme palmette, la seule qui fût alors usitée. Il m'eût donc été difficile d'apprécier, par lui, les progrès réahsés quant à cette culture, si je n'avais eu dans (1) Voir tome lor, pp. 14, 48 ; et tome Illa, pp. 26-29. 28 CULTURE DE l'aBRICOTIEK. — TEMPS MODERNES. ma bibliothèque les ouvrages arboricoles de ses contemporains et de leurs fils. L'examen comparatif que j'en ai fait, avec ceux parus depuis le com- mencement du xix^ siècle, m'a déjà permis de signaler certaines pratiques vicieuses mises en œuvre vers la fin du xvii^ siècle et pendant tout le xvm^^. Pousser plus loin cette étude, me semble inutile, la critique que j'ai formulée constituant à peu de chose près les principales différences qui de Louis XIV à 1875 ont existé dans la façon de traiter l'Abricotier. On voit qu'en somme elles ne sont ni très - nombreuses ni d'une impor- tance capitale. Mais mieux encore le verra-t-on par le court résumé, que je vais donner, du mode de culture usité chez la plupart de nos pépinié- ristes, pour cet arbre fruitier : Deux sortes de sujets servent à le grelTer : le Prunier, réussissant dans presque tous les terrains, et l'Amandier, s'accommodant seulement d'un sol calcaire, sec et pierreux. En espalier, où ses fruits deviennent très- beaux , mais sont généralement peu savoureux , il lui faut le levant ou le midi. En plein vent, à haute tige, pyramide, vase ou buisson, il se couvre en nos contrées de fruits délicieusement parfumés, si toutefois on a eu soin de l'abriter contre les vents d'ouest, toujours traîtres en mars et avril, et qui, comme les gelées printanières , font le désespoir du jardi- nier. Mis en plein vent, l'Abricotier n'a nul besoin d'être taillé. Sa végétation s'y montre-t-elle très-irrégulière ou très-luxuriante? on coupe l'extrémité des branches trop écartées, puis on débarrasse le milieu de l'arbre de toute ramification, de toute brindille inutile. La vie semble-t.-elle l'abandonner partiellement, ou bien la gomme, en l'envahissant, vient- elle l'atrophier ? on rabat la tête sur vieux bois , à la deuxième ou troisième bifurcation, en n'oubliant pas, la chose est essentielle, de laisser à chaque membre plusieurs bourgeons d'appel. Cette opération doit se faire en septembre , après la cueillette , moment où la sève et les sucs gommeux n'étant plus assez abondants pour nuire à la cicatrisation de la plaie, elle s'effectuera vite et bien, sous l'influence d'une température fort chaude encore. Mais puisque j'ai parlé de la cueillette, j'ajouterai que les Abricots veulent être cueillis avec une extrême précaution, et toujours un peu fermes, car ils gagnent beaucoup à rester, avant de figurer dans un dessert, deux ou trois jours au fruitier. On devra toutefois les y surveiller attentivement, l'Abricot, même sur l'arbre, pourrissant dès qu'il est mûr. III USAGES ET PROPRIÉTÉS DE L'ABRICOTIER. § 1er. — Fruit. A son apparition en Europe, l'Abricot rencontra un ennemi redoutable : Claude Galien, célèbre médecin grec de la fin du deuxième siècle, qui le déclara « fiévreux, indigeste, » et lui fit une guerre acharnée. Mais fort heureusement Dioscoride , autre médecin grec de la même époque , s'était déjà montré moins impitoyable pour ce fruit, puisqu'il l'avait dit « plus profitable à l'estorffac, que la Pêche. » Donc, la perplexité des disciples de Pomone dut être alors assez comique , en présence de deux affirmations doctorales aussi radicalement opposées ! L'Abricot, cependant, eut place très-vite sur les tables somptueuses et ne causa pas, croyons-nous, de graves maladies aux convives qui l'y fêtè- rent. La vérité, néanmoins, conduit à reconnaître qu'en certains pays — l'Angleterre et maintes régions de l'Allemagne, par exemple — les médecins eurent jadis raison de le trouver trop froid pour l'estomac. Seulement, à qui devait-il ce manque de principes sucrés ? Au terrain, au climat, et surtout à l'absence d'une culture aussi bien entendue que celle dont les Abricots y sont maintenant l'objet. Chez nous, en 1683, le docteur Venette, qui s'occupait sans cesse d'arboriculture fruitière dans ses jardins de la Rochelle, ne professa non plus qu'une estime fort modérée pour les qualités de l'Abricot : « 11 n'approche pas — écrivit-il — de la Prune ; il a je ne sçay quoy de fade quand il est meur, et d'aigret quand il ne l'est point. Cependant l'un et Tautre ont à peu près les mêmes qualitez : ils sont tous deux chauds avec modération et humides au second degré.» (L'Art de tailler les arbres fruitiers, 2^ partie, intitulée de l'Usage des fniits, p. 32.) En 1712 la parfaite innocuité des Abricots fut enfin attestée par un auteur très-accrédité dans le monde horticole, par Angran de Rueneuve, qui, page 134 du tome I^'^ de ses Observations sur l'agriculture et le jardinage, 30 USAGES ET PROPRIÉTÉS DE l'ABRICOTIER. disait sans réticence aucune : « Ce fruit est ami du cœur et fortifie la « poitrine. » On sera donc étonné d'apprendre qu'en 1774 Fulcran de Rosset, agronome et poëte, ne craignit pas — mais n'eut plus d'imi- tateurs — de ranger encore l'Abricot parmi les poisons ! « Tous les voyageurs — rapportait-il assez naïvement — assurent que l'Abricot est un poison mortel en Arménie ; et l'on prétend aussi qu'il est dangereux dans le Piémont. » {L'Agriculture ou les Géorgiques françaises \ 1777, édition in-12, notes, p. 117.) Aujourd'hui, après savante et minutieuse étude des diverses substances qui le composent, nos médecins, soutenus par nos chimistes, ont entiè- rement réhabilité l'Abricot. Le docteur Couverchel, entr' autres, en a parlé de façon à rassurer les trembleurs, puis à préserver d'indigestions les ignorants ou les gourmands : « L'Abricot — a-t-il dit en 1852 — est plus nourrissant et moins laxatif que la Prune ; il a, comme tous les fruits du même genre (fruits acides-sucrés), des propriétés différentes, suivant son degré de maturité. C'est ainsi que, lorsqu'il est VERT, il est astringent, indigeste, et peut même, chez les enfants surtout, déterminer un mouvement fébrile. C'est dans ce sens et d'après ses propriétés, qui, comme on le voit, sont toutes relatives, qu'on a attribué, peut-être un peu légèrement, à ce fruit la propriété de donner la fièvre. Ce qui le prouve, c'est que dans son état de maturité parfaite il est, au con- traire, assez nourrissant et forme un aliment très-approprié à la suite des maladies graves. La coction, entin, en favorisant la réaction des principes qui entrent dans sa composition, y développe une sorte de mannite (1) qui le rend rafraîchissant et, partant, d'une heureuse indication dans l'inflammation des voies digestives. » {Traité complet des fruits de toute espèce, p. 395.) ^ Voici pour la chair de l'Abricot. Quant au noyau de ce fruit, on ne saurait trop se rappeler qu'il renferme, comme celui de la Pêche, une amande dont il est toujours prudent — sauf lorsqii'elle est douce — de ne point abuser pour les usages culinaires ou d'économie domestique. Couverchel a même grand soin de le recommander, aussi vais-je le citer de nouveau, ici la parole appartenant au médecin plutôt qu'au pomologue : « Les amandes d'Abricot — ajoute ce docteur — doivent à la présence de l'acide prussique ou hydrocyanique leur amertume et leur odeur pénétrante ; l'action délétère de cet acide doit engager à ne les faire entrer que dans de petites proportions dans la composition de certains mets d'office, tels que les macarons, les nougats, les crèmes, etc. Comme il n'est pas sans exemple que des accidents assez graves soient survenus après leur usage, nous croyons utile d'indiquer les moyens d'y remédier : ils consistent à favoriser d'abord le vomissement par des boissons tièdes, et ensuite, soit que les parties ingérées soient expulsées ou non, à administrer une boisson gommeuse et sucrée. » {Ibidem, p. 396.) Mais la preuve la plus convaincante que les Abricots ont aujourd'hui complètement triomphé de leurs anciens calomniateurs, c'est le trafic important qui s'en fait dans plusieurs de nos départements. Ainsi je vois par une Statistique qu'en 1855 M. Husson, chef de division à la Préfecture de la Seine, publia sur les diverses denrées consommées ^1) Mmmite : nom donné par le chimiste Thénard à un principe sucré contenu dans la manne. USAGES ET PROPRIÉTÉS DE l'aBRICOTIER. 31 dans la Capitale, que les Parisiens, en 1853, mangèrent 4,185,000 kilogrammes d'Abricots, vendus, au détail, un prix mjyen de 25 centimes le kilogramme ; soit, comme recette, 104,025 francs. Dans la Côte-d'Or, nombre de vignerons et de propriétaires, ceux, notamment, de Marsannay-la-Gôte , Morey, Gevray, Ghambol, Beaune, Brochamp, Couchey, Fissin et Chenove, cultivent en grand l'Abricotier et vendent, en gros, ses produits 60 à 80 francs les 100 kilogrammes. Dans le Lot-et-Garonne, à Nicole, petit village admirablement défendu contre les vents du nord, on trouve moyen, annuellement, d'en récolter et d'en écouler pour 100,000 francs au moins. Dans la Gironde, en 1865, un confiseur de Bordeaux, M. Teyssionneau, achetait à lui seul 25,000 francs d'Abricots provenus de ce département. Dans Maine-et-Loire, la gare d'Angers en expédie chaque année à Paris des quantités souvent considérables. Je constate le fait sans plus de détails, n'ayant pu me livrer sur ce point à de longues recherches. A ces chiffres , que m'a fournis la Revue horticole (1) , j'en pourrais facilement ajouter d'autres, mais qui seraient surabondants, ceux-ci montrant suflisamment de quelle vogue jouit maintenant l'Abricot, et les bénéfices à retirer de sa culture en lieux convenables. Enfin ce fruit, chacun le sait, peut être utilisé de bien des façons : en compote, pâte et marmelade ; ou desséché au soleil, puis au four ; ou confit, soit dans l'eau-de-vie pour dessert, soit dans le vinaigre pour hors- d'œuvre ; seulement, en ce dernier cas, on le cueille vert et très-petit. C'est de l'Auvergne, particulièrement, que viennent les meilleurs abricots confits, et ce genre de commerce y fait entrer, chaque année, plusieurs millions. Pour qu'on n'en puisse douter, je vais reproduire en son entier la très-intéressante lettre que m'adressait récemment, sur ce sujet, la Société d'Agriculture du Puy-de-Dôme : i< Clerraont-Ferrand, le 15 avril 1875, « Monsieur , « Vous avez eu bien raison de penser que l'Auvergne devait flgurer avec avantage parmi les provinces qui s'occupent de la confiserie des fruits, et spécialement de l'Abricot. « Au dernier siècle, les ménagères du pays confectionnaient seules les pâtes d'Abricot pour l'usage de la famille, et ces conlitures étaient trouvées tellement savoureuses par les étrangers à qui on en offrait, qu'ils cherchaient tous à s'en procurer à prix d'argent. A cette époque un confiseur de Clermont (un sieur Ricard) eut l'idée d'en fabriquer pour la vente, et y trouva les éléments d'une petite fortune. Plus tard les demandes devinrent tellement nombreuses, qu'elles y constituèrent la principale branche de la confiserie. « Enfin aujourd'hui il existe à Clermont six grandes usines s'occupant de la préparation des fruits confits, et notamment de la pâte d'Abricot. « La confiserie d'Auvergne a appelé à son aide toutes les nouvelles machines qui pouvaient perfectionner ou hâter sa fabrication. La vapeur fait mouvoir les appareils les plus ingénieux, et elle est arrivée à expédier des fruits en Angleterre, en Allemagne, (1) Voir les années 1856, p. 148 ; 1863, p. 233 ; 18G4, p. 273 ; et 1863, p. 264. 32 USAGES ET PROPRIÉTÉS DE l'aBRICOTIER. en Russie, en Amérique et en Turquie. On évalue à près de trois inillions le chiffre d'affaires qu'elle traite chaque année. « On serait porté à croire que la saveur et le parfum très-prononcés de nos Abricots sont dus spécialement à nos terrains volcaniques. C'est du reste l'opinion la plus accréditée. Toujours est-il que cette réputation n'est pas usurpée, et que nos fabri- cants ne négligent rien pour la maintenir. « L'Auvergne ne possède pas, en propre, d'espèces particulières d'Abricotier. On se sert en général des différentes variétés de l'abricot Bkmc pour la confection des pâtes. Mais, je le répète, le terrain doit jouer un grand rôle dans la saveur de nos fruits. « Tels sont. Monsieur, les renseignements que j'ai pu recueillir et que je m'empresse de vous transmettre. « Veuillez agréer, etc. « Le Vice-Président de la Société , L. AuBERGIER » Quant à l'amande du noyau de l'Abricot, elle permet de fabriquer un excellent ratafia, plus une poudre adoucissante à l'usage de la toilette, ainsi qu'une huile volatile employée avec succès — du moins l'était-elle en 1589, selon le docteur Liébault (1) — contre les hémorroïdes, les douleurs et tintements d'oreilles, les tumeurs des ulcères, et contre certains maux de langue. § Ile. _ Bois. Au XVIII® siècle on regardait encore le bois de l'Abricotier comme uniquement propre à remplir le bûcher des cuisinières : « Quand le bois c( de l'Abricotier est usé — disait en 1784 la Bretonnerie — il n'est bon « qu'au feu. » {U École du jardin fruitier^ t. II, p. 164.) De nos jours, cependant, il prend moins fréquemment le chemin de la cuisine, car les tourneurs, les ébénistes, et même les menuisiers, l'utilisent volontiers, quoique sa beauté soit inférieure à celle du bois de Prunier. Sa couleur est d'un gris sale nuancé de rouge et de jaune, et son poids atteint, par pied cube, près de 25 kilogrammes. Les Allemands (2) pensaient, en 1776, qu'on pourrait peut-être faire servir aux mêmes usages que la gomme arabique, la gomme qui découle de l'Abricotier. Nos chimistes l'ont-ils essayé ? Je l'ignore, mais ne serais nullement étonné que la Chimie l'eût entrepris avec succès, elle dont les découvertes ont été si nombreuses, et si fécondes, depuis une soixantaine d'années. (1; Maison rustique , p. 210 verso. (2) Voir Mayer, Pomona franconica, t. le', p. 6. IV DESCRIPTION ET HISTOIRE DES ESPECES ET VARIETES DE L'ABRICOTIER. ABRICOTS. NOTA. — En lisant les descriptions de nos Abricotiers, on devra ton jours se rappeler qu'elles sont faites dans la pépinière, et sur des arbres d'un ou deux ans greffés sur Prunier, sujet maintenant généralement employé* par les arboricultears» pour ce genre de multiplication. A Abricot ABDELOUIS SAINT-JEAN. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des Italiens). Voir ce nom. Abricots ABRICOTIN. — Synonymes d'abricots Esperen et Précoce. Voir ces noms. ALBERGE. — C'est le nom, dans le genre Abricotier, d'une espèce très-estimée, et pour laquelle se présente d'abord cette importante question : Jadis a-t-il réellement existé des abricots Alberges tout autres que les deux variétés ainsi nommées depuis plus de cent ans ?... Oui, si l'on en croit les anciens agronomes, notamment Olivier de Serres (1000) qui caractérisa trois Alberges à peau ver- millonnée, à chair ferme, adhérente au noyau; mais non, si l'on consulte nos auteurs modernes — Duhamel, la Bretonnerie, le Berriays, Mayer, Calvel, Audot, le Congrès pomologique, etc. — puisqu'ils les disent à peau jaune blanchâtre, à chair tendre, fondante même, et laissant, pour lors, le noyau complètement libre. « Il y a — écrivait Olivier de Serres — diverses qualités d'AnsERCEs , toutes symbohjsans oucc les Abricots. Les Auberges incarnates d'un costé, jaunes de l'autre, colorées de rouge- brun en la chair attachée au noiau, sont fort prisées. Celles aussi de jaune doré, duracines, aians la chair ferme. Plus ou moins chargées de couleur sont les unes que les autres, selon le fonds et le soulage. De compagnie avec les Raisins se meurissent les Auberges, excepté une espèce qui est plus tost meure que les autres d'environ six sepmaines; et ce qui, en 36 ALB Abricotier. outre, la rend recommandable, est la saveur muscate qu'elle a particulière ; au reste, de plus petit corps qu'aucune des autres. » ( Le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, édi- tion de 1608, p. 618.) Au XVI® siècle, voilà donc quel fruit on cultivait sous le nom d'abricot Alberge. Ce n'est, répétons-le, ni l'Alberge de Tours ni l'Alberge de Montgamé, les deux seules espèces qui de nos jours soient appelées Albergier, et diffèrent de l'Abri- cotier par le feuillage, le bois et le port de leur arbre. Qu'étaient, alors, ces Albergiers, maintenant disparus, d'Olivier de Serres?... Peut-être des Abricotiers sauvages comme maintes fois j'en ai remarqué dans mes pépinières, où, sponta- nément poussés, ils donnaient des produits rappelant assez bien, par leur chair ferme et adhérente au noyau, puis leur faible volume, les Auberges dont a parlé l'auteur du Théâtre d'agriculture. — Le terme Alberge, chacun le sait, appartient aussi à la nomenclature du Pêcher. Qui ne connaît la Pêche Alberge jaune ou Roussanne, la Pêche Alberge ou de Portugal, et le Pavie Alberge ou Persais d'Angoumois?... Mais n'ayant pas, ici, à traiter du Pêcher, nous renvoyons, pour tout détail le concernant, au chapitre qui, plus loin, lui sera consacré. — Sau- maise(1650, Homonymes des plantes, p. 68) veut que le mot Alberge vienne de l'arabe Allebegi. De sentiment contraire. Ménage (1694, Dictionn. étymol.) le dérive, vu, dit-il, la blancheur de la chair des Pêches Alberges, de l'adjectif latin Alba [blanche], d'où, par corruption, Albarca. Enfin Littré [Dictionn. franc.), tout en reproduisant récemment (1873) cette dernière opinion, a pensé cependant qu' Alberge pourrait également provenir d'ALBERcnioo, nom, chez les Espagnols, de la Pêche Mirlicoton ou Pavie jaune. Et semblable supposition ne paraît pas illogique, car les Pêches ayant été répandues en Europe bien avant les Abricots, il ne serait, à mon avis, nullement impossible que nos abricots Alberges eussent tiré leur dénomination spécifique de l'espagnol Alberchigo, en raison même des ressemblances extérieures — forme du fruit, couleur, duvet de la peau — existant entre eux et cette pêche. 1. Abricot ALBERGE. ^jnonjvxea, — Abricots : 1. Alberge de Tours (Fillassier, Z)ic cot ^/rtnc. Voirce — ALLESSANDRINE MIT BITTEREM MANDEL, ) '^^'^' Abricotier. ALE — ANG 43 Abricot ALLESSANDRÏNO GIALLO PRÉCOCE. — Synonyme d'abricot d'Alexan- dric (des Italiens). Voir ce nom. Abricot AMANDE. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricot AMiVNDE- AVELINE. — Voir abricot Angoumois, au paragraphe Observations. Abricots: AMANDE -AVELINE, — AMANDE -DOUCE, A AMANDE DOUCE, d'AMPUIS, d'AMPUY, ANANAS, Synonymes d'abricot de Hol- lande. Voir ce nom. Abricot ANANAS. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abricot ANANAS OF THE DUTCH. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. 4. Abricot ANGOUMOIS. Synonymes. — Abricots : 1. Rodge (la Bretonnerie, l'École du jardin fruitier, 1784, t. II, p. 148). — 2. D'Anjou (Fillassier, Dictionnaire du jardinier français, 1791, t. I, p. 5; — et John Scott, the Orchardist, 1872, p. 131). — 3. Kleine rothe Fruhe (Sickler, Teutscher Obstgârtner, 1799, t. XI, p. 221, u» 4). — 4. Violet (Tatin, Pri7icipes raisonnes et j^ratiques de la culture des arbres fruitiers, 1819, t. Il, p. 37). — 5. Kleine rothe Fruhe von Angoumois (Dittrich, Systemntisches Handbuck der Obstkunde, 1840, t. Il, p. 376, n» 4). — 6. Angoumois hatif (Doclinahl, Obstkunde, 1838, t. III, p. 181, no 33). — 7. Angoumois rouge (M. ibid.). — 8. De Gascogne [Id ibid.). — 9. Rothe Oranien {Id. ibid.). — 10. Canino grosso (Robert Hogg, the Fruit manual, 1862; — Herincq, l'Horticulteur français , 1864, p. 93; — et Charles Downing, the Fruits and fruit-trees of America, 18G9, p. 433), Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, érigés, longs et grêles, peu géniculés, couverts d'exfoliations épidermiques et brun olivâtre nuancé de rouge. — Lenticelles : abondantes, petites, arrondies et blanches. — Coussinets : ressortis. — Yeux : volumineux, coniques-arrondis, très-écartés du scion et groupés trois par trois. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales -arrondies, longuement acuminées, vert sombre en dessus. 44 ANC. Abricotier. Abricot Ângoumois. Preinier Type. vert blanchâtre en dessous; au sommet du rameau elles sont finement dentées, mais crénelées à sa base. — Pétiole : long, grêle, bien glanduleux, sensiblement cannelé, rouge en dessus, rose en dessous et portant parfois, presque soudées à la feuille, deux courtes oreillettes. — Fleurs: assez hâtives, grandes, blanches, à calice rouge verdâtre. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa riche végétation fait qu'il prospère sous toute espèce de forme ; cependant le plein- vent demi-tige, ou le buisson, lui est particulièrement avan- tageux , car il en accroît la fertilité. Description du fruit. — Grosseur : généralement au-dessus de la moyenne. — For77ie : variant entre l'oblongue et la sphérique plus ou moins régulière. — Cavité caudale : large et assez profonde. — Point pistillaire : saillant et placé au centre d'une faible dépression. — Peau : jaune- orange ou jaune-paille sur le côté de l'om- bre, amplement carminée à l'insolation, puis ponctuée de brun et de rouge clair. — Chair : rougeâtre, fondante, délicate. — Eau : abondante, bien sucrée, acidulé et possé- dant une saveur parfumée des plus agréa- bles. — Noyau : petit, ovoïde fortement arrondi, très -bombé, ayant l'arête dorsale large, mais peu saillante, et le sillon de la suture ventrale disposé en tube que d'un bout à l'autre on traverse aisément d'une épingle. — Amande : presqu'entièrement douce et très-souvent double. Maturité. — Derniers jours de juillet. Qualité. — Première. Historique. — Angoumois est le nom primitif de cet abricot, que la Quintinye signalait avant 1690 (t. I, p. 431), et qui pour lors, aux environs de Paris, devait se trou- ver dans bien peu de jardins, puisqu'en 1736 les Chartreux, page H du Catalogue de leurs pépinières , le disaient encore fort rare. Sa dénomination indique - 1 - elle sa provenance? Je n'oserais l'affirmer, faute de preuves , et d'autant mieux que le Dictionnaire du jardinier français (t. I, p. 5), publié par Fillassier, en 1791 , le fait naître dans l'Anjou. Observations. — Quelquefois on a porté le nom Amande-Aveline au rang des synonymes de l'abricot Angoumois. C'est une erreur, l'abricot de Hollande est le seul qui ait droit à pareil surnom. Cette fausse application synonymique sera venue, sans doute, de ce que la Quintinye, puis Duhamel, parlant du noyau de l'abricot Angoumois, avaient dit, le premier : « Son amande est si douce, qu'on « la prendroit presque pour des Avelines; » (t. 1, p. 431) et le second : « Son « amande est douce et agréable à manger, ayant le goût d'une Aveline Deuxième Type. Abricotier. ANCi — AUV « nouvelle. » (T.I, p. 138.) — Early red Masculine, synonyme de l'abricot Précoce, ne saurait non plus, comme l'a pensé le pomologue allemand Sickler (t. XI, p. 221), appartenir à l'abricot Angoumois; mais l'on doit, par exemple, réunir à ce dernier un certain Canino grosso, vendu depuis dix ans comme nouveauté d'origine italienne. — Extérieurement, l'abricot de Provence ressemble assez à l'abricot Angoumois , ce qui souvent les a fait prendre l'un pour l'autre ; il est donc essentiel de bien étudier les caractères de ces deux variétés. — Enfin cette même recommandation devient utile aussi pour l'abricot Angoumois d'Oullins, des Lyonnais, décrit en 1873 par notre ancien Congrès pomologique (t. VT, n° 9) et qui, paraît-il, mûrit fin mai ou commencement de juin. Abricot ANGOUMOIS HATIF. — Synonyme d'abricot Angoumois. Voir ce nom. Abricot ANGOUMOIS D'OULLINS. — Voir abricots Angoumois et de Moorpark, au paragraphe Observations. Abricots: ANGOUMOIS ROUGE, D'ANJOU, Synonymes d'abri(^ot Angou- mois. Voir ce nom. Abricot ANSON'S. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abricot ANSON'S IMPERIAL. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricots : d'ARABIE, ARABISCHE, Synonymes d'abricot de Mouch. Voir ce nom. Abricots : AUBERGE , AUBERGEON, Synonymes d'abricot d'A- lexandrie ( des Italiens ). Voir ce nom. Abricot D'AUVERGNE. — Synonyme d'abricot Gros -Blanc d'Auvergne. Voir ce nom. B 5. Abricot BEAUGE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros, assez longs, à peine géniculés, brun rougeâtre au sommet, brun clair à la base, et tout couverts d'exfoliations épidermiques. — Lenticelles : très-nombreuses mais très-petites, arrondies ou linéaires. — Coussinets : des plus saillants. — Yeux : petits ou moyens, coniques-obtus, groupés par trois et collés sur l'écorce; leurs écailles, très-noires, sont bordées de gris. — Feuilles : petites, arrondies, longuement acuminées, vert herbacé en dessus, vert jaunâtre en dessous, à bords dentés et surdentés en scie ; elles ont à leur base deux oreillettes peu développées. — Pétiole : long, de grosseur variable, très-glanduleux , à large (iannelure et lavé de rouge sanguin ou de rouge cramoisi. — Fleurs : tardives, petites , blanches , à calice rouge-brique. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Comme plein-vent cet abricotier réussit très-bien, n'importe sous quelle forme, mais il est toujours un peu dégarni. L'espalier lui convient également. Description du fruit. — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : sphérique , légèrement comprimée sur les côtés et marquée d'un sillon étroit et peu profond. — Point pistillaire : pres- que aplati dans une faible dépression. — Peau : unicolore, jaune -paille , assez duveteuse. — Chair : jaune-citron, fme et fondante. — Fau : abondante, douce, parfumée et très-sucrée. — Noyau : gros, ovoïde, plat, ayant l'arête dorsale large et saillante. — Amande : amère. Maturité. — Courant d'août. Qualité. — Première. Kistorique. •— Ce fruit , dont le nom s'or- thographie, à une lettre près, comme celui de la ville de Baugé (Maine-et-Loire), nombre d'horticulteurs l'ont cru né chez les Angevins. Il n'en est rien ; Versailles, au contraire, semble réclamer l'honneur de son obtention. Du moins lisait-on dans la Revue horticole, voilà vingt-six ans Abricotier. BEA — BLA 47 les lignes suivantes, signées Herincq (du Muséum), et qui me semblent bien n'être autre chose qu'un acte d'état civil : « Revue des fruits nouveaux, ou peu cmnus, obtenus en 1848 : Abricotier Beadgé, arbre fertile, à gros fruit, mûrissant au mois de septembre; propagé par le pépi- niériste Jamin-Durand (de Bourg-la-Reine, près Paris). » (T. II de la 3° série, pp. 424, 430 et 431.) Depuis lors, cette excellente variété a fait un assez beau chemin en France ainsi qu'à l'étranger, où dès 1862 Robert Hogg la décrivait à Londres, et Charles Downing aux États-Unis, en 1869. Ayant voulu connaître l'origine de la dénomination donnée à l'abricot Beaugé, je me suis adressé à son promoteur, qui m'a transmis les renseignements ci -dessous : « Bourg-l a-Reine , 4 novembre 1874. « Monsieur, l'abricot Beaugè a dû produire pour la première fois vers 1835. L'obtenteur est un M. Beaugé^, de son vivant propriétaire rue de la Paroisse, à Versailles, où il avait son domicile et son jardin. J'incline à croire que ce gain, qui me doit sa propagation, est le résultat du hasard; la naissance du pied-type peut remonter à 1830. « J. L, Jamin. » Abricot BLACK. — Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. 6. Abricot BLANC. Synonymes. — Abricots : 1. D'Alger (Société économique de Berne, Traité des arbres frui- tiers, 1768, 1. 1, p. 1G9, no 3 ; — et Fillassier, Dictionnaire du jardinier français, 1791, 1. 1, p. 5, n» 2). — 2. PÊCHE (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 134, no 2). — 3. Early w^hite Masculine (Thompson, Transactions of the horticultural Society of London, 1831, 2e série, t. I, p. o9), — 4. White Algiers {M. ibid.). — 5. White Masculine (W. ibid.). — 6. Petit Abricot- PÉCHE (Dittrich, Sijstematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. Il, p. 375, no 2). — 7. Kleine pkirschen (Id. ibid.). — 8. Kleine We[sse Frûhe {Id. ibid.). — 9. Allessandrine mit BiTTEREii Mandel ( Dochnahl , Obstkunde, 1858, t. III, p. 175, no 11). — 10. Blanc hatif MUSQUÉ {Id. ibid.). — 11. Erste Alexandrine (Id. ibid.). — 12. Muscat (Id. ibid.). — 13. Pêche TRÈs-HATiF {Id. ibid.), — 14. Weisse m'Ànnliche {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, longs, érigés, de grosseur moyenne, coudés, ayant l'épiderme légèrement exfolié et d'un brun brillant taché de fauve. — Lenticelles : très - petites , arrondies ou linéaires, grises, saillantes et clair-semées. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits, écrasés, faiblement écartés du bois et groupés par trois ou cinq. — Feuilles: de grandeur moyenne, ovales-allongées ou ovales-arrondies, courtement acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous, irrégulièrement dentées et portant à la base une ou deux petites oreillettes. — Pétiole : long, bien nourri mais flasque , peu glanduleux , rouge vif en dessus , rose en dessous et largement cannelé. — Fleurs : très-tardives, grandes, blanches, rosées sous les pétales , à calice rouge verdâtre. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa végétation est assez active pour qu'on puisse, soit comme haute ou demi-tige, soit comme buisson, le destiner au plein- vent, forme à laquelle l'extrême tardiveté de sa floraison le rend très-propre. Du reste l'espalier ne liii est pas moins favorable. 48 BLA Abricotier. Description du fruit. — Grosseur : assez petite. — Fo7'me . globuleuse plus ou moins ovoïde, à sillon excessivement profond. — Cavité caudale : prononcée. — Point jiistillaire : placé sur un léger mamelon. — Abricot Blanc. Peaw ; unicolore, jaune clair blanchâtre, couverte d'un très-fni et très -court duvet. — Chair : blan- châtre, fondante et fibreuse. — Eau : suffisante, sucrée, à peine acidulée, possédant généralement une saveur qui rappelle un peu celle de la pêche. — Noyau : petit, irrégulièrement arrondi, légère- ment bombé , ayant l'arête dorsale tranchante et bien développée. — Amande : presque douce. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. >— C'est l'un des plus anciens abricotiers qu'aient cultivés les jardiniers français. Merlet en fut le premier descripteur ; et nous voyons par les diverses éditions de l'ouvrage de ce pomologue, que dans la première, publiée à Paris en 1667, nulle mention n'était faite de l'abricotier Blanc. Mais dans la deuxième, qui date de 1675, on trouvait cette variété désignée de la sorte, après le Petit, ou Précoce, et le Gros, ou Commun : « Il y a — disait Merlet — une autre espèce d'Abricot qui est 'plus rare, estant tout blanc dehors et dedans, qui s'ouvre net, et est de bon goust. L'aspect du soleil levant luy est plus favorable que les autres. » [L'Abrégé des bons fruits, édit. de 1667, p. 28.) Renseignements descriptifs qu'en son édition de 1690 — la troisième — ce consciencieux auteur compléta par les suivants : « Le noyau — ajoutait-il — en est fort petit, et ledit Abricot, toujours fort rare, est rond et bien plus hâtif que les autres. » (Page 18.) Ainsirabricot Blanc remonte au moins à la moitié du xvii^ siècle; je dis au moins, pouvant produire, grâce à la Société d'Horticulture d'Orléans, un témoi- gnage qui le montrera déjà cultivé dans l'Orléanais, vers 1607 : « M. Jullien — lisons-nous dans le Procès-Verbal de la séance du 2 décembre 1 855, de cette Société — M. Jullien entretient l'assemblée d'un abricotier qu'il a vu à Saint-Loup (Loiret) et qui, malgré son antique vieillesse, développe encore un feuillage luxuriant. M. Chévrier dit que, cette année, l'arbre remarqué par M. Jullien a donné plus de cinq cents fruits. C'est l'abricot Blanc, assez fade, tel qu'était l'abricot il y a deux siècles et demi, avant qu'on eût trouvé les variétés estimées aujourd'hui, et qui ont fait presque oublier les anciennes. Et en effet, il y a vingt ans qu'un vieillard de plus de soixante-dix ans affirmait à M. Chévrier qu'il avait, dès sa plus tendre enfance, vu cet arbre aussi vieux qu'il paraissait alors, c'est-à- dire ayant toutes les apparences d'une extrême vieillesse. Le mur sur lequel cet abricotier est appuyé, a été construit en 1607, et l'arbre est, sans aucun doute, contemporain du mur » L'abricot Blanc mit un assez long temps à se répandre dans l'Ile-de-France, puisqu'en 1690 Merlet, nous le constations ci- dessus, le qualifiait encore de fruit « fort rare. » Le surnom d'Abricot -Pêche lui vint peu après cette dernière date. Duhamel, en 1768, me paraît avoir voulu le justifier, en faisant ressortir certains caractères vraiment particuliers à la variété ici décrite : « L'Abricot Blanc ou Abricot-Péche — écrivit-il — est évidemment une variété du Précoce Abricotier. 13LA — BRE 49 ou Hâtif musqué Sa peau est couverte d'un ddvet fin , plus sensible que sur les autres Abricots, mais moins que sur les Pêches . , . . . Son eau est abondante, douce, peu relevée, imitant un peu le goût d'une Pêche de médiocre bonté. » {Traité des arbres fruitiers, t. 1, pp. 134-133, n" 2.) De nos jours, cette appréciation de Duhamel est généralement celle de tous les pomologues ; le docteur Couverchel , entr'autres , l'a partagée , mais sous la réserve do quelques observations des plus judicieuses : « C'est bien à tort — a-t-il dit en 18S2 — que, vu son faible volume, on donne quelque- fois il l'Abricot Blanc la dénomination trop amliitieuse d' Abricot-Péche ; sa saveur et son odeur rappellent celles de la pèche : c'est à cette circonstance qu'est due la dénomination dont nous avons parlé plus haut. La similitude des principes que contiennent ces fruits établit une analogie plus rigoureuse que le volume, et justifierait mieux la synonymie, qu'appliquée, par exemple, à l'Abricot de Nancy. » {Traité complet des fruits de toute espèce, pp. 397-398.) Observations. — En 1768 la Société économique de Berne décrivit l'abricot d'Alger dans son Traité des arbres fruitiers (t. I, p. 170) et le crut identique avec l'abricot Commun. C'était une erreur, que chez les Anglais releva Thompson en 1842 ( Calai, p. 48), en réunissant l'abricot d'Alger à l'abricot Blanc, réunion que tout autorise, je l'ai maintes fois vérifié. — L'abricot Blanc se. reproduit exactement de noyau, et ne doit pas, vu son synonyme Abricot-Pêche, être con- fondu avec l'Abricot-Pêche de Nancy, non plus qu'avec le Gros-Blanc d'Auvergne, si recherché par les confiseurs. Abricots : BLANC D'AUYERGNE, - BLANC HATIF D'AUVERGNE (GROS-), Synonymes d'abricot Gros- Blanc d'Aumrgne. Voir ce nom. Abricot BLANC HATIF MUSQUÉ. — Synonyme d'abricot Blanc. Voir ce nom. Abricots : BLANC PANACHÉ, BLOTCHED-LEAVED ROMAN, BLOTCHED-LEAVED TURKEY, Synonymes d'abricot Commun à Feuilles panachées. Voir ce nom. Abricots de BREDA. ces noms. — Synonymes d'abricots Commun et de Hollande. Voir 50 BRE — BUN Abricotier/ Abricot BREDA D'ANSON. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abricot BROWN MASCULINE. — - Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. Abricot BRUSSELS. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricot de BRUXELLES. — On a vraiment, depuis fort longtemps, trop abusé de ce nom pour rebaptiser divers abricots qui cependant n'avaient nul besoin qu'on ajoutât un nouveau surnom à ceux, si nombreux déjà, qu'ils possédaient. Ainsi, par exemple, les abricots Commun, de Hollande, Noir ou Violet, et Pêche de Nancy, ont été, chacun, appelés abricot de Bruxelles, puis présentés comme nouveautés. Mais je dois dire, à la décharge des Belges, que ni leurs pomologues ni leurs arboriculteurs n'ont jamais réclamé la paternité d'aucune de ces fausses variétés. Abricots de BRUXELLES. — Synonymes d'abricots Commun, de Hollande, Noir, et Pêche de Nancy. Voir ces noms. Abricots : BUNTBLATTRIGE, BUNTE, BUNTE ODER GEFLECKTE, Synonymes d'abricotier Com- mun à Feuilles panachées. Voir ce nom. Abricot CANINO GROSSO. — Synonyme d'abricot Angoumois. Voir ce nom. Abricot du CLOS. — Synonyme d'abricot Luizet. Voir ce nom. Abricot COLONGE ou de COLLONGE. — Voir abricot de Coulange , au para- graphe Observations. Abricot COMICE DE TOULON. — Synonyme d'abricot de Provence. Voir ce nom. Abricots: du COMMERCE, Synonymes d'abricot Commun. ^^.^ ^^ nom. — COMMON, 1 7. Abricot COMMUN. Synonymes. —Abricots : 1. Pêche précoce (Pline, an 80 de l'ère chrétienne, Historia 7iaiu- rnlis, lib. XV, cap. xi; — et Fée, Notes sur Pline, édition Panckoiicke, 1831 , t. IX, pp. 462-403). — 2. Prune arméniaque (Agostino Gallo^ le Vinti giornate dcll' agricoltura, 1575, p. 115). — 3. Ordinaire (la Quintinye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, p. 430). — 4. Roman (Batty Langley, Pomona, 1729, p. 89, pl. xv, fig. 4). — 5. Abricotier a Gros Fruit (Chaillou, l'Abrégé des bons fruits, ou Catalogue des pépinières de Vitry-sur-Seine , 1755, p. 1 ; — et Mayer, Pomona franconica, 1776, t. I, p. 31, no 3). — 6. De Bruxelles (Société économique de Berne, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 171; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 49, no 10). — 7. Romain {lid. iibid.). — 8 Grosse gemeine (Mayer, ibid., t. 1, p. 31). — 9. De Breda (Fillassier, Diction- naire du jardinier français, 1791, 1. 1, p. 7, no 4). — 10. CoMMON (Sickler, Teutscher Obstgiirtncr, 1790, t. VI, p. 313), — 11. Gemeine [kl. ibid.). — 12. Malus armeniaca romana (Fée, Notes sur l'His- toria natitralis de Pline, édition Panckoucke, 1831, t. IX, pp. 462-463 ; — et Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III, p. 176, no 14). — 13. Pomme d'Arménie {Hd. iibid.). — 14. [Brussels (Thompson, Transactions of the horticidtural Society of London, 1831, 2o série, t. I, p. 61). — 15. Turkey {Id. ibid.}. — 16. Gros-Ordinaire (Dittrich, Systematisches Eandbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 378, no 7). — 17. Transparent (Thompson, Catalogue, ibid.). — 18. Germine (A. J.Downing, the Fruits and fruit-trees of America, 1849, p. 157, no 11). — 19. Grosse-Germine {Id. ibid.). — 20. Crotté (Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III, p. 176). — 21. Rômische {Id. ibid.). — 22, Du Commerce (Eugène Glady, Revue horticole , de Paris, année 1865, p. 264). — 23. Gros-Commdn (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1873, t. VI, no 7), Deseription de Tarlire. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux , étalés et vert brunâtre à la base , érigés et rouge terne tacheté de vert au sommet , gros, 52 COM Abricotier. longs, peu coudés, ayant l'épiderme légèrement exfolié. — Lenticelles : axTonôies, de grandeur variable, saillantes, grisâtres et très-rapprochées. — Coussinets: bien rcssortis. — Yeux ; assez gros, ovoïdes-obtus, noirâtres, écartés du bois et groupés par trois, — Feuilles : excessivement nombreuses, petites, arrondies, plus larges que longues, courtement acuminées en vrille, vert jaunâtre en dessus , vert blanchâtre en dessous , et , sur leurs bords , régulièrement dentées en scie. — Pétiole : court, de grosseur moyenne, rigide, très-glanduleux, à faible cannelure, rouge en dessus et vert en dessous. — Fleurs : tardives, moyennes, blanches, globuleuses, ayant le calice d'un rouge verdâtre. Fertilité. — Grande. Culture. — Sa floraison tardive et sa vigueur le rendent des plus convenables pour plein-vent à haute ou demi-tige. Le buisson et l'espalier, mais le dernier surtout, quoique lui étant favorables sous le rapport delà fertihté, ne laissent pas, cependant, que d'amoindrir assez généralement la quahté de ses produits. Descriiition dii fruit. — Grosses : au-dessus de la moyenne. — Forme : passant de l'ovoïde comprimée longitudinalement à la globuleuse irrégulière ; le sillon , étroit et profond , a l'une des lèvres Abricot Commun, beaucoup plus développée que l'autre. — Cavité caudale : moyenne. — Point pistillaire : petit et placé dans une très-faible dépression dont l'un des côtés est sensiblement mame- lonné. — Peau: épaisse, légèrement duve- teuse, jaune blanchâtre sur la partie placée à l'ombre, jaune orangé à l'insolation, où elle est en outre lavée de rouge foncé puis couverte de points brunâtres et rugueux. — Chair .-jaune -orange, fondante, non adhé- rente au noyau. — Eau : abondante, acidulée, sucrée et plus ou moins parfumée. — Noyau : assez gros, ovoïde-arrondi, bombé, ayant l'arête dorsale vive et saillante. — Amande : amère. Maturité. — Milieu ou fin de juillet. Qualité. — Première ou deuxième, selon la nature du terrain et l'exposition. Historique. — Presque tous les commentateurs de Pline ont prétendu que ce célèbre naturaliste, dont les écrits remontent à l'an 80 de Jésus-Christ, avait connu l'abricotier Commun. Suivant eux, c'étaient ses fruits qu'au chapitre xi de son XY° livre, il appelait Persica prœcocia, et qui, disait-il, mûrissaient en été, bien avant les pêches; ajoutant : (( L'importation, à Rome, de cet arbre fruitier, (( date seulement d'une trentaine d'années. » Peu après, les Romains appelèrent aussi ces mêmes arbres, Mala Armeniaca pour préciser le pays d'où ils les avaient rapportés. Le botaniste Fée expliquait la chose en ces termes, dans un très- remarquable travail publié au cours de 1831 : « Quand Pline a parlé — disait-il — des Persica prœcocia, s'il ne s'était agi que d'une variété de la pêche, aurait-il pris la peine de noter l'époque de son introduction dans le Latium? Les abricots mûrissent en été, et les pêches en automne. Il faut noter, cependant, qu'on cultive une pêche — l'Avant-Pêche Blanche, de Duhamel •— dont les fruits sont bons Abricotiek. COM 53 à manger i la mi-juillet, mais il est douteux que cette variété ait été connue du temps de Pline. Au reste, notre opinion se trouve fortifiée du celle de Dioscoride (1, 16G), qui dit positivement : « La pomme d'Arménie que les Romains nomment Prœcocia. » Ce passage est précieux, il permet de préciser à quelle époque vivait Dioscoride, car l'introduction de l'abri- cotier à Rome date de trente ans environ avant l'époque où Pline écrivait. Ces deux auteurs étaient donc contemporains. » (Notes sur VHistoria naturalis de Pline, édition Panckoucke, 1831, t. IX, pp. 4C2-4G3.) Ce que Fée dit ici du fruit appelé Pêche Précoce , au lieu d'Abricot, par Pline, puis de l'Avant-Pèclic blanche décrite par Duhamel, me semble assez certain, car cette dernière ne fut réellement pas connue des Romains, Nous la devons à la Champagne, province où sa culture commença vers la fm du xvi^ siècle , ainsi que je le démontrerai au chapitre Pêcher. Du reste l'abricot Commun était aussi surnommé au v'' siècle, on le voit dans Palladius (II, xv), Prunier d" Arménie par les Romains , appellation qu'on retrouvait encore existante chez les Italiens , on 1371. C'est Agostino Gallo, un de leurs plus anciens pomologues , qui nous l'apprend à la page 115 des Vinti giornate deW agricoltura. L'importation en France de cet abricotier, le premier qu'aient grefTé nos pères , n'eut guère lieu avant 1410, puisque Jean Champier {de Re cibaria) citait en 1360 l'abricot comme une nouveauté devenue moins rare à cette époque , mais qui , précédem- ment, s'était vendue 1 denier d'argent la pièce. Et dans les comptes de dé- penses de l'antique abbaye Saint- Amand , de Rouen , on lit qu'un quarteron , ou vingt-six pour vingt-cinq, de ces abricots, fut payé douze deniers le 2 août 1344. Sous Louis XIV cette variété se rencontrait à peu près partout, recherchée prin- cipalement pour l'usage culinaire : « Les Abricots Ordinaires — écrivait la Quintinye en 1690 — qui sont bien plus gros que la petite espèce qu'on appelle l'abricot Hastif , ont la cbair jaune et ne meurissent que vers la my-juillet; il en faut aux quatre expositions, si l'on a assez de murailles pour cela, ou autrement on manqueroit de la meilleure de toutes les compottes; car, chose étonnante, le feu et le sucre réveillent dans cet abricot cuit un certain parfum dont on ne s'étoit point aperçu dans le cru. » {Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, IGUO, t. I, p. 430.) Présentement , l'abricotier Commun est encore un de ceux qu'on plante le plus volontiers , et dont les produits paraissent le plus généralement sur les marchés. Leurs noyaux sont aussi l'objet d'un petit commerce, car l'amande qui les rem- plit est tellement amère , que souvent on lui fait remplacer VAmygdalus communis amara. Observations. — En 1755 Nolin et Blavet signalaient {Essai sur l'agriculture moderne, p. 162) certain abricot Car7'é comme une variété du fruit ici caractérisé, dont il avait le goût, assuraient-ils. Quel peut être cet abricot Carré ? Que sera-t-il devenu? L'absence de tout autre renseignement sur lui, porte à penser qu'on l'aura sans doute reconnu le même que l'abricot Commun, de qui la forme, je le répète, n'est pas constante. — L'abricot de Breda ou de Hollande ayant, avec le Commun , pour synonyme abricot de Bruxelles , on ne saurait trop appeler sur ce fait l'attention des horticulteurs. — J'en dis autant pour le surnom Turkeg, à la fois appliqué au Musch-Musch, ou de Mouch , puis au Commun , qui même partage encore , avec l'Alberge de Montgamé , la synonymie abricot Crotté. 54 COM Abricotier. 8. Abricot COMMUN A FEUILLES PANACHÉES. Synonymes. — Abricots : 1, Panaché d'Angleterre (Chaillou, l'Abrégé des bons fruits, ou Cata- logue des pépinières de Vitrg-siir-Seine , 1755, p. 2). — 2. A Fedilles panachées (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 17G8, t. I, p, 145). — 3. Panaché (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières, année 1775, p. 17 ; — et Mayer, Pomona franconica, 1776, t. I, p. 34, no 6). — 4. BuNTE ODER GEFLECKTE (Mayer, ibid.). — 5. Blanc panaché (Tatin, Principes rai- sonnés et j)ratiques de la cidture des arbres fridtiers, 1819, t. II, p. 37). — 6. Commun A Feuilles panachées de jaune (Louis Noisette, le Jardin fruitier, 1821, t. II, p. 2). — 7. Blotched-leaved Turkey ( Thompson, Catalogue of findts cultivated in tfie garden of the horticultural Society of London, 1826, p. 6, n" 27). — 8. Maculé [M. ibid.). — 9. Striped Turkey {Id. ibid.). — 10. Variegated Turkey [Id. ibid.). — 11. Blotched-leaved Roman (Idem, Transactions of the horticidtural Society of London, 2° série^ 1831, t. I, p. 62). — 12. Bunte {Id. ibid.). — 13. BuNT- blÀttrige (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde , 1840, t. II, p. 379, n» 8). — 14. A Feuilles tiquetées [Id. ibid.). — 15. Mit dem GeflecktÉm Blatt {M. ibid.). — 16. A Feuilles maculées (Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III, p. 177, n» 17). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux , étalés et arqués, gros et longs, de couleur olivâtre, mais tachés de jaune- citron sur le côté placé à l'ombre, et de jaune- orange brillant à l'insolation, où dans maints endroits ils semblent vernis; de très-larges exfoliations couvrent leur épiderme. — Lenticelles : des plus abondantes , blanchâtres , petites ou moyennes , linéaires et proéminentes. — Coussinets : peu développés. — Yeux : gros ou moyens, coniques -obtus, écartés du bois et par groupes de trois à six. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales -arrondies, longuement acuminées, vert sombre en dessus, vert clair en dessous, tachetées de blanc pur sur le milieu de leurs deux faces et dentées irrégulièrement. — Pétiole : court et grêle, à faible cannelure, glan- duleux et rouge violàtre. — Fleurs : tardives, blanches, grandes ou moyennes, globuleuses , à calice rouge-brique. Fertilité. — Convenable. Culture. — Toute espèce de forme peut lui être appliquée, mais le buisson est celle sous laquelle il devient le plus fertile et qui fait le mieux ressortir la beauté de son feuillage. Description du fruit. Grosseur volumineuse. — Forme : globuleuse plus ou moins ovoïde, à joues légère- ment aplaties , à sillon étroit et pro- fond . — Cavité caudale : très-prononcée . — Point pistillaire : petit et placé de côté au sommet d'un faible mamelon. — Peau : quelque peu duveteuse, d'un blanc nuancé de jaune sur la face placée à l'ombre, et rosé à l'insola- tion. — Chair : blanche, non adhérente et très-délicate. — Eau, : suffisante, très-sucrée, délicieusement acidulée et parfumée. — Noyau : gros, ovoïde, assez bombé, ayant l'arête dorsale presque émoussée. — Amande : amère. Maturité. — Commencement du mois de juillet. Qualité. — Première. Abricotier. COM — COU 55 Historique. — Variété de l'abricotier Commun, ou Romain, l'abricotier Commun à Feuilles panachées se trouve dans les jardins français depuis près d'un siècle et demi. Chaillou, jadis pépiniériste à Vitry-sur-Seine, est le premier, croyons-nous, qui l'ait mis en vente. Ce fut en 1755 qu'il l'annonça dans rAbrégé des bons fruits ou Catalogue des variétés les plus j'ares et les plus estimées. Or, comme il y figure sous le nom d'abricot Panaché d'Angleterre, il semble assez probable que Chaillou l'avait reçu de ce pays. Les Chartreux, de Paris, ne commencèrent à le propager que vingt ans plus tard, en 1775. Duhamel, en 17G8, le mentionna, mais de très-briève façon. Chez les Allemands, meilleur accueil, à cette époque, lui était réservé, car on le voit longuement décrit, puis parfaitement peint et figuré dans la Pomona franconica de Mayer, publiée en 1770 (t. I, p. 34, n° 6, planche 4*=). Aujourd'hui ce bel abricotier, qu'on ne saurait trop recommander, est généralement assez répandu. Abricot COMMUN A FEUILLES PANACHÉES DE JAUNE. — Synonyme d'abricot Commun à Feuilles panachées. Voir ce nom. Abricot COMMUN (GROS-). — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. 9. Abricot de COULANGE. Descriiition de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux , érigés, gros, courts et géniculés, saumonés au sommet, brun clair à la base et tout couverts d'exfoliations épidermiques. — Lenticelles : très-abondantes, petites et blanches, arrondies ou linéaires. — Coussinets : ressortis. — Yeux : groupés par deux ou par trois, gros, coniques-pointus, légèrement écartés du bois, aux écailles noires, mal soudées et bordées de blanc. — Feuilles : des plus nombreuses, grandes, ovales-arrondies, courtement acuminées, vert clair jaunâtre en dessus et vert blanchâtre en dessous, finement bordées de dents que termine une très- petite aiguille noirâtre. — Pétiole : rarement bien glanduleux, long et grêle, rouge cramoisi nuancé de rouge-sang, à cannelure large mais peu profonde. — Fleurs : hâtives, moyennes, blanches, globuleuses, à calice rouge brillant. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Vu sa forte et courte ramification, il fait, n'importe sous quelle forme , des plein-vent de toute beauté ; il est assez avantageux , également , de le mettre en espalier, surtout pour préserver sa floraison hâtive. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : arrondie légè- rement ovoïde, à joues peu renflées, à sillon profond mais étroit, principalement 56 près du sommet. - recourbé. — Peau COU — CRO Abricotier. Abricot de Coulange Cavité caudale : prononcée. — Point pistillaire : saillant et faiblement duveteuse, jaime herbacé sur le côté placé à l'ombre et jaune clair sur l'autre face. — Chair : jaune blanchâtre, molle, pâteuse, non adhérente au noyau. — Bau : peu abondante, sucrée, acidulé et rarement bien parfumée. — Noyau : moyen , ar- rondi, très-bombé, ayant l'arête dorsale, basse, émoussée, puis la suture ventrale percée en façon de tube court et très- large. — ^Amande : amère. Maturité. — Vers la mi-juillet. (JuALiTÉ. — Deuxième. Historique. — Je multiplie cet abri- cotier depuis une trentaine d'années , sans avoir jamais rencontré sur lui, dans les recueils pomologiques , le moindre renseignement. Il paraît porter un nom de localité; seulement, comme le Dictionnaire des postes mentionne six bourgs , villages ou hameaux appelés Coulange, on conçoit qu'il devienne assez difficile , aujourd'hui , de préciser lequel de ces différents lieux peut avoir vu naître la variété dont il s'agit. Je la crois, néanmoins, sortie de Coulange-sur-Yonne, commune aux environs de laquelle le pépiniériste et pomologue Louis Noisette, né en 1772, mort en 1849, possé- dait, hameau de Misery, d'importantes propriétés où il obtint de semis, ses ouvrages en font foi, plusieurs fruits très-méritants. L'abricot de Coulange doit être, en tout cas, au moins âgé d'un demi-siècle. Observations. — Dans les Catalogues arboricoles, j'ai vu parfois cité un abricotier Colo7ige, ou de Collonge , que je soupçonne fort n'être autre que le Coulange ici décrit, dont un mauvais étiquetage aura défiguré le nom. Avis, alors , aux intéressés, le temps m'ayant manqué pour éclaircir mes doutes à cet égard. Abricots CROTTÉ. — Synonymes à'Alberge de Montgamé et d'abricot Commun. Voir ces noms. D Abricot DEHANCY. -~ Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abricot DOUBLE. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricots : de DUNDMORE, DUNMORE'S ( Synonymes d'abricot rfeil/oor- ( park. Voir ce nom. — DUNMORE'S BREDA. Abricot DUR D'ÉCULLY. — Voir abricot Zwese^, au paragraphe Historique. •10. Abricot DUVAL. Deiscriiition «le l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés, longs, assez grêles, coudés, rouge terne au sommet, brun olivâtre à la base et généralement ayant l'épiderme couvert d'étroites et longues exfoliations. — Lenticelles : petites, blanches, arrondies, très-abondantes. — Coussinets : des plus développés. — Yeux : très- gros, groupés par trois, ovoïdes-obtus, bien écartés du bois, aux écailles noirâtres, disjointes et bordées de gris-blanc. — Feuilles : peu nombreuses, arrondies ou ovales-allongées, longuement acuminécs en vrille, vert très-brillant en dessus, vert-pré en dessous, à bords régulièrement dentés en scie. — Pétiole : de longueur et grosseur moyennes, à large cannelure, peu glanduleux, rouge sanguin en dessus, rose en dessous, muni d'une ou deux oreillettes à son extrémité. — Fleurs : tardives, moyennes ou petites, gaufrées, globuleuses , blanches , à calice vert rougeâtre rosé faiblement à la base. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sa floraison tardive le rend propre au plein-vent , soit à basse , soit à haute-tige ; on peut aussi le mettre en espalier. 58 DUV Abricotier. Abricot Duval. lleBcription du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forrne : ovoïde, à joues comprimées, à sillon étroit et assez profond. — Cavité caudale : très- vaste. — Pomt pistillaù^e : très- petit, occu- pant le centre d'une sensible dépression. — Peau : épaisse, légèrement duveteuse , jaune- orange lavé de rouge à l'insolation et ponc- tuée de carmin. — Chair : jaune -orange, demi-ferme , se détachant parfaitement du noyau. — Eau : abondante , douce , délicieu- sement sucrée et parfumée. — Noyau : assez gros, ovoïde-arrondi, bien bombé, ayant l'arête dorsale tranchante et saillante. — Amande : demi-douce. Maturité. — Commencement d'août. Qualité. — Première. Historique. — Je multiplie depuis dix ans déjà cet abricotier, dont on ne saurait trop recommander la culture. MM. Baltet frères, pépiniéristes à Troyes , qui en ont été les premiers propagateurs , le firent connaître en ces termes dans la Bévue horticole du 1" décembre 1866 : a Abricotier Duval. — Gain de M. Duval, curé aux environs de Troyes. Très-beau et bon fruit d'arrière-saison, issu de rAbricotier-Pêche, dont il a gardé les précieuses qualités, et (lui a, en outre, l'avantage d'être plus vigoureux. Cette remarque a été constatée sur le sujet- mère, et sur nos jeunes arbres de pépinière greffés en plein-vent ou en espalier, sur prunier Mirobolan et prunier Saint-Julien. » (Page 456.) A ces renseignements , je puis joindre les suivants, que m'a communiqués mon obligeant confrère M. Charles Baltet : (( Troyes, 7 novembre 1874. « M. l'abbé Duval, curé de Saint-Benoist-sur-Seine (Aube) et amateur d'borticulture , est un semeur heureux de dahlias et autres plantes. La première végétation du sujet-type de son abricotier, date de 1838, et sa première fructification, de 1864. » t Abricot EARLY MASCULINE. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. Abricot EARLY MOORPARK. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des Ita- liens). Voir ce nom. Abricots : EARLY MOSCATINE, EARLY MUSCADINE, — EARLY RED MASCULINE, f Synonymes d'abricot Précoce. \ Voir ce nom. Abricots : EARLY WHITE MASCULINE, ERSTE ALEXANDRINE, Synonymes d'abricot Blanc. Voir ce nom. 11. Abricot ESPEREN. Synonymes. — Abricots: 1. Die grosse Frûhe (Sickler, Teutscher Ohstgârtncr, 1790^ t. XII, p, 139, no 5; — et Dochnahl, Ohstkunde, 1838, t. III, p. 177, no 19). — 2. Fruhe punktirte (Dochnahl, ibidem). — 3. Gros-Abricotin ; — 4. Gros-Hatif ; — 5. Gros-Royal ; — 6. De Hongrie; — 7. Précoce d'Esperen; — 8. Précoce de Hongrie; — 9. Rômische; — 10. Royal; — 11. Ungarische {Idem, ibidem). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux , rouge ardoisé, longs, assez gros, étalés, arqués et géniculés, tout couverts d'exfoliations épidermiques. — Lenticelles : des plus abondantes, petites, arron- dies ou linéaires, blanches et squammeuses. — Coussinets : aplatis. — Yeux : entièrement plaqués sur l'écorce, petits, coniques et groupés par trois ou cinq. — Feuilles : grandes ou très - grandes , minces, ovales - arrondies , comiement acuminées eii vrille, vert -pré en dessus, vert blanchâtre en dessous et régu- lièrement dentées sur leurs bords. — Pétiole : gros, très -long, flasque, peu glanduleux, largement cannelé, rouge sanguin et portant deux oreillettes à son 60 ESP Abricotier. Abricot Esperen. extrémité. — Fleurs: très -tardives, petites et grêles, blanches avec nervures m ^ d'un rose-violet ; leur calice est rouge-brique. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Très-vigoureux, toutes les formes plein- vent lui sont bonnes; (juant à l'espalier, on ne saurait l'y destiner, car la taille qu'il serait alors obligé * * (le subir, le rendrait encore plus improductif. Description du iruit. — Grosseur: au-dessus de la moyenne et parfois plus considérable. — Forme: ovoïde irrégulière, aplatie longitudinalement, parfois bossuée, à sillon étroit et très -profond vers la base, mais presque nul au sommet. — Cavité caudale : très-vaste. — Point pistil- laire : très- petit et souvent placé en dehors de l'axe du fruit. — Peau : légèrement duveteuse, jaune -paille passant au jaune intense sur la face frappée par le soleil. — Chair : jaunâtre, tendre et quittant bien le noyau. — Eau : abondante, acidulée, peu sucrée, sans parfum. — Noyau : volumi- neux , large , légèrement oblong , aplati , ayant l'arête dorsale prononcée et bien tranchante, surtout à la base. — Amande : amère. Maturité. — Fin juillet. Qualité — Deuxième. Historique. — En 1799 le poinologue J. B. Sickler figurait et caractérisait cette variété dans le tome XII du Teutscher Obstgârtner (page 139, n° 5); il l'ap- pelait die Grosse Frïihaprikose , c'est-à-dire, le Gros Abricot précoce. Un demi- siècle plus tard, eu 1858, Dochnahl {Obstkunde, t. III, p. 177, n° 19), s'occupant à son tour de ce même fruit chez les Allemands , (( pensa qu'il était originaire de (( France, le déclara identique avec l'abricot Précoce d' Esperen, et fit observer (( qu'on le cultivait dans le nord de l'Allemagne, où J. B. Sickler l'avait signalé « dès 1799. » Le surnom Précoce d'Esperen qui nous apparaît ici n'était déjà plus, en 1858, dans sa nouveauté; il datait au moins de 1845. Sorti de la Belgique sous le patronage de feu Laurent de Bavay, pépiniériste à Vilvorde - lez - Bruxelles, il rappelait la mémoire d'un semeur belge bien connu , et duquel j'ai maintes fois parlé au cours de cet ouvrage. Grâce donc à ce rebaptisement, le Grosse Frûhaprikose décrit par Sickler à la fin du siècle dernier, obtint sans délai l'entrée des pépinières françaises. Nos écrivains horticoles, même, le protégèrent, entr'autres M. Herincq, du Muséum de Paris, qui le comprit dans une revue des fruits nouveaux, ou peu répandus, gagnés en 1848 : « L'abricotier Précoce d'Esperen — disait-il — est un arbre de grandeur moyenne , mais vigoureux et trèà-fertile, pour espalier exposé au midi et au levant. Son fruit, fondant, assez gros et très-aplati, mûrit en juillet Propagé par M. Laurent de Bavay (de Bruxelles), on le trouve aussi chez M. Dupuy-Jamin (à Paris). » (EevMe/iorficoie, année J848, pp. 424 et 430. ) Maintenant, quelle provenance assigner à cette variété?... Pour moi, la voyant cultivée par les Allemands avant 1799, puis ne paraître en France que cinquante Abricotier. ESP 61 ans plus tard, et sous un pseudonyme, je la suppose originaire de la Hongrie, car Dochnahl, parmi les nombreux anoiens surnoms qu'il lui reconnaît, cite abricots de Hongrie et Précoce de Hongrie. Quant aux Belges, ils ne l'ont jamais officiellement inscrite dans leur pomone indigène, ni même caractérisée dans aucune Pomologie, malgré qu'elle nous soit venue de Yilvorde, vers 1848, parée du nom de leur compatriote Espcren. Or, ce silence suffit pour démontrer que cet abricot n'appartient pas à la Belgique. Cependant j'ai cru devoir, pour deux motifs, lui conserver son actuelle dénomination : nos horticulteurs le vendent sous ce seul nom, et ce nom, je le répète, est celui du major Esperen, officier qui sous Napoléon I" servit avec gloire dans l'armée française, et fut, de plus, ami passionné de l'arboriculture fruitière. Observations. — Les noms abricots Large early, Hâtif de la Saint- Jean, Gros Abricot de la Saint- Jean, ne sauraient être, comme d'aucuns l'ont avancé, réunis à cette variété, qui jamais ne mûrit avant la fm de juillet, même à Angers. C'est au vieil abricot d'Alexandrie, des Italiens, notre abricot de la Saint-Jean ou Large early des Anglais, qu'on doit les rapporter. Et, d'après Thompson {Cata- logue, p. 48, n" 4), il faut en dire autant des suivants : Gros Abricot d'Alexandrie. Gros- Précoce, donnés parfois, également, pour synonymes à l'abricot Esperen. -h-O^ F Abricotier a FEUILLES LAC [NIÉES. -- Synonyme d'abricotier Pêche à Feuilles laciniées. Voir ce nom. Abricotiers: a FEUILLES MACULÉES, 1 Synonymes d'abricotier Com- > 7nun à Feuilles panachées. - A FEUILLES PANACHÉES, ) Voir ce nom. 1^ Abricotier a FEUILLES DE PÊCHER. — Synonyme d'abricotier Noir à Feuilles de Saule. Voir ce nom. Abricotier a FEUILLES TIQUETÉES. — Synonyme d'abricotier Commun à Feuilles panachées. Voir ce nom. Abricot FRÛHE MUSKATELLER. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. Abricot FRÛHE PUNKTIRTE. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricotier a FRUIT RAYÉ. — Synonyme d'abricotier Rayé. Voir ce nom. HHO-I- G Abricot de GASCOGNE. — Synonyme d'abricot, Angoumois. Voir ce nom, Abricot GEMEINE. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricot GEMEINE PFLAUMEN. -- Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. 12. Abricot de GENNES. Synonyme. — Abricot Tardif (Millet, Description des fleurs et des fruits nés dans le départe- ment de Maine-et-Loire, 1835, p. 97). Description de l'arbre. — Bois : fort ou très-fort. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés, courts, assez gros, coudés, vert herbacé à la base, brun foncé au sommet, ayant l'épiderme exfolié. — Lenticelles : jaunes, très- petites, squammeuscs, linéaires et des plus abondantes. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : groupés par trois, petits, coniques -arrondis, écartés du bois, aux écailles noirâtres. — Feuilles : de grandeur variable, ovales -arrondies ou ovales- allongées, longuement acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert-pré en dessous et régulièrement dentées en scie sur leurs bords. — Pétiole : grêle, très-long, flasque, rouge cramoisi, peu glanduleux, à cannelure rarement bien accusée. — Fleurs : hâtives, grandes et blanches, à nervures sensiblement rosées, à calice rouge -brique. Fertilité. — Abondante. Culture. — Quoiqu'il prospère convenablement sous toutes les formes, il réussit encore mieux, cependant, comme fertilité, quand on en fait un arbre demi-tige ou basse- tige. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse, à joues faiblement comprimées, à sillon large et peu profond. — Cavité caudale : modérément dt'^veloppée. — Point pistillaire : petit, régulièrement 64 GEN— GLO Abricotier. placé au centre d'une légère dépression. — Peau : duveteuse, jaune blafard sur le côté de l'ombre et jaune intense sur celui frappé par le soleil. — Chair : jaune- orange , fondante , quittant aisément Abricot de Gennes. le noyau. — Eau : suffisante, sucrée, agréablement acidulée mais à peu près dénuée de parfum. — Noyau : gros ou très -gros, plutôt ovoïde qu'arrondi, bombé, ayant l'arête dorsale large, haute, émoussée. — Amande : amère. Maturité. — Fin d'août et commen- cement de septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — L'abricot que je viens de décrire est de provenance angevine ; gagné vers 1833, il fut signalé en 1835 par M. Millet, page 97 de son intéressante et rare Notice sur les fleurs et les fruits nés dans le département de Maine-et- Loire. Appelé d'abord abricot Tardif, il reçut ensuite le nom de la personne qui l'avait obtenu, M"^ de Gennes, morte octogénaire depuis une vingtaine d'années. Elle habitait le faubourg Saint-Laud, d'Angers, où son goût marqué pour l'horticulture trouvait amplement à se satisfaire dans un vaste enclos rempli de belles et nombreuses collections. Abricot GERMINE. —- Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricot GLÀNZENDE. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (.([qs Italiens). Voir ce nom. 13. Abricot GLOIRE DE POURTALÈS. Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, étalés et érigés, assez gros et assez longs, géniculés, brun foncé à la base, brun clair au sommet, ayant l'épiderme couvert de larges mais courtes exfoliations. — Lenticelles : abondantes, grandes, arrondies, blanches et squammeuses. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, coniques, groupés par trois et presque tous formant éperon. — Feuilles : peu nombreuses, petites, arrondies, longuement acuminées, vert terne en dessus, vert herbacé en dessous, à bords finement dentés et crénelés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, rarement bien glanduleux, rouge sanguin, à large cannelure et muni parfois d'une ou deux oreillettes. — Fleurs : très-hâtives, grandes ou moyennes, blanches, à nervures légèrement rosées, à calice rouge-brique. Fertilité. — Convenable. Culture. — La floraison de cet abricotier est si hâtive, qu'on doit surtout le Abricotier. CLO — GKO 65 Abricot Gloire de Pourtalôs. recommander pour l'espalier , qui seul peut efficacement la protéger. Néanmoins sa végétation s'accommode très -bien aussi, ce point excepté, du buisson et de la haute ou basse-tige. Description dit fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins arrondie, ayant les joues sensiblement aplaties, le sillon étroit mais très- prolbnd, surtout à sa naissance. — Cavité caudale : peu prononcée. — Point pistillaire : petit, couronnant le sommet d'un assez faible mamelon. — Peau ; jaune-paille, ponctuée de carmin à l'insolation et tachée, sur l'autre face, de roux grisâtre. — Chair : blanchâtre, ferme et délicate. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, ayant une saveur de violette des plus agréa- bles. — Noyau : petit ou moyen, ovoïde et légè- rement bombé; son arête dorsale, très -haute et très -large, est excessivement coupante. — Amande : amère. Maturité. — Mi-juillet. Qualité. — Première. Historique. — MM. Baumann, pépiniéristes à Bollwiller (Haut- Rhin), sont les promoteurs de cette variété , dont la mise au commerce date de 1860. Elle fut, m'apprenaient-ils le 10 janvier 1875, gagnée de semis dans le jardin de la Robertsau, près Strasbourg, par M. de Bussière, amateur d'arboriculture fruitière, qui leur permit ensuite de la nommer, puis de la multiplier. La famille d'origine française à laquelle ce nouvel abricotier est dédié, quitta notre pays en 1685, chassée par la révocation de l'édit de Nantes, et se réfugia à Neuchàtel, où l'un de ses membres, Jacques-Louis de Pourtalès, acquit avec d'immenses richesses une célébrité commerciale européenne, puis mourut en 1814, après y avoir fondé un hôpital et laissant plusieurs fils que le roi de Prusse fit comtes, en souvenir de leur père. Abricot GROS-ABRICOTIN. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricot GROS-ALBERGE DE MONTGAMET. de Montçjamé. Voir ce nom. Synonyme d'abricot Aller g e 14. Abricot GROS-BLANC D'AUVERGNE. Synonymes. — Abricots: 1. d'Auvergne (Dittrich, Systematîsches Handbuch der Obstkunde,iUl, t. m, p. 326, 11° 6). — 2. Blanc b'Auvergne (1850, de quelques pépiniéristes). — 3. Gros-Blanc HATIF d'Auvergne (John Scott, the Orchardist, 1872, p. 156). Description de l'arbre. — Bois : fort. — - Rameaux : nombreux , étalés et érigés, gros, longs, coudés, brun clair luisant, ayant l'épiderme largement exfolié. — Lenticelles : assez abondantes, petites, très -proéminentes, arrondies V. 5 66 GRO Abricotier, Abricot Gros-Blanc d'Auvergne. et de couleur jaunâtre. — Coussinets : saillants. — Yeux : moyens, coniques - arrondis , très-écartés du bois et groupés par trois ou quatre. — Feuilles : de forme variable (arrondies, ovoïdes -arrondies, ovoïdes -allongées), grandes ou moyennes, courtement acuminées, vert sombre en dessus, vert-pré en dessous, à bords largement et profondément dentés. — Pétiole : gros et long, roide, san- guin, bien glanduleux, à cannelure prononcée. — Fleuris: hâtives, grandes et blanches , ayant le cahce rouge clair. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il se prête indistinctement à toutes les formes et prospère non moins bien appliqué au mur, que mis en plein-vent. Description du iriiit. — Grosseur : assez volumineuse. — Fo7'me : globu- leuse, à joues très-peu convexes, à sillon large et profond. — Cavité caudale : de faible dimension. — Point pistillaii^e : bien apparent, oblique et placé au centre d'une légère dépression. — Peau : jaune -paille sur le côté de l'ombre, jaune -orange sur celui du soleil , et couverte d'un long mais peu épais duvet. — Chair : jaune pâle, ferme , quittant facilement le noyau. — Fau : suffisante, sucrée, très-acidulée et sans parfum. — Noyau : gros, arrondi, légèrement bombé, ayant l'arête dorsale rugueuse, petite, émoussée. — Amande : des plus amères. Maturité. — Fin juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Très -anciennement cultivé dans l'Auvergne, dont on le croit originaire, cet abricotier y jouit d'une vogue toute particulière. Chaque année ses produits y sont achetés par les liquoristes, pour les conserver dans l'eau -de- vie, puis, et surtout, par les confiseurs, qui fabriquent à leur aide ces délicieuses pâtes appelées pâte d'abricot d'Auvergne. C'est là, du reste, le seul mérite que possède ce beau fruit. Abricotier a GROS FRUIT. — Synonyme d'abricotier Commun. Voir ce nom. Abricot GROS -HATIF. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricot GROS -ORDINAIRE. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricots : GROS -PRÉCOCE, GROS-ROUGE PRÉCOCE, Synonymes d'abricot d'A lexan- drie (des Italiens), Voir ce nom. Abricotier. GRO 67 Abricot GROS -ROYAL. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricot GROS- SUCRÉ. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricot GROSSE BREDAER. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricots die GROSSE FRÛHE. — Synonymes d'abricot d'Alexandrie (des Ita- liens) et d'abricot Esperen. Voir ces noms. Abricots : GROSSE GEMEINE, Synonymes d'abricot Commun. Voir ce nom. — GROSSE GERMfNE, Abricot GROSSE ORANIEN. — Synonyme d'abricot de Moorpark.Yok ce nom. Abricots: GROSSE -PÊCHE, GROSSE PFIRSCHEN, - GROSSE ZUCKER, Synonymes d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. HK>-f- H Abricot HATIF. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. Abricot HATIF DU CLOS. —■ Voir abricot Zmse^, au paragraphe Observations. Abricot HATIF MUSQUÉ. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. Abricot HATIF DE LA SAINT- JE AN. — Voir abricot Esperen, au paragraphe | Observations. Abricots : HATIF DE LA SAINT- JEAN, J Synonymes d'abricot > d' Alexandrie {àe.'&liQ.- ^ — HATIF DE LA SAINT-JEAN (GROS-), ) liens). Voir ce nom. } Abricot HATIF D'ULINS. — Voir abricot de Moorjoar^, au paragraphe Observa- tions. 15. Abricot de HOLLANDE. Synonymes. — Abricots : l. De Breda (Batty Langley, Pomona, 1729, p. 89, pi. 15). — 2. De Bruxelles [Id. ibid.). — 3. Amande douce (Chaillou, l'Abrégé des bons fruits ou Catalogue des pépinières de Vitry -sur-Seine, 1755, p. 2). — 4. Amande-Aveline (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I , p. 138). — 5. Double (Herman Knoop , Fructologie , 1771, p. 65). — 6. Bredaïsche (Mayer, Pomona francoyiica, 1776, t. I, p. 33, n» 5). — 7. Hasselnussmandel {Id. ibid.). — 8. Hollandische {Id. ibid.). — 9. D'Orange {Id. ibid.). — 10. Amande (Calvel, Traité complet siir les pépinières, 1805, t. II, p. 156, n» 5). — 11. Noisette {Id. ibid.). — 12. Ananas (Thompson, Transactions of the Jiorticultural Society ofLondon, 2° série, 1831, t. I, pp. 69-70). — 13. Mandel (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 385, no 20). — 14. Orangen {Id. ibid.). — 15. Rotterdamer {Id. ibid.). — 16. Persique (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 47, no 2). — 17. Ananas of the Dutch (Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III, p. 181, n» 31). — 18. Grosse Bredaer {Id.ibid.). — 19. Hollandische Ananas {Id. ibid.). — 20. Holla'ndische Mandel (M. ibid.). — 21. Muskateller {Id. ibid.).