Mme RE Le, te we ~~’ à Sar SoS A Ë ae ee ae LE es Nia Pn 27 es * CN ‘ ; Ke -* i " Vis À ch owt : , = LA - # gi ak. xt à ; v ; ; ts . L a | à : « . LA Ÿ iA MM CHSECUL Largus Des prey pays NAS . WK! Sp AG DA à Gh ee (0807) uur ‘4 ie oe. ‘ia We fr) L & Me Jas de. La L * DICTIONNAIRE J.AcR. DI NTE RS, PIC TIONNATRE D ES JARDINIERS, ConTENANT les Méthodes les plus sûres et les.plus modernes pour cultiver et améliorer les Jardins Potagers , à fruits , à fleurs et les Pepinieres , ainsi que pour réformer les anciennes pratiques d’ Agriculture ; avec des moyens nouveaux de faire et conserver le Vin, suivant les procédés actuel- lement en usage parmi les Vignerons les plus instruits de plusieurs Pays de l’Europe ; et dans lequel on donne des Préceptes pour multiplier et faire prospérer tous les Objets soumis à l'Agriculture , et la maniere d'employer toutes sortes de Bois de Charpente. OuvrAGE traduit de l’Anglois, sur la huitieme Edition DE Puit1pPeE MILLER. PAR UNE SOCIÉRE DE GENS DE LETTRES DEDIE A MONSIEUR. TOME PREMIER. A. PARIS, Chez GUILLOT, Libraire dd MONSIEUR ; me S, Jacques, vis-à-vis celles des Mathurins. 7 o. 5 Kary | à % srinst veh Yes -2 1 + - h F : : sy). ag É Que a "a IE ot ck cu thiguAl ab uuhgtt 224 « MUR ‘ a = - + « be fot = 4 a dk ut % vy 7% - on aa 7 OT & TC ae ae =, à ‘ | HE sf i 1, ci Fe CE M © 5 on ie A RS SE CR, . = J . J a 2 à 4 & 2 A h ie . SHUM ted 15 15 tae ? | 1a ity sp RQ D + » Rat T4. a ja % à PQ ad oe Oe . “’ CY rn AUBMIUL @ LS ON Se WOES oe ROUTE LU PER unt af SS! 4 veri eos Rae) Suis ca LE “ne SMASEO DAME RET APO ER ne Ta) TONE SER MA Sie hes Pe ‘ | 1% a = CNET VE “LD isk sd du dans met Tages swim |? as COUR Us ba FIAT “UO, 1S CE LES sn sees bh 02 3,9 ae dE pe PAT. « c ek 4 + \ are ay 182" Te yo het Bie a“ ys | > PAL = “veoh a VIRE K _ron peat © of eAUSICHMON 35 ska 4 TOFIIE autre UM cab 29! 139: ab -hezii | ” greece nee nee fender om Ex CS M TE Cu Ne Cp a 17 ‘ DICTIONNAIRE BPAELSS FA RDENLE RS: ConTENANT les Méthodes les plus sûres et les plus modernes pour cultiver et améliorer les Jardins Potagers , à fruits , à fleurs et les Pépinieres , ainsi que pour réformer les anciennes pratiques d'Agriculture ; avec. des moyens nouveaux de faire et conserver le Win, suivant les procédés actuel- lement en usage parmi les Vignerons les plus instruits de plusieurs Pays de l’Europe ; et dans lequel on donne des Préceptes pour multiplier et faire prospérer tous les Objets soumis à l'Agriculture , et la maniere d@ employer toutes sortes de Bois de Charpente. EMRONTALUICE ME 2h DL TE ON. L 2 REVUE et corrigée suivant les meilleurs Systèmes de Botanique, et ornée de plusieurs Planches qui n’étoient point dans les Editions précédentes ; Publié par PHirciprpe MILLER, F. R. S. Jardinier de la Compagnie des Apothicaires à Chelséa, et Membre de l'Académie de Botanique - de Florence. HUM RING EE -ERADU LT DE L'ANGEOIS; AUQUEL on a ajouté un grand nombre de Plantes inconnues à Mrzcer , et dans lequel on a retranché toutes les dénominations Angloises, pour y substituer les noms François ; Par M. DE CHAZELLES, Chevalier, Conseiller du Roi en ses Conseils , Président a Mortier aw Parlement de Metz, Membre et ancien Directeur de l’Académie Royale des Sciences et Arts de la même Ville. a Avec des notes relatives a la Physique et 4 la Matiere Médicale; Par M. HOLANDRE, Conseiller Aulique , Directeur du Cabinet d’ Histoire Naturelle, et Médecin dela Cour de S. S. Mer. le Prince PALATIN, Duc régnant de Deux Ponts, Correspondant de la Société Royale de Paris, et Membre Honoraire de la Societé des Antiquités de Cassel, Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/dictionnairedesj01 mill =, Dy SD OIA = ù A À] ys = en RST D) 9 \ & oan! pil. A MONSIEUR, Bh Ee BD UTR OT. MONSEIGNEUR, En suppliant Monsieur d’agréer Vhommage de ma Traduction du Dictionnaire des Jardiniers , et des Observations que J’y ai jointes , je ne pouvois pas me dissimuler que le bonheur d’avoir le plus Auguste a 1) Protecteur, seroit balancé par la certitude de trouver en lui Vappréciateur le plus éclairé, puisque MonsEI- GNEUR se plait à faire pratiquer dans ses magnifiques serres de Brunoi, ce que Philippe Miller enseigne dans ce Dictionnaire. | Si cette réflexion ne ma point arrété , ce n’est pas présomption de ma part; je compte moins sur mes foibles talens que sur les bontés de MonsEIGNEUR. Le sacrifice de mon amour-propre lui prouvera qu'on ne resiste pas au desir de faire éclater [admiration gu excitent les lumieres et les vertus dont MONSEIGNEUR offre le rare assemblage et le parfait modele. Je suis avec un profond respect, DE MONSEIGNEUR , Le très-humble et très-obéissant serviteur, DE CHAZELLES, Président à Mortier du Parle- ment de Metz. DISCOURS PRELIMINAIRE Diy RED, A.C. EUR. O. ne sest peut-être jamais autant occupé de l'Agriculture qu'on le fait aujourd’hui : cet Art, le premier de tous, et le plus utile, sans doute, est devenu le goût dominant de la plupart des Nations de l'Europe. Le commerce ayant renversé les barrieres que l'ignorance et la barbarie avoient élevées entre les peuples , il s'est fait entreux un échange continuel des productions des divers climats : l’activité Euro- péenne s'est approprié toutes celles qui pouvoient convenir à ses froides Contrées ; la constance, I’acti- vité , aidées des lumieres d’une profonde théorie, sont parvenues à naturaliser dans un sol étranger , celles même , qui, nées dans des régions plus favorisées par le soleil , sembloient d'abord repousser tous les secours de l'Art, et se refuser à la culture. Ce n'est point cependant au commerce seul qu'on doit attribuer ce goût général pour l'Agriculture ; c’est aux progrès des connoissances , c'est à l'esprit philo- sophique , qui fait la gloire de ce siecle , que nous a 1j iv DIE SIC OTUTRES avons cette obligation : la vraie Philosophie n'étant autre que la connoissance de la vérité et de nos vrais intéréts, elle doit , autant qu'il est possible, dépouiller l’homme de ses préjugés, lui faire mépriser ces vains plaisirs , qui n'ont point leur source dans le cœur, et le ramener à ces goûts simples, à ces occupations paisibles , qui faisoient les délices des premiers âges, et perpétuoient les bonnes mœurs. On doit néanmoins faire une très-grande différence entre l'homme éclairé et doué d'un esprit juste, qui, après avoir parcouru d'un pas rapide le cercle des plaisirs factices de la Société, est revenu par dégrés à la contemplation de la Nature, aux jouissances qu’elle nous offre; et celui qui, à peine sorti du limon dont il venoit d’être formé, ne dirigea ses opérations que d'après un instinct pure- ment animal , et ne se livra au travail que pour satis- faire ses premiers besoins : celui-ci ne sait que sentir, et agir pour sentir encore ; l'autre , au contraire, ajoûte aux impressions des sens les ressources de son esprit; son ame, exercée par l'habitude de penser , est ouverte à toutes les modifications délicates du sen- timent ; tous les phénomenes de la végétation devien- nent pour lui intéressans ; il suit la marche de la Nature PRELEMINATR E. Vv dans ses moindres procédés ; applique ses observations à la théorie générale de l'Agriculture ; compare en- semble les différens faits, pour en tirer des consé- quences générales ; remonte des effets aux causes, et parvient , par l’activité de son génie, à ces connois- sances sublimes qui élevent l’homme au-dessus de lui-même, en lui découvrant l'ensemble du vaste système de l'Univers. Tel est le Philosophe, tel est l'Homme par excellence : la Nature reconnoissante envers lui, le fera parvenir au plus haut dégré de bonheur où il puisse atteindre ; il aura des mœurs pures , il possèdera toutes les vertus sociales, et ne laissera après lui que des regrets. O vous riches Habitans des Cités , que l'ennui poursuit au sein du luxe et de la mollesse! voulez- vous goûter encore de nouvelles jouïssances, un bon- heur durable? quittez vos lambris dorés, abandonnez les vaines intrigues de l'ambition ; venez dans nos cam- pagnes » VOUS y respirerez un air pur; et si vos cœurs peuvent encore s'ouvrir à des plaisirs simples , vous y trouverez la véritable félicité. Quoique le goût de l'Agriculture ait été porté avec une rapidité étonnante , dune extrémité de vj DISCOURS l'Europe à l'autre , aucun Peuple n'a pu néanmoins égaler les Anglois dans cette carriere; leurs écrits sont en bien plus grand nombre, et leurs méthodes beaucoup plus sûres que toutes celles dont on s'est servi jusquà présent : mais parmi les Auteurs de cette Nation, qui se sont spécialement occupés de l'Agriculture, aucun n'a eu un succès aussi complet que le célebre Mrier : huit Editions de son Diction- naire qui ont eu lieu dans très-peu de tems, ont été enlevées avec la même rapidité ; et c'est à cet Ouvrage seul que les Anglois doivent la supériorité qu'ils ont eue dans ce genre sur les autres Nations. MILLER n'a écrit qu'après quarante ans d'expérience ; il ne donne aucune méthode, sans l'avoir éprouvée pendant une longue suite d'années: son style est simple et à la portée de tout le monde ; les moindres procédés sont décrits , tous les cas sont prévus, et le Jardinier qui le prend pour guide ne peut jamais s'égarer, parce que sa main est constamment dirigée depuis l'instant où la plante sort de terre , jusqu'au moment de sa maturité : on y trouve tout ce qui concerne les travaux de la campagne , la culture des jardins po- tagers, celle des plantes indigenes et des plantes PRÉLPIMINUATRE. vi exotiques ; des pratiques nouvelles pour l'Agriculture en grand, pour faire et conserver le Vin, ( toujours d'après l'expérience des Cultivateurs et des Vignerons ‘les plus célebres de l'Europe ; ) la maniere de planter les foréts , et de les mettre en valeur, celle de traiter les prairies naturelles et artificielles ; ce qui regarde la construction des serres chaudes et des fourneaux de toute espece, des orangeries, des caisses à vi- trages , des couches vitrées, des couches de tan pour se procurer des fruits précoces; enfin, tout ce qui concerne l'Agriculture y est traité avec une exac- titude scrupuleuse , et dans le plus grand détail. Nous pouvons d’ailleurs parler de cet Ouvrage, comme ayant vérifié les méthodes qu'il propose, sur une multitude de plantes rassemblées de tous les cli- mats : forcés dans les premiérs tems de nous confier à des Jardiniers peu instruits, nous avons reconnu la nécessité de nous instruire nous-mêmes, afin de pou- voir diriger leurs opérations ; ét nous ne craignons point d’avouer que c'est à l'Ouvrage de notre Aureur que nous devons la plus grande partie de nos succès, Ces considérations nous ont déterminés A entre- prendre la traduction, depuis long-tems désirée, du viij DISCOURS Dictionnaire des Jardiniers de Mixer , dans laquelle on s'est principalement attaché à lui conserver cette précieuse simplicité, propre à le mettre à la portée de tout le monde , et des personnes sur-tout , aux- quelles il est particulierement destiné. Les Amateurs doivent nous savoir gré de notre travail ; nous n'avons rien négligé pour rendre cet Ouvrage aussi utile qu'il peut l'être, en donnant de Vextension à cer- tains articles, sur lesquels notre Auteur avoit passé trop légèrement : on trouvera au mot ANANAS, une addition considérable , dont nous avons puisé la ma- tiere dans les meilleurs Auteurs postérieurs à MILLER. Quoique la partie Physique soit foiblement traitée dans l'original , nous l'avons cependant laissée telle quelle est, parce qu'elle n'a qu'un rapport très- éloigné avec l'Agricultufé ; mais nous y avons ajouté des notes, qui mettront notre Ouvrage , à cet égard, au niveau des connoissances actuelles. Nous ne nous sommes point contentés d'indiquer vaguement, comme on le fait ordinairement dans les Traités d'Agriculture, les propriétés générales des plantes usuelles en Méde- cine ; une note, plus ou moins étendue , placée à la fin de chaque article , contient une Analyse exacte des PRELEIMIEN ATR E. ix des principes qui entrent dans la composition de la plante dont il vient d’être question , leur maniere d'agir sur les corps animés, les différentes maladies dans les- quelles ils conviennent , les formes sous lesquelles ces plantes doivent être employées suivant les diffé- rentes circonstances , leurs doses et les compositions pharmaceutiques dans. lesquelles elles entrent : de maniere que cette seule partie, extraite du corps de l'Ouvrage, pourroit faire un Cours complet de matiere Médicale raisonnée. Comme un assez grand nombre de plantes, qu'on cultive aujourd'hui dans les Jardins de Botanique , étoient encore inconnues du tems de Mixer, et qu'il en a lui-même négligé exprès quelques-unes, qui ne lui ont pas paru dignes de fixer l'attention du Jar- dinier Praticien, nous les rassemblerons toutes dans des Supplémens qui seront joints au corps de l'Ou- vrage, et nous les classerons , ainsi que l'a fait notre Auteur, suivant le Système de LINNÉE, et tout ce que nous dirons de leur culture sera tiré des meil- leurs Auteurs, tant Anglois que Francois, et de notre propre expérience. Nous avons également jugé à propos, pour faciliter b x D ES COUR & Neck le travail aux Personnes qui ne sont pas très-versées dans la Botanique , de joindre à chaque plante les termes synonymes , et les dénominations vulgaires sous lesquelles elles sont connues dans les différens pays, et principalement dans les contrées où elles croîssent naturellement : nous leur évitons par-là la peine de recourir à un grand nombre d’Auteurs , lorsqu'elles se trouveront embarrassées à reconnoître les plantes qui leur auront été envoyées des pays étrangers , sous des noms qui leur sont inconnus. Tel est le travail que nous offrons au Public , nous n'avons eu d'autre intérêt, en lentreprenant, que celui de nous rendre utiles ; si nous avons atteint notre but, tous nos vœux seront remplis. ‘AU TRES-NOBLE HUGUE, Duc et Comte de Northumberland, Comte de Perey, Baron de Warkworth, du Chateau de Warkworth, Mylord Lieutenant Protecteur du Peuple des Con- trées de Middlesex et Northumberland, de la Cité et Liberté de Westminster, et de la Ville et Comté de Newcastle, surle Tyne; Vice Amiral de toute l'Amérique et de la Comté de Northumberland, un des plus Honorables du Conseil Privé de Sa Majesté , Chevalier du trés-noble Ordre de la Jar- retiere, et Associé de la Société Royale. QU’IL PLAISE A VOTRE GRACE. hy, bonté que vous avez eue d’accepter les deux pre- mieres Editions de ce Dictionnaire , m°a encouragé à mettre celle-ci aux pieds de Votre Grandeur , comme un hommage public de ma reconnoissance , pour les Observations intéressantes que Votre Grâce m'a com- muniquees , et qui ne peuvent que contribuer a la per- fection de cet Ouvrage. Si j'ai été assez heureux pour les employer de maniere a mériter lApprobation de b ij xij Votre Grandeur, j'aurai plus d’espérance d’obtenir celle du Publi ; car les Personnes les plus habiles dans cette Science utile , ont la plus grande confiance dans le Jugement de Votre Excellence. Votre Grace a donné tant de preuves dintelligence et de discernement dans les différentes améliorations qu’elle a opérées dans ses Etats , et particulierement dans un Pays presque dénué de bois de charpente, que, si vous continuez à planter comme vous avez fait durant ces dernieres années , toute la surface sera considérable- ment changée en mieux , et vos Etats en seront très- améliorés. 3 Le plus humble de vos Serviteurs désire instamment que Votre Grace puisse vivre long-tems , pour continuer ses opérations et servir d'exemple. À Chels(a , ce premier Mars 1784. PHILIPPE MILLER. Brie ba IC, OE, Da VAG Tom UR, Nous nous dispenserons de parler ici du Diction- naire des Jardiniers , parce que cette nouvelle Edition ayant été précédée de plusieurs autres, nous pouvons raisonnablement penser qu'il est suffisamment connu; mais le Public ayant bien voulu accueillir cet Ouvrage, Auteur se croit obligé de lui en témoigner sa recon- noissance. Ceux qui ont acheté d'anciennes Editions pouvant se plaindre que je leur fais tort en publiant celle-ci, il ne sera pas inutile que je me justifie. Dans le tems de la premiere Edition de cet Ou- vrage , la Science du Jardinage étoit moins avancée quelle ne l’est à présent : comme depuis ce tems elle a fait de très-grands progrès, et que l’Auteur, par les correspondances qu'il a entretenues tant dans sa Patrie, que dans les Pays étrangers , n'a rien négligé pour sinstruire à fond des nouvelles observations , et qu'il a eu soin de s'assurer. des faits par des expé- riences suivies ; il a pensé que le Public verroit avec plaisir ces dicton répandues dans le corps de l'Ou- vrage , qui, sans cela, auroit été imparfait. Plusieurs personnes avoient cru qu'en imprimant à xiv PUR Ete A Cae part les nouvelles découvertes , on pourroit se dis- penser de la réimpression de l’Ouvrage , l'Auteur a tenté ce moyen, en publiant, il y a quelques années, des feuilles séparées qui contenoient de nouveaux ar- ticles: mais on en a fait à peine quelques demandes; de sorte que le débit de ces feuilles n'a point dédom- magé de la dépense du papier et de l'impression. On possede à présent en Angleterre plus du double des plantes qu'on y connoissoit dans le tems de la pre- miere Edition de ce Dictionnaire : leur culture ne devant point être omise dans un Ouvrage de cette nature, le soin de Auteur ‘en les y insérant, ne peut être censuré. Quoique le titre de ce Livre annonce seulement un Dictionnaire sur l'Art du Jardinage, toutes les branches de l'Agriculture y sont traitées d'une maniere plus complette que dans quelque Ouvrage que ce soit , quoiqu entièrement écrit sur le même sujet. Les instructions que nous donnons dans chaque partie, ne sont point présentées d'après une expérience légere et fautive ; la plupart sont le fruit de plus de vingt ans de pratique en différentes parties d'Angleterre , où lAuteur a été chargé de l'inspection des Jardins: ainsi il peut assurer le Public qu'il ne recommande rien dont il nait reconnu la vérité jusquà la con- viction. BOURIEAE A CE. XV On est surpris de voir que dans la plupart des Livres qui ont été publiés sur l'Agriculture, à peine aucun des Compilateurs ait fait la moindre attention sur la pratique ordinaire de semer huit fois plus de bled qu'il n'en faut ; dépense qui cause un grand pré- judice aux Fermiers si attachés à leurs anciennes cou- tumes, qu'ils rejettent tout ce qui pourroit les con- vaincre d'erreur; leur obstination est telle, que, si leur terrein nest point couvert en entier au printems de tuyaux de bled, ils le labourent de nouveau pour y semer de l'orge ou d'autres graines de Mars; au-lieu que si le bled y étoit resté, leurs champs auroient produit une meilleure récolte qu'aucun de ceux où les tuyaux ou épis auroient été plus épais. L’Auteur a fait souvent cette observation , il en a parlé à plusieurs Fermiers, dont la réponse a toujours été, que sur une terre riche une petite récolte d’épis produira souvent une grande abondance de bled, mais que sur une mauvaise terre, les frais ne seroient Pas payés: ce qui est une très-grande absurdité ; car comment est-il possible qu'une mauvaise terre puisse fournir une quantité de nourriture suflisante à un plus grand nombre de racines, que ne pourroit faire le meilleur sol ? On voit, d'ailleurs, que partout où cette mé- thode est observée, un boisseau de semences en rap- porte rarement plus de trois ou quatre, pendant que XVj DURE PP VA eae: la même quantité de grains répandue sur des champs dune égaie fécondité, et à laquelle on donne assez de distance et de place pour croître , rendra au moins six ou sept boisseaux : jai vu un champ médiocre et qui n'avoit pas été cultivé plus de vingt ans , dans lequel on n'avoit semé que trois galons (1) de bled par acre (2) (ce qui mest qu'une huitieme partie de ce que les Fermiers sement ordinairement ), et dont chaque acre a produit neuf quarters (3) ( plus de deux tiers au-delà de ce que les Fermiers tirent de leurs terres): par-la, il est évident que, selon la pra- tique ordinaire , le Laboureur emploie au moins cent fois plus de semences qu’il n’en faut, qu'elle lui occa- sionne une dépense considérable et inutile ; tandis qu'au moyen de la nouvelle méthode , si elle étoit adoptée dans un pays entier, on épargneroit une im- mense quantité de grains, et on obvieroit par-la aux inconvéniens que produit la cherté du bled dans les années stériles. On a traité ces matieres sous les articles Avena, HORDEUM, SECALE et TrITICUM. La plupart des Fermiers ne conduisent pas mieux (1) Un galon est une mesure Angloise , contenant environ quatre pintes de Paris. (2) Un acre d’Angleterre contient ordinairement cent soixante per- ches quarrées. (3) Un quarter contient huit boisseaux de froment, leurs PRÉ FACE xvij leurs prairies que leurs terres labourables , ils se don- nent rarement la peine de détruire les mauvaises herbes qui sy trouvent ; ils laissent ces plantes nuisibles ré- pandre leurs semences pendant sept années et plus , avant de prendre la peine de les faire arracher ; ce qui alors leur occasionne beaucoup d'ouvrage : il y en a cepen- dant de plus soigneux à cet égard; mais ils laissene tous dans leurs terres principales, sur les bords, dans les haies et aux côtés des fossés, un nombre considé- rable de mauvaises herbes, qui, en repandant leurs semences, remplissent encore leurs champs et leurs prairies: en outre , ils allouent rarement une quantité sufhsante de fumier ou de marne , pour répandre sur leurs prairies, surtout quand ils ont beaucoup de terres labourables ; et s'ils y en mettent, c'est pres- que toujours dans une mauvaise saison: car l'usage ordinaire est de porter et de répandre les engrais sur les prairies aussi-tôt qu'elles ont été récoltées ; mais comme ce travail se fait pendant l'été, la chaleur du soleil les dessèche, en tire lhumidité et détruit la plus grande partie de leur efficacité. Ces matieres étant plus amplement traitées dans le corps de cet Ouvrage, on y renvoie le Lecteur. Ceux qui pourroient penser que l'Auteur s'est trop étendu sur ce qui concerne le bois de charpente, changeront de sentiment , s'ils veulent se donner la c xviii POR RE A CE. peine de considérer combien cet article est essentiel pour la conservation de ce pays, surtout s'ils réflé- chissent à la grande dissipation qui sen fait depuis plu- sieurs années : les personnes He par le Gou- vernement pour veiller à la culture et à l'amélioration, tirent profit de la dissipation du bois de charpente : ils imaginent que, leurs prédécesseurs ayant agi ainsi, ils ont le même droit qu'eux ; et cet abus est à présent porté à une si grande extravagance, qu'à moins quon n'y mette ordre très-promptement , le Gouvernement en ressentira un grand dommage pour sa marine. Cette pratique qui a commencé dans les Forêts Royales, a été suivie par tous les Gentils-Hommes , qui, ayant sur leurs terres une grande quantité de bois de char- pente, en détruisent une partie considérable : ainsi, par égard pour le bien public, PAuteur s'est cru dans l'obligation de donner la méthode qui lui a a la nell eure pour multiplier et conserver les bois de char- pente, et il dse espérer que cet article ne sera pas désagréable à la plus grande partie de ses Lecteurs. On a lieu de croire que les différentes plantes dont on propose d'essayer la culture dans les dominations Britanniques en Amérique, y réussiroient réellement , si on se donnoit la peine de faire les expériences con- venables , en ne s'attachant qu'à celles qui RE être vraiment utiles, et procurer un avantage réel au BRE FA C EB. xix Habitans. On peut aussi espérer que certaines plantes, telles que le Safran , Indigo , etc. ainsi que plusieurs drogues médicinales, dont on fait une si grande con- sommation , tant pour les Manufactures qu'on ne pourroit entretenir ni même conserver sans elles, que pour les usages de la Pharmacie ; on peut espérer, dis-je , que ces différentes plantes qui ne peuvent réussir jusqu à un certain point en Angleterre, pros- péreroient dans ce nouveau climat aussi bien que dans leur sol originaire, et que leur grande multiplication ne seroit jamais dans.le cas de nuire au commerce , eu égard à la prodigieuse consommation. qui sen fait: on peut en dire autant du, Cafe et du Cacao, sur lesquels on ne peut trop recommander de faire dans nos Isles des expériences nouvelles. Les premieres pro- ductions dontilvient d'être parlé, sont recueillies avant leur maturité , mal séchées et envoyées en Angleterre sur des vaisseaux chargés de rum et de sucre, et commu- niquent leur odeur au café, qui perd par-la beaucoup de sa qualité et de son prix : les dernieres ont été autrefois cultivées par les Espagnols dans l'Isle de la Jamaïque, lorsqu'ils en étoient possesseurs ; ils en récoltoient assez pour la consommation des Habitans: mais à présent les Anglois qui y résident, les achetent des Espagnols. Ainsi ces articles demandent l'attention du Public; car, si ces.marchandises peuvent être cultivées en xx PRÉFACE. avec succès dans nos Colonies Britanniques en Amé- rique , non-seulement nous en tirerons notre consom- mation , mais nous ferons aussi changer la balance du commerce fort à l'avantage de la Grande-Bretagne et de ses Colonies. i On peut aussi reprocher aux Habitans des Isles de l'Amérique, où on cultive le sucre, de confier le soin de leurs plantations à des Inspecteurs , qui, ne connoissant qu'une ancienne et pernicieuse routine, plantent constamment huit ou dix cannes sur chaque butte ; de sorte que si cing ou six d’entrelles vien- nent à réussir, elles sont si serrées qu'elles se nuisent réciproquement; leur accroissement ne peut se faire avec facilité, et elles sont bientôt attaquées de-la ver-. mine qui s'étend et se multiplie avec une telle promp- titude , quelle endommage considérablement toutes les cannes, et souvent détruit la récolte entiere : alors on attribue cet accident à la rigueur de la saison et à la nielle , tandis qu'il n'est occasionné que par une pratique intéressée et mal-entendue. Un Savant Gentil- Homme , possesseur d'un terrein considérable dans la Jamaique, qui lui avoit été légué a son arrivée, se détermina à faire une essai de la culture de charrue dans les rangs de cannes : pour y parvenir, il prépara un acre de terre au milieu d'un grand espace , et y fit planter des cannes à cinq pieds de distance l’une de PRIE VOC E. * XXj l'autre, et une seule sur chaque butte; ces cannes s'étant élevées & une trés-grande hauteur, il les fic couper a leur maturité dans le même tems qu'on récoltoit sur un autre acre du meilleur terrein, les cannes qui avoient été plantées suivant la méthode ordinaire. La produc- tion de chaque acre fut bouillie séparément pour, en connoitre le résultat, qui se trouva a-peu-pres de même pour le poids du sucre; mais il fallut neuf fois moins de bois pour faire bouillir les plantes de la nouvelle méthode , et le sucre fut vendu six shelings de plus par quintal : ce qui prouve tout l'avantage que l’on peut retirer de cette nouvelle façon de cul- tiver les cannes, et de beaucoup d'autres dont les possesseurs devroient faire des essais avec le plus grand soin, Les changemens qui ont été faits dans les Catalogues d'arbres et de plantes qui se trouvent à la fin du Livre, n'ont eu lieu-que pour ne pas trop augmenter le vo- lume de cet Ouvrage ; leurs différences spécifiques n'y sont pas insérées dans toute leur étendue, mais leurs titres génériques y suppléent, et les marques de chacune les dénotent suivant leurs especes respec- tives, rapportées dans le corps du Livre: On prie le Lecteur de consulter les différens genres où l’on a décrit, sous chaque article, les especes avec leurs diffé- rens titres, ainsi que leur culture et les endroits où xx PREFACE. elles croîssent naturellement. L'usage de ces Catalo- gues peut tre dune grande utilité, sur-towt à ceux qui n'ont point de connoissance dans l'Art du Jardi- nage, mais plus particulierement à ceux qui se don- nent pour Dessinateurs de Jardins ; car si cette partie de plantation étoit conduite convenablement , on ne commettroit point tant d'absurdités qu'on en trouve à présent dans la plupart de ces desseins , ou nous voyons souvent les plus petits arbrisseaux plantés dans ies places des plus grands arbres. Le but de l’Auteur, dans l’exécution de cet Ouvrage, a été principalement de rendre les instructions qu'il a données, claires. et intelligibles, non-seulement aux Praticiens, mais encore à ceux qui ont le moins de connoissance dans cet Art: dans tout ce quil a dit, il n'a eu égard qu'à la vérité, et il ma rien avancé dont il n'ait été convaincu par sa propre expérience; ainsi quoique l Auteur espere qu'on ne trouvera pas un grand nombre de fautes dans le cours de cet Ouvrage, il compte néanmoins sur Vindulgence du Public, pour ics omissions et les imperfections qui peuvent sy ren- contrer, parce que dans un travail d’une si vaste étendue , one peut espérer d’être absolument parfait. Quelques erreurs d'impression sy sont glissées par accident ou par l'absence de l’Auteur dont les occu- pations l'appeloient souvent à la campagne pendant PRGE FMIC E. xxii le tems qu'on l'imprimoit; mais comme la plupart de ces fautes sont corrigées, et que d'ailleurs elles ne sont pas de grande importance, il prie le Lecteur de les lui pardonner. On a omis dans cette Edition le Calendrier des Jar- diniers, qui se trouve dans. la plupart des Editions précédentes: plusieurs de celles-là ayant été imprimées in-octavo , il est à présumer que toutes les personnes qui ont du goût pour l’amusement innocent du jardi- nage en ont été pourvues ; d'ailleurs, en ajoutant quelque chose à cet Ouvrage , il auroit été trop enflé, et [Auteur auroit souhaité , au contraire, pouvoir l'abréger davantage. Il s'est conduit en cela d’après l'avis de plusieurs de ses amis qui lui ont fait observer que peu de personnes aimeroient à parcourir un si gros Volume pour y trouver les Articles qu’elles pourroient avoir dans un Volume portatif. Quoique , dans l'Edition précédente , l’Auteur ait adopté et suivi, autant qu'il a été possible, le Sys- tème de LINNEE, alors en vogue parmi les Botanistes 5 il n'a pu néanmoins s’y conformer dans tous les Arti- cles , parce que ce Dictionnaire contenoit un grand nombre de plantes qu'on ne trouvoit point dans les Ouvrages de LiNNÉE, et dont la plupart avoient été décrites par TouRNEFORT; mais depuis , ce savant Professeurayant fait de grandes additions àses Ouvrages, XXIV PRET ACE qui sont généralement consultés et suivis poùr la dé- nomination des plantes , l’Auteur a appliqué sa mé- thode entiere à cette nouvelle Edition , excepté cependant pour les plantes que le Docteur LINNÉE navoit pas eu occasion de voir croître, et qu'il a rangées, sans le savoir, dans des classes impropres : telle est, par exemple, l'Iex ou Agri-folium, qu'il a placé dans sa quatrieme classe, avec les plantes dont les fleurs ont quatre étamines et quatre stigmats; tandis que cette espece a des fleurs males et femelles, dis- posées séparément sur différens pieds : tel est encore le Laurus, qui se trouve dans sa neuvieme classe, dont toutes les plantes ont des fleurs pourvues de neuf étamines et d’un stigmat , et qui pourroit être égale- ment rangé dans sa vingt-deuxieme classe, parce que toutes les especes de ce genre ont des fleurs males et femelles sur différentes plantes. On en a fait lobserva- tion, ainsi que de quelques-autres changemens que l’Au- reur a jugé à propos de faire au Système de LInNzE, dans le cours de l'Ouvrage , et dont il a donné les raisons qui seront, a ce quil espere, approuvées du Public. On a omis aussi exprès dans cette Edition plusieurs plantes, tant celles qui, croissant naturellement en Angleterre , sont rarement cultivées dans nos jardins, que celles qui, ne formant point d'especes particuliers, ne BREE MC £. XXV ne sont que des variétés accidentelles obtenues des se- mences ; du nombre de ces dernieres sont la plupare des plantes à fleurs doubles, dont l’énumération auroit énormément grossi cet Ouvrage : on a néanmoins parlé de presque toutes ces variétés, en les nommant sim- plement à leur place, afin d’instruire le Lecteur des - différences qui les distinguent. Quant aux fruits et aux plantes alimentaires , dont la plupart et presque tou- jours les plus belles especes ont été obtenues par la culture, on enaamplement parlé sous leur propre genre. L’Auteur a fait sur cet article une longue suite d’ob- servations , et sy est entièrement appliqué pendant plus de cinquante années : tant de Botanistes ont fait le dénombrement d’un grand nombre de variétés, comme étant autant d’especes distinctes , que la Bota- nique s'en est trouvée fort embrouillée , tandis que d’autres Ecrivains plus modernes ont donné dans l’extré- mité contraire , et ont retranché presque toutes les especes ; de sorte que ce seroit un grand service à rendre à cette Science, que dassigner la différence spécifique des Plantes; résultat qu'on ne peut obtenir que par une longue expérience de leur culture; et en observant surtout les variétés qui proviennent des mêmes semences, ainsi que les différences occasion- nées par la diversité des sols et des expositions : dif- férences qui sont souvent si considérables qu'elles d XxVj PREFACE confondent les idées des meilleurs juges dans cette matiere. Il y a aussi plusieurs autres variétés qui sont produites par la proximité de deux plantes, dont l’une est fécondée par les émanations de la poussiere sémi- nale de l'autre , et qui participent par conséquent aux deux natures; mais ces sortes de variétés hybridines produisent rarement des semences, et leur altération ne se perpétue point. Bs LA TI ON Des noms d’ Auteurs et des Ouvrages cités en abbréviation dans ce Dictionnaire. A cr. Phil. Transactions Philosophiques de la Société Royale. Act. Reg. Sc. Mémoires de lAcadémie Royale des Sciences de Paris. Aldin. Description de quelques Plantes rares qui ont été cultivées dans les jardins Pharnésiens de Rome, par Tosre ALprnus , imprimée à Rome en 1625, in-folio. Alpin. Ægyp. Prosper. L'Histoire Naturelle d'Egypte , d’Axrrnus , en deux parties, réimprimée in-4.°. à Leyde, en 1735. Alpin. Exot. PROSPER Axpinus, des Plantes exotiques, en deux livres, imprimés z7-4.°. à Venise , en 1656. Amman. Char. Les Caracteres des Plantes de PAUL Amman , imprimés in-1 2. Amman. Hort. La Description des Plantes du Jardin de Bosrus , par PAUL AMMAN, én-4°. Amman. Joan. Histoire des Plantes de Russie, par JEAN AMMAN 5 imprimée a Pétersbourg , in-4°. , en 1739. Banister. Catalogue des Plantes observées en Virginie, par JEAN BANISTER-, imprimé dans Histoire des Plantes de Ray. Barrel. Jcon. L'Histoire et Figures des Plantes de Jacos BARRELIER, qu'il a observées en France, en Espagne et en Italie , imprimée à Paris en 1714 , iz-folio. Bocce. Rar. Figures et Description des Plantes rares , observées par Paur Boccon, en Sicile, etc, imprimées à Oxford , en 1674, in-4°. Bocc. Mus. Museum des Plantes rares de Paut Boccon ; imprimé en langue Italienne, en deux parties, a Venise, en 1697, in-4.°, dij XXxvilj EXPL TC AT ON, Boerk. Ind. Un Index des Plantes du Jardin de Médecine à Leyde, parle Docteur HERMAN BOERHAAVE, imprimé à Leydeen 1719,in-4°. Breyn. Cent. I. La premiere Centurie des Plantes Exotiques, pat Jacques Brevnius , imprimée à Dantzik en 1678 , in-folio. Breyn. Prod. I. I. Le premier et second Prodomus de la Collec- tion des Plantes , par Jacques BREyNIUS ; le premier a été im-_ - primé en 16803 le second en 1689, à Dantzik , in-4°. Tous deux réimprimés à Dantzik, par son fils JEAN PHicippe BREYNIUS, en 1738 Burman. Dec. Decurie des Plantes rares de l'Afrique, in-4°., à Ams- terdam en 1738. - Burman. Thes. Trésor des Plantes de Zéylan, par JEAN BURMAN; in-4°. Amsterdam 1737. Buxbaun. Cent. I et IT. Premiere Centurie de JEAN CHRISTIAN Bux- BAUN , à Pétersbourg , 1728 ; la seconde en 1729 ; toutes deux in-4r Cæsalp. ANDré CæsaLpin sur des Plantes, à Florence 1583, 72-4”. Camer. Hort. Jardin des Plantes de JoacHim CAMERARIUS, 22-4°. 5 Francfort, 1588. Catesh. Hist. Histoire Naturelle de la Caroline , de la Floride et des Isles de Bahama, par Marc CaTEsBy, en deux gros in-folio , avec des Planches, Londres en plusieurs années. C. B. P. Pinax ou Theatre des Plantes de GAsparp BAUHINUS , à Basle 1671, in-4°. | C. B. Prod. Prodomus des Théâtres de Plantes de Gasparp BAUHIN, Basle 1671, in-4°. Clus. Hisr. Histoire des Plantes rares par CHARLES CLusius, à Anvers 1605, i-folio. Clus. Exot. Exotiques de CHARLES enn , en dix livres, à Anvers 1601, in-folio. Column. Ecphr. Ecphrasis de Fasrus Corpus, en deux patties ; réimprimé à Rome en 1616, in-4°. ETAGE IX 18 CAM TS ICOUN: xxix Commel. Rar. Descriptions et Figures des Plantes rares et exotiques dans les jardins. d'Amsterdam , par GAsPARD CoMMEiIN, à Leyde, 1706 , in-4°. Commel. Prael. Prélude de la Botanique par GaspaARD GemMMELIN , à Leyde 1703 , zn-4°. Corn. L'Histoire des Plantes du Canada de Jacques CoRNATUS, Paris 163$ , in-4°. Dale. Pharmacologie de SamuEer Date, deux volumes /z-8°. à Lon- dres 1710 , et réimprimés un volume #7-4°. a Londres en 1735. Dale. Dhom. Observations sur plusieurs nouvelles Plantes par THomas Date , qu’il a découvertes en Amérique, Maauscrit. Dalech. Hist. Histoire générale des Plantes par Jacos DALECHAMP , a Lyon 1587, en deux Volumes iz-folio. Dillen. Cat. Catalogue des. Plantes qui croissent naturellement aux en- virons de Gissam , en Allemagne , par JEAN Jacos DILLeENIvs , . à Francforti1719., in-8°. Dod. Pempt. Les Six Pemptades de Doponæus, à Anvers 1616, in-folio. Dodart. Les Commentaires de l’Histoire des Plantes par DoparT, Paris 1676 , ir-folio. Elchre Index des Plantes du Jardin de Carolsruhan , par ELcHRODT, en trois parties , 77-8°. Ferrar. Fl. Cult. La Culture des Fleurs par Jean BAPTISTE FERRA- RIUS , Rome 1633 , in-4°. ; Feuille. Observations Physiques , Mathématiques et Botaniques , faites dans l'Amérique Méridionale , par Lours FEUILLE , trois volumes in-4°, Paris ; les 1. et 2°. volumes en 1714, et le 3°. en 1725. Flor. Virg. Flor. Virginia ou Récit des Plantes découvertes en Vir- ginie , par Jean CLayTow, Ecuyer; publié par FréDÉrIc Gro- NOVIUS , à Leyde , en deux parties , i7-8°. , en 4739. Flor. Lugd. Flora Lugduno-Batava , ou Catalogue de plantes rares des Jardins de Leyde , iz-8°. , à Leyde 1695, XXX EB XP AE TC ATP ON. Flor. Zeyl. Flora Zeylanica, ou Catalogue des Plantes recueillies par PauLt Herman, dans l’Isle de Zéylan, depuis 1670 jusqu’en 1677, Amsterdam, en 1748, par le Docteur LINNÉE. Garidel. Histoire des Plantes croissant aux environs d’Aix en Provence, par PreERRE GARIDEL, Paris 1719, in-folio. Ger. Emac. Histoire des Plantes de GERARD, améliorée par THomas Jounson , Londres 1633 , in-folio. Grew. Anatomie des Plantes par NEHEMIE Grew, Londres 1652, in-folio. Hort. Chels. Catalogue des Plantes du Jardin de Chelséa, par M. Isaac RAND , F. R. S. Londres 1739, in-8°. Hort. Amst. L'Histoire des Plantes rares qui ont été dans les Jardins Botaniques d’Amsterdam, par GasPARD ET JEAN COMMELIN, “en deux Volumes in-folio, Amsterdam 1697 et 1701. H. Beaum. Catalogue des Plantes Exotiques qui ont été dans les Jar- dins de M. Van Beaumont, en Hollande ; la Haye 1690, in-8°. Hort. Elth. Hortus Elthamensis , ou Description des Plantes rares croissant dans le Jardin @’Elthame par JEAN Jacques DILLENIUS » en deux Volume in-folio , avec Figures , Londres 1732. Hort. Mal. Les Plantes qui croissent naturellement a Malabarre , figurces et décrites par HENRI RHEEDE VAN Draa KENSTAIN , en 12 Volumes z»-folio , à Amsterdam depuis 1679 jusqu’en 1703. Hort. Maur. Catalogue des Plantes des Jardins du Stentor Mauro- CENI, par ANTOINE TiTa, 77-8°., à Padoue 1713. Hort. Cliff. Hortus Cliffortianus , Catalogue des Plantes du Jardin d’Hartechamp , appartenant à M. Grorcre CLIFFORT , d’Ams- terdam , rangées suivant la nouvelle méthode sexuelle des Plantes, par CHARLES LiNNÉE , Amsterdam, in-folio, 1736, avec des Figures élégantes. H. C. Hortus Catholicus , ou Jardin universel de FRANciscus CuPANI; a Naples 1696., in-4°: EXPLICATION. Xxx] H. Edin. Catalogue des Plantes croissant dans le Jardin Botanique d’Edimbourg » par Jacques SUTHERLAND, Edimbourg <2 Se. H. Eyst. Hortus Eystettensis , par Basizrus Bester , Nuremberg 1613, i-folio. H. L. Catalogue des Plantes qui croissent dans les Jardins Botaniques a Leyde, par PAUL Herman, M. D. a Leyde 1687 , in-8°. H. R. Mousp. Catalogue des Plantes du Jardin Royal de Montpellier, par Prerre MaGno.t, a Montpellier 1697 , in-8°. H. R. Par. Catalogue des Plantes du Jardin Royal de Paris, 1665, in-folio. Hort. Upsal.~ Hortus Upsaliensis , Catalogue des Plantes Exotiques du Jardin d’Upsal en Suede, par CHARLES LINNÉE , Amsterdam, in-8°., 1748. Houst. Manuscrit, Catalogue des Plantes qui ont été observées dans les Isles dela Jamaïque , à Campèche et à la Vera-Crux , par ViL~ LIAM HousTon, en 1728 ,11729 et 1732. J. B. Histoire Universelle des Plantes par JEAN BAUHIN , en trois Volumes, à Embrun en 1650, én-folio. Inst. Jussieu. ANTOINE Jussieu , Professeur de Botanique au Jardin Royal de Paris , qui a publié quelques Mémoires sur les Plantes , dans les actes de l’Académie des Sciences à Paris. Tnst.. Bern. BERNARD DE JussiEu , Démonstrateur des Plantes au Jardin Royal à Paris, qui a présenté à l'Académie des Sciences plusieurs Observations curieuses sur des Plantes , imprimées dans les Mémoires de l’Académie. Kemp. Ex. Description des Plantes curieuses du Docteur ENGLERERT Kemprer, qwiladécouvertes à Japare , imprimée à Limoges en 1712, in-4°. é Lin. Gen. Plant. CHARLES Linnée , Docteur en Médecine, et Pro- fesseur de Botanique à Upsal en Suede , qui a publié plusieurs Edi- tions de sa méthode sexüelle. La premiere à Leyde en 17373 la deuxieme en 1744, à Stockholm , in-8°. XXXij EXPL OATYON. Lin. Sp. Plant. Les especes des Plantes par le méme Auteur, en deux Volumes in-8°., à Stockholm 1753, et la deuxieme Edition en 765: Lin. Mat. Med. Materia Medica DE LinnEE, a Stockholm 1749, in-8°, Lob. Adv. Adversaria stirpium de Maturas LoBEL, à Anvers 1676, in-folio. Lob. Ic. Icons (Figures) des Plantes , par Maturas Loser , à Anvers 1576, in-folio. Lugd. Histoire générale des Plantes, par DatecHamp, Lyon 1586, deux Volumes #:-folio. Magn. Catalogue des Plantes des environs de Montpellier, par PIERRE Macxoz, in-&°, à Montpellier 1686. Magn. Hort. Catalogue des Plantes du Jardin de Montpellier , par Prerre Maeno, à Montpellier 1697, in-8°. Mailp. L’Anatomie des Plantes, par MarceLtus MALPHIGHIUS, a Londres, in-folio, 1679. Marcg. L'Histoire Naturelle du Brésil, par GEorGr MARCGRAVE, à Leyde, 1748, 2n-folio. | Martyn. Cent. Les cinq Décades de Plantes rares , de JEAN Martyn, Professeur de Botanique à Cambridge, à Londres, 1728,1729, etc. en gros volume in-folio , avec les Figures des Plantes enluminées. Marth. Les Commentaires sur Dioscoride, par PIERRE - ANDRE MATTHIOLE, à Venise, 1558, in-folio. : Mentz. Les Index des Plantes en plusieurs langues, par CHRISTIAN MenTzeivus, a Berlin, in-folio, 1682. Michel. Le Nouveau Genera des Plantes, par PIERRE - ANTOINE MicHEL1, à Florence, 1729, 41-folio. Moris. H. R. Catalogue du Jardin Royal de Blois ,: par ROBERT MorissoN, auquel est-joint son Précis de la Botanique, à Londres, 1699, in-8°, Mor. Eis) Fe EB) CCAVTE RON: XXXi1j Mor. Hist. Histoire universelle des Plantes , par RoperT Morisson, Oxfort 1679 , 1680, 1699 , trois Volumes in-folio. Munt. Aloid. Histoire des Aloes , par Asranam MuNTINGIUs, Amsterdam 1668 , in-4°. Munt. Phyt. Phytographia de Munrinerus , Leyde , 1702 , in-folio. Munt. Herb. Brit. La vraie Herba Britannica de MunTINGIUs , in- 4". a quoi est joint son Aloiderum , Amsterdam , in-4°., 1698. Nissol. Mémoire des Plantes de Nissox , imprimé dans les Actes de l'Académie des Sciences a Paris. à Par. Bat. Prod. Le Prodomus du Parapisus BATAvus, Leyde, 1698 , in-4°. Park. Parad. Le Jardin de belles Fleurs, par JEAN PARKINSON ;. Londres 1649, in-folio. Park. Theat. Le Théâtre des Plantes, par JEAN PARKINSON; Londres 1649 , in-folio. Pet. Histoire des Plantes Angloises, par Jacques PeTiveR, Londres 1713, in-folio , avec Figures. Pis. Bras. Histoire Naturelle du Brésil , par Virt1ams Piso , Leyde 1648 , in-folio. Pluk. Alm. Almagestum Botanicum , par LÉONARE PLUKNET , Lon- dres 1696 , in-folio. Pluk. Amal. Amaltheum Botanicum, par L. PLUKNET , Londres 1703, in-folio. Pluk. Mantiss. Mantissa Almagesti Botanici, par L. Pluxner , Londres 1700 , in-folio. Pluk. Phyt. Phytographia de PLUKNET , avec le dessin des Plantes, Londres 1691 et 1692, in-folio. Plum. Cat. Catalogue des Plantes d'Amérique, par le Pere CHARLES PLUMIER , Paris 1703, 2n-4°. Plum. Pl. Am. Description des Plantes d'Amérique , par le Pere PLUMIER , Paris 1693 , in-folio. XXxiV ESP ae A TI ON: Pon. Bald. Description des Plantes croissant sur le mont Baldus , par JEAN Pon# , Anvers 1601 , in-folio. Ponted. L’Anthologia, ou Discours sur les Fleurs des Plantes, par PONTEDERA , Padoue 1720, in-4°. Raji. Hist. Histoire des Plantes de Ray , Londres 1686 et 1704, trois Volumes iz-folio. Raji Meth. Méthode pour classet les Plantes , améliorée et augmentée par Jean Ray , Londres 1703, in-8°. Raji Syn. Synopsis des Plantes Britanniques , par JEAN Ray, aug- mentée par DiLLENIUS , à Londres 1724 , in-8°. Rauw. Voyages des Indes de LÉonarp RAuwoLF, Londres. Rea. Flora , Ceres et Pomona, par JEAN REA, Londres 1676, in-fol. Rivin. L'Ordre ou Méthode de ranger les Plantes par la forme de leurs Fleurs , par AUGUSTIN QUIRINUS Rivini , imprimé en cing classes a Léipsic, 1690 , 1691 et 1699, in-folio , avec Figures. Roy. Flor. Leyd. Prodomus ou Catalogue des Plantes croissant dans les Jardins Botaniques a Leyde , par ADRIAN Van Roya, Pro- fesseur de Botanique a Leyde , Leyde 1741, z-8°. Sauv. Flora Monspeliensis, par Francois SAUVAGE, la Haye 1755, in-8°, Scheuch.: Observations des Plantes, par JEAN JACOB SCHEUCHZER , qu’il a trouvées sur les Alpes en trois voyages, Leyde, 2 Volumes in-4°. 1723: Sloan. Cat. Catalogue des Plantes de la Jamaïque , par Hans SLoane, M. D. Londres 1696 , in-8°. Sloan. Hist. Histoire Naturelle de la Jamaïque, par le Chevalier Hans SLoANE, M. D. Londres 1707 et 1725, en 2 Volumes in-folio. Swert. Florilegium , ou Collection des Fleurs par SwerTius, Franc- fort 1612 , in-folio. Tab. Ic. Icons de Plantes, par TABERNA Montanus, Francfort 1590, én-folio. EXP Eee Ay MOL: XXXF Tourn. Inst. Institutions de la Botanique , par JosepH PITTON Tour- NEFORT , Paris 1716, ën-4°. Tourn. Cor. Corollaire aux Institutions de la Botanique, par JEAN Pirron TOURNEFORT , Paris 1703 , i7-4°. Trew. Crist. Jacob. Trew. Doct. en Médecine. F. R. S. et de” PAcadémie des Curiosités Naturelles , qui a publié cette Décade de Plantes rares, in-folio , joliment enluminée a Nuremberg. Triumf. Observations sur la végétation des Plantes , par J. B. Trium- FETTA , avec l'Histoire des Plantes qui croïssent aux environs de Rome , à Rome 1685 , :1-4°. Triumf. Syl. Syllabus des Plantes du Jardin Botanique à Rome, par le même. Vaill. Le nouveau Genera des Plantes, par SEBASTIEN VAILLANT , imprimé dans les Mémoires de Académie des Sciences. — Vaill. Dis. Discours sur la structure des Fleurs , par le même , Leyde 1718 , in-4°. Volk. Flora Nurenbergensis. Récit des Plantes des Jardins de Nurem- berg , du Docteur VozkamMER , Nuremberg 1700, i7-4°. Zan. Histoire des Plantes , par Jacos Zanonr, à Boulogne 1675, in-folio. Noms d Auteurs à ajouter à ceux de MILLER. FN A Stirpes pedem. Taurin. 1755, in-4°. Stirpes Nicæenses. Paris. 1747 , in-8°. Hortus Taurinens. Paris. 1757. in-8°. Bauuinus. J. Hist. Plantar. Ebrod. 1650. in-folio. 3 Volumes. Brow. Hist. Nat. Jamaica. London. 175 6. in-folio. Buttner. D. G. Planta Cunonis. Amstel. 1750. in-8°. Campranius. J. Epitome Matth. Francf. 1586. in-4°. Hortus Medic. Francf. 1588. in-4°. Co pen. C. Plant. Coldingh. Act. Ups. 1743. in-4°. Dazisarp. Flora Parisiensis. Parisiis. 1749. Duod. Euret. D. Icones Pl. Select. London. 1749. in-folio. FUCHSIUs. Historia Stirpium. Basel. 1542. in-folio. GERARD. L. C. Flora Gallo-Prov. Parisiis. 1542. in-8°. GESNERUS. Historia Plantar. Norib. 1759. ia-folio. GMELIN. J. G. Flora Sibirica. Petropol. 1750. in-4°. 2 Volumes. GorTER. Flora Geldrica. Harder. 1747. in-8°. 2 Volumes. GouAN. Flora Monspel. Monsp. 1762. in-8°. Gronovius. J. F. Flora Virginica. Leyda. 1739. in-8°. 2 Volumes. GUETTARD. Observat. Plant. Parisiis. 1747. in-8°. 2 Volumes. Hater. A. Stirpes Helvetica. Gatting. 1742. in-folio. Hortus Gatting. Gatting. 1749. in-8°. Opusc. Botanica. Gatting. 1753. in-8°. Hasse.ouistT. F. Iter Palæstinum. Holmia..1757. in-8°. Hermannus. P. Hortus Lugd.-Bat. Lugd.-B. 1687. in-8°. Piri. J. Flora Britannica. London. 1760. in-8°. Hupsox. Flora Anglica. London. 1762. in-8°. Jacquin. N. Enum. Plantar. Lugd.-Bat. 1760. in-8°. . Flora Vien de Lic. Vien. 1762. in-8°. Hist. Plant. Amer. Vind. 1763. in-folio. Obs. Bot. Vien, 1764. in-folio. Jacauin. N. Kam. P. KRAMER. Lee. J. LeyFer. F. W. Linneus. Lin. LoEFLING. P. LoEsELIUs. Messe. D. Moxrer. L. G. Moxri. J. Murray. J. À, OEDER. OsBECK. PETIVER. RENEALM. RHEEDE. RuMPHIUs. EXP LE OAT T O0 N. XXXVij Flora Austr. Vien. 1773. in-folio. 5 Volumes. Hort. Bot. Vind. Vindob. 1770. in-folio. 3 Vol. Iter. American. Holmiæ. 1753. in-8°. 3 Volumes. Flora Austriaca. Vien. 1756. in-8°. Incroduct. in Botan. London. 1760. in8°. Flora Halensis. Hala. 1761. in-8°. Philosophia Botanica. Holmiæ. 1751. in-8°. Critica Botanica. Lugd.-B. 1737. in8°. Classes Plantarum. Lugd.-B. 1738. in-8°. Systema Nature 11. Holmiæ. 1759. in-8°. Hortus Cliffortianus. Amstel. 1737. in-folio. Hortus Upsaliensis. Holmia. 1748. in-8°. ~ Flora Lapponica. Amstel. 1737. in-8°. Flora Suecia. Holmiæ. 1755. in-8°. Flora Zeylanica. Holmiæ. 1747. in-8°. Amænitates Acad. Holmiæ. ‘1749. in-8°. 6 Vol. Iter Oelandicum. Holmiæ. 1745. in-8°. Iter Gotlandic. Holmiæ cum priore. Iter Westrogoth. Holmiæ. 1747. in-8°. Iter Scanicum. Holmiæ. 1751. in-8°. Iter Hispanicum. Holmiæ. 1758. in-8°. Flora Prussic. 1703. in-4°. Flora Frisica. 1760. in-8°. Cat. Plant. Alvern. Parisiis. 1745. in-4°. Prod. Gramin. Bonon. 1719. in-4°. Systema Vegetabilium. Gotting. 1774. in-12. Flora Danica. Haffniæ. 1761. in-folio. Iter Ind. Orient. Holmiæ. 1757. in-8°. Gazoph. Natura. London. 1702. in-folio. Specim. Plantar. Paris. 1611. in-4°. Hortus Malabar. Amstel. 1678. in-folio. 12 Vol. Herbor. Amboin. Amstel. 1740. in-folio. 6 Vol. XXXV Ij ScHEUCHZER. J. Scopout. J. SEGUIER. J. F. TInt. Toren. O. WACHENDORFF. ZINN. J. G, EAP: BPC. A ToT ON, Historagrost. Tiguri. 1719. in-4°. Flora Carniolica. Vien. 1760. in-8°. Plante Veronens. Verona. 1745. in-8°. 3 Vol. Hortus Pisanus. Florent. 1723. in-folio, Iter Surattense. Holmia. 1757. in-8°. Hort. Ultrajet. Trajet. 1747. in-8°. Hortus Getting. Gatting. 1757. in-8°. SAAT] EC (SG. Sn ws D, Pte’ - A } Tom. I PlancheT . aie = | fg. 7 EEE EE 2 ee PS Les differentes parties des Plantes te Beve Pll, Ca ke LAr ON Des Termes Techniques de Botanique , dont on s’est servi dans ce Dictionnaire. Un Racine, Radix, est la partie d’une Plante, par laquelle elle reçoit naturellement sa nourriture ; il y en a plusieurs especes ; savoir : Une Racine.fibreuse, Radix fibrosa , qui n’est composée que de . fibres. Voyez planche 1 , figure 3. La racine tubéreuse, Radix tuberosa, qui est d’une substance uni- forme, charnue et ronde. Voyez Pl. 1, Fig. 1 et 2, où elle est coupée horisontalement au travers du milieu. La Racine bulbeuse, Radix bulbosa , qui a plusieurs couvertures Pune sur l’autre , comme on le voit à la Pl. 1, Fig. 4 et 5, et celle qui a plusieurs écailles l’une sur l’autre , comme dans la PL. 1, Fig. 6. La premiere de celles-ci est appelée Racine tuniquée, la derniere racine écailleuse. La Racine granulée, Radix granulosa , a de petits nœuds sem- blables à des grains de bled. Pi. 1, Fig. 7. La Racine testiculée, Radix testiculata , est une double racine tubéreuse , consistant en deux nœuds charnus semblables a une paire de testicules. PZ. 1, Fig. 8. La Racine Asfodele , Radix Asphodeli , est une espece de racine grumeuse , dont les fibres charnus se gonflent en gros nœuds vers le bas, et semblables aux mammelles des animaux, Pl. 2, Fig. 1. La Racine grumeleuse , Radix grumosa , est composée de plusieurs nœuds charnus , terminés en fibres. Pl. 2, Fig. 2. Une Tige , caulis , est la partie de la Plante qui reçoit sa nourriture de la racine, pour la distribuer daris toutes les autres parties dont elle est garmie , elle a les côtés semblables. La Tige d’un Arbre est appelée trone, Caudex. xl Ex P LAC: AÿI-T'OPN. Une Branche , Ramus, est la division d’une tige dans les arbres ; elle est appelée naturellement Branche. Un Pédicule , Pediculus, est cette partie de la tige qui soutient immédiatement la feuille, fleur ou fruit. Le Docteur LiNNÉE les a distingués ; ce qui soutient les feuilles , est nommé Periole, Petiolus ; et ce qui soutient le fruit, Pédoncule, Pedonculus. Un Epi, Spica, est une partie de la tige fort garnie de fleurs ou fruits, de maniere qu’elle a la forme d’un cône aigu. PL. 2, Fig. 4. Un Thyrse, Thyrsus , differe d’un épi, en ce que les fleurs ou fruits y sont placés plus clairement , de sorte qu’il y a de l’espace entre chacun. La Panicule, Panicula, est une tige diffuse, divisée en plusieurs pédoncules qui soutiennent les fleurs ou fruits. Pl. 2, Fig. 3. L’Ombelle , Umbella , est l'extrémité d’une tige ou branche , di- visée en plusieurs pédoncules ou rayons qui partent d’un même point , et qui, en s’ouvrant, ont la forme d’un cone renversé. Pl. 2, Fig. 5. Quand les Pédoncules (a) qui divisent la tige , sont divisées en d’autres de la même forme , sur lesquels les fleurs ou fruits sont disposés (b), le premier ordre (a) est appelé Rayon; le second (b) Pédoncule. L’Ombelle qui n’est composée que d’un pédoncules, est appelé une Ombelle simple. Pl. 2, Fig. 6. Celle qui est composée de rayons et de pédoncule, est une Om- belle composée. Pl. 2. Fig. 5. Le Corymbe , Gorymbus , differe d’une ombelle, en ce que les rayons ou pédoncules sont disposés de maniere qu’ils forment une sphere. Pl. 2, Fig. Ye Une tige entortillée , Caulis volubilis , est celle qui s’entortille autour de quelque soutien ou arbre , sans le secours de tendrons ou vrilles. Une tige grimpante , Caulis scandens , est celle qui s’attache à un soutien voisin quelconque , par le moyen de tendrons ou vrilles. Une ae brel Les differentes parles des Plantes Plinche 2. Ss wet cd sah = aha so ee Pom. TD ; Planche IT. A CN OF fl ea Wes EE ESS a oe Je SIS OM. z) SN NX A AS Lo Hf | | ll (tu! RRA TTT Tee a Æxplica lion des Fruits EXPLICATION. xlj Une tige rempante, caulis repens, est celle qui se couche sur la terre, et se multiplie en poussant des racines aux nœuds. Une tige trainante ou courbée, caulis procumbens , est celle qui se couche sur la terre, à moins qu’elle ne soit supportée; et qui ne pousse point de racines. | Tendron, vrille ou main, capreolus ou clavicula, est une partie de la tige, ou plutôt une branche sur le côté d’une tige placée opposée à la feuille qui se frise et se tient ferme après tous les corps adjacents, et par laquelle elle est soutenue, comme dans la vigne, etc. Un fruit, fructus , est la partie de la tige qui renferme la semence avec son enveloppe : il y en a de plusieurs formes différentes. Un cône, conus » est une capsule sèche, ou väse de semence sec, composé de plusieurs parties ligneuses, adhérentes serrément ensemble, et qui se séparent quand il est mür : il y en a plusieurs especes qui different dans leurs formes et textures, comme dans la Fig. 1, Pl. 3, qui représente un cône de Pin, dont les écailles ligneuses se terminent en protubérances aiguës, qui s'ouvrent par la chaleur du soleil au printems , et laissent tomber les semences ; la Fig. 2, Pl. 3, fait voirle cône d’un Cedre du Liban, dont les écailles sont unies, posées serré- ment l’une sur l’autre, et qui tombent en laissant l’axe du milieu sur les branches ; la Fig. 3, PI. 4, offreun cône de Sapin, dont les écailles sont unies , et la forme oblongue ; les Fig. 2 et 3, Pl. 4, font voiruncéne de Cyprès, qui est d’une forme sphérique, irréguliere, et dont les écailles se séparent pour laisser tomber les semences qu’elles renferment ; la Fig. 4, PL. 4, représente le cône d’un Pin, dont les écailles se terminent en protubérances émoussées. Un yase de semence sec, capsula, suivant le nombre de cellules qu'il renferme, est appellé uni-capsulaire, bi-capsulaire , quinque- capsulaire, etc. Voyez Pl. 4, Fig. 5 et 6. Une pomme, pomum, comprend généralement tous les fruits charnus, renfermant plusieurs semences dans le centre; mais il est fort difficile de savoir ce que les Anciens entendoient par le nom pomum; car ce f xlij EUX P:L TI EAT LON. mot est souvent employé dans leurs écrits pour exprimer des choses de différentes formes, et cette dénomination ne devroit étre appliquée qu'aux fruits ombiliqués, et qui contiennent plusieurs semences. Voyez Frp..3.et:4, Pl. 3. Grains ou baies rassemblées en grappe, acini, sont, suivant quelques- uns, les baies de raisins, de groseille, etc. ; mais la plupart des Bota- nistes donnent un sens plus étendu à ce mot, en appliquant aux protu- bérances des mires, fraises, etc. Voyez Fig. 7, Pl. 4, acini. Une grappe, racemus, est une tige branchue ou divisée en plusieurs pédoncules qui soutiennent les fleurs ou fruits portés serrément en- semble en une forme oblongue. Voyez Fig. 5, PI. 3. La premiere partie de sa définition la distingue de l’épi, et la derniere de la panicule. Le légume, siliqua , est un vase de semence long et membraneux , qui est plat ou rond, contenant un ou deux rangs de semences. Voyez Fig. 8 et 9, PL 4. Quelques-uns de ceux-ci sont joints, et chaque gonflure renferme une semence, comme on peutle voir parla F. 10, P. 4. Les semences de blés et d’herbes sont appelées graines, grana ; Ila feuille qui les couvre estappelée paille ou balle, gluma, Fig. 11, Pl. 4, (a); la barbe, arista (b); C’est un petit filet pointu qui sort de la balle. La balle qui n’a point de barbe, est appelée nue. Une prune, prunus, est une enveloppe charnue, renfermant une coque dure et ligneuse, dans laquelle sont renfermées une ou deux semences. Une noix, zux, est une semence couverte d’une coque dure, sèche et osseuse. La fleur, flos, est l'organe de la génération des deux sexes, adhérant à un réceptacle commun, rassemblés avec leurs enveloppes communes, ou, de quelque sexe que ce soit, avec des enveloppes particulieres, si elle en a. Les fleurs sont males, ou femelles, où hermaphrodites. Les miles ont des étamines et des sommets, mais elles n’ont point de germes ou de styles : les femelles ont un germe et un style, mais elles n’ont point d’étamines ou sommets. Les fleurs hermaphrodites renferment les deux organes de la génération, Planche Z ( é wi Ne suite y { jo = ÆExplication des Fruits Tom... 2 / SN Des differentes Structures des Fleurs Le = nt cb BXVP-L-ISC "AT I ON. xij Lovaire, ovarium, ou germe, suivant LINNÉE, est le rudiment du fruit. Voyez (a), Fig. 1, Pl. 5. C’est réellement l’organe femelle de la génération. Le style, stylus, est un corps qui accompagne l'ovaire, ou qui est au-dessus du sommet. Voyez (b), Fig. 1, Pl. 5, ou porté comme un axe dans le milieu avec les embrions qui Penvironnent, Fig. 2, PL 5, et (c) représente le stigmat. Le calice, calix, est composé de petites feuilles tendres, qui couvrent les autres parties de la fleur. Voyez Fig. 3 (a), PL 5. Ces feuilles, suivant M. Raw, sont d’une couleur herbacée. Les pétales, petala , sont les feuilles tendres , joliment colorées, qui sont les parties les plus visibles d’une fleur. Voyez Fig. 3 (b), PL. 5. Les étamines, ou filaments, suivant LINNÉE, que quelques-uns nomment filets, sont ces fils minces, qui généralement environnent le style. Voyez (c), Fig. 3, Pl. $. Les sommets, que LINNÉE appelle anthera, sont les corps qui con- tiennent la carene fécondante, ou poussiere prolifique, analogue au sperme male dans les animaux, et qui terminent toujours les filets. Voyez (d), Fig. 3, PL 5. Les fleurs, suivant le nombre de leurs pétales, sont dénommées monopétales , dipétales , tripétales , tétrapétales, etc. Une fleur réguliere et monopétale, est celle dont le pétale n’est point du tout divisé, voyez Fig. 4, PL. $ 3 ou s’il est divisé, les segments sont égaux. Voyez Fig. 5, PI. 5. Une fleur irréguliere et monopétale, est celle où les divisions du pétale sont inégales, comme dans la Fig. 6. Pl. 5. Elle est appelée par LINNEE , fleur en masque Où personnée, ringens. MM. Ray j TourNEFORT et autres, appellent toutes les fleurs monopétales , celles dont les pétales sont joints à leur base, et tombent sans se séparer ; et LInNEE , nomme ¢etra-petales ou penta-petales , celles dont le pétale est divisé en autant de parties vers le bas. Une fleur réguliere et polypétale, est celle dont les pétales sont f ij xliv EXO LP CTANTETEROPN: dune grandeur égale, et qui se rapportent dans leur position. Fig. 10. PL Une fleur irréguliere et polypétale , est celle dont les pétales ne s'accordent point dans leur forme et position. Fig. 7. PL. 5 ,etF. 1, P.6. Une fleur labi¢e ou à levres ou en gueule , flos labiatus , est une fleur irréguliere et monopétale , divisée ordinairement en deux levres , comme dans la Fig. 2. Pl. 6. La levre supérieure (a), est appelée casque, galea, et Vinférieure (b), Barbe, barba. Le casque manque quelquefois, comme dans la Fig. 3. Pl. 6, et alors le style et les étamines prennent sa place ; celles-ci sont appelées pax quelques-uns , ani-labrees. ‘ A Une fleur papilionnacée, flos papilionaceus , ressemble en quel- que maniere à un papillon ayant les ailes étendues. Fig. 4. Pl. 6, et F.8, P. 5. Elle est toujours composée de quatre parties, savoir: Pétendard , vexillum (a), qui est un gros segment ou pétale ; les deux ailes, ale (b), qui forment les côtés, et la caréne carina (c), qui est un pétale ou segment concave, ressemblant à la partie basse d’une nacelle ; Ja carène est quelquefois d’un pétale ou segment entier ; en d’autres fleurs , elle est composée de deux petales ou segments adhérants assez près Pun de Pautre. Une fleurette, flosculus, est un petit tube qui s’étend au sommet, qui est ordinairementdivisé encing segments. Fig. § , PL 6; F.9,P. 5. et porté sur l’embrion d’une simple semence (a) ; de la partie intérieure de la fleurette , s’élèvent cing étamines qui s'unissent ensemble en forme de gaine (c) ; de lembrion de la semence (a), s’élève un style (d), qui passe à travers la gaîne (c), à laquelle il adhere, et est terminé par un stigmat divisé en deux parties , qui sont généralement réfléchies (e). Ces fleurrettes sont appelées Aermaphrodites. Une semi ou demi-fleurette, semi-flosculus, est tubuleuse à la base et s’étend ensuite en forme de langue. Voyez Fig. 6, PI. 6. Celles-ci forment ordinairement les rayons des fleurs radiées, et sont femelles. Une fleur composée , flos compositus , est celle qui est composée NA Des differentes Stuctur es ae des Fleurs . FRAPPE AT LOT. xly soit de fleurettes, Fig. 7, Pl. 6, ou de semi-fleurettes, Fig. 16, Pl. 6, ou des unes et des autres ensemble, Fig.8, PL. 6,et fi 9,P.5. Un disque, discus , est l’assemblage des fleurettes , en une surface unie , comme dans la Fig. 7, Pl. 6. Elles sont nommées fleurs du disque. Un rayon, radius , est composé de plusieurs fleurettes portées autour d’un disque. Voyez Fig. 16, Pl. 6, en forme d’étoite radiée. Ces fleurs sont appelées radides et disqueuses ; celles qui n’ont point de tels rayons , sont nommées zues et disqueuses , Fig. 7, Pl. 6. Une fleur à tête, fos capitatus , est celle’ qui est composée de fleurettes et de demi-fleurettes, recueillies dans une tête ronde, et qui sont toutes renfermées dans un calice commun etécailleux. Fig. 9 , Pl. 6. Les fleurs verticillées, flos verticillatus , sont celles qui forment des bouquets en anneau autour des tiges à la base des feuilles, Fig. 9, Pl. 5. Fleur de mousse sélève des pédoncules minces de la Plante, Fig. 10, Pl. 6 , avec la tête ou capirulum , Fig. 16, Pl. 6 , et Pen- veloppe , ou calyptra , qui s’ouvre et tombe quand les semences sont mures. Un cône découpé au travers du milieu longitudinalement , pour représenter comment les semences sont renfermées entre les écailles. Pigier, Pl. 6. La Fig. 12, Pl. 6, représente les parties d’une fleur (a) le calice, (b) le germe, (c) le style, (d) le stigmat, (e) les étamines, (f) le sommet, (g) le sommet entier. Fig. 13 ; Pl. 6, fait voir une fleur avec plusieurs nectaires , postés tout près du germe a. à La Fig. 14, Pl. 6, (a) montreungerme, (b) un style, (c) un stigmat. La Fig. 15, PA 6, montre un grain de farine ou poussiere fécon- dante , représenté en grand, A PLANCHE 7. Contient les Figures qui expliquent le Systéme du Docteur LINNÉE » qui classe les Plantes par le nombre des Etamines er des Fleurs. Ficurs hi II. Est une Fleur avec une étamine et un style, qu’il met sous le titre de Monandria Monog ynia. Une Fleur avec deux étamines et un style , sous le titre Diandria Monogynia. Une Fleur avec trois étamines et un style , sous le ütre de Triandria Monag ynia, Une Fleur à quatre étamines et un style. Tetrandria Monog ynia. Une Fleur a cing étamines et un style. Pentandria Monogynia. Une Fleur à cing étamines et deux styles, Pentandria Dig ynia. Une Fleur à six étamines et un style. Hexandria Monog ynia. Une Fleur à six étamines et trois styles. Hexandria Trigynia. Une Fleur à sept étamines et un style. Heptandria Monog ynia. Une Fleur. à huit étamines et un style, Octandria Monog ynia. Une Fleur a neuf étamines et un style. Exneandria Monog ynia. ‘ Une Fleur à dix étamines et un style, Decandrig Monog ynia. Une Fleur a douze étamines et un style, Dodecandria Monog ynia, Tom. I. Planche ie 5 Des Structures differentes des parles sexta les des vlantes Ux of _— Che — Li à ‘ i= ~ a 1 ‘ a ri . Tom .T. Planche 8. 2 Fig.13 | Fug . 12 | i Wy i: (i ; A 5 7 PP = Des SPUCTUI ES auf ererles des parties reæuales des Plantes . ux 4 FIGURE 1. Io. Il. PEANCHE. 8 Une Fleur avec plus de douze étamines, mais moins que vingt, qui s’élèvent ou du pétale ou du calice, et avec un style. Icosandria Monog ynia. Une Fleur avec un grand nombre d’étamines et un style, Polyandria Monogynia. Une Fleur avec deux étamines longues et deux courtes, et un style. Didynamia. Une Fleur avec quatre étamines longues et deux courtes, et un style. Tetra-dynamia. Une Fleur avec cing étamines unies , à un style, en un corps. Monadelphia Pentandria. Une Fleur avec dix étamines et un style, qui sont jointes, à leurs bases’, en un corps. Monadelphia Decandria} | Une Fleur avec dix étamines jointes en un corps, avec plusieurs styles pointus. Monadelphia Polyandria. Une=Fleur avec six étamimes jointes en deux corps. Diddelphia Hexandria. | x Une Fleur avec dix étamines, dont neuf sont jointes ensemble à leurs bases , et l’autre séparée , avec un style. DiadelpMa Decandria. Une Fleur avec plusieurs étamines jointes ensemble à leurs bâses, en plusieurs paquets. Polyadelphia Po- ly andria. Une simple Fleurette , d’une Fleur composée. Celles qui sont hermaphrodites ont cinq étamines et un style jointes à leurs bases. Syngenesia. 12. Une Fleur dont les étamines sont jointes aux pétales et paroissent sortir du style qui est divisé en deux par- ties. Gynandria, xtyitj EX FLICATION. FIGURE 13. Une Fleur de la seizieme ‘classe, qui a une figure différente de celle ci-devant représentée, dont les étamines sont portées autour de la colonne formée par le style. 14 Une Fleurette de Fleurs composées ; portée sur le germe ou embryon de la semence , avec deux stigmats rCfléchis sur le sommet du style. DICTIONNAIRE DICTIONNAIRE IP ES bol NUE Bas: AY BHI As IES, Sapin. Ce nom est dérivé d’abeo , s’étendre ou avan- cer ; quelques personnes préten- dent qu’il vient d’abeo, s’en aller, parce que l'écorce se fend, tombe et s’enleve fort aisément. Cet arbre a des fleurs males sans corolles, dispo- sées en paquets clairs, et pourvues seulement de plusieurs étamines, jointes à leur base , en forme de colonne ; ces étamines s’étendent vers le haut et sont terminées par des sommets érigés. Les fleurs femelles sont rappro- chées dans un cone ovale, dispo- sées deux à deux entre chaque écaille , sans corelle , comme les fleurs males , renfermant un petit germe et un stigmat simple, et sont suivies de semences membra- Caracteres. neuses et ailées. Le Docteur Linnée, Professeur de Botanique à Upsal, dont le système est généralement suivi à présent , range ce genre dans la neuvieme section de sa vingt- Tome I. A BI unieme claffe, qui renferme toutes les plantes qui ont des fleurs males et femelles placées séparément sur le même arbre , et dont les éta- mines sont unies ensemble en forme de colonne. Il a joint ce genre à celui des pins, cedres et melezes, ne les re- gardant que comme des especes varices du même genre; cepen- dant comme ces différens arbres exigent chacun une culture parti- culiere , nous les tiendrons sépa- rés. Nous observerons a cette oc- casion , que dans les anciennes éditions du Genera Plantarum de Linnée , ces arbres étoient rangés sous Particle Abies ; mais que dans sx derniere il a cru devoir les placer sous le mot Pinus. Les especes de Sapins que l’on trouve à présent dans les jardins anglois , sont : 1°. Apres , alba , foliis fubtis argentels , apice emarginatis , co= nis erectis. Sapins dont les feuilles sont blanches en-deffous , échan- A sy gy A Bgl crées à Jeur pointe, produisant des cônes érigés ; communément ap- pellé Sapin argenté. Abies taxi folio, fructu sursüm spectante. Tourn. Inst. R. H. 2°. Picea, foliis subulatis mu- cronatis lævibus bifariam versis ; Sa- pin de Norvège, ou arbre-a-porx. Abies renuiore folio, fructu deor- sum inflexo. Tourn. Inst. R.H. La pesce, pece, picea, epicta., ou faux Sapin. 3°. Basamea , foliis subtus ar- gentels , apice sub emarginatis bi- fariam versis; Sapin, dit Baumier de Gilead. | Abies taxi foliis, odore Bal- sami Gileadensis. Raj. Hist. App. Baunier de Gilead. 4°. Canadensis , foliis linearibus abtusiusculis sub membranaceis;Epi- nette blanche de la nouvelle An- gleterre, ou Sapinette du Canada. Abies. foliis piceæ brevioribus , conis parvis biuneialibus laxis. Rand. 5°. Abies ; mariana , foliis li- nearibus acutis , ‘conis minimis ; Peste à feuilles courtes; ou Epi- nette noire de Amérique Septen- trionale à très-petits cones. 6°. Americana , foliis linearibus obtusiusculis ,bifariam versis ; conis subrotundis ; Peske de Virginie, ou Sapin de cigue. On connoit encore une autre espece de Sapin ; nouvellement ~ Pe Re D PT apportée de l’Amérique Septen- trionale , sous le nom de Sapin spruce rouge , de la nouvelle An- gleterre; mais autant que l’on peut en juger sur les jeunes atbres qui croissent à présent dans les jardins anglois , il paroit qu’elle n’est qu'une variété du Sapin. noir de la nouvelle Angleterre. On a aussi apporté de la Chine, il y a quel- ques annces un Sapin qui a été dé- posé dans le jardin de M. MorGAN de Vestmenster ; et dont le Doc- teur PLUKNET fait mention; mais comme il étoit mal situé, et exposé à la fumée de Londres , qu’on sait être très-préjudiciable à toutes les especes d'arbres verds , il y faisoit peu de progrès ; j'ignore s’il a péri dans ce jardin , ou si on l’a trans- porté dans un autre ; mais on a bati dans ce lieu depuis quelques années (1). Alba, Picea. Les premiere et seconde especes de Sapin sont fort communes dans les jardins et plan- tations d’arbres verds. La premiere se trouve en très- grande abondanee aux environs de Strasbourg et dans d’autres parties de Allemagne , d’où lon apporté (1). On trouve dans POuyrage de M. Frosrer, qui a accompagné le Capitaine Coock dans fon voyage au pôle Auftral, la defcription de différentes efpeces de Sa- pins , tant des îles de la mer du Sud, que de la nouvelle Zélande. . ABI en Angleterre la térébenthine qui en découle ; mais on ignore s'ils sont un produit naturel du sol qu’ils couvrent, ou s'ils y ont été trans- portés d’ailleurs: quoi qu'il en soit, les plus beaux de ces arbres crois- sent a présent sur le Mont Olympe, d’où j’ai reçu des cônes qui avoient plus d’un pied de longueur. Tour- NEFORT , dans la relation de son ‘voyage , fait mention des Sapins du Mont Olympe , comme étant les plus beaux arbres du Levant. La seconde espece , fort com- mune dans les forêts de la Norvege, croit dans des vallées ; dont le sol est très-profond , et fournit le bois de charpente , connu vulgairement sous le nom de Sapin : il y a dans cette espece deux variétés qui dif- ferent beaucoup par la longueur et la couleur de leurs feuilles , ainsi que par leur hauteur et la forme de leurs cones ; l’une a été distinguée par les Jardiniers de pépiniere sous le ütre de longs cônes de Sapin de Carnwel ou de Cornouaille , Pro- vince d'Angleterre; les feuilles de ce dernier sont plus blanches et beaucoup plus longues que celles des autres , les cônes en sont aussi d’une plus grande longueur que ceux de Vespece commune, Ce qui; joint aleur apparence, fait regarder ces arbres comine des especes dis- tinctés ; mais comme ces déux der- nieres proviennent des mêmes se- mences , exactement recueillies sur ABI 3 Jes mêmes arbres, elles ne sont que des varictés. On tire la poix ‘de cet arbre * c’est pour cela .qu’on le nomme Picea ou arbre a poix. Balsamea. La troisieme espece, qu'on ne connoissoit guere autre fois que dans les jardins de l’Eye- que de Londres , à Fulham , est devenue depuis quelque tems beau- coup plus commune , au moyen des semences qui ont eté apportées d'Amérique. Cet arbre fait très-peu de progres , même après huit ow dix années d’accroissement; le seul endroit dans lequel il ait eu un peu d'apparence , est l’Abbaye de Woburn , maison de campagne du Duc DE Beprort , Province de Bedfort. Canadensis. La quatrième s’est fort multipliée en Angleterre , au moyen des semences apportées de PAmérique Septentrionale, où elle est connue sous le nom de Sapin spruce blanc ; elle croît dans sa pa- trie, sur les montagnes, et les ter- reins très-élevés , où elle parvient à une plus grande hauteur que la plupart des autres especes. Ces ar- bres, qui sont dans les jardins du Duc D’ARGILE, a V hitton, près de Hounslow , sont les plus beaux que jaye vus; mais i! doit y en avoir de plus vieux encore dans la Province de Devon, s'ils n’y ont point été détruits; car, en l’année 1724, un Gentilhomme de ce pays, qui en . Ay 4 ABT possédoit alors plusieurs d’une grandeur considérable , m’en en- $oya quelques branches chargées de cônes. Mariana. La cinquieme espece est le produit des terres humides de plusieurs parties de PAmérique Septentrionale ; mais elle s’cleve rarement à la hauteur de la qua- itieme ; cependant les habitans de l'Amérique se servent indifferem- ment des branches de ces deux .es- peces pour faire de la bierre spruce ou fine , d’où vient le nom de spruce, qu'on a donné à ces arbres. Il sort de ces deux especes de Sapinunetérébenthine fine et clairé, qui répand une odeur forte, et dont les Indiens se servent pour guérir Jes nouvelles blessures ,ainsiquedif- férentes maladiesintérieures: depuis quelques années les Medecins an- glois de l'Amérique Septentrionale Pont aussi adoptée dans leur pra- tique. Americana. La sixieme espece doit aussi son origine à Amérique, d’où ses semences ont été apportées en Europe: ces arbres ne profitent pas mieux en Angleterre que dans plusieurs cantons de l’Amérique : on m’anéanmoins assuré que dans certaines parties de la Grande Bre- tagne, où ils avoient trouve un sol convenable , ils étoient parvenus à une très-grande hauteur. Ces arbres viennent naturellement dans plu- sieurs endroits de l'Amérique Sep- tentrionale, . ABI Culture. On éleve tons ces ar- bres au moyen des semences déta- chées de leurs cônes ; la maniere de les en tirer, est d'exposer les cones à un feu léger qui fera ouvrir les cellules écailleuses, et laissera sor- ur aisément les semences ; mais ik faut éviter de leur faire éprouver un trop fort degré de chaleur. Les cones de tous les Sapins s’ouvrent beaucoup plus. aisément que ceux des pins , sur-tout ceux des Sapins d'argent et Beawnmier de Gilead , qui tombent en piece et écartent leurs semences , si on les laisse tard sur les arbres pendant l’automne : on ne doit les faire ouvrir que lorsqu'il est tems de les semer, c’est-à-dire, vers la fin du mois de Mars. Ces plantes doivent être toutes élevées en planche, où elles puis- sent être à l’abri des oiseaux ; qui les détruiroient dans le tems qu’elles eommencent à croitre ; car comme elles poussent leur enveloppe au sommet , les oiseaux , en piquant ces enveloppes, en brisent le ger- me, et anéantissent en peu d’heures la planche entiere, si elle n’est pré- servée de leur voracité. Le meilleur tems pour semer ces arbres, est vers la fin de Mars ou au commencement d’ Avril, suivant que la saison est plus ou moins avancée ; on en répand la semence sur une planche de terre légere , qu'on recouvre après , d’un demi- ABT poucé environ de la même terre, et l’on étend par-dessus un filet pour en éloigner les oiseaux ( cette méthode est la plus sûre pour les em- pècher de détruire les jeunes plan- tes, lorsqu’elles sortent de terre ). Il faut aussi dans ce moment les abriter du soleil au milieu du jour, avec des nattes; sans quoi elles périroient facilement et seroient promptement desséchées. On laisse les plantes dans cette planche jus- qu’au printems suivant; alors après avoir préparé un nouveau terrein pour les recevoir, on les enleve soigneusement avec une truelle , afin de ne pas détruire les tendres fibres de leurs racines , et on les transplante au commencement d’A- vril , à six pouces de distance de rang enrang, sur trois pouces dans les rangs ; de maniere qu’elles for- ment un quinconce. On observera en faisant cette opération dene pas laisser trop long-tems les jeunes plantes hors de terre, et de les couvrir soigneusement pour les ga- -rantir des impressions de l’air ex- térieur qui flétriroit leurs racines. En les plantant, on serre la terre sur les racines ; et si la saison est seche , il sera prudent de les arro- ser deux ou trois fois par semaine. On couvre aussi les planches, de nattes , pour les abriter du soleil et du hale, jusqu’à ce qu’elles ayent formé des nouvelles racines; après quoi elles n’exigeront plus d’autre ABI ç précaution., que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Mais au bout de ce tems, il faut songer à les transplanter, sans quoi leurs racines se méleroient et se confondroient les unesavec les au- tres. Pour cet effet on choisit une pièce de terre découverte, bien labourée , nivelée et neitoyée : on enleve les jeunes plantes avec pré- caution , en observant sur - tout de, n’en pas trop prendre à la fois, et de ne les tenir exposées à l’air que le moins de tems possible, afin d'éviter que les vents secs qui regnent ordinairement dans cette saison n’endommagent leurs racines. L’intervalle que Pon doit ob- server en plantant les jeunes arbres dans la pépiniere, est de quatre pieds dans les rangs : on pensera peut-être que cette distance est trop considérable ; mais si on fait attention que les racines s’étendent considérablement dans la terre, et qu’étant plantées plus près, il se- roit fort difficile de les enlever une seconde fois sans couper ni déchi- rer ces racines , on conviendra que la crainte de perdre un petit es- pace , ne peut balancer les avanta- ges qui résulteront de cette mé- thode. Le terrein destiné à recevoir ces plantes, étant préparé de la maniere ci-dessus indiquée , ox trace une ligne droite au moyen du cordeau ; et après avoir creusé une rigole d’un pied de largeur , 6 A°B'X on les y place à deux pieds de dis- tance l’une de l’autre. On remplit ensuite les rigoles, en recouvrant les racines avec une terre très-fine qu'on y insinue avec soin. Cette opération étant faite , on presse Ié- gérement la terre avec les pieds, sans la trop fouler , sur-tout si elle est forte, et disposce ase serrer. Lorsque ces arbres sont ainsi plantés , il faut les arroser pour unir la terre aux racines; si la sai- son est seche , on répete cet arro- sement trois ou quatre fois, pour Jes aider à en former des nouvelles, et les préserver du hale. Les plantes peuvent rester deux ou trois ans dans cette pépiniere , suivant le progrès qu’elles y auront fait; pen- dant ce tems on les nettoye de toutes mauvaises herbes , et chaque année on laboure entre les rangs , sans couper ni endommager les racines. C’est-la toute la culture qu’elles exigent ; tant qu’elles sont dans la pépiniere. Lorsqu'on veut les trans- planter où elles doivent rester, on a soin, en les enlevant , de ne pas déchirer ni couper leurs racines , et de ne pas les laisser trop long- tems hors de terre : lorsqu’elles sont à Pair , on met leurs racines à Pabri des vents désséchans : le tems le plus sûr , pour enlever ces arbres , est vers le commencement d'Avril, quoique souvent on puisse le faire avec succès à la S. MIcHEL; cependant le printems est Ja saison ABI Ja plus favorable, sur-tout dans la terre humide. Presque toutes les especes de Sapin peuvent étre enlevées a six ou sept pieds de hauteur ; néan- moins ceux de deux pieds sont préférables ; car, en peu de tems, ils égaleront les plus grands arbres; ainsi je ne conseille pas de les trans- planter quand ils ont plus de deux pieds de hauteur ; sur-tout s'ils sont restés dans une pépiniere sans avoir été changés ; car alors leurs racines se seroient étendues à une distance qui obligeroit à les couper en les tirant de terre; et il est d’ob- servation , que si on retranche beaucoup de leurs racines ou de leurs branches , la quantité de térébenthine qui découle ordinai- rement de leurs blessures , les af-° foiblit considérablement : il y a aussi un autre avantage à les plan- ter petits, c’est qu'ils n’exigent pas de fourches pour les garantir des atteintes des vents, ce qui évite beaucoup de peine et de dépense; et si on fait encore attention que le progrès d’un arbre de deux pieds excede le cri de ceux d’une plus grande hauteur, on sera convaincu de la vérité de ce que j’avance ici. Le Sapin spruce commun, qui fournit le bois de sapin blanc, croit dans les sols profonds et forts de la Norwege et du Danemarck, mais il réussiroit de même dans ABI presque tous les cantons et à toutes les expositions de l’Angleterre , pourvu qu'il ne soit pas placé a la fumée des grandes Villes, qui est fort nuisible a toutes ces especes d'arbres : il ne profite pas,aussi bien dans une terre engraiss€€ de fumier , que dans un sol frais. La mauvaise idée que l’on avoit prise de ces arbres venoit de ce qu’ils étoient plantés trop près les uns des autres ; Ou trop près des autres ar- bres qui les étouffoient et faisoient périr beaucoup de leurs branches du bas , de sorte qu’en les exami- nant en dessous, ils paroissoient plutôt morts que vivants ; mais lorsqu'on leur donne une bonne distance , et qu’ils sont plantés dans un sol frais , ils ont des bran- ches entierement garnies de feuilles à six ou huit pieds de terre, quand même ils auroient plus de soixante pieds de hauteur ; ainsi leur dis- tance doit être au moins-de douze pieds , sur-tout si la plantation a plus de trois rangs de largeur ; en ce cas même il leur faudra dix-huit à vingt pieds , si l’on veut avoir les branches près de terre bien garnies. de feuilles , en quoi con- siste la plus grande beauté de ces arbres. Le Sapin argenté exige uneterre plus forte que celui de Norwege ; al fait peu de progrès dans les ter- reins secs, et souvent même, lors- qu'il est parvenu à une hauteur ABI 7 considérable , il est détruit, par les grandes sécheresses , s’il ne se trouve pas placé dans un sol bas et humide ; mais en le plantant dans un terrein convenable , il s’éleve à une hauteur extraordinaire et devient très-beau; ses feuilles sont blanches en-dessous , et leur sur- face supérieure est d’un verd foncé. Cette espece de Sapin est ce- pendant quelquefois endommagée par les gelées tardives du printems; elle s’en ressent d’autant plus que la plante est plus jeune, car en les plantant dans une exposition chaude, la végétation commence de bonne heure , et si les fortes gelée$ sur- viennent après qu’elles ont poussé, les jeures rejetons en sont détruits 5 de sorte qu’elles perdent une an- née d’accroissement, et deviennent très-désagréables à la vue : c’est cet inconvénient qui les a souvent fait arracher et rejetter. Elles ne sont pas sujettes à ce: désastre , lorsqu'elles sont plantées à une exposition froide ; elles n’y poussent pas sitôt à la vérité, mais elles y parviennent à une grande hauteur, et y conservent toute leur beauté ; j’ai vu quelquefois de beaux arbres de cette espece de Sapin, plantés dans des lieux marécageux, où en étendant leurs racines , ils avoient élevé la terre à une distance considérable autour de leur tronc: il y en avoit autrefois en Angle- 8 ABI terre de plus de quatre-vingt-dix pieds de hauteur. Méthode pour élever les autres especes de Sapin. Vers la fin de Mars ou au com- mencement d'Avril, suivant que la saison est plus ou moins pré- coce, On prépare une couche de chaleur modérée , et d’une lon- gueur proportionnée à la quantité de semence qu’on veut employer ; on y place des chassis à vitrage, et si l’on en manque, on y supplée par des cercles propres à soutenir des nattes où des canevas; on rem- plit ensuite la couche de petits pots de la valeur d’un sol environ, dans lesquels on met une terre lé- gere et sans fumier; on garnit les intervalles d’une autre terre du voisinage , et on distribue ensuite la semence dans ces pots, que l’on recouvre à peu près d’un demi- pouce de la même terre légere. Pendant que regnent les ventssecs, il est nécessaire de couvrir la cou- che , pour empêcher que la terre ne se desséche trop promptement; ce qui nuiroit beaucoup aux se- mences , auxquelles trop d’humi- dité seroit également préjudiciable; c’est pourquoi on doit les arroser rarement et toujours fort légére- ment : lorsque Pon craint la gelée pendant Ja nuit, on les couvre. De ceite maniere les plantes paroitront en cing ou six semaines , tems au- ABI quel il faut les mettre soigneuse- ment à l'abri des oiseaux ( comme on l’a déja observé pour les especes communes ) , les tenir à l’ombre au milieu du jour, et leur donner de air frais, quand le tems le per- met: on peut aussi les exposer aux pluies douces et légeres, mais sans leur laisser prendre trop d’humi- dité, qui souvent pourrit les jeunes plantes et les fait tomber : tout le succès dépend d’un soin judicieux, car je vois communément un grand nombre de ces plantes détruites dans un jour , pour étre trop expo- sées au soleil ou à trop d’humi- dité. I] peut paroitre étrange que je conseille de se servir de couche chaude pour semer des arbres si durs ; mais j’ai toujours éprouvé par plusieurs essais qu'ils réussissoient mieux de cette maniere que detoute autre; car la chaleur douce dela cou- che fait végéter les semences beau- coup plutôt, qu’elles nele feroient naturellement dans une terre froide, les plantes qui en proviennent sont aussi bien plus fortes et moins su- jettes par conséquent à pourrir au collet ; d’ailleurs , comme la cha- leur de cette couche ne doit servir qu’à faire germer les semences, il ne faut que trés-peu de fumier, car après que les plantes ont poussé, il est nécessaire de les habituer au plein air, et de les traiter aussi du- rement que les especes communes. On ABI ‘On n’approuyera peut-être point non plus la méthode de semer ces especes dans des petits pots, parce qu'on se sert ordinairement de caisses ou de grands pots, lorsqu'il y aune grande quantité de semen- ces à employer ; mais je parle ici d’après lexpérience , et si je recommande cette pratique , C’est qu’elle m’a toujours réussi. © Comme les semences de Sapin de cigué, ou pesse de Virginie, restent souvent dans la terre pen- dant quatre ou cinq mois, les pots dans lesquels on les a semées ne doi- vent point être dérangés, si les plantes ne paroissent pas aussi-tôt qu’on peut lespérer ; parce qu’en remuant la terre on détruiroit les semences qui sont encore suscep- tibles de germer et de pousser au second printems. J’ai vu quelque- fois de ces semences rester l’année entiere dans la terre, et pousser ensuite très-bien ; ainsi cet aver- tissement n’est que pour empêcher de vuider trop tôt les pots. Les plantes de ces especes de Sapin doivent être traitées après, de la même maniere que les es- peces communes , avec la diffé- rence seulement qu’il est nécessaire de les transplanter plus à ombre et dans un sol plus humide ; car dans leur jeunesse les ardeurs du soleil leur sont nuisibles , mais elles parviennent à les supporter - lorsqu’ellesont acquisplus de force; Tome I, © ABR 9 elles font alors de trés-grands pro= grès , si elles se trouvent placées dans une terre humide , tandis qu’elles ne font que languir dans un sol sec et aride, et se couvrent dune grande quantité de fleurs males et de cônes qui annoncent une viallesse prématurée et une prochaine décrépitude. Lorsqu'on veut couper les branches pour les élaguer et former leur tige, il faut le faire par degrès et ne jamais re- trancher plus d’un rang de bran- ches dans une année ; car si on faisoit trop de blessures en même- tems à ces arbres resineux, la té- rébenthine sortiroit en telle abon- dance , que leur accroissement en seroit arrêté. Le meilleur tems pour élaguer ces arbres est le mois de Septembre , parce qu’alors il y a moins de térébenthine qu’au prin- tems, et que par conséquent la seve ne s'écoule pas avec la même abondance ; ce qui sort en Sep- tembre ne fait que couvrir les plaies Pour empêcher l’humidité, et le froid de Vhiver suivant de péné- trer dans les parties blessées. Ces branches doivent être coupées tout près du tronc. ABRICOTIER Muyez “Ans MENIACA, °- ABRICOTIER des Indes, Voyez Mammea. ABRIS HORISONTAE. Quoique les Abris ayent été fort B ABR recommandés par quelques per- sonnes , pour conserver les arbres fruitiers , néanmoins ceux qui en ont fait usage peuvent juger de leur inuulité : si ces Abris sont fonnés par des tuiles qui débordent Je mur de distance en distance, ils sont non-seulement inutiles, mais même très-nuisibles ; car tout le monde sait'que les végétaux privés des rostes et des pluies, dons bien- faisans du ciel, deviennent foibles et languissans, et qu’ils finissent bientôt par mourir. Desexpériences faites tout récemment nous ont de- montré que les arbres ne tirent point toute leur nourriture de la terre où ils sont plantés, par les fibriles de leurs racines; mais qu'ils reçoivent encore par une iniinité de pores qui s'ouvrent à la surface de leurs écorces et de leurs feuil- les non. Seulement VPhumidité fournie par les pluies et les rosces ; mais encore quelque. chose d’ana- logue à leur nature qui leur est transmise par air environnant. C’est cette propriété que les végétaux possédent à un degré beaucoup plus éminent, que tous les autres corps organisés , qui leur donne la faculté de croitre et de prospérer dans les sols les plus arides et les plus ingrats , où il leur est impos- sible de puiser des sucs nécessaires à leur conservation. C’est d’après ces réflexions , et d’après ma propre expérience , que je condamne ici 10 ABS ces especes d’Abris sous lesquels des arbres vigoureux et fortement constitués peuvent a la vérité quel- quefois prospérer , mais qui sont toujours funestes à ceux qui sont foibles et d’une complexion délis cate. * : La seule espece d’Abri que j'ai trouvé utile aux arbres fruitiers , étoitifaite avec deux planches Ic- geres de sapin peintes et appliquées Pune sur l’autre : elles étoient po- sées au haut du mur, et pouvoient être haussées et abaissces à volonté au moyen d’une poulie. Ceite es- pece de toit ou d’appentis , étant dressés pendant les grandes pluies, ou les froids de la nuit, lorsque les arbres sont en. fleur, et que le fruit commence a se former , leur rend un grand service; mais il faut entierement lorsque les fruits sont. tout-a-fait formés, afin que les arbres puissent jouir des pluies et des rosées. de l'été, sans quoi les frnies seroient défectueux et les arbres languiroient. Voter ABROTANUM. Voyez Ar- TEMISIA. ABROTANUM femina , voyez SANTOLINA. ABRUS , voyez GLYCINE ABRUS. | ABSINTHE, ou ALUINE à voyez ARTEMISIA ABSINTHIUM, ACA ABSINTHE d'Amérique , voyez PARTHENIUM HYSTEROPHORUS. ABSINTHE maritime à feuilles de lavande , voyez ARTEMISIA CŒRULESCENS. ABSINTHE des Alpes, ou Genepi, voyez ARTEMISIA GLACIALIS. L. ABSINTHE du Canada , voyez AMBROSIA TRIFIDA. L. _ ABSINTHE de Virginie , voyez AMBROSIA ARTEMISIFOLIA. L. ABSINTHIUM. l’oyez ARTE- MISIA. ABUTILON. Voyez Siva. ACACIA à trois épines , ou Ca- rouge amiel. Voyez GLEpITsta. L. Acacta , épines d'Egypte , ou arbres de feves astringentes. V oyez Mimosa. _ Acacta faux. Voyez ROBINIA EEUDO ACACIA. ACACIA rose. Foyez ROBINIA ~ROSEA. Acacia véritable. Voyez Mi- MOSA. ACACIE , ou Cassie. Voyez MIMOSA FERNESIANA. ACAJOU , ou noix d’Acajou. Voyez ANACARDIUM. ACALYPHA. Mercuriale à trois semences. Caracteres. Les fleurs males sont disposces en grappes sur les mêmes À,C A rr plantes , et placées au-dessus des fleurs femelles; elles mont point de corolles , mais un calice à quatre feuilles avec plusieurs courtes éia- mines jointes. à leurs bases et ter- minées par des sommets ronds. Les fleurs fanelles ont de grands ca- lices , en forme de vase, à trois feuilles et persistans : elles n’ont point de corolles , mais un germe rond , trois styles branchus , et un Jong stigmat.: La coupe se. change ensuite en une capsule à trois cel- Jules, renfermant chacune une se- mence ronde. Ce genre de plante est rangé par Linnée dans la neuvieme sec- tion de sa vingt-unieme classe, qui comprend celles dont les fleurs males ont leurs étamines réunies en un seul corps. Les especes sont : 1°, Acalypha virginica invoa lucris famineis cordatis incisis , foliis ovato lanceolatis petiolo lon- gioribus. Hort. Upsal. 290. Mer- Curiale à trois semences , dont les fleurs : femelles ont un calice en forme de cœur, et des feuilles ovales , en forme de lance et plus longues que les petioles. Mercurialis tricoccos hermaphro- ditica. Pluk. Phyt. 99. 2°. Virgata, spicis fœmineis in volucris cordatis serratis 3 masculis aphyllis distinctis , foliis lanceo lato ovatis. Aman. Acad. 5, pag. 410 ; Mercuriale à trois semences B ij ACA dont les fleurs femelies ont un ca- lice dentelé en forme de cœur, et sont distinctes des males. 3% Indica , involucris fœmineis cordatis subcrenatis , foliis ovatis, petiolo brevioribus. Flor. Zeyl. 341 ; Mercuriale dont les fleurs femelles ont des calices dentelés et en forme de cœur , avec des feuil- les ovales plus courtes que les pé- tioles. Mercurialis zeylanica tricoccos 12 cum acetabulis. Herm. Lugd. 686. z. 687. Urtica minor iners spicata , folio subrotundo serrato, fructu tricocco. Sloan. Jam 38. Hist. 2, pag.125, 1. 82. VW ellia-cupameni. Rheed. Mal. 20 Mip. LO site 8 2. . Virginica. La premiere espece croit naturellement en Virginie, et dans plusieurs autres parties de PA- mérique Septentrionale , d’où ses semences m'ont été envoyées. Cette plante qui est annuelle , s’éleve rarement à plus d’un pied de bau teur, et pousse plusieurs branches latérales vers le bas; ses feuilles res- semblent beaucoup à celles du pa- riétaire de muraille à larges feuil- Jes, et sont placées alternativement sur de longs pétioles garnis d'ailes qui partent des feuilles : les fleurs sont produites en petites grappes, disposées de maniere que les males sont toujours au-dessus des femel- les. Elles ont peu @apparence et AC A ressemblent si fort à celles du pa- rictaire , qu’on s’y tromperoit, à moins de les regarder de tres-pres. En laïssant écarter les semences de cette espece , les plantes pous- sent mieux au printems , que si on les avoit semées a la mains par la raison qu’elles veulent être mises en terre en automne , et que sans cette précaution elles ne paroitroient pas toujours la premiere année. Toute la culture que cette plante. exige, est d’être tenue nette de mauvaises herbes , et de n'être point déplacée, car elle ne fouffre pas la transplantation. Elle fleurit en Aout, et perfectionne ses se- mences en Octobre. Virgata. La seconde espece ;, qui est annuelle comme la précé- dente , vient des pays les plus chauds du nouveau continent : ses semences n’ont été envoyées de la Jamaïque , où elle croît en grande abondance. En Angleterre elle ne séleve pas à une plus grande hau- teur que la premiere espece. Ses feuilles ressemblent fort a celles de lVortie annuelle, et piquent de même quand on les touche. Com- me elle est trop tendre pour pro- fiter en plein air dans ce pays , il faut la semer dans des pots que Von plonge dans une couche chau- de ; et si les plantes ne poussent pas la premiere année ( comme il arrive souvent ) , on met les pots dans un abri pendant lhiver , et ACA au printems suivant on les replonge dans la couche chaude qui les fait nécessairement paroitre ; après quoi on les transplante dans des petits pots, et on les fait avancer dans des couches chaudes ,*sans quoi elles ne donneroient pas de se- mences müres en Angleterre. Ces plantes n’ont aucune beauté; mais comme on les conserve dans plusieurs jardins pour la variété, j'ai cru qu’il étoit nécessaire d’en faire mention ici. ACANTE. Voyez ACANTHUS. ACANTHUS. Ainsi appellée, suivant quelques-uns, du mot grec duar8+, épine ; elle est également connue sous lenom de Brancursine. Caracteres. Le calice de la. fleur est composé de trois paires de feuilles inégales ; sa corolle est aussi inégale et monopetale. Elle a un tube court , et la barbe ou levre inférieure est large, unie etérigées les étamines et le style qui occu- pent la place de la levre supérieure qui lui manque , sont arquées et ‘s'étendent au-dehors au-delà du calice ; il y a deux étamines lon- gues et deux plus courtes qui se rapprochent très-près d’un style , situé sur un germe rond; ce germe se change en une capsule ovale, composée de deux cellules , ren- fermant chacune une semence char- nue , unie ou oblorgue. » Ce genre de plante est rangé par Linnée dans la seconde section . ACA 13 desa quatorzieme classe , intitulée: Didinamia angiospermia ; parce que les fleurs contiennent deux éta- mines longues-et deux plus cour- tes, et que les semences sont ren- fermées dans une enveloppe parti- culiere. Les especes sont: 1°. Acanthus mollis , foliis sinuatis inermibus. Hort. Cliff. 326 ; Acante commune des jar- dins , à feuilles sinuces et sans épines. Acanthus sativus , vel mollis virgilit. C. B. P. 383. Carduus acanthus. ursi. Bauh. pin. 383. 2°, Nigrus , foliis sinuatis iner- mibus glabris lucidé virens ; Acante de Portugal a feuilles unies , sinucées, sans épines et d’un verd luisant. Acanthus lusitanicus amplissimo S. Branca folio lucido. Juss. 3°. Dioscoridis , foliis lanceo- latis integerrimis margine spinosis. Gron. Ov. 192 ; Acante à feuilles en forme de lance, trés-entieres , et garnies d’épines sur les bords. 4°. Spinosus , foliis pinnati frdis spinosis. Hort. Cliff. 326 ; Acante a feuilles découpées en pointes ailées et épineuses. Acanthus aculeatus. C. B. P. 383 ; Acante épineuse ow Acante sauvage. 5°. Ilici folius , fokis repandis dentata spinosis , caule fruticoso aculeato, Osb. it. 72 3 Acante en 14 A CA arbrisseau à feuilles dentelées, épi- neuses et Ctendues , avec une tige épineuse , et des feuilles sembla- bles à celles du chène verd. Acanthus malabaricus agri folii folio. Pet. Sic. 10. Frutex indicus spinosus , foliis agri folii, siliqu& geminata brevi. Rai. Hist. 1766. Carduus aquaticus, S. Indorum Dilivaria. Commel. Luz. 6. N.16. Aquifolium indicum. Rumph. Ath, 65 P.-1 OF 5 Le Ta Paina schylli. Rheed. Mal. 2, P+ 935% 48. Mollis. La premiere espece dont on fait usage en médecine , est celle que Von croit étre le mollis Acanthus de VIRGILE; ses feuilles paroissent avoir servi de modele pour former des chapitaux aux co- lonnes de l’ordre corinthien. Cette espece dont VIRGILE fait mention , en lui attribuant tant de différens caracteres , qu'aucune plante connue ne peut s’y rappor- ter , a excitc plusieurs disputes en- tre les Savans, parmi lesquels plu- sieurs ont pensé qu’il y avoit deux sortes d’Acanthe, dont Pune estun arbre et l’autre une plante her- bacée. On regarde généralement laca- cia d'Egypte , comme étant Parbre dont ce Poëte a voulu parler, et Ja premiere espece d’Acanthe , dont on vient de faire mention, comme Ja plante supposée ; malgré cette ACA distinction, il reste encore plusieurs d fficultés qu'on ne peut détruire qu’au moyen d’autres suppositions. VIRGILE, par ces mots, baccas sem- per frondentis Acañthi ,nous donne l’idée dure plante toujours verte, et qui produit des bayes; or, notre Acanthe quitte ses feuilles tous les hivers et ne donne point de bayes; néanmoins comme il peut se faire que dans le climat chaud de PIta- lie , cette plante ne perde point ses feuilles, puisqu’en Angleterre mé- me , lorsqu'elle se trouve placée a une exposition chaude, elle n’en est dépouillée que pendant cinq ou six semaines, à moins que les hivers ne soient trop rudes, et que VIRGILE ait pris pour des bayes les enveloppes charnues etovales dont les semences de l’Acanthe sont en- veloppées; ilseroit encore possible de concilier ces deux faits et tout obstacle seroit vaincu , sil n’étoit aussi question dans Ja description du Poëte latin, de deux autres pro- priétés qui sont absolument étran- geres à cette plante ; la flexibilité et la faculté de s’accrocher aux ar- bres voisins ( flexi tacuissem vi- men Acanthi). Malgré toutes ces contradictions , les Botanistes s’ac- cordent généralement a regarder PAcanthe dont il est question , comme la plante dont VIRGILE a voulu parler ; et ils se fondent sur ce qu’il existe encore a Rome plu, sieurs colonnes entieres d’ordre ACA corinthien qui sont aussi anciennes que VITRUVE, et sur les chapitaux desquelles les feuilles de notre Acanthe sont sculptées avec tant d’exactitude qu'il est impossible de ne pas les reconnoitre , et de croire avec eux que cette plante a servi de modele à CALLIMACHE , fameux Architecte, pour former les chapitaux de l’ordre corinthien dont il est l’inventeur. Nigra. La seconde espece a été découverte en Portugal par M. de Jussieu, Démonstrateur des plantes au Jardin Royal de Paris ; c’est de ce Botaniste dont j’en ai reçu les semences en 1725, qui, ayant été mises en terre dans le jardin de Chelsea , ont elles-mêmes pro- duit des plantes, dont les graines ont constamment fourni la même espece; ce qui me la fait regarder comme constituant une espece par- faitement dictincte de la premiere. Dioscoridis. La troisieme actuel- lement fort rare en Angleterre, mais très-commune dans lOyiene, où elle croit naturellement, est regardée par Linnée comme lAcan- thus dioscoridis ; ce que je ne puis néanmoins assurer. Comme elle n’est pas si dure que les deux pré- cédentes , eile exige un abri dans la saison froide ; c’est pourquoi il faut tenir cette plante en pot lors- qwelie est jeune, e: la placer pen- dant l'hiver sous un virage ordi- naire où elle puisse jouir du plein ACA Is air dans les tems doux, et être à couvert des fortes gelées : lorsque les plantes ont acquis de la force, on peut en mettre quelques-unes en pleine terre, dans une plateban- de, près d’une muraille à l’exposi- tion du midi ; et elles y seront en sûreté si on les couvre pendant les fortes gelées , avec des nattes ou des cloches. Celles de pleine terre fleuriront mieux que celles qui se- ront en pots. Spinosus. Les feuilles de la qua- trieme espece sont fortement et très-régulierement découpées ; cha- que segment est terminé par une épine aiguë : les pétioles et le ca- lice des fleurs sont aussi garnis d’épines , qui les rendent dange- reux à manier. Ilici folius. La cinquieme croît naturellement dans les deux Indes; j'en ai reçu les semences des Indes occidentales d’Espagne. Il y a une bonne figure de cette plante dans la Phytographia, tab. 261, fig. 4, sous le titre frutex indicus spinosus y foliis agri fol , siliqua geminata brevi. C’est un arbrisseau de qua- tre pieds environ de hauteur , qui se divise en plusieurs branches * garnies de feuilles fort semblables à celles du houx commun , par leur grandeur et leur figure , et armées. d’epines de.la même ma- niere ; les fleurs sortent seules, elles sont blanches et de la même forme que celles de l’'acanthe com- 16 ACTA mune , mais plus petites. Lorsque la fleur est passée, le germe se change en une gousse bicapsulaire, renfermant une semence oblongue dans chaque cellule : cet arbris- seau est toujours verd; mais il est trop tendre pour subsister hors de la serre chaude. En Angleterre, on ne peut le multiplier que par se- mences ; qui ne murissent point en Europe. Culture. Les autres especes sont des plantes vivaces qui peuvent être multipliées ou par semences, ou en divisant leurs racines. Onles seme dans un sol léger et sec vers la fin de Mars ; et si la saison est favorable , les plantes paroitront en Mai ; elles n’exigeront que d’é- tre tenues nettes de mauvaises her- bes, et d’être éclaircies où elles sont trop serrces , en leur donnant six pouces environ de distance ; ce qui suffira pour leur aecroissement jusqu’à l'automne : tems auquel il sera nécessaire de les transplanter dans les places qui leur seront des- tinées. Les premiere , seconde et troisieme especes étant plus ten- dres que les autres, doivent être placées dans une platebande chau- de, près d’une muraille; et comme celles-ci ne se multiplient pas si promptement par leurs racines , trois pieds de distances entre elles leur suffiront ; mais la quatrieme étendant ses racines fort loin , il faut lui donner deux fois plus de ACA place. Cette derniere est dure au froid, et peut être plantée entre des arbrisseaux , pour remplir un en- droit vacant, où elle profitera assez vite ; pourvu que la terre soit lé- gere et peu humide : quand les plantes sont en fleurs , elles font une variété agréable. Si on multi- plie cette espece par sa racine, on peut la diviser , soit au printems, soit en automne; mais les trois pre- mieres ne doivent être enlevées qu'au printems , car si elles étoient transplantées en automne et que l'hiver suivant se trouvattrès-froid, elles courroient risque d’être dé- truites. Comme les racines de ces plantes pénetrent très-profondément dans la terre , elles sont exposées à pourrir pendant l’hiver, si elles sont placées dans un terrein hu- mide : je les ai vu quelquefois tracer à près de quatre pieds de dis- tance ; et lorsqu'elles sont établies de cette maniere depuis longtems, il ne faut plus les déranger ; mais on doit enlever annuellement tous les rejettons ou bourgeons de côté, sans quoi elles s’étendroient si loin, qu’elles étoufferoient quel- ques arbrisseaux ou plantes voi- sines. Il en est ainsi de toutes les especes rampantes qui une fois éta- blies dans la terre, se renouvellent continuellement par la moindre ra- cine qui repousse de nouveaux jets, et les rend fort incommodes. ACARNA. A € E ACARNA. Voyexz Cnicus. ACAULIS , ou Acautos, de a neg. et caulis , tige ; c’est-à-dire, sans tige. Une plante qu’on dit être acaulis , est sans tige ; sa fleur reste sur la terre , sans aucune tige visible. ACER, ainsi appellé , suivant Vosstus de acris. L. a cause de la grande dureté de son bois. rable. Caracteres. Le calice de la fleur est monophile , coloré, découpé au borden cinq segmens aigus, et persiste après la fleur. La corolle est composée de cing petales ova- les, étendus , ouverts , et plus lar- ges que le calice ; la Heur a huit étamines courtes en forme d’aléne, et couronnées de fommets simples; le germe est comprimé et immerfé dans le grand receptable percé: le style est mince; il a deux stigmats aigus et réfiéchis. Le germe se change en deux capsules jointes à leurs bases , rondes , et terminées par des larges ailes ; elles renfer- ment chacune une semence ronde. Cet arbre est rangé par LINNÉE dans sa vingt-troisieme classe , in- titulée : Polygamia monecia. Les especes font: 1°. Acer Pseudo-Platanus , fo- lis quinque lobis inæqualiter ser- ratis , floribus racemosis. Linn. Sp. Plant. :054;le plus grand Erable, improprement appellé P/atane. Tome I, ACE 17 Acer majus multis falso Plata- nus. J. B. Sycomore. 2°. Campestre , foliis lobatis obtusis emarginatis. Lin. Sp. Plant. 2055 ; Erable commun ou petit, avec des feuilles a lobes obtus et émarginés. Acer campestre et minus. C. B. P. 4312 ; Petit Erable des bois. 3°. Negundo , foliis compositis , floribus racemosis. Hort. Cliff. 244; Erable de Virginie a feuilles cendrées. Acer maximum , foliis trifidis , vel quinque fidis , virginianum. Pluk. Phyt. Erable noir. 4°. Platanoides , foliis quinque lobis acuminatis , acute dentatis glabris floribus corymbosis. Lin. Fl. Svec. 303 , 924 ; Erable de Norwege a feuilles de platane. Acer platanoides. Munt. Phyt. 5°. Rubrum , foliis quinque lobis subdentatis. Subtus glaucis , pedun- culis simplicissimis aggregatis. Lin. Sp. Plant. 1055 ; Erable écarlate de Virginie. Acer Virginianum , folio majore subtus argenteo , supra viridi splen- dente. Pluk. Alm. 7, t. 2, f. 2. 6°. Saccharinum , foliis quinque partito-palmatis acuminato-dentatis- Lin. Sp. Planr. 1055 ; Erable a sucre d'Amérique. 7°. Pensylvanicum, foliis tri- lobis acuminatis , serrulatis ; flori- bus racemosis. Lin. Sp. Pl. 1055; Erable demontagne,de P Amérique, 18 AGE 8°. Opalus , foliis lobatis , mi- nimé incisis , fructu racemoso 3° Erable d’Italie , ordinairement ap- pelle Opale. Acer major » folio rotundiore minus laciniato et opalus italorum. Rai. Hist. 9°. Monspessulanum , foliis tri- lobis integerrimis, glabris. Prod. Leyd. 459 ; Erablede Montpellier. Acer trifolium. C. B. P. 431. 10°. Cretica , foliis trilobis in- tegerrimis , subtus pubescentibus ; Erable de créte , ‘avec des feuilles à trois lobes entiers, et un peu velus en-dessous. Pseudo platanus. On multiplie aifément cet arbre par graines , qu'il faut semer aussi-tôt après leur maturité dans une terre com- mune , et les couvrir d’un demi- pouce environ de terre légere; au printems fuivant elles paroitront au-dessus de la terre, et alors on les tiendranettes de mauvaises her- bes; quelques-unes de ces especes croitront au-dessus d’un pied dès la premiere année. L’automne fui- vante , si elles sont trop serrces dans le semis , il sera prudent de les transplanter en pépiniere , à trois pieds de distance, et à deux pieds dans les rangs; elles y pour- ront rester trois Où quatre années, après lequel tems elles seront assez fortes pour être placées : a demeure, Si les semences de ces especes sont gardées jusqu’au printems , A CE elles pousseront rarement la même année; souvent même elles ne ger- meront point du tout; de sorte que la méthode la plus sûre pour les faire réussir, est de les semer aussi-tot qu'il est possible après leur maturité ; et si elles doivent être transportces à quelque dis- tance , il sera à propos de les met- tre dans du sable ou de la terre qui conservera leur germe. Les premiere et quatrieme es- peces sont fort propres à faire des plantations près de la mer, et pour abriter les arbres qui en font voi- sins; car elles profitent et résistent plus aisément, lorsqu'elles font ex- pofées aux vents de mer que la plupart des autres végétaux. L’espece panachée s’éleve ainsi de semences, et se traite de la méme maniere. Presque toutes les plantes ainsi élevées seront aussi joliment panachées que le premier pied qui les a produites; ce qui n’est pas ordinaire dans les autres plantes panachées. Campestre. L’Erable commun est trop connu pour qu'il soit néces- saire d’en faire un traité particu- lier ; il croît fort souvent dans les haies de presque toute lAngle- terre. Negunda. L’Erable à fleurs de Virginie, a été élévé des semences apportées de la Virginie il y a plu- sieurs années , par M. JEAN Tra- DESCANT, dans son jardin de Lam- AC Beth méridionale , près de Vang- hall, et depuis dans les jardifis de lEvêque de Londres a Fulham, où il a fleuri et produit des femen- ces mires , au moyen desquelles on en a élevé beaucoup d’autres. On peut également le multiplier par marcottes dans le commence- ment du printems, en faisant une fente à un nœud; par ce moyen elles auront pris assez de racines en deux années pour être trans- plantées. Elles exigent une situa- tion un peu abritée des vents du nord-est, fur-tout lorsqu’elles sont jeunes , et se plaisent dans un sol humide et léger, où elles profitent beaucoup mieux que dans une terre seche ; elles y produisent aussi plus de fleurs et de meilleures se- mences ; cet arbre fleurit ordinai- rement au commencement d'Avril, & les graines sont mures cing ou six semaines après. Si on les con- serve quelque tems sans en faire usage , elles périssent bientôt, et ne sont plus bonnes à rien ; de maniere qu'il est essentiel de les’ mettre en terre aussi-tot après les avoir recueillies. On connoit une variété de |’Erable à fleurs qui a été envoyée del’ Amérique, au Che- valier CHARLES WAGER, et qui a fleuri pendant plusieurs années dans son jardin à Parson-Green , près de Fulham ; les jardiniers la nomment Erable a fleurs de CHAR- LES WAGER; ses fleurs , produites A.C & 19 en grosses grappes , environnent les plus jeunes branches , de sorte qu’elles paroissent à une petite dis- tance en être entierement couver- tes. Cet arbre est à présent devenu assez commun dans quelques pé- pinieres près de Londres ; et com- me l’espece précédente n’est pas aussi belle , elle est moins estimée ; mais on doute si elles constituent deux especes distinctes et séparées. L’Erable à feuilles cendrées , est de tous ceux de cette espece celui qui pousse le plus vigoureusement, et il est aussi le plus grand gue la Virginie produise. Comme il est très-sujet à se fendre , il veut être placé à l'abri des vents impétueux. On le multiplie facilement par boutures , qu’on doit planter en automne , ainsi que par ses se- mences qui mirissent très-bien en Angleterre même. Platanoides. L’érable de Nor- wege étant pourvu dune seve lai- teuse et acre , conferve par ce moyeutrès-long-tems son feuillage, par la raison que peu d'insectes osent y toucher. Ses feuilles sont unies et d’un verd luisant; et lors- qu'au printems il se couvre de fleurs , il est de la plus grande beauté , et a beaucoup plus d’ap- parence que le sycomore. On multiplie également cet ar- bre par semences ou par boutures. Les boutures veulent être mises en terre en automne ; etsi on laisse C'i] 20 °" AGE écarter ses nombreuses semences, il se reproduit naturellement et sans aucun soin , comme l’espece.com- mune. -L’espece panachée se multiplie par le moyen de la greffe que Von applique fur une des es- peces ordinaires : je ne fuis cepen- dant pas certain si la greffe réussi- roit également fur quelques autres especes d’Erable, n’en ayant pas fait l’essai ; mais comme la plu- part prennent assez bien l'une sur Pautre , je crois que expérience auroitun plein succès. F Saccharinum. L’Erable a sucre de PAmérique a quelque ressem- blance dans le jeune age avec celui de Norwege ; mais à mesure qu'il croit en hauteur , ses feuilles sont plus profondément découpées, et leurs surfaces moins unies, de sorte qu'il est aisé de les distinguer. Les habitans de Amérique Septen- wionale tient de cet arbre une grande quantité d’excellent sucre; en percant ces arbres de bonne heure au printems , ils en font for- tir une seve abondante, qui, étant réduite par le moyen du feu, four- nit un sucre de très-bonne qualité. Il peut se faire que cette espece ne foit point la seule dont ils tirent lesucre, et qwils fassent également usage de la plupart des Erables qui croissent dans leur pays : ce qui me porte a le croire, c’est que l’es- pece à feuilles cendrées abonde ACE autant qu’aucune autre en seve su- ce , que M. Ray et le Docteur LisTER ont extrait une assez bonne espece de sucre de la seve du grand Erable commun, et que moi-mcme jai obfervé qu’en coupant en Fé- vrier quelques branches de Pérable écarlate , il en étoit sorti pendant plusieurs jours une quantité consi- dérable de seve fort douce. Opalus. La huitieme espece d’Erable,est fortcommune dans plu- sieurs cantons de lItalie, et parti- culierement aux environs de Rome, où il est un des plus grands arbres de ce pays; comme à raison de la grandeur de ses feuilles il donne beaucoup d’ombre, on en a fait le plus grand cas , et on le plante souvent le long des routes et près des habitations. Cet arbre est rare en Angleterre, quoiqu'il soit assez dur pour fupporter le plein ar; mais comme ses semences n’ont été apportées que depuis peu de tems , on n’en voit pas encore de fort grands dans les jardins anglois. Monspessulanum. La neuvieme espece qui croit -abondamment dans les Provinces méridionales de France et en Ftalie , ressemble beaucoup à l’espece commune par la forme de ses feuilles, qui néan- moins font plus épaisses , moins larges, et d’un verd luisant, qu’elles confervent jusqu’à la fin de l’au- tomne ; ce qui rend ces arbres plus estimables. ACE Cette espece n’est pas a présent commune en Angleterre: j’en ai élevé plusieurs plantes de semen- ces , dont quelques-unes ont per- fectionné leurs fruits pendant quel- ques années dans le jardin de Chelsea , où les graines qui s’écar- tent produisent tous: les ans une grande abondance de‘ jeunes fujets. Cretica. La dixieme espece ori- ginaire du levant a quelque res- semblance avec la neuvieme; mais ses feuilles font d’une texture beau- coup plus-mince, et leurs pétioles font couverts d’un duvet mol et velu, tandis que les autres font fermes et unis. La plupart des especes d’Erable qui nous viennent de l'Amérique sont dans leur jeunesse fort sen- sibles à la chaleur , et demandent une exposition abritée ; car si les plantes font seulement un jour ex- posées au plein soleil quand elles commencent à paroitre , très-peu seront sauvées : cette observation se rapporte encore plus particuliere- ment à l’Erable à sucre dont j’ai ev peine à conferver une seule plante jusqu’au tems où jai pris la pré- caution de placer les pots de semis tout-a-fait à Pombre ; aussi-tot qu'elles sont exposées au soleil , elles sont dans Pinstant attaquées par les insectes, qui, dans un jour, dévorent toutes les feuilles sémi- nales , après quoi les plantes tom- bent sur le champ à terre : il est ACE 2 donc nécessaire d’observer cette précaution , pour élever la plupart des especes d’Erable par semences. Le bois de charpente que four- nit ’Erable commun, est bien su- périeur au bois de hêtre pour lu- sage des tourneurs ; ils l’employent fur-tout à faire des plats , des go- belets, des assiettes et des jattes : Jorsqu’il a beaucoup de nœuds , il est fortestimé et recherché des me- nuisiers pour la marqueterie , et il est également mis en ufage par les luthiers qui en font cas à cause de sa blancheur et de sa légereté. ACER SCANDENS. Voyez BANISTERIA. ACETOSA, du mot Acetosus, Acide , Oseille. Les Oseilles sont jointes par LINNÉE au genre des patiences , sous le titre de Rumex ; mais com- me toutes les especes d’Oseilles con- nues ont leurs fleurs males et fe- melles placées fur des pieds diffé- rens , par sa méthode même elles devroient être rangées dans la ving deuxieme classe, intitulée Dioccia : ainsi j’ai cru devoir les séparer des rumex , seulement pour conserver leur ancien titre, et parce que ces plantes ont toujours été d'usage, soit pour la cuisine, soit en phar- macie. Caracteres. Les fleurs males et femelles naissent sur différens pieds; les males ont un calice à trois 22 ACE feuilles sans corolle , dans lequel sont renfermées six étamines cou- ronnées de sommets plats et oblongs. Les fleurs femelles ont aussi un calice à trois feuilles, dans le centre duquel est situé un germe triangulaire , soutenant un. style divisé en trois parties : le germe se change ensuite en une semence triangulaire. Les especes sont: 1°. Acetosa pratensis , foliis sa- gittatis inferioribus , pediculatis , caulinis sessilibus ; Oseille de prairie commune, dont les feuilles du bas sont en forme de dard, placées sur des pédoncules , et celles des tiges sont cessiles. Acetosa pratensis. C. B. P. 14; Vinette , surette, ou Oseille des prez. 2°. Acetosella , foliis lanceolato- hastatis , radice repente ; Oseille commune de brebis, à feuilles en forme de. lance et de hallebarde , avec une racine rampante. Acetosa arvensis lanceolata. C. B. P. 114: Oxalis ovina. Tabern. ic. 440. 3°. Sentatus , foliis cordato-has- tatis , radice repente ; Oseille a feuilles rondes ou de France. Acetosa rotundi folia hortensis. Bauh. 114 ; Oseille ronde. 4°. Digynus, humilis repens , folio rotundo emarginato ; Oseille basse etrampante, à feuilles rondes et dentelées. / A CE Acetosa rotundi folia ; repens eborascensis ; folio in medio deli- quium patiente. Mor. Hist. 5°. Alpina , foliis cordatis acu- minatis amplexicaulibus ; Oseilles des Alpes a feuilles pointues et en forme de cœur qui embrassent les tiges. Acetosa montana lato ari rox tundo folio. Boce. Mus. 6°. Lunaria, foliis subcordatis y caule arboreo ; Oseille en arbre a feuilles rondes et en forme de coeur. Acetosa arborescens , subrotundo folio. Pluk. Alm. 8. 7°. Rosea , foliis erosis valvule alterius ala maxima membranacea declinata ; Oseille d’Egypte, avec des feuilles écharncrées , et des grandes valyules membraneuses et panchees. Acetosa Ægyptia , roseo , se- minis involucro. Shaw. Pl. Afr. 8°. Sterilis , foliis oblongis pen- duculis , brevissimus raro florens 3 Oseille stérile, Septentrionale ; qui est Lacetosa muscovitica sterilis. Mor. Hist. Pratensis. La premiere de ces especes quoique petite dans les champs , où elle croit naturelle- ment , se perfectionne par la cul- ture, et produit dans les potagers de belles et grandes feuilles. Il faut la semer de bonne heure au printems , dans une platebande humide et ombrée , et la trans- ACE planter ensuite dans une planche a Pombre, à cing ou six pouces de distance en quarré ; alors elle pro- duira de plus grandes feuilles , et continuera plus long-tems a en fournir. Cette Ofeille estcelle dont on fait ufage en médecine’; mais l’Oseille stérile septentrionale est préférée pour le jardin potager, parce qu’elle monte rarement en semences. On la multiplie en di- visant ses racines, soit au printems, soit en automne, et l’on peut en avoir pendant toute l’année. Sentatus. L’Oseille à feuilles rondes de France , que plusieurs personnes préférent, à cause de son acide plus agréable pour les usages de la cuisine , est aussi une plante médecinale , qui ne doit pas être négligée dans les bons jardins ses racines.s’eétendent beaucoup et peu- vent par conséquent servir à la multiplier aisément: On doit les planter à deux pieds au moins de distance de chaque côté ; elles réussissent mieux dans une expo- sition découverte, que les deux autres especes , et en coupant les tiges de la fleur, et les grandes branches au -commencenient de “Juillet , les racines commenceront bientôt à pousser de nouvelles feuilles tendres et bien meilleures pour la cuisine que les plus vieilles; de sorte que si on retranche en dif- férens tems les rejetons de quel- ques plantes , on aura toujours une ACE 23 provision de jeunes feuilles, qui sont les seules parties dont on fasse usage pour la table. Comme la cuisine françoise s’est introduite depuis quelques tems en Angle- terre , et que cette espece est su- perieure à POseille commune pour les potages, plusieurs personnes la culuvent dans leurs jardins de pré- férence à lOseille d'Angleterre; on se sert en France de cette Oseille comme un ingrédient dans presque tous les ragoûts et les potages ; aussi la cultive-t-on dans les envi- .rons de Paris plus abondamment que toute autre espece de plante potagere. Acetosella. L’Oseille de brebis est une herbe commune dans pres- que toute l’Angleterre ; elle croit en abondance fur des terreins secs et graveleux , où elle se multiplie très-vite par ses racines rampantes. On Padmet rarement dans les jar- dins ; mais comme depuis long- tems on en fait usage en médecine, j'ai cru devoir en parler ici. Digynus. L’oseille basse et ram- pante septentrionale , qui n’est conservée dans plusieurs jardins que pour la variété , (car on n’en fait point usage dans la cuisine}, croit naturellement dans la plupart des pays septentrionaux , ainsi que dans le pays de Galles ; je Pai vu en grande abondance dans le pays @Yorck et de Westmoreland. Ses feuilles ont des pétioles fort courtes 24 ACH et dentellées aux deux extrémités ; elles croissent près de la terre, et les tiges de la fleur ne s’élevent guere qu’a six pouces de hauteur. Elle se multiplie considérablement à une bonne exposition, au moyen de ses racines rampantes ; et com- me elle croît naturellement dans des lieux humides et ombrés, on doit choisir pour elle cette situation dans les jardins, et ne la placer qu’au nord et dans un sol humide. On peut s’en servir pour les mé- mes ufages auxquels on emploie les autres especes. Alpina. L’Oseille des Alpes est aussi dure que la commune ; et comme ses feuilles sont beaucoup plus grandes , elle doit être pré- férée pour l'usage de la cuisine ; d’ailleurs elle est plus succulente , et son acide est plus agréable : on peut la multiplier comme lespece commune par semence, ou en di- visant ses racines ; mais les plantes exigent plus de place et doivent avoir au moins un pied de distance entre elles, sur-tout si elles sont placées dans une bonne terre. : ACETOSELLA. Voyez Oxa- LIS, AcETOsA ACETOSELLA. ACHE. Voyez OPiuM. Acue d’eau, ou Berle. Voyez Sium ET Sison. L. ACHE de montagne , ou Leveche. Voyez LiGUSTICUM LEVISTICUM. A © H ACHILEA. Mille feuille. La fleur est com- posée et radiée ; elle consiste en plusieurs fleurettes tubuleuses et hermaphrodites , qui forment le disque , et en fleurs femelles ran- gées en rayons ou bordure , dont les corolles s'étendent en dehors sur un côté, en forme de langue ; elles sont toutes renfermées dans un calice commun et écailleux. Les fleurs hermaphrodites ont cha- cune cinq étamines courtes et min- ces, qui accompagnent un petit Caracteres. . germe situé dans le fond , et posé fur une couche de duvet; ce germe fe change ensuite en une semence simple , ovale et garnie d’un duvet qui y adhere. Les especes sont : 1°. Achillea mille folium , foliis bipinnatis nudis , laciniis linearibus dentatis caulibus sulcatis. Hort. Cliff: 413 ; Mille feuille commune. Il y ena une variété a fleurs pour- pres, qui croit naturellement en Angleterre. ‘ya Mille folium vulgare albam. Bauh. Pin. 140. 2°. Santolina , foliis setaceis dentati$ ; denticulis sub integris subulatis reflexis. Hort. Cliff. 4125 Mille feuille orientale , à feuilles cotonneuses de lavende , avec une grosse fleur. Ptarmica orientalis , santoline folio, flore majore. Tour. Cor. 37. 3°. Tomentosa , foliis pinuatis hirsutis à ACH hirsutis : pinnis linearibus dentatis. Lin. Sp. Plant. 897 ; Millefeuille cotonneuse à fleur jaune. Millefolium tomentosum luteum. Bauh. Pin. 140. Stratiotes mille folia , flavo flore. Clus. Hist. 2. p. 330. 4°. Pubescens , foliis pinnatis : petiolis lanceolatis incisis serratis , subtis lanigeris. Hort. Cliff. 413; Millefeuille orientale à deux feuilles laineuses de tanaisie, dont les rayons de la fleur sont d’un jaune pale. Ptarmica orientalis , foliis ta- nacett incanis , semiflosculis florum pallidé luteis. Tour. Cor. 37. Matricaria tomentosa et incana, achilleæ folio, flore aureo. Vaill. Act. 1722. p. 286. 5°. Abrotani folia , foliis pri- matis supra-decompositis : laciniis linearibus distantibus. Roy. Lugd. 6. 175 ; Millefeuille orientale , la plus haute, avec des feuilles de garde robe ou santoline, et des fleurs jaunes. 6°. Clavennæ , foliis laciniatis planis obtusis tomentosis. Lin. Sp. Plant. 898 ; Millefeuille des Alpes , à larges feuilles, et ombel- lifere. Absinthium alpinum umbellife- yum. Clus. Hist. 2, p. 340. Dracunculus argenteus. Moriss. Hist. 3. 7°. Tanaceti folia, foliis pin- natis foliolis lineari-lanceolatis basi Tome I. ACH 25 fructum acutis. Flor. Leyd. Prod. 276; Millefleur orientale a feuilles ‘velues de tanaisie, avec une fleur dorée. 8°. Ageratum, foliis lancevlatis obtusis acute serratis. Hort. Cliff. 413 3 communément appellée Eu- pPatoire. Ageratum foliis serratis. Bauk. Pin: 22.2 - Balsamita minor. Dod. Pempt. 295. 9°. Ægyptiaca , foliis pinnatis foliolis obtusé lanceolatis serrato- dentatis. Hort. Cliff. 413 ; Mille- feuille velue, dont le sommet est en forme de crête. Absinthium agyptiacum. Dod. Pempt. 25. Ptarmica incana pinnulis cris- tatis. Tour. Cor. 37. 10°. Ptarmica , foliis lanceo- latis acuminatis arguté serratis. Lin. Sp. Plant. 898, Il y a une variété de cette espece a doubles fleurs , que l’on conserve dans les jardins. Eupatoire demesué. Herbe a éternuer. Dracunculus pratensis , serrato folio. Bauh. Pin. 98. 11°. Macrophylla , foliis pin- natis planis inciso-serratis : extimis majoribus coadunatis. Lin: Sp. Plant. 1265 ; Millefeuille Alpine à feuilles de matricaire. Dracunculus alpinus, foliis sca- biose. Bauh. Pin. 98. D ACH Ptarmica alpina , matricariæ foliis. Triumph. Corymbifera millefolit umbella. Rai. Hist. 345. . 12°. Nana, foliis pinnatis den- tatis hirsutissimis , floribus glome- rato-umbellatis. Lin. Sp. Plant. 2671 3 Millefeuille velue des Alpes à fleurs agréables. ” Millefolium alpinum incanum, flore specioso. Bauh. Hist. 3, Pp» 138. 13°. Nobilis, foliis bipinnatis ; inferioribus nudis planis , superio- 26 ribus obtusis tomentosis , corymbis convexis confertissimis. Lin. Sp. 2268 ; Millefeuille noble ou douce. Millefolium nobile. Trag. Hist. 476. Tanacetum minus album , odore camphoræ. Bauh. 14°. Alpina, foliis lanceolatis, dentato-serratis : denticulis tenuis- simé serratise Hort. Clif. 413 5 Millefeuille des Alpes , à feuilles profondément découpées , ordi- nairement appellée matricazre blan- che. Prarmicaalpina, foliis profunde incisis. Tourn. Inst. 497. Millefolium. La premiere es- pece dont il est question, est la Mille feuille commune qui croit naturellement a côté des chemins et des sentiers dans presque toute PAngleterre : on la cultive peu dans les jardins ; mais comme ACH cette plante est utile, j’en fais ici mention. On connoit une variété de cette espece à fleurs pourpres que. l’on trouve dans les campagnes en An- gleterre ; mais ses fleurs ne con- Servent pas toujours leur couleur , quand elle est transplantée dans les jardins. La Millefeuille a des racines qui tracent beaucoup dans la terre; elle se multiplie aussi par ses semences , et par-la elle devient une herbe embarrassante. Tomentosa. La troisieme espece qu'on cultive souvent dans les jar- dins pour la variété, est une plante basse, qui ne s’éleve gueres qu’a huit ou neuf pouces de hauteur. Ses feuilles sont agréablement dé- coupées et fort velues ; ses Hleurs sont d’un jaune brillant, et durent très-long-tems. Elle croit naturel- lement dans la France méridionale, en Espagne et en Italie; elle sub- siste cependant en plein air en Angleterre. On la multiplie en divisant ses racines dans le mois d'Octobre , qui est la meilleure saison pour cette opération. Les quatrieme, cinquieme, sep- tieme et neuvieme especes , origi~ naires de l’Archipel , ont été intro- duites en France par M. TOoURNE- FORT. La neuvieme a des feuilles fort velues qui subsistent toute l’année ; ses plantes basses crois- sent très-serrées , et ont une belle apparence dans toutes les saisons, ACH Ses fleurs naissent en ombelles au sommet des tiges : elles sont jau- nes, paroissent en Juin, Juillet , Août et Septembre , et sont d’une longue durée ; car plusieurs conti- nuent à paroitre pendantune grande partie de l’hiver. Cette espece exige un sol sec et une exposition chaude, pour pouvoir supporter en plein air le froid de nos hivers ordinaires; mais elle est souvent détruite par les fortes geléés, de sorte qu'il est prudent d’en mettre à couvert quelques plantes sous un vitrage pendant la saison des frimats , atin d’en conserver Pespece. Elle se multiplie par boutures , que lon peut planter à lombre dans une platebande pendant tout Pété; elles prendront racines en cing ou six semaines de tems , et pOurront être transplantées ensuite , ou dans des pots, ou dans les platebandes pour y rester. Elle perfectionne rare- ment ses semences en Angleterre. Les quatrieme , cinquieme et septieme especes , sont plus hautes que la précédente. Elles se multi- plient par leurs racines , et perfec- tionnent leurs semences en Angle- terre ; ainsi on peut s’en procurer en abondance : et comme elles exi- gent peu de soin dans leur culture, étant assez dures pour vivre en plein air, on peut leur donner une place dans les jardins , où elles feront une belle variété par leurs feuilles velues ; d’ailleurs , leurs ACH ‘er fleurs étant d’une longue durée , font, sans Ctre bien belles , un agréable effet, lorsqu'elles sont mélées avec d’autres. Clavenne. La- sixieme est une plante fort basse ; les pedoncules qui soutiennent les ombelles de ses fleurs , ne s’élevent gueres au- dessus de six pouces de hauteur. Quant aux fleurs, elles soft pres- quwaussi larges que celles de la Millefeuille blanche commune ; elles croissent en larges ombelles, et paroissent en Juin et Juillet. Les feuilles de la plante, qui sont fort velues , ont quelque ressemblance avec celles de la garderobe ou san- toline ; elles croissent très-près de la terre , et paroissent en automne; de sorte qu’elles ont peu d’appa- rence en hiver : cette espece de Millefeuille se multiplie en divi- sant ses racines au printems ou en automne ; elle exige un terreinsec, sans quoi ’humidité de Phiver la feroit nécessairement pourrir : com- me elle ne perfectionne jamais ses semences ici, on ne peut la multi- plier que par ses racines. Elle croît naturellement sur les Alpes. Ageratum. La 8me. que l’on con- noit vulgairement dansles marchés, sous lenom d’Eupatoire , étoit autre- fois plus en usage dans la medecine qu’ellene lest aujourd’hui ; desorte qu’on la cultivetrès-peu dans les jar- dins; et quand on en demande, les marchands donnent pour Pordinaire D ij 28 ACH en place la quatorzieme espece, qui est une plante fort dure et plus ai- sément multipliée que la véritable Eupatoire, qui, malgré sa vigueur à résister au froid, est exposée à avoir souvent ses racines détruites dans les hivers humides , sur-tout lorsqu’elle est plantée dans une bonne terre; mais si elle croît dans les crevasses de quelque muraille, ou dans des décombres, on la con- serve plusieurs années sans aucun soin : il y a‘deux variétés de cette plante , que l’on a trouvé crois- sant naturellement en Espagne, dont Pune a des ombelles de fleurs plus longues et plus comprimées, et l’autre a des feuilles plus larges et des fleurs plus petites; mais elles ressemblent si fort à l’espece com- mune en toute autre chose, que je crois inutile d’en faire des especes distinctes. L’Eupatoire commune se multiplie en divisant ses racines au printemsou en automne, et comme les semences mürissent très-bien, on peut aussi la propager en la semant en Avril: elle flearit en Juin et Juillet, et les semences mürissent en Septembre. Ptarmica. La dixieme espece est la Millefeuille commune , qui croit naturellement dans les bois et dans d’autre endroits ombrés de plusieurs parties d'Angleterre : ce qui fait qu’elle n’est pas admise dans les jardins , c’est que ses ra- cines tracent au loin, et couvrent ACH bientôt une grande piece de terre. On s’en sert quelquefois en méde- cine, et l’on mange au printems fes tendres rejettons en salade, pour corriger le grand froid des autres plantes ou herbes; on se sert aussi de ses racines pour cal- mer la douleur de dents ; d’où lui vient le nom de pariétaire des champs , que quelques personnes lui donnent. Il existe une variété de cette espece à doubles fleurs, que l’on conserve dans les jardins ; elle est connue ordinairement sous le nom d’'Eupataire à fleurs doubles. Lors- qu’elle est plantée dans des pots qui resserrent ses racines traçantes , ses tiges croissent plus près les unes des. autres, et alors elle a une assez belle apparence pendant qu’elle est en fleurs; mais quand ses racines sont en pleine liberté , ses tiges croissent à une plus grande distance, et elles ne font pas, à beaucoup près, un effet aussi agréa- ble. Cette plante fleurit en Juillet et Août. Alpina. La quatorzieme ressem- ble un peu à la dixieme ; mais ses feuilles sont -plus longues , plus profondément découpées à leurs bords, et d’un verd plus foncé ; elle est fort dure et se multiplie facilement par ses racines traçantes: Enacrophylla. Nana. Les on- zieme et douzieme especes crois- sentnaturellement sur les Alpes, et ACH sont par conséquent fort dures; on les multiplie par semences , et en divisant leurs racines , elles profi- tent et se plaisent dans presque tous les sols; mais elles exigent une exposition ouverte. L’onzieme pro- duit plusieurs tiges en ombelles , claires et branchues ; elles ressem- blent’a celles de la Millefeuille commune , mais elles sont plus larges. La douzieme espece a des feuilles velues , et les ombelles de fleurs plus comprimées ; ses tiges ne s’élevent qu’à un pied de hau- teur , et toutes deux méritent une place dans les jardins. Nobilis. La treizieme ressemble beaucoup à la premiere ; mais ses feuilles sont d’un verd pâle, moins longues et moins découpées; elles répandent une odeur forte et agréa- ble quand elles sont froissées. Cette espece est aussi dure que la pre- miere, et exige peu de culture. ACHIOTI de Harmendez , ou Rocou. Voyez Bixa ORELLANA. ACHRAS. Voyez SAPOTA. ACHYRANTES. Caracteres. Le calice a cing feuilles piquantes; la fleur n’a point de corolle , mais un ovaire dans le centre du calice, un stigmat divisé en deux parties , accompagné. de cing étamines terminées, par de petits sommets ; l’ovaire se change ensuite en une semence simple , zonde et renfermée dans le calice. A CH Les especes sont: 1°. Achyrantes aspera , caule erecto , calycibus reflexis spice ad- pressisa Fl. Zeyl. 205 3 Achi- rantes a tiges droites, avec une coupe de fleur réfléchie. Amaranthus Siculus spicatus , radice perenni. Bac. Rar. Plant. ZG ba Qe 2°. Achirantes Indica , erecto foliis obversé ovatis .undu- latis floribus reflexis ; Achyrantes à tige droite, ayant des feuilles renversées, ovales et ondces , avec des fleurs réfléchies. Amaranthus spicatus Zeylanicus. Burm. Zeyl..16.¥. 5. F. 3. 3°. Lappacea , caule erecto , spicd interruptä , floribus externé lanatis. Lin. Sp. Plant. 2043 Achyrantes à tige droite, avec un épi clair, etdes fleurs laineuses au- dehors. Blitum scandens , fructu lap- paceo. Brum. Zeyl. 47. T. 18. Boaz: Pluk. Alm. 93.T. 82. F. 2. W ellia-codiveli. Rheed. Mal. 20:13:59. 4°. Lanata , caule prostrato, 29 caule spicis ovatis lateralibus , calycibus lanatis ; Achyrantes à tige cou- chée , avec des. épis de fleurs ovales sur les côtés , et des calices laineux.,. Chenopodium incanum racemo- sum. Brum, Zeyl. Go. T. 26; Fuze f ACH Amaranthus indicus verticillatus Ç 50 albus , folis lanugine incanus. Pike Aim. 2.7. Te 37. Schrubala. Rheed. Mal. Fe: 1.29. Aspera. La premiere espece que l’on conserve depuis long-tems dans les jardins Anglois , plus pour la variété que pour sa beauté et son usage, s’éleve à trois pieds environ de hauteur. Les feuilles dont elle est garnie, sont oblon- gues et pointues; ses fleurs privées de corolles , mais composées seu- lement d’un calice , d’un style et de cing étamines , sortent en longs épis de Pextrémité des branches ; ainsi on peut Ia ranger dans la classe des fleurs nues ou à pétales : les plantes de ceite espece doivent être élevées sur une couche chaude; et Jorsqu’elles ont acquis de la force, on les transplante, si l’on veut, en pleine terre, où elles fleuriront en Juillet, et donneront des semences mures.en Septembre. En les tenant en pot etdans une orangerie chaude pendant Vhiver, elles subsisteront deux outrois ans , si on est curieux de les conserver aussi long-tems. Cette plante croît naturellement dans les îles de l'Amérique ; aux Indes et en Sicile. Indica. Les semences de la se- conde espece, qui m'ont été en- voyées de la côte de Malabare, ont fleuri pendant quelques années à Chelséa , et ont produit annuelle- ZO. ACT ment des semences miires qui n’ont Jamais varié. & Lappacea. Lanata. Les semences des troisieme et quatrieme especes , mont été envoyées du Cap de Bonne. Espérance , où elles crois- sentnaturellement. Elles sont toutes deux conservées dans les jardins de botanique pour la variété; mais elles ne sont pas assez belles pour les faire rechercher par ceux qui ne cultivent que pour lagrément, sans avoir égard à avancement de cette science. Ces trois dernieres plantes per- fectionnent leurs semences dans la même année : leur culture est la même que celle qui a été indiquée pour la premiere espece ; avec cette différence cependant qu’étant trop tendres pour subsister l’hiver dans une orangerie où il n’y a point de chaleur artificielle , elles veulent être conservées dans une serre chaude pendant toute la saison froide. ACINOS. Voyez THymus. ACINUS ou Acrnt. Les bons Auteurs ne s’en servent pas pour désigner les pepins, mais les grains inêmes du raisin , comme il paroit par le passage suivant de CoLu- MELLE, cm expresseris vinaced y que acini celantur. On emploie ordinairement ce terme , pour in- diquer ces petits grains qui crois- ACN sent en grappes, comme ceux du Troëne, etc. ACNIDA. Chanvre de Vir- ginie. : Cannabis Pin. 320. Cette plante est annuelle , et croit naturellement en Virginie, ainsi que dans quelques autres par- ties de l'Amérique Septentrionale ; mais on ne la cultive gueres en Europe , si ce n’est dans quelques jardins botaniques pour la variété. Elle est pourvue de fleurs males et femelles qui naissent séparément sur différens pieds, ce qui lui donne beaucoup de ressemblance au chanvre, et la fait placer sous le même titre par quelques anciens Botanistes ; mais comme cette plante à peu de beauté, et qu’on n’en fait aucun usage à présent, elle ne mérite pas la peine que nous en parlions davantage ici. ACONIT. Casque ou Tue-loup. Voyez ACONITUM. ACONITE d'hiver. Voyez HELLEBORUS HYEMALIS. ACONITUM. Aconite, du mot grec dx», qui veut dire dard, parce que les barbares ou sauvages en frottent leurs dards 3, d'autres font dériver ce terme de éfxovéw 3 accélé- rer, parce qu’elle fait mourir promp- tement. Caracteres. La fleur n’a point Bauh. V irginiana. A CO AT de calice, mais cinq petales iné- gaux, différens dans chaque espece. et formant un casque tubuleux , qui couvre les autres parties de la fleur , comme une capuche de moine. Les deux pétales de côté qui renferment les étamines et le style, sont égaux , concaves , et légèrement dentelés au milieu : les deux inférieurs sont étroits et oblongs. Dans le fond de la fleur sont placés deux nectaires qui sou- tiennent deux styles, quelquefois trois, et même jusqu’à cinq: ils sont fourchus , et s’étendent en- dehors loin des étamines qui sont nombreuses et irrégulieres : lors- que la fleur est passée , le germe se change en vases de semences oblongs , terminés en pointe et rapprochés à leur base , n'ayant qu’une cellule remplie de semences rudes et angulaires. Ce genre de plante est rangé par LiNNÉE dans la troisieme sec- tion de sa treizieme classe, inti- tulée : Polyandria trigyna ; les fleurs ayant plusieurs étamines et trois styles. Les especes sont: 1°. Aconitum lycoctonum , foliis palmatis multifidis villosis. Lin. Sp. Plant. 532 ; Aconite jaune à feuilles palmées , velues et joli- ment découpées. Aconitum lycoctonum luteum. €. B. P..283. Le Tueloup. Of. 2° Aconitum altissimum , foliis 32 A € O palmatis nervosis glabris ; la plus grande Aconit jaune, à feuilles étroites , unies et en forme de palme. Aconitum luteum majus ampliore caule , amplioribusque foliis. Dod. d: 445. 3°. Variegatum , foliis multi- fedis : laciniis semipartitis superné latis. Hort. Cliff. 2143 La plus petite Aconit a fleurs bleues, dont les feuilles inférieures sont décou- pées en plusieurs parties, et dont celles du haut ont des segmens plus larges. Aconitum ceruleum minus, sive napellus minor. C. B. P. 283. 4°. Anthora , floribus penta- gynis , foliorum laciniis linearibus. Lin. Sp. Plant. 532 ; Aconit sa- lutaire à fleurs jaunes. Aconitum salutiferum , sive an- thora. C. B..‘P:' 284-3" Atonit salutaire. | s°. Napellus , foliorum laciniis Linearibus superné latioribus lined exaratis. Hort Cliff. 214. Aconit a grandes fleurs bleues. Le napel. Aconitum cœruleum , sive na- pellus. 1. C.-B. Pin. 183. 6°. Pyramidale , foliis multi- partitis, spicis florum longissimis sessilibus ; Aconit bleue commune a longs épis de fleurs. Aconitum pyramidale multiflo- yum. H. R. Par. 7°. Alpinum , foliorum laciniis pinnatifidis flore maximo. Aconit ACO à larges feuilles, découpées et à très-grande fleur bleue. ceruleo - purpureum flore maximo , sive napellus. 4. CUBE. 8°. Pyrenaieum, foliis multipar- Aconitum titis : laciniis linearibus incumben- tibus squarrosis. Hort Ups. 152. Aconit jaune des Pyrénées à feuilles agréablement découpées. Aconitum Pyrenaicum luteum , foliorum segmentis sibi invicem in- cumbentibus. Rai. syll. 367. 9°, Aconitum cammarum , flo- ribus subpentaginis , foliorum la- ciniis cuneiformibus incisis acutis. Lin. Sp. Plant. 752 ; Aconit dont les fleurs ont ordinairement cing styles, et dont les segmens des feuilles sont en forme de coin et découpés en pointes aiguës. 10°. Orientale elatius , foliis palmatis , flore magno albo ; Aconit orientale à haute tige , avec des feuilles palmées, et une grande fleur blanche. Aconitum lycoctonum orientale , flore magno albo. Tourn. Cor. Pyramidale. La sixieme espece qu'on rencontre plus communé- ment que toutes les autres dans les jardins Anglois, est principalement cultivée pour la beauté de ses longs épis de fleurs bleues , que lon porte au marché de Londres vers la fin du mois de Mai, tems auquel elle fleuri communément. Ces fleurs mélées avec les roses de Gueldre ACO Gueldre et quelques autres fleurs de la saison, font une variété agréa- ble , quand elles sont rangées avec gout, pour orner des salles et ap- partemens. Mais comme presque toutes les especes d’Aconit sont un poison mortel, non-seulement pour les hommes, mais aussi pour les ani- maux , il faut les éloigner de tous les lieux que fréquentent les enfans et les personnes .ignorantes, de peur qu’en flairant ces fleurs , ils n’en tirent quelques poussieres sé- minales dans leursgracines ; ce qui peut leur être trés-nuisible , com- me j’en ai été plusieurs fois le té- moin. Nous connoissons l’aventure rapportée dans les Transactions de la Société Royale, N°. 432, d’un homme qui fut empoisonné en 1732, pour en avoir mangé par ignorance dans une salade, au lieu de celeri; Doponœus raconte aussi un exemple arrivé de son tems, des mauvais effets d’une espece @Aconit. Des personnes peu ins- truites ayant cueilli les jeunes re- jettons d’Aconit bleue , en firent une salade, et furent saisis, après en avoir mangé, de symptômes terribles qui se terminerent par une mort prompte. Le Docteur Turner fait aussi mention de quelques François , qui , ayant mangé à Anvers les rejettons de cetie plante pour de l’impératoire, moururent tous en deux jours, a Pexception de deux joueurs qui Tome I. ACO 33 furent sauvés , parce qu'ils vomi- rent. J’ai connu des personnes , qui, pour avoir porté sous le nez les fleurs de cette espece d’Aconit, tomberentsur le champ en foiblesse, et perdirent la vue pendant deux ou trois jours. Anthora. La quatrieme espece dont on fait usage en médecine , est regardée comme antidote de celles qui sont venimeuses ; des Auteurs la nomment azchora, d’au- tres antithora , par opposition aux especes nuisibles, qui étoient ap- pelées thora. Ainsi toutes les fois que laconit est ordonnée comme médicament, c’est toujours celle-ci dont il est question : car la plupart de ces plantes, ou, pour mieux dire , toutes doivent être regardées comme ayant des propriétés délé- taires ; et l’Aconit à fleurs bleues comme étant la plus pernicieuse. On assure que les Chasseurs, qui, sur les Alpes , font la guerre aux Joups et aux animaux sauvages, trempent leurs dards dans le jus de ces plantes, et rendent par-la leurs blessures mortelles. Pyramidale. La sixieme espece est celle de toutes qui fleurit la premiere. Comme elle s’cleve à pres de quatre pieds de hauteur, et que ses épis de fleurs ont plus de deux pieds de long, elle a une belle apparence, sur-tout lorsque toutes les fleurs sont épanouies. Cette plante est fort dure et croit E 34 À CoO dans tous les sols et'à toutes ex- positions. Elle se multiplie consi- dérablement par ses racines; plu- sieurs personnes qui ne connoissent pas ses qualités dangereuses, frap- pces de la beauté de ses fleurs, l'ont placée dans leurs jardins , et Pont beaucoup multipliée. Elle fleurit en Mai et en Juin, et mürit en Septembre. Comme elle se multiplie fortement par ses racines, on fait peu Wusage des semences. Lycoctonum. Altissimum. Les premiere et seconde especes sont celles qui fleurissent ensuite ; elles paroissent vers Ja mi-Juin, et lors- que la saison n’est pas trop chau- de ; elles continuent à fleurir jus- qu'au mois d’Août. La premiere s’éleve à plus de trois pieds de hauteur , et la seconde au-dessus de quatre ; les épis des fleurs sont plus longs dans celle-ci que dans la premiere. Variegatum. La troisieme es- pece fleurit un peu plus tard que les précédentes ; elle ne s’éleve gueres qu’à deux pieds de hauteur, et ses épis de fleurs sont beaucoup plus courts que dans les deux der- nieres. Anthora. L’Aconit salutaire fleurit dans le milieu d’Août , et continue souvent a montrer de nouvelles fleurs jusqu’a la mi-Sep- tembre: ses fleurs ne sont pas si grosses que celles de quelques au- ACO tres especes ; mais comme elles sont de couleur de soufre, elles font un bel effet dans les plate- bandes d’un parterre. Cette espece ne profitant pas aussi bien a lombre des arbres que plusieurs autres, demande, pour réussir , une exposition dé- couverte. Cammarum. Orientale. Les neu- vieme et dixieme especes fleuris- sent au commencement de Juillet: la neuvieme s’éleve ordinairement à quatre pieds &nviron de hauteur, et la dixieme quelquefois jusqu’à six pieds. Cette espece est à pré- sent fort rare en Europe; elle a été trouvée dans le Levant par ToURNEFORT, qui en a envoyé les semences au Jardin Royal à Paris , où elle a été premierement multiplice , et d'où ses semences se sont ensuite répandues dans les autres jardins de l'Europe. Pyrenaïcum. La huitieme qui s’éleve à quatre pieds environ de hauteur , produit dans le mois de Juillet un épi de fleurs jaunes, long et d’une grosseur médiocre. On peut la placer parmi les ar- brisseaux , dans des parties de jar- dins qui ne sont pas fréquentées des enfans. Napellus. Pyramidale. Alpinum, Les cinquieme, sixieme et sep- tieme especes , dont les fleurs pa- roissent en Aout, ont alors une si belle apparence , que sans leurs AC O qualités malfaisantes , elles méri- teroient une place distinguée dans tous les jardins ; il existe deux ou trois variétés de la cinquieme, Pune à fleurs blanches , l’autre à fleurs couleur de rose, et une troisieme à fleurs panachées ; mais ces variétés ne sont point cons- tantes , et ne se reproduisent point d’une maniere uniforme. Le za- pellus minor est également sujet à changer dans la couleur de ses fleurs. Quelques plantes panachées de cette espece, dont j’ai été pos- sesseur , ont repris en deux années leur premiere teinte , et leurs se- mences n’ontproduit aucune variété. La septieme espece étant placée dans une bonne terre , s’éleve à cinq pieds de hauteur , et produit des fleurs d’un bleu foncé, petites et clair-semées sur chaque épi. Culture. Toutes ces especes d’Aconits se multiplient par leurs semences , qui doivent être mises en terre en automne , et dans une situation ombrée. Les plantes pous- sent souvent dès la premiere année, si elles ont été semées dans la saison indiquée : sans cela elles ne parois- sent qu'au second printems ; alors on tient la terre nette de mauvaises herbes durant tout l’été suivant, et on les arrose dans les tems secs, jusqu’à ce qu’elles soient en état d'être transplantées. Quand elles ont assez de force pour cela, on les enleve soigneusement , on les A)C © 35 met dans des platebandes à l’om- bre, en observant de laisser quatre pouces de distance entre elles , et on les arrose jusqu'à ce qu’elles ayent acquis de bonnes racines ; après quoi elles n’exigent plus d’autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes jusqu’à l’au- tomne suivant , qui est la saison qu'on doit choisir pour les trans- planter dans les places qui leur sont destinées. L’Aconitcommune nait et réussit à Pombre des arbres , dans les bois et les autres lieux déserts. Elle s’y multiplie assez fort par ses racines traçantes : mais quoique la plupart des autres especes se plaisent éga- lement à l’ombre, néanmoins l’abri des grands arbres ne leur convient point. C’est-pourquoi il faut les placer dans des platebandes om- brées, de maniere qu’elles ne soient pas couvertes d'arbres ; elles y seront plus long-tems en fleurs, et y profiteront mieux que dans toute autre position moins airée ou plus ouverte. ACONITUMHYEMALE, Voyez HELLEBORUS HYEMALIS. ACORUS. Jone odorant. Caracteres. Cette plante produit une tige simple et cylindrique fort couverte de petites fleurs , qui for- ment une espece de chaton. Ces fleurs dépourvues de calice, sont composées de six pétales concaves E ij 36 ACO et obtus 3 d’un germe gonflé, situé dans le centre, et accompagné de six étamines, qui sétendent au- delà des pétales, et sont terminée de sommets doubles et épais ; le germe se change en une capsule courte , triangulaire , à trois -cel- Jules, remplies de semences ovales et oblongues. Ce genre de plante est rangé dans la sixieme classe de Linnée, intitulé : Hexandria monogynia , les fleurs ayant six étamines et un style. Nous n'avons qu’une espece de ce genre. Savoir : 1°. Acorus calamus. Roy. Leyd. 6. Glayeul à odeur douce , ou Ca- lamus. Acornus verus , sive calamus aromaticus. C. B. P. 34. Acorus asiaticus , radice teniliore. Herm. Typha aromatica , clava rugosa. Moris. Hise. 3. P. 246. Acorum. Rumph. Amb. 5. P. 278. T. 22. Foe. Waembu, Rheed. Mal. #1. P. 99. T. Go. Cette plante qui a été long-tems en usage dans la médecine, croit naturellement dans les eaux sta- gnantes et peu profondes ;.on la trouve dans plusieurs parties de I’ Angleterre,particulierementa Nor- folk près d’ Uxbridge en Middelsex , et dans quelques provinces du Nord. La plupart des fossés et les ACO eaux stagnantes de la Hollande en sontremplies. Son odeur forte et aro- matique réside principalement dans ses racines, ses feuilles elles-mêmes en sont assez fortement imprégnées s comme on le remarque , lorsqu'on les froisse ou qu’on les rompt. Elle peut être transplantée dans les jardins, où elle croitra fort bien , si la terre est humide; mais elle ne produit jamais d’épis, si on ne la fait venir dans Peau; elle aime une situation ouverte, et ne pro= fite pas bien à l’ombre des arbres. Les épis de ses fleurs, que plu- sieurs Auteurs appellent Juli, pa- roissent vers la fin de Juin, et conti- nuent à se montrer jusqu’en Aout. Quand cette plante est fixée et mise dans une situation convenable, elle multiplie assez fortement par ses racines traçantes (1). (1) La racine de l'Acorus verus off. fournit, par l'analyse chymique, une grande quantité d’un principe spiritueux , d’une substance fixe , résineuse-wommeuse et très- peu d'huile éthérée ; son odeur réside prin- cipalement dans le principe spiritueux, plus abondant et plus mobile que l'huile éthérée. Y Cette racine prise intérieurement a la propriété de resserrer et d’¢mouvoir forte— ment; elle convient dans toutes les maladies. qui proviennent de Ja mucosité dela lym- phe et du relâchement des solides, comme dans les défauts d’appétit et les vices de di- gestion , qui reconnoissent pour cause la’ foiblesse de Pestomach-; les fevres intermit- AIC R ACORUS faux, ou Iris jaune. Voyez IRIS PSEUDO-ACORUS. ACRI-VIOLA. Voyez Tro- PHOLUM. Capucine. ACTA. Herbe de Saint Chris- tophe. Caracteres. Le calice est com- posé de quatre feuilles concayes , obtuses et tombantes. La corolle a quatre pétales beaucoup plus longs que le calice : la fleur a un germe ovale placé dans le centre, et cou- ronné d’un stigmat oblique et abbaissé, avec un nombre d’étamines minces, et couronnées de sommets érigés, doubles et ronds; après la fleur , le germe devient une baie ovalé ou globulaire ; a une cellule dans laquelle il y a quatre semences rondes en-dehors , et angulaires où elles se joignent. Le Docteur LinNée place ce genre de plante dans la premiere section de sa treizieme classe, inti- tulée : Polyandria monogynia , parce que les fléurs renferment un tentes, la cachexie, l’édeme , la lenco- phlegmatie, les affections psoriques, l’afthme humide , etc. Mais on doit en défendre Pusage aux personnes d’un tempérament bilieux , et à celles qui ont la fibre seche et roide. La maniere de s’en servir, est de la faire infuser dans du vin; Ja dose, lorsqu’on la prépare ainfi, est depuis un sctupule jus- EN qu'à un gros, ACR 37 grand nombre d’étamines qui n’ad+ herent point au calice, Les especes sont: 1°. Act@a spicata, racemo ovate, fructibus baccatis. Lin. Sp.. Plane, 504 ; Herbe de Saint Christophe commune, ou a baies venimeuses, Christophoriana vulgaris nostras racemosa et ramosa. Mor. Hist. Pi 248: Aconitum bacciferum. Bauh. Pin, 1 83. 2°. Alba, racemo ovato , baccis niveis , radice tuberosd ; Herbe de Saint Christophe d’Amérique , à baies blanches. Christophoriana americana race- mosa , baccis niveis et rubris. Moris. Bist 2, PP; 8: Aconitum baccis niveis. Canad. 76. T. 77: 3°. Racemosa , racemis longissi- mis , fructibus uni-capsularibus. Lin. Sp. Plant: 504 ; Racine de serpent noire, ou sauyage d’Amc- rique. Christophoriana Americana pro cerior , et longitis spicata. Hart. Elth..79- Christophorianæ facie herba spi cata. Pluk Amalth. 54. T. 383. Fo. Spicata. La premiere -espece croit naturellement dans plusieurs cantons septentrionaux de l’An- gleterre. Je l'ai trouvée en assez grande quantité dans les bois, près de Kirby-Lonsdale , et près de la Corn. 38 ACT montagne Ingleborough , dans la province d’Yorck. Elle s’cleve a un pied et demi de hauteur. Les pétioles des feuilles sortent de la racine , et se divisent en trois plus petites qui supportent chacun trois lobes , de sorte que la feuille est composée de vingt-sept lobes ou foliolles ; la tige de la fleur sort aussi de la racine, et est garnie de feuilles de la méme forme , mais plus petites que celles du bas, Les fleurs qui sont produites au sommet de la tige en épis branchus , sont dun blanc très-pur et paroissent en Mai; elles sont suivies de baies noires, luisantes ; de la grosseur, environ, d’un pois, qui murissent en automne. On multiplie cette plante en mettant en terre sa semence aussi- tot après sa maturité, sans quoi elle ne germeroit qu'une année après, et on perdroit beaucoup de tems en la conservant jusqu’au printems. Il faut la semer sur une platebande à l’ombre, qu’on a soin de tenir nette de mauvaises herbes ; et comine toutes les semences ne poussent pas toujours dans le même moment , on ne doit pas remuer la terre où elles sont placées , jus- wa l’automne suivant, pour don- ner aux graines le tems de sortir de terre ; et alors seulement on les transplante à l’ombre dans une pla- tebande, où elles pourront rester pour y fleurir. Cette plante a une x EC T racine vivace qui dure plusicurs années , mais sa tige est annuelle, et perit en automne ; on choisit cet instant pour la transplanter. Alba. La seconde espece croît naturellement dans l'Amérique sep- tentrionale , d’où j’en ai reçu les semences. Ses feuilles ressemblent un peu à celles de la premiere, mais elles ne sont pas si profondé- ment dentelées a leurs bords. Ses fleurs croissent en épis plus serrés, ses baies sont tres-blanches et trans- parentes , lorsqu’elles sont müres, et ses racines sont composées de nœuds tubéreux. Cette plante est vivace , et se plait a Pombre dans une sol léger et humide. On peut Ja multiplier comme la précédente. Racemosa. La troisieme espece vient de PAmériqueseptentrionale, où elle est appelée racine de ser- pent noire, pour la distinguer de la racine de serpent commune. Elle a une large feuille composée, qui sort immédiatement de sa ra- cine, et s’cleve à plus de deux pieds de hauteur. Les tiges de ses fleurs ont souvent quatre ou cinq pieds de hauteur , et se terminent par des ¢pis longs de fleurs blan- ches , qui penchent au somimet; ses fleurs paroissent en Juin ou au commencement de Juillet, mais elles ne perfectionnent point leurs semences en Angleterre. Cette plante étant en fleur, produit un très-bel effet dans un jardin ; ainsi ADA on doit lui donner place dans les platebandes a Pombre , ou parmi des arbrisseaux , avec lesquels elle profitera bien, si elle n’y est pas trop couverte ; elle est dure et n’exige aucun soin. On la multiplie toujours par ses semences, que l’on envoie annuellement de lA- mérique septentrionale ; elle aime un sol humide et léger , et veut être dans une situation ombrée. La racine de cette plante est d’un grand usage en Amérique , les Apothicaires et les Médecins lemploient dans plusieurs mala- dies, et la regardent comme un antidote contre le poison, et la morsure du serpent à sonnettes. ADANSONIA. Gourde acide d'Ethiopie , ou Pain de singe. Cette plante est ainsi nommée en Phonneur de M. Apanson, Chirurgien François , qui a résidé quelques années sur le Sénégal , en Afrique, et a fait pendant ce tems plusieurs découvertes en his- toire naturelle : il a apporté avec Jui une collection curieuse de se- mences et de plantes. Caracteres. Le calice de la fleur est en forme de vase , divisé au bord en cinq segmens penchés en arriere, et tombe. La corollea cinq pétales ronds , avec des bords ré- fléchis : au fond sont situées plu- sieurs étamines jointes en un tube, étendues horizontalementau-dessus, ADA 39 et couronnées par des sommets en forme de reins. Le germe est oval, les styles sont longs et singuliere- ment tordus , ils ont plusieurs stig, mats, velus: Le germe -devyient après une ,grosse ,capsule ovale à dix cellules, remplies d’une chair acide et farineuse, renfermant plu- sieurs semences en forme de reins, Ce genre de plante. est. rangé dans la cinquieme section de la seizieme classe de Linnée ; inti- tulée : Monodelphia polyandria ; les fleurs ayant plusieurs. styles unis aux étamines en une colonne ou un corps. On ne connoit encore qu’une espece de cette plante. Savoir: 1°. Adansonia ; c’est le Baobab. Alp. Ægypt..C 27e F.:28: Abavo arbor , radice tuberosds Bauh. Pin. 434. Abavi. Bauh. Hist. 1. p.210, Guanabanus Scaligeri. Bauh,. Hist. rs Fe 209- Les jeunes plantes, ainsi que la plupart des nouvelles branches, ont des feuilles simples en forme de lance vers leurs parties basses ; mais celles qui garnissent leurs ex- trémités, ont depuis trois jusqu’à cing lobes , de la même forme et de la même largeur que celles du bas , et disposées en main ; elles sont entières, terminées en pointes , et tombent en hiver. Lestiges sont grosses et ligneuses , mais d’une texture molle , et ont généralement 40 ADA une grosse tige gonflée près de la racine. Elle se multiplie par semences, que l’on doit se procurer du pays où elle croit naturellement, car elle n’en produit point en Europe. Tl faut les semer dans des pots , et ies plonger dans une couche chau- de, qui fera pousser les plantes en six semaines de tems , et bientôt apres elles seront en état d’être transplantées : alors on les met cha- cune séparément dans des pots rem- plis de terre légere et sablonneuse, on les replonge dans une nouvelle couche chaude , en observant de les tenir à Pombre , jusqu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi on leur donne de l’air frais chaque jour pendant la chaleur , et on les arrose légè- yement, car leurs tiges étant molles, sur-tout dans leur jeunesse , l’hu- midité les fait pourrir aisément. A mesure que les plantes avancent dans leur cri, on les met dans de plus gros pots qui doivent être constamment plongés dans la cou- che de tan: ces plantes étant trop tendres pour prospérer dans nos climats sans chaleurartificielle, elles doivent toujours rester dans la serre chaude avec les autres plantes exotiques. Tandis qu’elles sont jeunes, elles font un grand progres, si on les traite convenablement; car en trois ans plusieurs se sont élevées à plus de six pieds de hau- ADA teur, et ont poussé plusieurs bran ches latérales ; leurs tiges étoient d’une grosseur proportionnée : mais apres quatre ou cing ans, elles sont restées a peu près dans le même état, sans presque croître ni diminuer, les jets de chaque année excédant rarement la hauteur de deux ou trois pouces. La description que donne M. Apawnson de ces arbres qu’il a vus au Sénégal et dans d’autres pays de PAfrique , est surprenante quant à leur grosseur; il en a mesuré plu- sieurs tiges, dont la circonférence s’est trouvée être de soixante ou soixante et dix pieds; mais leur hauteur n’étoit pas si extroardi- naire ; les troncs de ces arbres avoient huit ou dix pieds d’éléva- tion , et se divisoient en plusieurs branches horizontales , qui tou- choient la terre par leurs extrémi- tés; elles avoient quarante cing ou cinquante pieds de longueur , sur les mêmes dimensions dans leur circonférence ; de façon que chaque branche auroit fait un arbre mons- trueux en Europe : et dans un lieu où l’eau d’une riviere voisine avoit emporté la terre , et presqu’en- tierement découvert les racines d’un de ces arbres , il en avoit trouvé de cent-dix pieds de longueur, sans y comprendre les parties qui étoient restées dans la terre ou ca- chce dans le sable; car il représ sente les plaines où ces arbres crois- Scab ADE sent comme étant couyertes d’un sable stérile et mouvant, que le vent éleve continuellement , et comme des lieux sur lesquels il est très-dificile de voyager , n’y ayant aucune trace de chemin. PROSPER ALPINUS , dans son histoire des plantes d'Egypte , dé- crit l’Adansonia , auquel il donne le nom de Baobab ; il annonce com- mie croissant aussi dans ce pays, mais il ne fait aucune mention de sa grosseur rapportée par ADANSON. Il y avoit dans quelques jardins plusieurs plantes de cette espece, qui ont été élevées au moyen des semences envoyées du Grand Caire en 1724, par le feu Docteur WiL- LIAN SHERARD , et dont quelques- unes étoient parvenues à la hauteur de dix-huit pieds ; mais elles ont toutes péri dans hiver rigoureux de 1740 ; et depuis ce tems on Wa point apporté de nouvelles se- mences en Angleterre, jusqu’au retour de M. Apanson , à Paris, en 1754. Plusieurs de ces plantes qu’on a obtenues des graines four- nies par ce Naturaliste , ont à pré- sent plus de huit pieds de hauteur. -ADELIA. Nous n'avons point de nom pour ce genre de plante. Caracteres. Les fleurs males et femelles sont produites sur diffé- rentes racines : les mäles dépour- yus de corolles , ont des calices d’une feuille découpée en cing Tome I, ADE 4.0, segmens concaves , et plusieurs étamines minces de la longueur du calice, et couronnées de sommets ronds. Les fleurs femelles ont un calice à cing feuilles concaves , et persistant ; elles n’ont point non plus de corolles , mais seulement un germe rond , trois styles courts et écartés , avec un stigmat percé; le germe se change en une capsule à trois cellules, renfermant chacune une semence ronde. Ce genre de plante est placé par Linnée dans la douzieme sec- tion de sa vingt-deuxieme classe, qui renferme celles qui ont des fleurs males sur des pieds différens de ceux qui produisent les fleurs femelles , et dont les étamines sont jointes à leur base. Les especes sont: 1°. Adelia Bernardia , foliis oblongis tomentosis serratis. Lin. Sp. Plant. 1473 ; Adeliaa feuilles oblongues , cotoneuses et scices. Bernardia fruticosa , foliis to- mentosis ovatis serratis alternis. Brown. Jam. 36%. 2°. Ricinella , foliis obovatis integerrimis. Lin. Sp. Plant. 1473; Adelia à feuilles ovales et entieres. Bernardia fruticosa foliis sub- rotundis nitidis confertis, floribus associatis. Brown. Jam. 361. De Adelia acidoton. Ramis flexuosis , spinis gemmaceis. Aman. Acad. 5. P. 422 ; Adelia à bran- ches flexibles , et boutons épineux. F ADE Acidoton frutescens. Jam. 355. Ces plantes croissent naturelle- ment dans Vile de la Jamaique, et ressemblent un peu aux Ricinus ou Croton ; mais les fleurs males et fe- melles étant produites sur des piéds différens , elles ne peuvent se irouver dans la même classe. Le Docteur Housroux en a constitué um genre nouveau sous le titre de Bernardia , en Vhonneur du Doc- teur BERNARD DE JussiEU , De- monstrateur des plantes au jar- din Royal à Paris ; mais le nom adopté par Linnée , est celui d’A- delia. Ces plantes se multiplient par semences , quand on peut s’en procurer des pays où elles croissent naturellement, parce qu’elles ne se perfectionnent point en Angleterre. On les seme sur une couche chaude au printems ; et lorsque les plantes sont assez fortes , on les met chacune séparément dans des petits pots remplis de terre légere, qu'on plonge dans une couche chaude de tan , et qu’on traite en- suite de la même maniere que le Croton. On enfonce en automne ces pots dans la couche de tan de la serre chaude , où les plantes seront conservées , et produiront des fleurs lété suivant , en les tenant a une chaleur tempérée pen- dant ’hiver, et on doit observer de ne pas les trop arroser pendant cette saison : mais comme elles ont 42 Brown. ADE peu de beauté, on ne les multi- plie gueres que dans les jardins bo- taniques. ADENANTHERA. Haie fleurie bäâtarde , ou Poincillade bétarde. Prod. Leyd. 463. Caracteres. Le calice de la fleur est monopétale , et légèrement dé- coupé en cing parties au sommet: la corolle est en forme de cloche, et composée de cing pétales con= caves et réfléchies en-dessous. La fleur a un germe oblong dans le centre, qui soutient un style cou- ronné d’un stigmat simple, et dix étamines érigées , de la même lon- gueur , et couronnces de sommets ronds ; apres Ja fleur, le germe se change en un long légume com- primé , et renfermant plusieurs se- mences unies, convexes et placces à distance l’une de Pautre. Linnée range ce genre de plante . dans la premiere section de sa dixieme classe , intitulée : Decan- dria monogynia , les fleurs ayant dix étamines et un germe; mais il la sépare de la Potnciana , parce que son calice est à cing feuilles, et que ses pétales sont inégaux. Nous n'avons qu’une espece de cette plante en Angleterre ; savoir : 1°. Adenanthera falcataria foliis decompositis. Prod. Leyd. 462. Haie fleurie batarde à feuilles de- composées. Clypearia alba. Rumph. Amb; go P. 176 Ts ret. A(D E . Il y a une autre espece ou va- riété à semences écarlate , qui est rare à présent dans ce pays: j’en ai reçu des Indes quelques semences qui n'ont procuré plusieurs plan- tes ; mais elles croissent ici -fort lentement. L’espece dont il est question devient un grand arbre dans le pays où elle nait; mais elle ‘est si tendre qu’elle exige laserre chaude pour être conservée en Angleterre, encore n’en voit-on point a présent de grosses plantes dans les jardins. Les jeunes sujets qui n’ont que deux pieds de hauteur, ont des feuilles d’un verd luisant , larges et branchues , composées de plu- sieurs divisions égales , garnies de folioles ovales, et placées alterna- tivement sur la cote du milieu. Les uges de ces plantes sont ligneuses , couvertes d’une écorce brune, et leurs feuilles se conservent toute Pannée. Je ne leur ai vu produire aucune fleur en Angleterre jusqu’a présent ; mais sur des échantillons secs, qui n'ont été enyoyés des Indes , elles paroissent petites et peu agréables ; les belles feuilles branchues de cette plante font ce- pendant un charmant coup-d’ceil dans la serre chaude ; ses semences sont d’un noir luisant, un peu plus larges que de grosses lentilles et a- peu-près de la même forme. On éleve cette plante sur une couche chaude, et on la place ensuite dans ADH 43 la couche chaude de tan de la serre chaude avec les autres plantes ten- dres exotiques. ADHATODA. Voyez Jus- TICIA. ADIANTHUM. Capillaire, ou Capillus Veneris. Caracteres. Ce genre de plante est distingué des autres Capillaires par la direction réfléchie des points de ses feuilles, et par les parties de la fructilication qui sont dispo- sées en taches ovales confusément jointes. Les especes sont: 1°. Adianthum Capillus Veneris , frondibus decompositis ; foliolis alternis ; pinnis cunei-formibus lo~ batis pedicellatis. Lin. Sp. Plant. 2096 Le vrai Capillaire , ou Ca- pillaire de Montpellier. Adianthum foliis coriandri. €, Bi P gS: 2°. Pedatum, fronde pedatä, foliolis pinnatis ; pinnis , antice, gibbis incisis , fructificantibus. Lin. Sp. Plant..2095 ; Capillaire d’A- mérique. Adianthum Americanum. Corn. Canad. 7. T. 6; Capillaire de Ca- nada. 3°. Trapezi-forme , frondibus suprà-decompositis : foliis alternis : piuus rhombeis incisis utrinque fructificationibus. Lin. Sp. Plant. 2097 ; Le plus grand Capillaire noir d'Amérique , à tiges bran- 7 | 44 ADI chues, et a feuilles rhomboides ou à quatre cOtés inégaux. Plusieurs especes de ce genre qui viennent des Indes Orientales et Occidentales , different beaucoup Pune de l’autre en forme et gros- seur. J’en ai plus de trente especes distinctes dans ma collection de plantes seches qu'il seroit inutile de rapporter ici, n’étant point in- troduites dans les jardins Anglois; les trois dont 1l est question sont les seules que j’ai vu cultiver en Angleterre. Capillus Veneris. La premiere est le vrai Capiilaire dont on fait usage en médecine ; mais comme il ne croit pas naturellement en Angleterre , on lui substitue le Trichomanes , qui vient en grande abondance dans plusieurs provinces de ce pays. Le vrai Capillaire est originaire de la France méridionale, de l'Italie et du Levant, d’où cette plante m'a été plusieurs fois en- voyée : il croit généralement dans les crevasses des murailles, et les fentes des rochers ; de sorte que pour les conserver dans les jardins, il faut le mettre dans des pots rem- plis de gravier ou de vieilles dé- combres, il y profitera mieux que dans une bonne terre; mais il exige d’être abrité en hiver sous un chassis, sans quoi il seroit sou- vent détruit par les gelées. Pedatum. La seconde espece nest cultivée dans les jardins que ADN pour la variété : on peut la con- server dans des pots, en la traitant de la même maniere que la précé- dente; car quoiqu’elle puisse sup- porter un froid modéré, cependant elle est quelquefois détruite par les fortes gelées. Elle croît naturellement, et en telle abondance , dans le Canada, que les François en ont fait un objet de commerce , et échangent con- tre d’autres marchandises; les Apo- thicaires de Paris la débitent com- me le meilleur Capillaire ; ils s’en servent dans toutes les compositions où il est ordonné. Trapezi-forme. La troisieme espece , originaire des climats chauds de PAmérique, na été en- voyée de la Jamaïque dans un pot de terre parmi d'autres plantes. Elle ne peut profiter en Angleterre, si elle n’est conservée dans une serre chaude , où ses tiges noires et luisantes , ainsi que la forme singuliere de ses feuilles , feront une variété agréable avec les plantes exotiques. ADNATA,ADNASCENTIA, sont les rejettons ou petites bulbes produites par les racines de plantes bulbeuses ; elles sont très-étroi- tement jointes à la racine princi- pale ; telles sont celles de la Nar- caisse, de PAmaryllis, du Pancra- tum, etc. ADONIS HORTE, on ADO Adonis de Jardin ; on appelle ainsi les plantes, et les fleurs , etc. mises dans des pots pour orner les fené- tres, balcons, etc. ADONIS, ou flos Adonis. Gil d'oiseau , ou Ailes de faisan. Caracteres. Le calice de la fleur est composé de cinq feuilles con- caves, obtuses , colorées, et qui tombent: la corolle dans quelques especes est formée de cing pétales , et dans d’autres de douze ou de quatorze. Dans le centre de la fleur sont placés plusieurs germes re- cueillis en une tête , accompagnés de grand nombre de courtes éta- mines , couronnées de sommets oblongs et courbés ; les germes après la fleur se changent en plu- sieurs semences nues , adhérentes de très-près au pédoncule , et for- ment un épi obtus. Ce genre est de la septieme section de la troisieme classe de Linnée , intitulée : Polyandria Po- lygynia , dans laquelle sont pla- cées les plantes, dont les fleurs ont plusieurs étamines et plusieurs germes. Les especes sont: 1°. Adonis annua , sive autum- nalis floribus octopetalis , fructibus subcylindricis. Hort. Ups. 156 ; Adonis commun, oz flos Adonis, a petites fleurs rouges. 2°. #stivalis, floribus pentape- talis , fructibus ovatis ; Adonis ADO 4s annuel à fleurs d’un jaune’ pâle. Adonis sylvestris flore luteo , floribus longioribus. C. B. P. 2178; PAdonis malempodium. 3°. Vernalis , flore dodeca-pe~ talo , fructu ovato. Lin. Sp: Plant. 771 ; Adonis à fleurs jaunes , ap- pellé par quelques-uns Hellebore noire à feuilles de fenouil. Helleborus niger tenui-folius , Buphthalmi flore. Bauh. Pin. 186. Adonis hellebori radice, Buph- thalmi flore. H. L. Buphthalmum. 2.6 1e Annua, I y a une variété dans la premiere espêce que l’on cultive depuis long-tems dans les jardins, dont les fleurs sont grosses, et les feuilles plus courtes que celles de Pespece sauvage; mais après les avoir semées plusieurs fois séparé- ment, elle na paru n’être, et n’est en effet, qu’une variété accidentelle occasionnée par la culture. Dod. pempt. Æstivalis. Je puis assurer que la seconde est indubitablement une espece distincte: après avoir cultivé ces deux premieres especes pendant près de trente ans , je n’ai jamais vu la seconde varier dans la forme de ses feuilles, dans sa couleur , dans ses fleurs, non plus que dans Paccroissement des plantes , qui sont beaucoup plus grandes que celles de la premiere. Ses feuilles sont plus minces , plactes séparé- 46 ADO ment sur les tiges , et d’une cou- leur plus claire. Culture. Ces deux especes sont annuelles : en les semant en au- tomne , elles poussent au printems suivant ; mais si on ne les met en terre qu’au printems , elles parois- sent rarement la méme année : de sorte qu’elles réussissent mieux lorsque les semences tombent na- turellement, que si elles étoient semées avec méthode. La premiere croit sans culture dans la province de Kent, principalement auprès de la riviere de Midway entre Ro- chester et Maistone, où on la trouve en abondance dans les champs semés en froment : mais dans les années intermédiaires , lorsque les terres sont semces en marsages , on y en voit peu ; ce qui prouve la nécessité de les semer en automne: ceite observation est d’ailleurs con- firmée par une autre, car si les champs de bleds sont laissés sans étre labourés après la moisson , ils se couvrent entierement de ces plantes l’année suivante. Depuis quelque tems on apporte à Lon- dres une grande quantité de ces fleurs, qui sont vendues dans les rues sous le nom de Marocco rouge. Ces deux plantes lorsqu’elles ont été semées en automne, ou qu'on les a laissé écarter libre- ment leurs semences , montrent ordinairement leurs fleurs au com- ADO mencement du mois de Juin, et perfectionnent leurs semences en Aout ou en Septembre ; mais celles qui n’ont été semées qu’au prin- tems , ne fleurissent pas avant le mois de Juillet ou d’Aout, et leurs semences ne muürissent pas avant le mois d'Octobre, Comme ces plantes prosperent également dans toutes les situations, pourvu qu’elles y trouvent un sol léger , on peut jouir long-tems de leurs fleurs en les semant partie à l'ombre, et partie dans une expo- sition chaude , avec la précaution néanmoins de ne les semer que dans les lieux où elles doivent res- ter; car elles ne souffrent pas la transplantation, sur-tout si on ne les enleve pas lorsqu’elles sont encore très-jeunes. On peut en former des petits compartimens sur les plate- bandes d’un jardin à fleurs : et lors- qu’elles commencent à pousser , on les éclaircit en laissant cepen- dant trois ou quatre plantes dans chaque paquet, afin de leur donner plus d’apparence. Vernalis. La troisieme espece dont la racine est vivace, et la tige annuelle, croit naturellementsur les montagnes de Bohéme , de Prusse et d’autres parties de l Allemagne y où l’on fait usage de sa racine, comme du véritable Helleborenoir, quoique d’après les descriptions données par des anciens , elle n’ait aucun rapport avec cette plante, ADO L’ Adonis vernalis est depuis long- tems cultivé dans les jardins ; il produit ses fleurs à la fin de Mars, ou au commencement d'Avril, sui- yant que la saison est plus ou moins avancée ; ses tiges s’élevent à un pied et demi environ de hauteur ; et quand ses racines sont grosses et ont été long-tems sans être re- muées , elles poussent un grand nombre de-tiges garnies de belles feuilles minces, et en paquets dans les intervalles : au sommet de cha- que uges est. produite une grosse fleur jaune , composée de plusieurs pétales inégaux , dont le centre est occupé par un grand nombre de germes , entourés de plusieurs éta- mines. Quand les fleurs sont pas- sces , chaque germe se change en une semence nue , adhérante de fort près au pédoncule, et formant par leur réunion un épi obtus ; elles murissent en Août, et doi- vent être semces bientôt après, sans quoi elles ne réussiroient pas toujours. Lorsque les plantes levent , il faut les délivrer des herbes nuisibles qui croissent aux environs, et les arroser de tems en tems pendant les sécheresses , pour avancer leur ac- croissement , et comme dans leur jeunesse elles croissent très-lente- ment, on les laisse jusqu’à la se- conde année dans le Heu où elles ont été semées. Le meilleur tems pour les transplanter est automne ; ADO 47 alors on les place où elles doivent rester : car, si on les enleve sou- vent, elles produiront peu defleurs, qui meme ne sont pas aussi grosses que celles des plantes qui n'ont pas été déplacces. ADOXA. Lin. Gen. 450. Moschatellina. Tour. Inst. Mos- chatelle tubereux , Racine creuse , ou Herbe musquée. Cette plante se trouve placée dans la huitieme classe de Linnée, qui a pour titre : Octandria Tetra- gynia , dont les fleurs ont huit étamines et quatre styles. Caracteres. Le calice sur lequel le germe est situé , persiste et est divisé en deux parties. La corolle est monopétale et découpée en quatre segmens aigus ; le germe, situé dans le centre, soutient qua- tre styles érigés, et accompagnés de huit étamines couronnées de sommets ronds ; après la fleur , le germe devient une baie ronde qui repose sur le calice, et a quatre cellules , renfermant chacune une simple semence comprimée. On ne connoit qu'une espece de ce genre; savoir: 1°, Adoxa: Hort. Cliff. 252 3 Racine creuse de Fumeterre bul- beuse, ou Moschatelle tubéreuse, Maschatella. Cord. Hist. 172. Radix cava minima, viridi flore, de Gérardi ; petite Racine creuse. ad ADO Ranunculus nemorosus moscha- tellina dictus. Bauh. Pin 178. Fumaria bulbosa , s. tuberosa minima. Tabern. Ic. 39. Cette espece croit naturellement dans des bois ombrés de diverses parties d’Angleterre ; je lai sou- vent recueillie parmi les buissons voisins des bois qui couronnent le sommet de Hampstead. Cette plante a tout au plus quatre a cing pouces de hauteur ; ses feuilles ressemblent à celles de la Fumeterre bulbeuse ; ses pédoncules qui sortent immé- diatement de la racine, sont ter- minés par quatre ou cinq petites fleurs blanches, d’une couleur her- bacée; ses fleurs paroissent'au com- mencement d'Avril, les baies mû- rissent en Mai, et bientôt après les feuilles se flétrissent. Cette plante a peu de beauté, mais on en fait mention ici pour satisfaire les personnes qui aiment à rassembler dans leur collection toutes les différentes especes qu’elles peuvent trouver. On en transplante leurs racines en tout tems jusqu'à l'hiver , lorsque les feuilles sont flétries : ses racines sont tubereuses , et en forme de dents ; elles veulent être plantées à Vombre sous des arbrisseaux , parce que le grand soleil leur est contraire : les feuilles et les fleurs de cette plante ont Podeur de Musc, d’où lui vient le nom de Pied de Corneille musqué, 48 fs Æ GI qui lui a été donné par plusieurs personnes. " ADRAGANT, ou Barbe de Renard , ou Epine de Chevre. Voyez TRAGACANTHA MASSILIENSIS. ÆGILOPS. Granien , espece d'herbe , qui croit naturellement dans plusieurs parties de l'Europe; ainsi on ne la cultive gueres , si ce n’est dans les jardins botaniques. ÆGOPODIUM. Petite Angé- ligue sauvage ; où l'herbe a la goutte. Angelica sylvestris minor, s, Erratica. Bauh. Pin. 154. Herba Gerardi. Dod. Pempt. 320. Cette plante nait sans culture dans plusieurs endroits des enyi- rons de Londres. Ses racines cou- lent et s’étendent si considérable- ment, quelle devient une herbe embarrassante dans les jardins. ÆSCHYNOMENE. Lin. Gen. Plant. 769. Plante sensitive bä- tarde. Sesban. -Ce genre est placé.dans la troi- sieme section de Ja dix-septieme classe de Linnée , intitulée : Dia- delphia Decandria , les fleurs de cette plante ayant dix étamines, dont neuf sont réunies , et l’autre séparée. Caracteres. Le calice de la fleur est formé par une feuille découpée en Æ SC en. deux segmens égaux, dont le supérieur est divisé en deux par- ties, et l’inférieur en trois ; la co- rolle est papillonacée , Pétendard est large et en forme de cœur; les deux ailes sont ovales et plus courtes que létendard , la“caréne est en forme de croissant, et aussi longue que Pétendard : dans le fond de la fleur est situé un germe oblong et velu , qui soutient un style arqué , et accompagné de dix étamines , dont neuf sont réunies en un corps, et l’autre séparée ; après la fleur, le germe se change en un légume long, uni, noueux , et séparé aux nœuds, dans chacun desquels est renfermée une semence en forme de rein. Les especes sont : 1°. Æschynomene, aspera. Caule scabro , leguminum articulis medio scabris. Lin. Sp. Plant. 7233 Plante sensitive batarde , a tige rude, avec des légumes articulés. Mimosanon spinosa major Zey- lanica. Breyn. Cent. 52. 2°. Americana, caule herbaceo hispido , foliolis acuminatis legu- minum articulis bracteis ciliatis. Lin. Sp. Plant. 20623 Plante sensitive batarde, a uge piquante et herbacce , dont les feuilles sont pointues , et les nœuds de légumes en forme de cœur. Haædysgrum caule hirsuto , mi- mosæ foltis alatis : pinnis acutis Tome I, semi - cordatis , FSO minimis gramineis. Sloan. Jam. 3°. Arborea , caule lævi arbo- 49 Cat. reo, leguminum articulis semi-cor- dato glabris. Prod. Leyd. 384 x Plante sensitive batarde , avec une tige unie, en arbre, et des légumes lisses et noueux. Seshan caule simplict ; glabro , foliis pinnatis glabris. Monier. 4°. Sesban. Caule herbaceo levi, foliolis obtusis , leguminibus cylin- dricis æqualibus. Lin. Sp. Plane. 20623 Plante sensitive batarde , avec une tige unie, des feuilles obtuses , et des légumes égaux et cylindriques. Galega Hig yptiaca siliquis ar- ticulatis. C By P. B52 Sesban. Mp. Egypt. 81. T. 82. 5°. Pumila. Cauleherbaceolavi, foliolis acuminatis , leguminibus serratis medio scabris. Linn. Sp. Plant. 2062 ; Plante sensitive batarde, avec une tige unie et her- bacée , des: "feuilles pointues, et des légumes rudes et sciées. Hadysarum annuum minus Zey- lanicum , mimosæ foliis. Inst. R. H. 402. Niti-todda-valli. ge Tr. 20% 6°. Æschynomene grandi-flora. Caule arboreo , floribus maximis ,. leguminibus fili-formibus. Lin. Sp. Plant. 2060 ; Plante sensitive ba- tarde , avec une tige ligneuse , G Rheed. Mar, fa Æ SC de grosses fleurs et des légumes minces. Robinia pedunculis. subdivisis , foliis pinnatis , floribus folio ma- joribus. Sp. Plant. 1. P. 722. Galega affinis Malabarica arbo- rescens , siliquis majoribus umbel- latis. Raï. Hist. 1734. Agaty. Rheed. Mal. 2. P. 95. FE. 82 Turia. Rumph. Amb. 2. P. 288. Seshan affinis arbor India Orien- talis. Breyn. Prodr. 1. P. 47. Comm. Mal. 244. Aspera. La premiere espece s’é- leve a la hauteur de quatre a cing pieds , avec une tige simple, her- bacce , et rude dans quelques par- ties : ses feuilles qui paroissent en forme de tête a Mt coté vers le sommet, sont d’une couleur de verd de mer et composées d’un grand nombre de lobes unis: deux ou trois fleurs jaunes , soutenues par de longs pédoncules , et de la même forme que celles des pois , sortent ensemble entre les feuilles. Après la fleur, le germe se charge en un légume plat et noueux de quatre pouces Environ de longueur, et divisé aux nœuds à sa maturité 5 chaque division contient une sim- ple semence en forme de rein. Americana. La seconde qui n’a gueres que deux pieds d’élévation , pousse trois ou quatre branches la- térales , garnies de feuilles étroites et ailées, dont les iobes sont pla- ES C cés altérnativement sur la côte dit milieu : ses feuilles beaucoup plus petites , et d’un jaune plus pale que celles de la premiere espece, sont placées cinq ou six ensemble sur des pédoncules branchus: après les fleurs , le germe se change er un legume noueux , ayant trois ou quatre divisions gonflées , dans chacune desquelles est renfermée une semence simple en forme de rein. Arborea. La troisieme espece s’éleve avec une tige simple, à la, hauteur de six ou sept pieds; ses feuilles unies et placées alternati- vement sur la côte du milieu, sor- tent vers le sommet de la tige, et sont composées de plusieurs lobes comme celles de la prenuere es- pece; ses fleurs sont produites deux ou trois ensemble aux ailes des feuilles ; elles sont dure couleur de cuivre , et aussi grosses que celles de la premiere. Lorsque la. fleur est passce , le germe devient un légume uni et aruculé, dont chaque division a la figure dun demi-cœur , et renferme une se- mence simple en forine de rein. Sesban. La quatrieme, originaire de PEgypte et de la côte de Guinée, d’où ses semences mont été en- voyées, porte une tige et des bran- ches ligneuses , garnies de feuilles unies , et composées de plusieurs lobes émoussés , places par paires opposces ; ses fleurs sont petites ; Æ SC d’un jaune foncé, et sortent des ailes des feuilles en épis longs et penchés vers le bas ; après la fleur, le germe devient un légume long, uni, cylindrique, pointu et sans nœuds. Pumila. La cinquieme produit une simple tige herbacée, dont la hauteur est d’environ trois pieds, et pousse peu de branches latérales : ses fleurs sortent des ailes des feuilles quelquefois simples, et d’autres fois deux ou trois sur chaque pé- doncule. Elles sont petites et d’un jaune pâle : lorsque la fleur est passée , le germe se change en un légume long , courbé, et divisé en douze ou treize articulations, ren- fermant chacune une simple se- mence en forme de rein. Grandi-flora. La sixieme s’éleve avec une tige ligneuse à six ou huit pieds de hauteur , et pousse vers son sommet des branches garnies de feuilles obtuses ; ses fleurs sont grosses, jaunes, et suivies de gros légumes qui renferment des semen- ces en forme de rein. Culture. Les premiere, troi- sieme et quatrieme especes subsis- tent pendant l’hiver en Angle- terre , quand elles sont placces dans ume serre chaude; mais comme les tiges sont tendres et succulentes , il est nécessaire de les tenir seche- gent dans cette saison , sans quoi elles somt fort sujettes a pourrir. On ne peut les conserver qu’en Æ SC gi plongeant les pots qui les renfer- ment dans la couche de tan; car en les tenant seulement dans une serre chaude seche, les fibres de leurs racines se dessechent en peu de tems, et leurs feuilles penchent et se fannent : si pour remédier à ce défaut d’humidité on vient à les arroser , l’eau fait pourrir les ten- dres fibres des racines, et bientôt après les plantes périssent. La cinquieme espece étant an- nuelle , il faut la semer de bonne heure en Mars, afin que les plantes puissent faire des progrès au prin- tems; on la place ensuite dans une caisse de vitrage airée , ou dans une serre chaude en été; car si elle restoit en plein air, méme dans cette saison , les semences muri- roient difficilement en Angleterre. La sixieme espece , qui, dans les pays chauds où elle croît natu- rellement, se montre sous la forme d’un grand arbrisseau , n’est con- servée qu'avec beaucoup de diffi- culté dans nos climats, pendant les froids de nos hivers : on la multi- plie en la semant sur une couché chaude au printems; et lorsque les plantes ont acquis assez de force , on les met séparément dans des pots, que lon plongé dans une couche chaude pouf les faire avan= cer , ensuite on les place dans la couche de tan de la serre chaude , ou elles subsisteront tout l'hiver , et fleuriront Pété suivant , si eles G ij "52 YES 'C sont traitées avec beaucoup de mé- nagement. Toutes ces plantes veulent être semées sur une couche chaude dès le commencement du printems , et transplantées ensuite séparément dans des petits pots remplis de terre légere , qu'on plonge dans une nouvelle couche chaude pour les faire avancer : à mesure qu’elles croissent , on leur donne, de plus grands pots, avec attention ce- pendant qwils ne soient pas trop vastes, sans quoi les plantes n’y prohteroient point. Les premiere , seconde et. cin- quieme, especes -étant annuelles , il est nécessaire de les pousser de bonne heure dans l’année , afin quelles puissent perfectionner leurs semences ; maiskes troisieme, qua trieme et sixieme,- peuvent se.con- server pendant tout: d’hiverr, et fleurw de bonne. heure dès d'été suivant; elles perfectionnent leurs semences en automne , toutes les autres fleurissent ordinairement en Juillet , jet donnent des semences pitires.en, Octobre. sl ‘| ÆSCULUS. Lig. Gen. Plant. 420: Le Marronnier d'Inde. .Caracteres. Le calice de la fleur est monophille eu, d’une feuille , et forme un gérme découpé en cinq segmens : la corolle est com- posée de cinq pétales ronds, plisses à leurs bords; ondés ,'étroits a leurs © SEC bases , et insérés dans le calice ; le germe rond est placé dans le cen- tre, porte un style simple, cou- ronné d’un stigmat pointu , et ac- compagné de sept étamines pen- chées, étendues de la longueur des pétales , et couronnées de sommets droits : après la fleur, le calice se change en une capsule épaisse, ronde , hérissée de pointes, à trois cellules qui s'ouvrent, et dans une ou deux desquelles sont renfermces des semences globulaires. Ce genre de plante est rangé par Linnée dans sa septieme classe, ‘ntitulée : Heptandria monog ynia 3 la fleur ayant sept étamines et un style. Les especes sont: 1°. Æsculus Hippocastanum , floribus heptandris. Hort. Ups. 925 Le Marronnier d’Inde commun. Hippocastanum vulgare. Tourn, Inst. Castanea equina. Clus. Hist. 14 Rays 2°. Pavia, floribus octandris. Lin. Sp. 488; Marronnier d’Inde écarlate. Pavia. Boerh. Ind. alt. 2. P. 260. Saamenna: Pisonis , s. Siliqui- fera Brasiliensis arbor. Pluk. Alm. 226085564. Pistribnakeeshinite Le Marronnier d'Inde a été apporté des parties Septentrionales de l'Asie, en Pan- née 1550 environ. Ia été envoyé FA SC ‘@ Vienne en 1588. On l’a nommé Castanea, à cause de la forme de son fruit, et l’on y a ajouté l’épi- thete d’Equina , parce que ce fruit étant moulu , devient une bonne nourriture pour les chevaux. Cet arbre étoit autrefois plus estimé qu'il ne Vest aujourd’hui, car depuis qu'il est devenu com- mun, peu de personnes en font cas ; mais une autre raison qui le fait négliger, c’est qu'il perd ses feuilles de bonne heure en été : elles commencent à tomber en Juillet , et dès ce moment elles font beaucoup d’ordures jusqu’a ce qu'il n’en reste plus ; malgré cet inconvénient, le Marronnier d'Inde est très-agréable par le bel om- brage qu’il procure, et par le grand nombre de fleurs dont il se couvre, parce que toutes les extrémités de ses branches sont alors terminées par de superbes épis de fleurs , et en telle quantité, que arbre entier paroit en être couvert; ces fleurs sont joliment teintes de couleur de rose, et font un coup d’œil charmant avec la verdure du feuil- lage. La premiere méthode de planter ces arbres en avenues et en lignes droites , aoceasionné leur discrédit; de cette maniere, lorsqu'ils crois- sent et grossissent , leurs branches s'étendent , se rencontrent et s’en- tremélent ; les fleurs se cachent, et deviennent d’autant plus rares , Æ SG LÉ: que les arbres sont plus gros ; les feuilles se flétrissent , et tombent aussi beaucoup plutôt dans ces plan- tations serrées que sur des arbres isolés ; pour en jouir ainsi dans toute leur beauté, il faut les placer seuls à une certaine distance des autres arbres, dans les places vuides d’un parc, où leurs fruits seront d’un grand secours aux bêtes fauves qui les aiment beaucoup ; alors, s'ils sont parvenus à une certaine gran- deur , aucun arbre ne pourra leur disputer la beauté et l'agrément , et si la saison est douce pendant la floraison qui arrive en Mai, ils resteront chargés de fleurs pendant Pespace d’un mois. Cet arbre croît très-prompte- ment, et en peu d'années il par- vient à une grosseur assez considé- rable pour procurer un bon om- *brage en été et produire une grande abondance de fleurs : j’ai vii ces arbres , devenir assez grands l’es- pace de douze ou de quatorze années , pour procurer de l’ombre à deux où trois bancs, placés sous Pétendue de leur feuillage, de sorte qu'il y en a peu qui fassent autant de progrès dans le même espace de tems ; mais leur bois étant de pen de valeur , on ne doit point trop les multiplier , il suffit d’en avoir quelques-uns dans un pare à une certaine distance pour servir d'ornement ; car c’est la seule uti- lité qu’il puisse procurer, son bois $4 TES C n'étant pas même bon à bruler, et ne pouvant servir à aucun autre usage. On multiplie ces arbres en se- mant les marrons : le meilleur tems pour les mettre en terre est le com- mencement du printems, en obser- vant de les conserver dans le sable pendant lhiver ; car, sans cette précaution, ils seroient exposés à se moisir et à se pourri ensuite. On pourroit également les planter en automne , s’il ne couroient le ris- que d’être détruits par l’humidité de l'hiver, et même d'être dérangés par les souris. Lorsque les marrons réussissent et sont dans un sol convenable, les plantes poussent d’un pied environ de hauteur pendant le premier été; de sorte que, sielles sonttrop pres les uns des autres, il faut les transplan- ter dès l’automne suivant , et les placer en lignes a trois pieds de distance hors des rangs , et a un pied dans les rangs; elles pourront rester deux ans dans cette pépi- niere , après quoi elles seront en état d’être mises à demeure dans les places qui leur seront destinées ; car plus ces arbres sont plantés jeunes , plus leurs progrès sont rapides. On objectera peut-être qu’en les plaçant jeunes dans les parcs, il faut nécessairement les en- clorre pour les mettre à l’abri de la voracité du bétail ; mais le même inconvénient subsiste pour ceux HES C qui sont plantés plus grands ; € ceux-ci exigent encore de plus, d'être bien assurés contre les vents violens quipourroient lesrenverser. D'ailleurs, en faisant attention au prompt accroissement des jeunes arbres, il ne peut y avoir de rai- sons pour engager a en planter de plus grands. Cet arbre n’est pas fort délicat pour la culture, il ne demande que peu de soin, et profite dans pres- que tous les sols, et en toutes situations ; mais il fait les plus grands progrès dans les terreins marneux et sablonneux. Si la terre est humide, ses feuilles conserve- ront leur verdure beaucoup plus long-tems que dans un lieu sec. Quand on transplante ces arbres s on doit conserver leurs racines aussi entieres qu’il est possible ; car ils ne réussissent pas bien, si elles sont déchirées ou coupées : il ne faut point tailler les branches, et si quelques-unes sont cassées par ac- cident, on les retranche jusqu’à la tige, afin de faciliter la guérison de la blessure. Ce qu'il y a de fort singulier dans l’accroissement de ces arbres, c’est que les rejettons entiers sont formés en moins de trois semaines, après que les boutons sont ouverts; yen ai mésuré qui avoient près d’un pied et demi de longeur, sans y comprendre les feuilles dont le développement étoit entier 3 et ÆSC. aug tôt que les fleurs sont tom- bees, les boutons de Pannée sui- vante sont formés , et continuent à se gonfler jusqu’à l’automne : alors les pellicules qui les couvrent, s'étendent et se trouvent enduites dune séve épaisse et gluante qui les préserve des gelées et de l’hu- midité de Phiver : mais aussi-tot que la chaleur du printems com- mence à se faire sentir, cette séve fond, s’écoule, et laisse la liberté aux boutons de se développer. Il faut encore remarquer, que cet enduit ne devient jamais assez dur pour endommager les tendres ger- mes qui sont toujours formés à Pextrémité des rejettons de l’année précédente ; ce qui sert à démon- trer la nécessité de ne les point tailler. En Turquie, on fait moudre les fruits du Marronnier d’Inde pour en méler ensuite la farine au four- rage destiné aux chevaux attaqués de toux ou de colique , et on y regarde ces marrons comme un excellent remede contre ces deux maladies. Les bêtes fauves aiment beaucoup ce fruit; et lorsquäl murit, elles se tiennent constam- ment aux environs de ces arbres, pour s’en saisir dans l'instant de sa chüte , sur-tout pendant les vents forts qui le font tomber aisément. On connoit aujourd’hui quelques vieux arbres de cette espece, qui, ayant été plantés à une grande dis- Æ SC ey tance les uns des autres, sont par- venus à une hauteur très-considé- rable : leurs têtes forment une pa- rabole naturelle, et quand ils sont bien en fleurs , il n’y a point d’ar- bre en Europe qui ait une plus belle apparence ; j’en ai mesuré quelques-uns dont la têteavoit plus de trente pieds de diametre , et dont les branches étoient si rap- prochées , qu’elles donnoient un très-grand ombrage dans les saisons les plus chaudes. Une note qui est entre les mains du propriétaire de ces arbres, prouve qu'ils ont été plantés en 1679 , et que par con- séquent ils vivent très-long-tems, quoique leur croissance soit ra- pide. Pavia. Le Marronnier Pavia, ou Ecarlate , qui croit naturellement dans Amérique Septentrionale , où il s’éleve a la hauteur de vingt pieds , n’écarte pas ses branches aussi loin que le précédent : ses fleurs sont tout-a-fait rouges, tubu- leuses et beaucoup plus petites que celles de l’espece commune ; mais comme leurs bords ne sont pas aussi développés, elles ont beau- coup moins d’apparence que les premieres ; cependant cet arbre doit avoir place dans les jardins pour la variété. On multiplie cette espece par des marrons , quand on peut s’en procurer des pays où elle croît na- turellement ; car les saisons sont 56 ESC rarement assez favorables pour en murir le fruit en Angleterre. On plante, dès les premuers jours du prmtems, ces Marrons dans des pots qu’on plonge ensuite dans une couche de chaleur modérée , pour avancer leur croissance , et vers la fin du mois de Mai on enterre les pots dans une platebande à l’expo- sition du sud-est, où l’on a soin de les bien arroser dans les tems secs : par ce moyen ils acquer- ront de la force jusqu’a Pautomne, tems auquel il sera prudent de les préserver des premieres gelées , qui souvent pincent le bouton des som- mets et font périr ces plantes. Elles sont fort sensibles au froid dans leur jeunesse; mais quand une fois elles ont acquis de la force , elles y ré- sistent facilement, et en sont rare- ment endommagées. Des le prin- tems suivant il faut séparer les plantes avec ménagement , et les planter a un pied de distance Pune de l’autre , dans une situation abri- tée ; et quand Phiver survient ( si la saison est très-froide ) , on les couvre de légers paillassons ou de litiere : après le second hiver, elles n’auront plus besoin d’aucune pré- caution. La méthode communément pra- tiquée aujourd’hui parmi les Jar- diniers de pépiniere, qui font com- merce de ces arbres , est de les greffer sur des tiges de Marronnier d'Inde ; mais comme laccroisse- ET ment de la tige est plus prompt que celui de la grefle, ces arbres ont une mauvaise figure et ne du- rent pas long-tems. JETHER, de d@idev , brûler ou flamber , quelques anciens Vayant supposé de la nature du feu. On entend ordinairement par-là , une matiere légere et subtile, plus ra- réfiée que Pair même, qui com- mence aux limites de l’atmosphere et remplit l’espace entier. Voyez ATMOSPHERE ET AIR. AGAVE. Lin. Gen. Pl. 390. Aloes d'Amérique. Caracteres. La fleur n’a point de calice ; la corolle est en forme d’entonnoir monopétale , et dé- coupée au bord en six segmens égaux ; au-dessous de la fleur est situé un germe oblong , sur lequel est posé un style mince, étendu considérablement au-delà du pé- tale , et couronné par un stigmat triangulaire , accompagné de six étamines érigées de la même lon- geur , et couronnées de sommets étroits. Après la fleur, le germe se change en un vase de semences oblong , triangulaire , et a trois cellules remplies de semences plates. LiNNÉE a séparé ces plantes du genre de l’Aloées , auquel elles ont été jointes par les anciens Bota- nistes ; parce que les étamines et les styles de ces fleurs sont beau- coup AGA coup plus étendues que les corolles, et que les corolles posent sur les germes; ce qui n’est pas de même dans lÆ/oës. Nous pouvons aussi trouver une autre différence au moyen de laquelle on peut les re- connoitre , même ayant qu'elles fleurissent ; c’est que toutes celles de ce genre ont leurs feuilles du centre serrément plissées Pune sur Yautre , et qu’elles embrassent la uge de fleurs formée dans le centre; de sorte que celles-ci ne fleurissent jamais que toutes les feuilles ne se soient développées , pour donner à la tige la liberté de pousser ; etque quand la fleur est passée, la Plante meurt : au lieu que la tige de fleurs dans l’Aloés est produite sur une côte du cœur ou du centre de la plante , ainsi elle fleurit annuelle- ment , et ses feuilles sont toujours plus déployées que dans les Agaves. Les especes sont: 1°. Agave Americana , foliis dentato - spinosis 5 scapo ramoso. Gen. Nov. 1102; Le grand Aloës d'Amérique , à tige branchue. Aloe Americana muricata. J. B. 2°. Agave Virginica, foliis den- tato-spinosis , scapo simplicissimo. Lin. Sp. Plant. 323 ; Aloës d’A- mérique a tige simple. 3°. Fatida, foliis integerrimis. Gen. Nov. Sp. Plant. 323 ; Aloës d'Amérique à feuilles fermes et très-entieres. Aloe Americana y viridi rigidis- Tome I. AGA 57 simo et fætido folio, Pict dicta in~ digenis. Hort. Amst. 2. P. 13 Dy Alges Pit. 4°. Tuberosa , radice tuberosä , foliis longissimis marginibus. spi- nosis ; Aloes d'Amérique à racine tubéreuse , avec de fort longues feuilles garnies d’épines a leurs bords. . Aloe Americana | radice tube rosa, minor. Pluk. Alm. 19. 5°. Wivipara , foliis reflexis, marginibus dentatis ; Aloës d’Amé- rique a feuilles réfléchies , et dont les bords sont dentelés. Celui-ci est appelé par quelques-uns , |’ Aloés stérile , parce qu'il ne produit de jeunes rejettons qu'après ses fleurs. Aloe Americana sobolifera. Herm. H. Lugd. 16. 6°. Karatto, foliis erectis læté virentibus , marginibus fuscis mi~ nimé serratis ; Aloès d’Amérique avec des feuilles érigées , d’un verd gai, bordées d’une couleur brune, et point du tout sciées ; celui-ci est appelé en Amérique Karatto. 7°. Vera Crux, foltis oblongis marginibus spinosissimis nigrican- tibus ; Aloës d’ Amérique, à feuilles oblongues , dont les bords sont garnis d’Epines noires , ordinaire- ment appelé Aloes, de la Vera Crux a larges feuilles. Aloe Americana ex Veré Cruce , foliis latioribus et glaucis. H. L. 8°. Rigida, foliis lineari-lanceo- latis integerrimis rigidis , aculeo H 58 AGA terminatis ; Aloés à feuilles étroites de la Vera Crux. Aloe Americana ex Verd Cruge, foliis angustioribus , minis glaucis. Hort. Beam. Americana. Plusieurs individus de cette premiere espece , qui, depuis long-tems, est cultivée dans les jardins Anglois ,+ont donné des fleurs dans ces dernieres an- nées. Les tiges de cette plante, lorsqu'elle est en vigueur , s’éle- vent ordinairement au-dessus de vingt pieds de hauteur, les bran- ches de côté, vers le sommet, for- ment une espece de pyramide ; et les petites branches sont garnies de fleurs d’un jaune verdatre, droites, en forme de grappes et épaisses à chaque nœud ; elles ont six longues étamines,garnies de sommets jaunes, et placées autour du style, qu’elles égalent en longueur. Lorsque la fleur est passée, le germe, qui est placé au-dessus , se change en une capsule oblongue, globulaire , gon- fée, diviséeen 3 cellules, remplies de semences , qui ne parviennent pas à leur maturité en Angleterre. Lorsque ces plantes sont en fleur, elles ont la plus belle apparence , et conservent long-tems leur beauté: si on les met à couvert du froid de Pautomne, et que la saison soit fa- vorable , elles produiront de nou- velles fleurs pendant pres de trois mois. On a cru généralement que cette plante ne fleuriroit qu’au bout AGA de cent ans; mais c’est une erreur3 car le tems de la fleur dépend de son accroissement. Dans les pays chauds , où ces plantes poussent promptement, et développent plu- sieurs feuilles à chaque saison, elles fleurissent en peu d’années ; mais dans des climats plus froids où clles poussent plus lentement , elles sont plus de tems avant de produire leurs tiges. Il y a une variété de cette es= pece à feuilles panachées ou rayées, qui est à présent fort commune dans les jardins Anglois. Virginica. Les plantes de la se- condé espece ressemblent si fort à celles de la premiere, qu’elles n’en sont distinguées que par les bons connoisseurs. La différence prin- cipale consiste en ce que les feuil- les de cette seconde sont d’une cou- leur plus pale , et plus étroites vers leur extrémité, leurs tiges ne s’élevent pas autant que celles de la premiere, et leurs branches n’ont pas la même forme, mais leurs fleurs sont rassemblées en une tête étroite au sommet , et sont cepen- dant de la même forme et de la même couleur. Trois ou quatre plantes de cette espece, dont une faisoit partie de la Collection de Chelséa , ont dernierement fleuri en Angleterre. Cet A/oës produit rarement autant de rejettons que PAloës commun. Vera Crux. La septieme a tant AGA de ressemblance avec les précé- dentes , que plusieurs personnes ont pensé qu’elle n’en différoit point ; cependant ses feuilles sont beaucoup plus unies, et les échan- crures qui sillonnent leurs extré- mités, sont plus rapprochées et moins enfoncées que celles des premieres : leurs épines sont aussi plus noires. Je ne puis pas dire s’il existe encore quelque différence entre leurs fleurs, parce que je nai jamais vu fleurir cette espece en Angleterre. Ces trois especes sont robustes et vigoureuses ; je connois des plantes de la premiere , qui ont subsisté en plein air pendant plu- sieurs années au milieu de la froide saison; mais elles ne résistent pas aux hivers rudes, si, pendant ce tems, elles ne sont pas exactement ren- fermées. On multiplie cette pre- miere espece par ses rejettons quelle produit en abondance ; mais comme la troisieme en donne rarement , on ne peut la propager qu’en détachant , dans le moment de la transplantation , quelques grosses racines qu’on place ensuite dans des pots remplis de terre lé- gere et sablonneuse, où elles pous- seront vivement , et deviendront grandes dans espace de deux an- nées , ainsi que je Vai souvent éprouvé. Quoique la seconde produise moins de rejettons que la premiere, AGA 59 elle en fournit néanmoins assez pour être multipliée par ce moyen. Ces trois especes doivent être plantées dans des pots remplis de terre légere et sablonneuse , qu’on enferme dans une orangerie pen- dant Phiver , avec les myrthes et les autres plantes qui n’exigent pas une chaleur plus forte: tant qu’elles y restent , il ne faut leur donner que très-peu d’eau ; mais au retour de la belle saison on les place en plein air, et on les y laisse jus- qu’au mois d'Octobre. La septieme espece étant un peu plus tendre que les deux pré- cédentes , doit être aussi placée dans l’orangerie ; mais elle exige d’être renfermée avant les autres , et d’être exposée plus tard en plein air dans le printems. Fetida. La troisieme a des feuilles longues, fermes, d’un verd pale, sans dentelures, et souvent un peu ondées ; les feuilles exté- rieures s’étendent en s’ouvrant , celles du milieu sont roulées l’une sur Pautre , et environnent étroite- .ment le jet. Les plantes de cette espece s’élevent au plus à trois pieds de hauteur , mais la tige de la fleur monte à près de vingt pieds ; les branches s'étendent comme celles de la premiere, plus horizontalement ; les fleurs sont de la même forme, plus petites et dune couleur plus verte. Quand Jes fleurs sont passées , au lieu de H ij 60 AGA semences, la tige pousse du centre de chaque fleur des jeunes plantes, qui garnissent toutes les branches. On a vu fleurir, en 1755, dans les jardins de Chelséa , une plante de cette espece , dont la tige avoit commencé à pousser dans les pre- miers jours d'Octobre ; à la fin du même mois, elle étoit au-dessus de dix pieds de hauteur; dans les derniers jours de Novembre, elle avoit près de vingt pieds, et les branches latérales du bas s’éten- doient a plus de quatre pieds de longueur ; les autres diminuant par degrés, formoient une pyramide réguliere ; en Décembre les tiges étoient serrément garnies de fleurs, et au printems les fleurs avoient été suivies de jeunes rejettons, qui, après étre tombés dans des pots placés auprès , avoient pris racine et étoient devenus de bonnes plan- tes. Cette espece ne produit jamais de rejettons de la racine ; mais dès qu’elle a fleuri, la tige en fournit considérablement , et la vieille plante périt bientôt après. Tuberosa. La quatrieme a des feuilles à-peu-près semblables a celles de la troisieme pour leur forme et couleur ; mais elles sont dentelées aux -bords, et chaque dent est termince par une épine : sa racine est forte, épaisse, et enflce jusques sur la surface de la terre : à Pégard des autres pariies, elles s’ac- cordent avec la précédente. Cette AGA espéce n’ayant point fleuri en An- gleterre, je ne puis dire en quot elle differe des autres par ses fleurs. J’ai élevé celle-ci au moyen des semences qui m’avoient été en- voyées d'Amérique. Ces plantes ne produisant jamais de rejettons , on ne peut les multiplier que par leurs semences. Le Docteur LINNÉE croit que cette espece est la même que la troisieme ; cependant en les con- sidérant , on apperçoit aisément qu’elles sont différentes. Vivipara. La cinquieme ne s’é- leve jamais à une grande hauteur; ses feuilles d’un verd foncé, n’ont gueres plus d’un pied et demi de longueur, sur environ deux pouces et demi de largeur à leur base : leurs extrémités sont garnies d’épi- nes tendres sur le dos : elles sont légèrement dentelées aux bords, et se renversent au sommet. Sa tige, qui s’éleve a près de douze pieds de hauteur, est garnie , vers son extrémité, de branches qui se jet- tent en-dehors comme celles de la troisieme espece. Ses fleurs ont à- peu-près la même grosseur , la méme couleur que celles de les- pece ci-dessus ; et lorsqu’elles sont tombées , les branches produisent également des rejettons. Une plante de ceite espece a fleuri dans les jardins de Chelséa, en 1754. Elle ne produit jamais aucuns rejettons de sa racine ; ainsi elle ne peut être multiplice qu'après sa ileur, AGA … Karatto. Les feuilles de la sixieme espece, qui ont deux pieds et demi et jusqu’à trois pieds de longeur , sur environ trois pouces de largeur , sont d’un verd foncé, et se terminent par une épine noire: leurs bords sont d’un rouge bru- nâtre , et légèrement sciés : elles se tiennent plus droites que celles des autres especes. Cette plante n'ayant jamais fleuri en Angleterre, je ne puis dire si sa fleur differe de celle des especes précédentes : elle a été envoyée de Saint-Christophe, sous le nom de Karatto, que je crois être donné indifféremment aux autres especes de ce genre ; car j'ai souvent entendu dire , que les habitans de PAmérique appel- lent ainsi le grand Aloés commun. Rigida. Lahuitiemeades feuilles allongées, étroites, fermes, et en- teres, d’une couleur de verd de mer, longues d'environ deux pieds, sur un peu plus d’un pouce de lar- geur ; terminées par une épine noire et solide. Celles de côté sont presqu’horizontales, mais celles du milieu sont roulées l’une sur Pau- tre , et enveloppent le jet de la fleur. Cette espece ne pousse ja- mais de rejettons de sa racine , et je n’en ai jamais vu la fleur, quoi- que parmi le nombre des plantes qui existent dans les jardins An- glois, il y en ait quelques-unes fort agces. Les troisieme , quatrieme, cin- AGE or quieme , sixieme et huitieme es- peces, étant beaucoup plus déli- cates que les autres, on ne peut parvenir à leur faire passer l’hiver en Angleterre , qu’en les tenant constamment dans une serre chau- de ; car elles ne profiteroient pas en plein air, même pendant les chaleurs de l'été : durant cette sai- son, il faut avoir attention de leur donner beaucoup d’air libre. Elles exigent une terre légere et sablon- neuse , et n’ont besoin que très- peu d’eau pendant Vhiver. En été on peut les arroser deux fois la semaine; mais très-légèrement, car trop dhumidité pourriroit leurs racines , gateroit leurs feuilles etat- tireroit des insectes nuisibles. I] est nécessaire de les transplanter cha- que été dans une nouvelle terre, et de leur donner de plus grands pots, afin que leurs racines ne soient pas gênées, et que les plantes puissent profiter. AGERATUM. Lin. Gen. PL. 842. Aigremoine , où Chanvre bâtard. Caracteres. Les fleurs sont ren- fermées dans un calice commun, oblong, et composé de plusieurs écailles ; elles sont uniformes , tu- buleuses , hermaphrodites, un peu plus longues que le calice, et dé- coupées au bord en cinq segmens étendus et ouverts : elles-ont cing ctamines minces , terminces par des 62 AGE sommets cylindriques : dans le centre est situé un germe oblong, soutenant un style mince, et cou- ronné par deux beaux stigmats. Le germe devient ensuite une se- mence oblongue , angulaire , et surmontée de sa petite coupe, qui est découpée en cinq segmens étroits , étendus, et ouverts : le ré- ceptacle de sa semence est petit, nud et convexe. Ce genre de plante est rangé par LiNNÉE dans sa dix-septieme classe, intitulée : Syngenesia po- lygamia equalis , les fleurs ayant leurs étamines, jointes ensemble en un cylindre , des Heurettes ma- les , femelles , et hermaphrodites , renfermées dans un calice commun. Les especes sont : 1°. Ageratum conyzoides , foliis ovatis , caule piloso. Lin. Sp. PI. z 39 ; Aigremoine ou Chanvre ba- tard avec des feuilles ovales, et une tige velue. Eupatorium humile Africanum , Senecionis facie, folio Lamii. Herm. Par. 161. 2°. Eupatorium Houstonianum , foliis oppositis petiolatis cernatis , caule hirsuto ; Aigremoine, ayant une tige velue avec des feuilles opposées et supportées sur de longs pétioles, dentelées sur leurs bords, et émoussées. Eupatorium herbaceum melissæ, folio villoso, flore caruleo. Houst, Ms. AGE 3°. Ageratum Altissimum , foliis ovato-cordatis rugosis : floralibus alternis , caule glabro. Lin. Sp. Planr. 839 ; Aigremoine à feuil- les rudes , ovales, et en forme de cœur : avec des branches de fleurs placées alternativement, et unetige unie. Valeriana Urticæ foliis Cana- densis , flore albo. H. L. Eupatorium caule erecto , foliis cordatis serratis. Hort. Cliff. 396. Conyzoides. Houstonianum. Les deux premieres sont annuelles , et doivent être semées au printems sur une couche chaude : quand elles ont poussé, et que les plantes sont assez fortes, il faut les trans- planter dans une autre couche de chaleur modérée, les arroser, et les tenir à lombre jusqu'à ce qu'elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi on leur donne beaucoup d’air dans les tems chauds: dès le mois de Mai, on les accou- tume a supporter le grand air, et vers le milieu du même mois, on les transplante en pleine terre , où elles commenceront a fleurir en Juillet, et resteront en fleurs jus- qu’à ce que les gelces les détrui- sent. Lorsqu’il arrive que quelques- unes de leurs semences , qui mü- rissent en Septembre ou en Octo- bre, s’écartent sur la terre , et que par hasard cette terre est mise sur une couche chaude , les plantes poussent en grande abondance au AGE printems suivant, Quant à celles qui restent en plein air sur le lieu même où elles sont tombées , leurs plantes sont trop tardives pour pro- duire de bonnes semences, à moins que l’été ne soit très-chaud. _ La premiere espece croit égale- ment en Afrique, et dans les îles de ’Amérique; la terre des pots dans lesquelles j'ai reçu diverses plantes de l'Amérique, de la Bar- bade et d’Antigoa, étant remplie de ses semences , qui s’étoient écartées naturellement , a souvent produit en Angleterre une grande quantité de plantes de cette espece. La seconde a été trouvée à la Vera Crux , par le Docteur Wiciram Housroux, qui en a envoyé les semences en Europe, où elles ont si bien réussi dans plusieurs jar- dins , qu’elles sont devenues une herbe commune sur les couches chaudes. Les mêmes semences produisent aussi une variété a fleurs blanches. Altissimum. La troisieme espece est naturelle à l'Amérique Septen- trional, et depuis plusieurs années, on la cultive dans les jardins An- glois : sa racine est vivace, et sa tige annuelle; ses tiges s’élevent à cing ou six pieds de hauteur, et poussent vers leurs sommets des branches latérales : ses feuilles ont la forme de cœur : ses fleurs d’un blanc pur, sont produites en grosses touffes aux extrémités des rejettons; AGE 63 et ce qui les rend précieuses, c’est qu’elles paroissent en Octo- bre, saison où il y a peu de fleurs. On multiplie cette espece par ses semences , et en divisant ses racines ; la derniere méthode est ordinairement pratiquée en Angle- terre, où on voit peu d’automnes assez favorables pour en mürir la semence ; mais on en apporte sou- vent de l'Amérique Septentrionale, où cette plante est fort commune. Cette semence étant fort légere, et s’écartant aisément à une grande distance, toutes les terres du voi- sinage en sont bientôt couvertes. Le meilleur tems pour trans- planter ces racines est l’automne , aussi-tot après le dépérissement des tiges; afin qu’elles puissent être bien reprises avant les vents dessé- chans : car, sans cette précaution, les plantes ne fleuriront pas forte- ment, et ne multiplieront pas beau- coup. Il faut planter ces racines à trois pieds de distance les unes des autres ; parce que s’étendant beau- coup , et se multipliant fort, si elles venoientase gêner réciproque ment, elles languiroient, et dans la saison seche les feuilles se fa- neroient. Elles se plaisent dans un sol rithe , humide, et dans une situation ouverte , où elles produi- ront sur chaque racine plusieurs üges, qui deviendront assez grosses pour former un buisson considé- rable, Cette plante est assez dure 64 AGN pour supporter les grands froids de Phiver. AGERATUM , ou v’Eupa- TOIRE. Voyez ACHILLAA. AGERATUM PURPUREUM. Voyez ERINUS ALPINUS. AGNUS CASTUS. Voyez (VITEX. AGRIMONIA, Lin. Gen. PL. 534. Agrimoine. Caracteres. Le calice de la fleur est formé d’une seule feuille dé- coupée en cing segmens aigus, et posés sur le germe. La corolle a cinq pétales unis et dentelés à leurs extrémités , mais étroits à leurs bases , où ils sont insérés dans le calice. Dans le centre s’éleve un style double , posé sur le germe, et accompagné de douze étamines minces , couronnées de doubles sommets comprimés ; après la fleur, le germe se change en deux se- mences rondes , et attachées au calice. Ce genre de plante est placé par LiNNÉE dans la seconde section de sa onzieme classe , intitulée : Dodecandria Digynia , les fleurs ayant douze étamines et deux styles. Les especes sont: 1°. Agrimonia eupatoria, foliis caulinis pinnatis impart petio- lato, fructibus hispidis. Hort. Cliff. 279. AGR Eupatorium veterum , s. Agrid monia. Bauh. ‘Pin. 322; Aigre- moine ordinaire. Agrimonia officinarum. Tourn. 2°. Minor, foliis caulinis pin- natis , foliolis obtusis dentatis 5 Aigremoine blanc. Agrimonia minor , flore albo. Hort. Cath. 3°. Odorata, altissima , foliis caulinis pinnatis , foliolis oblomgis acutis serratis. Aigremoinea odeur douce. Agrimonia odorata. Camer. 4°. Repens , foliis caulinis pin- natis , impari sessili, fructibus his- pidis. Lin. Sp. 643 ; Aigremoine orientale avec des feuilles à petits lobes, une racine très-épaisse et rampante , et des fruits rappro- chés en un épi court et serré. Agrimonia orientalis humilis , radice crassissimd repente , fructu in spicam brevem et densam con= gesto. Tour. Cor. 5°. Agrimonia Agrimonoides , foliis caulinis ternatis , fructibus glabris. Hort. Cliff. Aigremoine a trois feuilles, avec un fruit lisse. Agrimonoïdes. Col. Echpr. Agrimoniæ similis. Bauh. Pin. 327: Eupatoria. La premiere espece, qui croit naturellement dans plu- sieurs parties de l'Angleterre à côté des haies , et dans les bois, est une plante dont on fait un usage ordinaire en médecine , et qu’on vend AGR vend communément dans les mar- ches (1). Minor. La seconde est la plus petite de toutes , ses feuilles n’ont pas tant de lobes que l’espece com- mune ; ils sont plus ronds , et les dentelures de leurs bords sont plus émoussées : épi des fleurs est mince, et les fleurs elles-mêmes sont plus petites , et d’un blanc sale. Cette plante croit naturellement en Ita- lie, d’où j’en ai reçu les semences, et j’ai constamment observé qu’elles ne varioient jamais. Odvrata. La troisieme s’éleve à peu-près à quatre pieds de hau- teur : ses feuilles ont plus de lobes qu'aucune des précédentes : ils sont plus longs , plus étroits et terminés en pointes , leurs dentelures sont plus aiguës que celles des autres ; et lorsque ces feuilles sont maniées, (r) Les vertus médicinales de cette plante ne résident point dans la petite quantité de fon principe spiritueux balsamique qu’on y découvre par l'analyse , parce qu’il est trop mobile pour ne point disparoître au pre- mier dégré de chaleur, lorsqu'on la soumet à linfusion ; mais c’est son principe résineux etgommeux, qui est vraiment doué de toutes les propriétés attribuées à l’Aigremoine : on l'emploie avec succès comme plante vulné- raire et altérante , lorsqu'il est question de déterger , de resserrer et d’atténuer sans douleur , dans les obstructions , les suppres- sions d'urine , l'hydropisie , l'asthme, le corysa , la céphalalgic, les affections scor- butiques , etc. Tome I. A, GRR 65. elle répandent une odeur agréable. On en fait un thé d’une charmante fraicheur , et une ptisane rafrai- chissante , que plusieurs bons Mé- decins de ma connoissance pres- crivent aux personnes qui ont la fievre. Repens. La quatrieme qui a été envoyée par M. TouRNEFORT dans le Jardin Royal à Paris, d’où elle a été ensuite répandue dans les différens jardins de l’Europe, est une plante basse, qui s’éleve rare- ment au-dessus de deux pieds ; les lobes de ses feuilles sont plus longs et plus étroits que ceux des précé- dentes , et les épis de ses fleurs sont fort courts et épais : ses racines étant très-volumineuses et considé- rablement étendues sous la terre, elle se multiplie plus qu'aucune des autres : ses semences sont aussi plus grosses et plus rudes que celles de l’espece commune. Agrimonoides. La cinquieme ressemble beaucoup aux autres par la forme de ses lobes ; mais il n’y en a que trois sur chaque pétiole : sa fleur porte un double calice, dont lextérieur est frangé ; elle n’a que sept ou huit étamines, et ses semences sont unies : c’est ce qui a engagé FaBius CoLUmNA , et d’autres Botanistes , à la séparer de l’Aigremoine , pour en faire un genre distinct. Culture. Toutes ces especes sont des plantes dures et vivaces, qui I 66 AGR profitent dans presque tous les sols et à toutes expositions , et n’exi- gent d’autre soin que d’êire tenves nettes de mauvaises herbes. On peut les multiplier en divisant leurs racines en,. automne , après que leurs feuilles sont flétries, pour que les plantes: puissent être bien établies avant le printems : il ne faut pas les placer plus près qu’à deux pieds de distance , afin de donner aux racines un espace suf- fisant pour s'étendre. On les mul- tiplie aussi par leurs semences qu’on seme en automne ; car, si on les tient hors de terre jusqu’au prin- tems, il est rare qu’elles poussent pendant la même saison. AGROSTEMMA. Lin. Gen. Plant. 516. Lychnis sauvage , ou Compagnon. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant , et formé d’une seule feuilletubuleuse, épaisse, et décou- pée au bord en cinq segmens étroits. La corolle est composée de cinq pétales, aussi longs que le tube, étendus et ouverts au sommet ; le germe est aval, situé dans le cen- tre, et soutient cing styles minces, érigés et couronnés de stigmats simples, accompagnés de dix éta- mines, dont cing sont insérces dans la base des pétales , et les autres postées alternativement dans les in- tervalles. Après la fleur , le germe devient une capsule ovale, oblon- AGR gue, eta une cellule qui, s'ou- vrant en cing divisions, montre les semences angulaires dont elle est remplie. Ce genre de plante! est rangé dans la cinquieme section de la dixieme classe de LiNNÉE , inti- tulée : Decandria pentagonia ; les : fleurs de cette division ayant dix étamines et cing styles. Les especes sont : 1°. Agrostemma , Githago hirsuta , calycibus ,corollam æquan- tibus , petalis integris nudis. Lin, Sp. Plant. 435 ; Lychnis sauvage velu , ordinairement appellé Com- pagnon des bleds, ou Nielle des bleds , dont les calices sont égaux aux corolles, et les pétales entiers et nuds. Lychnis segetum major. Bauh. Pin. 205. Lolium. Fuchs. Hist. 127. 2°. Lychnis Calirosa glabra, fo~ lis lineari-lanceolatis , petalis emar- ginatis coronatis. Hort. Ups. 115 ; Lychnis sauvage uni, “avec des feuilles étroites , et en forme de lance, et dont les pétales des fleurs sont dentelces à leur extrémité. Lychnis foliis glabris , calyce duriore. Bocc. Sic. 27. Pseudo melanthium glabrum Si- : culum. Raï. Hist. 999. 3°. Lychnis Coronaria , tomen- tosa, foliis ovato-lanceolatis peta- lis integris coronatis. Hort. Ups. 125; Lychnis en rose simple. AGR Coronaria. Hort. Cliff. 274. Lychnis coronaria dioscoridis sativa. C. B. P. 203 3 Coque- lourde des Jardiniers. 4°. Agrostemma flos jovis , to- mentosa , petalis emarginatis. Lin. S. Pl. 4365; Lychnis de montagne a ombelles. Lychnis umbellifera montana Helvetica. Zan. Hist. 128. Githago. La premiere espece croissant naturellement dans les champs de bleds de presque toute PAngleterre, on ne la cultive gue- res dans les jardins. + Celirosa. La seconde, quoiqwo- riginaire de la Sicile, a peu de beauté , et n’est conservée dans les jardins de Botanique que pour la variété. Coronaria. Le Lychnis à rose simple , a été long-tems cultivé dans les jardins Anglois, où il est devenu une herbe commune par ses semences écartées. Il y a trois variétés de cette espece; lune à fleurs d’un rouge foncé ; la seconde à fleurs couleur de chair, et la troisieme à fleurs blanches : toutes les trois sont peu estimées , parce que le Lychnis rose à fleurs dou- bles, étant une belle fleur, a fait rejetter les autres des plus beaux jardins : les especes simples se multiplient assez vite par semen- ces ; quand on les laisse écarter , elles poussent mieux que si on les semoit à lamain, même enautomne, AHO 67, Celle à fleurs doubles, qui est une variété de la précédente , ne produisant jamais de semences 5 ne peut être multipliée que par la division de ses racines : on prati- que cette opération en automne , lorsque les fleurs sont passées , en détachant toutes les têtes qui peu- vent en être séparces avec des ra- cines. On les plante dans une pla- tebande de terre nouvellement fu- mée, en conservant six pouces de distance entr’elles , et on les ar- rose légèrement, jusqu’à ce qu’elles soient parfaitement reprises ; après quoi elles n’auront plus besoin d’eau ni de fumier, parce que beaucoup d'humidité leur est fort nuisibles Elles peuvent rester dans cette platebande jusqu’au printems ; alors on les répand dans un parterre , où elles feront un bel ornement en Juillet et Août, pendant qu’elles seront en fleur. Flos jovis. La quatrieme espece, originaire des montagnes de Suisse, est une plante basse , dont les feuilles sont cotonneuses , la tige élevée d’un pied, et les fleurs d’un rouge brillant , disposées en om- belles sur le sommet de la tige : elle fleurit en Juillet et perfectionne ses semences en Septembre : elle veut être placée à l’ombre , et profite très-bien dans un sol hu- mide. AHOVAT. Voyez CERBERA. L, I ij AIC AIGREMOINE. Voyez Acrr- MONIA. L. AGERATUM. L. Br- DENS. L. 68 AIGUILLE DE VENUS, ou PEIGNE DE VÉNUS. Voyez SCAN- Dix PECTEN. L. AIL. Voyez ALLIUM. AILE DE FAISAN. Voyez ADONIS. AJONC. Genét épineux , ou Jone marin, Landes ou Brusque. Voyez ULEx EuRoPÆUS. AIR, aer, lat. A’np, de Tu dei pair, parce qu'il coule toujours ; et sui- vant d’autres, de anus, respirer ou soufler (1). L’Air est toute cette masse de matiere fluide, invisible et étendue, qui environne la terre , dans la- quelle nous vivons , et que nous inspirons et respirons continuelie- ment. . La substance , dont l’Aïrest com- posé, peut-être réduite à deux especes ; savoir: 1°. la matiere de la lumiere ou de feu qui s’y répand SR eee (1) Comme on s’est fait une loi de con- server scrupuleusement le texte de PAuteur, on ne sera point étonné de voir combien les articles qui ont rapport à la Physique et à la Chymie , sont foiblement traités, vüque, dans le tems ou il écrivoit, ces deux sciences n’étoient point parvenus au dégré où elles ont été portées de nos jours. AIR continuellement et qui émane des corps célestes (1). 2°. Ces particulesinnombrables, qui , sous la forme de vapeurs ou d’exhalaisons seches , s’élevent de la terre, de l’eau, des minéraux, des végétaux, des animaux , etc. par Paction de la chaleur du soleil, ou par les feux souterrains ou fac- tices (2). L’Air élémentaire , ou lAir, proprement dit, est une certaine matiere subtile , homogene et élastique , qui est la base ou Pin- grédient fondamental de PAir at- mosphérique , et qui lui donne sa dénomination. Ainsi PAir peut-être considéré sous deux rapports différens , ou (1) On ne peut point regarder la lumiere comme partie constituante de l'Air ; elle le traverse seulement en tous sens en s’y ré- fractant diversement, suivant qu'il est plus ou moins dense, plus ou moins agité ou chargé de vapeurs. (2) Les différentes vapeurs, gas, ou émas nations terrestres, ne cuncourent pas plus que la lumiere à la formation de l'Air; aussi n'est-ce point cela que noue Auteur a voulu faire entendre : on étoit trop persuadé de son tems que l’Air est un être simple élé- mentaire , qui entre dans les corps comme principe constituant, pour qu'il ait pu le regarder comme un être composé de leurs parties volatiles ; aussi entend. t-il par Air en général la masse entiere de l’atmosphere, qui, en effet, n’est qu’un cahos immense, composé de substances de diverses matures. AIR zemme un assemblage universel , un mélange de toutes sortes de ‘gorps , OU comme un corps doué de ses qualités propres. 1°. Qu'il y ait un feu continuel dans l'Air entier, c’est une propo- sition démontrée ; il est certain que la matiere de feu existe dans tous les corps, que l’Air lui doit toute sa fluidité ; et que si PAir en étoit totalement dénué , il seroit plus que probable , qu’il se réuni- roit en un corps solide ; plusieurs expériences prouvent, en effet, que l’Air se condense par le froid, et qu'il se dilate, au contraire, par la chaleur (1). (1) Suivant Les idées les plus probables et le plus généralement reçues, la matiere du feu, ou pour mieux dire Le phlogistique se trouve dans l’Air en deux états différens, libre et combine ; libre , il n’est autre chose que la lumiere elle-même émanée du soleil, qui devient visible et éclaire tous les corps lorsqu'elle est mise dans un mouvement ra- pide par l’action de cet astre, par la com- bustion des matieres inflammables, ou par le frottement des corps durs. Combiné, il entre comme principe ou partie constituante dans la composition de PAir lui-même , qui ne doit plus être con- sidéré comme un être pur et élémentaire. On ne peut donc nier que l’Air ne contienne une grande quantité de phlogistique, tant libre que combiné; mais à l’égard des autres corps , il n’y a que ceux qui sont véritable- ment inflammables, dans lesquels il entre réellement comme principe constituant. Le feu où le phlogistique libre est dans AIR 69 2°. A l'égard des exhalaisons, on peut dire que PAir est une col- lection générale de toutes sortes de corps, car il n’y ena point que le feu ne volatilise, et ne disperse dans Pair ; les sels, le soufre, les pierres et même Por , quoique le plus lourd et le plus compact de tous les corps, sont convertis en vapeurs dans le foyer du verre ardent, et dispersés dans Pair (1). Ces émanations flottantes des corps terrestres et solides, ainsi élevées, sont remuces et agitces par les particules de feu en diffé- rentes manieres , et sont répandues par toute l’atmosphere. Des matieres ainsi élevées dans Patmosphere , qui viennent des corps fluides, sont proprement ap- pelées vapeurs , et celles produites une agitation perpétuelle , lui seul est fluide par sa nature , lui seul communique la flui- dité aux autres corps, et s'oppose à la force attractive qui tend au repos absolu ; principe de tout mouvement, il agit sur les derniers atômes de la nature, et par les vibrations qu'il occasionne, excite cette modification que nous nommons chaleur. (1) I1n’y a point dans la nature de matiere absolument fixe ; si celles qu'on appelle réfractaires résistent sans s’altérer au feu le plus violent que l’art puisse produire, et au foyer des plus grands verres ardents, nous ne pouvons en accuser que la foiblesse de nos moyens pour exciter un dégré de cha- leur plus considérable , auquel il est pro- bable qu’elles ne résisteroient pas. AIR par des corps solides et secs , sont nommés exhalaisons. Le feu est laseule cause de cette volatilité et élévation: sans lui tous les corps tomberoient immédiate- ment vers le centre de laterre , où dans une inaction 70 ils resteroient éternelle. Ainsi , lorsque PAir est plein de vapeurs, et que le froid survient avant que ces vapeurs soient dis- persces, elles se condensent. en nuages , et retombent en gouttes d’eau , en pluie, neige ou grêle. Depuis le commencement du printems jusqu'à l'automne , Péva- poration est constante ; mais en hiver , elle cominence à diminuer, et alors il s’amasse de nouvelles matieres pour la saison prochaine: car les hivers rudes en congélant, Jes eaux et en couvrant la terre d'une surface de glace , renferment les exhalaisons, et procurent, par- Ja, un été fructueux (1). C’est aussi la raison pour la- quelle , dans certaines contrées où l'hiver est plus rigoureux qu’ail- leurs , le printems est ordinaire- oo {r) Quoique l’évaporation soit moins abondante en hiver qu’en été, on ne peut pas dire pour cela qu’elle soit absolument nulle, elle est mème très-considérable lors- que le vent du nord souffle avec violence. La glace la plus compacte s’évapore alors et se dissipe sensiblement, comme il est facile à chacun d’en faire la remarque. AIK ment plus fertile , parce que dans ces pays les exhalaisons, ayant ev- plus long-tems renfermées , son? alors attirées en plus grande quan- tté par le soleil, qui leur fait un passage ; au-liea que par un froid plus modéré , attraction auroit été continuelle , et par conséquent les vapeurs fructueuses ne se seroient pas conservées pour la saison sui- vante. É Au printems , cette matiere va- poreuse commence à se répandre dans l’atmosphere , et retombe en- core une fois en forme de pluie pour nous procurer des moissons et des récoltes abondantes. A mesure que le soleil nous envoie des rayons plus obliques, le froid succede , et la diversité des saisons de l’année dépend d’un changement dans la surface de la terre, la présence de l’Air et le cours du soleil. ; Et de-là nous concevons la na- ture des météores , qui sont tous ou des amas de vapeurs et exha- laisons , ou lexplosion de ces mêmes vapeurs, qui sert a les dis- perser. Les huiles les plus subtiles s’é- levent toujours dans l’Air; ainsi dès que deux nuées formées en partie de ces huiles, se rencontrent par hasard et se mêlent, l’huile prend souvent feu par le frottement, et de-là procede le tonnerre , les éclairs et autres phénomenes, dont AIR Pexplosion se fait plus ou’ moins promptement , suivant la disposi- tion des nuées (1). (1) Notre Auteur navoit encore aucune idée de Yanalogie, ou plutôt de l’indentité dela matiere électrique avec celle du ton- gerre ; il étoit reservé à un homme d’un génie rare, n€ dans un autre hémisphere, de faire connoître au vulgaire étonné les causes physiques de cet effrayant pheno- mene, avec cette éloquence simple et naïve qui est toujours le langage de la-vérité. Le bruit de ses observations et de ses décou- vertes ayant excité l’émulation des Physi- ciens, ils s’en sont généralement occupés; et à force de tentatives et d'expériences, ils sont parvenus à la démonstration complette de cette brillante théorie. Il paroit donc certain que la matiere élec- ttique et celle du tonnerre, ne sont qu’une seule'et même chose, un être extrêmement actifet pénétrant, soumis à des loix pitri- culieres, d’où résultent les effets les plus terribles et les plus étonnans: mais ce fluide eft-il un véritable'phosphore volatil, comme, quelques Chymistes modernesle prétendent; ou n'estil, en effet, que le phlogistiqué lui-même ou la matiere de la lumiere : C’est ce qu’on n'est pas encore paryenu a connoi- tre, et ce qu’une longue suite d’expériences peut seule nous découvrir. | Ibest démontré que le fluide électrique est universellement répandu dans toute l’atmos- phere), qu'il pénetre tous les corps qui y sont plongés ; qu'il n’a! point d’affinité avec PAir qui-s'en dépouille d'autant plus facile- ment, quilest plus-sec et privé d'humidité; mais qu'ilen a uné très-grande avec l’eau qui lui sert de conducteur, et qui s’en charge! d’autant plus facilement et plus EUR 70 Et delà proviennent aussi de grandes et soudaines altérations a a abondamment , qu'elle est plus échauffée et réduite en vapeurs plus légeres : ceci pose, il’est facile’ de concevoir comment l'humidité des'corps, rarefiée paf l’activité des rayons solaires , soutire et entraîne avec elle la matiere électrique qu’ils contiennent, etcomment en s'élevant dans l’atmosphere elle se charge dans son passage de. toute celle qu’elle rencontre. Ces vapeurs parve- nues dans la moyenne région de PAir, sont forcées de s’arréter , parce qu’étant conden- sées par le froid qu’ellés éprouvent à cette hauteur , elles n’ont plus assez de légereté pour s'élever d'avantage ; celles ‘qui sur- viennent ensuite s'unissent aux premieres, ou restent suspendues a une moindre hau- teur., Ces nuages étant de plus en plus res- serrés et comprimés par les vents qui souf- flent dans ce moment de plusieurs côtés à la fois , et perdant peu-à-peu leur chaleur par le contact d’un Air plus froid , deviennent moins propres-a retenir la matiere électri- que donrils sont surchargés ; ce fluide tend alors à s'échapper de toutes parts et à se remettre en équilibre avec les corps voisins: st l'orage se) trouve près d’un lieu élevé! s’il passe au-dessus ou au-dessous de lui un nuage moins électrisé, il s'établit un courant, l’étincelle foudroyante éclate; et le pre- mier coup de tonnerre} en secouant toute la masse des nuages , ‘en excite d’autres qui se succedent avec rapidité; jusqu'à ce que ces Vapeurs étant trop condensées pour pou- voir sé|soutenir se dissolvent en pluie, dontchaque goutte forme un conducteur qui rapporte ala terre la matiere électrique qui lui a été enlevée; et bientôt après, Forage finit, ATR dans PAir, en sorte que d’exces- sivement chaud qu'il étoit, et ca- pable peut-être d’élever l'esprit de vin du thermométre à quatre-vingt- huit dégrés , après un coup de ton- nerre , accompagné d’une ondée , lesprit de vin retombera en peu de minutes au-dessous de vingt ou trente degrés. Ainsi , quoique nous connois- sions parfaitement bien les diffé- rentes positions du soleil et des nous ne 72 planètes a notre égard, pouvons cependant pas déterminer quelle sera la chaleur de PAir dans un tems et un lieu donné, cette chaleur dépendant d’un grand nombre de circonstances trop chan- geantes et trop variables, pour que hous puissions les connoitre (1 ). “Plus les lieux sont bas et res- serrés, plus l’Air est lourd et com- primé , jusqu’à ce qu’entin on arrive à une profondeur assez con- sidérable pour qu'il en sorte des feux souterrains ; c’est pour remé- dier à cet inconvénient de lépais- (1) Les variations de Patmosphere dépen- dent du concours de tant de circonstances, et d’un si grand nombre de causes, qu'il est encore bien douteux si elles sont soumises à des périodes régulieres , et si on parvien- dra jamais à en prévoir le retour ; c'est à l'expérience seule à décider de quelle uti- lité peuvent être à cet égard les observations météorologiques dont on s'occupe avec exac- titude depuis plusieurs années. AIR seur de PAir, que les mineurs dans leurs fouilles profondes ont recours à un Air artificiel, produit par une machine appelée Vencila- teur , qui fait l'office de l’Air or- dinaire (1). (1) L’Air est d'autant plus dense, qu'il est plus voisin de la terre, et qu’il se trouve resserré dans un espace plus étroit; cette pro- position est vraie dans toute son étendue : mais qu'il se comprime assez dans les Lieux souterrains, pour pouvoir s’enflammer par le simple frottement de ses parties, c’est une erreur qu'il est facile de démontrer. Un si grand nombre d'expériences tendent à prouver que l’Air n’est point une substance élémentaire , mais un être mixte, composé de différentes parties, qui n’ont pas même une union très-forte les unes avec les autres, qu'il n’est gueres possible de se refuser à tant.d’évidence. L'air se produit dans un grand nombre de circonstances, et s extrait de différens corps en quantité étonnante; il se détruit également dans une infinite de cas, par un froid vif, par une chaleur forte, et sur-tout par la combustion des corps in- flammables, &c. Si l’Air (comme le pense M. SAGE ) est un fluide composé d’acide phosphorique , de phlogistique et d’eau ; on ne peut pas douter qu'il ne soit réelle- ment inflammable, non pas par lui-même, ainsi que l'expérience le prouve : mais en fournissant aux corps enflammés un ali- ment toujours nouveau, au moyen du phlo- gistique ou du phosphore, qui entre dans sa composition. Quoiqu’aucun corps com- bustible ne puisse briler sans avoir le con- tact de PAir, quoiqu'il se detruise lui- même lorsqu'il estexposé a une chaleur trop L’Air WR L’Air considéré comme un cahos forte, on ne peut pas dire pour cela qu'il soit véritablement susceptible de combus- tion , et cette vapeur, qui, dans les mines, s’enflamme et détonne avec explosion par la présence d’une bougie allumée , est une substance tout a fait différente de l’Air, elle ne peut servir à aucun de ses usages et n’a aucune de ses propriétés : semblable aux autres corps combustibles , elle ne peut brüler qu’autant qu’elle est en contact avec l'Air ; de maniere que, si on en remplit un vase dent l'embouchure soit étroite , et qu’on présente à cet orifice une bougie allumée, elle s’enflammera aussi- tôt, et continuera à se consumer lentement et sans explosion; mais si on mêle à cette va- peur une certaine quantité d’Air atmosphé- rique , et qu’on lui fournisse par ce moyen un contact avec lui dans toutes ses parties, alors, en lui présentant un corps embrâsé, elle s’enfammera dans tous ses points et détonnera avec un fracas épouvantable. Il y a dans les propriétés de cette substance aéri- forme , une circonstance assez remarqua- ble: c’est qu’elle ne Senflamme et ne dé- tonne que par la présence d’un corps véri- tablement inflammable, c’est-à-dire, con- tenant du phlogistique combiné; et jamais par les étincelles fournies par le frotte- ment des corps durs : aufli les ouvriers qui travaillent dans les mines qui sont sujettes à produire de ces vapeurs, et particulic- rement dans celles de charbon de terre, près de Neweastle, dans la province de Nor- thumberland , en Angleterre, ne se servent- ils pour s’éclairer que de ce dernier moyen. Cet air infammable n’est donc autre chose qu'un vrai phosphore volatil , produit par la décomposition des pyrites , ou par la putré- Tome I, AIR 73 ou assemblage de toutes sortes de corps capable de se mouvoir, doit nécessairement avoir une grande influence sur les corps végétables. 3°. L’Air considéré en lui-mé- me, ou ce que l’on appelle pro- prement l’Air. Outre le feu, et toutes ces ex- halaisons contenues dans l’atmos- phere qui entoure le globe, il y a une troisieme matiere qui est précisément ce que nous entendons par Air. Il est difficile d’en donner une définition juste , parce que sa na- ture et la plupart de ses propriétés, nous sont encore inconnues ; nous savons seulement (1), 1°. que l’Air dans son état naturel est un corps homogene et similaire (2). faction des substances végétales et ani- males, semblable à celui qu’on retire de la fange des marais par les moyens indiqués par M. Cuavssier , ou que fournissent le fer et le zinc, lorsqu'on les fait dissoudre dans un acide. (1) L’Air est actuellement un peu mieux connu , comme on peut le voir par les notes précédentes et par celles qui suivront. (2) Si l'Air étoit un être simple, homo- gene , composé de parties semblables, enfin, une véritable substance élémentaire, il se montreroit toujours le même dans toutes les circonstances, résisteroit à toutes les épreuves, et ne seroit point suscepti- ble d’être produit ni décomposé par les 74 AIR 2°. Qu'il est fluide. agens chymiques : mais si, ait lieu de cela, nous pouvons le faire naître erle détruire à notre gré, le modifier , le changer par une multitude de moyens, ne devons-nous pas conclurre qu'il est un vrai mixte composé de parties dissemblables ? Suivant les principés d’un système mo- derne , Air est composé d’acide cho - rique, de phlogistique et d’eau ; de maniere que toutes les fois que ces trois substances se rencontrent dans une jufte proportion, il se produit de l’Air , et qu'aussi-tôt qu’un de ces principes surabonde , il est detruit et se décompose. ( Voyez sur cette matiere les Elémens de Minéralogie de M. rt Sace, les lettres du Docteur DEMESTE au Doc- teur BERNARD, les Expériences d'ELLERT, celles de Priestiey, etc). Il se produit de l'Air en quantité dans toutes les fermen- tations , les disullations , les dissolutions des corps ou de l’acide phosphorique se ren- contre : plus ces corps sont durs et solides, plus ils fournissent d’Air ; cette observation avoit donné lieu de considérer ce fluide comme le principe de la solidité et le lien dés autres substances, tandis que cet effet n'est vraiment dû qu’à l’acide phosphorique, qui abonde dans les matieres végétales les plus solides et les plus compactes. Les Physiciens qui regardent l'Air comme un être simple et élémentaire , se trouvant fort embarrassés d'expliquer comment léton- nante qualité de ce fluide qui se degage par Pinflammation d’un seul grain de poudre à canon, par Ja distillation d’une très-petite quantité de bois de Gayac, ou d'autre subs- tance, pouvoit être assez comprimé pour être contenu dans un espace auf étroit, s'ont point trouvé d’autre moyen que d'ima- AER 3°. Qu'il est lourd. giner que F Air pouvoit se dépouiller de son élasticité, et entrer alors comme principe constituant dans les différens corps; mais quelles sont donc les propriétés d’un êtreéle- * mentaire ? que doit-on penser d’une subs- tance qui peut être privée de sa qualité principale , la reprendre à volonté , et. se faire voir tour-a-tour dans deux états dif- férens et absolument opposés? cette dis- tinction en Air élastique et Air principe, n'est-elle pas un aveu positif que l'Air nest point contenu formellement dans les corps dont on l'extrait, mais qu'ils renfer- ment seulement les matieres propres à le produire? Si on place dans Le vide un mor- ceau de fer rougi au feu, et qu'au moyen d’un appareil convenable on laisse tomber dessus quelques gouttes d'eau , il se forme aussi-tôt un veritable Air qui jouit de toutes les propriétés de PAir atmosphérique, et dès ce moment le vide cesse et Peau dis- paroît. On obtient également une grande quan- tité d’Air par la simple ébullition de j’eau; mais comme cet Air et très-raréfié et qu’il contient beaucoup de phlogistique , il se décompose promptement par le contact des corps froids. On pourroit citer un grand nombre d’autres expériences , qui toutes tendent à prouver qu'il se produit conti- nuellement à [a surface de la terrë, et par Ja seule évaporation une trés-gzande quan- tité d'Air qui va se joindre à la masse de Patmosphere , pour remplacer celui que différentes causes ont détruit; mais comme une plus longue discussion seroit ici dé- placée , je me contenterai d’en rapporter quelques-unes qui démontrent évidemment qu'il est susceptible d’être décomposé, et AIR 4°. Qu'il est élastique. 5°. Qu'il se raréfie par le feu. qu'il l'est, en effet , par une multitude de Circonstances. L’Air est décomposé par la combustion des corps inflammables, parce qu'il se sature alors d’acide surchargé de phlogistique qui rompt l'équilibre et la jufte proportion de ses parties constituantes. Si on met sous le récipient de la machine pneumatique une bougie allumée, on voit bientôt sa lumiere saffoiblir et s’éteindre tout-à-fait; le réci- pient adhere au plateau, et au lieu de PAir qu’il contenoit , on ne trouve plus qu'une petite quantité d'humeur aqueuse, légèrement acide, qui tapisse l'intérieur du récipient ; si on fait cette expérience en plongeant les bord du récipient dans un bassin plein d’eau , le vide se forme égale- ment, er le récipient se remplit de l’éau du bassin que‘le poids de Fatmosphere oblige E < à monter. à Toutes les fois qu’un acide est rendu vo- latil par du phlogistique , PAir qui sy trouve exposé se décompose aussitôt, son acide s’unit au phlogistique qu’il rencontre, ct abandonne Peau avec laquelle il éoit combiné ; si cette opération se passe sous un récipient, ses parois se trouvent hu- mectés de Ja petite quantité d’eau qui entroit dans la composition de l'Air, et le vide se forme. La-respiration des animaux a également la propriété de décomposer l'Air , au point que s'ils setrouventenfermés dans un espace dont l'Air ne puisse ére renouvelé , ils ¥ périront plus ou moins promprement, sui- vant Ja grandeur de emplacement et la quantité de ce fluide qu'il renferme; ce qui reste en place de cet Air; n’est plus qü'tur AIR Wy, 6°. Qu'il se raréfie par le’ feu , et qu'il reprend ensuite son ressort et son équilibre. D'où Pon connoit qu’au moyen de ces différentes proprictés , il devroit tendre à se réunir en une masse solide , si le feu manquoit (1); véritable gas méphitique ou un acide légè rement phlogistique. | L’Air peut être aussi décomposé par le froid, parce que les molécules ignées qui entrent dans sa composition tendant conti- nuellement à se mettre en équilibre, il doit en perdre par le contact des corps plus froids que lui; d’où s’ensuit la désunion de ses parties, et conséquemment sa destruc- tion, Cet éifet s’observe toutes les fois que l'Air extérieur étant trés—troid , l’atmos- phere.d’un appartement se trouve fortement échauffé ; whe. partie de PAir qu'il contient; étant presque. en contact avec celui du dehors; son phlogistique traverse le verre des fenêtres, et Peau avec laquelle ik étoit combiné s’y dépose, et quelquefois , lors= queda chaleur de la chambre diminue , elle s’y geleen forme de dendrites et de ramifi- cations , qui toutes sont composées de petits octaëdres de glace , implantés les. uns ‘sur les autres. La même décomposition a lieu lorsque , pendant les chaleurs de l'été, on tire d’une cave fraîche une bouteille rem- plie de liqueur ; quoique PAir ‘extérieur soit très-sec , elle se couvre sur le champ d'une abondante humidité, qui n’est due qu'à la décomposition de l'Air ambiant. (1) Si le feu ou Le phlogistique manquoit il n’y auroit plus d’Air; ainsi cette substance est Ruide par sa nature, et’ ne peut, par aucun moyen, être réduite en une masse K ij ‘ 76 AIR - 1°. L’Air est divisé en réel et parmanent ; apparent ou transitoire. L’Air réel, quelque compression qu'il éprouve , n’est réductible en aucune autre substance. L’Air transitoire, au contraire, peut-être condensé en une eau simple , par le froid, etc. et la différence entre l’Air permanent et transitoire , est la même que celle que nous avons assignée entre va- peurs et exhalaisons , les unes sont humides , et les autre seches (1). o solide , parce qu’elle est essentiellement formée par le phlogistique , qui est le principe de toute fluidité. (1) Cette distinction en air permanent et transitoire, en Air sec et en Air humide, est le premier pas du Physicien vers la con- noissance de la destructibilité de PAir; cet Air humide et transitoire a toutes les qua- lités de l’Air permanent, il est propre à la respiration, il entretient la combustion des corps inflammables ; il est fluide, pésant , élastique, susceptible d’être dilaté et con- densé: mais il se décompose et se réduit en eau pat le contact d’un corps plus froid que lui, lorsqu'il est mêlé avec des acides rendus volatils , lorsqu'il a été reçu dans le poumon des animaux , ou exposé a la com- bustion des corps inflammables : or s’il n’y a ausune espece d'Air, qui, soumise aux mêmes épreuves:; ne fournisse le même ré- sultat, comme on peut le voir par les ex- périences précédentes, que doit-on con- clure ? sinon, qu'il n’y a point d'Air sec et permanent, et que toute la masse de lat- mosphere est composée uniquement d'Air humide et transitoire. AIR Isuit delà, dit Isaac NEwTon, que comme les particules de PAir permanent sont plus épaisses , et s’élevent des corps plus épais que celles de l’Air transitoire , ou va- peurs , l’Air véritable et propre- ment dit est plus lourd que la va- peur , et une atmosphere humide plus léger qu’une seche (1). Mais cet Air réel n’existe dans sa pureté en aucun endroit de l’u- nivers , l’Air dont nous ayons a considérer les propriétés, et les effets, est celui dont nous avons déja parlé; il est, selon BoyLe, (1) Voici donc encore l'Air réel, perma- nent , indestructible, élémentaire, qui se dégage des corps, ainsi que l'Air transi= toire ; mais pourquoi donc faire sortir des mixtes et des surcomposés une substance principale et élémentaire ? C’est que sans cela on n’auroit pu expliquer une chose vé- ritablement inexplicable ; comment un Air sec est plus pesant qu'un Air humide et chargé de vapeurs : et cette explication étoit bien essentielle, puisque sans elle il auroit été impossible de donner une raison tant soit peu supportable de la maniere dont l'atmosphere agit avec plus de force sur la liqueur du barometre lorsqu'il est plus pur, plus sec, plus dépouillé de vapeurs humi- des , et par conséquent plus léger. Que d’embarras , que de suppositions, que de conjectures hazardées dans l’ancienne phy- sique pour concilier tous les faits; tandis que tout s'explique de soi-même en conve- nant d’une seule vérité reconnue nécessaire pour le raisonnement, et confirmée par l'observation et l'expérience ! AIR le corps le plus hétérogene qui existe@*dans l’univers ; le Docteur BoERHAAVE le représente comme un cahos universel , et un assem- blage confus de tous les corps créés , qu’un feu quelconque peut volatiliser. : 2°. Que lAir est un fluide ; le passage aisé qu’il donne aux corps, le prouve évidemment : c’est dans ce milieu , ou par ce moyen, que sont propagés les sons, les odeurs, et autres émanations des corps ; toutes ces choses démontrent que PAir est un corps, dans lequel se meuvent toutes forces imprimées , et qui cedent aisément aux mou- vemens réciproques des corps les uns contre les autres : ce sont-là les propriétés d’un fluide ; aussi est-il peu de personnes , qui révo- quent en doute la fluidité de lAir. Cette fluidité le tient toujours en mouvement , il communique ce mouyement aux autres corps: la surface de quelque liqueur que ce soit, qui est contigue à l’Air , ne peut-être en repos. 3°. La gravité et pesanteur de PAir nest pas moins évidente. L’Air est un corps; or, la pesan- teur est une propriété essentielle à tous les corps: le bon-sens et l’ex- périence s’entraident pour prouver cette vérité, que PAir est lourd. Siune personne couvre de sa main un vase ouvert , placé sur la ma- chine pneumatique , à mesure que AIR 77 PAir sort du tube et s’épuise, elle sentira le poids de latmosphere presser la partie supérieure de sa main. Adaptez exactement ensemble les deux parties d’une sphere creuse, de cing ou six pouces de diametre; faites sortir l’Air de sa cavité, ses deux segmens seront pressés lun contre l’autre avec une force égale, à un poids de cent livres , en sorte qu’il faudra la force de deux hom- mes pour les séparer ; faites-y rentrer Air , ils se sépareront d’eux-mémes. M. Boyce a trouvé que Ia vessie d’un agneau , contenant en- viron deux tiers de pinte, soufilée et bien séchée , avoit perdu envi- ron un grain et un huitieme de son poids , après qu’elle eut été piquée, et que l’Air en- eût été évacué. M. GRAVESANDE trouva que P Air contenu dans un ballon deverre de deux - cent-quatre-vingt-trois pouces environ de circonférence , pesoit cent grains; et suivant BUR- CHER LE VOLDER, un pied cube d'Air pese une once et ving-sept grains. M. Boyce a calculé que la pe- santeur de quelque quantité d’Air que ce soit, près de la surface de la terre est à l’eau, comme un est a mille : le Docteur HALLE, com- me un est à huit-cents : et M. HAWKSBEC, comme un est à huit- cent-quatre-vin gt-cung:: etle poids AIR de la même quantité d’Air a une égale quantité de mesure , comme un est à dix-mille huit-cents. © ~ 7 ee] Ainsi l’Air peut être considéré comme un operculum où enveloppe universelle, qui, par sa pesanteur, content tous les corps terrestres et les empêche de s'élever (1). 4°. L’Air est élastique. L’élas- ticité est une qualité par laquelle un corps cede a toutes les impres- sions extérieures que ce soit, en se resserrant en une moindre étendue; et quand limpression du corps cesse , il reprend son premier vo- Jume et sa premiere forme. Cette qualité distingue l’Air de tous les autres Corps qui vaguent dans lat- mosphere ; il ne paroit point que le feu ou les exhalaisons soient élastiques , au moins dans quelque dégré notable (2). L’élasticité dans l’Air est prou- (1) L’Air ne peut pas être considéré comme une enveloppe qui retient les corps et les empêche de s'élever, puisqu'il est, au contraire , une espece de contrepoids à Ja force attractive , en soutenant les corps Kgers, qui, sans lui, tomberoient sur le globe avec la méme vitesse que les plus denses , ainsi qu'on, peut le remarquer dans le vide où une plume se précipite aussi promptement qu'une balle de plomb. (2) L’Air n'est point le seul fluide qui soit élastique , toutes les autres émanations , gas, ou vapeurs a¢riformes jouissent de la mime propriété. ATR vée par des expériences innom< brables. ” Pressez dans votre main une vessie exactement soufHée , vous vous appercevrez sensiblement de la résistance de ’Air ; cessez de presser cette vessie , elle reprend sa forme, les cavités ou impres- sions faites à sa surface sont sur le champ remplies. Placez dans le récipient de la machine pneumatique de petites bouteilles d’un verre mince, pom- pez Pair du récipient ; ces bou- teilles sauteront en éclats par l'expansion de l’Air qu’elles con- tiennent. De ces expériences et de plu- sieurs autres , il paroit que l'Air que nous respirons près de la sur- face de la terre, est comprimé par sa propre masse , et occupe moins de seize - cent - soixante-dix-neuf parties de l’espace qu'il occuperoit dans le vide. Et si le même Air est condensé par art, l’espace qu’il occupera ; quand il est plus étendu, sera à celui qu’il occupe , quand äl est condensé , comme cing-cent- cing- mille est à un; d’où le Docteur WALLIs soupconne que nous som- mes loin de connoitre la plus grande condensation qu'il puisse éprouver ; le pouvoir qu'il a de s'étendre, ne paroit pas non plus être susceptible en aucune maniere de destruction où de diminution, AIR M. Boyce a fait plusieurs essais pour découvrir combien de tems PAtr, porié au plus haut degre d'expansion , pouvoit tre réduit dans la machine pneumatique , et il n’a jamais pu observer aucune diminution sensible , quoique l’Air eit été aceablé pendant quelques mois d’un poids si énorme, qu’il y a lieu de s’étonner qu'il lait pu supporter un moment. EH y a en vérité une propriété étonnante dans Air, sil est ca- pable d’être condensé et raréfié à Vinfini : car, comme il a été dit, d’après toutes les expériences ten- tees jusqu'à présent, il ne paroit pas qu’on puisse assigner les limites de sa compression et de son ex- pansion ; il se retrecira d’ayantage par l’addition d’un nouveau poids, et s’étendra plus loin en tant ce poids. 5°. L’Air se raréfie par le few, et se condense par le froid. Plus Air est froid, moins il eccupe d’espace, et , au contraire, il en occupe d'autant plus , qu'il est plus échauffé ; ainsi le froid et la compression font les mêmes ef- fets sur l’Air : on obtient égale- ment un résultat semblable , en échauffant PAir où en diminuant le poids qui le comprime. L’Air étant donc un corps élastique , et capable d’être raréfié par le chaud, si on vient à l’enfermer dans des vases de verre, lorsqu'il est fort AIR 79 condensé, et qu'on lui applique ensuite tin plus fort dégré de cha- leur , il augmente alors de volume, creve les bouteilles qui le con- tiennent ; et en projette au loin les celats. 6°. L’Air est compressible. Il s’éleve et reprend son premier vo lume en ôtant le poids qui le com- primoit. Cette propriété a été suf- fisamment démontrée , par ce qu’on a dit ci-dessus , et particuliere- ment à l’article de PÆlasticité ; Cest-. pourquoi, après avoir considéré ses. qualités principales , j’observerai quelques-uns de ses effets à l'égard de la végétation. L’Air , comme fluide, entoure toute la terre, et presse par son poids tous les corps qui la couvrent avec une force égale à celle qu'ils éprouveroient de la part d’une co- lonne de Mercure, de vingt-huit pouces de profondeur , ou de trente-deux pieds d’eau; et suivant le calcul de M. PascHAL , cette force monte à deux mille deux cens trente-deux livres pésant, sur chaque pied quarré. Par-la, il em- pêche les vaisseaux artcriels des plantes et des animaux , de s’éten- dre trop par la force de la circula- tion des séves, ou par la force élastique de PAir logé abondam- ment dans le sang : comme il agit en tous sens , et que son élasticité se porte dans toutes les directions, les corps tendres soutiennent faci- So ATR lement cette pression sans aucun changement de figure , et les corps fragiles sans se briser. L’Air est une des principales causes de la végétation des plantes: M. Ray nous en fournit un exem- ple, dans les Transactions Philo- sophiques. De la semence delaitue, semée dans le récipient de la ma- chine pneumatique , n’a point cri du tout en huit jours de tems , au lieu que la même graine, semée en meme-tems en plein Air, s’est élevée à la hauteur d’un pouce et demi dans le même espace de tems: mais dès qu’on eut introduit l’Air dans le récipient , les plantes paru- rent bientôt, et s’éleverent à la hauteur de deux ou trois pouces dans Pespace d’une semaine (1). Qwune certaine quantité d'Air soit nécessaire aux semences pour leur conserver la faculté de croître, cela est évident, et prouvé par plu- sieurs expériences répétées. Des semences mises dans des bouteilles (1) Si PAir est absolument nécessaire a la végétation des plantes , elles ont également le pouvoir de croître et de prospérer dans le gas méphitique , qui fait périr les hom- mes et les animaux; elles ont même la pro- priété de rendre salubre un pareil atmos- phere , en s’emparant de l'acide qui le surchargeoit : mais si elles sont renfermées dans un lieu dont PAir ne puisse être re- nouvelé, elles le détruiront, et périront elles-mêmes étant privées de l’acide dont ii est essentiellement composé. AIR deverre, scellées hermétiquement, ont perdu leurs qualités végétatives en six mois de tems, au-lieu qu’une partie des mêmes semences con- servée dans des sacs , peut encore germer et croitre deux ans aprés. C’est pourquoi il faut avoir la pré- caution de ne pas priver d’Air les semences , si on veut les garder long-tems. L'utilité de PAiïr dans la végé- tation , est encore prouvée par le Sedum, qui pousse des racines sans le secours de la terre et de l’eau, et qui subsiste ainsi pendant plu- sieurs mois ; la même chose arrive a quelques especes d’dloés, qui se conservent frais pendant plusieurs années , quoiquwils perdent peu-a- peu de leur poids par Pévaporation, étant simplement suspendus dans un appartement à l’abri des gelées. L’Air est capable de pénétrer les parties poreuses et spongieuses des plantes, où étant resserré , il s’y raréfie. L’Air opere aussi dans les en- trailles de laterre , où par sa trans- piration subtile il aide la raré- faction des crudités de la terre , et dissipe toute l'humidité superflue. Il entre même dans les pores et dans les vaisseaux des plantes; il y porte avec lui les sels qu’il con- tient, Où ceux qu al tire de la terre, lesquels étant ensuite modifiés di- versement par les formes varices des différens vaisseaux ou couloirs qu'ils AIR qu'ils sont obligés de traverser , acquierent cette variété de saveur et d’odeur dont chaque plante est douée , quoiqu’elles reçoivent tou- tes de la terre qu’elles couvrent, les mémes substances et les mêmes alimens. L’Air agit aussi sur les bran- ches , les feuilles et les fleurs des végétaux ; il traverse et transpire à travers leur écorce , et par son évaporation , il rafraichit et mo- dère l’excès des rayons du soleil ; il recrée , ouvre et ctend toute la Nature. L’Air se fixe et se mêle dans Ia séve liquide des végétaux ; et comme toutes les agitations dans la Nature procedent des qualités opposées des diverses substances qui viennent à se joindre, le fluide de l'Air , et l’humeur aqueuse qui fait la base de toutes les séves , se mélant ensemble , occasionnent dans les tiges et les racines des plantes une forte émotion , ou , pour mieux dire, une fermentation qui éleve la séve par la co-opéra- tion du soleil, troisieme agent de la végétation, jusqu’au sommet des arbres , etc. comme les liquides montent par le moyen du feu sur les bords du vâse qui les con- tient. Nous trouvons que cet Air pro- duit une vibration dans plusieurs corps , et particulierement dans les plantes , dont les pores, des- Tome I, À IR Sr tings à le pomper, font Voffice des poumons , parce que PAir qui y est contenu , se rétrécissant quel- quefois, et s'étendant aussi , à proportion que la chaleur augmente ou diminue, resserre les végétaux, les vide par dégrés, et par-la, occasionne la circulation de la séve, qui ne peut gueres être eflectuce autrement (1). L'Air, dit le savant Docteur: Haves, est un fluide-élastique, mêlé de particules de nature fort différente, quiflottent dans sa subs- tance: il est admirablement destiné par le grand Auteur de la Natures pour être l’halemé ou la vie des végétaux et des animaux ; car il est aussi nécessaire aux uns qu'aux autres. Pour prouver combien est grande la quantité d'Air que contiennent les végétaux, on peut consulter le troisieme chapitre de son excellent Traité de la Statique des Végétaux, où il dit, dans ses expériences sur la vigne : la grande quantité d’Air a été visible, il montoit continuel- lement à travers la séve dans les tubes , ce qui prouve évidemment combien est grande la quantité (1) Notre Auteur a oublié ici une des principales causes de la circulation de la séve dans les vaisseaux des plantes ; je veux parler de la force attractive qui fait monter les liquides contre leur propre poids dans les tuyaux capillaires. L 82 ATER d'Air absorbée par les plantes avec leur séve, à travers le tissu de leurs feuilles. Il ajoûte à cette expérience un grand nombre d’autres , faites sur les branches du pommier, de l’abri- cotier, du bouleau, et de plusieurs autres plantes qui concourent toutes à prouver la même vérité. Le Docteur GREW a observé que les pores sont si larges dans les tiges de quelques plantes, que dans la meilleure espece de grosses cannes , ils sont visibles à un bon œil , sans microscope ni loupe; mais avec un microscope, la canne paroit comme si elle étoit remplie de trous faits avec de grosses épingles : ces trous ressemblent aux pores de la peau qui recouvre Pextrémité des doigts ou la paume de la main. Dans les feuilles de pin vues à travers une loupe , ces trous pa- roissent dans un ordre fort élégant ; ils sont placés presqu’exactement en rangs, et travaillés en travers dans la longueur des feuilles. De-là on peut probablement imaginer que l'Air entre librement dans les plantes, non-seulement avec le principal fond de leur nour- riture prise par leurs racines, mais aussi par la surface de leurs tiges et de leurs feuilles, sur-tout pen- dant la nuit, lorsqu’elles passent de Pétat de transpiration à une ins- pirauon forte. AIR Le Docteur Hates nous dit aussi que, dans toutes ces expé= riences , il trouva que l’Air pénetre Pécorce des jeunes rejettons et des branches , mais beaucoup plus hi- brement la vieille écorce , et que dans les différentes especes d’ar- bres , les pores y étoient plus ou moins disposés à l’entrée libre de PAir. Il dit encore qu'il y a de PAüir, soit dans un état élastique ou non élastique mêlé avec la terre , qui peut bien s’insinuer par les racines avec la nourriture, et il s’en asstire par plusieurs expé- riences, qu'il rapporte dans le Traité ci-devant mentionné. M. Boyte, en faisant plusieurs expériences sur l’Air, trouva parmi d'autres découvertes, qu’on peut tirer des végétaux une bonne quan- uté d'Air; en mettant des raisins ; des prunes , des groseilles, des pois , et plusieurs autres especes de fruits et de légumes , dans des récipiens épuisés et non €puisés y ils continuerent pendant plusieurs jours à pousser au- dehors une grande quantité d'Air; ce qui a mis le curieux Docteur HALES sur la voie d’autres recherches: il vou- lut savoir quel volume d’Air il pourroit tirer des différents végé- taux où cet Air étoit renfermé et incorporé ; il y est parvenu au moyen de différentes expériences chymi-statiques ; dont il donne plusieurs exemples dans son Traité AIR des Analyses de Air, et où il ne Jaisse rien à désirer sur ses pro- cédés, et les résultats qu’il a ob- tenus (1).- D'un demi-pouce cubique , ou de 135 grains de cœur de chêne nouvellement pris sur un arbre , il tira 108 pouces cubiques d'Air, ( quantité égale à 216 fois la gros- seur ), et dont la pesanteur étoit au-dessus de trente grains , C’est- a-dire, près dun quart du poids du même morceau de bois fourni a l’expérience : il ajoute , qu’il prit une égale quantité de copeaux minces de la même piece de chêne, qu'il les sécha à quelque distance d’un feu léger pendant vingt-qua- tre heures , que pendant ce tems ils évaporerent 44 grains d’humi- dité, lesquels 44 grains déduits de 135, il resta 91 grains pour la partie solide de chéne. D’après ce calcul , les 30 grains d’Air fournis dans la premiere expérience , fe- ront le tiers de la pesanteur du bois employé , déduction faite de la partie aqueuse évaporée. Il donne une autre expérience faite sur le froment des Indes, qui croit dans (1) Mais cet Air, fourni par la fermen- tation de la partie mucilagineuse sucrée des fruits , n’étoit point réellement contenu dans leur fubstance ; il eft, au contraire , le pro- duit de leur décompofition & le résultat dune combinaison nouvelle qui se forme alors de leurs différens principes. AIR 83 son propre jardin. De 388 grains qui n’étoient pas encore parvenus a leur entiere maturité, il tira 270 pouces cubiques d’Air , dont la pesanteur étoit de 77 grains, c’est. à-dire , d’un quatrieme de la pesan- teur du froment, Il dit encore, qu’un pouce cu= bique, ou 318 grains de pois, pro- duisirent 396 pouces cubiques d'Air, ou 113 grains, Cest-a- dire , quelque chose de plus qu’un tiers de la pesanteur des pois. Une once, ou 437 grains de semence de moutarde fournirent 270 pouces cubiques d’Air du poids de 77 grains , qui est plus qu'une sixieme partie de la pesan- teur de Ponce (1). Il ajoûte aussi qu’il y a dans la substance des végétaux une grande abondance d’Air incorporé ; au- quel le mouvement de la fermen- tation restitue toutes ses facultés élastiques, comme il est évident par les expériences suivantes. Le second jour de Mars, il ——————_—___—————, (x) On ne doit regarder comme un Air véritablement contenu dans les végétaux, queceluiqu’on peut en tirer par des moyens méchaniques, tels que l’action de la machine pneumatique ; car celui qu'on extrait des mixtes lorsqu'ils subissent le mouvement de la fermentation , est un composé nouveau, comme je l'ai déjà dit, et vient à l’2ppui de notre syftême sur la composition et le décomposition de l'Air. L ij 84 AIR versa dans un vase 42 pouces cu- biques d’huile du tonneau où elle avoit été mise pour fermenter 24 heures avant ; et depuis ce tems jusqu’au neuf Juin , il en sortit 639 pouces cubiques d'Air, avec une progression fort inégale, et qui varia journellement , suivant que le tems étoit plus ou moins chaud , et plus ou moins froid. Et quelquefois lorsque la température passoit subitement du chaud au froid , cette huile repompa jusqu’à 33 pouces cubiques d’Air. Douze pouces cubiques de rai- sins de Malaga, avec 18 onces cu- biques d’eau, produisirent, depuis le 2 Mars jusqu’au 16 d'Avril, 411 pouces cubiques d'Air. Ce mélange repompa ensuite 3 5 pou- ces cubiques dans deux ou trois jours froids : du 21 Avril, jus- qu'au 16 Mai, il donna 78 pouces cubiques : le 9 Juin, au-lieu de fournir de l’Air, il en absorba, au contraire, 13 pouces cubiques. On essuyoit dans cette saison de fortes chaleurs , accompagnées d’o- rages fréquents, ce qui détruisit élasticité de Air: à cetteépoque, le mélange ci-dessus avoit produit en tout 489 pouces cubiques d’eau, dont 48 pouces avoient été absor- bés. La liqueur étoit alors éventée. Vers le 10 Aout, 26 potices cu- biques de pommes écrasées , don- nerent 986 pouces cubiques d'Air en treize jours de tems, ce qui est AIR une quantité égale à 48 fois leur grosseur : après quoi elles absor- berent une quantité égale à leur volume en trois ou quatre jours , malgré que le tems fût alors fort chaud : ensuite elles resterent dans le même état pendant quelques jours , sans absorber ni laisser trans- pirer d'Air. Des expériences faites sur les raisins , et l’huile ci-dessus rappor- tées , Auteur conclut, que le vin et l’huile ne s’éventent pas dans le tems chaud en absorbant de Air 5 mais en fermentant et en générant trop , ce qui les prive du principe vivitiant qui est l'Air, et que c’est pour cette raison que ces especes de liqueurs se conseryent mieux dans des caves fraiches , ou ce principe actif est tenu dans des bornes convenables, que dans tout autre lieu où les vins peuvent tra= vailler , et où ces liqueurs seroient en danger de se gater promptement. D’après ces expériences et plu- sieurs autres , que le savant Auteur a citées dans son traité, il observe que cet Air qui s’éleve en si grande quantité des végétaux qui fermen- tent et se dissolvent , est le véri- table Air permanent : ce qui est prouvé par sa continuité et sa permanence dans le même état d'extension et d’élasticité pendant plusieurs semaines et plusieurs mois, propriété dont ne jouissent point les vapeurs aqueuses, qui AAR se condensent aussitôt qu’elles sont froides. Enfin , il conclut que [Air abonde dans les substances végé- tales , dont il forme une pattie considérable ; qu'il soutient ainsi toutes les molécules de la matiere, et sert de contrepoids a la force attractive dont elles sont douces, et qui, si elle agissoit seule, ré- duiroit toute la Nature en unemasse inactive, et cohérante ; qu’ainsi il étoit absolument nécessaire , pour animer cette grande masse de ma- tiere attractive, qu’elle fut mêlée dans une proportion convenable ede particules fortementrepoussantes et élastiques , qui, s’opposant sans cesse à la premiere force, puissent Ja tenir dans une agitation constante et perpétuelle. Et puisque ces particules élas- tiques sont continuellement et en grande abondance , réduites par un pouvoir attractif d’un état élasti- que à un état fixe, il étoit néces- saire que ces particules fussent douées d’une propriété qui servit à leur faire reprendre leur premiere élasticité , toutes les fois qu’elles sont dégagces de cette masse dans laquelle elles sont fixées , afin que la nature entiere füt continuelle- ment dans un état d'activité et de mouvement propre à porter les êtres qui y sont.soumis à leur plus haut dégré de développement, a les détruire par la continuité des AIR 85 memes causes, et à les reproduire de leurs débris (1). L’Air doit être regardé comme Pinstrument de la production et de Paccroissement des végétaux , soit en donnant de la vigueur à leurs différentes séves, lorsqu'il est dans un état élastique et actif, soit en contribuant beaucoup, dans un état fixe a Punion et connexion ferme de leurs parties constituantes , qui sont l’eau , le feu, le sel et la terre. Pour terminer ce que nous avons dit des proprictés de PAir à Pégard des végétaux , nous observerons qu’il leur est fort utile, en ce qu'il éleve et ouvre les nues, et répand sur la terre les pluies et les rosces qui rafraichissent et fertilisent nos campagnes: L’Air aide aussi à enlever et à disperser les vapeurs humides et les épais brouillards qui s’clevent de la terre, et qui, sans lui, crou- piroient et empoisonneroient toute sa surface. L’Air acide dé l’action du soleil (1) Nous pouvons auffi conclurre de toutes ces expériences ce que nous avons déjà conclu ci-dessus, que la fermentation des végétaux peut produire une quantité d’Air étonnante, par le dégagement de leur acide phosphorique, qui, s’unissant dans une juste proportion au phlogistique & à l’eau qu'ils contiennent , forme un compofé nouveau qui est un véritable Air , jouissant de toutes les propriétés de l'Air armofphé- rique, 86 AIR attire et sublime ces vapeurs dans les régions supérieures , où elles se condensent en nuages et retom- bent en pluies pour devenir d’un usage nouveau dans la végétation ; mais l’Air qui est en tant d’occa+ sions utile aux végétaux , leur est aussi quelquefois nuisible et perni- cieux , non-seulement aux parties hautes , ligneuses , herbacées et fleurissantes , mats aussi aux racines et à leurs fibres: lorsqu'il est sec , vif et brdlant , il arrête la circula- tion de la séve, divise Phumidité, qui est le seul principe de leur existence , et détruit les tendres fibres des arbres nouvellement plantés. On peut aussi conclurre que tous les corps sont plus où moins capables d’absorber le fluide de VAir, et d’aturer les sels qu'il peut donner , ou que la terre est capable de recevoir. AIRELLE ou MYRTILLE. Voyez VACCINIUM. AIZOON. Sempervive. Le Docteur LINNÉE nommé cette plante , parce qu’elle ressemble beaucoup aux Ficoïdes : quelques Botanistes modernes Pont appelée Ficoidea. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant et formé d’une seule feuille, découpée au sommet en cinq segmens aigus ; cette fleur est apé- tale , elle a un germe à cingangles, a ainsi AT Z posé sur le calice, et soutenant cing styles couronnés de stigmats simples, accompagnés de plusieurs étarhines velues , insérées dans le calice et terminées par des sommets simples ; le germe se change en une capsule gonflée , à cing angles et à cinq cellules, renfermant plu- sieurs semences rondes. Ce genre de plante fait partie de la cinquieme division de la douzieme classe de Linnée, inti- tulée : Icosandria Pentag ynia, les fleurs de cette classe ayant plus de dix-neuf étamines , et dans cette division cinq styles. Les especes sont: ‘+ 1°. Aizoon Canariense , foliis cunei-formibus ,ovatis, floribus ses- silibus. Hort. Ups. 127. Aïzoon a feuilles ovales , en forme de coin, avec des fleurs sessiles. Ficoïdes procumbens portulace folio. Nissol. Ael. Par. 17113 Aizoon de Canarie. Kali-aizoides Canariensis pro: cumbens. Pluk, Alm. 202. T. 303. bet Aizoon Hispanicum , foliis lanceolatis , floribus sessilibus. Linn. Sp. Plant. 488 ; Aizoon a feuilles en forme de lance, et à fleurs sessiles. 2°. Ficoïdea Hispanica annua, folio longiore. Hort. Elth. 243 3 Aizoon d’Espagne. 3°. Aizoon paniculatum , foliis lanceolatis , floribus paniculatis, LA AIZ Lin. Sp. Plant. 448 ; Aizoon à feuilles en forme de lance , avec des fleurs croissant en panicule. Aizoon foliis lanceolatis subtis hirsutis. Prod. Leyd. 222. Comme nous n’ayons point de nom Anglois pour ces plantes, j’ai adopté celui de Sempervive, quia été donné a PAloés et au Sedum , qui toutes deux sont intitulées 4:- Zoon et Sempervivum. _ Canariense. La premiere espece qui nous vient des ifles Canaries , est annuelle et doit être élevée au printems sur une couche de cha- leur modérée. Lorsque ces plantes ont acquis assez de force, on les enleve avec soin, on les plante chacune séparément dans de petits pots remplis d’une terre fraiche et légère , qu’on plonge ensuite dans une autre couche tempérée, en ob- servant de les tenir à Pabri du so- leil , jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après quoi il faut les endurcir par dégrés , et les accoutumer à supporter le plein air, en les y exposant en juin, et les plaçant dans une situation abri- tée , où elles fleuriront et perfec- tionneront leurs semences en sep- tembre ; et bientôt après les plantes périront. Hispanicum. La seconde qui croît naturellement en Espagne, est aussi une plante annuelle , dont les branches traînent sur la terre ; ses fleurs ne sont point belles, et les Pe L: À 87 curieux ne conservent cette espece que pour la variété. Paniculatum. La troisieme, ori- ginaire du Cap de Bonne-Espé- rance , d'où ses semences ont été apportces en Europe , est une plante basse , qui périt aussi-tôt après la maturité de ses semences. Culture. Ces deux dernieres es- peces peuvent être multipliées de la meme maniere que la premiere, avec cetie difference cependant qu'on peut les mettre en pleine terre aussi-tôt qu’elles sont assez fortes pour être transplantées : mais comme dans un sol riche et fécond elles produiroient beaucoup de branches et de feuilles , ne fleuri- roient que tard, et perfectionne- roient difficilement leurs semences, on doit leur choisir un mauvais terrein sec et sablonneux ou rempli de décombres. ALA. Aïle, On nomme ainsi la cavité qui se trouve entre les feuilles et les tiges, dans laquelle sont placés les nouveaux rejettons : les Francois donnent à cet endroit le nom @Aile ou d’Aisselle des plantes ; on s’en sert aussi quel- quefois pour signifier les feuilles composées de plusieurs lobes. ALABASTRA. Sont ces feuil- les vertes herbacces qui entourent les fleurs. JunGius regarde /°A- labastrum , comme le globe ou le 88 AL # bouton rond qui commence a s’ou- vrir. AL. Ce mot est en usage lorsqu'il s’agit d’exprimer les pé- tales des fleurs papillonnacces , pla- cés entre l’étendard ou pavillon, et la caréne; ce que les Francois appellent les ailes des fleurs legu- mineuses. ALÆ. Signifie encore les extré- mités minces, ou les parties mem- braneuses de certaines semences ; comme celle du Bignonia , du Plumeria, du fruit de l'Erable, etc. que les Francois distinguent par le nom de semences aflées. ALz. On nomme encore ainsi les membranes folioles qui coulent dans la longueur des tiges, d’où elles sont nommées Caules alati , tiges ailées ; mais les Ecrivains modernes les désignent par foliis decurrentibus , ou à feuilles cou- rantes , parce que ces Ale ou Ailes sont jointes aux feuilles. ALATERNE,. Voyez ALA- TERNUS. ALATERNE BATARD, ou Apalan- chine , ou Thé du Cap de Bonne- Espérance. ALATERNOIDES, voyez PuycrLa, CLUNA et CEANOTHUS. ALATERNUS. Appelé du mot grec Faasëmpyes Composé de Eau 9 une Olive >» el de TPIVOS 3 un ALA Ilex, ou Treéne toujours verd. Alaterne. Caracteres. Ce genre a des fleurs mâles et femelles sur différentes plantes dans quelques especes , et dans d’autres les mâles et les fe- melles sont sur le même pied ; la fleur male est composée d’un calice monophyle, en formed’entonnoir et découpé au bord en cinq segmens : aux côtés du calice sont tixés cing petits pétales, à la base desquels sont attachées autant d’étamines ; couronnées de sommets ronds ; les fleurs femelles ressemblent beau- coup aux males, mais elles n'ont point d’étamines : le germe , placé: dans le centre, soutient un style divisé en trois parties et surmonté d’un stigmat rond ; ce germe de- vient ensuite une baie molle, ronde et renfermant trois semences. LINNEE à joint ce genre au Rhamnus , auquel il a aussi ajouté les Frangula , Paliurus et Zizy- phus ;il les range dans sa cinquieme classe des plantes , intitulée: Pen- tandria Monog ynia. Les especes sont: 1°. Alaternus , Phylica, foliis ovatis 5 marginibus crenatis , gla- bris ; Alaterne commun à feuilles unies et dentelées à leurs bords. Alaternus, 2. Clus. Hisp. 56. 2°. Alaternus, glabra , foliis subcordatis , serratis, glabris ; Ala- terne à feuilles unies, presqu’en forme de cœur et scices. dlaternus ALA Alaternus minore folio. Tourn. dust. 595. 3°. Alaternus angusti-folio , fo- liis lanceolatis , profundé serratis, glabris ; Alaterne à feuilles en for- me de lance, unies et profondé- ment sciées. Alaternus Monspeliaca , foliis profundiis incisis. H. R. Par. 4°. Alaternus lati-folia, foliis ovato-lanceolatis integerrimis , gla- bris ; Alaterne à feuilles unies, ovales , entieres , et en forme de lance. Alaternus hispanica lati-folia. Tourn. Inst. 596. Les variétés de ces arbres, sont, la premiere espece à feuilles pa- nachées , communément appelée, par les Jardiniers de pépiniere, Phyllirea. La troisieme dont les feuilles sont peintes en blanc ou en jaune: celles-ci sont connues sous le nom d’Alaternes panachées en or et en argent ; mais comme toutes ces variétés sont purement accidentel- les, je ne les ai pas comprises dans le nombre des especes. Les plantes de ce genre diffe- rent des Phyllirea , en ce que leurs feuilles sont alternes, tandis que celles de ces dernieres sont oppo- sées, Ces différences sont moins essentielles que celles qui se ren- contrent entre leurs principaux ca- racteres dont il sera question à Particle de Phyllirea, ome i, - AL A 89 Phylica. La premiere espece est depuis long-tems cultivée dans les jardins Anglois ; mais celle à ‘feuilles unies y'est à présent aban- donnée, celle à feuilles épaisses est la plus multipliée dans les pépi- nieres , et l’autre presque totale- ment négligée. Ces arbres ont été plus recher- chés autrefois , qu’ils ne le sont à présent; anciennement on les plan- toit contre les murs des basses cours pour les couvrir, et l’on en for- moit des haies toujours vertes dans les jardins ; usage auquel ils n’é~ toient point propres, parce que leurs branches poussent trop vi- goureusement, et que leur flexibi- lité les expose a être souvent dé= rangées par le vent, et à être brisées par le poids de la neige qui tombe dans un tems calme ; ajoutez à cela la peine de les tenir en ordre, ert les taillant trois fois dans une sai- son ; les dépenses de cette opéra- tion , les ordures qu’elles produit, et on trouvera que ces inconyé= niens rassemblés sont assez confidé: rables pour les faire proscrire des jardins. Angusti-folia. La troisieme es pece à feuilles panachées en argent, a été aussi fort employée autrefois contre les maisons et les autres bâ- ümens , dont on youloit cacher les ouvrages en brique ; mais comme ces arbres veulent être taillés sous vent et palissés à chaque instant M 90 ALA ce qui est incommode et dispen- dieux, et que.ces sortes de palis- sades attirent les insectes et leur ser- yent de retraite, on les a presque abandonnés. L’espece à feuilles panachées en or , est assez rare dans les jardins Anglois; et comme elle est moins dure que celle en argent , elle est souvent détruite dans les hivers rudes : mais le goût des plantes panachces est presque passé en Angleterre, et il y a peu de personnes à présent qui ne préferent le verd uni. Glabra. La seconde espece , que l’on connoissoit généralement sous le nom de Celastrus, ou d'Arbre à bâton, étoit autrefois beaucoup plus commune dans les jardins Anglois qu’elle ne Pest aujourd’hui ; mais commeses feuil- les sont beaucoup plus éloignées les unes des autres que dans la premiere espece , ses branches paroissent peu garnies; ce qui a probablement occasionné son dis- crédit. Les feuilles de cet arbre sont plus courtes que celles de la premiere espece , elles sont arron- dies à leur pétiole à-peu-près en forme de cœur, et scices a leurs bords. Angusti-folia. La troisieme a été anciennement cultivée dans quelques jardins ; mais ona négligé de la multiplier depuis plusieurs années : ses feuilles sont beaucoup plus longues et plus étroites que ALA celles de toutes les autres, et leurs dentelures beaucoup plus profon- des : ses branches , plus érigées , forment un plus beau buisson, et elle est également dure; ainsi, on peut lui donner une place dans chaque plantation d’arbres verds. Elle croit naturellement dans la France Méridionale , où ses baies sont cueillies et vendues sous le nom de Baies ou Graines d Avi- gnon, pour Pusage des Peintres, etc. qui en font une couleur jaune. Quelques personnes regardent ces especes comme des variétés 5 mais d’après plusieurs essais répé- tés , en les élevant de semence, je puis assurer qu’elles ne varient jamais, et que les semences pro- duisent constamment les mêmes es- peces que celles sur lesquelles elles ont été recueillies. Glabra. Les semences de la se- conde espece n'ont été envoyées des environs de Turin , où elle vient naturellement et sans culture. Culture. Toutes ces especes peuvent , comme beaucoup d’au- tres arbres , être facilement multi- plices par marcottes : Pautomne est la saison la plus favorable pour cette opération ; et si elle est bien faite , les marcottes seront pourvues de bonnes racines dès lPautomne suivant : alors on peut les séparer de la vieille tige, et les planter, ou dans une pépiniere , ou dans les endroits qui leur sont destinés, ALA Lorsqu’elles sont en pépiniere , il ne faut les y laisser qu’une ou deux années , parce que, poussant leurs racines à une grande distance de chaque côté, elles ne peuvent ètre enlevées après deux ou trois ans d’accroissement, sans que l’on n’en retranche une grande partie ; ce qui est fort préjudiciable aux plantes , les détruit le plus souvent, ou au moins retarde beaucoup leur accroissement. On peut les trans- planter en automne ou au printems 5 mais dans un terrein sec la planta- tion d’automne est préférable, et celle du printems vaut mieux dans une terre humide. On peut égale- ment multiplier ’espece unie en semant les baies qu’elle produit en grande abondance ; mais comfne les oiseaux les dévorent avide- ment , il est nécessaire , avant qu’elles soient mires , de les met- tre à couvert de leur voracité. Les plantes que l’on éleve de sémence étant toujours plus droites , et for- mant de plus grandes tiges , sont préférables , pour les grandes plan- tations , aux Marcottes , qui, pous- sant beaucoup de branches basses, sont nécessairement retardces dans leur accroissement en hauteur, et ont l'air et la forme d’un arbrisseau. Si ces arbres sont bien soignés, ils s’éleveront à la hauteur de dix-huit ou vingt pieds ; mais afin d’empé- ‘cher que le poids des neiges et la violence des vents ne rompent AL o1 leur tête , il est essentiel de leur donner moins de prise, en re- tranchant toutes les branches irrégus lieres. Toutes ces especes profitent mieux dans un sol sec, graveleux ou sablonneux , que dans une terre riche , où elles sont souvent ga- tées par les gelées , lorsque les hivers sont rudes : dans un terrein sec et graveleux, elles sont, au contraire, rarement endommagées; et quand cela arrive, les branches restent saines et poussent de nou- velles feuilles au printems. ALBUCA. Etoile de Bethléhem bätarde.; ou Fleur étoilée , ou l’Albuque. Caracteres. La fleur n’a point de calice, mais six pétales ovales et persistans : les trois extérieurs sont étendus et ouverts, et lestrois intérieurs restent joints ; six ¢ta- mines triangulaires, et de la même longueur que la corolle , dont trois sont fertiles, et couronnées de som- mets mouvans , et les trois autres stériles , et dépourvues desommets : le nectaire est situé près de la bâse des trois ctamines fertiles : elle a un germe oblong et triangulaire , avec un large style à trois côtés , couronné d’un stigmat pyramidal à trois faces : la capsule est trian- gulaire et a trois cellules , remplies de petites semences unies. Ce genre de plante est rangé M ij 92 ALB dans la premiere -section de la sixieme classe de LinnEE, ‘niti- tulée : Hexandria monogynia , la fleur ayant six ¢tamines et un style. Les especes sont: 1°. Albuca major ; foliis lan- ceolatis. Linn. Sp. 438 ; Fleur étoilée à feuilles en forme de Jance. Ornithogalum luteo-virens Indi- «um. Corn. Canad. 2°. Albuca, minor, foliis,su- bulatis. Linn. Sp. 438 3 Fleur étoilée à feuilles en forme d’aléne. Ornithogalum Africanum , flore viridi altero alteri innato. Herm. Parad. 209 ; Ornithogalon d’A- frique à fleurs d’un jaune verdatre. Ces plantes qui étoient généra- lement confondues dans le genre d’Ornithogalum, en ont été sépa- rées par LINNÉE, et rangées sous celui-ci, par la raison que leurs fleurs ont une forme différente de celles de ce premier genre. Major. La premiere espece qui croît naturellement.dans le Canada, ainsi que dans quelques autres par- ties de ’ Amérique Septentrionale, est pourvue dune racine bulbeuse, et pousse huit ou dix feuilles lon- gues, étroites et en forme de lance, du centre desquelles s’éleve, a plus d’un pied de hauteur, une tige gar- nie dun épi clair ou thyrsé de fleurs d’un jaune verdatre , placées chacune sur un long pédoncule qui ALB penche vers le bas, et est accoms pagné à sa base de stipules érigées etterminées en pointesaigués. Après la fleur, le germe se gonfle et de- vient une capsule triangulaire, à trois cellules remplies de semences plates. Minor. La seconde, originaire du Cap -de - Bonne - Espérance, a aussi d’assez grosses racines bul- beuses, d’où partent quatre ou cing feuilles étroites, en forme d’aléne et d’un verd foncé: latige des fleurs, élevée rarement au-deffus de huit ou neuf pouces de hauteur, sort immédiatement du centre de la ra- cine; elle est nue et garnie de cinq ou six fleurs d’un jaune verdatre, placées presqu’en forme d’umbelle au sommet, et qui ne sont gueres suivies de semences en Angle- terre. Culture. L’Albuca du Canada est assez dure pour que ses racines, étant plantées à quatre pouces en- viron de profondeur dans une plate- bande de terre légere, y profitent et produisent leurs Heurs dans l'été; mais comme ses semences miris- sent rarement en Angleterre, et que ses bulbes poussent peu de rejettons, ces plantes ne sont pas fort communes. L’espece Africaine m'est venue de semences depüis quelques années : elle fleurit géné- ralement deux fois par an; la pre- miere en Mars ou Avril, et la se- conde en Juillet ou Août; mais elle A LC n'a produit aucunes semences. En tenant les racines de cette espece cans des pots remplis de terre lé- gere, et abritces en hiver sous un chassis de couche chaude, elles profiteront et produiront des fleurs ; mais la meilleure méthode est d’a- ” voir une plate-bande dans la façade de l’orangerie et des serres chau- des, où les racines de la plupart des fleurs bulbeuses puissent être plantées en pleine terre et abritées des gelées pendant l'hiver : elles réussiront beaucoup mieux dans de telles situations, et y fleuriront plus abondamment que si elles étoient conservées dans des pots. ALBUQUE. Voyez ALBUCA. L. ALCÉA. Lin. Gen. 750. Mauve Trémiere , ou d’Outre Mer, ou Paffe Rofe , ou Mauve Rofe, Alcée. Caracteres. La fleur porte un double calice, dont un est persis- tant : l’extérieur est étendu, ou- vert et découpé au sommet en six segmens; lPintérieur est plus long et légèrement séparé en cinq par- ties. La fleur est composée de cing pétales, qui se joignent à leurs bases, et s'étendent au sommet en forme de croix : dans le centre est placé un germe rond, soutenant un style court et cylindrique , cou- ronné d’un nombre de stigmats, accompagnés de plusieurs étami- nes, couronnces de sommets, en ALE 93 forme de reins, et réunies par le bas en une colonne pentagonale, qui s'étend et s’ouvre vers le haut. Après la fleur, le germe devient une capsule ronde,applatie et arti- culée, ayant plusieurs cellules, qui renferment chacune une semence comprimce et qui présente aux yeux la forme d’un rein. Ce genre de plantes fait partie de la sixieme classe de LINNÉE, qui a pour ttre, Monadelphia Polyan- dria , où sont contenues celles dont les étamines et le style se joignent en forme de colonne au centre de la fleur; ce qui a fait prendre le parti au celebre Docteur VAx- ROYEN de donner à cette classe le nom de Columnifera , ren- fermant un grand nombre d’éta- mines. Les especes sont: 1°. Alcea, rosea, foliis sinuato- angulosis. Hort. Cliff. 348 ; Rose Tremiere, à feuilles angulaires et sinuces. Malva rosea, folio fubrotundo. C. BPs 325. 2°. Alcea, fici-folia, foliis pal- matis. Hort. Cliff. 348 ; Rose Tré- niere, à feuilles palmées. Malva rosea, folio ficis. C. B. PIS Ces deux especes sont distinctes, et n’ont point encore varié dans la forme de leurs feuilles : celles de la premiere sont rondes, et décou- pees en angles à leur extrémité; et ALC celles de la seconde sont profon- dément découpées en six ou sept segmens , a-peu-près en forme de main. Les différentes couleurs, ainsi que les fleurs doubles, n’étant autre chose que des variétés acciden- telles, occasionnées par la culture, aucun Botaniste ne les a regardées comme constituant des especes sé- parces : je n’en ferai moi-même aucune mention; j’indiquerai seu- lement leurs couleurs principales, qui sont le blanc, le rouge pale, le rouge foncé, le rouge noirûtre, le pourpre, le jaune et la couleur de chair. Outre celles-ci, j’ai vu, il y a plusieurs années, dans le jar- din de feu Milord BURLINGTON a Londres, des plantes à fleurs pa- nachées, qui avoient été élevées de semences envoyées de la Chine. Quoique ces variétés de Roses Trémieres doubles ne soient point constantes , cependant , lorsque leurs semences sont conservées soi- gneusement, et recueillies sur les fleurs les plus doubles, la plupart des plantes qui en proviennent sont à-peu-près les mêmes que celles sur lesquelles elles ont été prises. Quant à leurs couleurs et à la plé- nitude de leurs fleurs, pourvu qu’on ne laisse auprès des belles aucune à fleur simple ou colorée, on em- pêche qu’elles ne soient jamais dé- grades. C’est-pourquoi, aussi-tot qu’une de ces dernieres paroit, il ALC faut a retrancher, afin que sa pous- siere fécondante ne se répande pas sur les autres, et ne les fasse pas dégénérer. Rofea. La premiere espece croît naturellement à la Chine, d’où j'en ai souvent reçu les semences. Fici-folia. La seconde m’a été envoyée d’Istrie, province d'Italie, où elle avoit été recueillie dans les champs; mais ses semences ne produisent que des fleurs rouges et simples; au-lieu que j’en ai élevé plusieurs à doubles fleurs et de différentes couleurs, avec des se- mences de la même espece, qui n’avoient été données par le feu CHARLES DU Bois, Ecuyer de MitcHam , en 1726, qui les avoit reçues de Madras. | Culture. Ces plantes, quoiqu’ori- ginaires des pays chauds , sont ce- pendant assez dures pour profiter en pleine terre dans notre climat : elles ont été pendant plusieurs an- nées un des plus grands ornemens des jardins, vers la fin de l'été; mais, depuis qu’elles sont deve- nues trop communes, elles ne sont pas aussi estimées qu’elles le mé- ritent : Ce mépris vient en partie de ce qu’elles sont trop hautes pour de petits jardins, et qu’elles ont besoin de tuteurs pour les dé- fendre contre les vents. Elles pro- duisent le plus bel effet dans les grands jardins, quand elles y sont disposées avec gout; leurs épis de ALC fleurs sont fort élevés , et ces fleurs se succedent sur la meme tige pen- dant plus de deux mois ; celles du bas de l’épi paroissent en Juillet, et à mesure que les tiges se deve- loppent, il s’en forme de nouvelles. jusqu’a la fin de Septembre. Lors- qu’elles sont plantées dans une bonne terre, les tiges s’élevent souvent a la hauteur de huit a neuf pieds, et sont garnies de fleurs sur près de six pieds de leur longueur ; ce qui présente la plus belle appa- rence , lorsqu’elles sont doubles, de bonnes couleurs, et sur-tout lorsque les différentes couleurs sont entremélées avec goût. On les multiplie par leurs se- mences , qu’on doit, comme il a déja été observé, conserver avec soin , et recueillir sur les plantes dont les fleurs sont les plus dou- bles et des plus belles couleurs : en les laissant dans leurs capsules jus- qu’au printems, elles en vaudront mieux , pourvu qu’elles aient été cueillies par un tems bien sec, et bien préservées pendant Vhiver de toute humidité, qui moisiroit leurs enveloppes et les gateroit. On doit les semer vers le milieu d'Avril sur une terre légere , et les couvrir d’un demi-pouce de la méine terre. Quelques personnes Jes sement dans des rigoles peu profondes , d’autres en couvrent clairement tout un terrein en ri- golles ; alors les plantes levent çn- ALE 95 semble fort serres, et l’on est obligé de les. transplanter plutôt que celles qui ont été semées sui- vant la seconde méthode. Par la premiere , les semences peuvent être plus également cou- vertes et tenues nettes avec moins de peine, par la facilité du houage. Quand les plantes ont poussé six ou huit feuilles, on les transplante à un pied de distance l’une de l’autre, en observant de les arroser jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : après quoi elles n’exigeront plus d’autre soin que d’être délivrées de mauvaises her- bes jusqu’au d'Octobre , tems auquel il faudra les mettre dans les places où elles doivent rester. mois Quelques personnes laissentleurs plantes une année de plus dans la pépiniere , afin de juger les fleurs avant de les transplanter dans le jardin ; mais si on se détermine à prendre ce parti, il faut leur don- ner plus de distance entr’elles , sans quoi elles n’auroient pas assez d'espace pour croître. Cependant jai toujours préféré de les enlever dès le premier automne , parce qu’elles reprennent plus sûrement que si elles ctoient plus vieilles ; et si les semences ont été recueil- lies avec soin , ik n’y en aura pas une sur dix qui se trouvera simple ou de mauvaise couleur, 96 ALC ALCEE, Voyez ALCEA, Malva Alcea. - ALCHEMILLA. Mantelet des Dames , Pied de Lion. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant , et formé d’une seule euille étendue , ouverte aux bords, et découpée en huit segmens: la fleur est apctale, et porte un germe ovale , qui, placé dans le centre du calice, soutient un long style couronné d’un stigmat globulaire : elle a quatre étamines ¢rigées , po- sées sur le bord du calice, et cou- ronnées de sommets ronds ; le germe se change ensuite en une semence simple et comprimce. LiNNÉE range ce genre dans la premiere section de sa quatorzieme classe de plantes, intitulée : Te- trandria Monogynia , les fleurs ayant quatre ¢tamines et un style. Les especes sont: 1°. Alchemilla vulgaris, foliis lobatis serratis | segmentis invo- lucro acutis ; Le Mantelet des Dames commun. €. B. P. 319; Pied de Lion. 2°. Alchemilla hybrida , foliis Wobatis sericeis , acuté serratis ; seg- mentis involucro subrotundis ; Le petit Mantelet des Dames argenté, à feuilles à lobes garnis de poils, et soies à dents aigues , avec des segmens aux enveloppes découpés en ronds. REC Alchemilla Alpina pubescens mia nor. Tourn. Inst. R. H. 508. 3°. Alchemilla Alpina , foliis digitatis serratis. Flor. Lapp. 61 $ Mantelet des Dames argenté à feuilles scices et en forme de main. - Alchemilla perennis incana ar- gentea y sive sericea satinum pro=. vocans. Mor. Hist. 2. P. 195. Tormentilla Alpina, foliis seri- ceis. Bauh. Pin. 326. 4°. Alchemilla , pentaphylla , foliis quinatis multifidis glabris. Lin. Sp. Pl. 123; Mantelet des Dames uni, à cing feuilles, et dé- coupé en plusieurs segmens. Alchemilla Alpina pentaphyllea minima , lobis fimbriatis. Bocc. Muse. 1. P. 28. Vulgaris. La premiere espece, quoique commune dans les prairies humides de plusieurs parties d’An- gleterre , est néanmoins assez rare dans les environs de Londres : les racines , composées de plusieurs fibres épaisses , s’étendent forte- ment quand elles sont placées dans un sol convenable ; ses feuilles qui sortent immédiatement de la racine, portées par de longs petioles, sont rondes , festonnées aux bords en sept ou huit lobes, et a-peu-prés de la forme d’un Mantelet de Dame festonné , ce qui lui en a fait donner le nom: ses tiges de fleurs s’élevent entre les feuilles à un pied environ de hauteur, se divisent en plusieurs branches, et sont ‘ ALC sont garnies à chaque nœud d’une petite feuille de la même forme que celles du bas: .ses fleurs sont composées d’un calice herbace , dans le centre duquel est placé un style , accompagné de quatre éta- mines couronnées de sommets jau- nes ; de sorte que la seule beauté de cette plante consiste dans ses feuilles , dont on fait usage en mé- decine : elles sont regardées com- me yulnéraires , astringentes , se- catives et propres à arrèter les flux de sang internes. Hybrida. La seconde espece , beaucoup plus petite que la_ pre- wiere , a des feuilles plus blanches et soyeuses ; ses tiges de fleurs sont moins garnies de branches , et les fleurs-ne sont pas produites en si, grosses grappes ; leur calice est plus large, et les segmens plus obtus que dans l’espece précé- dente. Alpina. La troisieme croît par- ticulierement sur les montagnes des provinces d’York , Wermorsland, Cumberland, et en général dans tous les lieux humides et maréca- geux : elle se trouve aussi en Suede, dans le Danemarck, sur les Alpes, et dans les autres parties froides de PEurope ; on ne l’admet dans les jardins que pour la variété : ses feuilles sont fort blanches, profon- dément découpées en cinq parties, et en forme de main : ses tiges de fleurs ne s’élevent gueres qu’a six Tome I, ALE 97 pouces de hauteur, et n'ont pas plus d’apparence que celles des autres especes. Pentaphylla. La quatrieme ne se trouvant qu’em Suède , dans le Lapland, et dans d’autres pays froids , n’est connue ici que dans les jardins de quelques curieux. Culture. Toutes ces plantes ont des racines vivaces et des tiges an= nuelles , qui périssent en automne: on peut les multiplier en divisant leurs racines pendant cette derniere saison, afin qu’elles soient bien établies, dans la terre avant le hale du printems : si elles ne sont pas placées dans un sol humide et à une situation ombrée, elles ne pro- fiteront pas dans les parties méri= dionales de lAngleterre. Lors qu'on veut les multiplier par se- mences , on doit les confier à la terre en automne , parce qu’en dif- férant cette opération jusqu’au prin-, tems, elles paroitroient rarement dans la même année ; on les répand sur une plate bande humide et ombrée ; et lorsque les plantes poussent , elles n’exigent d’autres soins que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. ALETRIS. Espece d’Aloës. Caracteres. La fleur privée de calice, a un pétale persistant, ovale , et découpé en six segmens a ses bords, six étamines en forme’ d’alêne , de la longueur de Ia. N 58 ALE corolle, insérées dans les segmens , et couronnées par des sommets oblongs et érigés: le germe est ovale, et soutient un style d’une longueur égale à celle des éta- mines , en forme d’alêne, et sur- monté d’un stigmat divisé en trois parties ; le germe se change ensuite en une capsule ovale, triangulaire, et à trois cellules remplies de se- mences angulaires. Ce genre de plante est de la premiere section de la sixieme classe de LiNNÉE , dont les fleurs ont six étamines et un style. Les especes sont : 1°. Aletris farinosa , acaulis , foliis lanceolatis membranaceis , floribus alternis. Lin. Sp. 456 ; Aletris sans tige , a feuilles en fofme de lance et membraneuses, avec des fleurs alternes. Hyacinthus ‘caule nudo , foliis lingui, formibus , acuminatis-denta- tis. Flor. Virg. 38. : 2°. Aletris Capensis , acaulis , foliis lanceolatis undulatis , spicä ovatä , floribus nutantibus. Lin. Sp. Plant. 456 ; Aletris sans tige, à feuilles ondées et en forme de lance , avec un épi ovale , et des fleurs renversces. 3°. Aletris acaulis , foliis lanceolatis carnosis , floribus geminatis. Lin. Sp. Plant. 456; Aletris sans tige, à feuilles charnues et en forme de lance, avec des fleurs placées par pare. hyacinthoides , ALE Ù Aloe hyacinthoides floribus ses= silibus horizontalibus , infundibuli formibus ,aqualibus limbo revolutis. Sp. Pl. 3:27. Katu-Kapel. Rheed. Mal. 83. T. 42. 4°. Aletris Zeylanica , acaulis foliis lanceolatis planis erectis ra- dicalibus ; Aletris sans tige et unie y a feuilles en forme de lance, en- tieres , érigées et sortant de la ra- cine. Aloe Zeylanica pumila , foliis variegatis. Comm. Hort. 2. P. 11. Les 5°. Aletris fragrans , caules~ cens , foliis lanceolatis amplexicau- libus ; Aletris à tige , avec des feuilles en forme de lance et am- _plexicaules. Aloe Africana arborescens y flo= ribus albis fragrantissimis. Hort. Anst. 20D. 4. Farinosa. La premiere espece croît naturellement dans l'Améri- quelSeptentrionale: sa racine , bul- beuse , produit plusieurs feuilles en forme de lance, et une tige nue , qui soutient un épi de fleurs d’un blanc jaunatre , et placées al- ternativement ; ces fleurs paroissent en Juin, et sont rarement suivies de semences en Angleterre. Cette plante est assez dure, et peut résister aux froids de l’hiver, si dans cette saison elle est cou- verte d'un simple vitrage ; mais comme ses semences ne murissent ALE point ici , et que ses racines sé multiplient lentement , elle est a présent fort rare en Angleterre. Capensis. La seconde qui croit sans culture dans les terres du Cap de Bonne-Espérance, est une plante basse , qui ne s’éleve pas à plus d’un pied de hauteur: ses feuilles sont ondées et en forme de lance ; ses pédoncules sortent immédiate- ment de la racine , et soutiennent plusieurs fleurs blanches renver- sées , et à-peu-près semblables pour la forme à celles de la Ja- cinthe. Les racines de cette espece étant trop tendres pour profiter en plein air dans ce pays, elles doivent être plantées dans des pots remplis de terre légere , afin de pouvoir les mettre à l’abri des injures de Vhi- ver: ainsi, dès que les premiers frimats du mois d'Octobre com- mencent a se faire sentir , il faut retirer les pots dans la caisse de vitrage, et les arroser légerement pendant l’hiver : en Mai, on les place dehors dans une situation abritée, en observant de les arroser fréquemment dans les tems chauds. Cette plante, ainsi que la précé- dente , ne perfectionnant pas ses semences ici, et ses, racines pro- duisant peu de rejettons , elle est assez rare en Angleterre. Hyacinthoïdes. La troisieme , qui, depuis long-tems, est con- servée dans les jardins Anglois , ALE 99 sous le nom d’Aloés de Guinée a a, comme l’Iris glayeul, des ra- cines charnues , qai s’étendent au loin, lorsque le lieu où elles sont placées leur permet de le faire; ses feuilles fermes , ondées , et sans petiole , ont près d’un pied et demi de longueur, et sortent sim- ples de la racine sur laquelle elles s’élevent immédiatement, ainsi que les pédoncules de fleurs qui ont souvent un pied et demi de hau- teur, lorsque les racines sont for- tes; ils sont garnis dans presque toute leur longueur de fleurs d’un blanc net , de la même forme que celles des Jacinthes , avec des bords découpés en six segmens réfléchis. Elles conservent rarement leur beauté plus de deux ou trois jours, et ne sont jamais suivies de semen- ces en Angleterre. Zeylanica. La quatrieme espece est aussi cominune que la précé- dente , dans les jardins où l’on a tout ce qui est nécessaire pour la conservation des plantes exotiques : elle est pourvue de racines char- nues et rempantes , qui multiplient fortement. La plante entiere s’éleye au plus à six pouces de hauteur ; mais comme je n’en ai jamais vu la fleur , je ne puis en donner au- cune description, et je n'en rap- porte à ce qu’en dit LINNÉE ; quoi- que je sois persuadé qu'il ne la jamais vu fleurir lui-même. Je suis cependant portéà croire que celle-ci, N ij 100 A GE qu'on a toujours connue sous le nom d’Aloes de Zeylan , n’est qu’une variété de la troisieme es- pece (1). dE Fragrans. La cinquieme croît avec une tige herbacée à la hau- teur de huit à dix pieds , ayant plusieurs nœuds, et étant ornée , vers son sommet , d’une touffe de feuilles minces d’un verd foncé, en forme de lance , réfléchies à leur extrémité , et embrassant la tige de Jeur base. Les pédoncules qui s’é- Jevent du centre de la tête jusqu’à la hauteur de deux pieds , et s’é- tendent au-dehors de chaque côté, sont fortement garnis de fleurs blanches , semblables à-peu-près à celles de la troisieme espece ; elles ne s'ouvrent que dans la soi- rée et répandent alors le parfum le plus agréable ; elles se referment dans la matinée , et sont d’une courte durée : ces fleurs sont quel- quefois suivies de semences , dont je n’ai jamais pu obtenir aucunes plantes , malgré qu’elles eussent Papparence d’être bonnes ; mais on multiplie cette plante très-aisé- ment par les têtes des cotés qui poussent après la fleur. Culture. Les trois dernieres es- peces sont trop tendres pour sub- sister pendant Vhiver dans ce pays, sans le secours d’une serre chaude. RS ee (1) Cette plante fleurit annuellement dans les jardins de Lorry, pres de Metz. ALE La troisieme et la cinquieme né produisent point de fleurs , a moins qu'elles ne soient plongées dans la couche de tan; par ce moyen elles feront plus de progrès dans une année , que les autres en trois ou quatre. Les feuilles seront aussi plus larges, et la plange entiere beaucoup plus forte : on pourroit également les conserver dans la serre chaude seche , mais elles ny feroient que peu de progrès. La troisieme fleurit quelquefois dans une serre chaude seche ; mais ses tiges de fleurs sont foibles et ne produisent que la moitié autant de fleurs que si elle avoit été mise dans le tan. La cinquieme n’a pas encore.fleuri ici, tout le tems qu’on Pa gardée dans la serre chaude seche. Les troisieme et quatrieme es- peces se multiplient considérable- ment par leurs racines rempantes, d’où s’elevent plusieurs têtes qu'on peut en détacher dans le mois de Juin, avec lattention de les tenir dans la serre chaude pendant envi- ron quinze jours, jusqu'à ce que les parties blessées soient entière- ment guéries ; après quoi on les plante dans de petits pots remplis dune terre légere et sablonneuse, qu'on plonge ensuite dans une cou- che de tan de chaleur modérée, et on les arrose un peu pour leur faire pousser de bonnes racines ; en- suite on les traite comme les autres plantes tendres et succulentes, en ALI observant de ne jamais les exposer dehors en été. Les têtes de la cinquieme es- pece, lorsqu'elles sont séparces des tiges, doivent être gardées dans la serre chaude pendant une semaine gour les sècher ; ensuite on les plante dans des pots, et on les traite comme les autres. ” ALIBOUTIER. Voyez Stv- FAX. ALISIER. Voyez CRATÆGUS. ALKEKENGE, ou LE COQUE- RET. Voyez PHYSALIS. ALLEE. Les Allées se font avec du gra- vier, du sable, ou du gazon : ces trois especes sont les plus com- munes en Angleterre; mais quand on ne peut se procurer ni gravier, ni sable, on les couvre de houille pulvérisée, de cendres de charbon de mer, et quelquefois de briques pilées ; cependant: on ne se sert gueres de ces matieres, quand on peut avoir du gravier ou du sable: si les cendres de charbon de mer sont communes, on les préfere à la houille, ou aux briques pulvé- risées, parce que ces cendres ont la propriété de se durcir fortement, et de ne point s’attacher aux pieds pendant les gelées ; malgré leur couleur noire qui les fait rejetter des jardins , je crois cette matiere préférable à toute autre pour les À E Æ TOI Allées des lieux déserts. Je vais donner les avis nécessaires pout faire les différentes especes d’Al- lées , et je commence par celles de gravier. Quand les Allées d'un jardin sont tracées, il faut, pour leur don- ner un bon fond, en enlever la terre à une certaine profondeur, et la remplacer par des décombres, ou du gros gravier, des pierres dures, où par quelques autres matériaux pareils, qui empécheront les mau- vaises herbes et-les vers de percer le gravier. On étend sur ce fond, qui doit avoir dix pouces ou un pied d’épais- seur, six ou huit pouces de gravier fin, sans être criblé : on dépose ce gravier en tas.ronds, afin que les grosses pierres puissent glisser au bas; et en y passant de tems en tems le râteau, on le rend assez fin. Après avoir mis cette épaisseur de sable ou de gravier, on nivelle exactement les Allces avec le rà- teau, sans laisser ni trous, ni ri- golles; on tirera à soi la plus grande partie des pieïres, et on les re- poussera une seconde fois avant de les enterrer, comme font ordinai- rement les Jardiniers: ce qui ren- dra‘les Allées bien plus dures, et les piettes' un peu grosses contri- bueront beaucoup à leur solidité. On doit éviter de donner trop de pente aux Allées sur les côtés, 102 À E L parce que cet arrondissement di- minue en apparence leur longueur et nuit à leur beauté. On donne communément un pouce d’élévation à une Allée de cinq pieds de largeur : suivant cette proportion, une Allée de vingt pieds aura quatre pouces de con- vexité dans le milieu, et celle de vingt-cinq pieds en aura cinq. Quand une Allée a été ainsi dressée, et qu’elle a été bien bat- tue et nivelée, on passe le rouleau dessus en longueur et largeur.: ce- lui qui fait cet ouvrage doit avoir des souliers à talons plats, pour ne point faire de trous qu’il seroit très- difficile de remplir ou d’effacer avec le rouleau. Pour durcir les Allées de gra- vier, il est nécessaire d’y passer le rouleau deux ou trois fois pendant qu'il pleut, c’est-à-dire, quand il tombe assez d’eau pour inonder PAllée : cette manœuvre lie en- semble le gravier; de maniere qu’é- tant desséché, les Allées acquer- ront la dureté des terrasses. Les graviers de terres ferrugi- neuses sont regardes comme les meilleurs, et comme ceux qui se lient le plus fortement : le gravier mêlé avec un peu de terre forte et simple, fait une matiere qui s’at- tache aux souliers dans les tems chauds et pluvieux, mais qui de- vient dure par la sècheresse. Quand il y a trop de sable dans le gravier, “ A LL il faut y mêler de la terre forte: lorsque ces deux substances se trou vent mélangées exactement et dans de Justes propertions, elles forment un mastic qui acquiert la dureté des rochers, et donne beaucoup plus de facilité pour la marche que le gravier seul. Le gravier le plus propre à for- mer des Allées, est celui dans le- quel il y a beaucoup de cailloux unis, comme on le trouve dans les cantons de bruyere; lequel étant mêlé en proportion convenable de terre forte, se lie étroitement, n’est endommagé ni par la pluie, ni par la sècheresse, et ne se détache pas aisément par le frottement des pieds, à cause du poli des cailloux; ce qui “arrive toujours lorsqu'on s’est servi de pierres rudes etangulaires. D’ail- leurs ces pierrailles à surface iné- gale, au-lieu de s’enfoncer sous le poids du rouleau, se relevent au contraire, et font un effet désa- gréable, qu’on évite en.employant des cailloux unis. Les Allées de gravier ne sont pas seulement nécessaires auprès de Vhabitation; il faut encore en pratiquer une qui fasse le tour du jardin, parce que ces sortes d’Al- lées, en se desséchant tout de suite apres la pluie, sont plus propres pour y marcher en tout tems : on doit cependant éviter de les mul- tiplier trop. Celle qui est la plus voisine de Vhabitation doit ètre ALL large, magnifique , proportionnée à la grandeur du chateau et du jar- din, parallele à Pédifice, élevée de maniere à former une terrasse d’une longueur égale à la largeur du jar- din, et assez prolongée de chaque côté pour établir une communica- tion avec les Allées collatérales , sans qu’on soit obl'gé de marcher sur le gazon, et pour qu’on puisse aller par tout le jardin dans des Allées seches. Rien n’est plus ridicule et plus désagréable qu’une Allée de gra- vier, qui mene à la façade d’un château , entre-coupée par le ga- zon, comme on le remarque fré- quemment dans de petites cours faites par des personnes de mauvais gout. Les Allées de gazon étoient au- trefois très à la mode dans les jar- dins, et regardées comme un or- nement nécessaire ; mais, depuis quelques années, les connoisseurs et habiles gens les ont proscrites totalement et avec justice ; car ces petites Allées de gazon, loin d’or- ner les jardins, faisoient au con- traire un mauvais effet, étoient or- dinairement mal-saines et trop hu- mides ‘pour les personnes d’une santé délicate ; et quand elles se trouvoient placées dans un lieu trop fréquenté, elles devenoient nues et désagréables à la vue. En effet, les Allées sont faites pour établir ane libre communication entre AL A 103 toutes les parties d’un jardin, et pour servir de promenades dans toutes les saisons de l’année et dans tous les tems : mais les Allées de gazon ne remplissent point cet ob- jet ; la moindre pluie les rend hu- mides, et l’on ne peut les fréquen- ter pendant un tems considérable : elles sont ensuite impraticables par les rosées du matin et du soir; et a moins que ’herbe, comme celle des dunes, n’en soit trés- fine et très-courte , il est fort incommode de marcher dessus : d’ailleurs, si la terre est assez seche pour que Pherbe qui la couvre puisse être foulée sans inconvénient, les pieces de verdure conviennent mieux à cet usage, que les Allées étudices de gazon, si fort recherchées dans ce siecle. Après avoir donné des règles nécessaires pour construire les Al- lées de gravier, je passe aux Allées de sable, telles qu’on les pratique aujourd’hui dans les jardins, et qu’on préfere aux premieres, parce qu’elles sont moins dispendieuses, et que leur entretien exige moins de soins que celles de gravier, Dans les grands jardins irréguliers, . qui sont à présent fort en vogue, les Allées forment un article im- portant : la plupart de celles qu’on y pratique, étant très-irrégulieres, il seroit difficile de les entretenir belles, sur-tout dans les endroits fort ombragés, si elles étoient faites en 104 ALL gravier. Pendant les grandes pluies, les gouttieres des arbres y feroient des trous, et les gateroient conti- nuellement:maissiles Allées de gra- vier ne sont point propres à cette es- pece de jardins, celles de gazon y conviennentencore moins; car, siel- lestraversentdes lieux fortombragés, on n’y peut marcher qu'avec peine dans'le beau tems, et elles devien- nent impraticables après les pluies, et conservent très-long-tems leur humidité. D'ailleurs, Pair ne cir- culant point aisément dans ces sortes de positions, Vherbe y devient mince et fine, et l’égoût continuel des arbres la détruit peu-a-peu 5 de sorte qu'il vaut beaucoup mieux faire ces Allées en sable, pour les rendre seches etsaines. Lorsqu’elles sont couvertes de mousse, et que les mauvaises herbes commencent à y pousser, on les nettoie par un tems sec avec la houe hollandoise, et Pon y passe le rateau pour en- lever et la mousse et les herbes; au moyen de quoi elles paroitront toujours comme si elles étoient nouvellement faites. Suivant la nou- velle maniere d’arranger les jar- dins, les Allées traversent les bois et les plantations; et afin que Pon puisse trouver de l'ombre à midi en se promenant, ON les fait serpenter et tourner autant que le terrein le permet, en laissant une épaisseur de bois suffisante entre les Allces pour les rendre secretes, et pour ALE que céux qui se promenent dans une partie, ne soient pas apperçus par d’autres: quand ces Allées sont tractes avec art , elles décrivent une infinité de tours et de détours, et peuvent parcourir plusieurs milles dans un très-petit jardin ; mais il faut que ces détours soient aussi naturels qu’il est possible , et ne paroissent pas trop être l’ouvrage de Part. Le largeur de ces Allées doit être proportionnce à l’étendue du terrein : dans un grand espace ; elles peuvent avoir douze ou qua- torze pieds de largeur, cing ou six pieds suffisent dans des petits. jardins. Il y a des personnes qui font leurs Allées bien plus larges , mais alors comme on doit y étre a Vombre, il est nécessaire d’y plan- ter sur leurs bords des arbres, quis quelques années apres qu'ils ne se- ront plus jeunes, en procureront : je pense donc que la largeur donnée ci-dessus , sera regardée comme la meilleure, surtout si on veut faire serpenter les Allées autant queleter- rein le permettra, parce que les tours doivent être proportionnés dans leur longueur à la largeur, sans quoi elles ne servient pas secrettes. D'ailleurs comme il est à propos de border ces Allées, de Rofiers , de Chevrefeuilles , d’Eglantiers, et de plusieurs autres arbrisseaux à fleurs , il faut nécessairement que les grands arbres soient plantés au Sie LD au moins à cing ou six pieds de l'Allée. Mais comme je me propose d'indiquer ailleurs une’ méthode particuliere pour planter les lieux solitaires , et les distribuer de ma- niere qu'ils ressemblent, autant qu’il est possible, à un bois naturel , je n'insisterai pas davantage sur cet article ; je me contenterai seulement de donner quelques instructions générales pour faire des Allces en sable. Après avoir tracé les Allées, on enleve la terre qu’on jette dans les quarreaux, et on les creuse plus ou moins profondément, suivant que le sol est plus sec ou plus humide. Dans les lieux secs, comme les Allées n’ont pas besoin d’être fort élevées, cinq ou six pouces d’ex- cavation sufhront, mais dans unter- rein humide , il ne faut pas creuser plus de deux pouces, afin que par Paddition de la même quantité de sable, les Allces soient suffisam- ment élevées pour que l’eau des pluies puisse s’écouler librement dans les quarreaux, et qu’elles soient, par ce moyen, saines et seches. Après avoir enlevé la terre du fond des Allées, on les remplit de décombres, de gros gravier, ou de quelqu’autre matiere sem- blable, a la hauteur de quatre, cing, ou six pouces, que l’on com- prime le plus qu'il est possible , pour empêcher les vers de la tra- yerser; on les recouvre ensuite d’un Tome I, ALL Tos litde sable detrois ou quatre pouces; et après lavoir bien battu , on passe: le. rateau dessus , pour niveler la ‘surface, en observant d’arrondir un peu l’Allée dans le milieu, afin de favoriser Pécoulement des eaux. Il nest pas nécessaire d’apporter beaucoup de précision dans ce travail, parce que tout le jardin devant avoir un air très-naturel , il faut que les Allées y participent aussi, et il sufhit que l’eau y glisse librement. . On se sert pour ces Allées de sable liant, sans quoi dans les tems secs il glisseroit sous les pieds, et rendroit la promenade incom- mode; d’ailleurs sans cela les vents un peu forts l’emporteroient et se répandroient dans les quarreaux. Il faudra passer le, rouleau sur les Allées deux ou trois fois, apres les avoir achevées, pour les serrer et les rendres fermes et solides. Si le sable est trop argilleux, il sera sujet aux mêmes inconvéniens que le mouvant, il s’attachera au talon après la pluie; ainsi toutes les fois qu'on peut s’en procurer -d’une nature moyenne, il faut le pré- férer. Dans les pays où le sable est très-rare , on peut couvrir les Allces avec des coquilles de mer bien broyées et réduites en poudre ; elles se lieront fortement, pourvu qu'on passe le rouleau dessus de téms en tems: et dans le cas où O ALL Ponne peut pointavoir de coquilles, ‘on se sert de cendres de charbon de mer, ou de toute autre chose 106 semblable : tout ce qui pourra se * lier et se sécher aisément, convien- dra pour cet effet : si enfin on ne peut se procurer une grande quan- tité d’aucun de ces matériaux , on mettra plus de décombres au fond des Allées, on en étendra même un lit au-dessus; car par-tout il est possible de trouver assez de dé- combres et de.gros gravier. ‘ALLELUIA. Voyez OxaLis. ALLIAIRE, oz VIOLETTE DES DAMES A ODEUR D’AIL ; voyez Erystmum ALLIARIA. ALLIAIRE. Fr. ALLIARIA. Lat. Voyez HEsPeris. ALLIUM. De Wado, éviter ou fuir, parce que plusieurs évitent son odeur. AIL. Caracteres. Les fleurs sont ren- fermées dans une spathe ordinaire qui se desseche : la corolle est composée de six petales oblongs , érigés et Concaves : la fleur a six étamines en forme d’aléne, éten- dues, de la longueur des petales , et couronnes de sommets oblongs : le germe est court, triangulaire, situé dans le centre, et soutient un style simple surmonté d’un stigmat aigu : ce germe devient ensuite une capsule obtuse, triangulaire, folio umbellifero , mn ALL s’ouvrant en trois parties, et à trois cellules, remplies de semences rondes. Les especes sont: 1°. Allium caule plani-folio bulbifero , bulbo compo- széo. |, sativum , staminibus tricuspidatis. Hort. Ups. 76; Ail commun cul- tive. Allium sativum. C. B. P. 2°. Allium. scorodoprasum y caule plani-folio bulbifero , foliis crenulatis vaginis ancipitibus y staminibus tricuspidatis. Hort. Ups. 77 3 La Roccambole. Allium sativum alterum , sive Allioprasum , caulis summo circum- voluto. C. B. P. 73. Porrum radice laterali cordaté solidä , pedunculo revoluto ; capite bulbifero. Hort. Cliff. 136. 3°. Allium Ursinum , scapo nudo semicylindrico , foliis lanceo- latis petiolatis , umbellä fastigiatä. Lin. Sp. Pl. 300 ; Ail sauvage à larges feuilles. Allium sylvestre lati-folium. C. BES: 4°. Allium, lineare , caule plani- umbella glo- bosä , staminibus tricuspidatis , corollä dupl0 longioribus. Lin. Sp. Plant. 294 ; Ail à grosses têtes rondes des ifles de Holm. Allium Holmense sphærico capire, Raï. Lin. 370. Porrum caule tereti folioso , fo- liis linearibus planis , umbella glo- ALL Zosé*, staminibus corolla longiori- bus. Gmal. Sibir. 5°. Allium Moly , scapo nudo subcylindrico , foliis lanceolatis ses- silibus , umbella fastigiata. Hort. Ups. 76; Ail Moly jaune. Allium lati-foliumluteum. Tour. Inst. 384; Le Moly. j 6°. Allium magicum , caule plani-folio umbellifero , bulbifero ; staminibus simpdicibus. Lin. Sp. Plant. 296 ; Grand Ail à larges feuilles, avec des fleurs- de-lys. Allium lati-folium Lilio-florum. TJ. 384. Moly Indicum flore purpureo. Svert. Fl. 61. Caucason. Lob. Ic. 262. 7°. Allium , obliquum caule plani-folio umbellifero, staminibus fili-formibus , flore tripld longio- ribus , foliis obliquis. Lin. Sp. Pl. 296; Ail en ombelle, avec des feuilles unies, des étamines minces trois fois plus longues que Ja fleur, et des feuilles obliques. Allium radice tunicat& , foliis ramulo planis linearibus caulinis , capitulo umbellato. Flor, Siber. 1. P. 49. 8°. Allium ramosum , caule sub- plani-folio umbellifero , staminibus subulatis longioribus , umbella glo- bosä, foliis linearibus subconvexis. Lin. Sp. Pl. 296; Ail en ombelle avec une tige à moitié nue, ter- mince par une ombelle de longues étamines en forme daléne , des ALL 107 ombelles globulaires , des feuilles étroites et presque convexes. 9% Allium roselim, scapo nudo umbellifero , : pédicellis brevibus , petalis ovalibus ,staminibus bre- viffimis , folits linearibus. Linn. Sp. 432 ; Ailatige nue et om- belle, avec de courts pédoncules, des pétales ovales , des étamines fort courtes, et des feuilles lis néaires. Allium sylvestre ; sive Moly minus » roseo amplo flore. Magnol. airs 10°. Allium arenarium , caule plani-folio , vaginis teretibus , spas tha muticé , staminibus tricuspi- datis. St. Jean: 227 3) Au portant bulbes, a feuilles unies , avec une spathe cylindrique et des étamines à trois pointes. Porrum plani-folium , stamini- bus alternée trifidis , umbellä bul- biferd. Rupp. Hall, 154. T. 2. Eve: 11°. Allium carinatum, caule plani-folio bulbifero , staminibus subulatis. Lin. Sp. Plant. 297 ; Ail portant bulbes , avec des feuil- les unies et des étamines en forme daléne. Allium montanum bicorne an gusti-folium , flore dilaté purpu- rascente. C. B. P. 74. Ampeloprasum proliferum. Lob. Tes 166: 12°. Allium sphæro cephaton, caule tereti umbellifero , foliis semé O ij ALD teretibus , staminibus tricuspidatis , 108 corollä longioribus. Lin. Sp. 4263 ‘Ail portant bulbes, avec une tige cylindrique, des feuilles à moitié cylindriques, et des étamines à trois pointes plus longues que la corolle. Allium .sive Moly montanum , purpureo flore. Clus. Hist. 2. P. 295. Allii genus forté scorodoprasum alterum. Bauh. Hist. 2. P. 564. 13°. Allium flavum , caule te- reti- folio umbellifero , floribus pendulis, petalis ovaris ; stamini- bus corolla longioribus. Lin. Sp. 428 ; Ail en ombelle , avec des feuilles en ombelle, une tige cy- lindrique , des fleurs penchces, des pétales ovales , et des étamines plus lorgies que la corolle. Allium montanum bicorne flore pallido. C. B. P. 75. 14°. Allium senescens ; scapo nudo ancipiti , foliis linearibus subcus convexis lavibus | umbella subrotundä , staminibus subulatis. Hores. Upsii9g:3: 4 plus grand Ail de montagne à feuilles de Narcisse. Allium montanum, foliis Nar- cissi, majus. C. B. Po 75. 15°. Allium angulosum , scapo nudo ancipiti, foltis linearibus ca- naliculatis umbellé fastigiatä. Hort. Ups. 793 Ailà tige nue, avec des feuilles étroites, creuses, angulaires en- subtus subangulatis , ALL dessous, et une ombelle en pointe. Cepa scapo nudo subangulato farcto , foliis linearibus subtüs an- gulosis 5 staminibus corolla brevio- ribus. Gmel. Sibir. 1. p. 58.t. 14e fe Bis Allium montanum , foliis Nar- cissi, minus. CB. P: 75. 16°. Allium subhirsutum , caule plani-folio umbellifero , foliis in- ferioribys hirsutis , staminibus su- bulatis. Lin. Sp. Plant. 295 ; Ail en ombelle , dont les feuilles du bas sont velues , et les étamines en forme @aléne , ordinairement ap- pelé Dioscoridis Moly. Moly angusti-foliumumbellatum. Cr Bakighs 17°. Allium victoriale , um- bella rotunda , staminibus lanceo- latis | foliis ellipticis. Lin. Mat. Med. 163 ; Ail en ombeile ronde, avec des étamines en forme de lance , plus longues que les co- rolles , et des feuilles elliptiques. Allium montanum lari-folium maculatum. C* B. P. 745 Espece de nard. 18°. Allium descendens caule subtereti folio umbellifero , pe- dunculis exterioribus breviorilus , staminibus triscupidatis. Lin. Sp. 427 ; Ail en ombelle , avec des feuilles a demi-cylindriques et des étamines à trois pointes. Allium sive Moly lati-folium , capite sphærico , flore purpureos Rudb, ‘ ALL 19°. Allium Canadense y scapo nudo tereti , foliis linearibus , ca- pitule bulbifero. Kalm. It. 3 ; Ail du Canada , à tige nue et cylindri- que , avec des feuilles linéaires , et des têtes portant bulbes. Allium bulbiferum V irginianum. Boerh. Ind. Alt. 2. 146. 20°. Allium triquetrum , scapo nudo , foliis triquetris , staminibus simplicibus. Lin. Sp. 431 3 Aila tige nue , avec des feuilles trian- gulaires, et des étamines minces. Moly parvum , caule triangulo. C:Be-P.}75. Nous ne mettrons pas sous ce genre les Cepa et Porrum, comme Pa fait LINNÉE, de peur de trop adopter son systême, et rendre cet ouvrage moins intelligible aux Jar- diniers praticiens, et autres per- sonnes qui s’occupent de la culture du jardin potager : comme la plus part d’entreux ne connoissent pointla Botanique, ilsne pourroient pas avoir recours à ces articles aussi aisément : ainsi nous laisserons le détail et la culture de /’Echalorte, et du Porreau sous leurs anciens utres. Sativum. Scorodoprasum. Les deux premieres especes peuvent se multiplier, en plantant leurs jeunes rejettons ou bulbes, au printems dans des planches, à quatre ou cing pouces de distance : onasoin de les rrasser de toutes mauvaises herbes ; et vers le com- ALL 109. mencement de Juin on forme un nœud des feuilles de la premiere , pour empéclfér les plantes de pous- ser leurs tiges, de monter en graines, et forcer par ce moyen les bulbes à grossir. Au milieu de Juillet, lorsque leurs feuilles commencent à se fanner , et à sécher, on les tire de terre, on,les suspend dans un lieu sec, afin de les garantir de la pourriture , et on les conserve pour s’en servir l’hiver aux usages de la cuisine. Les racines de la seconde espece peuvent rester dans la terre, jusqu’à ce que leurs feuilles soient détruites 5 alors on enleve les bulbes pour les sécher, et les conserver jusqu’à ce qu’on veuille en faire usage: mais on peut en même tems replanter quelques rejettons pour l’année suivante, parce que cette espece doit absolument être mise en terre en automne, et dans un terrein sec, si l’on veut que les bulbes grossissent fortement. Urfinum. La troisieme qu’on estimoit plus autrefois qu’on ne le fait à présent, mest plus gueres cultivée dans les jardins ; mais comme elle nait naturellement dans les lieux humides et ombrés de plusieurs parties de Angleterre , on peut la multiplier facilement en plantant ses racines dans une platebande humide , et à l’ombre dans presque toutes les saisons de lPannée, quoique le meilleur tems 110 Ae 8 pour cette opération soit en Juillet, lorsque les feuilles sont flétries. Lineare. La quatri@fhe est origi- naire des ifles de Holm, d’où elle a été tranférée dans plusieurs jardins: on la conserve plus pour la variété que pour son usage. Carinatum. Flavum. Quoique les onzieme et trezieme especes croissent spontanément dans les _ parties septentrionales de l’Angle- terre; les Botanistes les conservent cependant dans leurs jardins : elles sont dures, et peuvent être enlevées de terre dans le mois d’ Aout, lorsque leurs feuilles commencent à se flétrir : elles profitent dans presque tous les sols, et dans toutes les situations. Moly. La cinquieme étoit autre- fois cultivée pour la beauté de ses fleurs jaunes ; mais son odeur forte d’ail l’a fait rejetter des jardins. Magicum. La sixieme, que plu- sieurs personnés admettoient dans leurs jardins, en a été également rejettée à cause de sa mauvaise odeur. Roseum. Sphærocephalum. Les Douzieme et neuvieme especes, sont reçues dans les jardins. Obliquum. Ramosum. Arena- rium. Les septieme, huitieme et dixieme especes , croissent sans culture en Tartarie et dans la Si- bérie, d’où leurs semences ont été envoyées à Pétersbourg, et de-là dans quelques jardins botaniques , A LL où on ne les conserve que pour la variété. Senescens. Angulosum. Subhir- sutum. Les quatorzieme , quin- ziemce et seizieme especes, qu’on avoit autrefois introduites dans les jardins pour la singularité de leurs fleurs, en ont été bannies depuis quelques années , pour faire place aux meilleures especes : la seizieme se multiplie si considérablement par ses rejettons, qu'il est difficile de la détruire, quand elle a été quelque tems dans un lieu : elle produit de larges ombelles de fleurs blanches , qui croissentsur des tiges de dix pouces de hauteur, et paroïs= sent en Avril et en Mai. aud Canadense. Ladix-neuvieme qui a été apportée de la Virginie, n’est conservée dans les jardins botani- ques que pour la variété, car elle n’a pas de grandes beautés : elle est fort dure, et profite tres-bien en plein air : on la multiplie par ses bulbes, qui sont produites en abondance sur le sommet des tiges. Culture. Toutes ces plantes sont fort dures et réussissent dans pres- que tous les sols, et dans toutes les situations : on les multiplie aisement par leurs racines, ou par des se- mences : on plante ces racines en automne, afin qu’elles soient bien établies dans la terre pour le prin- tems, et qu’elles. fleurissent mieux en été; et on répand leurs semences sur une platebande de terre com- ALN mune, soit au printems, soit en automne aussitétaprès leur maturité. Cette opération étant faite, elles n’exigent plus d’autre soin, que d’être débarrassées des mauvaises herbes qui croissent aux environs; et dès l’automne suivant, on peut les transplanter à demeure dans les platebandes. . La plus grande partie de ces especes, fleurit en Mai, en Juin et en Juillet. Le Moly jaune, qui s’éleve à un pied environ de hauteur, pro- duit une fleur assez belle, et mé- rite, par cette raison, une place dans Jes jardins a fleurs. Cette es- pece se multiplie fortement par ses racines et ses semences. Magicum. Obliquum. Les sixieme etseptieme croissent a plus de deux pieds de hauteur; comme leurs fleurs sont belles, et que ces plantes ne sont point embarrassantes, on peut les placer dans les plates- bandes du parterre. Toutes les autres sont égale- ment dures, réussissent dans tous les sols et dans toutes situations ; mais comme elles ont peu de beau- tés, on ne les conserve gueres que dans les jardins botaniques. ALLOUCHE, ow ARBRE A FEUILLES BLANCHES. V oyez CRA- TÆGUS Arta. L. ALNUS. Voyez BETULA. A LG IIE ALNUS NIGRA BACCI: . FERA. Voyez FRANGULA. ALOE. Gr. Nace Aloës. Caracteres. La fleur est nue, monopétale et sans calice : elle est pourvue d’un long tube nud, di- visé au sommet en six parties, (tendues et ouvertes, et de six éta- mines, en forme d’alêne, insérées au germe par leurs bases éten- dues , de la longueur du tube, et couronnées par des sommets ob- longs : le germe est ovale, et situé dans le centre; il soutient un style simple, de la même longueur que les étamines, et surmonté par un stygmat divisé en trois parties : ce germe se change ensuite en une capsule ovale, à trois sillons, divisée intérieurement en trois cellules, qui s’ouvrent en trois par- ties, remplies de semences angu- laires. Ce genre de plantes est rangé par LiNNÉE dans la premiere sec- tion dé sa sixieme classe, intitulée Hexandria Monogynia, qui com- prend les fleurs pouryues de six étamines et d’un style. Les especes sont: 1°, Aloe, mitriformis, floribus pendiculätis cernuis corymbosis sub- cylindricis. Lin. Sp. Plant. 319 ; Aloës à fleurs suspendues sur des _pédoncules rangés en corymbes cy- lindriques. Aloe Africana , mitriformis spi- 112 AO nosa. Hort. Elth. 1. P. 21 : Alots en forme de mitre, ou Aloés mitré. 2°. Aloe Barbadensis , foliis den- tatis erectis succulentibus subutatis , floribus luteis in thyrso dependen- tibus ; Aloès à feuilles érigées, succulentes, dentelées et en forme d’alène , avec des: fleurs jaunes, croissant en maniere de thyrse et penchées vers le bas. Aloe vulgaris. C. B. P. 386; Aloës ordinaire. Aloe vera de LINNÉE. Kadanaku, five Catevala. Reed. Male 267 7. T3: 3°. Aloe arborescens , foliis am- plexicaulibus reflexis , margine den- tatis , floribus cylindricis , caule fruticosd ; Aloës à feuilles amplexi- caules, réfléchies et dentelées sur leurs bords, avec des Heurs cylin- driques et une tige d’arbrisseau. Aloe Africana caulescens , foliis glaucis , caulem amplectentibus. H. Amst. Communément appelé Aloës en forme d'épée. 4°. Aloe Africana, foliis latio- ribus amplexicaulibus , margine & dorso spinosis , floribus spicatis , caule fruticoso ; Aloés à larges feuilles, embrassant la tige, et dont les bords et le dos sont garnis d’c- pines , avec des fleurs croissant en épis et une tige d’arbrisseau. Aloe Africana caulescens , foliis minis glaucis , dorsi parte supre- ma spinosd. Comm. Pral. 68. 5°. Aloe perfoliata caulescens , ALO foliis latiffimis , amplexicaulibus à maculatis | margine Spinosis , flo- ribus umbellatis ; Aloës a feuilles fort larges , marquetées , embras- sant la tige, et dont les bords sont garnis d’épines , avec des feuilles croissant en ombelle. Aloe Africana caulescens foliis spinosis maculis ab uträque parte albicantibus notatis. Hort. Amst. 2. P. 9 ; Appelé par quelques- uns Aloes de favon, et par d’au- tres Aloés de la Caroline. 