— 22. Pine-Apple (M. ibid.).— 23. De Rotterdam {Id. ibid.). — 24. D'Ampuy (Robert Hogg, the Fruit manual, 1866, p. 59; — et Congrès pomologique , Pomologie de la France, 1873, t. VI, no 2). — 25. Persèque (John Scott, the Orchardist , 1872, p. 152). — 26. A Amande douce (Congrès pomologique, ibid.). — 27. D'Ampuis {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés et arqués, grêles, très-longs, géniculés, de couleur olivâtre, nuancés de rouge à leur sommet, puis ayant l'épiderme largement exfolié. — Lenticelles : Abkicotieh. IIOL 69 Abricot de Hollande. abondantes, grandes, arrondies, blanches et saillantes. — Coussinefs : peu ressortis. — Yeux : petits, ovoïdes -obtus, grisâtres, généralement groupés par trois et faiblement écartés du bois. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales ou ovales- arrondies, longuement acuminées en vrille, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords régulièrement dentés en scie. — Pétiole : rouge sanguin en dessus, rouge clair en dessous, assez court et peu fort, rarement bien glanduleux, à cannelure étroite et profonde. — Fleurs : tardives, grandes, blanches, gaufrées, à calice rouge-brique. Fertilité. — Grande. Culture. — La basse et la demi -tige plein -vent lui conviennent mieux que la liaute-tige, forme sous laquelle sa floraison souffre toujours beaucoup des moindres bourrasques. L'espalier ne lui est pas avantageux non plus, la taille (ju'alors il doit subir diminuant par trop sa fertilité. Descriptioii du fruit. — Grosseur : petite ou moyenne. — Forme : sphéri- (]ue, généralement moins volumineuse d'un côté que de l'autre, ayant les joues assez plates et le sillon peu prononcé. — Cavité caudale : large et profonde. — Point pistillaire : oblique et saillant. — Peau : d'un beau jaune-paille, plus ou moins galeuse et rugueuse à l'insolation , où elle est en outre nuancée de rouge - brique et ponctuée de carmin foncé. — Chair : d'un blanc jau- nâtre, mi -tendre, pâteuse, sans la moindre adhérence au noyau. — Eau : peu abondante, sucrée , légèrement acidulée , douée d'un parfum dont la saveur laisse souvent à désirer. — Noyau: petit, régulièrement ovoïde, aplati, ayant l'arête dorsale assez développée. — Amande : complètement douce, elle est très- bonne à manger et rappelle positivement le goût de la noisette Aveline. Maturité. — Vers la mi-juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. •— En Europe, les Flandres sont la contrée où cette variété, qui d'abord y reçut les surnoms d'abricotier de Breda, puis de Bruxelles, fut cultivée pour la première fois. Je dis en Europe, car dès 1724 le botaniste anglais Miller la déclarait d'origine africaine {Dictionn. des jardiniers, t. I"). J'ignore, par exemple, le nom qu'elle pouvait alors porter dans son pays natal. On l'appela abricotier de Hollande, vers 1743, au moment même où nos pépiniéristes com- mençaient à la multiplier. Son importation chez les Flamands n'est guère antérieure aux premières années du xviii" siècle. La Quintinye, mort en 1688, ne connut pas l'abi^cot de Hollande, qu'on chercherait en vain, également, dans la Pomologie de Merlet, édition de 1690. Un instant, néanmoins, je crus l'y recon- naître, mais la réflexion vint bientôt me détromper. Voici le texte qui m'avait illusionné, sa reproduction dans cet ouvrage empêchera peut-être qu'il soit de nouveau mal interprété : « Nous avons - écrivait Merlet - un Abricot assez particulier, qui est jaune et plus rouge que les autres, lequel est le masle, ne s'ouvrant pas, son noyau tenant à la chair. 70 IIUL — HUJN Abricotier. dont le goust est exquis, musqué et extraordinaire, et dont l'Amande est douce comme celle de l'Amandier. » {L'Abrégé des bons fruits, 1690, p. 18.) Quoique l'abricot innommé dont parle ainsi Merlet, possède, comme l'abricot de Hollande, une amande douce et bonne, il faut reconnaître, cependant, que ce dernier diffère entièrement de l'autre, dont il n'a jamais eu l'adhérence extrême de la chair au noyau; adhérence telle, qu'on ne pouvait ouvrir le fruit, affirme notre consciencieux pomologue. Or, dans l'abricot de Hollande le noyau est, au contraire, des plus inadhérents; à ce point, même, de paraître à sec — si je puis m'exprimer de la sorte — au milieu de la chair. D'où résulte qu'aucune assimi- lation ne devient possible entre ces deux variétés. Et j'ajoute, que celle caracté- risée de la sorte par Merlet, en 1690, m'est restée complètement inconnue. Observations. — L'abricotier de Hollande se reproduit identiquement de noyau, mais avec cette singularité, constatée par le baron de Tschudy et par l'abbé Rozier, que ses racines sont d'un beau rouge-corail, ce qui le distingue de tous ses congénères. — L'abricotier Commun, ou Romain, ayant été, comme celui de Hollande, surnommé abricotier de Bruxelles, nous croyons devoir rappeler que ces deux arbres ont entr'eux, ainsi que leurs fruits, de notables différences. Abricots : HOLLÀNDISCHE, , Synonymes d'abricot de Hol- HOLLANDISCHE ANANAS , ' ij^^ ^^, ,, „,^. — HOLLÀNDISCHE MANDEL, Abricot de HONGRIE. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricot HDNT'S MOORPARK. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. I Abricot IMPERIAL ANSON'S.— Synonyme d'abricot rfe Moorpark.Wolv ce nom. Abricot d'ITALIE. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. 16. Abricot JACQUES. < Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Hameaux : nom- \ breux, gros, étalés, assez longs, à peine géniculés, brun clair à l'insolation, , vert olivâtre à l'ombre, ayant l'épiderme très -exfolié. — Lenticelles : des plus l nombreuses et très-petites, arrondies, grises et squammeuses. — Coussinets : à peu ' i près nuls. — Yeux : plaqués sur l'écorce, petits, ovoïdes, à large base et par I groupes ternaires. — Feuilles : abondantes, petites, ovales-arrondies, courtemeut ,» acuminées , vert jaunâtre foncé en dessus , vert clair en dessous , ayant les ,| bords ondulés et profondément dentés. — Pétiole : court et grêle, rigide, bien j glanduleux, sanguin, à cannelure étroite. — Fleurs : tardives, petites ou \ moyennes , blanches et légèrement gaufrées ; leur calice est d'un rouge très-terne. j Fertilité. — Abondante. j Culture. — Il fait sous toutes formes, vu sa floraison tardive et son active ' 1 T2 JAC — JOU Abricotier. Abricot Jacques. végétation, de très-beaux plein-vent; on peut aussi le mettre en espalier, où sa! fertilité devient vraiment remarquable. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde, à joues aplaties, à sillon étroit mais assez profond, surtout à la base. — Cavité caudale : peu prononcée. — Point pistillaire : très-petit et très-légèrement enfoncé. — Peau : quelque peu duveteuse, jaune pâle nuancé de gris, habi- tuellement tachetée, sur la face exposée au soleil, de rouge-brun clair et plus ou moins squammeux. — Chair /jaune -orange, fondante, délicate, nullement adhérente au noyau. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, possédant générale- ment une saveur assez parfumée. — Noyau : petit ou moyen, ovoïde - arrondi , peu bombé, ayant l'arête dorsale saillante et tranchante. — Amande : amère. Maturité. — Fin juillet. Qualité. — Première ou deuxième, selon que le parfum de sa chair est plus ou moins bien développé. Historique. — Connu depuis une cinquantaine d'années, ce fruit, d'origine française, fut d'abord cultivé dans les environs delà Capitale, dont on le croit natif. Le nom qu'il porte est celui, tout le fait supposer, de son obtenteur même, M. Jacques, horticulteur et botaniste très- distingué, décédé à Chàtillon (banlieue de Paris) le 24 décembre 1866, âgé de quatre-vingt-cinq ans. De Chelles (Seine-et-Marne), où ses parents étaient jardiniers, Jacques (Henri - Antoine) vint exercer à Trianon, vers 1802, la profession paternelle. Son mérite, déjà grand, l'y fit bientôt apprécier et lui valut la place de jardinier en chef du Ramcy, qu'il occupa jusqu'en 1818. Plus tard, Louis-Phihppe l'appelait au château de Neuilly, où certes il eùffini ses jours, si la révolution de Juillet n'était venue lui enlever cette position. Jacques a publié dans nos principaux recueils horticoles de très-nombreux articles, qui tous attestent un remarquable esprit d'obser- vation et des connaissances variées. 17. Abricot de JOUY. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, gros, très-longs, coudés, étalés et arqués, ayant l'épiderme entièrement exfolié et d'un brun olivâtre. — Lenticelles : abondantes, grandes, arrondies, blanchâtres, très- apparentes. — Coussinets : saillants et formant comme deux lèvres entr'ouvertes du milieu desquelles émergent les yeux. — Yeux : petits, coniques -pointus, très- écartés du bois et groupés par trois. — Feuilles : grandes ou très- grandes, peu nombreuses, ovales -arrondies, courtement acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous , à bords largement crénelés et profondément dentés. — Pétiole : gros et long, peu glanduleux, à faible cannelure, sanguin en dessus, Abricotier. JOU 73 rose en dessous et muni de deux oreillettes de dimensions variables. — Fleurs : tardives, grandes ou moyennes, grêles et blanches; leur calice, rouge-brique, est vert à son point d'attache. Fertilité. - * boudante. Culture. — Quand on le destine au plein-vent, les formes buisson et demi-tige >ont celles qui lui conviennent le mieux ; cependant il peut aussi s'accommoder \ 3 la haute-tige et même de l'espalier. Dr .criptioii dii fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde sensi- ' ' xiieut arrondie, déprimée souvent à la base, à joues peu convexes, surtout près du sommet , à sillon étroit et de faible Abricot de Jouy. profondeur. — CavzVecawc^a^e.- prononcée. — Point pistillaire : apparent et placé dans une très-légère dépression. — Peau: bien duveteuse, jaune pâle, mais abon- damment ponctuée, et même quelque peu nuancée, de carmin sur la partie qui regarde le soleil. — Chair : jaune blanchâtre, ferme, non adhérente au noyau. — Eau : suffisante, acidulée, sans grand parfum et rarement assez sucrée. — Noyau : moyen, ovoïde-allongé, très- plat, ayant l'arête dorsale large et cou- pante. — Amande : demi -douce. Maturité. — Premiers jours de juillet. Qualité. — Deuxième. Historifiue. — C'est un gain français dont l'introduction chez les pépiniéristes remonte seulement à 1863. Voici dans quels termes M. Thomas, arboriculteur, le signalait à l'attention publique en février 1870 : « Ot tenue par M. Gérardin, propriétaire à Jouy-aux- Arches, village situé à quelques kilomètres de Metz, cette précieuse (?) variété a été livrée au commerce en 1863, par l'éta- blissement Simon-Louis frères [de Metz]. Le pied-mère existe encore dans le jardin de l'obtenteur, où il est venu de noyau. Il donne régulièrement, chaque année, d'abondantes récoltes à son propriétaire, qui attache un grand prix à sa conservation » [Revue horticole, année 1870, p. 71.) K Abricot KAISHA. — Synonyme d'abricot de Syrie. Voir ce nom. Abricot KLEINE PFIRSCHEN. — Synonyme d'abricot Blanc. Voir ce nom. Abricots : KLEINE ROTHE FRUIIE, I Synonymes d abricot Angoumois. Voir ce nom. — KLEINE ROTHE FRÛHE VON ANGOUMOIS, Abricot KLEINE WEISSE FRÛHE. — Synonyme d'abricot ^/anc. Voir ce nom. Abricot KÔNIGS. — Synonyme d'abricot Royal. Voir ce nom. Abricot LARGE EARLY. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des Italiens). Voir ce nom; voir aussi abricot Esperen, au paragraphe Observations. Abricot LAUJOULET. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. 18. Abricot LIABAUD. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, gros et longs, flexueux, ayant l'épiderme finement exfolié et d'un brun plus ou moins foncé. — Lenticelles : clair- semées , petites ou très-petites, arrondies et grisâtres. ~ Coussinets : saillants. — Yeux : gros, ovoïdes -obtus, par groupes de trois à six et sensiblement écartés du bois. — Feuilles : abondantes, grandes, ovales -arrondies, courtement acuminées, vert brunâtre en dessus, vert herbacé en dessous, et plutôt crénelées que dentées sur leurs bords. — Pétiole : de longueur moyenne, bien nourri, très -glanduleux, à cannelure profonde, sanguin et portant deux oreillettes d'inégales dimensions. — Flew's : hâtives , grandes ou très - grandes , blanches , mais légèrement rosées à la base des pétales; leur calice est d'un beau rouge-brique. Fertilité. — Médiocre. Culture. — L'espalier lui est très - avantageux pour protéger sa floraison hâtive; toutes les formes plein-vent lui sont aussi appUcables. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : irrégulièrement globuleuse, plus renflée d'un côté que de l'autre, ayant le sillon peu prononcé. — Cavité caudale : peu large mais assez profonde. — Point pistil- laire : très-petit et placé sur un léger mamelon. — Peau ; duveteuse, jaune-paille 76 LIA — LUI JVbricotier. sur le côté de l'ombre, jaune-orange à l'insolation, où elle est en outre ponctuée de carmin et tachetée de brun plus ou moins rugueux. — Chair : jaune pâle, tendre, iaiblement pâteuse, sans adhérence Abricot Liabaud. au noyau. — Eau : suffisante, très -sucrée, acidulé et délicatement parfumée. — Noyau. gros, ovoïde, ayant les joues presque plates et l'arête dorsale tranchante, assez saillante, puis la suture ventrale incomplètement per- forée. — Amande : amère. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Première. Historiciue. — L'abricot Liabaud, gain tout moderne puisqu'il compte à peine une douzaine d'années, porte le nom de son obten- teur, pépiniériste à Lyon. Décrit et figuré pour la première fois en 1863, par M. Cherpin, dans la Revue des jardins et des champs (p. 154), il a depuis lors pénétré chez la plupart de nos horticulteurs. On le dit très-convenable pour|être expédié au loin; ce que je crois aisément, l'ayant, après l'avoir cueilli un peu vert, conservé par- fait pendant huit jours. Abricot LOTHRINGER. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. 19. Abricot LUIZET. Synonyme. — Abricot Du Clos (Congrès pomologique, Pomologîe de la France, 1867, t. VI, no 1). Abricot LUCENTE. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des Italiens). Voir ce nom. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : assez nombreux, érigés au sommet, faiblement étalés à la base, longs, un peu grêles, géniculés, ayant l'épiderme entièrement exfolié et d'un brun rougeâtre nuancé de vert. — Lenticelles : clair-semées, grandes, jaunâtres et proéminentes. — Coussinets: bien saillants. — Yeux : petits ou moyens, coniques -obtus, à large base, légèrement écartés du bois, aux écailles brun foncé bordées de gris-blanc. — Feuilles : grandes ou moyennes, cordiformes- arrondies, très-courtement acuminées, vert terne et brunâtre en dessus, vert clair en dessous, à bords finement dentés ou surdentés. — Pétiole : rouge vif, long et de moyenne grosseur, flasque, cannelé, glanduleux et souvent muni de très-courtes oreillettes. — /^/ewrs; tardives, petites, blanc rosé, à calice rouge -amarante. Fertilité. — Abondante. Culture, — Le plein-vent convient parfaitement à cet abricotier, qui du reste prospère très -bien sous toutes les formes. Abricotier. LUI — LUX 77 Deseriptîon du fmit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde -allon- o-ée ayant les joncs plus ou moins renflées et le sillon étroit mais profond , à la base surtout. — Cavité caudale : Abricot Luizet. p^^ développée. — Point pistillaire : très-petit, occupant le milieu d'une faible dépression . — Peau : légè- rement duveteuse, jaune -orange ponctuée de rouge-pourpre et lavée à l'insolation d'un rouge clair et brillant. — Chair: jaune intense, ferme, non adhérente au noyau. — Eau : assez abondante , sucrée , acidulé et plus ou moins bien par- fumée. — Noyau : très-gros, ovoïde- allongé, plat, ayant l'arête dorsale haute, large et coupante. — Amande : à peu près douce. Maturité. — Vers la mi-juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — M. Gabriel Luizet, pépiniériste à Écully-lez-Lyon (Rhône), est l'obtenteur de cette remarquable variété, l'une des plus recommandables pour l'alimentation des marchés. Sa mise au commerce eut lieu en 1853, sous le nom d'abricot du Clos, auquel le Congrès pomologique substitua celui d'abricot Luizet, lorsqu'on 1860 il prononça l'admission de ce fruit (voir Procès- Verbaux, dite année, page 11). En 1838 plusieurs horticul- teurs du Midi de la France, MM. Jacquemet-Bonnefond, notamment, signalèrent dans leurs Catalogues, comme nouveauté, un abricot qu'ils appelaient abricot Dur d'Écully. Ce troisième nom, que depuis lors je n'ai revu nulle part, pourrait bien être synonyme des deux autres; je l'inscris donc, afin d'attirer sur lui l'attention de mes confrères. Le pied-type de l'abricot Luizet date de 1838. Observations. — M. Luizet, le 26 novembre 1874, me transmettait le rensei- gnement suivant, que je m'empresse de consigner ici : « L'abricot Luizet — m'écrivait-il — a «té appelé abricotier du Clos par confusion avec une autre variété que j'ai obtenue, en 1854, d'un semis de noyaux de l'abricot qui porte mon nom; et c'est uniquement cette autre variété qui a reçu la dénomination à! ahvïcoi Ràiif du Clos, en raison de son extrême précocité. Je n'en connais pas, effectivement, de plus hâtive. A Lyon, la Commission pomologique l'ayant admise à l'étude, je saisirai, l'année prochaine, le moment favorable pour la faire apprécier. » Abricot du LUXEMBOURG. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. -'-rS^l'Cy^ Wl 1 M Abricot MACULÉ. — Synonyme d'abricot Commun à Feuilles panachées. Voir c nom. Abricot MALE. — Synonyme d'abricot de Portugal. Voir ce nom. Abricotier MALUS ARMENIACA ROMANA. — Synonyme d'abricotier Commun Voir ce nom. Abricot MANDEL. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricot MASCULINE. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. 20. Abricot MEXICO. Description de l'arbre. — Bots : fort. — Rameaux : ordinairement peu nom- breux, érigés, gros et longs, flexueux, ayant l'épiderme largement exfolié et brun luisant. — Lenticelles : très-abondantes, grandes, blanches, arrondies et saillantes. — Coussinets : aplatis. — Yeux : plaqués sur le bois, petits outrés-petits, coniques- pointus, par groupes ternaires, aux écailles noirâtres et bordées de blanc. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, arrondies, planes, assez courtement acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords réguliè- rement dentés et surdentés. — Pétiole : gros, très-long, flasque, glanduleux, rouge sanguin, à large cannelure et souvent accompagné de deux oreillettes Abricotier. MEX — MIL 79 Abricot Mexico. plus ou moins bien développées. — Fleurs : assez hâtives, moyennes, blanches, à calice rouge-amarante. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il réussit très -bien sous n'importe quelle forme, même en haute- tige, malgré sa floraison toujours un peu hâtive. Description du fruit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde, ayant généralement un côté moins développé que l'autre, les joues assez renflées et le sillon étroit mais très-creux, surtout à la base. — Cavité caudale : large et peu profonde. — Poùit pistillaire : des plus petits et saillant. — Peau : finement duveteuse, épaisse, jaune verdâtre lavée de rouge-brun à l'insolation. — Chair : jaune pâle, tendre, sans nulle adhérence au noyau. — Eau : abondante , douce , sucrée, douée d'une faible saveur musquée qui la rend fort agréable. — Noyau : moyen, ovoïde, bombé, rugueux, ayant l'arête dorsale tranchante et prononcée. — Amande : amère. Maturité. — Vers la mi-juillet. Qualité. — Première. Historique. — Signalée pour la première fois en 1863, par M. J. Cherpin, dans la Revue des jardins et des champs (p. lo4), dont il était rédacteur en chef, cette variété s'est rapidement propagée. Du reste on en connaît peu de plus méritantes. Originaire de Lyon, son obtenteur fut le pépiniériste Liabaud. Il la multiplia en 1862 et lui donna le nom de la capitale du Mexique, pays qui captivait alors toute l'attention de la France. Arricot MICHMICH. — Synonyme d'abricot de Mouch. Voir ce nom. Abricot MÏÉNEL. — Voir abricot Nain précoce, au paragraphe Observations, 21. Abricot de MILAN. Description de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : nombreux, étalés et érigés, longs et grêles, géniculés, ayant l'épiderme brun clair et courtement exfolié. — Lenticelles : clair-semées, grandes à la base du rameau, très-petites au sommet, arrondies et roussâtres. — Coussinets : toujours des plus saillants. — Yeux : petits, coniques - arrondis , écartés du bois et par groupes ternaires, — Feuilles : petites, ovales, courtement acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords finement dentés et surdentés. — Pétiole : de longueur moyenne, bien nourri et bien glanduleux, rouge en dessus, rose en dessous, à large cannelure et souvent muni de deux oreillettes plus ou moins 80 MIL — MON Abricotier^ développées.— F/ewrs ; tardives , grandes ou très-grandes, blanches, à calici rouge verdâtre. Fertilité. — Ordinaire. j i Culture. — Cet arbre peut recevoir toutes les formes plein-vent; l'espalier lui/» convient moins, car il en diminue la fertilité. j Hj Description du Iriiit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme .•* globuleuse, ayant un côté moins volumineux que l'autre, les joues légèrement] .^ . , ^ „., aplaties et le sillon bien accusé. — Cavité Abricot de Milan. 77 ... ^ j n • * caudale : étroite, mais protonde. — Point pistillaire : petit et obliquement placé au centre d'une dépression assez sensible. — Peau : duveteuse, jaune clair sur la partie. placée à l'ombre et jaune intense sur l'autr/e face. — Chair : jaune faiblement orangéy tendre et non adhérente au noyau. — Eau: suffisante, plus ou moins sucrée, acidulée et r parfois trop dénuée de parfum. — Noyau j gros , presqu'ovoïde , bombé , ayant l'arête; dorsale tranchante et très- développée. — Amande : amère. ; Maturité. — Fin juin ou commencement de juillet. Qualité. — ^ DeuxièQie. , Historique. — Je n'ai pu me procurer aucun renseignement sur l'âge et l'origine de cet abricotier. 11 est dans mes pépinières depuis au moins trente ans. Qui me l'avait fourni? J'en ai complètement perdu le souvenir. Si, par son nom, ( l'abricot de Milan semble se rattacher à l'Italie, on ne saurait, toutefois, assurer \ qu'il en soit sorti, car les principaux recueils horticoles de ce pays ne le men- tionnent pas. Ce n'est, au reste, qu'une variété de second choix, aussi sa culture j a - 1 - elle pris peu d'extension . ! Abricotier MIT DEM GEFLECKTEMBLATT. — Synonyme d'abricotier Commun à Feuilles panachées. Voir ce nom. Abricot de MONTGAMET. — Voir abricot de Moorpark, au paragraphe Obser- vations. Abricots : de MONTGAMET , Synonymes d'abricot Alberge de Montgamé. Voir ce nom. MONTGAMETER ALBERGE, A.BRICOTIER. MOO 81 22. Abricot de MOORPARK. Premier Type. Synonymes. — Abricots : 1. Breda d'Anson (William Forsyth, Treatise on the culture and management of fruit trees, 1805, traduction française de Pictet-Mallet , p. 33). — 2. De Dundmore {Id. ihid.). — 3. Walton JIûou Park (Alexandcr Ricliardsou , Transactions of the horticiilttiral Society of London, 1823, l" série, t. VI, p. 393). — 4. Anson's (Thompson, Catalogue of fruits cultivaied in the garden of the horticultural Society of London, édition de 1826, p. 5, no 10). — 5. Dunmore's (Id. ibid.). — 6. Dunmore's Breda [Id. ibid.). — 7. Temple's [Id. ibid.). — 8. Impérial Anson's (George Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 133, n" 8). — 9. Oldaker's Moorpark (Thompson, Transactions of the horticxdtural Society of London, 1831, 2° série, t. I, p. 6G). — 10. Sudlow's Moorpark [Id. ibid.). — 11. Morpack (Pépin, Revue horticole, 1846, p. 407). — 12. Ananas (Dochnahl, Obstkunde , 1858, t. III, pp. 178-179, no 22). — 13. Grosse Oranien [Id. ibid.). — 14. Hunt's Moorpark {Id. ibid.). — 15. De Moulins [Id. ibid.). — 16. Gros d'Orange [Id. ibid.). — 17. D'Oullins [Id, ibid.). — 18. PiiCUE nouveau {Id. ibid.). — 19. Dehancy (John Scott, the Orchardist, 1872, p. 153). Deseription de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : très- nombreux, étalés à la base, érigés au sommet, longs et grêles, coudés, ayant i'épiderme complètement exfolié et d'un brun rougeâtre. — Lenticelles : abon- dantes, petites, blanches, arrondies, légèrement saillantes. — Coussinets : bien accusés. — Veux : groupés par trois ou cinq, collés sur l'écorce, petits, coniques- arrondis , aux écailles noirâtres et mal soudées. — Feuilles : de grandeur moyenne, ovales fortement arrondies, courtement acuminées, vert jaunâtre en dessus , vert blanchâtre en dessous , ayant les bords légèrement ondulés et plutôt crénelés que dentés. — Pétiole : gros et long, des plus glanduleux, à peine cannelé, sanguin en dessus, rose vif en dessous, et générale - ment accompagné d'une ou de deux oreillettes. — Flew's : assez hâtives , grandes , blanches , à nervures quelque peu rosées , à calice d'un beau rouge-brique. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — La haute-tige lui convient moins que le buisson et la demi-tige, mais l'espaher lui est très-avantageux. Description du fruit* — Grosseur : moyenne et parfois moins volumineuse. — Forme : irrégulièrement arrondie ou sphérique comprimée aux pôles, à joues peu renflées, à sillon étroit et de profondeur variable. — Cavité caudale: de faibles dimensions. — Point pistillaire : petit ou assez grand, à fleur de fruit ou placé dans une légère dépression. — Peau : finement duveteuse, jaune blafard sur le côté de l'ombre, jaune très-intense sur celui du soleil, où elle est en outre ponctuée de brun et souvent nuancée de rouge sombre. — C^a?> .• jaune -orange, fondante, faiblement adhérente au noyau. — £au : suffisante et douce, sucrée, possédant un savoureux parfum. —Noyau: assez gros, ovoïde, V. 6 Deuxième Type. ^1^0 Abricotii rarement bien bombé, un peu rugueux, ayant l'arête dorsale coupante et trè| ressortio. — Amande : amère. Maturité. — Derniers jours de juillet ou commencement d'août. i Qualité. — Première. Historique. En 1858 le pomologue allemand Doehnahl, parlant de l'abricc de iMoorpark dans son Obstkunde (t. III, p. 178), le disait a originaire de Franc « ou de Hollande, et connu avant 1700. » Ce renseignement, en ce qui touch notre pays, manque entièrement d'exactitude; les Anglais ne nous doivent pa le Moorpark, ce sont eux, au contraire, qui nous l'ont fourni vers 1844, ains qu'il ressort de l'article suivant, publié par mon ami Pépin, ancien jardinier ei chef du Muséum de Paris : « Depuis deux ou trois ans - écrivait-il en 1846 - plusieurs journaux horticoles e agricoles ont annoncé qu'il existait en Angleterre un abricotier connu sous le nom de Morpack qui fleurissait en moyenne quinze jours après les autres variétés d'abricotier, ce qui serait ur avantage très-grand pour les climats tempérés, attendu que la plupart de nos abricotiers soni souvent fort maltraités par les gelées tardives qui se font sentir au moment où ces arbres sont en fleurs, et que les fruits déjà noués se trouvent également atteints. M. Jamia Ipepmieriste à Bourg-la-Reine , près Paris] a fait acquisition de cette nouvelle variété- Il va la multiplier, et ne la mettra dans le commerce qu'après avoir constaté les avan' tages qui lui sont attribués » {Revue horticole, année 1846, p. 407.) La France, on le voit, ne saurait donc revendiquer l'obtention de cet excellent fruit. Reste la Hollande, qui, chez les Allemands, passe aussi pour en avoir été la patrie; mais ce dire s'appuie-t-il sur quelque fait, sur quelque preuve? Pour moi, si je ne puis le confirmer par aucun témoignage, je ne puis rien produire, non plus, qui le démente. Sa probabilité me semble même assez admissible, car les Anglais établissant positivement que l'abricot de Moorpark fut importé dans leur île à la fin du xvii« siècle, il faut bien, alors, qu'ils l'aient tiré d'un pays quelconque. Voici du reste comment George Lindley, le plus accrédité de leurs pomologues, a traité cette question d'origine; je traduis littéralement : « L'abricotier de Moorpark, aujourd'hui si généralement répandu dans toute l'Angleterre — déclarait-il en 1830 — y aurait été, dit-on, importé par sir William Temple, qui le fit planter à Moorpark, dans son jardin. S'il en fût ainsi, la chose remonte alors à plus de cent trente années déjà, puisque sir William Temple décéda en 1700, âgé de soixante-douze ans. Un vieil ouvrier, maintenant employé dans ce jardin, à Moorpark, se rappelle très-bien que cet abricotier a toujours été considéré comme le pied-type; aussi montre-t-il la place qu'il occupait, car il est mort depuis quelques années, et à l'endroit où il s'élevait se trouve présentement un abricotier Orange paraissant y avoir été placé depuis dix ou douze ans. Hooker, dans sa Pomona Londinensis, rapporte, lui, que le Moorpark fut importé par le lord Anson, puis cultivé dans son jardin à Rickmansworth , au comté d'Hertford. Mais la première version me semble la plus correcte, le fruit dont il s'agit étant appelé abricot de Moorpark dans presque tous les comtés d'Angleterre, tandis que son surnom d'abricot Anson ne paraît prévaloir que dans le comté de Norfolk, principalement. » [Guide to the orchard and kitchen garden, pp. 131-132, n° 6.) La question d'origine du Moorpark, on le comprend en présence du texte ici produit, devient maintenant presque impossible à résoudre. Regrettons, en l'avouant, que les Anglais ne se soient pas enquis jadis du nom porté par cet abricotier dans le pays où le lord William Temple l'avait rencontré, car ce seul nom eût été le plus sur indice pour retrouver le lieu natal d'une variété actuel- lement si répandue. '^'Vbricotier. MOR— mou 83 Observations. — Dans le Catalogue descriptif du Jardin de la Société d'Horticulture do Londres, Thompson ayant fautivement fait (p. S, n° iO) abricot Pêche, synonyme d'abricot de Moorpark, cette erreur se généralisa très-vite. ^En 1842 elle prit même un nouveau développement, car dans la troisième édition qui parut alors , de ce Catalogue fort recherché, si l'abricot Pêche n'était plus au nombre des synonymes du Moorpark, on y trouvait l'abricot de Nancy, qui n'est . autre, chacun le sait aujourd'hui, que l'abricot Pêche. Aussi la double méprise ' du célèbre pomologue anglais donna-t-elle lieu de tous côtés à de nombreuses confusions entre les variétés Pêche et Moorpark. — Cette dernière comptant également le nom abricot d'Oullins parmi ses synonymes, on ne devra pas outlier que notre Congrès pomologique signalait en 1872, comme gain de récente obtention, un abricotier dit Angomnois d'Oullins, dont les produits, paraît-il, mûrissent à la fin du mois de mai ou dès le commencement du mois de juin. — Les dénominations abricots de Nuremberg et de Wurtemberg ne sont pas non plus synonymes d'abricot de Moorpark, mais bien d'abricot Pêche ou de Nancy ; et de même les surnoms abricot Pêche hâtif d'Ulins et abricot Hâtif d'Ulins, ne sauraient lui convenir, puisque sa maturité est tardive. Abricot MORPACK. — Synonyme d'abricot de Moo7yark. Voir ce nom. 23. Abricot de MOUGH. Synonymes. — Abricots : i. D'Alexandrie [des Égyptiens] (Kraft, Pomona aiistriaca, 1792, p. 29, pi. 58, fig. 1 ; — et Thompson, Transactions of the hortmdhiral Society ofLondo7}, 2<= série, 1831, t. 1er, pp. 56 et 72). — 2. Michmich (Reynier, Mogasi7i encyclopédique ou Journal des sciences , des lettres et des arts, par A. L. Millin, année 1815, no de novembre). — 3. Musch-Musch (Thom- pson, Transactions, ibid.). — 4. De Musch (Pirolle, l'Horticulteur français ou le Jardinier ama- teur, 1824, p. 323). — 5. Musch (Noisette, Manuel complet du jardinier, 1835, t. II, p. 90; — et, du même, le Jardin fruitier, 1839, t. I", p. 48, n" 14). — 6. D'Arabie (Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III, p. 179, no 24). — 7. Arabische {kl. ibid.). — 8. Tûrkische {kl. ibid.). Description de], l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, gros et longs, légèrement étalés, flexueux, brun clair à la base, où leur épiderme est très-exfolié , et rouge-brun au sommet , dont l'épiderme n'offre aucune trace d'exfoliation. — Lenticelles : arrondies, jaunâtres, proéminentes et squammeuses. — Coussinets : bien développés. — Yeux : moyens, coniques-obtus, faiblement écartés du bois et groupés par trois. — Feuilles : nombreuses, petites ou moyennes, arrondies, longuement acuminées en vrille, vert clair en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords finement dentés ou crénelés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, très-glanduleux, à peine cannelé, rougeâtre et généralement accompagné de deux oreillettes. — Fleurs : très-hâtives, petites, blanches, gaufrées, à calice rouge sombre. Fertilité. — Abondante. Culture. — Cet abricotier prospère parfaitement sur toute espèce de forme plein- vent, et même y fait de très-beaux arbres, mais l'espalier lui convient mieux encore : il lui sert d'abri contre les gelées printanières, qui si généralement. Abri cot de Mouch. — Premier Type. 84 MOU AbricotieîjI quand on ne l'a pas appliqué au mur, le rendent stérile en détruisant ses fleurs toujours des premières écloses. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne, ou petite. — Forme : irrégulièrement globuleuse, comprimée aux pôles, souvent bossuétj autour de la cavité caudale, à joues plus or moins convexes, à sillon étroit et profond. — Cavité caudale : très-vaste. — Point pistillaire . presque saillant. — Peau : duveteuse, jaune clair sur la partie placée à l'ombre, jaune intense à l'insolation, où parfois elle est, en outre, quelque peu rosée. — Chair : blanchâtre, fine et transparente, sans adhérence au noyau. — Eau: abondante, fort sucrée, acidulé, possédant une saveur parfumée des plus délicates. — Noyau : assez volumineux , eu égard à la grosseur du fruit, arrondi, bombé, ayant l'arête dorsale mo- dérément développée , mais bien coupante. — Amande : amère. y dés Deuxième Type. Maturité. — Vers la mi -juillet. Qualité. — Première. Historique. — M. Lacour-Gouffé, directeur, sous le premier Empire, du Jardin botanique de Marseille, fut en France l'importateur de ce délicieux abricot. Il l'avait reçu, vers 1809, de Madrid, où l'un de ses correspondants régissait les domaines de la Couronne. En 1812 Louis Noisette, alors pépiniériste à Paris, obtint de M. Lacour-Gouffé des greffons de cette variété , les utilisa , puis la répandit chez nos principaux horticulteurs ; « Elle tire son nom Musch — écrivait-il plus tard en la caractérisant — de la ville de Musch, sur les frontières de la Turquie, du côté de la Perse. » [Manuel du jardinier, t. II , p. 90.) Après l'avoir ainsi reçue des Espagnols, à notre tour nous en fîmes profiter les Anglais; ce que Thompson établissait consciencieusement, le 15 février 1831, devant la Société d'Horticulture de Londres : • L'abricotier Musch-3Iusch — déclarait-il — est une nouvelle variété qui dans notre pays [l'Angleterre] a donné des fruits pour la première fois en 1830, à la fin du mois de juillet. C'est aux frères Baumann, pépiniéristes habitant Bollwiller, près Colmar (Haut-Rhin), que nous sommes redevables du sujet dont je viens de signaler la fructification. » {Transactions of the horticultural Society of London, 2<^ série, t. I«% pp. 56 et 72.) En lisant le long article d'où est traduit le passage ici rapporté, je remarque, également confirmée par Thompson , une opinion qui depuis longtemps était la mienne : c'est qu'à la fin du xviii^ siècle, déjà les Autrichiens possédaient l'abri- cotier Musch-Musch, mais sous le surnom abricot d'Alexandrie, le plus ancien de ses synonymes, et qui lui vint de la ville d'Egypte ainsi appelée, ville aux environs de laquelle sa culture est aussi ancienne, que commune. On pourrait, au besoin , vérifier notre assertion en recourant à la Pomona austriaca de Kraft , publiée en 1792, puisque l'abricot d'Alexandrie s'y trouve exactement décrit et figuré (page 29, planche 58, n° 1 ). Abricotier. MOU — MUS 85 Lorsqu'en 1812 Louis Noisette le propagea, nous avons vu qu'il le nommait abricot Muscli, dénomination qui d'Angleterre, je ne sais trop pourquoi, nous revint vers 1840 fâcheusement allongée : Musch-Musch Apricot, voilà comment on y désignait cette variété, puis comment son nom primitif finit par céder la place à ce dernier, qui pourtant ne signifiait rien. Aussi n'ai -je pas cru pouvoir le lui maintenir; et d'autant mieux qu'abricot Musch, ou Musch-Musch, pour beaucoup semble vouloir dire, abricot |musqué.*;lnterprétation de sens orthographique, que l'œil saisit aussitôt, mais que dément la saveur du fruit. Je l'ai donc appelé, pour ces divers motifs, abricot de Mouch; puis aussi parce qu'on écrit de la sorte, actuellement, le nom de l'ancienne ville près de laquelle il a pris naissance. Et je citerai, entr'autres publications modernes où le nom Mouch remplace celui de Musch, Idi Descriptmi de l'Asie -Mineure, de Charles Texier, œuvre très-volumineuse et des plus remarquables, tant par le mérite du texte que par la beauté des atlas (1839-1849, in-folio; voir t. I"). Mouch est située au sud-est d'Erzeroum, capitale de l'Arménie turque, et non loin du lac de Van. Oliservations. — Notre Duhamel a parlé en 1768 (t. I", p. 145) d'un abricot d'Alexandrie qu'il faut se garder de croire identique avec l'abricot de Mouch, qui porte également, nous venons de le constater, le surnom d'Alexandrie. Mais ayant décrit ci -dessus (page 40) l'Alexandrie de Duhamel, nous renvoyons, pour examen , à l'article concernant cette variété italienne , la plus précoce du genre , car elle mûrit à la Saint- Jean; d'où suit qu'assez généralement on lui donne ce nom d'apôtre, plutôt que son véritable nom. Abricot de MOULINS. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abricots : MUME PRiECOCISSlMA, MUME PRÉCOCE, Synonymes d'abricot Nain précoce. Voir ce nom. Abricot MUSCAT. — Synonyme d'abricot Blanc. Voir ce nom. Abricots : MUSCH, - DE MUSCH, — MUSCH-MUSCH, Synonymes d'abricot de Mouch. Voir ce nom. Abricots MUSKATELLER. — Synonymes d'abricot de Hollande et d'abricot Précoce. Voir ces noms. Abricots: MUSQUÉ, — MUSQUÉ HATIF, / Synonymes d'abricot Précoce i Voir ce nom. I N 24. Abricotier NAIN PLEUREUR. Synonyme. — Abricot Nain pleureur de Siebold (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné] d'arbres fmdtiers et d'ornement, 1868, p. 10, n" 39). Cette espèce , ornementale par ses charmantes fleurs précoces et le ravissant coloris de ses produits, justifie peu chez nous, où son arbre atteint d'assez grandes dimensions, le nom sous lequel on l'importa du Japon, son pays natal. Quant aux abricots qu'elle donne , leur extrême acidité , leur faible volume et l'adhérence complète de leur chair au noyau, les font rejeter des marchés et des tables. Ne pouvant donc les classer parmi les fruits comestibles, je crois inutile de parler plus longuement de l'abricotier Nain pleureur , appelé également Nain pleureu?- de Siebold, en souvenir de Philippe-François de Siebold, son importateur. On sait efi'ectivement que ce célèbre naturaliste bavarois a longtemps exploré le Japon — de 1822 à 1830 — et qu'il en a rapporté maintes collections précieuses aujour- d'hui réunies à Leyde (Hollande). loii Abricotier NAIN PLEUREUR DE SIEBOLD. — Synonyme d'abricotier Nain pleureu?\ Voir ce nom. 25. Abricotier NAIN PRÉCOCE. Synonymes. — Abricots: 1. Mume (des Japonais). — 2. Mume précoce (Herincq, l'Horticidtetir français, 1869, p. 14). — 3. Mume pr,ecocissima (J. Scott, the Orchardist, 1872, p. 154). — 4. Nain précoce de Siebold (1873, de quelques pépiniéristes français). — 5. Miénel (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné d'arbres fndtiers et d'ornement , 1873, p. 10, n" 29). De même que le précédent , auquel il ressemble beaucoup , arbre et fruit , cet abricotier est originaire du Japon, et Siebold en fut aussi l'introducteur dans les jardins de l'Europe. Très-fertile, il serait d'une culture avantageuse si l'on pou- vait manger ses abricots, mûrs vers la mi-juin, mais leur acidité les rend vraiment désagréables. Siebold {Flm^ajapomca) dit qu'au Japon ils sont très-recherchés des gourmets , qui les font cueillir verts , puis saler , pour les utiliser ensuite comme condiment, surtout avec le riz et le poisson. Les fleurs du Nain précoce sont petites, d'un joli rose tendre passant au blanc rosé ou carné. Très-nombreuses, iURicoïiER. NAI — NÉP 87 les éclosent souvent vers le 15 janvier, ce qui, joint à leur beauté, fait que cet a'bre doit être classé parmi les arbres d'ornement. Les Japonais le nomment Dricotier Munie. ^ Observations. — Je possède depuis huit ou dix ans un abricotier Micnel qui le diffère en rien du Nain précoce , ou Mume des Japonais. C'est pourquoi je l'y réunis sans hésiter, mais en regrettant de ne pouvoir indiquer, sa note do prove- nance ayant été perdue, de quelle personne je l'avais reçu. Abricotier NAIN PRÉCOCE DE SIEBOLD. — Synonyme d'abricotier Nain pré- [ coce. Voir ce nom. Abricot de NANCY. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom ; voir aussi abricot de Moorpark , au paragraphe Observations. Abricot de NANCY (GROS-). — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. — Voir ce nom. 26. Abricot du NÉPAUL. Descriiition de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, très-érigés, un peu courts et un peu grêles, flexueux, rouge sombre au sommet et brun olivâtre à la base. — Lenticelles : arrondies, petites, clair-semées. — Coussi- nets : saillants. — Yeux : écartés du bois, gros, arrondis, isolés ou par groupes de deux ou trois. — Feuilles : petites, ovales-arrondies, courtement acuminées, vert brunâtre en dessus, vert grisâtre en dessous et finement dentées sur leurs bords. — Pétiole : peu nourri, de longueur moyenne, rougeâtre, glanduleux, rigide et profondément cannelé. — Fleurs : assez hâtives, petites, blanches, à calice rouge- brique. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Les formes plein- vent lui conviennent toutes; il s'accommode très- bien également de l'espalier. Description dii fruit. — Grosseur : petite. — Forme : globuleuse plus ou moins régulière, à joues aplaties, à sillon bien accusé. — Cavité caudale : assez vaste. — Point pistillaire : saillant ou faiblement enfoncé. — Peau : duveteuse, jaune clair sur la partie placée à l'ombre, jaune intense à l'insolation, où elle est en outre ponctuée de roux. — C/m«r.- jaune légèrement orangé, tendre, fondante, sans adhérence au noyau. — Eau : suffisante, acidulée, peu sucrée mais possédant un parfum prononcé qui n'est pas désagréable. — Noyau : de moyenne force, ovoïde, bombé, ayant l'arête dorsale basse et presque émoussée. — Amande: amère. Maturité. — Commencement d'août. Qualité. — Troisième. Historique. — Ainsi que l'indique son nom, l'abricotier que je viens de décrire est originaire duNépaul(Asie), d'où le pépiniériste parisien Louis Noisette en reçut 88 NOI Abricotie des graines vers 1822. Les ayant semées, il s'efforça plus tard d'améliorer -îett nouvelle espèce, puis de la propager. (Voir le Jardin fruitier, t. I", 2« édit., '3vi' p. 50.) Elle fut signalée pour la première fois au mois de janvier 1833, dai ^ Revue horticole, de Paris : « L'abricotier du Népaul, auquel on ne peut refuser le titre d'espèce naturelle- annonçail alors ce recueil— a été introduit dans les cultures de M. Noisette il y a huit ou dix ans. Ce' un petit arbre presque aussi pyramidal que le peuplier d'Italie. Il pourrait passer pourletyr de son genre, avec beaucoup plus de raison qu'aucun autre abricotier. On a remarqué qu quoiqu'on lui ait fait plusieurs amputations pendant sept ou huit ans, il n'a jamais moni aucune apparence de gomme Cet arbre a fleuri pour la première fois au printemps 183 mais on n'en a pas remarqué les fleurs. Il leur a succédé des fruits qui mûrirent dans ]jl premiers jours d'août, et qui se sont trouvés fort petits, avec la peau, la couleur jaune et/ I forme d'un abricot ordinaire Ils ont peu ou point d'odeur; leur chair est peu épaiss d'un jaune qui rougit faiblement dans l'extrême maturité; elle est peu aqueuse et dévelop dans la bouche une légère amertume au travers de l'acide qui est commun à tous les abricot \ Le noyau est gros, relativement au volume du fruit; il contient une amande amère. Cet arbPr ne peut pas, quant à présent, être mis au rang des bons abricotiers, mais il sera curies de savoir ce qu'il deviendra en le multipliant par les noyaux qu'il va donner et M. Noisett a eu soin de recueillir tous ceux que l'arbre a produits cette année. » (T. IL 1832 à 1834 pp. 58-59.) Ajouter que les expériences de Noisette n'améliorèrent aucunement la qualité de l'abricot du Népaul, est aujourd'hui chose connue de tous. L'arbre qui rap-' porte ce fruit reste donc plutôt un objet d'ornement ou de curiosité, pour les jar- dms, qu'une espèce recommandable par la saveur de ses produits. Cependant sa culture ne doit pas être abandonnée totalement, car rien n'est plus gracieux, plus origmal que ces petits abricotiers dépassant rarement une hauteur de huit ou dix pieds, et prenant d'eux-mêmes une forme pyramidale qu'on a eu raison de comparer à celle du peuplier. 27. Abricot NOIH. mjnonjmem.- Abricots: 1. Violet (Nolin et Blavet, Essai sur l'agriculture moderne, 1755, p. 164). - 2. D Alexandrie [par erreur] (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. I, p. 36 n» 9) — 3. Do Pape (le Berriays, Traité des jardins, ou le Nouveau de la Quintinye, 1785, t I p 229) - 4. Violet foncé {Id. ibid.). - 5. De Bruxelles (Fillassier, Dictionyiaire du jardinier français, 1791 , '«nV; vvfr" ^'')--6-AbRIC0T-Prune {Id.ibid.). -7. ScHWARZE {^\^\\^v,TerUscher Obstgarner, lu Z ^" ^^^•-^- Alexandrische (Dittrich, Systematisches Handbuch derObstkunde,mO t. II p 380 no 11). - 9. Black (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the aarden of the . horttcultural Society of London, 1842, p. 47, no 1). _ 10. Prunus Dasycarpa (Poiteau, Pomo- logie française, 1846, t. I, n» 8). - 11. Purple (A. J. Dowing, the Fruits and fruit-trecs of America, 1849, p. 154, n» 3). - 12. Gemeine Pflaumen (Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III n 173 no 1). _ 13. Pabst {Id. ibid.). - 14. Pflaumen (W. ibid.). - 15. Rauhe Pflaume {Id. ibid.). — 16. Violette (Id. ibid.). Description de l'arbre. - Bois : faible. - Hameaux : très-nombreux , peu longs et assez grêles, étalés, à peine géniculés, ayant l'épiderme couvert de fines exfohations et vert olivâtre lavé de brun violacé. - Lenficelles : très- abondantes mais excessivement petites et peu visibles. - Coussinets : saillants. — Yeux.- sensiblement écartés du bois, des plus petits, ovoïdes, grisâtres, par groupes de trois à cinq. - Feuilles: très-petites, ovales-allongées, longuement acummees, épaisses, vert foncé en dessus, vert clair en dessous, à bords finement dentés ou crénelés. - Pétiole: très-court, grêle, duveteux, violet noirâtre, à i Abricot Noir. 1^ j Abricotier. ^^^ i large ot profonde cannelure, et souvent portant une ou deux glandes. — Fleurs : i très-tardives, excessivement abondantes, petites, complètement blanches, à calice a^' d clair qui passe ensuite au rouge pâle. Fertilité. — Modérée. n Culture. — Sa chétive végétation ne permet pas de le destiner à l'espalier ; la ^'seule l'orme qui lui convienne, c'est le buisson. Description du fruit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne et parfois ■uoins volumineuse. — Forme : régulièrement globuleuse, ayant les joues assez convexes et le sillon très-peu profond. — Cavité caudale : vaste. — Point pistillaire : petit et légè- rement enfoncé. — Peau : épaisse, très-duveteuse, rouge clair maculé de brun vcrdàtrc sur le côté placé à l'ombre , et brun noirâtre violacé sur la partie frappée par le soleil. — Chair : rouge brunâtre à la surface, jaune-orange au centre , ferme et plus ou moins adhérente au noyau. -- Eau : peu abondante ou suffisante, acide, à peine sucrée et presque sans parfum. — Notjau : de grosseur moyenne, plat, ovoïde-arrondi, ayant l'arête dorsale modérément saillante. — Amande : demi - douce. Maturité. — Fin juillet. Qualité. — Troisième. Historique. — Le pomologue allemand Dochnahl a dit en 1838 {Obstkunde, t. III, p. 173) que «L'abricot Noir était connu avant 1752, et provenait de (('l'Europe méridionale, ou de l'Orient. » Cette dernière assertion est -elle exacte?.... Ne la voyant appuyée d'aucun témoignage, et n'ayant rien rencontre qui la puisse confirmer, je n'ose réellement pas lui donner place ici , sans tout au moins faire mes réserves. Et j'y suis d'autant mieux porté, qu'en 1846 Poiteau, décrivant ce même fruit dans sa Pomologie française (t. 1", n° 8), déclarait que (( Les botanistes, qui le nomment Prunus Dasycarpa, n'en mentionnent m la patrie, « ni l'origine. )> Puis aussi certaine opinion émise dès 1776 par Mayer, et que plus tard (1830) partagea, chez nous, l'arboriculteur Sageret, de savante mémoire, m'induit à soupçonner cet abricotier si curieux d'être né, sur notre sol, de l'une de ces fécondations bizarres, inattendues, dont l'observation et l'étude ont créé, ces derniers temps, l'art de l'hybridation : « L'analogie - avait dit Mayer - de la couleur de l'abricot Noir, du noyau, même du goût des fruits, avec certaines Prunes, pourroit faire présumer que c'est, d'ongme, un métis produit par le mélange des deux espèces. » {Pomona franconica, t. I, p. 37, n° 9.) « Je regarde - écrivait à son tour notre compatriote Sageret - l'abricot du Pape, ou abricot Violet [ou abricot Noir], comme un bybride Je pense qu'il est le produit d un abricot Commun, fécondé par une petite Prune noire. Si le basard, ou la main de l'hybrida- tcur, fût tombé sur l'Abricot-Pêcbe et la prune de Reine-Claude, ou de Monsieur, ou même de Mirabelle ou Sainte-Catberine , nous aurions, à coup sûr, aujourd'hui un excellent fruit. » {Pomologie physiologique ou Traité du perfectionnement de la fructification, p. 341.) Sans m'attarder plus longtemps sur ce point problématique, je ferai cependant ressortir, comme arguments à l'appui de la supposition que l'abricot Noir est 90 NOl Abricotier. originaire de la France, plusieurs faits me semblant très-concluants : 1° c'est en 1755, et dans notre pays, qu'il fut signalé pour la première fois, à la page 164 de VFssai SU7' l'agricultia^e moderne, des abbés Nolin et Blavet, qui exploitaient à Paris des pépinières; 2" tous ses plus anciens noms : Noir, Violet, abricot du Pape, Abricot-Prune, appartiennent à notre langue; 3° enfin Duhamel, en 1768, pour- rait bien avoir indiqué le lieu d'où ce fruit provient, quand à la suite de sa description du véritable abricot Violet — variété que je n'ai pu retrouver — cet agronome s'exprimait ainsi : c: On cultive à Trianon — disait-il — un petit Abricotier dont les bourgeons sont menus, longuets, verts du côté de l'ombre, violets de l'autre côté. Ses feuilles, petites, larges du côté de la queue, se terminent presque comme une feuille de Prunier à l'autre extrémité; elles sont d'un vert plus foncé que celles d'aucun autre Abricotier. Son fruit est, par la peau, d'un brun foncé approchant du noir; la chair est d'un rouge-brun très-foncé. Le goût de ce petit fruit est agréable : on le nomme Abricot NOIR. » {Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I", p. 142.) Voilà bien l'arbre et le fruit caractérisés en cet article. Quoique très-concise, la description de Duhamel rappelle si parfaitement la mienne, qu'on ne saurait élever aucun doute sur l'identité de son abricotier Noir avec celui de même nom cultivé dans mes pépinières. Affirmer maintenant que Trianon ait réellement vu, vers 1750, la première fructification dudit abricotier, me paraîtrait un peu aven- tureux; mais je le répète, et tout permet de le penser, il doit être né en terre française. J'ajoute, pour terminer, que les Anglais nous en sont redevables : « Sir Joseph Banks le rapporta dernièrement de France, » assurait William Forsyth en 1802, dans le Treatise on the culture of fruit trees. Et c'est également de France que les Allemands l'ont tiré, avant 1773 (voir Mayer, Pomona franconica, 1776, t. I", pp. 27-28 et 36). Observations. — Il existait en 1768, je l'ai déjà dit, un abricotier Violet que je n'ai pu retrouver, et qu'il ne faut pas confondre avec l'abricotier Noir, appelé souvent aussi, abricotier Violet. Pour montrer quelles notables diff'érences les séparent, j'emprunte à Duhamel la description du premier : « Abricot Violet. — La couleur des bourgeons de cet abricotier, et la forme de ses feuilles, le font regarder comme une variété de l'abricotier Angoumois, ou de celui de Portugal. Son fruit est petit, ayant au plus dix-huit lignes de hauteur, dix- huit sur son grand diamètre, et seize sur son petit diamètre. Sa peau est d'un rouge tirant sur le violet du côté du soleil, et d'un jaune rougeàtre, quelquefois couleur de bois, du côté de l'ombre. Sa chair est d'un jaune approchant du rouge, assez semblable à celle des melons qu'on nomme à chair rouge. Son eau est sucrée et peu relevée. Son noyau, un peu adhérent à la chair, est long de neuf lignes, large de huit, épais de cinq, le bois en est tendre et l'amande douce. Cet abi'icotier se cultive plus par curiosité que par la bonté de son fruit, qui mûrit dans le commencement d'août. » {Traité des arbres fruitiers, t. l^^, pp. 142-143, n° 8.) Les Allemands — et Mayer le premier de tous — ont fautivement appliqué à l'abricot Noir le surnom abricot d'Alexandrie , qui aura dû causer maintes méprises, puisqu'il existe une variété de ce nom, et que plusieurs autres le comptent également parmi leurs synonymes. Parfois encore l'abricot Noir se vend sous une dénomination non moins erronée, celle d'abricot de Sibérie, appar- tenant à un fruit tardif cité en 1852 par Couverchel, qui va nous en fournir une courte description, car je ne possède pas cette variété dans mon établissement : « Abricot de Sibérie. — Il est petit, tomenteux, rouge du côté qui reçoit le plus Abricotier. NOl — NUR 91 directement l'influence solaire, et jaune du côté opposé. Sa chair est âpre et fibreuse; le noyau, proportionné au volume du fruit, renferme une amande amère. » {Traité complet des fruits, p. 400.) Enfin Fillassier, la chose importe à signaler, se trompait en 1791, lorsque dans son excellent Dictionnaire'du jardinier français, il caractérisait page 1 1 , sous les noms A' Abricot- Prune, ou de Bruxelles, un abricot qui n'est positivement autre que le Noir, que pourtant il connaissait, puisqu'il l'a très-exactement décrit page 12 du même ouvrage. Abricotier NOIR A FEUILLES DE PÊCHER. — Synonyme d'abricotier Noir à Feuilles de Saule. Voir ce nom. 28. Abricotier NOIR A FEUILLES DE SAULE. Synonymes. — Abricots : 1. Noir a Feuilles de Pêcher (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1841, t. III, p. 330, no 14). — 2. Schwarze mit desi Pfirschenblatt [ht. ibid.). — 3. Pfirsichblattrige Pflaumen (Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III, p. 173, n» 2). — 4. "Weidenblatïrige (W. ibid.). — 5. WeidenblÂttrige Pabst {Id. ibid.). Description de l'arbre et du fruit* — L'abricotier Noir à Feuilles de Saide n'est pas très-fertile et montre une tendance marquée à revenir au type naturel ; ce dont on s'aperçoit au mélange de ses feuilles, parmi lesquelles il en existe toujours d'entièrement identiques avec celles de l'abricotier Noir. Il porte des fruits semblables à ceux que donne celui-ci, mais le premier de ces arbres s'éloigne du second par la longueur excessive, par l'extrême étroitesse de ses feuilles, très-tourmentées et quelquefois, même, légèrement panachées. C'est là, du reste, l'unique différence qui soit entr'eux; aussi renvoyons-nous, pour tous autres détails descriptifs, à notre précédent article. Historique. — L'abricotier Noir à Feuilles de Saule provient ou d'un semis de noyaux de l'abricot Noir, ou d'une anomalie végétale observée sur quelque sujet de cette dernière espèce, et fixée par la greffe. Connu depuis le commencement du siècle, on le regarde généralement, à l'étranger, comme obtenu chez nous. Abricot NOISETTE. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricot NOUVEAU DE VERSAILLES. — Synonyme d'abricot de Versailles. Voir ce nom. Abricot de NUREMBERG. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. 0 Abricot OFFRSICHE. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricot OLDAKER'S MOORPARK. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir .1 ce nom. *. Abricot ORANGE. — Voir abricot Albo^ge et abricot Royal, au paragraphe Obsekvatioins. Abricot d'ORANGE. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricot d'ORANGE (GROS-). — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abricot ORANGE PRÉCOCE. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des Italiens). Voir ce nom. Abricot ORANGEN. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricot ORDINAIRE. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricot d'OULLINS. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. s-o- Abricot PABST. — Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. Abricots : PANACHÉ , — PANACHÉ D'ANGLETERRE, Synonymes d'abricot Commun à Feuilles panachées. Voir ce nom. Abricot du PAPE. — Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. Abricot PEACH. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricots PÊCHE. — Synonymes d'abricot Blanc et d'abricot Pèche de Nancy. Voir ces noms; puis aussi, abricot de Moorpark, au paragraphe Observations. 29. Abricotier PÊCHE A FEUILLES LACINIKES. ISynonymcs. — Abricotiers : 1. Lacinié; — 2. A Feuilles laciniées (îles pépinières angevines, en 1848 et 1852). Deiicriittioii de Tarbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : assez nombreux, presque érigés, longs et grêles, géniculés, ayant l'épiderme légèrement exfolié, rouge-brique à l'insolation et vert à l'ombre. — Lenticelles : clair-semées, petites et linéaires, grises et squammeuses. — Coussinets : saillants. -— Yeux : petits, arrondis, écartés du bois et par groupes ternaires. — Feuilles : abondantes, elliptiques excessivement allongées, très-longuement acuminées, ondulées ou contournées, vert jaunâtre en dessus, blanc verdàtre en dessous, à bords profon- dément laciniés puis irrégulièrement dentés ou crénelés. — Pétiole : de longueur moyenne, faible, peu cannelé, rouge sanguin, bien glanduleux et souvent 94 PÉC Abrigotief — Flew's : hâtives] accompagné d'oreillettes à son extrémité supérieure, moyennes, blanches, à calice rouge verdàtre. Fertilité. — Peu abondante. Culture. — Les formes naines, soit en buisson, soit en espalier, lui conviennent particulièrement; mais il s'accommoderait fort mal de la haute-tige, pour plein- vent, vu la faiblesse de sa végétation. Description du fruit. — Voir, plus bas (n° 30), l'abricot Pêche de Nancy ,'^ duquel il ne diffère en rien, tant pour les caractères extérieurs que pour l'époque de maturité et la qualité. Historique. — Comme l'abricotier Noir à Feuilles de Saule, dont nous avons parlé plus haut (page 91), l'abricotier Pêche à Feuilles laciniées provient d'une anomalie végétale saisie sur quelque branche d'un abricotier Pêche de Nancy, puis greffée et propagée. Je le crois obtenu dans la Touraine ou l'Anjou, mais ne saurais préciser de quelle localité il est sorti, ni qui me l'a donné, quoiqu'on 1846 il figurât déjà sur mon Catalogue sous le nom, assez incomplet, d'abricotier Lacinié, auquel je substituai plus tard celui d'abricotier à Feuilles laciniées. Il doit être très-peu répandu, car je l'ai rarement vu signalé par mes confrères, et jamais par les pomologues. En l'examinant, on s'aperçoit aisément que nombre de ses feuilles sont ovales et à bords simplement crénelés ou dentés, indice certain de la facilité qu'il aurait à redevenir semblable à sa variété typique, si pour le multiplier on ne choisissait toujours avec soin les rameaux dont les feuilles sont le plus laciniées. Abricots : PÊCHE A GROS FRUIT, PÈCHE A GROS FRUIT OBLONG, Synonymes d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricot PÊCHE HATIF D'ULINS. — Voir abricot de Moorpark, au paragraphe Observations. Abricot PÊCHE DE LUXEMBOURG. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom . 30. Abricot PÊCHE DE NANCY. Sjnonjmea. — Abricots : 1. De Nancy (Noiin et Blavet, Essai sw l'agriculture moderne, 1755, p. 164; — et Chaillou, Catalogue, ou l'Abrégé des bons fruits de ses pépinières de Vitry -sur-Seine, 1755, p. 2). — 2. PÈCHE (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. \^^ , pp. 144-145). — 3. De Nuremberg (Fillassier, Dictionnaire du jardinier français, 1791, t. I^""^ p. lo, n» 9; — et l'abbé Rozier, Cours complet d'agriculture, 1797, t. I", p. 194). _ 4, De Pézenas (Fillassier, ibidem). — 5. De Piémont {Id. ibid.). — 6. De Wurtemberg {Id. ibid.). — 7. Lothringer (Kraft, Pomona austriaca, 1792; — et Dittrich, Systcmatisches Handbuch der Obstkunde , 1840, t. II, pp. 381-382, no 13). — 8. De Wirtemberg (l'abbé Rozier, ibidem). — 9. Pêche a gros FRUIT (Tatin , Principes raisonnes et pratiqties de la cidture des arbres fruitiers, 1819, t. II, p. 37). — 10. De Bruxelles (Dittrich, ibidem). — 11. Gros Abricot sucré {Id. ibid.). — 12. Grosse- Pfirschen {Id. ibid.). — 13. Grosse-Zucker {Id. ibid.). — 14. Pfirschen {Id. ibid.). — 15. Ansûn's Impérial (Thompson , Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Abricotier. PÊC 95 Society of London, 1842, p. 49, n» 9). — 16. Grosse-Pêche (M. ibid.). — 17. Do Luxembourg {Id. ibid.). — 18. Peach ( W. ibid.). — 19. Royal Peach {Id. ibid.). — 20. De Tours {Id. ibid.). ■— 21. Gros Auricot de Nancy (Dochuahl, Obslkimde, 1858, t. III, p. 178, 11° 21). — 22. Gros Abricot de Wurtemberg {Id. ibid.). — 23. Pècue Ordinaire (Id. ibid.). — 24. Pêche de Wurtemberg (Id. ibid.). — 25. Royal du Luxembourg (Id. ibid.). — 26. Laujoulet (Béteille, Revue horticole, 1862, p. 391). — 27. Pèche a gros fruit oblong (Bruant, de Poitiers, Catalogue descriptif et raisonné d'arbres fruitiers et d'ornement, 1865, p. 3, n» 6), — 28. Offrsicue ( Joha Scott, the Orchardist, 1872, p. 154). — 29. Pêche de Luxembourg {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois: fort. — Rameaux: assez nombreux, érigés et étcilé.s, gros et longs, peu flexueux, ayant l'épidémie brun foncé puis couvert de larges mais courtes exfoliations. — Lenticelles : abondantes, de grandeur variable, arrondies et légèrement proéminentes. — Coussinets: bien développés. — Yeux : très-écartés du bois, gros, coniques-pointus, à large base et par groupes ternaires ; leurs écailles, noires et faiblement disjointes, sont bordées de gris. — Feuilles : grandes, ovales-arrondies, très-longuement acuminées, vert brillant en dessus, vert blafard en dessous et profondément dentées ou crénelées sur leurs bords. — Pétiole : gros et long, faiblement cannelé, peu glanduleux, rouge san- guin en dessus, rouge clair en dessous, Abricot Pêcho de Nancy. - Premier Type. portant parfois une ou deux oreillettes à son extrémité. — Fleurs : hâtives , grandes ou moyennes, blanches, ayant les pétales rosées à leur point d'attache et le calice d'un rouge verdâtre. Fertilité. — Abondante. Culture. — C'est un arbre des plus rustiques et qui prospère très-bien sous toute espèce de forme. Sescriiition du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : ovoïde-arron- die ou globuleuse presque régulière, à joues plus ou moins renflées , à sillon très-large mais peu profond, surtout à la partie terminale, et dont les bords sont généralement d'inégale hauteur. — Cavité caudale : très-vaste. — Point pistillaire : sail- lant et assez grand. — Peau : légèrement duveteuse, jaune-orange, pointillée, tachetée et lavée de carmin à l'insolation. — Chair : jaune intense, tendre, délicate et quittant aisément le noyau. — Eau : abondante, déli- cieusement parfumée et très-sucrée, qiioi- qu'acidule. — Noyau : bombé et ovoïde - arrondi , ayant l'arête dorsale prononcée mais peu tranchante , et l'arèle ventrale dis- posée en tube longitudinal si régulièrement creusé, que d'un bout à l'autre on y introduit aisément une épingle. — Amande : amère. Deuxième Type. u 96 PÊC Abricotier. Maturité. — Successive: commençant vers la mi-juillet et se prolongeant ' jusqu'en août. Qualité. — Première. Historique. — Cet abricot, le plus volumineux, le plus exquis de tous ses congénères, appartient à la pomoiie française et jouit d'un âge fort respectable, puisque sa première description date de 1755, et qu'alors il devait compter au moins une trentaine d'années , la propagation d'un nouvel arbre fruitier ayant , anciennement, toujours été très-lente à s'accomplir. Ce furent les abbés Nolin et Blavet qui le signalèrent dans leur Essai sur l'agriculture moderne (p. t64), lui donnant le seul nom Abricot de Nancy et le disant « assez rare, gros et d'un goût « délicat. » Duhamel, treize ans plus tard (1768), à son tour le caractérisa, et très- minutieusement, en raison sans doute de la juste renommée qui s'y était vite attachée. Comme Nolin et Blavet, il l'appelait Abricot de Nancy, mais faisait observer que « quelques-uns le nommaient Abricot- Pêche. » (Voir Traité des arbres fi^uitiers , 1768, t. I", pp. 144-145.) Cette remarque, toutefois, ne sauva pas d'une fâcheuse erreur, Roger Schabol, dont la Pratique du jardinage, publiée en 1772, déclara (t. II, p. 134) l'Abricot - Pêche originaire du Piémont, et recommanda de ne le point confondre avec l'abricot de Nancy ! !... Qui le croira? les Chartreux de Paris, dans le Catalogue, pour 1775, de leurs célèbres pépi- nières, eurent beau s'inscrire contre une telle méprise, en affirmant (p. 17) qu'Abricot-Pêche était synonyme d'abricot de Nancy, ce fut là peine perdue, l'er- reur se propagea, et si bien, qu'en 1863 un de nos professeurs d'arboriculture, de nouveau la reproduisit. 11 invoqua même à l'appui de son dire , l'autorité des pomologues anglais. Ces derniers ont en effet, pendant quelques années, fauti- vement attribué le surnom abricot de Nancy, à leur Moo)yark , variété fort dis- tincte de l'Abricot-Pêche ; mais depuis longtemps ces pomologues , éclairés sur cette confusion de noms, enlèvent au Moorpark le faux synonyme Abricot-Pêche, pour le rendre à son séculaire, à son véritable possesseur, l'abricot de Nancy. Et par tous pays c'est là, maintenant, question irrévocablement jugée. Parlons donc, à présent, d'autre chose ; voyons quelle localité, par exemple, peut à bon droit revendiquer chez nous l'honneur d'avoir vu pousser le type de ce précieux abricotier ; honneur que ni le Piémont, ni le Wurtemberg, ni le Luxembourg, ni les Nurembergeois n'ont jamais réclamé — ne l'oublions pas — quoique cette variété ait porté parfois ces divers noms étrangers, comme l'indique le sommaire synonymique placé en tête du présent article. Au reste les Allemands eux-mêmes sont convaincus que l'abricot de Nancy provient de notre patrie, et le disent dans leurs recueils horticoles (voir eiitr'autres YObstkunde àe Dochnahl, à la page 178 du t. 111). Quant aux Anglais, ils déclarent formellement dans les Procès-Verbaux de la Société d'Horticulture de Londres (2^ série, 1831, 1. 1", p. 67), que « L'Abricot-Pêche ou de Nancy, de Duhamel, fut en 1767 importé chez eux, « de Paris, par le duc de Northumberland. » C'est de Nancy ou de sa banlieue qu'évidemment a dû sortir ce délicieux abricot. Une opinion différente, mais inadmissible, je vais le démontrer, fut cependant manifestée autrefois par Fillassier, qui le croyait originaire de Pézenas (Hérault): « Cette belle variété — émvait-il en 1791 — n'étoit pas encore connue dans la Capitale il y a quarante ans, quoiqu'on la cultivât dans les différents lieux que nous indiquons, et sous le nom desquels on la demande quelquefois aux pépiniéristes [Abricot de Nancy, de Nuremberg, de Pézenas, de Wurtemberg, de Piémont !• Ce fut vers 1745 qu'un amateur. Abricotier. PEC 97 nommé M. Charpentier, la vit à Pézenas. Il en prit des rameaux, et l'ayant greffée avec succès dans son jardin, à Monceaux, près Paris, il la communiqua aux curieux; et bientôt / après elle-passa entre les mains des industrieux cultivateiu's de Vitry-sur-Seine, qui l'ont \ beaucoup multipliée depuis cette époque. » {Dictionnaire du jardinier français, t. P', p. 10.) Telle a été la version de Fillassier, version que peu après — en 1797 — l'abbé Rozier s'appropria, puis reproduisit, avec quelques variantes, dans le tome I" de son Cours complet d'agriculture (page 194). Sans ma constante habitude de toujours remonter aux sources et de procéder chronologiquement pour l'étude, si fort embrouillée, de l'origine des arbres fruitiers, j'aurais accepté les dires de Fillassier. C'eût été, d'ailleurs, m'épargner ainsi un long et fastidieux travail ; mais trop souvent j'ai regretté que les écrits de nos pomologues manquassent complètement de critique, pour m'ôtre, en cette circonstance, dispensé de con- trôler le récit qu'on vient de lire. Or, peut-on ne pas le taxer d'invraisemblance, quand on voit trois pépiniéristes de Paris, ou de ses environs, appeler dès 1753, dans leurs ouvrages et dans leurs Catalogues, le fruit qui nous occupe, abricot de Nancy, et non point abricot de Pézenas?... De ces arboriculteurs, deux, les abbés Nolin et Blavet, possédaient les pépinières du cloître Saint-Marcel et de la Santé, près le Petit-Gentilly, et le troisième, nommé Chaillou, habitait Vitry-sur-Seine, commune où précisément se sont trouvés, dit Fillassier — cette fois bien informé — les premiers et principaux propagateurs de l'abricotier de Nancy. Donc, je le demande, comment admettre que si M. Charpentier rapporta réelle- ment de Pézenas à Paris, vers 1745, des grefions de cette variété, il n'ait pas. en véritable amateur qu'il était, soigneusement indiqué leur provenance, en les répan- dant ? Et, s'il l'a fait, qui peut alors expliquer le motif dont s'inspirèrent les promoteurs de ce beau fruit, pour l'appeler, contrairement aux renseignements donnés, abricot de Nancy?... — Insister sur ce point, serait puéril; aussi mebor- nerai-je à répéter, en terminant, qu'on doit regarder Nancy comme étant la ville natale de l'abricotier qui porte son nom. Blavet, Nolin et Chaillou (1735), ses premiers descripteurs et multiplicateurs, l'appelèrent ainsi; Duhamel (1768) et les Chartreux (1773) les imitèrent, puis firent connaître qu'un surnom, celui d'Abricot-Pèche, déjà lui avait été appliqué. Et l'on sait de combien d'autres il devait être gratifié, puisque j'en ai mentionné vingt-neuf, sans trop chercher, encore ! ! J'ajoute qu'avant 1792 les Allemands — on le constate dans la Pomona austriaca de Kraft, le nommaient généralement, Lothringer Aprekose (Abricot de Lorraine), fait qui prouve une fois de plus que sa culture était, à cette date, très-commune et, dès lors, ancienne chez les Lorrains, d'où elle aura passé chez les Wurtember- geois et les Piémontais, pour gagner par là, peut-être, le Midi de la France et ce Pézenas dont Fillassier la croyait originaire. Mais j'allais omettre d'invoquer en cette question l'autorité du savant et consciencieux Poiteau : « Duhamel — disait-il en 1846 — appelait ce fruit. Abricot de Nancy, parce qu'on croit l'avoir observé pour la première fois aux environs de cette ville. » (Pomoîogie française, t. I", n»?.) ObserTations. — C'est une erreur de prétendre que l'Abricot-Pêche de Nancy soit le seul dont le noyau possède un tube longitudinal qu'on peut traverser entièrement d'une épingle. D'autres variétés, je l'ai constaté, offrent ce même carac- tère, notamment les abricots Angoumois, de Coulanges, Royal, Saint- Ambroise, Triomphe de Bussière et à Trochets. — J'ai réuni l'abricotier vendu sous le nom de Pêche à gros fruit oblong, à l'abricotier de Nancy, car il s'est montré chez moi le même que ce dernier arbre, dont Duhamel avait déjà fait remarquer, du reste, v. 7 l" 98 PÊC — PET Abricotier)! l'i que les produits étaient de forme inconstante : tantôt arrondis , tantôt ovoïdes , tantôt elliptiques. Les Allemands n'admettent pas non plus que ces deux abricots puissent constituer deux variétés distinctes, et tout récemment M. Mas, dans le Verger (1873, t. y{\{, p. 19, n° 8), a montré qu'il partageait leur opinion et la nôtre, en figurant, comme type de l' Abricot-Pêche de Nancy, un abricot oblong, que sans hésiter il rattache à celui décrit par Duhamel. — La variété mise dans le commerce , il y a treize ou quatorze ans , sous le nom abricotier Laujoulet, n'est autre, également, que l'abricotier de Nancy; et je n'en suis pas étonné, car son promoteur déclarait en 1862, page 391 de la Revue horticole, que son Laujoulet provenait d'un noyau de l' Abricot-Pêche; or, chacun sait que parfois celui-ci se reproduit identiquement de semis. — Rappelons enfm que c'est bien fautivement que les noms abricots Conmiun, de Hollande , de Moojyark et de Turquie, ont été donnés par maints pomologues comme synonymes d'Abricot-Pêche de Nancy. Abricot PÈCHE NOUVEAU. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abricot PÈCHE ORDINAIRE. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricot PÈCHE (PETIT-). — Synonyme d'abricot Blanc, Voir ce nom. Abricot PÈCHE PRÉCOCE. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricot PÈCHE TRÈS-HATlF. — Synonyme d'abricot Blanc. Voir ce nom. Abricot PÈCHE DE WURTEMBERG. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricots : PERSÈQUE , — PERSIQUE, Synonymes d'abricot de Hol- lande. Voir ce nom. Abricots PETIT. — Synonymes d'abricots Alberge et Précoce. Voir ces noms. Abricot PETIT-ABRICOTIN. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. Abricotier a PETIT FRUIT. — Synonyme d'abricotier Précoce. Voir ce nom. Abricot PETITE- ALBERGE. — Synonyme d'abricot Alberge. Voir ce nom. '1 Abricotier. PET — POR 99 Abricots : PETITE-ALBERGE ORDINAIRE, ] / Synonymes d'abricot Alberge. \ Voir ce nom. — PETITE-ALBERGE DE TOURS, ) Abricots : de PEZENAS , — PFIRSCHEN, Synonymes d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricotier PFIRSICHBLÀTTRIGE PFLAUMEN. — Synonyme d'abricotier Noir à Feuilles de Saule. Voir ce nom. Abricot PFLAUxMEN. — Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. Abricot de PIÉMONT. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricot PINE-APPLE. — Synonyme d'abricot de Hollande. Voir ce nom. Abricot POMME D'ARMÉNIE. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. 31. Abricot de PORTUGAL. Synonyme. — Abricot Mâle [le Bon-Jardinier , année 1823, p. 311). Deseription de l'arbre. — Bois : peu fort. — Rameaux : très-nombreux , étalés et arqués , de longueur et grosseur moyennes , à peine coudés , ayant l'épiderme courtement exfolié et d'un rouge plus ou moins saumoné. — Lenticelles : très-petites, allongées, blanches et des plus abondantes. — Coussinets : aplatis. — Veux : écartés du bois, groupés par trois ou quatre, moyens ou petits, ovoïdes- obtus, aux écailles grisâtres et légèrement disjointes. — Feuilles : petites, assez nombreuses, ovales-arrondies , longuement acuminées, vert brillant en dessus, vert clair et mat en dessous , finement et régulièrement dentées sur leurs bords. — Pétiole : grêle , de longueur moyenne , peu glanduleux , faiblement cannelé , sanguin en dessus et rose en dessous. — Fleurs : tardives, petites, blanches et gaufrées, à calice d'un rouge verdâtre. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — La floraison et la maturité tardives de cette variété , font que son arbre convient beaucoup pour le plein-vent et qu'il y réussit admirablement sous 100 POR — POU Abricotier. toutes les formes. On peut toutefois le placer aussi en espalier, mais la maturité de ses produits devient alors moins tardive qu'elle ne l'est pour ceux des plein- vent. Descriiitioit du fi'uit. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : globuleuse généralement comprimée aux pôles , à joues assez convexes , à sillon étroit et peu profond. — Cavité caudale : vaste. Abricot de Portugal. — Point pistillaire : saillant ou très-légèrement enfoncé. — Peau : duveteuse, jaune-paille, rosée à l'insolation , ponctuée de carmin , puis tachetée parfois de brun-roux. — Chair : jaune-orange, fondante, fine, quelque peu adhérente au noyau. — Eau : abondante , douce , sucrée , possédant une saveur parfumée des plus délicates. — Noyau : petit, arrondi, bombé , ayant l'arête dorsale cou- pante et très-développée. — Amande : amère. Maturité. — Commencement et courant d'août. Qualité. — Première. Historique. — Cet abricot, regardé comme originaire du Portugal, fut importé chez nous vers d740, mais je n'ai pu découvrir par quelle intervention. Cultivé d'abord aux environs de la Capitale, en 1755 on l'y trouvait vendu déjà par un pépiniériste de Vitry-sur- Seine, Chaillou, qui l'avait inscrit à la page l'^ du Catalogue d'arbres fruitiers rares et nouveaux qu'à cette époque il publia. Nolin, à la même date, le mentionnait aussi dans son Essai sur l'agriculture moderne (p. 164), et de la plus briève façon : « L'Abricot de Portugal — disait -il — ressemble au « Précoce ; » extrême concision qui montre bien qu'en 1755 les pomologues connaissaient très- imparfaitement encore ce charmant et délicieux fruit, décrit ci-après (p. 102). S'il peut, à la rigueur, se rapprocher de l'abricot Précoce par quelques-uns de ses caractères extérieurs, il s'en éloigne, en effet, par quelques autres, et surtout ne saurait jamais lui être comparé pour la qualité. 32. Abricot POURRET. Deeicriptioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés et légèrement arqués, longs, assez grêles, géniculés, rougeâtres à leur sommet, olivâtres à leur base et portant de très-fines exfoliations épidermiques. — Lenti- celles : abondantes, très-petites, jaunâtres et plus ou moins proéminentes. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : moyens, obtus au sommet, larges à la base, collés imparfaitement sur le bois et groupés par trois. — Feuilles : de grandeur variable , ovales-arrondies , très-longuement acuminées , vert intense et brillant en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords finement et régulièrement dentés. — Pétiole : grêle et de longueur moyenne, peu glanduleux , à peine cannelé, rouge à son point d'attache, vert faiblement rosé à l'extrémité opposée, Abricotier. POU 101 Abricot Pourret. où parfois il est muni de deux courtes oreillettes. — Fleurs : tardives, grandes et blanches, à calice rougc-brique. Fertilité. — Convenable. Culture. — Toutes les formes lui Jpeuvent être appliquées, vu sa végétation assez active et sa tardive floraison. DescriptioM du Iruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : sensiblement ovoïde, à joues très-aplaties, à sillon prononcé. — Cavité caudale : de dimensions moyennes. — Point pistillaire : saillant. — Peau : finement duveteuse , d'un beau jaune qui se couvre, à l'insolation, d'une teinte car- minée plus ou moins étendue et foncée , sur laquelle ressorteiit çà et là d'assez nombreux petits points orangés. — Chair : rougeâtre , tendre, légèrement pâteuse, non adhérente au noyau. — Eau : suffisante, sucrée, aci- dulé, rarement bien parfumée. — Noyau: gros, irrégulièrement arrondi, bombé, ayant l'arête dorsale fort large et des plus tran- chantes. — Amande : amère. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Sorti d'un noyau de l'Abricot-Pêche de Nancy, ce fruit fut obtenu, en 1827, d'un semis fait à Brunoy (Seine-et-Oise), en 1822, par le pépinié- riste Pourret, qui le 5 août 1829 le soumit à l'examen de la Société d'Horticulture de Paris. Chargé de prononcer sur le mérite de ce nouveau gain, le pomologue Poiteau lui trouva les qualités voulues pour en recommander la propagation, et termina ainsi son rapport : « Cette variété, dit-il, a les feuilles, les bourgeons, les yeux et les fleurs absolument comme ceux de l'Abricot-Pêche; les fruits ressemblent également à rAbricot-Pêche , quant au volume , à la forme et à la couleur ; leur chair est peut-être un peu plus ferme et leur eau plus sapide ou plus vineuse : cette dernière différence est variable et on peut l'attribuer à la jeunesse de la variété. Mais le caractère invariable , le caractère physique qui distingue nettement cette variété de l'Abricot-Pêche, c'est que son noyau n'est pas perforé, qu'on ne jieut pas le traverser avec une épingle comme celui de l'Abricot-Pêche J'ai l'honneur de vous proposer, Messieurs, de vouloir bien consacrer le nom de son obtenteur, en appelant abricot Pourret, le fruit que cet estimable cultivateur a soumis à votre jugement. » [Annales de la Société d'Horticulture de Paris, 1829, t. V, pp. 297-298.) Je reconnais, avec Poiteau, que l'abricot Pourret se rapproche beaucoup, extérieurement, de l'Abricot-Pêche de Nancy, dont il n'a, toutefois, ni la saveur exquise ni le volume considérable. Mais je suis loin de confirmer l'assertion du même auteur, quant à la prétendue ressemblance de ces deux abricotiers. Ils ont entr'eux, en effet, de sensibles différences, notamment pour les coussinets, les yeux, la denture des feuilles, et les fleurs, comme il est aisé de s'en convaincre en étudiant la description que j'ai donnée de chacun desdits arbres. 102 PRÉ Abricotier. 33. Abricot PRÉCOCE. Synonymes. — Abricots : 1. Petit (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1675, [i. 27). — 2. Hatik (la Quintiuye, Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. 1er, p. 430 ). — 3. Masculine (Batty Langley, Pomona, 1729, p. 88, planche 15), — 4. Hatif musqué (les Chartreux, de Paris, Catalogue de leurs pépinières, 1736, p. 11). — 5. Abricotier a Petit Fruit (de la Cour, les Agréments de la campagne, 1752, t. II, p. 86). — 6. Abricotin (Chaillou, Catalogue ou l'Abrégé des bons fruits de ses pépinières de Vitrtj-sur-Seine, 1755, p. 1). — 7. Princesse (Herman Knoop, Fructologie, 1771, p. 65). — 8. Simple (Id. ibid.). — 9. Muskateller (Sickler, Teutscher ObstgCirtner, 1797, t. VIII, p. 313). — 10. Musqué (l'abbé Rozier, Cours complet d'agricidture , 1797, t. I^r, p. 187). — H. Précoce musqué (Tatin, Principes raisonnes et pratiques de la culture des arbres fruitiers, 1819, t. II, p. 37). 12. Musqué hatif (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horti- cidtural Society of London, 1826, p. 7, no 44). —13. Brown Masculine (Idem, Transactions ofthe horticidtural Society of London, 2o série, 1831, t. lor, p. 58). — 14. Early red Masculine {Id. ibid.). — 15. FrOhe Musilvteller {Id. ibid.). — 16. Early Muscadine (Idem, Catalogue, édition de 1842, p. 48, n» 5). — 17. Early Masculine (A. J. Downing, the Fruits and fruit-trees of America, 1849, p. 158, no 13). — 18. D'Italie (de quelques pépiniéristes, depuis 1850).— 19. Reû Masculine (John Scott, the Orchardist, 1872, p. 154). — 20. Early Moscatine (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1873, t. VI, n» 8). — 21. Petit-Abricotin {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : des plus nombreux, étalés à la base, où leur épiderme est entièrement exfolié, érigés et très-lisses au sommet, gros et peu longs, à peine géniculés, à courts mérithalles, vert olivâtre sur le côté de l'ombre et brun clair sur celui frappé par le soleil. — Lenticelles : abondantes, blanches, arrondies, de grandeur moyenne et légèrement proéminentes. — Coussinets : aplatis, — Yeux : assez gros, ovoïdes-arrondis, noirâtres, groupés par trois ou cinq et sensiblement écartés du bois. — Feuilles : très-nombreuses, petites, ovales fortement arrondies, acuminées en vrille, d'un beau vert en dessus, d'un vert pâle en dessous, puis finement et profondément dentées sur leurs bords. — Pétiole : court et grêle, très-glanduleux, faiblement cannelé, sanguin et muni généralement de deux oreillettes de grandeur variable. — Fleurs : très-hâtives et très-petites, blanc sale, à cahce rouge clair. Fertilité. — Abondante. Culture. — L'espalier, qui seul peut protéger la floraison si hâtive de cet abricotier, lui convient particulièrement, et d'autant mieux qu'il rend encore plus précoce la maturité de ses produits. Le plein-vent, forme sous laquelle il fait cependant dejoUs arbres, lui serait très-nuisible, en le laissant exposé aux effets désastreux des gelées printanières ; mais le faible volume de ses fruits suffit d'ailleurs pour conseiller de ne pas l'y destiner. Description du fruit. — Grosseur : petite. — Forme : globuleuse , ayant généralement un côté moins développé que l'autre, les joues assez convexes et le sillon très-apparent, quoiqu'étroit et peu pro- fond. — Cavité caudale : vaste. — Point pistillaire : petit et légèrement enfoncé. — Peau : finement duve- teuse, jaune pâle passant au jaune plus intense à l'insolation , où très-souvent aussi elle est nuancée de carmin. — Cliair : blan- châtre plutôt que jaunâtre, fine, fondante et quittant, à parfaite maturité, assez Abricotier. PRÉ io3 bien le noyau. — Eau : suffisante, sucrée, acidulée et faiblement parfumée. — Noyau : très-petit et très-bombé, arrondi, ayant l'arête dorsale large et coupante. — Amande : amère. Maturité. — Fin juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — A l'étranger, non plus qu'en France, je n'ai vu de pomologue assigner une origine quelconque à l'abricotier Précoce. Sur ce point, tous les ouvrages que j'ai consultés sont dépourvus du moindre renseignement. Force m'est donc — à mon grand regret — de l'admettre ici sans ses papiers, et de le traiter d'inconnu, quand au contraire son droit serait peut-être de figurer au rang des anciennes variétés de notre pomone indigène. C'est qu'en effet, si les Anglais, les Hollandais et les Allemands le cultivent depuis au moins une centaine d'années, chez nous les jardiniers déjà le propageaient avant 1666, comme l'indique le passage suivant, écrit en 1667 par Merlet : « Le Petit Abricot vient plus beau et rapporte davantage en espalier qu'en buissons et arbres de hautes tiges ; il est plus coloré et tavelé au soleil de midy, qu'au levant; on en peut mettre aussi au soleil couchant, pour confire. » {L'Abrégé des bons fruits, pp. 31 et 32.) A Versailles, sous Louis XIV, la Quintinye s'était empressé de l'admettre dans les splendides vergers qu'il avait eu mission d'y créer; aussi lorsqu'on 1683 cet illustre arboriculteur écrivit le savant traité de jardinage dont il ne devait pas voir la publication, eut-il soin de recommander la culture du Petit Abricotier Précoce : « Le fruit des Abricotiers — disait-il — est hâtif on commence d'en voir dès l'entrée de juillet,^ et surtout d'une pe/^tïe espèce qu'on appelle l'Abricot Hâtif, et qu'il faut mettre au grand midy; la chair en est fort blanche, et la feuille plus ronde et plus verte qu'aux autres, mais pour cela il n'est pas meilleur. » ( Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, i 690, t. I", p. 430.) Duhamel, en J768, décrivit également ce fruit (t. 1, pp. 133-134), qu'il appelle abricot Précoce et Hâtif musqué, parce que « quelques-uns, assure-t-il, croient y « trouver un petit goût musqué. » Aujourd'hui, il a beaucoup perdu de son ancienne vogue, grâce à l'obtention de plusieurs variétés aussi précoces que lui, et qui le dépassent en quaUté. Cependant il abonde encore sur les marchés de Paris, notamment, où dès le 20 juin on le rencontre à demi-mùr, et pour lors à chair croquante, presque dénuée de sucre et de parfum. Observations. — L'abricotier Précoce se reproduit très-identiquement de noyau. Vers 1833 je l'ai reçu étiqueté (erronément, ou frauduleusement?) abri- cotier d'Italie, et comme tel il a longtemps été porté sur mes Catalogues, sans que j'aie pu supposer qu'il y faisait double emploi avec le Précoce. J'appelle donc l'attention de mes confrères sur cette fausse variété, qui très -probablement, chez eux, se montrera la môme que chez moi. Abricot PRÉCOCE D'ESPEREN. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricot PRÉCOCE (GROS-). — Voir abricot Esperen^ au paragraphe Observa- TIOi>'S. 104 PRÉ — PRO Abricotier. Abricot PRÉCOCE DE HONGRIE. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricots: PRÉCOCE MUSQUÉ, — PRINCESSE, Synonymes d'abricot Précoce. Voir ce nom. Premier Type. 34. Abricot de PROVENCE. i^ynonj'ine. — Abricot Comice de Toulon (Flory, l'Horticulteur provençal , année 1854; — et Alexandre Bivort, Amiales de pomologie belge et étrangère , 1856, t. IV, pp. 19-20). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, légère- ment étalés, assez gros et assez longs, à peine géniculés, ayant l'épiderme plus ou moins exfolié et brun verdâtre nuancé de rouge pâle. — LenticeUes : clair- semées, arrondies, petites et blancbes. — Coussinets : ressortis. — Yeux : écartés du bois et réunis par groupes de trois à huit, volumineux, ovoïdes-pointus, aux écailles noirâtres et mal soudées. — Feuilles : petites ou moyennes, ovales- arrondies, courtement acuminées, vert sombre en dessus , vert herbacé en dessous et large- ment mais peu profondément dentées ou cré- nelées sur leurs bords. — Pétiole : long, bien nourri, flasque et sanguin, sensiblement can- nelé , portant de très - grosses glandes puis souvent accompagné de deux oreillettes de grandeur variable. — Fleurs : très-tardives, moyennes, blanches faiblement striées de rose, à calice d'un rouge clair. Fertilité. — Abondante et constante. Culture. — Le plein-vent sous toute espèce de forme peut lui être appliqué, mais particu- lièrement la demi-tige et le buisson, qui favo- risent encore sa fertilité. Deuxième Type. Description du fruit. — Grosseur : va- riable, plutôt au-dessous qu'au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse irrégulière ou ovoïde -arrondie, à joues plates, à sillon large et assez profond, dont l'un des bords est toujours plus saillant que l'autre. — Cavité caudale : très-dé veloppée. — Poi7it pistillaire : petit et placé sur un léger mamelon. — Peau : peu duveteuse, jaune-paille sur le côté de l'ombre, jaune intense nuancé de rouge- brique à l'insolation , partie sur laquelle elle est en outre ponctuée de roux et de pourpre. — Chair : jaune, ferme, très-délicate, fme et non adhérente au noyau. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé et savoureusement parfumée. — Noyau : de grosseur moyenne, ovoïde-allongé, Abricotier. PRO — PUR 105 épais , ayant l'arête dorsale coupante et très - prononcée. — Amande : douce , excellente à manger. Maturité. — Vers la mi-juillet. Qualité. — Première. Historique. — Rebaptisé Comice de Toulon en 1852, l'abricotier de Provence est une ancienne variété française dont le nom primitif indique évidemment la contrée natale. Décrit pour la première fois en 1735 par l'abbé Nolin [Essai sur l'agriculture moderne, p. 1G3), il le fut ensuite par Dubamel (17G8), qui lui consacra l'article sui- vant, que je vais reproduire comme point de comparaison avec le mien : « Abricotier de Provence. — Les bourgeons sont longs, de moyenne grosseur, très-lisses, d'un rouge clair, mais vif du côté du soleil, verts du côté de l'ombre et très-peu tiquetés. Ses boutons sont gros, pointus, triples; quelques nœuds eu portent des groupes de quatre à huit rassemblés sur un même support. Ses feuilles sont petites, rondes, terminées par une pointe assez large toujours repliée en dehors La dentelure est obtuse et très-peu profonde. Les queues, longues de huit à douze lignes, sont d'un rouge foncé. — Son fruit est petit, aplati ;... une rainure profonde divise un de ses côtés, et une des lèvres qui la bordent est beaucoup plus avancée que l'autre. Sa 'peau est jaune du côté de l'ombre; le côté du soleil est d'un beau rouge vif, qui se charge en espalier. Sa chair est d'un jaune très-foncé. Son eau est peu abon- dante, mais d'un goût fin, vineux et relevé. Son noyau est brun, raboteux ou sablé; il contient une amande douce. ?>?imaturité est à la mi-juillet, en espalier. » (T. I''', pp. 139-140.) L'abricot de Provence offre certains rapports extérieurs avec ses congénères l'Angoumois et le Blanc (voir ci-dessus, p. 44 et p. 48), variétés dont il diffère notablement, cependant, surtout par l'arbre qui le produit. En Belgique, ces derniers temps (1836), le successeur de l'arboriculteur Van Mons, Alexandre Bivort, l'a décrit et figuré {Annales de pomologie , t. IV, p. 19), le nommant abricot Comice de Toulon et disant l'avoir reçu ainsi étiqueté, de Toulon, ville aux environs de laquelle l'aurait obtenu de semis en 1832, ajoutait-il, M. Flory, pépiniériste à Lavalette (Var). Tout en insérant cette déclaration, je répète que l'ancien abricot de Provence et l'abricot Comice de Toulon, prétendu moderne, forment une seule et même variété. Mais j'avoue volontiers, par exemple, n'avoir jamais récolté d'abri- cots de Provence aussi monstrueux que les Comice de Toulon mûris en terre belge, puisque Bivort leur donne une hauteur de 70 millimètres sur un diamètre de 63 ! ! Observations. — Fillassier, dans le Dictionnaire du jardinier français, préten- dait en 1791 que l'abricot appelé Romain par le pomologue anglais Miller, devait être réuni à l'abricot de Provence. Sans discuter cette assertion, je me borne à dire qu'abricot Romain étant classé depuis plus d'un siècle, par nombre d'au- teurs, au rang des synonymes de l'abricot Commun, j'ai dû me conformer à leur opinion, du reste très-justifiée. Abricot PRUNE. -»• Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. Abricot PRUNE ARMÉNIAQUE. -- Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricotier PRUNUS BASYCARPA. — Synonyme d'abricotier yVozV. Voir ce nom. Abricot PURPLE. — Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. R Abricot RAUHE PFLAUME. — Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. 35. Abricot RAYE. Sjnonymei — Abi'îcotier a Fruit rayé (des pépiniéristes de Poitiers [Vienne] , depuis 1856 ). Descriiitioii de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : très-nombreux, étalés ou érigés, gros et longs, flexueux, ayant l'épiderme largement exfolié et d'un brun-rouge. — Lenticelles : abondantes, de grandeur moyenne, arrondies ou linéaires. — Coussinets : aplatis. — Yeux : groupés par trois ou six, volumineux, ovoïdes-obtus, écartés du bois, aux écailles grisâtres et mal soudées. — Feuilles : assez grandes, ovales-arrondies, longuement acuminées en vrille, vert brillant on dessus, vert herbacé en dessous et régulièrement crénelées sur leurs bords. — Pétiole: long, de grosseur moyenne, à large cannelure, sanguin en dessus, rouge- brique en dessous, bien glanduleux et muni généralement d'une ou de deux courtes oreillettes. — Fleurs : hâtives, moyennes, blanches, à calice carminé. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il prospère parfaitement sous n'importe quelle forme plein-vent ainsi qu'en espalier. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : irrégulièrement globuleuse, à joues peu convexes, à sillon bien accusé, surtout dans sa partie inférieure. — Cavité caudale : assez vaste. — Point 'pistillaire : très-faible et placé dans une légère dépression. — Peau : finement duveteuse, presque unicolore, d'un jaune -orange sur lequel apparaissent çà et là quelques tiquetures brunes ou pourpres. — Chair : jaune très-intense, fine, fondante et quit- tant aisément le noyau. — Eau : suffisante, acidulée, sucrée et délicieusement parfumée. — Noyau : irrégulièrement ovoïde, peu bombé, ayant l'arête dorsale assez coupante. — Amande : amère. Maturité. — Vers la mi -juillet. Qualité. — Première. Abricotier. KAY — ROU 107 llistoriciue. — M. Bruant, pépiniériste à Poitiers (Vienne), m'envoya cette variété en 1857 ; l'année suivante je la signalais dans mon Catalogue (p. 8), où depuis elle a toujours figuré. Je no l'ai vue décrite, ni même citée, dans aucun recueil ancien ou moderne, et M. Bruant m'affirme n'avoir pu retrouver, dans ses notes pomologiqucs, mention certaine de la source d'où elle lui était venue. Observations. — Le nom de l'abricot Rayé n'est en rien justifié, le caractère qu'il indi(iue faisant complètement défaut tant au fruit qu'à l'arbre de ladite variété. Ce que mon honorable confrère de Poitiers a, du reste, remarqué comme moi. Néanmoins je ne puis m'empêcher de signaler cet abricot, car il est réelle- ment des plus méritants. Abricots: RED MASCULINE, — ROMAIN , Abricots : ROMAIN, ROMAN, Synonymes d'abricot Précoce. Voir ce nom. Synonymes d'abricot Com ■ mun. Voir ce nom. Abricots ROMISCHE. — Synonymes d'abricot Commun et d'abricot Esperen. Voir ces noms. Abricot ROTHE ORANIEN. -- Synonyme d'abricot Angoumois. Voir ce nom. Abricots : de ROTTERDAM — ROTTERDAMER . Synonymes d'abricot de Hol- lande. Yoir ce nom. Abricot ROUGE. — Synonyme d'abricot Angoumois. Voir ce nom. Abricot ROUGE DE LA SAINT-JEAN. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des italiens). 108 ROY Abricotier. 36. Abricot ROYAL. Synonymes. — Abricots : 1. KÔNIGS (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 383, u» 19). — 2. Royal de Wurtemberg (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1873, t. VI, no 3). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, étalés ou érigés, de grosseur et longueur moyennes, à peine géniculés, ayant l'épi- derme étroitement exfolié puis de couleur olivâtre à l'ombre et rouge à l'insola- tion. — Lenticelles : très-abondantes à la base du rameau, des plus clair-semées à sa partie supérieure, assez grandes, arrondies et proéminentes. — Coussinets : sail- lants— Yeux : volumineux, coniques-arrondis, écartés du bois et par goupes ternaires. — Feuilles : nombreuses, petites ou moyennes, arrondies, longuement acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords irré- gulièrement dentés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, profondément cannelé, glanduleux, sanguin en dessus et, le plus souvent, rose en dessous. — Fleurs ; assez hâtives, grandes , gaufrées , blanches en dessus , rosées en dessous , à calice rouge sang. Fertilité. — Abondante. Culture. — 11 fait constamment des arbres beaux et fertiles, quelle que soit la forme qu'on lui donne. Uescriptioii dit firiiit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : irrégulièrement globuleuse, généralement moins développée d'un côté que de l'autre, ayant les joues légèrement aplaties et le sillon bien accusé ; parfois aussi elle est à peu près ovoïde , et pour lors assez régulière. — Cavité caudale : large et profonde. — Point I \ pistillaire : petit et légèrement enfoncé. — Peau: duveteuse, blanc jaunâtre sur le côté il la de l'ombre, jaune -paille ou jaune -orange ponctué de pourpre sur celui frappé par le soleil, qui généralement la colore d'une faible teinte carminée. — Chair : jaunâtre, fondante, des plus fines, se détachant fort bien du noyau. — Eau : abondante , très-sucrée , vineuse et acidulé, possédant une saveur parfumée réel- lement exquise. — Noyau : ovoïde, peu bombé, ayant l'arête dorsale saillante, large, mais émoussée. — Amande : amère. Maturité. — Vers la mi -juillet. Qualité. — Première. Historique. — Parisien pur sang, ce précieux abricotier, dont la multiplica- tion ne sera jamais trop recommandée, provient de l'ancienne pépinière du Jardin du Luxembourg. Nous allons néanmoins soigneusement en établir l'état civil, car un pomologue allemand (Dochnahl, Ohstkunde^ t. III, p. 179) le disait, en 1858, « probablement originaire d'Angleterre; » et chez nous, en 1862, Jules Géraud Abricotier. ROY 109 dans V Horticulteur français (p. 157), lui donnait, erronément aussi, pour obten- teur un M, Iberoy. Voici donc son acte de naissance : Il est sorti d'un noyau de l'Abricot-Pècbe de Nancy, semé en 1808 par Michel-Christophe Hcrvy, arboricul- teur de grand mérite, qui fut longtemps directeur du Jardin du Luxembourg. La mise à fruit de cet abricotier eut lieu en 1813. Deux ans plus tard une corbeille de ses fruits ayant été, sur les instances d'Iiervy, offerte à Louis XVII I par le duc de Gramont, capitaine des gardes du corps, le monarque trouva délicieux ce nouvel abricot, d'où vint que l'obtcnteur le nomma abricot Royal. Louis du Bois, en 1821, déj'à l'appelait ainsi dans la Pratique simplifiée du jardinage (p. 145); Pirolle également, en 1824, dans le Jardinier amateur (p. 323); puis YAlmanach du Bon- Jardinier pour 1827 (p. 288); et enfin Poiteau, en 1829, dans les A >»ia/es de la Société d'Horticulture de Paris (pp. 296-297). Cette notable publicité favorisa immédiatement la propagation de l'abricotier Royal; à ce point, môme, qu'on l'importait dès 1825 chez les Anglais, où nous voyons, par les Transactions de la Société horticole de Londres (2= série, t. I, p. 63), qu'il fructifia pour la première fois en 1828 dans le Jardin social, à Chiswich. De leur côté, les Américains et les Allemands le cultivent depuis au moins trente ans. On peut donc, sans exagérer, dire qu'aujourd'hui il est généralement répandu partout , à l'étranger. Observations. — Les Anglais possèdent un abricot Orange qui parmi ses synonymes compte les noms Royal, Royal George ^ Royal Orange, Royal Persian, et souvent a été, par là, confondu avec le fruit ici caractérisé. Cette variété n'étant pas dans mes pépinières, je me borne à signaler ses principaux surnoms, afin qu'on ne soit point tenté de les appliquer à notre abricotier Royal. — L'abricot Esperen, ci-dessus décrit (p. 59), aj^ant également reçu ce dernier nom, on évitera toute méprise entre les deux fruits, en se rappelant que l'Esperen mûrit environ quinze jours après le Royal, dont il est loin, surtout, d'avoir le savoureux parfum. Abricot ROYAL. — Synonyme d'abricot Esperen. Voir ce nom. Abricot ROYAL GEORGE. — Voir abricot Royal, au paragraphe Observations- Abricot ROYAL DU LUXEMBOURG. -- Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricot ROYAL ORANGE. — Voir abricot Royal, au paragraphe Observations. Abricot ROYAL PEACH. — Synonyme d'abricot Pêche de Nancy. Voir ce nom. Abricot ROYAL PERSIAN. — Voir abricot Royal, au paragraphe Observations, Abricot ROYAL DE WURTEMBERG. — Synonyme d'abricot Royal. Voir ce nom. .. — ^, Il I I 0 fl II n s 37. Abricot SAINT-AMBROISE. Synonyme. — ^inco^ Di Santo Ambrogio {Catalogo délia collezione di alberi fruttiferi délia Società toscana d'Orticultura di Firenze, 1862, p. H). Description de l*arbre. — Bots : très-fort. — Hameaux : assez nombreux et couverts d'exfoliations épidermiques, gros, longs, étalés, légèrement arqués, à peine flexueux, brun clair à la base et rouge foncé au sommet. — Lenticelles : très- abondantes, grandes, jaunâtres, arrondies et saillantes. — Coussinets : modéré- ment accusés. — Yeux : volumineux, coniques-obtus, par groupes de trois à six, faiblement écartés du bois et généralement ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : peu nombreuses, grandes ou très-grandes, arrondies ou ovales-allongées, courtement acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert-pré en dessous, à bords dentés ou crénelés. — Pétiole : des plus longs, bien nourri, glanduleux, à large mais peu profonde cannelure, sanguin en dessus et rose en dessous. — Fleurs : très-hâtives, moyennes, blanches, ayant les nervures fmement rosées et le calice rouge-brique. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Par sa croissance active il fait de superbes plein -vent, mais l'es- palier lui convient mieux que cette dernière forme, qui ne saurait protéger sa très-hâtive floraison des atteintes de la gelée , et le ren- drait ainsi fréquemment stérile. Description du fruit. — G?'osseur : assez volumineuse. — Forme : ovoïde-arron- die, à joues très-plates, à sillon peu large mais assez creux. — Cavité caudale : étroite et profonde. — Point pistillaire : saillant. — Peau : épaisse, sensiblement duveteuse, d'un beau jaune -paille coloré de rose à l'insola- tion. — Chair : jaune blanchâtre, ferme et quittant complètement le noyau. — Eau : suffisante, très-sucrée, légèrement vineuse, douée d'un parfum des plus savoureux. — Noyau : gros, ovoïde-allongé, très- bombé, ayant l'arête dorsale peu prononcée et la suture ventrale disposée en tube Abricotier. SAI — SOU m si régulièrement creusé, qu'une épingle peut le traverser d'un bout à l'autre. — Amande : amère. Maturité. — - Vers la mi-juillet. Qualité. — Première. nïstorique. — L'abricotier Saint- Ambroise me paraît être originaire d'Italie, où depuis assez longtemps on le cultive, notamment à Florence, dans le .Jardin-École de la Société d'Horticulture. Ses premiers propagateurs en France ont été, vers 1853, les pépiniéristes L. Jamin, de Bourg-la-Reine, près Paris, et M. Jacquemet-lîonnefond , d'Annonay (Ardèche). Abricot de SAINT-JEAN. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des Italiens). Voir ce nom ; voir aussi abricot Esperen, au paragraphe Observations. Abricots : de la SAINT -JEAN, - DE SAINT -JEAN (GROS-), Synonymes d'abricots d'A- lexandrie (des Italiens). Voir ce nom. Abricot de la SAINT-J12AN (GROS-). — Voir abricot Esperen, au paragraphe Observations. Abricot de SAINT-JEAN ROUGE. — Synonyme d'abricot d'Alexandrie (des Ita- liens). Voir ce nom. Abricot di SANTO AMRROGIO. — Synonyme d'abricot Saint- Ambroise. Voir ce nom. Abricot SCHWARZE. — Synonyme d'abricot Noir. Voir ce nom. Abricot SCHWARZE MIT DEM PFIRSCHENBLATT. — Synonyme d'abricot Noir à Feuilles de Saule. Voir ce nom. Abricot de SIBÉRIE. — Voir abricot Noir, au paragraphe Observations. Abricot SIMPLE. — Synonyme d'abricot Précoce. Voir ce nom. Abricot SOUVENIR DE ROBERSTSAU. — Synonyme d'abricot Souvenir de la Robertsau. Voir ce nom. 112 SOU Abricotiep 38. Abricot SOUVENIR DE LA ROBERTSAU. Synonymes. — Abricots : 1. Souvenir de Roberstsau (Bruant, pépiniériste à Poitiers, Catalogué de i865, p. 3). — 2. Souvenir de Robertson (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des \ arbres fruitiers et d'omemeiit, 1868, p. 10, no 49). .• peu nombreux, étalés eti oné à l'insolation, vert oli-i Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux . légèrement arqués, gros et longs, géniculés, brun saumoné vâtre sur l'autre face et couverts d'exfoliations épidermiques. — Lenticelles : assez abondantes, très-petites, arrondies, rousses et proéminentes. — Coussinets: bien accusés. — Yeux: très-écartés du bois, par groupes ternaires, volumineux, coniques-obtus, aux écailles rousses et des plus mal soudées. — Feuilles : de grandeur variable, mais petites pour la plupart, ovales-arrondies, courtement acuminées, vert terne en dessus, vert herbacé en dessous, puis finement dentées et surdentées. — - Pétiole : court et grêle, peu glanduleux, carminé, à faible canne- lure. — Fleurs : très-hàtives, moyennes, blanches, ayant les nervures légèrement rosées et le calice rouge verdâtre. Fertilité. — Convenable. Culture. — Quoique sa remarquable vigueur le rende propre au plein-vent, il est bon, cependant, quand on l'y destine, de le planter en buisson ou tout au moins en demi-tige, pour n'en pas trop compromettre la floraison hâtive; mais comme certitude de fertilité, mieux vaut encore lui donner l'espalier. nescription du IrMit. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : ovoïde-arrondie, à joues très-plates, à sillon assez large mais peu profond. — Cavité caudale : vaste. — Point pistillaire : très-petit et placé sur un très-faible mamelon. — Peau: légèrement duveteuse, jaune-orange lavé de rose, et parfois de rouge, sur le côté exposé au soleil. — Chair : jaune, fondante, très-sucrée, acidulé, possédant une saveur parfumée des plus délicates. — Noyau : assez gros, ovoïde-allongé, peu bombé, ayant l'arête dorsale large et coupante. ■ — Amande : amère. Maturité. — Fin juillet. Qualité. — Première. Historique. — Je multiplie cette très-excellente variété depuis l'année 1867, et la tiens de MM. Baumann, pépiniéristes à Bollwiller (Haut- Rhin). Ce fut par suite d'une mauvaise lecture de son étiquette d'envoi, que de 1868 à 1875 elle figura sous le nom Souvenir de Robertson dans mes Catalogues. Souvenir de la Robertsau, telle est sa véritable, sa primitive dénomination. Je ne connais encore aucune description de ce nouveau fruit, mais j'ai pu, le 10 janvier 1875, me procurer les renseignements ci-après sur son état civil : a Cet abricot — m'ont écrit MM. Baumann — provient du jardin de la Robertsau, près Stras- bourg, et d'un semis fait par le propriétaire, M. deBussière, grand amateur d'arbres fruitiers. En 1860 nous l'avons nommé Souvenir de la Robertsau, avec l'autorisation de son obtenteur^, puis mis ensuite dans le commerce. » Abricotier. SOU — SYR 113 Abricot SOUVENIR DE ROBERTSON. — Synonyme d'abricot Souvenir de la Robertsau. Voir ce nom. Abricot STRU^ED TURKEY. — Synonyme d'abricot Commun à Feuilles pana- chées. Voir ce nom. Abricot SUDLOW'S MOORPARK. — Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. 39. Abricot de SYRIE. Synonyme. — Abricot Kaisha (Thompson, Transactions of the horticultural Society of London, 1849, t. IV de la 3e série, p. 189). Description de l'arbre. — Bois : très-fort- — Rameaux : peu nombreux , étalés, gros et longs, flexueux, ayant de courts mérithalles et l'épiderme complètement exfolié puis d'un rouge terne ardoisé. — Lenticelles ■ : des plus abondantes, larges, arrondies, blanchâtres et proéminentes. — Coussinets : bien ressortis. — Yeux : volumineux, ovoïdes-obtus, presque noirs, écartés du bois et réunis par groupes de trois ou six. — Feuilles : assez nombreuses, grandes, arrondies, longuement acuminées, vert brillant en dessus, vert clair en dessous et légèrement ondulées sur leurs bords, qui sont profondément dentés. — Pétiole : très-long et très-gros, étroitement cannelé, flasque, peu glanduleux, carminé en dessus et rose pâle en dessous. — Fleurs : assez hâtives, moyennes, d'un blanc faiblement rosé, gaufrées et à calice rouge clair. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le plein-vent sous toutes formes conviendrait beaucoup à cet abri- cotier, si sa tête n'y restait pas toujours très-dégarnie; l'espalier seul permet donc d'en obtenir des arbres d'une régularité satisfaisante. Description du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : irrégulièrement ovoïde, à joues très-plates, à sillon excessive- ment large mais peu profond. — Cavité caudale : de faibles dimensions. — Point pistillaire : des plus petits et surmontant un assez fort mamelon. — Peau : finement duveteuse , jaune verdàtre, nuancée de gris à l'insolation et pointillée de carmin. — Chair : jaune blanchâtre , fine et ferme, quoiqu'entièrement fondante et sans la moindre adhérence au noyau. — Eau : très- abondante, sucrée, vineuse, possédant un goût parfumé des plus agréables. — Noyau : petit, ovoïde - allongé , extrêmement bombé , ayant l'arête dorsale très-accusée, rugueuse et tran- chante. — Amande : entièrement douce et de saveur délicate. Maturité. — A la mi-juillet. Qualité. — Première. Historique. — ■ Il existe, à l'égard de cette excellente et curieuse variété, V. 8 414 SYR Abricotier. une erreur assez générale que je suis heureux de pouvoir rectifier au profit de nos pépiniéristes. Ce n'est pas un arboriculteur anglais, comme on l'a dit fort souvent, mais bien un arboriculteur français, qui fut en Europe le propagateur de l'abricotier Kaisha ou de Syrie, et je vais le démontrer péremptoirement : Les Anglais le reçurent en 1842 ou 1843, ainsi qu'il résulte du passage suivant, tra- duit des procès-verbaux de la Société horticole de Londres : « Séance du mois d'août 1848. — L'abricotier Katsha, ou de Syrie, dit M. Robert Thompson, a été envoyé à M. Warmington, écuyer, habitant Kensingtone, par M. John Barker, écuyer, de son jardin de Betias, près Suedia, dans le pachaUk d'Alep, où il existe treize variétés d'abricots à amande douce, dont fait partie celle-ci. La première fructification du pied qu'en possède M. Warmington, a eu lieu au mois de juillet 1848, et les produits qu'il adonnés ont figuré, ce même mois, à l'exposition horticole organisée dans notre Jardin social, à Chiswick, près Londres. » {Transactiom of the horticultural Society of London, 3^ série, année 1849, t. IV, p. 189.) En regard de ce texte officiel, mettons d'abord les lignes ci-après, que publiait le 1" mars 1849, dans la Revue horticole, M. Herincq, naturaliste attaché au Jardin des Plantes de Paris : « N'oublions pas — écrivait-il — de citer labi'icot de Syrie, de petite dimension, d'un jaune orangé, d'une chair Une, parfumée, qui nous laisse espérer la plus délicate des com- potes. Cette variété se recommande encore par la précocité et l'abondance de ses fruits, que l'on peut faire confire à l'eau-de-vie. Il y a environ QUINZK ANNÉES que MM. Audibert frères, pépiniéristes à Tarascon, possèdent l'abricot de Syrie, mais il était réservé à M. Van Houtte de le faire connaître et de le répandre dans nos jardins. » (Année 1849, pp. 86-87.) De ces deux passages il ressort donc que si les Anglais virent en 1848, pour la première fois, mûrir chez eux l'abricot de Syrie, qu'y avait importé leur compa- triote Barker, ce fruit était néanmoins cultivé depuis 1834 à Tarascon (Bouches- du-Rhône), dans les pépinières des frères Audibert. Toutefois ces derniers, ou plutôt Urbain leur père, mort le 22 juillet 1846, ne sont pas les seuls qui aient droit d'être cités comme les introducteurs en France de l'abricotier de Syrie. Un ancien directeur du jardin botanique de Toulon, plus un propriétaire des environs, maintenant inconnu, eurent également part, même avant 1834, à cette propagation. Et je l'apprends de MM. Audibert dans le volume, précisément, où déjà j'ai puisé mon premier renseignement, celui provenu de M. Herincq. Le numéro du mois de mai 1849 de ce recueil contient effectivement, sur l'abricot de Syrie, un très-intéressant article au cours duquel est insérée la note que voici, émanée des frères Audibert : « Il y a au moins une quinzaine d'années [vers 1834] — y déclarent-ils — M. Robert, ex-directeur du Jardin des Plantes de Toulon, nous envoya quelques noyaux de cet abricot, et, de ce semis, nous obtînmes un seul plant. Celui-ci a été uniquement propagé au moyen de la greffe : c'est ce même plant qui a fourni les fruits qui, le 23 juin 1 848, furent adressés a M. Van Houtte, à Gaud. Ayant demandé à M. Robert des informations sur l'origine des noyaux qu'il nous avait envoyés, nous reçûmes la réponse qui suit : « Je me suis occupé — répondait-il — de faire des recherches relativement à cette espèce d'abri- (c cotier; jusqu'à présent je n'ai rien trouvé de positif. Ily a bien des années, en effet, que j'ai « cherché à le propager; il donne un fruit très-parfumé, et précoce. Le propriétaire qui possé- « dait cet arbre me fit présent de quelques-uns de ses fruits desséchés au soleil : c'était de la « confiture la plus agréable. J'en demandai des noyaux, que je distribuai. Ceux que je semai <( furent mis en vase, espérant obtenir un arbre nain à fruit: ils ont donné quelques fleurs, Abricotier. SYR 115 « mais point de fruits. Depuis quej'ai quitté le Jardin, j'ignore ce qu'ils sont devenus; « quant au pied d'origine, le propriétaire est mort depuis longtemps ; l'arbre avait péri « avant lui. » {Revue horticole, 1849, pp. 161-162.) Actuellement l'abricotier de Syrie est multiplié chez presque tous les princi- paux pépiniéristes, aussi le trouvera-t-on bientôt clans les plus modestes jardins; résultat dont personne ne devra se plaindre, et que nous serions heureux d'accé- lérer en donnant place ici au document suivant, transmis en 1866 à la Société d'Horticulture de Paris, par les ordres de M. Drouyn de Lhuys, alors ministre des affaires étrangères : « Instruction pour la culture de l'abricotier de Syrie, à amande douce. — En Syrie, au mois de février les noyaux de cet abricotier sont semés dans un terreau composé par moitié de fumier, qu'on arrose abondamment; puis, chaque semaine, on les arrose de même jusqu'à ce qu'ils sortent environ de cinq centimètres hors de terre. A partir de ce moment on les laisse de quinze à vingt jours sans eau; puis on leur donne de l'eau une semaine, une fois, et deux fois la semaine suivante, jusqu'à la fin de septembre. Quand ils ont atteint vingt à vingt-cinq centimètres de hauteur, on les repique, en ayant soin de couper toutes les bran- ches avec un sécateur, sans toucher au tronc, et l'on sarcle le pied toutes les semaines. Durant l'hiver, on met beaucoup de fumier au pied de chaque plant jusqu'au mois de mars; à partir de ce moment jusqu'à la fin de mai, on recommence l'arrosage. A cette époque on les transplante, en les écartant les uns des autres de douze pas environ; enfin on les greffe dans la troisième année. « Hecquârt, Consul de France à Damas. » } \ Abricot TARDIF. — Synonyme d'abricot de Gennes. Voir ce nom. Abricot TEMPLE'S. — Synonyme d'abricot de Mooiyark. Voir ce nom. Abricots de TOURS. — Synonymes d'abricot Alberge et d'abricot Pêche de Nancy. Voir ces noms. Abricot TOURSER. — Synonyme d'abricot Alberge. Voir ce nom. Abricot TRANSPARENT. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. 40. Abricot TRIOMPHE DE BUSSIÈRE. Descpiptioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés , courts et grêles , légèrement flexueux , ayant l'épiderme exfolié puis d'un brun clair sur le côté frappé par le soleil et d'un vert olivâtre sur la face opposée. — Lenticelles : clair-semées , très-petites, arrondies, rousses et non proéminentes. — Coussinets : des plus saillants. — Yeux : gros ou très-gros, ovoïdes, écartés du bois, jaunâtres et réunis par groupes de trois à six. — Feuilles : nombreuses, grandes, ovales-arrondies, courtement acuminées, vert clair en dessus, vert blafard en dessous et largement dentées sur leurs bords. — Pétiole : très-long et très-gros, bien cannelé, glanduleux, sanguin en dessus , rose en dessous, souvent muni de courtes oreillettes. — Fleuris : très-tardives, petites, grêles et blanches, à calice rouge clair. Fertilité. — Abondante. Culture. — Le buisson et la basse- tige augmentent encore la fertilité de cet ï Abricotier. TR[ — TRO H7 Abricot Triomphe de Bussière. abricotier, qui du reste s'accommode fort bien aussi de la haute-tige et de l'espalier. Description du fruit. — Grosseur : assez volumineuse. — Forme : ovoïde- arronJie, à joues plates, à sillon très-étroit et très-peu profond, surtout auprès de l'œil. — Cavité caudale : vaste. — Point pistillaire : saillant. — Peau : sensiblement duveteuse, jaune orangé, lavée de roux et de rose à l'insolation , puis couverte çà et là de petits points pourpres ou grisâtres. — Chair : jaune intense, fine, assez ferme, n'adhérant pas au noyau. — Eau: abondante, sucrée, vineuse, délicieusement parfumée. — Noyau : petit, presque arrondi, très-bombé, ayant l'arête dorsale rugueuse et tranchante, mais peu prononcée, et la suture ventrale si complè- tement perforée, qu'on peut, d'un bout à l'autre, y introduire une épingle. — Amande: amère. Maturité. — A la mi-juillet. Qualité. — Première. Historique. — Gagné de semis il y a une vingtaine d'années, à la Robertsau, propriété avoisinant Strasbourg, cet abricotier porte le nom de son obtenteur, M. de Russière, qui s'occupait alors avec passion de la culture des arbres fruitiers. Nous en devons la propagation à M. Baumann, pépiniériste habitant Bollwiller (Haut-Rhin). En 1860, autorisé par M. de Bussière, notre confrère multipha le nouveau-né, le baptisa, puis lui donna place au Catalogue. Il est encore peu répandu, mais ne saurait manquer de faire son chemin, vu l'abondance et les rares qualités de ses produits. 41. Abricot a TROCHETS. Deseription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, érigés, de grosseur et longueur moyennes, flexueux, ayant l'épiderme exfolié et d'un brun foncé. — Zen^2ce//es .• abondantes, petites, blanches et arrondies. — Coussinets: très-ressortis. — Yeux : gros, coniques-pointus, aux écailles grisâtres et mal soudées, écartés du bois et groupés par trois. — Feuilles : peu nombreuses, petites, arrondies, acuminées, vert jaunâtre en dessus, vert blanchâtre en dessous, à bords régulièrement dentés et crénelés. — Pétiole : court et grêle, glanduleux, à cannelure étroite, sanguin en dessus, rose violacé en dessous. — Fleurs : hâtives et moyennes, gaufrées, d'un blanc pur, à calice rouge terne. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Par sa végétation active et sa grande fertilité, cet arbre prospère convenablement sous toute espèce de forme. v. 8" m 118 ÏKO-TUK Abkicotj Abricot à Trochets. Descriptioii du fruit. — Grosseur : moyenne. — Forme : irrégulièremv arrondie, à joues presque plates, à sillon étroit et très-profond. — Cavité caudal assez vaste. — Point pistillaire : légèreme saillant et bien formé. — Peau : à peine duv( teuse, jaune pâle, lavée de rose à l'insolatioi ponctuée de carmin et semée de petites tache rousses qui la rendent plus ou moins rugueuse — Chair : jaune orangé très-foncé, ferme ma non adhérente au noyau. — Eau : suffisant et acidulé, sucrée, à parfum assez savou reux. — Noyau : petit, ovoïde, peu bombé ayant l'arête dorsale coupante , développée puis la suture ventrale généralement disposé» en tube entièrement perforé. — Amande : très amère. Maturité. — Successive : courant d'août et parfois atteignant le mois dt septembre. Qualité. — Deuxième. Historique. — L'obtenteur de cet abricotier si fertile et si tardif, est le savant et regrettable M. Millet, naturaliste angevin bien connu par ses nombreux ouvrages. Il le gagna de semis en 1840 et le nomma abricotier à Trochets, par allusion à la façon dont poussent ses nombreux fruits, très-rapprochés les uns des autres, mais ayant chacun son pédoncule. En 1843 M. Millet fit greffer cette nouvelle variété dans le Jardift fruitier du Comice agricole d'Angers ; trois ans plus tard elle y fructifia et fut signalée en ces termes par l'obtenteur même, dans le Bulletin du Comice : « Abricot à Trochets. — Arbrisseau vigoureux, à rameaux érigés; fruit de moyenne grosseur, pres(jue rond, jaune et pieté de roussâtre du côté du soleil; chair jaune, tendre, excellente. Noyau muni d'une tistule comme on l'observe à celui de l'Abricot-Pêche, ou d'une rainure qui en tient lieu. Mûrit en septembre, époque à laquelle les autres espèces d'abricots ont disparu. C'est au reste une excellente vai'iété, des plus productives et dont les fruits sont réunis en grand nombre pour former aussi de nombreux trochets. J'ai obtenu cette variété de semis, et l'ai fait planter au Jardin fruitier de la Société, » {Annales du Comice horticole de Maine-et-Loire, 1845, t. III, p. 202. ) Abricot TURKEY. — Synonyme d'abricot Commun. Voir ce nom. Abricot TURKISCHE. — Synonyme d'abricot de Mouch. Voir ce nom; voir aussi Alberge de Montgamé au paragraphe Observations. aï k r r JV( U Abricot UNGARISCHE. — Synonyme d'abricot Espcren. Voir ce nom. V Abricot VARIEGATED TURKEY. — Synonyme d'abricot Coynmun à Feuilles panachées. Voir ce nom. 42. Abricot de VERSAILLES. Synonyme. — Abricot Nouveau de Versailles (Victor Paquet, Traité de la conservation des fruits, 1843, p. 289). Description de l'arbre* — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, érigés, gros et courts, géniculés, ayant l'épiderme brun clair et couvert d'exfo- liations. — Lenticelles : abondantes, petites, linéaires, squammeuses et d'un blanc pur. — Coussinets : très-accusés. — Yeux : volumineux, arrondis, renflés à leur milieu, bien écartés du bois, noirâtres et toujours groupés par trois. — Feuilles : nombreuses, petites, ovales-arrondies, très-longuement acuminées, vert clair en dessus, vert jaunâtre en dessous, à bords relevés en gouttière et régulièrement crénelés. — Pétiole : très-long et bien nourri, largement cannelé, peu glanduleux, 120 VER Abricotier. Abricot de Versailles. excessivement rouge à la base. — Fleurs : hâtives, moyennes, blanches, ayant les nervures rosées et le calice rouge terne. Fertilité. — Abondante. Culture. — Cet abricotier, quoique ses rameaux ne soient pas nombreux, fait cependant des plein-vent à tète fort régulière et presque pyramidale, tant sous forme buisson qu'à haute ou demi-tige ; toutefois l'espalier lui convient mieux, parce qu'il en protège la floraison hâtive. ■ Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : régulièrement globuleuse, à joues assez convexes, à sillon large et profond à la base et presque nul au sommet. — Cavité caudale : vaste. — Point pistillaire : très-petit et placé à fleur de fruit. — Peau : légèrement duve- teuse, jaune pâle sur le côté de l'ombre, jaune orangé à l'insolation, où elle est en outre ponctuée de carmin et parfois quelque peu lavée de rouge terne. — Chair :ldM\\Q intense, fine, fondante, quit- tant entièrement le noyau. — Eau : abon- dante, douce, sucrée et parfumée. — Noyau: assez gros, ovoïde, peu bombé, ayant l'arête dorsale large et tranchante. — Amande : amère. Maturité. — Fin juillet. Qualité. — Première. Historique. — L'abricot de Versailles est-il originaire de cette ville? En quelle année y fut-il gagné? Et par qui?... Répondre d'une façon complète à chacune de ces questions, devient impossible aujourd'hui, vu le silence presque absolu gardé sur cette variété, pourtant très-recommandable, par nos écrivains horticoles, dont deux seulement l'ont mentionnée. Le premier, Victor Paquet, l'a citée en 1844 dans le Traité de la conservation des fruits (pp. 289-290), mais sans fournir sur elle le moindre renseignement historique : (c L'abricotier Nouveau or DE Versailles — a-t-il dit — vient également bien au levant, au midi, et au « couchant. » Le second, M. Laurent Jamin, pépiniériste à Bourg-la- Reine, près Paris, en parlait aussi avec cette même brièveté, en 1852, à l'occasion d'un travail sur les fruits cultivés chez nous avant 1820, inséré au tome XLIII des Annales de la Société d'Horticulture de France (pp. 307 à 321) : (( L'abricot Nouveau de c( Versailles — assurait-il — n'a été gagné ou connu en France, que depuis 1820. » On le voit, ces insignifiants détails permettent à peine une conjecture. Je pense toutefois que l'unique nom sous lequel on a, jusqu'ici, propagé ce fruit — qui déjà compte une cinquantaine d'années — autorise à le croire natif de Versailles, ou des environs. Pareille croyance n'a rien d'invraisemblable, et peut-être, en la manifestant, éveillerai-je l'attention de quelque arboriculteur versaillais, qui s'efforcera de l'infirmer ou de la confirmer. Abricotier. VIA 121 43. Abricot VïART. Abricot Viart. Description de l'arbre* — Bois : assez faible. ~- Rameaux : peu nombreux, étalés, courts et grêles, géniculés, ayant répidcrme finement exfolié, brun et luisant à l'insolation, brun olivâtre sur l'autre face. — Lenticelles : abondantes, petites, arrondies et blanchâtres. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes-obtus, aux écailles bordées de gris, écartés du bois et généralement disposés par groupes ternaires. — Feuilles : peu nombreuses, de grandeur moyenne, ovales plus ou moins arrondies, très-longuement acuminées, vert brillant en dessus, vert jaunâtre en dessous, à bords garnis de dentures et surdentures obtuses , que surmonte une courte et très-fine aiguille noirâtre. — Pétiole : bien nourri, long et rigide, sensiblement cannelé, à peine glanduleux, sanguin à la base et rose au sommet, où presque toujours il porte deux larges oreillettes. — Fleio's : hâtives, grandes ou moyennes, grêles et blanches, à calice d'un vert rougeâtre. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa faible végétation permet difficilement de le destiner au plein- vent haute-tige, mieux vaut donc l'y planter en buisson, à moins qu'on ne l'ap- plique au mur, moyen certain d'accroître encore sa grande fertilité. Description du fruit. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse assez régulière, à joues convexes et sillon bien accusé. — Cavité caudale : de dimensions moyennes. — Point pistil- laire : très-petit et légèrement saillant. — Peau : peu duveteuse, jaune ver- dâtre sur la partie placée à l'ombre et jaune brunâtre plus ou moins ponc- tué de roux sur le côté frappé par le soleil. ~ Chair : jaune orangé, fon- dante, fine, sans nulle adhérence au noyau. — Eau: abondante, très-sucrée quoiqu'acidule , possédant une saveur parfumée des plus délicates. — Noyau: gros, ovoïde, peu bombé, souvent même assez comprimé , ayant l'arête dorsale large et tranchante. -- Amande : très- amère. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Première. Historique. — Cultivé depuis une quarantaine d'années, l'abricot Viart provient des environs de Paris, où mon honorable confrère Laurent Jamin, de Bourg-la-Reine, fut un des premiers à le propager. «C'était, m'écrivait-il le 25 «janvier 1863, Jean-Baptiste d'Albret, ancien professeur d'arboriculture à Paris, (( qui lui avait donné des greffons de cette variété. » Elle a été dédiée, il me semble, au défunt vicomte de Viart, qui, propriétaire et créateur du fameux parc de Brunehaut, dans la commune de Marigny, près Versailles, a joui d'un juste renom comme architecte-paysagiste. Il publia même en 1819, et le réimprima *22 VIA-WUR Abricotier. 0111827, un traité spécial intitulé : le Jardinhte moderne, ou Guide des propriétaires qui s occupent de la composition de leurs jardins ou de f embellissement de leur campagne traité fort bien écrit et qu'on pourra toujours consulter avec profit. L abricotier V]art, quoiqu'assez souvent signalé dans les Catalogues, n'est pas aussi répandu qu'il le mérite, et jusqu'alors n'avait été, je le crois du moins, . m décrit m figure. ' Abricots VIOLET. — Synonymes d'abricot Angoumois et d'abricot Noir. Voir ces noms, et consulter aussi le dernier au paragraphe Observations. Abricots : VIOLET FONCÉ , ^ / Synonymes d'abricot Noir. - VIOLETTE, ] ^«ircenom. w Abricot WALTON MOOR PARK. - Synonyme d'abricot de Moorpark. Voir ce nom. Abbicotiers : WEIDENBLÂTTRIGE , 1 Synonymes d'abricotier Noir [ à Feuilles de Saule. Voir ce — WEIDENBLATTRIGE PABST, ] '^^^^ Abricots : WEISSE MÀNNLICHE, 1 — WHITE MASCULINE , Synonymes d'abricot Blanc. i Voir ce nom. — WHITE ALGIERS, Abricots ; de WIRTEMBERG , — DE WURTEMBERG, [ Synonymes d'abricot Pèche i de Nancy. Voir ce nom. - DE WURTEMBERG (GROS-), / Fin du Genre Abricotier. GENEE CERISIER. Eli DU CERISIER. Sommaire. = I. Histoire du Genre : § I«r. De la Patrie et du Nom du Cerisier. — § II^. Du Cerisier eu Europe, depuis Théopliraste jusqu'à la fin du XYiii" siècle : 1° à l'Étranger; 2° en France. — § III». État actuel de sa Propagation. = II. Ciiltiire : § I". Temps anciens. — § Ile. Temps modernes. = III. Usages et Propriétés du Cerisier : § I". Fruit. — § Ile Bois. = IV. Espèces et Variétés du Cerisier : Leur Description et leur Histoire. I HISTOIRE. § 1er. ^ De la Patrie et du Nom du Cerisier. Pline, il y a dix-sept cents ans, parlait en ces termes, dans son Historia naturalisa de l'origine du Cerisier chez les Romains : « Avant la défaite de Mithridate par Licinius LucuUus — déclarait-il — les Cerisiers n'existaient pas en Italie. Ce fut, vers l'an 680 de Rome, Lucullus qui le premier les rapporta du Pont. Cent vingt ans plus tard ils avaient traversé l'Océan et pénétré dans la Grande-Bretagne. » (Lib. XV, cap. xxx.) Des agronomes romains qui précédèrent Pline, aucun, effectivement — de ceux, du moins, dont les écrits existent encore — n'ayant cité le Cerisier, ce texte du célèbre naturaliste acquit alors une grande autorité. Athénée (1), Tertullien (2), Ammian (3), saint Jérôme (4), historiens du m® siècle et du rv^, furent les premiers à le mentionner, mais de façon généralement inexacte ou par trop amplifiée. C'est ainsi qu'ils mirent au compte de Pline cette version fantaisiste, depuis constamment reproduite : « La Cerise doit son nom à Lucullus , qui l'appela Cerasum en mémoire (1) Dipjiosophistx , lib. II, cap. xi. (3) Histoire des empereurs romains. (2) Apologétique, cap. xi. (4) Épîtres , lib. I, ep. xxxv. V. 9 { 126 DE LA PATRIE ET DU NOM DU CERISIER. du lieu où il se l'était procurée, et dont elle était originaire, Cérasont©, ville de l'Asie-Mineure bâtie sur les bords de la mer Noire, au royaume diii Pont. » Et ces mêmes écrivains ajoutaient, sous forme de conclusion : « Les'^ Gaulois sont, en conséquence, redevables de ce fruit aux Romains. » Voilà pourtant comment naissent et se perpétuent les erreurs histo- riques, si difliciles ensuite à déraciner ! Non , le Cerisier ne provient pas uniquement de l'Asie-Mineure ; Lucullus en importa bien du royaume du Pont, à Rome, à défaut du type quelque variété cultivée, la chose est certaine ; mais il est certain aussi que Cerisiers et Merisiers ont toujours spontanément poussé dans nos forêts. Il y a même plus d'un siècle qu'on l'affirme. Prouvons-le en rapportant chronologiquement les assertions des principaux botanistes qui, sur ce point, ne partagèrent pas la crédulité de leurs aînés : Duhamel (1755) : « Le grand Cerisier à fruit doux et noir qui lève dans les forêts sans qu'il soit besoin de le semer, est un fort bel arbre on dit qu'il se trouve aussi dans les bois du Mississipi (Amérique) On s'en sert pour multiplier, par la greffe, le Merisier à fleur double, et le Cerisier cultivé à fleur double. » {Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre, t. I, pp. 147-148.) La Bretonnerie (1784) : « Le Cerisier se trouve à Fétat sauvage dans les climats tempérés de l'Europe , puis aussi , selon nos voyageurs, au Mississipi et dans le Canada. » {LÉcole du jardin fi^iti^r, t. II, p. 185.) L'abbé Rozier (1785) : « J'accorderai volontiers que la Cerise n'étoit pas connue à Rome avant la victoire de Lucullus ; mais on ne doit pas conclure d'une petite partie de l'Europe, pour l'Europe entière. Ne pourroit-on pas encore dire que Lucullus apporta des greffes ou des arbres de Cérasunte, dont la qualité du fruit étoit supérieure à celle des cerisiers sauvages, qui ne fixoient pas l'attention des Romains? Ou peut-être ces cerisiers sauvages n'existoient pas en Italie, parce que cet arbre aime les pays froids? Il me paroît que le type de presque toutes les espèces de cerisiers aujour- d'hui connues, existoit dans les Gaules, et y a toujours existé. Nos grandes forêts en fournissent la preuve. Entrons dans quelques détails à ce sujet : « On sait que l'origine du Pêcher, de l'Abricotier, du Lilas, est asiatique. Ces arbres se sont multipliés en France, et leurs graines, répandues par hasard dans les bois voi- sins des habitations des hommes, ont germé, et enfin ont donné des arbres de leur espèce. On trouvera peut-être encore un Marronnier d'Inde levé au milieu des forêts de Marly, de Saint-Germain, etc., ou un Acacia dans celles du midi de la France, etc., et ces arbres sont fort étonnés de se trouver dans une semblable situation; mais si l'on pénètre au fond de ces immenses forêts qui sont restées de l'ancienne Gaule, et éloi- gnées de toute habitation, comme la forêt de Compiègne ou celle d'Orléans, ou dans les pays de montagnes qui représentent la nature sauvage, comme les Ardennes, les Vosges, les forêts de Bourgogne, de Champagne, de Franche-Comté, de Suisse, etc., on n'y trouvera jamais ni Pêchers, ni Abricotiers , ni Lilas , ni Marronniers d'Inde , ni Acacias, etc. Cependant c'est dans ces mêmes forêts qu'on trouve en très-grande abon- dance le Cerisier des bois, ou Merisier, qui est un arbre égal en hauteur aux autres grands arbres des forêts, et que je crois être le type des Cerisiers à fruits doux, nom- més Guignes à Paris. « Aucun auteur ne rapporte si Lucullus a réellement enrichi la campagne de l'an- cienne Rome des espèces de Cerises acides et des douces. Il y a même lieu de penser que les huit espèces de Cerises citées par Pline, avoient été produites postérieurement • DE L.\ PATRIE ET DU NOM BU CERISIER. ' 127 à la première époque, soit par les semis, soit par riiibridicité ou mélange des ctamines, puisque toutes ont des noms romains Si Lucullus avoit rapporté de Cérasunte ces différentes espèces, elles auroient conservé le nom sous lequel elles ôtoient connues dans leur pays natal Pline parle des Cerises de la Gaule Belgique, de celles qui croissent sur les bords du Rhin ; enfin il ajoute : « Il n'y a pas cinq ans que les Laurmes « ont commencé ù. paroître ; elles ont été nommées ainsi parce qu'elles ont été greffées « sur des lauriers ; elles ont une amertume qui ne déplaît point. » Ce fait seul suffit pour prouver les expériences mises en pratique par les Romains atin de parvenir à perfectionner les fruits. < Je regarde, ainsi que je l'ai dit, le Merisier comme le type général des Cerisiers à fruit doux, et les différentes espèces de Merisiers qui se rencontrent dans nos forêts, comme le type secondaire des espèces de cette famille. L'existence des différentes espèces de Merisier n'est point idéale : j'en ai reconnu plusieurs de très-marquées, de très-sensibles Outre le Merisier à fruit doux très-sucré, très-vineux, on rencontre dans les foi-èts un Cerisier moins fort, moins élevé que le Merisier, dont le fruit a plus de consistance, plus de fermeté et est moins coloré. Je le regarde comme le type des Cerisiers nommés Bigarreautiers, et un autre Cerisier sauvage, nommé Cerisier à la Feuille parce qu'il a des feuilles attachées aux queues des cerises, comme une espèce qui se rapproche des Bigarreaux. Je conviens que les fruits de ces derniers arbres et de plusieurs autres qu'on pourroit encore citer, sont plus ou moins amers, et quelques- uns sont très-acerbes ; mais ne peut-on pas supposer qu'on aura trouvé le fruit d'un arbre plus doux ou moins amer, ou moins acerbe qu'un autre, et qu'on l'aura greffé? Enfin, que de greffe en greffe le fruit se sera perfectionné?... On connoît l'heureuse métamorphose produite par l'effet de la greffe : après la cinquième greffe je suis par- venu à rendre très-douce la chair du fruit d'un pommier sauvage, quoique la greffe ait toujours été prise sur les pousses des années précédentes, c'est-à-dire en greffant cinq fois de suite franc sur franc. « Il existe encore une autre espèce de Merisier à fruit acide, approchant de celui nommé Griotte en province, et Cerise à Paris, qui est le type des Cerises à fruit acide. Voilà donc l'origine des trois divisions de la famille des Cerisiers indigènes à nos cli- mats. Tout me porte à croire que la culture a fait le reste, et que Lucullus a fort bien pu donner aux Romains la connoissance de Cerisiers qu'ils n'avoient pas, et que ce riche cadeau a seulement contribué à perfectionner nos espèces gauloises, s'il est vrai qu'elles ne le fussent pas déjà à cette époque Mais il resteroit pas moins prouvé que nos anciens druides mangeoient des Cerises avant que Lucullus en enrichît Tltalie, où il fait trop chaud pour que ces arbres réussissent et que leurs fruits aient un par- fum aussi agréable que ceux des climats plus froids. » {Cours ou Bidionnaire universel d'agriculture, t. II, pp. 637-639.) Cet article de l'abbé Rozier, où la logique et l'esprit d'observation se joignent à la science arboricole la plus complète, fit sensation chez les botanistes. Il fut même, en 1804, reproduit dans VEncijclopédie métho- dique par un membre de l'Institut, professeur d'histoire naturelle au Muséum de Paris, le célèbre chevalier de Lamarck, qui lui donna de la sorte, avec son adhésion^ l'appui de sa grande renommée scientifique. Je dis son adhésion, car il écrivit en tête les lignes suivantes : De Lamarck. (1804) : « Le Vrunus Cerasus de Linné, si commun dans tous les jardins, si bien connu par rexcellence de ses fruits, est celui que Ton cultive et nous peu- sons qu'il ne peut faire une espèce suffisamment distincte du Merisier ou Prunus Avium qu'on rencontre dans nos bois On a prétendu que le Cerisier étoit un arbre exotique, inconnu à TEurope jusqu'à l'époque où Lucullus le fit transporter de Cérasunte à Rome Les réflexions que présente à ce sujet l'abbé Rozier dans 128 DE LA PATRIE ET DU NOM DU CERISIER. • son Cours d'agriculture, sont trop curieuses, et même assez intéressantes sous le rapport! des Cerisiers qui croissent naturellement dans nos forêts, pour ne point les rappeler ici [Encyclopédie méthodique; Botanique, t. V, pp. 668-669.) Mais le chevalier de Lamarck ne fut pas seul à soutenir cette opinion de l'abbé Rozier ; maints écrivains s'y rallièrent sans hésiter , entre autres : Henri Grégoire, membre de l'Institut (1805) : « Lucullus, dit-on, avait apporté de l'Asie Mineure en Italie, le Cerisier; le témoignage de l'histoire, à ce sujet, est énoncé d'une manière assez positive pour repousser les doutes ; s'ensuit-il de là que le Nord de l'Europe doive au général romain Tacquisition des Cerisiers? et ne peut-on pas comme Rozier, comme Pœderle (1), croire que dans les Gaules ils sont indigènes, puis- qu'on en trouve le type dans nos forêts ? » (Essai historique sur l'agriculture, imprimé dans l'édition moderne du Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres, t. I", p. cxvni.) PiROLLE (1824) : « Cerisier, Cerasus, indigène à la France. On a divisé ce genre en trois espèces jardinières : le Guignier, qui passe pour procéder de la culture du Meri- sier sauvage à fruits noirs, le Bigarreautier et le Griottier. On devrait ce dernier, si l'on en croit certaines traditions, au fameux Lucullus Mais il est plus que douteux qu'on lui doive ce service, parce que ce Cerisier, comme les autres, se trouve aussi à l'état sauvage dans plusieurs forêts. » [L Horticulteur français, pp. 326 et 328.) Louis Noisette (1839) : « D'après le témoignage de Pline et d'Athénée, des érudits assurent que nous devons le Cerisier à Lucullus Cette opinion, presque généi-alement reçue, est cependant combattue par Linné, Ray, et notamment par Rozier, qui cherche à prouver que plusieurs contrées de la France produisent naturellement toutes les espèces de Cerisiers, Haller en dit autant des Cerises aigres pour certaines contrées de la Suisse, et Ton sait que la Russie méridionale en produit spontanément quelques espèces Depuis que je fais valoir moi-même ma propriété en Bourgogne (Nièvre), j'y découvre journellement une foule de variétés de Merises, de Guignes, de Bigarreaux et de Cerises qui me paraissent naturelles au pays, et dont on ne se doute pas à Paris. Donc, si l'histoire du général romain prouve qu'il n'y avait pas de Cerisiers à Rome, de son temps, elle ne prouve pas du tout qu'il n'y en eût pas dans les Gaules et dans plusieurs autres parties de l'Europe. » {Le Jardin fruitier, 2' édition, pp. 78-79.) PoiTEAu (1846) : « Que Lucullus ait apporté de Cérasunte un Cerisier à Rome... c'est un fait avère dans l'histoire... mais savoir aujourd'hui de quelle espèce ou variété de Cerise il a enrichi l'Italie, est une question qui est loin d'être résolue, quoiqu'elle ait été tranchée bien des fois par des auteurs plus spirituels qu'éclairés, qui n'ont pas balancé à dire que c'est aussi à Lucullus que, de proche en proche , la France doit la Cerise. Mais de quelle Cerise entendent-ils parler?... Bosc dit positivement que c'est de la Cerise Commune, appelée Griotte dans les départements. Permis à cet auteur d'avoir cru ainsi; quant à moi, je ne puis croire que nous devions à Lucullus, ni la Cerise Commune, ni la Griotte, puisqu'on les trouve l'une et l'autre croissant spontanément dans les bois et les lieux incultes de la Bourgogne, comme on trouve le Merisier dans les forêts aux environs de Paris... » {Pomologie française, t. II, article Cerise Commune dite de la Madeleine.) Un tel ensemble de citations probantes a-t-il porté la conviction dans tous les esprits? Nous le pensons; mais comme il se pourrait, aussi, qu'il en fût autrement, nous invoquons, pour les dissidents, trois nouveaux témoignages qui renforceront, et de beaucoup, ceux produits ci-dessus. Le premier, antérieur d'environ deux cent-cinquante ans à la naissance (1) Pœderle, botaniste belge; ce fut dans son Manuel de l'arboriste et du forestier , publié en 1792, qu'il adopta le sentiment de l'abbé Rozier sur l'origine du Cerisier (t. pr, p. 158). DE LA PATRIE ET DU NOM DU CERISIER. 