6°. Aloe obscura , foliis latio~ ribus amplexicaulibus , maculatis margine spinosis , floribus spicatis 3 Aloés a feuilles larges et tachetées embrassant les tiges , et dont les bords sont garnis d’épines , avec des fleurs croissant en épis. Aloe Africana caulescens , foliis spinosis , maculis ab utraque parte albicantibus obscurioribus magis glaucis | quam præcedens. Boerh. Ind. 7°. Aloe plicatilis , foliis ensi- formibus inermis ancipitibus , flo- ribus laxe spicatis , caule fruticoso 3 Aloës a feuilles unies, en forme d'épée , et portées aux deux côtés, avec des fleurs, croissant en épis clairs, et une tige d’arbrisseau. Aloë Africana arborescens mon- tana non spinosa , folio longissimo plicatili, flore rubro. Comm. Hort. Amst. 2. P. 5 ; Aloés en éyen; tail. 8°, Aloé perfoliata, brevioribus foliis, ALO foliis amplexicaulibus utraque parte spinosis , floribus spicatis ; Aloës a feuilles plus courtes , amplexi- caules , et épineuses à chaque côté, ayec.des fleurs en épis. Aloe Africana caulescens ; foliis glaucis brevioribus , foliorum parte internd et externa non nihil spinosa. Comm. Pral. 71. 9°. Aloe variegata , floribus pendiculatis cernuis racemosis pris- maticis,ore patulo æquali. Lin. Sp. Plant. 322; Aloës à feuilles pa- nachées , avec des feuilles pen- chées sur des pédoncules , et éten- dues également aux bords. Aloe Africana humilis , foliis ex albo et viridi variegatis. Comm. Prel. 79 ; ordinairement appelé Aloës à gorge de Perdrix. _ 10°. Aloe perfoliata humilis , foliis erectis subulatis radicatis , undique inermé spinosis. Hort. Cliff. 23253 Aloës à feuilles érigées , en forme daléne , partant de la ra- cine , et garnies d’épines molles à chaque coté. Aloe Africana humilis , spinis inermibus et verrucosis obsita. Com. Prel. 77 ; communément appelé Aloes hérisson. 11°, Aloe viscosa, floribus ses- silibus , infundibuli-formibus bila- biatis , laciniis quinque revolutis , summa erectd. Linn. Sp. Pl. 322; Aloës avec des feuilles sessiles , s’ouvrant en deux levres, rayées Tome I, ALO 113 et découpées en cing segmens pen- ches en arriere, et dont le plus haut est érigé. Aloe Africana erecta , triangu laris , et triangulari folio viscoso. Comm. Pral. 82. 12°. Aloe spiralis , floribus sessi- libus , crenatis, segmentis interiori-= bus conniventibus. Linn. Sp. Plant. 322; Aloés a fleurs sessiles et cre- elées, dont les segmens intérieurs sont joints ensemble. Aloe Africana erecta, rotunda , folio parvo et in acumen acutissi- mum exeunte. Comm. Præl. 83. 13°. Aloe disticha, lingui-formes sessilis foliis lingui-formibus , ma- culatis , floribus pedunculatis cer- nuis ; Aloës à feuilles en forme de langue , sessiles et tachetées , avec des fleurs pendantes. Aloe Africana , flore rubro , folio maculis albicantibus ab utré~ que parte notato. Comm. Hort. 2. P. 25 ; communément appelé Aloës en forme de langue, Alvés Pitt. 14°. Aloe margaritifera, pumilas floribus sessilibus bilabiatis , labio superiore patente. Lin. Sp. Plant. 3225 Aloés à fleurs sessiles, di- visées en deux levres , dont la su- périeure est plus érigée, et l’infé- rieure étendue. Aloe Africana, folio in summi- tatetriangulari, margaritifera, flore sub-viridr, Comm. Hort. Amst. 24 £ 114 ALO P.19 ; communément appelé Aloés à grosses perles. 15°. Aloe vera, foliis longis- simis et angustissimis , marginibus spinosis , floribus spicatis 3 Aloés à feuilles très-longues et trés-ctfoi- tes, et garnies d’épines sur leurs bords, avec des fleurs croissant en épis. Aloe Indiæ Orientalis , serrata succotrina vera , flore phæniceo. Hort. Beaumont ; Aloés succo- tue 16°. Aloe, perfoliata glauca , caule brevi, foliis amplexicaulibus, bifariam versis , spinis mange erectis , floribus capitatis 5 Aloès avec une tige courte, des feuilles amplexicaules , postées de deux côtés, et garnies d’épines érigées sur les bords , ayant des fleurs croissant en une tête. 17°. Aloe pumila arachnoides , sessilis , foliis brevioribus , plants, carnosis , apice triquetris , margini- bus inermé spinosis ; Aloës bas, a feuilles courtes , unies, charnues , triangulaires à leurs extrémités , ayant leurs bords garnis d’épines molles. Aloe Africana humilis arach- noidea. Comm. Præl. 72; commu- munément. appelé Aloes à toile d’araignée. 18°. Aloe herbacea , foliis ovato- lanceolatis carnosis ; apice trique- tris , angulis inermé dentatis. Hort. ALO Cliff. 2323 Aloés à feuilles oya= les , charnues et en forme de lance , avec trois angles a leurs extrémités , dentelées et garnies d’épines molles. Aloe Africana minima atroviri- dis , spinis herbaceis numerosis ornata, Boerh. Ind. Alt. 2. P. 131. | 19°. Aloe retusa, floribus ses- silibus triquetris bilabiatis , labio inferiore revoluto. Lin. Sp. Plant. 322 ; Aloés à fleurs sessiles, di- visées en trois parties, et à deux levres, dont l’inférieure est penchée en arriere. Aloe Africana , brevissimo cras- sissimoque folio , flore sub-viridi. Comm. Hort. Amst. 2. P. 223 communément appelé Aloés d’o- reiller , Aloés pouce écrasé. 20°. Aloe verrucosa , sessiiis foliis carinatis utrâque parte verru= cosis bifariam versis; Aloës à feuilles sessiles , carences , couvertes de verrues sur chaque bord, et pla- cées sur deux cotés. Aloe Africana, foliis longis , conjugatis , supra cavis , marga- ritiferis , flore rubro elegantissimo. Boerh. Ind. Alt. 2. P. 132 3 com- munément appelé Aloés à langue de perle. 21°. Aloe carinata , sessilis fo= liis carinatis , verrucosis , apice triquetris carnosis ; Aloés bas , à feuilles charnues, carenées , cou- ALO vertes de verrues , et triangulaires à leurs extrémités. C’est, l’Aloe Africana, flore rubro , folio triangulari verrucis et ab utraque parte albicantibus nvtato. Hort. Amst. 2. P. 27. 22°. Aloe ferox , foliis am- plexicaulibus, nigricantibus undique spinosis ; Alocs à feuilles d’un verd foncé, embrassant la tige, et garnies d’épines à chaque côté. Aloe vera, costa spinosa, Munt. Phyt. Communément appelé Aloe ferox. 23°. Aloe usaria , floribus. sessilibus , reflexis , imbricatis, prismaticis,, Linn. Sp. Pl. 323 ; Aloés à feuilles réfléchies, sessi- les, prismatiques , et couchées l’une sur Pautre en forme de tuiles. Aloe Africana, folio triangu- lari longissimo et angustissimo , floribus luteis fatidis. Hort. Amst. 2. P. 29; communément appelé Tris uvaria. Mitri-formis. Lapremiere espece d’Aloës s’éleve avec une tige droite à da hauteur de cinq ou six pieds; ses feuilles épaisses, succulentes , dun verd foncé, larges à leur base , se retrecissant par dégrés , ter- minées en pointes, et garnies dépines a leurs bords, ainsi que sur la surface supérieure, embrassent fortement la tige, sont érigées , et se rapprochent ensemble vers le sommet , où elles ont la forme d'une mitre; d’où cette espece a ALO Tis pris le nom @’ Aloe mitri-formis. Au sommet de la tige, dont la hauteur est d'environ trois pieds, paroit un épi de fleurs de formé globulaire, qui prend ensuite une figure cylindrique : ces fieurs sont portées sur de longs pedoncules qui sortent horisontalement; elles penchent vers le bas, sont tubu- leuses , et découpées jusqu’au fond en six segmens ¢gaux, dont trois sont alternativement plus gros que les autres : chaque fleur à six éta- mines , dont trois sont aussi longues que le tube de la fleur, et les trois autres plus courtes; ces étamines sont couronnées de sommets plats , oblongs , et d’une couleur d’or, Un germe triangulagijg,-situc dans le fond de la fleur, soutient un style simple , plus court que les étamines, et sans stigmat au som- met. Le tube de la fleur est d’un beau rouge, et ses bords sont d’un verd pale; en sorte qu’elle a une très-belle apparence, lorsque lépi est gros. Cette espece subsiste en hiver dans une orangerie chaude et seche; elle peut étre placée en plein air en été, dans une situation abritée : mais les plantes n’en doivent pas être beaucoup arrosées, parce que Phumidité pourrit leur tige : en les traitant ainsi, elles ne poussent pas si vite que si elles étoient tenues dans une serre chaude; mais elles deviennent plus fortes, et leurs Pay T6 ALO tiges supportent beaucoup mieux leurs têtes. Barbadensis. La seconde espece, fort commune dans les ifles de PAmérique, où on la singuliere- ment multiplice sur les plus mau- vaises terres, fournit lAloës hé- patique du commerce, dont on ne fait usage que pour les chevaux, parce qu'ilestun drastique trop vio- lent pour qu'on puisse s’en servir en Médecine. Les feuilles de cette espece dont la largeur est d’en- viron quatre pouces a leur base, sur à-peu-près deux pouces d’épais- seur, diminuent par degrés et se terminent en une pointe; elles sont garnies de quelques dents.sur leurs bords ; leurgeouleur est verd de mer tacheté de blanc quand elles sont jeunes : la tige de la fleur séleve a trois pieds environ de hauteur, et les fleurs paroissent en epi mince et clair, portces sur de trés-courts pedoncules penchés vers le bas; elles sont tubuleuses , dé- coupées en six parties, et d’un jaune brillant: les étamines s’éten- dent au dehors au-dessus du tube. Cette plante qui ne produit jamais de semences en Angleterre, est trop tendre pour résister aux froids de nos ‘hivers dans une orangerie com- mune; ainsi on doit hu donner pendant cette saison, un dégré de chaleur modérée. J’ai vu des plantes de cette espece dont les racines avoient été enveloppées d’une toile ALO cirée, rester suspendues dans un appartement chaud pendant plus de deux ans, et être plantées ensuite dans des pots où elles ont cri à merveille; c’est de cette propricté que leur vient le nom de semper vivum, qui leur a été donné par les habitans de l'Amérique. Arborescens. Latroisiemes’éleve à la hauteur de dix à douze pieds; ses feuilles croissent au sommet, où elles embrassent fortement la tige , ont environ deux pouces de largeur à leur base, et se ter- minent en une pointe, en se rétré- cissant par dégrés : elles sont réflé- chies, dentelces à leurs bords, et chaque dent est armée d’une épine forte et courbée; elles sont d'une couleur de verd de mer, et fort succulentes : ses fleurs disposées en épi pyramidal , sont tubuleuses , dun rouge brillant, et en pleine beauté aux mois de Novembre et de Décembre. Cette espece subsiste pendant Phiver dans .une bonne orangerie ; mais elle ne fleurit pas si Pon ne place en Octobre les pots qui la contiennent dans une serre chaude, où l’on ne doit lui donner qu’une chaleur tempérée. Africana. La quatrieme espece a quelque ressemblance avec la troisieme ; mais elle en differe, en ce que ses feuilles sont larges et garnies de plusieurs épines vers Pextrémité du dos. Ses fleurs forment ALO gn épi plus clair , et ses plantes ne poussent jamais aucuns rejettons , de sorte qu’elles sont trés-difficiles à multiplier. Perplicata caulescens. La cin- quieme dont la hauteur excède rarement celle de deux pieds, a des feuilles fort larges a leur base, ou elles embrassent serrément la tige, elles diminuent par dégrés, et se terminent en pointe ; leurs bords sont garnis d’épines aiguës; les feuilles du bas qui s'étendent et s’ouvrent horisontalement de chaque côté sont d’un verd foncé tacheté de blanc , et semblable en quelque chose à la couleur d’un savon mou, d'où plusieurs per- sonnes Pont nommée -Aloés de savon : ses fleurs , d’un beau rouge, croissent enomtelles sur le sommet des tiges, et paroissent en Août et en Septembre. Cette plante est assez dure, pour être tenue en hiver dans une orangerie commune, et placée en plein air pendant l'été. Obscura. La sixieme ressemble un peu à la cinquieme pour le port et la forme; mais ses feuilles sont plus larges , et d’un verd plus clair : leurs bords , ainsi que leurs €pines., sont d’une «couleur de cuivre, et ses fleurs qui parvissent en Septembre croissent en épi clair: celle-ci est aussi dure que la pré- cédente, et peut être traitée de Ja même maniere. Plicatilis, La septieme dont la 4 E © 117 hauteur est de six à sept pieds, pousse une tige forte, divisée au sommet,,en deux, trois, ou quatre têtes composées de feuilles longues, plates, flexibles, entieres, et ter- minées en pointes obtuses : ses fleurs d’une couleur rouge sont produites en épis courts et lâches, et paroissent en différens tems de Pannée. Perfoliata. La huitieme est une plante basse, qui s’éleve au plus à un pied de hauteur : ses feuilles, dont la couleur est le verd de mer tacheté de blanc, croissent près de terre, sont larges à leur bâse, où elles embrassent la tige, diminuent par dégrés, et se terminent en une pointe: elles ont leurs bords, ainsi que leurs parties hautes , au bas et au haut de la plante, garnis d’é- Pines assez aiguës : ses fleurs crois- sent en épi clair; leur partie tubu- leuse est rouge, et leurs bords sont d’un verd clair... ‘ Variegata. La neuvieme n’ex~ cede gueres, la hauteur de huit pouces : ses feuilles sont triangu-- laires, courbées en arriere à leur extrémité , charnues , entieres , scices a trés-petites dents, et agréa- blement veinées et tachetces, à-peu-- près comme les plumes de la gorge d’une perdnix; ce qui lui en a fait donner le nom : ses fleurs d’un beau rouge tachete de verd, croissent en épis laches sur des pcdoncules longs @enyiron un pied, On peut con~ ‘118 AE O server cette plante pendant l’hiver dans une bonne orangerie. J’ai élevé une varicté de celle-ci que jai obtenue des semences qui m’a- voient ‘été envoyées du Cap ‘de ‘Bonne - Espérance :! ses feuilles triangulaires sont plus larges, beau- coup plus étendues que celles de la précédente, ‘et moins joliment panachées ; ses tiges de fleurs s’é- levent aussi beaucoup plus haut. Perfoliata humilis. La dixieme est encore une plante fort basse , qui ne s’éleve jamais en tige : ses feuilles, larges a leur base, sont cylindriques, terminées en pointes triangulaires, garnies a leurs bords, et sur les deux surfaces, d’épines molles fort rapprochées ; ce qui a fait donner à cette plante le nom d@ Hérisson : ses fleurs croissent en têtes claires sur le sommet de la ‘tige qui est fort grosse, et s’éleve rarement à un pied de hauteur ; elles sont d’un beau rouge au bas, ‘et d’un verd pale au-dessus. On peut conserver cette plante pen- dant l’hiver dans une bonne oran- gerie, et la mettre en plein air pen- “dant lété. Viscosa La onzieme s’éleve a près d’un pied de hauteur : elle est garnie, depuis la terre jusqu’à son sommet, de feuilles d’un verd foncé et placées en triangle; les fleurs croissent séparées et éloïgnées sur des pédoncules fort minces; elles ‘sont d’une couleur Herbacce, et ALO leur partie haute penche en arriere: Cette plante, exigeant en hiver une chaleur modérée, doit être placée dans Pendroit le plus frais de la serre chaude. Spiralis. La douzieme, qui croît à-peu-près de même que la précé- dente, est garnie de feuilles qui sortent du bas, mais plus rondes et terminées en pointes aiguës : ses fleurs, produites sur des tiges plus hautes, sont étendues au-dehors , et disposées en épis longs et clairs. Il y a dans cette espece une variété provenant de semences, qui est beaucoup plus grosse, dont les feuilles sont plus épaisses, et les fleurs placées sur des tiges plus éle- vées ; mais, comme je lai dit, celle-ci n’est qu'une variété de semence. On peut conserver cette espece pendant lhiver dans une bonne orangerie, en observant de larro- ser très-peu dans les tems froids. Distica Lingui-formis. La trei- zieme produit près de terre des feuilles d'environ six pouces de longueur, dont la forme approche de celle dune langue, d’où lui vient sonnom de Lingui-formis : ses fleurs, rouges au bas et vertes an sommet, croissent en épis clairs et minces, et penchent vers le bas. Cette plante est assez dure pour être tenue pendant Phiver dans une orangerie ordinaire, et exposée à Pair en été. Il y en a une variété ALO à feuilles beaucoup plus tachetées. . Margaritifera. La quatorzieme estune plante basse, dont les feuilles qui sortent près de la terre, et sans ordre à chaque côté, sont épaisses, angulaires à leurs extrémités , et for- tement couvertes de protubérances qui lui ont fait donner le nom d’Aloes perlé. On en connoit une plus petite espece, conservée de- puis long-tems dans les jardins an- glois, qui fleurit de la méme ma- niere, et que je soupçonne n’étre qu’une variété de la précédente. On peut conserver celle-ci pendant tout l’hiver dans une orangerie com- mune ; elle fleurit en différentes saisons de l’année, Vera. La quinzieme eft le vé- ritable Aloés succotrin, qui pro- duit le meilleur suc d’Aloès pour les usages de la Médecine ; elle a des feuilles longues et étroites, succulentes , placées sans ordre et formant de grosses têtes : ses tiges, qui s’élevent à la hauteur de trois ou quatre pieds, produisent deux, trois ou quatre de ces têtes qui s'étendent au-dehors; les feuilles du bas sont étendues et ouvertes à chaque cgté; celles du haut pen- chent en-dedans vers le centre : les fleurs d’un rouge tacheté de verd, croissent en épis longs sur des tiges de deux pieds environ de hauteur, portées chacune sur un pédoncule assez grand, et paroissent généra- lement en hiver, Cette espece peut ALO 119. être conservée dans une orangerie l chaude: mais les plantes ainsi trai- tes ne fleurissent point aussi sou- vent que celles qui sont. tenues du- rant cette saison à un dégré de chaleur modéré. Perfoliata glauca. La seizieme ressemble a la huitieme par quel- ques-unes de ses parties; mais elle en differe en ce que ses feuilles sont beaucoup plus larges, et s’é- tendent considérablement à chaque cote; au-lieu que celles de la hui- tieme sont étroites et rangées seule- ment sur deux côtés : ceite derniere fleurit rarement, tandis que la sei- zieme produit ses fleurs a chaque printems , et peut être conservée pendant l’hiver dans une orangerie commune. Pumila arachnoides. La dix- septieme ne s’éleve jamais au-des- sus de la terre. sur laquelle ses feuilles s’étendent : elles sont. unies, succulentes. et- iriangulaires vers leur extrémité ; leurs bords et le sommet des angles à leur partie basse sont serrément garnis d’épines molles : la tige de Ja fleur, qui s’éleve à un pied environ de hau- teur, est fort mince, garnie de trois ou. quatre petites fleurs herbacées et placées a quelque distance l’une de Päutré; ces fleurs sont tubu- leuses et découpées à leurs bords en six parties peuchées en arriere: cette espece est tendre et veut être tenue en hiver à un degré de A iO chaleur modéré : il faut l’arroser peu ; elle pousse rarement des re- jettons, et on ne la multiplie or- dinairement qu’en en plantant les feuilles. Herbacea. La dix-huitieme est aussi une petite plante qui croit près de terre; ses feuilles, presque cylindriques vers leur bâse, et an- gulaires à leurs extrémités, plus courtes, et d’un verd plus foncé que celles de Pespece précédente, sont garnies à leurs angles d’épines courtes et molles; elle subsiste en hiver dans une orangerie commune, ct ses plantes produisent plusieurs rejettons à chaque côté : j’ai ob- tenu de ses semences une variété dont les feuilles sont plus blan- ches , plus courtes et plus unies, mais elle n’a pas encore de fleurs. Retusa, La dix-neuvieme, dont les feuilles sont fort courtes , épais- ses , succulentes , et comprimces en-dessus en-forme de coussin , d’où elle tire son nom, croît fort près de terre, et pousse des rejet- tons à chaque côté; ses fleurs, pro- duites sur des tiges minces , sont d’une couleur herbacée : elle peut être conservée pendant tout l’hiver dans une bonne orangerie ,-mais il faut larroser très-peu , sur-tout quand elle ne jouit pas d’une’ cha- leur artificielle, Verrucosa. La vingtieme a des feuilles longues , étroites , en forme de langue, creuses ¢n- dessus ; 720 ALO tuilées en-dessous, et serrément garnies a chaque côté de protubé- rances blanches, qui lui ont fait donner le nom d’Aloës à langues perlées ; ses fleurs croissent sur des tiges assez hautes , et forment des épis lâches ; elles penchent sur le bas, et sont d’un beau rouge ta+ cheté de verd Cette espece pro= duit des rejettons en abondance , et est assez dure pour rester pen= dant Vhiver dans une orangerie commune 5 elle fleurit en diffé< rentes saisons de lPannée. Carinata. La vingt-unieme 4 quelque ressemblance avec la der- niere , mais ses feuilles sont beau- coup plus larges, plus épaisses, étendues en-dehors à chaque côté; moins concaves au-dessus , et gar= nies de plus petites protubérances que celles de la précédente; ses fleurs sont plus pales, et ses épis plus courts : j’ai élevé de semence des plantes de cette espece, qui se sont trouvées différentes de leur original , mais aucune de ces va- rictés n’a ressemblé à la vingtieme. Celle-ci est aussi dure que l’A/oës. V’errucosa. Ferox. La vingt-deuxigme, qui s’éleve à la hauteur de huit à dix pieds , pousse une tige forte et vigoureuse ; ses feuilles , d’un verd foncé, croissent au sommet, embrassent serrément la tige, et sortent irrégulierement en s’éten- dant à chaque cote ; elles ont | à-peu-près ALO à-peu-près quatre pouces de [ar- geur a leur base , et diminuent par dégrés jusqu’au sommet, où elles sont terminées par une épine ; elles sont également garnies à chaque côté d’épines courtes et épaisses. Cette espece n’a pas encore fleuri en Angleterre et n’a produit aucuns rejettons, de sorte qu’elle est dif- ficile à multiplier; il lui faut une orangerie en hiver et peu d’arrose- ment. Uvaria. La vingt-troisieme a des feuilles fort longues, étroites, triangulaires , et à-peu-près de la même forme que celles du jonc; ses fleurs , d’une couleur d’orange et garnies de six étamines jaunes qui s'étendent au-dehors par-dessus le tube , sont produites en épis clairs et épais sur des ti ges de trois pieds environ de hauteur ; ces plantes produisent de gros épis, qui ont une belle apparence quand elles sont fortes ; elles fleurissent en Août et Septembre ; il y en a une variété à feuilles étroites, avec des épis de fleurs plus longs. Culture. Le sol qui convient le mieux à ces plantes, est un mé- lange formé avec moitié ‘de terre fraiche et légere % prise dans un lieu en friche, avec la tourbe et les racines ; et partie égale de sable blanc de mer et de décombres cri- blés, pour le reste: on mêle le tout ensemble pendant six ou sept mois au moins avant de s’en servir, Tome I, ALO 121 en observant de le retourner sou- vent. Le milieu de Juillet est la saison la plus propre pour planter les Aloés ; alors on les sort des pots, et on en sépare les racines avec les doigts, pour en ôter le plus de terre qu'il est possible ; on re- tranche toutes celles qui sont mortes où moisies, mais sans blesser ni casser celles qui sont jeunes et fraiches ; puis on remplit les trois quarts des pots avec la composi- tion de terre dont il vient d’être question. Après avoir mis au fond quelques pierres pour l’humidité , et lorsque on a placé les racines de la plante de maniere qu’elles ne s’entremélent pas trop lune avec lautre, on remplit le pot, jusqu’au bord avec de la même terre, en observant de tenir la plante de façon que tous les in- tervalles , qui séparent les racines, en soient absolument remplis : on presse ensuite la terre, avec les mains, près des racines , pour af- fermir la plante dans le pot, on Parrose légérement, et on Ia place a Pair dans un endroit ombré » ou elle doit rester pendant trois se~ maines , et on l’arrose légèrement si le tems est sec. Vers la fin de Septembre , dans un Jour sec, on remet les plantes dans Porangerie , on leur procure beaucoup d’air pendant que le tems est chaud ; on ferme les vitrages x 122 ALO lorsque les nuits sont froides, et on ne leur donne de l’air que pen- dant le jour. Quand le froid aug- mente, on n’ouvre plus les vitrages. On lesarrose souvent et légèrement jusqu’au milieu d'Octobre , tems auquel on diminue les arrosemens à proportion de la chaleur de lo- rangerie dans laquelle elles sont renfermées. Les plantes qui seront dans la serre chaude , exigeront d’être arrosées au moins une fois par semaine pendant la plus grande partie de l’hiver, et celles de Po- rangerie et sans chaleur artificielle ne doivent l’être pendant cette sai- son qu'une fois par mois. Lorsque les especes d’Aloës les plus dures sont placées pendant Pété en plein air, il faut les abriter et les garantir de Phumidité, si on veut les empêcher de pourrir Phi- ver suivant, sur-tout si on ne les tient pas toujours à un dégré de chaleur modéré ; c’est - pourquoi quand on veutles traiter durement, on doit avoir soin de ne pas leur laisser prendre trop d’humidité. Les especes tendres veulent être tenues constamment dans la serre chaude , ou en été dans une caisse de vitrage airée , de maniere qu’elles puissent y jouir de beaucoup d'air dans les tems chauds , et y être abritées de la pluie et du froid ; avec ce traitement les plantes pro- fiteront , et celles qui fleurissent ordinairement , seront dans toute ALO Jeur beauté pendant la saison de leurs fleurs. Les especes plus dures réussis= sent mieux, lorsqu’elles sont pla~ cées à Pair pendant lété, et sim- plement abritées du froid et de la pluie en hiver, que si elles étoient traitées plus délicatement ; car , étant placées dansune setre chaude, elles croissent pendant tout l’hiver, filent et s’affoiblissent ; et, quoi- qu’elles fleurissent plus souvent ; cependant après deux ou trois ans, elles ne paroissent pas si belles, ni si agréables , que si elles avoient été exposées en plein air. Uvaria. La vingt-troisieme es- pece est assez dure pour vivre en plein air dans les hivers doux, si elle est plantée dans une plate- bande chaude et un sol sec; mais comme elle est souvent détruite dans les tems rudes, il est prudent d’en tenir quelques plantes en pots, afin de pouvoir les mettre à l’abri sous des vitrages , et en conserver Pespece : on la multiplie par les semences que les plantes produi- sent généralement en abondance , on les seme aussi-tôt après leur maturité dans des pots qu’on place pendant l’hiver sous des vitrages de couche ordinaire , où les plantes pousseront au prmtems ; alors il faudra les accoutumer par dégrés att grand air ; et lorsqu'elles seront assez fortes, on en mettra quelques- unes en pots, et les autres dans ALO des plate-bandes chaudes , où on leur procurera un abri pour Phiver suivant, parce qu’elles ne seront pas encore assez vigoureuses pour résister au froid de cette saison. La plupart des ces Aloës se mul- tiplient par les rejettons, qu’on tire des tiges meres, en les changeant de terre; on les met dans de très- petits pots, remplis de la même terre, qu'on emploie pour les vieilles plantes: mais si, en détachant ces rejettons, on s’apperçoit que la racine qui tenoit au vieux pied est humide, alors on les place dans un lieu sûr, età l'ombre pendant sept à huit jours; car, sans cette précau- tion, ilsseroient fort sujets à pourrir. Lorsqu'ils sont plantés, on les tient à l’ombre pendant quinze jours , après quoi onmet les especes tendres dans une couche de cha- leur modérée, pour les aider à prendre racine, en observant de couvrir les vitrages dans le milieu du jour, et de leur donner beau- coup dair. Vers le milieu du mois d’Aoit, on commence a endurcir ces jeunes plantes en otant dans Jes beaux jours les vitrages qui les couvrent, ou en les soulevant un peu avec des litaux suivant les circonstances, afin de laisser circuler librement Pair dans les couches : cette précaution est absolument nécessaire pour fa- yoriser l’accroissement des plantes, et les préparer à être renfermées # AL®@ 123 dans l’orangerie , vers la fin de Septembre, où on les traite comme il a été prescrit pour les vieilles plantes. ! Presque tous les Aloës d’Afrique produisent une grande quantité de rejettons qui servent à multiplier : à l’égard de ceux qui n’en donnent point, ils peuvent être multipliés par le moyen de quelques-unes de leurs feuilles du bas, qui, aprés avoir été détachées et séchées pen- dant douze ou quinze jours, ainsi qu'il a été commandé pour les rejet- tons, sont plantées dans la même terre, en enfonçant la partie qui tenoit au vieux pied, d’un pouce ou d’un pouce et demi, suivant sa grosseur; on les arrose un peu pour affermir la terre autour, et on les plonge dans une couche de chaleur modérée, avec la précaution de les abriter des ardeurs du soleil, et de les arroser une fois par se- maine. La meilleure saison pour cette opération est le mois de Juin, afin qu’elles puissent pousser des têtes avant l’hiver. Barbadensis. La seconde espece produit le suc d’Aloés, connu dans le commerce sous le nom Aloe hepatica, dont la seule médecine vétérinaire fait usage; mais c’est de la quinzieme espece nommée Suc- cotrin que l’on tire le véritable Aloes, que l’on recueille en cou- pant ses feuilles transversalement, et en plaçant au-dessous ces vâses Q jj 124 ALO de terre pour recevoir Ia séve qui en découle : je crois qu’en couparit ainsi les feuilles da la plus grosse espece, et en les pressurant, on en tireroit une plus grande quan- tité de séve, mais qui ne seroit cependant pas aussi fine que la précédente (1). EE een) (1) L’Aloés est une gomme-résine, d'une saveur fort amere , d’une odeur désagréable, qui découle par incision des feuilles de différentes especes d’A/oës. Ce suc, d’abord fluide , est rendu concret par l’évaporation, et se réduit en une masse d’un brun rougea- tre , qui devient d’autant plus jaune, qu’elle est réduite en molécules plus petites. On distingue l’Aloës en trois especes, le Succotrin, l'Hépatique et le Caballin. Le Succotrin, qui est le plus pur et le plus précieux , est apporté en placentas entiers, renfermés dans des vessies, de l’isle de Soc- cotora, située à l'entrée du Golphe Arabique, dans la mer des Indes : l'Hépatique, dont la couleur approcke de celle du foie des ani- maux, est le produit du Semper vivum ma- rinum Batbadense, qui croît en abondance dans les îles de l'Amérique; enfin, le Ca- ballin, qui a pris son nom de l'usage qu'on en fait dans la médecine vétérinaire est très- impur, mêlé de substances étrangeres, et paroît n'être qu'un suc grossier , tiré par expression des feuilles de l'A/oës Barba- densis. La partie gommeuse n’est point dans la même proportion avec la résineuse dans ces trois especes d'Aloës; mais en général, c'est toujours la gommeuse qui domine. Les vertus médicinales de cette substance, rési- dent également dans les deux principes, ALO ALOE AMERICANA MU- RICATA. Voyez AGAVE. ALOËS. Voyez ALOE. ALOIDES , ALOËS Marais. Voyez STRATIOTES. ou DE ALOPECUROS »8Te "Aho expose avec cette différence cependant que la par- tie gommeuse est plus foible, et que la ré- sineuse est beaucoup plus agaçante ; de maniere que c’est de la juste proportion de ces deux substances que dépend la perfec- tion de PAloés. Ce suc concret, pris intérieurement à une: dose convenable , provoque les sueurs, fortifie l'estomac et les visceres, détruit les vers, résiste à la pourriture, donne de l’activité à la bile, secoue et agite les hu- meurs, purge avec force, augmente la. chaleur , provoque les regles, les hémor- rhoïdes et les vuidanges. Il convient dans toutes les maladies qui proviennent du relâchement des solides et dans celles qui sont le produit de la suppression des éra- cuations habituelles, dans la cachexie, l'ic- tere chronique , les fleurs blanches, Phy- dropisie générale et particuliere , la sup- pression des regles et des hémorrhoïdes, la fiévre quarte , etc. mais il faut en défendre l'usage, ou au moins ne Je donner qu'avec beaucoup de circonspection aux femmes grosses, aux personnes pléthoriques, mai- gres, bilieuses , sujettes aux spasmes et aux inflammations, etc. Sa dose est depuis trois grains jusqu'à seize, en pillules ou en es- sence; on le fait entrer dans les collyres, les lavemens, et on s’en sert avec succès poux déterger les ulceres putrides. £ ALP Queue de Renard. Espece @herbe ou de Gramen. ALPINE. Voyez ALPINJIA. ALPINIA. Alpine. Cette plante est ainsi appelée du nom de Prosper Alpinus, fa- meux Botaniste de son tems, qui, après avoir voyagé en Grece et en Egypte, a écrit en deux volumes in-quarto l’histoire des plantes de ces pays. Caracteres. Le calice de la fleur, séparé en trois parties, supporte un germe; la corolle monopétale, est inégalement divisée au sommet en quatre parties : cette plante est de la famille des personnées ou fleurs en masque ; le segment supé- rieur , dentelé au milieu , de même que les deux de côté, ressemble à un casque , et l’inférieur est di- visé en trois parties. Le germe est rond , placé dans le centre, et il soutient un style simple , couronné d’un stigmat triangulaire : une seule étamine , fixée au tube de la fleur , estcouronnée d’un sommet linéaire; aprés la fleur vient un fruit ovale et charnu , divisé en trois parties , renfermant plusieurs semences ova- les et attachées à des queues ou filamens qui tiennent au Placenta. Ce genre de plante est rangé par LINNÉE dans sa premiere classe, intitulée : Monandria Monogynia , les fleurs qui la composent n’ayant qu'une étamine et qu’un style, ALS 125 Nous n’avons qu’une espece de cé genre , savoir : Alpinia. a Prod. 12% que le Pere PLUMIER appelle 44 pina racemosa alba, cannacori fo. lis. Nov. Gen. 26; Alpine blan- che, branchue, à feuilles de roseaux florissans. Zyngiber sylvestre minus , fruc tu € caulium Sloan. Jam. 51. Paco seroca. Maregr. Bras. 48. Cette plante est originaire des Isles Occidentales , d’où elle a été apportée dans quelques jardins de PEurope : on l’y conserve dans de bonnes orangeries, en tenant les pots qui la renferment plongés dans un bassin d’eau; car, sans cette précaution , elle ne profiteroit pas dans ce pays : ses feuilles péris- sent chaque hyver, et ses racines, comme celles du Maranta, en re- poussent de nouvelles au printems. On peut la multiplier, en divisant ses racines lorsque ses feuilles sont tombées. ALPISTE. Voyez PHALARIS CANARIENSIS. L. ALSINE. Gr. *aasivy , Mouron, Morgeline. Ces plantes sont si connues de tout le monde, que je crois inu- tile d’en parler ici, à moins que ce ne soit pour engager à ne pas les laisser croître dans les jardins et les terreaux, où elles s’étendent summitate. ALT considérablement , et y deviennent des herbes embarrassantes ; mais comme elles sont anguelles , il est aisé de les détruire, en les empé- chant de porter semences. ‘126 ALTHZÆA. ‘Angele. Ainsi appe- lée de eabelyw, gr. guérir. Gui- JIauve, Caracteres. La fleur. porte un double calice, dont l’extérieur est formé d’une seule feuille inégale- ment découpée au bord en neuf segmens étroits ; l'intérieur est aussi d’une feuille divisée au sommet en cinq segmens larges et aigus, et tous deux sont persistans : la co- rolle est composée de cinq pétales joints a leur base, étendus , ou- verts.au-dessus, et en forme de coeur: la fleur a plusieurs étamines réunies au bas en forme de cylin- dre , détachées au-dessus , et insé- rées en une colonne. Le germe or- biculaire , placé dans le centre, soutient un style court, cylindri- que, et couronne d’un nombre de stigmats aussi longs que les éta- mines : le calice se change ensuite en une capsule ronde, applatie, et divisée en plusieurs cellules ren- fermant chacune une semence plate en forme de rein. Ce genre de plante est rangé par LINNÉE dans la troisieme section de la seizieme classe, intitulée : Monadelphia Polyandria , les éta- mines étant jointes ensemble, et ALT formant une espece de colonrie, Les especes sont: 1°. Althea Dioscoridis, foliis simplicibus acuminatis , acute denta- cis , tomentosis ; Guimauve à feuilles simples , cotonneuses , et deritelées en segmens aigus. Althaa Dioscoridis et Plinii, C. B. P. 375. Guimauve. 2°. Althea officinalis , foliis sim- plicibus, angulato-rotundioribus, to- mentosis ; Guimauve à feuilles an- gulaires, cotonneuses, et à segmens ronds. Althæa folio rotundiore aut mi- nis acuminato. Sutherl. Edimb. Guimauve ordinaire. 3°. Althea hirsuta , foliis pi- loso-hispidis , supra glabris. Hort. Clif: 349 ; Guimauve à feuilles velues , spongieuses , unies en des- sus, et divisces en trois patties. Alcea villosa. Dalechan. Hist. 594. 4°. Alcea cannabina, foliis in~ ferioribus palmatis , superioribus digitatis. Hort. Cliff. 205. Gui- mauve dont les feuilles du bas sont en forme de main, et celles du haut plus divisées. Alcea fruticosa , cannabino folio. Clus. Hyst. à. P. 45. Dioscoridis. La premiere espece est la Guimauve ordinaire, qui croit naturellement dans les lieux humides de plusieurs parties d’An- gleterre, et est d’un fréquent usage en Médecine; sa racine est vivace, ALT et sa tige annuelle : la plante, qui s’éleve droite jusqu’à la hauteur de quatre ou cinq pieds, pousse quel- ques branches latérales garnies de feuilles velues, douces au toucher, angulaires , et placées alternative- ment sur les branches: ses fleurs, de la mêmé forme, mais plus pe- tites et plus pales que celles de la Mauve, sortent aux ailes des feuil- les , paroissent en Juin ou Juillet, et perfectionnent leurs semences en Septembre. On peut multiplier cette plante assez vite par semen- ce, ou engdivisant ses racines. On les seme au printems, et l’on divise les racines en automne , lorsque les tiges sont péries : elle profite, dans tous es sols et en toutes situations; mais elle devient plus forte dans les lieux humides que dans une terre seche : les plantes doivent être placées à deux pieds de distance, parce que leurs racines s’étendent fort loin à chaque côté. Officinalis. La seconde ressemble en quelque chose à la premiere ; ses feuilles, angulaires et plus ron- des, sont moins longues , et ne se terminent pas en pointes aiguës. Vai cultivé celle-ci dans les jardins de Chelsea pendant plusieurs an- nées, et j’ai toujours observé qu’elle conservoit cette différence. Hirsuta. La troisieme, origi- naire d’Espagne et de Portugal , d'où j’en ai reçu les semences, est ALE 127 une plante basse dont les branches trainent sur la terre, si elles ne sont pas assujetties à des soutiens ; elles sont plus courtes que celles de Pespece commune , et dune couleur de pourpre: ses feuilles sont profondément découpées en trois parties , et portées sur de longs pcuoles : ses tiges sont ligneuses , et, malgré cela, ne durent gueres plus de deux ans. Quand on seme cette espece en Avril, les plantes fleurissent en Juillet, et leurs se- mences murissent en Septembre : il faut les semer où elles doivent rester ; car leurs racines penetrent profondément dans la terre, survi- vent rarement lorsqu'on les trans- plante, à moins qu’elles ne soient très-jeunes. Cannabina. La quatrieme a une tige ligneuse qui s’éleve à quatre ou cinq pieds de hauteur, et pousse plusieurs branches latérales garnies de feuilles différentes; celles du bas sont en forme de main, fort légerement découpées à leur extré- mité, et celles du haut profondé- ment divisées en plusieurs parties; ses fleurs, moins grosses, d’un rouge plus foncé que celles de la Guimauve ordinaire , ont aussi leur calice beauçoup plus large, et sont produites aux aisselles des tiges, comme dans les auires especes. Celle-ci fleurit rarement la pre- miere année , à moins que été ne soit chaud; mais quand les 728 A LIT plantes résistent a Phiver, elles fleu- risent de bonne heure l’été suivant, et produisent des semences. Elle croit naturellement ent Hongrie et en Istrie, d’où ses graines n’ont été envoyées. » On seme cette espece au prin- tems dans les places qui lui sont destinées , à moins qu’on ne veuille enlever les plantes tandis qu’elles sont trés-jeunes. I] faut leur donner une situation abritée, et les placer dans un solsec, sans quoi les froids de lPAngleterre les détruiroient pendant Vhiver. En les plantant dans un terrein pierreux , mélé de décombres, elles sont bornées dans leur accroissement, ont moins de séve dans leurs branches, et suppor- tent mieux la rigueur de notre cli- mat. Cette espece dure rarement plus de deux années en Angleterre; mais comme ses semences y muris- sent, on peut la multiplier en abondance (1), (1) La racine de Guimauve, communé- ment employée en Médecine, est composée — de parties terreuses , résineuses et mucilagi- neuses; mais ceft uniquement dans son principe mucilagineux, plus abondant que les deux autres que résident toutes ses pro- priétés: comme il est très-fin et très-subtil, il corrige facilement l’âcreté des humeurs, en enveloppant leurs parties salines, il lubréfie les membranes excoriées, relâche, humecte ,.détend les fibres, calme, appaise les douleurs, et convient par conséquent ALY ALTHÆA FRUTEX. Voyez Higiscus ET LAVATERA. ALUYNE. ou GRANDE ABSIN-= THE. Voyez ARTEMISIA ABSIN= THIuM. L. ALYSSOIDES. 7. oyez ALYs= SUM ET LUNARIA. ALYSSON ALPINUM LU- TEUM. Voyez Drasa. ALYSSON SEGETUM. Yoyex Myacrum. ALYSSON SERPIELI FOLIO, Voyez Atyssum CAMPESTRE. L, ALYSSON VERONICA FOLIO. Yoyex Drasa. ALYSSON VULGARE. Voyez DRaABA, ALYSSUM:"hauecey, de dauccwe gr. Etre enragé, ainsi appelé, parce qu'on lui croit la vertu de guérir la rage. Herbe à la rage, ou Cameline , Alisson. Caracteres. Le calice de la fleur est oblong, a quatre feuilles, et, dans le cholera, la dyssenterie , l'érosion du gosier et de l'estomac, l'ictere spasmo- dique , la strangurie , Pulcere des reins, le ténesme, la toux, &c.*On l’emploie en infusion depuis un demi-gros jusqu’à deux, on la fait aussi entrer dans les layemens , les topiques et les Lotions, tombe, ALY tombe. La corolle est composée de quatre pétales, placés en forme de croix, étendus et. ouverts au-dessus du calice; la fleur a six étamines , dont deux sont plus courtes que les quatre autres, et toutes sont couronnées de sommets larges ; le germe ovale, placé dans le centre de la fleur, soutient un style -sim- ple, surmonté d’un stigmat obtus ; ce germe est suivi d’une silique globulaire, applatie et renfermant plusieurs semences plates. Ce genre de plantes est rangé dans la quinzieme classe de LINNÉE, intitulée : Tetrandynamia Silicu- losa, qui renferme celles dont les fleurs ont six étamines ; savoir, quatre plus longues que les deux autres, et dont les siliques sont courtes, dans quelques-unes glo- bulaires, et applaties dans d’autres. en especes sont : °, Alyssum saxatile , bee Phone paniculatis , foliis lanceolatis mollissimis , undulatts , integris. Pr. Leyd. 331. Alysson a tiges d’arbrisseau, avec des fleurs en panicules, et des feuilles en- tieres très-molles, en forme de Jance et ondces. Alyssum Creticum saxatile, foliis undulatis incanis. Tourn. Cor. 25. 2°. Alyssum halimi-folium , fo- liis lanceolato-linearibus acutis in- cegerrimis , caulibus procumbentibus perennagtibus. Hor. Cliff. 33. Alys- son a feuilles entieres, en forme de Tome I, ALY 129 lance et pointues, avec des tiges trainantes et vivaces. 2 Alysson halimi folio semper vi-: rens. Tourn. Inst. Thlaspi parvum, halimi angusto incano folio. Bocce Mus. 2. P. 45. T. 39. 3°. Alyssum spinosum , ramis floreis sessilibus , spini-formibus ,nu- dis. Hore. Cliff. 332. Alysson dont les branches. à fleurs sont garnies d’épines nues, Leucojum sive Thlaspi spinosum, Bauh. Hist. 2. P. 931. Thlaspi fruticosum spinosum. C. B. P. 208. Alysson épineux. 4°. Alyssum montanum , ramules suffruticosis,diffusis, foliis punctato- echinatis. Hort. Ups. 185. Alysson avec des branches d’arbrisseau dif- fuses, et des feuilles piquantes et marquées de points. Thlaspi montanum luteum. SW ss Pag2d. 5°. Alyssumincanum, caule erecto, foliis lanceolatis incanis integerri- mis , floribus corymbosis. Hort. Cliff. 332. Alysson a tige érigée, avec des feuilles velues, entieres et en forme de lance, et des fleurs ramassées en têtes rondes. Thlaspi incanum Machliniense. Clus. Hist. 2. P. 132. Alysson fruticosum incanum. Tourn. Inst. R. H. Alysson blan- châtre. L 6°. Alyssum clypeatum , caule erecto herbaceo, siliculis sessilibus R A.L ¥ ovalibus , compresso-plaiis ; petalis acuminatis. Lin. Sp. Plant. 651. Alysson à tige crigée et herbacée, avec des siliques sessiles, ovales et comprimées, et dont les pétales des fleurs sont pointues. Alysson Dioscoridis. Dod. Pempt. 83. Lunaria leucoji folio, siliquä ob- longä majori. Tourn. Inst. 218. Leucojum alyssoides clypeatum majus. Bauh. Pin. 2012. 130 7°. Alyssum sinuatum , caule her- baceo, foliis lanceolatis dentatis , siliculis inflatis. Lin. Sp. Plant. 652. Alysson à tige herbacce, à feuilles en forme de lance et den- telées, avec des siliques gonfices. Leucojum incanum , siliquis ro- tundis. Bauh. Pir. 201. Alyssoides incanum, foliis si- nuatis. Tour. Inst. 228. Erica peregrina. Clus. Hist. 2. Fées 8°. Alyssum Creticum , caule her- baceo erecto , foliis incanis , lanceo- latis,integerrimis , siticulis inflatis. Lin. Gen. Plant. 651. Alysson a tige érigée et herbacce, a feuilles velues, entieres et en forme de lance, avec des siliques gonflées. Alyssoides fruticosum Creticum , leucoji folio incano. Tourn. Cor. 2 Des Leucojum luteum , utriculato se- mine. Alp. Exot. 177. T. 228. 9°. Alyssum , vesicaria, foliis linearibus dentatis , siliculisinflatis , ALY angulatis , acucis. Lin. Sp. 910: Alysson a feuiiles linéaires et den- telées , avec des siliques gonflées , angulaires et à pointes aigus. Vesicaria Orientalis, foliis den- tatis. Tourn. Cor. 49. 10°. Alyssum deltoideum , cau- libus suffrutescentibus prostratis , foliis lanceolato-deltoidibus , sili- culis hirtis. Lin. Sp. 908. Alysson a tiges trainantes et ligneuses, a feuilles en forme de lance et à quatre angles, avec des siliques hérissces de poils. Lithoreo-Leucojum minimum su- pinum. Col. Esph. 2. P. 282. T. 284. ; Alyssum Creticum , foliis angu- latis, flore violaceo. Tourn. Cor. 15. Alysson à feuilles triangu- laires. 11°. Alyssum calicinum ; cau- libus herbaceis y staminibus omnibus dentatis , calicibus persistentibus. Jacq. Vind. 214. Alysson avec des tiges herbacées, toutes les étamines dentelées, et les calices persistans. Clypeola siliculis bilocularibus tetraspermis. Hort. Cliff. 329- Alysson. Cam. Epit. 558. F. 2. Thlaspi Alysson, dictum campes- tre maqus. C.-B: Po t07s 12°. Alyssum campestre, caule herbaceo , staminibus stipatis pari- setarum, calicibus deciduis. Lin. Sp. 909. Alysson à tige herbacée, avec des étamines épaisses et gagnies de poils, et des calices tombans. ALY Abyssum serpylli folio, fructu audo. T. * Alysson incanum , serpylli folio, fructu audo. Tourn. Inst. 217. Clypeola annua, siltculis bilo- culgribus dispermis , calicibus ca- j Sauv. Monsp. T1. Thlaspi Alysson, dictum minus. Magan. Mons. 251. Saxatile. La premiere espece est une plante basse et vivace, charnue, et élevée d’environ un pied de hauteur; elle se divise en plusieurs petites branches qui crois- sent près de terre, et s'étendent à une distance considérable ; ses branches sont garnies de feuilles longues , en forme de lance, ve- lues, ondées sur leurs bords, et placées sans ordre ; ses fleurs nom- breuses, de belle apparence, d’un jaune brillant , et composées de quatre pétales placées en forme de croix , sont produites en pani- cules claires à lextrémité de cha- que branche ; elles paroissent à la fin d'Avril ou au commencement de Mai; et si la saison est douce, elles se conservent trois semaines dans toute leur beauté : ses semen- ces murissent en Juillet; mais on ne peut en espérer que de jeunes plantes, car les vieilles ou celles qui sont élevées de boutures , en aucls. produisent rarement en Angleterre. ° Cette espece est dure, et quoi- qwapportce dun climat plus méri- dional que le notre, elle supporte AE Y r3Y en plein air nos hivers les plus froids , pourvu qu’elle soit plantée dans un terrein maigre , sec et rempli de décombres ; on la mul- tiplie en la semant au mois de Mars dans une terre légere et sa- blonueuse ; les boutures qu'on en fait, réussissent aussi en Avril et en Mai; elles prennent aisément racine , en les tenant à lombre pendant la chaleur du jour, et en les arrosant légèrement. Hamili-folium. La seconde es- pece ne subsistant gueres que deux ou trois ans dans notre climat , tl est nécessaire d’en semer constam- ment pour la conserver ; les se- meznces qui s’écartent et tombent au hasard, produisent des plantes sans aucun soin : elles s’étendent sur Ja terre, ne s’élevent jamais, et produisent , a l’extrémité de leurs branches , de fort belles touffes de petites fleurs blanches, qui se succedent pendant six ou sept mois de suite, ce qui doit faire donner à cette espece, une place dans les jardins des curieux : on la multiplie par semence et par bouture ; elle exige le même sol et la même culture que la précé- dente.» Spinosum. La troisieme a des branches ligneuses , élevées d’en- viron deux pieds , et armées de petites épines ; ses feuilles sont velues , en forme de lance, fort éloignées .les unes des autres sur R ij 132 ALY les tiges, et placées sans aucun ordre : ses fleurs sont blanches, en forme de croix , et rapprochées en petites grappes à extrémité des branches : quand la fleur est passée, le germe se change en une gousse oblongue, qui contient plusieurs semences rondes. = On peut multiplier cette espece de la même maniere que la pre- miere , OU par semence ou par bouture ; lorsque les plantes crois- sent dans des décombres , ou sur de vieilles murailles , elles durent beaucoup plus longtems, et sup- portent mieux le froid de nos hi- vers, que si elles étoient dans une bonne terre. Elle croit naturelle- ment en Espagne, en Italie et dans Ja France Méridionale. Montanum. La quatrieme a.des branches trainantes , couchées sur la terre , garnies de feuilles oblon- gues , velues, rudes au toucher, et placées alternativement sur cha- que côté des branches : les fleurs, d’un jaune foncé, sont produites en petites grappes à l’extrémité des branches , et suivies de gousses semblables à celles de la troisieme espece. Cette plante croit naturel- lement en Bourgogne sur des ro- chers et des ruines; ainsi que dans quelques autres parties de la France et aux environs de Basle. On la multiplie de même que les especes précédentes : quand elle croit dans des décombres , elle subsiste plu- ALY sieurs années; mais dans une terre riche , elle résiste rarement aux hivers de nos climats. . Incanum. La cinquieme , dont : Ja hauteur est de deux pieds, pousse des tiges ligneuses divisées vers le sommet en plusieurs branches gar- nies de feuilles velues en forme de lance, et alternes : ses fleurs, pe- tites, blanches, en forme de croix, et suivies de gousses ovales rem- plies de semences brunes, sont produites en bouquets à l’extré- mité de chaque rejetton. Elle croit naturellement dans la France mé- ridionale, en Espagne et en Italie, principalement dans des sols gra- veleux et remplis de rochers : quand on la seme dans une bonne terre, elle résiste avec peine aux froids de l’hiver ; mais sur des dé- combres et de vieilles murailles , on la conserve plusieurs années. Elle fleurit en Juin , Juillet, Août et Septembre : ses semences mü- rissent bientôt après, et quand elles s’écartent , elles produisent des plantes qui n’exigent que peu de soin. Clypeatum. La sixieme est une plante bis-annuelle, dont la tige herbacée est garnie de feuilles oblongues, velues, et placées al- ternativement : ses fleurs, qui sor- tent des aisselles de la tige, sont suivies de gousses ovales, plates, de la même forme que celles de Ja Lunaria, et renfermant beaucoup ALY de semences plates. Elle croit na- turellement en Espagne et en Por- tugal, d’où j’en ai reçu les semen- ces : on les seme sur une terre seche ou remplie de décombres , parce que dans un sol riche, les plantes y deviennent trop succu- lentes en été , et en automne elles pourrissent , et périssent presque toutes. Sinuatum. La septieme est une plante basse et trainante divisée en plusieurs peti:es branches, qui s’¢- tendent sur terre, et sont garnies de feuilles oblongues et velues qui se conservent toute l’année : ses fleurs, produites en petites grappes à l’extrémité des branches, sont d’un jaune brillant, et composées de quatre petales placés en forme de croix : après la fleur, le germe se change en une gousse ovale, gonflée et remplie de semences rondes. Quoique cette espece soit originaire des isles de lArchipel, elle est cependant assez dure pour résister en plein air en Angleterre, dans un sol sec, et a une exposi- tion chaude : on la multiplie par semence, et elle ne subsiste gueres que deux on trois ans. Creticum. La huitieme , avec une tige herbacée plus érigée, et des feuilles oblongues et velues, pousse quelques branches latérales vers le sommet ; “Ses fleurs qui croissent en petites grappes a l’ex- wrémité des branches , sont suivies ALY 133 de gousses ovales , et gonflées comme celles de la précédente : elle dure rarement plus de deux ans en Angleterre ; elle exige une terre seche et une situation chaude, sans quoi elle ne résiste pas en plein air; on Ja seme en Aoit, aussi-tot après la maturité des se- mences : si l’on en met quelques- unes dans des pots en Octobre, pour pouvoir les abriter sous un vitrage en hiver, elles fleuriront au mois de Juin suivant, et pro- duiront de bonnes semences dans la même année : mais les plantes élevées de bonne heure , poussent vigoureusement en été , et ne ré- sistent pas souvent aux rigueurs de Phiver ; ce qui les empêche de perfectionner leurs semences. Vesicaria. Deltoideum. Les neu- vieme et dixieme especes ont des tiges qui trainent et rempent sur la terre : ces plantes produisent vers l'extrémité de leurs tiges, des fleurs en épis clairs, de la même forme que celles des autres espe- ces , et garnies de quatre pétales placés en forme de croix. Celles de la neuvieme sont suivies de gousses gonflces , mais la dixieme qui fleurit de bonne heure au prin- tems , produit rarement des se- mences en ce pays :-Cette plante est vivace et peut se multiplier par ses branches traînantes ; on en fait des boutures que l’on plante en Avril ; elles prennent aisément 134 AMA racine et deviennent fortes pour Yautomne suivant ; tems auquel on peut en mettre deux ou trois sous un chassis ordinaire , pour les abriter pendant l’hiver et en con- server l’espece ; car , lorsque cette saison est dure , elle détruit ordi- hairement celles qui y sont expo- sces. Calicinum. Campestre. Les on- zieme et douzieme étant toutes deux annuelles, il est nécessaire de les semer chaque année en Avril, dans une plate-bande de terre légere , où les plantes doivent rester; on se contente de les ¢claircir, et de les tenir nettes de mauvaises her- bes ; elles fleurissent en Juillet et perfectionnent leurs semences en automne, ALYSSON. Voyez Drasa. L. AMANDIER. Voyez Amyc- DALUS.*. AMANDIER Afrique. Voyez BRABEJUM. AMANDIER NAIN, à dou- bles fleurs. Voyez PERSICA AMYG- DALUS, AMARANTE, Voyez Ama- RANTUS. L. Cevosia. L. AMARANTE A CRÈTE, Foyez CELOSIA CRISTATA. L. AMARANTOIDE. Voyez GOMPHRENA, AMA AMARANTUS. A tpav' Tos 5 de & privatif, et de papu'rw. Gr. Faner. Ainsi appelée, parce que la fleur de cette plante étant coupée, ne se fane pas si-tôt, et lorsqu’elle est seche, elle conserve long-tems sa beauté et sa couleur. Amarante. Caracteres. La plante produit des fleurs males et femelles , sépa- rées sur le même pied; la fleur est apctale ; le calice, dans les deux sexes -, est composé de trois ou cing feuilles pointues ,en forme de lance, colorées et persistantes ; les fleurs males ont, dans quelques espe- ces, trois Ou cing étamines minces, de la même longueur que le ca- lice, et couronnées de sommets oblongs : les fleurs femelles ont un germe ovale , surmonté de trois styles courts , et en forme d’alêne, et terminés par des stigmats sim- ples; le calice devient ensuite une capsule ovale, colorée, et a une cellule , dans laquelle est renfer- mée une semence simple et glo- bulaire. Ce genre de plante est rangé par LiNNÉE dans la cinquieme di- vision de la vingt-unieme classe, intitulée : Monoecia Pentandria , qui renferme celles qui sont pour- vues de cinq étamines , et dont les fleurs males et femelles sont placées sur la même racine. Les especes #ont : 1°. Amarantus tricolor , glo- merulis triandriis axillaribus subro- AMA tundis amplexicaulibus , foliis lan- ceolato - ovatis. Lin. Sp. Plane. 2043. Amarante à têtes rondes , placées aux aisselles des tiges ; et amplexieaules , avec des fleurs a trois étamines, et des feuilles ovales en forme de lance. Amarantus tricolor. Lob. Icon. 252. Amarante de trois. couleurs, ou Tricolor: 2°. Amarantus melancholicus ; glomerulis triandriis axillaribus sub- rotundis sessilibus , foliis lanceo= latis acuminatis. Lin., Sp. Plant. 2403. Amarante à trois étamines, à têtes rondes et sessiles aux tiges, avec des feuilles en pointes aiguës et en forme de lance. ‘Amarantus colore obscuriori , sive mas. Tourn. Inst. 236. Amarantus bicolor. | 3°. Amarantus tristis , triandriis rotundatis subspicatis ; foliis ovato~ cordatis emarginatis , petiolis brevio- ribus. Lin. Sp. Plant. 2404. Ama- rante à trois étamines et à têtes rondes, sortant en épis des aisselles des plantes, avec des feuilles ova- les, en forme de cœur, et suppor- tées par de courts pétioles. Blitum Indicum. 2. Ramph. Amb. 5. P.231. T. 82. F, 2. 4°. Amarantus caudatus , ra- cemis pentandriis decorñpositis cy- lindrieis , pendulis longissimis. Hort. Clif. 443. Amarante à cing ¢ta- mines , avec des épis fort longs, pendans et cylindriques, A M A Amarantus maximus paniculd longa ; pendulé , semine rubello. Raji Hist, . Blitum majus Peruvianum. Clus. 135 -Histes 2. P. 82. 5°. Amaranius maximus , ra~ cemis subcylindricis , pendulis , caule erecto arboreo ; Amarante à épis pendans et presque cylindriques, avec une tige en arbre erérigée. © Amarantus C.: B. P. 220. Ordinairement appelée Amarante en arbre. Maximus. 6°. Antarantus lividus , glome~ rulis triatidrits subspicatis rotunda- tis, foliis rotundato-ovatis retusis. Lin. Sp. Plant. 1404. Amarante à épis ronds, avec des fleurs a trois ctamines et des feuilles rondes 5 ovales et émoussées. Blitum pulchrum rectum magnum rubrum. J. B. 2. P: 966. Bleue rouge. . 7°. Amarantus flavus , race- mis pentandriis compositis , summo infimisque nutantibus ; foltis ova~ tis mucronatis. Lin. Sp. Plant. 2406. Amarante à épis de fleurs composés, à cing étamines, et à feuilles ovales et pointues. 8°. Amarantus blitum ; glome- rulis lateralibus triftdis , foliis ova~ lis retusis , caule diffuso. Lin. Sp, Plant. 990. Amarante à têtes rondes , produites à chaque nœud des tiges, avec des feuilles ovales et émoussées et des tiges diffuses. 136 AMA Blitum album minus..C. B. P. 228. La plus petite Blette blanche. Blitum rubrum minus. Bauh. Pin. 118. 9°. Amarantus græcizans ;.glo- merulis triandriis axillaribus , foliis lanceolatis obtusis repandis. Lin, Sp. Plant. 1405. Amarante avec des fleurs a trois étamines, sortant en grappes des aisselles des tiges, et des feuilles émoussées en forme de lance. Amarantus floribus lateralibus congestis , foliis lanceolatis obtusis. Flor. Virg. 116. Ordinairement appelée Blette à feuilles de parté- taire. 10°. Amarantus hybridus , ra- cemis pentandriis decompositis con- gestis nudis , spiculis conjugatis. Flor. Virg. 148. Amarante à cing étamines, avec des fleurs en épis composés et de doubles pistiles. Amarantus sylvestris maximus nove Anglia , spicis viridibus. Raji Hise. Blette sauvage de la nou- velle Angleterre, à épis verds. 11°. Amarantus hypochondria- eus , racemis pentandrtis compositis confertis erectis foliis ovatis mu- cronatis. Hort. Gliff. 444. Ama- rante à cing étamines , à épis éri- gés et en grappes, avec des feuilles à pointes ovales. Cest l’Amarantus sylvestris maximus nove Anglia spicis pur- pureis. Tourn. Inst. R. H, 235. A MA Ordinairement appelée Amarante pourpre. 12°. Amarantus spinosus 5 ra=° cemis pentandriis cylindricis erectis axillis spinosis. Hort. Cliff: 4445 Amarante a cing étamines , avec des épis droits et cylindriques, ayant des épines aux nœuds des uges. Amarantus Indicus spinosus , spicd herbaced. H. L. 31. Blitum spinosum. Rumph. Amb, 5. PB. 234.T.83, Fs ts 13. Amarantus sanguineus y racemis pentandrits compositis erec= tis , lateralibus patentissimis , fo- lis ovato-oblongis. Lin. Sp. 14073 Amarante à épis composés , dont ceux de côté s’étendent au-dehors , ceux du haut sont érigés, avec des feuilles ovales et oblongues. Amarantus racemis cylindricis 3 lateralibus terminalibusque crucia- tim positis. Fig. Plant. 22. 14°. Amarantus retroflexus y racemis pentandriis lateralibus ter- minalibusque , caule flexuoso vil= loso, ramis retrocurvatis. Lin. Sp. Plant. 992 ; Amarante a cing étamines , à épis sortant des ais- selles et des extrémités des tiges , avec des tiges flexibles , velues et recourbées. 15°. Amarantus oleraceus , glome- ribus triandriis pentandriisque , fo- liis ovatis obtusissimis , emarginatis, rugosis. Lin. Sp. 1403 ; Amarante à têtes rondes, composées de fleurs 3 AMA à troiset à cinq. étanines , avec des feuilles rudes , obtuses et den- telces. Blitum album majus. C..B. P. 118 ; Ja Blette blanche. 16°. Amarantus viridis ,. glo- merulis triandriis : floribus masculis trifidis , foliis ovatis emarginatis, caule erecto. Lin. Sp. 1405 ; Ama- rante à tctes globulaires , compo- sées de fleurs à trois étamines , .et dont iles fleurs males sont divisées en trois parties , avec des feuilles ovales et dentelées , et une tige érigée. Blitum sylvestrespicatum. Tour. Baris. 20h. 292: Cara. Pos, Bras.242. Ti 248, } 17°. Amarantus cruentus , ra- cemis pentandriis decompositis re- motis patulo-nutanribus , foliis lanceolato-ovatis. Lin. Sp. Plant. 2406 ; Amarante a épis de fleurs décomposés , à cinq étamines, dont les cotés s’étendentavec des feuilles ovales , et en forme de lance. . Amarantus Sinensis foliis va- riis , panicula speciosa patuld. Cent. ee ERY. Tricolor. La premiere espece est depuis longtems cultivée dans les jardins, à cause de la beauté de ses’ feuilles panachées en verd, jaune et rouge : ces trois couleurs sont élégament entremélées comme sur les plumes de certains per- roquets. Lorsque les plantes sont en pleine vigueur, leurs feuilles Tome I. A\M A. 439 sont-larges et très-rapprochées de- puis le bas des tiges jusqu’au som- met; les branches forment une espece de pyramide, , de maniere qu'il n’ya point de plante qui lui soit comparable quand: elle a. acquis toute sa croissance. Quelques Bo- tanistes ont séparé cette espece des autres, et l’ont distinguée sous le titre de Psitracus. Melancholicus. La seconde qui a été introduite dans les jardins Anglois beaucoup plus tard que la précédente, s’cleve a la même hau- teur qu’elle, et lui ressemble beau- coup dans sa maniere de croitre: on ne voit briller sur ses feuilles que deux couleurs réunies, le pour- pre obscur, et le brillant cramoisi ; mais éntremélées de façon à se faire valoir l’une l’autre, et à donner à la plante, lorsqu'elle est vigou- reuse, la plus agréable apparence. Tristis. La troisieme qui s’éleve à deux pieds environ de hauteur, n’a rien de remarquable; sa tige droite, pousse vers le sommet quel- ques branches latérales, garnies de feuilles ovales, et en forme de cœur : ses fleurs sans éclat et sans beauté, sont produites en épis ronds aux aisselles des tiges et aux extrémités des branches, de ma- niere qu’elle n’a rien qui la rende digne d’être placée dans les jardins à leurs : les jeunes plantes de cette espece, sont recueillies comme des Epinars par les habitans des Indes, S “38 À M À où elles croissent naturellement : yen ai reçu les semences de cette contrée, d’où elles m'ont été envoyées comme produisant une plante bonne à manger. Caudatus. La quatrième, origi- naire de l’Amérique , porte une tige droite, d’un verd pale ainsi que ses feuilles, et élevée de trois pieds de hauteuri ses fleurs sortent en épis aux aisselles de la tige, et en grappes à lextrémité des bran- ches : ces épis et grappes sont fort longs et penchent vers le bas ; j’en ai mesuré quelques uns qui se sont trouvés ayoir deux pieds et demi de longueur, et pendoient jusqu’a terre. ‘ Maximus. La einquieme , avec une tige forte de sept a huit pieds de hauteur , pousse vers le sommet plusieurs branches horisontales , garnies de feuilles oblongues , rudes , et vertes : à l’extrémité de chaque rejetton , sortent des épis cylindriques , et pourpres, qui penchent vers le bas, mais qui n’ont gueres que la moitié de la longueur de ceux de l’espece précédente, et sont beaucoup plus épais : C’est cette Amarañte dont on fait usage en Médecine (1). (1) Les fleurs et les graines sont les seules parties de cette plante qu’on emploie pour les usages de la médecine ; mais on s’en sert très-rarement, parce qu'elle est fort astrin- gente et qu’elle est capable de produire des A MA Lividus. La sixieme qui s’éleve à près de trois pieds de hauteur , pousse plusieurs branches latérales, garnies de feuilles ovales et émous- sées; ses épis sortent en grappes érigées aux extrémités des branches, et ses fleurs sont d’un pourpre foncé. Flavus. La septieme, dont Pélé- vation est d'environ quatre pieds , a des tiges presque rouges, des feuilles ovales, en forme de lance, vertes, marquées de taches pour- pre , et supportées par de fort longs petioles; les épis sortent en grappes aux extrémités des braii- ches, et aux aisselles des tiges; ils sont d’un verd pale, et croissent érigés. J'ai reçu du Portugal les semences de cette espece, sous le nom de Bredos , avec la recom- mandation de la cultiver comme une excellente herbe potagere et bonne a manger. Blitum græcisans. La huitieme croit naturellement dans la plus grande partie des pays chauds de PEurope, et de Amérique. Par- effets pernicieux , si elle n’est administré avec la plus grande circonspection : elle peut cependant être d’un secours efficace dans les hémorrhagies , les cours de ventre séreux , qui reconnoissent pour cause le relâchement des visceres , les gonorrhces opiniatres, etc. On donne ses fleurs en in- fusion , et ses graines en substance, depuis un scrupule jusqu’à un gros. AMA tout où on laisse écarter ses se- mences, les plantes y poussent Pété suivant, et deviennent des herbes embarrassantes de même que la neuvieme espece; aussi ne les cul- tive-t-on gueres, si ce n’est dans les jardins botaniques. Les tiges de ces deux especes, sont trainantes et rempent sur la terre. Hybridus. La dixieme élevée à plus de trois pieds de hauteug, pousse plusieurs branches latérales, velues et garnies de feuilles rudes : ses épis produits aux aisselles des üges et à l'extrémité des branches , croissent horisontalement , et ses fleurs sont vertes : cette plante a peu de beauté, on la cultive rare- ment dans les jardins, si ce n’est pour la variété. Hypochondriacus. L’onzieme , qu, depuis long-tems, étoit mul- tipliée en Angleterre, dans les jar- dins à fleurs, est devenue à présent une herbe commune , qui croit souvent sur les tas de fumier ; et comme elle vient aisément parmi les herbes sauvages , par-tout où on laisse écarter ses semences , les places s’en trouvent entièrement remplies l’été suivant: ces semences se conservent dans la terre pendant plusieurs années, de maniere que toutes les fois qu’en labourant on les rapproche de la surface , elles produisent des plantes , qui, elles- memes, en feront naître de nou- - AMS 139 vellès, si on leur laisse le tems de perfecuonner leurs graines, Spinosus. La douzieme , dont la hauteur est d'environ deux pieds, pousse plusieurs branches de côté, qui forment une espece de buissons ses feuilles sont oblongues , et garnies d’épis à chaque nœud , où les tiges sont armées de pointes aiguës : ces épis sont minces, tirent sur le brun, et n’ont point d’éclats ce qui fait que cette plante n’est gueres cultivée que dans les jardins botaniques. ; Sanguineus. La troisieme, dont les semences m’ont été envoyées des ifles de Bahama, comme celles dune plante bonne à manger , et produisant de belles fleurs, s’éleve à rois pieds de hauteur ; ses tiges et ses feuilles sont pourpre ; ses épis, courts et cylindriques, paroîs- sent souvent aux aisselles des tiges; mais il s’éleve à l’extrémité une grosse grappe d’épis en forme de croix, avec une tige droite au milieu : ces fleurs sont d’abord d’un pourpre brillant; mais en se fanant et à mesure que les semences mu- rissent , elles deviennent d’une cous leur plus foncée. Retroflexus. La quatorzieme , originaire de l'Amérique Septen- trionale , d’où ses semences ont été portées en Europe, estdevenueau- jourd’hui une herbe si commune dans plusieurs jardins des environs S ij 140 À M A de Londres, qu'on ne la cultive plus que-dans les collections bota- niques. ‘ Oleraceus. Viridis. La quin- zeme , que les Indiens cultivent comme plante potagere, na point de beauté, et n’est point admise dans les jardins. Les habitans de ces pays cueillent ses semences encore jeunes, et les apprétent comme des épinars ; mais -elles leur sont bien inférietires ; car on en fait rarement usage par-tout où les épinars sont communs. Cette plante s’éleve à deux ou trois pieds de hauteur; et lorsqu'elle a de la place pour s’étendre , elle pousse beaucoup de branches latérales : si on lui laisse écarter ses semences, elle se multipliera extrêmement, et produira Pété suivant une grande quantité de jeunes plantes. Les semences de la dix-septieme espece, qui ont été apportées de la Chine, ont pro- duit pendant les deux premieres années, en Angleterre, des têtes de fleurs de la plus belle appa- rence ; mais depuis ces semences ont dégénéré , et les plantes ont eu peu de beauté; quoiqu’elies fussent alors difftrentes des autres de ce genre, elles ne doivent pas être néanmoins regardées comme Cruentus. constituant une espece distincte. Culture. De toutes ces especes, là premiere et la seconde méritent d'occuper dans les parteres la place AMA la plus distinguée : elles sont ten- dres., et exigent dans ce pays , de Part et du soin, pour parvenir a leur perfection : on détaillera ci- après la culture qui leur convient particulierement. Les quatrieme , cinquieme et treizieme especes , tiennent le second rang äprès celles- ci ; on doit les semer vers la fin de Mars , sur une couche de chaleur mgdérée , et lorsque les plantes poussent , leur donner beaucoup dair dans les tems doux pour les empécher de filer ; et quand elles sont assez grosses pour être trans- plantées , on se pourvoit d’une autre couche tempérée, dans la- quelle on les place à six pouces de distance lune de lautre; on les ar- rose, et on tieat à Vabri du soleil , jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, après quoi on leur donne de Par dans tous les tems favorab es, et on les: arrose souvent et legèrement ; à mesure que les plantes avancent , et que la chaleur de la saison aug- mente, on leur donne plus d'air, et on les accoutume par dégrés à- Pair ouvert, afin de les endurcir : on peut les enlever en motte au commencement de juin, en placer quelques-unes dans des pots, et répandre les autres dans les plate- bandes. du partere, en: observant de leur procurer dé Pombre jus- qu'à ce qu’elles aient repris ras cine, et il faut les arroser souvent les AMA dans les tems secs ; sur-tout celles des pots , qui exigent d’être rafrai- chies chaque soirée pendant les chaleurs et les sécheresses. La cinquieme espece, ne pro- fitant pas dans des pots , doit être plantée dans un sol riche et léger, où elle parviendra a une très- grande hauteur , et produira un bel éffet , si on lui donne de la place pour s’étendre , et beaucoup d’ar- rosement dans les tems secs. La douzieme est aussi une plante tendre, et veut être traitée de même maniere que les précédentes. Les autres qui sont assez dures pour croitre en plein air, peuvent être semées au printems dans une terre légere , et lorsque les plantes sont assez fortes , on les place dans quelque partie du jardin que ce soit; elles y profiteront , et produiront une abondance de semences, qui, en s’écartant , rempliront un grand espace de leurs plantes. Les deux premieres especes doi- vent être semées sur une couche chaude en Février, ou au plus tard dans les premiers jours de Mars : les plantes leveront en quinze jours, si la couche est bonne ; et bientôt après on pré- pare une autre couche chaude, que Yon couvre de quatre pouces dé- paisseur , d’une bonne terre riche. et légere ; ensuite on enleve les jeunes plantes avec les doigts , de maniere à ne pas casser les tendres AMA 141 racines ; on les place dans là nou- velle couche, à quatre pouces de distance de chaque côté, et on les arrose légèrement pour afiermir la terre sur leurs racines ; mais avec l’attention de ne pas abbatre les jeunes plantes par un*arrosement trop prompt, car elles se releve- roient difficilement, seroient long- tems à recouvrer leur premiere force, pourniroient et seroient en grande partie detruites. Au milieu du jour il faut les abriter avec des nattes , les parer de la chaleur du soleil, et leur donner de Pair en soulevant les vitrages : quand les verres sont mouillés , il est prudent de les re- tourner chaque jour dans un bon tems , pour les laisser sécher, car Phumidité , occasionnée par la fer- mentation du fumier et la transpi- ration des plantes , leur est très- nuisible. Si le tems est mauvais, et si on ne peut tourner les vitrages, il sera très-avantageux d’essuyer cette humidité deux ou trois fois par jour avec une ¢étoffe de laine, ‘ pour l’empécher de tomber sur les plantes. Quand elles sont bien en- racinées, et qu’elles commencent à croître, on leur donne de lair chaque jour, plus ou moins, sui- vant le froid ou la chaleur du tems, pour les empêcher de filer trop vite, ce qui affoibliroit beaucoup leurs tiges. ” Trois semaines ou un mois après, ces plantes auront poussé de maniere AMA à se toucher, et alors elles auront besoin d’une autre couche qui doit être d’une chaleur modérée et cou- verte d’environ six pouces d’une même terre riche ; on les y pla- cera, en observant de les enlever avec la plus grosse motte de terre qu'il sera possible de conserver à leurs racines : on les plante à six ou sept pouces de distance lune de Pautre, et on leur donnera un peu d’eau pour affermir la terre autour des racines , sans cependant les arroser trop lourdement , de peur, comme on la déjà dit, d’abbattre les plantes : il est néces- saire de les tenir à l’ombre pen- dant la chaleur du jour, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nou- velles racines , de les rafraichir souvent, en les arrosant toujours légèrement, et de leur donner de Yair à proportion de la chaleur du tems ; on observera aussi de cou- vrir les vitrages chaque nuit, pour préserver les couches du froid qui arréteroit lPaccroissement des 142 plantes. ° Au milieu du mois de Mai, on se pourvoit d'une autre couche chaude , sur laquelle on établit un chassis élevé , alin que les plantes puissent ÿ avoir assez de place pour croître ; on couvre cette cou- che , de pots de la valeur de six sols; on les remplit d’une terre riche , et l’on met dans les inter- yalles qui séparent chaque pot de AMA la terre commune, pour empécher Pévaporation de la chaleur de la couche. Lorsqu’elle est en état de recevoir les plantes , on les enleve avec une truelle ou quelqu’autre instrument, en leur conseryant une grosse motte, puis on place chaque plante dans le milieu d’un pot que Pon remplit de la méme bonne terre qui y est déjà, on la pressé avec les mains : on les arrose lé- gèrement , et on les tient à ombre pendant le grand soleil, en cou vrant les vitrages de nattes. Trois semaines environ après, lorsque ces plantes auront acquis une force et une hauteur considé- rables , il faut soulever beaucoup les vitrages pendant le jour; et si Pair est doux et le soleil couvert, on ote tout-a-fait les vitrages pour les exposer en plein air; ce que on fait aussi souvent que le tems le permet : par ce moyen on les endurcit par dégrés, et on peut ensuite les placer au-dehors pour toute la saison; mais il n’est pas prudent de les exposer en plein air avant la premiere semaine de Juillet; encore faut-il que Pair soit parfaitement doux, et que ce soit, s’il est possible, pendant une pluie chaude et légere. On les tient d’abord pendant deux ou trois jours, sous un abri où elles puissent être à couvert des ardeurs du soleil et des vents vio< lens, auxquels elles ne doivent s’ag AMA coutumer que par dégrés. Comme ces plantes transpirent beaucoup , lorsqu’elles sont a une bonne hau- teur , elles veulent être arrosées chaque jour dans les tems secs et chauds; sans quoi elles ‘sont arrè- tées dans leur accroissement, et ne produisent pas des feuilles aussi larges que celles qui sont conduites avec intelligence. Telle est la meilleure maniere de traiter les Amarantes pour les avoir dans toute leur beauté, qui consiste dans la largeur de leurs feuilles ; elles réussissent toujours, si les semences sont bien choisies, et elles sont un des plus grands or- nemens des jardins pendant plus de deux mois dans les derniers tems de Pété. Lorsqu'on est curieux de porter ces plantes annuelles à leur plus grande perfection, il faut avoir une couche à vitrages élevés-et inclinés de chaque côté, avec une fosse au milieu pour y mettre du tan, dans lequel on puisse plonger les pots, en donnant à ces vitrages huit à neuf pieds d’élévation, et à ceux de côté cing; il y aura assez de place et de hauteur pour élever ces plan- tes, et d’autres annuelles, à toute la perfection dont elles seront sus- ceptibles; et plusieurs de ces plantes tendres et annuelles, qui mürissent rarement leurs semences dans ce climat, y avanceront assez pour en produire de bonnes chaque année, A.M 143 AMARANTUS CRISTATUS. Voyez CeLosia Cristatra. L. AMARYLLIS, I As fodele > ou Lis Narcisse. 6 Caracteres. La spathe, ou gaine, de forme oblongue et comprimée, renferme les boutons de la fleur, souvre sur le côté, se seche et persiste. La corolle a six pétales en forme de lance; la fleur porte dans son centre un germe rond et sil- lonné, soutenant un style mince, couronné din stigmat triangulaire, et accompagné de six étamines en forme d’aléne , couronnées de sem- mets penchés : après la fleur, le germe se change en une capsule ovale, qui s’ouvre en trois parties, formant trois cellules , remplies des semences rondes. Ce genre de plante est rangé pat LiNNÉE dans la premiere sec- tion de la sixieme classe, intiulée: Hexandria Monog ynia, renfermant celles qui ont six ¢tamines et un style. . Les especes sont: 1°. Amaryllis lutea , spathé uniflora , coroll& aquali , stami- nibus declinatis. Hort. Cliff. 135. Lin. Sp. 420 ; Amaryllis avec une simple fleur dans chaque spathe, une corolle égale , et des étamines penchges. Narcissus luteus autumnalis ma- jor. Tourn. Inst. Ordinairement 144 A M A appelé Narcisse d'automne , ou Lis Narcisse jaune. É Colchicum luteum majus. Bauh. Pin. 69. 288A maryllis Aramasco , spatha uniflord , corolla æquali , pistillo declinato. Hort. Cliff. 235. Ama- ryllis avec une simple fleur. dans chaque spathe , des pétales égaux, et un pistile penché. Lilio-Narcissus indicus pumilus monanthos albus. Moris. 2. P. 266. Ordinairement appelé Lis Atamosca. 9 3°. Amaryllis formosissima , spathdé uniflora , corolla inæquali, petalis tribus genitalibusque decli- natis. Hort. Cliff. 135 ; Amaryllis avec une seule fleur dans chaque spathe, des pétales inégaux , dont trois sont penchés , ainsi que les étamines et le style. Lilio-Narcissus Jacobæus , flore sanguineo nutanté. Hort. CI. 195. Communément appelé Lis de Saint Jacques. Narcissus Jacobaus major. Rubb. Elep. a. P. 89. F..20. 4°. Amaryllis Sarniensis , spathä multiflorä, corollis revolutis , ge- nitalibus erectis. Hort. Ups. 75 ; Amaryllis avec plusieurs fleurs dans chaque spathe , des pétales égaux et roulés , tournés en arriere , et les parties génitales érigées, com- munément appelée Lis de Gre- nesey , ou la Grenesienne. Narcissus Japonicus , rutilo AMA Canad. 1 57. Ts flore. Corn. f E518). Lilium Farniense. Dugl. Monog. je ae 5°. Amaryllis Belladonna , spar tha multzflora , corollis campanu- latis aqualibus , genitalibus decli- natis. Hort. Cliff. 235 ; Amaryllis avec plusieurs fleurs dans chaque spathe , des pétales égaux et en forme de cloche, et des étamines penchees. ‘Lilium rubrum. Merian. Surin. 2a. Es aies Lilio- Narcissus polyanthos , flore incarnato , fundo ex luteo al- bescente. Sloan. Cat. Jam. 115. Ordinairement appelé Lis Bella- donne , ou Lis rouge du Mexique. 6°. Amaryllis regina , spathé multiflora , corollis campanulatis , marginibus reflexis, genitalibus de- clinatis ; Amaryllis avec plusieurs fleurs dans une spathe, des pétales ovales, une corolle en forme de cloche, dont les bords retournent en arriere et les étamines sont pen- chées. Lilium Americanum puniceo flore, Belladonna dictum. Par. Bat. 194 ; Communément appelé Lis Mexi- cali. 7°. Amaryllis longi-folia , spathé multiflora , corollis campanulatis æqualibus , scapo compresso longi~ tudine umbellæ. Flor. Leyd. 36 ; Amaryllis avec plusieurs fleurs dans une spathe, des pétales égaux et en forme AMA forme de cloche, une enveloppe comprimée et de la longueur de l’ombelle. Lilium Africanum humile , lon- gissimis foliis , polyanthos satu- rato colore purpurascens. Parad. Bat. 195. 8°. Amaryllis Zeylanica, spathä multiflora , corollis campanulatis aqualibus , genitalibus declinatis , Scapo tereti ancipiti. Flor. Leyd. 36 ; Amaryllis avec plusieurs fleurs dans une spathe, des pétales égaux et en forme de cloche, les éta- mines et style penchés , et une tige aiguë des deux côtés: * Lilio-narcissus Zeylaniens lati- folius , flore niveo externé lined purpurea striato. Hort. Amst. 1. P+ 73 3 Ordinairement appelé Lis de Zeylan. Tulipa Javana. Rumph. amb. 5. P+ 30. t. 105. Lilio-Narcissus Africanus, scillæ foliis, flore niveo , lined purpured striato. Ehret. piet. 5. f. 2. 9°. Amaryllis ciliaris, spathé multiflora , foliis ciliatis. Flor. Leyd. 37; Amaryllis avec plusieurs fleurs dans une spathe, et des feuil- les dont les bords sont garnis de poils très-minces. Lilio-Narcissus sphæricus Æthy o- picus foltis guttatis et cilii instar pilosis. Pluk. Alm. 220; Commu- nément appelé Lis écarlate d’A- frique. 10°. Amaryllis vernalis , spathd Tome I. A M#A 145$ uniflora , corollé æquali, stamini- bus erectis ; Amaryllis avec une seule fleur dans chaque spathe , des pétales égaux , et des étamines érigées. Lilio-Narcissus luteus Tourn. Imt. 386; Ordinairement appelé Lis Narcisse jaune printa= Vvernus. nier. 11°. Amaryllis Orientalis , spa~ thé multiflora ; corollis inaquali« bus, foliis lingui-formibus. Buttn. Amaryllis avec plusieurs fleurs dans une spathe, et des feuilles en forme de langue. Narcissus Indicus Swert. Flor. 31. f. 2. Lilio-Narcissus Indicus maximus sphaericus , floribus plurimis rubris liliaceis. Flor. Hist. 2. p. -268. Brunsvigia du Docteur HEISTERe Brunsvigia. Heist. 12°. Amaryllis Capensis, spas thd triflora , corollis campanulatis æqualibus , genitalibus declinatis 3 Amaryllis avec trois fleurs dans chaque spathe, des pétales égaux , des corolles en forme de cloche, et des étamines et un style pen- chés. Lisyrinchiim Indicum. Cornut, Canad. 168. Lutea. La premiere espece est une plante fort dure qui se multi- plie prodigieusement par ses rejet- tons : la saison la plus favorable pour transplanter ses racines est depuis le mois de Mai jusqu’à Ja Orientalis. AtM A fin de Juillet, lorsque. ses feuilles sont fanées ; mais ce tems passé, il seroit trop tard pour les remuer, parce qu’elles commencent, si la saison est humide, à pousser de nouvelles fibres au milieu d’Août, et souvent elles fleurissent au com- mencement de Septembre; de sorte que, si on les transplantoit alors , leurs fleurs seroient gatées. Cette plante croit dans tous les sols et à toutes situations ; mais elle profite mieux dans une terre légere, se- che, et en plein air , en observant de ne pas la placer trop près d’un mur, ni sous l’égoût des arbres. Les Jardiniers l’appellent ordinaire- ment Narcisse jaune automnal, etc. et la vendent sous le nom de Col- chique ; pour servir dornement d’aufomne dans les jardins ; ce a quoi elle est trés-propre , parce qu’elle est toujours en fleurs de- puis le nulieu de Septembre jus- qu’au milieu de Novembre, pourvu que la gelée ne soit pas assez forte pour les détruire; car quoiqu'il n’y en ait. qu’une à chaque spathe , elles se succedent cependant sans interruption sur la même racine ,., surtout si an les laisse en terre pendant trois ou quatre annces sans les déplacer. Ses fleurs, qui ne s’élevent gueres qu’à treis OÙ qua- tre pouces de hauteur, ressemblent beaucoup à celles du Crocus jaune. Ses plantes poussent des feuilles vertes dans le même tems que le 146 Ahi A safran ; €t ses fleurs sont lorsque passées , ell 2s croissent pendant toute’hiver. Ses racines sont bul- beuses, et de la méme forme que celles du Narcisse; elles peuvent servir @’ornenient dans les plan- ches avec le Cyclamen, le Safran, le Crocus automnal , les Colchiques, et autres pareilles fleurs basses” d'automne. , l z Vernalis. La dixieme, à pré- sent beaucoup plus rare en Angle- terre que toutes les autres especes s étoit autrefois cultivée dans plu- sieurs jardins curieux ; mais comme * elle fleurit dans une saison où il y a tant d’autres fleurs plus belles , on Pa négligée et rejettée des jardins; aussi est-elle presque. perdue en Angleterre. Elle croît naturelle- ment en Espagne et en Portugal ; où elle fleurit de bonne heure en Janvier. Cette plante, aussi dure gue la premiere, peut être placée en plein air dans des plates-bandes , et traitée de la même maniere; avec cette différence cependant, que, perdant ses feuilles plus tard , il ne faut pas la tirer de terre ni la transplanter avant la fin de Juil- let, ou le commencement d’Aoit: elle fleurit en Avril, ou dans les, premiers jours de Mai; mais ses fleurs ne sont pas d’une longue durée. Atamasco. La seconde espece , originaire de la Virginie et de la Caroline, où on la trouve en abon- AMA dance dans les champs et dans les bois, a une très-belle apparence quand elle est en fleur: sa Heur, qui sort seule, est d’abord d’une couleur de chair fine à son exté- rieur ; mais lorsqu'elle est plus avancée, elle devient pale, -et même presque blanche avant de se faner. Cette plante est si dure qu'elle résiste ici en plein air. pourvu que ses racines soient plan- tées à une exposition chaude, et dans une terre seche. On peut la multiplier par ses rejettons : les fleurs de cette espece sont presque aussi larges que les petits Lis oran- gers; mais elles ne s’élevent pas au-dessus de six à huit pouces de hauteur ; elles paroissent à la fin de Mai ou au commencement de Juin, et quelquefois elles fleurissent ici en Août. j Formosissima. La troisieme , connuesous lenomde Lis de Saint- Jacques , est à présent devenue très-commune dans les jardins cu- rieux de l’Angleterre ; ses racines poussent des rejettons en abon- dance , surtout lorsqu'on les tient à une chaleur modérée pendant hiver ; .car cette espece peut se conserver pendant la saison: froide dans une bonne orangerie , ainsi que sous des vitrages de couches ordinaires; mais alors elle ne fleurit pas si souvent, et ne pousse pas autant de rejettons que lorsqu’elle passe lhiver dans une serre de AMA 27 Tag. chaleur modérée : elle produit ses fleurs deux ou trois fois l’année } et en toutes saisons, surtout depuis le mois de Mars jusqu’au commen- cement de Septembre : elle ne donne des fleurs que lorsque ses racines sont en vigueur; les tiges qui les supportent naissent sur la partie latérale des bulbes, et lors- que celles d’un côté sont fances, le côté opposé en produit d’autres; mais il n’y en a jamais qu'une sur la même tige. Ses fleurs sont gros- ses, et d’un rouge très-foncé, leurs pétales inférieurs sont fort larges ; la fleur entiere, qui est penchée sur un côté de la tige, produit le plus bel effet. On multiplie cette espece par les rejettons qu’on peut enlever chaque année ; le meilleur tems pour diviser ses racines est le mois d Aout, afin qu’elles puissent re- prendre avant Phiver; mais il faut avoir attention de n’en pas rompre les fibres : on les plante dans des pots dune grandeur médiocre , qu'on remplit d’une terre légere de jardin potager ; en les tenant à une chaleur modérée, elles pro- duisent des fleurs en abondance, et leurs racines multiplient consi- rablement. Regina. La sixieme espece, appe- lée communément Lis du Mexique, n'étant pas tout-a-fait aussi dure que la précédente , doit être mise dans une serre chaude, et les pots T ij a48 AMA qui la contiennent plongés dans la couche de tan ; au moyen de cette précaution , ses racines profiteront mieux, et ses fleurs seront plus fortes. On Ja multiplie par rejet- tons , comme les autres especes : elle fleurit pour Pordinaire au com- mencement du printems, et pro- duit alors le meilleur effet dans les serres chaudes. Ses tiges de fleurs s’élevent rarement à plus d'un pied et demi de haut; chacune en soutient deux, trois, et tout au plus quatre : ses fleurs sont larges, luisantes , et d’une couleur de cui- vie rougeatre; la gaine qui couvre: ses boutons se divise lorsqu'ils éclosent , et se sépare jusqu’au bas en deux parties, qui sont placées a chaque coté de l’ombelle de fleurs , et jointes aux petits pedon- cules. Zeylanica. La huitieme, qui est aussi très-tendre , et veut être traitée de la même maniere que la sixieme , est plus commune dans les jardins Hollandois que dans ceux de ce pays; mais comme elle se multiplie lentement , elle sera toujours rare en Angleterre. Elle fleurit ordinairement en Juin, en Juillet, et quelquefois aussi en au- tomne ; car lorsque les pots sont plongés dans une couche de tan, les racines poussent généralement de: Heurs dexx fois chaque annce ; mais ces fleurs ne durent pas long- tems. Cette espece croit naturelle- AMA ment dans les Ifles Occidentales , d’où ses racines et ses semences m'ont été envoyces. Longi-folia. Ciliaris. Les sep- tieme et neuvicme especes sont plus dures, et peuvent être traitées de la méme maniere que le Lis de Saint-Jacques ; elles se multi- plient assez vite par rejettons lors- qu’on les culiive convenablement ; la neuvieme surtout en produit une si grande quanüté , qu’elle en rem- plit les pots; mais elle fleurit ra- rement en Angleterre : les feuilles de celle-ci sont longues, étroites, et ressemblent beaucoup à celles. du Srandrap ow Cheinanthus Vir- ginica, Arbre de neige ; les pétales de la fleur penchent en arriere, comme celles du Lis de Grenesey 5 mais ils sont d’une couleur plus claire, et tirant sur l’écarlate : les: racines de cette espece sont petites. La septieme fleurit ordinairement en hiver , si les pots sent placés dans une serre de chaleur modérée; et comme il n’y a plus de fleurs en plein air dans cette saison, elles en sont plus estimables. J’ai reçu du Cap de Bonne-Es- pérance les racines de ces deux es- peces, qui ont également réussi dans les jardins de Chelsea. La sep- tieme produit dans chaque ombelle un grand nombre de fleurs d’un pourpre foncé , qui paroissent en Décembre; mais la tige qui les. supporte, ne s’cleye qu’à trois ou: AMA quatre pieds de hauteur; ses ra- cines sont fort grosses , et ses feuilles longues et étroites. Orientalis. L’onzieme , dont Ferrarius , dans son Jardin de fleurs , et Morissox dans son His- toire des plantes; ont donné la gravure, est séparée de ce genre par le Docteur HEISTER , qui en a constitué un autre sous le nom de Brunswigia , en l’honneur du Prince de BRUNSWIK ; mais quoi- que la forme des fleurs de cette plante soit différente de celle de la plupart des autres especes d’A- maryllis, elle a d’ailleurs tant d’au- tres traits de conformité avec elles, qu’elle men doit pas être plutôt distinguée, que PAmaryllis formo- sissima, Qui en differe aussi beau- coup par la forme de ses fleurs. L’Amaryllis Orientalis croit na- turellement au Cap de Bonne-Es- pérance , d’où ses racines, qui ont réussi dans les jardins de Chelsea, m'ont été envoyées. Ses bulbes sont grosses , presque rondes ; ses feuilles longues , larges et arron- dies à leur extrémité, s’ctendent des deux côtés sur la terre , et ne: poussent ordinairement qu’en No- vembre, après que la tige des fleurs a paru : lorsque ses fleurs sont pas- sces, ses feuilles croissent jusqu’au printems et commencent à se flétrir dans le mois de Mai ; de sorte que depuis le milieu de Juin jus- AMA 149 qu’en Octobre , ses racines en sont entièrement privées. Capensis. La douzieme , dont j'ai reçu les racines ayec celles de la précédente , est Le originaire d'Afrique ; ses fleurs aussi grosses, de la même forme ét d’un rouge plus foncé que celles de la Bella- donna , croissent érigées , renfer- mées deux a deux dans chaque gaine , et portées sur des tiges de deux pieds environ de hauteur; ses feuilles , semblables à celles du Pancratium Américain, sont lon- gues , étroites , sillonnées en creux dans la partie supérieure , où il y a une raie pale coulant dans la longueur des feuilles, se flétrissent en été dans le même tems à-peu- près que celles de l’espece précé- dente , et reparoissent dans la mê- me saison. Ces deux especes peuvent être traitées de même que l Amaryllis formosissima, avec cette différence: seulement qu'il faut les tenir en hiver dans une serre chaude d’une température modérée , parce que leurs racines ne supportent pas aussi bien le froid et les arrosemens. Le meilleur tems pour trans- planter ces racines , est à-peu-près le commencement d’Août, lorsque: leurs. feuilles sont entièrement flé— tries, et avant qu’elles poussent de: nouvelles fibres; car il seroit alors trés-dangereux de les déplacer. Toutes ces fleurs à racines bul- AMA beuses , se plaisent dans une terre douce et sablonneuse, mêlée d’une 150 terre de jardin potager : il ne faut leur donner gue peu d’eau, lorsque leurs feuilles sont flétries et que leurs racines ne sont pas dans un état d’accrois$ement; car alors beau- coup d'humidité les exposeroit à pourrir; mais lorsqu'elles commen- cent à croître et qu’elles poussent leurs tiges de fleurs, on les arrose fréquemment et légèrement à cha- que fois. Les pots qui contiennent les especes tendres, doivent être tenues constamment dans la serre chaude , où 1l faut leur donner en été autant d'air libre qu'il est pos- sible ; car quoique quelques-unes puissent être expostes en plein air pendant Pété , cependant elles n’y profitent pas aussi bien, et ne fleu- rissent pas aussi constamment que celles qui sont traitées plus délica- tement et suivant la maniere ci- dessus indiquée. Belladonna. La cinquieme es- pece appelée Lis belladonna , a été apportée en Angleterre du Portu- gal, où les jardins abondoient de ces fleursil y a quelques années; car leurs racines se multiplient promp- tement, sur-tout dans les pays où elles croissent en plein air. Les jar- dins d’Italie et principalement les environs de Florence , sont aussi remplis d’une grande quantité de ces fleurs , qu’on vend pour orner ies appartemens ; les Italiens les AMA appellent Lis dé Belladonna: cette plante y réussit si bien, qu’elle n’a pas besoin d'autre culture que celle qui est en usage pour le Lis commun ; et quoiqu’elle ne fleurisse pas avant le mois d’Août, cepeñ- dant elle y produit ordinairement de bonnes semences, par le moyen desquelles on la multiplie considé- rablement : mais en Angleterre elle exige plus de soin pour pou- voir être conservée. Les racines de cette espece ont été généralement plantées dans des pots , et placées sous un vitrage de couche pour les abriter des froids; cette précaution est d’autant plus nécessaire , que leurs feuilles qui poussent en automne, et continuent à croitre pendant tout l’hiver, pé- rissent nécessairement si elles sont exposées à la gelée; les racines elles-mêmes courentun risque égal, ou si elles échappént, elles en sont fort affoiblies : ce iv’est qu’au moyen de cette culture qu’on est parvenu à les conserver ; mais elles n’ont pas fleuri constamment , et ont pro- duit peu de rejettons, de sorte que cette plante étoit devenue très- rare , et depuis quelques années il n’y en avoit presque plus en Por- tugal même, parce que le Lis de Saint Jacques y ayant été introduit, on avoit négligé les autres dans la plupart des jardins. Les racines qui ont été apportées depuis peu de ce pays pour des Lis de Belladonna, AMA n’étoient que des Lis de Saint Jac- ques. « C’est ici le lieu d'indiquer la méthode dont je me suis servi avec le plus grand succès pendant plu- sieurs années pour la culture de cette. plante : j’ai commencé par préparer une planche large de six pieds, auprès d’une muraille , a l'exposition du sud-ouest, j’en ai ôté toute la terre à la profondeur de trois pieds, j’ai mis en place du fumier bien pourri de lépaisseur de six pouces, sur lequel on a étendu environ vingt pouces d’une terre légere de jardin; après Pavoir bien dressée et nivelée , jy ai planté les racines à six pouces de distance , puis les ayant couvertes d’une terre légere et sablonneuse jusqu’à la hauteur de la planche, de sorte que la partie haute des racines se trouvoit à la profondeur de cinq à six pouces, j’ai mis en- core à l’entrée de Vhiver trois pou- ces de tan pourri sur la planche entiere, pour empêcher la gelée de pénétrer dans la terre ; quand la saison étoit plus vigoureuse, je couvrois encore les feuilles avec de la paille ou des nattes, afin de les conserver : au moyen de ce traitement , les racines se sont con- sidérablement augmentées, et ont constamment fleuri chaque année. Quelques-unes ont poussé deux ou trois tiges de trois pieds environ de hauteur, et ont produit dans A M A 11 chaque ombelle plusieurs fleurs de la plus belle apparence pendant le mois d'Octobre : les feuilles pous- sent bientôt après, elles se conser- vent vertes pendant tout Vhiver et le printems, jusqu’au mois de Juin, tems-auquel elles périssent. Alors il faut tranplanter les racines, car si on les laissoit jusqu’en Juillet, elles auroient poussé de nouvelles fibres, et, en les remuant, on leur occa- sionneroit le plus grand dommage, Si on en plante quelques-unes dans une plate-bande chaude , près d’un mur, à exposition du midi, et dans une terre seche , elles y pro- fiteront fort bien , sur-tout si on les couvre pendant les fortes ge- lees; elles y fleuriront et multiplie- ront beaucoup mieux que celles qui sont tenues dans des pots. Sarniensis. Laquatrieme espece, connue sous le nom de Lis de Grenesey , qui, depuis long-tems, est cultivée dans les jardins de Grenesey et Jersey, où elle pa- roit profiter aussi bien que dans son pays natal ; et d’où elle est dis- tribuce aux curieux de toutes les parties de PEurope, est, à ce que lon croit , originaire du Japon. On apporte ordinairement ici ses racines en Juin et Juillet; le meilleur tems pour les tirer de la terre , seroit aussi-tot après que leurs fleurs sont flctries ; mais quoi- que celles qui sont enlevées dans le tems que les tiges de fleurs 52 AMA commencent à paroitre, ne laissent pas que de fleurir, cependant leurs fleurs ne sont pas si grosses, et leurs racines sont beaucoup plus foibles , que si elles avoient été déterrées avant qu’elles eussent poussé de nouvelles fibres. Lorsque ces racines arrivent , il faut les planter dans des pots rem- plis d’une terre fraiche et sablon- neuse , mêlée avec un peu de fu- mier pourri, et les placer à une exposition chaude, en observant de les arroser de tems en tems; mais, en général, on ne doit pas les trop mouiller, sur-tout avant qu’elles poussent, dans la crainte de pourrir leurs racines. Vers le milieu de Septembre, celles qui seront assez fortes pour fleurir, commenceront à montrer le jet de leurs tiges à fleurs, qui sont ordi- nairement rouges ; alors il faut pla- cer les pots à une exposition dans laquelle elles puissent jouir des in- fluences du soleil, et les mettre à Pabri des vents violens; mais on ne doit pas les tenir trop près des murailles , ni sous des vitrages qui feroient monter leurs tiges , les rendroient foibles , et diminue- roient leur beauté : on les arrose légérement dans cette saison, quand le tems est sec et chaud; si, au contraire , il est humide et froid, on les met sous un abri. Quand les fleurs commencent a s'ouvrir , on met les pots à couvert, AMA afin qu’elles ne soient pas gâtées par trop d'humidité ; mais-il ne faut pas les tenir trop serrées , ni dans un lieu-trop chaud, ce qui en- leveroit la vivacité de leurs cou- leurs et les faneroit bientôt. Quand cette plante est bien traitée, ses fleurs persistent un mois entier dans toute leur beauté; et quoi- qu’elles n’aient point d’odeur, ce- pendant la richesse de leur couleur les fait mettre avec raison au pre- mier rang des plus belles. Comme dans cette espece les feuilles commencent à croître après que les fleurs sont fanées , on favo- rise leur développement qui con- tinue ase faire pendant tout l'hiver, en les mettant à abri du froid , et en les couvrant pendant les gelées et les grandes pluies , avec l’atten- tion néanmoins de leur donner au- tant d’air qu’il est possible dans les tems doux : pour cet effet, on les met sous un vitrage de couche or- dinaire , que l’on enleve chaque jour en tems secs et couverts ; ctant traitées ainsi , leurs feuilles acqué- reront de la force et de la largeur; mais si elles sont placées dans une orangerie sans être exposces en plein air, elles deviendront longues et foibles, auront une couleur pâle et leurs racines s’affoibliront ; ce qui est souvent la cause qu’elles ne produiront point de fleurs. On ne doit transplanter ces ra- cines que tous les trois ou quatre ans y AMA ‘ans , vers la fin de Juin, ou au commencement de Juillet , tems auquel on les place dans une terre fraiche , en évitant de les remuer plus souvent , pour ne pas en re- tarder les fleurs ; on met les rejet- tons dans des pots, ow ils fleuri- ront la troisieme année : mais quand on possede un certain nombre de ces racines, on peut s’en procurer une grande quantité de fleurissantes , sans se donner la peine d’en faire venir chaque année de Grenesey; elles donneront méme plus de fleurs que celles qui sont apportces de ces isles , où on ne les éleve pas avec beaucoup de soin. La méthode ordinaire des jardiniers de ce pays, est de les mettre à une grande dis- tance les unes des autres , dans une planche de terre commune, et de les y laisser quelques années ; pen- ‘dant ce tems elles produisent un si grand nombre de rejettons , que souvent une seule grappe fournit ‘plus de cent racines ; celles qui se trouvent dans Pintérieur , sont alors si serrées par celles du dehors, qu’elles sont absolument applaties, et que toutes celles de la grappe ‘entiere sont foibles et hors d’état de produire d’aussi grosses tiges de fleurs que celles qui ont cri simples , et qui ont eu assez d’es- pace pour se développer en ron- ~ deur. Lorsqu’on possedeuntrop grand “nombre de ces racines , pour ‘pou- Tome I. A M A 153 voir les conserver en pots, il est nécessaire de préparer une planche de terre dans quelqu’endroit bien abrité du jardin, dont on compose le sol d’un tiers de terre légere vierge ou de paturage , de la même quantité de sable de mer, et d’au- tant d’un mélange formé de fumier pourri et de décombres de chaux criblés : après que le tout est bien mêlé, on en met environ deux pieds d'épaisseur dans Ja planche, que l’on éleve de quatre ou cinq pouces au-dessus de la surface du terrein, si la situation est seche, et de huit à neuf pouces si le lieu est humide : au commencement de Juillet ou plante les racines sur cette planche, à six ou sept pouces de distance entr’elles ; et pendant Phiver , lorsque les gelées com- mencent a se faire sentir, on la couvre d’un vitrage ou de cerceaux garnis de nattes, pour empêcher que le froid ne pince les feuilles : mais au printems on Ôte enticre- ment les couvertures. Durant l’été on tient constamment la planche nette de mauvaises herbes, et on remue de tems en tems la surface de la terre. Tous les ans, quand lés feuilles sont flétries, on crible un peu deterre fraiche sur la planche, pour ranimer les racines, que Pon doit y laisser jusqu’à ce qu’elles soient assez fortes pour produire des fleurs ; alors on peut les ôter et les mettre én pots , comme il V rs 4 AM B a été prescrit ci-dessus , où même les laisser fleurir dans la planche. ~ Les racines de ces plantes, ainsi que plusieurs autres especes de Bulbes , ne fleurissent pas Pannée suivante ; mais quand elles renfer- ment deux boutons où germes dans leurs centres , ce qui arrive sou- vent, elles fleurissent fréquemment deux fois en trois ans, après quoi elles sont plusieurs années sans pro- _duire de fleurs, et ne poussent que des rejettons. AMBRETTE, ou CENTAURÉE. Voyez CENTAURIA. L. AMBROSIE. Voyez Am- BROSIA. AMBROSIE , o4 THÉ DU MExi- QUE. Voyez CHENOPODIUM AM- BROSOIDES. AMBROSIA. Ainsi appelé @2, privatif, et Beorës , mortel, parce que les Poëtes la donnent comme la boisson des Dieux. Am- broisie. Caracteres. Cette plante a des fleurs males et femelles sur le méme pied ; les fleurs males sont compo- sées de plusieurs fleurettes, ren- fermées dans un calice commun, d’une feuille unie, étendue et de la longneur des fleurettes , la fleurette est monopétale , en forme d’enton- noir, et coupée au bord en cing parties ; ele a dans le centre cing AMB petites étamines, couronnées par des sommets pointus et érigés. Les Heurettes femelles , placces sous les males dans le même épi , ont un calice d’une feuille pointue et per- sistant, mais sans coralle, un germe placé dans le fond du calice, et soutenant un style mince, surmonté de deux stigmats longs et velus ; le germe se change ensuite en une capsule dure ovale , à une cellule couverte des segmens aigus du ca- lice, et renfermant une semence ronde. Ce genre de plante est placé par LrnneteE dans la cinquieme division de sa premiere ciasse , intitulée. : Monoecia Pentandria , ayant des fleurs males et femeiles sur le mé- me pied, et dont les fleurs males sont pourvues de cing ctamines.. Les especes sont: 1°. Ambrosia maritima, foliis multifidis , spicis solitarits pilosis. Lin. Sp. Plant. 988 ; Ambroisie avec des feuilles divisées en plu- sieurs parties, et des épis solitaires garnis de fleurs velues. Ambrosia maritima. C. B. P. Ambrosie maritime. 2°. Ambrosia elatior, foliis bi-= pinnatifidis . racemis paniculatis terminalibus glabris. Hort. Cliff. 284 ; Ambroisie avec des feuilles. a doubles ailes , un épi de fleurs uni et clair, croissant à l’extrémité des branches. Ambrosia maritima , foliis Arte AMB æisiæ inodoris , elatior. Hort. L. 32. 3°. Ambrosia trifida , foliis tri- lobis et quinque-lobis serratis. Lin. Sp. 988 ; Ambroisie avec des feuilles à trois et cinq lobes, sciés à leurs bords. Ambrosia Virginiana maxima , Platani orientalis folio. Moriss. Hist. 3. P. 4. Absinthe du Ca- nada. 4°. Ambrosia Artemisi-folia, fo- lis bipinnatifidis , primoribus ra- mulorum indivisis integerrimis. Lin. Sp. Plant. 988 ; Ambroisie avec des feuilles a doubles ailes , et des feuilles entieres sur les plus jeunes branches. Ambrosia maxima inodora, Mar- rubii aquatici foliis tenuiter laci- niatis , virginiana. Pluk. Alm. 27. T. 20. Absinthe de Virginie. 5°. Ambrosia arborescens, fo- lis pinnatifidis hirsutis , racemis solitariis terminalibus , caule fruti- coso perenni ; Ambroisie à feuilles velues et ailées , avec des épis so- litaires de fleurs croissans à l’ex- trémité des branches, et une tige vivace d’arbrisseau. Maritima. La premiere espece qui croit naturellement en Cappa- doce , etc. près des rivages de la mer , s’éleve a deux pieds et demi environ de hauteur , et pousse plu- sieurs branches garnies de feuilles, divisées en plusieurs parties, qui répandent une odeur forte quand AMB 15s elles sont maniées ; les épis de fleurs, produits aux aisselles des tiges, sont longs, simples, velus et sessiles aux tiges ; leur partie haute est garnie de plusieurs fleurs males, et leur partie basse de fleurs femelles ; après les fleurs , les fe- melles sont suivies d’une capsule dure, à feuilles , et à une seule cel- lule, dans laquelle est renfermée une simple semence ronde. Cette plante annuelle perfectionne rare- ment ses semences en Angleterre, à moins qu’elle ne soit avancée au printems ; C’est-pourquoi il faut la semer en automne dans une plate~ bande chaude, et quand elle pousse au printems , la transplanter dans une autre plate-bande chaude de mauvaise terre; car dans un terrein riche et humide , elle deviendroit wop forte, et ne fleuriroit que tard dans la saison: ainsi la meilleure méthode pour en obtenir des se- mences, est de la planter dans des décombres , afin de l’empêcher de pousser trop vigoureusement ; alors elle fleurira de bonne heure et sera forcée à produire de bonnes semences. Quand les semences mürissent et tombent naturellement à terre , les plantes poussent au printems suis vant sans aucun soin; mais si on les seme au printems, ilestrare qu’elles paroissent la même année ; et elles restent pendant un an en terre avant de germer, Cette plante n'4 Vij 156 A MB pas beaucoup de beauté, et on ne Padmet dans les jardins que pour Ja vartété. Elatior. La seconde nous vient des Ifles de PAmérique, de la Ca- roline et de la Virginie. J’ai non- seulement recu ses semences de ces deux derniers endroits, mais des caisses de terres renfermant diffe- rentes plantes qui m’ont été en- voyées de Amérique, en ont pro- duit en abondance; ce qui prouve que cette espece est fort commune dans ces diverses contrées. Elle s’éleve à la hauteur de plus de trois pieds, et se divise en plusieurs branches garnies de feuilles ailces de la forme de celle de l'Armoise. A Vextrémité des branches sont produits des épis clairs de fleurs composés d’un long épi au milieu, et de trois ou quatre plus courts sur les côtés; ils sont unis et garnis de fleurs males et femelles rangées comme celles de la précédente : les femelles sont suivies de se- mences qui ont aussi la même forme. Cette espece pousse et profite en plein air en Angleterre ; mais les plantes ainsi élevées ne pro- duisent point de semences, à moins que la saison ne soit chaude; ainsi pour en avoir chaque annce , il est nécessäire de les cultiver de la maniere suivante. Après les avoir semces en Mars sur une couche de chaleur mode- AM B rée , on les transplante , lorsqu’elles - ont atteint la hauteur de deux pouces, sur une autre couche tem- pérée , à trois ou quatre pouces de distance en quarré, en observant de les arroser assez, et de les tenir à l'ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; après quoi on leur donne beaucoup d'air frais chaque jour, et quand le tems est chaud, et on les arrose sou- vent: car ces plantes aiment beau- coup Phumidité. Lorsqu’elles sont assez fortes , on les enleve en motte, on les met dans de grands pots remplis de terre légere , et on les place sur une couche de chaleur modérée, jusqu'a ce qu’elles soient bien enracinées , pour les avancer et les faire fleurir. Vers la fin de Mai, on les expose a Pair avec les plantes dures et annuelles , parmi lesquelles elles feront varicte: elles fleurissent en Juillet, et leurs semences mürissent en Septembre. Trifida. La troisieme espece ; originaire de l'Amérique Septen- trionale, où elle est fort commune, s’éleve souvent à la hauteur de huit à dix pieds, et même beau- coup plus, en poussant plusieurs branches de côté, lorsqu'elle se trouve placée dans un sol riche et humide, et qu’on larrose souvent. Sés semences mises en terre au printems , poussent rarement avant la même saison de lannée sui- vante; ainsi, quoiqu’on ne les voie AMB point paroitre d’abord, il.ne faut, point pour cela se presser de re- muer la terre qui les contient. Lorsqu’elles commencent a croitre, on peut en transplavter queiques- unes dans une terre humide et ri- che, à quatre ou cing pieds d'in- tervalle de chaque côté, et si elles sont souvent arros¢es dans les tems secs, elles s’éleveront à une grande hauteur; mais il sera nécessaire de soutenir leurs tiges avec des ba- tons, pour les garantir des secousses des vents violens, qui pourroient briser leurs tiges. Les fleurs de cette plante ne sont pas plus appa- rentes que celles du chanyre, aux- quelles elles ressemblent beau- coup, aussi ne la conserve-t-on en Botanique que pour la varicté. Lorsque ses semences mürissent et s’écartent , elles poussent au prin- tems suivant, pourvu que la terre ne soit pas remuée ; en les semant en automne, elles levent dans le même tems, et on peut les traiter comme on vient de le prescrire. Artemisi-folia. J’ai reçu les se- mences de la 4°. espece de l’Amé- tique Septentrionale, où elle croit naturellement : sa tige, divisée en plusieurs branches , est garnie au bas de feuilles entieres, et dans ses arties hautes , de feuilles sem- blables à celles de la seconde espece, dont elle ne differe qu’en ce que les épis de ses fleurs sont produits aux aisselles des tiges : AMB 157 mais du reste elle n’exige pas un traitement different. Arborescens. La cinquieme est originaire du Pérou , d’où le jeune de Jussieu en a envoyé les semen- ces au Jardin Royal à Paris; celles que je possede, et que je tiens de la générosité de son frere Ber- nard de Jussieu , ont réussi dans le jardin de Chelséa, où elles don- nent chaque annce de trés-bonnes semences. Cette plante, élevée a la hau- teur de dix a douze pieds, porte une tige ligneuse et divisée en plu- sieurs branches garnies de feuilles velues, composées de plusieurs lo- bes ailés , et placés alternative- ment ; les épis de fleurs sont soli- taires, velus , et situés à l’extrémité des branches; les fleurs femelles , placées au-dessous des mäles sur Jes mêmes épis, croissent en petites grappes de distance en distance : chaque calice a deux segmens longs et étroits qui s’élevent au-dessus de la capsule. Cette espece est vivace, et peut se multiplier également par bou ture et par semence. On plante les boutures pendant tous les mois de VPété dans une plate-bande a Pombre, où, si elles sont souvent arrosées , elles poussent en un mois ou cinq semaines de tems des ra- cines assez fortes pour pouvoir être enlevées et mises en pots; mats si on les laisse plus long-tems en a eS AME pleine terre, elles croissent trop vigoureusement , et ne reprennent pas aussi aisément que si elles avoient été transplantées plutôt. Ces plantes sont assez dures pour pouvoir être exposées en plein air pendant l'été, et passer l’hiver dans une orangerie commune, ayec les myrthes et les autres plantes exo- tiques dures; par ce moyen elles subsisteront plusieurs années. Leurs yacines, placées sans aucune cou- verture dans des plates- bandes chaudes, ont résisté en pleine terre pendant des hivers doux ; mais les fortes gelées les ont détruites. Les semences de cette espece levent rarement la même année quand on les seme au printems ; mais celles qui sont semces ou qui s’écartent naturellement en automne , levent et croissent dès le printems sui- vant. AMELANCHIER. Voyez MEs- PILUS AMELANCHIER. AMELANCHIER de Virginie, ¥ oyexz CHIONANTHUS,. AMELLUS. Fleur étoilée. Caracteres. Le calice est com- mun, rond et écailleux ; la fleur est composée et radiée; les fleurs hermaphrodites forment le disque, et les femelles les rayons : les her- maphrodites sont tubuleuses et dé- coupées en cinq segmens ; les fe- melles sont en forme de langue , AME ‘ét divisées en deux ou trois seg# mens : les premieres ont cing éta- mines courtes, un germe oval, un style mince, et deux stigmats; les femelles leur ressemblent. Le ca- lice de la fleur renferme ensuite une semence ovale, et couronnée d’un duvet velu. Ce genre de plante fait partie de la seconde section de la dix« neuvieme classe de LINNÉE, inti= tulée: Syngenesia poly gamia super- flua ; les fleurs de cette section étant composées de fleurettes her- maphrodites dans le centre, et de femelles dans la circonférence. Les especes sont: 1°. Amellus Lychnitis, foliis oppositis , lanceolatis, obtusis , pe= dunculis unifloris. Lin. Sp. 12763 Amellus à feuilles obtuses, oppo- sées et en forme de lance, aveg une fleur sur chaque pedoncule. Buphthalmum foliis oppositis lana ceolato-linearibus obtusis integerri~ mis , calicibus subrotundis. Hort. Cliff. 425. Verberina asteroides, Sp. Pl. te PF, 902. 2°. Amellus umbellatus , foliis oppofitis , triplinerviis., subtüs tom mentosis, floribus umbellatis. Amana Acad, 5, P, 407 ; Amellus & feuilles opposées, à trois veines ; etcotonneuses en-dessous, avec deg fleurs en ombelle. Solidago villosa incana ; foliis Qyatis oppositis , caule assurgente AME @ibnudo tripartito , floribus sub- umbellatis. Brown. Jam. 320. Bt Dae Fu Lychnitis. La premiere espece, originaire du Cap de Bonne-Espé- rance, atteint la hauteur de deux ou trois pieds, et pousse latérale- ment plusieurs branches garnies de feuilles opposées en forme de lance , qui se terminent par des tiges de fleurs, ou pedoncules qui en soutiennent chacune une : ces fleurs , violettes, avec leur disque jaune, et d’une forme semblable à celle des Aster, paroissent en Juillet et Août. La plante entiere est vivace, et se multiplie aisé- ment par bouture, si on les place à Pombre dans quelque mois d’été que ce soit, et si on les arrose à pro- pos : quand elles ont pris racine , on les enleve en motte, et on les met en pots, afin de pouyoir les abriter pendant Phiver , soit sous des chassis ordinaires, soit dans une orangerie ot elles puissent avoir beaucoup d'air dans les tems doux , sans quoi elles fileroient et auroient peu de beauté. Umbellatus. La seconde, nata- relle au climat de la Jamaïque , pousse des tiges velues de deux pieds de hauteur, amsi que des branches latérales garnies de feuilles ovales et opposées : ses fleurs, qui terminent les tiges , croissent en petites ombelles, @ ont peu d’ap- parence, On peut multiplier cette AME 15% espeëc par ses semences, qu’on doit répandre sur une couche chaude au printems; quand les plantes sont assez fortes, on en met deux ou trois en pots, que l’on plonge dans une couche chaude de tan, pour les avancer, et leur faire produire des semences mures en automne 3 sans cette précaution , elles exige= roient une serre chaude en hyver. AMENTACEE. Fleurs Amen= acces, de Amentum , qui signifie un cordon, chaton ou courroie. On appelle ainsi celles qui sont ras- semblées sur un cordon penché vers le bas en forme de chaton, que l’on nomme aussi Julus ; telles sont celles des Saules, des Noyersy des Peupliers, etc. AMETHYSTE. Voyez ÂMEs THYSTEA, AMETHYSTE, espece de Pani caud pourpre. Voyez ERYNGIUW AMETHYSTINUM. L, AMETHYSTEA. Lia. Genz, 32. Amethystina. Amman, Haller. Amethyste. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant, en forme de cloche, et composé d’une seule feuille dé- coupée aux bords en cinq segmens égaux et pointus : la corolle mo- nopétale et labice est divisée au sommet en cinq parties égales ; lz leyre supérieure est érigée, ronde, AME concave ct partagée en deux; la levre inférieure est séparée en trois parties, dont le segment du milieu est concave, de Ja mème longueur .que la levre supérieure , et les .deux segmens de côté sont plus courts et érigés : la fleur porte sur sa levre supérieure deux étamines minces , longues et couronnées de sommets ronds; elle a un germe divisé en quatre parties, placé dans le centre, et soutenant un simple style terminé par deux stigmats aigus. Après la fleur, le germe se - change en quatre semences nues renfermées dans le calice. LiNNÉE place ce genrede plante dans la seconde classe intitulée : Diandria Monogynia, qui renferme celles dont les fleurs sont pourvues “de deux étamines et d’un style. Nous ne connoissons qu’une es- . pece de ce genre; savoir: Amethystea cærulea. Hort. Ups. 160 9. Amethystina montana erecta y . foliis exiguis digitatis trifidis ser- . ratis , flosculis cum comä e caruleo- janthinis. Amman. Ruth. 4; Ame- thyste érigée de montagne, a pe- tites feuilles divisées en trois par- ties et scices, avec des tctes et des fleurs d’un bleu de jacinthe. Cette espece qui croit dans les montagnes de la Sibérie, a fleuri dans le jardin impérial de Péters- bourg , où ses graines ont été en- voyces, et y a produit des semences AME miires, dont j’ai recu quelques-unes du Docteur Ammon. Elles ont réussi dans le jardin de Chelséa, où les plantes produisent des se- mences chaque année. Cette plante annuelle, dont la tige est droite et élevée d’environ un pied, porte vers son sommet deux ou trois petites branches la- térales, garnies de petites feuilles divisées en trois parties , scices sur leurs bords , et d’un verd très-foncé ; les fleurs d’un bleu fin, de même que l’extrémité des bran- ches, et les feuilles qui sont immé- diatement au - dessous, sont pro- duites en petites ombelles à l’ex- trémité des branches; desorieque, malgré que les fleurs soient petites, cependant leur couleur jointe à celle du haut des tiges, forme une belle apparence. Les semences qui s’écartent, et celles que l’on seme en automne, produisent au prin- tems suivant des plantes qui fleu- rissent au commencement de Juin; mais celles du printems ne donnent de fleurs qu’au mois de Juillet; et même si la saison est seche, ces semences restent en terre pendant toute l’année; de maniere que le meilleur tems pour les semer est l’au- tomne. Quand ces plantes pous- sent, elles n’exigent d’autre soin que d’être tenues nettes de mau- vaises herbes get éclaircies par-tout où elles sont trop serrées; et comme elles ne profitent pas lorsqu’eltes sont AMM sont transplaniées , il faut les semer où on veut les avoir. AMMANNIA. Houst. Nov. Gen. Lin. Gen. Plant. 144. Caracteres. Le calice est oblong, érigé, persistant, en forme dé clo- che , “a quatre angles, et divisé au bord en huit parties minces ; la fleur n’a point de pétales, mais quatre étamines minces, aussi lon- gues que le calice dans lequel elles sont insérées, et couronnées de sommets doubles ; le germe gros, rond, et situé dans le centre, sou- tient un style court, et surmonté dun stigmat; le calice se change en une capsule ronde, a quatre cel- lules remplies de petites semences. Ce genre de plantes est rangé par le Docteur LINNÉE dans sa qua- trieme classe intitulée : Tetrandria Monog ynia,leursfleurs ayant quatre étamines et un style. Les especes sont : 1°. Ammannia lati-folia, foliis semi-amplexicaulibus, caule tetra- gono. Hort. Cliff. 344; Ammannia à tige quarrée, avec des feuilles embrassant les tiges à moitié. Ammannia palustris, caule qua- drangulari , foliis angustis. House. MSS. Tsnardia, foliis sessilibus lanceo- latis quasi auritis, floribus ternis. Brown. Jam. 148. Aparines, folio anomalo, vasculo seminalt rotundo, semine minutis- Tome I. AMM 161 simo. Sloan. Hist. 1. P. 44. T. 7. F. 4. 2°. Ammannia ramosior , foliis subpetiolatis , caule ramoso. Lin. Sp. Plant. 220. Ammannia avec des feuilles sur de courts pétioles, et une uge branchue. Ludvigia aquatica erecta, caule rubente , foliis ad genicula binis longis angustis hyssopi instar, flore tetrapetalo albo. Clayt. 774. 3°. Ammannia baccifera , foliis subpetiolatis , capsulis calice ma- Joribus coloratis. Lin. Sp. Plant. z20; Ammanniaavec des feuilles à courts pétioles, et une capsule co- lorée, plus grosse que le calice de la fleur. Anonymos, Linaria folio, Orien- talis, Gallii lutei flore, herba cap- sularis verticillata. Pluk. Alm. 33: Lati-folia. La premiere espece croit naturellement dans les lieux humides de la Jamaïque, d’où ses semences qui ont été envoyées en Angleterre par le Docteur Hous- TON, ont réussi a Chelséa, et ont été de-là distribuées dans la plu- part des jardins botaniques de l’Eu- rope. Sa tige quarrée, succulente, et de la même couleur que le reste de la plante, s’éleve à un pied et demi environ de hauteur ; ses feuilles d'un verd pale, longues, étroites, de la consistance de celles du pour- pier, et portées en triangle, crois- sent dans toute la longueur de la X =) 162 A M M tige, dont elles embrassent la moi- tié avec leurs bâses : ses fleurs sont produites autour des tiges, en têtes rondes, et en grappes aux nœuds où les feuiiles adhérent; elles n’ont point de pétales, et sont sans ap- parence; bientôt après elles sont suivies de capsules rondes remplies de petites semences. Cette plante: doit être élevée sur une couche chaude au prin- téms, et reportée ensuite sur une autre pareille pour la faire avan- cer. Lorsqu'elle a acquis de la force, on la met en pot, que lon remplit d’une terre riche et dégere; on la place sous un chassis, en ob- servant de la tenir à l’ombre jus- qu’a ce qu’elle ait formé de nou- velles racines; ensuite on la tient dans une caisse de vitrage, ou dans la serre chaude, pour murir ses se- mences, parce qu’elle est trop ten- dre pour profiter en plein air dans ce pays, à moins que Pété ne soit très-chaud. Ramosior. La seconde espece, originaire de la Virginie et de la Caroline, est une plante annuelle, qui s’éleve à un pied de hauteur ; ses tiges rouges et succulentes poussent des branches latérales op- posées; ses fleurs produites simples aux aisselles sur la partie basse des branches du sommet, sont dispo- sées en forme de grappes, et n’ont point de beauté; de maniere qu’on me conserve cette plante dans les AMM jardins botaniques que pour Ja va- riété : elle perfectionne ses semen- ces en plein air, quand on Péleve sur une couche chaude au prin- tems, et qu’on la place ensuite dans une plate-bande chaude. | Baccifera. La troisieme qui croît sans culture dans les campagnes de la Chine, s’éleve rarement à plus de trois pouces de hauteur ; ses feuilles sont placées oppostes sur les branches, et ses fleurs sont pro- duites en têtes rondes aux aisselles de la tige. Comme cette plante n’a point d'apparence , on la cultive peu dans les jardins : elle doit être élevée sur une couche chaude au printems , et traitée de la même maniere que la premiere espece , si l’on veut que ses semences mü- rissent en Angleterre. AMMI. Apatre Gr. Herbe à l’Evé- que. L’ Ammi. Caracteres. Cette plante est à ombelles ; la grande ombelle est composée de plusieurs plus petites disposées en rayons : l’enveloppe extérieure est composée de plu- sieurs feuilles étroites et pointues , presque de la longueur de l’om- belle; les petites ombelles ont une enveloppe courte à plusieurs feuil- les ; les corolles irrégulieres ont chacune cinq pétales en forme de cœur, dont ceux des rayons exté- rieurs sont larges et inégaux dans leur grandeur, et ceux du centre AM M qui composent le disque a-peu- près égaux : les fleurs portent cinq étamines minces, couronnées de sommets ronds. Dans le centre du calice est placé un germe qui sou- tient deux styles réfléchis, et sur- montés par des stigmats obtus : le germe se change en un petit fruit rond et cannelé, composé de deux semences unies en-dedans, et con- vexes au-dehors. LINNÉE place ce genre de plan- te dans la seconde section de sa cinquieme classe intitulée : Pen- tandria Digynia, qui comprend celles dont les fleurs ont cing éta- mines et deux styles. Les especes sont : 1°. Ammi majus, foliis inferi- oribus pinnatis , lanceolatis , serra- tis ; superioribus multifidis lineari- bus. Hort. Ups. 59. Ammi dont les feuilles du bas sont ailées, en forme de lance, et scites, et les feuilles du haut divisées en plu- sieurs segmens étroits. C’est l’Ammi majus. C. B. P. 159. Ammi vulgare. Dod. Pempt. 415; L’Ammi ordinaire. 2°. Ammi glaucifolium, folio- rum omnium lacinulis lanceolatis. Guett. 2. P. 433; Ammi dont toutes les feuilles sont découpées en forme de lance. Ammi petraum glaucifolium perenne. Moriss. Hist. 3. P. 295. Daucus petreus glaucifolius. Bauh. Hist. 3. P. 58. AMM 163 Majus. La premiere espece qui est annuelle, a une variété, dont JEAN BaUHIN a fait mention comme d’une espece distincte, sous le titre d’Ammi majus foliis plurimüm in- cisis et nonnihil crispis ; Mais comme j’ai souyent obtenu cette variété par les semences de la pre- miere, je n’en ai pas parlé comme d’une espece distincte. Cette plante ayant été semée en automne dans les places où elle doit rester, on houe la terre au printems pour en détruire les mau- vaises herbes; on éclaircit les jeu- nes tiges, de la même maniere qu’on le pratique pour les corolles, en laissant entr’elles quatre, cing, et même six pouces de distance, si la terre est bonne; parce qu’étant devenues grosses, elles couvriront le terrein: après quoi elles n’exi- geront plus d'autre soin-que d’être débarrassées des herbes nuisibles qui pourroient croître aux envi- rons. Ces plantes fleurissent en Juin; et leurs semences qui mü- rissent en Août, tombent et s’écar- tent aussi-tôt, si elles ne sont promptement recueillies. Ces semences sont d’usage en Médecine; et en les traitant comme nous venons de le dire, on peut s’en procurer une grande quantité ; car cette plante croît dans quelque situation ouverte que ce soit; mais elle profite mieux daus une terre légere et sablonneuse. Quand X ij De 164 A MR on attend au printems pour la se- mer, elle pousse rarement la méme année; et, si elle sort de terre, elle reste foible, et produit peu de se- mences (1). Geers eee ee (1) On distingue en Médecine deux es- peces dAmmi , June commune et l’autre venant de Lisle de Crete et du Levant; cette derniere est généralement préférée, quoiqu’elle, ne soit point différente de la premiere, mais parce que ses semences con- tiennent des principes plus actifs et plus abondans. Ces semences fournissent par l'analyse une petite quantité d'huile éthérée, et pres- que la moitié de sa masse de substance rési- neuse-gommeuse. La gomme séparée .de la résine n’a qu'une odeur foible, balsamique, et un dégré très-lèger d’amertume , tandis que la résine possede une saveur forte, Acre , amere et aromatique, à raison de la petite quantité d'huile éthérée qu'elle re- tient. L’odeur aromatique paroit donc rési- der uniquement dans l'huile éthérée; mais comme cette huile est très-volatile, elle se dissipe presque entièrement lorsqu'on veut réduire l’infusion de ces graines jusqu’à la constance d'extrait : de maniere que, pour les faire jouir de toutes leurs vertus médicales , il est nécessaire de les donner en subtance ou en infusion froide vineuse. Les graines d’Ammi sont mises au nom- bre des quatre semences chaudes mineures, elles sont fortement carminatives, emmé- nagogues , discussives , échauffantes, forti- fiantes et stomachiques; elles entrent dans les infusions carminatives, dans le syrop de bétoine composé , dans la poudre Diaca- laminthes ; dans celle Diacymini , de N1- COLAS D ALEXANDRIE ; dans la Dianacca AM © - Glauci-folium. La seconde es- pece est une plante vivace, que l’on conserve dans les jardins de bota- nique pour la variété; mais comme elle a peu de beauté, on ne la cul- tive point ailleurs; on la seme en automne comme les précédentes : et pour la même raison, elle croît dans toutes les situations ouvertes ; mais un sol humide lui convient mieux que tout autre. AMMI PERENNE. Voyez Stum FaLcariA. Horr. Cliff. AMMOME, ou LE Lison. Voy. Stum Amomum. AMOMUM, ou MoRrELLE CE- magna, de MESUE ; dans l’Aurea Alexan- drina , du même Auteur; dans l Electuaire des baies de laurier, de Cuasis; et dans PEmplatre, de MELILOT. Leur dose, lorsqu’on les fait prendre en substance , est depuis quelques grains jus- qu'a un scrupule, et en infusion vineuse , depuis douze grains jusqu’à un demi-gros. Si on consulte Matuiore , FREITA- GIUS , SIMON Pauzr , etc. on verra qu'ils attribuent à ces graines une grande vertu utérine propre à faire concevoir les femmes stériles. Suivant eux , il faut les faire pren- dre en poudre à la dose d’ug gros, dans du lait ou du vin, trois heures avant le diner, et réitérer ce remede quatre fois de suite de deux jours Pun; mais ils observent, comme une précaution essentielle, d’empécher ie mari d’habiter avec sa femme tant qu’elle en fait usage. AMO RISETTE. Voy. SOLANUM PSEUDO- Capsicum. AMOMUM. Lin. Gen. Plant. 2. Zingiber. C. B. P. 35. Gin- gembre. Caracteres. Les fleurs ayant cha- cune une double gaine, sont re- cueillies dans un épi écailleux« la gaîne extérieure couvre étroite- ment l’'écaille, et lPimtérieure en- toure le tube de la fleur avec les parties de la génération : la corolle est monopétale , tubuleuse à sa bâse, et divisée au bord en trois parties , dont celle du milieu est plus longue et plus large que les autres : dans l’intérieur est situé un nectaire gros et oblong ; deux éta- mines minces, couronnées de som- mets courts et épais, s’élevent du tube : au-dessous du réceptacle de la fleur est placé un germe rond, qui soutient un style simple , aussi long que le tube de la fleur, et sur- monté d’un stigmat velu. Après la fleur , le germe se change en une gousse ovale et triangulaire, qui s’ouvre en trois parties, et renferme plusieurs semences. jak’ 2 ow Quoique LiNNÉE ait placé ce genre de plante dans sa premiere classe, intitulée : Monandria Mo- nogynia , il devroit faire plutôt partie de sa seconde; car les fleurs à un seul style ont deux étamines dont lune est jointe au segment supérieur de la fleur. Ce qui a AMO 165 causé erreur, c’est qu’elle perd bientôt son sommet , et qu’elle pa- roit alors n’étre plus qu’un seg- ment; ce que j’ai vu dans les fleurs . que j’ai examinces. Les especes sont: 1°. Amomum zingiber, scapo nudo , spicd ovatä. Hort. Cliff. 3; Gingembre avec une tige nue, et un épi de fleurs ovale. Zingiber. C. B. P. 35. Gin- gembre. Inschi. Rheed. Mal. 11. P.2t. Te: 2°. Amomum Zerumbet , scapo nudo , spicä oblonga, obtusd. Hort. Cliff. 3. Gingembre avec une tige nue, et un épi de fleurs oblong et émoussé. Zingiber lati-folium sylvestre. Hort. Lugd. 636 ; Gingembre sau- vage a feuilles larges, appelé Ze- rumbet. Lampujum. Rhumph. Amb. 5. Prtzgg T6 F5. Katou-inschi-kua. Rheed. Mal. 2141. 27. 1.02.9): 3°. Amomum cardamum , scapo bracteis alternis laxis, caule folio- rum altissimo; Gingembre avec des tiges de fleurs serrément et alter- nativement branchues, dont les pe- tioles sont très-élevés. Elettari. Reed. Mal. 11. T. 6. Rg: Zingiber. La premiere espece, ou le Gingembre ordinaire, qu’on cultive dans Ja plupart des Iiles de 166 AMO PAmérique, comme objet de com- merce , vient originairement des Indes Orientales, et de quelques parties des Indes Occidentales, où on le trouve croissant naturelle- ment et sans culture. Les racines seches de cette espece fournissent une exportation considérable des Colonies Britanniques de l’Amé- rique : on en fait un grand usage dans la Cuisine , ainsi que dans la Médecine; et lorsqu’elles sont frai- ches, et confites au sucre, elles sont préférables a toute autre espece de confiture. $ Ces racines noueuses s’étendent et s’écartent dans la terre, d’où elles poussent au printems plu- sieurs tiges vertes semblables à des roseaux , qui s’élevent à la hauteur de deux pieds et demi, et sont garnies de feuilles étroites qui embrassent serrément les tiges de leurs bases: les tiges de fleurs s’élevent immé- diatement à côté de la racine; elles sont nues , et se terminent en un épi oblong et écailleux ; il sort de chaque écaille une seule fleur bleue, dont les pétales surpassent seule- ment un peu lécaille qui lenve- loppe. Ces fleurs paroissent en Sep- tembre, et un mois environ après, les tiges périssent entierement; de sorte que les racines restent dans l’inaction pendant trois ou quatre mois, - Zerumbet. La seconde est une production du climat chaud des AMO Indes Orientales; ses racines, beau- coup plus grosses que celles de la premiere, sont garnies de nœuds de la même forme; ses tiges s’éle- vent à la hauteur de trois ou quatre pieds, avec des feuilles oblongues, aliernes, et amplexicaules : celles des fleurs sortent immédiatement de la racine, et sont terminées par des têtes oblongues , mousseuses et écailleuses. Il paroit à chaque écaille une seule fleur blanche dont la corolle s’étend considérablement au-delà de Pécaille qui lui sert d’en- veloppe : ces fleurs paroissent en Septembre, et toutes les tiges pé- rissent en Novembre, de même que celles de la précédente. La troisieme espece, dont les racines sont épaisses, charnues, et pareilles a celles du grand ris glayeul , pousse au printems plu- sieurs tiges vertes semblables à celles des roseaux, élevées à la hauteur de sept à huit pieds, et garnies de feuilles très - longues , étroites et alternes , qui embrassent étroitement les tiges. Les tiges pé- rissent elles-mêmes tout-à-fait en au- tomne, et les nouvèlles sortent des racines au printems. Cette plante na pas jusqu’à présent produit de fleurs en Angleterre; cependant ses racines y profitent et augmentent beaucoup lorsqu'elles sont traitées convenablement. Culture. Toutes ces plantes sont tendres , délicates, et exigent une AMO serre chaude pour subsister en An- gleterre : on les multiplie aisément en partageant leurs racines; le tems le plus propre pour cette opéra- tion est le printems, avant qu’elles poussent de nouveaux rejettons ; car il ne faut pas les transplanter en été, lorsqu’elles sont en pleine vigueur; et elles ne réussissent pas non plus aussi bien, quand on les change de pots en automne, parce que , restant long-tems après dans un état d’inaction, elles sont su- jettes à pourrir, si l'humidité atta- que leurs racines. Lorsqu'on veut les multiplier, on ne doit pas les diviser ni les couper en trop petits morceaux , sur-tout si on les des- tine à produire des fleurs; car elles n’en donneront que lorsqu’elles se seront étendues jusqu'aux côtés des pots; c’est aussi pour cette raison qu’on doit éviter de leur en donner de trop grands. Ces plantes, pour bien profiter, exigent une terre riche et légere, telle qu’on peut la trouver dans un jardin potager ; après en avoir rem- plis les pots jusqu’à deux pouces du bord, on place les racines au milieu , en observant de mettre leurs couronnes en haut, et de remplir les pots de la même terre; puis on les plonge dans une cou- che chaude de tan, et on les ar- rose légèrement jusqu’à ce que leurs tiges paroissent: alors elles auront besoin de plus d'humidité , sur-tout AM Ô 167 pendant les grandes chaleurs ; mais en automne on ne les arrose plus si souvent m si abondamment , et pendant Vhiver, lorsque les racines sont dans Vinaction, on ne donne que très-peu d’eau. Il est absolument nécessaire de laisser constamment ces pots dans la couche de tan , et de ne jamais les placer sur les tablettes de la serre chaude, si on veut éviter que les fibres ne se rctrecissent, et que les racines elles-mêmes ne péris- sent : en les multipliant ainsi, je les ai prodigieusement multiplices ; le Gingembre ordinaire a produit des racines qui pesoient cing ou six onces , et d’autres se sont aug- mentées jusqu’au poids de deux livres. AMOMUM PEINII Voyez SOLANUM PsEuUDoO-cAprIcUM. L. AMOMOM BASTARD, des Boutiques. Voyez Stison AMOMUM, E: AMORIS POMUM. Voyez LYCOPERSICON. AMORPHA. Lin. Gen. Plant. 768. Indigo bitard. Caracteres. Le calice de la fleur est persistant , composé d’une seule feuille tubuleuse , cylindrique, et divisée au bord en cinq petites par- ties obtuses ; la corolle est papil- lonnacée ; l’étendard est petit, con- 168 AMO cave, érigé et inséré entre les deux segmens supérieurs et le calice ; la fleur a dix étamines d’une longueur égale, jointes à leurs bases , et couronnées de sommets : dans le centre est situé un germe rond, soutenant un style en forme d’alêne, de la longueur des étamines, et surmonté d’un stigmat simple : le germe devient ensuite une cosse recourbée en forme de croissant, et a une cellule renfermant deux semences en forme de reins. Ce genre est placé par LINNEE dans sa septieme classe, intitulée : Diadelphia Decandria, renfermant les plantes dont les fleurs ont dix étamines , savoir : neuf jointes et une séparée. Nous ne connoissons qu’une es- pece de ce genre. Qui est: Amorpha fruticosa. Hort. Cliff. 353 ; Indigo batard. Barba Jovis Americana, pseudo- Acacia foliis, flosculis purpureis minimis. Cat. Hort. Chelsea. 22. Cet arbrisseau croît naturelle- ment dans la Caroline , où les ha- bitans faisoient autrefois un indigo commun avec ses jeunes rejettons ; ce qui lui a fait donner le nom d’Indigo bâtard ; pousse plusieurs tiges irrégulieres de douze ou qua- torze pieds de hauteur , garnies de feuilles fort lougues, aïlées et sem- blables à celles de Acacia com- mun 3 ses fleurs , produites en épis longs et minces, à l’extrémité des AMO rejettons de la méme année, sont petites et d’un pourpre foncé, ti- rant sur le violet; ses étamines sont placées au-delà des pétales, et couronnées de sommets jaunes ; après la fleur, le germe se change en un légume court , renfermant deux semences en forme de reins, qui ne murissent point en Angle- terre. Les semences de cette plante ont été envoyées par M. Marx CaTessy , en 1724, de la Caro- line en Angleterre, où elles ont beaucoup produit dans les jardins des environs de Londres ; leur ac- crojssement est prompt , et plu- sieurs ont poussé des fleurs en trois ans. À présent elle est devenue très-commune dans tous les jardins et les pépinieres , où on la cultive comme arbrisseau à fleurs, pour servir d'ornement dans les bosquets. On la multiplie généralement au moyen des semences envoyées cha- que année en Angleterre des dif- férentes parties de ’ Amérique Sep- tentrionale, où cet arbrisseau se trouve : les arcottes poussent aussi de bonnes racines dans une année, et peuvent être alors enlevées et plantées en pépinieres, ou dans les places qui leur sont destinées: cet arbrisseau poussant une grande quantité de gros rejettons, est très- difficile à enlever, si on le laisse plus d’un an dans la pépiniere ; il exige une situation abritée, afin que AMP que ses branches ne soient pas bri- sées par les vents ; et comme ses rejettons sont gros €t tendres , leurs parties hautes sont générale- ment détruites par les gelées de l'hiver ; mais il en repousse au printems suivant une grande quan- tité d’autres au-dessous de la partie détruite (1). AMPHITHEATRE. suoiSieFpor, de dugi, autour, et Seaouas, VOir ou regarder. Ce sont de doubles élévations dressées pour la vue, qui font orne- ment dans les grands jardins, sur- tout quand ils sont construits en forme demi-circulaire. Ces Amphithéatres sont quel- quefois figurés en arbres verds, tels que Houx, Phyllirea, Lau- riers-thym , Lauriers, etc. de ma- niere que les arbrisseaux d’un cru bas soient sur le devant , et les ar- bres les plus élevés placés derriere, comme les Pins , Sapins, Cedres du Liban , etc. On les construit aussi en gazon ur des penchans de montagnes ou de collines ; mais à présent ce genre d'ornement est entièrement rejetté (1) En 1780 et 81, les semences de cet arbrisseau sont parvenues à une parfaite .mâturité dans les jardins près de Metz, appartenans à M. le Président de CHa- ZELLES , et elles ont procuré un grand sombre de plantes, Tome I. AMY. 169 par les personnes de bon goût, parce que les pentes douces et na- turelles d’une colline sont infini- ment plus belles que les coupes roidgs et angulaires que figurent or- dinairement ces Amphithéatres. AMYGDALUS. Lin. Gen. Plant. 545. autyd arcs, gr. Aman- dier. - Caracteres. Le calice est tubu- leux et formé d’une seule feuille , découpéeau bord en cinq segmens aigus ; la corolle a cinq pétales ovales, obtus , concaves et insérés dans le calice; le germe, situé dans le centre de l’extérieur de la fleur, est rond, velu, et soutient un style simple de la longueur des étaminess et couronné par un stigmat rond, qui est accompagné d’un .grand nombre d’étamines minces et éri- gées , qui, dans plusieurs especes , ne sont pas aussi longues que les pé- tales de la fleur ; elles sont termi- nées par des sommets minces : après la fleur, le germe devient un fruit ovale , comprimé , gros et couvert d’une enveloppe mince , dure , velue, et marquée d’un sillon longitudinal; cette enveloppe s'ouvre tombe et laisse à décou- vert une noix ovale et comprimée, sillonnée , brodée en maniere de filet , et renfermant une simple se- mence de la même forme. LIiNNÉE a joint à cette plante le genre des Persica ou le Pécher x 170 AMY en faisant seulement différentes es- peces; il les a rangés dans sa dou- zieme classe, intitulée : Icosandria Monogynia , dont les fleurs qui la composent ont depuis vingt jus- qu’à trente étamines insérées dans le calice. Les especes sont: 1°. Amygdalus communis , foliis petiolatis , serratis , petalis florum emarginatis ; Amandier a feuilles scices et petiolées , dont les pétales des fleurs sont dentelées. Amygdalus sativa. C.B. P.4413 ‘Amandier commun. Amygdalus amara. Tourn. Inst. 627. 2°. Amygdalus dulcis , foliis petiolatis, marginibus crenatis , co- rollis calice vix longioribus; Aman- dier à feuilles crennelées sur les bords, et supportées par des pe- tioles , avec des corolles à peine plus longues que le calice. Amygdalus dulcis, putamine mol- liori. €. B. P. 442. Ordinairement appelé Amandier du Jourdain, dont l'amande est douce et la coque tendre. 3°. Amygdalus sativa , foliis lineari - lanceolatis acuminatis , marginibus crenatis ; Amandier à feuilles pointues , étroites, en forme de lance, et crennelées sur leurs bords. Amygdalus sativa, flore albo. 4°. Amygdalus Ortentalis , fo- hits lanceolatis integerrimis ; argen- AM Y¥ teis, perennantibus, petiolo breviorez Amandier a feuilles en forme de lance, très-entieres, argenitees , et. durant tout Phiver, avec des petio- les fort courts. Amy gdalus Orientalis , foliis ar- genteis splendentibus. Duhamel. 5°. Amygdalus nana, foliis pe- tiolatis , serratis , basi attenuatis x Amandier à feuilles sciées, petio- lées , et ctroites à leur base. Amygdalus Indica nana. Pluk.. Alm. 28. T. 123 Amandier nain à fleurs solitaires, Communis. La premiere espece est ’ Amandier commun, que l’on cultive plus pour la beauté de ses fleurs que pour son fruit : on en connoit deux variétés, Pune à aman- des douces, et l’autre à amandes amères ; toutes deux sont pro duites par les fruits du même arbre. Dulcis. La seconde, dont on ap- porte souvent les amandes en Angle- terre, est ordinairementeonnuesous le nom d’Æmandier du Jourdain ; la coque de ses fruitsesttendre, et con- tient une: amande grosse et douce 3. ses feuilles, crennelées sur les bords, sont plus larges, plus courtes, et croissent beaucoup plus serrées que: celles de Pespece commune ; ses fleurs sont fort petites, et d’une couleur pale tirant sur le blanc. Jai souvent élevé de ces arbres , en plantant des amandes qui ve- noient des pays étrangers , et je les. AMY ai toujours trouvés différens de I’.4- mandier commun. Sativus. La troisieme, avec des feuilles étroites terminées en poin- tes aiguës, et sciées à leurs bords, porte des fleurs blanches beaucoup plus petites que celles de l’Aman- dier commun ; ses bourgeons sont aussi plus petits, et ses nœuds pla- cés plus près et plus serrés que ceux de l’espece ordinaire. Cet arbre n’étant pas aussi dur que les autres , il ne profitera pas s’il n’est placé à une exposition chaude : il Heurit de bonne heure au prin- tems, et produit rarement du fruit en Angleterre. J’en ai cependant recueilli dans certaines années fa- vorables sur un vieux arbre en es- palier placé contre une muraille à Pexposition du sud-ouest; les aman- des étoient fort sayoureuses , mais elles étoient petites. Orientalis. La quatrieme espece, dont le fruit a été envoyé à M. le Duc d’Ayen en France, et planté à Saint-Germain dans les jardins curieux de ce Seigneur, croit dans les environs d'Alep. Les plantes provenues de ces amandes ont pro- duit du fruit qui a été trouvé ex- cellent: on m’a envoyé plusieurs de ces arbres qui ont réussi dans le jardin de Chelséa, où ils ont sup- porté le plein air pendant quel- ques années contre une muraille sans aucune couverture : les feuilles de cet arbre sont argentées, et fort AMY 171 semblables à celles de lAcriplex, ou Pourpier de mer; elles se con- servent toute l’année : ses fleurs sont fort petites , et n’ont point été sui- vies de fruits jusqu’à présent en Angleterre. Je ne puis donner d’au- tre détail de ses différences avec les especes connues. Nana. La cinquieme, qui est fort commune dans les pépinieres des environs de Londres, et ordi- nairement vendue avec les arbris- seaux a fleurs, pour servir d’orne- ment dans les jardins, ne s’éleve gueres qu’a trois pieds de hauteur: elle pousse plusieurs branches la- térales, et ses racines produisent un grand nombre de rejettons , au moyen desquels on peut la multi- plier aisément; mais il est essen- tiel de les retrancher tous les ans, sans quoi ils,affoibliroient et détrui- roient les vieilles plantes : comme ces mémes rejettons en donnent aussi d’autres par leurs racines , les plantes provenant de marcotes leur sont bien préférables. Cet arbrisseau fleurit en Avril, et alors toutes ses jeunes branches sont couvertes de fleurs de la couleur de celles des Péchers ; ce qui fait un effet agréa- ble, lorsqu'il se trouve parmi d’au- tres arbrisseaux de la même saison, Culture. L’Amandier commun , qwon cultive dans toutes les pépi- nieres , est recherché à cause de la beauté de ses fleurs, qui paroissent souvent en Février, lorsque le prins x aj 172 AMY tems est précoce; mais si la gelée survient apres, ses fleurs sont bien- tot détruites, et leur beauté est de peu de durée; dans ce cas, il ny a gueres d’Amandiers qui produi- sent du fruit; mais ce fruit manque rarement, et donne en abondance lorsque ces arbres ne fleurissent qu’en Mars. Plusieurs de ces fruits étant verds, sont fort doux et bons à manger ; mais ils ne se conser- vent pas long-tems ainsi. On multiplie cette espece en la greffant dans le mois de Juillet sur Pruniers, Amandiers ou Péchers. (Voyez pour cette opération Par- ticle INOCULATION ou GREFFE ). Au printems suivant, lorsque les boutons commencent à pousser , on peut l’élever à plein vent ou en espalier , suivant l’idée du pro- prictaire , quoique la méthode or- dinaire soit de greffer cet arbre a la hauteur que l’on veut lavoir. La seconde année après la greffe, on peut le placer dans le lieu qui lui est destiné, en choisissant pour cette opération le mois d'Octobre, lorsque les feuilles commencent à tomber , si le terrein est sec; et le mois de Février, si celui qu’on Jui destine est humide. I! doit être greffé sur Prunier pour une terre humide, et sur Amandier ou Pé- sher pour une terre seche (1). (1) Les Amandes tant douces que celles gui sont ameres, sont d'un usage fréquent AMY AMYRIS. Voyez ToxICODEN DRON PINNATUM. en Médecine ; on en tire par expression une huile très-douce et trés-cafmante , qu'on applique en linimens , ec qu'on fait entrer dans toutes les potions ou les corps gras sont indiqués ; mais cette huile si douce est extrémement sujette à se rancir, et à con- tracter une âcreté pernicieuse lorsqu’elle est conservée trop long-tems , ou qu'on l’a extraite d'amandes vieilles et altérées : cette grande facilité à se rancir doit en faire ban- nir Pusage dans toutes les maladies inflam- matoires et dans celles où Ia fievre excite une chaleur considérable ; prise dans ces circonstances, elle s’altere dans le corps avec la plus grande facilité, et produit par son acrimonie les effets les plus funestes, Les Amandes amères fournissent une huile aussi douce que les autres, parce que leur amertume réside uniquement dans la petite quantité d’huile éthérée et de réfine qu'elles contiennent, mais elles ne sont point égale- ment p:opres à former de bonnes émulsions.. Lorsqu'on écrâse des Amandes dans un mortier de marbre , et qu'on y mêle une certaine quantite d’eau, on obtient un lait végétal ou une émulsion qui possede au plus haut dégré la propriété de rafraichir et de calmer: cette liqueur blanche et opaque est produite par le mélange de l'huile avec la partie aqueuse. Une partie de cette huile est vraiment dissoute par l’eau, au moyen du mucilage fourni par les Amandes; tandis que l’autre portion très-divisée reste sus— pendue et se précipite peu-à-peu lorsque la liqueur est reposée. L’émulsion étane conservée un peu de tems à un dégré de chaleur modéré , s’aigrit et se détruit; le muciage alteré et atténué par la fermenta- ANA ANACAMPSEROS. Voyez SE- pum et RHoproLa. L. ANACARDIUM. Lin. Gen. Plant. 467. Acajou. Tourn. Inst. R. H. 658. Tab. Noix d Acajou. Acajou ou Pommier d'Acajou. Caracteres. Une feuille érigée et découpée aux bords en cinq segmens aigus , forme le calice de la fleur ; la corolle monopétale, a un tube court, et divisé au som- met en cinq parties réfléchies plus longues que le calice; la fleur a dix étamines aussi longues que la corolle , et couronnées de petits sommets : dans le centre est placé un germe rond soutenant un style en forme d’aléne, et surmonté d'un stigmat aigu : le germe se change ensuite en un fruit gros, ovale et charnu, ayant une noix en forme de rein à son sommet, tion, perd toutes ses qualités détersives et savonneuses , et l’huile reparoît sous sa premicre forme. On donne avec succès les émulsions d Amandes aux personnes maigres et bilicuses , dans les fievres ardentes , in- flammatoires, les hémorrhagies, lerésipele, la manie, la phthisie, la toux , les rhuma- tismes aigus , les phlogoses , Ia disurie, la strangurie, le calcul , l'érosion des con- duits, ete. mais il ne faut point en conti- auer trop long temps l’usage , parce qu’à la longue elles relachent le tissu de Vesto- mach , émoussent la liqueur gastrique, dé- truisent l'appétit et affoiblissent les diges- gions, ANA 173 Ce genre de plantes est rangé par LinnEE dans la premiere sec- tion de sa dixieme classe, intitu- lée : Decandria Monogynia dont les fleurs ont dix étamines et un simple style. Nous n’ayons qu’une espece de ce genre, qui est: L’Anacardium Occidentale. Hort. Cliff. 262. Anacardium d'Occident, Noyer, ou Pommier d’Acajou. Anacardii alia species. Bauh. Pir9122 Pomifera seu potiis Prunifera Indica, nuce reniformi. Catesb. Car. 3. P. 9. T. 9. Acajou. Pis. Bras. 58. Mane. 293- Cassuvium. Rumph. Amb. 2. P. 277 Nis. 6 9): Caschou. Mer. Surin. 1 6. T. 16, Kapa-mava. Rheed. Mal. 3. P. EST. 54: Cet arbre s’éleve a la hauteur de vingt pieds et plus dans les deux Indes où il croît naturelle- ment; mais ce nest qu'avec les plus grandes difficultés qu’on peut le conserver en Angleterre : à sa premiere poussée , il est fort, vi- gourenx, et semble promettre de plus grands progrès qu’il n’en fais par la suite. On éleye aisément cet arbre, at moyen des noix qu’on apporte tous les ans en grande quantité de l’A- mérique ; on les met chacune sé- 174 ANA parément dans de petits pots rem- plis d’une terre légere et sablon- neuse, qu’on plonge dans une bonne couche chaude de tan, en les pré- servant de toute humidité, qui les fait souvent périr avant que les plantes commencent à pousser. Je recommande de ne mettre qu’une noix dans chaque pot, parce que cette espece survit rarement quand elle est transplantée : si les noix sont fraîches, les plantes paroi- tront un mois environ après ; et au bout de deux autres mois, elles auront acquis quatre ou cing pouces d’élévation , et seront garnies de larges feuilles. Plusieurs personnes trompées par ce prompt accroisse- ment, les ont cru plus dures qu’elles ne sont, et ont été persuadées qu’elles continueroient à faire les mêmes progrès; mais elles ne pous- sent gueres au-delà de ce terme dans la premiere année. Ces plantes étant trop délicates pour vivre en plein air en Angle- terre pendant les grandes chaleurs de lété, et ne pouvant pas même résister durant cette saison dans une orangerie comprime le second qui, déjà resserré par son propre air condensé, agit sur ceux qui sont au-dessous , parce qu'il ne peut déployer sa force sur Pair extérieur ; ce qui fait que le second cercle est nécessairement plus com- primé que le premier, le troi- sieme plus que le second, et ainsi du reste ; les utricules placés entre les cercles, étant pressés dans la même proportion , sont d’autant moins remplis, qu'ils sont plus voi- sins du liber} dont le dernier feuillet se perd par la compression des cercles condensés, et devient solide par dégrés. Cette partie de Pécorce com- primée et durcie, est celle qu’on 213 ANA proprement Ziber , ou écorce extérieure ; Cest ce cercle, qui, étant placé au milieu de la plante, entre le bois et le cortex, s’en sépare annuellement, prend absolument la forme et la consis- tance ligneuse, et devient d’autant plus doux et solide, qu’il est plus agé et recouvert d’un plus grand nombre de feuillets solidifiés : de maniere qu’en coupant transversa- lement le tronc ou la principale racine d’un arbre, on peut con- noitre son age et compter ses an- nées par le nombre des cercles qu’on y remarque. Cette mutation successive du cortex en ber, et du liber en bois, ressemble à celle que nous observons dans les corps des ani- mayx, par la formation des calus ; on remarque , en effet , que la -partie terreuse du sang, séparée du reste des humeurs par les ex- trémités des arteres lymphatiques , se dépose dans le tissu membraneux du périoste, oblitere ses propres vaisseaux , et lui donne peu-à-peu la consistance osseuse : mais outre les vaisseaux dont nous avons dé- montré l’existence , il s’en présente plusieurs autres particuliers , dont on a fait mention en parlant du cortex , que l’on trouve remplis de térébenthine , de gomme, ou d’une certaine séve épaissie , particulière a chaque espece , dont le progrès constant n’est pas fort visible, a 214 , appelle ANA cause dé la transparence que l’hu- midité lui donne. 5°. La cinquieme et derniere partie est la plus intérieure , que Pon nomme medulla , out moélle disposée dans le centre de la racine: elle differe de la précédente, en ce que son tissu délicat et spon- gicux , la rend moins solide et l'expose à être quelquefois dé- truite. Quant à la maniere dont la ra- cine fait ses fonctions, on peut observer qu’elle pompe la séve sa- line et aqueuse de la terre, et s’en remplit pour la nourriture de Par- bre ; cette séve, mise en mouve- ment par la chaleur , entre par Porifice des vaisseaux artériels de la racine , monte au sommet de la plante ,-avec une vitesse propor- tionnée à la force qui la meut, et par ce moyen ouvre par dégrés les petits vaisseaux, les étend, les di- late , et produit les feuilles et le fruits. | 2°. Le bois est considéré comme étant composé de tubes capillaires, montant parallelement de la racine à travers la tige : quelques-uns ap- pellent ces tubes capillaires, des vaisseaux artériels, parce que c’est par leur moyen que la séve s’éleve de la racine; les ouvertures de ces tubes sont, pour la plupart, trop petites pour être appercues de l'œil, excepté dans un morceau de char- ANA bon, de canne, ou autres choses semblables. Le bois, dit le Docteur Grew, considéré avec un microscope, pa- roit n’être qu’un assemblage d’une infinité de petits canaux, ou de fibres creuses, disposés en forme de cercle, dont quelques-uns s’éle- vent de la racine vers le haut; et les autres, qu’on appelle des znser- tions , s’étendent horisontalement de la circonférence au centre; de sorte qu'ils se traversent l’un lau- tre, et sont entrelacés comme le fil sur un métier de Tisserand. Outre les tubes capillaires, et dont nous venons de parler, il y a d’autres vaisseaux plus larges que quelques-uns appellent vaisseaux veineux , qui sont placés à la partie extérieure des vaisseaux artériels , entre le bois et l’écorcæ interne, et dont la direction est du haut au bas. On suppose que ces vaisseaux contiennent au printems la séve li- quide des plantes. Le Docteur Hares nous dit dans son excellent Traité sur la statique des végétaux, que, pour trouver s’il y avoit quelque communication la- térale entre les vaisseaux de la séve, comme il y en a entre les vaisseaux sanguins des animaux, par le moyen de leurs communications et anasto- moses, il prit une jeune branche de chéne, chargée de feuilles, de six pieds de longueur, sur sept ou A N A 215 huit pouces de diamètre à sa coupe transversale ; et qu'après avoir fait une large ouverture à la moëlle de, sept pouces de longueur, sur une profondeur égale; et une autre en- taille de quatre pouces au-dessus de la premiere du côté opposé, il mit l’extrémité de la tige dans Peau; et dans deux jours et deux nuits, elle imbiba et transpira tfeize on- ces; tandis qu’une autre branche de chêne semblable, et même un peu plus grosse que la premiere, mais sans entailles dans sa tige, en avoit imbibé vingt-cinq onces. De cette expérience et de plu- sieurs autres qu’il rapporte, il con- clut qu'il y a la plus libre com- munication latérale entre les vais- seaux de la séve, et qu’elle cir- cule librement et sans obstacle du bas en haut, et du centre à la cir- conférence. L’écorce, ou la partie extérieure des arbres, qui leur sert de peau ou d’enveloppe, est naturellement dune contexture spongieuse, et communique avec la moélle par une multitude de petites fibres qui, passant a travers les tubes capil- laires, donnent de la consistance au bois; en sorte que, quand la racine est imbibée de l’humidité de la terre, cette nourriture est portée à son sommet par la cha- leur du soleil, à travers les petits vaisseaux artériels de Parbre; et là, étant condens¢e par le froid, elle 216 ANA retourne par sa propre gravité vers le bas par les vaisseaux qui, placés entre le bois et l’écorce intérieure, font l'office de veines, en dépo- sant dans son cours la partie de son suc, qui est reçue dans la con- texture de l’écorce, pour servir à son entretien. Quelques-uns pensent que cette peau molle et blanchâtre, ou cette substance qui se trouve entre l’é- corce intérieure et le bois, fait l'office de veines : d’autres l’ap- pellent une troisieme écorce, et supposent qu’elle ne differe de l’autre que par la contexture plus serrée de ses fibres. Selon. eux, elle contient la séve, la gomme liquide, etc., qui se durcit peu- à-peu, et qui se trouve dans les plantes au printems et pendant les mois d’été. C’est par ce moyen que la séve est conduite imperceptible- ment dans la partie ligneuse de Varbre. L’écorce sert a différens usages ; elle transmet non-seulément les sucs nourriciers des plantes, mais elle contient aussi des humeurs grasses et huileuses, propres à défendre les par- ties intérieures des injures du tems ; ce qui établit encore une ressem- blance avec les animaux qui sont fournis d’un tissu cellulaire, ordi- nairement rempli de graisse qui en- toure et couvre toutes les parties charnues, etles met à l’abri du froid extérieur, Cette substance huileuse ANA etrésineuse, contenue dans l'écorce de certains arbres, les garantit du froid, et empêche que leurs sucs ne soient fixés et gelés dans leurs propres vaisseaux : de-là vient que certaines especes d'arbres, dont Pécorce est plus serrée, et contient une trop grande quantité d’huile pour que le soleil puisse Pévapo-. rer €nticrement , conservent leur verdure pendant toute l’année. La moëlle qui occupe le centre de l’arbre ou de la plante, se rap- porte au médulla , ou à la moëlle des animaux ; quant à sa substance, elle consiste en petits globules transparents , enchainés ensemble, à - peu - près comme les parties qui composent l’écume dune li- queur. Plusieurs personnes sont dans Popinion que la circulation de la séve s’effectue par le moyen de la moélle; d’autres par l’écorce, et quelques-unes par le bois. BorELLI, dans son Livre de Motu Animalium , suppose que les jeunes jets des plantes sont enflés comme de la cire molle par l’ex- pansion de ’humidité dans la moélle spongieuse. Cette humidité, con- clut-il , ne peut pas descendre, et elle s’étend dans la partie spon- gieuse de la moëlle, sans avoir be- soin du secours des valvules. Mais l’opinion du Docteur HALES est que la moëlle étant une subs- tance spongieuse propre à imbiber et ANA et à retenir une bonne quantité de séve ou humeur aqueuse, elle doit se dilater avec d’autant plus de force qu’elle est resserrée dans un espace plus étroit, agir constam- ment par son expansion contre les parois du tuyau qui la contient, étendre toutes les fibres qui ont assez de souplesse pour céder à son action, et par ce moyen contri- bur beaucoup à l’accroissement des plantes. Pour que cette substance agit avec plus de force, et que son action füt toujours égale et soutenue, il étoit nécessaire qu’elle fit prolongée dans toute la lon- gueur du tronc et des branches , et qu’elle füt partagée et inter- rompue dans les rejettons par des nœuds qui lui servissent de point d'appui , et qui eussent encore Vayantage de retenir la séve trop raréfiée et d’en empêcher le re- tour. Une substancese dilatante etspon- gieuse, en s’étendant également en _tous sens, ne produira pas un re- jeton oblong , mais plutôt une protubérance ronde et globuleuse comme une pomme ; pour prévenir cet inconvénient , la nature a fourni les plantes de plusieurs dia- phragmes , outre ceux qui sont à chaque nœud, placés à de petites distances , à travers de la moélle, afin de prévenir sa trop grande dilatation latérale. On peut observer parfaitement Tome I. ANA cette structure dans les rejettons des arbres à noyau, dans la moëlle des branches de la Fleur du soleil, ainsi que dans plusieurs autres plantes ; ces diaphragmes ne peu- vent être distingués , lorsque la moëlle est pleine d'humidité , mais quand elle est seche on les apper- çoit distinetement : il faut encore remarquer que quand la moëlle consiste en vesicules distinctes , les fibres de ces vésicules coulent sou- vent horisontalement, et par-là, elles peuvent mieux résister à la trop grande relaxation latérale de la racine. Le tronc et les branches d’un arbre , pouvant être blessés et cou- pés sans que Pindividu périsse , ressemblent en cela aux membres extérieurs d’un animal, qui peut subsister sans eux , lorsque la pour- riture ou quelqu’autre accident grave obligent à en faire l’ampu- tauion, ou en occasionnent sponta- nément la destruction. Une feuille est la partie d’une plante , étendue en longueur et en largeur, de maniere qu’elle a un côté distingué de Vautre. Les feuilles , suivant MALPIGHI, sont un assemblage d’utricules entre- lacées , semblables à un réseau pulmonaire , dont elles font les. fonctions dans Ja plante ; comme elles sont principalement Porgane de la transpiration et de la résorp- tion, leurs vaisseaux sont wés- Ee EX Lo! 218 ANA visibles , et paroissent distincte- ment par la dissection. Pendant le jour , quand la chaleur a raréfié les sucs, de maniere qu'ils deviennent spécifiquement pluslégers que Pair, ils goulent dehors à travers les pores des feuilles et s’évaporent , ce qui est cause que les feuilles deviennent si flasques dans un tems fort chaud ; mais pendant la nuit, lorsque les sucs sont plus condensés par le froid , elles se redressent et reprennent leur premiere vigueur, en attirant à elles Phumidité répan- due dans Patmosphere. On peut observer dansles feuilles différentes textures sur chaque côté ; la sur- face supérieure est pour l’ordinaire unie, pour mieux rejetter l’humi- dité superflue , tandis que la sur- face inférieure, presque toujours rude et cotonneuse , les rend plus propres à arrêter et a pomper l’hu- midité : c’est pour cette raison, que si, par l'ignorance d’un jar- dinier, les branches d’un arbre sont fixées à la muraille de maniere que la surface des feuilles soit tournée à l'envers , les rejettons ne poussent point, que les feuilles waient repris leur position natu- relle. Les feuilles, suivant Pobser- vation du savant Docteur HALES, étant exactement ‘distribuées à de petites distances dans toute la lon- gueur des rejettons:, sont comme autant de puissances qui agissent gonjointement , pour attirer avec ANA plus d'efficacité une abondance de séve qui serve à étendre la racine. Une fleur est la partie la plus délicate de la plante , remarquable par sa couleur et par sa forme , cohérante avec le rudiment du fruit, et contenant les organes de la génération. Quelques-unes n’ont que les organes males , qui sont les étamines avec leurs sommets, lesquels sont chargés de la pous- siere fécondante, qui se répand sur les fleurs femelles, quand elles sont mures; ces fleurs femelles sont pourvues d’un ovaire, dun style et d’un stigmat environnés de pé- tales. I] y a d’autres fleurs qui con- tiennent à la fois les deux sexes, et qui, pour cette raison , sont appelées hermaphrodites. Un fruit, Kapro , West pas cette partie d’une plante qui enveloppe la graine et qui peut être mangée 3 ce sont plutôt les semences elles- mêmes qui, avec leurs enveloppes, doivent être appelées fruits ; cette enveloppe nourrit les semences jusqu’à ce qu’elles soient parvenues à leur maturité, les met à l’abri des injures du tems, et prépare aussi un aliment propre à la délicatesse des organes de la jeune plante qui doit en sortir. Le mouvement des sucs nourri= ciers des plantes est produit par la méme force qui met en jeu le sang des animaux (par l’action de Pair}; et en effet, il paroit que dans les ANA plantes il y a quelque chose qui équivaut à la respiration. Mazriçur est le premier qui ait observé que les végétaux étoient composés de deux classes ou ordres de vaisseaux différens : 1°. De ceux dont on a parlé ci- devant, et qui, leur fonction étant de recevoir et de conduire les sucs nourriciers , répondent aux arteres, aux vaisseaux lactés, et aux veines des animaux, etc : 2°. Des trachées ou vaisseaux servant à pomper air , qui sont de longs tuyaux creux dans lesquels Pair est continuellement attiré et repoussé, c’est-à-dire inspiré et expiré. De-la vient que pendant l’année la chaleur d’un seul jour, d’une heure, d’une minute, en raréfiant Pair contenu dans ces trachées, les dilate, et devient le principe d’une action permanente , dont l’effet est de mettre en mouvement la séve des végétaux, et d’en accélérer la circulation. Les trachées, ou vaisseaux aëriens, étant distendues et dilatées , celles qui renferment la séve se trouvent comprimées et resserrées ; les sucs et la séve qu’elles contiennent, au moyen de cette pression latérale , sont continuellement poussés en avant, leur mouvement en est ac- céléré, ils s’atténuent et se divisent de plus en plus; et la même cause ANA - 219 agissant sans interruption, ils sont forcés @entrer dans des vaisseaux, dont la finesse va toujours en aug- mentant , tandis que la partie la plus épaisse de ces humeurs est en même tems cachée et déposée dans les cellules latérales , ou utricules de écorce, pour préserver la plante. du froid et des autres influences de Vatmosphere. La base, ou la partie solide des plantes, est composée de terre et de sels unis et liés au moyen d’un mucilage, et d'huile plus ou moins en abondance. Lorsque ces deux derniers principes sont détruits par la vétusté, la pourriture ou la com- bustion, etc. on ne retrouve plus que de la terre ou de la poussiere. C’est-pourquoi le feu le plus excessif et le plus ardent ne peut consumer la matiere premiere des vaisseaux des plantes, qui est in- destructible, et par conséquent cette matiere premiere n’est ni eau, ni air, ni sel, ni soufre; mais uniques ment de la terre. Le suc ou la séve est une hu- meur liquide qui fait la plus grande partie de la substance des plantes, et qui, se répandant par-tout, sert a les nourrir, a les augmenter, et est leur égard ce que le sang et Jes autres humeurs sont aux ani- maux. Ces sucs sont‘de différentes es- peces , aqueux, gommeux, muci- Jagmeux , bitumineux , huileux , ei] 220 À N A. résineux , sucrés ; enfin de tous les goûts et de toutes les couleurs. Ce suc ou séve des plantes est une humeur fournie par la terre, et modifiée dans leurs différens cou- loirs ; il consiste en quelques fos- siles ou autres parties qui sont dé- -rivées de Pair ou de la pluie, et des débris de la putréfaction des animaux et des plantes, etc. Ainsi dans la composition des végétaux il entre toutes sortes de sels, d'hui- les, d'eaux, de terres, et proba- blement toutes sortes de métaux aussi; car les cendres des vege- taux fournissent toujours quelque chose qui est attirée par Pai- mant (1). Rai SS PP NN EE (1) La prodigieuse diversité qui se trouve dans les sucs des plantes, par rapport 2 leur nature, leur couleur, leur consistance, et leurs propriétés, doit nous donner une haute idée du pouvoir de la Nature , et une bien foible de notre sagacité à péné- trer ses moyens: sur le même terrem croît le Froment et le T't'ymale, P {nanas et le Moncén:llier ; le même marais qui produit le Riz , fait croître également cette Lianne wénén-use, dont le suc porte par la pointe dune flêche dans les veines d'un animal; glace son sang dans l'instant même e: le fait périr aussi-tôt. Tous ces végétaux re- coivent néanmoins du sol qu'ils couvrent, et de Pair qui les environne , les mêmes principes et les mêmes substances : un peu de terre, de l'eau, un sel acide ; tels sont les élémens dont ils sont généralement com- pares, et qui, en se combinant, en se modi- fant d'une maniere inexplicable dans le ANA Le suc ou la séve entre dans les plantes sous la forme d’une eau fine et déliée; plus cette séve est pres de la racine, et plus elle re- tient de sa propre nature; plus au contraire elle en est éloignée, et plus elle est travaillée et participe davantage de la nature des végé- taux : ainsi quand la séve eiitre dans la racine, elle est pleine d’eau, d'acide, et presque saus huile; c’est pourquoi lecorce des racines est fournie de vaisseanx excrétoires qui sépa:ent ce qui ne peut convenir à Ja nature de Varbre. —_———_—_————— tissu des végétaux , se montrent avec des propriétés nouvelles, deviennent des ali- mens, des poisons, ou des médicamens, sui- vant la maniere dont ils ont été modiiés dans les vaisseaux et les couloirs qu'ils ont traversés. On doit bien distinguer de ces principes, qui, dans les differentes especes de plantes, se trouvent constamment ies mêmes, cer- taines substances telle, » ele Mitre, que fournissent les Pour-aches, les Sugloses , les Tournesols, etc; etleS.