129 ^_ de Lucullus, provient d'un contemporain d'Alexandre le Grand, du méde- cin Diphile, originaire de Siphnos (Grèce), et permet presque de réfuter le texte de Pline sur le Cerisier, ou tout au moins de l'interpréter selon le sentiment de l'abbé Rozier. Ce Diphile composa différents traités, dont un seul, enseignant le régime convenable pour se bien porter, vint en partie jusqu'à nous, grâce au grammairien grec Athénée, qui dans ses ouvrages en transcrivit, au iii^ siècle, d'importants passages. Or, l'un d'eux, relatif aux Cerises, en 1605 attirait l'attention, à Paris, du médecin Antoine Mizauld , surnommé le Divin pour sa science et son érudition, lequel y trouvant matière à sérieuse critique historique , l'utilisa comme suit, dans un manuel medico-horticole qu'alors il publiait : --' Diphilus Siphnius — expliqua-t-il — qui a esté un médecin fort renommé quelques temps après Hippocrates (car il vivoit du temps de Lysimachus qui estoit successeur d'Alexandre) escrit ainsi des Cerises : « Les Kérasia [les Cerises], dit-il, engendrent bon suc, mais elles sont de peu de « nourriture : elles sont aussi fort plaisantes à un estomach qui est par trop chaud, « et luy servent de remède, si on les prend en eau froide : mais les Rouges sont les « meilleures, et les Milesiennes, pour ce qu'elles provoquent l'urine. » « Voilà ce qu'il en dit. Or, j'ay esté bien aise de remarquer le temps de ce Diphilus [3 siècles avant Jésus-Christ] afln de rembarrer l'erreur de ceux qui disent que les Cerises ont prins leur nom d'une certaine ville de Ponte nommée Cerasunta ou Cera- suNTîA, laquelle jouissoit de mesmes privilèges que la ville de Rome, et que Lucullus les porta premièrement en Italie [68 ans avant J. C] après avoir vaincu Mithridates. » {Épitomé de la Maison rustique, comprenant le jardin medecinal, et jardinage; 2°p'°, p. 161.) A ce « rembarrement , » ajoutons que près d'un siècle avant Diphile, Théophraste avait déjà décrit, dans son Histoire des plantes (lib. III, c. xiii), le Kérasos ou Cerisier. Le second témoignage émane également d'un écrivain des anciens temps, Servius, qui vécut au v« siècle, et duquel le physicien J. B. Porta, de Naples, nous a transmis en 1592 le passage ci-dessous , corroborant celui de Diphile et la critique dont l'accompagna le docteur Mizauld : « Le grammairien Servius — fit observer Porta — déclare qu'à l'époque où Lucullus se pourvut de Cerisiers à Cérasunte, déjà les Romains en possédaient une espèce à fruit dur, qui d'abord appelée Corne reçut ensuite le nom composé Cerise Corne. » {Villœ Jo. Baptistœ Fortœ, neapolitani, libri XII, cap. xxiv, p. 357.) Et nous dirons ici que cette espèce à fruit dur, cette Cerise Corne, fut évidemment celle qui plus tard, du temps de PHne, portait le surnom DuRACiNE, synonyme aujourd'hui, dans la nomenclature pomologique, du terme Bigarreau. (Voir, pp. 173-174, l'article Bigarreau, Bigarreautier.) Quant au dernier témoignage que nous voulons enregistrer, il est tiré d'une œuvre moderne (1855) dans laquelle l'auteur, M. Alphonse de Candolle, qui jouit d'une autorité incontestée parmi les botanistes, s'ex- prime ainsi à l'égard de l'origine du Cerisier : « D'après la compilation de Pline — écrit-il — la Cerise manquait à l'Italie avant 130 DE LA PATRIE ET DU NOM DU CERISIER. Lucullus, qui l'apporta du Pont. On ne peut douter qu'il ne s'agisse d'une des variétés du Pnmus Cerasus, car le Prunus Avium est décidément spontané eu Europe, notamment en Grèce, et il l'était déjà anciennement. Théophraste n'a pas pu entendre autre chose en parlant d'un Cerisier de très-haute taille. D'ailleurs le nombre des variétés de Cerisiers dont parle Pline, indique une culture déjà ancienne à son époque. » [Géogra- phie botanique raisonnée, t. II, p. 877.) Le Cerasus Avium, nous croyons maintenant l'avoir suffisamment éta- bli, pousse donc spontanément en France ainsi qu'en diverses parties de l'Europe et de l'Asie-Mineure. Quant à l'étymologie du nom Kérasos, sous lequel il fut connu de toute antiquité, même antérieurement à Théophraste — 371 ans avant Jésus-Christ — comme il est indispensable de la dégager, elle aussi, des contradictions qui l'entourent, nous allons l'essayer, mais avec la brièveté qu'une semblable étude exige ici Kérasos, on Fa vu par ce qui précède, reste le plus ancien nom qu'il ait j encore été possible de trouver au Cerisier. De lui vint, pour les Romains, le terme Cerasus, son équivalent; et de ce dernier tous les autres peuples formèrent successivement la dénomination qui, chez eux, y correspond. A ceci, nul argument sérieux ne pouvant être opposé, il ne faut plusj alors, pour élucider la question , que déterminer le sens figuré puis le sens propre de Kéi^asos, afin de s'assurer si les Grecs , en choisissant ce terme pour désigner le Cerisier, le firent par simple esprit d'analogie, ou dans le but de rappeler en quel lieu, sur leur territoire, s'était d'abord communément rencontré ce précieux arbre. Or, Gérasonte, la chose est certaine, loin d'avoir donné son nom au Cerisier, a pris du Cerisier celui qu'elle porte. Gilles Ménage, à l'érudition duquel il sera toujours utile de recourir en matière étymologique, écrivait effectivement en 1650 : « II est faux que la Cerise ait été ainsi appelée de la ville de Cérasonte; c'est, au contraire, la ville de Cérasonte qui a été ainsi appelée de ce fruit. Ce qui a été très- véritablement remarqué par Casaubon, d'après un passage d'Athénée. » [Dictionnaire étymologique de la langue française.) Et tout récemment — 1869 — • le docteur Karl Koch, professeur de botanique à l'Université de Berlin, tenait pareil langage : « Il est fort probable — disait-il — que le mot grec Kérasos, auquel répond le terme Cerasus, appartient essentiellement à la langue hellénique, puisque de nos jours encore, dans l'Asie-Mineure et l'Arménie, Kiras n'a pas d'autre signification. Aussi se pourrait- il que le Cerisier, très-nombreux dans les bois de la ville de Kérasoùs, au lieu d'avoir tiré son nom du nom de cette localité, lui eût bien plutôt imposé le sien. » [Dendrologie, t. I, p. 105.) L'hypothèse que du nom de Cérasonte vint le nom du Cerisier, devant donc être repoussée, il nous reste à voir si ce fut par raison d'analogie que les Grecs appelèrent Kérasia les fruits de cet arbre. Et tout d'abord, répondons oui, en rappelant le texte de Servius ci- el ié Ce DE LA PATRIE ET DU NOM DU CERISIER. 131 dessus transcrit, texte où ce grammairien affirmait, il y a quatorze cents ans, qu'antérieurement à Lucullus une espèce de Cerise dite à chair dure et dénommée Corne, puis Cerise Corne, existait à Rome. Ce fait établi, comment nier ensuite que Kérasos — dont la racine, Kéras répond au latin Cornu — n'ait été choisi comme nom du Cerisier, qu'afin d'indiquer l'analogie qui subsiste entre la Cerise et la Corne ? Telle me paraît être la véritable étymologie du mot Cerisier; et telle aussi Ménage Fa définie, car rapportant ce même passage de Servius, il en tire même conclusion : « Je crois, dit-il, que Kérasos a été fait de (( Kéras, et que les Cerises ont été appelées Kérasia, de leur ressemblance (( au fruit du Cornouiller. » ^'ota. — Je ne donuc ici, pour éviter d'inutiles répétitions, ni l'étymologie, ni l'historique des noms BIGARREAU, GRIOTTE et GUIGNE, chacun d'eux ayant dans ce volume son article spécial, auquel on voudra bien recourir. § Ile. — Du Cerisier en Europe, depuis Théophraste jusqu'à la fin du XYIII* siècle. 1° Sa Propagation chez les Grecs, les Romains, les Italiens, les Allemands , LES Hollandais et les Anglais. Les GRECS, parmi les peuples de l'antiquité, sont ceux qui nous ont fourni la plus ancienne mention qui soit encore connue, du Cerisier. Elle vient, on l'a vu ci-dessus, de Théophraste (Hist. plant., 1. III, c. xiii) et remonte à quatre siècles environ avant l'ère chrétienne. Mais cet écrivain caractérisa seulement le Cerasus Avium, sans dire ni laisser entendre s'il en existait alors quelques variétés. Cent ans après, le médecin Diphile en signala deux, répétons-le (voir p. 129), les Cerises Rouges, et les Milé- siennes, ainsi appelées de Milet, aujourd'hui Palatcha (Anatolie) ; et comme il ajoutait : « Ces deux variétés sont les meilleures, » cela prouve que déjà les Grecs en cultivaient un plus grand nombre, desquelles Pline, à son tour, fit apparaître deux : le Cerisier de Macédoine (Roumélie), atteignant à peine une hauteur de trois coudées (1 mètre 1/2), puis le Kamal Kérasmi, beaucoup plus petit, selon que l'indique son nom, Cerisier ras terre, c'est-à-dire Cerisier nain. Quant à la dénomination, quant à la nature des autres variétés de Cerises que posséda la Grèce, les ouvrages spéciaux restés de ces époques si reculées, ne contiennent aucun renseignement pour éclaircir ce point obscur de l'histoire pomologique. Dioscoride lui- même (i'^"' siècle de J. C), dans sa précieuse encyclopédie scientifique (1. I, c. CLVii), au mot Kérasion a néghgé tous détails horticoles ; il n'a 132 DU CERISIER EN EUROPE, parlé que de l'action médicatrice des fruits et de la gomme du Cerisierl Cette lacune, désormais, ne pouvant être comblée, le nombre de variété^ de ce genre à porter au compte des Grecs, ne saurait donc dépasser cinq. Les ROMAINS, moins d'un siècle après la mort de LucuUus, avaient déjà dans leurs jardins — Pline l'a constaté — dix variétés de Cerises; et même davantage, car ce naturaliste mentionna seulement, sans doute, celles dont la culture était le plus en vogue. Du reste, n'eussent-ils alors possédé que ces dix variétés, qu'un tel chiffre, en si peu de temps obtenu, aurait suffi pour démontrer combien ont raison les botanistes qui regardent LucuUus comme l'importateur, à Rome, non des Cerises, mais simplement de l'une des espèces du Cerisier. Et certes les arboriculteurs, les semeurs surtout, n'iront pas contre cette opinion, eux qui savent avec quelle extrême lenteur se gagnent, puis se répandent, les bons et nouveaux fruits. — Voici les très-incomplètes descriptions de Pline, sur chacune des Cerises qu'il a signalées ; pour les éclaircir ou les compléter, nous les faisons suivre d'un commentaire court et précis : 1. « Les Cerises Aproniana, de toutes les plus rouges. » Apronius, surnom dérivé à'aper, sangUer. Peut-être furent-elles ainsi appelées d'Aper, préteur fort éloquent qui mourut à Rome vers l'an 85 de J. C. On a dit, sans la moindre certitude, que ces Aproniennes étaient maintenant notre Griotte Commune. (Voir pp. 273, 274 et 284.) 2. « Les Lutatia, les plus noires que nous ayons. » Dédiées sans doute au consul Lutatius Catulus, contemporain de LucuUus et vénéré des Romains pour avoir fait reconstruire le Capitole, alors détruit par un incendie. Divers botanistes, Fée entr' autres, ont pensé qu'il pouvait s'agir là de quelque Griotte Noire ? 3. « Les Cœciliana, qui sont rondes. » La famiUe Csecilius, dont probablement eUes tirèrent leur nom, était très-puissante et comptait deux consuls au moment même où LucuUus s'occupait de propager certains cerisiers. Divers commentateurs se sont imaginé — d'après quel texte? — les reconnaître dans la Cerise-Guigne. (Voir p. 255.) 4. « Les Juniana, douées d'un bon goût, mais à chair si tendre, qu'on ne saurait les transporter ; aussi faut-il, en quelque sorte, les manger sur l'arbre. » Ici, tout permet d'assimiler ces Juniennes, à nos Guignes, et de croire leur dénomination venue du mois de leur maturité : juniiis, juin (voir DEPUIS THÉOPHRASTE JUSQU'a LA FIN DU XVIII^ SIÈCLE. 133 pp. 310-311). Ajoutons, cependant, qu'à la rigueur on pourrait aussi les supposer consacrées à la mémoire du célèbre républicain Junius Brutus, mort 42 ans avant J. G. 5. « Les Duracina, dites Pliniana dans la Campanie, et qui l'emportent sur toutes les autres, en qualité. » Duracinus : qui a la chair dure et ferme. Ce sont les Bigarreaux, on n'en saurait douter. (Voir pp. 188-191.) 6. « Les Lusitania, que préfèrent les Belges. » Ces Cerises de l'ancienne Lusitanie, le Portugal actuel, seraient-elles point la Griotte de Portugal, connue de temps immémorial et caractérisée pages 297 et 298 de ce volume ?.... Il doit être permis de le supposer. 7. « Les Tertii Colores des bords du Rhin. Elles sont noires, rouges et vertes, et paraissent toujours commencer leur maturité. » Je ne coiinais de tricolore, parmi les Cerises, que la Grosse Griotte à Ratafia (voir pp. 299-301). D'abord verte, bientôt elle passe au rouge clair pour devenir ensuite presque noire en mûrissant. C'est une variété des plus anciennes, et qu'on suppose, précisément, originaire de la Hollande ou de l'Allemagne. Toutefois je n'en conclurai certainement pas qu'elle soit ou puisse être le fruit ici décrit par Pline. 8. « Les Laurea, que leur greffe sur laurier a fait ainsi nommer, comptent cinq ans seulement, et, quoiqu'amères, sont estimées. » Je l'ai maintes fois expérimenté, le Cerisier ne saurait vivre bien long- temps sur le laurier, et moins encore y fructifier. Pline, assurément, parle donc là, non de visu, mais d'après quelque impatient novateur, qui ayant réussi à faire végéter momentanément de semblables greffes, aura prôné trop tôt les fruits qu'il espérait leur voir produire. Nous renvoyons, du reste, au chapitre Culture pour plus amples explications sur ces prétendues Cerises Laurines ou Laurées (page 148). 9. « Les Macedonica, naissant sur de très-petits arbres qui rarement s'élèvent à plus de trois coudées (1 mètre 1/2). » Tout porte à penser que notre Griottier Nain précoce (voir pp. 293- 294) est identique avec le Cerisier de Macédoine, ainsi qu'avec l'espèce suivante : 10. « Le Chamœcerasus, moins grand encore que le Maeedonicus, et dont annuellement les produits sont une des primeurs que le colon cueille avec le plus de plaisir. » Le Chamaecerasus passe à bon droit pour ne faire qu'un avec le Cerisier de Macédoine. Pline dit ce dernier un peu plus grand que l'autre, il est \l 134 DU CERISIER EN EUROPE, vrai. Mais rien n'est aussi sujet à variation, que la hauteur du Chamaece-; rasus. Franc de pied, si cet arbuste peut quelquefois demeurer presque rampant, par contre il atteint souvent aussi la taille d'un mètre et demi, assignée par Pline au Cerasus Macédoniens. Les ITALIENS, lorsqu'au vi^ siècle eut lieu la chute de l'empire romain, étaient-ils richement partagés sous le rapport des Cerisiers ? On est tenté de répondre non, quand on voit le médecin Mattioli, le premier auteur, après Pline, qui chez ce peuple ait sérieusement étudié les fruits, y citer à peine, en 1554, une quinzaine de variétés de Cerises. Depuis cinq cents ans la culture du Cerisier était donc loin de progresser dans ce pays ; et cela, moins par le fait des bouleversements sociaux, croyons-nous, que par l'influence contraire du climat et du sol. Mattibli, né à Sienne (Tos- cane), mourut en 1577, presque octogénaire. Naturaliste passionné, il s'occupa surtout de traduire, de commenter Dioscoride, et ce fut ce tra- vail même qui le conduisit à dresser l'inventaire des espèces fruitières alors possédées par ses compatriotes; inventaire très-précieux pour la pomologie, et que vainement on chercherait ailleurs ; aussi vais-je repro- duire, avec annotations, l'article concernant les Cerises, l'empruntant au médecin lyonnais Jean des Moulins (1), qui dès 1572 fit passer dans notre langue l'œuvre si remarquable du savant docteur siennois : « Les meilleures Cerises — écrivait Mattioli — sont celles quon apelle, en Toscane, Marchiane et Duracine, combien qu'entre icelles il y en a de plus grosses et de moindres ; les unes, aussi, sont rouges obscures, les autres blanchastres. » Voilà nos Bigarreaux, tant gros que petits, tant pourpres qu'ambrés ou carminés. « Les Cerises que Pline nomme Juliana, nous Acquaivole, c'est-à-dire Aqueuses, ne sont rien estimées, parce qu'elles sont si molles, que si on ne les mange sur l'arbre, elles se gastent au porter, et, pour la grand'eau qu'elles ont, sont fades et nullement agréables au goust. » On reconnaît ici les Guignes, assez peu flattées, il est vrai, mais ne méritant guère, après tout, que l'un des derniers rangs parmi le genre auquel elles appartiennent. « Les Cerises que nous apelons Corbine^ parce qu'elles sont fort noires comme cor- beaux (Pline les appelle Actia et Ceciliana), sont assés fermes et douces, et d'assés bon goust; toutesfois on n'en sert guères à table, à cause qu'elles noircissent les mains, les dens et les lèvres. » Mattioli commet une double erreur, en ce passage : il fait citer à Pline les Cerises Actia, quand celui-ci n'en a jamais parlé, puis il prétend que (t) La traduction qu'a faite des Moulins, est intitulée : Commentaires de M. Pierre-André Matthiole , médecin Senois , sur les six livres de Ped. Dioscoride Anazarbéen , de la matière tnéde- cinale; in-f», Lyon, 1572. DEPUIS THÉOPHRASTE JUSQU'a LA FIN DU XVIIl" SIÈCLE. 135 les Cœeiliana du même auteur sont identiques avec sa variété Corbine, à lui ; prétention insoutenable, vu l'absence de tout texte descriptif pouvant servir à reconnaître les Cœeiliana, dont Pline a dit uniquement, « qu'elles étaient rondes. » La Corbine de Mattioli est bel et bien la Merise (voir notre article Merisier, p. 359); mais le surnom Corbini, parfois aussi s'applique maintenant, en Italie, à la Guigne Noire Commune, et notam- ment chez les Toscans. « Des Cerises il y en a qui sont trois à trois, quatre à quatre, cinq à cinq dépendantes d'une queue, voire qui sont plusieurs ensemble, comme raisins en une grappe. » C'est la Griotte à Bouquet (voir p. 278), si curieuse et cependant peu répandue, quoique très-comestible. « Du nombre des Cerises, sont celles qu'on apelle à Rome, Visciolc, à Sienne, Amarine, eu plusieurs autres lieux d'Italie, Marasche, ainsi nommées, comme je pense, à raison qu'elles ont un peu d'amertume qui n'est pas mal plaisante. Il y en a de plusieurs sortes, lesquelles, combien que toutes soient aigres, le sont toutesfois les unes plus, les autres moins. » Visciola, en italien, signifie Griotte, ce sont donc encore des Griottes, qu'on signale ainsi, surtout les variétés Grosse et Petite Griotte à Ratafia (voir pp. 299-303). « A Trente et es environs, on apelle vulgairement Marasche les Cerises qui sont moins aigres, desquelles y en a qui avec l'aigreur ont une douceur meslée, par quoi elles sont fort plaisantes à la bouche. Il y en a d'autres surnommées Marine et Marinelle (pour Amarine, AmarineUe), qui sont moindres, plus rondes, de queue plus courte, de mesme goust presque que les autres. De la troisième espèce seront celles que le vulgaire apelle Verule, qui ont la queue longue, le fruit plus gros que les autres, de goust assés aspre et aigre, de couleur toujours rouge sans se noircir : les autres, estans bien meures, deviennent rouges-noires. » Les Cerises proprement dites font le sujet de cet alinéa, qui pourrait induire en erreur nombre de personnes — le nom Marasche, synonyme de Griotte, y figurant — si nous ne rappelions qu'anciennement les déno- minations Guigne, Griotte, Cerise, ne furent pas toujours appliquées aux espèces mêmes qu'elles concernaient, puisqu'on diverses contrées on nommait Griottes, les Cerises ; Guignes, les Griottes ; et Cerises, les Merises. D'où vient qu'à Trente, en 1554, la Cerise était communément désignée par le terme Marasche. Or, ces fausses Marasche me semblent se rapporter à la Cerise Hâtive (pp. 343-345), type séculaire de nos Montmorency, et les prétendues Amarine et AmarineUe, à la variété Cerise-Guigne (pp. 254-256). Quant à la troisième espèce mentionnée, les Vende, « d'un rouge ne se noircissant pas, » on y doit voir, évidemment, quelqu'une des vieilles Cerises à peau transparente, qui aura été ainsi surnommée parce qu'alors on la cultivait surtout à Verulum, aujourd'hui 136 DU CERISIER EN EUROPE, Veroli, ville épiscopale située non loin de Rome. Maintenant, achevons la transcription du texte qu'il nous a paru bon de produire : « Il y a — continue Mattioli — des Cerises sauvages au val Ananie, en la terre de Trente, en Bohême aussi à Tentour de Prague, et en Autriche es environs de Vienne, de couleur et de saveur du tout semblables à celles que j'ai dit estre apelées Vernie. Elles ont la queue courte, croissent es Cerisiers si petis, qu'à peine sont-ils de la gran- deur d'un empan. Ce qui m'a fait souvent penser (combien que je ne le veuille asseurer pour vrai) que ce sont les Cerises que Pline apelle Macedoniqucs. J'apelleroi plustost cette plante Chamœcerasus, c'est-à-dire Cerisier bas. Les autres Cerises sauvages sont pour les oiseaus, desquelles peu de gens mangent, hors mis les païsans, à cause qu'elles ont plus de noyau que de chair, et que pour leur amertume meslée avec quelque aspreté elles sont de mauvais goust. » {Commentaires de Mattioli sur Dioscoride, traduction de Jean des Moulins, pp. 155-156.) Ici tout commentaire deviendrait superflu, ayant précédemment établi (p. 133) l'identité du Chamsecerasus avec le Griottier Nain précoce, et nul doute, d'un autre côté, ne pouvant régner sur ce qu'étaient ces « Cerises sauvages abandonnées aux oiseaux, puis aux paysans. » — Finalement, il faut donc le reconnaître devant les notes si précises de Mattioli, la culture du Cerisier resta presque stationnaire, en Italie, depuis le temps de Pline jusqu'au milieu du xvi^ siècle. Dire maintenant qu'il en fut ainsi pendant le xvii^ siècle et le xviii^, c'est ne pas sortir de la vérité, la pomone italienne ne s' étant guère enrichie, au cours de ces deux cents ans, que de sept nouvelles cerises, savoir : les Bigarreaux Gorniola, de Florence, d'Italie, la Guigne Maggèse, les Griottes de Lodigiana, Rouge de Piémont, et de Toscane, espèces décrites en ce volume et que pos- sèdent généralement nos principaux pépiniéristes. Les ALLEMANDS, tous les pomologues le reconnaissent, ont beaucoup fait pour l'accroissement des variétés du Cerisier, dont les produits cons- tituent chez eux, et cela depuis longtemps, une source de revenus qu'ils ne semblent pas devoir laisser tarir. C'est qu'aussi cet arbre fut toujours l'objet de leur prédilection. Alors qu'au xvi® siècle, par exemple, les jar- diniers français en cultivaient à peine dix variétés, on en eût aisément, chez eux, rencontré trois fois plus; et non- seulement dans les vergers mais même le long des routes publiques, où déjà les administrateurs commençaient à l'utiliser comme bordure ornementale. Ainsi leur collec- tion de cerises était telle, dès 1789, que le baron von Truchsess, de Bettenbourg (Franconie), put y choisir soixante-quinze variétés, bien dis- tinctes et fort méritantes, pour les offrir à son ami Thoûin, directeur du Jardin des Plantes de Paris (voir plus loin, pp. 142-143, où nous en donnons la liste). Et si l'on consultait der teutsche Obstgârtner^ de Sickler, recueil pomologique remontant à 1794, on en trouverait un plus grand nombre encore de caractérisées dans ses vingt-deux volumes. DEPUIS THÉOPHRASTE JUSQu'a LA FIN DU XVIII^ SIÈCLE. 137 Les HOLLANDAIS, trop voisins de l'Allemagne pour n'avoir pas partagé son engouement à l'égard des Cerises, en eurent bientôt, eux aussi, sur leur sol d'assez nombreuses variétés. Herman Knoop, le plus accrédité de leurs pomologues, en portait le chiffre moyen à quarante-cinq, l'an 1766. C'est peu, comparativement à la collection allemande, et cependant c'est beaucoup pour l'époque et comparativement à notre propre collection, riche seulement, à cette date, d'une trentaine de variétés. Les ANGLAIS, qui d'après Pline reçurent des Romains le Cerisier vers la 56® année de l'ère chrétienne, ne mirent aucun zèle, si réellement cette assertion est exacte, à le propager autour d'eux. Fynes Morison, savant qui vécut sous le règne d'Elisabeth (1588-1603), dit effectivement dans son Essai sur la naissaiice et les progrès du jardinage en Irlande : « Sir Walter Rawleigh, un des favoris de la reine Elisabeth, fut l'importateur des Cerises chez les Irlandais. Il en planta les premiers arbres dans une propriété sise aux environs de Waterford. » Ceci connu, on comprendra pourquoi la magnifique Pornone publiée en 1729 par le botaniste Batty Langley, portait seulement à dix-neuf le nombre des variétés de Cerisier alors cultivées dans la Grande-Bretagne. Et le passage ci -après, extrait en partie du Gardener's dictionary de Philip Miller, l'expliquera bien mieux encore : « Aujourd'hui (1768) il ne vaut presque pas la peine d'établir chez nous (Angleterre) des vergers entiers de Cerisiers , excepté dans des endroits où le terrain est à très- bon marché et de peu de valeur pour l'herbe, car l'incertitude de la récolte, la fatigue et les frais de la cueillette , puis le bas prix de ces fruits , ont engagé les habitants du comté de Kent, notamment, à détruire depuis quelques années la majeure partie de leurs Cerisiers. » {TraiU des arbres fruitiers, extrait des meilleurs auteurs, par la Société économique de Berne; 1768, t. II, p. 156.) Mais ce faible nombre ne devait pas tarder à s'accroître considérablement, sous la vive impulsion que le siècle suivant allait donner à la culture des fruits (voir § IIP). 2" De LA Propagation du Cerisier en France. Chez nous, au viii® siècle, déjà plusieurs espèces et variétés de Cerises étaient cultivées. J'en trouve la preuve dans le 70^ article du Capitulaire de Villis, où Charlemagne (768-814) disait à ses intendants : « Plantez en mes jardins Ceresarios diversi generis. » Nul autre détail, malheureusement, n'accompagnant cet ordre, on ignore la nature et le nom des Cerisiers qui peuplèrent les vergers de l'illustre monarque. Mais c'est là, par contre. 138 DU CERISIER EN EUROPE, le plus ancien texte qu'il soit possible, quant à la France, de citer sur ce genre de fruit. Qu'elles fussent nombreuses au commencement du moyen âge, les variétés de nos Cerisiers, cela paraît douteux. Toutefois, en étudiant certains recueils, on voit que du xi^ siècle au xiv^ leur accroissement dut être assez marqué. Ainsi dans le Grant herbier en françoys — compilation remontant à 1485 et reproduisant, notamment, les traités de trois fameux médecins : l'Arabe Razi(923), le Perse Avicenne (1037), et l'Africain Constantin (1087) — se lit le passage ci-après : « Il est de deux manières de Cerises, qui différent en saveur et en vertu, car il en y a de celles qui sont aigres et tiennent aucunement à saveur amere, avec celle aigreur, que aucuns appellent Damacenes et les autres Agriotes Il y a aultres Cerises qui ont saveur doulce, et de telles en y a moult de manières différentes en saveur et bonté, ainsi comme il y a diverses poires et aultres fruitz differens. » (Pages xxxviii verso et XXXIX recto.) Voilà bien, ce nous semble, deux espèces, les Cerises aigres puis les Cerises douces ; et, de ces dernières surtout, « moult de manières, » c'est-à-dire beaucoup de variétés. Seulement, toujours absence complète de noms !... Et sous Charles V, en 1365, la même lacune existera. Ce prince, dans l'immense jardin de dix hectares qu'il établit aux bords de la Seine, en son hôtel Saint-Paul, fit planter onze cent vingt-cinq Cerisiers sur la dénomination desquels nul document ne saurait donner le moindre indice ; car l'unique souvenir resté de pareille plantation, c'est, de nos jours, le nom d'une rue — celle de la Cerisaie — venu de l'emplacement même où jadis furent cueillis tant de milliers de Guignes, Bigarreaux, Cerises et Griottes (1). Un texte non moins formel sur le point que nous élucidons, se rencontre dans le de Re cibaria du médecin Jean Champier, né à Lyon en 1472 : (( Je regarde la France — y dit le docteur — comme un des pays produisant (( les meilleures Cerises et en possédant le plus de variétés (page 593). » Et de fait on peut constater, par d'anciens comptes, que les Cerises n'y furent, en ce xv^ siècle ainsi qu'au suivant, ni rares, ni chères : 1406. — « Pour deux paniers plains, l'un de Pommes vieilles de Blandureau et l'autre de Serizes, envoyez à Nantes et présentez au prévoust de Nantes, poyé 15 sous 10 deniers {soit : 18 fr. 45 c] . » (Archives de Maine-et-Loire, H, Supplément, E 30, fonds des Hospices.) 1426. — « Cette année y eut tant de Cerises, qu'on en avoit, à Paris, 9 livres pour 1 blanc de 4 deniers [pour 60 centimes]; mais tout courant plus de six semaines, on en avoit 6 livres pour 4 deniers parisis [pour 75 centimes] ; et durèrent jusqu'à la mi- août, qu'on avoit toujours la livre pour2 deniers [pour 30 centimes ] , ou au plus pour 2 doubles, qui ne valoient que 4 tournois. » [Journal de Paris sous Charles VI et Charles VII, p. 106.) (1) Pour plus amples détails sur les jardins de Thôtel Saint-Paul, voir notre tome lor, page 42. DEPUIS THÉOPHRASTE JUSQu'a LA FIN DU XYIII-^ SIÈCLE. 139 1437. - « Pour 1 livre de Cerises, poyé 1 denier [soit : 15 centimes]. « {Comptes de l'abbaye de Longchamp.) , f q- . 1442. - « Pour 3 livres de Cerises et 1/2 cent de Poires, 16 deniers [ soit : 1 fr. 8o c.]. « [Journal de Paris sous Charles VI et Charles VU, p. 192.) 1588. - « Poyé pour 2 livres de Guignes, 2 sols [soit : 50 centimes]. » {Registres de l'abbaye de Preuilly en Brie.) Dans la Normandie, principalement, les produits des Cerisiers avaient acquis, au cours du moyen âge, une extrême faveur, tant pour la table que pour le pressoir. Ainsi en 1357 , d'après un document des Archives de la ville de Rouen, les mariniers de cette localité exportèrent un tonneau de Cerises. Et de môme, en 1370, un paysan d'Alisy (maintenant Alizay, Eure) vendit à un bourgeois de Rouen deux muids [530 litres] de jus de Cerises pour 6 livres tournois, somme représentant aujourd'hm 330 francs environ. On voit aussi, par le Coutumier de Dieppe {P 23 r»), que ce genre de fruit, à l'exemple des Pommes, servait alors, dans ladite provmce, a rémunérer les bourreaux, dont c'était le droit de prendre, sur le lot de tout vendeur installé au marché, autant de poignées de Cerises que chacun d'eux en avait apporté de paniers. Mais si jusqu'au xvi« siècle les noms spécifiques Guigne, Cerise, Griotte, Bio-arreau, Merise, sont vraiment les seuls qu'aient mentionnés nos anciens écrivains horticoles, à partir de la fin de ce même siècle on commençait à rencontrer quelques noms de variétés. Charles Estienne et Jean Liébault , en 1582, en signalaient déjà quatre dans leur Maison rustique : Bigarreau Blanc, cerise Heaume, cerise Noire, cerise Cœur Noir. Un peu plus tard — 1600 — Olivier de Serres ajoutait à ces quatre dénominations, les cinq ci-après : Grosse Agriotte, Cerises Duracine, Graffion, Musquate et Rodane ; puis s'exprimait de façon à prouver qu'il en existait beaucoup d'autres : « Toutes les Cerises - expliquait-il - se discernent par leurs grandeurs, figures, couleurs, goust, s'en voyant des grosses, moiennes, petites, rondes, longues, plattes, refendues; des rouges, blanches, noires; des aigres, des douces; des molles, des dures; et des autres meslangées de diverses qualités Ce seroit non seulement trop entre- prendre, ains se confondre, de rapporter les noms que les Italiens, Piedmontois et Espagnols donnent à ces fruits-ci » {Le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, édit. de 1608, p. 622.) Du reste il me paraît certain qu'à ces époques reculées nos jardiniers ont cultivé maints Cerisiers dont l'espèce et le nom sont depuis longtemps complètement perdus. Qui jamais, par exemple, retrouverait aujourd'hui, chez nos pépiniéristes , ces é?iormes Cerises vermeilles chantées en lo50 par le poëte angoumois Melin de Saint-Gelays , et douées d'une telle précocité, qu'elles mûrissaient d'avril e?iî7iai?... M. Prosper Blanchemain, 140 DU CERISIER EN EUROPE, littérateur qui tout récemment (1873) a réédité et commenté Melin de Saint-Gelays, croit pouvoir, lui, les rattacher au Bigarreau Cœur, Cœuret, ou Gros-Cœuret, mais il se trompe, la maturation de ce dernier, loin d'être excessivement précoce, n'ayant lieu qu'en juillet. Pour moi, je lel déclare , cette variété m'est inconnue , quoique le poète se soit efforcé de la bien caractériser, puisqu'il a dit : « A ce beau premier jour de May, En lieu de bouquet ou de may , (1) Présent vous fay, mes Damoiselles, D'un plat de Cerises nouvelles, Qui se sont, ce pensé-je, hastées Pour de vous deux estre tastées, Car toutes belles nouveautés Cherchent vos nouvelles beautés. « Voyez, est-il chose plus douce ? Ell's sont grosses comme le pouce. Sauroit-on voir, que vous en semble, Rien qui mieux à un cœur ressemble ? C'est signe que toutes vos vies De mille cœurs serez servies. « Quoy ! ay-je failli à bien dire? Qu'est cecy ? qu'avez-vous à rire ? Est-ce que, me laissant prescher, Vous mettez à les dépescher ? Et tousjours les plus cramoisies S'en vont les premières choisies; Ne say, quand Tune à l'autre touche, Quelle est la Cerise ou la bouche. Tant sont également vermeilles ! » (Œuvres complètes de Melin de Saint-Gelays, édition de 1873, p. 213. > Après Olivier de Serres la nomenclature pomologique s'enrichit très-vite, en raison de Catalogues spéciaux qu'on publia dès 1628 et de divers recueils horticoles parus ensuite, où de longues listes de variétés furent jointes? trop à la hâte, sans doute, car on s'aperçoit aisément, en les étudiant, que souvent un même fruit y figure sous des appellations différentes. Mais pour bien préciser quelle marche suivit en France, du xvii^ siècle au xix^, la propagation du Cerisier, nous allons extraire de ces ouvrages les noms de Cerises qui y sont inscrits, indiquer autant que possible, quand il y aura lieu, ceux qu'un surnom déguise aujourd'hui, puis marquer de ce signe (n.) les nouveautés que chaque liste signala. (1) Mai, arbre qu'on plantait jadis, le l«r mai, à la porte des personnages qu'on voulait honorer. DEPUIS THÉOPHRASTE JUSQU'a LA FIN DU XVIIl® SIÈCLE. Cotalogae do Yergcr et Plant de le Lectier, d'Orléans (1628). 141 1. Cerises à Trochets jusques à qua- torze sur queue, (n, ) •= Griotte à Bouquet. 2. Cerises de cinq poulces de tour , à longue queue, {n.) = C. de Montmorencjj. 3. Cerises de cinq poulces de tour, à courte queue, {n.) = C. de Montmor. à courte queue. 4. Cerises GriottesNoires, très-liastives. = ?? 5. Cerises Griottes Rouges, très-has- tives. = Griottier Nain précoce. G. Cerises Blanches, (n.) = C. Ambrée {Grosse-). 7. Cerises de Toussaincts. =3 Griotte de la Toussaint, 8. Cœurs. = Bigarreau Gros-Cœuret. 9. Bigarreaux. 10. Griottes ou Guindoux ou Guignes de Gascongnes, trôs-hastives. (n.) = Guigne Noire hâtive. 11. Guignes blanches, (n.) = Guigne Blanche (Grosse-). 12. Cerisier à fleur double. 13. Merisier à fleur double, {n.) Ainsi, sur les 13 espèces ou variétés qu'annonça le Lectier, 7 appa- raissaient pour la première fois, dont 1 non fructifère, le Merisier à fleur double, et 6 déjà connues. Voyons maintenant quel fut, de 1628 à 1690, l'accroissement de ce même genre : L'Abrégé des bons Fruits, de Merlet (1669 et 1690). 1. Cerise Précoce, {n.) = C. Hâtive. 2. Guigne Blanche. = Guigne Blanche (Grosse-). 3. Guigne Rouge, (n.) <= C. Rouge pâle (Gi'osse-). 4. Guigne Noire, (n.) = Guigiie Noire commune. 5. Petite Cerise Hâtive. = Griottier Nain précoce. 6. Grosse Cerise Hâtive, (n.) = C. Hâtive. 7. Cerise à Bouquet, ou Gemelle. = Griotte à Bouquet. 8. Cerise Gemelle en Grappe. = Griotte de la Toussaint. 9. Cerise de Portugal, [n.) = Griotte de Portugal. 10, Cerise Blanche. = C. Ambrée (Grosse-). 11 12 Cerise de Montmorency à longue queue. = C. de Monttnorency . Cerise de Montmorency à courte queue. 13. Cerisier à Grappes, (n.) = Merisier à Grappe. 14. Guindoux de Gascogne. = Guigne Noire hâtive. 15. Griotte Noire, (n.) = Ginette à Ratafia (Grosse-). 16. Bigarreau Blanc, (n.) = Gros Bigarreau Blanc. 17. Bigarreau Rouge, (n.) = Petit Bigarreau Rouge hâtif ? ? 18. Bigarreau Noir, (n.) = Bigarreau Noir (Gros-). 19. Cœuret. = Bigarreau &)^os-Cœuref. 20. Cerisier h fleur double. 21. Merisier à fleur double. L'étude de ces 21 Cerisiers décrits par Merlet montre donc que si 11 d'en- tr'eux avaient alors, depuis longtemps, place en nos jardins, les 10 autres y furent importés pendant la période — soixante-deux ans — écoulée de 1628 à 1690. C'était là progrès très-faible. Il faut d'autant mieux l'avouer, que l'époque s'avançait où la propagation des Cerises allait prendre chez V. 40 142 DU CERISIER EN EUROPE , nous un développement inattendu qui ne devait pas se ralentir. En 1768 — trois quarts de siècle après Merlet — Duhamel vint effectivement témoigner de ce progrès, puisqu'il caractérisa, non plus, comme ses deux principaux devanciers, 13 ou 21 variétés de ce genre de fruit, mais bien 37 ; et toutes, ou peu s'en fallut, parfaitement distinctes. Du reste, en voici l'inventaire : Traité des Arbres fruitiers, de Dnliamel (1968). 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. Merisier à petit fruit. Merisier à fleur double. Merisier à gros fruit noir, (n.) Guigne Noire. = Guigne Noire commune. Petite Guigne Noire, (n.) Grosse Guigne Blanche. Guigne Rouge tardive, ou deFer. (n.) = Bigarreau de Fer. Grosse Guigne Noire luisante, (n.) Gros Bigarreau Rouge, (n.) Gros Bigarreau Blanc. Petit Bigarreau Blanc hâtif, (n.) Petit Bigarreau Rouge hâtif. Bigarreau Commun. Cerisier Nain à fruit rond précoce. = Griottier Nain précoce. Cerise Hâtive. Cerisier Commun ou Franc. Cerisier à fleur semi-double, (n.) Cerisier à fleur double. Cerise à Noyau tendre, {n.) = ?? Cerisier Très-Fertile, (n.) = C. â Trochet. 21. Cerise à Bouquet. = Griotte à Bouquet. 22. Cerise de la Toussaint. = Griotte de la Toussaint. 23. Grosse Cerise de Montmorency. = C. de Montmorency à courte queue. 24. Cerise de Montmorency. 25. Grosse Cerise Rouge pâle. 26. Cerise de Hollande, (n. ) = ?? 27. Cerise Ambrée. = C. Ambrée (Grosse-). 28. Griotte Commune. 29. Grosse Cerise à Ratafia. = Griotte à Ratafia (Grosse-). 30. Petite Cerise à Ratalîa. (n.) •= Griotte à Ratafia (Petite-). 31. Griotte de Portugal. 32. Griotte d'Allemagne. 33. Cerise Royale, (n.) 34. Cerise Royale hâtive. 35. Cerise Royale tardive. 36. Cerise Holman's Duke. 37. Cerise-Guigne, (n.) (n.) (n.) (n.) (n.) Cette liste, où sur 37 variétés il s'en trouve 17 dont l'introduction eut lieu de 1690 à 1768, témoigne hautement, n'est-il pas vrai, de l'heureuse impulsion que prit en France, à partir du xviii^ siècle, la culture du Cerisier ? Et qui l'eût pensé ! les dernières années de ce même siècle furent précisément l'époque où notre collection de Cerises monta soudain de 37 variétés à 67. L'arboriculteur Etienne Calvel entretenait alors, ainsi qu'André Thoûin, directeur du Jardin des Plantes de Paris, d'étroites relations avec deux célèbres pomologues allemands, J. V. Sickler et le baron von Truchsess. Or, de 1795 à 1800, le baron fit parvenir à Thoûin (( 75 variétés de Cerisier, dans lesquelles — écrivait Calvel — sans « doute sont comprises toutes celles de France sous leurs dénominations (( propres ou sous celles qui tiennent à la nomenclature allemande ; (( mais dans lesquelles — ajoutait-il — il y en a beaucoup qui, bonnes DEPUIS THÉOPHRASTE JUSQU'a LA FIN DU XVIIl* SIÈCLE. 143 nnt les «lescriplions île nos CJerisîers, on devra toujours se rappeler qu'elles sont faîtes dans la pépinière, et sur des arbres d'un ou deux ans greffés sur lUalialcb ou sur Franc. A 1. Cerise ABBESSE D'OïGNIES. Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, étalés, grêles, de longueur moyenne, lisses et non géniculés, lavés de gris cendré à la base et brun verdâtre près du sommet. — Lenticelles : clair-semées , arrondies, larges et grisâtres. — Coussinets : peu développés. — Yeux : écartés du bois, gros, ovoïdes-pointus, ayant les écailles mal soudées. — Feuilles : de grandeur moyenne, vert terne, obovales ou ovales-allongées, canaliculées et lon- guement acuminées, à bords profondément dentés en scie. — Pétiole : de longueur moyenne, grêle mais très-rigide, portant de petites glandes aplaties et pour la plupart brunes ou légèrement violacées. — Fleurs : assez tardives et s'épanouis- sant successivement. Fertilité. — Convenable. Culture. — De vigueur modérée, le plein vent lui est moins favorable que les formes naines (pyramide, buisson, gobelet, espalier), sous lesquelles il fait de charmants arbres d'une grande régularité. V. 11 162 ABB — AIG Cerisie"! Cerise Abbesse d'Oignies. Description dit fruit. — Comment attaché : par un, presque toujours Grosseur : au-dessus de la moyenne, et parfois volumineuse. — Forme : globi leuse , comprimée aux pôles et marquée d'un sillon pro nonce. — Pédoncule : assez court et assez nourri, implanté dans un large évasement. — Pomt pistillaire : petit et légè rement enfoncé. — Peau : d'abord rouge clair, elle bruni! ensuite plus ou moins, selon l'exposition, quand s'achève la maturité. — Chair : tendre et jaunâtre. — Eau : abondante à peu près incolore, acidulée et faiblement sucrée. — Noyau: petit, bombé, arrondi, ayant l'arête dorsale peu ressortie. Maturité. — Premiers jours de juillet. Qualité. — Deuxième. Historiiiiie. — Oignies est un bourg de l'arrondisse- ment de Béthune (Pas-de-Calais); en voyant son nom devenu celui d'un cerisier, on suppose aussitôt que cet arbre pro- vient dudit lieu. Il ne paraît pourtant pas qu'il en ait été ainsi, car nulle abbaye n'a jamais existé dans ce bourg ou ses environs. Alors, comment expliquer la dénomination cerise Abbesse d'Oignies ?.... Je laisse à d'autres le soin à'ë-h claircir un tel mystère Pour moi, les Belges semblent avoir été les premiers propagateurs de cette cerise, qui dès 1854 figurait sur le Catalogue des pépinière^ de la Société Van Mons, parmi les fruits encore à l'étude (p. 52). Je n'en puis-j trouver mention plus ancienne, et je n'obtins sur elle, quand de Belgique on me l'expédia en 1859, aucune espèce de renseignement. > Observations. — On a dit parfois que cette variété offrait une assez grande I ressemblance avec la Grosse-Ambrée, ou Belle de Choisy : c'est une opinion que» je ne saurais partager, et je crois qu'après examen des descriptions, ici données, de CCS deux cerisiers, on sera complètement de mon avis. Cerise ACHER. — Synonyme de Griotte Acher. Voir ce nom. Cerise ACIDE DE LA TOUSSAINT. — Synonyme de Griotte de la Toussaint. Voir ce nom. Cerise ADMIRABLE DE SOISSONS. — Synonyme de cerise de Soissons. Voir ce nom. Cerises : d'AGEN , — AGRIOTTE, — AIGRE, Synonymes de Griotte Com- mune. Voir ce nom. *! IRisiER. Ain — AMH 163 Cerise AIGRE COMMUNE. — Synonyme de cerise à Trochet. Voir ce nom. m ,J Cerise AIGRIOTTE. — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerise ALBAMES. — Synonyme de Bigarreau Rouge {Gros-). Voir ce nom. Cerise ALLEN'S FAVORITE. — Voir cerise de Montmorency, au paragraphe Observations. Cerises : ALLERIIEILIGEN , ALL SAINTS', Synonymes de Griotte de la Toussaint. Voir ce nom. Cerise AMARASCA. — Synonyme de Griotte à Ratafia {Petite-). Voir ce nom. Cerises AMARELLES. — Les Allemands ont nommé Amarellen leurs Griottes peau rouge clair, dont plusieurs sont cultivées en France, et c'est ainsi que le aot Amarelle fait maintenant partie, chez nous, de la nomenclature synonymique u genre Cerisier. Dans le Languedoc et la Provence, ce même terme s'appliquait ussi, jadis, au Cerisier, mais à l'espèce sauvage dite, botaniquement, Cerasus iLVESTRis amara. Elle y était appelée : l'arbre, Amarel, et, les fruits, Amarêlos, Loms tirés du latin amara, amère, saveur qui distingue, en effet, ces cerises de orêt, tant pour leur chair que pour l'écorce de leur bois, alors réputée fébrifuge xcellent. (Voir Dictionnaire languedocien de l'abbé de Sauvages, édit. 1785.) Cerise AMARELLE DOUBLE DE VERRE. — Synonyme de cerise Rouge pâle {Grosse-). Voir ce nom. Cerise AMARELLE ROYALE HATIVE. — Synonyme de cerise de Montmorency. Voir ce nom. Cerise d' AMBRE, Cerisier AMBRÉ A GROS FRUIT, Cerises : AMBRÉE, Synonymes de cerise Ambrée {G7'osse-). Voir ce nom. — AMBRÉE DE CHOISI, 164 AMB Cerisiem 2. Cerise AMBRÉE (GROSSE-). ^ Synonymes. — 1. Cerise Blanche (le Lectier, Catalogxie des arbres cultivés dans son verger el plant, 1628, p. 32 ; — et Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 26). — 2. Cerise d'Ambre (Noliii et Blavet, Essai sur l'agriculture moderne, 1755, p. 158). — 3. Cerisier a Fruit ambré (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, pp. 185-187). — 4. Cerisier a Fruit blanc {Id. ibid.). — 5. Cerise GuiNDOUX blanc (leBerriays, Traité des jardins , 1785, t. I, p. 261). — 6. Cerise d'Ombre {Id. ibid.). — 7. Cerise Ambrée (Miller, Dictionnaire des jardiniers , 1786, t. II, p. 263). — 8. Cerise Cœur d'Ambre {Id. ibid.). — 9. Grosse Griotte douce (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépinières, 1790, p. 28). — 10. Cerise Ambrée de ViLLENNES (Fillassier, Dictionnaire dujardi7iier français, 1791, t. II, p. 581). — 11. Cerise Belle DE Choisy (Calvel, Traité complet sur les pépinières , 1805, t. II, p. 130, n» 14). — 12. Griotte Ambrée de "Villènes (de Launay, le Bon-Jardi7iier, 1808, p. 101). — 13. Griotte Ambrée (André Thouin, Dictionnaire d'agriculture, 1809, t. III, p. 269). — 14. Griotte Copale {Id. ibid.). — 15. Griotte DE la Palembre {Id. ibid.). — 16. Griotte Succinée {Id. ibid.). — 17. Cerisej Ambrée de Choisy (Thompson, Transactions of the horticidtural Society of London, 2^ série 1831, t. I, p. 280). — 18. Cerise Doucette {Id. ibid.). — 19. Grosse Merise blanche (Audot le Boyi-Jardinier, 1842, p. 460). — 20. Cerisier Ambré a Gros Fruit (Thompson, Catalogue Oy fimits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 52, n" 6). - 21. Cerise a Noyau tendre {Id. ibid.). — 22. Schône von Choisy {Id. ibid.). — 23, Cerise de la Palingre (d'Albret, Cours théorique et pratique de la taille des arbres fruitiers, 1851 J p. 325), — 24. Cerise Royale ambrée (Couverchel, Traité complet des fruits de toute espèce. 1852, p. 348). — 25. Cerise Royale ordinaire {Id. ibid.). — 26. Cerise Belle-Audigeois< (A. R.oyer, Annales de pomologie belge et étrangère, 1857, t. V, p. 65). — 27. Cerisb Dauphine (Robert Hogg, the Fruit manual, 1862-1866, p. 78). — 28. Cerise de la Palambe (Gressent, l'Arboriculture fruitière, 1865, p. 498). k Deseription de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : des plus nom-j breux, légèrement étalés, assez longs, un peu grêles, rugueux et géniculés. brun foncé, mais lavés cle gris clair à leur base. — Lenticelles : très-abondantes, grandes, arrondies. — Coussinets : faiblement accusés. — Yeux : plus ou moins écartés du bois, coniques, volumineux, aux écailles brunes ou grises et disjointes, — Feuilles : très-nombreuses, de grandeur moyenne, ovales, vert brunâtre, planes ou canaliculées , longuement acuminées et régulièremenl dentées. — Pétiole : gros et court, très-rigide, nuancé de carmin , portant de petites glandes arrondies et rougeâtres qui souvent se trouvent placées à la naissance même de la feuille. — Fleurs : assez précoces, s'épanouissant simulta- nément et devenant fortement rosées lorsqu'elles commen- cent à passer. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Il fait d'admirables plein-vent lorsqu'on le cultive sur Merisier ; cependant les formes espalier, buisson et basse-tige lui sont toujours, sur Mahaleb, beaucoup plus avantageuses sous le rapport de la fertilité. Description du fruit. — Couinent attaché : par deux , le plus ordinairement. — Grosseur : volumineuse. — Forme globuleuse , légèrement aplatie autour du pédoncule et presque dépourvue de sillon. — Pédoncule : de longueur moyenne, assez fort, renflé à ses extrémités, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : petit et placé dans une très-faible dépression. — Peau: transparente, à fond jaune d'ambre , passant , ^ RisiER. AMB 165 belle exposition solaire , au rouge clair. — Chair : jaunâtre et tendre. 'au : fort abondante , presque incolore , délicieusement acidulée et très-sucrée. - Noyau: assez petit, arrondi, uni, à joues bombées, à suture dorsale rarement ien tranchante. m Maturité. — Fin juin. Qualité. — Première. Historique. — La cerise Blanche, ou Grosse Cerise Ambrée, l'une des plus inciennes et des meilleures de notre pomone, pourrait bien être originaire de 'Orléanais, ou tout au moins du centre de la France. Je la trouve en effet, avant 628, cultivée chez le Lcctier, procureur du roi à Orléans, et c'est aussi ce grand unateur d'arbres fruitiers qui le premier l'a mentionnée ( Catalogue de son verger, Jn 3. 32). Trente ans après, en 1667, elle s'était rapprochée de la Capitale, où Merlet 'empressa d'en faire une courte description : « La Cerise Blanche — dit-il — est plus rare et curieuse que les autres ; quand elle se passe, elle devient ambrée. 11 y en a vers Provins, Bray-sur-Seine , et Vendosme. » [L'Abrégé des bons fruits, 1667, 1^^ ^jit., p. 26.) De ces diverses localités il lui fallut huit années pour pénétrer chez les Pari- siens ; ce que Merlet eut également soin de préciser dans la seconde édition de sa Pomologie : « La Cerise Blanche — écrivit-il en 1675 — l'on commence d'en multiplier l'espèce aux envii'ons de Paris, qui attire toutes les raretez, non seulement du royaume, mais aussi des païs étrangers. » [Ibid., 2^ édit., p. 22.) Enfin en 1690 cette même variété fixait une dernière fois l'attention de ce zélé pomologiste : « Pour estre bonne et douce — faisait-il observer avec raison — elle veut estre long-temps sur l'arbre, et elle n'en est pas moins blanche, ny moins glacée; je tiens ce fruit un des plus rares et des plus curieux du jardinage. » [Ibid., Z^ édit., pp. 12 et 13.) La grosseur et l'excellence de la cerise Ambrée lui valurent bientôt les hon- neurs — aux parrains furent les profits — de nouveaux et nombreux baptêmes. Parmi ces noms de mauvais aloi qui vinrent ainsi la déguiser, il en est un surtout — Belle de Choisy — dont elle aura peine à se débarrasser. Il date du commence- ment de notre siècle, et Michel-Christophe Hervy, directeur de la pépinière du Luxembourg, fut en 1803 le premier arboriculteur, croyons-nous, à décrire l'Ambrée sous ce pseudonyme, dans un ouvrage alors en cours de publication : le Traité sur les j)épinières, d'Etienne Calvel (t. II, p. 136). Hervy ne donna toutefois, sur l'origine de la Belle de Choisy, aucun renseignement ; non plus qu'André Thouin, qui ayant à parler des Cerises, en 1809, s'exprima de la sorte à l'égard de celle-ci : « Le griottier de la Palembre, ou Doucette, ou Belle de Choisy , n'est pas multiplié autant qu'il le mérite ; Louis XV, grand amateur de cerises , l'avait fait devenir commun dans tous ses jardins, mais il ne s'y est pas conservé. » [Dictionnaire d'agriculture , 1809, t. 111, p. 270.) Ainsi, là, notre Belle de Choisy reste toujours fille de parents inconnus; mais patience, le nom de Louis XV, prononcé par Thouin, permettra bien de lui fournir un père. Et, précisément, quinze ans plus tard (1821 ) Louis Noisette annonçait : « Que cette espèce avait été trouvée, disait-on, à Choisy près Paris , vers l'année 1760, et i 66 AMB Cerisie^i que la découverte en était due à M. Gondouin, jardinier du Roi à cette époque. » [Le Jardi fmitier, 1821, !'« édition, t. II, p. 21. ) i Où Noisette puisa-t-il un tel renseignement?... Il l'avoue : dans un on-dithansi mis sans doute en circulation par l'intérêt ou l'ignorance. Cependant sa version quoique dénuée de toute certitude, fut aussitôt reproduite par plusieurs auteurs, Dès 1824 Pirolle, entre autres, changeant de son autorité privée, dans l Horticultew français (p. 328), l'on-dit de Noisette en fait avéré, déclara nettement Gondouin obtenteur de la Belle de Ghoisy. Et pour lors chacun le répéta, chacun crut nou velle l'excellente cerise, et chacun, surtout, la voulut posséder. L'erreur, ici, donc été commune. Pour moi, ce n'est qu'en étudiant, ces dernières années, le variétés de cerisier décrites par nos vieux pomologues, que j'ai pu constater l'identité de la Belle de Choisy avec la Grosse- Ambrée, de Duhamel (1768), e| l'Ambrée ou Blanche, de Merlet (1667). Mais, et beaucoup le savent, depuis uij assez long temps déjà, chez nous ainsi qu'à l'étranger, divers écrivains compétents ont affirmé que la cerise Ambrée caractérisée il y a un siècle par Duhamel, ne diffère en rien de la Belle de Choisy. Alors pourquoi persévérer, quand il s'agit de l'état civil de cette dernière, à produire la date 1760, et la paternité Gondouin?... L'Ambrée possède un âge infiniment plus respectable, je l'ai prouvé; eti certes Duhamel, très-consciencieux, très-minutieux même, n'aurait eu garde, en 1768, de passer sous silence, en décrivant ce fruit, sa prétendue naissance à Choisy, au cours de 1760, si réellement elle y avait eu lieu. Toutefois en Alle- magne, je dois l'ajouter, une autre provenance a récemment ( 1860) été assignée à cette Belle de Choisy : M. Langethal, dans le Deutsches Obstcabinet (t. III), l'a dite « originaire du Jardin des Plantes de Paris. » Inutile, toutefois, de s'arrêter pour démontrer le manque d'exactitude de ce renseignement , ce qui précède ne l'inflrme-t-il pas?... Enfm, pour terminer, je vais rapporter, sans l'appuyer ni la combattre, l'opinion à peu près inconnue qu'en 1862 manifesta, sur la procréa- tion même de ladite variété, un botaniste fort érudit, M. de Boisvillette, aujour- d'hui décédé, qui habitait à Douy (Eure-et-Loir) le château de la Boulidière : « Le Cerisier proprement dit [Prunus Cerasus) — écrivait-il — a été la souche de l'es- pèce appelée Cerise, à Paris; le Merisier indigène [Prunus Avium) , de la Guigne; et, leur CROISEMENT, de la variété dite Belle de Choisy, et des Heaumiers du Midi. » [Pomologie rétrospective, Notice publiée dans le Bulletin de la Société d'Horticulture d'Eure-et-Loir, année 1862, p. SO.) Observatioufs. — Thompson, pomologue anglais des plus appréciés, ayant classé , en cela d'accord avec les Allemands , le nom cerise à Noyau tendre parmi les synonymes de la Grosse Ambrée, j'ai dû reproduire ce surnom; mais j'en prends acte pour constater que Duhamel (1768, t. I, p. 174) a décrit chez nous une cerise à Noyau tendre qui n'offre aucune espèce de rapport avec le fruit ici caractérisé. — Cette même cerise Ambrée m'est aussi arrivée, je ne sais plus d'où, étiquetée /VoMye//e d'Angleterre, nom que Duhamel, en 1768, croyait être synonyme de Cerise-Guigne, variété dont nous donnons plus loin la description. V ÎRISIER. AMB— ANG 167 ■hd 'km 3. Cerise AMBRÉE (PETITE-). Synonymes. — 1. Petite Cerise Ambrette (Calvel, Traité sur les pépinières, 1805, t. 11^ p. 159). — 2. Petite Cerise Dorée (W. ibid.). J'ai longtemps possédé dans mon école, cette ancienne variété, remarquable liurtout pour ses jolies fleurs doubles et la forme assez particulière de son fruit ; mais iij,i epuis une dixaine d'années qu'elle n'y figure plus, je la cherche inutilement i,\^ hez mes correspondants. Elle existe cependant en Allemagne, notamment en tiie lavière, où le baron de Truchsess, grand amateur de Cerisiers, la cultivait à i,( îettenbourg dès la fin du xvni° siècle. (Voir Calvel, 1805, Traité sur les pépinières, . II, pp. 153 et 159.) Duhamel, qui l'a bien connue, craignant que nos jardiniers le la confondissent avec la Grosse Cerise Ambrée, en donna une courte description n 1768, description que par la même crainte, et pour aider aussi à retrouver chez lous cette vieille variété , nous allons reproduire intégralement : isui ifli « La cerise — expliquait Duhamel — qui porte le nom (I'Ambrée, et à laquelle il appartient e mieux, sa peau étant presque toute d'un jaune ambré, et ne prenant que très-peu de ouge, est de grosseur à peine médiocre, un peu allongée, et plus renilée du côté de la queue, que par la tète. Elle n'est pas comparable pour la bonté à la Grosse-Ambrée, et le cerisier qui la produit se cultive plus pour la singularité de son fruit, que pour son utilité. » [Traité des arbres fruitiers, t. I, p. 187.) Cerise AMBRÉE DE YILLENNES. — Synonyme de cerise Ambrée {Grosse-). Voir ce nom. Cerise AMBRETTE (PETITE-). — Synonyme de cerise A mè?-ee [Petite-). Voir ce nom. Cerise ANGLAISE. — Synonyme de Cerise-Guigne. Voir ce nom. Cerise ANGLAISE. — Synonyme de cerise Royale. Voir ce nom. Cerises : ANGLAISE HATIVE, ANGLAISE (de Poiteau), Synonymes de cerise Royale hâtive. Voir ce nom. Cerise ANGLAISE TARDIVE. — Synonyme de cerise Holmans Duke. Voir ce nom. Cerise D'ANGLETERRE. — Synonyme de Bigarreau d'Elton. Voir ce nom. Cerise D'ANGLETERRE. — Synonyme de Cerise-Guigne. Voir ce nom. 168 ANG — AVI CerisieI Cerise d'ANGLETERRE. — Synonyme de cerise Royale. Voir ce nom, i Cerise d'ANGLETERRE HATIVE. — Synonyme de cerise Royale hâtive. Voi' ce nom. Cerise d'ANGLETERRE PRÉCOCE. — Voir Cerise-Guigne , au paragraph Observations. Cerise ARCH DUKE (de quelques pépiniéristes). — Synonyme de ceris Holmans Duke. Voir ce nom. Cerise ARCHDUKE. — Synonyme de Griotte de Portugal. Voir ce nom. Cerise ARCHIDUC. — Synonyme de cerise Royale. Voir ce nom. Cerises : d'ARCHIDUC , Synonymes de Griotte de Por DE L'ARCHIDUC, ( tugal. Voir ce nom. Cerises : d'AREMBERG, ^ \ ( Synonymes de cerise Reiiie — d'AREMBERG FISCHBACH, ( Hortense. Voir ce nom. Cerise AUTUMN-BEARING CLUSTER. -^ Synonyme de Griotte de la Toussaint Voir ce nom. Cerise d' AVIGNON TARDIVE. — Voir cerise Tardive d'Avignon. \ B Cerise de BALE. — Synonyme de Guigne Précoce de Tarascon. Voir ce nom. Cerise BELLE-AGATIIE DE NOVEMBRE. — Synonyme de Bùfarreau de Fer. Voir ce nom. Cerise BELLE-AUDIGEOISE. — Synonyme de cerise Amh^ée [Grosse-]. Voir ce nom. Cerise BELLE DE BAVAY. — Synonyme de cerise Reine-Hortense. Voir ce nom. Cerises : BELLE DE CHATENAY , BELLE CHATENAY MAGNIFIQUE, Synonymes de (^r.o^^e Com- ' nmne. Voir ce nom. — BELLE DE CHAÏENAY TARDIVE , / Cerise BELLE DE CHOISY. — Synonyme de cerise Ambrée [Grosse-). Voir ce nom. Cerises : BELLE HORTENSE , - BELLE DE JODOIGNE , Synonymes de cerise Reine- Hortense. Voir ce nom. — BELLE DE LAEKEN, Cerise BELLE D'ORLÉANS. — Voir Griotte de Portugal, au paragraphe Obser- vations. 170 BEL Cerises : BELLE DE PAPELEU, BELLE DE PETIT-BRIE, — BELLE DE PRAPEAU, Cerisier.î^- Synonymes de cerise Reine- Hortense. Voir ce nom. 4. Cerise BELLE DE RIBEAUGOURT. Synonyme. — Griotte Belle de Ribeaucourt (Jacquemet-Bonnefont, d'Annonay^ Catalogue de ses pépinières, 1838, p. 11^ n" 20). Description fie l'arlire. — Bois : faible. — Rameaux : peu nombreux, légè- rement étalés, grêles et courts, lisses, non géniculés, d'un beau brun plus ou moins lavé de gris cendré. — Lenticelles : très-clair semées, grandes, arrondies et grisâtres. — Coussinets : aplatis. — Yeux : sensiblement écartés du bois, volumineux, ovoïdes-pointus, ayant les écailles brunes et disjointes. — Feuilles : abondantes , de grandeur moyenne , obovales ou elliptiques , longuement acuminées, planes ou canaliculées, à bords fmement et régulièrement dentés. — Pétiole : court et fort , très-rigide , quelque peu violacé , portant généralement à sa partie supérieure de petites glandes irrégulières et souvent carminées. — Fleiirs : assez tardives, petites, des plus nombreuses, s'épanouissant succcessi- vement. Fertilité. — Satifaisante. Culture. — De médiocre vigueur, cet arbre prospère mal sous la forme plein- vent, mais il fait de convenables basses-tiges et de passables pyramides. Descriptieiî du fruit. — Comment attaché : par deux. — Grosseur : volu- mineuse. — Forme : globuleuse , comprimée aux pôles. — Pédoncule : long, de grosseur moyenne, planté dans une cavité large et pro- fonde. — Point pistillaire : bien développé, tout en étant faiblement enfoncé. — Peau : transparente, rouge clair sur le côté de l'ombre, rouge plus intense à l'insolation. — Chair : jaunâtre au centre , rosée sous la peau , et ferme quoique légèrement fondante. — Eau : abondante, blan- che , sucrée , agréablement acidulée et parfumée. — Noyau : petit, ovoïde -arrondi, ayant les joues très-convexes et l'arête dorsale large mais peu saillante. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première, Historiciue. — Trois localités appelées Ribeaucourt, existent en France , situées dans les départements du Nord , de la Meuse et de la Somme ; le fruit ici décrit provient-il de l'une d'elles? Je n'ai pu le savoir, et même n'ai trouvé son nom porté sur aucun des Catalogues publiés par les divers pépiniéristes de ces départements. M. Jacquemet-Bonnefont, d'Annonay (Ardèche), fut un des premiers horticulteurs Cerisier. BEL — BER 171 qui propagea la Belle de Ribeaucourt, et cela dès 1858 (voir p. H de son Cata- logue). C'est de lui que je la tiens, aussi me suis-je empressé de le questionner, mais sans résultat sérieux. 11 m'a dit toutefois l'avoir reçue en 1834 des pépi- nières de M. Jean-Laurent Jaiuain, de Bourg-la-Rcine, près Paris. Elle commence, du reste, à devenir moins rare chez mes confrères, ce qui ne m'étonne pas , car elle a réellement du mérite. Observations. — L'ex-Congrès pomologique s'est occupé pendant quatre ans [de 1863 à 1867] d'un prétendu bigarreau Belle de Ribeaucourt, qu'en fin de compte il a rayé du rang des variétés , pour l'inscrire en ces termes au rang des synonymes : « Bigarreau Belle de Ribeaucourt (1863). — L'étude en a été confiée à la Société d'Horticulture de Lyon, qui a reconnu que ce fruit est synonyme du Bigarreau à Gros Fruits [le Gros Bigar- reau Rouge]; c'est aussi l'opinion de divers auteurs, entre autres de Lucas. Le Bigarreau à Gros Fruits étant déjà admis par le Congrès, il n'y a plus lieu de s'occuper du Bigarreau Belle de Ribeaucourt. Le Congrès décide alors que ce nom disparaîtra de ses listes, pour être placé comme synonyme à la suite du Bigarreau à Gros Fruits. » {Procès-Verbaux du Congrès, session de 1867, p. 65.) D'après ces lignes, un bigarreau Belle de Ribeaucourt a donc circulé, mais sans papiers réguliers, jusqu'au moment où notre Congrès, l'arrêtant net, s'ef- força d'en constater l'identité, et, la chose faite, le condamna à figurer parmi les synonymes du Gros Bigarreau Rouge. Respectant cet arrêt, j'allais à mon tour gratifier du surnom bigarreau Belle de Ribeaucourt , le Gros Bigarreau Rouge , quand je me suis convaincu qu'en 1872 le Congrès s'est entièrement déjugé sous ce rapport, puisqu'il ne mentionne même pas, dans le tome VII de sa Pomologie, à l'article bigarreautier à Gros Fruit Rouge, le synonyme par lui signalé en 1867. Il faut alors penser qu'à cet égard méprise avait eu lieu primitivement , chose facile, en pareilles études. Quant à moi, je n'ai reçu sous le nom Belle de Ribeaucourt, qu'une seule et même variété, étiquetée d'abord cerisier , puis griottier, et jamais bigarreautier. Je l'affirme d'autant mieux, qu'aucune confu- sion n'est possible entre arbres d'espèces si différentes. Cerise BELLE DE SCEAUX. — Synonyme de Griotte Commune, Voir ce nom. Cerises BELLE DE SOISSONS. — Synonymes de cerise de Montmorency à Courte Queue et de cerise de Soissons. Voir ces noms. Cerise BELLE DE SPA. — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerises : BELLE SUPRÊME, — BELLE DE TRAPEAU, Synonymes de cerise Reine- Hortense. Voir ce nom. Cerise BELLE DE WORSERY. — Synonyme de cerise Royale. Voir ce nom. Cerise BERRYLIN. — Voir Bigarreautier à Feuilles de Tabac, au paragraphe Observations. 172 15ES — BET Cerisier. 5. Cerise de la BESNARDIÈRE. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux , presqu'érigés, courts et grêles, peu flexueux, lisses, d'un brun foncé lavé de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, arrondies et très-petites. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : légèrement écartés du bois, gros, renflés, coniques-arrondis, aux écailles brunes et disjointes. — Feuilles : assez abondantes, de grandeur moyenne, elliptiques pour la plupart, canaliculées et courtement acuminées,d'un beau vert, munies à la base d'une ou deux petites glandes, puis dentées profon- dément sur leurs bords. — - Pétiole : fort et de longueur moyenne, roide, violacé, à cannelure rarement profonde. — Fleurs : assez précoces, s'épanouissant suc- cessivement. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Greffé sur Merisier ou sur Mahaleb il végète très-bien; ses arbres sont petits, mais généralement touffus et buissonneux. Description dw irnit. — Comment attaché : par un. — Grosseur : volumi- neuse. — Forme : globuleuse, sensiblement comprimée aux pôles, à sillon très- apparent. — Pédoncule : de longueur moyenne, assez gros, planté dans un large et profond évasement. — Point pistil- laire : petit et enfoncé. — Peau : transparente, unicolore, rouge clair et brillant. — Chair : rosée à la surface, blan- châtre au centre, tendre et délicate. — Eau : abondante , quelque peu colorée, délicieusement acidulée et sucrée. — Noyau : petit, arrondi, à joues bombées, uni, sauf auprès de l'arête dorsale, où régnent de légères rugosités. Maturité. — Fin juin. Qualité. — Première. Historique. — En 1841 j'inscrivais pour la première fois dans mon Catalogue, au chapitre des fruits nouveaux, cette cerise angevine, qui rappelle la mémoire des la Besnardière, très-populaire dans notre ville. Urbain Boreau, baron de la Besnardière et le dernier du nom, mourut en 1823, après avoir, comme maire, administré pendant sept ans (1808-1813) la ville d'Angers, où il occupait l'hôtel vraiment princier que son père fit construire en 1782, mais n'eut pas la satisfaction d'habiter. Ce beau logis, maintenant le siège d'une fila- ture de laine, possédait d'immenses jardins répartis en terrasses, parterres et potagers. Je crois, sans cependant pouvoir l'affirmer, que le présent cerisier pro- vient de cet enclos. Toujours est-il qu'avant 1841 on l'avait déjà greffé dans le •Jardin fruitier de l'ancien Comice horticole de Maine-et-Loire, où j'en pris des rameaux en 1840. Il y figurait sous le n° 20. (Voir Annales du Comice, t. IV, p. 199.) Cerise BETTENBURGER GLAS. Bettenburg . Voir ce nom. Synonyme de cerise Transparente de Cerisier. BIG [ bigarreau 1 173 BIGARREAU, BIGARREAUTIER. — Dans la famille du Cerisier, le Bigarreautier occupe le premier rang ; il en est la branche la plus importante, la plus favorisée, surtout, en ce sens que la majorité de ses produits dépassent en volume, puis en durée de conservation, les Cerises, les Griottes et les Guignes. Les caractères sui- vants le différencient du Cerisier proprement dit : J" le port de son arbre, toujours plus grand , moins ramifié , et dont la tète est généralement plus élancée ; 2° ses rameaux, moins nombreux, mais beaucoup plus gros, beaucoup plus longs ; 3" ses yeux, aussi plus volumineux ; 4° ses feuilles , très-rarement érigées et l'emportant notablement en grandeur. Quant à ses fruits, ils sont plus cordi- formes que la cerise, de laquelle ils s'éloignent par leur chair ferme ou croquante et leur eau complètement douce ou très-faiblement acidulée. Au temps de PUue (i" siècle de l'ère chrétienne) le Bigarreau était connu des Romains , et ce fut lui, n'en doutons pas, que le célèbre naturaliste désigna par ces mots : « Principatus Buracinis, qux Pliniana Campania appellat [ Des Cerises, les meilleures sont les Duracines , qu'on nomme Pliniennes en Campanie]. » {Hist. nat.^ lib. XV, cap. xxx.) Ce sentiment, du reste, est manifesté par maints auteurs : en 1336 par Ruel {de Natura stùpium, p. 182) ; en 1S86 par Daléchamp, qui même fait observer qu'à Lyon cette espèce est encore appelée cerise ûuraine ou Durcine {Hist. gen. plantar., 1. 1, p. 182) ; puis enfin, plus récemment — 1779 — par Charles-Alexandre de Calonne, l'ancien ministre, qui dans un ouvrage intitulé Essais d'agriculture, s'exprimait de la sorte : <( Chez les Romains, les Bigarreaux « étoient confondus avec la Cerise , et ils les appeloient Duracina Cerasus « (p. 116). » . Les Romains n'ont pas été les seuls à priser le Bigarreau ; on pourra prouver que chez nous également il a compté des appréciateurs, dont la Quintinye, jardi- nier de Louis XIV et bien connu pour avoir été de difficile composition avec les fruits médiocres. Aussi est-ce un titre d'honneur, pour le Bigarreautier, qu'il en ait déclaré les produits « toujours fort doux et fort agréables. » {Inst7nœtions pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, p. 493.) Cet éloge, venu d'un tel juge, dut évidemment servir à combattre une opinion très-différente, qu'exprimèrent une cinquantaine d'années plus tard, sur le Bigarreau, les abbés Blavet et Nolin, qui s'occupaient beaucoup, à Paris, de pépinières et de jardins : « Les Bigarreaux — écrivaient-ils en 1753 — sont blancs, ronges, pourpre foncé, etc., plus longs que ronds , la chair en est cassante, sucrée ; le Gros Bigarreau Royal, presqu'une fois aussi gros que les autres, est d'un rouge foncé ; il orne parfaitement bien un dessert, MAIS IL n'est guères PLUS SAIN QUE LES AUTRES ,* il cst souveut plqué de vers ; c'est cependant LE MOINS MAUVAIS. » [Essai SUT V agriculture mockr m, pp. 1S8-159.) On peut, je l'accorde volontiers, préférer certaines Cerises , à certains Bigar- reaux, mais dire que tous ces derniers sont mauvais, et malsains, c'est aller trop loin, c'est faire prévaloir au détriment d'un nombreux groupe de fruits, le goût particulier qu'un autre nous inspire. Peu d'individus , cependant , partageraient aujourd'hui l'antipathie qu'éprouvaient en 1733, pour les produits du Bigarreau- tier, les abbés Blavet et Nolin, si j'en juge parle chiffre élevé qu'atteint annuelle- ment chez moi la vente de cet arbre , puis par les quantités considérables de Bigarreaux qui dès le mois de juin affluent, jusqu'à la mi-juillet, sur les moindres marchés. La dénomination Bigarreau , ainsi orthographiée , m'est apparue pour la pre- mière fois dans le Catalogue pomologique qu'en 1628 fit publier le Lectier, d'Orléans ; auparavant on se servait, pour désigner cette sorte de cerise, du terme 174 BIG [bigarreau amb Cerisier. Duracine , puis, particulièrement en France, des mots Greffïon, Pinguereau, Pin- garreaii et Piugarreau. Charles Estienne et Olivier de Serres en fournissent la preuve , quand , après avoir parlé des Griottes, des Cerises et des Guignes , ils ajoutent, l'un en 1585 dans sa Maison rustique (p. 241 verso) : « Piugarreaux sont « Cerises grosses, blanchastres , ayant la chair dure, douce et adhérente au (( noyau ; » et l'autre en 1608 dans son Théâtre d'agriculture (p. 623) : « Ne pouvons « dire pourquoi d'autres Cerises sont dittes Pinguereaux ou Greffions. » Ce der- nier nom, que les modernes écrivent et prononcent Graphion ou Graffion, était venu directement de la Provence, où le Bigarreau s'appelait Griffien; Bigarreau, lui, me semble bien issu de Pingarreau, Piugarreau, Pinguereau, tous mots appliqués jadis à des êtres ou à des choses de couleurs diverses et tranchantes. Ce n'est pas là , toutefois , l'opinion de Ménage , qui croit trouver dans bis varius, par le changement du v en g, comme guivre, de vipera, l'étymologie de ce même nom : « Dans les provinces de l'Anjou et du Maine — écrivait-il en 1050 — et en quelques lieux aux environs de Paris, on appelle garre, une vaclie pie, et garbeau un taureau pie, de varius et de varellus. De bis et de ^varius on a aussi appelé Bigarreau une sorte de Cerises, parce qu'elles sont bigarrées de noir, de rouge et de blanc. » {Dictionnaire étymologique, t. I, 3« édition, p. 193.) Parfois aussi, chez nous, les Bigarreaux ont été surnommés Cœurets et Heau- miers , pour leur forme , et même Guignes , pour la nature de leur eau ; mais publiant sur chacun de ces différents noms, une note historique, j'y renvoie le lecteur, afin de ne pas allonger cet article, déjà fort étendu. Cerise BIGARREAU AMBER OR IMPERIAL. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros). Voir ce nom. 6. Cerise BIGARREAU AMBRE. {Synonymes. — 1. Cerise Panache (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépiniè- res, 1790, p. 28). — 2. Cerise Suisse {Id. ibid.). — 3. Bigarreau Early Amber (Robert Hogg, the Fruit manual, 1862). — 4. Rivers' Early Amber [Id. ibid.). — 5. Guigne Panachée précoce (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1866, t. II, p. 97). — 6. Guigne Panachée très-précoce {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, très- étalés à la base mais érigés au sommet, longs et gros, géniculés, rugueux, ridés et d'un brun violacé taché de gris. — LenticeUes : des plus abondantes, grisâtres, bien développées, linéaires pour la majeure partie. — Coussinets : peu ressortis et prolongés en arête. — Yeux: écartés du bois, volumineux, coniques, aux écailles brunes et mal soudées. — Feuilles : rarement nombreuses, très-grandes, vert jaunâtre, ovales-allongées, acuminées, planes ou parfois contournées, ayant les bords régulièrement et profondément dentés. — Pétiole : épais, de longueur moyenne, flasque et carminé, portant de larges glandes à son extrémité supérieure. — Fleurs : précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sur Mahaleb ou Merisier il fait, n'importe sous quelle forme, de beaux et vigoureux arbres. Cerisier. BIG [bigarreau amb — aux] 175 Bescriptioii du fruit. — Comment attaché: par trois, le plus habituellement. - Grosseur : petite ou moyenne. — Forme : ovoïde comprimée aux pôles, ou cordiforme, à sillon peu profond mais rendu fort apparent Bigarreau Ambré. par une ligne rouge vif foncé qui en occupe le milieu. — P(!doncule : grêle et très-long, à vaste cavité. — Point pistillaire : saillant ou dans une faible dépression. — Peau : rose clair jaunâtre sur le côté de l'ombre , rouge foncé à l'insolation. — Chair .-jaune blanchâtre, très-ferme, même à parfaite maturité. — Eau : peu abondante, incolore, sucrée, parfumée et de saveur quelque peu acidulé. — Noyau : gros, ovoïde-arrondi, à joues convexes, à suture ventrale assez accusée. Maturité. — Vers la mi-juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Un des surnoms de cette variété. Hivers' Early Amber Heart [Bigarreau Ambré précoce de Rivers] a fait dire parfois qu'elle était un gain moderne du pépinié- riste Rivers , de Sawbridgeworth , près Londres. Il n'en est rien, et les pomologues anglais ne la réclament aucune- ment. Bans son volume sur le Cerisier (p. 97), M. Paul de Mortillet la qualifiait avec raison, en 18G6, « de variété « ancienne. » Je n'en connais pas l'âge exact, mais il y a au moins un siècle que les Angevins la possèdent. Mon aïeul Pierre Leroy la multiphait, dès 1790, sous le nom cerise Panache, ou Suisse, encore usité, même chez les Allemands. Je ne puis affirmer, cependant, que ce Bigarreautier provienne de l'Anjou; seulement, je n'ai pu le rencontrer ailleurs, avant 1790. J'ai rayé de sa dénomination le moi j)récoce , au- quel ce fruit n'a nul droit, car il mûrit en juillet, un mois après nombre de ses congénères. Observations. — Le pomologue américain Charles Downing a décrit plusieurs cerises et bigarreaux Ambrés ; peut-être est-ce l'une de ces variétés qui sort, comme on l'a publié récemment en France, des pépinières de M. Rivers ? Cerise BIGARREAU D'ANGLETERRE (GROS-). — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU ANSELL'S FINE BLACK. — Synonyme de Bigarreau Noir d'Espagne. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU ARMSTRONG. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU D'AUTOMNE. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. 176 BIG [bigarreau eau] Cerisier. 7. Cerise BIGARREAU BAUMANN. Synonymes. — 1. Griotte Fruhe (Sickler, Teutscher Obstgllrtner, 1794, t. II, p. 205). — 2. Cerise Grosse May {Id. ibid.). — 3. Guigne Précoce {Id. ibid., p. 207). — 4. Guigne Fruhe Mai (Dittrich, Sysieynatisches Hcmdbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 21). — 5. Guigne Grosse Fruhe Mai {Id. ibid.). — 6. Grande Guigne de Mai précoce {Id. ibid.). — 7. Bigarreau Baumann's May (Hovey, Fruits of America, 1847, t. I, p. 55). — 8. Bigarreau deMai {Id. ibid. ). — 9. Bigarreau WiLDER DE Mai (A. J. Downing, the Fruits and fruit-trecs of America, 1849, p. 168, n» 2). — 10. GuiGNiER Hatif DE Mai A GROS FRUIT NOIR (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1861, t. III, p. 49, 11» 1). — 11. Guigne de Mai hative {Id. ibid.). — 12. Guigne Nouvelle hâtive {Id. ibid.). — 13. Guigne Précoce de Mai {Id. ibid.). — 14, Cerise Trempée précoce (Robert Hogg, the Fruit manual, 1862). Description de Tarlire. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, très- étalés, gros et longs, géniculés, rugueux, brun clair jaunâtre au sommet, brun lavé de gris cendré à la base. — Lenticelles : grises et très-apparentes, quoique clair-semées. — Coussinets : saillants. — Yeux: écartés du bois, volumineux, coniques, aux écailles grisâtres et bien soudées. — Feuilles : grandes, peu nom- breuses, vert clair, ovales-allongées, longuement acuminées, à bords régulièrement dentés. — Pétiole : grêle, très-long et très-flasque, carminé, surtout à son point d'attache, et portant de larges glandes aplaties et légèrement vermillonnées. — Fleurs : assez précoces , s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — En le greffant, sur Merisier, à tige pour plein-vent, il fait des arbres à tête érigée, forte et touffue. Écussonné sur Malialeb, pour basses-tiges, buissons, espaliers, pyramides, il pousse également bien, et devient de toute beauté. Description du fruit. — Comment attaché : par deux ou par trois. — Gi^os- seur : moyenne ou assez volumineuse. — Forme : souvent inconstante, elle passe le plus habituellement de l'ovoïde-arrondie Premier Type. Deuxième Type. à la condiforme obtuse et sensiblement bossuée ; mais le sillon qui la divise est toujours large et peu profond. — Pédon- cule : de longueur moyenne ou assez court, très-renflé à ses extrémités, et plutôt grêle que bien nourri ; il est planté dans une cavité prononcée. — Point pis - tillaire : presque saillant ou légèrement enfoncé. — Peau : luisante, d'un rouge- brun plus ou moins foncé , mais qui ne va pas jusqu'au noir, même quand est accomplie la maturation. — Chair : rouge-grenat , filamenteuse et ferme. — Eau : suffisante, rougeâtre, sucrée, par- fumée et faiblement acidulé. — Noyau : petit, ovoïde-allongé, assez bombé, à surface unie et arête dorsale large et peu tranchante. Maturité. — Dernière quinzaine de mai. Cerisier. BTG [bigarreau rau — bea] 177 Qualité. — Première ou deuxième, selon qu'on a bien cueilli le fruit à parfaite maturité. Historifiiie. — Ce bigarreau porte le nom de F. J. Baumann, pépiniériste distingué qui jadis babitait Bollwiller, près Colmar (Haut-Rbin), et publia en 1768 un opuscule, maintenant très-rare, intitulé : Catalogue des arbres fruitiers les plus recherchés et les plus estimés qu on peut cultiver dans notre climat, avec leur description et celle de leurs fruits (in-12delî52 pages). Baumann ne fut pas l'obtenteur de cette variété, plus ancienne que lui et probablement originaire d'Allemagne, mais il contribua beaucoup à sa propagation dans nos provinces. Ce fait explique, et justifie même, à mon avis, l'actuel surnom dont nous la trouvons dotée. Au temps passé elle était appelée Mai-Herzkirsche, à Bollwiller, et c'est encore ainsi que l'y nommait, en 1838, Auguste-Napoléon Baumann [Catalogue 1 858-39, p. 9). Quant aux Allemands, il est rare aussi qu'ils lui donnent une autre dénomination; et je vois en outre que leurs jardiniers possèdent ce bigarreau depuis un siècle au moins, puisque le pomologue Sickler l'a décrit et figuré dès 1794 {Teutscher Obstgurtner, t. Il, p. 205.) ObserTatioiis. — Je l'ai dit ci-dessus, et le répète à dessein, cette variété est très-inconstante dans sa forme et son volume; les Allemands et les Anglais l'ont, au reste, constaté bien avant moi. — Il faut éviter de la confondre avec certaine cerise May, indigène à l'Angleterre, et qu'en 1729 le botaniste Langley caracté- risait soigneusement, assurant, chose fort surprenante en un tel pays, « que le (1 23 avril 1727 il l'avait mangée mûre. » {Pomona, p. 86, pi. xvii,fig. 2.) Cerise BIGARREAU BAUMANN'S MAY, — Synonyme de Bigarreau Baumann. Voir ce nom. 8. Cerise BIGARREAU BEAUTE DE L'OHÏO. Synonyme. — Guigne Ohio's Beauty (Charles Baltet, Revue horticole, 1863, p. 172). neaeription de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés à la base mais érigés au sommet, gros et des plus longs, à peine géniculés, assez lisses, brun clair tacheté de gris cendré, surtout du côté de l'ombre. — Lenticelles : très-abondantes, grandes et de forme excessivement variable. — Coussinets : faiblement accusés. — Yeux : gros, coniques-pointus, écartés du bois, ayant les écailles brunes et généralement assez bien soudées. — Feuilles : très-grandes, abondantes, vert pâle, ovales-allongéeS;, acuminées et pro- fondément dentées. — Pétiole : long, très-nourri, rigide ou légèrement arqué, sensiblement carminé, à glandes aplaties, des plus larges et lavées de rouge clair. — Fleurs : tardives et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il fait sous toutes les formes des arbres admirables, mais celles basse-tige et buisson, sur Mahaleb, augmentant sa fertilité, lui deviennent les plus avantageuses. V. 12 178 BIfî [bigarreau BEA — BEL] Cerisier. Bigarreau Beauté de rOhio. llescriptioii du fruit. — Comment attaché : par deux, et quelquefois par trois, mais exceptionnellement. — Ch-osseur : assez volumineuse. — Forme : glo- buleuse très-aplatie à la base. — Pédoncule : long et grêle, à vaste cavité. — Point pistillaire : à fleur de fruit ou dans une légère dépression. — Peau : jaunâtre sur le côté de l'ombre puis amplement marbrée de rouge clair à l'inso- lation. — Chair : assez ferme et blanchâtre ou jaunâtre. — Eau : suffisante, à peine acidulé, délicieusement sucrée. — Noyau : de grosseur moyenne, ovoïde légèrement arrondi, obtus à ses extrémités, quelque peu bombé, ayant l'arête dorsale prononcée, surtout à sa terminaison. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première. Historicfue. — Elliott, auteur américain, nous fournit sur l'origine de cet excellent bigarreau tous les rensei- gnements désirables dans son Fruit book, publié en 1854 : « Il a été gagné en 1842 — dit ce pomologue — par le profes- seur Jared P. Kirtland, de Cleveland (Ohio), et je l'ai décrit en 18i7; pen après l'arbre mourut, et depuis lors ce fruit ne m'est pas apparu. Ayant antérieurement, cependant, donné des boutons et des greffes de cette variété, on m'a souvent parlé du succès qu'elle obtenait. » (Page 212.) Introduit dans mes cultures en 1860, le gain du docteur Kirtland fut quelque temps à pénétrer chez nos autres pépiniéristes; mais en 1865 mon confrère Charles Baltet, de Troyes, décrivit I'Ohio's Beauty dans la Bévue horticole (p. 172) et l'y recommanda si vivement, que bientôt elle prit racine chez nombre d'horticulteurs et de propriétaires. C'était justice, puisque ses produits sont non moins séduisants par leur beau coloris, que louables pour leur exquise bonté. Cerise BIGARREAU BEDFORD PROLIFIC. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tartarie. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BELLA DI FIORENZA. — Synonyme de Bigarreau d'Italie. Voir ce nom ; puis Bigarreau de Florence, au paragraphe Observations. Cerises : BIGARREAU BELLE-AGATHE , ] Synonymes de Bi- \ garreau de Fer. — BIGARREAU BELLE-AGATHE DE NOVEMBRE, \ Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BELLE DE RIBEAUCOURT. ~ Synonyme de cerise Belle de Bibeaucourt. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BELLE DE ROCMONT. — Synonyme de Bigarreau Commun, Voir ce nom ; puis Bigarreau Couleur de Chair, au paragraphe Observations. Cerisier. BT(J [bigarreau bla] 179 Cerise BIGARREAU BLACK. — Synonyme de Bigarreau Noir Blïttner. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK. — Synonyme de Bigarreau Noir d'Espagne, Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK. — Synonyme de Bigarreau Noir {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK. — Synonyme de Guigne Noire Commune. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK CARDON GEAN. — Synonyme de Bigarreau Noir d'Espagne. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK CIRCASSIAN. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tartarie. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK RUSSIAN. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tartarie. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK OF SAVOY. — Synonyme de Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLACK TARTARIAN. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tartarie. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLANC. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLANC DROGAN. — Synonyme de Guigyie Blanche {Grosse-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLANC D'ESPAGNE. — Synonyme de Bigarreau Blanc (6rros-). Voir ce nom. 9. Cerise BIGARREAU BLANC (GROS-). Synonymes. — 1. Bigarreau Blanc (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 27). — 2. Cerise Blanche de Cœur (Société économique de Berne, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 146). — 3. Bigarreautier a Gros Fruit Blanc (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 165). — 4. Bigarreau Vice-Roi (Hermann Knoop, Fructologie, 1771, p. 35). — 5. Cerise d'Espagne Blanche {Id. ibid.). — G. Gros Bigarreau d'Angleterre (de Calonne, Essais d'agriculture, 1779, p. 116). — 7. CERISE Cœur Blanc (Miller, Dictionnaire des jardiniers , trad. de l'auglais par de Chazelles, 1786, t. II, p. 263). — 8. Cerise Blancue d'Italie (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépinières, 1790, p. 28 ; — et Thompson, Catalogue of fruits cidtivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 52, n" 8). — 9. Bigarreau Cœur d'Harrison (Forsyth, Treatise on the cidturc and management of fndt-trees, 1802-1805, trad. française de Piotet-Mallet, p. 75, no 13). — 10. Bigarreau Graffion {Id. ibid.). — 11. Bigarreau Blanc d'Espagne (Calvel, Traité complet sur les pépinières, 1805, t. Il, p. 151). — 12. Gros Bigarreau Princesse de Hollande {Id. ibid.; — et Oberdieck, Uhistriries Handbuch der 180 BIG [bigarreau bla] Cerisier. Obstkunde, 1861, t. III, pp. 125-126, n» 37). — 13. Bigarreau Harrison (Thompson, Transactions of the horticultural Society of London, 2^ série, 1831, 1. 1, p. 261 ). — 14. Bigarreau de Hollande {îd. ibid.). — 15. Bigarreau Italian [Id. ibid.). — 16. Bigarreau Royal (M. ibid.). — 17. Bigarreau Tardif {Id. ibid.). — 18. Bigarreau Turkey {Id. ibid.). — 19. Bigarreau West's White {Id. ibid.). — 20. Bigarreau Buntes Taubenherz (Dittrich, Systemntisches Handbuch der Obstkimde, 1840, t. II, p. 73). — 21. Cerise Grosse gemeine Marmor {Id. ibid.). — 22. Cerise Grosse weisse Marmor {Id. ibid., p. 74). — 23. Bigarreau Weisse Spanische {Id. ibid., p. 75). — 24. Bigarreau Groote Princess (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the gnrdeii of the horticultural Society of London, 1842, p. 52, n» 8). — 25. Cerise Hollan- dische Grosse Prinzessin {Id. ibid.). — 26. Bigarreau Amber or Impérial (EUiott, Fruit book, 1854, p. 208). — 27. Bigarreau Fellow's Seedling {Id. ibid.). — 28. Cerise Prinzessin {Id. ibid.).— 29. Bigarreau Yellow Spanish {Id. ibid.). — 30. Cerise Grosse Prinzessin (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, i'&Q'L, t. III, pp. 125-126, n" 37). — 31. Bigarreau Armstrong (Hogg, the Fruit manual , 1866, no 14). — 32. Bigarreau White (Charles Downing, the Fniits and fruit-trees of America, 1869, p. 453). — 33. Bigarreau Spotted (John Scott, the Orchardist, 1872, p. 160). — 34. Guigne Cœuret de Harrisson (Mas, le Verger, 1873, t. VIII, p. 145, no 71). Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, gros et longs, à peine géniculés, ridés, brun jaunâtre tacheté de gris cendré. — Lenticelles : petites ou moyennes, clair-semées et de forme variable. — Coussinets : saillants et se prolongeant en arête. — Yeux : volumineux, ovoïdes-pointus, grisâtres, presque collés sur le bois. — Feuilles .• assez abondantes, grandes et vert pâle, obovales ou ovales-allongées, longuement acuminées, souvent con- tournées, ayant la denture des bords très-accusée. — Pétiole : long, bien nourri, flasque, violacé, étroitement et peu profondément canaliculé, à glandes carminées, aplaties ou globuleuses. — Fleurs : tardives et d'épanouissement successif. Fertilité. — Convenable. Culture. — Très-vigoureux il pousse à merveille sur n'importe quel sujet, comme il se prête aussi à toute espèce de forme. Descriiition du fruit. — Comment attaché : presque toujours par deux. — Grosseur : volumineuse ou considérable. — Forme: en cœur plus ou moins allongé, Gros Bigarreau Blanc. P^^^ ^^ moins régulier , que divise un sillon généra- lement bien prononcé. — Pédoncule : gros, de longueur moyenne, à faible cavité. — Point pistillaire : saillant. — Peau : blanc jaunâtre , ou de cire, sur le côté de l'ombre, mais passant très-légèrement au rouge clair sur la partie frappée par le soleil. — Chair : blanchâtre et des plus fermes. — Eau : suffisante, incolore, fort sucrée, à peine acidulé. — Noyau : de grosseur moyenne, ovoïde, bombé, ayant l'arête dorsale peu développée. Maturité. — Dernière quinzaine de juin. Qualité. — Première. Historique. — Merlet , en 1667 , signala le Gros Bigarreau Blanc dans la première édition de Y Abrégé des bons fruits, mais très - brièvement , puisqu'il se contenta de l'y nommer : « Au mesme temps des Cerises — écrivit-il — viennent les Bigareaux, qui sont de trois sortes, le Blanc, le Rouge et le Cœuret » (Page 27.) Si maintenant je cherche à rencontrer , antérieurement à cette date , le Cerisier. BIG [bigarreau blaI 181 bigarreau Blanc chez les pomologues des autres pays, je ne l'y découvre pas, ni rien non plus qui lui puisse être assimilé. D'où j'infère, et déclare ici, qu'alors il me semble bien avoir droit de figurer dans notre pomone indigène. Peu de fruits, du reste, auront eu plus que lui le goût des voyages et la manie des noms!... Voyez plutôt : En 1771 le Hollandais Knoop le montre appelé Vice-Roi, puis Cerise Blanche à.' Espagne; — en 1779 un compatriote , M. de Calonne , le surprend porteur du surnom Gros Bigarreau d'Angleterre; — en 1790 Pierre Leroy, mon grand- père, le reconnaît chez lui sous le pseudonyme Cerise Blanche d'Italie; — en l'année 1803 Calvel le salue, à Paris, du titre de Gros Bigarreau de la Princesse de Hollande; — à Londres, en 1831, il apparut à Thompson qualifié Bigarreau Turkey, ce qui lui donnait un petit air mahométan... Mais je n'en finirais pas si je devais ainsi passer en revue les trente-quatre dénominations qui furent siennes, et que j'ai relatées ci-dessus, dans le sommaire synonymique. Pourtant, comment renoncer au plaisir d'en citer encore une , et qui n'est pas la moins remarquable de toutes celles que des fantaisistes , intéressés sans doute à le bien déguiser , lui ont successivement imposées. Je veux parler de cette fable charmante, qui, vers 1800, le présenta retour de l'Inde — comme le Bordeaux extra — et sous l'im- posante étiquette : Cœurd'Harrison!... Voici l'historiette, elle se lit en toutes lettres dans le Treatise de William Forsyth sur les fruits, publié à Londres au cours de 1802, et traduit en notre langue par Pictet-Mallet : « Le Cœur d'Harrison. C'est une belle cerise — disait ce pomologue anglais. — Elle nous fut apportée des Indes orientales par le gouverneur Harrison, aïeul du Comte actuel de Leicester; et il est le premier qui l'ait cultivée à sa terre de Balls, dans l'Hertfordshire. Il présenta quelques-uns de ces aibres, suivant ce que l'on m'a assuré, à Georges I®""; et ils sont maintenant dans un état florissant, et rapportent du beau fruit dans les jardins de Kensington. » (Trad. de Pictet-Mallet, 1805, p. 74, n" 6.) Aujourd'hui, sérieusement et généralement étudiée, la science pomologique a déjà constaté, pour nombre de fruits, le manque de vérité de semblables asser- tions, et notamment pour le bigarreau Harrison, que M. Oberdieck, le plus accrédité des pomologues allemands, plaçait avec raison, dès 1861 {Illustrirtes Handbuck der Obstkunde, t. HI, pp. 123-126) au rang des synonymes, seul honneur qu'il me soit également possible de lui accorder. Observations. — Les noms Belle de Rocmont, Gros Bigarreau Commun^ Cœur-de-Pigeon, et Cœuret, ont été, bien à tort, souvent donnés comme synonymes de Gros Bigarreau Blanc; les deux premiers se rapportent au bigarreau Commun, et les deux autres au bigarreau Gros-Cœuret. — C'est erronément aussi qu'on attribue au bigarreau Commun le synonyme Graffwn, qui revient au seul Gros Bigarreau Blanc. Cerisier BIGARREAUTIER BLANC HATIF A PETIT FRUIT. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Petit-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLANC DU NORD. — Synonyme de Bigarreau Couleur de Chair. Voir ce nom. 182 BIG [bigarreau bla] Cerisier. 10. Cerise BIGARREAU BLANC (PETIT-). Synonymes. — 1. Bigarreautier Blanc hatif a petit fruit (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 165). — 2. Guigne de la Pentecôte (leBerriays, Traité des jardins, 1785, t. I, p. 240). — 3. Guigne Précoce {Id. ibid.). — 4. Guigne Guindole (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépinières, 1790, p. 28; — et Paul de Mortillet, les Meilleurs fi^uits , 1866, t. II, p. 97). — 5. Guigne le Flamentin (Dittricli, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 49, n° 55). — 6. Guigne Flamentiner {Id. ibid.). — 7. Guigne Flamande (Paul de Mortillet, ibid.). — 8. Guigne Flamentine (Id. ibid.). — 9. Guigne Blanche et Rouge très-précoce (Mas, le Verger, 1873, t. VIII, p. 137, n» 67). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Hameaux : peu nombreux, légèrement étalés, gros et longs, non géniculés, très-rugueux, rouge-brun vio- lacé, surtout du côté de l'ombre. — Lenticelles : assez abondantes, larges, arrondies pour la plupart. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : très-gros, coniques-aigus, gris et faiblement écartés du bois. — Feuilles: grandes, peu nom- breuses, vert jaunâtre, ovales ou ovaleë-allongées, sensiblement acuminées, planes ou contournées, largement dentées et crénelées. — Pétiole : très-nourri, assez long, rigide et plus ou moins violacé, à glandes abondantes, vermillonnées, plates ou globuleuses. — Fleurs : très-précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Remarquable. Culture. — On le greffe sur Mahaleb ou sur Merisier, et toujours il s'y montre des plus avantageux, n'importe sous quelle forme, tant par son active végétation, que par sa grande fertilité. Description tin fruit. — Comment attaché : par trois, le plus ordinairement. — Grosseur : moyenne. — Forme : en cœur plus ou moins raccourci, à sillon bien marqué. — Pédoncule : grêle et de longueur moyenne, — Point pistillaire : légèrement enfoncé. — Peau : jaunâtre clair sur le côté de l'ombre et marbrée de rouge assez som- bre à l'insolation. — Chair : jaunâtre, ferme, quelque peu filamenteuse. — Eau : suffisante, très-sucrée, presque douce. — A^o?/ai< .• oblong , assez petit, faiblement veiné de rose, ayant les joues aplaties et l'arête dorsale large et obtuse. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première. Historique. — Par ce seul fait qu'en 1804 on cultivait assez généralement , chez les Flamands , cette variété sous le nom de bigarreau Flamentin, un pomologue français a dit, en 1866, que « vraisemblablement elle était originaire (( de la Flandre. » Nous sommes loin, pour sérieux motifs, de partager son opinion : d'abord, les jardiniers des environs de Paris possédaient bien avant 1804 , le Flamentin , qui n'est autre que le Petit Bigarreau Blanc, puisque Duhamel, dès 1768, décrivant les cerisiers les plus connus dans notre Capitale, n'eût garde d'oublier ce der- nier (voir son t. I", p. 16S, n° 3) ; ensuite ce très-bon fruit était, à cette même époque, si commun en France, qu'on l'y rencontrait sous différents noms : Guigne Précoce, Guigne de la Pentecôte, Guigne Guindole. Ainsi dans l'Anjou, par Cerisier. BIG [bigarreau bla — bor] 183 exemple, la dénomination de Guigne Guindole est tellement ancienne, que j'ai beaucoup hésité à la reléguer ici parmi les synonymes; mais si j'ai dû la sacri- fier par respect pour la nomenclature de Duhamel, qui fait la base de ce Dictionnaire, ÎQ suis à peu près certain que les horticulteurs de ma contrée ne tien- dront aucun compte du nom Petit Bigarreau Blanc. De tout ce qui précède, il me semble donc difficile de conclure en faveur de la Flandre pour l'indigénat du pré- sent bigarreautier, que je crois plutôt originaire de France, et même Angevin — pourquoi dissimulerais-je mon opinion? — Au reste, jamais pomologue allemand, ou flamand, n'a revendiqué pour son pays l'obtention de cette variété. Cerise BIGARREAU BLANC TARDIF DE HILDESHEIM. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLANC DE TARTARIE. — Voir Bigarreau Noir de Tar- tarie, au paragraphe Observations. Cerise BIGARREAU BLANC WINKLER. — Synonyme de Guigne Carnée Winkler, Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BLEEDING. — Synonyme de Guigne Rouge hâtive. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BOHEMIAN BLACK. — Synonyme de Bigarreau d'Italie. Voir ce nom. 11. Cebise bigarreau bordan. l§>ynonyines. — 1. Guigne Bordans (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Ohstkunde, 1861, t. III, p. 97, n» 25). — 2. Guigne Blanche de Bordan (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1866, t. II, p. 97). — 3. Guigne Rose de Bordan (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1868, p. 14, n" 106). Description de l'arbre* — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, très- étalés, souvent arqués, longs et gros, légèrement flexueux, ridés, brun foncé lavé de gris cendré vers la base. — Lenticelles : abondantes, d'un gris clair, petites ou moyennes, arrondies ou linéaires. — Coussinets : saillants et se pro- longeant en arête. — Yeux : gros, renflés, ovoïdes-pointus, à peine écartés du bois, ayant les écailles brunes et disjointes. — Feuilles : assez abondantes, très- grandes, vert clair, ovales ou ovales-allongées, bien acuminées, planes ou con- tournées, à bords régulièrement dentés. — Pétiole : long, épais, flasque et violacé, portant des glandes peu développées, plates et vermillonnées. — Fleurs : assez tardives et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sa vigueur satisfaisante permet de le destiner à toute espèce de 184 BIG [bigarreau bor — bru' Cerisier. forme ; cependant nous avons reconnu que le plein vent sur Merisier lui est parti- culièrement avantageux. Bigarreau Bordan. Description du Iruit. — Comment attaché : presque toujours par deux. — Grosseu}^ : moyenne. — Forme : en cœur assez allongé, à sillon prononcé. — Pédoncule : un peu court et généralement grêle, à cavité moyenne. — Point pistillaire : saillant. — Peau : à fond jaune clair presque entièrement panaché de rose. — Chair : blan- châtre , ferme, un peu filamenteuse et croquante. — Eau : incolore , abondante , rarement bien sucrée , légèrement acidulée. — Noyau : assez gros , ovoïde fortement arrondi , ayant les joues quelque peu bombées et l'arête dorsale mo- dérément ressortie. Maturité. — Vers la mi -juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — C'est un gain moderne qui nous fut, en 1864, envoyé d'Allemagne et dont notre ami et corres- pondant M. Oberdieck a été le premier descripteur. Voici dans quels termes ce pomologue en établit l'origine , et les qualités qu'il lui reconnaît : « Obtenue de semis à Guben (Prusse) , par M. Bordan — écrivait- il en 1861 — cette variété appartient aux meilleures, aux plus précoces Guignes bigarrées. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkunde , t. III, p. 97, n° 25. ) Observations. — Depuis dix ans que je cultive ce fruit, je ne l'ai jamais trouvé très-bon, ainsi qu'il l'est, parait-il, dans sa terre natale. Et j'ajoute que sa chair ferme, légèrement croquante, même, ne m'a pas permis non plus de le classer parmi les guignes, comme l'ont fait les Allemands. 12. Cerise BIGARREAU BRUN KLEINDIENST. Synonyme. — Bigarreau Kleinûients braune (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1869, t. VI, p. 329, no 173). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés, longs, de grosseur moyenne, très-géniculés, rugueux, brun clair jaunâtre à l'insolation, mais fortement cendré sur le côté de l'ombre. — Lenticelles : très-petites et clair-semées. — Coussinets : bien accusés. -^ Yeux : volumineux, coniques, grisâtres, faiblement écartés du bois. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, vert clair, toujours ponctuées et striées de blanc jaunâtre, ovales-allongées, longuement acuminées, à bords crénelés et dentés. — Pétiole : long , très-fort , roide ou flasque , carminé à la base et couvert de glandes saillantes, variables de forme et couleur rouge -vermillon. — Flews : assez précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Tout sujet lui convient, mais la forme qu'il préfère, c'est le plein- Cerisier. BIG [bigarreau bru — but 185 BigaiTeau Brun Kleiudieust. vent ; i] y fait de beaux arbres à tôtc bien arrondie, tandis qu'en pyramide, si sa vigueur reste la même, il se montre tellement irrégulier dans sa ramification, que son aspect devient alors très-désagréable. Descriptioo du Iruit. — Comment attaché : par deux, très-habituellement. Grosseur : — assez volumineuse. — Forme : en cœur, aplatie sur ses deux faces, que parcourt un large mais peu profond sillon. — Pédoncule : long et de moyenne force. — Point pistillaire : saillant. — Peau : rose vif sur le côté de l'ombre et rouge-grenat sur l'autre face, où môme elle passe au noirâtre quand la matu- ration est accomplie. — Chair : jaunâtre, légèrement rosée, ferme et peu filamenteuse. — Eau /abondante, incolore, sucrée, acidulé et agréablement parfumée. — Noyau : gros, ovoïde, bombé, ayant l'arête dorsale coupante, ressortie et la suture ventrale large, émoussée. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. Hîstoriiiue. — Originaire des États Prussiens, ce bigar- reau compte une vingtaine d'années seulement et sort des semis de M. Kleindienst, vigneron à Guben. (Voir Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1869, t. VT, p. 329, n° 174. ) Il est dans mon école depuis 1866, et je le dois à M. Adrien Senéclauze, pépiniériste à Bourg- Argental (Loire). Observations. — C'est une variété des plus précieu- ses , tant par sa qualité que par l'extrême beauté de son feuillage, couvert de stries et de points blanchâtres. On doit veiller à ne pas la confondre avec une autre du même obtenteur, la Wilhelmine Kleindienst, qui manque à ma collection. Cerise BIGARREAU BULLOCK. — Synonyme de Bigarreau Gros-Cœuret. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BUNTES TAUBENHERZ. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-}. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BÙTTNER. — Synonyme de Bigarreau Noir Bûttner. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BÛTTNER'S GELBE. — Synonyme de Bigarreau Jaune Bilttner. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BÛTTNER'S ROTHE. — Synonyme de Bigarreau Rouge Bûttner. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU BÛTTNER'S NVACIIS, BIGARREAU BÛTTNER'S YELLOW, Synonymes de Bigarreau Jaune Bûttner. Voir ce nom. 186 BIG [BIGARREAU CAR — CAY] CeRISIER. Cerises : BIGARREAU CARTILAGINEUX DE BUTINER, ] Synonymes de Bigarreau Rouge Dût tner. — BIGARREAU CARTILAGINEUX ROUGE DE BÛTTNER, ) Voir ce nom. 13. Cerise BIGARREAU CAYENNE. Description «le l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, érigés au sommet, étalés à la base, des plus longs et des plus gros, non géniculés, assez lisses ou légèrement ridés, brun clair jaunâtre lavé et tacheté de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, petites, arrondies et grisâtres. — Coussinets : peu saillants. — Yeux : gros, coniques-pointus, renflés à la base, faiblement écartés du bois, ayant les écailles brunes et disjointes. — Feuilles : assez nom- breuses, très-grandes, vert cendré, ovales ou ovales-allongées, acuminées, souvent recourbées et contournées, à bords irrégulièrement et fortement crénelés et dentés. — Pétiole : long, très-nourri, flasque, violacé, à larges glandes carminées, aplaties ou globuleuses. — Fleurs : assez tardives et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Grande. Culture. — Greffé à haute-tige sur Merisier, cet arbre devient magnifique. Il réussit également bien en pyramide, espalier, buisson et gobelet, quand on l'a écussonné sur Mahaleb, sujet qui en modère la vigueur et en augmente encore la fertilité. Description dn fruit. ~ Comment attaché : par deux, généralement. — Grosseur : moyenne. — Fournie : ovoïde plus ou moins cylindrique, comprimée aux extrémités, à sillon large et peu profond. — Pédon- cule : long, gros, à cavité vaste et régulière. — Point pistillaire : presque toujours saillant. — Peau : épaisse, à fond jaune, amplement lavée de rouge vif sur le côté du soleil et de rouge pâle sur l'autre face. — Chair /jaunâtre, ferme et croquante. — Eau : suffisante, incolore, douce, peu su- crée, peu parfumée. — Noyau : gros, ovoïde, légèrement bombé, ayant l'arête dorsale très-accusée. Maturité. — Fin juin ou commencement de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Le bigarreau Cayenne, dont l'étrange nom n'a pu m'être expliqué, me fut donné en ISS'^ par M. Janin, alors préposé en chef de l'octroi de la ville d'An- gers, et maintenant décédé. Il l'avait importé des environs d'Angoulême , contrée où cette variété jouissait , depuis longtemps déjà, d'une certaine vogue, que pourtant son mérite ne justifiait guère. Peut-être, après tout, y devait- elle au sol des qualités qui chez moi se seront fâcheusement modifiées. Je le croirais volontiers, car on n'a jamais pu l'y manger excellente. Cerisier. BIG [bigarreau cir — cle] 187 Cerise BIGARREAU CIRCASSIAN. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tartarie. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU CLARKE. — Synonyme de Bigarreau Napoléon /"'•. Voir ce nom. 14. Cerise BIGARREAU GLEVELAND. X Dei^eriiitioii tle l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux , étalés, gros et des plus longs, géniculés, lisses et d'un brun clair violacé ample- ment lavé de gris cendré. — Lenticelles : abondantes, larges, arrondies et gris clair. — Coussinets : saillants et se prolongeant en arête. — Yeux : gros, coniques, grisâtres, faiblement écartés du bois. — Feuilles : nombreuses, très-grandes, vert jaunâtre, ovales-allongées, acuminées, irrégulièrement dentées sur leurs bords. — Pétiole : long , très-gros , flasque , entièrement carminé , portant de larges glandes sans grand relief et d'un rouge plus ou moins vif. — Fleurs : très-pré- coces, très-grandes et d'un beau blanc pur, elles s'épanouissent simultanément. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il fait, sur Merisier, de superbes plein- vent. Sur Mahaleh, pour basses-tiges ou buisson , il est des plus avantageux par sa forme régulière et sa constante fertilité. Descriptiou du fruit. — Comment attaché : par trois et par deux. — Gros- seur : au-dessus de la moyenne. — Forme : en cœur plus ou moins allongé, à sillon peu prononcé. — Pédoncule : très-long, grêle, planté dans une étroite et profonde cavité. — Point pistillaire : à fleur de fruit. — Peau : à fond jaunâtre amplement jaspé de rose. — Chair : blanchâtre, ferme et quelque peu fila- menteuse. — Eau : suffisante, bien sucrée, possédant une légère saveur acidulé des plus agréables. — Noyau : cor- diforme-allongé, ayant les joues assez bombées et l'arête dorsale très -accusée. Maturité. — A la mi-juin. Qualité. — Première. Historique. — Ce bigarreau porte le nom de la localité américaine dont il est originaire , Cleveland , dans l'État de l'Obio. Son obtenteur, le professeur Kirtland , le gagna de semis en 1842. Elliott , le premier pomologue qui l'ait décrit et figuré, consignait ces faits en 1854, à la page 191 de son Fruit book. Les Américains l'estiment beaucoup et le qua- lifient de très-bon, appréciation qu'à mon tour je lui main- tiens, car je l'ai toujours trouvé parfait depuis 1863, date à laquelle on me l'expédia de New- York. 188 BIG [bigarreau cœ — com] Cerisier. Cerise BIGARREAU C(EUR D'HARRISON. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARRP]AU CŒUR-NOIR. — Synonyme de Bigarreau Noir (Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU C(EUR-DE-P1GE0N. — Voir Bigarreau Commun, au para- , graphe Observations. "Ê Cerise BIGARREAU COEUR- DE -PIGEON. — Synonyme de Bigarreau Gros- Cœuret. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU CŒUR-DE-PIGEON. — Voir Bigarreau Couleur de Chair, au paragraphe Observations. Cerises : BIGARREAU CŒUR-DE-POULET, \ Synonymes de Bigarreau Gros- .- BIGARREAU CŒURET, j Cœuret. y oir ce nom. Cerise BIGARREAU CŒURET. — Voir Bigarreau Commun^ au paragraphe Observations. Cerise BIGARREAU CŒURET (PETIT-). — Synonyme de Bigarreau Rouge hâtif [Petit-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU COEUVRET. — Synonyme de Bigarreau Gros-Cœuret. Voir ce nom. 15. Cerise BIGARREAU COMMUN. Synonymes. — 1. Cerasum Duracinum (Pline, Historia naturalis , i^r siècle de l'ère chrétienne, lib. XV, cap. XXX). — 2. Cerise Ungaric dure (Conrad Gessner, Historia ptantarum, 1541). — 3. Cerise Duracine (P. A. Mathiolus, Commentarii in Dioscoridem , 1556). — 4. Cerise d'Étrurie [Ici. ibid.). — 5. Cerise Marchane {Id. ibid.). — G. Cerise d'Espagne (Math. Lobellius , Ptantarum seu stirpium historia, 1576; — et Jean Bauhin, Historia ptantarum universalis , 1598- 1650, 1. 1, p. 221). — 7. Cerise Duracine oblongue (Jean Bauhiu, ibid.). — 8. Cerise Duraine (Jacques Daléchaïup, Historia pla7itarum , 1586, t. I, p. 262). — 9. Cerise Durcine (M. ibid.). — 10. Bigarreau Rouge (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 27). — 11. Bigarreau Relle DE RocMONT (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 167). — 12. Cerise Rouge de Cœur (Société économique de Rerne, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 146). — 13. Cerise d'Espagne bigarrée (Hermau Kuoop, Fructologie, 1771, pp. 35 et 38). — 14. Cerise d'Espagne rouge [Id. ibid.). — 15. Cerise Perle {Id. ibid.). — 16. Gros Rigarreau Commun (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. II, p. 36, n" 10). — 17. Rigarreau Ordinaire (de Calonne, Essais d'agrimlture, 1779, p. 16). — 18. Cerise Cœur rouge (Miller, Dictionnaire des jardiniers, 1786, t. II, p. 263). — 19. Guigne de Perle (Calvel , Traité complet sur les pépinières, 1805, t. II, p. 150). — 20. Guigne DE RoQUEMONT {T^iin , Priyicipes raisonnes et ptratiques de la culture des arbres fruitiers, 1819, t. II, p. 40). — 21. Gros Rigarreau Couleur de Chair (Louis Noisette, leJardiji fruitier, 1821, p. 16, no 6). — 22. Rigarreau de Rocmont {Id. ibid.). — 23. Cerise Gemeine Marmor (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde , 1840, t. II, p. 73, n" 90). — 24. Rigarreau Princesse (André Leroy, Catalogue descriptif et raisoiiné des arbres fruitiers et d'ornemeiit, 1852, p. 5, n» 65). — 25. Rigarreau de Rocquemont (Couverchel, Traité des fruits, 1852, p. 354). — 26. Cerise Croquante (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. VII, no 2). — 27. Cerise de Gottorp {Id. ibid.). — 28. Cerise Gottorper {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux , très -étalés et souvent arqués, gros, de longueur moyenne, non géniculés, ridés Cerisier, nrCi [rigarreau com] 189 Premier Type. Bigarreau Commun. Deuxième Type. Troisième Type. et rugueux , d'un brun clair jaunâtre lavé et tacheté de gris cendré. — Lenticelles : des plus abondantes, petites, arrondies ou linéaires. — Coussinets : aplatis et se prolongeant en arête. — Yeux: assez gros, coniques-pointus, écartés du bois, aux écailles brunes et bien soudées. — Feuilles : abondantes, grandes, ovales ou obovalcs, vert tendre, acumiiiées, planes ou contournées, ayant les bords profon- dément dentés. — Pétiole : long, de grosseur moyenne, très-flasque, légèrement violacé, à glandes allongées ou arrondies, petites, peu saillantes et vermillonnées. — Fleurs : précoces et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sur Merisier, pour plein-vent, il est irrégulier et de vilain aspect; de plus, ses rameaux ayant une tendance générale à devenir pleureurs, très- souvent y sont brisés par la charge du fruit. Il est donc préférable de le grelfer sur Mahaleb pour basses -tiges, espaliers ou buissons, afin de le maintenir le moins haut possible, et de le préserver ainsi des coups de vent. Description du fruit. — Comment attaché : par deux , rarement par trois. — Grosseur : moyenne, généralement, et parfois un moins volumineuse. — Forme : ovoïde-arrondie ou en coeur sensible - ment obtus à la pointe , marquée d'un sillon presque toujours bien ac- cusé. — Pédoncule : assez long ou assez court , fort ou un peu grêle, implan- té dans une cavité vaste et profonde. — Point pistillaire : saillant ou des plus légèrement enfon- cé. — Peau : fine, à fond blanc j aunâtre, amplement lavée de rose et fouettée ou marbrée de carmin. — Chair : blanchâ- tre ou jaunâtre, très-ferme et quelquefois, mais exceptionnellement, un peu fila- menteuse. — Eau : abondante, incolore, bien sucrée, à peine acidulée et de parfum fort agréable. — Noijau : de moyenne grosseur, ovoïde plus ou moins arrondi, assez bombé à son milieu, ayant l'arête dorsale large et coupante. Maturité. — Dernière quinzaine de juin. Qualité. — Première. Historique. — Je l'ai dit plus haut (voir page 173), en établissant l'âge et l'étymologie de notre terme Bigarreau, le bigarreau Commun fut, au temps de Pline (80 ans après J. C), connu des Romains, qui le nommaient cerise Duracine pour la fermeté de sa chair. De Rome, cette variété finit par gagner la Suisse, 190 BKi [bigarreau com| Cerisier. rAllemagne, la France, et même l'Espagne ; ce qui fut constaté, dès la naissance de l'imprimerie , par divers botanistes dont un siècle plus tard le docteur Jean Bauhin utilisa les précieuses publications pour consigner dans son Historia plan- tarwn maints renseignements bistoriques sur les arbres fruitiers. C'est ainsi qu'à propos des cerises Duracines il nous a transmis les curieux détails que voici, et la description qui les précède, très -suffisante pour reconnaître notre bigarreau Commun. Je traduis littéralement : « Cerises Duracines oblongues. — La cerise de cette espèce — dit-il — grosse et oblongue, rappelle assez bien la forme d'un cœur. Sa chair est douce, dure, compacte; sa peau, blanchâtre et colorée de rouge clair; son noyau, assez volumineux. A Lyon j'ai pu, dès le commen- cement de mai, étudier ce fruit. Antérieurement, in Valle Thelina Rhœtorum [dans la Valteline, partie du Milanais où se trouve Sondrio] , j'avais vu qu'il y mûrissait en juin, de même qu'à Montpellier. En ce dernier lieu, toutefois, il est rare. J'observe qu'il est appelé chez les auteurs suivants : dans Mathiolus (1556), Cerise d'Étrurie [de Toscane] ou, vul- gairement, Marchane et Duracine ; dans Gessner ( 1 541 ), Cerise Ungaric dure ; dans Lobel- lius (1576), Cerise d'Espagne; puis Cerise Duraine, chez les Lyonnais. » {Historia ^ilantarum universalis, t. I, p. 221.) Un autre docteur, Jacques Daléchamp , contemporain de Bauhin et quelque peu son aîné, avait aussi caractérisé les Duracina : (( Les Cerises de ce nom — écrivit-il en 1 586 — sont grosses, ont beaucoup de chair ferme, sont quasi toutes blanches et fort douces ; leur chair est fort attachée au noyau; pour cette raison Ruel (1536) estime que ce sont celles que les Romains nommaient Duracina. Mesme à Lyon elles ont un nom quasi semblable, car ils les y appellent Dureines ou Durcines. » {Histoire générale des plantes, t. I, p. 262.) Mais devant ces textes , émanés de savants dont les ouvrages ont fait , et font encore, autorité, nous devons hautement infirmer une incompréhensible opinion hasardée en 1785 par l'abbé Rozier, dans le Dictionnaire d'agriculture : « Les Romains — y lisons-nous — ont emprunté un mot celtique pour caractériser une cerise fondante , ou remplie d'eau : ils l'ont appelée Duracine , du mot dur, qui veut dire eau, ainsi que dor. » (Tome II, p. 638.) Comment semblable opinion a-t-elle pu naître chez l'abbé Rozier, qui ne pouvait ignorer que Pline, dans un tel cas, n'aurait pas eu besoin de recourir à la langue celtique, puisque celle des Romains lui eût amplement suffi? Tous les lexiques latins, d'ailleurs, donnent cette définition de l'adjectif duracinus : « Qui est dur «et ferme, qui a la chair dure et ferme, ou adhérente au pépin, au noyau. Duracinwn Cerasum , Bigarreau. » Il faut donc l'avouer, s'il est difficile de se rendre compte de l'étrangeté d'une pareille assertion, il le serait bien plus encore de penser qu'elle ait jamais rallié de nombreux adhérents. Enfin en 1752 un auteur hollandais décrivant, à son tour, l'antique Duracine sous l'un des synonymes — cerise d'Espagne — que Jean Bauhin, nous l'avons vu, déjà lui attribuait cent cinquante ans auparavant, la caractérisait comme suit : (( Le Bigarreau d'Espagne — disait-il — est rouge et blanc, d'un goût semblable à la Double Cerise de Rouen (?), mais plus croquant, moins gros, moins agréable, et produit plus. » (De Lacour, les Agréments de la campagne, t. II, p. 64.) Ainsi les descripteurs, anciennement, ont abondé pour le bigarreau Commun, ce qui s'explique par l'extrême vogue qu'il eut toujours chez les propriétaires et les horticulteurs, et que le temps est loin d'avoir affaiblie, car aujourd'hui on le Cerisier. BIG [bigarreau com — cok] 191 rencontre à peu près dans tous les vergers. Assurons qu'il y tient dignement sa place, tant par sa bonté que par sa remarquable fertilité. ObserTations. — C'est par erreur typographique que mon Catalogue de 1875 annonce, page 13, n° 72, un bigarreau Duracino ; il eût dû porter : bigarreau Duranno, variété qu'en 1868 je signalai pour la première lois (p. 14, n" li7) et pla- çai parmi mes cerisiers non encore étudiés. Aujourd'hui, certain que le Uuranno est à peine de seconde qualité, je ne le multiplie plus en pépinière et le conserve seulement pour en fournir des greffes aux collectionneurs. Afin, toutefois, que le nom Duracino, dont on l'a, je le répète, indûment gratifié, ne puisse le faire confondre avec l'archi-séculaire Duracine, j'en vais donner une courte description : Le Duranno est gros, cordiforme-arrondi, bossue, à sillon étroit, à long et grêle pédoncule; sa peau, d'un beau rouge foncé à l'insolation, est rouge cJair sur l'autre face et ponctuée de gris ; enfin sa chair est très-ferme, sèche, acidulée et peu sucrée. La maturité de ce bigarreau s'accomplit au commencement de juillet. — Nous rappelons également que bigarreau Gmffîon n'est pas synonyme de bigarreau Commun, mais bien de Gros Bigarreau Blanc (voir ci-dessus, pp. 179-181). — Louis Noisette se trompait, lorsqu'on 1821 il assurait, dans le Jardin fruitier (t. II, p. 16, n° 6), que le Bigarreau de Rocmont, ou Gros Bigarreau Couleur de Chair, n'était pas identique avec le bigarreau Commun. Si; mais il existe un bigarreau simplement appelé Couleur de Chair, qu'il faut se garder de réunir au Commun, dont il diffère essentiellement (voir p. 192, sa description). — Quoique l'Allemand Mayer, en 1776, et l'Anglais Thompson, en 1842, aient rangé les noms Cœuret et Cœur-de-Pigeon parmi les synonymes du bigarreau Commun, nous n'avons pu les lui maintenir, nos anciens pomologues les ayant toujours appliqués au Gros-Cœuret. — J'ajoute que c'est aussi à cette dernière variété qu'on doit rattacher le surnom Cœur-de-Poulet , souvent donné par erreur au bigarreau Commun. Et, de plus, j'affirme que le bigarreautier Princesse, dans mes cultures depuis 1832, offre, arbre et fruit, tous les caractères du bigarreautier Commun. Cerise BIGARREAU COMMUN (GROS-). — Synonyme de Bigarreau Commun. Voir ce nom. 16. Cerise BIGARREAU CORNIOLA. Description de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, légèrement étalés, gros, assez longs, non géniculés, brun clair jau- nâtre, tachés et rayés de gris cendré, surtout à leur base. — Lenticelles : rares, arrondies ou linéaires. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, coniques- pointus, faiblement écartés du bois, ayant les écailles brunes et bien soudées. — Feuilles : abondantes, grandes, vert pâle, ovales-allongées, sensiblement acumi- uées, à bords profondément dentés. — Pétiole : long, gros, flasque, violacé, à glandes peu développées et lavées de vermillon. — Fleurs : tardives ou très- tardives, s'épanouissant successivement. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — En basse-tige, sur Mahaleb, pour pyramides, espaliers et buissons, 192 BIG [bigarreau cor — cor] Cerisier. Bigarreau Corniola. il fait, quoiqu'un peu trop dégarni, d'assez beaux arbres. Sur Merisier, pour plein-vent, il ne laisse rien à désirer. Description du fruit. — Comment attaché : par trois et par deux. — Gros- seur : volumineuse. — Forme : arrondie ou cylindrique-arrondie , légèrement comprimée aux pôles et souvent même assez plate sur ses deux faces; à sillon large, profond, et que parcourt géné- ralement une ligne d'un rouge très-foncé. — Pédoncule : assez court et de moyenne force, planté dans une très-vaste cavité. — Point pistillaire : occupant le centre d'une dépres- sion parfois bien prononcée. — Peau : à fond blanc jau- nâtre, en grande partie lavée de rose tendre et de rose vif, puis ponctuée de carmin foncé. — CAazV; jaunâtre, ferme et non filamenteuse. — Eau : suffisante, incolore, bien sucrée, légèrement acidulé et des plus savoureuses. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Première. Historique. — Ce fruit moderne , que son beau coloris a fait nommer Corniola [ Cornaline], en Italie, pays dont il est originaire, me séduisit à Florence, en 1864, et je le rap- portai chez moi, où depuis lors on n'a cessé de le propager. Il figurait déjà en 1862 , sous ce nom , dans la collection de Cerisiers du Jardin fruitier de la Société d'Horticulture de Toscane; mais j'ignore s'il y avait été obtenu de semis. 17. Cerise BIGARREAU COULEUR DE CHAIR. Synonymejs. — 1. Cerise de Chair (Société économique de Berne, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, pp. 147 et 163). — 2. Cerise Couleur de Chair {Ici. ibid.). — 3. Bigarreau Blanc DU Nord (des Pépinières belges de Liège, en 1865). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, légè- rement étalés, gros, très-longs, ridés, quelque peu géniculés et d'un brun clair jaunâtre lavé de gris cendré. — Lenticelles : abondantes, petites, gris sale, arron- dies ou linéaires. — Coussinets : saillants et souvent se prolongeant en arête. — Yeux: très-petits, ovoïdes, presque collés sur l'écorce, ayant, l'été, les écailles entièrement grises, mais verdâtres, l'hiver, à leur extrémité. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, vert jaunâtre, ovales-allongées, sensiblement acuminées, planes ou légèrement contournées, à bords profondément dentés. — Pétiole : long, bien nourri, flexible, faiblement violacé, à glandes arrondies, petites, apla- ties et rarement lavées de vermillon. — Fleurs : précoces et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Remarquable. Culture. — A haute tige, sur Merisier, il fait des plein-vent d'un grand avenir et dont la tête est généralement érigée. Pour basses-tiges, on le greffe sur Mahaleb, sujet qui maîtrise son extrême vigueur et le rend encore plus productif . Cerisier. BIG [bigarreau cou — curI l'J^J Bigarreau Coulevir de Chair. Deseription du fruit. — Comment attaché : par deux, habituellement. — Grosseur : moyenne. — Forme : en cœur, à sillon assez apparent. — Pédoncule : très-long, grêle, planté dans une cavité généralement large et profonde. — Point pistillaire : saillant. — Peau : Jaune ambré, lavée, à bonne exposition solaire, de rose très-pâle. — Chair : ferme et blanchâtre. — Eau : suffisante, sucrée, acidulé, douée d'une saveur particulière plus ou moins agréable, selon les goûts. — Noyau: assez gros, ovoïde, peu bombé, ayant l'arête dorsale bien développée. Maturité. — Fin juin ou commencement de juillet. Qualité — Deuxième. Historique. — Je crois cette variété d'origine anglaise, car Philip Miller fut le premier pomologue qui la décrivit. 11 le fit en 1752 dans le the Gardeners and botanit's dictionary {Z" édition). En 17C8 je doute beaucoup qu'elle eût déjà pris racine chez nous, où certes Duhamel, qui pour lors recher- chait les bons et nouveaux fruits, l'aurait tout au moins signalée. Miller, quand il en parla, prétendit qu'elle était peu fertile. Ce défaut provenait sans doute du jeune âge ou de l'exposition de l'arbre, ou bien de la nature du terrain? Je ne sais , mais je puis affirmer qu'aujourd'hui , grâce probablement, à des soins mieux entendus, le bigarreautier à fruits Couleur de Chair est devenu l'un des plus féconds des jardins français, où son introduction dut avoir eu lieu vers 1820. Observations. — C'est par méprise que plusieurs pomo- logues anglais ont attribué à ce bigarreau les synonymes Belle de Rocmont, Cœur-de-Pigeon, Grosse Guigne Blanche et Gros Bigarreau Blanc ; les deux derniers sont noms de variété, et des deux autres le premier appartient au bigarreau Commun et le second au Gros-Cœuret. — En 1863 le bigarreau Couleur de Chair me fut , sous l'étiquette bigarreau Blanc du Nord , adressé de Liège (Belgique) par un pépiniériste. J'hésite d'autant moins à le déclarer, que depuis sept ans la complète identité de ces deux bigarreautiers a maintes fois été constatée dans mon école. Cerise BIGARREAU COULEUR DE CHAIR (GROS-). — Synonyme de Bigarreau Commun. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU COURTE -QUEUE. — Synonyme de Bigarreau d'Italie. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU CURAN. — Synonyme de Guigne Rouge hâtive. Voir ce nom. 13 194 BIG [bigarreau don] Cerisier. 18. Cerise BIGARREAU DONNISSEN. Synouymefs. — 1. Bigarreau Dônnissens gelbe (Dittrich, Systemntisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 89). — 2. Bigarreau Jaune de Dochmissen (Eugène Glady, Revue horticole, 1865, p. 431). —3. Guigne Jaune de Dônnissen (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné d'ar- bres fruitiers et d'ornement, 1868, p. 13, n» 60). Description fie l^arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés , gros , de longueur moyenne , légèrement flexueux , ridés , brun clair jaunâtre lavé et tacheté de gris cendré. — Lenticelles : abondantes, très - petites , arrondies ou linéaires. — Coussinets : faiblement accusés. — Yeux : moyens gX coniques-pointus, écartés du bois, aux écailles brunes et mal soudées. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, vert clair, obovales, acuminéès, planes pour la plu- part, à denture aiguë et très-profonde. — Pétiole : long, bien nourri, flasque et violàtre, à glandes aplaties, rougeâtres et de forme variable. — Fleurs : des plus tardives et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Pour plein -vent, forme sous laquelle il fait d'assez beaux arbres, on le greffe sur Merisier, et sur Mahaleb quand on le destine à la basse-tige , qui convient moins à ce bigarreautier, vu le petit nombre de ses rameaux. Description tlu fruit. — Comment attaché : par deux et quelquefois par trois. — Grosseur : moyenne. — Forme : arrondie ou ovoïde -arrondie, à sillon très-peu prononcé. — Pédoncule : long, de moyenne force et planté dans une cavité peu développée. — Point pistillaire : saillant. — Peau : unicolore, jaune pâle. — Chair : blanchâ- tre, ferme et légèrement filamenteuse. — Eau : peu abon- dante, à peine sucrée , acidulé et possédant un arrière - goût entaché d'amertume. — Noyau: gros, ovoïde, bombé, ayant l'arête dorsale large et ressortie. Maturité. — Fin juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — On la regarde généralement comme une variété de provenance prussienne. Dittrich, qui fut un de ses premiers descripteurs, la mentionnait en 1840, et disait : « Nouvelle et peu connue encore, elle a été probablement « obtenue de semis, à Guben. » {Systematisches Handbuch der Obstkunde, t. II, p. 89, n° Idl .) Plus tard Oberdieck lui consacra quelques pages et partagea l'opinion ici rapportée : « Ce « bigarreau — écrivit-il en 1861 — passe pour sortir d'un « semis fait à Guben, et pour porter le nom de son obtenteur. En tout cas, il est « d'origine allemande. ,> (Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, t. III, p. 14o, n° 47.) Le bigarreau Dônnissen a pénétré dans les pépinières françaises en 1858, par les soins de M. Eugène Glady, de Bordeaux; il le devait à l'un de ses amis, qui le lui expédia de Crimée, sous le nom quelque peu défiguré de bigarreau Jaune de Dochmissen, Cerisier. BIG [bigarreau don — dou] 195 Cerise BIGARREAU DONNISSENS GELBE. — Synonyme de Bigarreau Dônnis- sen. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU DOUBLE. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tartarie. Voir ce nom. 19. Cerise BIGARREAU DOUBLE-ROYAL. Synonyme. — Guigne Kônigliche (Oberdieck, Jllustrîrtes Handbuch der Obstkunde, 1861, t. III, p. 467, uo 71). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, des plus étalés et souvent arqués, très-longs, de grosseur moyenne, géniculés et rugueux, brun jaunâtre en grande partie lavé de gris cendré. — Lenticelles : assez abondantes, petites, arrondies et d'un gris sale. — Coussinets : modérément accusés. — Yeux : volumineux, coniques, presque collés contre le bois, ayant les écailles brunes et disjointes. — Feuilles: peu nombreuses, grandes, vert pâle, ovales ou ovales -allongées, sensiblement acuminées, planes ou contournées, à bords régulièrement dentés et crénelés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, flasque, violacé, à glandes arrondies et allongées, peu saillantes mais très - larges et vermillonnées. — Fleurs: très -précoces, à épanouissement suc- cessif. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sous toutes les formes et sur tous les sujets il laisse beaucoup à désirer, malgré sa riche végétation, tellement ses arbres sont d'un aspect désa- gréable par leurs rameaux trop étalés. Description du fruit. — Comment attaché : par deux, le plus ordinairement. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde - arrondie , à sillon peu marqué. — Pédoncule : long et assez grêle , planté dans une cavité de dimensions variables. — Point pistillaire : légèrement enfoncé. — Peau : luisante et rouge-brun. — Chair : dure ou assez ferme , rouge clair , quelque peu fdamenteuse. — Eau : abondante, douce, bien sucrée. — Noyau : petit ou moyen, ovoïde, plus bombé d'un côté que de l'autre, ayant l'arête dorsale fortement accusée. Maturité. — Premiers jours de juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — Depuis longtemps répandu dans l'empire d'Autriche, le fruit ici décrit en est-il originaire?... Rien de précis n'existe à ce sujet; témoin les lignes suivantes de M. Oberdieck, le pomologue allemand le mieux informé que nous connaissions : « La variété Double-Royale — disait-il en 1861 — m'a été envoyée, sans le moindre renseignement historique, par la Société horticole de Prague (Bohême), et je n'ai pu trouver sur sa provenance aucune espèce d'indication, ni dans le Catalogue de cette Société, ni dans les ouvrages spéciaux. » {Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, t. III, p. 467, no 71.) Pour moi, j'ai reçu des pépinières d'Auguste-Napoléon Baumann, de Bollwiller 196 BIG [bigarreau dow — eltI Cerisier. (Haut-Rhin), ce bigarreautier en 1838; et quand je vois peu après, en 1861, Oberdieck déclarer qu'il le tient de la Société horticole de Prague, où Double- Roj^al est l'unique nom qu'on lui donne, je me demande s'il ne faut pas croire cette variété née chez nous, plutôt qu'en Autriche?.... La rencontrant à Prague sous une dénomination française, puis constatant qu'Oberdieck , avant de la décrire, s'empresse de la surnommer Konigliche Herzkirsche — Guigne Royale — je suis, je l'avoue, fort disposé à l'inscrire comme nôtre. Sentiment qui eût été tout différent si dès le principe, par exemple, je l'avais aperçue, soit en Autriche, soit en France, cultivée sous un nom allemand. Cerise BIGARREAU DOWNTON. — Synonyme de Guigne Downton. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU DROGANS GELBE, \ Synonymes de Guigne — — — > Blanche {Grosse-). Voir — BIGARREAU DROGANS GROSSE GELBE, | ce nom. Cerise BIGARREAU DUNKELROTIIE. — Synonyme de Bigarreau Violet. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU BURANNO. — Voir Bigarreau Commun, au paragraphe Observations. Cerise BIGARREAU EARLY AMBER. — Synonyme de Bigarreau Ambré. Voir ce nom. Cerise EARLY BLACK. — Synonyme de Bigarreau Noir et Espagne. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU EARLY RED. — Synonyme de Bigarreau Bouge de Guben. Voir ce nom. Cerises: BIGARREAU ELK-HORN, j Synonymes de Bigar- > reau Noir {Gros-). Voir — BIGARREAU ELK-HORN OF MARYLAND, ) ce nom. 20. Cerise BIGARREAU D'ELTON. Synonymes. — 1. Cerise Elton's (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1841, t. III, p. 255, 110 26). — 2. Cerise d'Eltone (d'Albret, Cours théorique et pratique de la taille des ai^bres fruitiers, 1851, p. 326). — 3. Cerise d'Angleterre (Dochnahl, Obstkunde, 1858, t. III, p. 29, no 68). — 4. Cerise Elton's Molken [Id. ibid.). — 5. Bigarreau Elton's Bunte (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obsthmde, 1861, t. Ill, p. 105, no 28). — 6. Guigne Elton (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1866, t. II, p. 91). Description tle l'arbre. — Bois : très-fort. — Bameaux : nombreux, érigés au sommet, très-étalés à la base, gros et des plus longs, légèrement coudés, d'un brun violacé que recouvre , sur le côté de l'ombre , une épaisse couche grisâtre. Cerisier. JJIG I BIGARREAU ELT 197 — Lenticelles : assez abondantes, petites ou moyennes, arrondies pour la plupart. — Coussinets: saillants et prolongés en arête. — Yeux : moyens, renflés, ovoMos- pointus, écartés du bois, aux écailles grises et mal soudées. — Feuilles : peu nombreuses, très-grandes, vert pâle, ovales-allongées, longuement acuminées, planes ou contournées, à bords régulièrement denté-^-, — Pétiole : long, gros et flexible, fortement carminé, à larges glandes aplaties ou globuleuses et lavées de rouge violacé. — Fleurs : assez précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Convenable. Culture. — Très - vigoureux , ce bigarreautier prospère non moins bien sur Mahaleb que sur Merisier, et fait généralement, sous toutes formes, des arbres d'un bel aspect. Hescription du fruit. — Comment attaché : par trois, deux ou un, mais par trois le plus habituellement. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : en cœur-allongé, à sillon rarement bien accusé. — Pédoncule : grêle, de longueur moyenne, inséré dans une profonde et vaste cavité. — Point pistillaire : ressorti. — Peau : jaunâtre , amplement marbrée de rose à l'insolation. — Chair : blan- châtre, ferme et quelque peu filamenteuse. — Eau : douce et suffisante , fort sucrée. — Noyau : assez volumineux , ovoïde, plus ou moins bombé, ayant l'arête dorsale bien développée. Maturité. — A la mi-juin. Qualité. — Première. Bigarreau d'Elton. Historique. — Thomas -André Knight, mort en 1838 et qui fut longtemps président de la Société d'Horticulture de Londres , est l'obtenteur de ce bigarreautier, dont la première fructification eut lieu en 1806. Il porte le nom de son lieu natal, Elton, paroisse du comté d'Hereford, nom qui fut également appliqué par Knight, en 1812, à certaine poire d'automne qu'il découvrit là inédite , et que depuis lors les Anglais ont abondamment multipliée. {Transactions de la Société d'Hortic. de Londres, 1817, 1" série, t. II, pp. 1 et 2.) On voit dans le Bulletin des sciences agricoles du baron de Férussac (année 1829, p. 367), que des greffes du bigarreautier d'Elton furent envoyées par Knight, au commencement du printemps de 1828, à Paris, à M. Henri du Trochet, membre de l'Académie des Sciences. Ce renseignement nous donne donc la véritable date de l'introduction en France de cette belle et bonne variété. Observations. — Les pomologues américains, Elliott, entr'autrès(18o4, Fruit book, p. 194), ont confondu l'Elton avec le Gros Bigarreau Blanc, ainsi qu'avec le bigarreau Commun. Cerise BIGARREAU ELTON'S BUNTE. ce nom. Synonyme de Bigarreau d^ Elton. Voir 198 BIG [bigarreau esp] Cerisier. 21. Cerise BIGARREAU ESPEREN. Synonyme. — BIGARREAU DES Vignes (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1850, t. m, p. 59). Descriiitioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, gros et très-longs, non géniculés, rugueux, d'un brun clair jaunâtre tacheté de gris. — Lenticelles : abondantes, petites, arrondies ou linéaires. — Coussinets : ressortis et se prolongeant en arête. — Yeux : volumineux, ovoïdes-aigus, faiblement écartés du bois, aux écailles grises et assez bien soudées. — Feuilles : nombreuses, grandes, vert jaunâtre, longuement acuminées, ayant les bords profondément dentés. — Pétiole : très-gros, un peu court, entièrement carminé, assez rigide mais quelquefois arqué, à glandes énormes de forme variable et lavées de vermillon. — Fleurs : assez précoces et s'épanouissant successi- vement. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sur Merisier il fait de superbes plein-vent ; sur Mahaleb il réussit également fort bien, quelle que soit la forme qu'on lui impose. Descriiition dit firuit. — Comment attaché : par un , le plus ordinairement. — Grosseur : volumineuse, et souvent même considérable. — Forme : en cœur plus ou moins obtus et raccourci , à sillon large et peu profond. — Pédoncule : assez gros, de longueur moyenne, planté dans une vaste cavité. — Point pistillaire : petit, saillant ou faiblement enfoncé. — Peau : dure, jaune blanchâtre, amplement lavée de rouge -cramoisi à l'insolation. — Chair : blanchâtre et légèrement rosée, ferme, croquante, non filamen- teuse.— ^aw .• abondante , incolore, douce, savou- reuse et bien sucrée. — Noyau : assez gros , ovoïde- pointu, peu bombé, ayant l'arête dorsale large mais presque plate. Maturité. — Derniers jours de juin ou commence- ment de juillet. Qualité. — Première. Historique. — Cette variété d'origine belge , dont l'importation chez nous eut lieu vers 1 845 , fut en 1850 signalée à nos horticulteurs par Jacques, jardinier-chef du château de Neuilly {Revue horticole, 3' série, t. IV, p. 306). En Belgique Alexandre Bivort lui consacra un long article où nous trouvons, sur sa provenance, les renseigne- ments suivants : « Cerise Bigarreau des Vigiies. — Connue depuis longtemps dans les provinces de Liège et de Namur — disait-il en 1830 — elle ne l'était guère dans les provinces flamandes de la Belgique. Elle y fut propagée par le major Espex-en, qui en avait reçu les greffes sans déno- mination certaine j de là le nom de Bigarreau Esperen, que des amateurs et des pépiniéristes Cerisier. B[G [bigarreau fel — fer] 199 lui donnèrent en l'absence d'un autre nom plus précis et plus juste. Nous ignorons si Bigar- reau des Vignes est bien le nom primitif de cette belle variété, mais comme elle est généra- lement désignée ainsi dans la province de Liège, où il s'en trouve des exemplaires d'une dimension remarquable, et qui accusent une origine assez ancienne, nous avons cru devoir lui conserver cette dénomination un peu vague. » [Album de pomologie, 1850, t. III, p. ^9.) En France — où ce major, vieux soldat du premier Empire, a toujours été très- populaire parmi les arboriculteurs, aux travaux desquels il se livrait avec passion — on a préféré, contrairement aux Belges, appeler bigarreau Espcren, le bigarreau des Vignes; et d'autant mieux, que déjà nous cultivons plusieurs fruits dédiés à ce même officier supérieur. Cerise BIGARREAU FELLOW'S SEEDLING. — Synonyme de Bigarreau Blanc (Gros-). Voir ce nom. 22. Cerise BIGARREAU DE FER. Synonymes. — 1. Guignier a Fruit Rouge tardif (Duhamel, Ti^aité des arbres fimitiers, 1768, t. I, p. 162). — 2. Guigne de Saint-Gilles (M. ibid.). — 3. Cerise Rlanche sauvage (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. II, p. 32). — 4. Cerise Rouge sauvage [Id. ibid.). — 5. Guigne de Fer (le Berriays, Traité des jardins, 1785, t. I, p. 243). — 6. Guigne Noire tardive {Id. ibid.). — 7. Bigarreau de Septembre (la Bretonnerie, l'École du jardin fridtier, 1784, t. II, p. 191). — 8. Bigarreau Blanc hatif de Hildesheim (Thompson, Transactions of the horticul- tural Society of Lo7ido7i , 2"= série, 1831, t. I, p. 265). — 9. Guigne Hildesheimer Spate {Id. ibid.). — 10. Cerise Spate Hildesheimer Marmor {Id. ibid.). — 11. Bigarreau Tardif d'Hildesheim {Id. ibid.). — 12. Cerise Tardive du Mans (Poiteau, Amiales de la Société d'HorticiUture de Paris , 1843, pp. 146 et 248). — 13. Bigarreau Hildesheim (A. J. Downing, the Fridts and fridt trees of America, 1849, p. 184, n» 40). — 14. Bigarreau Marbré de Hildesheim (/(/. ibid.). — 15. Guigne Belle- Agathe (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 133). — 16. Cerise Belle-Agathe de Novembre {Id. ibid.). — 17. Cerise Jardine de Mons (Ysabeau, Revue horticole, 1852, p. 267). — 18. Cerise Merveille de Septembre (Elliott, the Fridt book, 1854, p. 210). — 19. Cerise Tardive de Mons {Id. ibid.). —20. Bigarreau Merveille de Septembre (Congrès pomologique, Procès-Verbaux de 1860, p. 11). — 21. Bigarreau Belle-Agathe (Paul de Mortillet, les Meilleurs fridts, 1866, t. II, p. 133). — 22. Bigarreau Belle-Agathe de Novembre (Charles Downing, the Fridts and fruit trees of America , 1869, p. 452). — 23. BIGARREAU d'Automne {Id. ibid. ; — et John Scott, the Orchardist, 1872, p. 159). Description «le l'arlire. — Bois : très-fort. — Bameaux : peu nombreux, érigés, gros et des plus longs, non géniculés, lisses et d'un brun jaunâtre lavé de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, très-petites, arrondies et gris sale. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : gros, ovoïdes-pointus, écartés du bois, aux écailles brunes et bien soudées. — Feuilles : abondantes, de grandeur moyenne, vert terne , ovales ou ovales-allongées , acuminées , finement et régulièrement dentées sur leurs bords. — Pétiole : grêle , assez court , flasque , quelque peu violacé, à cannelure étroite et profonde , à glandes aplaties , larges , difformes et lavées de carmin. — Flews : précoces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il fait sur Merisier d'irréprochables plein-vent, et sur Mahaleb des buissons, des espaliers et des quenouilles de toute beauté. 200 BIG [bigarreau ferI Cerisier. Bigarreau de Fer. Description du fruit. — Comment attaché : le plus souvent par cinq, mais quelquefois aussi par quatre et par trois. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde assez cylindrique ou cordiforme très-irrégulière, à sillon de profondeur variable. — Pédoncule : long, bien nourri, inséré dans une faible cavité. — Point pistillairê' : sensiblement enfoncé, — Peau : épaisse, jaunâtre du côté de l'ombre, et, sur l'autre face, d'un rouge vif qui ne passe au rouge foncé qu'à la parfaite maturation. — Chair : jaunâtre, légèrement rosée près du noyau, dure et filamenteuse. — Eau : suffi- sante, presque incolore, peu sucrée, acidulé, possédant géné- ralement une certaine âcreté. — Noyau : moyen, ovoïde, à joues assez plates et arête dorsale prononcée. Maturité. — Courant d'août, jusqu'à fin septembre, mais seulement quand l'arbre est planté au nord. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce bigarreau séculaire me paraît natif d'Allemagne , et peut-être même de l'ancienne principauté d'Anspach , car Mayer en parlait ainsi dès 1776 : « 11 s'en trouve beaucoup — disait -il — dans les cerisaies et parmi les arbres qui bordent les nouveaux grands chemins de la principauté d'Anspach. » {Pomona franconica, t. II, p. 32.) En France, Louis Liger fut, il me semble, le premier qui le mentionna : « Le Bigarreau Tardif ou de Fer — écrivit-il en 1755 — mûrit plus tard que l'Ordinaire et n'est pas aussi sujet aux vers; il fait un bel arbre. » {Nouvelle maison rustique, t. Il, p. 189.) Duhamel, en 1768, en parlait également, mais sans le décrire, parce que, assurait-il avec raison, « il mûrit en septembre, mois abondant en excellents fruits (( auprès desquels celui-ci ne peut paraître que méprisable. » (T. 1, p. 162), Assez longtemps on l'a cultivé dans le Maine et l'Anjou sous le pseudonyme Cerise Tardive du Mans, qui lui fut donné le 20 septembre 1843 par Poiteau, alors secrétaire de la Société d'Horticulture de Paris. C'était M. Bougard, jardinier au Mans , qui avait prié ce pomologue de présenter à ses collègues du Bureau , cette cerise comme inédite et gagnée chez lui de semis. ("Voir Annales de ladite Société, année 1843, pp. 146 et 248.) Observations. — Existe-t-il chez les Belges une cerise Belle-Agathe attribuée à M. Thierry, de Ilaelen (Limbourg), et qui, décrite et multipliée par feu Bivort {Album, 1851, t. IV, p. 133), aurait pour mérite exceptionnel de ne mûrir qu'en octobre et novembre? — Non, selon moi, puisque les divers sujets que j'ai reçus, tant de Belgique que d'ailleurs, sous cette dénomination, ont toujours été le bigarreau de Fer. Enfin j'en dis autant du Tardif de Hildesheim, que m'ont envoyé les Allemands. Du reste, comme l'extrême tardiveté du bigarreau de Fer, fait que rarement on le cueille à sa parfaite maturité , qui s'annonce par une coloration brun-rouge foncé, il s'ensuit que, pour nombre de personnes, c'est un fruit à peau rouge vif au soleil, à peau jaunâtre à l'ombre; coloris que précisément on assigne au Tardif de Hildesheim, puis à la Belle- Agathe. Mais quiconque laissera complète- ment mûrir ces trois fruits, les verra tourner au rouge noirâtre. Cerisiek. IMG [BIGAKREAU FEU] 201 23. Cerisier BIGARREAUTiER A FEUILLES DE TABAC. Synonymes. — 1. Cerisk Quatre a UNE Livre (J. V. Sicklcr, dcr Tctdsche Obstgurtncr , 1794, t. I , |i. IG7, no 6). — 2. Cerise des Quatre a la Livre (Calvel, TroUé complet sur les pépinières, 1805 , t. II, p. 137, 11° 24). — 3. Bigarreauïier a Grandes Feuilles (Tlionipsoii, Catalogue of fridls cultivated in the garden of thc liortiailtural Societg of London, 1826, p. 25, n° 160). — 4. Cerisier a Feuilles de Tabac [kl. ilnd.). — 5. Cerise Quatre a la Livre {Id. ihid.). — 6. GuiGNiER A Feuilles de Tabac {Id. ihid.). — 7. Bigarreautier Tardif a Feuilles de Tabac (Idem, Transactions of thc horticnlturnl Society of London , 2» série, 1831, t. I, p. 273). — 8. Bigarreau Tobacco Leaved [Id. ilnd.). — 9. Cerise Vier auf ein Pfund (Dittrich, Systematisches Handbuch, der Obstkxmde , 1840, t. II, p. 64, 11° 77). Descriiitioli «le l'arbre. — ^o« .