{marir à base alkaline et Calcarre , qu'on retire des Tiali et autres plantes qui croîssent sur les bors de Ja mer 3 le fer et l'or qu’on retrouve dans les cen- dres de la plupart des végétaux , détruits par La combustion , etc. : puisque ces diffé- rentes maticres ne se rencontrent qu’acci- dentellement dans les plintes, et qu'il suffit pour les en dépouiiler , de les faire croître sur un terrein qui en est dépourvu, et d’où l'eau , qui leur sert de véhicule, ne puisse les transporter dans leurs vaisseaux et les déposer dans leur tissu. ANG La séve préparée dans la racine, dans le tronc et les branches des arbres, est d'une nature vraiment acide , ainsi qu’on peut en faire Pépreuve sur le suc qui en dé- coule lorsqu'on les perce dans le mois de Février. Ce suc parvenu aux extrémités des branches et aux germes de la plante, est deja élaboré et moins aque x ; il sert alors à développer et à étendre les feuilles destinées à faire Poffice de poumons, en se gonflant et en se retrécissant par Palternative de la chaleur du jour, et du froid de la nuit. Ajoutons que la séve, en péné- trant les feuilles, y est encore dirigée et altérée à raison de leur structure en forme de filet et de reseau, et qu’elle éprouve un nouveau dégré d'élaboration dans les pétales des fleurs, qui en transmettent la partie la plus délice aux étamines ; d’où elle: passe dans la poussiere qui couvre leurs sommets, où elle re- çoit un dernier dégré de perfec- tion, pour pénétrer les pistiles, et deve ir Porigine d’un nouveau fruit et d’une nouvelle plante. ANCHUSA. Lin. Gen. 267. Buglossum. Buglose. Orcanette. Four Inst ARE: 433-053. Caracteres. Le calice, oblorg , cylindrique, persistant, est découpé en six segmens aigns et érigés : la corolle monopétale a un tube cy- A NeG lindrique de la longueur du calice; le pétale est découpé au bord en cing segmens droits, étendus et ouverts; mais les levres sont fer- mées, et ont cing petites écailles saillantes : les levres du pétale por- tent cinq étamines courtes et cou- ronnées de sommets oblongs : dans le fond sont situés quatre germes, avec un style mince, surmonté d’un stigmat obtus : les germes se changent ensuite en quatre semen- ces oblongues, émoussces, et ren- fermées dans le calice. Le Docteur LINNEE range ce genre de plantes dans la premiere section de la cinquieme classe, in- titulée : Pentandria Monogynia » leurs fleurs ayant cinq étamines et un simple style. Les especes sont : 1°. Anchusa officinalis, foliis lanceolatis , spicis imbricatis, facun- dis. Hort. Cliff. 46; Bugiose ou Orcanette a feuilles en forme de lance, avec des épis fruciveux et imbriquées, ou la plus grande Bu- glose de jardin. Buglossum angusti-folium majus, C: B. P. 256. 2°. Anchusa angusti-folia , ra= 22 cemis subnudis , conjugatis. Prod. Leyd. 408 ; Bug'ose avec des épis doubles et à moitié nuds. Borrago sylvestris perennis, flore rufo Kermesino. Zan. Hist. 49. Echii facie Puglossum minimum, flore rubente. Lob. Ic, 576, 222 ANC 3°. Anchusa undulata, strigosa, foliis linearibus, dentatis, pedicellis bracted minoribus , calicibus fruc- tiferis inflatis. Lafl. Lin. Sp. Plant. 2335 Buglose à feuilles étroites et dentelées, avec des petioles plus petits que les feuilles interposées entre les fleurs, et des calices qui renferment des graines renflées. Buglossum Lusitanicum , echit folio undulato. Tourn. Inst. 134. 4°. Anchusa Orientalis , villoso- tomentosa, ramis floribusque alter- nis axillaribus, bracteis ovatis. Lin. Sp. 291; Buglose avec des bran- ches et des fleurs croissant alterna- tivement aux aisselles des tiges, et des feuilles florales ovales. Buglossum Orientale flore luteo. Tourr- Cor. 6. 5°. Anchusa Virginiana, flori- bus sparsis, caule glabro. Lin. Sp. Plant. 133 ; Buglose à fleurs épar- ses, avec une tige unie. Anchusa lutea minor, Virginia- na, Puccoon indigens dicta, qué se pingunt Americani. Pluk. Alm. 30. Buglose appelée Puccoon par les habitans de Virginie. Lithospermum Virginianum, flore luteo duplici ampliori. Moris. Hist, 3. P.447-s<7t. T. 28. 6°. Anchusa semper virens , pe- dunculis diphyllis capitatis. Lin. Sp. Plant. 134; Buglose avec des pédoncules à deux feuilles. Buglossum lati-folium semper vi- Fens.1C BS Be ANC 7°. Anchusa Cretica, foliis lan« ceolatis ,verrucosis semni-amplexicau- libus , floribus capitatis , caule pro- cumbente ; Buglose a feuilles cou- vertes de verrues , en forme de lance, et embrassant latige à moitié, avec des fleurs croissant en tête, et une tige couchée par terre. Buglossum Creticum | verruco~ sum , perlatum quibusdam. H. R. Par: 8°. Anchusa tinctoria, tomentosa, foliis lanceolatis, obtusis , stamini- bus corolla brevioribus. Lin. Sp. 2925 Buglose à feuilles laineuses , émoussées et en forme de lance, avec des étamines plus courtes que la corolle, ou la vraie Orcanette des boutiques. Lithospermum villosum , cauli= bus procumbentibus ; simplicibus. Mat. Med. 58. 9°. Anchusa azurea , foliis lon- gis hirsutis, floribus capitatis , re- flexis ; pedunculis longissimis ; Bu- glose à longues feuilles hérissées , avec des fleurs recueillies en tête, et réfléchies , et de fort longs pé- doncules. Borrago sylvestris Cretica, flore azureo. Zan. Hist. 52. Officinalis. La premiere espece de Buglose, dont les fleurs sont ordonnées en Médecine , pousse des tiges de deux pieds environ de hauteur, et des feuilles oblongues rudes et alternes à l’extrémité des rejettons ; ses fleurs d’un beau bleu, ANC produites en grappes, et recutil- lies en petites têtes qui sortent sur des pédoncules aux ailes des feuil- les, sont monopétales, et ont un long tube étendu, et ouvert au sonimet en forme d’entonnoir. Lors- que la fleur est passée , elle est suivie de quatre semences nues situées au fond du calice, et qui tombent à terre après leur matu- rite. Les racines de cette espece sub- sistent rarement au-dela de deux années dans une bonne terre ot elles pourrissent aisément en hi- ver ; tandis que dans des décom- bres, ou sur de vicilles murailles, elles vivent plusieurs années, parce qu’elles sont bornées dans leur ac- croissement, et que leurs branches sont plus fermes et moins remplies de séve. On peut aisément multiplier ces plantes, en les semant en automne sur une planche de terre légere et sablonneuse ; et au printems, lors- quelles sont assez fortes , on les wansplante sur des couches à deux pieds de distance ; en observant, si la saison est seche, de les arroser jusqu'à ce qu’elles aient pris de nouvelles racines: après quoi, elles nexigeront plus d'autre soin , que d'être tenues nettes de mauvaises herbes. Si on laisse tomber natu- rellement lés semences, les plantes pousseront en abondance , et on pourra les traiter ensuite, comme ANC 223 il vient d’être dit. Il y a une va- ricté de cette espece à fleurs blan> ches, dont la teinte disparoit lors- qu'on la multiplie par ses semen- ces (1). Angusti-folia. La seconde s’é- leve à la hauteur de deux pieds, quand elle est cultivée dans les jardins ; mais dans les lieux où elle pousse naturellement , elle (1) Il existe dans la matiere médicale une multitude de plantes, comme dans les Phar- macopées un très-grand nombre de recettes qui ont fait une singuliere fortune et ont acquis une très-grande réputation , sans qu'on puisse trop dire pourquoi : parmi les premieres, la Puglose tient un rang dis- tingué, et est même employée avec con- fiance par le vulgaire des Médecins; on vante , en effet, les vertus cordiales de ses fleurs et les propriétés rafraichissantes de ses feuilles : mais si on l’examine sans par- tialité, on s’appercevra bientôt qu'elle est absolument inerte , et que ce seroit vrai- ment un service à rendre à la Médecine que de la proscrire totalement, Ses fleurs sont mises au nombre des quatre fleurs cordiales , et sont employées en con- serve et en infusion; on prépare avec le suc de ses feuilles des bouillons rafrafchis- sans, ou bien on le donne en subftance depuis quatre jusqu’à cinq onces dans la pleurésie et autres maladies inflammatoires : on le fait entrer aussi dans le Syrop de longue vie, dans celui de Scolopendre , dans V'Elec- tuaire de psyllio, de Mesun dans son syrop de Fumeterre ; dans celui du Roi de Sabor, l'Opiat de Saro- d'Eupatoire ; dans MON, etc. 224 ANC croit rarement au-dessus d’un pied: ses feuilles sont étroites et moins rudes que celles de la précédente ; ses épis de fleurs sortent doubles, et n’ont point de feuilles ; les fleurs sont petites etrouges, et ses racines subsistent trois ou quatre années dans les mauvaises terres. Undulata. La troisieme est une plante bis-annuelle qui périt aussi- tôt après la maturité de ses semen- ces : haute de trois pieds, elle pousse plusieurs branches latérales garnies de feuilles longues, étroites, rudes et ondées à leurs bords ; ses fleurs, d’un bleu brillant, croissent en épis imbriqués, et lorsqu'elles sont tombées, le calice se change en un vase gonflé qui renferme les semences. Orientalis. La quatrieme est vi- vace , et pousse de longue bran- ches sur la terre; ses feuilles du bas sont longues , larges et velues; mais elles sont plus petites vers le sommet de la plante, et celles qui sortent des épis entre les fleurs, sont courtes et rondes : ses fleurs jaunes et à-peu-près de la grosseurde celles de la Buglose commune , se succédant sans interruption sur les mêmes plantes, pendant une grande partie de l’année, rendent cette plante précieuse. Celle-ci , quoiqu’ori- ginaire du Levant, est assez dure pour résister en plein air dans notre pays; si eile se trouve placée dans un sol sec et sablonneux, on peut ANC fa multiplier par semences de même que la premiere , et si on les laisse écarter naturellement , les plantes pousseront sans aucun soin. Virginiana. La cinquieme , ori- ginaire des forêts de l'Amérique Septentrionale , où elle est connue sous le nom de Puccoon , est une plante printanniere , qui fleurit toujours avant que les feuilles des arbres commencent à paroître ; de sorte que dans les bois où elle croît, la surface de la terre est couverte de tres-bonne heure de ses fleurs d’un jaune brillant: elle est vivace et a rarement plus d’un pied de haut dans une bonne terre , mais elle est de moitié moins grande dans un mauvais sol; ses fleurs sont produites en épis clairs sur une tige unie. On la multiplie par ses semences, qui sortent rarement de terre la premiere année, lorsqu'on les seme au printems. Semper virens. La sixieme est une plante fort dure et vivace, dont les branches foibles et rem- pantes, sont garnies de feuilles larges , rudes , et d’un verd foncé; ses fleurs bleues sortent en épis entre les feuilles , comme celles de la quatrieme ; cette espece de plante croît souvent dans les cre- vasses des vieilles murailles, lors- qu'il y en a eu dans le voisinage; car ses semences, en s’écartant s poussent en abondance dans les environs ANC environs, et fleurissent une grande partie de l’année. Cretica. La septieme est une espece basse , rempante et annuelle, dont les branches , qui ne s’éten- dent guere qu’à six pouces , sont couchées sur la terre , et foible- “ment garnies de feuilles en forme de lance, petites , couvertes de verrues , et embrassant à moitié la tige avec leur base; ses fleurs sont petites, d’un bleu brillant, et re- cueillies en petits paquets à l’extré- mité des branches. Cette plante périt aussi-tôt après la maturité des semences, qui, quand on les laisse s’écarter, poussent mieux que si elles étoient semées. Comme elle ne souffre pas la transplantation , il faut la laisser où elle se trouve en germant. Tinctoria. La huitieme, de la même hauteur à-peu-près que la premiere , lui ressemble beaucoup par ses feuilles et ses branches, qui sont cependant plus laineuses ; les étamines de ses fleurs sont plus courtes que la corolle, et sa racine est rouge. Cette plante croit natu- rellement dans la France Méridio- nale et en Espagne; malgré cela elle est aussi dure que la premiere espece , et peut être cultivée de la même maniere, Azurea. La neuvieme est une plante’ vivace, dont les feuilles sont larges et rudes comme celles de la sixieme ; ses branches crois- Tome I, ANC 225, sent érigées , ses fleurs d’une cou- leur d’azur brillante , et recueillies en épis, sortent simples aux aîles des feuilles : elle.est dure, et peut être multipliée de même que la précédente. ANCOLIE. Voyez Aqui- LEGIA. ANDRACHNE. Orpin bâtard, Ce titre est sous celui de PAyllan- thus dans les autres éditions. Caracteres. Les fleurs mâles et femelles croissent sur la même tige; le calice a cinq feuilles égales et qui se fanent; la corolle est composée de cinq pétales minces 5 dentelés au sommet, et plus courts que le calice :. au bas de chaque pétale est situé un nectaire herbacé, auquel sont jointes cinq ¢tamines minces, et couronnées de sommets simples : les fleurs femelles sortent des aisselles des tiges près des fleurs mâles ; elles ont un cakce subsistant a cing feuilles et sans pétales ; on y remarque cing nec- taires comme dans la fleur mile, et un germe globulaire , qui sou- tient trois stiles minces, divisés en deux parties , et couronnés d’un stigmat rond ; le germe se change ensuite en une capsule globulaire , divisée en trois parties, formant trois cellules qui renferment cha- cune deux semences triangulaires et obtuses, Ff 226 AND Les especes sont : 1°. Andrachne Telephioïdes, pro- cumbens, herbacea. Lin. Sp. Plant. 2024 3 Orpin batard, rempant et herbacée. Telephioides Græcum humi fusum, flore albo. Tourn. Cor. So; Glaux procumbens , Myrti Taren- tini folio. Bocc. Mus. 2. P. 268. TS a iol 2°. Andrachne fruticosa , erecta arborea. Osb. It. 228 ; Orpin ba- tard en arbrisseau. 3°. Andrachne arborea , foliis ovatis, obtusis , subtus incanis, caule arboreo ; Orpin batard à feuilles ovales , émoussées , blanches en- dessous, avec une tige d’arbre. Telephioides. La premiere es- pece est une plante basse, dont les branches traînent sur la terre: ses feuilles sont petites , ovales, unies, et d’une couleur de verd de mer : elle croit naturellement dans quelques parties de I’Italie et de l’Archipel, d’où le Docteur TouRNEFORT en a envoyé les se- mences au Jardin Royal à Paris ; comme cette plante n’a pas beau- coup de beauté, on ne la cultive que dans les jardins botaniques pour la variété. Les semences qu’on répand sur une couche chaude en Mars, sont à-peu-près un mois à lever, alors on les transplante cha- cune séparément dans de petits pots , que lon plonge dans une couche de chaleur modérée , pour AND les avancer ; on leur donne de l'air en tems doux, et on les arrose sou- vent : au moyen de ce traitement, elles fleuriront en Juin , leurs se- mences seront mires en Août et Septembre, et bientôt après les plantes périront. Fruticosa. La seconde espece, qui croit naturellement à la Chine, ainsi qu'à la Vera-cruz dans la nouvelle Espagne, où elle s’éleve à la hauteur de douze ou quatorze pieds, a ses branches garnies de feuilles pointues, unies et en forme de lance ; sous ces feuilles sont produits les pédoncules des fleurs, assez longs et pendans vers le bas : ses fleurs, males et femelles, sont petites et d’un blanc herbace ; mais lorsque ces dernieres se trou- vent placées à une trop grande distance des premieres , il arrive rarement que leurs capsules con- tiennent quelques bonnes semences, quoiqu’elles paroissent fort belles à la vue ; ce qui en a imposé à plusieurs personnes, qui, après les avoir semées , ont été étonnées de ne leur voir produire aucune plante. Arborea. La troisieme a été dé- couverte à Campéche, par le Doc- teur WILLrams HousTonx. Sa tige forte , ligneuse et élévée à la hau- teur de vingt pieds, pousse des branches latérales , garnies de fenilles ovales, émoussées, blan- ches en-dessous, ayant deux sillons AND assez profonds en-dessus, et pla- cées alternativement sur les bran- ches : je n’en ai point encore vu les fleurs, car la plante produite de semence, que l’on cultive actuel- lement dans le jardin de miéde- cine , n’en a point encore donné, quoiqu’elle soit déjà parvenue à quatorze pieds d’élévation ; le Doc- teur lui-même n’a point vu de fleurs sur ces arbres , parce que dans le tems qu'il étoit à Campéche, les semences étoient müres; il en a envoyé en Europe plusieurs qui paroïssoient fort belles, mais en les ouvrant il ne s’en est trouvé qu’une seule dans laquelle il y eût un noyau ; c’est celle-là qui a produit la plante dont il vient d’être question. Culture. Ces deux especes sont fort tendres ; lorsqu'on peut s’en procurer de bonnes semences, il faut les mettre dans des pots que Pon plonge dansune couche chaude de tan; on les arrose aussi-tôt que la terre des pots commence à se dessécher ; et quand les plantes ont poussé et sont assez fortes pour être transplantées , on les place chacune séparément dans de petits pots, que lon replonge dans une couche de tan, où on les tient a Yombre jusqu'à ce qu’elles aient produit de nouvelles racines ; après quoi, on leur donne de l’air dans les tems chauds, et on les tient constamment dans laserre chaude, AND 227 Tl y a encore une autre espece de ce genre, que j'ai élevée des semences envoyées de la J amaiquee Ces semences , ainsi que les plan- tes qui en proviennent, ressem- blent entièrement à celle de la troi- sieme. Les feuilles sont à-peu-près semblables a celles du Laurier, mais plus larges ; elle n’a pas enx core fleuri en Europe. ANDRACHNE. Voyez ARBUTUS ANDRACHNE. ANDROMEDA. Lin. Gen, Plant. 485. Nous p’avons point d’autre nom pour cette plante. Caracteres. Le calice découpé en cinq petits segmens aigus, est coloré et persistant. La corolle est monopetale, ovale, en forme de cloche, et divisée au bord, en cing parties réfléchies : elle renferme dix étamines en forme d’alêne, plus courtes que la corolle à laquelle elle sont fixées, et couronnées de sommets mouvants à deux cornes : dans le centre de la corolle, est situé un germe rond, qui soutient un style cylindrique, plus long que les étamines, et surmonté d’un stigmat obtus : le germe se change ensuite en une capsule ronde, pen- tagone , et à cinq cellules remplies de petites semences rondes. Les plantes de ce genre étant pourvues de dix étamines et d’un F fi AND germe, font partie de la dixieme classe de LinnEE, quia pour titre: Decandria monog ynia. Les especes sont : ‘Andromeda poly-folia, pedunculis ageregatis , corollis ovatis , foliis alternis, lanceolatis, revolutis. Lin. Sp. Plant. 3933 Andromeda a pedoncules rapprochés, avec des corolles ovales et des feuilles alter- nes, en forme de lance et roulées. Vitis Idææ affinis, poly-folia montana. @d. Dan. T. 54. Poly-folia. Buxb. Act.2. P.345. Erica humilis , rosmarini foliis , unedonis flore, capsula cistoide. Pluk. Alm. 136. T. 2175. f. 3. 2°. Andromeda Mariana, pe- 228 dunculis aggregatis, corollis cylin- dricis , foliis alternis , ovatis , inte- gerrimis. Lin. Sp. Plant. 393; Andromeda à pedoncules rappro- chés, avec des corolles cylindri- ques, et des feuilles ovales, en- tieres et, alternes. Arbuscula Mariana, brevioribus evonymi foliis pallidé virentibus , etc. Pluk. Mant. 25. T. 448. 3°. Andromeda paniculata, ra- cemis faccundis , nudis, pantculatis , corollis subcylindricis , foliis al- zernis, oblongis, crenulatis. Lin. Sp. Plant. 394; Andromeda à grap- pes nues, fécondes et claires, avec des corolles cylindriques et des feuilles oblongues , crennelées et alternes. Vitis Idæa Americana , longiori AN D mucronato et crenato folio, floribus urceolatis , racemosis. Pluk. Alm. 9: Frutex foliis serratis, floribus longioribus spicatis , subviridibus , spicd pentagon&. Catesb. Car. 4°. Andromeda arborea, race- mis fœcundis nudis , corollis ro- tundo-ovatis. Lin. Sp. Plant. 3943 Andromeda à grappes nues et fruc- tueuses, ayec des corolles ovales et rondes. Frutex foliis oblongis , acumina- tis, floribus spicatis, uno versu dis= positis. Catesb. Car. 1.p.72. Com: munement appelé à la Caroline 4r- bre d’oseille. | 5°. Andromeda calyculata, ra- cemis facundis foliaceis ÿ corollis subcylindricis , foliis alternis , lan- ceolatis obtusis punctatis. Lin. Sp. Plant. 394; Andromeda a grap- pes feuillues et fecondes , avec des corolles cylindriques et des feuilles obtuses, en forme de lance, ponc- tuces et alternes. Chame Daphne. Buxb. Act. 1. P: 241. Cistus, Ledon. sive Andromeda. etc. Gron. Virg. 21. Poly-folia. La premiere espece est une plante basse qui croit dans les pays marécageux du Nord; on Ja conserve difficilement dans les jardins; et comme elle a peu de. beauté, on l’y cultive rarement, si ce n’est pour une collection de Bo- tanique ; les semences de cette es- AND pece que j’airecues de Pétersbourg ; ont réussi dans les jardins de Chel- sea, mais les plantes n’y ont sub- sisté qu'une année. Mariana. Laseconde, originaire : de l’Amérique-Septentrionale, est : yn bas arbrisseau qui pousse de sa racine plusieurs tiges ligneuses, garnies de feuilles ovales et alter- nes; les fleurs, d’une couleur her: bacée , sont ramassées en petits pa- quets, et ressemblent à celles de L’Arbousier ou Fraisier en arbre; elles paroissent en Juin et Juillet, et sont quelquefois suivies de fruits qui miirissent rarement en Angle- terre. (1) Paniculata. La troisieme.espece qui vient aussi de PAmérique-Sep- tentrionale, est un arbrisseau élevé d'environ quatre pieds de hauteur ; il pousse plusieurs branches gar- nies de feuilles oblongues et alter- tes; les fleurs croissant en épis clairs aux extrémités des branches, - « (1) Les semences de cette plante ayant été envoyées plusieurs fois de Philadelphie, dans les jardins de M. le Président de CHa- zetres, à. Lorry, près de Metz, y ont réussi avec beaucoup de soins ; la note du pays portoit que cet arbuste s’éleve depuis un jusqu’à trois pieds de hauteur , qu’il pro- duit de très-belles fleurs , qui se succedent durant une grande partie de l'été, qu'il croît dans un sol léger et sablonneux , mais qu'il est très-lent à pousser de graines, et qu’en conséquence il vaut mieux Les faire genir du pays en plant, ® AND 229 ont la forme d’un vase comme celles del’ Arbousier, mais elles sont plus longues, paroissent en Juillet, et ne produisent point de semences dans ce pays. (1) Arborea, La quatrieme croît na- turellement dans la Virginie et dans la Caroline, où elle est beaucoup plus grosse et plus grande que dans la Virginie, le climat y étant plus chaud ; elle n’a dans la Virginie, que dix à douze pieds de hauteur, et dans la Caroline, elle s’éleve jus- qu’à vingt pieds : ses branches, fort minces vers le bas, sont garnies de feuilles alternes, ovales et pointues; les fleurs, d’une couleur herbacée, ovales et en forme de vâse, sont produites en épis nuds et longs sur les parties latérales des branches, et rangées sur un côté du pédoncule. Calyculata. La cinquieme espe- ce produite par le climat rigoureux de la Sibérie et de l'Amérique-Sep- tentrionale , est un arbrisseau qui croit dans les lieux remplis de (1) Cette plante dont on a également envoyé les semences de Philadelphie, dans les jardins de M. le Préfident de Cna- ZELLES, y a réussi avec difficulté ; la note qui y étoit jointe, portoit que cet arbuste avoit depuis deux jusqu’à huit pieds de hau- teur, qu'il produisoit de jolies fleurs , pla- cées en bouquet sur les sofhmets ; mais qu’il étoit lent à venir de graine et qu'il étoit plus avantageux de se le procurer aussi en plant. o 230 AND mousse, desorte qu’il est tres-diffi- cile de le conserver dans les jardins; les feuilles, fort piquetées en-des- sous, ressemblent à celles du Buis, et en ont la consistance; les fleurs produites sur des épis courts, aux extrémités des branches, sont blan- ches, cylindriques, en forme de vase, et naissent seules entre deux feuilles. (1) Culture. Toutes ces especes, à Pexception de la quatrieme, sont fort dures , et se plaisent dans des terres humides; comme elles se muluplient par leurs racines rem- pantes, qui poussent des rejettons à une grande distance, on peut les enlever avec les racines et les trans- planter où lon veut les avoir à de- meure, car elles ne souffrent pas d’être remuces. La quatrieme, exigeant d’être (1) Les semences de cet arbuste ayant été aussi envoyées de Philadelphie dans les jar- dins de M. le Président de CHazezes, il a fallu les plus grandes attentions pour les faire réussir , la note portoit qu'il avoit deux pieds de haut, qu'il produisoit de très-belles fleurs, et qu’il étoit toujours verd ; le sol qui lui convient est une terre grasse et argilleuse; et pour l'envoyer en plant, il faut le conserver humide. M. le Président de CHAZELLES a reçu de Philadelphie gine derniere espece sous Ja dénomination de ZLanceclita , arbuste de six pieds de hauteur, produisant de belles fleurs , et croissant dans un terrein humide et argilleux. AND mise à couvert des fortes gelées en hiver, et arrosée fréquemment en été, est dificile à conserver dans les jardins, parce qu’elle croit na= ‘ turellement dans les lieux maréca- geux , et qu'il lui faut une plus grande chaleur que celle de notre climat. On la multiplie par semen- ce que l’on doit se procurer de PAmérique, oùelle est connue sous le nom d’Arbre de l'Oseille. ANDROSACE. Cette plante n’a point de nom particulier. Caracteres. Les fleurs qui crois~ sent en ombelles, ont une enve- loppe générale a plusieurs feuilles ; chaque fleur a un calice persistant à cinq angles, formé d'une seule feuille légèrement découpée au som- met en cing pointes aiguës : la co- rolle monopétale a un tube ovale; renfermé dans le calice, mais uni au bord , où elle est divisée en cing parties ; elle renferme dans son tube cing petites ¢tamines, couronnées de sommets oblongs et érigés : dans le centre est situé un germe rond; soutenant un style court et mince; surmonté d’un stigmat globulaire : le calice se change ensuite en une capsule ronde, à une cellule qui s'ouvre en cing parties, remplies de semences rondes. Le Docteur LINNEE range ce genre de plante dans la premiere section de la cinquieme classe, in titulée : Pentandria Monogynia, AND dont les fleurs ont cing étamines et un style. ‘Les especes sont : 1°. Androsace maxima , perian- thiis fructuum maximis. Hort. Ups. 36; Androsace ayantles plus grands calices aux fruits. Androsace vulgaris, lati-folia , annua, Tourn. Inst. R. H. 123. Alsine affinis, Androsace dicta major. Bauh. Pin. 251. 2°. Androsace Septentrionalis , foliis lanceolatis, dentatis, glabris , perianthiis angulatis, corolla bre- vioribus. Flor. Suec. 160 ; Andro- sace à feuilles unies, dentelées et en forme de lance, avec des calices angulaires,plus courts quela corolle. Alsine verna, Androsaces capi- puilisn CB. Re 252 3°. Androsace villosa, foliis pilo- sis, perianthiis hirsutis. Lin. Sp. Pl. 142 ; Androsace à feuilles gar- nies de poils, avec des calices hé- rissés. Aretia villosa , floribus umbella- tis. Hall. Helv. 486. Sedum Alpinum hirsutum, lac- teo flore. C. B. P. 284. 4°.Androsace carnea , foliis subu- latis, glabris, umbelld involucrum aquante. Lin. Sp. 2043 Androsa- ce a feuilles unies et en forme de lance , avec une ombelle de fleurs égale a Penveloppe. Sedum Alpinum , angustissimo fo- hio , flore carneo. Bauh. Pin. 284. AND 231 Aretia halleri, foliis ciliatis. Sp. Pl. Bx 2 4.2. 5°. Androsace lactea, foliis linearibus, glabris, umbell& invo- lucris multoties longiore. Lin. Sp. Plant. 1423 Androsace à feuilles étroites et unies, avec une ombelle beaucoup plus longue que lenve- loppe. Androsace Alpina perennis, an- gusti-folia, glabra, flore singulari. Tourn. Inst. R. H. Sedum Alpinum , gramineo folio, lacteo flore. Bauh. Pin. 284. Maxima. La premiere espece qui croît sans culture en Autriche et en Bohème, dans les campagnes semées en bled, a de larges feuilles qui s’étendent sur la terre; du cen- tre s’élevent des pedoncules termi- nés par une ombelle de fleurs com- me celle des Auricules ; au-dessous de Pombelle est une grosse enve- loppe persistante; les fleurs sont composées d’un petale blanc, di- visé en cing parties; elles parois- sent en Avril et en Mai, les se- mences mürissent en Juin, et les plantes périssent aussi-tôt après. Les autres especes, beaucoup plus foibles que celle-ci, ont rare- ment plus de trois pouces de hau- teur ; leurs feuilles sont très-petites, elles n’ont point d’apparence : elles croissent naturellement sur les Al- pes etsur les montagnes dela Suisse, ainsi qu’en Sibérie, d’où les semen- ces de trois ou quatre especes mom 232 AND été envoyées : on ne les conserve que dans les jardins botaniques, pour la variété ; toutes, excepté la premiere , exigent d’être placées à Fombre. Les semences de toutes ces plan- tes veulent être mises en terre aus- si-tot après leur maturité, sans quoi elles levent rarement la premiere année; elles fleurissent ordinaire- ment au commencement d'Avril, et leurs semences sont müres à la fin de Mai: ces semences poussent et réussissent souvent mieux quand on leur permet de s’écarter, que si elles étoient semcées à la main. Les especes anuelles périssent aussi-tot après la maturité des semences, mais les autres subsistent dans les plates- bandes pendant plusieurs années, et n’exigent d’aujres soins que d’é- tre tenues nettes de mauvaises herbes. ANDROSŒMUM. Voyez Hypericum ANDROSŒMUM. ANDRYALA. Lin. Gen. Plant. 820. Laiteron velu. Caracteres. Le calice est court, rond, velu, et découpé en plusieurs segmens égaux : les fleurs sont composées de plusieurs fleurettes hermaphrodites, monopétales, uni- formes, posées lune sur lautre, et étendues au-dehors en forme de langue sur un côté; elles renfer- ment cinq étamines couronnées de AND sommets cylindriques et tubuleux le germe, situé au fond de chaque fleurette, est garni d’un style mince et surmonté de deux stigmats ré= fléchis : il se change ensuite en une simple semence ovale couron- née de duvet. Ce genre a été placé par LINNÉE dans la premiere section de sa dix- ñeuvieme classe, intitulée : Syz- genesia Polygamia æqualis, ren- fermant les plantes qui ont plusieurs fleurs hermaphrodites dans un ca= lice commun. Les especes sont : 1°. Andryala integri-folia , fo- Lis integris , ovato-oblongis , tomen- tosis. Guett. Stamp. 2. P. 3843 Laiteron à feuilles ovales, oblon- gues, entieres et velues. Sonchus lanatus. Dalech. Hist. 22:76. Hieracium villosum. Raj. Hist. 252. 2°. Andryala Ragusina , foliis lanceolatis , indivisis , denticulatis , acutis , tomentosis , floribus solita- riis. Lin. Sp. Plant. 1136 ; Laite- ron à feuilles dentelées, en forme de lance et velues, avec des fleurs solitaires. Hieracium incanum lanuginosum Ragusinum , pilosellæ flore. Herm. Lugdb. 672. T. 673. 3°. “Andryala sinuata , foliis runcinatis. Lin. Sp. 2137 5 Laite- ron a feuilles garnies de grosses dents de différentes grandeurs. Eriophorug AND Eriophorus foliis inferioribus ad costam usque laciniatis. V aill. Act. 2727. P. 2r2. Sonchus villosus luteus minor. C. B. P. 124. Prodr. 61. 4°. Andryala lanata , foliis oblongo-ovatis, subdentatis, lanatis, pedunculis ramosis. Aman. Acad. 4. P. 288; Laiteron à feuilles laineuses , oblongues et ovales, avec des pédoncules branchus. Hieracium montanum , tomento- sum. Hort. Elth. 181. T. 150. Integri-folia. La premiere es- péce est une plante annuelle, élevée d'environ un pied et demi de hau- teur, qui croit dans la France mc- ridionale, en Espagne et en Italie, et que l’on conserve dans les Jardins Botaniques pour la variété; ses tiges sont velues, branchues , et garnies de feuilles oblongues, ve- lues, et fort écartées les unes des autres; ses fleurs, jaunes et sans beauté, sont produites en petites grappes au sommet des tiges, et ressemblent à celles du Laiteron ordinaire, On ka multiplie aisément par ses semences, qu’il faut mettre en terre au printems dans la place où les plantes doivent rester ; elles n’exigeront d’autre culture que d’être éclaircies où elles seront trop serrées, et débarrassées des mauyai- ses herbes : elles fleurissent en Juillet, et leurs semences muris- sent en Septembre. Ragusina. La seconde est une Tome I. AND 233 plante vivace qui croit naturelle, ment en Espagne et au Cap de Bonne-Espérance, d’où ses semen- ces mont été envoyées : les feuilles de cette plante sont extrêmement blanches, et fort découpées à leurs bords : les pédoncules s’élevent à un pied environ de hauteur, et soutiennent de petites grappes de fleurs jaunes qui paroissent en Juil- let, et donnent quelquefois des se- mences mures en Angleterre: il est d’ailleurs aisé de la multiplier au moyen de ses racines rempantes ; elle préfere un sol léger et sec, et peut subsister en plein air dans ce pays. Sinuata. La troisieme se trouve en Sicile , ainsi que dans les envi- rons de Montpellier; ses feuilles basses sont dentelées et velues ; mais celles des tiges sont entieres: la plante entiere s’éleve rarement à plus d’un pied de haut, et sou- tient quelques fleurs jaunes au sommet. Lanata. La quatrieme espece , originaire d’Espagne et de Portu- gal, produit des feuilles plus larges, plus longues et plus velues qu’au- cune des précédentes : ses tiges de fleurs, élevées à plus d’un pied de hauteur, sont branchues et se divisent en plusieurs pedoncules qui soutiennent chacun une grosse fleur jaune semblable à celles de PHerbe a l’épervier, Hiecracium dentis leo- nis: ces fleurs sont suivies de se- G o Le] A- N- Et mences oblongues, noires et cou- ronnées de duvet. 234 Culture. Ces deux plantes se multiplient parsemence de la même maniere que la seconde espece; on les seme en automne, parce qu’elles leyent rarement la même année lorsqu’elles ne sont mises en terre qu’au printems. ANEMONE. ’Avevaty, de aveu; gr. le vent; ainsi appelée parce qu’on prétend que la fleur ne s’ou- vre point à moins que le vent ne souffle. Fleur au vent. Anemone. Caracteres. La fleur, nue et sans calice , consiste en deux ou trois ordres de feuilles ou pétales oblongs disposés en trois enchainures lune sur l’autre; elle a un grand nombre de minces étamines plus courtes que les pétales, et couronnes de doubles sommets érigés ; entre cel- les-ci sont situés plusieurs germes recueillis en une tête qui soutient un style pointu surmonté d’un stig- mat émoussé ; les germes se chan- gent ensuite en une grande quan- tité de semences renfermées das un duvet qui adhere au pédoncule, et forme un cône obtus, Le Docteur LINNEE range ce genre de plante dans la sixieme section de la treizieme classe, in- titulée : Polyandria Polygynia , dont les fleurs ont plusieurs ¢ta- mines et un germe. Li ANE Les especes sont : 1°. Anemone sylvestris , pedun- culo nudo , seminibus subrotundis hirsutis. Lin. Sp. Plant. 540 3 Anemone à tige nue , avec des se- mences presque ronde et velues. Anemone sylvestris alba major. C. B. P. 276. Anemone sau- vage. Anemone sylvestris alba minor. Bauh. Pin. 776. 2°. Anemone nemorosa y semi-. nibus acutis, foliolis incisis , caule unifloro. Hort. Cliff. 224 ; Ane-. mone à semences pointues , avec des folioles découpés et une sim- ple fleur blanche. Anemone nemorosa, flore majore: allo. C: B. P. :76. ; Ranunculus sylvarum. Clus. Hist. . 247. 3°. Anemone Apennina , semi- nibus acutis, foliolis incisis , peta~ lis lanceolatis numerosis. Lin. Spee Plant. 542; Anemone à semences pointues, avec des folioles décou- pées, et beaucoup de petales en forme de lance. Ranunculus nemerosus , flore purpureo-cæruleo. Park. Theatre. 220 %. Anemone Virpiniana , pe- Fe alternis lon gissins D pus j tibus cylindricis, seminibus hirsutis, muticis. Lin. Sp. Plant.’ 540 5 * Anemone avec des pedoncules fort longs et alternes , supportant des ANE épis: de semences cylindriques et non barbus. Anemone Virginiana tertiæ Ma- thioli similis , flore parvo. H. L. 645. 5°. Anemone coronaria , foliis radicalibus ternato -decompositis y involucro folioso. Lin. Sp. Plant. $393; Anemone dont les feuilles radicales sont décomposées, et qui a une enveloppe feuilletée. Anemone tenui folio, simplici flore. C. B. P. 274. Pulsatilla foliis decompositis , ternatis. Hort. Cliff. 6°.. Anemone hortensis , foliis digitatis. Lin. Sp. Plant. 540 ; Anemone à feuilles en forme de main. : Pulsatilla foliis digitatis. Hort. Cliff. 224. Anemone hortensis lati-folia. 3. Clus. Hist. 1. P. 249. Anemone des jardins. 7°. Anemone dichotoma , caule dichotomo , foliis sessilibus opposi- tis, amplexicaulibus, trifidis, incisis. Amen. Acad. 1. P. 155 3 Ane- mone a tiges fourchues, avec des feuilles découpées en trois lobes, sessiles, opposées, et embrassant les tiges. 8°. Anemone thalictroïdes , foliis caulinis simplicibus, verticillatis, ra- dicalibus duplicato~ternatis. Lin. Sp. 763; Anemone à feuilles sim- ples sur la tige, croissant en tête, et dont les feuilles radicales sont a ANE 235 deux lobes, et découpées en trois parties. Thalictrum caule unifloro , ex eodem puncto foliis quatuor simpli- cibus instructo, Gron. Virg. 62. Ranunculus nemorosus , Aquile- g'æ foliis, Virginianus, Asphodeli radice. Piuk, Alm. 310. P: 10@ F. 4. La premiere espece , qui croît naturellement dans plusieurs par- tics de PAllemagne , ressemble fort à notre Anemone des bois; ses se- mences sont rondes et garnies de poils; la fleur est blanche et grosses mais comme elle a peu de beauté, on la cultive rarement dans les jar- dins. Nemorosa. La seconde, qu’on voit croître dans les bois de :plu- sieurs parties de l’ Angleterre, fleurit en Avril et en Mai, et produit un bel effet dans tous les lieux où elle abonde : ses racines peuvent être enlevées de terre lorsque ses feuilles sont fances , pour être transplan- tées dans quelque lieu à l’écart, où elles profiteront et se multiplieront fortement, si on ne les dérange pas ; elles y procureront un agréa- ble coup-d’œil au printems avant que les arbres soient ornés de ver- dure, en couvrant la terre de fleurs, et en présentant une variété char- mante pour la saison. Apennina. On trouve la troi- sieme espece dans quelques can- tons de PAngleterre , mais surtout à G g ij 236 ANE Wimbledon en Surry, dans un bois qui avoisine le chateau, où elle vient en grande abondance ; cepen- dant je doute si originairement on ne ly a pas plantée, parce qu'on n’en voit dans aucun autre endroit du voisinage : les fleurs de cette espece$ont bleues, elles paroissent en même tems que celles de la précédente , et quand elles sont entre-mêlées ; elles procurent une belle variété, on peut lPenlever des bois comme la premiere espece. Virginiana. La quatrieme , ori- gnaire de PAmérique Septentrio- nale , d’où l’on a souvent envoyé ses semences en Angleterre, est une plante fort dure, qui donne beaucoup de semences en ce pays; mais comme elle nest pas fort belle , à peine mérite-t-elle une place dans Jes jardins, à moins que ce ne soit pour la variété. Coronaria. Hortensis. La cin- quieme et sixieme especes, dont les racines ont d’abord été appor- tées des Indes , ont été depuis si considérablement améliorées par la culture, qu’elles sont devenues un des principaux ornemens de nos jardins au printems : les cou- leurs principales de ces Heurs sont le rouge, le blanc, le pourpre et de bleu : quelques-unes sont joli- ment panachées de rouge, de blanc et de pourpre : il y a plu- sieurs nuances iflfermédiaires de ces couleurs. Ces fleurs étant larges ANE et fort doubles, elles peuvent deve- nir très-belles , lorsqu'on les traite d’une maniere conyenable; c’est- pourquoi je vais donner une lon- gue instruction sur leur culture, afin qu'on puisse se les dans leur perfection, en formant exactement. On commence par se pourvoir dune quantité de terre fraiche , prise dans quelque paturage dont le sol soit frais, sablonneux, marneux procurer s’y con- et léger , avec la précaution de n’enlever que dix pouces de la surface, en y comprenant la tourbe qui la rend meilleure , pourvu quon lui ait donné le tems de pourrir entièrement , avant de la mettre en œuvre; après avoir mêlé cette terre avec un tiers de fumier de vache bien consommé, on met le tout en monceau, qu’on laisse exposé à Pair pendant une année, et qu’on a soin de remuer an moins une fois par mois , afin que le mélange se fasse plus exactement, et qu’en exposant successivement ses différentes parties à Pair libre, la tourbe et le fumier se pourris- sent plus aisément : dans cette opé- ration , on ôte soigneusement les grosses pierres , et on brise les mottes sans jamais cribler la terre, parce qu’étant trop fine, ses petites parücules s'unissent trop étroite- ment et forment, par le secours des premieres pluies de lhiver ou du printems , une masse solide que les ANE racines re peuvent traverser et pé- rissent communcment; tandis qu’en y laissant de petites pierres qui di- visent les parties, les tendres fibres peuvent s’ctendre aisément et pom- per la nourriture nécessaire aux plantes. On remue cette terre pendant une année, s’il est possible , et si Pon est forcé de s’en servir plutôt on la retourne plus souvent, afin de l’adoucir , de briser les mottes, et de reurer les gazons qui ne sont point encore pourris; car ils nui- roient beaucoup aux racines si on Jes y laissoit. ' Vers le commencement de Sep- tembre , qui est le tems le plus propre à préparer les planches dans lesquelles on doit planter les racines , on commence par creuser de trois pieds et demi de profon- deur , dans le lieu destiné, pour en ôter le sol; on met d’abord au fond de cette excavation tout ce qu’on a séparé et rejetté du mon- ceau de terre préparée , pour atti- rer ’humidité ; on y place après quatre ou cing pouces de fumier de vache bien consommé , ou celui d’une couche de melons ou de concombres , et l’on remplit le surplus avec la bonne terre com- posée , de maniere qu’il y en ait au moins deux pieds et demi d’é- paisseur, et qu’elle déborde la sur- face du sol de six ou huit pouces s’il est humide, et de trois pouces ANE 237 seulement sil est sec. Lorsque le terrein est humide , la surface des planches doit être un peu en dos d’ane pour laisser écouler les eaux, et quand il est sec, on la met de niveau. Dans le premier cas, il est bon de remplir les sentiers en hiver de vieux tan, ou de fumier pourri, atin d'empêcher la gelée de péné- trer dans la terre à côté des plan- ches , et de pourrir les racines : la terre doit être mise dans les planches au moins quinze jours ou trois semaines avant de planter les racines, afin qu’elle puisse s’éta- blir, et dans le moment qu’on veut les planter, il faut en labourer la surface à six pouces de profon- deur, y passer le rateau pour lunir, et tracer dès lignes sur la longueur et la largeur à six pouces de dis- tance , de maniere que toute la surface soit divisée en quarrés, et que les racines y soient plantés ré- gulicrement ; on fait ensuite des trous avec le doigt dans le centre de chaque quarré de trois pouces environ de profondeur, puis on y place laracine, Pœilau-dessus ; et la planche étant ainsi garnie , on unit la terre avec la tête du rateau, de maniere que la couronne des ra- cines en soit couverte d’enyiron deux pouces. Le meilleur tems pour planter ces racines , quand on veut en avancer la fleur , est à-peu-près la fin de Septembre; et pendant tout ANE le mois d'Octobre pour celles qui ne doivent fleurir que dans le mi- lieu de la saison : un tems couvert et une pluie douce sont favorables pour cette opération; car si les racines sont plantées lorsque la terre est extrémement seche , et s’il ne tombe point de pluies pen- dant trois semaines ou un mois après , il est très à craindre qu’elles ne moisissent sur la couronne ; quand une fois elles sont attaquées de cette maladie , elles deviennent rarement bonnes après. On doit conserver quelques ra- cines d’Anemones jusqu’à la fin de Décembre, de peur que celles qui sont déja plantées , ne soient dé- truites par iles rigueurs de l’hiver ; ce qui arrive souvent, & elles ne sont pas à l'abri des gelées: ces derniers racines fleuriront quinze jours ou tfois semaines après celles quiauront été plantées en automne, ei souvent la fleur en est également belle, quand le printems est hu- mide , ou qu’on a soin de les ar- roser légèrement. Mais alors ces racines ne multi- 238 plieront pas autant que celles qui auront été plantées en automne , et auxquelles Phiver n'aura point fait de tort: c’est cette raison qui dé- termine les personnes qui en font commerce , à les planter toujours en automne ; car malgré que les gélées du printems gâtent les fleurs et les rendent moins doubles et ANE moins belles que celles qui som plantées plus tard, cependant lors- que l’on peut conserver leurs feuilles vertes, et les préserver de l’action de la gelée, les racines augmen- tent considérablement en grosseur, Dans les jardins où l’on conserve ces fleurs avec soin, on établit toujours au-dessus des planches , des cercles ou des chassis, sur les- quels on puisse étendre des nattes ou des toiles -pendant les nuits, lorsqu'il gêle et qu’il fait mauvais tems ; cette précaution est sur-tout nécessaire au printems, quand les feuilles commencent à paroitre ; sans quoi les fleurs , quoique d’une espece bien double, fleuriroient cependant simples; parce que les gelées et le hale de Mars, detrui- roient les pétales du centre de la fleur ; c’est ce qui a souvent’ été cause que plusieurs personnes né> gligeantes ont cru avoir été trom- pées par les marchands, en voyant leurs racines ne produire que des fleurs simples. Les racines plantées en Septem- bre commenceront à fleurir dans les premiers jours d'Avril, et res- teront en fleur pendant trois se- maines et plus, suivant que le tems sera plus où moins chaud, et le soin qu’on aura de les garantir des rayons du soleil : lorsque Ja fleur est passée, celles qui ont été plan- tées en Octobre leur succederont , et celles-ci seront suivies par les ANE racines du printems ; de sorte qu’on peut se procurer une suite non in- terrompue de ces fleurs pendant deux mois de suite, et quelquefois plus long-tems , si la saison est fayorable, et si l’on a eu l’atten- tion de les abriter des ardeurs du soleil. Les feuilles des premieres plan- tées commençant à se flétrir dans les premiers jours de Juin, il faut les retirer de la terre bientet après, en retrancher toutes les tiges flé-: tries, les laver exactement pour les débarrasser de toute la terre qui pourroit y rester attachée, les éten- dre sur un linge à Pombre jusqu’à .ce qu’elles soient entierement se- ches , les mettre après dans des sacs, et les tenir suspendues afin de les mettre hors de la portée des souris et des autres especes nui- sibles , qui en détruisent un grand nombre quand elles peuvent y at- teindre. Tl faut aussi avoir attention de déterrer les dernieres plantées aussi- tot après que leurs feuilles sont flétries ; car si alors on les laissoit long-tems dans la terre, et qu'il sur- vint des pluies, elles pousseroient bientôt de nouvelles fibres et des rejettons, et il seroit alors trop tard pour les en tirer. Le moment où on les sort de terre est le plus fa- vorable pour les diviser; on le fait en mettant à part celles que lon choisit pour multiplier; on peut les ANE 239 partager en autant de parties que Pon veut, pourvu que chacune ait un bon œil ou bouton: mais il ne faut pas trop diviser celles auxqueiles on désire faire produire beaucoup de fleurs. Les couleurs principales des Anemones sont le blanc, le rouge, le bleu et le pourpre ; ces mêmes couleurs dans quelques-unes sont agréablement entremélées ; celles qui dominent le plus dans les Ane- -mones élevées en Angleterre sont le blanc et le rouge: nous en avons cependant reçu de France une grande quantité de bleues et de pourpres, qui sont extrêmement belles, et qui étant entremélées avec celles du pays, font une agréa- ble variété; pour se la procurer, il faut, en plantant les racines, avoir attention de distribuer les diffé- rentes couleurs de façon qu’elles puissent produire un mélange di- versifié dans chaque planche, ce: qui donne plus d’éclat à leur beauté. Mais depuis qu’on a obtenu: toutes ces belles variétés par se- mences , les bons Fleuristes qui ont assez de place dans leurs jar- dins ne doivent pas négliger d’em- : ployer ce moyen. On se pourvoit pour cela de bonnes especes d’A- nemones à fleurs simples qui pré- sentent les plus belles couleurs, ou de celles que les Jardiniers appel- lent Anemones pavots, et parmi lesquelles on choisit celles qui ont 240 ANE le plus de pétales ; on les plante les premieres afin de leur donner le tems d'acquérir de la force et de produire de bonnes semences, qui müriront trois semaines ou un mois après la fleur : alors on les recueille avec soin et de bonne heure , parce que ne tenant à la tige que par une substance lai- neuse , agitation de Pair les déta- cheroit et les emporteroit prompte- ment. On conserve ces semerices jus- qu’au commencement d’Aout, tems auquelon les seme dans des pots , des caisses, ou même dans une planche préparée avec de la terre légere : comme il y a beaucoup d’inconvé- ment a les semer trop dru ou en paquets , il seroit bon de se servir de la méthode pratiquée par le Jardinier de M. Lowe, à Batterséa, qui a élevé une grande quantité de ces fleurs par semence pendant plusieurs années. Ce Jardinier après avoir dressé la terre dans laquelle il se propose de mettre ses semences , les froisse entre ses mains avec un peu de sable sec pour les mieux diviser, puis il les répand aussi régulièrement qu'il est possible sur la planche de terre ; mais comme ces semences sont lai- neuses et s’accrochent aisément par leur duvet, il prend une brosse rude qu’il passe légèrement sur toute la surface de la planche, en observant avec soin de ne pas en- lever les semences ; cette brosse ANE les sépare très-bien et divise tous les paquets , si elle est maniée adroitement ; 1l crible ensuite sur ces semences de la terre douce jus- qu'a lépaisseur d'environ trois lignes, et si le tems est chaud et sec, il place des nattes un peu élevées au-dessus de la terre pen- dant la chaleur du jour ; il les ar- rose très-légèrement de tems en tems , et de maniere à ne pas les déterrer , il les découvre pendant les petites pluies douces et les nuits , pour les laisser jouir de l'influence des rosées , et à mesure que les chaleurs diminuent , il les couvre moins pendant le jour. Les plantes commencent à pa- roitre dix semaines après avoir été semées, si la saison est favorable, et si on a employé toutes les pré- cautions nécessaires ; Car pour peu qu’elles soient négligées , elles restent quelquefois dans la terre pendant une année entiere. Ces plantes , dans leur jeunesse, étant susceptibles d’être endommagées par les grands froids et par l’hu- midité, il faut les en garantir avec soin , en élevant au nord et au levant de la planche une haie de roseaux, soutenue seulement par quelques piquets , afin de pouvoir être transportée facilement au midi et au couchant, pour les garantir de l’ardeur du soleil , lorsque la saison est plus avancée. Quoique les grandes gelées de Phiver soient LrESS ANE ttés-nuisibles à ces. plantes, parce qu’en soulevant la terre, elles les déracinent et les exposent à être surprises par les moindres froids : je ne connois cependant rien qui leur soit plus préjudiciable que les vents froids de Février et de Mars, dont il faut les parer avec le plus grand soin, ainsi que de l’humidité, qui les fait pourrir, et fait perdre en un instant tout le fruit du pre- mier travail. A mesure que le printems avan- ce, si la saison est seche , on les arrose légerement pour forti- fier leurs racines, et lorsque leurs feuilles sont fanées , si toutefois Jeurs racines ne sont pas trop ser- rées entr’elles, on se contente d’en- lever toutes les mauvaises herbes et les feuilles flétries, et de cribler par-dessus de la même bonne terre préparée jusqu’à l'épaisseur de trois lignes sur toute la surface de la planche ; après quoi, on les tient . nettes de mauyaises herbes pendant Pété, et on les récouvre à l’époque de la fête de Saint Michel d’une pareille quantité de la même terre: mais comme ces racines poussent de bonne heure en automne , on doit avoir l'attention de les cou- vrir pendant les gelées , pour évi- ter que leurs feuilles ne soient en- dommagées, et leurs racines affoi- blies ou détruites Quand elles réussissent bien , plusieurs fleuris- sent dès la seconde année; dans ce Tome I, AN E nombre on pourra choisir et mar- quer ayec des baguettes celles que Pon trouvera les plus agréables : mais il ne faudra en détruire au- cune qu'après la troisieme année., lorsqu'on les aura vu fleurir pour la seconde fois; car ces fleurs ne se montrent dans toute leur beauté qu'après que leurs racines ont ac- quis de la force. Lorsque les racines sont trop sertées pour pouvoir grossir et pros- pérér dans le semis, on saisit le moment où leurs feuilles sont fa- nées, pour passer la terre de la planche à wavers un crible très-fin, et les en tirer’; ce moyen est le seul 24: qu’on puisse employer avec succès, parce que leur petitesse , et leur couleur, qui approche de celle de la terre, les déroberoient a toutes les recherches : il faut avoir soin , en faisant cette opération, de ne pas creuser la terre trop profondé- ment, de peur d’endommager les racines qui s’y sont enfoncées; car, maloré toutes les précautions ima- ginables, plusieurs y resteront: c’est pourquoi dès qu'on aura criblé la couche entiere , et enlevé toutes les racines qui s’y seront trouvées; il faudra unir la terre de nouveau, et la laisser jusqu'a l’année sui- vante; par ce moyen, on se pro- curera encore une nouvelle et abon- dante récolte. On fait sécher celles qu'on a enlevées, suivant la mc- thode qui a été donnée pour les Hh A Nive vieilles racines; mais il sera néces- saire de les replanter trois semaines avant celles-ci, afin qu’elles aient le tems d'acquérir de la force pour bien fleurir l’année suivante. Les Anémones à fleurs simples, ou pavots , fleurissent pendant la plus grande partie de l’hiver et du printems, quand ces saisons sont favorables, et qu’elles sont plan- ttes dans une situation chaude ; elles ont alors une belle apparence, qui doit leur faire trouver place dans tous les jardins à fleurs, avec d'autant plus de raison, qu’elles exigent que peu de culture, qu’il suffit de les enlever chaques deux ans, et de les replanter de bonne heure en automne, si on veut les faire fleurir au printems : il se trouve dans ces fleurs simples de belles couleurs bleues, qui, mé- Ces avec celles qui sont écarlates et cramoisies, produisent la plus 242 agréable variété ; et comme elles: commencent à fleurir en Janvier, ou au plus tard en Février, si la saison est rigoureuse , on en jouit très-long-tems, pourvu que les ge- les ne soient pas assez fortes pour les détruire. Les semences de ces Anémones murissent au milieu ou à la fin de Mai; et comme le vent les emporte tres-facilement , ainsi que nous Pavons déja dit, on ne doit point négliger de les recueillir journellement. L’Ancmone, originaire du Le- ANE vant, se trouve surtout en abon- dance dans les Isles de PArchipel, ou les bords des champs sont cou- verts de toutes les variétés de ces fleurs ; mais elles y viennent sim- ples, et elles n’ont été perfection- nées que par la culture. On les a possédées en France Jong-tems avant qu’elles aient été connues en Hollande et en Angle- terre. TOURNEFORT, qui fait men- tion de deux Gentilshommes Fran- çois, MM. Maravar et BACHE- LIER, qui ont beaucoup contribué à Vameélioration de ces fleurs , ra- conte a cette occasion un tour fort phisant joué a M. BacueE ter. Un certain Conseiller à qui il avoit constamment refusé des semences de ses belles Anémones, ne pou- vant en obtenir ni par caresses, ni par argent, s’avisa de faire une visite à M. BACHELIER, avec quel- ques-uns de ses amis qui étoient du secret; il étoit en robe, et avoit ordonné à son laquais, qui la sou- tenoit, de la laisser tomber sur la planche des Anémones qu’il dési- roit avoir , et dont les semences étoient müres : il se promena long- tems en conversant sur divers ob- jets, et lorsqu’ils vinrent auprès de Ja planche d’Anémones , un Gen- tilhomme de bonne humeur com- mença une histoire qui fixa Patten- tion de M. BACHELIER ; alors le Jaquais, qui n’étoit pas un sot, Jaissa tomber Ja robe sur Ja couche, ANE les semences, garnies de duvet, s’y accrocherent f. cilement : le laquais la ramassa aussi-tét; et le Conseil- ler , après avoir pris congé, se re- tira chez lui, recueillit avec soin les semences, qui étoient fortement attachées à sa robe, les sema, et par ce moyen se procura de très- belles fleurs. La septieme espece, qui croit naturellement au Canada et en Si- bérie, a une racine rempante qui se multiplie fortement ; ses feuilles basses sont très-découpées ; ses ti- ges, élevées à la hauteur de deux pieds , sont garnies de feuilles op- posées qui embrassent les tiges ; ses fleurs sont produites dans les fourches des tiges sur de minces pédoncules ; sont blanches, mais pe- ttes et de peu d'apparence; ce qui est cause qu'on ne les cultive que dans les Jardins de Botanique. Cette plante est fort dure, et se multiplie considérablement. La huitieme est une plante très- basse, élevée rarement à plus de six pouces de hauteur , qui % trouve dans les bois de lP'Améri- que septentrionale; elle fleurit de bonne heure au printems, et pro- duit alors le plus bel effet, lors- qu'il s’en trouve un grand nombre rassemblées dans le même lieu : uelques -unes de ces fleurs sont doubles, plus belles et plus dura- bles que les simples. Les feuilles de cette plante ressemblent beau- ANE 243 coup à celles de la Rue des pres; ses tiges ont des feuilles qui crois~ sent en têtes rondes , et sont ter- minées par une seule fleur. Cette espece doit être plantée à l’ombre des arbres , et si l’on couvre en hiver le lieu où elle se trouve avec du vieux tan, elle sera -pré- servée de tout accident. ANEMONOIDES. Voy. ANE- MONE. ANEMONOS PERMOS. Voy. ARETOTIs, ANET. Voyez ANETHUM. ANETHUM. Dill. de àve et Bay, monter, parce que cette plante est prompte dans son accroisse~ ment. Aner. Caracteres. Cette plante ombel- lifere produit plusieurs ombelles sans enveloppes, uniformes et com- posées de plusieurs petites : ses fleurs garnies de cinq pétales en forme de lance, renferment cha- cune cinq étamines minces et cou- ronnées de sommets émoussés : le germe situé sous la fleur, soutient deux petits styles surmontés de stig- mats obtus, et se change ensuite en deux semences comprimées et bordées. Ce genre de plante ayant des fleurs pouryues de cing étamines et de deux styles, fait partie de la Hh ij 244 ANE cinquieme classe de LINNÉE, inti- tulée Pentandria Dig ynia. Nous n’ayons qu’une seule es- pece de genre, savoir : Anethum graveolens , fructibus compressis. Hort. Cliff. 106; Anet produisant des semences compri- mées. Anethum hortense. C. &. P. 747 ; Anet ordinaire. “ Il y a deux autres variétés qui sont données par les Botanistes pour des especes distinctes ; mais après des avoir semégs très-souvent, j’ai toujours remarqué qu’elles n’étoient réellement que des variétés pro- duites de semences. WEsTon, dans sa Botanique universelle, les décrit sous la dé- nomination de Anethum verum Per- nambucense 5 et Anethum minus segeturn , semine minori. On multiplie cette plante en la semait en automne, aussi-tot après la maturité des semences; car, si on aitendoit jusqu’au printems , elles manqueroient souvent; ou, si elles produisoient anelèues plan- tes, elles seroient flétries avant d’avoir perfectionné leurs semen- ces. Cette plante exigeant une terre ee et ne souffrant pas la trans- plantation, elle veut être semée où elle du rester, en laissant huit ou dix pouces de distance entre cha- que tige; sans quoi elle fileroit, deviendroit foible, produiroit peu de branches latérales, ne donne- ANE roit que de mauvaises semences 5 et ses feuilles se flétrircient. Pour obvier à ces inconyéniens, il est nécessaire de les éclaircir avec la houe lorsqu'elles commencent à pousser , comme on le pratique pour les oignons et les carottes: on Jeur donne huit a dix pouces de distance entr’elles ; on les tient nettes de mauvaises herbes ; et, lorsque les semences commencent à se former, on coupe celles dont on veut se servir pour la cuisine, et singulièrement pour mariner des concombres, et on laisse celles qui sont destinées à la reproduction. Quand elles sont müres, on les coupe également, on les fait sé- cher sur un linge, on Jes bat, et on les conserve pour lusage. Si on les laisse écarter sur la terre, les plantes pousseront dès le prin- tems suivant sans aucun soin, et épargneront la peine de les se- mer (1). La (1) Les semences d’Anet mises depuis Iong-tems au nombre des quatre semences chaudes mineures, méritent, en effet, la place qu’elles occupent , .par leurs pro- priétés médicinales: une once de ces se- mences, soumise aux menstrues chymiques, fournit environ un gros, tant de substance fixe résineuse, que d’huile essentielle éthé- rée , et un gros et demi de substance gom- . meuse. Toutes les vertus de ces graines résident presque uniquement dans la partie, résineuse, et principalement dans l'huile éthérée; elles sont trés-discussiyes , fortie ANG ANGELICA ; Ainsi appelée par quelques Charlatans , à cause de ses excellentes qualités. Angé- lique. Caracteres. Cette plante est om- bellifere : la plus grande ombelle est composée de plusieurs plus pe- tites ; l’enveloppe générale est for- mée par cing petites feuilles ; et celles des plus petites ombelles par huit : les calices des fleurs sont en cing parties; les fleurs de l’ombelle eee fiantes, stomachiques , carminatives, uté- rines, et conviennent, par conséquent, dans les vices de digestion, occasionnés par le relâchement d’estomac, la tympanite , le cholera sec, la cachexie, le vertige sto- machal , les affection’ pituiteuses , les obs- tructions des visceres, les maladies histé- riques, quelques especes de fleurs blan- chegm &c. * mme ces graines ont une vertu nar- cotique , on, les applique aussi, après les avoir écrasées, sur les tempes des enfans , pour leur procurer du sommeil : quatre gouttes de leur huile essentielle, mêlée avec une demi once d’huile d'amandes douces récente, forment un remede qui a la pro- pricté d’arréter le hoquet, pourvu que cette maladie ne soit point entretenue par quel- que vice du diaphragme ou de quelque viscere voisin. Les feuilles de cette plante, appliquées en forme de cataplasme, sont fortement résolutives , et quelquefois même hatent la suppuration, suivant l’état de la tumeur. L'huile essentielle d’Anet entre dans la composition de l'huile carminative de Mynstcut , dans l'huile de mucilage et dans celle de RENARD , etc. ANG 245 entiere sont uniformes , et Compo= sées chacune de cinq pétales sem- blables et qui tombent; elles ren- ferment cinq étamines plus longues que les pétales, et couronnées de sommets simples : le germe situé au-dessous de la fleur, soutient deux styles réfléchis, qui suppor- tent des stigmats obtus; le germe se change ensuite en un fruit rond, divisé en deux et composé de deux semences unies d’un côté, convexes de l’autre et bordées. Ce genre de plantes est placé dans la seconde section de la cin- quieme classe de LiNNÉE, intitu- lée : Pentandria Digynia, dont les fleurs ont cing étamines et deux styles. 5 Les especes sont: 1°. Angelica sativa, foliorum impari lobato. Flor. Lapp. 101; Angélique à feuilles composées d’un nombre impair: de lobes. Angelica sativa. C. B. P. 2553 Angélique de jardin. 2°. Angelica Archangelica, al- tissima, foliorum lobatis maximis serratis; La plus grande Angé- lique à feuilles compostes de lobes sciés. Angelica Scandiaca, Archange- lica. Tabern. Icon. 82. Angélique de Bohême. 3°. Angelica sylvestris , foliis æqualibus ovato-lanceolatis , serra- tis. Hort. Cliff. @y ; Angélique à feuilles égales, composées de lobes 24.6 ANG ovales , sciés et en forme de lance. Angelica sylvestris major. C. B. P. 155; Angélique des prés. 4°. Angelica atro-purpurea, ex- timo folivrum pari coadunato , fo- liolo terminali petiolato. Prod. Leyd. 103; Angélique à feuilles disposées par paires, dont les der- nieres sont jointes , et terminces par des folioles pétiolces. Angelica Canadensis atro-pur- purea. Corn. Canad. 198. 5°. Angelica lucida , foliolis æqualibus , ovatis , inciso-serratis. Hort. Cliff. 97 3 Angélique a feuilles égales, dont les lobes sont evales, découpés et sciés. Angeli® lucida Canadensis. Corn. Canad. 196 ; Angélique luisante du Canada. Sativa, La premiere espece est PAngélique commune, qu’on cul- tive dans les jardins pour Pusage de la Médecine, et dont on fait aussi des contitures fort estimées. Cette plante croit naturellement sur les bords des rivieres dans les Pays Septentrionaux. Archangelica. La seconde es- pece , originaire de Hongrie et de quelques parties de PAllemagne, a été regardée, par plusieurs Bota- nistes modernes, comme une va- riété de la premiere; mais, après plusieurs années d'expérience, je Pai toujours vue maintenir sans aucune espece d’altération ; toutes ANG les plantes élevées de semences, m'ont paru être exactement les mêmes que la souche principale ; et lorsqu'elles sont placées sur le même sol avec Pespece commune, elles deviennent toujours deux fois plus grandes : leurs feuilles sont aussi beaucoup plus larges , et plus profondément sciées a leurs bords ; leurs fleurs sont jaunes, et les ombelles beaucoup plus larges. Cette espece ne subsiste gueres que deux ou trois ans; de maniere qu'il faut en élever toujours de jeunes plantes, afin de la conserver : on la seme en automne, parce que si Ponattendoit jusqu’au printems, elle réussiroit rarement. Sylveltris. La troisieme croît sans culture dans des prairies hu- mides, et sur des rivages de plu- sieurs parties d'Angleterre ty pour cette raison qu'on lPadmet rarement dans les jardins. Atro-purpurea. Lucida. Les qua- trieme et cinquieme sont des pro- ductions du sol de l'Amérique Sep- tentrionale , d’où leurs semences ont été envoyées en Europe, et qu'on cultive dans les jardins pour la variété ; mais comme elles ne sont d’aucun usage, et qu’elles ont d'ailleurs peu dé beauté, on ne les recherche pas infiniment : ces plantes sont dures, et se multi- plient aisément de semence : on les met en terre en automne; et lorsque les jeunes plants ont ace ANG quis assez de force, on les trans- plante à l’ombre dans un terrein humide, en laissant entr’elles deux pieds de distance : elles s’élevent à quatre ou cinq pieds de haut, et poussent sur-tout pendant la se- conde année, qui est celle où elles fleurissent plusieurs rejettons de leurs racines : ces fleurs paroissent en Juin, et leurs semences müris- sent en Septembre; mais leurs ra- cines durent rarement au-delà de deux ou trois ans. L’Angélique: commune se plait dans un sol fort humide ; elle doit être semée d’abord après la matu- rité des graines, qui germeroient difficilement , si elles étoient gar- dées jusqu’au printems; car à peine ai-je pu obtenir une plante sur qua- rante semences mises en terre dans cette saison. Lorsque les plantes ont six pouces de hauteur, on les enleve pour les placer à trois pieds e distance les unes des autres, afin que leurs feuilles qui s'étendent considérablement, ne soient point génées. Le lieu qui leur convient le mieux, est le bord des fossés ou des étangs : elles y font beau- coup de progrès, et produisent des fleurs dès la seconde année; mais elles périssent bientôt après la ma- turité des graines Lorsqu'on veut les conserver plus long-tems, et les faire durer trois ou quatre an- nées, il suffit de coutper leurs tiges dans le courant du mois de Mai, AN /G 1247 et de les forcer par ce moyen à produire de nouvelles têtes ou des rejettons. Les Jardiniers des environs de Londres, qui ont des fossés d’eau courante à travers leurs jardins, élevent une grande quantité de ces plantes, pour les vendre aux Confi- seurs, qui préparent, avec leurs tendres rejettons coupés au mois de Mai, de fort bonnes confitures seches. Cette espece d’Angélique étant, ainsi que ses racines, fort employée en Médecine, on doit, afin de n’en jamais manquer, la semer annuelle- ment; car, comme nous Pavons déjà remarqué, elle périt aussi-tôt après la maturité de ses semences (1). —__ (1) La racine d’Angélique, qui est la partie de cette plante, la plus communé- ment employée en Médecine , mérite vrai- ment tous les éloges qu’on lui a donnés; on en distingue deux especes, l’une qui croît dans les terreins bas et humides, et lautre qui naît sur les montagnes et dans les inter- valles des rochers de la Suisse et de la Bohème: c’est à cette derniere qu’on accorde généralement la préférence. Cette racine répand une odeur péné- trante , aromatique , son goût est Acre, un peu amer, et mêlé d’une certaine douceur agréable : une livre de cette racine, sou- mise à la distillation, fournit à peine ur gros d'huile essentielle éthérée; mais ses principes fixes sont plus abondans, car la même quantité de cette plante, produit par l'infusion aqueuse, quatre onces et demise 248 ANG ANGELIQUE. Voyez Ancr- LICA. d'extrait gommeux , et trois onces de subs- tance résineuse , étant mise en digestion dans les menstrues spiritueux. Les principales propriétés de la racine d'Angélique , résident presque uniquement dans son principe fixe résineux , et dans son huile essentielle volatile : prise inté- rieurement, elle irrite et discute, déterge et adoucit en même tems, au moyen de la partie gommeuse, qui masque et émousse, pour ainsi dire, l'activité des autres prin- cipes : elle est par conséquent carminative, pectorale, utérine, et un des meilleurs anti- scorbutiques connus ; elle convient dans les maladies venteuses, dans les affections pi- taiteuses de la poitrine, la passion histé- rique, les fievres malignes , et surtout dans celles qui sont accompagnées d’exanthémes, dans la petite vérole, dans toutes les mala- dies éruptives où il est question de pousser les humeurs à la peau, dans Les foiblesses d'estomac , contre la morsure des animaux vénimeux, etc. On applique sur les loupes et autres tumeurs indolentes, les feuilles écrasées de Angélique , comme un excel- lent résolutifs on se sert aussi de la racine comme d’un machicatoire antiputride , dans le scorbut et les engorgemens catharreux des glandes salivaires : lorsqu’on l’emploie seule dans les différentes maladies où elle convient, il vaut beaucoup mieux la donner en poudre depuis un demi-gros jusqu’à deux dans le vin ou quelqu'autre véhicule, que de toute autre maniere. On la fait entrer aussi dans les gargarismes odontalsiques, dans les cataplasmes et épithèmes fortifians, résolutifs et alexipharmaques , dans l’or- - viétan , la thériaque, l’antidote de Ma- ANG ANGELIQUE A BAYES, Voyez ARALIA. ANGELIQUE EN ARBRE. Voyez ARALIA SPINOSA. ANGÉLIQUE SAUVAGE. Voyez FEGOPODIUM. | ANGÉLIQUE DE VIRGI- NIE. Voyez Cicura MaAcuLATA. L. ANGUINA. Voyez TricHo~ SANTHES ANGUINA. ANGURIA. Melon d'eau, ou Citrouille, ou Pasteque. Caracteres. Gette plante a des fleurs males et femelles, qui crois- sent a une certaine distance les unes des autres sur le même pied : les fleurs et les calices des deux sexes sont campanulés, ou en forme de cloche, et monopétales ; les fleurs males ont trois courtes étamines jointes par leur partie supérieure , et sont couronnées de sommets minces ; les fleurs femelles sont posées sur un germe ovale, qui THIOL; la confection thériacale de Myn- sICHT ; l’eau cordial de GrzBERT; l’élixir de Qurreeran; l’êau anti¢pileptique de Mynstcu7; le vinaigre distillé de Syzvius; CROLLIUS 3 Peau épidémique*, le grand cordial de BATæUS, etc, Pélixir antipestilentiel de soutient ANG soutient un style cylindrique sur- monté de trois gros stygmats bos- sus; le germe devient ensuite un fruit oblong et charnu, renfermant cing cellules remplies de semences comprimées, et rondes à leur ex- trémité. Qoique le Docteur LINNÉE ait reconnu à ce fruit un caractere par- ticulier et distinct, il Pa néanmoins joint au genre nombreux des Cour- ges ou Cucumis; mais comme lAn- guria a cinq cellules, et que le Cucumis n’en a que trois, ils ne peuvent absolument rester réunis. Ce genre, suivant ce Botaniste, fait partie de la dixieme section de sa vingt-unieme classe, intitulée: Monoecia Syngenesia , parce que les plantes qui la composent, ont des fleurs males et femelles sur le même pied, et que les étamines et les sommets croissent ensemble. Nous n’ayons qu’une espece de ce genre, savoir : Anguria, foliis multi-partitis 3 Melon d’eau a feuilles découpées de beaucoup de parties. Pasteque. Anguria Citrullus dicta. C. B. P. 322. Dont on connoit beau- coup de variétés qui different entre elles par la forme et la couleur de leurs fruits; mais comme la méme semence produit toutes ces varié- tés, il est inutile de les dénom- brer ici. On cultive ce fruit en Espagne, en Italie, en Portugal et dans Ja Tome I. ANG 249 plupart des pays chauds de lEu- rope, ainsi qu’en Afrique, en Asie et en Amérique. Quoique les habi- tans de ces divers pays le regardent comme très-sain et très-rafrai- chissant, on n’en fait pas à beau- coup près autant de cas en An- gleterre ; mais comme plusieurs personnes l’aiment cependant beau coup, je donnerai ici une ample instruction sur sa culture, afin que ceux qui voudroient se donner la peine de le cultiver, puissent faci- lement y réussir. Il faut d’abord se pourvoir de semences qui aient trois ou quatre ans; car les nouvelles produisent des plantes figoureuses, mais qui donnent rarement autant de fruits que des plantes plus foibles. Les meilleurés especes qu'on cultive en Angleterre, sont celles qui pros duisent de petits fruits ronds ori- ginaires d’Astracan : les très-gros fruits mürissent difficilement dans ce climat. Lorsqu'on s’est procuré de bonnes semences, on prépare un tas de nouveau fumier au coms mencement de Février; on le laisse en monceau pendant douze jours pour qu'il s’échauffe ; et, après la voir retourné deux fois pendant cet intervalle pour le bien mêler, on en fait une couche chaude pour y mettre les semences de l’Anguria ; avec celles de Concombres et de Melons de Musque. En établissant cette couche, on doit avoir soin ES 250 ANG de bien arranger le fumier et le presser avec la fourche, afin que la chaleur ne soit pas si violente et qu’elle puisse durer plus long- tems. Quand le fumier est placé, on le couvre de quatre pouces de bonne terre légere, on la dresse, et on établit dessus un chassis et des vitrages ; ensuite on la laisse s’échauffer pendant trois ou quatre jours avant de semer. Pendant ce tems, on a soin de soulever les virages, afin de donner une issue aux vapeurs lorsqu'elles s’y sont accumulées. Quand on s’appercoit que la couche est d’une tempc- rature modérée, on seme en rigole, et on recouvre les semences d’un demi-pouce de terre : si la couche devient trop chaude, on lui donne de Pair, en soulevant les vitrages pendant le jour; et, lorsque la couche est fraiche, on la couvre de nattes chaque nuit et dans les mauvais tems : quatre ou cing jours après, on en prépare une nouvelle destinée à recevoir les plantes qui seront bonnes à être transplantées douze ou quinze jours au plus tard après avoir été semées. La premiere couche sur laquelle on éleye ces plantes, doit étre fort petite, parce que, dans ce premier instant, un espace très-étroit peut en contenir un grand nombre; c’est-pourquoi ceux qui élevent de bonne heure des Concombres et des Melons de Musque, peuvent aussi semer sous ANG le même vitrage les graines de PAn- guria : mais lorsqu'on les trans- plante à demeure, il leur faut beau- coup plus de place; car un petit nombre de ces plantes rempliroit une grande quantité de chassis. Le traitement de ces plantes, lorsqu’elles sont jeunes , differe peu de celui qui a été donné pour les Melons de Musque : je ne ré- péterai point ici, ce quia été dit ailleurs , et je renvoie à cet article pour une plus ample instruction. Jobserverai seulement qu'il est es- sentiel de leur donner beaucoup d’air autant de fois que le tems le permettra ; car sans cela les plantes fileroientet ne seroient plus bonnes à rien. Comme deux ou trois cou- ches chaudes sont nécessaires pour porter ces fruits à leur perfection, on se servira avec avantage de pa- niers d’un pied de diamètre, dans lesquels on mettra ces plantes, lorsqu’elles auront poussé quatre feuilles ; suivant la méthode qui est en usage pour les Concombres printanniers. On ne mettra dans chaque panier que deux plantes , et même une seule; car lorsque les deux réussissent, on est obligé de retrancher la plus foible avant qu’elle ait commencé à pousser ses rejettons de côté: car, sans cela, leurs branches s’entreméleroient de maniere qu'il seroit trés-difficile de les arranger sans endommager les plantes. Un seul chassis peut con- ANG tenir d’abord huit de ces paniers $ mais lorsqu'ils sont une fois placés à demeure , le même nombre exi- gera au moins vingt-quatre vi- trages ; parce que ces plantes, lors- qu’elles sont vigoureuses’, s’éten- dent prodigieusement , et que, si la place leur manque , elles pous- sent rarement bien leurs fruits. Les paniers peuvent rester dans la couche de pépiniere , jusqu’à ce que les plantes se soient étendues, et qu’elles aient poussé plusieurs coulants : si la chaleur de la cou- che diminue , on la ranime promp- tement en garnissant le contour de fumier chaud ; et on la prolonge par ce moyen assez long-tems, pour que les nouvelles couches soient prêtes à recevoir les paniers à demeure : lorsque la grande chaleur de ces couches est dissipée , et qu’elles sont parvenues au dégré ou elles doivent étre pour faire pousser le fruit, on y place alors les plantes ; mais je dois répéter qu'il est de la plus grande consé- quence que ces couches ne soient point trop chaudes , parce que cette grande chaleur détruiroit le fruit, et brileroit infailliblement la plante. Lorsque ces plantes sont placées où elles doivent rester, il faut en conduire soigneusement les rejet- tons , comme ils sont produits; de maniere à remplir Ig surface du chassis, sans les entreméler ; on ANG Cat les tient nettes de mauvaises herbes, on leur donne de l'air frais autant que la saison le permet, et on les arrose souvent et légèrement. Enfin le traitement de cette plante est à-peu-près le même que celui du Melon de Musque : on observe seulement de lui donner plus (espace, et de tenir les cou- ches a un bon dégré de chaleur. Lorsque le fruit paroit, on donne de Pair libre a la plante, afin qu’elle pose bien ses fruits; et quand les nuits sont froides, on couvre les virages de nattes pour conserver la chaleur des couches : sans quot, ces fruits se perfectionnerotent avec peine dans nos climats (1). ANIL. Voyez INDIGOFERA TINCTARIA. (1) Le Melon d’eau, ou Pasteque, est extré- mement sain et rafraichissant; sa chair, dautant plus agréable qu’elle est colorée d'un plus beau rouge, ne fait jamais de mal, quand même on en prendroit avec excès; comme elle ne contient que très- peu de substance nutritive et beaucoup de liqueur très-atténuée er légèrement sucrée } on doit la permettre, et elle est même très: salutaire aux malades qui en sont fort avides; elle rafraîchit, tempere et calme l’effer- vescence des humeurs, s'oppose à la putré- faction, déterge la bile, en arrête Vacri- monie, et convient par conséquent dans les inflammations des visceres , dans. les fievres ardentes et bilieuses, le scorbut, Victere , les obstructions, etc. ET 252 ANN ANISUM, ou ANIS. Voyex PimPINELLA Anisum. L. ANNONA. Lin. Gen. Plant, 613. Guanabanus Plum. Nov. Gen. 10. Pomme de Flan, Assimi- nier, Guanabane, Caur de Bauf, ou Annone. Caracteres. Le calice est com- posé de trois petites feuilles, en forme de cœur, concaves et poin- wes : la corolle a six pétales, dont trois sont grands, et trois plus petits alternativement : les étamines sont à peine visibles; mais on remarque plusieurs sommets à chaque coté du germe qui est situé au fond de Ja fleur : il n’y a point de style, mais seulement un stigmat obtus : le germe devient ensuite un fruit ovale ou oblong, couvert d’une écorce écailleuse , et renfermant une cellule dans laquelle se trou- vent plusieurs semences ovales et unies. Ce genre de plantes est rangé dans la septieme section de la trei- zieme classe de LINNEE, intitulée : Polyandria Polygynia, les fleurs de cette division ayant plusieurs étamines et plusieurs germes. Les especes sont: 1°. Annona reticulata , foliis lan- seolatis, fructibus ovatis, reticulato- areolatis. Lin. Sp. Plant. 537. Pomme de Flan. Annona à feuilles en forme de lance , produisant un fruit ovale et brodé en filet, ANN Guanabanus , fructu aureo, ee molliter aculeato. Plum. Nov. Gen. 43. Annona. Rumph. Amb. 2. P, 136. T. 45. 2°. Annona muricata , foliis ovato-lanceolatis , glabris , nitidis , planis , pomis muricatis. Hort. Cliff. 222 ; Annona à feuilles unies, lui- santes, ovales et en forme de lance, produisant des fruits hérissés de pointes. Guanabanus fructu é viridi lu- tescente, molliter aculeato. Plum. Nov. Gen. Le gout de ce fruit est acide. L’Annone. 3°. Annona squamosa, foliis ob- longis, fructibus obtusé subsqua- matis. Lin. Sp. Plant. 537; An- nona à feuilles oblongues , produi- sant des fruits légèrement écailleux. Guanabanus , foliis odoratis , fructu subrotundo squamoso. Plum. Nov. Gen. 43. La séve de ce fruit est douce. Il se nomme Cœur de Bauf. Atamaram. Rheed. Mal. 3. P. 22. T. 29: 4°. Annona palustris, foliis ob- longis , obtusts , glabris , fructw rotundo , cortice glabre ; Annona à feuilles émoussées, oblongues et lisses, avec des fruits ronds cou- verts d’une peau lisse. Guanabanus palustris, fructu levi viridi. Plum, Nov. Pomme à Peau. 5°» Annona cherimola, foliis la- ANN tissimis, glabris, fructu oblongo squamato , seminibus nitidissimis ; Annona a feuilles fort larges et lisses, avec des fruits oblongs et écailleux, dont les semences sont très-luisantes. 6°. Annona Africana , foliis ovato - lanceolatis pubescentibus , fructu glabro subcæruleo ; Annona à feuilles ovales, couvertes de du- vet et en forme de lance, produi- sant des fruits unis et bleuatres. Guanabanus , fructu subcæruleo. Plum. Nov. Gen. 43 3 La pomme douce. 7°. Annona Asiatica, foliis lan- ceolatis , glabris , nitidis , lineatis. Hort. Cliff. 222; Annona à feuilles lisses, en forme de lance, garnies de sillons nerveux. Guanabanus , fructu purpureo. Plum. Nov. Gen. 43 ; La pomme pourpre, ou le Cachiment. 8°. Annona triloba, foliis lan- colatis, fructibus trifidis. Lin. Sp. Plant. 537 ; Annona à feuilles en forme de lance , avec des fruits divisés en trois parties. Annona , fructu lutescente, levi Scrotum arietis referente. Catesb, car. 2. P. 85 ; Annona de l'Amé- : rique Septentrionale , appelée par les habitans Papaw. le Corrossol. Reticulata. La premiere espece originaire des Indes Occidentales , est fort garnie de branches latéra- les , et s’éleve à la hauteur de vingt- cing pieds, et au-delà ; son écorce ANN 253 est unie et d’une couleur cendrée 3 ses feuilles, d’un verd de lait, sont oblongues , pointues, et ont plu- sieurs veines ou côtes qui les péné- trent profondément ; le fruit, aussi gros qu’une balle de paume, a une forme conique; sa couleur est celle de l’orange ; dans sa maturité, sa chair est douce, molle et jaunatre comme un flan, ce qui lui a fait donner le nom de Custard (1). Muricata. La seconde espece, moins forte que la précédente , s’éleve rarement au-dessus de vingt pieds , et n’est pas si garnie de branches; ses feuilles sont plus lar- ges, unies, sans aucuns sillons , et d’un verd luisant ; son fruit, d’un jaune verdätre , est gros , d’une forme ovale, irréguliere, pointue au sommet , et couvert à l’extérieur de petites élévations ; sa chair est molle , blanche, d’une séve douce mêlée d’acide , et renferme plu- sieurs semences oblongues , dune couleur foncée. Squamosa. La troisieme, dont Pélévation est tout au plus de quinze pieds , est garnie de beaucoup de branches à chaque côté; ses feuilles (1) Cette espece a été envoyée de Phila= delphie dans les jardins de M. le Président de CHAZELL=S , comme un arbre de vingt pieds de haut, dont le fruit est bon à man- ger; l'écorce du tronc est forte et propre à faire des cordes; il croût dans un sol riche et léger, 254 ANS yepandent une odeur agréable quand elles sont froissées ; son fruit est rond , écailleux, et d’une couleur de pourpre dans sa maturité ; sa chair est douce. Palustris. La quatrieme espece, qui dans les Indes Occidentales s’éleve jusqu’à la hauteur de trente et quarante pieds, porte des feuilles oblongues , pointues , foiblement sillonnées, et d’une odeur forte en les froissant; et des fruits dont les seuls Negres se nourrissent : cet arbre croit dans les lieux humides de toutes les Isles des Indes Occi- dentales. Cherimola, La cinquieme, dont les semences apportées en Angle- terre ont produit plusieurs plantes, est très -multiplite et soigneuse- ment cultivée au Pérou à cause de la bonté de son fruit : cet arbre, qui dans son pays originaire est de la plus grande taille, est fort chargé de branches , et garni de feuilles dun verd Iuisant beaucoup plus grandes que celles des autres espe- ces; son fruit est oblong, écailleux au - dehors, et d’une couleur de pourpre foncé dans sa maturité ; la chair est douce, molle, entremélée de plusieurs semences brunes , lui- santes et fort lisses : ce fruit est estimé des Péruviens , et regardé comme le plus délicat de toutes les especes. Cet arbre a produit des fleurs en Angleterre , mais il n’y a pas donné de fruits, ANN Africana et Asiatica. Les sixie- me et septieme especes , qui dans les Isles, Françoises, ainsi qu’à Cuba, croissent en grande abondance , s’élevent à la hauteur de trente pieds et plus: leurs fruits sont esti- més par les habitans de ces Isles, qui en donnent ordinairement aux malades , comme une nourriture saine et rafraichissante. . Triloba. La huitieme, fort com- mune dans les Isles de Bahama , ou elle s’éleve à dix-huit pieds de haut au plus, a plusieurs tiges , et un fruit dont la forme est celle d’une poire renversée ; mais dont les seuls Negres et quelques ani- maux se nourrissent : cet arbre croit en plein air en Angleterre , quand il est planté dans une situa- tion chaude et abritée ; mais il faut Pélever en pot, et Pabriter pen- dant deux ou trois hivers, jusqu’à ce qu'il soit assez fort; après quoi, on le tire du pot au printems pour le mettre en pleine terre, où il doit rester à demeure. Cette espece a fleuri dans le jardin curieux du Duc @ARGYLE a Whitton, pres de Houaslow , où elle est en pleine terre depuis plu- sieurs années ; ainsi que dans la pépiniere de M. Gray , près de Fulham. On recoit souvent en An- gleterre des semences de cette es- pece qui sont envoyces de P'Amé- rique Septentrionale ; elles sont beaucoup plus grosses que celles . ANN des autres, et l’on en a depuis peu élevé plusiéurs plantes dans les jar- dins des environs de Londres : ses feuilles ne ressemblent point a celles des autres; elles tombent en automne, tandis que celles des es- peces précédentes se conservent pendant tout l’hiver, et jusqu’à ce que les nouvelles commencent à pousser ; son fruit est aussi très-dif- férent ; il y en a deux ou trois joints ensemble à chaque pédicule. Quand les semences de cette espece sont mises en terre , elles y restent sou- vent une année entiere sans pous- ser; c’est-pourquoi il ne faut pas remuer la terre des pots où elles sont : si les plantes ne paroissent pas la premiere année, on les abrite en hiver , et au printems suivant on les plonge dans une nouvelle couche chaude, où les plantes pous- seront beaucoup plutôt que celles qui sont semées en plein air ; et el- les auront plus de tems pour ac- quérir de la forte avant Phiver. Culture. Toutes les autres es- peces qui nous viennent des pays chauds de PAmérique , étant trop délicates pour rester en plein air dans ce climat , elles veulent être renfermées dans des serres chau- des. Commeelles viennent aisément des semences apportées de lAmé- rique, si elles sont fraîches, on les met sur une bonne couche chaude, ou dans des pots remplis de terre légere que l’on plonge en Février ANN 255 dans une couche chaude de tan: on fait cette opération de bonne heure , parce que les plantes qui en proviennent ont le tems de se for- tifier avant les premiers froids de Pautomne. En conservant ces plantes dans la couche de tan de la serre chau- de, et en les y traitant conve- blement, elles feront un grand progrès, surtout si on leur donne beaucoup d’air dans les tems chauds; car sans ce secours elles sont su- jettes à languir, et à être souvent attaquces par la vermine, qui se multipliant et s’étendant sur la sur- face entiere des feuilles , les fait bientôt périr : mais lorsque ces plantes sont bien soignées , leurs feuilles se conservent vertes pen- dant tout l’hiver , et produisent un bel effet en cette saison dans la serre chaude. À mesure que ces plantes pren- nent de l’accroissement, il faut leur donner des pots d’un plus grand dia- metre , mais éviter qu'ils ne soient trop grands, parce que rien ne leur est plus préjudiciable que de met- tre leurs racines trop au large. Si on veut qu’elles fassent des progrès , on les tient constamment dans la couche de tan; car, quoiqu’elles puissent se conserver dans les serres chaudes sèches , cependant elles n’y profitent pas , et leurs feuilles ne paroissent pas aussi belles que si elles étoient dans un état d’ac- 256 ANO croissement vigoureux. On les cul- tive ici plutot pour la beaute de leurs feuillages que pour leurs fruits, car plusieurs y produisent souvent des fleurs sans donner aucuns fruits. Quelques - unes de ces plantes ont douze et quatorze pieds de haut dans nos jardins; et depuis plusieurs années , on en voit de la cinquieme espece dans le jardin de Chelsea , qui ont plus de vingt pieds d’élé- vation, et qui produisent des fleurs depuis deux ou trois ans. La serre chaude dans laquelle on met ces plantes, doit être tenue au dégré de la chaleur des Ananas, marqué sur le Thermometre botanique ; elles veulent une terre riche et légere , et 1l est nécessaire de remuer et de renouveler souvent la couche de tan, où elles sont plongées : on les arrose fréquemment pendant été , mais peu a la fois , et en hiver une fois la semaine dans le beau tems , et pendant les gelées une fois tous les quinze jours, ou trois semaines. ANONIS. Voyez Ononis, ANTHEMIS, Lin. Gen, Plant. 870. Camomille, Caracteres. La fleur est compo- sée ; le calice commun est hémis- phérique , et formé de plusieurs écailles égales ; les rayons de la fleur sont produits par la réunion de plusieurs fleurettes femelles,dont les pétales s’étendent en-dehors sur ANT un côté en forme de langue, et sont découpés en trois parties à leur ex- tremité : le disque de la fleur est composé de plusieurs fleurs herma- phrodites en forme d’entonnoir , érigées et découpées au sommet en cinq parties ; elles ont cinq étami- nes courtes , étroites, couronnées de sommets cylindriques et creux : le germe , situé au fond, soutient un style mince et surmonté de deux stigmats réfléchis ; il devient en- suite une semence oblongue et nue; Jes fleurettes femelles n’ont point d’étamines , mais seulement un ger- me oblong dans le centre, qui sou- tient deux styles réfléchis. Ce genre de plante est un de ceux qui composent la seconde section de la dix - neuvieme classe de LInNEE, qui a pour titre Syz- genesia : Polygamia superflua. Les fleurs de cette section ayant plu- sieurs fleurettes , les unes males et d’autres hermaphrodites , dont les étamines sont jointes au sommet, Les especes sont ; “1°. Anthemis nobilis , foliis pin- nato-compositis , linearibus acutis, subvillosis. Lin, Sp. Plant. 894 3 Camomille à feuilles aîlées, et com- posée de folioles linéaires légère- ment velues. Chamamelum nobile, Sive Leucan- themum odoratius, C. B. P. 135 ; Camomille commune ou noble, Matricaria receptaculis conicis , radiis ANT Padiis deflexis, seminibus nudis, ete. Flor. Suec. 702. 2°. Anthemis arvensis , recep- taculis conicis , paleis setaceis , se- minibus coronato-marginatis. Flor. Suec. 704 ; Camomille avec un réceptacle conique, garni de lames roides et de semences bordées. Anthemis arvensis. It. Scan. 277- Chamæmelum inodorum. C. B. P. 236. Herbe de Mai. 3°. Anthemis Cotula , recepta- culis conicis , paleis setaceis , semi- nibus nudis. LingSp. Plant. 894 ; Camomille avec’ un réceptacle co- nique, garni de lames roides et des semences nues: : Anthemis , foliis pinnato-decom- positis , ect. Roy. Lugdb. 172. Chamæmelum fatidum. C. B. P. 235 ; Herbe de Mai. Maroule, ou Camomille puante. 4°. Anthemis cota, florum pa- leis rigidis pungentibus. Flor. Leyd. 272 ; Camomille avec des lames roides entre les fleurettes. Anthemis Italicaarvensis annua, major vulgatissima, etc. Mich. Gen. 32. Chamæmelum annuum, ramosum, Cotulæ fœtidæ floribus amplioribus. Capitulis spinosis. Maris. 3. P. 36. Bellis montana, Tanaceti foliis, caule singulari, annua. Pluk. alm. G5) Ts Dre Fe 5: 5°. Anthemis altissima , erecta , Tome I, ANT 257 foliorum apicibus subspinosis. Lin. Sp» PE 893 3 Camomille trés- haute, avec-des feuilles terminées par des épines. Anthemis foliorum serraturis se- taceis , radiis florum albis. Sauy. Monsp. 265. Chamæmelum Leucanthemum His- panicum , magno flore. C. B. P. 299. Chamæmelo affine Buphtalmum segetum altissimum. Bauh. Hise. 3. P. 120. 6°. Anthemis maritima, foliis pin natis ,dentatis, carnosis,nludis, punc- tatis, caule prostrato , calicibus sub- tomentosis. Lin. Sp. Plant. 893 3 Camomilles à feuilles charnues , garnies de dents, avec une tige branchue et trainante. Matricaria maritima. Bauh. Pin, 23 4- Chamæmelum maritimum. C. Be P. 2134. 7°. Anthemis maritima, annua 5 odorata, præcox , flore albo , caule purpurescente. Mich. Gen. 33: Anthemis tomentosa, foliis pins nato-fidis obtusis, planis,pedunculis hirsutis , foliosis , calicibus tomen- tosis. Hort. Cliff. 415 ; Camomille à feuilles unies , émoussées, et ai~ lées à leur extrémité, avec des fleurs dont les queues sont garnies de feuilles , et hérissces. Chamemelum maritimum inca- num, folio Absinthiicrasso. Boerrhs Tiids Bails .2 2 0 Kk 258 ANT 8°. Anthemis mixta, foliis sim- plicibus , dentato - laciniatis. Lin. Sp. Pl. 894; Camomille a feuilles simples, dentelées, et découpées. Anthemis maritima , lanuginosa , annua, etc. Mich. Gen. 32. T. 30. eds Chamæmelum Lusitanicum, lati- folium , sive Coronopifolio. Breyn. Cent. 149: Bellis pumila crenata , Agerati æmula , crenis bicornibus asperius- culis. Pluk. alm. 65. T. 217. F. 4. 9°. Anthemis Pyrethrum , cau- libus uni-floris decumbentibus , fo- liis pinnato-multifidis. Lin. Hort. Cliff. 414 ; Camomille à tiges trai- nantes , et garnies d’une feule fleur, avec des feuilles ailées, et décou- pces. Pyrethrum flore Bellidis. C. B: P. 248 ; Parictaire d’Espagne. 10°. Anthemis Valentina , caule ramoso, foliis pubescentibus, tri-pin- natis, calicibus villosis, peduncula- tis. Hort. Cliff. 414 5 Camomille avecune tige branchue, des feuilles velues divisées en plusieurs parties, ei des pedoncules velus. Buphtalmum Cotulæ-folio. C. B. P: 134: 11°. Anthemis tinctoria , foliis bipinnatis, serratis , subtis tomen- tosis , caule corymboso. Lin. Sp. 2263 ;Camomille a feuilles ailées, fciées, et laineuses en - dessous , avec des fleurs en corymbe. Buphialmum Tanaceti minoris ANT foliis. C.B. P. 234. @il-de-Boeuf. Chrysanthemum foliis Tanaceti. Loes. Pruss. 47. T. 9. 12°. Anthemis Arabica , caule decomposito , calicibus ramiferis. Hort. Cliff. 413 ; Camomille avec une ge décomposée, et des calices branchus. Asteriscus annuus trianthophorus, Craffas Arabibus dictus. Shaw. Afr. 58. Nobilis. La premiere espece, ou la Camomille commune, qui croit en abondance fur les paquis et dans les vastes Chm pagnes , est une plante trainante et Vivace, qui, pous- sant des racines de ses branches , lorsqu'elles sont couchées à ter- re, se multiplie tellement par ce moyen, qu’une simple bouture fuf- fit au printems pour en garnir tout un jardin : on les plante à un pied de distance, afin qu’elles puissent avoir de la place pour s'étendre ,, et bientôt elles couvriront la terre. On en bordoit autrefois des allées 3 elles y faisoient un bon effet pen- dant quelque tems , lorsqu’elles étoient fauchées et roulées ; mais comme il en périssoit souvent de gros paquets à la fois, les allées devencient bientôt désagréables à la vue; ce qui les a fait rejetter. On fait usage en Médecine des fleurs de cette plante ; mais on vend ordinairement dans les marchés cel- les à doubles fleurs , qui sont beau- coup plus grosses et moins fortes A NT que les simples. L’espece à dou- bles fleurs est également dure , et peut se multiplier de la même ma- niere (1). (1) On distingue en Médecine deux especes de Camomille, la Camomille com- mune et la Camomille romaine, qui ent à la vérité des propriétés analogues , mais qui different cependant à certains égards. Une once des fleurs de la Camomille commune, dont il vient d’être question dans le précédent article, fournit par l'analyse deux grains d’huile essentielle éthérée, une demi-once d'extrait gommeux, deux gros et demi de substance résineuse, et une petite quantité de sel analogue au sel marin. Ces fleurs, à raison de la grande quan- tité de substance gommeuse qu’elles con- tiennent, sont émollientes, anodines et calmantes ; mais quoiqu’il n’entre dans leur composition qu'une très-petite dose d’huile éthérée, c'est néanmoins dans ce principe que résident leurs principales propriétés médicinales : elles sont, en effet, carmina- ‘tives, utérines, antispasmodiques , discus- sives , anodines ; et conviennent de préfé- rence à beaucoup d’autres remedes dans les affections venteuses , la colique spasmo- dique, la cardialgie , la passion hypocon- driaque et histérique, la néphrétique , la rétention d’urine , dans les tranchées aux- quelles les femmes en couche sont sujettes, etc. Ces fleurs mises en infusion dans Vhuile d'olive, produisent ce qu’on appelle Huile de Camomille , dont on se sert avec succès, lorsqu'il est question d’adoucir et de ra- mollir en engourdissant -légérement les nerfs, comme dans les douleurs de rhuma- tisme, les hémorrhoides , etc. Les fleurs de Camomile desséchées et A NYY 2$9 Arvensis. La seconde est une herbe commune et annuelle qui croit dans les bleds , et fleurit en Mai, ce qui la fait nommer Herbe de Mai. Quelques personnes ont donné mal - à - propos ce nom au Cotula fetida, qui né fleurit guere avant la fin de Juin. Cota. Altissima. Mixta. Les qua: trieme, cinquieme et huitieme es mises en poudre, forment un remede re- gardé par les anciens Médecins , comme un spécifique pour guérir les fievres inter- mittentes : on les fait entrer dans les fomen- tations et les lavemens carminatifs et émol- lients , dans les cataplasmes émollients et résolutifs : leur suc exprimé et dépuré, est en usage en Angleterre pour guérir les écrouelles, de même que leur poudre est encore fort usitée en Ecosse contre les fievres intermittentes. Quant à leur vertu antelmintique , elle me paroit fort dou- teuse , et si elle existe, elle ne peut dé- pendre que du principe résineux amer qu’elles contiennent. La petite quantité de sel marin qu’on y trouve n’entre point dans la combinaison des principes de~cette plante, et n’est pas plus essentielle à leur constitution , que le nitre qu'on rencontre tout formé dans les Bourraches , les Bugloses, les Tournesols , etc. La Camomille romaine , differe de la premiere en ce que son principe éthéré est plus exalté et plus abondant ; qu’elle est par conséquent moins émolliente, mais plus nervine et plus résolutive; ce qui doit la faite distinguer, afin qu’on puisse faire un choix entre l’une et l’autre , suivant les indications qui se présentent à remplir, ij 260 A NT peces sont des plantes annuelles qui croissent naturellement en Es- pagne, en Portugal , en Italie et dans la France Méridionale : les semences de ces diverses especes ont été portées en Angleterre, où elles ont produit des plantes que l’on conserve dans les Jardins botani- ques pour la variété : elles s’éle- vent. aisément des semences qu’on met en terre au printems , et elles mexigent d'autre culture que d’être éclaircies où elles sont trop serrées, d’être placées à un pied et demi de distance à chaque côté , et d’être tenues nettes de mauvaises herbes ; elles fleurissent en Juillet , et leurs semences mürissent en Septembre. Maritima. Tomentosa. Les sixie- me et septieme especes sont des plantes vivaces qui croissent natu- rellement en Espagne, en Portugal et dans la Grece, d’où leurs se- mences ont été portées en Angle- terre. Ces plantes, que Pon conserve dans quelques jardins curieux pour Ja variété, sont dures, et peuvent être multiplices par semence : on les seme au printems sur de mau- vaises terres, ou les plantes reste- ront beaucoup plus long-ems que dans un bon terrein , et n’y exige- ront dautre soin q'e d’être te- nues nettes de mauvaises herbes : elles ne s’élevent pas beaucoup, mais elles deviennent touffues com- me des buissons ; ce qui exige un grand espace pour qu’elles puis- | ANT sent s'étendre sans obstacle : leurs fleurs sont blanches , et se succè- dent depuis le mois de Juillet jus- qu’en Octobre : leurs. semences mürissent en automne. Pyrethrum. La neuvieme est la Pariétaire d’Espagne, dont les ra= cines servent à guérir les maux de dents: cette plante est extrêmement chaude ; et quand on l’applique sur la partie aflligce, elle attire les hu- meurs froides , et gucrit souvent cette espece de mal : elle est viva- ce ; sa racine est cylindrique com- me celle des carottes ; et elle croît. naturellement en Espagne et en Portugal , d’où l’on apporte ses ra-- cines en Angleterre. Les branches de cette espece, qui trainent sur la terre, et s’étendent à plus d’un pied à chaque coté, sont garnies de belles feuilles ailées comme ceiles de la amomille commune : l’extrémité de chaque branche produit une grande fleur simple semblable à celle de la Camomiile ordinaire , mais beaucoup plus large; leurs rayons sont d’un blanc pur en-de- dans et pourpres. au-dchors : lors- que les fleurs sont passtes, le ré- ceptacle s’enfle et devient un large cone écailleux , entre les écailles duquel sont rei. fermées les semen- ces. Cette plante fleurit en Juin et Juillet, e: ses semences mürissent en Septembre; mais elles re par- viennent point à leur perfection en Angleterre , à moins que la saison ANT he soitseche ; car lhumidité s’insi- nuant entre les écaïlles, pourrit or- dinairement les semences avant leur maturité (1). Tinctoria. La onzieme qui se multiplie par ses graines, est une plante vivace qui doit être semée au printems, sur une planche de terre commune: lorsque les jeunes plantes qui en proviennent, sont assez fortes pour être enlevées , on les transporte dans de grandes (1) La racine de pyrethre , qui est la seule partie de cette plante dont on fasse usage en Médecine, est d’autant meilleure, qu’elle vient d’un pays plus méridional ; mais elle est actuellement fort rare dans Les bou- tiques, et les Apothicaires y substituent ordinairement une espece de Prarmique, qui croit sur les montagnes et dans les forêts de ? Allemagne. On retire par l'analyse d’une once de «ette racine environ un scrupule d’une substance fixe résineuse , et trois gros de principe gommeux : résineuse que paroît résider la principale vertu de cette plante, qui consiste en une acrimonie , qui, par sa violence, approche de la causticité. c'est dans la partie On donne rarement cette racine intérieu- rement, mais on en fait un grand usage en masticatoire, dans les douleurs de dents, dans Paphonie, la dépravation du goût , l’odontalgie rhumatismale et catharrale, Pengorgement des glandes salivaires, etc. On lemploie aussi en gargarismes dans les mêmes circonstances , ainsi que dans ta paralysie de la langue , et en layemens dans les affections soporeuses, ANT 268) plates- bandes découvertes ; et comme elles s’étendent fort Join, il est nécessaire de laisser au moins trois pieds de distance entre elles et les autres especes. Ces plantes étant toujours .en fleur depuis le mois de Juin jusqu’en Novem- bre, elles produisent un très-bel ef fet, par le mélange varié de leurs couleurs : quelques - unes sont blanches ; d’autres, couleur de soufre, et plusieurs ont des fleurs jaunes : mais celles-ci sont sujettes à varier de semence. Les especes orientales devien- nent beaucoup plus hautes, et leurs fleurs sont plus larges que celles de la Camomille commune ; en toutes autres choses, elles sont absolu- ment semblables, quoique plu- sieurs personnes aient prétendu qu’elles étoient d’especes diffé- reates. Arabica. La douzieme, dont les semences qui ont été apportées de PAfrique, par le Docteur SHaAw , e: distribuces ensuite à plusieurs Botanises curieux, tant en Italie, qven France et en Angleterre, où elles ont produit quelques plantes, pousse ure tige droite, élevée environ deux pieds, et terminée: par une seule fleur : il sort du ca- lice deux ou trois pédoncules, de dex pouces environ de longveur, e: placés horisonta!'ement; chacun de c@ pé'orcu'es supporte une seule fleur, plus petite que la pre- 262 ANT miere , et semblable à celle du Souci fructueux, ou de la Mar- guerite fertile ; les graines de cette espece doivent être semces en au- tomne , et traitées de la même ma- niere que les autres : on choisit cette saison pour les mettre en terre, parce que, si on attendoit jusqu'au printems , cette plante per- fectionneroit difficilement ses se- meres en Angleterre. ANTHERE, ow SOMMET DES Eramines. Voyez APICES. ANTHERICUM. Lin. Gen. Plant. 380; Herbe à Varaignée. Caracteres. La fleur qui n’a point de calice, est composée de six pétales oblongs, émoussés, étendus et ouverts, et de six étamines ¢ri- gées en forme d’alene, et couron- nées de petits sommets à quatre sillons : le germe, d’une forme triangulaire, et placé dans le centre, soutient un style simple aussi long que les étamines, et est surmonté d’unstigmattriangulaire et émoussé. Le germe devient ensuite une cap- sule ovale et unie à trois sillons, qui s'ouvrent en trois parties, rem- plies de semences angulaires. Le genre de ces plantes est placé par Liwnée, dans la pre- miere section de la sixieme classe, intitulée : Hexandria monogynia ; les fleurs ayant six étamineset un style, ANT Les especes sont : 1°. Anthericum revolutum, fo- liis planis ,scapo ramoso, corollis re~ volutis , Lin. Sp. Plant. 310 ; An- thericum à feuilles unies, avec une üge branchue, et une fleur dont les pétales se renversent. Asphodelus, foliis compressis ,as- peris , caule parulo. Tourn. Inst. H. R. 343; espece de Phalan- gum. à 2°. Anthericum ramosum , foliis planis , scapo ramoso , corollis pla= nis, pistillo recto. Lin. Sp. Plant. 320; Anthericum à feuilles unies, avec une tige branchue, des fleurs unies, et un style droit. Phalangium, parvo flore, ra= mosum. C. B. P. 29. 3°. Anthericum Liliago, foliis planis , scapo simplicissimo, co= rollis planis, pistillo declinato.Hort. Ups. 83; Anthericum a feuilles unies, avec une tige simple, et un pistile baissé, Phalangium, parvo flore, non ramosum. C. B. P. 29. 4°. Anthericum frutescens , foliis carnosis teretibus , caule fruticoso. Lin. Gen. Plant. 320; Antheri-\ cum à feuilles charnuesetarrondies, avec une tige d’arbrisseau. Bulbine caulescens. Hort. Cliff. 222. | Phalangium Capense caulescens , foliis Cepitii, succosis. Hort. Elthy 320. 5°» Anthericum Aloeides , foliis ANT varnosis, subulatis, planiusculis. Hort. Ups. 83; Anthericum a feuilles charnues , unies, et en for- me d’aléne. Phalangium Capense sessile, fo- lis aloe-formibus pulposis. Hort. Elth. 312. Bulbine acaulis. Hort. Cliff 223. ' 6°. Anthericum Asphodeloides , foliis carnosis, subulatis , semitereti- bus , strictis. Hort. Ups. 83 ; An- thericum a feuilles grasses, en for- me d’aléne a moitié arrondies et sessiles. Bulbineacaulis , foliis subulatis. Prod. Leyd. 33. 7°. Anthericum annuum, folits carnosis , subulatis, teretibus , scapo subramoso. Hort. Ups. 83; An- thericum a feuilles grasses, en forme d’aléne et arrondies, avec une tige branchue. Asphodelus Africanus , angusti- folius , luteus, minor. Tourn. Inst. 343 ; Asphodele à filets barbus. 8°. Anthericum acaule, foliis carnosis , teretibus , spicis florum longissimis laxis. Fig. Plant. Pl. 39; Le grand Anthe- ricum d'Afrique, à feuilles grasses et arrondies , avec des épis de fleurs fort longs et clairs. 9°. Anthericum ossifragum , fo- lis ensi - formibus, filamentis la- natis. Flor. Suec. 268; Antheri- cum à feuilles en forme d’épée, avec des étamines garnies de duvet, -altissimum , ANT 263 Asphodelus luteus RATES Dod. Pemt. 208. 10°. Anthericum caliculatum, foliis ensi-formibus , perianthiis trilobis , filamentis glabris , pistillis trigynis. Flor. Suee. 269 3 Anthe- ricum a feuilles en forme d’épée avec un calice a trois lobes, des ctamines unies, et trois styles. Phalangium Alpinum palustre , Tridis folio. T. Segu. Ver. 2. P. Cl. Pseudo - Asphodelus Alpinus. Bauh. Pin. 29. Revolutum. La premiere espece originaire du Cap de Bonne-Espé- rance, a des racines charnues, et composées de bulbes qui se joi- gnent à la couronne, comme celles de lPAsphodele ; une tige élevée de deux pieds environ de hauteur, et garnie de branches latérales, terminées par un épi de fleurs claires, blanches, et dont les pé- tales se renversent en arriere vers leurs pédoncules, des feuilles pla- tes et une racine vivace : les épis se flétrissent en automne. Ramosum. La seconde espece produit de sa racine vivace des tiges qui s’élevent à-peu-près à la même hauteur que celle de la pré- cédente , et pousse aussi plu- seurs branches latérales , terminées par des épis clairs de fleurs blan- ches, dont les pétales sont unis, et ne se renversent pas en arriere comme ceux de la premiere, 264. ANT Liliago. La troisieme, dont la racine est aussi vivace, différe de la premiere, en ce que ses feuilles sont unies etses tiges sans branches. Ces deux especes qui croissent naturellement en Espagne, en Por- tugal et dans d’autres pays chauds, ont été autrefois plus communes dans les jardins anglois, qu’elles ne le sont à présent, parce que le gros hiver de 1740, a détruit la plupart de leurs racines : elles fleurissent en Juin et Juillet; leurs semences murissent en Septembre, et on les seme en automne, parce qu'en retardant jusqu’au printems, elles ne leveroient jamais la même année, resteroiententerre jusqu’au printems suivant, et périroient mcme souvent. On les seme en planche dans une terre légere et sablonneuse , à une exposition chaude : quand.les plantes pous- sent, on a soin de les tenir nettes des mauvaises herbes ; et lorsqu’en automne leurs feuilles se flétrissent, on les enleve avec soin, et on les transplante dans une terre légere, à un pied de distance l’une de Vautre : si Vhiver est rude, on couvre la planche avec de la paille, des chaumes de pois, ou quel- qu'autre couverture légere, et méme du vieux tan, pour empé- cher la gelée d’y pénétrer; car c’est- Ja le seul moyen de préserver ces racines. Elles peuvent rester une année dans cette planche ; après ANT quoi, elles seront en état de fleurir ; et dès l’automne suivant, il faudra les enlever avec précaution, sans rompre les racines, et les placer dans les plates - bandes des jardins afleurs, où elles dureront plusieurs années, si elles ne sont pas détruites par les gelées, accident qu’on peut prévenir, en mettant pendant lhi- ver du vieux tan sur leurs racines pour les conserver. Frutescens. La quatrieme espece, qui a été longtems cultivée dans plusieurs jardins des environs de Londres , où elle étoit connue au- trefois parmi les Jardiniers, sous le nom d’Aloës à feuilles d'Oi- gion, pousse de saracine plusieurs branches ligneuses, qui forment chacuneune plantea longues feuilles cylindriques, semblables à celles de lOignon, et formées d’une chair jaune et remplie de séve : chaque branche pousse des racines qui tendent vers le bas et s’enfon- cent dans la terre; ce qui multiplie Pespece considérablement , les fleurs produites en épis longs, sont jaunes, et paroissent en différens tems, de maniere que cette plante est rarement sans fleurs; elles sont suivies de capsules rondes, à trois cellules, remplies de semences an- gulaires : mais comme fa plante se multiplie fort par ses rejettons, on néglige les semeices. Elle croit naturellement au Cap de Bonne- Espérance, et elle exige un peu Vabiy ANT d’abri en hiver; cependant j’ai eu de ces plantes qui ont résisté sans aucune couverture dans des saisons douces, étant placées contre des murailles, à une bonne exposition. Aloeides. Asphodeloides. Les cinquieme et sixieme especes crois- sent tout près de terre, et n’ont ja- mais de tiges; la cinquieme a des feuilles plates, larges et charnues , qui ressemblent à celles de quel- ques especes d’Aloés, d’où lui vient le nom d’ Aloes à fleurs d’ An- thericum, qui lui a été donné au- trefois parles jardiniers. Ses feuilles s'étendent et s’ouvrent; les fleurs de couleur jaune sont produites en épis clairs, comme celles de la pré- cédente ,maiselles sontpluscourtes, et paroissent en différentes saisons : on multiplie cette plante par les rejettons qu’elle produit en abon- dance ; on les plante dans des pots remplis de terre légere et sablon- neuse ; on les abrite en hiver dans Vorangerie, et on les traite ensuite comme les autres plantes dures et succulentes du Cap de Bonne-Es- pérance, qui est aussi la patrie de celle-ci ; il faut la tenir sèche en hiver, et si elle est bien à Pabri des gelées, elle n’exigera aucune chaleur artificielle. La sixieme, dont les feuilles sont longues, étroites, charnues et presque en forme de cierge, mais applaties sur leur partie haute, pousse plusieurs rejettons par le Tome I. ANT moyen desquels on peut la multi- plier enabondance ; les fleurs jaunes croissent en épis longs et clairs comme celles de la précédente, et paroissent en différentes saisons ; celles du printems et de l’été sont suivies d’une grande quantité de semences qui murissent très-bien, et peuvent servir à la multiplier aisément; on, la traite de même que la cinquieme. Annuum. La sepüeme espece est une plante basse, annuelle, qui croit près de terre, et dont les feuilles sont longues, succulentes, cylindriques, mais applaties à leur extrcinité ; les fleurs jaunes et sui- vies de capsulesrondes , semblables à celles des especes précédentes, croissent en épis clairs, et plus courts que ceux d’aucune autre : ces plantes périssent aussi-tôt après la maturité des semences; on les seme au mois d'Avril, sur une plate-bande chaude de terrelégere, où elles doivent rester, et lorsque les plantes poussent, elles n’exi- gent d’autres soins que d’être tenues nettes de mauvaises herbes , et éclaircies où elles sont trop épaisses: cette espece fleurit en Juillet, et ses semences murissent en Octobre. Altissimum. La huitieme ne s’é- leve jamais en tige: les feuilles longues, succulentes, cylindriques, d’une couleur de verd de mer, sor- tent de terre, et croissent érigées; les tiges de fleurs quis’éleyent entre L] 205 266 AN T les feuilles, à trois pieds environ de hauteur, ont leur moitié foible- ment garnie de fleurs jaunes, de la même forme que celles des autres especes; elles paroissent en diffc- rentes saisons; de sorte que les plantes sont rarement sans fleurs, celle-ci ne produit pas autant de rejettons que quelques-unes des autres ; mais comme elle donne an- nuellement des semences, on peut Ja multiplier aisément par leur moyen; elle exige le même traite- ment que les quatrieme, cinquie- me et sixieme especes. Ossifragum. Caliculatum. Les neuvieme et dixieme croissent na- turellement dans les lieux maréca- geux de la plupart des pays septen- trionaux ; la dixieme est commune dans plusieurs parties d’Angleterre, et particulièrement dans la province de Lanca ; ce qui lui a fait donner le titre d’Asphodele de Lancashire: ou la trouve aussi dans les marais des Landes de Pestnoy : la neu- vieme est originaire du Danemarck, de la Suede et de la Pland. Ces deux plantes sont basses ; leurs feuilles sont étroites, et crois- sent près de terre;leurs tiges de fleurs qui s’éleventa-peu-prés àsix pouces de hauteur, sont terminées par des épis clairs de petites fleurs jaunes : elles différent Pune de l’autre, ence que les étamines de la dixieme sont laineuses, et celles de la neuvieme unies. On ne conserve ces plantes ANT qu’avec beaucoup de difficulté dans les jardins, parce qu’elles ne se plaisent que dans les terreins ma- récageux du Nord, d’où elles ti- rent leur origine. ANTHERÆ. De ’avbucds. fleu- rissant; ce sont les sommets, ou an- theres placces au milieu des fleurs , et soutenues par les filets des éta- mines. ANTHOLOGIE. De*ar6G, une fleur, et acy@, Gr. un mot, un discours , ou traité de fleurs. ANTHOLYZA. Nous n'avons point de nom anglois pour cette plante. Espece de Gladiole, An- tholyse. Caracteres. La fleur qui est mo- nopétale, a une spathe imbriquée, alterne et persistante; la corolle tubuleuse s'ouvre au-dessus en 'e- vres comprimées, dont la supé- rieure est mince, longue, érigée et ondée, et les deux autres courtes et jointes à leur base : l’inférieure est divisée en trois parties courtes , dont le segment du milieu penche vers le bas; elle a trois étamines longues , minces, etcouronnées par des sommets pointus; deux sont placées au-dessous de la levre su- périeure, et la troisieme dans la levre inférieure : le germe , situé sous la fleur, soutient un style mince, de la longueur des éta- mines , et est surmonté d’un stigmat ANT réfléchi, mince, et divisé en trois parties : ce germe, quand la fleur est flétrie, devient une capsule triangulaire a trois cellules, qui renferment plusieurs semences an- gulaires.. Ce genre de plantes est un de ceux qui composent la premiere section de la troisieme classe de LINNEE, intitulée : Triandria mo- nogynia, dont les fieurs ont trois étamines et un style. Les especes sont : 1°. Antholyza ringens, corolle labis divaricatis. Lin. Sp. Plant. $4; Antholyse dont les levres de Ja corolle se séparent. Gladiolus floribus rictum refe- rens , coccineus , suprema lacinia erecta et fistulosa. Breyn. 21. Gladiolo 4 thiopico similis planta angusti-folia. Comm. Hort. 2. T. 41. 2°. Antholysa spicata, folis linearibus sulcatis, floribus albis, uno versu dispositis. Fig. Plant. PL. 40 ; Antholysea feuilles étroites et sillonnées , avec des fleurs ran- gées sur un côté de la tige. Ringens. La premiere espece a des racines rouges , rondes et bul- beuses , d’où s’élevent plusieurs feuilles rudes, sillonnées, et d’un pied environ de longueur, sur un demi-pouce de largeur; le pedon- cule de ses fleurs, qui sort immé- diatement de la racine entre les AN FT 267 feuilles , et s’éleve à deux pieds de hauteur, est garni de poils, et supporte plusieurs fleurs plactes à chaque côté : la fleur est rouge, mouopétale et découpée en six parties inégalés au sommet; un des segments s'étend au-dehors beaucoup au-delà des autres, et est érigé; les bords contournés et tout près les uns des autres, enyelop- pent irois étamines ; ces fleurs pa- roissent en Juin, et leurs semences sont mures en Septembre. Les racines de la seconde espece sont de la forme et de la grosseur de celles du Crocus vernal; mais Jeur enveloppe extérieure est mince et blanche : il sort de ceite racine cing ou six feuilles longues, étroi- tes et profondément sillonnées; les pédoncules de la fleur partent du milieu, et s‘clevent à un pied et demi de hauteur; les fleurs, pos- ices, sur la partie latérale des some mets de ces pédoncules, sont enve- loppées d’une spathe divisée en deux, terminée en pointe et per- sistante : la corolle monopétale forme un long tube divisé en six segmens inégaux , étendus et ou- verts, dont les bords sont ondés et recourbés en-dedans : les trois éta- mines s’élevent sur le segment su- périeur, qui est plus large que les autres ; et au-dessous est placé un style divisé en trois parties et sur- monté d’un stigmat pourpre. Lors- que la fleur est passte, le germe L 1 ij 268 ANT devient une capsule à trois angles formant trois cellules qui s’ouvrent en trois vulves remplies de semen- ces triangulaires : les fleurs de cette espece sont blanches, elles parois- sent en Mai, et perfectionnent leurs semences en Aout. Ces plantes, originaires des con- trées de l’Afrique, d’où leurs se- mences ont été envoyées en Hol- lande, ont fait long-tems dans ce pays un des plus beaux ornemens des jardins. On les multiplie au moyen des cayeux ou rejettons que leurs ra- cines bulbeuses produisent en assez grande quantité, où par leurs se- mences , qui murissent quelquefois très-bien en Europe: on les seme aussi-tôt après leur maturité, parce que, si on les tenoit hors de terre jusqu'au printems, elles manque- roient souvent, ou au moins elles seroient une année dans la terre avant de germer. Ces plantes pa- roitront lPhiver suivant, en plaçant leurs semences dans des pots rem- plis de terre légere qu’on plonge dans une vieille couche de tan qui ait perdu sa chaleur, en les tenant à Pabri du soleil au milieu du jour, si la saison est trés-chaude, et en les plaçant ensuite sous des vitra- ges pour les préserver du froid, qui détruiroit les jeunes plantes. Si elles ne sont point trop serrées dans leurs pots, elles peuvent y rester deux ans ; après quoi elles seront ANT assez fortes pour être transplantces chacune séparément dans de petits pots que l’on remplit de terre Ic- gere. Cette opération se fait en Juillet et en Août, lorsque leurs feuilles sont flétries. On peut placer pendant l'été les pots qui contiennent ces plantes en plein air à l'exposition du levant ; et en hiver, ils doivent être mis sous des vitrages de couches chau- des. Quoique ces plantes ne soient pas fort tendres, leurs feuilles sont néanmoins sujettes à pourrir dans Jes lieux où il y a des vapeurs hu- mides. Leurs bulbes ou racines poussent en automne ; leurs fleurs commencent à paroitre dans le mois de Mai, leurs semences mu- rissent en Août, et bientôt après, leurs tiges et leurs feuilles se fa- nent. On peut envoyer aisément ces bulbes d'un pays à un autre dans le tems où on les tire de terre. Ces plantes, lorsqu’elles sont en fleurs , font un trés-bel effet, et comme elles n’exigent que peu de culture, elles méritent d’occuper une place dans les plus beaux jar- dins. ANTHOLYZA MERIANA. Voyez WATSONIA MERIANA. ANTHORE ou ANTHORA, Aconit. Voyez Aconitum AN- THORA. L. ANT ANTHOSPERMUM. d’ambre. Caracteres. Cette plante a des fleurs males et femelles placces sur différens pieds; les fleurs males n’ont point de pétales , mais seule- ment un calice coloré, et formé d’une seule feuille découpée en quatre parties presque jusqu’au fond : au- dessus du calice , s’é- levent quatre étamines minces et couronnées de sommets oblongs , quarrés et sillonnés profondément par le milieu; les fleurs femelles ont la méme forme que les.males, a cela pres qu’elles n’ont point d’étamines, et qu’a leur place se trouve un germe ovale situé dans le fond , et soutenant deux styles recourbés et surmontés d’un stig- mat mince. La fleur étant passée, le germe devient une capsule ronde à quatre cellules renfermant cha- cune plusieurs semences angu- laires. Le Docteur Linn#e a placé ce genre de plante dans sa vingtieme classe; mais elle appartient natu- tellement à sa vingt-deuxieme , parce qu’elles ont des fleurs males et femelles sur différens pieds. Nous n’ayons qu’une espece de ce genre , savoir : Anthospermum Æthyopicum , foliis lavibus. Hore. Cliff. 455 ; Arbre d’ambre à feuilles unies. Cette plante a été long-tems con- nue dans les jardins curieux sous Arbre A NT 269 le nom de Frutex Africanus, am= bram spirans, Où dW Arbre à odeur d’ambre. On la conserve dans presque tous les jardins où l’on entretient une collection de plantes délicates ; on la multiplie aisément par bou- tures, qu’on peut planter tous les mois de Mété dans une plate-bande de terre légere, où elles prendront racine en six semaines de tems, pourvu qu’elles soient arrosées et tenues à lombre, suivant que la saison l’exige: on peut aussi placer ces boutures dans des pots, et les plonger dans une couche d’une chaleur très-modérée ; par cette mé- thode, elles produiront plutôt de nouvelles fibres, et leur accroisse- ment sera plus assuré. Lorsqu’elles sont parvenues au dégré où elles doivent être pour être déplacées, on les enleye en motte, et on les plante dans des pots remplis d’une terre légere et sablonneuse. Cette espece peut rester exposée en plein air jusqu’au mois d'Octobre ; mais, passé ce tems, on ne peut se dis- penser de Venfermer soigneuse- ment dans une serre, où elle doit être placée, autant qu’il est possi- ble, de maniere à n’étre pas om- bragée par les autres plantes : on Parrose fort légerement pendant l'hiver, et on lui donne beaucoup d'air quand le tems le permet; car sans cette précaution, elle seroit aisément attaquée par la moisis- AgN, T sure, et se flétriroit bientôt après; de sorte que si l’orangerie est hu- mide, il est difficile de ia conserver pendant Phiver. La beauté de cet arbrisseau con- siste dans ses petites feuilles tou- jours vertes, qui croissent aussi rapprochées que celles de la Bruye- re, et qui répandentgune tres- bonne odeur quand elles sont frois- 270 sces. Ces plantes veulent être fré- queminent renouvelées par bou- tures ; car les vieilles se flétrissent aisément, et en général elles ne subsistent gueres que trois ou qua- tre années. On n’avoit autrefois dans les jar- dins que des plantes males, qu’on multiplioit par boutures, et qui ne produisoient jamais de graines ; mais comme j’ai reçu depuis quel- ques années des plantes femelles du Cap de Ponne-Espérance, on a obtenu des semences qui ont fourni un nouveau moyen de les multiplier, et qui ont même pro- duit quelques fleurs hermaphro- dites dont les graines se sont trou- vées fecondes. ANTHYLLIS. Lin. Gen. Plant. 773. Vulneraria. Tourn. Barba Jovis. Tourn, Doigts des Dames, ou Vesce de reins, Barbe de Ju- piter, ou la Vulnéraire, Ebene de Crete. Caracteres. Cette plante a un ANT calice gonflé, velu, persistant, et formé d’une seule feuille divisée au sommet en cinq parties égales ; la fleur , papilionacée, a un long étendart réfléchi à un côté au-delà du calice; les deux ailes sont cour- tes; la caréne, qui est de la même Jongueur et comprimée, porte dix Ctamines qui s’élevent ensemble , et sont couronnées de sommets simples. Dans le centre est situé un germe oblong soutenant un style mince, et surmonté d’un stigmat émoussé : le germe devient ensuite un peut légume rond renfermé dans le calice, et contenant une ou deux semences, Ce genre est rangé dans la dix- septieme classe des plantes de Lin- NÉE, intitulée : Diadelphia Decan- dria, les fleurs ayant dix étamines jointes en deux corps. Les especes sont: 1°. Anthyllis tetraphylla , her- bacea, foliis quaterno - pinnatis , floribus lateralibus. Hort. Ups. 22z 3 Anthyllis à feuilles herba- * cées, ailées, et à quatre lobes, avec des fleurs croissant sur les côtés des tiges. Lotus pentaphyllos vesicaria. Bauh. Pin. 332. Vulneraria pentaphyllos. Tourn. Inst. Trifolium halicacabum. Hortsr171. T.47: 2°. Anthyllis vulneraria, herba- cea, foliis pinnatis , inœqualibus , Cam._ ANT capitulo duplicato. Lin. Sp. Plant. 7293 Anthyllis à feuilles inégales, aîlées, et à têtes doubles. Loto affinis vulneraria pratensis. Bauh. Pin. 332. Lagopodium flore luteo. Tabern. T° "925. Vulneraria supina , flore cocci- neo. Raii Syn. Ed. 3. P. 325. La Vulnéraire. Of. 3°. Anthyllis rustica, herbacea , foliis pinnatis , inaqualibus , folio- lis caulinis , lineari-lanceolatis, flo- ribus capitalis simplicibus ; Anthil- lis herbacée ; à feuilles inégales , ailées , et dont les lobes sont étroits et en forme de lance, avec des tétes de Heurs simples , appelées les Doigts des Dames. Vulneraria rustica. J. B. 11. P. 362. ! 4°. Anthyllis montana, herbacea, foliis pinnatis, æqualibus , capitulo terminali secundo floribus obliqua- tis. Lin. Sp. Plant. 719 ; Herbe à blessure, ou Vulnéraire herbacée à feuilles égales et aïlées, termi- née par des têtes de fleurs placces obliquement. Astragalus purpureus. Dale- champii. 1347. Vesce laiteuse pourprée. Vulneraria folits pinnatis æqua- Libus , sub umbellä palmatis. Hall. Hely. 569. BarbaJSovis pumila villosa, flore globoso ‘purpurea. Br. Garid. Aix. JO: T: 13. | APN" 271 5°: Anthyllis cornicine herbacea, foliis pinnatis , inequalibus , capi- tulis solitariis. Linn. Sp. Plant. 719 ; Vulnéraire herbacte , avec des feuilles inégales et'ailées, et une tête de fleurs simples. 6°. Anthyllis barba Jovis , fru- ticosa, foliis pinnatis, aqualibus , floribus capitatis. Hort. Clif. 3725 Ebenier en arbrisseau, avec des feuilles également aïlées, et des fleurs recueillies en une tête. Barba Jovis pulchré lucens. J. B. 2. P. 385. Barbe de Jupiter, ou Arbuste d’argent. Vulnéraire barbu. . 7°. Anthyllis cytisoides, fruti- cosa, foliis ternatis inæqualibus , calicibus lanatis lateralibus. Linn. Sp. Plant. 720 ; Ebenier en ar- brisseau , avec trois feuilles in¢ga- les, et un calice laineux croissant sur les côtés. Cy tisus incanus , folio medio lon- giori. C. B. P. 390. Spartium lati-folium, parvo flore. Barr. Ic. 1182. 8°. Anthy lis erinacea, fruticosa, spinosa, foliis simplicibus. Linn. Sp. Plant. 720 ; Ebenier en ar- brisseau , épineux, avec des feuilles simples. Genista-spartium spinosum, fo- liis lenticulæ , floribus ex caruleo purpurascentibus. C. B. P. 394. Erinacea. Clus. Hist.2. P.107. 9°. Anthyllis Hermaniæ , fruti- cosa, foliis ternatis , subpeduncu- a2 A, Nyt latis ,calicibus nudis. Linn. Sp. Plant. 10145; Ebene de Crete en arbrisseau , avec des feuilles dé- coupées en trois parties et des ca- lices nuds. Doricnium foliis solitariis , flo- ribus ad alas confertis. Hort. Cliff. ayes Barba Jovis Cretica , Linariæ folio, flore luteo parvo. Tourn. P. 44. Spartium spinosum. Alp. Exot. 27.1. 26s 10°. Anthyllis heterophylla , fruticosa , foliis pinnatis , flora- libus ternatis. Linn. Sp. Plant. 2013; Ebenier de Portugal en ar- brisseau , avec des feuilles ailées , et des feuilles florales a trois lobes. Barba Jovis minor, Lusitanica, flore minimo variegato. Tourn. Inst. 651. Tetraphylla. La premiere espece eroit naturellement en Espagne, en Italie et dans la Sicile ; elle est annuelle , et garnie de branches rempantes qui s'étendent à plat sur la terre; ses feuilles naissent par quatre à chaque nœud, et ses fleurs, qui sortent en grappe sur les côtés des tiges, ont de larges calices gonflés, hors desquels la plus grande partie des pétales pa- roissent : ces fleurs sont jaunes , et suivies de légumes courts renfer- més dans le calice; elles paroissent en Juin et en Juillet, et leurs semences muürissent en Septembre. Cette es- ANT pece doit être semée en Avril sur une plate-bande de terre I¢gere, ou les plantes n’exigeront d’autres soins que d’être éclaircies, placées à deux pieds de distance les unes des autres , et tenues nettes de mau- vaises herbes. Vulneraria. La seconde naït sans culture en Espagne et en Por- tugal , ainsi qu’en Galle et dans PIsle de Man: cest une plante bis-annuelle, dont les feuilles du bas sont simples, ovales et velues, et celles des tiges aïlées; elles sont composées de deux ou trois paires de lobes terminés par un impair: ses fleurs, recueillies en tête au sommet des tiges, sont d’une écar- late brillante, et produisent un bel effet : cette espece fleurit en Juin et Juillet, et ses semences müris- sent en Octobre. Quand ces plantes croissent sur une mauvaise terre , elles durent quelquefois trois an- nées ; mais dans les jardins, elles subsistent rarement plus de deux ans. Rustica. La troisieme, qui croît naturellement dans les terres de craies de plusieurs parties d’Angle- terre, est rarement cultivce dans les jardins. LINNÉE la regarde avec la précédente comme ne formant qu’une seule et même espece; mais après les avoir cultivées de semen- ce pendant plusieurs années sans que jamais elles se soient altérées , je puis affirmer qu’elles constituent deux ANT deux especes parfaitement distinctes et séparées. Les feuilles de celle- ci, beaucoup plus étroites que celles de la précédente, ont généralement chacune une ou deux paires de lobes de plus. Ses têtes de fleurs sont simples , tandis que celles de la seconde sont constamment dou- bles ; mais ce qui suffit pour les distinguer entierement, c’est que la racine de cette troisieme espece est vivace, et que celle de la seconde nest que bis-annuelle. Montana. La quatrieme est une plante vivace dont les branches rempantes , garnies de feuilles ai- lées, ont un nombre égal de lobes ailés à leurs extrémités. Ses fleurs, produites en têtes , sont de cou- leur pourpre et de forme globu- laire ; elle se trouve sauvage sur les montagnes de la France méri- dionale et de l’Italie, d’où j’en ai reçu les graines : on la multiplie par semences, que l’on peut mettre en terre en automne ou au prin- tems : celles qui sont semées en automne leveront au printems sui- vant, et croitront plus sûrement que celles qui-n’auront été semées que dans cette derniere saison. Lorsque ces plantes poussent, il faut les débarrasser de toutes mau- vaises herbes, et les éclaircir, si elles sont trop serrées. Dès lau- tomne suivant, on les transplante pour les mettre dans les places qui leur sont destinées ; après quoi, elles Tome I. AN 3 273 n’exigeront aucun autre traitement particulier. Cette espece fleurit en Juin et en Juillet, et les semences murissent en Octobre. Cornicina. La cinquieme a bean- coup de ressemblance avec la troi- sieme ; mais elle en differe, en ce que ses feuilles sont blanches, et que ses fleurs jaunes et recueillies en petites tétes, naissent sur les côtés des branches. Cette plante, est annuelle, ou tout au plus bis-an-* nuelle ; car, lorsqu’elle fleurit de bonne heure en été, elle se flétrit ordinairement aussi-tôt que ses se~ mences sont mures; au-lieu que celles qui fleurissent tard dans la saison, et qui ne produisent point de semences, durent encore la se- conde année : elle peut être multi- pliée par semence, de même que la précédente. Barba Jovis. La sixieme, con- nue sous le nom de Barba Jovis , et par plusieurs sous celui d'Ar- buste argenté, a cause de la blan- cheur de ses feuilles, est un ar- brisseau qui s’éleve souvent à dix ou douze pieds de hauteur, et se divise en plusieurs branches laté- rales , garnies de feuilles ailées , blanches, velues et composées d’un nombre égal de lobes étroits : ses fleurs d’un jaune brillant, sont pro- duites à l’extrémité des branches , et recueillies en petites têtes : elles paroissent en Juin; et quelquefois elles sont suivies par des légumes Mm 274 ANT courts et laineux, contenant deux ou trois semences en forme de rein, mais qui ne murissent pas dans ce pays, à moins que la sai- son ne soit très-chaude. Cette plante se multiplie également par semen- ces ou par boutures : on répand ses semences en automne dans de pe- tits pots remplis de terre légere, qu'on place en hiver sous un chas- sis pour les abriter de la gelée: au printems suivant, les plantes paroitront ; et lorsqu'elles seront assez fortes, on doit les mettre chacune séparément dans de petits pots remplis de terre légere, que Pon placera à ombre, et qu’on y laissera jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; après g° , on pourra les arranger avec autres plantes exotiques dures, dans une situation atritée, où elles resteront jusqu’au mois d'Octobre, tems auquel il faudra les mettre a couvert. Ces plantes doivent être toujours serrces dans Porangerie en hiver; cependant j’en ai eu quelquefois qui ont résisté en plein air pe:dant trois ou quatre ans, étant plantées contre une muraille à exposition du sud-ouest. Si on veut la multiplier par boutures , on peut le faire dans tous les mois de Pété, en observant de les arroser et tenir à Pombre jusqu’à ce qu’elles aient poussé; et lorsqu’elles sont bien en:acinces, on les plante dans des pots, et on les traite de la ANT même maniere que la précédenté La septieme est un arbrisseait bas, qui s’éleve rarement au-dessus de deux pieds de hauteur, et qui pousse plusieurs branches minces, garnies de feuilles blanches, quel- quefois simples, mais ayant géné- ralement trois lobes ovales, dont celui du milieu esttoujours le plus: long : ses fleurs jaunes sortent sur les côtés des branches, trois ow quatre jointes ensemble; elles ont des calices laineux, et sont très- rarement suivies de semences en Angleterre. Cette espece peut être, ainsi que la précédente, multiplice par semences ou par boutures , et traitce ensuite comme il a été indi- qué plus haut. Cette plante est, depuis long-tems, connue dans les jardins Anglois. ; Erinacea. La huitieme, origi- naire d’Espagne et de Portugal, d’où ses semences m’ont été en- voyées , est un arbrisseau élevé de neuf ou dix pieds de hauteur, qui a la même apparence que le pecit Houx , et dont les feuilles sont rondes et simples : il subsiste en plein air pendant liver; cepen- dant les fortes gelées le détruisent : il ne se multiplie que par semences. Hermaniæ. La neuvieme, qui croit naturellement en Crete, ainsi que dans la Palestine, étoit autre= fois dans quelques jardins Angloiss mais ’hiver de 17 39 et 40 la détruite ¢n grande partie, si ce ANT m'est en totalité; car, depuis ce tems, je n’en ai plus vu du tout. Cet arbrisseau , dont les branches sont garnies de feuilles oblongues et à trois lobes, s’éleve à cinq ou six pieds de haateur : ses fleurs jaunes sont produites en petites grappes sur les parties latérales des branches, paroissent en Juillet et en Août, et ne sont point suivies de semences en ce pays. On multiplie cette espece par boutures, qu’on plante au com- _mencement de Juin; et si elles sont bien couvertes de cloches et mises à l'ombre, elles pousseront des ra- cines vers la fin d’Aout : alors il faudra les enlever avec soin, pour les mettre chacune séparément dans de petits pots remplis de terre lé- gere, qu’on placera à l'ombre jus- qu'à ce qu’elles aient formé. de nouvelles racines; après quoi, on pourra les exposer en plein air jus- qu’au mois d'Octobre, les mettre ensuite à couvert, et les traiter de la même maniere que les autres plantes dures de l’orangerie. Heterophylla. La dixieme , qui nait sans culture en Portugal et en Espagne, est une plante en arbris- seau, fort basse, dont les branches s’étendent près de terre, et sont garnies de feuilles argentées, ailées et terminées en pointes aigueés : ses Beurs produites vers l’extrémité des branches , ne sont point suivies de semences en Angleterre; mais cette ANT 297$ plante se multiplie par boutures , ainsi que la précédente, et exige le méme traitement. ANTIRRHINUM. Sa fleur res= semble a des narines, et repré- senteun nez ou un mufile de veau, Muffle de veau. Caracteres. Le calice est d’une seule feuille découpée en cing parties, dont les deux segmenssu- périeurs sont plus longs que les inférieurs : la fleur formée en gueule, est pourvue d’un tube oblong, di- visé au sommet en deux levres, dont la supérieure , fermée au palais, est séparée en deux parties “inclinées de chaque côté, et l’in- -férieure divisée en trois parties ob- tuses; dans le fond est situé un nectaire obtus qui ne déborde pas: ellea, dans sa levre supérieure, deux longues et deux courtes éta- mines , couronnes de sommets courts : dans le centre est placé un germe rond, soutenant un simple style surmonté d’un stigmat obtus; le germe se change ensuite en une capsule ronde, obtuse, et à deux cellules remplies de petites se- mences angulaires. Ce genre est placé dans la qua- torzieme classe de LINNEE, inti- tulée : Didynamia angios permidy dont les fleurs ont deux longues étamines et deux plus courtes, ainsi que plusieurs semences renfermces dans un capsule, quoique LINNÉE Mm ij ANT ait également joint ce genre à celui de Linaria et Asarina ;il doit en 276 être séparé, parce que ces dernieres plantes ont des éprons à leurs pé- iales, et que leurs nectaires débor- dent beaucoup; ce qui n’est point dans celle-ci. Les especes sont : 1°. Antirrhinum minus, foliis lanceolatis , obtusis, alternis, caule ramosissimo , diffuso. Hort. Cliff. 32453 Muffle de veau à feuilles obtuses, en forme de tance, et al- ternes, avec des tiges branchues et touilues. Antirrhinum arvense minus. C. B. P.212. 2°. Antirrhinum Orontium, flo- ribus subspicatis, calicibus digi- tatis corolld longioribus. Hort. Ups. 176; Muflle de veau avec des épis de fleurs, et des calices digités plus longs que les corolles. > Antirrhinum arvense majus. C. B.-P. 212. 3°. Antirrhinum majus , foliis lanceolatis , ‘petiolatis , calicibus brevissimis , racemo terminali. Vir. Cliff. 62 ; Mufle de veau à feuilles en forme de lance, et petiolées, avec des calices fort courts, et terminés par un épi de fleurs. Antirrhinum majus , alterum, folio longiori. C. B. P. 222. Antirrhinum lati-folium , foliis lañceolatis, glabris, calicibus hi- suntis , racemo longissimo ; Muffle de veau à feuilles unies en forme AN T de lance, avec des calices velus et un très-long épi de fleurs. Antirrhinum lati-folium, pallido flore. Bocc. Mus. 2. P. 49. p 5°. Antirrhinum Italicum , foliis lineari-lanceolatis, hirsutis , racemo breviore; Mufe de veau à feuilles ctroites , velues et en forme de lance, et un épi de fleurs plus court. Antirrhinum longi-folium ma- jus 5 Italicum, flore amplo , niveo, lactescente. H. R. Par. 6°. Antirrhinum Siculum , foliis linearibus, floribus petiolatis , axil- laribus ; Mufe de veau à feuilles étroites, produisant des fleurs sur des pedoncules, sortant des ailes des feuilles. Antirrhinum Siculum , Linariæ folio , niveo flore. Bocce. Mus. Minus. Orontium. Les deux premieres especes qui croissent naturellement sur les terres culti- vées de plusieurs parties d’Angle- terre, sont rarement admises dans les jardins; elles sont toutes deux annuelles , s’élèvent de semences écartées, fleurissent en Juin et Juillet, et donnent des semences mures en Septembre. Majus. Quoique la troisieme ne soit pas naturelle à lAngle- terre, elle y est néanmoins devenue fort commune, au moyen des se- mences qui se sont écartées en grande abondance des plantes cul- uvées dans les jardins ; elle croit ANT sur les murailles et les vieux ba- timens, dans plusieurs endroits d'Angleterre, et fournit beaucoup de variétés qui différent dans la couleur de leurs fleurs; les unes étant rouges avec des levres blan- ches , d’autres ayant des levres jaunes, et plusieurs des fleurs blan- ches et des levres jaunes et blan- ches : on remarque aussi dans cette espece une variété à feuilles pana- chées, qu'on multiplie facilement par boutures : au printems et en automne, les différentes couleurs de ces fleurs sont des variétés qui proviennent des semences. (1 Lati-folium. La quatrieme, dont jai recu les semences des isles de PArchipel, où elle croît naturelle- ment, a des feuilles beaucoup plus larges, des fleurs plus grosses, et les épis plus longs qu'aucune autre espece; les couleurs de ses fleurs sont aussi variables que dans la précédente , lorsqu’on les éle¥e de semences; cette espece étant aussi dure que la commune, et la surpassant de beaucoup en beauté, doit être cultivée et multiplice de préférence. Tralicum. La cinquieme, aussi dure que l’espece commune, a des feuilles longues, étroites et velues, (1) Cette plante n’est point d'usage en Médecine: mais on a conseillé de lem- ployer en fomentation contre les fluxions des yeux, A NT 277 des fleurs grosses et un épi plus court que celui de la précédente ; on remarque quelques variétés dans la couleur de ses fleurs. Siculum. Lasixieme, qui s’éleve rarement à plus d’un pied de hau- teur, est une plante annuelle dont les feuilles sont fort étroites et unies; les fleurs fort bianches sur un fond sombre, sortent simples sur de longs pedoncules des ailes des feuilles, et produisent des se- mences qui, en s’écartant, poussent de toute part, et produisent des plantes qui n’exigent d'autre soin que d’être éclaircies, et tenues nettes de nfauvaises herbes. Culture. Les troisieme, qua- trieme et cinquieme especes s’ele- vent des semences qu'il faut ré- pandre sur un sol sec et peu fer- tile, en Avril ou en Mai, et en Juillet ; les plantes peuvent être transportées dans de larges plates- bandes où elles fleuriront au prin- tems suivant, et même dans lau- tomne de la même année, si elles ont été semées de bonne heure au printems ; mais alors il est douteux qu’elles puissent passer lhiver; et si Pautomne n’est pas beau, elles ne perfectionneront pas leurs se- mences. Ces plantes croissent extrême- ment bien sur de vieilles murailles ou des batimens en ruine, et elles y subsistent plusieurs années; au- lieu que celles qu’on cultive dans ANT des jardins ne se conservent gueres plus de deux ans, à moins qu’elles n’y soient placées dans un mauvais sol , et qu’on n’en coupe souvent les fleurs pour les empêcher de produire des semences : mais on 278 peut conserver chacune de ces es- peces et les perpétuer, en en fai- sant dans tous les mois de l’éte des boutures qui prendront aisé- ment racine. Toutes les especes de Muffles de veau font de beaux ornemens dans les jardins , et sontd’autant plus agréables , qu’elles exigent peu de culture ; elles sont toutes également dures , et résistent très-bien aux froids de nos hi- vers, surtout si elles sont plantées dans un sol sec, graveleux et sa- blonneux ; car lorsqu'elles se trou- vent dans un terrein gras et hu- mide, elles deviennent fort succu- lentes , pourrissent après facilement en automne ou en hiver, et sont plus susceptibles du froid, que lorsqu'elles sont placées sur une terre seche, aride, et remplie de brocailles ; de sorte qu’on peut mettre ces plantes parmi les pier- res, etdans les crevasses des vieilles murailles, où elles serviront d’or- nement dans les parties les plus désagréables d’un jardin, en se couvrant de fleurs plusieurs mois de suite; et si on laisse tomber leurs semences , il y aura une succession continuelle de jeunes ANT plantes’ qui pousseront sans aucuit soin. Dans quelque lieu qu’on veuille faire venir ces plantes, que ce soit sur des murailles ousur us sol stérile et plein de rocailles; leurs graines doivent y être semées au commen cement de Mars; car si elles étoient dabord éleyées sur un meilleur sol, et ensuite transplantées dans ces endroits, elles réussiroient difficilement : quand ces plantes ont poussé, elles n’exigent aucune autre culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes, et éclaircies oùelles sont trop épaisses 5 afin qu’elles aient une place sufli- sante pour croitre aisément : ces especes commenceront a fleurir en Juillet, et continueront a produire des fleurs jusqu’aux premieres ge- Iées : les plantes qui croissent sur des murailles , auront des tiges fortes et ligneuses, qui subsiste- ront deux ou trois ans, et plu ;. et seront rarement endommagées par les gelées. APALANCHINE, ou Cassines ou Thé des Apalaches. Voyez Cas SINE PARAGUA. APALANCHINE, Thé du Cap; ou Alaterne Bastard. Voyez PHY- Lica. L. APALANCHINE ou Thé du Cap de Bonne - Espérance. Voyex PHyLica. ANT APARINE. Cette plante ainsi appellée, parce qu’elle est fort rude, est aussi connue sous le nom de Philanthropon, de gro, j’ai- me , Et dilowres, homme, parce que quand une personne »irche dans des endroits incultes; ces plantes s’attachent non-seulement à ses ha- bits, mais le retiennent comme si elles le prenoient avec une main : Herbe #. oies , Gratteron, ou Rieble. L’espece commune, qui croit naturellement presque partout, et dont les semences s’attachent aux habits des passans, est quelquefois employée en médecine; mais elle n’a d’ailleurs aucun autre mérite qui puisse la faire ‘admettre dans un jardin. (1) Il y a quelques autres especes de cette plante que l’on conserve dans les jardins botaniques pour la va- ricté, et dont je ferai mention ici. 1°. Aparine, semine lavi. Tourn. ; Gratteron à semences 1é- geres; LiNNÉE la compris sous le titre de Galium. : 2°. Aparine semine Coriandri (1) Linfa:idn et le suc clarifié de cette plante, sem: recommandés par ies anciens Médecins , comme un remede quia eu de grands succes dans les douleurs de néphré- tique et la gravelle; il: vantent aussi son eau distil ée, et la conscillent dans les pleuresies et les péripneumornies ; mais on Sen sert très-rarement aujourd'hui ANT 279 saccharati. Park. Theat.: Grat- teron avec des semences sucrées comme la Coriandre. 3°. Aparine pumila supina , flore cæruleo. Tourn. ; Gratteron bas et rempant, à fleurs bleues, Les deux dernieres. sont com- prises dans le genre de Y’alantia de Linn. Toutes ces plantes, si on leur permet d’écarter leurs semen- ces , se maintiendront dans un jar- din sans aucun autre soin que de ne pas les laisser ctouffer par le voi- sinage des autres plantes. La premiere se trouve fréquem- ment dans le Comté de Cambridge, de meme que la troisieme, qui se Voit aussiaux environs de Liphoeck dans la Comté de Hamp, où je Pai cueillie. APETALES (fleurs) de a priva- tif, et weveacy, une feuille de fleur, se dit de celles qui n’ont point de pétales ou de feuilles de fleurs. APHACA. Voyez Latruyrus APHACA. APICES , d’ Apex. Un sommet ou une pointe. VarLLanT appele ainsi les petits noevds qui croisseut a l’extrémité des ctamines dans le milieu des fleurs , et qui sont gé- néralement regardés comme le sper- me ou la semence du mäle, laquelle, quand elle est mire, se répand sur toutes les parties de la fleur, f:- ‘ ANT conde Povaire , et le rend fruc- imeux. 280 APIOS. Voy. GLYCINE Aptos. APIUM. Ainsi appelé , suivant quelques - uns , d’apes , abeille, parce que l’on prétend que ces in- sectes l’aiment beaucoup. Ache. Persil. Celery. Caracteres. Cette fleur est a om- belles : la grande ombeile a peu de rayons , et les petites en ont beau- coup dayantage ; l’enveloppe est formée d’une seule feuille dans quelques especes , et de plusieurs dans d’autres. Les petales de la plus grande ombelle sont uniformes , rondes , égales , et se tournent en - dedans : chaque fleur a cing étamines couronnées de sommets ronds : sous la fleur est situé le ger- me soutenant des styles réfiéchis , surmontés par des tigmats émoussés; le germe se change après en fruit ovale et cannelé, qui se divise en deux parties , formant deux semen- ces ovales cannelées sur un côté, et unies sur l’autre. Ce genre fait partie de la se- conde section de la cinquieme classe de LINNEE , nommée Pen- tandria Digynia , dont les fleurs ont cing étamines et deux styles. Les especes sont : 1°. Apium petroselinum , foliolis caulinis linearibus, involucellis mi- nutis. Hort. Cliff. 108 ; Persil à ANT feuilles fort étroites supportées par des pétioles très-menus. Apium hortense , vel perroseli- num vulgo. C. B. P.; Persil com- mun. 2°. Apium crispum , foliis radi- calibus amplioribus crispis , caulinis ovato-multifidis ; Persil dont les feuilles du bas sont trés - larges et frisées , et celles du haut oyales et découpées en plusieurs segmens. Aptum, vel petroselinum crispum. C. B. P. 153 ; Persil frisé. 3°. Apium lati-folium , foliis ra- dicalibus trifidis , serratis , petiolis longissimis ; Persil avec les feuilles radicales divisées en trois parties , sciées et placées sur de très-longs petioles. Apium hortense lati-folium, maxi- md crassissimä fuavi et eduli radice. Boerh. Ind. Alt. ; le Persil à grosses racines. . 4°. Apium graveolens , foliolis caulinis cunei-formibus. Hort. Cliff: 20753 Ache dont les feuilles du haut sont en forme de coin. Apium palustre, sive Apium offi- cinarum. C. B. P. 254 ;-Ache, ou grand persil. ps 5°. Apium dulce, foltis erectis , petiolis longissimis, foliolis quinque lobatis serratis; Celeri avec des feuilles droites sur de fort longs petioles, et dont les plus petites feuilles sont compostes de cing lo- bes sciées. Apium ART Apium dulce , Celeri Italorum. R. H. Inst. 305 ; Celeri érigé. 62. Apium napaceum , foliis pa- tulis , petiolis brevibus , foliolis qui- nis serratis, radice rotundé ; Celeri à feuilles étendues , de courts pé- tioles , dont les plus petites feuilles ont cinq lobes, et avec une racine ronde. Apium dulce de genere , radice napaced. Juss. Celeri à racine de navet. 7°. Apium Lusitanicum , foliis radicalibus trilobatis , caulints quin- que lobatis , crenatis ; Celeri dont les feuilles du ‘bas sont a trois lo- bes, celles des tiges à cing, et dentelées. Apium Lusitanicum maximum , folio trilobato, flore luteolo. Boerrh. Ind. Alt. Petroselinum. La premiere es- pece est le persil commun, qui est généralement cultivé pour lusage de la cuisine, et recommandé par le Collége des Medecins pour les usages de la Medécine , sous le titre de Petroselinum ; car lorsque L’Apium est prescrit, c’est l’Ache que l’on entend ordonner (1). (x) La racine de Persil, moins fréquem- ment employée en Médecine que ses se- mences , est légèrement diurétique et dia- phorétique ; mais comme elle contient les mêmes principes que la racine d’ Ache , et qu’elle peut lui être substituée dans toutes les circonstances , nous renyoyons à cet Tome I, API Crispum. La seconde a toujours été regardée comme une variété de la premiere ; mais plusieurs années d'expérience m’ont mis en état d’as- surer que, si l’on recueilleavec soin les semences du Persil à feuilles frisées, on leur verra produire cons- tamment des plantes exactement semblables à celles dont on les a tirées : ce qui a fait confondre ces deux especes, c’est qu’il y a peu de personnes qui se donnent la peine de conserver ces semences assez soigneusement pour n’en point avoir de l’espece commune mêlée avec celle-ci ; et que, lorsqu’on les achete dans les boutiques , elles sont presque toujours confondues : ainsi la seule méthode pour les avoir bonnes, est de séparer toutes les plantes qui ont des feuilles unies de celles qui sont à feuilles frisées, aussi-tôt qu’on peut les distinguers en laissant seulement celles qui sont de la véritable espece : si on le fait avec soin, les semences produiront constamment les mêmes plantes. 28K A RED article , où l’on trouvera un détail plus cir- constancié de ses propriétés et des pro- duits de son analyse. Il en sera de même pour ses semences , qui, depuis long-tems, sont mises au nombre des quatre semences et qui ne different de celles de Ache, qu’en ce que leurs vertus chaudes majeur sont plus foibles, et qu’elles doivent être par conséquent employées à plus grande dose. Nn 282 À P-X Lati-folium. La troisieme , dont les feuilles ont des pétioles beau- coup plus longs , des divisions moins nombreuses , des lobes plus larges , et d’un verd plus foncé que celles du Persil commun, enfin un caractere ou un aspect particulier qui suflit pour la faire distinguer de toutes les autres, est cultivée uniquement pour sa racine , dont le volume est six fois plus consi- dérable que celui du Persil ordi- naire, et qu’on commence à ven- dre communément dans les Mar- _chés de Londres. J’ai semé les deux especes pendant plusieurs an- nées sur quelques pieces de terre ; j'ai éclairci les plantes lorsqu’elles étoient jeunes, en leur laissant des intervalles égaux ; j'ai enfin em- ployé la même culture pour toutes les deux : mais quand on a enlevé les racines, celles de l’espece com- mune métoient pas plus grosses que le petit doigt , tandis que les autres étoient du volume de celles des Carottes en pleine crie : les premieres ont été trouvées fort âcres et filandreuses , et les dernieres étoient tendres et douces. Cette différence, qui s’est constamment soutenue tant que j'ai continué les expériences , na déterminé à re- garder ces deux especes comme parfaitement distinctes et séparées. Cette troisieme a été cultivée en Hollande pendant plusieurs années, avant que les Jardiniers Anglois A ET aient pu s’en procurer des semen- ces ; mais en ayant rapporté moi- même de ce pays en 1727, j'ai voulu persuader d’en faire l’essai à quelques personnes qui, entraînées par habitude, on refusé constam- ment de l'entreprendre : de sorte que je lai cultivée pendant long- tems avant qu’elle fut connue dans les Marchés. Graveolens. La quatrieme, ordi- nairement nommée Ache, ést celle que les Médecins recommandent sous le titre d’Apium, et que le Docteur LINNEE a jointe au genre du Celeri par la persuasion où il étoit que les différences qu’on ob- serve entrelles ne sont que le produit de la culture : mais cette opinion est encore une erreur vrai- ment grave ; car après avoir cul- tivé ’Ache dans des jardins pen- dant quarante ans, pour essayer si au moyen de Part il étoit possible de lui procurer ta même saveur qu'au Celeri , je nai jamais pu le faire changer en rien; tout ce que la culture peut opérer , est de le porter a une grosseur plus conside- rable , et de le blanchir en le cou- vrant de terre ; mais il ne croit jamais à la même hauteur, et sa tige est moins droite que celle du Céleri. I! pousse plusieurs rejet- tons près de la racine ; et quand il est blanchi, il conserve son goût acre qu'aucune culture ne peut lui Ôter : ainsi je ne puis douter quit AP I ne soit une espece parfaitement distincte de celle du Céleri (1). (5) La racine d’Ache ne fournit pas un seul atôme d’huile essentielle, mais seule- ment une petite quantité d'un principe odorant, spiritueux, acre et balsamique, trés-volatil et incoercible. Une once de cette racine , soumise aux menstrues chy- miques , produit environ trois gros de substance gommeuse , et un gros de partie résineuse. C'est dans l’un et l’autre de ces principes que résident ses propriétés : mais la substance résineuse , étant plus acre , est aussi plus active, tandis que la partie gom- meuse , plus douce et plus balsamique, lui sert naturellement de correctif; quant au principe volatil odorant, il est regardé comme ennemi des nerfs, et comme ayant quelque chose de vireux et de délétere : c'est pour cette raison que l’on conseille de ne point employer en substance cette ra- cine fraiche; mais, lorsqu’on veut la donner sous cette forme, de la laisser dessécher auparavant , afin que son principe spiri- tueux s’¢vapore. La racine d’Ache , prise intérieurement, discute , déterge et agite foiblement ; elle est mise au nombre des bachiques incisifs , des diurétiques , des apéritifs, des diapho- rétiques et des wérins modérés , et recom- mandée dans les obstructions des visceres, l'hydropisie , la rétention d'urine, etc. Son suc exprimé a été quelquefois donné avec succès dans les fievres intermittentes, à la dose de six onces au commencement du frisson : on l’emploie aussi en gargarisme dans Ic scorbut pour déterger la bouche et raffermir les gencives ; on en bassine les cancers, les ulceres sordides , etc. Cette racine , écrasée en forme de cataplasme, est API 283 Dulce. Napaceum. La cinquieme souvent appliquée comme résolutive sur les tumeurs laiteuses des mammelles, et surtout sur le scrotum lorsqu'il est affecté dhydrocele. On la fair entrer dans le syrop des cing racines apéritives, dans les bouil- lons et les apozêmes apéritifs , dans le syrop de chicorée, le syrop apéritif ca- chectique de Cuaras, le syrop bysantin, dans celui de chamapytis , d’eupatoire, etc. On en défend l'usage aux femmes grosses et aux épileptiques ; mais ceci ne doit s'entendre que de la racine fraîche à cause de sa partie odorante et vireuse. Les semences d’Acke ont une saveur amere aromatique, et elles exhalent une odeur vive et pénétrante; on en tire par expression une huile grasse et onctueuse , et par la distillation une huile essentielle et éthérée: cette derniere possede au plus haut dégré toutes les propriétés attribuées à ces graines ; la partie résineuse n’est gueres moins active, mais la gommeuse est presque inerte, et ne retient presque au- cune de leurs vertus: ainsi en les adminis- trant comme remede, si on veut qu’elles agissent avec toute l'activité dont elles sont susceptibles , on doit éviter de les préparer en infusion aqueuse , parce que l'eau ne dissout et n’enleve que le prin- cipe gommeux ct trés-peu de la substance résineuse et échérée. Ces graines qui sont mises au nombre des quatre semences chaudes mineures , sont très-discussives, carminatives , apéritives , diurétiques, uté- rines, etc. On les emploie avec succès dans les obstructions des visceres , la sup- pression des urines , les affections ven- teuses, les foiblesses d’estomac, la cachexie, les infiltrations , l'asthme humide, l'hydro- N n ij 284 API est le Céleri dont il vient d’être question ; et la sixieme a été re- gardée comme la même espece dé- générée : mais je ne puis être de cette opinion , parce que dans mes essais de plusieurs années , je ne Vai jamais vu varier. Les feuilles de celle-ci sont courtes quand on les compare à celles de la cinquie- me ; elles s’étendent horisontale- ment , et ses racines deviennent aussi grosses que des navets ordi- naires. La seule différence que j’ai remarquée provenant de culture, consiste uniquement dans la gros- seur des racines ; celles qui ont été plantées dans une terre riche, et bien cultivée, sont devenues beau- coup plus grosses que celles tenues dans une mauvaise terre. mais les feuilles et lapparence des plantes mont jamais été altérées, de sorte que je ne doute point qu’elles ne constituent une espece différente. Lusitanicum. La septieme, dont les semences n’ont été envoyées du Jardin Royal de Paris, où elle étoit cultivée depuis plusieurs an- nées , s’est conservée dans les jar- dins de Chelséa sans aucune altéra- tion pendant vingt ans que je l'ai soignée ; de sorte qu’e'le forme en- core une espece distincte et sépa- rée de toutes les autres. pisie : on les prépare en infusion vineuse, ou on les fait prendre en poudre depuis six grains jusqu'à un scrupule, API Le Persil de jardin à larges feuilles , dont Gasparp BAUHIN fait mention , et celui de Portugal à feuilles rondes, dont parle Tour- NEFORT, sont, suivant mon opi- nion , des variétés du Persil com- mun 3 car si ce sont des especes. distinctes, toutes les semences qui m'ont été envoyées sous ce titre des différentes parties de l'Europe , étoient fausses, parce que les plan- tes qui en ont été produites , ont toujours paru être de lespece commune. TouRNEFORT et plusieurs au- tres Botanistes qui ont décrit toutes les variétés de ces plantes trouvées dans les jardins, n'ayant point dis- tingué celles qui sont essentielle- ment différentes ; LINNÉE s’est trompé en donnant plusieurs plantes qui sont toujours distinctes, pour des variétés accidentelles procurces par la culture: mais comme ce Botaniste cultive à présent de ces plantes autant que le climat où il se trouve peut le lui permettre , il n’y a point de doute qu'il ne re- vienne de son erreur, à ce sujet; lorsqu'il les verra conserver leurs différences spécifiques. Culture. Comme les semences: du Persil commun res:ent long tems avant de germer, et que les: plantes ne paroissent que six se~ maires après qu’elles ont été mises en terre, il faut les semer de bonne heure au printems, Dans les jar- API dins potagers de Londres, on le cultive dans des rigoles pres des haies et des bordures; au moyen de quoi, il est plutôt en état d’être coupé, et on le débarrasse plus fa- cilement des mauvaises herbes que s’il étoit semé sur une planche. Lorsque l’on se propose de faire servir ces racines pour l’usage de la Médecine, on seme les graines fort claires; et lorsqu'elles viennent à pousser, on les arrache dans les endroits où elles se trouvent trop épaisses, comme on le fait pour les Carottes et les Oignons , et on enleve toutes les mauvaises herbes. En observant toutes ces précau- tons , les racines seront bonnes, depuis le mois de Juillet ou Août, jusqu’au printems suivant. Plusieurs personnes craignent Fusage du Persil, à cause de sa ressemblance avec la Cigué, qui s’y trouve quelquefois mélée; res- semblance qui a souvent trompé ceux qui ne sont pas fort verses dans la Botanique, et qui peut faire employer une plante venimeuse en place d’une herbe salutaire ; mais €et inconvénient , vraiment grave , n’aura plus lieu, si on veut suivre Pexemple que jai donné, en ne cultivant que l’espece de Persil a feuilles frisées, qui est aussi bonne que l’autre, ne varie jamais, et est très-différente de la Cigué. Le Persil étant regardé comme wn spécifique certain pour guérir A PI 285 et prévenir le tac, maladie mor- telle a. laquelle les brebis sont su- jettes, plusieurs personnes le cul- tivent dans les champs, et le font brouter a ces animaux deux fois par semaine pendant deux ou trois heures. Ceux qui emploieront cette méthode doivent avoir la plus grande attention a former exacte- ment les espaces destinces à cette culture; sans quoi, les lievres et les lapins gui en sont trés-friands , les déyasteroient en peu de tems. Ce moyen est méme excellent pour attirer dans une terre cette espece de gibier; ces animaux viennent de très-loin, et dépeuplent tout un pays pour se rassembler dans una canton qui produit du Persil. Le mois de Février est le tems le plus propre pour semer en grand le Persil dans les campagnes, afin de le faire seryir aux usages que nous venons d'indiquer. La terre destinée à cette culture, doit être ameublie; et ces semences veulent être répandues assez épaisses dans des rigoles éloignces d’un pied les unes des autres , afin qu’on puisse facilement houer la terre dans ces intervalles , et détruire les herbes nuisibles qui y croissent. Un bichet de semences suffira pour un acre de terre. Le grand Persil de jardin, à présent plus connu en Angleterre qu'il ne Pétoit il y a quelques an- nces, est depuis long-tems com- 286 APT mun dans tous les marchés de Ia Hollande, où l’on y expose ses ra- cines en paquets, comme nous y portons ici les jeunes Carottes en été : elles ont la même grosseur, et sont appellées Pecroseline , et BW ortle par les Hollandois qui les aiment beaucoup. On seme le Persil de bonne heure au printems ; et en Avril, lorsque les plantes ont poussé, on les houe pour les laisser a la dis- tance de cing ou six pouces en quarré, comme on le pratique pour les jeunes Carottes, et on les dé- barrasse de toutes les mauvaises herbes : ces racines seront bonnes à être mangées au mois de Juillet, étant bouillies et apprêtées comme les jeunes Carottes ; elles ont un très-bon goût et sont fort saines, sur-tout pour ceux qui sont atta- qués de la gravellew Mais si ces plantes sont placées dans un bon sol, bien cultivées, et qu’on leur donne assez d’espace pour croître, elles parviendront , vers le mois de Septembre , jus- qu'à la grosseur dun navet mé- diocre. L’ Ache est une herbe commune qui croit sur les bords des fossés et des ruisseaux de plusieurs par- ties de l’Angleterre, et qu’on cultive rarement dans les jardins : si on veut la multiplier, il est nécessaire de la semer aussi-tôt après la ma- turité des graines sur une piece de A P À terre humide; et quand les plantes poussent, on peut les transplanter dans un sol humide et labouré, à six ou huit pouces de distance : la semence de cette plante est une des moins chaudes , dont on fasse usage dans la Médecine. Culture du Céleri. Les semences des deux especes de Céleri doivent être mises en terre en deux ou trois tems différens, afin de n’en point manquer pendant toute la saison, et de ne point leur donner le tems de monter en graines. Le premier semis se fait dans le commencement de Mars, sur une couche chaude et légere ; le second, quinze jours ou trois semaines après, sur une piece de terre légere et decou- verte, où il puisse jouir de l’in- fluence du soleil; le troiseme, à la fin d'Avril ou au commencement de Mai, sur un sol humide; et sil peut jouir seulement du soleil du matin , il n’en sera que bien mieux ; mais il ne doit pas étre placé sous Pégout des arbres. Ces semences étant répandues sur une couche chaude, elles pousseront trois se- maines OU un mois environ aprés : il sera tems alors de les éclaircir , d’arracher les mauvaises herbes qui les entourent; et si la saison est sè- che, de les arroser souvent : un mois après , elles seront bonnes à être transplantées. Après avoir préparé quelques planches d’une terre riche et humide à une exposition chaude, A Pcl on y place ces jeunes plantes à trois pouces de distance, afin qu’elles puissent devenir fortes; et si la sai- son est froide, on les couvre avec des nattes pour les mettre à Pabri des gelées du matin, qui retarde- roient leur accroissement. Lors- qu’on les enleve de la couche de semences, on doit avoir attention de les éclaircir où elles sont trop épaisses, et d’y laisser les plus pe- ütes pour acquérir de la force; au moyen de quoi, la même couche procurera trois différentes plan- tations. Il faut avoir soin, dans les tems de sécheresse , d’arroser la couche aussi-tôt après qu'on en a enlevé les plantes les plus fortes, de la nettoyer des mauvaises herbes, et de continuer ainsi pour avancer les petites qu'on y laisse. Vers le mi- lieu du mois de Mai, les plantes du premier semis seront bonnes à transplanter pour blanchir ; elles doivent être mises dans une terre humide, grasse et légere, où elles acquerront souvent vingt pouces de hauteur, pendant que celles qui sont placées dans un sol mauvais et sec, s’éleveront rarement à dix. La maniere de les transplanter, lorsque la terre qui leur est desti- née est nette de mauvaises herbes, consiste à creuser des fosses ou tranchées en ligne droite de dix pouces de largeur, sur six où huit pouces de profondeur, distantes les A RA unes des autres d’environ trois pieds; à labourer la terre du fond; à la mettre de niveau; à placer de chaque côté celle qu’on ote de la fosse, de amaniere à pouvoir être remise à mesure que les plantes deviennent grandes; à planter le Céleri au nulieu en ligne droite, en conservant entre chaque pied une distance de quatre ou cinq pouces ; à retrancher le sommet des longues feuilles ; a bien fixer la terre à leurs racines ; et si la sai- son est seche et la terre aride, à les arroser abondamment jusqu’à ce qu’elles aient repris. Lorsqu’elles seront parfaitement établies, il sera inutile de les arroser davantage ; et à mesure que ces plantes ac- querront de la hauteur, on aura soin de les garnir de terre, sans jamais enterrer le cœur de la plante, à moins que la saison ne soit très- seche : car sans cela cette opéra- tion les feroit pourrir. Lorsque les plantes sont parve- nues à une hauteur considérable au-dessus des fosses , et que toute la terre des côtés a été employée, on creuse les intervalles avec la béche , pour employer la terre a butter les plantes, et on continue cette opération jusqu'à ce qu elles soient bonnes à manger. 287 Les premieres plantées peuvent être arrachées vers le commence- meni de Juillet: elles seront sui- vies de celles qui composent Ia 283 APA seconde plantation ; de maniere que, si les dernieres semées sont bien traitées, elles se succederont continuellement jusqu’au mois d’A- vril: mais il faut avoir soin de plan- ter celles qui sont destinées à la derniere récolte dans un sol plus sec, afin qu’elles ne soient pas trop exposées à l'humidité pendant Vhiver. Dans les tems trés-rudes , il sera prudent d’empécher la ge- Ice d’y pénétrer, en couvrant les rigoles avec des chaumes de pois, ou quelqu’autre couverture assez légere pour laisser un libre accès a Pair, et point assez compacte pour exposer les plantes à la pourriture. On peut, par ce moyen, conserver le Céleri long-tems dans cette sai- son: mais il faut se ressouvenir d’oter les couvertures autant de fois que le tems le permettra, et pro- fiter de ce moment pour arracher les racines dont on aura besoin; ce qui ne pourroit se faire si la terre étoit gelée. Lorsque le Céleri est tout-à-fait blanchi, il ne reste bon que trois semaines ou un mois sans pourrir : Cest-pourquoi, pour le conserver en bon état, 1l sera né- cessaire de le planter en six ou sept saisons différentes ; et si l’on n’en a besoin que pour une pro- vision ordinaire , il n’en faudra planter que peu à la fois. L'autre espece de Céleri, qu’on appelle ordinairement racine de dVaver, ou Celleriack doit être trai- APT tée suivant la méthode prescrité pour le Céleri d'Italie , excepté qu’elle veut être plantée sur une terre unie et nivelée, ou dans des ri goles peu profondes; car elle croit rarement au-dessus de huit à dix pouces de hauteur, et exige par conséquent peu d’élévation de terre. La perfection de ce Céleri consiste dans la grosseur de ses racines , qui égale souvent celle du Navet ordinaire. On le seme 5 vers le milieu de Mars, sur une plate- bande de terre grasse ; on arrose souvent dans les tems secs pour le faire germer; et lorsque les plantes sont assez fortes, on les transplante a dix-huit pouces de distance de rang en rang, et à six ou huit pouces dans les rangs, en les tenant nettes de mauvaises her- bes, en mettant un peu de terre sur leurs racines, et en continuant cette opération jusqu’à leur matu- rité. Ces deux especes de Céleri se plaisent dans une terre grasse, humide et légere , où elles croissent et parviennent à une grosseur plus considérable , sont plus tendres et de meilleur gout que dans une terre mauvaise et seche. Culture du Céleri. La meilleure méthode pour se procurer d’excel- lente semence, est de choisir quel- ques bonnes et longues racines de Céleri droit qui ne soit pas trop blanchi, de les planter au commen< cement du printems à un pied de distance APO distance dans un sol humide, de les soutenir avec des batons quand ellestmontent en semences, pour empêcher le vent de les briser; et en Juillet, lorsque les semences commencent à se former, il sera nécessaire d’arroser les plantes, si la saison est fort sèche, pour les aider à les produire bonnes. Dans le mois d’Aout, lorsque ces se- ‘mences sont mûres, il faut les cou- per par un tems sec, les étendre au soleil sur des toiles pour les faire sécher, les battre ensuite, et les conserver au sec dans des sacs. APIUM ANISUM DICTUM. Voyez PIMPINELLA. APIUM MACEDONIUM. Voyez Busox. APIUM PYRENAICUM. Voyez CRITHMUM. APOCIN ou HOUETTE. Voyez APOCYNUM, ASCLEPIAS , CYNANCHUM, PERIPLOCA, STA- PELIA. L. APOCIN EN ARBRISSEAU. Voyez MaLriGHIA PANICULATA. APOCYNUM. Tourn. Inst. R. H. gt« Lin. Gen. Plant. 269. Carexuvey, de dro et xurs un chien, parce qu’on croit que cette plante a la propriété de faire mourir les chiens). Tue-chien. Apocin ou Houette. Ouatte ou Soyeuse. Toma. À PO 289 Caracteres: Le calice , formé d'une seule feuille, est persistant et découpé au sommet en cinq seg- mens aigus : Ja fleur monopétale, en forme de cloche ouverte, est également divisée au bord en cinq parties qui penchent en arriere, et renferme dans son fond cinq nec- taires ovales qui. environnent le germe : il y a cinq étamines à peine visibles, couronnes de sommets érigés et divisés en deux parties : dans le centre sont placés deux germes ovales soutenant de petits styles surmontés de stigmats globu- laires plus grands que les germes ces germes se changent ensuite en deux capsules longues et pointues qui s’ouvrent en deux valves, for- mant une cellule remplie de se- mences comprimées , serrces , pla- cées luné sur l’autre comme des tuiles, et couronnées de duvet. Les plantes de ce genre ayant cing ¢tamines et deux styles, ont été placées par LINNÉE dans la se- conde section de sa cinquieme classe, quia pour titre: Pentandria dig ynia. Les especes sont : 1°. Apocynum Androsami-folium, caule rectiusculo , herbaceo , foliis ovatis utrinque glabris, cymis ter= minalibus. Lin. Sp. Plant. 2135 Apocin à feuilles ovales et unies sur les deux côtés , avec une tige crigce , herbacée, et terminée par une tête de fleurs. Oo 250 À P-© Apocynum Canadense, foliis an- drosæmi majoris. Mor. Hist. 3. C09. | : 2°. Apocynum Cannabinum , caule rectiusculo, herbaceo , foliis oblongis , paniculis terminalibus. Lin. Sp. Plant. 2135 Apocin à tige érigée » herbacée , et termi- née par des fleurs, avec des feuil- les oblongues. Apocynum Canadense maxi- mum, flore minimo herbaceo. Pluk. Alm. 33. 3°. Apocynum FVenetum, caule rectiusculo, herbaceo ; foliis ovato- lanceolatis. Prod. Leyd. 411 5 Apocin avec une tge droite et her- bacée, et des feuilles ovales et en forme de lance. * Apocynum maritimum , Salicis flore purpureo. Tourn. Hist. 92 Tithy malus maritimus, purpuras- centibus floribus. Bauh. Pin. 291. Esula rara é€ Lio Venetorum in- sul&. Lob. Hist. 201. 4°. Apocynum speciosissimum ; foliis ovatis , petiolatis , superne glabris , floribus amplis pediculis longis , hirsutis ; caule fruticoso ; Apocin à feuilles ovales et unies au-dessus, avec de grosses fleurs soutenues par des pédicules longs et velus, et une tige d’arbrisseau. Apocynum erectum, fruticosum, flore luteo maximo et speciosissimo. Sloan. Cat. Jam. 89. 5°. Apocynum scandens , foliis oblongo-cordatis , rigidis , floribus APO lateralibus, caule fruticoso volubilis Apocin avec des feuilles fermes , oblongues et en forme de cceur, des fleurs croissant sur les côtés de la tige, et une tige grimpante d’ar- brisseau. , Apocynum' scandens , foliis Ci- tri , siliquis maculatis. Plum. Cat. 2. 6°. Apocynum frutescens , caule erecto frutescente, foliis lanceolato- ovalibus , corollis acutis , fauce vil- losis. Flor. Zeyl. 1143; Apocin avec une tige droite d’arbrisseau , des feuilles ovales et en forme de lance, des pétales aigus, velus, et formés en gueule. Apocynum caule erecto arboreo, foliis ovatis, acutis. Prod. Leyd. 412. 7°. Apocynum testiculatum,caule volubili perenni, foliis ovatis, veno- sis. Prod. Leyd.. 412; Apocin à tige tortillante et vivace, avec des feuilles ovales et veinées. 8°. Apocynum obliquum , caule volubili, foliis ovatis, rigidis, obli- quis , cymis lateralibus , tubo floris longissimo ; Apocin avec des feuil- les ovales , fermes et obliques, une tige tortillante, et des fleurs crots~ sant sur les côtés des branches. Apocynum scandens, majus, folio subrotundo. Sloan. Cat. Jam. 89. 9°. Apocynum nervosum , caule fruticoso scandente , foliis ovatis , nervosis , cymis lateralibus , flore Luteo magno, tubo longissimo ; Apo- e APO cin avec une tige grimpante d’ar- brisseau, des feuilles ovales et vei- nées, et de grosses fleurs à très- longs tubes croissant en paquet sur les côtés des tiges. 10°. Apocynum cordatum , foliis oblongo-cordatis, mucronatis, sesst- Lbus , floribus lateralibus , caule scandente; Apocin avec des feuilles oblongues et en forme de cœur, terminées en pointes, des fleurs croissant aux aisselles des feuilles, et une tige grimpante. Apocynumscandens , foliis oblon- gis acuminatts , floribus amplis, patulis et luteis. Houst. Manus- crit. Fig. Pl. Num. 8. Pl. 44. BUG: 11°. Apocynum villosum, foliis cordatis , glabris , floribus villosis lateralibus petiolis longioribus, caule scandente ; Apocinayec des feuilles velues en forme de cœur, des fleurs velues croissant sur les côtés des branches, et une tige grimpante. Apocynum scandens, amplo flore villoso luteo, siliquis tumidis, angu- losis. Houst. Manuscrit. Fig. Pl. Tab. 44. Fig. 2. Androsemi-folium. La premiere espece , qui croit naturellement dans l'Amérique septentrionale, a une racine vivace, et des tiges éle- vées à trois pieds environ de hau- teur, droites et garnies de feuilles ovales , unies et opposées. Dans toute la plante abonde un jus lai- teux qui en découle lorsqu'on la APO 291 coupe ou qu’on la blesse: ses fleurs sont blanches, et recueillies dans. une espece d’ombelle qui croit au sommet des tiges : le nectaire, situé dans le fond, tire sur le pourpre: Les légumes qui succédent à ces fleurs murissent rarement en An- gleterre; mais la plante se multi- plie facilement par la division de ses racines : elle est dure , et peut croître en pleine terre, pourvu que le sol soit léger et sec; car s'il est humide, ces racines pourrissent ai- sément en hiver. Le meilleur tems pour partager ces racines est le mois de Mars, avant qu’elles commen- cent à pousser de nouvelles tiges. Cannabinum. La seconde, ori- ginaire des mêmes contrées que la premiere, a des racines qui rem- pent au loin dans la terre; de sorte que, quand elle est plantée dans un jardin, elle s’y étend si consi- dérablement qu’elle devient em- barrassante. Ses tiges brunes et éle- vées à deux pieds environ de hau- teur, sont garnies de feuilles oblon- gues, unies et portées par paires ; elles sont également remplies d’un suc laiteux. Vers la partie haute de la tige, les aîles des feuilles produisent de petites fleurs blan- ches, herbactes, de peu d’appar rence etrecueillies en petits paquets. Cette plante est rarement admise dans lesgjerdins, à moins que ce ne soit pour la variété. Elle est fort dure, et se multiplie trop par ses Oo ij 292 À PO racines trainantes. Ces deux especes fleurissent en Juillet; et en automne, leurs tiges se flétrissent jusqu’à la racine. ; Venetum. La troisieme se trouve dans une Isle pres de Venise; mais on croit qu'elle y a été originai- rement apportce de quelqu’autre pays : où en connoit deux variétés, l’une à fleurs pourpres , et l’autre à fleurs blanches.: ses racines tracent assez fort, et servent à la multi- plier, parce qu’elle ne produit pas toujours des semences, soit dans les jardins où on la cultive, soit à Veuise même, où elle croit natu- rellement ; suivant que j’en ai été informé par un Botaniste fort cu- rieux , qui a demeuré plusieurs années dans cette ville, et qui, allant dans le lieu où elle crois- soit plusieurs fois dans la saison , pour en recueillir les semences , n’a assuré qu'il n’avoit jamais pu trouver aucuns légumes sur ces plantes. Les tiges de cette espece, élevées de deux pieds environ de hauteur, sont garnies de feuilles ovales , unies et opposées ; les {leurs , de la même forme, mais plus grosses que celles des especes pré- cédentes , naissent en petites om- belles au sommet des tiges. La va- riété à fleurs pourpres fleurit en Juillet et en Août, et produit un très-bel effet. Cette plante résiste en plein air, pourvu qu’elle soit placée à une exposition chaude, et APO dans un terrein sec; car, malgré que le sol pres de Venise, dans lequel elle croit naturellement, soit humide, cependant ses racines pour- riroient en hiver dans ce pays, st elles se trouvoient dans une terre humide. Le meilleur tems pour enlever et planter les racines, est le printems , précisément avant qu’elles commencent à pousser de nouvelles tiges. Speciosissimum. La quatrieme croit naturellement dans la Jamai- que, à Savana, d’où elle a pris le nom de Fleurs de Savana , qu'on lui donne généralement dans cette Isle; elle s’éleve a la hauteur de trois ou quatre pieds, avec des tiges ligneuses qui poussent quel- ques branches latérales garnies de feuilles ovales et unies, placées par paires opposées, d’un vert luisant sur la surface supérieure, pales et veinées en-dessous : ses fleurs, pro- duites aux côtés des branches sur de longs pédoncules, se trouvent réunies au nombre de quatre où cing boutons, dont un seul s'ouvre ordinairement, tandis que les au- tres se fanent aussi-tot après : cette fleur, fort large, d’un jaune brillant , et garnie d’un Jong tube qui s’é- tend et s’ouvre largement au som- met, a une belle apparence, sur- tout dans les endroits où les plantes croissent naturellement, étant pres- que toute l’année en fleur. Cette espece est trop tendre pour pra- APO fiter en Angleterre sans le secours d’une serre chaude : on la multi- plie par semences qu’on doit se procurer de la Jamaïque ; car elles ne se perfectionnent point en An- gleterre ; et celles même qu’on ap- porte de cette Isle sont rarement bonnes , soit parce qu’elles sont re- cueillies avant leur maturité, soit parce qu’elles sont envoyées hu- inides. Quand on les reçoit, il faut les semer dans des pots remplis de terre légere et sablonneuse , et les plonger dans une couche chaude de tan ; au moyen de quoi, si les semences sont bonnes , les plantes paroitront un mois ou cing sema- nes aprés ; et on les traitera ensuite de la même maniere que les autres plantes délicates des pays Méridio- naux , avec cette différence cepen- dant qu’on ne doit les arroser que très - légerement , parce que les plantes remplies d’un jus laiteux craignent l’humidité. On les tient constamment dans la couche de tan de la serre chaude ; et a mesure qu’elles croissent en hauteur, on leur donne de plus grands pots , qu’il faut néanmoins proportionner à leur taille ; car s'ils étoient trop larges, ces plantes ne profiteroient qu'après que leurs racines seroient devenues assez fortes pour y être gênées. La seconde année , elles fleurissent , si elles ont été conve- nablement traitées , et produiront alors un bel effet dans les serres. fe" Po 293 Ces fleurs paroissent ordinairement en Angleterre pendant les mois de Juillet et d’Aout ; et les plantes conservant toute l’année dés feuilles d’un beau vert , elles sont très- agréables dans toutes les saisons. Scandens. La cinquieme, que le Pere PLUMIER a découverte dans quelques Isles Francoises de PA- mérique ,.et dont il a donné un dessin, a été aussi trouvée en abon- dance dans les environs de Cartha- gene, par M. Ropert MicLarD, Chirurgien , de qui plusieurs per- sonnes en ont reçu des semences qui ont réussi dans leurs jardins. Cette plante s’éleve au sommet des plus grands arbres , au moyen de ses tiges tortillantes , qui sont gar- nies de feuilles fermes , oblongues, unies , en forme de lance, d’un vert luisant , et aussi épaisses que celles du Citronnier ; ses fleurs, produites en petites grappes aux côtés des branches , sont d’une couleur herbaéée , et n’ont point de beauté : elles paroïssent en Aout et en Septembre, et ne sont point suivies de légumes dans ce pays. Frutescens. La sixieme croit natu- rellement dans les Indes, et parti- culierement dans l’Isle de Ceylan, ainsi que sur les côtes de Guinée, d’où ses semences n’ont été en- voyées : elle s’éleve avec une tige ligneuse à la hauteur de cing à six pieds , et se divise en plusieurs branches garnies de feuilles poin- 294 A PG tues , unies, oblongues, d’un vert luisant à la surface supérieure ; pale en-dessous , et placées par paires opposées. Ses fleurs petites, tubuleuses, et d’une couleur de pourpre, sont produites en paquets clairs aux aîles des feuilles, et ne sont jamais suivies de légumes dans ce pays. Cette plante étant très- délicate, doit être tenue constam- ment dans la serre chaude. , et plongée dans la couche de tan; sans quoi, elle ne peut profiter en Angleterre : on la multiplie par boutures pendant les mois de Pété; mais comme cette plante est très- succulente, et remplie d’une séve laiteuse, on ne doit planter ces bouiures qu'après avoir fait sécher pendant trois ou quatre jours, dans la serre chaude, les parties frai- chement séparées , si on veut éviter que la pourriture ñe s’en empare. Cette espece exige une terre légere et sablonneuse , et ne doit être arroste qu'avec beaucoup de mo- dération , sur-tout pendant Phiver. Reticulatum. La septieme , dont le Docteur VAN ROYEN, Profes- seur de Botanique à Leyde , na procuré les semences , est origi- - maire du climat des Indes, et pousse une tige tortillée , au moyen de laquelle elle s’éleve à une hau- teur considérable : elle est garnie de feuilles oblongues, ventes, et remplies d’un suc laiteux , qui sert en abondance des branches APO cassées : cette plante qui n’a pas encore produit de fleurs en Angle- terre, est tendre et veut être con- servée constamment dans la serre chaude ; autrement elle ne peut profiter dans ce pays. Obliquum. La huitieme , qui nait spontanément à la Jamaïque, d’où ses semences n’ont été en- vôyées par le Docteur Wizrrams HousToun, a une tige grimpante, qui s'attache aux arbres voisins et s’éleve à la hauteur de dix à douze pieds : ses feuilles sont ovales, fermes et obliques aux pétioles : les fleurs produites aux ailes des feuilles , sont pourpres, et garnies de trés-longs tubes, qui s’étendent beaucoup en s’ouvrant au sommet, Cette espece n’a point produit de semences en Angleterre, et je n'ai pu la multiplier par marcottes ni par boutures : elle est tendre, exige peu d’arrosement , et doit être tenue constamment dans la serre chaude. . Nervosum. La neuvieme, pour- vue d’unetige grimpanteetligneuse, s’éleve à une hauteur considérable sur les arbres voisins : ses feuilles, qui croissent par paires opposées , sont ovalés, terminées en pointes aigues et garnies de plusieurs nerfs, qui, partant de la côte du milieu, les coupent transversalement : sesx fleurs larges , d’un jaune brillant, et pourvues de très-longs tubes , mu s'étendent largementau sommet, APO sortent des ailes des feuilles , por- tées chacune séparément par un long pédoncule , et sont suivies de légumes longs , comprimés, bordés d’un côté , et remplis de semences longues, cannelées, et couronnées de longues plumes en duvet mol: cette espece, originaire de Car- thagéne, dans lanouvelle Espagne, est tendre , et ne peut proliter en Angleterre, si on ne la tient cons- tamment dans la serre chaude: on la multiplie par semences, qu’on doit se procurer du pays où elle ‘croît naturellement, parce qu’elles ne miirissent point ici. Quand ces semences arrivent , on les place dans des pots qu’en plonge dans une couche chaude ; et lorsque les plantes poussent , on les traite sui- vant la méthode qui a été prescrite pour la quatrieme espece : elle fleurit em Août et en Septembre dans nos climats ; mais dans son pays elle est en fleur durant une grande partie de l'année. Cordatum. Villosum. Les dixie- me et onzieme ont été découvertes à la Vera-Crux, dans la Nouvelle Espagne , par le feu Docteur ViL- LIAMS Houstoun, qui en a en- voyé les semences en Angleterre. Ces deux especes qui, dans leur patrie, s’élevent par leurs tiges grimpantes jusqu’au sommet des plus grands arbres, sont parvenues en Angleterre même à la hauteur de plus de vingt pieds, en s’accro- A PO 295 chant aux arbres des serres chaudes. La dixieme a produit plusieurs fois des fleurs dans notre climat; mais la onzieme, dont-les tiges et les fleurs sont plus fortes et plus vigoureuses , n’a jamais eu aucune apparence de fleurs : elles se mul- tiplient toutes deux par semences ë qui, ainsi que leurs plantes, doi- vent être traitées comme celles de la quatrieme espece. Tous ces Apo- cis sont remplis d’un suc laiteux, qui découle de leurs-tiges et de leurs feuilles , lorsqu'elles sont blessées ou rompues : ce jus ést regardé comme très-nuisible, étant pris intérieurement; mais il ne pro- duit point d’ampoulles sur la peau comme la séve de l’Epurge, et de quantité d’autres plantes acres. Les légumes de toutes ces especes sont remplis de semences, la plupart serrées et couchées lune sur Pautre en forme de tuiles : elles ont cha- cune un long plumet attaché à leur couronne , au moyen duquel elles peuvent être emportées par le vent a une distance considérable, lors- que les légumes sont miirs et ov- verts ; de sorte que, dans Jes pays ou ces plantes croissent naturelle- ment, elles sont extrêmement com- munes et embarrassantes. Le duvet qu’on en retire, est fort estimé en France ( où il est connu sous le nom de Houette) pour garnir des coussins de fau- teuils, et faire des courtes-pointes AQU extrémement chaudes etlégeres, qui sont sur-tout propres aux personnes afigées de la goutte; parce que ce duvet est si léger et si élastique, qu'il paroit n’avoir aucun poids. Quelques-unes de ces especes crois- sent en plein air dans la France Méridionale, où on en a formé des plantations pour en retirer le duvet. Comme plusieurs de ces Apo- eins croissent en grand nombre dans les terres incultes de la Ja- maïque , on pourroit faire une ré- colte abondante de ce duvet, qui alors deviendroit un objet consi- dérable de commerce en Angle- terre, si on y adoptoit la méthode d’en garnir les meubles. Cette mar- chandise seroit d’autant plus avan- tageuse , que les plantes qui la produisent n’exigent aucun soin, et que la seule difficulté consiste- roit à la recueillir; difficulté qui nexisteroit plus, si on vouloit se donner la peine de multiplier les especes qui produisent les plus 20 6 grosses gousses. On trouvera les autres especes , qui ont été rangées dans ce genre, sous les titres d’Asclepias , de Cy- nanchum et de Periploca, que le Lecteur est prié de consulier pour celles dont on ne fait pas mention ici. AQUIFOLIUM. Voyez ILEx. AQUILEGIA , aussi appelée A QU Aquilina de Aquila, Aigle, parce que la fleur a quelque ressem- blance avec cet oiseau. Colombine , Ancolte. Caracteres. La fleur n’a point de calice; mais elle est composée de cing pétales ovales, égaux et unis, qui s’ctendent et s’ouvrent; en- dedans sont placés cing nectaires egaux, rangés alternativement avec les pétales, et dont chaque corne s’élargit vers le haut, louverture de chacune étant oblique en mon- tant, et attachée au réceptacle au- dedans; la partie basse s’allonge par dégrés, et forme un long tube, suspendu par un sommet obtus et recourbé : dans la fleur se trouvent plusieurs étamines en forme d’alé- nes, couronnées par des sommets oblongs et droits, et cinq germes ovales, qui soutiennent des styles en forme d’alènes , plus longs que les tamines, et sur montés par des stigmats érigés : le germe se par- tage ensuite en cinq capsules cy- lindriques , paralelles , érigées, pointues, s’ouvrant chacune en une cellule remplie de semences ovales * et luisantes. Les plantes de ce genre, ayant plusieurs étamines et cinq styles, sont placées dans la cinquieme sec- tion de la treizieme classe de LINNEE, qui a pour titre: Polyan- dria Pentagynia. Les especes sont : 1°, Aquilegiavulgaris , nectariis rectis y A QU rectis , petalo lanceolato brevio- ribus. Linn. Sp. Plant. 5333 Ancolie avec des nectaires droits , plus courts que les pétales qui sont en forme de lance. Aquilegia sylvestris. C. B. P. 244. Colombine sauvage. 2°. Aquilegia Alpina, nectariis rectis , petalis ovatis longioribus ; Ancolie avec des nectaires droits et des pétales plus longs et ovales. Aquilegia montana , magno flore. C. B. P. 144. 3°. Aquilegia inversa, nectarits incurvis. Hort. Upsal. 152; An- colie avec des nectaires renversés en-dedans. . Aquilegia flore plano inverso. J. B. 485; Colombine à fleurs doubles, courbées en-dedans. 4°. Aquilegia Canadensis , nec- tariis rectis, staminibus corollé longioribus. Hort. Upsal. 133; Ancolie avec des nectaires ¢rigés , et des étamines plus longues que les pétales. Aquilegia pumila præcox Cana- densis. Cornut. Canad. 60; Co- lombine naine et printanniere du Canada. Vulgaris. La premiere se trouve communément dans les forêts de quelques parties d'Angleterre, et je Pai quelquefois cueillie dans les bois aux environs de Bexley en Kent, ainsi qu'entre Maidston et Rochester; les fleurs sont bleues, Jes pétales courts, et les nectaires Tome I, AQU 297 trés-saillants; en quoi elle différe de la seconde, dont les pétales sont plus longs, et le nectaire plus élevé. Alpina. Celle-ci qui croît natu- rellement près la montagne d’In-~ gleborough , dans [a province d’Yorck, a des fleurs beaucoup plus larges que celles de lAncolie de jardin : ses graines, que j’ai re- cucillies dans cet endroit, et se- mées ensuite dans les jardins de Chelséa, ont constamment produit la même espece, sans aucune al- tération. Inversa. La troisieme est ?An- colie ou Colombine de jardin, dont on connoit beoucoup de variétés, qui différent non-seulement par la couleur et la plénitude de leurs fleurs, mais aussi par leurs formes ; dans quelques-unes il n’y a point denectaires visibles, mais ontrouve à leur place une multitude de pé- tales, de sorte que leurs fleurs sont aussi doubles que celles des Pieds d’alouette : celles-ci sont or- dinairement appelées Colombines de rose, et les couleurs qu’elles présentent , sont le chatain , le bleu, le rouge et le blanc; quel- ques-unes mêmes sont joliment pa- nachées en deux couleurs. Plusieurs de ces variétés se pré- sentent avec des pétales en pointes aiguës, qui s’ctendent en forme d’étoile ; les unes sont à fleurs dou- bles, et les autres simples ; elles Rp AQU offrent, comme les précédentes , une telle diversité de couleurs , que beaucoup de personnes, peu exer- cées dans la culture des plantes, pourroient les regarder comme des especes absolument différentes ; mais après en avoir recueilli les graines avec soin, et les avoir se- mées constamment pendant plu- sieurs années, je leur ai toujours vu produire toutes les variétés dont il vient d’être question. Ces diffe- rentes nuances ne perpétuant pas d’une manieré constante, et les graines de chacune, prises séparé- mentiet sans mélange, produisant toutes les teintes dont nous avons parlé plus haut, je n’entreprendrai point d’en faire un détail exact : quant aux especes panachées que leur beauté fait rechercher aujour- @hui, si on veut les avoir aussi parfaites qu'il est possible de les obtenir, il faut arracher avec soin toutes: les fleurs qui ne sont pas bien marquées, et ne conserver que les plus belles pour en tirer des semences, afin que la poussiere séminale des fleurs non panachées ne se répande point sur les autres, et ne les fasse point dégénérer. Culture. On multiplie ces plan- tes par leurs semences, ou par la division de leurs racines; mais la premiere de ces méthodes, qui est Ja plus généralement pratiquée , est aussi préférable a la seconde, parce que les vicilles racines, lorsqu'elles 298 QU ont fleuri deux outrois fois, dégé- nérent presque toujours, et de- viennent tout-à-fait unies. Ces graines, lorsqu’elles sont mises en terre au printems, étant tres-sujettes à ne montrer leurs plantes que Vannée suivante, on doit les semer en Aout ou en Sep- tembre sur une couche de pépiniere; au moyen de quoi, dés le printems suivant, on verra paroitre les jeunes plantes qu’il faudra tenir nettes de toutes mauvaises herbes, et arroser fréquemment, si la saison est sèche, afin de leur faire acquérir de la force. Au milieu ou à la fin du mois de Mai, ces plantes auront faitassez, de progrès pour être transplantées ; pour cet effet, il faudra préparer des planches d’une bonne terre fraiche, sans fumier, les y planter à huit ou neuf ponces de distance à chaque côté, les tenir nettes de mauvaises herbes et les rafraîchir avec un peu d’eau, suivant qu’elles Pexigeront. En automne, quand les plantes auront acquis assez de force pour fleurir dans l’été suivant, on en- levera avec soin les racines qu’on plantera dans les plates-bandes du jardin à fleurs; mais si lon veut conserver ces racines dans leur per- fection, 1l faudra couper toutes les ges aussi-tôt que les Heurs sont féries, pour les empêcher de dé- générer par le mélange de la pous+ AQU sicre fécondante des autres fleurs, et pour étre assuré de n’en avoir point de simples ou de mauvaises dans les plates-bandes ; on laisse les plantes dans la planche de pé- piniére , jusqu’à ce qu’elles aient fleuri : alors on marque celles qu’on veut conserver, ou l’on arrache toutes les simples et celles dont les couleurs sont mauvaises; et on coupe toutes les fleurs des meil- leures racines, aussi-tot qu’elles paroissent; ce qui aide beaucoup à leur conserver leurs belles cou- leurs. Pour avoir une continuité de belles fleurs, on seme chaque année de nouvelles graines; et si l’on peut trouver, à quelque distance, un amateur qui soit fourni de bonnes fleurs de cette espece, il sera avan- tageux pour tous les deux de faire un échange de semences une fois tous les deux ans, afin de croiser la terre, et d'empêcher qu’elles ne dégénérent en couleurs unies. En recueillant les semences des couleurs panachées, il faut avoir at- tention de n’en conserveraucune des fleurssimples; et commeil y a pres- que toujours des fleurs unies, entre- mélées avec les panachées sur la mé- me plante, et souventsur les mêmes branches, il est nécessaire de les re- trancher avec soin:car sion leur laisse porter semences, et que leur pous- siere séminale impregne Jes fleurs AQU 299 panachées, elles les font dégénérer et les rendent tout-à-fait unies ; de sorte qu’on ne peut pas trop pren= dre de précautions pour conserver ces semences, si On est curieux de voir ces fleurs dans toute leur beauté. Canadensis. Quoique l’Ancolie , ou Colombine du Canada, ne pro- duise qu’une fleur très-médiocre pour la beauté, on la conserve cependant dans les jardins des cu- rieux, parce qu’elle fleurit près d’un mois avant les autres : on connoit une variété de cette espece à plus hautes tiges, et dont les fleurs se montrent un peu plustard; mais comme elle ne différe de la premiere, ni par la forme de ses fleurs ni par celle de ses feuilles, je suis fondé à conclurre qu’elle ne forme avec elle qu'une seule et même espece. L’dcolie de Canada montre ses fleurs en Avril, donne des semences mûres au com- mencement d’Août, les autres fleu~ rissent vers la fin de Mai; et lors- que la saison n’est pas trop sèche, on voit de nouvelles fleurs se suc- céder sans interruption, sur leurs tiges, jusqu’au milieu de Juillet; leurs semences müriront vers le milieu ou la fin de Septembre, suivant que la saison sera plas ou moins favorable. Lapremicre espece est celle qui est d’usage en Médecine, et est P p ij 300 ARA ordonnée par la Pharmacopée; mais on s’en sert rarement à présent, (F) ARABIS. Linn. Gen. Plant. 73253 Moutarde batarde. Caracteres. La fleur a un calice a quatre feuilles qui tombent, dont deux opposées sont larges, et les deux autres étroites, et quatre pé- tales en forme de croix, qui s’éten- dent et s’ouyrent; au bas de cha- cun est situé un nectaire réfléchi, fixé au calice; et entr’eux s’élevent six étamines érigces, dont deux sont de Ja longueur du calice, et les (1) Quoique les racines , les fleurs et les graines de lAncolie aient été autrefois assez fréquemment employées en Médecine, et que M. TOURNEFORT ait beaucoup vanté ses propriétés dans sa Description des Plantes des environs de Paris, on en fait néanmoins très-peu d'usage aujourd'hui :on lui attribue des vertus apéritives , sudori- fiques, diurétiques , détersives et anti-scor- butiques :: sa racine , réduite en poudre et prise dans un verre de vin à la dose d’un gros, a été regardée comme un excellent remede pour calmer les douleurs néphré- tiques ; la même quantité de cette poudre, mêlée avec un peu de safran, et delayée dans la mème liqueur, a eu également de la réputation pour guérir la jaunisse ; sa graine concassée et bouillie avec de l'orge, forme un assez bon gargarisme propre à deterger les ulcères de la bouche, et à raffermir les gencives; enfin, on Pa em- ployée comme diaphorétique, pour hater Veéruption de la rougeole et de la petite vérole, etc. A R À quatre autres plus longues : elles sont couronnées de sommets en forme de cœur; dans le centre est situé un germe cylindrique, aussi long que les étamines, sans style, mais ayant seulement des stigmats obius, placés dessus. Ce germe, lors- que la fleur est passée, devientun lé- gume étroit, long et comprimé, s’ou- vrant en longueur, et ayant deux valves séparées par une partition mince, dans lesquelles est renfermé un rang de semences plates. Ce genre de plantes est rangé dans laquinzieme classe de LINNÉE, intitulée : Tetradynamia Siliquosa , ainsi appelée , parce que les fleurs qui la composent ont quatre éta- mines plus longues que les deux autres, et que les semences crois= sent dans de longs légumes. Les especes sont: _ 1°. Arabis Thaliana, foliis pes tiolatis , lanceolatis , integerrimis Vir. Cliff. 64; Moutarde batarde , avec des feuilles entieres, en forme de lance et pétiolées. Turritis foliis lanceolatis , in- tegris , petivlatis, ad exortum ra- morum solitariis. Hort. Cliff. 339. Bursæpastoris similis , siliquosa major..C.. BP. 108. Pilosella siliquosa minor. Thals Hage. St. 02. 7418. De 2°. Arabis Alpina, foliis am plexi-caulibus dentatis. Hort. Cliff. 3355 Moutarde batarde, avec des ARA feuilles dentelées qui embrassent les tiges. / ‘Draba alba, siliquosa repens. eB P. 209: 3°. Arabis pendula, foliis am- plexi-caulibus, siliquis ancipitibus linearibus , calicibus Hort. Upsal. 292 ; Moutarde ba- tarde, avec des feuilles amplexi- caules , des légumes étroits et pen- dans de deux côtés, et des calices velus. Turritis lati-folia hirsuta, si- liquis pendulis. Ammem. Ruth. 58. 4°. Arabis turrita, foliis am- plexicaulibus , siliquis decurvis , planis , linearibus., calicibus subru- gosis. Hort. Upsal. 192; Mou- tarde batarde , avec des légumes étroits, unis et pendants, et des calices ridés. Turritis caule simplici , foliis lan- ceolatis, subdentatis, glabris. Sauv. Monsp. 73. Turrita major, Pla- tenu, Clus. Hist. 2. P. 126. Leucoïum Hesperidis folio. Tourn. Inst. 221; Tige de Giroflier a feuilles de Julienne, ou Violette des Dames. Brassica sylvestris , albido flore, nutarste siliquä. Bocc. Mus. 2. P. 82. 5°. Arabis lyrata, foliis gla- bris , radicalibus lyratis, caulinis linearibus. Flor. Virg. 993 Mou- tarde batarde a feuilles unies, dont les feuilles radicales sont en forme de lyre, et linéaires sux les tiges, subpilosis. ARA 302 Cheiranthus caule fili = formi Lavi, foltis lanceolatis, infimis , in cists. Gron. Virg. 1. P. 76. 6°. drabis Canadensis , foliis caulinis lanceolatis,dentatis,glabris. Flor. Virg. too; Moutarde bä tarde à feuilles dentelées , unies et en forme de lance. Eruca Virginiana, Bellidis ma- Joris folio. Pluk. Alm. 136. Turritis folits lanceolatis', dens tatis , radicalibus maximis. Gron. Marge taking Fe Thaliana. La premiere espece, qui s’éleve rarement au-dessus de quatre ou cinq pouces, pousse de chaque côté plusieurs branches courtes et terminées par de pe- tites fleurs blanches et alternes : ces fleurs ont chacune quatre pé- tales en forme de croix, et sont suivies par des légumes longs et minces, remplis de petites semen- ces rondes : elle croit naturelle- ment sur des terres sèches et sa= blonneuses de plusieurs parties d'Angleterre. Alpina. La seconde, originaire de l’Istrie et des Alpes, ainsi que de plusieurs autres pays monta- gneux, est une plante vivace, qui se multiplie par ses racines, qui tracent et coulent obliquement près de Ja surface de la terre : les feuilles oblongues, blanchätres et dentelées à leurs bords, sont re- cueillies enstête, et s'étendent cir- culairement comme celles du’ Sa- ARA xifraga ; au sommet de ces têtes, croissent des tiges de fleurs qui s’élevent à près d’un pied de haut, sont garnies de feuilles alternes, plus larges à leur base que celles du bas, et embrassent les tiges de fort près : les fleurs naissent en paquets clairs à leurs extrémités ; elles sont blanches, ont des pé- tales placés en forme de croix, et sont suivies de légumes longs et plats qui s'ouvrent en longueur, montrent deux cellules divisées par une cloison intermédiaire, dont chacune renferme un rang de se- meuces plates et arrondies. Cette plante est dure, et profite dans toutes les expositions; elle produit des semences en abon- dance; mais elle se multiplie si considérablement par ses racines traçantes, qu’on ne se donne pas la peine de les recueillir; elle fleurit de bonne heure au printems ; et comine une seule racine pousse plusieurs tiges, elles produit un bel effet dans les expositions froi- des , où beaucoup de belles plantes ne pourroient pas profiter : ainsi on doit la placer dans des plan- tations rustiques, parmi les arbris- seaux, où elle réussira avec très-peu de soin. i Pendula. La troisieme, dont les semences ont été apportées de la Sibcrie à Pétersbourg , est une plante vivace qui s’éleve à près d’ur pied de hauteur; les feuilles 302 À R A larges, velues et dentelces à leurs bords, embrassent les tiges de fort près : ses fleurs d’un bianc sale, . croïssent alternativement dans des épis clairs, et sont suivies de lé- gumes longs , étroits et remplis de semences plates et brunes, comme celles de la précédente, avec cette différence que les légumes de cel- le-ci pendent vers le bas des deux côtés : elle fleurit de bonne heure au printems, et perfectionne très- bien ses semences , au moyen des- quelles on peut la multiplier abon- damment. Turrita. Quoique la quatrieme soit originaire de la Hongrie, de la Sicile et de la France, je l’ai néanmoins trouvée sur quelques murailles à Cambridge et Ely ; mais ces plantes devoient probablement leur naissance à quelques semences apportées par le vent des jardins où cette espece étoit cultivée; celles qui viennent sur des murailles où des ruines, durent beaucoup plus Jong-tems que celles qui sont se- mces dans les jardins, où elles sub- sistent rarement plus d’une année. Les feuilles de cette espece sont longues, larges, velues, un peu ondées à leurs bords, d’une cou- leur pale, et s'étendent près de la terre : du centre de ces feuilles sortent les tiges qui s’élevent à près d’un pied et demi de hauteur, avec plusieurs feuilles alternes, qui les embrassent serrément ;° ces tiges ARA se divisent vers leur sommet, en plusieurs petites branches, termi- nées par des épis clairs et longs de fleurs d’un blanc sale, dont cha- cune est garnie de quatre pétales placés en forme de croix. Après la fleur, le germe devient un legume long et plat qui penché en arriere à son extrémité; et s’ouvrant en longueur, montre deux rangs de semences plates , d’un brun foncé, séparés par une cloison mince in- termeédiaire. On multiplie aisément cette espece, au moyen de ses se- mences qui doivent ètre mises en terre en automne, parce que celles qu'on garde jusqu’au printems, manquent souvent, ou sont une année enticre dans la terre avant de germer. Lorsque les plantes qui en proviennent sont assez fortes, on les transplante, soit dans une plate-bande ombrée, soit dans des plantations rustiques, où elles n’au- ront plus besoin d’autres soins que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. Ces plantes fleurissent en Mai, et leurs semences mürissent en Juillet; quoiqu’elles aient peu de beauté, cependant plusieurs per- sonnes les conservent pour la va- été. Lyrata. La cinquieme est une plante annuelle qui croît naturelle- ment dans PAmérique Septentrio- nale ; ses feuilles radicales sont en forme de lyre, mais celles des ti- ges à fleurs sont linéaires et alter- ARA 303 nes: ces deux especes de feuilles sont unies; les tiges de fleurs, éle- vées d'environ un pied de hauteur, sont terminées par des fleurs blan- ches , et suivies de légumes minces. Canadensis. La sixieme , qui a été apportée de la Virginie , est une plante bis-annuelle, dont les feuilles du bas s'étendent sur la terre, et sont profondement découpées à leurs bords: ses tiges , élévées à un pied de hauteur , soutiennent plusieurs fleurs jaunes , placées séparément au sommet , qui sont suivies de légumes plats , assez longs , et rem- plis de semences. Ces deux dernieres especes ayant peu de beauté pour les faire recher: cher, et leurs propriétés étant in- connues , elles sont rarement ad- mises dans les jardins, à moins que ce ne soit pour la variété. On les multiplie aisément par leurs se- mences , qui produiront des plantes en abondance dans quelque sol ou situation que ce soit, st on leur permet de s’écarter sur la terre. ARACHIS. Noix de terre. Salse- pareille de Terre-Neuve, Pistachier de terre. Caracteres. Le calice de ka fleur s’ouvre en deux parties, dont | lobe supérieur est découpé en trois portions à l’extrémité ; Vinférieur est creux , terminé en pointe , et plus long que le précédent : ka fleur papillonnacée a quatre pétales ; 304 ARA létendard est large , rond et uni ; les ailes sont plus courtes que Jétendard ; la carène est un peu plus longue que le calice , et se tourne en arriere: la fleur a dix étamines , dont les neuf inféreures sont jointes , et la supérieure sépa- rée ; elles sont plus longues que la carène , et couronnées par des som- mets ronds : dans le centre est situé un germe oblong, soutenant un style en forme d’aléne , couronné par un stigmat simple ; le germe se change ensuite en un légume oblong , renfermant deux ou trois semences oblongues et émoussées. Ce genre de plante est rangé dans la dix - septieme classe de LiNNÉE, intitulée : Diadelphia De- candria , les fleurs ayant dix éta- mines en deux corps. Nous n'avons qu’une espece de cette plante ; savoir : Arachis hypogæa. Linn. Hort. Cliff. 353 3 Noix de terre. Arachidna quadri-folia , villosa, flore luteo. Plum. Nov. Gen. 49. Senna tetraphylla , sive Absi congener hirsuta Maderaspatensis , folliculos sub terra condens. Pluk. Almi3et: T. 60. F. 2. Chamæbalanus Japonica. Rumph. Amis. Pi426. Li t56. Mundubi. Maregr. Bras. 37. Arachidnoïdes Americana. Niss. Act. 1723. P. 3871. 298 Quoique cette plante soit très- abondante dans toutes les planta- A R A tions de lPAmérique , je croïs ncanmoins que sa vraie patrie est PAfrique : c’est aussi le sentiment de plusieurs personnes qui, ayant long-tems habité les Isles, asstirent qu’elle a été apportée par les Es- claves , et qu’elle s’est répandue ensuite dans tous les ctablisse- mens. Elle se multiplie considé- rablement dans les pays chauds ; mais comme elle est sensible au froid , on ne peut la propager en plein air en Angleterre. Ses se- mences doivent être répandues au printems sur une couche chaude , et les plantes qui en proviennent, veulent être constamment couvertes de vitrages jusqu’au milieu ou à la fin de Juin; après quoi , si la sai- son est favorable, on les accoutume par dégrés à supporter le plein air. Les branches de cette plante trai- nent sur la terre; leurs fleurs jau- nes sont produites simples sur de longs pédoncules ; et aussi-tôt qu’el- les commencent à se flétrir , le germe est poussé sous la terre où les légumes se forment , et par- viennent en maturité ; de sorte qu’ils ne paroissent jamais , à moins qu'on n’enleve la terre qui les re~ couvre. Les Negres gardent ce se- cret entr’eux pour s’en conserver les noix à l’insçu de leurs Maitres. Les racines de ces plantes sont an= nuelles ; mais les noix et les se~ mences en produisent suffisamment dans les tems chauds , lorsqu'elles né ARA ne sont pas soigneusement enle- vées. Ces noix sont très-abondantes dans la Caroline Méridionale , où les habitans les grillent pour s’en servir en guise de chocolat. ARALIA. Angélique à bayes. Caracteres. Cette plante ombelli- fere a une ombelle globulaire avec une petite enveloppe : le calice de la fleur est petit, découpé en cinq parties, et reste sur le germe : la fleur aycing petales ovales réflé- chis a renferme cing étamines en forme d’alène , couronnées de sommets ronds : le germe rond, placé au-dessous du calice, soutient cing styles courts, dont chacun est surmonté d’un stigmat simple : la fleur étant passée, le légume de- vient une baye ronde, cannelée , et a cinq cellules qui renferment chacune une semence oblongue et dure. Les plantes de ce genre sont in- sérées dans la cinquieme section de Ja cinquieme classe de LINNÉE , qu'il a nommée Pentandria Pen- tagynia, parce que leurs fleurs ont cing étamines et cing styles. Les especes sont : 1°. Aralia racemosa , caule fo- lioso herbaceo levi. Hort. Upsal. 70 ; Angélique avec une tige her- bacée et feuillée. Panaces Carpimon , sive race- mosa Canadensis. Corn. Canad. 74. qs 75. Tome I. ARA 305 Aralia Canadensis. Tourn. Int. R. H. 300; Anis sauvage de Ca- nada. Christophoriana Caftadensis, ra- cemosa et ramosa. Moris. Hise. 1. Page Sete 2°. Araliaundi caulis , sive caule nudo , foliis ternatis. Hort. Cliff. 1z3 ; Angélique avec une tige nue, et des feuilles à trois lobes. Aralia caule nudo , radice re- pente. Cold. Noveb. 66 ; Salse-pa- reille de Terre-Neuve. Christophoriana Virginiana , Zarze radicibus surculosis et fun- gosis. Pluk. Alm. 98. T. 238. F5: ; 3°. Aralia spinosa arborescens , caule foliolisque aculeatis. Vir. Cliff. 26 ; Angélique en arbre , dont la tige et les feuilles sont épi- neuses. Christophoriana arbor , aculeata Virginiensis. Pluk. Alm. 98.T. 20. Aralia arborescens spinosa. V'aill. Serm. ; Angélique en arbre, ou An- gélique épineuse. Angelica arborescens , spinosa. Comm. Hort. 1. P. 89. T. 47. Racemosa. La premiere espece est assez commune dans les jardins près de Londres ; mais la seconde est à présent plus difficile à trou- ver. Ces deux plantes croissent na- turellement dans PAmérique Sep- tentrionale , d’où ondes a apportées en Europe : leurs tiges périssent tous les ans en automne , mais leurs Q q ARA racines viyaces-en repoussent de nouvelles au printems. La premiere , dont la hauteur est de trois "ou quatre pieds, se di- vise en plusieurs branches irrégu- lieres, garnies de feuilles bran- chues, placées alternativement; ses fleurs en ombelles arrondies et composées de petites fleurs à quatre pétales blanchatres , naissent aux ailes des feuilles , et sont suivies de bayes rondes et cannelées , qui deviennent noires à leur maturité. Cette plante Heurit en Juillet, et ses semences mürissent en Octobre. Nudi caulis. La seconde , qui s’éleve presqu’a la mème hauteur que la précédente , a ses feuilles partagées en trois larges lobes , et dentelées à leurs bords : ses pé- doncules de fleurs qui sortent im- médiatement de la racine , sont terminés par des ombel- 306 nuds, et les rondes de fleurs de la méme forme et de la même couleur que celles de la premiere: à ces fleurs succèdent des bayes plus petites ; elle Heurit vers la fin de Juillet, et ses semences mürissent vers la fin de Pautomne. Les racines de cette espece étoient autrefois apportées en An- gleterre , et vendues pour de la Salse-pareille; et malgré quelles soient différentes de celles de cette plante , on en fait cependant usage sous ce nom dans le Canada. Ces deux especes se multiplient AR A aisément par leurs graines qu’elles produisent en abondance : on les seme en automne, aussi-tot après leur maturité, parce que celles que Von garde jusqu'au printems ne germent pas dans la même année ; de sorte qu’en suivant cette mé- thode, on gagne une saison entiè- re. Lorsque les plantes paroissent , il faut les tenir nettes de mauvaises herbes ; et dès automne suivant , lorsque leurs feuilles se flétrissent , on les transporte dans 1 laces où elles doivent rester. CoManres sont assez dures pour être mises en quelque situation que ce soit; et comme elles croissent naturelle- ment dans les bois , elles peuvent être plantces dans des lieux écartés sous des arbres, où elles produi- ront un bel effet par leur variété, quoiqu’elles ne soient pas d’une grande beauté. On peut également multiplier ces deux especes, en divisant leurs racines en automne, aussi-tôt après que leurs feuilles sont flétries , en observant de placer ces racines à une bonne distance les unes des autres , parce quelles s'étendent considérablement , quand on les laisse pluseurs années sans y tou- cher. Spinosa. La troisieme , qui s’é- leve en tiges ligneuses jusqu’à la hauteur de huit à dix pieds , se divise en plusieurs branches gar= nies de feuilles branchues , eom- ARA posées de plusieurs aîles détachées, dont les lobes sont oblongs : les bords de ces feuilles, ainsi que les tiges et les branches des plantes , sont armées d’épines fortes et cour- bées, qui rendent tres--difficiles les passages où elles se trouvent. Les fleurs de cette espece , qui naissent en ombelles laches et des- serrées à l’extrémité des branches , sont d’une couleur herbacée , et sans apparence ; cependant on con- serve cette plante dans les jardins curieux d'Angleterre : elle fleurit en Aout; mais ses semences ne mu- rissent point dans ce pays. Cette espece se multiplie par se- mences , qu'on se procure aisément de PAmérique Septentrionale; mais comme elles n'arrivent ici qu’au printeins , elles ne poussent point Ja premiere ànnée ; c’est-pourquoi il faut les semer aussi-tot qu’on les recoit dans des pots remplis de terre légere , qu’on place a des ex- positions ombrées, et qu’on y laisse jusqu’à l’automne suivant, avec la précaution d’arracher de bonne heure les herbes nuisibles qui y naissent, parce que, si l’on attendoit qu’elles fussent devenues grandes, on ne pourroit les enlever sans en- traîner en même tems les semences hors des pots : en automne , on ‘plonge ces pots, soit dans une vieille couche de tan, soit dans A R A 307 si Phiver est rude, il sera prudent de les couvrir avec de la paille ou du chaume de pois , pour empecher la gelée de pénétrer pro- fondément dans la terre. Au mois de Mars suivant, on enfonce les pots dans une couche de chaleur modérée , qui fera pousser les plan- tes de bonne heure, et de façon a leur faire acquérir de la force avant l'hiver. Lorsque les plantes grandissent , on doit les arroser fréquemment , les tenir neites de mauvaises her- bes , et les accoutumer ensuite à l'air dans le courant du mois de Mai: quand on les enleve de dessus la couche, on les place dans des lieux ombrés, et on n’y touche point durant cette premiere saison 3 mais comme dans leur jeune age elles sont sujeites à être souvent endommagées par le.froid , il est nécessaire de renfermer les pots au mois d'Octobre sous des chassis vitrés, afin de les mettre à couvert des fortes gelées, et de pouvoir leur donner de l'air toutes les fois que le tems est doux. Comme les feuilles de ces plantes tombent en automne , plusieurs personnes les i mortes, les ont jettées hors es pots; ce qu'il faut bien se gar- der de faire. Dans Ia seconde an- née, on sépare ces plantes au prin- tems , avant qu’elles commencent une plate-bande chaude, à lPabri à pousser. On les met chacune d’une haie ou d’une muraille ; et, dans un petit pot, et ce qui reste Q q ij ARA pourra être placé dans une planche de terre légere située à une expo- ‘sition chaude : celles qui sont dans les petits pots doivent être plon- gées dans une couche de chaleur modérée pour avancer leur accrois- sement , en les accoutumant à Pair de bonne heure , pour les empe- cher de filer et de s’affoiblir : en été on les tient à ombre; et lors- que les premiers froids commen- cent à se faire sentir , on les met à Pabri de la gelée. A leur troisieme printems on les tire des pots pour les placer en pleine terre dans les endroits qui leur sont destinés ; 308 celles qui sont plantées dans la planche exigeront d’être couvertes dans le cours du premier hiver avec du vieux tan pour empêcher les gelées de pénétrer jusqu’à leurs racines ; et, si le froid devient très- vif, on y ajoute des couvertures de paille ou de la grande litiere pour en garantir les tiges : ces plantes pourront rester deux années dans cette planche ; après quoi, elles seront en état d’être transplantées à demeure, ainsi que les premieres. Conime elles commencent a pous- ser très-tard au printems, elles se conservent en végétation assez ayant dans l'automne; ce qui rend les ex- trémités de leurs rejettons très-ten- dres et très-délicates , et les expose à être maltraitces , et même dé- truites par les premieres gelées de Pautomne. Mais comme leurs tiges ARB ligneuses ne sont pas souvent en- dommagées, elles poussent de nou- velles branches au-dessous ; et si par hazard ces tiges sont détruites elles-mêmes , les racines en pro- duiront d’autres dans Pété suivant ; Cest-pourquoi dans aucun cas il ne faut les arracher. Comme cette plante se multiplie aussi par ses racines, qui s’éten- dent au loin dans la terre , on les découvre, et on en sépare quel- ques-unes des plus fortes qui pro- duiront elles-mêmes de nouvelles plantes : ces racines étant ainsi sé- parées , on les laisse dans le même lieu; ou bien, si on le veut, on les transporte sur une couche de cha- leur modérée, où elles pousseront des tiges en abondance. ARALIASTRUM. Voyez PANAx. ARBOR CAMPHORIFERA, Voyez Laurus CAMPHORA. ARBOR CORAL. Voyez Ery- THRINA. ARBOR:JUD A. Voyez CERCES. ARBOREUS. Sert à nommer tout ce qui tient à la nature des arbres : c’est une épithete que les Botanistes appliquent aux plantes spongieuses et aux mousses qui naissent sur des arbres, pour les 2,7 AGE distinguer de celles qui croissent sur Ja terre, comme lAgaric, etc. ARBOUSIER, ou FRAISIER EN ARBRE. l’oyez ARBUTUS. ARBRE. Est une plante qui differe de l’arbrisseau en ce qu'il na qu'une seule tige haute, K- gneuse , chargée de branches ; tan- dis qu’un arbrisseau est une plante plus basse, vivace, et avec plu- sieurs tiges ou trancs. ARBRES NAINS. Ils ont été autrefois beaucoup plus recherchés qu’ils ne le sont aujourd’hui : ce n’est point seulement à l’introduc- tion des espaliers dans les jardins Anglois qu’on doit attribuer le mé- pris où ils sont tombés, mais prin- cipalement à la difficulté de les bien traiter, qui l’emporte sur quel- ques avantages qui pourroient les rendre recommandables. 1°. La forme d’un Arbre nain est si difficile à rendre agréable, que souvent on est forcé de perdre le fruit pour y parvenir, malgré que le seul but qu’on se propose, en les plantant, soit de s’en pro- curer. 2°. Leurs branches étant éten- dues horisontalement près de la surface de la terre, il n’est point aisé de la labourer et de nettoyer au-dessous. 3°. Ils occupent tant de place dans un jardin, quand ils sont par- ARB 309 venus à une grosseur considérable, qu'on ne peut rien planter ni se- mer entre eux. 4°. Ces arbres étendant leurs branches près de la terre, font un ombrage continuel, qui ferme le passage a V’air et aux rayons du soleil autour de leurs tiges et de leurs racines ; de maniere que les vapeurs qui s’y attachent ne peu- vent être dissipées ; et ctant au con- traire aturées, par les feuilles et les fruits , leur suc devient crud, mal sain et de mauvais goût. Il est aussi très- difficile d’at- teindre au milieu de ces Arbres , quand ils sont chargés de feuilles et de fruits, sans en abattre quel- ques-uns ou briser les jeunes bran- ches ; au-lieu qu’on peut visiter toutes les parties d’un espalier dans tous les tems et sans aucun dan- ger, lorsqu'il est nécessaire d’atta- cher les nouveaux rejettons , ou de tailler les plus vigoureux, qui retrancheroient la nourriture de PArbre si on les laissoit. JI faut aussi ajouter que les bou- tons à fruits des Poiriers, des Pom- miers ,; et de la plupart des especes de Pruniers et de Cerisiers en Ar-: bres pains, ne paroissant qu'aux extrémités des rejettons de l’année précédente , on est forcé de les re~ trancher pour leur donner une for- me convenable, et leur faire pous- ser un plus grand nombre de bran- ches latérales ; de sorte que toutes ARSE les especes, dont les branches doi- vent être conservées dans leur en- tier, ne peuvent point être élevées en Arbres nains, et que les Pé- chers et les Brugnons qui souffrent la taille, et qui, par cette raison, seroient propres à rester nains, sont d'ailleurs trop tendres pour être traités de cette maniere , et qu'on ne peut les préserver de tous accidens qu’en les mettant en espalier contre une muraille bien exposée : cependant, si on désire avoir des Arbres nains, malgré ce qui vient d’être dit, j’établirai quel- ques règles, d’après lesquelles on pourra se conduire dans leur trai- tement. Pour se procurer des Poiriers nains , il faut les greffer sur des 310 tiges de Coignassiers ; mais comme plusieurs especes n’y réussiroient pas, on doit choisir celles qui con- viennent le mieux, et qu’on veut cultiver pour les greffer. Les tiges vigoureuses sont su- jettes à pousser trop fort, et de maniere à ne pouvoir être rete- nues. Les greffes doivent être po- sées à six pouces environ au-dessus de la terre, afin que la tête des Aïbres ne s’éleve pas trop haut; et quand la greffe a produit quatre rejettons , on les arrête à leur extrémité, afin de les forcer à pousser des branches latérales. Deux ans après avoir été gref- fés, ces Arbres seront en état d’être ARB . transplantés à demeure ; mais on ne doit pas attendre plus long- tems , parce qu’étant trop VIEUX , ils réussissent rarement aussi bien. Si on veut qu'ils profitent et qu'ils fassent promptement des progrès, il est nécessaire de laisser entre eux un intervalle de vingi-cinq ou trente pieds, qu’on pourra couvrir durant leur jeunesse de différentes plantes étrangeres , en observant néanmoins de ne point trop les rapprocher de leurs racines. fin de maintenir ces Arbres dans une situation réguliere , et leur donner de bonne heure la forme qu'ils doivent avoir, on les entoure de plusieurs soutiens fixés en terre, auxquels on attache les branches dans une situation hori- sontale; ce qu’on ne pourroit plus faire par la suite, si on négligeoit de les assujettir dans leur jeunesse. On trouvera à l’article de la taille des Arbres toutes les règles nécessaires au traitement de ceux- ci; jobserverai seulement comme une chose essentielle et particu- liere aux Arbres nains, qu’il faut être très-attentif à empêcher leurs branches de se croiser , à retran- cher exactement les jeunes rejet- tons aussi-tôt qu'ils paroissent, et à ménager tous les boutons qui se présentent au dehors. ‘ Les especes de Poiriers qui réus- sissent le mieux en Arbres nains, sont tous les fruits d’été et d’au- AL RE B tomme ; ceux d’hiver n’y Bent ‘or peut les traiter avec plus de rien, parce qu’étant greflés sur Coignassiers , ils ne produisent or- dinairement que des fruits@ierreux et de mauvais goût. Quoique les Pommiers greffés sur des tiges de Paradis, puissent être aussi élevés en Arbres nains, leur peu de durée fait qu'on ne les emploie gueres que dans les très- petits jardins, comme un objet de curiosité , parce qu'ils produisent plutôt leurs fruits, et qu’ils en don- nent en plus grande quantité que ceux qui sont gretiés sur des tiges de Pommiers. Les Arbres greffés sur Paradis, doivent être plantés à six ou huit pieds de distance; et ceux qui sont sur des tiges *Hollandoisés , à dix- huit ou vingt pieds : mais ceux qui ont été greflés sur Pommier, exi- gent qu’on laisse entr’eux au moins vingt-cinq ou trente pieds d’inter- valle. Le traitement qui convient à ces Arbres, est le même que celui qui a été indiqué pour Jes Poiriers nains. Quelques personnes élevent aussi des Pruniers et Abricotiers en Ar- bres nains; mais comme ils ne réus- sissent pas toujours bien, parce qu'ils sont d’une constitution déli- cate, et que d’ailleurs ils ne don- nent sous cette forme que des fruits très-médiocres, je pense qu'il est beaucoup plus avantageux de les mettre en espaliers , parce qu’alors ARB 311 facilité, leur donner une plus belle forme, et leur faire produire de _meilleurs fruits. ARBRE D’AMBRE. 7 oyer ANTHOSPERMUM. ARBRE ARGENTÉ. Voyez PROTEA ARGENTEA. ARBRE A BATON. Voyez CELASTRUS. ARBRE DE BAUME. Voyez CLUSIA. ARBRE A BOUTON. Voyez CoNOCARPUS. ARBRE A CALLEBASSE , oz CALLEBASSIER D’AME- RIQUE. Voyez CRESCENTIA. ARBRE A CHAPELET , FAUX SICOMORE , LILAS DES INDES, ou AZEDARACH. Voyez MELra. ARBRE DE CIRE, PIMENT ROYAL, ou CIRIER. Voyez Myrica CERIFERA. ARBRE A CHOUX. Voyez PALMA ALTISSIMA. ARBRE DE CORAIL. Voyez ERYTHRINA. ARBRE A COTTON SOIE. Voyez Bompax. DE 2 Ai RE ARBRE DE DRAGON. Foÿa Parma Draco. ARBRE A ENCENS. Voyez Pinus TÆDA. ARBRE A GIROFLE, ou GEROFLE, ou DE CLOUX DE GIROFLE. Voyez Caryo- PHYLLUS. ARBRE A GRIVES, SOR- BIER DES OISELEURS , ox COCHENE. Voyez Sorsus Au- CUPARIA. ARB ARBRE DE NEIGE, SNAU- DRAP, ARBRE A FRANGES, ou AMELANCHIER DE VIR- GINIE®Woyez CHIQNANTHUS. ARBRE A PARASOL. Voyez MaGnouia TRIPETALA. ARBRE A POISON. Voyez ToxICODENDRON. ARBRE, ou BOIS PUANT. Voyez ANAGYRIS. ARBRE DU SAGOU. Voyez ’ Parma POLYPODIFOLIA. ARBRE DE JUDEE, ou GAI- NIER. Voyez CERCIS. ARBRE LAITEUX DES AN- TILLES. Voyez S1DEROXILLON. ARBRES LANIGERES, sont ceux qui portent une substance laineuse ou velue, comme on en voit ordinairement sur les chatons des Saules. ARBRE DE MAHOGONY. V oyex CEDRUS Manacont. ARBRE DE MACAW. Voyez PALMA SPINOSA. ARBRE A MAMELLES. Voy. MAMMEA. ‘ ARBRE AU MASTIC, oz LENTISQUE. Voyez Pisracta LENTIscus,. ARBRE DE SAINTE-LUCIE. Voyez Papus Avium, CERASUS MAHALEB. ARBRE AUX SAVONET- TES. Voyez SAPINDUS. ARBRE A TANNER LES CUIRS. Voyez CoRIARIA. ARBRE DE TOLU, ou pro- duisant LE BAUME DE TOLU. Voyez TOLVIFERA. ARBRE A TROMPETTES, ou BOIS DE COULEUVRE. Voyez CECROPIA. ARBRE AUX TULIPES, ow TULIPIER. Voyez TULIPIFERA. ARBRE DE THUYA. VIE. Voyez ARBRE ARB ARBRE A VIS. Voyez He- LICTERES. ARBRISSEAU. Plante formée par une ou plusieurs tiges ligneuses et durables, qui s’élevent plus que celle de l’Arbuste, et moins que celle de l Arbre. ARBUSTE ow Sous-ARBRIs- SEAU, est une plante vivace, qui a une ou plusieurs tiges ligneuses qui résistent au froid de nos hivers, et qui ne s’élevent qu’à la hauteur des simples plantes. ARBUTUS. Fraisier en arbre. Arbousier. Caracteres. La fleur a un petit calice obtus, persistant et découpé en cing portions, sur lequel est placé le germe. La fleur , monopé- tale, de la forme d’une cruche, divisée au bord en cinq parties tournées en arriere, a dix courtes étamines, jointes au fond de la corolle, et couronnées par des som- mets séparés en deux : au fond de la fleur est situé un germe glo- bulaire qui soutient un style cylin- drique, surmonté d’un stigmat épais et émoussé. Après lafeur, le germe devient une baye ovale ou ronde, à cinq cellules remplies de semen- ces dures. Ce genre de plantes fait partie de la dixieme classe de LINNÉE, intitulée : Decandria monogynia y Tome I; ARB 313 qui comprend celles dont les fleurs ont dix étamines et un style. Les especes sont: 1°. Arbutus Unedo, foliis glabris, serratis, baccis polyspermis , caule erecto arboreo ; Arbousier avec cles feuilles unies et scices, des bayes renfermant plusieurs semences, et une tige érigce. Arbutus folio serrato. C. B. P. 460 ; Arbousier ou Fraisier en arbre. 2°. Arbutus Andrachne, foliis glabris, integerrimis, baccis polys- permis , caule erecto arboreo ; Frai- sier en arbre, avec des feuilles unies et entieres, des bayes rem- plies de semences, et une tige érigée et ligneuse. * Arbutus folio non serrato. Cz B. P. 46: Andrachne Theophrasti. Cluse Hist. 48 ; Appelée Andrachne. 3°. Arbutus Acadiensis, caulibus procumbentibus , foliis ovatis , sub- serratis, floribus sparsis , baccis polyspermis. Linn. Sp. Plant. 395 3 Arbousier avec des tiges trainantes , des feuilles ovales un peu dente- lées, des fleurs croissant claires, et plusieurs semences. Vitis Idæa Acadiensis , foliis alternis. Tourn. Inst. 4°. Arbutus Alpina, caulibus procumbentibus, foliis rugosis ; ser- ratis. Flor. Lapp. 162 ; Arbousier avec des tiges rempantes et des feuilles rudes et scices. Rx 914 ARB Vitis Idæa, foliis oblongis albi- cantibus. C. B. P. 470. 5°. Arbutus caulibus procum- Bentibus , foliis integerrimis. Flor. Lapp. 162; Arbousier avec des tiges rempantes et des feuilles en- tieres. 6°. Arbutus Uva Ursi, caulibus diffusis , foliis emarginatis ; Ar- bousier avee des tiges diffuses et des feuilles dentelces. Ova Ursi. Clus. Hist. 2. Ps 63: Baye d’Ours. Busserole ou Raisin Ours. Radix Idea putata et Uva Ursi. Bauh. Hist. 2. P. 524. Unedo. La premiere espece, qui croit naturellement en Italie, en Espagne, ainsi qu’en Irlande, est à présent fort commune dans les jardins anglois; on en connoit plu- sieurs variétés ; savoir, une premiere à fleurs oblongues et à fruits ovales ; une seconde à fleurs doubles, et une troisieme à fleurs rouges: mais toutes ces differences ne sont que des variétés séminales, qu’on ne doit point regarder comme des es- peces distinctes, quoique je dusse peut-être en donner une descrip- tion plus détaillée en faveur des curieux, Andrachne. La seconde, origi- naire des pays orientaux, et surtout des environs de Magnésia, où elle croît en telle quantité qu’elle sert de matiere combustible aux habi- tans du pays, s’éleve sous la forme ARB d’un arbre d’une grosseur médio: cre, dont les branches irrégulieres y sont garnies de feuilles larges et ovales , à-peu-près semblables à celles du Laurier, mais un peu moins longues, unies, entieres , et sans dentelures à leurs bords : les fleurs ressemblent à celles de /°A7- bousier commun, et elles croissent claires sur les branches; son fruit est ovale, et de la même couleur et de la même consistance que celui de Pespece commune; et les se- mences sont plates , au-lieu que celles de l’espece suivante sont pointues et angulaires. TouRNE- FORT fait mention de trois va- rictés de cet arbre, qu'il a obser- vées dans le Levant; l’une à feuilles scies, qui est à présent dans les jardins anglois, et passe pour la Drachné ; une autre avec des fruits gros et oblongs, et la troisieme avec des fruits gros et comprimés : mais ON ne sait point si ces trois variétés ne sont pas accidentelles , et ne proviennent pas des semen- ces de la premiere. L’ARBOUSIER ow L’ARBRE DE FRAISES COMMUN, trop connu pour exiger ici une description , se trouve a présent dans la plupart des jardins anglois, dont il fait un des plus grands ornemens dans les mois d'Octobre et de Novembre, parce que c’est dans ceite saison que ces arbres fleurissent, et que ARB mürissent les fruits de l’année pré- cédente, comme il leur faut une année entiere pour se perfectionner. Ces arbres se trouvent en même tems chargés de fleurs et de fruits; ce qui produit un aspect d’autant plus agréable, que cette saison est celle où les autres arbres commen- cent à se dépouiller de leur ver- dure, et ont perdu toute leur beauté. Les arbres qui ont des fruits gros etovales, avec des fleurs grosses et oblongues, produisent le meil- leur effet. L’espece à fleurs dou- bles est curieuse; mais comme ces Æeurs n’ont que deux rangs de pé- tales, elles n’ont point d’apparence, et ne produisent que peu de fruits; ainsi l’autre doit lui être préférée. L’espece à fleurs rouges fait une belle variété, quand elle est entre- mêlée avec d’autres, étant à l’exté- rieur d’une belle couleur rouge, qui se change en pourpre, lors- que ces fleurs sont prêtes à tomber; le fruit de celle-ci est semblable à celui de l’espece commune : toutes ces variétés ne se perpétuent qu’en les greffant sur Arbutus commun, parce que les semences de chacune ne produisent pas le méme acci- dent, quoique les semences du fruit ovale en donnent générale- ment plus que celles de Pespece commune. Comme on multiplie plus avantageusement l’Arbousier par ses semences que de toute au- ARB 315 tre maniere, il faut en recueillir les fruits lorsqu'ils sont parfaite- ment murs, et les placer dans du sable sec, pour les conserver jus- qu’au tems où l’on doit les mettre en terre. Dans le courant du mois de Décembre, on seme ces graines dans des pots, qu’on plonge dans une vieille couche de tan qui a perdu sa chaleur, en couvrant seu- lement la couche avec des vitra- ges, pour empêcher les gelées d’y pénétrer. Si ces semences sont bonnes, elles pousseront au com- mencement d'Avril : à mesure que le printems avancera, on les arro- sera souvent et légèrement, et on les tiendra nettes de mauvaises herbes. Lorsque le tems devient plus chaud, on avance leur accroisse- ment, en les tenant pendant le jour à Pabri du soleil, et en les expo- sant à lair durant la nuit, afin de les faire jouir de la fraicheur et des rosées. Ces plantes étant ainsi traitées, elles s’éleveront dès le pre- mier été jusqu’à la hauteur de cinq ou six pouces. Au commencement d'Octobre, on peut les enlever des pots où elles ont été semées, et les placer séparément dans de petits pots remplis de terre légère, qu’on plonge dans une vieille couche de tan, sous un chassis ordinaire, en obseryant de les abriter du so- leil au milieu du jour, et de les arroser toutes les fois qu’elles en Rr ij 316 ARB auront besoin. Les pots peuvent rester dans cette couche pendant tout l’hiver, avec l’attention de les exposer en plein air lorsque le tems est favorable, et de les ga- rantir des gelées ( qui ne manque- roient point de les détruire) en les couvrant avec soin. Au printems suiyant, les pots doivent être placés dans une cou- che de chaleur trés-modérée, où ils n’exigeront d'autre couverture que des nattes : par ce moyen, les plantes seront en ctat de pousser de bonne heure en été de forts rejettons , et de mieux résister au froid de l’hiver. On peut les lais- ser dans cette couche pendant la plus grande partie de Pété; car si on les en tiroit plutôt pour les exposer en plein air, la terre des pots se dessccheroit si prompte- ment qu'aucun arrosement ne pour- roit y remédier : mais si au con- traire elles passent tout l’été dans Ja couche, elles auront acquis plus d’un pied de hauteur dès automne suivant. Tant que les plantes se- ront conservées dans des pots, il sera prudent de les tenir à couvert des gelées, en les plongeant dans la terre à des expositions chaudes, et en les couvrant de nattes dans les mauvais tems. Quand les plantes sont parve- nues à la hauteur de deux ou trois pieds, il faut les tirer des pots au mois d'Avril, pour les mettre en ARB pleine terre dans les endroits qui leur sont destinés, afin qu’elles aient le tems de former de bonnes racines avant l’hiver, dont les ri- gueurs leur seroient très-nuisibles, si elles étoient nouvellement plan- tées ; et comme on peut conserver la motte autour de leurs racines, on est assuré qu’elles réussiront dans cette saison. Ces plantes sont assez dures pour subsister en pleine terre dans toutes les saisons, à moins qu'il ne survienne des hivers extrêmement rigoureux, qui détruisent ordinai- ment les jeunes plantes, ainsi que les branches de la premiere pous- sée, mais presque jamais les ra- cines. Ainsi, lorsqu’apres ces grands hivers, les plantes paroissent mor- tes, il ne faut point y toucher: mais il est bon de les laisser jus- qu'a été suivant, afin de distin- guer celles qui ont péri de celles qui peuvent encore repousser; car après les hivers de 1728 et 29, 1739 et 40, plusieurs personnes ayant regardé quelques-uns de ces: arbres comme détruits, les ont ar- rachés, pendant que ceux qui ont eu la patience d’attendre, en ont perdu à peine un seul sur cinq- cents. Cet arbre se plait dans un sol humide. Lorsqu'il est planté dans un terrein sec, il produit rarement beaucoup de fruit : ses fleurs, qué se montrent en automne, sont tou= ARB jours détruites , si l’hiver est dut; ce qui est cause qu'il wa produit que de très-petits fruits en Angle- terre pendant plusieurs années; de maniere que, pour en obtenir, il faut placer ces arbres dans une exposition chaude ; et si la terre n’y est pas naturellement humide, il est nécessaire de mêler à celle qui garnit leurs racines une bonne quantité de marne et de fumier de vaches, et de les arroser souvent , sur-tout st le printems est sec. La meilleure saison pour trans- planter l’Arbousier , est en Sep- tembre , dans le moment où ses fleurs commencent à paroitre ; et si alors le tems est sec, et que la terre soit arrosée, il reprendra bien- tôt: mais il sera nécessaire de cou- viir le dessus des racines avec du terreau, au commencement de No- vembre, pour empêcher la gelée d’y pénétrer. Acadiensis. La troisieme espece, qui croît naturellement en Acadie, eten d’autres parties septentrionales de ? Amérique, sur des terres maré- cageuses, et souvent inondées, est un arbrisseau bas qui vient en buis- son, avec des branches minces et rempantes, garnies de feuilles ova- hes, un peu scies a leurs bords: ses fleurs sortent des ailes des feuilles , et croissent en paquets minces et clairs. Cette espece n’a jamais produit de fruits en Angle- ARB 317 terre, Où on la conserve diffici- lement. Alpina. La ‘quatrieme , origi- naire du sommet des Alpes et des montagnes de la Suisse, est une plante basse, qui pousse de sa ra- cine plusieurs branches minces , trainantes sur la terre, et garnies de feuilles oblongues , rudes et d'un verd pale : ses fleurs , pro- duites aux ailes des feuilles sur des pédoncules longs et minces, sont suivies par des bayes de la gros- seur environ d’une Cerise noire commune, qui sont d’abord vertes, ensuite rouges, et enfin deviennent noire en murissant : elles: ont un goût agréable, et servent à la nour- riture des habitans des pays où elles croissent. Cette plante est très-difii- cile a conserver dans. les jardins, parce qu’elle vient ordinairement dans les marais et dans les mousses ou la terre n’est jamais sèche. La cinquieme, qu’on trouve sur les montagnes d’Espagne et dans la plupart des parties septentrio- nales de l'Europe , est garnie de branches traînantes, couvertes de feuilles unies, épaisses, ovales et alternes : ses fleurs , de la même forme que celles de lespece com- mune, mais plus petites, sont pro- duites en petits paquets vers Fex- trémité des branches, et sont sui- vies par des bayes de la mêmé grosseur, qui deviennent rouge à. leur maturité, ARB Cette espece est trés-rare dans les jardins Anglois, parce qu’elle croit naturellement dans des pays très-froids et couverts de neige pendant tout l’hiver, ou dans les marais au milieu de la mousse; de maniere qu’elle ne profite gueres dans les jardins, et n’y dure que deux ou trois ans, malgré qu’on ait construit exprès des marais arti- ficiels, et qu'on ait apporté à sa culture tous les soins imaginables : ainsi il ne reste d’autre moyen de la faire réussir que de la planter dans des marais naturels. Uva Ursi. La sixieme, qui croit sur le Mont-Cenis en Italie, et sur quelques montagnes d'Espagne, a des tiges ligneuses, élevées à la hauteur de deux ou trois pieds, et divisées en plusieurs branches touf- fues , fortement garnies de feuilles rondes, charnues et découpées au sommet : ses fleurs, d’une couleur kerbacée , rayée de pourpre, sont produites en grappes vers l’extré- nuté des branches, et ont la même forme que celles du Fraisier .en 318 arbre. Cette espece est si rare en An- gleterre, qu’elle n’est pas même fort connue des Botanistes, dont la plupart se sont singulièrement trompés en la regardant comme la cinquieme espece dont CLusius fait menton. La Drachné, à présent fort rare en Angleterre, peut être multi- ARC pliée de la même maniere que P Arbutus commun; mais comme dans le nombre des plantes de cette espece , qu’on cultive ici, il n’y en a aucune qui produise du fruit, il faut s’en procurer des se- mences du Levant, où on la trouve en abondance. Ces arbres ont des feuilles plus larges que celles des especes communes, et produisent un plus bel effet; et comme, outre cet avantage, ils ont encore celui de pouvoir subsister en pleine terre pendant toutes les saisons, ils mé- ritent d'être cultivés par préférence dans les jardins. Il est bon d’ob- server que ces arbres ne résistent aux froids de nos hivers que lors- qu’ils ont acquis une tige ligneuse; mais que dans leur jeunesse, ils y sont très-sensibles, et veulent être conservés en pots pendant trois ou quatre années, avant d’être plan- tés dans un terrein sec, à une ex= position chaude. ARBUTUS REMPANT. Voy. Erica. L. ARC-EN-CIEL. C’est un mé- tore en forme d’arc ou de demi- cercle composé de plusieurs cou- leurs , et représenté dans un nuage placé a l’opposite du soleil par la réfraction de ses rayons dans les gouttes de pluie qui tombent. NEWTON observe que lArc-en- Ciel ne paroit que lorsque le soleil ARC Yuit pendant la pluie; et qu'on peut le représenter artificiellement en faisant tomber de l’eau en gouttes comme la pluie ; les rayons du soleil, venant à traverser ces gout- tes, font voir au spectateur placé entre le soleil et la pluie un Arc qui devient plus apparent si un corps noir est placé derriere ces gouttes. AnTonro. DE Domiis a expli- qué en 1611 la cause de |’Arc-en- Ciel, et la maniere dont il se for- me, par la refraction des rayons du soleil dans les gouttes d’eau sphériques qui tombent des nua- ges : il confirme cette explication par des expériences faites avec des globes de verre remplis d’eau. DESCARTES a adopté cette théorie sur ce phénomene céleste , et y a ajouté un nouveau dégré de per- fection. Mais comme tous deux ignoroient la vraie cause et l’origine des cou- leurs , les explications qu'ils ont données de ce météore, sont dé- fectueuses, et en quelques points er- ronées , il étoit réservé à la doetrine - glorieuse de NEw TON d’y sup- pléer, et de les corriger. Voici les propriétés qu’on attri- bue à lArc-en-ciel. 1°. Il ne paroit jamais qu’à Pop- posite du soleil ; de sorie que, quand nous regardons PArc-en- ciel, le soleil est toujours der- riere nous. . ARC 319 2°. Quand lArc-en-ciel paroit , il pleut toujours en quelque en- droit. 3°. L’ordre constant des cou- Jeurs est que celle du dehors est d’un rouge safranné, la seconde jau- ne, la troisieme verte , la quatrie- me violette ou bleue ; mais. ces couleurs ne sont pas également brillantes. ‘. 4°. Lorsque deux Arc-en-ciels paroissent ensemble, le plus grand et le plus élevé est plus large et plus vif; et les couleurs sont dans ces deux Arc-en-ciels placées d’une maniere inverse. 5°. L’Arc-en-ciel est toujours exactement rond, mais on ne le voit pas toujours également entier, les parties supérieures ou inférieu- res manquant quelquefois (1 ). (1) Quoique l’Iris ow Arc-en-Ciel, dé- crive un cercle parfait , le spectateur ne peut néanmoins en voir qu'une tres-petite partie; une portion plus ou moins consi- dérable de la base du cône de lumiere ré- fléchi par ce cercle brillant, et dont son œil occupe le sommet , est cachée par l’ho- risan ; et il faudroit qu'il fit très-élevé au. dessus de la surface de la terre, pour qu'il pût le découvrir en entier : ce cercle paroit d’ailleurs plus grand ou plus petit, suivant que Le soleil est plus ou moins élevé : quand cet astre est à Vhorison, l’Arc-en-Ciel est aussi grand qu’il peut Petre ; il diminue , au contraire, à mesure que le soleil s’éleve; et lorsqu'il est parvenu au-dessus de la hau- teur de 42 dégrés 2 minutes, le phénomène disparoït, 320 ARC 6°. Sa largeur apparente est tou- jours la même. | 7°. Ceux qui sont placés sur un terrein uni et bas ne voient jamais plus de la moité de PArc-en-ciel , et quelquefois moins. 8°. Plus le soleil est élevé au- dessus de Phorison, moins on voit du cercle de PArc-en-ciel ; plus au contraire il est près de son lever ou de son coucher (sil nest point caché par des nuages ), plus l’Arc- en-ciel paroit grand. 9°. L’Arc-en- ciel ne paroît jamais quand le soleil est à plus de quarante-un dégrés, quarante-six minutes de hauteur (1). L’Arc Luwarre. La lune mon- tre aussi le phénomene de I’Iris ou d’un Arc, par la réfraction de ses rayons dans les gouttes d’eau. ARISTOTE dit avoir été le premier qui lait observé ; il ajoute que ce phénomene n’est jamais visible que dans {a pleine lune , la lumiere de (1) On voit quelquefois un Arc-en-Cie] renversé, de maniere que sa partie convexe tonche la terre, et que ses branches sont tournées vers le ciel. Ce phénomène arrive toutes les fois que, par un tems calme, les rayons du soleil fortement réfléchis sur la surface d’un étang, d’un lac ou d’une mer, sont portés vers une nue qui se dissout en pluie : les couleurs de cet Arc sont foibles et peu distinctes, parce que les rayoris ré- féchis ont moins de force que les rayons directs, ARC cet astre étant dans les autres temé trop foible pour étre réfléchie, Après deux réfractions et une ré- flexion, l’Iris lunaire a toutes les couleurs de PArc du soleil ; elles sont tres-distinctes et agréables ; elles sont seulement un peu plus foibles que celles de Vautre Iris ; ce qui vient de la différente inten- sité des rayons , et de la différente disposition du milieu. L’Arc Marin est un phéno= mene que l’on observe quelquefois dans une grande agitation de la mer, lorsque le vent, balayant le sommet des vagues , les éleve et les disperse; les rayons du soleil donnant alors dessus , ils sont ré- fléchis comme dans un nuage ordi- naire, et produisent toutes les cou leurs de PArc-en-ciel. Le Pere BouRzESs, dans les Transactions Philosophiques , ob- serve que les couleurs de PArc Marin sont moins vives, moins distinctes et moins durables que celles de l’Arc ordinaire , et qu’on a de la peine à y distinguer plus de deux couleurs : on voit seule- ment un jaune obscur du côté du soleil, et un verd pale sur le bord opposé. Ces Arcs Marins sont plus nombreux que les autres ; on en observe quelquefois vingt ou trente ensemble : ils paroissent à midi, et dans une position opposée à celle de l'Arc ordinaire ; c’est-à dire que le coté concave-est tourné enh ARC en-haut : cela doit être d’après les raisons qu’on apporte pour expli- quer la formation de l’Arcen-ciel ordinaire. ARCHANGE, ou ORTIE MORTE. Voyez LAMIuM. ARCTIUM. Linn. Gen. 830. Lappa. Tourn. Inst. R. H. Bar- dane ou Glouteron. Herbe aux tei- gneux , le Pétasite. Caracteres. Le calice de la fleur est écailleux ; chaque écaiile se ter- mine en une longue épine réfléchie à l'extrémité. La fleur est composée de plusieurs fleurettes tubuleuses , uniformes, et d’une seule feuille, dont le tube est long, mince, ét découpé en cinq segmens étroits au sommet : elles ont chacune cinq étamines minces , couronnces de sommets cylindriques : le germe, situé au fond du tube, a son som- met velu, et soutient un style long et mince , surmonté par un stigmat mince , ef divisé en deux parties : le germe se change ensuite en une semence simple , pyramidale, an- gulairé, et couronnée de duvet. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de la dix- septieme classe de LINNÉE , intitu- Ice : Syngenesia polygamia aqua- lis , parce que les fleurs ont un nombre égal de fleurettes mâles et hermaphrodites renfermées dans un calice commun, Tome I. ARB Les especes sont : 1°. Arctium Lappa, foliis cor- datis,inermibus, petiolatis , capitu- lis majoribus sparsis. B. ; Bardane avec des feuilles en forme ce cœur sans épines , des petioles , et de grosses têtes éparses. Le Glouteron, ou la Bardane. : Lappa major, sive Arctium Dios: coridis. Bauh. Pin. 198. #21 Bardana , sive Lappa major. Dod. Pempt. 58. Personata. Can. Epit. 887. 2°. Arctium personata , foliis cordatis, inermibus, capitulis mino- ribus compactis ; Bardane a feuilles en forme de cœur sans épines , et à petites têtes plactes les unes très- près des autres. * Carduus mollis lati-folius, Lappæ capitulis. Bauh. Pin. 377. 3°. Arctium tomentosa , foliis cordatis,inermibus , capitulis tomen- toso-reticulatis ; Bardane avec des feuilles en forme de cœur sans épi- nes, et des petites têtes laineuses et brodées. Lappa. Personata. Les deux premieres especes sont des herbes sauvages et communes , qui crois- sent fréquemment en Angleterre sur les bords des routes et des sen- tiers, ce qui est cause qu’on ne les cultive point dans les jardins. La premiere étant ordonnée dans Pu- sage de la Médecine par le Col- lége de la Faculté, j’en ai cepen- dant fait mention ici : la seconde Ss ig ARC est regardée par plusieurs comme une variété de la premiere ; mais comme jai semé ces deux especes pendant plusieurs années dans les jardins de Chelséa , où elles ont conservé constamment leurs diffé- rences , je puis certifier qu’elles forment deux especes parfaitement distinctes. La premiere est appel- lée par Gasparp BAUHIN Lappa major , sive Arctium Dioscoridis. Pin. 192 ; la plus grande Bar- dane, ou Arctium de Discoride. La seconde est intitulée par VarL- LANT : Lappa vulgaris , capitulo minore. Act. Par. 1718 ; Bar- dane commune , avec une petite tere Cry. $ (1) Les fleurs, les feuilles, les graines et les racines de Bardane sont employées en Médecine 5 mais on fait un usage beaucoup plus fréquent de la racine que des autres parties de cette plante. Cette. racine n'a point d’odeur, mais elle a un goût douceitre et légèrement amer ; aussi ne fournit-elle par l’analyse aucune partie volatile, mais seulement un gros et demi de substance gommeuse , & deux scrupules de substance résineuse, et un peu de sel marin ou de nitre, sur une once soumise aux agens chimiques. Toute la plante est légèrement sudori- fique , diurétique , détersive altérante , ré- solutive et fortifiante; on use de ses racines en décoction dans l’eau et le vin, dans les affections néphrétiques et arthritiques, dans tes maladies de peau, les obstructions des yisceres , les maladies vénériennes , le ~~ ARG Tomentosa. La troisieme ne croit pas naturellement en Angleterre , mais elle est originaire des mon- tagnes de lAppenin : ses feuilles different de celles de ?espece com- mune , en ce qu’elles sont plus blanches en-dessous : ses têtes sont plus serrées ; et ses fleureites, d’un rouge brillant, ont leurs calices joliment brodés avec un duvet fin, en quoi consiste Ja plus grande différence de cette espece avec la premiere , dont elle a été aussi re- gardée comme une variété : mais après lavoir cultivée pendant plus de quarante ans , je puis assurer qu’elle n’a jamais varié; de sorte que c’est certainement une espece distinguée. Elle a été nommée par GasPARD BAUHIN , Lappa major montana, capitulis tomentosis. Pin. 298; la plus grande Bardane de montagne, avec des têtes laineuses. scorbut , etc. : sa dose est depuis deux gros jusqu'à une once. On applique ses feuilles On forme de cataplasme , comme,un excellent résc- lutif dans les tumeurs des articulations. Ses semences données en poudre, er infusion vineuse ou en émulsion, sont très- diurétiques et conviennent dans la néphré= tique et ’hydropisie. Ses jeunes tiges, cuites à la maniere des. Asperges , forment un aliment sain et agréa— ble, dont on fait usage dans quelques em droits. . La Bardane entre dans Ponguent popu- leum et dans le dizhotanums ARC Comme ces plantes sont rate- ment admises dans les jardins, il est inutile de parler de leur cul- ture 3 et quoiqu’elles soient des herbes incommodes qui se multi- plient en abondance , il est très- facile de les détruire, et de s’en débarrasser entièrement en peu d’années , en les empêchant de porter semence , parce que leurs racines ne durent que deux ans. Les plantes de ces especes , qui viennent de semences , ne fleuris- sent que la seconde année, et leurs racines périssent aussi-tot que les semences sont mires. ARCTOTIS. Cette plante a été originairement connue sous le titre d’Anemono-spermos , à cause de la ressemblance de ses semences avec celles des Anemones. Caracteres. Le calice commun est rond et écailleux ; les écailles de la partie basse sont plus des- serrées, et en forme d’aléne; celles du milieu sont ovales, et celles du sommet concaves. La fleur est com- posée de plusieurs fleurettes fe- melles , rangées en rayons sur le bord; elles ont un côté étendu en- dehors en forme de langue, et un germe ovale à quatre angles, situé dans le centre, couronné de du- vet , et soutenant un style mince surmonté de deux stigmats ovales : le germe se change ensuite en une semence simple et ronde, couron- ARC 323 née d’un duvet mou. Le disque de la fleur est composé de fleurettes hermaphrodites en forme d’enton- noir , divisées au sommet en cing parties réfléchies ; elles ont cing étamines couronnées de sommets coûts , dont le centre est occupé par un petit germe , qui soutient un style cylindrique avec un sim- ple stigmat. Ces fleurs sont abor- tives. Les plantes de ce genre étant composées de fleurettes femelles et hermaphrodites , LiNNÉE les a placées dans la quatrieme section de sa dix-septieme classe , qui a pour tire : Polygamia necessaria. Dans quelques especes , les fleu- rettes du disque sont fertiles , et dans d’autres elles sont stériles. Les especes sont : - 1°. Arctotis tristis , flosculis rar diantibus vicenis tripartitis. Linn. Sp. 2306; Arctotis avec des rayons composés de fleurettes découpées en trois segmens. Anemono-spermos Afra, foliis et facie Taraxaci incanis. Breyn. Prod. : Te 45: 2°. Arctotis angusti-folia, flos- culis radiantibus , fertilibus, foliis lanceolatis,integris , dentatis. Linn. Sp. 2306; Arctotis, dont les fleu- rettes des rayons sont fertiles , et les feuilles en forme de lance, en- tieres, et dentelces Anemono - spermos Afra, folio serrato y rigido , flore intus sule Ss ij 324 ARC phureo ,extüs puniceo. Boerrh. Ind. Alt. t-.P)' 100% 3°. Arerotis aspera , flosculis radiantibus | fertilibus , foliis-pin- nato- sinuatis , villosis , lacintis oblongis , dentatis. Linn. Sp. 1307; Wretotis , dont les fleureites “des rayons sont fertiles , et les feuilles découpées en pointes, oblongues , et velues. Anemono - spermos Afra , folio Jacobææ , tenuiter laciniato, flore aurantio pulcherrimo. Boerrh. Ind. Alt. 2. P. 200. Arctotheca, Jacobææ folio , ra- diis florum intüs luteis , extus pur- me V'aill, Act. 1720. n. 428. 4°. Arctotis Calendula , floscu- ducde- nis subintegris , foliis lyratis nigro- denticulatis. Linn. Sp. 1306; Arc- totis , dont les fleurettes du rayon sont siériles, et presqu’entieres ; et les feuilles en forme de lyre, et - dentelées. Anemono-spermos Africana , Ja- lis radiantibus sterilibus cobææ maritime folis , flore sul- phureo. Comm. Rar. 36. Anemone affinis Æthiopica. Herm. ie B.43:T.42. 5°. Aretotis plantaginea , flos- culis radiantibus fertilibus , foliis lanceolato-ovatis , nervosis , decur- rentibus, amplexicaulibus. Linn. Sp. 1308; Arctotis, dont les fleureties des rayons sont fertiles ,etles feuilles ovales, en forme de lance, nerveuses, courantes, et embrassant les tiges. ARC Anemono -spermos Afra, folio plantaginis , florum radis intis aureis, extits puniceis. Boerrh. Ind. 2. P.-2 00% 6°. Arctotis acaulis pedunculis radicalibus , foliis lyratis. Linn. Sp. 1306; Arctotis, dont les pé- doncules sortent de la racine , et les feuilles sont en forme de lyre. Anemono-spermos Africana, fo- lio plantaginis , flore sulphured. Comm. Rar, 35. 7°. Arctotis , foliis pinnato-la- ciniatis, crispis , caule ramoso, fru- ticoso ; Aretotis, avec des feuilles ailces , dentelces et frisces , et une tige branchue en arbrisseau. Anemono-spermos Africana , fo- liis Cardui benedicti, florum radiis intits albicantibus. Hort. Amst. 2. 45. 8°. Arctotis paleacea , flosculis vadiamibus sterilibus , paleis flos- culos disci aquantibus , foliis piit- natis , linearibus. Aman. Acad. 6. Afr: 843 Arctotis, dont les fleuret- tes du rayon sont stériles, les lames des fleurs égales dans le dore et les feuilles Fineuines;, et ailées. Aster foliis integris augustis , flore magne luteo. Burm. Afr. 176. Ces plantes sont origmaires des environs du Cap de Bonne-Espé- rance , d’où elles ont ¢té apportées dans les jardins de quelques cu- rieux. Tristis. La premiere espece est une plante annuelle, qui peut éive ARC semée en plein air dans le courant d’Avril sur une plate-bande chaude de terre lègere, où elle doit res- ter : elle fleurit en Août; et si la saison est favorable, elle -perfec- tionnera trés-bien ses semences, et la plante y croitra beaucoup mieux que si elle avoit été élevée sur une couche chaude ; mais comme sou- vent dans les saisons froides les semences ne murissent point, il sera prudent d’en élever quelques- unes sur une couche chaude, où elles ne manqueront jamais de per- fectionner leurs semences, pourvu qu’elles ne soient pas traitées trop délicatement. Angusti-folia. Aspera. Calen- dula. Les Seconde, troisieme, qua- trieme et septieme especes s’éle- vant à la hauteur de cing ou six pieds, et poussant plusieurs bran- ches, exigent d’être souvent tail- lées pour être tenues en-ordre : ces soins sont sur-t6ut nécessaires pour la septieme qui produit de forts rejettons , qui s’écartent lorsque ses racines ne sont pas beaucoup génces dans les pots, et qu’on les arrose souvent. Ces plantes étant chargées de fleurs presque toute l’année, ex- cepté dans les hivers rudes, sont infiniment préférables à celles qui ne fleurissent que dans une saison : elles font en hiver un très-bel effet dans l’orangerie; et quand en été on les expose en plein air, elles . A RC 325 se couvrent de fleurs, eg contri- buent beaucoup à l’ornement des jardins. Les especes en arbrisseau se multiplient par boutures, que lon place dans une planche de terre fraiche et légere, en quelque mois de Pété que ce soit , en observant de les tenir à l'ombre, et de les arro- ser souvent, jusqu'a ce qu’elles aient poussé des racines ; ce qui aura lieu environ six semaines après: on les transplante alors dans des pots remplis de terre fraiche, qu’on place à Pombre jusqu’à ce qu’elles aent formé de nouvelles racines; on les expose ensuite en plein air, et on les y laisse jusquà la fin d'Octobre, ou même plus tard, si Ja saison est favorable : après quoi on les transporte dans l’orangerie, où on les met le plus près des vitrages qu'il est possible, atin qu’elles puissent avoir beaucoup d'air dans les tems doux, et on a attention de ne les point placer sous les autres plantes dont l’om- bre les détruiroit après’ les avoir fait moisir. Ces plantes veulent être souvent et copieusement arro- sées dans les tems doux, et sur- tout en été, sans cela leurs Lran- ches et-leurs feuilles baisseront et se faneront : il sera nécessaire de les changer de pots au moins deux ou trois fois durant chaque été, et de les déplacer souvent pour empécher que leurs racines ne pé- ¥ 320 ARG netrent dans la terre par les trous des pots; car quand cela arrive, elles poussent trop vigoureuse- ment; et lorsqu'on vient après a les changer de place, ces racines ‘sont déchirées, et les plantes pé- rissent quelquefois. Toutes ces especes doivent être souvent renouveltes par des bou- tures, parce que les vieilles étant sujettes à se flétrir en hiver, on s’en trouve bientôt privé, si on né- glige d'élever de jeunes plantes. On éprouvera beaucoup de dif- ficultés à conserver quelques-unes de ces especes, si l’orangerie qui les renferme est naturellement hu- mide : les fenêtres étant tenues fer- mées, les parties tendres de leurs rejettons se moisissent aisément , et les plantes périssent, si elles ne sont pas souvent nettoyées, et si on ne leur donne pas un air libre pour dissiper lhumidite. ARGEMONE, ainsi appelée de “apysua, maladie dans Paile, qu’on prétend pouvoir être guérie par cette plante ; on lappelle aussi Figue infernale, parce que sa cap- sule ressemble un peu a la Figue, et qu’elle est hérissée de pointes. Payot épineux , Pavot du Mexique, ou Chardon béni des Américains. Caracteres. Le calice est un voile ou spathe à trois feuilles qui tom- bent : la fleur a cinq pétales ronds, plus larges que le voile, qui s’c- ARG tendent et s’ouvrent : dans le cems tre est situé un germe ovale à cinq angles, couronné d’un stigmat large, obtus, persistant, divisé en cinq parties», et accompagné d'un grand nombre d’étamines couronnées de sommets oblongs et érigés : le germe devient ensuite une capsule ovale à cinq angles, et autant de cellules remplies de petites semences rudes. Ce genre de plantes est rangé dans la treizieme classe de LINNEE, intitulée : Polyandria Monogynia, les fleurs ayant plusieurs étamines et un germe. Nous n'avons qu’une espece de ce genre, qui est : Argemone Mexicana , capsulis quinque valvibus, folits spinosis. Linn. Sp. 727 ; Pavot épineux , dont les capsules ont cing valvules, et les feuilles sont epineuses; ou Pavot épineux du Mexique. Papaver spinosum. C. B. P. 172. ° Cette plante annuelle, fort com- mune dans la plus grande partie des Indes Orientales, est appelée par les Espagnols, Fico del Inferno, Figue du Diable ; elle a peu de beauté, et n’est, de ma connoissance, propre à aucun usage; on doit la semer au printems sur une planche de-terre légere, où elle doit rester. Lorsque les plantes sont trop épaisses, on les éclaircit pour les laisser à quatre pouces de distance ; et lorsqu'on lui donne le tems d’écarter ses se- ARI mences, elle se multiplie annuelle- ment et sans aucun soin. ARGENTINE. Voyez POTEN- TILLA ARGENTEA. ARGILLE; c’est une espece de terre blanche comme de la craie, mais plus cassante. Terre Glaise de Potiers. ARIA THEOPHRASTI. Voy. CRATÆGUS. ARISARUM. Voyez Anum. ARISTA, un filet fort pointu, appelé Barbe, qui sort des épis de grains. ARISTOLOCHE. Voy. Arts- TOLOCHIA, ToORDYLIUM. L. ARISTOLOCHIA. Agency de apices, très-bon, et 0x2, nais- sance d’enfans , parce qu’elle est regardée comme un très-bon aphro- disiaque. Aristoloche. Caracteres. La fleur n’a point de calice, mais un seul pétale iné- gal, dont la base est gonflée et glo- bulaire; et s’étend ensuite en un tube cylindrique , qui s’ayance a Pextrémité , ayant sa partie basse en forme de langue : elle n’a point d’étamines , mais six antheres join- tes à la partie basse du stigmat; le germe oblong, globulaire et situé sous la fleur, soutient un strgmat coucaye, globulaire et divisé en ARTI 327 six parties : le germe devient en- suite une grande capsule de diffé- rentes formes, qui s'ouvre en six cellules, remplies de semences, pour la plupart serrées. Ce genre de plante est un de ceux qui forment la cinquieme sec- tion de Ja vingtieme classe de Lin- NEE, appelée : Gynandria hexan- dria, les fleurs étant mâles et fe- melles dans la même espece, n’ayant point de filets, mais seulement six antheres posés sur le réceptacle. Les especes sont : 1°. Aristolochia rotunda, foliis cordatis, subsessilibus,obtusis, caule iafirmo , floribus solitariis. Linn. Sp. Plant. 962; Aristoloche avec des feuilles émoussées et en forme de cœur, une tige foible et des fleurs simples. Aristolochia rotunda, flore ex purpuré nigro. C. B. P. 307. Aristolochia rotunda, flore ex albo. purpurascente. Bauh. Pin. 3073 Varicté. 2°. Aristolochia longa , foliis cordatis, petiolatis, integerrimis, ob- tusiusculis , caule infirmo, floribus solitaris. Linn. Sp. Plant. 9623 Aristoloche avec des feuilles en- tieres, en forme de cœur, et émous- sées, des pctioles, une tige foible et des fleurs croissant simples. Aristolochia longa vera. C. B. Ps 307: 3°. Aristolochia clematitis , fo- lis cordatis, caule erecto, floribus ARTI axillaribus confertis. Hort. Upsal. 279; Aristoloche avec des feuilles en forme de cœur, une tige droite et des fleurs croissant ramassées sur 328 les côtés. Aristolochia clematitis recta. C. B. P. 307- 4°. Aristolochia Pistolochia, fo- Zits cordatis , crenulatis , petiolatis , floribus solitariis. Linn. Sp. Plant. 9623 Aristoloche avec des feuilles en forme de cœur et dentelées, des pcuoles et des fleurs simples. Aristolochia Pistolochia dicta. C::B. Ps307. Pistolochia. Clus. Hist. 2. P. 72. Dod. Pempt. 525. 5°. Aristolochia semper virens , foliis cordato-oblongis , undatis , caule infirmo , floribus solitariis. Linn. Sp. Plant. 961 ; Aristoloche avec des feuilles oblongues , en forme de coeur, et ondées, une tige foible et des fleurs simples. Aristolochia Pistolochia dicta, Cretica, foliis smylacis , semper vi- réniss He Te Pistolochia Cretica. Bauh. Pin. 307: 6°. Aristolochia serpentaria , foliis cordato-oblongis , planis , cau- libus infirmis , flexuosis , teretibus , floribus solitariis. Linn. Sp. Plant. 962 ; Aristoloche avec des feuilles unies, oblengues et en forme de cœur, des tiges foibles et flexibles, ct des tieurs simples. Aristolochia Pistolochia , sive ART serpentaria Virginiana. Pluk. Almi 50 ; Aristoloche de Virginie. 7°. Aristolochia arborescens , foliis cordato - lanceolatis , caule erecto fruticoso. Linn. Sp. Plant. 960; Aristoloche avec des feuilles lancéolées et en forme de cœur, et une uge droite d’arbrisseau. Aristolochia polyrrhizos , au- riculatis foltis , Virginiana. Pluk. Alm, 50. 8°, Aristolochia Indica , foliis cordato-oblongis , caule volubili pedunculis multi-fioris. Flor. Zeyl. 3235 Aristoloche avec des feuilics oblongues en forme de coeur, wie tige tortillante et plusieurs fleurs sur chaque pédoncule. Aristolochia scandens , odoratis= sima , floris labello purpureo , se- mine cordato. Sloan. Cat. Jam. Gog Contra-Yerva de la Jamaïque. Catela-Vegon. Rheed. Mal. 8, P; 48. De 25s, | 9°. Aristolochia hirta , foliis cordatis , obtusiusculis, hirtis , flo+ ribus solitariis, pendulis recurvatis, Linn Sp: 123655 Aristoloche velue, avec des feuilles obtuses, en forme de coeur, et des fleurs penchées et recourbées, crois- sant simples et tronquées. Aristolochia longa subhirsuta y subtruncatis. folio oblongo, flore maximo. Tourn Cor. 8. 10°. Aristolochia scandens , fo- his cordatis, petiolis longissimis y caule scandente, floribus termina | libus ARI libus pedunculis longissimis ; Aris- toloche avec des tiges grimpantes , des feuilles en forme de cœur, de trés-longs pctioles, et des feuilles croissant à l’extrémité des branches sur de fort longs pédoncules. 11°. Aristolochia conferta , fo- Lis cordatis , petiolatis , caule scan- dente, floribus axillaribus confer- tis ; Aristoloche avec des feuilles en forme de cœur , pétiolées, des tiges grimpantes et des fleurs ra- massées aux aisselles des uges. 12°. Aristolochia repens , foliis lanceolatis , sessilibus , subhirsutis , caule erecto, floribus solitariis lon- gissimis ; Aristoloche avec des feuilles en forme de lance, velues et sessiles aux branches, une tige droite, et de fort longues fleurs simples. Aristolochia erecta, flore atro- purpureo, foltis angustis , radice repente. Houst. MSS. 13°. Aristolochia maxima, fo- Lis oblongo-ovatis , obtusis, inte- gerrimis , caule scandente , floribus terminalibus , fructibus sexangula- ribus maximis ; Aristoloche avec une tige grimpante, des feuilles oblongues , ovales , entieres et emoussées , des fleurs croissant a Pextrémité des branches et de fort gros fruits a six angles. Rotunda. Longa. La premiere et la seconde especes croissent na- turellement dans la France Méri- dionale , en Espagne et en Italie, Tome I. ARI 329 d’où leurs racines sont apportées pour Pusage de la Médecine. Les racines de la premiere espece, qui sont rondes et parviennent à la grosseur d’un petit Naver, ont la forme et la couleur des Cyclamens communs,etonlesasouventvendues dans les marchés sous le nom de racines d’Aristoloche ronde : celle- ci pousse trois ou quatre branches foibles, rempantes et de deux pieds de longueur , qui restent couchées sur la terre, si elles ne sont point soutenues : ses feuilles, en forme de cœur et arrondies à leurs extré- mités, sont placées alternativement sur les tiges : ses fleurs, d’un noir de pourpre, sortent simples vers la partie haute de la tige tout près des pétioles des feuilles ; elles sont de la même forme que celles des autres especes, et sont suivies de capsules à six cellules, remplies de semences plates : elles paroissent en Juin et Juillet, et leurs semences murissent en automne. Longa. La seconde qui, par ses longues racines, ressemble à la Ca- rotte, pousse des branches foibles et rempantes, qui s'étendent un peu au-dela d’un pied : ses feuilles placées alternativement, sont plus. pales, et ont des pétioles plus longs que celles de la premiere ; ses fleurs, dune couleur de pourpre pale, et moins longues que celles de Vespece précédente, sortent comme elles des ailes des feuilles, Et 2 2 ARI et sont quelquefois suivies de cap- sules oblongues, à six cellules, remplies de semences comprimées. Les tiges des deux especes paroïs- sent en automne ; et au printems , leurs racines en repoussent de nou- yelles. Ces deux especes se multiplient par leurs graines, qu'il faut semer en automne dans des pots remplis de terre légere, que l’on place sous un chassis pour les abriter des ge- lées ; mais on doit enlevergles vi- trages toutes les fois que le tems est doux. Si ces pots sont mis en Mars dans une couche de chaleur modérée , les plantes pousseront plutôt : à mesure que la saison avance, on les accoutume par dé- grés à supporter le grand air ; et lorsqu’on tire les pots de la cou- che, on les place de façon qu'ils puissent jouir du soleil levant, et étre abrités de la grande chaleur du jour. Pendant l'été, on arrose légèrement les plantes ; mais en automne , lorsque les tiges com- mencent à se flétrir, il leur faut peu d'humidité : on les met a l’abri pendant Phiver; et en mars, avant que les racines commencent a pous- ser des rejettons,.on les transplante séparément dans de petits pots rem- plis de terre légere, que Pon place sous les chassis pour les y laisser jusqu’au printems : alors on les met en plein air, où on les traite comme il a été dit pour Pété précédent, et AV RAY on continue a les abriter l’hiver suivant. Au printems de la troi- sieme année, on les Ôôte des pots pour les placer dans une plate- bande chaude, ot, durant lété, elles n’exigeront d'autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes ; et en automne , lorsque leurs tiges seront détruites, leurs racines seront en sureté, Si on couvre les plates-bandes de vieux tan, pour empêcher la gelée d’y pénétrer : mais si on ne prend pas ce soin , elles seront exposées à périr. Avec ce traitement, ces ra- cines profiteront beaucoup mieux, et dureront plus long-tems que celles qui sont tenues dans des pots. Lorsqu’elles auront trois ans, elles fleuriront, et produiront une quantité de semences; au-lieu que celles des pots les perfectionnent rarement en Angleterre. Comme les graines de ces plan- tes ne poussent que dans le cours de la seconde année , et ne mon- trent leurs tiges qu’au printems sui- vant; lorsqu'elles ont été semées dans la même saison de l’année précédente, il est nécessaire de les mettre en terre en automne, sans quoi on perd nécessairement une année. Clematitis. La troisieme espece 5 que lon conserve dans quelques jardins Aglois pour les usages de la Médecine , et qui croît sans cul- ture en France , en Espagne, en ARI Ttalie, en Hongrie, etc. , est une plante dont les racines rempent extraordinairement ; de sorte qu’il est difficile de lextirper des jar- dins lorsqu’elle y a été une fois plantée ; et comme elle couvre toutes les plantes voisines , il faut la placer dans un endroit a l’écart; car elle profite dans tous les sols et a toutes expositions (1 ). (1) Ces trois especesd’Aristoloches, conte- sant les mêmes principes et ayant les mêmes propriétés, sont employées indifféremment en Médecine, et substituées les unes aux autres ; outre les principes résineux et gommeux que leurs racines fournissent par Panalyse , on y découvre encore un prin- cipe spiritueux , camphré, trés-volatil et doué d’une grande activité. Ces racines sont apéritives, diurétiques, diaphorétiques , fortifiantes , carminatives, antelmintiques , axelipharmaques , etc. et peuvent être employées dans les fievres malignes et éruptives, les affections sopo- reuses , l’esquinancie et l’apoplexie sé- reuses , la fievre quarte , l’ictere , Phy- dropisie , la chlorosis, etc. Leur dose, lorsqu’on les donne en substance , est depuis un demi-gros jusqu'à deux, et en infusion jusqu’a une demi-once : la décoc- tion de ces racines , administrée en lave- ment , est très-salutaire dans les hémor- roïdes internes suppurées, qui tendent à dégénérer en fistule. On les fait entrer dans les lotions et les teintures vulnéraires et détersives, dans la poudre giaprassii, dans la dialacca magna, dans l’onguent des apô- tres , dans lemplâtre vulnéraire , dans Vaurea alexandrina , dans la thériaque, dans Pemplatre diabotanum, etc. ART Pistolochia. La quatrieme croit naturellement en Espagne, en Ita- lie et dans la France Méridionale ; mais en Angleterre on ne la con- serve qu'avec art dans les jardins botaniques , où elle est cultivée pour la variéié. Les plantes de cette espece doivent être mises dans des pots remplis d’une terre riche et légere, et abritées de grands froids qui les feroient périr ; il faut aussi leur donner autant d’air qu'il est. possible dans les tems doux, moyennant quoi elles prodüiront des fleurs chaque année, mais ne perfectionneront jamais leurs se- mences dans ce pays. Semper vivens. La cinquieme espece, dont Ja patrie est l’Isle de Crète, a des racines vivaces, d’où sortent plusieurs branches rempan- tes , qui s'étendent à un pied et demi de longueur, et sont garnies de feuilles toujours vertes, ovales, en forme de cœur, et ondées sur leurs bords : les fleurs , d’une cou- leur de pourpre foncé , et de la même forme que celles des especes précédentes , sortent simples des ailes des feuilles, mais ne produi- sent jamais de semences en Angle- terre ; ainsi on ne peut multiplier cette plante qu’en divisant ses ra- cines. Comme elle est trop tendre pour supporter Je froid de nos hi- vers , on la conserve dans des pots , que l’on place dans cette saison sous un chassis ordinaire, Tt ij 351 332 A R:T où ils doivent avoir autant d'air qu'il est possible dans les tems doux , et être mis à l’abri des for- tes gelées. J’ai eu de ces plantes dans une plate-bande chaude , qui ont résisté en plein air dans des hivers doux ; mais comme elles ont été détruites après par des froids plus rigoureux , je conseille d’en placer une ou deux à couvert pour en conserver l’espece. Serpentaria. La sixieme est la racine serpentäire , dont on fait grand usage en Médecine. Ces ra- cines sont apportées de la Virginie et de la Caroline, où on en con- noit deux especes ; mais celle-ci est la meilleure pour lPusage. Quel- ques personnes , qui font leur amu- sement de conserver des plantes rares , la cultivent dans leurs jar- dins; mais comme les gelées la dé- truisent quelquefois, elle n’est pas fort commune en Angleterre. Elle se multiplie par ses graines, qu'on doit semer en automne dans de petits pots remplis de terre légere et sablonneuse, et les placer en hiver sous un chassis ordinaire : lorsque les plantes paroissent , on les traite suivant la méthode qui a été prescrite pour les deux pre- mieres, moyennant quoi elles fleu- riront , et perfectionneront leurs semences chaque année (1). bos i, Rens he hs eee (1) La racine de Serpentaire de Virginie a une odeuf aromatique et une saveur Acre , ARI Arborescens. La septieme est originaire des climats Septentrio- naux de PAmérique : elle est aussi amere et camphrée ; elle fournit par Pana- lyse les mêmes principes que l’Aristoloche commune , mais plus abondans et plus exaltés ; ses propriétés médicinales résident en grande partie dans son principe rési- neux et dans sa partie volatile camphrée: son infusion dans l’eau simple n’est point aussi efficace que celle qui est préparée avec le vin; mais la meilleure maniere de Padministrer est en poudre dans un véhicule convenable. La Serpentaire de Virginie est employée avec succès dans tous les cas énoncés au sujet de PAristoloche ; mais comme elle agit avec beaucoup plus d'activité, on doit éviter d’en faire usage toutes les fois qu'il y a beaucoup de chaleur, et qu'il est à craindre d’agiter et de remuer trop forte- ment; elle produit surtout les plus grands effets dans les affections comateuses , et dans les fievres malignes , où la décompo- sition des humeurs entraîne la mortification des parties ; on lemploie avec le quinquina comme un des plus puissans cordiaux et antiseptiques. Ses vertus alexipharmaques ne sont pas aussi constatées, quoique les habitans de la Virginie s’en servent com- munément contre la morsure des reptiles ; et surtout contre celle du serpent à son- nettes. Sa dose est en infusion vineuse depuis un scrupule jusqu'à un gros, et en poudre depuis quelque grains jusqu'à un scru- pule. Sa teinture dans l’esprit de vin est extré- mement chaude , et ne doit se prescrire que depuis 10 jusqu’à 30 gouttes, ARI appelée par quelques-uns Racine serpentaire ; mais elle n’est pas si forte que celle de la précédente : ses branches croissent érigées, et sont vivaces ; au-lieu que celles de lautre périssent tous les hivers jusqu’à la racine. Cette plante s’é- leve à deux pieds environ de hau- teur ; ses branches ne sont pas fort ligneuses, mais elles sont assez for- tes pour se supporter : ses feuilles sont oblongues et en forme de cœur : ses fleurs sortent simples aux ailes des feuilles. Elle subsiste en pleine terre dans des plates- bandes chaudes , pour peu qu’on la mette à l’abri des fortes gelées. On la conserve presque toujours dans des pots, qu’on a soin de te- nir à couvert pendant Vhiver : ce- pendant celles qui sont en pleine terre profitent beaucoup mieux , pourvu qu'on les pare de grands froids. Indica. La huitieme , qui croît naturellement dans la Jamaïque , où elle est connue , ainsi que dans les usages de la Médecine, sous le nom de Contrayerva , a des branches longues et rempantes qui grimpent sur les plantes voisines , et s’élevent à une hauteur considé- rablé. Ses feuillés sont alternes , longues, et en forme de cœur : ses fleurs , produites en petites grap- pes vers la partie haute des tiges, sont d’une couleur de pourpre fon- cé, et ses capsules sont oblongues A Ry 333 et unies. Cette plante est délicate : il faut Parroser peu en hiver , et la tenir constamment dans la serre chaude , sans quoi elle ne subsis- tera pas dans ce climat (1). (1) Le Contrayerva croît non-seulement ala Jamaïque, mais encore au Pérou, car la plus grande partie de celui qui est dans le commerce , vient de cette derniere con- trée, Cette racine a une légere odeur aroma- tique et une saveur Acre et astringente ; lorsqu’elle est fraîchement recueillie, elle peut fournir une certaine quantité de prin- cipe spiritueux volatil; mais celle qu'on trouve dans les boutiques, étant desséchée et conservée depuis quelque tems, ne con- tient plus que des parties fixes résineuses et gommeuses : c'est sur-tout dans son prin- cipe résineux que résident ses principales propriétés 3 mais comme il est par lui- même très-âcre et très-irritant, et que le mucilage lui sert de correctif , il vaut beaucoup mieux donner cette racine en substance ou en infusion vineuse , que de toute autre maniere : elle est détersive, irritante, sudorifique, alexitere , antisep- tique, etc. et convient surtout dans Les fievres malignes , et dans celles qui sont accompagnées d’exanthémes , pour ranimer la nature languissante , et pousser à la peau les humeurs morbifiques : on lui at- tribue de grandes vertus contre les palpi- tations de cœur , les poisons coagulans , les vers intestinaux, la dyssenterie , les fievres intermittentes , les douleurs d’esto- mac , les affections rhumatismales , etc. On la regarde comme un puissant antidote cu- ratif et prophylactique contre tous les poi- sons et les maladies contagieuscs : mais 334 A-R'I Hirta. La neuvieme a été décou- verte dans le Levant par le Docteur TourNEFORT : elle ressemble un peu à la seconde espece; mais elle en differe en ce que ses fleurs sont plus grandes , ses feuilles velues, et leurs oreilles moins profondé- ment déoupées. Elle peut , comme la seconde espece, être muluüpliée par ses semences ; et elle réussira très-bien en Angleterre, si Pon suit dans son traitement tout ce qui a été prescrit. Scandens. La dixieme, qui par ses tiges grimpantes, se soutrent et s’atiache aux arbres voisins, s’éleve par ce moyen à une très - grande hauteur : ses feuilles fort larges et en forme de cœur , sont sillonnées par plusieurs veines longitudina- les : les fleurs , portées chacune par un long pédoncule , croissent en paquets clairs aux extrémités des branches. Cetie espece étant fort tendre doit être tenue dans une serre chaude , et traitée comme les aûtres plantes exotiques : elle croit toutes ces belles qualités ont besoin d’être confirmées par l’expérience etl observation, avant qu'on puisse y ajouter une entiere confiance. La racine de Contrayerva entre dans la poudre de Ja Comtesse de Kent , et dans quelques autres remedes cordiaux. Sa dose en infusion est depuis deux gros jusqu'à une demi-once, et en substance depuis un gros jusqu’à deux. ARI naturellement aux environs de Tolu dans la nouvelle Espagne , où elle a été découverte par M. ROBERT MirLar, qui ena envoyé les se- mences en Angleterre. Conferta. La onzieme a été trou= vée par le même MicLar à Cam- pesche dans la nouvelle Espagne , d’où il en a envoyé les semences : cetie espece s’éleve rarement au- dessus de trois ou quatre pieds de hauteur : ses feuilles sont courtes, en forme de cœur, et ressemblent en quelque chose à celles de la premiere : ses fleurs sortent en pe- tites grappes des ailes des feuilles, et sont d’une couleur de pourpre fonce. Repens. La douzieme, qui a été découverte à la Vera-Crux, dans la nouvelle Espagne, par le Docteur Honstoun, s’éleve avec une tige droite à la hauteur de trois pieds : ses feuilles sont longues , étroites , velues , presque sessiles aux bran- ches, et ont à peine des pétioles : ses fleurs, d’une couleur de pour- pre foncé , sortent simples des ailes des feuilles , et croissent érigées ; elles sont suivies de capsules min- ces , d’un pouce environ de lon- gueur , s’ouvrant en six cellules remplies de semences plates et en forme de cocur. Cette espece exige la serre chaude pour être conser- vée dans ce pays. Maxima. La treizieme, dont le mé- me ROBERT MILLAR a envoyé les ARI graines des environs de Carthagène, dans la nouvelle Espagne , a des tiges fortes et grimpantes , par les- quelles elle s’éleve jusqu’au som- met des arbres les plus élevés : ses feuilles , de quatre pouces de lon- gueur sur deux de largeur , d’une forme ovale , arrondies à leur ex- trémité , sont presqu’aussi épaisses que celles du Laurier commun : ses fleurs sortent en grappes claires aux extrémités des rejettons , et sont supportéés chacune par un fort long pédoncule : les capsules , longs de quatre pouces , et d’une circonfe- rence égale, ont six côtes longitu- dinales , formant autant d’angles qui débordent beaucoup ; elles s'ouvrent en six cellules remplies de semen- ces en forme de cœur. Les habi- tans du pays donnent à cette plante le nom de Capitan. Culture. Toutes ces especes, ori- ginaires de PAmérique, étant trop tendres, pour profiter en plein air dans ce pays, elles exigent la serre chaude. On les multiplie par se- mences , qu’on doit se procurer des pays mêmes où elles croissent na- turellement ; car elles n’en produi- sent point ici. Comme ces semen- ces sont un tems considérable dans les passages, il est nécessaire de les apporter en Angleterre dans leurs légumes, parce que plusieurs de ces especes ont des semences fort minces et légeres qui sont bientôt desséchées dans les pays ARI 335 chauds , lorsqu'on les dépouille de leurs enveloppes ; ce qui les em- pêche de croitre. Ces graines doi- vent être semées , aussi-tot qu’on les reçoit, dans de petits pots remplis de terre légere ; et si elles arrivent en automne ou en hiver, il faut plonger ces pots dans la couche de tan de la serre chaude, entre les grosses plantes qui les mettront à Pabri du soleil ; car, comme elles se plaisent à l’ombre, en plaçant ainsi les pots, la terre ne se dessé- chera pas fort promptement , et on sera dispensé d’employer beaucoup d’arrosemens qui leur seroient très- nuisibles. Ces pots peuvent rester dans la serre jusqu’en Mars ; alors on les enleve pour les plonger dans une couche chaude sous un chassis , où les plantes parditront en Mai, si les semences sont bon- nes. Si ces graines , au-lieu d’ar- river en automne et en hiver, sont seulement remises dans le prin- tems ou en été , on les semera aussitôt dans de petits pots, que Pon plongera dans une couche de chaleur modérée , et qu’on ga- rantira avec soin des ardeurs du soleil pendane la chaleur du jour : mais comme ces especes de grai- nes étant mises en terre dans cette saison poussent rarement dans la méme année, on les placera en automne dans la couche de tan de la serre chaude, et on les traitera ensuite comme il a deja été dit, 336 ARM Lorsque les jeunes plantes auront acquis assez de force pour être dé- placées , on les transplantera cha- cune séparement dans de petits pots, qu’on plongera dans la cou- che de tan de la serre chaude, ou on les traitera comme les autres plantes délicates des mêmes pays. ARMARINTHE. Voyez CACHRYSLIBANOTIS, A R MENIACA. Abricotier. Prunus Armeniaca. L. Mala Ar- meniaca. B. P. 442. Caracteres. Le calice de la fleur est eh forme de cloche, découpé au sommet en cing segmens obtus: la fleur est composte de cing pé- tales larges et ronds, qui s’éten- dent et s’ouvrent, et dont les bases sont insérées dans le calice. Dans le centre est placé un germe rond , soutenant un style mince surmonté d’un stigmat rond, et environné de plus de vingt étamines en forme d’alène, couronnées de sommets courts et doubles. Le germe se change ensuite en un fruit rond et charnu , traversé par un sillon lon- gitudinal , et renfermant un noyau rond et un peu applati sur les côtés. Le Docteur LiNNÉE a joint l’A7- meniaca, le Cerasus , le Lauro-cera- sus,etle Padus au genredes Prunus; et ne les regardant que comme des especes du même genre, il les a rangés dans sa douzieme classe, ARM intitulée : Icosandria Menogyniae Les fleurs de cette classe ont de- puis vingt jusqu’à trente étamines attachées au calice , et un simple style. En réunissant tant de plantes au même genre, comme LANNÉE l’a fait, il est beaucoup plus difficile d'établir les différences spécifiques qui distigguent chaque espece, que si elles étoient placées dans diffé- rentes classes ; et quoique la plu- part s’accordent aux caracteres de son système, cependant si on pou- voit mettre leurs fruits au nombre des marques distinctives ( ce quine doit pas être tout-a-fait négligé), on pourroit alors en séparer quelques- unes,avecd’autant plus de raison que la mature a mis entr’elles des diffé- rences marquées : car il est certain que tous les fruits du même genre peuvent être greffés les uns sur les autres , et que ceux de différens genres n’y prennent point :,le Ce- risier ; par exemple, et le Prunier ne peuvent être greflés sur d’autres. especes ; lAbricotier ne prendra point sur le Cérisier non plus que sur le Padus ou le Laurier ; mais sa greffe réussira sur le Prunier, auquel il est analogue ; ce qui doit les joindre ensemble , suivant les regles strictes de la Botanique : cependant dans un ouvrage de ce genre destiné à l’instruction du Jar- dinier praticien , 1l sera très - em- barrassant de joindre tous ces fruits sous ARM sous la méme dénomination pour ceux qui ne se sont point appli- qués a étude de la Botanique ; Cest-pourquoi je conserverai à ce genre le titre ci-dessus, en faisant mention de toutes le variétés de ce fruit, qui sont actuellement culti- vées dans les jardins Anglois, et en les rangeant suivant Pordre du tems de leur maturité. La plupart des Jardiniers donnent différens noms à ces arbres : mais comme ces différentes variétés peuvent être le produit de la culture , elles ne doivent ête regardées que comme une seule et même espece ; néan- moins comme elles se perpétuent toutes au moyen de la greffe, il seroit impardonnable de n’en point faire mention dans un ouvrage comme celui-ci, qui est particulic- yement destiné à l’agriculture. Le titre spécifique donné par LinNEE à P Abricotier, est Prunus , floribus subsessilibus , foliis subcordatis. Sp. Plant. 474 ; Prunier, dont les fleurs ont des pédoncules très-pe- tits et les feuilles sont en forme de cœur. 1°, L’Abricotier mâle. 2°. L’Abricotier d Orange. 3°. L’Abricotier a’ Alger. 4°. L’Abricotier Romain. $°. L’Abricotier de Turquie. 6°. L’Abricotier de Bréda. 7°. L’Abricotier de Bruxelles. Male. L’Abricotier mâle est le premier qui donne des fruits murs: Tome I, ARM 337 son fruit est rond , petit , et rouge, du côté du soleil: à mesure qu'il müûrit, il devient d’un jaune, ver- datre à Vautre surface : on le cul- tive, parce qu’il est printanier. Cet Abricot , quand il n’est pas trop mûr, a un goût relevé qui le rend agréable : Parbre qui le produit est ordinairement couvert de fleurs ; mais comme elles paroissent de bonne heure au printems , elles sont souvent détruites par le froid, à moins que les arbres ne soient abrités. D? Orange. L’Abricotier d'Orange mûrit après le male ; et il porte un fruit beaucoup plus gros que le précédent , et qui devient d’un jaune foncé a mesure qu’il murit : sa chair est sèche, et n’a pas un goût relevé ; ce qui le rend meil- leur pour cuire que pour la table. D’ Alger. L’Abricotier d'Alger vient dans la saison suivante : son fruit , dont la forme est ovale et un peu applatie sur les côtés, devient en murissant d’un jaune pale ou paille : sa chair a un goût agréa- ble, et est très-remplie de jus. Romain. L’Abricotier Romain le suit immédiatement ; mais son fruit est plus gros que le précé- dent , et moins applati sur les cô- tés ; sa couleur est plus foncée, et sa chair moins remplie de jus. De Turquie. L’ Abricotier de Tur- quie, dont la forme est globulaire, produit des fruits encore plus gros Vv LE) 33 ARM qu'aucun des précédens : leur, cou- leur est plus foncée que celle du Romain 3 leur chair est plus ferme et plus sèche que celle des troisie- me et quatrieme especes. De Bréda. L’ Abricotier de Bréda, ainsi dppelé, parce qu’il a été ap- porté de cet endroit en Angleterre, vient originairement de PAfrique : il produit un fruit gros et rond , qui dans sa maturité se colore d’un jaune foncé : sa chair est molle , remplie de jus, et d’une couleur d’o- range, foncée en-dedans : sonnoyau est rond, et plus gros qu'aucun des autres especes. Cet Abricot est de tous ceux que nous connoissons le meilleur et le plus agréable ; et lorsqu'il murit sur un arbre en plein vent ,il ny en a aucun qui puisse lui être comparé. De Bruxelles. L’ Abricotier de Bru- xelles est le plus tardif de tous; mal- gré qu'il soit disposé en espalier , son fruit ne parvient point à sa per- fection avant le mois d’Août , à moins qu'il ne soit placé au plein midi : mais on doit éviter de lui donner cette exposition , parce qu’alors ses fruits, au-lieu de se perfectionner , dégénérent au con- taire , et perdent beaucoup de leur saveur agréable. Ce fruit est d'une grosseur médiocre, presque ovale, rouge sur le côté exposé au soleil, tacheté de noir, et d’un jaune ver- datre sur l’autre face : sa chair est ferme et d’un goût relevé : quoi- ARM qu'il se fende souvent avant sa mas turité, on Je préfere néanmoins à Pespece précédente : mais quand PAbricotier de Bréda est planté en plein vent, son fruit est plus rem- pli de jus, et dun meilleur goût que celui-ci. Beaucoup de personnes élevent ces arbres en tiges de six ou sept pieds de hauteur, ou les greffent sur des sujets de la même éléva- tion ; mais je me garderai bien de recommander cette pratique, parce que plus les têtes de ces arbres sont hautes , plus elles sont expo- sées aux vents piquans du printems qui trop souvent en détruisent les fleurs , et plus les fruits sont ex- posés à être abbattus par les vents de été, sur-tout dans l’instant de leur maturité ; ce qui les froisse et les gâte en tombant de si haut: c’est pourquoi je préfere les demi- espaliers avec une tige de deux ou trois pieds d’élévation , et même les arbres nains , pour les planter en espalier , lesquels produisent une quantité de bons fruits quand ils sont conduits avec art : d’ail- leurs ces espaliers pouvant être plus commodement abrités au printems, lorsque la saison est mauvaise ; on est presque assuré de leur voir produire du fruit chaque année. Toutes ces especes se multiplient par la greffe, qui réussit prompte- ment sur toutes les especes de Pru- niers, pourvu que les tiges sotertt ARM nettoyées et bien en séve ; il faut en excepter cependant les Abrico- tiers de Bruxelles, qu’on greffe or- dinairement sur un Prunier appelé S. Julien , qui lui est plus analo- gue , et qui est plus propre à pro- duire des arbres à haut vent. La maniere d'élever les tiges et de greffer ces arbres sera donnée sous des articles particuliers auxquels je renvoie le Lecteur: pour passer de suite au traitement et a la façon de les planter. Culture. Tous ces arbres, a l’ex- ception des deux dernieres espe- ces, doivent être plantés contre des murailles, aux expositions d’est ou d'ouest; car s'ils étoient en plein midi, la grande chaleur ren- droit leurs fruits farineux, avant qu'ils fussent mangeables. Les fosses qu’on pratique contre les murailles pour les recevoir , doivent avoir au moins six ou huit pieds de largeur, et même davan- tage s’il est possible; mais je ne conseillerai pas de défoncer si pro- fondément la terre, quoique ce soit Pusage commun, parce qu'il sera suffisant de leur donner deux pieds où deux pieds et demi tout au plus dans cette dimension. Si la terre est humide, froide, marneuse ou glaiseuse, on élève la plate-bande au-dessus du ni- veau de la surface, autant qu’on le peut, ayant soin de mettre dans le fond, des pierres ou des décom- ARM 339 bres, pour empêcher les racines de s’enfoncer trop profondément; mais si l’on plante sur la craie ou sur le gravier, il sera bon ou d’é- léver les plates-bandes à une épais- seur convenable avec une bonne terre marneuse, ou de les creuser assez pour enlever la craie et le gravier; car malgré la précaution de vuider les plates- bandes dans leur largeur entiere de huit pieds, et de remplir cette tranchée de bonne terre, cependant en peu d’années , les racines de ces arbres s’étendront à cette longueur, et rencontreront alors la craie et le gravier; ce qui leur nuira beau- coup, et feratomber leurs feuilles de bonne heure ; lefruit en sera petit, sec et de mauvais gout, et les re- jettons des arbres seront foibles : mais lorsque les plates - bandes sont élevées à leur pleine hauteurs les racines ne s’enfoncent point vers le bas, dans le gravier ou la craie, et s'étendent plutôt près de la surface, où elles rencontrent un meilleur sol. Comme ces arbres sont d’une longue durée, que les vieux sont plus fructueux que les jeunes, et que leurs fruits sont d’un meilleur goût, il faut pour- voir à les conserver long-tems. La terre que je crois la meil- leure pour les Abricotiers, ainsi que pour les autres arbres à fruits, “est une terre fraiche et nouvelle, prise dans un pâturage avec le ga- V vi 340 ARM zon, à dix pouces environ de pro- fondeur, qu’on doit laisser pourrir et adoucir au moins une année, avant d’en faire usage, en y mélant un peu de fumier consommé : il faut retourner souvent cette terre, pour ladoucir et lui faire abe ‘sorber les particules nitreuses ‘de Pair. Quand les plates-bandes sont creusées, on y porte la terre nou- velle, qui doit y être mise deux mois avant d’y planter les arbres, afin qu’elle soit mieux établie, et quelle ne s’affaisse pas tant après la plantation. On éleve la terre à quatre ou cing pouces au-dessus du niveau que lon s’est proposé, à cause de laflaisement qui doit survenir. Les plates - bandes étant ainsi préparées, on fait choix d’arbres ‘qui maient qu'une année de greffe; et si le sol est sec ou d’une qua- lité médiocre, le mois d'Octobre sera la meilleure saison pour les planter : il est d’ailleurs très-avan- tageux de s’y prendre de bonne heure, parce qu'alors on peut choisir dans les pépinieres, les meilleurs arbres, avant que per- sonne en ait encore enlevé aucun. La maniere de préparer ces arbres pour les planter, ne diffcre point de celle qui est en usage pour tous les autres arbres fruitiers. Je renvoie pour cela le Lecteur à l’ar- ticle Pécher, où il wouvera cette AR M méthode amplement détaillée : lors- qu’on les plante, il ne faut retran-. cher aucune partie de leur tête, à moins qu'il ne se trouve quelques branches qui s’écartent trop de la muraille, et qu’il faudra alors en- ticrement couper. Lesarbres étant disposés de cette maniere, on marque les distances où ils doivent être placés dans une terre riche et forte, et contre une muraille basse; il faut laisser entr’eux un intervalle de vingt pieds, etmême quelquefoisau-dela; mais dans un sol d’une qualité médiocre, dix-huit pieds sufiront. On fait ensuite à chaque distance des trous , dans lesquels on place les tiges, à quatre pouces envi- ron de la muraille, contre laquelle on les incline; et après avoir fixé Parbre, on attache les branches à la muraille pour les empêcher de remuer; on couvre ensuite la terre au-dessus des racines avec du fumier pourri, pour prévenir les gelées; et on les laisse dans cet état jusqu’à la fin de Février, ou au commencement de Mars, tems auquel on détachera les branches, de maniere à ne pas déranger les racines : on met le pied tout près de la tige, qu’on tient avec la main gauche pour la fixer, et de la main droite, avec une serpette bien tran- chante, on coupe la tête, s’il my a qu'une tige; mais sil y a deux ou plusieurs branches , on raccourcit ARM’ thacune à quatre ou cing. boutons au-dessus de la greffe, de maniere que les biseaux de la taille se trou- vent du côté de la muraille. Si le tems est sec dans le printems, il sera nécessaire d’arroser légèrement les arbres, et il sera même utile de passer la gerbe de lParrosoir par dessous leur tête : on mettra aussi dans cette saison de la tourbe, ou quelqu’autre espece de terreau, autour de leurs racines, pour les conserver et empêcher qu’elles ne soient desséchées par la chaleur de Pété. Lorsqu'il y aura de nouvelles branches produites au printems, on doit ayoir attention de les atta- cher à lasmuraille , et de retrancher toutes celles qui viennent en ayant; ce qu'il faut réitérer toutes les fois qu'il sera necessaire , pour les assu- jettir: mais il ne faut jamais arréter les rejettons pendant Pété. A l’époque de la fête de Saint- Michel, lorsque la séve des arbres a perdu son activité, on détache les rejettons pour les raccourcir à proportion de leur force : on peut laisser huit à neuf pouces de lon- gueur à une branche vigoureuse, mais celles qui sont foibles, ne doi- vent avoir que cinq ou six pouces. Plusieurs personnes seront sans doute étonnées, qu’après avoir re- ‘commandé de laisser , entre chaque arbre, dix-huit ou vingt pieds d’in- tervalle, je prescrive encore de tailler les branches aussi courtes; AR M 341 ils imaginent pêut-être qu’un aussi grand espace ne sera jamais cou- vert : mais le but de cette méthode, est de ne laisser aucune partie de la muraille qui ne soit garnie : en donnant aux branches une plus grande longueur, les boutons des extrémités attireroient toute la séve, et ceux des parties basses ne pous- seroient point; ce qui rendroit les uges nues , et formeroit des vuides considérables , comme on le voit à tant d’autres, qui ne produisent qu’à leur extrêmité ; inconvenient qu’on prévient, en-ne laissant sur chaque branche que deux ou trois boutons. Lorsque les rejettons sonttaillés, il faut les palisser aussi horisonta- lement qu'il est possible, parce que de-là dépend la bonté à venir de Parbre. Des le second été, on recourbe tous les rejettons qui poussent au- dehors à mesure qu’ils se présen- tent, pour les attacher à la mu- raille ou au treillis qui la revêt, de maniere que le milieu de Parbre puisse. être découvert. En été, on ne doit jamais raccourcir aucune des branches, à moins que ce ne soit pour remplir les places vuides de la muraille; ce qu'il ne faut pas faire plus tard qu'à la fn d'Avril, pour les raisons dont il sera ques- tion ci-après, dans larticle des Péchers. A la Saint- Michel, on raccourcit ces rejettons, comme if 342 ARM a été dit pour la premiere année ; on donne neuf ou dix pouces de Jongueur aux fortes branches, et six ou sept pouces aux plus foibles. Le traitement de la troisieme année , sera à-peu-près le même que celui de la précédente; mais il faut observer que les Abricotiers , poussant leurs boutons à fleurs non- seulement sur le bois de la der- niere année, mais aussi sur les brendilles de deux ans, on doit bien se garder de les retrancher, ni même de les déplacer pendant Pété. On taille les branches en hiver, et on les émonde de ma- niere qu’elles puissent produire du nouveau bois et des rejettons pro- pres a garnir toutes les parties de larbre; on retranche entièrement toutes les branches gourmandes, aussi-tot qu’elles paroissent; car si on les laissoit croître, elles enle- veroient toute la nourriture des bonnes, qui ne peuvent être trop fortes, pourvu qu’elles soient pro- ductives; parce que, plus Parbre est vigoureux, et plus il résiste aux injures du tems, quoique nous en voyons souvent de très-vigou- reux en apparence, devenir si foi- bles, qu’à peine ils peuvent pro- duire leurs fleurs, et dont les bon- nes branches périssent; ce qui a fait penser que cet accident pro- venoit de la nielle, tandis quil West occasionné que faute d’un bon traitement; et je suis entièrement ARN convaincu, que cette nielle dont on se plaint, ne procède que de négligence. Ces-regles, quoique simples et peu nombreuses, sufhront, si elles sont suivies avec soin et exactitude: il seroit impossible de prescrire des instructions particulieres pour prévenir les différents accidents, et de donner la maniere de traiter les fruits : le Lecteur, en se con- formant scrupuleusement à ce qui vient d’être dit, remplira son des- sein; mais sl nest pas attentif aux moindres choses, les meil- leures instructions lui deviendront inutiles. Les Abricotiers de Bruxelles et de Bréda, étant, pour la plupart, destinés à pousser en plein vent, exigeront très-peu de traitemens et de tailles; ils n’ont besoin que d’être nettoyés de branches mortes, ou de celles qui se croisent; ce qu'on doit faire de bonne heure en automne , ou au printems, lors- que les froids sont passés, afin que les parties coupées ne dégénerent poiat en chancres. ARMERIUS. Voyez Dran- THUS BARBATUS-ÂRENARIUS, ET SILENE ARMERIA. ARMOISE. Voyez ARTEMISIAs ARNICA. Linn. Gen. Plant. 784. Doronicum. Bauh. Pin. 284: Herbe de Leopard. Doronic. ARN - Caracteres. Le calice: commun est écailleux, et plus court que les rayons de la fleur : la fleur est composée, et les rayons renfer- ment plusieurs fleurettes femelles, qui s’étendent, s’ouyrent, et sont découpées -en trois parties a leurs extrémités. Le disque a plusieurs fleurettes hermaphrodites, tubu- leuses, découpées au bord en trois segmens inégaux, et pourvues cha- cune de cing courtes étamines , couronnées de sommets oblongs. Les fleurettes femelles ont aussi cing étamines en forme d’alêne, sans aucun sommet: dans les fleu- rettes hermaphrodites, le germe, situé au-dessous de la fleur, sou- tient un style mince et court, sur- monté d’un stygmat divisé en deux parties. Le germe se change en- suite en une semence simple et oblongue, couronnée d’un duvet Jong et mince. Ce genre de plante est rangé dans la seconde section de la dix- neuvieme classe de LiNNÉE, inti- tulée : Singenesia polygamia su- perflua , dont les fleurs ont des fleurettes femelles et hermaphro- dites. La principale distinction de ce genre consiste dans les fleu- rettes hermaphrodites et femelles, qui sont de la même forme; et en ce que les femelles ont des filets. Les especes sont : 1°. Arnica montana, foliis ova- tis, integris, caulinis geminis op- ARN 343 positis. Linn. Sp. Plant. 884; Doronic avec des feuilles entieres et ovales ; celles des tiges croissant par paires opposées. Doronicum, plantaginis folio , alterum. C, B. P. 185. Alisma. Matth. Diosc. 934. Diuretica. Renealm. Spec. 118. 2°. Arnica scorpioides, foliis alternis, serratis. Hall. Helvet.737. Jacq. Vind. 152 Doronic avec des feuilles scices et alternes. Doronicum radice dulci. C. B. P. 284. 3°. Arnica crocea, foliis.ova- libus, serrato-denticulatis, subtus tomentosis. Linn. Sp. Plant. 1246; Doronic avec des feuilles ovales et dentelées, dont le dessous est laineux. Dens Leonis, Enulæ folio. Pet. Mus. 393. Gerbera, foliis planis , dentatis , flore purpureo. Burm. Afr. 157. 1:56 Ke. Doronici species pumila, auri- culæ Ursi~, folio glabro , flore saturaté croceo. Pluk. Mant. 65. T. 343. F. 4. Carlina, foliis latis, ad oras spi- nis dentatis, flore aureo. Burm. Aiken tIAs As 35. Tussilago Pyrola folio. Vaill. Act. 560. Montana. La premiere espece, qu’on trouve sur les Alpes, ainsi que sur plusieurs montagnes d’Al- lemagne, et dans d’autres parties 344 ARN froides de l'Europe, est fort re- cherchée par les Allemands, pour Pusage de la médecine, dans lequel elle est ordonnée sous le nom d’47- nica : elle est aussi rangée parmi les plantes médicinales, dans plu- sieurs Pharmacopées, sous le titre qui lui a été donné par GASPARD Baux. Lesracines de cette plante, quand elle croît sur un sol, et dans une situation convenables, pren- nent un accroissement considéra- ble, et s’étendeat très-loin sur la surface de la terre : ces racines qui sont épaisses et charnues, poussent plusieurs feuilles ovales et entie- res, du milieu desquelles sortent les tiges de fleurs, qui s’élévent à un pied-et demi environ de hau- teur, ayant chacune deux ou trois paires de feuilles opposées , et leurs sommets terminés par des fleurs simples : ces fleures jaunes et com- posées de plusieurs fleurettes sem- blables à celles de la Dent de lyon, sont suivies de semences oblongues, couronnées de duvet, par lequel elles sont dispersées à une distance considérable après leur maturité. Cette plante fleurit en Avril et en Mai; et les semences murissènt en Septembre. Elle se plait à l'ombre et dans une terre humide : on peut la multiplier en divisant ses racines en automne , lorsque les tiges sont flétries, ou par ses graines qu'on seme dans la même saison, aussi- tot qu’elles sont recueillies; car ARN celles qui sont mises en terre aw printems, manquent souvent; mais si on laisse écarter naturellement ces semences, on les verra lever au printems suivant; de sorte qu'il suffit d’avoir une de ces plantes pour la multiplier aisément, et sans aucun autre soin, que de dé- truire les mauvaises herbes qui l’en- tourent. (1) eee (1) C’est ici un des plus puissans remedes de la Médecine, mais qu'un Médecin qui a sa réputation à cœur, doit rarement em- ployer à cause des effets terribles qu’il pro- duit ( ad extremcs morbos extrema remedia exqui- cet aphorisme d'HIPPOCRATE site optima) n’est plus de mise dans notre siecle, où les Médecins sont en général trop peu instruits pour mériter une entiere confiance , et le vulgaire trop injuste et trop rempli de préjugés pour apprécier leurs opérations. Voici donc l’aphorisme qu'il faut substituer au premier : n'employez que des moyens doux contre des maladies violentes , laissez plutôt périr le malade que de hasarder votre réputation en lui donnant un remede actif, qui, en produi- sant dans son corps une révolution assez forte pour effrayer les Spectateurs, puisse vous faire attribuer l'évènement, sil vient à n'être pas favorable. Les feuilles , les fleurs et la racine, de P Arnica ou Doronie, ont une odeur légère- ment aromatique, et une saveur très-Âcre et très-piquante : cette plante ne fournit ‘par l'analyse qu'une très- petite quantité d'huile essentielle volatile, mais une dose assez forte de principes fixes résineux gom- meux, dans lesquels résident ses propriétés. Scorproides. ARN Scorpioïdes. La seconde croît la partie résineuse qui a beaucoup plus d'activité que l’autre, est beaucoup plus abondante dans les fleurs que dans aucune autre partie de la plante; ce qui doit les faire préférer pour les usages de la Méde- cine. Liinfusion des fleurs, des feuilles ou des racines de l Arnica , prise intérieurement, agace , irrite et aiguillonne fortement les parties solides, accélere la circulation des humeurs , produit un orgasme général, met en contraction toutes les fibres motrices, excite une effervescence prodigieuse dans les humeurs , et un trouble universel au- quel succede une espece d'évacuation cri- tique, qui ramene le calme et l'équilibre dans toute la machine. Le malade, après avoir pris ce remede, éprouve d’abord une grande agitation dans tout son corps, et une douleur vive dans la partie affigée ; ce premier effet subsiste jusqu’à la fin de l'opération : mais il en survient bientôt d’autres, tels qu'une vio- lente cardialoie, des efforts considérables pour vomir , des tranchées et des angoisses si vives que le malade croit toucher à son dernier moment; tous ces symptômes sont d’une intensité et d’une énergie extrême s’il reste dans son lit, mais ils sont infini- ment plus supportables s’il a le courage de se tenit debout, et même de marcher dans sa chambre. Cet effrayant orage cesse et disparoit instantanément par une grande évacuation qui se fait par le vomissement, les selles, les urines ou les sueurs, et il ne reste qu’une foiblesse qui disparoit bien- tot elle-même. Les Allemands font usage de ce remede après des chûtes ou des contusions considé- Tome 1B ARN 345 naturellement sur. les montagnes de la Bohème, ainsi qu’en Sibérie, d’où ses semences n'ont été en rables : on rend alors une grande quantité de sang noir et grumelé par le vomissement, les selles ou les urines, et même par la partie malade , si la contusion se trouve à l'extérieur, et que les humeurs extravasées puissent se former quelque issue. Au moyca de ce remede , on a guéri des néphrétiques opiniatres , en faisant rendre par les urines des sables et des graviers ; des fievres quartes qui avoient résisté à tous les moyens; des paralysies , des douleurs rhumatismales et arthritiques invétérées, etc. Il convient également dans l’épilepsie, où il a un succès prodigieux entre les mains du fameux GESNER qui a osé en faire l'essai sur lui- même ; dans l’atshme humide, et les autres affections catharrales ; dans les obstructions désespérées des visceres, la cachexie, l'hy- dropisie commençante ; etc. : mais ce moyen, qui n’est point sans danger , ne doit pas étre confié a des mains ignorantes ; il n'appartient qu'au Médecin prudent et éclairé à juger des circonstances où il peut être utile, et à le modifier suivant les in- dications qu'il se propose de remplir : sa dose est depuis une poignée jusqu'à deux en infusion aqueuse ou vineuse. _ Cette plante a la propriété de tuer les chiens et les autres animaux qui en mangent, Elle est aussi regardée comme spécifique pour guérir et prévenir le vertige; de ma- niere que plusieurs danseurs de corde en font usage pour se fortifier le cerveau et se ga- rantir des chûtes. Elle entre dans l’élec- tuaire Jatificans DE RHasis ; dans celui de diamargariti frigidi ; dans celui de diambra de Mesut, dans le philonum persicum , ee x 346 ARR vovées : elle a des racines noueuses et divisées en plusieurs rejettons réguliers, charnus et singulicre- ment contournés; d’où l’on a fait croire à plusieurs personnes cré- dules, qu’elles étoient bonnes contre les morsures des scorpions : cette plante est fort dure, et se mul- tiplie de même que la précédente. Crocea. La troisieme, dont les semences ont été apportées du Cap de Bonne-Espérance en Europe, ne résiste point en plein air dans . nos climats ; ainsi il faut en garder les plantes dans des pots, et les placer sous un chassis de couche chaude, ordinaire en hiver, pour les abriter des gelées, et leur don- ner de Pair dans tots les tems doux. Elle se multiplie en abon- dance par ses racines et par ses semences. Elle est intitulée par le Docteur BuRMANN, Gerbera, foliis planis , dentatis , flore purpureo. Plant. Afr. 157. e ARRÊTE-BŒUF. Voyez ONONIS. ARROCHE. Voyez CHENO- PODIUM. < ARTEDIA. Linn. Gen. Plant. 249 3; Espece de Tapsie Gingi- dium. Nous mayons point de nom pour ce genre. Caracteres. Cette plante est om- bellifere; Pembelle générale est étendue, ouverte, et composée de ARTE > plusieurs petites : l'enveloppe com: mune est composée de dix feuilles oblongues, de la même longueur que Vombelle, et découpées en trois parties a leur sommet. L’en- veloppe des petites ombelles n’a que trois feuilles étroites, plus longues que Vombelle : les rayons de la grande ombelle sont iné- gaux ; ceux des petites dans le disque sont composées de fleurs males, et celles des rayons sont hermaphrodites ; elles ont cing pé- tales érigés, en forme de cœur, et tournés en-dedans, et chacune cinq ¢tamines minces, couronnées de sommets ronds. Les fleurs qui forment les rayons, ont, dans le fond, un petit germe qui soutient deux styles réfléchis, surmontés d’un stygmat simple. Le germe devient ensuite un fruit rond et comprimé, avec une bordure feuilletée, qui se fend en deux, et renferme deux semences oblongues, dont les bor- dures sont écailleuses. Nous n'avons qu’une espece de cette plante, savoir : 1°. Artedia squamata, semini- bus squamatis. Hort. Cliff. 89 ; Artedia à semences écailleuses. Tapsia orientalis, anethi folio, semine eleganter crerato, Tourn. Cor. 22. Gingidium Rauwolffi. Cam. Hort. 67. T. 26. Cette plante, annuelle et ori- ginaire des Indes, a été trouvée ART par RawvoLr , sur le mont Liban: ses tiges, élévées à deux pieds en- viron de hauteur, poussent quel- ques branches latérales, garnies de Feuilles étroites et composées, sem- blables à celles de P Anethum : Pex- trémité de la tige est terminée par une grande ombelle de fleurs blan- ches, composée de cinq pétales inégaux ; Rx de l’extérieure sont plus larges que les autres; elles sont suivies par des fruits ronds et comprimés, renfermant chacun deux semences, dont les bords sont écailleux. Cette plante périt aussi-tôt que les semences sont mires , et quel- quefois méme en Angleterre, avant leur maturité ; car à moins qu’onne les seme en automne, et que les plantes ne poussent avant l’hiver, elles produisent rarement de bonnes semences dans nos climats. Comme ces plantes ne souffrent point la transplantation, elles doivent être semées dans la plate-bande chaude, où elles doivent rester. Tout le soin qu’elles exigent, est d’être débarassées de toutes mauvaises herbes, et éclaircies à sept ou huit pouces de distance : elles fleuris- sent en Juin, et leurs semences mürissent à la fin d’Aoiit. ARTEMISIA.’Aereucia, Gr. ainsi appelée , suivant quelques- uns @ARTEMISE , femme de Mausoze, Roi de Carie, qui fai- AR 247 soit usage de cette plante, et lui donnason nom. Armoise. Auronne. Absinthe. ‘Caracteres. Le calice commun est écailleux et rond , ainsi que les écailles. La fleur est composée de fleurettes hermaphrodites et femel- les : la bordure est garnie de fleu- rettes femelles, dont chacune porte dans son fond un petit germe qui soutient un style mince, couronné d’un stigmat divisé en deux parties. Les fleurettes hermaphrodites qui composent le disque, sont ttbu- leuses, et découpées au bord en cinq parties. Dans le centre est placé le germe avec un style etun stigmat semblable à ceux des fe- melles, accompagné de cinq éta- mines velues, et couronnées de sommets cylindriques , découpés en cing parties. Le germe devient ensuite une semence simple et nue, postée sur un placenta nud. Ce genre de plante est un de ceux qui forment la seconde sec- tion de la dix-neuvieme classe de LINNEE, qui a pour titre : Syn- genesia Polygamia superflua, dont les fleurs sont composées de fleu- rettes femelles et hermaphrodites fructueuses. Les especes sont : 1°. Artemisia vulgaris, foliis pignati-fidis, planis, incisis, subtis tormentosis ; racemis simplicibus , floribus ovatis , radio quinque-floro. Linn, Sp. Plant. 348; Armoise à x ij 548 ART avec des feuilles unies, découpées et terminées en plusieurs parties, laineuses en-dessous, des épis sim- ples de fleurs ovales, dont les rayons sont composés de cinq fleu- rettes. Artemisia vulgaris major. C. B. P: 2 37 3 Que lon croit être lé Moxa des Chinois. 2°. Artemisia integri-folia, fo- liis lanceolatis , subtüs tomentosis , integerrimis dentatisque, florum radio subquinque-floro. Linn. Sp. Plant. 1189; Armoise, avec des feuilles entieres en forme de lance, dentelées à leurs bords, dont le dessous est laineux, et les rayons de la fleur sont composés de cinq fleurettes. Artemisia foliis planis , lanceo- lato-linearibus , inferioribus sæpè ex pinnato dentatis. Flor. Sib. 2. Fr/709: 3°. Artemisia caerulescens, fo- luis caulinis lanceolatis , integris , radicalibus multifidis , flosculis fœmineis ternis. Linn. Sp. 2189; Armoise dont les feuilles des tiges sont entieres, les radicales divisces en plusieurs parties, et dont trois fleurettes femelles composent les rayons de la fleur. Absinthium maritimum , Laven- dulæ folio. C. B. P. 139. Ab- sinthe maritime, à feuilles de Lavende. Abrotanum lati-folium yarius , A RTE Artemisiæ folio. Col. Ecphr. 2. P. 22-%1::76, 4°. Artemisia dracunculus, fo- liis lanceolatis,glabris,integerrimis. Hort. Cliff. 403 ; Armoise à feuil- les entieres, unies et en forme de lance. Abrotanum Lini folio acriori et odorato. Tourn. Inst. 4593 Es- tragon. Dracunculus hortensis. Bauh. Pin. 98. Draco herba. Dod. Pemp. 709. 5°. Artemisia minima , foliis cuneï-formibus repandis , caule pro- cumbente , floribus axillaribus sessi« libus. Linn. Sp. 1190; Armoise avec des feuilles en forme de coin, une tige rempante, et des fleurs croissant aux aiselles de la tige. Draco herba. Dod. Pempt. 709 $ Herbe de Dragon. 6°. Artemisia abrotanum, fo- caule erecto suffruticoso. Hort. Cliff. 4033 Armoise avec des feuilles fort branchues, très-fines, et une tige d’arbrisseau érigée. lis ramosissimis, setaceis , Abrotanum mas, angusti- fo- lium majus. C. B. P. 136; Au- rone male. 7°. Artemisia humilis, foliis setaceis , pinnati-fidis, caule decum- bente suffruticoso ; Armoise avec des feuiiles trés-fines, des ailes pointues, et une tige basse d’ar- brisseau. Abrotanum humile corymbis ma- ALR OF joribus aureis. Tourn. Inst. 459. 8°. Artemisia Santonicum , foliis caulinis linearibus , pinnato-multi- fidis , ramis indivisis , spicis secun- dis reflexis. Zinn. Goett. 3973 Armoise avec des feuilles linéaires et divisées en plusieurs parties sur les tiges, des branches indivis¢es , et des épis dont les fleurs n’occu- pent qu'un côté réfléchis. Semen Sanctum. Lob. Icon. 756. G°. Artemisia campestris , foliis multi-fidis linearibus , caulibus pro- cumbentibus virgatis. Hort. Cliff. 403 ; Armoise avec des feuilles linéaires et divisées en plusieurs parties, et des tiges rempantes et branchues. ‘ Abrotanum campestre. Aurone sauvage. C. B. P. 236. Ambrosia altera. Cam. Epit. 597: 10°. Artemisia Critmi- folia , foliis compositis,divaricatis,lineari- bus, carnosis, glabris , caule ascen- dente paniculato. Linn. Sp. 1186 ; Armoise avec des feuilles compo- sées, linéaires, unies et charnues, et une tige montante et en pani- cule. Abrotanum Hispanicum mariti- mum, folio crasso splendente et rigido. Tourn. Inst. 459. Absinthium inodorum, foliis Crithmi, lucidis , obscurévirentibus. Moris. Hist. 3. P. 22. 11°. Artemisia maritima, foliis multi-partitis, tomentosis racemis ART 349 cernuis, flosculis famineis ternis. Linn. Sp. 22863 Armoise avec des feuilles laineuses et divisées, des branches penchées, et trois fleurettes femelles. Absinthium scriphium Belgicum. C. B. P. 139; Voyez Absinthe. Armoise maritime. 12°. Artemisia rupestris , foliis pinnatis , caulibus ascendentibus, hirsutis ; floribus globosis cernuis, receptaculo papposo. Her. Gotl. 285 ; Armoise avec des feuilles ailées , des tiges montantes et ve- lues, et une fleur globulaire et penchée. Absinthium Alpinum incanum. CB PS 120. 13°. Artemisia Pontica, foliis multi-partitis , subtis tomentosis , floribus subrotundis nutantibus , receptaculo nudo. Hort. Upsal. 257; Armoise avec des feuilles joliment découpées, laineuses en- dessous , et des fleurs rondes pen- chées. Absinthium Ponticum, tenui-fo- lium incanum. C. B. P. 2 38 ; Ab- sinthe Pontique. Petite Absinthe. 14°. Artemisia annua, foliis triplicaté pinnatis utrinque glabris, floribus subglobosis nutantibus , receptaculo glabro , conico. Hort. Upsal. 257; Armoise avec des feuilles triplement ailées, unies aux deux côtés, et des tleurs glo- bulaires et penchées, dont les ré- ceptacles sont unis et coniques. 350 ART Absinthium Tanacetifolio, odo- 142. 15°. Artemisia Absinthium , fo- lis compositis multi-fidis , floribus subglobosis , pendulis,, receptaculo villoso. Hort. Cliff. 4043 Armoise avec des feuilles composées et di- visées en plusieurs parties, des fleurs globulaires et penchées, et des réceptacles velus. Absinthium vulgare. J. B. Ab- sinthe commune. Aluyne. ratissimumm. Amm. Ruth. 16°. Artemisia inodora, foliis compositis, tomentosis , floribus sub- globosis ; receptaculo villoso ; Ar- moise avec dés feuilles laineuses et composées, des fleurs globulai- res, et des receptacles velus. Absinthiuminsipidum , Absinthio vulgari simile. C, B. P. Absinthe insipide. 17°. Artemisia arborescens , fo- lis compositis,multi-fidis,linearibus, floribus subglobosis , caule frutes- cente. Linn, Sp. 1:88; Armoise avec des feuilles composées et li- néaires, des fleurs globulaires, et une tige d’arbrisseau. Absinthium arborescens. Lob. Icon. 753 ; Absinthe en arbre. Abrotanum lati-folium arbores- cens. Bauh. Pin. 2 36. 18°. Artemisia Æthiopica y fo- Lis linearibus confertis , minimis, di- visis, caule fruticoso , tomentoso. Linn. Sp. 12843 Armoise avec des feuilles Lncaires en paquets, ART ayant une tige laineuse d’arbris4 seau. Absinthium Africanum arbores: cens, folio Vermiculatæ incano. Tourn. Inst. 458. Abrotanoides Africanum , foliis cinereis muscosis , capitulis florum globosis magnis. Raï. Suppl. 232. 19°. Artemisia glacialis, foliis Palmatis, multi-fidis , sericeis , cau= libus ascendentibus , floribus glo- meratis, subfastigiatis. Linn. Sp. 1187; Armoise avec des feuilles soyeuses et divisées en plusieurs parties, des tiges montantes et des fleurs globulaires. * Absinthium Alpinum candidum humile. C. B. P. 2393; Genepi ou Absinthe des Alpes. 20°, Artemisia Tanaceti-folia, foliis bipinnatis, subtis tomentosis, nitidis ; pinnis transversis, race= mis simplicibus. Linn. Sp. 1188 3 Armoise avec des feuilles à dou- bles ailes, laineuses en-dessous, et des branches simples de fleurs. Absinthium foliis radicalibus multotiès pinnatis. Allion. pedem. Cte 29 Fit: Vulgaris. La premiere espece croit naturellement sur les côtés des routes et des sentiers de laplus . grande partie de Angleterre : elle est rarement admise dans les jar- dins, où elle deviendroit bientôt une herbe embarrassante , à cause de ses racines, qui, rempant et s'étendant au loin au-dessous de ART {a surface de la terre, rempliroient bientot un grand espace, si elles n’étoientarréic¢es; mais comme cette plante est d’usage en médecine, jen fais mention ici : elle fleurit en Juin, etic’est dans cet état qu'il faut la recueillir pour Pusage. Le Moxa, qui est un Cotonier ou es- pece d’Armoise de la Chine, si fa- meux dans les pays orientaux, pour guérir la goutte, en brülant, sur la partie affligée, le duvet qui se trouve attaché à la partie basse de ses feuilles, est regardé comme une espece différente de notre 4r- moise commune ; mais par les échan- tillons secs de cette plante, que j’ai vu apporter en Angleterre, il paroit qu’elle ne diffère de la nôtre que par sa grosseur , celle-ci étant beau- coup plus petite ; et je crois que le duvet mou de notre Armoise com- mune, ou de quelqu’autre espece, produiroit le méme effet (1). (1) Nous avons déjà eu occasion de re- marquer combien la matiere médicale est surchargée de remedes inutiles , accrédités par une prétendue expérience, et consa- crés par un antique préjugé : PArmoise nous en fournit encore un nouvel exemple par ses foibles vertus , ëomparées à la réputation prodigieuse dont elle jouit. Cette plante, qui ne contient en effet qu'une forte petite quantité de principe volatil balsamique très-foible, et des par- ties fixes résineuses et gommeuses, absolu- ment inutiles et presque dénuées de saygur, ART S5r Integri-folia. La secondeespece, est légèrement discussive et détersive, et ne peut être que d'un bien foible secours dans les maladies pour lesquelles on l’em- ploie communément; car elle est regardée, par le vulgaire des Médecins, comme un puissant remede dans les obstructions des visceres , la disurie, la néphretique, les blessures empoisonnées , les coups d’armes à feu, les affections histériques , la sup- pression des règles et des vuidanges, les accouchemens laborieux , et différentes autres affections de la matrice, etc. On la fait entrer dans le syrop d’armoise auquel elle a donné son nom dans le catholicon simple ; dans l’électuaire de Justin; dans Ponguent martiatum ; dans l’eau vulné- xaire, etc. Le Moxa , dont les Chinois font un tres-grand usage, est suivant KEMPFER, uné espece de duvet fort inflammable qu’on tire des feuilles de PArmoise commune, cueil- lies avant le lever du soleil et séchées à l'ombre : on fait avec ce duvet de petits cônes qu’on applique sur différentes parties du corps, après les avoir humectés avec de la salive; on met ensuite le feu a leur sommet au moyen d'une baguette enflam- mée ; ils se consument lentement sans pétiller, et sans lancer aucune étincelle ; ils échauffent insensiblement la peau et finissent par la cautériser lésèrement en n’occasionnant “qu'une trés-foible douleur que les enfans eux-mêmes supportent sans ‘se plaindre. Il ne se forme aucune am- poule sur fa partie, et il ne paroit qu’une tâche spadicée et fauve, On applique sux cette brilure de Pail écrâsé et par-dessus le tout la pellicule même de Vail , afin de hater la suppuration : lorsque l’esçarre 352 ART originaire de la Sibérie, s’éleve a deux pieds environ de hauteur, avec des tiges simples, garnies de feuilles à - peu - près sembla- bles à celles du Nerprun, unies, étroites, en forme de lance, et découpées sur leurs bords en seg- ments aigus : les fleurs qui sortent des ailes des feuilles, en petits épis clairs, et qui sont souvent simples à la proximité du sommet, sont plus larges que celles de notre es- pece commune, et d’une couleur jaune-pale. Cette plante est aussi dure que la précédente, et se mul- tiplie aussi fort. On ne la conserve dans les jardins Botaniques, que pour la variété. Cærulescens. La troisieme, qu’on trouve aux environs de la mer, en Italie, en Espagne et en France, est assez dure pour résister en plein air, en Angleterre même, pourvu qu’elle soit plantée dans un sol sec: elle s'élève à deux pieds de hau- teur , avec plusieurs branches li- gneuses , terminées par des épis de leurs qui ont peu de beauté; aussi ces plantes ne sont conservées dans les jardins, que pour la variété. Dracunculus. La quatrieme est ee commence à se détacher, on le panse avec quelques feuilles de plantin rissolees. Les Chinois et les Japonois emploient ce moyen, non-seulement pour se guérir des maladies rhumatismales et arthritiques, etc. , mais aussi pour se préserver de toute espece de contagion. ART PEstragon commun ou Serpentines que lon mange souvent dans les salades, sur-tout en France : cette plante très-dure, se multiplie for- tement par ses racines rempantes, ou par la transplantation de ses re- jettons , au commencement du mois de Mai; comme on le pratique pour laMenthe; ces rejettons s’étendront en peu de tems, et se rencontre- ront bientôt, s'ils sont arrosés dans les tems secs. Minima. La cinquieme, origi- naire de la Chine, est assez. dure pour profiter ici en plein air; cette plante annuelle poussant rarement la premiere année, lorsque ses semences ne sont mises en terre qu’au printems, il fautles lui laisser écarter en automne, si lon veut qu’elles produisent plus sûrement, Abrotanum. La sixieme, ou lAu- rone commune, qu'on cultive dans les jardins, acause de l'odeur agréa- ble de ses feuilles, est un sous-ar- brisseau élévé, tout au plus à trois ou quatre pieds, qui pousse des branches latérales, érigées, et gar- nies de feuilles à cinq pointes hé- rissées et aiguës , qui exhalent une odeur agréable, quand elles sont froissces. Les fleurs, produites en épis aux extrémités des branches, s'ouvrent rarement en Angleterre ; à moins que ’automne ne soit chaud et sec. Elle se multiplie par bou- tures, qu’on plante dans une plate- bande à l’ombre, vers le commen- cement AR T eement d’Avril, en observant de Jes bien arroser dans les tems secs : elles peuvent y rester jusqu’à Pau- tomne suivant, tems auquel il fau- dra les transplanter dans des pots, ou dans les parties du jardin qui leur seront destinées (1). Humilis. La septieme est un ar- brisseau fort bas, dont les branches penchent vers la terre, et qui ne s’éléve a deux pieds de hauteur, (1) L’Aurone a une saveur amere et une edeur aromatique citronée. Une once des feuilles de cette plante fournit par l’analyse trois gros de subs- tance gommeuse , un gros et demi de partie résineuse , et quelques grains d'huile essen- tielle éthérée. Quoique cette partie vola- tilt, et la substance fixe résineuse soient en moindre quantité que le mucilage , c’est néanmoins dans ces deux premiers prin- cipes que résident toutes les vertus médici- nales de cette plante : elle est discussive, détersive, fortifiante , carminative , pecto- rale , utérine, diurétique , cordiale, an- thelmintique , alexipharmaque , etc. : on la prescrit avec succès dans la foiblesse d'estomac, dans les affections pituiteuses, Pasthme humide , quelques especes de fleurs blanches, la passion histérique, la sup- pression des règles, les obstructions des visceres , après avoir fait précéder les dé- layans et fondans; dans la colique venteuse, Ia néphrétique , etc. Sa dose est depuis une pincée jusqu’à trois ; en infusion vineuse ou aqueuse, on la fait entrer dans les décoctions anthelmin- tiques et vulnéraires, dans les lavemens carminatifs et histériques, etc. Tome I. ART 353 que lorsqu'il fleurit ; parce que les épis ont toujours au moins un pied de longueur : les fleurs sont jaunes, disposées en épis, et paroissent en automne. Cette espece se multiplie par boutures, ainsi que la précé- dente, et est également dure. Santonicum. La huitieme, qui produit le Semen Santonicum, dont on fait usage pour détruire les vers des enfans, croit naturellement en Perse, d’où les semences ont été apportées en Europe: elle a Pap- parence de notre Armoise sauvage : les branches sont minces, érigées et garnies de feuilles linéaires, ai- lées, et terminées par des épis de fleurs minces et recourbées, qui ont des réceptacles nus. Elle peut être multipliée par boutures, de la même maniere que la précédente; mais les plantes doivent être pla- cées dans un sol sec, et à une si- tuation abritée, où elles supporte- ront assez bien le froid de nos hi- vers ordinaires : mais il sera pru- dent d’avoir une plante ou deux dans des pots, que lon puisse abriter dans cette saison, sous un chassis commun de couche chaude, pour en conserver l’espece (1). (1) Les graines du Santonicum , qu'on appelle encore Sementine , ou Semen contra, ont une odeur balsamique et une saveur acre et amere. Une once de ces semences soumise à l'analyse, a produit un principe odorant, way # 354 ART Campestris. La neuvieme est notre Aurone sauvage, qui croit trés-fugace et incoercible , une quantité presque inperceptible d'huile essentielle volatile , trois gros d’extrait gommieux et un gros de substance résineuse. Ces graines sont stomachiques , forti- fiantes , discussives , céphaliques , nervines, antiputrides , anthelmintiques, utérines , pectorales , carminatives, etc. et convien- nent dans les maladies occasionnées par des saburres putrides , le relachement de Testomac, les vers intestinaux , la réten- tion des regles et des hémorrhoides , etc, Dans ces différentes circonstances elles for- tifient et discutent puissamment, donnent de Vactivité à la bile , aiguillonnent les fibres languissantes , augmentent loscilla- tion des vaisseaux , détachent et corrigent les crudités visqueuses , accélerent la cir- culation des liqueurs, échauffent et réta- blissent les forces digestives, divisent la limphe épaissie, etc., et peuvent être em- ployées avec succès dans toutes les mala- dies où il est nécessaire de fortifier , de discuter et de s'opposer à latonie des fibres. Ses vertus anthelmintiques ne sont point équivoques ; lorsqu'on les donne dans cette intention , il est essentiel de les joindre à quelques purgatifs , tels que la rhubarbe ou le mercure doux , afin d’évacuer les vers qu'elles ont détruits, et prévenir par-là les inconvéniens qui pourroient résulter de la putréfaction de ces insectes dans les premieres voies. Leur dose, lorsqu'on les fait prendre en infusion , est depuis un gros jusqu'à trois , et en substance depuis quelques grains jusqu'a un gros. ART naturellement dans quelques par- ties de Norfolk, et qui n’est gueres admise dans les jardins. Critmi-folia. La dixieme, ori= ginaire du Portugal, est un arbris- seau bas, qui s’éléve au plus a deux pieds de hauteur, et ressemble beaucoup a notre espece sauvage : on la conserve rarement dans les jardins anglois. Maritima. La onzieme est l44- sinthe maritime commune, qui croit spontanément sur les côtes de la mer de la plus grande partie d’An- gleterre, où on en remarque plu- sieurs variétés, qui pourroient bien être aussi des especes différentes. Ce sont des arbrisseaux bas, dont la plupart rempent par leurs raci- nes, au moyen desquelles ils se multiplient fortement dans les pla- ces où ils naissent; mais lorsqu'ils sont transplantés dans un jardin, ils ne profitent pas autant. Toutes ces variétés sont vendues dans les bou- tiques, pour la véritable Absinthe romaine. Rupestris. La douzieme, origi- naire des Alpes, est aussi un ar- brisseau, à peine élévé d’un pied de hauteur, qui pousse plusieurs branches minces, garnies de feuil- les très-blanches et ailées, pour lesquelles on l’admet quelquefois dans les jardins : cette plante est fort dure, et se multiplie aisément de boutures au printems. Pontica. La troisieme est la vé- ART ritable Absinthe romaine , assez rare à présent dans les boutiques , quoi- qu’elle soit fort préférée par des personnes expérimentées à l46- sinthe maritime, parce qu’elle est moins dégoutante , et que son amer- tume est moins désagréable : on pourroit néanmoins se la procurer en grande quantité, si les Jardi- niers, qui fournissent les marchés, vouloient Ia planter avec leurs herbes médicinales. Cette plante est basse et herbacée ; les tiges meurent en automne, jusquà la racine, et les nouvelles paroissent au printems ; elles sont garnies de feuilles joliment découpées, dont la surface inférieure est laineuse : la partie haute des tiges est garnie de fleurs globulaires, qui se ren- versent d’un côté, et ont des recep- tacles nuds; elles paroissent en Août: mais elles ne sont pas tou- jours suivies de semences en An- gleterre. Cette espece se multiplie aisé- ment par ses racines rempantes, que Yon peut diviser en automne, pour les planter à deux ou trois pieds de distance, afin quelles puissent avoir assez de place pour s’éten- dre : le meilleur tems pour cette opération, est vers le milieu d’Oc- tobre; elles croitront dans tous les sols, pourvu qu’ils ne soient pas trop humides. (1) (1) Nous plaçons cette note après l’article ART 35s Annua. La quatorzieme, qui est de l'Absynthe romaine , parce qu'elle est plus estimée en Médecine qu'aucune autre, quoique les différentes especes dont il est question dans le texte, puissent lui être substituces sans beaucoup d’inconvéniens. L’Absinthe a une odeur forte , aroma- tique , et une saveur très-amere. Une once de cette plante soumise à la distillation, produit une assez grande quan- tite de principe odorant mélé avec l’eau, mais qu'on ne peut jamais obtenir séparé- ment. La même dose mise en infusion dans de l'eau , produit une demi-once d'extrait gommeux , tandis qu'on en retire à peine un demi-gros de substance résineuse, par l'action des menstrues spiritueux. Ces deux derniers principes sont tellement adhérens lun à l’autre, qu'il est impossible, de les obtenir parfaitement purs. EN, 70 des cendres provenues de la combustion des feuilles et des tiges de l'Absynthe , on extrait une petite quantité de sel cubique, analogue au sel marin et de sel alkali vé- gétal, dont la dose n’est point constante. Le principe odorant de l'Absynthe a quelque chose de vireux et de narcotique; la partie gommeuse a peu de vertu, parce que son amertume est foible, mais la subs- tance résineuse est très-active et possede au plus haut dégré toutes les propriétés des autres principes: quant au sel alkalin que fournit le lavage des cendres, il ne diffère en rien de celui qu’on retire des autres végétaux, quelle que soit Popinion commune à cet égard. Toute la plante est échauffante , forti- fiante , stomachique , incisive , détersive , anthelmintique , carminative , utérine , Y y ij 356 ARE produite dans le climat glacé de la Sibérie, est une plante annuelle, élévée de deux pieds de hauteur, et garnie de feuilles ailées, d’une odeur agréable : les fleurs sont globulaires , et penchent sur un côté. Si on lui laisse écarter ses se- mences en automne , les plantes pousseront mieux, que si elles étoient semées avec soin. Absinthium. La quinzieme, ou PAbsinthe commune, qui croit na- turellement sur les bords des che- mins et dans les lieux incultes de céphalique , fébrifuge , diurérique , apéri- tive, etc. Elle convient dans un grand nombre de maladies chroniques, dans les vices digestion et de Pestomac , le rela- chement de ce viscere, l’atonie générale, lhydropisie universelle et particuliere, les fievres intermittentes , la cachexie, la diarrhée séreuse , les suppressions des ré- gles, le gonflement des glandes, Vinertie de la bile ; les fleurs blanches, dans diffé- rentes maladies de la peau, les vers intes- tinaux , les flatuosités, etc. Sa dose est en infusion vineuse ou aqueuse depuis une demi-poignée jusqu’à deux. On Ia fait entrer dans les cataplasmes tésolutifs , dans les bains aromatiques ; dans la dialacca magna de Mesut ; dans la confection Aomec , dans les pilulles de N1- COLAS DE SALERNE; dans les pilulles ag- grégatives DE MESUE ; dans Ie syrop ca- chectique pe CuaRas, etc. Son extrait a la même vertu que la plante, et se donne à la dose d’un gros, deux où trois fois par jour. ART plusieurs parties d'Angleterre, est peu cultivée dans les jardins : elle se multiplie aisément par ses graines qu’il faut semer en automne, aussi- tôt qu’elles sont mûres; et si on les laisse écarter , les plantes pous- seront sans aucun soin. Inodora. La seizieme a été re- gardée comme une variété de P Absinthe commune : elle a, en effet, la même apparence ; maïs les segments de ses feuilles sont plus larges et plus blancs, et toute la plante est insipide : elle se per- pétue par semences. Arborescens. La dix-septieme, ordinairement connue sous le nom d’Absinthe en arbre, croit sans cul- ture aux environs de la mer, en Italie, et dans le Levant : elle s’é- leve, avec une tige 'igneuse, à six ousept pieds de hauteur, et pousse plusieurs branches ligneuses, gar- nies de feiulles à-peu-près sembla- bles à celles de P Absinthe commune , mais plus joliment divisées, et beaucoup plus blanches; les bran- ches sont terminées, en automne, par des épis de fleurs globulaires, qui sont peu suivies de semences ici. Cette plante peut être mulu- pliée par boutures, qui prennent aisément racine, si elles sont pla- cées dans une plate-bande ombrée, pendant lété, et arrosées à propos. En automne, il faut mettre quei- ques jeunes plantes dans des pots, pour les abriter en hiver: les au- A RY tres peuvent être placées dans une plate-bande chaude, où elles sub- sisteront, pourvu que l’hiver soit favorable. Æthiopica. La dix-huitieme est une plante basse en arbrisseau , dont la tige ligneuse produit quel- ques branches, garnies de feuilles linéaires, disposées en paquets : ses fleurs, qui naissent également en paquets ronds, ont la même forme que celles de lAbsinthe. Elle croit naturellement en Ethio- pie; eton la muluplie par boutures en quelque tems de lété que ce soit : elle doit être garantie des fortes gelées de l’hiver. Glacialis. La dix -neuvieme , qu’on trouve sur les Alpes, est une plante basse, qui s’éleve au plus à un pied et demi de hauteur : ses tiges sont fortement garnies de feuilles fort blanches, en forme de main: ses fleurs, globulaires et ras. semblées en paquet à Pextrémité de la tige, sont rarement suivies de semences en Angleterre. Cette plante peut être multipliée dans tous les mois de lété, en plan- tant dans une plate-bande ombrée ses rejettons de côté, qui pousse- ront des racines, s'ils sont bien arrosés ; et en automne, on peut les placer dans les lieux ou ils doivent rester. Tanaceti-folia. La vingtieme , originaire du Piémont , est une plante herbacée, dont les tiges pé- ART 357 rissent en hiver jusqu’à la racine, et qui pousse au printems de nou- veaux rejettons, garnis de feuilles ailées , et laineuses en-dessous : ses fleurs , produites sur des épis simples, ne sont pas ordinaire- ment suivies de semences en An- gleterre. On multiplie aisément cette plante, en divisant ses racines en automne. ARTICHAUD. Cynara. Comme cette plante est plus généralement connue sous le nom d’Artichaud; que sous celui de Cynara, je parlerai de sa culture, sous cette premiere dénomination, et je renverrai pour {son carac= tere et ses différentes especes, au mot latin Cynara. On cultive dans les jardins anglois deux especesd’Artichauds dont nous ferons mention ici, sous les noms par lesquels ils sont généralement connus, en réservant leurs autres distinctions pour les titres latins. La meilleure espece, appelée par les Jardiniers, Artichaud rond, a destêtes garnies d’écailles larges, brunes, et tournées en-dedans : Ja partie charnue du fond des écail- les étant fort épaisse, on la prefere beaucoup à lPautre espece, connue sous le nom d’Artichaud de France, ‘dont les tiges sont généralement plus hautes, les têtes plus rondes et plus coniques, les écailles plus étroites, plus vertes, et tournées 358 ART en-dehors; la partie charnue moins épaisse, et le parfum moins agréa- ble au goût. Toutes ces imper- fections ont fait absolument re- jetter cette seconde espece des jar- dins anglois, jusqu’a ce que les fortes gelées de 1739 et 1740, ayant détruit toutes les racines de la premiere, on fut forcé d’en faire venir de nouvelles de lisle de Guernesey, où l’on ne cultivoit que lArtichaud de France; mais depuis, PArtichaud rond ayant été multiplié, la seconde espece a été encore rejettce. On multiplie cette plante par ses œilletons, qui, étant pris sur les vieilles racines en Février ou en Mars, produisent de gros fruits dès l'automne suivant, s'ils sont plantés dans un bon sol; mais comme les Jardiniers des environs de Londres n’entendent pas bien la culture de cette plante, j’en donnera une instruction particuliere. Culture. Premiere espece. Cette plantation se fait en Février ou en Mars, suivant que la saison et les vieilles racines d’Artichaud sont plus où moins avancées, et on s’y prend de la maniere sui- vante : on enleve d’abord avec la bèche, toute la terre qui environne les tiges, jusqu’au dessous de la partie où sont produits les jeunes rejettons; on ote avec la main la terre qui peut se trouver entre ces rejetions, afin de pouvoir recon; ART noître quels sont les meilleurs, et la maniere dont ils sont placés sur la tige; on choisit les deux plus forts,qui soient en même tems droits et de belle apparence, pour les laisser en place; on les prend dans la partie la plus basse, parce que ceux qui croissent sur la couronne des racines, quoique forts et gros, ont des tiges dures et ligneu- ses, qui ne produisent pour l’or- dinaire que de mauvais fruits, connus sur les marchés sous le nom de Rogues, dont les fonds sont très-petits, et les écailles placées irrégulierement; on enleve ensuite les rejettons destinés à être replan- tés, en les pressant avec le pouce le plus près de la tige qu'il est pos- sible, avec la précaution de ne lais- ser aucuns boutons qui, par leur accroissement, puissent nuire aux deux rejettons conservés, et de ne point endommager ceux quisont destinés à une autre recolte. Cette opération faite, on remet la terre avec la béche, et on la presse avec les mains autour des deux plantes laissées, en les séparant a une aussi grande distance qu’il est possible, sans les rompre; on coupe ensuite le sommet des feuilles qui pen- chent. Quand la terre, autour des tiges, est nivelée et dressée, on peut y semer légèrement des Epi- nars ; qui seront cueillis avant que les Artichauds se soient assez étendus pour la couvrir; on les tient AR Æ nets de mauvaises herbes, et vers la fin d’Avril ouaucommencement de Mai, lorsque les vieilles plantes commencent à montrer leurs fruits, on examine les tiges avec soin, pour en retrancher les jeunes plan- tes qui auroient pu avoir poussé depuis, on enleve tous les rejet- tons produits sur la tige, et on ne laisse que la tête principale , qui doit donner les plus gros fruits. Quand les Artichauds sont en état d’être cueillis , on casse ou on coupe les tiges qui les soutiennent près de la surface de la terre , afin que les-plantes puissent en pousser de nouvelles avant la fin d'Octobre. La saison pour les couvrir de terre est au milieu ou à la fin de No- vembre ; ce qui doit être fait de la maniere suivante. j Coupez les jeunes rejettons tout pres de la surface de la terre , puis creusez autour des tiges, et mettez la terre en butte entre chaque rang , comme il est d’usage dans les la- bours , de façon que chaque rang d’Artichauds puisse être exacte- ment au milieu de chaque butte , ce qui suffira pour les abriter des gelées de Phiver. Je recommande essentiellement ici de ne point se servir de grand fumier, comme le font souvent des gens peu expéri- mentés qui l’enfoncent en terre , et en entourent les plantes, parce que rien ne leur est plus préjudiciable , et ne contribue davantage à rendre ART 359 le fruit petit » €t presque sans fond. Quoiqu'il soit rare que les raci- nes d’Artichaud plantées dans une terre sèche soient détruites par le froid , cependant , comme on la vu arriver quelquefois dans des hivers fort rudes , tels qu’en 1683 , 1739 et-'1740, il est prudent de donner les moyens de les en garantir ; avec d'autant plus de raison que ces deux derniers hivers ne leur ont été aussi funestes en Angleterre, que par le peu de soin qu’on a apporté a les en préserver. Depuis ce tems on a donné dans une autre extrémité , en couvrant chaque hiver les Arti- chauds avec du fumier long, ce qui est une très - mauvaise méthode, comme je lai déja fait observer , parce que ce fumier les fait non- seulement pourrir , mais les expose encore à beaucoup d’autres acci- dens : c’est-pourquoi je conseille de ne couvrir de terre les Arti- chauds qu’à la fin de Novembre où au commencement de Décembre , pourvu que la saison continue à être douce ; et vers Noel, si on craint quelques fortes gelées, on met une quantité de long fumier , de chaume de pois, de tan , ou de quelqu’autre couverture légere sur les buttes seulement ; ce qui suffira pour empêcher la gelée de péné- trer et d’endommager les racines: mais il faut ôter ces couvertures aw commencement de Féyrier, etmeme 360 A R = plutôt si le tems est doux , sans quoi elles nuiroient beaucoup aux plantes. Il sera bon aussi d’enlever en automne quelques racines d’Art- chauds , de les enterrer profonde- ment dans une fosse jusqu’au prin- tems, ou de les mettre en mon- ceaux , de maniere qu’on puisse les couvrir aisément dans les fortes geltes , afin d’avoir une provision de réserve si les autres plantes sont détruites dans la terre. Quand elles sont ainsi couver- tes de terre, il n’y a plus rien à faire avant les mois de Février ou de Mars, et jusqu’à ce qu’elles aient poussé au travers des buttes ; alors , si le tems est convenable, il faut les travailler comme il a été dit ci-dessus. Lorsqu'il est ques- tion de faire une nouvelle planta- tion, après avoir labouré et enterré du fainier fort pourri, on choisit entre les rejettons pris sur les vieil- les tiges, les plus forts et les plus sains, pourvus de quelques raci- nes , et qui soient assez tendres pour se casser aisément ; mais on rejette ceux qui sont durs, ligneux et filandreux: après quoi, on coupe et on retranche les boutons de la partie ligneuse qui les joignent a la tige, ainsi que les larges feuil- les, afin que celles du cœur puis- sent être à extérieur , et exposées a la lumiere. Si le tems est très- sec, ou si les plantes ont été de- ART puis long-tems détachées des tiges, il sera nécessaire de les laisser tremper dans Peau pendant trois ou quatre heures avant de les met- tre en terre, ce qui servira à les rafraichir : les plantes ainsi prépa- rées , on procède alors à la plan- tation ; ce que l’on fait en traçant des lignes droites sur le terrein, et avec une mesure : on les plante à deux pieds de distance dans les rangs , et à cinq pieds de rang en rang , en les enterrant d’environ quatre pouces de profondeur, et en pressant fortement la terre sur les racines. Cette opération étant finie, on les arrose deux ou trois fois la semaine, si la saison est sè- che; jusqu’à ce qu’elles commen- cent à croitre : après quoi, elles au- ront peu besoin d’eau. Il est bon d’observer ici que Pon peut semer légèrement des Epi- nars dans le terrein avant d’y met- tre les plantes, avec le soin ce- pendant de n’en point laisser au- tour du rejetton quand ils ont poussé. Ces plantes produiront les plus gros et les meilleurs Artichauds , vers les mois d’Aout et de Sep- tembre , si la saison est bonne et le sol humide, et après que tous ceux des vieilles tiges sont cueillis. Si on veut se procurer des Arti- chauds pendant toute la saison, il faut faire chaque année de nou- velles plantations ; sans quoi, il n’est pas Ar Bie pas possible d’avoir de ce fruit plus long-tems que deux ou trois mois. Si quelques-unes de ces plantes du printenis n’ont point donné de fruits en automne, on peut, lors- qu’on butte les racines , lier leurs feuilles avec des branches de sau- le, etc. rapprocher la terre autour, de façon que le sommet des plan- tes puisse être au-dessus ; et, quand la gelée commence , couvrir les sommets avec un peu de paille pour qu’ils ne soient pas détruits : par ce moyen elles produiront du fruit en hiver ou de bonne heure au prin- tems. Lorsqu'on veut semer quelques légumes au milieu de ces planta- tions , on peut suivre la méthode pratiquée par les Jardiniers des en- virons de Londres, qui consiste à laisser neuf ou dix pieds d’inter- valle entre chaque rang d’Arti- chauds ; à semer dans cet espace des Raves ou des Epinars , ou à planter deux rangs de Choux-fleurs à la distance de quatre pieds, et séparés seulement de deux pieds et demi entr’eux , de maniere quil reste encore a chaque plante d’Ar- tichaud un espace de cinq pieds pour s’étendre : et dans le mois de Ma, lorsque les Raves et Epinars sont recueillis , on seme exacte- ment entre les deux rangs de Choux- fleurs une rangée de Concombres propres à étre marinés , à trois pieds de distance Pun de Pautre ; Tome I, ee 361 et entre les rangs de Choux-fleurs et d’Artichauds, on plante une li- gne de Choux - pommés , ou de Choux de Savoie, qui peuvent croi- tre aisément quand les Choux-fleurs et les Artichauds sont récoltés : par ce moyen la terre se trouve em- ployée: pendant toute la saison ; ce qui est très-nécessaire pour les Jar- diniers des environs de Londres, qui, payant de gros loyers , sont forcés de tirer de leur terre le plus grand produit possible dans les ter- reins où les rangs d’Artichaud sont placés à cinq pieds de distance : on y plante pour Vhiver des Choux- pommes ou de Savoie , qui seront arrachés lorsqu’il sera nécessaire de couvrir les Artichauds ; alors on mettra la terre en monceaux de la largeur de cinq pieds, à moins qu’elle ne soit extrémement ferme, ou que les plantes ne soient très- jeunes ; car dans ces deux cas , on ne prendra que l’espace de trois pieds et demi pour butter les raci- nes, le reste pouvant être mis en petits tas dans les intervalles. Il faut aussi employer.