• très-fort. — Rameaux: peu nombreux, étalés, gros, assez longs, géniculés, lisses, d'un brun clair verdâtre légèrement cendré. — Lenticelles : clair-semées, petites, arrondies. — Coussinets : presque nuls. — Yeux : petits , ovoïdes ou coniques , très-écartés du bois et séparés du coussinet, aux écailles brunes et fortement disjointes, — Feuilles : peu nom- breuses, vert jaunâtre, dépassant beaucoup, en grandeur, celles de toutes les autres variétés du genre, ovales-allongées, longuement acuminées, canaliculées et contournées , à bords crénelés et dentés. — Pétiole : excessivement long et très-fort, flasque, quelque peu rougeàtre, à petites glandes ovales ou arrondies, plates ou globuleuses, pour la plupart lavées de vermillon. — Fleurs : tardives et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Sa végétation laisse beaucoup à désirer. Il ne réussit pas quand on le greffe sur Merisier, pour plein- vent. Le Mahaleb lui convient seul, comme sujet, pour buisson , gobelet ou pyramide; et encore n'y fait-il que d'assez vilains arbres , mais qui tous sont constamment remarquables par l'amplem^ extraordinaire de leurs feuilles. Description du fruit. — Comment attaché : par un. — Grosseur : au-dessous de la moyenne. — Forme : en cœur rac- courci, comprimé sur les deux faces et terminé en pointe; à sillon large et peu profond. — Pédoncule : grêle, très-long, planté dans une cavité rarement bien prononcée. — Point pistillaire : noir et placé à l'extrémité d'un léger mamelon. — Peau: épaisse, à fond jaune , presqu'entièrement lavée de rouge vif qui passe au rouge sombre à l'insolation. — Chair : jaunâtre, forme et cro- quante. — Fau : assez abondante, incolore, sucrée, de saveur douce-amère. — Noyau : assez gros, ovoïde, peu bombé, ayant l'arête dorsale large et ressortie. Maturité. — Fin juillet. Qualité. — Deuxième. j Historiciue. — Plus curieuse que bonne et fertile, celte variété fit néanmoins beaucoup parler d'elle depuis le moment de sa propagation, vers 1780, jusqu'en 1821 ; à ce point, même, que des horticulteurs tentèrent l'impossible pour la posséder, ne soupçonnant nullement qu'elle put leur réserver une véritable mystification. Son nom était alors si séduisant : Cerise des Quatre d la Livre/.., Qui donc eût résisté 202 BIG [bigarreau feu] Cerisier. au désir de cultiver semblable merveille?... J. Y. Sickler, célèbre agronome et pomologue allemand de la fin du xviii" siècle, y succomba l'un des premiers; il en fut aussi, croyons-nous, le premier descripteur, mais descripteur fort inexact. Qu'on en juge : « Les Cerises Quatre à une Livre — écrivit-il dès 1 794 — à la rigueur ne pèsent pas , " chacune, un quarteron, mais toutes, cependant, sont d'une grosseur incroyable. Leur goût est à la fois doux et acidulé. Quant à l'arbre qui les produit, ses feuilles sont grandes comme la main. » [Der teutsche Obstgàrtner , t. I, p. 167, n° 6.) 11 est facile ici , pour quiconque connaît l'œuvre pomologique de Sickler — 22 volumes in-8° — de s'apercevoir que cet auteur , jaloux sans doute de parler avant tout autre du fameux cerisier tant convoité, en parla d'après des on-dit, et non pas de visu. Lui, toujours très-complet, prolixe même, en ses descriptions, n'a mentionné cette fois ni les caractères principaux du fruit, ni ceux de l'arbre. Si encore , dans le peu qu'il en dit , on le trouvait exact. Mais il est loin de la vérité, aussi bien pour le fruit que pour les feuilles, qui certes sont plus grandes que la main. Du reste Sickler, en 1800, fit une seconde, une irréprochable descrip- tion de cette espèce (t. XIV, p. 352), et cependant eut envers elle un nouveau tort : celui de l'appeler, pour masquer l'article erroné de 1794, Cerise Quatre à la Livre à Petit Fruit — assemblage de mots formant un non-sens — et de recom- mander qu'on ne la confondit pas avec son aînée Enfin l'année suivante [1801 ] il inséra, rectification et complément du sien, un long article du major von Truchsess, de Bettenbourg (Pays-Bas), où la provenance du cerisier à fruits d'abord réputés si volumineux, était ainsi précisée : <( On l'a gagné dans la Flandre «occidentale, sur la propriété du comte Murray. » (T. XV, pp. 295-300.) A ce renseignement, ajoutons maintenant les suivants, qui justifient nos dires, et que nous fournit Dittrich, autre pomologue allemand de savante renommée : « La cerise Quatre à une Livre — déclarait-il en 1840 — encore peu connue à l'époque de Sickler (1794), souvent décrite et fréquemment décriée, fut trouvée en Flandi'e , par le colonel von Seebacli, sur un domaine appartenant au général Murray. Comme on supposa qu'elle devait donner d'énormes fruits, vu la grandeur de ses feuilles, von Seebach en expédia des greffes à son frère, chanoine-doyen à Kleinfahnern, lequel les utilisa dans son jardin, et, pour ce, y choisit la meilleure exposition. Mais quand l'arbre se mit à fruit, on s'aperçut aussitôt que la nature avait radicalement trompé l'attente commune, puisqu'au lieu de cerises égalant en grosseur une prune Reine-Claude, on n'en récolta que d'un faible volume. » {Systematisches Handbuch der Obstkunde, t. II, pp. 64-65.) Cette trompeuse variété , ou , mieux , cette variété de trompeur , fut assez mal accueillie en France , témoin ce passage de Calvel, qui dut enlever à nos pépinié- ristes l'espoir si facilement conçu par leurs confrères d'outre- Rhin : « Cerise des Quatre à la Livre. — Quelques jardiniers charlatans — disait Calvel en 1805 — annoncèrent dans leurs Catalogues le Chou-Quintal , la Carotte de Vingt-Cinq Livres , l'Oi- gnon Monstrueux d'Egypte ; c'est à de pareilles exagérations que cette ceiise doit la dénomi- nation de Quatre à la Livre. Cultivée du côté d'Odécale (Flandre), elle fut portée en Allemagne pendant la dernière guerre en Belgique (1792), par M. Seebach, colonel d'un régiment de cavalerie autrichienne. 11 lui continua le nom de Quatre à la Livre, que lui donnait le jardi- nier du général Murray, qui était propriétaire de cet arbre.... M. le baron de Truchsess, qui a réuni la plus belle collection de Cerises , et enrichi notre Pépinière Nationale de greffes qui ont bien réussi, cultiva avec soin cette nouvelle variété. Il la donna à M. Sickler, l'un des savants arboriculteurs d'Allemagne, près Gotha. Dans l'espace de dix ans cet arbre ne lui a Cerisier. BIG [bigarreau feu] 203 rapporté que deux fois du fruit, qui n'a pas excédé la grosseur d'un de nos Bigarreaux ... » ( Traité complet sur les pépinières, t. II , pp. 137-138.) Le surnom cerisier à Feuilles de Tabac, qu'aujourd'hui porte généralement cette variété, semble lui avoir été donné par les Anglais, vers 1815. Cela, du moins, ressort assez clairement des lignes ci-après, empruntées au pépiniériste parisien Louis Noisette, qui les publiait en 1821 : «. Bigarreautier à Grandes Feuilles. — Vers l'an 1804, dit-il, j'appris d'un baron polonais en voyage à Paris, qu'il existait chez un de ses amis un Cerisier dont les fruits prenaient le volume d'une prune de Dame-Aubert. Un pareil fait excitant ma curiosité , je ne donnai point de relâche au baron que je n'aie obtenu la possession d'un arbre qui portait un fruit si merveilleux : en eftet, j'en reçus deux pieds par ses soins, et ce sont ces deux pieds , multi- pliés par la gretle, que j'ai répandus dans le commerce sous les noms de Cerisier à Feuilles de Tabac et de Cerise des Quatre à la Livre, autorisé, pour le premier de ces noms, par un Catalogue anglais, et pour le second par un Catalogue hollandais dans lesquels j'ai cru x'econnaitre cette espèce de Cerisier ..Mais il s'en faut de beaucoup que les fruits répondent aux espérances qu'on pouvait concevoir de la dimension des feuilles : ils sont restés fort petits.... et remarquables en ce qu'ils étaient terminés par une petite pointe mousse, oblique et courbée en hameçon. Cependant je pense que, quand il sera plus vieux, mieux cultivé chez nous, et que conséquemment ses feuilles prendront moins d'étendue, cet arbre don- nera des fruits plus gros.... » [Le Jardin fruitier, 1'° édition, t. Il , p. 17, n° 8.) Voilà cinquante-quatre ans que Noisette racontait ces faits, et qu'il manifestait l'espérance de voir, par la culture, les feuilles de cette variété devenir moins grandes, et les fruits en acquérir alors plus de volume. Nos horticulteurs savent aujourd'hui si pareil espoir s'est réalisé. Mais bien peu d'entre eux, je me plais à le croire, l'auront sérieusement partagé ! Observation». — Cette année même (1873), M. le docteur Robert Hogg, directeur du Comité pomologique de la Société horticole de Londres, a publié une quatrième édition, considérablement augmentée, de son Fruit manual, œuvre consciencieuse et fort appréciée. Aussi regrettons-nous que l'auteur n'ait pas eu sous les yeux les divers ouvrages où se trouve indiquée l'origine du Bigarreau- tier à Feuilles de Tabac, puisqu'il a cru pouvoir dire : « C'est un très-vieux Cerisier, qui provient évidemment de l'Angleterre, car Parkinson l'y mentionnait déjà, en 1629, sous la dénomination Cerise d'une Once, plus modeste que le nom Cerise de Quatre à la Livre , puis affirmait que « Si le Cerisier d'Once a de plus longues et « larges feuilles qu'aucun autre , il n'en existe point , par contre , qui donne d'aussi petit « FRUIT , lequel est jaune rougeatre pale, presque couleur d'ambre, d'où vient que plu- « sieurs personnes l'ont appelé Cerise d'Ambre. » ( Page 220. ) Par cette courte description il est aisé, déjà, de s'apercevoir que la Cerise d'une Once , jaune d'ambre et la plus petite du genre , n'a rien de commun avec le Bigarreau à Feuilles de Tabac, fruit de moyenne grosseur et rouge noirâtre. Mais où la méprise du savant et très-honorable docteur Hogg apparaît mieux encore, c'est quand il ajoute : « On ne saurait douter, non plus, que ce soit cette Cerise d'une Once qu'ait caractérisée Meager [en 1670] , qui la nommait « Ciliege Berrylinyy et qu'il disait être de la grosseur d'une pomme ordinaire. » [Id. ibid.) Voyons, comment serait-il possible d'assimiler à la Cerise d'une Once, la plus petite du genre, d'après Parkinson, la Cerise Berylienne, réputée aussi grosse qu'une pomme, par l'écrivain anglais Meager? Je n'insiste pas, tellement 204 BIG [bigarreau flo] Cerisier. l'impossihilité d'une semblable assimilation ressort des textes produits, qui prou- vent non moins formellement que le Bigarreau à Feuilles de Tabac n'offre aucune espèce de rapport soit avec la Ounce Cherry des Anglais, soit avec la CUiege Ber- rylin, que le mot CUiege fait supposer de provenance italienne. 24. Cerise BIGARREAU DE FLORENCE. Synonyme. — Bigarreau Knevett's Late (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1842, p. 57, n» 37). Uescriiitioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, étalés, gros et très-longs, non géniculés, ridés, d'un brun-jaune verdâtre et légèrement cen- dré. — Lenticelles : clair-semées, petites, gris sale, arrondies ou linéaires. — Cous- sinets : saillants et prolongés en arête. — Yeux : volumineux, ovoïdes-pointus, en partie collés sur l'écorce, aux écailles grises et assez bien soudées. — Feuilles : abondantes, très-grandes, vert clair, ovales ou ovales-allongées, longuement acuminées, planes ou contournées, à bords profondément dentés. — Pétiole : court et très-nourri, flasque, fortement carminé à son point d'attache, à glandes aplaties ou globuleuses lavées de vermillon brillant. — Fleurs : assez tardives et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Grande. Culture. — Doué d'une remarquable vigueur il fait sur n'importe quel sujet et sous toutes formes, mais particulièrement en pyramide, des arbres très-forts. Descriiitioii du Jiruit. — Comment attaché : par deux, le plus habituelle- ment. — Grosseur : volumineuse. — Fonne : en cœur, bien régulière, à sillon assez apparent. — Pédoncule : de grosseur et de longueur moyennes, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : à fleur de fruit. — Peau : jaune blanchâtre, marbrée de carmin clair sur le côté placé au soleil. — Chair : jaune blanchâtre, très-ferme et non filamenteuse. — Eau : suf- fisante, douce, acidulé, faiblement sucrée. — Noyau : gros, ovoïde, lisse, ayant l'arête dorsale peu prononcée. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Déjà plus que centenaire, ce bigarreau passe pour être originaire de la ville ou des environs de Florence, comme le fait, du reste, présumer son nom. Les Anglais, qui le possèdent depuis près d'un siècle, en ont constaté la provenance par la plume de M. Joseph Sabine, jadis secrétaire de la Société d'Horticulture de Londres. Sous la date du 1" octobre 1816, et la signature de ce personnage, on lit en effet dans les Annales de cette Société : « Cerisier de Florence. — Il y a nombre d'années, deux sujets de cette variété furent apportés de Florence par le père du présent sir Jolin Archer Houblon. De ces arbres, l'un fut planté dans son jardin de Hallingbury Place, au comté Cerisier, BIG [bigarreau fra — gauI 20.") d'Essex , et l'autre sur la terre du Prieuré, appartenant également à la famille Houblon, et sise en ce même comté C'est un fruit bien connu des voyageiu's qui ont visité Florence, où il est très-cstimé. Par erreur, on l'avait cru semblable au bigarreau qui, décrit par Dubanicl, porte généralement dans le voisinage de Londres le nom de riraffion. » Transac- tions of Ihe hortimltural Society of London, l"^» série, 1817-1819, t. II, pp. 229-230. ) Le bigarreautier de Florence est d'assez récente importation en France; il dut y pénétrer vers 1840, car je vois par mon Catalogue de 1849 qu'alors je l'inscrivis parmi mes cerisiers d'espèces nouvelles (p. 7, n" 54). Oliservations. — Il existe un bigarreau d'Italie (voir plus loin, p. 211) qu'il ne faut pas confondre, à l'exemple de plusieurs pomologues, avec le bigarreau de Florence. Le premier, de faible volume, est pourpre foncé; le second, très-gros, est jaunâtre marbré de rose ; on peut, alors, aisément les distinguer l'un de l'autre. — En 1861 le Congrès pomologique a décrit, page 6 des Procès- Verbaux de sa sixième session, un bigarreau Bella di Fiorenza, qui, rouge noirâtre et mûrissant fin juin, se rapporte entièrement au bigarreau d'Italie dont il vient d'être question. Il sera donc urgent de ne pas l'oublier , le surnom Bella di Fiorenza , qu'on lui trouve ici, pouvant, à lui seul, faire croire qu'il s'agirait du bigarreau de Florence. Cerises : BIGARREAU FRASER'S BLACK, Synonymes de Bi- BIGARREAU FRASER'S BLACK TART ARI AN, ) garreau Noir de Tar- tarie. Voir ce nom. - BIGARREAU FRASER'S TARTARIAN, Cerise FRÛHE SCHWARZE. — Synonyme de Guigne Noire commune. Voir ce nom. Cerisier BIGARREAUTIER A FRUIT DUR ROUGE. - Synonyme de Bigar reau Rouge {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU GANT NOIR. — Synonyme de cerise Lemercier. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU DE GASCOGNE, BIGARREAU GASCOIGNE'S, Synonymes de Guigne Rouge hâtive. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU GAUBALAIS, — BIGARREAU GAUBALIS, Synonymes de Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. 206 BIG [bigarreau gla — gra] Cerisier. 25. Cerise BIGARREAU GLADY. Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, très- étalés, gros et longs, non flexueux, d'un brun clair amplement lavé de gris cen- dré. — Lenticelles : très-rares et très-petites. — Coussinets : peu prononcés. — Yeux : moyens ou volumineux, coniques, écartés du bois, aux écailles brunes ou grisâtres. — /^euz7/es ; abondantes, très-grandes, vert tendre, ovales-allongées, longuement acuminées, planes ou contournées, à bords profondément dentés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, flexible, légèrement violacé, à glandes aplaties ou globuleuses et lavées de vermillon. — Fleurs : assez précoces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il possède une remarquable vigueur, prospère parfaitement sous toutes les formes et sur toute espèce de sujet. Description dn fruit. — Comment attaché : par deux, presque toujours. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : en cœur plus ou moins allongé, à sillon assez apparent. — Pédoncule : de force et longueur moyennes , planté dans une étroite et peu profonde cavité. — Point pistillaire : légèrement enfoncé. — Peau : d'un rouge brunâtre finement strié puis ponctué de carmin clair. — Chair : rouge blanchâtre, ferme et croquante. — Eau : suffi- sante, rosée, sucrée et quelque peu acidulée. — Noyau : moyen , ovoïde , bombé , ayant l'arête dorsale faiblement accusée. Maturité. — Commencement de juin. Qualité. — Première. Historique. — Ce bigarreau , que je n'ai vu décrit, ni même cité, dans aucune Pomologie, me fut offert en 1866 par un amateur très-connu d'arboriculture fruitière, M. Eugène Glady, de Bordeaux , qui de plus s'est empressé de me communiquer les renseignements suivants sur cette excel- lente variété : « Bordeaux , 23 septembre 1875. « n y a une vingtaine d'années, les pépinières départementales de la Gironde furent supprimées ; M. Jaumard père en était l'habile directeur; tous les arbres jeunes et vieux furent arrachés pour faire place à de nouvelles rues; on vendit tous les jeunes sujets, et j'achetai quelques cerisiers pour ma petite pépinière. N'ayant pu tous les greffer en saison, j'en vis fructifier quelques-uns au bout de trois ans, dont deux me parurent assez méritants pour être multipliés; l'un reçut le nom de bigarreau Jaumard, et l'autre celui de bigarreau Glady.,... » Cerise BIGARREAU GOUBALIS. — Synonyme de Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU GRAFFION. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerisier. BIG [bigarreau gra — gro] 207 Cerisier BIGARREAUTIER A GRANDES FEUILLES. — Synonyme de Bigar- reautier à Feuilles de Tabac. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU GREAT, / Synonymes de Bigarreau de ( Mezel. Voir ce nom. — BIGARREAU GREAT OF MEZEL, ) Cerise BIGARREAU GREFFION. — Voir au mot Bigarreau Graffion. Cerise BIGARREAU GROLE. — Synonyme de Bigarreau Groll. Voir ce nom. 26. Cerise BIGARREAU GROLL. Sjnon;fiues. — l. Bigarreau Groll's bunte (Dittrich, Systematisches Handbiich der Obstkuiide, 1840, t. II, p. 77, 11° 95). — 2. BIGARREAU Groll's grosse (Oberdieck, lUustrirtes Hnndbuch der Obitktmde, 1861, t. III, p. 135, n° 42). — 3. Bigarreau Groll's grosse bunte {Id. ibid.). — 4. Bigarreau Grole (John Scott, the Orchardist, 1872, p. 162). JDescription de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : peu nombreux, étalés, gros et très-longs, légèrement flexueux, lisses et d'un brun clair amplement cen- dré. — Leniicelles : clair-semées et très-petites. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : volumineux, coniques, écartés du bois, aux écailles grises et faiblement disjointes. — Feuilles : peu nombreuses, des plus grandes, vert clair, ovales-allon- gées, sensiblement acuminées, rarement contournées et régulièrement dentées. — Pétiole : gros et très-long , arqué , complètement carminé , à larges glandes globuleuses lavées de vermillon brillant. — Fleurs : précoces et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Quoiqu'il réussisse bien sous toutes les formes, cependant la basse-tige sur Mahaleb , pour buisson, lui con- vient particulièrement, puisqu'elle en accroît la fertilité. Deseriptiou du. fruit* — Comment actaché : par trois , généralement. — Grosseur : moyenne. — Forme : en cœur raccourci, bossuée, très-obtuse près du point pistillaire, à sillon rarement bien marqué. — Pédoncule : long et grêle, planté dans une large et profonde cavité. — Point pistil- laire: placé au centre d'une faible dépression. — Peau: d'un rouge brunâtre presque aussi foncé sur le côté de l'ombre que sur celui de l'insolation. — Chair : rosée, ferme et cro- quante.— ^au .• suffisante, légèrement colorée, bien sucrée, possédant une saveur acidulé des plus agréables. — Noyau : assez gros, ovoïde, un peu bombé, ayant l'arête dorsale faiblement ressortie. Maturité. — Commencement de juin. Qualité. — Première. Historique. — D'origine allemande , ce très-bon bigarreau , qui date des 208 BIG [bigarreau groI Cerisier. premières années de notre siècle, provient de la ville de Guben (Prusse). Déjà plusieurs fois décrit en Allemagne, il y jouit d'une grande vogue, et son état civil s'y trouve fort bien établi. M. Oberdieck, notamment, a donné sur ce point les renseignements ci-après : « Ce fruit — a-t-il dit en 1861 — est sorti d'un semis fait dans le Jardin de la Société horticole de Guben, et porte le nom de son obtenteur. » [Illustrirtes Handbuch der Obstkundc, t. m, p. 13o, n" 42.) Le bigarreautier Groll fut introduit dans les pépinières françaises en 1858, par un négociant de Bordeaux, M. Eugène Glady, qui peu après eut l'obligeance^ de m'en adresser des greffons. Aujourd'hui, tous nos collectionneurs le possèdent et l'apprécient beaucoup. Cerises: BIGARREAU GROLL'S BUNTE, - BIGARREAU GROLL'S GROSSE, ^^.^^^J^^^f^. ^^ ^^■^«^'^'^«^' ' (jrolL Voir ce nom . BIGARREAU GROLL'S GROSSE BUNTE, / Cerise BIGARREAU GROOTE PRINCESS. — Synonyme de Bigarreau Blanc [Gros-). Voir ce nom. 27. Cerise BIGARREAU GROS-GOEURET. {Synonymes. — Cerise Cœur (Charles Estienne, Semînarium etplantarium fructiferarum prsesertim nrborum qu^epost hortos conseri soient, 1540, p. 78). — 2. Cerise Heaulme {Id. ibid.). — 3. Cerise Heaulmée (M. ibid.). — 4. Bigarreau Cœuret (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 27). — 5. Bigarreau Cœuvret (Louis Liger, Culture parfaite des jardins fruitiers et potagers , 1714, p. 437). — 6. Bigarreau Cœur-de-Pigeon (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières, 1775, p. 26). — 7. Gros Bigarreau Hatif (le Berriays, Traité des jardins fruitiers, 1785, L. I, p. 244). — 8. Bigarreau Ox (William Coxe, a View of the cultivation of fruit trees , 1817, p. 249, no 10). — 9. Cerise Cœur-de-Poule (Tatiu, Principes raisonnes et pratiques de la culture des arbres fruitiers , iSl9 , t. II, p. 40). — 10. Bigarreau Cœur-de-Poulet (Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1826 , p. 25 , u" 171). — 11. Bigarreau Bullock {Id. ibid., édition de 1842, p. 62, no 65; — et Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde , 1861 , t. III, p. 69, no 11). — 12. Bigarreau Lion's {lid. iibid.). — 13. Gros Bigarreau Monstrueux (Thompson, ibid., 1842, p. 52, no 10). — 14. Guigne Ochsen {Id. ibid., p. 62, no 65; — et Oberdieck, ibid.). — 15. Bigarreau Very Large {lid. iibid.). — 16. Bigarreau Gros-Couret (P. Barry, the Fridt garden, 1852, p. 324, no 27). — 17. Bigarreau Large Heart-Shaped {Id. ibid.). — 18. Bigarreau Marcelin (Congrès pomologique, Procès- Verbaux, 1860, p. 11). — 19. Guigne des Bœufs (Oberdieck, Illustrirtes Handbtich der Obstkunde, 1861, t. III, p. 69, no 11). — 20. Bigarreau Marceline (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1806, t. II, p. 126). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, très-gros et très-longs, non géniculés, lisses, d'un brun clair jaunâtre tacheté et lavé de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, fines et arrondies. — Coussinets : saillants et prolongés en arête. — Yeux : volumineux, ovoïdes - pointus, légèrement écartés du bois, aux écailles grises et assez bien soudées. — /^eM27/es .• abondantes, très-grandes, vert intense, ovales ou ovales-allongées, Cerisier. 13 Kl [BIGARREAU GRO] 209 courtement acuminées, planes ou contournées, dentées, et crénelées sur leurs ords. Pétiole : gros, de longueur moj'cnne, roide ou flasque, violacé, à très ■ larges glandes aplaties ou globuleuses et lavées de carmin. — Fleurs : précoces , à épanouissement simultané. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa grande vigueur permet de le grclTer sur Merisier, pour plein- vent; il Y fait de forts arbres à tète assez belle, quoiqu'un peu dégarnie à l'inté- rieur. Les formes basses-tiges, sur Mahaleb, ne lui sont pas très-favorables. Desicription «lu fruit. — Comment attaché: par deux et par un. — Grosseur : volumineuse. — Forme : en cœur, très -régulière, à sillon large mais peu profond. — Pédoncule : long, de moyenne force, inséré dans une vaste Bigarreau Gros-Cœuret. ^^^^ûd. — Point pistillaire : bien développé, occupant le centre d'une très-faible dépression. — Peau : jaune d'ambre sur la partie placée à l'ombre, et rouge clair nuancé de rouge foncé sur l'autre face. — Chair /jaune, assez ferme et croquante. — Eau : abondante , incolore , douce et presque toujoiu'S délicieusement sucrée et parfumée. — Noijau : assez gros , ovoïde, bombé, ayant l'arête dorsale large et peu saillante. Maturité. — Fin juin ou commencement de juillet. Qualité. — Première. Historiciue. — On peut dire du Gros-Cœuret , originai- rement appelé, pour sa forme, cerise de Heaume [casque élevé en pointe] et cerise de Cœur, que s'il ne provient pas de l'Anjou, il y était, tout au moins, déjà fort commun avant 1 540 ; fait que Charles Estienne constatait formelle- ment à cette dernière date, page 32 de son Seminarium, puis aussi dans sa célèbre Maison rustique : « Cerises Cœurs — y disait-il en 1563 — sont semblables à un cœur h\imain, tant extérieurement qu'en leur noyau; aucun les appellent Cerises Ileaumées^ et leur arbre un Heaumier, princi- palement au Pays d'Anjou. » {L'Agriculture et maison rustique, édit. 1565-1589, livre 111, chap. xxiv, p. 2M verso.) Olivier de Serres, en 1600, signala également cette variété, et critiqua même; ne le trouvant pas justifié, le surnom Heaume, qu'elle portait chez les Angevins : « Cerises Cœurs — écrivit-il — sont assés grosses, pointues et fendues, ainsi dittes àcause (le leur figure ressemblant, et en leur chair et en leur noiau, aucunement le cœur d'une créature humaine; par aucuns, sans grande raison, appellées aussi. Cerises Heaumes. » [Le Théâtre d'agriculture et ménage des champs, édit. de 1608, p. 623.) Enfin un siècle et demi après Olivier de Serres, Louis Liger, dans la Nouvelle maison rustique, caractérisait à son tour ce môme bigarreautier en des termes qu'il importe de consigner ici : « Le Cœuret — exposait-il — est une espèce de Bigarreau plus tendre [que le Bigarreau Commun], et fait en cœur, dont le goût est relevé. Son bois est aussi plus gros, et sa feuille plus large. » (Tome II, p. 189.) Cette description, quoiqu'incomplète, démontre formellement, cependant, qu'il V. ^^ 210 BKî [bigarreau gro — hah| Cerisier. s'agit bien là de notre Gros-Cœuret, de ce fruit qui, regardé jadis comme distinct des Bigarreaux , jouissait partout d'une si grande vogue , sous les noms de Cœur ou Cœuret, et de Heaume. Mais aujourd'hui, disons-le vite, il mérite encore une des premières places dans nos jardins, malgré toutes les nouveautés qui sont venues grossir le nombre de ses congénères. ObiTeaw T^er^fer. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU HEREFORDSIURE. — Synonyme de Guigne Bouge hâtive. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU HILDESHEIM. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU DE HOLLANDE, \ Synonymes de Bigarreau / Blanc {Gros-). Voir ce — BIGARREAU ITALIAN, ) "•^"^• 28. Cerise BIGARREAU D'ITALIE. |[>>ynonyiiic8. — 1. Bigarreau Courte -Queue (Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qxd de i798 Jusqu'à. i823 ont formé sa collection, p. 38, n° 611 ; — et Paul de Mortillet, les Meilleurs fndts, 1866, t. II, p. 102, no 21). — 2. Bigarreau Bella di Fiorenza (du Congrès pomologique, Procès-Verbaux, 1861, p. 6). — 3. Bigarreau Bohemian Black (Paul de Mortilletj ibid.). — 4. Bigarreau Radowesnitzer (Robert Hogg, thc Fridt manual, 1875, p. 193). neseriptioii de l'arlire. — Bois : fort. — Bameaux : nombreux, légèrement étalés, gros et courts, non floxueux, quelque peu duveteux et d'un j aune verdàtre amplement maculé de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, assez grandes et jaune grisâtre. — Coussinets : larges et saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes- arrondis , faiblement écartés du bois, du sommet au milieu du rameau, et souvent, dans l'autre partie, sortis eu éperon; leurs écailles sont brunes et disjointes. — Feuilles : moyennes, épaisses et coriaces, vert brillant en dessus, vert blanchâtre en dessous, ovales, courtement acuminéos, ayant les bords assez régulièrement crénelés. — Pétiole : gros et long, flasque, lavé de carmin, étroitement mais pro- fondément canaliculé, à glandes vermillonnées et très-apparentes. — Fleurs : grandes, tardives et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Convenable. Culture. — Sur Merisier, il fait de remarquables plein-vent à tête superbe, bien arrondie ; sur Mahaleb, ses arbres sont généralement moins beaux, moins réguliers. 212 BIG [bigarreau ita] Cerisier. De.<^criptioii du iruit. — Comment attaché : par deux, le plus souvent. Grosseur : moyenne. Bigarreau d'Italie. — Forme : globuleuse très-comprimée aux pôles, mais quel- quefois, aussi, légèrement cordiforme , à sillon large et peu profond. — Pédoncule : court et gros, inséré dans une faible cavité. — Point pistillaire : petit, grisâtre, occupant le centre d'une dépression bien accusée. — Peau : dure, épaisse, d'un pourpre très-foncé tacheté de pourpre plus clair. — Chair : rouge terne, ferme et croquante. — Eau : très-abondante, rouge, douce, bien sucrée et savoureusement parfumée. — Noyau : moyen , ovoïde-arrondi , bombé , ayant l'arête dor- sale large et saillante. Maturité. — Dernière quinzaine de juin. Qualité. — Première. Historique. — Le nom du présent bigarreau en indiquc- t-il Torigine? La chose est supposable, et du reste géné- ralement admise. En 1861 notre ancien Congrès pomologique décrivit ce fruit, mais sous le nom Bella di Fiorenza, dont je ne l'ai, depuis lors, jamais vu revêtu, et qui ne saurait lui convenir, car si ce bigarreau est vraiment délicieux, il n'est ni volumineux ni beau. Yoici la courte description qu'en donna le Congrès : « Originaire d'Italie, « gros, bon, rouge noirâtre et mûrissant fin juin. D'après M. Robert Lawlay, de «Florence, il est très-estimé des Italiens. » (Session de 1861, Procès-Verbaux, p. 6.) Voilà bien notre bigarreau d'Italie; quant au nom Bella di Fiorenza, j'avais grande envie de le placer parmi les synonymes du bigarreau de Florence , très -volumineux et ravissamment coloré (voir p. 204); je m'en suis abstenu, cependant , n'ayant rencontré aucim auteur qui l'ait encore mentionné. Le bigarreau d'Italie est d'assez récente introduction en France ; les Belges le possé- daient avant nous : dès 1813, pour le moins; on le constate dans le Catalogue (jénéral des collections fruitières du fameux semeur Van Mons, où il est inscrit, page 38 , sous le n° 611 . Observations. — Le synonyme Italian Heart [bigarreau d'Italie], donné par Oberdieck (1861, t. III, p. 126) à sa cerise Grosse Prinzessin, notre Gros Bigar- reau Blanc, ne doit pas la faire confondre avec la variété ici étudiée, qui ne lui ressemble en rien. — M. Paul de Mortillet caractérisait dans ses Meilleurs fruits, en 1866, ce môme bigarreau d'Italie, et déclarait l'avoir rebaptisé : « Je l'ai reçu — dit-il — étiqueté Bigarreau de Florence ; mais Downing et Robert Hogg décrivant sous le nom de Florence une cerise qu'ils classent l'un et l'autre parmi les Bigar- reaux à peau panachée et à jus incolore, j'ai cru devoir, pour éviter toute confusion, trans- former le nom Bigarreau de Florence en celui de Bigarreau d'Italie ; les deux fruits sont effectivement très-différents, » (Tome II, p. 102, n» 21.) Pour moi, devant à l'obligeance de M. de Mortillet la possession de cette pré- cieuse variété, on comprendra que j'aie eu soin de lui conserver le nom sous lequel on me l'avait offerte ; et d'autant mieux que ce nom n'était plus inédit , puisqu'il figurait dans une Pomologie et dans nombre de Catalogues français. Cerisier. BIG [bigarreau jabI 213 29. Cerise BIGARREAU JABOULAY. Sjnonjtnea. — 1. Bigarreau DE Lyons (Robert Hogg, the Fruit manual, 1866). — 2. Ceuise Jaboulaise (Congrès pomologique, Pomolorjie de la France, 1874, t. VII, no 16). — 3. Ceuise DE Jaboulay {Id. ibid.). Seseriiitioli de l'arbre. — Bois: assez fort. — Rameaux : peu nombreux, très-étalés, arqués ou pendants, longs, de grosseur moyenne, flexueux et d'un rouge-brun jaunâtre amplement couvert de gris cendré. — Zen^2ce//es .• très-rares, petites et arrondies. — Coussinets: aplatis. — Yeux: moyens, coniques-pointus, écartés du bois, aux écailles grises ou brunes. — Feuilles : peu nombreuses, fort grandes, ovales-allongées, vert clair, sensiblement acuminées, à l)ords irréguliè- rement dentés. — Pétiole: long et des plus gros, flexible, carminé, à glandes énormes généralement globuleuses et lavées de rouge brillant. — Fleurs : préco- ces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Quoique très-vigoureux il ne fait jamais, n'importe sur quel sujet ou sous quelle forme, que de vilains arbres irréguliers qui toujours laissent retomber leurs branches. Description du fruit. — Comment attaché: par trois, le plus habituelle- ment, — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : arrondie plus ou moins ovoïde et bossuée , aplatie autour du pédoncule , à sillon large mais peu profond. — Pédoncule : long, assez fort, inséré dans une cavité prononcée et presque triangulaire. — Point pistillaii^e : très-petit, saillant ou faiblement enfoncé. — Peau : épaisse, rouge vif nuancé de pourpre à la complète maturité. — Chair : rouge brunâtre, ferme et non filamen- teuse. — EauK- abondante, rouge très -intense, douce et rarement bien sucrée. — Noyau : gros, ovoïde-arrondi, assez bombé , ayant l'arête dorsale large , saillante et générale- ment terminée par un mucron peu développé. Maturité. — Premiers jours de juin. Qualité. — Deuxième. Historifiue. — C'est un ancien pépiniériste d'Oulhns près Lyon, M. Jaboulay, qui fat l'obtenteur de ce bigarreau précoce, que M. Massot, autre arboriculteur de cette même localité, mit ensuite dans le commerce. Voici du reste les détails circonstanciés — dont quelques-uns assez piquants — que nous adressait le 13 mars 1869, sur l'origine du bigarreau Jal)oulay, un jardinier de mes clients, M. Auguste Odier : « Vers 1822 — m'écrivait-il — M. Jaboulay, ancien pépiniériste à Oullins, ayant planté des sauvageons de cerisier venus de semis, les greffa deux ou trois ans plus tard; mais sur l'un d'eux, qui se trouvait contre la haie de l'enclos, l'opération ne réussit pas, quoiqu'il eût été greffé plusieurs fois à œil dormant. La cinquième année, en mars, ordre ayant été donné d'arracher les cerisiers, tous le furent, sauf ce dernier, devenu extraordinairement fort, et qui même étalait une splendide lloraison. Quelques semaines après, M. Jaboulay, visitant ses pépinières, fut très-étonné d'apercevoir cet arbre couvert de cerises déjà rouges. 214 BIG [bigarreau jab — jauI Cerisier. quand le l'niil des autres cerisiers commençait à peine à grossir. Il le lit voir à deux confrè- res, ses voisins, MM. Massol et Rivière, puis vendit ensuite Tort cher à la Halle de Lyon, vu sa grande précocité, la récolte du nouveau bigarreautier. L'année suivante , M. Jaboulay voulut greffer quelques pieds de cette variété ; mais, ô surprise ! un amateur encore plus pressé, paraît-il, d'en effectuer la multiplication, avait coupé, sans miséricorde, tous les rameaux du fameux cerisier. Qui était-ce ?... On le sut au bout de cinq ans, alors que le voisin Rivière présenta sur le marché de Lyon des cerises très-précoces, qu'il dit être le bigarreau Anglais. « Allons donc ! répliqua vertement une revendeuse, çà, c'est la Jaboukuse! » Et, de fait, elle ne se trompait pas ; aussi ce nom resta-t-il acquis audit bigarreautier, que le pépiniériste Massot, le second voisin, multiplia abondamment et vendit à presque tous les propriétaires et jardiniers des collines de Lyon, d'Oullins, de Saint-Genis-Laval , de Briguais, etc Le pied-type du bigarreautier Jaboulay a été arraché en 1853 et s'est cons- tamment montré d'une huitaine de jours plus précoce que tous les sujets de son espèce. » Obi^ervatioiis. — 11 faut, à cause de son synonyme bigarreau de Lyons, veiller à ne pas confondre, dans la nomenclature, s'entend, le Jaboulay avec le Gros-Cœuret et le Mezel, également surnommés bigarreaux de Lyon ou Lion. 30. Cerise BIGARREAU JAUNE BUTINER. Sïynonymes. — 1. Bigarreau Buttner's Wachs (Van Mous, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 55, no 89). — 2. Bigarreau Buttner's Gelbe (Thompson, Transactions ofthe horticidtural Society ofLondon, Ë^ série, 1831, t. I, p. 275). — 3. Bigarreau Buttner's Yellow ( Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois: peu fort. — Hameaux: assez nombreux, presque érigés , grêles , de longueur moyenne , non géniculés et d'un jaune verdàtre. — Lenticelles: abondantes, petites, arrondies ou linéaires. — Coussinets : saillants. — Yeux : plus ou moins écartés du bois, moyens, coniques-obtus, aux écailles brunes et bien soudées. — Feuilles : peu nombreuses, petites ou moyennes, vert jaunâtre et brillant, minces, ova- les, longuement acuminées, à bords dentés et surdentés. — . Pétiole : court et assez grêle, flasque, à peine _ cannelé , à glandes allongées ou arrondies et non lavées de carmin . — Fleurs: tardives, à épanouissement simultané. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sa vigueur très-modérée le rend peu propre à la haute-tige pour plein-vent, les autres formes lui sont beaucoup plus avantageuses. Description dti fruit. — Coynment attaché : par trois, généralement. — Grosseur : moyenne. — Forme : en cœur, aplatie du côté du sillon, qui n'est pas bien apparent. — Pédoncule : assez long , de grosseur moyenne , inséré dans une large mais peu profonde cavité. — Point pistillaire : petit, grisâtre, à fleur de fruit. — Peau : dure, épaisse , jaune pur et brillant. — Chair : jaunâtre, ferme et croquante, légère- ment transparente au centre. — Eau : assez abondante, un peu jaunâtre, acidulé, sucrée et plus ou moins parfumée. — Noyau : petit, arrondi , très-déprimé du côté de son arête dorsale, qui est large et Irancliante. Cerisieu. BIG [bigarreau jau — kuuI 215 Maturité. — Fin juin ou commencement do juillet. Qualité. — Deuxième. Hii^toriciiBe. — Le bigarreau Jaune Duttner rappelle le nom de son obteuteur, jadis conseiller à Halle-sur-Saale(Saxe), et qui fut un semeur passionné, surtout des genres Cerisier et Noisetier. 11 gagna ce fruit vers 1798, et ne tarda guère à l'ollrir à la Société d'Horticulture de Londres, car dès 1803 cette Société déjà le possédait dans son Jardin fruitier (voir Transactions, 2° série, t. I, p. 275). Les Belges l'ont également cultivé des premiers, particulièrement Van Mons, sur le Catalogue général duquel on trouvait ce gain de Bultncr inscrit bien avant 1823 (p. 55, 11° 89). Chez nous, son introduction remonte au plus à, 1860, aussi les collectionneurs sont-ils encore les seuls à l'y posséder. Cerise BIGARREAU JAUNE DE DOCHMISSEN. — Synonyme de Bigarreau Dônnissen. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU JAUNE DE DROGAN. — Synonyme de Guigne Blanche {Grosse-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU KLEINDIENTS BRAUNE. — Synonyme de Bigarreau Brun Kleindienst. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU KNEVETT'S LATE .— Synonyme àQ Bigarreau de Florence. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU KRONPRINZ VON IIANNOVER.— Synonyme de Bigarreau Prince Boy al de Hanovre. Voir ce nom. 31. Cerise BIGARREAU KRUGER. Synonymes. — 1. Bigarreau Noir de Krdeger (Eugène Glady, Revue horticole, 1865, p. 431). — 2. Bigarreau Krugers schwarze (Oberdieck, lllustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1869, t. VI, p. 319, no 168). Descri|itiou de l'arbre. — Bois : fort. — Bameaux : peu nombreux , étalés, gros et longs, rugueux, non géniculés, d'un brun-roux amplement lavé de gris cendré. — Lenticelles : petites et clair-semées. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : volumineux, coniques, à peine écartés du bois, aux écailles grises et très- faiblement disjointes. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, d'un vert jaunâtre généralement panaché de jaune pâle, ovales ou ovales-allongées, acuminées, planes ou contournées, ayant les bords régulièrement dentés. — Pétiole : de lon- gueur moyenne, assez gros, flasque, rouge violacé, à glandes spliériques et vermillonnées. — Fleurs : précoces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Abondante. 216 BIG [bigarreau kru — lar] Cerisier . ÀLTUKE. — 11 croît non moins vigoureusement sur Mahaleb que sur Merisier, s il est toujours un peu trop dégarni de branches. Description «lu fruit. — Comment attaché : par un, habituellement. — Gi-osseur : volumineuse. — Forme : en cœur plus ou moins arrondi , aplati sur ses deux faces, à sillon large et peu profond. — Pédoncule : Bigarreau Kruger. ^oug et grêle , très -renflé à la base , inséré dans une cavité de dimensions considérables. — Point pistillaire : petit et saillant. — Peau /jaune blanchâtre mélangé de rouge clair sur le côté de l'ombre, brun-rouge à l'insolation, finement et abondamment ponctuée de gris sale et parfois tachetée de carmin. — Chair : ïqmwq pâle, très-ferme et légèrement fila- menteuse. — Eau : abondante, quelque peu rosàtre, acidulée, bien sucrée, bien parfumée. — Noyau: gros, ovoïde-allongé, assez plat, ayant l'arête dorsale large mais modérément ressortie. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première. Ilistorifiue* — Introduit en France au mois de fé- vrier 1858 par M. Eugène Glady, pomologue et négociant à Bordeaux, le bigarreau Krûger est originaire de Guben (Prusse), où M. Groth, confiseur, fut un de ses premiers propagateurs. Oberdieck l'a décrit en 1869 dans VIllus- trirtes Handbuch der Obstkunde (t. VI, p. 319, n° 168) et le dit d'assez récente obtention; il le croit dû au fils d'un M. Krtiger qui anciennement a gagné certaine guigne noire portant ce même nom, mais que nous ne possédons pas. Cerise BIGARREAU KRÛGERS SCHWARZE. — Synonyme de ^«'^^arrea^ /67<^er Voir ce nom. Cerise BIGARREAU LACURE. — Synonyme de Bigarreau Noir d'Espagne. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU LAMPEN'S SCHWARZE. — Synonyme de Bigarreau Noir Lampe. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU LARGE BLACK.— Synonyme de ^^V/anm» /Vo/r ((7ros-)- Voir ce nom. Cerise BIGARREAU LARGE HEART- SHAPED. — Synonyme de Bigarreau Gros-Cœuret. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU LARGE RED. — Synonyme de Bigarreau Rouge {Gros-] Voir ce nom. Cerisier. BIG [bigarreau lar — mon] 217 Cerise BKIARREAU LARGE RED PROOL. — Voir liùjarreau de Mezel , au paragraphe Observations. Cerise BIGARREAU LARGE SIIAl'ED. — Synonyme de Bif/arreau de Mezel. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU LAUERMANN, ] / Synonymes de Bùjarreau \ Napoléon 7"'. Voir ce iKjin . — BIGARREAU LAUERMANN (GROS-), ) Cerise BIGARREAU LION'S. — Synonyme de Bigarreau Gros-Cœuret. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU A LONGUE -QUEUE. — Synonyme de Bùjarreau Violet. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU LOURMAN. — Synonyme de Bigarreau Napoléon l'\ Voir ce nom. Cerise BIGARREAU DE LUDWIG. — Synonyme de Guigne Ludwig. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU DE LYON. — Synonyme de Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU DE LYONS. — Synonyme de Bigarreau Jaboularj. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU DE MAI. — Synonyme de Bigarreau Baumann. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU MARBRÉ DE HILDESHEIM. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU MARCELIN, \ i Synonymes de Bigarreau Gros- \ Cœur et. Voir ce nom. — BIGARREAU MARCELINE, ) Cerise BIGARREAU MERVEILLE DE SEPTEMBRE. — Synonyme de Bigarreau de Fer, Voir ce nom. Cerise BIGARREAU MILLETT'S LATE DUKE. — Synonyme de cerise Boy aie hâtive. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU MONSTRUEUX DE MEZEL. — Synonyme de Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. 218 UIG LBltiAKKEAU MEZl Cerisier. 32. Cerise BIGARREAU DE MEZEL. Synonymes. — 1. Bigarreau Monstrueux de Mezel (Lecoq, Revue horticole, 1840, pp. 341-342; — et Bivort, Album de pomolorjie, 1830, t. III, p. 93). — 2. Bigarreau Black of Savoy (Elliott, Fruit book, 1834, p. 199). — 3. BIGARREAU Gaubalis {Ici. ibid.). — 4. Bigarreau Great (W. ibid.). — 5. Bigarreau Large Suaped {Id. ibid.). — 6. Bigarreau de Lyon [Id. ibid.). — 7. Bigarreau New Large Black [Id. ibid.). — 8. Bigarreau Ward's [Id. ibid.). — 9. Cerise Monsïrose Marmor (Duclinalil, Obstkimde, 1838, t. III, p. 37, n» 110). — 10. Bigarreau Gou- balis (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1SG3, p. 262). — 11. Bigarreau Great of Mkzel (M. ibid.). — 12. Bigarreau Gauualais {Id. ibid., édition de 1869, p. 454). Description «le l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux: peu nombreux et des plus étalés , parfois arqués , gros , assez longs , légèrement coudés , rugueux , ridés et d'un brun clair jaunâtre amplement lavé de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, arrondies et très-petites. — Coussinets: assez saillants. — Yeux: gros et coniques-aigus, faiblement écartés du bois, aux écailles grises et bien soudées. — Feuilles : abondantes, assez grandes, vert pâle, ovales-allongées, acuminées, planes ou contournées , à bords régulièrement dentés. — Pétiole : grêle et très- long, flasque, rouge violacé, à glandes moyennes, globuleuses ou aplaties, lavées de vermillon brillant. — Fleurs : assez précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le plein- vent, sur Merisier, est la forme qui lui convient le mieux; du reste il fait toujours, n'importe sur quel sujet, des arbres trop dégarnis. llescription dii fruit. — Comment attaché : par deux , et souvent aussi par un. — Grosseur : volumineuse. — Forme : en cœur ou ovoïde, presque toujours bossuée, à sillon large et peu profond. — Pédoncule : de longueur moyenne , grêle à son milieu , très - renflé aux extrémités, inséré dans une vaste cavité bien arrondie. — Point pistillaire : petit, saillant ou à fleur de fruit. — Peau : épaisse, luisante, rouge vif passant au rouge noirâtre à la complète maturité. — Eau : très-abondante, rosée, douce, sucrée , délicieusement parfumée. — Noyau : moyen, ovoïde- arrondi, ayant les joues bombées et l'arête dorsale large mais obtuse. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. Historique. — Ce bon et beau fruit, originaire du Puy- de-Dôme , porte le nom de son lieu natal et date des premières années de notre siècle. Longtemps confiné dans le village de Mezel , près Clermont-Ferrand , il en sortit seulement en 1847, ainsi que le constate l'article suivant, qui le 15 dé- cembre 1846 fut publié par la Revue horticole, sous la signa- ture de M. Henri Lecoq, alors vice - président de la Société d'Horticulture de l'Auvergne : « M. Ligier de la Prade, uotre collègue — écrivait M. Lecoq — nous avait entretenus quelquefois d'une Cerise nouvelle qu'il possédait dans sa propriété de Mezel Il pria la Société de nommer une Commission pour aller sur les lieux étudier cette nouveauté Cerisier. IUG [bkiarrkau mon — nap] 2J9 Le 18 juin 1846 nous étions devant le Cerisier, situé dans une vigne peu éloiguée du châ- teau f/arlH'e était élevé, âgé de trente ans au moins, et greffé au bas de la tige. Les Cerises étaient abondantes et d'un volume remarquable Quelques-unes pesaient dix grammes; et, en moyenne, onze de ces fruits, pesés avec des instruments de précision, couqilétaient un hectogramme, ce qui donne cent dix fruits pour le kilogramme ; volume énorme, si on le compare à cehu des autres Cerises connues La Cerise de M. Ligier delà Prade nous paraît nouvelle, et nous n'hésitons pas à la considérer comme le plus beau et le meilleur Bigarreau qu'on ait vu jusqu'à ce jour. Nous le croyons inconnu partout ailleurs qu'à Mezel, où sans doute il sera né de parents ignorés Nous proposons de le nommer Bigarreau Monstrueux de Mezel. » (2° série, t. V, pp. 341-342.) Oliservations. — Dans l'Anjou, le bigarreau de Mezel n'a jamais atteint, chez moi du moins, l'énorme développement dont parle ici M. Lecoq. Je l'atteste, sans prétendre, toutefois, infirmer en rien le rapport qu'il m'a paru utile de reproduire. — Le pomologue anglais Robert Hogg et le pomologue allemand Oberdieck se sont trompés à l'égard de ce fruit , lorsqu'ils l'ont réuni au Gros- Cœuret, le premier en 1862, le second en 1869. — Les Américains Elliot (1854) et Downing (1869) lui ayant donné pour synonymes Goubalis, Gaubalis, Gaubalais, il nous a fallu, nécessairement, enregistrer ces divers noms^ mais comme ils sont de nature à causer quelque confusion entre ce bigarreau et le Jaboulay , précédemment décrit (page 213), nous déclarons que le Mezel diffère beaucoup de ce dernier. Downing demande en outre si le bigarreau Large Red Prool ne devrait pas être rangé parmi les synonymes du Mezel? Ne pouvant résoudre la ([uestion, je m'empresse du moins d'appeler sur elle l'attention de nos arbo- riculteurs. Cerise BIGARREAU MONSTRUEUX (GROS-). — Synonyme de Bigarreau Gros-Cœuret. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU MONSTRUEUX DE MEZEL. — Synonyme de Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU NAPOLÉON. — Synonyme de Bigarreau Napoléon l^\ Voir ce nom. 33. Cerise BIGARREAU NAPOLEON V\ Synonymes. — 1. Grosse Cerise Lauermann (Yau Mens, Catalogue descriptif de partie des arOres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 54, no 57). — 2. Cerise Lauermann (J. V. Sickler, Teutscher Obstcjartner, 1802, t. XVIII, p. 102, n» 38 ; — et Thompson, Transactions of the horticidtural Societij of London , 2° série, 1832, t. I, p. 263). — 3. Cerise Labermann (Dittrich, S/jsteniatisches Handbuch der Obstkunde, 180G-1840, t. II, p. 70, no 93). — 4. Bigarreau Lourman (Thompson, Catalogue of fridts eidtivatcd in the gardcn of the horticidtural Societi/ of London, 1820, p. 26, n° 183). — 3. Bigarreau Napoléon (Le Bon-Jardinier , 1829, p. 382). — 6. Bigarreau Lauermann (Thompson, Transactio7is of the horticuUural Society of Londoji , 2« série, 1831, t. I, p. 203). —7. Gros Bigarreau Lauermann (Dittrich, Si/stematisches ihmdhuxh der Obstkunde, 1840, t. II, p. 76, no 93). — 8. Bigarreau Clarke (Elliott, Fruit book, 1854, p. 212). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Hameaux : assez noinl)reux, légè- rement étalés, gros et longs, géniculés, rugueux, louge-brun jaunâtre , entière- ment lavés de gris cendré à la base et tachés de inèine au sommet. — Lenticelles : 220 BIG [bigarreau nap Cerisier. Bigarreau Napoléon I^ abondantes, grises, très-variables de forme et de grandeur. — Coussinets : bien accusés. — Yeux: volumineux, renflés, coniques, faiblement écartés du bois, aux écailles brunes et bordées de gris. •— Feuilles : peu nombreuses , grandes ou très-grandes, vert jaunâtre, ovales-allongées, acuminées, planes ou contournées, à bords profondément dentés. — Pétiole: long, bien nourri, flasque, lavé de carmin, à glandes énormes, aplaties, arrondies et vermillonnées. — - Fleurs: précoces et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Il fait de beaux arbres" sous toute espèce de forme et sur n'importe quel sujet. Uescriiitlon du Irtiit. — Commeyit attaché : par deux , le plus souvent. — Grosseur : volumineuse. — Forme : assez irrégulière, en cœur ou ovoïde, à sillon peu marqué. — Pédoncule : long, gros, planté dans une cavité vaste et profonde. — Point pistillaire : à fleur de fruit ou légèrement enfoncé. — Peau : rouge clair sur le côté de l'ombre et rouge plus intense à l'insolation. — Chair : blanchâtre et très-ferme. — Eau : abondante , presqu'incolorc, douce, des plus savoureuses et des plus sucrées. — Noyau : assez petit, ovoïde, peu bombé, ayant l'arête dorsale large "et saillante. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. Historiciue. — En 1840 le botaniste Poiteau, alors rédacteur des Annales de la Société d'Horticulture de Paris , parlait en ces termes , dans cette publication , du fruit ici décrit : « Bigarreau Napoléon, — Il y a une douzaine d'années [vers 1828J — écrivait -il — que j'ai vu ce bigai'reau chez M. Parmentier, à Enghien (Belgique). Ce savant horticulteur m'a dit l'avoir depdis peu obtenu de semis, et l'avoir nommé LUI-MÊME Bigarreau Napoléon. Depuis cinq ou six ans quelques pépiniéristes le relatent dans leurs Catalogues, et j'en ai ren- contré un jeune et fort bel arbre, couvert de fruits mûrs, le 6 juillet 1840, dans le beau et riche jardin de M. Vilmorin, à Verrières. L'arbre soutient ses branches comme le Merisier des bois; le fruit est gros, cordiforme, rouge clair d'abord, ensuite rouge rembruni, au moins du côté du soleil; la chair est blanche et cx'oquaute; son eau est abondante, sans couleur, sucrée , relevée , très-bonne ; le noyau est teint de rouge en partie. Cette belle et très- bonne espèce méi'ite d'être plus multipliée; on ne la voit pas encore sur les marchés. » (TomeXXVIl, p. 74.) Cet article de Poiteau est tellement afflrmatif sur l'origine du bigarreau Napoléon \^\ que peut-être sera-t-on surpris de me voir le révoquer en doute. J'y suis forcé , cependant , par divers textes antérieurs qui le contredisent si for- mellement, qu'il devient difficile, après les avoir lus, de regarder Parmentier comme l'obtenteur de ce beau fruit : Citons d'abord Thompson, ancien secrétaire de la Société d'Horticulture de Londres , et pomologue connu de tous : « Le Bigarreau Napoléon — déclai^ait-il le 16 octobre 1832 — fut offert à notre Société par M. de CandoUe, de Genève, qui l'envoya étiqueté Bigarreau Napoléon ou Lauermann; il CeKISIER. BKÎ [bigarreau NAP — NEW] 221 est très-recommandé pai' les écrivains français, sons le premier de ces noms, maintenant adopté. La revue horticole insérée dans le Bon-Jardinier de 1829, le mentionne, le qualifie de précieuse variété, et le dit obtenu chez M. Parmcntier, d'Enghien. Toutefois il semble cex'tain que ce fruit n'est pas une trés-nouvcllo production, car Sickler (1802) constate qu'il le possède, venant du Hanovre, sous le nom môme [Bigarreau Lauermann] que lui donnent Butiner et Christ, en leurs Pomologies; et c'était en 1797 que ce dernier auteur le caractéri- sait ! Enfin — trace la plus voisine du berceau de cette variété que l'on ait pu découvrir — le baron von Truchsess le recevait en 1791 de M. Baars, arboriculteur à Herreuhausen, près la ville de Hanovre, » (Transactions of the horticultural Societrj of London, 2*" série, 1831-1835, t. I, p. 2G3.) Les renseignements précis que nous fournit Thompson suffiraient certes pour infirmer les dires de Parmentier à Poiteau, car ce Belge n'a pu, très-évidemment, gagner a peu avant 1828 » un bigarreau que les Allemands cultivaient déjà en 1791. Il en a donc été, non l'obtenteur, mais le reOaptisaieur, ainsi du reste qu'il l'avoue indirectement : « Je l'ai nommé moi-même bigarreau iNapoléon, » déclare-t-il; et voilà, de ses deux déclarations, la seule que je puisse tenir pour vraie. Enfin si quelque doute subsistait encore, sur ce fait, dans l'esprit de cer- tains pomologues, le dernier texte qu'il me reste à produire suffirait, je l'espère, pour le dissiper entièrement, oe l'emprunte à Ûittrich, un des écrivains horticoles les plus accrédités de l'Allemagne. Yoici ce qu'en 1840 il publia : « Gros Bigarreau Lauermann ou Bigarreau Napoléon. — Dans le Gartenmagazin de 1806, ce fruit a été décrit page 386 et figuré au tableau 26 comme étant celui que le pasteur Sickler reçut du jardinier-paysagiste Mathees, de Gotha, sous le nom de Cerise Lahermann, et qu'ensuite le major von Truchsess trouva identique avec la (Cerise Lauermann, qu'il cul- tivait à Bettenbourg (Pays-Bas), dans sa propriété. Ces deux noms n'en fout donc qu'un. On trouve cette même variété inscrite sur les Catalogues des pépiniéristes français sous la double dénomination de Bigarreau Napoléon ou Lauermann. » [Systematisches Handbuch der Obstkunde, t. III, p. 76, n° 93.) Ainsi il est maintenant acquis que le bigarreau Lauermann, d'origine allemande et qui probablement porte le nom de son obtenteur, remonte au moins à 1785, et ne fut redevable à Parmentier que du surnom Napoléon , dont il le gratifia , nous le répétons , peu de temps avant l'année 1828. Et ce surnom a tellement, aujour- d'hui, fait oublier le nom Lauermann, que le lui enlever deviendrait difficile. Observations. — M. Paul de Mortillet a dit avec raison, dans ses Meilleurs fruits (t. II, pp. 129 et 132), que le bigarreau Napoléon I" n'était pas identique avec le Gros-Cœuret. A mon tour j'affirme aussi que le Wellington s'éloigne entiè- rement du Napoléon, comme le reconnaît le pomologue Jahn, qui l'a longuement décrit en 1861 dans Vlllustrirtes Handbuch der Obstkunde (t. III, p. 519, n° 97), et s'est bien gardé de lui donner le synonyme Napoléon. Thompson, chez les Anglais, repousse également cette synonymie, puisqu'il décrit un bigarreau Wellington et un bigarreau Napoléon , tous deux fort dissemblables. Cerise BIGARREAU NEUE ROTHE. — Synonyme de Bigarreau Rouge Bûttner. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU NEW LARGE BLACK. — Synonyme de Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. 222 lîKÎ [bigarreau noi" Cerisier. 34. Cerise BIGARREAU NOIR BUTTNER. Synonymes. — 1. Guigne BûTTNER's nede schwarze (J. V. Sickler, Teutscher Ohstgurtner,\W-t , t. XXII, pp. 201-203, no 52). — 2. Guigne Buttner's schwarze (Dittricli, Systematisches Hand- buch der Ohstkunde , 1840, t. II, p. 25, no 9). — 3. Guigne Noire de BOttner {Id. ibid.). — 4. Bigarreau Black (Jahn, Illustrîrtes Handbuch der Obstkunde, 1861, t. III, p. 59, no G). — 5. Bigarreau Buttner {Id. ibid.). — 6. Guigne Neue schwarze [Id. ibid.). Description «le l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nom- breux, étalés et arqués, gros, longs, légèrement coudés, marron clair lavé de gris. — Lenticelles : clair-semées , grandes et linéaires. — Coussinets : bien accu- sés. — Yeux : moyens, ovoïdes, faiblement écartés du bois, aux écailles grises. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, vert intense en dessus, vert jaunâtre en dessous, ovales ou ovales-arrondies , courlement acuminées, à bords profondé- ment dentés. — Pétiole : gros et long, flasque, carminé, à glandes saillantes, ovoïdes et vermillonnées. — Fleurs : très-tardives et s'épanouissant successive- ment. Fertilité. — Abondante. Culture. — Tout sujet lui convient, mais ses arbres ont généralement une ramification trop étalée, pour être beaux. Descriittion du Sruit. — Comment attaché : par deux, presque toujours. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : en cœur très-obtus, à sillon plus ou moins marqué. — Pédoncule : grêle et de longueur moyenne, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : légèrement enfoncé. — Peau : d'un rouge noirâtre très- intense, surtout à l'insolation. — Chair : rouge et très-ferme. — Eau : peu abondante , fortement colorée , bien sucrée et sans aucune acidité. — Noyau : assez petit, marbré de rose, ovoïde-arrondi, ayant les joues bombées et l'arête dorsale large , mais non coupante. Maturité. Qualité. - - Vers la mi-juin. Deuxième. Historique. — Le pomologue allemand J. V. Sickler fournit des renseignements très-précis sur l'origine de ce bigarreau : « C'est — disait-il en 1804 — une variété obtenue de semis à Halle-sur-Saale (Saxe) par M. Buttner, conseiller de justice Elle lui donna ses premiers fruits en 1795. » {Teutscher Obstgartner , t. XXII, p. 203.) Calvel, en son Traité sur les i^pinieres (1805, t. II, pp. 147-150), nous apprend que le bigarreautier Noir Buttner, fut, avec soixante-quatorze autres variétés du genre Cerisier, envoyé vers 1801 par ce même Sickler, au nom du baron von Truchsess, de Bettenbourg (Pays-Bas), à Thouin aîné, alors directeur du Jardin des Plantes de Paris. Thouin le fit immédiatement greffer, mais sa propagation dans nos départements s'accomplit si lentement , que seuls encore les principaux arboriculteurs l'y possèdent aujourd'hui. (Irrisieh. BKl [bigarreau noi| 22:^ 35. Cerise BIGARREAU NOIR D'ESPAGNE. Synonymes. — 1. Cerise d'Espagne (Rembert Dodonée, Stirpium historia, cap, Cerasus, n" 2, ('■ilir. d'Anvers de 1552). — 2. Cerise Hâtive d'Espagne noire ( Dittrich , Systemalisches llaniliuch der Obstkunde, 1840, t, II, p. 96, u" 119). — 3. Cerise Schwarze Spanische Fruhe {Id. ihid.). — 4. liiGARREAU Ansell's Fine Black (Thompson, Catalogne of fructf adtivated in t/ie gardeti of ihe liorticdtiiral Society of London, 1842, p. 53, n» 16). — 5. Bigarreau Black {Id. ibid.). — 6. Bigarreau Black Cardon Gean {Id. ibid.). — 7. Bigarreau Early Black [Jd. ibid.). — 8. Bigarreau Spanish Black {Id. ibid.). — 9. Guigne Grosse Schwarze [Id. ibid.). — 10. Guigne Noire {Id. ibid.). — 11. Grosse Guigne Noire {Id. ibid.). — 12. Griotte d'Espagne (Couverchel, Traité des fruitc, 1852, i>. 350). — 13. Bigarreau Lacure (Robert Ilogg, thc Fruit manual , 1862). Descriiitioli fie l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : peu nombreux , légèrement étalés, très-longs, de force moyenne, géniculés, rugueux et ridés, l)run clair jaunâtre lavé de gris cendré. — Zen^/ce/Zes.- très-abondantes, moyennes ou petites , d'un beau gris. — Coussinets : saillants et se prolongeant en arête. — Yeux : gros, ovoïdes -pointus, collés en partie sur l'écorce, aux écailles gri- sâtres. — Feuilles : peu nombreuses, très-grandes, vert jaunâtre, ovales-allon- gées, sensiblement acuminées, planes ou contournées, profondément dentées en scie sur leurs bords. — Pétiole: bien nourri, de longueur moyenne, flasque, quelque peu carminé, à glandes plates ou globuleuses et lavées de vermillon. — Fleurs : précoces ou très-précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Sur Merisier ou sur Mahaleb il fait constamment, n'importe sous quelle forme, d'assez jolis arbres. Description «lu fruit. — Comment attaché .-par deux, ordinairement. — Grosseur : moyenne. — Forme : en cœur obtus, à sillon peu profond. — Pédoncule: assez grêle et de longueur moyenne, planté dans une vaste cavité. — Point pistillaire : plus ou moins enfoncé. — Peau: légèrement rugueuse et d'un rouge-grenat foncé devenant presque noir à la complète maturité ; elle est en outre fine- ment et abondamment ponctuée de gris. — Chair: très-ferme et rouge-amarante. — Eau : suffisante, rosée, acidulé et sucrée. — Noyau : assez gros, ovoïde-arrondi, ayant les joues peu bombées et l'arête dorsale légèrement tranchante. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — Ce bigarreautier est-il réellement origi- naire d'Espagne, comme semble l'indiquer le nom sous lequel, depuis trois siècles, on l'a généralement cultivé? N'ayant jamais pu me procurer de Pomologies espagnoles, je ne saurais me prononcer sur pareille question. Je sais seulement que cette variété a droit de figurer parmi les plus anciennes du genre, puisqu'elle fut, dès 1332, caractérisée en ces termes par un naturaliste de Malines , Rembert Dodonée, mort en 1583 : « Le fruit que vulgairement on nomme Cerise d'Espagne — écrivait-il — est bien charnu, 224 Blfi [bigarreau noi] Cerisier. doux, à peau noire ou d'un rouge foncé qui s'éclaircit sur l'une de ses faces. » {Stirpium histona, cap. Cerasus, n° 2.) Répandu chez les Allemands longtemps avant d'avoir pénétré dans les jardins français , le bigarreau iNoir d'Espagne ici décrit ne doit pas être confondu avec un autre de même dénomination, mais de maturité beaucoup plus tardive, car d'après Dittrich (t. II, p. 36) il mûrit vers la fin d'août, tandis que son homonyme se mange dans les derniers jours de juin. Le bigarreau Noir tardif d'Espagne manque à ma collection. Assez recherché en Allemagne, il n'est cependant pas demem'é complètement étranger aux horticulteurs des environs de Paris, à ceux du moins qui vécurent en 1755, époque à laquelle l'abbé Nohn, pépiniériste et pomologue habitant la Capitale, le décrivit dans son Essai sur t agriculture : « La Cerise d'Espagne — y disait-il — a la queue fort longue, son fruit allongé, d'un rouge très-foncé tirant -sur le noir ; sans un petit goût d'amertume , qu'elle a , elle seroit excellente. Elle mûrit tard et n'est pas commune. « (Page 157.) Ces seules lignes suffiront pour montrer combien ce bigarreau Noir tardif d'Espagne, diffère du hàtif, et même permettront peut-être — qui sait? — de le retrouver chez nous, caché sous quelque surnom. 36. Cerise BIGARREAU NOiR (GROS-). Synonymes. — 1. Cerise Cœur-Noir ( Charles Estieuue, Seminarium et plantarium frudiferarum prœseriim arborum quœ post hortos conseri soient, 1540, p. 78 ; — et Philip Miller, the Garde7ier's and botanit's dictionary , 1768). — 2. Cerise Heaulme-Noir (Charles Estieune , ibidem). — 3. Cerise Cœur Couleur de Sang (Société économique de Berne, Traité des arbres f7'uitiers) 1768, t. II, p. 146). — 4. Cerise du Duc (Hermau Kuoop, Fructologie, 1771, pp. 36 et 40 ; — et Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1861, t. III, p. 89). — 5. Cerise de Gaderop (/«/. iibid.). — 6. Bigarreau Black (J. V. Sickler, Teutscher Obstgurlner , 1796, t. VI, pp. 212 et 217). — 7. Bigarreautier a Gros Fruit noir [Id. ibid.). — 8. Guigne Ochsen {Id. ibid.). — 9. Guigne Gaderopse {la Feuille du cultivateur, année 1804, p. 137; — et Oberdieck, ibid.). — 10. Bigarreau Elk-Horn (Thompson, Transactions of the liorticidtural Society ofLondon, 2« série, 1831, t. I, p. 254). — 11. Bigarreau Elk-Horn of Maryland [Id. ibid.). — 12. Bigarreau Grosse Schwarze {Id. ibid.). — 13. Bigarreau Tradescant's Black {Id.ibid.). — 14. Guigne Noire tardive {Id. ibid.). — 15. Bigarreau Tradescant's (Idem, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of Lo7idon, 1842, p. 54, n" 20). — 16. Bigarreau de Saint-Laud (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d/ornetnent, 1855, p. 12, n» 28). — 17. Bigarreau Large Black (Oberdieck, ibid., pp. 89-90, n» 21). — 18. Guigne Noire cartilagineuse {Id. ibid.). — 19. Bigarreau de Sainte-Marguerite (Robert Hogg, the Fridt manual, 1862). — 20. Bigarreau Noir de Parmentier (Paul de Mortillet, les Meilleurs fridts, 1866, t. II, p. 108). — 21. Cerise Cœuretde Sang {Id.ibid,^. 111). — 22. Grande Cerise Noire osseuse {Id. ibid.). — 23. Cerise de Norvège {Id. ibid., p. 108). llesrription de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : peu nombreux, arqués et très-étalés, gros, de longueur moyenne, bien coudés, rugueux, d'un beau brun fortement lavé de gris cendré sur le côté du soleil et de gris verdâtre sur l'autre face. — Lenticelles : très-rares et peu visibles. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, ovoïdes-pointus, écartés du bois, ayant les écailles grises ou brunes. — Feuilles : peu nombreuses, très-grandes, vert jaunâtre, ovales - allongées, longuement acuminées, souvent contournées, à bords réguhèrement dentés. — Pétiole : gros, très-long, arqué, carminé à la base et portant de Cerisier. BIG [bigarreau noi 223 petites glandes vermillonnées assez plates et de forme arrondie ou allongée. — Fleurs : très-précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le plein-vent, sur Merisier, lui convient admirablement; la basse-tige, le buisson, l'espalier sont loin, au contraire, do le favoriser, vu sa médiocre végétation et ses rameaux beaucoup trop étalés. Descrilitioii du fruit. — Comment attaché : par deux, assez habituellement. — Grosseur : volumineuse. — Forme: inconstante, elle est souvent en cœur très- ^ „. „ . obtus , ou globuleuse irrégu - Gros Bigarreau Noir. ° Deuxièrne Type. Premier Type. lière, ou même ovoïde sensible- ment cylindrique ; son sillon , généralement fort large, man- que presque toujours de pro- fondeur. — Pédoncule : plus ou moins court et très - nourri , planté dans une faible cavité. — Point pistillaire : légèrement enfoncé. — Peau : quittant diffi- cilement la chair et d'un rouge- pourpre intense qui devient à peu près noir à la maturité. — Chair : ferme, croquante, fila- menteuse et rouge violacé. — Eau : suffisante, pourpre, aci- dulé et sucrée , de saveur très- agréable. — Noyau : assez petit, ovoïde-pointu, bombé seulement vers la base, ayant l'arête dor- sale large et saillante. Maturité. — Depuis la mi-juin jusqu'à la fin de ce même mois. Qualité. — Première. B[istori<|iie. — Comme le Gros-Cœuret, décrit ci- dessus (p. 208), le Gros Bigarreau Noir fut primitivement appelé, pour sa forme la plus ordinaire et pour sa couleur, cerise Cœur-Noir, cerise Heaume-Noir. Charles Estienne, le pre- mier auteur qui l'ait caractérisé {Seminarium, p. 78), le nommait ainsi dès 1340 et le disait fort répandu dans les champs et vergers de l'Anjou. En serait-il origi- naire?... La chose paraît d'autant moins improbable, qu'aujourd'hui encore il y porte, particulièrement sur les marchés, le surnom bigarreau de Saint-Laud, rappelant le faubourg Saint-Laud d'Angers, dont les campagnes, précisément, ont formé de tout temps le lieu privilégié des cultures horticoles et maraîchères du pays. Quant à la description qu'a faite de ce fruit, Charles Estienne, en voici l'exacte traduction : « Il existe — explique-t-ii — certaines Cerises, de toutes les plus grosses et les plus noires, à chair également la plus dure, la plus compacte et de saveur douce, dans lesquelles, au moment de la maturité, naissent de petits vers blancs; aussi sont-elles moins longtemps que les autres à se décomposer. Ou les nomme , vu leur forme , Cerises Cœur ou Cerises Heaume » [Seminarium, p. 78.) v. 15 224 BIG [bigarreau noir krtt — lam] Cerisier. Observationi^. — Ce bigarreau a souvent été confondu avec le Gros-Cœuret, nom que Poiteau même lui appliquait en 1846, dans sa Pomologie française; mais cette erreur ne se renouvellerait plus facilement aujourd'hui, car ces deux varié- tés sont bien connues de tous les pépiniéristes. Rappelons cependant que plusieurs synonymes leur sont communs : Cœur, Cœuret, Heaume et Oclisen. Cerise BIGARREAU NOIR DE KRUEGER. — Synonyme de Bigarreau Krûger. Voir ce nom. 37. Cerise BIGARREAU NOIR LAMPE. Synonymes. — 1, Guigne Lampen's schwarze (Van Mons, Catalogue descriptif de partie des arbres fruitiers qui de 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 59^ n" 394). — 2. Bigarreau Lampem's schwarze (Dittricb, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 42). Description de l'arlire. — Bois : très-fort. — Rameaux : assez nombreux, légèrement étalés, gros et longs, un peu coudés, ridés, rugueux et d'un brun clair taché de gris cendré. — Lenticelles : très-abondantes, grisâtres, petites ou moyennes , arrondies ou linéaires. — Coussinets : saillants et souvent se prolon- geant en arête. — Yeux : gros, renflés, ovoïdes-arrondis, faiblement écartés du bois, aux écailles brunes et mai soudées. — Feuilles: peu nombreuses, grandes, vert pâle, ovales ou ovales-allongées, acuminées et plus ou moins contournées, à bords régulièrement dentés. — Pétiole : fort et do longueur moyenne, violacé, peu rigide, ayant des glandes de forme très -inconstante, mais bien dévelop- pées et lavées de rouge brillant. — Fleurs : assez précoces , à épanouissement simultané. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — En le greffant sur Merisier on en obtient de remarquables plein- vent, et, sur Mahaleb, des arbres qui se prêtent aisément à toutes les autres formes, quoiqu'ils soient, cependant, de ramification assez pauvre. Descrifitiou du Sriiit. — Comment attaché : par trois ou par deux, — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : en cœur raccourci et bossue, à sillon bien accusé. — Pédoncule : grêle et de longueur moyenne , inséré dans une très-vaste cavité. — Point pistillaire : enfoncé. — Peau : d'un rouge intense légèrement lavé de rouge brunâtre. — Chair : ferme et blanchâtre, mais avec une teinte rosée. — Eau : suffisante, faiblement colorée, sucrée, acidulé, assez savoureuse. — Noyau: gros, ovoïde-arrondi, ayant les joues peu bombées et l'arête dorsale modérément développée. Maturité. — Premiers jours de juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — Variété allemande importée chez nous depuis sept ans à peine, le bigarreau Noir Lampe n'y est pas encore bien connu; je doute même qu'il y Cerisier. BIG [bigarreau NOIll l>AM — i\Al>l 227 jouisse jamais de quelque réputation, car rien ne le recommande particulière- ment aux amateurs de nouve.autés. Dittricli l'a décrit en 1840 (t. Il, p. 42), Oberdieck en 1861 (t. 11[, p. 477), et ces deux auteurs s'accordent pour le déclarer originaire de la Prusse, où il fut gagné de semis à Guben, en 1810, dans le Jardin de la Société pomologique. Le nom qu'il porte est celui de son obtenteur. Uittrich a fort justement dit que ce fruit, vu sa couleur brunâtre, ne méritait pas le qualificatif Noir, qui le fait ainsi faussement rattacher à tout un groupe de bigarreaux desquels, cependant, il s'éloigne de façon assez marquée. 38. Cerise BIGARREAU NOIR NAPOLÉON III. Deseriiitioit de l'arbre. — Bois: très-fort. — Hameaux: assez nombreux, légèrement étalés, longs et très-gros, géniculés, rugueux, brun clair à l'insola- tion, mais verdàtre du côté de l'ombre, où ils sont en outre quelque peu lavés de gris cendré. — Lenticelles: très-petites, arrondies, des plus clair-semées. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : volumineux, coniques, faiblement écartés du bois, aux écailles brunes et grises. — Feuilles : abondantes, très-grandes, vert jaunâtre , obovales ou ovales - allongées , sensiblement acuminées , planes ou contournées, à bords régulièrement dentés. — Pétiole : long, très -nourri, roide et souvent arqué , rouge violacé , à glandes fort larges , réniformes , aplaties ou globuleuses et colorées entièrement de vermillon brillant. — Fleurs : précoces et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Abondante. Culture. — Sa grande vigueur le rend très-propre au plein- vent haute-tige giefle sur Merisier; la basse-tige sur Mahaleb, et sous toutes formes , lui est aussi fort avantageuse. Uescriptioii tlu iiruit. — Comment attaché : par deux, généralement. — Grosseur : volumineuse. — Forme : incons- tante, elle passe le plus habituellement de l'ovoïde-aliongée et bossuée, à la cylindrique, ou même, parfois, à la trian- gulaire; son sillon est peu marqué. — Pédoncule : long, de force moyenne , insère dans une profonde et assez large cavité, — Point pistillaire : ^etit, grisâtre, occupantle centre d'une faible dépression. — Peau : rouge terne, passant à la maturité au marron foncé si brillant, qu'on la croirait vernie. — Chair :ïosg intense, ferme ou mi-ferme. — Fau : très -abondante, rosée, douce, parfumée et bien sucrée. — Noyau : gros, ovoïde-arrondi, ayant les joues bombées et ^ l'arête dorsale large et des plus coupantes. ( Maturité. — Derniers jours de juin. \ y Qualité. — Première. / ., , __/ Historique. — Ce fut en 1868 mon confrère Simon Louis, de Metz, qui m'expédia le bigarreautier Noir Napoléon, que j'avais vu cité pour la première fois, en 1867, à la page 3 de son Catalogue et sur l'origine duquel je n'ai pu, ces derniers temps, me procurer le moindre 228 RIG [bigarreau noir par — tar] Cerisier. renseignement. Aujourd'hui, ce pépiniériste vient de publier un volumineux et très-remarquable Catalogue descriptif des fruits qu'il possède. Comme il y précise avec soin les variétés dont il est l'obtenteur ou l'importateur, j'espérais rencontrer là quelque note sur la provenance de ce bigarreau. Erreur, le nom de cette variété n'y figure môme pas Laissons donc à d'autres la tâche de retrouver — puisqu'il semble perdu — l'obtenteur de ce boii fruit ; il se peut , après tout , qu'un jour vienne où l'on s'empressera d'en revendiquer la paternité. Pour moi, j'en fais l'aveu, j'ai. de mon chef modifié le nom primitif de ladite variété : je l'ai appelée bigarreau Noir Napoléon III , au lieu de bigarreau Noir Napoléon , afin qu'elle ne put être confondue avec celle, beaucoup plus ancienne, généralement nommée bigarreau Napoléon, ou Lauermann (voir page 219). Cerise BIGARREAU NOIR DE PARMENTIER. — Synonyme de Bigarreau Noir {Gros-). Voir ce nom. Cerese bigarreau NOIR TARDIF D'ESPAGNE. — Voir Bigarreau d'Espagne, au paragraphe Observations. 39. Cerise BIGARREAU NOIR DE TARTARIE. Synonymes. — 1. Cerise de Fraser (Forsyth, Treatise on tlie culture and management of fruit trees, traduction française de Pictet-Mallet , 1805, p. 76). — 2. Cerise Noire en Cœur de Ronald {lid. iibid.). — 3. Bigarreau Circassian (Thompson, Transactiojis of the horticidtural Society of London , 2^ série, 1831, t. Jer, p. 255). — 4. Bigarreau Fraser's Tartarian (M. ibid.). — 5. Bigarreau Ronalds's (M. ihid.). — 6. Bigarreau Ronalds's Black {Id. ibid,). — 7. Bigarreau Tartarian {Id. ibid.). — 8. Guigne Frasers Tartarische schwarze {Id. ibid.). — 9. Bigarreau Black Circassian (Lindley, Guide to the orchard and kitchen garden, 1831, p. 149, no 17). — 10. Bigarreau Black Russian [Id. ibid.). — 11. Bigarreau Black Tartarian {Id. ibid.). — 12. BIGARREAU Fraser's Black {Id. ibid.). — 13. Bigarreau Fraser's Black Tartarian {Id. ibid.). — 14. Bigarreau Ronalds's Large Black {Id. ibid.). — 15. Bigarreau Superb Circassian {Id. ibid.). — 16. Guigne Noire de Tartarie de Fraser (Dittrich, Syste- matisches Handbuch der Obstkunde, 1840 , t. II, p. 26, n» 11). — 17. Guigne Noire de Circassie (Cliarles Morren, lu Belgique horticole, 1833, t. III, p. 66). — 18. Bigarreau Double (Elliott, Fruit book, 1854, p. 189). — 19. Guigne Circassienne (Oberdieck, Illustrirtes Handbuck der Obstkimde, 1861, t. III, pp. 61-62, no 7). — 20. Guigne Noire de Russie {Id. ibid.). — 21. Bigarreau Sheppard's Seedling (Robert Hogg, the Fruit manual, 1862). — 22. Bigarreau Bedford Prolific (John Scott, the Orxhardist, 1872, p. 162). — 23. Bigarreau Sheppard's Bedford Prolific {Id. ibid.). Descriiitioii de l'arlire. — Bois : très-fort. — Rameaux: nombreux, éta- lés, gros, assez longs, bien géniculés, ridés, brun-jaune verdâtre taché de gris cendré. — Lenticelles : abondantes, petites ou moyennes et généralement de forme arrondie. — Coussinets : peu ressortis mais se prolongeant en arête. — Yeux : volumineux, coniques-aigus, gris et légèrement écartés du bois. — Feuilles : nom- breuses, de grandeur moyenne, vert pâle, ovales ou ovales-allongées, longuement acmninées, planes ou contournées, à bords fortement dentés. — Pétiole: grêle, flasque, très-long, violacé, à glandes aplaties et complètement vermillonnées. — Fleurs : précocos et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il pousse dans son ensemble si régulièrement, et sa vigueur est Cerisier. lîKi [niGARREAU NOIU TAU] 229 Bigarreau Noir de Tartarie. si grande, qu'il fait sur Merisier d'admirables plein -vent. Quant aux formes basses, sur Mahaleb, toutes lui sont parfaitement applicables. Desci*i|itioiB «lu fruit. — Comment attaché : par trois, généralement. — Grosseur : moyenne, mais quelquefois un peu plus volumineuse. — Forme : en cœur très -obtus, et souvent aussi globuleuse des plus comprimées aux pôles; le sillon est rarement bien visible. — Pédoncule : long , de moyenne force , implanté dans une assez vaste cavité. — Point pistillaire : petit, grisâtre, sensi- blement enfoncé, — Peau : unicolore, d'un rouge si brunâtre qu'à la complète maturité du fruit elle paraît vraiment toute noire. — C/tair : rouge -grenat foncé, ferme et quelque peu fdamenteuse. — Eau : abondante, très-sucrée, acidulé, sa- voureusement parfumée. — Noyau: moyen, arrondi, légè- rement aplati , uni , sauf auprès de l'arête dorsale , où il est assez rugueux; celle-ci n'est pas très-développée. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première. Histoi'iciue. — De deux assertions émises sur la prove- nance de ce bigarreautier si digne de culture, celle qui le déclare originaire soit de Tartarie, soit de Circassie (Russie d'Europe), est la seule qu'on puisse accepter, car elle repose sur des faits constants. L'autre, au contraire, qui voudrait le rattacher à l'Espagne , n'est qu'un simple on-dit dont se fit l'écho, en 1831, le docteur Lindley, pomologue anglais des plus connus. Du reste, voici les principaux textes pro- duits à ce sujet, on verra d'après eux si mon opinion doit ou non prévaloir. Citons d'abord William Forsyth, qui dès 1802 caractérisa cette variété : « La Grosse Cerise 'Noire en Cœur, de Ronald — écrivit-il — fut apportée de Circassie dans la Grande-Bretagne, en 1794. M. Ronald, pépiniériste à Brentford, est le seul, je le crois du moins, qui l'ait encore cultivée chez nous, où cet été même (1801) il m'en ofïi-ait quelques fruits. » [Treatise on the culture of fruit irees, 1802, p. 80.) Lindley vint ensuite , qui parla de toute autre façon : « Le Bigarreau Noir de Tartarie — expliquait-il en 1831 — passe généralement pour avoir été introduit dans notre pays par M. John Frazer, qui le rapporta de Russie pendant l'automne de 1796. La Pomona Londinensis , elle, prétend qu'il fut tiré de la Circassie, en 1794, par M. Hugh Ronalds, de Brentford. Enfin on le dit, aussi, natif d'Espagne, d'où il aurait gagné les jardins russes, puis, de ces derniers, l'Angleterre. » {Guide to theorchard and Utchen garden, pp. 149-1 oO.) En 1832 Thompson, autre pomologue anglais, à son tour s'occupa de cette variété ; il le fit dans le tome I" de la 2*^ série des Annales de la Société d'Horticulture de Londres (p. 255), mais se contenta de reproduire, quant à l'origine dudit bigar- reautier, le passage de Lindley qu'on vient de lire. Et depuis lors cette question de provenance, jointe à celle de priorité entre les deux importateurs Fraser et Ronalds, demeura indécise. Aujourd'hui (1875) , grâce au docteur Robert Hogg, président du Comité pomologique de la Société d'Horticulture de Londres , je regarde ces questions comme résolues. Le docteur dit effectivement : « Le mérite d'avoir introduit chez nous l'excellent bigarreau Black Tartarian, appartient ^30 BIG [bigarreau noir til — tro] Cerisier. au défunt M. Hugues Ronalds, de Brenlford, qui publia eu 1794 un Prospectus, dont je POSSÈDE COPIE, dans lequel il annonçait qu'il allait mettre en vente, à raison de cinq shillings l'arbre (6 fr. 2b), des sujets de cette variété. Plus tard, en 1796, M. John Fraser l'apportait également de Russie, où il l'avait acheté d'un Allemand qui le cultivait à Saint-Péters- bourg. » [The Fruit manual, 4<= édition, 1875, p. 19o.) En France, le bigarreau Noir de Tartarie ne pénétra guère avant 1825, mais par contre il s'y propagea avec une rapidité vraiment exceptionnelle, que justi- fient bien, d'ailleurs, les qualités dont il est doué. 40. Cerise BIGARREAU NOIR DE ÏILGNER. Ueseriiïtion «Be l'arhre. — Dois : très-fort. — Rameaux : peu nombreux, étalés, longs et gros, légèrement flexueux, assez lisses, brun clair lavé et taché de gris. — Lenticelles : clair-semées. très-variables de forme et de dimension. — Coussinets : saillants. — Yeux : gros, coniques-pointus, gris et faiblement écartés du bois. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, vert clair, ovales ou ovales-allon- gées, acuminées, planes ou contournées, à bords .régulièrement dentés. — Pétiole : long, bien nourri, arqué, coloré, à glandes arrondies ou allongées et carminées pour la plupart. — Fleurs : précoces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Convenable. Culture. — Il croît parfaitement sur tout sujet et sous toute forme , mais sa ramification, toujours pauvre, toujours très-étalée, lui donne un vilain aspect. Description «Iw firisit. — Comment attaché : par trois, généralement. — Grosseur : volumineuse. — Forme : en cœur régulier et plus ou moins allongé, à sillon faiblement accusé. — Pédoncule : court et fort, inséré dans une étroite cavité. — Poiyit pistillaire : à fleur de fruit. — Peau : unicolore, d'un rouge presque noir à la complète maturité. — Chair: croquante, très-ferme et rouge-amarante. — Eau : suffisante, rouge violâtre, assez sucrée, acidulé, possédant une légère amertume. — Noyau : gros , ovoïde , un peu bombé , ayant l'arête dorsale large et tranchante. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Deuxième. Higtorifiue. — Ce bigarreau est un gain allemand obtenu vers 1835 dans le Jardin fruitier do la ville de Guben (Prusse), et qui fut dédié au personnage dont il porte le nom. Je l'ai reçu du Wurtemberg en 1867. Mon Catalogue de 1868 (p. 14, n° 93) le signala, mais on l'y qualifiait erronément de guigne. Il ne saurait effective- ment , vu sa chair croquante et très-ferme , prendre rang parmi ce groupe du genre cerisier. Cerise BIGARREAU NOIR DE TROPRICIITER. — Synonyme de Guigne Troprichtz. Voir ce nom. Cerisier. BIG [bigarreau noi — oxj 231 41. Cerise BIGARREAU NOIR WINKLER. Synonymes. — 1. BIGARREAU WiNKLKu's SCHWARZE (Van Mous, Catalogue descriptif <1 p. partie (Irs ri)'//rrx fruitiers qui (te 1798 à 1823 ont formé sa collection, p. 58 , u» 323). — 2. BiGARliEAU Winkleh's Black (John Scott, the Orchardist, 1872, p. 1G2). Deseriptio» de l'arlire. — Dois : très-fort. — Hameaux : peu nombreux, faiblement étalés, très-gros, assez longs, non génicnlés, lisses, brun foncé lavé de gris cendré. — Lenticelles : petites , arrondies et clair-semées. — Coussinets : bien accusés. — Yeux : très-gros, coniques, à. peine écartés du bois, aux écailles grisâtres et souvent mal soudées. — Feuilles : peu nombreuses, des plus grandes, vert jaunâtre plus ou moins panaché, ovales ou ovales - allongées , acuminées et contournées pour la plupart , et sensiblement crénelées sur leurs bords. — Pétiole : très-long et très-fort , souvent arqué , légèrement coloré , à glandes arrondies, bien apparentes, lavées de carmin. — Fleurs: précoces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il se montre vigoureux sous toute espèce de forme et sur n'im- porte quel sujet; sa maigre ramification est le seul défaut qu'on puisse lui reprocher. Descfiiitioit du fruit. — Comment attaché : par deux, assez habituellement. — Grosseur : moyenne. — Forme : en cœur plus ou moins arrondi et bossue, à sillon prononcé. — Pédoncule : de grosseur et longueur moyennes, planté dans une vaste cavité. — Point pistillaire : sensiblement enfoncé. — Peau : unicolore , d'un rouge - grenat intense. — Chair : rouge pâle, ferme, non filamen- teuse. — Fau : peu abondante, rosée, bien sucrée, acidulé et très-savoureuse. — Noyau: assez gros, ovoïde-arrondi, peu bombé, ayant l'arête dorsale longue et saillante. Maturité. — Commencement de juin. Qualité. — Première. HisAorique. — M. Winkler , membre de la Société pomologiquc de Guben (Prusse), obtint de semis cette variété dans le Jardin social même. Elle remonte environ à 1833 et fut décrite pour la première f(jis par Dittrich, en 1840, dans le Systématise lies Handbuch der Obstkunde (t. II, p. 40). Je la cultive depuis 1867. Cerise BIGARREAU ORDINAIRE. — Synonyme de Bigarreau Commun. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU OX. nom. — Synonyme de Bigarreau Gros-Cœu7'et. Voir ce 230 Cerise BIGARREAU PAPALlil nom. BIG [bigarreau pai' — pri] Cerisier. Synonyme de Bigarreau Reverchon. Voir ce Cerisier BIGARREAUTIER A PETIT FUUIT ROUGE IIATIF. — Synonyme de Bifjarreautier Roiuje hâtif {Petit-). Voir ce nom. 42. Cerise BIGARREAU PRINCE ROYAL DE HANOVRE. Srynonymei — Bigarreau Kronprinz von Hannover (Oberdieck, lUmlnrtes Ilundbuch der Ohstkunde, 1861, t. III, p. 479, n» 77). Description île l'arbre. — Bois : fort. — i?awea?b8ei*vationN. — Il existe également une Guigne Ihmçje fUittaer, du même semeur, et que notre Jardin des Plantes reçut avec le bigarreau ici décrit, je ne la possède pas ; cependant je la signale afin qu'aucune confusion n'ait lieu pour CCS deux fruits de semblable dénomination. Je signale aussi, dans le môme but, un Bigarreau Rouge tardif Butiner, qui n'a pas encore pénétré, je le crois du moins , chez les pépiniéristes français, mais qu'a minutieusement caractérisé le pomologue Oberdieck, en 1861 (page 489, n° 82, du t. Il de V Illustrirtes Handbuch der Obstkunde). Cerise BIGA.RREAU ROUGE FONCÉ, nom. Synonyme de Bigarreau Violet. Voir ce Cerise BIGARREAU ROUGE DE GOUBEN. — Synonyme de Bigarreau Rouge de Guben. Voir ce nom. 50. Cerise BIGARREAU ROUGE (GROS-). ISynonymcis. -- 1. Bigarreautier a Gros Fruit RorCE (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 163). — 2. Bigarreau Royal (la Bretonnerie, VÈcole du jardin fruitier, 1784, t. II, p. 191). — 3. Cerise Royale (PiroUe, l'Horticulteur frajiçais ou le Jardinier amateur, 1824, p. 327;. — 4. Bigarreau Large Red (EUiot, Fruit book, 1854, p. 219). — 5. Bigarreau Red {Id. ibid.). — 6. Bigarreautier a Fruit dur Rouge (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863., t. VII, u° 7). — 7. Bigarreautier a Gros Fruit Rouge très-foncé {Id. ibid.). — 8. Cerise Albanes {Id. ibid.). — 9. Cerisier a Grosses Cerises {Id. ibid.). — 10. Cerise Lyo?^naise {Id. ibid.). llesci'iptioii "de l'arbre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : nom- breux, étalés et souvent arqués, assez longs et assez grêles, flexueux, rugueux et d'i/n brun jaunâtre légèrement lavé de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, petites, grisâtres, arrondies ou linéaires. — Coussinets : bien accusés. — Yeux: en partie collés sur l'écorce, gros, ovoïdes-aigus, aux écailles brunes et faiblement entr'ouvertes. — Feuilles : peu nombreuses, assez grandes, vert pâle, ovales ou ovales-allongées, longuement acuminées et parfois contour- nées, ayant les bords profondément dentés. — Pétiole : long et grêle, flasque, carminé, à glandes moyennes, allongées ou arrondies, vermillonnées, peu saillantes. — Fleurs: pré- coces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Satisfaisante. (-ULTURE. — Sur Mahaleb il fait de passables buissons, quenouilles et basses-tiges, qui cependant sont pauvrement ramifiées ; la haute-tige sur Merisier lui est beaucoup plus avantageuse. Desci*i|itioii tlii Iriiit. — Comment attaché : par deux , très -habituellement. — Grosseur : volumineuse, souvent même considérable. — Forme : en cœur sensiblement arrondi, à sillon large mais peu creusé. — Pédoncule : de force et longueur moyennes, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : petit et saillant. — Peau : épaisse et brillante, rouge vif à l'insolation, jaunâtre striée et marbrée de rose sur l'autre face. — Choir : assez ferme et d'un blanc sale. — • Eau : abondante, V. 16 242 B[G [bigarreau rougk gub] Cerisier. incolore, bien sucrée, acidulé et parfumée. — Noyau : petit, ovoïde-allongé, légèrement bombé , ayant i'arèto dorsale large et peu ressortie. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. Iïistori€|ne. — Je n'ai rien rencontré qui me permette d'assigner, même bypotbétiquement, une origine quelconque à ce bigarreau tier, que chez nous signala Duhamel en 1768 (t. I, p. 163), sans nul renseignement d'âge ni de pro- venance. Depuis lors, plusieurs de nos pomologues ont décrit un Gros Bigarreau Rouge, mais tous n'ont pas eu sous les yeux la variété caractérisée par Duhamel. Ainsi le bigarreau donné sous ce nom par M. Paul de Mortillet (1866, t. II, p. 104), qui le réunit à ceux de Duhamel, Noisette (1839, p. 84) et Poileau (1846, t. Il, n° 7), ne peut aucunement leur être assimilé. Le mien est bien celui de Duhamel et du Congrès pomologique (t. YII, n° 7), mais non celui de Noisette et de Poiteau. Du reste, ces deux derniers pomologues n'ont jamais dit que leur Gros Bigarreau Rouge fût le même que le fruit dénommé de la sorte en 1768 par Duhamel. Les Allemands le cultivaient déjà en 1776, nous apprend la Pomona franconica de Mayer (t. Il, p. 10); et l'on voit aussi dans l'Horticulteio^ français, de Pirolle (p. 327), qu'en 1824 on le rencontrait communément, sous le surnom Cerise Royale, dans le territoire Messin, où même, ajoute cet auteur, il montrait des qualités exceptionnelles. 51. Cerise BIGARREAU ROUGE DE GUBEN. Syiioiiymcs. — 1. BiOARREAU RoUGE-Brun de Goubenn (Eugène Glady, Revue horticole, 18tî!j, p. 431). — 2. Bigarreau Rouge de Gouben (Robert Ilogg, the Fruit munual,^. 81). — 3. Bigar- reau Early Red (W. ibid.). DeseviptioBi rte l'sarlïre. — Bois : de moyenne force. — Rameaux : peu nombreux, étalés, de grosseur et longueur moyennes, non géniculés, lisses et d'un brun amplement lavé de gris cendré. — Lenticelles : clair-semées, petites, arrondies. — Coussinets: bienressortis. — Yeux : très-gros, coniques-pointus, écartés du bois, aux écailles grises et légèrement disjointes. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, vert jaunâtre, obovales ou ovales - allongées, acuminées, rarement contournées, à bords dentés régulièrement. — Pétiole: grêle, des plus longs, carminé, à glandes moyennes , aplaties et très - vermillomiées. — Fleurs : précoces, s'épanouissant successivement. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Le plein-vent sur Merisier est la forme qui lui convient particulièrement , sa vigueur n'étant pas assez grande pour le greffer avantageusement sur Mahaleb et l'y destinera l'espalier, au buisson, ou bien à la basse-tige. De^ei'iiiiioiB «lu fii'iiit. — Comment attaché : par deux, généralement. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : en cœur irrégulier, plus ou moins obtus et comprimé sur ses deux faces, à sillon peu prononcé. — Pédoncule: long et grêle, planté dans une étroite mais profonde cavité dont les bords sont sensiblement bossues. — Point pistillaire : petit et placé dans une Cerisier. nid [bigarreau rouge HAT 243 dépression de forme presque triangulaire. — Peau: épaisse et d'un rouge sombre qui passe au rouge-brun à la complète maturité. — Chair : ferme, croquante et violàtre. — Eau .abondante, légèrement rosée, douce, très-parfuméc et très- sucrée. — iVoym< .• assez gros, ovoïde, bombé, ayant l'arête dorsale fort large mais peu tranchante. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. llistoiûciiie. — Ainsi que son nom l'indique, ce fruit provient de la ville de (.îuben (Prusse), où il fut obtenu de semis dans le Jardin de la Société pomo- logique, vers 1845. Déjà cultivé chez les Russes en 1858, on l'adressa de (Crimée, cette même année, à M. Eugène Glady, négociant à Bordeaux, qui tout aussitôt, s'empressant de le propager, m'en offrit quelques greffons. 52. Cerise BIGARREAU ROUGE" HATIF (PETÏT-). Synonymes. — 1. Bigarreautier a Petit Fruit Rouge hatif (Duhamel, Traité des arbres fruitiei's, i7G8, t. I, p. 166). — 2. Bigarreau Petit-Cœuret (le Berriays, Traité des jardiiis, 1784, t. I. p. 244). — 3. Petit Bigarreau Rouge {Id. ibid.). Deseriptioii de l'arbve. — Bois : fort. — Rameaux : nombreux, très-étalés, arques, gros et longs, flexueux, brun jaunâtre, maculés de gris cendré à leur sommet, complètement lavés de même à leur base. — Lenticelles: rares, petites, allongées. — Coussinets : peu ressortis. — Yeux : des plus gros, coniques-pointus et très -écartés du bois, aux écailles brun clair. — Feuilles : nombreuses, de gran- deur moyenne, minces, ovales ou obovales, courtement acuminées, vert pâle en dessus, vert blanchâtre en dessous, ayant les bords profondément dentés et sur- dentés. — Pétiole: grêle, très-long, flexible, fortement carminé, à petites glandes plates, arrondies et violàtres. — Fleurs : pré- coces et s'épanouissant simultanément. Fertilité. ~ Ordinaire. Culture. — On le greft'e indistinctement sur Mahaleb ou sur Merisier; il y fait de vigoureux arbres, mais dont l'abondante ramification est toujours trop étalée pour que la forme pyrami- dale leur convienne beaucoup. Desei'iiiiioia du fi'tiit. — Comment attaché : par deux , et quelquefois aussi par trois. — Grosseur : moyenne. — Forme: en cœur irrégulier, ou ovoïde aplatie sur les deux faces, à sillon bien accusé. — Pédoncule : très-long, grêle, planté dans une vaste cavité. — Point pistillaire : petit, saillant et noir. — Peau : à fond jaunâtre, mais presque entièrement nuancée de rose intense sur le côté de l'ombre et de rouge vif brillant à l'insolation. — Chair : blanchâtre et ferme. — Fau : des plus abondantes, incolore, douce, très -sucrée, savourcu sèment parfumée. — Noyau : moyen, ovoïde, ayant les joues légère- ment convexes et l'arête dorsale peu développée. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première. J>l(i [bigarreau rou — spa] Cerisier. llistorifiiie. — En 1768, époque à laquelle Duhamel publia son Traité des arbres fruitie/'s, où fut signalé pour la première lois le bigarreautier à Petit Fruit Rouge hàtif, cet arbre était encore tout nouveau dans les environs de Paris, dont il me semble originaire. Aussi Duhamel, faute d'avoir pu l'étudier assez longtemps, le suppusa-t-il identique avec le Petit Bigarreau Blanc hàtif : « Le Bigarreautier à Petit Fruit Rouge hâtif — di)-'pit-il — variété admise par beaucoup de jardinioi's et de pépiniéristes, ne se distingue de la précédente [le Bigarreautier à Petit Fruit Blanc tiàtit'j que par la couleur du l'ruit, la chair un peu plus i'ernie et l'eau un peu plus relevée. Mais ayant trouvé sur la variété précédente beaucoup de l'iuits qui ont toutes ces qualités lorsqu'ils ont demeuré sur l'arbre plus longtemps, mieux exposés, et plus frappés du soleil que les autres, et qu'ils y ont acquis une parfaite maturité; d'ailleurs n'ayant jamais vu de Bigarreautier à Petit Fruit liàlif qui porte tous ou la plus grande partie, de ses fruit?, rouges, je ei'ois pouvoir regarder l'existence de cette variété au moins comme douteuse. » (Tome II, pp. lCC-167, n" 4.) Cette erreur ne fut nullement partagée par le Berriays, émule et contemporain de Duhamel. Dans la seconde édition de son Traité des jardins, qui date de 1785, je vois eu effet (t. i, p. 244) décrit sous le n° 1 le Petit Bigarreau Blanc hàtif, puis sous le n° 2 notre Petit Bigarreau Rouge hàtif. Si l'on veut bien, au reste, com- parer la description de ce dernier fruit avec celle que nous donnons plus haut (p. 182) du Petit Bigarreau Blanc hàtif, il sera très-facile de constater les caractères parfaitement tranchés qui distinguent ces deux variétés. Cerise BIGARREAU ROUGE (PETIT-). — Synonyme de Bigarreau Bouge hâtif {Petit-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU ROUGE -POURPRE. — Synonyme de Bigarreau Bouge {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU ROU(}E TARDIF BÏfTTNER. — Voir Bigarreau Bouge Bûttner, au paragraphe Observations. Cerises BIGARREAU ROYAL. — Synonymes de Bigarreau Blanc {Gros-), et de Bigarreau Bouge {Gros-). Voir ces noms. Cerises: BIGARREAU DE SAINT-LAUD, BIGARREAU DE SAINTE-MARGUERITE. ' Synonymes de Bigarreau . iyo?V(G'ros-).Yoircenom. Cerise BIGARREAU DE SEPTEMBRE. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerises : BIGARREAU SHEPPARD'S BEDFORD PR0L1FIC,\ Synonymes de Bi- ( garreauJSoirdeTar. — BIGARREAU SHEPPARD'S SEEDLING, ) ^«'^^■'^- "^«ir ce nom. Cerise BIGARREAU DE SPA. — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerisier. BIG [itlGAUREAU Sl'A — TARJ 24o Cerise BIGARREAU SPANISH BLACK. — Synon. do Bigarreau Noir d'Espagne. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU SPITZEN SCIIWARZE. — Synonyme de Guùine Noire de Spitz. Voir ce nom. Cerise BIGARREAU SPOTTED. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerise BIGARREAU SUPERB CIRCASSIAN. — Synonyme et linéaires, abondantes, mais presqu'invisibles. — Coussinets : modérément ressortis et prolongés en arête. — Yeux : volumineux, ovoïdes-obtus, collés en partie sur l'écorce, aux écailles brunes et disjointes. — /'>i Montmorency à Courte — GRIOTTE DE. MONTMORENCY (GROSSE-), j C'^^ewe. Voir ce nom. Cerise GRIOTTE MORELLE (GROSSE-). — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerise GRIOTTE MORELLO DE CHARMEUX. — Voir Griotte à Ratafia [Grosse-), au paragraphe Observations. Cerisier. GRl [griotte nai] 293 77. Cerisier GRIOTTIER NAIN PRÉCOCE. Synonymes. — 1. Cerisier Nain (Charles Esticnne, Sr.minarivm , 1540, p. 76; — et Herman Knoop, Fnictologie , 1771, pp. 36 et 41). — 2. Cerise Précoce (la Qulntlnye , Instruction pour les jardins fruitiers et potagers , 1690, t. I, p. 429). — 3. Cerise Small May (Stephen Switzer, the Prndical fruit-gardener, 1724, p. 139; — et Thompson, Transactions- of the horticidtural Society of London , 2o série, 1832, t. I, pp. 291-292).— 4. Cerisier Nain a Fruit Rond Précoce (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 168). — 5. Cerise Early May (Philip Miller, the Gardener's and botanit's dictionary, 1768, n" 2 ; — et Thompson, Transactions, etc., ibid. ) . — 6. Cerise de Mai (Société économique de Berne, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 146). — 7. Cerise Turque (Herman Kuoop, Fnictologie, 1771, pp. 36 et 41). — 8. Griotte Amarelle (Mayer, Pomona franconica , 1776, t. II, p. 36, n» 11). — 9. Petite Cerise Rouge Précoce {Id. ibid.). — 10. Cerisier Nain Précoce (le Berriays, Traité des jardins , 1785, t. I, p. 250). — 11. Cerise de Mai Printanière (de Chazelles, traduction du Dictionnaire des jardi- niers, de Philip Miller, 1786, t. II, p. 268). — 12. Cerise Indul (Pierre Leroy, d'Angers, Catalogue de ses jardins et pépiiiiè-es, 1790, p. 28). — 13. Cerise Kônigliche Amarelle (Thompson, Transactions, etc., ibid.). — 14. Griotte Fruhe Zwerg {Id. ibid.). — 15. Cerise Indulle (Thompson, Catalogue of fridts cidtivatcd in the garde?i of the horticultural Society of London , 1842, p. 60, no 53). — 16. Cerise Précoce de Montreuil (Id. ibid.). — 17. Griottier Hatif {Id. ibid.). — 18. Griottier Précoce (Id. ibid.). — 19. Cerise Indulle d'Orléans (Idem, Jour7ial of the horticultural Society of London, 1853, t. VIII, p. 251 ). — 20. Cerise Small Early May (Robert Hogg, the Fruit manual , 1875, p. 203). Description de l'arbre. — Bois : très-faible. — Rameaux : très-nombreux et des plus étalés, souvent arqués, grêles, de longueur moyenne, très-géniculés, rugueux et d'un brun verdàtre légèrement lavé de gris cendré. — Lenticelles : arrondies, très-rares, excessivement fines. — Coussinets : aplatis. — Yeux: petits et ovoïdes -pointus, sensiblement écartés du bois, aux écailles brunes et très- disjointes. — Feuilles : abondantes, très-petites, vert foncé, obovales ou elliptiques, longuement acuminées, faiblement canaliculées, ayant les bords irrégulièrement et peu profondément àeiûé?>.~ Pétiole : court, grêle, très-roide, non glanduleux, non carminé. — F/e?escri|itioii de l'arbre» — Bois: très-faible. — Rameaux : nombreux, très- étalés, grêles, peu longs, non géniculés, lisses et d'un brun intense amplement lavé de gris cendré. — Lenticelles: rares, très-fines, arrondies. — Coussinets: 296 GRI [griotte ost] Cerisier. aplatis. — Yeux: petits, coniques-pointus, renflés, écartés du bois, aux écailles brunes ou grises. — Feuilles: nombreuses, des plus petites, vert pâle, ovales ou obovales, longuement acuminées, planes ou contournées, à bords finement dentés. — Pétiole: grêle, très-court, assez rigide, à petites glandes arrondies et saillantes. — Fleurs: précoces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Très-grande. Culture. — La haute-tige sur Merisier, pour plein-vent, lui convient peu, jamais il n'y est d'un bel aspect, par ses branches trop retombantes qui en font lin vrai pleureur ; mieux vaut donc le greffer sur Malialeb , car les formes naines lui sont très -favorables. Description du fruit. — Comment attaché : par un, le plus habituellement. — G^'osseur : moyenne. — Forme: sphérique, à sillon rarement bien apparent. — Pédoncule : de longueur moyenne , assez grêle , inséré Griotte d'Ostheim. , ., , ° , n •.•.•//• t - + dans une cavité prononcée. — Point pistiUaire : légèrement enfoncé. — Peau : brillante, passant, à la maturité, du brun noir au noir intense. — Chair : un peu ferme, noirâtre et remplie de filaments rosés. — Eau : abondante, rouge-sang, faiblement sucrée, fortement acidulée. — Noyau : petit et arrondi, très-bombé, ayant l'arête dorsale large, aplatie. Maturité. — Vers la mi-juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — Dans les dernières années du xviii* siècle cette griotte fut envoyée de Bettenbourg (Bavière) au Jardin des Plantes de Paris , par le baron von Truchsess, grand amateur d'arboriculture fruitière. Dès 1809 elle figu- rait sur le Catalogue de la pépinière du Jardin du Luxembourg (p. 22 , n° 31 ) , sous son présent nom, d'Ostheim, dont Calvel en 180S avait erronément fait Oslhein {Traité sur les pépi- nières, t. Il, p. 152), et que quarante ans plus tard {Cata- logue 1846, p. 15) je devais à mon tour, par suite d'une mauvaise lecture, changer en griotte d' Athènes. Ce fruit n'est pas originaire d'Allemagne, mais de la Sierra- Moréna, chaîne de montagnes du sud de l'Espagne, d'où le docteur Klinghammer, nous apprend Oberdieck {Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1861, t. fil, p. 187), le rapporta pendant la guerre dite de la Succession (1701 à 1713). Cultivé d'abord dans le duché de Saxe-Weimar, il s'y répandit surtout aux environs de la ville d'Ostheim , et cette particularité lui valut le nom sous lequel il est aujourd'hui le plus généralement connu. Cerises: GRIOTTE D'OSTHEIM (GROSSE-), - GRIOTTE D'OSTHEIM (PET.TK-).Ï ''TZtJt^Z:: ''" — GRIOTTE OSTHEIMER , Cerisier. (JRI [griotte i'al—por] 297 Cerise GRIOTTE DE LA PALEMBRE. — Synonyme de censé Ambrée (Grosse-). Voir ce nom. Cerisier GRIOTTIER A PETIT FRUIT NOIR, \ Synonymes de Griotte à [ Ratafia {Grosse-). Voir ce Cerise GRIOTTE PICARDE, ; i^o»^- Cerise GRIOTTE POHLNISCHE. — Synonyme de Griotte de Kleparoiu. Voir ce nom. Cerise GRIOTTE DU POITOU. — Synonyme de Griotte à Courte Queue. Voir ce nom. 80. Cerise GRIOTTE DE PORTUGAL. (Synonymes. — 1. Cerise de Portugal (Merlet, V Abrégé des bons fruits, 1667, pp. 26-27). — 2. Griotte Archiduc (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 191). — 3. Griotte Royale {Id. ibid.). — 4. Griotte Royale de Hollande [kl. ibid.). — a. Cerise d'Archiduc (Société économique de Rerne, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, p. 146). — 6. Griotte Grosse Spanische (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. II, p. 40, n» 21). — 7. Cerise de l'Archiduc (Fillassier, Dictionnaire du jardinier français, 1791, t. Il, p. 582). — 8. Cerise Roy'ALE de Hollande (Id.ibid.). — 9. Griotte Dauphine (Calvel, Traité sur les pépinières, 1805, t. II, pp. 141-142). — 10. Griotte de Gaux (Pirolle, l'Horticidteur français, 1824, p. 329).— 11. Griotte Arch-Duc (Robert Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of London, 1826, p. 26, no 197). — 12. Cerise Archduke (George Lindley, Guide lo the orchard and kitchen garden, 1831, p. 141, n" 2). — 13. Cerise Portugal Duke (Id. ibid.). — 14. Cerise Doctor (Dittrich, Sgstematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 102). — 15. Cerise Courte-Queue de Bruges (L. de Bavay, Annales de pomologie belge et étran- gère, 1853, t. I, p. 81).— 16. Griotte Douce-Royale {Id. ibid.). — 17. Cerise Portugaise {Id. ibid.). — 18. Cerise Brune de Bruges (Pépinières belges de la Société Van Mons, Catalogue général et descriptif, 1855, t. I, p. 81). — 19. Cerise Gewôhnliche Muskateller (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Otjstkunde, 1861, t. III, p. 497). — 20. Cerise Muscate Commune {Id. ibid.). Descriiitiolt de l'arhre. — Bois : fort. — Rameaux: très-nombreux, légè- rement étalés, grêles et de longueur moyenne, très-géniculés, lisses et d'un brun clair taché de gris cendré. — Lenticelles : rares, petites, arrondies. — Coussinets : saillants et souvent se prolongeant en arête. — Yeux: moyens, coniques, bien arrondis, grisâtres, écartés du bois et quelquefois même développés en brin- dilles. — Feuilles: abondantes, petites, vert cendré, obovales, accuminées, cana- liculées , parfois contournées , finement dentées et crénelées sur les bords, puis portant à leur base de petites glandes arrondies ou allongées, saillantes et très- faiblement lavées de rouge pâle. — Pétiole : peu nourri, très-court, rigide et violacé. — Fleurs : assez tardives , à épanouissement successif. Fertilité. — Très-grande. Culture. — Il fait sur Merisier des plein-vent haute-tige très-réguliers et de beaucoup d'avenir. Pour formes naines, et afin d'appauvrir un peu sa riche végé- tation, on le greffe sur Mahaleb. 298 GRl [griotte l'OR — rat] Cerisier. Griotte de Portugal. Description du fruit. — Comment attache : par trois , généralement. — Gj'osseur : volumineuse. — Forme : globuleuse légèrement comprimée aux pôles, à sillon plus ou moins apparent. — Pédoncule : assez long et assez fort , inséré dans une faible cavité. — Point pistil- laire : presque à fleur de fruit. — Peau : dure, épaisse et d'un rouge très -noirâtre. — Chair : mi -tendre, peu fine, rouge- grenat foncé. — Eau : abondante, bien colorée, acide et faiblement sucrée , possédant une amertume assez agréable. — Noyau: moyen, ovoïde-arrondi, peu bombé, ayant l'arête dorsale modérément développée. Maturité. — Courant et fin de juillet. Qualité. — Deuxième. Histoiûciue. — « En Belgique, )> a dit Pline (livre XV, c. 30) vers l'an 80 de J. C, « les cerises qu'on préfère, « sont celles de Lusitanie [le Portugal]; » mais il n'en a donné , malheureusement , aucune description , ce qui ne permet pas de classer le nom cerise de Lusitanie parmi les synonymes de la griotte de Portugal. Toutefois il est très- probable que ce fut bien cette dernière variété que mentionna Pline , car les Belges la cultivent réellement depuis nombre de siècles , l'utilisent pour les ratafias et l'ont propagée de divers côtés , notam- ment chez les Allemands et les Hollandais, puis aussi chez nous, où Merlet la signalait ainsi en 1G67 : a La plus grosse et la plus belle de toutes les cerises — écrivait-il — vient de Portugal, qui est icy [Paris] fort curieuse et recherchée. » [L'Abrégé des bons fruits, f^ édition, pp. 26-27.) Observations. — On a souvent confondu la griotte de Portugal, en raison de ses deux synonymes les plus connus. Griotte et Cerise de Hollande, avec la vraie Cerise de Hollande, variété qui pénétra vers 1740 dans nos jardins, et dont récemment (1864) on essayait de faire une nouveauté, en l'appelant Belle d'Orléans. Il est facile, cependant, de reconnaître ces deux espèces, la chair de la cerise de Hollande étant à peine colorée , tandis que celle de la griotte de Portugal est d'un rouge-grenat très-intense. — Le synonyme the Doctor lui ayant été donné par Dittrich et autres pomologues allemands, nous l'avons reproduit, mais nous avertissons qu'il existe chez les Américains une guigne the Doctor qui n'a de commun, que le nom, avec ce synonyme de la griotte de Portugal. Cerisier GRIOTTIER PRECOCE. — Synonyme de Griottier Nain précoce. Voir ce nom. Cerise GRIOTTE DE PRUSSE. — Synonyme de cerise Lemercier. Voir ce nom. Cerise GRIOTTE DE RATAFIA. — Synonyme de Griotte à Ratafia [Grosse-). Voir ce nom. Cerisier. GRl T griotte ratI 299 81. Cerise GRIOTTE A RATAFIA (GROSSE-). Synonymes. — 1. Griotte Noire Taroive (Jean Hanhiu, Historia plnntarum imiversalis , 1598-1650, t. I, pp. 221-222). — 2. Cerise MoUELLO (Lan;,'lcy, Pomonn, 1729, p. 85, pi. xvi). — 3. Cerise la Morelle (Noliii et Blavct, Essai sur l'ngrkulturc moderne, 1755, p. 157). — •i. Cerisier a Petit Fruit Noir (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 189). — 5. Grosse Cerise a Ratafia (/ (Dittrich, 1840, t. U, p. 67.) Et ce faux bulletin d'état civil trompa malheureu- sement les plus habiles, les plus consciencieux pomologues, puisqu' Alphonse Mas, dans le tome VIII du Verger, a décrit en 1873 la cerise Lucien au n° 38, et la guigne Blanche de Winkler au n° 79. Quant à moi, qui pendant plusieurs années me suis également mépris sur son compte, j'ai voulu qu'elle portât en cet Cerisier. GUI [guigne cm— coé 319 ouvrage celui de ses surnoms dont la signification rappelait le mieux le véritable et charmant coloris de sa peau — guigne Carnée — plus précis que les noms guigne Blanche et guigne Rose, sous lesquels on me l'a parfois envoyée. Cerise GUIGNE CIRCASSIElNNE. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tar tarie. Voir ce nom. Cerise GUIGNE DE CIRE. — Synonyme de Guigne Blanche {Grosse-). Voir ce nom. Cerise GUIGNE A CLAFOUTIS. — Synonyme de Guigne Noire des Bois. Voir ce nom. 91. Cerise GUIGNE COE. Synonymes. — 1. GuiGNE Coe's Transparent (Charles Downing, the Fruits nnd fruit-trees of America, 1863, pp. 250-231). — 2. Guigne Transparente de Coé (A. Mas, le Verger, 1863, t. VIII, p. 43, u» 21). Descriiition de l'arbre. — Bois : assez faible. — Bameaux : peu nombreux, étalés, gros et courts, coudés, rugueux et d'un rouge -brun jaunâtre çà et là tacheté de gris cendré. — Lenticelles : très-abondantes, grisâtres, arrondies ou linéaires. — Coussinets : saillants, prolongés en arête. — Yeux : volumineux et coniques-pointus, faiblement écartés du bois, aux écailles grises et bien soudées. — Feuilles : peu nombreuses, grandes, vert jaunâtre, ovales-allongées, acuminées, régulièrement dentées sur leurs bords. — Pétiole: long, fort, très-flexible et carminé , à grosses glandes arrondies ou ovoïdes entièrement verraillonnées. — Fleurs : précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Il n'est pas assez vigoureux pour qu'on doive le destinera la haute-tige sur Merisier, mieux vaut donc le grefTer sur Mahaleb , les formes naines lui étant avantageuses sous le double rapport de la production et de la beauté. Description tlii f ritit. — Comment attaché : par un , le plus ordinairement. — Gi^osseur : moyenne. — Forme : régulièrement globuleuse, à sillon faiblement marqué. — Pédoncule : de lon- gueur et force moyennes, inséré dans une assez vaste cavité. — Point pistillaire : saillant. — Peau : luisante, rouge très-clair sur le côté de l'ombre, rouge un peu plus foncé à l'insolation. — Chair : blanchâtre, tendre, légèrement filamenteuse. — Eau : abondante, incolore, complètement douce, très-sucrée, des plus agréables. — Noyau : petit , arrondi , ayant les joues renflées et l'arête dorsale bien développée. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première. Historique. — Le pomologue américain Charles Downing, qui le premier Fa signalée, déclarait en 1863, dans les Fruits of America (p. 230), qu'elle provenait 320 (iUI [guigne coe — cou] Cerisier. de Middletown, localité du Connecticut, et portait le nom de son obtenteur, M. Curtis Coé. Elle est chez moi depuis 1864. Cerise GUIGNE COE'S TRANSPARENT. — Synonyme de Guigne Coé. Voir ce nom. Cerise GUIGNE CŒUR DE PIGEON NOIR. — Synonyme de Guigne Noire commune. Voir ce nom. Cerise GUIGNE CŒURET DE HARRISSON. — Synonyme de Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerise GUIGNE CORBIN. — Synonymù de Guigne Noii^e commune. Y olr ce nom. 92. Cerise GUIGNE COURTE-QUEUE D'OULLÏNS. Descriptioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, gros et longs, géniculés, jaune verdâtre sur le côté de l'ombre, brun clair à l'insolation et amplement lavés de gris. — Lenticelles : des plus rares, petites, arrondies. — Coussinets: presque nuls. — Yeux: moyens, coniques-pointus et très-écartés du bois, aux écailles grises et bien soudées. — Feuilles : peu nom- breuses, grandes, coriaces, vert brillant en dessus, vert terne en dessous, ovales- allongées, sensiblement acuminées, irrégulièrement et faiblement dentées et crénelées. — Pétiole : très-long, de grosseur moyenne, flasque, plus ou moins violacé , étroitement et profondément cannelé , à petites glandes ovoïdes et car- minées. — Fleurs : précoces, à épanouissement simultané. Fertilité. — Grande. Culture. — Très-vigoureux, il fait sur Merisier de superbes plein -vent ; la basse-tige sur Mahaleb ne lui est pas moins favorable. Description dci iruit. — Comment attaché : par trois, assez généralement. — Grosseur : moyenne. — Forme : ovoïde plus ou moins en cœur, légèrement jjfv comprimée sur ses côtés, à sillon peu marqué. — Pédoncule : ^^ court ou très-court, assez nourri, inséré dans une très -faible dépression. — Point pistillaire : petit, grisâtre et saillant. — Peau : épaisse, brillante, rouge -brun nuancé de noir à la complète maturité. — Chair: rouge, tendre, non filamenteuse. — Eau: abondante, rougeâtre, acidulé et sucrée. — Noyau : petit ou moyen, ovoïde-allongé , ayant les joues peu bombées et l'arête dorsale modérément développée. Maturité. — Vers la moitié du mois de juin. Qualité. — Première. Historic|ue. — La Courte-Queue d'Oullins [près Lyon] m'a été donnée en J873 par M. Paul de Mortillet, pomologue qui en a publié la première description (1866, t. Il, p. 62). Cette variété date de 18S5 environ. Son nom paraît indiquer le lieu où elle fut gagnée; mais il me reste des doutes sur ce point, ayant vainement interrogé un pépiniériste d'Oullins pour connaître l'obtenteur du pied-type. Cerisier. GUI [guigne doc — DOW] 321 Cerise GUIGNE THE DOCTOR. — Voir Griotte de Portugal, au paragraphe Observations. 93. Cerise GUIGNE DE DOWNTON. Synonyme. — Cerise Downton (Audré Kuiglit, Tra7isactions of the hortkultur al Society ofLondon, iro série, 1821, t. V, p. 262). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : nombreux, des plus étalés, souvent arqués, gros, très-longs, assez lisses, géniculés, d'un rouge sombre et jaunâtre à l'insolation, mais entièrement lavé de gris sur le côté de l'ombre. — Lenticelles : abondantes, grises, moyennes ou petites, arrondies ou allongées. — Coussinets : ressorLis et se prolongeant en arête. — Yeux: assez faiblement écartés du Ms, volumineux et renflés, grisâtres, ovoïdes -pointus. — Feuilles : peu nombreuses, excessivement grandes, vert clair, ovales-allon- gées , très-acuminées , planes ou contournées , régulièrement dentées sur leurs bords. — Pétiole : de longueur moyenne, violacé, bien nourri, flexible, à larges glandes généralement globuleuses et carminées. — Fleurs : précoces, à épanouis- sement simultané. Fertilité. — Abondante. Culture. — La remarquable vigueur et les rameaux étalés de ce guignier , le recommandent tout particulièrement pour la haute-tige sur Merisier. On peut aussi le greffer sur Mahaleb , pour basse-tige , et sa fertilité n'en devient même que plus grande, seulement il faut s'attendre à le trouver de vilain aspect et moins vigoureux. Seseriptioii dti iriiit. — Comment attaché : par deux, le plus souvent. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse, à sillon bi-latéral et bien marqué. — Pédoncule : assez long et assez fort, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : un peu saillant. — Peau : brillante, jaune d'ambre, fouettée de carmin à Tinsolation. — Chair : mi-tendre, jaunâtre au centre, légèrement rosée à la surface. — Eau : fort abondante, douce, sucrée, savoureuse. — Noyau : petit ou moyen, arrondi, bombé, ayant l'arête dorsale étroite et coupante. rapidement , l'étranger. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première. Historique. — Le botaniste Thomas-André Knight, jadis président de la Société d'Horticulture de Londres, fut l'obtenteur de ce bon fruit assez hâtif (voir Transactions, t. V, p. 262), qu'il gagna vers 1820, dans sa terre de Downton , d'un semis provenu de noyaux du bigarreau d'Elton. Sa propagation date de 1822 , et s'est faite si qu'aujourd'hui cette jolie guigne a presque pénétré partout, à V. 21 322 (JUI [guigne ear — fro] Cerisier. Cerise GUIGNE EARLY PURPLE. — Synonyme de Guigne Pourpre hâtive. Voir ce nom. Cerise GUIGNE ELTON. — Synonyme de Bigarreau d'Elton. Voir ce nom. Cerise GUIGNE DE FER. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerisier GUIGNIER A FEUILLES DE TABAC. — Synonyme de Bigarreautier à Feuilles de Tabac. Voir ce nom. Cerises : GUIGNE FLAMANDE, — GUIGNE LE FLAMENTIN, — GUIGNE FLAMENTINE, Synonymes de Bigarreau Blanc {Petit-). Voir ce nom. — GUIGNE FLAMENTINER, Cerise GUIGNE FRASER'S TARTARISCHE SCHWARZE. — Synonyme de Bigarreau Noir de Tartarie. Voir ce nom. 94. Cerise GUIGNE FROMM. Synonymes. — 1. GuiGNE Fromm's Schwarze (le baron von Truchsess, Systemaiische Classifi- cation und Besch^eibung der Kirschensorten , 1819, p. 1G4, et Supplément, p. 674). — 2. Guigne Noire de Fromm (Dittrich, Sijstematisches Handbuch der Obstkundc, 1840, t. Il, p. 24). Description de l'arlii'e. — Bois : assez fort. — Bameaux : nombreux, très- étalés, courts, de moyenne grosseur, flexueux, légèrement ridés, brun clair lavé et taché de gris. — Lenticelles : très-rares, linéaires et des plus petites. — Coussinets: saillants et prolongés en arête. — Yeux: petits, ovoïdes-arrondis, brun clair, écartés du bois. — Feuilles: abondantes, assez grande-, d'un vert brillant, ovales-allongées, sensiblement acuminées, ondulées, à bords profondé- ment dentés et surdentés. — Pétiole : de force et longueur moyennes, flasque et muni parfois de petites glandes aplaties. — Fleurs : assez précoces et s'épanouis- sant simultanément. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il fait, sur Merisier d'assez beaux plein-vent à tête très-large et Cerisier. GUI [guigne nio — gas] 323 touffue, mais peu élevée. Sur Mahaleb, pour formes naines, il est plus régulier et beaucoup plus productif. Guigne Fromm. nescriptioit du fruit. — Comment attaché : par deux , généralement. — Grosseur : moyenne. — Forme : en cœur raccourci, portant souvent à l'opposé du sillon, qui n'est pas très-marqué, une arête ou côte assez sensible. — Pédon- cule : long-, de moyenne force, inséré dans une cavité bien développée. — Point pistillaire : très-petit et presque saillant. — Peau : rouge noirâtre , très-finement ponctuée de rouge clair. — Chair : ferme et grenat foncé. — Eau : assez abondante, sucrée, acidulé, quelque peu parfumée. — Norjau : gros, arrondi, très-bombé, ayant l'arête dorsale large, saillante, émousséc. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — Variété allemande, la guigne Fromm, ainsi appelée du nom de son obtenteur, fut gagnée de semis en 1806, dans le Jardin de la Société pomologique de Guben (Prusse). Elle est très-estimée des Allemands, aussi leurs principaux pomologues l'ont-ils, depuis 1819, généralement décrite et figurée. Cerise GUIGNE FROMM'S SCHWARZE. — Synonyme de Guigne Fromm. Voir ce nom. Cerise GUIGNE FRÛHE MAI. — Synonyme de Bigarreau Baumann. Voir ce nom. Cerises GUIGNE FRÛHE SCHWARZE. — Synonymes de Guigne Noire commune et de Guigne Noire hâtive. Voir ces noms. Cerisier GUIGNIER A FRUIT BLANC — Synonyme de Guigne Blanche {Grosse-) Voir ce nom. Cerisier GUIGNIER A FRUIT NOIR. -- Synonyme de Guigne Noire commune. Voir ce nom. Cerisier GUIGNIER A FRUIT ROUGE TARDIF. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerise GUIGNE GADEROPSE. — Synonyme de Bigarreau Noir [Gros-). Voir ce nom. Cerises GUIGNE DE GASCOGNE TRÈS-UATIVE. — Synonymes de Guigne Noire hâtive et de Guigne Bouge hâtive. Voir ces noms. 324 GUI [guigne gou — gro] Cerisier. 95. Cerise GUIGNE GOUVERNEUR WOOD. Description «le l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : assez nombreux, étalés, gros et longs, brun foncé au soleil, jaune grisâtre à l'ombre, ayant les mérithalles éloignés et inégaux. — Lenticelles : clair-semées , linéaires et blan- châtres. — Coussinets : bien saillants. — Yeux : moyens, ovoïdes-pointus, écartés du bois, aux écailles mal soudées. — Feuilles : abondantes, grandes, vert-pré en dessus, vert blanchâtre en dessous, ovales-allongées, courtement acuminées en vrille, très-largement et très-profondément dentées et surdentées. — Pétiole : long et assez flexible , duveteux , violet foncé , à grosses glandes réniformes et d'un jaune rougeàtre. — Fleurs : précoces, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Abondante. Culture. — Ce guignier fait sous toute forme, et sur tout sujet, d'assez jolis arbres, quoiqu'il soit généralement un peu dégingandé. Description «lu Iriiit. — Comment attaché : par deux, presque toujours. — Grosseur : volumineuse. — Forme : en cœur plus ou moins raccourci, à sillon peu marqué. — Pédoncule: de longueur moyenne, assez fort, inséré dans une très-vaste cavité. — Peau : dure, épaisse et jaune d'ambre, en partie lavée de rouge vif à l'insolation. — C^aw'; jaunâtre, demi-tendre. — Eau: abondante, inco- lore , bien sucrée , douce et parfumée. — Noyau : moyen et arrondi , bombé , ayant l'arête dorsale- large mais peu ressortie. Maturité. — Commencement de juin. Qualité. — Première. Historique. — Gagné de semis en 1842 par le professeur Kirtland, à Cleveland, état de l'Ohio (Amérique), ce bon fruit fut décrit pour la première fois par le pomologue Elhott (1854, Fruit book, p. 196). Le nom qu'il porte est celui d'un ancien gouverneur de la contrée même où poussa le pied-type de cette très-recommandable variété. Cerisiers: GUIGNIER A GROS FRUIT BLANC, ) Synon. de Guigne S Blanche [Grosse-). ~ GUIGNIER A GROS FRUIT BLANC ET ROUGE, ) ^^^^ ^e nom. Cerisier GUIGNIER A GROS FRUIT NOIR. — Synonyme de Guigne Noire com- mune. Yoir ce nom. Cerisier GUIGNIER A GROS FRUIT NOIR HATIF. —Synonyme de Guigne Noire hâtive. Yoir ce nom. Cerisier GUIGNIER A GROS FRUIT NOIR LUISANT. — Synonyme de Guigne Noire luisante (Grosse-). Voir ce nom. Cerisier. GUI [guigne gro — luc] 325 Cerise GUIGNE GROSSE FRÛIIE MAI. — Synonyme de Bigarreau Uaumann. Voir ce nom. Cerises GUIGNE GROSSE SCIIWARZE. — Synonymes do Uiyarreau Noir d'Espagne et de Bigarreau Noir (Givs-). Voir ces noms. Cerise GUIGNE GUINDOLE. — Synonyme de Bigarreau Blanc (Petit-). Voir ce nom. Cerisier GUIGNIER IIATIF DE MAI A GROS FRUIT NOIR. — Synonyme de Bigarreau Bawnann. Voir ce nom. Cerise GUIGNE HATIVE DE BOUTAMAND. — Synonyme de Guigne Pourpre hâtive. Voir ce nom. Cerise GUIGNE IIILDESIIEIMER SPÀTE. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerise GUIGNE DE L'ILE MINORQUE. — Synonyme de Bigarreau à Rameaux pendants. Voir ce nom. Cerise GUIGNE JAUNE. — Synonyme de Guigne Blanche [Grosse-]. Voir ce nom. Cerise GUIGNE JAUNE DE DONNISSEN. — Synonyme de Bigarreau Bônnissen. Voir ce nom. Cerise GUIGNE AUS KOBURG. — Synonyme de Guigne Noire commune. Voir ce nom. Cerise GUIGNE KONIGLICIIE. — Synonyme de Bigarreau Double royal. Voir ce nom. Cerise GUIGNE LAMPEN'S SCIIWARZE. — Synonyme de Bigarreau Noir Lampe. Voir ce nom. Cerise GUIGNE LÊME. — Synonyme de Guigne Noire luisante [Grosse-]. Voir ce nom. Cerise GUIGNE A LONGUE QUEUE. — Synonyme de Guigne Rouge pâle [Grosse-). Voir ce nom. Cerise GUIGNE LUCIE. — Synonyme de Guigne Carnée Winkler. Voir ce nom. t 326 GUI [guigne lud] Cerisier. 96. Cerise GUIGNE LUDWIG. Synonymes. — 1. GuiGNE Bigarrée Grosse de Loudewig (Eugène Glady, Revue horticole, auiiée 18G5, p. 431). — 2. Bigarreau de Ludwig (Oberdieck, Illustrirtes Ha7idbuch der Obst- kunde, 1869, t. VI, p. 347). — 3. Guigne Ludwig's bdnte {Id. ibib.). Deseription de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, légè- rement étalés, longs, un peu grêles, flexueux, lisses, marron foncé taché de gris cendré. — Lenticelles : rares, petites, arrondies ou linéaires. — Coussinets : ressortis modérément mais se prolongeant en arête. — Yeux : volumineux, coniques, i'aiblement écartés du bois, aux écailles brunes et mal soudées. — Feuilles: peu abondantes, grandes, vert pâle, ovales ou obovales, sensiblement acuminées, planes ou contournées, à bords profondément dentés. — Pétiole : de grosseur et longueur moyennes, flasque, carminé, à larges glandes de forme variable et lavées de rouge brillant. — Fleurs : tardives, très-grandes, s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — On le greffe sur Merisier ou sur Mahaleb ; il croît admirablement sous n'importe quelle forme, est presque pyramidal et toujours très-régulier. ISeseriptiou tlii Iriiit. — Comment attaché : par deux. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse plus ou moins comprimée aux pôles. — Pédoncule : grêle, très-long, excessivement renflé à la base, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : saillant. — Peau : à fond jaune d'ambre, amplement lavée de rouge clair et de rouge intense. — Chair : jaune blanchâtre, mi-tendre, non filamenteuse. — ^aw.- abondante, incolore, faiblement acidulé, sucrée, assez agréable. — Noyau : petit, arrondi, bombé, ayant l'arête dorsale large et des plus prononcées. Maturité. — Fin juin. Qualité. — Deuxième. Historique. — D'origine anglaise, la guigne Ludwig fat obtenue de semis, vers 1860, par le pépiniériste Thomas Rivers, de Sawbridgeworth, près Londres. Son acte de nais- sance m'apparaît, signé du docteur Robert Hogg, dans une revue très-répandue : the Florist and Pomologist (1866, n° de décembre). Nos horticulteurs ont été des premiers à pro- pager cette variété, car en 1864 elle était déjà chez plusieurs de mes confrères et chez moi. Cerise GUIGNE LUDWIG'S BUNTE. — Synonyme de Guigne Ludwig. Voir ce nom. Cerisier. GUI [guigne mag — mus] 327 97. Cerise GUIGNE MAGGÈSE. Descriiitioii de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux: peu nombreux, étalés, gros et longs, non géniculés, rugueux, marron foncé lavé de gris clair. — Lenticelles : rares, variables de forme et de dimension. — Coussinets : peu ressortis et se prolongeant souvent en arête. — Yeux : volumineux, ovoïdes- pointus, renflés à la base, légèrement écartés du bois, aux écailles brunes et disjointes. — Feuilles : assez abondantes, grandes, vert jaunâtre, ovales- allongées, très-acuminées, crénelées et dentées sur leurs bords. — Pétiole : bien nourri , de longueur moyenne , violàtre , à larges glandes vcrmillonnées et peu saillantes. — Fleurs : assez tardives, s'épanouissant successivement. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il fait sur Merisier des plein-vent dont la ramification est toujours très-pauvre ; la basse-tige sur Mahaleb lui convient mieux, il s'y montre plus vigoureux, plus fertile. Description du iriiit. — Comment attaché : par trois et par deux , généra- lement. — Grosseur : volumineuse. — Forme : parfois globuleuse et bossuée, mais le plus souvent en cœur raccourci, à sillon peu profond quoique très-apparent, un filet rouge intense le parcourant d'une extrémité à l'autre. — Pédoncule : gros , assez court , inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : saillant. — Peau : à fond blanc rosé , presque entièrement lavée de carmin clair. — Chair : jaunâtre, tendre ou mi-tendre. — Eau : abondante, à peine colorée, très-sucrée, acidulé, fort savoureuse. — Noyau ; petit, arrondi, assez bombé, ayant l'arête dorsale un peu tranchante. Maturité. — Commencement de juin. Qualité. — Première. Historique. — J'ai rapporté du Jardin fruitier de la Société d'Horticulture de Florence, en 1864, cette excellente et jolie guigne, qui chez nous est mûre dès le S juin, et beaucoup plus tôt dans sa terre natale , d'où vient qu'on l'y nomme ciliegia Maggese : cerise de Mai. Cerises : GUIGNE DE MAI HATIVE, GUIGNE DE MAI PRECOCE (GRANDE I Synonymes de Bigarreau i Baumann. Voir ce nom. E-)J Cerises : GUIGNE MUSCATE DES CARMES, \Syn. de Bi- garreautier à Rameaux pendants. GUIGNE MUSCATE DES LARMES DE L'ILE DE MINORQUE,/ V. ce nom. 328 e MILAN. — Synonyme de Griotte à Ratafia {Grosse-). Voir ce nom. Cerise MONAT'S AMARELLE. — Synonyme de Ginotte de la Toussaint. Voir ce nom. Cerise de MONSIEUR DE BIRON. — Synonyme de cerise Cerise-Guigne. Voir ce nom. ^^ Cerise de MONSIEUR LE COMTE DE SAINT-MAURE. — Synonyme de (^nb^/e d'Allemagne. Voir ce nom. ' Cerise MONSTROSE MARMOR. — Synonyme do Bigarreau de Mezel. Voir ce nom. 115. Cerise MONSTROUS DUKE. Description tle l'arbre* — Bois : de moyenne force. — Rameaux : assez nombreux, très -étalés, peu longs et peu gros, légèrement coudés, brun verdâtre laVé de gris cendré, surtout à la base. — Lenticelles : clair-semées , jaunâtres, petites, arrondies. — Coussinets : aplatis. — Yeux : volumineux, coniques, écartés du bois, aux écailles brunes et disjointes. — Feuilles : peu nombreuses et moyennes, vert pâle, ovales-allongées, sensiblement acuminées et finement dentées. — Pétiole : épais, assez long, roide, violacé, à petites glandes arrondies, plates et faiblement vermillonnées. — Fleurs : assez tardives , s'épanouissant successivement. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sa vigueur très-modérée le recommande particulièrement pour le buisson et la basse-tige , formes sous lesquelles il fait , sur Mahaleb , de petits arbres assez bien ramifiés. Description (lia fruit. — Comment attaché : par deux , très-habituellement. — Grosseur : assez volumineuse. — Forme : globuleuse comprimée à la base et rarement ayant le sillon bien marqué. — Pédoncule : gros, un peu court, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : large et saillant. — Peau: très-mince, transparente, à fond jaune d'ambre, en partie recouvert de rouge clair. — Chair : d'un blanc jaunâtre, molle et quelque peu filamenteuse. — Eau: excessivement abondante, sucrée et très-agréable, quoique sensiblement acidulée. — Noyau : petit, arrondi, bien bombé, se détachant de la chair mais restant fixé au pédoncule ; son arête dorsale est large et peu tranchante. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. Mistorique. — MM. Simon-Louis, pépiniéristes à Metz, ont été chez nous les propagateurs de cette variété, qu'en 1866 leur Catalogue (pp. 2 et 5) disait « nouvelle, et sortie de l'Anglaise hâtive, » sans toutefois en indiquer la véritable provenance, que je n'ai pu découvrir. Très-bonne, la Monstrous Duke, qui semble Cerisier. MON 361 par son nom se rattacher à l'Amérique ou bien à l'Angleterre, mérite certes la culture, mais ne mérite pas la qualification do monstrueuse, car depuis neuf ans je l'ai rarement vue dépasser quelque pou le volume du type ici figuré. Cerise MONSTRUEUSE DE BAVAY. — Synonyme de cerise Reine- Ilortense. Voir ce nom. Cerise MONSTRUEUSE DE BOURGUEIL. — Synonyme de cerise Montmorency de Bouryueil. Voir ce nom. Cerise MONSTRUEUSE A COURTE QUEUE. — Synonyme de cerise de Mont- morencij à Courte Queue. Voir ce nom. Cerise MONSTRUEUSE DE JODOIGNE. — Synonyme de cerise /îeme-//or^mse. Voir ce nom. Cerise MONSTRUEUSE A LONGUE QUEUE. — Synonyme de cerise de Mont- morency. Voir ce nom. Cerise MONSTRUEUSE DE VILVORDE. —Synonyme de cerise y?eme-//or^eytse. Voir ce nom. Cerise de MONTMORENCY. — Synonyme de cerise de Montmorency à Courte Queue. Voir ce nom. 116. Cerise de MONTMORENCY. Synonymes. — 1. Cerise de Cinq Pouces de Tour a Longue Queue (le Lectier, d'Orléans, Catalogue des arbres cultivés dans son verger et plant, 1628, p. 32). — 2. C. Monstrueuse a Longue Queue {Id. ibid.). — 3. C. Coularde a Longue Queue (Merlet, l'Abrégé des bons fruits, 1667, p. 27; et 1675, p. 23). — 4. C. A Confire (la Quintinye, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. l, p. 493). — 5. C. Coularde {Id. ibid.). — 6. C. a Longue Queue (dom Gentil, le Jardinier solitaire, 1705, p. 93). — 7. C. des Jardins (Société économique de Berne, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. II, pp. 145-146). — 8. C. RoUGE commune {Id. ibid.). — 9. C. Petit-Gobet (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. II, p. 39, n" 19). — 10. Griotte Weichselbaum von Montmorency (Kraft, Pomona austriaca, 1797, t. I, p. 6). — 11. Cerise Amarelle royale HATIVE {Feuille du cidtivateur, année 1803, p. 149). — 12. C. Commune (Thompson, Catalogue of fruits cidtivated in the garden of the horticultural Society of London, 1826, p. 24, no 150). — 13. C. Montmorency a Longue Queue {Id. ibid.). — 14. C. Pie (William Coxe, Cultivation of fruit trees, 1817, p. 249, n» 8). — 15. G.Common Red (Thompson, Transactions of the horticultural Society of London, 2° série, 1831, t. \, p. 285). — 16. C Commune a Trochet [de quelques pépiniéristes] {Id. ibid. ; — et Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. VII, n" 21). — 17. C. Early RicïïMOND (Thompson, ibid.). — 18. C. Kentish (Thompson, ibid.; — Congrès pomologique, ibid.; — et Charles Downing, the Fruits a?id fruit trees of America, 1869, p. 481). — 19. Kentish Red (Thompson, ibid.). — 20. C. Muscate DE Prague {Id. ibid.). — 21. C. Sussex {Id. ibid.). — 22. C. Virginian May {Id. ibid.). — 23.C.KLEINE Glas von Montmorency (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obsihmde, 1841, t. III, p. 269). — 24. C. Flemish [de quelques pépiniéristes] (Thompson, Catalogue of fridts, etc., édition de 1842, p. 60, n» 55). — 25. Griotte Gemeine Amarelle (Dochnahl, Obstkundc, 1858, t. III, p. 69, no 248). —26. C. Fruhe Kôniglichk Amarelle (Jahn, Illustrirtes Handbuch der Obstkundc, 1861, t. III, p. 533, no 104). — 27. C. Kôniguche Amarelle {Id. ibid.). — 28. C. Cluster de Virginie (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 481). — 29. C. DE Kalb {Id. ibid.). — 30. C. May Cluster de Virginie {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : fort. — Rameaux : très-nombreux, légère- ment étalés, longs, de moyenne grosseur, non géniculés, lisses, d'un brun clair 362 MON Cerisier. Cerise de Montmorency. lavé de gris cendré ; leurs mérithalles sont inégaux et des plus longs. ~ Lenticelles : très-rares, arrondies et très-fines. — Coussinets : généralement peu ressortis. — Yeux: petits ou moyens, coniques-aigus ou coniques-arrondis, sensiblement écartés du bois et souvent même développés en brindilles à la base du rameau, ayant les écailles brunes et mal soudées. — Feuilles : très -nombreuses , de grandeur moyenne , vert clair , obovales , Irès-courtement acuminées en vrille , planes ou canaliculées, irrégulièrement et profondément dentées et surdentées. — Pétiole : court, très-fort, roide, carminé, à petites glandes arrondies, saillantes et lavées de vermillon. — Fleurs : assez précoces, s'épanouissant successivement. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Sur Merisier, pour plein-vent, il fait de beaux arbres à tête sphé- rique, régulière et touffue. Sur Mahaleb, pour buisson, basse-tige et pyramide, il prend une forme admirable et sa fertilité s'accroît sensiblement. Descri|itioii du fruit. — Comment attaché : par un ou par deux, mais le plus souvent par un. — Grosseur : volumineuse. — Forme: globuleuse très-comprimée aux pôles, à sillon faiblement marqué. — Pédoncule : assez long ou de longueur moyenne , bien nourri , inséré dans une très-vaste cavité. — Point pistillaire : à fleur de fruit. — Peau : mince, se détachant aisément de la chair, d'un rouge vif et foncé à parfaite maturité. — Chair : jaune blanchâtre, tendre et filamenteuse. — Eau : abondante et légèrement carminée, sucrée, possédant une saveur acide fort agréable et des plus rafraîchissantes.. — Noyau : très- petit, arrondi, ayant les joues renflées et l'arête dorsale saillante mais émoussée. Maturité. — Derniers jours de juin ou commencement de juillet. Qualité. — Première, pour les amateurs de cerises aigres. Historique. — Parmi nos anciennes cerises françaises , les deux variétés à juste titre le plus estimées, sont évidem- ment la Montmorency à Longue Queue, dont il s'agit ici, puis la Montmorency à Courte Queue, de laquelle il sera question plus loin. Fruits de luxe par leur excellence, et surtout par leur rareté, qui tient au manque de fertilité de leurs arbres, les cerises do Montmorency, dans la famille du Cerisier, jouissent de la flatteuse réputation acquise, dans celle du Poirier, au Bon-Chrétien d'Hiver, sauf qu'elles sont de beaucoup plus jeunes que lui. Il serait impossible, en effet, de les déclarer âgées de plus de trois siècles , aucun auteur, aucun document n'en montrant trace qu'à partir du règne d'Henri IV. Et c'est précisément Claude Mollet , le jardinier de cet illustre monarque, puis de Louis XIII , qui me fournit sur elles les premiers renseignements : « Les Cerises qu'on apporte de la Vallée de Montmorency à Paris — dit-il — sont greffées sur des Merisiers tardifs; c'est assez d'en avoir cinq ou six [arbres] en une maison, parce que ce n'est que la curiosité d'avoir des Cerises lorsque les autres sont faillies : elles sont fort propres à faire des confitures pour les malades. » [Théâtre des jardinages, édition POSTHUME de 1678, p. 66.) Ainsi donc^ à la fin du xvi^ siècle, et même au commencement du xvn', ces deux Cerisier. MON 363 variétés n'étaient pas encore appelées cerises de Montmorency à Longue , puis à Courte Queue ; cette désignation leur vint seulement vers 16G0, et fut officiellement consacrée, en 1GG7 et 1G75, par Merlet, notre vieux pomologuc, qui eut également soin de faire connaître l'auteur commun de l'espèce nouvelle ainsi baptisée : « La Cerise Hâtive — expliqua-t-il en 1667 — vient du costé de Nauterre, sur des Cerisiers greffez qui demeurent toujours nains, et s'étalent beaucoup plus qu'ils ne poussent en hauteur. Ce Plant est le meilleur et le plus franc, qui retient mieux son fruit et fait une AUTRE ESPECE de Ccrise plus grosse, plus rouge, qui a la queue longue, le noyau fort petit, et beaucoup de chair. Il y en a encore d'une autre espèce qui vient en mesme temps, qui est grosse, a la queue courte, et est douce. « [L'Abrégé des bons fruits, l"'^ édition, 1667, pp. 25-26.) Ce passage , quoique très-concluant , a besoin néanmoins , pour devenir irréfu- table, d'être corroboré par le suivant, du même auteur : « La Cerise de Montmorency — écrivit Merlet en 1673 — est grosse et tardive; elle charge moins que les autres : elle est admirable à manger et à confir, ayant une douceur et une fermeté particulière. Il y en a de deux sortes, l'une a Longue Queue et l'autre a Courte Queue; celle-cy est plus estimée et z'echerchée : on les nomme dans le païs, Coulars. » [L'Abrégé des bo7is fruits, 2^ édition, 1673, p. 23.) Un autre pomologue, contemporain de Merlet, et fort célèbre, la Quintinye, créateur des jardins de Louis XIV, à Versailles, dit également son mot sur ces deux variétés , dont chacun s'appliquait alors à récolter d'énormes fruits — aussi les avait-on déjà surnommées cerises Monstrueuses , cerises de Cinq Pouces de Tour — et l'éloge qu'il en fit, fut si complet, que bientôt elles devinrent les favorites des jardiniers de la noblesse et de la bourgeoisie : a Dans la my-Juin — précisait la Quintinye — commencent les Fruits rouges, et durent au moins jusqu'à la fin de Juillet : parmy ces fruits rouges je compte principalement les Cerises, les Griottes et les Bigarreaux Je ne fais particulièrement cas que des grosses Cerises tardives, qu'on appelle de Monmorancy Les véritablement bonnes et belles Cerises qu'on appelle vulgairement Cerises à Confire, sont ces Cerises de Monmorancy :il en vient sur des Arbres qui font le bois gros, et toujours montans droit, ce sont les plus grosses : mais ces sortes d'Arbres en donnent peu, on les appelle la Cerise Coularde. » [Instruciion pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. 1, pp. 492-493.) Par tout ce qui précède, il reste donc avéré, qu'issues du cerisier Hâtif et provenues, sous Henri IV, de la vallée de Montmorency, les variétés dites à Longue, puis à Courte Queue, ne tardèrent pas à se voir appliquer le nom même de leur lieu natal. On ne saurait, en conséquence, répéter après Bernardin de Saint-Pierre : « Je ne connois point dans la maison de Montmorenci de monument « plus durable et plus cher au peuple, que la Cerise qui en porte le nom {Études de la nature, édit. de 1793, t. VI, p. 26G) ; » car ces deux cerisiers n'ont jamais été dédiés à l'un des Montmorency : ils doivent uniquement leur nom au val qui les vit naître, et fructifier; ayant, du reste, 'cela de commun avec les premiers seigneurs de Montmorency, qui prirent le leur, au x^ siècle, delà ville et baronnie ainsi appelée , et pour lors tellement puissante , que six cents fiefs en relevaient. Aujourd'hui — le croira-t-on? — les cerises de Montmorency sont bannies de la contrée même qui fut leur berceau ; plusieurs écrivains l'attestent, dont l'un surtout, le botaniste Poiteau, voulut s'en assurer de visu, et constata comme suit le résultat de ses investigations : « La vraie cerise de Montmorency — déclara-t-U en 1 84G — est très-rare à Paris, compa- rativement à d'autres, et plus rare encore dans la commune dont elle porte le nom, parce 364 MON Cerisier. que l'arbre qui la produit est très-peu fertile, qu'il devient fort grand, couvre beaucoup de terrain, et que le cultivateur trouve qu'il y a de la perte à le cultiver. Quand, il y a plus de vingt ans [vers 1826], je suis allé à Montmorency pour étudier cette espèce, à peine pus-je en trouver trois individus dans toute la commune; ils étaient fort anciens, et personne ne s'occupait de leur préparer des successeurs En ce pays, on trouve mieux son compte avec la quantité, qu'avec la qualité » [Pomologie française, t. II, n° 14.) Observations. — Avec la majorité des pomologues, j'ai classé le nom Kentish parmi les synonymes de la cerise de Montmorency, mais les Anglais, je le répète, ont cultivé deux Kentish Cherries dont l'une, la vraie, l'ancienne, n'est autre que notre cerise Hâtive (voir p. 3M), et dont la seconde ne diffère en rien de la pré- sente variété. Les Américains possèdent une Za^e Kentish [Kentish tardive], qui sous-variété de la Kentish moderne, ou Montmorency à Longue Queue, mûrit fin juillet. Comme ce fruit est très-répandu, et que plusieurs des surnoms qu'il porte aux Etats - Unis ( Pie , Common Red , Kentish Red ) , appartiennent également à la Montmorency, on comprend qu'il soit urgent d'en prendre note, afin de ne commettre à leur égard aucune confusion. Il existe aussi en Amérique, et native de ce pays, une cerise S?veet Montmorency [Montmorency douce], gain assez récent d'un M. Allen, habitant le Massachusetts ; elle m'est inconnue, mais je la signale crainte que son nom ne donne lieu, chez nous, à quelque méprise synonymique. Sa maturité s'effectue vers la mi -juillet. Cerise MONTMORENCY DE BOURGOGNE. — Synonyme de cerise Montmorency de Bourgueil. Voir ce nom. 117. Cerise MONTMORENCY DE BOURGUEIL. Synonymes. — 1. Cerise Montmorency de Bourgogne (Congrès pomologique, session de 18(30, Procès-Verbaux, p. 12). — 2. Cerise Montmorency-Bretonneau [Idem, session de 1861, Procès- Verbaux, p. G, no 28). — 3. Cerise de Bourgueil (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1866, t. II, p. 205). — 4. Cerise Monstrueuse de Bourgueil [Id. ibid.). —5. Griotte Bretonneau (de quelques pépiniéristes'). Description «le l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux: très-nombreux et très-étalés, longs, grêles, non géniculés, hsses, brun foncé lavé de gris cendré. — Lenticelles : assez abondantes , petites , arrondies et saillantes. — Coussinets : ressortis et se prolongeant en arête, — Yeux : moyens, ovoïdes -arrondis ou coniques, écartés du bois, aux écailles brunâtres et mal soudées. — Feuilles : assez nombreuses, de grandeur moyenne, vert très-intense, obovales , très-longuement acuminées, planes ou contournées et canaliculées, à bords finement dentés et crénelés. — Pétiole : épais, court et rigide, légèrement carminé, souvent chargé de très -petites glandes arrondies, peu saillantes et vermillonnées. — Fleurs : des plus tardives et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Il fait à haute-tige, sur Merisier, d'admirables plein-vent, mais qui donnent de maigres récoltes ; la pyramide ou la basse-tige , sur Mahaleb , lui convient mieux sous le rapport de la fertilité. On n'en saurait dire autant de l'espalier, cette forme le rendant encore moins productif. Cerisier. MON 365 Description dit fruit. — Comment attaché : par deux ou par un. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse comprimée aux deux pôles ou seulement auprès du pédoncule, à sillon étroit Cerise Montmorency de Bourgueil. Premier Type. Deuxième Type. et profond. — Pédoncule : court et bien nourri, rigide, vert herbacé, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : petit, enfoncé. — Peau : mince, légèrement transparente et d'un beau rouge vif. — Chair : jaune blanchâtre, molle et filamenteuse. — Eau : très-abondante , incolore , peu sucrée , sensiblement acidulée. ■— Noyau : petit ou moyen , ovoïde-ar- rondi, bombé, ayant l'arête dorsale des plus saillantes. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Deuxième. Historique. — En 1846 je signalais pour la première fois cette variété ( Catalogue., p. 15), dont mon ami le docteur Bretonneau, de Tours, m'avait envoyé quelques greffes au mois de mars 18M. 11 l'avait rencontrée, inédite, à Bourgueil (Indre-et-Loire) ou dans les environs de ce lieu. Delà le nom cerise de Bourgueil, sous lequel elle fut d'abord propagée. Mais plus tard (1850, Revue horticole, p. 306) on l'appela généralement cerise Montmorency de Bourgueil, parce motif qu'on la regardait comme sous-variété de la Montmorency à Longue Queue. Enfin plusieurs pépiniéristes la vendent actuellement sous la dénomination cerise Montmorency-Bretonneau , souvenir de son promoteur. Longtemps elle divisa notre défunt Congrès pomologique, qui ne savait au juste s'il lui fallait la rejeter ou l'accepter. Cependant ses déprédateurs ayant un jour (1868, Procès-Verbaux y pp. 29-30) été les plus nombreux dans l'assemblée, obtinrent sa radiation en affirmant — dire complètement inexact — qu'elle est identique avec la Montmorency (voir p. 361 la description de cette dernière). Somme toute, la Montmorency- Bretonneau n'a qu'un mérite fort secondaire : celui de plaire infiniment aux amateurs de fruits aigres ; mérite, au reste, bien atténué par un manque constant de fertilité. Cerise MONTMORENCY-BRETONNEAU. — Synonyme de cerise Montmorency de Bourgueil. Voir ce nom. 118. Cerise de MONTMORENCY A COURTE QUEUE. Synonymes. — 1, Cerise de Cinq Pouces de Tour a Courte Queue (le Lectier, d'Orléans, Cata- logue des arbres cultivés dans son verger et plant , 1628, p. 32). — 2. C. Monstrueuse a Courte Queue (Id. ibid.). — 3. C. la Coularde a Courte Queue (Merlet, l'Abrégé des bo)is fruits, édit. de 1667, p. 27 ; édit. de 1673, p. 23). — 4. C. A Confire (la Quiutinye, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, 1690, t. I, p. 493). — 5. C. Coularde [Id. ibid.). — 6. C. a Courte Queue (dom Gentil, chartreux, le Jardinier solitaire, 1703, p. 93). — 7. C. de Montmorency (les Chartreux de Paris, Catalogue de leurs pépinières, 1736, p. 12). — 8. C. Gobet a Courte 366 MON Cerisier. Qdede (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 180). — 9. C. Gros-Gobet [Id. ibid.). — 10. Cerisier Montmorency a Gros Fruit {Id. ibid.). — 11. C. Courte-Queue d'Anguyen (Chailloti, Catalogue ou l'Abrégé des bons fruits de ses pépinières de Vitry-sur-Seine , 1755, p. 2). — 12. C. DE Provence {Id. ibid. ; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the horticultural Society of Londo7i, 1842, p. 57, n» 30). — 13. C. Gobet (le Bcrriays, Traité des jardins, 1785, t. I, p. 252). — 14. Griotte von Montmorency (J. V. Sickler, der Teidsche Obstgiirtner, 1799, t. XI, p. 340). — 15. C. Gros-Gobet a Courte Queue (Calvel, Traité sur les pépi7iicres, 1805, t. II, p. 153). — 16. Grosse Griotte de Montmorency (de Launay, le Bon- Jardinier, 1808, p. 101). — 17. C. de Vilaine (Thoûin, Dictionnaire d'agriculture , 1809, t. III, p. 269). — 18. C. Gros-Gobet de Montmorency (Louis du Bois, Pratique simplifiée du jardinage, 1821, p. 149). —19. C. A Courte Queue de Provence (Thompson^ Catalogue of fruits cultivated in the garden, of the horticidtural Society of London, 1826, p. 24, 11° 149). — 20. C. Double Volgers (Idem, Transactions of the horticultural Society of London, 2= série, 1831 , t. I, p. 285). — 21. C. Flemish (Id.ibid.). — 22. C. Yellow Ramonde {Id.ibid.). — 23. C. de Soissons (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 105). — 24. C. Grosse-Commune (Poiteau, Pomologie française, 1846, t, II, n» 15). — 25. C. Flemish Montmorency (P. Barry, the Fridt garden, 1852, p. 326, no 40). — 26. C. Excellente Portugaise a Courte Queue Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obsthunde , 1861, t. III, p. 543). — 27. C. de la Reine {Id. ibid.). — 28. C. Gros-Fruit (Congrès pomologique , Pomologie de la France, 1863, t. Vil, no 11). — 29. C. Belle de Soissons (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fridtiers et d'ornement, 1868, p. 12). — 30, C. Glimmert (Robert Hogg, the Fruit manual, 1875, pp. 207-208). — 31. C. Grande Glimmert {Id. ibid.). — 32. C. Grande Zéelandoise {Id. ibid.). — 33. C. Guldemonds {Id. ibid.). — 34. C. Rose Noble {Id. ibid.). — 35. C. Zéelandoise {Id. ibid.). Description de l'arbre. — Bois : très-fort. — Rameaux : des plus nombreux, légèrement étalés, courts et grêles, non géniculés et d'un brun clair maculé de gris cendré. — Lenticelles : rares, petites, grises, arrondies. — Coussinets: aplatis. — Yeux : gros, ovoïdes-arrondis, écartés du bois, ayant les écailles brunes et bien soudées. — Feuilles : très - nombreuses , petites, vert terne, obovales ou ovales- allongées , courtement acuminées , finement dentées et portant à leur base de très-petites glandes difformes, saillantes et vermillonnées. — Pétiole : grêle, très- court, rigide, violacé, à cannelure étroite et profonde. — Fleurs : assez précoces et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Médiocre. Culture. — Sa végétation régulière le rend propre à toutes les formes, soit sur Merisier pour la haute-tige, soit sur Mahaleb pour arbres nains. Description du fruit. — Comment attaché : par deux, presque toujours. — . Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse comprimée aux pôles, à sillon bien développé. — Pédoncule : excessivement court et très-gros, ^"à^Courte Queue. inséré dans une assez vaste cavité. — Point pistillaire : en- foncé. — Peau: mince, très-lisse, d'un rouge légèrement brunâtre. — Chair : fine, transparente, grisâtre, un peu fdamenteuse. — Eau : très-abondante, incolore, sucrée, agréablement acidulée. — Noyau : petit , arrondi , blanc , ayant l'arête dorsale large mais émoussée. Maturité. — Fin juin. Qualité. — Première. Historique. — La Montmorency à Courte Queue ayant même origine, même passé que la cerise de Montmorency dite à Longue Queue, dont j'ai très-amplement parlé plus haut (pp. 361-364), pour ne pas me répéter, je renvoie le lecteur à ce précédent article. Cerisier. MON — MOR 367 Observations é — Duhamel (1768), nous l'avons expliqué en étudiant la cerise Hâtive (p. 344), se trompa lorsqu'il prétendit (t. I, p. 181) que la Kent ou Kentish cherry était identique avec le Gros-Gobct ou Montmorency à Courte Queue. La vraie , l'ancienne Kentish est notre cerise llàtive ; mais le fruit qui maintenant porte ce nom , chez les Anglais, c'est uniquement, redisons-le, la Montmorency à Longue Queue. — M. Paul de Mortillet (1860, t. II, p. 195) décrit la Montmorency à Courte Queue sous le seul nom cerise Montmorency, et lui donne erronément pour synonyme , Montmorency ordinaire , surnom qui revient à la cerise llàtive (voir p. 343). Cet auteur prétend aussi que la variété appelé /)Mc/iesse^/'An<7o«o-g- N Cerisier NAIN. — SN-nonyme de Gn'otlier Nain pi^écoce. Voir ce nom. Cerisier NAIN A FEUILLES DE SAULE. — Synonyme de GriotUer à Feuilles de Saule. Voir ce nom. Cerisiers : NAIN A FRUIT ROND PRÉCOCE, ^ I Synonymes de Griottier Nain \ précoce. Voir ce nom. — NAIN PRÉCOCE, ) Cerise NAPOLÉON I". — Voir Bigarreau Napoléon l" Cerise NAPOLÉON III NOIRE. — Voir Bigarreau Noir Napoléon III. Cerise NOIRE DES BOIS. — Voir Guigne Noire des Bois. Cerise NOIRE BÛTTNER. — Voir Bigarreau Noir Butiner. Cerise NOIRE DE COEUR. — Synonyme de Guigne Noire commune. Voir ce nom, Cerise NOIRE EN CŒUR DE RONALD (GROSSE-). —Synonyme de ^^^a;reflM Noir de Tartarie. Voir ce nom. Cerise NOIRE COMMUNE. — Voir Guigne Noire commune. Cerise NOIRE D'ESPAGNE. — Voir Bigarreau Noir d'Fs/jagne. V. 370 NOI — NOR Cerisier. Cerise NOIRE (GROSSE-). — Voir Bigarreau Noir {Gros-). Cerise NOIRE HATIVE. — Voir Guigne Noire hâtive. Cerise NOIRE HATIVE D'ESPAGNE. —V. cerise /?oyafe /m^^we, au paragraphe Observations. Cerise NOIRE LAMPE. — Voir Bigarreau Noir Lampe. Cerise NOIRE LUISANTE. — Voir Guigne Noire luisante. Cerise NOIRE NAPOLÉON III. — Voir Bigarreau Noir Napoléon III. Cerise NOIRE OSSEUSE (GRANDE-). — Synonyme de ^«"^arreaMA^o/r ((^ros-). Voir ce nom. Cerise NOIRE DE PIÉMONT. — Voir Griotte Noire de Piémont. Cerise NOIRE PRÉCOCE DE STRASS. — Synonyme de cerise Reine- Hortense. Voir ce nom. Cerise NOIRE DE LA SAINT-JEAN. — Synonyme de Guigne Noire commune. Voir ce nom. Cerise NOIRE DE S AINT-WAL PURGIS. -- Synonyme de ^/yarreauf/e Walpur- gis. Voir ce nom. Cerise NOIRE SPITZ. — Voir Guigne Noire Spitz. Cerise NOIRE DE TARTARIE. — Voir Bigarreau Noir de Tartarie. Cerise NOIRE TILGNER. — Voir Bigarreau Noir Tilgner Cerise NOIRE WINKLER. Voir Bigarreau Noir Winkler. Cerises du NORD. — Synonymes de Bigarreau Tardif Bûttner et de Griotte à Ratafia {Grosse-). Voir ces noms. Cerise du NORD NOUVELLE. — Synonyme de Bigarreau Tardif Bûttner. Voir ce nom. Cerisier. NOR— NOY 371 Cerise du NORD TARDIVE. — Synonyme de Griotte A Ratafia {Grosse-). Voir ce nom. Cerise de NORVEGE. — Synonyme de Bigarreau Noir (Gros-). Voir ce nom. Cerise NOUVELLE D'ANGLETERRE. — Synonyme de cerise Cerise -Guigne. Voir ce mot; voir aussi cerise ^lwôrt%( Crosse-), au paragraphe Observations. Cerise NOUVELLE ROYALE. — Synonyme de cerise Cerise- Guigne. Voir ce nom. Cerise a NOYAU TENDRE. — Synonyme de cerise Ambrée (Grosse-). Voir ce nom, surtout au paragraphe Observations. i*o-s 0 Cerise OCTOBER'S. — Synonyme de Griotte de la Toussaint. Voir ce nom. Cerisier ODORANT. — Synonyme de cerisier Mahaleb. Voir ce nom. Cerise d'OLSHEIM. — Synonyme de Griotte d'Ostheim. Voir ce nom. Cerise d'OMBRE. — Synonyme de cerise Ambrée {Grosse-). Voir ce nom. Cerise ONCE (D'UNE). — \ o\r Bigarreautier à Feuilles de Tabac, au paragraphe Orservations. Cerises ORANGE e^ d'ORANGE. — Synonymes de cerise Rouge pâle {Grosse-). Voir ce nom. Cerise D'OSLHEIM. — Synonyme de Griotte d'Ostheim. Voir ce nom. Cerise de la PALAMBE. — Synonyme de cerise. 4 môree ((i?-osse-). Voir ce nom. Cerise du PALATINAT. — Synonyme de cerise Cerise-Guigne. Voir ce nom. Cerises : de PALEMBRE, DE LA PALINGRE, Synonymes de cerise Ambrée (Grosse-). Voir ce nom. Cerise PANACHE. — Synonyme de Bigarreau Ambré. Voir ce nom. Cerise du PAPE. — Synonyme de cerise de Planchoury. Voir ce nom. Cerise PERLE. — Synonyme de Bigarreau Commun. Voir ce nom. Cerise PETIT BIGARREAU BLANC. — Voir Bigarreau Blanc {Petit-). Cerise PETIT BIGARREAU ROUGE HATIF. — Voir Bigarreau Bouge hâtif (Petit-). Cerisier a PETIT FRUIT NOIR. — Synonyme de Griotte à Bata/ia {Grosse-). Voir ce nom. 374 PET— PLA Cerisier. Cerise PETIT-GOBET. — Synonyme de cerise de Montmorency. Voir ce nom. Cerise PETITE-AMBRÉE. — Voir cerise Ambrée {Petite-). Cerise PETITE GRIOTTE A RATAFIA. — Voir Griotte ô Ratafia {Petite-). Cerise PIE. — Synonyme de cerise de Montmorency. Voir ce nom, surtout au paragraphe Observations. Cerisier de PIED. — Synonyme de cerise à Trochet. Voir ce nom. Cerise de PIÉMONT (NOIRE). — Voir Griotte Noire de Piémont. Cerise de PIÉMONT (ROUGE). — Voir Griotte Rouge de Piémont. Cerises : PINGARREAU, PINGUEREAU, PIUGARREAU, Synonymes de Bigarreau. Voir ce nom. 119. Cerise de PLANCHOURY. Synonymes. — 1. Cerise d'Italie (Gouverchel, Traité des fruits, 1852, p. 348). — 2. Cerise du Pape (Id. ibid.). — 3. Cerise des Charmeux (de quelques pépiniéristes). Description de l'arbre. — Bois: très-fort. — Rameaux: des plus nombreux, presque érigés , grêles , de longueur moyenne , géniculés , rugueux et d'un brun clair légèrement lavé de gris cendré. — Lenticclles : rares, très-petites, arrondies. — Coussinets : aplatis mais souvent prolongés en arête. — Yeux : volumineux et ovoïdes-arrondis , écartés du bois , aux écailles grises ou brunes. — Feuilles : nombreuses, petites ou moyennes, vert jaunâtre, ovales ou obovales, longuement acuminées , planes ou canaliculées , irrégulièrement et faiblement crénelées et dentées, puis portant parfois, à leur base, de très -petites glandes arrondies ou réniformes. — Pétiole : très-court, bien nourri, assez roide, peu carminé, non glanduleux. — Fleurs : tardives et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Très-grande. Culture. — Greffé à tige sur Merisier, pour plein-vent, cet arbre devient de toute beauté. Sur Mahaleb il se prête parfaitement aux diverses formes naines, et voit encore s'accroître sa remarquable fertilité. Cerisier. PLA 375 Cerise de Planchoury. Description du friiit. — Comment attaché : par deux, le plus ordinairement. - Grosseur : volumineuse. — Forme : en cœur plus ou moins raccourci . à sillon bien marqué, surtout près de la cavité pédonculaire. — Pédoncule : long et quelquefois même très-long, assez fort, inséré dans une étroite et profonde cavité. — Point pistillaire : à fleur de fruit. — Peau : lisse, unicolore, d'un beau rouge vif et brillant. — Chair : demi -tendre, grisâtre au centre et rosée sous la peau. — Eau : fort abondante, quelque peu colorée, délicieusement acidulée et sucrée. — Noyau : moyen, arrondi, ayant les joues légèrement renflées et l'arête dorsale non coupante mais assez large. Maturité. — Vers la mi-juillet. Qualité. — Première. Historique. — En 1858 M. Auguste Royer, pomo- logue belge des plus estimés, décrivait et figurait la cerise de Planchoury, qui pour lors était encore très-rare, et lui attribuait l'origine suivante : « D'après nos informations — disait-il — cette variété nouvelle a pris naissance sur les rives de la Loire, dans ce jardin de la France où l'on s'occupe avec tant d'ardeur de l'amélioration des fruits- elle a été introduite ou recommandée par le docteur Bretonneau, de Tours, pomologue distingué. » [Annales de pomologie belge et étrangère, 1858, t. VI, p. 71.) Deux ans plus tard — en 1860 — notre Congrès pomologique appelé à se prononcer, après étude, sur le mérite et sur la nouveauté de ce même fruit, l'ad- mettait sans opposition çt lui donnait, comme M. Royer, le docteur Rretonneau pour propagateur (voir Procès -Verbaux , session de -1860, p. 11). Si ces ren- seignements ne manquent pas d'exactitude, ils laissent toutefois subsister, dans l'acte de naissance de cette belle et bonne cerise, certaines lacunes que nous allons combler. Le docteur Rretonneau fut en effet le promoteur et le parrain de la Planchoury, qu'il découvrit innommée, en 1844 ou 1845, dans les jardins du château de Planchoury, domaine situé sur le territoire de Saint-Michel, commune de l'arrondissement de Chinon (Indre-et-Loire). Il m'offrit aussitôt des greffons du pied-type, et dès 1846 mon Catalogue (p. 16) annonça la mise au commerce de la variété ainsi conquise. Observations* — Nombre de méprises ont eu lieu à l'égard de la Planchoury ; les uns se sont dit : « C'est la Montmorency de Bourgueil ; » les autres : (c C'est la Belle de Châtenay , » notre Griotte Commune... Rien de plus erroné, qu'une telle opinion ; ce dont chacun peut avoir la preuve en comparant ici même la descrip- tion de la Planchoury avec les descriptions de la Griotte Commune (pp. 282-283) et de la Montmorency de Bourgueil (pp. 364-365). — Au reste, dès son appari- tion la Planchoury fut vite rebaptisée, car de 1850 à 1860 nous la reçûmes, de diverses contrées, sous trois différents surnoms : Cerise d'Italie, Cerise du Pape, Cerise des Charmeux. 376 PLE — PRÉ Cerisier. Cerisiers : PLEURANT, \ / Synonymes de Gi'iottier de la { Toussaint. Voir ce nom. — PLEUREUR, ) Cerise POLNISCHE. — Synonyme de Griotte de Kleparow. Voir ce nom. Cerises : PORTUGAISE, r.r^T.^T.TT,^ . x V Synottymcs de Griotte de Por- — DE PORTUGAL, ) \ ) .r ■ ' l tugal. \oir CG nom. PORTUGAL DUKE Cerise POURPR^ HATIVE. — Voir Guigne Pourpre hâtive. Cerise PRÀCHTIGE GLiVS. — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerise de PRAGUE TARDIVE. — Synonyme de cerise /loyale. Voir ce nom. Cerises PRÉCOCE. — Synonymes de cerise Bot/aie hâtive et de Griottier Nain précoce. Voir ces noms. Cerise PRECOCE D'ANGLETERRE. — Synonyme de cerise Royale hâtive. Voir ce nom. Cerise PRÉCOCE D'ESPAGNE. — Voir cerise Royale hâtive , au paragraphe Observations. Cerise PRÉCOCE LEMERCIER. — Synonyme de cerise Duchesse de Palluau. Voir ce nom. Cerise PRÉCOCE DE MAL — Synonyme de cerise Royale hâtive. Voir ce nom. Cerise PRÉCOCE DE MAZAN. — Voir Guigne Précoce de Tarascon , au para- graphe Observations. Cerises : PRÉCOCE DE MONTREUIL, \ / Synonymes de Griottier Nain \ précoce. Voir ce nom. — PRECOCE ORDINAIRE, ) Cerisier. PRI - PRU 377 Cerise PRINCE ROYAL DE HANOVRE. — Voir Bigarreau Prince Roijal de Hanovre. Cerise PRINZESSIN. — Synonyme do Bigarreau Blanc {Gros-). Voir ce nom. Cerise de PROVENCE. — Synonyme de cerise de Montmorency à Courte Queue. Voir ce nom. Cerise PRUNUS MARASCO. — Synonyme de Griotte à Ratafia {Petite-). Voir ce nom. Cerises de PRUSSE. — Synonymes de Griotte à Ratafia {Grosse-), et de Bigar reau Tardif Bûttner. Voir ces noms. îh5hSH§>- Q Cerises : QUATRE A LA LIVRE, — DES QUATRE A LA LIVRE , — QUATRE A UNE LIVRE, Synonymes de Bigarreautier à Feuilles de Tabac. Voir ce nom. Cerise QUINDOUX. — Voir l'article Guigne, Guignier. R Cerise de RAISIN. — Synonyme de Griotte à Bouquet. Voir ce nom. Cerisier a RAMEAUX PENDANTS. — Voir Bîgarreautier à Rameaux pendants. Cerises : a RATAFIA, — A RATAFIA (GROSSE-), Synonymes de Griotte à Ratafia (Grosse-). Voir ce nom. Cerise a RATAFIA [VETITE-). — Synonyme de Griotte à Rata fia (Petite-). Voir ce nom. Cerise de la REINE. — Synonyme de cerise de Montmorency à Courte Queue. Voir ce nom. Cerise REINE DES CERISES. — Synonyme de cerise Reine -Hortense. Voir ce nom. 120. Cerise REINE-HORTENSE. Synonymes. — 1. Guigne de Petit-Brie (Camuzet, Annales de Flore et de Ponione, 1841, p. 334). — 2. Cerise Louis XVIII {Id. ibid., p. 333). — 3. C. Morestin {Id. ibid., p. 332). — 4. C. RouvROY [Id. ibid., p. 334). — 5. C. d'Aremberg {Id. ibid., 1843, p. 357). — 6. C. Belle de Bavay {Id. ibid.). — 7. C. Monstrueuse de Vilvorde {Id. ibid.). — 8. C. Belle-Suprême (Prévost, ibidem, 1843-1844, p. 49). — 9. Grosse Cerise de Wagnelée (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1850, t. III, p. 61). — 10. C. Belle de LaËken (Laurent de Bavay, Annales de pomologie belge et étrangère, 1833, t. I, p. 26). — 11. C. Hybride de Laeren {Id. ibid.). — 12. C. Monstrueuse DE Bavay (W. z6jrf.). — 13. C. Reine des Cerises (W. i^ir/.). — 14. C. Belle DE Jodoigne (Thompson, Catalogue of fruits cultivatedin the gnrden of the horticidtiiral Society of London ; Supplément de 1853, p. 252, u» 65). — 15. C. Monstrueuse de Jodoigne {Id. ibid.). — 16. C. Seize a la Livre {Id. ibid.) — 17. C. Hortense (EUiott, Frtnt book, 1854, p. 196). — 18. C. Moustier (Société Van Mons, Catalogue descriptif de ses pépinières, 1855, t. I, p. 81). — 19. C. RouvROYE {Id. ibid.). — 20. C. Merveille de Hollande (Congrès pomologique, session de 1860, Procès-Verbaiu:, p. 11). — 21. C. d'Areuberg Fischbach (Oberdieck, Illuslrirtcs Handbuch der Obstkunde, 1801 , t. III, p. 168, n» 58). — 22. C. Belle-Hortense {Id. ibid.). — 380 HEl Cerisier. 23. C. Belle de Trapeau {Ici. ibid.). —24. C. Dona Maria {Id. ibid.). — 25. C. Louis-Philippe [Id. ibid.). — 26. C. BE Spaa {Id. ibid.). — 27. C. Belle de Prapeau (Robert Hogg, the Fruit manual, 1862). — 28. C. DE Meruer {Id. ibid.). — 29. C. Belle de Papeleu (Congrès pomolo- gique, Pomologie de la France, 1863, t. VII, 11° 12). — 30. C. Fisbach {Id. ibid.). — 31. Cerisier A Gros Fruit Rouge pale {Id. ibid.). — 32. C. Louis {Id. ibid.). — 33. C. Malaccord {Id. ibid.). — 34. C. DE Mermer {Id. ibid.). — 35. C. MoRESTOiN {Id. ibid.). — 36. Guigne Noire de Stass {Id. ibid.). — 37. C. de Rouen {Id. ibid.). — 38. C. Noire précoce de Strass (Simon-Louis, de Metz, Catalogne de ses pépinières, 1866, p. 5). — 39. C. Belle de Petit-Brie (Robert Hogg, the Fruit manual, édition de 1875, p. 217). — 40. C. Reine-Hortense Larose {Id. ibid.). Description de l'arbrCé — Bois : très-fort. — Rameaux : des plus nombreux, presque érigés, grêles, assez longs, rugueux, géniculés, brun clair amplement maculé de gris cendré. — Lenticelles : rares, petites, d'un gris-blanc, arrondies ou linéaires. — Cowssme^s.- modérément accusés. — Yeux : moyens, coniques-allongés, très-aigus, écartés du bois, aux écailles brunes et des plus mal soudées. — Feuilles : nombreuses, grandes, vert brun en dessus, vert clair en dessous, obovales ou elliptiques, très-longuement acuminées, planes ou canaliculées, irrégulièrement et profondément dentées et surdentées, puis presque toujours munies, à leur base, de deux ou trois glandes carminées, saillantes, arrondies ou réniformes. — Fleurs : précoces, elles ont le pédoncule et le calice d'un beau carmin, l'odeur de l'aubépine et s'épanouissent simultanément. Fertilité. — Très-modérée. Culture. — Sa grande vigueur le rend très-propre au plein- vent sur Merisier ; mais il fait également, sur Mahaleb, de beaux buissons, de jolies basses-tiges, et particulièrement d'admirables espaliers , forme sous laquelle il réussit fort bien, et qui même permet à ses fruits d'acquérir un volume beaucoup plus considérable que celui qu'ils acquièrent sur plein-vent. Description du fruit* — Comment attaché : par un, généralement. — Grosses : volumineuse et souvent considérable. — Forme : ovoïde plus ou moins régulière, à sillon bien marqué. — Pédoncule : de longueur moyenne, assez gros, surtout à la base, inséré dans une vaste cavité. — Point pistillaire : saillant. — Peau : unicolore , rouge clair , le plus habituellement; mais quelquefois, aussi, d'un rose jaunâtre. — Chair .-jaunâtre, fine et tendre. — Eau: abondante, sucrée, acidulé, très-savoureuse à parfaite maturité du fruit. — Noyau : moyen, ovoïde-allongé, aplati , souvent assez rugueux , légèrement marbré de rose pâle , ayant l'arête dorsale large et complète- ment obtuse. Cerise Reine-Hortense. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. Historique. — En novembre 1843 feu le pépinié- riste Prévost, de Rouen, si connu par ses écrits poraologiques , signalait dans les Annales de Flore le synonyme Belle Suprême, appartenant à la cerise Reine-Hortense, puis se plaignant des nombreux sur- noms que portait déjà ce fruit, il ajoutait : « Cette kyrielle de noms prouve du moins une chose , c'est que la Cerise qui les a reçus, est éminemment remarquable. Il n'y a, en effet, que les belles et bonnes choses qui changent Cerisier. REI 381 (le nom en passant par les mains des ignorants et par celles des charlatans. Les premiers trouvent plus facile de donner un nom, que de rechercher le véritable, et les autres agissent de la même manière , dans des vues mercantiles aussi méprisables qu'elles sont fâcheuses pour ceux qui en sont les victimes. » {Annales de Flore et de Pomone, année 1843, livraison de novembre, pp. 47-48. ) Et des victimes, dirons-nous aujourd'hui (1876), combien n'en a-t-elle pas fait parmi les arboriculteurs, cette cerise Reine-Hortense , puisque authentiquement nous établissons ci-dessus qu'en moins de trente-cinq ans on l'a QUARANTE fois rebaptisée!!! — Hélas! oui. Aussi, ni les lieux de naissance, ni les parrains, ne lui firent défaut , surtout chez les Belges, qui successivement, à partir de 1841 — trois ans après sa mise au commerce — la signalèrent et la vendirent sous chacun des noms : Rouvroy , d'Aremberg , Belle ou Monstrueuse de Bavay , Monstrueuse de Vilvorde, Grosse Cerise de Wagnelée, Hybride ou Belle de Laëken, Belle ou Monstrueuse de Jodoigne; etc. etc Mais sans pousser plus loin cette enquête rétrospective, affirmons qu'actuellement pomologues et pépiniéristes belges reconnaissent tous l'identité de ces prétendues variétés avec notre cerise Reine- Hortense. Ce fut en septembre 1838 que parut à Paris la première description et la première figure qui jamais aient été pul)liées, de cette variété, dont s'accomplissait alors la deuxième fructification. M. Boverge, botaniste et l'un des principaux rédacteurs des Annales de Flore, se chargea de présenter officiellement au monde horticole la merveilleuse et nouvelle cerise, et n'eut garde d'oublier d'en bien établir l'état civil : « Dans un semis fait en 1826 — expliqua-t-il — de noyaux de la Cerise Anglaise, M. Larose, fleuriste-pépiniériste à Neuilly, après avoir été jardinier de l'impératrice Joséphine à la Malmaison, a obtenu une variété assez différente, et que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Cerise Larose. Les noyaux de cette nouvelle variété, semés en 1852, ont donné nais- sance à un Cerisier d'une belle apparence et qui a fixé l'attention. Soigné convenablement, et étudié dans son accroissement, ce jeune arbre a paru à M. Larose devoir être intéressant ; et en effet, en 1857 il a donné deux fruits justifiant à peu près cette espérance Cette année 1838 une fructification plus abondante a récompensé le zèle de M. Larose et permis d'apprécier les fruits, au nombre de vingt, qui ont mûri dans les premiers jours de juillet et servi de modèle à la figure ci-jointe Leur volume est tel, qu'il n'en faut que quarante-huit ou cinquante pour peser une livre Cette Cerise, à laquelle un sentiment honorable pour M. Larose a fait donner le nom de la Reine-Hortense, est digne de trouver place dans tous les jardins d'amateurs de beaux et bons fruits, et ne peut manquer d'être vivement recherchée. — Doverge. » {Annales de Flore et de Pomone, n° de septembre 1838, pp. 357-358.) Vivement recherchée, elle le fut, certes, et de si furieuse façon, qu'en 1841 non- seulement les Belges, comme nous l'avons rapporté, déjà la possédaient et lui créaient maints synonymes, mais que, même aux environs de Paris, divers arbo- riculteurs prétendirent également avoir été ses obtenteurs. L'un disait : « C'est mon cerisier Zo ««s Z 17//, ou Morestin, poussé spontanément, en 1816, dans la vallée de Montmorency. )> L'autre : (( Je reconnais là ma Guigne de Petit-Brie, qui date de 1826. » Mais toutes ces préventions tombèrent assez vite, aucun des récla- mants, tant Français que Belges, n'ayant pu prouver que la prétendue variété l'emportât en ancienneté sur celle du jardinier Larose. Et jamais en effet, je l'affirme ici, je n'ai rencontré qu'après 1840, dans les recueils horticoles, les diffé- rents pseudonymes dont il vient d'être question. Observations. — Pour les besoins des mauvaises causes soutenues contre le 382 REI— ROT Cerisier. véritable ob lenteur du cerisier Reine - Hortense , on a dit, ou laissé entendre, que cet arbre se reproduisait , de semis , sans nulle variation. Il n'en est rien ; et si quelque cas contraire se produisait jamais, ce ne serait alors qu'un cas purement accidentel. — Rappelons qu'il ne faut pas confondre cette variété avec une autre, du même semeur, le cerisier Laj^ose^ décrit plus haut (pp. 352-353) et qui s'en éloigne notablement. — Même recommandation à l'égard de la cerise Lemercier (voir pp. 353-35i), vendue souvent pour la Reine-Hortense. — Cette dernière possédant, d'après les Allemands, le synonyme i>o?îa Maria, il importe également de ne pas la croire semblable à certaine Griotte de ce nom, décrite par les pomo- logues américains Elliott et Downing, ou bien encore au cerisier Royal Duke, des Anglais, qui porte aussi ce surnom. — Enfin en 1866 les frères Simon -Louis, pépiniéristes à Metz, m'expédièrent, étiquetée Cerise Noire précoce de Strass, une variété qui n'était autre que la Reine-Hortense ; mais , je le crois , ces hono- rables arboriculteurs durent plus tard s'apercevoir du fait, car ce pseudonyme disparut de leur Catalogue. — J'ajoute qu'en 1875 la Société pomologique de France a parlé d'une cerise Reine-Hortense hâtive [Bulletin n° 13, p. 298), mûris- sant au mois de mai, réputée très -fertile et très-grosse. Ne connaissant aucune- ment ce fruit, supposé nouveau, je ne puis que le mentionner. D'ailleurs la Société pomologique ne l'a pas, non plus, suffisamment examiné, car elle l'a maintenu dans la section des variétés à l'étude. Cerise REINE-HORTENSE LAROSE. — • Synonyme de cerise Reine-Hortense. Yoir ce nom. Cerise REVERCHON. — Voir Bigarreau Reverchon. Cerise du RHIN. — Synonyme de Griotte Commune, Voir ce nom. Cerise RICHELIEU. — Voir Bigarreau Richelieu. Cerise RIVAL. — Voir Bigarreau Rival. Cerise ROCKPORT. — Voir Bigarreau Rockport. Cerise ROI DE PRUSSE. — Synonyme de cerise Lemercier. Voir ce nom. Cerise le RONDEAU. — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerise ROSA. — Synonyme de Bigarreau Rosa. Voir ce nom. Cerise ROSE NOBLE. — Synonyme de cerise de Montmorency à Courte Queue. Voir ce nom. Cerise ROTIIE MAI. — Synonyme de cerise Royale hâtive. Voir ce nom. Cerisier. IIOT — ROU 383 Cerise ROTHE MUSKATELLER. — Synonyme de cerise Cerise-Guigne. Voir ce nom. Cerise ROTIIE ORANIEN. — Synonyme de cerise Rouge pâle {Grosse-). Voir ce nom. Cerise de ROUEN. — Synonyme de cerise Reine- Hortense. Voir ce nom. Cerise ROUGE DE RRUXELLES. — Synonyme de cerise Rouge pôle {Grosse-). Voir ce nom. Cerise ROUGE RUTTNER. — Voir Bigarreau Rouge Butiner. Cerise ROUGE DE CŒUR. — Synonyme de Bigarreau Commun. Voir ce nom. Cerise ROUGE COMMUNE. — Synonyme de cerise de Montmorency. Voir ce nom . Cerise ROUGE (GROSSE-). — Voir Bigarreau Rouge {Gros-). Cerise ROUGE HATIVE. — Voir Guigne Rouge hâtive. Cerise ROUGE HATIVE (PETITE-). — Voir Bigarreau Rouge hâtif (Petit-). Cerise ROUGE D'ORANGE. — Synonyme de cerise Rouge pâle {Grosse-). Voir ce nom. 121. Cerise ROUGE PALE (GROSSE-). Synonymes. — 1. Guigne a Longue Queue (le docteur Venette, de l'Usage des fruits des arbres, 1683, pp. 42-43). — 2. Guigne de la Rochelle {Id. ibid.). — 3. Cerise Guigneau de la Rochelle {Id. ibid.). — 4. Cerise Guindoux de la Rochelle [Id. ibid.). — 5. Cerise de la Comtesse (de Lacour, les Agréments delà campagne, 1752, t. II, p. 63). — 6. Cerise Rouge de Bruxelles {Id. ibid.). — 7. Cerisier a Gros Fruit Rouge pale (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 182). — 8. Cerise de Bruxelles rouge (Hermann Knoop, Fructologie, 1771, p. 35). — 9. Cerise d'Orange {Id. ibid.). — 10. Grosse Cerise Blanche (Mayer, Pomona franconica, 1776, t. II, p. 39, n" 18). — 11. Cerise Guindoux rouge (le Berriays, Traité des jardins, 1785, 1. 1, p. 262). — 12. Cerise de Villennes {Id. ibid.). — 13. Cerise Doppelte Glas (Sickler, Teutscher Obstgurtner, 1795, t. IV, p. 298). — 14. Cerise Grosse-Amarelle {Id. ibid.). — 15. Cerise Grosse Glas {Id. ibid).). — 16. Cerise de Villines (Lamarck, Encyclopédie méthodique , Botanique, 1804, t. V, p. 671). — 17. Griotte Rouge de Villènes (de Launay, le Bon-Jardinier , 1808, p. 101). — 18. Cerise de Vilaine (André Thoûin, Dictionnaire d'agri- cidture, 1809, t. III, p. 269). — 19. Cerise Rothe Oranien (Dittrich, Sijstematisclœs Hnndbuch der Obstkunde, 1840, t. Il, p. 153). — 20. Cerise Rouge d'Orange {Id. ibid.). — 21. Griotte Grosse-Rouge pale {Id. ibid.). — 22. Cerise Royale Ordinaire (Poiteau, Pomologie française, 1846, t. II, no 22). — 23. Cerise Grosse-Guindolle (Couverchel, Traité des fruits, 1852, p. 348). — 24. Cerise Duchesse d'Angouléme (André Leroy, Catalogue descriptif et raisonné des arbres fruitiers et d'ornement, 1860, p. 14, u" 67). — 25. Cerise Herzogine von Angouleme (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1861, t. III, p. 535, n» 105). — 26. Cerise Double Glass (Robert Hogg, the Fruit manual, 1866, p. 82). — 27. Cerise Great Cornelian {Id. ibid.). — 28. Cerise Carnation (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1866, t. Il, pp. 163-164). — 29. Grosse Cerise Transparente {Id. ibid.). Description de l'arbre» — Bois : assez fort. — Rameaux : nombreux, très- étalés, longs et grêles, géniculés, rugueux, brun foncé lavé de gris cendré. — 384 ROU Cerisier. Grosse Cerise Rouge pâle. Lenticelles : clair-semées, petites, arrondies. — Coussinets : saillants. — Yeux : volumineux, coniques- aigus, écartés du bois, aux écailles grises ou brunes et mal soudées. — Feuilles : assez nombreuses, moyennes, d'un beau vert-pré, ovales -allongées, très-acuminées , canaliculées ou contournées, à bords peu pro- fondément dentés et surdentés. — Pétiole : bien nourri, long, roide, parfois arqué, lavé de rouge violâtre , à petites glandes globuleuses et carminées. — Fleurs : assez précoces et s'épanouissant simultanément. Fertilité. — Satisfaisante. Culture. — Il s'accommode de toutes les formes et de tous les sujets , mais la basse-tige sur Mahaleb en accroît particulièrement la fertilité. Description du fruit. — Comment attaché : par deux, le plus habituelle- ment. — Grosseur : volumineuse. — Forme : globuleuse plus ou moins compri- mée à son pôle inférieur, à sillon faiblement marqué. — Pédoncule : de longueur et force moyennes, légèrement vermillonné, inséré dans une vaste cavité. — Point pistil- laire : enfoncé. — Peau : Taïnce, unicolore, rouge clair et finement ponctuée de gris-blanc. — Chair : assez trans- parente, jaunâtre au centre, rosée sous la peau, tendre, non fdamenteuse. — Fau: des plus abondantes, presque incolore, acidulée mais très-sucrée, très -agréable. — Noyau : de moyenne grosseur, arrondi, peu bombé, ayant l'arête dorsale large et tranchante. Maturité. — Derniers jours de juin. Qualité. — Première. Historique. — C'est là cette variété que j'ai vendue pendant une quinzaine d'années, comme nombre de mes confrères, sous la dénomination cerise Duchesse d'An- goulême (voir ce nom, p. 261), quand elle n'était autre qu'un ancien fruit rebaptisé. Je regrette aujourd'hui de ne plus savoir qui me l'avait envoyée , mais elle me vint en 1858 ou 1859, et figura pour la première fois en 1860 dans mon Catalogue (p. 14, n° 67). Quinze ans plus tard le minutieux examen auquel furent soumis, pour leur description dans ce Dictionnaire, les cerisiers de mon école, ayant permis de découvrir la fraude , je rayai du Catalogue ma cerise Duchesse d'Angouiême , (jui certes y eût fait double emploi avec la Grosse Rouge pâle caractérisée par Duhamel, en 1768, dans les termes suivants : « Cerisier à Gros Fruit Rouge pâle. — « Ses Bourgeons sont assez longs, gros, d'un brun foncé, tiquetés de très-petits points gris. Ses Boutons sont gros, longs, pointus, même ceux à fruit. Les Supports sont gros et saillants. Ses Feuilles sont longues de trois pouces, larges de dix-liuit lignes ; elles se terminent par une pointe assez aiguë. Leur plus grande largeur est vers cette extrémité ; elles diminuent presque régulièrement vers la Queue, qui est ferme et soutient bien la feuille. La dentelure et surdentelure sont obtuses et peij^ profondes. Le dedans des feuilles est d'un vert peu foncé, le dehors est d'un vert très-clair. La Queue, longue de dix à treize lignes, et la grosse arrête, sont teintes d'un rouge assez foncé. « Son Fruit est gros, bien arrondi par la tête, applati par l'autre extrémité j très-peu applati sur son diamètre. Sa hauteur est de dix lignes, son grand diamètre de onze lignes et demie, son petit diamètre de„onze lignes. La Queue est bien nourrie, sans être grosse, longue de dix à seize ligues, plantée dans une cavité étroite et assez profonde j l'extrémité par laquelle Cerisier. ROU 385 elle est attachée au fruit est d'un beau rouge^ et souvent elle est légèrement teinte de cette couleur dans toute sa longueur du côté du soleil. La Peau est iine, d'un beau rouge vif, mais clair ou très-lavé, qui se charge très-peu, même dans l'extrême maturité du fruit. La Chair est un peu transparente, très-succulente , blanche, excepté le dessous de la peau, qui a un petit œil rougeâtre. L'Eau est blanche, abondante, très-agréable, relevée d'un aigrelet à peine sensible. Le Noyau est blanc, long de cinq lignes et demie, large de cinq lignes au plus, épais de trois lignes et demie Cette belle cerise, qui mûrit h la fin de juin, est une des plus excellentes à manger «"ue; elle est préférable à toutes les autres pour confire, étant non-seulement grosse , très-charnue et très-douce , mais d'une couleur claire qui rend les confitures agréables à la vue. Elle est encore rare dans les environs de Paris » [Traité des arbres fruitiers, t. I, pp. 182-184.) On le voit, aucune différence ne saurait être relevée entre ma prétendue Duchesse d'Angoulême et la Grosse .Cerise Rouge pâle, que Duhamel, en 1768, disait être rare encore dans les environs de Paris, où elle était principalement cultivée à Villennes , près Versailles , d'où vint que fréquemment on l'appelait aussi, cerise de Villennes. Ses noms primitifs, dont quelques-uns sont toujours appliqués, ont été cerise Guindoux, ou Guindoux rouge, ou Guigne à Longue Queue de la Rochelle , noms qui dès 1683 apparaissaient dans un rarissime petit traité du célèbre docteur Venette, opuscule intitulé de l'Usage des fruits des arbres pour se conserver en santé ou se guérir lorsque l'on est malade (pp. 42-43). De ceci faut-il conclure que le présent cerisier soit originaire de la Rochelle? Assurément non ; mais le supposer est au moins permis , quand surtout — et c'est mon cas — on n'a pu trouver trace de cette variété avant 1683. La Grosse Rouge pâle péné- tra de bonne heure dans les Flandres , d'où ensuite elle gagna la Hollande et l'Allemagne. Actuellement on la rencontre à peu près partout. Observatious* — C'est erronément que Thompson, Downing, Hogg, MortUlet puis Oberdieck ont dit la cerise Carnation et ses synonymes ( Crown , Nouvelle d'Angleterre, Wax, etc.) identique avec la Grosse Cerise Rouge pâle, puisque celle-ci, de couleur rouge clair, mûrit fin juin, tandis que la Carnation, d'après tous ces pomologues, a la peau d'un blanc jaunâtre moucheté de rose plus ou moins vif, et fait sa maturité de juillet en août. Toutefois le fruit que M. Paul de Mortillet (t. II , p. 164) appelle Carnation, et caractérise, est bien la Grosse Cerise Rouge pâle de Duhamel , mais n'est aucunement , je le répète , la vraie Carnation des Américains ou des Anglais. — Sous le nom Amarelle Double de Verre, M. de Mortillet (t. II, p. 197) décrit un fruit qu'il réunit à la cerise Double de Verre des Allemands (Oberdieck, t. III, p. 163, n° 56), ce qui constitue une erreur mani- feste, cette dernière étant positivement la Grosse Rouge pâle de Duhamel. Quant à la fausse Double de Verre de M- de Mortillet, on reconnaît de suite en elle, arbre et produits, la variété Montmorency commune, ou cerise Hâtive de Duliamel. — Enfin j'affirme que Poiteau (1846, t. II, n" 22) a décrit et figuré notre Grosse Rouge pâle sous le pseudonyme Royale ordinaire , et n'hésite pas à relever cette méprise, quoiqu'en 1849 le pomologue américain Downing ait cru pouvoir dire (p. 190, n° 57) que la Royale ordinaire de Poiteau était môme fruit que la Royale ancienne d^ Duhamel. Cerise ROUGE DE PIÉMONT. — Voir Griotte Rouge de Piémont. V. 25 386 ROU — ROY Cerisier. Cerisier ROUGE PRÉCOCE (A PETIT FBJJIT).— Synonyme de Griottier Nain précoce. Voir ce nom. Cerise ROUGE SAUVAGE. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerises : ROUVROY, - ROUVROYE, Synonymes de cerise Reine- H or terne. Voir ce nom. Cerise ROYAL DUKE, ou dona maria, — ^ow Q,ensQ Reine- Hortense, au para- graphe Observations. 122. Cerise ROYALE. Synonymes.— 1. Cerise d'Angleterre (Lenormand, directeur du Potager du Roi, Catalogue instructif des meilleurs fruits, avec les temps les plus ordinaires de leur maturité, opuscule inséré dans le Mercure de France, année 1735, p. 1767). — 2. C. Dure (les Chartreux, de Paris, Catalogue de leurs pépinières, 1736, p. 13 ; — Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 193 ; — et George Liudley, Guide tho the orchard and kitchen garden , 1831, p. 144 , no 7). — 3. C. Archiduc (Nolin et Blavet, Essai sur l'Agriculture moderne, 1755, pp. 155-156), — 4. C. Duc tardive [lid. ibid.). — 5. C. Royale de Hollande {lid. ibid.). — 6. C. Chiriduc ANGLAISE (Chaillou, Catalogue ou l'Abrégé des bons fruits de ses pépinières de Vitry - sur - Seine, 1755, p. 2). — 7. C. DE Hollande (Hermann Knoop, Fructologie, 1771, pp. 36 et 41). — 8. C. MuscADÈTE {Id. ibid.). —9. C. de Prague tardive [Id. ibid.). — 10. C. Royale ancienne (les Chartreux, de Paris, Catalogue de leurs pépinières, 1775, p. 25). — H. C. Ducheri des Anglais (la Bretonuerie, l'Ecole du jardin fruitier, 1784, t. II, p. 188). — 12. Grosse Cerise Royale (Fillassier, Dictionnaire du jardinier français, 1791, t. II, p. 578). — 13. Cerise Anglaise (de Launay, le Bon-Jardinier, 1808, p. 101). — 14. C. Jeffrey's Royal (Thompson, Traiisactions of the horticultural Society of London, 2e série, 1831, t. I, p. 282). — 15. Jeffrey's Royal Caroon {Id. ibid.). — 16. C. Jeffrie's Duke {Id. ibid.). — 17. C. Spate Herzogen (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 107, n» 136). — 18. C. de Vaux (Charles Baltet, Revue horticole, année 1864, p. 134. — il9. C. Belle de "Worsery (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1866, t. II, pp. 161 et 181). —20. C. Jeffrey's Duke (Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 481). = Cerise Royale tardive {par erreur; voir, ci-après, au paragraphe Observations). Description de l'arbre. — Bois : assez fort. — Rameaux : très-nombreux, presque érigés, grêles , peu longs, légèrement coudés, lisses, verdâtres sur le côté de l'ombre, brun foncé à l'insolation et tachés de gris cendré. — Lenticelles : clair- semées, petites, arrondies. — Coussinets : modérément accusés. — Yeux : petits, coniques, écartés du bois, aux écailles brunes et disjointes. — Feuilles : assez nombreuses , moyennes , d'un beau vert , ovales ou obovales , acuminées , planes ou faiblement contournées et quelquefois glanduleuses à la base; leurs bords sont régulièrement dentés et crénelés. — Pétiole : de longueur moyenne , mince et assez flexible, carminé, souvent pourvu de petites glandes difformes, colorées, aplaties ou globuleuses. — Flew-s : tardives, rosées, s'épanouissant successive- ment. Fertilité. — Médiocre. Culture. — La végétation régulière de cet arbre et son abondante ramification font qu'il croît parfaitement sous toutes les formes et sur tous les sujets. Cerisier. ROY 387 Cerise Royale. Premier Type. Deuxième Type. Description «lu fruit. — Comment attaché : par deux , le plus habituelle- ment. — Grosseur : au-dessus de la moyenne. — Forme : globuleuse assez régu- lière ou globuleuse légèrement aplatie aux pôles , à sillon peu marqué. — Pédoncule : de longueur moyenne, souvent grêle, mais souvent, aussi, bien nourri, inséré dans une cavité prononcée. — Point pistillaire : sen- siblement enfoncé. — Peau : d'un beau rouge qui se nuance, à l'insola- tion , d'une faible teinte brunâtre quand s'accomplit la maturité. — Chair : tendre ou mi-tendre, rosée, filamenteuse. — Eau : abondante et légèrement colorée , douce , quoi - qu'acidulé, bien sucrée, très-agréable. — Noyau : ovoïde plus ou moins arrondi , marbré de rose, peu bombé, assez rugueux, fortement attaché au pédoncule, ayant l'arête dorsale large, émoussée. Maturité. — Fin juin et souvent se prolongeant jusqu'en juillet. Qualité. — Première. Historique. — Très-ancienne, et d'origine anglaise, cette variété fut im- portée chez nous vers 1730, et tout d'abord alla recevoir, dans le Potager de Versailles, les soins des jardiniers de Louis XV. D'où lui vint naturellement le premier surnom que nous lui connaissions, cerise Royale , sous lequel le direc- teur même de ce Potager, M. le Normand, s'empressa de la signaler au public, en 1735, et que depuis elle a presque toujours porté dans nos jardins. C'est un précieux opuscule pomologique , jadis inséré dans le Mercure de France (année 1735 , n" d'août), qui m'a permis de suivre ainsi, dès son entrée sur notre territoire , la Cherry Duke des Anglais. Il est intitulé : a Catalogue instinctif des meilleuj's fruits, avec les temps les plus ordinaires de leur maturité, n se compose de trente-neuf pages , et débute par la courte pièce ci-après, qui lui donne toute l'autorité voulue : « Lettre de M. Lefevre, Marchand Grainier, Fleuriste et Botaniste, à l'enseigne du Cocq de la bonne foy, au milieu du Quay de la Mégisserie, à Paris. — J'espère, Monsieur le Rédacteur, de vous mettre bientôt en état de rendre bon compte de ma conduite, au sujet de la petite fleur nommée Oreille d'Ours ; mais en attendant il sera plus utile pour le Public que je lui fasse part, dans cette saison, d'un Catalogue nouveau des meilleurs fruits, avec les temps justes de leur maturité ; ouvrage important, que M. le Normand, Directeur du Potager du Roy, qui en est l'auteur, et de qui je le tiens, ne trouvera pas mauvais que je communique au Public, qui lui sera redevable d'une instruction d'autant plus nécessaire, que presque tout le monde a des Fruits sans sçavoir ni leurs noms, ni dans quel temps on doit les manger Je suis, etc. » {Mercure de France, août 1735, p. 17S0.) Dans son Catalogue descriptif, le Normand n'indiquait pas le nom primitif, le nom anglais de cette belle variété, il se bornait à l'appeler Cerise Royale, ou d'Angleterre (p. 1767); mais un an plus tard — 1736 — parut la première édition 388 ROY Cerisier. du Catalogue des célèbres pépinières que possédaient à Paris les Chartreux, et cet oubli fut réparé : « La Cerise Royale — y lisait-on — est grosse, assez ronde, d'un rouge noir, l'eau est douce sans acide , son bois est assez gros , sa feuille large et fort dentelée ; c'est une excellente Cerise, elle n'est pas commune, les Anglois la nomment Cherry Duke. » [Catalogue des plus excellents fruits, les plus rares et les plus estimés, qui se cultivent dans les pépinières des révérends Péves Chartreux de Paris, 1736, p. 13. ) Chez les Anglais , surtout au xviii^ siècle, la Cherry Duke iomssa.it d'une très- grande réputation, aussi s'efforça-t-on, vers 1775, de l'y répandre plus encore en la rebaptisant et qualifiant de gain nouveau sorti des environs de Londres ; fraude qu'on fut assez longtemps sans découvrir, car Lindley, le premier, je crois, qui l'ait dénoncée, l'a fait seulement en 1831. Décrivant dans son Guide to the orchard and kitcken garden , certain cerisier Jeffrey's Royal, ce pomologue le réunit, effectivement, au Cherry-tree Duke anglais, ainsi qu'à notre variété dite Royale , puis ajoute en des termes significatifs : (( Cette sorte fut propagée , (( il y a cinquante ans environ [vers 1781], par un sieur Jeffrey, pépiniériste à « Brompton Park. » (Page 144, n° 7.) En France, assez récemment, semblable propagation me paraît avoir été tentée à l'aide d'une prétendue cerise de Vaux, trouvée, assurait-on, dans un clos de vigne du département de l'Yonne, quand elle n'est autre que l'ancienne Duke anglaise et l'ancienne Royale de le Normand et des Chartreux. Je puis l'affirmer, cette fausse nouveauté m'ayant été adressée par plusieurs de mes confrères. Observations* — La cerise ici caractérisée est bien la variété que décrivit Duhamel (1768, t. I, p. 193) sous le n» 20 et les noms Royale ou Chery Duke, mais ce n'est pas celle qu'il appelait à la fin de ce même numéro , Royale tardive et disait être des plus acides et mûrir en septembre. Or , deux cerises fort dis- semblables portant actuellement, dans les jardins français, la dénomination cerise Royale, on a, pour les distinguer, appliqué le déterminatif Hâtive à la plus précoce, mûre dès le commencement de juin (sa description va suivre), puis le déterminatif Tardive à celle qui nous occupe et dont la maturité — de juin en juillet — est si loin, on le voit, d'atteindre le mois de septembre. Cette dernière cerise n'a donc reçu le qualificatif Tardive, qu'aux dépens de la variété qui le por- tait si justement en 1768, variété qu'aujourd'hui je suppose très-rare dans la culture , n'ayant pu la rencontrer chez aucun de nos principaux pépiniéristes. Et je devais d'autant mieux m'expliquer sur ce point, qu'on a souvent essayé de vendre comme étant la Royale tardive de Duhamel, des variétés qui n'en avaient que l'étiquette, puisque leurs fruits se conservaient à peine jusqu'au 25 juillet. Cerise ROYALE. — Synonyme de Bigarreau Rouge {Gros-). Voir ce nom. Cerise ROYALE. — Synonyme de cerise Cerise-Guigne. Voir ce nom. Cerise ROYALE AMBRÉE. — Synonyme de cerise Ambrée {Grosse-). Voir ce nom. Cerises: ROYALE ANCIENNE, ^ , . „ , I Synonymes de cerise Royale. - ROYALE (GROSSE^i^ Voir ce mot. Cerisier. ROY 389 123. Cerise ROYALE HATIVE. Synonymes. — 1, Cerise Duc de Mai (Nolin et Blavet, Essai sur V a griculhire moderne , 1755, p. 155 ; — et Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, 1. 1, p. 194 ). — 2. C. Précoce d'Angleterre (Cliaillou, Catalogtte ou /'Abrégé des bons fruits de ses pépinièi'es de Vitry-sur-Seine, p. 2; — et Thompson, Catalogue of fruits cultivated in the garden of the hortictdtural Societg ofLondon, 1842, p. 61, n° 61). — 3, C. May Duke (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 194; — et Mas, le Verger, 1873, t. VIII, p. 133, n" 65). — 4. Grande Cerise d'Espagne (Société économique de Berne, Traité des arbj^es fruitiers, 1768, t. II, p. 146 ; — et Thompson, ibidem). — 5. C. Hâtive d'Angleterre (Fillassier, Dictionnaire du jardinier français, 1791, t. II, p. 574). — 6. C. Fruhe Herzogs (Dittrich, Systematisches Handbuch der Obstkunde, 1840, t. II, p. 92). — 7. C. Frûhe Mai {Id. ibid., p. 95). — 8. Griotte Frûhe {Id. ibid.). — 9. Griotte Fruhe Kônigs [Id. ibid.). — 10. Griotte de Mai {Id. ibid.). — H. C. Anglaise ou d'Angleterre, de Poiteau (Poiteau, Pomologie française, 1846, t. II, no 26). — 12. C. Hâtive malgré tout (Alexandre Bivort, Album de pomologie, 1851, t. IV, p. 135). — 13. C. Hâtive et Tardive {Id. ibid.). — 14. C. Malgré-Tout {Id. ibid.). — 15. C. de la Saint-Jean {Id. ibid.). — 16. (Bigarreau Millett's Late Duke (Elliott, Fruit book, 1854, p, 211). — 17. C. Buchanan's Early Duke {Id. ibid.). — 18. C. Early Duke {Id. ibid.). — 19. C. Large May Duke {Id. ibid.). — 20. C. Morris Duke {Id. ibid.). — 21. C. Thompson's Duke {Id. ibid.). — 22. C. d'Écarlate (Oberdieck, Illustrirtes Handbuch der Obstkunde, 1861, t. III, p. 151, no 50). — 23. C. Précoce {Id. ibid.). — 24. C. Précoce de Max {Id. ibid.). — 25, C. Rothe Mai {Id. ibid.). — 26. C. Angleterre hâtive (Robert Hogg, the Fruit manual, 1862). — 27. C. Early May Duke (Id. ibid.). — 28. C. Anglaise hâtive (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. VII, no24). — 29. C. Grosse-Mai {Id. ibid., no 4). — 30. C. May Herzog {Id. ibid., no 4). _ 31. c. de Mai (Paul de Mortillet, les Meilleurs fruits, 1866, t. H, p. 138), Deseription de l'arbre* — Bois .-très-fort. — Rameaux : des plus nombreux et très-érigés, longs, grêles, peu coudés, rugueux, brun clair légèrement cendré. — Lenticelles : assez abondantes, larges, arrondies. — Coussinets : modérément accusés. — Yeux : excessivement gros, renflés, coniques-arrondis, écartés du bois, aux écailles brunes et disjointes. — Feuilles : nombreuses, de grandeur moyenne, vert foncé, obovales ou ova- Premier Type. Deuxième Type. les-allongées , acuminées, canaliculées ou contournées, faiblement dentées et crénelées , puis munies généralement, à la base, de très-petites glandes carmi- nées. — Pétiole : court et bien nourri , très-roide, violacé, non glanduleux. — Fleurs : assez tardives , s'épanouissant successivement. Fertilité. — Remarquable. Culture. — Sur Merisier, pour plein- vent, et sur Mahaleb, pour formes naines, il fait des arbres de toute beauté. De^criiitiou du friiit. — Comment attaché : par trois ou par quatre, et quelquefois aussi par deux. — Grosseur : assez volumineuse. — Forme : ovoïde sensiblement arrondie ou en cœur plus ou moins raccourci, à sillon bien marqué. — Pédoncule : assez long ou de longueur moyenne, fort ou peu nourri, inséré dans une cavité large et profonde. — Point pistillaire : légèrement enfoncé. ~ Peau : d'un rouge très-intense et qui brunit 390 ROY Cerisier. plus ou moins, selon l'exposition, quand s'accomplit la maturité. — Chair : d'un rouge-grenat, tendre et filamenteuse. — Eau : abondante, vineuse, sucrée, très-savoureusement acidulée. — Noyau : moyen, arrondi, bombé, presque lenticulaire, ayant l'arête dorsale large et quelque peu tranchante. Maturité. — Commencement et courant de juin. Qualité. — Première. Historique. — La Royale hâtive, ou May Duke, si connue chez nous sous les surnoms cerise Anglaise, cerise Anglaise hâtive, appartient à l'Angleterre, où le botaniste John Ray la mentionna en 1688 dans son Historia plantarum; mais, affirme Lindley, « à cette époque elle y était déjà très-répandue, car on l'y cultive « depuis un temps considérable. » {Guide to the orchard, 1831, p. 146.) L'abbé le Berriays, qui fut le principal rédacteur du fameux Traité des arbres fruitiers pubhé par l'académicien Duhamel (1768), a consigné dans un de ses ouvrages un curieux renseignement historique sur le May Duke : « Il est fort rare — a-t-il dit en 1785 — je l'ai vu au Temple [à Paris], où il avoit été apporté de Londres par le jardinier anglais de feu M. le prince de Conti. » ( Traité des jardins, 3« édit., t. I, p. 260.) Cette importation du May Duke à Paris ne me paraît pas pouvoir remonter plus haut que 1740. Nolin et Blavet sont efTectivement les premiers pomologues qui aient caractérisé la Royale hâtive, et ce fut seulement en 1755 qu'ils le firent : « La Royale hâtive ou Duc de Mai — écrivaient-ils alors — est une Cerise assez grosse , presque ronde, d'un rouge foncé ; son eau est douce et fort agréable ; on peut la mettre en espalier au midi, si l'on veut la prématurer; elle réussit à haute tige en plein vent, et mûrit en juin. » {Essai sur l'agriculture moderne, 1755, p. 155.) Un de nos modernes pomologues a déclaré, mais sans preuve aucune à l'appui de son dire, que cette variété, selon un auteur anglais, serait née chez nous dans le Médoc, puis aurait gagné l'Angleterre, où le surnom May Duke lui vint comme étant la prononciation anglaise du nom français, Médoc. Les textes ici produits détruisent trop formellement cette assertion fantaisiste, pour qu'il soit besoin d'insister sur son manque absolu d'autorité. J'affirmerai néanmoins avoir scrupuleusement cherché dans les pomologies anglaises, l'acte de cette prétendue naissance de la May Duke sur terre française, et n'avoir rien trouvé qui même y fît la jtlus légère allusion. Laissons donc à nos voisins d'outre-Manche le droit incontestable d'inscrire dans leur Pomone indigène, la Royale hâtive ; avouer que nous leur en sommes redevables, est d'ailleurs un devoir, puisque nombre de nos jardiniers ont en elle une véritable variété aux fruits d'or. Témoin ces lignes d'un savant et spirituel pépiniériste, Charles Baltet, de Troyes : « La plus méritante de toutes les cerises — écrivait-il le i'^"" mars 1876 — est l'Anglaise hâtive, classée tour à tour dans les Royales et les Dukes; elle est la fortune des pays qui l'exploitent; sa maturité se prolonge du l^"" au 15 juin et même jusqu'à la fin du mois Si vous n'avez qu'un cerisier à planter, prenez l'Anglaise hâtive Depuis un certain nombre d'années, dans le département de l'Yonne, Saint-Bris et ses environs ont leurs vignes, leurs coteaux garnis de censiers Anglaise hâtive, ienns en buisson; la vente, faite sur place à des courtiers, dépasse 150,000 francs et il n'y a pas de frais de culture. Nous retrou- vons cette cerise dans la Charente, dans la Côte-d'Or, apportant l'aisance au cultivateur, et déjà sur plusieurs points du^département de l'Aube. » {Le Nord-Est agricole et horticole, 1876, n° 5,'pp. 66-67.) Observation»* — Parmi les synonymes de cette variété, figure le nom cerise Cerisier. ROY 301 de la Saint-Jean, que j'ai admis d'après Bivort (1851, Album, t. IV, p. 13o), mais il existe , paraît-il , certain autre cerisier de la Saint-Jean qui ne semble pas identique avec la Royale hâtive. Le Congrès pomologique l'étudia en 1861 {Procès- Verbaux, p. 6) puis le rejeta en 1866 {ibid., p. 46), et la Mevue horticole, de Paris, en parlait ainsi au mois d'octobre 1865 : « Un cerisier précoce, issu du Cerasiis vulgaris fructu rotundo décrit par Duhamel, s'est tellement répandii dans les environs d'Orléans, qu'il y croît spontanément. C'est le cerisier de la Saint-Jean, dont les fruits mûrissent vers le 24 juin. Lors de la session du Congrès pomologique à Orléans, cette cerise fut indiquée comme un bon fruit de localité, mais à la session suivante elle ne fut point jugée digne de iigurer dans la liste des fruits de pre- mier ordre. C'est cependant une cerise de grosseur moyenne, à chair juteuse et acidulée, qui tient une large place dans la consommation du pays. — J. A. Barual. » (Page 363.) Ne possédant pas ce dernier cerisier de la Saint-Jean , j'ignore s'il peut être réuni à la variété Royale hâtive ; aussi ne l'ai-je mentionné que dans le but d'appeler sur lui l'attention des pépiniéristes Orléanais, si bien à même d'élucider le point en question. — Quelques pomologues s'obstinent encore à faire de la Royale hâtive et de la May Duke, dite aussi cerise de Mai, deux variétés distinctes. Répétons, après beaucoup d'autres, qu'ils sont à cet égard dans une complète erreur, venant sans doute de ce fait que fort souvent la Royale hâtive varie dans sa forme, comme le prouvent les deux types gravés ci-dessus, dont l'un est ovoïde-arrondi et l'autre cordiforme. Or, ils font du premier la Royale hâtive, et du second la cerise de Mai. C'est, en un mot, renouveler là l'histoire des prétendus Beurré Rouge, Beurré Vert, Beurré Doré, tous identiques avec le Beurré Gris, ou du Bon-Chrétien d'Auch, si longtemps séparé fautivement du Bon-Chrétien d'Hiver. — Enfin j'ajouterai que le surnom Jeffrie's Duke doit s'appliquer à la cerise Royale, ou Royale tardive nouvelle , et non pas à la Royale hâtive , des synonymes de laquelle il faut aussi rayer les dénominations cerise Précoce d'Espagne et cerise Noire hâtive d'Espagne. Cerises ROYALE DE HOLLANDE. ■— Synonymes de cerise Royale et de Griotte de Portugal. Voir ces noms. Cerises ROYALE ORDINAIRE. — Synonymes de cerise Ambrée (Grosse-) et de cerise Rouge pâle {Grosse-). Voir ces noms. Cerise ROYALE TARDIVE. — Voir cerise i?o?/a/e, au paragraphe Observations, Cerise de la SAINT- JEAN. — Synonyme de cerise Royale hâtive. Voir ce nom, surtout au paragraphe Observations, Cerises: de SAINT-MARTIN, DE LA SAINT-MARTIN, Synonymes de Griotte à Ratafia {Grosse-) et de Ginotte de la Toussaint. Voir ces noms. Cerise SAINT-MARTIN'S AMARELLE. — Synonyme de Griotte de la Toussaint. Voir ce nom. Cerise de SAINT-WALPURGIS. — Voir Rigarreau de Saint-Walpurgis. Cerisier de SAINTE-LUCIE. — Synonyme de cerisier Mahaleb. Voir ce nom. Cerise de SAXE. — Synonyme de cerise Larose. Voir ce nom. Cerise de SCEAUX (GROSSE-). — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerise SCHONE VON CHOISI. — Synonyme de cerise Ambrée (Grosse-). Voir ce nom. Cerise SCIIWARZE SPANISCHE FRÛHE. — Synonyme de Rigarreau Noir d'Espagne. Voir ce nom. Cerise SCHWARZE UNGARISCHE, — Synonyme de cevise Hongroise noire. Noir ce nom. Cerisier. SCH — SOI 393 Cerise SCIIWEFEL. — Synonyme de Guigne Blanche {Grosse-). Voir ce nom. Cerise SEIZE A LA LIVRE. — Synonyme de cerise Reine- Hortense. Voir ce nom. Cerise de SEPTEMBRE {GW^SE-). — Synonyme deGriotle à lîaia fia {Grosse-). Voir ce nom. 124. Cerise de SIBÉRIE. Etienne Calvel, en 1805, fut le premier descripteur de cette variété {Traité sur les pépinières, t. II, p. 144), alors nouvellement importée, et dont il fit un éloge immérité. Poiteau, qui plus tard (1846) voulut aussi l'étudier, l'apprécia de toute autre façon : « S'il est vrai — dit-il — que la culture change l'acide des fruits en suc savoureux, elle n'a pas encore réussi à rendre assez douce la cerise de Sibérie pour que nous la mettions au rang de nos espèces cultivées En attendant, c'est un charmant arbrisseau qui figure très-bien dans les jardins paysagers Il se couvre, dans la saison, de petites tleurs blanches auxquelles succèdent de petites Cerises du plus beau rouge. » {Pomologie française, t. II, n» 20.) Il est exact , en effet , que les fruits du cerisier de Sibérie , espèce naine attei- gnant rarement une hauteur de deux mètres , sont à peine mangeables , ce qui nous porte à ne leur consacrer qu'une simple note. Ils mûrissent au début de juin. Doit-on les croire originaires de Sibérie? Je n'ose répondre oui, sachant surtout qu'en 1803 Calvel les appelait cerises de Sibérie ou d'Amérique. Toutefois les pomologues de ce dernier pays n'en font aucune mention. Cerise SILVA DE PALLUAU. — Synonyme de cerise Impératrice Eugénie. Voir ce nom. Cerisiers : SMALL EARLY MAY, ] / Synonymes de Griottier Nain \ précoce. Voir ce nom. - SMALL MAY, ) ^ 125. Cerise de SOISSONS. Sjnonjmes. — 1. Cerise Admirable de Soissons (Charles Downing, the Fruits and fruit trees of America, 1869, p. 476). —2. Cerise Belle de Soissons (M. ibid.). Existe-t-il réellement un fruit de ce nom?... Oui, s'il faut en croire les Anglais Thompson (1831) et Hogg (1862), et l'Américain Downing (1869), qui tous trois l'ont décrit, mais sans donner sur lui le moindre renseignement historique. Thompson indiqua seulement en 1831, dans les Transactions of the horticultural 394 SOI — SWE Cerisier. Society ofLondon, que le pépiniériste Baumann, de Bollwiller (Haut-Rhin), cultivait aussi cette variété, puis la caractérisa de la sorte : « Arbre. — Rameaux : érigés. — Feuilles : elliptiques, retombantes, peu profondément dentées. — Pétiole : court et de moyenne force. — Fleurs : précoces, à pétales étroits et ovales. = Fruit. — 11 ressemble pour la grosseur et la forme, à notre cerise Kentish, mais il en diffère par sa chair, qui est rouge, moins tendre et moins acide, approchant plus de celle de la May Duke, à laquelle, cependant, elle est inférieure. — Maturité : depuis la mi-juillet jusqu'à la tin de ce même mois. — Fertilité : modérée. » ( Transactions, 2^ série, t. I, p. 285. ) Pour moi, j'ai vainement essayé de me procurer cette cerise des Anglais et des Américains. Je reçus bien, il est vrai, des greffes étiquetées Belle de Soissons, Admirable de Soissons, mais la Montmorency à Courte Queue sortit des premières et la Duchesse de Palluau, des secondes. Cerise de SOISSONS. — Synonyme de cerise de Montmorency à Courte Queue. Voir ce nom. Cerise de SOUFRE. — Synonyme de Guigne Blanche {Grosse-). Voir ce nom. Cerise de SPA. — Synonyme de Griotte Commune. Voir ce nom. Cerise de SPAA. — Synonyme de cerise Beine-Hortense. Voir ce nom. Cerise SPÀTE HERZOGEN. — Synonyme de cerise Boyale. Voir ce nom. Cerise SPÀTE H1LDESHEIMER MARMOR. — Synonyme de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. Cerise SUCRÉE LÉOiN LECLERC. — Voir Guigne Sucrée Léon Leclerc. Cerise SUISSE. — Synonyme de Bigarreau Ambré. Voir ce nom. Cerise SUSSEX. — Synonyme de cerise de Montmorency. Voir ce nom. Cerise SWEET MONTMORENCY. — Voir cerise rfe Montmorency, au paragraphe Observations. »-@-®-®-«.. - Cerise de TARASCON PRÉCOCE. — Voir Guigne Précoce de Tarascon. Cerisiers : TARDIF, ] / Synonymes de Griottier de la { Toussaint. Voir ce nom. — TARDIF A GRAPPES, ) 126. Cerise TARDIVE D'AVIGNON. Deseriptioit «le l'arbrcé — Bois : faible. — Rameaux : assez nombreux, érigés, de grosseur et longueur moyennes, non géniculés, d'un brun verdâtre presque entièrement lavé de gris. — Lenticelles : clair-semées , très-petites, arrondies ou linéaires. — Coussinets : aplatis. — Yeux : petits, coniques-pointus, écartés du bois, aux écailles disjointes. — Feuilles : nombreuses, grandes ou moyennes, vert-pré en dessus, vert blanchâtre en dessous, ovales-allongées, sensiblement acuminées, planes ou ondulées, à bords profondément crénelés et dentés. — Pétiole : gros et court, rigide, chargé de glandes arrondies assez saillantes et dont le nombre s'élève parfois jusqu'à neuf. — Fleurs : tardives et s 'épanouissant simultanément. Fertilité. — Ordinaire. Culture. — Sur Merisier il fait de beaux plein-vent à branches érigées; sur Mahaleb, des buissons, espaliers et basses-tiges de forme très-régulière. Description du iriiit. — Comment attaché : par trois, le plus généralement. — Qi^osseur : moyenne. — Forme : globuleuse comprimée à la base et mamelonnée au sommet, à sillon peu marqué. — Pédoncule : très-long, grêle, vert-pré, planté 396 TAR — TOS Cerisier. Cerise Tardive d'Avignon. •^, dans un bassin assez large mais peu profond. — Point pistillaire : saillant. — Peau : se détachant aisément de la chair, très-mince et d'un rouge sombre. — Chair : sanguinolente, tendre ou mi-tendre. — Eau : abondante , rougeâtre ou rosée , acidulé, sucrée, possédant un arrière -goût légèrement entaché d'amer- tume. — Norjau : petit, arrondi, ayant les joues bombées et l'arête dorsale modérément accusée. Maturité. — Commencement de juillet. Qualité. — Première, et particulièrement en raison de l'époque tardive de la maturité. Historique. — Cultivée depuis un assez long temps dans les environs d'Avignon (Vauclase), cette variété nous fut offerte en 1872 par le pomologue Paul de Mortillet, son parrain, qui l'a décrite et figurée en 1866. Mais n'ayant pu, dit-il, découvrir sa véritable origine, ni l'assimiler à l'une des nombreuses cerises de ses vergers, il l'appela Tardive d'Avignon pour préciser de quel lieu on la lui avait envoyée, fautivement étiquetée guigne Hâtive (voir les Meilleurs fruits, t. II, pp. 153-155). Ainsi donc, rien n'est plus incertain que la provenance de ce fruit; aussi quelque jour, comme déjà tant d'autres l'ont fait, tombera-t-il probablement au rang des synonymes quand on aura pu , l'étudiant à loisir , retrouver son nom primitif. Observations. — M. de Mortillet ayant cru sa Tardive d'Avignon fort sem- blable à certaine cerise Duchesse de Palluau caractérisée par le pomologue anglais Robert Hogg (1866, the Fruit manual, p. 80), a donné cette dernière pour synonyme à la première. Il nous faut alors rappeler que la cerise Duchesse de Palluau, de Robert Hogg, est radicalement fausse. Et l'on peut s'en convaincre par l'article que nous avons, plus haut (pp. 261-262), consacré au cerisier de ce nom, dont l'obtenteur même, le docteur Bretonneau, nous offrit des greffes en 1844. Cerises : TARDIVE DE MONS , Synonymes de Bigarreau de Fer. Voir ce nom. — TARDIVE DU MANS, Cerise de TARTARIE NOIRE.— Voir Bigarreau Noir de Tartarie. Cerise THOMPSON'S DUKE. — Synonyme de cerise Boyale hâtive. Yoir ce nom. Cerise TILGNER NOIRE. — Noir Bigarreau Noir Tilgner. Cerise de TOSCANE. — Voir Griotte de Toscane. Cerisier. TOU — TRO 397 Cerisiers : TOUJOURS FLEURI, Synonymes de Griottier de la DE LA TOUSSAINT, \ Toussaint. Voir ce nom. Cerise TRANSPARENTE (GROSSE-). — Synonyme de cerise Rouge pâle {Grosse). Voir ce nom. Cerise TREMPÉE PRÉCOCE. — Synonyme de Bigarreau Baumann. Voir ce nom. Cerise TRÈS-FERTILE. -- Synonyme de cerise à Trochet. Voir ce nom. Cerisier a TRÈS-PETIT FRUIT NOIR. — Synonyme de Griottien à Ratafia {Petit-). Voir ce nom. 127. Cerise a TROCHET. Synonymes. — 1. Cerise Très-Fertile (Duhamel, Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, pp. 175-176). — 2. Cerise Commune a Trochet [de quelques pépiniéristes] (Thompson, Transactions of the horticultural Society of Lo7idon, 2^ série, 1831, t. I, p. 285). — 3. Cerisier DE Pied (Poiteau, Pomologie française, 1846, t. II, n» 13). — 4. Cerise Aigre commune (André Leroy, Catalogue descriptif d'arbres fndtiers et d'ornement, 1849, p. 7, n» 1). — 5. Griotte Claire (Congrès pomologique, Pomologie de la France, 1863, t. VII, n» 21). — 6. Griottier Mille Cerises {Id. ibid.). — 7. Griotte de Montmorency [Id. ibid.). — 8. Griotte a Trochet (Id. ibid.). — 9. Cerise Montmorency hâtive de Saint-Laud (des pépinières d'Angers, depuis fort longtemps). Description de l'arbre. — Bois : faible. — Rameaux : nombreux, étalés et arqués, longs, grêles, flexueux ; brun clair à l'insolation et de couleur jaune verdâtre à l'ombre^ ils sont en outre amplement lavés de gris cendré. — Lenticelles : assez rares, petites, linéaires et saillantes. — Coussinets : modérément accusés. — Yeux : petits, ovoïdes-aigus, brunâtres, écartés du bois. — Feuilles : peu nom- breuses, de grandeur moyenne, vert-brun en dessus, vert blanchâtre en dessous, coriaces, ovales, courtement acuminées , finement dentées et parfois munies, à leur base, d'une ou deux petites glandes arrondies. — Pétiole : de grosseur et de longueur moyennes, violâtre, non glanduleux. — Fleurs : assez tardives et s'épanouissant successivement. Fertilité. — Extrême. Culture. — Sur toute espèce de sujet, et sous n'importe quelle forme, il croît admirablement, se ramifie beaucoup et devient très-buissonneux. Description du iruit. — Comment attaché : par trois, le plus ordinairement. — Grosseur : moyenne. — Forme : globuleuse comprimée au pôle pédonculaire, à sillon généralement peu prononcé. — Pédoncule : de force moyenne, court et planté dans une étroite mais assez profonde cavité. — Point pistillaire : petit, grisâtre, presque saillant. — Peau : transparente, d'un rouge clair sur le côté de 398 TRO - UNG Cerisier. Cerise à Trochet. l'ombre , d'un rouge vif sur celui frappé par le soleil. — Chair : tendre et gris blanchâtre. — £'aM .• très - abondante , incolore, sucrée, fortement acidulée. — Noyau : moyen, arrondi, aux joues renflées, à l'arête dorsale faiblement développée. Maturité. — Vers la mi-juin. Qualité. — Première pour les amateurs de fruits aigres. Historique* — Le cerisier ici décrit se rencontre abon- damment aux environs d'Angers , surtout dans les enclos des cultivateurs et maraîchers de la campagne du faubourg Saint-Laud, où il en existe de très-âgés. En serait-il origi- naire ? Rien n'autorise pareil dire. Toutefois cette ancienneté de localisation le fit appeler , en nos contrées , cerisier Montmorency hâtif de Saint-Laud ; nom convenable, l'arbre et son fruit appartenant bien au groupe des Montmorency. Duhamel déjà le connaissait en 1768, sous les noms cerisier Très-Fertile, cerisier à Trochet; mais s'il l'a parfaitement caractérisé, malheureusement il ne s'est pas préoccupé de sa provenance. Et de même ont fait les divers pomologues qui depuis lors s'en sont occupé. Le croire antérieur au xviii* siècle, me semble difficile, personne ne l'ayant cité avant Duhamel , qui d'ailleurs laissait à peu près entendre qu'il en parlait comme d'une nouveauté : « Ses fruits — disait-il — sont si abondants que les branches longuettes et menues, se courbent et quelquefois succombent sous le poids ; ce qui rendroit le port de cet arbre peu agréable dans la saison de son fruit , si un cerisier dont les branches ressemblent à autant de guirlandes de cerises, podvoit déplaire a la vue L'eau n'en est pas désagréable, mais un peu plus de douceur ajouteroit beaucoup à son mérite, et rendroit encore plus DIGNE d'être multiplié, CE CERISIER, déjà fort estimable par sa grande fécondité. » [Traité des arbres fruitiers, 1768, t. I, p. 175.) Cerise de TROPRICHTZ. — Voir Guigne de Tropricktz. Cerise TROS KERS. — Synonyme de G7n'otte de la Toussaint. Voir ce nom. Cerise TURCA. — Voir Bigarreau Turca. Cerise TURQUE. — Synonyme de Griottier Nain précoce. Voir ce nom. u Cerise UNGARIC DURE. — Synonyme de Bigarreau Commun. Voir ce nom. r^J.O-t- Cerisier. VAU — WIL 399 V Cerise de VAUX. — Synonyme de cerise Royale. Voir ce nom. Cerise VIER AUF EIN PFUND. — Syn. de Bigar. à. Feuilles de Tabac.y. ce nom. Cerise de VILAINE. — Syn. de c. de Montmorency à Courte Queue. V. ce nom. Cerises : de VILLENNES, \ / Synonymes de cerise Rouge \ pâle (Grosse-) . Voir ce nom . -- deVILLINES, ) Cerise VFRGINIAN MAY. — Synonyme de cerise de Montmorency. Voir ce nom. Cerise de VOLGER. — Synonyme de cerise Hâtive. Voir ce nom. Cerisier des VOSGES. — Synonyme de cerisier Makaleb. Voir ce nom. w Cerise WACHS. — Synonyme de Guigne Blanche {Grosse-). Voir ce nom. Cerise de WAGNELÉE (GROSSE-). - Syn. de c. Reine-H or tense.Y. ce nom. Cerise de WALPURGIS. — Synonyme de Bigarreau de Walpurgis. Voir ce nom. Cerise WEEPING. — Synonyme de Griotte de la Toussaint. Voir ce nom. Cerise WELZER. — Synonyme de cerise Cerise-Guigne. Voir ce nom. Cerisier WILLOW-LEAVED MAY DUKE. — Synonyme de Griottier à Feuilles de Saule. Voir ce nom. 400 YEL— ZÉE Cerisier. Cerise YELLOW RAMONDE. — Synonyme de cerise de Montmorency à Courte Queue. Voir ce nom. ►s-o♦^ Cerise ZÉELANDAISE. — Synonyme de cerise de Montmorency à Courte Queue. Voir ce nom. =M<»^ ERRATA. Page 6, ligne 10, au lieu de : Tome I", lisez : tome 11^. _ 228, — 14, au lieu de : Voir Bigarreau d'Espagne, lisez : Voir Bigarreau Noir d'Espagne. __ 304, — 19, au lieu de : Cerise Griotte Khery-Duk tardive, lisez : Cerise Griotte Royale Khery-Duk tardive. Fin du Tome Cinquième et de l'Histoire du Cerisier. Angers , imprimerie P. Laclièse , Belleuvre et Dolbeau. p cficcc;^. C ^C:C5C5^^ ^^r^^^^^^^^^^P^ç , cl^ '^COC- . ocre -c^^ai ^r"