à butter la même quantité de terre quand les plantes sont placées à une plus grande dis- tance. Si, après de fortes gelées ou une trop grande humidité , les plantes paroïssent pousser avec peu de vi- gueur au printems , il sera néces- saire de les découvrir , de labourer la terre dans les intervalles avec la Zz 362 A RD béche, de former une petite élé- vation autour de chaque tige, et de niveler la terre entre les rangs ; ce qui les mettra en état d’être chatrées trois semaines ou un mois après. Les Aïtichauds plantés dans une erre riche et humide produiront toujours les plus gros et les meil- leurs fruits; de sorte qu’il sera bon, quand on peut employer un pareil sol, de faire chaque printems une nouvelle plantation qui succédera aux vieilles tiges , et procurera du fruit en automne : mais comme ces racines ne subsisteront pas en hiver dans ce terrein humide , on doit placer dans un sol sec celles qui seront destinées à produire au prin- tems ; et on aura soin que ces plan- tations soient toujours dans une situation ouverte , et non sous l’é- goût des arbres, où elles fileroient, et produiroient des fruits petits et mauvais. ARTICHAUD DE JÉRUSA- LEM. Topinambour , ou Poire de terre. Voyez HELIANTHUS TUBE- Rosus. L. ARTICHAUD SAUVAGE D'ESPAGNE. Voyez Cynara HUMILIS. ARTICHAUD SAUVAGE, ou CHARDON - MARIE. Voyez Carpuus MaARIANUS, ARU ARTICULATION. (une) C’est Punion des parties des plantes formées par un nœud ou une join- ture pareille à celles qu’on observe dans les siliques de plusieurs plan- tes, comme l’Ornithopodium , Co- ronilla , qui sont jointes ensemble par un nœud soluble; d’où ces par- ties sont appelées articulées , et que lon dit être attachées articula- tim ou geniculatim : les plantes ap- pelces articulées sont aussi celles dont les racines sont noueuses , quoique les tiges ne soient point chargées de nœuds ; c’est ce qui fait nommer la racine de Polygona- tum, articulée ou géniculée. ARUM. Pied de Veau. Caracteres. La fleur a une enve- loppe grande et oblongue , fermée a la base, resserrée au milieu, et colorée en-dedans : le spadix , sur lequel Jes germes sont placés , est en forme de massue au sommet, et plus court que l’enveloppe. Cette fleur n’a ni pétales ni étamines ; mais plusieurs sommets quarrés por- tés fort près des germes , avec un double rang de filets entre eux, qui adhérent au spadix : plusieurs germes ovales, privés de styles, mais pourvus seulement de stig- mats barbus, environnent la partie haute du spanix. Les germes se changent , lorsque la fleur est pas- sée, en bayes globulaires , et à une | A R U cellule renfermant des semences rondes. LiNNÉE a placé ce genre dans la septieme section de la vingtieme classe, qu'il a nommée Gyrandria Polyandria : les plantes qui la composent ont des fleurs males et femelles jointes ensemble, sans éta- mines ni styles, mais pourvues seu- lement de plusieurs sommets. Cette plante est appellée wake Robing , à cause de son gout acre et fort, qui cause beaucoup de douleur dans la bouche et à la gorge, suivie d’un flux abondant d'humeur salivaire lorsqu'on la mange. Les especes sont : 1°. Arum maculatum , acaule , foliis hastatis integerrimis , spa- dice clavato. Hort. Upsal. 434 ; Arum sans tige , avec des feuilles entieres , en forme de hallebarde , et un spadix en forme de massue. Arum vulgare maculatum , et non maculatum, C. B. P. 195 ; Arum commun. 2°. Arum Italicum , foliis has- tatis , acutis petiolis , longissimis , spathä maximd , erectd ; Arum sans tige , avec des feuilles pointues , et en forme de hallebarde , de- longs pétioles, et une grosse gaine érigée. Arum venis albis, Italicum maxi- mum. H. R. Par. 3°. Arum proboscideum , acaule , foliis hastatis , spathä declinata , ARU 363 fili-formi subulatä. Linn. Sp. Plant. 966 ; Arum sans tige, avec des feuilles en forme de hallebarde, et une spathe penchée, et en forme d’alène. Arisarum , flore in tenuem cau- dam abeunte. Tourn. Inst. 161 ; Capuchon de Moine, 4°. Arum arisarum , acaule, fo- lis cordato-oblongis , spath& bift- dé , spadice incurvo. Hore. Cliff. 435 ; Arum sans tige, avec des feuilles oblongues , et en forme de cœur , une spathe divisée en deux parties , et un spadix recourbé. Arisarum lati-folium majus. C. B. P. 196 ; Capuchon de Moine à larges feuilles. 5°. Arum tenui-folium , acaule , foliis lanceolatis , spadice setaceo, declinato. Hort. Cliff. 345 ; Arum sans tige , avec des feuilles en for- me de lance, et un spadix très- menu , et penché. Arisarum angusti-folium , Dios- coridis forte. Boerh. Ind. Alt. 2. PS 73% 6°. Arum Virginicum, acaule, fo- liis hastato-cordatis acutis , an- gultis obtusis. Hort. Cliff: 434 5 Arum sans tige, avec des feuil- les pointues , en forme de cceur et de hallebarde , et des angles obtus. 7°. Arum triphyllum , acaule , foliis ternatis , floribus monoicis. For. Virg. 113 ; Arum sans tige, à trois feuilles, Z z- ij 364 ARU Arum minus triphyllum , sive arisarum pené viride , Virginianum. Mor. Hist, 3: P. 547- Dracunculus , sive Serpentaria triphylla Brasiliana. Bauh. Pin. #09. : 8°. Arum Dracunculus , foliis pedatis , foliolis petiolatis integer- rimis y @quantibus spatham spa- dice longiorem. Linn. Sp. Prod. Leyd. 7 ; Arum, avec des feuilles en forme de pied , composées de lobes entiers, égaux , et en forme de lance, et la spathe beaucoup plus longue que le spadix. Dracunculus polyphyllus. C. B. P. 195 ; Dragon commun. Dracontium Dod. Pempt. 329. 9°. Arum Dracontium, foliis pe- datis , foliis lanceolatis integerri- mis , superantibus spatham , spa- dice breviorem. Prod. Leyd. 7 ; ‘Arum , avec des feuilles en forme de pieds , le supérieures composées de lobes entiers , et en forme de fance , et ia spathe plus courte que le spadix. Arum polyphyllum , minus et humilius. H. L. 60. 10°. Arum trilobatum , acaule , folis sagittato-trilobis , flore ses- sili. Fl. Zeyl. 3263 Arum sans ti- ge, à feuilles à trois lobes, et avec des fleurs sessilles à leurs racines. Arum humile Zeylanicum lati- folium , pistillo cocesneo. Hort. Amst. 1. P. 97- ARU r rr. 2 Arisarum amboinicum. Rumphe Amb. 5. £7320) D2 00s Toya 11°. Arum colocasia ,acaule , fo- liis peltatis , ovatis , repandis , bast semi-bifidis. Hort. Cliff. 434 ; Arum sans tige , ayant des feuilles ovales, et en forme de bouclier , ondées , découpées a leurs bords , et divi- sées en deux parties à leur base. Arum maximum Ægyptiacums quod vulgo Colocasia ; Feu d'E- Sypte. Colocasia. Clus. Hist. 2. P. 75. 12°. Arum Betæfolio, acaule , foliis cordatis, nervosis , floribus sessilibus ; Arum sans tige, ayant des feuilles nerveuses en forme de cœur , et des fleurs sans pédon- cules. Arum Americanum , Betæfolio. @ Catesb. Hist. Car. 1. 71. 13°. Arum divaricatum, acaule, foliis hastato-cordatis , angulatis , divaricatis. Linn. Sp. Plant. 9663 Arum sans tige , avec des feuilles angulaires, en forme de cœur et de hallebarde. Arum acaule , foliis subhasta- tis. Flor. Zeyl. 325. Neienschena major. Rheed. Mai. 22. FP. 39-220. 14°. Arum peregrinum , acaule, foliis-cordatis , obtusis , mucrona- tis, angulis rotundatis. Hort. Cliff. 435 ; Arum sans tige , avee des feuilles émoussées, en forme de cœur, pointues, et les angles ARU arrondis ; appelé Edder en Amé- rique. 15°. Arum esculentum , acaule , foliis peltatis , ovatis , integerimis , basi semi-bifidis. Hort. Cliff. 435 ; Arum sans tige, dont les feuilles sont ovales , en forme de bouclier, et la base est partagée en deux parties. Agum minus, Nymphee folio, esculentum. Sloan. Cat. Jam. 62 3 Chou caraibé , oz Arum violet, ou Tayore. Arum esculentum. 15. Brassica Brasiliana, foliis Nym- phaa. Bauh. Pin. 2722. Caladium æquatile. Rumph. Amb. CE AO he ee Oe LE 16°. Arum sagittæ folium , acau- le, foliis sagittatis , triangulis, an- 5 ’ SB ULLIS y gulis divaricatis, acutis. Hort. Cliff. 345 ; Arum sans tige, ayant des feuilles triangulaires, en forme de dard, et en pointes aiguës, qui di- vergent. Arum maximum Ægyptiacum , quodvulge Colocasia, cauliculis ni- gricantibus , Zeylanica. H. L. B. 17°. Arum arborescens , caules- cens rectum , foliis sagittatis. Linn. Sp. Pi. 1372; Arum à tige éri- gée , avec des feuilles en forme de flèche , ordinairement appelé Canne muette. . 18°. Arum auritum , caulescens radicans , foliis ternatis ,lateralibus ARU 365 uni-lobatis. Linn, Sp. 2372 ; Arum dont les tiges poussent des racines avec des feuilles a trois lobes. Arum hederaceum, triphyllum, et auritum. Plum, Amer. 41. T. 58. : Maculatum. La premiere espece croit naturellement dans les bois et sur les terres ombrées de la plus grande partie d’Angleterre. Elle est rarement admise dans les jar- dins ; mais comme c’est une plante médicinale , on en fait mention ici pour.en venir ensuite aux autres especes. On connoit deux variétés de celle-ci, l’une à feuilles unies et lPautre à feuilles tachetées de noir 5 mais ces différences ne sont qu’ac- cidentelles , et sont produites par les mêmes semences. Les racines de cette espece d’Arum sont ordon- nées par le Collége des Médecins, et elles entrent dans la poudre qui porte le nom de la plante. Comme on recueille toujours ces racines dans le printems, lorsque les feuil- les sont en pleine vigueur, elles se rétrécissent, et perdent bientôt leur qualité spongieuse : mais celles qui sont recueillies en Août, lorsque les feuilles sont fétries , se conser- vent bonnes toute l’année , et gar- dent la même grosseur qu’elles avoient étant fraiches. Ceux qui n’ont pas fait cette observation , ont affoibli , et même détruit [a force des remedes qui en ont été composés, Elle fleurit en Avril , et 366 A RU rue I ses semences muürissent en Jui - ‘ let (1). ae, Pe RRRE (1) Les feuilles et les racines @ Arum jouissent des mêmes propriétés médicinales: mais on emploie rarement les premieres , tandis qu'on fait un usage fréquent des racines. Cette racine, lorsqu'on la goûte, pro- duit sur la langue et dans le gosier une irritation et un sentiment de chaleur consi- dérable : partie dans la substance résineuse, quoi- cette grande âcreté réside en que peu abondante , puisqu'un once de racine d’Arum en produit à peine douze grains ; et sur-tout dans un principe volatil salin qu’on y découvre. Cet acide volatil est très-abondant dans les racines fraîches; mais il se dissipe en partie dans celles qui sont desséchées ; ce qui fait qu’on préfere ces dernieres pour les usages de la Mé- decine , parce qu’elles peuvent être em- ployées avec plus de sûreté. Outre les deux principes dont on vient de parler , ces ra- cines fournissent encore de la gomme, et une substance farineuse ou amilacée fort abondante, Cette plante, prise intérieurement, irrite, agace et aiguillonne fortement les parties solides , augmente les ‘contractions du système vasculaire , ranime la chaleur, divise les liqueurs épaissies , et les dis- pose à être éyacuées : elle est par con- séquent purgative , apéritive , incisive , pectorale , stomachique , diuretique , anti- scorbutique, etc. et convient dans toutes les maladies produites par les mucosités et l'épaisissement de la lymphe , dans les vices de digestion qui reconnoissent pour cause le relachement de l’estomac et l’inertie des liqueurs gastriques, dans les fievres ARU Italicum. La seconde , qui nait en Espagne, en Italie et en Portu- gal , d’où ses semences m’ont été envoyées , a des feuilles larges , terminées en pointes , et d’un pied et demi d’élévation ; elles s’éten- dent en-dehors, et sont joliment veinées en blanc et tachetces de noir ; ce qui fait une belle variété avec leur verd luisant. Ses fleurs , élevées à près d’un pied de*hau- teur , ont des spathes fort longues et droites, d’un verd pâle incliné au blanc, et paroissent à la fin d'Avril ou au commencement de Mai : ses semences mürissent en Août. Cette espece se multiplie fortement par les rejettons de sa intermittentes , l'asthme humide , l’engor- gement pituiteux des bronches, les glaires de vessie et des canaux urinaires, les af- fections catharrales, les rhumatismes chro- niques, les embarras du foie et des autres viscères, la cachexie, Phydropisie géné- rale et particuliere, le scorbut, quelques especes de fleurs blanches, le chlorosis, l'engorgement des glandes, etc. Sa dose est en poudre depuis six grains " jusqu'à vingt, et en infusion vineuse, depuis un scrupule jusqu'à un demi-gros. On s’en sert aussi extérieurement pour déterger les ulceres putrides: on en com- pose des tablettes et des pastilles. La racine d’Arum , réduite en pâte, exprimée, desséchée sur la poëlle, et pré- parce à la maniere de la cassave , pourroit, à raison de sa partic farineuse , servir d’ali- ment en cas de disette, ARU racine , et profite dans tous les sols et a toutes les situations : le meil- leur tems pour les transplanter est aussi-tot après que les semences sont mûres , parce qu’à la fin d’Octobre elles poussent de nouvelles fibres. Proboscideum. Arisarum. Tenut- folium. Les troisieme, quatrieme et cinquieme especes ont été gé- néralement séparées de ce genre, et sont distinguées sous le tire d’Arisarum , où Capuchon de Moi- ze, à cause de la forme de la fleur qui ressemble en effet à cette par- tie du vêtement des Moines. Les feuilles de celles-ci ont de courts péuoles : leurs fleurs croissent tout près de la terre, et se montrent en Avril, et.produisent rarement des semences en Angleterre; mais elles se multiplient fortement par leurs rejettons , qu’on doit placer dans une situation ombrée. Le tems le plus propre pour transplanter leurs racines est le même que pour Pespece précédente. Elles sont con- servées dans quelques jardins seu- lement pour la variété ; car elles ont peu de beauté qui puisse les faire rechercher. Virginicum. Triphyllum. Les sixieme et septieme croissent na- turellement en Virginie et a la Ca- roline, d’où j’ai reçu leurs semen- ces : leurs feuilles s’élèvent immé- diatement des racines, ayant à peine des pétioles ; leurs fleurs sortent entre les feuilles sur de courts pé- AR U 367 doncules , et paroissent en Mai. Ces plantes, qu’on ne cultive dans les jardins de Botanique que pour la variété, subsistent en plein air, si elles sont -plantées dans une si- tuation abritée, ou légèrement cou- vertes, durant l’hiver , avec du tan, pour empêcher les gelées d’y pé- nétrer. Elles profitent mieux en pleine terre que dans des pots, et se multiplient par leurs rejettons. Dracunculus. La huitieme est le Dragon commun, dont on fait usage en Médecine, et elle a été généralement rangée dans un genre séparé, sous le titre de Dracun- culus, dans lequel TOURNEFORT a classé toutes les especes qui ont des feuilles composées : celles à feuilles simples ont été mises par cet Auteur sous le titre d'Arum. Cette espece étant employée en Médecine, on la cultive dans les jardins pour en fournir les mar- chés. Elle croît naturellement dans la plus grande partie dé l’Europe Méridionale : sa racine grosse , bulbeuse et charnue, pousse au printems des tiges droites, élevées de trois pieds environ de hauteur, tachetées comme le ventre d’un serpent, et garnies aux sommets de feuilles découpées presque jus- qu'au fond en plusieurs segmens étroits , étendues et ouvertes en forme de main. Sa fleur, sem- blable à celle de PArum commun , ayant une spathe fort longue, éri- 268 ARU ge, et d’une couleur de pourpre foncé , avec un large pistil de la même couleur , est produite au sommet de la tige. Cette plante a la plus belle apparence lorsqu'elle est en fleurs; mais on l’a rejeice de la plupart des jardins, à cause de sa mauvaise odeur, qui a quel- que rapport à celle de la chair corrompue : cependant, malgré ce défaut, on peut en cultiver quel- ques plantes, à cause de la singu- Jarité de sa fleur. Elle est fort dure, et peut croître dans tous les sols et dans toutes les situations elle se multiplie fortement par les re- jettons de sa racine : le tems le plus propre pour la transplanter, est l’automne , lorsque ses feuilles se flétrissent. Elle fleurit en Juin ou en Juillet, et ses tiges périssent en Septembre (1). Dracontium. La neuvieme, qu’on trouve dans des terreins humides de la ‘Virginie et de la Nouvelle Angleterre, est très-dificile à con- server long-tems dans les jardins : ses racines, que j'ai reçues il y a quelques années de cette derniere contrée, ont subsisté pendant deux ans; mais comme elles étoient pla- cées sur un sol sec, elles ont péri PR PI RL A Poe sg nr ARE (1) Cette plante ne differe en rien de la premiere espece quant à ses principes et à ses propriétés médicinales, et peut Jui être substituée sans inconvenient dans toutes les circonstances, ARU pendant lété : il est donc de fa plus grande importance de leur choisir une situation ombrée et un terrein humide, si on veut qu’elles réussissent. Les feuilles de cette espece, divisées comme celles de la précédente, sont néanmoins plus petites, et s’élèvent rarement à plus de neuf pouces de haut : ses fleurs, dont le pistil est plus long que la spathe, se montrent en Juin, et les tiges qui les supportent péris- sent en automne. Trilobatum. La dixieme , ori- ginaire de l’isle de Céylan et de quelques autres parties des Indes, est une plante basse et fort sensible au froid : ses feuilles, qui sortent de sa racine sur des pétioles de quatre pouces environ de lon- gueur, sont divisées en trois lobes terminés en pointes : la fleur, gar- nie d’une spathe longue , érigée s et de couleur d’écarlate en-dedans , ainsi que le pistil, s'élève immé- diatement de la racine sur un très- court pédoncule, et paroit ordinai- rement en Mai : ses feuilles pé- rissent en Août, et sont aussi-tot remplacées par de nouvelles qui croissent sur la racine. Cette plante ne profite point en Angleterre, à moins qu’elle ne soit placée dans la couche de tan de la serre chaude : elle se multiplie par les rejettons que sa racine produit en abondance lorsque la plante est en bon état. Colocasia, Divaricatum. Pere- grinums ARU grinum. Esculentum. Sagittæ-fo- lium. Les onzieme, treizieme, qua- torzieme , quinzieme et seizieme especes ont des racines douces , dont les habitans des pays chauds, où elles croissent sans culture, font usage comme aliment. Quelques- unes d’entr’elles sont même culti- vées dans les Colonies à sucre, comme des plantes bonnes à man- ger. Quoique les habitans de ces contrées fassent peu de distinction entre ces diverses especes, et qu'ils emploient indifféremment les unes et les autres sous le titre général d’Edder , cependant la quinzieme , qu'ils appellent Kale Indien , est d’un usage plus universel, parce qu’elle subsiste constamment pen- dant toute l’année ; que ses feuilles bouillies peuvent remplacer tous les autres légumes lorsqu'ils viennent à manquer; qu’elle peut suppléer à tous les végétaux d'Europe qu’on ne se procure dans ces pays qu'avec beaucoup de difficulté ; qu’elle est regardée comme un aliment sain et agréable; et qu’enfin une petite piece de terre plantée de ces ra- cines, peut suffire à la nourriture d’une nombreuse famille. Cette es- pecé, comme nous venons de le dire, est cultivée uniquement pour ses feuilles; mais comme ses ra- cines sont petites, on lui préfere à cet égard la quatorzieme et la seizieme, qui ont les leurs beau- coup plus grosses. Cette derniere, Tome I. ARU 369 qui n’a été portée aux Antilles que depuis peu d'années, vient origi- nairement du continent Espagnol des Indes Occidentales , où elle croit en très-grande abondance. Toutes ces especes sont conser- vées dans les jardins où il y a des collections de plantes exotiques , plutôt pour la variété de leurs feuilles, que pour leurs fleurs qui ont peu de beauté, et ne paroiïs- sent pas souvent dans ce pays. On multiplie facilement ces plantes par les rejettons que leurs racines pro- duisent en abondance : on doit les mettre dans des pots remplis de terre légere, et les plonger dans une couche chaude , pour leur faire prendre racine et les ayan- cer. Si on les place ensuite dans la couche de tan de la serre chaude, elles feront de grands progrès, et pousseront des feuilles beaucoup plus larges que si on se contentoit de les tenir sur des tablettes dans la méme serre chaude, quoiqu’elles puissent néanmoins réussir de cette maniere, lorsqu'elles sont bien éta- blies dans leurs pots. Betæfolio. La douzieme , qui m'a été envoyée de PAmérique Septentrionale, où elle croît natu- rellement, par M. P. Cortinson, Membre de la Société Royale, ré- siste au froid de nos hivers; mais elle exige un sol humide et une situation ombrée : elle a fleuri pen- dant deux années à Chelséa ; mais Aaa 370 AR UT elle a fini par y périr dans la sai- son sèche. Sa fleur poussoit avant que ses feuilles se montrassent, et elle s’est fanée sans laisser aucune apparence de semences ; sa spathe étoit large, et son pistil court et émouss¢ : ses fleurs femelles étoignt rangées en échiquier et diagonale- ment au pistil. : Arborescens. La dix-septieme , dont la tige est verte, noueuse et de la grosseur d’une canne ordi- naire, s'élève a la hauteur de six à sept pieds, et est garnie de feuilles oblongues, d’une couleur de verd clair, et placées irrcgu- lièrement en forme de grappes au sommet des tiges : ses fleurs, pour- vues d’une longue spathe d’un verd pale et tachete de blanc, sortent entre les feuilles sur les parties latérales de la tige, et sont sessiles a cette méme tige. Lorsqu’elles commencent a paroitre, elles sont érigées ‘et perpendiculaires : bien- tôt après, elles prennent une situa- tion horisontale, et elles finissent enfin par pencher vers le bas. Leur partie basse est gonflée dans la lon- gueur du pistil, au-dessus duquel elles se retrécissent considérable- ment, pour s’élargir vers le.som- met, où elles sont torses, mais assez ouvertes pour laisser apper- cevoir les parties nues du pistil : toute la partie basse se plie serré- ment sur le pistil, de sorte qu’on peut à peine le voir , à moins que A Rew d’entrouvrir la spathe ; ce qu’on ne peut faire que d’un côté, Pautre adhérant serrément au pistil jus- qu'à la partie où elle se gorfle ; de sorte que les fleurs femelles et les étamines ne sont rangées que sur un côté du pistil; en quoi elle differe de toutes les especes que J'ai eu occasion d'observer. Elle croit naturellement cans les Isles où il y a des plantations de cannes a sucre, ainsi que dans les autres parties chaudes de lAmé- rique , et principalement dans des terres basses et humides. La plante entiere est remplie d’une séve si acre, que, lorsqu’on applique sur la langue la partie fraichement rompue de sa tige, ou d’une de ses feuilles, elle y occasionne une forte douleur, qui est presque toujours suivie de gon- flement, et d’un flux abondant de salive. C’est cette propriété qui a fait imaginer le bariare supplice d'appliquer cette plante à la bou- che des Negres, pour les punir de quelque faute. Cette espece se multiplie par boutures, qu’on se procure en cou- pant les tiges à la longueur de trois ou quatre nœuds : on les fait sécher pendant six semaines ou deux mois; car si les parties blessces n’étoient pas parfaitement guéries avant d’être plantées, elles pourriroient et péri- roient. On les met dans de petits pots remplis d’une terre légere et sa- A RU blonneuse, qu’on plonge dans une couche de tan de chaleur modé- rée , ayant soin de leur donner peu d'humidité jusqu’à ce qu’elles aient poussé des racines. Quand elles sont bien établies , on peut en mettre quelques-unes dans une serre sèche, et plonger les autres dans la couche de tan de la serre chaude, où elles feront les plus grands progrès, et produiront plus de fleurs que les autres. Cette plante est tendre, et doit être tenue constamment dans la serre chaude: il ne lui faut.que très-peu d’humi- dité pendant Phiver. Auritum. La dix-huitieme est une plante grimpante, qui pousse par-tout des racines de ses tiges et de ses branches : ses feuilles sont larges, en forme de cœur, et divi- sées en trois lobes ou oreilles : ses leurs sont renfermées dans une large spathe; mais elles ne sont pas fructueuses en Angleterre. Cette plante, aussi tendre que la précé- dente, exige d’être tenue constam- ment dans une couche de tan de la serre chaude, et d’être traitée comme les autres plantes délicates et exotiques, qui viennent des pays chauds. On ne peut la multiplier qu’en plantant quelques-unes de ses branches qui poussent facile- ment des racines; car toutes ces es- peces, originaires des pays chauds, ne produisent jamais de semences en Angleterre, ARU 371 ARUM ÆTHIOPICUM. VY. Oe CAELA, ARUM SCANDENS. Voyez DRaAcuNTIUM. ARUM VIOLET, ou CHOU CARAIBE. Voyez Arum Escu- LENTUM. L. À ARUNDO. Lin. Gen. Plant. 76. Canne, ou Roseau. Caracteres. Elle est dans Ia classe des herbes : ses fleurs crois- sent en épis, et sont renfermées dans des balles oblongues, poin- tues, et qui s'ouvrent en deux valves : les pétales des leurs’ sont bivalves et plus longs que la balle; elles sont garnies à leur base d’un duvet qui s’élève à leur longueur : la fleur a trois étamines velues , courennées de sommets en corne: dans le centre est situé un germe oblong , qui soutient deux styles minces, velus, réfléchis, et sur- montés d’un stigmat simple ; le germe devient, quand la fleur est passée, une semence oblongue et - pointue, garnie d'un long duvet adhérant à sa base. Ce genre de plante est rangé dans la seconde section de la troi- sieme classe de LINNEE, intitulée : Triandria Dig ynia, dont les fleurs ont trois étamines et deux styles. Les especes sont : 1°. Arundo phragmitis, calici- bus quingque-floris , paniculd laxie Aaaij 372 ARU Prod. Leyd. 66; Roseau avec cing fleurs dans chaque balle, croissant en ¢pis laches. Arundo vulgaris palustris. J. B. 2. 485 ; Roseau commun des marais, ou Roseau a balai. 2°. Arundo Donax , calicibus trifloris, paniculd diffusé. Prod. Leyd. 663 Roseau avec trois fleurs renfermées dans chaque balle, croissant en épis diffus. Arundo sativa, quæ Donax Dios- coridis. C. BP. 17 ; Celui-ct est quelquefois appelé par les Jardi- niers, Ze Roseau toujours verd, et j'en ignore la raison; car les tiges périssent chaque automne, et les nouveaux rejettons poussent des racines au printems suivant, Canne, Roseau. 3°. Arundo versicolor, Indica Laconica versicolor. Mor. Hist. 3. P. 219; Roseau des Indes à feuilles panachces. Arundo Indica variegata , seu LaconicaTheophrasti. Cornut. Can. 55 ; Roseau panache. 4°. Arundo Bamboa, calicibus multi-floyis , spicis ternis , sessili- bus. Linn. Sp. 1203 Ordinairement appelé Bambou. Beesha. Hort. Mal. Vol. V. P. 229, estle Bambu, altera species. Raji. Hist. 1316. 5°. Arundo arborea, caule ar- boreo, foliis utrinque acuminatis ; Roseau en arbre à feuilles pointues aux deux extrémités, ARU Ily. Hort. Mal. Vol. 2. P. 254 T. 26. Arundo arbor. Bauh. Pin. 18. Tabaxir et Mombu arbor. Bauh.. ists Pipe 6°. Arundo Orientalis ,. tenui- folia , caule pleno ex qua Turcæ calamos parant. Tourn. Cor. 39 3 Roseau du Levant, avec une feuille étroite et une tige pleine, dont les Turcs font leurs plumes à écrire. Phragmitis. La premiere espece est si commune sur les bords des rivieres et des étangs de l’Angle- terrre, qu'il est inutile de parler de sa culture. On licoupe en au- tomne : lorsque ses fleurs com- mencent à tomber , les tiges de- viennent brunes, et servent à faire les enclos des jardins potagers, ainsi qu'à plusieurs autres usages. Donax. La seconde, quoiquw’ori- ginaire d’un pays chaud, supporte cependant en pleine terre le froid de nos hivers, pourvu qu’elle ne soit pas plantée dans un sol trop humide ; néanmoins , lorsque la saison est extrémement rigoureuse , il est bon de couvrir ses racines avec un peu de terreau : ses tige périssent en automne; mais elle en repousse de nouvelles au prin- tems; et en été, elle s’élève à la hauteur de dix à douze pieds, lorsqu'on a sojn de l’arroser dans les tems secs. Cette plante est pro- pre à être mêlée avec les arbris- seaux, ou avec les grandes plantes -ARU à fleurs des bosquets, où elle pro- duira le meilleur effet, et augmen- tera la variété par sa singularité. On la multiplie au commencement du printems, en divisant ses ra- cines, avant qu’elle commence à pousser. Si la terre est bonne, elle poussera en une ou deux amnées de fort grosses tiges, qui seront au nombre de dix ou de douze dans chaque trochée, mais qui ne produiront point d’épis de fleurs en Angleterre. Les tiges de cette espece sont apportées du Portugal et de l'Espagne pour l'usage des Tisserands, et servent aussi à faire des lignes à pêcher. Versicolor. La troisieme, qui est regardée comme une variété de la précédente, n’en differe en effet que par ses feuilles panachées; ce- pendant je doute qu’elle soit de la même espece, parce que cette der- niere est beaucoup plus tendre que la seconde, et ne peut subsister en Angleterreg si elle n’est mise a Pabri des froids de l’hiver. Quoi- que cette plante ne s’élève gueres qu’au tiers de la hauteur de la pré- cédente , que ses feuilles soient plus étroites et plus courtes, je ne puis assurer qu’elle soit une es- pece distincte et particuhere, et que ces différences ne soient pas des signes de foiblesse ; car il est certain que toutes celles qui ont des feuilles panachées , sont beau- coup plus délicates que les unies, - ARE 373 ne deviennent pas à beaucoup près aussi fortes, et ne résistent pas si bien au froid. Mais comme celle-ci est regardée comme étant origi- naire d’un pays différent, et que plusieurs Auteurs, qui en ont fait mentions Pont distinguée de toutes les autres, je Pai mise au nombre des especes. Les deux especes de Bamboux , s’élevant à une hauteur prodigieuse dans leur pays natal, sont très- utiles aux Indiens, qui en fabri- quent la plupart de leurs ustensiles communs. Bamboa. Nous avons dans les jardins Anglois des plantes de la quatrieme espece, qui ont plus de vingt pieds de hauteur, et qui de-. viendroient probablement une ou deux fois plus grandes, si les ser- res, dans lesquelles elles sont ren- fermées, pouvoient avoir assez d’é- lévation pour les contenir. Les rejettons de ces plantes sont d’un accroissement plus prompt qu’au- cune des autres especes que nous connoissons ; ils s'élèvent avec une tige droite, dans l’espace de cing ou six semaines, jusqu’à la hau- teur de vingt pieds, ainsi que je l'ai observé pendant plusieurs an- nées. Quelques-unes de ces plantes sont aussi grosses que le poignet x mais , en général, elles sont de la grosseur d’une canne ; et quand elles sont sèches , elles sont aussi bonne à cet usage que celles qui 374 ACRE! . nous sont apportées du pays même qui les produit. ’ Les feuilles de cette espece sont beaucoup plus larges, sur-tout à leur bâse, que celles de la cin- quieme : ces feuilles sergent à en- velopper les cassettes dé thé lors- qu'on les emballe, et sont atta- chées de façon qu’elles forment une espece de natte. Arborea. La cinquieme est à présent plus rare en Europe, quoi- qu’elle soit fort commune sur la côte de Malabar. Celle-ci et la précédente sont toutes deux des plantes tendres, qui ne peuvent subsister dans ce pays, si elles ne sont conservées ‘dans une serre chaude ; et comme leurs racines s'étendent au loin, elles ne doivent point être gênces. Ainsi , quand on veut qu’elles produisent des tiges fortes, il faut les planter dans de grandes caisses remplies d’une terre riche, et les plonger dans la couche de tan de la serre chaude; et comme elles croissent naturellement dans des endroits bas et marécageux, elles exigent beaucoup d’arrosement , sur-tout quand leurs racines ont rempli les caisses où elles sont plantées. Lorsque les caisses sont pourries, on peut Ôter les planches, et permettre aux plantes de s’en- raciner dans le tan; ce qui les fera croitre à une plus grande hauteur : mais alors, quand on renouvelle A'S À la couche, il faut avoir grand soin de laisser une quantité suffisante du vieux tan autour des racines de ces plantes ; car si elles étoient trop découvertes, et si on les chargeoit de nouveau tan, elles en seroient brülées, et quelquefois détruites. Ces “deux especes se multiplient par des bouts de racines qu’on dé- tache au printems, afin qu’elles puissent être bien établies avant Phiver. Orientalis. La sixieme est celle dont les Turcs se servent en guise de plumes a écrire : elle croit dans des vallées, près du Mont- Athos, ainsi que sur les bords de la riviere du Jourdain ; mais elle n'a point été apportée en Angle- terre; et si elle y arrivoit, elle pourroit être traitte comme le Bambou. ARUNDO SACCHARIFERA. Voy. SaccHarum. Canne à Sucre. ASARINA. Toute Insts Bi H. 171. T. 763 Asarum bâtard. Caracteress Le calice est formé d’une seule feuille découpée pres- que jusqu’au fond en cinq seg- mens égaux : la fleur est en gueule et monopétale : le pétale a un long tube cylindrique, divisé au som- met en deux lèvres ; la supérieure est divisée en deux parties, dont les bords sont réfléchis, et la lèvre inférieure est légèrement découpée AS A _en trois parties obtuses : ces deux lèvres sont rapprochées l'une de Pautre , de maniere qu’elles for- ment une espece de museau ou de grimace : cette fleur a quatre éta- mines, dont deux sont plus lon- gues que les autres. Dans le centre est placé un germe rond, qui sup- porte un style simple, surmonté d’un stigmatobtus, et qui sechange, quand la fleur est formée, en une capsule ronde, divisée en deux cellules remplies de semences rondes. Ce genre de plante a été joint, par le Docteur LinnkE, à celui d’Antirrhinum, qui est rangé dans Ja seconde section de sa quator- ieme classe, intitulée : Didynamia Angiospermia , les fleurs ayant deux longues étamines et deux plus courtes, et les semences étant renfermées dans une capsule. Les especes sont : - 1°. Asarina procumbens, caule decumbente, foliis oppositis, reni- formibus crenatis ; Asarum bâtard avec une tige grimpante, des feuilles en forme de rein, oppo- sces et dentelées à leurs bords. Asarina , sive Hederula saxatilis. Lob. Icon. 6021 ; Lierre terrestre de roc, ow Asarina. Antirrhinum Asarina. Lin. Sp. Plant. 860. 2°. Asarina erecta, caule erecto, foliis lanceolatis , amplexicaulibus , panicul& dichotomé ; Asarum bâ- ASA 375 tard à tige droite, avec des feuilles en forme de lance, qui embrassent les tiges, et des épis de fleurs sor- tant de la fourche des branches. Penstemon. Mitch. Gen. 24. Chelone Penstemon. Lin. Sp. Plant. 850. Dracocephalus lati-folius glaber, Lysimachiæ luteæ foliis. Moris. Hise. 3. P. 417. Procumbens. La premiere es- pece est une plante basse, trai- nante et annuelle, dont les bran- ches, qui s’étendent un peu au-delà dun pied à chaque côté, sont foibles, et remperoient a terre, si elles nétoient soutenues : ses feuilles sont semblables à celles du Lierre terrestre , et croissent par paire : ses fleurs, pourvues cha- cune d’un long tube, sortent sim- ples aux ailes des feuilles de cha- que côté de la tige, et sont d’une couleur de pourpre sale au som- met, et herbacée en-dessous : elles paroissent en Juin, et leurs se- mences murissent en Septembre ; elles doivent être semces aussi-tôt après leur maturité, si on ne leur permet pas de s’écarter ; car elles poussent rarement, quand on at- tend le printems. II faut laisser ces p'antes où elles ont été semées ; et alors elles n’exigent d’autres soins que d’être tenues nettes de mau- vaises herbes, et d’être éclaircies où elles sont trop serrées. Comme cette plante a peu de beauté, on 376 ASA n’en conserve gueres que deux ou trois dans un jardin pour la variété. Elle croit naturellement en Italie et dans la France Méridionale. Erecta. La seconde espece, ori- ginaire de l'Amérique Septentrio- nale, s’éleve avec des tiges droites à la hauteur d’un pied et demi, et pousse plusieurs branches la- térales, garnies de feuilles oblon- gues en forme de cœur, terminées en pointe, croissant opposces et embrassant les tiges a leurs bases : ses fleurs, de la même forme que celles de la précédente, mais plus petites, et d’une couleur de pour- pre, sortent en épis cours et clairs des divisions des tiges ; elles pa- roissent en Juin et en Juillet : leurs semences murissent en Septembre. Les graines de cette espece doi- vent étre semées en automne ; car celles que lon réserve pour le printems, croissent rarement dans la même année, et restent dans Ja terre jusqu’au printems suivant. Quand ces plantes sont assez fortes pour être enlevées, on les trans- plante dans une plate-bande om- brée ; ce qui les empéchera de fleurir la premiere année; et à Pau- tomne, on peut les placer dans les plates-bandes du jardin à fleurs, où elles contribueront à la variété. Les racines de cette espece ne sub- sistent gueres que deux ou troisans ; de sorte qu’il faut élever tous les ans de jeunes plantes. ASA ASARUM de « privatif, et. cain, Gr. orner, c’est-à-dire, une plante qui ne peut servir d’orne- ment. Le Cabaret. Oreille d Homme. - Caracteres. Une seule feuille en forme de cloche, épaisse, colorée, et légèrement découpée au bord en trois parties réfléchies, forme le calice de la fleur, qui n’a point de pétales, mais seulement douze courtes étamines en forme d’alêne: au fond du calice est placé un germe épais, qui supporte un style court et cylindrique, surmonté d’un stigmat réfléchi, découpé en six parties. La fleur étant passée, le germe devient une capsule coria+ cée, divisée en six cellules, dans lesquelles il y a plusieurs semences ovales. Ce genre de plante est de la onzieme classe de LINNEE, inÿtu- lée : Dodecandria Monogynia, les fleurs ayant douze étamines et un style. Les especes sont : 1°. Asarum Europaum , folis reni-formibus , obtusis , binis. Linne Sp. Plant. 442 ; Cabaret avec des feuilles en forme de rein, se ter- minant en deux pointes émoussées. Asarum. C. B. P. 1973 Caba- ret commun. 2°. Asarum Canadense , foliis reni-formibus , mucronatis. Linn. Sp. Plant. 442 ; Cabaret à feuilles en forme de rein , terminées ert une pointe, Asarum ASA ‘Asarum Canadense. Cornut. Canad. 24 ; Cabaret du Canada. 3°. Asarum Virginicum , foliis cordatis, obtusis, glabris, petiolatis. Flor. Virg. 162 ; Cabaret à feuilles unies, émoussées, en forme de cœur, et supportées par des pé- tioles Asarum Virginianum , Pis- tolochia foliis subrotundis , Cy- claminis more maculatis. Pluk. Alm. 53. Europaum. La premiere espece a des racines épaisses, charnues et noueuses, qui poussent des fibres à chaque côté : ses feuilles en forme de rein, oreillées au pétiole, et arrondies au sommet, où elles sont dentelées , unies et d’un verd lui- sant, croissent simples sur de courts pétioles , ets’élèventimmédiatement de la racine : ses fleurs, portées par des pédoncules fort courts, sortent tout près de terre, et sont cachées sous les feuilles. Elles: sont composées d’un calice en forme de cloche, d’une couleur de pourpre usé, découpé en trois au sommet, où il se tourne en arriere. Le germe est placé dans le fond, accompa- gné de douze éourtes étamines : il se change ensuite en une capsule coriacée, divisée en six cellules. Canadense. Les feuilles de la seconde, beaucoup plus larges que celles de la premiere, sont portées . sur de plus longs pétioles, poin- tues et velues : ses fleurs, sem- Tom I, ASA 377 blables à celles de la précédente, et un peu verdatres en-dehors , croissent tout près de la racine. Cette plante ne differe en rie de la précédente. Virginicum. La troisieme a des feuilles unies, émoussées, en forme de cœur, portées sur de plus longs pétioles, veinées et tachetées à leur surface supérieure, comme celles du Cyclamen automnal : les fleurs de cette especé sont de la même for- me que celles des autres ; mais elles sont soutenues sur de plus longs pédoncules , et sont d’un pourpre plus foncé : elles paroissent en Avril et en Mai, et leurs semences murissent en Juillet et en Août. Culture. La premiere de ces especes se trouve , quoiqu’assez rarement, en Angleterre, dans des terreins humides et ombrés : on la multiplie en divisant ses racines en automne. C’est l’espece qui est d'usage en Médecine (1). (1) La racine d’Asarum ou Cabaret, contient des principes fort actifs, et pro- duit des effets très-marqués dans les corps des animaux; mais la découverte du Turtre émétique en a beaucoup diminué l'usage et Pa fait presque oublier dans 11 matiere Mé- dicale: elle pourroit néanmoins étre utile dans quelques circonstances, et produire des effets salutaires dans certaines maladies chroniques; car , Outre ses propriétés purgatives et émé- tiques, elle est tics-apéritive, diurétique , stimulante , hydragooue, résolutive, etc: B bb 378 ASA Celle de Canada est également dure, et peut supporter en pleine terre le froid de nos hivers sans étre endommagée par les gelées : mais il est nécessaire de la planter dans un sol sec, parce que trop d'humidité la fait souvent pourrir : on la multiplie comme la précé- dente. La troisieme peut aussi être plantée en pleine terre en Angle- terre : elle est rarement endom- magce par les gelées; mais comme elle profite peu, lorsqu’elle se trouve exposce en ¢té aux rayons dun soleil ardent, on ne parvient a la faire bien croitre et a la mul- uplier, qu’en la plaçant dans une plate-bande à lPaspect du soleil le- vant. Ces deux dernieres croissent et convient particulicrement dans lhydro- pisie, les obstructions invétérées , les fiè- vres intermittentes opiniatres, l'ictere, les douleurs rhumatismales et.arthritiques , etc. Cette racine, prise en infusion dans du vin blanc , depuis deux gros jusqu'à une demi- once, purge fortement, et produit le vo- missement : la même quantité , infusée seu- lement dans Peau commune , n’est plus qu apéritive et pousse les urines sans pro quire d’autres évacuations, Elle est aussi regardée avec raison comme un excellent remede pour guérir le farcin des chevaux ; on Pemploie alors en poudre depuis une demi-once jusqu'à une once, qu'on méle avec du son mouillé, Cette plante fait la base du Dizsarum DE Ferner, et elle entre dans le syrop hydragogue pz CHARAS. ASC naturellement dans plusieurs par- ties de PAmérique Septentrionale. ASCIRUM. Voy. Hypericum QUADRANGULUM. ASCLEPIAS, plante ainsi nom- mée d’EscuLaPe, 1%. inventeur de la Médecine. Elle est aussi appelée Vincitoxicum , de vincere , vaincre, Ct rokine , poison , c'est-à-dire, une plante qui dompte le poison. Hi- rundinaria, Dompte-venin. Apocin. Soyeuse. OQuatte. Caracteres. Le calice est formé d’une feuille découpée en cing seg- mens aigus : la fleur est monopé- tale, divisée en cinq parties ovales et réfléchies. Dans le centre sont places cing nectaires qui environ- nent les parties de la génération ; ils ont des cornes qui penchent vers les étamines, et sont jointes en un corps tordu, renfermé dans cing écailles qui s'ouvrent à cha- que côté. Il y a cing étamines à peine visibles, terminées par cing sommets placés entre les nectaires, et renfermés dans les écailles du corps tordu : la fleur a deux germes ovales et pointus, qui soutiennent deux styles courts, surmontés d’un stigmat simple : les germes devien- nent ensuite deux gros légumes ob- longs et gonflés, qui se terminent en pointe, ayant une cellule à deux valves remplies de semences ser- rées, posées l’une sur l’autre comme ACS des tuiles, et couronnées d’un du- yet mou. Ce genre de plante est rangé dans la seconde section de la cin- quieme classe de LiNNÉE, inu- tulée : Pentandria Digynia, qui comprend celles qui ont cing éta- mines et deux styles. Les especes sont : 1°. Asclepias alba, folits ovatis , basi barbatis , caule erecto , umbellu- Zis proliferis. Linn. Sp. Plant. 324; Asclépias à feuilles ovales, barbues a leur base, ayant une tige droite et des ombelles proliferes. Asclepias albo flore. C. B. P. EE Asclepias vincitoxicum. Linn. Sp. Plant. 314. 2°. Asclepias nigra, foliis ova- tis, basi barbatis, caule superne sub- volubili. Linn. Sp. Plant. 216; Asclépias à feuilles ovales, barbues à leur base, et dont la partie supé- rieure de la tige est tortillante. Asclepias nigro flore. C. B. P. 303. Vincitoxicum flore nigro. Cam. Epit. 560. 3°. Asclepias lutea, foliis ova- tis, acutis, caule infirmo, umbellis simplicibus ; Asclépias a feuilles ovales et pointues, avec une tige foible et des ombelles simples. Asclepias angustifolia , flore flavescente. H. R. Par. 4°. Asclepias verticillata , folits revolutis , linearibus , verticillatis y ASC caule erecto. Linn. Sp. Plant. 227; Asclépias à feuilles étroites et rou- lées, croissant en téte ronde, et ayant une tige droite. 279 Jr Apocynum Marianum erectum, Lineriæ angustissimis foltis , um- bellatum. Pluk. Mant. 17. 5°. Asclepias Syriaca, foliis ova- libus , subtüs tomentosis, caule sim- plicissimo, umbellis nutantibus. Lin. Sp. Pl. 214; Asclépias à feuilles ovales et velues,avecune tige simple et des ombelles penchées. C’est l4- pocynum majus Syriacum erectum. Corn. Canad. Soyeuse, ou Ouatte. Apocynum Syriacum. Clus. Hist. 2. tee 87. 6°. Asclepias amæna, foliis ova- tis, subtus ptlosiusculis , caule sim- plict, umbellis nectariisque erectis. Linn. Sp. Plant. 2143 Asclépias avec des feuilles ovales, velues en-dessous, une tige simple, des ombelles et nectaires érigés. Apocynum, floribus ameneé pur- pureis, corniculis surrectis. Hort. Elth. 31. 7°. Asclépias purpurascens , fo- lits ovatis, subtis villosis , caule simplici , umbellis erectis , nectartis resupinatis. Linn. Sp. Plant, 2143 Asclépias avec des feuilles ovales et velues en-dessous, une tige simple , des ombelles érigées et des nectaires penchés. Apocynum erectum, nove Bora- cense , foliis minis incanis, flore Bb b ij A SG ex-obsoleto , diluté purpurascente. Par., Bat. 23: 8°. Asclepias variegata , foliis ovatis, rugosis, nudis, caule sim- 380 plicit, umbellis subsessilibus , pedi- cellis tomentosis. Linn. Sp. Plant. Asclépias à feuilles rudes, nues et ovales, dont la tige est simple, avec des ombelles sessiles à latige, et les pédicules laineux. Apocynum vetus Americanum. Wisank. Dictum. Hort. Elth. 32. 9°. Asclepias incarnata , foliis lanceolatis, caule superné diviso y umbellis erectis geminis. Lin, Sp. Plant. 215 ; Asclépias a feuilles en forme de lance, et a doubles ombelles érigées, dont la partie haute de la tige est divisée. Apocynum minus rectum Cana- dense. Corn. Canad. 9. 10°. Asclepias decumbens , fo- lits villosis , caule decumbente. Lin. Sp. Pl. 216; Asclépias a feuilles velues., avec une tige couchée sur la terre. Apocynum Carolinianum auran: tiacum pilosum. Pet. H. Sicc. go. 11°. Asclepias tuberosa , foliis alternis, lanceolatis, caule divari- cato, piloso. Lin. Sp. Plant. 2173 Asclépias avec des feuilles en forme de lance et alternes, et une tige divisée et velue. Apocynum novæ Angliæ hirsu- tum, tuberosä radice , floribus au- rantiis. H, L. 649 ; Ordinaire- ment appelé Apocin d'orange. AS € 12°. Asclepias glabra , folis lineart= lanceolatis , glabris , caule fruticoso , umbellis lateralibus ; As- clépias à feuilles unies, étroites, et en forme de lance , ayant une tige d’arbrisseau , et des ombelles de fleurs sur les côtés. Apocynum erectum Africanum , villoso , fructu Salicis , folio gla- bro, angusto. Par. Bat. 23. 13°. Asclepias fruticosa , foliis lanceolatis , glabris , umbellis sim- plicibus lateralibus , caule fruti- coso:; Asclépias avec des feuilles unies, en forme de lance, des om- belles simples sortant des côtés des branches, et une tige d’arbrisseau. Apocynum erectum Africanum , Salicis folio, lato, glabro, fructu villoso. Par. Bat. 24. 14°. Asclepias villosa , foliis lanceolatis , villosis , acutis , um- bellis simplictbus , erectis , caule fruticoso ; Asclépias a feuilles ve- lues, en forme de lance, ayant des ombelles simples et érigées , et une tige d’arbrisseau. Apocynum erectum Africanum , villoso fructu, Salicis folie, lato, subhirsuto. Par. Bat. 24. 15°. Asclepias rotundi - folia , caule erecto fruticoso, faliis subro- tundis amplexicaulibus., umbellis congestis ; Asclepias avec une uge érigée d’arbrisseau , des feuilles ron- des amplexicaules, et des ombelles serrees. Apocynum erectum fruticosupi » ASC folio subrotundo , glauco. Par. Bat. 37. baie 16°. Asclepias nivea, foliis lan- ceolatis , glabris , caule simplici , umbellis erectis , lateralibus , solita- ris. Linn. Sp. Plant. 215 ; Asclé- pias avec une tige simple, des feuilles unies en forme de lance , et des ombelles simples , érigées, sortant des ailes des feuilles. Apocynum Americanum , foliis ‘Amy gdalilongioribus. Plum. Cat.2. 17°. Asclepias curassavica, fo- liis lanccolatis , petiolatis, glabris , caule simplict , umbellis erectis so- litariis. Linn. Sp. Plant. 215 ; As- clépias à feuilles unies , et en forme de lance , avec des pétioles, une tige simple, et de simples ombelles érigces. | Apocynum radice fibrosé , peta- lis coecineis, corniculis croceis. Hort. ELA. 34; ordinairement appelé Ipe- cacuanha bâtard. 18°. Asclepias gigantea , foliis amplexicaulibus , oblongo-ovalibus. Flor. Zeil. 1123 Asclépias à feuil- les ovales, oblongues , et embras- sant les uges. Apocynum erectum majus lati- folium Indicum. Pluk. Alm. 35. Pega sn 3 « 19°. Asclepias scandens , foliis oblongo - lanceolatis, subhirsutis , caule fruticoso scandente , umbellis lateralibus congestis ; Asclépias a feuilles oblongues, velues , et en forme de lance, avec une tige d’ar- ASC 381 brisseau grimpante , et des ombel- les serrées , sortant sur les côtés. Alba. La premiere espece est le dompte-venin commun des bouti- ques, laquelle est aussi connue sous le nom de vincitoxicum et hirundi- naria , parce qu'on lui suppose la propriété d’être un puissant con- tre-poison. La racine est la seule partie de cette plante dont on fasse usage : elle est composée de plu- sieurs fibres fortes qui adhèrent au sommet, comme celles des Asper- ges , Vou s’élevent plusieurs pé- tioles de deux pieds de haut , an nombre proportionné à la grosseur des racines : ces pétioles sont fort minces à leurs sommets ; leurs feuilles sont ovales , terminées en pointes , et placées par paires : les leurs de cette espece croissent en ombelles vers l’extrémité de la tige, d’où sortent de plus petites om- belles : ces fleurs sont blanches et monopétales ; leur corolle est dé- coupée en cinq parties, et dans leur centre sont placés cinq nec- taires cornus, parmi lesquels on re- marque .les étamines et les styles. Lorsque la Heur est passée , les deux germes se changent en deux légumes longs et pointus , renfer- mant plusieurs semences compri- mées , et couronnées d’un duvet mou et blanc. Ces fleurs paroissent en Juin, et leurs semences muris- sent en Septembre. Cette espece croit naturellement dans la France 382 A SC Méridionale , en Espagne et en Jrahe Ce Nigra. La seconde approche de ee (1) La racine d’Asclepias albo flore; ou de Dompte-venin , qui est la seule partie de cette plante dont on fasse usage en Méde- cine, a une légère odeur balsamique, et une saveur un peu acre ct amere : les prin- cipes qu'on extrait d’une once de cette racine , par l'analyse chymique, fontune quantite presque imperceptible @huile es- sentielle volatile, d’où lui vient son odeur balsamique ; un gros de substance fixe rési- neuse, et deux gros de substance gom- meuse : c’est dans le second de ces principes aque résident ses principales propriétés. Elle est au nombre des doux stimulans , résolutifs, incisifs, anticatharreux diapho- rétiques , diurétiques , antihistériques , alexiteres, et produit des effets salutaires, dans les affections muqueuses du poumon et de la vessie, le scrophule, les tumeurs lymphatiques des glandes , la néphrétique sablonneuse et pituiteuse, la cachexie, la suppression chronique des regles , Phydro. pisic, l'obstruction des visceres, etc. On Ja fait prendre dans ces différentes circons- tances, depuis un gros jusqu’à une demi- once, en infusion aqueuse où vineuse, et en en réitere l'usage suivant les circons- sauces : on la fait entrer dans les lavemens vulnéraires , ainsi que dans les gargarismes contre la fausse angine, et les tumeurs des glandes salivaires. Les feuilles de cette plante étant écrasces , et appliquées en forme de cataplasme, sont très-utiles contre les tumeurs laiteuses des mammelles : on se sert aussi de ses racines réduites en poudre pour detruire les chairs fongueuses et dé- rerger les ulceres putrides. À $ © la premicre par la forme de ses racines , de ses feuilles et de ses fleurs ; mais ses tiges s’étendent à une plus grande longueur, et se tortillent vers leurs extrémités après toutes les plantes voisines : ses fleurs , qui sont noires , se mon- trent dans le même tems que celles de la premiere , et sont presque toujours suivies de semences en Angleterre. Lutea. La troisieme diffère des deux premieres par ses feuilles étroites et la foiblesse de ses tiges : ses ombelles sont simples et ses fleurs jaunes : elle fleurit en même tems que les deux especes précé- dentes , et perfectionne toujours ses semences en ce pays. Il y a une varicté de celle-ci à feuilles plus larges , qui peut avoir été ob- tenue des mêmes semences. Ces plantes sont communes dans les jardins Anglois , et originaires des mêmes pays : on les multiplie généralement par la division de leurs racines , sur-tout la premiere qui produit rarement des semences en Angleterre. Le meilleur tems pour cette opération est en autom- ne, quand leurs tiges commencent à se Hétrir : on doit les planter a trois pieds de distance , parce que les fibres de leurs racines occupent un espace considérable. Ces plantes sont fort dures, et; quoiqu’elles profitent dans toutes situations , elles préférent cependant un sol ASC sec : leurs tiges périssent en au< tomne , et leurs racines en pous- sent de nouvelles au printems. Verticillata. La quatrieme, qui croit naturellement dans l’Ameéri- que Septentrionale , s’éleve avec des tiges #minces et droites , gar- nies de feuilles fort étroites , crois- sant en têtes rondes autour des tiges, au sommet desquelles pous- sent des ombelles de petites fleurs blanches et étoilées. Ces fleurs pa- roissent en Juillet; et comme elles ne sont jamais suivies de légumes en Angleterre, on ne peut multi- plier cette espece qu’en divisant ses racines ; ce qui doit être fait au printems , avant qu’elles poussent de nouveaux rejettons. On plante ces racines dans une plate-bande chaude sur un sol sec; et on les couvre en hiver avec du vieux tan pour empêcher la gelée de péné- ter dans la terre. Syriaca. La éfnquieme rempe fortement par ses racines, et s’étend bientôt sur une grande piece de terre ; elle pousse de fortes tiges qui s’élevent à plus de quatre pieds de hauteur : ses feuilles sont épais- ses , ovales , opposées, et blanches en-dessous : les ombelles de ses fleurs sortent sur les côtés des som- meis des tiges ; elles sont d’une couleur de pourpre usé , d’une odeur agréable , et penchent vers le bas ; quelquefois elles sont sui- vies de légumes gros et ovales, ASC 383 remplis de semences plates, cou- ronnées d’un duvet mou et long. Elle fleurit en Juillet, se multiplie assez fort par ses racines rempan- tes, et croit dans toutes sortes de sols et de situations. On peut la transplanter en tout tems, lorsque les tiges sont péries ,-ou au prin- tems , avant que les racines com- mencent à pousser. Amena. La sixieme a une ratine vivace qui pousse au printems plu sieurs tiges droites de deux pieds environ de hauteur, garnies de feuilles ovales, et opposées : les ombelles des fleurs sont produites au sommet des tiges ; elles sont d’un pourpre brillant, et ont une belle apparence en Juillet ; mais elles ne sont point suivies de lé- gumes en Angleterre. Cette plante doit être traitée comme la qua- trieme espece. Celie que je pos- sede n’a été donnée par M. PETER COLLINSON. Purpurascens. La septieme tire son origine de l’Amérique Septen- trionale : cette plante est vivace , et pousse des tiges simples d’envi- ron trois pieds de hauteur, garnies de feuilles ovales, laineuses en- dessous , et opposées : ses fleurs , pourvues de nectaires penchés , croissent au sommet en ombelles érigées , et sont comme celles de la cinquieme espece, d'une cou- leur de pourpre usé. Cette plante est fort dure , et se multiplie for- 384 ASC tement par ses racines rempantes , et quoiqu’elle ne produise jamais de semences dans nos climats , elle protite cependant dans tous les sols et dans toutes les situations : elle peut être transplantée quand ses ti- ges sont flétries. Variegata. La huitieme , qui ressemble beaucoup à la précéden- te, en diffère néanmoins en ce que ses Feuilles sont rudes , les ombel- les de ses fleurs plus serrées , et placées sur les parties latérales de la üge : ces fleurs, d’une couleur herbacée , ne produisent point de semences dans ce pays-ci ; mais on multiplie cette plante comme la septieme espece, au moyen de ses racines. Incarnata. La neuvieme a été d’abord envoyée du Canada, et en- suite de plusieurs autres parties de PAmérique, où elle a été décou- verte après. Elle pousse de sa ra- cine vivace plusieurs tiges droites, de deux pieds environ de hauteur, garnies de feuilles unies , oblon- gues, et placées par paires, et au sommet desquelles sont produites des ombelles serrées de fleurs pourpre, qui paroissent en Août, et qui ne sont pas suivies de se- mences dans nos climats. Cette plante ne pouvant être multiplie que par la division de ses racines, qui ne font que des progrès très- lents, elle est assez rare dans les jardins , quoiqu’elle soit dure , et ASE qu’elle puisse subsister en pleme terre, sicelle est plantée dans ur sol sec. Decumbens. La dixieme , qui croit naturellement dans lAméri- que Septentrionale , est assez forte pour résister en pleiffe terre , si elle est plantée à une situation chaude et dans une terre sèche ; ses tiges sont couchées, velues , et dun pied et demi de longueur ; ses feuilles sont étroites , velues et opposées : ses fleurs, d’une cou- leur d’orange brillante ; croissent en ombelles, serrées aux extrémités des branches. On multiplie cette espece par semences, qu’on répand dans des pots , et qu’on plonge dans une couche de chaleur mo- dérée pour faire pousser les plan- tes , qu'il faut accoutumer au plein air aussi-tot que le tems le permet; parce que , si on les laisse filer, elles se rétablissent difficilement. Quand ces plantes sont en état d’être enlevées, on les tire des pots pour les placer dans une plate- bande chaude , à six pouces de distance les unes des autres : on les pare avec soin des rayons du soleil, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et on les arrose très-peu , parce qu’étant remplies d’une séve laiteuse, elles pourriroient aisément par trop d’hu- midité : elles doivent être tenues nettes de mauvaises herbes pen- dant Pété ; et quand leurs tiges périssent ASC périssent en automne, on met un peu de tan pourri sur la terre pour em- pêcher la gelée d’y pénétrer ; mais ce tan doit être enlevé dès le com- mencement du printems, ayant que les plantes aient poussé de nou- veaux rejettons : elles n’exigent que les mêmes soins durant l’été suivant ; et en hiver on les cou- vrira également avec du tan. Au se- cond printems, les racines peuvent être transplantées où elles doivent rester; elles seront alors assez for- tes pour fleurir au premier été; et elles dureront plusieurs années , si elles sont soigneusement couvertes tous les hivers : mais il ne faut plus les transplanter, parce qu’alors leurs racines sont trop grosses pour qu'elles puissent reprendre après cette opération. Tuberosa. La onzieme est ori- ginaire des mêmes pays , et res- semble beaucoup à la précédente ; elle en differe cependant par ses tiges droites et ses feuilles alternes. Les racines de cette espece devien- nent trés-grosses , et ne souffrent point d’être transplantées lorsque les plantes ont deux ans : elle se multiplie par semences , qui doi- vent être traitées comme celles des especes précédentes : elle fleurit a la fin de Juillet et au commence- ment d’Aout ; et lorsque Pété est fort chaud , ses semences murissent quelquefois en Angleterre. Comme il n’y a aucune de ces plantes qui Tome I. ASC 385 puisse vivre long-tems dans des pots, j’ai recommandé de les pla- cer en pleine terre ; mais il faut pour cela choisir la situation la plus chaude. Glabra. Fruticosa. Villosa. Les douzieme, treizieme et quatorzieme especes croissent sans culture dans les terres du Cap de Bonne - Espé- rance; et quoique j’aie reçu d’A- lexandrie les semences de Ja treizie- me, et que M. CoLitrmon m’en ait donné quelques-unes qui lui avoient été envoyées de Minorque, il n’est point pour cela certain qu’elles croissent naturellement dans ces deux différens endroits, et il est trés - possible qu’elles y aient été apportées d’Afrique. Elles s’éle- vent en tiges droites d’Arbrisseau ; à la hauteur de sept ou huit pieds, et se divisent en plusieurs branches; les plarites de la douzieme sont garnies dans toute leur longueur de feuilles longues, étroites, unies et terminées en pointes ; les om- belles sortent des aîles des feuilles sur de longs pédoncules ; ses fleurs sont blanches , peu nombreuses sur chaque ombelle, et sont sou- vent suivies de légumes courts, épais, gonflés , terminés en poin- tes, garnis de poils , et remplis de semences comprimces et couron- nées d’un duvet mou. Cette espece fleurit depuis le mois de Juin jus- qu’en Octobre , et ses semences muürissent en hiver. Cec 386 A'Soc Fruticosa. La treizieme differe de la douzieme par ses feuilles plus larges et d’un vert plus foncé ; ses eurs sont aussi plus grosses , ses ombelles plus petites, et placces sur de plus courts pédoncules : elle fleurit dans le même tems que la douzieme espece. Villosa. La quatorzieme ne s’é- leve pas à une hauteur aussi conside- rable que les précédentes ; mais ses branches sont plus allongées : ses feuilles sont plus courtes, et cou- vertes des deux côtés d’un poil court. Les fleurs sont blanches, croissent en petites ombelles clai- res, et paroissent dans la même saison que celles de la treizieme. On multiplie ces trois dernie- res especes au moyen de leurs se- mences , qu’on peut répandre en plein air dans le courant du mois d'Avril , sur une couche de terre légere. Quand les jeunes plantes qui en proviennent ont atteint la hauteur de trois ou quatre pouces, on les distribue chacune séparé- ment dans de petits.pots remplis deterre légere , qu’on place à Pom- bre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines, et qu’on tient ensuite dans une situation abritce jusqu’en Octobre : alors on les en- ferme dans une orangerie pour les y laisser passer Phiver ; et comme “Ja grande quantité de séve laitense qu’elles contiennent les dispose à pouriir par wop d'humidité , on ASC les arrose trés- peu durant cette saison; après cela, elles n’exigeront plus d’autres soins que d’être chan- gces de pots à mesure que leur ac- croissement fait des progrès, en observant toujours de ne pas leur en donner de trop grands , et de les placer en plein air pendant Pété avec les autres plantes du méme pays. Ces trois especes peuvent être aussi multiplices par boutures , qui prendront bientôt racine, si elles sont plantées en Juillet ou Août dans une plate-bande ombrée ; et qui pourront Ctre enlevces bientôt après pour être mises en pot, et traitées ensuite comme les plantes provenues de semences. La treï- zieme a résisté en plein air par des hivers doux dans les jardins de Chelséa ; mais elle a toujours cté détruite lorsque le froid est devenu plus rigoureux. Rotundi - folia. La quinzieme croit avec une tige droite d’Ar= brisseau , à la hauteur de six à sept pieds , et se divise vers son som- met en trois ou quatre branches garnies dans toute leur longueur de feuilles fermes et rondes qui les embrassent serrément : ses fleurs, d’une couleur herbacée et peu re- marquable , sortent latéralement vers le sommet de la plante en ombeiles courtes et comprimées. et paroissent en automne qu em hiver, 4 "à 8 G - Cette espece , qui nous vient du Cap de Bonne-Espérance , exige la même culture que les précéden- tes. J’ai obtenu des mêmes semen- ces qui ont produit celle-«, une variété, à feuilles d’un vert foncé, que plusieurs personnes ont regar- dée comme une espece différente. Nivea. La seizieme , dont les semences m’ont été egvoyées de la Vera Crux, croit naturellement dans les parties les plus chaudes de Amérique : elle s'élève à la hauteur de quaire pieds, avec des tiges simples , garnies de feuilles unies , en forme de lance, et ter- minées en une pointe. Vers le som- met de. la tige, les ombelles de fleurs sortent aux ailes des feuilles ; elles sont blanches, érigces ei sui- vies de légumes oblongs et poin-, tus , remplis de semences compri- mées , et couronnées d’un duvet mou. Elle fleurit en Juin et en Juil- let, et ses semences murisseiit en Octobre. Cette’ plante étant fort tendre, elle doit être élevée sur une cou- che chaude, et transplantée dans de petits pots remplis d’une terre riche, qu’on plonge ensuite dans la couche de tan de la serre chaude: elle ne demande que peu d’arrose- ment, et veut être tenue constam- ment dans la serre; sans quoi, elle ne peut réussir dans ce ‘pays. Curassavica. Les racines de la dix-septieme qui erojt aussi dans ASG 387 les chmats méridionaux du conti- nent de l'Amérique, ont été en- voyées en Angleterre pour celles de l’Ipécacuanha , dont il est néan- moins très-aisé de les distinguer , celles - ci étant. composées d’un “grand nombre de petites fibres, tandis que celles du véritable Ipée- cacuanha , sont noueuses, char- nues , et coulent profondément dans la terre. On a donné un dé- tail des mauvais effets occasionnés par usage de cette racine, ainsi que de la qualité Yenimeuse de la plante, afin de prévenir le Pu- blic contre son usage, et, d’empé- cher qu’on ne mélat sa séve lai- teuse à tout remede destiné à être. pris intérieurefnent. . : 7 Cette plante s’éléve a la hauteur de cing ou six pieds, avec. des tiges, droites, garnies de feuilles unies, Ans et opposées: ses fleurs, RAA ER et érigées ,, sortent en ombelles vers le sommet des branches , et ont une très-belle apparence, à raison de la couleur écarlate dont leurs. pétales sont teints , et de la couleur vive de safran qui brille sur les nectaires cornus qui en occupent le centre : ces fleurs se succèdent ordinaire- ment sur la même Plante. depuis, le mois de Juin jusqu’en Octobre, elles sont suivies de légumes cylin- driques, remplis de semences cou- ronnées d’un duvet mou, et qui mürissent sur la fin de automne, | Cre. ¢ ij 388 ASE Elle se multiplie par graines , qu'il faut semer au printems sur une couche chaude; et les plantes, qui en proviennent, doivent être traitées comme celles de la précé- dente. Les racines de cette espece peuvent être conservées trois ou quatre années; mais comme gprès la seconde les plantes se dépouil- fent, deviennent nues, et ne pro- disent pas autant de semences qu'auparavant, il vaut mieux en élever de jeunes pour remplacer les vicilles, que de les conserver trop long-tems. Gigantea. La dix-huitieme s’¢- lève a la hauteur de six ou sept pieds, avec des tiges droites, gar- nies de feuilles épaisses, ovales et opposées : ses ombelles sont sim- ples; ses fleurs sont blanches, et en forme d’étoiles à cinq pointes : les légumes de cette espece sont fort gros, et en forme de testicules de bœuf; ils sont remplis de se- mences plates, placées Pune sur Pautre en forme de tuiles. Celles que je possede n'ont été données par le Comte de NoRTHUMBER- LAND , qui les avoit tirées des Indes. Cette plante est tendre, et veut être conservée constamment dans la serre chaude, où elle doit être trai- tée de la même maniere que les deux especes précédentes, en ob- servant de les arroser peu, sur-tout pendant Phiyer, ASC Scandens. La dix -neuvieme , qui m'a été envoyée de Cartha- gene, a des tiges grimpantes , qui s’attachent aux "plantes voisines, et sclévent à la hauteur de dix ou douze pieds : de chacun des nœuds ” de ses tiges, qui sont assez éloignés les uns des autres, partent deux feuilles oblongues, en forme de lance, velues, opposées, et pos- tes sur de fort courts pétioles : ses ombelles de fleurs sortent des ailes des feuilles ; elles sont très-ser- rées, et les fleurs sont d’une cou- leur de soufre. Elles paroïssent en Aout; mais elles ne sont point sui- vies de semences en Angleterre. Cette plante est tendre, doit être conservée constamment dans la serre chaude , et traitée de la même maniere que les especes précédentes. ASCYRUM. Linn. Gen. Plante. 737- Hypericoides. Plum, Nov. Gen. Dts Ter: Herbe de Saint- Pierre. . Caracteres. Le calice de la fleur est formé par quatre feuilles, dont les deux extérieures sont étroites et opposées, et les deux intérieures larges, en forme de cœur et éri- gées : la fleur a quatre pétales ovales, dont les deux extérieurs sont larges et opposés, et les deux intérieurs beaucoup plus petits. Dans le centre est situé un germe oblong, avec un style foxt court, ASG couronné d’un stigmat simple, et accompagné d’un grand nombre d’étamines garnies de poils ott de filets, et jointes à leurs bases en quatre corps, et couronnées de sommets ronds. Le germe se change ensuite en une capsule pointue , qui s'ouvre en deux valves, et est remplie de petites semences ron- des. La capsule est renfermée dans deux feuilles larges du calice. Les plantes de ce genre, ayant plusieurs étamines jointes en plu- sieurs corps, ont été placées par LiNNÉE dans la troisieme section de la dix-huitieme classe, qu’il a nommée Polyadelphia Polyandria. Les especes sont: 1°. Ascyrum Crux Andree, fo- lis ovatis , caule tereti, paniculä dichotomä. Linn. Sp. Plant. 787 ; Ascyrum à feuilles ovales, ayant une tige cylindrique, et des fleurs croïssant en épis clairs aux divi- sions des branches. Hypericoides ex terra Marianä, floribus exiguis luteis. Pluk. Mant. 104 ; appelée Croix de Saint André. ‘ 2°. Ascyrum villosum, foliis hirsutis , caule stricto. Linn. Sp. Plant. 788 ; Ascyrum a feuilles velues, avec une tige ferme et mince. Hypericum Virginianum fru- tescens pilosissimum. Pluk. Alm. 289. 3°. Ascyrum Hy pericoides, foliis ASG 339 oblongis 5 ramis ancipitibus. Linn. Sp. 1108; Ascyrum avec des feuilles oblongues, et une tige à deux angles. Hypericoïdes frutescens erecta , flore luteo. Plum. Nov. Gen. 51. Hypericum pumilum semper vi- rens , caule compresso ligneo ad bina latera alato, flore luteo tetrape- talo. Pluk. Mant. 204. Crux Andrea. La premiere es- pece est une plante basse, dont les tiges, élevées rarement au - dessus de six pouces, sont garnies de pe- tites feuilles ovales, placées par paire : ces tiges sont minces, et se divisent en deux vers le som- met : ses fleurs jaunes, petites et de peu d'apparence, croissent en épis clairs, et sortent de la fourche des branches. Cette plante, n’ayant rien qui puisse la faire rechercher, n’est admise dans les jardins que pour la variété : sa racine est vi- vace, et la plante peut être mult- pliée par marcottes ; elle se plaît dans un sol humide et dans une situation ombrée : elle croit natu- rellement dans l'Amérique Septen- trionale , et m’a été donnée par le Comte de NorTHUMBERLAND , qui l’avoit reçue de ce pays. Villosum. La seconde produit des tiges d’environ trois pieds de hauteur , garnies de feuilles ob- longues et velues : ses fleurs, qui sortent à l’extrémité des branches , sont de la même forme, et de la ASC même couleur que celles de PHerbe de Saint-Jean commune ; mais elles mont que quatre feuilles. Celle-ci a une racine vivace, et des tiges annuelles qui périssent en automne: on peut la multiplier en divisant ses racines, quand les tiges sont détruites , et les planter dans un sol marneux. Elle a produit, du- rant quelques années, des semences en Angleterre : elle croit naturel- Jement en Virginie. Hy pericoides. La troisieme, ori- ginaire de la Caroline Méridionale, d’où ses semences m’ont été en- voyées, s'élève à la hauteur d’un pied et demi, avec des tiges plates, garnies de feuilles ovales, unies et opposées : ces tiges sont terminées par trois ou quatre fleurs jaunes, plus grosses que celles de l’Herbe de Saint-Jean commune qui crois- sent serrément les unes auprès des autres , et dont les pétales sont creux. Cette espece produit rare- ment des semences en Angleterre; mais on peut la multiplier par bou- tures qui, étant coupées dans le mois de Mai sur de jeunes rejet- tons, pousseront des racines en 5 90 cing OU six semaines : on les plante dans des pots, qu’on plonge dans une couche de chaleur très-modé- rée, et on les transplante ensuite dans une plate-bande chaude, où elles supporteront le froid de nos hivers ordinaires; mais elles sont souvent détruites par les fortes ASF gelées, si on ne les couvre avec du tan, pour les garantir des impres- sions du froid. Ces plantes ayant peu de beauté, on ne les cultive gueres que dans les jardins de Botanique. ~ ASCYRUM BALEARICUM. Voyez HYPERICUM. ASCYRUM MAGNO FLORE. Voyez HYPERICUM. ASCYRUM VULGARE. Voy Hypericum. ASFODELE MARITIME, Voyez PANCRATIUM. ASFODELE. Voyez AsPHO4 DELUS. ASPALATH. Voyez Rosina’ CARAGANA Pigmza. L. ASPALATHUS. Linn. Gene Plant. 767 ; Genest Africain. As- palathe. Caracteres. Le’ calice est formé par une seule feuille découpée au sommet en cing segmens égaux : la fleur est papilionnacce ; léten- dard est velu, serré et terminé en pointe émoussée : les ailes sont émoussées, formées en croissant, étendues , ouvertes et plus courtes que létendard : la carène est di- visée en deux parties, et de la lon- gueur des ailes. Cette fleur a dix ciamines , dont neuf sont joues ASP et couronnées par l'étendard, et l’autre est séparée; toutes sont cou- ronnées de sommets oblongs et simples : au fond est situé un germe oblong, soutenant un style simple, surmonté d’un stigmat pointu : quand la Heur est passée, le germe devient un légume ovale et obiong, renfermant une ou deux semences en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la dix- septuieme classe de Linnée, intitulée Diadelphia Decandria , les fleurs ayant dix étamines jointes en deux corps. Les especes sont : 1°. Aspalathus Chenopoda, foliis confertis, subulatis, mucronatis, his- pidis , floribus capitatis. Linn. Sp. Planta. 722 ; Aspalathe à feuilles rudes , pointues, et en forme d’a- léne, ayant des fleurs en tête. Genista Africana lutea, floribus hirsutis , incapituld lanuginosé con- globatis , foliis Corrodæ aculeatis, sub-hirsucis. Herm. Cat. 1 1 3 Genest Jaune d’Afrique. Chamelarix , sivé Chenopoda Mo- nomopatensis. Breyn. Cent. 23, CAT EC 2°. Aspalathus Indica , foliis quinatis sessilibus , pedunculis uni- floris. Linn. Sp. Pl. 712 ; Aspala- the à cing feuilles sessiles aux branches , produisant une fleur sur chaque pédoncule. Dorycnium Indicum , floribus A SP 391 singularibus , rubris in pedicellis , oblongis, siliquis perexiguis. Raji. Supp. 47. Genista, foliis quinatis sessilibus , pedunculis capillaribus uni-floris , floribus minimis. Fl. Zeyl. 271. Lotus tenui-folius Maderaspata- nus , siliqud singulari glabra. Plukic Ali, 2.29 )5\ t52:0 2 5.fo-2a Manelli. Rheed. Mal. 9, p. 69; Eon Z Tie 3°. Aspalathus argentea , foliis trinis linearibus sericeis | stipulis simplicibus mucronatis , floribus sparsis tomentosis. Linn. Sp. Plant. 723 ; Aspalathe avec trois feuilles étroites et soyeuses , des stipules simples et pointues, et des fleurs laineuses dispersées sur la tige. Cytisus Africanus , angusti-fo- lius , sericed lanugine argentatus , spicä lagopoide. Pluk. Mant. 63. Les semences de ces différentes especes m’ont été envoÿces du Cap de Bonne - Espérance, où elles croissent naturellement. Chenopoda. La premiere est un arbrisseau qui s'élève à environ trois pieds de hauteur, avec des branches minces, garnies de plu- sieurs feuilles à trois lobes , en forme d’aléne , pointues et rudes , qui croissent en paquets : les fleurs jaunes et recueillies en tête, lai- neuses , sortent des extrémités des branches, et sont rarement suivies de légumes en Angleterre. Cette plante se multiplie par semences, 392 ASP qu'il faut se procurer du pays même où elle croit naturellement , et les répandre aussi-tot qu’elles arrivent, dans de petits pots remplis de ter- re légère : si on les reçoit en au- tomne, on plonge les pots où elles ont été semées dans une vielle cou- che de tan, dont la chaleur soit dissipée, et on les y laisse jusqu’au printems , pour les placer ensuite dans une couche de chaleur modé- rée , qui fera pousser les plantes : mais quand ces semences arrivent au printems, on plonge aussi-tôt les pots dans une couche de cha- leur modérée ; on a soin de les tenir à Pombre au milieu du jour dans les tems chauds , et de les arroser fréquemment. Celles qui sont semées au printems ne parots- sant pas ordinairement dans le cours de la premiere année ; il faudra en automne placer les pots qui les con- tiennent dans une vielle couche de tan ,: comme il a été dit ci-dessus pour celles qui sont semées en au- tomne , et les mettre ensuite dans une couche chaude au printems suivant. Quand les plantes poussent et qu’elles sont assez fortes pour être enlevées, on les transplante chacune séparément, dans de pe- tits pots remplis de terre légtre, quon plonge dans une couche de chaleur modérée , pour leur faire pousser de nouvelles racines ; et aussi-tot qu’elles sont établies dans les pots, on les accoutume par dé- ASP grés au plein air; on les y tient exposées en été, en les plaçant dans une situation abritée , où elles peuvent rester jusqu’à l’automne : alors on les enferme dans l’oran- gerie , et on les arrose très - peu pendant Vhiver. Indica. La seconde espece par- vient à la hauteur d'environ cing pieds , avec des branches minces, garnies de feuilles sessiles aux tiges, et qui sortent au nombre de cing de chaque bouton : ses fleurs d’une rougeur pale naissent simples dans la longueur des pédoncules; elles paroissent en Aout, et produisent rarement des légumes dans notre climat. Cette espece se multiplie comme la précédente , et exige le | même traitement. Argentea. La troisieme s’éleve a quatre pieds de hauteur , avec une tige d’arbrisseau , divisée en branches minces, garnies de feuil- les soyeuses , sortant par trois : les fleurs sont pourpre , remplies de duvet, et. dispersées sur les branches. Cette espece se multiplie comme les précédentes, et doit étre straitée de la même maniere que la premiere : elle fleurit sur la fin de Pété. ASPARAGUS. Les premiers re- jettons des tiges, avant qu’ils soient déployés en feuilles, et les bran- ches les plus jeunes et les plus ten- dres qui sont bonnes a manger ; sont appellées Asperges. _ ASPARAGUS. ASP ASPARAGUS. (Agra palo Gr. sig- nifie un jeune rejetton qui pousse ). Asperge. = Caracteres. Elle a des fleurs ma- les et hermaphrodites , placées sur différentes racines : les fleurs mäles sont tubuleuses , composées de six petales étroits, qui ne s’étendent et ne s’ouvrent point, et de six courtes étamines, mais sans style ni stigmat; celles-ci sont stériles : les fleurs hermaphrodites ont six peta- Jes qui s’étendent et s’ouyrent , six étamines qui environnent le ger- me, et un court style, surmonté d’un stigmat obtus qui déborde. Le germe devient ensuite une baie ron- de, à trois cellules , renfermant chacune une ou deux semences ar- rondies extérieurement , et angu- laires dans leur jonction. Quoique le Docteur LiNNÉE ait placé ce genre dans la premiere section de la sixieme classe, qui a pour titre Hexandria Monogynia , il devroit plutot se trouver dans le second ordre de sa vingt-unieme classe , qui renferme les plantes qui ont le polygamia sut différen- tes racines. Les especes sont : 1°. Asparagus officinalis,caule her- baceo erecto, foliis setaceis , stipulis duabus interioribus , und exteriore. Flor. Svec. 272 3; Asperge , avec une tige droite et herbacte , des feuilles très - minces , ayant deux Tome I. ASP 393 stipules intérieures , et une exté- rieure. | Asparagus sativa. C. B. p.489; Asperge de jardins. 2°. Asparagus maritimus , caule inermt herbaceo , foliis teretibus Asperge avec une tige uni et herbacée, et des feuilles très-longues et grèles. Asparagus médritimus , crassiore folio. C. B. p. 490. 3°. Asparagus acuti-folius, cau- le inermi fruticoso, foliis acifor- mibus ,rigidulis, perennantibus, mu: cronatis, aqualibus. Linn. Sp.4493 Asperges avec une tige d’arbris- seau unie, et des feuilles en forme d’épingle, et qui durent tout ’hiver. Asparagus , foliis acutis. C. B. P+ 490. : 4°. Asparagus albus , spinis re- troflexis , ramis flexuosis , foliis longioribus fascidulatis ; fasciculatis, angulatis, muticis, deci- duis. Linn. Sp. 449 3 Asperges avec des branches flexibles , et des feuilles ramassées en paquets, qui tombent en hiver. Asparagus aculeatus , spinis horridus. C. B. p. 490. Corduba tertia. Clus. Hist..2, p178. 5°. Asparagus retrofactus , acu= lets solitariis , ramis reflexis retro- fagctisque , foliis fasciculatis. Lin. Sp. Plant. 313 ; Asperges avec des épines simples , des branches réfléchies, et des feuilles croissant par paquets. Ddd 394 ASP Asparagus Africanus tenui-fo- lius , viminalibus virgis , foliis La- ricis ad instar ex uno puncto nume- rosis , stellatim positis. Pluk. Amal. 40 ; T.375. 6°. Asparagus aphyllus , spinis subulatis , striatis , inegqualibus , di- vergentibus. Hort. Cliff. 122 ; As- perge sans feuilles , ayant des épi- nes en forme d’alène, inégales , qui s’écartent l’une de Pautre. Asparagus aculeatus alter tribus aut quatuor spinis ad eundem exor- zum. C. B. p. 490. Corduba altera. p.178. 7°. Asparagus declinatus , caule Cluss Aests275 inermi, ramis declinatis , folis se- taceis. Prod. Leyd. 29 ; Asperge avec une tige unie, des branches penchées , et des feuilles très- minces. 8°. Asparagus Asiaticus , aculeis solitariis, caule erecto, foltis fasci- culatis, ramis fili-formibus. Linn. Sp. Plant. 323 ; Asperges avec des épines simples, une tige éri- gée, des feuilles par paquets, et des branches fort minces. 9°. Asparagus Capensis, spinis lateralibus terminalibusque , ramis aggregatis , foliis fasciculatis. Linn. Sp. Plant. 314 ; Asperge re a } avec des épines , croissant sur Les cotés et aux extrémités des branches, et disposées en paquets , de même que les feuilles. 10°. Asparagus sarmentosus y ASE foliis solitariis , lineari-lanceolatis , caule flexuoso , aculeis recurvis. Flor. Zeyl. 124; Asperge avec des feuilles simples , étroites et em forme de lance, une tige flexible , et des ¢pines recourbées. Asparagus aculeatus Zeylani- cus , maximus , sarmentosus. H. Ly 62. Schadaveli Kelangu. Rheed. Mal. 205 Pehi2 0s Officinalis. La premiere espece ou l’Asperge commune, qui est cultivée pour Pusage de la table, a cté probablement portée a la per- fection où elle est à présent, par la culture de Pespece sauvage qui croit naturellement dans les haies de la Province de Lincoln , où les rejetons ne sont pas plus gros qu'un fétu de paille ; mais si cela est ainsi, elle n’a pu parvenir à cette perfec- tion que par une lougue culture et un traitement suivi. Un de mes amis s’ctant procuré des semences de Pespece sauvage, les a cultivées avec grand soin dans une terre fort riche ; mais il n’a pu parvenir à leur faire produire des jets plus gros que la moitié de ceux de jar- din , quoiqwils eussent été placés sur la même terre; il a toujours remarqué que lespece sauvage poussoit huit ou dix jours avant Pautre , et que ses jets étoient ex- trémement doux. J’ai douté un instant que espece d’Asperge qui croît sans culture en SR Angleterre fit la même que celle dont GaspARD BAUHIN fait men- tion; parce que TOURNEFORT et VAILLANT aflirment qu'ils ont cul- tivé l’espece sauvage pendant plu- sieurs années, dans le Jardin Royal a Paris , et qu’elle ne s’est jamais altérée : c’est pourquoi j’ai fait ve- nir des échantillons de celle dont ils parlent, et je Vai trouvé tyès- différente de l’espece d'Angleterre: les feuilles sont beaucoup plus fi- nes et plus courtes , et sont pro- duites en plus gros paquets : les branches sont placées plus près les unes des autres , et les pédoncules de ses fleurs sont plus longs : toutes ces différences m'ont déterminé à Ja regarder comme une espece dis- tincte de la sauvage, qui me paroit être certainement la même que celle de jardin. L’Asperge de fardin se mult- plie par semences, qu'il faut se procurer de gens sûrs et expéri- mentés , sur lesquels on puisse compter pour le choix de la bonté des semences et de la grosseur des jets ; mais lorsqu'on a en sa pos- session une plantation de bonnes especes d’Asperges , il vaut mieux en recueillir la semence soi-même. On choisit pour cela un nombre suf fisant de jets, parmi les plus pré- coces , et on les laisse monter en semences : on préfere ceux qui se montrent les premiers au commen- cement du printems; parce que ASP 395 ceux qui poussent après que les premieres Asperges sont coupées y sont toujours si retardés , que leurs semences ne muürissent point, à moins que été ne soit chaud , et Pautomne très - favorable. En fai- sant un choix entre les jets propres à porter semence , il faut avoir égard à leur grosseur, à leur ron« deur, et rejetter tous ceux qui sont applatis , et qui développent de bonne heure leurs têtes, et donner toujours la préférence aux plus ronds , et à ceux dont les sommets sont serrés. Mais comme plusieurs d@entr’eux ne doivent donner que des fleurs males et stériles , il faut en réserver un plus grand nombre que celui dont on a besoin, et les marquer avec un baton sans en- dommager la eouronne des racines. Vers la fin de Septembre, les baies étant en pleine maturité , on coupe les tiges , et on en détache les baies, qu’on place dans un vase , et qu’on y laisse pendant trois se- maines ou un mois, jusqu'à ce qu’elles aient éprouvé une fermen- tation suffisante pour détruire leurs enveloppes extérieures : on remplit ensuite le vase avec de l’eau , et on froisse les baies avec la main, pour en détacher les enveloppes qu'on verra surnager , tandis que les semences resteront au fond : on jette ensuite l’eau, en la répendant doucement, afin que les €nvelop- pes soient emportées , et que les D dd ij 396 ASP semences restent au fond: on y en remet de la nouvelle à plusieurs reprises, en froissant à chaque fois les graines qui, bientôt resteront absolument nettes. Cette opération étant faite, on étend les semences sur un linge, on les expose au soleil pour les faire sécher entiè- rement, et on les renferme ensuite dans des sacs qu’on suspend au plancher d’une chambre sèche , jusqu'au commencement de Fe- vrier , qui est la saison convenable pour les semer. On prépare alorsune planche de bonne terre riche, bien dressée et nivelée, sur laquelle on répand cette graine fort légèrement, afin que les plantes ne poussent pas trop petites : on foule la terre avec les pieds, pour enterrer les semen- ces, et on y passe ensuite le rateau pour Punir. Pendant été suivant on fortifie les jeunes plantes , enles débarras- sant avec soin de toutes les mau- vaises herbes qui croïssent aux en- virons; et vers la fin d'Octobre, lorsque leurs tiges sont détruites, on étend du fumier pourri de Pépais- seur de deux pouces sur la surface de la terre, pour préserver les jeu- nes boutons, et les empêcher d’être endommagés par les gelées, etc. Les jeunes racines étant plus propres à être transplantées que les autres , parce qu’elles deviennent beaucoup plus fortes , et poussent A S-B des tiges plus vigoureuses, on ne doit pas laisser plus d’un an dans la terre celles Gu’on a obtenues de semence ; mais il faut les trans- planter dès le printems suivant , sans quoi elles ne seroient plus bonnes à être enlevées , ainsi que je Pai souvent éprouvé. On com- mence cette opération par préparer la serre par un bon labour, après avoir mis au fond de chaque fosse, jusqu'a six pouces delasurface, une bonne quantité de fumier pourri : on ote toutes les pierres du terrein, on dresse et on nivelle exactement sa surface. Tous ces préparatifs ne doivent être faits que très-peu de tems avant de planter les Asperges 5 mais on les commence plutôt ou plus tard, suivant la nature du sol, et selon que la saison est plus ou moins avancée. Si le sol est sec et le printems préeoce, on commence cette plantation dans les premiers jours du mois de Mars ; si au con- traire la terre est humide, on doit differer jusqu’a la fin de ce mois , où au commencement d'Avril, qui est le tems où ces racines commen- cent à pousser. Plusieurs personnes de ma connoissance ont conseillé de planter les Asperges à la Saint- Michel ; mais cette méthode est très-mauvaise , car lPayant essayce moi-même , je n’ai pas sauvé une racine sur cinq, quise sont trouvées pourries; et de plus, celles qui res- toient étoient si foibles, qu’elles ASB ne valoient pas la peine d’être con- servées. Lorsque le tems de planter ces racines est arrivé, on les enlève avec soin, au moyen d’une fourche à crochet; on les secoue pour en ôter la terre et les séparer ; on ob- serve de mettre leurs têtes droites, afin d’avoir plus d’aisance pour les planter, et on s’y prend de la ma- niere suivante. Quand la piece de terre est ni- velée, on commence par tracer d’un côté une ligne droite sur le terrein, le long de laquelle on ouvre une tranchée de six pouces de profondeur, sans pénétrer jus- qu’au fumier ; on y place les ra- cines Ja tête en haut sur le talus de la tranchée, en les étendant avec les doigts, et de facon que les boutons se trouvent a enyiron deux pouces au-dessous de la surface, et qu'il reste un espace d’un pied entre-cha- que racine : on se sert ensuite du ra- teau, pour remplir la tranchée avec la terre qui en a été ôtée, et pour Ja niveler, sans déranger les ra- cines ; après quoi, on porte le cor- deau à un pied au-delà de la pre- miere ligne, pour en commencer une seconde, qui doit être plantée de même; et ainsi de suite, jus- qu'a ce que toute la planche soit finie. Il faut seulement observer de laisser entre chaque quatre ran- gées un espace de deux pieds de ASP 397 largeur, pour procurer la facilité de couper les Asperges. La piece de terre étant remplie et nivelée, on peut y semer une récolte d’ Oignons, qui ne fera point de tort aux Asperges , pourvu qu'ils n’y soient pas trop épais : on foule ensuite la terre avec les pieds, et on la nivelle avec un rateau. La méthode pratiquée par quel- ques personnes, de semer les As- perges dans le lieu même où elles doivent rester, est excellente, si elle est bien exécutée : pour y réussir, on fume et on cultive bien la terre; quand elle est nivelée ,‘on trace des lignes, conune il a été dit pour la plantation des racines : on fait ensuite des trous avec un plantoir, à un pied de distance, dans les- quels on met deux semences, de peur qu’une des deux ne manque (ces trous ne doivent avoir qu’un demi-pouce de profondeur); puis on recouvre les semences avec de la terre : on remet ensuite le cor- deau à un pied de distance pour un autre rang ; et après le quatrieme, on laisse un sentier, si on destine ce semis pour être à demeure : mais si on se propose d'enlever les plantes pour les mettre sur des couches chaudes, on peut en for- mer six rangs dans chaque plan- che, et ne laisser entr’eux qu’une distance de neuf pouces. Le semis doit être fait au milien de Février, parce que ces graines sont long- 398 ASP tems dans la terre avant de pousser: et si On veut y semer encore des Oignons, on ne doit le faire que quinze jours ou trois semaines après, pourvu qu’on ne remue pas la terre assez profondément pour déranger les semences d’Asperges. Comme les racines d’Asperges poussent plusieurs longues fibres, qui s’enfoncent profondément dans la terre, en les semant en place on ne court point le risque de les en- dommager en les arrachant; elles s’étendent alors au loin, poussent vigoureusement, et font de très- grands progrès sur les côtés et en tous sens ; au moyen de quoi leurs couronnes se trouvent dans le cen- tre; au-lieu qu’en les transplantant, les racines sont à plat sur les côtés des tranchées. | Quand les Asperges et les Oignons commencent a pousser, il faut les débarrasser avec soin de toutes les herbes inutiles qui naissent avec eux, éclaircir les Oignons dans les endroits où ils sont trop serrés, et arracher tous ceux qui se trouvent trop près des Asperges. On choisit pour cette opération un tems sec, afin que les mauvaises herbes pé- rissent aussi-tôt qu’elles sont arra- chées, et qu’on n’endommage point les jeunes rejettons dAsperges. Cet ouvrage doit être répété deux ou trois fois jusqu’au tems où les Oignons sont en état d’être enlevés. Cette récolte étant faite, on nettoie ASP de nouveau le terrein, et on attend que les tiges soient fiétries au mois d'Octobre, pour creuser les sentiers et clever le niveau des planches. Ce travail ne doit point être fait lorsque les tiges sont encore ver- tes, parce qu’elles pousseroïent de nouveau, et s’affoibliroient beau- coup. Lorsqu’elles sont absolument fanées, on les coupe avec un cou- teau à deux pouces au-dessus de la terre, afin que ces bouts restans puissent servir à faire distinguer les planches des sentiers; on ar- rache ensuite toutes les mauvaises herbes, et on les enterre dans les allées qui ont été auparavant creu= sées pour les recevoir : la terre, qui en a été ôtée, sert à recouvrir les planches qu’on élève par ce moyen à quatre ou cinq pouces au-dessus de leur premier niveau. Cette opération étant finie, on peut planter un rang de Choux dans le milieu des sentiers ; mais on ne doit jamais rien semer ni planter dans les planches, parce que cela seroit extrémement nuisible aux ra- cines : on voit par-la que je suis bien éloigné d’adopter la mauvaise pratique de quelques Jardiniers qui ne craignent pas d’endommager leurs Asperges en plantant des féves sur la planche, après qu’elle a été recouverte. Les choses doi= vent rester dans cet état jusqu’au mois de Mars suivant : alors on houe Ja terre pour détruire les ASP mauvaises herbes qui commencent à pousser, on unit sa surface avec le rateau ; et pendant tout lété, on a soin de la tenir absolument nette. Lorsque le mois d'Octobre est arrivé, on creuse les allées, comme on Ia fait l’année précé- dente, et on en répand la terre sur les planches. Quelques Jardiniers commen- cent dès le second printems à cou- per les Asperges ; mais il est beau- coup plus avantageux d’attendre pour cela jusqu’à la troisieme an- née. Lorsque ce terme est arrivé, on remue la terre des planches, avant que les Asperges commen- cent à pousser , avec une fourche appropriée à ‘cet usage, et qu’on appelle pour cela Fourche d’As- perges ; on a soin de ne pas trop enfoncer cet instrument, pour ne pas toucher les têtes des racines , et on remet ensuite la terre à Puni, avant que les premiers rejettons paroissent au-dessus de la surface : par cette maeuvre, on détruira toutes les mauvaises herbes, et on rendra les planches absolument nettes. Lorsque les jets ont atteint la hauteur d'environ quatre pou- ces, on laïsse croitre les plus foi- bles, pour fortifier leurs racines, qui, sans cela, ne feroient plus de progrès, et même finiroient bien- tôt par périr ; et avec un couteau, dont la lamme doit être longue, pointue et en forme de scie, on ASP 399 découvre la base des plus gros, pour ne point endommager ceux qui croissent autour, et on les scie a deux pouces au-dessous de la surface. Quoique cette méthode puisse paroitre extraordinaire à ceux qui n’ont aucune connois- sance de la pratique du jardinage, elle n’en est pas moins bonne; et un Jardinier exercé, en la mettant en usage, peut dans très-peu de tems cueillir un trés-grand nombre d’ Asperges. Le traitement qu’on doit em- ployer par la suite pour les plantes d’ Asperges, ne differe en rien de celui qui a été indiqué pour la se- conde année : il consiste à les tenir nettes de mauvaises herbes pen- dant l'été ; à creuser les sentiers dans le mois d'Octobre ; à remuer la terre avec une fourche sur la fin de Mars; à répandre tous les ans du fumier pourri, pris dans une vieille couche de Melon, ou de Concombre, sur toute la surface du quarreau ; à en enterrer une partie dans les sentiers, pour pouvoir les creuser d’autant par la suite: au moyen de quoi, on entretiendra les plantes en vigueur, on obtien- dra de beaux jets, et on parvien- dra à faire durer dix ou douze ans une plantation d’Asperges. Je dois aussi regommander de ne point laisser trop croitre les jets avant de les couper, et de laisser mon- ter tous ceux qui paroitront apres 409 A SF à les premiers jours de Juin; car sans cette précaution, les racines s’'afoibliroient, et ne produirotent que de trés-petites Asperges dans Pannée suivante. Si on veut encore manger des Asperges aprés le terme que je viens d'indiquer, il faut avoir pour cela un quarreau de ré- serve, et on ne doit point endom- mager une plantation entiere. Je ne puis pas m’empécher de relever ici une erreur qui a été autrefois adoptée par le peuple, et qui consistoit à ne point mettre de fumier dans le quarreau d’Asperges, sous prétexte qu’il leur communique un gout désagréable : mais cette opi- nion est absolument déraisonnable ; car l'expérience nous prouve que les Asperges qui croissent dans la terre la plus riche, sont les plus douces de toutes: au-lieu que celles qui ont été produites par un sol maigre et aride, contractent ce goût fort et désagréable dont on se plaint si souvent, La douceur des As- perges ne provient que de leur prompt accroissement , qui est tou- jours proportionné à la bonté du terrein, et à la chaleur de la sai- “son, ainsi que je lai éprouvé en plantant deux quarreaux d’Asperges sur un terrein où il y avoit un pied d'épaisseur de fumier, et sur le- quel on en remettoit tous les ans beaucoup de nouveau. Ces As- perges furent plus belles, et bien plus douces que toutes les autres. AS ¥ La surface d’un quarreau d’As~ perges destiné à un petit ménage, doit être au moins de huit verges. Car, si on ne peut pas en recueillir un cent à la fois , cela ne vaut pas la peine, parce qu'il faudroit les garder deux ou trois jours après qu’elles sont coupées, surtout dans des saisons froides , afin d’en avoir assez pour un plat : mais pour un ros ménage, il faut seize verges e terrein, sur lesquelles on pourra en récolter deux ou trois-cents pat jour, si la saison est favorable. Comme plusieurs personnes dé- sirent avoir des Asperges prin- tannieres , et que les Jardiniers de Londres en font un assez grand commerce , je vais donner les moyens de s’en procurer pendant tout le tems de l’hiver. On commence par se pourvoir d’une certaine quantité de bonnes racines de trois ans d’age qu’on a élevées soi-même , ou qu'on a achetées des Jardiniers qui en font commerce , et on les plante cing Ou six semaines avant le tems où on veut avoir des Asperges , sur une couche qui a été préparée de la maniere suivante: on met d’abord en monceau autant de fumier de cheval qu'il en faut pour la couche, après y avoir mêlé de la cendre de charbon de terre; on le laisse ainsi fermenter pendant dix ou douze jours ; après quoi, on le remue et on le laisse encore en tas durant une [a] o d ASP une semaine avant de l’employer. Ces préparatifs étant ternunés , on creuse dans la terre une fosse dont la largeur soit égale à celle des châssis destinés à la couvrir, et dont la longueur soit propor- tionnce à la quantité de chassis qu'on veut employer. Si ce n’est que pour une petite consomma- tion, trois ou quatre vitrages suf- firont; mais si on en veut d’avan- tage, il en faut au moins six ou “huit ; on met le fumier dans la fosse , on larrange avec une four- che, on le presse autant qu’il est nécessaire , on lui donne au moins trois pieds d’épaisseur et même davantage , si on fait cette-couche au mois de Décembre : on dispose ensuite par-dessus de la terre de jardin, de épaisseur d’environ six pouces, dont on brise les mottes et qu’on dresse exactement ; après quoi, on commence à planter les racines à une extrémité de la cou- che , contre le talus de la terre et a la hauteur de quatre pouces au- dessus du fumier ; on rapproche autant qu’il est possible les racines dans les rangs , et on les place de maniere que les boutons soient en- haut. Entre chaque rang on met une quantité de fin terreau, on a soin que toutes les couronnes des racines soient exactement de ni- veau ; et quand elles sont toutes placées de cette maniere , on ré- pand de la terre-ferme sur toutes Tome I. ASP les parties des racines qui restent à découvert, pour les empêcher de sècher, et on enfonce deux ow trois bâtons pointus de deux pieds de long, entre les racines , an milieu de la couche, à une certaine distance les uns des autres, afin qu'après les avoir retirés, on puisse connoître , en les touchant avec la main , quel est le dégré de chaleur de la couche ; huit jours après que la couche a été ainsi disposée , st on s’appercoit qu’elle ne s’échauffe point, on la couvre tout-au-tour, et même par-dessus de paille ou de litiere, afin d’exciter la cha- leur : mais si, au contraire, on la trouve trop chaude , et qu’il soit à craindre que les racines ne soient endommagées et même brülées, on la laisse tout à fait découverte, et on enfonce dans le fumier un gros baton à chaque côté, en deux ou trois endroits , pour y faire des trous par lesquels les grandes va- peurs puissent s'échapper ; ce qui réduira la couche, en peu de tems, à une chaleur modérée. Quinze jours après que la cou- che est faite, on répand sur les racines environ deux pouces d’é- paisseur de terre douce ; et lorsque les jets commencent à paroitre au- dessus de cette terre, on y en remet encore trois pouces de la nouvelle, de maniere qu’il y aura à-peu-près cinq pouces de terre au-dessus des couronnes ; ce qui suffira. Eee 401 402 ASP On fait ensuite un rouleau de paille ou de grande litiere , de quatre pouces d'épaisseur , qu’on attache autour de la couche, de façon qu'il se trouve de niveau avec sa surface ; on l’assujettit avec des bâtons pointus de deux pieds de longueur , qu’on enfonce dans la terre : on pose les chässis sur ce rouleau , et on y ajuste les vi- ages. Au bout de trois semaines, si l’on s’appercoit que la chaleur de la couche diminue, on met tout autour du nouveau fumier chaud pour la ranimer : dans les mauvais tems et pendant la nuit, on couvre les vitrages avec des nattes et de Ja paille, qu’on enleve pendant le jour, surtout lorsque le soleil pa- roit , afin que les Asperges acquie- rent de la force et une bonne cou- leur. Cette couche étant ainsi soi- gnée, elle donnera des Asperges, bonnes à être coupées , au bout de six semaines, et elle continuera à en produire pendant trois se- maines ; de maniere qu’on en re- cueillira au moins trois-cents sous chaque vitrage , si les racines ont été bien choisies. Si l’on veut avoir continuellement des Asperges jus- qu’à la saison où elles viennent naturellement , il faut faire une nouvelle couche chaque trois se- maines, depuis le moment où l’on a construit la premiere , jusqu’au commencement de Mars ; car, si Ja derniere est faite dans les huit ASP premiers jours de Mars, elle du< rera jusqu’a la saison des Asperges, parce que ces dernieres couches. produiront quinze jours plutot que celles qui ont été faites à Noël, et Jes jets seront plus gros et plus colorés par le soleil. Quand on se propose d’avoir des Arperges pen- dant l’hiver , on doit en conserver pour cet usage , si on ne veut pas. en acheter chez les Jardiniers : on peut juger de la quantité dont on a besoin par la grandeur des vi- trages ; une verge de terre en four- nira assez pour un chassis , si ces. racines se trouvent dans une plan- tation de réserve où elles sont pla- cées plus près les unes des autres, parce qu’on les destine à être en- levées pour produire pendant Phi- ver; il y a ordinairement dans chaque planche six rangs d’ Asper- ges, placées à huit ou neuf pouces de distance les unes des autres dans les rangs : mais si on les prend dans les plantations où elles sont plus éloignées , il faudra alors une plus grande mesure pour chaque vitrage. Quoique la plupart des Jardiniers des environs de Londres enlevent leurs pieds d’Asperges deux ans après qu'ils ont été plantes ; i] fau- dra cependant attendre trois ans, si la terre qui les a produits n’est pas d’une excellente qualité ; parce que ces racines , lorsqu'elles sont foibles, ne produisent que de très- petits jets , et ne mériteront pas la AS? peine d’être forcées. La meilleure terre pour planter les Asperges , et celle qui produit les racines les plus propres à être plantées str une couche chaude, est un sol riche et humide ; mais celle qui convient pour les quarreaux d’As- perges, ou elles croissent dans leur vraie saison , ne doit être ni trop sèche, ni trop humide , mais frai- che , sablonneuse , marneuse et bien engraissée (1). (x) Quoique les racines d’Asperges ne contiennent point d’autres ‘principes que ceux qu'on découvre, par l’analyse, dans les jeunes rejettons de cette plante, elles sont cependant préférées pour les usages de la Médecine, parce que ces principes s’y trouvent en plus grande abondance, et qu'ils sont doués d’une plus grande acti- vité : ils consistent en une trés-foible dose de substance résineuse amere , et en une assez grande quantité de mucilage, sans y comprendre un acide très-délié, qui paroît très-disposé à tourner à l’alkalescence. Les racines d’Asperges sont regardées comme diurétiques et apéritives, et ordonnées dans Victere chronique, les douleurs de la né- phrétique, et dans différentes affections des reins et de la vessie. L’odeur désagréable que les Asperges communiquent aux urines des personnes qui en mangent , prouve qu'elles portent principalement leur action sur les voies urinaires, et que leur prin- cipe salin est susceptible de s’alkaliser promptement. Quoique les jeunes tiges et les racines de cette plante soient regardées comme propres à chasser les graviers des reins çt de la vessie, quelques Auteurs sont ASP 403 Maritimus. On croit que la se- conde espece vient naturellement dans le pays de Galles et aux envi- rons de Bristol : les semences de cette espece que j’ai cultivées dans le jardin de Chelséa, m'ont été envoyées de Plsle de Portland: je suis convaincu qu’elle diflere de celle des jardins, ainsi que de lespece sauvage, qui croit sans culture à Gibraltar et auprès de Montpellier. M. Macnor, de Mont- pellier, a été aussi de opinion que c’étoit une espece différente, parce que les rejettons de l’espece sau- vage commune, ainsi que de celle qu’on trouve aux environs de Mont- pellier , sont trés-doux, tandis que ceux de cette derniere sont amers. La même chose m’a été confirmée par plusieurs personnes, qui ont cependant dans l'opinion qu’elles peuvent contribuer à la formation de la pierre, lorsqu'on en fait un trop grand usage. Selon Quercetan, les Asperges sont pour les, hommes un excellent aphrodi- siaque, et produisent chez les femmes un effet opposé. Les racines d’ Asperges entrent dans les tisanes et les bouillons apéritifs, dans le syrop des cinq racines, dans la bénédicte laxative , dans les pilulles arthri- tiques de Nrcoras DE SALERNE, dans le syrop d’armoise de Ruasts, dans le syrop de guimauve de Ferner, et dans le syrop de chicorée composé : ses graines font partie des ingrédiens dont on se sert pour composer la poudre lithontriptique de Dyrenou. Free] 404 ASP résidé quelques années à Gibraltar et à Minorque, où la seconde es- pece croît naturellement en abon- dance. Cette plante se multiplie de la même maniere que ceile de jardin ; mais elle exige une situa- tion plus chaude : ses racines doi- vent être bien couvertes en hiver, pour les préserver des gelées qui les détruiroient. a Acutifolius. La troisieme a des tiges d’arbrisseau , blanches et courbées, qui s'élèvent à la hau- teur de quatre ou cing pieds, sans épines : ses feuilles, qui sortent en paquets du même point comme celles du Méleze, sont foit courtes, et se terminent en piquans aigus; de façon qu’il est dangereux de les manier. Cette espece croit natu- rellement dans la France Méridio- nale, en Espagne et en Portugal : on la multiplie par semence comme Vespece précédente ; mais comme elle est trop tendre pour résister en plein air en Angleterre , ses racines doivent être plantées dans des pots, contre une muraille, à Vexposition du midi, et abritées en hiver. Albus. La quatrieme, dont lé- corce est fort blanche, s’élève avec des tiges darbrisseau à la hauteur de trois ou quatre pieds; elle est armée d’épines simples, qui sor- tent précisément au-dessus des feuilles. Ces tiges durent quelques années, et poussent plusieurs bran- & SF ches garnies de feuilles courtes et étroites, qui subsistent tout Phi- ver, si les plantes sont a l’abri des gelées. On la multiplie comme la pré- cédente, par semences, qu’on doit se procurer des bords de la Médi- téranée, où elle croît naturelle- ment. Il faut mettre quelques-unes de ces plantes dans des pots, pour les abriter en hiver; et les autres peuvent être placées en pleine terre dans une situation chaude, si elles sont couvertes pendant les fortes ge- lées ; car, sans cela, elles ne subsis- teront pas en plein air dans ce pays. Retrofractus. La cinquieme nait spontanément dans les terres du Cap de Bonne-Espérance : elle pousse des.tiges courbées et irré- gulieres , en forme d’arbrisseau , qui s’élévent jusqu’à la hauteur de huit a dix pieds, et sont divisées en plusieurs branches foibles et latérales, garnies de feuilles lon- gues et étroites, sortant en paquets comme celles du Méleze : sous chacun de ces paquets est placée une simple épine aiguë ; ses tiges subsistent plusieurs ainces, et ses feuilles se conservent vertes pendant tout Phiver. On multiplie ordinai= rement cette espece en divisant ses racines, parce qu’elle produit ra- rement des semences dans ce pays: on fait cette opération dans le mois d'Avril; on plante les racines dans ASP des pots,.et on les met dans l’oran- gerie en automne ; car elles ne vivent point en plein air en An- gleterre. Aphyllus. La sixieme croît na- turellement en Espagne, en Por- tugal et en Sicile, dans les lieux escarpés et couverts de rochers : elle pousse plusieurs jets foibles et ‘irréguliers , dépourvus de feuilles, et armés d’épines courtes et fermes, qui sortent quatre ou cing ensem- ble du même point, et s’écartent les unes des autres : ses fleurs sont petites, d’une couleur herbacée ; et ses baies, qui sont plus grosses que celles de l’espece commune, deviennent noires à leur maturité, Cette plante est tendre, et doit être traitée comme la troisieme espece. Declinatus. La septieme, qu’on trouve dans les campagnes du Cap de Bonne-Espérance, pousse de sa racine plusieurs tiges minces, cou- vertes de branches foibles, qui penchent vers le bas, et sont for- tement garnies de feuilles velues , comme celles des Asperges de jar- din, qui restent vertes toute l’an- née. Cette espece n’ayant point en- core produit de semences en An- gleterre, on ne peut la multiplier qu’en divisant ses racines comme on fait celles de la cinquieme , et on en traite aussi les plantes de la même maniere. Asiaticus. La huitieme , qui A SP 405 croit aussi sans culture aux envi- rons du Cap de Bonne-Espérance, pousse plusieurs jets foibles, qui naissent en paquets, armés d’épines aiguës, à côté et aux extrémités des rejettons : ses feuilles sortent en petits paquets, et conservent leur verd toute l’année. Comme elle ne produit point de semences en Angleterre, on la multiplie comme la cinquieme espece, et on la traite aussi de même. Sarmentosus. La dixieme s’éléve à la hauteur de cinq ou six pieds, avec plusieurs branches foibles et grimpantes , garnies de feuilles étroites, en forme de lance, et qui sortent simples : ses rejettons sont armés d’épines courtes et courbées, qui les rendent fort difficiles à ma- nier ; car elles sont très-proches les unes des autres. On la multi- plie en divisant ses racines; mais les plantes doivent être placées dans une serre de chaleur modé- rée ; sans quoi, elles ne profi- teroient pas dans ce pays : elle croit naturellement dans l’isle de Céylan. ; On conserve ces plantes dans les jardins des curieux, pour faire nombre et servir a la variété : elles ne sont point difficiles à conduire, quand on a un emplacement pour les serrer pendant Vhiver : il faut en conserver quelques-unes avec les autres plantes exotiques, 406 ASP ASPARAGUS SCANDENS. F’oyez MEDEOLA AsPARAGOIDES. ASPECT DU NORD. Cet Aspect est le moins favorable de tous en Angleterre, parce que les rayons du soleil ne le frappant gueres, même dans le milieu de Pété, il ne peut être que d’une très-foible utilité, dans un petit nombre de circonstances, quelle que soit l’opinion contraire quw’on puisse avoir à cet égard. Quoique plusieurs especes d'arbres fruitiers croissent et produisent du fruit dans cette position , ces fruits n'ayant point été perfectionnés par Vaction bienfaisante du soleil, ils sont d’une qualité très -inférieure aux autres ; leur suc est mal éla- boré, de mauvais gout et mal sain: ainsi il est presqu’inutile de plan- ter des arbres fruitiers à Aspect du Nord, a moins que ce ne soit des especes de fruits propres a étre cuits; le feu murira leur jus, les rendra sains, et leur procurera le dégré de perfection qu'ils n’ont pu recevoir de l’action du soleil. On pourroit aussi planter à cette expo- sition des Cerises de Morelle, pro- pres à être confites; dés Groseilles blanches et rouges, qui succéde- soient à celles qui sont placées à une exposition plus favorable. Si le sol est chaud et sec, on peut aussi y mettre quelques Poires dété, qui réussiront assez bien à A SP cette exposition, et dureront plus long-tems que si elles en avoient eu une meilleure : mais il ne faut jamais planter à lPexposition du Nord des Poires d'hiver, comme le font plusieurs personnes igno- rantes , puisque nous trouvons que celles de cette espece, qui sont exposées au Midi, m’acquierent , point le dégré de maturité dont elles sont susceptibles , lorsque Pannée est froide et peu favorable. Comme les Cerises Ducs, plan- tées au Nord, murissent bien plus tard que les Cerises ordinaires, et que, si le terrein est chaud et sec, elles se perfectionnent assez pour acquérir un gout agréable, on peut; en employant ce moyen, se procu= rer de ce fruit un mois plus tard qu’on n’en a ordinairement. ASPERGE. Voyez AsPARA« GUS. € ASPERGE D'AFRIQUE. Foy. MEDEOLA. ASPERI-FOLIA, se dit des plantes qui ont des feuilles rudes, et qui sont alternes, ou placées sans ordre sur les tiges : M. Ray donne aussi ce nom a une famille de plantes dont les fleurs sont mo- nopétales, découpées ou divisées en cinq parties ; et dont chacune est ordinairement suivie de quatre se- mences. Tellessontles Bugloses , les ASP Bouraches , les Consoudes , les Lan: gue-de-Chiens ou Cynogloses, etc. ASPERUGO. Petite Buglose sauvage. Porte-feuille ou la Rapette. Caracteres. Le calice est d’une feuille légèrement découpée au sommet en cinq parties égales; la fleur monopétale a un tube court et cylindrique, dont le pétale est découpé en cinq petites parties émoussées et jointes à leur bâse : elle a cing courtes étamines , cou- ronnées de sommets oblongs. Dans le centre de la fleur sont placés quatre germes comprimés qui sou- tiennent un style court, mince et couronné d’un stigmat émoussé, Ces germes, lorsque la fleur est pas- sce, se changent en quatre se- mences oblongues,renfermées dans le calice. Ces plantes ayant cinq étamines et un style, sont placées dans la premiere section de la cin- quieme classe de LINNÉE, intitulée : Pentandria Monog ynia. Nous ne connoissons qu’une es- pece de ce genre, qui est : Asperugo procumbens , calicibus fructus compressis. Flor. Lap. 76; Herbe a POie, ou Herbe contre la rage, qui est connue en Allema- gne et en France sous le nom de Rapette ou de Porte-feuille. Buglossum sylvestre, caulibus procumbentibus. C. B. P. 257. Cette plante est annuelle, et se trouve sauvage dans quelques pat- A SP 407, ties de l’Angleterre , particulière= ment dans les enyirons de New- market, à Boxley-en-Sussex, et dans Isle Sainte. On Ja conserve dans les jardins de Botanique pour la variéié, et on peut la multiplier ai- sément par ses semences, qu'il faut mettre en terre en automne, parce que, si on les garde jusqu’au prin- tems, elles ne réusissent pas aussi bien. Quand les plantes paroissent, elles n’exigent d’autre culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes ; elles fleurissent en Mai, et leurs semences , qui mirissent en Juin, pousseront en automne, si on leur permet de s’écarter; de sorte que, si cette plante est une fois dans un jardin, elle s’y perpetue d’elle- même, pourvu qu’elle ait assez de place (1). ASPERULA. Hépatique des bois. Cette plante croît sans culture dans les bois ombrés de plusieurs parties de Angleterre; elle fleurit en Avril ou en Mai, et on s’en sert qnelquefois en Médecine. Le Docteur LiNXÉE a joint à celle-ci le genre du Galium album, Galium montanum, et le Rubia Cynanchica saxatilis. C. B. ; mais (1) Cette plante est très-peu employée: en Medecine , quoiqu’elle soit regardée comme détersive et vulnéraire 408 ASP comine ces plantes naissent sau- vages en Angleterre et sont rare- ment admises dags les jardins , je me contenterai d’en donner cette sunple indication. ASPHODELUS. "ATDüd\enos ; Gr. Par Pline elle est appelée Hastula, ou Bacillus Regius, parce que,quand elle est en fleurs , sa tige ressemble à un sceptre royal. Lance de Roi. Asfodele. Caracteres. La fleur n’a point de calice ; elle est monopétale et dé- coupée en six parties, qui s’éten- dent et s’ouvrent ; dans son fond est inséré un nectaire globulaire à six.valvules ; elle a six étamines en forme d’alêne , insérées dans les valvales du nectaire , couronnées de sommets oblongs , courbés , et tournés vers le haut : entre le nec- taire est placé un germe globulaire, soutenant un style couronné d’un stigmat en forme de massue : le calice se change ensuite en une capsule charnue, globulaire, eta trois cellules remplies de semences triangulaires. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de la sixieme classe de LINNEE, intitu- lée : Hexandria Monog ynia, dont les fleurs ont six étamines et un style. Les especes sont : 1°. Asphodelus luteus | caule folioso , foliis triquetris fistulosis. AS à Hort. Cliff. 227 ; Asphodele avee une tige couverte de feuilles trian- gulaires et fistuleuses. Asphodelus luteus et flore et radice, C. B. P. 28; Asphodele jaune. 2°, Asphodelus ramosus > caule nudo, foliis ensi-formibus, carinatis, levibus. Linn. Mat. Med. 172 3 Asphodele avec une tige nue et branchue , des feuilles unies, en formes d’épée, et canelées. Asphodelus albus, ramosus mas. C2 BR. a8; 3°. Asphodelus albus , caule nudo , simplici , foliis lineari-ensi- formibus ; Asphodele avec une tige simple et nue, et des feuilles étroi- tes, en forme d'épée. Asphodelus albus non ramosus. CSB iP 28: 4°. Asphodelus fistulosus , caule nudo , foliis strictis , subulatis , Striatis , subfistulosis. Hort. €liff. 83; Asphodele avec une tige nue, des feuilles fistuleuses , en forme d’aléne, et une racine annuelle. Phalangium parvo flore ramo- sum, foliis fistulosis annuum. H. L. Asphodele fistuleuse. Luteus. La premiere espece est PAsphodele jaune, qui est ordon- née dans l’usage de la Médecine : ses racines sont composées de plu- sieurs fibres jaunes, épaisses et charnues, jointes à leurs sommets, en une tête, d’où s'élève une tige simple, forte et ronde, de trois nieds ASP pieds environ.de hauteur ,: garnie dans toute sa longueur. de feuiiles dune couleug de verd de mer, longues, triangulaires et en forme de bateau. La partie supérieure de la tige est garnie à moitié de fleurs jaunes, en forme d’étoile, dont les plus inférieures s’ouvrent d’abord, et les autres ensuite, successive- ment, jusqu’au sommet; de sorte que sur le même épi il y a souvent une continuité de fleurs pendant un mois. Cette plante fleurit en Juin, et ses semences miurissent en automne. ; Il y a dans cette espece une variété à plus grosses fleurs, qui est rapportée dans le Catalogue du jardin royal de Paris, sous le titre d’'Asphodelus spiralis luteus Irali- cus magno flore, et dont les se- mences que j'ai reçues il y a quel- que tems du jardin de Pise, ont produit, dès la premiere année, des plantes et des fleuts dans les jardins de Chelséa : ces fleurs étoient plus larges, et leurs épis plus longs que dans l’espece com- mune ; mais deux ans après, elles étoient si semblables à celles de Pespece ordinaire, qu’à peine pou- voit-on les distinguer : il en a été de même des jeunes plantes, que ses semences, recueillies dans les jardins de Chelséa , ont produites, et qui n’ont conservé aucune de leurs diflérences accidentelles ; ce qui prouve, sans contre-dit, que Tome 1 ÆSR 494 cette plante n’est .qu’une- simple variété de la premiere (1), Ramosus. La seconde a des ra= cines composées de plusieurs fibres épaisses et charnues , à chacune desquelles est attachée une tubé= (1) La racine d’Asphodele est acre , irri- tante , et est employée en Médecine sous différentes formes, comme un bon. médi-. cament détersif, incisif, apéritif, emmé- nagogue, diurétique, etc. Il seroit à désirer: que des Observateurs intelligens et zélés se fussent appliqués à examiner avec soin: l'effet des plantes actives, telle que paroîe être celle-ci , sur les corps des animaux» dans l’état de santé et dans celui de maladie; sans ce travail, on ne pourra jamais compter sur rien en matiere médicale, et l’art de guérir sera toujours le plus conjectural de tous les arts. Nous ne pouvons donc rap- porter les propriétés de ’Asphodcle , que d’après ce qu’en ont dit les anciens, que les modernes opt: copiés sans examen et sans faire de nouvelles expériences, pour reconnoitre s'ils avoient tort ou raison. Cette racine est employée avec confiance comme un puissant emménagogue , et paroit avoir eu du succès dans cette circonstance : on s’en sert aussi dans les affections calcu= leuses des reins et de la vessie, dansl’ictere, Vhydropisie, la cachexie, l’asthme humide, les engorgemens catharreux , les fievres malignes , etc. Sa dose est depuis un gros jusqu'à une demi-once, en infusion aqueuse ou’ vineuse. Cette racine étant rapée ; exactement lavée , et desséchée sur des poëles, peut être ensuite transformée en pain, et servir de nourriture en cas de disette. LE à 410 ASP rosité oblongue, et aussi grosse qu’une petite Pomme de terre : ses feuilles, dont les bords sont aigus, sont oblongues , flexibles, et sor- tent en paquets irréguliers de la couronne de la racine : du centre de ces feuilles naît une tige élevée à la hauteur de plus de trois pieds, et garnie latéralement de quelques branches nues : l’extrémité de ces branches est ornée de plusieurs fleurs blanches, en forme d’étoile, composées d’un pétale découpé en six parties, ayant chacune une raie de pourpre coulant en longueur dans lextérieur de chaque seg- ment : ces fleurs croissent en épis longs, et elles éclosent successive- ment, depuis leurs parties infé- rieures, jusqu'a leurs extrémités : elles paroissent au commencement de Juin, et leurs semences mi- rissent en automne. Albus. La troisieme, dont les racines sont semblables à celles de la seconde, a des feuilles plus longues et plus étroites : ses tiges sont simples , et dépourvues de branches latérales ; ses fleurs, d’un blanc plus pur que celles des autres especes, naissent aussi sur des épis plus longs : elle fleurit en même tems que la précédente. Fistulosus. La quatrieme est an- nuelle ; les racines sont composces de plusieurs fibres jaunes et char- nues; les feuilles étendues en un gros paquet en dehors de la cou- ASP ronne de la racine , et tout près de laterre, sont convexes en dessous, planes en dessus, et creuses comme Je tuyau d’une pipe : les tiges de fleurs , qui s'élèvent immédiate- ment de la racine, croissent à deux pieds environ de hauteur, et se di- visent vers leurs sommets en trois. ou quatre branches, ornées de fleurs blanches, en forme d'étoiles, et traversées extérieurement pat une raie de couleur pourpre. Cette espece fleurit en Juillet et en Aout, ses semences murissent en Octo- bre, et bientôt après les plantes périssent. On la trouve dans la France Méridionale, en Espagne et en Italie. Culture. La premiere croît na- turellement en Sicile , ainsi que dans plusieurs isles de Archipel ; les seconde, troisieme et quatrieme naissent sans culture en Portugal , en Espagne et en Italie : la troi- sieme n’étant pas tout- à - fait ausst dure que les autres , elle est quel- quefois détruite par les fortes ge- Ices , à moins que ses racines ne soient couvertes dans la mauvaise saison. L’ Asphodele jaune se multiplie condérablement par ses racines, qui finissent par couvrir en peu de tems la plus large plate-bande , st Pon n’a pas soin de les détruire; mais les autres especes, produisant moins de rejettons , sont plus faci- ASP fement restreintes , et maintenues dans de justes bornes. Les seconde et troiseme especes ne se multiplient pas fort par leurs racines , et ne doivent point être trausplantées souvent, parce que cela les affoiblit de maniere que leurs tiges de fleurs ne s’¢levent pas aussi haut, et ne produisent pas autant que si on les laissoit quel- ques années sans les remuer; c’est- pourquoi il vaut mieux les multi- plier par semence , que de toute autre maniere. Ces trois especes d’ Asphodele font un très-bel effet dans les jar- dins à fleurs, et sont d’autant plus précieuses , que leur culture exige peu de soin. On peut les multiplier toutes par semences , qu'il faut ré- pandre aussi-tot après leur matu- rité, sur une plate-bande chaude de terre fraiche et légère : les plan- tes paroitront au printems, et alors il sera nécessaire de les nettoyer avec soin de toutes mauvaises her- bes , et de les arroser souvent en tems sec: si cela est bien observé, les plantes auront acquis assez de force à l’époque de la fête de Saint- Michel, pour être transplantées sur une planche de terre fraiche, qu’on prépare pour cela dans la pépiniere à fleurs : et on y place ces racines à six pouces environ de distance les unes des autrés, en observant de les enfoncer assez , pour que leurs sommets se wouyent à trois AS # 417 ou quatre pouces au-dessus de Jà surface de la terre, et de les cou» vrir avec du fumier, pour empé- cher la gelée d’y pénétrer. Ces plantes peuvent rester un an dans cette place; pendant ce tems on Les tient nettes de mauvaises herbes, et on ne néglige rien , afin de leur faire acquérir assez de force pour fleurir dans l’année suivante. On les enlève avec soin en automne , lorsque leurs feuilles sont péries , pour les transplanter dans les jar- dins a fleurs, où il faudra les placer au milieu des plates-bandes , par- mi les autres especes dures : elles resteront long-tems en fleurs ; et si elles sont entremélées avec gout , elles feront une agréable variété. La quatrieme est une plante an- nuelle qui ne se multiplie que par ses semences , qu’on met en terre en automne ; parce qu’elles croi- tront plus sûrement que si elles étoient semées au printems : depuis le moment où les jeunes plantes paroissent jusqu’à ce qu’elles aient poussé quatre ou cing feuilles , elles ne demandent aucun autre soin , que d’être débarrassées de toutes les herbes inutiles qui sy trouvent mélées : après quoi, on les enlève avec précaution , et on les. place dans le lieu qui leur est destiné, Si on laisse écarter naturel- lement les semences de cette es- pece, elle se renouvellera d’elle- même , sans aucun soin ; et, comme F ff ij 412 ASR les jeunes plantes n’auront point été déplacées ,. elles seront plus fortes que les autres, et produi- ront un grand nombre de fleurs. ASPIC. Voyez Spica. ASPIC, ou LAVENDE DU LABOUREUR. Voyez Baccxa- RIS. . ASPLENIUM, ou CÉTERACH. {Cette plante est ainsi appelée de we privatif, etoxai , la rate, parce qu’on la croit propre. à guérir les maladies de la rate. ) Le Céterach, Capillaire commun , Polytric , Sauvevic, où la Doradille Céte- LAVENDULA rach, r< Les feuilles ressemblent à celles du Polypode ; mais elles sont plus petites , arrondies , entaillées laté- falement , velues en-dessous , et couvertes d’une poussiere écailleu- se, qui, vue au microscope , pa- roit être un assemblage de capsules membraneuses posées les unes sur les autres, et garnies chacune de petits cordons ronds , qui , par leur construction , ouvrent le fruit en deux parties, et poussent en- dehors des semences fort petites. Cette plante, dont la racine est fibreuse, se plait dans des endroits pierreux , sur les rochers et les murailles , etc. Elle est de Pespece des Fouge- res, et croit sur de vielles murail- les humides et ombrées dans plu- À ST sieurs parties de PArigleterre; mais elle n’est jamais cultivée dans les” jardms. L'Amérique produit plu- sieurs plantes de cette espece, qui n'ont pas encore été apportées en Angleterre (1). ASTER. Asi, Gr. une Etoile,ainsi nommée , parce que sa fleur est radiée , et que ses minces pétales sont disposés en étoile. Herbe à l'Etoile. Caracteres. Cette fleur est com- poste de plusieurs femelles et her- maphrodites , renfermées dans un calice commun et écailleux : les rayons ou bordures de la fleur sont composés de plusieurs fleurettes femelles , dentelées en trois seg- ments à leur extrémité, et dont les parties supérieures en forme de langue sont étendues latéralement en-dehors. Les fleureites herma- phrodites du disque sont en forme d’entonnoir , et divisées au sommet en cing parties , qui s’étendent et s'ouvrent ; elles ont chacune cing étamines courtes , minces, et ter minées par des sommets cylindri- ques : dans le fond est placé un (1) Comme les propriétés médicinales du Polytrée ou Céterach, ne diffèrent point de celles des autres capillaires, nous ren- voyons pour cet article, à celui qui est placé après le Capillaire du Canada , dont on fait un plus grand usage que de toutes Les autres especes. ASF germe couronné , -soutenant un style mince , surmonté d’un stig- mat divisé en deux parties : quand la fleur est formée, le germe de- vient une semence oblongue , et couronnée de duvet : les fleurs fe- melles ont un germe qui soutient un style mince , couronné de deux stigmats oblongs , penchés en ar- riere: elles sont dépourvues d’éta- mines ; mais en toute autre chose, elles ressemblent aux fleurs herma- phrodites. Ce genre de plantes fait partie de la seconde section de la dix- neuvieme classe de LINNÉE., inti- tulée : Syngenesia Polygamia Su- perflua , qui comprend celles qui ont des Heurs femelles et herma- phrodites, renfermées dans le mé- me calice. Les especes sont : 1°. Aster Alpinus , foliis lanceo- latis , hirtis , radicalibus obtusis , caule simplicissimo uni-floro. Linn. Sp. Plant. 872 ; Aster à feuilles hérissées et en forme de lance, ayant des feuilles radicales émous- sées , et une tige simple, soutenant une seule fleur. Aster montanus ceruleus , ma- gno flore , foliis oblongis. C. B. PA267. ed 2°. Aster Amellus, foliis lanceo- latis , obtusis , scabris , trinervits y integris , pedunculis nudiusculis corymbosis , squamis calicinis ob- susis. Linn. Sp. Plant. 8733 Aster AST 413 à feuilles rudes , émoussées , et en forme de lance, entieres, et gar- nies de trois veines , avec des pé- doncules mis en corymbes , et des écailles obtuses aux calices. Aster Atticus , cæruleus. vul- garis. C. B. P. 267 ; Astre d’Ita- lie, Gil de Christ. Amellus Virgi- lit. Calceol. Veron. 8. 3°. Aster Tripolium, foliis lan- ceolatis ,integerrimis ,carnosis, gla- bris , ramis inæquatis , floribus corymbosis. Linn. Sp. Plant. 8725 Aster à feuilles unies , charnues , en forme de lance , et entieres , avec des branches inégales , et des fleurs en corymbes. Aster maritimus , Tripolium dic- tus. Rai. Hist. 270. Tripolium majus Bauh. Pin. 267. 4°. Aster lini-folius, foliis li- nearibus , acutis, integerrimis, caule corymboso , ramosissimo. Hort. Cliff. 408 ; Aster à feuilles étroites, pointues et entieres, dont la tige est fort branchue , et croit en co- rymbe. Aster Tripolii flore, angustissi- mo et tenuissimo folio. Mor. Hist. caruleum. Bry Late . 5°. Aster nove Anglia , foliis lanceolatis , alternis , integerri- mis , semt-amplexicaulibus, flori- bus confertis terminalibus. Hort. Cliff. 408 ; Aster à feuilles entie- res , en forme de lance, alternes 5 et embrassant à moitié les tiges, 414 A ST qui sont terminées par des fleurs ramassées. Aster nove Angliæ, altissimus, hirsutus , floribus amplis ; purpuro- violaceis. Par. Bat. 98. Asteripholis, receptaculis pa- leaceis. Pont. Diss. 244. 6°. Aster undulatus , foliis cor- datis , amplexi-caulibus , undulatis , subtus tomentosis , floribus race- mosis ascendentibus. Hort. Cliff: 408 ; Aster a feuilles en forme de lance , ondées, et laineuses en- dessous , dont les fleurs croissent en épis élevées. Aster nove Anglia, purpureus, virge aurea facie et foliis undu- latis. Par. Bat. 96. 7°. Aster Puniceus , foliis semi- amplexi-caulibus , lanceolatis , ser- ratis, scabris , pedunculis alternis, sub-uni-floris , calicibus discum superantibus. Hort. Cliff. 408 ; Aster à feuilles rudes , sciées , en forme-de lance , embrassant les tiges à moitié , avec des pédoncu- les alternes , une simple fleur sur chaque tige, et le calice plus élevé que le disque. Aster Americanus , lati-folius , puniceis caulibus. H. L. 649. 8°. Aster miser, floribus ovatis, disco radis longiore. Linn. Sp. PL 877; Aster avec des fleurs oyales, dont le disque est plus long que les rayons, a Aster ericoides , Meliloti agriæ vmbone, Hort. Elth. 40. A'S'T 9°. Aster novi Belgii, foliis lans ceolatis , subserratis sessilibus , caule paniculato , ramulis uni-floris solitariis, calicibus squamosis. Hort. Clif: 408 ; Aster à feuilles en forme de lance , sciées, et sessiles , avec une tige en panicule et branchue , de simples fleurs , et des calices rudes. Aster nove Belgie , lati-folius umbellatus , floribus diluté viola cets. H. L: 66. 10°. Aster linari-folius , foliis lanceolato-linearibus , integerrimis planis floribus , corymbosis fasti= giatis , pedunculis foliolosis. Linn. Sp. Plant. 874; Aster, dont les feuilles sont en forme de lance 5 charnues , entieres et unies , les fleuts recueillies en corymbe, et les pédoncules feuillés. Aster Tripoli flore. C. B. Pe 267. 11°. Aster concolor, caule sima plicissimo , foliis oblongo-ovatis y sessilibus integerrimis , racemo ter- minali. Flor. Virg. 178 ; Aster avec des tiges simples, des feuilles ovales , entieres, et sessiles aux tiges , qui se terminent en une grappe de fleurs, 12°. Aster ericoides , foliis linearibus integerrimis , caule pani- culato , pedunculis racemosis , pe= dicellis racemosis. Flor. Virg. 1243 Aster a feuilles linéaires et entieres ayant une Uge en grappe et bran+ AST chue , ét des pédoncules en grappe et feuillées. Aster ericoides dumosus. Hort. Elth. 40. 13°. Aster cordi-folius , foliis cordatis , serratis , petiolatis , caule paniculato. Hort. Cliff. 408; Aster a feuilles sciées et en forme de cœur , ayant des petioles, et une tige en grappe, claire ou disposée en panicule. Aster lati - folius autumnalis. Corn. Canad. 64. 14°. Aster tenui-folius , foliis sublinearibus integerrimis , pedun- culis foliolosis. Linn. Sp. 12273 Aster à feuilles étroites , entieres , et en forme de lance, avec des pédoncules feuillés. Aster Americanus , Belvedere- foliis , floribus ex cæruleo albi- cantibus , spicis longis. Pluk. Phyt. TGS FSS. 15°. Aster grandi-florus , caule corymboso , foliis lingulatis , refle- xis , floribus solitariis , calicibus squamosis. Flor. Leyd. 168 ; Aster avecune tige en corymbe, des feuil- les en forme de lance, etréfléchies, des fleurs solitaires , et des calices rudes. Aster Virginianus pyramidatus , Hyssopi-folius , asperis calicibus , squamulis foliaceis. Mart. Cent. 29. 16°. Aster scaber , foliis lan- ceolatis , scabris, integris , caule ramoso , pedunculis foliosis ; cali- AST 415$ cibus obtusis ; Aster à, feuilles ru= des , en forme de lance, et entie- res , ayant une tige branchue , et des pédoncules feuillés. Aster Atticus , Alpinus alter. C. B. P. 267. 17°. Aster glaber, foliis oblongo« lanceolatis , acutis , serratis , caule ramoso, floribus terminalibus , cali- cibus linearibus erectis; Aster à feuil- les oblongues , pointues, sciées, et en forme de lance , ayant une tige branchue, terminée par des fleurs, dont les calices sont étroits et éri- ges. Aster Persicæ , foliis serratis , glabris , floribus sparsis , pallidé cæruleis. Dillen. Cat. Axon. 18°. Aster Tradescanti, foliis oblongis , acutis , basi latioribus , semi-amplexicaulibus , caule ra- moso floribus terminalibus , ple= riumque solitariis ; Aster à feuilles oblongues et pointues, larges a leur base, amplexicaules , avec des tiges branchues , et terminées par des fleurs, dont la plupart sont soli- taires. Aster cœruleus , serotinus , fru= ticescens , Tradescanti. Raii. Hist. 269 ; ordinairement appelée Mar- guerite de la Saint-Michel. 19°. Aster præcox ,caule erecto, hirsuto, foliis oblongis , acutis y scabris , acuté dentatis j semi- amplexicaulibus , floribus corym- bosis , calicibus hirsutis , erectis 3 Aster ayec une tige hérissée et én 4.16 A.S ¥ gée, des feuilles oblongues,, poin- tues, rudes, fortement dentelces, et embrassant les tiges à moitié, des feurs en corymbe , et des ca- lices velus et érigés. Aster Pyrenaicus precox , flore caruleo majori. H. R. Par. 20°. Aster altissimus , caule latissimo , hirsuto, simplicissimo , foliis oblongis , acutis , basi latiori- bus , semi-amplexicaulibus , flori- bus tribus sessilibus terminali- bus ; Aster avec une tige fort haute, hérissée , et sans branches , des feuilles oblongues , pointues, plus larges à la base , et amplexicaule, et des tiges terminées par trois leurs fort rapprochées. 21°. Aster ramosissimus , caule ramosissimo patulo, foliis lineari- lanceolatis , rigidis , floribus serra- tim. positis , pedunculis foliosis ; Aster avec une tige fort branchue, et étendue, des feuilles étroites, fermes, et en forme de lance, des fleurs placées l’une sur Pautre , et des pédoncules feuillés, 22°. Aster umbellatus , foliis lanceolatis , acutis, scabris , caule simplici , floribus umbellatis ter- minalibus ; Aster à feuilles rudes, pointues, et en forme de lance, ayant une tige simple, termince par des fleurs en ombelle. 23°. Aster nervosus, foliis ner~ vosis , lanceolatis, acutis lineart- bus ; caule simplici 5 floribus ter- minalibus , quasi umbellatim dis- À SE positis ;: Aster à feuilles étroites”g" pointues , nerveuses, et en forme de lance, ayant une tige simple, terminée par ‘des fleurs croissant presqu’en ombelles. 24°. Aster paniculatus, . foliis inferioribus , ovatis basi , semi- amplexicaulibus , superioribus lan= ceolatis parvis , caule paniculato’y ramis uni-floris , pedunculis folio- sis; Aster, dont les feuilles infé- rieures sont oyales, embrassant les tiges à moitié de leur base, et les feuiiles supérieures petites , et en forme de lance , avec une tige ter- minée par un épi clair, une simple fleur sur chaque branche , et un pédondule feuillé. 25°. Aster, rigidus , floribu terminalibus solitariis , foliis linea- ribus alternis. Flor. Virg. 98 ; Aster avec des fleurs simples aux extrémités des branches, et des feuil- les fort étroites et alternes. . 26°. Aster lati- folius , foliis lineari-lanceolatis, glabris , triner- vils , floribus corymbosis termina- libus ; Aster à feuilles unies, en forme de lance, et garnies de trois veines , produisant des fleurs en corymbe, qui terminent la tige. Aster lati-folius , Tripoli flore. H,. R.iPar. 27°. Aster dumosus , foliis linearibus integerrimis , caule pa- niculato. Hore. Cliff. 408 ; Aster à feuilles fort étroites et entieres , ayant un epi clair de fleurs. Aster A SB Aster nove Anglia, Linariæ foliis, Chamæmeli flore. Par. Rat. Prod. 95. 28°. Aster annuus , foliis lan- ceolatis lateralibus , inferioribus cre- natis , radice annud , caule corym- boso , pedunculis nudis. Hort. Cliff. 409 ; Aster à feuilles en forme de lance, dont les feuilles basses sont dentelées sur leurs bords; qui a une racine annuelle, les tiges ter- minées en un corymbe de fleurs , et des péduncules nus. Aster ramosus annuus Cana- densis. Mor. Hist. 29 ; Paquerette rameuse. 29°. Aster fruticosusY foliis Li- nearibus, fasciculatis , punctatis , pedunculis uniefloris nudis , caule fruticoso rugoso. Hort. Cliff. 409 ; Aster à feuilles terminées en poin- tes étroites , et croissant en paquets, avec des pédoncules nus , soute- nant une seule fleur, et une tige d’arbrisseau. Aster Africanus frutescens , foliis angustis et pl:rimque con- junctis. Hort. Amst. 2. P. 53. 3.0. Aster Chinensis > foliis ovatis, angulatis , dentatis , petiola- tis, calicibus terminalibus , paten- tibus foliosis. Hort. Cliff: 407 ; Aster a feuilles ovales , angulaires et dentelces , ayant des calices avec des folioles étendues. Aster ne, A annus, flore ingenti specioso. Hort. Elth. Tome I. AST 417 38. Reine Marguerite ou Grande Paquerette. 31°. Aster aurantius, foliis pin- natis. Hort. Cliff. 407 ; Aster à feuilles ailées. Aster Americanus , foliis pin- natis et serratis , floribus auran- tiis. Houst. MSS. 32°. Aster procumbens, foliis ovatis, dentatis, caule procumbente, pedunculis nudis , axillaribus uni- floris ; Aster a feuilles ovales et dentelées , ayant une tige couchée, et des péduncules nuds, axillaires, qui supportent une seule fleur. Aster Americanus procumbens y Bellidis minoris facie. Houst. MSS. 33°. Aster mutabilis , foliis lan- ceolatis , serratis , calicibus squa- mosis, panicul sub-fastigiatd. Linn. Sp. 22303 Aster avec des feuilles sciées et en forme de lance, des calices rudes et des panicules par étages. Aster Novi Belgii lati-folius pa- niculatus, floribus saturaté viola- ces Hy Lt 65. 34°. Aster Sibiricus, foliis lan- ceolatis | venosis , scabris, extimo serratis , caulibus striatis , pedun- culis tomentosis. Linn. Sp. 1226 ; Aster à feuilles veinées et en forme de lance, ayant des tiges canne- lées, et des pédoncules cotoneux. 35°. Aster divaricatus, ramis divaricatis , foliis ovatis , serratis y floralibus integerrimis , obtusiuscu- lis , amplexicaulibus. Flor. Virg, Ggg 418 AST 2233 Aster avec des branches fourchues, des feuilles ovales et sciées, des feuilles florales obtuses, entieres , et embrassant la tige. Aster Americanus lati-foliusal- bus, caule ad summum brachiato. Pluk. Alm. 56. Alpinus. La premiere espece , qui croit naturellement sur les Al- pes, où elle s’éleve rarement au- dessus de neuf pouces, et ne passe pas au-délà de seize, quand elle est transplantée dans un jardin, pousse de sa racine de simples ti- ges foiblement garnies de feuilles oblongues, et dont chacune est ter- minée par une grosse fleur bleue à-peu-près semblable à celle de lAster d’Itahe : elle fleurit en Juin: sa racine est vivace, et doit être plantée à l'ombre, et dans un fol humide. On la multiplie en au- tomne, en divisant ses racines. Amellus. La seconde est l’Aster d'Italie, qui a été il y a quelques années plus commune dans les jar- dins qu’elle ne lest aujourd’hui ; car depuis qu'on a introduit en Angleterre les grandes variétés des Asters d'Amérique, cette espece n’a pas été fort multipliée , quoi- qu’elle ne soit point inférieure a aucune des autres, et qu’elle les surpasse même à certains égards. Comme elle eft moins sujette à remper par ses racines, et que, s’éle- vant rarement au-deflus de deux pieds de hauteur , elle n’a besoin AST d'aucun appui, elle est moins em< barrassante dans un jardin qu’au- cune des autres especes ; ses tiges sont aussi plus fortes , et sont moins fujettes à être brisées par le vent. Cette espece pousse de sa racine un paquet de tiges, dont chacune est garnie à son sommet de huit ou dix pédoncules , terminés par une grosse fleur simple dont les rayons sont bleus et le disque jaune: elle fleurit en Octobre; et lorsque la saison est favorable , elle reste en fleurs jusqu’au milieu de No- vembre, et contribue beaucoup à Pornement des jardins. On multi- plie ceitesespece, en divisant ses racines aussi-tot après que ses fleurs sont passées ; parce que si on at- tend nee nee pour faire cette opération, elles ne fleurissent pas aussi bien dans lPautomne sui- vant. Ces racines ne doivent être transplantées que tous les trois ans, si on veut qu’elles produisent beau- coup de fleurs. Cette plante naît spontanément dans les campagnes de Narbonne, ainsi que dans les vallées de PTtalie et de la Sicile; et elle est géné- ralement regardée comme étant V'Amellus dont Virgile fait mention dans sa quatrieme Géorgique, en indiquant qu’elle croît dans les pa- turages : comme ses feuilles et ses tiges sont rudes et ameres, et que les bestiauxéen mangent rarement , elle pousse dans les campagnes où AST elle croît des trochées épaisses et touffues qui subsistent après que Pherbe a été broutée, et qui étant. alors couvertes de fleurs, produi- sent un assez bel effet pour avoir pu fixer Pattention des Poëtes. Tripolium. La troisieme ‘croit sans culture dans des marécages salés et inondés par le flux de la mer: elle est peu recherchée, et rarement admise dans les jardins. Elle fleurit en Juillet et en Août. Lini-folius. La quatrieme, qui est originaire de Amérique Sep- tentrionale , a été pendant plusieurs années cultivée dans les jardins An- glois : ses racines produisent au printems plusieurs forts rejettons qui s’élevent à la hauteur de deux ou trois pieds, et sont garnis de feuilles oblongues et alternes , qui embrassent les tiges à moitié avec leurs bâses : il sort de ces tiges principales plusieurs branches cou- vertes sur la moitié de leur lon- gueur de feuilles plus petites , et dont la largeur diminue encore à mesure qu’elles s’approchent du sommet : ces tiges sont terminées par une simple fleur bleue. Cette espece fleurit en Août et en Sep- tembre , est aisément multiplice par la division de ses racines , qu'on pratique aussi-tot après que ses fleurs sont fanées. Elle pro- fite dans presque tous les sols et dans toutes les situations. Nove Anglia. La cinquieme AST 419 pousse de sa racine plusieurs bran- ches qui s’élevent jusqu’à la hau- teur de cinq pieds , et sont gar- mes de feuilles entieres et en forme de lance, qui embrassent les tiges à moitié : elles sont terminées par de grosses fleurs violettes et pour- prées, qui naissent en panicules clairs. Cette plante fleurit en Août; elle est fort dure, et peut être plan- tée dans tous les sols et dans toutes les situations : on la multiplie en divisant ses racines. Undulatus. La sixieme croît naturellement dans P Amérique Sep- tentrionale; ses feuilles sont larges, ondées, et en forme de lance vers le bas; les tiges s’élevent à deux ou trois pieds de hauteur, et pous- sent plusieurs petites branches la- térales sur lesquelles les fleurs sor- tent en épis clairs; elles sont d’une couleur bleue fort pâle, tirant sur le blanc. Elle fleurit en même tems que la précédente , et peut être multipliée de la même ma- niere. Puniceus. La septieme pousse plusieurs branches de couleur pour- pre, fortes, longues @enyiron deux pieds , et garnies de feuilles unies, en forme de lance , dont la base embrasse les tiges à moitié : ses fleurs , d’un bleu pale, naissent sur des pédoncules simples qui forment un corymbe au sommet, et parois- sent a la fin de Septembre. Cette espece vient de l’Amérique Sep- Gare 420 A ST tentrionale ; elle peut être multi- pliée de la même maniere que la précédente. Miser. La huitieme s’éleve à trois pieds de hauteur, avec des tiges minces garnies de branches foibles, couvertes de très- petites feuilles : ses fleurs petites, avec un disque jaune et des rayons blancs, sortent sur de courts pédoncules des parties latérales des branchés : elles paroissent en Novembre, et durent souvent pendant une partie du mois de Décembre. Cette es- pece vient du même pays que la précédente, et peut etre multiplice de la méine maniere. Novi Belgii. La neuvieme s’e- leve jusqu’a la hauteur d’environ quatre pieds : les plus basses de ses feuilles sont fort larges ; mais les autres deviennent d'autant plus petites, qu’elles s’approchent da- vantage du sommet : ses fleurs, produites en une espece d’ombelle claire au sommet des tiges , sont d’un bleu pale, et paroissent à la fin d’Aout. Cette plante est dure, et peut être multiplie comme la précédente. Linari-folius. La dixieme, qui a été apportée de la France méri- dionale et de l'Italie , où elle croit sans culture , a des tiges couvertes dun grand nombre de branches , qui se sous-divisent au sommet en plusieurs plus petites, enticrement garnies dans toute leur longueur AS T de feuilles fort étroites : ses fleurs croissent an sommet en grosses grappes , formant une espece de corymbe ; elles sont d’une couleur pale, bleuatre , et paroissent au commencement d’Aout. Cette es- pece* est dure, et peut être multi- pliée comme la précédente, par la division de ses racines. . Concolor. La onzieme, dont la hauteur est d’enyiron quatre pieds, a des feuilles ovales sessiles aux branches, et terminées par des épis minces et clairs, chargés de fleurs d’un bleu pale, qui paroissent vers la Saint-Michel. Elle croit naturel- lement dans l'Amérique Septen- trionale, et se multiplie comme les especes précédentes. Ericoïdes. La douzieme pousse a trois pieds de hauteur des tiges minces, garnies dans presque toute leur longueur d’une grande quan- tité d’autres branches plus petites ; de maniere qu’elles forment un buisson épais; ces dernieres sont couvertes sur toute leur surface de feuilles fort étroites, et sont termi- nées par des fleurs simples. Cordi-folius. La treizieme a des tiges hautes de deux pieds, garnies de feuilles oblongues, pointues , en forme de cœur, et fortement scites à leurs bords; le sommet de ces tiges est divisé en plusieurs petites branches terminées par des fleurs blanches qui croissent en pa- nicules clairs. Elle fleurit en Sep- AS T tembre, et peut être multiplice comme les précédentes. Tenui-folius. La quatorzieme produit des tiges de cing pieds de hauteur, desquelles naissent plu- sieurs branches minces et latérales, garnies de fenilles étroites, en forme de lance, et terminées par des épis de petites fleurs blanches qui pa- roissent à la fin d'Octobre. Cette espece s’étend fortement par ses racines, et couvre aisément toutes les plates-bandes. Grandi-florus. La quinzieme à des feuilles étroites, oblongues et velues; les tiges qui s’clevent à trois pieds de hauteur , sont garnies de petites feuilles étroites, rudes et penchées en arriere; les tiges poussent plusieurs branches latéra- les, qui se terminent chacune par une grosse fleur simple et bleue. Cette espece fleurit à la fin d’Oc- tobre, et reste en fleur pendant . la plus grande partie du mois de Novembre; elle produit alors lef- fet le plus agréable : elle ne se mul- uplie pas considérablement par ses racines; mais on peut y suppléer facilement par des boutures de jeu- nes rejettons qu’on metenterre dans le courant du mois de Mai, et qui fleuriront dans la même année, si elles sont plantées dans une couche chaude de terre légere et abritées du soleil. Les Jardiniers donnent a cette espece le nom d’Aster de Ca- tesbi, parce qu’elle a été rapportée AS T 421 de la Virginie par ce Naturaliste. ” Scaber. La seizieme pousse plu= sieurs tiges, longues d’un pied et demi, garnies de feuilles rudes en forme de lance, et divisées en diffé- rentes branches latérales qui s’é- cartent des tiges à chaque côté; la plupart de ces branches sontter- minces par une grosse fleur bleue, a-peu-prés semblable à celles de P Aster d'Italie, mais plus pales, et qui fleurit plutôt. Elle croit na- turellement sur les Alpes : on la multiplie en divisant la racine. Glaber. La dix-septieme s’éleve ala hauteur de cinq pieds, avec des tiges branchues, garnies de feuilles oblongues en forme de lance et scices à leurs bords. Cha- que branche latérale est divisée au sommet en plusieurs pédoncules ternunés par de grosses fleurs d’un bleu pale, qui sont dans leur beauté en Octobre. On multiplie cette espece comme les précédentes, par la division de ses racines : elle croit naturellement dans Amérique septentrionale. Tradescanti. La dix-huitieme a été apportée, il y a quelques an- nées, de la Virginie par M. Jean TRADESCANT, qui étoit fort cu- rieux , et plantée ensuite dans son jardin, d’où elle s’est répandue partout, et est devenue bientôt commune : elle est généralement connue sous le nom de Marguerite de Saint - Michel, parce qu’elle AS -fleurit vers le tems où l’on célebre cette fête, suivant l’ancien style. Les tiges de cette espece sont très- nombreuses, hautes d'environ trois pieds et demi, entièrement garnies de feuilles oblongues, terminées en pointe et dont la base embrasse 22 a moitié les tiges. Les rejettons des branches laté- rales sont terminées par des fleurs assez grosses , d’une couleur bleua- tre, fort pale, ettirant sur le blanc. Comme ses racines font beaucoup de progrès, et que ses semences sont souvent dispersées dans les environs, elle se multiplie quel- quefois si fort, qu’elle en devient embarrassante : elle profite dans toutes les situations et dans tous les sols. Præcox. La dix-neuvieme pousse plusieurs tiges fortes et velues d’un pied et demi de hauteur, et garnies de plusieurs feuilles oblongues , rudes , terminces en pointe, et dont les bases embrassent les tiges à moitié : ces tiges se divisent au sommet en plusieurs petites bran- ches disposées en corymbes, et dont chacune est terminée par une grosse fleur bleue, dont le calice est velu. Cette espece, qui fleurit à la fin de Juillet, croit naturellement sur les Alpes; elle est fort dure; mais elle veut être placée dans un sol hu- inide, et à une situation ombrée. On la multiplie en divisant ses racines. AST ‘Altissimys. La vingtieme s’éleve a la hauteur de huit à neuf pieds, avec des tiges fortes, velues, droi- tes et sans branches, mais garnies de feuilles oblongues, émoussées , terminées en pointe, et dont la base embrasse les tiges à moitié: ceé tiges sont la plupart terminées par trois grosses fleurs, de couleur pourpre tirant sur le rouge, ses- siles au sommet de la tige, et en- tourées par quelques feuilles étroi- tes. Cette plante, qui fleurit en Novembre, nous vient de Phila- delphie, où elle croit naturelle- ment : on la multiplie en divisant ses racines ; elle se plait dans un sol humide. Ramosissimus. La vingt-unieme a des tiges minces, couleur de pourpre, qui s’élevent à trois pieds environ de hauteur, et poussent dans presque toute leur longueur plusieurs branches latérales, qui s’étendent horisontalement, et sont garnies de feuilles étroites, petites et en forme de lance : ses fleurs , qui naissent les unes au-dessus des autres, sur les parties latérales de la tige, forment une espece d’épi clair; elles sont petites, d’une cou- leur pourpre pale, et paroissent en Novembre. Cette plante est origi- naire de l'Amérique Septentrionale, et se multiplie comme les autres par la division de ses racines. Umbellatus. La vingt-deuxieme espece, que j'ai reçue de Phila- AST delphie, où elle croît naturelle- ment, pousse des tiges fermes et canelées, de deux pieds environ de hauteur , garnies de feuilles. rudes, en forme de lance, termi- nées en une pointe, et placées alternativement sur les parties la- térales des tiges : ses fleurs sont blanches, et croissent en une es- pece d’ombelle au sommet des tiges. Elle fleurit à la fin de Sep- tembre, et se multiplie en divi- sant ses racines. Nervosus. La vingt - troisieme espece n'a été donnée par M. Cor- LINSON , qui l’avoit reçue de la Pensylyanie. Elle ressemble fort à la premiere, quoique ses feuilles soient plus étroites , plus blanches en-dessous, et qu’elles soient tra- versées par trois veines longitudi- nales ; ses fleurs sont aussi plus grosses et plus blanches : elle fleurit dans le même tems que la précédente. Paniculatus. La vingt-quatrieme parvient, jusqu'a la hauteur de quatre pieds : ses feuilles basses sont ovales , et envisonnent la tige à moitié de leur bâse ; ses feuilles supérieures sont petites et en forme de lance : ses tiges poussent vers leur sommet plusieurs branches latérales, érigées, et formant une espece d’épi : chacune de ses bran- ches est terminée, vers la fin d’Oc- tobre, par une grosse fleur bleue , soutenue sur un pédoncule feuillé. AS F 433 Cette plante, qui est originaire de PAmeérique Septentrionale | peut être multipliée comme les précé- dentes , par la division de ses racines. 6 Rigidus. La vingt - cinquieme espece, qui est originaire de Phi- ladelphie, produit plusieurs tiges minces, qui s’clevent à la hauteur de trois pieds, et sont garnies de feuilles fort étroites, ainsi que de plusieurs branches latérales, dont chacune est terminée par une fleur blanche : ces fleurs paroissent ‘en Novembre, et la plante se multi- plie aisément en divisant ses ra- cines. | Lati-folius. La vingt-sixieme ne parvient gueres au-dessus d’un pied et demi d’élévation : ses tiges sont garnies de feuilles étroites , unies et en forme de lance; leurs extrémités sont terminées par des pédoncules qui supportent chacun une fleur d’un bleu päle. Celle-ci croit naturellement dans le Canada, et se multiplie comme lés précé- dentes : elle est connue sous le nom d’Aster Canadensis , Linariæ folio. Hort. R. Par. Dumosus. La vingt - septieme produit des tiges crigées, hautes d'environ deux pieds, et garnies de feuilles étroites et en forme de lance , qui sortent irrégulicrement en grappes : sur la partie haute des tiges, sont produites quelques branches latérales , garnies de A. Sos #24 feuilles étroites : bleu pale, sortent en panicules, et paroissent en Septembre. On mul- tiplie cette plante en divisant ses racines. Annuus. La vingt-huitieme est ‘une plante annuelle , qui, dès qu'elle est introduite dans un jar- din, écarte ses nombreuses se- mences, au moyen desquelles elle se reproduit abondamment et sans aucun soin : elle s’éleve à la hau- teyr de deux pieds, avec des tiges droites , terminées par des fleurs blanches, disposées en corymbe, qui paroissent en Août, et dont les semences mürissent en Octo- bre. Elle croît naturellement dans PAmérique Septentrionale. Fruticosus. La vingt-neuvieme, qu'on trouve dans les terres du Cap de Bonne-Espérance, atteint la hauteur d'environ trois pieds , avec une tige ligneuse, de laquelle partent plusieurs branches latérales et ligneuses-, garnies de feuilles étroites, qui sortent en paquets du même point, comme celles du Méleze : ses fleurs simples, d’un bleu pale, et portées par des pé- doncules longs et minces, naïssent sur les parties latérales des bran- ches, et paroissent au commence- ment de Mars. Comme cette plante ne produit jamais de semences en Europe, on ne peut la multiplier que par boutures, qu’on plante durant tout l’été dans de peiits pots ses fleurs, d’un AST remplis de terre légere , qu’on plonge dans une vieille couche chaude , où elles prendront ra- ‘cine en six semaines, si elles sont abritées du soleil, légèrement ar- rosées, et ensuite placées en plein air. Un mois environ après, on les sépare, pour les planter chacune séparément dans de petits pots remplis de terre légere et sablon- neuse. Au mois d'Octobre suivant, on lès met à couvert dans l’oran- gerie, où elles doivent être pla- cées le plus à lair qu'il est pos- sible, pourvu néanmoins qu’elles: ne soient pas exposées à la gelée et à l’humidité, qui ne manque- roient pas de les détruire : elles seroient encore mieux placées dans une caisse de vitrage, où elles jouiroient plus de Pair et de la lumiere que dans lPorangerie; mais il ne faut pas les mettre dans une serre chaude, parce que la cha- leur artificielle les feroit bientôt périr. Cette plante est très-rare à présent dans les jardins Ang'ois. Chinensis. La trentieme est Orie ginaire de la @hine : ses semences ont été envoyées par les Mission- nairés , en France, où elles ont d’abord été cultivées. En 1731, j'ai reçu des semences de ceite espece , qui mont procuré des plantes à fleurs rouges, et quel- ques-unes à fleurs blanches; et en 1736, jen ai reçu d’autres qui n’ont donné des fleurs bleues, mais ASE mais toutes simples : elles furent envoyées sous le nom de Reine Marguerite, qui leur a été donné par les Francois. En 1752, on m'a envoyé des semences de celles à fleurs doubles, rouges et bleues; et en 1753, les semences de l’es- pece double à fleurs blanches, w’ont été données par mon ami le Docteur Jos BASTER DE ZIRKZÉE. Toutes ces especes se sont conser- vées les mêmes, depuis le mo- ment où elles ont été plantées jus- qu’à présent; mais comme elles ne sont généralement regardées que comme des variétés, je n’en ai point fait mention, comme d’es- peces distinctes et séparées. Comme ces plantes sont an- nuelles, on ne peut les multiplier que par leurs semences, qu'il faut répandre au printems sur une cou- che chaude de terre légere, pour les faire seulement pousser , et les accoutumer ensuite au plein air, aussi-tot qu'il sera possible, afin de les empêcher de filer. Quand elles sont assez fortes pour être enlevées, on le fait avec précau- tion; on les plante dans une plan- che de terre riche, à six pouces de distance les unes des autres, et on a grand soin de les tenir à Pabri du soleil, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; et si la saison est sèche, de les rafrai- chir souvent avec de l’eau. Elles peuvent rester dans cette planche Tome I. AST 425 environ un MOIS Où cing semaines; après quoi, elles seront assez fortes pour ètre transplantées dans les plates-bandes du jardin à fleurs où elles doivent rester. En faisant cette opération, on conserve à leurs racines une-bonne motte de terre, et on a soin que celle où elles doivent être, soit bien ameublie. Lorsque ces plantes sont placées, et que la terre est bien fixée au- tour de leurs racines, on leur dorme un peu d’eau pour les établir. Cet ouvrage doit être fait, s’il est pos- sible, quand il tombe de la pluie, parce qu’alors les plantes forme- ront bien plutôt de nouvelles ra- cines : après quoi, elles ne de- manderont plus aucun soin; si ce mest, qu'il faut toujours les tenit nettes de mauvaises herbes. Ces plantes fleurissent en Août ; et si la terre dans laquelle elles sont plantées est riche , elles s’éle- veront à la hauteur de deux pieds, et seront garnies de plusieurs bran- ches latérales, dont chacune sera terminée par une grosse fleur ra- diée , blanche, rouge ou bleue. Lorsque cette plante est en fleur, elle forme un des plus beaux or- nemens du parterre : ses semences murissent au commencement d’Oc- tobre , et doivent étre recueillies lorsqu’elles sont parfaitement sé- ches : on préfere celles qui crois- sent sur les branches latérales , parce qu’elles proviennent de fleurs Hhh ‘ AS D plus doubles et plus garnies de pé- tales , que celles qui sont produi- tes sur les tiges principales. Aurantius. La trente - unieme qui a été découverte en 1731, à la Vera-Crux , dans la Nouvelle Es- pagne, par le Docteur HOUSTON, est une plante annuelle, dont la tige élevée a environ un pied de hauteur, est. garnie dans toute sa longueur de feuilles ailées, com- postes de deux ou trois paires de lobes , terminés par un impair ; chacun de ces lobes est en forme de cœur, et scié à ses bords : au sommet de la tige est produite une grosse fleur de couleur d'orange , pourvue d’un simple calice, de- 426 coupé en plusieurs segments min- ces , qui se terminent en pointe. Lorsque la fleur est détruite , cha- que fleurette est suivie d’une se- mence oblongue , angulaire , et couronnée d’un long duvet. On multiplie cette espece par ses se- mences , qu'il faut répandre au printems , sur une couche de cha- leur modérée ; et lorsque les plan- tes sont assez fortes pour être enle- vées, on les arrange chacune sé- parément dans de petits pots rem- plis de terre riche, et on les plonge dans la couche de tan, ayant soin de les tenir à l’ombre jusqu’à ce qwelles aient poussé de nouvelles racines ; on les arrose , et on leur donne de l’air dans les tems chauds. Quand les racines se sont mulu- AST pliées de maniere à remplir exacte ment les pots , on en tire les plan- tes avec précaution, on retranche toute la partie extérieure des raci- nes, et ont les remet ensuite dans de: plus grands pots , qu’on a rem- plis de terre légere ; et on les re- plonge dans la couche chaude , où elles peuvent rester pour fleurir, perfectionner leurs semences, parce qu’elles ne profiteroient pas en plein air. Procumbens. Le Docteur W1L- LIAM HousTon a trouvé la trente- deuxieme en 1729, dans les terres sablonneuses des environs de Ja Vera - Cruz, en Amérique ; il la dessinée exactement, et il en a fait une description dans le lieu même, qu’il a envoyée en Angleterre, avec les semences dela plante: ces graines semées dans les jardins de Chelséa , quelques-unes d'elles ont réussi, et les plantes qu’elles ont pro- duites ont fleuri elles-mêmes dans Pannée suivante; mais elles n’ont point perfectionné leurs semences. Cette espece a des racines fi- breuses et touffues , qui rempent dans la terre, et qui poussent plu- sieurs tiges minces, rondes et cqpr- bées vers le bas ; ces tiges ont en- viron quatre à cinq pouces de lon- gueur ; elles sont dépourvues de feuilles, et produisent chacune une fleur d’une couleur de pourpre clair, et de la même grosseur que celle des Marguerites champêtres; AST mais dont les rayons sont plus étroits. Le disque est composé de plusieurs fleurettes , qui sont sui- vies de petites semences, couron- nées d’un duveten forme d’aigrette: le calice commun est écailleux, Comme cette plante est origi- naire d’un climat chaud, elle ne peut vivre en plein air en Angle- terre : ses graines doivent être se- mées sur une couche chaude, et les plantes qui en proviennent veulent être conservées dans une serre chau- de pendant Phiver. Mutabilis. La trente-troisieme , qui est originaire de l’Amérique eptentrionale, a des tiges droites de trois pieds environ de hauteur, garnies de feuilles sciées , et en forme de lance; les fleurs sont pro- duites dans des panicules , en pa- quets , et ont des calices rudes. Elle fleurit à la fin d’Août, et peut être multiplice par la division de ses racines en automnes Sibiricus. La trente - quatrieme croit naturellement en Siberie : les tiges cannelées et hautes d’environ deux pieds , poussent plusieurs branches latérales, garnies de feuil- les rudes , veinées , et en forme de lance ; les pédoncules de ses fleurs sont laineuses , et soutiennent cha- cun une grosse fleur bleue , qui paroit en Aout: on mulüplie aussi cette plante, en divisant les racines en automne. Divaricatus. Les tiges de la AST 427 trente - cinquieme espece sont ru- des , hautes de deux pieds, et divi- sces vers leur sommet en plusieurs branches fourchues , écartées les unes des autres, et garnies par le bas de feuilles ovales et sciées : et ses tiges à fleurs ont des feuilles entieres et obtuses qui les embras- sent dès leur base; les fleurs crois= sent presqu’en ombelles, et elles paroissent au commencement de Septembre. Cette plante est égale- ment mulupliée par la division de ses racines, ASTERISCUS. Voyez Bu- PHTALMUM. ASTEROIDES. TARD. Voyez INULA. AsTER BA ASTRAGALE oz REGLISSE SAUVAGE. Voyez AsTRAGALUS. ASTRAGALOIDES, 7 “oyer PHACA. ASTRAGALUS, la Réglisse sauvage , Astragale. Caracteres Cette plante a une fleur papillonnacce , dont le calice est formé par une feuille découpée au sommet en cinq segments aigus. L’étendard est droit , émoussé et réfléchi sur les côtés ; les ailes sont oblongueset plus courtes que l’éten- dard ; la carène est de la même longueur que les ailes; et bordée : cette fleur a dix étamines couron- Hhh y 428 KST nées de sommets ronds, dont neuf sont jointes , et l’autre séparée. Au fond de la fleur est situé un germe cylindrique , qui soutient un style en forme d’aléne , couronné par un stigmat émoussé : le germe de- vient ensuite un légume à deux cellules , qui renferment chacune un rang de semences en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la troisieme section de la dix- sepueme classe de Linnée, qui a pour titre Diadelphia Decandria ; les fleurs qui la composent ont dix étamines joirtes en deux corps. Les especes sont : 1°. Astragalus glycyphyllos ; caulescens, prostratus , leguminibus subtriquetis arcuatis , foliis ovali- bus , pedunculo,longioribus. Linn. Sp. Plant. 758 ; Réglisse sauvage, ou Astragale, ayant des tiges cour- bées , avec des légumes arqués, presque triangulaires , et des feuil- les ovales , plus longues que les pédoncules. Astragalus luteus , perennis , procumbens , vulgaris sylvestris. Mor. Hist. 2. 107 ; l’Astraga'e. Glycyrrhiza sylvestris , floribus luteo - pallescentibus. Bauh. Pin. 332 2°. Astragalus hamosus , cau- Réglisse sauvage. lescens procumbens , leguminibus subulatis , recurvatis, glabris. Hort. Upsal. 226 ; Astragale à tiges trainantes , ayant des Vues unis A ST en forme d’alêne , et recourbés en- dedans. Astragalus luteus,annuus, Mons- peliacus , procumbens. Mor. Hist. 2.208. Securidaca lutea minor, corni- culs recurvis. Bauh. Pin: 349. 3°. Astragalus alopecuroides , caulescens ; spicis cylindricis sub- sessilibus , calicibus leguminibus- que lanatis. Linn. Sp. Plant. 755 ; Astragale en tiges, avec des épis cylindriques , et sessiles aux tiges, des légumes , et des calices lai- neux. Astragalus alpinus ; procerior alopecuroïdes. Tourn. Inst. 426 5 Astragale queve ce Renard. 4°. Astragalus Cicer, caules- cens prostratus, leguminibus sub- globosis, infiatis , mucronatis, pi- losis. Hort. Upsal. 226 ; Astra- gale avec une tige penchée , et un légume globulaire , gonflé , velu, et terminé eu pointe. Astragalus luteus perennis , si- liqua gemellé rotundd , vesicare referente. Mor. Hist. 2. 107. Cam. Cicer Sylvestre. Epir. 205. 5°. Astragalus epiglottis, caules- cens procumbens, leguminibus capita- tis, cordatis,acutis, reflexis , compli- catis. Linn. Sp. Plant.759 ; Astra- gale avec des tiges trainantes, et des légumes en forme de cœur, pointus , réfléchis , or 2 et croissant en tête, AST Astragalus Hispanicus , silqu& Epiglottidi simili , flore purpureo major. H. L. 74. Astragaloïdes incana , flore purpureo , Lentis siliqud. Barr. Ic. S97 OP. 2: 6°. Astragalus montanus , sub- acaulos , scapis folio longioribus , floribus laxé spicatis , erectis , leguminibus ovatis | acumine in- frexo. Prod. Leyd. 392 ; Astragale avec des tiges de fleurs plus lon- gues que les feuilles , et des fleurs croissant en épis clairs et érigés. Onobrychis , floribus Vicia ma- Joribus , cæruleo-purpurascentibus , sive , foliis Tragacantha. C. B. P. 352. 7°. Astragalus Beticus , cau- lescens procumbens , spicis pedun- culatis , leguminibus prismaticis rectis triquetris , apice uncinatis. Hort. Cliff. 225 ; Astragale avec des tiges trainantes , des épis de fleurs sur des pédoncules , et des légumes droits, en prisme triangu- laire, et terminées en pointe cour- bée. Astragalus annuus , maritimus procumbens , lati-folius , floribus pediculato Îast. 426. Securidaca Sicula, siliquis fo- liaceis. Boc. Sic. Raj. Hist. 935. 8°. Astragalus arenarius , sub- incidentibus. Tourn. caulescens procumbens , floribus sulracemosis erectis , foliis tomen- tosis. Linn. Sp. Plant. 759 ; As- AST 429 tragale avec des tiges basses et trainantes , des fleurs en grappes, et des feuilles velues. Astragalus incanus , parvus , purpureus, nostras. Pluk. Alm. 59, Glaux montana, purpurea, nos- tras. Raj. Hist. 9 3% 9°. Astragalus Physodes , acau- stapis folia a@quantibus , leguminibus inflatis , subglobosis , nudis. Linn. Sp. Plant. 760 ; As- tragale ayec des feuilles qui sortent immédiatement des racines, des tiges à fleurs aussi longues que les feuilles , et des légumes nus , glo- bulaires et gonflés. LAGNE Astragalus acaulis , legumini- bus inflatis, subglobosis. dman. Nit. Acad. 10°. Astragalus Christianus , caulescens erectus, floribus glome~ ratis subsessilibus , ex omnibus axillis foliaceis. Linn. Sp. 755 ; Astragale avec des tiges droites , et des fleurs en paquets ronds et sessiles, sortant de toutes les ailes des feuilles. Astragalus Orientalis , maximus incanus, erectus , eaule ab imo ad summum , florido. Tourn. Cor. 29. 11°. Astragalus Ægyptiacus , caulescens , scapis folio longiori- bus , floribus laxe spicatis, erec- tis , leguminibus arcuatis ; Astra- gale en tige , avec des tiges de fleurs plus longues que les feuil- les , des fleurs érigces , croissant 430 AST en épis clairs, et des légumes ar- ques. Astragalus Æoyptius, floribus spicatis purpurascentibus ; siliquis zncurvis. Juss. _ 12°. Astragalus sesameus , cau- lescens diffusus » capitulis subsessi- libus lateralibus , leguminibus erec- tis, subulatis , acumine reflexis. Hort. Cliff. 361; Astragale avec des tiges diffuses, des têtes à fleurs sessiles aux côtés des tiges, et des légumes droits , en forme d’aléne, et réfléchis à leurs pointes. : Astragalus annuus , foliis et siliquis hirsutis , plurimis in fo- liorum alis sessilibus. Pluk. Alm. Co. Ornithopodio affinis hirsuta , fructu stellato. Bauh. Pin. 350. Vicia sesamea Apula. Col. Ecphrs 13 P. 303.1. 302. 13°. Astragalus Galegi-formis , caulescens strictus glaber , floribus racemosis pendulis , leguminibus triquetris , utrinque mucronatis. Linn. Sp. 1066 ; Astragale avec des tiges minces et unies, des fleurs en grappe, et des légumes à trois angles et pointus. - Astragalus Orientalis altissi- mus, Galegæ foliis , flore parvo flavescente. Tourn. Cor. 29. : 14°. Astragalus Uralensis ,acau- los , scapo erecto , foliis longiore , leguminibus subulatis , inflatis , ‘yillosis yerectis. Hort. Upsal. 226; Astragale sans tiges à feuilles, et AST une tige à fleurs, plus longue que les feuilles, et des légumes en for- me d’alène , droits , gonflés et ve- lus. Astragalus non ramosus , villo= sus ef incanus spicatus., floribus purpureo - violacets. Amm. Ruth, 167. P. 226. Phaca pedunculis hirsutissimis , foliolis ex ovato acutis, sepe tmbricatis. Zinn. Gat. B43: 15°. Astragalus Carolinianus , radicatis caulescens erectus lævis , pedunculis spicatis , leguminibus ovato-cylin- dricis , stylo acuminatis. Linn. Sp. Plant. 757; Astragale avec une tige unie et droite, des pédoncules en épis, et des légumes ovales , cylindriques, et terminés en pointes aigues. Astragalus procerior , non rex pens , flore viridi-flavescente. Hort. Etch.c4 3. 16°. Astragalus Canadensiss caulescens diffusus , leguminibus sub- cylindricis mucronatis , foliolis sub- tus subvillosis. Lin. Sp. Plant. 757 ; Astragale avec des tiges dif fuses, des légumes pointus et cy- lindriques, et des petites feuilles velues en-dessous. Astragalus Canadensis , flore viridi - flavesceate.- Tourn. Inst. 416. 17°. Astragalus pilosus, cau- lescens , erectus , floribus spicatis s leguminibus subulatis pilosis. Linis AST Sp. Plant. 756 ; Astragale avec des tiges droites et velues , des fleurs en épis et des légumes en forme d’alène et velus. Astragalus villosus erectus spi- catus, floribus flavescentibus. Am- man. Ruth. 166. Cicer erectum. Bauh. Pin. 347. Prodr. 248. montanum ‘lanuginosum 18°. Astragalus procumbens , incanus, caulibus procumbentibus , Scapis folio æquantibus, floribus glomeratis; Astragale blanc, avec des tiges rempantes, des pédoncu- les de fleurs égaux aux feuilles, et des fleurs en paquets ronds. Astragalus supizius , siliquis vil- losis , glomeratis. Tourn. Inst. R. H. 427. 19°. Astragalus incanus, cau- lescens incanus, leguminibus subu- latis, recurvatis , incanis; Astragale a tige blanche, ayant des légumes en forme d’aléne, recourbés et blanes. Astragalus incanus , siliquä, re- curvd. Bot. Monsp. Onobrychis incana. Bauh. Prodr. 249. Folis longioribus. Bauh. Pin. 350. 20°. Astragalus capitatus, cau- lescens , capitulis globosis , pedun- culis longissimis , foliolis. emargi- natis. Hort. Cliff. 360; Astragale a tiges chargées de têtes globulai- res, avec de fort longs pédoncu- AST 451 les ; et de petites feuilles échans crées à leurs pointes. Astragalus Orientalis Villosissia mus, capitulis. retundioribus, flo= ribus purpureis. Fourn. or. 29, 21°. Astragalus Chinensis, cau- lescens procumbens, capitulis pen- diculatis, leguminibus prismaticis rectis triquetris, apice subulatis 3 Astragale avec des tiges rempantes , des pédoncules terminés par des fleurs recueillies en têtes, et des légumes à trois angles, en forme de prisme. 22°. Astragalus uncatus , acu- lis sive exscapus , leguminibus subu» latis, hamatis, folio longioribus , foliolis obcordatis. Linn. Sp. 1072 3 Astragale sans tige, ayant des lé- gumes en forme d’aléne et crochus , plus longs que les feuilles, et des folioles presqu’en, forme de cceur. Glycyphyllos. La premiere, qui croit sans culture sur des terres de craie de plusieurs parties de PAn- gleterre , est rarement admise dans les jardins : ses tiges périssent cha- que automne, mais sa racine est vivace; et comme elle rempe et s’étend au loin, elle se multiplie abondamment dans les lieux qu’elle occupe. Cette plante tieurit en Juin, et ses semences mürissent en Sep- tembre. Hamosus. La seconde espece estanpuelle; ses branches sont can- nelces, et traînent sur la terre; ses 452 A S:æ feuilles ailées et échancrées à leurs pointes, sont composées d’envi- rons huit paires de lobes, et ter- minces par un lobe impair : les pé- doncules, des fleurs, dont la lon- gueur est d'environ trois pouces, sortent des ailes des feuilies, et sont garnis vers le sommet de quelques fleurs d’un jaune pale, qui s’éle- vent l’une sur l’autre : ces fleurs sont suivies de légumes oblongs , en forme de faulx, ronds en-dehors, applatis en-dedans, et terminés en pointes , qui s'ouvrent en deux cel- lules dont chacune contient un rang de semences quarrées. Cette plante fleurit en Juin; et ses semences, qui mürissent en Septembre, doi- vent être répandues, dans le mois d'Avril suivant, sur le terrein qui leur est destiné : lorsque les plantes sont levées, et qu’elles acquierent de la force, leur culture se réduit à arracher toutes les mauvaises herbes, et à les éclaircir de ma- niere qu’elles soient éloignées les unes des autres, d'environ un pied de distance. | | Alopecuroides. La troisieme, qui croit naturellement sur les Alpes, est vivace, et s’éleve à environ trois pieds de hauteur, avec une tige droite et velue, garnie de lon- gues feuilles ailées, fermées cha- cune par dix-huit ou vingt paires de lobes ovales, terminés par un impair : les fleurs jaunes qui pa- roissent à travers le duvet qui les NET couvre enticrement , song pro duites en gros épis cylindriques qui sortent des ailes des feuilles, et sont sessiles aux tiges : ces fleurs paroissent dans les mois de Juin et de Juillet, et sont remplacées par des légumes ovales, enfermés dans des calices laineux qui s’ouvrent en deux cellules, dont chacune contient trois ou quatre semences quarrces. Les tiges de cette espece périssent en automne, bientot après la maturité des semences; on la propage en répandant ses graines en Avril sur une plate-bande ou- verte, où les plantes doivent rester ; et lorsqu'elles poussenton les éclair- cit, en laissant entr’elles au moins deux pieds d ‘intervalle ; on arrache toutes les herbes inutiles qui croïs- sent au milieu d’elles; et dès la seconde année elles fleuriront et produiront des semences. Cicer. La quatrieme a une racine vivace, qui pousse plusieurs bran- ches cannelées , hautes d’environ trois pieds , et penchées vers la terre , si on ne leur donne point de support: ces branches sont gar- nies de feuilles ailées , alternes , composées @’environ dix paires de lobes , petits , ovales , terminés, par un impair ; et placces à deux pouces de distance les unes des autres : ses fleurs jaunes , et sem- blables à toutes les autres de ce genre, sortent des ailes des feuilles en petits épis clairs, sur des pé- doncules Æ SD doncules lohgs de deux pouces , et sont suivies de légumes velus , globulaires , gonflés , terminés en pointes aigwes , et qui s’ouvrent en deux cellules, dont chacune ren- ferme deux ou trois semences du- res et rondes. Cette plante fleurit en Juillet , et ses semences müris- sent en automne : elle croit naturel- lement dans la France Meridionalt et en Italie : on la multiplie facile- ment, en répandant ses semences au printems, sur une plate-bande ouverte ; quand les jeunes plantes commencent à pousser , on les éclaircit , on les tient nettes de toutes mauvaises herbes; et lors- que l’automne est arrivé , on les transplante dans le$ lieux où elles doivent rester. Quoique ces plantes aient peu de beguté, on peut néan- moins en placer une ou deux dans un jardin, pour servir à la variété. Epiglottis. La cinquieme est an- nuelle ; elle pousse de sa racine deux ou trois branches rempantes et velues, garnies de feuilles.ailées, composées de dix à doure paires de lob >es émoussés , et tefminés par un impair: les fleurs. qui sor- tent des ailes des feuilles sur des pédoncules nus, et longs de quatre “a cing pouces , sont recueillies en une tête ronde, et sont de la même forme que les autres ; mais plus large: , et d’une couleur de pourpre foi cé : elles sont suivies de légu- *s longs, rudes à l'extérieur, en Tome I. ime A S- T 433 forme de cœur, quand ils sont ou- verts , termineés EN pointes aigués y et qui renferment trois ou quatre semences. . 3 Les graines de cette espece doi- vent être semces en Avril, sur une plate-band@ ouverte, où elles sont destinées. à rester; et les plantes qui en. proviennent veulent être traittes comine les autres especes annuelles , dont il a déjà été ques- tion: elle fleurit en Juillet , et ses semences murissent en automne: elle croit naturellement en Espa- gne et en Portugal , d’où j'ai reçu ses semenses. Montanus. La sixieme est une plante basse et vivace, qui croit natureliement sur les montagnes de PEspagne, et qui s’éleve rarement au-dessus de la hauteur de trois pouces : sa tige est garnie à cha- que côté de feuilles ailées, et com- posées de plusieurs paires-de lobes étroits, postés fort près les uns des autres sur la côte du milieu, et terminés par un lobe impair : les fleurs grosses, et d’une couleur de pourpre, croissent en épis clairs et érigés , sur de longs. pédoncules quis’élevent au-dessus des feuil- les , et sont suivies de légumes oblongs et courbés, qui s’ouvrent en deux cellu!es, remplies de se- mences quarrces. Cette espece fleu- rit en Juin, et ses semences müris- sent en Août : on la multiplie par ses graines , qu’on seme en méême- ivi 24 AST tems que celles de Ja quatrieme: les plantes qui en proviennent doi- vent être aussi traitées par la même méthode ; mais elles veulent être placées à l’ombre, et dans une ter- re forte. ; Beticus. La septieme est an- elle pousse plusieurs bran- ches rempantes, longues d'environ deux pieds , et garnies de feuilles ailées , composées de dix paires de lobes émoussés, placés assez Join les uns des autres sur la côte du milieu, et terminés par un lobe impair : de laile de chaque feuille sort un pédoncule long de deux pouces , qui soutient à som sommet quatre à cinq fleurs jaunes : ces fleurs sont suivies de légumes bruns et triangulaires, de forme prisma- tique, érigés, et s’ouvrant en deux cellules remplies de semences quar- rées et verdätres. Elle fleurit en Juillet , et ses semences mürissent en automne ; bientôt après les plan- tes pcrissent : elle doit être traitée comme la seconde espece. Arenarius. La huitieme est une plante vivace, qui croit naturelle- ment sur les montagnes de plusieurs parties de l’Angleterre, et particu- liérement sur celles du Nord. C’est une plante basse qui s’éleve rare- ment au - dessus de deux ou trois pouces , et qui a plusieurs feuilles ailes, composées de lobes étroits et laineux , placés tout près de la cote du milieu : ses fleurs assez nuelle : AY SPF grosses.et de couleur pourpre crois- sent en épis clairs. Elle fleurit en Juin, et ses semences miirissent en Août : on Ja multiplie*comme la quatrieme espece ; mais elle veut être placée à ombre. Physodes. La neuvieme a une racine vivace et rempante, des feuilles composées de plusieurs paires de lobes ovales, terminés en impair, et des tiges de fleurs, aussi longues que les feuilles, et qui supportent un épi cylindrique de fleurs jaunes, auxquels succèdent des légumes gonflés, qui s’ouvrent en deux cellules , remplies de se- mences verdatres. Cette espece, originaire de Sibérie , fleurit dans le mois de Juin; elle veut être pla- cée à l'ombre , et on peut la mul-: tiplier comme la quatrieme espece. Christianus. La dixiemé a été découverte dans le Levant , par le Docteur TouRNEFORT , quien à envoyé les semences au Jardin Royal, a Paris , ot elle a réussi , et d’où j’en ai reçu moi-même : elle poussé des tiges longues d’à- peu-près trois pieds, grosses vers le bas eet qui diminuent par dé- grés vers le sommet : ses feuilles étant fort longues au bas de la tige, et devenant d’autant plus petites , qu’elles s’approchent davantage du sommet de la tige, la plante en- tiere forme une espece de pyrami- de : ces feuilles sont allées , et composées de plusieurs paires de AST lobes larg@s et ovales, placés clai- rement sur la côte du milieu, et terminés par un lobe impair : ses fleurs qui sortent en grappes des ailes de chaque feuille commen- cent près de la racine , où les pé- doncules sont les plus longs, et continuent vers le haut, où elles sont moins nombreuses , et dimi- nuent par dégrés; elles sont grosses, d’une couleur jaune, brillante , et sont suivies de légumes cylindri- ques, qui s’ouvrent en deux cel- lules , remplies de semences quar- rées et jaunes : elle fleurit en Juil- Jers.er, lorsque la saison est très- favorable , elle perfectionne ses se- mences en Angleterre. On la mul- tiplie par ses graines , qu’on met en terre en même tems que celles de la quatrieme espece ; et lors- que les plantes sont levées , on les traite aussi de même , avec cette seule différence qu’elles exigent , pour pouvoir profiter , une plate- bande chaude, et une terre séche. Lorsque ces plantes se trouvent dans un sol convenable, elles fleu- rissent dès la troisieme année , et continuent à donner des fleurs pen- dant plusieurs autres. Ægyptiacus. L’onzieme croît naturellement en Ægypte, d'où les semences que M. de Jussieu a bien voulu partager avec moi, ont été envoyées au Jardin Royal de Paris: ectte plante est annuelle et s’éleve AST 435 à un pied et demi de hauteur, avec des tiges droites, garnies de feuil- les ailées, et composées d’environ douze paires de lobes ovales, termi- nés par un impair. Les pédoncules de ses fleurs sortent des ailes des feuilles ; ils sont terminés par des épis clairs, de fleurs jaunes, lesquel- les sont suivies de légumes en forme de faulx: ces fleurs paroissent en Juillet, et leurs semences mürissent en automne ; la plante elle - même périt bientôt après. Elle peut être multipliée par.semence , ainsi que les autres especes annuelles : on les répand sur une plate-bande chau- de, et dans un sol sec, où les plan- tes croitront’et muriront très-bien. Sesameus. Les semences de Ja douzieme m’ont été envoyées d’Ita- lie et de la France Méridiorale , où cette espece croît sans culture ; elle est annuelle, et pousse plu- sieurs tiges foibles sans aucun or- dre, et garnies de feuilles ailées et velues ; composées de dix ou douze paires de lobes, qui sont quelque- fois terminés par un impair : ses fleurs d’une couleur de cuivre, et sessiles aux branches , sortent en petites grappes des ailes des feuil- les , et sont suivies de légumes pointus en forme d’alêie, érigés et réfléchis à leur pointe. Cette plante peut être multipliée par semence, comme les autres especes annuel- les ; elle fleurit en Juillet, « Tit ij 436 AS T ses semences muürissent en autom= ne (+). . Galegi - formis. La treizieme a été trouvée dans le Levant, par ToURNEFORT , qui en a envoyé les semences dans le Jardin Royal à Paris, où elles ont réussi, et ont produit elles-mêmes de nouvelles semences , qui ont été répandues dans plusieurs jardins de l’Europe: elle a une racine vivace, qui pous- se plusieurs tiges droites, et hautes de plus de cinq pieds, garnies de feuilles ailées; composces d’envi- ron quatorze paires de lobes ovales, terminés par un impair: les tiges des fleurs sortent desailes des feuil- les, et sont garnies de petites fleurs jaunes, qui croissent en épis clairs, et sont étendues au-delà des feuil- les : ces ‘fleurs sont suivies de lé- gumes fort courts, angulaires, terminés en pointe , qui s'ouvrent en deux cellules, remplies de se- mences quarrées , et d’une couleur de cendre. Elle fleurit en Juin et ‘en Juillet , et ses semences müris- sent en automne. Elle se multiplie par ses graines , qu’on peut répan- dre au printems sur une plate-bande légere ; et, lorsque‘les jeunes plan- (1) Les racines de cette espece sont re- gardées comme astringentes, et ordonnées quelquefois dans les diarrhées séreuses et dans les pertes de sang: on les applique aussi réduites en poudre sur les ulceres, pour en détruire lcs chairs fongueuses. RST tes sont levées, on les faite come me celles de la quatrieme espece 3 avec cette difference qu’en antomne on les transplante dans un sol sec a une situation ouverte, et que, lorsqwelles ont pris urre fois raci- ne, elles n’ont plus besoin d’au- cune espece de culture. Il y a dans les Jardins de Chelséa une plante de cette espece, qui a plus de trente ans, et qui produit chaque année une grande quantité de se- mences. Uralensis. La quatorzieme croît naturellement sur les montagnes de PAllemagne, elle na point de w- ge; mais elle pousse de sa racine plusieurs feuilles ailées, composces de lobes émoussés, placés par pai- res, et terminés par un impair : les pédoncules de ses fleurs s’élevent immédiatement de la racine, et sont plus longs que les feuilles ; ils sont terminés par des épis de fleurs bleues, suivis de légumes gonflés, en forme d’aléne, érigés, velus, et a deux cellules, remplies de se- mences verdatres. Cette plante fleur rit en Juillet , et ses semences mt- rissent en automne : ses racines sont vivaces , et elle se multiplie par semence , comme la quatrieme es- pece # mais elle exige une situation ouverte. . Carolinianus. La quinzieme , dont les semences m’ont été en- voyées de la Caroline, où elle nait spontanément, a une racine vivace 5 Avs FE et une tige annuelle qui périt en automne : de sa facine sortent plu- sieurs branches qui s’élevent à trois pieds de hauteur, et sont garnies de feuilles aîlées, composées de dix-huit ou vingt paires de lobes ovales, unis, et terminés par un lobe impair; les pédoncules sor- tent des ailes des feuilles, et sup- portent des épis de fleurs d’un jaune verdatre, qui sont suivies de légu- mes ovales et cilyndriques , aux- quels les styles adherent, ‘et s’éten- dent en pointe au-dela de la lon- gueur des légumes. Cette espece fleurit en Août; mais ses semences mürissent rarement en Angleterre, à moins que la saison ne soit chaude : elle se multiplie par ses . Semences, qu’on répand au prin- tems sur une couche de chaleur mo dérée; et lorsque les’ jeunes plantes sont assez fortes , on les place’ cha- cune séparément dans de petits pots remplis de terre de jardin po- tager; on les replonge dans une couche chaude pour les avancer, et leur faire prendre de nouvelles racines : aussi-tot qu’elles sont éta- blies dans les pots, on les -accou- tume au plein air, où elles doivent être exposées à la fin du mois de Mai, en les plaçant dans une situa- tion abritée , pour y rester jusqu’en Octobre : alors’ onles couvre d’un chassis commun pour les garantir des injures de l’hyver; et au prin- tems suivant, on les tire des pots, AS 437 et orf les plante dans une plate- bande chaude, où elles profiteront er fleuriront, Si Pon craint que le second. hiver ne soit trop rude, on met un peude tan sur leurs racines pour les conserver. Canadensis. La-seisieme, qu'on rencontre dans presque toute l’Amé- rique Septentrionalé, a une racine vivace, qui pousse à deux pieds de hauteur plusieurs tiges irrégulicres garnies de feuilles ailées ; compoz sees de quelques paires de lobes ovales et velus en-dessous : les pédoncules sortent des ailes des feuilles, et soutiennent des épis de fleurs d’un jaune verdatre , après lesquels paroissent des légumes cy- lindriques et terminés en pointe. Cette plante fleurit en Juillet, ‘et les semences mürissent au ‘com- mencement d'Octobre. on la mul- tiplie par ses semences, qu'il ‘faut traiter comme celles de l’espece précédente; mais comme elle est plus dure, elle subsiste pendant l'hiver dans une planche commune de terre légere, sans avoir besoin d'aucune couverture. Pilosus. La dix-septieme s’éleve à la hauteur de deux pieds, avec des tiges droites, velues et garnies de feuilles ailées ; compostes de plusieurs paires de lobes ovales, laineux ,-et terminés par un im- pair: des ailes des feuilles sortent des pédoncules terminés par des épis serrés de fleurs jaunes, qui 4.318 A SAT sont suivies de légumes velus, en forme d’alène, et partagés en deux cellules remplies de semences bru- nes. Elle fleurit en Juin, et ses semences murissent en automne. Elle croit naturellement en Sibérie; d’où ses semenses ont*été envoyées à Pétérsbourg au Docteur AMMAN, qui n’en a fait part. Cette plante est vivace, et se multiphe par se- mence , comme Ja quatrieme es- pece. Procumbens. La dix - huitieme est une plante bis-annuelle , dont les semenses m’ont été envoyées de PEspagne, sa patrie; elle pousse plusieurs tiges rempantes divisées en peütes branches garnies de quel- ques paires de lobes étroits, et sur- montés par un lobe simple: ses fleurs blanches, qui sont recueil- lies en tête, et terminent les pé- doncules , sont à-peu-près de la même longueur que les feuilles : les légumes de cette espece sont courts et triangulaires, et la plante entiere est couverte d’un duvet ar- genté. Ses graines doivent être se- mées à demeure sur une planche ouverte de terre légere, et traite ensuite de la même maniere que les especes annuelles : ces plantes Heuriront et perfectionneront leurs semences dans la seconde année; après quoi, elles périront. Incanus. La dix-neuvieme, qui croit sur des montagnes des envi- rons de Vérone, pousse une tige AS droite, élevée rarement au-dessus de six pouces , et"garnie de petites feuilles blanches et ailées : ses pédoncules naissent des ailes des feuilles , et soutiennent trois ou quatre fleurs pales qui sont suivies de légumes blancs, et en forme de faulx. Cette plante est bis-annuelle, et doit Cire traitée comme la précé- dente. Capitatus. La vingtieme, que le Docteur TOURNEFORT a: décou- verte dans le Levant, et dont il a envoyé les semences au Jardin Royal à Paris, a une racine vivace, qui pousse plusieurs branches éri- gées, garnies de feuilles aïlées, et composées de plusieurs paires de lobes , dentelés au sommet ; des ailes , des feuilles sortent de longs . pédoncules , qui soutiennent une tête globulaire de fleurs pourpre, qui sont rarement suivies de légu- mes en Angleterre. Cette plante fleurit à la fin de. Juillet, et se multiplie par semences, qu’il faut répandre au printems, sur une cour che, dont la chaleur soit modérée : on traite ensuite les jeunes plantes, comme celles de, la quinzieme-es- pece. Chinensis. La vingt-unieme croît naturellement à la Chine ; elle est annuelle, et les tiges qui s’étendent sur la terre sont serrément garnies de feuilles ailées , légèrement den- telées à leurs bords; ces tiges sont composées de huit ou dix paires de AL? lobes ovales, unis et placés près de la cote du milieu. Les pédoncules des fleurs, qui sortent toujours au nombre de deux des aisselles des tiges , sont de la même longueur que les feuilles, et soutiennent ume tête globulaire de fleurs pourpre, auxquelles succédent des légumes à trois angles, qui,croissent , érigés el une tête serrée, et qui s’ou- vrent en deux cellules, remplies de petites semences angulaires. Cette plante fleurit en Juillet et en Aout, et ses semences muürissent en au- tomne. . On seme cette espece sur une couche chaude, en Mars; et quand les plantes poussent et sont assez fortes pour être transplantées , on les place séparément dans de pe- tits pots, remplis de terre légere, qu'on plonge dans une autre cou- che de chaleur modérée, ayant soin de les parer du soleil, jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : on leur donne après de Pair chaque jcur , suivant que la saison est plus ou moins chaude , et-on les arrose légèrement et sou- vent; avec ce traitement les plan- tes fleuriront , et produiront des semences. ‘Uncatus. La vingt - deuxieme , qui croit sans culture dans les en- virons d’Alep, d’où les semences ont été apportées par Je Docteur RUSSEL , est une plante annuelle, qui pousse quelques tiges bran- K°S TE 432 chues , rempantes , et garnies de feuilles étroites, aïlées , dentelées; desquelles tiges les lobes , qui ont presque la forme d’un cœur,sont plus larges à leur pointe qu'a leur base: les fleurs, produites aux aisselles des tiges en petits épis clairs , sont presque blanches , et sont suivies de légumes en forme de fauix , ayant deux cellules remplies de se- mences quarrées et brunes. Cette’ espece fleurit en Juillet et en Août sé! ses semences mürissent en ‘au-° tomne. On la multiplie par ses semen- ces , qu'il faut répandre au prin- tems , sur une planche ouverte , de terre légere ; et traiter ensuite les plantes comme celles des espe- ces annuelles , dont on a déjà parlé. : ASTRANTIA, Sanicle de mon- tagne. Caracteres. Les fleurs de cette plante croissent en ombelles; l?Om- belle. générale est composée de quatre ou cing petites: l’envelop- pe de POmbelle générale est formée par deux larges feuilles , divisées en trois parties , et par deux en- tiers ; dans une autre espece elle est composée de plusieurs petites feuilles : l'enveloppe des petites Ombelles est composée de plusieurs petites feuilles pointues, plus Jon gues que les Ombelles , colorées , qui s’étendent et s'ouvrent. Le ca-. A ST lice de la fleur est persistant, érigé, et découpé en cinq courts segments aigus ; la fleur est composce de cing pétales, érigés , divisés en deux parties, et penchés en-dedans : elle a cing étamines, de la lon- gueur des pétales , couronnées de sommets simples; le germe est oblong , situé au-dessus du rece- ptacie, et soutient deux styles min- ces , couronnés par des stigmats étendus : le germe se change en- AAO x suite en un fruit ovale , émoussé ie cannelé, et divisé en deux parties, qui renferment deux semences lon- gues et ovales, contenues dans l'enveloppe. Les planes de :ce genre ayant cinq étamines et deux styles, font partie de la seconde section de la cinquieme classe de LINNEE, inti- tulée : Pentandria Digynia, Les especes sont : 1°. Astrantia major , foliis ra- dicalibus, quingue lobatis serratis caulibus trilobatis acutis ; Sanicle de montagne, dont les feuilles ra-. dicales sont à cing lobes, et sci€es, et celles des tiges découpées en trois lobes aigus. * Astrantia major, corond floris purpurascente. Inst. R. H. 314 Helleborus niger, Saniculæ folio. Bauh Pin. 186, Veratrum nigrum. Dod, Pempt. 327: : 2°. Astrantia candida , foliis quinque-lobatis tripartitis ; Sani- A ST cle de montagne, ayant des feuil- les à cinq lobes divisés en trois parties. Astrancia major, coron& floris candidä. Tourn. Inst. 314. “3°. Astrantia minor, foliis dia gitatis, serratis. Linn. Sp. Plant. 255 ; Sanicle de montagne , à feuilles digitées et sciées. Helleborus , sanicule folio, mee nor. Bauh. Pin. 186. Mayor. La premiere espece a plusieurs feuilles qui s’étendent, et sortent de sa racine; ces feuilles sont composées de cing larges lo- bes , sciés profondement à ‘leurs bords : les tiges sortent des feuil- les, s’clevent*a la hauteur d’envi- ron deux pieds, et ont à chaque nœud une feuille fortement décou- pée en trois lobes à pointes aiguës: au sommet des tiges est produite une ombelle de fleurs, dans le bas de laquelle est située Penve'oppe générale , composée de deux lon- gues feuilles, divisées en trois par- ties , et de deux autres entieres , qui égalent les premieres en lon= gueur. Les petites ombelles sont supportées par de longs pédoncules ou rayons , sous lesquels est placé l'enveloppe, composée de plusieurs feuilles pointues , et en forme de lance , qui s'étendent au-delà des rayons , et sant d’une couleur de pourpre (1). MR RARE TEE (1) Cette plante est un purgatif violent, Candida. . AST Candida. La seconde , qui n’est regardée que comme, une variété de la premiere, lui ressemble en effet beaucoup; mais elle en diffe- re en ce qu’elle a cing lobes aux feuilles des tiges , et que ces feuil- les sont Reaucoup plus courtes et plus rondes a la pointe que celles de la précédente. L’enveloppe gé- nérale de Pombelle est composée de feuilles ouvertes et étroites , et celles des ombelles particulieres sont plus courtes et plus blanches. Minor. La troisieme, qui s’êleve raremeñt au - dessus d’un pied de hauteur, a des feuilles dont les pé- uoles ont quatre pouces de lon- gueur : ses feuilles sont découpées jusqu’au fond en cing segments, qui s’étendent et s’ouvrent comme une main, et elles sont profonde- ment scices à leurs bords : l’enve- loppe de Pombelle générale est composée de plusieurs feuilles fort étroites ; les pédoncules des om- belles particulieres sont fort lar- ges, minces, et se divisent souvent vers leur sommet en trois parties, dont chacune forme une petite om- belle , pourvue d’une enveloppe courte et blanche. Ces plantes sont fort dures , on peut les multiplier par leurs se- mences , où par leurs racines. On qui agit à-peu-près comme l’Ellebore noire, ets d ch 7 aployé dans les mêmes cir- ATH 441 seme ces graines en automne , aussi- tot apres leur maturité , sur une plate-bande ombrée; et lorsque les plantes sont sorties de terre , on les éclaircit dans les endroits où elles sont trop serrées : on arrache toutes les herbes inutiles qui naissent avec elles , et on les laisse croître dans cette situation jusqu’à la Saint. Michel, A.cette époque on les trans- plante dans les places ot elles doi- vent rester , en laissant entr’elles un espace de trois pieds , afin que leurs racines, qui s’étendent beau- coup, ne se nuisent point récipro- quement. Ces plantes veulent être placées à Pombre, et dans un ter- rein humide ; elles n’exigent au- cune autre culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes , et d’être transplantées tous les trois ou quatre ans, à l’époque de la Saint - Michel , lorsqu'on divise leurs racines : comme elles ont peu de beauté, on ne les cultive que dans les collections de Botanique. ATHAMANTA. Linn. Gen. Plant. 302. Meum. Tourn. Inst. K° H.. 2 22 Caracteres. Cette plante a uné fleur ombellée : lombelle générale s'étend, s'ouvre, et est composée d’autres plus petites; l'enveloppe de la grande ombelle a plusieurs feuilles étroites, plus courtes que les rayons ; celles des petites sont étroites et égales aux rayons : les K kk 442 A TE fleurs de la grande ombelle sont uniformes ; celles des petites ont cing pétales réfléchis en forme de cœur , et un peu inégaux : chaque fleur a cinq étamines minces, d’une longueur égale à celle des pétales, et couronnées par des sommets ronds ; le germe placé au - dessus du receptacle soutient deux styles réfléchis, et couronnés par des stig- mats obtus ; le germe se change ensuite en un fruit oblong et cau- nelé , divisé en deux parties , qui font chacune une semence ovale et cannelce. Ce genre est rangé dans la se- conde section de la cinquieme clas- se de LINNEE, inutulée : Pentan- dria Digynia , les fleurs ayant cinq étamines et deux styles. Les especes sont : 1°. Athamanta meum , foliolis capillaribus , seminibus glabris , striatis. Hort. Cliff. 93 ; Atha- manta avec des feuilles capillaires, et des semences unies et canne- lées. Meum foliis Anethi. C. B. P. 248 ; ordinairement appelée Spi- gnel, ou le Meum, Off. 2°. Athamanta Cretensis , folio- Zis linearibus , planis , hirsutis , petalis bipartitis, seminibus oblon- gis, hirsutis. Linn. Mat. Med. 143 ; Athamanta avec des feuilles unies et velues , des pétales divisés en deux pariies , et des oblongues et hérissées. semences ATH Daucus Creticus , foliis Fæœniculi tenuissimis. C. B. P. ; Daucus de Candie. : Libanotis foliis tenuissimé pin- natis , lacinis petiolatis. Hall. Helo. 451. Opusc. 24. 3°. Athamanta Siculm , foliis inferioribus nitidis , umbellis pri- mordialibus sub-sessililus , semini- bus pilosis. Hort. Vpsal. Go ; Athamanta , dont les feuilles infé- rieures sont luisantes , les ombel- les primordiales sessiles , et des semences velues. ie Daucus secundus Siculus , So- phiæ folio. Zan. Hist. 80. 4°. Athamanta Oreoselinum , fo- liolis divaricatis. Flor. Suec. 249 ; Athamanta avec des feuilles écar- tees. Selinum foliolis oblongo-linearibus. Guett. Scamp’ lacinulisque es Pe DE fpium montanum , folio am- Pliore. C. “By P.'153 ; Peut Persil de Maccdoine. Oreo-Selinum. Clus. Hist. 2. 199: 5°. Athamanta cervaria, folio- Ba lis pinnatis , decussatis , inciso- angulatis , seminibus nudis. Linn. Sp. 352 ; Athamanta avec des feuil- les ailées, dont les lobes sont cou- pes en angle, et des semences nues. Daucus niontanus , Apii folio, major. C. B. P. 150. Selinum foliis radicalibus ova- * AL oe tis , imequaliter serratis. Hort. Cliff. 92. Hort. Ups. 59. Dauci tertium genus. Hist. 233. Cervaria. Riv. Pent. 12. Meum. La premiere espece ou PY Athamanta commune , dont -on fait usage en Médecine , croit na- turellement en Westmorland , où elle est appelée par. les habitans : Blad-Money ou Bawd-Money ; et par d’autres, Meu. Cette plante est vivace ; ses tiges s’élevent à un pied et demi de hauteur , et sont cannelées ; ses feuilles sont fort branchues , et composées de plu- sieurs belles feuilles capillaires d'un verd foncé , et très - rappro- chées ; sa tige est terminée par une ombelle de fleurs blanches, suivies de semences oblongues et unies. Elle peut être multipliée , en divisant ses racines à la Saint-Mi- chel , ou per ses semences, qu’on doit mettre en terre aussi - tôt quelles sont müres. Cette planie exige une situation ombrée et un sol humide : elle fleurit en Juin, et ses semences murissent en au- tomne (1). ee eS ees (1) La racine de Meum foliis anethi, dont on fait usage en Médecine , a une odeur Fuch. pénétrante, et une saveur Acre et aroma- tique : outre le principe spiritueux échéré, qui se manifeste par l'odeur , cette racine contient encore une assez grande quantité 3 @ huile essentielle , de résine fixe et de subs- ATH 443 Cretensis. La seconde est le Daucus Creticus , dont on connoit deux especes, et dont les semences ———— OOOO OOOO tance mucilagineuse. Ce dernier principe est plus abondant et sert à marquer la grande activité des autres, qui est d’autant moindre , que cette racine est plus dessé- chée, et conservée depuis plus longtems : comme le principe spiritueux a quelque chose de vireux et de malfaisant, il est pru- den: de ne jamais employer cette racine fraîche ; il ne faut point non plus la con- server trop longtems , parce qu’elle est trés-susceptible de carie, et quelle perd bientôt toutes ses propriétés. Cette racine est incisive, utérine, cépha- lique, carminative , diurétique , etc.; elle convient dans toutes les affections mu- queuses, l'asthme humide, ies engorgemens catharreux; dans tous les cas d’épaississement des liqueurs, et dinertie de la fibre ; dans le chlorosis, les suppressions chroniques des règles, les douleurs de tête provenant d’un vice de digestion, les flatuosités , le cholera sec, les congestions gleireuses des reins et de la vessie, dans le vertige, etc. On assûre qu'un morceau de cette racine , mis sous la langue, calme et arrête les par- roscimes hisiériques : les Anglois , et les habitans des Alpes , s’en servent comme d’un excellent remede dans les fievres in- termittentes. On la fait prendre en infusion agileuse ou vineuse , depuis un gros jusqu’à deux. La racine de Meum entre dans la com? position du Mithridate, et dans celle dela Thériaque ; dans la poudre de lElectuaire Lithontriptique de Nicoras p’ALEXAx~ DRIE; dans le DiacurcumamagnaDE Mesut; dans l’ Aurea Al:xandrina. K kk ij 444 ATH se trouvent également dans les bou- tiques : Pune est annuelle, et celle de cet article est vivace; elle- pous- se plusieurs tiges, garnies de feuil- les minces, étroites comme celles du -Fénouil , et disposées irréguliè- rement : la tige des fleurs s'élève à deux pieds environ de. hauteur , et pousse plusieurs branches, gar- nies dans toute leur longueur de pareilles feuilles , composées et capillaires ; le sommet de ses tiges est terminé par des ombelles for- mées de vingt autres plus petites; elles sont garnies de fleurs blan- ches à cing pétales, dont chacune est suivie de fruits oblongs, velus, cannelés, et divisés en deux par- ties , qui forment deux semences oblongues et velues. On multiplie cette espece par ses graines, qu’on seme en automne sur une planche de terre légère et sèche : lorsque les plantes poussent au printems , on les tient nettes de mauvaises herbes , et on les éclair- cit où elles sont trop serrées , afin qu’elles puissent avoir assez de place pour sétendre jusqu’à lau- tomne suivant ; alors on les enleve avec soin , pour les planter à un pied environ de distance les unes. des autres, dans une planche de terre légère et sablonneuse , où les racines subsisteront pendant plu- sieurs années , et produiront an- nuellement des fleurs et des se- mences. Cette plante tleurit en ATH Juin, et les semences mürissent en Septembre. Quoiqu’elle soit originaire de l’isle de Candie, elle est rarement endommagée par le froid de nos hivers (1). La troisieme est une plante vi- vace qui pousse de sa racine plu- sieurs tiges droites, élevées d’en- viron trois pieds, et terminées par des ombelles compostes, qui, lors- quelles paroïssent, sont fort rap- prochées et serrées les unes contre ‘les autres, et qui, à mesure qu’elles croissent, s'ouvrent, s’étendent et (1) Les graines du Daucus Creticus, dont on fait un usage plus fréquent en Médecine que de toutes les autres parties de cette plante , contiennent les mêmes principes que celles de l’Ache, et produisent un effet pareil dans toutes les circonstances; elles. sont cependant plus propres que ces der- nieres à certaines maladies, et un grand des. effets surprenans dans les Bien; après l'accouchement, dans les coliques venteuses, et surtout dans les calculs des reins et de la nombre de Médecins leur attribuent vessie, sur lesquels on prétend quelle a une prise singuliere. On donne ces graines >x ua en substance , depuis un scrupule ju: 1 deux , et en infusion vineuse, depuis um jusqu’à deux gros. Les graines du Daucus creticus entrene dans la composition dela Theriaque et du Mithridate; dans le Triphera magna ; dans les pilulles de huit drogues de Nrcoras p ALEXANDRIE, dans son Aurea Alexan- - drina ; dans le syrop de Calamintha DE Mesve ; dans son Diacurcuma magna ; dans le Philonium magnum, etc. N TE se divisent en plusieurs petites om- belles portées sur des pédoncules® courts et velus. Ces fleurs sont composées de cing pétales blancs, qui ne sont pas enticrement égaux, et sont suivies de fruits oblongs et Jaineux, divisés en deux parties dont chacune forme une semence oblongue et cannelce. Cette plante peut être multiplice comme la précédente ; elle est aussi ATH 445 vies de semences nues. Elle fleurit en Juillet, et les semences muris- sent en automne. Ces deux dernieres especes ne sont admises dans les jardins de Botanique que pour la variété; elles ont peu de beauté, et ne sont d’au- cun usage. On les multiplie de graines qu’on seme en automne, aussi-tot qu’elles sont müres ; leurs plantes paroissent au printems sui- dure, et elle croit naturellement #vant, et n'exigent aucun autre soin en Sicile ainsi que dans quelques parties de Pltalie. Oreoselinum. La quatrieme qui croit naturellement dans plusieurs cantons de lAngleterre , de la France et de Allemagne, est une plante vivace, dont les feuilles sont linéaires et découpées en segmens oblongs et fort aigus; les tiges s’élevent à trois pieds de hauteur, et sont divisées air somimet en trois ou quatre branches, terminées cha- cune par une ombelle de fleurs blanches, qui sont suivies de se- mences oblogues et cannelées : elle fleurit Juillet, et ses se- mences muürissent en automne. Cervaria. La cinquieme nait spontanément dans la France mé- ridionale et en Autriche : elle a une racine vivace, et des tiges ¢le- vées à trois pieds de hauteur, gar- nies de feuilles aîlées, et découpées en segments angulaires : ces tiges sont terminées par des ombelles de fleurs blanches, qui sont sui- que d’être éclaircies où elles sont trop serrées, et tenues nettes de mauvaises herbes. Elles fleurissent ct produisent des semences mires dans le second été : leurs racines durent plusieurs annces. ATHANASIA. Linn. Gen, 943: Baccharis. Vaill. Act. Gall. 2729. Floccons d’or. Caracteres. Le calice est imbri- qué, ovale, etles écailles sont en forme de lance; la fleur est com- posée, les fleurettes sont uniformes, et pluslongues que les corolles; les fleurettes hermaphrodites sont en forme d’entonnoir, et découpées en cinq segmefs crigés; elles ont chacune cinq courtes étamines ca- pillaires avec dés sommets cylin- driques et tubuleux, un germe oblong avec un style mince, ter- miné par un stigmat obtus, divisé en deux parties : chaque fleurette contient une semence. oblongue, accompagnée de filets. 446 A TH dans le premier ordre de la dix- neuvieme classe de LINNEE, in- titulée : Syngenesia ; Polygamia æqualis, les fleurettes de cet ordre sont toutes hermaphrodites. Les especes sont: ~ 1°. Athanasia dentata, corym- bis compositis, foliis inferioribus linearibus , dentatis , superioribus ovatis, serratis. Linn. Sp. 1182 ; Athanasia avec des corymbes com= posées , dontles feuilles inférieures sont linéaires et dentelées, et les supérieures ovales et scices. Comaaurea Africana frutescens , foliis inferioribus incisis, superio- ribus dentatis. Hort. Cliff. 398. Comm. Rar. Pl. 42. Santolina corymbis compositis, fastigiatis, foliis inferioribus linea- ribus, dentatis , superioribus ovatis , serratis. Hort. Cliff. 398. 2°, Athanasia trifurcata , co- rymbis simplicibus, foliis trilobis cunei-formibus. Linn. Sp. 1182 3 Athanasia avec des corymbes sim- ples, et des feuilles en forme de coin a trois lobes. Coma aurea A fridtha fruticans , foliis glaucis , et in extremirate trifidis. Hort. Amst. 2. p. 97. Santolina corymbo simplici ter- minali , foliis trifidis. Hort. Cliff. 397- 3°. Athanasia Crithmi-folia, corymbès simplicibus, foliis semi- trifidis linearibus. Linn. Sp.218t ; RTA Ce genre de plantes est rangé , Athanasia avec des corymbes sim= ples et des feuilles linéaires, di- visces à moitié en trois parties. Coma aurea frutescens, foliis angustissimis, trifidis. Burm. Afr. 286. Santolina corymbo simplici , fo- liis trifidis. Hort. Ups. 252. 4°. Athanasia pubescens , co- rymbis simplicibus, folis lanceo- latis indivisis,villosis. Aman. Acad, 4. P. 329 ; Athanasiaavec des co- rymbes simples et des feuilles en forme de lance, non divisées et velues. > | Coma aurea Africana, fruticosa, omnium maxima, foliis tomentosis et incanis. Hort. Amst. 2. P. 93. 5°. Athandsia annua, corymbis sumplicibus coarctatis , foliis pix- natifidis, dentatis. Linn. Sp.v: 82; Athanasia avec des corymbes sim- ples et des feuilles ailées et den- telées. Elichrysuminodorum, glabrum , Coronopi folio, annuum. Magn. Monsp. 307. Cline) san Beit atten Triumf. Obs. 85. T. 86. Bellis polyclonos annua Afri- cana, Coronopi folio, floribus nudis, compactis. Moris. Hirt. 3. P. 30. 6°. Athanasia maritima, pedun- culis unt-floris subcorymbosis , fo- liis lanceolatis,indivisis,crenatis, ob- tusis, tomentosis. Linn. Sp.1182/; Athanasia avec des fleurs simples sur chaque pcdoncule, en forme ATH de corymbes, et des feuilles ob- tuses, laineuses et en forme de lance. Gnaphalium maritimum. C. B. P. 263. Herbe blanche. Filago maritima. Sp. Pl. 927. Chrysanthemum perenne Gna- phaloides maritimum. Moris. Hist. guP. 82.8. 602. 4. F. 47. Dentata. La premiere espece croitnaturellementauCap de Bonne- Espérance : elle a une tige basse d’arbrisseau', branchue, et rarement élevée au-dessus de trois pieds de hauteur; ses branches sont garnies de deux especes de feuilles; celles du bas sont linéaires et dentelées, et celles du haut sont ovales et scices à leurs bords : lesfleurs , d’une couleur jaune-pale, sont disposées en corymbe, et placées à extrémité des branches; elles paroissent de bonne heure en été ; et si la saison est favorable, elles sont suivies de semences mûres en automne. Trifurcata. La seconde qui est ‘originaire du Cap de Bonne-Espe- rance, s’éléve à cinq ou six pieds de hauteur, avec une tige d’ar- brisseau qui se divise en plusieurs branches irréguiicres, garnies de feuilles plates de couleur verd-de- mer, et découpées en trois segments à leur extrémité : ces feuilles, lors- qu’elles sont froissées, répandent une odeur agréable : ses fleurs, pro- duites en un corym=e simple à extrémité des branches, sont d’un ATH 447 jaune brillant, et paroissent en au- tomne : ses semences mürissent ra- rement en Angleterre. Crithmifolia. La troisieme qu’on trouve dans les terres du Cap de Bonne - Espérance, où elle croit sans culture, a comme la précé- dente , une, tige branchue d’ar- brisseau : ses feuilles sont linéaires et divisées à plus de Ja moitié de leur longueur, quelques-unes en trois segments étroits, et d’autres en cing: les fleurs sont produites à l’extrémité des branches, en un corymbe simple, comme celles de Pespece précédente , auxquelles elles ressemblent encore pour la forme et la couleur. Cette plante reste couverte de fleurs pendant la plus grande partie de lPété; mais elle ne mürit point ses semences en Angleterre, à moins que la saison ne soit très-chaude. Pubescens. La quatrieme qui s’élève aussi avec une tige d’arbris- seau à la hauteur de six à sept pieds, a des branches garnies de feuilles velues, entieres et en forme de lance : les fleurs. jaunes et pro- duites en corymbe simple à l’ex- trémité des branches, ne produi- sent point de bonnes semences en Angleterre. On multiplie aisément ces quatre especes, en les plantant de bou-. tures pendant tous les mois de l'été ; si elles sont plantées dans des pots, ou sur une vieille couche, bien 4.48 ATH couvertes avec des vitrages, abri- tées de la chaleur du jour, et ar- rosces toutes les fois qu’elles en ont besoin, elles pousseront des raci- nes en cing ou six semaines de tems: deux mois aprés que ces boutures ont été plantées, on peut les en- lever et les arranger dans des pots remplis de terre légère qu’on place à l'ombre, jusqu’à ce qu’elles aient produit de nouvelles racines, pour être portées ensuite dans un lieu abrité avec les autres plantes exo- tiques, où elles peuvent rester jus- qu'au milieu ou à la fin d'Octobre, suivant que la saison est plus ou moins favorable. Lorsque le mau- vais terns commence a paroitre, on les transporte dans une orangerie ou dans une caisse de vitrages, et on les place de maniere qu’elles puissent jouir de Pair, et ètre en même tems à l’abri des gelées. Avec ce-traitement, elles profite- ront.et produiront des fleurs en abondance; mais si elles filent en hiver , elles seront désagréables a la vue. Annua. La cinquieme est an- nuelle, et originaire d'Afrique : sa tige herbacée, haute d’environ neuf pouces, est divisce au sommet en uvis ou quatre branches garnies de feuilles unies, et partagées en segmens comme celles du Plan- tain : ses fleurs larges et d’un jaune brillant, sont produites à Pextrémité des branches en un co- AT - rymbe simple et serré : elles pa= roissent en Juillet et en Août; mais leurs semences ne mürissent pas souvent dans ce pays. Quand on peut parvenir à faire murir les semences de cette es- pece, on les seme a la fin du mois de Mars, sur une couche de cha- leur modérée; et lorsque les plantes commencent a pousser, on leur donne de lair a proportion de la chaleur de Ja saison, pour les em- pècher de filer : aussi-tot qu’elles sont assez grosses pour être enle- vées, on les transplante dans une autre couche chaude douce, a trois pouces de distance les unes des autres; on les tient à l’ombre jus- qu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; après quoi, on leur donne de Vair et de l’eau, Vers la fin de Mai, ces plantes ayant acquis assez de force pour être mises en pleine terre, on en plante quel- ques-unes dans des pots, pour les placer en été parmi d’autres es- peces exotiques, et on transplante les autres dans des plates-bandes chaudes, où elles fleuriront pen- dant tout Pautomne ; mais leurs se- mences ne-muriront qu'autant que la saison sera fort chaude. Maritima. La sixieme , qu’on rencontre sur les côtes de la mer, dans les parties méridionales de l'Europe, ainsi que dans quelques endroits du pays de Galles , d’où elle m'a cté envoyée, pousse des tiges ATM tiges qui rempent sur la terre, et atteignent rarement une longueur au-dessus de celle de sept ou huit pouces : ces tiges sont fortement garnies de feuilles laineuses, en forme de lance, entieres et obtuses: les fleurs, d’un jaune brillant, et produites chacune sur un simple pédoncule, forment une espece de corymbe : elles paroissent en Juin et en Juillet; mais leurs semences ne murissent pas souvent dans notre climat. Cette espece , comme celle d'Afrique , peut être multipliée par bouture pendant tout lété : on met quelques-unes de ces plantes dans des pots, afin de pou- voir les placer en hiver sous un chässis de couche chaude, où elles subsisteront, si la saison est douce; mais elles résistent rarement aux grands froids. ATHMOSPHERE, de ’atycs ; une vapeur, et cqxpæ, Gr. une sphere. L’Athmosphere est cet amas de subtance fluide, légere et élasti- que, qui enveloppe le globe de la térre jusqu’à une hauteur indé- terminée. Mais les meilleurs Ecrivains restreignent cette dénomination a cette partie de lair qui approche le plus de la terre, et qui reçoit les vapeurs et les exhalaisons qui en émanent. Tome I. ATR 449 L’espace, qui est au-dessus de. ces vapeurs, est appelé Ecker : on le suppose composé d’une subs- tance plus fine et plus déliée que celle de Pair, quoiqu’elle con- tienne peut être un peu de ce der- nier fluide. La matiere athmosphérique s’in- sinue dans les vuides et dans les pores de tous les corps, et produit par son action la plupart des chan- gemens auxquels ils sont exposés, telles que la génération et la des- truction des végétaux : c’est aussi au poids de PAtmosphere qu'on doit attribuer la végétation des plantes , ainsi que la respiration, la circulation et la nutrition dans les animaux. ATRACTYLIS. Linn. Gen. Plant. 837 ; Chardon en Que- nouille. Caracteres. La fleur est radiée et composée de plusieurs fleurettes hermaphrodites, renfermées dans un calice commun, écailleux et sans épines ; elle a une enveloppe persistante , formée par plusieurs feuilles étroites , unies et armées d’épines aigués sur le côté : les fleurettes hermaphrodites , qui com- posent les rayons ou bordures, sont étendues en- dehors sur un côté, en forme de langue, et légère- ment découpées en cinq parties ; celles qui composent le disque sont en forme d’entonnoir, et di- Lil 459 AER visées au sommet en cing por- tions : celles-ci ont chacune cing étamines minces, courtes et cou- ronnées de sommets cylindriques : dans celles du disque , est situé un germe court et couronné, sou- tenant un style mince, surmonté d’un stigmat séparé en deux par- ties. Le germe devient ensuite une semence turbinée , comprimée , couronnée d’un plumet de duvet, et renfermée dans le calice. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de la dix- septieme classe de LINNÉE, intitu- le: Syagenesia: Polygamia æqua- lis, les fleurettes du bord et du disque étant hermaphrodites. Les especes sont : 1°. Atractylis cancellata, invo- lucris cancellatis , ventricosis ; linea- ribus dentatis calicibus ovatis , floribus flosculosis. Linn. Sp. Pl. 830; Atractylis avec une enveloppe gonflée, en forme de filet, un ca- lice ovale, dentelé et linéaire, et des fleurs flosculeuses. Cnicus exiguus, capite cancel- lato , semine tomentoso. Tourn. Inst. R. H. Le Chardon prison- nier. Acarna capitulis globosis. Bauh. Pin. 379. Eryngium parvum palmare, fo- liis serratis. Moris. Hist. 3. P. 266: 8. 72 EF. 365 F 76: Carduus parvus. Bauh. Hise. 3- P. 93: A TR 2°, Atractylis humilis , foliis dentato-sinuatis , flore radiato , obvallato involucro patente, caule herbaceo. Linn. Sp. Plant. 8293 Atractylis a feuilles sinuées et den- telées, ayant une fleur radiée , for- tement défendue par son enveloppe étendue, et une tige herbacée. Cnicus aculeatus purpureus hu- milior. Tourn. Inst. R. H. 451. Crocodiloïdes Atractylidis folio, flore purpureo coronato. Vaill. Abt. 1718: Porye: Carlina minima caulodes Hispa- nica. Barr. Rar. 1127. T.592 § Variété. 3°. Atractylis gummifera, flore acauli. Linn. Sp. Plant. 829 3 Atractylis a fleurs sessiles. Cartina acaulos gummifera. Bauh. Pin. 380. Cricus Carlinæ folio , acaulos , gummifer , aculeatus. Tourn. Cor. 33: 4°. Chamaæleo albus Dioscoridis. Colum. Ecphro tu Pia TR Cancellata. La premiere espece est une plante annuelle, originaire de Sicile, d’Espagne, et de quel- ques autres parties chaudes de PEu- rope, qui ne s’élève gueres au-des- sus de huit a neuf pouces, et dont la tige mince est légèrement gar- me de feuilles étroites, blanches, et armées d’épines sur leurs bords: du somniet de cette tige sortent deux où trois branches minces, terminces chacune par une tête de ATR fleurs semblables à celles du Char- don, avec une enveloppe compo- sce de plusieurs feuilles étroites, armées latéralement d’épines_ plus longues que la tête des fleurs. Le calice , singulièrement figuré en forme de filet, est étroit à son sommet, et gonflé au-dessous ; il renferme plusieurs fleurettes de couleur pourpre, à chacune des- quelles succède une semence sim- ple, couronnée de duvet. Cette plante fleurit en Juillet; et si la saison est chaude et sèche, ses semences müriront en Septembre; mais dans les années froides, elles ne se perfectionnent jamais ici. On la multiplie par ses semen- ces, qu’on répand sur une planche ouverte de terre légere, où les plantes doivent rester : elles n’exi- gent point d’autre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes, et éclaircies où elles sont trop épaisses. Humilis. La seconde espece porte une tige d'environ un pied de hauteur, garnie de feuilles den- telées , et armées de petites épines sur leurs bords : le sommet de cette tige se divise en deux ou trois branches minces , soutenant chacune une tête de fleurs pour- pre, dont le bord est occupé par des rayons, et le centre par des fleurettes renfermées dans un ca- lice écailleux. Les racines de cette plante subsistent deux ou trois ans: A TR 451 elle fleurit en Juin; mais elle ne perfectionne pas ses semences en Angleterre, à moins que l’été ne soit chaud et sec. Elle croit natu- rellement dans les environs de Ma- drid, d’où ses semences m’ont été envoyées. Gummifera. La troisieme, que le Collége des Médecins a placée au nombre des plantes médici- nales, sous le titre de Chardon de Carline | croit naturellement en Italie, et dans les isles de l’Ar- chipel : sa racine vivace pousse plusieurs feuilles étroites, profon- dément découpées, armées d’épines à leurs bords, etecouchées sur la terre : sa fleur est dépourvue de tige , et placée dans le milieu des feuilles ; elle a plusieurs fleurettes renfermées dans un calice épineux: celles du bord sont blanches ; mais celles qui composent le disque sont jaunatres. Cette plante fleurit en Juillet, et se multiplie par se- mences ; mais comme elle n’en produit point en Angleterre , il faut les faire venir des contrées -où elle naît naturellement. On les seme au commencement ad Avril, sur une plate-bande de terre légere, et à une exposition chaude. Quand ces plantes ont ac quis une certaine force, on en ar rache une assez grande quantité», pour que celles qui restent soient séparées entr’elles par un inter- valle de deux pieds, et on plante Lllij gs ATR celles qu'on a enlevées dans un autre endroit. Après cette opcra- tion, elles n’ont plus besoin que d’être exactement nettoyées en été, et d’avoir en hiver leurs racines couvertes de vieux tan, pour em- pécher la gelée de pénétrer dans la terre, La quatrieme espece est origi- naire du Cap de Bonne - Espc- rance ; elle s’éleve à la hauteur de trois pieds, avec une tige d’arbris- seau, gare de feuilles oblongues, dentelées sur leurs bords, et ar- mées d’épines foibles à chaque dentelure : des parties latérales de cette tige sortent plusieurs bran- ches minces , et terminces par une tête simple de fleurs renfermées dans un calice commun qui s'étend et s’ouvre : ces fleurs, qui sont d’une couleur d’or, ne produisent jamais de semences en Angleterre. On multiplie cette espece par boutures, qui doivent être prises dans le mois de Juin, sur les tiges de fleurs ; on les plante dans des pots remplis de terre légere, qu’on plonge dans une vieille couche de tan sans chaleur; on a soin de les tenir à l’ombre avec des nattes, pendant la chaleur du jour, jus- qu'à ce qu’elles aient poussé des racines ; après quoi, on peut les exposer en plein air, et les y lais- ser jusqu’au mois d'Octobre; en- suite , on Jes place sous un abri, et on les arrose peu pendant Phi- ATR ver : des l’été suivant, on les ex- pose au plein air, mais dans une situation abritée, avec les autres plantes exotiques dures. ATRAPHAXIS. Lina. Plant. 405. Nous n'avons point de nom pour cette plante. à Caracteres. La fleur a un calice persistant, composé de deux pe- tites feuilles colorées et opposées ; deux pétales ronds et sinués, plus larges que le calice, et persistans; six étanines capillaires, de la lon- gueur du calice, et couronnées de sommets ronds : dans le centre est situé un germe comprimé, sans style, mais surmonté de deux stig- mats : le germe devient ensuite une semence ronde, comprimée et renfermée dans le calice. Les plantes de ce genre, ayant six étamines et deux stigmats, sont placées dans la seconde section de la sixieme classe de LINNÉE, qui a pour titre : Hexandria Dig ynia. Les especes sont : 1°. Atraphaxis spinosa, ramis spinosis. Hort. Cliff. 138 ; Atra- phaxis avec des branches épi-- neuses. Airiplex Orientalis, frutex acu- leatus , flore pulchro. Tourn. Cor. 38. 2°. Atraphaxis undulata , iner- Gen, mis. Linn. Sp. Plant. 333 5 Atra- phaxis sans épines. 7 SAT Arbuscula Africana repens, fo- lio ad latera crispo, ad polygona relata. Hort. Elth. 36. Spinosa. La premiere espece croit naturellement en Médie, d’où le Docteur TOURNEFORT en a en- voyé les semences au Jardin Royal à Paris. Cet abrisseau , qui s’éleve à quatre ou cing pieds de hauteur, pousse plusieurs branches foibles et latérales , armées d’épines , et garnies de petites feuilles en forme de lance, unies et d’une couleur de cendre : ses fleurs sortent en grappes des extrémités des rejet- tons ; elles sont composées cha- cune de deux pétales blancs co- lorés en pourpre, et renfermées dans un calice à deux feuilles, blanc et herbacé : ces fleurs pa- roissent en Aout; mais leurs se- mences ne murissent jamais dans ce pays : ainsi la plante ne peut étre multipliée que par boutures, et doit être abritée des fortes ge- Iées , qui détruisent ordinairement celles qui sont en pleine terre. Undulata. La seconde pousse des branches minces, qui traînent sur la terre, si elles ne sont pas soutenues ; elles sont garnies de feuilles ovales, ondées, frisées à Jeurs bords, alternes , et embrassant la tige à moitié avec leur base’: les - fleurs sortent des ailes-des feuilles, et ressemblent fort aux fleurs apé- tales, étant composées de quatre ATR 453 feuilles herbacées , dont deux for- ment le calice, et les deux autres sont les pétales : dans le centre est situé un germe comprimé, et ac- compagné de six étamines. Cette plante fleurit en Juin et en Juillet; mais ses graines ne murissent ja- mais dans ce pays : elle est ori- ginaire des environs du Cap de Bonne-Espérance, d’où elle a été d'abord apportée dans les jardins Hollandois , et ensuite dans ceux d'Angleterre, où on la cultive plus pour la variété que pour sa beauté. On la multiplie aisément par bou- tures dans tous les tems de l'été, et on Ja conserve en hiyer sous un abri. ATRAPPE MOUCHE. Voyez SILENE MUSCIPULA. L. Lychnis viscarta, L. ATRIPLEX. Arroche. Pourpier de mer. Caracteres. Cette plante a des fleurs femelles et hermaphrodites sur le méme pied; les fleurs her- maphrodites ont des calices persis- tans formés par cing feuilles ovales et concayes, avec des bordures membraneuses; elles n’ont point de pétales, mais seulement cinq éta- mines en forme d’aléne, opposées aux feuilles du calice, et soutenant de doubles sommets. Dans le cen- tre est placé un germe orbiculaire ayec un court style diyisé en deux 454 ATR parties, et surmonté d’un stigmat réfléchi : le germe devient ensuite une semence orbiculaire et com- primée, renfermée dans un calice à cinq angles. Les fleurs femelles ont un calice à deux feuilles larges, unies, ¢rigces et pointues elles mont ni pétales, ni étamines ; mais un germe comprimé situé dans le centre , au-dessus duquel est placé un style divisé en deux paities, et surmonté d’un stigmat réfléchi: ce germe devient, quand la fleur est passée, une semence orbiculaire comprimée et renfermée dans les valvules du calice. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la vingt-troisieme classe de LINNÉE, intitulée: Polygamia Monæcia , les mêmes plantes ayant des fleurs fe- melles et hermaphrodites. Les especes sont: 1°. Atriplex hortensis , caule erecto herbaceo , foliis triangulari- bus. Hort. Cliff. 469; Arroche avec une tige droite et herbacce, et des feuilles triangulaires. Atriplex hortensis alba, sive pallidé virens. C. B. p. 2293 Ar- roche oz Bonne-Dame. 2°. Atriplex halimus, caule fru- ticoso, foliis deltoidibus integris. Hort. Cliff. 469 ; Arroche avec une tige d’arbrisseau ,et des feuilles entieres à quatre angles. Atriplex lati-folia halimus fru- Hist. 2, poi 2OF-3 ticosa. Mor. ANT R communément appelée Pouwrpier de mer en arbre. Halimus lati-folius, sivé, Fruti~ cosus. Bauh. Pin. 220. 3°. Atriplex Portulacoides, caule fruticoso , foliis obovatis. Flor. Suec. 289; Arroche avec-une tige darbrisseau et des feuilles ovales. Halimus, sive, Portulaca marina. Bauh. Pin. 220. Atriplex maritima fruticosa , Halimus et Portulaca marina dicta, angusti-folia. Raï. Syn. Portulaca marina. Dod. Pempt. JU Il y a quelques autres especes de ce genre, dont plusieurs crois- : sent naturellement en Angleterre ; mais comme ces plantes n’ont au- cune beauté, et qu’elles sont rare- ment admises dans les jardins, je n’en parlerai point ici. Hortensis. La premiere de ces plantes a été autrefois cultivée dans les jardins potagers comme une herbe bonne a manger, et propre a remplacer les épinars; plusieurs personnes la préferent encore à cette derniere plante, quoiqu’en général les Anglois en fassent fort peu de cas : mais les François la cultivent, et en font usage dans leur cuisine. On en connoit trois ou quatre especes, qui ne different enu’elles que par leur couleur; lune est d’un verd foncé, autre pourpre foncé , et la troisieme a des teuilles ATR vertes bordées de pourpre : quoi- qu’on les regarde comme des va- riétés accidentelles provenant des mêmes semences, je ne les ai ce- pendant jamais vu varier, après les avoir cultivées pendant quarante ans; mais comme il n’y a point entrelles de différences essentiel- les, je me suis dispensé de les décrire. Ces plantes sont annuelles , et doivent être semées pour lusage au @ommencement du printems ; mais elles réàssiront encore mieux, si leurs graines sont mises en terre en automne aussi-tot qu’eiles sont mures ; on pourra alors en faire usage un mois plutot que de celles qui n’ont été semées qu’au prin- tems. Ces plantes n’ont besoin d’au- cuneautre culture que d’être houces . lorsqu'elles ont atteint la hauteur d’un pouce, débarrassées du voisi- nage des mauvaises herbes, et éclaircies de maniere à ce qu'il reste entr’elles un espace d'environ quatre pouces. On fait cette opé- ration dans un tems sec; sans quoi, toutes les herbes arrachées repren- droient racine, et le travail seroit inutile. Quand ces plantes ont pris à-peu-près quatre pouces de crois- sance , il sera bon de les nettoyer une seconde fois, et de les éclaircir encore dans les endroits où elles sont trop serrées ; si cela est bien fait, et dans un tems sec, la terre demeurera nette jusqu’a ce que ces Aer ER 455 plantes soient bonnes à être cueil- lies. Si elles sont semées sur une terre riche et à uñe bonne diftance , leurs feuilles deviendront fort lar- ges; et c’est en cela que consiste leur perfection, On doit en faire usage lorsqu’elles sont jeunes, parce que leurs tiges étant une fois de- venues dures, elles ne sont plus bonnes à rien. On conserve sur pied quelques-unes de leurs plantes pour en recueillir la graine, qui sera mure au mois d’Aotit; on coupe alors leurs tiges, on les en- ferme dans des toiles; et lors- qu’elles sont bien séchées , on les bat, et on garde les semences jus- qu’à ce qu’on veuille en faire usage. La premiere de ces especes est employée en Médecine (1). 000 (1) Les feuilles de cette plante, à raison de la grande quantité d’eau et de mucilage qu'elles contiennent, sont très-rafraichis- santes et calmantes ; leur suc clarifié peut être d’un grand secours dans toutes les ma- ladies inflammatoires, dans les érosions de la gorge et des intestins, les fievres ardentes, les douleurs de la néphrétique, etc. Sa graine est au nombre des quatre semences fioides mineures; on en forme des émulsions, qui, outre leur vertu rafraichissante, ont encore, comme celles de la Jaitue , quelque chose de narcotique. Les anciens Médecins, tels que Droscoripe, SERAFION , etc. attri- buent à ces graines la propriété de purger et d’exciter le vomissement avec violence ; mais les Auteurs modernes de matiere mé- dicale , n’en font aucune mention: il seroit 456 AY Tar Halimus. La seconde à été au- trefois cultivée dans les jardins comme un arbrisseau, et quelques personnes en ont fait des haies, qu’on tailloit souvent pour les ren- dre plus épaisses ; mais comme cette plante pousse trop fortement, elle n’est point du tout propre à cet usage : ses rejettons, lorsqu'ils sont placés dans une bonne terre, s’élevent dans un mois à deux pieds de hauteur; de sorte qu’une haie qui en est formée ne peut être te- nue en ordre ni conservée à une certaine épaisseur ; cette espece étant d’ailleurs sujette à être dé- truite par les grands froids et les grandes sécheresses, elle laisse sou- vent des vuides désagréables, Quoique cette plante ne soit point propre à former des haies, on peut néanmoins s’en servir pour garnir quelque endroit écarté, où elle figurera très-bien , et produira une variété agréable, au moyen de ses feuilles argentées, parmi les arbrisseaux du même crû : elle s'élève à dix-huit ou vingt pieds, et si on la laisse croître librement sans la tailler, elle s’étendra à plu- sieurs pieds de largeur, et pro- duira quelquefois des fleurs. Cette espece se multiplie par boutures, qu’on peut planter pen- dant tout lété sur une plate-bande néanmoins intéressant de vérifier ce fait, et Pexperience en est facile, ATR à l’ombre, où elles prendront bien- tot racine, et seront bonnes à être transplantées à la Saint-Michel, si on a soin de les arroser à propos. Il faut les placer dans les lieux où elles doivent refter ; parce qu’elles ne réussissent pas, si elles sont trop souvent dérangées , sur-tout lorsqu’elles sont devenues grosses et ligneuses. Portulacoides. La troisieme , qui croît sauvage sur les bords de la mer dans quelques cantonsiide PAngleterre, peut étre multiplice par boutures , comme l’espece pré- cédente : elle croît tout au plus jusqu’à la hauteur de deux pieds et demi ou trois pieds, sous la forme d’un arbrisseau très-touffu , et chargé de feuilles fort étroites moins blanches que celles de la se- conde espece. Cette plante peut être placée parmi les autres arbrisseaux bas, ot elle subsistera pendant plusieurs années, et fera une belle variété, si elle se trouve dans une terre sèche et graveleuse. ATROPA. Linn. Gen. Plant. 222. Belladonna. Tourn. Inst. R. H. 77. Morelle mortelle ou Poison. Caracteres. La fleur a un ca- lice persistant formé par une seule feuille en forme de cloche, et dé- coupée en cing parties : le tube est court et se gonfle vers le bord, ou ATR où il s'étend en s’ouvrant; il est également divisé en cinq parties égales : cette fleur a cing ¢tamines en forme d’aléne, qui s’élevent de Ja base du pétale où elles se joi- gnent, et qui, s’écartant ensuite les unes des autres, sont terminées par de grands sommets tournés vers le haut. Dans le centre est situé un germe ovale, qui soutient un style mince, surmonté d’un stigmat oblong et transversal. Lorsque la fleur est passée, le germe se change en une baie globulaire à trois cel- lules, placée sur le calice, et rem- plie de semences en forme de rein. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la cin- quieme classe de LINNEE, intitu- ‘lée : Pentandria Monogynia , la fleur ayant cinq étamines et un style. Les especes sont : 1°. Atropa Belladonna , caule herbaceo , foliis ovatis integris. Linn. Sp. Plant. 181 ; Morelle avecune tige herbacée, et des feuil- les ovales et entieres. Atropa. Hort. Cliff. 57 , Hort. Ups. 45. Belladonna , majoribus foliis et floribus. Tourn. Inst..R. H. 97. Solanum Melano cerasus. Clus. Hist. 2, p. 86. 2°, Atropa frutescens , caule fruticoso , pedunculis confertis , fo- diis cordato-ovatis , obtusis, Linn. Tome I. | ATR 457 Sp. Plant. 182 ; Morelle à tige d’arbrisseau , ayant des pédoncules en paquets, et des feuilles ovales , obtuses, et en forme de cœur. Belladonna frutescens , rotundi- folia Hispanica, Tourn. Inst. R. Horn 3°. Atropa herbacea , caule her: baceo, foliis ovatis , nervosis, mar- ginibus undulatis ; Morelle à tige herbacée, ayant des feuilles ovales, veinées et ondées sur leurs bords, Belladonna. La premiere espece croit sauvage dans plusieurs parties de l’Angleterre; mais elle est rare aux environs de Londres. Je Vai trouvée dans le parc de Woodstoek province d'Oxford , et en grande abondance en Uppark, comté de Hamp. Cette plante poufle de fa racine vivace des tiges fortes et herbacées , hautes de quatre ou cing pieds , d’une couleur tirant sur le pourpre, et garnies de feuilles ob~ longues et entieres , qui prennent en automne une couleur de pour- pre : ses fleurs larges et portées sur de longs pédoncules , sortent simples entre les feuilles ; elles ont la forme dune cloche , et sont peintes intérieurement d’une cou- leur de pourpre, et dun brun sombre à l’extérieur. Quand la fleur est passée, le germe devient une grosse baie ronde, un peu appla- ue au sommet , d’abord verte, et d’un noir luisant à sa maturité ; cette baie est placée sur le calice, M mm 458 ATR et contient un jus pourpre, d’une saveur douce et fade, et rempli de petites semences en forme de rein. Cette plante est appelée dans quel- ques endroits Dwale, mais elle est plus géncralement connue sous ce- lui de Morelle ou Mortelle, à cause de ses propriétés pernicieuses : on Vadmet rarement dans les jardins , et elle ne doit jamais être placée dans les lieux que fréquentent les ‘erifans , parce qu’étant un violent poison , il pourroit en résulter des accidens funestes’, ainsi que nous en avons eu plusieurs exemples dans ces dernieres années, par la mort de quelques enfans qui trom- pés par la forme, la belle couleur noire , la grosseur de ses baies qui approche de celle d’une cerise noire , et par leur gout assez agréable, ont succombé à la tenta- tion d’en manger. M. Ray a décrit les symptômes que produisit ce poison sur un Moine mendiant, qui après avoir bu un verre de vin nouveau dans lequel cette plante avoit été infusée , tomba dans un délire violent, éprouva des convul- sions si fortes, qu'il parut comme un homme enragé ; et qui fut en- suite guéri par un verre de vinaigre qu'on lui fit avaler. BucHANAN, dans fon Histoire de VEcosse , rapporte un autre exemple des mauvais effets de cette plante ; il faconte que les Danois ayant fait une invasion en Ecosse, ATR les Ecossois leur fournirent , pen- dant une treve, une boisson dans laquelle on ayoit mélé le suc de ces baies; que ce breuvage eni- vra tellement les soldats qui com- posoient Parmée de SwEenon, qu'ils ne purent fe défendre , et que les Ecossois étant tombés dessus , en tuerent une si grande quantité, qu’il en resta à peine assez pour sauver leur Roi. (1) (1) Les différens noms qui ont été donnés a cette plante, indiquent assez quelle a toujours été regardée comme extrémement nuisible et même mortelle : une multitude d'exemples funestes, que nous pourrionsrap- porter , ne laisse aucun doute sur ses pro- prictés deleteres. Les symptômes qu’elle occasionne dans ceux qui ont imprudem- ment goûté de ses fruits, sont d’abord uné ivresse complette, un délire profond, une soif inextingible, des efforts cnnsidérables pour vomir, auxquels succèdent des accés de fureur , des serremens de dents, accom- pagnés de convulsions dans les muscles de la machoire ; les paupieres restent ouvertes, et l'ouverture de la pupille n’est plus sus- ceptible de dilatation ni de contraction: après ces premiers symptômes , on voit bientôt paroitre des convulsions générales dans tous les muscles du corps, la face devient rouge et gonflée, la déglutition ne peut plus se faire, il survient une agitation extrême, qui se termine bientôt par un sommeil profond et léthargique , accompa- gné de soubte-sauts dans les tendons ; la face palit, les extrémités se refroidissent, le pouls devient petit, dur et prompt, et enfin le malade périt. L'ouverture des ca- ATR Frutescens. La seconde espece davres a fait voic des inflammations et des erosions dans lestomac et les intestins; le foie et le mésentere enflammés, tous les ~ visceres de l'abdomen coinplettement gan- grénés, un sang noir et putride dans les gros vaisseaux , des épanchemens d’une humeur séreuse et acre dans les cavités, etc. Après avoir donné une idée des funestes effets de ce terrible poison, il ne sera point inutile d'indiquer le traitement qui a été employé avec le plus de succès pour le combaitre. La premiere indication à rem- plir, est de vuider Pestomac autant qu'il est possible, au moyen de trois ou quatre grains de tartre émétique ; mais comme un des effets de ce poison est d’engourdir l’es- tomac au point de le rendre insensible à l'action de tout remede, off ne pourra y réussir qu'en chatouillant en même tems le gosier avee les barbes d’une plume trempée dans Vhuile. Aussi-tôt que le vomissement paroit, on fait avaler au malade une grande quantité d’eau, a laquelle on a ajouté un quart de vinaigre et quelques cuillerées de miel, et on continue à lui en donner jusqu'à ce que tous les accidens aient ab- solument disparu. On joint à ces secours des lavemens faits avec la décoction des plantes émollientes, et on les rapproche le plus qu’il est possible. Quelque dangereuse que soit une plante qui produit des accidens aussi terribles, on l'a cependant employée intérieurement , non-seulement pour calmer les douleurs rhumatismales et goutteuses ; mais encore comme un excellent remede fondant et ré- solutif, dans les concrétions lymphatiques des glandes, et les tumeurs cancereuses occultes et ulcérées : on peut même dire ATR 459, s'éleve à la hauteur de six ou huit. pieds, avec une tige d’arbrisseau, divisée en plusieurs branches, et garnie de feuilles alternes , rondes semblables à celles du Styrax , de la même forme que celles de l’espece précédente, mais beaucoup plus petites. Ses fleurs, d’une cou- leur sale et jaunatre , avec quel- ques traits bruns, sortent entre les feuilles portées sur des pédoncules courts, et ne sont jamais suivies de baies en Angleterre : elle croît naturellement en Espagne , d’où l’on peut s’en procurer les semences au moyen desquelles on la multi- plie ; en les semant au printems , sur une couche de chaleur modé- rée , et seulement assez forte pour les faire pousser. Quand ces jeunes quelle a eu dans ces différentes circons- tances , ainsi que dans l'épilepsie d'assez grands succès, pour qu’on puisse en espérer encore de plus considérables, lorsque l’ha- bitude de la manier aura rendu les Médecins plus hardis, et que l’expérience leur aura appris à diriger son action et à prévenir ses mauvais effets. On applique aussi ses feuilles écrâsées , et en forme de cataplasme comme un excellent calmant, sur les hé- morrhoïdes enflammées et sur les ulceres cancereux. Son nom de Belladonna , lui vient de ce que les Dames Italiennes se serveng de son eau distillée pour embcllir la peau. On extrait aussi de ses fruits, par la macéra- tion, une trés-belle couleur verte qui est cmployée’par les Peintres en mignature. Mmmi] 460 A-T R plantes ont acquis une certaine grandeur, on les met chacune sépa- rement dans de petits pots, rem- plis d’une terre marneuse ; on les tient à l’ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ; on les place ensuite avec d’autres plantes dures et exotiques dans une situation abritée; au mois d’Octo- bre , on les enferme dans une oran- gerie, et on les traite après comme les autres plantes du même pays. Cette espece fleurit en Juillet et en Aout. Herbacea. Les semences de la troisieme m'ont été envoyées de Campéche ; elle a une racine vi- vace qui pousse plusieurs tiges can- nelées et herbacées , hautes d’en- viron deux pieds, et divisées au sommet en deux ou trois petites branches, garnies de feuilles ovales longues de quatre pouces , larges de trois , et marquées en-dessous par plusieurs côtes transversales et saillantes : ses fleurs sortent entre les feuilles, sur de courts pédon- cules; elles sont blanches et de la mème forme que celles de lespece commune , mais plus petites. Elle fleurit en Juillet et en Août, et son fruit mürit rarement en Angle- terre ; on la multiplie en divisant ses racines au printems : ces plantes ne profitent dans notre climat, qu’autant qu’elles sont tenues cons- tamment dans la couche de tan de ja serre chaude, AUB AUBERGINE. Voyez MELON GENA. AUBEPIN. Voyez CRATÆGUS OXYAGANTHA. AUBÉPINE A FLEURS. Voyez CRATÆGUS COCCINEA. AUBÉPINE NOIRE, ou CROTIN DE BREBIS. Voyez VIBURNUM PRUNI-FOLIUM. AUBIFOIN, BARBEAU, BLEUET , oz CASSE-LUNET- TE. Voyez CENTAUREA CYANUS. AUBOURS. Voyez CxTisus LABURNUM. AVELINIER, NOISETIER. Voyez CoRYLUS MAXIMA. AVENA. Linn. Gen. Plaat.85.. Journ. Inst. R. H. ids Avoine. Caracteres. Les tleurs sont re- cueillies en un épi clair et sans barbe; elles ont une balle bivalve, gonflée au milieu, et pointue aux deux extrémités : la corolle de la fleur a deux valvules, dont Pinfe- rieure est de la même grosseur que la balle, mais plus dure, et pous= sant sur le dos une barbe spirale, tortillée, noueuse et réfléchie. I y a au côté superieur du germe, deux nectaires ovales et obtus, qui soutiennent deux styles réfléchis , velus, couronnés par deux stig- mats.unis , et accompagnés de trois AVE minces étamines couronnées de som- mets oblongs et fourchus. Le ger- me se change ensuite en une se- mence oblongue et gonflée, pointue aux deux extrémités , marquée par un sillon longitudinal et serrément enveloppée dans la balle. Les plantes de ce genre font partie de la seconde section de la troisieme classe de LiNNEE, qui a pour titre: Triandria Digynia ; les fleurs qui la composent ont trois étamines et deux styles. On ne connoit qu’une espece de ce genre; savoir : Avena dispermis, calicibus dis- permibus , seminibus lævibus. Hort. Cliff. 25; Avoine à deux semences unies dans chaque balle. On cultive en Angleterre trois especes de cette Avoine, qui sont la blanche, la noire, et l’Avoine brune ou rouge, qu’on suppose être seulement des variétés acci- dentelles ; mais dans les endroits où on les a cultivées séparément pendant plusieurs années, je ne les ai jamais vu s’altérer : cependant, comme leurs différences principales ne consistent que dans la couleur de leurs graines , je ne les regar- derai point comme des especes dis- unctes. Il y a aussi une espece d’Avoine nue quon cultive quel- quefois dans les pays voisins de PAngleterre ; mais on en voit ra- rement dans les environs de Lon- des, où l’espece blanche est la AVE 461 plus commune ; on cultive la noire de préférence dans les provinces septentrionales de PAngleterre où elle est regardée comme une très- bonne nourriture pour les chevaux : la premiere donne une farine plus blanche, et est principalement cul- tivce par les habitans qui en font usage pour leur nourriture. L’Avoine nue est moins com- mune qu’aucune des autres dans les provinces méridionales de l’An- gleterre ; mais au nord de ce pays, en Ecosse et dans le pays de Galles, elle est cultivée en abondance. On fait cas de cette espece, parce que le grain sort propre de la balle, et il n’est pas nécessaire de le réduire en farine pour le faire servir à differens usages. Un aere de terre ne produit pas autant de bichets de celle-ci que de Pavoine commune 5 parce que le grain en est petit et nud; mais ce qui manque dans la quantité est suppléé par la valeur. On cultive beaucoup lPAvoine rouge dans le Comté de Derby , de Stafford et Cheshire ;. mais on en voit rarement dans les environs de Londres; comme elle est fort dure, et qu’elle multiplie beau- coup, elle devroit être préférée pour les terres fortes. La balle de celle-ci est d’un rouge brunatre, ainsi que la graine qui est fort pleine et lourde ; elle est regardée comme étant une meil- 462 À VE leure nourriture pour les chevaux que les autres especes. L’Avoine est un grain excellent pour la nourriture des chevaux , non-seulement parce qu'ils aiment beaucoup, mais parce qu’il leur est très-salutaire , étant doux et Iégè- rement laxatif, et qu'il ne les res- serre point, comme le font les au- ives grains, qui sont par cette raison ies - dangereux pour les chevaux de labour. L’Avoine trop nouvelle leur est également nuisible, parce qu’elle est trop laxative, si on leur en fait manger aussi-tot après qu’elle est engrangée, et avant qu’elle soit ressuyée. Cette plante est d’une grande ressource dans le nord de l’Angle- terre , en Ecosse et dans le pays de Galles, parce qu’elle réussit dans les sols froids et stériles, qui ne peuvent produire aucune autre es- pece de graine; elle profite aussi dans la terre la plus chaude: ainsi il n’y-en a point de trop riches ou de trop pauvres pour elle, ni detrop chauds ou de trop froids ; elle n’est point d’ailleurs susceptible d’être gatce par les pluies qui surviennent dans le temps de la moisson , et qui endommagent presque tous les autres grains; sa paille et ses balles sont d’une nature si sèche , qu’étant engrangées humides , elles ne s’¢- chau ffent pas dans le tas, et n’y moi- Sissent pas comme les autres especes de grains, ce qui est trés-ayanta- AVE geux dans les pays où ls moisson se fait tard, et ou les automnes sont humides. « La farine de cette graine fait un pain assez bon, qui sert de nourri- ture ordinaire aux habitans des pays du Nord, et dans ceux du Midi ; on en prépare différentes especes de bouillies et de potages sains et agréables. On en fait aussi de la bierre dans quelques endroits. On seme les Avoines en Février ou en Mars, suivant que la saison est plus avancée ou plus tardive : jen ai même vu quelquefois semer en Avril sur des terres froides , et qui ont cependant muri de bonne heure. Les Avoines noires et rou- ges, ctant plus dures que les au- tres, peuvent être semées un mois plutôt. On seme cette espece de grains sur des terres qui ont produit l’an- nee précédente du froment, du seigle ou de lorge. La méthode commune est de labourer la terre sur les chaumes , vers le commen- cement de Février, de semer les Avoines et de les herser dans la longueur des sillons pour enterrer la graine , parce que, si on hersoit en travers on entraineroit le chaume au-dessus : mais cette pratique, quoique généralement reçue, a quel- que chose de vicieux ; car si on a le temps de labourer la terre en automne , le chaume pourrira pen- dant l’hiver ; et en donnant un AVE second labour au printemps ; en hersant convenablement, avant de semer les Avoines, la terre en sera plus meuble et plus en état de re- cevoir le grain. La plupart des la- boureurs emploient quatre bichets de semence pour un acre ; mais je suis convaincu que trois bichets sont plus que suffisans. Be produit ordinaire d’un acre de tefre est de vingt-cinq bichets ; mais il y en a qui en donnent plus de trente. Les Avoines se sement aussi sur desterres nouvellement défrichées, avant qu’elles soient en état de pro- duire d’autres graines, et même souvent avant que l'herbe soit consommée ; mais il vaut mieux Ja laisser pourrir avant de semer , parce que les mauvaises racines em- péchent celles de l’Avoine de pé- nétrer dans la terre (1). (1) L’Avoine n’est pas seulement un aliment sain et agréable , mais on en pré- pare encore quelques remedes salutaires et employés dans un grand nombre de cir- constances. Outre le principe amilacé grossier qui en fait la base , ces graines contiennent une assez grande quantité de matiere gommeuse, et un sel nitreux fourni par les engrais, et charié dans leur substance par l’eau de végétation. L’Avoine est très-rafraîchissante , laxa- tive, tempérante; on en prepare des pti- sannes qui sont d’un'tres-grand secours dans toutes les especes de fievres, dans les ma- Jadies inflammatoires, les grandes hémor- AVE 463 AVENUES. Ce sont des allées d'arbres d’une longueur considé- rable qui conduisent ou aboutis- sent à une maison. Elles étoient autrefois plus recherchées qu’elles ne le sont aujourd’hui; il y a encore quelques vieux châteaux de cam- pagne où l’on voit une ou plusieurs Avenues ; et dautres où l’on en re- marque autant qu'il y a de points de vue ; mais depuis peu on les a toutes supprimces , et avec raison; car rien n’est si absurde que de sinterdire la vue par un ou plu- sieurs alignemens d’arbres qui ca- chent les terres voisines, et dtent le coup-d’ceil de la verdure, et les beautés de la campagne. Lors- que ces Avenues sont très longues, fussent-elles d’une largeur propor- tionnée, elles ne paroissent ra ragies , les douleurs rhumatismales, les affections spasmodiques , le scorbut, la dyssenterie , la toux , l'asthme , l’enrone- ment, etc. On la donne comme aliment aux convalescens , aux personnes maigres et bilieuses, et à celles qui sont échauffées. L’Avoine fricassce avec du vinaigre, et appliquée sur le côté, dans les pleurésies , est un bon résolutif qui “procure quelque soulagement au malade : on la fait égale- ment cuire dans du gros vin rouge, et on l’applique sur les membres attaqués de rhumatismes chroniques. La farine d’Avoine est une des farines résolutives et émollientes qu'on applique en forme de cataplasme, sur les tumeurs, pour ‘en hater la réso- lution , ou déteaminer la suppuration, 464 AVE que extrémité que comme des allées étroites au travers d’un bois, ce qui ne peut jamais être agréable pour une personne de bon goût , pas même quand le chemin de la mai- son s’y trouveroit pratiqué, parce que les objets de côté sont sous- traits à Ja vue , et que de la maison on n’apperçoit qu’une route droite, qui n’a pas même l'agrément des chemins ordinaires qui se perdent dans leurs circuits , et s’apperçoi- vent ensuite à une grande distance. Lorsque les arbres qui forment ces Avenues en ligne droite sont de- venus grands , non-seulement ils cachent la vue, mais ils masquent et gatent encore le gazon qui se trouve au milieu. La route qui con- duit au Chateau doit aller en circuit jusquà une certaine distance; et s’il se trouve quelques arbres sur les côtés, et qu’elle tourne d’une ma- niere aisée et naturelle , elle sera plus belle qu’aucune Avenue en droite ligne, si large qu’elle puisse être. Comme, malgré toutes ces raisons , il peut se trouver encore quelques personnes qui préferent Vancien usage de diviser les terres par des Avenues, aux plus belles dispositions de la nature , je vais indiquer quelle est la meilleure méthode de les tracer, et de les planter. La largeur de ces Avenues doit être égale à celle de Vaile ou de la maison , vis-à-vis laquelle elle se A VE trouve ; on fera même bien de ‘luz donner douze ou quatorze pieds de plus; parce que les arbres, en gros- sissant , la rétrécissent considéræ blement. Les Avenues qui aboutissent à des bois ou à d’autres points de vue, ne doivent pas avoir moins de soixaltte pieds de largeur, afin qu’elles ne donnent pas trop d’om- brage avant un tems considerable ; il sera même convenable de planter une seconde rangée d’arbres à cha- que côté de l’Avenue, pouf en augmenter Pair de grandeur et de magnificence, et donner à ces con- tre-allées au moins trente-cinq où quarante pieds de largeur, sur-tout si elles sont plantées en especes d'arbres qui s’étendent beaucoup ; et observer la même distance , s’il y a de chaque côté des bosquets réguliers. Les arbres les plus propres à ces sortes d’Avenues sont les ormes ; les tilleuls, les maronniers d'inde, les châteigniers, les hétres, les peu- pliers et les chênes : 1°. Les ormes d'Angleterre réus- sissent dans tous les sols, excepté dans les terres froides, fort humi- des et peu profondes ; et ils doi- vent avoir la préférence , parce qu’on peut les tailler et leur donner telle forme que l’on veut, avec plus. de sûreté qu’à aucune autre espece d'arbres. 2°, Plusieurs personnes préfe< rent AVE fent néanmoins le Tilleul , parce qu'il profite dans les terreins mé- diocres , pourvu qu'ils ne soient ni trop chauds, ni trop graveleux, et à cause de la forme réguliere qu'il conserve dans son accroissement , de son ombrage, de la beauté et de Ja couleur de ses feuilles. 3°. Le Marronnier d’inde peut aussi être placé en Avenues ; mais il faut qu’il soit abrité des vents impé- tueux, à cause de la fragilité de ses branches, qui sont bientôt brisées, si elles ne sont pas exac- tement .taillées. L’accroissement prompt de cet arbre, la noblesse de son port et de son feuillage, ainsi que la beauté de ses fleurs , le font rechercher , et le rendent aussi propre pour Pombrage que pour Pornement. Il se plait dans un sol fort et serré ; mais, s’il est planté avec soin , il réussit aussi dans toutes les terres médiocres. Lors- qu'on l’emploie en Avenues, il faut lui donner trente pieds de distance, afin que sa tête puisse s'étendre , et qu'il se développe dans toute sa beauté. 4°. Les Chateigniers ordinaires réussissent bien dans un sol conve- nable , et s’élévent à une grande hauteur, s’ils sont plantés fort près les uns des autres ; mais s'ils sont séparés , et qu'ils puissent prendre leur forme naturelle , leurs têtes s’élargiront , et ils ne s’éléveront point. Tome I. AVI 465 5°. Quoique le Hetre ait aussi ses partisans , il réussit néanmoins diflicilement lorsqu'il est trans- planté, à moins qu’on n’en prenne un soin extraordinaire ; car malgré qu'il devienne dans les forêts un très -bel et très-grand arbre, on a cependant beaucoup de peine à Pélever à une hauteur considérable par le moyen des pépinieres. 6°. Le Peuplier est plus clair et s'étend plus en longueur qu'aucun des précédens ; et quoiqu'il soit peu propre à faire des enclos, il ne doit pas pour cela être exclu des Ave- nues, parce que c’est de tous Jes arbres celui qui croît le plus promp- tement, qu'il profite assez bien dans presque tous les sols, et sur- tout dans les terres humides, où peu des autres especes pourroient subsister , et qu’il peut être trans- planté sans inconvénient. 7°. Le Chêne n’est gueres em- ployé dans les Avenues, parce qu'il est trop long-tems à s’clever, et qu’il profite peu quand il est trans- planté à une certaine grandeur. Quant à lPAune , au Fréne, au Platane et au Sycomore, ils servent peu a former des Avenues. AVICENNIA. Voyez BoxTiA GERMINANS. e AUNE. Voyez BETULA ALNUS. SUPPLEMENT, ow BOURDAINE. AUNE NOIR. Foyez Fran- GULA ALNUS. Nna 4.66 AWN AUNE PRODUISANT BAYE. Voyez MAUROCENIA AMERICANA. AUNÉE. Voyez INULA HELE- NIUM. AVOCAT, POIRE pv’AVO- CAT. Voyez Laurus PERSEA. L. AVOINE. Voyez AVENA. AURANTIUM. Cette plante est œnsi appelée d’ durum, Or, à cause de sa couleur d’or. L’Oran- ger, Bigaradier. Caracteres. Le calice de la fleur est petit, et formé par une seule feuille découpée en cinp parties: la fleur a cinq pétales oblongs et étendus, et plusieurs étanunes qui sont souvent jointes au fond en un petit corp séparé, et couron- nées de sommets oblongs : dans le centre est situé un germe rond, qui supporte un style cylindrique, surmonté d’un stigmat globulaire. Quand la fleur est détruite, le germe devient un fruit rond, char- nu, applati aux deux extrémités, et rempli d’une pulpe épaisse et char- nue, divisée en plusieurs cellules, dont chacune renferme deux se- mences ovales et dures. Ceagenre de plante a été jointe par le Docteur LINNÉE, au Citro- Mier et au Limonier, dont il a fait de chacun une espece du même genre, qu'il a rangé dans sa dix- huitieme classe, intitulée : Polya- AUR delphia Icosandria, les fleurs ayant plus de vingt étamines réunies en plusieurs corps. Les especes sont : 1°. Aurantium acri medullä, fo- liis ovato - lanceolatis , glabris ; Oranger à feuilles ovales, unies et en forme de lance. Aurantium acri medullé& , vul- gare. Ferr. Hesp. L’Oranger de Séville. 2°. Aurantium Sinense, foliis lanceolatis, acutis, glabris; Oranger à feuilles pointues, unies et en forme de lance. : Aurantium Sinense. Ferr. Hesp. L’Oranger de la Chine. 3°. Aurantium Orientale, foliis lineari-lanceolatis , grabris ; Oran- ger à feuilles étroites, unies et en forme de lance. Aurantium angusto Salicis Folio: dictum. Boerrh. Ind. Alt. 2.238 3 Oranger a feuilles de Saule, ap- pelé, par plusieurs, Oranger de Turquie, où Turquoise. 4°. Aurantium Decumanum, fo= Lis ovato-lanceolatis , crassis, luci- dis , fructu maximo ; Oranger à feuilles luisantes, ovales et en forme de lance, ayant de très-gros fruits. Aurantium fructu maximo Indie Orientalis. Boerrh. Ind. Alt. 2. 238 ; appelé Chadock, ou Pam- pelmouse , où la Téte d’ Enfant. 5°: Aurantium humile, pumi- lum, foliis ovatis, florilus sessi- libus ; Oranger nain, à feuilles AUR oyales, ayant des fleurs sessiles aux branches. Aurantium pumilum, sub acri medulla. Bartol ; POranger nain, ou Muscade. Toutes ces especes sont cons- tantes et distinctes ; mais on con- noît parmi les Orangers, ainsi que parmi les autres especes d’arbres qui ont été perfectionnés par la culture, plusieurs différences qui ne doivent être regardées que comme de simples variétés : tels sont, 1°. l’Oranger à feuilles jau- nes, panachées en blanc; 2°. l’O- ranger à feuilles frisées; 3°. l’Oran- ger corné; 4°. l’Oranger a doubles Heurs, et, 5°. l’Oranger herma- phrodite. Sinense. L’Oranger de la Chine n’étant pas aussi dur que celui de Seville, il faut le traiter plus déli- catement, le placer dans la partie Ja plus chaude de lorangerie, et le renfermer plutôt en automne ; sans cela, les fruits ne tiendront point surales arbres. Comme cette espece produit rarement de bon fruit en Angleterre, et que ses feuilles sont moins belles et moins larges que celles de la premiere espece, celle de Séville doit lui être préférée, et on men doit con- server que deux ou trois de la Chine pour la varicte. Humile. L’Oranger nain est aussi trés-tendre : ses feuilles sont fort petites, et croissent par paquets; les AUR 467 nœuds de ses branches sont très- rapprochés, et les fleurs, dont ses branches sont couvertes, naissent tres-pres les unes des autres. Cette espece, lorsqu’elle est en fleurs, peut servir d’ornement dans les appartemens : ses fleurs parfument Pair d’une odeur douce et suave . mais cet arbre n’est jamais en bon état, parce qu’étant plus tendre que l’Oranger et le Limonier com- muns , il exige autant de soin que le Chadock ou Pompelmouse ; sans quoi, il perd ses fruits pendant l'hiver. Decumanum. Pompelmouse. Le Pompelmouse a été apporté des Indes par le Capitaine CHApocxk ; ce qui lui en à fait donner le nom par les habitans des isles occiden- tales; mais son fruit a considéra- blement dégénéré depuis qu'il a été transporté en Amérique, et sur-tout depuis que les arbres, qui les produisent, ont été élevés de semence ; ce fruit est devenu ai- gre, apre et bien inférieur à l’es- pece primitive, dont la chair est rouge, tandis que celui d’Amé- rique est d’un jaune pale. En con- tinuant de les élever ainsi, ces fruits dégénereront de plus er plus ; au-lieu qu’en les multipliant avec des grefles choisies, on rétabliroit bientôt Pespece dans sa premiere perfection ; mais il y a peu de per- sonnes en Amérique qui entendent la méthode de greffer les arbres Nnanij a. 4.68 AOR: fruitiers; e? quand même les habi- tans de ces contrées en seroient instruits , ils sont si négligens , qu'ils abandonnent tout à la Na- ture, et ne se donnent d’autre peine que de mettre les semences dans Ja terre, où ils les laissent croitre sans daigner les cultiver. Pour prouver que cette dégénéra- tion a dite qu'à la négligence, je rapporterai, qu ’ayant envoyé, il y a le ues années, deux jeunes Orangers de Séville, à la Jamai- que, où cette espece n’ctoit point connue, on se servit de leurs bran- ches pour greffer d’autres arbres, qui ont produit une grande quan- uté de fruits, dont on en a envoyé depuis peu quelques-uns en An- gleterre ; que ces fruits, malgré qu'ils eussent été long-tems dans Ja traversée, ont été trouvés bien supérieurs a tous CEUX qui nous viennent d'Espagne ou de Portu- gal, et qu'un seul a donné trois fois plus de jus qu’un autre de la même grosseur, venant de ces der- nieres contrées. Toutes les especes d’Oranger a euilles panachées étant plus ten- dres que les autres, elles ne pro- fiteront pas, si on n’a pas l’atten- tion de les placer en hiver dans les endroits les plus chauds de Porangerie, et si on ne les traite pas avec plus de soin que Pespece commune. Quoique plusieurs per- sonnes fassent cas de ces variétés, AUR cependant comme elles ne produi4 sent point de si bons fruits, ni des fleurs en si grande quantité, il men faut conserver que peu, et seulement pour le coup-d’ceil et la variété. L'Oranger corné. Troisieme va- riété. L’Oranger corné differe des autres especes par son fruit qui se divise, et dont l’écorce s’étend en forme de cornes : celui-ci, ainsi que l’Oranger tordu ou contourné, sont conservés dans quelques jar- dins pour la variété; mais ils ne sont pas aussi beaux que les Oran- gers communs. Il y a aussi une grande variété d'Oranges douces dans les Indes Orientales et Occidentales , dont quelques-unes sont beaucoup plus estimées que celles que nous pos- sédons en Europe : mais comme elles sont trop délicates po réus- sir dans notre climat avec la cul- ture ordinaire, je n’en ferai point mention ici; je me contenterai de donner des instruction# pour le traitement des especes qu’on cul- ve en Angleterre. Culture. Quand on veut élever des arbres à tiges pour être greffés en Orangers, il faut se procurer des graires de Citrons, bien mires, parce que les tiges de cette espéce sont préférables a toute autre pour la prompütude de laccroissement, et parce qu’elles prennent facile- ment les greffes d’Oranger, de AUR Limonier ou de Citronier. Aprés celles-ci, les graines d’Orange de Séville doivent être préférées : les fruits pourris fournissent ordinaire- ment les meilleures semences, et on peut s’en pourvoir aiscment. Au printems , on prépare une bonne couche chaude avec du fu- nier de cheval, ou, ce qui sera encore mieux, avec du tan, si l’on peut s’en procurer. Quand cette couche a acquis une chaleur mo- dérée, on met les semences dans des pots remplis de bonne terre, on les plonge dans la couche , on les arrose souvent, et on souleve les vitrages pendant la grande cha-, leur du jour, pour renouveler Pair, et empêcher qu'une chaleur trop forte ne nuise aux semences. Au bout de trois semaines, on verra paroître les plantes ; et si elles ne sont point arrêtées dans leur ac- croissement par défaut de chaleur ou d’arrosement, elles acquerront, dans l’espace dun mois, assez de force pour être transplantées cha- cune séparément dans des pots. On renouvelle alors la couche, et on se pourvoit d’une sufisante quantité de petits pots de la valeur d’un sou, et dont le diamètre soit denviron cinq poucés à leurs bords : on remplit ces pots à moitié d’une bonne terre fraîche, mélée avec du fumier de vache fort pourri; on tire des gros pots Jes jeunes plantes avec toute leur AUR 469 motte , afin de mieux les sépa- rer, sans déchirer leurs racines ; on les met chacune séparément dans les petits pots, qu’on remplit ensuite avec ‘la même terre, et qu'on replonge dans la couche chaude, après les avoir bien arro- sées, pour fixer la terre aux racines. Comme ces plantes , lorsqu'elles sont dans une couche chaude , ont besoin de beaucoup d'humidité, il faut les arroser souvent, et les abriter avec soin des rayons du soleil, pendant la grande chaleur du jour. Si elles sont ainsi trai- tees, elles auront atteint, pour le mois de Juillet suivant, la hauteur d'environ deux pieds : alors on commencera à les endurcir par dé- grés , en soulevant fort haut les vitrages , et en les OÔtant même tout-à-fait quand le tems est beau ; on évitera néanmoins de les expo- ser au soleil pendant la grande chaleur du jour, qui leur est ex- trémement nuisible, et on aura soin de les couvrir pendant ce tems avec des nattes, après avoir oté les vitrages, qu’on remettra, lorsque le soleil commencera à décliner. Vers la fin de Septem- bre , on les renferme dans l’oran- gerie, où elles doivent être pla- cées près des fenêtres, afin que’ Phumidité ne moisisse pas leurs tendres rejettons. Pendant l’hiver, on les rafraichit souvent : au mois de Mars ou d'Avril, on lave leurs 470 AUR têtes et leurs tiges, pour les dé- barrasser de la poussiere qui sy est attachée ; et au printems sui- vant, on les remet sur une couche modérément chaude, afin d’avan- cer leur accroissement. Lorsque le mois de Juin est arrivé, on fait tout ce qui a été indiqué plus haut pour les endurcir, et les metre en état d’être greffés dans le mois d’Aout, Quand le moment de pra- tiquer cette opération est venu, on choisit sur un arbre sain et fruc- tueux , et de l’espece qu’on veut multiplier, quelques boutures bien rondes, parce que les yeux sont plus faciles à détacher sur ces es- peces de branches, que sur celles qui sont plates; et lorsque les jeunes plantes sont greflées, on les “transporte dans lPorangerie , pour les garantir de Phumidité , et on les tourne de maniere que les greffes ne soient pas exposces au soleil; on leur donne autant d’air qu'il est possible, et on les arrose souvent. Un mois apres, on re- connoitra les greffes qui ont réussi; on détachera les liens, afin qu’elles n'en soient point coupées, et on les laissera dans l’orangerie pour y passer lhiver. Au printems sui- vant, on prépare une couche de tan de chaleur modérée; et apres avoir coupé les tiges à trois pouces au-dessus des greffes, on plonge lés pots dans la couche, en obser- yant de leur donner de Pair, et de AUR les arroser plus ou moins, suivant la chaleur de la saison, et on a soin de les abriter du soleil pen- dant le milieu du jour. Par ce traitement, si les greffes poussent bien, elles auront acquis deux pieds de hauteur, et même davantage, pour la fin du mois de Juillet: alors on commencera à les endurcir avant que le froid s'approche, afin qu’elles résistent mieux à Vhiver dans lo- rangerie. Durant le premier hiver, on doit les tenir fort chaudement, parce qu'ayant été forcées dans le tan, elles seront un peu plus ten- dres : mais il est absolument né- cessaire de les élever à leur hau- teur dans une saison, afin que leurs tiges puissent être droites 5 car les arbres, qui sont deux ans à former leurs tiges, les ont tou- jours courbes. Le traitement qu'il convient d’employer pour ces jeu- nes plantes dans les années sui- vantes , est le même que celui des arbres en pleine crûe, dont il ya être question. Oranger en bâton. Je vais à pré- sent donner la maniere de con- duire ceux qui nous sont apportés d'Italie, et par le moyen desquels on garnit plus aisément une oran- gerie de grands arbres; car ceux qu'on éleve de semence en An- gleterre seront au moins dix-huit à vingt ans avant d’avoir des tiges aussi grosses que les premiers; et quoique leurs têtes soient petites AUR K lorsqu'ils arrivent, cependant avec du soin, on parvient à leur en faire pousser de fortes, et à produire du fruit en trois années. En choisissant ces arbres, il faut d’abord observer la forme de leurs feuilles et de leurs rejettons, s’ils en ont, afin de distinguer par-là de quelles especes ils sont. Les Chadocks etles Citronniers poussent toujours de plus forts rejettons que les Orangers ; et les Italiens les apportent de préférence aux Oran- gers de Séville, qui valent cepen- dant mieux pour la fleur et le fruit. On doit préférer ceux qui ont deux bons jets sur leurs tiges, parce que ceux qui n’en ont qu'un produi- sent toujours des têtes irrégulieres. Il faut aussi avoir attention que les tiges soient droites, les branches fraiches, et Pécorce épaisse. Quand on a fait lemplette de quelques-uns de ces arbres, on piépare une couche de tan modé- rément chaude, et dont les dimen- sions soient proportionnées à la quantité d'arbres qu’on veut forcer; on place ces arbres debout dans une cuve remplie d’eau, de ma- mere que la moitié de leurs tiges y soient plongée, et que leurs parties supérieures et leurs têtes en soient dehors ; on les laisse ainsi. pendant deux ou trois jours, et même plus long-tems, si leurs tiges sont plus grosses, afin qu’ils puis- seat absorber une certaine quantité AUR 47% d’eau , et se préparer à la végéta- tion. Lorsqu'on les sort de cette cuve , on nettoie les racines de toutes leurs ordures, on reiranche celles qui sont rompues ou frois- sées, ainsi que les fibres qui se sont desséchées pour avoir été trop long-tems hors de la terre; on frotte ensuite les tiges avec une vergette douce , et on coupe les branches à six pouces de la tige. Après avoir préparé une bonne quantité de terre fraiche mélée de fumier de vache fort pourri, on plante ces jeunes arbres dans des pots pro- portionnés à leur grosseur, et on les remplit ensuite avec la terre qui a été préparée. IL suffit pour ceite fois que les pots puissent contenir les racines; on en garnit le fond avec des pierres et des débris de pots cassés, pour empêcher les trous de se boucher, et faciliter Pécoulement de l’eau ; on enve- loppe les tiges avec des rouleaux de foin depuis le bas jusqu’au som- met, afin que le soleil ne puisse sécher leur écorce ; et après avoir bien arrosé les pots pour établir la terre sur les racines, on les plonge dans la couche de tan ; on répand souvent de l’eau sur les têtes et sur les tiges, en observant de ne pas leur en donner trop à la fois, sur-tout ayant qu’ils aient formé de nouvelles racines; et on a soin de couviir les vitrages lorsque le so- leil y donne fortement. 472 ATUMR Ces arbres auront poussé de forts rejettons au commencement de Juin; et s'ils ont bien pris (ce qui ne peut manquer d'arriver, si on suit exactement ce qui vient d’être prescrit) il sera nécessaire de les arrèter, pour leur faire pousser des branches latérales, et former leurs têtes : on leur donnera beau- coup d'air, pour les endurcir de maniere à pouvoir être placés au dehors dans une situation chaude, des le milieu du mois de Juillet suivant, avec l’attention de les ga- rantir de la grande chaleur du so- leil, et des vents. Vers Ja fin de Septembre, on les renfermera dans Vorangerie, où ils doivent être pla- cés vis-à-vis les vitrages, qu’il faut tenir ouverts autant que la saison le permettra; et à la fin d'Octobre, lorsqu'on y met les Myrthes et les autres plantes moins tendres, on placera les Orangers dans l’endroit le plus chaud de l’orangerie, en observant de mettre les plantes ou les arbres les plus bas sur le de- vant pour cacher leurs tiges. Pen- dant l’hiver, on Jes arrosera sou- vent, mais I¢gerement à chaque fois, parce que leurs têtes sontalors très-petites, et par consequent in- capables de dissiper beaucoup d’hu- midité, et on aura grand soin de les préserver de la gelée. Au printems, lorsqu'on com- mence à sortir les plantes les plus précoces , pour donner plus d’air à AUR l'orangerie, on lavera les tiges et les feuilles des Orangers : on en- levera la surface de la terre, pour remplacer par de la nouvelle, frai- che et riche, qu’on couvrira en- suite extérieurement avec un pet de fumier de vache pourri, sans approcher de la tige des arbres : après quoi, on les rangera à des distances plus éloignées dans Poran- gerie: afin que lair puisse mieux circuler autour, on y en introduira plus souvent du nouveau, à me- sure que la chaleur augmentera, et on ne les sortira pas avant la fin du mois de Mai, lorsque la sai- son chaude est bien établie ; car si on les mettoit trop tôt en plein air, les matinées, qui sont souvent froides , leur nuiroient beaucoup , changeroient la couleur de leurs feuilles, et détruiroient quelque- fois leurs tendres rejettons. Pendant Pété , les Orangers mis en plein air seront abrités par de grands ar- bres ou des haies, pour les pré. server du soleil au milieu du jour, ainsi que des grands vents, qui leur seroient trés- préjudiciables , sils y étoient exposés. À mesure que ces arbres pous= sent, on doit arrêter les rejettons les plus forts et ceux qui croissent irrégulierement, pour les forcer à produire des branches latérales qui puissent former les tétes : mais il faut bien se garder @imiter quel- ques personnes qui pincent le som- met, AUR met de toutes les branches; ce qui rempliroit les arbres de petits re- jettons trop foibles pour supporter les fruits. On ne doit travailler qu’a former une tête reguliere , et a ob- tenir de fortsiiejettons , en retran- chant les: branches foibles, qui ne peuvent servir à rien quand elles sont trop serrces. Les Orangers , sur-tout s’ils sont très-forts, exigeant beaucoup d’eau pendant les sécheresses de l'été, on doit avoir un réservoir le plus à portée qu’il est possible, atin d’évi- ter la peine de aller chercher plus loin, et d’épargner un tems consi- dérable qu’il faudroit y employer lorsqu'on possede une grande quan- uté d’arbres. La fraicheur de cette eau doit être amortie par la cha- leur du soleil, et on doit éviter d’y mêler aucune espece de fumier , quoique cette pratique ait été sou- ventrecommandée; ceseroit comme une liqueur chaude à un corps hu- main, qui paroit d’abord en aug- menter la vigueur , mais qui l’af- foiblit plus ensuite qu'il n’ctoit foible avant. Les pots dans lesquels les Oran- gers sont placés devant être changés chaque deux années, il faut avoir soin de préparer toujours un an @avance une certaine quantité de bonne terre, afin que le fumier qui y est mélé ait le tems de se con- sommer entièrement. Cette opéra- tion doit être faite au mois d'Avril, Tome I. AUR 473 afin que les arbres puissent pousser de nouvelles racines avant d’être renfermés dans Porangerie. Quand cet ouvrage est terminé, il est pru- dent de les laisser encore quinze jours dans la serre, pour leur don- ner le tems de s'établir parfaite- ment. Quand les arbres sont hors des pots, on coupe toutes les racines qui débordent ia motte de terre, et sil y en a quelques-unes qui soient moisies , on les retranche avec soin; on enleve, autant qu’il est possible, la vieille terre qui remplit Ics intervalles des racines avec un instrument de fer pointu , et on a soin de ne pas des endom- mager : on laisse tremper la motte dans une cuve remplie d’eau pen- dant un quaït-d’heure ; on frotte ensuite les tiges avec une brosse dure pour les nettoyer, et on es- suie les têtes avec une étoffe de laine douce et mouillée. Après avoir garni le fond des pots de pierrailles et d’autres débris, et placé au- dessus de la bonne terre jusqu’à Pépaisseur de trois ou quatre pou- ces , on y place les arbres bien droits , et on remplit le reste du pot avec la même terre, qu’on presse fortement avec les mains, et qu’on arrose ensuite légerement et abondamment, en passant la gerbe sur la tête de Parbre, comme si c’étoit une grosse ondce de pluie ; ce qu'il faut faire dans Porangeriey Ooo 474 AUR pour rafraichir leurs tétes, et les aider a pousser des racines. Lorsqu’on place hors de Poran- gerie ces arbres nouvellement trans- plantés , on a soin de les situer con- tre une haie, et de les assujettir a des poteaux , pour empêcher qu’ils ne soïent agités, et même déracinés par les vents. Lorsque les vieux Orangers ont été mal soignés , et que leurs têtes sont en mauvais ordre, la meilleure méthode pour les rétablir est de re- trancher la plus grande partie de leurs branches , dans le commen- cement du mois de Mars, de les ‘sortir de leurs caisses ou de leurs pots , de sécouer la terre de leurs racines , de couper celles qui pour- roient être moisies , ainsi que les petites fibres; de les faire ensuite tremper, de nettoyer larbre en en- tier, depuis les branches jusqu'aux racines ; de le replanter dans une bonne terre , de le plonger dans une couche de tan, et de le traiter après comme ceux qui sont envoyés des pays étrangers ; au moyen de quoi , ils produiront de nouvelles têtes , et deviendront de bons ar- bres en deux ans: mais si ces arbres sont gros, et qu'ils aient été pen- dant plusieurs années dans des cais- ses, il sera plus aisé de préparer des paniers semblables à ceux dans lesquels on envoie les arbres verds, plus petits que les caisses dans les- . quelles ils étoient, et deles y plan- AUR ter ensuite. On plonge ces paniers dans une couche chaude ; et vers le commencement de Juillet , lors- qu'ils ont poussé de bons rejettons, on les remet dans des caisses avec leurs paniers, en Mmplissant les espaces vuides avec de la bonne terre : les caisses ne pourriront point dans le tan, et les arbres réussiront aussi bien, pourvu qu’en étant les paniers on ne derange pas les racines ; il faut aussi les laisser quinze jours ou trois semaines dans Porangerie , lorsqu'ils sont replan- tés, avant de les mettre en plein air. | | Dans les années où l’on ne trans- plante pas les Orangers, on se con- tente d'enlever en Avril , autant ‘qu'on peut, de la superficie de l’an- cienne terre des pots ou des caisses, sans endommager les racines , et on y en remet de la fraiche ; on lave aussi les feuilles, les branches et les tiges , pour les fortifier , les faire fleurir, et les forcer à pousser vigoureusement Pété suivant. Dans le traitement des arbres en bon état, la principale attention est de les arroser fréquemment , et de ne les point laisser manquer d’eau en hiver; sans quoi, leurs fibres se sècheroient , et les arbres souflri- roient beaucoup. Ces arrosements doivent être fort modérés à chaque fois , et on doit avoir soin que l’eau puisse s’écouler aisément , parce que, si elle séjournoit dans les cais- AUR sés, elle ne manqueroit point de pourrir les fibres des racines. Ces arbres ayant besoin de beaucoup d’air pendant l’hiver, et souffrant beaucoup lorsqu'on les en prive, il faut les placer dans l’orangerie, à une certaine distance les uns des au- tres, de façon que leurs branches ne s’entremélent point, et que Pair puisse circuler librement autour de leurs têtes. En été on les met à la- bri des vents violents, à lPexposi- tion du soleil du matin et du soir; car ils ne profiteroient point au so- leil du midi : la meilleure situa- tion pour ces arbres est auprès de quelques grandes plantations qui puissent rompre la force des vents et les abriter des chaleurs brulantes du soleil : on pourra les y laisser jusqu’au commencement d’Octo- bre, et même plus tard, si la sai- son est favorable; car si on les ren- fermoit de bonne heure , et que Pautomne fit chaud, ils pousse- roient de nouvelles branches foi- bles et tendres, qui périroient en hiver , et ils fleuriroient dans la serre , ce qui les affoibliroit beau- coup; mais aussi il faut craindre de les laisser trop long-temps a Pair, de peur que les matinées fraîches ne les endommagent. La terre des Orangers doit être composée de deux tiers d’une bon- ne terre de pâturage, qui ne soit ni trop légère ni trop ferme ; mais plutôt marneuse, que lon prend AUR 475 avec le gazon, à dix pouces de profondeur , et d’un tiers de fu- mier de vache ; on mêle le tout exactement , et on la laisse ainsi pendant un an*, avant d’en faire usage, en obseryant de la retour- ner chaque mois pour la bien mé- langer , et faire pourrir Pherbe et les racines, de casser les mottes, et rendre la terre plus meuble. Avant de Pemployer on doit la passer au travers d’un gros crible, pour en séparer les grosses pierres et les racines , sans cependant la rendre trop fine , ce qui seroit extréme- ment nuisible , non-seulement aux Orangers , mais encore à toute es- pece de plantes. On a essayé de planter depuis quelques années plusieurs de ces arbres contre des murailles , et on a établi par - dessus des vitrages , pour les garantir des froids de Phiver; on en a même mis quel- ques-uns en. pleine terre , qu’on a entourés également de vitrage qui s’enlevoit pendant l'été : ces arbres ont poussé plus vigoureusement, et ont produit une plus grande quantitË de fruits que les autres; ces fruits étoient trés-murs , et ont été trouvés excellents : cette méthode est néan- moins très-imparfaite; car quelque précaution qu’on prenne , on ne pourra jamais mettre ces arbres à l'abri des grands froids, qui les dé: truiront entièrement , ou les en- dommageront de maniere qu'ils aw- Oooij 476 AUR ront beaucoup de peine a recou- wrer assez de force pendant ete , pour pouvoir produire du fruit : on ne peut donc prévenir cet accident, qu’en établissant des fourneaux , dont les tuyaux s’étendront dans la longueur des murailles , où fe- ront le tour des arbres à plein-vent pour. pouvoir échauffer dans le tems rigoureux lair qui les envi- tonne. Les parois de ces tuyaux doivent avoir quatre pouces d’épais- seur en brique, et ils seront atta- chés à la muraille, par des liens de fer placés de distance en distance. La maniere de construire ces four- neaux est amplement détaillée à Particle Muraille chaude. Sans ces: fourneaux les arbres courront ris- que d’être gelés, et on aura encore la peine de couvrir les vitrages, et de les découvrir tous les jours, lors- que le soleil paroitra. Malgré toutes les couvertures dont on pourroit revétir les vitrages , -le froid les pénétrera dans les hivers rudes, et toute la peine qu’on aura prise sera à pure perte. On ne peut donc être certain de réussir, qu’en donnant aux murailles l’épaisseur convena- ble pour pouvoir y établir des four- neaux. Si le sol est humide on for- me une glaise forte, propre à re- tenir l’eau; on doit élèver les plates- bandes au-dessus du niveau du ter- rein, suivant la situation du lieu. Avant de planter les arbres on gar- nit le fond des plates-bandes , de AUR deux pieds de décombres, propres à atürer l'humidité, et on établit par - dessus environ deux pieds et demi, ou trois pieds d'épaisseur de bonne terre ; ce qui sera suflisant pour permettre aux racines de s’é- tendre. Cette précaution est si né- cessaire que, si l’eau venoit à sé- journer au pied des arbres, ils en seroient fort endommagés, et quel- quefois même entièrement détruits. On peut planter dans ces plates bandes quelques racines de Lys & Guernesey , de Lys de Bella-Dona et de Saint-Hemanthus , ou quel- ques autres fleurs exotiques à ra- cines bulbeuses , qui ne s’élèvent pas trop haut, et ne prennent pas beaucoup de nourriture ; ces plan- tes produisant leurs fleurs en au- tomne ou en hiver , auront une belle apparence , et profiteront mieux que dans des pots. La maniere de traiter ces arbres plantés contre des murailles ou en pleine terre, est à - peu - près la même que celle qui a été indiquée pour ceux que l’on conserve dans des pots ou dans des caisses ; excepté qu'il faut labourer les plates-ban- des, et les renouveler chaque année avec du fumier bien consommé. AUREOLE , GAROU , oz LAURIER D'ÉPURGE. Voyez Dapune. L. AURICULA MURIS, oz AU À PILOSELLA , Ja Piloselle , ou Oreille de Rat. C’est une espece d’herbe a l’Éper- vier, a petites feuilles velues , et blanche en - dessous : cette plante traine sur la terre, et pousse des racines à chacun de ses nœuds, au moyen desquelles elle s’étend en peu de tems, et couvre bientôt un grand espace. Cette herbe, fort commune en Angleterre , croit principalement dans des endroits stériles et sur de vieilles murailles , et devient sou- vent herbe fort embarrassante dans les gazonage des jardins. AURICULA URSI. Oreille d'ours ; ainsi appelée parce que les Anciens ont cru lui trouver de la ressemblance avec Voreille d’un ours. Le Docteur LiNNÉE a joint ce genre au Primula veris de Tour- NEFORT , et n’en a fait qu’une seule espece , sous le titre de Pri- mula. Il est presqu’impossible et inu- tile d’indiquer toutes les variétés de cette plante, parce qu’elle pro- duit tous les ans une grande quan- tité de nouvelles fleurs, qui diffé- rent entr’eélles par leur forme, leur grosseur et leur couleur. Elle varie aussi dans la forme de ses feuilles, dont les différences sont si: multi- plices que le plus habile Fleuriste a peine a les distinguer. AUR 477 Il arrive souvent qu’une fleur dont on faisoit beaucoup de cas, après quelques années , n’est plus digne d’être regardée, parce que ses semences en auront produit de plus belles auxquelles les Fleu- ristes donneront la préférence. Ne pouvant décrire toutes ces varictés je me contenterai d'indiquer les principaux caracteres qui distin- guent une bonne Oreille d’Ours. 1°. La tige de la fleur doit être haute et forte. 2°. Son pédoncule doit être court, afin que l’ombelle soit ré- guliere et serrée. 3°. Dans une bonne fleur, le tuyau ou le cou est court, et la fleur elle-même est large, régulierement étendue, et ne perche en aucuue maniere vers le calice. 4°. Il faut que ses couleurs soient vives, brillantes et bien op- posées sans aucune nuance. 5°. Que l'œil de la fleur soit large, rond, d’un beau blanc ou jaune, et que son tube ne soit pas trop large. Les fleurs de cette espece qui ne réunissent point toutes ces qua- lités, sont rejettées par les bons Fleuristes : ces différentes variétés se multiplient chaque année par se- mences. Il est facile de choisir les bonnes especes pour remplacer les mauvaises ; mais On a tant de pen- chant pour la nouveauté, que, mal- gré que les anciennes soient plus AUR belles, ci. donne cependant la pré- ference à ces nouvelles fleurs, sur- tout quand on les a élevées soi- même, Pour obtenir de bonnes fleurs par semences , on fait choix des meilleures especes qu’on expose en plein air, afin qu'au moyen des pluies et des rosées , elles puissent se perfectionner, et produire de bonnes semences. On s’apperçoit que ces semences sont mires, lors- que dans le mois, de Juin , leurs enveloppes deviennent brunes , et commencentas’ouvrir; mais comme elles ne murissent pas toutes dans le méme tems, il faut les recueillir a propos , et faire en sorte qu’elles ne se perdent pas. On seme ordinairement ces grai- nes en Août; mais il suffira de le faire quelques tems avant Noël. Ces semences exigent une terre fraiche , légère et sablonneuse, mc- Ice avec du fumier de vache fort consommé, ou du fumier fort pourri du fond d’une ancienne couche de tan: on en remplit les pots ou les caisses dans lesquelles on veut les semer ; après en avoir exactement dressé et uni la surface, on y ré- pand les semences , et on les re- couvre légèrement avec du terreau qu’on trouve dans les creux des vieux saules pourris: on garnit en- suite de filets ou de fils de fer le . dessus de ces caisses , afin que les chats ou les oiseaux ne puissent 475 “AER - gratter la terre, et déterrer ou trop enfoncer les graines ; car lorsque ces semences sont recouvertes d’une trop grande épaisseur de terre, elles restent ainsi une année avant de germer, etsouvent elles ne poussent point du tout: c’est ce qui a engagé quelques Fleuristes à ne point les recouvrir , et à attendre que les pluies les enfoncent assez ; pratique qui a été suivie souvent du meilieur succes. Ces pots et ces caisses doi- vent être placées de maniere à jouit en hiver des rayons du soleil pen- dant la moitié du jour, et au com- mencement de Mars, depuis, son lever, jusqu’à dix heures ; parce que les jeunes plantes qui com- mencent à paroitre alors , seroient infailliblement détruites, si elles restoient exposées durant une jour- née entiere à l’activité d’un soleil ardent. Pendant les secheresses de l'été, il faut arroser souvent et légèrement ces plantes; elles seront assez fortes en Juillet, pour être transplantées 5 et si on a préparé une planche ou des caisses remplies de la terre dont il a été ci-dessus question , on les y plante à trois pouces de distance, et on les abrite du soleil jusqu’à ce qu’elles soient tout-à-fait enra- cinces, ainsi que dans les tems chauds et secs. Avant, de planter les Oreilles d’Ours de semence, dans les plan- ches qui leur sont destinces, on AUR en garnit le fond à dix pouces de la surface avec du fumier de vache bien pourri, qu'on presse après qu'il est uni, pour empêcher les vers de déterrer les jeunes plantes, ce qui arrive ordinairement quand cela n’a pas été pratiqué. Ces plan- ches doivent être exposées au so- leil levant, et à l’abri de la chaleur du midi. Lorsque les racines des jeunes plantes auront pénétré jus- qu'au fumier, qui doit avoir fix pouces d'épaisseur , elles acquer- ront une nouvelle force, et leurs leurs deviendront bien plus grosses. Quand on a enlevé, des pots ou caisses de semences , toutes les plantes bonnes à être transplantées , on unit encore légèrement la terre, et on n’y touche plus, parce qu'il arrive souvent que plusieurs se- mences , quand elles ont été trop couvertes , après avoir été semées , ou par quelque autre cause , ne poussent point dans la premiere année. Dès le printems suivant , on veïra paroitre plusieurs fleurs, par- mi lesquelles on choisira les meil- leures, pour les mettre dans des pots avec la terre préparée, et les conserver jusqu'à la saison sui- vante: alors on pourra faire un bon choix; celles dont les fleurs sont petites , ou qui n’ont que des cou- Jeurs unies, seront placéestdans des plates-bandes ; on transplante dans üne nouvelle planche toutes celles AUR 479 qui ne fleurissent point encore , et on les y laisse, jusqu'à ce qu'on sache ce qu’elles deviendront. On multiplie ces fleurs , quand on les a obtenues, où par rejettons, ou par boutures, prises en Avril sur les vieilles racies , lorsqu'elles sont en fleurs: ces rejettons doivent être plantés dans de petits pots remplis de la terre dont on a déjà parlé , etplacés à Pombre, pour y passer Pété:: on les arrose souvent et légèrement durant cette saison ; mais il faut les mettre à couvert des pluies violentes , en automne et en. hiver. Au printems suivant, les jeunes plantes, quoique foibles en: core, produiront néanmoins des fleurs ; ét aussi-tôt que la fleur sera passée, on les mettra dans des pots plus grands : pour la seconde année , ces fleurs auront acquis toute la perfection dont elles sont susceptibles. Poùr obtenir une bonne fleur, il faut 1°. préserver les plantes de lhumidité de lhiver qui, les pourriroit , ou les endommageroit beaucoup ; leur donner autant d’air qu'il est possible, sans trop les exposer au soleil qui leur feroit pousser leurs fleurs beaucoup trop tot, et les exposeroit à avoir leurs boutons détruits, par les gelées du matin: pour prévenir ces accidens, les Amateurs des fleurs placent leurs pots d’Oreille @ Ours sous le chassis d’une couche ordinaire, AUR où ces plantes peuvent jouir du grand air dans les tems favorables, en Otant les vitrages , et être à cou- vert des grandes pluies, des neiges et des gelces : quand on observe cette méthode avec soin, les fleurs sont plus fortes, et les plantes se 480 multiplient plus promptement que lorsqu'elles restent exposées en plein air. 2°. Si le tems est doux au com- mencement de Février., on enleve avec précaution la surface de la terre qui remplit les pots, en creu- Sant aussi profondément qu'il est possible , sans endommager les ra- cines; et on remplace cette terre avec de la nouvelle fraiche et riche, qui fera fleurir les plantes, et fera pousser assez vigoureusement les rejettons, pour pouvoir être plantés au mois d'Avril ~ Les Oreilles d’Ours qui ont des têtes grosses et simples, produisent toujours les plus gros bouquets de fleurs : les Fleuristes curieux en- Jevent les rejettons le plutôt qu'il est possible , pour faire mieux fleu- rir les meres-plantes : ils ont aussi grand soin de pincer et de retran- cher les fleurs d’automne , pour les empêcher de s’ouvrir, et fortifier par ce moyen les plantes. * 3°. Lorsque dans le tems que les plantes poussent leurs boutons, les matinces froides et les gelées se font encore sentir, et qu'il est à craindre que ces tems facheux et AUR les nielles, ne les empêchent dé fleurir, on doit couvrir exactement les pots avec des nattes. 4°. Quand les tiges avancent , et que les boutons se gonflent , on doit les abriter” des grosses pluies, qui feroient tomber leur poussiere blanche et farineuse, et eMiceroient la beauté de leurs fleurs : il est égas lement nécessaire de les tenir dé- couvertes, autant que le tems le permet; sans cela, leurs tiges file ront et deviendront trop foibles pour supporter leurs fleurs : ce qui arrive souvent, quand les pots sont placés auprès des murailles. On doit les arroser légèiement, pour les fortifier, et prendre garde qu'il ne tombe point d’eau dans le centre de la plante ou parmi les feuilles. 5°. Quand les fleurs commen cent à s’ouvrir, on met les pots sur un gradin, construit avec des tableties plactes les unes au-dessus des autres, et couvert de planches pour les préserver de lhumidité = cette couverture doit être mobile pour pouvoir être enlevée, afin de procurer aux plantes aspect du soleil levant ; et replacée ensuite pour les garantir des rayons du midi. Dans cette position les fleurs paroitront avec plus davantage, que si lès pots cioient posés sur la terre, parce que ces fleurs étant basses, leur beauté seroit cachée à nos yeux, au-lieu qu’étant pla- cces AUR cées sur les tablettes, elles sont plus en évidence. Elles peuvent rester sur les gradins jusqu’après la fleur ; alors-on les remet en plein air, et on les expose aux pluies pour en obtenir des semences qui #e réussiroient point si on les te- noit trop long-tems sous un abri. Quand les semences sont mures, on les recueille par un tems bien sec, on les expose au soleil sur du papier, à une fenêtre, pour qu’elles ne moisissent point, et on les laisse dans les légumes jusqu’à ce qu’on en fasse usage. AURICULA URSIMYCONI. Voyez VEerBascum Mycont. AURONE. Voyez ARTEMISIA ABROTANUM. AURONESAUVAGE. Voyex ARTEMISIA CAMPESTRIS. AURONEFEMELLE, PETIT CYPRES, GARDEROBE. Voy. SANTOLINA. AXE. C’est proprement un cy- lindre rond et uni sur lequel on fait tourner ume roue ; mais en éten- dant cette denomination, on peut s’enservir pour désigner cette partie longue et ronde qui est placée dans le centre du Chaton du Noyer, et de celui de beaucoup d’autres plantes, autour de laquelle les or- ganes mâles sont disposés : les Tome I. : AZ A Francois l’appellent anse , noyau , ou poinçon. 431 AZALEA. Linn. Gen. Plant. 195. Chevrefeuil érigé , d’Amé- rique. Chamarodadendras. Caracteres. La fleur a un petit calice coloré, persistant et découpé au sommet en cinq parties aiguës : elle est en forme d’entonnoir, et a un long tube nud, séparé en cinq lobes, dont les deux supérieurs sont réfléchis en arriere, les deux latéraux penchent en-dedans , et Pinférieur est tourné vers le bas. Elle est pourvue de cinq étamines minces, d’égale longueur, et ter- minces par des sommets oblongs et érigés. Le germe est rond et sou- tient un style long et mince, sur- monté d’un stigmat obtus. Le germe devient, quand la fleur est passée, une capsule ronde, à cinq cellules remplies de petites sémences ron- des. Ce genre de plantes est rangé dans la premieïe section de la cin- quieme classe de LINXÉE, intitu- lée : Pentandria Monogynia, la fleur ayant cing ctaminies et un style. Les especes sont : 1°. Azalea, viscosa foliis mar- gine, corollis piloso-glutinosis. Linn. Sp. Plant. 252 5 Azalea dont les feuilles ontdes bords rudes, et dont les pétales de la fleur sont velus et glutineux. « Ppp 482 À Z A . Cistus virginiana flore et odore Periclymesis. Pluk. Phyt. Tab. 261.04 . 2°. Azalea nudi-flora, foliis ovatis, corollis pilosis , staminibus longissimis. Linn. Sp. Plant. 150 ; Azalea à feuilles ovales, ayant des fleurs velues et de très-longues éta- mines. Cistus Virginiana Periclymesis , flore ampliort, Pluk. Mant. 49. Il y a dans ce genre trois ou quatre autres especes, dont deux croissent naturellement sur les Al- pes, et principalement dans les endroits marécageux; ces plantes ont peu de beauté, elles sont basses, très-difficiles à conserver dans les jardins. Les autres se trouvent, lune à POrient près du Pont, et l’autre dans les Indes ; mais comme aucune de ces dernieres n’est cultivée dans les jardins anglois, je n’en ferai pas mention. : Viscusa. La premiere espece est un arbrisseau bas qui pousse plu- sieurs tiges minces et longues de quatre pieds; ses feuilles rudes, en forme de cœur, étroites à leur base, et Iégèremeut dentelées à leurs bords, sortent en paquets et sans ordre de l’extrémité des rejettons : ses fleurs naissent en grappes, entre les feuilles, à l'extrémité des bran- ches; elles sont blanches et d’un jaune sale au dehors, elles sont pourvues d’un tube long d’enyiron » minis odorato. AZA un pouce, et sont divisées assez pro- fondément en cinq segments, dont les deux supérieurs sont recourbés au dehors , les deux latéraux se replient en-dedans , et l’inferieur penche vers le bas. Elles ont aussi cinq étamines minces, un peu plus longues queles pétales, et terminées par des sommets oblongs de cou-. leur desafran,un style beaucoup plus long que les étamines, et surmonté par un stigmat obtus : ces fleurs ressemblent beaucoup à celles du Chevrefeuil , leur odeur est très- agréable ; elles paroissent au milieu de Juillet, et ne sont pas suivies de semences en Angleterre. Nudi-flora. La seconde espece est beaucoup plus grande que la premiere ; mais quoique , dans sa patrie , elle s’éléve fréquemment jusqu’à la hauteur de quinze pieds, en Angleterre, elle ne parvient ja- mais qu’à la moitié de cette “léva- tion : sa racine produit plusieurs tiges garnies de feuilles oblongues , unies, alternes et pctiolées ; ses tiges de fleurs sortent des divisions des branches; elles sont longues, nues et supportent une grappe de fleurs rouges, tubuleuses, gonflées à leur base comme celles des Jacinthes , retrécies à leur cou, et divisées au sommet en cinq segments égaux qui s’étendent en s’ouvrant : les cing étamines et le style sont beaucoup plus longs que les pétales, et se tiennent érigés. Cette espece fleurit AZA 4-peu-prés dans le même tems que la précédente; mais son odeur est moins agréable. 7 Ces plantes croissent naturelle- ment a Pombre et sur les terres humides de la plus grande partie de PAmérique septentrionale, d’où quelques-unes ont été envoyées de- puis peu en Angleterre, et ont pro- dait de très-belles fleurs dans nos jardins ; mais elles n’y profiteront qu’autant qu’on les placera à ombre et sur un sol humide. Comme elles ne produisent point ici desemences, on ne peut les multiplier qu’en marcottant leurs branches, et par les rejettons de leurs racines : si cependant il arrivoit qu’on parvint à faire mürir leurs graines, on au- roit beaucoup de peine à les faire gernger , et les plantes qui en pro- Viendroient, seroient long-tems à fleurir. Quand les vieilles plantes se trouvent placées dans la situa- tion qui leur convient, leurs raci- nes s'étendent, et produisent des AZE 483 rejettons qu’on peut arracher et transplanter ailleurs. On ne doit marcotter que les jeunes rejettons de la méme année; parce que les vieilles branches ne poussent point de racines : le meil- leur tems pour cette opération, ainsi que pour les transptanter, est a la Saint-Michel. Pendant l’hiver on couvre laterre au-dessus des racines avec du vieux tan, pour émpécher la gelce d’y pénétrer ; et si Pon ne néglige aucune des précautions in- diquées , ces plantes resteront long- tems en vigueur, et produiront des fleurs en abondance. AZARERO , ou LAURIER DE PORTUGAL. Voyez Papus LusITANICA. AZEDARACH, FAUX SICO- MORE, ou LILA DES INDES. Voyez MELrA. AZEROLIER. Voyez CRA4 TÆGUS AZAROLUS. L. Pppij 0 B. BAC Bacc A. Une Baie est un fruit ordinairement rond, mou et couvert d’une peau mince , renfermant des semences disséminces dans une subs- tance charnue; mais lorsqu'il est plus dur et couvert d’une chair plus épaisse, on le nomme Po- mum où Pomme. BACCHANTE. Voyez Bac- CARIS. BACCHARIS. Aspic, ou La- vande du Laboureur. Bacchante. Caracteres. La fleur est com- poste de plusieurs fleurettes her- maphrodites et femelles, égales, mélées sans aucun ordre, et ren- fermées dans un calice commun cylindrique et écailleux. Les fleu- rettes hermaphrodites out la forme d’entonnoir; elles sont divisées en cinq parties, et renferment cinq étamines minces, couronnces de sommets cylindriques, et un germe ovale soutenu par un style foible, et surmonté par un stigmat qui s'ouvre en deux parties. Ce germe devient ensuite une semence sim- ple , courte et couronnée d’un duvet long. Les fleurs femelles mont point d’étamines ; mais en toute autre chose, elles ressemblent aux fleureites hermaphrodites. Les fleurs de ce genre étant com- BAC posces de fleurettes femelles et hermaphrodites, toutes deux ¢ga- lement fructueuses, ont été placées par LiNNÉE dans la seconde sec- tion de sa dix-neuvieme classe, in- titulée : Syngenesia Polygamia su- perflua. Les especes sont: 1°. Baccharis Ivæ-folia, foliis lanceolatis , longitudinaliter den- tato-serratis.. Linn. Hort. Cliff. ; Bacchante a feuilles en forme de lance, dentelées et sciées longitu- dinalement. Senecio Africana arborescens, fo- lio serrato. Boerrh. Ind. Alt.2. P, 11% Conyza frutescens, foliis an- gustioribus ,nervosis. Few. Peruv. 750.47 27; Eupatorium Africanum , agerato affinis Peruviane , floribus albis. Pluk. Alm. goo. T. 318. F. 2. Pseudo-Helichrysum frutescens Peruvianum, foliis longis, serratis. Morts. Hist. 3. P. go. 2°. Baccharis Nerii-folia, foliis lanceolatis , superné. uno alterove denticulo serratis. Hort. Cliff. 4045 Bacchante a feuilles en forme de lance, scices sur leurs bords. Arbuseula foliis Nerii. Boerh. Ind. 2. P. 263. 3°. Baccharis Halimi-folia, fo- hits obovatis , superié emarginato- BAC crenatis. Hort. Cliff. 405; Bac- chante a feuilles ovales et dente- lées. Senecio Virginianus arbores- cens, Atriplicis folio. Ray. Hist. 7799: "Pseudo - Helighrysum Virginia- num frutescens, halimi latioris foliis glaucis. Moris. Hise. 3. P. GOs bate hn Q. Helichryso affinis Virginiana fru- tescens, foliis Chenopodii glaucis. Pluk. Alm. 134. T. 27. F2 Argyrocome Virginiana, Atri- plicis folio. Pet. Gaz. T. 7. F. 4. - 4°. Baccharis fetida, foliis lan- ceolatis , serrato-dentatis , corymbis floliosis. Flor. Virg. 1213 Bac- chante à feuilles en forme de lance et scices, avecdes corymbes feuillus. Conyza Americana frutescens fetidissima. Hort. Elth. Tab. 89: Le nom Anglois d’Aspic de La- boureur , a toujours été appligue au Conyza major ; mais depuis”, la plupart des Botanistes modernes, ayant donné à ce genre le ttre de Baccharis, j'ai rappelé Vancienne dénomination d’Aspic de Labou- reur, plutôt que de le laisser sans nom Anglois. Ivæ-folia. Quoique la premiere espece ait été apportée du Cap de Bonne-Espérance, on la trouve ce- pendant au Pérou et dans d’autres parties de l’Amérique: cette plante, que les curieux ont long-tems culti- BAC 485 vée dans leurs jardins, est un ar- brisseau flexible, qui s'élève à Ja hauteur de cing ou six pieds, et peut être multiplié par boutures ou par semences. On plante ces bou- tures sur une plate-bande à Pom- bre, en quelque mois de Pété que ce soit, et on répand les semences au printems, sur une terre ordinaire : ces graines murissent très-bien dans notre climat; et si on leur permet de s’écarter en automne , élles pro- duiront d’elles-mémes et sans aucun soin, des plantes nouvelles au prin~ tems suivant. Cette espece est assez dure, pour subsister en plein ait dans les hivers doux, si elle est placée à une bonne exposition ; mais la méthode ordinaire est de la conserver dans une orangerie pendant la saison froide, et de l’ex- poser au plein air en été : elle exige beaucoup d’arrosemens dans les grandes chaleurs. Nerii-folia. La seconde qui est aussi originaire d’Afrique, a une tige molle d’arbrisseau, qui s’éléve à huit ou dix preds, et pousse vers son sommet plusieurs branches la- térales, garnies de feuilles fermes, en forme de lance, un peu den- telées vers le haut, et placées sans ordre: les fleurs sortent à l’extré- mité des branches en épi serré, composé de fleurettes femelles et hermaphrodites, renfermées dans un calice commun; elles sont d’une couleur herbacée, ont une médio- 456 B A C . cie apparence, et ne sont pas sui- vies de semences en Angleterre. Cette plante est dificile à mul- tiplier, parce que ses boutures ne prennent racine qu'avec beaucoup de peine ; et comme il est fort rare de trouver des rejettons pres de Ja racine pour les marcotter, on a imaginé, en Hollande, de coucher la tige entiere des jeunes plantes, et de fixer en terre les plus petites branches, avec un crochet, après leur avoir fait une entaille, comme on le pratique pour les œillets : si Pon a bien soin d’arroser ces mar- cottes, toutes les fois qu’elles en ont besoin, elles auront en une an- née poussé d’assez fortes racines, pour pouvoir être enlevées et plan- tées dans de petits pots remplis de terre légère : on place ces pots à l'ombre jusqu’à ce que les plantes aient produit de nouvelles racines ; arpès quoi, on les expose en plein air pendant Pété dans une situation abritée, et en hiver on les tient constamment dans une orangerie. Halimi-folia. La troisieme est assez commune dans les pépinieres des environs de Londres, où elle est ordinairement connue sous le nom de Sezegon en Arbre : cette plante, originaire de la Virginie et des autres parties de Amérique septentrionale, devient un arbris- seau élevé d’environ sept à huit pieds, et fleurit en Octobre. Ses fleurs sont blanches et peu remar- B A C quables ; mais comme ses feuilles conservent leur verd toute l’année, on l’adimet ordinairement dans Jes jardins des curieux. Cette espece peut être multipliée par boutures qui doivent être plan- tces en Avril ou en Mai, sur une plate-bande à Ponthre, et exacte- ment arrosées dans les tems secs, jusqu’à ce qu’elles aient poussé de bonnes racines : à Noël elles seront en état d’être transplantées où elles doivent rester. Cet arbrisseau peut subsister en plein air, ét n’est ja- mais endommagé par le froid de nos hivers ordinaires; mais les fortes gelées le détruisent quel- quefois. Fætida. La quatrieme qui croît naturellement dans la Caroline et dans quelques-autres parties de PA- mérique septentrionale, s'élève à la hauteur de six à sept pieds, avec une tige ligneuse, garnie de feuilles longues en forme de lance, velues sou , etr¢pandantune odeur désagréable , lorsqu'elles sont tou- chces : ses tiges sont terminées par des ombelles claires de fleurs, qui paroissent sur la fin de lautomne, et qui ne sont jamais suivies de se- mences en ce pays. On la multiplie par boutures, qu’il faut planter vers la fin de Mai: elles pousseront des racines en deux mois, si elles sont tenues à l’om- bre, et exactement arrosées; après ce tems il faui les mettre dans des BAG pots , afin qu’elles puissent être abritées sous un chassis pendant Phiver. BACCIFER, de Bacca, une Baie, et de ferre, porter : cette épithete sert à distinguer les arbres, les arbrisseaux et les plantes qui produisent des baies ou de petits fruits en grappe; tels sontla Brione, le Lys des Vallées, Y Asperge, la Morelle , le Sceau de Salomon , etc. ” BACILLE, PASSEPIERRE, ou FENOUIL MARIN. Voyez CRITHMUM. BAGUENAUDIER, FAUX SENE. Voyez CoLUTEA. BAGUENAUDIERDESJAR- DINIERS,, EMERUS , SENE BATARD , ow SECURIDACA. Voyez Emerus. T. BALAUSTIA, BALAUS- TIER, GRENADIER. Voyez PuNICA. BALAUSTIER, ou GRENA- DIER. Voyez Punica. L. BALAUSTIUM. C’estle calice de la fleur du Grenadier à fruit. BALISIER, ou CANNA CO- RUS. Voyez Canna. BALLOTA, Burarw Tt > Gr Marrube noir. Cette espece est une herbe com- B A E 487 mune, qui croit sur la plupart des rivages de la mer, qui baigne les cotes de lAngleterre, et qui est rarement adinise dans les jardins. On en connoit deux variétés, l’une à fleurs blanches, et-l’autre:a, fleurs pourpres ; mais comme elles ne sont jamais cultivées, je n’impor- tunerai pas le Lecteur de leur des- cription (1). BALSAMINE. Voyez lupa- TIENS BALSAMINA. BALSAMITAs Foyez TAna- CETUM. BAMBOU. Foyez Arunpo Bamsou. L. BANANIER, ox FIGUIER D’ADAM. Voyez Musa. BANISTERIA. House. M. S. S. Lin. Gen. 509. (1) Quoique le Marrube noir ait à-peu- près les mêmes propriétés médicinales que le Marrube blanc , on Yemploie néanmoins très-rarement à l’intérieur , à cause de son odeur désagréable ; mais on en fait un usage plus.fréquent comme topique , lorsqu'il est question d'opérer la résolution des tumeurs et de diviser la matiere qu'elles contien- nent. Les feuilles de cette plante , sèchées sous la cendre et incorporées avec du miel, sont vantées comme un excellent remede pour guérir les hémorrhoïdes. On en fait aussi une cépece d’onguent, dont on recom- mande de frotter la tête des enfans attaqués de la teigne. 458 BAN Ace? scandens. Sloan. Cat. 137% Plum. Cat. 28. Erable grimpant, Espece de Clematite. + Caracteres. La fleur a un petit ealice persistant, découpé jusqu’au fond'en cing segments aigus ; cing pétales de la forme des papilionna- cces, qui s'étendent et s’ouvrent: dans quelques especes, une ou deux; et dans d’autres, plusieurs : glandes qui forment le nectaire , et dix courtes Ctamines couronnées de sommets simples. Plusieurs de Er ra (1) IL n’y a rien a ajouter à cet article, relativement aux opinions généralement adoptées , sur la cause qui fait monter et descendre le mercure du Baromètre ; notre Auteur est parfaitement d'accord à cet égard avec les autres Physiciens. On ne peut douter que l'air ne soit le principal agent de ce phénomene, et qu'il n/agisse - P ? q Le) par son ressort et son volume sur la co- lonne de mercure; mais comment se fait-il que cette colonne s’aggrandisse, lorsque l'air est le plus sec , lorsqu'il paroît plus léger, plus raréfié et moins chargé de vapeurs, tandis qu’elle s’abbaisse , au contraire, lors- qu'il est surchargé de brouillards et agité par des vents qui coupent en quelque sorte sa pression perpendiculaire > quel concours de circonstances n’est-on pas forcé d'ima- giner, pour faire cadrer la cause avec le résultat: quel embarras dans Pexplication des phénomenes ! j'ai Lien de li peine a croire que ce système dont on est forcé de se contenter, faute de mieux, soit fondé sur des principes bien raisonnables. Si les expériences qui ont été faites tout récem- ment sur la nature de Pair, n'ont point ébloui les yeux; si on peut prouver que ce fluide regardé jusqu'à présent comme élémentaire , est, comme les autres mixtes, susceptible d'être détruit et formé dans une multitude de circonstances, quelle lumiere cette théorie nouvelle ne portera-t-elle point dans la Physique? Tout s’arrangera alors de soi-même, et nous aurons déviné Le secret de la Nature, BAS BARTRAMIA. Voyez Trium- FETTA. BASELLA , Morelle grimpante de Malabarre. Caracteres. La fleur, dépourvue de calice , a la forme d’un väsecharnu à la base, et gonflé ; mais elle est fermée vers son bord, où elle est divisée en six parties, dont deux sont plus larges que les autres : elle a cing étamines en forme d’aléne, égales , attachées au pétale, et cou- ronnées de sommets ronds: dans le centre est situe ut germe globulaire, qui soutient trois styles minces, sur- montés par des stigmats oblongs. Le pétale de la fleur reste, et ren- ferme une baie ronde et charnue, dans laqueile se trouve une se- mence ronde. Les plantes de ce genre ayant cing étamines et trois styles, ont été placées dans la troisieme sec- tion de la cinquieme classe de LiNNÉE, qui a pour titre : Pentan- dria Triginia. Les especes sont : 1°. Basella rubra , foliis planis , pedunculis -simplicitus. Linn. Sp. 390; Cuscute , ou Morelle grim- pante , à feuilles unies sur de sim- ples pétioles. Cuscuta foliis subcordatis. Hort. Clif. 35.3 Morelle grimpante. Gandofa rubra. Rumph. Amb. $3 Pigi7. 2°. Basella alba, foltis ovatis y BAS undatis , pedunculis simplictbus , folio longioribus. Linn. Sp. 3903 Morelle grimpante , à feuilles ova- les et ondées sur de simples pétio- des, plus longs que les feuilles. Basella Sinica , foliis et cauli- bus viridibus minus succulentis , fructu minore. Juss. Gandola alba. Rumph. Amb. 5. Pige7. | Mirabili Peruvianæ affinis tinc- toria, Betæ folio, scandens. Pluk. An. 2525 TEE Ex. Rubra. La premiere espece a des tiges et des feuilles épaisses , for- tes , succulentes , et d’une couleur de pourpre foncé ; la plante exige un soutien, parce qu’elle grimpe à la hauteur de huit ou dix pieds : dans une serre ou caisse de vitra- ges , elle produit un grand nom- bre de branches latérales ; mais si elle est exposée en plein air, elle ne s’ctend pas aussi fort, et ne perfectionne ses semences que dans des saisons trés - chaudes. Lors- quelle est placée dans la serre de tan , elle subsiste souvent pendant tout Phiver, et produit une grande quantité de fleurs et de semences : ses fleurs n’ont pas une grande beau- té ; mais la plante est conservée à cause du coup - d’œil singulier de ses tiges et de ses feuilles. Alba. Les semences de la se- condes espece, qui mont été four- mes par le Docteur Jussreu , de Paris, m’ont procuré deux variétés; BAS yor Pune à tige et à feuilles pourpre , et l’autre à feuilles panachées de blanc ; mais toutes les deux retien- nent leurs petites tiges , des feuil- les oblongues et molles, des fleurs et des fruits plus petits que ceux de la premiere espece , dont elle differe essentiellement. Ces especes se multiplient par leurs semences , qu'il faut répan- dre au printems sur une couche chaude : lorsque les plantes sont en état d’être enlevées , on les plante chacune séparement dans des pots remplis de terre , qu’on plonge dans la couche de tan 5 où il faut les traiter de la même ma- niere que les plantes exotiques et délicates. On les multiplie aussi par boutures , qu'on fait sécher avant de les planter, pendant deux ou trois jours après qu’elles ont été coupées , afin de donner aux bles- sures le tems de sécher ; sans quoi, elles pourriroient infailliblement. On plante ces boutures dans des pots remplis de terre légère et frai- che , qu’on plonge ensuite dans uue couche de tan, dont Ja chaleur est modérée. Lorsque ces boutures auront poussé des racines , ce qui aura lieu quinze jours ou trois se- maines après qu’elles auront été mises en terre, on doit les traiter comme les plantes qu’on a obtenues de semences ; m:i5 comme on les multiphe très-facilement au moyen de leurs graines, et quelles ont peu o2 BAS de durée , on emploie rarement fa bouture. Ces plantes fleurissent de- puis le mois de Juin jusqu’en au- tomne, et leurs semences murissent en Septembre et en Décembre. Ces plantes grimpent à une hau- teur considérable , et poussent un grand nombre de branches ; il faut les placer dans le fond de la serre et les dresser contre un treillage ; si elles sont bien polissées , elles feront un très-bon effet , et forme- ront une variété agréable ; au-lieu qu’en les laissant croître en liberté, elles s’entremélerontavecles plantes voisines , et les endommageront beaucoup. J’ai vu tirer une belle couleur des baies de la premiere espece ; mais lorsqu'on en a fait usage pour la Peinture , elle ne s’est pas sou- tenue très-long-tems, et a pali con- sidérablement ; je crois cependant qu’on pourroit trouver une méthode pour fixer cette belle couleur , et Ja rendre par-la fort utile ; car on m'a assuré qu'on faisoit usage du jus de ces baies dans les Indes pour la teinture de Calico, BASILIC. Voyez Ocymum Basizticum. L. BASILIC SAUVAGE. Voyez CLINOPODIUM VULGARE. L. BASILIC DES CHAMPS. Voyez Zizxpuora. L. BAS BASSINET. Espece de Renor# cule. F’oyez RANUNCULUS RUTÆ FOLIO. L. BASSINS ou FONTAINES: On donne différentes formes aux Bassins ou Fontaines qui servent à l’ornement ou à l’usage des jar- dins ; ily en a de ronds, d’oblongs et ovales , d’autres sont quarrés , octogones, etc. , mais la forme la plus ordinaire est la circulaire ; les plus larges sont ceux qui convien- nent le mieux lorsque la grandeur du terrein y répond ; lorsqu'ils ont un diametre considérable , on les appelle des Pieces d'eau , Canaux, Etangs et Réservoirs. En les construisant , on doit éviter de les faire trop grands ow trop petits, afin qu’une piece d’eau n’occupe pas la plus grande partie d’un petit espace , ou qu’un Bassin trop petit soit à peine remarquable dans une grande étendue. Cette proportion dépend entierement du jugement et du goût de celui qui dessine un jardin. Quelques personnes veulent pros portionner la largeur d’un Bassin à la hauteur du jet d’eau qui s’en élève, afin que Peau ne soit pas portée par le vent au-delà des bords du Bassin, et qu’elle y retombe en totalité sans mouiller les allées. Leur profondeur doit être d’en= viron trois pieds ; ce qui sera suffisant pour pouvoir y plonger BAS eommodément les arrosoirs 5 et empêcher que la gelée ne pénètre jusqu’au fond du Bassin. Mais s'ils sont destinés à servir de réservoirs, on leur donne quatre ou cinq pieds de profondeur, pour que le poisson puisse y frayer et qu'on puisse y aller facilement en bateau. Une plus grande profondeur seroit non-seulement inutile , mais même dangereuse , parce que si quelqu’un venoit à y tomber, il s’en retireroit difficilement. On doit apporter le plus grand soin dans la construction d’un Bas- sin , parce que l’eau s'échappe par la moindre issue; que cette breche s’élargit de plus en plus, et que quand il a été d’abord mal cons- truit, il est trés-difficile à réparer. On fait les Bassins en terre glaise , en ciment ou en plomb ; mais la méthode la plus ordinaire est de se servir de glaise , et on s’y prend de cette maniere : On trace d’abord le Bassin suivant la forme et la longueur qu’on veut lui donner, en observant d’éloigner ses bords tout autour, d’environ quatre pieds, parce que cet espace doit être rempli par les ouvrages gui formeront les parois. On a soin aussi de le creuser de deux pieds au-dessous de la pro- fondeur qu'on veut lui donner , alin de pouvoir y placer dix-huit BAS sox pouces de glaise , et parce que les six pouces qui restent doivent être occupés par le gravier et le pavé. La terre glaise' qu’on emploie pour cette sorte de constrüction , doit être détrempée avec de l’eau et exactement paitrie; lorsqu'on la met en place , on la foule avec les pieds nuds , et on la presse autant qu'il est possible , afin que l’eau ne puisse pas la pénétrer, et que les” racines des arbres voisins ne s’insi- nuent point. La premiere muraille, qu’on appelle mur de terre, ne sert qu'a soutenir Peflort des terres qui Penvironnent ; on la construit avec du mortier ordinaire , dans lequel on mêle des pierres qui aient déjà servi, des cailloux et des fragmens de vases de terre ; la seconde mu- raille , qui est appliquée à la pre- miere, et qui doit former-Pintérieur du Bassin, se construit avec de bonnes pierres qui aient déjà été employées , et qui ne soient point susceptibles de s’écailler et de se détruire dans l’eau ; mais on donne la préférence à celles dont la sur- face est très-inégale , et aux roches dures de montagne. On place dans Vintérieur de cette muraille des pierres assez longues pour Ia tra- verser, afin de rendre cet ouvrage solide et durable. Pour faire les Bassins en ciment, lorsqu'on a tracé ses dimensions , om Pélargit d’un pied neuf pouces sur chaque bord, et on Vappro- yo4 BAS fondit d’autant au-delà du diamètre qu’il doit avoir. - L’exeavation étant achevée , on élève perpendiculairement contre la terre une muraille de macon- nerie , depuis le fond. jusqu’aux bords du Bassin ; on construit cette muraille avec des fragmens de vases de terre , de vieilles pierres et du bon mortier fait avec de la chaux "et du sable de riviere. On établit ensuite sur le fond du Bassin une maçonnerie pareille et d’un pied d’épaisseur ; après quoi, on construit avec de petits cailloux et du mortier de chaux et de ci- ment , une nouvelle muraille de neuf pouces d’épaisseur , qui revêt tout le fond et les murs latéraux. Lorsque cet ouvrage a pris de la solidité, on Penduit dans toute sa surface, au moyen d’une truelle, avec un mélange de chaux et de ciment bien fin et bien criblé. La proportion de cet enduit doit être de deux tiers de ciment sur un tiers de chaux ; lorsqu'il est bien fait, il acquiert la dureté du marbre , et ne s’amollit jamais. Quand le Bassin est fini, on froite tous les jours une fois, le dernier enduit avec de Vhuile ou du sang de bœuf, pendant cinq ou six jours, pour empêcher le ciment de se gercer ; après quoi , on y fait entrer Peau. Quant aux bassins qu'on vent construire en plomb , on creuse B AS chaque bord d’un pied de pluss pour y élever une muraille de la même épaisseur, propre à résister à la poussée des terres ; mais le fond n’a pas besoin d’être creusé de plus d’un demi-pied au-delà de la profondeur qu'il doit avoir. Cette muraille doit être faite en pierres bien jointes, et unies avec du mortier de platre, parce que, si Pon employoit de la chaux , elle attaqueroit le plomb, et le détrui- roit. On arrange ensuite les feuilles de plomb dans le fond et sur les cotés, et on les soude les unes avec les autres. Cette derniere sorte de bassin est peu en usage ; non-seulement à cause de la grande dépense qu’elle occasionne , mais encore, parce que le plomb excite la cupidité des fripons. Il faut avoir grand soin de tenir les bords des Bassins de niveau, afin que l’eau puisse les couvrir également. Quant aux tuyaux qui conduisent Peau dans les Bassins , et à ceux qui servent de décharge, il ne faut pas les faire trop étroits, de peur qu’ils ne viennent a se boucher. Les décharges peuvent être faites en tranchées , ou avec des tuyaux de terré ; mais si on veut avoir des jets d’eau, il faut se servir de tuyaux de plomb. Ces Bassins sont à présentrejettés par les personnes de bon goût; comme ne pouvant servir d’orne- ment BAS ment 5 et quand il est nécessaire de faire des réservoirs d’eau pour Pusage des jardins, on les creuse dans les parties basses, pour rece- voir Peau des terres voisines pen- dant les grandes pluies. Les côtés de ces étangs doivent être prati- qués en pentes douces , afin que les terres ne s’éboulent point, et ne soient pas emportées par le cou- rant de l’eau. Les côtés et le fond de cesétangs, doivent être garnis de terre glaise bien travaillée, et de neuf ou dix pouces d'épaisseur : quand cet ou- vrage est fini, on couvre bien la glaise pour empêcher le soleil de la fendre avant que l’eau n’y soit. La forme et les contours de ces étangs ne doivent point être ré- guliers, parce qu’il faut suivre les sinuosités du terrein où ils sont pratiqués ; ce qui épargnera beau- coup de frais, et aura meilleure apparence. BASTERIA. Nov. Gen. ou Calycanthus Floridus , Lin. Sp. Plant. 718. Byttneria, les quatre épices. Comme cette plante n’avoit point de nom, je lui ai donné ce- lui de Basteria, en Phonneur de mon ami le Docteur Jos BASTER, de Zurick en Hollande, habile Botaniste, qui possede un très- beau jardin rempli de plantes ra- res, quil communique volontiers a tous ses amis, et dont jai éprouvé Tome I. BAS sos la générosité pendant plusieurs années. Les François Ja nomment la Pompadour , ou faux Giroflier. Caracteres. Le calice de la fleur est court, et d’une feuille découpée au sommet en cing segmens étroits. La fleur aun double rang de pétales, étroits , étendus , ouverts et tour- nés en-dedans à leur extrémité. Sous le receptacle, est situé un germe ovale qui n’a point de style, mais cing stigmats placés au-dessus ; il est accompagné de plusieurs courtes étamines , couronnées de sommets obtus. Le germe se change ensuite en un fruit rond , compri- mé aux extrémités , et a plusieurs cellules qui renferment des semen- ces oblongues. Nous n’avons à présent qu’une espece de ce genre en Angleterre, qui est : | Basteria, foliis ovatis oppositis, floribus lateralibus , caule fruticoso ramoso ; les Quatre Epices à feuilles ovales et opposées, dont les fleurs sortent des parties latérales des tiges qui sont disposées en arbrisseau branchu. Calycanthus floridus , Lin. Sp. Plant 718. Frutex Cornifoliis conjugatis , floribus Anemones stellatæ , petalis crassis, rigidis, colore sordidé ruben- te, cortice aromatico. Catesb. Hist. Carol. vol. 1. p. 46 ; ordinaire- ment appelée dans la Caroline AL spice où Quatre Epices. Sss #06 BAS Butneria Anemones flore. Duham. Arb. 2.p. 114:t. 45. Beureria, petalis coriaceis, oblon- gis, calicis foliolis reflexis. Ehret. Pict. t. 23 ; Butneria , a fleur d’Ané- mone. Cet arbrisseau qui croit naturel- lement en Amérique, a été introduit dans les jardins Anglois par Ca- - TESBY, qui l’a trouvé dans le Con- tinent, à cent lieues au-delà de Charles-Town dans la Caroline. I s’éleve ici a quatre pieds de hauteur, et se divise près de la terre , en plusieurs branches foi- bles, garnies sur chaque nœud de deux feuilles ovales, entieres, sup- portces par de courts petioles, et opposées. Ses fleurs croissent seules à l'extrémité des pédoncules, qui sortent des ailes des feuilles ; elles ont un enchainement de pétales coriacés et étroits, qui s’ouvrent, et se tournent en-dedans au som- met, comme ceux des Anémones étoilées ; ces fleurs sont d’un pour- pre foncé, d’une odeur désagréa- ble, et paroissent en Mai : le germe qui est placé au-dessous de la fleur , et qui soutient cinq stig- mats , paroit ensuite renfermer cinq cellules remplies de semences, qui ne muürissent jamais parfaitement dans ce pays ; ainsi je ne puis en parler qur sur un échantillon im- parfait que j'ai reçu il y a quelques années. L’écorce de cet arbrisseau est brune, et rend une odeur forte BAS et aromatique, qui lui a fait donner; par les habitans de la Caroline, le nom d’ÆAll-spice ou de toute Epice, sous lequel il est aussi générale- ment connu dans les pépinieres près de Londres. Cet arbrisseau réussit en plein air en Angleterre, quand il est planté dans une exposition chaude, et dans un terrein sec : on le mul- tiplie en marcottant ses jeunes bran- ches, qui prennent racine dans une année ; après quoi, on les. sépare de la plante principale , pour les placer à demeure dans les lieux où elles doivent rester ; parce que cet arbrisseau souffre difficilement d’étre transplanté, lorsqu'il est par- venu à une certaine grandeur. Quand les marcottes sont en place, on couvre la surface de la terre avec du terreau, ou de la terre douce , pour empêcher le hale de pénétrer jusqu’aux racines : si la saison est sèche , on les arrose une fois par semaine, et toujours avec ménagement , pour ne point faire pourrir les tendres fibres des ra~ cines. On doit choisir l’automne , pour marcotter ces plantes ; mais on ne les transplante qu’une année après: parce que le printems est la saison la plus favorable pour les enlever. Lorsque les branches sont marcot- tces, on couvre la surface de la terreavec du vieux tan pour empé- cher la gelée d’y pénétrer, et on en BAS fait autant pour les jeunes plantes, afin de les garantir de limpression des grands froids. _ Cet arbrisseau a été fort rare en Angleterre, jusqu’à ces dernieres années , qu'on en a beaucoup rap- porté de la Caroline, où ils se sont fort multipliés , sur-tout dans les jardins des environs de Charles- 5 eee Le Docteur KEMPFER a donné dans son Amænitas Exoticarum, la figure et la description d’une plante qui paroit être de ce genre; mais il parle du fruit, comme renfer- mant huit cellules ; cependant il dit n’en avoir vu que cinq. La fleur , et le port de la plante s’ac- cordent très-bien avec sa descrip- tion ; mais je la crois d’une espece distincte, parce que ses feuilles sont beaucoup plus longues, et que ses fleurs sont portées sur des pé- doncules nus, tandis que celles de notre espece ont communément deux petites feuilles plus étroites et plus pointues que celles qui sont sur les branches: LINNÉE et M. DuxamEL les regardent toutes deux comme la même plante. Je nai reçu le Traité des Arbres et Arbrisseaux , qui croissent en pleine terre aux environs de Paris, par M. DunAMEL, qu'après avoir donné le dessin de cette plante dans ma soixantieme Planche; mais la description qu’en a fait M. DuHA- MEL , sous le titre de Burneria , ne BAT 507 me paroit pas exacte : ne connois~ sant point le nom qu'il lui avoit donné, je lui ai conservé celui de Basteria , non par prédilection pour mon Ouvrage, mais pour empé- cher la confusion , que l’on doit éviter dans la dénomination des plantes, et qui est très-commune à présent: BATATE DES INDES. Voyez ConvoLvuLus BATATAS. BATATE DE VIRGINIE. Voyez POMME DE TERRE, TRUFFE ou Lycopersicon Tu- BEROSUM. BAUHINIA, vulgairement appelée EBÉNIER DE MONTAGNE. Cette plante a été ainsi nommée par le Pere PLUMIER , en ’honneur des deux fameux Botanistes Jean et Gaspard BAUHIN. Caracteres. Le périanthe de la fleur est persistant, tubuleux, et dune feuille découpée au sommet en cing parties: la fleur est com- posée de cing pétales, qui dans quelques especes sont en forme de lance, ondés et réfléchis , et dans d’autres ronds et concaves ; elle a dix étamines égales , dont quelques- unes sont couronnées de sommets ovales, et les autres n’en ont point: le germe est oblong et porté sur le pédoncule ; il soutient un style mince et penché, dont la pointe est tournée vers le haut, et il est sus S's 76:3] 508 BAU monté par un stigmat obtus ; le germe devient ensuite un légume long et cylindrique, renfermant un rang de semences rondes et com- primées. Ce genre de plante est rangé dans la premiere Section de la di- xieme Classe de LINNÉE , intitulée Decandria Monogynia , la fleur ayant dix étamines et un style. Les especes sont : 1°. Bauhinia aculeata , caule aculeato. Hort. Cliff. 156; Ebé- nier de montagne a tige piquante. Bauhinia aculeata , folio rotun- do emarginato. Plum. Nov. Gen. 23: 2°, Bauhinia tomentosa , foliis cordatis , lobis semi-orbiculatis , to- mentosis. Linn. Sp. Pl. 536; Ebé- nier de montagne, à feuilles en forme de cceur, dont les lobes sont semi-orbiculaires et laineux. Bauhinia , flore luteo ; spicato , folio subrotundo , bicorni. Honst. Mandaru Maderaspatense, foliis firmioribus, bisulcis, glabritie splen- dentibus. Pluk. Alm. 240,T. 44, fol. 6. Chanschena-pou. Rheed. Mal.z, p62 NE :35 3°. Bauhinia acuminata , foliis ovatis , lobis acuminatis , semi-ova- tis. Linn. Sps Plo375 3 Ebénier de montagne à feuilles ovales , avec des lobes pointus à moitié ovales. Bauhinia non aculeata, folio am- B'A U pliori et bicorni. Plum. Nov. Gen. 23° " Senne-spurie aut Asphalio affi- nis arbor siliquosa, foliis bifidis. Sloan. Jam.150, Hist.1, p. 51. V elutta-Mandaru. Rheed. Mal. 2, pe 61, T. 34. Raj. Hist. 275 te 4°. Bauhinia ungulata , foliis ovatis , lobis parallelis. Linn. Sp: Plant. 535 ; Ebénier de montagne à feuilles ovales, dont les lobes sont paralleles. Bauhinia non aculeata, folio nervoso, bicorni, floribus albican- tibus. Houst. 5°. Bauhinia emarginata, caule aculeato , foliis cordatis , lobis or- biculatis , subtits tomentosis ; Ebe- nier de montagne, avec une tige piquante , des feuilles en forme de coeur, et des lobes ronds. Bauhinia aculeata , folio rotun- do , emarginato , flore magno albo. Houst. ; 6°. Bauhinia foliis subcordat s, bipartitis., rotundatis , subtis to- mentosis. Linn. Sp. 5363 Ebénier de montagne , avec des feuilles presqu’en forme de cœur, divisées en deux lobes ronds et laineux en- dessous. Bauhinia non aculeata , folio subrotundo bicorni, floribus albis. Houst. Chovanna-mandaru. Rheed. Mal, a fps Sag Ts 33 7°. Bauhinia rotundata , foliis . BAU sabcordatis, bipartitis, rotundatis, caule aculearo , floribus sparsis ; Ebénier de montagne , avec des feuilles rondes, en forme de cœur, et divisées en deux parties, une tige piquante , et des fleurs crois- sant séparément. Bauhinia aculeata, foliis subro- tundis , bicornis , flore magno albo. House. 8°. Bauhinia variegata , foliis cordatis, lobis coadunatis | obtusis. ‘Linn. Sp. Plant. 375; Ebénier de montagne, à feuilles en forme de cœur, et avec des lobes obtus qui se joignent. Chovanna-mandaru. Hort. Mal. 25 pa S7- Arbor §. Thome, sive Assitra. Zanon. Hist. 26, T. 15. 9°. Bauhinia scandens , caule Cirrhiféro. Lin. Sp. Plant. 374 ; Ebérier de montagne , avec une tuge grimpante, garnie de vrilles. Clematis Indica, folio bifido , flore fructuque carens , arbores transcen- dens. Raj. Suppl. 328. Folium Lingua. Rumph. Amb. Byes ti, De. Gs Naga-mu-V alli. Rheed. Mal. 8, FRET tee 10°. Bauhinia divaricata , foliis ovatis , lobis divaricatis. Linn. Sp. Plant. 374; Ebénier de montagne a feuilles ovales , dont les lobes s’étendent de différens cotés. Bauhinia, foliis quinque nerviis, laciniis acuminatis | remotissimis. Be A U [xory) Hort. Cliff. 156; la Culotte de Suisse. Aculeata. La premiere espece croit en abondance: dans la Jamaï- que , ainsi que dans les autres Isles de l'Amérique, où lon cultive le sucre ; elle s’élève à la hauteur de seize à dix-huit pieds, avec une tige courbe qui se divise en plu- sieurs branches irrégulieres , ar- mées d’épines courtes et fortes , garnies de feuilles ailces obliques, émoussées, dentelées au sommet, et composées chacune de deux ou trois paires de lobes terminés par un impair. Les tiges se terminent en plu- sieurs longs épis de fleurs jaunes , suivies de légumes bordés, de trois pouces environ de longueur, qui renferment deux ou trois semences renflées : ces légumes sont gluti- neux, et répandent, ainsi que les feuilles , une odeur forte et balsa- mique, lorsqu’ils sont froissés. On la nomme en Amérique Savinier des Indes , ou Sabine des Indes, à cause de son odeur forte qui ap- proche un peu de celle de la Sa- bine commune. | Tomentosa. La seconde m’a été envoyée en 1730, par le Doctenr HousTonx , qui la trouvée crois- sant naturellement à Campcche : elle s’éléve à la hauteur de douze ou quatorze pieds, en une tige unie qui se divise en plusieurs branches, garnies de feuilles en forme de ‘S10 BAU cœur, et a deux lobes unis et poin- tus : l’extrémité de chaque branche est terminée par de longs épis, de sorte que ces arbres ont une très- belle apparence, lorsqu'ils sont en fleur : leurs légumes gonflés et longs de cing pouces , renferment cha- cun cing ou six semences rondes et- serrées. Acuminata. La troisieme qui se trouve en Asie et en Amérique , pousse plusieurs tiges droites, unies, et assez fortes , desquelles partent des branches minces, garnies de feuilles ovales et profondément dé- coupées en deux lobes : ces feuilles sortent sans ordre , et ont de longs pétioles beaucoup plus minces que ceux des especes précédentes. Ses fleurs sont produites aux extrémités des branches au nombre de trois ou quatre dans chaque bouquet : leurs pétales, dans quelques fleurs, sont rouges et rayés de blanc , et dans d’autres , d’un rouge tout-à- fait uni; leurs étamines et leurs styles sont blancs, et s’étendent au-dessus des pétales : ces fleurs sont remplacées par des légumes longs , plats , de couleur brun-fon- cé, qui renferment cing ou six se- mences rondes et comprimées. Le bois de cet arbre étant fort dur et veiné de noir, a été nommé par les habitans de l'Amérique, lEbene de la montagne. Ungulata. La quatrieme, dont les semences m'ont été envoyces BAU de Campéche, où elle croît natu- rellement , s'élève à la hauteur de vingt pieds, en une tige qui se divise en plusieurs petites branches, garnies de feuilles oblongues , en forme de cœur, alternes et divisées en deux lobes paralleles et pointus qui ont chacun trois côtes longitu- dinales. Ses branches sont termi- nées par des bouquets clairs de fleurs , auxquelles succedent des légumes fort longs, étroits et com-. primés, qui renferment chacun huit à dix semences rondes- et un peu applaties. Emarginata. La cinquieme es- pece m'a été envoyée de Cartha- gene, dans la Nouvelle-Espagne , ou elle croit en abondance: elle s’eleve rarement à plus de dix pieds de haut; et se divise en plusieurs branches irrégulieres , armées d’é- pines courtes et courbées : ses feuilles sont alternes , en forme de coeur, laineuses en-dessous:, divi- sées en deux lobes ronds, et sup- portées par de petits pétioles. Deux ou trois fleurs assez grosses , et d’un blanc sale, croissent à l’extré- mité des branches , et sont suivies de légumes courts et plats, qui ren ferment chacun deux ou trois sex mences. Purpurea. La sixieme croit na turellement à la Vera-Cruz. Elle s’élève à la hauteur de vingt-cinq ou trente pieds , en plusieurs tiges irrégulieres , qui se divisent em SAU quantité de branches minces, gar- nies de feuilles en forme de cœur, et séparées en trois lobes ronds : ses fleurs sortent en épis clairs à chaque nœud des ailes des feuilles, sur des pédoncules nus; elles sont d’un blanc sale, et remplacées par des légumes oblongs, plus larges à l'extrémité qui est arrondie, et ren- fermant chacun trois ou quatre se- mences comprimées. Rotundata. La septieme espece, qu'on trouve dans les environs de Carthagene , dans la Nouvelle Espa- gne, s’eléve a la hauteur de vingt pieds, avec une tige droite, garnie vers son sommet de plusieurs bran- ches armées d’épines fortes, recour- bées et disposées par paires. Ses feuilles, en forme de cœur et alter- nes , sont divisées en deux lobes ronds. Ses fleurs sont larges, blan- ches, claires , et sortent aux extré- mités des branches; leurs pétales ont près de deux pouces de long , et s'étendent considérablement en s’ouvrant; leurs étamines et le style ont presque la même longueur. Ces fleurs sont suivies de légumes longs, plats, étroits, et renfermant chacun cing ow six semences. Variegata. La huitieme est une des plantes qu’on rencontre égale- ment dans les deux Indes; elle s'élève en une tige forte au-delà de vingt pieds de hauteur, et se divise en plusieurs branches fortes et garnies de feuilles en forme de BAU 51k, cœur, et séparées en lobes obtus fort rapprochés : ses fleurs d’une couleur de pourpre tacheté de blanc à leur bord, et jaune à la base, sont grosses , répandent une odeur agréable , et croissent en panicu- les clairs à Pextrémité des bran- ches : elles sont succédées par des légumes comprimés, longs de six pouces, larges de trois pouces et un quart, et renfermant chacun trois ou quatre semences compri- mées. Scandens. La neuvieme, qui est aussi originaire des deux Indes, produit plusieurs tiges minces, gar~ nies de vrilles, avec lesquelles elles s’attachent aux arbres voisins, et par-là s'élèvent à une très-grande hauteur ; les feuilles sont alternes , en forme de cœur, postées sur des petioles longs de six pouces, et larges de trois pouces et demi ; et divisées profondément en deux lobes pointu’ , dont chacun est mar- qué par trois côtes gonflées qui coulent longitudinalement. Cette plante n’a point produit de fleurs en Angleterre; et il n’y avoit aucune description jointe aux semences qui m'ont été envoyées de Campéche. Divaricata. La dixieme croit en abondance dans les parties septen- trionales de la Jamaïque : c’est un arbriffeau bas, qui s’élève rarement au-deflus de cing à six pieds de haut, et qui se divise en plusieurs branches , garnies de feuilles ov2 512 BAU les, partagées en deux lobes qui s’écartent. Ses fleurs sortent de l’ex- trémité des branches en panicules clairs; elles sont blanches, d’une odeur très-agrcable , et paroissent pendant la plus grande partie de Pété, ce qui rend cet arbrisseau un des plus beaux de la serre chaude : ces fleurs sont remplacées par des légumes cylindriques, longs d'environ quatre pouces, et renfer- mant chacun quatre ou cinq semen- ces rondes, comprimées , et d’une couleur foncée. Culture. Comme toutes ces plan- tes viennent des pays chauds, elles ne peuvent profiter en Angleterre sans le secours des serres chaudes; on les multiplie par semences que l’on doit se procurer des pays où elles croissent naturellement, parce qu’elles ne parviennent point ici en maturité. La derniere espece a quelquefois donné des légumes dans je Jardin de Chelséa ; mais ils n’y ont jamais muri. Ces graines doi- vent être envoyées dans leurs légu- mes , afin qu’elles se conservent bonnes ; on les seme dans des pots remplis de terre fraiche et légere qu’on plonge dans une couche de chaleur modérée : si les semences sont bonnes, les plantes paroitront au bout de six semaines, et un mois après elles seront en état d’être iransplantées ; alors on les tire aves soin des pots pour ne pas déchirer leurs racines, on les remet séparé- BAU ment dans de petits pots remplis dune terre riche, légere et mar- neuse, et on les replonge dans une couche chaude de tan, ayant soin de les tenir à Pabri du soleil, jus- qu'à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; après quoi, on leur donne de Pair frais chaque jour dans les tems chauds, et on les place en automne dans la couche de tan de la serre chaude, où on les traite comme les autres plantes tendres et exotiques : elles veulent être toujours arrosées pendant Phi- ver; comme elles fleurissent fré- quemment, elles méritent d’occu- per une place dans la serre chaude. BAUME ou MENTHE DES JARDINS. Voyez MENTHA. BAUME DE GILEAD. Voyez DRACOCEPHALUM CANARIENSE. BAUME DE TOLU. Voyez ToLvirerA. L. BAUMIER DE CAPAHU. Voyez COPAIFERA. BAUMIER , ou TACAMA- HACA. Voyez PoruLUs TACAMA- HACEA. BAUMIER DE GILEAD, Voyez Asres BALSAMEA. BAIE D'HIVER. Voyex Par noses BAIE B E Gs BAYE D'OURS. Voyez Ar- sustus Uva Ursr. BECCABUNGA, ou VERO- NIQUE AQUATIQUE : C'est une espece de Véronique dont il y a deux sortes, l’une à feuilles longues , et l’autre a feuilles ron- des ; elles sont toutes deux très- communes dans les fosses et dans les endroits aquatiques de l’Angle- terre ; on fait usage de Ia seconde en Médecine. Voyez VERONICA BECCABUNGA. ~ BEC DE GRUE, ou HERBE A ROBERT. Voyez GERANIUM. BEHEN BLANC. Voyez Cu- CUBALUS BEHEN-FABARIUS , CEN- TAUREA BEHEN. BEHEN ROUGE. Voyez Li- MONIUM MARITIMUM MAJUS. BELLA DONNA, BELLA- DONE. Voyez ATROPA. BELLADONE , LYS NAR- CISSE. Voyez AmaryLLis BEL- LADONNA. L. BELLE-DAME, ou ARRO- CHE. Voyez ATRIPLEX - HOR= TENSIS. 3 BELLE - FEUILLE. Voyez PHYLLIS-NOBLA. L. BELLE -DE-JOUR. Foyez CONVOLVULUS TRICOLOR. Tome I. BEL $13 BELLE - DE - NUIT. Vo ez MiragiLis JALAPA. BELLIS, ainsi appelée de Bel- lus. Beau. Petite Margueritte, ow Paquererte. Caracteres. Elle a une fleur plate et en rayons , composée de plusieurs fleurettes hermaphrodites dans le disque, et de fleurettes femelles dans les rayons , renfer- mées dans un calice commun, avec une double enchainure de petites feuilles égales : les fleurettes her- maphrodites du disque sont en forme d’entonnoir , et découpées à leur bord en cing parties; les fleu- rettes femelles sont en forme de langue , et composent la bordure; elles n’ont point d’étamines, mais un germe ovale soutenant un style mince, couronné par deux stig- mats qui s'étendent : les fleurettes hermaphrodites ont un germe ovale qui supporte un style simple, cou- ronné par un stigmat bordé et ac- compagné de cinq courtes étamines couronnées de sommets tubuleux et cylindriques. Le germe se change ensuite en une semence simple et nue, placée verticalement. Ce genre de plante est rangé dans la seconde section de la dix- neuvieme classe de LINNEE, inutu- lée:Syngenesia poly gamiasuperflua, les fleurs étant composées de fleu- rettes femelles et hermaphrodites , renfermées dans un calice ordinaire, T re ig 14 ‘BEL Les especes sont : 1°. Bellis perennis , scapo nudo , uni-floro. Hort. Cliff. 418 ; Mar- guerite à tige nue eta fleur simple. Bellis sylveftris minor. C. B. P. 267 ; la plus petite Marguerite sau- vage, ou Paquerette. 2°. Bellis annua, caule subfo- lioso. Linn. Sp. Plant. 887 ; Mar- guerite avec des feuilles a la partie basse de la tige. Bellis minor , pratensis , caule foliose. Bocc. Mus. 2. p. 96. 3°. Bellis hortensis , flore pleno majore. C. B. P. 261 ; Margue- rite de jardin, à groffes fleurs doubles. Perennis. La premiere espece est la Marguerite commune , qui croit naturellement dans les terres en päturages de la plupart des parties de Europe, où elle est souvent fort incommode : elle n’est jamais cultivée dans les jardins. Bellis annua. La secondeespece est une plante basse et annuelle qui se trouve sur les Alpes et dans les montagnes de l’Italie; elle s’élève rarement à plus de trois pouces de hauteur, et pousse une tige droite, garnie de feuilles à sa partie basse, nue à son extrémité, et terminée par une fleur semblable a celle de la Marguerite commune , mais plus petite : on la conserve dans quel- ques jardins de Botanique pour la variété ; elle m’a été envoyée de Vérone , où elle naît sans culture, BEL Hortensis. La Marguerite de jar- din est généralement regardée com= me une varicté de l’espece sauvage» perfectionnée par la culture; ce qui peut être vrai , quoique je n’aie rien observé de semblable après un grand nombre d’expériences , et qu’elle se soit toujours conservce la même , après avoir été cultivée dans un jardin pendant quarante ans, et multiplice dans cet inter- valle, par ses semences et par la division de ses racines : je n’ai point non plus observé que celle de jardin dégénérat , quoiqu’elle eût été abandonnée à elle-même, et négligée pendant plusieurs an- nées ; j’ai seulement remarqué que ses fleurs avoient beaucoup perdu de leur grosseur et de leur beauté. J’ai aussi observé les différentes varictes des Marguerites de jardin qui ont beaucoup de rapport en- telles, et qui ne me paroiffent étre que de simples variétés ; mais com- me on les cultive dans les jardins, je dois en faire mention ici. Ces variétés sont : 1°. La Marguerite de jardin, rouge et blanche à doubles fleurs. 2°. La Marguerite de jardin , rouge ,. double et rayonnée. 3°. La Marguerite de jardin rouge, flérile, ou de poules. 4°. La Marguerite de jardin, eréte de cog , rouge et blanche. Les Marguerites de jardin fleu- B EB rissent en Avril et en Mai, et font dans ce tems une belle variété, lors- qu’elles sont entremêlées avec des plantes du même cru. Il faut les planter dans des plates-bandes om- brées , et dans un sol marneux sans fumier : elles s’y conserveront sans varier, pourvu qu’on ait soin de les multiplier, en divisant et en wansplantant leurs racines tous les ans en automne : elles n’exigent point d’autre culture que d’être tenues nettes de mauvaises herbes. On s’en servoit aurefois pour faire des bordures autour des plates- bandes , mais comme elles sont sujettes à périr , lorsqu'elles sont tout-à-fait exposées au grand so- leil, elles ne sont point propres à cet usage. BELLIS MAJOR. Faye CHRYSANTHEMUM. BELLONIA. Cette plante a été. ainsi nommée par le Pere PLumrer, en l’honneur du fameux Petrus BELLONIUS, qui a com- posé plusieurs bons Traités sur l'Histoire Naturelle, etc. Caracteres. La fleur a un calice persistant, formé d’une feuille dé- coupée au sommet en cinq par- ües ; elle est en forme de roue, avec un tube court, qui s’étend et s’ouvre au-dessus, où elle est di- visée en cinq segmens obtus : elle wing étamines, en forme d’alène, BLEW sus couronnées de sommets courts, éri ges et joints ensemble : le germe, situé sous le réceptacle de Ja fleur, soutient un style, en forme d’aléne, plus long que les étamines, et cou- ronné d’un stigmat aigu : ce germe devient après la fleur une capsule ovale, turbinée, terminée en pointe, et ayant une cellule remplie de semences rondes et petites. Les plantes de ce genre, ayant cinq étamines et un style, ont été rangées par LiNNÉE dans la pre- miere section de sa cinquieme classe, qui a pour titre : Pentan- dria Monogynia. Nous n’ayons qu’une espece de ce genre, qui est: Bellonia. Linn. Sp. Plant. 172. Bellonia frutescens , folio Me- lissæ aspero. Plum. Nov. Gen. 19. Cette plante est fort commune dans plusieurs isles chaudes de PAmérique, d’où j’en ai reçu les semences. Elle a une tige ligneuse, qui s'élève à dix eu douze pieds de hauteur, et pousse plusieurs bran- ches latérales, garnies de feuilles ovales, rudes et opposées : ses fleurs sortent des aisselles des feuilles dans des panicules clairs ; elles sont en forme de roue, mo- nopétales, et divisées en cinq par- ules : ces fleurs sont remplacées par des capsules ovales, terminées en pointe, et remplies de petites semences rondes. Tttij 516 BEL On multiplie cette plante au moyen de ses semences, qu'il faut placer au commencement du prin- tems dans des pots remplis de terre légere et fraiche , qu'on plonge dans une couche chaude de tan, et qu'on arrose toutes les fois que Ja terre commence a se dessécher: mais en leur donnant de l’eau, il faut avoir attention de n’en pas ré- pandre trop a la fois, et de ne pas la laisser tomber trop lourdement, pour ne point faire sortir les se- mences de Ja terre. Lorsque les plantes ont atteint la hauteur d’un pouce, on les transplante dans des pots remplis de terre fraiche et lé- gere, qu’on replonge dans la cou- che chaude, et qu’on a soin d’ar- roser, et de placer à Pabri du soleil, jusqu'a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines; après quoi, on leur donne de Pair cha- que jour quand le tems est chaud, et on les arrose exactement. Lors- que les racines de ces plantes ont rempli les pots qui les contien- nent, on les en tire avec précau- tion, pour les replacer dans de plus grands, qu'on remplit de terre fraiche et légere, et qu’on plonge dans la couche chaude : on leur donne de Pair tous les jours pen- dant la chaleur ; mais en automne, elles exigent une serre de tan, où elles doivent êre traitées de la même maniere que les autres plantes tendres et exotiques. Ces plantes BEN fleurissent quelquefois dans la se- conde année, mais leurs semences deviennent rarement bonnes dans notre climat, On peut aussi les mul- tiplier par boutures dans tous les mois de lété, en observant de les placer dans une terre légere, sur une couche ; de faire en sorte qu’elles soient constamment à l’om- bre , et régulièrement arrosées , jusqu’a ce qu’elles aient poussé des racines. Ces plantes ne profitant pas dans notre climat, lorsqu'on les tient exposées en plein air, il faut les conserver constamment dans une serre chaude, et leur donner beaucoup d’air durant les grandes chaleurs. BELVEDERE, ou PYRAMI- DALE. Voyez CHENOPODIUM SCOPARIA. BENZOIN DE FRANCE, ou IMPERATOIRE, Voyez Im- PERATORIA. . ” BENZOIN, ARBRE DE BENZOIN. Voyez Laurus BENZoIN. BENOITE, HERBE DE SAINT-BENOIT , GALIOT, ou RECIZE. Voyez Grum Ur- BANUM. BERBERIS. Epine-vinette. Caracteres. La fleur de cette plante a un calice coloré, qui sé BER tend et s’ouvre ; il est composé de six feuilles concaves , dont trois sont alternativement plus larges que les autres : la fleur a six pé- tales ronds, concaves, et un peu plus grands que le calice; deux nectaires colorés , attachés à la base de chaque pétale, et six éta- mines obtuses, comprimées et éri- gees, avec deux sommets attachés à chaque côté. Le germe est cylin- drique, de la longueur des éta- mines, dépourvu de style, mais couronné d’un stigmat orbiculaire , obtus, et plus large que le germe. Ce germe se change ensuite en une baie obtuse , cylindrique et ombiliquée , ayant une ouverture et une cellule qui renferme deux semences cylindriques. Les plantes de ce genre font partie dans la premiere section de la sixieme classe de LINNEE, in- titulée : Hexandria Monogynia , parce que leurs fleurs ont six éta- mines et un style. Les especes sont : 1°. Berberis vulgaris, pedun- culis racemosis. Mat. Med. 290 ; Epine-vinette avec des pédoncules en grappes. Berberis dumetorum. C. B. P. 454 ; Epine-vinette commune à fleurs jaunes et à triples épines. 2°. Berberis Canadensis , folis obversé - ovatis ; Epine-vineite à feuilles ovales et obverses. Le) BER ee Berberis latissimo folio Cana- densis. H. R. Par. * 3°. Berberis Cretica, pedunculis uni-floris. Linn. Sp. Plant. 332 ; Epine-vinette avec une simple fleur sur chaque pédoncule. Berberis Cretica Buxi folio. Tourn. Cor. 42. Lycium é Candid. Pon. Ital. ta Js. Vulgaris. La premiere espece croit naturellement dans les haies de plusieurs parties d’Angleterre ; mais on la cultive aussi dans les jardins à cause de son fruit qui est propre à être confi. Cet arbrisseau pousse de sa racine plusieurs branches longues de huit à dix pieds, et recouvertes d’une écorce blanche en-dehors, et jaune en-dedans : ses tiges et ses branches sont ar- mées d’épines aiguës, placées or- dinairement par trois : ses feuilles sont ovales, obtuses, et légère- ment sciées à leurs bords : ses fleurs jaunes sortent des ailes des feuilles en petits bouquets à grappe comme celles du Groseiller , et sont remplacées par des fruits ovales, d’abord verts, et qui de- viennent d’un beau rouge à leur maturité. Les fleurs paroissent en Mai, et les fruits mirissent en Septembre. Il y a dans cette espece deux ou trois varictés qui ont été don- nées comme des especes distinctes. L'une est le Berberis sine nucleo. 518 BER C. B. P. ; lPEpine-vinette sans pépins : la seconde est, Berberis fructu albo ; l'Epine-vinette à fruit blanc : la troisieme est, Berberis Orientalis procerior, fructu nigro , suavissimo. Tourn. Cor. ; la plus grande Epine-vinette Orientale a fruit noir et très-doux. La premiere de ces variétés est certainement accidentelle , puisque des rejet- tons , pris sur cet arbrisseau et transplantés, produisent ordinaire- ment des fruits avec des pepins ; ainsi c’est l’âge de la plante qui occasionne cette variation. L’es- pece à fruit blanc fructifie rare- ment dans ce pays : ses feuilles sont d'un vert plus clair, et lécorce des tiges est plus blanche que celle de lespece commune ; mais ces légeres différences sont les seules qu'on remarque entr’elles dans notre climat, parce qu’on voit rarement paroitre ses fruits. La troisieme paroit être la même que lEpine-vinette ordinaire; elle en differe seulement par la couleur et le goût de son fruit. On multiplie généralement l’es- pece commune par les rejettons qui sortent en abondance de sa racine ; mais ces sortes de plants étant plus sujets à pousser des re- jettons, et en plus grande quan- tité que ceux qui proviennent de marcottes , il est bon de préférer cette derniere méthode. Le com- mencement de Pautomne, lorsque BER les feuilles commencent à tomber, est linstant favorable pour cette opération ; on préfere les rejettons de l’année à ceux qui sont plus âgés. Ces marcottes ayant: poussé des racines, on les sépare, dès Pautomne suivant, de la mere tige, et on les place dans les lieux où elles doivent rester à demeure. Lors- qu’on cultive cette plante pour son fruit, il faut la placer de maniere quelle soit absolument isolée, et ne point la disposer en haie, comme on le .faisoit autrefois ; retrancher tous. les ans en automne Jes nou- veaux rejettons qui ont poussé dans l’année, et émonder soigneusement les vieilles branches. Au moyen de ce traitement, on obtiendra des fruits beaucoup plus beaux, et en plus grande quantité que si on laïs- soit croître naturellement la plante. On peut bien planter quelques- uns de ces arbrisseaux dans des lieux à l’écart, et dans des massifs d’arbrisseaux , où ils feront une belle variété, et où le fruit servira de nourriture aux oiseaux; mais il faut avoir l’attention de ne pas les placer en grande quantité près des avenues ou des promenades fré- quentées , parce que leurs fleurs répandent une odeur très-forte et désagréable. Canadensis. L’Epine-vinette du Canada ¢toit beaucoup plus com- mune dans les jardins Anglois il y a quelques années, qu’elle ne rs BER aujourd’hui : ses feuilles sont plus larges et plus courtes que celles de l’espece commune, et son fruit de- vient noir à sa maturité : elle est aussi dure que ’espece commune, et peut étre multiplice de la meme maniere. Crerica. L’Epine Vinette à feuilles de buis, est à présent très-rare en Angleterre. Comme ces plantes, dans leur jeunesse sont un peu plus tendres que les autres, elles ont été détruites par les fortes ge- Iées. Cette espece qui ne s'élève jamais ici au-dessus de trois ou quatre pieds, pousse de sa racine plusieurs tiges fortement armées d’épines a chaque nœud : ses feuilles sortent sans ordre, et sont d’une forme semblable à celles du buis étroit : ses fleurs sont” produites entre les feuilles, et placées cha- cune sur un mince pédoncule ; mais elles ne sont jamais suivies de fruit en Angleterre. On peut multiplier cette espece, en couchant ses branches, de la même maniere que celles de la pre- miere ; et lorsqu'on enleve les jeunes plantes, il faut les mettre dans des pots, et les abriter sous des vitrages pendant l’hiver, jus- qu'à ce qu’elles aient acquis de la force ; après quoi, on les retire des pots pour les mettre en pleine terre, dans une situation chaude. BERÉE , PANAIS SAU- BER 519 VAGE, ou FAUSSE BRANC- URSINE. Voyez HERACLEUM SPHONDYLIUM. BERCEAUX. Ils étoient au- trefois plus estimés parmi nous, qu'ils ne le sont à présent ; car on voyoit peu de jardins où l’on ne trouvat cette espece d’ornement ; mais depuis quelque tems , on les en a exclus , et cela par une bonne raison : car outre la grande dépense que leur construction occasionnoit, ils étoient toujours à charge par les continuelles réparations qu'ils exi- geoient. L’humidité qui s’insinuoit par l’egout des feuilles dans les bois ou les lattes de support y étant conservée par l’ombrage, et paz le défaut de cœrculation dans Pair, faisoit pourrir les treillages en deux ou trois ans de tems, au-lieu qu’ils auroient duré sept ou huit ans, s’ils avoient été exposés au vent : d’ail- leurs, les siéges y étant continuelle- ment humides et mal-sains, on les a supprimés , pour leur substituer les alcoves ou chaises couvertes. # Les Berçeaux sont généralement fait en lattage de bois ou de fer, on les couvre d’Ormes ou de Til- leuls , de Chevre-Feuilles, de Jas- mins et de fleurs de Passion : toutes ces plantes y conviennent, lors- qu’elles sont bien conduites, BERCEAU DE VIERGE , HERBE AUX GUEUX oz CLÉ- MATITE, Voyez Crematis. L. 520 BER BERGAMOTTE - CITRO- NIER. Voyez Cirrus. BERGAMOTTE - POIRE. Voyez Pyrus. BERLE ou ACHE D'EAU. Voyez Stson. L. ET Sium An- Gusri-FoLIUM. , BERMUDIENNE. Voyez Sr- SYRINCHIUM. BESLERIA. Cette plante a pris sonnomde BasiLius BEsLER, Apo- ucaire de Nuremberg, Auteur d’un livre intitulé : Hortus Eystetensis. Caracteres. La fleur est de l’es- pece des labiées ; elle a un calice formé d’une seule feuille, érigée et découpée au bord en cing par- ties aigués ; la coroile est monopé- tale et découpée , divisée en cing segments arrondis ; ceux du bas sont larges , et les deux supérieurs plus étroits et moins profondément séparés : cette fleur a dans son tube deux longues et deux courtes éta- mines , couronnées par de petits sommets : le germe de forme ovale, soutient un style en forme d’aléne, et terminé par un stigmat aigu ; il se change ensuite en une baie ovale, et a une cellule remplie de petites semences. Ce genre de plante est rangé dans la seconde section de la dou- zieme classe de LINNÉE, intitulée: Didynamia Angiospermia , parce- BER que la fleur a deux étamines lon- gues et deux courtes, et que les seménces sont renfermées dans une capsule. Les especes sont: 1°. Besleria Melitti-folia , pe- dunculis ramosis , foliis ovatis Zin, Sp. Plant. 619 ; Besleria avec des pédoncules branchus, et des feuilles ovales. Besleria Melissa , Tragifolio. Plum. Nov. Gen. 29. 2°. Besleria lutea , pedunculis simplicibus confertis , foliis lanceo- latis. Linn. Sp. Plant. 619 ; Bes- leria, avec des pédoncules simples croissant en paquet, et des feuilles en forme de lance. Besleria , Virga auree foliis 5 flore luteo , minor. Plum. Nov. Gen. 29." 3°. Besleria cristata, pedun- culis simplicibus , solitarits , invo- lucris pentaphyllis propriis. Linn. Sp. Plant. 619 ; Besleria, avec des pédoncules simples, croissant seuls, et une enveloppe de cinq feuilles. Besleria scandens cristata , fruc- tu nigro. Plum. Nov. Gen. 29. Melitti - folia. La premiere espece a une tige unie, ligneuse et garnie de nœuds, à chacun des- quels, sont placées deux feuilles ovales , étroites , oppostes, et en- tallées a leurs bords ; les fleurs sortent des ailes des feuilles, sur de courts pédoncules branchus , qui soutiennent Chacun six ou huit fleurs BES fleurs , placées séparément sur un plus court pédoncule : ces fleurs sont monopetales , d’une figure ir- réguliere, et divisées en cinq par- ties : lorsqu’elles sont fanées , leur germe devient une baie ovale et molle, à une seule cellule rem- plie de petites semences. Lutea. La seconde espece s’é- lève avec une tige ligneuse, a six ou sept pi€ds de hauteur, et se divise au sommet en plusieurs branches irrégulieres, garnies de feuilles en forme de lance, scices sur leurs bords, et marquées de plusieurs veines transversales : les fleurs sortent des ailes des feuilles en gros paquets , chacune ayant un pédoncule séparé : elles sont petites, tubuleuses, d’un jaune pile, et sont remplacées par des baies rondes et molles , qui renferment plusieurs petites semences (1). Cristata. La troisieme a une tige grimpante qui pousse des ra- cines à chaque nœud, et qui est garnie de feuilles ovales , opposées et marquées de plusieurs côtes trans- versales : ces feuilles sont forte- ment dentelées à leurs bords; leurs pédoncules , qui sortent des ailes des feuilles, soutiennent chacun une seule fleur tubuleuse, irrégu- liere , velue, divisée au sommet en (1) Il y a une variété de celle-ci, dont la plante est plus forte, la fleur plus grosse et de même couleur. Tome Te BES s2x cinq parties obtuses, et garnie d’une enveloppe large formée par cinq feuilles profondément dentelées à leurs bords. Après la fleur, le ger- me se trouve dans le placenta velu, ou dans le centre du calice, et contient plusieurs petites semences. Culture. Comme ces plantes sont originaires des climats chauds de PAmérique, on doit les semer dès le commencement du printems sur une couche chaude : lorsque les plantes ont atteint la hauteur d’un demi-pouce, on les transplante cha- cune séparément dans un petit pot rempli de terre fraiche et légere, qu'on plonge dans une couche de tan, en observant de les arroser: et de les tenir à l’ombre jusqu’à ce quelles aient pris racines ; après quoi on leur donne de l'air, et on les arrose à proportion de la cha- leur de la saison et de celle de la couche ou elles sont plongées. Lorsque les petits pots se trouvent remplis de leurs racines, il faut leur en substituer de plus grands, que Von remplit d’une terre fraiche et légere , et qu’on replonge dans la couche chaude , où il faut leur donner beaucoup d’air dans les tems chauds, et les arroser fréquemment. En les traitant ainsi, elles feront de grands progrès durant Pété : aux approches de l’hiver , on les enfer- mera soigneusement dans la serre, on les placera de maniere à ce qu’elles n’éprouvent qu’une chaleur Vvyyv ig22 BET temperée, et on les arrosera sou- vent et légerement. Ces plantes fleuriront dans la seconde année , et quelquefois elles perfectionne- yont leurs semences dans ce pays ; mais comme elles sont trop tendres pour subsister jamais en plein air, il faut les tenir constamment dans la serre chaude, BETA. Poirée ou Bette blanche. Caracteres. La fleur a un calice persistant formé par cinq feuilles concaves : elle n’a point de péta- les, mais cinq étamines en forme @aléne, placées en opposition aux feuilles du calice, et terminées par des sommets ronds. Le germe, situé au-dessous du réceptacle, soutient deux styles courts, érigés et cou- ronnés de stigmats pointus: ce germe se change en une capsule à une cel- ule , ayant une simple semence enveloppée dans le calice. Ce genre de plante est rangé dans la seconde section de la cin- quieme classe de LINNÉE, inti- tulée : Pentandria Digynia, qui comprend celles dont les fleurs ont cinq étamines et deux styles. Les especes sont : 1°. Beta maritima, caulibus de- cumbentibus, foliis triangularibus , petiolatis ; Poirée avec des tiges tombantes , et des feuilles triangu- laires supportées par des pétioles. Beta sylvestris maritima. C. B. P, 228. BET 2°. Beta hortensis , foliis radica- libus petiolatis , caulinis sessilibus , spicisslateralibus longissimis ; Poi- rée avec des feuilles radicales pé- tiolées, les feuilles des tiges ses- siles, et des épis de fleurs fort longs. Beta alba vel pallescens , que Cicla officinarum. C. B. P. 118. Epinar de la Chine. 3°. Beta vulgaris, caule erecto. Linn. Sp. 322 ; Poirée rouge com- mune avec une racine de navet. Bette-rave. Beta rubra, radice rapaced. C. B. P. 218. Epinar des Indes. Il y a plusieurs variétés de ce genre, dont quelques-unes sont cultivées dans les jardins pour Pu- sage de la cuisine; mais comme leur amélioration n’a été occasion- née que par la culture, il ne fam pas les comprendre au nombre des especes distinctes. Quoique plu- ‘sieurs personnes aient pensé que toutes ces especes n’€toient que des variétés sérainales, je puis néan- moins assurer , d'après une expé- rience de quarante années , que j’ai toujours vu les trois especes dont il vient d’être question se repro- duire constamment sans aucune ale tération, si l’on en excepte latroi- sieme, que j'ai quelquefois vu va- rier dans la couleur de ses feuilles et de ses racines. Maritima. La premiere croît naturellement sur les bancs de la BET mer, et dans les marais salés de plusieurs parties d’Angleterre : des personnes ont pensé que c’ctoit la même que la seconde; mais après avoir recueilli plusieurs fois ses se- mences dans les lieux où elle naît spontanément, et les avoir culu- vées avec soin, je n’y ai appercu aucune modification qui puisse faire conjecturer cette identité : elle a toujours conservé ses principaux caracteres , et m'a confirmé dans lopinion qu’elle est une espece vraiment distincte et séparée. Hortensis. La seconde est culti- vée dans les jardins pour ses feuilles, dont on fait souvent usage dans les potages ; saracine ne devientgueres plus grosse que le pouce : ses tiges érigées sont ornées de feuilles oblon- gues, en forme de lance, et crois- sent très-près de la tige : ses épis de fleurs sortent aux ailes des feuilles ; ils sont longs, et garnis de feuilles étroites placées entre les fleurs : les feuilles du bas de la plante sont épaisses et succulentes, et leurs pétioles sont larges. Les variétés de cette espece sont la Poirée blanche, la Poirée verte et la Poirée Suisse : celles-ci varient encore par la culture, comme je J'ai souvent observé; mais elles ne _sloignent jamais de la premiere ou troisieme espece (1). (1) Les feuilles de Bette ou de Poirée, sont quelquefois employées pour les usages BE 523 Vulgaris. La troisieme a des feuilles larges, épaisses et succu= lentes, qui sont pour la plupart d’un rouge foncé ou pourpre. Ses racines sont grosses et d’un rouge foncé ; elles sont d’autant plus esti- mées, qu’elles ont plus de volume, et que leur couleur a plus d’intene _— de la Médecine: elles sont remplies d’une grande qnantité de séve aqueuse , légère- ment mucilagineuses, qui tient en disso- lution une petite quantité de sel nitreuxe Ces feuilles sont émolliente , adoucissantes et légèrement laxatives : on les fait quel- quefois entrer dans les décoctions laxatives ordinaires ; mais elles sont plus générale ment employées à l’extérieur, comme elles conservent long-tems l’humidité et la fraf- cheur : on les applique sur la peau, lors- que lépiderme en a été enleyé par des vésicatoires , ou par quelqu’autre causti- que ; lorsqu'il y a quelqu’écoulement d’hu- meur acre à l'extérieur, comme dans les dartres et quelques especes de gales. On faie respirer le suc des feuilles de la Poirée, ou bien on introduit dans les narines un mor- ceau de leur pédicule, lorsqu'il est ques— tion de débarrasser les conduits d’une mu- cosité épaisse qui les obstrue, etc. Les racines de cette plante, ayant quel- - > différent beaucoup des feuilles, quant à leurs pro- que chose d’âcre et d’irrirant priétés : lorsqu'elles sont réduites en pou- dre et introduites dans les narines, elles deviennent un sternutatoire assez puissant, dont on fait quelquefois usage dans les céphalalgies et autres douleurs de tête opi- niâtres : on en fait aussi des suppositoires qu'on emploie avec succès pour les enfans, Vyvi $24 B E:T sité. Les variétés de cette espece sont la Bette-rave rouge commune, la Bette-rave rouge a racine de na- vet , la Bette-rave rouge a feuilles vertes, et la Bette-rave à racine jaune. La seconde espece, dont les feuilles servent aux usages de la cuisine, est également cultivée dans les jardins; on répand ses semences au commencement de Mars sur une terre douce et peu humide, et on les seme légerement, parce que ces plantes exigent beaucoup d’espace, afin qu’elles puissent s'étendre li- brement, et que leurs feuilles puis- sent atteindre le point de dévelop- pement dont elles sont suscepti- bles ; sans quoi, elles seroient pe- tites , remplies de fibres, et de mauvaise qualité. Lorsque ces plan- tes ont poussé quatre feuilles , il faut houer la terre, comme on le pratique pour les Carortes, arra- cher soigneusement les mauvaises herbes , éclaircir les plantes où elles sont trop serrées, et leur don- ner au moins quatre pouces de dis- tance de l’une à l’autre. Si on fait cette opération dans un tems sec , toutes les mauvaises herbes seront détruites ; mais comme il en repa- roitra bientôt de nouvelles, au bout de trois semaines ou d’un mois, il faut houer encore la terre, éclaircir de nouveau les plantes, et leur donner une plus grande dis- tance : Pespace qu’on doit laisser € BEST entr’elles est de six pouces pour Pespece ordinaire, et de neuf ou dix pour celle de Suisse , dont les feuilles sont beaucoup plus larges. Lorsqu’elles ont été bien houces pour la seconde fois, et dans un tems sec, la terre restera nette pen- dant près de deux mois ; mais au bout de ce tems, elles exigeront la même opération pour la troisieme fois. Si ce dernier houage est fait avec soin, et par un tems conve- nable, on ne sera plus dans le cas de le renouveler de long-tems , parce qu’alors toutes les mauvaises herbes seront détrnites, et que les plantes auront acquis assez de force pour empêcher les nouvelles de croître : comme bientôt après, les feuilles seront bonnes à manger, on cucillera d’abord les plus larges, qui se trouvent à l’extérieur, et on laissera à celles qui forment le cœur de la plante le tems d’acquérir de Ja largeur. Une petite piece de terre couverte de cette herbe potagere peut suffre a la consommation d’une famille, et lui fournir pen- dant deux ans des feuilles toujours nouvelles, pourvu quon ne laisse point monter les plantes en se- mence ; parce quwalors ces feuilles ne peuvent plus être d’aucun usage. Ceux qui aiment cette plante, doi-, vent semer tous les ans une nou- velle piece de terre; car quoique ses racines puissent durer plusieurs années, ses tiges conunencent à BE ® filer dés la seconde, et malgré le soin qu’on a de les couper , leurs feuilles ne sont jamais ni si larges ni si tendres que celles des jeunes plantes. Les Jardiniers des environs de Eondres sont dans Pusage de semer la Poirée rouge avec les Carottes , les Panais et les Oignons; ils arra- chent ces dernieres plantes lors- qu’elles sont encore jeunes, et lais- sent, par ce moyen, à la Poirée de l’espace pour s'étendre : mais si les Panais ou les Oignons ne peuvent pas être cueillis à tems, il sera plus à propos de semer les Poirées sépa- rément. Cette espece exige un sol léger et profond, parce que ses ra- cines s’étendant profondément dans la terre, elles deviennent courtes et fibreuses dans un mauvais sol qui n’a pas de profondeur : elle doit être semée en Mars, et traitée ensuite comme l’espece précédente: on laisse entre chaque plante un pied ou un pied et demi d’inter- valle dans un sol riche, parce que les feuilles couvriront la terre à cette distance. Les racines de cette espece sont bonnes à manger en automne et pendant tout Vhiver ; mais au printems, lorsqu’elles com- mencent a pousser, elles deviennent dures et fibreuses. On peut laisser subsister quelques-unes de ces ra- cines, pour fournir de la semence, ou transplanter les plus belles d’en- telles dans un endroit abrité des BEE Fay. vents, parce que leurs tétes deve- nant très-lourdes lorsque leurs se= mences commencent a se former , elles. sont trés-sujettes à tomber et à se rompre, et elles ont même besoin d’un soutien. Lorsque dans le courant du mois de Septembre ces semences sont parvenues à leur maturité, on coupe leurs tiges, et on les étend sur des nattes, pour les faire secher ; on les bat ensuite, on les nettoie, et on les conserve dans des sacs, _BETELE, BETRE, ou TEM- BOUL. Voyez Piper SIRIBOA. BÉTOINE. Voyez Beronica OFFICINALIS. BÉTOINE D'EAU, ow HERBE DU SIEGE , SCROFULAIRE AQUATIQUE. Yoyez ScrorHu- LARIA AQUATICA. BETONICA , ou VETTO- NICA, ainsi appelée des Vetto- nes, ancien peuple d’Espagne, qui les premiers ont fait usage de cette plante. Bétoine. Caracteres. La fleur de cette plante a un calice persistant, f5rmé dune seule feuille tubuleuse, et découpée au bord en cinq parties; elle est monopétale, de l’espece des Zabiées, et elle a un tube cy= lindrique et courbe, dont la levre supérieure est ronde, unie, droite et entiere ; et celle d’en-bas, dé- 526 BET coupée en trois parties, dont le seg- ment du milieu est large, rond et dentelé a son extrémité; elle a quatre étamines en forme d’alène, deux longues et deux plus courtes qui s’inclinent vers la levre supé- rieure, et qui sont toutes quatre terminées par des sommets ronds ; le germe est divisé en quatre par- ties, et soutient un style de la même longueur et de la même forme que les étamines , et couronné d’un sugmat divisé en deux parties : ce germe se change ensuite en quatre semences nues, ovales et renfer- mées dans le calice. Les plantes de ce genre sont rangées dans la premiere section de la douzieme classe de LINNEE, qui a pour titre: Didynamia gym- nospermia, et qui comprend celles dont le germe a deux étamines longues et deux plus courtes, qui sont remplacées par des semences nues. Les especes sont : 1°. Betonica officinalis, spicd interruptad , corollarum lacinia labit intermedia emarginatä. Flor. Leyd. Prod. 3:16; Bétoine avec un épi clair, et le segment du milieu de ja levre inférieure de la fleur, den- telé a extrémité. Betonica purpurea. C. B. P. 235. Bétoine pourpre, oudes bois. 2°. Betonica Danica, foliis ra- dicalibus ovato-cordatis , caulinis lanceolatis, obtusis, spicä crassiore; BE) T Bétoine dont les feuilles du bas sont en forme de cœur, celles: des tiges en forme de lance et obtuses, et les épis de Heurs plus gros. Betonica major Danica, Park. Theat. 615. Mor. Hist. 3. P.365. 3°. Betonica Alpina, foliis trian- gularibus obtusis, spica breviores Bétoine à feuilles obtuses et trian- gulaires, avec des épis de fleurs plus courts. Betonica minima Alpina-Helye= tica. Park. Theat. 650. 4°. Betonica Orientalis , spic& intepré, corollarum lacinid labti intermedia integerrimd. Flor. Leyd. Prod. 316; Bétoine avec un épi entier , et le segment du milieu de Ja levre inférieure entier. ; Betonica Orientalis, angustis- sumo et longissimo folio, spica flo= rum crassiori. Tourn, Corol. 13. 5°. Betonica incana , foliis lan= ceolatis, obtusis, incanis, spicä flo= rum crassiori; Bétoine avec des feuiiles obtuses, en forme de lance et velues, et un épi de fleurs plus épais, Betonica Italica incana, flore carneo. Barrel. Icon. 340. Officinalis. La premiere espece qui croit naturellement dans les bois, et sur les bancs sablonneux de l'Angleterre, est rarement admise dans les jardins : on en fait usage en Médecine, et elle est regardée comme un bon vulnéraire. Il y a une variété de cette plante EVENE à fleurs blanches, que j'ai souvent rencontrée dans la province de Kent. (1) (1) La Betoine est encore une de ces plantes dont on a beaucoup exagéré les vertus , et à laquelle le vulgaire accorde une confiance sans bornes, sur la foi de son an- elle est généralement regardée comme un excellent remede cé- tique réputation : phalique, nervin, vulnéraire, apéritif, diurétique , lithontriptique , diaphorétique , etc.: et elle est administrée avec confiance par beaucoup de Praticiens dans le corysa, la céphalalgie, le vertige, la migraine, les palpitations de cœur; dans Phydropisie, Pobstruction des visceres, la suppression des urines, le calcul, Yenroaement, la toux, l'asthme, la pthisie, les affections'arthriti- ques ; contre la morsure des animaux veni- meux, etc. ; mais toutes ces belles propriétés ne sont aux yeux de la raison et de l’expé- rience, que de ridicules chimeres prapres seulement à nour:ir la crédulité du peuple. Les feuilles de Betoine ont une odeur balsamique, trés-foible et une légere saveur amere ; elle abonde en principe mucila- gineux, et fournit trés-peu de substance résineuse active : infusion de ces feuilles est légerement incisive et apéritive , elle est propre a déterger et à diviser doucement, et peut être employée avec quelque succés dans les légeres aftections catharrales de la poitrine et de la vessie, et dans toutes les circonstances où il est nécessaire d’aiguil- lonner un peu la fibre et de diviser foible- ment les humeurs. Les racines de Bétoine sont bien diffe- rentes des feuilles de cette plante, quant à leurs propriétés médicinales ; elles con- Bk Æ 527 Danica. La seconde est origi- naire de Danemarck : elle differe de notre espece commune, en ce que ses feuilles basses sont beau- coup plus larges et en forme de cœur , que celles des tiges qui sont lanceolées et rondes à l’extrémité , et que ses tiges sont plus grosses, droites et terminées par des épis de fleurs plus épais. Ces différences sont constantes, parce que je l’ai cultivée de semence pendant plu- sieurs années de suite, et que je ne Pai jamais vu varier. Alpina. La troisieme se trouve sur les Alpes, où elle s’éléve ra- rement au-dessus de quatre pouces; mais quand on la cultive dans les jardins, elle atteint une hauteur presque double: ses feuilles, beau- coup plus larges a la base que celles de l’espece commune, en different aussi par leur forme; elles sont triangulaires et obtuses à Jeur ex- tremité : ses fleurs crofssent au sommet des tiges en épis fort courts et serrés, Ces différences subsistent ————— tiennent des principes trés-actifs , propres à exciter le vomissement et à purger avec force ; elles peuvent par conséquent être utiles dans un grand nombre de circons- tances. La Bétoine entre dans le syrop et l’em- plâtre de bétoine, dans le syrop d’armoise , dans la poudre diarrhodun de Nicoras pz SALERNE, dans le mondificatif d’ache, dans Porguent martiatum, etc. BEF dans les plantes élevées de se- mence. Orientalis. La quatrieme qui a été-découverte dans le Levant par le Docteur TouRNEFORT, a des feuilles fort longues, étroites, ve- lues, et proprement découpées à leurs bords : ses fleurs eroissent au sommet destiges en épis fort serrés et épais; elles sont plus larges et d’une couleur de pourpre plus clair que celles de lespece commune. Tneana,. La: cinquieme croit spontanément sur les montagnes de lftalie, d’où ses semences m'ont été envoyées :.ses. feuilles sont ve- lues, plus larges et moins longues que celles de Pespece commune : ses tiges sont aussi plus courtes et beaucoup plus épaisses, et ses épis de fleurs sont plus larges et cou- leur de chair. Cette plante ayant été multipliée de semence pendant plusieurs années, n’a jamais varié. Il y a une autre espece de: ce renre, que TOURNEFORT et quel- 528 { re) ques autres Botanistes indiquent g sous le nom de Betonica rubicun- dissimo flore Montis Aurei : elle differe seulement un peu de la cin- quieme, excepté dans la couleur de la fleur, et pourroit bien n’être qu'une simple variété. Toutes ces especessont des plan- tes vivaces qui peuvent ctre mulu- pliées par semence ou par la divi- .sion de leurs racines; elles sont toutes fort dures, mais elles ne pro- Bie oy fitent bien qu’à une situation om- brée, et dans un sol humide ‘et ferme; on transplante leurs racines en automne, et on seme leurs grai- nes au printems sur une plate-bande à Pabri du soleil: quand ces plantes poussent, elles n’exigent aucun au- tre soin que d’être tenues nettes de mauvaises herbes, et éclaircies dans les endroits oti elles sonttropserrées. Elles fleurissent toutes dans-les mois de Mai et de Juin, et leurs semences murissent en Août, yb RE, TEMBOUL, on BETELE. Voyez Piper SIRIEOA, BETTE, ou POIREE. Voyez BETA. BETTE-RAVE. Voyez BETA VULGARIS, BETTE-RAVE D’EGIPTE, ox RAVE DE JUIF. Voyez ME: LOCHIA. BETULA. Bouleau. Caracteres. Cette plante a des fleurs males et femelles, placées séparément sur la même tige : les fleurs males sont rapprochées sur un chaton ou axe cylindrique, écailleux, ‘clair et concave latéra- lément : chaque écaille contient trois fleurs qui ont deux petites écailles sur le côté. La fleur est composée de trois fleurettes égales, attachées à l’axe par une simple écaille ; : BET écaïlle; chaque fleurette est formée par une seule feuille divisée en quatre segments ovales, qui s’éten- dent et s’ouvrent; elles ont quatre petites étamines couronnées de sommets doubles. Les fleurs fe- melles naïssent sur un axe ou cha- ton de la même maniere que les fleurs males : le chaton commun est cylindrique et garni de chaque côté par trois écailles opposées et attachées à l’axe du centre, et par deux fleurs en forme de cœur qui penchent vers le sommet, où elles sont situées : ces fleurs n’ont point de pétales visibles, mais seulement un germe court, soutenu par deux styles velus, de la longueur des écailles du chaton, et surmontés d’un stigmat : elles sont aussi pri- vées de péricarpe, et sont rempla- cées par des semences ovales et ailées, renfermées dans les écailles du chaton. . Ce genre de plante est rangé dans la quatrieme section de la vingt-unieme classe de LINNEE, intitulée: MonæciaTetandria, parce que les fleurs mâles, et les fleurs femelles sont sur la même plante, et que les males ont quatre étamines. ‘Les especes sont: 1°. Betula alba, foliis ovatis , acuminatis , serratis. Hort. Cliff. 442; Bouleau à: feuilles ovales, dentelées et terminées en pointes. Le Bouleau commun. 2°. Betula nana, foliis orbicu- Tome I. ET 529 latis. Flor. Lap. 266; Bouleau à feuilles rondes et entaillées. Betula pumila , foliis subrotun- dis. Amman. Bouleau nain. 3°. Betula lenta, foliis cordatis, oblongis, acuminatis, serratis. Linn. Sp. Plant. 9835 Bouleau à feuilles oblongues , pointues, en forme de cœur et sciées. 4°. Betula nigra, foliis rhom- beo-ovatis , acuminatis , duplicato- serratis. Linn. Sp. Pl. 982; Bou- leau à feuilles rhoniboidales, ova- les, pointues et doublement sciées. Betula nigra Virginiana. Pluk. Alm. 67. Bouleau noir de Virginie. Alba. La premiere espece, ou le Bouleau commun, est si connue, qu’il n’est pas nécessaire d’en don- ner une description; elle n’est pas fort estimée pour son bois; mais elle peut être cultivée avec avantage sur une terre stérile, où les arbres de meilleure qualiténe profiteroient pas : elle croît dans tous les sols, quelque mauvais qu'ils puissent être, et même dans les endroits marécageux, remplis de sources, et dans des terreins graveleux et sablonneux, où il ya peu de fond; de sorte qu’une terre qui ne pro- duit que de la mousse, si elle est plantée en bouleaux, peut, Jors- qu’ils sont en état d’être coupés!, rapporter dix. livres sterling par acre, 231 liv., argent de France; et comnre depuis quelques années, on a planté en bouleaux quelques X xx $30 PES mauvais terreins des environs de Londres, leur produit deviendra plus considérable. Ainsi les personnes qui possé- dent de ces mauvaises terres, ne peuvent pas nueux les employer qu'en y plantant de ces arbres; les frais de ces plantations ne coutant point beaucoup. Lorsqu'on veut faire une plan- tation de Bouleaux, on commence par se pourvoir dans les forcis ou ils croissent naturellement, d’une bonne quantité de jeunes sujets 5 mais si on ne peut point s’en pro- curer aisément de cette maniere , on se contente de recueillir leurs semences. En automne, aussi-tôt que les écailles sous lesquelles elles sont renfermées , commencent à s'ouvrir, ( car un peu plus tard elles se répandroient sur terre, et se- roient perdues ) comme les semen- ces sont petites, il ne faut point les enterrer profondément : on leur choisit , autant qu'il est possible , une situation ombrée, où elles réussiront mieux que si elles étoient exposées au grand soleil, et on pratique cette opération en autom- ne. On se rapproche par-là de la marche de la Nature; car par-tout où il y a de ces arbres, leurs se- mences en produisent en abondance et sans aucun soin, pourvu qu'ils ne soient pas détruits par les trou- peaux. Lorsque les jeunes plants ont acquis assez de force , on les DER enleve avec soin et sans endom- mager leurs racines; la terre qui leur est destinée, n’exige aucune préparation ; elle doit être seule- ment labourée avec la beche ou le hoyau , dans l'endroit où on veut mettre les plants: on y fait des trous, pour y placer les racines, qu'on recouvre ensuite, en obser- vant de presser fortement la terre tout autour. Si leurs plantes sont jeunes, et que leurs têtes ne soient pas trop fortes, elles n’auront pas besoin d’être taillées; mais si leurs têtes sont épaisses et touffues, il fau- dra les raccourcir, pour empécher le vent de les secouer et de les déplacer. Quand ces plantes ont pris racine, on ne leur donne plus aucun autre soin, que de couper avec une fau- cille , les grandes herbes qui pour- roient faire pencher les plantes; en prenant garde de ne pas couper ni endommager les jeunes arbres : on répète cette opération deux ou trois fois pendant l’été des deux premie- res années ; après quoi, les plantes seront assez fortes pour étoufler les mauvaises herbes, ou du moins pour n’en pas essuyer de dom- mages. On peut planter ces arbres de- puis le milieu d'Octobre jusqu’au milieu de Mars, pourvu que la terre ne soit pas gelée : cependant si le sol qui leur est destiné est naturel- lement sec, on doit préférer Pau- tompe; si au contraire c’est un ter- BED rein humide, on mieux de différer cette opération jusqu'au printems. On les place à la distance de six pieds en quarré; parce qu’étant ainsi serrés, ils cou- vriront bientôt la terre, ils mon- teront plus facilement, et profite- ront beaucoup mieux que s’ils étoient plus éloignés. Si ces arbres réussissent bien, ils seront en état d’être coupés après dix ans environ de criie, et les coupes suivantes pourront se faire tous les sept ou huit ans, sis ne doivent servir qu’a faire des balais ; mais si on les destine a faire des cercles, il ne faut les couper que chaque douze ans. La dépenses qu’exigeront ces plantations dans les endroits où lon peut se procurer aisément de jeu- nes plants, n’excédera pas quarante shelins par âcre de terre; ce qui fait quarante-cinq livres, argent de France ; et environ vingt shelins pour nettoyer la terre Pannée sui- vante; de sorte que le total des frais n’excédera pas trois livres ster- ling. Si la terre, qui est employée a cette plantation, est de peu de valeur, le propriétaire ne peut pas mieux placer son argent; car à la premiere coupe , il sera remboursé de sa dépense et de l’intérêt de son argent, et sa terre se trouvera gar- nie pour l'avenir. J’ai vu de ces plantations faites sur des terreins dont Pacre n’auroit pas été loue un fera beaucoup Br ET [EL sheling par année, et qui ont pro- duit dix à douze livres sterling par acre chaque douze années, dé- duction faite de la dépense qu’exige la coupe. Les faiseurs de balais achetent constamment tous les bou- leaux à vingt milles de Londres ; et par-tout ailleurs ils sont employés a faire des cercles : les Tourneurs achetent les gros arbres, dont on fait aussi des jougs et autres instru ments de labourage. Dans quelques parties septen- tronales de l'Europe, le bois de cet arbre est employe a la construc- tion des charriots et desroues , parce qu'il est dur et d’une longue durée: en France on en fait des sabots ; il est aussi très-bon à brûler. Dans quelques endroits, on cerne ces arbres au printems pour en tirer la séve, dont on fait le vin de Bou- leau, pour lusage des personnes attaquées de la pierre et de la gra- velle : son écorce est presque in- corruptible. En Suede, on en cou- vre les maisons, où elle dure plu- sieurs années ; et 1l arrive souvent que le bois est entièrement pourri, et que lécorce est encore très-saine et très-bonne (1). (1) On s’est beaucoup occupé dans ces dernieres années à faire des recherches sur les végétaux , qui, croissant spontanément et sans culture dans nos climats, pourroient, en cas de disette, fournir une nourriture précaire, mais suffisante, pour attendre lg X xxi] #32 BET Nana. La seconde espece croît EE OR ee prochaine récolte : toutes les vues ont cté tournées vers les racines, et les bulbes de - certaines plantes qui contiennent une subs- tance amilacée , analogue à celle du fro- ment. On a bien reconnu que le principe gommeux , très-abondant dans les farines, étoit , en quelque sorte, le seul qui fut vraiment nutritif ; mais on ne la point cher- ché par-tout où il existoit ; ces racines sont une ressource de plus. L’aliment qu’elles peuvent fournir est peut-être plus agréable et plus analogue que tout autre à celui qu’elles doivent remplacer : mais cette ressource n'est point assez abondante pour nourrir , pendant un tems considérable, Ja classe la plus indigente du peuple. Il s'agit moins dans ces terribles circonstances de nourrir agréablement et même saine- ment, que d'entretenir la vie des hommes par quelque moyen que ce soit , et de trouver un aliment assez généralement ré- pandu , et assez abondant pour pouvoir remplir cet objet pendant plusieurs mois de disette. C’est donc aux grands végétaux, qui croissent dans nos forêt, qu'il faudroit avoir recours. Parmi ces derniers , le trem- ble, Paune, le tilleul, et surtout le bouleau, tiennent le premier rang; l'exemple de certains peuples, tels que les Samojedes , les Kamschatkadales , etc., qui, pendant les longs et rudes hivers qui engourdissent la nature dans leurs climats glacés , font de l'écorce de ces arbres la base de leur nour- riture, auroit dû servir de guide. Les moyens de préparer cette écorce pour la rendre propre à servir d'aliment, ne pou- vant trouver place dans un Ouvrage de la nature de celui-ci, on peut s'en instruire dans les relations des voyageurs qui ont BET naturellement dans les parties sep- tentrionales de l’Europe et sur les Alpes. Elle s'élève rarement à plus _de deux ou trois pieds de hauteur , et pousse des branches minces, gar- nies de feuilles rondes. Cette es- pece ne produit gueres ici des fleurs ni males ni femelles ; on ne la con- serve dans quelques jardins curieux que pour la variété, car cette plante n’est d'aucune utilité. Lenta. Nigra. Les troisieme et quatrieme especes sont originaires de PAmérique Septentrionale, d’où leurs semences apportées en Euro- pe, y ont produit plusieurs plantes qui ont très-bien réussi. Ces arbres: s’élèvent à une grande hauteur dans le Canada, où la troisieme est appe- lée Merisier. Les naturels du pays font des canots avec l’écorce de ces arbres qui est très-légère et d’une longue durée. Ces deux especes peuvent être multipliées par semence , comme le Bouleau commun, et sont égale- ment dures : on tire ces graines de l'Amérique ; mais comme nous possèdons en Angleterre quelques arbres de cette espèce qui sont tout près de produire leurs chatons , nous pourrons bientôt recueillir ces semences sur notre propre sol. Com- me ces deux dernieres especes crois- sent plus vigoureusement que la 7 visité dans l’un et l'autre continent les peu- ples qui habitent le voisinage des Poles. Bi D hôtre, et qu’elles profitent dans la terre la plus stérile , elles peuvent être cultivées en Angleterre avec grand avantage ; parce que leur bois est fort estimé dans le Canada où ces arbres parviennent à une très-grande hauteur : ils ne sont point désagréables dans les parcs ; leurs tiges sont droites; leur écorce unie , leurs feuilles sont beaucoup plus larges que celles du Bouleau commun : on peut les planter dans les endroits des parcs où d’autres arbres ne réussiroient pas. BIDENS. Tourn. Hist. R. H. 3G@2. Tab. 262. Linn. Gen. Plant. 840. Chanyre aquatique. Aigre- moine. Caracteres. Le calice commun est érigé et composé de petites feuil- les souvent égales, oblongues et concayes : la fleur est composée ; le milieu ou le disque est garni de fleurettes hermaphrodites en forme d’entonnoir , et découpées en cinq parties : ces fleurettes ont cinq éta- mines courtes et capillaires, avec des sommets cylindriques, et un germe oblong qui soutient un style aussi long que les étamines, et sur- monté par deux stigmats oblongs et réfléchis. Les fleurettes femelles qui composent les bords, sontnues, et sont toutes remplacées par une semence simple, angulaire, obtu- se, et garnie de deux ou plusieurs épines hérissées , au moyen des- BID 333 quelles elles s’attachent à tout ce qui les approche , lorsqu'elles sont mures. Ce genre est rangé dans la pre- miere secion de la dix-neuvieme classe de LinNEE, intitulée Syn- genesia : Polygamia Æqualis , les fleurs étant composées de fleurettes hermaphrodites et femelles, qui sont suivies de semences. Il y a plusieurs especes de cette plante qui sont rarement admises dans les jardins, parce que ce sont des herbes sauvages et communes en Angleterre ; ainsi je ne ferai mention que de celles qu’on cul- tive (1). a a (1) Les racines et les feuilles de I Aigre- moine commune contenant les mémes prin- cipes que les feuilles de la Bétoine et de la Véronique , je ne répéterai point ici ce que jai déjà dit ailleurs: cette plante peut être employée dans tous les cas où la Béetoine est indiquée; c’est-à-dire, lorsqu'il s’agit de détruire des obstructions par des moyens doux et lents, et de diviser les humeurs en aiguillonnant legerement la fibre : comme cette plante est un peu astringente, et que son usage a été suivi de quelque succès, elle est recommandée avec confiance dans les crachemens de sang, dans la dyssenterie, dans les gonorrhées simples et virulentes , les fleurs blanches , etc. On Pemploie aussi à l'extérieur comme détersive et résolutive , dans les gargarismes , les injections , les cataplasmes, etc. Cette plante entre dans les décoctions apériives , dans le syrop hydragooue, dans BID Les especes sont : 1°. Bidens frondosa, folits pin- natis , serratis, seminibus erecto- ec? S34 constantibus , calicibus frondosis , corollis radiatis. Linn. Sp. Plant. 832; Aigremoine avec des feuilles eilées et dentelées, des semences érigées, un calice feuillé et une fleur rayonnée. Bidens Canadensis lati-folia , flore luteo. Tourn. Inst. 362. Chrysanthemum Cannabinum , Bidens Virginianum, caule erecto , férmo, subrubente. Moris. His. 5. p. 27 hfe Oe 2°, Bidens nodi- flora, foliis oblongis , integerrimis , caule dicho- tomo y bus. Linn. Sp. Plant. 832; Aigre- moine avec des fleurs oblongues et entieres, une tige fourchue, et une simple fleur croissant tout près de la tige. . Bidens nodi-flora, Brunellæ fo- lio. Hort. Elth. 52. 3°. Bidens nivea , foliis simpli- loribus solitariis sessili- cibus , subhastatis , serratis , petio- latis, floribus globosis, pedunculis elongatis , seminibus lævibus. Lin. Sp. Plant. 833; Aigremoine avec des feuilles simples, dentelées, et supportées par des pétioles , des fleurs globuleuses sur des pedon- le syrop apéritif cachectique , dans les pi- lulles polycrestes de MesuE , dans différens nneuents et emplatres vulnéraires , etc. BE cules plus longs, et des semences unies. Bidens scabra, flore niveo , folio trilobato. Hort. Elth. 55. Ceratocephalus , foliis cordatis , sive triangularibus, florealbo.V aill. act. 1720. p. 327. 4°. Bidens frutescens , foliis ova- tis , Serratis , petiolatis , caule fru- ticoso. Hort. Cliff. 399 3 Aigre- moine avec des feuilles ovales, scices et supportées par des pétioles, et une tige d’arbrisseau. 5°. Bidens scandens , foliis ter- natis, acutis , serratis , caule scan- dente, floribus paniculatis ; Aigre- moine a trois feuilles ovales, sciées et placces sur des pétioles , avec une tige d’arbrisseau. Chrysanthemum trifoliatum scan- dens , flore luteo, semine longo, rostrato, bidente. Sloan. Cat. Jam. 2294 6°. Bidens bullata , foliis ova- tis , serratis , inferioribus opposi- tis 4 superioribus ternatis intermedio majore. Linn. Sp. Plant. 833. Ai- gremoine avec des feuilles ovales etsciées, dont les inférieures crois- sent opposées, et les supérieures sont divisées en trois lobes , dont celui du milieu est le plus large. Chrysanthemum compzoïdes no= di-florum ,semine rostrato, bidente. Sloan. Cat. Jam. 126. Frondosa. La premiere espece croit naturellement en Virginie s dans le Maryland, et dans le Cana- SB 1D da, où elle est souvent une herbe sauvage fort incommode : elle s’é- lève à la hauteur de trois pieds, et pousse plusieurs branches horison- tales, garnies de feuilles à trois lobes , profondément sciées à leurs bords : ses fleurs jaunes sont pro- duites en petites grappes aux extré- mités des branches , et sont rem- placées par des semences oblon- gues , quarrées, et armées de deux aigrettes courbes , avec lesquelles elles s’accrochent aux habits des passans. Il y a dans cette espece deux variétés , dont l’une a une fleur avec un calice court: c’est le Bi- dens Canadensis à larges feuilles de ToURNEFORT , et l’autre qui a un calice feuillé, est désigné par Jussieu sous le titre de Capite fo- Lioso : mais quoique j’aie cultivé ces deux dernieres pendant plusieurs années, je ne puis cependant assurer qu’elles soient absolument des es- peces distinctes ; parce que leurs semences , lorsqu'elles sont mires , se répandent si loin, que dans un petit jardin on ne peut les tenir séparées. On multiplie aisément cette premiere espece par ses se- mences qu’on met en terre au prin- tems dans une situation ouverte ; ou, si on leur permet de s’écarter, leurs plantes pousseront d’elles- mêmes au printems suivant : alors on pourra en transplanter deux ou trois , et les placer dans les lieux BID 55) qui leur sont destinée; lorsqu'elles auront pris racine, elles n’exige- ront plus aucun soin. Ceite plante est annuelle , et périt aussitôt après la maturité de ses semences. Nodi-flora. La seconde, qui est originaire des pays chauds, est une plante annuelle, qui s’éléve à trois pieds de hauteur, et se divise vers le haut en plusieurs branches, gar- nies de feuilles oblongues et en- tieres: ses fleurs blanches sont ses- siles aux divisions des branches ; elles sortent simples, et sont sui- vies par des semences unies. Cette espece doit être semée au printems sur une couche médiocre- ment chaude, et traitée ensuite comme les autres plantes dures et annuelles : on la met en pleine terre à la fin de Mai; elle fleurit en Juin; ses semences mürissent en automne , et aussitot aprèsses plantes périssent. Nivea. La troisieme , qui croit sans culture dans la Caroline Méri- dionale , et à Campéche, est aussi une plante annuelle haute de trois pieds, elle est divisée vers le haur en plusieurs branches minces, dont les nœuds sont fort éloignés les uns des autres : ses feuilles ovales et terminées en pointe sortent par paires à chaque nœud , sur des pé- tioles longs et minces. Ses fleurs croissent en petites têtes globulaires à l’extrémité des branches ; elles sont fort blanches, portées sur des 536 BID pédoncules très-longs, et sont rem- placées par des semences unies. Ceite espece doit être semce sur une couche chaude , et traitée comme la précédente : elle fleurit et donne ses semences a-peu-prcs dans les mêmes tems. Frutescens. La quatrieme a une tige d’arbrisseau, haute de six à sept pieds, qui se divise en plu- sieurs-branches dont les nœuds sont fort éloignés les uns des autres ; de chacun de ces nœuds naissent deux feuilles ovales , légèrement scices à leurs bords, et supportées par de courts pétioles. Ses fleurs sortent à l'extrémité des branches en petites grappes, chacune soutenue par un pédoncule long et nu; elles sont suivies de semences plates qui ont à leur extrémité deux aigrettes courtes. J’ai reçu de Carthagene , dans la Nouvelle-Espagne, les se- mences de cette espece, au moyen desquelles elle a été multipliée. On répand ces semences au printems sur une couche chaude ; et quand les jeunes plantes ont acquis assez de force, on les transplante chacune séparément dans de petits pots qu'on plonge dans une nouvelle couche chaude: en traitant cette espece comme les autres plantes des mêmes pays, et en l’enfermant tous les ans en automne dans la serre pour ne la sortir qu’en été, elle subsistera pendant quelques années, BIF Scandens. La cinquieme s’élèvé avec une tige grimpante et mince ¢ à la hauteur de dix pieds , et se divise en plusieurs branches , gar- nies de feuilles à trois lobes et scices : ses fleurs sont jaunes , et sortent en gros panicules des extré- mités des branches ; elles sont sui- vies de semences plates , couron- nées de deux aigrettes. Cette plante croit naturellement a la Jamaïque, d’où ses semences m'ont été en- voyées : il faut la traiter de la même maniere que l’espece précédente , et elle subsistera deux ou trois ans. Bullata. La sixieme est une plante annuelle dont la hauteur est d'environ deux pieds: elle pousse plusieurs rejettons de côté: les plus inférieures de ses feuilles , sont ovales et placées par paires à chaque nœud: celles qui occupent le haut sont à trois lobes, dont celui du milieu est trés-large , et les deux latéraux plus petits : ses fleurs fort petites et jaunes naissent sur des pédoncules feuillés aux ailes des feuilles. Cette espece fleurit en Juillet , et ses semences murissent en automne. Il faut la semer sur une couche chaude, et la traiter comme la seconde espece, BIFOLIUM. Double-feuille, ow Deux-feuilles. Voyez OPHRYS. BIGARADIER. Voyez Au# BANTIUM, BIGARREAUTIER, BIG BIGARREAUTIER. Vo ry eX CrERASUS. BIGNONIA. Tourn. Inst. 1 64. Linn. Gen. Plant. 677. TouRNEFORT a donné le nom de Bignonia a cette plante, en Vhonneur de M. l’Abbé Branon , Bibhothécaire de Louts XIV, Roi de France , grand Protecteur. des Sciences. C’est la Fleur à Trompette ou le Jasmin écarlate de Virginie. Caracteres. La fleur est du genre des Personnées, ou Fleurs en mas- que, et tubuleuse : une seule feuille figurée en gobelet, et divisée en cing parties, forme son calice: elle a de longues levres en forme de cloche , et divisées en cinq parties au sommet, dont les deux segmens supérieurs sont réfléchis, et les in- férieurs s'étendent et s’ouvrent : la corolle renferme quatre étamines en forme d’alêne , plus courtes que les pétales, dont deux sont plus longues que les autres ; elles ont des sommets oblongs et réfléchis. Dans le centre , est un germe ob- long, qui soutient un style mince, surmonté d’un stigmat rond. Le germe se change ensuite en une silique bivalve, à deux cellules remplies de semences serrées , ai- lees. et imbriquées. Ce genre de plantes est placé dans la seconde division de la qua- torzieme classe de. LINNÉE , in- ütulée Didynamia angiospermia , Tome I, BIG 537 parce que les fleurs ont deux lon- gues étamines et deux courtes , et que les semences sont renfermées dans une capsule. Les especes sont : 1°, Bignonia radicans , foliis pinnatis : foliolis incisis , caule ge- niculis radicatis. Linn. Hort. Cliff. 227 3; Bignonia à feuilles ailées et découpées a leurs bords , avec des racines sertant des noeuds de la uge. Bignonia Americana, Fraxini folio, floreamplo Phæniceo. Tourn. Inst. 164. Pseudo-Gelseminum siliquosum. Riv. Mon. 101. Pseudo - Apocinum Hederaceum Americanum , tubuloso flore Phæ- niceo, Fraxini folio. Moris. Hise. Dos RTE Ae ay Ke Gelseminum Hederaceum, Indi- “cum. Corn. Can. 102 , T. 103. Bignonia Fraxini foliis | cocci= neo flore minore. Catesb. Cor. 2 y P. 65.5, T..65.. Variété. 2°. Bignonia Catalpa, foliis sim. plicibus 5 cordatis, ternis , caule erecto , floribus diandriis. Linn. Sp. Plant. 622; Bignonia à feuilles simples , en. forme de cœur, avec une tige droite, et des fleurs à deux étamines. ‘ Kawara Fisagi. Kampf. Jap. 842, T. 842. Cambulu, Kheed. Mal. 2, P. 75 5 Tige Bignonia Urucu folis , floresor- ¥yy 33 BIG didé albo, intis maculis purpureis et luteis adsperso , siliqua longisst- mû et angustissimd. Catesb. Carol. z, P. 49. Chène noir en Amé- rique. 3°. Bignonia frutescens , foliis pinnatis , foliolis lanceolatis , acu- tis, serratis , caule erecto , floribus paniculatis erectis ; Bignonia à feuilles ailées , dont les lobes sont aigus et sciés, avec une trge droite et des fleurs croissant en panicule érigé. Bignonia arbor , flore luteo, Fraxini folio. Plum. Sp. Plant. 5. Apocyno affine Gelseminum in- dicum , Hederaceum , fruticosum , minus. Sloan. Jam. 216, Hist. 2, P.'63. 4°. Bignonia pubescens ; foliis conjugatis, cirrosis y foliolis corda- to-lanceolatis , foliis imis simplici~ . . . bus: Vir. Cliff. 59 ; Bignonia avec des feuilles conjuguces , garnies de vrilles , et des feuilles en forme de lance, dont celles du bas sont simples. Bignonia Americana, Capreolis donata , siliquä breviore. Breyn. Hes 35. 5°. Bignonia unguis cati, foliis conjugatis , cirro brevissimo , ar- cuato,-tripartito. Linn. Sp. Plant. 623; Bignonia à feuilles conju- guces, avec des vriiles courtes et arquces , divisées en trois parties. Hedera- seum , tetraphyllum , folio subro- Gelseminum Indicum BIG tundo ,acuminato. Sloan. Jam. 90 5 Hist. 2.6 Bignonia Americana , capreolis aduncis donata, siliqu& longissi~ md. Tourn. Inst. 164. Clematis quadrifolia, flore Digi- talis luteo, claviculis aduncis. Plums Amer, 80, 1. 94. 6°. Bignonia Æquinoctialis ÿ foliis conjugatis , cirrosis, folio lis ovato - lancealatis , pedunculis bifloris, siliquis linearibus. Linn. Sp. 869 3 Bignonia a feuilles con- juguées, garnies de vrilles, dont les lobes sont ovales et en forme de lance , avec des siliques li- néaires. 7°. Bignonia semper virens , fo- liis simplicibus , lanceolatis , caule volubili. Linn. Sp. Plant. 6235 Bignonia à feuilles simples, en forme de lance, avec une tige qui se tortille. Gelseminum , sivé Jasminum lu- teum odoratum Virginianum , scan- dens et semper virens. Par. Catesb, 220P 95 38 Syringa volubilis , Virginiana , Myrti majoris folio, alato semine y floribus odoratis luteis. Pluk. Alm. 359, 7F 222085. 8°. Bignonia pentaphylla , fo- liis dipitatis, foltolis integerrimis , obovatis. Hort. Cliff. 497 ; Bigno- nia à feuilles en forme de main; dont les lobes sont entiers. Nerio affinis arbor, siliquosa y folio palmato sivé digitato , flore ME LG ‘nlbo. Slan. Jam. 154, Hist: 2, P. 63: Bignonia arbor pentaphilla , flo- re roseo. Plum. Sp. Plant. 5. Guari Pariba. Marcgr. Bras. 208.1. 228. 9°. Bignonia leucoxylon , foliis digitatis , foliolis integerrimis, ova- tis , acuminatis. Linn. Sp. Plant. 870; Bignonia à feuilles en forine de main , dont les lobes sont ova- les, pointus et entiers. Leucoxylon, arbor, siliquosa , quinis foliis , floribus Nerit, alato semine. Pluk. Alm. 215, T.200, F. 4 ; communément appelée en Amérique, Fleur de Tulipe. 10°. Bignonia paniculata , foliis conjugatis, cirrosis, foliolis cor- dato-ovatis , floribus racemoso- paniculatis. Linn. Sp. Plant. 623; Bignonia a feuilles conjuguées , garnies de tendrons, avec des lobes ovales eten forme de cceur, et des fleurs en panicules branchus. Bignonia bifolia, scandens , flore violaceo , odoro , fructu ovato, duro. Plum. Cat. 5. 11°. Bignonia caerulea , foliis bipinnatis , foliolis lanceolatis , in- tegris. Linn. Sp. Plant. 625; Bi- gnonia à feuilles à deux ailes, en- üeres, et en forme de lance. Arbor Guajaci , latiore folio, Bignoniæ flore caruleo , fructu duro, in duas partes dissiliente, se- minibus alatis , imbricatim positis. Catesb. Carol, 1. p. 42. BIG $39 12. Crucigera, foliis conjugatis cirrosis, foliis cordatis , caule mu- ricato. Vir. Cliff. Go ; Bignonia & feuilles conjuguées, en forme de cœur, et garnies des vrilles, ayec une tige en forme de chausse-trape. Pseudo-Apocynum, folliculis ma- ximis , obtusis , seminibus amplissi- mis, alis membranaceis. Moris. Hist. RiP. 672: 13°. Bignonia Capreolata , fo liis conjugatis , cirrosis , foliolis cordato - lanceolatis , foliis imis simplicibus. Linn. Sp. 870 ; Big- nonia à feuilles conjuguces en forme de lance , et garnies de vrilles, dont celles du bas sont simples , croissant en panicules , et produisant de longs Iégumes comprimés, Clematis tetraphylla Americas Bas, Boreas Sic aies t 159 fs 22e 14°. Triphylla, foliis ternatis y foliolis ovatis , acuminatis, caule fruticoso , erecto. Linn. Sp. 870 3 Bignonia avec des feuilles divisées entrois, dont les lobes sont ovales, et terminés en pointe, et une tige d’arbrisseau érigée. Bignonia frutescens triphylla, glabra, siliquis longis , compressis. Houst. Car. Radicans. La premiere espece croît naturellement en Virgime et dans le Canada : sa tige grosse et rude, pousse plusieurs branches trainantes , desquelles naissent à chaque nœud des racines qui s’attas Yyyij $40 BMG chent aux arbres voisins, et qui lui servent à s’élever à une hauteur considérable. Comme on est dans lPusage en Europe de la planter contre des murailles, ses racines pénetrent le mortier, s’y attachent assez fortement pour soutenir ses branches, et elle s’éleve ainsi jus- qu’à la hauteur de quarante à cin- quante pieds. Ses branches sont garnies à chaque nœud de feuilles ailées, placées en opposition, et composées de quatre paires de pe-- tites feuilles qui se terminent par un impair : ces feuilles sont scices à leurs bords, et finissent par une pointe longue ; ses fleurs, de cou- leur d'orange , naissent en gros pa- quets à l’extrémité des rejettons de la même année. Elles ont des tubes Jongs et gonflés , dont la forme res- semble à celle d’une trompette, ce qui l’a fait nommer , fleur de Trom- pette : elles paroïssent au commen- cement d’Août. Cette espece étant fort dure, elle peut rester et profiter en plein air; mais comme ses branches sont foi- bles et rempantes, il est nécessaire de leur fournir un appui ; c’est pour cela qu’on les place ordinairement contre les murs et les batimens, où leurs branches peuvent s’étendre à une grande distance, et s’élèveront très-haut : cette espece est par con- séquent propre à couvrir des ber- ceaux, des treillages et de vieux bâtiments ; on peut aussi lelever BIG contre des arbres , où elle produira un bel efiet, lorsqu'elle sera cou- verte de fleurs. Quoi qu'on puisse la multiplier par semence , on préfere cepen- dant de la propager par marcottes ou par boutures ; parce que les plantes obtenues de semence, ne fleurissent qu’au bout de sept ou huit ans, tandis que les marcottes, et les boutures fleurissent dès la seconde ou la troisieme année après qu’elles ont pris racine. Outre cela, les vicilles plantes produisent aussi des rejettons qu’on peut enlever et transplanter où ils doivent res- ter, parce qu’on risqueroit de les perdre , si on les transplantoit une seconde fois, lorsqu'ils ont acquis de la grosseur. La culture nécessaire à ces plan- tes, lorsqu'elles sont à demeure ; est de retrancher tous les rejettons de l’année précédente, qui sont foi- bles et minces , et de raccourcir les longues branches de la derniere pousse à deux pieds , afin d’en ob- tenir de jeunes rejettons, qui puis- sent fleurir dans l'été suivant. Ces plantes sont d’une longue durée ; 4 y en a dans quelques jardins qui ont plus de soixante ans : elles sont à présent fort vigoureuses, et pro= duisent des fleurs en quantité dans chaque saison. Si on veut les multiplier par se= mences, il faut les répandre sur uné couche de chaleur modérée , pour B'I G les élever, les accoutumer de bonne heure en plein air, et les empêcher de filer et de pousser trop foible- ment. Ces jeunes plantes doivent être mises à l’abri des fortes gelées dans le premier hiver , qui détrui- roient leurs tendres rejettons ; mais au printems suivant , on peut les placer en pleine terre, dans une planche en pépiniere, à un pied de distance, où elles resteront un ou deux ans, et acquerront assez de force pour être ensuite transplantées dans les places qui leur seront des- unces. Catalpa. La seconde espece a été apportée en Angleterre par M. Caressy, qui l’a trouvée il ya environ quarante ans, au-delà de la Caroline Méridionale, à une grande distance des établissements Anglois. Elle est à présent uès-commune dans nos jardins, et sur-tout dans les en- virons de Londres, où il y en a quelques-unes qui ont près de vingt pieds de hauteur, et qui, par la grosseur de leurs tiges, ont déjà Papparence d'arbres formés. Cette espece s'élève en une tige droite, couverte d’une écorce unie et brune, de laquelle partent plu- sieurs branches fortes et latérales , garnies de feuilles fort larges, en forme de cœur, et placées opposées à chaque nœud ; ses fleurs produites en gros panicules branchus vers Pex- trémité des branches, sont d’un blanc sale, ayec quelques taches pour- BIG sat pre et: des raies tracées en jaune dans l’intérieur: le tube de la fleur est plus court que celui de l’espece précédente , et sa partie supérieure est plus étendue ; ses segmens sont aussi divisés plus profondément, et ondés à leur bord. En Amérique , ces fleurs sont suivies de légumes fort longs et cylindriques, remplis de semences plates, ailées , et cou- chées l’une sur l’autre comme des écailles de poisson. Ces arbres n’ont encore produit aucuns légu- mes en Angleterre ; mais on y apporte annuellement des semen- ces de la Caroline Méridionale. Ces graines doivent être semées dans des pots qu'on plonge dans une couche de chaleur modérée, pour y élever les plantes, qu’il faut ensuite accoutumer par dégrés au plein air. Au commencement de Juin, on les place dans une situa- . tion abritée ; et en automne, on les met sous un chassis de vitrage pour pouvoir les garantir des gelées, et les exposer tout-a-fait a lair dans les tems doux. Au printems sui- vant, on les tire des pots pour les planter dans une planche de pépi- niere à une exposition chaude, où elles pourront rester deux ans pour acquérir de la force ; après quoi 5 on les établit à demeure dans les places qui leur sont destinées. Comme ces plantes poussent assez tard dans l’automne , elles sont exposces dans leur jeunesse à $4.2 B'1.6 être endommagéespar les premieres gelées , qui détruisent fréquemment l'extrémité de leurs branches ; mais lorsqu’elles ont acquis plus de force, elles deviennent plus dures, et ne souffrent plus. que dans les hivers fort rudes. Avant que ces arbres fussent bien connus, plusieurs per- sonnes, ne les voyant point pousser avec les autres dans le commen- cement du printems, les ont cru morts , et Jes ont fait couper im- prudemment. On peut aussi multiplier cette espece par boutures, qu’on plante au printems dans des pots, avant qu’elles commencent à pousser, et qu’on plonge dans une couche de chaleur modérée , en observant de les abriter du soleil au milieu -du jour, et de les arroser modérement, toutes les fois qu’elles en ont be- soin : ces boutures étant ainsi trai- tées, elles. prendront racine, et pousseront des branches au bout de six semaines ; alors il faudra leur donner constamment de lair , les y accoutumer , les endurcir par dégrés , et les traiter ensuite comme les plantes obtenues de semence. Au printems suivant, on les plan- tera dans une planche en pépiniere, comme il a été dit ci-dessus. Comme ces arbres ont des feuilles ues-larges , il faut les placer dans des situations où ils soient à Pabri des vents violens, qui déchireroient leurs feuilles , briseroient leurs BG branches et les rendroient fort désa4 gréables a lavue. Cet arbre se plait dans un sol humide et léger, il y fait de grands progrès, et y donne des fleurs de très- bonne heure : ses fleurs paroissent dans le mois dAout. Les Indiens donnent à cet arbre le nom de Catalpa. Frutescens. La troisieme espece; qui est originaire des parties chau- des de l'Amérique , a été décou- verte par le Pere PLUMIER, qui en a fait le dessin , et lui a donné le nom de Clematite , qu'il a changé ensuite en celui de Bignonia , lors- qu'il a eu plus de connoissance du systéme: de TourNEFORT. Cette plante s’élève avec une tige droite, à la hauteur de douze ou quatorze pieds, et pousse plusieurs bran- ches latérales, garnies à chaque nœud de deux feuilles longues , ailées etopposées: les petites feuilles ou lobes qui les composent, sont longues, en forme de lance, ter- minces en pointe, et légèrement scices à leurs bords. Chaque feuille est composée de six paires de lobes, terminées parun impair. Les fleurs, produites en panicules clairs à Pextrémité des branches, sont de la même forme que celles des au= tres especes, quoiqu’elles soient étendues et plus ouvertes au som- met: elles sont jaunes et remplacées par des légumes comprimés de six pouces environ de longueur, et renfermant deux rangs de semences BIG plates et ailées , comme celles des précédentes. J'ai reçu cette espece pour la premiere fois en 1729, de la Vera- Cruz, dans la Nouvelle Espagne, où le Docteur Housroux lavoit trouvée en grande abondance ; et depuis, ses semences m'ont été envoyées des Isles Bermudes , sous le nom de Bois de Chandelle. Elle se multiplie par ses graines, qu’on seme sur une couche chaude : les plantes qui en proviennent, doivent être mises chacune sépa- rement, dans de petits pots rem- plis d’une terre fraiche et légere:; et plongées -dans une nouvelle couche chaude, afin de les avan- cer, et de leur faire acquérir de la force avant lhiver : on les ren- ferme en automne dans la serre chaude de tan, et on les arrose en hiver avec beaucoup de modeta- tion. En été, on les rafraichit fré- quemment ; mais on leur donne peu d’eau à chaque fois. Ces plan- tes doivent rester constamment dans la serre de tan, et être traitées comme les autres plantes délicates du même pays. Cette espece fleurit trois ans après avoir été semée , mais elle ne produit point de semences en An- gleterre. Pubescens. La quatrieme espece croit naturellement en Virginie, ainsi que dans plusieurs autres can- tons de l'Amérique ; elle a des uges fort minces et trainantes , | BIG 543 qui ont besoin de soutien : ses branches, armées de vrilles ou de tendrons , s’attachent à tout ce qui les environne, et s’étendent par ce -moyen à une très-grande distance, Dans nos climats, elle veut être placée contre une muraille, et à une bonne exposition, parce qu’elle est très-sensible au froid : on doit par conséquent la mettre à l’abri des fortes gelées. Ses branches sont garnies de feuilles oblongues , qui conservent leur verdure durant toute l’année : elles poussent sou- vent seules au bas des tiges ; mais vers le haut, elles sont placées par paires , et opposées sur chaque nœud : ses fleurs jaunes, et de la même forme que celles de la Cam panule où Gantelée , sont pro- duites aux ailes des feuilles, et paroissent en Aout; mais elles ne sont pas suivies de légumes ‘dans ce pays. On multiplie cette espece par ses graines, qui doivent étre semces sur une couche modéré- ment chaude , et traitées de la méme maniere que la premiere espece. - Lorsque ces plantes sont mises en pleine terre contre une mu- raille, on couvre leurs racines avec du tam, pour empécher la gelée d’y pénétrer pendant lPhi- ver; et quand le froid devient plus fort, on couvre les branches ayec des nattes pour les garantir : au moyen de ces précautions, cette $44 BEG plante a fleuri parfaitement dans les jardins de Chelséa. Unguis, cati. La cinquieme a, comme Ja précédente, des tiges minces, qui exigent aussi des sou- tiens ; elles sont garnies de petites feuilles ovales, eatieres et oppo- sées sur chaque nœud : les mains ou vrilles sortent aux mêmes en- droits, et elles s’attachent forte- ment par leur moyen a tout ce qui les environne. Ses feuilles se ter- minent en trois partes distinctes : ses fleurs sortent des ailes des feuilles , et ont la mème forme que celles des especes préccdentes; mais elles sont plus petites, et ne sont pas suivies de semences en ce pays. Cetie espece croît sans culture dans la Caroline et dans Pisie de Bahama; elle subsistera cependant ici en pleine terre, si on la plante contre une muraille à lexposition du midi, et si on la met à labri des fortes gelées. Elle se multiplie de même: que la précédente. Æquinoctialis: La sixieme à des branches foibles et minces, qui poussent à chaque nœud des vrilles, au moyen desquelles elles s’atta- chent aux plantes voisines : ces branches sont garnies à chaque nœud de quatre feuilles , qui par- tent de chaque côté par paires op- posées; elles sont pointues, ovales, ondees à leurs bords, et d’un vert brillant qu’elles conservent toute BIG l’année: Ses branches s’étendent au loin, lorsqu'elles ont assez d’es- pace : ses fleurs larges et jaunes, sont produites aux nœuds des tiges, et ne sont point suivies de légumes dans ce pays. Cette espece réussit très-bien en plein air, si elle est placée contre une muraille à Pex- position du midi, et si on la traite comme les deux especes précé- dentes. Semper virens. La septieme croît naturellement dans la Caroline Mé- ridionale, ainsi que dans quelques parties de la Virginie, ott elle cou- vre les haies et les buissons, Lors- qu’elle est.en fleur , elle répand à une grande distance un parfum très-suave, d’où lui vient le nom de Jasmin jaune , qui lui a été donné par les habitans de ces con- ces. Cette plante a des tiges minces, au moyen desquelles elle embrasse les arbres voisins, et s’élève à une hauteur considérable : ses branches sont garnies de feuilles longues, pointues, qui croissent seules et opposées à chaque nœud, et qui se conservent vertes toute l’année :; ses fleurs, qui sortent à chaque nœud des ailes des feuilles , au nombre de deux, de trois ou de quatre à la fois, se tiennent éri- gées, et ont la forme de trompette; elles sont jaunes, et exhalent une odeur fort. douce. Dans les pays d’où cette plante tire son origine, - ces BIG ces fleurs sont suivies de [égumes courts et cylindriques, remplis de petites semences ailées. Les plantes de cette espece étant dans leur jeunesse très-sensibles au froid , il faut les mettre à cou- vert pendant les hivers, jusqu’à ce qu’elles aient acquis de la force; alors on les place contre une mu- raille à exposition du midi, et on les garantit des fortes gelées de l'hiver, en les couvrant avéc des nattes, et en répandant du vieux tan sur leurs racines. Par cette mé- thode, je suis parvenu à les faire bien fleurir dans les jardins de Chelsea. On multiplie cette espece par ses semences, de la même ma- niere que les précédentes. Pentaphylla. La huitieme, qui m'a été envoyée de la Jamaïque par le Docteur Housroux, a une tige droite et élevée jusqu'à la hauteur de vingt pieds, garnie de branches latérales, dont l’écorce est blanche : ses feuilles, portées par de longs pétioles , sortent op- posées sur les nœuds; elles sont composées de cinq feuilles ovales et fermes, jointes en un centre à leur base, étroites par le bas, larges et arrondies au sommet, et d’une couleur vert pâle qui tire sur le blanc à leur surface inférieure : ses fleurs naissent aux extrémités des branches, et sortent quatre ou cinq ensemble sur chaque pédoncule : elles sont étroites inféricurement ; Tome I, BIG S45 mais leur tube s’élargit ensuite, et s'ouvre fortement au sommet : ces fleurs sont d’un bleu pale, et ré- pandent une odeur très - douce ; elles sont remplacées par des légu- mes cylindriques , longs de quatre pouces, et remplis de semences ovales ; serrées et pourvues d’aîles argentées. Cette espece, étant originaire des parties chaudes de l'Amérique, ne peut subsister dans notre cli- mat sans le secours de la serre chaude ; elle se multiplie par se- mences, qu'il faut mettre sur une couche chaude : après quoi, on traite les plantes qui en surviennent comme celles de la 4°. espece. Leucoxylon. Jai reçu la neu- vieme de la Barbade sous le nom de Bois blanc : dans sa patrie, elle s’élève en une tige droite jusqu'à la hauteur de quarante pieds, et se multiplie considérablement par ses semences que le vent disperse. On confond ordinairement cette espece avec la précédente, quoiqu’elles soient très-différentes : celle-ci à ses feuilles “basses composées de quatre ou de cing lobes ovales; et celles qui occupent les parties hautes des branches, sortent sim- ples , et sont placées par paires opposées : ces dernieres feuilles sont aussi larges et aussi épaisses que celles du Laurier; elles sont arrondies à leur extrémité, et sont portées chacune sur un long pé- Zag 546 BIG tiole, tandis que celles de la pré- cédente se joignent dans un centre à leur bâse : les fleurs de cette espece naissent aux ailes des feuil- Jes; leurs tubes sont étroits , longs d'environ deux pouces, ouverts largement au sommet , où elles sont découpées en cinq segmens égaux, et frangées à leurs bords : ces fleurs sont blanches, et répan- dent une odeur agréable; mais je n’ai jamais vu leurs légumes. Ces plantes veulent être con- servées dans une serre de tan, et traitées comme celles de la qua- trieme espece. On les multiplie par semences et par boutures qu’on plante en été, et qui prennent aisé- ment racine , si elles sont mises dans des pots, et plongées dans une couche de tan. Cette espece a fleuri au mois d’Aout pendant plu- sieurs années dans les jardins de Chelsea. Paniculata. La dixieme, que le Docteur HousTOUN m’a envoyée de la Vera-Cruz, s'élève en tiges ligneuses , garnies à chacun de leurs nœuds de vrilles qui leur servent à s’attacher aux plantes voi- sines : ses feuilles, en forme de cœur, entieres, et ayant un beau duvet sur leur surface inférieure , sont portées sur des pétioles assez longs, et sortent deux-à-deux op- posées sur chaque nœud des par- ties latérales des branches : ses fleurs tubuleuses, peu étendues à BIG leur sommet, et de couleur vios lette, croissent en épis ciairs aux extrémités des branches; elles ré- pandent une odeur agréable, et sont suivies, dans leur pays natal, de siliques ovales, dures et ligneu- ses, qui s’ouvrent en quatre par- ties remplies de semences ailées. Cette espece se multiplie par ses semences, qu’on doit répandre sur une couche chaude; et lorsque les plantes paroissent, on les traite comme celles de la troisieme, parce qu’elles ne peuvent subsister dans notre climat, sans le secours d’une serre de tan. Cærulea. La onzieme croit na- turellement dans l’isle de Bahama, d’où ses semences ont été envoyées par M. CATEsBr, en 1724 : ces semences ont produit plusieurs plantes, qui ont été cultivées dans les environs de Londres. Cetie espece qui, dans son pays natal, s'élève à la hauteur de vingt pieds, pousse plusieurs branches latérales, garnies de feuilles composées et ailées, dont chacune a onze ailes alternes et entieres : ses fleurs nais- sent aux extrémités des branches sur des panicules fort clairs ; leurs pédoncules se divisent en trois ou quatre branches, qui soutiennent chacune une Heur bleue, pourvue d’un tube long, gonflé et découpé en cing segmens égaux au som- met, où il s'étend et s’ouvre : ces fleurs sont suivies de siliques ova- BIG les, qui s’ouvrent en deux parties, et sont remplies de semences plates et ailées. Crucigera. La douzieme espece a une tige ligneuse, de laquelle sortent plusieurs branches qui ont quatre bordures ou ailes étroites, coulant longitudinalement; de sorte qu’elles paroissent être quarrées : ses feuilles, qui naïssent par paires des parties latérales des branches , sont en forme de cceur, unies, pla- cées sur de courts pétioles, et gar- nies de vrilles qui sortent des pé- tioles , s’attachent aux plantes et aux arbres voisins, et élèvent les branches de cette espece à une hauteur considérable : ses fleurs, produites aux ailes des feuilles en petites grappes, ont des tubes assez longs, et s'étendent en s’ouvrant au sommet; elles sont d’une cou- leur jaune-pale, et sont remplacées par des légumes plats, longs d’un pouce, et renfermant deux rangs de semences plates, ailées et jointes à la cloison du milieu. Cette espece, que j’ai reçue de Campéche, où elle croit sans cul- ture, s'élève dans sa patrie jus- qu’au sommet des plus grands ar- bres, en s’attachant à leurs bran- ches au moyen de ses vrilles. On la multiplie par semences, qu’on doit répandre sur une couche chaude ; après quoi, on traite les plantes qui en proviennent comme celles de la quatrieme espece : car BIG 547 elles ne peuvent profiter dans ce pays , sans le secours de la serre chaude, dans laquelle ses branches s’éléveront à la hauteur de vingt pieds en trois ans; et si on leur laisse la liberté, elles s’étendront à une grande distance. Cette plante a fleuri dans les jardins de Chelséa ; mais elle n’a jamais produit de semences en Angleterre. Capreolata. La treizieme, qui m'a été aussi envoyée de Campéche par M. ROBERT MiLLAR, a des tiges ligneuses, qui s’élèvent à une grande hauteur, en s’attachant aux arbres voisins , au moyen de leurs vrilles. Cette espece pousse plu- sieurs branches ligneuses, garnies de feuilles ovales, en forme de cœur, qui naissent par quatre , et sont opposées deux-a-deux sur cha- que nœud : la surface inférieure de ces feuilles, est recouverte d’un duvet doux , poilu et’de couleur jaunatre : ses fleurs, d’un jaune pale, et semblables à celles de la Campanule , naïssent en panicules clairs aux extrémités des branches, et sont suivies par des légumes plats, longs d’un pied, ayant une bordure à chaque côté, et renfer- mant deux rangs de semences plates et ailées. Cette plante, étant délicate, exige la serre de tan, et veut être traitée comme la quatrieme espece, Elle se multiplie par semences, qu'on doit se procurer des pays 222 1j 548 B® I où elle croit naturellement, parce qu’elle n’en produit point en An- gleterre. Triphylla. Le Docteur Hous- TOUN m’a envoyé la quatorzieme de la Vera-Cruz dans la Nouvelle Espagne. Cette plante a une tige ligneuse, recouverte d’une écorce cendrée ; elle s’élève à la hauteur de dix pieds, et pousse plusieurs branches latérales, garnies de feuil- les à trois lobes, placées opposces à chaque nœud : ces feuilles sont très-unies, ovales et terminées en pointe : ses fleurs sortent en pani- cules clairs à l’extrémité des bran- ches; elles sont d’un blanc-sale, et suivies de légumes plats et étroits, qui renferment chacun deux rangs de semences plates et ailées. Cette espece doit être multipliée par semences, et traitte comme Ja quatrieme espece, en observant de la tenir constamment dans la couche de tan de la serre chaude, BIHAÏ. Voyez Musa. BISCUTELLA. Moutarde à Bouclier, ou Moutarde batarde de Mithridate. Linn. Gen. Plant. 724. Thlaspidium. Tourn. Inst. R. H. 224. Tab. 101. Caracteres. Le calice est com- posé de quatre feuilles pointues : la corolle a quatre pétales obtus et placés en forme de croix, qui s’é- tendent et s’ouvrent; elle renferme six étamines opposées, dont quatre BIS sont longues , et les deux autres plus petites : ces étamines sont sur- montées par des sommets simples. Dans le centre est situé un germe orbiculaire et comprimé, soutenant un style simple persistant et sur- monté d’un stigmat obtus : ce germe se change ensuite en une capsule unie, comprimée et érigce, avec deux lobes convexes, à deux cel- lules, terminées par le style roide, qui est joint à coté de la partition: chaque cellule renferme une se- mence comprimée. Ce genre de plante est rangé dans la premiere section de la quinzieme classe de LiNNÉE, in- titulée : Tetradynamia siliculosa , Ja fleur ayant quatre étamines lon- gues et deux courtes, et étant rem- placée par des légumes fort courts. Les especes sont : 1°. Biscutella auriculata, cali- cibus nectario utrinque gibbis , si- liculis in siylum coeuntibus. Hort. Cliff. 329 ; Moutarde bâtarde, avec le godet du nectaire gonflé à cha- que côté, et de petits légumes joints au style. Thlaspidium hirsutum , calice floris auriculato. Inst. R. H. 214. Leucojum montanum, flore pe- dato. Col. Ecphr. 2. P. 59. T. 61. Jon-Draba Alyssoides lutea, an- gusti-folia. Barr, Ic. 230. 2°. Biscutella didyma , sikiculis orbiculato-didymis à stylo diver- gentibus. Hort. Cliff, 329 ; Mou- BIS tarde batarde , avec une double silique orbiculaire, divergente au style. Thlaspidium Monspeliense, Hie- racii folio hirsuto. Tourn. Inst. 214: Thlaspi clypeatum. Clus. Hist. tas EEE 3°. Biscutella Apula, hirsuta, foliis oblongis, dentatis , semi-am- plexicaulibus , floribus spicatis , stylo breviore ; Moutarde batarde velue, avec des feuilles oblongues et dentelées, qui embrassent la tige à moitié, dont les fleurs croissent en épis, et qui a un style plus court. i Thlaspidium Apulum spicatum. Tourn. Inst. 214. Jon-Draba Alyssoïdes, Apula, spicata. Col. Ecphr. 1. P. 283. T. 285. Auriculata. La premiere es- pece, qui croît naturellement dans la France Méridionale et en Italie, n’a gueres qu'un pied de hauteur dans les lieux qui la produisent; mais lorsqu'elle est cultivée dans les jardins, elle devient une fois plus grande. Cette plante se divise en plusieurs branches, garnies à chaque nœud d’une seule feuille oblongue , entiere et un peu den- telée ; celles de la partie basse de la tige sont plus larges et plus ob- tuses que celles du haut : ses fleurs sortent des extrémités des bran- ches en panicules clairs ; elles BIS 549 sont d’un jaune-pâle, composces de quatre pétales obtus, et suivies de siliques doubles, rondes et com- primées, qui se gonflent au milieu, et renferment une semence ronde et plate : le style de la fleur se tient droit entre les deux petites siliques qui sont jointes à leurs bords. Didyma. La seconde est aussi originaire de Ja France Méridio- — nale et de l’Italie, ainsi que de’ PAllemagne, d’où j'en ai recu les semences, et une plante sèche qui n’ayoit pas plus de six pouces de longueur, y compris les racines ; mais elle s'élève par la culture jus- qu’à deux pieds de hauteur. Cette espece a des feuilles longues, étroi- tes, velues, semblables à celles de PHerbe à l’Epervier, ou Hieracium Dentis leonis , qui se développent près de terre, et sont profondé- ment dentelées à leurs bords : sa tige s’élève du centre, et se divise vers le haut en plusieurs petites branches dégarnies de feuilles, et terminées par des panicules de fleurs jaunes, composées de quatre pétales placés en forme de croix : ces fleurs sont suivies de siliques rondes et comprimées comme celles de la précédente, mais plus petites, et le style se renverse au-dessus. Apula. La troisieme pousse plu- sieurs feuilles oblongues, velues, leurs bords, du milieu desquelles s'élève une tige velue et branchue, qui et légèrement dentelées a sso B ES croit à deux pieds de hauteur, et dont chaque nœud porte une feuille oblongue et dentelée, qui embrasse la moitié de la tige à sa base : cha- que branche est termine par un épi serré de fleurs d’un jaune-pâle, qui sont suivies de siliques rondes et comprimées comme dans la pré- .cédente ; mais le style de la fleur y est joint, et est plus court que celui des autres especes. Culture. Toutes ces plantes sont annuelles, et périssent lorsque leurs semences sont mures : on peut les semer au printems ou en automne, sur une plate-bande de terre lé- gere , dans une situation ouverte, où elles doivent rester à demeure. Celles qui sont semées en automne, pousseront au bout de trois se- maines, et se conserveront tout l'hiver sans aucun soin : elles fleu- riront dans le commencement de Pété suivant, et produiront tou- jours ensuite de bonnes semences ; au-lieu que celles qui n’auront été semces qu’au printems , se flétri- ront avant la maturité de leurs se- mences. Les plantes automnales fleurissent en Juin, et celles du printems en Juillet : leurs semen- ces muürissent environ six semaines après. Si on permet à ces semences de s’écarter en liberté, elles pro- duiront sans aucun soin une grande quantité de jeunes plantes, qui n’exigeront d'autre culture que d'être débarrassées de mauvaises B'£2S herbes, et d’être éclaircies dans les places où elles sont trop ser- rees : on laisse entr’elles huit à neuf pouces de distance. Ces différentes especes n’étant point assez belles pour être recher- chces, on ne les conserve gueres que dans les jardins de Botanique. Comme, après plusieurs années de culture, je ne les ai jamais vu va- rier, je ne doute point qu’elles ne soient toutes des especes distinctes les unes des autres. BISERRULA. Linn. Gen. PL. 800. Pelecinus. Tourn. Inst. 417. T. 2343 le Rateau. Caracteres. La fleur a un calice tubuleux, formé d’une seule feuille érigée, et légèrement divisée au sommet en cinq parties égales, dont les deux supérieures sont pla- cées à quelque distance des autres: la fleur est papillionnacée ; Péten- dard a ses bords réfléchis, et les ailes sont oblongues, mais plus courtes que l’étendard : la carène est obtuse, de la même longueur que les aîles, et tournée vers le haut. Elle a dix étammes, dont neuf sont jointes, et l’autre sépa- rée ; leurs extrémités se dirigent vers le haut. Dans le centre est situé un germe oblong et com- primé, soutenant un style en forme daléne , surmonté d’un stigmat simple. Les étamines sont renfer- mées dans la carène : le germe se LA BIS change ensuite en un légume plat et étroit, dentelé aux deux bords comme la scie du poisson, nommé Empereur, et a deux cellules rem- plies de semences en forme de rein. Les plantes de ce genre sont rangées dans la troisieme section de la dix-septieme classe de LiNNÉE, nommée : Diadelphia Decandria , par la raison que leurs fleurs ont dix étamines jointes en deux corps. Nous n'avons qu’une espece de ce genre, qui est: Biserrula. Pelecinus. Hort. Cliff. 362. Il n’y a point de nom Anglois pour cette platiite. Pelecinus vulga- ris. Tourn. Inst. 4273 en Fran- cois, le Rateau. - * Astragalus purpureus annuus peregrinus , siliquis utrinque serre similibus. Moris. Hist. 2. P. 2075 SE ea NO T0: Securidaca siliquis planis utrin- que dentatis. Bauh. Pin. 349. Cette plante est annuelle, et croit naturellement en Italie, en Sicile, en Espagne et dans la France Méridionale ; elle pousse plusieurs tiges angulaires et traïnantes , qui sont garnies de feuilles longues , ailées , et composées de plusieurs paires de lobes , terminés par un impair en forme de cœur : des parties hautes des branches, sortent les pédoncules, qui soutiennent chacun plusieurs petites frs pa- piilionnacées,decouleur de pourpre, Bass sa et recueillies ensemble : ces fleurs sont suivies de légumes unis, longs d’un pouce, dentelés sur les côtés dans toute leur longueur, divisés au milieu par un nerf longitudinal, et remplis de deux rangs de semen- ces en forme de rein. On Ia multiplie par semences, qui, dans ce pays, doivent étre ré- pandues en automne sur une couche de terre légere, où les plates pous- seront dans trois semaines, et sub- sisteront très-bien en plein air : il faut les semer où elles doivent res- ter; ou les transplanter très-jeunes ; car lorsqu'elles sont grosses, elles ne souffrent pas d’être tirces de terre. Lorsque les plantes auront poussé, elles n’exigeront d’autres soins que d’être tenues nettes de mauvaises herbes, et éclaircies où elles seront trop serrées,, en laissant environ un pied de distance entr’- elles : elles fleurissent en Juin, et leurs semences mürissent en Sep- tembre. . On peut aussi semer au prin- tems les graines de cette plante, et la traiter ensuite suivant la mé- thode qui vient d’être prescrite ; mais alors il est à craindre que les plantes qui en proviendront , ne fleurissent pas avant le milieu ou la fin de Juillet, et que leurs semen- ces n’aient pas le tents de mürir , à moins que Pautomne ne soit chaud; c’est-pourquoi je recommande de vig automne , 552 les semer en après qu’elles sont recueillies. On peut accorder une place dans les jardins, à deux ou trois de ces plantes pour la variété, quoi- quelles n'aient pas beaucoup de Aussi-tot beauté. BISTORTA. Ainsi appelée, parce que sa racine est contournée et toitillée en différents anneaux ou: figures pyramidales. Bistorte. Ce genre est joint au Polygo- num, par le Docteur LiNNÉE Cette plante fleurit en Mai ; et si la saison est humide , elle conti- nuera à produire de nouveaux épis de fleurs jusqu’au mois d’Aout: elle peut être multipliée, en plantant ses racines dans une plate-bande humide et ombrée , soit au prin- tems, soit en automne. Ces racines, en traçant dans la terre, rempliront bientôt tout le jardin de nouvelles plantes. On a proposé de se servir des racines de cette plante pour tanner les cuirs ; mais il seroit difficile de s’en procurer en assez grande quan- tité pour cela (1). a (1) Les racines de la Bistorte sont un des plus puissans astringens que le regne vé- gétal fournisse à la Médecine: elles n’ont rien d’odorant et de volatil, et ne don- nent pap l'analyse qu'une très-petite quan- tité de principe résineux ; mais beaucoup de substance gommeuse dans laquelle resi- BIS BISTORTE: Voyez Brss TORTA. - es dent toutes ses propriétés. Cette racine prise intérieurement , ou appliquée seule- ment à la peau, augmente sirgulièrement le ton des solides, diminue le calibre des vaisseaux , crispe l'extrémité des canaux relachés, qui fournissent une issue a des humeurs abondantes, font rentrer les li- queurs stagnantes dans le torrent de la circulation, évacuent par les pores ou par d’autres couloirs celles qui sont extrava- sées, etc. Elles produisent des effets très-marqués dans les vomissemens, les diarrhées opi- niâtres, les dyssenteries séreuses , l’hémo- phthisie , les fleurs blariehes , les gonorrhées anciennes , les flux abondans d’urine , etc. On a même recommandé de s’en servir dans la petite vérole , la rougeole, la peste‘et les autres fievres malignes ; mais il n’ap- partient qu'au Médecin d'employer ce re- mede dans quelque circonstance que ce soit: autant il est salutaire , lorsqu'il est administré à propos, autant il devient nui- sible et dangereux entre les mains des per- sonnes ignorantes. On applique à l’exté- rieur en décoction, ou sous la forme de cataplasme, sur les hernies, les tumeurs indolentes, sur les bourses affectées d’ademe et d’hydrocele, et dans toutes les circons- tances où il est nécessaire de fortifier quel- que partie. La grande vertu astringente de ce remede le rend plus propre que le quinquina 4 guérit les fièvres quartes et autres intermit- tentes opiniâtres ; il a quelquefois opéré des cures étonnantes dans ces circonstances. On $ Alpes, pour guérir les fleurs blanches, Sa BIVALVE. emploie communément dans les BIV BIVALVE. S’emploie pour ex- primer une cosse ou gousse, qui souvre d’un côté dans toute sa lon- gueur en deux parties , comme les deux battans d’une porte. BIXA. Linn. Gen. Plant. 581. Urneu. Slon. Cat. Jam. Orellana. H. L. Mitella. Tour. Inst. 242 ; Anotta; et parles Francois , Rocou. Caracteres. Les caracteres de cette fleur sont d’avoir un calice uni, obtus, petit et persistant ; une corolle formée par une double ran- gée de pétales , dont l’extérieure consiste en cinq, qui sont larges, oblongs et égaux, et l’intérieure en un même nombre, de la même forme, mais plus étroits ; un grand nombre d’étamines velues , qui n’ont que la moitié de la longueur des pétales, et qui sont terminées par des sommets érigés. Dans le centre de Ja fleur, est situé un germe ovole, soutenant un style mince de la même longueur que les étamines, et surmonté d’un stig- mat divisé en deux paries, com- primées et paralleles. Ce germe se change ensuite en une capsule LI dose est en infusion aqueuse depuis un demi-gros jusqu’à deux gros, et en poudre depuis quelques grains jusqu'à un scru- pule. Les racines de Bistorte entrent dans la composition de l’orviétan et dans celle de quelques autres remedes cordiaux. Tone I, asi be SC 553 ovale; en forme de cœur, un peu comprimée, hérissée de poils pi- quants, et qui, s’ouvrant en deux valyules , montre une seule cellule remplie de semences angulaires , adherentes a un réceptacle linéaire, qui coule longitudinalement a tra- vers la capsule. Les plantes de ce genre , ayant plusieurs étamines et un style , font partie de la prefillece section de la treizieme classe de LINNEE, intitu- Iée : Polyandria monogynia. Nous n’avons qu’une espece de ce genre, qui est : Bixa. Orellana. Hort. Cliff. 211 ; L’Amotta ou Anotta ; par les François, Rocou. Mirella Ame- ricana maxima tinctoria. Achiott de Hermandez. Orleana, siveOrellana, folliculis lappaceis. Pluk. Alm.272.t. 209. f. 4. Comm. Hort. 2. p. 65. f. 44. Arbor Mexicana, fructu casta- nee coccifera. Bauh. Pin. 419. Urucu. Sloan. Jam. 150. Hist. 2. PROB ERMD SENT e Le Cet arbrisseau. croit naturelle- ment dans les parties chaudes de PAmérique, où il s'élève en une uge droite, à la hauteur de huit à dix pieds, et pousse au sommet plusieurs branches , qui forment une tête réguliere : ces branches sont garnies de feuilles en forme de cœur, terminées en pointe , supportées par de longs pétioles et disposées sans ordre : les fleurs, Aaaa sf B'IYX d’une couleur pâle de fleurs de pêcher, ont de larges pétales , et naissent en panicules clairs à Vextrémité des branches: un grand nombre d’étamines velues sont pla- cées dans le centre, et sont de la même couleur que les pétales, Après la fleur, le germe devient une capsule en forme de cœur , ou plutot en forme de mitre , hérissée de poils au-dehorsy et s’ouvrant en deux valves remplies de semences angulaires : ces semences sont re- couvertes d'une chair rouge, qui colore les mains de ceux qui la touchent. On les recueille pour Pusage des Teinturiers et des Peintres. Les semences de cette plante, qu'on apporte abondamment des Indes Occidentales , servent à la multiplier : il faut les semer dans de petits pots remplis d’une terre bonne et légere, et les plonger dans une couche chaude de tan : si la couche a la chaleur convenable, ces plantes paroîtront environ un mois après avoir €té semées ; et lorsqu’elles auront atteint à-peu- près la hauteur d’un pouce, on les sortira des pots ; on les séparera avec soin, et de facon à ne pas déchirer leurs tendres racines ; on les plantera chacune séparément dans un petit pot rempli de terre riche et légere , et on les plongera dans une nouvelle couche de tan, en observant de les tenir à Pombre BES jusqu’a ce qu’elles aient formé de nouvelles racines ;après quoi, on les traitera comme les autres plantes des mêmes contrées, et on leur donnera de Pair frais à proportion de Ja chaleur de la saison. Quand la chaleur de la couche de tan commencera à diminuer , on la la- bourera à propos , et on y en ajou- tera du nouveau, s’il est nécessaire , pour en renouveler la chaleur. Pendant l'été, on arrosera ces plan- tes trois fois la semaine , mais lé- gèrement; parce que trop d'humidité feroit pourrir les racines. Si ces plantes sont élevées dans le com- mencement du printems, et traitées comme elles doivent l’être , elles auront atteint en automne la hau- teur d’un pied et demi ; alors on les mettra dans la serre , et on les plon- gera dans la couche de tan. Pen- dant l'hiver, elles ne demandent que très-peu d’eau ; maïs dans leur jeunesse, il leur faut beaucoup de chaleur, sans quoi elles seront ex- posées à perdre leurs feuilles et même leurs têtes ; ce qui les rend désagréables à la vue. On doit tenir constamment ces plantes dans la couche de tan de la serrethaude ; parce que celles qui sont placées dans la serre sèche, ne font jamais autant de progès. J’ai eu plusieurs de ces plantes, hautes de sept à huit pieds, dont les tiges étoient épaisses , et les têtes fort grosses ; mais je n’en ai jamais eu + BLA qu'une seule qui ait produit des fleurs : je n’ai pas même entendu dire qu'aucune de ces plantes ait fleuri dans quelques autres jardins de PEurope ; car chez les Hollan- dois, on n’entrouve aucune qui soit parvenue à une certaine grosseur. On sépare la chair qui environne les semences, en la détrempant dans Peau chaude ; on les lave, et on les froisse avec la main, jusqu’a ce qu'elles soient nettes ; après quoi, on jette l’eau; et lorsque le sédiiment qu'il s’est déposé au fond , a acquis de la consistance, on l’en- ferme dans des balles qu’on envoie en Europe, où on l’emploie pour la peinture et pour teindre les étofles. Les Américains en font usage pour colorer leur chocolat, et les naturels du pays s’en servent pour se peindre le corps, lorsqu'ils vont à la guerre. BLANCHETTE, LA MA- CHE , POULE GRASSE, ou SALADE DE CHANOINE. Voyez Vareriana Locusta. L. BLÉ DE TURQUIE, BLÉ D'INDE ou MAYS. Voyez ZEA.L. BLE ou FROMENT. Voyez TRITICUM. BLE DE MARS. Voy. Tarti- CUM. B. LE go BLE D’OISEAU, ou ALPIS- TE. Voyez. Puararis. L. BLATTARIA. Voyez BASCUM. VER« BLETTE. Voyez Buitum. BLETTE-BLANCHE. Voyez AMARANTHUs BLiTum. L. BLETTE-ROUGE. Voyez AMARANTHUS Livipus. L. BLITUM. Linn. Gen. Plant. 24. Chenopodio-morus. Boerh. Ind. Morocarpus. Rupp ; Epinar-fraise. La Bleite. Caracteres. La fleur a un calice divisé en trois parties, et persistant; elle n’a point de pétale, mais seu- lement une étamine hérissée de poils plus longue que le calice , avec un sommet double. Dans le centre es placé un germe ovale et pointu, qui soutient deux styles aussi longs que l’étamine , avec un simple stigmat. Après la fleur, le calice devient une capsule ovale et comprimée , renfermant une se- mence globulaire , légèrement ap- platie , et de la même grosseur que la capsule. Ce genre de plantes est rangé dans le second ordre de la premiere classe de LInNEE , intitulée : Mo- nandria Digynia , qui comprend celles qui n’ont qu’une étamine et deux styles. Aaaa ij Sol BE Te Les especes sont : 1°. Blitum capitatum , capitel- Lis spicatis terminalibus. Hort. Upsal. 3 ; Blette avec des épis terminés par de petites têtes. Chenopodio-morus major. Boerh. Ind. Alf. 2. 91 ; appelé commu- nément fraise de Belette, ow Epi- nar-fraise. Atriplex baccifera. Raj. Hist. 2.97% 2°. Blitum Virgatum, capitel- lis sparsis lateralibus. Hort. Upsal. tctes 1 ° 3 3 Elette avec de petites éparses sur les côtés de la tige. Chenopodio-morus Minor. Boerh. Ind. Alf. 2. 92 ; Blette sauvage, avec un fruit semblable aux mires. Atriplex sylvestris, Mori fructu. Bauh. Pin. 519. 3°. Blitum Tartaricum, foliis triangularibus, acute dentatis , capi- tellis simplicibus lateralibus ; Blette avec des feuilles triangulaires den- telées, à pointes aigues , et des têtes simples sur les côtés. Blitum , fragiferum maximum polyspermum. Amman. Ruth. Capitatum. La premiere espece, qui croit naturellement en Espagne et en Portugal, est conservée de- puis long-tems dans les jardins An- glois : cette plante est annuelle, et ses feuilles sont à-peu-près sem- blables à celles de PÆpinar : la tige, élevée à deux pieds et demi de hauteur , est garnie inférieure- ment de feuilles semblables à celles je B Gal du pied de la plante , mais plus pe- tites : du sommet de cette tige, sortent a chaque nœud des fleurs disposées en petites têtes, et termi- nées en grappes. Lorsque les fleurs sont passces, ces petites têtes se gonflent jusqu’à la grosseur d’une fraise de bois, et en ont l'apparence quand elles sont mires ; elles sont fort succulentes , et remplies d’uu jus de couleur pourpre, qui tache en pourpre foncé les mains de ceux qui les broient. Virgatum. La seconde est ori- ginaire de la France Méridionale, et de l’Italie: elle s’élève rarement au-dessus de la hauteur d’un pied, et elle est garnie de feuilles plus petites, mais de la méme forme que celles de la premiere. Ses fleurs qui naissent aux ailes des feuilles , sur la plus grande partie de la tige, sont petites et recueillies en petites têtes, qui ont la même forme que celles de la premiere ; mais elles sont plus petites, et d’une couleur moins foncée. Tartaricum. La troisieme, dont le feu Docteur Amman , Professeur de Botanique a Pétersbourg, n'a donné les semences, s'élève a la hauteur d’environ trois pieds : ses feuilles sont triangulaires , termi- nées en pointes fort aiguës, et den- telées à leurs bords : ses fleurs sortent des ailes des feuilles en petites têtes, et sont remplacées par des baies de la même forme , 6 LS et de la méme couleur que celles de la premiere, mais plus petites. Cette espece differe de la premiere par la forme, et les échancrures de ses feuilles, dont quelques-unes sont placées entre les baies dans toute la longueur de la tige qui n’est pas terminée par des têtes comme celle de la premiere espece, mais seule- ment par des feuilles. Culture. Toutes ces plantes sont annuelles ; et comme elles laissent tomber leurs semences , lorsqu'on néglige de les recueillir, on voit paroïître au printems suivant, de nouvelles plantes qui naïssent en abondance dans les environs. Siles graines de toutes ces especes sont semées en Mars ou en Avril sur une couche de terre ordinaire, dans une situation ouverte , les plantes poussefont un mois ou cinq se- maines aprés ; et en les laissant ott elles sont semées, elles n’exigeront d’autres soins, que de les tenir nettes de mauyaises herbes, et de les éclaircir , en laissant entr’elles six ou huit pouces de distance. Ces plantes commencent à produire leurs baies dans le mois de Juillet; et comme alors elies ont une belle apparence, plusieurs personnes les transplantent dans les plates-bardes des jardins à fleurs, et d’autres les plantent dans des pots, qu'ils placent dans des cours, ou sur des murs de terrasses , avec les autres fleurs annuelles, pour les embellir. | BLU 557 Quand on les destine à ces sortes d’usages , il faut les transplanter avant qu’elles poussent leurs tiges de fleurs, parce qu’alors elles ne souffrent plus d’être dérangées. Lorsqu’elles sont établies dans leurs pots, on doit les arroser exactement dans les tems secs, sans quoi elles seront arrêtées dans leur accroisse- ment, et ne parviendront point à leur hauteur ordinaire. À mesure que leurs tiges de fleurs font des progrès, on les soutient avec des baguettes pour les empêcher de tomber, et d’être emportées par le poids de leurs baies qui deviennent de jour en jour plus grosses et plus lourdes. BEVEL SY AUETFORN:, CASSE-LUNETTE, ou BARBEAU. Voyez CENTAUREA, Cyanus. BOCCONIA. Cette plante a été ainsi appelée en ’honneur du Révérend Paut Boecone de Si- cile, qui a publié quelques Livres curieux de Botanique. Caracteres. La fleur a un calice composé de deux feuilles ovales, obtuses et concaves; la corolle a quatre pétales étroits avec un grand nombre d’étamines fort courtes ; couronnées de sommets érigés » € de la même longueur que le calice. Dans le centre est placé un germe rond , rétréci aux deux extrémités » $58 BOC qui soutient un style simple, divisé au sommet en deux parties, et sur- monté d’un stigmat simple : lorsque Ja fleur est passée, ce germe devient un fruit ovale, rétréci aux deux extrémités ; un peu comprimé , et a une cellule charnue, renfermant une semence simple et ronde. Les plantes qui forment ce genre ayant plusieurs étamines et un style, ont'cté placées par LINNÉE dans la premiere section de sa douzieme classe , qu'il a appelée Polyandria Monop ynia. Nous ne connissons jusqu’à pré- sent qu’une espece de ce genre, qui est : . Bocconia frutescens. Linn. Sp. Plant.8 05s Bocconia racemosa , Sphondylii folio tomentoso. Plum. Nov. Gen. Chelidonium majus arboreum , foliis quercinis. Sloan. Jam. 82, His salsa Cocoxihvitt. Hern. Mex. 158. Cette plante est appelée par le Pere Hans Sioan , dans son His- toire Naturelle de la Jamaïque, Chelidonium majus arboreum , foliis guercinis, ou le plus grand arbre de Chélidoine a feuilles de Chéne. Ceite plante est fort commune a la Jamaïque, ainsi que dans plu- sieurs autres parties de l'Amérique: elle s’élève à la hauteur de dix a douze pieds , avec une tige droite aussi grosse que le bras, et recou- verte d’une écorce blanche et unie: BOC cette tige se divise au sommet en plusieurs branches , sur lesquelles les feuilles sont placées alternati- vement : ces feuilles , dont la lon= gueur est de huit à neuf pouces , et la largeur de cinq à six, sont pro- fondément échancrées , et quelque- fois jusqu’à la côte du milieu ; elles sont d’une couleur fine de vert de mer; de sorte que cette espece fait une belle variété parmi les autres plantes exotiques de la serre chaude. ’ Toutes les parties de cette plante sont remplies d’un suc jaunatre , pareil à celui de la plus grande Eclaire ou Celandine , qui est d’une nature trés-acre, et dont les Amé- ricains se servent pour enlever les taches des yeux. On multiplie cette espece, par ses semences qu’on place au com- mencement du printems dans des pots remplis de terre fraiche et lé- gere qu'on plonge dans une couche chaude de tan, et qu’on arrose lé- gèrement de tems en tems pour les faire germer. Lorsque ces plantes ont poussé , on les transplante sé- parément dans de petits pots rem- plis de terre légère et sablonneuse qu'on replonge dans la couche chaude, dont on a soin de garantir les vitrages des ardeurs du soleil , jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : on les arrose très-légèrement dans leur jeunesse, parce que, leurs tiges étant fort ten- BOE dres , et remplies de séve, trop d'humidité les feroit pourrir; mais lorsque ces tiges sont devenues li- gneuses , elles exigent plus d’eau , sur-tout dans les tems chauds : on a soin aussi de leur procurer beau- coup d’air, en soulevant les vitrages. Deux mois après, lorsque les pe- tits pots sont remplis de racines, on remet les plantes dans d’autres plus grands que lPon replonge ensuite dans la couche de tan de la serre chaude, où il faut toujours conti- nuer à leur donner beaucoup d’air pendant les chaleurs. En les traitant ainsi, je suis parvenu à élever dans une seule saison , ces plantes au- dessus de fa hauteur de deux pieds, et à leur procurer des tiges très- fortes. On les tient constamment dans la serre chaude, parce que , sans ce secours , elles ne profite- roient pas dans ce pays. Cette plante a fleuri dans le jardin de Médecine à Chelséa , et y a perfectionné ses semences. Mais quand même elle ne produiroit point de fleurs , sa beauté singuliere la rendroit digne d'occuper une place dans la collec- tion des Curieux , et il paroit que les Indiens en font beaucoup de cas; car HERMANDEZ nous dit que leurs Chefs la font cultiver dans leurs jardins. BOERHAVIA. M. VAILLANT, Professeur de Botanique à Paris, a donné ce nom à ce genre de plante, BOE 559 en l’honneur du fameux Docteur BoERHAVE , Professeur de Chy- mie, de Physique et de Botayique dans l’Université de Leyde. Caracteres. La fleur n’a point de calice, mais seulement un pétale en forme de cloche, triangulaire et entier. Dans quelques especes, elle a une étamine courte, et dans d’au- tres deux, couronnées par un som- met double et globulaire. Le germe est situé au-dessous du réceptacle, soutient un style court et mince, surmonté d’un stigmat en forme de rein : ce germe devient ensuite une simple semence sans couverte. Ce genre de plantes est rangé dans la premiere section de la pre- miere classe de LINNEE, intitu!'ée Monandria Monog ynia, parce que les fleurs qui le composent n’ont qu’une étamine et un simple style. Les especes sont : 1°. Boerhavia erecta ,. caule erecto , glabro. Linn. Sp. Plant. 3. Boerhayia , avec une tige droite. Boerhavia, Solani folia, erecta, glabra , floribus carneis, laxiits dispositis. Houst. Mss. 2°. Boerhavia diffusa, caule dif fuso. Linn. Sp. Plant. 3; Boerha- via- avec une tige diffuse. Boerkavia Solani folia, major, Vail. Del, 50. La Patagone. V alerianella curassavica , semt- ne aspero, viscoco. Herm. Par. 237,T7. 237+ 560 BO Æ Talu-Dama. Rheed. Mal. Ps 205" MAC: 3°. Boerhavia scandens , caule ie) scandente , floribus diandriis. Linn. Sp. Plant. 3; Bocrhavia avec une tige grimpante. a Boerhavia Alsines folio, scan- dens , floribus pallidé luteis , majo- ribus y in umbellæ modum disposi- tis , semine aspero. Houst, Mss. Solanum bacciferum Americanum, fructu corymboso. Pluk. Alin. 349; Le 226.5 Pog. ri Valerianella , Alsines folio , scandens. Sloan. Jam. 91 Hist. 2, Po S20, Antanisophyllum scandens, Al- sines majoris folio. Waill. Act. 2722, P. 258, 4°. Boerhavia coccinea, foliis ovatis, floribus lateralibus compac- tis, caule hirsuto procumbente ; Boerhayia avec des feuilles ova- les, des fleurs sortant des ailes des feuilles en têtes serrées , et une tige velue et trainante. Boerhavia Solani-folia, procum- bens et hirsuta, floribus compactis. Honst. MSS. Boerhavia hirsuta. Jacq. Bot. Kind, T. 1. -pag. 3. tab, 7: Erecta. La premiere espece a été découverte par le Docteur Hous- TOUNe à la Vera-Cruz en 1731. Elle s'élève a la hauteur de deux pieds, avec une tige droite, unie et garnie à chaque nœud de deux fenlles ovales, pointues, opposées coccineis BOE et portées par des pétioles d’um pouce de longueur , et d’une cou- leur blanchätre en-dessous. Des nœuds de cette tige, qui sont pla- cés à une grande distance les uns des autres, sortent de petites bran- ches latérales et érigées, qui, ainsi que la tige principale, se terminent par des panicules clairs de fleurs de couleur de chair, qui sont suivies de semences oblongues et gluti- neuses. Diffusa. Les semences de la se- conde m’ont été envoyées par le : même Docteur Housroun, de la Jamaïque, où cette espece croît na- tureliement : elle pousse plusieurs tiges longues d’un pied ét demi ou de deux pieds, garnies à chaque nœud de petites feuilles rondes, Les fleurs, qui naissent fort écar- tées les unes des autres, sur de longs pédoncules branchus, sortent des ailes des feuilles, ainsi que des extrémités des branches ; elles sont d’un rouge pale, et sont sui- vies de semences semblables à cel- les de la précédente. Scandens. La troisieme, que j'ai reçue de la Jamaïque avec la pré- cédente, pousse plusieurs tiges qui se divisent en plusieurs branches, au moyen desquelles elle se répand sur toutes les plantes voisines , et s’élève à la hauteur de cing ou six pieds : ces branches sont garnies le feuilles en forme de cœur, pla- cces par paires sur chaque nœud, et HB Oe « et portées par de longs pétioles ; elles ont la couleur et la consis- tance de celles du plus gros Mou- ron : ses fleurs jaunes sortent en ombelles claires des extrémités des branches, et sont remplacées par e petites semences oblongues et visqueuses. Coccinea. La quatrieme nva été aussi envoyée de la Jamaïque avec les deux précédentes : elle pousse plusieurs tiges trainantes et velues, qui se divisent en plusieurs bran- ches plus petites, et garnies de feuilles à chaque nœud. Des ailes des feuilles sortent des pédoncules nus, soutenant de petites têtes ser- rées de fleurs de couleur écarlate, dont les pétales tombent une demi- journée après qu’elles ont paru : ces fleurs sont suivies de semences courtes et oblongues. z Culture. Les premiere , seconde et quatrieme especes sont des plan- tes annuelles qui périssent en au- tomne ; mais la troisieme est viva- ce : elles sont toutes délicates, et ne profitent point en plein air en Angleterre : on les multiplie par leurs graines qu’il faut semer au printems sur une couche chaude : lorsque les jeunes plantes, qui en proviennent, ont acquis assez de force , on les plante chacune sépa- rément dans de petits pots qu’on plonge dans la couche chaude ; et on les traite ensuite comme les au- tres plantes tendres et exotiques, Tome I. BORE 5 6r) Quand elles sont devenues trop hautes pour rester sous un chassis , on en place une ou deux de chaque espece dans la serre chaude , et on plante les autres après les avoir ôtces des pots, dans une plate- bande chaude, où elles perfection- neront leurs semences, si le tems est favorable: mais comme elles manquent souvent dans les saisons froides , celles qui sont dans la serre chaude produiront toujours des seme®gs mures en automne, La troisieme espece peut être con- servée deux ou trois années dans une serre chaude. BOIS ( petits ). Les petits-Bois ou Bosquets, sont si agréables, qu’un jardinne peut être complet, s’il n’en contient au moins un ou deux. Quel- que petit que soitun jardin, et quel- que peu de place qu'il offre pour un Bosquet , on ne laisse pas d’y en pratiquer un proportionné au terrein : plus ils sont petits, plus ils exigent d’art , afin de les faire paroitre plus considérables qu’ils ne sont réellement. Les Bosquets ont été dans tous les tems fort recherchés, et même en grande vénération : les anciens Romainsavoient des especes de Boc- cages dans la proximité de leurs Temples, qu’ils consacroient à quel- ques Dieux, et qu'äls appelloient Luci, par anuphrâse, à non lucendo, comme étant ombrés et obscurs : Bbbb 562 BOT ils étoient destinés a de saints usa- ges, étant placés à Pécart, et jamais on ne les coupoit. Ces Boccages ne servent pas seu- lement d’ornement dans les jardins, ils sont encore très-utiles pour se mettre à l’abri des ardeurs du so- leil, et pour pouvoir s’y promener à Pombre pendant la plus grande chaleur du jour, ce qu’on ne peut faire dans le reste des jardins; de sorte qu'ils sont tout-à-fait défec- tueux , lorsqu'ils ne renferment pas un pareil ombrage. Il y a deux especes de Boccages, les uns ouverts et les autres rem- plis : les Boccages ouverts sont ceux qui sont plantés en gros arbres, de maniere qu’étant rapprochés , ils procurent une ombre impénétrable aux rayons du soleil. Comme ces arbres sont long-temps à croitre, al faut les rapprocher beaucoup, pour pouvoir jouir bientôt de leur ombrage. Cette sorte de Bosquets doit être plantée irrégulièrement, afin qu'ils aient un plus grand air de magnificence, et parce que de cette maniere ils procurent de ’om- brage beaucoup plutôt que sils étoient plantés en ligne droite. Lorsque le soleil se trouve per- pendiculairement au-dessus d'un Bosquet , dont les arbres sont alignés, Vintérieur des allées se trouve exposé*a ses rayons, jus- qu'à ce que leurs branches aient acquis assez de longueur pour se B Od joindre ; mais dans des Bosquets irrégulièrement plantés , il y a tou- jours de Pombrage, parce que les arbres qui se croissent, forment de toute part un couvert impenetrable. Quand, en tracant un jardin, on est assez heureux pour trouver su la place de gros arbres en pleine crûe , il faut les laisser , s’il est pos- sible, et passer sur quelques in- convenients , plutôt que de les dé- truire; parce qu’il faudroit un sic- cle pour réparer cette perte : si cependant ils se trouvent trop voi- sins des habitations, qu’ils y occa- sionnent de humidité, et qu’ils en ôtent la vue, il faut les couper sans balancer. La plupart des Bosquets qui ont été plantés tant en Angleterre que dans les beaux jardins de France, ne sont autre chose que des allées bien droites qui pour la plupart servent d’avenues à des châteaux, où conduisent à quelques autres édifices ;;mais ces Bosquets parois- sent beaucoup moins grands que ceux qu’on a pratiqués dans des bois venus naturellement, et dont les arbres sont plantés à des distan- ces irrégulieres ; rien n’est plus agréable et plus majestueux en même tems qu'un assemblage de gros arbres, dont les branches font fort étendues, et qui sont placés à des distances assez considérables , pour laisser croitre librement les plantes qui sont au-dessous, sur- 5 OF tout si le gazon est bien vert et bien entretenu. La plupart des Bosquets plantés régulièrement ont des allées droites et sablées qui sont fort désagréables à la vue des personnes de bon goût. S'il est ab- solument nécessaire d’avoir dans un Bosquet une allée sablée , il vaut beaucoup mieux qu’elle aille en serpentant, et qu’elle ait toutes les sinuosités que les arbres lui per- mettront de décrire: mais ces pro- menades sèches sous de gros arbres, sont beaucoup moins commodes que celles qui se trouvent dans des lieux ouverts, parce que l’égout des arbres les rend impraticables après la pluie, pendant un tems considérable. Les Boccages couverts et remplis contiennent souvent de gros arbres, mais le terrein au-dessous est garni d’arbrisseaux et d’arbres peu élevés; de maniere que les allées qui y sont pratiquées sontsolitaires, qu’on peut s’y promener agréablement , et y être à l'abri du vent, lorsque le tems est froid et mauvais. On plante souvent ces especes de Bos- quets aux extrémités des Bois ou- verts, pour cacher les murailles ou d'autres enclos du jardin; quand als sont proprement dessinés , avec des allées sèches, pratiquées dans épaisseur, et garnies-sur les bords d’arbrisseaux et de fleurs d’une odeur agréable , et qu'ils sont plan- tés irrégulièrement , ils font le plus BOT 563. grand plaisir; parce qu’on peut s’g promener seul et à l'écart, à l’abri du froid et des venis, et y respirer. le parfum des fleurs. Lorsqu'il est possible d’enclorre tout un jardin de pareils Bosquets , 6m se procu- rera une plus grande étendue de promenade, et tous ces arbrisseaux feront une limite agréable, quand on ne peut y avoir une belle vue." Ces Boccages couverts sont ap- pellés par les François Bosquets , du mot italien Boschetto, qui veut dire un petit-Bois : on en trouve dans la plupart de leurs jardins; mais comme ils sont tous réguliè- rement plantés, en étoile, en quarré, en ovale, en triangle, etc., ils n’ont point l'agrément de ceux qui sont irréguliers, et qui, au-lieu de haies qui empêchent de voir dans l'in- térieur du Bois, ont leurs allées bordées d’arbrisseaux à fleurs, et de fleurs odoriférantes qui les rendent délicieux : ajoutez à cela que lentretien de ces haies occa- sionne une dépense considérable, qu'on doit chercher à éviter, dans la construction des jardins. BOIS. Les Bois et les eaux sont absolument nécessaires pour lagré- ment. II est très-avantageux de trouver à sa portée des Bois déjà grands , et placés de maniere à pouvoir être renfermés dans un jardin ou dans un parc, ou seu- lement assez voisins peur qu'il soit Bbbbij 564 BOT possible d’y ménager une commu- nication avec le jardin; -alors on peut y pratiquer des allées très- agréables, en les faisant serpenter dans ce Bois, qui deviendra la partie la plus précieuse d’une ha- bitation de campagne : ces allées procureront en été un ombrage agréable contre la chaleur brülante du soleil, Comme j'ai déjà traité de Pusage et de la beauté des quartiers dé- serts, et que j’ai donné les instruc- tions nécessaires pour les planter, je n'insisterai pas beaucoup ici sur cet objet; je me contenterai d’in- diquer en peu de mots la maniere de tailler et de pratiquer des allées dans les Bois déjà grands, lorsqu’on est assez heureux pour en rencon- er de pareils près d’une habita- tion, et qu'on peut les renfermer dans les jardins, où y communi- quer par des avenues : j’indiquerai aussi Ja maniere d’orner le bord de ces allées avec des fleurs et des arbrisseaux, afin de les rendre plus agréables : je m’étendrai ensuite plus au long sur les moyens qu’on doit employer pour élever et per- fectionner les forêts, et les rendre plus avantageuses aux propriétaires et au Public. Quand on a dans son voisinage des Bois déjà grands, et assez-près de sa maison pour qu'ils puissent servir de promenade, il est inutile d’en pratiquer de pareils dans ses B'OMI jardins : car, sans faire mention de la dépense considérable qu’on épar- gne pour la main d'œuvre, et pour Pachat des arbres nécessaires pour couvrir un grand terrein, on jouit encore vingt ans plutôt , parce qu'il faut au moins ce tems aux nouvelles plantations, pour devenir des promenades couvertes et aussi agréables qu’une forêt plantée par la Nature. Si le Bois est placé de maniere que le jardin se trouve entre ce Bois et habitation, on établit alors une avenue de communication, et on la trace de façon qu’elle soit la plus voisine possible du chateau, afin qu’on n’ait pas un grand trajet à faire a découvert, avant d’arriver à Pombre. Si le Bois est petit, on fera décrire aux allées qu’on pra- tiquera dans ce Bois, autant de tours et de détours qu'il sera possible, alin de donner à la promenade, autant d’étendue que le terrein peut le permettre : mais en traçant ces allées, il faut avoir soin d’éviter qu’elles ne soient trop voisines, afin que de l’une on ne puisse voir lPautre, à travers lépaisseur du Bois qui les sépare. Si ce Bois a plus d’étendüe, il faut laisser entre chaque allée, un espace large de cinquante ou de soixante pieds; et dans les t'ès-grands Bois, on les éloigne encore davantage; parce que le taillis étant coupé, ( ce qui doit être fait chaque dix ou douze BOT wns, suivant que l'accroissement desarbres est plus ou moins prompt) ces allées seroient alors en vue Pune de l’autre, jusqu'à ce que le taillis ait atteint une certaine hauteur; à moins qu’on n’ait planté une bordure d’arbrisseaux , entre- mêlés d'arbres verts : ce que je conseillerai toujours; parce que ces especes d’arbres ajoûtent beau- coup à la beauté et à agrément de la- promenade. Dans le Bois d’une étendue médiocre , les allées ne doivent pas avoir plus de huit ou de neuf pieds de largeur; mais si on à à arranger une grande forêt, on leur donnera au moins quinze pieds, sans y comprendre la double bordure d'arbres verts et d’arbris- seaux, dont chacune doit avoirneuf ou dix pieds d'épaisseur. Ces ar- brisseaux doivent être plantés de maniere qu'ils empéchent de voir dune allée dans lautre, lorsque le taillis est coupé : c’est surtout dans cette occasion que ces bor- dures sont nécessaires ; mais en tout tems , elles augmeiteront la- grément de la promenade, tant par leur variété que par l’odeur agréa- ble de leurs fleurs. Comme on trou- vera à la fin de cet ouvrage, un ca- talogue des arbrisseaux qui crois- sent a Pombre des Bois, et des fleurs propres a être plantées sur les bords de ces allées, je me dis- penserai d’en parler ici. Anciennement on formoit ces BO Æ 565, allées a travers les Bois, aussi droites qu'il étoit possible; mais il étoit difficile d’avoir un point de vue, pour se diriger dans cette opéra- tion : tous les arbres qui se trou- voient sur cette ligne, bons ou mauvais, étolent, COUPÉS sans mé= nagement : et si on venoit à ren- contrer un terrein marécageux ; il falloit alors employer beaucoup de travail et de dépense pour le com- bler et le rendre pratiquable. L’o- pération étant finie, on avoit une tranchée bien droite, qui étant ap- perçue de loin, faisoit un tres- mauvais effet; et pour peu qu'il fit de vent, la promenade y étoit fort désagréable ; parce que Pair agité la parcouroit dans toute sa longueur, sans aucun obstacle. La méthode actuelle de faire serpenter les allées, est donc, à tous égards, préférable à l’ancienne. En prati- quant ces promenades, on doit avoir grand soin de les tracer sur les endroits les plus unis et les plus solides , et de faire en sorte de ne point couper de bons arbres , lors- qu'on en rencontre de pareils sur son passage; il vaut beaucoup mieux se détourner, que de les abbattre, ou de les laisser dans le milieu des allées : quoiqu’on ait quelquefois vanté l’agrément et la beauté de ces arbres isolés; ils n’en sont pas moins incommodes; parce qu’a moins de donner aux allées plus -de largeur dans ces endroits, ils deviennent 566 BOT un obstable, lorsque deux ou trois personnes se promenent de front. Lorsqu’on trouve sur les bords de ces allées, de grands arbres dont les branches s’étendent au loin, on coupe tout le petit-Bois qui se trouve au-dessous, et on. forme autour de ces arbres un vuide où l’on peut placer des bancs. Les différents circuits que décrivent ces allées, doivent être si naturels et si aisés, que lart ne paroisse pas y avoir eu part: elles ne doivent pas s’c- tendre trop loin en ligne droite, parce qu’on seroit appergu à une trop grande distance; mi trop cour- bées, pourne pas rendre la promena- de désagréable & pénible : en tout il faut éviter les extrêmes, qui sont toujours désagréables à toute per- sonne de bon gout. Quant aux forêts destinées au bénéfice des propriétaires , et a l'utilité publique, elles méritent la plus sérieuse attention; parce que la grande destruction qui s’en est faiteen Angleterre depuis quelques années , doit allarmer tous ceux qui s'intéressent au bonheur et a la prospérité de la nation. Rien m’an- nonce davantage la décadence d’un royaume florissant, que le dépé- rissement marqué des forêts; et comme cette dévastation s’est éten- due dans toute l’Angleterre, la na- tion perdra dans peu d’annces son meilleur boulevard, à moins qu’on n’emploie sans délai des moyens B OI efficaces pour arrrêter ce désordre, et favoriser l'accroissement des nou- veaux Bois. Maisil y a peu d'espérance qu’on puisse réussir à prévenir ce mal- heur, parce que les personnes pré- posées pour veiller à la conserva- tion des forêts, trouvent leur inté- rét dans cette destruction : ainsi, à moins qu'on ne persuade aux par- üculiers d’augmenter leurs biens en plantant des Bois, il est a crain- dre que dans Vespace d’un siècle, on n’en manque pour fournir à la construcuon des vaisseaux. Lors- que cet évènement arrivera , on verra nécessairement tomber le commerce de ce pays. , Des personnes, au jugement des- quelles il semble qu’on doive s’en rapporter, ont prétendu que les grandes plantations faites depuis quelques années en diffcrens. en- droits de ce royaume, seront d’une grande utilité au Public; mais on se trompe, parce que dans la plu- part de ces plantations, on a eu peu d’égard à la multiplication du bois, et qu'on n’a voulu se procurer que de l’ombre et des abris; et qu’afin d’en jouir plutôt, on a transplanté un grand nombre d’arbres qui ont été pris dans les haies, et qui, s’ils y fussent restés, seroient , avec le tems, devenus grands et forts : au-lieu qu’ayant été transplantés a une certaine grosseur, ils sont ab- solument perdus pour la charpente, BOF et ne peuvent plus fournir que du bois de chaufiage : ces plantations sont, par conséquent, à mon avis, plus nuisibles qu’utiles à la multi- plication du bois. Le seul moyen efficace qu'on puisse donc em- ployer pour prévenir la disette de bois dont nous sommes menaces, est de semer des glands dans les endroits dont on youdroit faire des forêts , ou d’enclorre ceux où il se trouve déjà des chénes, pour les mettre à l’abri de la voracité des bestiaux : les glands qui tomberont de ces arbres, en produiront bien- tôt une grande quantité d’autres, qui, avec le tems et des soins con- venables, deviendront eux-mêmes de gros arbres. Les deux especes d’arbres les plus solides de ce pays, sont le Chéne et le Chataignier : quoique cette derniere espece ait été pres- que entièrement détruite en An- gleterre depuis peu d'années, de maniere qu'on ny en trouve plus aujourd’hui de fort gros, il n’est cependant pas douteux qu’elle n’ait été autrefois une des plus commu- nes, comme on peut le prouver par la charpente des anciens ba- timens , qui est presque toute cons- truite en Chataigners. Comme jai déjà donné des instructions detail- lées sur la maniere de multiplier ces deux especes de bois, pour Pusage de la charpente, je n’en parlerai point ici. Le bois qu’on BO F 507 estime le plus après Je Chéne ei le Chataigner, est Orme, qu’on re- garde comme fort utile; mais qu'on. cultive très-peu, surtout dans, la partie méridionale de PAngleterre, où l’on n’en trouve que dans le voisinage des habitations, Dans le nord-ouest de ce royaume, il ya un grand nombre de très - grands Ormes dans les pares ,etmême dans les forêts , comme si ’Orme étoit originaire de ce pays ; cependant on en doute: mais on peut toujours le regarder comme une plante indi- gene, puisqu'il s’y multiplie par les semences qu’il produit. Le Hêtre est aussi un arbre très- commun en Angleterre, surtout dans les vastes forêts qui couvrent les montagnes de crayes dans le comté de Buckingham, de Kent, de Sussex, et dans le comté de Hampe. Parmi le grand nombre d'arbres de cette espece qu'on y trouve, on en remarque de très- gros et de très-vieux. On a disputé long-tems pour savoir si cet arbre étoit originaire de ce royaume, Le Frêne est un arbre très-utile, d’un bon usage, et d’un accroisse- ment prompt; en sorte qu’en moins d’un siecle, il acquiert une gran- deur considérable : ainsi on peut espérer, en semant cet arbre, de recueillir le fruit de son travail; mais il n’est point propre à être planté aux environs des habitations, parce qu'il pousse très-tard dans le 568 BOT printems, et qu'il quitte ses feuilles un des premiers en automne. II est d’ailleurs, enquelque sorte, enneni de.tout ce qui l’environne : ses ra- cines épuisent toute la substance dela terre, et privent les arbres et les plantes voisines de leur nour- riture. Quand un Frène croit dans une haie, les arbrisseaux qui Pen- tourent périssent en peu d’années. S'il se trouve quelques-uns de ces arbres à portce d’un pâturage, et que les vaches se nourrissent de ses branches, le beurre fait de leur lait, est mauvais et désagréable ; c’est pourquoi il faut semer les Frènes séparément dans des endroits que les bestiaux ne fréquentent point, et à quelque distance des habitations. Dans les terreins sablonneux et pierreux, le Pin d’Ecosse pousse excessivement; cet arbre est d’un grand rapport pour le proprietaire, pourvu quon le plante jeune, et qu’on le gouverne comme il a été prescrit à l’article Pinus, auquel je renvoie le Lecteur. Il y a aussi plusieurs arbres aqua- tiques, qui peuvent être très-avan- tageux à ceux qui possèdent des terreins bas et marécageux, où des bois plus durs ne pourroient réus- sir; tels sont les Peupliers de plu- sieurs especes, le Saule, PAulne,etc.: mais comme j'ai traite de ces arbres et de toutes les autres especes, par rapport à leur multiplication, à leur usage, et aux différens sols qui leur B'O conviennent , le Lecteur pourra re- courir au besoin à tous ces Articless Je vais parler à présent du soin qu'on doit prendre des forêts en général , de quelques especes d’ar- bres qu’elles soient plantées. La premiere attention qu’on doit donner aux forêts, est de les enclorre pendantles vingt premieres années, pour les garantir de la dent des bestiaux, qui, en mangeant les jeunes branches, et en déchirant Pécorce des arbres, leur causent un dommage infini. Cette clôturé doit être construite de maniere que les lievres et les lapins ne puissent y pénétrer ; parce que ces animaux ne trouvantaucune espece de nour= ~ riture dans les campagnes, pendant © la saison des neiges et des fortes gelées, se réfugient dans les Bois, mangent lécorce des jeunes arbres, broutent et rongent toutes les bran- ches auxquelles ils peuvent attein- dre: de maniere que, lorsqu’ils sont fort nombreux, il dévastent à un tel point Jes jeunes plantations, qu'on est souvent obligé de sapper jusqu’à sur la terre tous les arbres rongés; ce qui fait perdre plusieurs années de recri. Ceux qui prennent soin de ces Bois, doivent être fort attentifs à les garder pendant les gelées , et à fermer exactement toutes les issues par lesquelles le gibier .pourroit s’introduire. On éclaircit ensuite ces jeunes arbres de tems en tems, à propor- ion BOI tion de leur poussée; ce qu'il faut faire avec ménagement, et peu-à- peu; pour ne pas les laisser trop à découvert, et éxposés aux im- pressions du frôid , qui retarderoit beaucoup leur accroissement : d’un autre côté, on a grand soin d’em- pêcher qu'ils soient trop serrés , parce qu’ils fileroient comme des perches : on doit donc garder un juste milieu dans cette opération, en n’en coupant que quelques-uns tous les ans, en observant de re- trancher toujours ceux qui peuvent gêner Paccroissement des arbres voisins, et de laisser ceux qui pro- mettent le plus. Jamais il ne faut raccourcir ni tailler les jeunes arbres dans ces Bois; plus on les coupe, moins ils deviennent gros : chaque branche que l’on retranche prive labre d’une partie de sa nourriture, propor- tionnée à la grosseur de cette bran- che : ainsi, il ne faut jamais souf- frir qu’on se serve de la hache dans les plantations, à moins qu’elle ne soit dirigée par des mains habiles. Quand on cherche plutôt ie bien a venir de ces plantations qu'un produit présent, on arrache le petit bois à mesure que les arbres gran- dissent, afin que les racines de ces arbres jouissent de toute la nour- riture du sol, et que leurs troncs profitent du plein air; sans cette précaution , ils seront généralement couverts de mousse, et leur ac- Tome I. BOT 569 croissement sera bien plus fent, com= me on peut le voir dans tous les Bois où il y a beaucoup de taillis , et ou l’on trouve fort peu de gros arbres. Ainsi quand on veut avoir de beaux arbres, il faut donner à leurs racines de l’espace pour s’é- tendre, sans quoi ils ne réussiront point : mais le desir d'augmenter le bénéfice engageant les proprié- taires à laisser croître le taillis aussi longtems qu'il peut subsister, ib arrive de-la, qu’à mesure que les arbres font des progrès, le petit Bois dépérit par lPombre et par Pégout du gros , qui souffre. plus lui-même en peu d'années , que le petit Bois ne peut produire; et qu’en voulant conserver les deux , on n’a ni l’un ni l’autre dans sa perfection. Si les personnes qui ont de grandes possessions avoient soin de planter des arbres dans les haies qui entourent leurs heritages , ils ménageroient une fortune a leurs héritiers ; parce qu’aprés plusieurs années , ces Bois yaudroient mieux que le fond entier du bien: ce qui est arrivé dans plusieurs terres , dont les Propriétaires ont coupé ces arbres pour établir leurs en- fans. Ce doit être un encourage- ment pour travailler avec soin à la conservation du jeune Bois, va que la dépense et la peine sont peu de chose, et que le profit est tou- jours certain; d’ailleurs, on a dy 5 Ccce $70 BOT plaisir & voir croitre tous les ans les arbres qu’on a plantés; mais ce plaisir n’est plaisir que pour ceux qui se plaisent aux amusemens cham- pûires. Il y a beaucoup de personnes qui plantent des taillis pour les couper chaque dix à douze ans, selon leur accroissement : on les plante ordinairement en automne , soit avec de vieux tocs, soit avec de jeunes plantes que l’on tire des Bois (ce qui est toujours préféra- ble). On emploie communément à ces taillis plusieurs especes d’ar- bres, tels que des Chênes, des Hétres, des Chataigniers , des Fré- nes, des Bouleaux, des Saules ; mais les Frénes et les Chataigniers rapportent davantage quand le ter- rein leur convient ; parce que les perches de Fréne étant propres a faire des cercles , on est toujours sir de les bien vendre. Si ces taillis sont destinés à rester, on n’en doit point laisser parmi de grands arbres de charpente, dont les têtes s'étendent au-dessus , et le font pc- rir , ou au moins l’empêchent de croitre à une hauteur considérable. Les arbres qu’on laisse venir sur les tocs de taillis ne réussissent ja- mais bien et le bois n’en est jamais aussi bon que celui qui est pro- duit par une jeune racine : l’expe- rience apprend qu’il faut séparer les taillis des hautes futaies. Quand on veut ayoir un taillis sur un ter- BOL rein où il n’y a point encore d’ar+ bres , le mieux est de le semer, sur-tout si on désire que ce taillis soit en Chataignier, en Chéne et en Hètre ; malgré que ce soit une opinion commune, qu’en plantant on gagne du tems; cependant je suis persuadé du contraire : car si les plantes élevées de semence sont tenues nettes de mauvaises her- bes , elles surpasseront tous les au tres arbres en huit ou dix ans ; et ces taillis non-transplantés seront bien plus vigoureux que les autres : ainsi soit pour le bois de charpen- te, soit pour le taillis, la meilleure méthode est de bien préparer la terre, d'établir les enclos, et de semer ; ce qui bien loin de faire perdre du tems, en fera gagner beaucoup en vingt années ; et c’est ce que tout planteur doit avoir en vue. Le tems le plus propre pour couper les Bois, c’est l’hiver, de- puis le mois de Novembre, jus- qu’au mois de Février, lorsque la seve est dans l’inaction : le Bois coupe dans cette saison , sera sain et durable, et pourra servir a toute espece de construction; mais si on le coupe au printems, il sera sujet à se pourrir, et à être bientôt atta- qué des vers. Depuis que lécorce du Chêne est d’une si grande va- leur pour tanner les cuirs, on a fait une loi qui oblige tout le monde à couper au printems, tems auquel 5°O TD Pécorce se détache aisément : par- là le bois devient inutile , soit pour les bâtiments, soit pour les vais- seaux ; car il est alors fort sujet a se courber, a prendre des plis, a se fendre, et a étre mangé des vers : une loi qui ordonneroit de laisser sur pied jusqu’en hiver, les arbres qui auroient été écorcés au printems, seroit bien plus sage, et rempliroit les deux objets. BOIS D’ALOES , ou SEBES- TE. Voyex CoRDIA. BOIS A BOUTONS. Voyez CEPHALANTUS CONOCARPUS. BOIS A BRACELETS. Voyex CHRYSOPHYLLUM ARMILLARIS. BOIS DECAMPECHE, BOIS D'INDE, ou BOIS DE LA JA- MAIQUE. Vôyez HÆMATOxy- LUM. BOIS COTELETTE, o BOIS DE GUITARRE. Voyez Cr- THARREXYLUM. BOIS DE COULEUVRE, ou ARBRE A TROMPETTE. V oy. CECROPIA. . BOIS A ENIVRER. Voyez PHYLLANTHUs NIRURI. BOIS DE FER, ox ARBRE LAITEUX DES ANTILLES, Voyez SIDEROXYLON. BOT TT BOISDE FER. Voyez FAGARA PTEROTA. BOIS GENTIL, MISEREON, ou LAUREOLEFEMELLE. Voyez DAPHNE MISEREUM. BOIS DE GUITARRE. Voy. CITHAREXILUM. BOIS IMMORTEL. Voyez ERYTHRINA et ZALLODENDRON. BOIS LAITEUX. Voyez Tas BERNA MONTANA CITRIFOLIA. BOIS DE PLOMB. Voyez Drecx. BOIS PUANT. Voyez Ana- GRIS F@TIDA. BOIS PUNAIS, SANGUIN, ou CORNOUILLER , impropre- ment appelé Femelle. Voyez Cor- NUS SANGUINEA. BOIS ROUGE, ou BOIS DE SANG. Voyez CEANOTHUS AR- BORESCENS. ; BOIS SAINT, ox GAYAC, Voyez GUAJACUM. BOIS DE SAINTE LUCIE. Voyez Papus Avium, CrErasus MAHALEB. BOIS DE SANDAL, ou SAN: TAL BASTARD , ow BRASI- LETTO. Voyez CÆsALPINA Brax SILIENSIS, C'cxc eny i572 BOM BOMBAX. Lin. Gen. Plant. $80. Ceiba. Plum. nov. Gen. 32. Arbre a Cotton de Soye. Fromager. Caracteres. Le calice de Ja fleur persiste; il est formé par une seule feuille en forme de cloche, érigée et divisée en cinq parties ; la co- rolle est séparée en cinq pétales ovales et concaves qui s’élargissent. La fleur a plusieurs étamines en forme d’alêne , aussi longues que les pétales , et couronnées de som- mets oblongs , recourbés en-dedans. Dans le centre est situé un germe rond , soutenant un style mince d’une longueur égale aux étami- nes, et surmonté d’un stigmat rond: le calice se change en une capsule large , oblongue, turbinée et divi- sée intérieurement en cinq cellules, qui s'ouvrent en cing valves li- gneuses , qui renferment plusieurs semences rondes ,enveloppées dans un duvet mou, et fixées à un colonne à cinq angles. Les plantes de ce genre ayant un style et plusieurs étamines jointes en une colonne, sont rangées dans le cinquieme ordre de la seizieme classe de LiNNÉE, intitulée : Mo- nadelphia Polyandria.* Les especes sont : 1°. Bombax Ceiba, floribus po- liandriis, foliis quinatis. Jacq.Amer. 26; Arbre à Cotton de soie, dont les fleurs ont plusieurs styles , et les feuilles cing lobes. BOM Ceïba vicicis foliis , caudice acu- leato. Plum. Nov. Gen. 42. Xylon caule aculeato. Hort. Cliff. Fox Gossypium arboreum , caule spi- noso. Bauh. Pin. 430. Gossypium arboreum maximunt spinosum , folio digitato , land se~ riced grised. Sloan. Jam. 159. Moul-Elavou. Rheed. Mal. 3- Pur Ge «£4 9iae 2°. Bombax pentandrium , flori- bus pentandriis. Jacq. Amer. 26 ; Arbre à Cotton de soie, dont les fleurs ont cinq styles. Ceiba viticis foliis , caudice gla- ‘bro. Plum. Nov. Gen. 42 ; Froma- ger, szvé Casearia, Xylon caule inermi. Hort. Cliff. 175. Roy. Lugd-B. 437. Gossypium Javanense , Salicis folio. Bauh. Pin. 4.30. Eriophoros Jawana. Rhumph. Amb. 2. p. 1 94: t. 80. Panja-Panjala. Rheed. Mal. 3 P: 59: Lind Gus 15 0.50 Be 3°. Bombax villosus , foliis quin- que angularibus, villosis, caule geni- culato ; Arbre de Cotton de soie, avec des feuilles velues à cing an- gles , et une tige noueuse. Ceïba. Pentandrium. La premiere et la seconde espece croissent na- turellement dans les deux Indes, où elles s’élèvent à une très-grande hauteug, et sont les plus grands arbres de ce pays : leur bois est léger , peu estimé, et ne sert qu’à , SOM faire des canots ou batteaux. Comme leurs troncs sont extrémement gros et longs , en les creusant, on en forme des canots d’une grandeur extraordinaire. Il est dit, dans la Relation du premier Voyage de CoLoms , qu’on avoit vu à l’Isle de Cuba, un canot de quatre-vingt- quinze palmes de longueur, fait avec le tronc d’un de ces arbres creusés : la grande palme étant de neuf pouces de Roi, la longueur totale de ce canot étoit de soixante et onze pieds de Roi : sa largeur étoit proportionnée, et il pouvoit contenir cent-cinquante hommes. Quelques Ecrivains modernes assii- rent qu’on trouve à présent, encore dans les Indes Occidentales, des arbres de cette espece, dont la hauteur est de deux-cent quatre- vingts pieds; de sorte qu’une fle- che ne peut y atteindre : ces arbres croissent généralement avec des ti- ges fort droites. Ceiba. La premiere espece est armée d’épines courtes et fortes ; mais la seconde a des troncs trés- unis : ceux des jeunes plantes sont d'un vert luisant; et peu d’années après ils deviennent d’une couleur grise ou cendrée qui se change en brun , lorsque ces arbres sont plus vieux. Il poussént rarement des branches latérales, jusqu’à ce qu'ils soient parvenus à une hauteur ‘con- sidérable , à moins que les extré- mités des tiges ne soient cassées ou BOM $73 endommagées. Ces branches sont garnies au sommet de feuilles com- posées de cinq, sept ou neuf petites folioles oblongues et unies, en forme de lance , réunies en un centre à leurs bases, où elles adherent à un long pétiole : elles tombent cha- que année , de sorte que les arbres en sont dépouiliés pour quelque tems : avant que les nouvelles feuil- les poussent, les boutons des fleurs se montrent aux extrémités des branches, et bientôt après les fleurs elles-mêmes s’épanouissent : elles sont composées de cing pétales oblongs d’une couleur pourpre et dun grand nombre d’étamines pla- cées dans le centre: ces fleurs sont remplacées par un fruit plus gros que l’ceuf d’un cygne, couvert d’une enveloppe épaisse et ligneuse , qui s’ouvre en cinq parties dans sa ma- turité , et qui est rempli de cotton court et d’une couleur foncée, mêlé de plusieurs semences rondes, et aussi grosses que des petits pois. Le duvet qui est renfermé dans ces capsules, n’est employé que par les plus pauvres habitans qui en font des oreillers et des coussins de siéges ; parce qu’il est générale- ment regardé comme mal-sain dans les couchages. Quoique plusieurs Auteurs d'His- toire naturelle aient confondu ces deux especes , sous prétexte qu'il n’y avoit que les jeunes arbres qui fussent armés d’épines, et qu'ils 74 BOM s’en dépouilloient en vieillissant 5 je puis cependant assurer que les semences des deux especes, qui m'ont été envoyées, Ont constam- ment produit les mêmes especes dont elles portoient le nom; et que ces plantes ont continué à étre dif- férentes , depuis vingt ans que je les cultive. On voyoit, il y a quelques an- nées, dans les jardins du feu Duc de RICHEMONT, à Goodwood, une plante qui avoit été élevée de semences apportées des Indes Orientales, et qui paroissoit fort diflérente des autres. Son tronc étoit fort droit et uni; ses feuilles étoient produites au sommet sur de fort longs pétioles , et composces chacune deseptou neuf lobes longs, étroits, soyeux et petits, joints aux pétioles par leurs bases comme cel- les des deux especes précédentes ; mais beaucoup plus longues et re- courbées en arriere : de sorte qu’à la premiere vue, elle paroissoit fort différente des autres. Celle-ci étoit peut-être de lespece , appelée par Jacquin; Bombax floribus pentan- drits , foliis septenatis. Amer. 26. V illosus. Vignore à quelle hau- teur peut s’élever la troisieme es- pece qui a été envoyée de PAmc- rique Espagnole ; car les plantes que ces graines ont produites ici , ont des tiges molles, herbactes , pleines de nœuds, et ne paroissent pas pouvoir devenir ligneuses : des BOM plantes de plusieurs années ont ens core des tiges molles et poissantes : leurs feuilles supportées sur de longs pétioles , naissent au sommet ; elles sont velues, et ressemblent à cel- les des Mauves, quoiqu’elles soient plus larges, d’une consistance plus épaisse , qu’elles soient garnies en-dessous d’un poil court et brun; et découpées à leurs bords en cinq angles. Ces plantes n’ont point en- core fleuri en Angleterre ; et je nai jamais eu de description des fleurs qu’elles produisent; mais par les cosses légumineuses des semen- ces , elles paroissent évidemment être de ce genre. Le duvet renfermé dans ce lé- gume est d’une couleur de pourpre fin ; et je sais que les habitans des pays où on le récolte, le filent, et en font des étoffes qu'ils emploient sans les mettre à la teinture. Jai reçu il y a quelques années de Panama des légumes d’une autre espece , moins gros que ceux de Pespece commune, mais plus ronds, et dont le duvet étoit rouge: les plantes que ces semences ont pro- duites, ressembloient si fort a celles de la troisieme, qu’on ne pouvoit les en distinguer ; ainsi je doute qwelle soit une espece distincte. Comme on m’a aussi envoyé de Siam des semences qui ont produit des plantes pareilles à celles de la troisieme , il n’est point douteux que cette espece ne soit commune BOM aux parties chaudes des deux con- tinens. Culture. Toutes ces plantes se multiplient par leurs semences, qu'on répandra au printems sur une couche chaude: si ces graines sont bonnes , elles pousseront un mois après. Les plantes des deux pre- mieres especes seront assez fortes en peu de tems pour étre trans- plantées séparément dans de petits pots remplis d’une terre fraiche et marneuse, qu’on plongera dans une couche de tan de chaleur modérée, ayant soin de les garantir du soleil, jusqu'a ce qu’elles aient produit de nouvelles racines; après quoi, on leur donnera beaucoup d'air, dans les tems chauds, de peur qu’elles ne filent et ne deviennent trop foibles, et on les arrosera le- gèrement, sur-tout la troisieme , dont les tiges sont fort sujettes à pourrir par trop d'humidité. Ces plantes doivent rester dans cette couche jusqu’en automne , pourvu qu’elles ne soient pas gênées sous les vitrages : lorsque la chaleur de la couche diminue , on remue le tan, on y en ajeute du nouveau ; et si les pots sont remplis de ra- cines , on leur en substitue d’autres un peu plus larges , mais dont les dimensions ne soient pas top grandes , parce que ces plantes n’y proliteroient pas. En automne , on les place das la couche de tan de la serre chaude , où elles doivent BOM 575 rester constamment , parce qu’elles sont trop délicates pour prospérer dans nos climats sans ce secours. On les arrose très-peu pendant l’hi- ver, sur-tout quand elles ont perdu leurs feuilles; mais on les rafraichit souvent en été, et on leur donne beaucoup d’air dans les tems chauds. Par cette méthode, ces plantes fe- ront un grand progrès, et en peu d’années elles atteindront le vitrage qui forme le toit de la serre chaude. Ces plantes font une belle va- riété dans une grande serre chaude, où elles ont assez de place pour croître : leurs feuilles sont tout-à- fait différentes de celles dela plu- part des autres plantes; mais comme elles ne fleurissent dans leur pays natal qu'après plusieurs années de croissance , il y a peu d’espérance de leur voir produire des fleurs en Angleterre. BON-DUC, ou CHICOT, Voyez GUILANDINA. BON - HENRY, cu EPINAR SAUVAGE. Voyez CHENOPO- DIUM , Bonus HENRICUS. BONNE-DAME, ARROCHE, ou BELLE-DAME. V oy.; ATR PLEX HORTENSIS. Linn. BONNET DE: PRETRE, oz FUSAIN, Voyez Evonymus. 576 BON BONTIA. «Linn. Gen. 709. Plum. Nov. Gen. 23. Hort. Elth. 49. Olivier sauvage des Bar- bades. Caracteres. La fleur est mono- pétale et orbiculaire: son calice est petit, érigé, persistant, et formé parune seule feuille divisée en cinq parties: son tube est long, cylin- drique , et s’ouvre aux bords : la levre supérieure est érigée et den- telée; la levre du bas est divisée en trois parties, et se tourne en arriere : elle a quatre étamines aussi longues que la corolle , qui s’in- clinent vers la levre supérieure, dont deux sont plus longues que les autres, et qui sont terminées par des sommets simples. Dans le centre, est placé un germe ovale, soutenant un style mince, aussi long que les étamines , et dans la méme position , surmonté d’un stigmat obtus et divisé en deux par- ties. Ce germe devient ensuite une baie ovale à une cellule , renfer- mant une noix de la même forme. Ce genre de plantes est rangé dans la seconde section de la qua- torzieme classe de LINNEE , inti- tulée Didynamia Angiospermia , parce que les fleurs ont deux éta- mines longues et deux courtes , et que les semences sont renfermées dans une enveloppe. Les especes sont: 1%, Bontia Daphnoides. Linn. Plant B-O’N' Sp. Plant. 32. Olivier sauvage des Barbades. Bontia arborescens, Thymelææ facie. Plum. Nov. Gen. 32. Olea sylvestris Barbadensis , folio angusto , pingui , lævicér cre~ nato. Pluk. Alm. 269 , T. 269 5 F5 2°, Bontia germinans , foliis op- positis, pedunculis spicatis. Linn, Sp. Pl. 892 ; Olivier sauvage des Barbades , avec des feuilles oppo- sces et des pédoncules de fleurs en épis. ; Avicennia. Flor. Zeyl. 57. Daphnoïdes. On cultive fré- quemment cetie premiere espece à la Barbade , pour en former des haies dont on entoure les jardins. Cette plante est très-propre à cet usage , parce qu’elle est toujours verte et d’un cru très-prompt. On n’a assuré qu’en plantant des bou- tures de cette espece, pourvues de racines pendant la saison plavieuse,' elles formoient au bout de dix-huit mois une haie haute de quatre ou cing pieds : comme cette plante peut être taillée sans danger, ces haies ont la plus belle apparence. On la conserve en Angleterre dans les serres chaudes , avec plusieurs autres du même pays. On peut lPé- lever de semences, qu'ik faut. ré- pandre sur une couche chaude dans le commencement -du printems, afin que les plantes puissent acqué- rir de la force ayant Phiver: lors qu’elles BON qu’elles ont poussé, on les trans- plante chacune séparément dans des pots de la valeur d’un sol, remplis de terre fraiche et légere ; on les plonge dans une couche de tan d’une chaleur modérée; on les arrose, et on les tient a l’ombre jusqu’à ce qu’elles aient formé de nouvelles racines : après quoi, on leur donne beaucoup d’air dans les tems chauds, et on les arrose sou- vent. En hiver , elles doivent être placées dans la serre à un dégré de chaleur modérée, et très-peu arro- sées. Comme pendant l'été elles ont besoin de beaucoup d’air, et qu’elles ne doivent jamais être exposces au- dehors, sur-tout dans les étés froids, on les place dans la serre avec les autres plantes qui exigent un traite- ment pareil, et on a soin d’ouvrir les vitrages dans les tems chauds; par cette méthode, elles produiront des fleurs et des fruits en trois ou quatre années. On les multiplie aussi par boutures que l’on plante en été, dans des pots remplis d’une terre riche et légère , et qu'on plonge dans une couche de chaleur modé- rée , en observant de les arroser et de les tenir à Pombre, jusqu’à ce qu’elles aient pris racine ; après quoi on les traite comme les plantes de semences. Cette espece est tou- jours verte, et croit en forme de pyramide ; elle fait une belle va- ricté dans la serre parmi les autres plantes exotiques. Tome I. BOR Sve. Germinans. On a supposé que la seconde espece étoit l’Aracar= dium Orientales mais comme je n’ai vu que le fruit qu’on apporte souvent en Europe comme une noix bonne à. manger , et qu'il est déjà trop vieux pour pouvoir germer , je ne puis dire si M. Jacquin a tort ou raison. BORASSUS. Voyez PALMA PRUNIFERA. BORBONIA. Linn. Gen. PL 764. Caracteres. Cette fleur a un ca- lice turbiné, formé par une feuille découpée au sommet en cinq seg- mens aigus , fermes, spongieux , et de moitié moins longs que les pé- tales : elle est papilionnacée , et a cinq pétales. L’étendard est obtus, réfléchi et en forme de coeur: les ailes sont ovales et plus courtes que létendard : la caréne a des feuilles obtuses et en forme de croissant. Cette fleur a neuf étamines réunies en un cylindre, et une seule simple et contournée vers sa pointe : €es étamines sont terminées par de pe- tits sommets, et dans leur centre est situé un germe en forme d’alène qui soutient un style court , sur- monté d’un stigmat obtus et den- telé. Quand la fleur est passée, ce germe devient un légume rond, pointu , terminé par une épine , et ayant une cellule que remplit une semence en forme de rein. Dddd 978 BOR Ce genre de plantes est rangé dans le troisieme ordre de la sep- tieme classe de LINNEE , intitulée Diadelphia Decandria , la fleur ayant dix étamines , dont neuf sont jointes, et l’autre séparée. Les especes sont : 1°. Borbonia lanceolata,. foliis. lanceolatis , multi-nerviis , integer- rimis. Linn. Sp. Pl. 707 ; Borbo- nia à feuilles entieres en forme de lance, et garnies de plusieurs nerfs. Genista Africana , frutescens , Rusci nervosis foliis. Raji. Hist. 2h Ogee Spartium Africanum frutescens , Rusci folio caulem amplexante. Comm. Hort. 2, P. 195, T. 98. Frutex Æthiopicus, foliisRusci, floribus papilionaceis , sericed la- nugine fusca, villosis. Pluk. Alm. 259, 1.207 , fol. 3: 2°. Borbonia cordata, foliis cor- datis , multi-nerviis , integerrimis. Linn. Sp. PL 737 3 Borbonia à feuilles enticres en forme de coeur, et garnies de plusieurs nerfs. Genista Africana , frutescens , Rusci foliis , nervosis , flore luteo. Seb: