Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http:/www.archive.org/details/dictionnairedess02mont : à ñ . . : | 2 2 : na, L n : À r À . of" ' — RC] NT . < ll CA) = 0 ' - _ œ 131 : : voi ( 1 ' ' . + h NH i * » L L e ï OT Li ne .* L L n | : DE 1 ‘ Fi ” É 1 .f . VS Lun * : L ’ L : L * : . | ne : LR i | | à ec : RIDER T EN ®, v# : ï 1 L CES : x is Tant _— Tr Eee —. AC De en NL { ÿ (l : À de # ” L'ETAT n fo L E A PA DICTIONNAIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. IHPRIMERIE DE C.-J. DE MAT. DICTIONNAIRE DES SCIENCES PURES ET APPLIQUÉES. PAR UNE SOCIÉTÉ D'ANCIENS ÉLÈVES DE L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE. SOUS LA DIRECTION DE A.-S, DE MONTFERRIER, MEMBRE DE L'ANCIENNE SOCIÉTÉ ROYALE ACADÉMIQUE DES SCIENCES DE PARIS, DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE MARSEILLE, DE CELLE DE METZ, ETC., ETC. TOME SECOND. BRUXELLES, A LA LIBRAIRIE CLASSIQUE ET MATHÉMATIQUE »'Azex. DE MAT. RUE DE LA BATTERIE, N° 24. F1 DOCO XXXVIEIS, D”, - * Î Re 2 és à DICTIONNAIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES PURES ET APPLIQUÉES. F. FABRI (Le PÈre Hoxoné), religieux de l’ordre des jésuites, fut un géomètre distingué du XVII siècle. a publié divers ouvrages qui ne sont point exempts d’er- reurs, notamment un ouvrage sur la cycloïde, où les principaux problèmes proposés par Pascal sous le pseu- donyme de 4. Dettonville, sont éludés ; un écrit sur la mécanique et les lois du mouvement, et un mémoire dans lequel il s’est vainement efforcé de contredire l'explication donnée par Huygens du phénomène que présente l’anneau de Saturne; mais il est juste d’ajouter que ce géomètre s’empressa de reconnaitre le peu de fondement de sa critique et de rendre hommage à son illustre adversaire. Le nom du Père Fabri ne figurerait pas dans ce Dictionnaire s’il ne rappelait une impor- tante décision de l’église relativement au système de Copernic, décision qui a été l’objet des plus violentes et des plus injustes critiques. Ce savant religieux était grand pénitencier de Rome à l'époque où la découverte du véritable système du monde excita à la fois l'attention des géomètres et les craintes exagérées de quelques hommes pieux, qui crurent y voir une contradiction ma- nifeste avec divers passages des saintes écritures Ce fut dans le but de maintenir le respect dû à ces livres sur lesquels reposent les fondemens de la foi et dont le vulgaire ne peut comprendre que la lettre, et ensuite dans d’autres vues qui ne peuvent être exposées ici, mais qui n’ont rien d’hostile à la science, que l'é- glise dut maintenir une décision qui lui a été si injus- tement reprochée. Mais le père Fabri déclara que cette décision ne pouvait avoir d'autorité qu’autant qu’il ne serait donné aucune démonstration scientifique du mou- vement dela terre. Ainsi l’église s’associait réellement au contraire au véritable progrès de la science, tout enpre- nantses précautions contre des hypothèses moins fondées que celle de Copernic.Au surplus cettequestion était réso- lue d'avance par les Pères de l’église, qui, lisant pour ainsi dire au travers dessiècles, avaient deviné le mouvement ascendant de l'intelligence humaine et fait une sage distinction entre les vérités morales et les vérités scien- tifiques qui ne sont point du domaine de la révélation et de la conscience. FABRICIUS (Davin), pasteur d’un village de la Ost- Frise, a été un de ces observateurs qui ont tant contribué dans le XVII° siècle aux progrès de l’astronomie. L’il- lustre Kepler cite avec éloge ses observations sur la pla- nète de Mars et les idées qu’il avança sur la théorie de la Lune. David Fabricius découvrit en 1596 l'étoile changeante du col de la Baleine, et c’est surtout à cause de cette observation importante que son nom a du prendre place dans les fastes de l’astronomie. Il a égale- ment observé la comète de 1607. Son fils Jean suivit la même carrière scientifique et on lui attribue l'honneur des premières découvertes faites au moyen du télescope. Le premier, il reconnut les taches du soleil et décrivit 6 FA les révolutions de cet astre. Ses droits à la priorité de ces belles découvertes sont incontestablemeut établis dans l’ouvrage intitulé : De maculis in sole visis et eorum cum sole revolutione narratio , in-4° , qui parut à Wittemberg au mois de juin 1611: mais hâtons-nous de dire que cet hommage, que nous rendons ici aux travaux maintenant oubliés de Jean Fabricius, ne peut diminuer en rien la gloire de Galilée. FACE (Géom.). On désigne sous ce nom les plans qui composent la surface d’un polyèdre : ainsi les faces d’un cube sont les six carrés qui le limitent. La face sur laquelle on suppose le solide appuyé prend le nom de base. Chacune des faces peut être prise pour la base. FACETTE (Gcom.). Diminutif de face. On emploie cette expression lorsque les plans du polyèdre sont très- petits. Les verres qui multiplient l'image d’un objet sont taillés à facettes. FACTEUR (44g.). Nombre qui entre dans la com- position d’un autre par voie de multiplication. Par exemple, 12 étant considéré comme le résultat de la multiplication de 3 par 4, 3 et 4 sont dits les facteurs de 12. En général a, b, ce, d, etc., seront les facteurs de M, si l’on a a.b,c.d.etc. = M. Les facteurs d’un nombre se nomment aussi ses di- viseurs, parce qu'il est évident qu'un nombre est exac- tement divisible par chacun de ses facteurs, La recherche des facteurs d’un nombre ou la décom- position d’un nombre en ses facteurs est un objet très- important dans l’arithmétique et dans l'algèbre. Lorsqu'il s’agit des nombres entiers on sait que : 1° Tout nombre pair est divisible par 2. 5 2° Tout nombre dont le chiffre des unités est o ou est divisible par 5; il est divisible en même temps par 2 et par 5, ou par 10, dans le premier cas. 3°. Tout nombre dont la somme des chiffres est un multiple de 3 est divisible par 3. 4° Tout nombre dont la somme des chiffres est un multiple de 9 est divisible par 9. 5° Tout nombre dont la somme deschiffres des rangs impairs, est égale à la somme des chifires des rangs pairs, ou n'en diffère que d'un multiple de 11, est di- visible par 17. Ces propriétés éminemmentsimples se trouvent démon- trées dans tous les ouvrages élémentaires. Appliquons-les à la recherche des facteurs de 12870. . D'abord, ce nombre est divisible par 2 et par 5 puisqu'il est pair et que son premier chiffre est o. Opé- FA rant ces divisions nous aurons 12870 = 1287 X 5X 2. Maintenant en prenant la somme des chiffres de 1287, Savoir :1+2+8+7—18, nous voyons que cette somme est un multiple de 9, et nous en concluons que 1287 est divisible par 9. En effet 1297=143X9, et par conséquent 12870—143X9X5X 2. Le facteur 143 n’é- tant divisible ni par 2, ni par 3, ni par 5, comparons la somme de ses chiffres de rangs impairs avec celle de ses chiffres de rangs pairs, nous trouverons (3+1)—4=0, : C’est-à- dire que 143 est divisible par 1 1. Nous aurons effectivement 143=13X 11, et par suite 12870 — 13X11XOX5X2, ou 13 IIX SX EX 12870 — à cause de 9=3X3. Or, le plus grand facteur 13 étant un nombre premier, n’est plus décomposable, et nous conclurons que les facteurs premiers de 12870 sont 2, 3,0, 11 ét 19. Lorsqu'il entre, dans la composition d’un nombre, des facteurs autres que 2,3, 5,gou 11, leur recherche présente alors des difficultés telles qu’à l'exception de quelques cas particuliers on est forcé d'essayer successi- vement si parmi les nombres premiers plus petits que le proposé il s’en trouve qui puissent le diviser exacte- ment. Ces derniers sont alors ses facteurs, C’est ainsi, par exemple, que pour découvrir les facteurs de 18661 ne il faut essayer successivement tous les nombres premiers depuis 1 jusqu'a 431, car ce nombre est formé par le produit des deux nombres premiers 181 et 1031, Quant aux règles particulières qu'on donne pour les facteurs 7, 13, 17, etc. , il est encore plus prompt d’essayer immé- diatement la division que de les employer. Facteur ÉLÉMENTAIRE. Nom donné par M. Wronski, dans sa Philosophie des Mathématiques, au facteur idéal 1 + w !, dontlapuissanceinfiniment grande (4e) Le-] donne la génération d'un nombre quelconque n. Si nous supposons que l’exposant 72 de la puissance am ee ; 1 croïsse d’une quantité indéfiniment petite + nous aurons mt Le un Ka et la quantité TA le facteur élémentaire de a”, car ce n’est évidemment qu’à l’aide de ce facteur idéal que nous pouvons concevoir une continuité indéfinie dans la génération de la quantité a”. Continuité indéfinie que réclame la raison pour que le troisième mode de construction des nombres (v0y. ALGÈBRE, 19) ATEC FA soit universellement possibie. (Voyez PuiLosoPniE DES MATHÉMATIQUES.) Mais d’après la théorie des logarithmes (voy. ce mot) nous avons, en désignant par log &, le logarithme na- turel de 4, 1 log a = © (a® —1), ce qui nous donne. 2 ï a°=1+#log a — Hloga—, 9 T + ainsi, la quantité 1 + log a est le facteur élémen- taire de la puissance a”. Nous verrons ailleurs l'extrême importance de ces facteurs, Foy. FacuLtÉs et SOMMATOIRE. FACTORIELLE (4/g.). Produit dont les facteurs sont en progression arithmétique. Vandermondea considéré le premier (voy. Mémoires de l'Académie des Sciences , 1772, première partie) les produits de la forme ada—1) (a—2) (a—3).....,.(a—(m—1) illes a nommés puissances du second ordre et les a dé- signés par la notation [a}” conservee par Lacroix dans son grand traité du calcul différentiel. Suivant cette notation on a [ar=a [a F = aç(a—i) La = a(a—1) (a—2) etc. etc. Après avoir examiné les propriétés principales de ces fonctions nouvelles, Vandermonde en a tiré plusieurs conséquences remarquables et entre autres cette belle expression de la circon férence du cercle V/a= dont nous avons donné ailleurs une déduction. Voyez Cercre, 33. Depuis, Kramp a généralisé l'usage de ces fonctions en les appliquant à toutes les fonctions circulaires et à la détermination des intégrales des ordres supérieurs (voy. Analyse des réfractions astronomiques). \eur avait donné d’abord le nom de Jaculies numériques, mas ensuite Arbogast , dans son traité des dérivations , FA 7 les ayant désignées sous celui de factorielles, Krawp a cru devoir adopter cette dernière dénomination dans son -{rithmétique universelle. Nous désignerons donc, d’après ces géomètres, per le nom de factorielle un produit de la forme a(a+r) (a4-2r) (a+4-3r) .... (a4-(m—i)r), l'accroissement r étant positif ou négatif, et nous con- serverons la notation de Kramp qui est amlr de sorie que nous avons alr— a ar — a(a+-r) air — a(a+-r\a-ar) air — a(a+-r)(a+2r)!a+3r) etc. etc. air = a(a4-n(a-2r) ...(a4{m—i)r) Dernièrement enfin, M. Wronski a donné un nou- veau degré d'importance à ces fonctions, en les consi- dérant sous un point de vue entièrement nouveau et en substituant aux facteurs à, (a+r), (a+-2r) etc., une Fonc- tion arbitraire de ces mêmes facteurs. Généralisées ainsi, ces nouvelles fonctions forment une des parties les plus importantes de la scieuce des nombres;elles seront traitées dans ce dictionnaire au mot FACULTES'ALGORITHMIQUES, nom adopté par le savant auteur de la Philosophie des mathématiques. Nous ne nous occuperons ici que des Jactorielles simples ou élémentaires, dont nous avons donné ci-dessus la construction, et qui peuvent être en- visagées comme un cas particulier des facultés algo- rithmiques. 1. Dans le produit a(a+-r) (a+2r) ou, ce qui est Ja même chose dans la factorielle, anir le premier terme a se nomme la base; la différence r, l'accroissement ; et le nombre 72 des facteurs, l'exposant. 2. On peut aussi exprimer ce même produit par (a+ (m—3)rynl-r eu prenant le dernier terme pour le premier et en con- sidérant l'accroissement r comme négatif. On a donc am (a4-(m—i)r}rir 8 FA Par la même raison, la factorielle à accroissement né- gatif an|—1 qui désigne le produit a(a—r\a—2r)...... (a—(m—:1)r) peut se mettre sous la forme (a—(m—i)nmir 3. La factorielle à exposant binome am+nlr est équi- valente au produit des deux factorielles monomes a», (a+mryir, ou bien encore à celui des deux factorielles anr, (a-nrymir, C'est-à-dire qu’on a amtnlr = am|r(at-mr)nir = arlr(a+nrnlr Eu effet amir(aÆmrhir = fatatn. ; (a-Hm—1))] Le (a+-mr\a4{m+4i)r).(a4{m4n—i)r) | = a(a+r\atr).. .(a{mtn-nr = qam+nir et de même pour le second produit. 4. La factorielle am—rir, peut aussi se décomposer en arnir car cette factorielle exprime le produit des m facteurs a(a+r\a-tar)...…...(a{m—i}r) diminué ou plutôt divisé par les z facteurs (a-Hm—n)rKa-Hm=nt}n.… (am) ou par la factorielle (a+{m—n)rrir. 5. Si dans l’identité précédente an-n|r — pre (aHKm--n)r}ir on fait n—n, on obtient mir ar — -—- — anir ainsi la factorielle à exposant zéro est, comme la simple puissance, égale à l'unité. FA 6. En faisant m—0, dans la même identité, elle de vient a—nir — te. (a—nr)ir égalité qui détermine l’idée qu’on doit attacher aux factorielles à exposans négatifs. 7- On voit aisément qu’en faisant l’accroissement r égal à zéro, les factorielles se réduisent à de simples puissances et que les propriétés que nous venons de dé- duire, sont alors en effet celles des puissances. (Foy. ALcèere, 23, 24, 25). A l’aide de cette considération on pourrait conclure, par analogie, que toutes les relations précédentes démontrées pour le cas des exposans en- tiers subsistent encore lorsque ces exposans sont des nombres fractionnaires, ce qui a lieu effectivement; mais comme c’est en étendant ainsi, par analogie, au cas de l’exposant quelconque, des décompositions qui ne peuvent s'effectuer généralement, que Kramp est tombé dans des contradictions mathématiques capables de lui faire mettre en doute les premiers principes de la science, nous nous réservons de démontrer rigoureusement ces propriétés fondamentales des factorielles , à l’article Fa- CULTÉS où nous considèrerons ces fonctions dans toute leur généralité. 8. De toutes les propriétés des factorielles, la plus re- marquable est qu’on peut, à l’aide de simples transfor- mations, leur donner des bases ou des accroissemens quelconques. C’est ce qui résulte du théorème suivant: La factorielle a" peut se décomposer en deux facteurs dont l’un est la simple puissance æ et l’autre la facto- tr m rielle 1 | ; qui a pour base l’unité. C'est-à-dire qu’on a (La m' = anir = am, 1 la car, en divisant successivement les facteurs a, ar, a+or, etc... a+(m—i)r de la factorielle proposée, par la base a, ils deviennent et la factorielle elle-même peut se mettre sous la forme ax ax (: +T)ax(ital)… axX(1+(m-1T) ou en réunissant les 2 facteurs a, am X 1 ( + 2) (+22) É (+ 0m) 7) FA ce qui se réduit en dernier lieu à 9. En multipliant chaque facteur de la factorielle générale am, par une même quantité quelconque c, on obtient encore une autre transformation importante : en effet la factorielle devient ac (ac + cr)(ac + cr)... (ac + (m—x) cr) ou (ac}riler mais, comme multiplier chaque facteur par € revient à multiplier le produit des » facteurs par €”, on a donc aussi cm, amlr — (ac}rler 10. Ceci posé, on peut toujours transformer la facto- rielle al" en une autre dont la base soit une quantité quelconque b, car d’après (8) nous avons mi ar — ani la d’où F mir 2 ami EE 18 an nn multipliant les deux nombres de cette égalité pour b”, elle devient bn ml” \4 an anir — bmx mais en vertu de (9) nous avons PALET AI bn, 1 la 14 et, par conséquent, n an | Fe — T— bn° ar =D on a donc définitivement, en divisant par le facteur bn am? mt br anr — dx m à an 11. D’après les mêmes principes on peut aussi trans- former la factorielle al" en une autre dont l’accroisse- ment soit une quantité quelconque 3. Car d’après ce qui vient d’être démontré : AN) air — rm, r Tour 11, FA 9 or, de cette égalité on tire anr PANLLE ET = (©) ct, en mullüipliant de part et d'autre par 2 zm PANCAE az NZ —, an — qu, à (ee ana Tr r rm az miz an — — ss EUR t r 12. Une factorielle dont l’exposaut est un nombre pair ne change pas de valeur lorsqu'on change les signes de sa base et de son. accroissement et l’on a générale- ment, 22 désignant un nombre pair quelconque, 2n|[ Er on[ Er (Ha) — (a) Car les facteurs du premier membre de cette égalité étant + (Ha), + (Han), + (Hakor), + (Hak3r), etc. si l’on change en même temps les signes de la base et de l'accroissement ils deviennent + (Fo), + (rar), + (Fair), + (Far), etc. ou — (Ha), — (Hakr), — (Hakor), — (Has), etc. c’est-à-dire, les mêmes que dans le premier cas mais tous négatifs. Donc, puisque le nombre de ces facteurs est pair, le produit des derniers aura le même signe que le produit des premiers et comme de plus ces produits sont les mêmes, on a nécessairement 2 nr 2 Er (£a) = (a) sil’exposant était un nombre impair 2n+4 1, ontrouverait avecla même facilité : + En er (Fa AE Er ainsi les factorielles se comportent à cet égard comme les simples puissances. 13. En remarquant, d'après (9), que la factorielle (—a)"i-" peut se décomposer en (—1}". a et que d’après (8) mi —1)", a" V — (—1)", œ", 1 \ 15 FA on peut eu conclure que (4) 40 - nl (— a}! —T — (—a". NO La à cause de (—a. am = (—a)", Mais cette décompo- sition, qui est rigoureusement exacte lorsque #2 est un nombre entier, n’a pas lieu généralement, ou pour toutes les valeurs de cet exposant : c'est ce que M. Wronski a démontré dans son introduction à la philosophie des ma- thématiques , en remontant aux principes supérieurs de la génération des quantités, et il a donné ainsi la solu- tion des résultats étranges que Kramp avait obtenus en adméttarit faussément la généralité de cette expres- sion (4). 14. Comme il ést très-facile de démontrer que toutes les transformatiotis précédentes ont encore lieu pour le cas del’exposant entier négatif, nous nenous y arrêterens pas davantage, et nous procèderons à la déduction des lois principales des factorielles. Théorème. Une factorielle quelconque ar peut toujours se développer en une série . A + Ar HA, Asr L Ari —L etc. procédant par puissances progressives de l’accroisse- ment 7. Pour démontrer ce théorème dans le cas de l’exposant m entier et positif, et pour trouver la loi des cocfficiens A5, Ar, À,, etc., il ne faut que considérer la formation du produit de plusieurs binomes dontles seconds termes seuls sont différens; or on sait (7’oy. MurripricaTion) aue le produit des 7»? binomes (x—+a) (æ+0) (&+c) 4 (24m) est égal à œmL Ban—-iE Bixn—ib etc... . Br B, étant égal à la somme des seconds termes des binomes, B, à la somme de leurs produits de deux à deux, B:àla somme de leurs produits de trois à trois, et ainsi de suite. Mais dans le cas des factorielles les seconds termes des binomes étant O7, ARTS eo scies e (=) leur somme ou LA LE ‘5712 ln 1 orH1r+-ur tr... ma) peut'se mettre sous la forme (01234... H(m—i))r, où (mir en désignant par (m/1), la somme des nombres naturels 0, 1,2, 3, lc... I, FA La somme des produits de deux à deux de ces se- conds termes peut aussi prendre la forme (1 Xo+1X2#2X 3H etc … .) r°, ou (mL2)r? (ml), désignant la somme des produits de deux à deux dés nombres naturels 6, 1, 2, 3, etc... mm—1 : En général, la somme des produits de # à p des se- conds termes des facteurs de là factorielle pourra s’ex- primer par (1u) r#, (mu) désignant lasomme des pro- duits # à # des nombres naturels o, 1,9, 3... r2—1. Ainsi, observant que pour passer du développement du produit des »2 binomés à celui de la factorielle ar, il ne faut que substituer a à x et les quantités (nli}r, (n12}r°, (mlT3)r, (mI4)ri, été. aux coefficiens B;, B:, B,, ctc.; nous aurous définitive- ment (a) ane = @n+{m entr L(mnlo)an-2r ete: : + (mem rar 1 le dernier terme B,, du développement du produit des mn binomes étant ici zéro à cause du facteur zéro qui s'y trouve, le développement de la factorielle s'arrête au terme (z21m—31)arr-x, Il ne nous reste plus à connaître que la loi qui lie les coefficiens (7/1), (m1), etc. pour pouvoir les évaluer däns chaque cas particulier, Or, nous avons (3) (aHmrnr, ani = arr, (anr)rlr faisant dans cette égalité 2=1, elle devient (ar), an = a(a+r}"ir ct les développemens des deux nombres de cette der- nière doivent être identiques. Pour obtenir le développement du premier membre, ilest visible qu'il faut multiplier par (ar) celui de am; opérant cette multiplication ôn aura (a-mr)anir = am+iE(m+(mD)anr +-(m(mli)+(mD))an-1ir+ etc. On obtiendra le développement du second meme en substituant d’abord a+r, à la place de & dans l’ex- pression générale (a) et en multipliant ensuite par a. L'expression (a) devient par cette substitution (anmlr — (arm {ml 1)(a+-rn—ir —+{nP)\atr}n—2r+ etc. et l’on trouve, en développant les binomes (a4-r)", FA (a+r}n—: {voy. Brno), et en multipliant le tout par 4, LL PARERENR ete alt} = ertitment PA + Gali)arr + ph pan + etc... + (mlojan-ir L etc... ainsi ce développement devant être identique avec celui de (a—-mr) amr, nous aurons la suite d’egalités, m + (ml) = m+ (ml) m (ms) #- Me = er mp (m—1)(mis)+(ml2) (m— —2 m (m13) + hs — a + _— (m1) +(m—2)(ml2)4(m13) etc. = etc. La première de ces égalités est une simple identité ; retranchaut des deux membres de la seconde le terme commun (”112), nous en tirerons ensuite (b) m(m—1) 1.2 (mli)= opérant de même pour les égalités suivantes, nous ob- tiendrons (b) nt} (n— = 2) Any e Un 3(n13)— sind (m1) + (m—1)(m— fr 3) m(m— Dina)(ne) 12:83 —? (n Dos 1.2,3.4 etc. = etc, formules dont la loi est évidente ct à l’aide desquelles on peut calculer les coefficiens du développement d’une factorielle quelconque. Un exemple suffira pour ensei- gner leur emploi; soit a°}, la factorielle dont on de- mande le développement : faisant mi==5 dans les expres- sions (b), nousaurons (mali) pa = 0 nu : 5.4.3 2(mP2)=— ., 10 + n&S = #0 3. 43e 1423. Sm8= ET LES 310 + - nie —190 PE OL 150 SLI TO 4 :3.9%3 (rm HALE FU EC LE CRETE NT Ji 5.4:3:2.1 RTE EE ef 4 6 5(m15)= 0. Ne 0, ee + 0. Le + 06, 10 +0 FA 41 Tous les autres coefficiensse réduisant à zéro, le déve- loppement démandé n’a que les cinq termes suivaus : an5— a5ioair+-35ar+5oar+ofar 15. Lorsque l'exposant de la factorielle ar est un nombre entier négatif, son développement prend un nombre indéfini de termes et les coefficiens (m1), (mL), etc., qui se composaient des sommes des produits combinées des nombres naturels 1, 2, 3, etc., devien- nent les différences des puissances de ces mêmes nom- bres. On peut encore trouver facilement la loi de dé- veloppement, car nous avons (6) T a—mir — 7 (a—mr) pr r ou V1 (arr a=mir = à cause de (707. n. 2), (a—mryrir = (ape on a donc aussi I 1 ï I re Q'S DO ar mn a—3r a—mr anir — ar a—2r développant chaque facteur en particulier au moyen du binome de Newton nous aurons (a—r)-1 = a-i+a-trta ir +a-ir+ etc. (a—or)1 = ai +oa-r#a-3r +8a- hr; + etc. (a—3r) = a-143a—trLoa-%r +aqa—hr+ etc. et en général (a=mr)=1 == aimer cr4néarÿrnarhr4 etc. et le produit de tous ces développemens, qui doit don- ner celui de gr est nécessairement de la forme a-m+A,a-m—ir 4 À ar À ;a-m—3r À etc. ‘ lenombre des termes étant indéfini. Or, cette expres- sion est, à l'exception des coefficiens dont la loi ne nous est point encore connue, ce que devient le développe- ment de &#}" en y substituant —m à la place de m. Pour trouver la loi des coefficieus {11), (ma), etc., nous sommes partis en premier lieu de l'égalité (amrir. ar = arr, (a+-nr)"ir mais cette égalité subsiste encore lorsqueyz et x sont né- 12 FA gatüfs (voy. FacuLrés 17).Ainsi faisant m——m et n=—1 nous aurons aussi (a—mr)a-nr — a(a+r)-mnir opérant comme nous l’avons fait ci-dessus, nous obtien- drons pour les coefficiens Ar, A,, A3 etc. les valeurs sui- vantes : m(m+1) de, CDS) à 1.2 (m+2)(mn23) De 1-2 m(m+-1)(m+-2) CET ON C4 3) (rm 1)(m+) (m- i-H3) à CE 1.2.9 À, + (+ I Xm+2)(m+3) 122921 (m+3)mt4) | _ (a4+2)(#43) (+4) 1.2 N. Mia (n+1)(m+2) (m+3)m+1 D à 1.934 mm) m+2)\m+3\m+44) 142-9440 AVES A, + eiC, etc. valeurs identiques avec celles qu’on obtiendrait en fai- sant 72 négatif dans les expressions (b). Ainsi le déve- loppement ar = am (mnan-1r{mDanm-2r + (n13)an-Sr+ etc. . dans lequel les coefficiens sont donnés par les expres- sions (b) se trouve démontré pour toutes les valeurs entières positives et négatives de l’exposant 7. On pourrait par d’autres considérations analogues démontrer la généralité de cette loi pour les valeurs fractionnaires ou autres, de l’exposant 2; mais nous nous contenterons ici d'admettre par induction cette gé- néralité, renvoyant à l’article Facurrés la construction de l'idée qu’on doit attacher aux factorielles à exposant fractionnaires, ou aux factorielles irrationnelles. 16. Pour terminer l’exposition de la théorie des fac- torielles il nous resterait à exposer le théorème fonda- mental de ces fonctions, savoir que la factorielle à base binome (a+-b}n 7 a pour développement l'expression ml) a] lLma” birE ES m(m—1)(rm—92) —— 1" 7 qm—3lrbäir . AA) 2e rrigte HRAUr, an—2\rha r + FA formule dont le binome de Newton n’est qu’un cas par- ticulier, celui où l’on a r—o ; mais nous en avons déjà donné, au mot BiNomE, une démonstration nouvelle, et de plus nous l’avons déduit d’une loi plus générale (voy. Cosrriciens INpÉ TERMINÉS IT); de sorte qu'il se trouve démontré , dans ce dictionnaire, dela manière la plus rigoureuse pour toutes les valeurs de l’exposant "2 en- tières ou fractionnaires, positives ou négatives. Nous renverrons donc aux articles cités; comme aussi nous renverrons au mot Facurrés pour la déduction du Fac- TEUR ÉLÉMENTAIRE, (v0y. ce mot) de la factorielle géné- rale am, C’est par la considération extrêmement im- portante de ce facteur, que M. Wronski a donné le clef des contradictions mathématiques trouvées par Kramp et dont nous avons parlé ci-dessus (7 et 13). FACULES (astr.). Points du disque solaire plus bril- lans que le reste, dont lPapparition précède quelque- fois celle des taches. Foy. Soceir. FACULTÉS ALGORITHMIQUES (Æ4{g.). Mode universel de génération des quantités à l’aide de facteurs liés entre eux par une loi. 1. Soit dx une fonction quelconque de la variable x, et soit ? l'accroissement de la variable, nous nommerons Jaculté algorithmique, la fonction (a) GX UE Ë qui exprime le produit des 72 facteurs (b) px. o(xHE).0(x +28). .....p{xt{m—i)é) en prévenant une fois pour toutes que l’exposant »7 se rapporte à la fonction gx et non à la variable x. 2. Lorsque la fonction x est simplement x, la fa- culté devient am 2(x HE) (x to) x 435). ..(xH(m—1)2) c'est-à-dire une factorielle (voy. ce mot). Les factorielles sont doncle cas le plus particulier des facultés. 3. il résulte évidemment de cette construction que si l’on prend le dernier facteur de (b) savoir pE-Hm1)8) pour base de la faculté, il faudra considérer l’accroisse- ment £ comme négatif et que le produit (b) pourra s'exprimer encore par pat (n—r)é)e +; de sorte qu’on a généralement l’identité pent = ge-{m—r)Epni FA 4. On a encore par construction game = qu. pla} — quite q(aaë je — pris. g(x +38) 5 — qxélip(a 48) 4e — etc. j et en général (c) pari — paré, D(x+-né)e—nlE n étant plus petit que 71. Faisant dans cette expression #—n#—p, d'où m—n+p, et substituant on a(d) pantré — pari, p(xHnérE 5, L'expression (c) donne encore pxilé = ————— se (a+ né) px"ls et, par conséquent, en faisant comme ci-dessus »2—n—p, d’où »—m—p, on a (e) A SRERES E" pet (m—pléyi pan—plé — 6. En faisant »—p, dans l'expression (e) elle devient qpxmE OÙE => 1 — pxmlé ainsi les facultés sont, comme lespuissances, égales à l'unité lorsque l’exposant est zero. J- L'expression (e) donne encore l’idée qu’il faut at- tacher aux facultés à exposans négatifs, car en y faisant m=—0 elle devient (f) ie rad APRES PP a pEPr les expressions (d)(e) et (f°) dans le cas degx=x, se ré- duisent à celles que nous avons données pour les facto- rielles aux numéros 3, 5 et6. 8. En vertu de l’expression (d), on a généralément, ga tn — pans, p(x+mele ainsi faisant 7'—n—-p, on aura aussi pan tntplé — paomnié, p(xHmé)utpie == qi, gértmelnt. g(ut(mn)8)p't on trouverait de même qaorrtut-p+-glé = pænlé, p(xtme)ne. g(æ+(m+n)£)rE. X(x-Hni-tnp)é)7 et ainsi de suite pour un nombre quelconque d’exposans, Or, si l’on fait M=n=p=q—= etc. FA 15 on aura, en désignant par # le nombre de ces quan- tités, (g) gene — pamit, gfeHn£}n, o(at-amé)"é.... (Hume) mais l'accroissement devant toujours être appliqué à la variable, on a évidemment, 4x étant une fonction quel- conque de x, our ë, dan Ë — (px. dr) 5 puisque le premier membre de cette égalité désigne le produit {ex pré). .e(e-Hm—1)#)| X pr.q(x-+t). Yet (m—1)#) | et que lesecond désigne le produit identique (ox. Var fox +E). dx +6)... (g{x + (m—1)6). dix (m—1)é)) d’après cette considération l'expression (g) devient premé = joxo(x mé)... .p{(x4(u—r)mé) Pré et comme la quantité renfermée entre les accolades est égale à ox2l"#, on a définitivement (4) prime — (xml) ou bien encore gum = (gain à cause de la propriété générale (pxPE)q — (pxIË)p £ qui résulte immédiatement de la construction de ces fonctions, 9. Si nous exprimons par x la faculté 9x7 nous aurons l'égalité d’où en désignant par le radical VA cause de l’analogic des facultés et des puissances) l'opération qu’il faut exécuter sur la faculté 4: pour remonter à sa base ox ; opération que nous pouvons nommer extraction des bases des facultés. 44 FA D'après cette notation nous avons mi 7 \/r2" 5 = pr 10. En appliquant les considérations précédentes à l'égalité (2), elle fournit u'mË POMlE — pymlE \/#0 E— ox re : n ainsi faisant mn, d'où m=—=—, nous aurons (2) EL be —— |, nl h LE QUE — px" et la base pourra être extraite exactement tant que g sera facteur de 7. Dans tous les autres cas la quantité 1 le paf sera une quantité érrationnelle d’un ordre supé- rieur. L'expression (:) nous montre l’idée qu’il faut at- tacher aux facultés à exposans fractionnaires. 11. 1lest faciie de voirque le produit de deux facultés radicales de même exposant et de même accroissement donne l'identité ml£,__ - ml£ m\f _ \/# \/4= dr, car en faisant mé ,__ mie, \/r— x N/ 4 — Z, on tire dx — Xnt ; dx — Znlt ; d’où (8) px. dx — Xnr, Zn — (X.Z)"E, et par conséquent mlé 2 mess (me \/#. Yx=X.Z= ra / Ve 12. On trouverait de la même manière UM = Ve] et plus généralement Ve Vel 13. Si dans l'égalité ceci posé, faisons nl£ m\z V” Vex|= ae nous en tirerons es ÈS fr Mais en vertu de l'expression (4) (numéro 8 nous avons, en faisant £ — m3, ES Sir d’où nm\|sz ox = Xrnmis,et 0x x nous avons donc aussi n\mz W mn|z [Ve] V?x égalité qu'en vertu de l'expression (2) on peut encore écrire en se servant d’exposans fractionnaires, , Fr Or, en faisant m2 —= r, nous aurons 727 — et cette dernière expression deviendra [= laquelle résulte immédiatement de l'expression (4) 1 1 . (u° 8) en y substituant et à la place de #2 et ». Ainsi cette expression a lieu encore dans le cas des exposans 1 Le fractionnaires » et Par des procédés semblables on démontreraitles iden- tités plus générales (72) FA 14. Si dans la première de ces égalités on fait m2 =1, elle devient et son premier membre exprime le produit P| P Pl, E £ PL CEA (re +78) (ele 6e P|, LI | atoPe) 4 on peut donc le mettre sous là forme P| le, = — 1€ n—Ni-E JE gx! Jec-+Pe) % Ÿ q qui se réduit, en vertu des expressions mémés dont nous sommes partis, à PB A cri gx" .qfet+fn 7 0, q de sorte que nous avons l'égalité ne Pl, | pla—1) le eu Mg tit) 7 LAC) PT 4 Tr . = D + 1, nous aurons définitivement L 4 5 r f Si, dans cette dernière; nous faisons : d'ou prete pl, AE ga? — qu RE +" Ainsi la proposition du numéro 4 Qué = Qt. o(xtns)pié, se trouye démontrée pour toute valeur positive entière et fractionnaire des deux termes de l’exposant binome. 15. On prouvera de la même manière que FA 15 9 V1 Ë . P d’où l’on tire en faisant ! — 0 mt a Le e n| FN rue, M, nl° L— —Ÿ Par) expression qui donne la signification des facultés à ex- posans fractionnaires négatifs. 16. Les propriétés générales que nous venous de dé: moutrer pour les exposans entiers et fractionnaires po- sitifs peuvent s'étendre par analogie aux exposans néga- tifs, mais si l’on veut en obtenir la déduction directe on peut avoir recours à des transformations très-faciles dont nous allons donner un exemple. m étant un nombre entier ou fractionnaire, nous avons (7 et 15) x = PCe my ° ed — et, conséquemunent, ? étant aussi un nombre eutier ou fräctionnaire nous 4vons énicore o x Uni -asun. ne A ? (x—(m né" 71 mais d'après 4 et 14 2—(mn}}rtné pu (m dns. o(x nt)" ? LT JTE s OÙ donc I g—(n+n)|i— = — — ? Pix —{(nin, Enr, pa —n:)"} or I Q(T—nË)E PE I —m\# Far + (PTE) donc en substituant , on aura encore Qa—m—n Ë — px" Ep(x—nËé)-mi et de cette manière la proposition du numéro 4 se trouve démontrée pour toutes les valeurs des deux termes de l’exposant binome. C’est en opérant d’une manière analogue qu’on peut s'assurer que toutes les propriétés des facultés exposées danslesnuméros précédens subsistent quels que soient les exposans entiers ou fractionnaires, positifs ou négatifs. 17. Procédons maintenant à la déduction de la loi fondamentale des facultés. Si nous désignons par Log. gx, le logarithme na- turel de la fonction 8æ, nous aurons évidemment Log /@xn)=log. x-log.g (æx+-E) +... ... —Hlog.p(æ+{rn—1)#) 16 FA et nous obtiendrons, en développant les termes du se- cond membre de cette égaiité par la formule de Taylor, < ‘2 d’'ognressl = (Voy. DirréReNTiEL, 34) la suite d'expressions log. gx — log. gx. ee 2e d’log. pr log.p(x+#) — log. gz+ T dz* ‘1.2 + etc. re gx, d log.gx px 4£° log.p(ax+2ê)=log: gx 2 Ë Tr, de — ‘1.2 — etc. d lo L d log.? gx OË? log.p(x+3#) ÿ—log. Ten ET : RATE 7 dx? 1.2 etc. etc. - etc. dlo dog. oem 1)à) — logige + Em) +TTE es ë + etc. 1.2 Ainsi désignant par M{m), la somme des nombres 0,1,2,3,4, etc. jusqu’à m—1, par M m), la somme des secondes puissances de ces mêmes nombres et en général par Mr la somme de leurs puissances #, ou oinon tant gr etc. ..... Nous aurons, en additionnant, — m log. gx + M(m) nn: z GE log. ox z dx? ‘1.2 Log. (ox + etc. + M(m, ou simplement | z2 3 Log.(pen) — A HAE, as À ete en faisant pour abréger (mn) A, — m log. 9x £ d'log. ox ! A —M(mn) ru Mn, ELLE vR Pr px A3—=M{ni)s. — LC. —7CLC: Or, e étant la base des logarithmes naturels, on a gé- néralement e log: X — X, ainsi TACAANE + As SET etc, gant i— e LA FA Si nous désiguons donc maintenant par f'£ l’exposant de e et par F£ la puissance elle-même ou la faculté ?x"1*, NOUS aurons FE — ef Mais F2 étant considérée comme une fonction de la variable £, son développement d’après la formule de Maclaurin (Voy. DirrÉrentieL, 36) est dF ? EE 220 td'.Bte FE E ET Æ reste le point placé sur Z indiquant la valeur zéro qu'il faut donner à cette variable après les différentiations. Faisant donc Ni—Fi NT Ne Te N:— LE efc: = EiG nous aurons pour le développement de F£ ou de px"E l'expression (7) em N EN. N. En _. + etc. et il ne nous reste plus à trouver que la loi des coeffi- ciens, c’est-à-dire la loi des différentielles successives de la fonction F£, Or de Fée nous tirons, en différentiant (Voy. DiFrÉrENTIEL, 32) dEÉd(efr)— est dfé FE. dft; nous aurons donc, en vertu de la loi fondamentale du calcul différentiel (Foy DIFFÉRENTIEL, 27) dFë —FE.dfé DFE—dF£.dfé +F£é.d'fé DFE DFE.dfé + 24FE.d'fE + FE. df. diFé— dFE.dfé + 3dFE.d'f54+ 3dFE.d'fE + FAdifE etc. — etc. Ainsi divisant par dè,dë’,dë,etc., et faisant ä—0 après les différentiations, nous trouverons pour les coef- ficiens N,, N,, N,, etc., les expressions No —#%? dfe N, =N, dE dfi fi RENTE NÉE FA dfé. fi dif N,=N,. dE + 2N,. de EN 4 d d ND +3 ND +3 NÉE dif HN etc:—=elc La détermination des valeurs des différentielles suc- cessives de j'£, se faitsans aucune difficulté ; car puisque ous avons JE—As+A,EZ +AË a Fa — etc. nous obtiendrons successivement, en différentiant les deux membres de cette égalité et en faisant £ — 0 après chaque différentiation, et en général Si nous remarquons en outre que lorsque £=0,ona Fi gx nous aurons définitivement, en substituant dans les expressions (7) toutes ces valeurs, ou plutôt celles de À,, À, etc., données ci-dessus sous la marque (2), les expressions finales (p). N, = gam N,=N,. Mn), (O9), N, = N,. M(m).. (ES) Fe N.M(m).( © cs æ) 2 NN. Mn). (SELS) an (ER dlog.px + Ns. M(m),. RE) et en gén éral No = No: M{m. CE?) dx «Mi, (— log. D) FA 17 PEN #2 d log + < Nos. M{m)s. RE) G—1 w—9 pus , di, log. gx +- one No, Min), Sd #) + etc. Cette belle loi du développement des facultés est due à M. Wronski, qui l’a donnée, sans démonstration, dans la première note de sa Acfüutation de la théorie des fonctions analytiques. A suffit de se rappeler que toutes les propriétés des facultés ont généralement lieu, quels que soient les exposans entiers ou fractionnaires, pour pouvoir conclure qu'il en est nécessairement de même de leur loi fondamentale. Nous verrons plus loin comment on évalue dans tous les cas les quantités M{m),, M{m),, etc. 19. Daus Ie cas où la fonction gx est simplement x, c'est-à-dire, lorsque la faculté peut être considérée comme une simple factorielle, on peut, en partant des relations connues (ml) = M{m), 2(ml2) = Mn), . (mi) — M(m), 3(n13) — M{mn), .{nl2) —M{n),.(ml1)+Mim), Ga) = Mn), (13) — Mn.) (me) + + Min). (nl) —M(m), etc. —etc. qui existent entre les sommes de puissances M{/), et les sommes de produits (z2/n), réduire les expressions (p), en (9) re N, = Mn),.æm-i = (mli).xm—1 Gnlr).M{n), — Mn), | am—2 1. {nm o)an-s à Doi N,=9 ! {ml2)Mn), — (na) M(m), + Min); | xm—3 =1.2.3 (mJ8)2 etc.— etc. et, en général, Nom 09 a (lu). : CHE nous aurons donc, dans ce cas particulier, (4) DE = JE (mr). am—1£ (m2). am—3gs D — (m13).xm-385 LE etc. et tel est en effet le développement que nous avons trouvé pour les factorielles. Foy. FAGTORIELLE, 14. 19. Il uous reste à déduire de la loi fondamentale des 3 15 FA facultés, le facteur élémentaire (voy. ce mot) de ces fonctions. Or en considérant p comme une quantité in- finiment petite ?, l'expression (d), n° 4, devient nl£ 1 p(x né) L. 1g : et la quantité 9(xn£) * est évidemment le facteur élé- mentaire de la faculté 9x5. Dans le cas des factorielles on a 2 Tolé — ne (xHnépl 4 ainsi (nb rielle générale xr£. Il suffit donc d'appliquer à ces deux facteurs les lois respectives des fonctions dont ils font est le facteur élémentaire de la facto- partie pour obtenir leurs générations. Commençons par le facteur élémentaire des factorielles. En vertu de la loi (a), (voy. FacromELLe, 14), rap- portée ci-dessus sous la marque {g) nous avons (7) (ane — (x+nE+ (ini). HER + GE KR (@+nË) het les coefficiens (271), (472), etc., étant ce que deviennent (ml), (ml), etc., dans le cas de m=—£ Mais en substituant £ à la place de 72 dans les expressions (b) (voy. FacromeLre, 14) qui donnent les valeurs de Gal), (ml), etc., on voit que tous ces coefficiens de- viennent des multiples de cette quantité infiniment petite et qu’ils sont tous affectés du signe —; désignons d . a L 1 È onc par —0,, —-6,, — 6: etc., ce que devien- nent daus ce cas les quantités (m[1), (m2), etc., eten di- : : 1 . visant de part et d'autre par - nous obtiendrons les relations suivantes (s) 3 E = 0,—30,+430, 3 = 0:—/40:4603—49, & = 0,—b0,1003—10044-59% GC. —= etc. et en général n n(n—1) n(n—1) 2) , 1 mou Li + ONE SEE RE Si, à l’aide de ces relations, on effectue le calcul des 0 + quantités 0,, 9, etc., on verra que toutes celles d’un FA indice impair, comme #3, 45, 6, etc., seront égales À zéro , excepté le première 9,, et que toutes celles d’un indice pair sont alternativement positives et négatives. On trouve aïn$si I I 0, =+-, G—.2 ; 2 240 I 1 0,=+ — 010 = Host SF 132 I Got = — Hi FE) = — 120 E 32760 = + — É— —— — — 152 ? à 12 - etc. LC: Ces nombres, d’un grand usage dans le caleul som: matoire, sont connus sous le nom de nombres de Ber- nourllr. L'expression (r) devient donc ë , £ A2 Sn: (x Hnëf"® = (xd-né) a0, si Rae —. — CIC... dard nt ar nes la suite ë Le æ+nE £ #2 à aa Te ap Ton re et, remarquant que d’après la théorie des logarithmes (Voy. ce mot), I (x+n£) = 1 EL log. (né) | nous obtiendrons définitivement l’expression (4) (æ-ngÿ 142 log. CEE c’est-à-dire (4') fac. élém ETES US log. (x + ne EE ‘a re 1 x+YnË Nous verrons ailleurs dés applications importantes de ces expressions (7’oy. SÉRIES HARMONIQUES). Pour obtenir maintenant le facteur élémentaire de la 2 faculté ox *, développons gte-n£)lé mentale (7) par la loi fonda- mit Ë #3 £3 px —= N, + NS + UE rar ne + etc. : et, pour obtenir les valeurs des quantités M(2),, M(m);, | l etc., dans le cas de »3—}, partons des relations connues qui existent entre ces quantités et les nombres de Ber- nouïlli, savoir: M(m), =, Mn) = 3m —0,n1, Mn), = 4 m3 — 0m 4-20,m, Mn), = 2 mi— 05m. +3 Dim? — 3 05m, nel ‘etc: et en général Mn)" «mnt — bin ee 0 mir I n+1 22 HE Op mms +. Hi )Onpre C'est à l’aide de ces relations qu’on peut effectuer fa- cilement l'évaluation numérique des quantités M{2),, Mr). etc. pour toutes les valeurs de m positives ou né- gatives, entières ou fractionnaires. Faisant donc m—%, nous trouverons Mr 18e s MG =+20,.5 MG = +30: x Mas 4 à (TE etc. Les expressions générales (p) deviendront en y substi- tuant ces valeurs D nu a] log. g(+ni p(x+né) JE di AR + 1 Mrs d log. p(x+n£) 1 ile LS a [ee dx? Er | . Nos bu 3 y s je log. Es] Co BRE etc.—=;, te. et remarquant , en outre, que No—yxtné) = 1 + 2 log. ox né) on obtiendra définitivement fac. élém. QarE = 1 de log. Q(x+n£) — d'log otr+n?) o [AE st ie üg d log. p(x+né) “ne . dx 7 6, [en serie Pee + etc... FA 19 En faisant dans cette expression gx = x, on retrouvera le facteur élémentaire des factorielles donné ci-dessus sous la marque (/'). 20. Pour compléter la théorie des facultés algorith- miques, il nous resterait à examinerle cas des fonc- tions de plusieurs variables recevant chacune un accrois- sement différent, et surtout le cas plus général où les accroissemens de ces variables sont eux-mêmes des quantités variables; mais cet examen nous entrainerait trop loin, et nous sommes forcés de renvoyer nos ec- teurs à l'ouvrage déjà cité de M. Wronski (Réfutation de la théorie des fonctions analytiques ). Si nous nous sommes attachés à démontrer rigoureusement les pro- priétés fondamentales des facultés pour les valeurs frac- tionnaires des exposans, c'est que cela n’avait point en- core été fait , et que l'extrême importance de ces fonc- tions nouvelles repose, principalement , sur les quanti- tés érrationnelles supérieures auxquelles l'extraction de leurs bases donne naissance ; cette considération nous fera pardonner les détails, peut-être minutieux, dans lesquels nous sommes entrés, Nous verrons ailleurs le rang que les facultés occupent dans la science. Voyez MATRÉMATIQUES. Facurrés ExrONENTIELLES. Facultés dont l’exposant est une quantité variable ou une fonction d’une quan- tité variable, FAGNANO (LE COMTE JULES-CHARLES DE) ; marquis de Taschi et de San-Ifonario, est remarquable parmi les géomètres italiens les plus distingués de lafin du XVII du XVII. Dès l’année 1719 il a publié dans les journaux italiens et les actes de Leipsig des mémoires fort remarquables sur divers problèmes de géométrie et d’algèbre. Ces siècle et &Gu commencement pièces furent publiées plus tard , réunies en deux volu- mes in-4°, par le comte de Fagnano lui-même sous ce simple titre : Produzzioni mathematiche, Pesaro , 1750; Parmi les nombreux sujets qui y sonttraités avec le plus de supériorité , on doit citer une Théorie générale des proportions géométriques , un traité des diverses pro- priétés des triangles rectilignes , et surtout des recher- ches sur les propriétés de Ja Lemniscate ; une figure de cette courbe orne le frontispice de son livre. Son fils, Jean-Frarçois de Taschi de Fagnano, archidiacre de Sinigaglia , s’est aussi distingué dans la même carrière, Les mémoires remarquables qu’il a publiéssur un grand nombre de problèmes qui intéressent la géométrie et la science des nombres, ont été insérés dans les 4ctes de (Foyez AcrA TRAD., 1774, 1775 1776.) Nous verrons à l’article Locanrrnme plusieurs expres- Leipsig. sions très-remarquables de la circonférence du cercle au moyen des logarithmes des quantités imaginaires , qui appartiennent à ces deux géomètres. 90 FA FAUSSE POSITION (Règle de).{4rith.) Opération dont le but est de résoudre, à l’aide des nombres seuls, et sans le secours des formules algébriques, tous les pro- blèmes déterminés à uneseule inconnue qui conceïnent les quantités numériques. Résoudre un problème numérique , c’est trouver un nombre qui satisfasseaux conditions énoncées dans ce pro- blème. En algèbre, on désigne ce nombre inconnu par x, etaprèsavoir exprimé, à l’aide des signes algéhriques, les relations qui existent entre les quantités connues , qui sont les données du problème , et la quantité cherchéex, on obtient une équation dont la solution fait connaître la valeur de x. Si l’on demandait, par exemple, quel est le nombre dont les deux tiers surpassent la 7noitie d’une seule unité; en désignant ce nombre inconnu par æ, ses deux tiers seraient exprimés par zæ . : : .etl’on aurait la relation 2 22 53 3° sa MmOItIC par 27 T ÉÉSTRRE laquelle, traitée selon les règles des équations du pre- mier degré ( loyez ce mot) , ferait connaitre la valeur dex , savoir : æ —6. On fait une fausse position, lorsqu’au lieu de résou- dre directement l'équation . on met à la place de l’in- connue æ un nombre pris entièrement au hasard. Si l’on examine ensuite ce que devient par cette supposition la condition énoncée, on trouvera ordinairement qu’elle n’en sera pas satisfaite; on verra conséquemment de combien ils’en faut qu’elle le soit, et cette quantité, exprimée en nombres, sera l’erreur de la fausse po- sition. Une seconde supposition également arbitraire, ou une seconde fausse position, fera connaître, de la même manière, une seconde erreur. Ayant exécuté ces deux opérations préalables, voici la règle absolument générale à l’aide de laquelle on déterminera la véritable valeur de l’inconnue : 1° Si les deux erreurs sont de méme nature , c’est-à- dire , sielles sont toutes deux en plus ou toutes deux en moins , >iultipliez chacune des suppositions par l'erreur que l’autre aura produite ; prenez la différence de ces produits, et divisez-la par la différence des erreurs. 2° 191 les erreurs sont de nature différente, c’est. à- dire l’une en plus et l’autre en moins, multipliez de méme chaque supposition par l'erreur de l’autre, pre- nez la somme de ces produits, et divisez-la par La somme des erreurs. Dans les deux cas le quotientsera la véritable valeur de l'inconnue. En prenant, par exemple, le problème ci-dessus, FA supposons d’abord que le nombre demandé soit 12: alors, comme les deux tiers de ce nombre sont 8, et que sa moitié plus 1 est, nous voyons que la condi- tion du problème n’est pas remplie , puisque 5 surpasse 7 de 1. L'erreur de cette première fausse position est donc 1 en plus. Supposons maintenant que le nombre cherché soit 18: comme les deux tiers de 18 sont égaux à 12, et que sa moitié plus 1 est égale à 10, nous avons une seconde erreur en plus égale à 2. Ecrivons ainsi les résultats des fausses positions 1'° fausse position = 12, 1erreur = + r. 2° fausse position = 18, 2° erreur = + 2. Les deux erreurs étant de même nature, multiplions 12 par 2, 18 par 1 , et divisons la différence 6 des deux produits 24 et 18, par la différence 1 des deux erreurs. Le quotient 6 est le nombre demandé. En effet, les 2 de 6 sont 4 , et sa moitié plus 1 est également 4. La règle de fausse position ne donne des solutions rigoureuses que dans le cas où le problème proposé conduit à une équation du premier degré. Dans tous les autres cas, son application exige que par des moyens quelconques on se soit procuré une valeur approchée de l'inconnue , mais alors elle devient d’un usage d’au- tant plus précieux qu’elle égale au moins, si elle ne surpasse pas, toutes les méthodes algébriques connues en facilité. Toutes les fois donc que l'inconnue déterminée par cette règle remplira la condition énoncée dans le pro- blème , ce problème sera du premier degré ; si elle ne la remplit pas, il faudra conclure que le problème en question passe le premier degré. Quant aux valeurs qu'on voudra supposer à l’incon- nue , elies sont absolument arbitraires; tous les nombres possibles entiers ou fractionnaires conduisent également au but; mais comme les plus simples méritent la préfé- rence , et qu'il n’en est pas de plus simples que zèro et ur , on simplifiera beaucoup l'opération en prenant zéro pour la première fausse position , et un pour la seconde; car l’un des produits devenant zéro, et l’autre étant seulement le produit de un par l'erreur résultante de la supposition zéro , c'est-à-dire cette premièreerreur elle- même , la règle pourra s’énoncer ainsi : Divisez la première erreur par La somme ou la diffé- rence des deux erreurs, suivant que ces erreurs sont de nature différente où de méme nature. Exemple. Partager 47 en deux parties telles qu’en divisant la plus petite par 3 et la plus grande par 5, la somme des quotients soit égale à 11. Prenant o pour la plus petite partie, la plus grande sera 47. Or, o divisé par 3, donne o pour quotient, et 47 divisé par 5 donne o plus 4. Ainsi la somme des FA quotients est 9 + ?, et diffère de r1 de r ++, ou de À en moins. Prenant 1 pour la plus petite partie, la plus grande séra 46. Il en résultera pour les quotients les fractions * 4 143 ïet + dont la somme #3 23 est plus petite que 11 de 7%. Nous avons donc : 1'*supposition —0o, 1'*erreur £,en moins. e 2° supposition —=1, 2° erreur ?;,en/noins. étant la même chose que % , la différence des erreurs est 2; ainsi divisant # par 4, nous obtiendrons pour quotient 12, qui doit être la plus petite des parties cherchées. En effet, 12 étant la plus petite partie , 35 sera la plus grande, et l’on a H+=n. Pour démontrer l'exactitude rigoureuse de cette règle dans toutes les questions qui ne passent pas le premier degré, remarquons que ces questions se résolvent à l’aide d’une équation dont la forme générale est Ax+B—o Or, en substituant successivement à la place de x la suite des nombres naturelso,1,2,3,etc., on voit que le premier membre de cette équation devient Pourz—o, la quantité, B CIE FE A +B T—0), 2A+B Tite, 3A+B etc. etc, C'est-à-dire que les valeurs successives de ce premier membre, forment une progression arithmétique du pre- mier ordre dont la différence est A, et dont le terme général est À x + B, x désignant l'in äce ou le rang des termes. Ainsi , la solution del’équation 4x + B =, se réduit à déterminer quel est le terme de la progrés- sion qui se réduit à zéro, ou eu dernier liex quel est l'indice x du terme zéro. Cette question ne présente aucune diffculté:, car (voyez ProGression ) en désignant simplement par” À, Ar, À; ; A3, Au, etci A; les termes de la progression , nous savons qu’un terme quelconque À, est égal au premier plus autant de fois la différence de la progression qu'il y a de termes avant lui. Ainsi en désignant par D la différence, nous avons pour un terme quelconque A», l'égalité An = A, - mD FA 91 et pour un autre terme quelconque An, l'égalité An—=A,+nD ce qui nous donne pour la valeur de la différence D, l'expression D — An — An ME Mais il est évident que pour trouver l'indice du terme zero de la progression, il suffit de diviser le terme A», ou leterme À, , pour la différence D ; car le quotient de cette division indiquera combien de fois il faut ôter la différence de chacun de ces termes, pour le rendre égal à zéro, et conséquemmenti l’éndice du terme zéro sera égal à l’un ou à l’autre desindices m, n dimi- nués de ce quotient. Ainsi Am Ct An divisés par D, donnant respectivement NA m — MA NAÂn—MAn 2 A nv A m An — À mn l'indice demandé sera NA yn— MA m NAn—MAn M — = n— A m ou An— Am ? et par la nature du problème, ces deux expressions doi- vent être équivalentes. Elles se réduisent, en effet, l’une et l’autre à MA n—N An An—A mt Ainsi pour trouver l'indice demandé, il faut multiplier chacun des deux termes par l'indice de l’autre, et di- viser la différence des produits par celle des termes: ce qui est le principe de la règle de fausse position. Les conséquences ultérieures sont assez évidentes pour se passer de développemens. Quelle que soit l'utilité de la règle de fausse position en arithmétique, son importance serait bien peu de chose si elle se bornait strictement aux problèmes du premier degré ; mais lorsque par d’autres procédés , ou seulement par le simple tâätonuement on s’est procuré une valeur approchée de l’inconnue , cette règle devient applicable à tous les problèmes déterminés quels qu'ils püissent être , et offre alors une ressource précieuse au calculateur, quand les moyens directs lui manquent ou sont trop compliqués. En effet, si dans une expression algébrique quelconque dépendant d’une quantité incon- vue +, on substitue à la place de x une suite de nom- bres en progression arithmétique, les valeurs correspon- dantes de l'expression fnrmeront elles-mêmes une suite de termes qui se rapprecheront d'autant plus d'une progression arithmétique , que la différence de la pro- 99 99 FE gression des nombres substitués sera plus petite. Aussi, l'application de la règle de fausse position à des ques- tions au-dessus du premier degré, devra-t-elle donner des résultats d'autant plus près de la véritable valeur cherchée, que les suppositions seront elles:mêmes plus près de cette valeur. Ayant donc trouvé une valeur approchée de l’incon- nue, on en choisira une seconde prise à volonté, mais différant très-peu de l’autre; on appliquera à ces deux valeurs la règle de fausse position Le résultat sera déjà plus proche de la véritable valeur que les deux nom- bres qu’on avait supposés. Cette seconde valeur appro- chée en fera trouver une troisième, par une nouvelle application de la règle , et ainsi de: suite, jusqu'a ce qu'on ait obtenu une approximation suffisante. Dans la plupart -des cas , la troisième valeur sera exacte jusqu’à la sixième et même à la septième décimale. L'exemple suivant suffira pour montrer la marche des opérations: Exemple. On demande un nombre tel , que si de son cube , on Ôte sa racine carrée, il reste 1. Ce problème conduit à une équation du sixième de- gré, et la science ne possède encore aucun moyen direct de le résoudre. On voit facilement que le nombre de- mandé est plus grand que r et plus petit que 2, eten poussant un peu plus loin Je tâätonnement on reconnaît qu'il doit être un peu moindre que 1,3; ainsi 1° supposition, x = 1,3; on trouve xŸ—92,1097 et Va— 1,140155, la différence de ces nombres est 1,026825 , il y a doncuneerreur en plus de 0,056825. 2° supposition,x =1,29; on trouve x? — 2,140689, V2 = 5, 140195; la différence de ces nombres est 1,010997, il y a donc uncerreuren plus deo ,o010g07. Appliquant la règle, nous trouverons : Différence des produits —0,0391251 Différence des erreurs = 0,045918 Ja divisou donne 1,28:6 pour valeur approchée de j’'inconnue. En effet, faisant x — 1,28:6, on a a3—92,13472996 ; et V/x=1,13472464, quaatités dont la différence 1,00000512 ne diffère en plus de l'unité que de 0,00000513. Une seconde opé- ration en prenant pour seconde supposition x=1,28759, ferait trouver la valeur de l’inconnue avec au moins dix décimales exactes. FÉVRIER (Calendrier). Second mois dé l’année, côn- tenant 28 jours dans les années communes , ‘et 29 dans les années bissextiles. Foyez GALENDRIER. FERMAT (Prenns), né à Toulouse vers l'an 1590, est un de ces grands géomètres du XVII° siècle,»dont FE l'histoire dé la science honore le plus la mémoire et les importans travaux. On ignore dans quelles circonstances le goût des mathématiques putse développer en lui. Quoi qu'il.en soit, les travaux de Fermat ont large- meut contribué aux progrès extraordinaires de l'algè- bre et de la géométrie, à l’époque où l’illustre Des- cartes opérait une si heureuse révolution dans ces bran- ches de la science. Fermat , qui,occupait une charge de conseiller au parlement de Toulouse, ne révéla d’abord le génie dont il était doué que dans sa correspondance avec le père Mersenne et d’autres savans. Ses lettres forment un recueil important pour l'histoire des mathé- matiques. Dans le temps même où Cavalleri appliquait sa géométrie, à la recherche. des solides formés par les sections coniques, Fermat et d’autres géomiètres fran- çais cherchaient à s’élever à la considération d'une mul- titude de courbes , comme ils $’appliquaient à déter- miner leurs tangentes, leurs centres de gravité, et les solides formés par leur révolution. Dans une lettre adressée au père Mersenne, vers le milieu dé l’année 1656, Fermat annonça qu’il avait considéré une spirale différente de celle d’Archimède. On sait, en cffet, que dans cette nouvelle courbe, les arcs de cercle parcourus depuis le commencement de la révolution par l’extré- mité du rayon, ne sont point, comme dans celle du géomètre de Syracuse , en même raison que les espaces parcourus par le point décrivant; qui s’avance du cen- tre vers la circonférence; mais en raison des carrés de ces espaces, de sorte que les arcs de cercle qui mesu- rent sa révolution, croissant uniformément, ce sont les carrés des distances au cehtre qui croissent aussi unifor- mément. On trouvera dans les lettres de Fermat la me- sure de ces espaces, et la solution d’une foule de pro- blèmes aussi difficiles que nouveaux, dont la consi- dération des courbes était l'objet, et entre autres sa méthode pour trouver les centres de gravité des conoï- des ; nous devons ÿ renvoyer le lecteur. Le génie de Fermat avait pour ainsi dire devancé celui de Descartes: sa correspondance, dont nous ve- nons de parler, constate qu'il fut de bonne hewe en possession d’une grande partie des plus brillantes pro- positions, que l’illustre auteur du Discours sur La mé- thode avance dans son Traité de géométrie, entreautres de la méthode des Mazximis et minimis, de celle des tan- gentes et de celle de la construction des lieux solides. Ua historien des mathématiques a donc eu raison de s’écrier, dans son admiration pour ce célèbre géomètre : « Si Descartes eût manqué à l'esprit humain, Fermat l'eût remplacé en géométrie. » Cependant ces deux hommes si supérieurs, si dignes de s’apprécier , eurent ensemble plusieurs démêlés, dans lesquels ils soutinrent tous deux leur opinion avec plus ou moins de raison ou debonheur, mais avec une irritation peu philosophique. FE Nous né pouvons entrer dans ces détails qui m’intéres- sent qu'imparfaitement aujourd’hui histoire de la science. Pierre Fermat est mort au mois de janvier 1665; il laissa la réputation d’un juge intègre et éclairé ; aussi bien que d’un grand géomètre, car jamais ses études scientifiques ne lui firentoublier un momentses devoirs de magistrat. Il écrivait avec une élégance remarquable, non-seulement pour un géomètre, mais encore pour les littérateurs de son temps ; ilavait l'esprit vif et brillant, et à ses connaissances profondes en mathématiques, il joignait celle de plusieurs langues anciennes et modernes qu'il parlait et écrivait avec une égale facilité. L’aca- démie de Toulouse qui comprit enfin la perte que les sciences avaient faites en cet homme aussi distingué par son caractère que par ses talens, proposa long-temps après sa mort, pour sujet d’un prix qu'elle institua, l'appréciation de ses travaux ; il était énoncé sous cette forme: De l'influence de Fermat sur la géométrie, de son temps. Ce fut la dissertation de Genty que l’académie couronna. Les œuvres de Fermat furent recueillies et publiées à Toulouse en 1669 sous ce titre: Opéra malhematica, 2 vol. in-4°. Outre son édition annotée de l'algèbre de Diophante, qui fut publiée séparément en 1670, ce re- cueil contient les ouvrages spéciaux suivans : 1. Aé- thode pour trouver la quadrature de toute sorte de pa- raboles. II. Méthode des maxima laquelle sert non-seu- lemént pour la détermination des problèmes plans et solides, mais encore pour mener des tangentes aux courbes , trouver les centres de gravité des solides et la solution de questions concernant les nombres. Cette dernière méthode a paru assez semblable à celle des fluxions de Newton, pour que quelques mathématiciens modernes aient voulu présenter Fermat comme le vé- ritable auteur du calcul différentiel, prétention qui ne repose sur aucun fondement si l’on considère la nature abstraite de ce calcul tel qu’il a été découvert par Leibnitz. II. Une introduction aux lieux géometriques plans ët solides. IN. Un traité sur les tangentes sphéri- ques, où il démontre pour les solides ce que Viète avait démontré pour les plans. V. Une restauration des deux livres d’Apollonius sur les lieux plans. VI. Une mé- Thode générale pour la dimension des lignes courbes, et enfin un grand nombre de mémoires et de lettres scien- tifiques. FERNEL (Jæan ), médecin et mathématicien , s’est rendu célèbre par la première mesure d’un degré ter- restre du méridien, qui ait été tentée en France, On a de lui un ouvrage de mathématiques pures, intitulé : De proportionibus libri W, Paris, 1528 in-fol. et deux ouvrages astronomiques le Monalospherion ét la Cos- motheoria: ces écrits sont aujourd'hui complètement FE oubliés, Voici lemoyen qu'employa Fernel pour déter- 23 miner la grandeur dela terre, par la mesure d’un degré du méridien. Il alla de Paris à Amiens, villes qui se trouvent à peu près sous le même méridien, et comptant avec exactitude les tours de roue de. sa voi- ture, ils’avança vers le nord jusqu’à ce que. la, bau- teur solsticiale du :soleil fût. d’un. degré moindre qu'à Paris, et trouva ainsi, pour le. degré d'Amiens, 57070 toises. On sait que Picard détermina, depuis, ce degré à 57,060 toises. Et quoique cette détermination ait depuis subi quelques modifications, il est au moins curieux que Fernel ait pu arriver aussi près de la vérité, à l’aide d’une méthode si erronée et si insuffisante, On doit du moins lui savoir gré de sa tentative, en attri- buant à un pur hasard le résultat qu’il obtint. Fernel, qui était né en 1497, mourut en 1558. FERRARI (Lotis), né à Milan en 1522, suivant Cardan, et à Bologne suivant Bombelli, est regardé comme le premier inventeur de la révolution des équa- tions du quatrième degré. Cardan rapporte que Ferrari entra à son service à l’âge de quinze ans, les dispositions extraordinaires qu'il remarqua dans ce jeune homme le déterminèrent à le tirer de sa condition servile pour donner des soins à son éducation. Son généreux maître favorisa les penchans qu’il mantfésta pour les mathéma- tiques, et Ferrari profitasi bien de ses leçons, qu’à l’âve ques, cons; 6 ‘ de r7 ansil fut en état de professer cette science. Depuis cette époque, la fortune de Ferrari devint plus brillante que celle de son maitre. Le cardinal de Mantoue, qui l'avait admis dans son intimité , lui fit obtenir du prince de Gonzague, son frère, l’importante mission de dresser la carte du Milanais. Il employa huit années à l’achè- vement de ce travail, et après avoir meué une vie licen- cieuse et une conduite peu louable envers ses bienfai- teurs, il mourut âgé de 43 ans, empoisonné, dit-on, par une sœur que l'espoir d'obtenir sa riche succession avait excitée à commettre ce crime, Ferrari fit sa découverte à l’occasion d’un problème proposé par Jean Calla et qui divisa quelque temps les mathématiciens. Il s'agissait de trouver trois nombres continuellement proportionnels, dont la somme fut 16, et le produit du second par le premier fut 6. Ferrari, X Pinstigation de Cardan, s’occupa de ce problème et entrouva une solution ingénieuse. Elle consiste à ajouter à chaque membre de l'équation ordonnée d’une certaine manière, des quantités quadratiques et simples qui soieut telles que l'extraction de la racine carrée de chacun soit possible. (Voy. Biquadratique. ) FERREO (Scarow) de Bologne, géomètre du XVI° siècle, est connu dans l’histoire de la science, comme ayant résolu le premier, les équations du troisième degré, (Voyez AuGÈvre et Canpan.) FI FIGURE. Nom que l’on donne quelquefois, en arithmétique, aux chiffres simples o, 1,2,3,4,5,6,7,8,9 24 de notre échelle numérique. ligue en géométrie, désigne généralement la forme d’une partie de l'étendue, limitée par des ligues droites ou courbes, si c'est une surface; et par des surfaces planes ou courbes si c’est un solide, FIGURE DE LA TERRE. Voy. TERRE. FIGURE (Sciences des nombres). Onappelle nombres figures des suites de nombres formant des progressions arithmétiques de divers ordres, dérivées les unes des autres par une loi constante. Soit: 1, 2, 3, 4,5, 6, 7, 8, etc., la suite des nombres naturels. Si l’on ajoute ensemble les termes de cette suite depuis le premier jusqu’à un terme quelconque, il en résultera les nombres 1, 3, 6, 10, 15, 21, etc. qui sont les nombres figurés du second ordre, nommés aussi nombres triangulaires. Ajoutant de même les termes de cette dernière série, il en résultera la suite 1, 4, 10, 20, 35, 56, etc. qui sont les xombres figurés du troisième ordre; on nomme encore ceux-ci nombres pyramidaux. De nouvelles additions des termes de cette dernière suite donneront les nombres 1, 5, 15, 35, 70, 126, etc. qui sont les nombres figurés du quatrième ordre. Continuant de la même manière pour les ordres supérieurs et disposant ces suites par colonnes verticales, on formera le tableau suivant : 11440/24310 qu'on peut prolonger à volonté. Les noms de nombres triangulaires et de nombres pyramidaux, donnés aux nombres figurés des second et troisième ordres, reposent sur des considérations géométriques aujourd’hui insi- gnifiantes. Ces suites, dans lesquelles le terme général de chacune est la mème chose que le terme sommatoire de celle qui la précède, ont beaucoup occupé les premiers algébristes parce qu’elles leur donnaient le moyen de former ai- FI s sément les puissances successives d’un binome. En effet si l’on exainine la formation de ces puissances (a+b} = a +b (a+-b} — (a+) = a+3a b+3ab + (aHb} = ai ab+46ab+ ab Lbi (ab) = a +5aibHioab+ioab+5abi tb etc. ete. on reconnait aisément que les coefficiens numériques des seconds termes, sont les nombres figurés du premier ordre, ou les nombres naturels; que ceux des troisièmes termes sont les nombres figurés du troisième ordre, et ainsi de suite, de sorte qu’en disposant ces nombres en forme de triangle, comme il suit : III VAT VAR OV Tr VAI on trouve immédiatement les cocfficiens numériques d’une puissance de binome, en prenant les nombres situés dans la colonne horizontale dont le premiernombre est l’exposant de cette puissance. Mais depuis la décou- verte du développement général douné par la formule de Newton, toutes ces considérations sont de peu d’im- portance. Nous verrons aux mots ProGnessiox Ariru- MÉTIQUE €t SOMMATOIRE , comment on obtient le terme général de chaque suite des nombres figurés. FINÉ (OnoncE), mathématicien et littérateur, né à Briancon en 1494, doit être misau nombre des savans de cette période qui ont contribué par leurs travaux à répan- drele goût des mathématiques et par conséquent à favo- riserles progrès de cette science. Son mérite le fit choisir par François I" pour professer les mathématiques au col- FL lége royal, on a de lui plusieurs traités sur les mathémati- ques, l'optique, la géographie et l’astronomie, où plutôt l'astrologie, car sous ce dernier rapport, Oronce Finé, n’était point au- dessus des erreurs de son siècle. Il mourut en 1555. Ses divers écrits ont été réunis et im- primés sous ce titre un peu ambitieux : Oronti Fine, Delphinaleis protomathesis, Paris,1532, 42 et 56, in-fol. FINI. Tout ce qui a des limites est /êni. Foy. CarcuL DES DIFFÉRENCES 24, la distinction transcendantale des idées du jéni et de l'infini. FIRMAMENT (4str.). Nom par lequel on désigne souvent le ciel en général. FIXE (4str.). On nomme étoiles fixes, les astres qui paraissent n’avoir aucun mouvement propre. #oyez Érorcx. FLAMSTEAD (JEan), célèbre astronore anglais, né le 19 août 1649 (1646?) dans une petite ville du Der- byshire, s’est surtout rendu recommandable par ses im- portantes et nombreuses observations. Un penchant na- turel à la solitude et à la méditation le porta de bonne heure vers la contemplation du ciel. Le hasard ayant fait tomber dans ses mains , un traité de la sphère de Sacro- Bosco, il le lut avec avidité et ce fut son premier guide dans l'étude sérieuse de l'astronomie, à laquelle il se livra dès-lors avec toute l’ardeur dont les esprits austères et mélancoliques sont susceptibles. On ne sait point de quels maîtres il sollicita les conseils, ni quels instrumens ileut d’abord à sa disposition; mais ses progrès furent rapides, etil entra en maitre dans la noble carrière que son génie lui avaitouverte. Dès l’année 1669, Flamstead présenta à laSociété royale de Londres des éphémérides pour l’année suivante; travail remarquable qui appela l'attention des savans sur le jeune astronome, et procva qu'il avait simultanément embrassé l'étude théorique de la science, et celle qui résulte de l’observation des phénomènes célestes. En 1672, il publia un mémoire sur l'équation du temps qui ajouta beaucoup à sa ré putation et le mit en relation avec les principaux astronomes de l'Europe. Quelques années après, Flamstead publia un traité sur la théorie de la lune d'Horoxes. Get astronome n'avait pas eu le temps d’en calculer les tables, et Flamstead, adoptant l’hypothèse qu'il proposait pour expliquer les mouvemens de ce corps céleste, remplitla lacune importante qu’on remar- quait à regret dans son trayail. Déjà l’Angleterre comptait Flamstead parmi ses sa- vaus les plus remarquables; il vint à Londres vers l’an- née 1673, et sans abandonner ses études favorites il en- tra dans les ordres et fat pourvu d’un bénéfice qu’il laissa bientôt après pour les fonctions de directeur du nouvel observatoire royal de Greenwich, fondé par Charles IT. Ce prince dissipé secondait ainsi le génie de l'illustre nation sur laquelle il régnait, et qui tient une Tome 1H, FL si grande place dans l’histoire de l'esprit humain, car elle a toujours devancé les autres nations de l'Europe, par ses institutions et ses recherches scientifiques. Dès cemoment, la vie de Flamstead est entièrement acquise à la science, et ses jours, marqués de peu d’événemens, ne se comptent que par ses travaux d'observation auxquels il se livra exclusivement. Le but principal de l’établis- sement de Greenwich avait été la rectification des lieux des fixes et l'observation de la lune, pour arriver à la production d’uuethéorie exacte de cette planète qui püt favoriser les progrès de la navigation. Flamstead s’oc- cupa avecpersistance de ces deux objets, et recueillit en même temps un nombre considérable d'observations gé- nérales. En 1719, l'illustre Halley, qui devait être le suc- cesseur de Flamstead, publia sous le titre de Ærstoria ce- destis Britannica les observations de ce grand astronome. Cet ouvrage fut imprimé contrele gré du vénérable directeur de Greenwich, qui ne voulut point le recon- naître et qui entreprit lui-même la publication du re- cueil de ses observatious ; il parut sous le même titre plusieurs années aprèssa mort, en trois volumes in-folio. Cet ouvrage renferme, outre une foule d'observations importantes, des prolégomènes fort remarquables sur l'histoire de l’astronomie. Le catalogue des fixes que Flamstead y donne, est le plus complet de ceux qui avaient paru alors, il contient les lieux de trois mille étoiles, observées par lui et un catalogue particulier de soixaute-sept étoiles zodiacales, dont l’occultation de la lune et des planètes rend l'observation si importante, Ontrouve danslerecueil mathématique deJonas Moore, un mémoire de Flamstead, dans lequel il expose des idées nouvelles sur la sphère etouil donne une méthode pour calculer les éclipses de soleil par la projection de l'ombre de la lune sur le disque de la terre. Flamstead mourut à Londres le 30 décembre 1719 (1720?) Ses écrits peu nombreux sont : [. De æquatione temporis diatriba, Lond. 1672. in-4° WI. /nter opera Horocci: Lond.1659,in-4° HT. Historia celestis britannica. Lond. 1625, 3 vol. in-f° FLÉAU ( Mec.). Instrument composé de deux bä- tons de bois dur, assemblés lâchement bout à bout par une courroie , et qui sert à battre le blé. On nomme aussi fléau, la verge de fer aux extrémités de laquelle sont suspendus les bassins d’une balance. Voyez BaLance, é FLÈCHE (Géoin.). Nom donné par quelques auteurs au sénus verse d’un arc. /’oy.SIiNUS VERSE. FLÈCHE (Ast.). Nom d’une constellation boréale. Voy. CONSTELLATION. FLUENTE (4/g.). Les Anglais, d'après Newton, nomment Æluentes ce que les géomètres du continent appelleut {ntégrales. Foy. Fruxtow et [xrécraz. FLUIDE ({ydrost). Corps, dont les molécules { 26 FL cèdent à la moindre pression et sont mobiles en tous sens. | Les Fluides se divisent en incompressibles et en élas- siques. Les Fluides incompressibles sont ceux auxquels la pression ne peut faire changer de volume ? Tels sont le mercure , l'eau , huile, le vin, etc. Les Fluides élas- tiques, au contraire, sont ceux dont la compression di- minue le volume. Tels sont l’air, les différens gaz, les vapeurs d’eau , etc. La nature des fluides est du ressort de la physique, les lois de leurs mouvemens constituent deux branches des mathématiques appliquées savoir: l'HSDROSTATIQUE, ou la science des lois de l'équilibre des forces qui meuvent les fluides, l'HypronynawiQue, ou la science des lois de l’action des forces motrices qui meuvent les fluides. { Joy. ces divers mots. ) FLUX ET REFLUX (Æydrog.). Mouvement pé- riodique journalier des eaux de la mer causé par lac- tion combinée des attractions du soleil et de la lune. Voy. Manées. FLUXION (4{g.). En considérant une étendue quel- conque comme engendrée par le mouvement d’une autre étendue, Newton donne le nom de f{uxion à la vitesse avec laquelle chaque partie de la première éten- due se trouve décrite. Cazcuz pes rzuxiows. Ce calcul, l’une des plus bril- lantes découvertes de l’immortel Newton, est le même en dernier résultat que le GALCUL DIFFÉRENTIEL; Mais sa conception primitive Où sa métaphysique n’en fait réellement qu'une méthode dérivée, qui ne peut être expliquée que par les véritables principes du calcul de l'infini, principes dont nous avons donné l’exposition au mot pirrérenTiEL. C’est ce que nous allons facilement faire comprendre. Précisons d’abord ce que Newton entend par le rapport de deux fuxions. Si l’on suppose, par exemple, une parabole engen- drée par le mouvement d’une droite qui se meut uni- formément, parallèlement à elle-même, le long de l'axe des abscisses, tandis qu’un point parcourt cette droite avec une vitesse variable telle que la partie parcourue est toujours moyenne proportionnelle entre une ligne donnée quelconque et la partie correspondante de l'ab- cisse ; le rapport qu'il y a entre la vitesse variable de ce point à chaque instant et la vitesse uniforme de la droite, est celui de la fuxion de l’ordonnée à la fluxion de labscisse. C'est-à-dire que ce rapport est celui des accroïssemens respectifs de l’ordonnée et de l’abscisse. On voit donc ici que Newton nomme fluxion ce que, d’après Leïbnitz, nous nommons différence. Mais, en désignant, comme c’est l’usage, par y l’or- donnée et par x l’abscisse d’une courbe quelconque, y sera nécessairement une certaine fonction @gx de FL V'abscisse, et l'équation de la courbe pourra s'exprimer généralement par (1) = zx. Or, toutes les variations de grandeur de y, peuvent être immédiatement tirées de cette équation, à l’aide des variations correspondantes de æ, car en supposant que l'abscisse x croisse de la partie 9, ou devienne æ+9, si nous désignons par A la variation correspon- dante ou l’accroissement de y, nous aurons (2), J+4=9 (24 DE d'où nous obtiendrons en comparant avec (1) A=(x+0)—®x , ; c : à A Ne équation , qui ferà connaître le rapport = , et cela indé: Le] pendamment de toute considération de mouvement et de vitesse; ces considérations, bien loin d’expliquer la nature des accroissemens À, à n'étant elles-mêmes pos- sibles qu’en vertu delexpression (r). ILest donc évident que les fluxions où les différences des quantités, tirent leur origine de la nature même des quantités numéri- ques, et non de l'application de ces quantités aux figu- res géométriques ; en un mot, li considération abstraite des différences, précède nécessairement et rend seule possible la considération concrète de ces mêmes diffé- rences. Quoique ies géomètres du dernier siècle, que l'inrint épouvantaient, trouvassent la métaphysique de Newton beaucoup plus lumineuse que celle de Leibnitz, ils comprirent, et Newton avec eux, que l’idée de vitesse est non-seulement étrangère à la science des nombres, mais encore que lorsque le mouvement est variable, l'expression algébrique de cette vitesse exige précisé- ment des fluxions ou des différentielles , lesquelles ne peuvent ainsi en tirer leur signification. Newton rejeta donc bientôt toute considération de mouvement, et daws son célèbre livre des Principes, il reproduisit son calcul sous un tout autre aspect, en présentant le rap- port des fluxions de deux quantités, comme celui qu’elles ont dans la limite de leurs différences respec- tives, ou lorsque ces différences s’évanouissent. C’est sur ce dernier point de vue, que se trouve fondée la méthode des limites qu’on enseigne aujourd’hui généra- lement sous le nom de calcul différentiel. : Si les géomètres français ont montré peu de tact phi- losophique en préférant les procédés indirects de la mé- thode des limites, à ceux si éminemment simples du calcul différentiel proprement dit, ils ont du moins adopté la notation de Leibnitz. Cette dernière est à la | vérité beaucoup plus commode que celle de Newton, dont les géomètres anglais se sont exclusivement servis FO pendant long-temps, mais dont ils commencent à aban- donner l'usage. D’après Newton, æ avec un point, tel que æ, désigne la fluxion du premier ordre ou la diffé- % rentieile première de x; x désigne la fluxion du se- cond ordre ou la différentielle seconde; æ, la fluxion du troisième ordre ou la différentielle troisième; ct aiusi de suite. La MÉTHODE INVERSE DES FLUXIONS a pour objet de remonter aux quantités dont les fluxions sont données, ou de trouver les fluentes de ces fluxions; c’est propre- ment le calcul intégral. Voy. Inrécraz, voy. aussi Foncuon et Limire. FOLIUM de Descartes (Géom.). Courbe du troisième ordre, qui tire son nom de la ressemblance d’une de ses parties avec une feuille. Joy. l'Anarysk DES INFINI- MENT pETITS, du Marquis de l'Hôpital. FOMALHAUT (454). Étoile de la première gran- deur, située à la bouche du poisson austral. FONCTION (a/g.) On nomme en général fonction d'une ou de plusieurs quantités variables, toute expres- sion algébrique composée, d’une manière quelconque, de ces inêèmes variables et de quantités constautes. Par exemple æ, y, etc., désignant des quantités va- riables, et a, b, c, etc. , des quantités constantes, les expressions ax? + b, Vaz+b+e a ge" Tex" etc. ax , (ax+i+ er , sont toutes des fonctions de x. Et axty, Va+y, Vax—y, + by, etc. des fonctions de x et de y, etc. 1. On divise communément les fonctions en a/ge- briques èt transcendantes. Les premières se forment par les opérations élémentaires de l’algèbre; les se- cordes contiennent en outre des quantités transcen- dantes, c’est-à-dire des quantités exponentielles, des sinus , des logarithmes, des différentielles, etc. Ainsi l'expression a + bam—cV/ (2x2) x — 3bx? est une fonction algébrique de x, et les expressions at+b, ax"dx +bdx, sinx +ax, aLog.x +-bx sont des fonctions transcéndantes de #. 2. Les fonctions algébriques se subdivisent en fonc- tions rationnelles et en fonctions irrationnelles. Les fonctions rationnelles sont celles qui ne contiennent que des puissances entières de la variable; les fonctions irra tiounelles sont celles où la variable est affectée du signe FO 27 ar radical. Par exemple, les expressions ax, 1, a—x axi— bxi, etc., sont des fonctions rationnelles; et Væ, at” (@—x’), V/(a-bx—cx?) etc., sont des fonctions irrationnelles. ; 3. Les fonctions rationnelles se subdivisent encore en fonctions entières et en fonctions fractionnaires. On nomme fonctions entières celles qui ne renferment que des puissances entières et positives de la variable et dans lesquelles cette variable ne se trouve mêlée à aucun dénominateur. Les fonctions fractionnaires sont celles où le contraire a lieu ; ainsi la formule abx+cx+dx+exi+ etc. représentera une fonction quelconque entière, et la for mule a+-bxcx+dr+exi etc. a+ Ex ya ox oxiE etc: une fonction quelconque fractionnaire, quelles que soient d’ailleurs les constantes à, b. c, a, B, y etc., po- sitives ou négatives , entières ou fractionnaires , ration- nelles ou irrationnelles, et même transcendantes. 4. En remarquant que la valeur d’une fonction quel- conque de la variable x dépend de la valeur qu’on attri- bue à cette variable , on peut considérer la fonction elle-même comme une quantité variable, Par exemple la fonction ax+-b devient successivement ab, oa+-b, 3a4b, 4a4-b, etc. en faisant T1, 2 —%,L 9€ —"4, etc. Ainsi dés signant généralement par y, cette quantité variable F. ; SRE LB DIOURE ax+-b, nous aurons l'équation y —=ax+b dans laquelle y, ou la fonction de x, sera dite une variable dépendante, tandis que x est La variable indc- pendante. L 5. Lorsqu'on représente par y une fonction quel- conque de x, comme rien n'empêche de considérer cette quantité y comme une variable indépendante, et que, quelle que soit la valeur qu’on veuille luiattribuer, il en résulte nécessairement une valeur déterminée pour æ, on peut donc toujours , réciproquement , con- sidérer æ comme une fonction de y. Par exemple, y étant comme ci-dessus la fonction ax+-b, si l'on résout par rapport à æ, l'équation Y = ax-}-b on trouve 28 FO et l'expression ? —b,oux, se nomme alors fonction a réciproque de y. 6. S'il est toujours facile d'obtenir la valeur d’une fonction entière correspondante à une valeur déter- minée de la variable, il n’en est pas de même lorsque Ja fonction est irrationnelle ou transcendante; et dans le plus grand nombre des cas on est forcé d’avoir recours à des procédés de transformation que nous ne pouvons exposer ici. ( Voy. l'Introduction à l'analyse des infini- ment petits d'Euler. ) Mais le grand moyen, connu des géomètres, pour évaluer toute espèce de fonctions, c’est d'obtenir par les séries une nouvelle génération des quantités qu’elles représentent, ce que l'on appelle dé- velopper une fonction en série: ce problème est au- jourd’hui résolu complètement par les procédés du calcul différentiel, et nous devons renvoyer aux articles de ce Dictionnaire qui en traitent (Foy. DiFFÉRENTIEL , 34,41 et SémE), tout en faisant observer qu'il existe encore d’autres algorithmes capables de donner une solution exacte et quelquefois plus satisfaisante de la question que celle qu’on obtient au moyen des séries. Poy. TEcantE. | THÉORIE DES FONCTIONS ANALYTIQUES. Obtenir tous les résultats du calcul différentiel sans avoir recours à au- cune quantité infiniment petite ou évanouissante, dé- terminer les véritables principes de ce calcul, tel estle double problème dont notre célèbre Lagrange a cru donner la solution dans ses ouvrages sur la théorie et le calcul des fonctions analytiques. (Voy. Théorie des Jonct. analy., et Lecon sur le calcul des fonct.) Nous avons eu déjà l’occasion dans plusieurs articles de ce Dictionnaire de nous élever contre l'étrange prétention des géomètres modernes de vouloir repousser de la science l’idée de l’infénisans laquelle elle n’existerait pas, et nous pourrions nous contenter ici de déclarer, en nous appuyant sur les principes exposées au mot Dirre- RENTIEL, que, considérée sous le rapport métaphysique, la théorie de Lagrange est un véritable non sens philo- sophique ; mais les services éminens que ce grand ma- thématicien a rendus à la science, la nature même des erreurs daus lesquelles il est tombé, et surtout la polé- mique singulière dont ces erreurs ont été l’objet entre l'Institut de France et l’auteur de la Philosophie des mathématiques nous font un devoir d’entrer dans quel- ques détails capables d’éclaircir cette importante ques- tion. Le point de départ de Lagrange est que la théorie du développement des fonctions en séries renferme les principes métaphysiques du calcul différentiel, et ses moyens sont de démontrer que les quantités dites dif- féerentielles ne sont en réalité qu’une espèce particulière d'algorithme des fonctions, ou comme il les nomme, FO des fonctions dérivées d'une fonction primitive. Soit, dit-il, fx une fonction quelconque d’une variable x, si l'on suppose qu’à la place de x on mette dans cette fonction x—i, à étant une quantité quelconque indéter- minée, elle deviendra f (x+-?) et on pourra la déve- lopper en une série de cette forme (a) S(@) = fetpit-qe re ete. dans laquelle les quantités p, g, r, etc., coefficiens des puissances de à, sont de nouvelles fonctions de x déri- vées de la fonction primitive et indépendante de l’in- déterminée 2. Quant à la possibilitémêème de la forme du développe- meut{a), Lagrange suppose, pour la démontrer, qu’au- cun terme de ce développement ne peut contenir des puissances fractionnaires de z parce que, vu la pluralité des racines, la série aurait plusieurs valeurs, ce quise- rait absurde. Fondé sur cette raison que nous examine- rons plus loin, il pose pour second principe de sa théo- rie l'expression (b). J'(a+Hi)=fr+il dans lacuelle P est une fonction de xet dei qui ne i peut devenir infinie lorsque z'est égal à zéro, puisque dans ce dernier cas, cette expression doit se réduire à l'identité. JX= TL Mais P étant une nouvelle fonction de x et dei, on peut aussi en séparer ce qui est indépendant de # et qui par conséquent ne s'évanouit pas lorsque 7 devient nul, Soit donc p ce que devient P lorsqu'on faiti = 0,p sera une fonction de æ sansz et l’on aura encore. D iQ iQ étant la partie de P qui devient nulle lorsque 1 —o et Q une nouvelle fonction de x et de £. En pour- suivant le même raisonnement on pourra former la suite d’égalités, F(x+i) fx til P—p+1Q Q=—7+iR Kris etc—etc : ce qui donnera en substituant successivement, Sla+Hi)=fxtpit-qè ri tete. Cest-h-dire une série de la forme en question (a). FI - ; ; 1 Ceci posé, Lagrange démontre que chacune des fonc- tions p, g, r, s, etc. se dérive de celle qui la précède par ns nd un procédé unique de dérivation , de sorte que p étant f la dérivée de fx, q estla dérivée de p, r la dérivée de 4, | — FO etc. Il nomme alors p première dérivée ou fonction prime, q seconde dérivée ou fonction seconde, r troi- sième dérivée ou fonction tierce, etc., et désignant ces dérivées par la notation f'x, f"x, f"'x etc., il parvient au développement final etc. « , 72 2 fx Hi) = fa tfriLf He + f''x : etil conclut que ces fonctions dérivées sont la véritable signification des coefficiens différentiels du théorème de Taylor. Se CORAE dSfx 113 Es sors LU 40:21:23 Seti =fe +Ÿ ete. Il ne nous est point nécessaire de suivre Lagrange dans les conséquences ultérieures de ses principes, ri dans les nombreuses applications qu'il en fait; ici le métaphysicien disparait pour faire place au géomètre : tout ce que la science et le génie peuvent offrir de res- sources, se trouve employé par lui avec cette supério- rité incontestable qui l’a placé au premier rang, et qui donne un haut degré d'utilité à l'étude de sa théorie des Jonctions analytiques, malgré la fausse direction de cet ouvrage. Toute cette prétendue théorie repose évi- damment sur les deux principes (a) et (b), et il nous suffit-d’examiner la validité de ces principes pour nous former uue idée de celle de la théorie elle-même, Pour pouvoir poser comme principe la forme (a) du développement des fonctions en séries, il faudrait d’a- bord démontrer que toute fonction flx+-1) est, en elle- même, identique avec le développement fx—+Æpiqi+ etc., ou qu’elle est simplement équivalente à ce déve- loppement, et déterminer la condition supérieure de cette identité ou de cette équivalence ; mais Lagrange se contente d'établir qu’il ne peut y avoir dans ce déve- loppement (a) des puissances fractionnaires dei, ce qui le conduit à son second principe (4) à l’aide duquel il prétend ensuite démontrer cette forme (a) justement en question ; or, sans relever ici le cercle logique qui ré- sulte de la dépendance mutuelle des deux expressions (a) et(b), il est de fait que la démonstration de Lagrange sur les puissances fractionnaires de z est non-seulement insuffisante, mais de plus qu’elle est entièrement fausse, car rien n’empêche de faire entrer ces puissances frac- tionnaires dans le développement de la fonction fx+i), et dans ce cas les valeurs différentes des radicaux se compensent soit dans la génération même de la série, soit dans la quantité qu’elle donne de manière qu'il en résulte toujours la même valeur pour la fonction f (x+i) (voy. Séries). La forme (a) des séries n’est donc nulle- ment démontrée, et la théorie de Lagrange repose con- séquemment sur une base hypothétique : ses deux prin- cipes (a) et (b) n’étant jusqu'ici vérifiés qu’à postériori, FO Mais lors même que ces principes seraient rigoureu- 29 sement établis , aucun d’eux n’est capable de donner une signification indépendante et absolue aux fonctions dérivées fx, f'x, ete., sur lesquelles reposent, d’après Lagrange, la métaphysique et la possibilité du calcul différentiel , en effet , ces fonctions n’ont d'autre signifi- cation que d'être les coefficiens des termes de la série et leur position dans cette série n’est réellement que la donnée du problème qu’on peut se proposer sur la re- cherche de leur nature. Or, la nature d’une quantité consiste dans la réunion des opérations élémentaires ou systématiques à l’aide desquelles elle est formée, car c'est évidemment la réunion de ces opérations qui cons- titue la signification de cette quantité, signification qui est absolue lorsque les opérations sont primitives ( addi- tion, multiplication, puissance et leurs inverses ), et seulement relative, lorsque les opérations sont deéri- vces (logarithmes, sinus, etc.,) (voy. Marnémariques). Par exemple, si nous désignons par a la diagonale d’un carré dont le côté est b, l'expression b sin. 45° sera la signification relative de la quantité a, parce qu'il entre dans cette expression la fonction séuus qui n’est point primitive, tandis que l'expression équiva- lente b\/2 sera la signification absolue de cette même quantité, celle qui fait connaître la nature irrationnelle de la diagonale. (Foy. Cencze, 45, un autre exemple pris sur ) Les fonctions dérivées de La- grange f'x, f'x,etc., ne sont en réalité qu'un nom donné à certains procédés qu’il faut exécuter pour ob- le fameux nombre 7. tenir les équations dont la valeur de ces fonctions dé- pendent, et elles n’ont ainsi en elles-mémes aucune es- pèce de signification; bien loin donc de pouvoir expli- dfx fx uer la nature des quantités différentielles q q dx' dx’? etc., elles ne sauraient être conçues qu'à l’aide de ces quantités, et c'est seulement parce qu’on a Dfx dfx J'=S 7 dx? dfz ar PTE , etc. que ces fonctions dérivées reçoivent une signification qui les rend susceptibles d'être employées dans la science. ( Voy. Réfüutatïion de la théorie des fonctions analyti- » Paris 1812.) FONTAINE ARTIFICIELLE (Mec.). le moyen de laquelle l’eau est versée ou lancée. De ces ques de Lagrange, par H. Wronski Machine par machines, les unes comme les jets d'eau | (voy. ce mot) agissent par la pesanteur de l’eau, les autres comme la 50 FO célèbre fontaine de Héron d'Alexandrie, dont nous al- lons donner la description, agissent par le ressort de l'air. La fontaine de Héron se compose de deux boites de métal ez et xy (PL. 15, fig. 2) auxquelles on donne une foume arbitraire, et qui sont réunies par des tuyaux de même matière wx , 2Y, et surmontées d'un bassin ar. Le bassin 4ë communique à la boite supérieure £z par le tuvau BZ ouvert euz et qui porte en 5 un ajutage qu’on y visse au besoin. Ce même bassin communique à la boîte inférieure xy par le tuyau wx ouvert aux deux bouts, et qui se rend vers Le fond de la boîte. Enfin les deux boites communiquent ensemble par le tuyau Yz ouvert en y, et qui traverse la boite supérieure dans presque toute sa hauteur. Pour mettre cette fontaine en jeu, on emplit d’eau jusqu’au trois quarts par le tuyau »z la boite supérieure Ez. On en met eusuite dans le bassin AE, de manière à tenir toujours plein le tuyau wx. Cette colonne d’eau qui tend à se répandre dans la boîte inférieure xx, comprime par sou poids la masse d'air dont elle est remplie : cet air ainsi comprimé s’é- chappe par le tuyau vz et va déployer son ressort sur la surface de l’eau contenue dans la boite super eure Ez, et alors cette eau comprimée par le ressort de l'air, s’é- chappe en forme de jet par le tuyau 8z. De cette ma- nière , l’eau de la boîte supérieure Ez, chassée par l'air, retombe dans le bassin 4E, et à l’aide du tuyau 0x, passe dans la boite inférieure , et continue à comprimer de plus en plus l'air intérieur, ce qui fait durer le jet tant qu'il y a de l’eau dans le bassin superieur. Aprés l'opération, on vide la boite inférieure au moyen d'un robinet placé au-dessous. Cette fontaine perfectionnée par Nieuventit contient le principe de toutes les machines hydrauliques qui agissent par le ressort de Pair. (Poyez le Cours de phy- sique de Musschenbrock.) Nous allons faire connaitre ici la construction et la théorie des plus importantes de ces machines. Machine de Darwin. Rest le conduit supé. rieur qui fournit l’eau à la machine, R' le réser- voir veut élever l’eau. C une dans lequel on capacité fermée placée au bas de la chute, c une autre capacité fer- mée placée au niveau du conduit R. Ces deux capacitéscommuniquent entre elles par un tube et avec les réservoirs À et R' par des tuyaux indiqués sur la figure et susceptibles d’être fermés par les robinets 2, 7n,p, q« à FO Les robinets 72, g étant fermés, et ceux p, 7, n' ou- verts, la capacité C se vide entièrement, et celle C s’emplit jusqu’au niveau 4a' du bief supérieur. Fermant les robinetsp, 2, n', et ouvrant ceux 7, q, la capacité C s’emplira d’eau, comme la figure l'indique. A mesure qu’elle s'emplira, l'air contenue dans cette capacité se comprimant , forcera l’eau contenue en C' a mouter eu R'. La capacité C étant pleine, on fermera les robinets mm, Q; Ou ouvrira ceux p,n, n'et le même jeu recom- mencera. Soient : JI la hauteur de la chute, comptée du niveau A au fond de la capacité C. H' la hauteur à laquelle l'eau est élevée, comptée du niveau À au niveau L. a,a! les aires des sections horizontales des capacités C, G'supposées prismatiques. h, h' les hauteurs sur lesquelles ces capacités S'emplis- sent et se vident à chaque oscillation, # la hauteur de la colonne d’eau qui fait équilibre à la pression atmosphérique 10,3. Supposant que les capacités C, C’ n’ont queles hauteurs h, h'; négligeant le volume de l’air contenu dans le tuyau qui établit la communication evtre ces capacités ; considérant l'instant où Cest plein d'air, C plein d’eau, et où l’on viept de fermer le robinet; onauraQ A pour le volume d’air enfermé dans la machine, et soumis à la pression u. Considérant ensuite l'instant où C a été rempli d’eau, et C'vidé, on aura ©’ h' pour le vo- lume auquel aura été réduit l’air enfermé dans la ma- chine. La pression de cet air scra donc devenu pol , Q'h Mais cette tension doit faire équilibre en C'à la colonne d’eau p+H'—+'. Donc on a la relation. # sg #4 ++", d'où RTE ET Le rapport de l'effet produit par la machine à la oh Oh : quantité d'action dépensée est donc ARLES eH' oh." (LH RH Pour rendre ce rapport le plus grand possible, il faut d’abord poser k'—o. Il devient alors RER ce)" Sa valeuraugmente avec H'. Mais comme la pression de l'air enfermé , laquelle fait équilibre en C' à la colonne u+H'+hf, doit faire équilibre en C à une colonne au plus égale à H—A, on ne peut pas prendre Re. 28 FO HAN — 2, où H>H — Ah Ainsi pour obtenir le plus grand effet, il faudra poser encore À—0, et faire H'—H. Le rapport devient sub bH il est le plus grand possible quand H=o, et égal à l'unité. D'où il résulte que 1°. La hauteur à laquelle on élève l’eau ne peut sur- passer la hauteur de la chute, moins la hauteur des deux capacités. 2°. Pour obtenir le plus grand effet, il faut faire la hauteur des deux capacités infiniment petite et la hau- teur à laquelle on élève l’eau égale à celle de la chute. 3°. L'effet obtenu 'ainsi est d'autant plus grand que a hauteur de Ja chute est plus petite, etégale à la quan- tité d’action dépensée quand cette hauteur est infini- ment petite. Lorsqu'on veut éle- ver l’eau à une hau- teur plus grande que celle de la chute, en employant le même appareil, on peut l’é- lever par reprises; au moyen de la dis- position indiquée par la figure ci-contre. Les robinets n, p; p', payant été fer- més, l'affluence de l'eau dans la capacité ns capacités C’, c”, C”', à s'élever dans les réservoirs s- ement au-dessus de chacune d'elle. Ou- G a forcé l’eau contenue dans les tués respectiv vrant ensuite les robinets susdits, et fermant ceux 71, q, d' q", la capacité CG se vide d’eau, pndis que les autres capacités s'emplissent, et le même jeu recom- mence. L'appareil qui vient d'être indiqué est décrit dans les ou- vrages anglais sous le nom de Darwin. La machine telle qu'on la voit ci-dessus a été exécutée pour la première fois par Hoëll à Schemmitz en 1775. IL paraît qu'il ya quelque erreur dans le ré- sultat annoncé sur son pro-*= duit. Le jeu des robinets est exécuté par des ouvriers. On a proposé un régulateur dont à disposition paraît peu salis- FO 51 faisante, et dont on peut voir la description dans le traité de M. Hachette. Principe de la machine de Darwin appliqué à l'éleva- tion de l'huile dans les lampes. Pour faire remplir à l’appareil précédent l'objet d'utilité dont il s’agit, il fallait constater la vitesse avec laquelle le fluide est poussé dans le réservoir supérieur. On y parvient de la manière suivante, C, C’, C”, sont trois capacités fermées. Celles C, C” sont d’abord rem- plies de fluide. Ce fluide s'écoule de C en C’, avec une vitesse constante , due à la distance verticale des points A,B. L'air contenu dans C’ y est comprimé, et y sou- tient a pression atmosphérique, plus celle de la colonne de fluide AB. La compression de cet air se transmet en a; et si la colonne a b est égale à celle AB, il y a èqui- libre. L’écoulement de l'air de G en C’ avec une vitesse constante, occasionne donc lécoulement de l'air de C' en C” et celui du fluide de C” en b, avec des vitesses également constantes. Machine de Détrouville. Cette machine est analogue à la précédente. Elle cn diffère en ce que’ l’action de la chute d’eau, s'exerce par l'intermédiaire d'un volume d'air dilaté. CC sont, deux capacités fermées, communiquant par un tuvau. R est le bief supérieur, fournissant l’eau. R' le réservoir dans lequel on veut en élever. Supposons l'appareil dans l’état indiqué par la figure, les robinets n , p fermés, ceux 72, q, ouverts, la capacité C remplie d’eau source, celle C'’ occupée fournie par Ja par l'air atmosphérique. On fermera les robinets mm, q,eton ouvrira Ceux? n, p. L'eau contenue en C s'écoulera par », et l'air contenu en C' passera La atmosphériaue en CG en se dilatant. pression agissant sur R, fera monter de l’eau en C’ par p. L'eau cessera de sortir de C et d'entrer en €’ quand les distances du niveau de A aux deux niveaux de l'eau, dans les deux capacités, seront égales entre elles, et à la différence entre les hauteurs des deux colonnes ‘d’eau, qui représentent la pression atmosphérique et la’ force élastique restant à l'air enfermé après sa dilatation. Pour que l’eau parvienne en C’ il faut que Ja hauteur du fond de cette capacité au-dessus de A soit moindreque celle de la colonne d’eau qui représente la pression atmosphérique, L'eau ne peut d’ailleurs mon- ter en C’ à une hauteur au-dessus de À , qui surpasse 52 FO hauteur de la chute. Quand C' sera rempli, on fermera les robinets p, n, et ouvrant ceux 72, g, C'se videra en R', et Cs’emplira de nouveau. Soitnommé : H, la hauteur de la chute comptée du niveau À au fond de la capacité C, H', la hauteur à laquelle on élève l’eau , comptée de A au niveau A’ du réservoir supérieur. 9, ©’, Les sections liorizontales des deux capacités C, C'; 2,X" , les hauteurs dont le niveau de l’eau y varie à chaque oscillation. &, la hauteur de la colonne d’eau qui fait équilibre à la pression atmosphérique — 10", 3. Faisant abstraction de l’air contenu dans lestuyaux de communication , et au-dessus de l’eau dans C, quand cette capacité vient d’être remplie, on'a ©’h' por le volume de l’air enfermé. Quand C sera vidé, la pression de cet air sera g—(H'+4-X"), et parconséquent ce volume sera devenu — ©'h', . Mais alors il est sorti À Prin le volume d’eau ©, et il estentré le volume ©'4' donc © est le volume qu’a pris l'air dilaté, et on a la relation 72 DEAR = Fe R=û'R Bt) Le rapport de l'effet utile à la quantité d’action dépensée est donc e'h'H' (e—H'—2)H QAH, 3 2H Pour rendre ce rapport le plus grand possible, il faut d’abord supposer k'—0; ce qui donne (&—H')H' HN, i Faisant ensuite varier H', la valeur correspondante au maximum sera H'=+, et comme H' ne peut surpasser H, cette valeur s’appliquera aux cas où H sera ©>5u. La valeur maximum du rapport de l'effet utile à la quantité d'action dépensée sera pour ces cas il sera d'autant plus grand que H sera plus petit et par- conséquent sa limite correspondra à H—+y et sera Æ. Dans le cas ou H sera 4x on aura le maximum d'effet en fsisant H' le plus grand possible, où —H, La valeur du rapport deviend p—H = laquelle sera d'autant plus grande que H sera plus petit, et—1 si H—o. D'où il résulte 1° qu’en général l'effet que peut produire la machine est d'autant plus grand que la hauteur de la chute est plus petite. 2°. Que dans ‘temps aux plus pénibles travaux du géomètre, sans FO le cas où la hauteur de la chute surpasse, 5, 15, il faut pourobtenir le plus d’effet, que l’eau soit élevée à 5, 15 et quela limite de cet effet est la moitié de la quantité d'action dépensée, 3°.Que dans le cas où la hauteur de la chute est entre 5”, 15 et o, il faut pour obtenir le plus d’effet que la hauteur à laquelle on élève l’eau soit égale à celle de la chute et que la limite de cet effet est la quantité d'action dépensée. Si on voulait élever l’eau à une hauteur plus grande que 10%, 3, ou plus grande que la hauteur de la chute, il faudrait l’élever par reprises, au moyen d’un appa- reil analogue à celui indiqué ci-dessous. Cette machine a été proposée en 1590 par Detrou- ville , et elle a été l’objet d’un rapport de l’Académie des Sciences, rédigé par Meusnier. Elle n’a jamais été exécutée en grand. La difficulté d’empêcher l'air at- mosphérique de pénétrer dans les capacités; l'effet de l'air qui se dégage de l’eau quand la pression est moin- dre, contribuent à en rendre l’emploi peu avantageux. M. Manoury Dectot a présenté en 1812 et 1813, di- verses machines à élever l’eau, fondées sur les mêmes principes que les précédentes. Ces machines offraient cette circonstance remarquable, que les robinets ou soupapes étaient supprimés en sorte que les nouveaux appareils n’avaient aucunes parties mobiles. Les alter- näatives d’affluence et d'écoulement de l’eau dans les ca- pacités , s’opéraient par un jeu desyphons. Le plus re- marquables de ces appareils était celui nommé par l’au, teur hydréole, où l'élévation de l’eau était produite par l’aircondensé venantse mêler avecune colonne d’eau qu’il rendait spécifiquement plus léger. La description de ces machines, dont les modèles sont au Conservatoire des arts et métiers, n’a point été publiée. FONTAINE DES BERTINS (Alexis), géomètre dis- tingué du xvin° siècle, naquit à Claveyson, en Dau- phiné, en 1505. Sa famille qui avait de l’aisance, lui fit donner une éducation conforme à sa position sociale. Il était destiné à la carrière du baraeau, mais son goût pour les sciences l’amena à Paris, où il ne tarda pas à acquérir de la célébrité. C’était à la fois un homme d'esprit et un homme du monde, doué d’une imagination vive et d’un caractère ferme , quoiqu’un peu bizarre; il ne re- culait devant aucune difficulté, et pouvait se livrer long- éprouver ri lassitude ni découragement. Fontaine, dont on redoutait les sarcasmes hardis, et dont on appré- ciait les connaissances, devint membre de l’Académie | des sciences : le recueil des travaux de cette illustre ! compagnie reçut un grand nombre de mémoires de ce géomètre sur diverses branches des sciences mathémati- |! ques, qui tous attestent un profond savoir et une ori-. ginalité puissante. Il est surtout connu dans la science par son travail sur les tautochrones. La solution du pro- {! FO blème que présente ces courbes, est d’une grande im- portance théorique. On sait qu’il consiste à trouver une courbe telle, que tout corps pesant , descendant le long de sa concavité, arrive toujours dans le même temps au point le plus bas, de quelque point de la courbe qu'il commence à descendre. Huygens, Newton, Euler et Jean Bernouilli, ont tour à tour examiné ce problème, et l'ont résolu dans divers cas. Fontaine aborda cette théorie avec une méthode ingénieuse et nouvelle, et bien que la solution qu'il a donnée du problème ne fût pas assez générale, elle n’en parut pas moins l'œuvre d’un grand géomètre. 1l eut l'honneur de voir sa mé- thode développée par Euler, qui lui donna d’ailleurs les plus grands éloges ; il est certain que Fontaine a dé- posé dans ses travaux le germe de plusieurs découvertes importantes; ainsi, dans sa solution des tautochrones, il à démontré deux théorèmes qui ont peut-être servi de fondement au calcul des variations, et le premier, il a proposé une ingénieuse notation pour exprimer les coefficiens différentiels de tous les ordres, qui porte son nom, et dont on se sert encore. Fontaine est mort en Franche-Comté, en 1771. Il n’a publié que des Mémoi- res qu’on trouve dans les recueils académiques, mais qui cependant-ont été réunis et publiés à part, en 1764. Condorcet a fait l'éloge de cet académicien. FORCE (Mcc.). Cause quelconque qui met un corps en mouvement, ou plus généralement, qui tend à mou- voir ou meut réellement un corps. Selon cette définition, la puissance musculaire des | animaux, tout aussi bien que la pesanteur, le choc de deux corps, la pression, etc., sont considérés comme des forces ou des sources de mouvement, parce qu'il | est évident, par l'expérience journalière, que les corps exposés à la libre action de l’une de ces causes, sont mis | ; sh : |en mouvement ou éprouvent des variations dans celui | qu'ils peuvent avoir déjà. | Toutes les forces, quelque différentes qu’elles soient, se’ mesurent par les effets qu’elles peuvent produire | dans une même circonstance. De cette manière, elles | deviennent des quantités comparables, qu’on peut |représenter par des nombres ou par des lignes, en les lrapportant à une unité de leur espèce. Ainsi, quand on dit qu’une force est représentée par une ligne droite IAB, cela signifie seulemént que cette force agissant sur jun corps placé au point À , lui ferait parcourir la droite AB dans un temps déterminé, Les forces mécaniques peuvent se rainencr à deux clässes , savoir : celles qui agissent Sur un corps en repos, At celles qui agissent sut un corps en mouvement. Les premières, que l’on conçoit comme résidant dans un cürps Supporté par un plan ou suspendu à un obstacle juviticible, sotit nommées forces de pression, de ten- TOME II, FO 99 sion, motrices Où FORCES MORTES , elles peuvent toujours être mesurées par un poids. Dans cette classe de forces, où peut ranger les forces dites centripètes et centrifuges (vay. ces mots), quoiqu’elles résident dans un corps en mouvement, parce que ces forces sont homogènes avec des poids , pressions ou tensions de diverses sortes. Les forces de corps en mouvement sont des puissan- ces qui résident dans un corps aussi long-temps que le mouvement continue; on les nomme forces mouvantes, ou ronces vives. Nous allons examiner successivement ces diverses forces. Fonce morre. C’est, comme nous l’avons déjà dit, celle qui agit contre un obstacle invincrble, qui consiste par conséquent dans une simple tendance au mouve- ment, et qui ne produit aucun effet sur l'obstacle sur lequel elle agit. Telle est par exemple, la force d’un corps pésant qui tend à descendre, mais qui est posé sur une table ou suspendu à une corde. Ce corps ue saurait descendre , parce que la résistance de la table ou de la corde l’en empêche, mais il presse la table ou tend la corde, et il montre par là sa tendance au mouve- ment, qui ne peut avoir d'effet tant que ces obstacles invincibles s'y opposent. Cette pression du corps pesant est donc sans effet dans les deux cas; ou plutôt, les ef- fets qu’elle produit, c’est-à-dire, la pression de la table ou la tension de la corde, sont des effets qui n’épuisent point la cause pressante. Ainsi, cette cause pressante ne perd rien de sa force, parce qu’elle ne la déploie point, mais qu’elle tend simplement à la déployer. Lors donc que les obstacles sont invincibles, l’action de la force quitend à les déplacer , est à tout moment détruite par ces obstacles, et à tout moment reproduite par l'effort continue] que fait Ja force pressante pour vaincre cette résistance. La force morte d'un corps se mesure par le produit de sa masse ou de sa matière propre, multipliée par sa vitesse initiale, c’est-à-dire, par la vitesse qu'il aurait dans le premier instant, si l'obstacle qui le retient ve- nait à céder, Force vive. C’est celle d’un corps actuellement en mouvement ; qui agit contre un obstacle qui cèdeet qui produit un effet sur lui. Telle est, par exemple, la Jorce d’un corps, qui, par sa pesanteur, est tombé d’une certaine hauteur; et choque un obstacle qu’il ren- contre. Telle est encore la force d’un ressort qui se dé- bande contre un obstacle qu'il déplace. Où avait toujours pensé jusqu'à Léibnitz, que la Jorce vive devait être évaluée ainsi que la force-morte, par le produit de la masse multipliée par la simple vitesse, mais ce grand home établit qu'il fallait les- timer par le produit de la masse inultipliée par Île carré dé lu vitesse (vüy. BDrevis dénibnstratio trroris . 24 FO memorabilis Cartesiiet aliorum. Act. trad.Lecipsic.1686 , page 161.) Quelque opposée que fût cette opinion aux principes connus et adoptés jusqu'alors, elle trouva d’ardens promoteurs , et fit naître entre les géomètres une dispute célèbre dont on peut voir les pièces dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, 1728, et dans ceux de 4#4- Petersbourg, t. TL. Sans entrer ici dans les raisons pour et contre qui ont été alléguées par les deux partis avec plus ou moins de justesse, nous allons éclaircir la question en précisant, d’après Cornat, ce que l’on doit entendre par l'expression de force vive. Les hommes, les animaux et autres agens de même nature, peuvent exercer des forces comparables à celles des poids, soit en effet par leurs propres poids, soit par les efforts spontanés dont ils sont capables. Or, il se présente deux manières aussi naturelles l’une que l’autre d'évaluer l’action qu’ils exercent réellement. L'une consiste à voir quel fardeau un homme, par exemple, peut porter, ou quel effort évalué en poids, il peut soutenir , tout demeurant en repos. Alors la force de cet homme, est une force de pression équivalente à tel ou tel poids, et on peut la considérer comme une force morte. La seconde manière d'évaluer la force d’un homme, d’un cheval, etc. , est d'examiner l'ouvrage qu’il est en état de faire dans un temps donné; dans un jour, par exemple , par un travail suivi. Sous ce point de vue, pour arriver comme dans le premier cas à une évalua- tion précise, nous pouvons encore comparer le résultat de son travail , à l’effet de la pesanteur; car ilest naturel d'évaluer ce travail, et par le poids qu'il peut élever dans un temps donné, et par la hauteur à laquelle il élève ce poids. C’est ainsi qu'on l'entend, lorsqu'on dit qu’un cheval équivaut , pour la force, à sept hom- mes ; on ne veut pas dire, que si sept hommes tiraient d’un côté et le cheval de l’autre, il y aurait équilibre, mais que dans un travail suivi, le cheval à lui seul élè- vera , par exemple, autant d’eau du fond d’un puits, à une hauteur donnée, que les sept hommes ensemble, pendant le mmêmetemps. Quand on emploie des ouvriers, l'intérêt est de savoir ce qu'ils peuvent faire de travail dans un geure analogue à celui dont on vient de parler, bien plus que de savoir les fardeaux qu'ils pourraient porter sans bouger de place. Cette ñouvelle manière d'envisager les forces, est donc au moins aussi natu- relle et aussi importante que la première. Et comme il est sensible qu’élever un poids de cent kilogrammes à mille mètres de hauteur, est la même chose dans cette manière d'évaluer les forces, qu’élever deux cents kilo- grammes à cinq cents mètres seulement : il suit que les forces, sous ce nouveau point de vue, doivent être considérées comme en raison directe des poids à élever et des hauteurs auxquelles il faut les porter, ou autres FO travaux comparables à celui-là. Or, c'est sur cette considération qu'est fondée Ja notion usuelle des forces vives. En effet soit M une masse, P son poids, gla gravité, dtYélément du temps, et H la hauteur à laquelle P à été porté. Suivant cette nouvelle manière d'envisager les forces, celle qui a dû être emplovée pour élever P à la hauteur IE, sera P X H. Mais FE étant l’espace par- couru, peut être exprimé parle produit d’une vitesse V et d’un temps T (voy. Mouvement). D'un autre côté on lt. M a M— 8° (voy. Pons ), et g.dt exprime une autre vitesse V' (voy. Viresse) donc PH —M VV" _. dt donc dt et T étant deux quantités homogènes , PH sera le produit d’une masse par le produit de deux vitesses ou par le carré de la vitesse moyenne proportionnelle entre V et V'; donc la force PH se résume en un pro- duit d’une masse par le carré d’une vitesse , comme M4, en nommant w la vitesse moyenne proportionnelle entre V et V'{ voy. Carnot, Principes fondamentaux de l'équilibre et du mouvement). Les forces se distinguent encore en uniformes et va- riables ( voy. Mouvement et ACCÉLÉRÉ, voy. aussi CEnrraL). CompPosiTION DES FORCES. Lorsqu'un corps matériel que l’on peut réduire à un point est soumis à l’action simultanée de plusieurs forces qui agissent sur lui dans des directions différentes et qui ne se font point équili- bre, ilest certain qu’il doit se mouvoir dans une cer- taine direction et alors rien n'empêche d'attribuer le mouvement qu'il preud à une force unique agissant sur lui dans cette direction. Cette force est ce qu’ou appelle la résuliante de celles qui ont mis le corps en mouve- ment, etcelles-cisoht nomméesles composantes delapre- mière; la propriété caractéristique de la résultante est de pouvoir remplacer identiquément les composantes et par conséquent de leur faire équilibre, quand on l’ap- plique au point matériel, en sens contraire de sa direc- tion , car alors ce point se trouve absolument dans le même état que s’il était sollicité par deux forces égales et directement opposées. Le problème de la composi- tion des forces sur lequel repose toute la statique, con- siste à déterminer la grandeur et la direction d'un nombre queiconque de forces données. ) Si les forces données sont au nombre de deux, cas. auquel il est facile de ramener tousles autres, en repré- | sentant ces forces par deux droites, il suffit d’une sim- , ple construction géométrique pour résoudre le pro- blème. Soit, en effet, le point P sollicité dans la à direction Pr? par une force représentée par Pa, et dans la direction Pr, par une force représentée par Pb, | Si l'on construit entre Pa et P4 le parallélogramme FO Pace , la diagonale Pc de ce parallélogramme sera la direction de la résultante et représentera sa grandeur. Pour ‘démontrer cet important théorème on peut considérer le point P comme se mouvant de Pen asur le plan Pace en vertu de la seule force Pa, tandis que ce plan lui-même se meut dans la direction Pn, de telle manière qu’il se trouve occuper la position cerd au mo- ment où le point P arrive eu a; or il est évident que par l’effet de ce double mouvement, le point a, et par suite P, arrive en c, au moment où Pacb se trouve en cend, le point matériel P est donc arrivé de P en c par le concours des deux mouvemens, c’est-à-dire qu’il a décrit la diagonale Pc et que cette diagonale représente en grandeur et en direction la résultante des forces Pa et Pe. La démonstration directe de ce théorème qui porte le nom du parallélogramme des forces a été tentée par plusieurs géomètres ; parmi toutes leurs démonstrations nous devons citer la démonstration synthetique où géo- métrique dé M. Duchayla qu’on trouve dans la plupart des ouvrages élémentaires, et surtout l’élégante dé- mopstration algébrique ou, comme on le dit, analyti- que de M. Poisson (Voy. ses Elémens de Mécanique). Une fois le parallélogramme des forces établi, il de- viént très-facile de trouver la résultante d’un nombre quelconque de forces, car après avoir trouvé la résul- tante de deux d’entre elles, on compose cette résultante avec une troisième force, ce qui donne une seconde ré- sultante qu’on compose également avec une quatrième force, etainsi de suite jusqu’à ce que l’on soit parvenu à la résultante finale. Le parallélogramme des forces sert encore à décom- poser une force donnée en plusieurs autres par des constructions géométriques qui ne présentent aucune difficulté. Force AntmaLe. C’est celle qui résulte des puissances musculaires de l’homme et des animaux. Désagulier, dans sa Philosophie expérimentale, rap- porte plusieurs observations curieuses et utiles sur la comparaison des forces de l’homme et de celles des chevaux, et sur la meilleure manière de les appliquer. Nous devons renvoyer à son ouvrage pour les détails qui sortent entièrement de notre plan. (’oy. Desagu- lier's experimental philosophy.) FORMULE (4/g.). Résultat général d’un calcul algé- brique qui indique les opérations qu'il faut faire pour FO | ts) obtenir la quantité dont ce résultat exprime la généra- lion. Par exemple : æLpx+q=0 étant une équation quelconque du second degré, on a pour la valeur de x x RE à BNP TO et, ce résultat absolument général et dans lequel il ne faut que substituer à la place de pet de g des nombres quelconques pour obtenir ensuite, à l’aide des opérations indiquées, les valeurs des racines d’une équation pro- posée dusecond degré, ce résultat, disons-nous, se nomme Jormule. FORTIFICATION (Wathém. appl.). La fortification a pour objet dedisposer un terrain donné qu'on a intérêt à défendre, de manière à mettre une armée en état de résister avec avantage à des forces qui lui sont supé- rieures. Lorsque la position à défendre est d’un grand intérêt : et que sa défense ne doit pas être immédiate , on l’oc- cupe par une place forte ; et la disposition la plus con- venable qu’on doit donner à cette place, tout en dé- pendant de la configuration du terrain sur lequel elle estssise s'appuie sur dés principes dont le développe- ment est du ressort de la fortification permanente. Lorsqu'on n’a pour but que d'occuper momentané- ment une position, soit pour fournir un point d'appui à uze armée, soit pour empêcher l'ennemi de S'y éta- blir, on y construit des retranchemens dont le tracé et l'armement constituent la fortification passagère. FORTIFICATION PERMANENTE. Aussitôt que les peuples se furent constitués en corps de nation et eurent fondé des villes, ils cherchèrent à les mettre à l'abri des incursions de leurs voisins. De là naquit l’art de la fortification. On se contenta d'abord d’enfermer d’une muraille le lieu qu'on voulait proté- ger. On la fit ensuite précéder d’un fossé afin d’en 274 rendre l'accès plus difficile. Comme on s’apercut biens tôt qu’il était impossible de défendre ce fossé sans ex- poser les défenseurs aux coups des assiégeans , on con- struisit de distance en distance des tours rondes ou car- rées qui permettaient de prendre des vues deflanc. Leur distance maximum était déterminée par la plus grande portée des armes alors en usage. Afin que l'enceinte présentät une plus grande résistance aux béliers et au- res engins destinés à la battre en brêche , on la ter- 26 FO rassa, c’est-à-dire qu’on appuya contre elle une masse de terre qui , terminée par un plan horizontal en contre- bas du sommet du mur, formait ainsi ure banquette propre à recevoir les défenseurs. L'attaque fut alors dirigée contre les portes qui pré- sentaient une résistance moires grande. Afin de les dé- fendre, on les surmonta de machicoulis qui permettaient de jeter toute sorte de /\ projectiles sur les assail - / lans. Voila quels furent / les progrès de la for- tification jusqu'à l’inven- tion de la poudre à canon. Mais aussitôt qu’on em- ploya l'artillerie contre les enceintes, on s’aperçut bientôt que la défense était dans un état d'infériorité bien marquée par rapport à l'attaque. Les tours des- tinées à flanquer le fossé , ne présentaient pas un loge- ment convenable à l'artillerie. Alors on leur donna des dimensions plus considérables sans altérer leur forme. On les termina en flèche dont la pointe était tournée vers la campagne, et ainsi faites elles prirent le nom de Bastion. Une enceinte ainsi armée fut appellée enceinte bastionnée, et elle a conservé ce nom dans la fortifica- tion moderne. PE RE Le) ER Ce fut vers 1500 que ces améliorations eurent lieu. Errar d, de Bar-le-Duc , qui vivait sous Henri IV, estle premier ingénieur français qui ait écrit sur la fortifica- tion. Son traité, qui porte pour titre : La fortification démontrée et réduite en art, date de 1594. Le tracé qui porte son nom se détermine de la manière suivante : Soit AB Ie côté d’un hexagone régulier à fortifier. On mène les ravons Ao et Bo, et avec ces deux droites où fait aux points À et B, des angles de 45°. On divise FO ces angles en deux parties égales , par les droites AF et BG; leurs points de rencontre F et G, avec les droites AC et BD, sont joints par une droite FG, qui est paral- lèle à AB. Des points F et G, on abaisse des perpen- diculaires FIX et GI, sur les droites AG et BD, et le tracé en front est ainsi complètement déterminé. Les parties AÏT et BI, sont les faces des bastions, dont le saillant est en À et B; FH et GT sontles flancs, et FG la courtine. En faisant les mêmes opérations sur les autres côtés de l'hexagone , on aura son tracé complet. Cette méthode est on ne peut plus vicieuse, car les flancs des- tinés à défendre le saïllant du bastion , ne peuvent diri- ger leurs feux sur la courtire : de plus, ils sont d’une petitesse extrême. 3. Marolois , ingénieur hollandais, proposa un tracé qui présentait quelques avantages sur celui d’'Errard son contemporain. (Ÿ’oy. planch. 11 , fig. 4.) Par un point A d’une ligne indéfinie AB, soit menée une droite AO, faisant avec elle un angle égal àla moitié de celui de l'hexagone régulier. Par le même point A, menons une droite AD, faisant avec AO un augle de 4o°, ct prenons sur elle une longueur AE de 40 toises. Du point E abaissons la perpendiculaire EN sur AB. De N en [, portons une longueur de 72 toises qui sera celle de la courtine. Au point I, élevonsune perpendiculaire IL égale à NE ; faisons IB égale à AN, et en joignant BL, ce sera la face de l’autre demi-bastion. Prolongeant la droite EN, on fera avec elle au point E un angle GEF de Ao, on mènera MF parallèle à AB. On prolongera les perpenudiculaires EN et IL, jusqu’à leur rencontre en Get H, avec cette droite, et le front sera complète- 55°, et par le point de rencontre F avec la droite ment déterminé. Dans ce tracé, les flancs peuvent défendre les saillans des bastions, mais les vues sont très-obliques, et l4 défense est bien loin d’être efficace. 4. Le chevalier Antoine de Ville, ingénieur distingué sous Louis XIIE, publia en 1628 un ouvrage ayant pour titre, les fortifications du chevalier Antoine de Ville, dans lequel se trouvait décrit le tracé suivant. (Planche tx; fin. 3.) Soit AE le côté d’un hexagone à fortifier. On le divi- sera en G parties égales. On prendra les droites AC et ED, égales chacune à une de ces parties; aux points C et D, on élèvera les perpendiculaires CL et DH, qu'on prendra égales à AC. On mènera les rayons indé- finis OA et OE. Du point L on abaissera LQ perpendi- culaire sur AO, on prendra AM égale à QL, et la droite ML sera la face du bastion. On fera la même construction pour l’autre sommet du polygone. Le fossé doit être tracé parallèlement aux faces du bastion, et ‘FO avoir une largeur de 20 toises. Afin de couvrir le flanc DH, on y pratiquait un orillon GRIH, dont la con- struction se déterminait ainsi. On divise DH en trois parties égales. On prend DG égale à l'une d'elles, eton joint MG; sur cette droite on prend GK égale à DG, et par le point K on mène une parallèle à DH. L'orillon se trouve ainsi déterminé. On le termine ordinairement par une partie arrondie, qui doit être tangente aux deux droites GM et RH. EF est un second flanc retiré, élevé au-dessus du flanc DG, ce qui donnait deux étages de feux. Dans ce tracé, les flanquemens sont encore trop obli- ques ; et les gorges des bastions tellement étroites, qu'il est bien difficile de pouvoir y loger tout ce qui est convenable à la défense. 5. Le comte de Pagan, mort maréchal-de-camp en 1665, a publié en 1645 un ouvrage ayant pour titre les Lortifications du comte de Pagan. Son tracé se construit de la manière suivante. (voy. PI. 11, fig.3). Soit AD le côté d’un hexagone régulier que nous supposerons de 180 toises. On le divisera en deux parties égales, et au point de division D, on élèvera la perpendiculaire DC de 30 toises. On mènera la ligne de défense CA. Ou prendra la face AC de 55 toises et du point E, on abais- sera EM perpendiculaire sur la ligne de défense EC. MN menée parallèlement à AD sera la courtine. Afin d’aug- meunter les feux desflancs, on construit trois flancs élevés les uns au-dessus des autres. De plus on construit un se- cond bastion intérieur au premier. Pour tracer ces flancs, on divise EN en deux parties égales du point G, et on mène AC que l’on prolonge indéfiniment, ainsi que la ligne de défense AN. On prend les parties NI, IL, LO chacune de 7 toises, et on mène les droites IH, LL et OP parallèles à FN; la droite passant par le point P est menée parallèlement à la face du bastion et à 16 toises en arrière. Leterre-plein du flanc supérieur est au niveau de celui du bastion; celui du second flanc est élevé de la moitié de la hauteur du bastion au-dessus de la campagne; et le terre plein du troisième est au ni- veau de la campagne. On entre dans ces deux derniers flancs par des souterrains pratiqués sous le rempart de la brisure de la courtine. Dans ce système, les feux de flancs défendent bien les saillans des bastions, puisqu'ils sont perpendiculaires aux lignes de défense, et le bastion intérieur est d’un excellent effet pour défendre la place jusqu’à la dernière extrémité, G. Enfin parut l’homme qui devait faire faire unpasim- mense à l’art de Ia fortification , et qui a donné pour l'attaque et la défense des places des préceptes qui sont, à bien peu de chose près, ceux que l’onsuitencore aujour- d’hui. Sébastien Leprêtre de Vauban, naquit en 1633. Il mourut en 1707, directeur général des fortifications FO ST et maréchal de France. Il fit 53 siéges, bâtit 33 places fortes et en repara un très-grand nombre, Dans son premier tracé, le maréchal de Vauban sup- pose le côté de l'hexagone régulier de 180 toises. (Foy. Pl. 11, fig. 2. ) Ille divise au point en deux parties égales, par la perpendiculaire ED qu'il fait égale au 1/6 du côté extérieur ou à 30 toises. Les droites DO et DM sont les ligues de défense. Il prend les faces OL et MB égales aux 2/7 du côté extérieur, et les flancs LQet BC sont menés perpendiculaires aux lignes de défense; la droite CQ , paralièle au côté extérieur , est la courtine. Les relations entre la longueur des faces, celle de la perpendiculaire et celle du côté extérieur sont extrème- ment simples, GE ADSL que la longueur du côté exté- rieur est donnée, tout le tracé du front se trouve com- plètement déterminé. Dans la suite Vauban imagina un second et un troisième tracé, qu'il n’appliqua qu'aux places de Landau et New-Brisack, et comme c’est à peu près son premier tracé qui, modifié par Cormontaigne, a été généralement adopté, nous nous abstiendrons de faire connaître les deux autres. 7, En décrivant le front moderne, et en donnant les moyens de le tracer exactement, nous ferons connaître les différens ouvrages dontilse compose, indépendam- ment des bastions, qui constituent ce qu’on appelle le corps de place. Nous supposerons le côté extérieur AB de 360 mè- tres ; la perpendiculaire CD élevée sur le milieu le 1/6 LA de ce côté, ou 60 mètres; les faces ont le 1/3 de AB, ou 120 mètres. Les flancs EG et FH sont menés perpendi- culairement aux lignes de défense. Afin de donner de la force à l'enceinte bastionnée on lui a ajouté des ou- vrages qui prennent le nom général de dehors. Le pre- micr est la tenaïlle placée en avant de la courtine , et destinée à couvrir le débouché de la poterne, ou pas- sage seryant à communiquer de l'intérieur à l’extérieur, 38 FO et qui est pratiqué sous le milieu de la courtine. À 12 mètres et à 26 mètres de la courtine on mène deux droites parallèles à ses dimensions; la seconde est termi- née aux lignes de défense du front. On laisse un passage de 10 mètres entre la tenaille et les flancs. La tenaille est terminée en arrière par deux droites menées parallè- lement aux lignes de défense et à 14 mètres d’elles. Des saillans des bastions comme centres on décrit des arcs de cercle d'un rayon de 30 mètres, et les droites me- nées tangentiellement à ces circonférences et à deux au- tres circonférences tracées des points a et b, comme centres avec des rayons de 34 mètres, limitent la largeur du fossé du corps de place et sont les contrescarpes de ce fossé. On appelle escerpe la limite intérieure du fossé. De tous les ouvrages construits au-delà de la contres- carpe, le plus considérable est la demi-lune. Pour la construire, on prolonge la perpendiculare élevée sur le milieu du côté extérieur du front, et on prend sur elle 96 mètres à partir de son point de rencontre avec le côté extérieur. Le point ainsi déterminé est le saillant dela demi-lune. En joignant ce point avec deux points pris sur les faces des bastions et a 36 mètres de l'angle de la face et du flanc, ou de l'angle d'épaule, on a la direction des faces de la demi-lune qui se terminent à la contrescarpe du fossé du corps de place. La demi- lune est précédée d’un fossé de 20 mètres de large et qui est arrondi au saillant. Dans l’intérieur de la demi-lune on pratique un ou- vrage qui porte le nom de réduit de demi-lune. Les faces sont tracées à 30 mètres des faces de la demi-lune et lui sont parallèles, En avant est un fossé de 10 mètres. Les faces sont arrêtées à 16 mètres de la contres- carpe du fossé du corps de place, et par ces points des droites menées parallèlement à la perpendiculaire au côté extérieur du front déterminent les flancs du ré- duit. Le corps de place et la demi-lune sont environnés d’un chemin couvert large de 10 mètres, dans lequel les parties placées devant les saillants, prennent le nom de places d'armes saïllantes. Les parties situées vis-à- vis Le point de rencontre de la contrescarpe du corps de place et de la contrescarpe de la demi-lune, sont les places d'armes rentrantes. En voici le tracé. On prend 54 mètres sur la contrescarpe de la demi-lune et sur celle du corps de place, et par ces points on mène deux ” droites se rencontrant et ayant chacune 60 mètres. Dans l'intérieur de cette place d'armes rentrante , on pratique un réduit maconné dont un des côtés de l’escarpe est déterminé par la droite joignant le saillant de la demi- lune, et un point pris à 4o mètres du point de rencontre de la contrescarpe du fossé du corps de place et dela FO contrescarpe de la demi-lune et sur Ja première. Par le point où cette droite rencontre la capitale de la place d’armes, c’est-à-dire la droite la divisant en deux par- ties égales, et par un point pris à 4o mètres sur la con- trescarpe de la demi-lune , on mènera une droite qui déterminera l'autre escarpe. En avant ,on pratiquera un fossé de 5 mètres de large. Dans ce tracé les demi-lunes placent les bastions dans des ceintures. Afin de leur donner une saillie on les en- tourera d’une demi-lune sans réduit, qui en soit séparée par un fossé, et qui alors prendra le nom de contre- garde. Quelquefois en avant des bastions et sur leurs capi- tales on place des demi-lunes avec flancs; elles se nom- ment alors lunettes. On les entoure d’un chemin cou- vert, qui est quelquefois réuni à celui des demi-lunes adjacentes. Les ouvrages ainsi éloignés du corps de place prennent le nom général d'ouvrages détachés ou avancés. (Voy. PI. 35.) 5. Après nous être ainsi occupés du tracé complet du front moderne, il nous reste à donner les moyens de déterminer exactement son relief, et les rapports de hauteur que doivent avoir entre elles ses différentes parties pour présenter la meilleure défense possible. Dans tout ce qui va suivre nous supposerons que la fortifica- tion est assise sur un terrain horizontal. On appelle relief la hauteur d’un ouvrage de fortifi- cation au-dessus d’un plan quelconque choisi arbitraire- ment ; ordinairement c’est par rapport au fond du fossé que toutes les hauteurs sont comptées. Le relief relatif, ou la différence des hauteurs de deux ouvrages, par rapport au même plan, se nomme commandement. Un profil est une coupe verticale, perpendiculaire à la projection horizontale de l’escarpe d’un ouvrage. A° l'aide du profil {A), fait perpendiculairement à la face d'un bastion, et retournant d’équerre sur le réduit de la place d'armes rentrante ; et du profil (B), fait perpen- diculairement sur le milieu de la courtine, et retour- uant d’équerre sur la demi-lune etson réduit, nousallons expliquer les différentes parties du relief de la fortifica- tion. (PI. 38, fig. 1 et 2.) Profil (A). Le point & est le sommet de l’escarpe du bastion, qui est couronné par un cordon en pierre de taille, destiné à rejeter les eaux pluviales. Le talus de ce mur de revêtement, qui a or- dinairement 10%, est au 1/10, inclinaison que de nombreuses expériences ont fait regarder comme la meilleure. Ce mur a au sommet 2,50 mètres d'épaisseur, et par conséquent 3,50 mètres à la base. Il est fondé à 1 mètre au-dessous du fond du fossé, sur un empâte- ment faisant saillie de 0,60 mètres sur le pied du talus. Son parement intérieur est vertical, | | FO La masse de terre appuyée contre ce mur, s'appelle pa- rapet. Elle est terminée extérieurement par un talus qui est celui des terres abandonnées à elles-mêmes. Le point b appartient à la créte intérieure du parapet, dé- terminée de manière à ce qu'il ait 6 mètres d'épaisseur ; Ja droite bc fait avec l'horizontale, un angle dont la tangente est comprise entre le + et le £de son rayon. C’est la plongée, et son prolongement doit passer à un mètre environ au-dessus du sommet de la contres- carpe. ac est le talus extérieur. Le talus intérieur bd, a 3 de hauteur sur 1 de base, afin de permettre aux défenseurs d'appliquer commodément leur fusil sur la plongée; la banquette df est à 1,20 mètres au-dessous de la crète intérieure , cette hauteur étant suffisante pour qu’on puisse tirer à son aise, sans trop se décou - vrir, La banquette se raccorde avec le terre-plein, situé à 2,50 mètres au dessous de la crête intérieure, par un talus qui a 1 de hauteur sur 2 de base. Une longueur horizontale de 13 mètres à partir de la crête intérieure détermine l’extrémité du terre-plein, qui est raccordé avec le sol de la place par un talus à terres coulantes. La contrescarpe du fossé est revêtue en maçonnerie, l’inclinaison est encore au mais les épaisseurs sont 10 ? moindres que pour l’escarpe, puisque la masse des terres à soutenir est beaucoup moins considérable. Le che- min couvert qui a 10 mètres de large a une crête inté- riceure élevée de 2,50 mètres au-dessus du sommet de la contrescarpe, et elle se raccorde avec le terrain envi- ronnant par un plan dont l'inclinaison varie entre le = etle =, et qui se nomme glacis. La crête du chemin-couvert ou du glacis doit être telle qu’elle couvre le mur d'’escarpe des vues de l’ennemi; c'est-à- dire, qu’en menant parle sommet de l’escarpe et la crête du glacis un plan, il doit laisser au-dessous de lui tous les établissemens de l’ennemi , ou tout au plus leur être tangent. La nomenclature des différentes parties qui compo- sent le profil (B), est absolument la même que pour le précédent. Les relations de commandement existant entre ces différentes parties, sont celles-ci: Le plan des crêtes des glacis de la demi-lune passe à 3,85 mètres au-dessus du plan du terrain; le plan des crêtes inté- rieures de la demi-lune, passe à 5,70 mètres au-dessus du terrain; celui des crêtés du réduit à 6,35 mètres, et celui de la crète de la courtine, et par conséquent de toutes les crêtes du corps de place, à 7,00 mètres. À l’aide de ces données, on pourra déterminer com- plètement le tracé et le relief d’un polygone à fortifier, en supposant que le terrain sur lequel il est assis est horizontal, ainsi que le terrain environnant. 9. Lorsquele terrain qui environne la fortification n’est plus horizontal, le relief n’est plus le même que dans les cas dont nous venons de nous occuper. Les parapets des FO 89 ouvrages doivent être tels que leurs terre-pleins ne puissent être vus de l’ennemi. [l est évident que l’on sa- tisfera à cette condition, si le plan des crètes intérieures passe au-dessus de tous les établissemens de l’assiégeant. On voit de suite que dans ce cas il n’est pas possible de tenir toutes les crêtes intérieures d’une place forte dans un même plan, et il faut alors chercher quel est le moindre nombre possible de plans qui peuvent résou- dre le problème, en satisfaisant à la condition de ne pas se jeter dans des reliefs excessifs. Le plan qui contient les crêtes intérieures d’un ou- vrage s'appelle plan de défilement; et défiler un ou- vrage, C’est déterminer ce plan, de manière à ce qu'il passe au-dessus des étublissemens de l'ennemi. Comme on ne doit se défiler que des points qui peuvent battre avec quelque certitude, on a fixé la limite du défile- ment à 1400 mètres, portée de but en blanc des pièces du plus gros calibre. Au-delà, on ne tient plus compte des accidens du terrain. Un des meilleurs moyens qu'on puisse employer pour défiler une place, est de le faire par front séparé. Alors on commeuce par déterminer la côte du fond du fossé, et en prenant sur le milieu de l’escarpe de la courtine un point à 10 mètres au-dessus, on le considère comme apparteuant au plan de défilement. La question se réduit alors à faire passer par un point donné un plan passant à 1,50 mètres au-dessus des hauteurs connues. Et sion diminue les côtes de toutes les courbes horizontales déterminant le terrain de 1,50 mètres, il ne s'agira que de leur mener un plan tangent par ce point donné. (Poy. DériLemenT, ÉCUELLE DE PENTE.) Li arrive souvent qu’on ne peut défiler un front par un seul plan, alors on emploie deux plans de défilement se coupant suivant la perpendiculaire sur le milieu de la courtine. Dans ce cas , lorsque les deux plans se cou- pent en gouttière, on construit une traverse suivant la capitale de la demi-lune et du réduit, afin de préserver les défenseurs des vues de revers. Il est souvent plus commode d’astreindre le plan de défilement à passer par une droite dont on se donne la position et les côtes. Cette droite s'appelle charnière. La question du défilement des ouvrages est une des plus dif- ficiles de l’art de la fortification, et il est impossible de déterminer par avance quels seront les plans dont on devra faire choix. Ce n’est que par une grande habitu- de, et servi par un coup d'œil exercé qu’on pourra ar- river à trouver rapidement quels sont les meilleurs moyens de préserver les défenseurs, non seulement des vues directes de l’ennemi, mais encore des vues de revers et d’enfilade. Il est certaines positions pour lesquelles le problème est insoluble , à moins qu’on ne donne à la fortification des reliefs tout-à-fait exagérés, 10 FO Ce qu'on a de mieux à faire alors est d'abandonner une position qui ne peut jamais présenter une bonne dé- feuse. 10, Afin d'assurer les communications des différentes parties de la fortification entre elles , on établit sous le milieu des courtines un passage voüûté qui débouche à 2,00 mètres au-dessus du fond du fossé; ce passage continue sous la tenaille, mais aa niveau du fond du fossé, Afin qu’on puisse se rendre à couvert dans le réduit de la demi-lune, on construit de chaque côté du milieu de la tenaille et dans le fond du fossé un ouvrage en terre, qui se nomme caponnière. On monte dans la tenaille et dans le réduit de demi-lune par deux escaliers , appelés pas de souris. Un passage souterrain pratiqué sous le flanc du réduit de la demi-lune con- duit dans son fossé , et vis-à-vis se trouve un pas de souris donnant entrée dans la demi-lune. Deux pas de souris conduisent dans je réduit de place d'armes ren- trantes, dont la communication est permise avec le che- min couvert par deux passages souterrains, débouchant dans son fossé, qui est raccordé par deux rampes avec le terre-plein du chemin couvert. (Foy. planche 57.) Un des grands (léfauts de ce tracé est de présenter des communications peu faciles. Les escaliers ou pas de sou- ris sont étroits et raides, et comme ils n’ont point de rampe, ils sont d’assez difficile accès pour un soldat chargé de son sac et de son armement. L’artillerie ne trouvant point de rampes pour communiquer avec les ouvrages extérieurs, on est obligé de jeter les pièces et leurs effets dans le fossé du corps de place, et à l’aide de chèvres on les place dans les ouvrages à défendre. Moyen fort lent , et qui nécessairement endommage le matériel, quelque précaution qu’on puisse prendre. Les branclies du chemin couvert dé la demi-lune, pouvant facilement être parcourues dansle sens de leur longueur par des projectiles, on y construit des traver- ses; afin de protéger les défenseurs. Les traverses qui pourraient être nécessaires sur les faces des demi-lunes, ne sont jamais faites que pendant le siége même, leur position la plus convenable ne poüvant être détermi- née à l’avance. 11. On emploie avec avantage dans la défense des places, les rrines. On appelle ainsi des cavités pratiquées dans la terre ; remplies d’une certaine quantité de pou- dre à canon, destinée par son explosion à faire sauter tout le terrain qui se trouve au-dessus d’elle. On cons- truit en maçonnerie des galeries souterraines dans diffé- rentes parties de la fortification ; et c’est d’elle qu’on part pour construire pendant un siége des galeries plus petites qu'on appelle rameaux, aux extrémités des- quelles on met la quantité de poudre nécessaire pour produire leffet voulu. On appelle contre-mines, les galerics construites par avance. FG 12. Examinons maintenant quelles sont les proprié- tés du front de fortification ; que nous venons de tracer. Imaginons que l'ennemi veut s'emparer de la place, parcourons rapidement les différentes époques du siégre, ét voyons quel secours peuvent se prêter les dif- férentes pièces. Pour commencer l'attaque d’une place forte, l’enne- mi l’énvestit, c’est-à-dire qu’il envoie des troupes en avant pour s'emparer de toutes les avenues, intercepter toutes les communications , et empêcher que quoique ce soit puisse entrer dans la place ou en sortir. L'armée assiégeante prend ensuite ses positions. Elle assoie son camp de manière À être hors de la portée du canon des assiégés , et elle l'entoure de retranchemens destinés à la protéger contre une armée de secours, et contre les sorties de la garnison. On détermine quel est le point le plus favorable pour l'attaque , et on commence l'ou- verture de la tranchée. On appelle tranchée, un fossé de 3 à 4 tnètres de large sur un mètre de profondeur, dont ôn jette les terres du côté de la place. On forme ainsi un parapet, qui met à l'abri du feu des assiégés , les homines qui sont dans le fond de la tranchée. La première tranchée est faite à Goo mètres des saillans des ouvrages attaqués et menée parallèlement aux ouvrages, (Voyez planche 38, fig. 3.) On l’appelle parallèle. Lies Musulmans ont les premiers employés les parallèles ausiége de Candie. La première parallèle communi- que par des tranchées avec des dépôts d'outils, qui sont disposés à quinze ou dix-huit cents mètres de la place. Une seconde paralièle est tracée à 300 mè- tres de la place. Elle communique avec la pre- mière, par des tranchées qui ont la forme de zig-zags, afin de n'être pas enfilées par les feux de l’assiégé. Les zig-zags ont reçu le nom de boyaux. Es ont pour ligne milieu la capitale des ouvrages attaqués. Dans la seconde parallèle, on établit les batteries. Elles sont disposées perpendiculairement aux prolongemens des crêtes inté- rieures des ouvrages. On peut ainsi faire parcourir aux projectiles toute la longueur de la face d’un ouvrage. Ce sont des ba‘teries à ricochet: On établit aussi des batte- ries à plein fouet, c'est-à-dire disposées parallèlement aux forces des ouvrages à battre. Peu de temps après que le tir à ricochet est commencé, l’assiégé se voit forcé d'abandonner les pièces qui arment les faces de la demi-lune , car elles sont bientôt démontées. Il n’est plus possible non-plus de ‘tenir dans les chemins cou- verts. À peine quelques hommes protégés par les tra- verses, peuvent-ils se hasarder à venir examiner la marche de l’assiégeant; et à l'inquiéter par quelques coups de mousqueterie. Pendant ce temps, l'assiégeant construit des boyaux, qui le conduisent à la troisième parallèle, qu'il établit à Go mètres des saillans. En avant, il dispose une quatrième parallèle ; dans laquelle FO il établit des batteries de mortiers, les défenseurs du chemin-couvert et des réduits de destinées à chasser place d'armes rentrantes. De la troisième parallèle il se porte vers le saillant du chemin-couvert, en mar- chant sur la capitale, par une tranchée qui prend le nom de sape. À 30 mètres de la crête du glacis, lasape suit une direction parallèle à cette crête, jusqu'au pro- longement de la contrescarpe de la demi-lune. Le para- pet des sapes est construit à l’aide de gabions , espèce de panier sans fond, qui sontremplis de terre, et contre lesquels s'appuie la masse des terres provenant de la tranchée. La partie de la sape parallèle à la crête du glacis, reçoit une grande élévation à l’aide de trois étages de gabions, ce qui permet de plonger dans le chemin-couvert, et d’en chasser, à coups de fusils, les hommes qui pourraient encore s’y trouver. C’est un cavalier de tranchée. Lorsque le cavalier de tranchée a produit son effet, l’assiégeant reprend sa sape, qu'il conduit jusqu’à 4 ou 5 mètres de la crête du glacis, pour la continuer de part et d'autre du saillant, paral- lèlement à la crête. C’est le couronnement du chemin- couvert. C’est la qu’on dépose quatre batteries de brè- che ; deux contre le saillant de la demi-lune, et deux contre les deux bastions devant la trouée du fossé de la demi-lune. Ici se fait sentir un des grands défauts du système de for- tification.Les dehors devraient protégerle corps de place, jusqu’à la dernièreépoque du s'ége, et cependant à peine le couronnement du chemin-couvert est-il fait, qu'on peut faire brèche au corps de place. Aussitôt que cette brèche est praticable, c’est-à-dire aussitôt que les ma- çonneries et les terres éboulées ont formé une rampe qui permet d'arriver dans l’intérieur de la place, lassié- geant ouvrira une galerie de mineur sous le chemin- couvert de la demi-lune, et il la fera déboucher au fond du fossé de cet ouvrage.Par son moyen il pourra se porter rapidement au pied de la brèche, et si son atta- que de vive fôrce réussit, ilse sera emparé du bastion, et par couséquent de Ja place, sans avoir été obligé de prendre la demi-lune et son réduit. Un grand nombre d'ingénieurs s’est occupé de cette question importante , et beaucoup de dispositifs ont été proposés. L’expé- rience n’en a encore sanctionné aucun, de sorte qu’il est difficile dese prononcer, Car une attaque faite sur le papier, marche toujours au gré de celui qui la dispose, et il est impossible d’en rien conclure sur le plus ou moins d'avantages que présente telle ou telle disposition. On évite cependant une partie des inconvéniens signa- lés, en pratiquant un retranchement dans l'intérieur des bastions, puisque, de la perte de celui-ci, ne s'ensuit pas celle de la place; et qu’ensuite l'ennemi ne pourrait te- nir dans le bastion, où il serait exposé au feu de Ja demi-lune et de son réduit. L’assiégeant sera donc Toux 11, FO Î forcé de prendre la demi-lune, ce à quoi il ne pourra = arriver, qu'après y avoir fait une brèche praticable, avoir pratiqué une galerie souterraine qui lui permette de descendre dans le fossé , et avoir donné l'assaut. La demi-lune prise, restera à prendre le réduit, pour le- quel il faudra opérer d'une manière analogue. Mais ici, l’assiégeant ne se trouvera pas dans des circonstances aussi favorables que pour l’attaque de la demi-lune. Il ne pourra en effet y faire arriver sonartillerie qu'avec beaucoup de peine, et le peu de largeur du terre- plein, lui donnera bien peu de facilité pour y disposer des batteries dans lesquelles il soit à couvert du feu du réduit. Cependant le réduit finira par être pris; car sa garnison sera toujours très-faible par rapport aux for- ces dont l’ennemi pourra disposer, et on ne peut espé- rer de le déloger de vive force de la demi-lune. Aussitôt que l'ennemi se sera emparé du réduit de la demi-lune , il viendra s'établir à la gorge, pour y disposer des batteries destinées à faire brèche à la te= naille. L’utilité de cet ouvrage est mise ici tout-à-fait hors de doute, car s’il n'existait pas, l’assiégeant pour- rait de suite faire brèche à la courtine, et par consé- quent, donner immédiatement l'assaut au corps de place. L’occupation du réduit de demi-lune rend im- possible le séjour de l’assiégé dans les réduits de place d'armes rentrantes, car il y serait vu à dos et plongé. C’est encore un des inconvéniens du système, car un ouvrage ne devrait jamais être rendu inutile qu'après avoir été attaqué directement. Il ne faudrait cependant pas en conclure que les réduits de places d'armes ren- trantes sont inutiles. Leur principal but est d'offrir un refuge assuré aux défenseurs du chemin couvert, dans le cas où l'ennemi tenterait un mouvement de vive force. Lorsque l'ennemi s’est emparé de tous les dehors, ‘ il pousse ses tranchées vers le saillant du chemin cou- vert du bastion, il en fait le couronnement, établit ses batteries de brèche, et donne ensuite l’assaut au corps de place. Il ne reste plus alors à la place assiégée qu’à obtenir la capitulation la plus honorable. Nous avons supposé que les demi-lunes étaient en saillie sur les bastions. Lorsque les saillants des deux bastions et celui de la demi-lune se trouvent à peu près sur une même ligne droite, on peut canonner à la fois le saillaut des trois chemins couverts, et le siége se trouve abrégé d’autant, surtout si les bastions n’ont point de retranchement intérieur. FORTIFICATION PASSAGÈRE, Les retranchemens employés dans la fortification passagère, sout simples ou composés. Ces derniers prennent le nom de lignes. 0 42 FO Les retranchemens simples ou £lémens des lignes, comprennent : Le redan. Ouvrage composé de deux faces et ouvert à sa gorge. Il a peu d’étendue et ne sert qu'à couvrir une issue, un pont jeté sur un ruisseau. La lunette. C’est un redan auquel on ajoute des flancs , dans le but de flanquer des ouvrages collatéraux, ou pour découvrir des parties de terrain qui sont dé- robées à la vue des faces. La longueur des faces varie entre 30 et Go mètres, et celle des flancs entre 12 et 15 mètres ; cet ouvrage est ouvert à la gorge. La redoute. C'est le plus simple des ouvrages fer- més. Elle affecte ordinairement la forme d’un carré; cependant elle est quelquefois polygonale. Comme elle n'a point d’angles rentrants, elle wa que des feux di- rects, et par conséquent ne peut défendre son fossé. De plus, devant chaque saillant se trouve un secteur privé de jeux , déterminé par le prolongement des deux fa- ces. Le fort étoilé est une redoute dans laquelle on brise les côtés, afin d’avoir une défense des fossés. Cet ou- vrage est mauvais. Sa capacité intérieure est extrême- ment petite, et les secteurs privés de feux sont très- grands. La crémaillère à &é imaginée pour fournir des flanquemens à un retranchement en ligne droite. Les FO faces ne doivent pas avoir plus de 80 mètres et les flancs 12 mètres. Le front bastionné, qui se compose des mêmes par- ties que dans Ja fortification permanente, ne doit pas avoir un côté extérieur de plus de 250 mètres. Il peut méme quelquefois être réduit à 100 mètres. La lon- gueur perpendiculaire est, pour le carré, du ? du côté extérieur; pour le pentagone, du ;; ct pour les autres polygones, du &. Les faces ont les ; du côté extérieur. Dans les ouvrages fermés, la capacité intérieure doit être assez grande pour contenir facilement tout ce qui est nécessaire à la défense. Il existe donc une relation entre le développement d’un ouvrage et sa conte- nance, Soient + la longueur du côté d’une redoute car- rée; y le nombre des défeuseurs; v celui des hommes compris dans la réserve ; » le nombre de rangs d'hom- mes placés sur le parapet; p celüi des pièces de canon, et s l’espace nécessaire pour loger ce qui est nécessaire à l'artillerie exprimé en mètres carrés. On aura la re- lation, | (8) = 574 | en supposant que depuis la crête intérieure jusqu’au pied du talus de la banquette, il y a une distance de 4 mètres, et qu’un homme occupe les 2/3 d’un mètre carré. D'un autre côté, 4æ.est égal à la longueur occupée au parapet par les défenseurs et par les pièces, ce qui donnera : Y—Y n 5 mètres étant l’espace occupé par une pièce de canon. Si dans cette dernière équation ou fait v=o et n=2,1 on exprimera que la redoute est défendue par deux rangs d'hommes, sans réserve, ce qui donnera évidem-! ment le maximum de longueur de son côté. La pre-, mière relation exprimant que l’espace est strictement nécessaire pour contenir ce qui est nécessaire à la dé: FO fense, donnera le minimum du côté de la redoute. On obtiendra ainsj deux limites entre lesquelles on pourra osciller. Et à l’aide des deux équations ci-dessus , 4 des quantités qui les composent étant données, on pourra facilement trouver les deux autres. - 15, Le profil à donner à un ouvrage de campagne dépend de la qualité des terres à employer, de la na- ture de l'attaque qu'il a à soutenir , de la résistance qu'il doit présenter , de la durée présumée de son uti- lité, et du temps et des moyens qu’on peut consacrer à sa construction. La crête intérieure devant mettre à l'abri les défen- seurs placés sur le terre-plein, n'aura pas moins de 2,00 mètres d’excavation; elle en aura 2,50 mètres lorsque l’ouvrage contiendra des hommes à cheval. L’épaisseur du parapet dépend du poids des projectiles auquel il est exposé. Comme en général les ouvrages de fortifica- tion passagère ne sont attaqués que par de l'artillerie de campagne, on sé contente de donner à leur parapet 3 mètres d'épaisseur. L’inclinaison de la plongée varie entre lerf5etle 116. Elle doit être telle que son plan prolongé passe à 1 mètre environ au-dessus de la cou- trescarpe du fossé. Le talus intérieur a 1 de base sur 3 de hauteur. Comme les terres sous cette inclinaison ne peuvent se tenir d’elles-mêmes, ce talus est revêtu en gazon ou en clayonnage. La banquette qui est à 1,20 mètres au-dessus de la crête intérieure a 1,20 mètres de large, et est raccordée avec le terre-plein par un talus qui a 2 de base sur 1 de hauteur. Le talus extérieur est à la pente naturelle des terres. A fin que le poids du parapet ne fasse pas ébouler le ta. lus d’escarpe, on laisse au pied du talus extérieur une berme de 0,60 a 1,00 de large. Le talus d’escarpe a pour base les 2[3 de la base du talus natutel des terres, la hauteur restant la même; la base du talus de contres- carpe est la moitié dela base du même talus. 16. La question de la balance entre les remblais et les déblais d’un ouvrage est une des plus importantes de la fortification passagère. Dans certains cas, elle est fort pénible; mais, pour la simplifier autant que possible, nous supposerons que l'ouvrage est assis sur un terrain horizontal, Soient R le yolume du remblais ; S la surface de son profil, et Z la longueur du chemin parcouru par le cen- tre de gravité de ce profil. On aura la relation, R=SL. FO 45 En désignant par D le volume du déblai, par S' Ja sur- face du profil du fossé, et par /', le chemin parcouru par le centre de gravité de ce profil, on aura la rela- tion, D—S'{. el : Si — est le rapport du foisonnement des terres, nous T2 aurons, pour exprimer que le déblai doit être égal au remblai, l'équation : R= D(° ) D'où, eu substituant pour R et D leurs valeurs , et 2 Ï 2 l' m =S = ( iQ m1 » équation qui donne S’ en fonction de /', On obtiendra dégageant S'; une approximation suffisaute, en prenant pour l' la lon- gueur de la ligne milieu du fossé. Reste maintenant à déterminer, à l’aide de S”, les di- mensions du fossé , en l’astreignant pour les talus d’es- carpe et de contrescarpe aux conditions sus-énoncées. Soient æ la largeur du fossé, y sa profondeur, et x l'angle du talus naturel des terres; nous aurons : (= A S'=y (æ Lycota) D'où : EU 5 Lt: cot « Hi ee tang & (æ 7 S' ) 4 7 ÿ >: cotz } Dans la valeur de y on ne tient compte que du signe moins , parce que c’est le seul qui convienne à la ques- tion, puisque y doit diminuer quand x augmente, et vice verst. En se donnant x ou y, on pourra toujours, à l’aide de ces relations, obtenir la valeur de l’autre varia- ble; æ étant astreint à avoir au moins 4 mètres, et y étant compris entre 2 mètres et 4 mètres. Lorsqu’en oscillant entre ces limites, on obtiendra pour y une va- leur imaginaire, on changera alors l’inclinaison de la plongée, ce qui donnera une autre valeur deS’, et per- mettra, au moyen de gnelques tâätonnemens, d'obtenir une valeur réelle du radical. Lorsque la fortification est assise sur un terrain acci- denté, les crêtes intérieures ne peuvent plus être con- puisque n’abriteraient pas les défenseurs placés sur le terre-plein. tenues dans un plan horizontal, alors elles Il faut défiler l’ouvrage, et comme on n’a pas le temps deleverpar courbes horizontales le terrain environnant, il faut nécessairement que les opérations de défilemen 4% FO se fassent immédiatement, sans avoir recours aux moyens employés dans la fortification permanente, Supposons que novus voulions défiler une lunette d’une hauteur située en avant , et dont le point culmi- nant soit bien déterminé. Le plan de défilement devant passer à 1,50 mètres au-dessus du terrain , nous le sup- poserons abaissé de cette quantité, et alors il deviendra tangent auxhauteurs. Nous déterminerons, sur la gorge de l'ouvrage, le point d’intersection de cette ligne avec la droite joignant le saillant de la lunette et le point culminant du terrain. Nous planterons en ce point un piquet de 1,00 mètres de haut, dont le sommet sera évi- demment dans le plan de défilement, Eu faisant passer par ce sommet et par le point culminant un rayon vi- suel , il sera contenu tout entier dans le plan de défile- ment, et son intersection avec une perche plantée au saillant de l’ouvrage, déterminera un point apparte- nant à ce même plan. En le relevant de 1,50 mètres, on aura la hauteur de la crête intérieure du saillant. Si on avait à se défiter de plusieurs hauteurs, l'emploi d’un seul plan conduirait le plus souvent à des reliefs excessifs. On emploiera alors deux plans qu'on fera se couper suivant la capitale de l'ouvrage , et suivant cette insersection , on construira une traverse destinée à pré- server les défenseurs des vues de revers. Quelquefois on 2e pourra plus se contenter d’une seule charnière, et on sera forcé d’en employer plusieurs. C’est à la saga- cité de l’ingénieur à déterminer quels seront les meil- leurs moyens à employer, en ne perdant jamais de vue que les reliefs doivent étre aussi petits que possible. Dans tous les cas, lorsque les différens plans de défile- meut se couperont en goutüuère , il faudra nécessaire- ment construire des traverses suivant leur intersec- tion. Dans les cas dont nous venons de nous occuper, la balance des déblais et remblais ne pourra se faire que par faces, et même par portions de face. On aura re- cours alors au théorème de Thomas Simpson, ou au profil moyen. ( Foy. Remgrais). 18. La défense des retranchemens est confiée à des troupes d'infanterie, soutenues par un certain nombre de pièces de canon, Au saillant, on construit une bar- bette, afiu de découvrir tout le terrain environnant , et d’avoir un champ de tir plus vaste. Sur les faces, les pièces sont à enbrasures, la direction du tir peuvant se fixer par avance, et restant la même pendant toute la durée de l'attaque. 19. Indépendamment de ces moyens de défense, il en est d’autres, compris sous la dénomination générale de défenses accessoires. On dispose le long de la contrescarpe des arbres cou- chés dont on tourne les branches vers l'ennemi. Ce sont des abattis. En avant du saillant qui est le point d’at- FO taque, à cause du secteur privé de feux , on dispose des trous de loup. Ce sont des cavités affectant la forme d’un tronc de cône, la base supérieure étant la plus grande. Leur profondeur est d'environ 1,00 mètres et au centre est planté un fort pieu acéré. On hérisse le terrain de petits piquets saillans de 30 à 4o centimètres et espacés de 20 à 30. On répand des chausse-trapes , espèce de clous à quatre pointes, disposées de marière à ce qu'il y en ait toujours une en l'air, On plante des palissades dans le fond du fossé, au pied de la contrescarpe. On enterre sous le parapet des fraises ou palissades inclinées, qui font saillie sur le talus d’escarpe, et s'opposent à l’esca- lade. Lorsque les localités le permettent , on emploie les eaux comme défense accessoire , soit en tendant des inondations, soit en remplissant les fossés d’eau. 20. On appelle lignes, des retranchemens composés dans lesquels entrent comme élémens les différens ou- vrages que nous avons précédemment décrits. Les lignes sont continues où à intervalles. Les premières, comme le dit leur nom, embrassent tout le terrain à défendre par une suite d'ouvrages en- tre lesquels il n'existe point de solutions de continuité. On y emploie, pour les parties les moins susceptibles d'attaque, la ligne à crémaillère, en ayant soin de faire retourner les crans de 3 en 3 mêtres.Dansles autres por- tionson a recours au tracé bastionné.Les lignes offrent de grands inconvéniens. Leur grand développement exige un temps considérable pour leur construction, et un grand nombre d'hommes pour leur défense. Forcees en un point, elles deviennent complètement inutiles. Les lignes à intervalles se composent de combinaison de redoutes, de lunettes, et de redans. On les dispose or- dinairement sur deux lignes, et de manière qu’elles se flanquent réciproquement. Dans ce cas on ferme à la gorge les redoutes et les lunettes, soit par un fossé , soit par des chevaux de frise, ou des palissades; et cela, afin que de la cavalerie lancée au galop, ne puisse pas, après avoir franchi l'intervalle des lignes, venir prendre les ouvrayes par la gorge. 21. Iadépendamment de cesretranchemens construits exprès, un général habile sait utiliser tout ce quise pré- sente pour l’employer à sa défense. Les villages, les maisons isolées, les moulins, les églises, les cimetières etc. Le seul principe qui puisse être donné pour de telles dispositions, est que les défenseurs ne soient-pas exposés à des feux de revers et d’enfilade, et, que dans le cas d'insuccès, leur retraite soit toujours assurée. (Foy. les ouvrages de Vauban, de Cormontaigne, de Carnot, et le Mémorial de l'officier du génie). FOURIER (Jean-Bapnisre-Josepu-Baron), l’un des plus célèbres géomètres modernes, naquit à Auxerre le. 21 mars 5768, d’une famille honorable, originaire de lorraine, et dans le sein de laquelle il trouva de nobles |‘ ÿ Et ef | À + # FO exemples à imiter. Pierre Fourier, réformateur et gé- néral de l’ordre des Prémontrés, était son oncle. On sait que ce religieux, aussi distinguépar ses lumières que par ses hautes vertus, est le fondateur d’une cengréga- tion de femmes vouées à l'éducation des jeunes filles pauvres, quia servi de modèle à toutes les institutions semblables qui existent de nos jours. Le jeune Fourier fitses études à l'École militaire d'Auxerre, où il se distingua par la rapidité de ses pro- grès, l’aménité de ses mœurs et la vivacité de son es- prit. Ce fut seulement à l’âge de treize ans qu’il com- mença l’étude des mathématiques, et son aptitude pour ces hautes sciences se manifesta avec plus d’éclat encore que celle qui l'avait fait distinguer dans ses premiers cours. Dès l’âge de dix-huit ans il occupa la chaire de mathématiques dans l’école où il avait étudié, et lors de la fondation de l’école normale, Fourier fat un des jeunes professeurs que le département de l'Yonne envoya à ce lycée scientifique pour se fortifier dans l’art si difficile d’instruire les autres. Il ne tarda pas à se ren- dre digne de cette honorable distinction, il s’attira l’at- tention de Monge etde Lagrange, et ces illustres maitres le désignèrent au choix du gouvernement, pour professer les mathématiques à l'École Centrale des travaux pu- blics, grande et puissante instifution, devenue depuis si utile à la France et si célèbre en Europe sous le nom d’Ecole polytechnique. Quoique Fourier n’eût encore publié aucuns travaux , il fut dès-lors considéré comme un géomètre du premier mérite, etil fut du nombre des savans que le Directoire permit au général Bona- parte d'emmener en Orient. Fourier devint nécessaire- mentmembre de l'Institut d'Égypte, et malgrésa jeunesse il s’y fit remarquer par l’activité de ses recherches etl’im- portance de ses travaux. l’ailleurs, les savans, les gé- néraux et les soldats, tout était jeune dans cette glo- rieuse armée qui, à travers tous les périls, allait porter sur la terre désolée des Pharaons le drapeau, les lu- mières et les arts de la France! Nous regrettons de ne pouvoir entrer ici dans quelques détails honorables pour la mémoire de Fourier et qui se rattachent à cette im- mortelle expédition; quelques mots seulement en- core sur sa vie publique. En 1802, l'illustre chef de l'armée d'Égypte devenu premier consul, s’entoura de tous les hommes distingués que l'orage révolutionnaire avait épargnés, et dans le double but d’honorer la science et de régénérer dignement l'administration du pays, il crut devoir arracher à leurs utiles travaux un grand nombre de savans qui devinrent les chefs des diverses branches de l'administration civile et miltaire, dans le vaste plan d'organisation qu'il avait conçu. Fourier ne put échapper à cette pensée qui a peut-être _ été funeste aux progrès de la science; il fut appelé à la | préfecture du département de l'Isère, où le temps et les | FO 45 révolutions , qui, depuis encore, onttroubléplus'eurs fois les destinées de la France, n’ont pu faire oublier cet administrateur éclairé, bienveillant et juste. Cependant Fourier, tout en se livrant avec zèle aux fonctions de la magistrature, alors importante, dans l’é- tat dont il était revêtu, trouva les moyens de donner beaucoup de temps à l'étude et aux travaux scientifiques qui ont rendu son non recommandable. L'Institut de France proposa, en 1806, un prix pour la solution de cette question : déterminer les lois de la propagation de la chaleur dans les corps solides. Fourier concourut, et son mémoire fut couronné. Mais il sentit lui-même que ses recherches n’avaient cependant rien encore de définitifet de concluant ; car en 1811 il adressa de nou- veau à l’Institut un second mémoire plus volumineux sur la même question. Ces deux écrits ont depuis formé les bases principales de sa Théorie analytique de la chaleur. De grands événemens, qu’il nous est impossible de passer entièrement sous silence, vinrent peu d'années après troubler la carrière politique et scientifique de Fourier. En 1815, le retour imprévu de Napoléon, qui passa par Grenoble en rentrant en France, jeta dans une étrange perplexité un grand nombre de fonctionnaires que les Bourbons avaient conservés en place. Le préfet de l'Isère, voyant d'ailleurs l'impossibilité de résister à l'entrainement enthousiaste des populations et de l’ar- mée en faveur de Napoléon, ne trouva rien de mieux à faire que de se retirer. devant lui. Mais Napoléon, qui avait justemeut comparé sa marche au vol de l'aigle, retrouva Fourier à Lyon; il pardonna son hésitation à son ancien collègue de l’Institut d'Égvpte ; etle nomma préfet du Rhône. Peu de temps après, cependant, Fou- rier n'ayant point paru s'associer avec assez de dévou- ment et d'énergie aux projets de Napoléon, fut disgra- cié. Il vint à Paris, où il s'est entièrement livré depuis aux travaux scientifiques pour lesquels il avait une ap- titude plus réelle, En 1816, il lut à l’Académie des sciences un mémbire sur les vibrations des surfaces élas- tiques, qui fut accueilli avec une faveur marquée par cette compagnie, car dans le courant de la même année, elle appela Fourier dans son sein à la presqu'unanimité des voix. Le roi Louis X VITE, appréciant mal le carac- tère et la vie politique de ce savant, lui refusa sa sanc- tion, mais en 1817, une unanimité aussi remarquable ayant de nouveau appelé Fourier à l’Académie des sciences , le roi s'empressa d'approuver son élection. Il partagea avec Cuvier les fonctions de secrétaire perpé- tuel , et devint bientôt un des membres les plus actifs et les plus distingués du corps savant qui avait insisté, d’une manière si honorable pour lui, à l'appeler dans son sein. À ses recherches sur la chaleur, ii ajouta en 1820 la solution d’un problème fort compliqué, qui se 46 FO rattache à ce phénomème. Il consiste à former les équa- tions différentielles qui expriment la distribution de la chaleur dans les liquides en mouvement; lorsque toutes les molécules sont déplacées par des forces quelconques, combinées avec les changemens de température. Ces équations appartiennent à l'hydrodynamique générale, Enfin, en 1822, Fourier publia l'ensemble de ses tra- vaux sur les diverses questions que présentent l’exis- teuce et la diffusion de la chaleur, dans un ouvrage spécial, qu’on peut regarder comme le plus important de ceux qu’il a composés. Nous n’entrerons point ici dans l’exposition systématique de la théorie de Fourier, qui d’ailleurs, comme il le dit lui-même , devrait, si elle était définitive, former une des branches principales de la physique générale. En effet, elle repose uniquement sur l'observation de quelques faits primordiaux, sui- vant lui, auxquels il rattache tous les principes des phé- nomènes que présente la chaleur, et dont il a voulu déduire la démonstration mathématique des lois qui les régissent. Nous dirons seulement avec cette franchise austère qui caractérise nos jugemens , ét que ne saurait attiédir la vénération profonde que rous professons pour la mémoire de Fourier, qu'il ne s’est point placé dans un point de vue favorable à la découverte des lois du phénomène qui a été l’objet de ses études. Comme la plupart des géomètres modernes, dont le savoir est incontestable, Fourier manquait essentiellement “de cette philosophie élevée qui peut seule juitier la science à la connaissance des causes premières ; il appar- tenait comme eux aux idées philosophiques du dernier siècle, et ses travaux consciencieux et recommandables ne s'élèvent point au-dessus des connaissances qui peu- vent se déduire de la seule considération de l’expé- rience. Il ne faut qu'ouvrir son livre pour être con- firmé dans cette opinion dès la lecture des premières lignes. » Les causes principales, dit-il, ne nous sont point connues, mais elles sont assujetties a des lois sim- ples et constantes, que l’on peut découvrir par l’ob- servation, et dont l'étude est l’objet de la philosophie naturelle. » Nous n'avons pas besoin de faire remar- quer combien cette proposition est vide de sens philo- sophique. Néanmoins, l'ouvrage de Fourier présente plusieurs parties fort remarquables, il contient quelques théorè- mes nouveaux heureusement formulés et des intégra- tions qui attestent à un haut degré le mérite de l’auteur comme géomètre. En 1827, l’Académie française ap- précia, en lui donnant ses suffrages ; les connaissances littéraires que ses études sérieuses ne lui avaient pas fait népliger. Les écrits mathématiques de Fourier se font remarquer par un style élégänt «et pur ; pat la rectitude des idées et la manière heureuse avec la- quelle elles sont exprimées. Ces qualités d’historien FO brillent surtout à un degré remarquable dans l’intro- duction du grand ouvrage sur l'Égypte, à la rédaction générale duquel il a beaucoup contribué, et dans les divers éloges qu’il a eu l’occasion de prononcer comme secrétaire perpétuel de PAtadémie des sciences. Fou- rier, qui est mort à Paris en 1829, manquait de ce courage civil nécessaire aux hommes publics dans les temps de trouble et de malheur que nous avons tra- versés, mais il laisse dans l'administration, comme dans la science et les lettres , un nom recommandable et pur. Il était simple dans sa vie privée, spirituel et bienveil- lant; si conversation était attachante, et ilavait le rare talent de faire briller les personnes avec lesquelles il s’en- tretenait, Si, comme savant , la postérité, qui ne peut manquer de reconnaitre en lui un habile géomètre, ne le place pas au premier rang de ceux qui ont agrandi le cercle de nos connaissances, elle lui assignera néanmoins une place distinguée parmi les hommes célèbres de la période historique dans laquelle nous vivons, Sa mé- moire enfin sera toujours chère à ceux qui l’ont connu. On a de lui: I. Discours préliminaire servant de pré- J'ace historique au grand ouvrage sur l'Égypte, Paris, 1810, 1 vol. grand in-f°. II. Un grand nombre de Mé- moires sur diverses questions de physique générale et de mathématiques, insérés dans le recueil de l’Académie des sciences. [IL Rapport sur les établissemens appelés Tontines, Paris, 1801, in-4°. IV. Théorie analytique de la chaleur, Paris, 1822, in-4°. V. Éloges de De- lambre, de sir Williams Herschell et de Bréguet; divers discours sur les progrès des sciences mathématiques. FOURNEAU (45t.). Nom d’une constellation méri® dionale introduite par La Gaille (voy. CONSTELLATION), FOYER (Géom. et opt.). On désigne par ce nom , en géométrie ; certains points pris dans l'aire des sections coniques ; dont la propriété principale est de réunir les rayons qui viennent frapper la courbe, suivant des di- rections déterminées. V’oy. Ezzipse, HyYPER2OLE, Para- 2OLE. En optique, on appelle foyer d'un verre, foyer d'une lunette, etc., le point où les rayons lumineux réfléchis ou réfractés par le miroir , viennent se réunir. Lenrizre et Voyez CarorrriQue, 5. Voy. aussi Minoir. FRACTIONS (Arith. et alg.). Espèce particulière de nombres ; que l’on considère populairement comme les parties d’une unité déterminée. Par exemple, l’ancienne livre, poids de marc, étant prise pour unité des mesu- res de pesanteur, la motié de cette livre, son tiers, son quart, etc., sont des fractions de la livre. Nous avons yu (ALG: 13) l’origine de ces nombres, qui doivent naissance à la branche inverse du second mode élé- Ê mientaire de la construction des nombres ; nous avons vu - Pr M également la manière de les exprimer et les propriétés FR fondamentales qu'ils tiennent de leur construction ; il nous reste donc seulement ici à exposer quelques consi- dérations particulières qui leur sont propres. 1. Les fractions ne changeant pas de valeur, lorsqu'on multiplie en même temps ou qu’on divise leurs deux termes par le même nombre (are. 13. 3°), il s’en suit qu’une fraction peut être exprimée d’une infinité de manières différentes; c'est ainsi, par exemple, que cha- cune des fractions exprime une seule et même quantité. L'expression la plus simple d’une fraction est celle dans laquelle les nombres qui forment son numérateur et son dénomi- nateur sont les plus petits possibles , telle est £ dans la suite ci-dessus. Or, une fraction quelconque étant don- née, trouver son expression la plus simple, c’est ce qui constitue le problème de réduire une fraction à sa plus simple expression. Désignons par . une fraction quelconque susceptible , : a : : de réduction, et par ñ l'expression la plus simple de cette fraction, nous aurons M N Ps mn: d’où nous tirerons Mb = Na égalité qui nous fournira les deux relations suivantes: La première nous apprend que N doit être exactement divisible par 2, En effet, le quotient de Na par b de- vant être un nombre entier, M et & n’étant pas divisi- u a qu atod- notes bles par D, puisque j St une fraction réduite à sa plus simple expression , il faut nécessairement que N soit exactement divisible par b, pour que le produit Na le soit lui-même. La seconde relation nous apprend que M doit être aussi exactement divisible par a, puisque le quotient de M, divisé par à, doit être égal à celui de N par à, qui, d’après ce que nous venons de voir, est un nombre entier. Ceci posé, désignons ce quotient par Q, nous aurons » Fu M _a.Q N= PO NM —= Q&RE za Ainsi, pour réduire la fraction À à la forme , , il faut N déterminer le facteur Q commun à ses deux termes , FR AT car en divisant chacun de ces termes par ce facteur , on aura évidemment Mais ce facteur Q étant nécessairement composé de tous les facteurs premiers qui se trouvent en même temps dans M et dans N, le problème se réduit donc, en der- nier lieu, à la recherche de ces facteurs. TA à 139 é : £ Soit pour exemple la fraction qu'il s'agit de ré- . 1 duire à sa plus simple expression. En examinant les deux nombres 135 et 315, on voit d’abord qu'ils sont l’un et l'autre divisibles par 5 (voy. Facreur). Ainsi, puisque ce facteur premier 5 ne doit pas entrer dans les termes de la fraction réduite, divisons successivement 135 ct 315 par 5, et nous aurons peur première réduction Eu examinant de nouveau les nombres 27 et 63, on trouve facilement qu’ils sont tous deux divisibles par 9 (voy. Facteur), et en opérant l division, on obtient pour seconde réduction Les nombres 3 et 7 étant premiers n’ont plus de fac- 3 teurs communs, et l’on en conclut que - est 7 simple expression de la fraction proposée la plus 135 315 Revenons maintenant sur les détails de opération. I résulte des décompositions précédentes que 135 est formé par le produit destrois facteurs 3.5.0 et que 315 est formé par le produit des trois facteurs 9.5.0, c’est- à-dire que ces nombres ont pour facteurs communs 5 et 7, et qu'ils sont conséquemment l’un et l’autre divisibles par 5et par o, ou par 54, produit de 5 et 9. Nous avons donc 135 STD 75; et si nous avions pu trouver d’une manière sommaire 54, c'est-à-dire le plus grand facteur commun de 135 et de 315, nous aurionsobtenu immédiatement la frac- tion réduite # en divisant 135 et 319 par ce plus grand facteur. Ainsi, la manière la plus directe et heureuse- ment la plus facile de réduire une fraction à sa plus simple expression, consiste à chercher le plus grand facteur commun, ou ce qui est la même chose, le plus grand commun diviseur de ses deux termes. En opérant ensuite les divisions , la fraction sc trouve réduite. 48 FR L'opération de la recherche du plus grand commun diviseur de eux nombres, a été exposée au mot Com- MUN DIVISEUR. a. Lorsqu'une fraction irréductible, c’est-à-dire ré- duite à sa plus simple expression, est exprimée par de grands nombres, il est très-souvent utile de chercher d’autres fractions exprimées par de plus petits nom- bres, et dont la valeur ne diffère de celle de la propo- sée que le moins possible; on obtient ainsi des approxi- mations suffisantes pour les moyens usuels. Ce problème, pris dans sa plus grande généralité, est complètement résolu à l’aide de la transformation de la fraction en fraction continue ; (Fay. conTINU). Nous avons donné au mot cencce, 30, un exemple de ces réductious, qu'Huvgens à employées le premier pour la construction de son planétaire. Fracrions DÉCIMALES. (Woy. Décimare). Pour les opérations élémentaires qu'on peut exécuter sur les fractions, tant ordinaires que décimales, voyez les mots : ADDITION, SOUSTRACTION, MULTIPLICATION, DI- VISION, EXTRACTION DES RACINES @t ÉLÉVATION AUX PUIS- SANCES. Joy. aussi PÉRIODIQUE: FRACTIONS RATIONNELLES. On donne ce nom, en À/- gèbre , à toute fonction fractionnaire de la forme A tn HA x" + A,rP+.... Ban +B,rr +B,xr +... qui ue renferme que des exposans enticrs. Le problème de décomposer ces fractions en d’autres dont les dénominations soient plus simples, et qu’on désigne sous le nom de FRACTIONS PARTIELLES, Se pré- sente souvent dans le calcul intégral. Nous ne pouvons entrer ici dans les détails que ce sujet comporte. ( Voy. Le traité élémentaire du calcul différentiel de Lacroix. 1828. Pag. 243 et suiv.) Leibuitz est le premier qui ait considéré de semblables décompositions, devenues en- suite l'objet des recherches de Cotes, de Moivre, d'Euler, de Simpson et de Lagrange. Euler a particulière- ment traité cette matière avec sa supériorité habituelle, dans le second chapitre de son bel ouvrage, analysis infinitorum. FRÉNICLE DE BESSY, arithméticien du dix-sep- tième siècle, et l’un des premiers membres de l’acadé- mie des sciences, doit plutôt la célébrité qu'il a acquise aux éloges de l'illustre Fermat et du savant père Mer- sennes, qu’à la valeur réelle et à l'utilité de ses travaux. Il faut cependant reconnaitre avec ses contemporains, qu’il était doué d’une aptitude supérieure et toute spé- ciale pour la science des nombres, car il est certain qu'avec sa seule arithmétique, il résolut des problèmes numériques qui avaient inutilement occupé les médita- tions d'hommes tels que les Fermat , les Descartes , les FR Roberval, les Wallis. Fermat s’exprimait ainsi sur son compte dans une de ses lettres : « Je vous déclare ingé- nument que j'admire le génie de M. Frénicle, qui, sans algèbre, pousse si avant dans la connaissance des nombres ; et ce que jy trouve de plus excellent consiste dans la vitesse de ses opérations. » Les grands géo- mètres dont nous venons de parler, soupçonnèrent bien que Frénicle ne devait ses succès qu’à une méthode à l’aide de laquelle il püt généraliser les nombres , et qui lui permit ainsi de se passer de l'algèbre ; mais ils teutèrent de vains efforts pour la découvrir, et Frénicle en fit une espèce de secret qu'il refusa constamment de révéler, malgré les plus pressantes et les plus hono- rables sollicitations. Ce ne fut qu'après sa mort qu'on trouva dans ses papiers le mot de cette énigme scienti- fique. La méthode de Frénicle était la méthode d’exclu- sion, qui, depuis les progrès de l'algèbre, est devenue trop insuffisante pour être employée par les géomètres, pour lesquels elle ne peut plus être qu’un objet de cu- riosité, quoique Lagrange et Euler aient daigné s’occu- per d'en démontrer lesapplications les plus compliquées. Frénicle a publié un traité des carrés magiques, dans lequel il a fait preuve d'une grande sagacité ; mais les problèmes numériques auxquels peut donner lieu la disposition des nombres qui porte ce nom, ne sont d’aucun intérêt pour la science et doivent être relé- gués parmi ces difficultés sans objet, qui ont du entra- ver, dès ses premiers pas, la marche de l’esprit humain: On doit encore à Frénicle un traité des triangles rec- tangles, dans lequel, parmi plusieurs propositions re- marquables, il démontre qu’il n’y a aucun triangle rec- tangle en nombres entiers, dont l'aire soit un carré ou un double carré. Frénicle, qui était né à Paris, dans les premières années du dix-septième siècle, entra en 1666 à l’Académie des sciences, et mourut en 1675. FROTTEMENT ({Aéc.). Résistance qu'un corps éprouve à glisser sur un autre. Toutes les fois que deux surfaces glissent l’une sur l’autre, il y a frottement, parce que ces surfaces, quel- que polies qu’elles nous paraissent , nele sont jamais par- faitement , et sont couvertes d’éminences et de cavités. Lors donc que deux surfaces se touchent, les éminences de l’une entrent dans les cavités de l’autre; et pour les faire glisser l’une sur l’autre, il faut en arracher les par- ties engagées , en soulevant le corps pour les dégager, et, par conséquent, vaincre le poids de ce corps. Il faut donc une force réelle pour faire glisser un corps sur un autre, et ce qui résiste à cette force est ce qui constitue le frottement. Amontons est le premier qui ait envisagé cette question avec toute l'attention que mérite son impor- tance pour l'effet réel des machines. Il prétend (Hem, FR de l'Acad., 1699) que le frottement est simplement proportionnel à la pression, C'est-à-dire, à la force qui applique les deux surfaces l’une contre l’autre, et ne dé- pend point de leurs grandeurs. Il évalue généralement le frottement comme le tiers de la pression. Les expé- riences postérieures de Bulfinger ( Voy. Mém. de Pe- tersbourg, tom. 4 }semblent confirmer les idées d’Amon- tons, sauf la différence de l'évaluation du frottement qui, d'après ce physicien, n’est que le quart de la force de pression. Parent ajouta plusieurs considérations ingénieuses à la théorie d'Amontons. Dans sa nouvelle statique sans frottement et avec frottement, insérée dans les mémoires de l’Académie, 19704 et 1712, il résolut plusieurs pro- blèmes importans. Bientôt après , Camus ( Traité des forces mouvantes) , Musschenbroëk et Désaguliers, traitèrent la question, et ajoutèrent de nouvelles ex pé- riences. Il résulte des travaux de ces mécaniciens , que le rapport du frottement à la pression est différent , suivant les différentes espèces de matières qui frottent les unes contre les autres, et qu'il varie du sixième au tiers. Cependant il n’y a aucun inconvénient dans la pratique d'admettre le rapport d’Amontons, car il vaut mieux donner trop d'avantage à la puissance que de lui en donner trop peu. Musschenbroëk n’adopte pas non plus la proposition avancée par Amontons, savoir que le frottement n’augmente pas, quoiqu'on augmente les surfaces, pourvu que la pression soit la même. D'après les expériences de ce savant professeur, ie frot- tement augmente quand les surfaces sont plus grandes , mais, à la vérité, dans un rapport beaucoup moindre que celui des surfaces. Bossut et l'abbé Nollet ont distingué deux espèces dé frottement, celui qui résulte d’une surface glissant sur uue autre, et celui qui résulte d’un corps routant sur une surface. La résistance occasionnée par le premier de ces frottemens est toujours plus grande que celle qui est produite par le second. Telle est en effet le résultat de toutes les expériences... Fergusson et le professeur Vince de Cambridge se sont également occupés de la théorie du frottement dont il était réservé à l’illustre Coulomb de surmonter les prin- cipales difficultés. L'Académie des sciences ayant succes- sivement proposé en 1779 et en 1782 pour l’objet d’un concours, la théorie des machines simples, en ayant égard aux effets du frottement et de la raideur des cor- dages, Coulomb, alors gapitaine au corps royal du génie, remporta le prix qui était double, et son mé- moire, l'ouvrage le mieux faitetle plus complet qui eût FR 49 encore été composé sur cette matière fut imprimé dans le dixième volume des savans étrangers. Nous ne pou- vons rapporter ici en détails les résultats de Conlomb ; ils ont servi de base à Proni pour la théorie du frotte- ment qu’il a donnée dans son Architecture hydraulique. Voici seulement les plus importans. 1. Le frottement des bois glissant à sec sur les bois, oppose, après un temps suffisant de repos, une résis- tance proportionnelle aux pressions, cette résistance augmente sensiblemeut dans les premiers instans du re- pos; mais après quelques minutes elle parvient ordinai- rement à son maximum ou à sa limite. 2. Lorsque les bois glissent à sec sur les bois avec une vitesse quelconque, le frottement est encore proportion- nel aux pressions; mais son intensité est beaucoup moin- dre que celle qu’on éprouve en détachant les surfaces après quelques minutes de repos : on trouve par exemple que la force nécessaire pour faire glisser et détacher deux surfaces de chène après quelques minutes de repos est à celle nécessaire pour vaincre le frottemeut lorsque les surfaces ont déjà un degré de vitesse quelconque, comme 9, best à 2, 2. 3. Le frottement des métaux glissant sur les métaux sans enduit, est également proportionnel aux pressions; mais son intensité est la même, soit qu’on veuille dé- tacher les surfaces après un temps quelconque de repos, soit qu'on veuille ertretenir une vitesse uniforme quel- conque. 4. Les surfaces hétérogènes, telles que lesbois et les métaux, glissant lune sur l’autre sans enduit, donnent pour leurs frottemens des résultats tout différens de ceux qui précèdent, car l'intensité de leur frottement relativement au temps de repos, varie lentement, et ne parvient à la limiie qu’après quatre ou cinq jours et quelquefois davantage , au lieu que dans les métaux elle y parvient dans un instant, et daus les bois dans quelques minutes; cet accroissement est même si lent, que la ré- sistance du frottement dans les vitesses insensibles est presque la même que celle que l’on surmonte en ébran- lant ou détachant les surfaces après quelques secondes de repos. Ce n’est pas encore tout : dans les bois glis- sant sans enduit sur les bois, et dans les métaux glissant sur les métaux, la vitesse n’influe que très-peu sur les frottemens; mais ici le frottement croit très-sensible- ment à mesure que l’on augmente les vitesses, en sorte que le frottement varie à très-peu près suivant une pro- gression arithmétique, lorsque les vitesses croissent sui« yant une progression géométrique. FR 5. Il est toujours permis, dans les applications aux machines qui peuvent se présenter, de considérer la résistance du frottement comme composée de deux par- ties : 1° une partie proportionnelle à la pression, et qui est le frottement proprement dit ; 2° une partie propor- tiounelle à l’étendue des surfaces en contact, et qu’on regarde comme provenant de leurs adherences. Les valeurs de ces deux parties peuvent être considérées, pour chaque uature de surfaces, comme ne variant pas sensiblement avec la vitesse du mouvement. Mais elles ne sont pas les mêmes en général lorsqu'il s’agit de dé- tacher des surfaces qui ont été en contact pendant quel- que temps, ou de continuer un mouvement commencé. On doit aussi distinguer le frottement des surfaces planes de celui des axes dans les mouvemens de rota- tion. Les tableaux suivans contiennent, sur ces divers objets, les principaux résultats fournis par l'observa- tion. °, Frottement des surfaces planes , qui ont demeuré en contact assez long-temps pour que la résistance soit à Son INaAximum. ————……….……—…——_— … …—…— _ _—“—“ñ“…—— FR . Frottement des surfaces planes, quand le mouve- ment dure depuis un certain temps. RAPPORT E c du INPIEORTON frottement OBSERFAPIONS. | LES SURFACES EN CONTACT. à la pression. Chène sur chène, les fibres paral- lèles.. SNS ENS 0, 11 etla sarface réduite à à des arêtes arrondies. . 0, 0S Les fibres croisées 0, 10 ex les surfaces réduites à : des arrètes arrondies... . 0, 10 Les fibres parallèles et les surfaces enduites de suif on de vicux oing re. “e. | nouvelé à chaque essai. .| 0, 05 L adhérence des surfaces occasiane Fo senc co die une résistance d'environ 30 kil. arrètes arrondies, avec en- par mètre carré. duit, ou l'enduit essuyé etles surfaces restant onc- LU EP A 0, 06 Chène sur sapie, les f bres parallèles.| 0, 4 Sapin sur sapin _. 0, 17 Orme sur orme 0, 10 Chène sur fer, les fibres étant pa- rallèles, et la vitesse très- Pete... 0, 08 Le frottement augmente avec la vi- La vitesse de Om,3 par tesse, à moins que les surfaces Teoondel, Le ces. 0, 17 n'aient été usées pendant long- Les surfaces étant très- temps. petites, sans enduit, mais | restant onctueuses. . . . .. 0, 07 ÊLe rapport du frottement à la pres-| Fer sur fer............. 0, ?S sion est constant Caiere sur ler. see 0, 24 Le frottement diminue quand les Fer sur fer avec un enduit de suif surfaces ont été usées long-temps. renouvelé ....... D proran Le frottement après un long use se! Cuivre sur fer avec un enduit de reduit à 0,47. suif renouvelé. ........ 0, 10 Avec de l'huile sur un av- L'adhérence produit une résistance cien enduit de suif..... 0, 42 d'environ 44 kil. par mètre carre. La surface réduite à des L'adhérence produit une résistance pointes émoussces, restant d'environ 7 kil. par mètre carré. onctueuse; On a enduite L'adhérence peut être regardee| de suif et d'huile. ....:, 0, {2 comme nulle. 3°. Frottement des axes, quand le mouvement dure depuis un certain temps. INDICATION DES AXES MIS SM EXPÉRIENCE. Axe de fer dans une boîte de cuivre. avec un enduit de auif... xaP du frottement à la pression. FUnT OBSERVATIONS. avec un enduit de vieux oing, Les surfaces étant pêné- trées par le suifen res- PT RAPPORT INDICATION ne LE OBSERVATIONS. DES SURFACES EN CONTACT.) a la pression | Rs | \Chène sur chènre, les fibres parallèles! 0, 44 Le frottementparvient au merimum | Les fibres parallèles, au bout de quelques secondes. H et la surface réduite | à des arètes arron- | Den. 0,42 |Idem; Les fibres croisces.. | 0, 27 Iden. Les surfaces garaies d'un enduit de sui! reuouvelé à chaque : expérience........ 0, 38 Le frottement atteint son maximum ! Les mêmes après un en quelques jours. L'adhérencr } long user, en mettant produit une résistance d'environ | du vieux oing...... 0, 21 49 kil. par mètre carré. Idem. L'adhérence prodnit une ré- Chôène sur sapin, les bres parallèles. | 0, 67 sistance d'environ 59 kil. par mètre CaITÉ, Sapin sur sapin,les fibres parallèles.| Oo, 56 |Le frottement atteint son mari- Orme sur orme, les fibres parallèles 0, 46 mum au boutde quelques secondes. Fer sur chène 0, 20 Idem. Cuivre sur chène 0, 18 Idem. Fer surfer...... 0, 2S Il n'est point certain que le frotte- Cuivre sur fer 0, 6 ment eût atteint son maximum. La surface réduite à Idem. des pointes émoussées c, 17 Le maximum du frottement à lieu Les surfaces garnies au bout de quelques secondes. d'an enduit de suif Hem. D 0, 114 [ldem. D'un enduit d'huile..| 0, 17 [Il a lieu au bout de quelques heure: D'un enduit de vieux la résistance de l'adhérence es one. 0, 44 d'environ 7 kil. par mètre quarré: Pierre de liais (calcaire d'un grain La valeur du frottement aprés qui très-fn), bien polie, le mouvement est commencé n: surune pierre sembla- peut pss différer sensiblement de ble{Rondelet, Traité celle qui a lieu à l'instant où le de l'art de batir, t. 1], mouvement commence. Be: 25h-..5557 0, 58 Idem. Pierre de Chitesu-Landon (calcaire Idem. très dure) dont la sur- face était piquée ou bouchardée sur une pierre semblable{ Bois tard , Expérience sur da maïn. d'œuvre, ete., pape SS) .......... 0, 7S Caisse en bois glissant sur du pavé (Régnier, Description du dynamomètre, Journal de l'École p° olytechrique. [air 1 "73 SON NRESEE" 0, 58 tant onctueuses, ,,.. . avec un enduit d'huile. avec un enduit qui n'a- vait pas été renouvelée depuis long-temps quoi- que la machine eût servi continuellement... ..... Axe de chène vert, dans une boite de gayac avec un enduit desnik sec l'enduit étant essuyé et les surfaces restant onctueu- Axe de chène vert dans une boite d'orme enduite de suif. l'enduit etant essuye et les surfaces resian: once: LUEUSES.. Se .-ss some Axe de buis dans mne hoite de gayac enduite de suif.. . l'enduit étant essuyé a les surfaces restant onc- Lueuses ............ Axe de bois dans une boite d'orme enduîte de suif........ l'enduit étant essuyé et les surfaces restant onc- NS ee On voit par ce tablean que le frot- tement des axes est en générol un peu moins considérable dans des circonstances semblables que le frottement des surfaces planes, et on peut juger aussi, d'après| les résultats précédens, que dans tous les cas qui peuvent se pré- senter dans le mouvement des] machines, où les snrfaces sont or- dinairement enduites de cope gras , le frottement est beaucoup} ANR 0, 06 au-dessous du tiers de |a pressisn, à, après avoir servi long en sorte que l'évaluation admise | temps sans qu'on ait ra- par Bélidor est jout-a-fais fau fraichi l'enduit........ 0, 07 tive. FR 4°. Frottement des voitures. —————— | BAPFORT | circoNsraNcEs sea » | ra OBSERFATIONS. DU MOUVEMENT. ala - | pression. | | Voyezles expériences de M. Bou || lard, Journal de Physique, 1785. Un memoire du cumte de Rum | ford , Bibliothèque Britannique | sciences etarts, tom. 47. Ces re- sultats conviennent aux roue: d'une grandeur ordinaire, et non aux petites roues. Voiture roulant surun terrain ho- lrizontal , ferme etuni, les chevaux allant au pas ou au trot......-.. Sur du pavé de grès les chevaux lallant au | LCRRRREEEEE EEE EEE EE | | Les chevaux allant au grand trot | Sur un terrain sablonneux, ou des lcailloux nouvellement places, au pas comme autrot..,..,.,,.., … En 1831, le capitaine d'artillerie Morin entreprit de reproduire toutes les expériences de Coulomb sur une échelle plus vaste, et à l’aide d’un appareil très-ingé- nieux, dont l'idée appartient à M. Poncelet, il put évaluer les résistances occasionées par le frottement avec un degré de précision supérieur à tout ce qui avait êté fait avant lui. Un rapport de l’Académie des sciences avant appelé l'attention du gouvernement sur ces ex- périences, M. Morin fut invité à les continuer par le ministre de la guerre, qui mit à sa disposition tous les matériaux nécessaires. Le travail de M. Morin Forme aujourd’hui trois volumes in“4°, dont le dernier vient de paraître. ( Voyez Nouvelles expériences sur le frot- tement, par le capitaine Morin. Paris, 1833, 1534.) Les résultats consignés dans ce bel ouvrage confirment les lois générales découvertes par Coulomb; mais les évaluations numériques de l'intensité du frottement sont entièrement différentes, et tendent généralement à attribuer une valeur plus grande à cette intensité. Nous devons nous contenter ici de présenter quelques- uns des rapports de M. Morin, on pourra les compa- rer avec ceux que contiennent les tables précédentes. KRAPPORI du frottement à la pression A après un contact | de quelque temps. DISPOSITIONS des fibresentre elles. SURFACES En CONTACT. en mouvement ————— Chène sur chène à sec..,..,.,..| parallèles. 0,60 à 0,65 0,48 id. id... .. [perpendiculaires 0,54 0,5% id. mouillé, id. 0,71 025 Orme sur chène à sec. parallèles. 0,69 0,45 id. i -.. [perpendiculaires. 0,57 0,45 Frène sur chène à sec.......,,. parallèles. 0,50 0,40 Sapin sur chêne. id... id. 0,52 0,56 Hètre sur chène. id... id. 0,55 0,56 Poirier sauvage sur chène. id. .... id. 0,44 0,40 Fer forgé sur chène. id..... id. 0,62 0,62 Cuivre jaune sur chêne. id...,... id. 0,62 0,62 Cuivre noir corroyé sur chêne. id. id, 0,74 0,27 Cuir de bœnf pour semelle, et à plat. id. , 14, 0,61 0,54 Id. de champ surchène id....., id. 0,45 0,54 Id. id. mouillé... ........ id. 0,79 0,29 Sangle de chanvre sur chène à sec. id. 0,64 0,52 Natte de petites cordes de chanvre sur chène. Mir ene id, 0,50 0,52 le de chanvre de 0m,04 de dia- mètre sur chène, 1... FU 51 FRUSTUM (Geom.). Mot latin qui signifie morceau, et dont quelques auteurs se sont servis pour désigner ce que uous exprimons par l’épithète de #ronque; ainsi, ils ont appelé frustum de cône, de pyramide, ce qu'on ap- pelle cône tronqué, pyramide tronquée , etc. (Voyez ces mots.) FULTON (Roserr), célèbre mécanicien moderne, est né en Amérique, dans le comté de Lancastre, qui fait partie de l’état de Pensylvanie. Il appartenait à une famille pauvre qui ne put donner à son éducation tout le développement que son intelligence vive et précoce semblait réclamer. Il apprit d'abord à Philadelphie l’art du joaillier ; il vint ensuite à Londres, où il s’'adonna à Ja peinture , et arriva en dernier lieu à Paris, où il put faire des études conformes au génie dont il était doué pour la mécanique. Nous ne nous proposons ni de le suivre dans les vicissitudes de sa vie, ni d'exposer même ses divers travaux comme mécanicien; mais nous avons pensé que Fulton appartenait à l'histoire de la science, sinon comme inventeur, au moins comme le premier et le plus heureux propagateur de la navigation par la va- peur. Il est remarquable que le premier steam-boat ou bateau à vapeur ait été construit sous la direction de Fulton à Paris, et essayé sur la Seine. Personne ne comprit alors l'importance et l'utilité de cette puissante invention qui doit immortaliser le nom de Fulton. C’est le sort de cette France, qui est si fière de ses lu- mières et de sa civilisation, de méconnaitre les œuvres du génie, jusqu'au jour où les applaudissemens du monde viennent lui apprendre qu’elle a dédaigné une gloire que lui offrait un de ses enfans ou quelque cré- dule étranger, qui, sur la foi de sa civilisation hospita- lière et éclairée, était venu lui en faire hommage. La découverte de Fulton fut accueillie dans sa patrie avec une sorte d'enthousiasme, et elle n’a pas peu contribué à y faire naître cette prospérité inouie que les vieux états de l'Europe, à part l’industrieuse Angleterre, envient vainement à la fédération américaine. En attribuant à Fulton l'invention des bateaux à vapeur, nous n'igno- rons pas qu’on a voulu lui en disputer la gloire, et que des Français même ont pu justement en réclamer la première pensée. Mais quelle importance l’amour-pro- pre national peut-il mettre à réclamer la priorité d’une invention qu'aucun Français n’a pu trouver moyen de pratiquer en France, et qui a été dédaignée lorsqu'un étranger est venu au sein même de la capitale en dé- montrer la puissance et les avantages? D'ailleurs , au- jourd’hui même que les bateaux à vapeur sillonnent les mers en tous sens, et que ce moyen prodigieux de na- vigation a établi des relations si fréquentes et si avan- tageuses entre les points opposés des plus vastes em- pires, la France n’en est-elle pas à compter encore le nombre de ses bâtimens construits d’après ce système ? FU Les apologistes maladroits de la France feraient beau- coup plus pour sa dignité et sa gloire si, au lieu de ré- clamer pour elle l'avantage desdates et des noms d'hom- mes, ils lui disaient sérieusement, qu'appelée par la Providence à de grandes destinées, elle défait elle- mêune son glorieux avenir en ne suivant que de très- loin les nations éclairées dans la carrière du progrès et des découvertes. Fulton mourut le 24 février 1815, à New-York. Sa dépouille mortelle fut suivie par les so- ciétés savantes et par tout le peuple de cette ville, qui porta le deuil durant trente jours. FUNICULAIRE (Méc.). On nomme machine funti- culaire un assemblage de cordes à l’aide desquelles des puissances et des résistances se font équilibre. Cette ma- chine est considérée comme la plus simple des machines élémentaires. On trouve les lois de l'équilibre dans cette machine FU en réduisant, d’une part, toutes les puissances à une seule par le principe de la composition des forces (voy. Force), et de l’autre toutes les résistances à une seule par le même principe. On arrive ainsi à ne plus considérer que deux puissances uniques qui doivent être égales et directement opposées pour se faire équilibre, {Voy. la Mecanique de Poisson et la Sratique de Poinsot.) FUSEAU (Géom.). Nom donné par quelques géomè- tres au solide que forme une courbe en tournant autour de son ordonnée ou autour de sa tangente au sommet. On désigne plus généralement par le nom de fuseau un segment de sphère tracé sur un plan pour être en- suite collé sur une boule dans la fabrication des globes célestes ou terrestres. FUSEAU (451). Nom d’une constellation plus con- nue sous celui de Chevelure de Bérénice. Ge GALILÉE (Gare). Les hommes de génie qui, sous des points de vue différens, ont ouvert à l'esprit humain des routes nouvelles, ne peuvent être comparés entre eux ; chacun d’eux se présente à l'histoire de la science et à l'admiration du monde avec la spontanéité qui lui est propre, avec le signe auguste d’une mission spéciale. Il faut donc laisser aux amplifications académiques ce luxe stérile de parallèles impossibles qu’on s'attache si souvent à y étaler aux dépens de la raison. Descartes et Galilée eurent le malheur de ne point se comprendre, mais cette circonstance n’a pu établir ni opposition ni analogie entre les doctrines et les productions scienti- fiques de ces deux grands hommes, et l’on ne peut d’ailleurs supposer que des sentimens de jalousie indi- gnes de leur génie aient en rien contribué à leur inspi- rer cet éloignement dont la cause doit rester à jamais cachée dans les profonds mystères du cœur humain. Ce fut le 18 février 1564, à Pise, quenaquit l'illustre Galilée, de Vincenzio Galilei, noble Florentin, et de Jolie Ammanati.Ses parens ne possédaient qu'une for- tune médiocre ; mais son père, versé dans les connais- sances mathématiques, ne tarda pas à apprécier l’intel- ligence de son fils: il veilla avec soin sur son éducation, et lui inspira de bonne heure le goût de la science qu'il aimait, et dont on sait qu’il a fait d’heureuses applica- tions à la théorie de la musique, L'enfance de Galilée fut remarquable, et comme tous les hommes supé- rieurs qui semblent avoir un pressentiment de leur ave- niv, il se joua pour ainsi dire avec les connaissances élémentaires qu'on lui communiqua, jusqu’au moment où la science, qu’il devait féconder par des découvertes immortelles, offrit un plus noble aliment à son esprit. Mais, chose étrange! il avait déjà deviné les proprié- tés du pendule, en observant, dit-on, les oscillations réglées et périodiques d’une lampe suspendue à la voûte d’une église de Pise, découverte qu’il publia dans un âge plus avancé, et il n’avait point encore compris l'importance des mathématiques. « Il n'avait pas le moindre désir de les apprendre, dit un de ses princi- paux biographes, ne concevant pas en quoi des trian- gles et des cercles pouvaient servir à la philosophie. » Car alors cet esprit audacieux et créateur s'appliquait spécialement aux luttes philosophiques, et à cette épo- que où l’aristotélisme dominait l’école, où la double in- fluence du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel venaient en aide à son vieux despotisme, Galilée, à dix-huit ans, avait osé l’attaquer en pleine université. Mais enfin, diverses circonstances décidèrent de sa des- tinée, et il s’appliqua à l’étude des mathématiques avec toute l’ardeur dont il était capable. A peine fut-il en possession des vérités que la science lui révéla, que le jeune Galilée, saisi d’admiration et de joie, s’élança en maître dans la carrière où son génie l’appelait. Il aban- donna dès-lors la médecine et les études littéraires qu’on lui faisait suivre, pour se donner tout entier à ces hau- tes spéculations dans lesquelles la Liberté et la nouveauté de sa manière de discuter lui firent en peu de temps une réputation prodigieuse. Tels furent la rapidité et l'éclat deses progrès, qu'à peine âgé de vingt-cinqans, Guido Ubaldi, son maitre et son ami, et les Médicis ses . GA protecteurs, lui firent donner la chaire des mathémati- ques à l’université de Pise. À part les malheurs qui affligèrent la vieillesse de Galilée, et dont il nous sera impossible de ne pas parler, nous croyons devoir maintenant ne nous occuper que de sa vie scientifique, car c’est sous le rapport de ses nobles travaux que nous devons surtout le considérer dans cette rapide notice. Frappé de la méthode qu’avait employée Archimède pour déterminer les proportions d’un alliage d'or et d'argent, Galilée voulut la rendre d’une application plus usuelle et plus commode, et il imagina un instru- ment dont la balance hydrostatique n’est qu’un perfec- tionnement. Ce fut peu de temps après qu'il fit à Pise, en présence d’un immense concours de spectateurs, son expérience victorieuse sur la chute des graves, en 0p- position manifeste avec les principes établis par Aris- tote. Nous avons consacré ailleurs un article historique spécial à cette importante découverte, et nous ne croyons pas devoir revenir ici sur les particularités qu’elle con- tient. (Voy. AGCÉLÉRATION DE LA CHUTE DES CORPS.) Retiré, en 1597, dans une ville de l’état de Venise , à la suite des persécutions qu’attira à Galilée la dé- monstration de sa nouvelle théorie , il écrivit successi- vement pour les élèves que la renommée appelait à lui, des traités sur les diverses branches des mathé- matiques, que les progrès de la science ont depuis rendus moins importans. Ce fut à cette époque qu’il inventa le thermomètre , ou que du moins il en fit des essais qui durent avoir peu de célébrité, puisque cette invention fut attribuée à Drebbel, mais Galilée mérite bien d’en être cru sur sa parole. (Ÿ’oy. Drenrer..) Il produisit aussi alors un autre instrument auquel il donna le nom de compas nulilaire, parce qu’il était principalement des- tiné à l'usage des ingénieurs ; c'est le compas de pro- portion , et l’on a également disputé à Galilée le mérite de cette invention, qui fut attribuée à Byrge; mais il est aujourd’hui établi d’une manière incontestable qu’il n'existe aucune analogie entre les deux instrumens. (Poy. BYRGE.) Quoique dès cette époque le nom de Galilée brillät déjà d’un grand éclat dans l'Europe savante, ce ne fut réellement qu'après ces importantes découvertes astro- nomiques, dans les premières années du XVII siècle, qu'il parvint à ce haut degré d'illustration que la pos- térité lui a conservé, Il entra dans les travaux de cette branche de la science par sa dissertation sur l'étoile qui apparut tout-à-coup, en 1604, dans la constellation du Serpentaire. 11 démontra, contre l’opinion de la philo- sophie péripatéticienne, que ce corps céleste, qui ré- pandait un éclat extraordinaire, était fort au-delà de la prétendue région élémentaire présumée par les as- tronomes de cette école, et qu’il était même beaucoup GA plus éloigné dans l’espace que tous les autres corps pla- uétaires. En 1609, le bruit s'étant répandu à Venise 55 qu'un Hollandais avait présenté au comte Maurice de Nassau un instrument d'optique qui rapprochait consi- dérablement les objets les plus éloignés, Galilée, sur cette Vague information, construisit le premier téles- cope, ét le premier qui püt sérvir aux observations as- tronomiques. Il était dans la destinée de ce grand hom- me de se voir disputer une à une toutes ses découvertes, toutes ses inventions, et de souffrir pour la cause de la vérité. L'invention du télescope devint pour lui une source nouvelle de discussions et de tracasseries que lui suscita le pédantisme ou la jalousie des docteurs del'épo- que. Mais Galilée, dans son Nuncius sideris, écrit dans lequelilannonça au morde les résultats de cette belle dé- couverte, raconte lui-même avec une si noble simplicité les nombreux essais auxquels il se livra pour rendre utile à la science l’usage de la Zunette à longue vue dont il avait entendu parler, qu'il fallut une mauvaise foi bien robuste pour l’accuser de solliciter un honneur qui ue lui appartenait pas. De l’aveu même de Galilée, il n’est donc point, à proprement parler, l'inventeur du télescope; mais quelle comparaison peut-on faire entre l'instrument incomplet de l’opticien hollandais et ce- lui à l’aide duquel Galilée put lire plusieurs pages du graud livre du ciel ? Pourquoi celui qui, en Hollande, joignit par hasard des verres d’inégale courbure, s'il fut le véritable inventeur du télescope, ne le tourna-t-il pas aussitôt vers le ciel comme Galilée, et ne fitil pas ainsi la plus belle et la plus sublime application de cet instrument ? Quoi qu'il en soit, aidé du télescope qu'il avait con- struit, Galilée fut le premier de tous les hommes qui put examiner la surface de la lune et en décrire les formes. Pour la première fois, les regards d’un mortel virent avec étonnement les hautes montagnes et les profondes vallées qui sillonnent les flancs de cette pla- nète. Peu de temps après, il observa Vénus, dont les phases prouvent la forme sphérique, et il apercut les quatre satellites de Jupiter, qui accompagnent dans son cours cet immense globe; il vit la voie Lactée , les né- buleuses et ces innombrables étoiles, trop éloignées pour être aperçues à la vue simple. Émerveillé de ce ma- Jestueux et nouvel aspect du ciel dont aucun astronome n'avait joui avant lui, Galilée fit partager son enthou- siasme et sa joie à l'Europe savante, en lui communi- quant ces précieuses observations, qu'il allait bientôt étendre à de nouveaux objets, et qui devaient enfin confirmer les théories de Copernic. Galilée, en obser- vant Saturne, reconnut qu’il se présentait quelquefois sous la forme d’un simple disque, et quelquefois accom- pagué de deux appendices qui paraissaient être deux petites planètes. Mais la puissance de son instrument 04 GA n’était pas assez forte pour lui permettre de déterminer dès-lors la constitution singulière de ce grand corps céleste et voir l'anneau dont il est environné. Ce bon- heur ou cette gloire était réservé à Huvgens. À ces grandes et importantes découvertes de Galilée , il faut ajouter celle des taches du soleil, dont il conclut la rotation de ce globe. Il tira de l’observation de celles qu'on remarque constamment dans la lune, la consé- quence que cet astre nous présente toujours à peu près la même face, malgré l’espèce d’oscillation périodique qu'il éprouve, et à laquelle Galilée donna le nom de libration. C’est avec la même aptitude à découvrir les conséquences de choses, avec la même profondeur de jugement, que Galilée consacra une grande partie de sa vie à observer les satellites de Jupiter, afin de fonder une théorie de leurs mouvemens qui püt êtreappliquée à la résolution du problème des longitudes. Un homme du génie de Galilée, en possession de tant de faits nouveaux, ne pouvait laisser àun autre l'honneur immortel de tirer de ses découvertes la preuve du vrai système de l'univers. La démonstration scientifique de la théorie de Copernic devint l’objet constant de ses travaux, le sujet de ses écrits et des conversations publiques auxquelles il se livrait avec les nombreux visiteurs que sa haute renommée lui attirait. Il rejeta comme des erreurs grossières , les doctrines as- tronomiques enseignées jusqu'alors et fit faire à la science un progrès immense, en tirant le système de Copernic de l’état d’hypothèse où il serait demeuré long-temps peut-être sans Vinvention du télescope et les observations qui en furent la conséquence. Copernic avait été livré sur un théâtre aux huées du peuple, en Allemagne; Galilée fut également voué au ridicule de ses concitoyens , qui le comparèrent à Astol- phe voyageant dans la lune , comme Descartes fut après l'objet des plus ignobles persécations en Hollande, où il s'était réfugié. Telles sont , même à des époques plus éclairées , les tristes circonstances qui accompagnent ha- bituellement la production de la vérité. L'exemple de ces trois grands hommes ne semble-t-il pas prouver qu'il y a dans le monde un principe de mensonge qui lutte contre l'intelligence humaine, et arrête ses déve- loppemens, jusqu'au moment où la vérité dissipe par le viféclat de sa lumière les orageuses ténèbres qui l’en- veloppaient. A cette époque, Galilée avait quitté Venise pour la cour de Florence. La protection que lui avait long- temps accordée cette puissante république, lui eût sans aucun doute épargné les graves injustices et les malheurs que lui suscitèrent le fanatisme des anciennes doctrines et le fanatisme religieux, plus dangereux encore et plus puissant. Les ennemis de Galilée, pour s'attaquer à ses opinions, firent d’abord proscrire la GA doctrine de Copernic comme contraire au texte des écri- tures. Ce grand homme fut ensuite personnellement cité devant une commission de théologiens, qui lui donna connaissance de la déclaration suivante: « Soutenir que le soleil est placé immobile au centre du monde, est une opinion absurde , fausse en philosophie, et for- mellement hérétique, parce qu’elle est expressément contraire aux écritures ; soutenir que la terre n’est point placée au centre du monde , qu’elle n’est pas immobile, et qu’elle a même un mouvement journalier de rota- tion, c’est aussi une proposition absurde, fausse en phi- losophie, et au moins erronée dans la foi. » En con$é- quence, défense fut faite à Galilée de propager à l’ave- ir l'opinion qui venait d’être condamnée. On comprendra quelle dut être la profonde douleur de ce génie sur lequel l'ignorance jetait le voile respecté de la religion. Ce fut en vain qu'il soumit au Saint- Office les argumens les plus favorables à la vérité, ce fut en vain qu’il prouva que l’Ecriture avait dû parler le langage du vulgaire et que son texte n'avait rien de contraire à la doctrine de Copernic; on ne voulut point l'entendre et il fut contraint de se soumettre à une dé- cision aussi erronée qu'illégale, car l’église dépositaire d’un ordre de vérités qui n’ont rien de commun avec les vérités scientifiques , n’avait aucun droit de s’immi- scer dans une question exclusivement du démaine de la science. Le désir de faire triompher la juste cause de la vérité, ne permit pas à Galilée de garder sa promesse, et l’on sait que dans son célèbre dialogue sur les deux systèmes du monde, où il met en présence un péripatéticien et un copernicien , tout l'avantage de la discussion reste à ce dernier. Malgré les précautions qu'il avait prises de paraitre lui-même étranger à ce résultat, et de faire approuver d'avance son livre par le pape, l'envie quis’at- tachait à sa gloire, ne le laissa pas en repos,et dénoncé à l'inquisition, il fut obligé, à l’âge de soixante-neuf ans, et affaibli par des douleurs rhumatismales, de comparaître devart ce redoutable tribunal. On ne peut lire sans at- tendrissement le récit qu’il a fait dans une de ses lettres de son triste voyage de Florence à Rome et des persécu- tions qu’il endura. Après de nombreuses comparutions devantlesjuges qu’on lui avait donnés,ses opinions furent dénoncées et flétries , et lui condamné à la prison pour un terme indéfini, et on osa lui dicter la formule d’ab- juration, qu'il fut contraint de prononcer en ces termes: « Moi, Galilée, dans la soixante-dixième année de mon » âge, étant constitué prisonnier, età genoux devant vos » Éminences, ayant devant les veux les saints Évangiles, » que je touche de mes propres mains: j’abjure, je » maudis, je déteste l'erreur et l’hérésie du mouvement » de la terre. » Ce fut ainsi, et le 22 juin 1630, que le génie daigna s’humilier devant l’envie qui l'avait pour- GA suivi et l'ignorance qui le condamnait ! Mais on dit que Galilée, grand encore, malgré cette dégradation, frappa vivement la terre du pied et s’écria à demi-voix: Pourtant elle se meut! (E pur si muove.) C'était le dernier cri de la raison opprimée. Nous avons à dessein abrégé les détails douloureux qui se rattachent à cet événement important dans l’his- toire de la science, mais qui sont connus de tout le monde. Hätons-nous de dire que du moins les droits sa- ccrés de l’humanité ne furent pas davantage violés dans la personne de Galilée, et qu'aucun document ne prouve qu’il ait eu à souffrir les cruautés dont on pré- tend que l’inquisition usa envers lui. On lui donna pour prison le palais de l'ambassadeur de Toscane , et quel- ques années après, il recouvra entièrement sa liberté. L’indignation dont on ne peut se défendre après tant d'années , à l’aspect des maux dont fut frappé cet illustre vieillard , éclata partout hors de l'Italie et dans le sein de l'Église même, et c’est, en dernier lieu, l'inquisition qui supportera seule dans la postérité la honte de cet odieux attentat. Ce fut au comte de Noailles, ambassa- deur de France à Rome, que Galilée confia ses derniers travaux, en manuscrit, ils furent imprimés à Leyde par les Elzevirs ; ce sont deux dialogues dans lesquels il créait une science pour ainsi dire nouvelle, en établis- sant les lois de la résistance des solides et celles du mou- vement accéléré des corps graves. C’est aussi un Frau- çais, le père Mersenne, qui honorait à la fois la science et la religion, qui publia le premier la mécanique de Galilée, où l’on trouve la première démonstration des lois de l'équilibre et celle du principe des forces vir- tuelles. Malgréle poids des années et des infortunes qui avaient troublé sa carrière, legrand Galilée observait encore avec lecourage qu'il avait eu dans sa jeunesse, et il continuait ses tables des satellites de Jupiter lorsqu'il perdit la vue. Ainsi tousles malheurs qui peuvent torturer la vie, tom- bèrent sur cet homme prodigieux, exemple sublime de la résignation et de la constance nécessaires aux hommes qui se dévouent au triomphe de la vérité. Il ne pou- vait plus voir le ciel, mais sa parole chaleureuse et bril- lante l'expliquait encore à ses nombreux élèves et à tous les hommes qui venaient à Florence lui apporter le tri- but de leur respect et de leur admiration. Dieu mit en- fin un terme à ses souffrances et à ses malheurs en le rappelant à lui, et le grand et noble Galilée entra dans l’immortalité le 9 janvier 1642 à l’âge de soixante-dix huit ans. Ce fut dans la même année que Newton fut donné au monde. Il est à regretter que les œuvres de Galilée, qui forment une bibliographie considérable ; n'aient jamais été réunies. Ce serait une entreprise digne de l'attention des savans et de la protection d’un gou- vernement éclairé. GA 59 GASSENDI (Prerre). Ce nom appartient à la fois à lascience, à la philosophie, aux lettres et aux arts. Il rappelle un de ces esprits vastes et hardis qui, dans la première moitié du XVIT' siècle, donnèrent une impul- sion extraordinaire à toutes les connaissances, à toutes les idées qui agitaient alorsle mondeintellectuel. Pierre Gas- send ou Gassendi naquit dans un village voisin de Digne, en Provence, le 22 janvier 1592, d’une famille pauvre et obscure. Il reçut les premiers élémens de l’instruction de la charité du curé de son hameau, mais son enfance fut tellement hâtive et merveilleuse, que le généreux pasteur épouvanté d’une précocité qui tenait du mi- racle , présenta son élève à l’évêque de Digne qui le prit sous sa protection. On rapporte que dès l'âge de quatre ans, il répétait les sermons qu'il avait entendus prononcer, et qu’il se levait en secret pendant la nuit pour méditer et admirer le ciel. A viugt-un ans Gassendi obtint au concours les chaires de philosophie et de théologie dans l’université d’Aix, et ce fut alors qu’il justifia toutes les espérances qu’avaient fait concevoir son enfance merveilleuse et sa laborieuse jeunesse. Il sentit de bonne heure ce qu’il y avait de faux et d’erronné dans les doctrines despotiques de l'é- cole; mais obligé de se conformer aux méthodes reçues, il ne commença à manifester son opposition qu’en fai- sant soutenir des thèses pour et contre Aristote. Quelques années plus tard, pourvu d’un bénéfice à la cathédrale de Digne, il put se livrer avec plus d'indépendance à la libre manifestation de ses idées, et il publia les deux premières parties de son livre des Exercitationes para- doxicæ adversüs Aristotelem ; c'était alors un acte d'au- dace. Les études et les recherches de Gassendi s'étendaient à toutes les branches du savoir, mais l'astronomie fut une des sciences pour laquelle il se sentait le plus d’at- trait. Galilée venait alors de changer par ses découver- tes la face de cétte science, et Gassendi fut en France un des plus ardents zélateurs de sa doctrine. Il enseigna publiquement le mouvement de la terre, et contribua beaucoup à empêcher la Sorbonne parisienne de se dés- honorer, en publiant une déclaration semblable à celle des théologiens de Rome. Galilée trouva encore en Gas- sendi un éloquent etsavant apologiste, quand le père Gasrée attaqua la célèbre théorie sur l'accélération des graves. Il est juste de faire observer ici en faveur des savants français du XVII siècle, qu’ils accucillirent en général avec un louable empressement ces grandes et nouvelles doctrines, qui allaient régénérer le monde scientifique, et que, tandis que la théorie de Copernic était livrée en Allemagne à la risée publique, et que Galilée souffrait en 1talie pour en avoir démontré l’exac- titude, la France acceptait avec admiration l’œuvre de ces deux beaux génies. Tous deux trouvèrent en France 06 GA des disciples qui défendirent leur cause avec l’entraine- ment de la conviction et l'autorité que donne le savoir; sous ce rapport Le nom de Gassendi sera toujours cher à la science. On doit encore à cet homme célèbre une observa- tion curieuse du passage de Mercure sousle Soleil. L'il- lustre Képler avait averti, dès 1629 , les astronomes de se préparer à observer ce rare phénomène le 7 novem- bre de l’aunée 1631 ; il annonçait également un passage semblable de Vénus comme devant avoir li u leG dé- cembre de la même année, Gassendi fut assez heureux pour jouir à Paris de la réalisation de la prédiction scien- üfique de Képler. Le jour indiqué par ce graud astro- nome, il tourna son télescope vers le soleil et aperçut une petite tache noire et ronde déjà assez avancée sur le disque de cet astre. Il l’observa avec attention, et ne douta plus, d'après|a rapidité deson mouvement, que ce ne fût Mercure. Gassendi détermina ainsi les circonstan- ces de cette occultation : il trouva que le centre de Mer- cure était sur le bord du disque solaire à 10 h. 28 m. du matin, et que la conjonctiou avait eu lieu à 7 h. 58 m. daws le 14° degré 36° du Scorpion. Il en conclut le mo- ment de l'entrée à 5 h. 28 m. du matin, et le lieu du uœud voisin au 14° degré 52’ du Scorpion. Képler l’a- vait placé au 15° degré 20’ de ce signe. Enfin Gassendi estima à 20" le diamètre apparent de Mercure, mais il attendit vainement le passage annoncé de Vénus, qui n'eut pas lieu ou ne fut pas visible en Europe: c’est pour cela qu'il intitula l'écrit daus lequel il rendit compte de son observation, Je Mercurio in sole visu et Venere invisa. La haute renommée qui s’est attachée à Gassendi comme plulosophe, a diminué l’éclat de ses travaux comme géomètre, mais ils n’en méritaient pas moins d’être recueillis dans l'histoire de la science, Sous le pre- mier de ces rapports la carrière de Gassendi fut bril- lante, sans doute, et ses doctrines seraient dignes d’un examen approfondi ; mais nous nesaurions nous y livrer ici sans sortir de notre plan. Nous nous bornerons à dire que Grassendi n’a nullement basé d’une nranière absolue ses principes philosophiques sur ceux d'Épicure ; comme on l’a dit tant de fois. La vaste instruction de cet homme célèbre l'avait familiarisé avec la con- naissance des philosophies anciennes ; il chercha dans la comparaison d’une foule de systèmes des armes contre l’aristotélisme dont l'insuffisance était démontrée à sa raison. Il n'est donc pas étonnant que la philosophie à priori de Descartes lait eu pour adversaire. Gassendi est en réalité, le véritabie chef de l’école éclectique en France. Il mourut à Paris le 14 octobre 1655. On a de la peine à comprendre l’immen- sité des travaux de Gassendi, et l'aptitude étonnante dont il était doué pour les connaissances si diverses sur GE lesquelles il a écrit avec une remarquable supériorité. Voici la liste de ses principaux écrits mathématiques: I: Parhelia, seu soles IF spurit qui cire verum, Roiïnæ Die 20 martis 1629 apparuerunt , etc. Paris, 1630 in-4°. IT Mercurius in sole visus et Venus invisa, Paris, 1631. IUT. Proportio gnomonis ad solstitialem umbram ob- servata Massilia, Paris, 1636. IV. Æpist. XX de appa- rente magnitudine solis, etc. Paris, 1636, V. De motu impresso à motore translato. Paris, id. VI. Novem stel- læ visæ cérea Jovem, Paris, 1643. VIE. De proportione qu gravia decidentia accelerantur , etc., Paris, 1646. VI. Jastitutio astronomica, Paris, 1647. IX. Appen- dix cometæ, Lyon, 1658. etc. etc. GÉBER ou GIABER, dont le véritable nom paraît être Aou Moussan Drarar az Surt, est un des plus cé- lèbres alchimistes arabes. On a voulu lui faire honneur de l'invention de l'algèbre, branche de la science à la- quelle il aurait donné son nom. Cardan , qui le placeau nombre des douze plus suktils génies du monde, n’a pas peu contribué à accréditer cette opinion. Mais Cardan était lui-même très prévenu en faveur de l’alchimie, et peut-être n’a-t-il fait que partager Penthousiasme des adeptes pour Géber. Les livres qui nous restent de cet Arabe, qui suivant l'historien Aboulfeda vivait dansle VIII* siècle, sont exclusivement consacrés à l’alchimie et à la médecine empirique. On y trouve bien quelques notions d'astronomie, mais rien qui indique la grande découverte attribuée à leur auteur. On a donc pu penser ou qu'il avait existé un autre Géber, ou que l’alchimiste Géber n’était pas l'inventeur prétendu de l'algèbre. GELLIBRAND (Henri), astronome et géomètre an- glais né à Londres en 1597, fut l’ami et sans doute l’é- lève de Henri Briggs qui le chargea en mourant de ter- miner son grand travail sur les logarithmes qu’il laissait inachevé. Gellibrand se conforma à ses intentions, et pu- blia cet ouvrage, dont'il a composé tout le second livre, sous le titre de: Trigonometria britannica. Gellibrand était curé de la paroisse de Chiddingstone, dans le comté de Kent, lorsqu'il fut saisi tout à coup. d’une étrange passion pour les mathématiques. Il aban- donna la carrière ecclésiastique et vint s'asseoir comme écolier sur les bancs de l'Université d'Oxford. Le zèle avec lequel il selivra à l'étude le fit distinguer par Henri Briggs qui lui fit obtenir la chaire d’astronomie de Gres- ham. Il est auteur de divers traités sur la navigation et d'un ouvrage mathématique intitulé : Znstitution trigo- nomélrique , qua été imprimé plusieurs fois. Gellibrand mourut jeune encore, en 1637, probablement des suites d'un travail trop appliqué , car la nature ue l'avait pas fait géomètre. Comme astronome il ne reste rien de Gel- librand, qui d’ailleurs partisan du systèmede Ptolémée, traitait celui de Copernic d’absurdité. GE GÉMEAUX (les). (Æstr.) Nam d'une constellation et du troisième signe du zodiaque, marqné H. #oy. Ba- LANCE et CONSTELLATION. GÉNÉRATEUR, GÉNÉRATRICE. En Géométrie, on donne ce nom à toute espèce d’étendue qui, par son mouvement, en engendre un autre, Ainsi on appelle cercle générateur de la cycloïde, le cercle dont un des points décrit la cycloïde. pendant qu’il roule sur une droite, ( Voy, CycLoïne.) GÉNÉRATION. Ce mot n'a été employé par les géomètres que pour désigner la construction d’une étendue déterminée, par le moyen d’une autre étendue supposée en mouvement. C’est de cette manière qu’on peut imaginer qu'une sphère est formée par la révolu- tion complète d’un demi-cercle autour de son diamètre; ou qu'un cône droit est construit par la révolution d'un triangle rectangle autour de l’un des côtés de son angle droit. Dans ce cas la droite autour de laquelle s'opère le mouvement, preud le nom d’'axe de rotation où de révolution. Nous nous sommes déjà servis, dans le cours de ce Dictionnaire, du mot génération, enle prenant dans une acception plus étendue, soit en Pappliquant aux nom- bres, soit.en l’appliquant à l'espace; nous en fixerons le sens absolu au mot PniLosorme. GÉOCENTRIQUE (de z}, terre etde seyeroy, centre). Se dit de tout ce qui a rapport aux planètes, en considé- rant la terre comme le centre de leurs mouvemens, Par exemple, on nomme longitude géocentrique, et latitude géocentrique, la longitude et la latitude d’une planète vue de la terre; ct mouvement géocentrique, le mouve- ment propre, apparent, d’une planète sur la voûte cé- leste. Foy. Larrrune, Loscirune et PLANÈTE. GÉODÉSIE (de y», terre, et de J'ulw, je divise ). Branche de la géométrie pratique qui à pour objet le partage des terres ou des surfaces, où en général, la division d’une figure quelconque en un certain nombre de parties. On donne maintenant au mot géodesie une acception beaucoup plus générale, en désignant par ce nom la science pratique non-seulement de la division, mais en- core de la mesure des terrains; et on lui fait embrasser ‘ainsi toutes les opérations trigonométriques et astrono- miques nécessaires pour lever une carte, mesurer la longueur d’un degré terrestre, ete., ete. La géodesre, prise dans ce sens étendu, est proprement la géométrie pratique. Ses procédés font l’objet de plusieurs articles de ce Dictionnaire, auxquels nous renverrons. (Voy. Lever Des puans, Ménipienne, MESURE DE LA rEnnr. Ceux de nos lecteurs qui voudraient approfondir Ja science doivent consulter le Traité de géodésie de Puis TOME IL. 5T sant, et le Nouveau traité géométrique de de M. A. Lefèvre, GÉOGRAPHIE (math. app.) (de, terre, et de vpapos je décris). Science qui traite de tout ce qui a l'arpertage rapport à la terre. Elle se divise en géographie physt- que et en géographie mathématique. Cette dernière comprend les relations respectives des diverses parties de la terre entre elles et par rapport au ciel; elle est l’objet de plusieurs articles dans ce dictionnaire. Voyez Larirupe, Loncirune, Méninienne et Terre. GÉOMÉTRIE de y», terre. et de perpor y Mesure), Malgré le sens restreut que lui donne son étymologie, mesure de la terre, c'est sons ce nom que l’on désigne Ja science générale de l’Érenpue, l’une des deux bran- ches fondamentales des mathématiques pures. L'origine de la géométrie remonte à l’origine des so- ciétés. Dès la plus haute antiquité on trouve partout l'intelligence humaine en possession de quelques vérités mathématiques, produit nécessaire de ses premiers dé- veloppemens. Muis ces vérités, d'ailleurs en très-petit nombre, étaient uniquement relatives aux besoins ma- tériels des hommes : le partage et la mesure des pro- priétés , les limites des héritages , la figure et la dimen- sion des matériaux propres aux constructions , tels farent incontestablement les objets dont elles étaient déduites, et, pendant une longue suite de siècles, l'Égypte , qu'on s'accorde à nous présenter comme le berceau de la géométrie, ne put s'élever au-dessus de ces considérations concrètes de l’étendue. C’est seule- ment à Thalès et à Pythagore que commence la consi- dération abstratte des vérités géométriques, c’est-à-dire, LA SCIENCE , €t sous ce rapport, comme sous tant d’au- tres, la Grèce s’est placée à la tête des nations alurs ci- vilisées. Après Pythagore, à qui l’on doit le théorème du carré de l'hypothénuse (voy. ce mot), lune des plus importantes propositions élémentaires , les philosophes grecs se livrèrent à l’envi à l'étude de la géométrie. Anaxagoras de Clazomène, persécuté pour avoir ensei- gné que les astres sont des corps matériels; Hippocrate de Chio , connu par sa fameuse et pourtant insignifiante quadrature des funules; et le divin Platon, qui appe- lait Dieu l'éternel géomètre, doivent être cités parmi ceux qui contribuèrent aux progrès de la science, et dont Euclide recueillit plus tard les travaux lorsqu'il com- posa sou célèbre ouvrage des Elémens. (vor. Eucrne). Comme les découvertes des géomètres de cette première période sont mentionnées dans leurs articles biographi- ques, pour éviter les répétitions, nous devons nous con- tenter ici de renvoyer à ces articles. Voyez AroOLLONIUS, AncnimÈpe, etc. etc. ’oy. aussi Écocr D'ALEXANDRIE. Malgré les immenses travaux de tousces hommes il- 8 53 GE lustres, la science demeura dans le cercle borné des propo- sitions particulières, etplus tard, après la renaissance des lettres, lorsque l'Europe sortit de la longue barbarie qui suivit la destruction de l'empire romain, on se borna si exclusivement à traduire et à commenter les ouvrages des anciens, qu'il est presque impossible de citer un vé- ritable progrès avant l’époque où Descartes vint ouvrir à la géométrie la nouvelle carrière qu'elle a parcourue depuis, d'une manière si brillante. C’est en 1637 que ce grand homme publia sa Géométrie; et quaranteans après, le calcul différentiel , découvert par Leibnitz et Newton, portait la science du géomètre à son plus haut degré de perfection, en la faisant définitivement passer des con- sidérations particulières aux considérations générales ou universelles. Cependant, tandis que Descartes, par l'application de l'algèbre à la géométrie, fondait une des branches les plus élevées de la géométrie générale, d’autres mathé- maticiens s’y frayaient aussi des routes nouvelles ; Cava- liéri, par sa #2éthode des indivisibles, (Voy. ce mot.) Fermat et Barrow, par leur méthode des tangentes, pré- paraient les découvertes de Newton, en même temps que Desargues et Pascal, par leurs considérations sur les propriétés des projections et des transversales, jetaient les germes de la géométrie descriptive, de cette géomé- trie qui doit tout récemment à Monge son entier déve- loppement. C'est ainsi que commençait la nouvelle période de la science, et dès lors il ne s’agit plus de con- sidérer, comme on l'avait fait uniquement jusqu'à ces derniers efforts de l'esprit humain, les nombres et les figures sous le seul rapport de la relation; la construc- tion ou la génération des quantités tant numériques que géométriques, devint le but supérieur des géomètres de cette ère brillante qui date du XVI{' siècle et s'étend jusqu’à nos jours. Ces travaux importans sont consignés dans les articles consacrés aux mathématiciens à qui nous en sommes redevables, et nous ne pouvons qu'y ren- voyer. Aujourd’hui, toutesles branches de la scENCE DE L’E- TENDUE sont constituées. Elles ont été l’objet de nom- breuses investigations qui les ont successivement portées à un tel degré de développement, qu'il devient difficile de saisir leur ensemble, et d’apercevoir leur liaison. Mais cette unité de principe, dernier besoin de la rai- son, que l’on chercherait vainement dans les travaux des géomètres modernes, n’est plus du domaine de leur science ; c’est à la rn1Losopnie seule qu’il appartient de fixer Jes lois des réalités matérielles cet intellectuelles ; c’est donc à cette science des sciences qu’il faut définiti- vement avoir recours pour établir les mathématiques d’une manière absolue. On comprendra facilement que, par philosophie, nous ne pouvons entendre cette logomachie puérile enseignée publiquement, sous ce GE nonr, dans nos écoles, et dont les résultats, bien loin d’être capables de favoriser le développement dela rai- son, ne font que retenir dans une ignorance honteuse de toute vérité supérieure la nation qui se prétend la plus éclairée de la terre. Si l’on veut désormais s'élever à de véritables connaissances rationnelles, si, comme l'impérieuse nécessité s’en fait sentir de toutes parts, on veut enfin remonter aux principes de la ceititude, ct sortir du chaos intellectuel dans lequel la société sc trouve plongée, sous le triple rapport de la politique, de la religion et de la science, il faut se décider à recon- naître hautement le néant de cette grossière métaphy- sique des sensations, aujourd’hui ss dominante, et le nou-sens de cet échafaudage ridicule de notions psycho- logiques que, sous le nom d’eclectisme, on ne rougit par de nous présenter comme le plus sublime effort de l'esprit humain. Ce n’est point ici le licu d’ab order la déduction phi- losophique des diverses branches de la géométrie géné- rale, cette déduction sera l'objet d’un article spécial, dans lequel nous ferons connaitre les principessupérieurs qui viennent enfin fonder et expliquer la science; il nous suffit, pour l’embrasser dans son ensemble, d'établir provisoirement la classification suivante. La céomÉrntr, prise dans son sens le plus général , est la science de l'étendue. Elle se divise en deux bran- ches principales. La première de ces branches a pour objet les modes distincts et indépendans , ou les modes individuels de la génération et de la comparaison de l'étendue; Ja se- conde , les modes universels de cette génération et de ceite comparaison. I. Les modes individuels de la génération et de la comparaison de l'étendue forment la science désignée sous le nom de Géométrie élémentaire. C’est propre- ment la géométrie des anciens. Nous allons la résumer en peu de mots. Les élémens de toute génération primitive de l’éten- due sont les lignes. Le premier mode de génération élé- mentaire primitive est la ligne drorte; le dernier, la ligne courbe; et la transition entre ces deux modes, l'angle. En combinant ensemble les modes primitif de la géné- ration de l'étendue, on obtient une génération élémen- taire dérivée, la surface; et par la réunion systématique de ces diverses générations , on obtient le solide. Les lignes, les surfaces et les solides, tels sont donc es objets dela géométrie élémentaire , et par suite ceux de toute la géométrie générale. D'après les anciens, de toutes les lignes courbes, on ne considère, dans la géométrie élémentaire, que la circonférence du cercle. Foy., pour la construction des figures géométriques, les Norions PRÉLIMINAIRES, GE ct dans le cours de ce dictionnaire les mots : ANGLE, CERCLE, LIGNE , POLYGONE, SOLIDE , TRIANGLE , @tC. La comparaison élémentaire des figures géométriques porte sur l'égalité où l'inégalité de ces figures. 707. TRIANGLE €t SIMILITUDE. "IL. Les modes universels de la génération et de la comparaison de l’étendue forment plusieurs branches de la géométrie générale ; savoir : La GÉOMÉTRIE DES TRANSVERSALES, qui a pour objet la génération primitive universelle de l'étendue par in- tersection. ( Woy. TRANSVERSALE.) La GÉOMÉTRIE DESCRIPTIVE , qui traite de la génération systématique universelle de l’étendue par projection. ( Voy. DESCRPTIVE. ) A ra GE La céomérnte dite ANALYTIQUE ou l'application de 59 l'algèbre à la géométrie, dont l’objet est la génération systématique universelle de l'étendue par les coordon- nées. Cette dernière a une partie élémentaire qui traite de la génération élémentaire universelle de l'étendue par la construction des rapports ou des lieux géomé- triques. ( Voy. APPLICATION DE L’ALGÈDRE À LA GÉO- MÉTRIE. ) La comparaison des figures géométriques envisagée sous le point de vue de l'universalité constitue les féns géométriques que l’on peut se proposer dans chacune de ces sciences, dont le tableau suivant fera mieux voix la liaison. Modes distincts et indépendans, ou modes individuels de la génération et de la comparaison de l'étendue. — GÉOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE, Partie élémentaire, — {nrersecrIoN. — GÉOMÉTRIE DES TRANSVERSALES. GEÉOMETRIE GÉNÉRALE. Lois de l'étendue. [Modes géométriques ou | 1 primitifs. Modes universels de la génération et dela com- Partie systématique. — PROsEGrIONS. — \ paraison de l’étendue, GÉOMÉTRIE DESGRIPTIVE. Partie élémentaire, — Lieux. — Appri- CATION DE L'ALGÈBRE À LA GÉOMÉTRIE. (sans coordonnées). « Modes algébriques ou dérivés. GERARD pe CRÉMONE, mathématicien et astronome du xu° siècle, surnommé tantôt Cremonensis et tantôt Carmonensis, parles écrivains postérieurs à cette époque; ce qui a fait penser que cette dénomination pouvait s’ap- pliquer à deux personnages différens. Il est aujourd’hui prouvé que ce n’est là qu’une confusion assez ordinaire aux chroniqueurs dumoyen-âge. Gérard naquit à Cré- mone, en Lombardie, vers l'an 1114. Son goût pour la science l’attira en Espagne, où il passa une grande partie desa vie. Il en rapporta lAÆ/magestede Ptolémée, qu'il traduisit en latin. Roger Bacon et Régio Montanus ont signalé les imperfections de ce travail , qu’il lui était peut-être impossible d'éviter, et qui n’a pas moins beau- coup contribué à favoriser l'étude de l'astronomie. Ou- tre beaucoup de traductions d'ouvrages de médecine, on doit encore à Gérard de Crémone plusieurs ouvrages Partie systématique. — Coonnonnfes. — GÉOMÉTRIE dite ANALYTIQUE. mathématiques qui sont venus jusqu'à nous; ce sont l. Theoria planetarum. WW, Allaken de causis crepus- culorum. AT, Geomantia astronomica. On trouve ce dernier écrit dans les œuvres de Cornelius Agrippa; il a été traduit en français par De Salerne, sous le titre de géomancie astronomique : le traducteur aurait dû dire astrologique. Gérard de Crémone est mort dans sa ville natale en 1187, à l’âge de 75 ans. GERBERT , né en Auvergne , d’une famille obscure, vers le milieu du dixième siècle, s’est distingué par son savoir à cette époque de profonde ignorance. Ses tra- vaux marquent le point de départ du mouvement intel- lectuel qui s’opéra dans l'Europe occidentale , au sein de l’organisation féodale, et qui dissipa lentement les té- nèbres et la barbarie , où les migrations des hommes du nord et les luttes sanglantes de plusieurs siècles avaient 60 GE plongé cette partie du monde. Élevé à l'abbaye d’Au- rillac, qui appartenait à cet ordre illustre de Saint-Be- noit, à qui les sciences et les arts de la civilisation doi- vent leur régénération merveilleuse, Gerbert y reçut probablement les soins de quelque maître inconnu qui cultiva les dispositions dont il était doué. C'était dans ces pieux asiles que le savoir humain s’était retiré et qu'il y fut conservé comme un dépôt sacré, à l’abri des misères et des agitations qui désolaient alors le monde. Gerbert prit l’habit de l’ordre au sein duquel son enfance avait trouvé ‘une si généreuse protection. Il était né avec le génie dés mathématiques, et, tourmenté du désir de connaître, il obtint de ses supéreurs la permission de voyager, La renommée des Arabes le conduisit en Ts- pagne. Il en rapporta en France le système de nu- mération dont cette nation dispute l'invention aux Indieus , et qui est celui dont nous nous servons au- jourd’hui. Peut-être est-ce à Gerbert que sont dues les premières notions de l'algèbre, qu’une similitude de nom à pu faire attribuer à un autre. Quoi qu’il en soit, le jeune moine acquit bientôt une grande renommée, et ses connaissances en mathématiques, prodigieuses pour son temps, le firent accuser de magie. Mais plus heu- reux que Roger Bacon , qui, religieux comme lui, eut encore, plusieurs siècles après, à se défendre contre cette absurde accusation, Gerbert parvint rapidement aux plus hautes dignités de l'église; qui admirait son savoir etsa piété. Successivement abbé de Bobbio, en Lombar- die; supérieur de l’école de Rhcims, où il eut pour dis- ciplele 101 d& France ; Robert; évêque de ce diocèse et ensuite de Ravenne où l’appela la faveur de l'empereur Othon HE, Gerbert fut enfin élevé à la papauté et gou- verna l'église catholique, sous le nom de Silvestre IF. Il y a quelque chose de merveilleux ét qui mérite l’atteution de l'histoire, dans la vie de ce religieux qui, né dans la classe malheureuse et opprimée des serfs, obtient la liberté, sous l’habit révéré de l’ordre de Saint- Benoit ; sort du monasière , pélerin de la science , et foulant aux pieds les préjugés de son temps, va deman- der la lumière aux ennentis de sa religion , puis revient l’apporter à son pays barbare, où l’on attribue sa supé- riorité au démon. La providence ne labandonne pas ; il lutte avec énergie contre cette fatale erreur, enseigne à ses contemporains les priucipes de lascience, construit la première horloge à balancier dont on se snit servi en Europe, où l’on ne savait encore mesurer la marche du temps qu’à l'aide d’un instrumentinsuffisant, etenfin dans ces tristes jours d’ignorance fait moater le savoir sur la chaire de Saint Pierre ! Cetillustre pontife mourut le 11 maide lan 1003. 1 ne reste de lui que le glorieux souvenir des services qu’il a rendus à la science. GIRAFFE (454). Nom d’une constellation australe, située entre la grande Ourse, Cassiopée, Persée et le Co: GI cher. Elle est composée de 58 étoiles dans le catalogue britannique. GIRARD ( azrenr). Géomètre hollandais , né vers la fin du 16° siècle. I doit être signalé, dans l’histoire de la science, comme un des précurseurs de Descartes, quoi- qu'il n'ait qu'entrevu plusieurs vérités qu’il était réservé à ce grand homme de développer. Son principal ou- vraÿe qui est intitulé : Zavention nouvelle en algèbre, et qu'il publia en 1629, in-4°; renferme ; en effet, plu- sieurs aperçus nouveaux et qui annoncent de sérieuses études en géométricet en algèbre. On y trouve unie con- naissance des racines négatives plus approfondie que dans les écrits contemporains sur le même sujet. Albert Girard donne dans cet ouvrage un essai ingénieux sur les angles solides et leur mesure, objet négligé jusqu’a- lors par les géomètres. Il y mesure, pour la pre- mière fois; la dimension en superficie, non-seulement des triangles sphériques , mais des figures quelconques tracées sur la surface d’une sphère par des arcs de grand cercle. Un des objets de ce livre est encore de démontrer que, dans les équations cubiques qui con- duisent au cas irréductible, il y a toujours trois racines, deux nositives et une négative. On sait que Viète avait déjà coustruit ces équations, mais il était borné à as- siguer les racines positives ; Girard va plus loin etassigne les négatives qu'il appelle par moins ; et il est glorieux pour lui d’avoir montré, plusieurs années avant Des- cartes, l'usage des racines négatives en géométrie. On doit encore à Albert Girard une édition des œuvres de Stevin, publiée à Leyde en 1634: il annonce dans la préface, qu’il vient le rétablir les trois livres des porismes ; d'Euclide ; mais ce travail, qui a paru impossible à l’in- génieux et savant Simpson, u’a jamais été publié. Ce géomètre qui dévoua sa vie à destravaux utiles aux pro- grès de la science, mais peu brillaus et surtout peu pro- ductifs, mourut dans l’indigence en 1634. GLOBE. En géométrie, C'est un corps rond que l’on concoit engendré par:la révolution d’un demi-cercle autour de son diamètre; on l’appelle plus communé- ment sphère. (Voy. ce mot). On nomme GLOBE ARTIFICIEL en géographie eten astro- nomie, un globe de métal, de bois où de carton, sur la surface duquel on représente la terre ou le ciel, avec. les divers cercles que l’on imagine tracés sur eux. Les globes qui représentent la terre se nomment globes ter- restres ; et ceux qui représentent le ciel globes célestes. (Foy. planche 28, figures 9 et 11). Les limites un peu! … étroites, qui nous sont imposées pour ce second et der- nier volume du dictionnaire des sciences mathématiques, | 4 né nous perméttént pas de donner ici la con$truction et. l'usage dé ces instrumens. 1 GNOMON. (45st). Instrumèént qui sert à mesurer la hauteur du soleil. Gé noni vient du grec vue GN (Règle à droite, style droit). Le gnonion, est ordinai- remet un pilier; une colonne, ou une pyramide éle- vée verticalement sur une surface plane, horizontale, en un point d’une ligue droite tracée sur cette surface, et qui représente la méridienne du lieu: (Foy. pl. 28 fig. 6). Pour connaître la hauteur du soleil dans le mé- ridien, c’est-à-dire la hauteur du soleil au-dessus de l’horizon au moment du midi vrai, il suffit de mesurer la longueur de l'ombre projetée par le gnomon lors- que cette ombre tombe exactement sur la ligue méri- dienue , car dans le triangle rectangle formé parle gno- mon, son ombre ct le rayon lumineux, deux côtés étant connus, il devient facile de calculer l’angle de l'ombre et du rayon, qui mesure précisément la hau- teur du soleil. Soit en effet CE. (p£. 98, fig. 6) un gno- mon, dont nous exprimerons la hauteur par k, et soit o la longueur CA de son ombre, l’angle EAC sera la hau- teur du soleil et nous aurons (Ÿ’0y. TRIGONOMÉTRIE). 1 :tang EAC ::0:h d'ou o tang EAC — à C’est de cetté manière que, 320 ans avant notre ère, Pythéas trouva le jour du solstice d'été, à Mar- seille; la longueur de l’ombre était celle du gnomon, 4 dans le rapport des nombres 120 et 41 À ce qui donne pour la valeur de là tangente de l'angle de hauteur, le nombre 2 5 cet angle était donc alors de 70° 47' 42" qu'il faut réduire à 70" 31° 35", en tenant compte de la grandeur du demi-diamètre apparent du soleil et des effets de la réfraction. Ainsi, la hauteur de l’é- quateur étant à Marseille de 46° 42! 17", on peut en conclure que la distarice du soleil à l'équateur, au moment du solstice; ou que l’obliquité de l'écliptique, était à peu près de 23° 49" du temps de Pythéas. La méthode d'observer les hauteurs du soleil par l'ombre d’un gnomon, est sujette à plusieurs inconvé- niens, dont le principal consiste dans le vague de la terminaison de lombre. On y a remédié en adoptant au sommet une plaque percée d’un trou circulaire, au woyeu duquel l'image brillante du soleil est projetée sur la méridienne. Les observations les plus importan- tes sont celles de Cassini. (Voy. ce mot), faites à Bulo gne en 1656, et celles de le Mounier, faites à Paris, en 1743, dans Péglise de StSulpice; elles ont constaté la diminution progressive de l’obliquité dé l'écliptique. (Foy. Eeurwriqur). Pour plus de détails, voÿ. M£ni- DIENNE, GNOMONIQUE, science des cadrans solaires. Ce nom est dérivé de gnomon , parce que les Grecs distin- güaient les heures par ombre d'un gnomon. GN 61 On nomme cadran solaire, une surface quelconque sur laquelle on décrit une assemblage de ligues, telles que l’ombre d’une verge métallique, implantée dans cette surface, indique l’heure par sa coïncidence avec une de ces lignes. Les lignes du cadran se nomment les lignes horaires, et la verge métallique prend le nom de style où d’axe, parce qu’on la considère comme faisant partie de l'axe du monde, dans la direction du- quel elle est toujours placée. 1. Pour se rendre facilement compte des propriétés fondamentales des cadrans solaires, supposons que l'axe du monde, au lieu d’être une ligne imaginaire, soit une verge métallique, et que le plan de l'équateur’ soit capable de retenir lombre que fait naître l’inter- ception des rayons solaires par cette verge. Dans son mouvement diurne apparent, le soleil décrivant sur la voûte céleste un cercle parallèle à l’équateur, l'ombre projetée par l'axe parcourra successivement le plan de l'équateur, et si l'on imagine ce plan partagé en 24 par- ties égales par des droites menées du centre à la circou- férence , la coïncidence de l'ombre avec chacuue de ces droites indiquera une heure déterminée ou une vingt- quatrième partie du jour solaire vrai. Nous nommerous plans horaires, les plans d'ombre, c'est-à-dire les plans qui à chaqué instant passent ‘par l’axe et par le centre du soleil. 2. Or,un point quelconque de la surface de la terre peut être considéré , sans erreur sensible , comme le centre de la sphère céleste, et tout plan parallèle à l'équateur, auquel ce point appartient, peut être pris pour le plan même de l'équateur. Si donc on établit un style AB (PL. 41, fig. 1) dans la direction de l’axe du monde, et qu’on lui fasse traverser en un point G; un plan parallèle à l’équateur, on aura immédiate- ment un cadran solaire en décrivant du point C une cir- conférence de cercle, car ilsuffira, pour tracer les lignes horaires, de diviser cette circonférence en 24 parties égales par des droites menées du centre C, en ayant soin toutefois qu'une de ces droites, CD, rencontre la méri- dienne du lieu. Cette droite sera la ligne de midi, et les autres indiqueront les heuresavant ou après midi, selon qu’ellesseront dirigées à l'occident ou à l’orient de la mé- ridienne. Le cadran dont nous venons de donner la des- cription se nomme cadran équatorial; pour qu'il puisse servir toute l’année il faut qu'il ait deux faces, le so- leil se trouvant pendant six mois dans l'hémisphère boréal et pendant six mois dans l'hémisphère austral. Le tracé des lignes horaires ne présentant aucune dif- ficulté dans ce cadran; on voit que sa construction de- maude seulement qu'on sache tracer une méridienne et placer le stylé. Nous allons nous occuper de ces pro- blèmes dont la solution est également essentielle pour tous les autres cadrans, 62 . GN 3. Ayant choisi un plan bien horizontal, on décrira d’un point quelconque une circonférence de cercle, et l’on fixera, à ce point, une tringlede métal de quelques pouces de hauteur exactement perpendiculaire au plan. On observera avant midi l'instant où l'extrémité de l'ombre de la tringle atteindra la circonférence et l’on marquera le point où cette rencontre aura lieu ; après midi, on observera de nouveau l'instant où le même phénomènese représentera, et on marquera le nouveau point de rencontre. On divisera en deux parties égales l'arc compris entre les deux points ainsi déterminés, et, par ce point de division et par le centre, on inènera une droite indéfinie qui sera la méridienne. Comme une seule observation faite avant et après midi peut manquer de précision , il est plus convenable de tracer plusieurs circonférences concentriques pour pouvoir dé- terminer plusieurs points le matin et le soir; on est alors certain de la bonté du résultat, si tous les points de division des arcs sont sur uue même ligne droite. Il existe d’autres moyens plus exacts de tracer une méri- dienne que nous verrons ailleurs. (Voy. M£riDiENxe.) 4. Le style devant être dans la direction de l’axe du monde , il faut qu'il soit situé dans le plan vertical qui passe par la méridienne , et qu’il fasse avec cette ligne un angle égal à la hauteur du pôle au-dessus del’horison, ou à la latitude du lieu. Ces deux conditions peuvent être facilement obtenues à l’aide d’une équerre sur la- quelle on trace l’angle demandé. Pour placer le cadran , il suffit ensuite de faire passer le style par son centre , de manière qu’il soit exactement perpendiculaire à son plan, ce qu’on exécute encore par le moyen d’une équerre. 5. Nous pouvons maintenant nous proposer de tracer un cadran sur une surface plane dirigée d’une manière quelconque. Ce problème, pris dans sa plus grande géné- ralité, consiste à trouver les intersections des plans horaires avec la surface donnée. Soit d’abord un plan horizontal. 6. Cadran horizontal. Ayant tracé la méridienne AB, et placé le style AC (PI. 41,fig. 2.), de manière que l'angle CAB soit égal à la latitude du lieu, il ne reste plus qu’à décrire les lignes horaires ; or, ces lignes devant nécessairement se rencontrer au point À , sup- posé le centre de la sphère céleste, il suffit de détermi- ner pour chacune d’elles un second point qui lui appar- tienne. Imaginons un cadran équatorial dont le centre soit en un point quelconque du style, et dont le plan coupe le plan horizontal donné selon la droite MN. Cette droite sera la trace du plan de l'équateur sur celui de l'horizon. On la nomme l’eéquinoxiale. Si nous con- cevons maintenant que par l'axe AC et par chacune des lignes horaires DE, DP, etc, du cadran équatorial on fasse passer des plans, les intersections AË, AP , etc., de GN ces plans avec le plan horizontal, seront les lignes horaires du cadran horizontal. On pourra donc tracer immédiatement ces lignes horaires en connaissant seule- ment les points E, P, etc., où les lignes horaires du ca- dran équatorial, prolongées suffisamment, rencontrent l’équinoxiale MN. Cette considération si simple va nous fournir les moyens, soit de calculer la grandeur des angles horaires LAB, PAB , etc. , entre les lignes ho- raires cherchées et la méridienne AB, soit de construire graphiquement ces lignes. Le triangle BAD , rectangle en D, nous donne (Voyez TricoNomÉTRIE.) 1: sin DAB : : AB : BD ct le triargle EBD , rectangle en B, nous donne 1: tang EDB : : BD: BE De ces deux proportions nous tirons ee = tang EDB X sin DAB Mais letriangle BAL, rectangle en B , nous donne aussi 1: tang BAE : : AB : BE donc, nous avons tang BAE — ee = tang EDBX sin DAB. Ainsi, remarquant que l'angle BDE peut étreun quel- conque des angles horaires du cadran équatorial , et que l'angle BAE est l'angle horaire correspondant du cadran horizontal, que de plus l'angle DAB est la latitude du lieu, si nous désignons par À les angles horaires équatoriaux , par L' les angles horizontaux correspor- dans, et par À la latitude, nous aurons définitivement l'expression générale (x). tang h' = tang h. sin à. dans laquelle il ne reste plus qu’à substituer pour 2 les distances angulaires des différentes heures à midi, à rai- sou de 15° par heure, puisque les lignes horaires , pri- ses d'heure en heure, du cadran équatorial, divisent la circonférence en 24 parties égales ou de 15 en 15 de- grés sexagésimaux. S'il s'agissait donc de trouver les angleshoraires d’un cadran horizontal, pour Paris, par exemple, où la lati- tude est de 48° 50’, on ferait dans la formule (1), à = 48° 50’ et À successivement égal à 15°, 30°, 45°, etc. , on obtiendrait pour h'les valeurs suivantes: 11°25'; 232305 S0%h0. etc. Comme les distances angulaires des ligues horaires GN sont les mêmes avant ‘cet après-midi ; ou à droite ct à gauche de la méridienne, on aura donc la ligne de onze heures et celle de une heure , en faisant de chaque côté de la méridienne un angle de 11° 25" ; on aura de mé- me les lignes de dix heures et de deux heures, en fai- sant des angles de 23° 30}, etainsi desuite. Si au lieu de diviser le cadran d'heure en heure, on voulait le divi- ser de demi-heure en demi-heure, on ferait successive- ment dans la formule (1) 2 égala 7° 30°, 15°, 22° 30", 30° etc., et l’onobtiendrait les valeurs suivantes pour les distances angulaires de la ligne de midi avec Matin. Soir. laine de EXT ect: va XD Sup 0! 10H 58-29! Xl Léo avslEtr20 Xl teens s Eos seu bel 7 18 Nbbalienllionah at io ECS M EE EP U e IX obiériden dIÉ'uneous 52386108 VE as ll En cc to 44-06 Ni 5 il lraièsscrn 820 83 VIL=usccers Mi rtionce Aôt. si VIT .icecifa Insee: 44970 2: MT £usrisenl 4 VNE2n.21 80 1 VMbpthet 2enoVE #%13.60907 10 EP ste ML oveiee 0 091109 Vologeree o HONTE Le se °r109: 86, Vite sure VII Hocses 118::49 IV sos SMIIT co"! 2127.29 9- La construction graphique du cadran horizontal est extrêmement simple. Soit À ( fig. 3. »1. 41.) le centre de ce cadran, et AB la méridienne , on décrira l’angle DAB égal à la latitude du lieu, et d’un point arbitraire | D pris sur AD, on élèvera sur cette droite une perpen- diculaire DB prolongée jusqu'à sa rencontre en B avec | la méridienne, Par ce point B on mènera la droite indé- finie MN perpendiculaire à la méridienne, ce sera l’é- quinoxiale. Sur le prolongement de la méridienne on | prendra BC égal à BD, et avec BC comme rayon on dé- crira un demi cercle EBF. On divisera ce demi-cercle | en 12 parties égales, et par chaque point de division on | mènera des rayons que l’on prolongera jusqu’à leur rencontre avec l’équinoxiale MN. On joindra enfin le | centre À à tous les points de rencontre par des droites, } lesquelles seront les lignes horaires demandées. La ligne } de six heures est parallèle à l’équinoxiale, et les lignes | au-dessus de celle de six heures sont les prolongemens | des lignes au-dessous. La raison de cette construction est évidente, car si l’on redresse par la pensée le triangle ABD de manière | que son plan devienne perpendiculaire au plan du ca- dran, et qu’on fasse tourner le demi-cercle EBF jusqu’à GN ce que CB se confonde avec BD ; on auro la disposition 65 à l’aide de laquelle nous avons déterminé (p1. 41 fig. 2.) les valeurs des angles horaires. En effet C qui se con- fond avec D devient le centre du cadran équatorial ; AD estl’axe, ct les points marqués, X, XI, I, I etc., sont les intersections des lignes horaires avec l’équi- noxiale. 8. Cadran vertical. On donne ce nom à tout cadran décrit sur une surface plane perpendiculaire au plan de l'horizon. Ce cadran prend divers noms, selon la direc- tion de son intersection avec l'horizon. On le nomme vertical méridional lorsqu'il regarde exactement le pôle sud, ou qu’il est perpendiculaire au plan du méridien, c’est-à-dire dans le plan du premier vertical ; vertical déclinant \orsqu'il fait un angle quelconque avec le plan du premier vertical; et particulièrement vertical méridional lorsque son plan est le même que celui du méridien. Ge dernier se nomme encore cadran oriental lorsque sa face regarde le levant, et cadran occidental lorsqu'elle regarde le couchant. Nous allons donner la construction de ces divers cadrans. 9. Cadran vertical méridional. Soit À (PL. 41 fig. 4.) le centre du cadran; la ligne AC, déterminée par un fil à plomb, sera la ligne de midi ou l'intersection du plan du méridien avec celui du cadran. On placera le style AB dans la direction de l'axe du monde; ce qui s’exécutera en l’adaptaut bien exactement dans le plan du méridien, et de manière qu'il fasse avec la méri- dienne un angle BAC égal au complément de la latitude du lieu. Ceci posé, imaginons un cadran équatorial dont le centre soit en un point quelconque B du style, le plan de ce cadran coupera le plan vertical suivant une droite MN perpendiculaire à AC, laquelle sera l'équinoxiale du cadran demandé. Ainsi joignant par des droites AD, AE, etc., le cen- tre À avec les points D, E, etc., où les lignes horaires du cadran équatorial coupent l’équinoxiale, on aura les lignes horaires demandées du cadran vertical méridio- nal. Cette construction nous donne immédiatement l’ex- pression de l’angle horaire du cadran vertical, car le triangle CBA , rectangle en B, fournit 1: AC : : sin BAC : BC d'où AC— le triangle CBD , rectangle en C, BC. sin BAC? fournit 1 : tang CBD : : BC : CD d'où CD — BC. tang CBD; et enfin le triangle ADC, rectangle en C, fournit 1 : tang CAD : : AC : CD 64 GN d'où tang CAD — _ ; €t par conséquent tang CAD = tang CBD. sinBAC or, CAD est l'angle horaire du cadran vertical; CBD, l'angle horaire du cadran équatorial, et BAC le complé- ment de la latitude. Nous avons donc généralement, en donnant à het à les mêmes désignations que ci-des- sus, tang L'— tang h sin (90° — À) — tang a. cos à expression qui, en faisant successivement À égal à 15° 30°, 45° etc, nous donnera les distances angulaires des lignes horaires à la ligne de midi. On en fera le calcul comme pour le cadran horizontal. Eu comparant les dispositions de la fig. 4, avec celles de la fig. 2 qui nous a servi à trouver l'angle horaire du cadran horizontal, on voit que la construction graphi- que du cadran vertical méridional, est, à peu de chose près, semblable à celle du cadran horizontal, et que cette construction peut s’exécuter de la manière sui- vante. Soit C, (PI. 13, fig. 2) le centre du cadran que l’on veut décrire, menons la ligne CA qui fasse avec la mé- ridienne CD un angle ACD égal au complément de la latitude du lieu; d’un point À, pris sur AC, menons à AC une perpendiculaire AE, et du point E où cette per- pendiculaire rencontre la méridienne menons BG per- pendiculaire à CD. Ce sera l’équinoxiale. Prenons ED=— AE, et du point D comme centre décrivons le quart de cercle EFQ. Divisons ce quart de cercle en dix parties égales, et par chacun des points de division menons des rayons prolongés jusqu’à leur rencontre, et par le centre C, menons les droites Cri, Co, Co, etc. Ces droites seront Îles lignes horaires avant midi. Une même cons- truction à la gauche de la méridienne nous donnera les lignes horaires après midi. Le plus long-temps que le cadran vertical méridional puisse indiquer l'heure, c’est depuis six heures du ma- tin jusqu’à six heures du soir , et cela a lieu au temps des équinoxes. Après l’équinoxe d'automne, le soleil éclaire la face méridionale du plan du premier vertical pendant tout le temps qu'il est sur l'horizon ; mais il se lève alors après six heures et se couche toujours avant. Après l’équinoxe du printemps, le soleil se lève avant six heures, mais il commence par éclairer la face nord de ce plan , et il est toujours plus de six heures lorsque ses rayons parviennent à la face méridionale, comme aussi le soir il cesse d’éclairer cette dernière avant six heures. Si l’on voulait construire un cadran vertical sep- tentrional, ce qui s’exécuterait exactement de la même manière que ci-dessus, sauf que le style devrait faire GA avec la méridienne un angle BAC (PI. 41. fig. 4) égal au supplément de l'angle BAC, complément de la latitude, on voit que ce cadran ne pourrait servir que lorsque le soleil est au nord du premier vertical, etqu’il n’indi- querait même alors que quelques heures , le matin etle soir. 10. Cadran vertical déclinant. Ce cadran est celui qu’on décrit le plus communément sur les murailles. Aussi, nous allons , comme pour les précédens, ensei- gner la manière de calculer les distances angulaires des lignes horaires à la ligne de midi , obtenue immédiate- ment par le fil à plomb , et donner sa construction gra- phique. Pour simplifier la question , supposons qu’on ait placé devant la muraille un cadran horizontal bien orienté. Le style de ce cadran, prolongé jusqu'à la muraille, mar- quera la place, la direction et la situation du style du cadran qu’on veut construire, Les lignes horaires, pareil- lement prolongées jusqu’à la muraille, v détermineront chacune un point par où doit passer la ligne correspon- dante du cadran vertical ; ainsi, le centre étant donné par le style , on pourra facilement tracer les lignes ho- raires sur le plan vertical déclinant. Soit donc (PI. 41. fig. 5.) A le centre du cadran hori- zoutal, et AD son style prolongé indiquanten D le cen- tre du cadran vertical. Soit de plus MN l’équinoxiale du cadran horizontai, et M'N'l’équinoxiale du cadran ver- tical déterminée sur son plan par l'intersection du plan horizontal. Alors l'angle M'BM sera l'angle de déclinai- son du plan vertical, et BAË étant un angle horaire quelconque du cadran, BDC sera l'angle horaire cor- respondant du cadran vertical. Désignons par à la lati- tude du lieu ou l’angle DAB, par à la déclinaison du plan vertical en l'angle M'BM, par H l'angle horaire horizontal EAB , et par H' l'angle horaire vertical BDC. Les triangles ADB, ABE, tous deux rectangles en B. nous fournissent AB : BD AB : BE 1 : tang. à :: 1 : tang. H :: d’où nous tirerons __ ED. tang H + tang À “ie BE D'autre part, le triangle CBE , nous donne BC: BE :: sin CEB : sin ECB Mais CEB est le complément de l'angle horaire H, et comme l'angle CBE est la déclinaison du plan vertical, nous avons J ECB — 180° — CEB -- CBE — 180° — (90°—H) — d= Go° + H—9, conséquemment la proportion c- | dessus est la même chose que GN BC : BE :: sin (90°—H) : sin (90° + H — 5) :: cos H : cos (H—5) d’où nous avons __BE. cos ” cos(H—0) substituant dans cette valeur de BC celle de BE trouvée ci-dessus , elle deviendra __BD.tang H. cos IH 7 tang à. cos(H—9) BC ce qui nous donnera BC sin H BD ” tang À. cos(H—5) en remarquant que tang H. cos H — sin H. Maintenant le triangle CBD , rectangle en B, nous fournit I Te HE BD EMBC d’où tang H' — _ et, définitivement (1) sin H ang Hot". & tang À. cos(H—0) Cette expression nous donnera les valeurs des angles ho- raires du cadran vertical, en y substituant à la place de H les valeurs angulaires des angles du cadran horizon- tal, lesquelles sont données par la formule (2) tang. H = tan h. sin à h étant l'heure comptée à partir de midi etconvertie en degrés de l’équateur à raison de 15° par heure. (Voyez ci-dessus, 4.) Daws cette construction nous n'avons considéré que Ja moitié du plan du cadran , celle qui reçoit les ombres après-midi; pour rendre la formule applicable à l’autre moitié, car ici les deux moitiés du cadran ne sont plus semblables, il faut faire H négatif, ce qui donne sin H E . = Qt ee ——— lang. H tanp À. cos(H+0) le signe négatif de tang H' indique que l'angle H' doit être pris sur le cadran à l'occident de la méridienne. En faisant tourner le plan vertical autour de sa ligne équinoxiale M'N' jusqu'à ce qu’il soit rabattu sur le plan horizontal , on trouve sans difficulté la construction graphique que nous allons exposer. Soit D (PI. 4r, fig. 6) Tome 11, GN 65 le centre du cadran vertical et BD la méridienne verti- cale ; menons arbitrairement une droite M'N' perpen- diculaire à BD , et par le point B menons une autre droite MN qui fasse avec M'N' un angle MBM' égal à la déclinaison du plan vertical. Du point B élevons sur MN une perpendiculaire indéfinie BA , elle représen- tera la méridienne du cadran horizontal. Pour trouver le centre de ce dernier, faisons au point D un angle BDA' égal au complément de la latitude et portons la distance BA’ de Ben A, A sera le centre du cadran horizontal. Il ne s’agit donc plus que de décrire ce ca- dran par le procédé donné ci-dessus (4), en prenant A pour centre et AB pour méridienne, et les intersections de ses lignes horaires avec l’équinoxiale M'N' du cadran vertical nous donneront les seconds points cherchés des lignes horaires de ce dernier. Mais pour nous servir des constructions déjà faites , abaissons du point B sur DA' la perpendiculaire BE , et portons la longueur BE de Ben P, P sera le centre du cadran équatorial à l’aide duquel il faut construire le cadran horizontal. Décrivons donc le demi-cercle QBS , et divisons-le en douze parties égales ; faisons passer des rayons par tous les points de divisions, enles prolongeant jusqu’à l’équi- noxiale MN du cadran horizontal. Achevons ensuite ce cadran comme cela est indiqué dans la figure ; les ligues horaires, ou leur prolongement, rencontreront M'N' en des points IX, X, XI, I, IT, etc. Enfin menons du point D une droite à chacun de ces points, etle cadran de- mandé sera construit. 11. Un objet préalable important , soit qu’on veuille se contenter de la construction graphique , soit qu’on veuille calculer les distances angulaires des lignes horai- res à la ligne de midi, par les formules (1) et (2), c’est de connaître avec exactitude la déclinaison du plan vertical. Nous allons indiquer un moyen très simple d'arriver à cette connaissance. L’axe AC (PI. 41. fig 1.) étant établi, on sait qu’il doit toujours être dans le plan du méridien et dans la direction de l’axe du monde, par la pointe € de cet axe, on mènera une horizontale CD, et l’on marquera le point D où elle rencontre la méridienne À XII; cette dernière est donnée dans tous les cadrans verticaux par la direction d’un fil à plomb suspendu au centre À du cadran. Par ce point D, on mènera dans le plan du cadran une horizontale MDN, sur laquelle on marquera deux points M et N également distans du point D. Cela fait, on mesurera avec le plus grand soin tous les côtés des triangles MCD, DEN, et dans chacun d’eux on calculera l'angle en D. Dans tous les cas, ces deux angles doivent être supplémens l’un de l’autre , ce qui sert à vérifier l'opération; s'ils sont tous deux droits , le plan est sans déclinaison ou direc- tement méridional ; s'ilssont inégaux, leur différence est égale à la déviation du plan dû cadran. GN 12. Lorsque la déviation du plan du cadran est égale à 90°, ce plan se confond alors avec celui du méridien 66 et le cadran prend le nom d’ortental ou d'occidental, selon qu'il est tracé sur la face qui regarde lorient, ou Sur celle qui regarde l'occident. La construction est la mème dans les deux cas. Eci, le plan du cadran contenant l’axe ne peut recevoir sonombre , et l’on doit établir cetaxeen dehors et paral- lëlement au plan. Soit, donc pris à volonté un point A (pl. 13, fig. 4); on mènera d’abord dansle plan uneho- rizontale indéfinie AB, etensuite une droite AK qui fasse avec celle-ci un angle égal à la latitude du lieu. D'un point quelconque D on élèvera sur AK une perpendicu- laire EDC, elle représentera ‘axe du monde. Au point D on élèvera une verge ou faux style d’une longueur de quelques pouces, et à son extrémité on fixera le vrai style en l'inclinant parallèlement à EC. Ceci posé, on prendra DE égale à la longueur du faux style, et par le point Æ on mènera EG parallèle à AK, ce sera l’é- quinoxiale. Du point D comme centre , avec DE pour rayon , on décrira une circonférence EKC , dont on di- visera la moitié inférieure en douze parties égales, et par chaque point de division on mènera unrayon qu'on prolongera jusqu’à sa rencontre avec l’équinoxiale EG. Par tous les points ainsi trouvés sur l’équinoxiale, on mènera des droites parallèles à EC, ces droites seront les lignes horaires demandées. EC est la ligne de six heures, c’est-à-dire qu'il est six heures du matin ou du soir lorsque l'ombre du style coïncide avec EC. Il est facile d’après cela de connaître quelles sont les heures indiquées par les autres lignes. Le cadran oriental ne peut servir que depuis le ma- tin jusqu'à midi, etle cadran occidental que depuis midi jusqu’à la nuit. Dans ces deux cadrans, les lignes horaires sont toutes parallèles entre elles et à l'axe du monde, parceque cet axe étant l'intersection commune de tous les plans horaires , et étant d’ailleurs parallèle au plan donné , les intersections des plans horaires avec celui-cine sauraient rencontrer l’axe et lui sont aussi né- cessairement parallèles, On peut donc se rendre aisé- ment compte de la construction que nous venons de donner. 13. Cadrans inclinés. On nomme généralement ainsi tous les cadrans dont le plan fait un angle quelconque avecde plan de l'horizon. Dans ce sens, le cadran équa- torial et tous les cadrans verticaux sont des cadrans in- elinés. Si l'intersection du plan du cadran avec l'hori- zon:est une droite qui passe par les points d’orient et d’occident, le cadran est simplement incliné; dans tous les autres casle cadran est ditincliné et déclinant. La construction d’un cadran incliné ne présente pas plus de difficulté que celle d’un cadran horizontal ; il faut seulement substituer dans la formule GN tang L' = tang A. sin À Sin( a+ i),à la place de sin à, z étant l’inclinaison du plan, que l’on mesure à Vaide d’un quart de cerclé gradué; et, dans la construction graphique (pl. 41, fig. 3) faire l'angle BAD égal à à + 5. Le style doit faire aussi avecla méridienne du cadran un angle égal à À + à. Toutes ces conditions sont assez évidentes pour qu'il suffise de les énoncer. E 14. Il est cependant un cas remarquable que nous de- vons examiner, c’est celui où le plan donné passe par les pôles du monde, c’est-à-dire lorsque son inclinaison est égale à la latitude. L'axe se trouve alors compris dans le plan et toutes les lignes horaires lui sont paral- lèles. Le cadran tracé sur ce plan prend le nom de c4- dran polaire. I y en a de deux espèces ; s'ils regardent ie zénith, on les nomme polaires supérieurs, et s'ils re- gardent le nadir, polaires inférieurs. Les premiers mar- quent les heures depuis six heures du matin jusqu’à six heures du soir, et les derniers les heures du matin jus- qu’à six heures, et les heures du soir depuis six heures jusqu'au coucher du soleil. Leur construction est la même ; la voici : Sur le plan du cadran menez une droite horizontale AB (pl. 13, fig. 3 )et ayant pris CE pour méridienne,: d’un point D comme centre , avec DE pour rayon, dé- crivez un quart de cercle DGE. Divisez ce quart de cercle en six parties égales et du centre D, menez par les points de division les droites Dr, D2, D3 ,etc., qui rencontrent l'horizontale AB. Portez les intervalles Er , E2, E3, etc., de l'autre côté de.CE,..et par tous les points de division élevez des perpendiculaires à AB, elles seront les lignes horaires. Enfin élevez en D un style perpendiculaire au plan Au cadran et égalaa rayon DE ; ou sur deux faux styles égaux à DE, et placés perpendiculairement l’un en E ct l’autre en C, placez une règle parallèle à CE; son ombre marquera les heures en tombant sur les ligues horaires marquées 1, DD MELC ; Daos le cadran polaire inférieur, on supprime les heures d'avant midi,9,10 et 11, et celles d'après- midi 1, 2,3, etc.; l’on ne conserve que les heures 7 et8 du matin et 4 et 5 du soir, qui deviennent les heures 7 et8 du soir et { et 5 du matin en retournantle cadran. 15. Cadran incliné et déclinant. C'est ici le cas le plus compliqué et le plus général de la gnomonique plane : cependant nous en obtiendrons la solution sans avoir re- cours à d’autres principes que ceux qui nous ont guidés | jusqu'ici. Soient (pl. 42, fig. 3) demandé, MN son équinoxiale et DD' son axe. Prolon- . geons cetaxe jusqu’au plan horizontal, que l’on peut con: cevoir passer par MN, et prenons le point À, où il ren: DB'la méridienne du cadran ? GN contre ceplan, pour centre d’un cadran horizontal dont M'N', mené perpendiculairement à la méridienne AB par le point B, et dans le plan horizontal, sera la ligne équinoxiale. Une ligne horaire quelconque AE du ca- dran horizontal coupera l'équinoxiale MN du cadran én- cliné et déclinant en un point C qui déterminera la ligne horaire correspondante DC de ce dernier cadran. Il ne s’agit donc plus que de calculer l'angle CDB. Or, désiguons l'angle DAB ou la latitude du licu par à, l'angle MBM' ou la déviation du plan donné par d'et enfin l'angle ABD ou linclinaison du plan par 7; dési- gaous de plus par H l'angle horaire BAE et par H'son correspondant CDB. Ceci posé, le triangle ADB nous donne AB : BD :: sin(180—à—1) : sin à :: et le triangle ABE Sin(A+i): sin À 1 : tang H:: AB:BE En combinant ces deux proportions on entire BD, sin(a+i) tang H TS sin À BE Le triangle CBE, dans lequel les angles sont CEB — 90° — H, CBE —5 et BCE—180° — 90 + I1— 9 — 90 + (H — 9), nous donne BC : BE : : cos I : cos(Il—0) d’où : BE: cosH 7 cos(H—5) Substituaut dans cette valeur de BC, celle de BE, uous obtiendrons BC BD __sin(a+). sin H sin À. cos(I— 3) Mais le triangle BDC, rectangle en B, donne encore 1 :tang H':: BD: BC | d’où l'on tire Ô tang H' — Fe et, par conséquent, (a) sin (A+-1). sin H ‘sin A, cos(H—) tang à Formule dans laquelle l'angle H du cadran horizon- | tal est donné par l'expression ang H = tag l sin À GN OT h étant l'heure exprimée en degrés à raison de 15 par heure. Dn fera H négatif pour une moitié du cadran. Cette expression générale (a) doit contenir comme Cas particuliers toutes celles que nous avons trouvées précédemment. En effet si nous faisons Z — 40°, ce qui est le cas des cadrans verticaux, nous avons sin (Ai) — j cos À I Sin(A4+go° — cos À, ét comme sit == --(4) de- 1 À tang à ( ) vient sin II tang H' — ô langA. à. cos(H— 5) C’est la formule du n° 10. Si dans cette dernière on fait d — 0, cas des cadrans verticaux saus déclinaison , on obtient sin II tang À. COS He __tang 7H tan A taug H' — et, en substituant la valeur detaug H, tang h. sin à tang H'— = tan L. sin 2. C’est la formule du n° 6. Enfin , si l'on fait dans (a), d —0o, on a le cas des cadrans inclines, c'est-à-dire , ou tang H' = tang A. sin(a+i) eu substituant la valeur de tang H. La construction graphique des cadrans inclines décli- nans s'exécute, à peu de chose près, de la même ma- nière que celle des cadrans verticaux déclinans; par exemple, DB (pl. d'enne et MN l’équinoxiale d’un tel cadran, on mènera 42, fig. 2) représentant la méri- du centre D une droite DO’ faisant avec DB an angle DBO' égal à 180° — (2 +i) autre droite BA", faisant avec DB l’augle DBA' égal à ; étpar le point B une l’inclinaison 7. BA' sera la distance du centre à l’é- quinoxiale, du cadran horizontal qui doit servir à la construction. Du point B on mènera encore BO DO", dran équinoxial à l’aide duquel on doit décrire lecadran perpendiculaire sur BO' sera le rayon du ca- horizontal. Ainsi ayant mené la droite M’ N' qui fait avec MN au point B, un anple MBM' égal à la dévia- tiou d, et la droite AB perpendiculaire sur M’ N', on prendra AB — A' B et BO — BO' centre on décrira le demi-cercle QBS , @t on achèvera .est ; du point O comme la construction comme au n° 10 ( jl. / "A 41, Hp. évident que BAË étaut un angle horaire du « pus ho- 68 GN rizontal , BDC est l’angle correspondant du cadran tn- cliné déclinant. 16. Dans tous les cadrans dont nous venons de parler, il y a un style parallèle à l’axe du monde ; mais on peut encore trouver l'heure solaire par la hauteur du soleil , de plusieurs manières différentes, à l’aide de cadrans portatifs pour lesquels on n’a pas besoin de connaitre la méridienne. Il nous devient impossible de décrire ces derniers et nous sommes forcés de renvoyer nos lecteurs aux ouvragesspéciaux , non-seulement pour ce qui con- cerne ces cadrans, mais encore pour beaucoup de détails de la gnomonique dans lesquels nous n’avons pu entrer. Nous donnerons au mot UNIVERSEL la construction d’un cadran de cette espèce à l’aide duquel on peut trouver l'heure avec ou sansle secours du soleil, et par lemoyen d’un astre quelconque. Quant aux cadrans tracés sur des surfaces courbes, nous ne pouvons également nous en oc- cuper; mais toute la gnomonique peut se ramener à un seul problème général qui est celui-ci : Étant donnes douze plans quise coupent tous à angles égaux dans une même droite, trouver leurs intersections avec une surface plane ou courbe située d'une manière quelconque par rapport à ces plans. Toutes les constructions précé- dentes ne sont que des cas particuliers de ce problème, et il en est de mème de toutes les autres. Nous devons seulement ajouter quelques mots concernant la précision qu’on peut espérer des cadrans solaires. La gnomonique suppose que le mouvement du soleil est parfaitement uniforme et s'exécute dans un cercle exactement parallèle à l'équateur. Ces deux hypothèses sont inexactes, Voyons si cette inexactitude peut entrai- ner de grandes erreurs. La durée dela révolution diurne du soleil varie depuis 23 h. 59° 40” environ, jusqu'à 24 h. o' 30”; cette différence de 50” d’une limite à la limite opposée n’est que de quelques dixièmes de se- conde entre deux jours consécutifs. On peut donc con- clure que des arcs égaux sont parcourus par le soleil dans un même jour en temps sensiblement égaux etque l'heure solaire est bien représentée par un arc de 15° décrit autour de l'axe par le plan horaire. Quoique le mouvement du soleil ne soit pas lui-même bien repré- senté par des cercles parallèles à l'équateur , car il ne le serait réellement que par un filet de vis à pas inégaux et roulé autour de la zone sphérique , si l’on ne s’attache qu’aux heures qui s’éloignent peu de midi, on pourra encore considérer les ares comme exactement circulaires et les inégalités seront iusensibles. Mais il est d’autres causes d'erreurs qu’il est impossible d'éviter; ce sont la réfraction et la parallaxe qui élèvent inégalement le so- leil aux différentes heures du jour et dans lesdifférentes saisons de l’année. Comme, heureusement, ces causes ont peu d'influence sur les heures qui approchent le plus de midi et qu’elles n’en ont aucune sur l'instant de GO midi même , on voitqu’on ne doit demander une grande précision aux Cadrans solaires oue dans les environs de midi. Lorsqu'on veut qu’un cadran solaire indique le midi moyen, on construit autour de la ligne de midi une Ov courbe qu’on nomme méridienne du temps moyen(| MÉRIDIENNE. } On construit aussi des cadrans lunaires ; mais on peut se servir de touslescadrans solaires pour trouver l'heure au moyen des ombres lunaires ; il ne faut pour cela que connaître l’âge de la luue, ou le nombre de joursécou- lés depuis la nouvelle lune. Ayant remarqué l'heure in- diquée par la lune sur le cadran solaire, on ajoutera à cette heure les trois quarts de l’âge de Jalune ;la somme sera l'heure solaire. Ce procédé, qu’on ne doit regarder que comme une approximation , est fondé sur ce que la lune passe tous les jours au méridien trois quarts d'heure plus tard que le jour précédent. Comme le jour de la nouvelle lune elle passe au méridien en même temps que le soleil, le lendemain elle passe trois quarts d'heure après, le surlendemain deux fois À d'heure et ainsi de suite. Si le nombre des jours multiplié par et ajouté au nombre d'heures est plus grand que 12, il faut en ôter 12. i7. L'invention des cadrans solaires est attribuée à Anaximandre, mais elle parait plus ancienne puisqu'il est question d’un de ces instrumens dans la Bible , sous le règne d’Achaz, c'est-à-dire, 775 ans avant notre ère ( Poy. Rois 1v, 20, 10). Leur usage était déjà com- mun en Grèce du temps d'Eudoxe, mais les Romains pe les connurent que très-tard. Le premier qui parut à Rome fut construit par les soins de Papirius Cursor, 306 aus avant J.-C. Beaucoup d’auteurs ont écrit sur la gnomonique ; on doit à Clavius un ouvrage très-étendu, dont l'édition publiée en 1708, avec les additions de Sturmius et les méthodes de Picard et de la Hire pour tracer de grands cadrans, est encore ce que nous avons de plus completsur cette matière. Depuis, Dechalles,Oza- nam, La Hire, Wolf, Deparcieux, Rivard, Dom Be- dos, Émerson, ont donné des traités de gnomonique plus ou moins détaillés. Delambre en a placé un très- curieux dans sou Histoire de l'astronomie ancienne. GONIOMÉTRIE.(Géom.) Ce mot dérive de yanx, angle , et de perper, mesure, et sert à désigner l’art de mesurer les angles comme aussi de tracer sur le papier des angles dont la grandeur ex degrés est connue. (Voy. la Goniométrie de M. Francœur.) Nous avons expliqué. au mot ANGLE pourquoi on se sert du cercle pour la: mesure des angles, et ce que l’on doit entendre par le nombre de leurs degrés. à GR GRAPHIQUE. (Gcom.) Opération graphique. C'est celle qui consiste à résoudre un problème par des figu- res géométriques tracées sur le papier. On peut s’en ser- vir avantageusement pour obtenir une première ap- pr'oximation dans un grand nombre de questions astro- nomiques , et même dans de simples problèmes numé- riques. La méthode de solution des équations du troi- sième et du quatrième degré que nous avons donnée au mot CONSTRUCTION , est une opération graphique. GRANDEUR. On définit ordinairement la grandeur, en mathématiques, tout ce qui est suscepuble d’aug- mentation ét de diminution ; c'est dans ce sens qu’un nombre est une grandeur, et qu'une étendue est une grandeur. D'Alembert a mis en doute, dans l'Encyclo- pédie, la justesse de cette définition, en disant que Ja lumière est susceptible d'augmentation et de diminution, et que cependant ce serait s'exprimer très-improprement si l’on regardait la lumière comme une grandeur. Mais nous pouvons faire observer qu’il s’agit ici de l'intensité de la lumière , intensité qu’on peut représenter par un nombre, et qui est conséquemment une véritable gran- deur dans l’acception mathématique de ce mot. GRAPHOMÈTRE. (Géom. prat.) Demi-cercle gra- dué dont on se sert dans l’arpentage pour relever les angles sur le terrain. Ce demi-cercle est monté sur un pied et porte à son centre une règle ou alidade mobile, qui sert à viser les objets. Lorsque cette alidade est pla- cée dans la direction d’un objet, et que le diamètre du demi-cercle est placé dans la direction d’un autre, l’an- gle formé par les droites que l’on suppose menées du centre de l'instrument à ces deux objets est mesuré par l’arc compris entre le diamètre et l’alidade, et l’on connaît immédiatement la grandeur de cet angle par le nombre des degrés de l'arc marqué sur l'instrument. GRAVESANDE (Guirraume-JacorS"), géomètre hol- landais, né à Bois-le-Duc, le 27 septembre 1658, a surtout acquis de la célébrité durant le XVIII siècle, par ses recherches en physique et ses opinions en philo- sophie. Après avoir étudié les mathématiques avec beau- coup d’ardeur et de succès, il débuta dans la carrière des sciences par un Æssai sur la perspective, qui fixa l'attention des géomètres, et mérita les suffrages de l'illlustre Jean Bernouïili. S’Gravesande prit ensuite une part active à la rédaction du Journal littéraire, devenu célèbre sous le titre de Journal de la république des lettres. I y rendait compte des productions mathé- matiques , et en général des découvertes scientifiques de son temps; ses articles remarquables par leur origina- lité et la profondeur des vues , forment des dissertations aussi complètes qu’intéressantes sur les plus graves questions. On peut citer entre autres son examen de la Géométrie de l'infini, de Fontenelle ; ses dissertations GR 69 sur la construction des machines pneumatiques ; et sur la théorie des forces vives et du choc des corps en mou- vement. La machine pneumatique dut quelques perfec- tionnemens importans à l’ingénieuse discussion de S'Gravesande, et ses opinions sur la théorie des forces conformes d’ailleurs à celles de Leibnitz, devinrent l’occasion d’une longue et utile controverse parmi les géomètres. Eo 1717, S’'Gravesande fut promu à la chaire de ma- thématiques et d’astronomie à l’Université de Leyde, etil posa dans son discours d'introduction les principes de la philosophie qu'il a depuis professée avec éclat. Nous ne le suivrons pas néanmoins dans le développe- ment de ces doctrines , dont l'influence n’a été que pas- sagère. Nous nous bornerons à dire que sous le point de vue pratique de la science, S'Gravesande démontra les avantages de la méthode introduite par Galilée et New- ton, et que dans la spéculation, ses opinions auxquel- les on a donné le nom de PAïlosophie , ne sont en réa- lité qu’un éclectisme impuissant des doctrines de Des- cartes, de Leïbnitz et de Locke. Après avoir refusé de quitter sa patrie pour faire partie des académies de St- Pétersbourg et de Berlin, S'Gravesande mourut le 28 février 1742, des suites de la profonde douleur quelui fit éprouver la perte inattendue de ses deux jeunes fils. Il a laissé dans la science un nom distingué cet plusieurs ouvrages importans, parmi lesquels nous citerons : I. Essai de perspective, dont nous avons parlé, La Haye, 1711. IL. Physica elementa mathematica expe- rimentis confirmata ; sie introductio ad philosophian Newtoniam, 2 vol. in-4. La Haye, 1720, 21-25-42. IL. Mathesos universalis elementa , quibus accedunt , specimen commentarii in arithmeticam universalem Newtoni, ut et de determinandäi form seriei infinitæ ad suntæ regula nova. Leyde, 1727. in-8. GRAVITATION. Tendance qu'un corps a vers un autre corps par la force de sa gravité. Joy. GRavirÉ. La physique céleste est fondée aujourd’hui sur le principe de la gravitation universelle, posé par New- ton, en vertu duquel toutes les parties de la matière tendent les unes vers les autres avec une force qui varie en raison inverse du carré de la distance. Les démons- trations qui ont été données de ce principe ne laissent rien à désirer, et nous pouvons le considérer comme une des lois générales de la nature. Mais , quoique sa dé- couverte suffise pour immortaliser l'heureux génie au- quel la science et conséquemment l'humanité sont en- core redevables sous tant d’autres rapports, ce serait être peu justes envers les prédécesseurs de Newton, que de leur refuser une part de l’éclatante gloire dont on Pa environné, Ici, comme pour toutes les grandes décou- vertes , nous voyons surgir des ténèbres un point lumi- neux; à peine perceptible à sa naissance, il s’accroit TO GR avec lenteur; longtemps reste stationnaire; puis il &’ac- croit de nouveau , déborde enfin de toutes parts ; ét finit par porter la vie et là lumière au sein dela nuit profonde où ila pris naissance, Mais que d’obstacles à surmonter ! Que d'efforts, trop souveut infructueux ! Certes, si nous devons de la réconnaissance à ces êtres privilégiés qui savent d’une main hardie soulever le voile de la vé- rité, combien n’en devons-nous pas aussi à ceux dont les trivaux , moins brillans, peut-être, mais non moins utiles, préparent le chemin ; aplanissentla voie, et accu- mulent les matériaux ! La gravitation universelle a été entrevue dès la plus haute antiquité. Ce fut un des principes de la philoso- phie de Démocrite et d’Epicure , et nous avons vu que longtemps avant eux Anaxagoras ( Joy: ce mot) don- nait aux corps célestes uné pesanteur vers la terre qu’il regardait comme le centre de leurs mouvemens. Lors- que le véritable système du monde ; découvert ou plu- tôt ressuscité par Copernic, commença à se répandre , les idées des anciens sur la gravitation commencèrent aussi à germer. Copernic lui-même n’attribuait la for- me sphérique des corps célestes qu’à la tendance de leurs parties à se réunir ; mais il n’alla pas jusqu’à étendre cette tendance d’une planète à l’autre. Bientôt Kepler fit ce pas hardi, car dans la préface de son livre sur les mou- vemens de Mars, il fait peser la lune sut la terre et vice versd, de sorte, dit-il, que si elles n'étaient retenues loin l’une de l’autre par leur rotation , elles s'approche- raient et se réuniraient à leur centre commun de gra- vité. Pius tard, l'attraction ou la gravitation était signa- lée par Fermat comme la cause de la pesanteur. Suivant lui, un corps matériel ne tombait vers le centre de la terre que parce qu'il se prêtait autant qu'il était possible à la tendance qu’il avait vers toutes les parties de laterre. Il ajoutait même qu’il était moins attiré lorsqu'il était entre le centre et la surface , parce que les parties les plus éloignées de ce centre commun l’attiraient en sens contraire des plus proches; d’où il concluaitque, dans ce cas, la pesanteur décroit comme la distance au centre (Voy. Mersenne , harm. univ. ; live 11.) , ce qui depuis a été rigoureusement démontré par Newton. Roberval prit aussi la gravitation universelle pour principe fon- damental du système physico-astronomique qu’il mit au jour en 1644 sous le nom d’Aristarque de Samos. Dans cet ouvrage, Roberval attribue à toutes les parties, de la matière dont l’univers est composé, la propriété de tendre les unes vers les autres ; c’est là, dit-il , la raison pour laquelle elles s’arrangent en figure sphérique , non par la vertu d’un centre , mais par leur attraction mutuelle et pour se mettre en équilibre les unes avec les autres. Mais , ainsi que nous l'avons déjà dit au mot arrnac- mon ; personne, avant Néwton, n'a mieux aperçu le GR principe de la gravitation universelle , ni plus approché d’en faire application la plus convenable au système de l'univers, que le docteur Hook. Il ne lui restait qu’à trouver la loi du carré des distances ; et s’il y a encore bien loin des coujectures de ce savant aux sublimes dé- monstrations de Newton, nous verrous plus loin que son livre, publié en 1674, fut au moins l’occasion des découvertes de ce dermer. Ce fut en 1666 que Newton, retiré à la campagne , pour fuir la peste qui cette année désola Londres et ses environs ; tourna ses méditations sur la pesanteur des corps. Sa première réflexion, d’après ce que raconte Pimbertou (View of sir Isaac Newton Philosophy. Londres; 1725) fut que la cause quelconque qui pro- duit la chute des corps terrestres , agissant toujours sur eux à quelque hauteur qu’on ies porte , il pouvait bien se faire qu’elle s’éteudit beaucoup plus loin qu’on ne pensait, jusqu’à la lune même, et que ce pouvait étre cette force qui retenait la lune dans son orbite , en con- trebalançant la force centrifuge qui nait de sa révolution autour de la terre. Il considéra en même temps que, quoique la pesanteur ne parût pas diminuée daus les différentes hauteurs auxquelles nous pouvons atteindre, ces hauteurs sont trop petites pour qu’on puisse en con- clure que son action est partout la même ; et il lui parut au contraire beaucoup plus probable qu’elle devait décroiître à mesure que la distance au centre augmente. Pour découvrir la loi de cette diminution, Newton donna une grande extension à ses premiers aperçus; il pensa que si c’est en effet la pesanteur de la lune vers notre globe qui la retient dans son orbite ; il doit en être de même des planètes principales à l'égard du $6- leil et des satellites de Jupiter à l'égard de cette pla- nète. En comparant les temps périodiques des plañètes autour du soleil avecleuts distances, iltrouva que les forces centrifuges qui naissent de leurs révolutions, et par conséquent les forces centripètes qui les contreba- lancent, sont en raison inverse des carrés des distances, La même chose ayant lieu pour les satellites de Jupiter, Newton conclut que la force qui retient la lune dans son orbite devait être la pesanteur diminuée dans le rap- port inverse du carré de sa distance à la terre. Il ne s'agissait plus que de vérifier cette conclusion. Or, si la lune dont là distance à la terreest d’envi- ron 6o demi-diamètres terrestres, est forcée de circuler autour de celle-ci parce qu’elle tend vers elle avec une pesanteur diminuée suivant le carré de sa distance, c’est-à-dire 602—3600 moindre qu’à la surface dela verre, la chute qu’elle ferait étant uniquement livrée à cette force pendant un temps déterminé, celui d’une minute par exemple, devra être la 3600 ième: partie de l’es- pace que décrivent les corps pesans vers la surface de la terre, péndant Ic même temps. Mais cette chute de GR la lane, ou cet espace dont elle s’approcherait de la terre, si elle obéissait uniquement à la pesanteur durant une minute, c’estle sinus verse de Parc qu'elle décrit durant ce temps (Voyez ronces cenrrazes). Donc ce sinus verse doit être la 3600 ième partie de l’espace parcouru en une minute par un corps pesant qui tombe librement à la surface de la terre. Newton entre- prit les calculs nécessaires ; mais les-résultats qu’il obtint alors lui firent abandonner toutes ses recherches. Ayant supposé, avec les géographes de sa nation, que le degré terrestre contenait Go milles auglais, au lieu de Go et demi qu’it contient environ , il ne trouva plus le rapport qu'il fallait pour vérifier sa conjecture ; et cette erreur de mesure, qu'il lui était impossible de supposer, faillit ruiner tout-a-coup le majestueux édifice qui com- mençait à s'élever. Ce ne fut qu'en 1676 que Newton recommença ses calculs en se servant de la nouvelle mesure de la terre faite par Picard, et il est probable qu'il y fut engagé par la lecture de l’ouvrage de Hook. Quand, à l’aide de cette mesure, il eut détemniné exactement les dimen- sions de lorbite lunaire , le calcul lui donna précisé- ment ce qu’il cherchait (voy: GrAvirÉ), et après cette démonstration il n’hésita plus à conclure que la même force qu’éprouvent les corps voisins de la surface de la terre, la lune l'éprouve dans son.orbite, et.que.c’est cette _ force qui l'y retient .et l'empêche de tomber -en ligne droite. Assuré de cette vérité, Newton poursuivit.ses in- vestigations ; il vit que les lois de Képler dont il donna la première démonstration théorique ( voy. AIRES proportionnelles aux temps), n’étaieut qu’une consé- quence de son nouveau principe, et il l’établit enfin d'une manière inébranlable dans l'ouvrage qu'il publia en 1687 sous le titre de Philosophiæ naturalis prin- cipia mathematica ; ouvrage immortel, dont ôn n'a pas trop dit en le proclamant l’un des plus beaux que l'es: prit humain ait jamais'produits, et dont le succès si écla- tant en Angleterre et si contesté dans le reste de l'Eu- rope, finit par ruiner tous les anciens systèmes, en opé- rant une immense révolution dans la science à laquelle il apportait enfin une base. En France, où les idées nouvelles n’excitent promp- tement l’enthousiasme que lorsqu’ellessont absurdes, une vive opposition $’éleva d’abord contre le système de la gravitation universelle. Si quelques amis de la vérité osèrent se déclarer en faveur de Newton, on les flétrit bien vite du nom d’attractionnaires: on rangea l’attrac- tion au nombre des causes occultes, ses partisans, au nombre des songe-creux, ét il né fallut pas moins que l'immense ascendant de Voltairé sur son siècle pour faire révenir les ésprits de leur jugement précipité. Ce génie brillant que les poètes regardaient comme un grand philosophe, et les philosophes comme un grand poète, GR 71 se déclara le panégyriste de Newton dans un ouvrage qui décèle toutefois la plus complète ignorance des pre- mièresnotions dela géométrie élémentaire; mais Voltaire était l’oracle de l’époque, et du moins cette fois la vérité n'eut pas à souffrir de son influence. Nous devons dire, à la louange de notre nation, que la réaction en faveur du nouveau système ne se fit pas long-temps attendre , et qu’elle fut aussi complète que générale. Plusieurs auteurs, tels que Whiston dans ses Prælec- tiones physico-math. et S'Gravesande, dans ses Æle- mens et institutions, ont tenté de rendre les découvertes de Newton accessibles au public non initié aux calculs supérieurs, en remplaçant les démonstrations mathé- matiques par des raisonnemens plussimples ou des expé- riences. Ces ouvrages, et particulièrement celui de Maclaurin, intitulé : Æxposition des découvertes du chevalier Newton; traduit en français en 1756 par ma- dame la marquise du Châtelet, ont contribué à répan- dye la doctrine de l'attraction. On doit aux pères Leseur et Jacquier, minimes, la traduction du livre même des principes avec un commentaire très étendu. GRAVITÉ. (Méc.) Force par laquelle tous les corps tendent les uns vers les autres. Tous les corps qui existent dans l'univers se compor- tent entre eux, comme s'ils s’attiraient mutuellement , ou comme s'ils étaient poussés les uns vers les autres par une puissance extérieure. Cette force, quelles que soient sa nature ét Son origine, agit en raison directe des mas- ses et en raison inverse du carré des distances ; ses lois sont plus exactement connues que celles d'aucune autre force naturelle. Quant à la cause physique de la gravité, elle est entièrement ignorée, et aucun des systèmes ima- ginés pour en rendre raison n’est à l'abri d'objections auxquelles il est impossible de répondre. Les corps s'attirent-ils réellement les uns Jes autres ? ou sont-ils poussés les uns vers les autres ? C'est ce qu'il est impos- sible de décider dans l’état actuel de la science, et uous ne devons considérer la gravité ou latendance mutuelle des corps que comme un fait général dont la cause supé- rieure né sera révélée qu'avec le mystère de la création. Newton lui-même n'a jamais prétendu donner l’attrac- tion comme la cause de la gravité; il dit expressément qu’il se sert seulement de ce mot pour énoncer le fait et non pour expliquer. La gravité est la même chose que la pesanteur , ce- pendant le mot pesanteur ne s'applique qu’à la force qui fait que les corps terrestres tendent vers la terre , tandis que gravité se dit généralement de la force par laquelle uu corps quelconque tend vers un autre. Voiciles preu- ves de l’universalité de cette force. Un corps, matériel quelconque, mis en mouvement par l'effet d'une force unique, décrit nécessairement une ligue droite. Ainsi les corps qui, dans leurs mouvemens, 712 GR décrivent des lignes courbes, y doivént être forcés par quelque autre puissançe qui agit sur eux continuelle- ment. Il suit de la que les planètes, faisant leurs révolutions dans des orbites elliptiques, reçoivent l’action continuelle et constante d’une force qui les empêche de se déplacer de ces orbites et de décrire des lignes droties. Mais il est prouvé, 1°. que tous les corps qui, dans leur mouvement, décrivent une ligne courbe sur un plan , et qui, par des rayons tirés vers un même point, décrivent autour de ce point des aires proportionnelles aux temps, sont poussés par quelque puissance qui tend vers ce point. 2°. Que lorsque plu- sieurs corps tournent autour d’un même centre dans des cercles coucentriques, de manière que les carrés des temps périodiques de leurs révolutions, soiententre eux comme les cubes de leurs distances du centre com- muni, les forces centrales de ces corps sont en raison in- verse des carrés de distances. ( l’oy: Forces cen- TRALES. 8. ) st Or, Képler a reconnu, et après lui tous les astro- nomes, que les aires décrites par les rayons vecteurs des planètes sont proportionnelles aux temps de leurs révo- lutions, et que les carrés de ces révolutions sont entre eux comme les cubes des distances. ( Joy. Lois pe K£pLer. ) Ainsi, les planètes sont donc retenues dans leurs or- bites par une puissance qui agit continuellement sur elles, dont la direction est vers le centre de ces orbites, et dont l'intensité diminue commelecarré de la distance augmente. Il suffit maintenant de comparer cette force centrale ou centripèle , avec la force de gravité des corps sur la terre pour s'assurer qu’elles sont exactement sem- blables. Nous avons vu (AGcÉLERE), que la pesanteur fait par- courir aux corps qui tombent librement, à la latitude de Paris, l’espace de 4,9044 mètres pendant la première seconde de leur chute, et comme on mesure les forces accélératrices par la vitesse acquise dans l’unité de temps, la force de la pesanteur est donc représentée par 9,8088 mètres. Mais cette force n’est pas précisément celle que nous avons besoin de connaître, puisqu’elle est diminuée par l'effet de la force centrifuge due à la rotation de la terre sur son axe. Pour pouvoir comparer la gravité à Ja surface de la terre avec ce qu’elle est à la distance des planètes, il faut d’abord la déterminer telle qu’elle est en elle-même; or, si nous désignons par G la force de gravité, par fl’effet de la force centrifuge et par g la force de la pesanteur donnée, par l'expérience, comme f'agit en sens inverse de la gravité, nous aurons GR g=G—S nn d'où G=g+f à l'équateur g—9,7708 (voy. Prnoue), et f'est le 5 de la gravité (voy. Forces cenrraues 12); substituant ces valeurs, nous trouverons G G _ —_—— 7798 2E0 d’où nous obtiendrons en dégageant G, G = 9,8137 mètres. Maintenant si nous désignons par G' ce que devient la gravité G à la distance de la lune, en supposant que cette force décroît en raison inverse du carré de la dis- tance, nous aurons, le rayon moyen de l'orbite lunaire égal à 60,314 demi-diamètres de la terre, G:G'::(60,314ÿ :1 d’où nous tirerons panier omenprane (60,314) (60,314.)" Tel sera donc l'effet de la gravité dans une seconde de temps, sur un corps qui serait à la distance de la lune. Mais Ÿ étant une force accélératrice, la formule géné- rale du mouvement accéléré est (v0y. AGCÉLÉRÉ) e : te ii — 2? Ainsi, mettant à la place de la valeurde G',et suppo- sant que le temps £ soit d’une minute ou de Co”, nous aurons pour l’espace e qui devra être parcouru dans une minute de temps 7 —/,89 mètres. Ainsi, un corps placé à la région de la lune, parcour- raitun espace de 4,89 mîtres, en une minnte, en tom- bantli brement vers la terre, si Ja force de gravité s'étend jusqu’à cette distance. Voyons maintenant si l'expérience s'accorde avec ce résultat. D'après la théorie des forces centrales, si la lune obéissait uniquement à la force centripète, elle tomberait vers la terre, en une minute , d’un espace égal au sinus verse de l’arc qu’elle décrit dans le même temps. Ainsi, la révolution sidérale de la lune autour de la terre s’ef- fectuant dans une période de 27 jours 7 heures 43' ou de 39343", nous avons, pour la valeur de l'arc décrit dans une minute GR 360° 1129000" "0! 39343 18984 0 et, comme le sinus verse d’un angle quelconque # pour un cercle dont le rayon est 7? (voy. Sinus vERsE) est donné par l'expression 2r, sin ? (Ë) BR: R étant le ravon des tables de sinus, nous aurons pour l’espace cherché 3 2 (60,314)sin? G6",47) 5 Pour obtenir cette valeur en mètres il faut la multi- plier par le rayon équatorial de la terre qui est de 6376466 , et elle devient 2(30,314). 6376466. sin (16"47).pe — 4,89 mètres. Aivsi la force centripète de Ja lune est la même que la force de lagravité, c'est-à-dire, procède du même principe. Donc la lune pèse vers la terre, etréciproque- ment celle-ci pèse sur la lune, ce qui est confirmé d’ail- leurs par le phénomène des marées. ( V’oy. Marérs.) Le même raisonnement peut s'appliquer aux autres planètes, et il en résulte que la gravité est une force universelle. Foy. PESANTEUR. CENTRE DE GRAVITÉ. Voy. CENTRE. GRÉGOIRE DE SAINT VINCENT (le Père). Re- igieux de l'ordre de Jésus et célèbre géomètre du XVII siècle. Le problème de la quadrature du cercle a été l'objet constant des travaux de ce savant mathémati- ien, mais il n’y a de commun que cette prétention malheureuse, entre lui et la plupart de ceux qui ont eu en vue le même ubjet. Lelivre du père Grégoire : opus geometricum quadraturæ circuli et sectionum cont, (An- vers 1647) qui, d’après son titre, semble spécialement destiné à l’explication de la prétendue découverte qu'il croyait avoir faite d’une solution, si inutilement cher- chée, contient une foule de découvertes réelles et im- 2ortantes. C’est, dit un historien des mathématiques, an vrai trésor, une mine riche de vérités mathémati- ques. On y trouve en effet un grand nombre de théorè- nes curieux et exacts sur les propriétés du cercle, et de hacune des sections coniques, la sommation géométri- juement déduite des termes et des puissances des ter- nes des progressions; des moyens sans nombre de arrer la parabole et de mesurer les solides de cir- TOME IL GR 19 convolution des sections coniques, etc., ete. La publi cation de ce livre fit beaucoup de bruit dans le monde savant, il devint bientôt l’objet d’une polémique animée entre les géomètres. L’illustre Huygens prit la plume pour combattre la solution erronée du problème que le père Grégoire donnait comme décisive ; mais ce dernier trouva de nombreux défenseurs. Son savant adversaire rendit hommage à sen mérite et n’hésita pas à le placer au rang des géomètres les plus distingués, ce fut aussi l’opiuion de Léibnitz qui est consignée dans les Æcta eru- ditorum de Yannée 1695. Grégoire de Saint-Vincent était né à Bruges en 1524 ; il professa les mathématiques à Rome et à Prague. Il était dans cette dernière ville lors de la célèbre bataille qui la livra aux Suédois. En- trainé par son zèle à porter des secours spirituels aux soldats de sa communion, sur le champ de bataille, il v fut dangereusement blessé, et malheureusement il per- dit tous ses manuscrits, fruits de cinquante ans de tra- vaux scientifiques, au milieu des dévastations dont les protestans vainqueurs accablèrent cette cité. Le père Grégoire de Saint-Vincent est mort en 1667. GREGORY (Jacques), né en 1636 à New-Aberdeen en Ecosse, doit être mis au nombre des grands géomè- tres qui ont illustré ce prodigieux XVII® siècle, si fer- tile en grands hommes. Après un voyage en Italie, en- trepris dans le but d’enterdre les profe:seurs célèbres que ce pays possédait alors, il revint dans sa patrie oùil fut promu à la chaire de mathématiques du collége uni- versitaire de Saint-André. Il remplit ses fonctions avec une distinction remarquable, et s’acquit en même temps par ses travaux une réputation européenne, Grégory devança, en effet , le grand Newton dans l'invention du télescope à réflexion. Il exposa sa découverte dans un ouvrage où on trouve un grand nombre d'idées neu- ves et hardies. Peut-être aurait-il attaché son nom aux perfectionnemens de l'optique qui ont augmenté les titres de gloire de Newton, s’il n'avait mis une impor- tance trop grande à résoudre l’un des problèmes les plus difficiles de cette scienc®, c’est-à-dire à chercher les moyens de remédier à l'incurvation des images dans les verres ou les miroirs sphériques , et s’il n'avait ainsi perdu beaucoup de temps en essais infructueux. Gré- gory publia ensuite ses Exercices géométriques , dans lesquels il a démontré la quadrature de l’hyperbole donnée par Mercator ; il y réduit à cette quadrature la figure des Secantes , dout dépend l'accroissement exact des méridiens dans les cartes réduites. La suite qu’il donne dans cet ouvrage pour exprimer la circonférence circulaire, est d’un usage très difficile. Il résulte de sa correspondance avec Collins qu'il avait découvert l’ori- gine de l’expression d’une des suites que Newton avait trouvées pour le cercle ; il en envoya la continuation à ce géomètre , avec la suite nouvelle qui exprime l’arc 10 74 GR par le sinus , et qui lui appartenait entièrement, On voit encore dans cette correspondance que Gregory était en possession de la méthode du retour des suites ; et qu'il l'aurait publiée, s’il w’en avait été empêché par son res- pect et son admiration pour Newton, qui se proposait lui-même à cette époque de publier la sienne. (Com- mercium Epistolicum , édition in-4.} Dans un autre ouvrage sur la vraie quadrature du cercle et de l’hyperbole, Grégory entreprend de prou- ver que cette quadrature est impossib'e, et qu’on ne peut résoudre ce problème que par approximation. [y annonce la découverte d’une propriété des polygones inscrits et circonscrits aux sections coniques; mais elle fut contestée par beaucoup de géomètres, et notamment par Huygens. Enfin dans un traité de géométrie uni- verselle, Grégory a donné un recueil dethéorèmes cu- rieux et utiles pour la transformation et la quadrature des figures curvilignes, pour la rectification des courbes, la nature de leurs solides et de leurs circonvolutions , et qui sont d’une grande élégance. Grégory était pauvre; il refusa les bienfaits de Louis XIV, à qui il avait été désigné par l’Académie des sciences, comme un des savans étrangers qui en éteit le plus digne; mais les motifs de son refus qu’il expri- me dans une de ses lettres à Collins, font honneur à sa modestie : « Je suis content de ma situation, lui disait- il, quelque peu avantageuse qu’elle soit; j’ai connu bien des savans , fort au-dessus de moi à tous égards, aveclesquels je ne voudrais pas changer de condition. » Une mort subite et imprévue vint tout-à-coup briser les nobles espérances que Grégory avait fait concevoir , au mément où, dans toute la force de l’âge et du génie, ses travaux pouvaient être si utiles au progrès de la science. Il mourut à 39 ans, en 1675. Les principaux écrits mathématiques de Grégory qui ont été imprimés sont : £, Optica promota, seu abdita radiorum reflecto- rum el refraclorum mysteriæ geomcetricè enunciata. Lond. 1663, in-4. Il. Exercitationes geometricæ , Pa- doue, 1666, in-4. IT. Vera circuli et hyperbolæ qua- 1667, universalis , id. 1663, in-4. dratura, Padoue, in-4, IV. Geomelricæ pars GRÉGORY (Davin), neveu de Jacques Grégory fut un mathématicien distingué, mais iln’atteignit pas dans la science le rang élevé oùs’était placé son oncle, quoi- qu'il se soit exercé dans les mêmes branches des mathé- matiques, ou peut-être à cause de cela. Il était méde- cin et professeur d'astronomie à l’université d'Oxford , où il eut du moins la gloire d'expliquer publiquement, lun des premiers, les doctrines de Newton, qui l'hono- rait de son amitié. Né à Aberdeen en 1661, il mourut à Maidenhead dans le Berkshire, le 10 octobre 1702. Voici la liste-de ses ouvrages : [. Æxercitalio geome- GU trica de dimentione figurarum ; sive specimen methodi generalis dimitiendi quasvis figuras. Edimbourg, 1654, in-4. IT. Catoptricæ sphericæ elementa, Oxford, 1695. Le docteur Browne a traduit en anglais cet ouvrage estimé , et en 1735, Desagulier en a donné une édition plus complète. IT. 4stronomicæ, physicæ, et geometricæ elementa, Oxford, 1702. in-fol. On doit encore à David Gregory une traduction en latin dela théorie de la lune, par Newton; une excellente édition d'Euclide avec le texte grec et sa traduction latine en regard. Oxford, 1703, in-fol. , eteufin un grand nombre de dissertations insérées dans les Transactions philosophiques du temps. GUERIKE (Orro pe), l'an des plus célèbres physi- ciens du XVIL' siècle, naquit à Magdebourg en 1502. C’est à lui qu’on doit la première idée de la machine pueumatique. Guerike fut aussi un des astronomes les plus distingués de son temps. L’un des premiers il an- nonçÇa qu’on pouvait prédire avec exactitude le retour des comètes; l’expérience et les progrès de la science ont confirmé cette opinion. Il n’en est pas de même de celle qui lui faisait supposer que les taches du soleil w’étaicut autre chose que des petites planètes, dont la révolution avait lieu dans un cercle trop rapproché de cet astre, et dont par conséquent il était presque impos- sible d’en mesurer la distance. Quelques astronomes ont pensé néanmoins que cette hypothèse n’était pas dénuée de fondement. Guerike, qui était en correspondance avec tous les savans de l'Europe, mourut à Hambourg en 1686. Ses travaux et ses principales observations ont été recueillis et publiés sous ce titre : Ææxperimenta nova, ul vocant, Magdcburgica, de pauco spatio, ab. ipso authore perfectiüs edita, varüsque experimentis aucta ; quibus accesserunt certa quædam de aëris pon- dere circà terram, de virtutibus mundanis et systemate mundi planetario , sieut et de stellis fixis ac spatio illo d immenso. Amsterdam , 1672. fig. in-fol. | 1 GUILLAUME IV, surnommé le Sage , landgrave de Hesse-Cassel, né le 14 juin 1532, l’un des princes les plus éclairés de son temps, s’est rendu illustre non-seu- lement par la protection qu’il accorda aux sciences , mais. encore par ses propres travaux. L’astronomie lui doit surtout beaucoup; il fit construire à Cassel un des pre- miers observatoires qui aient existé en Europeetle mu-. nit des instrumens les plus perfectionnés qu’on possédait de son temps. On a de lui un grand nombre d’observas tions importantes qui ont été recueillies et publiées par Snellius en 1618. Il s’adjoignit ensuite Rothman et Justes Byrge, deux astronomes estimés de cette époque qu'il ne cessa de combler de ses faveurs. Ce fut également ses pressantes sollicitations que Tvycho-Brahé dut Ie avantages que lui accorda le roi de Danemarck. Gui laume mourut en 1592, Le landgrave Maurice son fil HA et son successeur, imita son exemple ct partagea ses goûts scientifiques. GULDIN (le père Paur), religieux de l’ordre de Jésus, dans lequel il entra après avoir abjuré la foi pro- testante, naquit à Saint-Gall en 1577. Ce géomètre s’est rendu célèbre par sa défense de la réforme du Ca- HA 15 lendricr grégorien, qu’il entreprit contre Calvisius, mais plus encore par une méthode d’appréciation du centre de gravité, qu’il a exposée dans un ouvrage in- titulé : De centro gravitalis trium specierum quantitalis continuæ. Viennæ-Austriæ, 1635, 1640-41-42. Il ést mort en 1643. Foy, CENTROBARIQUE. IE. HALLEY (Enmon»). Ce grand astronome naquit le 8 novembre 1656, à Londres, où 1l étudia sous le sa- vant Thomas Gale. L’étendue prodigieuse de ses con- naissances et des travaux d’un ordre élevé, lui méritè- rent dès sa jeunesse une de ces grandes renommées qui récompenseraient dignement une longue carrièrescienti- fique. Il avait à peine dix-neuf ans quand il publia sa mé- thode directe pour trouver les aphélies et les excentrici- tés des planètes, ouvrage remarquable, et qui annoncait ce que son auteur devait être un jour. Nous ne suivrons point ce grand homme dans tous les événemens de sa vie, nous nous bornerons à exposer succinctement les travaux importans , les observations et les découvertes qui en ont illustré le cours. A l’époque où Halley manifestait ainsi le penchant qui entrainait sou génie vers l’astronomie, les catalogues de Ptolémée et de Tycho étaient les documens les plus complets qu’on possédait sur la position des étoiles et la connaissance du ciel, et leur imperfection s’opposait aux progrès de lascience.Hévéliuset Flamstead s’occupaient, il est vrai, à combler la vaste lacune laissée par ces an- ciens observateurs dans cette partie importante de la seience; mais leurs travaux ne pouvaient s'étendre au- delà des horizons bornés de Londres et de Dantzig. Halley conçut le projet d’aller observer dans l’autre hé- misphère , et de pénétrer vers le pôle austral plus avant que Richer. (Voyez ce mot.) Charles IE, qui, malgré la dissipation et la légèreté de ses mœurs royales , proté- geait les sciences, approuva ses desseins, et lui fit fournir tous lesmoyens d'exécution d'une aussi utile entreprise. I s'embarqua en 1676 pour Sainte-Hélène. Il y passa une année et détermina la position de trois cent cinquante étoiles; il créa une nouvelle constellation à côté du Navire , à laquelle il donna le nom de Chéne de Char- les II. Pendant son séjour dans cette île | Halley obser- va un passage de Mercure sur le disque du soleil, qui eut lieu le 28 octobre de l’année 1677. Mais sa sagacité lui révéla l'utilité que la science pouvait retirer de l’ob- servation du passage des planètes inférieures au-devant du soleil. I] s’attacha surtout à se convaincre et à démon- trer que le passage de Vénus donnerait la parallaxe exacte de cet astre. On sait que Halley, quoiqu'il soit parvenu à un âge très-avancé, n’a pu jouir du spectacle de ce rare et curicux phénomène, mais qu’on a retiré après lui de cette observation tous les résultats qu'il en attendait. De retour à Londres, Halley publia son Ca- talogue des étoiles australes, avec de savantes disserta- tions sur divers points de l'astronomie. C’est dans cet ouvrage qu'il expose sa méthode pour déterminer la parallaxe du soleil ( Fay. Vénus). Peu de temps après, Halley voyagea en France, en Italie et en Alle- magne, pour communiquer aux savans ses observations et recueillir de nouvelles connaissances. De retour en Angleterre, il se livra durant quinze ans aux recherches les plus importantes et les plus fécondes; l’on trouve dans les Transactions philosophiques de 1683 à 1687 un nombre considérable de mémoires et de dissertations qui attestent l'élévation de son génie et la prodigieuse multiplicité de ses connaissances. Parmi les travaux qui suffiraient pour illustrer son nom, on remarque sa théorie ingénieuse des variations de l’aiguille aimantée et des lois de ce phénomène; son histoire des vents alisés, et des mémoires sur les questions les plus contro- versées et les plus importantes, en astronomie, géo- métrie, algèbre, optique, physique, artillerie; Halley se livrait en même temps à destravauxscientifiques d’un autre ordre, et il publia à la même époque divers mé- moires fort curieux sur l'histoire naturelle , les antiqui- tés , la philologie , etc. , qu’on trouve dans le même re- cueil. En 1698 , Halley entreprit de vérifier par l'expérience sa théorie des variations de la boussole : il sembarqua de nouveau, pénétra jusqu’au cinquante deuxième de- gré de latitude australe, et parcourut en deux ans les mers des deux hémisphères sous les climats les plus opposés. Partout ses observations furent conformes à sa loi des variations magnétiques. Il revint heureux de cette certitude dans sa patrie, où il devait long-temps encore ajouter à l'illustration de son nom. Ami du grand Newton et fervent promoteur de ses doctrines, c’est à ses soins, à son zèle et à ses puissantes sollicitations que le monde dut la publication des Principes, livre 76 HA immortel que son illustre auteur ne voulait point faire paraître. Bientôt après Halley appliqua la méthode de Newton à la détermination des orbites paraboliques des comètes. Il se livra à de longs et pénibles calculs, et ayant enfin pu comparer les orbites des comètes ob- servéesscientifiquement jusqu'a cette époque, ilreconnut une parfaite analogie dans les élémens de celles des années 1531, 1007 et 1632. Ea remontant plus loin dans l’histoireil trouva l'indication de l’apparition d’une comète dans les années 1305, 1380 ct 1456, et il ne douta plus que ce ne füt le même astre dont il venait de découvrirle retour périodique. Il établiten conséquence que cette comète avait une période de soixante quatorze à soixante seize ans, et annonça qu’elle reparaitrait de 1758 à 1759; c'était en 1705 qu'il publiait sa décou- verte. (Voy. Apian, CLatraur et Comire.) L’astronomie doit encore à Halley un perfectionnement de la théorie des mouvemens de la lune, dont la connaissance est d’une application si importante à la navigation. Cette idée l’avait préoccupé de bonne heure, mais ce fut dans son âge mur et riche de tant d’observations et de con- naissances nouvelles, qu'il se livra à un travail sérieux sur ce sujet. On sait qu'il employa comme base de ses investigations le saros, période des Chaldéens, dont la durée est d'environ dix-huit ans, et qui ramène à peu- près la lune dans les mêmes circonstances par rapport à la terre et au soleil. Sous ce point de vue, letravail de Halley a été l’objet des critiques les mieux fondées: l'illustre Laplace, parmi beaucoup d’autres géomètres, a signalé un certain nombre d’inégalités séculaires de la lune qui ne pouvaient par conséquent être vérifiées dans le cours de la période chaldéenne; mais ce travail de Halley fut du moins pour lui l’occasion de décou- vertes réelles et utiles à la théorie qu’il avait en vue d'établir d’une manière définitive. En effet, il put en tirer les lois du mouvement de la lune, c’est-à-dire son équation séculaire et la connaissance des causes de son inégalité périodique, dont la principale est la variation des distances de la terre au soleil. Ce fut en 1720, c’est-à-dire dans l'intervalle de ces travaux, que Halley remplaca à l’observatoire de Green- wich le célèbre et savant Flamstead ; cette position lui fournit de vastes moyens de vérifier, par l'observation la plus soutenue, les théories dont il s’occupait alors. Nous indiquons plutôt ici que nous n’exposons les décou- vertes de ce grand et infatigable astronome; c’est dans ses ouvrages mêmes qu'il faut les étudier, pour mieux comprendre les ressorts de cette noble intelligence , et sa constance à poursuivre les conséquences des choses au-delà des limites qu’une philosophie inféconde vou- drait fixer aux investigations de l'esprit humain. Nous devons ajouter que les écrits de Halley offrent une con- firmation explicite, sous ce rapport, des doctrines phi- HA losophiques exposées dans ce dictionnaire. En effet, cet illustre astronome, bien qu’il ait préféré les théories de Newton à quelques hypothèses de Descartes, ne parlait pas moins de ce grand homme avec le profond respect que son génie inspirera toujours aux hommes qui cher- chent consciencieusement la vérité. Il a suivi sa méthode dans tous les cas où l'observation lui a paru insuffisante. Ainsi quand il annonça le premier que la parallaxe et le diamètre des étoiles devaient être insensibles, parce que leur distance était infinie ,il mit un terme à des re- cherches sans résultats réels, tant ces globes sont hors de la portée des instrumens les plus puissans , et il sup- pléa par l’autorité absolue de la raison à l'autorité pra- tique et bornée des méthodes empiriques. En détermi- nant la précession des équinoxes , en même temps que Lahire et Dominique Cassini, Halley s’éleva par la puis- sance du même principe philosophique à la connais- sance du mouvement propre des étoiles, si intimement liée à celle du système de l'univers. Il reconout que depuis Hipparque, les latitudes de quelques étoiles de première grandeur avaient subi des changemens consi- dérables, et comme il se convainquit que ces change- mens ne pouvaient être attribués à la diminution de l'obliquité de l’écliptique et à la précession des équi- noxes , il en conclut que chaque étoile avait un mouve- ment qui lui était propre. Il tira bientôt de ces prémices des conséquences et des développemens non moins re- marquables. Il déclara que la prétendue immobilité des fixes n’était qu’apparente et que ces corps chan- geaient de lieu dans l’espace, et que leurs changemens très-lents ne nous paraissaient d’ailleurs petits qu’en raison de la distance où ils se trouvent de notre globe. L’'éloignement anéantit à peu près les variations qu’une longue accumulation de siècles peut seule rendre sen- sibles, et Halley en conclut que la destination de ces globes immenses ne pouvait être seulement de nous transmettre la faible et pâle lumière que nous en rece- vons et que vraisemblablement ils éclairaient , comme autant de soleils, des systèmes inconnus, dans l’espace. Ces idées paraitront peut-être vulgaires aujourd’hui, : mais à l'époque où Halley les produisit elles frappèrent d’étonnement par leur nouveauté et leur hardiesse phi- losophique. C’est le droit et le devoir de l’histoire de les rendre à leur illustre auteur, en les signalant dans la marche progressive de l'esprit humain, Le savant historien des mathématiques, Montucla , a suivi Halley dans tous les développemens de ses conjectures sur les comètes, qui se déduisent d’ailleurs de la théorie de Newton. Il a rappelé que, suivant lui, en rétrogradant de 555 en 575 ans on trouvait que la comète qui avait paru en lan 46 avant Jésus-Christ, quelque temps après la mort de César, avait dü passer fort près de la terre, à l'époque où la chronologie fixe l'évènement HA du dernier cataclysme qui a bouleversé le monde et que probablement cette circonstance astronomique n’y fut pas étrangère. Halley et Newton, comme Pascal, ajoute cet écrivain, avec une ironie pleine de tristesse et dont on conçoit trop bien le motif, avaient encore cette fai- blesse de croire en un Dieu! Halley, dont les exigences de notre plan ne nous permettent pas de considérer avec plus de développe- mens les immenses et utiles travaux, mourut à l’âge de 83 ans, le 25 janvier 1742. « Il était, dit Mairan, franc et décidé dans ses procédés, équitable dans ses juge- mens , égal et réglé dans ses mœurs, doux et affable, toujours prêt à se communiquer, désintéressé, etc. » Pour lui, la mort ne fut que le moment attendu avec une religieuse résignation d’une modification supérieure dans l'existence immortelle de l’homme. Frappé de pa- ralysie depuis trois ans , ses forces s’étcignirent peu à peu sans qu’il perdit rien de la douce sérénité de son caractère et de cette gaité ou plutôt de cette assurance paisible qui environne de tant de grandeur les derniers momens d’un homme vertueux. Voici la liste deses prin- cipaux ouvrages. I. Methodus directa et geometrica in- vestigandi excentricitates planetarum, Londres, 1635 — 1077, in-4°. IL. Catalogus stellarum australium , tb. 1678 — 1679, in-4°. IL. Théorie des variations de l’ai- guille aimantée ; en anglais, Trans. philos. de 1683, en latin dans les Acta eruditorum ; de 1684. IV. Théorie de la recherche du foyer des verrés optiques, Trans. philos. de 1692. V. Apollon Pergæt de sectione ra- tionis libri IT ex arabico MS. latinè versi, accedunt cjusdem de sectione spatii, libri IT restituti. en Saxe, 1706 ,in-8°.VI. Apollonit Pergæiconicorum libri V ILT. et Sereni de sectione cylindri et coni, libri IT. ib. 1710, in-fo. VIT. Tabulæ astronomicæ , ib. 1749, in-4°. HARMONIQUE. Trois nombres sont en proportion harmonique, lorsque le rapport géométrique de deux de ces nombres est égal au rapport des différences de chacun d’eux avec le troisième. Par exemple , les nom- bres À, B, C seront en proportion harmonique si l'on a (1) As Gi:sA. —.B : B—C Je nombre du milieu B, prend alors le nom de moyen harmonique. La valeur de ce moyen est donnée À l’aide de celles des extrémes par l'expression (2) 2AC AC que l'on tire facilement de la proportion (1). |. L'opération indiquée par cette expression, et qui HA 77 consiste à diviser le double du produit des extrémes par leur somme, est nommée DiVistON HARMONIQUE, parce qu’elle renferme le principe de l'échelle diatonique de la musique. Pour comprendre la génération que nous allons donner de cette échelle, il est essentiel de se rappeler les notions fondamentales suivantes : 1°. La hauteur d’unto7 quelconque est entièrement déterminée par le nombre des vibrations qu'il fait dans un temps donné, ou par la durée du temps pendaut lequel il achève un nombre donné de vibrations. 2°. L'intervalle de deux tons est exprimé par le rap- port des temps pendant lesquels ils font un même nombre de vibrations. 3°. Deux intervalles sont égaux, lorsque les temps des tons qui les composent forment entre eux une pro- portion géométrique. Ceci posé, désignant par l'unité, le temps employé par un ton marqué: ut, , pour faire un nombre déter- miné de vibrations, on sait par expérience que la frac- tion + exprime rigoureusement l’octave de ce ton, en Ulas : 1 Prenant la moyenne harmonique entre 1 et-, c’est 2 4 I : à-dire faisant À — - et C — 1, nous obtiendrons > B — ;,ettelest le ton marqué s0/, ou la quinte de ŒIR Ulis. L'intervalle de la quinte à l’octave est une quarte ; diitervatéebessn aber, Of cet intervalle est égal à - : 5 — =. On la marque fu. Ps que fé La moyenne harmonique entre ut, et sol, ou entre Int est à. tierce najettre , Où mi. 2 3? La moyenne harmonique entre w et fa, ou eutre A 8 ; ; 1 et #, cest - ; seconde majeure, ou rc. 5 9 La moyenne harmonique entre fa et ut,, ou entre et-, est 3 sixie majeure où la. } 2 CR L’intervalle de la tierce à la quarte est aussi celui de la septième à l'octaxe , il en résulte la proportion 8 % : : — est la septième majeure ou si. 15 Les sept tons de l'échelle diatonique seront donc re- présentés par les termes de la progression . 13 HA DC IT D D 8 Ts 9' 5? A BARRES ut,,re, nai, fa, sol, la, si. on y trouve les trois intervalles ut 8 fa ui8 ant dant Bu :8 Ré un entig kr Sol-ot4ntie:set 16e 75! égaux chacun à D tons maÿeurs ; les deux intervalles TES LOIR. 3 OCR OU 10 égaux chacun à —, ons mineurs ; et enfin les deux © intervalles A à ] : : égaux chacun à —, semi tons majeurs. 15? L'intervalle du semi ton majeur au ton mineur, se uomme sepu ton mineur; et celui du {on majeur au ton mineur prend le nom de commu. Le premier est donc o | 2 : , 2 Sr représenté par le nombre 2 etle dernier par — 80 Si l’on veut intercaler des tons intermédiaires entre les tons primitifs de l’échelle diatonique pour former l'échelle qui procède entièrement par demi tons et que l’on nomme échelle chromatique, on pourra encore opérer de la même manière en se servant des intervalles adoptés par les musiciens. En effet : L’intervalle de la quarte à la septième mineure, est lui-même une quarte parfaite; on a donc la propor- tion ul: Ja :: fa: si bémol d’où il résulte, si bémol =+. É L’intervalle de la sixte mineure à \a septième mi- neure , est une seconde majeure. Cette égalité donne la proportion ut :r6 :: sol dièse : st bémol d’où l'on tire, en substituant les nombres, sol dièse __ 81 - 128" L'’intervalle de la seconde majeure à la quarte ma- jeure est une tierce majeure ; d’où ce qui donne, ut, dièse— HA ut,: mi::ré: fa dièse : e 32 : ; et par suite, fa dièse = 45? quarle majeure nommée aussi fausse quinte ou triton. L’intervalle de la seconde majeure à la quarte est une tierce mineure, d’où rés fa autre dièse 29 CEE Enfin, l'intervalle entre ré et re dièse est une seconde et ré dièse mineure, et comme celui de ut: à ul, dièse doit être aussi une seconde mineure, on a ré : ré dièze : ; ut, : ut, dièse 2 256" Les douze tons de la gamme complète chromatique , savoir: ut, ut, dièse, ré, re dièse, mi, fa, fa dièse, sol, sol dièse, la, si bémol, s£, ut, auront donc pour va- leurs numériques : lesquelles sont toutes déduites du principe très simple de la division harmonique de l’octave. Nous devons dire cependant que tous les auteurs ne sont pas d'accord sur les valeurs des tons intercalaires; mais les précé- dentes sont généralement adoptées par les premiers harmonistes allemands. HARRIOT (Tuowas). Ce savant mathématicien, na- quit à Oxford en 1560; dès l’âge de 19 ans, il avait ob- tenu le grade demaître-ès-arts, et n'ayant qu’une fortune médiocre il fut obligé de donner des leçons de mathé- matiques pour se procurer les moyens de continuer ses études. Plus tard il fut un des compagnons du chevalier Walter Raleigh, cet infortuné favori de la reine Elisa- beth, qui conduisit une expédition anglaise dans la Caroline du nord , à laquelle on donna le nom de Vir- ginie. Harriot leva la carte de ce pays, et publia à son retour à Londres la relation de ce voyage. Depuis lors il s’occupa exclusivement de mathématiques, mais naturellement modeste et habitué à une vie solitaire et méditative, ses travaux qui ont contribué aux progrès delascience, ne furent d'abord révélés qu’à quelque amis, et leur publication n’eut lieu qu'après sa mort. On lui doit l’importante découverte de la nature et de la for- mation des équations , que Viète avait déjà abordée, HA mais qu’il développa avec une sagacité et une supério- rité remarquables. Il ne se borna pas à considérer les équations sous la forme usitée jusqu'alors, c’est-à-dire en égalant les termes où entre la quantité incotnue à celui qui contient la connue. Il fait passer dans l’occa- sion ce dernier terme du même côté que les autres, et V’affectant d’un signe contraire à celui qu’il avait, il égale toute l’expression à zéro. Mais il semble, comme l'ont remarqué plusieurs géomètres, qu'Harriot n’a pas senti lui-même tout l'avantage qu’on pouvait tirer de cette manière de considérer les équations, car il ne la mentionne pour ainsi dire qu’en passant, et emploie partout ailleurs que dans un seul chapitre de l’ouvrage où se trouve cette découverte la forme ordiuaire, Iors- qu'il propose une équation. Mais la découverte fonda- mentale d'Harriot, celle qui lui a fait assigner un rang élevé parmi les mathématiciens de son temps, est tout entière dans la remarque qu’il a faite, que toutes les équations d’ordres supérieurs sont des produits d’équa- tions simples. L'on sait que de cette génération des équations découle une foule de vérités qui sont d’un haut intérêt en algèbre. Nous renvoyons au surplus, pour prendre une idée plus complète dé cette partie des travaux d’Harriot, à l'ouvrage même où cette méthode est proposée : Ariis analytica praxis ad œquationes algebricas resolvendas | Londres, 1631. in-fol. Wallis a fait tort à la mémoire de Harriot en parlant avec exagération de ses découvertes et en lui attribuant, sans sagacité, celles’ de Descartes dont il avait la pré- tention de rabaisser le génie. Il a été jusqu’à le désigner comme l'inventeur des équations du second degré, dont la découverte appartieut incontestablement à Viète. Harriot était en correspondance avec plusieurs savants célèbres de son temps, et notamment avec Képler; il résulte des lettres de ce dernier, qu'Harriot était en correspondance avec lui au sujet de la théorie de F'arc- en-ciel. Vers le milieu du dix-huitième siècle, on trouva dans un château du comté de Sussex ; qui appartenait à la famille des ducs de Northumberland, un manu- scrit d'Harriot, d’aprèslequel on pourrait présumer que ce géomètre avait reconnu les taches dans le soleil à peu près en même temps que Galilée, Cette circonstance n'est remarquable dans l’histoire de la science qu’en ce qu’on peut en tirer la conséquence qu'Harriot s'était procuré un télescope, ou qu’il en avait deviné la con- struction. Nous ferons remarquer que Drebbel, qui le premier apporta à Londres un microscope et un téles- cope qu'il avait acheté de Zacharie Jans, y fut accueilli par le roi Jacqués en 1618, et qu’il est fort possible qu'Harriot ait tenu de cet homme, qu’on a beaucoup trop calomnié, la connaissance de ce dernier instrument, Cependant d’après ce manuscrit, Ilarriot aurait vu les taches du soleil en 1610, c'est-à-dire un mois après HA 19 Galilée, ce qui s’accorderait mal avec cette circonstance d'autant plus probable cependant que dans des lettres postérieures à cette époque, il ne parle pas de cette dé- couverte; et il était assez naturel qu’il communiquât une pareille découverte à un astronome comme Képler. Il y a donc ici confusion ou erreur de date. Harriot est mort à Londres le 2 juillet 1621. HAUTEUR. (Géom.) Élévation d’un objet au-dessus de la surface de la terre. La mesure des hauteurs tant accessibles qu’inaccessibles est l’objet de l’Æ/wmétrie (voy: ce mot). On se sert encore de ce mot pour désigner la distance d’un point à une ligne et celle d’une ligne à un plan. C’est ainsi qu'on nomme hauteur d’un triangle la per- pendiculaire abaissée de son sommet sur sa base, ou, plus généralement, du sommet de l’un de ses angles sur le côté opposé à cet angle. La hauteur d’un parallélo- gramme est la perpendiculaire abaissée d’un point quel- conque d’un de ses côtés sur le côté opposé. HAUTEUR. ( 454.) On nomme hauteur ou élévation d’un astre, l’arc du cercle vertical compris entre l’astre et l’horizon. Les hauteurs des astres se dis inguent en apparentes et en vraies. La hauteur apparente ett celle qu’on ob- serve avec les instrumens et qui est influencée par la réfraction qui relève l'astre vers le zénith, et par la parallaxe qui l'abaisse vers l'horizon. La hauteur vraie est celle qu’on obtient par le calcul, en tenant compte des effets de la réfraction et de la parallaxe. La hauteur meridienne, qui a lieu lorsquel’astre passe par le méridien, est la plus grande de toutes ; c’est l’arc du méridien compris entre l’astre et l'horizon. Son ob- servalion est essentielle dans un grand nombre de ques- tions astronomiques, et principalement pour trouver la déclinaison de l’astre. (Foy. DÉcuinaison. } La hauteur de l'équateur est la plus petite de ses deux distances à l'horizon mesurée sur le méridien. Elle est le complément de la hauteur du pôle. La hauteur du pôle est égale à la latitude terrestre du lieu , et le problème si important pour l'Astronomie.et la Géographie de trouver la latitude d’un lieu se réduit à trouver la hauteur du pôle au-dessus de l'horizon de ce lieu. (Foy. LAriTuDE. ) Si l’étoile polaire était exactement située au pôle, il suffirait de mesurer sa hauteur pour avoir immédiate- ment la latitude; mais comme elle en est éloignée d’en- viron deux degrés, ce n’est qu’à l’aide de ses hauteurs méridiennes qu'on peut trouver le centre du petit cer- cle qu’elle décrit en 24 heures autour du pôle, c’est-à- « 80 HA dire le pôle lui-même. En effet, cette étoile passant deux fois au méridien dans le cours d’une révolution diurne, si nous désignons par À sa plus grande hauteur méridienne et par 4’ sa plus petite À — h' sera la dimi- nution du petit cercle décrit par cette étoile, et consé- 2} h+h' h- ke La s sera la hauteur mé- 2 quemment h' + n ridienne du cercle ou du pôle. Toutes les étoiles circompolaires peuvent également servir pour obtenir la hauteur du pôle, en observant leur double passage au méridien; ce tte méthode est la meilleure de toutes celles qu'on emploie dans le pro- blème deslatitudes. Ilest bien entendu que les hauteurs dont on prend ainsi la moyenne doivent être corrigées des effets de la réfraction. Les hauteurs des astres observés hors du méridien servent encore à trouver en mer, ou sur terre , l'heure qu'il est au moment de lobservation. ( Foy. Heure.) HauTEURS CORRESPONDANTES. On donne ce nom à deux hauteurs égales d’un même astre observées l’une avant le passage d’un astre au méridien, et l’autre après ce passage. Ces deux hauteurs servent à déterminer l'instant précis du passage de cet astre au méridien. Par l'effet du mouvement diurne apparent, les astres paraissent décrire des cercles parallèles à l'équateur, dont les deux parties à droite et à gauche sont sem- blables; ainsi, une heure, par exemple, avant le pas- sage au méridien et une heure après, les astres ont la même hauteur au-dessus de l'horizon dans un sens dif- féreut. Si l'on a donc observé, à l’aide d’une horloge, le moment où l'astre avaitune hauteur quelconque avant son passage par le méridien, et le moment ensuite où il se trouve avoir la même hauteur en descendant vers le couchant, la moitié de la différence entre les temps des observations sera le temps que marquait l'horloge au moment du passage. On se sert de cette méthode pour vérifier la marche des horloges et connaitre la quantité dont elles avancent ou retardent, l'heure exacte du passage étant calculée à l'avance. HAZARD. Voy. ProBaBiLitE. HÉLIAQUE. (4st.) On donne le nom d’hcliaque au lever d’un astre, lorsqu'il sort des rayons du soleil, dont l’éclat empèchait de l’apercevoir , et qu'il devient visible le matin avant le lever du soleil. On nomme aussi coucher héliaque, le coucher d'un astre qui entre dans les rayons du soleil, et qui cesse d’être visible. HE HÉLICE. Foy. SrinaLe. HÉLICOIDE. Voy. SpIRALE PARABOLIQUE. HÉLIOCENTRIQUE ( 451.) se dit de tout ce qui est relatif aux planètes vues! du soleil. Ainsi le /eu hélio- centrique d'une planète est le point de l’écliptique au- quel nous rapporterions cette planète si nous étions placés au centre du soleil. HÉLIOMÈTRE (Ast.) Instrument qui sert à mesurer le diamètre du soleil et celui des planètes. HÉLIOSTATE (4st.) Lunette mise en mouvement par un mécanisme d’horlogerie qui lui fait suivre le mouvement du soleil, et permet d’observer cet astre comme s’il était en repos. HÉMISPHÈRE. ( Geéom.) Moitié d'une sphère ter- minée par un plan qui. passe par son centre. ( Woy. SPHÈRE.) HEMISPHÈRE. ( 4st.) Moitié du globe céleste. Voy. ARMILLAIRE. HENDÉCAGONE. (Geéom.) (de evdexæ onze et de yovsa angle). Figure composée de onze côtés et de onze angles. Foy. Porycowe. HEPTAGONE. (Géom. )( de tre septet yowa an- gle). Polygone de sept côtés. Joy. Porxcoxx. HERCULE. ( 454. ) Constellation boréale, qui ren- ferme 113 étoiles dans le catalogue de Flamstead. Elle est située entre le Serpentaire , la Lyre et la Couronne (voy. pl. 9). Son étoile principale marquée x, est de la seconde grandeur. HÉRON (d'Alexandrie), géomètre du x1° siècle avant Jésus-Christ, s'acquit dans l'antiquité une granderenom- mée par son habileté dans la mécanique. On a de lui un traité sur les machines à vent, dont la publication est due aux soins du savant Commandin : (Æeronis spiri- talia, cura F° redericr Commandini, 1595, in-4°, éerum , 1647, curd N. Aileoti). I parait être l'inventeur des clepsydres à eau et de plusieurs machines à vent qui excitèrent l'admiration de ses contemporains. On voit dans les collections de Pappus que Héron avait aussi écrit un traité sur lesdifférentes puissances mécaniques ; mais il n’est que cité dans ce précieux recueil, et il n’est point venu jusqu’à nous. HÉRON Le EURE, qui vivait dans le vin° siècle, était un ingénieur remarquable pour son temps. On a de lui un traité des machines de guerre , digne d'attention. Il se trouve dans la collection des Mathematici veteres, édition du Louvre , 1693. On y a joint un autre traité de géodesie, c'est-à-dire de géométrie, qui est moins HE important, bien qu’on y trouve la méthode ingénieuse de mesurer la surface d’uu triangle rectiligne par la connaissance seule des trois côtés, sans rechercher la perpendiculaire; mais elle n’est accompagnée d’aucune démonstration. HERSCHELL (Wirriams), né à Hanovre en 1738, un des plus célèbres observateurs modernes, doit sa réputation à la découverte de la planète qui porte son nom et qu'il fit à l’aide d’un télescope d’une puis- sance extraordinaire qu’il avait construit lui-même. Herschell ne possédait pas des connaissances théoriques fort étendues, mais il était doué de la perspicacité et de la patience nécessaires aux observateurs des phéno- mènes célestes. Il ne fut d’abord qu'un musicien agréable; admis en cette qualité à l’église de Batti, il occupa ses loisirs à faire des télescopes. Jusqu’alors on n'avait pu obtenir de ces instrumens qu’un grossissement de 400 fois l’objet, il parvint successivement et après plusieurs essais à en construire un qui donnait un gros- sissement de Gooo. Ce fut le 10 mars 1771 qu’il put dé- couvrir avec ce gigantesque instrument la nouvelle pla- nète placée au-dessus de Saturue, et à laquelle avec le nom de cet astronome on a aussi donné lenom d'Uranus. Plus tard, Herschell, en 1787 ct en 1797 a découvert six satellites à sa planète. En 1780 il découvrit encore | deux nouveaux satellites de Saturne, et enfin en 1790 il put observer sans interruption l'anneau de Saturne et s'assurer qu’il tourne sur un axe perpendiculaire à son plan, dans l’espace de 10 heures 32 minutes. Hers- chell est mort en 1822. HERSCHEL. ( 454.) Nom que l’on donne quelques fois à la planète plus connue sous celui d’Uranus (voy. ce mot) parce qu’elle a été découverte par le célèbre astronome anglais Williams Herschel. HÉTÉRODROME. ( Méc.) Le levier hétérodrome est celui dans lequel le point d'appui est situé entre la puissance et la résistance. Nous le nommons levier du premier ordre. Foy. Lxvier. HEURE , partie aliquote du jour naturel, habituel- lement un vingt-quatrième. L'origine du mot heure ou spa est ; selon plusieurs auteurs , le nom d’Æorus que (les Égyptiens donnaient au soleil, le père des heures. D'autres le font dériver du mot grec ops@eiy terminer. Une ieure, parmi nous, est une durée du temps égale à la vingt-quatrième partie du jour naturel ou de la durée de la rotation diurne de la terre. On la divise en 60 mi- nutes, la minute en 60 secondes, etc. La division du our en heures est très-ancienne , mais les différens peu- ples n'avaient point adopté la même division, Les Juifs et les Romains, avant la première guerre punique, ne connaissaient point la division en 24 heures igales ; ils partageaient le jour artificiel, pris du lever Tome 11, HE 81 au coucher du soleil, en quatre parties principales, prime, tierce , sexle el none , composées chacune de trois heures. Prime commençait au lever du soleil, tierce trois heures après, sexte à midi et none trois heures avant le coucher du soleil. Les heures étaient plus ou moins grandes dans les diverses saisons de l’année, sui- vant le temps plus ou moins long de la présence du so- leil au-dessus de l'horizon : ce sont les Aeures judaïques, planétaires et inégales qu’on trouve encore indiquées dans les bréviaires. On divisait aussi la nuit en quatre parties de trois heures chacune. Les Grecs commencçaient à compter leurs heures (un vingt-quatrième du jour) à partir du coucher du soleil. Cette pratique a été celle de plusieurs peuples. Généra- lement aujourd’hui le jour civil commence à minuit, c'est-à-dire au moment du passage du soleil par le méri- dien inférieur. Les astronomes distinguent trois sortes d'heures, les heures sidérales, les heures solaires moyennes et Les heures solaires vraies. Les premières se rapportent au jour sidéral, qui est la durée d’une révolution complète de la sphère céleste; les secondes au jour solaire moyen, et les dernières au jour solaire vrai (voyez ÉQUATION pu Temps). Chacune de ces heures est = du jour dont elle fait partie. Les heures sidérales, ainsi que les heures solaires moyennes , sont respectivement égales entre elles et uniformes ; mais les heures solaires vraies ne sont égales que pour un même jour, elles varient de gran- deur d’un jour à l’autre. Pour comparer les durées de ces diverses heures, nous prendronsl’heure sidérale comme terme decomparaison. Cette heure est d’après ce que nous avons dit, Æ de la durée du temps écoulé entre deux passages suc- cessifs d’une étoile quelconque au méridien; or, les étoiles qui sont fixes, du moins sensiblement, et qui sont entrainées d’orient en occident par un mouvement com- mun, reviennent toujours au méridien à des intervalles égaux, après une révolution entière de 36°, tandis que le soleil qui a un mouvement propre d’occident en orient ne revient chaque jour au méridien qu'après avoir parcouru un cercle entier plus l'arc qu’il a décrit en sens inverse pendant cette révolution; ainsi, en 24 heures sidérales, le mouvement d’une étoile d’orient en occident est de 360°, et celui du soleil de 360° — A, À désignant l’arc rétrograde décrit par le soleil pendant ces 24 heures. Si nous désignons par T, le temps sidéral qui doit s’écouler entre deux retours successifs du soleil au mé- ridien, nous aurons donc 360° — À : 3600 ::241: T at o = 32 HE | ce qui nous donnera pour la valeur de T, ou pour la durée du jour solaire exprimée en heures sidérales Mais le mouvement propre moyen du soleil étant de 58' 858", 642 A. — 58" 58", 642, et par conséquent Lt st | en 24 heures sidérales, nous avons 36o° 04 —— — 9h 3 56", 55 Tor 359 x 1° x) = o4u 3! 56", 554 < ? dont la vingt-quatrième partie, 1 h. o' 9", 827, est la Penn de l'heure solaire moyenne en temps sidéral. Si l’on veut prendre l'heure solaire moyenne pour terme de comparaison, on aura pour la valeur de l’heure sidérale exprimée en temps moyen De —= 059" 0"”,17 Celle du jour sidéral est donc 23 h. 56° 4”, ogo7 en temps moyen, Ces rapports servent à passer de l'heure moyenne à l'heure sidérale et vice versa: réductions d’un usage continuel dans la pratique de l'astronomie. Quant à l'heure solaire vraie, sa grandeur étant variable, ses rapports avec l'heure sidérale le sont également. HÉVÉLIUS (ou plutot Jean Heverx), l'un des plus cé. lèbres astronomes du XII° siècle, naquit à Dantzig le 22 janvier 1611, d'une famille patricienne et apulente. Il reçut une éducation conforme à cette position sociale, et appliqua d’abord exclusivement ses talens aux affaires publiques; mais le goût des sciences ei l’ardeur avec la- quelle il selivra à l'étude de l'astronomie le firent entrer plus tard dans une autre carrière où il n’acquit pas moins d'illustration. Hévélius était dans la force de l’âge, en- 1647, lorsqu'il publia une description de la lune, qui commença sa renommée et révéla pour ainsi dire son génie à l'Europe savante. Cet ouvrage était surtout re- marquable par l’exactitude avec laquelle Hévélius y dé- crivit les diverses inégalités qui forment des taches à Ja surface de cet astre : aussi voulut-il en graver lui-même les planches. Cependant les noms qu'il crut pouvoir douner à ces accidents du globe lunaire ne furent point adoptés par les astronomes, qui leur préférèrent la no- menclature proposée par le père Grimaldi, savant obser- vateur de cette époque. Cet ouvrage a pour titre : Sele- nographia, Gedaui. (än-fol. 1647). Hévélius publia successivement depuis plusieurs ou- vrages importans qui intéressent spécialement l’astrono- mie. Sa théorie du mouvement de hbration de la lune IE et ses observations des phases de Saturne le placèrent au nombre des grands astronomes. (De motu lunæ libra- forio, Gedani, 1651. in-fol. — De nativa saturni facie, 1656). En 1661, Hévélius publia son observation du passage de cjusdemque phænomenis etc. ib. in-fol. Mercure sous le soleil; il y joignit l'observation encore inédite d’Iloroxes sur le passage de Vénus sous cet astre, qui avait eu lieu en 1639. On trouve à la suite de cette publication l’histoire de la nouvelle étoile décou- verte peu d'années auparavant dans le cou de la baleine, remarquable par la périodicité de ses mouvements, et que les observations d'Hévélius avaient beaucoup con- tibué à faire connaître. On doit encore à ce savant astronome une lettre sur les deux éclipses de l’année 1654, où ces phénomènes sont décrits avec un rare talent, et divers traités sur les comètes, qui ont beaucoup con- tribué à avancer la théorie de ces astres, quoique les hypothèses ou plutôt les conjectures qu'Hévélius y "> propose sur leur nature même laissent beaucoup désirer. On voit qu'Hévélius fut surtout un habile observateur; il possédait en effet un observatoire muni d’excellens jnstrumens, et qu'on pouvait comparer à celui de Ty- cho-Brahé; une imprimerie y était annexée, et c’est dans cette retraite scientifique qu’il s'était créée, que tous ses écrits virent le jour. Halley et Hooke ont fait remar- quer qu'Hévélius, malgré é la sagacité supérieure qu’il a si souvent montrée, tenait avec une étrange obstination à observer avec d'anciens instrumens, et ne voulut ja- mais faire usage du télescope, invention récente alors. Sous le titre de : Machinœæ celestis pars prior ( 1673 in- fol.), Hévélius a donné la description deson observatoire et de ses instrumens; la seconde partie de cet ouvrage qui ut publiée peu de temps après, renferme les observations qu'il a pu faire durant une longue, suite d'années. TI pu- blia encore en 1685 un dernier volume d’observations, après le rétablissement de son observatoire qui avait été entièrement détruit par un incendie en 1680; il avait! préparé deux nouveaux écrits, mais sa mort qui arriva, en 1688 ne lui permit pas de les publier, et mit un ter- me à une carrière qui fut aussi longue qu'honorable et laborieuse. En 1690, on livra à l'impression ces deux ouvrages qui n’ajoutèrent rien à sa réputation. £ HEXAËDRE. (Géom.) C'est un des cinq solides ré:1. guliers de Platon. On le nomme aussi cube (Pose f SOLIDE). | HEXAGONE. (Géom.) Polygone de six côtés. (Foy PorxGoxE)- € Un Hexagone régulier est celui dont les angles et lesi côtés sont égaux. Comme tous les polygones régulier Ag peuvent être inscrits dans un cercle, (/’oy. CERCLE, LE | &. si nous supposons qu'on ait inscrit l'hexagone À BC D E F, et que du centre O, on ait mené deux rayons HE O A,OB, l'angle au centre AO B ayant pour mesure l’arc A B, qui est la sixième partie de la circonférence, sera de 286? r = 6 — 60° ; mais dans le triingle isocèle A B O, les angles à la base O A B, O B A, sont égaux, 180° — G6o° etchacunde — = 66°, ainsi ce triangle à ses trois angles égaux, et conséquemment aussi ses côtés le sont. Donc le côté de l’hexagone inscrit est égal au rayon. Pour décrire un hexagone régulier dont le côté soit une droite donnée, il suffit de décrire un cercle avec cette grandeur pour rayon, et de la porter six fois sur la circonférence. En joignant les points de division par des droites, l'hexagone sera construit. HIPPARQUE, de Nicée, en Bithynie: Ce grand astronome qui fut un des plus illustres maitres de l'école d'Alexandrie, vivait dans le deuxième siècle avant notre ère. Ses immenses travaux marquent dans l’histoire de la science un point de départ tout nou- veau que nous avons suffisamnient caractérisé dans un autre article de ce dictionnaire. ( #oy. ÉcoE D'ALExANDRIE, ) Nous ajouterons seulement ici que lorsqu'il eut reconnu le peu de fondement des théories adoptées deson temps, et qu'il eut résolu de refaire tout le travail de ses prédécesseurs, en apportant dans ses observations une précision jusqu'alors inconnue, il fut contraint de les comparer seulement à celles des premiers : astronomes d'Alexandrie, pour établir sa théorie du soleil et de la précession des équinoxes, et de rejetter comme incertaines et inexactes, ces antiques observations si vantées des Egyptigns et des Chaldéens. C'est cependant sur ces connaissances dédaignées par Hipparque, deux siècles avant Jésus-Christ, qu’on a voulu s'appuyer de nos jours pour démontrer l’exis- tence d'une, civilisation qui placerait le berceau du monde daus un passé inconnu! Ilipparque a déter- miné la durée de l’année tropique; il a donné les premières tables du soleil qui soient mentionnées dans l’histoire de l'astronomie ; le premier aussi il a produit une théorie des mouvemens de la lune , fondée sur ut uombre immense d'observations rigoureuses et il à * HE 85 déterminé la parallaxe de cet astre, dont il a essayé de conclure celle du soleil. On lui doit aussi un catalogue d'étoiles, et des aperçus ‘prodigieux sur les phéno- mènes célestes, et surtout la grandé découverte de la précession des équinoxes. Hipparque à également porté une vive lumière dans la géographie, en donnant une méthode de fixer la position des lieux sur la terre, par leur latitude et leur longitude. C’est en se livrant aux nombreux calculs qu’exigèrent ces im- portantes recherches, qu’il perfectionna la trigonométrie sphérique. Il ne nous reste d’'Hipparque que son commentaire critique de la sphère, ouvrage antérieur à la découverte de la précession des équinoxes. Tous ses autres écrits ont disparu , et c’est dans l’almageste de Ptolémée seulement que se retrouvent les traces de ses glorieux travaux. HIVER. ( 454. } Quatrième saison de l’année, qui commence vers le 22 décembre , lorsque le soleil eutre dans le signe du capricorne, et finit vers le 21 mars, lorsqu'il sort du signe des poissons, pour entrer dans celui du bélier. Sa durée est de 89 jours 2 heures. (Foy: ARMILLAIRE. ) Le premier jour de cette saison est le plus court de l’année. HIPPOCRATE pe Cuio, l’un des plus anciens géo- mètres dontles travaux fassent époque dans l’histoire de la science, s’est rendu célèbre par sa quadrature, des lunules. (Foy. ce mot.) Il s’est aussi distingué parmi les géomètrés de l'antiquité qui abordèrent la solution du problème dela duplication da cuhe. Il était l’auteur d’un traité élémentaire de géométrie , que celui d’Eu- clide fit de bonne heure oublier. HOMOCENTRIQUE. ( 454.) D'ouos semblable, et de x:vrpov centre. C’est la même chose que CONGENTRI- QUE. (Foy. ce mot.) l HOMODROME, Vieux terme de Mecanique. Le le- vier homodrome est celui dans lequel la puissance et la résistance sont toutes deux du même côté du point d’ap- pui. l’oy. Levier: On considère deux sortes de leviers homodromes : l'un, que l’on nomme aujourd’hui levier de la seconde espèce, à la résistance entre l'appui et la puissance; l’autre ; qui se nomme levier de la-troisième espèce, a Ja puissance entre l'appui et la résistance. HOMOGÈNE. (Alg.) On appelle quantités homo- gènes, celles qui ont le même nombre de dimensions. Par exemple,x',2?7,æyz sont des quantités homogènes parce qu'elles ont chacune trois dimensions ( voy. pr: MENSION ), Une équation est dite Aomogène, lorsque les variables ont le même nombre de dimensions duns tous les termes. HOMOLOGUE, ( Géomn.) (d'épos semblable et de nd HE hoyos raison). Nom que l’on donne aux côtés opposés à 7 84 des angles égaux dans les figures semblables. J’oy. St- MILITUDE. HOOK (Roserr), géomètre et astronome anpglais, est célèbre par le nombre et l'importance de ses obser- vations, et par l’habileté avec laquelle il perfectionna les instrumens déjà connuset en imagina de nouveaux. Îl est l’auteur d’un traité du micromètre ( micrographie) qui renferme d’excellentes réflexions sur la construction et l'usage de cet instrument , dont ilrevendiqua mal à pro- pos l'invention. Il avait eu également la prétention de disputer à Huygens la découverte du ressort spiral qui règle les oscillations du balancier dans les montres : mais il a beaucoup de titres réels et fondés à la gloire, parmi lesquels nous ne pouvons passer sous silence ses vues sur la gravitation universelle. Nulle part ce principe n’est aussi clairement énoncé et plus développé, avant New- ton, que dans l'ouvrage de flook, intitulé: An attempt to prove the motion ofthe earth. Lond. 1674, in-4°. Voici, en effet, dans quels termes précis ce géo- mètre s'exprime à ce sujet re” J’expliquerai un système » du monde différent à bien des égards de tous les au- » tres, etquiest fondésur les trois propositions suivantes: » 1° que tous les corps célestes ont non seulement une » attraction où une gravitation sur leur propre centre, » mais qu'ils s’attirent mutuellement les uns les autres » dans leur sphère d'activité. » 2 Que tous les corps qui ont un mouvement sim. » ple et direct continueraient à se mouvoir en ligne » droite, si quelque force ne les en détournait sans » cesse, et ne les contraignait à décrire un cercle, une » ellipse ou quelque autre courbe plus composée. » 3° Que l'attraction est d'autant plus puissante, que le corps attirant est plus voisin.» Hook ajoutait qu'a l'égard de la loi suivant laquelle agit cette force, ce devait être l’objet de méditations et de recherches particulières auxquelles il n’avait encore pu selivrer, mais que son idée méritait d’être suivie et pouvait être très-utile aux astronomes. Ce livre parut en 1674, c’est à-dire douze ans avant la publication des principes de Newton. On sait au surplus que l'opinion, quiattribuela pesanteur à l'attraction mutuelledes COrps, est antérieure aux travaux de ce grand homme et qu’elle se trouve surtout expressément exposée dans une lettre de Pascal et de Roberval à Fermat , en date du 16 août 1638. (Voyez Newrox.) Hook est mort en 1702, HOPITAL (cuiLLaume = FRANÇOIS DE L’) l’un des géo- mètres les plus distingués de la fin du 17° siècle, Il ré- véla de bonne heure les plus heureuses dispositions pour la science, en faveur de laquelle il renonça à une exis- ‘ence brillante et à la carrière des armes où ses ancêtres s'étaient illustrés. À quinze as i! résolut uu problème HE de Pascal sur la cycloïde, qui avait paru fort diffi- cile aux plus habiles géomètres du temps. Lorsque la faiblesse desa santé lui-eut fourni, quelques années plus tard ,un motif honorable de quitter les rangs de l’ar- mée, le marquis de l'Hôpital se livra avec ardeur à l’é- tude des mathématiques. L’illustre Jean Bernouilli de- vint son ami et son maitre, et ce fut pour lui qu’il com- posa les /econs de calcul différentiel et intégral ; l'élève ne tarda pas à devenir digne d’un tel professenr. L'H6- pital a attaché son nom à la solution des problèmes les plus difficiles et les plus remarquables dont l’histoire de la science à cette époque fasse mention , au nombre des- quels est celui de {a courbe de la plus courte descente, proposé par Jean Bernouilli. Mais le plus beau titre de gloire de l'Hôpital est son Analyse des infiniment petits, qu’il publia en 1696. C'est dans cet ouvrage que fut exposé pour la pre- mière fois le calcul différentiel inventé par Leiïbnitz, et dont trois ou quatre géomètres de ce temps étaient seuls encore en possession (Foy. Dirrérexce). L'Hôpital, qui était né en 1661 , mourut à l’âge de quarante-trois ans, le 2 février 1704 , avant d’avoir pu mettre la der- uière main à son 7raütc analytique des sections coniques et de la construction des lieux géométriques. Ce livre qui fut imprimé en 1707 peut être encore aujourd’hui consulté avec fruit. HORAIRE. ( 454.) Ce mot s'emploie pour plusieurs objets relatifs à l'heure; par exemple, on nomme Cercles horaires, ou cercles de déclinaisons, les grands cercles qui passent par les pôles de la sphère et qui, par leurs distances au méridien , marquent les heures. Ainsi quand le soleil est dans un cercle horaire éloigné du méridien de 15°, il est une heure ou onze heures, selon que cette distance est occidentale ou orientale. Angle horaire, l'angle au pôle formé par le cercle horaire et par le méridien du lieu. Mouvement horaire , l'espace parcouru en une heure de temps par un astre, ou la variation qu’éprouvent en une heure sa longitude et sa latitude. Lignes horaires , les lignes qui marquent les heures sur un cadran solaire. (Foy. GNOMOoNIQUE.) HORIZON. (Ast. ) (de :£s je termine). Grand cer- cle de la sphère céleste qui sépare sa partie visible de sa partie invisible. Lorsque, d’un point quelconque de la surface de la terre, on examine le ciel, ilapparaît comme une voûte ou calotte sphérique , appuyée sur un plan qui est la terre. L’intersection de la voûte et du plan parait à l’observa- teur un cercle dont il occupe le centre; et c’est ce cercle qui sépare la partie supérieure et visible du ciel, de sa : partie inférieure et invisible, qu’on nomme en général l’horizon. LR On distingue l'horizon en rationnel et en sensible. ___ _—— | HO L’horizonrationnel où astronomique, estun grand cer- cle de la sphère dont le plan passe par le centre de la terre, et qui a pour pôles le zénith et le nadir. Il par- tage la sphère en deux parties égales. L'horizon sen- sible où apparent est un plan que l’on suppose toucher la surface de la terre et que l'on conçoit parallèle à l'ho- rizon rationel. Cet horizon partage la sphère céleste en deux parties inégales, mais le rayon de la terre n’é- Z tant qu'un point par rapport à l'immense distance de la terre aux étoiles fixes, toutes les fois qu'il s’agit de ces astres on peut supposer rigoureusement que l'horizon sensible se confond avec l'horizon rationnel. Ainsi, pour l'observateur placé au point D, à la surface de la terre, et dont l'horizon rationnelest selon la droite AB, tandis que son horizon sensible est selon la droite A" B’, les points A et A de la sphère céleste ne seront qu’un seul et même point , parce que l'arc AA',ou le rayon DT qui le détermine, n’a aucune grandeur comparable avec le rayon AT de la sphère céleste. L'étoile fixe observée en A' dans l'horizon sensible sera donc bien réellement en A dans l'horizon rationnel. Cependant comme iln’en est point ainsi pour la lune et pour les planètes dont les distances à la terre ne sont point infinies comparative- ment au rayon terrestre, la distinction des deux hori- zOns est nécessaire, Il est encore une autre espèce d'horizon qu’on appelle visible en Géographie; ce n'est autre chose que l'é- tendue de la terre ou de la mer que l’on peut aper- cevoir en regardant autour de soi autant que la vue peut s'étendre. La grandeur de cet horizon visible n’est pas toujours la même, car il est évident que plus l'œil est élevé, plus l'horizon sera grand. Un observateur placé sur le sommet d’une haute montagne découvre nécessairement une plus grande étendue de pays que sil était vers le pied ; et en mer, par exemple, la vigie aperçoit du haut d'un mât, un point B de la terre, avant qu'il puisse être visible pour ceux qui sont sur le pont du vaisseau. (Foy. pl. 35, fig. 4). Lorsqu'on connaît la hauteur del’œil au dessus de la sur- face de laterre, laquelle surface est toujours prise au ni- veau de celle de la mer, on eut facilement déterminer HO 89 le diamètre de l'horizon visible, car en supposant (fig. ci-contre), que E D soit cette hauteur, la droite EF, tangente à la terre, désigne le rayon visuel qui termine d’un côté l'horizon visible, lequel a pour demi diamètre l'arc F D qu’on peut considérer comme une ligne droite, cet arc étant toujours très-petil' par rapport à la cir- conférence de la terre; or, dans letriangle TFE, rec- tangle en F, on a 1: SuFET:: TE:TF ainsi, T F étant le rayon connu dela terre, TE ce rayon plus la hauteur donnée D E, on calculera la grandeur de l’angleF ET, d'où l’on conclura celle de son complément FT E.Mais l'angle FE T a pour mesure l'arc F D; on connaîtra donc de cette manière le nombre des degrés de cet arc, dont chacun vaut environ 111118 mètres (57012 toises). La grandeur du rayon moyen de la terre, qu'il faut employer dans ce calcul pour obtenir une approximation suffisante, est de 6366545 mètres. En pleine mer où l'on observe la hauteur des astres par rapport à l'horizon visible ou à latangente EF, ces hauteurs sont toujours trop grandes et l’on voit aisé- ment, à l'inspection de la figure, qu'il fautles diminuer de l’arc AA" oude l’angle FTE pour avoir les véritables hauteurs au dessus de l'horizon rationnel. Tous les traités de navigation contiennent des tables qui donnent ce qu'il faut retrancher de la hauteur observée d’après l'élévation de l'œil au dessus du niveau de la mer. L'horizon, soit rationnel , soit sensible, se partage en deux moitiés dont l’une est appelée l'horizon oriental et l’autre l'horizon occidental, parce que le premier est à lorient et l’autre à l’occident. Ces deux horizons sont séparés l’un de l’autre par le méridien. (Foy. ARMILLAIRE 8 et O.) HORIZONTAL. (45t.) On donne ce nom à tout ce qui est de niveau avec l'horizon, ou se rapporte à l’ho- rizon. Cadran horizontal. C'est celui qui est tracé sur un plan parallèle à l'horizon. (Foy GNomonique, 6.) Plan horizontal, C’est un plan parallèle à l'horizon. Ligne horizontale. Droite tirée du point de vue, dans la Perspective, parallèlement à l'horizon, ou in- tersection du plan du tableau et du plan horizontal, Parallaxe horizontale. (V'oy. ParaLLAxE.) Réfraction horizontale. (Foy. Rérnacriow.) HORLOGE. (Meéc.) Nom sous lequel on désigne généralement toute machine propre à mesurer le temps. HOROGRAPHIE, (Æ4sr.) C'est l’art de faire des ca- drans. On le nomme aussi //orologiographie, et plus communément Gnomonique. (Foy. ce mot.) HOROPTÈRE. (Opt.) Nom que l’on donne à la ligne 56 HU droite tirée du point où les deux axes optiques concou- rent, et qui est parallèle à celle qui joint les centres des deux veux ou des deux pupilles. HOROXES ( Jérémie) , astronome du 17° siècle, né en Angleterre, dans le comté de Lancastre, vers l’an 1619. Il s’est rendu célèbre par la première observation qui ait été faite du passage de Vénus sous. le soleil et qui arriva le 4 décembre 1639. Il détermiva la position des nœuds et les autres élémens du mouvement de cette planète avec la plus grande exattitude, et réforma Île calcul de Képler relatif à ce phénomène. Cette observa- tion a été depuis d’une grande utilité en astronomie. Horoxes était un pauvre jeune homme qui, avec Guil- laume Crabree, son ami, aussi pauvre que lui, se li- vrait avec toute l'ardeur du génie à l'étude de cette science et à l'observation des astres , presque sans livres et sans instrumens. Ïl a écrit au sujet du passage de Vé- nus sous le soleil un traité fort remarquable qu’il n’eut pas même la joie de voir imprimer, car il mourut su- bitement le 15 janvier 1641. Cet astronome , qui vécut dans la pauvreté et mourut à vingt-deux ans, a laissé d’autres travaux qui, réunis par les soins de Wallin, furent publiés à Londres en 1678, sous ce titre : Horoc- cii opera posthuma. On sait que Flamstead n’a pas dé- daigné d'achever ses tables de la lune et qu'Hévélius a publié en 1661 son observation de la conjonction de Vénus. Crabree, le jeune ami d'IHoroxes, mourut éga- lement à la fleur de l’âge dans une des guerres civiles qui troublaient alors l'Angleterre. HUYGENS pe ZUYLICHEN (Carisrian ). Il faudrait embrasser toute l’histoire de la science, durant la bril- lante période du 17° siècle , pour présenter ici une ana- lyse, même succincte, de la longue série d'inventions et de publications dues à l'homme de génie qui a rendu ce nom si célèbre etsi illustre. Déjà dans une multitude d’articles de ce dictionnaire nous avons eu l’occasion , qui se présentera souvent encore, de rappeler ses tra- vaux, d'exposer ses théories, de citer ses opinions; il ne nous reste done qu’à faire connaitre les particularités principales d’une vie si remarquable, si intimement liée à tous les progrès qui se sont effectués dans toutes les branches du savoir, à l’époque où elle s'est ac- complie. Huygens naquit à La Haye, le 14 avril 1629. Son père Constantin Huygens, secrétaire et conseiller des princes d'Orange, qui à fourni une honorable carrière dans les hautes fonctions publiques et dans les lettres , devina son génie et voulut être son pretnier précepteur. Le jeune Huygens montra surtout des dispositions extraordinaires pour les sciences exâctes : des maîtres distingués, furent chargés de les développer. H étudia successivement à Leyde et à Breda, et ses premiers es- sais attirérent l'attention de otré grand Descartes, qui HU prononça dés-lors sur ce jeune homme un jugement dont il a réalisé toutes les prévisions et que la postérité a confirmé, Ce fut en 1651 que Huygens publia son premier ou- vrage, c’est-à-dire les Théorèmes sur la quadrature de Thyperbole, de l'ellipse et du cercle, etc. avec la cri- tique de ouvrage du père Grégoire de St.-Vincent sur le même sujet. Peu de temps après, il publia ses décou- vertessur la grandeur du cercle. C’est versl’an 1655 que, deretour de son premier voyage en France, il s'occupade l’art de tailler et de polir les verresdes grandes lunettes. Il parvint ä construire un objectif de douze pieds de foyer, etce fut à l’aide de cet instrument qu’il découvrit un satellite de Saturne; et qu’il put observer le phéno- mène bizarre qui distingue cette planète dans notre sys- tème et explique amsi ses inégalités mal entrevues par Galilée; mais ce ne fut que quelques années après qu’il put compléter sa découverte en perfectionnant encore son instrument. Il publia vers la même époque son 4rt de conjecturer, application ingénieuse du calcul aux jeux de hasard. Presque en même temps il communi- quait à Schooten la rectification de la parabole cubi- que, à Wallis la mesure de l'aire totale de la cissoïde, à Sluze l'évaluation de la surface courbe du conoïdepa- rabolique ; en quantités dépéndantes de la quadrature dn cercle, à Pascal une détermination pareille ; pour le co- noïde hyperbolique , les sphéroïdes en général et la qua- drature d’une portion de la cycloïde. En 1655, il pu- blia son importante découverte de l'application du pen- dule aux horloges, que Galilée avait entrevue et qw’il eut la gloire de réaliser et de compléter. En 1659, à Vaide d’un objectif de vingt-deux pieds de foyer, il fut à même de préciser davantage ses premières obser- vations sur Saturne , et il publia le système de cette planète, dont il acquit une connaissance assez certaine pour ännoricer la disparition de l’anneau en 1677. A cette époque, la gloire et la célébrité de Huygens, appuyéés sûr tant de travaux dont nous ne donnons ici qu’un énoncé incomplet, n'avaient point de rivales dans le monde. C’est qu'il était à peu près seul dans cette noble carrière où Kepler ; Galilée, Descartes et Fermat avaient cessé de brillér et où Newton et Leibhitzn’étaient pas encore entrés. De 1660 à 1663 ce grand homme voyagea en Angleterre et en France ; et développa dans ces deux pays les brillantes théories ‘dont il était en possession. Il ÿ fut accueilli avec l'enthousiasme qu’in- spire le génie, et devint membre de la Société royale des sciences de Londres, et de l’Académie royale desscien- ces de Paris. Louis X1V et son ministre Colbert, jaloux de la gloire quele ‘travaux d’un tel homme pouvaient répandre sur l'académie naissante; ne néglgèrent rien pour l’attacher plus intimement à la France. Touché de. la bienveillance plus que de la munificence royale avec HU laquelle il fut accueilli, Huygens vint se fixer à Paris. Ce fut là qu'il publia ses traités sur la Dioptrique et sur le mouvement résultant de la percussion, et qu'il résuma enfin l'exposition de ses plus belles découvertes dans son Æorologium oscillatorium. Ce grand ouvrage fut publié à Paris en 1673. Nous sommes forcés de passer sous silence un grand nombre detravaux et de décou- vertes d'Huygens dont il enrichit encore à ceite époque la théorie de la science ; son perfectionnement n’était pas le seul objet de ses méditations, et il s’attachait aussi à en tirer des résultats pratiqués d’une utilité générale. Ce fut dans cette pensée. qu'il appliqua aux montres la thévrie du pendule en y adaptant le ressort spiral pour régler les oscillations du bälancier. Tant de travaux avait profondément affecté la santé de ce grand homme. Plusieurs fois déjà il avait voulu chercher le repos et la solitude dans sa patrie, et cédant toujours aux pressantes sollicitations dont il était l'objet il avait consénti à revenir à Paris ; mais eu 1681 1l effec- tua irréyocablement le projet qu’il avait conçu de se retirer en Hollande , où le rappelaient l'intérêt de sa santé et les liens de famille qui furent toujours puis- sans sur son cœur. Mais il n'avait pas quitté la France sans laisser après lui de nouvelles traces de son génie si actif, & universel. Il avait perfectionné la construc- tion du baromètre, inventé un niveau à lunette d’une vérification facile, recherché la démonstration rigou- reuse des principes de la statique, l'équilibre du levier et des polygones funiculaires. | * La retraite d'Huygens ne fut point de sa part un adieu à la science et aux recherches de ses applications d’uti- lité: les travaux de cette dernière période de sa vie ne sont ni moins importans, ni moins remarquables que ceux qui avaient jusqu'alors illustré sa carrière. Il con- struisit à cette époque un automate planélaire pour re- présenter les mouvemens réels des corps planétaires. En travaillant à cet ingénieux mécanisme, il fut mis sur la voie d’une de ses plus belles découvertes , celle de Y'emploi des fractions continues, qui avaient été consi- dérées par Brounker et Wallis, sans que ces géomètres eussent connu leurs principales propriétés. Huygens re- prit vers le même temps ses recherches sur l'optique ; mais à cette époque une grande révolution se préparait dans la science, Leibnitz publiait la découverte du ca/- cul différentiel et Newton le livre des Principes, Huy- gens passa en Angleterre pour voir l’auteur de ce der- nier ouvrage; il connaissait depuis long-temps Leibnitz, dont il avait encouragé les premiers essais, mais l’on doit dire qu'il ne rendit pas immédiatement justice à l’importance féconde de sa découverte. Il reyint en Hollande en 1690, et publia en français deux de ses écrits les plus dignes de l'admiration de la postérité, le Traité de la lumière et le Discours sur la cause de la HY 87 pesanteür. Les dermères anuées de sa vie furent reme plies par des recherches sur le calcul différentiel , dont il avait enfin saisi Ja puissance et la grandeur. écrivit x Fontenelle (1693) « qu'il voyeit avec surprise ct avec » ädmiration l’étendue et la fécondité de cet art; que » de quelque côté qu'il tournât sa vue, il en décou- » vrait de nouveaux usages; qu’enfin il y concevait un » progrès etune spéculation infinies.» Huygens mourut à La Haye le 8 juillet 1695. Ce grand homme était doué de cette bienveillance aimable qui ajoute à l'éclat du 'gérie, il accueillait avec empressement les savans qui venaient le consulter , et surtout les jeunes gens qui entraient dans la carrière. Il avait compris le génié de Leibnitz, comme Descartes, pour lequel il professa tou- jours le culte du respect et l'admiration, avait compris le sien. L’illustre inventeur du calcul différentiel s'est pla à faire connaître toutes les obligations qu’il avait eues à ses entretiens avec ce grand géomètre. Il racontait dans la suite qu’un monde nouveau s'était ouvert pour lui depuis lors, et qu'il s’était senti un autre homme. Im- primer à un génie de cette trempe une direction si fé- conde, n’était-ce pas encore bien mériter de la société, s’écrie avec raison uu biographe d'Huygens en rappe- lant cette particularité de sa vie privée. Les œuvres d'Huygens , à part divers mémoires qui se trouvent dans les Transactions philosophiques , ont été recueillies par S'Gravesande sous ces titres : Christiani Hugenit Zu- lichemii, opera varia, in quatuor tomos distributa, 1 vol. in-4° Leyde, 1524. — Id., opera relique , 2 vol. in-4", quorum secundum in duos tomos distributum , conti- net opera posthuma. Amsterdam, 1729. HYADES, (451). Étoiles rassemblées en forme d’ Y, qui sont dans la coustellation Gu taureau. - HYDRAULIQUE. (Mée.) Science qui a pour objet le mouvement des eaux, et la construction des machines propres à les conduire. C'est proprement la partie pra- tique de l’hydrodynamique. (Foy. ce mot): Les machines dont on se sert pour tout ce qui concerne la conduite et l'élévation de l'eau, prennent en général lé nom de r#achines hydrauliques Voy. Foxraixe, JEr D'EAU, Pour, ROUE, et Syruon. HYDRE. (454) Constellation méridionale nommée aussi serpens aguaticus, asina Coluber, echidna ou vipére, Elle s'étend au dessus du Lion, de la Vierge et de la Balance, (Foy. pl. 9 et 10,) HYDRODYNAMIQUE. (Mec.) Une des branches de la mécanique. Elle a pour objet les lois du mouvement des fluides, Cette science se subdivise en deux branches, dont la première considère les lois du mouvement des liquidés; c'est proprément l'HYÿpRAULIQUE, et la seconde celles du 88 HY mouvement des gaz, c’est la Pneumarique. (Woy. ce mot.) L’hydrodynamique est la partie la plus difficile et la moins avancée de la mécauique; ses lois fondamentales sont entièrementinconnues, et le peu delois particulières dont elle se compose aujourd’hui ne sont encore qu’un résultat de l'expérience; toutes les tentatives faites jus- qu'ici pour les généraliser ou pour en obtenir la déduc- tion mathématique à priori ont été sans succès, et nous pouvons prévoir qu’il en sera de même de toutes les tentatives ultérieures, tant que la constitution intime des fluides où généralement celle de la matière ne sera pas dévoilée. 1. Ilest connu, par expérience, que lorsqu'un fluide pesant contenu dans un vase s'échappe par une ouver- ture pratiquée au fond'du vase, la surface extérieure du fluide conserve sensiblement une situation horizon- tale. Si l’on imagine donc que la masse du fluide soit partagée en tranches horizontales, cestranches pourront être considérées comme parallèles à mesure qu'elles s’abaisseront et que le vase se videra, et les molécules qui les composent seront censées descendre verticale- ment. Cette hypothèse est loin sans doute d’être rigou- reuse, puisque les molécules seront soumises à des mouvemens horizontaux, mais elle est au moins suffi- sante pour nous donner une solution approchée du problème de l'écoulement des fluides. Soit EFCD, (pl. 43 fig. 1.) un vase dont la surface interne est donnée par l'équation (x, y, z), — 0; ima- ginons un plan horizontal A B, et prenons l'ordonnée ez — z pour mesurer la distance d’une des tranches du fluide à ce plan. A l’aide de l'équation 9 (x, y, 2), nous connaîtrons l'aire s, dela tranche qui répond à l’ordonnée z, et, la hauteur de la tranche étant supposée infiniment petite, en multipliant cette aire par la différentielle dz de z, nous aurons sd: pour le volume de la tranche. Or,comme dans l'hypothèse qui nous sert de base, toutes les molécules de cette tranche arrivent en même temps par un chemin vertical au plan horizontal qui lui sert de base, il est évident que ces molécules seront ani- mées de la même vitesse. Mais si nous considérons deux tranches différentes, la vitesse cessera d’être constante. En effet le fluide étant incompressible, une tranche quelconque ne peut descendre de la hauteur 4z dans le temps dt sans qu’il ne sorte par l’orifice C D une quan- tité de fluide égale au volume de cette tranche. Ainsi, si nous désignons par v la vitesse qui a lieu à l’orifice C D, par a l'aire de cet orifice; comme la vitesse est gé- néralement égale à l’espace divisé par le temps (or. viresse), l’espace vertical parcouru dans l'instant dt sera égal à vdt ; donc en multipliant l'aire a par cette hau- teur verticale dt, nous aurons avdt pour la quantité du fluide écoulé par l’orifice C D pendant l'instant dé. HY Cette quantité de fluide devant être égale à la tranche disparue, nous aurons l’équation Los... .Sdz — avdt d’où nous tirerons dz Der Dee 00 s 5 di . AV = Si nous désignons par v la vitesse de la tranche après dz, / le temps £, nous aurons u— PAULE Viresse); substituant certe valeur dans (2), nous obtiendrons 3,55. se ŒV—— °uque cette quan- HY 104 tité est la moitié du rectangle construit sur 1es demi- axes. 16. Le produit xy étant une quantité constante, il en résulte que l’ordonnée y diminue à mesure que x aug- mente , mais que cependant elle ne peut jamais devenir nulle; ainsi l’asymptote se rapproche continuellement de la courbe sans pouvoir la rencontrer. C’est ce que les expressions du n° 5 nous avaient déjà appris, en nous montrant que ces lignes ne se rencontrent qu’à l'infini. 17. Dans l’hyperbole équilatère a—b, et par con- séquent t hein Ar l'angle « est donc de 45° et l’angle p qui est son double est un angle droit. On a donc alors simplement LR I20? etles coordonnées sont rectangulaires. 18. En combinant les équations de la tangente et de la sécante (voy. ces mots avec l’équation Ty = C? on découvre les propriétés suivantes que nous devons nous contenter d’énoncer : La portion d'une tangente comprise entre les asymp- totes est divisée en deux parties Cgales au point de contact. Cette portion de tangente est toujours égale au dia- mètre conjugué deceluiqui passe par le point de contact. Tous les parallélogrammes inscrits à l'hyperbole ont leurs sommets places sur les asymptotes. Les deux parties d'une sécante comprises entre la courbe et les asymptotes sont égales entre elles. 19. La dernière de ces propriétés offre un moyen fa- cile de décrire une hyperbole dont on connaît un seul point. Soit mle point donné (PL. 44, fig. 5) qu’on pourra toujours obtenir par le procédé du n° 7; ayant construit les asymptotes (n° 5 ), on mènera par le point rm des droites dans toutes les directions possibles et à partir des points a,b,c,d, où ces droites rencontrent l’asymptote AB, on prendra des parties an, bn', cn", etc., égales aux di- stances a'm, b'm, c'm, etc., du point »m à ceux où les mêmes droites rencontrent l’autre asymptote AC; les points n, n', x", etc. appartiendront à la courbe. Cha- cun de ces points peut ensuite servir de la même ma- nière pour en déterminer d’autres. 20. Nous verrons, au mot QUADRATURE, d’autres pro priétés très-remarquables des asymptotes, comme aussi tout ce qui concerne la surface de l’hyperbole. Il sera 102 HY encore question de cette courbe dans d’autres articles. PVoy. TANGENTE et RECTIFICATION. VOY. aussi POLAIRE, pour l'équation polaire de l'hyperbole. Hy»xrpoLes des orctres supérieurs. On donne ce nom à toutes les courbes qui sont représentées par l'équation Aymtn—Blatzmxr. Cette équation générale renfer- me, comme cas particulier, l'équation Ay=B{ax+x?), de l’hvperbole conique ou apollonienne (Foy. ce mot). On nomme encore hyperboles, les courbes dont l’é- quatiou, rapportée à leurs asymptotes, est de la forme æmyn=t@"+#n, qui renferme aussi, comme cas particu- lier , l'équation aux asymptotes, xy—c?, de l'hyperbole conique. LOGARITHMES HYPERBOLIQUES. (Ÿ’0Y. LOGARITHME. ) SiNUS HYPERBOLIQUES. (’oy. Sins. ) HYPERBOLOIDE ou coNoÏDE HYPERBOLIQUE.(Géomm.) Solide formé par la révolution d’une branche d’hy- perbole autour deson premier axe. Pour obtenir le volume de l’hyperboloïde il suffit de remplacer dans la formule générale V= fry dx (Foy. Curarure), l’ordonnée y par sa valeur prise dans l’équation de la courbe génératrice. Or, en comp- tant les ordonnées du sommet, cette équation étant b Er), (voy. HYyPERBOLE, 1), nous aurons V — FE f ax+a)dr dont l'intégrale est rbx* rb?x a 3a? Na Il n’y a pas besoin d'ajouter de constante, parce qu’en faisant x —=o le solide s’anéantit. Ainsi en désignant par À la hauteur du solide ou fai- sant æ—h on a, pour l'expression du volume de l’hyper- boloïde, y __ 7bth rb2h5 a 3a° Dans le cas de l’hyperbole équilatère, ou lorsque a=b, cette expression devient Y — _ (3a+-4) d’où nous voyons qu’il existe toujours un rapport com- mensurable entre l'hyperboloïde équilatère.et la sphère dont le rayon est égal à sa hauteur k, En effet, le vo- lume de la sphère qui a À pour rayon est (voy. SPRÈRE) STATE Vi Es ainsi Ce rapport nous apprend que si hk—a, c'est-à-dire, que si la hauteur de l’hyperboloïde équilatère est égale à la moitié de l’axe transverse de l’hyperbole génératrice, le volume de ce solide est équivalent à celui de lasphère qui a cet axe pour diamètre. Nous verrons au mot QUADRATURE , comment on dé- termine la surface des solides de révolution. HYPOTHENUSE, (Géom,) (de re sous et de rifnus je pose ) Nom par lequel on désigne le côté d’un trian- gle rectangle opposé à l’angle droit. (Joy. TriAn GLE.) L'hypothénuse jouit d’une propriété très-remarquable dont la découverte est due à Pythagore, c’est que Le carré construit sur cecôte est équivalent à la somme des carres construits sur les deux autres côtés. Cette propo- sition senomme le Théoréme de Pythagore. HYPOTHESE. Proposition ou partie de proposition que l’on pose comme base, ou comme point de départ, pour en déduire des conséquences relatives à un objet en question. Par exemple, dans la proposition : Jeux triangles qui ont leurs trois angles égaux chacun à cha- cun sont semblables ; l'uxrornëse dont on part est cette égalité des angles qui sert ensuite à reconnaitre la se- conde partie de la proposition, c’est-à-dire, la similitude en question des deux triangles. ICHNOGRAPHIE.( Géom.) ( de ixvos trace et de ypugo je décris.) Plan géométrai d'un édifice ou trace d’un objet quelconque sur le plan horizontal qui lui sert de base. Joy. PLax. ICOSAËDRE ( Géom.) Solide régulier terminé par vingt triangles équilatéraux et égaux entre eux. C’est un des cinq corps réguliers. Voy. Socrne. IDENTIQUE. (4{g.)On nomme équation identique, celle dont les deux membres sont les mêmes, ou se ré- duisent à la même quantité. Telle est, par exemple, (a+axa—x)=a—x?, quiaprès la réalisation des calculs indiqués devient æ—x'—a—x;d'où, en faisant tout passer dans le premier membre, @47—x?—a2+4+27=0; c'est-à-dire o—0. Ces équations ne peuvent faire décou- vrir que les différentes formes de la génération des quantités , mais elles ne sauraient conduire à aucun ré- sultat pour la solution des problèmes. IDES. Terme du calendrier romain, Foy. CALEN- DRIER ; 14: IMAGE. (Opt.) Représentation d’un objet que l’on voit soit par réflexion, soit par réfraction à l’aide d’un appareil d'optique. (Foy, Minor, Venre.) (ay. aussi CATOPTRIQUE.) HY IMAGINAIRE,. (4/g.) On nomme, assez impropre- ment, quantités imaginaires, les racines paires des quan- tités négatives dont la forme générale est 2m À eat \/— A Ces quantités n’ont, à la vérité, qu’une existence ou qu'une réalité idéale, mais leur génération, que nous allons examiner, n’a absolument rien de commun avec les produits de la faculté psycologique nommée imagi- nation. 1. Nous avons vu { ALcèore, 38 ) que les nombres dits imaginatres tirent leur vrigine de la branche in- verse du troisième et dernier mode de la génération élé- meñtaire des quantités et qu’on pouvait ramener léur considération à celle d’une racine paire de (—1) puis- Rss 2m 2 qu’on a en général |/—A=M.\/—1, M étant la quan- tité réelle VA. C'est donc seulement la génération de 2m V—1, qui doit nous occuper. Or la génération par puissance de l'unité positive ou négalive, en prenant pour base l'unité négative, est évidemment de la forme (—i) = Et Savoir (—1)"—+1,lorsque p ést pair, et (—1)“——1, lorsqu'il est impair; g étant d’ailleurs un nombre entier quelconque. Ainsi pour concevoir cette génération dans la continuité indéfinie dont elle est susceptible , nous devons considérer le nombre p commeënfiniment grand, et alors la base (—1) deviént le facteur élémentaire {voy ce mot) de la puissance —1. Mais pour ne nous occuper ici que de l’unité négative, désignons par &' un nombre impair infiniment grand, nous aurons (—i) "=: Qu'on ne s'étonne point de nous voir distinguer les nombres infinis, en pairs et impairs, car si ces nombres appartiennent à une sphère de grandeur où plutôt à un ordré de Connaissances entièrement différent de ce- lui des nombres finis { doy. Dirrénence, 24), la ia SON, faculté supérieure dé l'intélligenéé, dont ils sont lé produit, peut établir entré éux tôutes les relations qui existent entre cés dérnièrs nombres, et ce n’est mème qu’à l’aide de ces relations qu'elle peut arriver à son but mathématique, celui d'apporter la dernière unité intellectuelle dans la génération, non de la quantité finie elle-même, mais de la connaissance que nousavons de cette quantité. En partant de cetté: génération indéfinie de l'unité HY 103 négative , il devient évident que lorsqu'il s'agira de prendre une raciue à exposant pair de cette unité , l’o- pération sera émpossible en réalité et toutefois elle sera possible en idée, et c’est là l'opposition transcendan- tale , ou l’antinomie que présentent les quantités dites imaginaires qui, ne pouvant être ni posiives ni negalives, semblent impliquer une absurdité, démentie cependant par l’exactitude rigoureuse de tous les résultats qu'on obtient en les employant. En effet, et nous nous con- tenterons ici de rapporter les propres paroles de l’au- teur de la Philosophie des mathématiques , « on voit » qu’en prenant une partie paire de l'exposant @', par LA œ , : » exemple —- ,72 étant un nombre entier quelconque, 2m » on aura pour la racine 2m de l’unité négative une » partie des facteurs élémentaires (—1) du schema ( dé » la forme universelle),(—1)*——:1, exprimée par @" PE À D» —-=— œ"+E , " étant le nombre entier le plus 2m 2m r co : ‘ » grand contenu dans —, et p un nombre impair et 2m » plus petit que 2» ; de manière qu'après avoir pris » "facteurs élémentaires (— 1), il restera à prendre » une partie P_ es facteurs élémentaires du second 2m » ordre, qui composent l’un des facteurs élémentaires » (—i)du preinier ordre. On peut donc recommencer la » méme opération idéale sur le facteur réstänt du pre- » mier ordre (—1), et on peut la continuer ainsi à » l'indéfini. Or ce sont les nombres correspondans à » cette génération idéale possible ,et dont le caractère » consiste précisément dans cette possibilité de généra- » tion idéale qui forment les nombres qu'on appelle » très-inexactement nornbres imaginaires. » Telle est la déduction métaphysique de ces nom- » bres vraiment extraordinaires qui forment un des phé- » nomènes intellectuels les plus remarquables, et qui » donnent une preuve non équivoque de l'influence » qu’exerce dans le savoir de l’homme la faculté lé- » gislatrice dela raison, dont ces nombres sont un pro- » duit en quelque sorte malgré l’entendement. On voit » actuellement que loin d’être absurdes, comme les en- ginaires » sont éminemment logiques , et, par conséquent , très- » visageaient lesgéomètres, les nombres ditsima » conformes aux lois du savoir ; et cela parce qu'ils éma- » nent, et en toute pureté, de la faculté même qui » donne des lois à l’intelligenee humaine. De là vient la » possibilité d'employer ces nombres, sans aucune con- » tradiction logique, et dans tontes les opérations al- » gorithmiques ; dé les traiter comme des êtres privi- » Jégiés dans le domaine de notre savoir, et d’en dé- » duire des résultats rigoureusement conformes à la rai- » son. (Wronski. Zntrod, à la philosoph.des math.) 404 HY 2. 1l résulte de ce qui précède que toutes les quanti- tés dites imaginaires sont de la même nature, puisqu'elles ne diffèrent entre elles que par la valeur de l’exposant et qu'elles sout rigoureusement identiques dans ce qui concerne leur génération idéale; ces quantités doi- vent donc avoir la même forme daus leur expression, ou pouvoir s'exprimer au moyen de l’une d’entre elles. Il est effectivement reconnu qu’on peut obtenir l’expres. sion algébrique d’une quantité imaginaire quelconque à l'aide de la plus simple de ces quantités, savoir V/— 1. C’est ce que nous allons démontrer. La forme générale des quantités imaginaires étant pour plus de généralité, donnons un exposant quelcon- que » à cette quantité , et nous aurons gi SUR NE a Rs (=) = Or, quel que soit À, on a toujours A— 1 — (1—A); ainsi l’on peut mettre la quantité proposée sous la forme d’un binome et en obtenir le développement par les formules connues ( V’oy. Binome DE NEwron). Nous avons donc == (GG) Et, par conséquent, (1) er n — (V=Dm =1— AGRV SI} n(r—m) sf TE (1—V/—1) + etc. Mais les puissances successives (1—\/—1), (1—V/—1}, etc., qui entrent dans ce développement peuvent être mises sous une même forme, puisque l’on a générale- ment, p étant un nombre entier quelconque (y Ip —1 PE 4 p(p—1)(p—2) + a. ce V—i ne p—3) ni 120904 expression dans laquelleles termes sont alternativement réels et imaginaires, Désignant par a la somme des termes récls — etc. P(p=—1), P(p—1\p—2Xp—3) Pers ai 1.2.3:4 me Et par b, celle des coefficiens de V/— 1, nous aurons Vi) = ap + bp HY Donc, dans les cas particuliers de p=1,p=— 2 p = 3, etc., les puissances de (1 — \/ — 1 formes ab /—1 , 2H BV, ab, V/—5, etc. Substituant ces quantités dans le développement gé- néral (1), il deviendra ) auront les V=nm= rt (ab, V1) n(n—m) + (ab) Em — etc... Effectuant les multiplications indiquées, lesecond nom- bre de cette égalité sera composé de deux suites de ter- mes, les uns réels et les autres imaginaires; et désignant enfin par A la somme des termes réels n(n—min—2m) nl n(n—m) 2 ND ,1.2.3 1—- a + m 1112. 1412 as +etc.. et par B la somme des coefficiens réels de / — 1, bsHetc.,, n(n—m)(n—2m) | ma2.30 n n(n—m) D 4 b, — m°.1.2 nous parviendrons à l'expression finale 2m L (5) = A+BV—1 dans laquelle A et B sont des quantités réelles positives ou négatives. Il est donc démontré que toute quantité dite #nagi- naïre Vs , et même que toute puissance de cette quantité peut s'exprimer au moyen de la seule ra- cine seconde de — 1, et que la forme de cette généra- tion est A+ BV/— 1. 3. Nous avons reconnu ( voy. PERS AUX PUIS- saAncEs) qu’une racine de l’unité pouvait admettre plu- sieurs valeurs différentes, et nous avons donné (voy. Equariow, 29) l'expression générale de ces valeurs dont le nombre est précisément égal à celui de l’expo- sant de la racine. Il nous reste a examiner la possibilité de cette pluralité de valeurs; c'est ce que nous allons faire en partant de la génération même de l'unité. 4 étant un nombre entier quelconque, y compris zéro, ou peut représenter tous les nombres pairs, 2 4-1 tous les nombres impairs , et nous avons (—1}# = + r-et (—1}4ti = —1I Une racine du degré quelconque n sera donc VE (1) 2ERL Va =) 27 HY ou , ue 9° Vi = (—i)9. (in 4 VE: = (—1 JP. p'etg'désignantles restes des divisious de 24 etde 2:41 par », et p etq les quotiens de ces divisions. Or p étant un nombre arbitraire et par suite p'et g' étant aussi des nombres arbitraires compris entre les limites o et », il est évident que les racines en question ont autant de gé- nérations différentes qu'on peut prendre de nombres différens pour p' et g'. D'abord, en commençant par l'unité positive, si z est un nombre pair, p' doit être pair aussi, puisque l’on a dans ce cas 2e =pntp ne n p' peut donc être indifféremment l’un des -nombres 2 0,2,4,6,etc., jusqu’à? —2, et comme en outre il La —— peut être positif ou négatif, il s’en suit que V/—-1 admet n valeurs différentes, correspondantes aux 72 valeurs ‘ pre P : c différentes du facteur (—1) ;; parmi ces 7 valeurs, il LT É _— yen a> qui sont données par les valeurs positives de p', n ce ds et ; Par ses valeurs négatives, c'est-à-dire, qu’on a VHi pote hi P2 Vi = (y. (5) p pouvant être d’ailleurs pair ou impair. ; En faisant p pair, (—1)? devient (1), et en le faisant impair, (—1)7 devient (—1). Chacune de ces supposi- tions fournit bien » valeuts pour V/+1 ; mais elles sont les mêmes, et V/+1 n’admet que » valeurs réellement différentes. Si » est un nombre impair, p' peut être encore un nombre pair quelconque plus petit que 2, positif, néga- tif ou zéro; alors p est nécessairement pair et l’on a Va) x | Vis Cé qui ne donne encore que x générations différent es pour PH, puisque des as valeurs qui résultent de chacurie de ces expressions, celles qui correspondent à + p'=0, ét à — p'—0o sont identiques et égales à 7. Quant dux racines de l'unité négative , ilse présente TOME I, HY également deux cas, savoir : lorsque l’exposant 7 est 105 pair, et lorsqu'il est impair; dans le premier, g' peut être un nombre impair quelconque, positif ou négatif, plus petit que x, d’où q pouvant être indifféremment pair ou impair; dans le second Cas, g' peut être un nombre pair quelconque, positif, négatif ou zéro, d’où g étant nécessairement impair. Îlest visible que dans l’un et l'autre cas V/--1 recoit » générations diffé- rentes. De toutes ces valeurs des racines de l’unité positive et négative, il n°y a évidemment de réelles que les valeurs + ret — 1; toutes les autres sont #raginaires. Ainsi, lorsque 7 est pair, V1, a deux racines réelles. + x et— 1 et 2 — 2 racines imaginaires; et V—1 a toutes ses racines imaginaires ; lorsque n est impair, V+ia une seule racine, + 1, réelle, et n—1, racines imaginaires ; et V—1,a une racine réelle — 1, et a — 1 racines. imaginaires. C’est ce que l’on reconnait facilement à l'inspection des formes générales qui pré- cèdent. r' p° 4. Les quantités (—1}"et(—1) ” jours se ramener à la forme pouvant tou- A BV—1 p'. Lu part puisque (—1) * =(V—1) 7; tuutes les racines dites imaginaires de l'unité pour- il est évident que ront être ramenées à la même forme, et qu’on peut po- ser en général (—3}. (a) =atbV 1 et p° 1, EEE LH Re (—1ÿ.(—2) = a—by 1 p° les racines données par l'expression (— 1 )7(— }" ne devront différer de celles données par l'expression p° (—:1} ” que dans le signe de la quantité 14 106 HY Nous aurons également g (—n7. (—1) n — a'+b'y—1 ’ q_ dre (—1)7 (—i) * = a —b'\/—1 Il résulte de cette considération une propriété très- remarquable des racines de l'unité. En effet, multipliant terme par terme ces égalités, les deux premières don- nent. (a+) = (—i)7. (—i) = 1 HY et les deux secondes (a HD) = (—i1)9(—i1) = 1 Ce qui nous apprend 1° que le produit de deux racines imaginaires de l’unité qui ne diffèrent que par le signe de la quantité \/—1, est toujours l'unité; 2° que la somme des carrés des deux quantités réelles qui entrent dans l'expression d'une racine imaginaire de l'unité, est toujours égale à l'unité. Propriétés caractéristiques qui complètent la théorie de ces racines. Il existe encore une autre espèce de quantités dites imaginaires , que nous examinerons ailleurs. (Foy. Lo- GARITHMES. } * I. IMMERSION. (45t.) Commencement d’une éclipse ou d’une occultation. (Joy. ces mots.) IMPAIR.(4rith.)N om que l’on donne, paropposition, à tous les nombres qui ne peuvent être exactement di- visés par 2; les nombres divisibles par 2 se nommant nombres pairs. La forme 2m—1, dans laquelle 72 est un nombre quelconque, y compris zéro, peut représenter tous les nombres impairs; car si l’on y fait successivement »m1—0, m1 , 2, etc., on obtient la suite des nombres im- pairs, 1,3, 5, 7,ietc. IMPULSION. (Méc.) On nomme force d'impulsion; celle qui agit sur un corps avec une vitesse finie, pendant un instant d’une durée infiniment petite, ou du moins inappréciable. Par exemple le coup de raquette par le- quel on lance une balle est une force d’impulsion. INCIDENCE. (Mcc.) Direction suivant laquelle un corps en frappe un autre. En Optique, on nomme angle d'incidence, l'angle compris par un rayon incident sur un plan et la perpen- diculaire élevée au point d'incidence. (Foy. Caror- TRIQUE.) INCLINAISON. Ce mot qui désigne en général laten- dance mutuelle de deux lignes, de deux surfaces, ou de deux corps l’un vers l’autre, reçoit diverses acceptions particulières suivant les objets auxquels on l’applique, ainsi: L'incrinaisox d'une droite par rapport à une autre droite, ou par rapport à un plan, est l'angle qu’elle forme avec cette droite ou avec ce plan. L'incuinaison d’une planète, en astronomie, est l’an- gle du plan de son orbite avec le plan de l'écliptique. L'incuinaisox d’un plan , en gromonique , est l’arc du cercle vertical compris entre ce plan et le plan de l’ho- TrizOon. INCLINÉ. On nomme PLAN INCLINÉ, en mécanique , celui qui fait un angle oblique avec le plan de l’horizon. Sou usage est de soutenir un corps en le mettant en équilibre avec d’autres forces. Si uous considérons un corps V placé sur un plan in- cliné , il faudra, pour empêcher ce corps de glisser, en vertu de sa pesanteur, lui appliquer une force P dont V/ B (es l’intensité devra varier suivant sa direction, et suivant l'inclinaison du plan; mais il sera toujours nécessaire, pour que l'équilibre puisse subsister, que la résultante du poids Q du corps et de la force P soit perpendicu- aire au plan incliné, seul cas dans lequel la résistance de ce plan peut la détruire; il faudra donc encore queles directions de toutes ces forces soient comprises dans un même plan. Ainsi la direction de la force P sera dans : un plan vertical mené par le centre de gravité du corps, et passant par la direction de la force Q. Supposons ces conditions satisfaites, et cherchons le rapport des forces Pet Q dans le cas de l'équilibre. 1.Soit G (pl. 44, fig. 6) le centre de gravité du corps, GF la verticale qui représente la direction du poids, et OP la direction de la force P; prolongeons ces droites jusqu’à leurrencontre en O, et de ce point abaissons Om perpen- diculaire sur AB, section du plan incliné par le plan ver- tical des forces. Puisque la résultante des forces P et Q doit être dirigée suivant Om, si nous prenons sur OF et sur OP des parties On et Op proportionnelles aux forces P etQ, et sinous achevons le parallélogramme, O7Ep, IN sa diagonale OE, résultante de ces forces, sera dans la direction de O7, et nous aurons (1) On : Op ou Q : P :: sin pOE : sin nOE Mais l’augle 7OE est égal à l’angle BAC d’inclinaison du plan; ainsi l’on a BC Sin nOE — Sin BA — AB ou , sin 7OE on en nommant / la longueur AB du l ? plan incliné et À, sa hauteur BC. La proportion précé- Aente deviendra donc Q:PersinpOE :# Ainsi le rapport des forces P et Q dépend de l’angle pOE, que la force P fait avec la perpendiculaire Om, et cette force doit être d’autant plus grande que cet angle s’écarte plus de l’angle droit. Lorsque la force P est parallèle au plan incliné, l’angle pOE devient droit, et l’on a simplement OP 2 C'est-à-dire que, dans ce cas, la force P est au poids Q, du corps auquel elle doit faire équilibre, comme la hau- teur du plan incliné est à sa longueur. 2. Si nous désignons par & l'angle On'n2 que fait la di- rection de la force Q avec la longueur AB du plan in- cliné, par a’ l'angle POP" que fait la direction de la force P avec cette même longueur, comme il est facile de voir que æest le complément de 7OE, et + celui de pOE, nous pourrons mettre la proportion (1) sous la forme Q:P:: cos a : cosæ D'où nous obtiendrons (2) Q cos « — Pcos » pour l’équation d’équilibre sur le plan incliné. 3. Il est facile de conclure de ce qui précède que si deux poids V et P, tenus ensemble par un lien flexible et passant sur le sommet de deux plans inclinés, se fai- saient équihbre, ils seraient entre eux dans le rapport A B C inversedes sinus des angl es d’inclinaison de leurs plans respectifs, ou dans le rapport direct des lon gueurs de ceplans, c’est-à-dire qu’on aurait V:P::sin. À CB : sin. ABC IN 107 et V : P:: AB : AC 4. Le frottement et l’adhérence des surfaces en con- tact pouvant être considérés comme des forces qui dé- truisent une partie de la force Q, modifient nécessaire- ment, dans la pratique, les conditions d'équilibre sur le plan imceliné, Pour en tenir compte, remarquons d’abord que la pression exercée par le corps sur le plan incliné, provient non seulement de la composante de Q, perpen- diculaire en m,(Pr. 44, /ig.6)maisencore dela composante de P, perpendiculaire au même point, et que ces deux composantes agissent en sens inverse ; la première a pour expression Q sin. &, et la seconde P sin +’ ; cette pression sera donc représentée par Q sin. 4 — P sin 4’. Ainsi, en désignant par f le rapport du frottement à la pression, la force due à ce frottement sera (Q sin — Psmaz)f Quant à la force due à l’adhérence, si nous représen- tons par + l'intensité de cette force sur l’unité de sur- face, AY représentera son intensité pour la surface A du corps en question. Mais nous devons considérer deux cas dans l’action de la force P : 1° celui où cette force doit faire monter le corps; 2° celui où elle doit seulement l'empêcher de descendre. Dans le premier cas, la force P doit vaincre le frottement et l’adhérence ; l'équation d'équilibre est donc P cos « — Q cos « Æ (Q sin « — P sin +") f+A4 Dans le second, le frottement et l’adhérence agissent en faveur de P , et l'équation d’équilibre est Pcos & — Q cos x — (Q sin « —P sin x’) f— AY D'où l’on tire, en général, P Q (cos « E fsin «) + AY 1 cos & = j sin x’ les signes supérieurs et inférieurs répondant respecti- vement au premier et au second cas. Lorsque P est parallèle au plan, on a « — 0, et P— Q(cos «+ fsin a) + AY INCOMMENSUPRABLE. Deux quantités sont 2ncom- mensurables , lorsqu’elles ne peuvent avoir une mesure commune. Par exemple, le côté d’un carré est incom- mensurable avec sa diagonale, parce que le côté étant représenté par 1, la diagonale est représentée par V/2 et qu'il n'existe aucun nombre, quelque petit qu'il soit, qui puisse être contenu exactement dans \/2, ou diviser exactement \/2. De même la circonférence du cercle est incommensurable avec son rayon. , 108 IN m En général toutes les quantités de la forme vA sontin- commurables avec l'unité lorsqu’ellesne se réduisent pas à.des nombres entiers par l'extraction des racines (Joy. ALGÈBRE , 28). Ces quantités prennent alors le nom de Nombres irrationnels. Foy. IRRATIONNEL. | INCONNUE. Nom que l’on donne à la quantité cher- chée dans la solution d’un problème. INCRÉMENT. C’est sous ce nom que Taylor et d’a- près lui plusieurs géomètres désignent l’accroissement d’une quantité variable, ou la DIFFÉRENCE de cette quan- tité. Foy. DIFFÉRENCE. INDÉFINI. Poy.inrini. INDÉTERMINÉE. On nomme’ communément, en mathématiques, quantités indéterminces où variables , celles qui peuvent changer de grandeur. Un problèmeest indéterminé, quand il peut admettre un nombreinfini de solutions différentes. Par exemple, si l'on demandait un nombre qui soit en même temps divisible par 2 et par3, on proposerait un problème in- déterminé, car ce nombre peut être6, 12, 18, 24, 30, 36 etc. à l'infini. On a donné le nom d’ Analyse indéterminée, à la par- tie de l'algèbre qai traite de la solution des problèmes indéterminés. d ANXLYSE INDÉTERMINÉE. Un problème est indeter- miné, lorsque le nombre des équations qui expriment les conditions demandées est moindre que celui des in- connues ; car alors il devient nécessaire, pour les résou- dre, de déterminer arbitrairement une ou plusieurs de ces inconnues. Si, par exemple, on demandait deux nombres tels que la somme du double du premier et du triple du second soit égale à 20 , en désignant ces nom- bres par x ety on aurait l'équation 2x+3y — 30 qui est insuffisante pour la détermination des inconnues (Foy. Equariow, 3 ) ;or, en résolvant cetteéquation par rapport à æ, on obtient 20—3 + 2 et ilest évident qu’en donnant à y une valeur arbi- -traire, on obtiendra toujours pour æ une valeur cor- respondante , de mauière que ces deux valeurs donne- ront la solution du problème, qui peut être ainsi ré- solu d’une infiuité de manières dilférentes,, puisqu'on peut prendre pour y tous les nombres entiers, fraction- naires et même irratiomels positifs, ou négatifs. Maïs si l’on posait, comme condition, que les deux nombres æ et y fussent entiers et positif, il n’y aurait plus que trois solutions possibles , savoir : IN y=2, qui donne æ—17, d'où 2.7—+3.2 — 0 Y=#, T=4, 2.4 +3.4 —920 y =6; x 1, 2.1 + 3.6 — 20 C'est proprement cettesolution, ennombres entiers po= sitifs , des équations indéterminées, qui forme l’objet de l'anazyse INDÉTERMINÉE. Lorsqu'il s’agit cependant d’é- quations de degrés supérieurs au premier, la solution générale comprend toutes les valeurs rationnelles posi- tives et négatives qui peuvent les satisfaire. Mais, considérée in concreto, la solution en nombres entiers ou généralement en nombres rationnels d’une équation indéterminée, se ramène toujours à larecherche , nn Re . d’une forme particulière de génération des nombres en- tiers ou fractionnaires capables de donner ceux qui peuvent satisfaire à l'équation. Par exemple, les deux formes 1+3, 6 T2 dans lesquelles £ est un nombre quelconque, donneront toujours évidemment des nombres entiers pour toute valeur entière de t, et ces nombres, ainsi formés, seront positifs , seulement depuis {—o jusqu’à =, car, pour — 0, 0na 1H3—1 , 6—921—6 pour {— 17, 1+3—4, 6—ot—! pour t==2, 14 3—76, 6—2—=2; toute autre valeur de { donnerait des valeurs négatives. Ces deux formes renferment donc la solution en nom- bres entiers positifs de l’équation ci-dessus 2x + 37 = 20 solution qui repose effectivement sur les égalités 1-34 YF —= G—2t Di= dans lesquelles £ est un nombre entier, depuis o jus- qu’à 2. La recherche des formes particulières de la généra- tion des nombres, ou, plus généralement, les propriétés, tant de génération que de relation des nombres, con- stituent une branche de l'algèbre nommée THÉORIE DES nompnes , dont l'analyse indéterminée est elle-même une partie : celle où les nombres que l’on considère dépen- dant de la valeur des quantités au moyen desquelles ils sont donnés, demeurent indéterminés. (Foy. Tu£oriE DES NOMBRES. ) Le La Théorie des nombres ou du moins l'Analyse indé- terminée, paraît être la partie de la science générale des IN uombres dont la connaissance est la plus ancienne. D’a- près quelques aperçus consignés dans l'ouvrage d'Eu- clide, on voit que des recherches assez étendues avaient été déjà faites, avant lui , surles propriétés dès nombres ; et ce qui nous reste de Diophante n’est qu’un traité d’a- nalvse indéterminée qui reuferme des questions difficiles résoluesavecune grande adresse. [l paraïitégalement; d’a- près une Algébre indienne, publiéeil y a peu d'années, queles Indiens sont depuistrès-long-temps en possession de diverses connaissances sur cette branche de la sciénce et que dès le 12° siècle ils avaient découvert des règles pour la solution de certaines équations indéterminées, Quoi qu’il en soit de cette antiquité de la Théorie des nombres, ses véritables progrès ne remontent pas plus loin que le temps de Viète et de Buchet de Meziriac. C’est à ce dernier que l’on doit la première solution gé- nérale de l’équation indéterminée du premier degré. Bientôt après, Fermat, l’un des plus grands géomè- tres de son siècle, fit faire un pas immense à la théorie des nombres, en découvrant un grand nombre de théo- rèmes intéressans , dont la démonstration de quelques- uns occupe encore les mathématiciens modernes; car, d’après la coutume des géomètres du 17° siècle qui ca- chaient leurs méthodes pour se proposer des défis, Fer- mat publia ses découvertes sans les démonstrations et parmi celles qu’on a, retrouvées dans ses papiers ; il est à regretter que les plus importantes manquent. Euler, dont le nom s’attache à toutes les parties des mathématiques, ne pouvait laisser la théorie des nom- bres dans l’oubli qui succéda tout à coûp à l’espèce d'enthousiasme qu’elie avait excitée jusqu’à la mont de Fermat. Oubli assez naturel alors, puisqu'il était causé par la direction nouvelle qu’apportait aux géomètres la découverte du calcul différentiel. Dans de nombreux mémoires, publiés dans les commentaires de St.-Péters- bourg, Euler a étendu nos connaissances sur les nom- bres et on lui doit uñe foule de découvertes, parmi les- quelles nous devonsciter la résolution générale des équa- tions indéterminées du second degré, dans le cas où l’on connaît d'avance une solution particulière, Enfin La- grange, Legendre et Gauss, par leurs travaux ultérieurs, ont amené la théorie des nombres à un degré de déve- loppement égal à celui desautres branches de l'algèbre, C’est Gauss particuhèrement qui a donné une forme systématique à la théorie des nombres, en introduisant dans la science la considération du principe de com gruénce (voy. ce mot), dont nous exposerons ailléurs la dédüétion philosophique (Foy. Tiréonie Dés noMants). Nous nous bornerons, dans cet article, à faire connaître la résolution générale de l’équation indéterminée du second degré ; due à Lagrange; celle dé l'équation du premier degré ayatit déjà été donnée aü mot Conénurnér, (n° 10.) Quant aux équations des degrés supérieurs dt IN 109 second il n’existe point encore de méthode générale : pour les résoudre. E. On peut toujours ramener une équation du second degré à deux inconnues à la forme x? — My: — N car, cette équation entièrement complète étant ( Foy. EqQuarion , 6.) ax? + bxy +cy° +dx+cy +f—=o nous pouvons d'abord l'écrire ax? + (by +-d)x =— cp — dy —f Multiplions ensuite les deux membres par {a et ajou- tons de part et d'autre la quantité ( #ÿ d}°, nous aurons Gax+{a(by+d)x+(by+d)={(by+d)—4a(cy+er+f) mais, le premier membre étant un carré parfait, en ex- trayant la racine, il viendra da 4h +4 = V](o+d} —iale tort ] —\Ÿ7 (bs—4ac}y2Lo(bd—ae)y +d-{4af ainsi faisant b—/ac = A bd—sae — g {af = h et désignant de plus le radical par #, nous obtiendrons les deux équations 2ax + by +d = Ays + ogy he multiplions maintenant la dernière par A, elle de- viendra. A:y#o9Ay+ARh — At ou, encore, A°ÿs%96AyEg Ah gs — AIR c'est-à-dire , (Ay—-g}— At —g— Ah faisant donc Ay+g=u g— Ah—B nous obtiendrons définitivement w—Ar=RB ce qui est la forme en question. En remontant à æety,ona 410 IN d’où l’on voit que tous les nombres qui satisferont à la transformée, donneront immédiatement la solution de l'équation générale. 2. Les nombres v, 1, pouvant être des nombres en- tiers ou fractionnaires, si nous les supposons réduits au même dénominateur, ou si nous faisons en général, F4 U—= =, t—7 la transformée deviendra x'—Ay° — Bz° dans laquelle x, y et z sont des nombres entiers. C’est donc cette dernière qu’il s’agit de résoudre, 3. Nous supposerons de plus, 1° que les nombres x, 7,2 sont premiers entr’eux, ce qui est toujours possible, puisque dans le cas où ces nombres auraient un commun diviseur, on le ferait disparaitre en divisant; 2° que A et B n’ont aucun diviseur carré; car dans le cas contraire, a, par exemple, on pouvait poser À — A'x?, B— B'£; en faisant «y — y' et Bz — z' l'équation deviendrait = A'y'"? —hB'z" et réunirait alors les conditions demandées. Cela posé, il est évident que deux quelconques des quantités æ,y,zne peuventavoir aucun facteur commun, car si» divisait æ et y, par exemple, »? diviserait æ° et7?, et devrait conséquemment diviser Bz?, mais »? ne saurait diviser z*, puisque x, y, z n’ont point de com- mun diviseur; il ne saurait non plus diviser B puisque ce nombre n’a pas de facteur carré; donc æ ety sont premiers entr’eux et il en est évidemment de même de æetzet deyet z. 4. Soit donc proposée l'équation (1) x?—Ay — B= ayant toutes les conditions énoncées ci-dessus et dans la- quelle nous supposerons en outre À et B positifs et BA. Cette dernière condition est toujours possible, puisque l’équation proposée peut se mettre sous la forme : x?—Bz — Ay? c'est-à-dire, qu’on peut prendre pour second membre le terme qui a le plus grand coefficient. Or, si l’équation (1) est résoluble en nombres entiers, comme les valeurs de x sont dépendantes de celles de J, nous pourrons donner aux premières Ja forme az =ny—By ñ et y' étant deux quantités indéterminées. Substituant IN cette forme à la place de x dans l'équation (1), nous’ ob- tiepdrons , après avoir divisé par B, (2) mais Bet y sont premiers entr’eux, car tout diviseur commun entre B et y* diviserait x? et nous avons vu que x et y sont premiers entr’eux ; ainsi l'équation (2) 2 ne peut subsister si (5 n’est pas un nombre en- tier. Faisons donc cet entier, que nous apprendrons plus loin à déterminer, égal à B'Æ, 4 étant le plus grand carré qui puisse le diviser et (3) deviendra (4) B'£y—onyy + By’— 2. Faisons dans cette dernière, après l'avoir multipliée par B'X, B'ky —ny! =x! , Kkz = 2 elle deviendra pen AY? — B'z2. transformée exactement semblable à la proposée, mais dans laquelle B' sera plus petit que B. En effet, s’il y a une valeur quelconque de 7 qui rende 7? — A divisible par B, en ajoutant à cette valeur un multiple quel- conque de B, ou en le retranchant, n° + y B— A sera aussi divisible par B ; ainsi on peut supposer que la va- leur de » est comprise entre les limites o et B, et même entre les limites se étroites o et + B; doté n étant plus petit que:B, — ie B' sera <[+B, eten même EF temps positif. Si l’on avait encore B'=> A , on pourrait, en opérant de la même manière, transformer x'— Ay'? == B'z2 en LUI Ay"? = B'z" dans laquelle B” serait + B', et toujours positif. Dans le cas où l’on aurait aussi B"©>A, on continuerait ce système de transformation jusqu'à ce qu’on soitarrivé à une équation x? — A = Cr telle que C soit plus petit que A. Alors après avoir fait passer dans le premier membre le terme qui a le plus petit coefficient, ce qui donne L?=—Cz— AY On procèdera, comme ci-dessus, à la réduction du coefficient A, jusqu'a œ que l’on trouve une transfor- mée IN A2— Cz2 = D: dans laquelle D sera , nous obtiendrons les deux solu- tions suivantes de x?7—7—152?. I Il æ=p'+15q, x = 3p +59. Y=P 15 ; J = 3p°—5q". zx —2pq ,; Z = 2pq. 7- L'application de ces formules à des cas particuliers entraîne souvent de longs calcuisque l’on peut abréger, lorsqu'on ne veutque des valeurs entières, par un grand nombre d’artifices ; mais nous ne pouvons nous y arrêter. Nos limites nous empêchent également d’exposer la mé- thode plus directe de résolution, fondée sur les fractions continues, qui ramène la solution de l’équation. æ'—Ay? = #t.B à celle de l'équation particulière Min — ET Nous ne pouvons que renvoyer nos lecteurs à la Thcorie des nombres de Legendre et aux Disquisitiones arith- meticæ de Gauss. Il existe une traduction française de ce dernier ouvrage due à M. Poullet-Delisle. INDICTION. (Calendrier.) Cycle en usage dans le calendrier ecclésiastique et dont l’origine n’est point exactement connue. C’est une période entièrement arbi- traire, qui ne repose sur aucune considération astrono- mique , comme les cycles solaire et lunaire (Voy. Ca- LENDRIER). Sa durée est de 15 ans. Ca trouve l’année de l’indiction romaine en ajoutant 3 au nombre de l’année de l’ère chrétienne, et en divi- sant ensuite par 15; le reste de Ja division, s’il y en a un, marque l’indiction de l’année proposée; s’il n'y a pas de reste, l’indiction est 15. Si, par exemple, on cherche l'indiction pour l’année 1836, il faut diviser 18363, ou 1839 par 15, le reste 9 est l’indiction de- mandée. INDIVISIBLES. (Gcom.) On désigne par ce mot les élémens infiniment petits, dans lesquels une figure géo- métrique peut être décomposée. La Méthode des indivisibles, dont le principe philo- sophique repose sur la génération indéfinie de l’éteadue, a été introduite dans la géométrie par Cavalieri en 1635, dans son ouvrage intitulé : Geometria indivisibilium ; adoptée d’abord par un grand nombre de géomètres, au nombre desquels nous devons citer Torricelli, l'abus qu’on en fit bientôt, en voulant l’employer dans les pro- positions les plus élémentaires, fit ensuite mettre en doute l'exactitude de ses principes, et, malgré son uti- 112 IN lité incontestable et sa fécondité prodigieuse, elle ne put échapper à l’ostracisme jeté par la prétendue philo- sophie du dernier siècle sur toutes les considérations ma- thématiques fondées sur l’idée de l'infini. Bien loin donc de développer une méthode qui n’est au fond, pour l'étendue, que ce qu'est le calcul différeutiel pour les nombres, les géomètres modernes ont cru marcher dans la voie du progrès, en adoptant exclusivement la Méthode d'exhaustion des anciens, dont le procédé, pu- rement inductionnel ne conduit à la vérité que par de longs détours (Foy. Méruons). INDUCTION. Jugement par lequel on conclut du particulierau général ou des faits aux lois: Par exemple, si, après avoir démontré, dans le casoù 72 et » sont des nombres entiers positifs, que an Dé ar = an+n on en concluait que cela doit avoir lieu pour toutes les valeurs possibles des exposans 72 et », on jugerait par induction. Un tel procédé ne doit être employé qu’avec les plus grandes précautions, car il existe un uombre considérable de cas dans lesquels une expression algé- brique dont la généralité parait appuyée sur de nom- breuses valeurs particulières, se trouve subitement en défaut. Telle est par exemple la formule remarquable DH xx qui donne unesuite de nombres premiers, en y faisant æ—1,2,3,4,5, ctc.; elle fut présentée comme une loi générale, et cependant elle n’est exacte que jusqu’au quarantième terme. L’induction, considérée comme fonction intellec- tuelle, porte sur la transition opérée entre les facultés de la Raison et de l'Eutendement par la faculté intérmé- diaire du Jugement, à laquelle elle appartient. On voit donc d’après son origine, qu’elle ne peut conduire qu’à des résultats de plus en plus probables, mais qu’elle ne saurait par elle-même atteindre à aucune certitude. INÉGALITÉ. (451) Terme très-employé dans l’as- tronomie, pour désigner toutes les irrégularités des mouvemens des planètes. On dit première inégalité, seconde inégalité, etc. Voy. EqQuarTioN, Luxe , PLANÈTE. INFINI. Ce qui n’a point de bornes. Appliqué aux quantités, ce terme désigne celles qui sont plus grandes que toutes quantités assigoables, ou pour lesquelles il n'existe pas de rapports avec les quantités finies. Nous avons déjà établi, au mot Dirréeenriez , la différence qui existe entre les quantités finies et infinies, et entre les quantités finies et infiniment petites; comme aussi la véritable acception du mot indefint ; nous y renver- rons donc. Une quantité infiniment grande, s'exprime en général par le signe @, et une quantité infiniment petite pan 5. IN Par suite, ©? est infiniment grand par rapport à c, TOR : < : et infiniment petit par rapport à 2 ; Aussi oo repré- sente une quantité infiniment grande du second ordre, 1 #3 une quantité infiniment petite du second ordre ; et œset! sont également des quantités infiniment 603 grande et infiniment petite du éroisième ordre, et ainsi de suite. a étant une quantité finie quelconque, on à les rela- tions. a C4 = 0 — œæœ voXæ—a mais daus ce cas zéro doit être considéré comme une quantité infiniment petite et non comme un zéro absolu. INFINITÉSIMAL. Le calcul infinitésimal n’est autre chose que le calcul différentiel, traité, comme nous l'avons fait, par la méthode des accroissemens infini- ment petits. et non par la méthode des limites ou par toute autre méthode indirecte. MéruoDes INFINITÉSIMALES. /’0y, MÉTHODE. QUANTITÉ INFINITÉSIMALE. C’est une quantité infini- ment petite. INFLEXION. {Géom.) On nomme point d'inflexion dans ane courbe, le point où de concave elle devient convexe et réciproquement: Par exemple, le point I ou Ja courbe AT, de la pre- mière figure, qui devient convexe par rapport à l’axe IB de concave qu’elle était avant, est un pornt d'inflexion. Lorsque la courbe change brusquement de direction, comme dans la seconde et dans la troisième figure, et rebrousse son chemin, le point où cela a lieu prend le nom de point de rebroussement. Les points tant d’inflexion que de rebroussement, sont compris sous la dénomination générale de points singuliers. Voy. Point. INFLECTION. (Ope.) Déviation qu’éprouvent les rayons de lumière, lorsqu'ils rasentles bords d’un corps opaque. C’est la même chose que ce que l’on Pose “plus communément DrFFRAGTION. La découvérte de cette singulière propriété, qui ren- Fefmé le seal câractère matériel qu'on peut réconnäître dans la lumière, est due au père Grimaldi, savañt jé- suite; le docteur Hook l’avat également reconnue ; mais c’est à Fresnel, qu’on doit la connaissance exacte de toutes les circonstances du phénomène. INFORMES. {45t.) Nom que les astronomes ont donné aux étoiles, nommées aussi sporades, qui ne se trouvent comprises dans aucune constellation. INSCRIT.(Géom.)Une figure est diteinserite dans un autre, quand les sommets de tous ses angles touchent le périmètre de cette autre. Ainsi un polygone est inscrit dans un cercle, lorsque tous les côtés de ce polygone deviennent des cordes pour le cercle. On nomme aussi Ayperbole inscrite, Vhyperbole d’un degré supérieur, qui est entièrement renfermée dans l'angle de ses asymptotes, comme l’hyperbole apollo- nienne ou conique. INTEGRAL. — Carcur inréeraz. Seconde branche du calcul général des pirrÉRENCEs. Son objet est la con- sidération des différences inverses, nommées aussi som- mes ou intégrates. Voy. DirrérENCE. 16 et 49. Ce calcul, comme celui des Différences directes, se divise en deux parties savoir : 1°, le Calcul intégral aux différences finies, ou, comme on le nomme com- munément, le Calcul inverse des différences; 2°. le Calcul inicgral aux différences infiniment petites, ou le Calcul intégral proprement dit. Nous allons les exa- minér successivement. 1. CALCULINTÉGRAL AUX DIFFÉRENCES FINIES, Ou Caleul inverse des différences. Le but général de ce calcul est d'obtenir la génération d’une différence d’un ordre quelconque 4”r, au moyen dela différence supérieure A+ 1623 ex étant une fonction quelconque de la variable æ. Considérée ainsi par rapport à Am+19x, la quantité Apx prend le nom de somme, pour des raisons que nous verrons plus loin, et la relation de ces deux quan- tités s'exprime par Ampx =2[An+1@x] Z étant la caractéristique qui désigne la somme. ( Voy. DirFérENce. 16). Nous avons expliqué, dans les paragraphes déjà cités de l’article Dirrérence, le sens des caractéristiques 2, 2°, etc. et nous avons vu que les expressions ox et A—"9x sont équivalentes. Nous supposerons donc dans ce qui va suivre que tout ce qui a rapport à la notation est connu. 1. Le problème de trouver la quantité gx dont on connaît la différence Apx, peut se ramener à. celui de trouver la différence de l’ordre général 72, de cette dif- férence Apx. En effet , en désignant par f'(m), l’expres- Sion de 4m [Apx], si l’on y fait m——1 on obtient im- médiatement TOME 414 IN Â15 A1 (A@x]— 3[apx] —f(—1) Mais en appliquant à la quantité 49x, la loi de géné- ration des différences (Voy. DirrérencE. 14), on a évi- demment e m(m—1) : Am [Aox] = Apx—mAo(x—i) + DS Ap(x—92i) — etc..... à étant l'accroissement de x, dont dépend l’accroisse- ment correspondant Azx de la fonction ox. Faisant donc dans cette expression m——1+, nous ob- tiendrons S [agx]=—Apx 2 A(Qæ—i) + Ag(x—oi) + AG(x—3i) + etc..... D'où nous voyons que x|Ayx] désigne une véritable somme. C’est ce qui résultait d’ailleurs d’une manière plus générale de l'expression (d) de l'intégrale zx, (Foy Dirr. 20). La génération de la fonction #x est donc donnée ici par la somme de tous ses accroissemens. 2. L'intégration des différences polynomes peut tou- jours être ramenée à celle des différences monomes; car : A [ox +ey +] = Apx + Apy + A7, or, en prenant l'intégrale des deux membres de cette égalité, on a gx + er + vz= 2[Apx + Aer + 492) ou, ce qui est la même chose, ZAoz + XAoy — 349% = 2[Apx + Apy + Az] Ainsi nous ne nous occuperons que des différences monomes. Nous devons encore remarquer que tout facteur cons- tant de la fonction variable, peut être mis hors du signe d'intégration, ou que 3[Ayx] est la même chose que Axpx. C’est une conséquence immédiate de ce que A[Agx] — Ac Apt. 3. Procédons d’abord à la recherche de l'intégrale de la fonction élémentaire æ”*; l'accroissement de x étant toujours désigné par ts Nous avons (Dirr. 21.) 4 A(n— 1 Lu AL = NAN—I pen An—2j2 1.2 n(n—1)(n—2) œn=3i3 1.2.9 ec... F 45 114 IN En intégrant de part et d’autre, il vient u NIUE (n— 1): D Sans = Ai12 Ka ral 7 AT n(n—1)(r—0) D + etc. .... as xn—3 Cetteexpression ferait connaitre l'intégrale de æ" sil'on avait celles dex#—1, æ7—°, x"—3 etc. Car en y faisant n—:=m, et en dégageant zx", on obtient (1) Dm Ta LR PNEUS u UE NS EAU OURS _ (mad-i)à no m m3) ZX. x —2 1.2.9 m(m—1\m—0) ., .3.4 + eté.....,.. pa 3s xm—3 —l 1.2 Faisant successivement dans cette dernière m—0o, M—1, M—)2, etc. et substituant dans chaque valeur celles qu’on a obtenues précédemment, on trouvera æ ZT° = - z KL T2 1 ÈT = -——-7x DE 2 3 LE ï I Ex = > —- 2H — x 31 2 NAT : 12: : I ; 2 = ; -— _ L' — Xi 4 È 2 2.0 2 SAT pl Sri Li —- xite mi xù 2 Z 2 te] . 6 F : vz £ DNS Sn — 63-22 TÈ z 2 .U . LC —#eic 4. On peut obtenir l'expression générale de 27 sans passer par les sommes 227*—1, Ex”—2, etc., en se servant de la méthode des coefficiens indéterminés. En effet ? nous pouvons poser 22m — Agmti EL Bon L Crm-1 EL Drm—2— etc. car telle est évidemment la forme de la génération de ces intégrales. Or, en prenant la différence première de chaque membre , on trouve I A CEE) RE pes 1 A CDR 9 1.2. RE —- etC..... mx I B” 22 Pmetr B —— RL etc... + BE + Le sie + etc... + C IN comparant entre eux les termes affectés d’une même puissance de x, on découvrira entre les coeffciens in- déterminés A, B, C,etc., les relations suivantes, qui serviront à les déduire facilement les uns des autres , B (mx) I AAA TCENTIE c À (1 mi mu A n DEA Grimm nË (nes) (m1 à 2.3.4 2-9 2 CiC— Etc En effectuant le calcul de la partie numérique de ces coefficiens, on obtient (2) Tm+1 I DPUL nee mie 2121 (mie 2 3 —1 den AMI. EU : dr —3 DS PL) 0.9 141 1 M à 3 ml 652 6: RAT ET DE 0 9. 8x HTSTEZ 5.7 : 10.0 1: 5 m9—1. 691 m1 + - 19X7—9 : —— Li — (1 6.11 rio 220.13 1711 F DT 3Grim m5 —1 35 Te 13pn—13— 36 jee —__p5ypm—15 Z ZT 2.15 1141 80 F7 T6 86171 —1 2992779m19|—1 rates 17e 7m g 11 jl9pm—19 42.19 riëlr F1O,21 1201 H'etciinis à nous nous servons, pour abréger de la notation des fac- torielles (Foy. ce mot). La différentiation d'une fonction de, quantités constantes et variables faisant disparaître les quantités constantes qui entrent dans son expression et qui ne sont point facteurs des variables, il faut, en intégrant, ajou- ter une constante arbitraire que Ja rature de la question donne ensuite les moyens de déterminer. On a, par exemple , À et B étant des quantités constantes, A [AHBox] —)BAox HÉREA Ainsi, lorsqu'il s'agit d'intégrer BAox, comme toute trace de la constante À a disparu dans cette expression, dont l’intégrale est SBAgx — Bs4ox — Box il devient nécessaire, pour compléter l'intégrale, de lui ajouter une constante indéterminée; on écrit donc SBAgx — Béx + constante. Dans un grand nombre de cas cette constante peut être zéro, mais dans d’autres elle change entièrement la va- leur de l'iutégrale, et il est toujours essentiel d’en tenir compte. IN 6. L'intégration que mous venons de donner de la fonction élémentaire x", renferme le principe de celle de toutes les fonctions algébriques rationnelles et en- tières, dans lesquelles la variable indépendante reçoit uu accroissement constant. Proposons-nous, parexemple, d'intégrer la fonction ASHA x A 2 A ri. nous avons 3{A,HA x +A,x+A;x| = AE t0+ A 2x! +A,2x—HA,ExS Ainsi mettant pour Ex°, Ex', zx”, Ex, leurs valeurs , nous obtiendrons A t—3A iLGA, EX Oz At—0A,710A + RE Æ tt pt bu 3A3i—92À, 2 Gi ASE GE x* + constante. SASHA ,ù+A,xt+Asx] = 7. L'intégration de la factorielle xl, lorsqu'on prend l’accroissement de la différence égal à celui de la factorielle, présente moins de difficulté que l'intégra- ‘tion de la simple puissance æ». Eu effet, nous avons (Dirr. 22.) Ami — mi(2c+i)n— vi d'ou, en intégrant , demi = mi E{x+i)n il égalité qui donne immédiatement acné * 2ætimii = =, , ( go ) mu Faisant mm —1= n, et x + i = x, cette expression de- vient définitivement (3) (CAERL (a+) et telle est l'intégrale générale de la factorielle æ1, quel que soit l’exposant » entier ou fractionnaire, positif ou négatif. Dans le cas de l’exposant négatif, la formule (3) de- vient (4) J y DE AU — + constante. È dis Œul rot) nus (æ—ni)"\ (a—1)x—ni—i li à cause de 5 1 , (x— nan LL Es Te et (loy. FacronteLte 6.) Représentant, de nouveau, dans IN 115 cette dernière la base æ — ni par x, nous obtien- drons (5) 1 I > — ! . . à — + constante. CEE CAT Dans le cas où nous considèrerions les différences à «c- croissemens negatifs, comme alors la différence de æ”1° est simplement, ADN = pnign— li les formules (3) et (5) deviendront (6) ) ail S'HNfE ee const. (n—1)à 4 1 2 f Y — — = , TR eNTE Eden ô Nous verrons ailleurs des applications très-importantes de ces intégrations. (7’oy. SommAToIrE.) 8. Passons à lintégration des fonctions transcen- dantes. La différence de la fonction exponentielle ar, est (7) AA — a*(ai—1) Car on obtient cette différence en faisant varier x et en retranchant la fonction primitive de celle qui a recu l'accroissement (Dirr. 7), ce qui donne Aar — at+i — ax —a® (ai — à). Ceci posé, en intégrant les deux membres de l'égalité (7), nous avons a —= s f'ax(ai—1) = (ai—3)3ax d’où (8) ac SAUENÉES (ai—1) 9. Les intégrales des fonctions circulaires sinx, cos, s’obtiendront par un procédé semblable au précédent. Nous avons ACOST == COs(T +1) — cos ? et par suite (9), À cos &æ — — 2 sin 32. sin (x+ir.) à cause de la relation générale(7”oy. sinus) cos À — cos B —— » sin 5 (A—B). sin (AB) On tire de l'égalité (9), N: < A COST sin (Xi) = — ——. 2 sine ce qui devient, en remplaçant æ + =ipar x, A cos (x—i) sinx — - 2 Sin TS U a On obtient donc, en intégrant, (10), 116 i =, + const. Une marche semblable, en se rappelant la relation générale sin À — sin B — 2 sin ? (A—B). cos : : (AB) nous conduirait à l'expression (11) sin a) Z COST = a) const. 2 sin LE 10. La génération des intégrales du premier ordre, conduit très-facilement à celle des intégrales des ordres supérieurs, car Z’?x est la même chose que 2 Sr), z'ox que x’(%9x) ou ZE E(xpx)) etc., etc. C’est ainsi, parexem- ple, que pour obtenir Z{yx), on commence par preu- dre l'intégrale du premier ordre qui est a? æ Ex —— — Er A +R + À désignant la constante. En intégrant cette dernière expression, on obtient I > ë EX— — B+ x + Axx° — const. Lx? — : " TE 3 2 ce qui donne définitivement, en effectuant les intégra- tions indiquées RD Ut à. are 2 — ZX? — _ AT + const. 122” a+ ii On voit que l'intégration introduit un nombre de con- stantes arbitraires égal à celui de l’exposant de l’ordre. 11. La génération de l’intégrale de l’ordre m d’une fonction quelconque 9, s'obtient d’une manière géné- rale par les différentielles de cette fonction, et cette gé- nération présente des particularités remarquables que nous devons signaler. Si l’on développe la fonction Aox, par la formule de Taylor (Foy. DIFFÉRENCE , 34.) on trouve dox C4 dox à dox ra dx? 1.9 | dx 1.2.3 + etc... et, en comparant ce développement avec celui de la fonction exponentielle e> qui est Ar = re = dx 1 É + etc. : dox . : on voit, lorsque =". i, ce qui donne dx. dex ü (dx) 2 a dx (dox)’ rÈ : —1— ; - Li Le g dx ‘1 T dæt 1.2 ae 259 IN que ce dernier développement ne diffère, dans sa forme, de celui de 49x que par les exposans des puissances de dex. Ainsi on pourra poser (12) dex ; : Agx =e de — 1 pourvu que dans le développement du second membre de ceite égalité on transporte à la caractéristique d les exposansdes puissances de dyx.Conditionessentiellesans laquelle l'égalité (12) n’a aucun sens; cette égalité ne de- venant effective que par le développement du second membre. Lagrange a remarqué le premier que cette analogie entre les différences et les puissances avait également lieu pour tous les degrés, et qu’on avait en général (13) dex ; jm AMEX — e dE 1 | en observant toujours qu’il faut développer le second membre et transporter à la caractéristique d les expo- sans des puissances de dpx. Cette relation (13), ayant été démontrée pour toutes les valeurs positives et négatives de l’exposant », donue immédiatement (14) dgx nt dE: ATRDX = EMEX —= —1] On écrit encore cette relation de la manière suivante alors les exposans des puissances appartiennent immé- diatement à la caractéristique d'et par la réunion de la quantité x on forme les différentielles successives dx, dx, etc. 12. Nous avons dü nous borner à présenter ici de la manière la plus succincte les principes fondamentaux du Calcul inverse des différences ; quant à l'intégration des équations aux différences à plusieurs variables, elle en- traîne des détails qui ne penvent trouver leur place dans ce dictionnaire; et nous devons renvoyer au grand Traité du calcul différentiel de Lacroix. Ë IL. Carcuz inrÉGnaL aux différences infiniment pe- tites. C’est particulièrement à cette branche du Calcul des différences inverses qu’on a donné exclusivement le nom de cALCUL INTEGRAL. Jusqu'ici les auteurs d’ou- vrages élémentaires ont présenté le calcul des diffé- rences finies comme entièrement distinct du calcul dif. férentiel , tout en reconnaissant cependant queces calculs ont de grands points de ressemblance. Cette distinction qu’on a voulu établir entre les deux branches d’un seul IN et même calcul , (brauches qui ne diffèrent entre elles que par la nature des accroïssemenrs qu’on y considère) n’a aucun fondement; et si l’on remonte au principe mêmede l'existence des DiFFÉRENCES des fonctions, c’est- à-dire à la génération de ces différences, dont la con- ception primitive est donnée pour les expressions Différences réelles, Apx= 9 (x4+Ax)—9x Différences idéales. dpx:=dy{x+dx)-9x on reconnaît sans peine que les différences idéales ou infiniment peiiles ne sauraient avoir d’autres lois géné- rales que celles des différences réelles ou finies. Nous avons en effet reconnu (DIFFÉRENCES), que les premières de ces lois ne sont que des cas particuliers des secondes, ceux où la différence Az, devient dx, c’est-à-dire de réelle, devient idéale, et si alors les expressions se simplifient beaucoup par leretranchement des termes qui deviennent nuls, c’est uniquement en vertu de cette loi fondamen- tale des quantités infinitésimales, par laquelle l'égalité de deux quantités quelconques À et B, prises dans une mème sphère de grandeur, ne peut être altérée par l’in- fluence d'une autre quantité C, infiniment petite, com- parativement avec les grandeurs de l’ordre A etB.II en est évidemment de même des différences inverses où intégrales et l’on peut toujours passer de l'intégrale 397 à l'intégrale h 9x, en faisant l’accroissement 2 de la va- riable x ; infiniment petit, et en faisant disparaître de son expression les termes affectés des puissances ?, etc, qui sont autant de quantités infinitésimalesnulles devant zou dx. Par exemple , si dans l'intégrale donnée n° 4, pour la puissance x” on fait dx cette intégrale se ré- duit à J= Ce que l’on peut mettre sous la forme ME — T1 ” (mHi)dx parce que dx est considérée comme une quantité con- stante. Cependant il est toujours beaucoup plus court de chercher directement la différentielle dx, que de l’ob- tenir de la différence 4gx, en y faisant i — dx, et telle est l'immense avantage des différences infiniment pe- tites que la génération d’une quantité quelconque peut être obtenue par leur moyen de la manière la plus sim- ple possible. Nous allons donc procéder à la déduction directe des intégrales ou à la génération des fonctions primitives dont les différentielles sont données. 13. Soit d’abord proposée la différentielle x" dx; puisque nousavons (Dirr. 43 ) 5). del nei-idx IN nous obtiendrons, en intégrant les deux membres [axy= ner ou , les deux signes Ja dse détruisant , = fnadr=n f'arride, Nous avons déjà dit que les facteurs constans peuvent se 417 mettre en dehors des caractéristiques. Cette dernière égalité nous donne, en faisant 2—1—m f'avaz = Eva (m1) Ainsi la règle générale pourobtenir l'intégrale-dex,,dx est celle-ci : augmenter l'exposant d'une unité et diviser ensuite par le nouvel exposant et pardx. Oa peut re- marquer que cette expression est celle que nous ayons obtenue ci-dessus en passant de Sr à flan. Pour obtenir l’intégrale complète, il est nécessaire d'ajouter au second. membre de l'égalité précédente une quantité constante €, qui reste entièrement arbitraire, tant qu'aucune circonstance ne vient déterminer la va- leur que doit avoir l'intégrale pour une valeur particu- lière de la variable z. En effet , quelle que soit la quan- tité constante €, on a d'C+H x] = dar = nœr—-1dx et comme toute trace de € a disparu dans la fonction différentielle nx"—1 dx, on voit que cette différentielle est la même pour toutes les fonctions de la forme M—zxr, M étant une quantité constante quelconque; ainsi et ré- ciproquant, l'intégrale de nx"—1dx, c'est-à-dire M+zx, peut avoir une infinité de valeurs, correspondantes à toutes les valeurs qu'on peut donner arbitrairement à M. Nous avons donc généralement pour l'intégrale de xmdæx , expression : am+i ao... fx dx. Si, d’après la nature de Ja question qui conduit à la GC différentielle x"dx , son intégrale devait s'anéantir , ou devenir zéro , lorsque la variable æ reçoit une valeur particulière b , cette circonstance exprimée dans (16) = } donnerait bm+ Le pe ON m1 D'où l’on obtiendrait but: Éd mx 118 IN Alors la constante ne serait plus arbitraire, et l’inté- grale complète serait , (17), D ’ LM HI bm+1 LIT = ——— se m1 C’est par un procédé entièrement semblable que l’on peut déterminer la valeur de la constante dans toutes les intégrations où les intégrales doivent recevoir des va- leurs particulières pour certaines valeurs de la variable. 14. L'expression (15) avant lieu pour toutesles valeurs de l’exposant, il en sera de même de l'expression (16). Dans le cas de l’exposant négatif, on a donc aussi am dx = —-—— C JE fil —m+1 + Ce qui est la même chose que dx I CO et Pour les valeurs fractionnaires positives et négatives de l’exposant , on aurait de même mi mx (19)... 4 gx = + C dx m (20)... — —— —— / n n—m L Vus (m—n)x Le L'application de ces formules ne présente aucune dif- ficulté. Par exemple, si l’on veut intégrer la quantité ax °dzx; en faisant dans (19), # — 4 ,m = 5, on obtient immédiatement 9 4 LE Le 9 £ LE AE 2 5 af-xidr =a.-— = .ax:# GC e 9 La formule (20) ferait également trouver = Va e xs ZiÿE +C 15. La formule générale (16) dont (18), (19)et(20) ne sont que des déductions, présente un cas particulier NV — 3V/ax 3 1x à remarquable que nous devons examiner ; c’est celui où m—= — 1, caralors elle donne dx 1 à =- ét C æ —0 10: CITE ‘ ; = étant une quantité infiniment grande, ce résultat ne nous apprend rien, à cause de l’indétermination com- plète de la quantité C. Ainsi en admettant qu'il existe IN une fonction Ÿx de x telle que sa différentielle soit dx ; ZX? °u telle que l’on ait fi aies ZT la formule générale (16) paraît insuffisante pour en don- ner la génération. Il n’en est rien cependant, car si cette fonction x existe, elle doit avoir une valeur quelconque b, correspondante à x=0 , b pouvant être d’ailleurs lui-même égal à zéro ; et comme par cette con- sidération l’intégrale complète, pour toutes les valeurs de l’exposant 72, est(17) am+i— Jpmi+x Jerez nn mi cette intégrale , dans le cas de m3 ——1, devient dx x—b "0 Œ otnAHT © c’est-a-dire, une quantité indéterminée dont on peut trouver la valeur par le procédé donné au mot Diffe- rence, n° 47. En effet, considérant »#: comme la varia- ble, dans l’expression générale, et différentiant les deux termes de la fraction, on obtient, en désignant par la caractérisque L, le logarithme naturel de la quantité qui en est affectée , d[xr+i — bm+i] ami, La.dm— bm+1.Lb.dm dm] dri = 843, Lx — bm—1,Lb ce qui devient dans le cas de » ——1 Lr—Lb Nous avons donc aussi ou Lé demeurant indéterminé. Cette difficulté qui se pré- sente dans l’application de la formule genérale (16) tient à la nature transcendante de Ja fonction Lx, - En partant de la différentielle PE ue ds x ( Voy. nirr. 31.) on aurait reconnu immédiatement que, (21), dx Ye be 16. L'intégration dela fonction simple 攫r, donne les moyens d'obtenir non seulement celle de toutes les IN fonctions différentielles rationnelles et entières d’une seule variable x, mais encore celle d’un grand nombre de fonctions différentielles irrationnelles. C’est ce que nous allons faire voir. Toute fonction différentielle rationnelle et entière d’uve même variable peut se ramener à la forme [Aæz + Bx2 + Ca? + Dx? + etc.. .\d2 or, en vertu de Ja+Y+a+as fX+ PRE etc. on a VE [A+ Br Crt+Drdtetc..]d= A 7? exde + B æedx + C / xtdx +D L AN + etc. expression qui, en intégrant chaque terme en particu- lier, devient #+1 +: Ax* L Br£-etc….]de =AT J'tArt + Brs ete... lde AT + BTE + etc.....+ const Il n’y a besoin d’ajouter ici qu’une seule constante ar- bitraire, car on voitaisément que si l’on en ajoutait une pour chaque morome leur somme serait encore repré- sentée par une seule quantité arbitraire. 17. Les fonctions de la forme (AL Br + Cr + Dax + etc..." dr pourront encore être intégrées de la même manière, puisqu’en développant la puissance om obtient une suite de termes dont la forme générale est Mzxrd et, cette intégration peut avoir lieu d’aprèsles formules (6), (18), (19) et (20), pour toutes les valeurs entières et autres de l’exposant »7. Lorsque cet exposant est entier et positif l’intégrale se compose d’un nombre fini, de termes ; dans tous les autres cas, elle est représentée par une série indéfinie. 18. Il existe quelques fonctions de la forme ci-dessus dont on peut, à l’aide de certaines transformations, ob- tenir l'intégrale, sans avoir besoin de développer la puis- sance. Nous allons les examiner. L'intégration de la fonction binone (a+bzx)"dx, est et, par conséquent IN 419 d’abord dans ce cas, quel que soit même l’exposant ; car faisons a+-bx —x ce qui donne z— a x—=—— , et dx= b D: substituant ces valeurs dans la fonction donnée, nous obtiendrons (aba)mdr = TE J'atieraee f° zm+ 1 RE I )b mettant pour z sa valeur, nous obtiendrons aéfiniti- vement Je (a+-bx)rdx = 19. La même transformation peut encore être em- ployée pour la fonction plus composée ; (a+bx) \m+i . | (mErnb PERS (a+ban)nan—idx en effet, faisant a+-bx"— =, on trouve di=d(a+bxr)=bd(x")=nbxr—tdx et par suite. zmdz on jt eme X — (a+-bar)ran—1 dx = =5 Mais VE da chat zm+1 nb =? 7 (m+i)nb Donc b 1 2m MN — 1 J'atiar) are __ (a+bzær) }a+x ROUES Comme en géuéral der" — myx"—1. dyx, toutes les foisque la quantité qui multiplie la puissance 9x"—1 sera la différentielle de la base 9x on pourra obtenir l’inté- grale, par des considérations semblables aux précé- dentes, soit par exemple la fonction différentielle (a+bx+cx}".(bHocx)dx il est facile de reconnaître que (b+2cx)dr, ou que bdx+oacxdx, est la différentielle de a4-bx+4-ca?, car en faisant =a+bx+cx 120 IN on a dz—bdi+icxdi Cette fonction est douc la même chose que z"dz, et par conséquent son intégrale est / ao} (ea) PEER +C 20, Lorsquelestransformations précédentes nepeuvent avoir lieu, il faut , comme nous l'avons déjà dit ,dévelop- per la puissance etintégrer la série résultante terme par terme. Soit, par exemple, (a—bx*)‘dx la fonction pro- posée; on obtient en développant (abs id =ai.dx—hañbxt.dx+6ab?a°.dx —/ab3x.dx+bix".dx Ainsi, intégrant chaque terme en particulier , on trou- vera J'a-tx)dr= aix abri +$abxt fi # abx'o+ bia +C =, on aurait aussi dx Vi —a2 JS ne fTaersrditet. ] Si la fonction proposée était d’où S 23, A,1.3.%5.4 1585-27 —— +=. LE e t V/1— ax Dear States TEST 21. Les fonctions circulaires sinus et cosinus peuvent dans plusieurs cas dispenser de l'intégration par série, et fournissent alors des intégrales très-simples et très- utiles. Rappelons-nous (rirr. 33 ) que d' sin 3 = cos z.dz dcosz = —sin z.dz D'après la nature de ces fonctions on a ( Foy. Sinus) cos’z + sin?z—1 d’où l’on tire COSz — V/1—sinz Substituant cette valeur dans celle de dsinz, il vient dsinz = dz.\/1—sin?z Faisons maintenant sinz — x, et nous obtiendrons l'expression pdt - Vi dont l'intégration donne à dr vi= Rest IN Mais z est, ici, l'arc dont le sinus est égal à æ , ainsi où a,(22), dx JE 22. On peutramener à l'intégrale précédente celle de dx = arc (sin=x)+C Væ— x, car en divisant les deux termes de la fraction par a, on obtient : : TL et cette quantité étant composée en v COMME es l’esten x, il en résulte LA dx Va—x 23. On trouverait en opérant comme ci-dessus, . “A = aro( sin = 2H C (23)2ee Res —= arc (cos—x)+ C V/1F-2? ep. JE — arc (tang = x) + CG’ (25)... JE = arc (sin. verse — x) 4-C Intégrales qui conduisent aux suivantes : À — dx x —— —= arc (cos = - Va — x? a TEEN D D arc (sin. verse — 5) + C 2at— x? € . arc (tang = x)+ CG Ces expressions fournissent plusieurs conséquences re- marquables que nous allons examiner. 22. Considérons en particulier l'intégrale (24), et cher- chons-en une autre expression en intégrant par série. Nous avons ce qui devient, par le développement de la puissance — 1 dx es dx — x°dx + xidx — a$dx + etc. Ainsi intégrant terme par terme nous obtiendrons dx LEA TS EC) Rp om qi re 2 obtient IN d'où , en comparant avec (24) : æ2 LUTTE ZI arc (tang=x) = zx — 3 + F TE ka etc. Il n’y a pas besoin d'ajouter de constante parce qu’en faisant x — 0, l’arc se réduit à zéro. Cette série qui donne l'arc , au moyen dela tangente, peut servir pour trouver la valeur de la circonférence du cercle dont le rayon est l'unité, car on sait que l’arc égal à la huitième partie de la circonférence a sa tan- gente égale au rayon, faisant donc æ = 1, nous aurons T Re : D nos arc (tang = 1) = j? r désignant toujours la demi-cir- conférence pour lerayon —1, et, par conséquent, (25), Opérant de même sur l'intégrale (22), nous trouve- rons, (26), ORNE ADMET ! HO JE 2.4 5 arc (sin = &) =x+ _ —+ expression qui n’a pas non plus besoin de constante, parce que l'arc dont le sinus est zéro s'anéantit, Comme le sinus du quart de la circonférence est égal au rayon, si l’on fait dans cette dernière expression x= 1, elle La > ; ns donnera la valeur de -; mais on peut obtenir une série 2 beaucoup plus convergente ,enremarquant que lerayon d’un cercle eft égal au côté de l'hexagone régulier in- scrit (Joy. nExAGONE) ét, par conséquent, que la moitié du ravon est égale au sinus de la douzième partie de la circonférence ; faisant donc Œ —3?, nous aurons arc(sin —+) F& 5 8t série très convergente, car il suffit de 10 termes pour obtenir r = 6(0,52359877..) — 3,14159262... Valeur exacte jusqu’à la huitième décimale. 24. L'intégration par série appliquée à la fonction dx En nous donne encore une génération du logarithme naturel de a4+x, que nous devons exposer. Il faut re- marquer d’abord que, (27), : Tong 11, IN en effet, représentons a + x par z, nous aurons 121 ax = 3, et d{a4x) = ds, où dx = «ds UE dz ainsi ——- a+-x GE , et comme d’après la formule (21), SE=vw+c si l’ou substitue à la place de = sa valeur, on trouve l'expression (27). Ceci posé, puisque Æ — (abx)-1dx, on a (a+x)-1dx — = dx —= dx + Ede—ete. dont l'intégrale est dx x 3% Fe di Je re LE" UE D + C nous avons donc aussi x? "ns etc...—+ C [44 24 Pour déterminer la constante nous remarquerons que lorsque x—o, cette équation devient La —0+-C. Sub- stituant cette valeur de C, il vient L(a4x) =La+” développement que nous avons trouvé ailleurs, pour le cas de a —1, d’une manière bien différente ( Way. nir- FÉRENCE 37.) 25. Passons aux fonctions différentielles fractiornaires plus composées que les précédentes , etconsidérons d’a- bord la fonction Aardx a-+oxy Si nous faisons a--bx=—7, nous trouverons a tx = = —, td = substituant , la fonction proposée deviendra ,imultipliant le 16 ainsi, développant la puissance (5—a)" IX résultat par d= et divisant eusuite chaque terme par 122 bm+izn, on aura une suite de monomes à intégrer, et après l'intégration on remplacera z par sa valeura+bx. L'exemple suivant va éclaircir ce procédé: soit la fonction proposée Axrdx (aLbzx) ici , l’on a m—2, n—1, et la fonction en z devient A(z—a)dz b?z Nousavons donc, en développant la puissance, A(z—a}dz _ Azdz 2Andz b°z OR b Aadz b23 Intégrant d’après les règles (16) et (21) les monomes A 2A« Aa? dz TRS Sa LE nous obtiendrons A(z—aÿds Az? 9Aaz A&@ ‘. Bz _ oh aa & -Ls + C Remettant pour = sa valeur, nous aurons définiti- vement Axdz A Ér-= Ë (aLbx} — 2a(a+bzx) + æL(at-bs) | + C 26, Toutes les fonctions de la forme Axmdx LBardx + Cxrdx + ete... ar} pouvant se décomposer comme il suit Az (lx Bcdx Crrdz (a+bzx )# + (abz }r 4 (air + etc. leur intégration s'effectuera en opérant sur chaque terme en particulier, comme nous venons de le faire ci-dessus. 27. Si nous désignons par U et V des fonctions ra- tionnelles et entières dont la forme générale est Aa + Bx£ + Cx7 L Dr LH etc... la forme Udz = IN représentera toutes les fonctions différentielles ration- nelles et fractionuaires. Nous devons d’abord remarquer que le plus grand exposant de x dans U peut toujours être supposé plus peut, au moins d’une unité, que le plus grand expo- sant de x dans V; car dans le cas contraire une simple division pourra changer l'expression al en R + LE R V ? V ? désignant le quotient et V' Le reste de cette division; on aurait donc alors Mais R étant une fonction entière et rationnelle , son intégration peut s'effectuer par les principes exposés ci- V dans laquelle le plus grand exposant de x est moindre dessus ; il ne reste donc qu’à trouver l'intégrale de dans U' que dans V. Pour intégrer les différentielles de cette forme, il faut décomposer ya Jractions partielles « en se servant d’un procédé que nous allons indiquer et qui est fondé sur la méthode des coefficiens indéterminés. Proposons- nous pour exemple la fonction (a +bax)dx dix —x Il faut d'abord décomposer le dénominateur en ses fac- teurs du premier degré, ce qui ne présente ici aucune difficulté, puisqu'on a ax = a(a—x) = à(e—x\a+x) Cette décomposition, fondement de toute l’opération, met la fraction sous la forme aber a(a—x)(a+x) et , représentant par A, B, C, des quantités indétermi- nées, nous pouvons poser (28) a +br + Br, CG æ(a—x)\a+x) x Tax ‘ a+x Réduisant les fractions du second membre au même dénominateur , il vient pour leur somme, Aa—Azx°+Bax+Bzr+Cax—Cr? LES x{a—x)(a4x) quantité dont le dénominateur doit être identique avec IN celui de la proposée. Égalant donc entre eux les coeffi- ciens des mêmes puissances de x, on aura B—A—C—b, Ba+Ca=o, Aa =a. La dernière équation donne Aa, et cette valeur sub- stituée dans les deux premières nous fait trouver ensuite mettant les valeurs de A, de B et deC dans légalité (28), on trouve (a°+-bx’)dx =, CRE _ (a+b)dx aax—x’ (a—x) 2(a+x) donc, en intégrant Êee _. = alx — fe ie) p —x) us an La+a) + C = abx—{(a+b)LV/a—2x? + C 27. L'intégration des fonctions différentielles ration- nelles et fractionnaires repose donc sur la décomposition des fonctions fractionvaires en fractions partielles, décom- position quirepose elle-même sur celle du dénominateur de la fraction en ses facteurs du premier degré. Lors- que cette dernière décomposition peut s'effectuer linté- gration n’a aucune difficulté et l’on peut toujours opé- rer comme nous venons de le faire; dans le cas cepen- dant où tous les facteurs du premier degré sont inégaux ; car si le contraire avait lieu, cette méthode ne pourrait plus servir, ou du moins il faudrait lui faire subir des modifications. Sans entrer dans des détails de démon- stration quinous mèneraient trop loin ,nous allons résu- mer le procédé qu’il faut alors employer. —, étant la fraction rationnelle , supposons que les V facteurs premiers de V soient (x—a), etc., ou que l’on ait (x—b), (æ—c) 2 Lee VV (æ—a(x—b{a—c\x—d).. etc. si parmi ces facteurs, il s’en trouve d’une part »2 égaux entre eux, de l’autre, et que lesautres soient inégaux; si, par exemple, on a 2 s U TT (a—ayr (a —b}r.(& (a—c\x—d).. \.. etc IN on formera les fractions partielles AHBx+Cx? Voie Mari (x—a)r A'+HB'x+C'a...+M'ar-ti (œ—b} B" (a xz—d ze ES ho O1 us A" À LX—C , CC. dans lesquelles A, B, C, etc, A’, B', C'etc, A”, B”, C”, etc. seront des coefficiens indéterminés, dont on trouvera la valeur en réduisant toutes ces fractions au même dénominateur et en prenant leur somme qui doit être identique avec En égalant les coefficiens des Le) v' mêmes puissances de x , dans le numérateur de cette somme et dans U, on formera les équations de condi- tionsnécessaires pour la détermination des quantités À, B,C, etc. On peut encore, ce qui est plus simple, substituer aux fractions dont les numérateurs sont composés , une suite de fractions simples et dont les dénoininateurs procè- dent par puissances décroissantes depuis l’exposant 7e ou À jusqu’à 1 ; c’est-à-dire qu'on peut remplacer les deux premières fractions ci-dessus par les deux suites de fractions A B ALU ue RDNT mt (x—a)r—1 En ms usqu gene A' B' C' : ,,, M a — = ! ’! Pa (æ—b)}" + (bi T Gp êtes Nes A Eclaircissons ce procédé par un exemple. Soit à inté- grer la fonction __æ’dx ax — a ax+a? ! pour trouver les facteurs premiers du dénominateur, remarquons en général que si ces facteurs sont (x—a), (x—8), (x—d), puisqu'on doit avoir DD — ax? — DR + = (x—a\x—fP)(x—0) les quantités «, £, d ne sont autre chose que les racines de l'équation L—ax mx + ai = 0 € ( Poy. Equariow, 15). Ainsi pour trouver les facteurs premiers de V, dans la forme générale = il faut faire V—o et chercher les racines de cette équation. Dans le cas qui nous occupe il est facile de recannaîitre qu'une des racines est a, car en faisantæ=a@ , le premier mem- bre se réduit à zéro, æ—a sera donc un des facteurs du 124 IN IN premier degré de 2—ax—cæx+ta; ainsi divisant de Lacroix. Occupons-nous de l'intégration des fonc- cette quantité par x—a, le quotient æ*—æ?, qui est tions irrationnelles. immédiatement décomposable en (x—a)(x+a), fera Le procédé fondamental de cette intégratiou consiste connaitre les deux autres. Nous ayons donc à transformer les fonctions irrationnelles en d’autres qui soient rationnelles , ou du moins en une suite de mo- RÉ T° nomes irrationnels, car ces derniers peuvent toujours garde (x—a)(x+a) être intégrés à l’aide des formules (19) et (20) Soit, pour exemple, Ainsi nous supposerons (a) (aV/x — by cxÿjdx 4 ERA se B C (x—aÿ(x+a) (x—a) (aa) T (x+a) En mettant cette fonction sous la forme Réduisant le second membre au même dénominateur, 2 HS axdx — bc“ .x'dx nous obtiendrons pour la somme des fractions partielles Chaque terme peut être immédiatement intégré et A(x+a) + B(x—al(x+a) + Cx—a) comme d’après la formule (19) on a (x—a)(x+a) 5 3 + : 4 “ x dx pe sh x Ge Aa—Baï+Ga+(A—2Ca)x +(B+c) ET l'intégrale cherchée sera donc (z—a)(x+a) ou , en développant, a\/x + eo I œ 3 5 1 : à : 3 = Comparant le numérateur avec celui de la proposée et J (ay x—b\/cx*)dz = égalant entre eux les coefficiens des mêmes puissances a. Vi +: loyer +c de x , on obtient ces équations de conditions ! © Aa — Ba’ + Ce — 0 29. S'il s'agissait d’une fonction fractionnaire A—9Ca = 0 B+C—: 3 ais—bis d’où l’on tire HE F5 À Ti crr I 3 I —— B mu (@ — ec CE: on réduirait les exposans fractionnaires à leur plus pe- Soalité £ i inomi ayant trouvé que ce au moyen de ces valeurs l'égalité (a) devient tit commun dénominateur, 8 ve 4 dénominateur est 12, on ferait æ’dx adx us ra dx (x—a) (x+a) ax) 5 4(x+a) x— 7", d'où dr —122"%4z Intégrant chaque terme en particulier par les métho- €t des précédentes , nous trouverons Le Er 1 F E T2), D 2 NL 0) ZAR a S) ; : (&— a} (x+#a) — 2{x—a) LR 4: L(x—a) substituant ces valeurs dans la fonction proposée, elle deviendrait Li + - Lix+a) + C L azi—bz6 1922192 } _y93u RL, Le re cn S D ET 28. Nos limites ne nous permettant pas d’entrer dans de plus grands détails sur la décomposition des fonc- ou, définitivement, en retranchant le facteur com- tions fractionnaires en fractions partielles. Cette théorie mun %}, extrêmement importante pour le calcul intégral, doit être étudiée dans l'ouvrage d'Euler, l’/rtroduction à 12421 — LEL ENS l'analyse des infiniment petits, ou dans le grand traité 1+-cr IN Pour intégrer cette dernière, on remarquera d’abord qu’on peut diviser le numérateur par le dénominateur; opérant la division, il vient 12b nl 19a21—19bz4 di = --2%dz ire 21 dz c. 1+cz nach, 12(a0—b),, Dr = er tuer Louis 12(ac—b) 7 ete — C2 19(ac2—"b) 12(ac— b) 5 T c? des ct fi ro(ac—b) ; us PC zidz ose | c'° 12(ac°—b) , 12(ac?—b) z’dz M remar e cor 12(ac%—b)_ 1a(ai—b) + A ere die cri — 12(ac°—b) dz 2e Fr pr (1+c) Intégrant chaque terme en particulier, et remarquant que d’après (27) nous obtiendrons, après avoir remis à la place de z sa 1 valeur /x : 13 a\/x— Paz, 120%. 19h 4 5 Fi 14c” 13c2 Vr+cv/x 11 HORTE CE = PR 11C 1° 2 LE Dre Si x0c° 96 CIE 7 1 2 æe 12 air 87 nc? 6_ 5 di 2 4 2 Hbc Bee 4 3 ET 2 AE 2 Fer 3 2 Li æ'i2 VAE Pacs er + heL(iteyaù} #0 On opérera de la même manière dans tous les cas sem- blables. EN 125 30. Toutesles fois qu'ilest impossible de ramener une fonction irrationnelle à une forme rationnelle par des transformations convenables, il faut la développer en série, ce qui produit toujours une suite indéfinie de monomes intégrablés par les moyens exposés jusqu'ici. Mais comme il est beaucoup plus avantageux d’obtenir l'intégrale sous une forme finie, on ne doit avoir recours à ce dernier procédé que lorsqu'il est bien constaté qu’au- cune transformation ne peut réussir. Nous allons consi- dérer encore quelques formes particulières des diffé- rentielles irrationnelles auxquelles certaines méthodes detranformations, dont nousn’avons point encore parlé, peuvent être applicables. dx étant une fonction ratio- nelle de +, soit, par exemple, la différentielle px.Îx Vatbx ter Pour rendre cette fonction rationnelle, posons Va+br cz 2 — xV/c+7 En élevant au carré les deux membres de cette égalité, nous obtiendrons a+-bxbor = cx+oxz\/c+z d’où nn | PS 22V/c—b" pas MAN) LE (22V/c—b) et, par suite, Va bx+cz? = zVc+a/c—bz 22\/c—b substituant ces valeurs dans la fonction proposée, ét désignant par Ÿz , la fonction en z qui résulte de 4x, lorsqu'on donne à x la valeur ci-dessus , nous aurons (28) qui est une fonction rationnelle. Dans le cas de px—1, on a simplement pour l’inté- grale de la transformée —2dz J'ave = ÿr d’où, remettant les valeurs, (29) L(2zV/c—b) à dx Vatharae = — Se L aVd{aLbx+er) — xV/t] —b + C 126 IN Pour donner au moins une application de la formule générale , proposons-nous la fonction æ°dx Vitaehes ici, nousavons, TX =X*, &a—=I1, b=2: C—=#4 par conséquent 1—2° Ta(2t—1) et fon ei) ] GE) La transformée (28) en z, sera donc … 42° —2i —8z +22? — 2(42%— 4247) dx, ce qui donne, en effectuant la division, z+ À Dre le quantité dont l'intégration ne présente aucune diff- culté. On trouve pour l'intégrale totale, en opérant terme par terme, l’expression s’intégre par la méthode (n°27) des fractions rationnelles. Ainsi substituant pour z sa valeur ot e nous aurons, dans un nombre fini de termes, l'intégrale de la fonction irrationnelle. dx Vihepir 31. Lorsque le coefficient c est négatif dans la quan- tité radicale V/a+-bx+-cx* ou lorsque la fonction que nous venons de considérer est IN ___ ÿx.da dx V'a+bx—cx la transformation précédente introduit dans l’inté- grale des quantités dites imaginaires (Voy. ce mot.) En effet , dans le cas le plussimple, celui degx=r, la fonc- tion transformée (28) est et son intégrale étant VALLE an Cd Va-tbx—cz* = Les L EC V=c+acx | Cette intégrale peut être ramenée à un arc de cercle par une autre transformation très-simple. Faisons b Œ=U + a Nous aurons variean= [e+o(ut 2)-d(ut OT hs = [a+ —aw | et, par suite LE = _du v'a+bz—ex: vf se 4e ] 4C TT — du IE LV EEE) u? ] En remarquant que cette dernière expression est de la forme avr 4£ac et que l’on a( Foy. n° 21) adu af — V/1— cu? =A.arc (sin=au) IN on en conclura (31) dx I L 2cu VE Var = Ve arc (sin = VE Era ; : 2cx—b — ve vs = VE -Hac + constante. I 20x—b = — atr(ces re) +- constante. La comparaison des deux valeurs si différentes que nous venons d'obtenir pour l'intégrale de dx Vakbx—cx* fait connaitre quelques propriétés singulières des quan- tités dites imaginaires, car en désignant par # l'arc dont le cosinus est < 2cx—b VE + jac ou, posant 2cx—b OS = ni —, VE + fac d’où + on peut donner à l'intégrale /ogarithmique la forme ( h) = L (cosu+sinpl/—1)+C tandis que l’intégrale circulaire est simplement En effet, pour donner à l'intégrale (30) la forme (32), b , mettons y ue à la place de x, elle deviendra V=rL de SA (- tâee c w). V—1 +acu| ce qu’on pourra transformer en (a) here Lars (pins) vi 427 Ainsi , puisqu'on a 2cu VE+ac VB +ac Cr l'expression (a) se réduit à — COSp., (2cx—b}\i 7 bLac ==sin/. VE L [VEFiae (eos + sine | Ve — L(Vb+ 4ac)+ = L(cosu+sing\/—1 et comme il y a un terme constant, en l’ajoutant à la constante arbitraire on obtiendra la forme (32) Nous avons donc = Ve L (cosp-+-sinpy/—1}-C” C” représentant la quantité constante qui résulte des constantes arbitraires des deux intégrales. Mais cette constante est zéro, car en faisant l’arc —o; il vient cos p—1, sing—0 , et cette dernière expression donne o—0+4-C” , d'où C’=o Nous avons donc définitivement, en multipliant les deux termes par y/e et par V/—1, l'expression remar- quable (33) pV—i=L(cosu+sinul/—1) 32. Si l’on fait dans cette expression #—1r, + étant la demi-circonférence du cercle dont le rayon est l'unité ; comme alors cosir—0 et sinir—1 ; elle devient LrV/—1 =L(y — 1} ce qui nous donne nne des générations idéales du loga- rithme de la quantité dite imaginaire \/—1. Cette même expression (33) ramène à la construction théorique des fonctions sinus et cosinus; car, e étant la base des logarithmes naturels, on a en général eLx=u Ainsi / . Va < —_— eL(cosu+sinx )=cosp+-sinp\/—1 et par conséquent eV —1—cosutsing y —1 ( Voy. Sinus.) 198 IN 33. Avant de passer à l'intégration des fonctions trans- cendantes, nous devons encore examiner les cas où la fonction binome P æmdx(a+bar)r peut devenir rationnelle; cette fonction étant d’un usage fréquent. D'abord sons rien diminuer de sa généralité nous pou- vons supposer! que les exposans 2 et n sont des nombres entiers, car, daus le cas contraire , si l’on avait, par exemple, Ep xs serrer x4)9, 1516 ru+st 5 la somme des fractions - et —, étant —— - ; on ferait s [74 a—2*, d’où il résulterait Ve zrudx(a bzst} ce qui est la forme supposée. On peut aussi toujours re- garder » comme positive puisqu'on transforme Pa a dx (a+bx") en P —2—"dz(a+-bz")7 par la substitution de la place de =.” in Ceci posé, donnons, pour plus de simplicité, la P forme æ-idx(a-Lbær) Ÿ , à la fonction binome et fai- :sons a+ bx"— 71 alors e (a+-bxr)7—2p et l’on trouve n | 1] | LR NA a là Lr On obtient donc , au lieu de la différentielle pro- posée, (34) d'a Der ne nb : . CE , [272 qui devient évidemment rationnellelorsque — est un LA nombre entier. IN Une autre transformation , due à Euler , va nous faire connaître une nouvelle condition qui, à défaut de celle que nous venons de trouver, permet de réndre ration- nelle la fonction binome. Posons a+-bar = 221 d'où « . a a SU ÉD Tu (27—by m le an. an ,q.2471dz an —= DE dx — = — —————— m re (27—b}" #(27—b)" et nous obtiendrons la fonction transformée (35) m P a quzp +9 ids - - … 1 laquelle devient rationnelle si ie est un nombre entier. Soit , par exemple , la fonction binome, ici m—1=5, d'où m=6; n=3, p=4, g=5; ainsi He == — », nombre entier, Substituant ces valeurs dans n la première transformation (34), il vient 5 ,[2—a\ 5 =. 28 dd = z23dx—az$dx) 7 "() EE dont l'intégrale est CRE Remettant à la place de 3 sa valeur \/a+ bx*, on a donc | LÉ ad (a+ bx3)s 2 2e AV — à afa + bay CG Si la fonction proposée était 1 —$ zidr(a+ bx°) Chtmé alorsp—1 ,g=3, n—3,m—1—4, d'oum= 5 IN m D Sa n’est pas un nombre entier, et la première trans- n : ; : nm formation ne peut être employée. Mais on a LE = 5 3 dans la seconde transformation (35) on obtient 1 . se . +3= 2, nombre entier; ainsi, substituant ces valeurs æ.25dz = (—b) expression qu’on peut intégrer par la méthode des /rac- tions partielles (voy. n°27) et dans l'intégrale de laquelle il faudra remettre ensuite la valeur de z, savoir : DD VHS 34. L'intégration de la fonction binome dont nous uous occupons, ne pouvant s’obtenir d’une manière gé- nérale sans avoir recours aux séries, et les cas où il est possible d'appliquer l’une ou l’autre des transformations précédentes étant très limités, il est important de sim- plifier l'opération en la décomposant de manière à faire déperdre une intégrale compliquée d'une autre plus simple. Le procédé qu’on emploie alors se nomme n- tégration par parties, et il est fondé sur la loi des diffé- rentielles d’un produit de fonctions variables d'{Fx fx] = Fa. dfx + fx.dFx (Voy. DiFFÉREN CE.) L'intégration des deux membres de cette égalité donne Fx.fr = [Xz. De [Sr dx d’où JVedfr=Fe.fe.— [pedta Ainsi lorsqu'une fonction différentielle quelconque Jantn=: dr.Xr- gx.dæ pourra se décomposer en PQdx, P et Q étant deux fonctions de x; si l’on peut intégrer la différen- tielle Qdx , en désignant par V son intégrale , on aura JP =PV— f° Var ce qui ramène l'intégrale générale à l'intégrale parti- | culière ff VdP 35. Pour appliquer cette méthode, donnons à la fonc- tion binome la forme ann, qi dx (a+ ban p Toue 11, EN i29 l’exposant p étant toujours un nombre fractionnaire quelconque ; faisons am=n — P,an—idx(a + bar = dV d’où { Voy. le n°19) (etre nb(p+1) D'après la formule (36), on a am, (aHban)p+s a an, Qu—idx (a+baxr) = HET a+bxrp ti nb(p+i) Représentant, pour abréger, (a+-bxr) par X, cette dernière expression deviendra , am—n,Xp+t1 am—1 dx, XP = —— nm—n Fi Or,ona far. XP+1 — Jam-ndeXv x =a f'an-rde.Xr en .d (æm-n) + 5 Janin: dx.XP+1 et par suite (37) fen-rar Xr= dm Xp+i—a(m—n) f xm-n-1dx.XP b(pn+m) L'intégrale de x"—1 dx. Xp, se trouve donc ainsi ra- menée à celle de x-"—1 4x. XP ,et en opérant de la même manière, on ramenerait cette dernière à celle de am—in—1 dx. XP, et ainsi de suite. 36. Si dans la formule (37) on change #2 en mn etp en p—1, elle devient a, XP—a(m—n) /fx"-1dx.Xp-1 b(pr+m) Mais en observant que 1 | " am—idx, Xp f'am—idr, Xp—1,X =afaxm-idx Xp—-1+b famtn-idx, Xp—1 On obtient (38) J'en-dexr= x.XPHpnafa"rdx PTT pri+m Seconde formule de réduction qui fait dépendre l'inté- grale de æ"—1 dx. XP, de celle de xm—1 dx. Xr—1. 37. Appliquons ces formules à l'intégrale 1 dx 5 V'1— 2 IN nous avons X—1—2?, a—1, b=— 450 nr tp: ; substituant dans (37), nous w'ouverons TEEN 12 m2 am idx Vi — mi + f Vi En vertu de cette mème expression , nous aurons suc- am dx cessivement m—h fr" ds m3) V/1i—x Lie amd Ts Ve Vi x m—8 MT etc—=elc Substituant chacune de ces intégrales dans celle qui la précède, et remplaçant 7—1 par 2, nous obtien- drons l'expression générale IX [mt 1 m1 sfr s) = 102 = 0 cette dernière intégrale disparaît. Donc, dans le cas de m, nombre pair, l'intégrale générale dépend d’un are de cercle, ét dans le cas de rm impair, ellé est immédiate- ment donnée par une suite de termes algébriques. Par exemple, pour m—5, d'où y—2, on a = Vin /isi+ if, +. 6 L- arc (sin — x)+C 42 xx Me UE Ne rer te Vars Pa 38. Les formules (37) et (38) cesseraient d’être applica- rire 8 bles si les exposans 72 et p étaient négatifs, car alors ces rec 5 exposans augmenteraient au lieu de diminuer, Dans ce cas on renverse les formules de la manière suivante : (m3) | ym—y Où tire de (37) nr 4 Er A DT Roue aies fam-idx.Xr Ç a(m—n) (m—i)e-il-2 m—ap+i | | + matrice ÿ et l’on substitue 72 à la place de » ; il vient (39) | en — + constante. PR et en ame D'une | am & étant un nombre entier quelconque. : . Ainsi prenant 1 den faniéfe quevi=3e220 7 lorsque Par une semblable transformation (38) donne (40) | m est pair, et que —2p—1 , lorsque #2 estimpair; la = pmXp+ 1 {mnnp)fem1deXp+i } dernière intégrale de laquelle dépend la valeur de cette JE ER mi (pHnna expression , sera : pour 72 pair (m—1) 577 dx me 124 3 m el cs Vi Æ et pour 7x impair, ee xdx (mr) 2 Ve = mi ; LEE Or, dans lé premier cas , on a (voy. n° 21) = da. Via et dans le second , le coefficient de l'intégrale se rédui- sant à zéro, puisque l’on a, (v0y. FAGTORIELLE, 2) pour —=arc(sin — à!) le dernier factenr de son numérateur, Ainsi dans le cas de 72 ou de p négatifs ,onseservira des formules (39) et (40) : c’est-à-dire de (39) lorsqu'on vou- dra diminuer l’exposant de x , et de (40), lorsque la ré- duction dévra porter sur celui de X. On ne doit em- ployer les formules (38) et (40) que dans le cas où l’expo- sant de X est plus grand que l’unité. Lorsque dans l’une des formules (37) , (38), (39), (40) le dénominateur s'évanouit, la formule devient illusoire, mais alors la différentielle proposée se réduit à un mo- nome ou à une fraction intégrable parles procédés expo- sés précédemment. 39. Nous allons procéder à l'intégration des fonctions transcendantes , c’est-à-dire, des fonctions de la forme ox. ( Lx)rdx, ox (sin x)dx , ox (aï)dx 9x étant une fonction élémentaire de x. IN La méthode de l'intégration pur parties nous offre en- core ici le moyen de ramener les intégrales de ces fonc- tions à d’autres plus simples. Eu effet, prenons pour exemple la fonction logarithmique ad. (Lx) et posons LEE mix = dV, d'où V — aædx = dV, d’où Arr Alors en faisant (Lx}'—P, la formule (36), (n° conduit à (41) m N 13 Va, x” n+1 (Læ)" m Rs {3 dx. Lx} = EE mere D fe dx (Lxh—1 expression qui fait dépendre l'intégrale proposée d’une 34),nous intégrale plus simple, puisque la puissancede Lx est di- minuée d’une unité. Donc, dans le cas où » est un nom- bre entier positif, comme cette dernière formule donne immédiatement lessuivantes, en y changeant successive- ment en n—1,71—92, etc. amMHi(Lx)-r n—1 f° Las, m1 7 mi aæm+3(Lx)"-3 n—2 DL] rl à fs HA ES à xm dx( Lx) Pa, re To \n=—3. a"dx(Lx}—; etc.—etc. on pourra toujours, en diminuant 2 jusqu'à ce qu'il devienne zéro, ramener l'intégrale générale à , ÎF endre que de Ï intégrale particulière raz, laquell t pl me — e es sim ex nt © ne m1 La formule générale qu’on obtient par la substitution de chaque intégrale dans celle qui la précède est S° xmdx (Li) els — mi Lx a) pu (L FaLeTh n(n—1) (+1) ñn n(n—1)(n—2)(Lx Lx)r—3 Vi Gi) Si + etc... nl —1 ‘(wu) A —+- constante e —(Lrÿ—2 + (ir. Lx)r-n Danse cas de =3, on a EN Tm+Fi ma (UE ; 7 xmdx(Lx) = 3.2.1 | (mi) +c La série se prolonge à l’infini, lorsque » est fraction- naire, et l’on peut encore l’employer ; mais quand n est négatif, il faut renverser l’expression générale (41), comme nous l’avons fait ci-dessus (n° 38), et l’on a alors (42) xndx ( Lr}e- I Tn+1 - (r— 1)(La)r—t 2zmdx (Lx) m1 n—1 d’où l’on tire, en supposant que » soit un nombre en- tier Vase vmi+i Læpi (r es Læyi—t (m+i)æm ti (ri) —2 à CER RE nl EL ! (m+r)aæm+s freins 3) ) (Lx)r—2 — etc... F __- £ 4e Cette intégrale dépend donc, en dernierlieu, de cellede ne "2, dont nous apprendrons plus loin à trouver la valeur. Nous devons faire observer que lorsque m=——1, la formule (41) n’est plus applicable : mais l'intégrale s’ob« tient alors facilement par une des transformations ensei- ; re gnées ci-dessus; car en faisant Lr—u, d'ou = du, comme d’après (16) ” SE = Le se Pour la même valeur — 1 , de #?, la formule (43), donne ur+ L urdu = —— n+-1 on à (Lr)r+1 + C dx I AUR emS TC etes (a—i1) Lx) & quantité dont la partie variable devint infinie, lorsque n—1, Ici, encore, l'intégrale peut être obtenue en faisant Lx=u , parce qu’on la transforme en du 12 IN 152 et qu’on obuent ainsi Jah nu +uont + 4o. Pour intégrer les fonctions exponentielles, il faut se rappeler que (voy. DirFéRENCE. 39) d (a) = ax, La.dx expression qui fournit l FN LC a: azdx = C4) d où f artdx — LT const. 41. En opérant l'intégration par parties , sur l'inté- grale J'exar, de laquelle dépend l'intégrale géné- vale /'Païdr, lorsque P est une fonction rationnelle et entière, on obtient : pour x positive (43) art en aan dx = —— — — fs aan dx f° La La et pour celui de 7 négative (44) at dx 1 x" nr past TI 42. Ces expressions, comme celles des numéros précé- ‘atdx val — j dens,conduisent à des développemens dont nous devons nous contenter designalerles particularitésles plus impor- tantes. Lorsque rest un nombreentier positif, (43) donne toujours dans un nombre fini de termes l’intégrale de la fonction exponentielle , sans la faire dépendre d’au- cune autre intégrale ; mais lorsque x est un nombre en- tier et négatif, ce qui conduit à l’expression (44), l'inté- grale générale dépend de l'intégrale particulière (45) Le Z dont la valeur, comme celle de l'intégrale du n° 39, (46) xd Vire ne peut être obtenue qu'a l’aide des séries. 43. Pour obtenir la génération de ces deux intégrales particulières, remplaçous dans la fonction aïx"dx, a* par son développement (voy. LocariTames), Lay «2 1.2.3 ami Es a).x = + Lo: +. x? -+ ( + etc. nous trouverons, Cn intégrant ensuite chaque terme en particulier, ns) Rke Mat CORE IN - Certe série qui donne, pour toutes les valeurs posiuives de à l'intégrale dela fonction exponentielle générale, doit recevoir une modification dans le cas de » négative, il xt faut y remplacer le terme — —n+nr est alors obteuu par l'intégration de , par Lx. Car ceterme dx LRTUTE ri dx == Lx L x En ayant égard à cette particularité, on obtient, en qui donne faisant 7=——1, fre Vespe —— 44. Ledéveloppement de l'intégrale (45), nous con- duit à celui de l'intégrale (46), eu ramenant cette der- _ 3 at etc. + C nière à la forme plus simple fe, ce que l’on fait en posant z”+1=—z, car on a alors RATE dz Lz AT =——- = —— m1 m+i1 et, par conséquent, SE dz Lr' Ar Supposons maintenant z=a*", il en résulte (voy. Lo- GARITHME) _ L(az:') NU: La, d'où , Lz Heniae r'=p, set Ex — Er LLz—LLa op a donc az dx" Je dz : x J I: et, en substituant toutes ces valeurs dans le développe- ment précédent, on obtient dz I per es ELLE Er RUE + +etc.+C LLa se trouve compris dans la constante C. 45. Eu observant que, d’après l'expression (22), on a dx Vi [are (sin=x:)]| on voit que l'intégrale d’une fonction ox.dx. arc (sin = x) IN qui contient un arc de cercle, peut tonjours être obtenue facilement par le procèdé de l'intégration par parties, lorsque ex.dx est une différentielle élé- mentaire, car en faisant vi px.dx—U,et arc(sin—x)—=V ce procédé donne fex-dz. arc (sin = x) —=U. arc (sin = 2) fUav = U. arc (sin—r)— Î =: 1—Z2? La dernière intégrale est comprise dans celles traitées ci- dessus. Soit, par exemple, #x.dx=xdx , il en résulte Tm+1 U— we xmdx = ——— m1 et par suite arc arc (sin=x).x xm+1 fæäs.a arc (sin=zx)= SET I *xm+idx mg Vi lu 46. Quant aux différentielles qui ne contiennent pas l'arc immédiatement , mais son sinus, ou son cosinus, ou sa tangente, etc., en partant des différentielles pri- mitives (Dirr. 33) d sinx = cos x.dx d cos x = — sin æ.dx desquelles on déduit dsinmx — m cos mx .dx d cos mx = — msinmx.dx e mdx d'tang mx — — —— (cos mx) mdx d'cot mx = = ———- (sinmx) : msinomx.dx d'séc mx = —— (cos rx) mcosmx.dx dcosécmx = — — (snmnx 35 on trouve pif dx cosmx fe dx sin mx dx ee (cos ». mx) ) dx (sin mx) JE sinnx (cos mx} Lé : 7 sin mx + CG : cos mx + C Pre Re ‘> 08 x + C I — COS 7 m © 1x + C I = séc mx + C IN 133 dx.cos mx ARTS = "— — —cosécnx + C (sin mx)* m msin mx HE Ces six intégrales donnent les moyens d'obtenir celles de toutes les fonctions rationnelles et entières desinus et de cosinus. 47. Proposons - nous, par (cos x)"dx. Nous avons (Voy. Sinus.) exemple, d'intégrer 1 1 (cos arr cos mx C0 (m—2)x #1) m(m— - cos (n—4)x+etc. Ainsi, remplaçant (cos x)" par son développement, nous aurons une suite de termes de la forme Adzx. cos(m—p)xr dont l'intégration s'effectuera par la première des for- mules précédentes. Si m—4, on trouve (cosx)i— lcosiz + 4cos 2x + 6coso + 4 cos (—2)x + cos(—#)x | ou, à cause de cos o==1, et decos (—ux)=cosux (os = | 2 cos4x + 2.4 cos 2x 6 | et, par suite, Ja dx(cosx) =f [s cos4x. da: cos2xr. dx + = aux] ea De 3 = = si0 4x + sin2x+ æ+C gain fe-F sine id S'il s'agissait d'intégrer (sinx)* dx, on procéderait d'une manière aualogue, en développant (sinx)” par la formule connue (Foy. Sinus.) 48. Examinons le cas le plus général, savoir : (sin x}m. (cos x)" dx; m pouvant être paire ou impaire, désignons-la par 2m dans le premier cas, et par 2-1 dans le second, la fonction à intégrer sera alors (sinx)2m(cos x}dx , ou (sinx)?"+1,(cosx)"dx. Or, (sinx)"=— (sin*z)" = (1 — cos’x)", ainsi (siox)2m(cos x)" dæ= (1 — cos x)" (cosx)" dx —=(cosr)"dx — m(cosx)"+2dx tie Ë Décoste}" +4dx + —etC,,.: ee 134 IN expression dont on intégrera le second membre terme par terme , par le procédé précédent. On a aussi (sinx}im+1.(cosx)dr. = sinx.(sinx)?"(cosx) dx =(1--cos x)". (cosx}".sinxdx = — (1—cosr)7.(cosx)r.dcosæ Faisant donc cosx=—7, on changera le second membre de cette expression en — (1 —2:)n.28 de, qu’on intégrera terme par terme, après avoir développé la puissance. On peut aussi appliquer immédiatement l'intégration par parties à ces sortes d'expressions. | 49, Toutes les intégrales prises en laissant la quantité variable æ entièrement indéterminée , se nomment intégrales indéfinies , elles doivent , ainsi que nous l’a- vons dit, renfermer une constante arbitraire pour être complètes, mais lorsqu'on détermine la variable ou que du moins on lui assigne des limites, l'intégrale prend alors le nom d'intégrale définie. Par exemple; si l'inté- grale complète de la fonction 9x.dx est ferais +cC fx désignant la fonction variable résultante de l’intégra- gration, et que cette intégrale doivent s’évanouir pour la valeur x—a ; la constante arbitraire se trouve dé- terminée par l'équation o = fa+C, d'où C = — fa et l'intégrale devient fre dx fr ja Il est évident que sous cette forme, l'intégrale n'est plus que la différence entre la valeur de la fonction fx lorsque x—a, et celle qui résulte, pour cette fonction, de toute autre valeur de x ; pour x==b , on a alors EL L — fa Or, si l’on s'arrête à cette valeur b de >, on dit que l'intégrale sf ax.dx doit être prise depuis x=a, jus- qu'à x—b, où que l’intégrale commence lorsque x—a, et finit lorsque x—b. Ces deux valeurs de x, a et b se nomment, dans ce cas, les Zmites de l'intégrale. La valeur de l'intégrale définie se trouve doncen cal- culant successivement ce que devint la fonction variable fr, de l'intégrale indéfinie fx+-C, peur les valeurs li- IN mites x—a, x—b, ét en rétranchant ensuite le premier résultat du second. On n’a plus besoin d’ajouter de con- stante arbitraire puisqu'elle est éliminée par la sous- traction. Pour indiquer une intégrale définie prise entre les li- mites a et b, on se sert généralement aujourd’hui de la notation de Fourier, qui est b oh @x.dx LL Euler a employé celle-ci, dans ces ouvrages, f'exdz [° - À qui est moins simple, Il résulte de cette notation que si 4, b, c sont trois va- leurs différentes de x telles que cb, ba, on a J''ex.dr = foxdx+ fl ezar car cette égalité est la même chose que Je—fa=fb—fa+ fe —fb = fc — fa 50. L'expression générale de l'intégrale définie b sx px.dx se tire facilement du théorème de Taylor ( Foy. nirr. 34) car, en désignant toujours par fx la fonction varia- « ble de l'intégrale indéfinie : A | J'axdr = fe + C on a, en vertu de ce théorème, lorsqu'on augmente x d’une quantité 7, dfz m., dfz nm ft) 2e fie SEP CIE € d'où (a) Farm) fe = EM CREME + etc Mais gx.dx = dfz et par suite =, dyx dfr dex_dfr 21 EE dr? dx* 7 du” Ainsi substituant ces valeurs dans (a) et faisant x—« et m—b—a on obtiendra (47) = x (b— + dox( b—a) Re 2 Fe te. IN le point placé sur + indiquant la valeur 4 qu'il faut don- ner à cette variable après les différentiations. On trouverait une autre expression de la même inté- grale en partant de fx fx m) et en faisant ensuite æ==b, et m—=b— a. Elle est (48) 4 ( JS gr dxr=pX Le point placé sur # indique ici qu’il faut faire æ—b, après les différentiations. 5r. Les séries (47) et (48) sont en général d'autant plus b—a) dex(b—a) CAP EL d'où (b—a) dx?‘ 1 a convergentes que la différence b—a est plus petite; lors- que cette différence est trop considérable of peat la par- tager en ut nombre quelconque de parties susceptibles de foriner des différences suffisamment'petites, et énsuité on calcule ä part la valeur de l'intégrale relative à chacune de ces différences; mais tous ces détails sortent de no- tre plan, et nous devæns terminer ici ce qui concerne l'intégration du premier ordre, en faisant connaitre la formule remarquable de Jean Bernouilli ,au moyen de laquelle l'intégrale d'une fonction différentielle quel- conque #x.dx est donnée par les différentielles succes- sives de la fonction »x. La fonction diffirentielle x.dx étant décomposée en ses deux facteurs gx et dx, 8i l’on intègre le second, on a, par le procédé de l'intégration par parties, [exdx— ox. - ['xdez et, par suite, en vertu du même procédé, 4 dox >, dox . a J > dre [ ads ia es f à Ÿ dex dx DURE ‘der . I ,dex 1 dx J dx: = a de fe Fr: d'or D’ 1 dog 1 ; diex DA RE AP Se, EN CEA LE Es J'= CEE ET ds sr ar n MES dipæ ? 4 Sp: NÉS LR T di =; pds up Ds = etc: = etc. ... Substituant successivement chacune de ces valeurs dans la précédente, on obtiendra (49) æ _déx æ |dex x ezdr=ex. Te FA ei: Pour que l'intégrale soit complète, il faut ajouter une constante à ce développement. 52. Une fonction quelconque différentielle de l’ordre m, est représentée par ga. dxr IN 455 Ainsi en désignant par /x , l'intégrale de cette fonction, ou a l’équation dmfx — çx.dx" et, pour obtenir la valeur de fx ; il faut effectuer 72 in- tégrations successives sur la fonction @gx.dx", car on a dm—1 fr — [exam ages f_ f'etdxm dm—3fx = #4 ne N: ex. etc. — etc. évidemment d’où l’on voit qu’à chaqne intégration on diminue d’une unité l'ordre de la différentielle de fx, et qu'après »: on obtient Jx = [îexdrr Si, par exemple, la fonction proposée était xx, opérations, une première intégration donnerait fade dx fade sde nd À dx? .C parce qu’on considère dx, comme une quantité con- stante ; C étant d’ailleurs la constante arbitraire. Inté- grant une seconde fois on trouverait am+ tx xri+2 ax [| mn + Gax »|= een Xmn+2) + dx.Cx + dx.C, ét, enfin, intégrant une troisième fois, on obtiendrait xm+2dx J en Xn+2) Ke am+3 7 (mHim+o\m+3) -+Cxradx +C'dxr | — +, Ca4-C'a-C C', C’ étant les constantes arbitraires introduites par les deux. dernières intégrations, On a donc, en dernier lieu 33 fre L 53, On ramène les intégrales des ordres supérieurs à axm+3 ! ’ nu PS ee re LE EL celles du premier ordre, par le procédé si fécond de l'intégration par parties, en opérant commeil suit, Soit [sx.dx — 0 on aura 436 IN RE ETT mais ed =fes— fade, — feeds frsxdx. ainsi J'exde =2 f'exdr — ['a.exd. A l’aide de cette valeur, on peut trouver ensuite celles de tous les autres ordres d’intégrales, car la sub- stituant dans feras up dz f "exdr. il vient J'edee [ad ['sxde— fax [rx mais n ‘xdx a grdx= "2 LL gxdx — : ve a'exdx | ‘dx af xpxdx= x 4 zpxdx — À x'exdx et, par conséquent, J 'exds =i[e 'erdeac feat Z'@xdxr ] En continuant de la même manière on formerait ce tableau : (50) Je gxdx = Dé exdx PES J'ai ‘à szdx | L'on fe fotos + f'rrxdx ] J'ai frise fonte +3x f'eradr— VE apxde] etc.-— etc. Et, en général, —(m—1 )27—2 "A xpxdx +R f'orprdz +eu..…. |] J1 ne faut pas oublier d’ajouter à chaque intégrale une constante arbitraire , parce que ces constantes sont af- fectées de diverses puissances de x, et demeurent irré- ductibles entre elles. Par exemple pour intégrer par ces formules la fonction x”4x*, on fera, dans la troisième, gxz=x", et on trouvera en effectuant les intégrations. LMI fi ne TS xmn+2 L J'=-xmaz = f'+ Er re e æm+i ps J= x dr= fx de Ps + C' substituant ces valeurs dans la formule, il viendra A a | 1 xrm+3 Pt . n grd [EE + Ca EE PL OE axm+3 , Li MES | ou xm+3 1 2__C' 1h» VE dx? fe ED lac e C'z+:C ; parce que TES 2x +5 m3 (mines) Cette valeur de l'intégrale en question est identique am+3 axm+i m+1 m+2 avec celle que nous avons trouvée dans le numéro pré- cédent, car le signe de la constante C' est arbitraire, et C” ou + C” désignent également une constante arbitraire. Nous nous contenterons de cet exemple qui nous pa- rait suffisant pour indiquer l'emploi des formules (50) et nous passerons à l'intégration des fonctions de plusieurs variables, dont nous devons donner au moins une idée pour compléter, autant que nos limites nous le permet- tent, l’exposition du calcul intégral. 54. Nous avons vu (ptrr. 51) que la différentielle to- tale, d’une fonction de plusieurs variables indépen- dantes , est égale à la somme des différentielles prises pour chaque variable en particulier comme si toutes les autres étaient constantes. Par exemple, x étant une IN A] fonction quelconque des deux variables x et}, sa dif- férentielle est pee 5 dy du = _ désignant la dérivée différentielle par rapport Alp dx et LE la dérivée différentielle par rapport à y. SA En comparant cette forme avec une fonction diffé- rentielle à deux variables (51), : Pdx +Q dr, dans laquelle P et Q sont des fonctions primitives quel- conques de æ et de y, on reconuait que ceute fonction différentiellene saurait être la différentielle totale d’une fonction primitive w,à moins que l’on w’ait du du et, par suite, Ù du dQ du dy — dxdÿ' dx — dy.dx Mais d'u du dz.dy — dy.dx car la dérivée du second ovrdre prise par rapport aux deux variables æet y , c’est-à-dire, prise en différen- tiant d’abord par rapport à l’une des variables, et en- suite en différentiant par rapport à l’autre, est la méme quel que soit l’ordre qu’on ait suivi dans les différen- tiations ; on a donc aussi, (52) dP __dQ dy dx’ équation de condition qui fera connaître si une différen- tielle à deux variables est la différentielle totale d’une fonction primitive de ces variables, car cette circon- stance ne peut avoir lieu si l’équation (52) n’est pas pos- sible, ou si la dérivée différentielle de P prise par rap- port à y, n'est pas égale à la dérivée différentielle de Qprise par rapport à x, 55. Lorsqu'une différentielle à deux variables est to- tale son intégration ne présente aucune difficulté , car puisqu'on peut alors Mes du AT P;'e di = Pdx On a, en intégrant cette dernière égalité, par rapport à x, (53) u—= f Pdx + Y YŸ étant une fonction dey, et tenant lieu de la constante arbitraire qu’il faut ajouter à chaque intégrale. Pour déterminer cette fonction, prenons les dérivées TOM Ale y et comme si æ était constant, EN différentielles des deux membres de (53) par rapport à 157 nous aurons du afldz, _‘dY GO dy Or, puisqu'on a D = 10, dfPdx , dY ce qui donne Cle Q dfPdx. dy ANA dy: ? en intégrant cette dernière expression par rapport à, : VE d'fPdx d’où l’on conclut définitivement (54), # on obtient d/ | u= jras+ f&[e— à Telle est donc l'intégrale complète de la fonction Pdx+Qdy. 56. Soit, par exemple, à intégrer la fonction ydx + xdy —2xdzx. Pour nous assurer, avant tout, si cette fonction est une différentielle totale, mettons-la sous la forme (y —2x)dx + xdy, et, comparant avec (51), nous aurons P=y—o2x, Q—=x; or, dP_ do) dr, ddr, dy dy dy dx dx l Q Ainsi qe ao ; et conséquemment, (y—2x)dx + dy dy dx est une différentielle totale. Maintenant pour obtenir l'intégale, nous avons JPdx _ Jty—2x)dz= fydx —2/[fxdx. = YX— PE dfPdæ |: dyx— æ?) _ ado dy ca dy À dy — d di Püz D — —— = L—% = 0. : ay J'dy,.|o]=0, ou = constante. donc u—= Xy — 2? constante. 48 158 IN 57. L'intégrale (54) peut être mise sous la forme, u— fra + [a [o— _. de en partant du théorème à l’aide duquel on peut différentier sous le sigue /° par rapport à une autre variable que celle à laquelle il se rapporte. Ce théorème, dû à Leibnitz, peut se démontrer, par les propriétés des dérivées différentielles, de la manière suivante ; posons fx = N nous aurons uüN Max = dN,etM—-— dx en prenant les dérivées par rapport à y, nous obtien- drons dM __@N dy — Tax. dx. dy mais , puisque ŒN __ @N dx.dy dy.dx on a aussi, ce qui n’est qu’une autre forme des mêmes dérivées aN aN a[&] + dy TT dx donc dN dM dé] dy dx Intégrant par rapport à x , et remettant pour N sa va- leur, on obtient dM pe de — Mao dy dy 58. Un second exemple nous paräit suffisant pour IN mettre dans tout son jour l'emploi de la formule (54). Soit la fonction différentielle (2? +y°)dx + xydy Va +9" nous poserons pes MR Oo MEUl Vatp Vr+ty et, pour nous assurer d'abord si la fonction proposée est une d fférentielle totale, nous calculerons les déri- a vees dy de ; nous trouverons dP _2{x+y")y —Cx+9)y dy — V2 + +7 = dQ _(+r)y—xy de VE et, après les réductions, ap __4Q Led dy dx VE +) Opérant donc les calculs indiqués dans la formule(54), nous aurons re n Væ+y …. = f 2x? dr Vase Or, intégrant le premier terme du second membre par dx Y'dx Va + la formule (37), on trouve dx ® ox dx ie Ven Ainsi, retranchant les intégrales qui se détruisent, on a seulement [Paz =xVe +7 Prenant la dérivée différentielle def” Pdx parrapport , quiest dfPdx XY dé Ve+r on voit que le terme Sale fée TU | ; ae 1 se réduit à zéro , et par conséquent que l’intégrale de mandée est VE IN ou plutot xV/x+y: + C, car la réduction à zéro de la fonction f dYdy , nous apprend que la fonction Y ne renferme pas de variable, c’est-à-dire qu’elle est constante. Une simple extension de la méthode précédente suffit pour obtenir l'intégrale de toute différentielle to- tale, quel que soit le nombre des variables indépendan- tes de la fonction primitive. Nous ne pouvons nous ar- rêter aux détails. 59. Toute fonction différentielle, égalée à zero, four- nit ce qu’on appelle une équation différentielle. La forme générale d’une telle équation est (55) A,dy9+A,dyn—1dx+A ,dy"-2da? & etc....Andx" = 0 lorsqu'elle ne renferme que des différentielles du pre- mier ordre. Les équations différentielles du premier ordre sont dites du premier degré, du second degré, etc., d’après la plus haute puissance des différentielles qu’elles contien- nent ; ainsi Ady + A dx —0 est une équation du premier ordre et du premier de- gré ;, A,dy° + A,dydx + A;,dx° —0, une équation du premier ordre et du second degré ; et ainsi de suite. Ilen est de même des équations différentielles des ordres supérieurs, c’est-à-dire de celles qui contiennent des différentielles d’un ordre au-dessus de premier ; ou les classe, non-seulement par rapport au degré de l’or- dre, mais encore par rapport à celui des puissances des différentielles. 60. Résoudre une équation différentielle , c’est trou- ver la relation primitive qui existe entre les vrriables dont elle contient les différentielles ,ou l'équation pri- mitive dont elle est dérivée. Cette résolution qui dé- pend généralement de la résolution des équations dites algébriques, est soumise à toutes les difficultés que pré- sentent ces dernières, et ne peut être effectuée que dans un petit nombre de cas particuliers dont nous allons nous occuper. Lorsqu'une équation dn premier ordre et du premier degré est ramenée à la forme Xdx + Ydy = 0, X étant une fonction de æ qui ne contient pas y, et Y IN une fonction de y qui ne contient pas x, sa résolution 159 ou son intégration ne présente aucune difficulté, car 2 [xdr+ a] of Xe + 7 vas et comme les deux termes du second membre de cette égalité s’intègrent par les méthodes précédentes , on a VAT + fNar= GC; C désignant une constante arbitraire. Si l’on avait, par exemple : 3xidx + 27*dy = 0, on obtiendrait immédiatement Ainsi le premier moyen qui se présente pour résou- dre l’équation du premier ordre A,dx + A dy =0, dans laquelle A, et A; sont des fonctions quelconques de æetde y, est de la ramener à la forme. Xdx + Ydy — o. Gr. Cette transformation d’une équation différentielle se nomme séparation des variables; on l’exécute sans difficulté dans les équations de la forme Ydx + Xdy = 0, puisqu’à l’aide de la division on obtient dx, dy x ne NIET dont l'intégrale est Ax dy UD M mr Par exemple, si l'équation proposée est daV ip — dyVi—ax= 0, elle se transforme en et l’on a ou (voy. n. 21) arc (sin =x)— arc (sin y):= arc (sin = c); 140 IN ce qui donne l'équation primitive c'—x'+y'=0o en désignant par x’, y’, c', les arcs dont les sinus sont x, yetc. 62. Dans toute équation de la forme XY dx + X'Y'dy = 0. on peut encore facilement séparer les variables, puis- qu'en divisant successivement par Ÿ et par X'on la transforme en X Y' x dx + Y dy = 0. Soit, par, exemple l’équation (ay + xp) dx + (xy°—xy)dy 0, on trouve au (x?Lx)dx + (y—1)dy = 0. ce qui donne J'e+adr+ [nec et, par conséquent, en effectuant les intégrations, pee + y = C 62. En général, lorsque A, et À, sont des fonctions homogènes de x et de y, la séparation des variables dans l’équation A,dx + A,dy = 0 ne présente aucune difficulté ; il suffit d'y remplacer y par le produit x, = étant une variable augllaire, car les fonctions A,, A; deviendront généralement de la forme Zn, L'xm dans laquelle Z et Z' sont des fonctions de la seule va- riable z; ainsi l'équation proposée deviendra Zaxmdx + Z'xmdy ou, divisant par x”, Zdx + Z'dy = o Mettant à la place de dy sa valeur zdx + xdz, tirée de l'équation y = x, cette dernière devient Zdx 4 Z'(zdx + xd:) — 0 résultat auquel on peut donner la forme dx Z'dz PR AE ET IT IN Prenons, pour exemple, l'équation homogène oxy dx + (y? — x°)dy = 0 En faisant y = x, nous avons 203, D=r— Ai et l'équation transformée devient Mais, par la méthode des fractions partielles (voy. n° 27) où à (z'—1)dx _ 2747 Â2+i) 142% 23 Ainsi, la transformée devient 2zdz ie Lo CERTES =0 et l’on obtient, en intégrant, Lx + L(r + 2) —Lz — Le ce qui revient à 1—+2°)x E [= | sr. et donne , en passant des logarithmes aux nombres, c+ Z x 72 Remettant pour z sa valeur ,on a doncdéfinitivement LH Se men “À 63. Les équations différentielles du premier ordre et du premier degré qui peuvent être ramenées à la forme dans laquelle P et Q sont des fonctions quelconques de æ seule, présentent une solution générale très-remar- quable. En effet, si l’on pose Y —=uz, d’où y = udz + zdu , v 2 u et = étant des fonctions arbitraires de x, on obtient, en substituant, udz EL zdu + Puzdx = Qux Mais on peut faire (a) udz + Puzdx = 0, ce qui donne (b) zdu = Qdx IN De l'équation {a) on tire , en divisant par w, ct en sé- parant les variables Œ + Pdro d'où, en intégrant, L=— fPar or " Lz e 0 ainsi — fPdx 3 —e€e Substituant cette valeur de 3 dans l'équation (b), on trouve —fPdx e du = Qdx d’où SPax du = e .Qdx et je. Par qnc On a donc enfin (55) J=u2= 0e eo + C ) Pour montrer l'application de cette formule propo- sons-nous l'équation dy +? dx — x"dx SE qui se ramène à la forme prescrite dy Je nn dx + ga tr “Nous avons ici I dx P= Q= 77, « Par = 1 —=Lz , par suite fPdx Lx = =zr,cC €. =e JPdx 1112 Li TRE vs Qui S ere : et, de là, 1 a+? RE + C 64. Si une équation différentielle était toujours le ré- sultat immédiat de la différentiation d’une équation IN 141 primitive, son intégration ne dépendrait que de considérations analogues à celles du n° 55, mais il arrive le plus souvent que la différentielle n’est pas complète, et alors on est forcé d’avoir recours à la séparation des variables, qui ne peut généralement s'effectuer que dans le cas où la forme de l'équation dif- férentielle est une de celles que nous venons d’exami- ner (n° 61, 62,63). Il serait donc très-important de pouvoir ramener toute équation différentielle à être une différentielle totale; malheureusement ce problème n’est soluble que dans certains cas particuliers, et nous devons nous borner ici à faire connaître ses conditions générales. En différentiant l'équation primitive =e€, V4 on obtient l'équation différentielle immédiate ( Foy. DIFF, 20) ydx—rdy ÿ” 0, et, par la suppression du facteur y*, l'équation médiate ydx — dxy — 0. Cette dernière ne présente plus la condition d’inté- grabilité (52), car en faisant P —yet Q——x, on à ep NS ssvoiraiQuia lapin. dy dy 7 de Tirdæu Topo a tandis que cette condition se trouve nécessairement dans l'équation immédiate, et qu’en faisant P — RSR TS DE Ji Fe == T 73? on à dP 1 dQ ï SR CNET ME On voit donc que l’intégrabilité de l'équation ydx—xdy=0 ne 1 . dépend de la restitution du facteurs , €t il en est de même de toute équation différentielle du premier de- gré; une telle équation est toujours susceptible de de- venir une différentielle totale, par le moyen d’un fac- teur, lorsqu'elle répond à une équation primitive. La détermination de ce facteur est l’objet d’une méthode due à Euler. (Foy. le Calcul intégral d'Euler, ou le grand traité de Lacroix.) 65. L'équation du premier ordre et d’un degré quel- conque pouvant se ramener à la forme AN Lys 1 CE) a (HT racine (HE) 142 H\ Re sus dy Fe ; | si l’on y considère. comme l’inconnue, et qu'on dé- signe par 4,, &,, &,, €lC., An, Ses 7 TaCInes, ON aura les z équations du premier degré : dy y dy —_— 4, = — —4a —=0 , 7 —4d;=0, etc.,.... dx Tr L : u et l'intégrale de chacune d’elle sera en même temps l'in- tégrale de la proposée. 66. L'intégration des équations du second ordre n'a point encore été ramenée à des lois générales, et le pe- tit nombre de solutions particulières connues jusqu'ici ne peut êtreexposé dans cet article. Il en est nécessaire- ment de même des équations de tous les autres ordres. Mais , si la résolution théorique des équations diffé- rentielles est encore si peu avancée, il n’en est pas ainsi de leur résolution technique , ou, comme on le dit com- munément de leur résolution par approximation, cette dernière est complètement donnée par une formule de développement très-remarquable, due à M. Wronski. (Foy. Réfutationde la théorie des fonctions analytiques. Page 31.) Nous devons ajouter qu'on doit encore au même savant une solution théorique des équations aux différences du second ordre. ( oy. Critique des fonc- tions generatrices.) Pour l’histoire du Calcul Intégral, voyez, dans ce dictionnaire, le mot MarmÉmariques. Voy. aussi Par- TIEL , pour ce qui concerne les équations aux différences partielles. INTERËT. (Arith. et Ale.) — L'intérêt de l'argent est une redevance périodique payée par celui qui em- prunte un capital à celui qui le prête. L'intérêt d'une somme quelconque s’estime ordinai- rement sur 100 fr. de capital, et pour une période d’une année, — Si l’emprunteur paye annuellement 3, 4, 5, etc. francs pour chaque 100 fr., on dit que le taux de V'intérêt est de 3, 4, 5, etc. pour cent, et on écrit 3, 4, 5, ec. ps, lo: Autrefois, au lieu d'indiquer l'intérêt d’une somme 100 fr., on donnait la somme qui rapportait 1 fr. de rente-par an ; ainsi, par exemple, si 20 fr. rapportaient 1 fr. par an, on disait que le placement était fait au de- nier 20 , de même si 18 fr. rapportaient 1 fr., le place- ment était dit être fait au denier 18 , etc. — Le denier 20 représente évidemment l'intérêt de 5 fr. pour 100 fr. de capital, le demer 18 celui de fr. 5, 55 172 pour 100 fr., etc. ; une simple proportion indiquera toujours quel intérêt pour 100 fr. représente un denier quel- conque. Le mode de rapporter le taux de l'intérêt à un capi- tal de 100 fr. plutôt qu’à une autre somme est une conséquence de l'introduction en France du système HY décimal , il est commode dans le commerce ; mais pour le but que l’on se propose ici, il est plus convenable de rapporter l'intérêt de l’argent à l'unité d’argent, au franc, de sorte qu’au lieu de dire que 100 fr. rappor- teut 2, 3, 4, 5, etc. fr. , nous dirons que 1 fr. rapporte fr. 0,02, fr. 0,03, fr. 0,04, fr. 0,05, etc.; en général, nüus désignerons par r l'intérêt de x fr. par an. L'intérêt est simple ou composé. L'intérêt simple est celui qui se paye à la fin de chaque année jusqu’au rem- boursement de la somme prètée. Si l’on prête, par exemple, 1000 fr. pendant 10 ans, au taux de fr. 0,05 pour 1 fr., soit 5 p.°7,, l’intérèt annuel sera de 5o fr. — Cet intérêt n’augmentera pas avec les années, et le capital prêté ne variera pas non plus. L'intérêt composé est celui qui, au lieu d'être payé chaque année, s'ajoute au contraire à la somme em- pruntée, de sorte qu’a la 2° année l'intérêt devra être calculé, non plus sur le capital primitif, mais sur ce capital augmenté des intérêts qui étaient dus à la fin de la 1° année , et ainsi de suite. Par exemple, le capital placé étant 1000 fr., le taux d'intérêt pour 1 fr. étant fr. 0,04 , soit 4 p.°,, l’em- prunteur devrait 40 fr. d’intérèt à la fin de la 1° année; mais, au lieu de les payer, il les ajoute au capital mille francs, et au commencement de la 2° année il doit donc fr. 1040. A la fin de la 2° année, il devra les intérêts de 1040 fr. et non plus de 1000 fr. seulement ces intérêts se mon- tent à fr. 41,60, et, au lieu de les payer, il les ajoute encore au capital 1040 fr.; au commencement de la 3° année, il se trouve par conséquent devoir fr. 1081,60, et ainsi de suite. Comme on le voit , le capital croît d’année en année, et par suite les intérêts croissent aussi ; l'augmentation du capital est due à l’intérêt du capital primitif qui lui est ajouté annuellement et aux intérêts de ces intérêts, lesquels sont également convertis chaque année en capi- tal. — Ce sont les intérêts des intérêts du capital primitif qui font que celui-ci croit dans une progression géomé- trique, comme on le verra ci-après, et non dans une progression arithmctique. De ces définitions découlent deux conséquences im- portantes : 1° L'intérét simple est proportionnel au capital placé, car un placement de mille francs, par exemple, peut être considéré comme étant la réunion de mille placemens différens de 1 fr. Donc, si C représente le nombre de francs contenus dans le capital placé, r l'intérêt de 1 fr. dans l’unité de temps (une année, par exemple), et ? la rente produite par le capital C en un an, nous aurons Gr: IN Et si le placement est effectué pour x années, nous aurons, en désignant par p la somme de toutes les rentes annuelles, c’est-à-dire r . 2 (1) Pa - Cr. Connaissant trois des quatre quantitésp, #, C ;r, cette équation (1) donnera immédiatement la quatrième. > Les valeurs, au bout de z années, de deux capi- taux différens placés à intérêts composés pendant ce temps, sont proportionnelles aux capitaux primitifs. Car si l’on suit d'année en année ce que deviennent deux capitaux C et C' placés de cette manière, on aura à la fin de chaque année des sommes proportionnelles aux capitaux du commencement de l’année que l’on considère, en un an en effet l'intérêt ne peut être que simple; or, si les capitaux produits à la fin de l’année sont constamment proportionnels aux capitaux du com- mencement de cette année , l’on trouvera, par une suite de rapports égaux, que les valeurs, au bout de x années, des deux capitaux primitifs Cet C’ seront entr’elles dans le même rapport que Cet C. J1 résulte de ces deux conséquences que les calculs des intérêts reposent essentiellement sur le principe de la proportionnalité, c’est pourquoi nous établirons toutes les formules sur ce principe. 1. Puisque 1 fr. placé à l'intérêt r pendant un an, devient 1—r à la fin de l’année, la valeur de 1+-r placé de même sera donnée par la proportion : 1t1Hri:itbrix= (1+r}. de même si l’on veut savoir quelle serait la valeur de (1+-r)3 au bout d’un an, on fera la proportion : tiiri: (rt Hrrix—(r1+r), et en général (1+#7r)r—1 deviendra (1+4r)" au bout d’un an, L'on conclut de là que un fr. placé à intérêt com- posé pendant » années, à l'intérêt r, deviendra au bout de ce temps (1+-r)", (2). La comparaison des valeurs successives 1+r, (1+r) , (147)... qu’acquiert 1 fr. d'année en année, mon- tre que son accroissement se fait en progression géo- métrique et non en progression arithmétique. Exemple. On demande quelle somme aura produite 1 fr. placé à intérêts composés pendant dix ans, le taux de l'intérêt étant fr. 0,045 pour 1 fr., soit 4 + p.°/,, l’on aura 1—r—1,045, n—10, d’où (ir = (,045)'o = 1,55297. ainsi 1 fr. aura produit fr.1,55, en négligeant les der- nières décimales. Pour savoir ce que deviendrait une somme quelcon- que a placée à intérêts composés pendant » années, IN 145 nous ferons, en vertu de la 2° conséquence, la propor- tion 1:(itrhiia:x —=a(itr)". en appelant donc p la valeur de a à la fin des n années, nous aurons l’équation (3) p = a(1+r}. Exemple. On demande ce que produira une somme de 4688 fr. placée à intérêts composés pendant vingt ans, au taux de 0,0375 pour 1 fr., soit 3; p.°,.. L’onaici p = 4688 (1,0375) ”. Or, 20 Log (1,0375)... 0,3197622. log 4688...... 3,6709876. Somme..... 3,9907408. .. 9789, 25. donc les 4688 fr. produiront fr. 9789, 25. Connaissant trois des quatre quantités p,a,r, n con- tenues dans l’équation (3), on obtiendra la 4° au moyen de l’une des formules suivantes déduites de cette for- mule (3); savoir (4), p = a(i+rr. lee Gr __ logp.—loga log(i+r) Log{1 +7) — LOpE RE He, nm. 2. Au licu de demander ce que devient 1 fr. placé à intérêts composés au bout de x années, l’on peut de- mander quelle somme il faudrait placer aujourd'hui à intérêts composés, au taux r, pour recevoir 1 fr. à la fin de n années. Cette question est au fond la même que celle qui a donné lieu à la formule (2), elle en diffère seulement en ce qu’elle se rapporte à d’autres nombres; une sim- ple proportion avec l’expression (14-r)" doit donc nous en donner la solution, et nous dirons si 1 fr. est la va- leur actuelle de (1+4r)" dans nr années , quelle est la va- leur aussi actuelle de 1 fr. payable dans 7 années, c’est- à-dire (tr: an scrs:æ— — = (14) / Et si l’on demandait ce qu’il faut placer immédiate- ment pour recevoir une somme & après z années, l’on ferait la proportion Li(ibrhni: aix —(1#r)r, En appelant e cette valeur actuelle, l’on aura (5) e = a{i+r) —" 124% IN Cette formule (5) est l’éxpression de ce que l'on appelle l'escompte dans le commerce, elle est identi- que avec la seconde des formules (4); car elle exprime la même chose. On voit par la manière dont elle a été établie que les questions d’escompte ne sont autre chose que des ques- tions d'intérêts rapportées à d’autres nombres. 1° exemple. Quelle somme faut-il placer aujourd’hui pour recevoir 7843 fr. dans 14 ans, l'intérêt de 1 fr. étant 0,0388, ou l'intérêt de 100 fr. étant 3,83. On a ici : a (ir) = 7843 (1,0388)—"4. (}e 7843 — 3,8944822. 14. dog 1,0388 — 0,2314472. log Différence. .. 3,6630350... 4602,94. Ainsi il faudrait placer aujourd’hui fr. 4602,94. 2° exemple. Cherchons par la formule (5) ce que va- lent actuellement 100 fr. payables dans un an, l'intérêt étant 0,05 , pour x fr. , soit 5 p. 070. On aura a (1+r)-" = 100 (1,05)—1 eten effectuant les calculs, on trouve e — fr. 95, 238, ou environ fr. 95, 24. On voit par là que le commerçant qui, comptant l'intérêt à 5 p. o7o, estime à 95 fr. la valeur actuelle de 100 fr. payables dans un an , commet une erreur de 24 centimes environ; sur 10000 fr. l'erreur serait de 24 fr. On peut bien dire sans doute que tous les commer- cans agissant de même, ils’établit une compensation, et qu’en définitive personne ne perd rien : cela peut être, mais il n’en est pas moins vrai qu’un tel mode d’es- compte est le résultat de l'ignorance où de la cupi- dité ; cela devrait suffire pour le faire abandonner. Le plus souvent les intérêts d’un capital se payent par semestre, et non point par an, cette condition ne modifie pas la formule de l'intérêt simple, mais les for- mules de l'intérêt composé sont changées, si l’on con- vient que les intérêts d’une somme lui seront ajoutés tous les six mois, au lieu de l'être tous les ans. L'intérêt de 1 fr. par an étant 7, au bout de six mois k r ; il n’est que - , et en l’ajoutant au capital 1 fr., la somme 2 , - mr, placée pendant ie second semestre sera LE alla Tr fin du second semestre, la somme 1 = - sera devenue 2 TN . . r\? 1 + 5 Jo à la fin du troisième trimestre( 1 + - 2 2 3 r ; Ê sera devenu (: + =) , etc.; mais en cumulant les in- térêts pendant 7 années , il y aura eu 2» placemens d’in- térêts , et par conséquent au bout des x années, 1 fr, deviendra . r 2n GE) Une somme a placée à intérêts composés pendant # années , les intérêts étant capitalisés tous les 6 mois, de- viendra donc TNA ARE : ( +) La valeur actuelle d’une somme a payable dans » années , les intérêts pouvant s'ajouter au capital par semestre , serait ) #9 —212 a( 1+- j ( +) En cherchant par exemple le produit, au bout de 30 (9) ans , d’une somme de 1000 fr. placée à intérêts compo- sés à 4 p. oo, ét les intérêts étant capitalisés tous les 6 mois, On trouve 1000 (1,2)? * 50 — fr. 3281. Et en cherchant ce que serait ce produit en capitali- sant les intérêts par année, on trouve, formule (3) .1000 (1,04)%°— fr. 3243, 40. Ainsi donc, la capitalisation des intérêts par semestre, au lieu de lêtre par an, produit, dans cet exemple, fr. 37,60 de plus par mille francs. La différence serait de 3760 fr. sur un capital de 100,000 fr. Une telle différence, quoique répartie sur un inter- valle de 30 ans, est trop sensible pour qu’on la néglige encore long-temps. Le taux de l'intérêt ayant une tendance continuelle à diminuer, la différence qui vient d’être signalée aura uñe importance toujours plus grande, et l’on finira sans doute par en tenir compté, soit dans les emprunts de l'État , Soit dans les emprunts entre particuliers. Quant aux autres questions que l’on peut rencontrer sur l’intérêt, voyez les mots AnnuiTé, ViaGer, Rem- BOURSEMENT. INTERPOLATION. (4/g.) Opération dont le but est de déterminer la nature d’une fonction dont on connaît seulement quelques valeurs particulières. Si nous considérons une fonction quelconque d’une variable æ, par exemple ax+b, nous voyons qu’en donnant successivement à la variable les valeurs dé- terminées o , 1,2,3, etc., nous obtenons une suite de valeurs particulières. Ainsi IN pour æ — 0 la fonction devient : b, El a+ b, Li &a+Db, Ce) goa+b, CECI étonne Or, la totalitc des valeurs de cette fonction se trouve entièrement déterminée par sa nature même puisqu'en donnant à æ une valeur quelconque la réalisation des calculs , constituant cette nature, fait toujours connaître la valeur correspondante de la fonction. Lors donc que la nature d’une fonction est connue, toutes ses valeurs particulières se trouvent déterminées , et pour obtenir une de ces valeurs il est absolument inutile de considé- rer les autres. Mais, au contraire, si l’on connaissait seulement les valeurs particulières b,a+b,4a+b,oa<+b;,etc.... correspondantes aux valeurso, 1,2%,3, etc. de la va- riable æ, d’une fonction inconnue ox, et qu'on voulut trouver toute autre valeur de cette fonction inconnue, celle par exemple qui doit correspondre à x=+, et qui se trouve, conséquemment , entre b et a+b, il faudrait partir des valeurs connues pour obtenir la valeur de- mandée. Cette opération qui se nomme #nterpolation, parce qu’on intercale des termes intermédiaires entre une suite de termes donnés, revient donc, en dernier lieu, à la détermination de la nature de la fonction in- connue, ou du moins à la détermination d’une forme générale qui embrasse la totalité des valeurs de cette fonction. Pour examiner la question dans toute sa généralité , supposons qu'aux valeurs particulières > Try À, Lys Lys CLC. d’une variable x , correspondent les valeurs MX NC Xe Xi etc. d’une fonction inconnue »x de cette variable. Si les valeurs æ,, æ , x, , etc., sont équidifférentes , LI 4 c'est-à-dire, si l’on a TL, —. XL, —= LIL NE Ltd) —)E étés — etc, nous aurons aussi, en considérant x, Comme une va- riable qui reçoit successivemf pt un accroissement À, X,—X,+HAX, X, = X,<+ 24X, + 4x, Xj =X, + 34X, + 34%X0 + AX, ei =relc. TOME 11, IN 1445 el, en général, pour un indice quelconque 2, (voy. Dirrérences 34), PAS ete +” 2x vibes mm m—) + — ——AX, + etc... T2 9 + v 2 à L Ainsi, X étant ce gpe devient Ja fonction #x, lorsqu'on yfaitx = x,+ m£Ë, si nous posons m£ — 3, d'où m — A nous obtiendrons l'expression 1 ù PS LA | QU, + Xe + FAX — Es —25) 22 AX,— etc. ou , simplement (a) rex ax EE : Jarx, FEEDS vec ete. en faisant +, +: = x. Il est facile de voir que l'expression (a) embrasse la totalité des valeurs de la fonction x, car en donnant à æ une valeur déterminée x", la relation x +z= x", donne z=x'— x, et en substituant x'—x, à la place de 3 dans le second membre de cette expression, on obtient la valeur de vx correspondante à xx" Pour montrer les applications de cette formule, pro- posons-nous la suite, 1, 3, 6,10, 1h; 21,,28, etc: correspondante aux indices 01,23 dur e09 ,6,1etcs Nous avonsici,æ,—=0;x,+1z— XS = Ï, D'ART X, = LAOUZ—D: ET, et 6x —"T0, etc. Ainsi : AX XX — MX —X,—0oX + X,—1 AX0—=X, — 3X, + 3X: — X, = 0. Toutes les différences des ordres supérieurs au second se réduisant à zéro , la formule («) devient par la substi- tution des valeurs précédentes a(x—1) gx = 22 +— Lip 2 G: 17 , , * x NU Si l’on demandait, par exemple, le terme correspon- , et l’on trouverait RD: ! I dant à l'indice -, on ferait x —- 2 } 19 146 IN | IN à 09 . . mt x) (223). ?X Re — 19 + 5" T2, (Ex) &,— x) Gr — 7 JA à LAS : conne etc er che Lorsque la fonction inconnue n’est point une fonction entière et rationnelle, on ne peut parvenir à une diffé- d’où l’on conclutcette élégante formule d’interpolation, rence 4" X, — 0, et alors la série qui ppue IS second Queà Lagrange , (b), membre de l'expression (a) se prolonge à l'infini. Dans : ; NE RES cecas, on ne trouve les valeurs cherchées que d’une pure. (ca, (a—:\x—1:).. cs x. = Ur x D sien} É \To— 3 manière approximative; mais, lorsque la série est (rot, (to—x,) (Tor). . « . , . Lover M be DS va | À très-conv FREVUES, il Li d ui I SAGE bre de terme si CH) (ee) mor ue pour obtenir une approximation suffisante, et on peut a a)e re)" encore l’employer très-avantageusement. ? : 1< « : G—Lo}(X—%,)(L—%;).... Maintenant, considérons ie cas où les valeurs parti- + 0) A a LE 5 ET CE RE culières de la variable x x Ace EP ONE de Do, Li L y La, LA, CC Sr Res) Fee = À: ne sont point céquidifférentes. Puisque nous pouvons etc. ... poser en général px =a+bx+cx + dr + etc. etque X,, X,, X,, etc. représentent les valeurs de ox Appliquons cette formule à la suite 4,20, 35, 5j correspondante aux indices lorsqu'on y fait x=Xo, X=X:, X=X,, etc., nous avons | 1, 3; 4, 6, donc aussi - et, proposons de trouver le terme qui répond à lin- dice 5 Nous avons, dans cet exemple, x. = a + a he ne + re — ete. X3= a + br, + cr + ex + etc. ma 3, mu 410 ctc...... X, —=4,X, —00,X, —35,X,—8/ équations à l’aide desquelles on peut obtenir les coeff- et, d’après la formule (b), ciens indéterminés à, b, ce, 4, etc. Maïs, sans avoir re- , ; . SLR : : PNA cours à la solution un-peu compliquée de ces équations, RC “4 (—6) 4 BE 3j 6) (@—1){5—4(x—06) . observons que la forme de la fonction +x devant être telle qu'on ait ox—X., lorsquex = x; ox — X, lorsque x = x; etc., etc. ; nous pouvons poser égale- LA (3—1)8—4)6—6). ment | F (æ—1)(%—3)x—6) 3 gx =X, fx LX fix + K. fx LX, fr etc. (4—1)4—3) (4—6) en prenant pour fx, fix, fx, f.x, etc. des fonctions RE nr a de x qui deviennent (6—1)(6—3)(6—4) da Li ES = 0, fx = 0,/f5% = 9, etc. En réalisant les calculs on trouve, après toutes les réductions, lorsque æ = x; JE=0, fx = 1, fx = 0, f57 = 0, etc. ve É r-turrt] lorsque x == x; Ge: Jo 0, fx = 0, f2 —'1, fr —"0, etc. Ainsi faisant x=5, on obtient 9x—56. Tel est donc le terme qui répond à Pindice 5. Il existe plusieursautres formules d’interpolation pour lesquelles 1 nous devons renvoyer à l’ouvrage de Lacroix, Traité des di iffér ns et des séries. Ces formules servent lorsque r=,; ct ainsi de suite. Ces conditious qui peuvent être remplies de plusieurs manières différentes, le sont.évidemment si l’on fait D C2) x rx), particulièrement dans l’astronomie où l’on a continuel- Gr) Er Nos) © Jement besoin d’intercaler des termes entre des suites (xx. (xx, )(x—x:)..... de nombres ou d'observations dont la marche n’est pas Lee er Je... égale ni le progrès uniforme. Quant aux principes phi- À! IN losophiquesde cetteopération inventée, en premier lieu, par Briggs pour calculer les logarithmes , voyez {a première section de la Philosophie de la Technie dë M. Wionski. INTERSECTION: (Géom.) On nomme point d'in- tersection, le point où deux lignes se coupent, et ligne d'intersection, la ligne où deux surfaces se coupent. L’intersection de deux plans est une ligne droite. Voy. Prin. IRRADIATION. (Ope.) Expansion ou débordement de lumière qui environne les astres et qui les fait pa- raître plus grands qu’ils ne sont. L'effet de cette irra- diation est quelquefois si considérable , que Tycho Brahé estimait le diamètre de Vénus douze fois plus grand qu’il ne paraît dans les lunettes, et Keppler l’estimait sept fois trop grand. Depuis l'invention des lunettes et sur- tout depuis celle du micromètre de Huygens, on a sur la grandeur apparente des astres, des notions beaucoup plus exactes. Les lünettes, en faisant paraitre les objets mieux terminés diminuent considérablement la quantité de J'irradiation. + IRRATIONNEL. (4/g.) On nomme nombres irra- tionnels, les nombres engendrés par la seconde branche de l’algorithmedes puissances vc == A(Voy. ALGÈBRE, n° »8.), lorsque ces nombres sont incommensurables avec l’unité (Foy. IncommensuragLe.) Poy. Racine. IRRÉDUCTIBLE. (Alg.) V’èy. cAs IRRÉDUGrIBLE. IRRÉGULIER. (Géom. ) Les solides irréguliers sont ceux quinesont pointterminés par &es surfaces égales et semblables. (7/oy. Sozipes.) On nomme aussi figures . irrégulières celles dont les angles et les côtés ne sont pas respectivement égaux entre eux. (Ÿ’oy. Porxconr.) ISOCÈLE. (Géom. ) Un triangle prend le nom d’#0- cèle lorsque deux de ses côtés sontégaux. Dans tout triangle isocèle ABD, À les angles B et D, opposés aux côtés \ égaux, sont égaux, et la perpendi- culaire AC, abaissée du sommet A sur la base BD, partage cette base en deux parties égales, ainsi que l’angle au sommét A. R C D ISOCHRONE. ( Méc. et Géom. (de vos égal et de æpbvos, temps.) Épithète que l’on donne aux choses qui s’o- pèrent dans des temps égaux. Par exemple, les vibrations d’unpendule sontisochrones, si ce pendule demeure tou- jours de la mémelongueur, et s'il décrit toujours des arcs égaux , parce qu’alors ses vibrations se font toutes dans des temps égaux. Si les vibrations se faisaient dans la LS 447 cycloïde, elles seraient encore isochrones quoique le pendule décrivit tantôt de grands, tantôt de petits arcs. ( V’oy. Penpuze et Taurocaront. ) Ligne isochrone. (Foy. APPROCHES ÉGALES.) ISOMERIE. ( {{s. \ Terme employé jadis pour dé- signer l'opération par laquelle on délivre une équation des fractions qui se trouvent dans ses termes. Vo TRANSFORMATION. ISOPÉRIMÈTRE, (Géom.) On nomme figures iso- périmètres celles dont les contours ou périmètres sont égaux. { De toutes les figures isopérimètres régulières la plus grande est celle qui a leplus grand nombre de côtés ou d’angles. C’est pourquoi le cercle , qui peut être consi- déré comme un polygone régulier d’un nombre infini de côtés, a une aire plus grande que celle de toutes les autres figures qui ont un contour égal au sien, Par la même raison la sphère a un volume plus grand que celui de tous les autres solides qui ontune surface égale à la sienne, Si des figures isopérimètres ont un même nombre de côtés, la plus grande en superficie est celle dont tous les angles sont égaux. Considérons par exemple un rectan- gle dont le périmètre est a, si nous désignons par x sa hauteur, sa base sera vol.), 104 Le dernier ouvrage de publié la veille de sa mort, contient, entr'autres objets importans, l’explication et la cause d'une erreur com- mise par Newton, dans la solution du célèbre pro- blème du mouvement deséquinoxes. (Foy. Précesston.) On sait que D'Alembert a donné, le premier, la réso- lution rigoureuse et complète de ce grand problème, (Voy. D’Aremeenr.) LANTERNE MAGIQUE, (Opr.) Instrument d’op- tique très-connu, à l’aide duquel on fait paraître en grand sur une muraille blanche , des figures peintes en petit avec des couleurs transparentes sur des morceaux de verre mince. Elle a été inventée par le P. Kircker, jésuite. Cet instrument se compose d'une lanterne ordinaire a laquelle on ajoute un tube renfermant deux verres lenticulaires dont la propriété est d'écarter les rayons qui partent de l'objet, de les rendre divergens, et par conséquent de projeter sur la muraille opposée des ima- ges beaucoup plus grandes que les objets. Ce tuyau est adapté de manière qu’on peut y introduire les verres peints entre les lentilles et la lumière renfermée dans la lanterne. La fig. 1, pl. 45, rend sensible cette con- struction. Musschenbrock, dans ses Æssais de ph) sique, et l'abbé Nollet, dans ses /econs de physique, se sont occupés en détails de la lanterne magique, dont le per- fectionnement n'a point paru à Euler indigne de son attention. oy. Nouveaux commentaires de St-Péters- bourg, tom. 3. LAPLACE (Pierre Simox,, l’un des plus illustres géomètres modernes, est né le 23 mars 1749, à Beau- mont-en-Auge, d'une famille de pauvres et laborieux cultivateurs. C’est donc à son génie seul qu'il a dû et ses succès dans la science, et le rang social élevé où il est parvenu. Les travaux immortels qui ont signalé sa carrière , ont dû faire rechercher la source où il puisa les hautes connaissances à l’aide desquelles il les ac- complit. Malgré l'obscurité qui environne ses premières années, obscurité sur laquelle cet homme célèbre avait la faiblesse de se montrer fort discret, on le retrouve de bonne heure , se distinguant au milieu de ses condis- ciples, par une aptitude supérieure à l'étude de toutes les branches du savoir, que lui rendait plas facile la mémoire prodigieuse dontil était doué. Ses premiers succès cependant furent dans les études théologiques. Il traitait avec talent ct une sagacité extraordinaire, les points de controverse les plus difficiles. On ignore comment il passa des discussions philosophiques à l'examen et à la connaissance des problèmes de la haute géométrie, mais nous avons trop souvent démontré, dans le cours de cet ouvrage, la liaison intime qui existe, en principe, entre ces développemens de la raison, our partager l’étonnement que cette circonstance de la ! ü LA vie de Laplace a pu causer à d'autres. Dès l'instant où cette dernière science eut fixé son attention , 1l s’aban- donua sans réserve à l'impulsion de sou génie, etcomme Lagrange, avec lequel il a eu dans sa carrière scientifi- que plusieurs points de ressemblance, il ne tarda pas à s'approprier les connaissances les plus élevées des ma- thématiques. Il se sentit à l’étroit dans sa province, il brüla du désir de voir et d’entendre les grands maitres que possédait alors la France, et il vint à Paris. Peu de savans ont été constamment plus heureux que Laplace, dont la vie n’est marquée par aucune de ces vicissitudes qui ont entravé la marche des plus beaux génies. Il adressa à D’Alembert, qui l’accueillit avec em- pressement , une lettre remarquable sur les principes de la mécanique, et ce célèbre géomètre qui venait de désigner Lagrange à l'attention du roi de Prusse, ou- vrit aussitôt la carrière au jeune Laplace, en le faisant nommer professeur de mathématiques à l’école mili- taire de Paris. On nous permettra de négliger quelques détails de la vie et des travaux de Laplace, pour nous occuper de ceux de ses ouvrages qui ont le plus contribué à sa haute renommée et qui sont ses véritables titres à l’im- mortalité. Possédant déjà les connaissances les plus éten- dues dans la science des nombres, il avait résolu plu- sieurs questions principales de l'astronomie théorique ; cette science sublime devint le but à peu près unique de ses efforts et de ses travaux. Il avait conçu un plan immense digne de son génie, c'était de refaire la théorie du ciel, en coordonnant les grands systèmes, en réformant les erreurs dont elle avait été l'objet, en exposant enfin les causes encore inconnues de quelques phénomènes importans. C’est à cette pensée, qui rem- plittoute la vie de Laplace, que la science doit la AZc- canique céleste, ouvrage admirable que Fourier a spi- rituellement nommé l’almageste de ce siècle, mais qui l'emporte sur celui de Ptolémée, de toute la différence qui existe entre l’état actuel de la science et les élémens d'Euclide. Laplace avait reçu de la nature toute la force de géuie, toute la persistance que pouvaient exiger une entreprise de cette étendue. Non seulement il a réuni dans son almageste du xvui siècle tout ce queles sciences mathématiques et physiques avaient déjà posé d’incon- testable, et qui sert de fondement à l'astronomie, mais il a ajouté à cette branche du savoir des découvertes capitales, qui lui sont propres et qui avaient échappé à ses prédécesseurs. Ainsi, l'on observait dans les mouvemens de la lune une accélération dont on n'avait pu découvrir la cause. Les premières recherches de Laplace sur l’invariabilité du système solaire, et son explication de l’équation sé- culaire de la lune, ont conduit à cette solution. Il avait d’abord examiné si l’on pourrait expliquer l'accéléra- LA tion des mouvemens lunaires, en supposant que l’action de la gravité n’est pas instantanée, mais assujétie à une transmission successive comme celle de la lumière. Mais il ne put découvrir la véritable cause par cette voie. Enfin, il donna, le 19 mars 1787, à l'Académie des sciences, une solution claire, inattendue de cette difñculté, et prouva très-distinctement que l’accéléra- tion observée est un effet nécessaire de la gravitation universelle. Cette grande découverte éclaira ensuite les points les plus importans du systèmé du monde. En effet, la même théorie lui fit connaître que si l’action de la gravitation des astres n’est pas instantanée, il faut supposer qu’elle se propage plus de cinquante mil- lions de fois plus vite que la lumière, dont la vitesse bien connue est de soixante-dix mille lieues par se- conde. Il put conclure encore de sa théorie des mouve- mens lunaires, que le milieu dans lequel les astres se meuvent, n’oppose au cours des planètes qu’une résis- tance pour ainsi dire insensible, car cette cause affec- terait surtout le mouvement de la lune, et elle n’y pro- duit aucun effet observable. La discussion des mouve- menslunairesa été féconde en conséquencesremarquables, On peut en conclure maintenant, par exemple, que le mouvement de rotation de la terre sur son axe est inva- viable. La durée du jour n’a point changé de la cen- tième partie d’une seconde, depuis 2000 années, Mais une conséquence encore plus frappante, est celle qui se rapporte à la figure de la terre; car la forme même du globe terrestre se reflète dans certaines inéga- lités du cours de la lune. Ces inégalités n'auraient point lieu, si la terre était parfaitement sphérique. Oa peut déterminer la quantité de laplatissement terrestre, par l'observation des seuls mouvemens lunaires, et les résultats que l’on en a déduits, s'accordent avec les me- sures effectives qu'ont procurées les grands voyages géo- désiques à l’équateur, dans la région boréale, dans l'Inde et diverses autres contrées; ainsil’observation et la théorie concourent également à donner un degré de certitude irréfragable à l'appréciation de ces divers phé- nomènes célestes. Tel est en général le caractère et le résultat des beaux travaux de Laplace, à qui l'on doit l'étonnante perfection où sont parvenues les théories modernes. Les recherches de Laplace sur l'équation séculaire de la lune, et sa belle découverte de l’invariabilité des distances moyennes des planètes au soleil, avaient été précédées de la découverte non moins importante et non moins difficile de la cause des grandes inégalités de Jupiter et de Saturne. Les vitesses augulaires moyennes ou plutôt les moyens mouvemens de ces deux planètes sont tels que cinq fois celui de Saturne est à peu près égal à deux fois celui de Jupiter. Suivant les calculs de Laplace, ce rapport produit, dans les élémens des or- LA 465 bites des deux planètes, ces variations considérables dont les périodes embrassent plus de neuf siècles, et qui sont la source des grands dérangemens observés par les astronomes. Le mouvement moyen de Saturne éprouve une inégalité dont la période est d'environ cent dix-neuf aus, et dont la quantité qui diminue par degrés insensibles, était, en 1750, de 48’ 44"; le mouve- ment moyen de Jupiter est soumis à une inégalité cor- respondante , dont la période est exactement la même, mais dont la valeur, affectée d’un signe contraire , est plus petit dans le rapport de 3 à 3. C’est à ces deux grandes inégalités jusqu'a présent inconnues, dit La- place, qu'on doit rapporter le ralentissement apparent de Saturne ct l’accélération apparente de Jupiter. Les mouvemens moyens de ces deux planètes don- uent lieu à d’autres inégalités périodiques que Laplace a fait connaître. Il a également donné une théorie com- plète du mouvement des satellites de Jupiter, dans l’ex- position de laquelle on trouve ces deux théorèmes très- curieux : l'un, que le moyen mouvement du premier satellite, plus deux fois celui du troisième, est rigou- reusement égal à trois fois celui du second ; l’autre, que la lougitude moyenne du premier satellite, moins trois fois celle du secoad , plus deux fois celle du troisième, est exactement et constamment égale à 180 degrés. On sait que c’est d’après les théories de Laplace, que De- lambre a calculé ses tables pour les mouvemens de Sa- turne et de Jupiter. Ce caractère d’investigation scrupuleuse et de noble persistance à envisager sous tous les points de vue les questions les plus difficiles, pour arriver à leur solution, distingue éminemment tous les travaux de Laplace; il brille surtout d’un éclat particulier dans son Analyse des probabilités. Là, il avait à s'exercer sur une science toute moderne, dont l’objet souvent méconnu a pu donner lieu à de fausses interprétations, mais dont les applications sont susceptibles d’une immense étendue. Le génie de Laplace féconda cette branche nouvelle de la science des nombres. Né tout à coup dans la pensée féconde de Pascal, le calcul des probabilités avait été cultivé par Fermat et Huygens; Jacques Bernouilli avait le premier exposé sa théorie, dont les perfection- nemens successifs étaient dus à une heureuse découverte de Stirling, aux recherches d'Euler et de Lagrange. Laplace en réunit et en fixa les principes, mais en les développant et en se les appropriant, pour ainsi dire, par une foule de considérations heureuses et nouvelles. C'est dans cet ouvrage, l’un des monumens les plus précieux de la vie scientifique de Lagrange, qu'il exposa sa Théorie des fonctions gencratrices, grande et belle doctrine dont l'utilité est incontestable, et à laquelle un savant et célèbre géomètre ne reproche en résultat, dans la critique qu’il en a faite, que l'extension trop 166 LA grandeetl’autorité trop absolue qu'on a voulu lui donner. Ce rapide évoncé des principaux travaux de Laplace, dont les ouvrages sont d'ailleurs si répandus, doitsuffire au but qui nous est imposé, celui de caractériser le génie des grands géomètres. Nous u’entrerons point nou plus dans les détails de la vie politique de cet homme célèbre, quoiqu’elle ait servi de texte à bien des accusations souveat plus passionnées que justes. Nous devons seulement ajouter qu'aucun des honneurs pu- blics, doit il s'était reudu si digne par sa supériorité et l'éclat de ses talens, n’a manqué à sa persoune. Membre de l’fostitut lors de la création de ce corps scientifique p il fat, après le 18 brumaire, appelé un moment au ministère de l'intérieur : « Géomètre du premier rang, a écrit depuis Napoléon à propos de cette circonstance, Laplace ne tarda pas à se montrer administrateur plus que médiocre; dès son premier travail, nous reconnü- mes que nous nous étions trompés. Laplace ne saisissait aucune question sous son véritable point de vue; il cherchait des subtilités partout, n'avait que des idées problématiques, et portait eufiu l'esprit des énfiniment petits dans l'administration. » Napoléon peut avoir eu raison, sans que l'illustration de Laplace en soit dimi- nuée en rien; mais 1} faut avouer qu’il Ÿ a une contra- diction manifeste entre ce jugement sévère de l’em- pereur et les fonctious publiques dont il accabla l'illustre savant qui en est l’objet. En effet, Laplace eut un siége au Sénat , et fut nommé vice-président de cette assem- blée. On doit rappeler ici que le calendrier Grégorien fut rétabli, sur son rapport; il fut ensuite g'and-officier de la Légion-d'Houneur, grand-offcier de l’ordre de la réunion, comte de l'empire, et, sous la restauration, pair de France , avec le titre de marquis. Laplace ap- partenait aussi à toutes les grandes Académies de l'Eu- rope. Il a conservé, jusque dans un âge très-avancé, la mémoire extraordinaire qui l'avait fait remarquer dès sa première jeunesse. L’orgueil excessif qu’on lui a re- proché , qui n'était peut-être qu'une estime fondée de lui-méme, une juste appréciation de son mérite élevé, ne se montra pas en lui, du moins à cette heure suprême où l’homme peut se dépouiller librement de toutes les illusions qui l’ont abusé long-temps. Les personnes qui assistaient à ses derniers instaus , lui rappelant les titres de sa gloire et ses plus éclatantes découvertes, il répon- dit : — « Ce que nous connaissons est peu de chose; ce que nous ignorons est immense. » Laplace mourut à Paris le 7 mars 1827. Son éloge a été prononcé par Fourier , à l'Académie des sciences , où sa perte laissait un grand vide. On a de lui: I. Théorie du mouvement de La figure clliptique des planètes, 1784, in-4°. IT. Théorie des attractions des spheroïdes et de la figure des planètes, 1785, in-4°. IT. Æxposition du système du monde, 1596, 2 vol. in-8°; 1799, in-4°; 1813, in-4°, LA 5° édit. revue par l’auteur; 18924, in-4°. IV. Traité de mécanique céleste, 1798, 2 vol. in-4°; tome n1 1803, tome 1vV 1805, tome v 1825 V. T'hcorie analytique des probabilités, 1812, in-4°, 3° édition; 38920, in-4°, VI. Æssais philosophiques sur les probabilités, 1814, in-8°; 5 édit. 1825. VIT. Précis de l'histoire de l'astro- nomie , 1821, in 8°. VIT Quatrième supplément à la théorie des probabilités, 1825, in-4°. Laplace a fourni en outre un grand nombre de mémoires insérés dans le recueil de l'Académie des sciences, et dans le journal de l'école polythecnique. LATITUDE. (Géographie.\ On donne ce nom à la distance d’un lieu terrestre à l'équateur de la terre, me- surée sur le méridien de ce lieu. C’est, en d’autres termes, l'arc du méridien d’un lieu intercepté entre ce lieu et l'équateur. Pour fixer la position d'un point sur une surface, 1l est en général nécessaire de le rapporter à quelque ligne tracée sur cette surface, et dont la position soit fixe et donnée; ainsi, en Géographie, on choisit comme ligne fixe l'équateur de la terre qui est un grand cercle ima- g'oaire situé à égale distance des deux pôles et qui se trouve conséquemment dans le plan de l'équateur de la sphère céleste (Voy. ArmiLLatRE); on imagine ensuite que par chaque point de la surface de la t rre passe un graud cercle perpendiculaire à l'équateur, ce cercle qui passe aussi par les pôles se uomme le méridien du point ter- restre, et il correspond au méridien céleste, c'est -à- dire, au grand cercle de la sphère céleste qui passe par les pôles de la sphère et par le zénit du point, On choisit en outre un méridien déterminé qu'on nomme le premier méridien, et auquel on rapporte tous les autres en mesurant leur distance à celui-ci sur l'arc de f’équa- teur compris entre eux. Alors la position d'un point quelconque de la surface de la terre se trouve entière- ment déterminée, lorsqu'on connait 1° la grandeur de l'arc du méridien compris entie ce point et l'équateur, ce qui est la latitude du point ; 2° l'arc de l'é‘juateur compris entre le méridien du point et le premier méri- dien, ce qui est la longitude de ce point. (Foy. Loxer- TUDE.) ‘H/ Si nous représentons par EAP Ie méridien terrestre LA d’un point À de la surface de la terre, et par HZH' le méridien céleste correspondant ; Z, déterminé par une perpendiculaire TZ à l'horizon rationnel HH”, sera le zénith de À ; et si TP’ représente l'intersection du plan de l'équateur avec celui da méridien, l'arc AE, distance du point À au point E où le méridien terrestre ren- contre l'équateur, sera la latitude de À ; mais cet arc AE mesure l'angle P'TZ, lequel peut être aussi mesuré par l'arc ZP' du méridien céleste compris entre le zénith Z et le point P' de l'équateur céleste; ainsi les arcs AE et ZP' auront le même nombre de degrés, d’où il suit que la latitude exprimée eu degrés est égale à l'arc du méri- dien céleste compris entre le zénith et l'équateur, égale- ment exprimée en degrés. La recherche de la latitude d'un pointterrestreseréduit donc, en dernier lieu, à celle de la distance du zénith de ce point à l'équateur céleste, Or, en désignant par P l’un des pôles de la terre, et par EL’ le pôle céleste correspondant, l'arc PE" compris entre ce pôle et l'équateur, est égal au quart de la circonfé- rence, ou, ce qui est lamème chose, cest un angle de 90° sexagésimaux ; il en est de même de l'arc ZH' compris encre le zénith et l'horizon, ainsi P'E—=7H retranchant de ces deux arcs l’arc ZE’ qui leur est com- mun, On a P'E'=— ZE'=7ZH' ZE", ou P'Z —=E'H' D'où il suit que la latitude d'un lieu terrestre est égale à la hauteur du pôle au-dessus de l'horizon de ce lieu. La connaissance de la latitude des lieux est de la plus grande importance en géographie, navigation et astro- nomie, Nous avous vu au mot Haureur DU PÔLE, par quels procédés on pouvait la déterminer. Comme le nombre de degrés de l'are du méridien se compte à partir de lé juateur, on distingueles latitudes en septentrionales et méridionales , selou que les lieux auxquels ellesse rapportent sont situés dans l'hémisphère septentrional où dans l'hémisphère méridional. La latitude est toujours de la même désignation que le pôle élevé au-dessus de l'horizon. LATITUDE, (4st) On nomme Zatitiute d'un astre, en astronomie, sa distance à l’écliptique , mesurée sur l'arc du grand cercle qui passe par cet astre et par les pôles de l’écliptique. D'où l'on voit que les latitudes as- tronomiques sont très différentes des latitudes géogra- phiques. Nous avons déjà expliqué l'usage des divers cercles de la sphère céleste qui servent à fixer la position des astres ; nous renverrons donc aux mots ARMILLAIRE et CATALOGUE. Larrrupe GéoceNTRIQUE. C'est la latitude d’une pla- nète, telle que nous la voyons de la terre. Comme le soleil parait se mouvoir dans l'écliptique LE 167 même, 11 n’a jamais de latitude, ou sa latitude est de 0°. Mais les planètes en ont une qui varie depuis 0°, c’est à- dire, dans les points où leurs orbites coupent l’éclipti- que , jusqu'à une grandeur égale à l'inclinaison du plan de leurs orbites par rapport à celui de l’écliptique. C'est ce qui a fait imaginer le Zodiaque, bande ou zône de la sphère céleste qui contient les orbites des planètes. (Foy. ZODIAQUE.) LariTupe nÉLiocenraiQuEe. C’est la latitude vue du 50- leil, ou telle qu'elle serait si l'observateur était placé au centre du soleil. Cette dernière est toujours la même lorsque la planète se retrouve dans le même point de sou orbite, tandis que la latitude géocentrique varie avec le changement de position de la terre par rapport à la pla- nète. Les latitudes des étoiles n’éprouvent d’autres altéra- tions que celles qui sont causées par l’aberration de la lumière (Foy. AsrnrATION), et par une petite variation nommée séculaire, due à un déplacement extrêmement lent de l'écliptique. (Foy. PerrurvatTion.) LEIBNITZ (Gonrrroi Guirraumr). À l'époque où ce grand homme apparut sur la scène du monde, d'im- menses progrès avaient, depuis un siècle, amené les sciences mathématiques à un degré de juissance et de perfection tellement supérieur, qu’elles semblaient avoir atteint le dernier développement de ls raison humaine. Cependant ces hautes sciences ne présentaient point encore un ensemble systématique, et, quoique l'idée de l'infini eût déjà été introduite, dans leurs considéra- tious les plus élevées, par quelques-uns des hommes de génie dont les travaux en avaient agrandi le do- maine; comme leurs recherches avaient été isolées, les vérités qu'ils avaient mises dans le mondeétaientdemeu rées, pour ainsi dire, individuelles. Il s'agissait donc alors de généraliser ces vérités, et c'est à ceute grande œuvre que Leibnitz vint glorieusement concourir. Les sciences théorétiques se trouvaient à peu près dans le même état, et quoique le rationalisme de Descartes eût porté un coup terrible aux subtilités impuissantes de la scolastique, quoique cet illustre philosophe eût ap- porté dans la spéculation un principe réformateur et vivifiant, il s'en fallait de beaucoup que la philosophie eutété amenée à un point de vue systématique déduit des deux principes de la réalité : l'être et le savoir, ou, si l’on aime mieux , des deux bases transcendantales de la connaissance, l'esprit et la matière, Le système phi- losophique de Leibnitz vint mettre la raison dans cette voice d’un développement nouveau, d'où est sortie l’é- col& moderne avec sa tendance vers Pabsolu. Sous ce double rapport, l'histoire des travaux de Leibnitz appartient à celle de l'esprit humain, et il n'est point de nom plus grand que le sien parmi ceux qu'elle dé- signe a l'admiration et aux respects du monde, Ce 168 LE grand et beau génie, dont nous allons rapidement es- quisser la vie scientifique, se trouvait encore à l’étroit dans les vastes régions des mathématiques et de la phi- losophie , et son savoir encyclopédique a été appliqué à d’autres objets dans lesquels: il a apporté cette supé- riorité de vues admirables qui distingue ses produc- tions. Mais c’est seulement comme géomètre et comme philosophe que nous devons le considérer dans ce ra- pide résumé biographique, c’est seulement dans les rapports qu'ils ont avec ces deux grands caractères de son génie, que nous devons nous cfforcer de présenter l'énoncé de ses brillans travaux. Leibnitz est né à Leipzig le 3 juillet 1646. Il fut placé par sa mère à l’école de Saint-Nicolas de cette ville, car il n'avait que six ans quand il perdit son père, sa- vant professeur en droit. Il apprit rapidement les prin- cipes des langues anciennes qui servent de base à l'in- struction, et alla passer ensuite un an à l’université de léna; de retour à Leipzig il se livra avec ardeur à l’é- tude des sciences mathématiques et philosophiques , et déjà son génie se manifesta dans les premières recher- ches dont ces sciences furent l’objet pour lui. Il passait ses journées dans un bois voisin de sa ville natale, mé- ditant sur la philosophie de Platon et d’Aristote, dont il avait approfondi l'esprit et dont il voulait concilier les doctrines. A vingt ans, Leibnitz fut reçu docteur en droit, en suite d’une dispense d’âge que lui accorda l’université d’Altorf. Une place de professeur extraor- dinaire de cette science lui fut offerte par les maîtres de cette institution, mais il préféra se rendre à Nurem- berg , qui était alors le séjour d’un grand nombre de savans et de littérateurs. Ce fut dans cette ville qu'il eut l’occasion de connaître le baron de Boinebourg, chancelier de l'électeur de Mayence. Ce personnage, frappé du mérite du jeune Leibnitz , lui conseilla vive- ment l'étude de l'histoire et de la jurisprudence, et lui exprima le désir de le voir se fixer à Francfort, où il lui promit l'appui et les faveurs de son souverain. Leibnitz suivit ces conseils, et c’est à Francfort qu’il fit paraître sou premier ouvrage; c'était une méthode nouvelle pour apprendre et pour enseigner la juris- prudence. {Nova méthodus, etc. 1667). C'est de cette époque que date pour Leibnitz cette vie laborieuse et féconde, marquée par la production d’une foule d’écrits remarquables. 11 voulut alors visi- ter la France, qui attirait les regards et l'admiration de l'Europe, par l'éclat de ses victoires et le mérite des savans qu’elle avait vus naître ou qu’elle avait appelés dans son sein. Son protecteur Boinebourg lui procura les moyens de satisfaire ses désirs en le chargeant d’ac compagner son fils à Paris. Ce fut dans cette ville que le jeune Leibnitz vit le célèbre Huygens, et qu'il se livra plus particulièrement à l'étude des mathématiques, LE Il passa ensuite en Angleterre, où il fut accueilli avec autant de faveur qu'à Paris, et où il se Jia avec les hommes célèbres qui disputaient alors à la France la palme des sciences. Leibnitz revint à Paris, qu'il ne quitta qu'après un séjour de quinze mois, et se rendit en Hollande auprès du duc de Brunswick, qui l'a- vait pris sous sa protection après la mort de son pre- mier bienfaiteur, et lui avait fourni généreusement les moyens de prolonger son séjour en pays étranger. Leibnitz n'avait que vingt-huit ans quand il revinten Allemagne, et déja toutes les branches du savoir avaient été l’objet deses investigations ; déjà ses nombreux écrits attestaient une telle universalité de connaissances, une telle supériorité de talens, qu'il n’était pas permis de conjecturer dans quelle carrière il devait acquérir plus d'illustration, ni celle vers laquelle il était plus particu- lièrement entrainé par son génie. Accueilli avec la plus grande distinction dans tous les pays qu’il avait visités, en relation avec les hommes les plus distingués de l'Eu- rope , il était dès lors en possession d’une renommée que les travaux de son âge mür devaient rendre immortelle. Nous nous attacherons seulement à ces hautes manifesta- tions de son génie. Les premiers essais du calcul différentiel furent pu- blies par Leibnitz dans les Actes de Leipzig du mois d'octobre 1684. Le mémorable écrit qui contient les principes de cette sublime découverte est intitulé : No- va Methodus pro maximis et minimis, itemque tangen- tibus, que nec fractas, nec irrationales quentitates mo- ralur et singulare pro illis calculi genus. On x trouve, comme ce titre l’exprime, la méthode pour différencier toutes sortes de quantités rationnelles, fractionnaires, ra- dicales, et l'application de ces calculs à un exemple fort compliqué, qui indique la voie pour tous les cas. Il donna quelque temps après les premiers principes du calcul intégral dans un écrit intitulé : De Geometriä re- condité et analysi indivisibilium atque infinitorur:. Il est certain que ces choses nouvelles dans la science étaient répandues dans les journaux d'Allemagne avant que Newton eût encore rien publié qui püt faire con- naître que de son côté il était parvenu à de semblables méthodes. Ce fut sur la fin de l’année 1686 qu’il mit au jour son livre immortel des Principes , dans lequel est exposé le calcul des Flurions (Foy. ce mot). Les travaux de Jean Bernouilli et de l'Hôpital contribuèrent à éten- dre le calcul différentiel eta en faire comprendre la haute importance aux géomètres. Mais lorsque cette grande découverte commença à porter ses fruits, la question de savoir à qui appartenait la gloire de l'avoir proposée le premier, de Leibnitz ou de Newton, fut tout-à-coup soulevée, et donna lieu à une polémique célèbre , dont nous allons résumer les principales circonstances. Leibnitz a raconté lui-même l'histoire de ses études LE mathématiques, de ses premiers essais, eufin du dève- loppement complet de ses pensées dans cette branche élevée du savoir. Dès l’âge de seize ans, il avait composé sur l’art des combinaisons un petit traité dans lequel il s’occupait déjà des différences des nombres, dont la suc- cession forme desséries régulières. Cet ouvrage n’a point été publié, mais il est intéressant d’en remarquer l'ob- jet et d'étudier dans sa marche la grande découverte de l'illustre géomètre, dont le germe était déposé dans ces premières méditations du jeune étudiant. Leibnitz, oc- cupé spécialement d'histoire et de philosophie, ne donna pas d’abord beaucoup de suite à ses recherches d’arith- métique. En 1673, époque de son voyage en Angleterre, il se lia avec un géomètre nommé Oldenbourg , auquel il crut devoir confier les premiers résultats de ses tra- vaux. Il s'agissait de la constante, soit exacte, soit ap- prochée, des nombres auxquels on finit toujours par ar- river lorsqu'on prend les différences successives des ter- mes d'une série numérique , puis la différence de ces différences , et ainsi de suite un nombre suffisant de fois. Mais il apprit que ces résultats qu’il croyait nouveaux, avaient déjà été publiés en France. Il s’empressa de se procurer l’ouvrageoüils étaient consignés. Dans unelettre à Oldenbourg , il fit remarquer ce qu’il croyait bien lui rester encore de sa découverte, et annonça qu'il était en état de sommer par les mêmes principes toutes les pro- gressions composées de termes qui ont pour numérateur l'unité, et pour dénominateurs des nombres figurés d’un ordre quelconque. La découverte d’une autre propriété des nombres qu'il communiqua également à Oldenbourg , ne fut pas plus heureuse : on lui apprit qu’elle avait déjà été faite par Mercator , mathématicien allemand , qui l'avait pu- bliée dans sa Logarithmotechnica. Leibnitz repassa en France à cette époque et y apporta ce livre. Excité par le peu de succès de ses premières tentatives, il se livra à de nouvelles méditations sur cet objet, et il trouva une série infinie de fractions qui exprimaient la surface du cercle, comme Mercator avait trouvé le moyen d’ex- primer celle de l’hyperbole, Huygens , à qui Leibnitz communiqua sa découverte, fut frappé de son impor- tance , et Oldenbourg , auquel il se hâta d’en faire part, l'eu félicita sincèrement, en le prévenant néanmoins dans sa réponse qu’un nommé M. Newton, de Cam- bridge, paraissait avoir trouvé, de son côté, des métho- des nouvelles, mais non encore publiées, pour obtenir les longueurs et les aires de toutes sortes de courbes, et par conséquent du cercle parmi toutes les autres. Cela n’ôtait rien au mérite de la série de Leibnitz ; mais cette série avait déjà été trouvée par Gregory, géomètre écos- sais, qui l'avait communiquée à Collins. Ce fait ne fut counu de Leïbnitz que plusieurs années après. Newton lui-même le félicita de la marche qu'il avait suivie, TOME 11, LI comme d’uue nouveauté d'autant plus remarquable, 109 qu'il connaissait, disait-l, trois méthodes différentes d'arriver à ce résultat, de sorte qu’il s'était peu attendu qu’on en trouvât une quatrième. Encouragé par ce pre- mier succès, Leibnitz poursuivit avec ardeur ses spécu- lations sur les différences des nombres, qui lui sem- blaient si fécondes, et ce fut ainsi qu’il fut amené à la découverte du Calcul différentiel (Foy. ce mot). Nous n’entrerons pas plus avant dansles détails de cette discussion. Ce fut, pour ainsi dire, une guerre scienti- fique nationale , dans laquelle les savans anglais reven- diquaient avec une chaleur qui les rendit trop souvent injustes envers Leibnitz, les droits de Newton à la dé- couverte du calcul différentiel. Mais pourquoi a-t-on cherché à rabaisser ces deux grands hommes, en les pré- sentant nécessairement comme ayant abusé l’un et l’autre de confidences qui leur auraient inspiré la même idée et les auraient ainsi rendus plagiaires l’un de l’autre ? Leur génie n’a til donc pu se rencontrer en ce point ? Leibnitz et Newton étaient également dignes par leur génie, également appelés par leur savoir et leurs pro- digieux talens, d’apporter dans la science ce principe quia été si fécond en grands résultats. À la rigueur, tous deux pourraient, s’il est permis de s'exprimer ainsi, se partager cet honneur, sans que la gloire de l’un ou de l’autre en fût diminuée. Néanmoins , si une telle question pouvait être tranchée par des dates , il n’y au- rait pas de doute que l’antériorité ne fût en faveur de Leibnitz. Mais pourquoi n’auraient-ils pas conçu simulta- nément cette haute pensée? Tous deux l’ont d’ailleurs dé- veloppée sous un point de vue différent, et c'est une circonstance qui domine toute cette discussion; elle a été passée sous silence par tous ceux qui s’en sont fait les historiens. Admettons donc que Newton et Leibnitz aient les mêmes droits à se prévaloir de la découverte du calcul différentiel; il est évident que Newton n'a aperçu dans sa théorie qu'une méthode de calcul qui devait faciliter la solution des hauts problèmes géorné- triques , qu’en d’autres termes, c’est dans un sens con- cret qu'il en a conçu l’application. Mais Leibnitz a saisi dès le principe la nature abstraite de ce calcul, il en a embrassé le sens philosophique, et sous ce rapport , il n’y a aucun moyen d'établir entre lui et son illustre compétiteur un parallèle raisonnable. (Foy. Dirr., 52.) Il existe entre le génie de Descartes et celui de Leib- oitz, un point de conformité plus facile à établir, c’est que dans ces deux grands hommes, quoiqu'ils aient créé deux écoles rivales, les systèmes philosophiques et ma- thématiques sont rigoureusement unis et ne paraissent être que les déductions d'un seul et même principe. Tous deux ont voulu que les mathématiques emprun- tassent de caractère la philosophie Île transcen - dantal et l'autorité de ses plus hautes spéculations, et 99 =. 170 LE que la philosophie se soumit, dans la recherche de la vérité, à la précision des mathématiques, et qu’elle re- vêtit ses énoncés du caractère d'évidence et de certi- tude qui distingue dans leur application les propo- sitions de cette science. Impatient, suivant Brocker , de voir la métaphysique dégénérer dans les écoles en vaines subtilités, Leibnitz conçut son plan général de réforme, à commencer par la notion de substance qu’il regardait comme le principe et la base de toute science réelle. Ce grand homme expose ainsi l’idée fondamen- tale de sa doctrine métaphysique. « Pour éclaircir l’idée de substance, il faut remonter à celle de force ou d'éner- gie , dont l'explication est l’objet d’une science parti- culière , appelée dynamique. La force active ou agis: sante n’est pas la puissance nue de l’école; il ne faut pas l'entendre, en effet, ainsi que les scolastiques , comme une simple faculté ou possibilité d'agir, qui, pour être effectuée où réduite à l'acte, aurait besoin d’une excita- tion venue du dehors, et comme d’un stémudus étranger. La véritable force active renferme l’action en elle mé- me : elle est entcléchie, pouvoir moyen entre la simple faculté d'agir et l’acte déterminé ou effectué : cette éner- gie contient ou enveloppe l’effort, et se porte d’elle- même à agir sans aucune provocation extérieure. L'énergie, la force vive, se manifeste par l'exemple du poids suspendu qui tire ou tend sa corde; mais quoi: qu’on puisse expliquer mécaniquement la gravité ou la force du ressort, cependant la dernière raison du mou- vement de la matière n’est autre que cette force impri- mée dés la création à tous les êtres, et limitée dans chacune par l'opposition ou la direction contraire de tous les autres. Je dis que cette force agissante est in- hérente à toute substance qui ne peut être ainsi un seul instant sans agir, et cela est vrai des substances dites corporelles , comme des substances spirituelles. La est l’erreur capitale de ceux qui ont placé toute l'essence de la matière dans l'étendue ou même dans l'impénétrabilité, s’imaginant que les corps pouvaient être dans un repos absolu; nous montrerons qu'aucune substance ne peut recevoir d’une autre substance la force même d'agir, et que son effort seul , ou la force préexistente en elle ne peut trouver au dehors que des limites qui l’arrêtent et la déterminent. » Leibnitz ex- pose ensuite ses théories si remarquables sur les idées et les monades. Suivant sa doctrine, il existe des idées indépendantes de l'expérience, qui ont leur unique source dans l’esprit humain lui-même ; les idées sont obscures ou lucides, confuses ou coordonnées. Confuses, elle dérivent des sens ; coordonnées , elles appartien- nent à l’entendement seul. Le principe de non contradiction est la pierre de touche de la vérité; on y arrive par l’analyse, en ré- duisant le composé à ses élémens. Les vérités contin- LE gentes sont prouvées par le principe de la raison suffi- sante, laquelle nous mène à une cause absolue placée hors de la série des êtres contingens. Les idées qui se rapportent aux objets extérieurs à l’ame, sont en har- monie avec ces objets, autrement elles ne seraient que des illusions. La raison suprême des principes né- cessaires est en Dieu, source de toute vérité, néces- saire et éternelle. Il y a des monades primitives, infi- nies , et des monades limitées qui se distinguent entre elles par la puissance et la qualité de leurs perceptions. Les monades sans perception sont les corps inertes; les animaux des monades n’ayant qu’une perception con- fuse; les êtres rationnels, les esprits, des monades à perception distincte: Dieu les reuferme toutes, ii est la mouade absolue. (L. F, Schon). Ce système philoso- phique que nous ne pouvons exposer ici dans tous ses développemens excita, disent tous les biographes de Leibnitz, tous les historiens de la science , un enthou- siasme universel. Il a été en Allemagne le principe d’un grand et beau mouvement intellectuel auquel l'humanité a dû successivement Kant, Fichté et Schel- ling. La vie de Leibnitz est semée de peu d’événemens. Nous avons rapporté ceux de sa Jeunesse , et énoncé quelques-uns des immenses travaux qui ont illustré sa carrière. Cet homme extraordinaire est sans contredit un de ceux qui ont le plus honoré l'intelligence hu- maine, et ila laissé dans le monde un nom qui ne mourra jamais. Îl succomba à une couite maladie le 14 novembre 1716, à l'âge de soixante-dix ans. Un mo- nument, construit en forme de temple, lui a été élevé aux portes d'Hanovre; on ylit cette simple et élo- quente inscription : Ossa Leibnitit. (Voyez la vie de Leibnitz, par Brucker, et son éloge, par Fonte- nelle.) C’est aux soins de Louis Dutens qu’est due la collec- tion la plus étendue des œuvres de Leibnitz: Go. Gal. Leibnitii opera omnia. Genève 1763. 6 vol. in 4°. Le troisième volume est consacré aux mathématiques; la philosophie est dans le second. LEMME. (de x«p£avv, j'admets.) Proposition pré- liminaire qu’on établit pour servir à la démonstration de quelque autre proposition, quoiqu’elle n'ait cepen- dant qu’un rapport indirect avec le sujet de cette der- nière, et qu’elle ne soit employée que subsidiairement, soit pour la démonstration d’un théorème , soit pour la solution d’un problème. LEMNISCATE. (Géom.) Nom d’une courbe qui a la forme d’un 8, et dont le comte de Fagnano {voy. ce mot) s’est particulièrement occupé. Si nous prenons À pour l’origine des coordonnées, et que nous désignions AP par æet PN pary, l'équation de la lemriscate sera LE ay = 2V ax a désignant la ligne constante AB ou AC. Cette équation, à laquelle on peut donner la forme æy° — ax? — x, nous apprend que la courbe est une ligne du quatrième ordre, et qu’elle est quarrable (Foy. QUADRATURE), Car son élément est » qe yax = - dxV'&—x a dont l'intégrale complète est (Foy. Ix- TÉGRAL, 10) a: + 3 ‘ ainsi en faisant z—a, on obtient pour l'aire de la par- tie BNA , la valeur _ l'aire totale est donc — le, Une ligne droite telle que mg peut couper la lemnis- cate en 4 points, »m,n,p,q. Le point A est considéré comme double (Foy. Murripre). Il existe d’autres cour- bes, et la cassinoïde est de ce genre, qui ont la forme d’un 8 ; mais celle-ci est la plus simple. LENTILLE. ( Dioptrique. ) On donne particulière- ment ce nom à un morceau de verre taillé en forme de lentille, c’est-à-dire, doublement convexe, et dont la propriété est de faire converger les rayons de la lumière qui passent au travers, de manière à les réunir en un seul point qu’on nomme le foyer de la lentille. Par ex- tension , on a coutume d'appeler verres lenticulaires où lentilles tous les verres sphériques que l’on classe ainsi qu'il suit : (Voy. fig. 2, PL. 45.) 1° Plan convexe, verre dont une surface est plane et l’autre convexe : A, présente sa section ou son profil. 2° Convexe-convexe , ou doublement convexe, B. 3° Plan concave, C. 4° Doublement concave, D. Il existe une autre classe de verres lenticulaires dont l’une des surfaces est convexe, tandis que l’autre est con- cave: tel est E; mais ceux-ci prennent le nom de Ménis- ques. (Voy. ce mot.) Les verres convexes ont seuls la propriété de faire | converger les rayons lumineux ;les verres concaves , au contraire, les rendent divergens. Nous allons examiner ces deux classes de verres. Lentilles convexes. Si l’on expose à la lumière du so- leil un des verres des formes A ou B, et que l’on reçoive | | sur une surface les rayons lumineux quile traversent, ces rayons projettent sur la surface une image lumineuse dont la grandeur varie selon que cette surface est plus | ou moins près du verre. Ainsi, en supposant qu’on ait d’abord placé la surface très-près du verre, et qu’on LE 454 l'en éloigne ensuite peu à peu, oufivoit l'image lumi- neuse augmenter successivement d'éclat, tandisqu’elle diminue de grandeur jusqu’à ce qu’elle occupe le moin- dre espace possible; au-delà, la lumière s'affaiblit et devient divergente. Le point où l'image lumineuse est la plus petite pos- sible se nomme le foyer, et sa distauce à la surface du verre, tournée de son côté, prend le nom de distance focale. La distance focale est la même, quelle que soit celle des surfaces qui reçoit les rayons lumineux , lorsque le verre est symétrique ; mais les verres non symétriques, c’est-à-dire, ceux dont les surfaces sont différentes, ont deux distances focales. Cependant la différence entre les deux distances focales d’un même verre, est toujours une quantité très-petite. On désigne particulièrement sous le nom de surface antérieure du verre , celle qui est tournée vers l'objet qu’on regarde, et sous celui de surface postérieure, celle qui est tournée du côté de l'œil. L’effet le plus remarquable des verres convexes est de grossir les objets, et c’est sur cette propriété qu'est fon- dée la construction des lunettes ; il résulte de la double réfraction que subit un rayon lumineux dans son pas- sage au travers de la lentille, cette double réfraction réunissant sous des angles plus grands les rayons de toutes espèces, soit parallèles, soit convergens, soit di- vergens. Par exemple ( pl. 45, fig. 3) les rayons paral- lèles bD, bE, qui sans la réfraction ne se réuniraient jamais, en traversant la lentille DE, se réunissent en f'; les rayons convergens AD, 4«Ë, dont le point de con- coursest eng, par l'effet de la lentille se réunissent en h, en faisant un angle DAE plus grand que Aga; et enfin les rayons divergens cD, cE qui, sans la réfraction, iraient toujours en s’écartant, vont se réunir en g : la portion cc de l'objet paraît donc sous l'angle Aga et par conséquent de la grandeur Aa. L'image de cet objet paraît derrière la lentille dans un endroit plus éloigné que celui où l'objet est placé. Cela vient de ce que lesrayons de chaque faisceau, par- tant de chaque point de l’objet, deviennent par les ré- fractions moins divergens , et ont par là leur point fictif de réunion plus éloigné. Le point B (fig. 4, pl. 45) vu au travers de la lentille paraît donc en b. Mais pour que l’image de l'objet soit vue derrière la lentille, il est né- cessaire que cet objet soit placé plus près de la lentille que le foyer des rayons parallèles. Car si l’objet était en B (fig. 5, pl. 45) plus loin que ce foyer, les rayons de chaque faisceau, en arrivant à la surface de la lentille, étant trop peu divergens , deviendraient , en latraver- sant, parallèles ou même convergens, et n'auraient pas de point fictif de réunion; on ne verrait donc point l'image derrière la lentille. Toutefois, si ces rayons de- 172 LE venaient convergens, l'image pourrait se faire voir en deçà de la lentille, entre la lentille et l'œil. Supposons O, (fig. G, pl. 45) le foyer des rayons parallèles de la lentille DE, et AB un objet placé au-dela ; les faisceaux derayons AF, BD, partant de chaque point , étant trop peu divergens, en arrivant à la lentille, deviennent con- vergens à leur passage et vont tracer en ab une image renversée, qu'un œil placé en F peut apercevoir. Cette image est nécessairement renversée, parce qu’il n’y a que les rayons qui se soient croisés entre l’objet et la lentille qui puissent ensuite converger au même œil. C'est cette image et non le corps lui-même qui est l’objet immédiat de la vision, au travers d’une lunette. (Foy. ce mot.) Les lentilles faisant entrer dans l’œil beaucoup de rayons qui n’y entreraient pas sans elles , nous font voir les objets avec plus de clarté et nous offrent ainsi un moyen précieux de remédier à la faiblesse de la vue; cependant l'usage des lunettes simples ou besicles pré- sente de graves inconvéniens qui ne peuvent être évités qu’en partie, et en employant des verres bien purs et parfaitement taillés. Le grossissement des lentilles est d'autant plus consi- dérable que la distance focale de ces verres est plus pe- tite. On leur donne le nom de loupe quand la distance focale est au-dessus de 6 lignes et ne dépasse pas quel- ques pouces, et on les appelle microscopes simples, ou lentilles microscopiques , lorsque la distance focale est inoindre que 6 lignes. Lentilles concaves. Un verre de cette espèce, pré- senté au soleil, transmet sur une surface opposée une image lumineuse qui paraît diverger comme si elle provenait d’un point situé dans la concavité du verre, Ce point se nomme le foyer négatif, et sa distance à la surface qui reçoit la lumière, distance focale négative. Les objets vus à travers une telle lentille paraissent plus petits et plus proches ; aussi ne s’en sert-on isolé- ment que pour les bésicles destinées à corriger le vice de l’organe de la vue, nommé myopie. Pour résoudre tous les problèmes qu’on peut se pro- poser sur les verres lenticulaires, il suffit de déterminer les relations géométriques qui existent entre les rayons des surfaces, les distances focales et le rapport de ré- fraction de l’air dans le verre. C’est ce que nous allons faire, en considérant une lentille quelconque MN (fig. 7 pl. 45), dont nous supposerons différentes les cour- bures MAN et MBN de ses surfaces. Soit R le centre de la surface postérieure MAN , etr celui de la surface antérieure MBN, la droite qui passe par ces points sera l’axe de la lentille. Si d’un point quelconque F de l’axe on imagine un rayon lumineux Fg qui rencontre le verre en g, et que du point g on mène gr, cette droite sera la normale au LE point g; et comme le rayon réfracté fait avec la nor- male un plus petit angle dans le verre que dans l'air (voy. RérracrioN), soit gh sa direction dans le verre, par le point k, où il sort du verre, menons la nor- male AR, et comme il doit s’écarter de cette normale, représentons par hf sa direction au sortir du verre; f sera donc le point où le rayon lumineux, deux fois ré- fracté , rencontrera l'axe. Remarquons d’abord que puisque tout angle exté- rieur d’un triangle est équivalent à la somme des deux angles intérieurs opposés (ANGLE n° 9); les angles de la figure nous donnent les égalités suivantes : Feg = gr + grF S'hp —hfR+ AR/, d'où Fgg + fhp = 8Er + 85€ + AfR + AR. On a aussi grf + ARf = gOR = Ohg + Ogk. Maintenant, si nous remarquons que la courbure des arcs MAN, MBN doit être toujours très-petite, pour que les verres puissent donuer des images distinctes, nous verrons que les angles aigus de la figure sont aussi toujours très-petits ;, et qu'on peut substituer à leurs rapports celui de ieurs sinus sans erreur sensible ; aivsi, en admettant que le rapport constant qui a lieu entre le sinus d'incidence et celui de réfraction de l'air dans le verre soit x : 1, nous pourrons poser Fgq : Ogh::n:1 fhp: Ohg':in:1 ce qui donne Fgg + fhp : Ogh + Ohgiin:1, et, par conséquent , en vertu des égalités précédentes , gEr + grE HR AfR + ARS: gif + hRf::n:r. En composant les rapports on obtient (a), gEr + hfR : grf HhRf:: n—1 11. Or, tous ces angies étant très-petits ; et les arcs Bg et Ah pouvant être considérés comme des droites perpen- diculaires à l'axe, on a sensiblement gFr proportionnel à son sinus. — . BR fiat Aa Eur 2 does Ée Ainsi substituant ces rapports dans la proportion (a) elle devient LE Be Ah Be , Ah HBdoa Dai AR 0 0) et fournit l'égalité (b) Bg(n—:) Ah(n—1) __ Bg Ah NUS T ad) LU7 Désignons maintenant par R le rayon AR de la sur- face postérieure; par r celui Br de la surface anté- rieure , par a la distance FB, et par x la distance /A. Remarquons de plus que l’on a, à très-peu près, Bg — Ah, car les points g et À sont presque coïncidens à cause de la très-mince épaisseur du verre. Substituant dans (b), nous obtiendrons définitivement l’équation très-simple, (c), TN— 1 n—1 F I L qui, quoique approximative , est suffisante pour toutes les applications. Si le verre est convexe-convexe régulier on a R=r; s'il est plan convexe on aR—=x,our—= x; sil est concave-concave , R etr sont négatifs; et enfin s’il est plan concave, l'un des rayons négatifs R ou r est infini. Ainsi la formule (c) se rapporte à toutes les espèces de verres lenticulaires. Si nous supposons le rayon incident Fg parallèle à l'axe, circonstance que l’on exprime en faisant FB ou I . a=œe,ona”—0,et la formule (c) devient la distance x, où se coupent, après les réfractions, tous les rayons parallèles à l'axe, est ce que nous avons nommé la distance focale; en la désignant par /, elle se trouve donc déterminée par l'expression (d), Fe. Rr _ (—ijR+r Ainsi, connaissant le rapport de réfraction de l'air dans le verre et les rayons de courbure des surfaces de la lentille, on pourra toujours calculer la distance fo- cale f, et, généralement, trois des quatre quantités f, n, Ret r étant données, l'expression (d) fera connaître la valeur de la quatrième. S'ils’agit, par exemple , d’une lentille convexe-con- vexe symétrique, en verre commun pour lequel on a 17) n = — (voy. Rérracriow), comme alors R == r, la for- mule devient ue R. LS Toni) 102 LE 173 c'est-à-dire que la distance focale est plus petite que le rayon de courbure de la douzième partie de ce rayon. Si la lentille est plan convexe, l'un des rayons R ou r est infini et l'expression (d) devient. R R 11 oi) n0-6 Dans ce cas, la distance focale est donc, à peu près, le double du rayon de courbure. On trouverait de la même manière pour la lentille nn 11 concave-concave symétrique, f=— R , etpourlalen- I tille plan concave, f — — T R. La distance focale des verres convexes peut être dé- terminée , par expérience, en exposant la lentille aux rayonssolaires , et en mesurant la distance de sa surface postérieure à l'image projetée sur un plan qu'on avance ourecule, jusqu’à ce que cette image soit la plus petite possible. Ayant aiasi mesuré la distance focale, le rayon de courbure se trouve déterminé par les formules pri- cédentes. P’oy. Lunerre, Menisque, TÉLEscoPE et VERRE. LETTRE DOMINICALE. ( Cal.) Voyez Caren- DRIER, 24. LEVANT. (454) C'est la même chose qu'Orient ou Est. Voy. ARMILLAIRE, 12. LEVÉ DES PLANS. (Géom. prat.) C'est la partie de l’Arpentage (voy. ce mot) qui a pour objet de re- présenter en petit, sur le papier, la figure et les pro- portions d’un terrain. Après avoir déterminé, par des mesures prises sur le terrain, la grandeur et les relations angulaires de toutes les lignes droites par lesquelles on lie entr'elles ses diverses parties, ce qui se réduit en résumé à for- ment un faisceau de triangles, il s’agit de construire sur le papier une figure semblable, c'est-à-dire, un faisceau de triangles dont les angles soient respective- ment égaux aux angles des triangles du terrain, et dont les côtés soient proportionnels à leurs côtés. Les som- mets des angles se rapportant généralement aux points principaux du terrain, ces points se trouvent ainsi fixés sur le papier, et pour avoir une représentation fidèle de l’ensemble, il suffit ensuite de dessiner les ob- jets en employant des traits plus ou moins vifs, des couleurs, des ombres et d’autres signes conventionnels capables de donner à chaque détail son caractère dis- tinctif. En faisant abstraction de ce qui appartient à l'art du dessin, le levé des plans, réduit à son élément primitif, n’est donc que la construction, sur le papier, d'un triangle semblable à un triangle donné , opération qui ne présente aucune difficulté. Foy. PLan. Pour figurer de suite les détails d'un plan , on se sert 174 LE d’un instrument nommé planchette, dont l’usage rend inutile la mesure des angles et présente, sous ce rap- port, d'assez grands avantages, lorsqu'il s'agit d’un terrain de peu d’étendue. Foy. PLANCuETrTE. LEVER. (45t.) Première apparition d'un astre au- dessus de l'horizon, lorsqu'il passe de l'hémisphère infé- rieur à l'hémisphère supérieur par l'effet du mouve- ment diurne apparent de la voûte céleste. Comme l'horizon sensible dépend de l'élévation du lieu où l’on se trouve (voy. Horizon) , l'heure du Zever apparent d'un astre varie Lon seulement par rapport aux divers points de la surface de la terre , lesquels ont tous des horizons différens, mais encore en raisén de la hauteur du lieu qu'on occupe au-dessus de cette sur- face ; il faut donc tenir compte de toutes ces circon- stances si l’on veut calculer l'heure du lever apparent. On nomme lever astronomique, celui qui s'effectue à l'horizon rationnel ; la connaissance de ce dernier fait trouver aisément celle du lever apparent. Pour calculer l'heure du lever astronomique d’un astre , pour un lieu dont la latitude est donnée, il suffit de connaître la déclinaison de cet astre. Mais comme la déclinaison des planètes varie à chaque instant, par suite de leur mouvement propre, et que celles qu’elles ont au moment de leur lever ne peut être déterminée que par l'heure de ce lever, qu’il s’agit précisément de trouver, on est forcé de prendre à peu près cette dé- clinaison et d'en déduire l'heure approchée du lever ; avec cette heure approchée, on calcule une déclinai- sou plus exacte qui sert enfin à faire connaitre l'heure demaudée avec une approximation suffisante. Nous allons éclaircir cette théorie. Soit ACB l'horizon rationnel du lieu (PL. 45, fig. 8), et C, la position de l’astre à l'horizon ; soient, de plus, Z le zénith, P le pôle, et CP l'arc du cercle de déclinai- son de lastre. L'angle APC sera l’anle horaire de l’as- tre, et sa mesure, prise sur l’équeteur, est ce qu’on nomme l'arc semi-diurne ; cet arc réduit en temps , à raison de 15° par heure, exprime la moitié de la du- rée qui s'écoule entre le lever et le coucher de l’astre. Le triaugle PAC étant rectangle en À, donne (Joy. TRIGONOMETRIE. ) Mais l'arc AP == 180°— PB, et PB est la latitude du lieu; l'arc PC est le complément de la déclinaison de l'astre ; ainsi désiguant par à la latitude , par 9 la décli- naison, et par À l’arc semi-diurne , on a Cos k°=< BR8(180 2) à ? LE or, tang (180 — à) = — tang À, tang (90 — à) = cot d L : | Bie.e = ———,substituant, on obtient définitivement tang À — Cos h = tang à. tang d, ou (a) Cos (180°—h) = tang À. tang à à cause de — cos h == cos (180° — A). Supposons qu'il s'agisse de calculer l'heure du lever du soleil, à Paris, le 1° juillet 1836. On trouve dans la Connaissance des temps de 1836, que la déclinaison du soleil est à rridi, de » FE" 3° 10° 54”,8 le 30 juin. © différence 3° 54", 8. 23 7 o,ole 1 juillet. La variation en 24 heures étant soustractive, nous en ajouterons le quart 58°,7 à la déclinaison du premier juillet à midi, et nous aurons ainsi la déclinaison de six heures du matin, déclinaison qui ne peut différer de celle du moment du lever que d'une très-petite quantité. La latitude de Paris, à l'Observatoire, étant de 48° 50' 13", nous ayons donc 2— 23 7 58°,7 a — 48 50 13 Mettant ces valeurs dans la formule (a), et opérant par logarithmes, il vient Log. tang à — 9,6306480 Log. tang à — 0,0583418 Log. cos (180°—A) — 9,6889898 D'où 180° — h — 60° 44° 55", et k = 119° 15° 5”. Réduisant en heures cette valeur de l'arc semi-diurne, elle devient À — 54 57" 0",3. 11 faudra donc au soleil une durée de temps égale à 74 57" 0",3 pour se rendre de l'horizon au méridien ; ainsi comme il est midi ou 12 heures lorsque le soleil est au méridien , il sera 12 —} ou 4! 2° 59,7, au moment du lever. Avec cette première valeur approximative, on peut calculer plus exactement la déclinaison, et obtenir en- suite l'heure du lever d’une manière plus précise. C’est ainsi qu'ayant trouvé, à l’aide de la proportion eV 548 2 750 Sim 7,8, que la variation de déclinaison est, en 7* 57" 0”,3, de 117,8; on obtient, en ajoutant cette quantité à la dé- clinaison du midi, 1° juillet, à = 23°8'17,"8, pour la déclinaison du moment du lever. Recommençant en- suice les calculs avec cette valeur, il vient Log. tang 9 — 9,6307592 Log. tang à = 0,0583418 Log. cos (180*—h) == 9,6891010 LE D'où, 180° — À — 60° 44' 26" ; et h — 119° 15” LA ce qui donne en temps h — 7% 57" 2"; aiusi l'heure du le- verest : 4! 2' 58". Cette heure est l'heure solaire vraïe ; on la réduit , si l'on veut, en temps moyen, à l’aide de l'équation du temps (Voy. ce mot). Lorsqu'il s’agit de la lune ou des planètes, on emploie de même dans l'équation (a)la déclinaison de l’astre au moment approché de son lever que l’on trouve en calcu- lant d’abord l'heure du passage âu méridien (7’oy. Pas- sAGE), et en en retranchant 6 heures, longueur moyenne de l’arc semi-diurne. Les calculs font connaître une pre- mière approximation de cet arc semi-diurne, et par suite l'heure du lever, en retranchant l'arc semi-diurne de de l'heure du passage au méridien. A l’aide de cette pre- mière valeur de l'heure du lever, on calcule plus exacte- ment la déclinaison , et en recommençant toute l’opéra- tion , on obtient l'heure vraie du lever de l’astre avec uue exactitude suffisante. Les heures du /ever et du coucher des astres qu’on trouve dans la connaissance des temps sont celles du Le- ver et du coucher astronomiques apparens , C'est-à-dire, du moment où les astres apparaissent à l'horizon ra- tionnel ; ce moment diffère toujours de celui où les as- tres sont réellement à l'horizon, à cause de la parallaxe et de la réfraction dont les efrets opposés diminuent d’une part etaugmentent de l’autre la hauteur des astres, c’est ainsi, par exemple, que le soleil est encore environ de 34’ au-dessous de l'horizon, lorsqu'il semble se lever, et que la lune est de 21° au-dessus. Pour tenir compte de ces circonstances, supposons qu’au moment où l’astre apparait à l'horizon rationnel il soit réellemeut en D; l'arc CD que nous désignerons par # étant égal à la dif- férence des effets de la parallaxe et de la réfraction, c'est-à-dire , æ = réfr. horiz. — parall. horiz. L’angle horaire qu'il s’agit de calculer est donc en réa- lité ZPD et non ZPC. Or dans le triangle DZP nous connaissons les trois côtés , savoir : ZD = ZC + CD — 90° + +, PD — compl. de la déclinaison de l'astre — 90° — À, Nous aurons donc pour la valeur de l'angle horaire k, l'expression (b), sing. cos(u—7) sin? d cos d. cos À g étant un angle auxillaire, déterminé par la relation 2u = À + go — 9. Appliquons cette formule à l'exemple ci-dessus. Nous avons d’abord : réfraction horizontale — 33! 45”, paral- laxe horizontale du soleil = 8”, et, par conséquent , LE 475 m — 33 45" — 8" — 3337". Puisque nous savons en outre que la déclinaison du soleil est à peu près de23°8", nous trouverons g — 58° 7 59"; u — æ = 5734 14"; et, en réalisant les calculs; Log. sin p — Log. cos{(u— x) — 9:9290491 9057293799 Compl. log. cos 9 — 0,0364043 Compl. log. cos x — 0,1816303 Somme... — 19,8764686 Demi-somme... == 0,9382343 = Log.sin£, d’où k == 120° 19° 20" — en temps 8h 1 17". Retran- chant cette valeur de 12 heures , on a 3 58 43" pour l'heure vraie du lever du soleil , le premier juillet 1836. L’équation du temps étant à cette époque de + 3° 18", l'heure du lever en {emps moyen est 3.2". On ne pousse pas l’exactitude de ces sortes de calculs plus loin aue les minutes , à cause de l'incertitude de la valeur de la réfraction horizontale, et parce que la connaissance de l'heure du lever des astres ne sert guère qu’à faire sa- voir si un astre est au-dessus de l'horizon au moment d’un phénomène d’occultation où d’éclipse. Les formules (a) et (b) peuvent également servir à trouver l'heure du coucher, car cette heure est égale à la somme de l’arc semi-diurne et de l'heure du passage au méridien, LEVIER. (Mec.) Verge de fer, de bois ou de toute autre matière résistante, qui sert à soulever des far- deaux (Foy. PI. 45, fig. 9), ou, plus généralement , au moyen de laquelle une puissance aidée d’un point d'appui soutient une résistance. Où considère, en statique, le levier comme une ligne droite ou courbe inflexible, et sans aucune pesanteur qui détermine les positions de la puissance, de la résis- tance et du point d'appui. Dans la pratique, la pesan- teur du levier fait partie des forces mises en action, comme nous le verrons plus loin. On distingue trois sortes de leviers. Le Levier du pre- mier genre est celui dans lequel le point d'appui C est placé entre la puissance P et la résistance R.( PI. 45, fig. 10.) Le levier du second genre est celui dans lequel la résistance R est placée entre le point d'appuiet la puissance P. (Fig. 11.) Enfin le /evier du troisième genre est celui dans lequel la puissance P se trouve entre le point d’appui et la résistance Q. (Fig. 12) Les distan- ces du point d’appui aux extrémités du levier se nom- ment les bras du levier. Pour trouver les conditions d'équilibre dans lelevier, considérons d’abord un levier droit (Fig. 13) AB, placé sur un point d'appui C, et aux extrémités duquel sont appliquées deux forces P et Q qui agissent dans les di- rections parallèles AQ , BQ. Ces deux forces seront évidemment en équilibre, si leur résultante CR passe 176 LE par le point d'appui et se trouve détruite par la r'ésis- tance de ce point ; or, la résultante de deux forces pa- rallèles (voy. Panauzire et Résurranre), coupe la droite qui joint leurs points d'applications, en parties réciproquement proportionnelles à ces forces ; ainsi, pour qu'il x ait équilibre, la droite AB doit être partagée de cette manière au point C, et l’on a la proportion P:O$rAC CR; c'est-à-dire que, dans le cas d'équilibre , la puissance et la résistance sont en raison inverse de leurs bras de le- vier. Les forces PetQ , pouvant toujours être représentées par des poids, la charge que supporte le point d'ap- pui est exprimée par la somme P+4+Q, lorsque les poids agissent dans le même sens. Cette charge est seu- lement égale à l’excès du plus grand poids sur le plus petit , lorsque les forces agissent en sens contraire, comme dans les leviers du second et du troisième gen- res. Dans tous les cas , le point d'appui doit être capa- ble de résister à la charge. Dans le /evier courbe (Fig. 14), la condition d’équili- bre consiste toujours en ce que la résultante des forces qui lui sont appliquées passe par le point d'appui, et soit détruite par la résistance de ce point. Ainsi en abaissant du point d'appui C, les perpendiculaires Cg et Cp sur les directions AQ et AP des forces, directions qui doivent être dans un même plan, on aura P:Q ::0Cg : Cp. Donc dans l'équilibre d’un levier quelconque, la puis- sance et la résistance sont en raison inverse des perpen- diculaires abaïssées du point d'appui sur leurs direc- tions. 1! résulte de cette proposition que quelle que soit la for- me d’un levier, on peut toujours le supposer remplacé par un levier coudé gCp , formé par les perpendicu- laires abaissées du point d'appui sur les directions des forces , et considérer les points g et p où ces perpendi- culaires viennent tomber, comme les points d’applica- tion des forces , alors les bras du levier seront les per- pendiculaires elles-mêmes, et l’on pourra dire généra- lement , que les deux forces qui se font équilibre sont en raison inverse de leurs bras de levier. Pour avoir égard au poids du levier , il faut le con- sidérer comme une force S, appliquée au centre de gravité G (Fig. 13), et alors la résultante des trois forces parallèles P, Q, S, devant passer par le point d'appui C, on a pour l’équation d'équilibre, (a), Q X AC—S X CG + P X CB. La charge du point d'appui devient P+Q LS. Si l’on se proposait de déterminer la valeur d’un LI poids P, qui étant appliqué à l'extrémité B du plus grand bras de levier CB — a , doit faire équilibre à un autre poids Q , appliqué à l’autre bras AC — b ; le poids du levier, qu’on suppose homogène et partout de mé- me épaisseur, étant S ; comme le centre de gravité est alors au milieu du levier, et que conséquemment CG—AG—AC= + (a+b)—b— on aurait,en vertu de (a), bQ = aP + ss d'où (b), b a—b rs a | aa ? ainsi plus le bras a sera grand comparativement au bras b, et plusle poidsS du levier, supposé toujours le même, concourra avec le poids P pour faire équilibre au poids Q. Il est doncessentiel dans les applications de tenir compte du poids du levier ; si nous supposons, par exemple, que le levier soit une barre de fer homogène d'un poids de 8 kilogrammes et d’une longueur de 2 mètres, que son plus long bras soit de 15 décimètres , son plus petit de 5 décimètres, et qu’il s'agisse de faire équilibre à un poids Q de 40 kilogrammes agissant à l'extrémité du petit bras, nous aurons a—15,b :=5, Q= 40, S—8, et par suite, en mettant ces valeurs dans (b), 15—5 5 Pr 0 30 8—10+ 2%, : ; : D C'est-à-dire qu’un poids de 10 3 kilogrammes est suf- fisant, dans ces conditions , pour faire équilibre à un » P q poids de 40. Si l’on n’avait pas tenu compte du poids F 5 1 — 40=13, = 15 * 243 mes, valeur beaucoup trop grande. Ce n’est que du levier on aurait eu P — Lkilogram- lorsque les poids P et Q sont très-grands par rapport à celui du levier qu’il est permis de négliger ce dernier. Tout ce que nous venons de dire pouvant s’appli- quer sans difficulté aux leviers du second et du troisiè- me genres, nous ajouterons seulement que dans lelevier du premier genre, la puissance peut être ou plus grande, ou plus petite ou égale à la résistance, que dans le levier du second genre la puissance est toujours plus petite que la résistance, et qu'enfin dans le levier du troisième genre la puissance est toujours plus grande que la résistance. LIBRATION. (454) Oicillation apparente de l’axe de la lune, dont l'effet est de nous rendre visible un peu plus de la moitié de sa surface. La lune employant autant de temps à tourner sur son axe qu’elle en met à achever sa révolution périodi- LI que autour de la terre, nous présente toujours la même face. Il résulte de là qu’un observateur , qui du centre de la terre regarderait la lune, verrait à peu près con- stamment le même disque de la lune , terminé par une même circouférence : celle qui résulterait de l’intersec- tion d’un plan mené perpendiculairement par le centre de la lune au rayon visuel qui le joint au centre de la terre. Mais l'observateur étant placé à la surface de la terre, le rayon visuel mené au centre du globe lunaire rencontre successivement divers points de la surface de la lune, depuis le moment du lever jusqu'a celui du coucher de cet astre, et ne coïncide avec la ligue des centres, que lorsque la lune est au zénith de l'observa- teur. Lors donc que la lune se lève, le point de sa sur- face où tombe le ravon visuel qui tend à son centre est plus haut que le point où passe la ligne des centres, et l'on voit par conséquent une portion de l'hémisphère occidental de la lune, que l’on ne verrait pas du centre de la terre; mais on perd en même temps de vue une portion de l'hémisphère oriental qu'on verrait du cen- tre de la terre. Par la même raison, lorsque Ja lune se couche, l’on voit une portion, de son hémisphère oriental , qui ne serait pas visible du centre de la terre, et l’on cesse de voir une égale portion de son hémi- sphère occidental. Ce phénomène semble produittpar un mouvement d’oscillation de la lune sur son axe, ct c’est ce qui lui a fait donner le nom de libration, d'un mot latin, qui signifie balancer. Ce balancement, qui n’est en réalité qu’une illusion optique, se nomme la Lbration diurne , il est égal à la parallaxe horizontale de la lune. Outre la Lbration diurne, il existe encore deux autres librations qui proviennent : 1° de l'inclinaison de l'axe de la lune sur l’écliptique, 2° des inégalités du mouve- ment de la lune dans son orbite. La première, que l’on nomme libration en latitude, à été reconnue par Galilée, auquel on doit aussi la découverte de la Lbration diurne, et la seconde, nommée Zibration en longitude, a été découverte par Hévelius et Riccioli. La lbration en latitude a pour effet de nous rendre visibles alternativement les parties de la surface lunaire voisine des pôles; elle est occasionée par l’inclinaison de l’axe de la luue sur son orbite; car selon que cet axe nous présente sa plus grande ou sa plus petite obliquité, il doit nous découvrir successivement les deux pôles de rotation du sphéroïde lunaire. Cette libration est peu -considérable parce que l’équateur de la lune diffère peu du plan de son orbite. La libration en longitude, où dans le sens de l’équa- teur lunaire, est la plus grande de toutes; elle résulte de ce que le mouvement de rotation de la lune sur son axe est uniforme , tandis qne celui de sa révolution pé- riodique autour de la terre ne l’est pas. Ainsi, comme TOME 11, LI AT la lune emploie le même temps pour tourner sur elle- même que pour décrire son orbite, dans le quart du temps de sa révolution périodique elle fait le quart d’un tour sur son axe, mais elle ne parcourt pas exac- tement le quart de son orbite; la portion de l’orbite parcourue est tantôt plus grande et tantôt plus petite que le quart, selon qu’elle se trouve vers le périgée ou l'apogée. Ces inégalités nous fonr successivement dé- couvrir vers sa partie orientale et Vers sa partie uvci- dentale des portions de sa surface que nous n’aperce- vions pas auparavant. Où doit à Dominique Cassini la première explication satisfaisante du phénomène dela Zbration, dont la théo- rie complète a été donnée par Lagrange dans un mé- moire qui remporta le prix proposé par l’Académie des sciences, pour l’année 1763. LICORNE. (4st.) Nom d’une constellation méridio- pale située entre le grand etle petit chien {(#oy. PL. 0), et près d'Orion. C’est une des onze constellations qu’Au- gustin Royer a ajoutées aux anciennes dans ses cartes ; elle fut formée en 1635 par Bartschius. LIEU GÉOMÉTRIQUE. (Géom.) Ligne droite ou courbe dont la construction sert à résoudre un problème géométrique. (Ÿoy. APPLICAT. DE L’ALG. A LA GÉOM.) Les anciens nommaient lieux plans ceux qui se ré- duisent à des droites ou à des cercles; et lieux solides, ceux qui demandent des paraboles , des hyperboles ou des ellipses. Lieu d'une planète. (Ast.) C'est ordinairement sa longitude. LIEUE. Ancienne mesure itinéraire. ( Foy. Mr- TRIQUE. ) LIGNE. (Géom.) Étendue qui n’a qu’une seule di- mension , la longueur. (Foy. Norioxs PRÉLIM. 2; et GÉOMÉTRIE.) LIGNE. Nom que l’on donne souvent à l'équateur par abréviation de ligne équinoxiale. LIMBE. (45t.) Bord extérieur du soleil et de la lune. On donne aussi ce nom au bord extérieur gradué d’un cercle ou de tout autre instrument de mathématiques. LIMITE. (4{g. et Géom.) Expression dont on se sert en mathématiques pour désigner la grandeur dont une quantité variable peut approcher indéfiniment, mais qu’elle ne peut surpasser. Si l’on considère, par exemple, deux polygones, l’un inscrit et l’autre circonscrit à un cercle, il est évident que le premier est plus petit que le cercle, et que le se- cond est plus grand. Or, si l’on augmente successivement le nombre des côtés de ces polygones , le polygone in- scrit deviendra de plus en plus grand, et le polygone circonscrit deviendra de plus en plus petit, sans cepen- dant qu’ils puissent jamais, le premier devenir plus grand , et le second devenir plus petit que le cercle. Le 25 178 LI cercle est donc la Limite de l'augmentation du polygone inscrit et de la diminution du polygone circonscrit. S'il s’agit d'une expression algébrique V'a—x: dans laquelle x est une quantité variable, on voit que sa va- leur est d'autant plus grande que celle de x est plus pe- tite, et que cette valeur ne peut surpasser V/4* ou a; « est donc la limite de Var. La Méthode des limites a été presque généralement adoptée par les mathématiciens modernes pour servir de base au calcul différentiel, et dans le but de se dé- barrasser des infiniment petits dont la conception ne leur paraissait ni assez claire, ni assez rigoureuse. Nous croyons avoir déjà suffisamment démontré le peu de fondement de la prétendue inexactitude qu’on a cru dé- couvrir dans les principes fondamentaux du calcul de l'infini, et nous allons seulement examiner en passant si ceux de la méthode des limites sont plus clairs et plus rigoureux. Désignons par y une fonction quelconque de la va- riable x, x? par exemple, et supposons que y devienne +’, lorsque x reçoit un accroissement À, nous aurons donc F'=(a+h) = 2x hr + Si de cette équation nous retranchons l’équation primi- tivey=x*, il restera. Y'—ÿ = 32h + 3x + et en divisant par X + = 32 + 3xh +R, or y'— y étant l’accroissement de la fonction y corres- pondant à l'accroissement À de la variable x, il est évi- ’ dent que”? est le rapport de l'accroissement de la fonction y à celui de sa variable x. Ainsi considérant le second membre de la dernière équation, on voit que ce rapport diminue d'autant plus que À diminue et que lorsque À devient nul , ce rapport se réduit à 3x*. 3x? est donc la limite du rapport? ; c'est vers ce terme qu'il tend lorsqu'on fait diminuer 4, et lors- qu’enfin k= o,ona F'—Y 9 2 —— = 92". h C'est de cette manière, et nous n’avons fait que citer, que les auteurs modernes de traités sur le calcul diffé- rentiel parviennent à l'expression dela valeur des déri- vées différentielles d’une fonction, car de l'équation précédente ils passent ensuite à celle-ci : LI ce quileur donne eufu la différentielle : dx’) = 3x°dx. Mais en suivant la marche de l'opération qui nous a conduit à car lorsque À — 0, on a aussi y — y — 0. Nous som- mes doncarrivés à considérer le rapportde deux quanti- tés zulles, conception qui n’est ni plus claire, ni plus ri- goureuse que celle du rapport de deux quantités infini- ment petites. Bien plus , l'équation ! TT Rs n’a aucun sens si 2 est un zéro absolu, car alors la varia- ble ne reçoit pas d’accroissement, et conséquemment aussi la fonction y, et le rapport de deux accroisse- mens qui n’existent ni réellement ni idéalement, n’a absolument aucune signification. ; : 110 , : On prétend que l'équation = = 3x2 ne présente rien «ce “ . 0 de difficile à concevoir , parce que le symbole — peut 0 représenter toutes sortes de quantités. IL est vrai que ce prétendu symbole à cette propriété, mais quelle analogie peut-il exister entre les quantités de la forme A(x— an B(x—a)" . : OU PSS: SUR : qui deviennent - , c’est-à-dire seulement indétermi- 0 nées lorsque x — a et le rapport de deux quantités nulles, non parce qu’elles ont un facteur commun qui devient zéro, mais nulles par elles-mêmes ? La valeur de la fonction 3x h+3xh + D = 32° + 3xh + est bien réellement 3x°, dans le cas de A—o, mais pour arriver à l'égalité («), Y'—Y 32 h43xh hs LOTS h il a fallu supposer que A a une valeur quelconque diffé- rente de zéro , car si k est zéro (x + A)’ est simplement x, et iln’y aplusaucun moyen de déduire cette égalité. Comment se fait-il donc que l'égalité (a), obtenue uni- quement dans l'hypothèse de k, quantité différente de zéro , subsiste encore lorsqu'on détruit l'hypothèse sur laquelle elle est établie ? LI C’est cependant sur ce rapport inconcevable de deux quantités nulles, non relativement comme le sont les quantités infiniment petites par rapport aux quantités finies (x0y. Dirr., 24), mais »ulles absolument, c’est- à-dire de vrais zéros réels et absolus, que se trouve fon- dée la méthode claire et rigoureuse des limites ! Quelle profonde métaphysique! Liurres des racines des équations. On donne ce nom à deux nombres dont l’un est plus grand qu’une des ra- cines d'une équation, et l’autre plus petit. C’est sur la recherche de deux tels nombres qu'est fondéela résolu- tion des équations numériques. (Joy. APPROXIMATION.) On démontre, dans tous les Ælémens d’ Algèbre, que si deux nombres p et g substitués à la place de x dans une équation numérique d’un degré quelconque X —0, dounent deux résultats de signes contraires , ces deux nombres comprennent au moins une racine réelle de la proposée. Ainsi, en prenant pour exemple l'équation x—2x—5=o, si nous substituons successivement à la place de x la suite des nombres naturels 0, 1, 2, 3,4, etc., en les prenant tant positivement que négativement, nous trouverons, désignant par X le premier membre, que pour x—0,onaX—— 5; x— o,onaX —— 5. Li, X=— 6,z—— 1, X = — 4, Li 2), X—=— 1,x—— 2, X=— 9. Ti —3, X= +16; x——3, X = — 26 æ = 4, X=+5r;x—— #4, X = — Gi. etc... etc... etc. etc. et nous en conclurons qu’il y a une racine réelle positive comprise entre 2 et 3. Pour diminuer le nombre des substitutions, il est im- portant de connaître une limite supérieure à toutes les racines, plus cette limite sera rapprochée de la plus grande racine, mais on aura besoin de substitutions. Voici le procédé donné par Newton pour déterminer la limite supérieure la plus petite possible en nombre en- tier. Soit X — o l'équation proposée, si l’on forme la suite de fonctions dérivées dX x dx 7, etc. jusqu’à ce que l’on parvienne à une fonction du premier degré, le problème sera ramené à trouver pour x le plus petit nombre qui rende toutes ces fonctions posi- tives. Prenons pour exemple l'équation | 2i— 3x — 3x + 4x —5—0o, nous aurons Li X = xi— 3x — 32 + nx — 5, dX me —= fa — 9x — Gr +4, dX sde = 62 — 97 — 3, dx 23de h%—3, En commençant par la dérivée du premier degré, il est évident que tout nombre positif plus grand que o, mis à la place de x le rend positif, et que 1 est le plus petit de ces nombres. Substituant 1 dans la dérivée du second degré, on trouve un résultat négatif, mais 2 ou tout autre nombre plus grand donne un résultat positif. 2, substitué dans la dérivée du troisième degré, donne un résultat négatif, mais 3 ou tout autre nom- bre plus grand que 3, donne un résultat positif. 3, substitué dans la fonction primitive X, donne un résultat négatif, et l’on s'aperçoit aisément que 4, ou tout nombre plus grand, donne un résultat positif. Ainsi 4 est le plus petit nombre qui puisse rendre en même temps toutes les fonctions positives. Donc 4 est la limite supérieure des racines positives de la pro- posée, et comme c’est d’ailleurs la limite la plus petite en nombres entiers, il s'en suit qu'il y a une racine réelle positive comprise entre 3 et 4. Pour obtenir la limite supérieure des racines néga- tives, on transforme l’équation proposée X := 0, en X'— o en faisant æ — — x’, et comme les racines positives de la transformée donneront les racines néga- tives de la proposée en les prenant avec le signe —, la limite supérieure de ces racines positives sera en même temps, en lui donnant le signe —, la limite su- périeure des racines négatives de l’équation X — 0. Lorsqu'on est parvenu à connaître la valeur d’une racine réelle à moins d’une unité près, on peut ensuite obtenir cette valeur avec tel degré d’approximation qu’on peut le désirer en employant les méthodes ex- posées au mot APPROXIMATION. La recherche des limites des racines réelles des équa- tions a été l’objet d’un grand nombre de travaux consi- gnés dans tous les traités d’Algèbre. LINÉAIRE. On désigne souvent sous le nom d'é- quation lineaire , les équations du premier degré, parce que l’inconnue n’y est élevée qu'à la première puis- sance, et que l’on nomme généralement quantités L- néaires celles qui n’ont qu’une seule dimension. (Poy. ce mot.) LOGARITHME. (4/g.) On nomme en général Lo- garithme d'un nombre, l'exposant de la puissance à laquelle il faut élever un certain nombre invariable 180 LO pour produire le premier nombre. Par exemple si 2 est le nombre invariable ou la base des logarithmes, l’ex- posant 3, qui exprime la puissance à laquelle il faut élever 2 pour obtenir 8, est le logarithme de 8. Le nombre invariable, pris pour base , étant entiè- rement arbitraire, il existe un nombre infini de systè- mes différens de logarithmes; le système dont on se sert habituellement ou celui des tables ordinaires, a pour base le nombre 10. Cependant il existe entre deux sys- tèmes quelconques de logarithmes, des relations fixes et déterminées, et les propriétés de ces nombres sont les mêmes dans tous les systèmes, Soit & un nombre quelcouque, x l’exposant de la puissance à laquelle il faut élever «& pour obtenir un nombre variable z, nous aurons l'égalité (1) at = 2Z dans laquelle a sera la base du système des logarithmes æ,etzx le logarithme de z. Nous verrons plus loin que, pourvu que æsoit un nombre différent de l'unité, il existe toujours un nom- bre x capable de satisfaire à l'égalité (1) quel que soit z. Mais il faut nécessairement que a diffère de l'unité, car toutes les puissances de l'unité étant elles-mêmes l’unité, le second membre de (1) dans le cas de a = 1, serait toujours l'unité, pour toute valeur de x, et ne pour- rait conséquemment engendrer tout autre nombre. Nous allons d’abord exposer les propriétés fonda- mentales des logarithmes, puis nous examinerons la nature particulière de ces quantités et le rang qu’elles occupent dans la science des nombres. 1, La base a étant un nombre quelconque différent de l’unité, on a toujours & = 1. (Voy. ALGÈBRE 24.) Ainsi, dans tout système de logarithmes, le logarithme de l'unité est égal à zéro. Comme on à aussi a = à, il en résulte que dans tout système de logarithmes , ce- lui de la base est l'unité. 2. Si nous désignons par æ et x' les logarithmes des nombres z et z', les égalités at =;3 ! a | af —=3 étant multipliées terme par terme, fournissent a x ar = 2,2 mais (4lg. 20) at X a°'— art", ainsi ar+x' = 72.3, Or, x +x'est le logarithme du produit z.z', donc le logarithme du produit de deux nombres est égal à la £ (a somme des logarithmes de ces nombres. Il est facile d'étendre cette propriété à un nombre quelconque de facteurs, puisqu'on a généralement a*.a*',.ar", ax" ., etc. = ar+rl+a"+r" Loc, LO On peut donc poser en principe , que Le logarithme d'un produit quelconque est égal à la somme des loga- rimes de tous les facteurs. 3. En divisant terme par terme les égalités at 2, ! ax"— 7", on obtient (Arc 923) a z _ = az—x! — — az z' 1 d’où il résulte que /e logarithme du quotient de deux nombres est égal à la différence des logarithmes de ces nombres. 4. Si l’on élève les deux membres de l'égalité at =2, à la puissance »2, on obtient (Ac. 26) (ar)" = ar = 2m, Ainsi, #22 est le logarithme de la puissauce z", donc le logarithme d’une puissance est égal au logarithme de la base de cette puissance multiplié par son exposant. 5. On trouverait de même C'est-à-dire que le logarithme d’une racine est égal à celui du nombre divisé par l’exposant. 6. Ce sont les quatre propriétés fondamentales pré- cédentes qui rendent l'usage des logarithmes si précieux pour la réalisation des calculs, parce qu’eiles donnent les moyens d'exécuter avec beaucoup de faalité les opérations élémentaires, en ramenant les plus compli- quées à de plus simples. Il ne faut évidemment pour obtenir ces avantages que pouvoir connaitre dans tous les cas les logarithmes qui répondent à des quantités don- nées et réciproquement, C’est là le but des tables de logarithmes qui présentent les nombres dans une co- lonne et les logarithmes correspondaus dans une autre. 7. Dans le système des logarithmes vulgaires ou ta- bulaires, la base étant 10, on a, en désignant par Log. le logarithme , 10° — 1, ou Log. 1 = 0 10 — 10, Log. 10 = 1 16% — 100, Log. 100 = 2 10? — 1000, Log. 1000 — 3 10 — 10000, Log. 1000 = 4 etc.... etc.... D'où l’on voit que tous les logarithmes des nombres compris entre 1 et 10 sont plus petits que l’unité; que ceux des nombres compris entre 10 et 100 sont plus petits que 2 ; que ceux compris entre 100 et 1000 sont plus petits que 3, et ainsi de suite. Ces logarithmes des nombres intermédiaires entreles puissances entières de la base sont, comme nous le ver- rons plus loin, des quantités incommensurables qu’on LO a coutume d'exprimer approximativement par des frac- tions décimales, et ils sont d'autant plus exacts qu'ils sont exprimés par un plus grand nombre de chiffres. Si l’on voulait trouver par exemple le logarithme de 5, nombre compris entre 1 et 10, on pourrait opé- rer de la manière suivante, en partant d’une des pro- priétés fondamentales des logarithmes. Soient, en gé- néral, deux nombres y, z dont les logarithmes sont respectivement x et u; savoir: æ —= Log y , u = Log z. D'après ce qui précède (2) Tru Log. V/y2 — + Log.y:— ee Ainsi le logarithme du nombre moyen proportionnel entre y et z est égal à la moitié de la somme des loga- rithmes de y et de z. Or v étant un nombre compris entre y et z on peut toujours insérer entre y et z uu assez grand nombre de moyens proportionnels pour que l’un d’entre eux ne diffère de v que d’une quan- tité aussi petite qu'on voudra, et qu'on puisse alors le prendre pour # sans erreur sensible ; et comme les lo- garithmes de tous ces moyens proportionnels se trou- vent donnés facilement en vertu de l’expression (2), on aura de cette manière celui de v. Faisant doncy —1, Z = 10, nous trouverons pour le moyen proportionnel entre 1 et 10 ViXio= V/10 = 3,162277, en nous bornant à six décimales dans l'extraction de la racine. Mais Log. 1 — 0,Log. 10—1:1, et de plus 041 2 Log. VixXio = — 0, b00000; c’est - à - dire Log (3,162277) = 0, 500000. Remarquant maintenant que le nombre 5 dont on veut connaître le logarithme, est compris entre 3, 162277 et 10, on cherchera de nou- veau un moyen proportionnel entre ces derniers nom- bres, ce qui donnera VLioX3,162277]= V/(31,62277] = 5,623413 et l’on aura pour le logarithme de ce moyen 10,5 u = = 0,750000. 2 Log. (5,623413) — Remarquant de nouveau que 5 est compris entre les nombres 3, 162277 et 5, 623413, dont les logarithmes sont connus , on cherchera comme ci-dessus un moyen proportionnel entre ces nombres, ainsi que le loga- rithme de ce moyen, eton poursuivra l'opération jus- qu’à ce que l’on soit parvenu à déterminer un moyen proportionnel qui soit exactement égal à 5 dans les li- mites qu’on a choisies ,c’est-à-diré, ici, qui n’en diffère plus que dans la septième décimale : le logarithme ccr- LO 181 respondant sera le logarithme demandé, Voici le ta- bleau de toute l'opération : Nombres. Logarithmes. 1, 000000 , 0, 0000000 10, 000000 , 1, 0000000 3, 162277, 0, 5000000 5, 623413, 0, 7200000 & 216064 , 0, 6250000 4, 869671, 0, 6875000 5, 232091 , 0, 7187500 5, 048065, 0, 7031250 4, 958069 , 0, 6953125 5, 002868 , 0, 6992187 4, 980416, 0, 6972656 4 991627, 0, 6052421 4, 997242 , 0, 6987304 5, 000052, 0, 6989745 4; 998647 , 0, 6988525 4, 999350 , 0, 699135 4 999707 ; 0, 6989440 0, 6089592 0, 6089668 0, 6959707 0, 6989687 0, 6989697 4, 909876, 4, 099063 , 5, 000008, 4, 099984 ) 4; 999997 ; 5, 000003, 0, 6989702 5, 000000 0, 6980700. ; » VOU97 Ainsi, après 22 extractions deracines , on obtient enfin un dernier moyen proportionnel égal à 5 d'où l’on a Log 5 — 0, 698700 à très-peu près. C'est à l’aide de ce procédé très-long et très-laborieux que les premières tables de logarithmes ont été calculées; mais on a trouvé depuis des méthodes beaucoup plus expéditives et beaucoup plus commodes, 8. Quelle que soit au reste la méthode qu’on emploie pour trouver les logarithmes , on se borne toujours à calculer ceux des nombres premiers, les autres s’obte- nant ensuite par desimples multiplications ou additions. En effet le logarithme de 5, par exemple , fait connai- tre immédiatement ceux de 25, 125, 625, etc., c’est- à-dire ceux de toutes les puissances de 5, puisqu'on a généralement Log. (5) = m Log. 5. De même, connaissant les logarithmes de 2 et de 3, on a ceux de tousles produits formés des facteurs 2 et 3, puisque Log.{2X 32] = m Log. 3 + » Log.2, ét ainsi de suite. 9. Reprenons maintenant l'égalité fondamentale at = 3 482 LO dans laquelle x — Log z; si l’on fait successivement æ=vu,1,9, 3, 4, 5, 6, 7, etc. il en résulte == 2 3 5 6 7 = 1,4, 4°, aÿ, af, a°, af, a, etc. d’où l'on voit que toutes les valeurs de = plus grandes que l'unité, sont produites par des puissances de la base a, dont les exposans sont positifs, entiers ou fraction- naires , et que la valeur de z est d'autant plus grande que celle de x est elle-même plus grande. Si l’on fait ensuite T—O,—1,—2,—3,—4,—5,—06,— 7, etc. on trouve ï 1 ï ï I æ' &°' a" a C'est-à-dire que toutes les valeurs de z plus petites que l'unité, sont produites par des puissances de a, dont les exposans sont négatifs entiers ou fractionnuires, et que la valeur dez est d'autant plus grande que celle de æ est plus petite, abstraction faite du signe. 10. Il résulte de ces considérations que puisque les logarithmes tant positifs que négatifs, dont les valeurs croissent depuis zéro jusqu’à l'infini correspondent à tous les nombres entiers et fractionnaires positifs, ceux des nombres négatifs ne peuvent avoir qu’une existence idéale, car il n'existe pour x aucune valeur réelle qui puisse donner A —— 7 a étant un nombre positif. Les logarithmes conduisent donc à de nouvelles quantités imaginaires (voy. ce mot) dont nous reconnaitrons plus loin la nature. 11. La base a d’un système de logaritkmes étant don- née, il sera toujours possible de calculer les logarithmes de ce système par un procédé semblable à celui que nous avons employé n. 7, pour la base 10; ainsi nous pouvons admettre que tant que z est positif il existe une valeur réelle pour x qui rend la quantité exponen- tielle ar égale à z ; ce qu’il importe maintenant, c’est de reconnaître la nature de cette valeur réelle de x, afin de savoir si les logarithmes ne sont qu’une simple combinaison des opérations ou des algorithmes élémen- taires de la science des nombres, ou s'ils ne constituent par eux-mêmes un algorithme élémentaire d’une na- ture distincte. Pour cet effet, 2 étant un nombre quel- conque, prenons la racine »2 ième des deux membres de l'égalité at = = LO nous aurons Ll (Va) +2" le radical \/ désignant seulement les racines réelles, et l’exposant fractionnaire les racines quelconques réelles ou imaginaires. Car la base a doit rester con- staute , et c’est seulement la‘fonction x qui doit corres- 1 pondre aux différentes racines 277. Or, on peut obtenir facilement le développement de mi la quantité (V/a)* en la mettant sous la forme ETIE car, d’après la formule du binôme (v0y. ce mot), on a [Van] 1e) X(X—1) —— (ai) 2 + J. L —— (V/a—i1)3 + etc..... d’où l’on tire. = m mm ; Eat ee m — (V/a—1} + etc. Mais si la quantité arbitraire 2 est infiniment grande, m V'a—1 sera une quantité infiniment petite, puisque fa 1 puissance a® ne diffère de l'unité que d’une quantité m infiniment petite, et, par conséquent , (\/a — 1} m (V'a—1), etc., seront des quantités infiniment petites des second. troisième, etc. ordres qui ne peuvent in- fluencer en aucune manière la relation des quantités ll _ m z"—1et(V/a—1), considérée dans sa réalité. (Foy. Dirr. 24.) On a donc rigoureusement , dans ce cas, 1 ske © z® —1—=x(V/a—i) d'où : ei 29 —: 2? — 1 =. Lt L2=— —, ou Logz= . V'a—1 Va—i Telle est donc la nature de la quantité en question Logz. « Cette expression est évidemment celle de la génération théorique primitive de cette fonction : c’est l’idée ou la conception première proposée par la raison LO à l’entendement, pour être réalisée dans le domaine de l'expérience. » — « Or, cette fonction est évidem- ment une fonction dérivée élémentaire, parce qu’elle implique, dans son expression des exposans énfints , qui font sortir les puissances qui leur répondent de la classe des puissances ordinaires, susceptibles d’une signification immédiate. En effet, en remontant à la source transcendantale, on trouve que les puissances or- dinaires qui répondent à des exposans finis, sout des fonctions intellectuelles 2mmanentes , ou des fonctions simples de l’entendement, et que les puissances qui répondent à des exposans infinis ne sont possibles que par l’application de la raison aux fonctions de l’enten- dement que nous venons de nommer, et sont ainsi des fonctions intellectuelles supérieures , et nommément des fonctions transcendantes , ou des conceptions de la raison, des idées proposées par cette faculté intellec- tuelle suprème. » « Ils’ensuit que les fonctions appelées LoGARITHMES sont des fonctions algorithmiques ÉLÉMENTAIRES, parmi les fonctions algorithmiques possibles pour l’homme, et que la Tu£onte pes Locarirames forme une des bran- ches nécessaires de l’algorithmie.» (Wronski. Zntroduc- tion à la Phil. des Math. , page 12.) 12. L'expression 20, ra = —— V/a—1 doit contenir, comme expression théorique primitive , (3).... Logz— le principe de toute la théorie des logarithmes, et il est en effet très-facile d’en déduire les propriétés fonda- _ mentales que nous avons précédemment exposées ; nous nous contenterons ici d’en tirer uue expression | technique , ou de développement ; qui puisse servir à | l’évaluation numérique des logarithmes. _ D'abord, on a généralement, À étant une quantité quelconque , | { | AD = [r4+(An—1)] ©" et par suite E DD ME + ane @r) (A1) 1.2 1 Li 1 | nr es | + —— SC SUR LE (An—a1), H etc. | ce qui se réduit à 1 AD — Li Es (an) {Ana} + etc. LO En vertu de cette dernière expression, p et g étant 155 deux quantités arbitraires, nous aurons de même = I I 20 = 1 LE AE, (gp —1} + etc. LI Rs er « rte 1) Er À 1} + etc. et, par conséquent, L Si 1 2 —1 To (aP—r1) — 4 (—i) etc... a? 1 — DGA (e—1) (ar) eue] d’où enfin (4) g (&—1)— (Pi) + (ar—1) — etc, Logz = ” ; — : p (a7—1)—<#(a7— x ) + (a7—1) —etc. Ainsi, comme les quantités p et q sont arbitraires, on peut toujours les choisir telles que 27 — 1 et a7 — 1 soient de très petites fractions et conséquemment rendre très-convergentes les suites qui composent le numéra- teur et le dénominateur de la valeur de Log z, de ma- nière qu’il suffise d’un petit nombre de termes pour ob- tenir cette valeur très-approchée. 13. La valeur de la base & entrant comme partie constituante dans celle du logarithme, il se présente le problème de déterminer si parmi toutes les valeurs ar- bitraires qu’on peut choisir pour cette base il n’en existe point une qui rende l’expression du logarithme la plus simple possible. Or, si nous observons que xA— 1, et Va — 1 étant des quantités infiniment petites, leurs produits par Ja quantité infiniment grande + seront des quantités finies, et que l'expression (3) peut se mettre sous la forme (5) il est facile de voir que s’il existait un nombre a, tel que l’on püût avoir © (Va — 1) =, la base a dis- paraîtrait de l'expression du logarithme qui deviendrait pour ainsi dire indépendant de cette base; et l’on au- rait alors pour l’expression théorique des logarithmes de ce système, le plus simple de tous, (6) Logz = 0 (39 1). La question se réduit donc à savoir s'il existe un nombre a capable de donner l'égalité Or, de cette égalité on tire a=(i+4) et, en développant le binôme, m(æ—1) 1 1.2 C + 5) =1+0 s+ m(m—1)(o—2) 1: = ——“{, ——, etc. 3 (e] + 1.2. + Ce quise réduit à D re Re. D, poto (+3) LEP LET 1:29 1.250064 | ou, a —2,718291828459045 etc. IL existe donc effectivement un nombre réel capa- ble de donner légalité en question, et en prenant ce nombre, 2,71828... pour base d’un système de loga- rithmes, l’expression théorique de ces logarithmes sera (6'e Nous désignerons dorénavant ces logarithmes, qu'on nomme naturels, par la caractérisque L; ainsi nous aurons en général pour les logarithmes naturels (7) e® 1) Zz —= et pour les logarithmes d’un système quelconque, dont a est la base, (8) 1} = =— ei a à PE D'où l’on voit que connaissant les logarithmes natu- rels, on obtient ceux d'un système quelconque en les . 5 I multipliant par la quantité constante. Cette quan- a tité constante, qui est l’unité divisée par le logarithme naturel de la bise du système en question, se nomme le module de ce système. 14. aet b étant les bases de deux systèmes de loga- rithmes, puisqu'on a généralement, en désignant le premier système par Log et le second par Log, Lz z Log: , Logz = Lb' on en déduit LO C'est-à-dire que Le rapport des logarithmes d'un méme nombre, pris dans deux systèmes différens , est une quantité constante. Propriété qui lie tous les systèmes et donne le moyen facile de passer de l’un à l'autre. 15. En partant de l’expression théorique (7) on peut obtenir les générations théoriques et techniques d’un nombre au moyen de son logarithme; en effet on trouve d’abord, pour la première, (9) z= (1 + Lz. 8) et pour la seconde, en développant le binôme, PRES ; ” 1 2 se he >\3 :. 2=1+: + (Lz) +3 (Le) — etc Si nous faisons = égal à la fonction exponentielle ax, comme L (ax) — x La, nous obtiendrons, en substi- tuant, (Laÿ x? 1.2 + are + etc. 15904 az — 1 + (La).x expression dont nous avons fait usage ailleurs. (Foy. JnrEcraL, 43.) 16. Pour compléter la théorie des logarithmes, il nous reste à généraliser les expressions théoriques (7) ec (8) pour les rendre immédiatement applicables à tous les cas possibles des valeurs positives et négatives réelles ou imagivaires d’un nombre z. La génération d’un nombre négatif au moyen de l'unité négative, étant de la forme (—1ÿ.A , dans laquelle p est un nombre impair quelconque, cherchons d'abord la forme la plus générale de la géné- ration par puissance (—1)f de l'unité négative, c’est-à- dire celle qui comprend toutes les détermipations réelles etidéales, ou #maginaires, de cette génération, Or, en vertu de la théorie des sinus (voy. ce mot), g étant un nombre quelconque, on à P (=1) = cos © +sin 7 V—: b l (Foy. Equarion, 28); ainsi, lorsque # est infiniment pT grand , comme alors est une quantité infiniment pe- tite, le sinus est égal à l'arc et le cosinus égal au rayon, c’est-à-dire, ici, à l'unité; cette expression de- vient donc ” ER PNR (SSI HV Er, D'où, (10) LO (ra) (—1) = (1 +prV= 1.5) Maintenant, = étant un nombre positif quelconque, nous avons d’après (0) ainsi multipliant terme par terme les expressions (10) et (9) il viendra Cr TES) = [i+ L (ri +1)" Substituant cette valeur à la place de = dans l’ex- pression (7), et désignant par la caractéristique 1! le logarithme naturel et général, tandis que L désigne seulement le logarithme naturel réel du nombre posi- tifz, nous obtiendrons définitivement, (11) L'[(—1).2] — prV/—1 + Lz. Il résulte de cette loi, que lorsqu'il s’agit du loga- rithme d’un nombre négatif, p étant un nombre impair quelconque et ne pouvant être zéro, le second mem- bre est une quantité idéale ou 2maginaire ; c’est-à-dire que Le logarithme d'un nombre négatif est une quan- tité imaginaire, et se réduit à la quantité primitive V—1, comme toutes les quantités dites imaginaires. (Foy. ce mot.) S'il s’agit du logarithme d’un nombre positif, alors » doit être considéré comme un nombre pair quelconque, y compris zéro; et alurs ce logarithme admet une rnfi- nié de valeurs , correspondante à l’infinité de valeurs arbitraires qu’on peut donner à p, mais parmi toutes ces valeurs il n’y en a qu’une seule de réelle, celle qui répond à p— 0. Ce que nous venons de dire des logarithmes natu- rels, s'applique nécessairement à ceux de tous les autres systèmes. 17. On peut aisément de l'expression (11) passer à une expression plus générale d’un système quelconque, en prenant pour base un nombre positif ou négatif, réel ou idéal; mais la considération d’une base réelle et positive suffit à toutes les applications, et nous nous y bornerons ici. Uu corollaire important de l'expression {r1) est, qu’en faisaat successivement p — 0, 2 1, on obtient L'(Hz)= Lez, L'(—i)e = prV—r et, par conséquent, en vertu de cette même expression L'[(—i) 2] = L'(—1) + L 3, D'où l’on voit que le théorème très-simple L (—x) — TOME 11, LO 185 Pi) x, mis en doute par Kramp (#naly. des refr. ast.), est entièrement lié à la nature des logarithmes ctrentre dans l’objet même de leur théorie. 18. La forme de toute quantité dite znaginaire, étant 5 mm sit AN 3 = «4 | BV I (Foy. Imaciwarme), il est facile de voir qu’on à 1 NE» #(: ik HEURES = 1+3 [Les ICE) - (0) +e.|) + > | V1. (6 (5) +ere.]] Or, d’après le développement (4) on a TCHACEOÈUE et l’on peut en outre remarquer, pour abréger les va} expressions, que HR OUT est le développement de l'arc dontla tangente est égale Pr > : ; ; à= (voy. Taxcenre. l’oy. aussi Inrécrar, formule (24)) ainsi 5 LL(a+B)+V/—5. arc | tang — Ê 87 —= ve +, V— anf — A Substituaut cette valeur dans (7) il viendra (12) L(a+8V—1) TD il. Le logarithme d’une quantité wmaginaire est donc =24L(e +8) H\/—71. arc | tang == également imaginaire et se réduit encore à la simple racine V/—1. 19. Si l’on veut obtenir la loi fondamentale, la plus générale de la théorie des logarithmes naturels, il faut de l'unité négative (10) introduire la génération dans (12), et cette dernière loi devient enfin (13), L' 4 (1e. HV) | 4 L (a+) +V—1 Lex +arc [rune =? | 24 [506 0 Expression dans laquelle x et y sont des quantités réelles et positives et 7 toujours la demi-circonférence du cercle dont le rayon est l'unité. En donnant aux quantités x et y les valeurs parti- culières x—0,y =1,0ona 1 L(æ+y?) = Li =o, are| tanf =; | —+r) Ù et, par suite, L' fa =) = 4 Va 2 d'où l’on obtient simplement dans le cas de p = 0 L'Vi —=2rV 1 Nous sommes parvenus à cette dernière expression par un procédé bien différent. (Foy. InréGrar, 23.) On en tire aussi génération idéale du fameux nombrer, trouvée, en premier, par Jean Bernoulli. Il est facile de déduire de (13), toutes les expressions singulières de ce nom- bre +, obtenues par le comte de Fagnano. 20. Revenons sur les considérations pratiques des logarithmes. Les logarithmes ordinaires, où qui ont pour base le nombre 10, outre les propriétés qui leur sont communes avec ceux de tout autre système , en ont une bien précieuse dans l'arithmétique décimale, et c’est ce qui les a fait choisir pour les tables usuelles ; comme on exprime les logarithmes de tous les nombres, excepté ceux des puissances entières de 10, avec des décimales , les logarithmes des nombres contenus entre 1 et 10 seront eux-mêmes contenus entre © et 1; CCUxX des nombres de 10 à 100 seront entre 1 et 2 et ainsi de suite, On voit donc que chaque logarithme est composé d’un nombre entier et d’un nombre fractionnaire déci- mal ; et l’on connaît immédiatement ce nombre entier, auquel on donne le nom de caractéristique, car il est toujours moindre d’une unité que celui des chiffres du nombre correspondant au logarithme; par exemple la caractéristique où le nombre entier qui entre dans le logarithme de 5348 est 3 parce que 5348 est compris entre 1000 et 10000. Ainsi connaissant un logarithme on sait toujours d'avance de combien de chiffres son nombre est composé, comme on connait toujours la caractéristique du logarithme de tout nombre proposé. C’est pour cette raison que les grandes tables des loga- rithmes ordinaires, ne contiennent que la partie déci- male des logarithmes. Si les fractions décimales de deux logarithmes sont égales entre elles, avec une caractéristique différente, LO c'est qu'alors les deux nombres correspondans sont en- te eux dans le rapport de l'unité à la puissance de 10, dont l’exposant est la différence des caractéristiques, et que ces nombres sont identiques par rapport à la valeur de leurs chiffres pris isolément; par exemple, les nombres qui ont pour logarithmes 4, 2092737 et 7, 2092727, sont 16191 et 16191000; ceux des loga- rithmes 3, 6517624 et 0, 6517624 sont 4485 et 4, 485. La seule fraction décimale fait donc trouver les chiffres du nombre correspondant, et la caractéristique indi- que combien de chiffres on doit donner au nombre en- tier vers la gauche; les chiffres séparés vers la droite expriment des fractions décimales. Ainsi ayant trouvé qu’un logarithme dont la fraction décimale est 8228216, correspond, dans les tables, au nombre 665, on aura pour ce nombre, d’après les diverses caractéristiques : Logarithmes. Nombres. 0, 9228210 6, 65 1, 0228210 66, 5 2, 8228210 665, 3, 6228210 6650, 4, 5228216 66500, 5, 8220216 665000, etc. etc. Si la caractéristique devenait — 1, —2, — 3, etc., le nombre deviendrait 0, 665 ; 0, 0665 ; 0,00665 , etc. Mais tons ces détails se trouvent exposés dans les ins- tructions qui accompagnent les tables de logarithmes. 21. Nous devons signaler, en passant, une difficulté qui paraît se présenter dans l'usage numérique des loga- rithmes et qu’on peut aisément éluder, Si l'on voulait opérer la multiplication de deux quantités Aet—B, en se servant des logarithmes de ces quantités, on au- rait Log & + Log (—B) = Log (—AB) et comme Log (—B) est une quantité imaginaire, il semble au premier aspect que Îles tables ordinaires sont insuffisantes pour faire connaitre le produit — AB. Il n’en est rien cependant, car ce produit, considéré dans sa seule grandeur , indépendammert de tout signe de facteurs A et B , est toujours AB; ainsi il suffit d’a- pérer comme si les quantités A et B étaient toutes deux positives, et l’on a alors Log A + Log B. — Log AB ; puis lorsqu'on a trouvé le produit AB, à l’aide de son logarithme, on lui donne le signe qui lui convient. On agirait de même pour un nombre quelconque de fac- teurs. 22, La découverte ou plutôt l'invention des loga- rithmes est due au célèbre Jean Napier ou Néper , ba- LO ron écossais ct géomètre très-distingué, dont les travaux eurent principalement pour objet de rendre les calculs numériques plus faciles et plus prompts. La manière dont il envisagea d’abord ces fonctions importantes présente quelque analogie avec celle dont Newton con- sidéra la génération de ses fluxions, car il les déduisit de la comparaison des espaces décrits par deux points qui se meuvent sur des droites indéfinies, l’un avec une vitesse constante, et l’autre avec une vitesse accélérée. Ces espaces donnent naissance à deux progressions : la première, arithmétique, la secon£e, géométrique, et les propriétés des deux espèces de rapports qui les con- stituent conduisent précisément aux propriétés fonda- mentales des logarithmes, c’est-à-dire que les termes de la progression arithmétique sont les logarithmes des termes correspondans de la progression géométrique. Après s'être formé cette idée des logarithmes, et avoir compris tout le parti qu’on pouvait tirer de tels nom- bres pour abréger les calculs, il restait à Néper à les trouver, et c'était là le plus difficile. Il y parvint en intercalant, comme nous l’avons fait n. 7, une suite de movennes proportionnelles géométriques entre Îles termes principaux de la progression géométrique, et une suite de moyennes arithmétiques entre les termes correspondans de la progression arithmétique. Les lo- garithmes auxquels il parvint par ce procédé se trou- vèrent être les logarithmes naturels, nommés aussi lo- garithmes hyperboliques ; parce qu’ils représentent les aires de lhyperbole équilatère entre les asymptotes, celle du carré inscrit étant prise pour unité. (f’oy.Qua- DRATURE.) Néper publia sa découverte en 1614, dans un ou- vrage intitulé : Logarithmorum canonis descriptio, seu arithmeticarun: supputationum mirabilis abbrevia- tio, etc. Comme son principal objet était de faciliter les calculs trigonométriques , alors si longs et si laborieux, ses logarithmes n’y étaient appliqués qu'aux sious dont il donnait les logarithmes pour tous les degrés et mi- putes du quart du cercle. Sa méthode de construction n'était point décrite dans ce premier ouvrage, seulement il promettait de la donner. Il mourut en 1616, avart de pouvoir remplir sa promesse; mais son fils, Robert Néper, publia cette année même l’ouvrage posthume de son père, sous le titte de Mirifici logarithmorum canonis constructio , ctc. On y trouva d’abord le déve- loppement de la méthode employée par Néper pour wouver les logarithmes, puis l'indication des change- mens que des réflexions ultérieures l’avaient engagé à faire dans son système de logarithmes. Néper proposait de choisir pour les deux progressions fondamentales, 1, 10, 100, 1000, 10000, etc. h, etc. LO de sorte que le logarithme de 1 étant o, celui de:r0 IST soit r, etc. C’est le système des logarithmes ordinaires ou tabulaires. Néper eut heureusement un digne saccesseur dans Henri Briges, professeur du collége de Gresham. A peine Néper eut-il publié son prêmier ouvrage , que Briggs alla le trouver à Édimbourg pour conférer avec lui. Il fit même deux voyages, et était sur le point d'en faire un troisième, lorsque la mort de Néper vint rompre son projet. Néper lui avait fait part de son in- tention de changer la forme de ses logarithmes, ou, pour mieux dire, Briggs avait eu concurremment avec lui la même pensée. Néper lui en avait recommandé l'exécution avec instance : aussi Briggs y travailla avec tant d’ardeur, que dès 1618 il publia une table des lo- garithmes ordinaires des mille premiers nombres sous le titre de Logarithmorum chilias prima, comme un essai du travail plus étendu qu'il promettait. Ce travail devait consister en deux immenses tables, l’une conte- nant tous les logarithmes des nombres naturels, depuis 1 jusqu’à 100000, et l’autre ceux des sinus et tangentes pour tous les degrés et centièmes de degré du quart du cercle. Ce zélé et infatigable calculateur exécuta une partie de ses projets, car il publia à Londres, en 1624, sous le titre d’Arithmetica logartthmica, les logarithmes des nombres naturels depuis 1 jusqu'à 20000, et de- puis 90000 jusqu’à 100000 : ils v sont calculés avec qua- torze décimales. Cette table est précédée d’une savante introduction, où la théorie et l’usage des logarithmes sont amplement développés. On y voit la naissance des méthodes d’interpolalion (voy. ce mot), ainsi qu'un grand nombre de considérations neuves et ingénieuses. A l'égard de la seconde table, Briggs l’avait assez avan- cée, mais la mort le prévint et i'empêcha de l’achever. Ce fat Henri Gellibrand qui la termina, et la publia sous le titre de Trigonometria Britannica (Londres, 1033). Nous ne devons pas omettre ici un autre coopérateur zélé de Briggs. C’est Gunther, professeur comme lui au collége de Gersham. Tandis que Briggs travaillait avec ardeur à sa grande table des logarithmes, Gunther calcu - lait avec une ardeur égale , et d’après les mêmes prin- cipes, celle des logarithmes des sinus et des tangentes ; et dès 1620 , il publia, pour l'utilité des astronomes, sa table de logarithmes pour tous les degrés et minutes du quart de cercle sous le titre Canon of triangles. Les lo- garithmes y sont exprimés en septchiffres. Ces tables de sinus et tangentes logarithmiques étant les premières qui aient paru, méritent à Gunther l'honneur d'être as- socié à Briggs, ainsi que Gallibrand. On a trop d'obligations, dit Montucla, à qui nous empruntons ces détails, à ces premiers promoteurs de la théorie des logarithmes , pour ne pas jeter quelques LO fleurs sur leurs tombeaux, en faisant connaître leurs 155 personnes et leurs travaux. L'invention des logarithmes fut accueillie avec em- pressement par tousies savaus de l'Europe; mais c’est à Képler et au libraire hollandais Vlacq qu'on a le plus d'obligation à cet égard. Képler non seulement jeta une grande clarté sur la théorie de ces nombres, en la fondant uniquement sur celle des rapports géométriques, admise de tout temps, mais il calcula encore des tables parti- culières adaptées au calcul astronomique alors en usage, et pour correspondre à ses tables rudolphines qu'il allait publier. Vlacq, non content de réimprimer l’Ærithme- üca logarithmica de Briggs, dès son apparition, en donna une traduction française , la même année 1658, après y avoir rempli la lacune laissée par Briggs, depuis 20,000 jusqu’à 99,000 Les logarithmes de Vlacq sont cal- culés jusqu’à ouze décimales. Ce Libraire mathématicien donna dans la suite, c'est-à-dire, en 1636, un abrégé de ces tables, lequel était devenu le manuel trigonométri- que le plus commun jusqu'au temps où de nouvelles tables plus correctes ont été publiées. En Iualie, Cavalleri parait être le premier qui ait ac- cueilli les logarithmes, Il publia à Bologne, en 1632, des tables très-étendues, dans lesquelles se trouvent les logarithmes des sécantes et des sinus verses. La France doit ses premières tables à un anglais, Edmond Win- gate, qui vint les publier à Paris en 1624. Mais si les sa- vans français se bornèrent à cette époque à profiter des travaux des étrangers, ils ont depuis concouru d’une ma- nière active au perfectionnement des tables de logarith- mes, et celles qui portent le nom de Cailet, publiées par Firmin Didot,sont aujourd’hui ce qui existe de plus complet et de plus exact dans ce genre. On peut voir le détail des améliorations successives de cet cuvrage dans l'avertissement mis en tête. Pendant que l'usage des logarithmes s’étendait de plus en plus,etque les tibles acquéraient, par leurs éditions successives, de notables perfectionnemens, sous le rap- port de l'exactitude typographique, la théorie faisait peu de progrès, car ce n’est qu’en 1668 que Mercator donna la première série qui représente la valeur du lo- garithme d’un nombre quelconque, ou la première gé- nération technique connue des logarithmes naturels. Cette série est la suivante : Dan TS ED Ce. L (1-42) = ES Lu A Fe etc... Mercator la déduisit de la quadrature de l'hyperbole. Elle est un cas particulier de l'expression (4). Pour calculer les logarithmes à l’aide de cette série, il faut prendre pour x des nombres fractionnaires ; plus ils sont petits, plus la série est convergente, et moins il faut de termes pour obtenir des valeurs suffisamment ap- LO > 5 prochées. Par exemple, si l’on faitx= -, elle donne : I | 6 I Li L-=:—— a — 5 T5 REA gious fee et en réduisant les termes en fractions décimales, il suf- | . sn 0 fit des dix premiers pour avoir L 5 trouvera de même les logarithmes de tous les nombres = 0,182321. On qui surpassent peu l'unité, et par leur combinaison mu- tuelle on tirera ceux des nombres entiers. Car ayant le | C santé : ; logarithme de Es et celui de 5 on aura celui de 2, puis- € que d'Avant pire) 5 3 5 3 9 16 — "#0? L — + 9 F9 2,16 ; BA ag — Lo | À RS ; Ayaut celui de 2 et celui de 4 on trouvera facilement celui de 10, puisque ’ Li +3L = L}+Lo » le] Sr ed ) pH LB LE x8 Lio et ainsi de suite. Pour passer, après, deslogarithmes na- turels, aux logarithmes ordinaires, on multipliera les premiers par le #20dule où par la quantité constante 1 Lio , dont la valeur est 0, 43429 44819 03251 82765, etc. On a trouvé, depuis Mercator, des séries bien plus convergentes et d’autres procédés beaucoup plus expé- ditifs ; mais la sienne marque le premier pas du progrès dans la théorie des logarithmes, quoique Newton eût déja découvert cette même série, ainsi que plusieurs autres, avant la publication qui en fut faite par Merca- tor, dans Logarithmotechnica ; car Newton n'avait en- core communiqué ses travaux sur les logarithmes que dans ses lettres à Oldenbourg, dont le public n’avait pas connaissance. Jacques Grégory fut le premier qui, marchant sur les traces de Newton et de Mercator , ajauta à la théorie des logarithmes. On lui doit particulièrement les deux séries suivantes, très-remarquables, au moyen desquelles on obtient immédiatement les logarithmes des tangentes et sécantes , sans avoir besoin de chercher les sécantes et LO les tangentes naturelles. Soit a l'arc, r le rayon, g le quart de cercle, on a a’ ai aÿ 17 a . sécante a = —+ —— EL — —— etc. Logeisé PRETTY DUTY CRUE 3 5 €” e Gr e? Log. tangente &« — e + 6e T'oari + Éntor —+ etc. dans la dernière série , e — 24 — q. Pour faire usage de ces séries, il faut exprimer les arcs en parties du rayon. Bientôt après, Halley,Craige, Taylor, Côtes et beaucoup d’autres émirent sur la théorie des logarithmes des idées très-ingénieuses, que nous sommes forcés de passer sous silence; mais ce fut Euler qui, sortant enfin des considé- ratious géométriques ou purement arithmétiques, établit la théorie algébrique de ces fonctions sur celle des fonc- tions exponentielles, d'où elles tirent en effet leur ori- gine. On lui doit les lois fondamentales (7) et (8). Quant aux lois (11) et (13), elles appartiennent à M. Wronski qui a définitivement classé les logarithmes parmi les fonc- tions dérivées élémentaires. ( Voy. PniLosoputE DES MATH.) Nous ne pouvons entièrement passer sous silence une discussion quis'éleva entre Leibnitz et Bernouilli, et en- suiteentre Euler et D'Alembert, au sujet des logarithmes des nombres négatifs. Leibnitz et après lui Euler sou- tenaient que les nombres négatifs n’ont point de loga- rithines réels, tandis que Bernouilli et D'Alembert pré- tendaient le contraire. Les argumens des deux partis étaieut particulièrement fondés sur la nature de la courbe nommée logarithmique (voy.ce mot). Ce fut Euler qui, sinon résolut, du moius trancha la question, en rame- nant les logarithmes à des fonctions circulaires. La loi fondamentale (11) qui embrasse toutes les valeurs posi- tives et négatives du nombre z, donne complètement raison à Leibnitz et à Euler. LOGARITHMIQUE. (Géom.) Courbe transcendante quitire son nom de ce que ses abscisses peuvent être considérées comme les logarithmes de ses ordonnées. Soit AM l'axe des x (fig. 1, PL. 47). Prenons AP=1, AB=x, BD—y, nous aurons, pour l’équation de la courbe, æ= a.Ly,ou x—Lyre, la caractéristique L désignant le logarithme naturel et la quantité a le module du système dans lequel AB, AC, AD , etc., sont les logarithmes de BQ , CR, DS, etc. Dans cette courbe, la soutangente est constante , car l'expression générale de la soutangente est (voy. ce mot.) XI dy et l'on obtient, en différenciant l'équation x=4ly , LO Joe d’où 7e 189 dx = 4. ainsi la soutangente est toujours égale au module. Il est facile de voir que l'axe AM est asymptote à la courbe. Cette courbe, quiaété traitée par les plus habiles ma- thématiciens dans le but d'examiner la nature des loga- rithmes, offre peu d'intérêt aujourd’hui, que la théorie de ces fonctions est entièrement connue. LOGISTIQUE. (Gcom.) Nom que l’on a donné d’a- bord à la logarithmique et qui n’est plus en usage. On nomme Logarithme logistique , excès du loga- rithme ordinaire de 3600”, sur le logarithme d’un nom- bre de secondes. Le principal usage des logarithmes lo- gistiques est de pouvoir calculer plus promptement, par leur moyen, le quatrième terme d’une proportion dont le premier est 60 minutes ou 3600”, ce qui arrive con- tinuellement dans l’astronomie. On n’a qu’une seule ad- dition à faire, parce que dans les tables de ces logarith- mes, celui de 3600” est o. LONGIMÉTRIE. (Géom.) Partie de la géométrie pratique qui a pour objet la mesure des longueurs ou des distances, soit accessibles , soit inaccessibles. La longimétrie , ainsi que v’altimetrie et la planime- trie ne sont que des subdivisions de l’arpentage, et ces diverses dénominations ont beaucoup vieilli. LONGITUDE. (Géographie.) Distance du méridien d’un lieu terrestre à un méridien qu’on regarde comme le premier. Cette distance se mesure par l'arc de l’équa- teur intercepté eutre les méridieus. (Joy. Larirune.) Le choix du premier méridien étant entièrement ar- bitraire, les géographes de chaque nation sont loin de s'être accordés sur ce point; ce qui, du reste, est assez indifférent; car ilest évident qu’on connaîtra la longitude d’un point de la terre lorsqu'on connaîtra la position de son méridien par rapport au méridien de tout autre point déterminé. Ainsi les longitudes rapportées, par exem- ple, au méridien de Londres, pourront être facilement rapportées au méridien de Paris, parce que la distance équatoriale ou la différence de longitude de ces deux méridiens est connue. Comme nous l'avons déjà dit plusieurs fois, la position d’un point sur la surface de la terre est entièrement dé- terminée lorsqu'on connait sa latitude et sa longitude ; mais si la latitude peut toujours être trouvée sans diff culté , il n’en est pas de même de la longitude dont la recherche forme le problème le plus important de la géographie mathématique, et surtout de la science de la navigation. Dès les premiers temps de l'astronomie, on a reconnu que la question de déterminer la différence de longitude entre deux points de la terre, revenait à celle d'observer les heures différentes qui ont lieu à ces deux points dans le même instant. 490 LO En effet, comme il est midi pour un point de la terre, lorsque le soleil passe à son méridien, deux points ter- restres quelconques ne peuvent avoir la même heure, dans le méme instant absolu, s'ils n'ont le même méri- dien, car si le premier est à lorient du second , il est midi pour lui avant l’autre; tandis que, s'il est à l'occi- dent, lorsqu'il est midi pour ui, il est déjà plus de midi pour l’autre. Or, si l’on sait, par exemple, que, dans l'instant où il est midi pour le premier, il n’est encore que 10 heures du matin pour le second, on peut en conclure que le soleil met une durée de temps de deux heures pour se rendre d’un méridien à l’autre. Mais le soleil, exécutant sa révolution diurne en 24 heures, ou parcourant en 24 heures un cercle parallèle à l'équateur, parcourt en > heures la douzième partie de ce cercle, c'est-à-dire, un arc égal à 1 = de 360°, savoir un arc de 30°, donc les deux méridiens ont des longitudes qui dif- fèrent de 50°, car l'arc du cercle parallèle décrit par le soleil, et qui se trouve compris entre les méridiens a le mème nombre de degrés que l'arc de l'équateur iuter- cepté entre ces méridiens, puisque deux méridiens quelconques coupent nécessairement l'équateur et tous les cercles qui lui sont parallèles en parties proportion- nelles. Donc si l’on choisit pour premier méridien celui oùil est 10 heures, on dira que la longitude du point terrestre qui a le second méridien est de 30° et qu’elle est occidentale. En faisant un choix inverse, la longi- tude sera toujours de 30°, mais celle sera orientale. La question de la longitude, envisagée sous ce point de vue, se réduit donc à déterminer l'heure qu’il est sur le premier méridien, au moment d’une heure ob- servée, qu'on à sur un autre, question devenue si cé- lébre sous le nom de PRonLimME DES LONGITUDES. Quoique nos limites ne nous permetteut pas d'entrer dans tous les détails que mérite cet important problème, nous allous essayer de donner au moins un aperçu des diverses méthodes proposées pour sa solution. La pre- mière idée qui se présente est derégler une bonne montre sur l'heure du premier méridien, ou de tout autre dont la position par rapport au premier est connue, et de Ja transporter aux lieux dont on veut avoir la longitude. L'heure de ces lieux, trouvée aisément par l'observation dela hauteur du soleil ou d’une étoile (voy. Heure), comparée à celle que marque la montre, au moment de l'observation , fera connaître la différence des heures, et par suite celle des longitudes. Mais ce moyen si simple et aujourd'hui si praticable , grace aux immenses per- fectionnemens de l'horlogerie, était tout à fait illusoire pour les premiers navigateurs ; les instrumens à marquer l'heure, déjà très-inexacts sur la terre, le devenaient encore bien plus sur la mer; il était donc impossible de onserver à bord l'heure du lieu du départ, même pour LO de grossières approximations ; et l'on dut, dés l'origine, demander aux phénomènes célestes des procédés plus sûrs pour déterminer les longitudes. Nous ne nous arréterons pas à l'observation des éclip- ses, phénomènes trop rares pour qu'ils puissent être utiles aux marins, mais nous devons mentionner celle des mouvemens propres de la lune, car elle est le fonde- ment de la meilleure méthode connue aujourd'hui. Le mouvement propre de la lune étant assez rapide pour la faire changer sensiblement de place dans un temps assez court , les distances de cet astre à une ou plusieurs étoi- les fixes varient à chaque instant, Ainsi, ap'ès avoir observé le lieu de la lune dans le ciel en le comparaut à celui de ces étoiles, dont la position est donnée , il ne s’agit plus que de calculer, par les tables du mouvement de la lune, l'heure à laquelle elle doit se trouver daus ce lieu , pour le pays où les tables ont été construites, et comparer ensuite cette heure avec celle de l’observa- tion. Telle est à peu près Ja méthode proposée par divers astronomes du XVI siècle, comme Appian, Munster, Oronce Finé, Gemma Frisius et Nouius. On fut loin d’e retirer alors les avantages qu’elle semblait promet- tre, à cause de l’imperfection de la théorie de la lune dont on ne connaissait que les deux premières inéga- lités. La détermination des longitudes en mer, était trop essentielle aux progrès de la navigatien pour que les souverains n’y prissent bientôt un grand intérêt. Le roi d'Espagne , Philippe IT, voulant encourager les mathé- maticiens à s’en occuper, proposa une récompense de cent mille écus à celui qui pourrait résoudre le problème; et les Etats de Hollande, au commencement du XVII‘ siècle, promirent un prix de trente mille florins. Beaucoup de personnes tournèreut alois de ce côté leurs penséesspéculatives. Guillaume le Nautonnier, sieur de Castelfranc, prétendit, vers 1610, avoir mérité les récompenses promises, en indiquant la déclinaison de l'aiguille aimantée comme un moyen infaillible de trou- ver les longitudes. Il crut avoir découvert deux pôles magnétiques fixes, vers lesquels l'aiguille aimantée se dirige perpétuellement. Ces deux pôles diamétralement opposés étaient, selon lui , situés à 23° du pôle boréal et du pôle austral, sur un méridien peu éloigné de celui de l'ile de Fer. Lorsqu'on se trouvait sur un méridien coupant perpendiculairement celui sur lequel étaient les pôles magnétiques, la déclinaison était la plus grande qu’elle pût être sur cette latitude, et elle était nulle au contraire lorsqu'on était sur le méridien de ces pôles. Ce n’était donc plus qu’une question trigonométrique que celle de déterminer la longitude et la latitude d’un lieu de la terre , la déclinaison de l'aiguille étant connue , et vice versa. Les pôles magnétiques du sieur de Castel- LO franc n’existaient malheureusement que dans son ima- gination. Cependant son erreur ne fut pas infructueuse, car plus tard , Halley après avoir rassemblé un nombre prodigieux d’observations de la déclinaison de l'aiguille aimantée, construisit une carte magnétique que de nou- velles observations ont perfectionnée, et dont les marins se servent maintenant dans certains cas. Nous ne pouvons mentionner une foule d’autres tentatives plus ou moins ingénieuses, mais sans aucun résultat. Une, qui fit grand bruit dansle temps et qui fut le sujet d’une grande querelle, est celle de J.-B. Mo- rin , professeur royal et astronome français ; elle con- sistait dans l'usage des observations de la lune, d’une manière beaucoup plus savante et mieux raisonnée que celle des astronomes qui avaient eu, avant lui, la même idée, Morin proposa en 1635 sa découverte au cardinal de Richelieu ; et le ministre pénétré de l’utilité de l’entreprise, nomma des commissaires pour l’exami- ner et lui en rendre compte. Leur rapport ne fut pas fa- vorable , et quoique en réalité les moyens proposés par Morin , moyens très-rigoureusement et très-savamment établis fussent à peu près les mêmes que ceux dont on se sert actuellement , il ne recueillit de ses travaux que de longues tribulations ; cependant en 1645, le car- dinal de Mazarin lui fit une pension de 2000 livres. Eu 1714, le parlement d'Angleterre ordonna un co- mité pour l’examen des longitudes. Newton, Whiston et Clarke y assistèrent. Newton présenta un mémoire dans lequel il exposa différentes méthodes propres à trouver les longitudes en mer, et les difficultés de cha- cune. La première est celle d’une horloge ou d’une montre qui mesurerait le temps avec une exactitude suffisante ; mais, ajoute-t-il, le mouvement du vaisseau, les variations de la température, les changemens de la gravité en différens pays de la terre, ont été jusqu'ici des obstacles trop grands pour l'exécution d'un pareil ouvrage. Newton exposa aussi les difficultés des métho- des où l’on emploie les satellites de Jupiter et les obser- vations de la lune, Sa conclusion était qu’il convenait de passer un bill, pour l’enconragement d’une recherche si importante. Ce bill, qui passa à l’unanimité, contenait les dispo- itions suivantes : une récompense de 10000 livres ster!. ‘250000 fr,) était promise à l’auteur d’une découverte ou d’une méthode, pour trouver la longitude à un degré près (25 lieues communes de France). Cette récom- ense devait s'élever à 15000 livres, si l’exactitude ilait à deux tiers de degré, et enfin à 20000 livres | 500000 fr.) si la méthode pouvait faire trouver la lon- zitude à un demi-degré près. Ces magnifiques promesses, firent arriver à Londres , lean Harrison ; alors simple charpentier dans une pro- Lri ? 2 c- A [A a iuce d'Angleterre ; mais dont tous les goûts étaient LO 191 portés vers l'horlogerie ; sans autre secours que son gé- nie et son talent naturel, il visa d’abord à la plus haute perfection et dès l’année 1726, il était parvenu à cor- riger la dilatation des verges de pendule, de manière qu'il fitune horloge, qu’il dit n’avoir jamais varié d’une seconde par mois ; vers le même temps il construisit une autre horloge destinée à subir le mouvement des vaisteaux sans perdre sa régularité. Après avoir expé- rimenté lui-même dans plusieurs voyages l'exactitude de sa machine, Harrison crut pouvoir s'adresser aux commissaires des longitudes ; il fut accueilli et reçut en 1737, des secours propres à les mettre en état de suivre ses vues, de sorte qu'en 1739 il produisit une se- conde machine qui, soumise à de nouvilles expériences, fit espérer qu’on pourrait obtenir les longitudes dans les limites exigées par l’acte du parlement, En 1741, Harrison présenta une nouvelle machine, supérieure aux deux premières et beaucoup plus petite; mais ce ne fut qu’en 1773, et malgré beaucoup d’oppositions et de débats, qu’il reçut enfin le complément des 20000 liv. sterl., dont diverses parties lui avaient été successive- ment livrées pendant le cours de ses longs travaux. En France, Berthoud et Leroy, encouragés par le ré- cit des succès d'Harrison, entreprirent de construire des horloges-marines , et ces deux grands artistes résolu- reut chacun de leur côté le problème, en produisant des instrumens aussi exacts que ceux du mécanicien au- glais. On sait que Îe gouvernement français, tout en favo- risant les travaux de ces hoinmes de génie, n'imita point la générosité du gouvernement anglais. Ce dernier, non content des 20000 liv. ste:l. qu'il avait donuées à Harrison, assigna en même temps une récompense de 3000 liv. sterl. à l'illustre Euler, une autre de 5000 liv. aux héritiers de Tobie Maver, en reconnaissance des tables lunaires qu'ils avaient dressées, et promit une nouvelle récompense de 5000 liv. sterl. à ceux qui feraient dans la suite des découvertes utiles à la naviga- tion. La découverte des instrumens à réflexion, fit dès 1746, revenir à la mesure des distances lunaires, et les perfections successives de la théorie de la lune et de tous les mouvemens célestes ont eufñin amené cette mé- thode à un degré d'utilité, si non supérieur , pour les marins, du moins égal à celui des montres-marines. Les navigateurs employent concurremment aujourd'hui ces deux méthodes. Nous allons exposer la première, la seconde est suffisamment expliquée par ce qui pré: cède. Le but de la méthode des distances lunaires est de faire connaître la distance vraie de la lune au soleil ou à une étoile pour un instant quelconque, afin d'en con- clure l'heure que l’on comptait à cet instaut sur le pre- 492 LO mier méridien ; on se procure l'heure du lieu , qui cor- respond au mêmeinstant, par une observation dela hau- teur du soleil ou d’une étoile ; ces deux heures étant connues, leur différence réduite en degrés est égal à la longitude. Lorsqu'on n’a pas de montre-marine, ni de montre à seconde, l'observation des distances ex'ge le concours de trois observateurs ; tandis que l’un d’eux mesure la distance du bord de la lune à celui du soleil ou à une étoile , les deux autres doivent prendre les hau- de par ce moyen, la distance et les deux hauteurs sont don- teurs de ces astres au - dessus l'horizon ; nées par trois observations simultanées. Mais lorsqu'on possède une moutre à secondes, il suffit d’un seul ob- servateur, ce qui est toujours préférable, Alors en te- nant compte de l'heure où l'observation de la distance a été faite, on peut calculer les hauteurs qui ont lieu en cet instant, par plusieurs observations successives des hauteurs dont les différences font connaître le mouve- ment en hauteur, en les comparant aux différences des heures de ces observations. Ces observations ayant fait connaître la distante apparente, on calcule la distance vraie en dégageant les hauteurs de l'influence de la ré- fraction et de la parallaxe. Puis cette distance vraie, rapportée au premier méridien, détermine l'heure de ce méridien. Pour faciliter les calculs à l’aide desquels on obtient l'heure du premier méridien par la distance lunaire, la connaïssance des temps, ainsi que les diverses éphé- mérides contiennent maintenant des tables qui donnent les distances du centre de la lune au soleil, aux pla- nètes et aux principales étoiles, de 3 heures en 3 heures, en temps moyen du premier méridien. L'introduction de ces tables simplifie considérablement les opérations dont les détails ne peuvent trouver place dans ce dic- tionpaire. LONGITUDE. (454) Arc de l’écliptique compris entre le premier point du signe du Bélier ou de l’équi- noxe et le cercle qui passe par un astre et par les pôles de l’écliptique. (Joy. Larirune et Caraioqur.) Le soleil est le seul astre dont on puisse trouver im- médiatement la /ongitude , en observant sa hauteur au- dessus de l'horizon au moment de son passage au mé- ridien. Cette hauteur retranchée de celle de l'équateur, fait connaître la déclinaison du soleil, et cette déclinai- son est le troisième côté d’un triangle sphérique rectan- gle, dont les deux autres sont les arcs de l'équateur et de l’écliptique compris entre le point équinoxial et le méridien. Or dans ce triangle on connaît, outre la dé. clinaison et l'angle droit, l’angle de l'équateur et de l'écliptique ou l'inclinaison de l’écliptique ; ainsi on peut calculer aisément les deux autres côtés dont l’un, l'arc de l'équateur, est l'ascension droite du soleil, et LO dont l’autre, l'arc de l’écliptique, est sa longitude. Quant aux planètes et aux étoiles il faut préalablement trouver leurs ascensions droites et leurs déclinaisons, et ensuite la résolution de deux triangles sphériques fait connaître leurs latitudes et leurs longitudes. Toutes ces questions d’astronomie sphérique ne réclament d'autres secours que les principes élémentaires de la |trigonomé- trie, LONGOMONTANUS (S£évemnus), disciple de Ty- cho-Brahé, est connu dans la science par desobserva- tionsestimées, par destables du mouvement des planètes, et surtout par un traité d'astronomie, dans lequel il a exposé ses idées sur un système mixte du mouvement de la terre, assez peu connu, malgré sa bizarrerie. Longomontanus paraît avoir eu pour but de concilier les doctrines de Ptolémée et de Copernic avec celles de Tycho, son maître, qu’il admettait plus particulièrement avec quelques restrictions. Ainsi, comme ce célèbre ob- servateur , il attribuaitun mouvement annuel au soleil ; mais pour expliquer la succession des jours et des nuits, il faisait tourner, comme Copernic, la terre sur ellc- même en vingt-quatre heures, d'Occident en Orient. Ses autres hypothèses, contraires pour la plupart aux plus simples notions d’une saine physique, ne méri- tent pas d’être rapportées. Le système de Longomon- tanus a eu peu de partisans ; il fut produit à l’époque où l’immortel Keppler s'élevait à la connaissance des lois générales des mouvemens célestes, et où par con- séquent de nouvelles erreurs ne pouvaient plus entra- ver la marche de la scienee. Longomontanus, né en 1662 à Langberg, en Dane- mark, est mort professeur d’astronomie à Copenhague, en 1647. L’Astronomia danica, son principal ou- vrage, imprimé pour la première fois en 1621, a eu plusieurs éditions. LONGUEUR. L'une des trois dimensions de l’é- tendue. Foy. Dimension. LOZANGE. ( Geom.) Parallèlogrammes dont les quatres côtés sont égaux sans que ses angles soient droits; on le nomme encore Ruomse. Voy. PARrALLE- LOGRAMME,. LOXODROMIE.(Navig.) Ligne qu’un vaisseau dé- crit sur mer en faisant toujours voile avec le même rhumb de vent. C’est une courbe qui coupe tous les méridiens sous un angle constant. Son nom est dérivé de AcËes oblique, et de decues, course. La loxodromi nommée aussi ligne loxodromique, est une espèce de spirale logarithmique qui tourne au- tour du pôle, qu’elle ne rencontre qu'a l’infini. Woy. SPIRALE. LUCIFER. (45r.) Nom que les auteurs latins don-' naient à là planète de Vénus lorsqu'elle paraît le matin | LU avant le lever du soleil. Comme cette planète parait sur l'horizon quelque temps avant le soleil aux épo- ques où elle est plus occidentale que cet astre, les poètes l'avaient nommée Lucifer, c'est-à-dire, qui apporte la lumière. On la nommait Aesperus, qui si- gnifie le soir, lorsqu'elle est visible après le coucher du soleil. LUMIÈRE. (Opt.) Principe transcendant de l’U- nivers matériel, qui se manifeste particulièrement comme cause de la visibilité. La nature de ce principe, son action immédiate daus les phénomènes physiques et chimiques, ne sont point notre objet; nous n'avons à le considérer que dans lesseuls phénomènes de la vision, phénomènes dont les lois mathématiques constituent la science à laquelle on a donné le nom d’Optique. Nous ne nous arrêterons donc point à rechercher avec Des- cartes et Euler, si la lumière est un fluide extrémement ténu dont les mouvemens ondulatoires agissent sur l'organe de Ja vue comme les vibrations de l'air sur celui de l'ouie; si, d’après l'opinion de quelques an- ciens, elle émane de l'œil, ou si, d’après celle de New- LU 495 caiemin en ligne droite, mais sa nouvelie direction fait un angle avec sa première. Les lois de la Zuraière re- fractée sont l'objet de la proprrique. (Way. ce mot.) 4° Uu rayon lumineux qui arrive sur la surface polie d’un corps opaque est renvoyé ou réfléchi daus une di- rection déterminée. Les lois de la lumière réfléchie sont l'objet de la carorrrique. (Foy. ce mot.) 5° La transmission de la lumière n’est point instan- tanée. On doit à Roemer la connaïssance de sa vitesse qui, selon le jugement que nous en pouvons porter, est parfaitement uniforme. L’astronome danois fut conduit à cette découverte en remarquant que Îles temps calculés des éclipses des satellites de Jupiter diffèrent d'autant plus des temps observés que cette planète est éloignée de la terre. D'après cette donnée on a pu calculer que la lumière parcourt en 15 mi- nutes de temps le diamètre de l'orbite de la terre, c'est-à-dire un espace équivalent à 47416 fois le rayon de la terre. Elle parcourt donc en une seconde, environ 52 et —- ravons terrestres, ou 335 940 565,7 mètres. Toi re ‘ Il est démontré que malgré cette prodigieuse vitesse, ton, elle vieut des objets: toutes ces hypothèses n'in-“dix millions de fois plus grande que celle du boulet flucnt en rien sur les lois très-simples de son mouve- ment , et nous laisserons les physiciens se perdre dans le champ des suppositions où aucun principe philoso- phique supérieur ne leur sert encore de guide. Les corps en état d'ignition, la flamme, le soleil et les étoiles fixes répandent de la lumière autour d’eux ; ces objets sont dits lumineux par eux-mêmes. D'autres, au contraire, ne font que réfléchir la lumière qu’ils ont recue des premiers, on les dits éclairés. La lumière pénètre à travers tous les gaz, la plupart des liquides et plusieurs corps solides. Les corps qui laissent ainsi passer la lumière, prennent le nom de transparens, tan is qu'on nomme corps opaques ceux qui la retien- nent et l'empêche de parvenir à notre œil, Les lois principales des mouvemens de la lumière sont les sui- vantes : 1° La transmission de la lumière s'effectue toajours en ligne droite, dans un milieu transparent et homo- gèue. Cette ligne droite se nomme rayon. 2° De chaque point d’un corps lumineux par lui- même, les ravons se dispersent vers tous les côtés où l'on peut tirer des lignes droites dans le milieu trans- parent. Chaque rayon lumineux suit son chemin en ligae droite jusqu’à ce qu'il arrive à un milieu d’une nature différente, et alors il subit un changement de direction suivant la constitution matérielle de ce second milieu. :3° Un rayon lumineux qui entre dans un milieu plus rare où plus dense que celui qu'il vient de traverser, se brise on éprouve une réfraction. I coitinue bien son Toue 11, qui sort d’un canon, la lumière emploie au moins trois ans pour parvenir de l'étoile la plus proche jus- qu'à nous, encore cet éloignement inconcevable ne donne aucune approximation de la distance de l’astre, il donne seulement une limite en decà de laquelle il ne peut se trouver d'étoiles fixes. Les divers articles qui traitent des lois du mouve- ment de la lumière et auxquels nous devons renveyer, sont OpPTiQuE, DioPTRiIQUE, CATOPTRIQUE , VERRE, Lexricce, Minoir, RérrAcTION et Vision. LUMIÈRE CENDRÉE. Voy. Lune. LUMIÈRE ZODIACALE. loy. ZopracaLr. LUNAISON. deux nouvelles (Ast.) Espace de temps compris entre lunes consécutives; c'est ce que l’on nomme aussi le »20i$ lunaire. Voy. Luxe. LUNE. (45t.) Planète secondaire qui accompagne la terre et autour de laquelle elle décrit une orbite elliptique dans une durée de 7 jours. Les phénomènes que nous présente cet astre sont très-variés, Sa lumière est plus pâle que celle du so- leil; on n’en reçoit aucune chaleur sensible. Elle éprouve dans son étendue, et dans son éclat, des changemens périodiques auxquels on a donné le nom de phases. Si l'on observe la lune lorsqu'elle passe au méridien au milieu de la nuit, son disque paraît en- tièrement lumineux, sa forme est arrondie et bril- lante ; alors elle se lève quand le soleil se couche et ré- 25 194 L ciproquement, Si on continue de l'observer pendant plusieurs jours, on la voit peu à peu perdre de sa lu- mière. La partie éclairée de son disque diminue de lar- geur; en même temps elle se lève plus tard; et lorsque son disque est réduit à un demi-cercle, elle ne paraît plus que pendant la dernière moitié de la nuit. Quel- ques jours après, ce n’est plus qu’un croissant, dont les pointes sont tournées vers l'Occident, c’est-à-dire, vers le côté du disque le plus éloigné du soleil, Alors, elle ne se lève que peu d’instans avant cet astre; le croissant diminue de jour ca jour, la lune devient tout- à-fait obscure : elle se lève avec lesoleil, et on cesse de l'apercevoir. Après avoir été invisible pendant trois ou quatre jours, elle reparaît le soir à l'Occident peu de temps après le coucher du soleil; ce n’est d’a- bord qu'un filet de lumière, qui s’'agrandissant peu à peu , prend en quelques jours la forme d’un croissant , dont les pointes sont tournées à l'Orient, c’est-à-dire du côté opposé au soleil. Les jours suivans, la lune s'éloigne de plus en plus du soleil, son disque s'agrandit et elle reprend enfin sa forme arrondie er brillante, pour diminuer de nouveau et représenter successive- ment et dans le même ordre les mêmes phénomènes. La période de ces phases est d'environ 29 jours et demi. Ces phénomènes, bien avant qu’on ait pu les expli- quer, offraient une mesure si naturelle du temps, qu’on ne doit pas s'étonner de voir, dès l'enfance des sociétés, les phases de la lune servir à régler les assemblées, les sacrifices, les exercices publics, cofin le Calendrier. Le mois des anciens n'est que cet intervalle de temps écoulé entre deux nouvelles lunes, que l'on appelle aussi lunaison ou révolution synodique de la lune. En grec les mots lune, wiya, €t Mois, my, pyyos Ont une analogie marquée. Cependant la nature même de ces changemens devait bientôt conduire les premiers ob. servateurs à la connaissance de leur cause, car on ne pouvait raisonnablement s’en rendre compte, qu’en supposant que la lune est un corps opaque , obscur par lui-même et qui brille d’un éclat étranger. Il était en effet impossible d'admettre que son disque est à moitié obscur et à moitié lumineux, et qu’il nous présente successivement chacune de ses moitiés, puisque lors- que ce disque n’est qu'en patie lumineux, la partie obscure n’est pas tout-à-fait invisible elle est encore éclairée d’une faible lumière qu'on nomme lumière cendrée ; et qui permet d’y remarquer les mêmes sinuo- sités et les mêmes taches que dans les instans où la lune est entièrement lumineuse, Il devenait donc évident par l'observation que la lune nous présente toujours la même face cet que les variations de ses phases résulte de ses différentes positions à l'égard du soleil dont elle ne fait que nous réfléchir la lumière. LU La figure 8, PI. 98, peut faire facilement compren- dre toutes les circonstances des phases de la lune. Lors- que cet astre est complètement lumineux et qu’il passe à minuit au méridien, le soleil est sous l'horizon au méridien opposé, ainsi la terre étant en T, la lune est en L, et le soleil S éclaire entièrement la surface qu'elle nous présente; c'est alors pleine lune, Lorsque au contraire Ja lune et le soleil se lèvent en même temps sur lharizon, la lune est en O, et sa face éclairée E étant toujours nécessairement tournée vers le soleil, elle nous présente sa face obscure et nous ne l’aperce- vons pas; c’est alors nouvelle lune. Dans toutes les autres positions intermédiaires elle nous présente des parties plus ou moins considérables de sa surface éclairée, ce qui lui donne successivement les formes G&, N,R,ou celles d’un croissaut, d’un demi-cerele, etc. Si l'orbite de la lune était dans le même plan que celle du soleil, ou que l’écliptique, toutes les fois que la lune serait en L, il ÿ aurait nécessairement intercep- tion des rayons solaires par le globe terrestre, et la lune devrait cesser d’être visible pendant tout letemps qu’elle mettrait à traverser le cône d'ombre projeté par la terre dans l’espace. Comme aussi lorsqu'elle est en OL, elle devrait à son tour nous intercepter les rayons so- laires, et faire disparaitre le soleil à nos regards pendant quelques instans. Ces phénomènes, connus sous le nom d’Eclipses (voy.ce mot), devraient donc se présenter à chaque pleine lune et à chaque nouvelle luue, tandis qu'ils n'arrivent qu'à des époques éloignées. Ainsi l’'or- bite de la lune doit se trouver dans un plan différent de celui de Pécliptique. Les observations ont prouvé que le plan de l'orbite lunaire formeavec celui de l’écliptique un angle de 5° 8° 487. Get angle, que l’on nomme l’in- clinaison de lorbe lunaire, est sujet à de petites varia- tions en plus et en moins, qui nous apprennent que l'orbite lunaire n’a point une position fixe dans l’espace. On donne le nom de nœuds aux deux points où l’or- bite de la lune coupe le plan de l'écliptique, et parti- culièrement de xœud ascendant à celui où la lune passe pour aller du sud au nord de l'écliptique, etde nœud | descendant, à celui qu’elle traverse pour aller du nord au sud. Les astronomes marquent le premier par le si- ‘gue Q, et le second par le signe ü. Les éclipses ne peu- vent avoir lieu que lorsque la lune se trouve dans ces nœuds, où du moins très-près, aux époques où elle est pleine ou nouvelle. (Ÿoy. Ecrirses.) Les phases de la lune reçoivent diverses dénomina- tions d’après les distances angulaires qui ont lieu entre le soleil et la lune à leur apparition. Aïnsi on nomme opposition, le moment de la pleine lune, et conjonction, celui de la nouvelle. L'opposition et la conjonction se, nomment ensemble les syzigies; quand la lune est éloi- guée d'environ 90° du soleil ou de la moitié de la dis- LU tance qu'il y a entre la conjonction et l’opposition, on dit qu’elle est dans son premier quartier; lorsqu'elle est à la moitié de la distance entre la conjonction et l’op- position on dit qu’elle est dans son dernier quartier : le premier et le dernier quartier se nomment ensemble les quadratures. On donne encore le nom d’octans aux quatre positions intermédiaires C, I, Y, X, situées à égales distances des syzigies et des quadratures, Cestle premier octant, T, le second, Y, le troisième et X le quatrième. La lune est celui de tous les astres dont les mouve- mens sont les plus irréguliers, ou da moins celui dont les irrégularités sont les plus sensibles. Nous ne pou- vonsici qu'indiquer les points principaux desa théorie. L’'orbite que la lune décrit autour de la terre est uuc ellipse, variable dans ses dimensions, dont la terre oc- cupe l’un des foyers. Elle la parcourt dans une période moyenne de 27 j. 7h. 43" 115; c'est ce que l’on nomme sa révolution sidérale. Comme pendant cet es- pace de temps, lesoleil, parson mouvement propreappa- rent, s’estavancé sur l’écliptique dansle même sens quela lune , il faut pour que la lune puisse le rattraper et redevenir nouvelle, qu’elle décrive en sus d’une cir- conférence entière de la sphère céleste, l'arc excédant décrit par le soleil. Cette révolution d'une nouvelle lune à uneautre nouvelle lune exige donc plus de temps que la révolution sidérale ; sa durée moyenne est en effet de 29 j. 12 h. 44' 2”, 8. On la nomme revolution synodique. Nous avons dit que l'orbite lunaire n'était point fixe dans l’espace, et ceci est une conséquence naturelle du mouvement de translation de la terre au- tour du soleil; mais les variations de cette orbite ne résultent pas seulement de ce qu’elle est emportée par la terre , que la lune es forcée de suivre , elle éprouve encore dans ses dimensions et dans l’inclinaison de son plan par rapport à celui de l'écliptique, des change- mens nombreux qui rendent le cours de la lune très- difficile à suivre et sa théorie très. compliquée. D'abord, si l’on observe de mois en mois les points où l’éclip- tique est coupée par la lune , on trouve que les nœuds de son orbite sont dans un état continuel de rétrogradu- tion sur l’écliptique, ou qu’ils ont un mouvement en sens inverse du mouvement apparent de la sphère cé- leste. Ce mouvement présente une vitesse moyenne de 3° 10", G par jour, de sorte que dans une période de 6793 j., 39 solaires moyens, environ 18 ans £, , le nœud ascendant a parcouru la circonférence entière de l'éclip- tique. Si ce mouvement était uniforme , il suffirait de connaitre , par l'observation, la position ou la longi- tude des nœuds de Ja lune à une époque déterminée pour pouvoir en déduire cette longitude pour une autre époque quelconque ; mais il est sujet à plusieurs iné- “ galités et se rallentit en outre de siècle en siècle. Ce Li 195 déplacement des nœuds nous montre que l'orbite de la lune n’est pas rigoureusement une ellipse rentrant sur elle-même, et nous la fait apparaître comme une espèce de spirale indéfinie. Sans tenir compte de cette circon- stance , l'axe de l’ellipse change sans cesse de direction dans l’espace, de manière que la distance de la lune à la terre varie suivant une loi qui ne s'accorde pas exacte- ment aveccelle du mouvement elliptique. Ce phénomè- ne,connu sous le non derévolution des apsides de lalune, s’effectue dans une période de 3232 j. 5353, c'est-à- dire que l'axe de l'orbite lunaire décrit environ dans g années, une révolution complète dirigée dans le même sens que le mouvement propre de la lune. L’ef- fet sensible de cette révolution est de faire continuelle- ment changer le lieu de l’apogée et celui du périgée de l'orbite lunaire ; changement qui n’est point uniforme , mais dont les irrégularités ne deviennent sensibles que dans un grand intervalle de temps. Le mouvement apparent de la lune sur la sphère cé- leste se trouve donc compliqué de plusieurs mouvemens particuliers, et pour s’en former une idée distincte, il faut considérer cet astre comme décrivant autour de la terre une ellipse qui a un double mouvement de ré- volution ; l’un dans son propre plan et en vertu duquel le grand axe tourne autour de son centre de l’ouest à l'est, l’autre d'oscillation du plan lui-même. Les inégalités qui résultent de cette combinaison de mouvemens ont été entrevues de tout temps par les astroncmes, On a donné aux quatre principales les noms d'équation de l'orbite, d’évection, de variation et d'équation annuelle. Nous allons les exposer successi- vement, et expliquer comment on peut fixer à l'avance la marche de la lune malgré sa bizarrerie et son irrégu- larité. à L'équation de l'orbite ou l'équation du centre , n’est que la différence entre le mouvement inégal de la lune dans son orbite elliptique ct le mouvement moven, égal et uniforme, qu’on lui suppose dans une orbite cir- culaire pour pouvoir trouver son lieu vrai. Nous avons exposé au mot ANOMALIE, comment on peut passer du mouvement circulaire au mouvement elliptique en cherchant l'anomalie vraie au moyen de l’anomalie moyenne : or, la différence de ces anomalies est préci- sément ce qu’on nomme l'équation de l'orbite. C’est la quantité qu'il faut ajouter ou retrancher de lanomalie moyenne pour avoir l’anomalie vraie. Pour la lune 2 Levy pe la plus grande équation de l'orbite est de 6° 17° 54", 5. L’évection est une inégalité qui affecte l'équation de l'orbite et qui la rend plus petite qu’elle ne devrait l'être vers les syzigies, et plus grande vers les quadra- tres. Ele résulte du changement de dimension de l'or- bite luvaire et particulièrement des variations de l’ex- ceutricité qui, entrant Comme partie constituante dans 196 LI le calcul de l’anomalie vraie, rend cette anomalie varia- ble. Après une lougue série d'observations, on a trouvé qu'on peut assez bien représenter cette inégalité en la supposaut égale au sinus du double de la distance angu- lire du soleil à la lune , moins la distance de la lune à son périgée. Son maximum est de 1° 18° 2", 4. L’e- vection a été découverte par Ptolémée, c’est ce que l’on nomme seconde inégalite de la lune. La variation, où troisième incgalité de la lune, a été découverte par Tycho-Brahé, elle disparait dans les sy- zigies et dans les quadratures, et elle est plus grande possible dans les octans ; sa valeur est alors de 1°18°2",4. c’est une inégalité dont la période est d’une demi-révo- lution synodique ; elle est proportionnelle au sinus du double de la distance anguïaire de la lune au soleil. L'équation annuelle, dont le maximum est de 11! 10 +0; est la dernière des inégalités que les obser- vations seules ont fait découvrir ; elle fut indiquée par Tycho-Brahé, et suit exactement la même loi que l'équation du centre du soleil, avec unsigne contraire. L’evection , la variation et l'équation annuelle au- raient été pendant bien long-temps les seules inégalités connues du mouvement de la lune, si la théorie n'était venue au secours de l'observation pour démêler d’abord les causes de ces phénomènes, et pour faire découvrir d’autres inégalités, qui, par leur complication et leur petitesse, devaient demeurer insensibles, Parmi ces dernières, qu'on doit considérer comme autant de cor- rections à faire aux précédentes, il en est une qu'on nomme l'équation séculaire, et dont la découverte, due à Laplace, a beaucoup contribué aux perfectionnemens des tables luuaires. Les autres se nomment perturbations. Lorsqu'on a dressé des tables de toutes ces inégalités, le lieu de la lune à un instant donné se trouve aussi fa- cilement que celui du soleil. On suppose à la lune un mouvement régulier et circulaire qui donne le r#ouve- ment moyen et le lieu approché, puis on corrige celieu en lui ajoutant l'équation du centre; l'évection, la va- rialion , l'équation annuelle, l'équation séculaire et les perturbations (voy Tavres), et l'on obtient le lieu vrai ou la longitude de la lune. Sila lune n'était soumise qu'à la force attractive de la terre et qu'aucune autre force ne vint la troubler dans l’ellipse que cette force centrale lui ferait décrire, il suffirait de l'équation du centre pour réduire le mou- vement circulaire égal et uniforme , qu'on prend pour point de départ, au mouvement réel elliptique, et au- cunce des inégalités dont nous venons de parler ne pour- rait se manifester, mais l'attraction étant universelle et réciproque entre tous les corps matériels , la lune ne subit pas seulement l’action de la terre, elle éprouve encore celle du soleil et des planètes , et cette dernt're, selon qu'el'e agit dans le même sens, eu dans un sens [h opposé de la premicre, rapproche où éloigne la lune de la terre, et change conséquemment la forme de son orbite. C’est en considérant toutes les circonstinces des diverses positions que peuvent prendre entreux les corps de notre système solaire que la théorie peut de- vancer l'observation et donner la construction systéma- tique de ce système par l'équilibre des corps célestes, mais ce grand problème est bien loin d’être résolu , ce n'est jusqu'ici qu’en faisant concourir l'observation avec les résultats fragmentaires obtenus de la loi new- tonienne, qu’on peut perfectionner les tables de la lune et représenter ses mouvemens d'une manière sinon exacte, du moins assez approchée pour la pratique. Pour résumerles élémens de la lune il nous reste à men- tionner ses diverses révolutions; ce sont: 1°. la révolution synodique, où le retour en coujonction; 2°. la révolution sidérale , ou le retour à la même longitude comptée d’un équinoxe fixe, ou àla mème étoile ; 3°. la revolu- tion tropique, ou le retour à la même longitude comptée de l’équinoxe mobile; 4°. la revolution anomalistique, ou le retour au même point de Pellipse, et 5°. enfin, la revolution draconitique , où le retour au même nœud. Toutes ces révolutions éprouvent par suite des irrégu- larités du mouvement de la lune des variations dans leurs durées. Voici leurs valeurs moyennes en temps solaire moyen : Synodique. . ..29j.33058857215;ou29j.1%".44" 27,87 Sidérale.......27, 32106 1423 27 7 43u1,5 Tropique . . ...27. 32158 2418 27, 07 433 4;17 Anomalistique..27, 55459 950 27 13 18 37,4 Dracoaitique... 27, 21222 22 27 5 536,0 Ë . ; ‘déral — 3232).,575343 Révolutions dupérigée. |" ol 22197904 tropique — 3231, 4751 a — 6796 j., 279 Révolutions du nœud../synodique — 346, GigS51 \éropique = 6785, 5982 La lune décrit, par son mouvement propre vers l'est, En longitude, pour 24 heures moyennnes : 13°, 17639639 , ou 13° 10’ 35”, 027. En anomalie, pour 24 heures moyennes : 13°, 0649917, ou 13°3"52",97012. Le mouvemeat relatif de la lune au soleil = 12°, 19075 par jour. En rapportant les élémens à l’époque du 1‘ jan- vier 1901,0na Distance moyenne de laterre.......... 59", 982172 0548442 20 ro! Longitude moyenne du nœud..,...... 137 93 Exceutricité en parties du demi grand axe 0, “ Li 17 54 Longitude moyenne du périgée....... 266° 10° 5,2 Lougitude moyenne de la lune........ 118 17 8,3 Jnclinaison moyenne de l’o bite....... La distance moyenne à la terre est exprimée en rayons équatoriaux de laterre. Outre sa révolation autour de la terre, la lune tourne encore sur son axe d'Occident en Orient , et elle em- ploie à faire cette révolution exactement le même temps qu’elle emploie pour sa révolution tropique. C'est ce qui est cause qu'ellenous présente toujoursia mème face: en cfret, il est impossible qu'un homme , par exemple, parcoure la circonférence d'un cercle, en tenant con- stamment le visage tourné vers le centre , sans faire en même temps un tour sur lui-même. L'axe de la lune fait avec le plan de l'écliptique un angle de 88° 29° 49", etil en résulte que L:s pôles lunaires deviennent alter- nativement visibles ct invisibles pour nous, selon les diverses positions que cet astre occupe au-dessus Ou au - dessous de l'échptique. C'est ce phénomène qu'on ap- pelle dbratron en latitude. (Voy. Lisrarion.) La lune étant tantôt plus près et tantôt plus éloignée de laterre, doit nous paraitre tautôt plus grande et tautôt plus petite; et vu effet, son diamètre apparent varie avec sa distance ; ses valeurs sont : Plus grand diamètre apparent... 33°51,1 +. 31.20: 5 Plus petit diamètre apparent..... 20 21, Q Moyen diamètre apparent..... Quant à sa parallaxe , voy. ParALLAxE. La forme de la lune est celle d’un sphéroïde aplati vers ses pôles, dont le rayon moyeu est égal à 0,273, 4) ou-—,en prenant le rayon moyen de la terre pour unité. Si nous supposons ces deux corps sphériques , le rapjort de leurs volumes sera égal au cube du rapport de leurs rayons, c’est-à-dire à a , ou ee , d'où il ré- S 1331 49 sulte que le volume de la lune est environ la quarante- neuvième partie du volume de la terre, On a trouvé par la théorie de l'attraction . que la masse de la lune L est —- GX ” celle de la terre étant prise pour unité, Ce 3 £ J rapport est beaucoup au-dessous de ko La masse de Ja 9 lune comparée à celle de la terre, n’est donc point daus la proportion de son volume, et par conséquent sa densité est moindre que celle du globe terrestre. Cette L densité est donc 4". 68,4? la densité de la terre. ou à peu près les trois quarts de Quoique nous ne connaissions qu'un peu plus de la moitié de la surface de la lune, la constitution phvsi- que de cet astre cit beaucoup mieux connue que celle LI d'aucun autre corps céleste. La face qu'elle présente {97 constaminent à la terre est couverte d’un nombre con- sidérable de montagnes, dont quelques unes u’ont pas moins de 800 mètres de hauteur, élévation prodi- gieuse pour une si petite planète. Ces montagnes sont presque toutes exactement circulaires et présentent des caractères volcaniques, maisil n'est pas bien constaté qu'on ait vu sortir des flammes de leurs cratères, quoi- que ce fait ait été annoi cé par quelques observateurs, La surface de la lune présente encore de vastes régions parfaitement de niveau, et dont leterrain est semblable à nos terrains d’alluvion; ces parties plus obscures que les autres ont reçu le nom de mers, quoique leurs appa- rences soient inconcihiables avec l'existence d'une eau profonde. Rien sur cette planète singulière n'indique l'apparence d’une vegétation, ni d’aucuues modifica- tious dues à l'influence des saisons, et malgré toutes les hypothèses faites sur son atmosphère ; on n'a jamais vu de nuages circuler sur son disque. Si la lune est hubitée, les êtres qui s'y trouvent n'ont point d’analogues parmi ceux que nous pouvons Concevoir, Car sans air, Sans eau et sans végétation la vie animale n’est pas possible. Nous avons donné PL. 18, fix. 3, une carte de lalune, voici les noms des taches : les cluffresse rapportent aux montagnes et les lettres aux parties basses ou prétendues mers : 1, Grimaldus, 20, Hermes. o, Galileus. 27. Possidonius. 28. Diouisus. 29. Plinius. 3. Aristarchus. 4. Kevlerus, 5. Gassendus, 30. Catharina , Cyrillus, 6. Schikardus. 7. Harpalus. 8. Heraclides. 9. Lansbergius. Reiuoldus. Copernicus. 10. 12. Helivou. Capuanus. 14. Bulialdus. 15. Eratosthenes. 16. Timocharis, 17. Plato. 18. Archimèdes. 19. Jusula sinus medii. 20. Pitatus. 21. Tycho. 22. Eudoxus. 23. Aristoteles. 24. Manihus. 25. Meuelaus. Theophilus. 33. Fracastorius, 32. Piomontoriumacutuu, Censorinus. 33. Messala. 34. Promontorium Somnii. 35. Proclus. 36. Cleomedes. 37. Sucllius et Funerius. 38. Petavius. 39. Langrenus. 4o. Taruntius. A. Mare Humorum. B. Mare Nubium. C. Mare Imbrium. D. Mare Nectaris, E. Mare Tranquillitatis. F. Mare Serenitalis. G. Mare Fæcunditatis. H. Mare Crisium. La lumière que nous réfléchit la lune n'est accompa- 195 LU gnéed’aucune chaleursensible, nonseulement dans l’état où elle nous arrive, mais encore étant concentrée dans un très-petit espace par le moyen d’un miroir concave. Ce que l'on nomme lumuère cendrée, n’est que la lu- mière du soleil réfléchie par la terre sur la lune , car la terre vue de la lune présente tous les phénomènes des phases, et de même que nous avons clair de lune, la lune a aussi clair de terre. ACCÉLÉRATION DE LA LUNE , 10ÿ+ ACCÉLÉRATION, AGE DE LA LUNE. C’est le nombre des jours écoulés depuis la nouvelle lune. Pour toutes les autres parties de la théorie de la lune. Joy. Ecrins, Excenrrierrt, Cazenprier , LiBRATION, PARALLAXE, SÉLÉNOGRAPHIE. LUNETTE. {D'op.) Instrument d'optique, com- posé d'un ou de plusieurs verres, quia la propriété de faire voir distinctement des objets qu’on n’aperce- vrait que confusément, où même point du tout, :à la vue simple. Les lunettes les plus simples sont celles que l’on nomme bésicles ; elles sont composées d’un seal verre pour chaque œil. Les lunettes à plusieurs verres, ou lunettes d'approche, ne s'empleient généralement que pour un seul œil; elles se composent d'un tube aux extrémités duquel sont placés des verres lcuticufaires, Les grandes lunettes d'approche prennent encore le nom de télescopes; cependant cette dernière dénomi- nation ne s'applique, en français, qu'aux instrumens formés par des miroir:. (Foy. Técescope.) L'invention des /esicles, assez généralement attri- buée à Roger Bacon, parait être plus ancienne et sem- ble remonter au milieu du douzième siècle, mais celle des lunettes d'approche est beaucoup plus récente; elle ne date que du commencement du XVII°. Ce fut, dit-on, le hasard qui les fit découvrir à un fabricant d’instrumeus d'optique de Midlcbourg, nommé Jansen. Galilée raconte, dans le Nuncius sydereus, publié au mois de mars 1610 , que le bruit s'étant répandu qu'un Hollandais avait construit une lunette, par le moyen de laquelle Les objets éloignés paraissaient très-proches , il en chercha la raison et parvint à en faire une sembla- ble. Avant placé aux deux extrémités d'un tube de plomb, deux verres plans d’un côté et sphériques de l’autre , mais dont l’un avait un côté concave et l’autre un côté convexe , il vitles objets trois fois plus près qu’à la vue simple. Galilée s'occupa activement alors à perfectionner cette invention, à laquelle il dat ensuite ses plus curieuses découvertes astronomiques. On a nommé cette espèce de lunette Télescope de Hollande ou de Galilée, à cause deson origine. Dans toutes les lunettes d'approche, le verre qui re- cueille immédiatement la lumière de l'objet se nomme verre objectif, les autres prennent le nom d’oculaires, et sont comptés en partant de l'objectif et venant à LU l'œil : premier oculaire , second oculaire, etc. La lu- nette de Galilée n’a qu’un seul oculaire, c'est, comme danstoutes les autres lunettes inventées depuis, un verre de divergence (voy. Lexrie), dont le foyer est très- rapproché, tandis que l’objectif est un verre de con- vergence. Ces verres doivent être disposés de manière que l’image renversée des objets, produite par l'objec- tif w’atteigne pas tout à fait le foyer postérieur de l’ocu- laire ; cette image se trouve alors redressée par l’ocu- laire, et l’on aperçoit les objets tels qu'ils sont réelle ment , mais plus grands. L'espace que l’on peut embrasser en regardant à tra- vers une lunette , et qui est nécessairement circulaire, se nomme le champ de la lunette : on mesure ce champ par l'angle sous lequel l'œil simple l’apercevrait, Quant an grossissement des objets il est égal, pour leur dia- mètre apparent , au rapport de Ja distance focale de l'objectif à la distance focale de l'oculaire. Le champ de la lunette de Galilée étant très-petit, cet instrument ne peutservir à de très-grands grossissemens, c'est ce qui fait qu'elle ne s'emploie maintenant que comme lu- nette de poche. Képler construisit ses télescopes en employant pour oculaire un verre de convergence d'un foyer très-rap- proché. Comme ce dernier verre ne redresse pas l'image renversée produite par l'objectif, il s'ensuit qu'avec ce télescope, le meilleur encore de ceux qu’on connaisse maintenant, on voit les objets renversés ; ce qui , du reste, est parfaitement indifférent pour les obser- vations astronomiques. On ne peut obtenir un grossis- sement très-considérable, qu’en donnant à la lunette une longueur incommode, Pour redresser les objets dans le télescope de Ké- pler, il suffit de placer entre lobjectif et l’oculaire d’autres verres convexes. La lunette prend alors le nom de lunette terrestre. Elle fut invevtée au commence- ment du dix-septième siècle par le jésuite Rheita. La théorie de tous ces instrumens est fondée sur celle des verres lenticulaires et ne présente aucune difficulté. (Poy.Lenrire.Voy. aussi AcuromaTiQUE et TÉLEscoP£.) LUNISOLAITE. Se dit, en astronomie, de ce qui a rapport à la révolution du soleil et à celle de ja lune, considérées ensembie. Le cycle lunaire de 19 ans est la première de toutes les périodes lunisolaires. (77. CaLex- prier, 6.) La période de 18 ans 10 jours, ou de 223 lu- paisons ramène les éclipses dans le même ordre. (Foy. Ecuipse, 30.) Quelques auteurs ont donné le nom d’annce luniso- laire à la période nommée dionysienne, de Denys- le Petit, qui ramène les nouvelles lunes aux mêmes jours du mois, et chaque jour du mois au même jour de la semaine. (Foy. Pémopr.) LU LUNULE. (Géom.) Figure plane en forme de crois- sant, terminée par deux arcs de cercle qui se coupent à ses extrémités, Quoique la quadrature du cercle entier soit impossible géométriquement (voy. Cencur et QuanraTure), On a trouvé celle de quelques-unes de ses parties; parmi ces quadratures partielles nous de- vous mentionner la première de toutes, due à Hippo- crate de Chio; sa célébrité est, du reste, son plus grand mérite. Soit (PI. 48, fig. 2) un triangle isoscèle rectangle ABC, sur l'hypothénuse AB, décrivons le demi-cer cle AnCoB; et sur les deux côtés AC et CB de l’angle droit décrivons pareïllement les deux demi - cercles AmC, CpB. Les surfaces des cercles étant eutre elles comme les carrés de leurs diamètres, nous aurons en dé- signant par S la surface du demi-cercle AxCoB, et par s , les surfaces égales des demi-cercles Az2C , CpB | SiSS:: AB: AGE BC mais, d’après la propriété du triangle rectangle, 2 —— 2 ——2 AB — AC+BC, donc on a aussi S — $ + s—25s, ou LU 1499 s— + S. Or, en abaissant la perpendiculaire CD, CrAD est la moitié du demi-cercle $ , ainsi le demi- cercle $ on AmC est égal à CrAD , retranchant de ces deux figures l’espace commun AC, il reste d’une part le traingle ADC, et de l’autre la /unule AmCnA : l'aire de cette lunule est donc équivalente à celle du trian- gle. On trouve d’autres propriétés curieuses des lunules dans les Récréations math. d'Ozanam. Moivre, dans les Transactions phil., n. 265, s'est accupé des solides formés par leur révolution. LYNX. (451) Constellation boréale formée par Hé- velius, pour rassembler les étoiles sporades, compri- ses entre la grande Ourse etle Cocher. (Foy. PI. 0.) LYRE. (45t.) Constellation boréale, dont la princi- pale étoile qui est de première grandeur se nomme Vega. C'est une des anciennes constellations de Ptolé- mée. Elle est située entre Hercule et le Cygne. (Foy. PI. 0.) ME. MACHINE. On donne généralement ce nom à tout ce qui sert à transmettre l’action d’une puissance sur une résistance. C’est un instrument simple ou composé, des- tiné à produire du mouvement, de manière à épargner ou du temps dans l’exécution de l'effet, ou de la force dans la cause. Les machines se divisent en machines simples et ma- chines composées. On compte ordinairement sept 77a- chines simples auxquelles toutes les autres machines peuvent se réduire, ce sont : la machine funiculaire, le levier, le treuil, la poulie, le plan incliné, le coin et la vis. (Voy. ces divers mots.) On pourrait réduire ces sept machines aux deux premières, et même à l’une seulement de ces deux premières ; mais on a la coutume de considérer les cinq dernières comme simples, Les machines composées sont celles qui sont formées par la combinaison de plusieurs machines simples. Leur nombre est illimité. Les sept machines simples étant le sujet d'autant d'articles particuliers, nous ne considérerons ici que l'effet général des machines composées, dont nous al- lons exposer en peu de mots les principes rationnels. Ce qui suit pourra donc s'appliquer à toutes les machines connues, comme à toutes celles qu’on pourra inventer par la suite. Quelle que soit la complication d’une machine, on peut toujours la définir un corps qu'on interpose entre deux ou plusieurs puissances pour transmettre l'action de l'une à l’autre, suivant telles ou telles conditions, d'après l'objet qu'on a à remplir. Ce corps intermédiaire peut toujours être considéré comme dépouillé de sa masse, et comme un assemblage d’une multitude de points liés par des fils, au moyen desquels l'action se transmet de proche en proche d’une puissance à l’autre, soit que cette masse soit en effet très-petite par rapport aux forces qui lui sont appli- quées , soit que l’on envisage les forces motrices et d’i- nertie propres à cette masse comme de nouvelles forces qui lui sont extérieurement appliquées, et dont on tient compte dans le calcul comme de toutes les autres. Ceci posé, il est important de distinguer l'effet d'une machine en équilibre de celui d’une machiné en mou- vement, parce qu'il entre dans cette derniére un élé- ment de plus que dans la première; savoir : la vitesse du point d'application des forces mises en action. Dans le cas de l'équilibre, on a seulement à considérer l'in- teusité de ces forces, mais dans celui du mouvementil faut en outre tenir compte du chemin que chacune doit parcourir. Ainsi, par exemple, une force qui exerce son action sur un poids à l’aide du plus long bras d’un levier, produit deux effets de nature différente, sui- vant qu’elle doit simplement soutenir ce poids ou 200 MA qu’elle doit l'élever à une certaine hauteur, car dans le premier cas une force très-petite peut bien soutenir en équilibre un poids très-considérable ; mais s'il s'agit de l'élever à une hauteur donnée, il faut qu’elle descende d’une hauteur d'autant plus grande , que son bras de levier est plus long (voy. Leviex), et qu'elle est consé- quemment plus petite par rapport au poids. L'effet d’une puissance appliquée à une machine en repos est donc simple, et peut s’évaluer par le poids qu'ille soutient; mais celui d’une puissance appliquée à une machine en mouvement est composé, el son éva- luation doit s'effectuer non-seulement par le poids qu’elle meut, mais encore par la hauteur à laquelle elle l'élève. C’est eufin le produit de ce poids par cette hau- teur qui mesure l'effet de la puissance dans une machine en mouvement. Il résulte de ces considérations que dans le cas d'é- quihibre la machine peut décupler, centupler l'effet de la puissance , tandis que dans la machine en mouvement l'effet est invariable, quelle que soit la composition de cette machine, et toujours égal au produit de la puis- sance par le chemin qu'elle parcourt. En modifiant la machine, on pourra bien diminuer là puissauce, mais on augmentera le chemin qu'il faut qu'elle parcoure, et rice versd, de sorte que l'effet est constamment le méme. Si nous désignons par P la puissance ou la force sol- licitante, par R le poids ou la force résistante, par H la hauteur à liquelle il faut élever R, et par k, celle dont P est forcé de descendre, ou le chemin qu'il doit par- courir pour produire l'effet demandé, nous aurons l’é- quation (1) Ph—RH, laquelle est indépendante de toute composition particu- Bière de machine. Muis en désignant par V la vitesse supposée uniforme de la lorce P, et par T le temps qu'elle emploie pour décrire À, en vertu de cette vitesse, comme l’espace par- couru est égal au produit de la vitesse parle temps (roy. Mouvement), nous avons h — VT; ainsi, substituant dans (1), il viendra (2) PVT— RH, Maintenant , et par la même raison , si, en employant, soit la même machine, soit toute autre, on voulait pro- duire le même effet RH, au moyen d'une autre force P', mue avec une autre vitesse V', pendant un temps T", on aurait pareillement P'V'T'— RH et par suite, d’après (2) PVT—=P'V'T Ainsi, si l’on veut, par exemple, que P' ne soit que MA la moitié de P, c'est à-dire, si l’on veut éleverle même poids R à la méme hauteur I, en employaut uve force moitié plus petite, il faudra ou que V' devienne double de V, ou que T’ devienne double de T, ou enfin qu’en général V'T" devienne double de VT. De là, on peut déduire ce grand principe, que tous les constructeurs de machines ue doivent jamais oublier : dans toute machine en mouvement, on perd toujours ou temps ou en vitesse ce qu'on gagne en force. Il résulte encore de ce qui précède qu'ilest impossible d'inventer une machine par laquelle, avec le même travail, c'est-à-dire , la méme force et la même vitesse employées pendant le même temps, on puisse élever le poids douné R à une plus grande hauteur que H, où un poids plus grand à la même hauteur, où eufin le même poids à la même hauteur, dans un temps plus court. C’est donc tout à fait en pure perte qu'on croirait pouvoir à l’aide de leviers arrangés d’une certaine ma- rière, mettre un agent, quelque faible qu'il soit, en état de produire les plus grands effets. Cetté erreur, dans laquelle ne tombeut que trop souvent des personnes auxquelles on ne peut refuser de certaines connaissantes en mécanique, provient uniquemeut de ce qu’on s’ima- gine qu'il est possible d'appliquer aux machines en mou- vement ce qui n’est vrai que pour le cas d'équilibre; de ce qu’une très-pelite puissance, par exemple, peuttenir ea équilibre un très-grand poids, ou croit qu'elle pour- rait de même élever ce poidsaussi vite qu'on voudrait, et c’est la ce qui ne peut arriver. Si l’on considère qu'une petite puissance ne détruit jamais une plus grande que par le concours où par Ja résistance d'un ou de plusicurs points d'appui, où comprendra que l'effet n’est pas plus disproportionné à la cause dans les machines en repos que dans les machines en mouvement. La description des machines composées n’entre pas daus notre plan , vous renverrons donc pour tout cequi les concerne à l'ouvrage de M. Borgnis, le plus complet en ce geure, Mécanique appliquée aux arts. Leur théorie doit être étudiée dans l'Æssai sur la composttion des maclines, de MM. Lanz et Betancourt. On peut consulter aussi avec fruit la A/écanique de Bossut. Mon- tucla, dans le troisième volume de son /Zistoire des mathématiques, a donné un catalogue étendu des divers ouvrages qui contiennent la construction des machines les plus curieuses et les plus importantes des anciens et des modernes , jusqu’à l’aunée 1802. s» MACLAURIN (ou plutôt MAC-LAURIN, Cou), mathématicien distingué , naquit en 16y8, à Kilmod- dan, en Ecosse. La lecture des £lémens d'Euclide a donné à la science un grand nombre d'hommes celè- bres, dont elle a pour ainsi dire éveillé le génie. C’est MA auss: la connaissance de ce célèbre ouvrage, qui décida de la carrière et de l'illustration de Maclaurin. Il n'avait encore que douze ans, lorsque le hasard le fit tomher entre ses mains, il le lut avec tant d'application et de succès, que sans le secours d’un maitre, il fut en peu de jours en état d'expliquer les six premiers livres. Depuis cette époque, Maclaurin se livra avec ardeur à l'étude, et put en 1717, l'emporter, après un concours de dix jours, sur un grand nombre de compétiteurs et obtenir la chaire des mathématiques au college d’Aber- deen. Il n'avait que vingt-deux aus quand il publia son Traité des Courbes, production remarquable et qui fut honorée de l'approbation de l'illustre Newton. Cet homme immortel avait une telle estime pour les ta- leus de Maclaurin, qu'il fit les frais de son traitement , lorsqu'il fut adjoint à Grégory, à l'université d'Edim- bourg. En 1940, Maclaurin partagea avec Daniel Ber- nouilli et Euler, le prix proposé par l'Académie des sciences de Paris, pour le meilleur mémoire sur le flux et le reflux de la mer. On trouve daus ce mémoire ane démonstration remarquable de la figure de laterre; ce géomètre quis’était rapidemeut acquis une brillante réputation, promettait à la science une carrière utile et glorieuse, mais chargé en 1545, de foitifier à la hâte la ville d'Edimbourg, menacée parles partisans des Stuarts, il se livra à cette opération avec uu zèle qui fut funeste à sa santé ; et oblige de fuir à l'approche des insurgés, il mourut à York, le 14 juin 1746. Il a laissé : L. Geo- metria organica seu descriptio linearum curvarum uni versalis, Londres, 1720, in-4°. C’est l'ouvrage dont nous avons parlé plus haut, Quelques propositions de Newton, dit Montucla, furent pour Maclaurin le germe de la belle théorie, qu'il établit dans ce livre: non seulement il y démontre les théorémes de ce grand homme; maisil y en ajoute un grand nombre tous plus remarquables les uns que les autres. En prenant plus de pôles ; ou en faisant mouvoir les points de ren. contre des côtés des angles donnés , sur diverses cour- bes, il en résulte la description de courbes d'ordres de plus en plus relevés : il y résout aussi généralement un problème, que Newton jugeait lui-même de la plus grande difficulté, celui de décrire, par un procédé semblable, une ligne d’un ordre supérieur w'ayant aucun point double. Il, Traité des Fluxions , Edimbourg, 1742, in-4”, (en anglais). Cette théorie du calcul differenuel a été traduite en français, par le P. Pezenas, Paris, 1749, 2 vol. in-4°. Maclaurin avait composé deux autres ouvrages importans, qui n’ont été imprimés qu'après sa mort. Ce sont : 1° Traité d'Algèbre, etc., imprimé plusieurs fois en Augle- terre et traduit en français par Lecozic, Paris, 1753, in-4°. On ne p ut, suivant Montucla, rien ajouter à la clarté de cet écrit, à son élégance et à sa précision; et TOMEIT, MA l'on y trouve d’ailleurs plusieurs propriétés particulières 201 des nombres , qui ’avaient été énoncées avant lui par aucun géomètre. À la suite de cet ouvrage se trouve un Traité des principales propriétés des lignes géomé- triques. 2° Æxposition des découvertes philosophiques de Newton (en anglais), publiée par Patrice Murdoch, à Londres, 1748, in-4*, L'éditeur a fait précéder cet ouvrage d'une notice sur la vie et les écrits de Maclau- rin; il a été traduit en français, par Lavirotte, Paris, 1749, in-4° , et en latin, parle P. Falck, jésuite, Vieune , 1701. Les Transactions philosophiques con- tiennent un grand nombre de mémoires de Maclaurin sur divers sujets mathématiques. MAIRAN (Jean-Jacques Donrous be), cien et membre distingué de l'Académie des sciences , mathémati- né à Beziers, en 1678, connu dès 1713, par un Heémoire sur les variations du baromètre et des dissertations sur la glace et les plosphores, travaux courounés par l’A ca- démie de Bordeaux , il fut reçu en 1-18 à l'Académie des sciences, où il lut successivement un graud nombre de mémoires sur diverses questions scientifiques. On re- marque parmi ces documens qui ont été imprimés, ceux sur la cause du fruidet du chaud, sur La rotation de la lune, sur les forces motrices et sur La reflexion du corps méritent d'être signalés. C'est dans cette der- nièie dissertation que Mairau a recherché la nature de Ja courbe apparente que forme une surface plane, comme celle d'un bassin, vue au travers de !&22 qui la couvre. Eu 1521, Mairan fut chargé avec Varignon, de donner uue nouvelle méthode pour le jaugezge des navires. Cet académicien, quia joui pendant sa longue carrière d’une considération digne du mérite Le plus élevé, n’a néanmoins laissé que des travaux peu impor- tans. On trouve ses mémoires dans le rec eil de l'Aca- démie des sciences et daus le Journal des savans. T mourut à Paris, à l'âge de 03 ans, le 20 février 1591 Eu 1540 il avait remplacé Fontenelle, en qualité de secrétaire perpétuel de l’Académie des scieuces, il était également membre de l'Académie francaise,des sociétés royales d'Edimbourg et d'Upsal, de l'Académie de Pétersbourg et de Finstitut de Bologne, On a de lui : I. Dissertation sur la glace, Paris, 1749, in-10. Il. Traité physique et historique de l'aurore boréale , Paris, 17 31, in-4°. III. ÆVoge des acailémiciens de , # > , RS : À JE: l’Académie royale des sciences, Paris, 1749, in-17. MANFREDI |Eusracur), célèbre géomètre et astro- nome italien , naquit a Bologne le 20 septembre 1654. Il annonça de bonne heuredes dispositions remarquables et une circoustance intéressante pour l'histoire de la science se rattache à ces premières mamifestations de son caractère ct ses talens, Il réunissait chez lui ses com- 26 202 MA pagnons d’étude, leur répétaitles leçons des professeurs, éclaircissait les difficultés qui avaient pu les embarras- ser , et hâtait ainsi la rapidité de leurs progrès. L'Insti- tut de Bologne, qui a jeté un grand éclat dans la science, tire son origine de cette Académie d’enfans. Manfredi s'est signalé par ses travaux en gnomonique, en astrono- mie, en géométrie et surtout eu hydrostatique. Il avait été nommé en 1704, surintendant des eaux, et il rem- plit dignement ces fonctions si importantes dans un pays où le débordement des rivières occasionne de fréquen- tes vicissitudes dans les délimitations des propriétés. Ses ouvrages mathématiques sont : I. £phemerides motuum celestium ab anno 1715 ad annum 1925, cum introduc- tone et varüs tabulis, Bologne , 1715 — 1725, 4 vol. in-4°. L'introduction de cet ouvrage est fort estimée et a été souvent imprimée à Porto. Il, De novissimis circà siderum fixorum errores observationibus epistola, tb. 1930, in-4°. Dans cet écrit où Maraldi à consigué ses observations sur les tentatives faites pour démontrer la parallaxe des fixes, on remarque avec étonnement que par égard pour les préjugés de son pays, il n’a pas osé affirmer le mouvement de la terre. IT. ?e transitu mercuri per solem, ib anno, 1723, in-4°. IV. Liber de gnomone meridiano Bononienst, deque observationibus astronomicis eo instrumento peractis, tb. 1736, in-4°. V. Instituztonti astronomiche, 1b. 1749, in-4°. Eustache Manfredi est mort à Bologne, le 15 février 1739. MANFREDI (Gasrier), son frère , le 25 mars 168r, s'est également distingué dans la même né à Bologne, carrière ; à l’âge de 24 ans, il publia un traité des équa- tious du premier degré qui obtint un grand succès. Il succéda à son frère, en 1636, dans la place de surin- tendant des travaux hydrostatiques, et mourut à Bolo- gne , le 13 octobre 1761. On a de lui : I. De construc- tione æqualionum differentialium primi gradüs, Pise, 1707, in 4°. II. Considerazioni sopra alcuni dubii che debbono esarminarsi nella congregazione dell acque. Rome, 1730, in-4°. MAPPEMONDE, Carte géographique qui représente les deux hémisphères du globe terrestre. (Foy. PI, 35 et 36.) C’est une projection stéréographique (Foy. ce mot) sur un plan que l’on imagine passer par le centre de la terre perpendiculairement à la droite menée de ce centre à l'œil. MARALDI (Jacours-Pnirirre), astronome distingué, naquit à Pierinaldo , petite ville du comté de Nice, le 21 août 16065. Il était le neveu du célèbre Cassini, qui l'appela auprès de lui à Paris, quand il eut fini ses études et révélé les plus heureuses dispositions pour les mathé- matiques. Il s’attacha particulièrement à l'astronomie, et forma le projet de donner un nouveau catalogue des MA étoiles fixes. L’assiduité qu’il apporta au travail altéra sa santé; mais il ne cessa point ses observations dont il communiquait facilement le résultat. Membre de l’Aca- démie des sciences, il fut occupé en 1700 à la prolon- gation de la méridienne, et à la levée des grands trian- gles, jusqu’à l'extrémité des Basses-Alpes. En 1718, il contribua avec d’autresacadémiciens à terminer la grande méridienne du nord. À ces voyages près, dit Fontenelle, qui a composé son éloge, il passa sa vie renfermé dans l'Observatoire , ou plutôt dans le ciel d'où ses regards et ses recherches ne sortaient point. Les travaux de Ma- raldi sont du nombre de ceux qui méritent toute l’estime des savans, mais qui attirent peu de gloire sur leur au- teur. Il mourut sans avoir pu achever son catalogue, qui est demeuré manuscrit, le 1° décembre 1729. On trouve dans le recueil de l’Académie des sciences un nombre considérable d’observæions astronomiques de Maraldi. Ses observations météorologiques ont été con- tinuées après sa mort par Jean-Dominique Marazpt, son neveu, né à Pierinaldo, en 1709, nommé adjoint-astro- nome en 1731, associé à l’Académie des sciences en 1740, ensuite peusionnaire et vétéran de ce corps savant, et mort le 14 novembre 1788. Dominique Maraldi à eu la plus grande part à la confection dela carte des triangles qui ont servi de base à la grande carte de France qui porte le nom de Cassini. Parmi les nombreuses obser- vations astronomiques qu’il a données dans le recueil de l’Académie des sciences, an remarque un Mémoire sur de mouvement apparent de l'étoile polaire vers les pôles du monde, et des dissertations intéressantes sur les Satel- dites de Jupiter. C'est aussi à ses soins qu'on doit l’im- pression du Cœlun australe de Lacaille, son intime ami, MARÉES. (Phy. math.) Mouvement alternatif jour- nalier des eaux de la mer, qui couvre et abandonne successivement ses rivages. Deux fois par jour l'Océan se soulève et s’abaisse par un mouvement d’oscillation régulier. Les eaux montent d’abord pendant environ six heures; elles inondent ainsi lesrivages et se précipitent dans l'intérieur desfleuves,jus- qu'à de grandes distances de leur embouchure: cemouve- mentsenommele flux. Après être parvenues à leur plus grande hauteur, elles restent quelques instans en repos, c'estle moment de la haute mer. Peu à peu elles com- mencent à descendre par les mêmes périodes qu’elles avaient suivies dans leur accroissement , en abandonnant les lieux qu’elles avaient couverts. Ce mouvement se nomme le reflux ; il dure à peu près six heures ; lorsque les eaux sont arrivées aleur plus grande dépression, elles restent un instant en repos, c’est le moment de la basse mer, puis le flux recommence , et ainsi de suite. Les anciens avaient déjà conclu des phénomèn MA marées qu’elles sont produites par le soleil et la lune, * mais c'était une simple conjecture dépourvue de toute espèce de preuves, et l’on peut dire que jusqu’à Des- cartes , personne n'avait entrepris de donner une expli- cation détaillée de ce phénomène. S'ilne fut pas donné alors à ce grand homme de dévoiler la cause de ces mou- vemens singuliers et de les soumettre au calcul, il a du moins le mérite d’avoir ouvert la carrière. C’est à New- ton qu'était réservée la gloire de pénétrer ce mystère, qui n’est qu'une conséquence nécessaire du système de la gravitation universelle et qui peut même, au besoin, lui servir de vérification ou de preuve à poslertort, La théorie des marées a été complètement traitée par Maclaurin, Daniel Bernouilli, Euler et D'Alembert , et l’on doit à Laplace une formule générale pour trouver la hauteur de la mer à tout instant donné. Nous allons essayer d'expliquer cette théorie, sans sorur des limites qui nous sont prescrites. Les eaux de la mer, par leur mobilité en tous sens, peuvent recevoir des mouvemens isolés, et doivent né- cessairement s'élever lorsqu'une cause extérieure agit sur elles pour les attirer. Or, la terre ne tourne autour du soleil que parce que la force attractive du soleil la re- tient dans son orbite, mais cette force s'exerce en raison inverse du carré des distances, et par conséquent son action sur les eaux placées à la surface de la terre, tour- née de son côté, est plus forte que celle qu’elle exerce sur le centre de la terre, c’est-à-dire, que ces eauxsont plus attirées que le centre, et doivent constamment s’é- lever vers le soleil sous la forme d’une protubérance. Dans le même moment, à la région diamétralement op- posée , le même phénomène doit avoir lieu, par des causes inverses; en effet les eaux s’y trouvent plus éloi- gnées du soleil quele centre de la terre, et étant moins attirées que ce centre, restent en arrière. D’un côté, c’est donc l’eau de la mer qui s'élève vers Le soleil , de l’autre c'est la terre qui s'élève plus que les eaux. Deux protu- bérances aqueuses opposées s’avancent donc à mesure que la terre tourne sur elle-même pour se trouver sans cesse dans la direction de la ligne qui joint le centre de la terre à celui du soleil. Ces masses, par leur mouve- ment progressif, envahissent les rivages, tandis qu’au contraire à 90° de distance en longitude, les eaux s’a- baissent pour alimenter le flux. L'action du soleil doit donc produire dans le cours d’une révolution de la terre sur son axe, deux marées ou deux flux et deux reflux chaque jour. Ce que nous venons de dire pour le soleil s'applique exactement à la lune et, quoique la masse de cet astre soit très-petite, sa proximité de Ja terre rend son action presque triple de celle du soleil. La lune doit donc pro- duire aussi deux marées par jour; mais les eaux de la mer se trouvant soumises à deux actions simultanées ,ne MA 205 présentent pas quatre marées chaque jour, parce qne les actions se compensent, et selon qu’elles concourent ou conspirent, c'est seulement leur somme ou leur diffé- rence qui agit, de manière qu’il ne peut jamais y avoir que deux marées. Ainsi, à la nouvelle lune, les deux astres agissent à peu près dans la même direction et dans le mème sens, la marée effective est la somme des marées lunaire et so- laire; à la pleine lune, les deux astres agissent encore dans la même direction, et quoique leurs actions soient en sens inverse , comme elles tendent l’une et l’autre à élever les eaux en même temps, la marée effective est encore la somme des deux marées. Dans les quadratures, au contraire, la haute mer funairearrive en même temps que la basse mer solaire et réciproquement, et alors la marée effective n’est plus que.la différence des marées solaire et lunaire. Quant aux autres situations relatives du soleil et de la lune, la marée de l’un des deux astres ne tend qu'à avancer ou retarder , accroitre ou dimi- nuer celie de l’autre, selon les positions que la résultante des deux forces se trouve avoir. Les distances de la terre à la lune et au soleil étant variables, les actions de ces astres le sont également, et conséquemment aussi la grandeur des marées. Si leseaux de la mer n’étaient , comme toutes les par- ticules de la matière, douées de cette force d'inertie par laquelle les corps en mouvement conservent l’im- pression qu’ils ont reçue, l'heure de la haute mer de- vrait toujours être celle du passage de la lune au méri- dien , mais il n’en est poiut ainsi, et l’inertie des eaux retarde non seulement la haute mer, mais diminue en- core son élévation. Pourse rendre compte de ce phéno- mène, il suffit de supposer un instant la terre en repos, et de faire abstraction de l’action du soleil dont la force pour élever les eaux est beaucoup moindre que celle de Ja lune , alors l’eau s’élèvera du côté de la lune; que l’on conçoive maintenant que la terre reprenne son mou- vement et tourne en emportant cette eau élevée par la lune : d’une part, l’eau tend à conserver l’élévation qu’elle a acquise; de l’autre, elle tend à perdre succes- sivement une partie de cette {lévation en s’éloignant de la lune, et comme ces deux effets se combattent, l'eau transportée par le mouvement de la terre, se trouvera plus élevée à l’orient de la lune qu’elle ne de- vrait être sans ce mouvement, mais cependant moins élevée qu’elle ne l'aurait été sous la lune si la terre était immobile. Le mouvement de la terre doit donc en général retarder les marées et diminuer leur élévation. Outre cette cause de retard, il en est plusieurs autres dont il est nécessaire de tenir compte dans les évalua- tions numériques : ce sont la configuration des rivages , la direction des courans et la puissance des vents. Le retard dù à la configuration des rivages, ou aux MA circonstances de la localité, est ce qu'on appelle l'éta- 204 blissement du port, €’est un retard constant pour cha- que port de mer en particulier, mais qui varie d'un port à l’autre. Les marins ont des tables de ce retard pour chacun des ports Les plus fréquentés. IT leur est important de connaitre l'heure de la marée, car on ne p'ut souvent entrer où sortir d'un port, qu’au moment où la haute mer s'établit. Le retard dû au mouvement de la terre et à la résis- tance des eaux, est constamment de 36 h.; il est uni- versellement constaté que la marée d’un jour quelcon- que est déterminée par les circonstances où se trou- vaient le soleil et lalune, un jour et demi avant. Ainsi sa- chant par exemple, que la nouvelle lune du mois de no- vembre 1836 a lieu leo, à 1 h.44' du soir, on connaitra l’époque de la plus grande marée, qui correspond à cette nouvelle lune, en ajoutant 36 h. à 1h. 44°, ce qui fait 33 h. 44, et renvoie conséquemment cette marée au 10 novembre à 1 h.44' du soir. Il faut bien com- prendre qu'il s'agit ici du lieu dont la lune traversera le méridien, le Q novembre à 1 h.44' du soir, ct que pour avoir l'heure réelle de la haute mer, il faut ajouter à 1 h. 44" du soir, l'heure de l’etablissement du port de ce lieu. Les jours de la nouvelle et de la pleine lune, lin- stant de la plus grande action des deux astres est ce- lui du passage de la lune au méridien, et il en esten- core de même lors du premier et du dernier quartier; mais dans Îles antres positions, cet instant précède ou suit le passage au méridien sans cependant s’en écarter jamais beaucoup. C’est l'heure de cet instant qu'il faut déterminer pour chaque lieu en particulier et à la- quel'e il faut ajouter ensuite 36 h., plus l’heure de l'établissement du port de ce lieu; la somme est l'heure de la haute mer. La détermination générale de linstant de la plus grande action, est donnée d’une manière approxima- tive suffisante par cette formule de Daniel Bernouilli {Voy. Prix de l'Académie pour 1740): soient x le temps, exprimé en degrés, qui s'écoule entre le passage de la lune au méridien du lieu et l'instant de la haute mer, 9 l’arc de distance en ascension droite du soleil et de la lune , on aura in 2 = /[i (45) À étant une quantité déterminée par la relation 4 sino—7r A = . 25119. coso En prenant un are auxillaire ÿ, tel que l’on ait 1 5 —4 sine . = ip d + À = tang Ÿ == 5—— ——. ! 1 Sin 9 COsS MIA d’où , ER . tang. 4 — 2. bee À Sin 29 Cette formule peut se réduire à sin & = sin (45° —+ 4), ainsi « = 45° — 4 4, On tient compte immédiatement des 36 heures de retard eu remarquant que dans cet intervalle , la lune s’avance d'environ 19°, et qu'il suffit ainsi de changer ® enp— 19° +1, ou en o —20°, comme le fait Bernouilli pour employer un nombre rond, alors les formules de- viennent 2,54 cos2/9—20°) lang d— sue Rp sin2 9—%0°) po 45 —+ 4 et «converti en temps donne, d’après son signe, le retard a = ou l'avance de la haute mer sur l'heure du passage de la lune au méridien. Ces formules dont on peut tirer une table très-com- mode pour la pratique, dounent des résultats numéri- ques sensiblement d'accord avec les faits observés, quoi- que plusieurs élémens très-importans y soient négligés. Laplace, en considérant toutes les circonstances omises par Beruouilli, est parvenu à une formule, sans doute plus exaete, mais tellement compliquée, que la lon- gueur des calculs qu’elle entraîne la rend d'un usage trop difficile, et comme en outre on n’a jamais besoin de connaitre l'heure de la pleine mer qu'a quelques minutes près, puisque plusieurs circonstances acciden- telles, comme la direction et la forme des vents, appor- teut souvent des variations plus cousidérables, on se contente généralement dela formule de Bernouilli, tout en employant dans son usage d:s valeurs plus précises que celles qu’il donne dans sa table. On trouve dans l'Annuaire du bureau des longinudes, deux petites tables très commodes et des exemples de calcul auxquels nous reliverrons. La hauteur des marées se mesure en prenant pour terme de comparaison la moyenue entre la haute et la basse mer, c’est cette hauteur moyenne qu’on exprime par l'unité ; comme elle est différente d’après les loca- lités, pour rendre les résultats du calcul applicables un lieu particulier, il faut préalablement décerminer la va- leur de l'unité de hauteur pour ce lieu, ce qui ne peut se faire que par une lougue suite d'observations. C’est ainsi que l’on a trouvé, Unité de hauteur. Unité de hauteur. Port de Brest...... 3,"21/Port de St-Malo... 5,"08 Lorientie 20, 24| Audierne. . 2, 00 Cherbourg. 2, 70! Croisic.... 2}:65 Granville. . 6, 35! Dieppe. ... 2, 87 EE MA La formule dont on se sert pour calculer la hauteur de la marée ne se rapporte qu'aux marées syzigies, ou aux plus grandes marées, les seules, au reste, où il peut être important de connaître lahauteur absolue des eaux, elle est due à Laplace; la voici : z— A0 (à cos D + 31'?cos?D'). 103 Det D’ sont les déclinaisons respectives du soleil et de la lune à l'instant de la syzigie, À est égal à l'unité divi- sée par le rayon vecteur du soleil ; la valeur moyenne de ce rayon étant 1, et # est la parallaxe horizontale ac- tuelle de la lune divisée par 51” 1” qui en est la valeur moyenne. C'est à l’aide de cette formule qu'on donne chaque année dans la connaïssance des temps, les hau- teurs des marées syzigies; il suffit ensuite de multiplier ces hauteurs par l'unité de hauteur d’un lieu, pour avoir la hauteur absolue de la mer. Trouvaut, par exemple, que pour la nouvelle lune de septembre 1836, la hauteur de la marée est 0,93, si l’on veut connaître l'élévation des eaux dans le port de Brest, on multi- pliera 0.93, par l'unité de hauteur à Brest, c'est-à-dire, par 3,21 ; le produit 2,"9852 sera l'élévation deman- dée. On voit qu’elle sera au-dessous de la moyenne. En géuéral a étaut l'unité de hauteur d’un port, exprimée en mètres ou en toute autre mesure, az sera la hauteur de la mer dans les marées syzipies. La plus grande valeur de z, est 1, 178 et sa plus pe- tite o, 67. MARIOTTE (Eome), l’un des savans les plus remar- quables du dix-septième siècle, et l’un des premiers qui aient introduit en France la physique expérimentale, est né dans les environs de Dijon, à une époque qui n’est pas connue. Il avait embrassé l'état ecclésiastique, et était prieur de Saint-Martin-sous-Beaune, lorsqu'àa l’époque de la foudation de l'Académie des sciences, il fut appelé à en faire partie. Plus physicien que géomètre, Mariotte a confirmé par des expérieuces mulupliées la théorie du mouvement des corps et celle de l'hydrostatique qui sont dues au génie de Galilée, Les ouvrages de Mariotte, qui mourut le 12 mai 1684, ont été recueillis en 2 volumes in-4°, publiés a Leyde en 1717, etréimprimés à La Haye eu 1740.0n ytrouve,entreautres dissertations fort utiles et fort savantes, un Traité du Mouvement des eaux , un Traité du Nivellement, un Traité du Mouvement des pendules, et un Traité de La Percussion, dans lequel il a établi, par le raisonnement et l'expérience, les vraies lois du choc des corps, qui avaient été proposées, mais sans démonstration. MARS. (454.) Nom d’une des planètes de notre sys- tème, c’est la quatrième dans l'ordre des distances au soleil, On la représente par le caractère ©, MA 205 Cette planète, dont la lumière est rougeâtre et paraît toujours trouble, ce qui indique l'existence d’une atmos- phère, exécute sa révolution autour cu soleil dans une période de 686). 23 h. 30° 39". Quoique plus éloigné du soleil que la terre, Mars est beaucoup plus petit que la terre , car son diamètre n’a pas plus de 1603 lieues, de 2,000 toises, et son volume est à peine la sixième parte de celui de la terre. On distingue cependant, sur cette petite planète, des contours qui semblent indiquer des continens et des mers. La fig. 1, PL. 18, représeute Mars tel qu’ou l’a observé à Slough, avec un télescope d’une grande puissance. Les parties qu’on peut regar- der comme des coutinens se font distinguer par une cou- leur rouge qui provient probablement de la teinte ocreuse du sol, tandis que les parties que nous compa- rons à des mers paraissent verdätres. Ces taches qui tranchent s“insi sur la lumière toujours rutilante que nous renvoie la planète ne sont pas constammert visi- bles, mais lorsqu'on le; voit, elles présentent toujours la même apparence. [1 parait hors de doute que Mars est environné d'une atmosphère dont les nuages cachent ou découvrent alternativement ces taches. On en remar- que de très-distinctes situées vers les pôles et d’un blanc très-brillant qui a fait supposer qu’elles étaient formées par de grand amas de neige. Cette conjecture paraît d'autant plus probable que ces taches dist araissent lors- qu'elles ont été long-temps exposées au soleil, tandis qu'elles atteignent au contraire leurs plus grandes di- mensions après les nuits deshivers polaires. Le jour et la nuit se succèdent sur cette planète à très peu près comme sur la terre, car la durée de sa rotation sur elle-même est de 24 h. 30° 21", 3. Son vo- lume étant représenté par 0,17, et sa masse par o, 13, sa densité moyenne est 0,77; le volume, la masse et la densité de la terre étant l'unité; ainsi sa densité se rap- proche assez de celle de la terre, pour fire supposer que tout s'y passe à peu près comme sur la terre. En prenant pour unité de mesure la lieue de poste ou de 2000 toises, les dimensions de l'orbite de Mars sont , d’après Delambre : Grandiaxe}s sou cs socio cie once crc se co 120 5451920 leucs. Excentricilé. . pin co asie 00 vase ice se 5 566 806 Plus grande distance au soleil, ..,......,.., 069 339 856 Plus petite distance au soleil, ......,....... 09 206 064 Cete planète s'éloigne de la terre jusqu'à la distance de 105 227 117 lieues , et s'en approche jusqu’à celle de 14 318 803 lieues, Voici ses élémens , rapportés au er janvier 1801. Demi grand axe, celui de la lerre élant 1... ,... 1,5236923 0,(933070 0,5170000 Période sidérale moyenne, en jours sol. moyens... 686).,9795458 151: 6°,2 E\xcenlricilé en parties du demi grand axe... Diamètre équalorial, celui de la terre élant 1... Inclinaison à l'écliplique, ..,,,,,.. nets ee 206 MA Longitude du nœud ascendant... ss... 48° 0’ 57,5 Longitude du périhélie,, es sssssss cesser... 832 23 90,6 Longitude moyenne de Pépoque... ... ss... 04 22 Mars ne présente pas de phases complètes comme Mercure et Vénus, mais son moyen diamètre apparent qui west que "7 dans ses coujonctions, augmente jusqu’à »9">, dans ses oppositions. Sa parallaxe est près du double de celle du soleil. Le mouvement de Mars, vu de la terre, parait quelque fois rétrograde , inais ce phénomène qui lui est commun avee toutes les planètes plus éloignées du soleil que la terre, sera ex- posé au mot PLanère, ainsi que toutes les inégalités réelles où apparentes de son cours. (7 oy. Passacr.) MARS, C’est vers le21 de ce mois que le soleil entre dans le (Calendrier.) Troisième mois de l’année. signe du bélrer, et que le printemps commence. (Foy. CALENDRIER et ARMILLAIRE.) MASKELYNE Névir),astronomeroyald’Augleterre, et l’un des principaux observateurs du XVITI' siècle, na- quit à Londresen 1732. Ledésir de se livrer spécialement à l'astronomie lui fut, dit-on, inspiré par la vuedel’éclipse de soleil de 154$, qui fut de dix doigts à Londres. C’est dans ce but qu'il étudia dès lors avec ardeur la géomé- tie, l'algébre et l'optique. Il se lia avec Bradley, et cal- cula, d’après les observations de ce grand astronome, la table des réfractions, qui a été seule employée pendant un grand nombre d'années. Maskelyne a peu fait pour la théorie de la science , mais il a fait beaucoup pour le perfectionnement des instrumens et des méthodes d'ob- servation. En 1565, il avait remplacé Bliss à l’observa- toire de Greenwich ; là, pendant quarante-sept ans, il observa le ciel avec des soins ct une exactitude, dont il existait peu de modèles. Il a noté scrupuleusement, et avec une précision remarquable, les instans positifs du passage des astres au méridien; il s'était imposé la loi de les observer tous aux cinq fils de sa lunette; on lui doit, pour les quarts de cercle, les secteurs et les autres instrumens astronomiques, unesuspension du fil à plomb, beaucoup meilleure ct qui est aujourd’hui généralement adoptée. On lui doit encore la mobilité qu’il sut donner à l’oculaire pour l’amencer successivement vis-à vis cha- cun des fils de la lunette, et de se prémunir ainsi contre toute parallaxe; et enfin exemple qu'il donne le premier de diviser une seconde de temps en dix parties. Ces obli- gations, déjà si importantes, ne sont pas les seules que l'on ait à Maskelçne ; jusqu’à lui, toutes les observations restaient enfouies dans les observatoires où elles avaient été faites, et perdaient toute l'importance qu’elles peu- vent avoir dans l'intérêt de la science, Il obtint du con- seil de la Société royale de Londres, que toutes ses ob- servations seraient imprimées par cahiers, et d'années en années. Maskelyne s’est beaucoup occupé de déter- MA miner l’attraction des montagnes. Il fit choix, pour ses expériences, d’une montagne dans le comté de Perth, en Écosse, Il en conclut que la densité de la montagne devait être à peu près moitié dela densité moyenne de la terre , et que la densité de la terre doit être environ quatre à cinq fois celle de l’eau. Ces résultats s'accordent à peu près avec ceux que Cavendish a obtenus par d’au- tres moyens que ceux employés par Maskelyne. Cet as- tronome est mort le 9 février 1811, dans un âge avancé. Il a publié divers mémoires dans les Transactions phi- losophiques et dans le Nautical almanach qu’il a créé. On a encore de lui : L. British mariner's guide, Lond. 1503 ; IL. Tables requisite to be used svith the nautical ephemeris, Lond. 1781. Maskelyne est aussi l'éditeur des tables lunaires de Mayer. (Foy. ce mot.) MASSE. La masse d’un corps est la quantité réelle de matière qu’il contient, La rnasse peut être très-petite quoique le volume soit très-grand , cela provient des vides ou interstices nom- mées pores, qui séparent les molécules des corps. Comme la pesanteur appartient également à toutes les parties de la matière, il est facile de connaitre la masse d’un corps par son poids, et de comparer par ce moyen les masses de plusieurs corps. Par exemple, si un corps a un poids double ou triple de celui d'un autre, il a aussi une masse double ou triple. Le rapport de la masse d’un corps à son volume est ce qui constitue sa densité, (Foy. ce mot.) Masses pes PLANÈTES. Les masses des planètes qui ont des satellites peuvent se trouver assez facilement, au moins par approximation , de la manière suivante : soit T, le temps de la révolution sidérale de la planète au- tour du soleil, & sa moyenne distance, 7 la masse de la planète et M celle du soleil, on a (07. Révoruriow) 3 DE mt D (: — +: Mi M Soit maintenant, 4 le temps de la révolution sidérale d’un satellite autour de sa planète, «' sa moyenne dis- tance et 7" sa masse , On à aussi S 2ra'° un = EE ne 0 m= [UP » 3j: « : f , ce 7 t 7 mn En négligeant les très-petites fractions ; ML équations deviennent 3 3 2ra'° Te, t=—., 2 ms divisant terme par terme on obtient MA OO) d'où, en prenant la masse du soleil pour unité, = () C’est avec cette formule qu’on a pu obtenir une pre- mière approximation des masses de Jupiter, de Saturne et d'Uranus. Celle de la terre, dont la valeur est la plus importante, puisqu'elle doit servir à déterminer ensuite comparativement la masse du soleil prise pour unité, a été calculée d’une manière plus rigoureuse, par une méthode que nous allons exposer. Connaissant l’espace qu'un corps parcourt librement pendant la première se- conde de sa chute à la surface de la terre, on peut d’après la loi de l'attraction calculer l’espace qu'il dé- crirait dans le même temps sil était transporté à une distance égale à celle de la terre au soleil; mais d’un autre côté on peut aussi calculer l’espace que la terre décrit en une seconde pour se rapprocher du soleil, car cet espace est le sinus verse de l’arc qu’elle parcourt dans son orbite pendant une seconde {voy. CENTRAL et Gra- viré) ; or, l’espace décrit par le corps transporté à la distance du soleil est à l’espace décrit par la terre, comme la force d'attraction de la terre est à la force d'attraction du soleil, ou comme la masse de la terre est à celle du soleil, puisque l’attraction est en raison directe des masses. Les masses de Vénus et de Mars qui échappent aux deux méthodes précédentes ont été estimées par les perturbations qu’elles produisent dans les mouvemens de la terre. Enfin la masse de Mercure a été déduite de sa densité, dans l'hypothèse que les densités des planè- tes sont réciproquement proportionnellesàäleurs moyen- nes distances du soleil, hypothèse qui satisfait assezexac- tement aux densités respectives de la terre, de Jupiter etde Saturne. Quant aux masses des planètes secondai- res ou satellites, celle de la lune a été déduite du phéno- mène des marées (vay. ce mot), et les masses des satel- lites de Jupiter ont été calculées d’après les perturba- tions qu'ils exercent les uns sur les autres. Toutes ces masses se trouvent au mot ELÉmens. MATHÉMATIQUES (de pudyris, science, dis- cipline). Ce nom, qui ne s'emploie plus aujourd’hui qu'au pluriel, parce que les diverses parties de la science qu’il désignait dans l’origine, ont reçu des dé- marcations précises, ou sont devenues autant de scien- ces particulières, montre dans son étymologie, la SCIENCE, limportance et l’idée noble et juste que les anciens attachaient déja aux connaissances auxquelles on l'avait donné. La mathésis, où la science, était en effet chez les MA 907 Grecs la réunion de toutes les connaissances évidentes et certaines; quelques notions d’arithmétique, de géo- métrie, d'astronomie, de musique, et, pius tard, de mécanique et d'optique, constituaient son ensemble ; ce ne fut qu'après de longs travaux que chacune de ces parties reçut assez de développement pour constituer une branche à part. Nous n’examinerons point ici, comment cette séparation a pu s’effectuer, ct par quel progrès rapide s’est élevé le vaste et majestueux édifice des mathématiques modernes, cette partie historique de la science est sinon traitée, du moins indiquée suffi- samment dans notre INTRODUCTION, ainsi que dans un grand Bombre d'articles particuliers, et nous devons nous borner ici à considérer la science elle-même. Les modernes ont défini les mathématiques eu géné- ral, la science des rapports des quantités, cette défi- nition est vicieuse ou du moius très-incomplète, car pour pouvoir s'occuper du rapport des quantités, il faut préalablement que ces quantités existent ou soient engendrées ; or les lois de la génération des quantités rendent seules possibles les lois de leur comparaison ou de leurs rapports, et forment ainsi la partie la plus essen- tielle de la science. Une définition plus exacte, quoi- que plus ancienne, est celle qui fait simplement les mathématiques, science des quantités ; mais elle est Join de donner une idée précise de la haute importance de leur objet. Cependant, toute restreinte que puisse pa- raître cette dernière défiuition, nous allons essayer de montrer, en la développant, qu’elle renferme impli- citement la conception de Pobjet des mathématiques, et qu’elle est conséquemment meilleure que celle qu'on a voulu lui substituer. La quantité, prise en général, est une loi formelle de l'Entendement, en vertu de laquelle nous conce- vons successivement le même objet comme un où plu- sieurs, unilé Où multitude, C'est-à-dire comme formant un ensemble composé de parties. En examinant avec attention Îles #ntuitions que nous avons des objets sensi- bles, nous reconnaissons facilement que la représeuta- tion des parties rend seule possible et précède néces- sairement celle du tout. Par exemple, nous ne pouvous nous représenter une ligne, telle petite qu’elle soit sans la décrire par la pensée, c’est-à-dire, sans en pro- duire successivement toutes les parties d’un point à un autre et sans par là rendre enfin sensible cette intui- tion. Il en est de même de toutes les parties du temps, même de Ja plus petite. Nous ne nous la représentons que par la progression successive d’un instant à un au- tre , d’où résulte enfin un ensemble de parties du temps, une quantité de temps déterminé. D'après cette loi, tous les phénomènes du monde physique, considérés dans leur jorme; sont perçus d'abord comme des agrégats de parties données primitivement, 208 MA ou comme des ensembles susceptibles de plus et de moins, d'augmentation et de diminution ; tous ces phé- nomènes sont donc des quantités; et, par conséquent, la scence Des QuanTiTÉs embrasse l’universalité des phénomènes Où LES LOIS DE LA FORME DU MONDE PH- sique. Tel est en efet l'objet élevé des mathématiques. Pour mieux préciser cette déduction, remarquons que l’espace et le temps, ces conditions primordiales du monde physique, sont eux-mêmes des quantités ; parce qu'aucune de leurs parties ne peut être l’objet d’uue intuition sans être renfermée dans des limites, des points ou des instans ; de telle manière que cette partie n’est encore qu'un espace ou qu'untemps, ctque l'espace nese compose que d'espaces, le temps que de temps. Or les phénomènes du moude physique, savoir les objets extérieurs et les représentations intérieures que nous en avons, nous apparaissent nécessairement dans le temps et dans l'espace, car ce sont les intuitions pures du temps et de l’espace qui servent de base à toutes les intuiuons que nous avons des objets, et particulière- ment Le temps pour tous les objets physiques en géué- ral, et l'espace pour tous les objets physiques exté- rieurs; le temps er l’espace sont donc les formes du monde physique, et cest en les considérant alusi, c’est à-dire, non ce qu'ils sont en eux-mêmes, abstrac tion faite des objets, mais comme appartenant aux ob- jets, où aux phénomènes physiques dounés à posteriori, que le plus grand métaphysicien de notre époque a si bien défini les mathématiques: LA SCIENCE DES Lois DU TEMPS ET DE L'ESPACE: A l’aide de cette définition ou de cette détermina- ion de l’objet général des mathématiques, il nous de- vient facile de donner la classification des diverses branches de cette science. Observons d’abord que Îles lois du temps et de l'espace peuvent être considérées en elles-mêmes, et dans les phénomènes physiques auxquels elles s'appliquent. La considération 2x con- creto de ces lois est l’ebjet des MATHÉMATIQRES PURES; leur cousidération ir abstracto, celui des MATHÉMA- TIQUES APPLIQUÉES. Occupons-nous d'abord des mathématiques pures, dont les autres dépendent nécessairement. D'après ce qui précède, leur objet général est la quantité consi- dérée daus le temps et dans l’espace, or la loi formelle de quantité appliquée au temps, donne la succession des instans, où le xomene, c’est-à-dire la conception de l'unité synthétique de la diversité d'une intuition homogène; appliquée à l'espace, elle donne la concep- tion de la conjonction des points ou de l’éri noue. Les nombres et l'étendue forment donc deux détermina- tions particulières de l'objet général des mathémati- ques pures, et donnent ainsi naissance à deux bran- ches distinctes de ces sciences. La première est l’aLco- MA RITHMIE, Où la science des nombres ; la seconde, la GEo- MÉTRIE Ou la science de l'étendue. Nous avons donné, au mot Géométrie, la classifica- tion des diverses sciences dont se compose cette bran- che fondamentale des mathématiques pures; il nous reste à donner ici celle des diverses branches de |A gorithmie, que nous n'avons fait qu'indiquer dans les Notions préliminaires, et au mot Algèbre. L’Algorithmie se divise en deux branches principales dont l’une a pour objet les nombres considérés en gé- néral, ou les lois des nombres, c’est l'aLcisre, et dont l'autre a pour objet les nombres considérés en particu- liers ou les faits des nombres, c'est l'ArtramÉrTiIQUE. (Foy. ALc. et Amir.) Les faite des nombres étant subordonnés à leurs lois , l'arithmétique n’a d’autressubdivisions que celles qu’elle emprunte de l'algèbre ; nous ne nous occuperons donc que de cette dernière. 1. Les nombres pouvant être envisagés sous le rapport de leur coustruction ou de leur génération, et sous celui de leur relation ou de leur comparaison , nous aurons deux espèces de lois distinctes, savoir : les lois de la ge- nération des nombres, et les lois de la comparaison «es nombres. >. La génération des nombres se présente à son tour sous deux aspects différens ; d'après le premier, la géné- ration d'un nombre est donnée par une construction individuelle et indépendante qui fait connaître sa na- ture ; d'après le second, la génération de tous les uom- bres est donnée par une construction universelle, qui fait connaitre leur mesure ou leur évaluation; par exem- ple, l'expression x — y/a nous donne la nature du nombre +, tandis que l'expression équivalente (7) 1 + (a 1) la + à 3 — etc — . 8 { —1 PT Lie — etc... porte sur la mesure du nombre x, et nous donne son cvaluation. Or, la forme Va se rapporte uniquement aux nombres qui sont les racines d’autres nombres, c’est donc un mode individuel de génération, tandis que la forme À + Ba + Ca etc., à laquelle se réduit l’ex- pression (») peut se rapporter à un nombre quelcon- que, c’est donc un mode universel de génération. Ce que nous venons de dire des deux aspects sous les- quels se présente la génération des nombres peut éga- lement s'appliquer à leur comparaison , ainsi la réunion de tous les modes individuels et indépendans de la gé- nération et de la comparaison des nombres forme une branche particulière de l'algèbre, et la réunion de tous les modes universels de cette génération et de cette com- paraison forme une autre branche. M. Wronski, à qui l'on doit cette importante distinction , nomme la pre- MA mière TaronE, et la seconde Trcnnie. Nous conserve- rons ces dénominations. 3. La théorie de l’Algèbre a donc pour objet les lois individuelles et indépendantes de la génération et de la comparaison des quantités numériques. Or, parmi ces lois il faut distinguer celles qui constituent les é/&- mens de toutes les opérations numériques possibles , de celles qui constituent la réunion systématique de ces élémens. Ainsi, trois algorithmes , ou trois modes pri- mitifs élémentaires de génération se présentent d’abord, leurs formes sont Lors AE B—C, 2... AX B=C;,53.:: AC, et ils engendrent successivement les nombres entiers, les nombres fractionnaires, les nombres trrationnels ; et, de plus, nous conduisent aux nombres dits imagi- naïres , en remarquant la fonction différente du non:- bre B, dans les deux branches A 4 B—C,C— B—A du premier algorithme, fonction qui porte sur la qua- lité de ce nombre et lui donne un état positif et négatif. 4. Ces algorithmes primitifs essentiellement différens, sont donc les élémens de la science, qui ne peut tirer que d'eux seuls les matériaux de ses constructions en les faisant dériver de leurs combinaisons ; mais parmi tous les algorithmes dérivés , dont le nombre est indé- fini, il en est deux dont la dérivation est nécessaire, pour la possibilité même de la science, et que cette né- cessité fait ranger dans la classe des algorithmes élémen- taires , ce sont, la NumÉRATION et les FACULTÉS. La numération a pour objet la génération d’un nom- bre, par la combinaison des deux premiers algorith- mes , en resserrant ces algorithmes composans entre des limites données , de manière que l'on puisse néanmoins obtenir, dans tous les cas, la génération complète du nombre proposé. Sa nécessité se manifeste particulière - ment daus l'arithmétique qui ne serait pas possible sans cet algorithme (voy. Anirn. 10, et NumérarIow) et sa forme générale est Agx + Box + Cox + Do,x + etc. A, B,C, D, etc., étant des quantités indépendantes dexet@r,g:x, @:x, etc. des fonctions quelconques de x liées entre elles par une loi. Les facultés, dont la forme générale est PT PT PT PT PT... ELC. ont pour objet la génération d’une quantité numérique, par la combinaison des deux derniers algorithmes élé- mentaires,enresserrant de même lesalgorithmes compo- sans entre des limites données. Sa nécessité se manifeste dans l'algèbre, particulièrement pour la génération de certaines quantités transcendantes qui ne serait pas possible sans cet algorithme. (Foy. Facurrés.) TOME I, MA 209 5. La numération et les facultés sont liées entre elles par le second algorithme primitif qui entre comme partie constituante dans leur composition , et établit conséquemment entre ces algorithmes dérivés une es- pèce d'unité qui permet de passer de l’un à l’autre, La transition de la numération aux facultés est opérée par les Locarirumes, et celle des facultés à la numération , par les fonctions dérivées nommées Sinus et Cosinus. (Joy. ces mots et PuiLosopnie pes maru.) Les logarith- mes et les sinus terminent définitivement le système de tous les algorithmes élémentaires. 6. M. Wronski a donné aux trois algorithmes primi- tifs AHB=C; AVE =C L'EC, les noms respectifs de sommation , reproduction, et graduation; nous nous servirons dans ce qui va sui- vre, de ces dénominations, sans lesquelles nous se- rions obligés à chaque instant d'employer des péri- phrases. 7- Avant de passer à la réunion systématique des al- gorithmes élémentaires primitifs et dérivés, procédons à la déduction des objets de la comparaison élémentaire des nombres. La relation réciproque des nombres, con- sidérée dans toute sa généralité | consiste dans l'égalité ou l'inégalité de ces nombres ; mais l'égalité, dans sa simplicité élémentaire, n’a d’autres lois que celles de l'identité, et ne peut former l'objet d'une considération particulière, il nous reste donc seulement à nous occu- per de l'inégalité. Or, l'inégalité de deux nombres peut être euvisagée selon la relation des quantités À ou B avec C dans cha- cun des algorithmes primitifs, et c’est cette relation qui prend le nom de Rarronr. Nous avons donc, pour les rapports de sommation C—A—B, C—B— A ; pour les rapports de reproduction C C x =.B, p —A; et pour les rapports de graduation OR One pee 7 Log. A mais les deux relations des deux premières espèces de rapports étant les mêmes, et la première de la troisième espèce étant identique avec celles de la seconde, il n'existe réellement que trois rapports différens , et même on ne lient compte que des deux premiers, C —A—8B C—A B, + =. B, Le 1 210 MA auxquels on donne les noms de rapport arithmétique , et de rapport géométrique. Deux rapports égaux, arithmétiques ou géométriques, constituent une proportion (voy. ce mot), et une suite de rapports égaux, dontles termes moyens sont les [ ALGORITHMES THEORIQUES primitifs. MA mêmes, forme une progression (voy.ce mot). La théorie de la comparaison élémentaire des quantités a donc pour objet les rapports, les proportions et les progressions. Nous résumerons toute la partie élémentaire de la théorie de l'algèbre dans le tableau suivant : ADDITION. SOMMATION. SOUSTRACTION. MULTIPLICATION. REPRODUCTION. Division. ( PUISSANCES GRADUATION. GENÉRATION, (l RACINES. NUMÉRATION. r ! , + Immédiats. THÉORIE DE L'ALGEBRE. * ALGORITHMES THEORIQUES dérivés. + FACULTÉS. Partie élémentaire. . LOGARITHMES. ES Médiats. SINUS Relation d'inégalité. — ÉGALITÉ, COMPARAISON. | Relation d'égalité. — RAPPORTS, 8. La réunion des algorithmes élémentaires, qui forme la partie systématique de la théorie de l'Algèbre , n’est pas une simple combinaison de ces algorithmes comme dans la formation des algorithmes dérivés; c’est une véritable réunion systématique, d’après laquelle les quantités numériques reçoivent de nouvelles détermi- naisons et de nouvelles lois dans leur génération et dans leur comparaison. Sans remonter ici aux principes phi- losophiques de cette réunion, qui ne sont point notre objet (l’oy. Par. des Maru.), nous allons exposer com- ment elle se manifeste dans la science. | Si nous envisageons deux algorithmes élémentaires comme concourant à la génération d’une quantité, nous pourrons considérer cette génération de deux maniè- res : 1° comme étant donnés indistinctement par l’un et par l’autre de ces algorithmes , 2° comme étant opé- rée par l'influence distincte de l’un de ces algorithmes sur l’autre. Par exemple, soit m—A+B, m—C la double génération d’un nombre 77, au moyen des deux algorithmes primitifs élémentaires de la somma- tou et de la graduation ; la réunion de ces deux géné- rations, AB — CP, si elle était généralement possible, nous permettrait de considérer indistinctement chacun de ces algorithmes primitifs comme pouvant donner la génération d’un nombre 2, et toutes les fois que nous aurions »—A+B, nous pourrions conclure qu’il existe une autre génération équivalente du même nom- bre 5»1—CD, ou réciproquement. Or, une telle iden- tilésysiématique de génération n’est pas possible pour les algorithmes primitifs élémentaires, qui sont indé- RAPPORT ARITHMETIQUE. RAPPORT GÉOMÉTRIQUE. pendans les uns des autres, et les circonstances particu- lières où l’on peut avoir; soit ALB = CP , soit AB —EXF;soitEXF — CP, ne peuvent jamais permettre de considérer généralement la génération d’un nombre comme donnée indistinctement par l’un et par l’autre des algorithmes qui entrent dans chacune de ces réu- nions. Mais si les algorithmes primitifs élémentaires ne peuvent, dans leur réunion, donner lieu à une identité systématique, il n’en est pas de même des deux algo- rithmes élémentaires dérivés; la zuméralion et les fa- culs. En donnant au premier de ces algorithmes la forme Ac At + Av? + Ar Æ etc... + Auto et au second la forme (x + a) (x + a,) (x Has)... (x Has). ilest prouvé, que si l’on a, pour la génération d’une quantité quelconque or, ox = À, + A,x + A,x?+etc... + Aro on aura aussi (voy. EQuariox 15, 16 et 17), gx =(ætra.) (24ra,) (+25). (æ4au) et réciproquement. De sorte que lon a généraleinent, pour l'identité en question, l'expression (x) À, + A, -H A xt + etc... + Auto (x + @ x + ass. (x + au) Les quantités Ac, A,, À,, se trouvent déterminées par les quantités 4, a,, as etc,, ou réciproquement. ER MA Or, les lois de la détermination de ces quantités les unes au moyen des autres, forment une partie distincte et essentielle de l’Algèbre; on lui a donné le nom de Tu£ontE DES ÉQUIVALENCES. Dans son éntroduction à l'analyse des infiniment pe- uits, Euler a démontré les deux belles équivalences, trouvées par Jean Bernouilli, br x Al a à = - (Ci SINT—X NET PAU OT QU : OC x? æxi xf —_—— — ——— ——, +... etc. 1.2 139,944 ‘12.3.4.5.0 “ eLil en a tiré plusieurs conséquences très-remarquables COS XL —=I— pour la sommation des séries infinies. 9. En examinant maintenant la seconde manière sui- vaut laquelle le concours de deux algorithmes élémen- taires peut opérer la génération des quantités, on voit facilement que ces deux algorithmes devant être consi- dérés comme distincts l’un de l’autre ; il en résulte, pour leur réunion , une diversité systématique , qui se manifeste de trois manières; 1° par l'influence de la som- mation dans la génération des quantités où domiue la graduation ; 2° par l'influence de la graduation dans la génération des quantités où domine la sommation; et 3° par l'influence réciproque de la sommation etde la gra- duation dans Ja génération des quantités où dominent l'un et l’autre de ces algorithmes. 10. L'influence de la sommation ; dans la génération des quantités où domine la graduation, a lieu lorsqu'on considère les fonctions d’une ou de plusieurs quantités variables comme exprimant la génération par gradua- tion des quantités numériques, tandis qu’on envisage la variation de ces quantités par rapport à la sommation. Par exemple 9x, étant la génération par graduation d’une quantité quelconque , si æ varie par addition ou soustraction , c’est-à-dire, devient æ + 4 ou æ — A, la variation correspondante de px sera due nécessairement à l'influence de l’algorithme de la sommation. C’est cette variation qu’on nomme en général DIFFÉRENCE , et les lois qui la régissent forment l’objet de la TuéontE DES DIFFÉRENCES. Les élémens de la sommation pouvant être considérés comme réels ou édéals, c'est à-dire comme finis, ou én- Jiniment petits, la théorie des différences a deux bran- ches qui sont : le carcur pes nirrénences , et le caLcur. DIFFÉRENTIEL, Si l’on envisage, en outre, les élémens de MA 211 la sommation comme #2dcterminés, on a le CALCUL prs varraTIONs. ( W’oy. Dirr. et VaniATION. ) 11. Le second cas de la triple diversité systématique, que nous examinons donne naissance à un calcul nou- veau dont l'importance pour l’algorithmie n’est pas en- core développée, quoiqu'il en constitue une partie né- cessaire. Cependant ce calcul a cela de remarquable, que sa découverte u’est point le résultat d’un problème à résoudre , ou d’un besoin manifesté par la science , mais qu’elle a été obtenue à priori parle géomètre dont nous suivons les principes dans cette classification, et qu'elle résulte deshautes déductions philosophiques qu'il a données de toutes les branches de l’algorithmie. La seule application qui ait encore été faite de ce calcul est la détermination de la forme et de la nature des racines des équations. Sans nous prononcer sur l'utilité dont il pourra devenir un jour , nous croyons que l'exposition que nous en allons faire ne sera pas sans intérêt pour nos lecteurs. Si l’on considère les fonctions d’une ou de plusieurs variables, comme exprimant la génération par somma- tion des quantités numériques , on peut évidemment et sous un point de vue opposé aux différences , envisager Ja variation de cesquantités par rapport à la graduation. Par exemple, soit y une fonction 9x de la variablex, ou soit = x; Si nous concevons que æ varie , par un accroisse- ment que reçoit son exposant , l'exposant de y recevra un accroissement correspondant , de manière qu’en dé- signant par yx l'accroissement de l’exposant de x et par y celui de l’exposant de y, nous aurons PF = pute). Ainsi divisant ces valeurs dérivées par la valeur pri- mitivey = 9x, il viendra (0) (&'+yæ) y = ? px et ce sera l'accroissement par graduation de la fonction 9%, correspondant à un accroissement pareil de la va- riable +. Or, cet accroissement par graduation est nécessaire- ment soumis à des lois particulières dont l’ensemble forme l’objet d’un calcul particulier. C’est ce calcul que son auteur, M. Wronski, a nommé CALCUL DES GRADES , en désignant par le nom de grades les quantités y+, y. Les grades pouvant être considérés co 1me finis, ou comme infiniment petits ; le calcul des grades à donc comme le calcul des différences , deux branches parti- culières ; la première sera le calcul des grades finis , ou simplement le calcul des grades, et la seconde le cateil 212 MA des gradules, eu nomment gradules les grades infini- ment petits. Pour avoir l'expression générale du grade et du gra- dule d’une fonction quelconque au moyen d’autres al- gorithmes counus , faisons dans (0) LT'TÈ = L + ë et prenons £ pour laccroissement des difrérences qui vont nous servir à exprimer les grades; nous obticn- drons uv _ PTHE) px +Ë)— px J'Y = 2x 1 + gx _ 1 Ay(x + ë) P24 ou (p) cn #8) . px Or, d’après la théorie des différences, Fx étant une fonction quelconque de x ; et la caractéristique L dési- guant les logarithmes naturels, dont e exprime la base, on a Fæ ALFx=LFr— LF(x—£) = L_— Et F(x—#) d'ou l'on tire se Fc Ex—F(x—2) ACER EE. A | Dre ii F{a—#) AFx ef - . F F (T—) et, par suite AFxr=F(x—?).(eAlEr 1), En vertu de cette expression , on a donc Ap(x+Ë) — ge. (eAbrle—#_.;) Substituant cette veleur dans (p), nous trouyerons (y ) yo = AL: (æ+) et, prenant les logarithmes des deux membres de cette derniere égalité, 4 = aLg(x + à), d'où définitivement, remplaçant y par ox Telle est l'expression générale du grade d’une fonc- tion æ. Lorsqu'il s’agit du gradule, la quantité £ est in- finimeut petite et la différence devient une différen- ticlle , on a simplement alors la lettre latine g désignant les gradules. En partant de cette dernière expression on trouve pour les gradules des fonctions élémentaires les expres- sions générales suivantes : g(x”!) — gx 1 gx = ——. px LLzx g(a*) = Lx.gx : æLzx.cot.x rSinx = px 8 Lsinx ‘? æbx.tangx gCOEX = — —"" D, gx Ce ne sont là que les gradules du premier ordre, car il faut remarquer que les grades et les gradules admet- tent comme les différences et les différentielles , tous les ordres possibles, positifs ou négatifs; mais nous ne pou- vous entrer dans de plus grands détails ; ce qui précède est suffisant pour donner une idée exacte de la nature de ce nouveau calcul, et nous devons renvoyer ceux de nos lecteurs qui voudraient l’approfondir à l'introduc- tion à la philosophie des mathématiques ; où il est ex- posé dans tout son ensemble. 13. Il nous reste à examiner l'influence réciproque de la sommation et de la graduation dans la génération des quantités où dominent l’un et l'autre de ces algorithmes. Cette influence qui ne peut se manifester que dans les nombres déjà produits par leur génération et non dans cette génération elle-même, est l'objet de la rH£oRIE p£s NOMBRES. La théorie desnombres nepeutavoir, comme celle des différences, deux branchescorrespondantaux parties finies ct infiniment petites qu'on peut cousidérer dans cette dernière, puisque l'influence systématique qui fait son ob- jetues’exerce quesurles nombres donnés par leur géné- ration; mais elle admet aussi la considération de la deter- mination et de l’indeétermination de ces nombres, c’est- à-dire, qu’on peut envisager les nombres, comme don- nés par eux-mêmes où immédiatement, et comme donnés par d’autres nombres ou médiatement. Dans le premier cas la théorie prend le nom de Tu£ortE DES NOMBRES DÉTERMINÉS, et dans le second celui de Tu£oniE DES Nom- BRES INDÉTERMIN#S. C’est cette dernière qu'on nomme vulgairement ANALYSE INDÉTERMINÉE. ( V’oy. INDÉrER- MINE.) L Remarquons, pour mieux fixer l’idée qu’on doit at- tacher à l’objet de la Théorie des nombres, que l’algo- rithme de la sommation nous fait concevoir les nombres comme des agrégations d'unités, tandis que celui de la MA graduation, ainsi que celui dela reproduction, apportent dans leur nature la considération de l’existence des fac- teurs. Ces deux caractères distinctifs, réunis dans un méme nombre, constituent l'influence systématique ré- ciproque qui fait l’objet de la théorie en question, et cette réunion ne peut se présenter que comme une diversité systématique, puisque par leur nature essentiellement différente les algorithmes primitifs ne peuvent jamais donner indistinctement la génération d’un nombre. Or, en considérant, d’une part, un nombre donné comme formé par l'addition de plusieurs quantités et,de l’autre, comme formé par le produit de plusieurs facteurs, ces quantités et ces facteurs sont nécessairement liés par des lois particulières qui régissent la possibilité de cette dou- ble génération. Ce sont précisément l’ensemble de ces lois dont se compose la théorie générale des nombres. (V’oy. NomBres.) 14. La comparaison systématique des quantités nu- mériques a nécessairement pour objet, comme la com- paraison élémentaire, l'égalité ou l'inégalité qui peut exister eutre ces quantités, mais en ayant égard aux nou- velles déterminations de leur nature apportées par leur génération systématique. Par exemple la génération d’une fonction quelconque gx d’une variable x, étant (r); pr=A,+A;x A,z Æ A,c + etc. si l’on y joint la considération de l’équivalence entre cette génération par sommation, et celle par graduation qui doit aussi avoir lieu (s) Diversité dans la reu- nion des algorith- mes élémentaires. . GENERATION. « THEORIE | de L'ALGÈBRE, Partie systématique, COMPARAISON. . | Relation d'inégalité : INEQUATIOXS 15. Procédons maintenant à la déduction des diver- ses parties de la TecuniE pe L'ALGèsre, et, d’abord, précisons l'objet général de cette branche essentielle de l'algorithmie, Dans la rnéonts, la génération ou la construction des quantités est donnée immédiatement par des algorith- mes sirples ou composés qui ne peuvent faire connaître que la nature de ces quantités, mais non leur détermina- tion numérique ou leur valeur comparative à une unité. Cette valeur ne peut jamais être donnée qu'accidentel- lement par la théorie de l'algèbre, et seulement dans le cas où les opérations dont la réunion constitue la nature Influence partielle, Influence réciproque des algorithmes primitifs opposés MA 213 px = (x+ax +a,)(x + a,(x+a,)....etc. et si l’on remarque que lorsque un quelconque des fac- teurs de cette dernière devient zéro, ce qui la rend elle- même zéro, la première doit aussi devenir zéro en y donnant à la variable x la valeur qui rend le facteur zé- ro , On verra que cette circonstance est généralement exprimée en donnant à l'égalité (r) la forme (1) 0 — Ac Aix+ A x? + A,x—+ etc. relation qui implique nécessairement la même relation avec zéro des facteurs de la fonction de graduation (s), considérés séparément, c’est-à-dire, que la variable x du second membre de l'égalité (4 reçoit des valeurs déter- minées, dont le nombre est égal à celui des facteurs (s), qui réduisent à zéro cesecond membre. L'égalité (1) n’est donc plus une simple identité, on la nomme alors Équa- ion , et la théorie des équations forme la partie princi- pale de la comparaison théorique systématique de l'al- gèbre.'(Foy. Equarion.) L'inégalité des quantités reçoit également, en la consi- dérant sous la circonstance de la réunion systématique des algorithmes opposés , un caractère particulier qui la rend INÉQUATION ; mais comme les iñéqualions n’ontune signification déterminée, qu'au moyen des relations d'é- quations, on peut considérer toute la théorie de la com- paraison systématique comme se réduisant à la Taronx DES ÉQUATIONS. Nous terminerons ici tout ce qui a rapportaux diverses branches de la partie systématique de la ruromx de l’alyèbre, en les réunissant dans le tableau suivant. ) Réelles : CALCUL DES pir- | LÉRENCES. Déterminées. …. De la somination dans la graduation : DIiFFERENCES. Idéales : CALCUL DIFFÉ- RENTIEL. Indéterminces : CALCUL DES VARTATIONS. De la graduation dans la sommation, GRADES, (Voy n,11.) lHEORIE DES NOMBRES. Identité dans la réunion des algorithmes élémentaires : ÉQUIVALENCES, { Relation d'égalité : EQuATIONS (de différences, de congruences , d'équivalences }. d’une quantité , et donne sa génération, peuvent s'effec- tuer par l'application des procédés primitifs ou des six règles élémentaires de la science (l'addition, la multipli- cation, l’élévation aux puissances, et leurs procédés in- verses). Par exemple, soit une quantité #1, dont la gé- nération est donnée par l'expression 2 m=\/5 Cette génération ne nous fait évidemment connaitre immédiatement que la nature , ou la construction pri- mitive de la quantité #7, et ce n’est qu’en lui appliquant MA le procédé de l'extraction des racines que nous pouvons déterminer sa valeur numérique. m=—%2,23000.:.: Or, dans tous les cas où cette application des procédés ou des règles primitives ne peut s'effectuer d’une ma- nière immédiate, la valeur des quantités n’est plus don- née accidentellement, et cependant la détermination de cette valeur est exigée impérieusement pour la pos- sibilité de la science. Ilest vrai cependant que lorsqu'un mode quelconque particulier de génération , ou qu’une fonction particulière est donnée, on peut, par l’appli- cation des lois générales de la génération systématique des quantités, obtenir les lois particulières de la généra- tion élémentaire de cette fonction, et ces lois particu- lières peuvent à leur tour servir à la détermination de la nature primitive de la fonction , et par suite à la dé- ter mination de sa valeur. Mais une telle détermination théorique ne saurait avoir de loi générale, et chaque fonction particulière exige nécessairement une déter- termination particulière, de sorte que le nombre des fonctions, où des modes différens, dont la génération des quantités peut être produite par la combinaison des algorithmes simples ou composés, étant indéfini , cette détermination est elle-même adéfinie et conséquem- ment 2mposstble dans toute l'étendue de la génération systématique des quantités. [l se présente donc le pro- blème nécessaire d’une génération secondaire, différente de la génération primaire que donnent les algorithmes simples où composés de la théorie élémentaire de l'al- gèbre. Or cette génération secondaire, devant embras- ser dans tous les cas la détermination numérique des quantités, doit être UNIVERSELLE, c’est-à-dire, doit pou- voir s'appliquer indistinctement à toutes les quantités, La Technie de l'algèbre a donc pour objet général la génération et la comparaison universelles des quanti- tés. Avant de passer à la recherche des algorithmes capa- bles de donner cette génération universelle, faisons re- marquer la différence caractéristique quiles distingue dès l'abord desalgorithmes théoriques; ces derniers, formant des procédés de construction, sont pour ainsi dire iden- tiques avec les quantités mêmes qu'ils produisent, tan- dis que les premiers devant former des procédés d’éva- Juation, sont indépendans des quantités qu’ils évaluent. En un mot les algorithmes théoriques font partie de la nature même des quantités, tandis que les algorithmes techniques doivent être indépendans de cette nature et se rapportent évidemment à une Jin, à un but à attein- dre, étranger à la nature des quantités. Cette fin ou ce but qui apparaît dans les procédés de la Tecunie, la sé- pare complètement de la rnfoniE , et ne permet pas de confondre ensemble, comme on l'avait toujours fait, MA ces deux branches si distinctes de la science. La théorie est proprement la partie spéculative de l’algorithmie , tandis que la technie en est la partie pratique, ou, pour mieux dire, présente un caractère d'action, un art (rtxwr) (Voy. la Philosophie de la Technie, 1° sec- tion.) 16. La génération secondaire qui fait l’objet princi- pal de la technie de l'algèbre, devant présenter la dé- termination numérique des quantités, ne peut évidem- ment avoir lieu que par l'emploi arbitraire des algo- rithmes primitifs élémentaires, puiqu’en dernier lieu l'évaluation numérique d’une quantité se réduit à Ja réalisation des opérations primitives données par ces algorithmes. Mais les deux algorithmes dérivés immé- diats, la numeration cetles facultés, nous offrent la pos- sibilité d’obtenir la génération d’une quantité quel- conque, par le moyen des limites arbitraires dont ils sont susceptibles; aiasi, pour obtenir la génération se- condaire en question, il faut pouvoir, à l’aide d’une fonction arbitraire, transformer, au moyen des algorith- mes primitifs, toute fonction théorique, donnée immé- diatement ou médiatement, en fonctions de numéra- tion ou de facultés. Cette fonction arbitraire sera dans sa plus grande généralité la quantité qu’on nomme dans les applications de l'arithmétique, mesure où unité de l'évaluation des quantités. Or, la transformation de toute fonction théorique en fonctions de numération ou de facultés, par l’em- ploi d’une mesure arbitraire suivant laquelle elle doit être évaluée, exige évidemment r'ne détermination de la relation qui se trouve entre cette fonction et la fonc- tion arbitraire servant de mesure, c’est-à-dire la déter- mination du rapport géométrique de ces fonctions, car c’est généralement sur ce rapport quese fonde l’o- pération arithmétique nommée mesure. De plus, la gé- nération secondaire qui fait l’objet de la transforma- tion dont il s’agit, devant être opérée par l'emploi des algorithmes primitifs, cette transformation doit être subordonnée à la forme de l'algorithme employé. Ceci posé, si nous désignons par Fx, une fonction quel- conque d’une variable x, et par x une fonction arbi- traire servant de mesure , ou dans laquelle la fonction Fzx doit être transformée, l'opération de cette trans- formation en fonctions de numération ou de facultés, aura les forines respectives Fx = A Lor,et Fx = A X œT, A étant une quantité dépendante ou indépendante de x et æx une quantité dépendante de la mesure 4x. 17. Occupons-nous d’abord de la fonction de numé- ration. Pour qu'on puisse généralement décomposer Fx,en deux quantités À et æx, telles que x soit dæns tous les cas comparable avec la mesure 9x, il faut MA nécessairement que 4x devienne zéro lorsque gx le devient, car sans cela le rapport de ces deux fonctions ne pourrait devenir l’objet d’une détermination géné- rale. Ainsi la quantité À doit être telle que lorsque la variable x reçoit la valeur qui rend 9x —0, et, par conséquent, pæ = 0, d’où il suit que cette quantité est indépendante de x. Maintenant le rapport des quantités x et 9x étant si nous ne considérons en premier lieu que le rapport È px RE direct -— nous aurons, en le désignant par Fix, pa et cette fonction F,æx qui doit avoir dans tous les cas une valeur déterminée, pourra subir une transforma- tion ultérieure. F:x — B + PL d,æ étant une quantité toujours comparable avec ox, c'est-à-dire qui devient zéro lorsque #x = 0 , et B une quantité telle que l’on ait dans le même cas F;x = B, Exprimant de nouveau par F,x le rapport direct des quantités q,x et 9x, nous pourrons transformer la fonction F x, en Fx—C+ax, et en poursuivant successivement ces décompositions, nous trouverons, en rassemblant les résultats, Fx = A + x DX = (B + mx).px MT = (C + p,x).px P,@ = (D + 4:x).ox ctc. — etc. et, en substituant, Fx = À + Bpx + Cox) + D(or) + etc. ce qui est la forme générale de ce qu’on appelle séries , du moins dans le cas simple où les transformations s'effectuent avec la même mesure vx. 18. Si nous opérons les mêmes transformations en L GE : nous servant du rapport inverse D NOUS obtiendrons MA 215 successivement, Fr= À + œx ; TE L DE . Ex —=B'+vx ; É LR Fæx ? DT T— a px Fr C'£hoæs 2 — Fr LA : TT : etc. = etc. D'où, en substituant , Fx = À + ox B'+ ox C' + ox D'+ etc ce qui est la forme générale de ce qu’on appelle frac- tions continues , également dans le cas simple d’une même mesure @x. Les séries et les fractions continues sont donc les deux branches particulières de la classe générale des procédés techniques qui dépendent de l'algorithme de la numération. 19. Reprerons maintenant la seconde forme de transformation Fr = A X x, qui répond à l'emploi de l'algorithme des facultés. Ici la quantité À peut être réellement dépendante ou indé- pendante de la variable x, et les transformations de ce second cas diffèrent essentiellement de celles du pre- mier, où cette quantité À est nécessairement indépen- dante de x, c’est-à-dire une quantité constante. En con- sidérant la quantité A comme dépendante de x, elle doit être telle qu'étant réduite à zéro par une valeur particulière de x, cette même valeur rende Fx égaie à zéro, afin que la fonction æx ait une valeur finie. Ainsi cette quantité À étant généralement comparable avec Fx, forme elle-même la mesure de cette fonction ; dé signant donc par fx la fonction arbitraire A, la pre- mière transformation deviendra Er fa ons et les autres transformations seront PL = fix X ME Di il X &,x Bof TiX sr cic. CtCoose Les fonctions arbitraires fx, fx, fit, étant respective: ment prises pour la mesure des fonctionsæ,x,p,x,,+, etc. 216 MA Substituant donc chacune de ces transformations dans celle qui la précède, on obtiendra la génération tech- nique. Fr=fi. fit, fr fire. le nombre des facteurs étant indéfini. Ce qui est la forme générale des produites continues. (Foy. ce mot.) 20. Lorsqu'au contraire la quantité A est indépen- dante de x, la transformation Fr=AX ar, n'est visiblement possible que par l'emploi de l’algorith- me des facultés, en rendant les facteurs indépendans de la variable, Ua a alors la forme générale Fr—(ÿ2)""" z et Ë étant deux quantités données, Ÿz désignant une fonction de z, déterminée convenablement, et gr la fonction arbitraire de x prise pour mesure, car de cette manière tous les facteurs finis Ÿz, 4{2HE), J(=Ha28),etc., formant la faculté, sont indépendans de la variable x. C’est la forme générale des facultés exrponentielles. Les series, les fractions continues, les produites continues et les facultés exponentielles, forment donc les objets de la partie élémentaire de la technie et con- st'tuent quatre algorithmes techniques primitifs, à l'aide de chacun desquels on peut obtenir la génération tech- nique ou l'évaluation numérique d’une fonction quel- couque. Ce sont les lois fondamentales de ces quatre algorithmes dont l’ensemble compose la partie éle- mentaire de la génération technique. 21. Les quatre algorithmes techniques primitifs que nous venons de déduire et qui forment les deux classes de génération technique, dépendantes de l'emploi de la numération et des facultés, ou, dans son principe, de l'emploi de la sommation et de la graduation, ne peuvent par leur combinaison que reproduire les algo- rithmes théoriques, de manière qu’il n’existe point pro- prement, quant à la forme de génération, d’algorithmes techniques dérivés. Cependant en ayant égard au procédé direct ou inverse que l’oa peut suivre dans la détermi- nation de la fonction Fx, pour obtenir sa génération technique , il se présente une classe particulière d'algo- rithmes techuiques dérivés qui forme ce que l’on appelle les méthodes d'interpolations. (Foy. INTERPOLATION. ) En effet, il entre dans les séries, daus les fractions con- tinues , et dans les facultés exponenticlles, des quantités constantes dont la valeur résulte des déterminations particulières de la fonction proposée Fx , que ces algo- rithmes doivent évaluer. Or, pourvu que ces détermi- nations particulières soient connues ou du moins puis- sent être obtenues à l’aide de circonstances données, il devient toujours possible en suivant un procédé inverse, MA d'évaluer généralement la fonction Fx, à laquelle se rapportent les déterminations particulières qu’on aura employées. C’est ce procédé inverse qui est l’objet de l'INTERPOLATION. 22. La réunion systématique des algorithmes techni- ques élémentaires ne peut consister que dans la forme générale de ces algorithmes, et cette forme générale est nécessairement la forme primitive de toute la science des nombres. Sans entrer ici dans des développemens qui nous sont interdits, remarquons que la forme générale des séries est Fx — A + Box + Cox H Dox H etc. .. ce qui se réduit en principe à un agrégat de termes de la forme (2) Fr = », + 9, +, + +, + + etc... que celle des fractions continues Fr — À +or B+oxr C+ox D — etc. se ramène pareillement à un agrégat de termes de la forme (voy. Conrinu. 30), Fr — D ++,+o + + D, —+ etc. et, qu'enfin les formes générales des produites continues et des facultés exponentielles, en supposant que la mul- tiplication des facteurs soit effectuée , deviennent eu- core des agrégats de termes semblables à (+). Ainsi tous les algorithmes techniques élémentaires peuvent être ramenés à un agrégat de termes, et c'est donc dans cctte forme que se trouve leur réunion systématique, c’est à- dire que l'algorithme technique systématique, qui doit réunir tous les algorithmes élémentaires et embrasser tous les procédés techniques, doit se présenter lui-même sous cette même forme (2). Si nous désignons par ©, 9,, O,, des fonctions ar- bitraires de la variablex, prises pour la mesure, fonc- tions qui peuvent être liées par une loi, ou n'avoir en- tre elles aucune liaison, et par A,,A,, À,,etc., des quantités indépendantes de x, nous aurons pour là forme de la génération technique sytématique en ques- tion , l'expression générale (5). Fi = A: + A,0; LH A,0, + A,0, + etc. Cette loi, dont la généralité absolue s'étend sur toute l’algorithmie, puisqu'elle embrasse l'application même, indépendante et immédiate des algorithmes primitifs et opposés de la sommation et de la graduation, a été | MA nommée par M. Wronski, à qui elle est due, rot su- PRÊME OU UNIVERSELLE. (Joy. Puir. DE LA TECHNIE.) 23. Jusqu'ici nous n'avons considéré la technie de l'algèbre que sous le point de vue de la génération des quantités ; il nous reste à la considérer sous celui de leur relation ou de leur comparaison. Cette relation, qui porte généralement sur l'égalité ou sur l'inégalité des quantités, doit se présenter ici avec les caractères de fin ou de but, qui distingue la technie de la théo- rie; ainsi en ne tenant compte que des égalités, parce qu’elles sont les conditions des inégalités, la compa- MA 917 raison technique consiste dans la formation universelle des égalites et dans leur transformation ou résolution c’est-à-dire dans la resolution universelle des équations. Les lois respectives de cette formation et de cette solu- tion forment, les premières, la partie élémentaire de la comparaison technique, et les secondes, la partie sys- tématique de cette même comparaison. C’est ce que M.W ronski a nommé le canon algorithmique et le pro- blème universel. Telles sont donc enfin toutes les par- ties intégrantes de la recunie de l’algorithmie ; leur en- semble peut former le tableau suivant : Générale : SERIES. Par sommation. Particulière : FRACTIONS CONTINUES. Génération technique PRIMITIVE, GENERATION. Partie élémentaire. TECHNIE de L'ALGÈBRE. COMPARAISON, GENERATION, Partie systématique, COMPARAISON, MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES. D’après la déduction philosophique que nous avons donnée de l’objet géné- ral des mathématiques , on voit que leur application est universelle, et qu'il doit exister autant de branches différentes des mathématiques appliquées, qu'il peut exister de sciences différentes pour le savoir humain. Où comprend même que ces sciences n’acquièrent un degré plus ou moins grand de certitude qu’en vertu de cette application, et suivant que leurs lois fondamen- tales s’'appuyent plus ou moins sur des lois mathémati- ques. Nous n'avons pas besoin sans doute de faire re- marquer qu'il s’agit ici des sciences proprement dites, c’est-à-dire, des sciences dont l’objet est réalisable dans l'espace et dans le temps, car la certitude des sciences philosophiques dérive d’une toute autre source; appelées par leur nature à donner l'explication des lois des mathé- matiques , elles ne peuvent évidemment tirer leur va- lidité de ces mêmes lois, Cette application universelle des mathématiques ne peut être soumise à une classification déterminée , qu’en remarquant d’abord que, parmi tous les objets des sciences humaines, on peut distinguer ceux qui sont dounés par la nature ou par l’ensemble des phénomènes physiques, de ceux qui sont donnés par l’art, ou sont les produits de l’action de l’homme. Nous aurons donc pour point de départ : 1° l'application des mathémati- ques aux objets de la nature, ce qui forme les sciences dites Puysico-marnémariques; 2° l'application des ma- thématiques aux objets de l’art; ce qui forme une classe de sciences qu'on pourrait nommer Pracmarico- MATnÉMATIQUES. LE Scences Puysico-Mamnémariques. La matière , TOME I, Construction de toutes les égalites j Gén : FACULTES EXPONBNTIELLES, Par gradualion. | Particulière : PRODUITES CONTINUES, Génération technique DERIVEE ; INTERPOLATION, : CANON ALGORITHMIQUE, LOI SUPRÈME OU UNIVERSELLE, Résolution de toutes Les équations : PROBLÈME UNIVERSEL. abstraction faite de sa nature, nous apparaît comme quelque chose de mobile dans l’espace ; or, dans un mouvement il y a deux choses distinctes à considérer, savoir : les lois qu'il suit en s’effectuant, et les forces motrices qui le produisent. Cette considération partage les sciences physico-mathématiques en deux branches principales, dont la première a pour objet général les lois des forces motrices , c’est la MÉcaniQue, et dont la seconde a pour objet général les lois du mouvement. Cette dernière, qui se compose, comme nous allons le voir, de plusieurs autres branches ou sciences très-im- portantes, n’a point reçue de dénomination en fran- çais. La mécanique se divise en quatre branches particu- lières, dont les deux premières ont pour objet l’équili- bre des forces motrices des corps solides et fluides; ce sont : la Srarique et l'Hyprosrarique; et dont les deux secondes ont pour objet l’action des forces motrices des corps solides et fluides ; ce sont : la Dynamique et l'Ilx- DRODYNAMIQUE. Les lois du mouvement peuvent être considérées 1° en elles-mêmes ou #x abstracto ; 2° dans les objets ou in concreto. Les lois du mouvement abstrait forment l'objet d’une science à laquelle on n’a point encore donné de nom en france, parce qu’on l’a confondue avec la dynamique; d’après plusieurs mathématiciens allemands, nous la désignerons sous celui de Paoro- NOMIE (de @opæ dr'ansport et de yomos lois). Les lois du mouvement concret forment l’objet de plusieurs scien- ces, qui sont: 1° l’IvprauriQue, ou la science du mouvement des fluides; 2° la PneumariQue, ou la science du mouvement des gaz; 3° l’AsrroNomIE, ou 28 218 MA la science du mouvement des corps célestes; 4° l'Orri- QUE GÉNÉRALE, ou la science du mouvement de la Zu- mière ; et 5° enfin, l'ACOUSTIQUE, ou la science du Lois des forces motrices: MECANIQUE. Equilibre des forces. Mathématiques appli- quées aux objets de Ja nature : SCIENCES PHYS1CO- MATHEMATIQUES, Action des forces. Lois du mouvement. Pondérables. Lois du mouvement concr#t, considéré dans les objets... Impondéra- bles. IT. Sciences Pracmarico-MatnémarTiques, On ne peut établir ici une classification déterminée, parce que les diverses branches de l'application des mathéma- tiques aux arts, soit physiques, soit intellectuels, sont aussi indéterminées que le sont ces arts. Voici les prin- cipales : ARPENTAGE, BALISTIQUE , ARCHITECTURE, CuroONOLOGIE, Navicarion, GNOMONIQUE, FORTIFICATION, GÉODÉSIE, etc, Pour les développemens on doit recourir aux arti- cles de ce dictionnaire, qui traitent en particulier les sciences que nous venons de mentionner. MAUPERTUIS (Prerne-Louis Moreau pr), né à Saint-Malo, le 17 juillet 189. Les travaux de ce géo- mètre ne sont ni assez nombreux, ni assez importans pour lui mériter une place distinguée dans l’histoire de la science ; cependant il a été jugé avec trop de rigueur, en france surtout , où l'esprit a si souvent raison contre le savoir, et nous devons du moins rappeler les titres estimables et réels qu'il avait acquis à l’estime des corps savans qui l'admirent dans leur sein. Maupertuis, qui quitta de bonne heure la carrière militaire pour l'étude des sciences et des lettres, fut en France un des pre- miers promoteurs des doctrines de Newton, etil est assez remarquable que Voltaire, alors son ami, étudiait sous ses auspices ce système qu'il a prétendu mettre à la portée de tout le monde, mais que la nature de son ta- lent et de ses études ne lui permettait ni de comprendre, ui d'exposer, par conséquent, pour l'instruction des autres. Dès 1723, Maupertuis était membre de l’Aca- démie des sciences, et il fut chargé de diriger en cette qualité la commission scientifique qui , plusieursannées Des corps fluides : mouvement du son. Le tableau suivant va compléter cette classification, en la présentant d’une manière plus systématique. Des corps solides : STATIQUE, HYDROSTATIQUE (de l'a ir en particulier AEROSTATIQUE). Des corps solides : DYNAMIQUE. Des corps fluides : HYDRODYNAMIQUE. Lois du mouvement abstrait, ou considéré en lui-méme : PHORONOMIE. Solides. (On ne distingue pas cette branche de la dyna- mique.) Terrestres, ... Liquides : HYDRAULIQUE. Fluides....... ls : PNEUMATIQUE. Célestes : ASTRONOMIE. Directe : OPTIQUE, proprement dite. ! Vision immé- | Propagation diate. Par réflexion : CATOPTRI- de Ja lumtere: QUE. OPTIQUE GENERALE, Indirecte Par réfraction : DIOPTRI- QUE. Vision médiate : PERSPECTIVE. \ Propagation du SON : ACOUSTIQUE. après, fut instituée pour mesurer un degré du méridien au cercle polaire. 11 parla peut-être de la part qu’il prit à cette célèbre opération avec peu de modestie, et de manière à diminuer le mérite de ses collaborateurs Clairaut, Camus , Lemonnier et l'abbé Outhier ; mais ce travers d’esprit ne saurait en rien déprécier ses travaux comme géomètre dans cette difficile et dangereuse opé- ration, achevée courageusement sous un climat où le thermomètre descendit de 25 à 37 degrés. Dans son Essai de cosmologie, que Maupertuis pu- blia lorsqu'il était président de l’Académie de Berlin, il proposa plusieurs hypothèses nouvelles dans la théorie du mouvement , entre autres le principe de la moindre action, découverte qui lui fait honneur, mais qui lui atüra une des plus violentes querelles qui ait jamais troublé le repos d’un savant. Kænig, qui entreprit de discuter la valeur de ce principe, avait tort; mais Vol- taire, qui était devenu l'ennemi de Maupertuis, et qui l’attaqua sous le ridicule pseudonyme du docteur Aka- kia, avait aucun titre pour intervenir dans un pareil différent. Cependant il accabla Maupertuis sous le poids de ses sarcasmes, et le principe de la moindre action, que ce spirituel écrivain s’inquiétait fort peu de com- prendre, cette idée qui eût honoré un génie plus élevé que celui de Maupertuis, fut ridiculisée au point d’a- buser les géomètres eux-mêmes, qui se gardèrent long- temps de l'énoncer. La postérité, plus juste, n’aura qu'un profond mépris pour l'ignorance du géomètre Voltaire, et le principe de la moindre action sauvera le nom de Maupertuis de l'oubli où doit aller se perdre l'injurieuse diatribe du docteur Akakia. Maupertuis, qui eut le tort grave de se faire courtisan et de négliger la science qui lui avait ouvert un rapide chemin à la fortune, a néanmoins publié un grand nombre d'écrits, MA qui ont été réunis sous letitre de : OEuvres de Mauper- tuis, Lyon, 1768, 4 vol. in-8, on remarque dans ce recueil : 1° Balistique arithmétique, 2° Essai de cosmo- dogie, 3° Discours sur la figure des astres, 4° Élémens de géographie, 5° Relation d'un voyage fait par ordre du roi au cercle polaire, 6° enfin Mémoire sur la moin- dre quantité d'action. Maupertuis, dont la santé avait été altérée par les chagrins que lui avait causés sa que- relle avec Kænig et Voltaire, mourut à Bäle le 27 juil- let 1959, chez les fils du célèbre Jean Bernouilli. MAUROLYCO (Francois), l’un des plus savans géo- mètres du xvi° siècle, et désigné dans l’histoire de la science sous les divers noms de Maurozic, Maurozteus, ManuzLo, naquit à Messine, le 19 septembre 1494, d’une famille grecque originaire de Constantinople. Il n'eut d'autre maître que son père dans les sciences mathéma- tiques, dont il s’est occupé toute sa vie avec cette per- sévérance et cette activité dans les recherches qui distin- guent les savans de son époque. Nous ne croyons pas devoir rappeler le petit nombre de particularités qui nous ont été conservées, et qui ont marqué sa longue carrière. Maurolyco vécut comblé d’honneurs et en- touré de l’estime publique dans cette noble et enthou- siaste Jtalie, qui a toujours des couronnes pour le génie. Ses travaux sont nombreux et très-remarquables pour l'époque où ils furent accomplis. Toutes les branches des mathématiques furent l’objet de ses recherches et de ses méditations. On lui doit des traductions accom- pagnées de commentaires des plus grands géomètres de l'antiquité. Il est l’auteur de travaux originaux sur les sections coniques, et La Hire a développé sa méthode dans le traité qu’il a publié sur cette importante bran- che de la géométrie. Les travaux de Maurolyco sur l'optique et la gnomonique ne sont pas moins dignes d'attention. Il parvint à une extrême vieillesse, et mou- rut dans les environs de Messine le 21 juillet 1575. Voici la liste de ses principaux ouvrages, qui peuvent encore être consultés avec fruit par les géomètres : I. Traductions latines de Théodose, de Ménélaus, d’Autolycus, d’Apollonius, etc. ; II. Cosmographia de form&, situ, numeroque cælorum et elementorum, etce., Venise, 1543,in-f°; III. T'heoremata de lumine et umbrä ad perspectiva radiorum incidentium, Venise, 1575, in-4 : on doit à Clavius une seconde édition de cet ou- vrage , auquel il a attaché des notes ct des remarques, Lyon, 1613; IV. Admirandi Archimedis syracusani monumenta omnia quæ exstant, Palerme, 1685, in- folio. Cet ouvrage est plutôt un commentaire ou une imitation d’Archimède, qu’une traduction littérale des œuvres de ce grand géomètre. MAXIMA et MINIMA. (4/g. et Géom.) On dési- gne sous ces noms Îles plus grandes et les plus petites MA valeurs d’une fonction de quantités variables; et les 219 procédés à l’aide desquels on détermine ces valeurs for- ment la Méruone DES maximis et minimis, Si, par exemple, fx désigne une fonction quelconque de la quantité variable x, et que & soit une valeur particu- lière de x, qui rende la valeur de la fonction fr la plus grande ou la plus petite possible, sera le #27axt- mum où le minimum de fx. Pour considérer là méthode des maxtnis et minimis d'une manière purement algébrique, remarquons que si fx devient un maximum en x faisant x — à, toute autre valeur de x plus grande où plus petite que «, substituée à la place de x , doit donner pour fx une va- leur plus petite que celle qui résulte de x = 4, et que si, au contraire fx, devient un m2rnémum par cette va- leur a de x , toute autre valeur plus grande ou plus petite que a, doit donner pour /x une valeur plus grande que celle qui résulte de x — a. C'est-à-dire que dans le cas du maximum on doit avoir (1), L étant une quantité quelconque , Ja > f{(a+h), et dans celui du zxinimum, fa ) dfx— 0 est l'équation de condition du maximum ou du mini- mum,cetla valeur de x, s'il en existe, qui peut satis- faire à cette équation, est celle qui rend la fonction proposée un maximum ou un minimum. Proposons-nous, par exemple, de trouver une valeur de x, qui rende la fonction 24x — &' un maximum 220 MA ou un minimum; en différentiant cette fonction, nous avons d(2ax — x?) — sadx — 2rdx et, par conséquent, l'équation de condition est oadx — 2xdx = 0 ou, simplement, en divisant les deux membres par dx, 24— 2X —0 d’où l’on tire x = a. Cette valeur substituée dans la fonction proposée la rend égale à «7. Pour savoir maintenant si a? est le maximum ou le minimum de la fonction 2ax — x°, substituons suc- cessivement dans cette fonction a+ h,eta--},à la place de æ, } étant une quantité quelconque, nous aurons pour résultats les deux valeurs &— le ab h)— (a+; = 2a(a— })—{(a—h} = —/} lesquelles étant toutes deux plus petites que & , nous fost connaitre que a? est un maximum. Les conditions (1) qui distinguent le maximum du minimum, donnent lieu à une considération générale uès-1mportante, en ce qu'elle abrège d'abord les opé- rations ct qu'eusuite, elle sert à reconnaitre la possi- bilité même de l'existence des maxima et minima dans cette considération: si Faylor ou obtieut (01. Dirr. 34) les deux (EC 1 une fonction proposée. Voici Fou développe par la formule de les fonctions fix+)et fix—h), expressions 3 | x h d'jx Le d'fx L° PT ES Ce M QE Re Pie M ERA de 1 T der. 7 dx 1.2.3 es dfx h dfxh à dé he Ce à QE dx 1 “dxt 1.2 7 dx 1.2.8 Es SD Maintenant, d'après les conditions (1), pour que fx soit un maximum où un minimum, il faut que ces deux développemens soient tous deux plus petits ou tous deux plus grands que fx, ce qui d’abo#d ne peut avoir généralement lieu qu’autant que l’on donne à x une dfx valeur qui rende “= Re ce qui est la condition (1); 71: et qu’ensuite cette même valeur de æ, mise dans fi de cas, et positive dans le second. En cffet, on peut tou- jours supposer la quantité arbitraire A assez petite pour , rende cette quantité négative dans le premier que chacun des termes de ces développemens soit plus grand que la somme de tous ceux qui le suivent et, alors, le signe qui doit affecter une telle somme est MA nécessairement Île même que celui de son premier dfx h terme. Or le signe de ; Étant positif dans le pre- mier développement et négatif dans le second, la somme de tous les termes, à partir de celui-ci, sera pareillement positive dans le premier développement et négalive dans le second, de sorte que si le terme df x dfx —, ou son coefficient dx Fri ; n’est pas zéro, fix +h) sera plus petite que fx, et fx — h) plus grande, c’est- à-dire qu’il ne pourra y avoir ni maximum ni miui- mum. Mais si . — 0, les développemens ci-dessus € se réduisent à dfx hk fx Aix +) = fx Fe . + LE 103 + CHTÉE . dfe l dfz pen fe + EE Her ra + ee et, alors, le signe de la somme de tous les termes qui suivent fx, devant être le même que celui du pre- ‘ dfx k : d'fx : mier, —- -—, ou de son coefficient, ——, si ARE 1,2 dat x + h) et fix — h) seront tou- tes deux plus grandes que fr, ce qui est le cas du mi- coefficient est positif /{x nimum , tandis que s'il est négauf, f(x + h) et /\x—h) seront toutes deux plus petites que fx, ce qui est le cas du maximum. Si nous avons, par exemple, fr = ax — xi, en prenantles deux premières dérivées différentielles nous t'ouvous df: AE : PA nn Sax? — 4x /E] PÉE a Gax — 192. dx? La premitre, égalée à zéro, donne l’équation 3ax? — 4x — 0, : ae 3 qui peut être satisfaite par les valeurs x—0, etæ =;4; k substituant ces valeurs dans ia seconde elle donne æfx Pour x = 0, r 3 fr _ 9e AU Tr Lu 3 ; ; la valeur -a, répond donc au maximum de la fonc- tion ax? — xi. Lorsqu'une valeur de la variable x, fournie par l’é- dfx quation dfx = 0, rend in — elle ne peut cor- MA respondre à un maximum ou à un minimum qu'autant d'fax à difx _ — 0, alors le sigue de ce détermine la nature de la valeur de la fonction fx, c’es-à-dire, que cette quantité est un maximum si qu’elle rend aussi æ LS mn - 7, est négatif, et un minimum dans le cas con- traire, En général, lorsque la première dérivée diffé- rentielle, qui ne s’évanouit pas en substituant à la place de x les valeurs données par l'équation dfx —0, est d'ordre pair, il y a maximum si cette dérivée est néga- tive et minimum si elle est positive. Appliquons cette théorie à quelques problèmes nu- mériques et géométriques. Soit d’abord la fonction fx = 3x — bix + ec on trouve en différentiant 2 = ox? — bi dx ga dfx —— = LE H 7 182 x la première dérivée égalée à zéro, donne gæx —bi=o, d'ou x'= — ge el LC ces deux valeurs de x étant mises successivement dans la seconde dérivée la rendent 2 + Ga, pour x — — 6ab, pour à = —.— la première peut donc rendre la valeur de la fonction proposée un minimum, et la seconde ; un maximum; et nous avons Ji 2b6 ; = CH -_ — maximum. ga fe = C— —- = minimum, 94 Problème. De tous les triangles construits sur une méme base et qui ont le mémé périmètre, déterminer celui dont la surface est la plus grande. Désignons par & la base commune, par 2p le péri- mètre, et par x l’un des deux autres côtés ; le troisième côté sera 2p —a— x, Or l’expression de la surface d’un triangle quelconque à l’aide de ses trois côtés est S= VIpip—a)(p—b)(p—c)|, MA p désignant la moitié du périmètre et a, b, c chacun 291 des côtés (voy. TRiANGLE); nous avons donc ici (3) S = V{p(p—a) (p—x)(a+z—p)]. Réalisant la multiplication des facteurs du secoud membre, il viendra S = V/[2apt — &p° — pi + (ep — ap + ap} — (p° —ap}x*] Ainsi , faisant pour abréger : 2ap} — @p? — pi = A æp—3ap +2p = B p°— ap = C. la fonction dont il s’agit de trouver le maximum sera , L S = [A + Br — Cr et l’on obtiendra en différentiant Bdx—2Crdx aV1A+Bx—Cr| Divisant par dx, et égalant à zéro la dérivée, il vient B— Cr —0, D'où , &p— 3ap° +°2p° p— ap Le côté x doit donc être égal à la moitié du péri- mètre diminué de &, c’est-à-dire que les deux autres côtés doivent être égaux et que le triangle cherché est isocèle. On peut obtenir ce même résultat d’une manière beaucoup plus expéditive en employant un procédé indirect de différentiation que nous allons faire con- naître, parce qu'il est applicable généralement aux fonctions composées de facteurs. Elevons à la seconde puissance les deux membres de l'égalité (3), elle deviendra S= p(p—a)(p—x)(a+x—p); renons maintenant les logarithimes naturels des deux 6 membres de cette dernière, nous aurons oLS = Lp +L(p—a)+L(p—x) + L(a+ x—p); 222 MA différentions, en remarquant que Lp et L(p—a) sont des quantités constantes , nous trouverons dx a+x—p dS __—dx ER p—x + et, pour la dérivée différentielle, ds _S 1 D = + si , Lt «2 égalant à zéro, nous aurons d'où Il est facile de tirer de cette proposition, comme corollaire, que de tous les triangles isopérimètres , celui qui a la plus grande surface est équilatéral. Nous ne pouvons entrer dans plus de détails sur l'importante méthode de maxima et minima; ce qui précède contient ses principes fondamentaux , mais leur développement doit être étudié dans les ouvrages sur le calcul différentiel. Foy le grand traité de Lacroix. Voy. aussi la géométrie de Simpson pour les maxima et minima des figures géométriques. MAYER (Tome), l’un des plus célèbres et des plus grands astronomes modernes, naquit le 17 février 1923 à Marbach, dans le royaume de Wurtemberg. Ses com mencemens furent pénibles, mais, comme tous les hom- mes que le génie de la science appelle à une grande re- nommée , il lutta noblement contre tous les obstacles et fournit une courte mais glorieuse carrière. L'histoire de sa vie est celle de ses traveaux. Son premier ouvrage parut en 1745, c'est un traité des courbes pour la cons- truction des problèmes de géométrie. Mayer le compo- sa dans l'espoir d'obtenir du service dans l'artillerie ; il publia la même année un atlas mathématique, c'est une suite de soixante tableaux dans lesquels sont représen- tées toutes les parties de la science. Depuis cette époque Mayer s'occupa plus spécialement d’astronomie et il contribua beaucoup à la publication des mémoires de la société cosmographique de Nuremberg qui ont eu de la célébrité sous ce titre : kosmographische nachric- then und sammlungen. On remarque davs le volume publié en 1750, ses observations et ses calculs de la li- bration de la lune. La méthode nouvelle qu’il employa dans cetterecherche importante est adoptée aujourd’hui par tous les astronomes , et ou lui doit la précision qui distingue les tables astronomiques les plus récentes. En 1751, Mayer se fixa à Gaœttingue où il fut chargé de la direction de l'observatoire. C'est là qu’il se livra, avec un zèle soutenu , aux observations et aux trayaux MA astronomiques qui ontillustré son nom. Il entreprit de vérifier les points fondamentaux de l’astronomie, les réfractions , la position des étoiles , et principalement de celles du Zodiaque ; son catalogue zodiacal contient 998 étoiles , dont une grande partie ont été observées jusqu’à 26 fois. Ce fut également à l'observatoire de Geœttingue, riche de précieux instrumens dus à la muni- ficence du roi d'Angleterre que Mayer acheva ses tables du soleil et ses excellentes tables de la lune , qu’il corri- gea avec le plus grand soin jusqu’à sa mort qui eut lieu le 26 février 1762. On sait que sa veuve envoya ces ta- bles à Londres pour concourir aux prix des longitudes, qu’elles obtirrent une récompense de 5,000 livres ster- lings et que le soin de les publier fut confié à Maskeli- ne. Les œuvres de Mayer devaient être publiées par Lichtemberg, astronome de Gættingue etson ami, mais un seul volume parut en 1775. Il contient divers mé- moires qui attestent tous à unhaut degré le génie de ce jeune et illustre astronome. On y remarque un projet pour déterminer plus exac- tement les variations du thermomètre et une formule pour assigner le degré moyen de chaleur qui convieut à chaque latitude et les temps de l’année où doit arriver la chaleur la plus grande et le plus grand froid ; une méthode facile pour calculer les éclipses de soleil; elle a beaucoup d’analogie avec celle de Keppler. Un assez grand nombre d'écrits et de mémoires scientifiques de Mayer ont été publiés à Past, nous citerons entr'autres : Description d'un nouveau globe de la lune ; Nurem- berg 17950.—Réfractions terrestres id. 1750.— Descrip- tion d'un nouveau micromètre. — Observation de l'é- clipse de soleil en 1748.—Conjonction de la lune et des étoiles, observées en 1747 et 1748.—Preuves que la lu- ne n'a point d'atmosphère.— Mémoire sur la parallaxe de la lune et sa distance à La terre déduite de la lon- gucur du pendule à secondes.—Inclinaisons et décli- naïisons de l'aiguille aimantée , déduite de la théorie. — Inégalités de Jupiter. (Voyez mém. de l'académie de Gattingue et l'éloge de Mayer par Kaestner.) MÉCANIQUE. Science des lois de l'équilibre et du mouvement, ou, plus exactement, science des lois des forces motrices. C’est une des branches fondamentales des mathématiques appliquées. (Voyez Marnrma- TIQUES.) Le nom de mécanique, qui dérive du grec pngærn, machine, indique suffisamment que, dans l’origine, cette science n'avait pour objet que des connaissances pratiques sur le jeu et l'emploi des machines; mais ilen a été ici comme pour la géométrie, la dénomination est restée malgré l'immense extension de la science et sa complète transformation. Aujourd’hui, on désigne sous le nom général de MECANIQUE l’ensemble de toutes MA les sciences qui se rapportent , soit à l'équilibre ou au mouvement des corps, soit aux lois abstraites ou con- crètes du mouvement , soit aux lois des forces mo- trices, soit à la construction ou à l’usage des machines. C'est une vaste réunion de connaissances théoriques et pratiques, dont les premières forment la mecanique rationnelle , et les secondes la mécanique pratique où appliquée. Cettedernière seule se rapproche de la mé- canique des anciens. C’est à Newton qu'est due la division de la mécanique en rationnelle et en pratique , et indépendamment des belles et nombreuses découvertes dont il a enrichi cette science, on peut dire qu’il en a changé la face dans son célèbre livre des principes par la manière nouvelle dont il l’a présentée. Nous devons faire remarquer en pas- saut qu’il n’a pas été aussi heureux dans les considéra- tions philosophiques qui servent de base à sa division, car il a prétendu que la géométrie n’est fondée que sur des pratiques mécaniques. Cette confusion de principes a pourtant excité l’admiration des grands philosophes de l'Encyclopédie ! Quoique les anciens eussent porté la construction des machines à un degré surprenant de perfection , ils n’en ont connu que très-tard les principes théoriques. Les écrits d’Aristote nous prouvent que ce philosophe, et conséquemment tous ses prédécesseurs, n’avaient que des idées confuses ou fausses sur la nature de l’équi- libre et du mouvement. Les véritables principes de l'équilibre ne remontent pas plus haut qu’au temps d’Archimède, et c’est ce grand géomètre qui en a posé les lois élémentaires dans son livre De æqui ponderan- tibus On lui doit, outre la théorie du /evrer et celle des centres de gravité qui se trouvent exposées dans cet ou- vrage , les théories du plan incliné, de la poulie et de la vis. Depuis Archimède jusqu’à Stevin, c’est-à-dire jus- qu'au commencement du xvi‘ siècle, nous voyons bien apparaître de grands mécaniciens , où plutôt de grands constructeurs de machines, mais nous n’apercevons aucun progrès dans la théorie, qui semble demeurer stérile entre les mains inhabiles des successeurs de l’il- lustre mathématicien de Syracuse. Piès de vingt siècles s’écoulent, et pendant ce long intervalle la science impuissante ne peut franchir le cercle étroit des propositions d’Archimède; mais enfin un progrès se manifeste, un nouveau principe est pro- duit, principe fécond en conséquences de tout genre, c'est le famenx parallélogramme des forces, sinon formulé exactement, du moins indiqué par Stevin. Bientôt après, la théorie du mouvement varié, incon- nue aux anciens, prend naissance entre les mains de Galilée ; les lois de la communication du mouvement, ébauchées par Descartes, sont établies par Wallis, Wren, et surtout par Huygens, qui devient, par sa MA 223 belle théorie des forces centrales, le précurseur de Newton. Les découvertes se succèdent alors avec rapi- dité, les théories se développent, les procédés de calcul s'étendent, et, comme pour racheter les vingt siècles perdus, deux siècles suffisent pour constituer toutes les branches de la mécanique générale. Nous avons déjà signalé, dans un grand nombre d'articles, l'immense révolution scientifique commencée au xvn° siècle et les travaux prodigieux dus au xvin‘; ainsi, pour éviter les répétitions, nous nous contente- rons d'exposer dans ce qui va suivre les notions préli- minaires de la mécanique, en renvoyant pour les détails aux articles spéciaux. 1. Le mouvement d’un corps est sa présence succes- sive en divers lieux de l’espace. 2. La cause quelconque en vertu de laquelle un corps est mis en mouvement se nomme force. 3. La direction d'une force est la ligne droite qu'elle tend à faire décrire au point matériel auquel on la con- coit appliquée. 4. Deux forces sont égales lorsqu'elles produisent le même effet, ou si, étant appliquées en sens contraire l’une de l’autre à un même point matériel, elles se font équilibre. 5. Deux forces égales agissant dans le même sens peuvent être considérées comme une seule force. On dit alors que cette dernière est double. En général, on peut prendre une force quelconque c1mme unité de compa- raison , et alors une force est double, triple, etc., selon qu’elle est formée par la réunion de deux , trois, etc., forces égales chacune à l’unité. Les forces deviennent ainsi des quantités mesurables , et on peut les représen- ter par des lignes ou par des nombres. 6. Lorsque plusieurs forces sont appliquées à un même corps, il peut se présenter deux cas distincts : ou elles se détruisent complètement, et le corps de- meure en repos, ce que l’on nomme alors équilibre, où ces forces ne font que se modifier réciproquement , et le corps se met en mouvement. La recherche des conditions de l'équilibre est l'objet d’une branche de la mécanique que l’on nomme Sra- TIQUE, celle des conditions du mouvement est l’objet d’une autre branche que l’on nomme Dyvamique. Lors- qu'il s’agit des corps fluides, les recherches des condi- tions de l'équilibre et du mouvement forment deux sciences particulières qui ont reçues les noms d'Hypro- STATIQUE et d'HyxproDYNAMIQUE.(’oy. ces divers mots.) 7. Un corps qui, pendant des durées de temps éga- les, parcourt toujours des espaces égaux, est dit se mou- voir uniformément; son mouvement se nomme 71ou- vement uniforme. Si, au contraire, peodant des durées égales, il parcourt des espaces inégaux, son mouve- ment prend le nom de mouvement varié. 224 MA Si, de deux corps qui se meuvent uniformément, le premier décrit dans le même temps un espace plus grand que celui du second, il est ditse mouvoir avec plus de vitesse. Sa vitesse sera double, si l'espace qu’il parcourt est double de celui que parcourt le second, triple, si l’espace est triple, et ainsi de suite. On nomme donc vi- tesse, dans le mouvement uniforme, le rapport de l’es- pace parcouru au temps employé à le parcourir. Ainsi, pour un corps qui parcourrait 6 mètres en 8 secondes, ; Le , 6 l'expression numérique de la vitesse serait, en pre- nant le mètre pour unité de longueur, et la seconde pour unité de temps. Or, en considérant que le quo- tient de cette division exprime l’espace parcouru en une seconde, on voit que la vitesse n’est que l’espace par- couru dans l’unité de temps. Si nous désiguons par E l’espace, par V la vitesse et par T le temps, nous aurons l'égalité : Fr qui renferme toutes les relations de ces trois quantités dans le mouvement uniforme. 9. D'après les définitions du mouvement, on voit que la vitesse est uniforme dans le mouvement uni- forme , et qu’elle est variée dans le mouvement varié. Pour mesurer cette dernière, on considère une durée infiniment petite pendant laquelle on peut toujours re- garder Je mouvement comme uniforme, et l’on appelle alors, pour chaque instant, vitesse du corps, le rap- port de l’espace infiniment petit parcouru dans cet instant à la durée infiniment petite de ce même instant. Ainsi désignant respectivement pare, v et 1, l’espace, la vitesse et le temps, nous aurons pour l'expression de la vitesse de vb = dt de et dt étant les différentielles de e et de £. 10. Lorsque la vitesse augmente pendant la durée d’un mouvement varié, le mouvement est dit accéléré; dans le cas contraire, il est dit retardé. Si la vitesse augmente ou diminue toujours en temps égaux de de quantités égales, le mouvement est uniformément accéléré où uniformément retardé. 11, La vitesse se distingue en vitesse absolue et vi- tesse relalive. La vitesse absolue d’un corps est sa vi- tesse réelle eteffective , celle qui sert à mesurer la quan- tité dont il s'approche ou s'éloigne des objets qui sont considérés comme fixes dans l’espace. La vitesse rela- tive de deux corps, au contraire, est celle qui sert à mesurer la quantité dont ces corps se rapprochent ou s’éloignent l’un de l’autre dans un temps donné. MA 12. L’intensité de la force qui meut un corps, se me- sure par la vitesse du mouvement, ou par l’effet qu’elle produit. Ainsi quand les vitesses communiquées à un même mobile et dans un même temps, sont connues, leur rapport fait connaître celui des forces. 13. En considérant les forces, abstraction faite de leur nature, comme proportionnelles aux effets qu’elles produisent, on voit que si deux forces, agissant sur deux mobiles différens, produisent la même vitesse, celle qui aura mis en mouvement le mobile dont la masse est la plus grande sera plus grande que l’autre ; elle sera double si la masse est double, triple si elle est triple, etc. En général le rapport des masses donnera celui des forces lorsque les vitesses sont égales. 14. Tes forces étant proportionnelles aux vitesses lorsque les masses sont égales, et aux masses lorsque les vitesses sent égales, sont donc proportionnelles aux produits des masses par les vitesses, lorsque les masses et les vitesses sont inégales. Ainsi la mesure générale d’une force est le produit de la masse du corps qu’elle meut par la vitesse. Pour éviter la considération abstraite de force , on a nommé le produit qui la représente, quantité de mouvement. D'Alembert a ramené toutes les questions qui se rapportent à l’action des forces motrices, à de simples questions de statique à l’aide d'un beau théorème, dont on trouvera l'exposition au mot quantité de mou- vement. Voyez Mouvemenr, Force, CENTRAL, STATIQUE, Hy- DROSTATIQUE, HYDRODYNAMIQUE. V’oy. aussi MAcuine, Levier, BALANCE, PLAN INGLINE, etc. , etc. MÉCHAIN (Pirrre-Francois- ANDRE) , astronome moderne, né à Laon, le 16 août 1744, mort en Espa- gne le 0 septembre 1805. Ce membre distingué de l'Académie des sciences a dévoué sa vie à des travaux obscurs, mais estimables, et qui sont peu susceptibles d'analyse. Ce dévoüment si rare, et qui promet peu de gloire à ceux qui en acceptent les modestes conditions, mérite du moins d’être signalé dans l'histoire de la science. Méchain , amené à Paris par son amour pour la science, y vivait dans le plus grand dénüment, lors- que Lalande eut occasion de le distinguer et d'apprécier ses talens ; il le fit nommer astronome hydrographe du dépôt des cartes de la marine. Il s’occupa iong-temps aux calculs des observations que le marquis de Chabert faisait depuis viugt aus dans la Méditerranée, et se li- vrait la nuit à des observations astronomiques, dont Lalande publiait les résultats. Il se donna plus spécia- lement à la recherche des comètes : non-seulement il en a découvert plusieurs, mais encore il en a déterminé les élémens avec assez de précision pour qu'on puisse Les reconnaître un jour et constater la périodicité de leur ME marche. 11 en découvrit deux en 1581, dont il calcula aussitôt les orbites. Il suivit assidument, et calcula le cours dans diverses paraboles de la planète d'Uranus, récemment découverte par Ierschell, et que les astre- nomes prirent quelque temps pour une comète; Mé- chain démontra le contraire, en la traitant le premier comme une planète et en lui donnant une orbite circu- laire. En dix-huit ans, Méchain a découvert le premier jusqu’à onze comètes, dont il a calculé les orbites; il a concouru, avec Cassini et Legendre, à constater la po- sition relative des Observatoires de Paris et de Green- wich, et quand l'assemblée constituante décréta léta- blissement d'un nouveau système de mesures, fondé sur la grandeur du méridien terrestre, Méchain fut l'un des deux astronomes choisis pour cette opération, qui devaient déterminer les différences terrestre et céleste entreles parallèles de Dunkerque et de Barcelonne. C’est de la partie qui s'étend de Rliodès à Barcelonue qu’il fut chargé. Cette opération et les observations trigonomé- tiques qui en furent l: conséquence ont rempli le reste de sa vie. Méchain fut à la fois un observateur exact et un calculateur infatigable. Il n’a rien publié à part que les volumes de la Connaissance du temps, de 1586 à 1794. Ses travaux se trouvent dans les suites de cet ou- vrage et dans la Base du système métrique décimat, dont la rédaction est due à Delambre. MEMBRE. (4/g.) Ou dünne ce nom , dans une éga- lité, aux parties séparées par le signe —. Ainsi dans A—B—M,A+B, est le premier membreet M le second. MÉNÉLAUS, géomètre grec de l’école d'Alexandrie, vivait vers l’an 80 de notre ère. Il est l’auteur d’un ou- vrage divisé en six livres sur le calcul des cordes, qui a été perdu, On a de lui trois livres intitulés : Sphérique, dont l'original grec est également perdu, mais dont on possède deux traductions, l’une arabe, l’autre hé- braïque. C’est sur le premier de ces textes qu'a été fuite l'édition gréco-latine, à laquelle on à joint les Sphe- riques de Théodose, et qui a été publiée à Gxford en 1707, Sous ce litre : Theodosi sphæricorum, libri tres ; Menelaï alexandrini sphæricorum , libri tres MEÉNISQUE. (Opi.) Verre lenticulaire concave d'un côté et convexe de l’autre, Nous avons donné au mot lentille une formule générale pour trouver le foyer des verres ; on l’appliquera sans difficulté aux verres mé- nisques , en faisant l’un des rayons négatif. MERCATOR (ou plutôt Nicoras Kaurrmann), cé- lèbre géomètre du XVII° siècle. On sait peu de chose sur sa vie. Né dans le Holstein, il s'était déjà fait con- naître par quelques ouvrages , lorsqu'il passa en Angle- terre en 1660, Il fut l’un des premiers membres de Ja société royale de Londres. Il vint ensuite en France, où TOME 1, ME 295 ses connaissances en hydraulique le firent employer à la construction des fontaines de Versailles, et il mourut à Paris en 1687. Voici les titres de ses principaux ou- vrages : L Cosmographia sive descriplio cœli et terræ, Dantzig, 1651, in-8 ; I. Rationes mathematicæ , Co- penhague, 1653, in-4; FI. De emendatione annu& dia- uibes duæ, quibus exponuntur et demonstrantur cycli solis etluncee, etc., ib., in-4 ; IV. Hypotkests astronomica nova, et consensus ejus cure observatéonibus , Londres, 16064, in-folio; V. Logarithmotechnia, sive methodus construendi logarithmos nova ; cui accedit vera qua- dratura hyperbolæ, et inventio summeæ logarithmorum, ib.,1068-1674; VE. Znstitutiones astronomiceæ, tb., 1656, nov. édit., Padoue, 1685, in4 ; VIL Æuclidis elementa geometrica novo ordine ac methodo ferè demonstrata, curn introductione brevi in geometriam , etc., ib., 1678, in-24. On a encore de Mercator des Mémoires intéres- sans insérés dans les Transactions philosophiques du temps. Son principal ouvrage est la Logarithmotechnia, qui lui assure une place parmi ceux qui ont reculé les bornes de la géométrie. Dans cet ouvrage, dont il a été question à l'article Eeisnirz, en cherchant à appliquer à l'hyperbole les règles de l'Arithmétique des infinis de Wallis, Mercator découvrit une suite qu’il appliqua à la construction des logarithmes. MERCURE. (45e) Nom d’une des planètes de notre système solaire, la prem'ère dans l’ordre des distances au soleil. On la désigne par le caractère &. Mercure décrit autour du soleil une orbite elliptique très-alongée dont l'excentricité dépasse le cinquième de la distance moyenne. Il exécute sa révolution sidérale dans une période d'environ 88 jours, en tournant sur son axe à peu près en 24 heures, comme la terre; mais il est tellement enveloppé par les rayons solaires, qu'il n'offre à la vue qu'un disque étincelant de lu- mière et qu'il est impossible d’v découvrir aucune ta- che sur laquelle on puisse établir des conjectures pour déterminer sa constitution physique. Cependant cette planète, comme toutes les autres, ne nous parais- sant lumineuse que parce qu’elle nous renvoie les rayons du soleil , ct de plus, son orbite étant entièrement ren- fermée dans celle de la terre, on doit prévoir qu’elle se trouve souvent, par rapport à nous, dans des situa- tons telles, que son hémisphère éclairé ne puisse être aperçu qu'en partie, où méme soit entièrement invisi- ble; enfin, Mercure doit nous présenter des phases comine la ne ; et c'esten effet par l'observation suivie des variations des cornes de ces phases que Schræœter a déterminé la durée de la révolution de cette planète sur son axe. Le diamètre de Mercure comparé à celui de la terre ext dans le rapport des nombres o,39et1, et consé- 9 226 ME quemment le rapport des volumes de ces corps est en- viron celui de o, 06 à 1. La masse de mercure, déduite de la théorie de l'attraction étant exprimée par 0, 18, celle de la terre prise pour unité, on en conclut que sa densité moyenne est à celle delaterre, comme 2,78 est à 1 ; d’où il suit queles matériaux qui composent ce petit globe ont une pesanteurspécifique movenne supérieure a celle du plomb et même du mercure ; car la densité moyenne de la terre est à peu près égale à cinq fois celle de l’eau. Nous ne connaissons aucune autre parti- cularité touchant cette planète, qu’on croit cependant environnée d’une atmosphère. Voici ses élémens rapportés au 1°° jauvier 1801. Demi-grand axe, celui de la terre étant r, 0,3850081 Excentricité en parties du demi grandaxe. 0, 2055149 Périodesidér. moy. en jourssolairesmoy. 87j.9692580 o Tuclinaison de l'orbite sur l’écliptique. .. 0" 9,1 Longitude du nœud ascendaut,......, 4 Longitude du périhélie.............. 74 21 46, 9 166 0 45, 6 Diamètre, celui de la terre étant 1..... 0,308 . Lougitude moyenne de l'époque. Révolution sur son axe.........,..... 24h 5'28"3 En prenant pour terme de comparaison la lieue de 2000 Loises, on voit que la distance moyenne de Mer- cure au soleil est de 15 185 465 lieues ; que sa plus pe- tite est de 12 064 G24 , sa plus grande de 18 306 306; et que ses distances à la terre varient entre les limites extrêmes de 55 193 567 et 20 264 433 lieues. Son dia- mètre a 1225 lieues. Quelquefois Mercure passe devant le disque du soleil et nous présente un phénomène analogue à celui des éclipses de cet astre par la lune ; mais à cause de son extrême petitesse, il nous apparait seulement alors com- me une petite tache qui ne peut être observée qu'au té- lescope. La première observation de cette espèce a été faite par Gassendi, en 1631, le 5 novembre, à Paris ; mais depuis on l’a fréquemment renouvelée. Le pro- chain passage de Mercure sur le soleil aura lieu en mai 1845. (Foy. Passace pe Mercure Er pE VENUS.) MÉRIDIEN. (Ast.) (Du latin, rreridies, milieu du jour.) Grand cercle de la sphère céleste qui passe par le zénith, le nadir et les deux pôles du monde. Ce cercle, qui est perpendiculaire à l'équateur, divise la sphère eu deux parties égales ou hémisphères , dont l’un se nom- me oriental et l’autre occidental, { Foy. ArmLLAIRE.) En géographie , on nomme méridien terrestre un cer- cle terrestre, correspondant au méridien céleste, qui passe parles pôles de la terre et qui se trouve dans le mème plan que ce dernier. C'est proprement l’intersec- tion de la surface de la terre par le plan du méridien. ME Voyez au mot Loncrrupe, l’usage des méridiens pour la détermination de la position des lieux terrestres, MÉRIDIENNE ov LIGNE MÉRIDIENNE.Lignetra- cée sur une surface quelconque dans le plan du méridien ou, plus exactement, commune section du plan du méri- dien et d’une surface quelconque. La macridienne est d'une utilité indispensable dans l'astronomie , la gnomonique, la géographie, etc., et d’un usage fréquent dans la vie civile. Son exacte dé- termination est de la plus haute importance , aussi a-t- on inventé pour l’obtenir , des instrumens particuliers et diverses méthodes. Nous avons déjà fait connaître au mot GNOMONIQUE ; un procédé très-simple pour décrire uue méridienne; nous allons exposer ici quelques moyens plus exacts, L'étoile polaire n’étant éloignée du pôle que d’envi- ron deux degrés, elle désigne toujours à peu près le nord , en quelque temps qu’on l’observe; mais si l’on choisit l'instant où elle est au méridien,quand on s’y trom- perait mème de quelques minutes, on aura par le moyen de cette étoile, la direction du méridien avecune grande précision. Il suffira d'élever un premier fil à plomb, dont le pied désignera un des poiuts de la méridieune sur la surface horizontale ou inclinée, sur laquelle on veut tracer cette ligne; puis un second fil à plomb placé à quelque distance du premier, et qu’on écartera à droite ou à gauche jusqu’à ce que l'étoile polaire soit cachée par les deux fils, donnera un second point, etil ne s'agira plus que de tracer une droite qui passe par ces deux points. En faisant cette opération deux fois, quand l’é- toile est le plus à l’orient et le plus à l'occident, et pre- nant le milieu, on aura exactement la méridienne. Avec un seul fil à plomb, en marquant exactement deux points de l'ombre que ce fil projette aux rayons solaires, à deux momens différens où le soleil se trouve à la même hauteur au-dessus de l'horizon, on peut former un angle qu’il suffit ensuite de partager en deux parties égales par une droite qui est la méridienne. L'opération est alors d'autant plus exacte que les hau- teurs égales auront été observées le plus près du mé- ridien et avec des quarts de cercle bien divisés, et que le plan sur lequel on aura marqué les points d’om- bre, sera parfaitement horizontal. Une fois la méri- dienne tracée sur un plan horizontal, il devient facile de la faire passer sur un plan quelconque incliné, dé- clinant, etc., puisqu'il suffit d’en obtenir la projection par des perpendiculaires élevées au plan horizontal sur deux de ses points. Lorsqu'on a tracé provisoirement une méridienne par un des moyens ci-dessus, en plaçant dans son plan un quart de cercle porteur d’une lunet(e, on peut la rectifier en observant les passages au méridien des astres, et en comparant les temps des observations avec ME ceux que donnent les éphémérides; mais il faut alors avoir une bonne pendule dont la marche soit bien connue. (7/07. l’ Astronomie de Lalande.) Méripienne du temps moyen. C'est une courbe en forme de 8, qu'on trace autour de la ligne de rnidi d'un cadran solaire, et qui indique le midi en temps moyen pour chaque mois de l’année. On trouve sa construction dans tous les traités de gnomonique. MERSENNE (Mon), religieux de l’ordre des Mi- nimes, tient un rang distingué parmi les géomètres du XVII" siècle, moins peut-être par la nature et l’éclat de ses propres travaux, que parce qu'il servit d'inter- médiaire et de correspondant à tous les savans de son temps, et qu’il mérite l'estime et la reconnaissance de la plupart des hommes célèbres de cette mémorable époque. Il naquit, en 1588, à Oizé, dans le Maine. Ce fut au collége de La Flèche, où il vint terminer ses études commencées au collége du Mans, qu'il rencontra Descartes et que, saisi d'admiration pour ce sublime génie qui se révélait déjà par la hardiesse et l’éléva- tion deses vues, il contracta, avec ce grand homine, une de ces rares amitiés fondées sur une estime réci- proque, et que ne peuvent modifier ni le temps, ni la différence des carrières. Mersenne, doué d’une piété sincère, se voua à la vie religieuse, mais sans cesser de se livrer à l'étude des sciences. Il fit plusieurs voyages en Hollande et en Italie, et établit dès-lors ces diverses liaisons avec les savans qui nécessitèrent de sa part une correspondance si utile aux progrès des sciences. Il dé- fendit chaleureusement Descartes contre ses détracteurs; il le réconcilia avec Fermat, et il osa se prononcer contre les injustes sévérités qui désolaient la vieillesse de Galilée, en publiant, en France, le Traité de Né- canique de cet homme à jamais célèbre. C’est aussi au père Mersenne que la France dut la connaissance des belles découvertes de Toricelli sur le vide ; expériences qui, répétées depuis au Puy-de-Dôme par Pascal et Périer , sont devenues la base de la physique moderne. Le caractère et le savoir de ce religieux lui donnèrent un grand ascendant sur ses contemporains, et ont at- taché son nom à toutes les discussions, à tous les progrès scientifiques de son temps. Il mourut à Paris, le er 1 septembre 1648, à la suite d’une maladie pour la- quelle d'ignorans médecins lui firent subir une doulou- reuse opération. Voici ce que dit delui Baillet, l'historien de Descar- tes : « Mersenne était le savant du siècle, qui avait le meilleur cœur, On ne pouvait l'aborder sans se laisser prendre à ses charmes : jamais mortel ne fut plus en- vieux pour pénétrer les secrets de la nature, et porter es sciences à leur perfection. Les relations qu’il entre- tenait avec tous les savans , l'avaient rendu le centre de ME tous les gens de lettres; c’est à lui qu’ils envoyaient leurs doutes, pour être proposés, par son moyen, à ceux dont on en attendait les solutions... Sa passion d'être utile ne se borna point à sa vie, et il avait or- donné aux médecins de faire l'ouverture de son corps, afin qu'ils pussent apprendre la cause de sa maladie. » Mersenne est auteur d’un grand nombre d’écrits qui n'intéressent pas toutes les sciences mathématiques. Nous citerons seulement les principaux de ceux qui s'y rattachent : 1. Cogitata physico-mathematica, in quibus tam naturæ quèm artis effectus admirandi certissimis demonstrationibus explicantur , Paris, 1644, in-4°. IL. Universæ geometriæ}, mixtæque mathematicæ synopsis, ib. in-4°, 1644. Parmi les diverses pièces que contient ce recueil, on trouve un traité d'optique, et un traité de catoptrique, qui ont été publiés en français. IT. De mundi systemate, partüibus et motibus ejusdem , ex arab. latinè cum ZÆgid. Roberval notis, Paris, 1644, in-19. IV, Les mécaniques de Galklée, traduites de l'italien, Paris, 1634, in-8°. V. Harmonie universelle, contenant la thcorie et la pratique de la musique , eic., Paris, 1636, in-folio. Cet important ouvrage est de- venu fort rare. I’auteur en avait publié un abrégé en latin, où se trouvent des figures d’instrumens omises dans le texte français : A1. Mersenni, harmonicorum libre XIT, Paris, 1636, in-folio. MESSIER. (4st.) Nom d'une constellation boréale introduite à l’occasion de la comète de 1774. (Foy. CONSTELLATION.) MESURE. Quantité prise pour terme de comparai- son et qui sert à évaluer la grandeur d’autres quantités de même nature. Mesurer, c'est déterminer le rapport qu'il y a entre l'objet dont on vent connaître la grandeur, et l'unité de comparaison. Ainsi ayaut, par exemple, adopté pour unité une longueur déterminée, telle que le mètre, on connaîtra la longueur d’une ligne quelconque lorsqu'on saura combien elle contient de mètres ou de parties de mètre. L'unité de mesure doit toujours être de la même nature que les objets qu’elle sert à mesurer, c’est-à- dire, la mesure des lignes est une ligne; celle des sur- faces, une surface; celle des solides, nn solide, etc. Si en géométrie où mesure les angles par des arcs de cercle, c’est que ces arcs sont proportionnels aux an- gles, et que de cette manière il y a toujours un angle sous-entendu pris pour unité. (Joy. ANGLE, 14.) Considérées sous le rapport des usages civils ou com- merciaux, les mesures se divisent en mesures de Lan- gueur, de superficie, de capacité et de pesanteur. Chez tous les peuples ces diverses mesures ont toujours eu des rapports entre elles; mais le système le plus sim- 298 ME ple et le pius élégant est le système primitif des mesu- res égyptiennes, dont l'invention est attribuée à Mer- cure, ministre du roi Osiris. L'unité lincaire était la coudee royale, longueur prise dans les dimensions du corps de l’homme; le cube de la demi-coudée don- nait unité de volume; ce cube, rempli d’eau, l'unité de poids; et enfin ce poids, en argent, l’unité monétaire. Pour construire leur coudée, les Égyptiens avaient pris pour point de départ la largeur des doigts de la main, en déterminant probablement une largeur moyenne conservée ensuite comme étalon fixe. Quatre de ces largeurs moyennes, ou celle d’une main, le pouce excepté, formaient le palme ; trois palmes ou la distance entre l'extrémité du petit doigt et du pouce, lorsque la main est ouverte le plus possible, composaient l'erpan, et deux empans ou la distance du coude à l’extrémité du grand doigt, formaient la coudce naturelle plus pe- tite que la coudée royale de quatre doigts où d'un palme. L'origine de la coudée royale paraît être l'usage qu'on a dû nécessairement faire de la longueur du pied pour mesurer les dimensions des terrains, avant d’avoir des mesures artificielles. Elle est, en effet, le double du picd naturel qui est de 14 doigts, à partir de l'extrémité du talon à celle du gros orteil. La coudée naturelle était employée aux usages les plus ordinaires ; mais la coudée royale était consacrée à tout ce qui avait un but d’uti- lité générale, comme la mesure des routes, des terrains, etc. L’étalon en était déposé dans les temples, et confié à la garde des prêtres. Le système métrique égyptien conservé dans toute sa pureté par les Hébreux après leur sortie d'Égypte, subit ensuite de grands changemens chez les Grecs, les Ro- mains, les Arabes et les Persans. Mais il cst facile de re- connaître qu’il est la souche commune des systèmes de mesures de ces peuples, et qu'il s’est propagé, ainsi mo- difié, dans les diverses contrées de l'Europe, où l’on re- trouve encore aujourd’hui ses traces. Les recherches les plus exactes entreprises de nos jours, pour trouver le rapport de ces mesures primitives avec nos mesures usuelles ont donné les résultats suivans : millimètres, Le toist (Liebe. etrece nee TO 7 Le palme (choryos), de 4 doigts.......... 75 L'empan (tertô), de 12 doigts............, 295 Le naliwrelle où de 24 doigts 450 La coudée (erah)| : A MR royale où de 28 doigts... 525 Les Grecs prirent pour unité linéaire les deux tiers de la coudée naturelle où 16 doigts, et ils lui donnèrent le nom de pied (roÿs). C’est sur cette unité que Phidon d'Argos, selon Pline, on Palamède, selon Aulugelle, forma la série suivante de mesures : ME metres. Le doigt (däxrunes)................... 0,01855 Le palme (d'üpor, ou munuisrs),........, 0,07 Le PIED (govs) ee eee 0,3 La coudée (räxvs), d'un pied et demi... 0 Le pas (Siuu umhou), de deux piedsetdemi 0,75 7 Le double pas, de 5 pieds (Säua dimrobr).. 1,15 La brasse (opyvix), de 6 pieds.......... 1,8 La perche (aaæiva), de dix pieds........ 3 La petite chaine (ue), de 6o pieds... 18 La grande chaïne (xhthper), de 100 pieds. 30 La stade (crudier), de Goo pieds......... 180 Un carré de 100 pieds de côté formait, chez les Grecs, l'unité principale des mesures agraires ou de superficie. On lui dounait le nom de pléthre, æAtéper, Le pied cube servit aussi de point de départ pour les mesures de ca- pacité sous le nom de métrètès, merprrus ; la centième partie de ce pied cube fut nommée cofyle, xorvxa et 72 cotvles formèrent l'amphore, tugootvs, dont la 44 grandeur est de 19 litres et +. 100 Le poids de l’eau contenue dans une amphore devint l’unité des mesures de pesanteur. C’est le talent, réhayrey; et enfin ce même poids en or, en argent ou en cuivre, avec ses subdivisions, composaient les #207- naies. Solon réforma plus tard les poids et les monnaies, en employant le pied cube d’eau tout entier, pour repré- senter le poids d’un nouveau talent que l’on a désigné sous le nom de grand talent attique. A s'établit ensuite des différences entre les mesures des diverses provinces grecques ; mais leur origine commune fut toujours le pied de 16 doigts égyptiens. Les Romains trouvèrent en Italie les mesures des Grecs partout en usage, etilsies conservèrent, du moins quant au fond ; car ils adoptèrent une classification plus méthodique, en divisant chaque unité soit linéaire, soit de capacité, soit de pesanteur, en douze parties, sub- divisibles chacune en 24 autres. C’est ainsi que Île pied grec de 16 doigts égyptiens fut partagé en 12 onces que les modernes ont nommées pouces. Cependant le pied romain est un peu plus petit que 16 doigts égyptiens, et il paraît s'être conservé, sans aucune altération, pendant toute la durée de la république, celle de l'empire, et dans les premiers siècles de la féodalité. Le système métrique des anciennes nations de l’Asie n'estencore quele système égyptien légèrement modifié; mais celui des Arabes, quoique fondé sur la coudée, diffère par l'unité fondamentale du doigt dont la lon- gueur n'est pas celle du doigt égyptien. Le doigt arabe se composait de six grains d'orge mis à plat et en travers, ME et le grain d'orge se divisait en six crins de cheval. 4 doigts formaient le palme, 4 palmes le pied, et deux pieds la grande coudée hachémigne. C’est la l'origine des mesures actuelles de la race mahométane. Le système des anciennes mesures françaises date seu- lemeut de Charlemagne qui le substitua au système ro- main davs toute l'étendue de la monarchie. Le pied de ce prince, nommé pred-de-roi ou pied-de-Paris, parait étre une copie altérée de celui des Arabes; il se divisait en douze pouces, et le pouce en douze lignes. Six pieds formaient une {oise qui se trouve être exactement le pas des Arabes. Quant à toutes les autres mesures, elles dé- rivaient également des mesures arabes. Ces mesures subirent bientôt de notables altérations , car, déjà sous le règne de Charles le Chauve, chaque grand feudataire de la couronne avait introduit dans ses domaines des modifications conformes à ses intérêts. Les uns avaient augmenté la grandeur des mesures pour ti- rer un cens plus considérable de leurs vassaux, tes autres, au contraire, l'avaient diminuée pour attirer sur leurs possessions un plus grand nombre d’habitans. Ce fut vai- nement que plusieurs souverains tentirent successive- ment de remédier à ce désordre et de ramener les me- sures de province à celles de Paris , il fallut le bras de fer du gouvernement républicain pour opérer l’urgente réforme si long-temps et si hautement réclamée. Aujour- d’hui, l’ensemble des mesures françaises compose le sys- tème le plus complet, le mieux lié et en même temps le plus simple qui ait jamais été inveuté, et sa supério- rité sur ceux de toutes les autres nations ne peut être mise en doute un seul instant, quoiqu'il soit malheu- reusement avéré que sa base est inexacte. Ce fut le 8 mai 1790 que l’assemblée constituante rendit un décret d’après lequel le Roi de France devait engager le Roi d'Angleterre à réunir aux savans français choisis par l’Académie un nombre égal de membres de la Société royale de Londres, pour déterminer en com- mun la longueur du pendule simple qui bat la seconde à la latitude moyenne de 45° et au niveau de la mer. Cette longueur devait être prise pour l'unité des mesures que ces nations devaient ensuite propager dans tous les états civilisés. Les évènemens politiques ne permirent pas cette réunion, et la commission des académiciens français, craignant que le choix du pendule à 45° ne füt repoussé par les peuples qui n’ontpascette latitude, vou- lut choisir une base plus large et véritablement univer- selle, en prenant pour unité la dix millionième partie de la distance de l'équateur au pôle, ou du quart du méridien terrestre. Ce choix présentait en outre un avantage particulier, c'était le rapport simple et naturel qui s’établissait entre les mesures géodésiques et les arcs célestes, et qui devait faciliter la pratique du pilotage entièrement fondé sur ce rapport. Mais, pour obtenir ME 229 la longueur de l'unité de mesure, il fallait déterminer la figure de la terre plus exactement qu’elle n’était en- core connue , et mesurer les degrés du méridien avec une précision supérieure à celle des mesures déjà opérées. Cet immense travail n’effraya point nossavans; Delambre et Méchain furent chargés de mesurer la méridienne de Paris, depuis Dunkerque jusqu'à Barcelonne, opération qu’ils accomplireut activement, au milieu des scènes san- glantes de la plus hideuse de nos périodes politiques, tandis que Brisson, Borda, Lagrange, Laplace, Prony et Berthollet élevaient l'édifice du nouveau système en créant une unité provisoire basée sur les mesures de Lacaille. Cette unité, sous le nom de mètre, fut fixée à L4 443 lignes et _ de la toise de Paris. Ce ne fut qu’en 1799 que la France fit un nouvel ap- pel aux nations ses alliées, et qu’une vaste commission fut formée pour réaliser définitivement toutes les parties du système métrique en les subordonnaut à uue préten- due valeur définitive du mètre, fixée à 443lis 295936. Cette commission se composa de Borda, Brisson, Cou- lomb, Darcet, Delambre, Haüy, Lagrange, Laplace, Lefèvre Gineau, Méchain et Prony, pour la France ; Reneæ et Van Swiuden, pour la Hollande; Balbo et plus tard Vassalli-Eandi, pour la Savoie; Bugge, pour le Danemarck ; Ciscar et Pedrayès, pour l'Espagne, Fab- broni, pour la Toscane; Franchini, pour la République Romaine; Multedo, pour la République Ligurienue; et enfin Trallès, pour la République Helvétique. Le 22 juin 1999, le résumé des travaux de cette Com- mission fut présenté par Trallès au corps législatif, ainsi que les étalons types, mais ce ne fut cependant qu'a dater du 2 novembre 1801, que le système métri- que définitif devint légal et exclusif. On à signalé tout récemment quelques erreurs qui se sont glissées dans les mesures de Delambre et de Mé- chain, et ce dernier lui-même avait déjà reconnu avant sa mort une inexactitude qu’il ne crut pas devoir révé- ler, craignant sans doute de compromettre, et trop tard, tout le travail de la méridienne. Il semble résulter , d'autresmesures effectuées depuis en différens lieux, que la longueur du mètre dit définitif est un peu trop pe- üte, et qu’en la fixant à 443li3-,30, on approcherait beaucoup plus près de la vérité. Cependant nous pen- sons que l’idée de prendre pour unité une partie du mé- ridien est plus brillante que raisonnable ; car il faudrait d'abord, pour rendre cette mesure universelle, que tous les méridiens fussent rigoureusement égaux, ce qui, jus- qu'a présent, est loin d’être démontré. La figure de la terre ne parait pas régulière, et toutes les tentatives fai- tes pour coordonner les valeurs connues des arcs de di- vers méridiens n’ont encore produit aucun résultat vé- ritablement satisfaisant. 250 ME Cependant, en considérant le »ètre, non comme une partie aliquote rigoureuse de la distance invartable de l'équateur au pôle, mais seulement comme une partie aliquote de la distance moyenne de cet équateur, quelles que soient les inégalités du globe terrestre et la variété des distances qu’elles peuvent entrainer, on peut conce- voir qu'il sera possible un jour d'obtenir cette unité moyenne avec un haut degré de précision; ce qui peut seul réaliser la grande et belle idée d’un système de me. sure basé sur les dimensions du globe, liées elles-mêmes par les observations astronomiques à tous les axes des orbites planétaires, et aux dimensions de l'univers. Au reste , la valeur du mètre actuel se trouve établie d’une manière invariable par sa comparaison avec celle du pen- dule à seconde , et comme le choix d’une unité de me- sure est entièrement arbitraire, et qu’il suffit de pouvoir toujours retrouver la grandeur exacte de cetté unité, toutes les inexactitudes que nous venons de signaler ne vicient en rien notre admirable système métrique dont le premier mérite repose évidemment sur la liaison et les rapports simples de toutes ses parties. Le mètre est donc l'unité fondamentale: c’est, comme nous l'avons déjà dit, la dix millionième partie du quart du méridien terrestre, ou, rigoureusement, c'est une longueur dont le rapport avec celle du pendule qui bat la seconde au 45° degré de latitude, est 0,993977, c’est- à-dire qu'en prenant le mètre pour unité, la longueur du pendule est égale à 0",993077. Ce qui fournit un moyen facile de retrouver ce mètre en tout temps. Un carré dont le côté est de dix mètres, et qui ren- ferme conséquemment une superficie de cent mètres carrés, est l'unité des mesures de superficies ou des mesures agraires. On nomme cette unité are. Un cube dont le côté est la dixième partie du mètre, est, sous le nom de litre, l'unité des mesures de capa- cité; c'est la millième partie du mètre cube, Le mètre cube appliqué au mesurage des bois de chauffage prend le nom de stère Le poids d’un volume d’eau pure, au 72aximum de densité, quiremplit un cube dont le côté a pour lon- gueur la centième partie du mètre, est l'unité des me- sures de pesanteur. On le nomme gramme. Enfin, pour les monnaies, l'unité est le franc, pièce composée de neuf parties d'argent sur une de cuivre, et dont le poids est de 5 grammes. En employant les noms de ces unités de mesure com- me racines et les faisant précéder des mots : myria (dix mille), kilo (mille), hecto (cent), déci (dixième), cent (centième), mille (millième), on forme successivement toutes les autres mesures usuelles qui sont des multi- ples ou des sous-multiples décimaux des unités primiti- ves, et dont voicile tableau. ME RAPPORTS AVEC LE MÈTRE. NOMS SYSTEMATIQUES; MESURES ITINÉRAIRES ET DE LONGUEUR. Myriamètre. ...:.......[10000 mètres. Kilometre:. 1.527252. ]:1000 Hectômèétre. .:.....0.. 100. Décämétre. . ..:.:550.. 10. Métre: 2: tiiisanss 1. Décimètré: :.....::55.. 0,1. Centimèêtré. 5.:.:°:...:4 0,01. Millimètre." :55.:::..:: 0,001. NIESURES AGRAIRES, Hectare................[10000 mètres carrés. ATÉS sis se soie des st 100. Centiare; 2135556 ruse: I. MESURES DE CAPACITÉ: Pour les liquides. Décalitre....... DLHeR ENT SP Délire: :15..° ........|10 décimètres cubes. ........ [3 de décimètré cube. Pour les matières sèches. Kilolitré.ssssvousrstecé ; mètre cube. Hectolitre..............! 66 décimètres cubes. Décalilre.ssssvenesnches Td. Litré..s8 10 MESURES DE SOLIDITE. Stère..:.. Mètre cube. ésnvrecetsesiss Décistère..........:....|1 de mètre cube. Poips. Millier..,.............. 11000 kilogrammes (tonneau de mer). Id; Kilogramme. .........../Poids d’un décimètre cube d’eau pure à la tempéra- ture de 4° au-dessus de la Quintalsss sets ses sejetéiee)]) 500 glace fondante. Hectogramme........,..|100 grammes. Décagramme.. .........| 10. Gammes. Dress 1 Décigramme............| 0,1. Depuis 1812 on a permis l’usage de certaines déno- minations anciennes trop populaires pour espérer de les voir abandonnées de sitôt, ainsi : > mètres font une {oise dont le sixième est le pied nouveau. G décimètres font une aune. Le huitième de l’hectolitre est un boisseau. Un demi-kilogramme ou 500 grammes fout une livre, laquelle se subdivise en onces, gros ; etc. ME Mais il ne faut pas confondre ces mesures employées dans toutes les transactions commerciales avecles an- ciennes mesures portant les mêmes noms et expressément prohibées. Les rapports de ces anciennes mesures avec les mesures métriques sont les suivans : Mètres. 1 toise de Paris......... 1, 94904 1 pied , + de la toise..... 0, 32484 1 pouce, À du pied..... 6, 02707 i ligne, ;; de pouce. ..., 0, 00256 Grammes. 1 livre, poids de marc. 489, 505547 1 once, ; dela livre.. 30, 59 gros, ; de lalivre. 3, 82 grain, ;, dugros.... 0, 53 On trouve dans l'Annuaire du bureau des longitudes des tables de conversion de toutes les mesures anciennes en nouvelles et réciproquement. Nous nous contenterons ici de faire connaître les rapports du mètre avec les me- sures linéaires des peuples anciens et modernes. ANCIENNES. Mètres. Perse... Parasange de 10000 coudées royales. 5250 Schæne, de 20000 id.,...,... 10500 Stathme, de 40000 id.....,... 21000 Egypte... Grandechaïne ou Plèthre de 100 pieds, 36 Stade, de Goopieds.......,,..,. 210 Homes. HAE Rae tnt et AT 219 Chine... Tchang ou perche....,..,,.,.... 3,2 Li..de 180 perches;e. :: ensosesp 570 Péuden lee nuits ann 2100 Thsan, de 8 pôu.............., 46080 MopERNes. Meétres. Ansterdam....ZL'aune.t,.... eu ee s160 O5 0003 Berlin..........L'aune ancienne... .. ..... 0, 0677 L'aune nouvelle. . .......... 0, 0669 Cologne... , LAURE. . ..sressges sas vs Op 9702 Constantinople. Grande mesure... ......,... 0, 6691 » 6479 Cia aeclss cie 0210277 PÉLLICUESTITE A tei01 » splacs iore © Copenhague... Aune.. . MNESde san sise AUNES ere rotete ostelereleteiste siens s O3: DOÛD Ferrare....... Brasse pour la soie....,.... 0, 6344 Brasse pour le cotonet lefil.. 0, 6736 HIOnENCe se - se DUSSER eee ele ss aelestes 0 0OÛ 2 MIRALCTON D ere AUIES s s eve e so ces chias ee e00) 070 GÉRÉS ete PAIE. «+ Genève....... Aune. Éd cote PRO 2100 A RP DRE 0 ET Hambourg... .. Aune de Hambourg... ...... 0, ! Aune de Brabaut........... 0, 6914 HANONIE RANCE: se 10e - son eneeee eine O3 DO4O CITÉS et RATE ere eeroraie sise s muets ste mine ME 251 Lisbanng::,.. Fare. sa serres ues3se l:.0020 Londres....... Fard impérial........,... O, 9144 Pole ouperch.(5,5 yards)... 5, o2g1 Mile (1760 yards)........1609, 3149 Le pied anglais, divisé en r2 pouces , est le tiers du yard, 1l-Vauts ss esse: 013048 Lucques. ..... Brasse...,..............: 0, 5051 Madrid....... Vare aune de Castille. ....... 0, 8480 Milan. ... 0, 5949 Mupich.2,s. AUNE: sexe doses uvre e aus 076330 Ses en gs sue s ce 2 COÛT es sm DRASS En 4 sine sente g ee see Naples........ Canne. ... Palérmeisuss ce Cane a sion une semer ses ls OR 29 Pétersbourg. .. 4rchène.............,,.,. 0, 7115 Ribäiss se sonner s sense eueseses 00402 ROME: sv: CaNNer se ses ssesogsessses. 1) 0020 Brasses sue nessts este Où DID Stockholm... AUnNG ie se sega se rss s1e8s 03, 0097 Stuttgard. . .... AURC. ssscesseseesseesese © 6143 Murin:2 seu Ras Moiescashrdts 0600 LAURE See secsase ei 0 2010 Weimar....... Aune... Varsovie, ... esse ire 0 0010 o, 6534 Brasse desoie............. 0, 6387 Venise. ...:... Prassedélainé... cs... Vienne........ Aune de Vienne........... 0, 9792 Aune de la Haute- Autriche. . 0, 7997 Zurich ss... 1AURe. see 0, 6oot MÉTHODE. Règle particulière que l’on suit pour acquérir des connaissances. Ea Mathématiques ; on désigne spécialement sous le nom de Aéthodes , les propositions auxiliaires ou Îles procédés à l’aide desquels on parvient aux propositions définitives. Par exemple, si pour démontrer le théorème de l’équivalence entre la surface du cercle et le produit de sa circonference par la moitié de son rayon, on con- sidère successivement des polygones réguliers inscrits et circonscrits et qu'on s'élève par degrés approximatifs jusqu’à la surface du cercle , on se sera servi de la mé- thode indirecte des anciens, nommée A/ethode d'exhaus- tion. Tandis que si l’on considère immédiatement le cercle comme un polygone régulier d’un nombre indé- fini des côtés pour en conclure l'expression de la sur- face, où aura employé la méthode des indivisibles. La classification des méthodes mathématiques et la na- ture de la certitude que comporte leur application n’a- vaient point encore été l'objet de recherches philo- sophiques avant la publication de l'ouvrage si remar- quable de M. Wronski, sur la Philosophie de l'infini. Ce géomètre, dont les travaux commencent une ère nouvelle pour les mathématiques ; a porté dans l’exa- men des méthodes ces hautes considérations philosophi- ques auxquelles il a rattaché la science dans ces diyers 232 ME ouvrages. Nous ne pouvons mieux signaler l'extrême importance du point de vue supérieur où il s’est placé, qu'en rapportant ici textuellement ses principaux ré- sultats. Après avoir établi, de la manière la plus rigoureuse, que l'infini est non seulement un instrument exact des recherches mathématiques, mais encore qu'il est l’élé- ment le plus important des vérités mathématiques elies- mêmes, et, qu’en un mot, ce n'est que per l'infini qu'est possible la science des mathematiques, M. W ronski par- tage les méthodes mathématiques en deux classes dont la première se compose des méthodes qui ne contien- vent qu'énplicttement Vidée de l'infini; et la seconde des méthodes infinitésimales où des méthodes qui contiennent explicitement infini. Ces dernières sont celles qui remontent jusqu'aux premiers élémens de la génération des quantités, et qui, conséquemment, nous présentent le plus haut degré d'intérêt. u Or, dit-il, nous avous deux facultés intellectuelies distinctes qui peuvent nous conduire, plus ou moins exactement, jusqu’à ces premiers élémens de la géné- ration des quantités : ce sont le Jugement et la Raison. » » Le Jugement, comme faculté de transition de l'Eu- tendement à la Raison, peut, par une espèce d’anticipa- tion sur cette dernière, découvrir plus où moins rigou- reusementles déterminationsde l'infini dans les élémens dela génération des quantités. La Raison, comme faculté de l'iufint, crée elle-même ces détermivatuiens indéfi- nies dans les élémens de la génération des quantités. — Ainsi, en nous servant ici de Ja faculté du Jugement, les méthodes fondées sur cette faculté ne peuvent que pRÉsUMER les premiers élémens de la génération dont il est question ; taudis qu'en nous servant de la faculté de la Raison, les méthodes fondées sur cette dernière faculté REPRODUISENT OÙ DÉTERMINENT elles-mêmes ces élémens. C’est pour cela que nous nommerons les pre- mères mréthodes présomptives. et les dernières me- thodes déterminatives. — Telle est donc la première division à priori des méthodes mathématiques qui con- tiennent expiicitement l'idée de l'indéfini, — Procédors à leur subdivision. » » Daus les méthodes présomptives, qui sont fondées sur la faculté du Jugement, il paraît d'abord, en ne s’attachant qu'à la diversité des fonctions de cette fa- culté, qu’on pourrait procéder par deux voies diffé- rentes; car les fonctions en quelque sorte rationnelles du Jugement, celles qui portent sur la transition entre Ja Raison ct l’Entendemeut, sont de deux espèces: l’in- duction et l’analogie. Ces méthodes présomptives pré- senteraient donc, sous ce dernier point de vue, deux espèces particulières : les unes fondées sur l'induction, que, pour cela, nous nommerons nethodes induction- nelles ; les autres, fondées sur l'analogie, que, pour ME cette raison , nous nommerons , du moins problémati- quement, méthodes analogiques. Mais un peu de ré- flexion suffit pour reconnaitre que les dernières de ces méthodes, les méthodes analogiques, ne sauraient exister. En efiet la fonction intellectuelle, nommée analogie, sur laquelle se trouveraient fondées ces mé- thodes, porte essentiellement sur la spécification et non sur la généralisation de nos connaissances, c’est à- dire que cette fonction sert proprement à descendre de la Raisou à l'Entendement, et non à remouter de cette dernière faculté à la première; de sorte que, par le moyen de cette fonction intellectuelle, on ne saurait nullement remonter aux premiers élémens de la géné- ration des quantités, ce qui est l’objet général des mé- thodes infinitésimales. Il ne reste donc de possibles, parmi les méthodes présomptives, que les seules méthodes inductionnelles, — Poursuivons cette déter. mination. » « Les méthodes inductionnelles peuvent être em- ployées 1°. dans la géométrie, en portant sur l'idée de l'indéfini, appliquée à l’espace, et 2°. dans l’algorithmie, en portant sur l’idée de l'indéfini, appliquée au Temps, qui est le principe des Nomgres. — Il s'ensuit que ces méthodes, considérées par rapport à leur but, forment deux branches distinctes : la méthode inductionnelle geometrique et la méthode inductionnelle algorithmi- que. » » Or, la méthode des anciens , connue sous le nom de »#ethode d'exhaustion , dont il paraît que nous de- vons la découverte à Archimède, n’est évidemment autre chose que la méthode inductionnelle géométri- que que nous venons de déduire de principes à priori. » Avant fait remarquer que, d’après la nature de la faculté intellectuelle qui agit dans cette méthode, dont le but est de remonter aux élémens indéfinis de l'étendue, elle ne peut, par elle même, conduire qu'à des vérités présomptives, d'une probabilité de plus en plus grande, mais qu’elle ne saurait conduire à des ré- sultats rigoureux ou atteindre à la certitude; M.Wronski montre eusuite que la méthode inductionnelle algo- rithmique est la méthode d'approximation proprement dite, méthode dont nous avons exposé ailleurs le carac- tère distinctif. (Foy. Aprpnoximarion.) Nous ne le sui- vrons pas dans les développemeus, et nous passerons à ce qu'il dit des méthodes infinitésimales déterminatives. » Nous avons déjà vu plus haut, par la déduction de ces méthodes, qu’elles sont fondées immédiatement sur l'emploi de la Raison elle-même. Il s'ensuit que les résultats auxquels conduisent les méthodes détermina- tives dont il s’agit, sont d’une rigoureuse exactitude. — C'est là le caractère distinctif de ces méthodes; et il ne nous reste pour les connaître complètement, qu’à ME fixer à priori les différentes voies par lesquelles la rai- son peut remonter aux premiers élémeus de la généra- tion des quantités, car ces différentes voies sont Gvi- demment ce qui constitue la spécification des méthodes dent nous parlons. » » Or, comme il ne s'agit ici que de la seule fonction de la raison qui produit l'idée de l'indéfini, il est d’a- bord clair que les différentes voies dont il est question, ne sauraient être fondées sur la différence des fonc- tions de cette faculté supérieure. De plus, il s'ensuit que la première spécification de ces voies de la raison, si elle est possible, doit être fondée sur la différence de l'emploi eur de la raison, dans la production de l'idée de l’indéfini, et sur l'emploi de cette faculté RÉUNIE à l’entendement : de là résulterait une division des méthodes infinitésimales déterminatives dont il s'agit, en méthodes directes et en méthodes indirectes. Cette division a lieu réeilemert, parce que le double emploi de la Raison, sur lequel se trouve fondée cette division, a lieu effectivement. » « Lies méthodes directes qui portent sur l’emploi pur de la raison dans la production de l'idéc de l'indéfini , se subdivisent naturellement en celles qui remontent aux élémens indéfinis de l’espace ou de l’étendue, et en celles qui remontent aux élémens iadéfais du rEmrs ou des nombres. Les premières formeut la méthode conpue sous le nom de A/cthode des indivisibles, et les dernières constituent le Calcul différentiel... » »—Confondant les applications céomérriQues du calcul différentiel avecla nature même de ce calcul, qui est pu- rement ALGORITHMIQUE , comme à l'occasion de la mé- thode d’exhaustion des anciens, les géomètres ont cru, encore ici, que la méthode des indivisibles et le calcul différentiel étaient identiques; et c’est, en effet, en se fondant sur cette prétendue identité, qu'ils se sont ima- giné que la vraie découverte du calcul différentiel re- montait à la découverte de diverses méthodes particu- lières des indivisibles. C’est une erreur : la méthode des indivisibles et le calcul différentieltiw”oat de commuu que l’idée de l’indéfini qui eu est le fondement; mais ces deux méthodes diffèrent essentiellement dans leur nature pro- pre de méthodes : l’une porte sur l’indéfini de l’espace ou de l'étendue, et l’autre sur l’indéfini du temps ou de nombres; ce qui certainement est toute autre chose, et exige des procédés essentiellement différens. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer àx abstracto , comme on le doit, d’une part la génération purement algorith- mique des fonctions différentielles, et de l’autre part, la génération purement géométrique des élémens dits in- divisibles, » Nous abandonnerons encore ici les développemens Tong 11, ME pour passer aux méthodes indirectes qui, ainsi qu'on 255 vient de le voir plus haut, se trouvent fondées sur l'emploi de la Raison réunie à l'Entendement , daus la production de l’indéfini. » — Dans la réunion de ces deux facultés intellec- tuelles , l’idée de l’indéfini, considérée objectivement, comme sur de l'Enteudement, se transforme en idée de la conriNuITÉ; et considérée subjectivement comme moyen de l'Entendemeut, elle se transforme en idée de la DISCONTINUITÉ INDÉFINIE, Ainsi, les méthodes indirec- tes dont il s’agit, doivent, suivant cette double déter- mination de l’indéfini, se subdiviser en deux classes ; les unes fondées sur la loi de continuité, et les autres sur Ja loi de discontinuité indéfinie. » » La première classe de ces méthodes est facile à re- connaître : c’est, en effet, la méthode connue sous le nom de Â/ethode des limites ou des premières et der- nières raisons. — Quant à la seconde classe, il faut, pour la reconnaître, savoir d’abord que la disconti- nuité indéfinie qui en est le fondement, donne, en fait d'algorithmie, la sommation indéfinie qui consti- tue l'algorithme technique des séries (voy. Pair. pes maru.)\; de sorte que, dans la détermination de la suite indéfinie des termes formant ces fonctions, doi- vent entrer nécessairement les premiers élémens de la génération des quantités qui sont l’objet des séries. Et, en effet, comme on le sait par le théorème de Taylor et généralement par notre loi des séries, les fonctions formant les coefficiens sont des fonctions différentielles ou infinitésimales. Ainsi, la secoude classe de méthodes dont il s'agit, doit évidemment porter sur les coeffi- ciens du développement des fonctions en séries; et, comme on peut le reconnaitre maintenant avec facilité, cette seconde classe de méthodes n’est autre que la mé- thode convue généralement sous le nom de A/éthode de dérivation, et particulièrement sous le nom de Theorie des fonctions analytiques. » Cette déduction savoir, de la méthode des limites et de la méthode de des deux dernières méthodes, dérivation, fixe immédiatement leur véritable carac- tère. On voit en effet que par suite de cette déduction, le caractère commun de ces méthodes consiste en ce qu’elles n’atteignent l’indéfini que dans son RÉSULTAT (dans son application à l'Entendement), et non dans son principe (dans la Raison elle-même). De là vient essen- tiellement qu'à la vérité, ces méthodes peuvent rem- placer le calcul différentiel, mais qu'en elles-mêmes, elles ne sauraient être conçues ou expliquées que par le calcul différentiel, » Les méthodes infinitésimales primitives se trouvent donc résumées dans le tableau suivant, 30 ME ME Ascension aux élémens indefnis de l'espace ou de { l'étendue. — METHODE D'EXAUSTION. Par Ja fonction nommée induc- [Ascensien aux élémens indeéfnis, par Ja faculté du Jugement. | METHODES PRESOMPTIVES. { \ Ascension aux élémens indéfinis, TABLEAU des MÉTHODES INFINITESIMALES PRIMITIVES. par la faculté de la Raison. METHODES DETERMINATIVES. tion, METHODES INDUCTIONNELLES. Ascension aux élémens indéfinis du temps eu des nombres. — METHODE D'APPROXIMATION, \ u s Par la fonction nommée analogie, — METHODFS ANALOGIQUES(elles sont impossibles.) } Ascension aux élémens indéfinis de l'espace ou de l'étendue, — MÉTHODE DES INDIVISIBLES. y Par l'emploi pur de la raison, MÉTHODES DIRECTES. Ascension aux élémens indefinis du temps ou des nombres. — CALCUL DIFFERENTIEL. , Objectivement, comme but de l'entendement; par Ja loi de continuité. — MÊTHODE DES LIMITES OU DES PREMIÈRES ET DERNIERES RAISONS. Par l'emploi de la raison réunie à l'entendement, METHODES 1NDIRECTES. Telles sont donc, comme le dit M. Wronski, les seules méthodes infinitésimales primitives qui soient possibles. Toutes les autres méthodes infinitésimales ne peuvent être que des méthodes pÉrivées de celle-ci, ou des méthodes £rronfes. Dans la première classe, celle des méthodes infinitésimales dérivées, se rangent l'application ou l'usage infinitésimal de la Aethode des coefficiens indétermines (par exemple, la déduction que nous avons donnée par cette méthode du théorème de Taylor) (voy. Corrriciens), l'Analyse résiduelle de Landen, et même la Methode des fluxions sous la forme de laquelle Newton avait d’abord présenté son nouveau calcul. Dans la seconde classe, celle des mé- thodes erronées, se trouvent le calcul des évanouts- santes, le système de compensation des erreurs de Carnot, et même la théorie des fonctions analytiques de Lagrange, en la considérant dans son but d’'expli. quer le calcul différentiel. METON, astronome de l'antiquité, est surtout cé- lèbre dans les fastes de la science par le cycle lunaire de 19 ans, qui porte son nom. En l'an 430 avant Jésus- Christ, Meton avait observé un solstice à l’aide d’un gnomon qu'il avaitélevé sur l’une des placesd'Athènes. Ptolémée à conservé cette ancienne observation, et s’en est même servi pour établir la longueur de l’année solaire. La découverte du cycle de 19 ans, qui ramenait Subjectivement , comme moyen de l'entendement par la loi de discontinuité indéfinie, — MÉTHODE \ DE DERIVATION, la nouvelle lune au même jour de l’année solaire , était une déçouverte assez importante dans ces temps reculés pour immortaliser son auteur. Cette gloire a été dis- putée à Meton, on en a fait tour-à-tour honneur à Phaï- nus, à Geminus, à Philippe et à Callipe, auteur in- contesté d’une autre période astronomique ; mais il pa- rait certain qu'Euctemon, compatriote et ami de Meton, est celui des astronomes de son temps qui a eu la part la plus réelie à celui de ses travaux auquel il doit sa re- nommée. Meton, né à Athènes, vivait dans le v° siècle avant Jésus-Christ. MÈTRE. Base de notre système métrique. (7oy. Mesure.) MICROMÈTRE (de wixpe, petit, et de persos , me- sure). C’est un instrument que l’on place dans un téles- cope au foyer de l’objectif, et qui sert à mesurer de très petits angles ou de très-petites distances, comme les diamètres des planètes. Sa description se trouve dans tous les traités d'astronomie. MICROSCOPE. (Opr.) (de pixpes, pelit et de s0740, j'examine). Appareil de Dioptrique, qui sert à grossir les objets. Il y a deux espèces de microscopes , le sim- ple et le composé. Le microscope simple est formé d’une seule et uni- que lentille ou loupe très-convexe; le microscope MI composé est un tube terminé par deux verres dont l’un, l'objectif, a une distance focale très-petite et dont l’au- tre, l’oculaire, a une distance focale plus longue. C’est l'inverse du télescope, Quelquefois cet instrument ren- ferme plusieurs oculaires. Le microscope soLaiRE n’est qu’une application de la lanterne magique ; il est composé d’un miroir qui re- çoit les rayons du soleil, et auquel on donne une incli- naison telle qu'il le réfléchit parallèlement à l'horizon sur une grande lentille; cette lentille réunit les rayons sur un objet transparent renfermé dans un tube, au- devant duquel est un microscope simple. Les rayons qui partent de l’objet, divergent ensuite en traversant le microscope, et vont peindre en grand, sur un mur blanc placé à quelque distance, l’image de l’objet. Cet appareil doit être établi dans une chambre obscure, de manière que le miroir se trouve en dehors et qu'aucun rayon lumineux, autre que ceux qui traversent le mi- croscope, ne puissent y pénétrer. Le microscope à gaz, qui depuis quelques années excite la curiosité du public, est simplement un mi- croscope solaire éclairé par la flamme d'une combinai- son de gaz en état d’ignition. MIDI. (454.) C'est le moment où le centre du soleil se trouve dans le méridien. { P’oy. ÉqQuarion pu Temps.) On nomme quelquefois le sud le rridi. (Foy. Sun.) MILIEU. Nom que l’on donne en physique aux corps au travers desquels d’autres corps peuvent semou- voir; l'air par exemple est le zailieu dans lequel se meuvent les corps terrestres, les hommes et plusieurs animaux ; l’eau est le milieu dans lequel se meuvent les poissons ; les corps transparens sont les milieux au travers desquels la lumière se meut. MINIMUN. (4{g.) Voy. Maximum. MINUTE. {Géom.) C'est la soixantième partie d’un degré. (Joy. ce mot.) MIROIR. (Catop.) Corps poli , susceptible de réflé- chir les rayons de la lumière. (7’oy. Caroprrique.) MIXTILIGNE. (Géom.) On donne ce nom aux figu- res terminées en parties par des linges droites et en parties par des lignes courbes. MOBILE. (Yec.) Un mobile est tout ce qui peutètre mis en mouvement. C’estle terme général dont onse sert en mécanique pour désigner les corps que l’on conçoit soumis à l’action des forces motrices. MODULE. (44g.) C'est le rapport constant qu'il y a entre le logarithme d’un nombre pris dans un système quelconque, et le logarithme naturel de ce même nom- bre. l’oy, Locanrame. MOINS. Mot que l’on remplace en algèbre, par le MO signe — , qui désigne une soustraction. Ainsi, A—B, 200 signifie À moins B. MOIS. C’est la douzième partie de l’année. (Woy. CALENDRIER.) MOIVRE (Asranam), géomètre distingué, naquit en 1667, à Vitry en Champagne. Il se livra de bonne heure , mais secrètement, à l'étude des mathématiques, science que son professeur particulier plaçait fort au- dessous de la connaissance du grec. Il fit ensuite ses cours de philosophie à Saumur et à Paris; et son père, cédaut enfia à ses iustances, lui donna Ozanam pour professeur de la science vers laquelle il était entrainé par d'heureuses dispositions naturelles. La révocation de l'Édit de Nantes força Moivre à s'expatrier ; il passa en Angleterre, où il vécut du produit de l'enseigne- ment des mathématiques, auquel il fut obligé de s’a- donner. La lecture du célèbre livre des Principes de Newton lui fit entrevoir sous un jour tout nouveau la science, dont il croyait avoir atteint les plus hautes vé- rités. Ce livre devint pour lui l’objet de nouvelles et laborieuses études. Il commença alors à se faire connai- tre par des mémoires sur diverses branches des mathé- matiques, que Halley communiquait à la société royale de Londres , au sein de laquelle il fat admis en 1697. Newton lui-même, dont il se proclamait le disciple, l’honora de son amitié, et Leibnitz, qui eut occasion de le voir en Angleterre , fit d’inutiles démarches pour lui faire obtenir une chaire dans l’une des universités d’Al- lemagne. Moivre fut, quelques années après, désigné parmi les commissaires choisis par la société royale de Londres pour prononcer sur la contestation élevée entre Leibnitz et Newton au sujet du calcul intégral. Ce fut vers ce temps que Moivre publia son traité du calcul des probabilités. Nous exposerons ailleurs la méthode qu’il a suivie dans cette branche intéressante de la science des nombres. (Foy. Prosamirirés.) Moivre parvint à une extrême vieillesse; il mourut le 29 novembre 1754, à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Peu de temps avant sa mort, l'Académie des sciences de Paris l'avait reçu au nombre de ses membres; il faisait partie de celle de Berlin. Il existe dans les 7'ransactions philosophiques de nombreux mémoires de Moivre. Il a laissé en outre : 1° The doctrine of chances, Londres, 1716, 1738, 1956 : cette dernière édition posthume du Traité des probabilités de Moivre est la plus complète ; 2° Miscel- lanca analytica de seriebus et quadraturis, Londres, 1730, in-4, ouvrage remarquable, dans lequel Moivre a déposé le recueil de ses découvertes et des méthodes qu'il avait employées pour y parvenir; 3° Annuities on lives (des rentes à vie), 1b., 1724, 1742, 1720, in-8. Moivre a revu et publié la traduction latine de l'op- tique de Newton. 250 MO MOMENT. {(Hcce.) Où nomme généralement, en sta- tique, moment d'une force le produit de cette force par une droite. Il y a différentes espèces de momens ; suivant la na- ture de la droite qui sert de facteur. Ainsi, lorsque le moment d'une force est rapporté à un plan ou à une droite, ce facteur est la perpendiculaire , abaissée du point d'application de la force, sur le plan ou la droite; lorsque le z#70ment est rapporté à un point, que l’on nomme alors centre des momens, ce facteur est la per- pendiculaire abaissée du centre des momens sur la di- rection de la force. La théorie des momens forme une partie importante de la statique. (Joy. ce mot.) MONGE (Gaspar), l’un des plus célèbres et des plus savans géomètres modernes, naquit à Beaune en 1546. L'histoire de la science ne retrace que peu de carrières marquées par autant de travaux, d'activité et de succès que celle de cet illustre professeur, dont le nom sera à jamais populaire en France. Le père de Monge n'était qu’un pauvre marchand forain, mais c'était en même temps un homme de bon sens qui ne négligea rien pour l'instruction de ses trois fils que des dispositions commu- nes entrainaient vers les scieuces, La supériorité que ma- nifesta bientôt le jeune Gaspar et la célébrité qu’il a de- puis acquise ont fait oublier ses deux frères, dont l’un a été examinateur de la marine, et l'autre professeur d’hy- drographie à Anvers. Du collége des Oratoriens, de Beaune, où il reçut les premières notions des mathéma- tiques, Monge fut envoyé à celui de Lyon, tenu par les religieux du même ordre, pour y achever ses études. A seize ans, il prit place à côté de ses maitres, et occupa une chaire de physique. Un offcier supérieur du génie avant vu le plan de Beaune, que Monge avait levé sur de larges dimensions, sans le secours des instrumens les plus indispensables , le recommanda au commandant de l’école de Metz, fondée pour les officiers de cette 4rme. Malheureusement les institutions du temps ne permet- taient point à Monge d’y être reçu comme éiève. L’hum- ble naissance et la pauvreté de ce jeune homme déjà si remarquable, étaient des obstacles alors invincibles. Néanmoins il consentit à y entrer comme élève conduc- teur de travaux, et dessinateur. Le génie de Monge s’in- dignait de l'obscurité à laquelle le condamuait les pra- tiques spéciales auxquelles il était destiné. Mais dans cette situation même, il ne tarda pas àtronver un moyen de débuter avec éclat dans la carrière des découveites. Aux longs calculs que nécessitait une opération de déf- lement, il substitua une méthode géométrique et géné- rale, non moins sûre, mais plus expéditive, pour arriver à la solution du problème. Il n'avait alors que dix-neuf aus, et Bossut, qui prefessait les mathématiques à Mé- ? 4 MO zières, l'accepta pour son suppléant, et bientôt après il remplaca l'abbé Nollet dans sa chaire de physique. Dès ce moment, le jeune Monge, maître de son avenir et délivré désormais des conditions bumiliantes qui avaient entravé ses premiers pas dans la carrière, s’'abandonva à toutes les inspirations de son génie. Il ÿ a entre lui et l'illustre Leibnitz ce point de conformité que tous deux dédaigoant de suivre dans les livres de leurs devanciers ou de leurs contemporains la marche de la science, s’ex- posèrent à se voir eulever ou disputer la priorité des vé- rités qu'ils avaient recueillies. Ainsi Monge découvrit la production de l’eau par la combustion de l'air inflam- mable, sans savoir qu’il avait été prévenu par Cavendish dans cette importante découverte. Il se livrait en même temps, à cette époque, à des recherches curieuses sur les gaz, l'attraction moléculaire, les effets d'optique, l'électricité, la météorologie, et jetait en mathématiques les premiers fondemens de cette doctrine neuve et fé- conde, qui a reçu le nom de Géométrie descriptive, et dont la production est un de ses principaux titres à l’ad- miration de la postérité. Le génie de Monge était essentiellement synthétique, c'est le caractère de ses ouvrages et de ses découvertes. Tout abréger pour toutembrasser d’un coup d'œil, tout résumer pour exprimer tout dans une pensée, telle est la formule constante qu’on le voit employer dans ses tra- vaux. Uae telle disposition d’esprit lui rendait presque désagréable l'exposition écrite de ses recherches scienti- fiques; et ce fut la nécessité dese faire des titres aux hon- neurs académiques qui le détermina d’abord à publier divers mémoires sur le calcul intégral. Ce fut seulement en 1780 que Monge, déjà célèbre, fut nommé membre de l’Académie des sciences. Cet esprit ardent et fier, qui avait eu à souffrir dans sa jeunesse de l'injustice des pré- jugés et des vices des institutions vieillies de son pays, accepta, avec l’enthousiasme qui le distinguait, les espé- rances que la révolution française inspira quelque temps aux meilleurs esprits. Nous n'avons point à nous occuper ici de la carrière politique de Monge, quoique l’homme public n’eût jamais fait oublier en lui le savant, et il nous suffira de dire que dansles grandes circonstances où se trouva la France, quand Monge fut appelé au pou- voir, ilse montra constamment digne des respects qui entourent sa mémoire, aujourd’hui que le temps com- mence à effacer les fâcheuses impressions de l'esprit de parti. Il n’est pas vrai que Monge ait coopéré par aucun vote à la mort de Louis XVI. Nommé ministre de la marine lors de l'insurrection du 10 août, il l'était en- core au moment de cet évènement douloureux, et c’est seulement comme membre du gouvernement qu'il dut concourir avec ses collègues à l'exécution de l'arrêt de la Convention. Mais les actes personnels de ce savant , à cette désastreuse époque, le lavent d'ailleurs complète- MO ment des injustes accusations que ses fonctions politiques lui attirèrent plus tard, en le montrant digne, sous tous les rapports, de la reconnaissance de la France. C'est à son activité et à son génie que la république dutle réta- blissement de la marine; et d’ailleurs, désabusé de bonne heure des espérances qui l'avaient entraîné dans le mou- vement de la révolution , il donna sa démission au mois d'avril 1793. Monge s'empressa néanmoins de répondre à l'appel que la Convention fit aux savans, quand le ter- ritoire de la France fut menacé d’une invasion euro- péenne. Il a contribué pour une grande part à ce dé- ploiement extraordinaire de force, qui fera l’étonnement de la postérité et qui sauva alors le pays de malheurs plus grands que ceux qu’il eut à supporter. Monge pas- sait les jours et les nuits dans les manufactures d'armes, les fonderies, les foreries, les poudrières, à surveiller les travaux, à en simplifier l'exécution. C’est dans cette période de sa vie, dont l’activité est presque incroyable, qu'il trouva les moyens de publier l'art de fabriquer Les canons, une instraction sur la fabrication de l'acier, et enfin sa Géométrie descriptive. C’est à Monge qu’on doit le rétablissement de l'instruction publique en France, c'est par son influence et d’après ses plans que furent successivement fondées les écoles Normale et Po- lythccnique. C’est à son expérience des procédés méca- niques qu’on doit le déplacement des chefs-d’œuvre de l'Italie, qui vinrent orner les Musées de la France. Ces travaux si divers, et dont les résultats étaient si faciles à apprécier, acquirent à Monge une grande influence po- litique, et à son nom une popularité éclatante; deux fois à cette époque il fut porté comme candidat au Direc- toire. Mais alors l'enthousiasme de Monge avait changé d'objet ; et il s'était attaché au jeune conquérant de l'I- talie, avec une sincérité qui ne se démentit jamais. Il fit partie de l'Institut d'Egypte; et , après s'être distingué dans cette mémorable expédition, par son zèle pour la science, il revint paisiblement reprendre sa place de pro- fesseur à l’école Polytechnique dont les élèves le sa- luèrent du titre de père. Ce fut pour lui un chagrin bien amer que l’organisation militaire qui changea, sous Na- poléon, l'esprit etle but de cette glorieuse institution. Monge lutta vivement , dans cette circonstance, contre la volonté de son héros, et, ne pouvant triompher de son obstination, il abandonna son traitement de profes- seur aux élèves peu favorisés de la fortune, que des ré- glemens absurdes auraient éloignés de l'école. L'’admi- ration de Monge pour Napoléon ne fut point une de ces palinodies honteuses et serviles qui font tant de ta- ches dans l’histoire moderne. Son caractère noble et désintéressé ne se démentit jamais, et ce fut au nom de leur ancienne amitié que l’empereur parvint à triompher de son abnégation et à lui faire accepter les honneurs dontill’accabla. Monge futsuccessivement pro- MO 9257 mu à la dignité de sénateur, à celle de comte de Peluse, il reçut le cordon de grand-officier de la légion d'hon- neur et de la Réunion, et fut pourvu d’un riche majorat en Westphalie, La chute de l'Empire, la dis'ocation de l’école Polytechnique, le bannissement des conven- tionnels, la radiation aussi injuste qu’arbitraire de l'In- stitut, le frappèrent au cœur; il tomba dans une pro- fonde mélancolie, et ne fit plus que mener une existence pénible etsouffrante jusqu’au 28 juillet 1818, où il mou- rut vivementregretté de ses nombreux amis, et empor- tant dans la tombe l’estime de ses ennemis politiques. Les bornes qui nous sont imposées ne nous ont pas per- mis de donner plus de développemens à ce rapide énoncé de la vieet des travaux de Monge ; il est heureusement de ce petit nombre d'hommes dont le nom rappelle l'il- lustration , et qui, faisant partie des gloires d'un pays, n’a besoin que d’être prononcé. Monge a publié séparé- ment : I. Traité élémentaire de statique, Paris, 1786, in-8, 46. 1819, 5° édition. If. Description de L'art de fabriquer les canons, Paris, an ur, in-4°. HT Zecons de géométrie descriptive, Paris, an nt, id. 1813, in-8°, 3° édit. IV. Application de l'analyse à la géométrie des surfaces du premier et du deuxième degré, 4° édit., Pa. ris, 1809 in-4°. On trouve dans la Collection des savans étrangers, et dans les Mémoires de l’Institut et de l'A- cadémie des sciences, de nombreux mémoires de Monge sur les diverses branches des sciences mathématiques et physiques. (Joy. l'Eloge de Monge, par Bertholet, et Essai historique sur les services et les travaux scientifi- ques de Monge, par le baron Dupin.) MONOCORDE.(Acoust.) Instrument composé d'une seule cord: sonore dont les anciens se servaient pour déterminer les rapports numériques des sons. Nous avons donné ces rapports au mot HanmoxiQue. MONOME. (Alg.) Quantité composée d'une seule partie ou d’un seul terme, comme «a, ax, a’bx, etc. (Foy. BinomE.) MONTUCLA (Jan Ériennr). Ce savant historien des sciences mathématiques , naquitàa Lyon en 1925, il fit ses études au collége des Jésuites ea cette ville, et s'y distingua de bonne heure par son application à l'étude et l'éclat de ses progrès. Il manifesta surtout des dis- positions remarquables pour la science dout il entreprit plus tard d'écrire l’histoire , et pour la langue étran- gère qu'il apprenait avec une merveilleuse facilité. Montucla était d'une famille pauvre, il demeura orphe- lin à seize ans, et vint à Paris pour perfectionner son éducation. Dans un âge si tendre, l'étendue de ses con- naissances et la bienveillance de son caractère, appelè- rent sur lui l'intérêt de plusieurs savans, tels que d'A- lembert, Cochin, Leblond etc. : leurs conseils et leur 258 MO appui lui furent également utiles. Admis à la rédaction de la Gazette de France, journal qui avait alors une grande célébrité littéraire, et désormais à l'abri du be- soin, il commença à rassembler les matériaux de son Histoire des mathématiques, ouvrage aussi vaste qu'im- portant, que son érudition et ses connaissances appro- fondies des théories les plus élevées de cette science, le rendaient apte à accomplir : la première édition parut en 1758. On admire dans ce livre l'étendue des recher- ches et la clarté avec laquelle sont exposées les décou- vertes successives opérées dans les sciences. Néanmoins le plan général de l'ouvrage , le meilleur et le plus complet que nous possédions encore sur cet intéressant sujet, n’est pas à l'abri de tout reproche. Peut-être le récit est-il trop souvent interrompu par de longues dis- sertations et des expositions de théorie dont l’auteur avait seulement à constater l’origine, la marche et les progrès. Il serait à désirer aussi qu’un pareil travail se fit remarquer par des aperçus généraux plus philoso- phiques, et une classification plus chronologique et plus méthodique des faits. Il est aussi intéressant qu’instruc- tif, eneffet, de suivre les développemens de l'esprit humain dans leur ensemble; et la grande leçon qui doit ressortir de ce merveilleux tableau, est beaucoup moins facile à saisir, quand on est obligé de remonter le cours des siècles pour chacune des branches du savoir. Mon- tucla travaillait à la seconde partie de cet ouvrage, quand après de longues vicissitudes, il mourut à Ver- sailles le 18 décembre 1799. Ce fut Lalarde qui se char- gea de terminer l'œuvre de Montucla , et il faut avouer qu’il n’a pas toujours été aussi heureux que son ami; les deux derniers volumes auxquels il a eu quelque part, sont très inférieurs aux deux premiers, sous tous les rapports. Néanmoins, l'Histoire des mathématiques de Montucla, restera comme un rare monument d’érudi- tion et de savoir, en attendant que cet important sujet soit de nouveau traité par quelque habile écrivain qui ne recule pas devant les difficultés sans nombre d’un pa- reil travail. Montucla était membre de l’Académie de Berlin et de l'Iustitut depuis sa création. Outre l’ou- vrage dont nous venons de parler, onadelui :I. His- toire des recherches sur la quadrature du cercle, Paris, 1954,in-12. IL. Récréations mathématiques d’Ozananm, nouv, édit., 1778, 4 vol. in-8°. (Ce titre porte, par M. C. G. F. ce qui signifie Chanla, géomètre forésien ; c’est le nom d’un petit domaine queles parens de Mon- tucla avaient possédé dans le Forez.) Fay. le deuxième volume de l'Histoire des mathématiques, en tête du- quel est le portrait de Montucla et un extrait de son éloge, par Savinien Leblond. MOTEUR. On donne ce nem à tout ce qui produit un mouvement, Dans une montre, par exemple, c’est le MO ressort qui est le moteur; dans une horloge, c'est le poids; dans un moulin, c’est l’eau ou le vent, etc. MOUFFLE. (Méc.) Machine composée d’un assem- blage de poulies, dont les unes sont fixes et les autres mobiles , qui sert pour élever de grands fardeaux. Nous en donuerons la théorie au mot Pour. MOUVEMENT. (Méce.) Etat d’un corps dont la dis- tance par rapport à un point fixe change continuelle- ment. (Ÿoy. MECANIQUE.) La matière inorganique n'étant pas susceptible de dé- terminations intérieures , tout mouvement suppose une force extérieure qui le produit ; comme aussi toute interruption de mouvement suppose une force contraire qui le détruit, car la matière ne peut par elle- même changer son état. Cette persévérance des corps matériels dans leur état de repos ou de mouvement , est fondée sur la loi d'inertie , laquelle ne résulte pas seulement de l'indifférence de la matière pour un état quelconque , mais bien des forces primitives qui la constituent. (Foy. NATURE.) Tout mouvement peut être considéré sous le rapport de sa direction, c'est-à-dire, sous le rapport de l’espace décrit comme tendance vers un même point. Si le corps en mouvement n’obéit qu’à une seule force ou à plu- sieurs semblablement dirigées, il se meut d’un mouve- ment simple , et sa direction est une ligne droite. Si le mouvement est produit par l'action simultanée de plu- sieurs forces différemment dirigées, il devient composé et s'exécute suivant une direction moyenne entre toutes celles des forces concourantes , et cette direction est en- core une ligne droite lorsque le rapport des forces ne change pas pendant toute la durée du inouvement ; mais si ce rapport varie, la direction varie elle-même; le mouvement s'effectue alors dans une ligne courbe ou suivant des portions de lignes droites, formant ensem- ble des angles plus ou moins obtus. Pour rendre ceci plus sensible, considérons un point matériel À , soumis à l’action de deux forces ; dont l’une tend à lui faire prendre la direction AM , et l’autre, la direction AN. (PI. 47, fig. 2.) Si nous représentons par AC l'intensité de la première force ou l’espace qu’elle tend à faire par- courir au point À dans l’unité de temps, par AD, l'in- tensité de la seconde force, et que nous construisions le parallèlogramme ABCD, la direction réelle du point À sera la diagonale AB, dont la grandeur représentera en même temps l'intensité de la force unique que l’on peut supposer remplacer les deux forces en question. (Foy. Force.) Or, si le rapport des deux forces primitives est invariable, le point À continuera à se mouvoir dans la direction AP, c’est-à-dire toujours en ligne droite : mais si, au contraire ; le rapport des forces varie et qu'au EE MO poiut B, l'intensité de la première forceétant toujours BC' on AC, celle de laseconde devienne BD', on devra considérer, à ce point B, le point matériel comme sou- mis à l’action des deux forces BC’ et BD’, ou seulement à celle de leur résultante BB', ainsi la direction du mouvement qui avait lieu suivant la droite AB se bri- sera en B pour devenir BB' et ainsi de suite. Il devient donc évident que dans le cas où le rapport des deux for- ces changerait à chaque instant , la direction varierait également à chaque instant et que l’espace décrit serait une ligne courbe ; ce que nous venons de dire pour deux forces s'applique sans difficulté à un nombre quel- conque de forces. Le mouvement en ligne courbe ne peut donc jamais être l’effet d’une seule force : il ne suffit pas même qu'il yen ait plusieurs qui agissent en même temps, il faut encore que ces forces changent de rapports entre elles. Mouvemenr unirorme. C’est celui dont la vitesse est toujours la même, c’est-à-dire , dans lequel des espa- ces égaux sont décrits dans des temps égaux. — Les forces qui produisent de tels mouvemens sont elles mê- mes uniformes. Mouvement vari£. C’est celui dont la vitesse varie ou dans lequel des espaces inégaux sont décrits dans des temps égaux. De tels mouvemens sont produits par des forces dont l'intensité varie. (Foy. AccÉLÉRE.) Mouvement RECTILIGNE. Celui qui s’effectue en ligne droite. MouvemeNT cuRVILIGNE. Celui qui s'effectue en ligne courbe. MOUVEMENT CIRCULAIRE, (W’oy. CENTRAL.) MOUVEMENT DE ROTATION. (f’oy. Rorarion.) Mouvement ABsOLU et RELATIF. (Ÿ’oy. MECANIQUE.) En astronomie, le mouvement reçoit diverses quali- fications telles que diurne, annuel, horaire, sidéral, etc. (l’oy. ces mots.) MOYEN. En astronomie, ce terme s'applique à tou- tes les quantités qui sont également différentes , ou qui tiennent le milieu, entre les plus grandes et les plus pe- tites valeurs dont se trouvent susceptibles les mêmes objets. Ainsi on dit le mouvement moyen, le lieu moyen , la parallaxe moyenne, le temps moyen, l'ano- malie moyenne, le diamètre moyen, etc. (Foy. PLa- nère, et les divers articles qui se rapportent à ces mots.) Moyen PROPORTIONNEL OU MOYENNE PROPORTIONNELLE, (Ælg.) Lorsque dans une proportion le conséquent du premier rapport est égal à l'antécédent du second, la quantité commuñe qui forme ces deux termes prend le nom de moyenne proportionnelle ; arithmétique ou géométrique, selon la nature de la proportion. Foy. ProponTIoN. Moyenne Et EXTRÈME RAISON. On dit qu'une quantité MU 259 est partagée en moyenne et extréme raison, lorsqu'une de ses deux parties est moyenne proportionnelle géomé- trique entre la quantité entière etson autre partie. (}o7. ArPL. DE L'ALG.A LA GEOM. ; 14.) MULLER (1Ean), géomètre et astronome célèbre du xv'siècle, plus connu sous le nom de ReciomoNTaAnus, naquit au village d'Unfind, près Kænisberg, ville de la Saxe Hildburghausen, le 6 juin 1436. Il fit ses études à Leipzig, où son penchant pour l'astronomie se mani- festa de bonne heure; à quinze ans il partit pour Vienne où Purbach, enseignait avec éclat cette science à l'Uni- versité de cette ville. Le jeune professeur eccueillit avec intérêt le jeune disciple, qui se présentait à lui avec des connaissances déjà assez étendues, pour qu’il pût l’associer bientôt à ses travaux. Ils observèrent en- semble quelques éclipses et une conjonction de mars, qui leur donna l’occasion de réformer quelques erreurs des tables alphonsines. Le cardinal Bessarion avait de- mandé à Purbach un abrégé de l’Æ/magiste, en langue latine; cet astronome attachait aussi lui-même une grande importance à ce travail; mais il mourut tout-à- coup à l’âge de trente-neuf ans, laissant à Muller sou disciple et son ami, le soin de continuer cette entre prise. Ils avaient dù faire ensemble le voyage d'Italie, pour s’y fortifier dans la connaissance de la langue grecque ; car c'était à cette époque que les savans de la Grèce, après le désastre de leur patrie, cherchaient de Italie : Muller voyage. C’est dans ce pays qu'il entreprit ce nombre toutes parts un refuge en fit seul le prodigieux de travaux scientifiq ues qui étonnaient l’ima- gination par la multiplicité des connaissances et l’acti- vité sarhumaine qu'ils supposent dans leur auteur. Le simple énoncé des ouvrages de Muller, dépasserait de beaucoup les bornes de cette notice : il noussuffira, pour attester les services qu'il a rendus à la science, de don- ner la liste de ceux qui ont été imprimés. Purbach et Regiomontanus sont incontestablement les régénéra- teurs de l'astronomie moderne; et si la mort ne les eût frappés tous deux à la fleur de l’âge, il est probable que la réformation complète de cette science eût été le ré- sultat de leurs travaux. Tous deux avaient reconnu les impossibilités et les invraisemblances des hypothèses de Ptolémée, ils avaient médité profondément sur la sim- plicité majestueuse du système de Pythagore ; mais la gloire de reconnaître le mouvement de la terre et d’eu faire la base de l'astronomie, était réservée à un au- tre. Au nombre des services que Regiomontanus a ren- dus à la science, il ne faut pas oublier la fondation de la célèbre imprimerie qu'il fonda à Nuremberg, et qu'il trouva le temps de diriger , sans cesser de se li- vrer à l'observation et à la rédaction de ses écrits. Cet illustre savant, à peine âgé de quarante ans, mourut à 240 MU Rome le 6 juillet 1476, laissant inaccomplis une foule de grands desseins, dont la seule pensée honore son géuie. IL fut enterré au Panthéon, Voici d’après Delambre, la liste la plus complète qu’on ait publiée des écrits de Jean Mulier, L Joannis Regiomontani ephemerides astronomica, ab anno 1475, ad annum 1506, Nurem- berg, in 4°. IL. Disputationes contra Gherardi cremo- nensis in planetarum theoricas deliramenta ib. 1474, in-folio. ALL. Tabula magna primi mobils cum usé muluiplici, rationibusque certis, tb. 1475. IV. Fun- damenta operationum quæ fiunt per tabulam genera- lem, Neubourg 1555. V. Kalendarium novum, Nu remberg, 1476 in-4". Voy. relativement à ce calendrier, l'Histoire de l'astronomie au moyen âge par Delam- bre, qui eu donne dans cet ouvrage une description dé. taillée et curieuse.) VI. Tabulæ directionum præfec- VA 435 in-4°. tionumque, Venise 14 (Réimprimé depuis plusieurs fois avec une table des sinus, etc. VIT."47- manach ad annos 18 ab anno 1489. VII. J. R et Georgii Purbachii epitonia in almagestum Ptolemeær, Venise, in folio, 1496. IX. Æphernerides incipientes ab anno 1473, Venise, 1498, in-4°. X. Tabulæ eclp- sium Purbachi ; tabulæ primi mobilis à Monteregis, ib. in folio 1515. XI. Problemata XVI de cometæ longrut- dine, magnitudine et loco vero, Nuremberg 1531. XII. Problemata XXIX sapheæ nobilissimt instru- menti à J. de Monteregio, ib. 1534. C'est la descrip- tion d’un instrumeut que Muller appelle saphie et qui ressemble beaucoup à l'analemme. XIIT. Observationes 30 annorum à Joann. Regiomontano et B. Falthero Norimbergæ habitæ.…. scripta clarissimi mathematici de torqueto, astrolabio armillari, reguld magn& Pto- lemaïca, baculoque astronomico , ib. 1544 im-4°. Snel- lius a donné, avec quelques changemeas dans le titre, une édition plus correcte de cet ouvrage. Leyde, 1618. XIV. De triangulis planis et sphericis libri VF unà cum tabulis sinuum, sans date, etc. (Foy. vie de Regio- montanus par Gassendi.) MULTINOME. (Alg.) (Foy. PoLyNome.) MULTIPLE. (44) Un nombre qui en renferme un autre comme facteur est dit multiple de cet autre. Aivsi 8 est multiple de 4 ; 15 est multiple de 5, etc. Es général , si l'on a M — P.Q,M est multiple de P ou de Q. Un por MULTIPLE, en géométrie, est un point com- mun d’intersection de plusieurs branches d’une même courbe qui se coupent. {F’oy. Poixr.) MULTIPLICANDE. Nom que l'on donne en arith- métique à l’un des deux facteurs qui entrent dans un produit, c'est celui qui est considéré comme devant être multiplié par l’autre. MULTIPLICATEUR. Nombre par lequel on multi- MU plie un autre nombre qui reçoit le nom de multipl- cande. (Foy. Murripricariox.) MULTIPLICATION. {4/g.) Une des six opérations élémentaires fondamentales de Ja science des nombres. Elle a pour objet de trouver le produit de deux fac- teurs. (Foy. Norioxs PRÉLIM. 3.) 1. Considérée dans son origine et d’une manière pu rement arithmétique, la multiplication est un procédé de calcul à l'aide duquel on obtient la somme de plu- sieurs nombres égaux d’une manière plus prompte que par l'addition de ces nombres. En examinant une telle addition , par exemple : 848484848240, on voit que la somme 40 est formée de 5 fois le nombre 8, c'est-à-dire qu’elle est entièrement déterminée par les deux nombres 5etS. De même, l'addition successive de 634, neuf fois avec lui-même donnant 5706, il e:t évident que ce dernier nombre cst encore entièrement déterminé par les deux nombre 634 et 9. Or, trouver d'une manière directe le nombre quise trouve ainsi dé- terminé par le concours de deux autres nombres, sans passer pour une addition successive, c’est proprement le but de la multiplication. Alors, on ne dit plus que 8 ajouté cinq fois à lui-même donne 40 pour somme, où que 634 ajouté neuf fois à lui-même donne 5706 pour somme, mais que 8 zauliplié par 5 donne 40 pour produit, ou que 624 mudüplié par Q donne 5506 pour produit. Examinons donc comment le procédé suivi dans l'addition pourra nous conduire au procédé qu'il faut suivre dans la multiplication, ce dernier ne pou- vaut être qu’une généralisation du premier. Pour cet effet, ayant écrit, comme il suit, neuf fois 634 , 634 634 634 634 634 634 Somme — 5706 et procédant à l'addition , nous remarquerons que, la colonne des unités n’étant composée que d'un même chiffre 4, au lieu de dire 4 et 4 font 8, 8 et 4 font 12, 12 et 4 font 16, etc., on pourrait dire tout de suite neuf fois 4 font 36, et alors écrire 6 sous la colonne des unités et retenir 3 pour ajouter à la somme dela colonne des dixaines. Par la méme raison, au licu d’effectuer succes- 1| l | | MU sivement l'addition des chiffres de la colonne des dixai- nes, on peut dire tout de suite neuf fois 3 font 27, ce qui, avec 3 de retenus, font 30 ; ainsi posant zero sous la colonne des dixaines, on retiendra de nouveau 3 pour ajouter avec les centaines dont la somme peut de même s'obtenir immédiatement en disant zeuf fois 6 font 54 et 3 de retenus , 57, qu'on écrit pour terminer l'opéra- tion. On pouvait donc se dispenser d’écrire neuf fois le nombre 634 ; il suffisait de l'écrire une seule fois, en plaçant 9 au-dessous pour iudiquer la nature du procédé que nous venons de suivre; on aurait eu simplement, de cette manière , 634 9 Produit, = 53oû 2. Ce procédé que nous étendrons plus loin à des nombres quelconques, suppose que l’on connait immé- diatement nerf fois 4, neuf fois 3 et neuf fois 6, ou, généralement , les produits des nombres simples entre eux , c’est-a-dire les produits des nombres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,8, 9. Ainsi il faut d’abord construire ces produits simples , car sur cette construction seule repose la pos- sibilité du procédé abrégé d’addition qui constitue la muliplication. Le premier moyen qui se présente à l'esprit pour construire le produit de deux nombres simples tels que 5 et 4, est d'ajouter 5 quatre fois à lui-même, la somme 20 de cette addition, 5+5+5+5— 0, étant une fois fixée daus la mémoire on n'aura plus be- oin de recommencer cette opération. Ainsi il ne s'agi- rait donc que de construire, une fois pour toutes , tous les produits de deux à deux des chiffres simples de no- tre système de numération, ou de tout autre système dont on voudrait se servir. Mais il existe un moven plus simple de former ces produits les uns au moven des autres, en procédant comme il suit : Ayant écrit les neuf chiffres simplesde notre système de numération sur une même colonne horizontale , on ajoutera successivement chacun de ces chiffres à lui- mème et on écrira les résultats au-dessous, sur une se conde colonne , ce qui donnera 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. 2410 8, 10,-12, 14, 10,10: Chaque nombre de cette seconde colonne sera le pro- duit du chiffre correspondant de la première par 2. En ajoutant successivement chaque chiffre de la pre- mière colonne avec le nombre qui lui correspond dans la seconde, on formera une troisième colonne qui con- TOME 1 Le 241 tiendra évidemment les produits de; chiffres de la première par 3. / 3, 6; 9; 18:27:24; 27: En ajoutant successivement de nouveau chacun des chiffres de la première coloune avec le nombre qui lui correspond dans la troisième, on formera une quatrième colonne qui coutiendra les produits par 4 de ces chif- fres simples, Continuant toujours de la méme mamicre, on construira définitivement la table suivante, dans la- quelle tous les produits de deux à deux des chiffres sim- ples se trouvent réunis. [HI GE clælalsls Il résulte visiblement de la construction de cette table, attribuée à Pythagore, que pour trouver le produit de deux chiffres simples 7 et 8 par exemple, il faut com- mencer par chercher 7 dans la première colonne hori- zontale et descendre verticalement jusqu’à la huitième colonne horizontale; le nombre 56 que l’on trouve au- dessous de 7 dans cette huitième colonne est le produit de 7 par 8. On aurait obtenu le même résultat en pre- nant d’abord 8 dans la première colonne et en descen dant à la septième, parce que 8 multiplié par 7, ou 7 multiplié par 8 sont la mème chose. (Foy. ALGEBRE, 7. 3. Les produits des nombres simples étant ainsi con- ous , rien n’est plus facile que de faire une maultiplica- tion. Soit par exemple à multiplier 48654 par 5; nous aurons , en nous servant des désignations consacrées, 48654...... mulliplicande. 5...... mulliplicateur. 243270...... produit. C'est-à-dire, qu'après avoir écrit 5 sous 48654, on dit: ’ il } L 5 fois 4 font 0, je pose o et retiens ; 5 fois à font 25 + >] ; et > de retenus font 27, je pose 7 et retiens 2; 5 fois 6 font 30 et 2 de retenus font 32 , je pose 2 et retiens 3; Je? 5 fois 8 font 40 et 3 de retenus font 43, je pose 3 et re- tiens 5 ; enfin, 5 fois 4 fout 20 et 4 de retenus font 24, je , Ll il bJ pose 24. D'où il résulte que 5 fois 48654 est égal ü 243270. o1 242 MU 4. Pour multiplier un nombre quelconque par 10, il suffit d'écrire un zéro à sa droite, c'est ainsi que 48X 10 devient 480. La raison de cette règle est évidente , car chacun des chiffres qui composent le nombre proposé étant reculé d’un rang vers la gauche acquiert une va- leur relative dix fois plus grande que celle qu’il avait, et par conséquent le nombre lui-même devient dix fois plus grand ou se trouve multiplié par 10. Par la même raison , pour multiplier par 100, ou par 1000, ou par 10000 , etc. , on écrit à la droite du multiplicande, deux, ou trois, ou quatre, ou etc. , zéros. Donc 48 X 100 — 4800, 48 X 1000 — 48000, etc. 5. Si l’on avait à multiplier 54 par 30 , on multiplie- rait simplement 54 par 3 et l’on placerait un zéro devant le produit 162 , qui deviendrait ainsi 1620, car il est évident qu’en opérant de cette manière, le nombre 54 se trouve multiplié par 30, puisque 1620 est 10 fois 162, qui est trois fois 54, ou 10 fois 3 fois 54, c’est-à-dire 30 fois 54. On aurait de même 54 X 300 — 16200, 54 X 3000 — 162000, etc., et ainsi de suite. En général, pour mul- tiplier par un chiffre simple précédé d'un nombre quel- conque de zéros, on fait d'abord l'opération comme si le chiffre n'exprimait que des unités; et ensuite on écrit à la droite du produit autant de zéros qu'il y en a avant ce chiffre. 6. Lorsque le multiplicateur contient plusieurs chif- fres significatifs , l'opération se complique, mais le pro- cédé se dérive encore facilement de celui de l'addition. Pour multiplier, par exemple, 5634 par 425, il faut remarquer que cette opération est la même chose que celle d’ajouter 5634, 425 fois à lui-même ; or, prendre 425 fois 5634 , c’est comme si on le prenait séparément 4oo fois, 20 fois et 5 fois, et qu’ensuite on ajoutàt les trois sommes partielles pour obtenir la somme totale ou 425 fois 5634. Multiplier par 425 revient donc à mul- tiplier successivement par 5, par 20 et par 400, et l’on opérera de la manière suivante : 5634 425 28170 112680 2253600 2394450 Après avoir écrit 425 sous 5634 , on commencera par multiplier par 5 et on écrira le produit en le formant comme ci-dessus, n°3. On multipliera ensuite par le chiffre à des dixaines, mais comme, d’après ce qui pré» cède, il faut écrire zéro devant ce produit , on écrira d’abord o à la colonne des unités, et ce n’est qu’à la gau- MU che de ce zéro qu’on placera le produit de 5634 par 2, ce qui rendra ce produit, non celui de 2, mais bien celui de 20. Eufin, on multipliera 5634 par le chiffre 4 des centaines, en écrivant préalablement deux zéros à droite. On aura donc 5634 X 5:= 28190 5534 X 20 — 112680 5634 X 400 — 2253600 et la somme de ces trois produits donnera 5634 X 425 — 2394450. 7. Sans nous arrêter davantage aux exemples parti- culiers, nous pouvons conclure que la règle générale de la multiplication est : 1° Ecrire le multiplicateur sous le muliiplicande. 2° Multiplier successivement tous les chiffres du mul- tiplicande par chaque chiffre du multiplicateur, ce qui donne autant de produits partiels que le multiplicateur a de chiffres. 3° Faire précéder d'un zéro le produit partiel du chiffre des dixaines du multiplicateur, de deux zéros le produt partiel du chiffre des centaines ; de trois zéros , celui du chiffre des mille , etc. , etc. 4° Ecrire tous ces produits partiels les uns au-dessous des autres, de manière que les chiffres de niéme espèce se correspondent, c'est-à-dire, que les unités soient sous les unités, les dixaines sous Les dixaines , etc. 5° Additionner tous les produits partiels. La somme sera le produit demandé. 8. Ou peut indifféremment prendre pour multipli- cande l’un quelconque des deux nombres proposés puis- qu’en général AXB—BXA; ce qui fournit un moyen de vérifier les calculs ou de faire ja preuve de la multiplication. Il suffit eu effet , pour cette preuve, de recommencer l'opération en pre- nant pour nouveau multiplicateur le nombre qu’on avait d’abord pris pour multiplicande; on est assuré de l'exactitude des calculs si les résultats sont identiques. Nous avons donné au mot ARITHMÉTIQUE, une autre preuve tirée des propriétés du nombre 9, dont ontrou- vera la déduction au mot NEUF. 9. Tant quele multiplicande et le multiplicateur sont des nombres abstraits, le produit est lui-même un nom- bre abstrait, et il est parfaitement indifféremment de le considérer comme le résultat de la multiplication du multiplicande par le multiplicateur ou comme celui de la multiplication du multiplicateur par le multipli- cande, en intervertissant l’ordre de ces facteurs : mais il n’en est pas de même lorsque le multiplicande est un nombre concret ou qu’il désigne une espèce d’ob- MU jets déterminée, car dans ce cas le produit doit tou- jours être de cette même espèce; par exemple, 3 mè- tres multipliés par 4, ou 4 fois 3 mètres font 1a rne- tres; 8 kilogrammes mulupliés par 5, font 40 Æïlo- grammes, ete. , etc. On peut bien toujours dire in- différemment 3 fois 4, ou 4 fois 3; 8 fois 5, ou 5 fois 8; les produits sont toujours les mêmes ; mais, comme ces produits doivent être de la même nature que les multiplicandes, il devient nécessaire de ne pas perdre de vue quels sont les véritables multiplicandes, et le meil- leur moyenest de ne pas intervertir l’ordre des facteurs. 10. Siles facteurs sont tous deux des nombres con- crets , la nature seule de la question peut faire connaître de quelle espèce doit être le produit. Soit, par exemple, proposé de multiplier 3 mètres par 4 francs. Ce pro- blème énoncé de cette manière ne présente aucun sens, car il ne nous indique nullement à quelle espèce d'unité doit se rapporter le produit 12, de 3 par 4. Mais si l’on demande ce que coûteront 3 mètres, à raison de 4 francs le mètre , on voit que le produit demandé doit ètre un nombre de francs, ou que 4 francs est le multi- plicande, c’est-à dire le nombre qui doit être pris 3 fois ; car 3 mètres ne font ici que nous indiquer le mal- tiplicateur abstrait 3. Dans ce cas, le produit 12 exprime 12 francs. Au coutraire , si l’on demandait combien on doit avoir de mètres pour 4 francs, 3 mètres coûtant 1 franc, le sens de la question exige que le multiplicande 3 mè- tres soit pris autant de fois qu’il y a d’unités dans 4 francs, c’est-à-dire 4 fois ; 4 francs ne fonc dont ici que nous indiquer le multiplicateur abstrait 4, et dans ce cas le produit 12 exprime des mètres. Où voit combien il devient important de ne pas con- fondre dans les applications le multiplicande avec le multiplicateur. 11. Murripsicarion Des FRACTIONS. Pour multiplier une fraction par une autre, il faut former séparément le produit des numérateurs de ces deux fractions et le produit de leurs dénominateurs; le premier produit sera le numérateur de la fraction du résultat et le se- cond son dénominateur. Par exemple : 3,5 3X5 15 ET 6 EX 75% Les raisons de cette règle sont exposées à l’article AL.- GÈBRE, D, 17. 12. Quand il s’agit de fractions décimales, l'opération se simplifie parce que les dénominateurs sont sous-en- tendus, car au lieu d'écrire NE de 24 12 10 © 100 10X100 1000 ? MU 2435 on à simplement 0,3 X 0,04 — 0,012; ce qui revient a multiplier les nombres décimaux 3 et 4 comme s'ils étaient des nombres entiers, et à donner en- suite au produit le rang qu'il doit avoir; ici ce produit doit exprimer des millièmes. La règle générale pour multiplier deux nombres quelconques composés d’entiers et de décimales ou seu- lement de décimales, consiste à opérer la multiplication comme si l’on avait à faire à des nombres entiers, sans porter aucune attention à la virgule qui règle le rang des chiffres décimaux. Lorsque la multiplication est achevée on retranche du produit, sur la droite, autant de décimales qu'il yen a dans les deux facteurs pris ensemble, Si l’on a, par exemple, 56,34 à multiplier par 0,425, on supprime les virgules et l’on multiplie 5634 par 425, comme aa numéro 6, ce qui donne pour produit 2394450. Mais en supprimant la virgule dans les deux facteurs on a rendu le premier cent fois plus grand, et le second mille fois plus grand ; pour réduire donc, à sa juste valeur, le produit qui en résulte et qui se trouve nécessairement cent mille fois trop grand, il faut le rendre cent mille fois plus petit, ce qui s’exécute en plaçant une virgule de manière qu’elle sépare cinq chiffres décimaux : savoir autant qu’il y en avait dans les deux facteurs ensemble. Le véritable produit est donc 23,94450. En suivant cette règle, il arrivera souvent que le produit aura moins de chiffres significatifs que l’on aura de décimales à retrancher. Dans ce cas, on y suppléera eu écrivant à la gauche du produit, assez de zéros pour qu'après avoir retranché le nombre des décimales or- donné par la règle, il reste encore un zéro pour dési- guer la place des unités. Ainsi, dans le cas où les nom- bres proposés seraient 0,5634 et 0,0425, après avoir obtenu le produit 2394450, en les considérant comme des nombres entiers, il faut retrancher huit décimales conformément à la règle. Comme il n'y a que sept chif- fres, on ajoutera deux zéros à la gauche du produit et l’on obtiendra 0,02394450 pour produit véritable des deux fractions proposées. 13. Murripricarion compLExE. On donne ce nom à la multiplication qu’il s’agit d'effectuer sur des nom- bres composés d’entiers et de fractions ordinaires. Il se présente deux cas : 1° un seul des facteurs est complexe ; 2° les deux facteurs sont complexes. Nous allons les examiner successivement. 1° Soit à multiplier 22h 32’ 45”, par 36. 32 minutes et 45 secondes sont des fractions de l’unité qui est ici l'heure. On peut multiplier séparément 23, 32 et 45 par 36, ce qui donnera trois produits partiels, dont le premier 224 M exprimera des heures, le second des zainutes et le troi- sième des secondes. On aura de cette manière X 36 — 32° X 36 36 — 10620" ; l mais comme l'unité à laquelle on rapporte le produit est l'heure , il faut réduire en heures les nombres 1152 mi- nutes et 1620 secondes. Réduisant d’abord 1620” en minutes , ce qui se fait en divisant par Go, nous avons 1620" — 27, ainsi le nombre des minutes devient 1152 +27 = 11709. Réduisant, maintenant, 1179° en heures, ce qui se fait encore en divisant par 60, nous trouvons 1179 — 19" 39". Ainsi ajoutant 19" à 502", nous avons définitivement 811" 39' pour le produit de 22h 32° 45", par 36. On exécute encore la même opération en prenant ce qu’on nomme les parties aliquotes du produit de l’uni- té; ce qui dans certains cas , est beaucoup plus expéditif que de former les divers produits partiels et de les ré- duire ensuite. Nous ne pouvons indiquer ce procédé que par un seul exemple. Proposons-nous de multiplier 14 livres 15 onces 5 gros, par 26. 14liv. p)onc. gros. 26 34 28 Pour 8 onces... 13 Tank es 0 8 WA Sr Sata 4 Ts Elo pére bat C0 Pour4 gros.... © 13 dB, 8 des 0 3 1159 Produit.... 389liv. Gone. agros. Après avoir disposé l'opération comme il précède, on commencera par former le produit de 14 par 26; puis pour multiplier par 15 onces on remarquera que [= = 19, : , : + Set à 15 onces sont d’une livre, c’est-à-dire qu'il faut 16 multiplier 26 par Mais 10 se décompose en 8 + 4 FR gaca . a: 15 + 2 + 1; ainsi au lieu de multiplier par 6" 2 peut | S 2 multiplier d’abord par “, ensuite par +, — et P P 16 P 16 16 ; D insi ] —,; or — sont la raoitie d’un 1 s "O- 16? 56 e e livre, ainsi le pro k Bts ” duit de =& doit être la moutié de celui d’une livre ; ce dernier étant simplement 26 on en prendra la moitié qui est 13, et on écrira 13, en le faisant correspon- MU dre avec les chiffres de même espèce du produit de 26 de 4 : 14. Pour multiplier maintenant par 6° puisque 1 L hi 8 . = est la moitié de = 0n prendra la moitié du der- ) 10 nier produit 13, ce qui donnera 6 livres 8 onces, étant encore la | Sr qu'on écrira comme il est fait. 16° 3 L moitié de Fe on prendra de nouveau la moitié du 1 dernier produit, 6 liv. 8 onces, ce qui donnera 3 liv. 4 onces. Eufin pour multiplier par la dernière fraction . 1 ARR : de livre TG 0 prendra encore la moitié du produit 16 2 Les ; x ; de 16 ©! la moitié de 3 liv, 4 onces, qui est 1 liv. 10 onces. On aura de cette manière quatre produits par- : . 15 È tiels dont la somme formerale produit de FT da de 15 onces. Passant à la fraction 5 gros, on remarquera que 5 Ne) ros sont 6 8 d'une once , ce qui peut se décomposer en , L à + gi mais le produit de 26 par + d'une once doit 8 être la moitie de celui de 26 par une once , que nous avons trouvé être 1 liv 10 onces, on prendra donc la moitié de 1 liv. 10 onces, et l'on écrira, pour 4 gros. o liv. 13 onces. Pour terminer l'opération il faut en- ue = : core multiplier par 8 d'once; mais : est le quart de I 8 à dont le produit est de o liv. 13 onces, on prendra donc le quart de ce dernier produit qui est 3 onces 2 gros, puis additionnant tous les produits partiels on trouvera 389 liv. 6 onces 2 gros, ce qui est le produit demandé. > Sile multiplicande et le multiplicateur sont tous deux complexes, on peut encore opérer la multiplica- tion par la méthode des parties aliquotes ; mais il est généralement plus simple de réduiie ces deux facteurs en deux nombres fractionnaires simples. Soit par exem- ple3 + = _ . a multiplier par 4 += + ; Rédui- sant ces deux quantités chacune en une seule fraction, on trouvera (v0y. ADDITION) ; à D) 5.102054 ue 155 st TES PE HS an ; 1 3 154832 4 6 _4a É+i+i= st st lonérat | à Itipli 81 2 et opération sera ramenee à mu Ip er 6 par 8 , ce qui donne d’après le numéro 11 Pour abréger les calculs il faut toujours , dans les ré- ductions, obtenir le plus petit commun dénominateur. Proposons-nous encore de multiplier 2i 18h 15° 22" par 3° 15’ 16”. On réduira le multiplicande en secon- des de temps, et le multiplicateur en secondes de degré, et comme, d’une part, un jour vaut 86400"; une heure, 3600”; et une minute, 60”, on trouvera 2 X 86400 — 172800" 18 X 3600 — 64800 15 X 60” — 900 22 oj 18h 15 23" — 238522". d'autre part; comme un degré vaut 3600" et une mi- nute 60”, on aura 3 X 3600” — 10800” 15 X 6o — 900 16 315110, —417107 ainsi l'opération sera ramenée à multiplier 238522" par 11716. Une fois le produit trouvé, ce produit de- vant être des secondes de temps, on le réduira en ni- nutes, heures et jours , en le divisant successivement par 60. 14. MurripLicaTiON ALGÉSRIQUE. Le produit de a par b s'exprime, comme nous l’avons déjà dit par a X b, ou par a.b, ou enfin par &b. Celui de a par b+ c, s'exprime par æb + ac, car a devant être ajouté b +c fois à lui-même, en le prenant d’abord b fois et ensuite c fois, on a deux produits par- ticls ab , ac dont la somme ab + ac est a pris b+c fois. Ainsi aX(b+c)= ab+ be. Le produit de deux binomes a+b, cd est ac + ad+ be+ bd, c'est-à-dire, la somme des produits de deux à deux, des termes qui les composent. En effet, faisant a +b —m, on a m X (c+d) — mc+ md et, remettant a—-b à la place de 2, (ab) X (cd) = (a-Hbe + (ad = ac+bc + ad+bd. Le produit de deux trinomes a + b+c,d+e+f sera pareillement égal à ad+ ae af+-bd + be+bf+cd+ce+tf, DbX a = CS Ce — MU 245 c'est-à-dire, à la somme des produits de deux à deux des termes qui composent ces trinômes. On le démon- trerait comme ci-dessus. En général, le produit de deux polynomes quelcon- ques est égal à la somme des produits de deux à deux de tous les termes qui les composent. 15. Pour multiplier deux quantités alzébriques l’une par l’autre on les dispose de manière que leurs termes soient le plus possible dans l’ordre alphabétique, et qu'ils soient ordonnés par puissances décroissantes ( de gauche à droite) d’une même lettre, lorsqu'une même lettre se trouve dans plusieurs termes élevée à des puis- sances différentes. On multiplie ensuite tous les termes du multiplicande par chaque terme du multiplicateur en suivant pour les signes des produits partiels les rè- gles données. (Foy. ALcèsre, n.g.) L'addition de tous ces produits donne le produit général demandé. On demande le produit de a+% ar a—b, c’est-à-dire, le produit de la somme de deux P ? ? L Exemple 1°", quantités quelconques par leur différence. On aura Produit... & — b° Les deux produits partiels -H ab ,— ab se détruisant, le résultat 4°— b° nous apprend que la somme de deux nombres mulüplice par leur différence donne la diffe- rence des carrés de ces nombres : ce qui est une pro- priété générale ou une Lor des nombres. Exemple 2°. Multiplier ab — 2ab° + 3b°? par a — 3ab + b°, D'après la règle il faut former les produits partiels, ab X a, — oœbh X &, 3b X DbX —3ab, — 22h X — 3ab, 305 X —3ab dbX b, — 24h X bn, 303 X b° Or, en réduisant tous ces monomes à leur plus simple expression, On a ab, —aa@lX ut ——2atbt,30X a —3al3 QIX —3al—— Bail, —2a x —3ab+Gabt,30 X—3ab—=gali aB3, —aa XL audi, XX —365 et, comme on peut exécuter immédiatement ces réduc- tions, l'opération s'écrit ab — 2ab + 3b° a — 3ab +b ab — 2aib + 3ab5 — 3aïb3 L Gaÿb? — oabi + ab —2ab$ +30 Produit, a°b—5aib+nab43ab3—2abi—oabi+30 246 MU Pour ordonner ce produit suivaut les puissances de a, où lui donne la forme ab — 5aïbr + qab? + (3b—2b1)a? — ab +3. 16. Nous terminerons cet article en examinant la composition du produit de plusieurs binomes dont les premiers termes sont les mêmes, tels que x +a, x+4b, z+ce, etc., composition dont nous avons fait usage ailleurs. (Foy. Equariox et FacronerLe.) Si nous désignons par À la somme des seconds termes a, b,e, d, etc., que nous supposons au nombre de "1; par B, la somme des produits de deux à deux de ces seconds termes ; par C, la somme de leurs produits de trois à trois , ete... Et, enfin, par M, le produit de tous ces seconds termes, nous aurons (1) (x+a) (x4b) (x+c)..... (x+m) = am + Ami Bons + Cr etc... +M, Où est conduit à cette forme générale, par analogie , en formant les produits successifs : (æ+a) (x Hd) = 27 + (a+b)x + ab (x +a)(x+b\x+c)=2x + (a+b+c)asHab+ac+bc)x + abc etc. =! elc. Ainsiil s’agit de démontrer que cette composition a généralement lieu. Pour cet effet, admettons que l’éga- lité (1) soit rigoureusement vérifiée dans le cas de m facteurs, et multiplions ses deux membres par un nou- veau binome æ+, uous obtiendrons (x+a) (x+#b) (ac)... (24m) (æ4n) = ati Am Brn—i EL Crr—ibetc...+Mx — na nAXMm IE nBrn—2+ etc. ..+nM = TMHIL A + n)anL(B+nA)xm—i HR C+HnB)r”Hetc. Or, en examinant ce dernier produit, on reconnaît ai- sément que An est la somme des 724-1 seconds ter- mes des binomes ; que B+47A est la somme des pro- duits de deux à deux de ces »4-1 seconds termes ; que NADIR. (4st.) Point opposé au zénith. (Foy. Ar- MILLAIRE.) NAPIER (Jean). -- Nérer ou Nrpair, baron écossais, célèbre par la découverte des logarithmes , naquit en 1550. Nous possédons peu de détails biographiques sur ce géomètre , qui, dédaigneux des avantages que pou- vaient lui procurer son rang et sa fortune, passa dans MY C+nB est la somme de leurs produits de trois à trois et ainsi de suite; et qu'enfin »M est le produit de tous ces seconds termes. Ainsi le produit de m+4-1 binomes suit la même loi que celui de » binomes, et il suffitque cette loi soit vraie pour deux binomes pour qu’elle le soit généralement. Donc, etc. Mucripricarion par Locarirames.(f’oy.Locarirame.) MURAL. (45st.) Quart de cercle placé exactement davs le plan du méridien et attaché à un mur pour plus de solidité. Il sert à observer les hauteurs méridiennes des corps célestes. MUSCIDA. (45t.) Nom d’une étoile placée sur la bouche de Pégase et marquée « dans les catalogues. MYDORGE (CLaups), savant géomètre, né à Paris en 1585. L'amitié dont l’honora Descartés, et les nom- breux sacrifices qu’il a faits dans l'intérêt surtout de l'optique et de la dioptrique, lui ont acquis plus de cé- lébrité que ses travaux. C’était un homme d’une nais- sance distinguée dans ce qu’on appelait alors la noblesse de robe, et qui cultivait les sciences dans les vues les plus nobles et les plus désintéressées. Ce fut Mydorge qui fit tailler pour son illustre ami des verres parabo- liques, hyperboliques, ovales et elliptiques, dont il avait lui-même tracé les formes avec une exactitude re- marquable; ces verres furent d’une grande utilité à Descartes pour expliquer les différens phénomènes de la vision. Il dépensa d’ailleurs des sommes considéra- bles, que divers biographes portent à 300,000 livres, pour faire fabriquer des verres de lunette, des miroirs ardens et pour diverses expériences. Mydorge mourut en juillet 1647, laissant un grand nombre de manuscrits qui ont été égarés durant les troubles de la Fronde, On a de lui: 1° Examen des récréations mathematiques (du P. Laurechon, jésuite, publiées sous le pseudonyme de H. Van Essen), Paris, 1630, in-8 ; 2° Prodromi ca- Loptricorum et dioptricorum , sive conicorum , libri IF, priores , Paris, 1639, in-folio. Le père Mersenne a in- séré cet ouvrage dans son recueil intitulé : Universæ geometriæ, eic. N. la retraite une vie entièrement consacrée à l'étude. On sait seulement qu'après avoir fait ses étudès à l’univer- sité de Saint-André, il voyagea en Europe et s’occupa beaucoup de théologie avant de se livrer aux recher- ches qui le conduisirent à la découverte des logarith- mes. Nous exposons ailleurs la théorie de cette brillante découverte, qui a été si utile aux progrès dé l’astro- nomie, de la géométrie pratique et de la navigation. NA (foy. Locartrames.) Napier mourut le 31 avril 1615. Ses ouvrages mathématiques sont : I. Rabdologiæ, seu numerationes per virgulas libri duo, Londres, 1617, in-12°, IL. Mirifici logaritimorum canonis descriptio, Edinbourg , 1614, in-4*. Napier ne donna pas dans cet ouvrage la doctrine sur laquelle est fondée la table des logarithmes; ce fut son fils qui en publia l’explica- tion ; car il mourut sans jouir du succès qui attendait sa découverte, et même avec la crainte qu’elle ne füt rejetée par les mathématiciens. Ces deux ouvrages réu- pis ont été publiés à Lyon, en 1620 , sous ce titre: Logarithmorum canonis descriptio , etc., et Mirifica logarithmorum constructio , etc. On doit encore à Na- pier deux formules générales pour la solution des trian- gles sphériques rectangles et les analogies qui portent son nom. NATURE. Lois de la nature. Malgré les immenses travaux dont la nature a été l’objet , le sens de ce mot n’a point encore été fixé d'une manière définitive, et il est loin de correspondre à une conception déterminée. En effet, !cs uns entendeut par nature, l'ensemble des êtres créés , les lois qui les gouvernent, l’ordre qui se manifeste dans l'univers, en un mot, l'uvivers lui- même ; les autres comprennent sous ce nom , la force , l'intelligence active qui a tout établi, tout créé et qui conserve tout, D'après l’inepte svstème du naturalisme, la nature est le principe aveugle et fatal de l'organisa- tion du monde : la marIÈRE ; d'après celui du dcisme , c’est l'esprit universel et intelligent, le créateur éternel : Dre. Notre but étant ici de poser les principes qui rendent possible l'application des mathématiques à la physique, ou de donner la déduction philosophique des Lois «le la nature , il nous devient essentiel d'attacher à ce mot ra- ture une siguification plus précise et qui se rapporte directement à l’objet que nous avons en vue, Nous dis- tinguerons donc dans la production des phénomènes de l'univers deux causes distinctes, deux puissances actives différentes : l’une nécessaire, incessamment agissavte et soumise à des lois fixes qui lui sont imposés ; l’autre libre, spontanée et n’agissant qu'en vertu de ses propres déterminations. La première se manifeste généralement dans la nécessité de tous les phénomènes physiques; la seconde, sur laqueile repose en dernier lieu la possibi- lité de la première, se manifeste particulièrement dans la liberté des actions humaines, image sensible de la spontanéité absolue de l'intelligence suprême. Or, toute puissance au moyen de laquelle une chose arrive dans l'univers se nomme causalité; ainsi en ne considérant le monde physique que sous le rapport de ses lois néces- saires, nous entendrons dorénavant par le mot nature, la causalité non intelligente qui régit les phénomènes NA 247 physiques donnés à postériori, c’est-à-dire, par l'expé- rience. Tout phénomène physique repose sur un mouvement, car la natière , base et substratum de toutes les intui- tions que nous avons des objets sensibles, n’a d’autre ca- ractère général que le mouvement. La science de la na- ture doit donc être aussi considérée comme une théorie pure et appliquée du mouvement; et pour obtenir, s’il est possible, une déduction à priori de ses lois fonda- mentales , il devient nécessaire d’analyser l’idée de la matière en général, sans avoir égard à ses caractères particuliers, Mais une analyse quelconque n’est complète qu’autant qu’elle est faite d’après les lois de l'Entende- ment, lois qui règlent toutes les déterminations dont l’idée générale de l’objet en question est susceptible ; ainsi nous devons examiner le mouvement sous le qua- druple rapport de /a quantité, de la qualité, de La rela- tion et de la modalité; d'où résultent les déterminations suivantes, Le mouvement peut être considéré : 1° Comme quantum, par rapport seulement à sa composition sans aucune qualité du mobile, — Consi- dération phoronomique. 2° D’après la qualité qui est essentiellement propre a la matière comme force motrice originelle, — Consi- dération dynamique. 3° D'après le rapport mutuel du mouvement de la matière et de sa qualité. — Consideration mécanique. 4° D'après le rapport du mouvement ou du répos de la matière avec notrepropre manière extérieure d'aper- cevoir. — Considération phénomeénologique. Voici les résultats de cette analyse due à l’illustre ré- formateur de la philosophie et qui forme l'objet d’un de ses plus beaux ouvrages. (Kant. Métaphysique de la nature.) Idées fondamentales et principes de la phoronomie. I. La matière est le mobile dans l'espace. L'espace mobile lui-même est l’espace matériel ou relatif, L’es- pace immobile dans lequel il faut en dernier lieu con- cevoir le mouvement, est l’espace pur ou absolu. I. Le mouvement d’un objet est le changement du rapport extéricur qui existe entre cet objet et un espace donné. Le repos est au contraire la présence perma- uente dans un même lieu. JIL. Construire un mouvement composé, c’est repré- senter à priori dans l'intuition un mouvement en tant qu'il naît de deux ou de plusieurs mouvemens donnés dans un seul mobile. IV. Chaque mouvement comme objet d’une expé- rience possible peut être considéré, à volonté, comme mouvement du corps dans un espace en repos, ou comme repos du corps dans un espace qui se meut en sens con- traire avec une égale vitesse. V. La complication de deux mouvemens partant LR 248 NA d’un seul et méme point, ne peut être conçue qu'autant qu'on se figure que l'un d'eux s'opère dans l'espace absolu , et l’autre avec la même vitesse, mais dans une direction opposée, dans l’espace relatif. Idées fondamentales et principes à priori de la dyna- mique. 1. La matière est le mobile en tant qu’elle remplit un espace, ou qu'elle résiste à tout mobile qui teud à pé- nétrer, par son mouvement , dans cet espace. L'espace qui n'est point ainsi rempli est l'espace vide. IT. La matière ne remplit pas son espace par sa seule existence, mais par une force motrice particulière. En effet, la pénétration dans l’espace est un mouvement ; la résistance est le mouvement en sens contraire, lequel suppose conséquemment une force motrice. III. La matière n'a que deux forces motrices : l'at- tractive et la répulsive. La première est la cause qui fait qu'une autre matière se rapproche d'elle. La seconde est celle qui produit l'éloignement d’une autre matière. Nulle force autre que ces deux la n’est possible, parce que tout mouvement d'une matière par rapport à une autre ne peut consister qu'en attraction ou répulsion. IV. La force par laquelle la matière remplit son es- pace est la force d'extension (de répulsion). Cette force est susceptible de degrés de plus en plus grands ou de plus en plus petits à l'infini, c'est-à-dire qu’on ne peut considérer aucun de ces degrés comme le plus grand ou le plus petit. V. Comme au-dessus de toute force d’extension don- née, il peut s’en trouver constamment une plus grande, il existe aussi pour chacune une force compressive (d’at- traction) qui peut la refouler dans un espace plus étroit. Mais comme il n’y a pas aussi de force qui soit la plus pe- tite de toutes,une matière peutbien étrerefouléeà l'infini, mais elle ne peut jamais être entièrement pénétrée ou anéantie. L'impénétrabilité de la matière, qui croît en proportion du degré de compression , est relative, mais celle qui repose sur la supposition que la matière comme telle, n'est point susceptible de pénétration, s’appelle impénétrabilité absolue. La plénitude de l’espace par l'impénétrabilité absolue peut être nommée mathéma- tique, ct celle par l'impénétrabilité relative peut porter l'épithète de dynamique. VI. La matière est divisible à l'infini, et elle est divisible en parties dont chacune est à son tour matière. Cette divisibilité est une suite des forces répulsives de chaque point matériel dans l'espace. L'espace en lui- même ne peut être que distingué à l'infini, mais il ne saurait être mu, ni en conséquence divisé physique- ment. Mais en tant que chaque espace rempli de ma- tière est mobile par lui-même, et en conséquence divi- sible;, la divisibilité physique de la substance se règle d’après la divisibilité mathématique de l’espace àl'infini. NA VIT. Outre la force d'extension ou de répulsion, la force d'attraction appartient encore à la possibilité de la matière. Si la matière ne possédait que la première de ces forces, ses parties se fuiraient à l'infini. Il faut donc qu’elle en possède une autre qui prescrive des bornes à l'extension. Mais réciproquement la simple force attractive ne suffit pas pour la possibilité de la matière, car sans la force répulsive qui vient lui im- poser des bornes, la matière se resserrerait à l'infini par l'effet de la seule attraction, c’est-à-dire qu’elle se réduirait au point mathématique. Toute matière ré- sulte donc de la synthèse de deux forces opposées, celle d’extention et celle d'attraction. Kant prétend qu'il n'est pas possible d'expliquer ultérieurement la possi- bilité de ces forces radicales, la nécessité de leur associa- tion et la possibilité de la matière elle-même; ce qui est rigoureusement vrai tant qu'on demeure renfermé dans les limites de la Raison temporelle de l'homme. VII. Le contact, dans l’acception physique du mot, est l'action immédiate et la réaction de l’impénétrabi- lité. Quandun: matière agit sur une autre sans contact, c’est une action à distance, Comme cette action à dis- tance est aussi possible sans la coopération de la matière intermédiaire, on l'appelle action immédiate à dis- tance, Ou action sur une autre matière à travers le vide. IX. L’attraction essentielle à toute matière, est l’ac- tion immédiate de cette matière sur une autre à travers le vide. Eneffet, l'action de Ja force attractive, qui renferme elle-même une raison de la possibilité de la matière, est indépendante de tout contact Il faut qu'elle ait lieu, mème sans que l’espace entre les ma- tières soit rempli. C'est donc une action à travers le “vide. X. En tant qu'une matière ne peut agir immédiate- ment sur une autre que dans la surface commune de contact, elle a une force de surface; mais en tant qu’elle agit immédiatement sur la surface de contact à travers le vide, clle a une force de pénétration. Or l’action primitive est une force de pénétration. Elle s'étend donc de chaque partie de la matière dans l’espace du monde à toutes les autres jusqu'a l'infini. Une autre matière ne peut s'opposer à la propagation de son ac- tion par la raison que c’est une forme de pénétration, et elle ne saurait renfermer en elle-même aucune cause de limitation, parce qu'elle ne peut jamais devenir une force la plus petite de toutes. Idées fondamentales et principes de la mécanique métaphysique. I. La matière est le mobile, en tant qu'elle a comme telle , la force motrice. II. La grandeur du mouvement qui, estimée phoro- nomiquement, ne consiste que dans le degré de vitess#, NA ne peut être appréciée mécaniquement que par la quan- tité de matière mise en mouvement et par sa vitesse en même temps. III. La quantité de matière ne peut, comparée à toute autre, être estimée que par la quantité du mouve- ment dans une vitesse donnée. En effet, comme la matière est divisible à l'infini, la quantité d’aucune ma- tière ne saurait être déterminée immédiatement par le nombre de ses parties. Si on compare la matière don- née avec une autre similaire , la quantité en est pro- portionnelle à la grandeur du volume. Mais il est ques- tion ici de la comparer avec toute autre matière, et alors il devient impossible d’en estimer la quantité si l’on fait abstraction de son mouvement. Il faut toute- fois admettre que la vitesse du mouvement des matières à comparer est égale. IV. Il existe trois lois fondamentales pour la mécani- que métaphysique. 1° Dans tous les changemens du monde physique , la quantité totale de la matière demeure la même sans augmentation ni diminution. — Loi des substances. Cette loi s'applique seulement à la matière comme objet du sens externe et non aux objets du sens interne, comme on l’a souvent prétendu à tort. 2° Tout changement de la matière a une cause exté- rieure. — Loi d'inertie. La matière, comme simple objet de sens extérieurs, n’a point d’autres déterminations que des rapports exté- rieurs dans l’espace et ne peut, en conséquence, subir des changemens que par le mouvement. Ce mouvement et ses variations doivent avoir une cause. Or, cette cause ne peut être intérieure, parce que la matière n'a pas de cause interne de détermination et qu’elle persévère conséquemment dans son état de repos ou de mouve- ment, sans pouvoir par elle-même modifier cet état. Donc, tout changement d’une matière dépend d’une cause extérieure. Cette loi do it seule porter le nom de loi d'inertie, car l’inertie de la matière ne consiste point en ce qu’elle persiste dans sa place, puisque c’est là une action, mais en ce qu’elle est sans vie ou manque Lola- lement de causes intérieures de détermination. VI. Dans toute communication de mouvement l’ac- tion et la réaction sont constamment égales et opposées une à l’autre. — Loi d'antagonisme. Il résulte de cette loi que tout corps, quelque grande que soit sa masse, doit être mobile par le choc de tout autre , quelque petites que soient la masse et la vi- tesse de cet autre, car il doit toujours résister au mou- vement,. Idées fondamentales et principes de la phénoméno- logie. L. La matière est le mobile en tant que, comme telle, elle peut être un objet de l'expérience. TOME NA 249 IL. Le mouvement en ligne droite d'une matière par rapport à un espace empirique , n'est qu'un simple at- tribut possible, pour distinguer le mouvement opposé de l’espace absolu, Le même mouvement est impossible quand on le suppose sans aucune relation avec une ma- tière hors de soi. Ce priucipe repose sur ce qu’à l’égard du mouvement comme objet de l'expérience , il est identique que le corps dans l’espace absolu, ou celui-ci au lieu de celui-là, soient imaginés en mouvement; mais ce qui est indécis par rapport à deux attributs opposés, n’est possible qu’à l'égard de l’un d’eux ; en outre, le mouvement est une relation et ne peut conséquemment être objet de l'expérience, qu’autant que les deux choses en corrélation le sont; or, l’espace pur et absolu n’est point objet de l'expérience. Donc, le mouvement en li- gne droite sans relation à un mouvement corrélatif op- - posé, c’est-à-dire comme mouvement absolu, est impos- sible. IT. Le mouvement circulaire d’une matière est un attribut réel de cette matière pour la distinguer du mouvement opposé de l’espace. Car le mouvement cir- culaire, comme tout mouvement en ligne courbe, est un changement continuel de la relation de la matière, par rapport à l’espace extérieur. C’est donc un commen- cement continuel de nouveaux mouvemens. Cependant en vertu de la loi d'inertie, le corps, à chaque point du cercle éprouve une tendance à continuer son mou- vement en ligne droite, et il agit d’une manière con- traire à cette cause extérieure. Il développe donc ici une force motrice contre la cause extérieure, Mais le mouvement de l’espace comparé à celui du corps n’est que phoronomique et n’a point de force, Ainsi, quand on dit que le corps ou l’espace se meut dans une direction opposée, c'est un jugement disjonctif par le- quel dès qu’un des membres, le mouvement du corps, est établi, l’autre, le mouvement de l’espace, est exclus. Donc, le mouvement circulaire est réel. IV. Dans tout mouvement d’un corps, qui fait que ce corps est mu par rapport à un autre, un pareil mou- vement opposé de ce dernier corps est necessaire. D'a- près la troisième loi de la mécanique, la communica- tion du mouvement des corps n’est possible que par la communauté de leurs forces motrices primitives, et cette communauté n’est elle-même possible que par le mou- vement mutuel opposé et égal. Le mouvement des deux corps est donc réel. Mais comme de plus la réalité de ce mouvement ne dépend pas de l'influence des forces extérieures, et succède immédiatement et inévitable. ment à l’idée de la relation de la chose mue dans l'es- pace à toute autre chose rendue mobile par-là, le mou- vement de cette dernière est nécessaire. NATUREL. (4lg.) On nomme nombres naturels 52 2 250 NA ceux qui composent la suite des nombres consécutifs . 5 1; 2; 3, 4, 9; 6, PE Les logarithmes naturels sont ceux dont la généra- el6: tion est donnée d’une manière indépendante de leur base. (Foy. Locarirumes.) NAVIGATION. Art de diriger un vaisseau sur la mer ct de déterminer toutes les circonstances de sa route. On divise la navigation en cabotage et en navigation hauturière. Le cabotage consiste à diriger un vaisseau le lotg des côtes , sans perdre la terre de vue ; il porte essentiellement sur des connaissances de fait ou d’expé- rience. La navigation hauturière est celle qui s'exécute en pleine mer ; elle exige des connaissances théoriques dont l’ensemble prend le nom d’astronomie nautique. Voyez le Traïtéde Navigation de Bouguer ; celui de Bezout; le Traité d’Astronomie nautique de M. de Rossel, joint à l’ Astronomie physique de Biot; le Traité de Navigation de Dubourguet (approuvé par l'Institut), l’Aèrcge de la Navigation de Lalande; et le Recuerl des tables utiles à la navigation , traduit de l'anglais, de Villiam Norie, par M. Violaine. NAVIRE. ( 454.) Nom d'une des 48 constellations de Ptolémée. (Foy. CoxsreLLATIOx.) NAUTIQUE: Se dit de ce qui a rapport à la naviga- tion. L’astronomie nautique est l'astronomie propre aux marins. NÉBULEUSES. (451.) Etoiles ou amas d’étoiles qui apparaissent comme de petits nuages blanchäâtres. C’est à W. Herschel qu’on doit la classification la plus complète des phénomènes variés désignés sous le nom commun de nébulosités. Avant les observations de ce célèbre astronome , on crovait généralement que toute nébuleuse était formée par la réunion d’un grand nombre d'étoiles situées à des distances si considéra- bles, que leur lumière propre se confond par l’effet de l'irradiation, et n’offre plus à l’œil qu'une faible lueur à peu près uniforme. (oy. Éroires.) C'est en effet ce qui a généralement lieu pour les grandes nébuleuses et particulièrement pour la voie lactée. Mais outre ces nébulosités, qui se résolvent à l’aide du télescope en des amas d’étoiles distinctes, il en est d’autres qui ont un caractère tout différent et qui paraissent résulter de corps particuliers dont la nature ne nous est point en. core connue. Telle est, par exemple, la nébuleuse pla- cée entre les étoiles 5 et y de la Lyre; elle présente l'aspect d’un anneau solide, ovale et apiati, terminé d’une manière très nette et offre une grande ressem- blance avec les planètes. Deux autres nébuleuses, encore plus singulières, sont les 27° et 51° du catalogue de Messier. La première consiste en deux corps brillans ronds ou un peu ovales, unis par un col de même na- NE ture et enveloppés d’une légère atmosphère lumineuse, La seconde présente un globe large et brillant entouré d’un double anneau situé à une distance considérable du globe. Herschel divise les nébuleuses en trois classes : 1° armas d'étoiles globulaires ou irréguliers dans lesquels les étoiles peuvent être nettement discernées; 2° nébu- leuses résolubles, qui semblent ne pouvoir résulter que d’une agglomération d'étoiles et qui se résoudraient probablement en étoiles distinctes, si l’on avait des télescopes d’une puissance amplifiante suffisante ; 3° nébuleuses proprement dites, c'est-à-dire qui ne peu- vent se résoudre en étoiles distinctes. Cette dernière classe comprend les nébuleuses planétaires, les nébu- leuses stellaires , et les étoiles nébuleuses. Voy.le petit Traité d'astronomie de sir John W. Herschel, tout récemment traduit en français. NÉGATIF, (4/g.) On titcs négatives celles qui nomme généralement quan. sout affectées du signe —., moins. (Poy. ALGÈBRE, 2 et 3, et PaiLosopmiE.) NÉOMÈNIE. (Ast.) Nom que les anciens astrono- mes donnaient à la nouvelle lune, de véto et de w#v#. NÉPER. Voy. NAPIER. NEUF. (4rih.) C'est le dernier ou le plus grand des nombres simples de notre échelle de numération, Sa position, dans cette échelle, lui donne plusieurs pro- priétés particulières très-utiles pour la pratique de cer- tains calculs. Nous allons exposer les principales, celles qui l'ont rendu célèbre chez les arithméticiens arabes (voy. ARITHMÉTIQUE), et qui excitent encore la curio- sité des personnes étrangères à la théorie des nombres. 1. La somme des chiffres qui expriment un mulli- ple de 9, est elle-méme égale à 9 ou à un multiple de9. Pour démontrer généralement cette propriété, repré- sentons par a, b,c, d, etc., des nombres simples quelconques de notre système de numération, c'est-à- dire, des nombres depuis o jusqu'à 9, et alors la- forme (1) ao” bio: + etc... + pro+g pourra représenter tous les nombres quelconques plus grands que 9. (Foy. Ecmezce et NumÉRATION.) Mais 9 étant le dernièr nombre simple , nous avons 10=0Q9 + 1, et en substituant dans (1), cette forme de- vient (2) apr} (or eten. rt PO TD ESe En examinant cette dernière, on voit qu'oua en gé- néral (149) = 149.4, NE A, exprimant la somme de toutes les quantités qui mul- üplient 9 dans le développement de la puissance g du binôme 1 + 9; ainsi nous pouvons encore donner à la forme (2), la forme (3) A(1+9Am)+Hb(1 + om) + etc... + p(1 +9) 7. Effectuant les multiplications, nous avons deux suites de termes dont la première est a+b+c+d+etc...+p+ag, et la seconde 94Am + 9bAm—i + etc. à + 9p Représentant donc par M la somme des chiffres sim- ples a,b,c,d,etc., et par N la somme de toutes les quantités qui multiplient G, dans la seconde suite , nous obtiendrons définitivement pour la forme générale d’un nombre quelconque, l'expression (4) oN+M; or, cette expression est évidemment divisible par 9, si M est lui-même divisible par 9; ainsi la propriété que nous examinons est une conséquence nécessaire de ce que g est le dernier chiffre de notre échelle numé- rique, et cette propriété appartiendrait également au dernier chiffre simple de tout autre système de numé- ration. 2. Il résulte encore de la forme générale (4), que pour trouver le reste de la division par Oo d’un nom- bre qui n’est point exactement divisible par 9, il suffit de chercher le reste de la division par 0 de la somme des chiffres qui composent ce nombre. Ceci est assez évident pour se passer de développement. 3. Voici une seconde propriété sur laquelle on a fait un grand nombre de commentaires. Si l’on ren- verse l'ordre des chiffres qui expriment un nombre quelconque, la différence du nombre direct et du nom- bre renversé, est toujours un multiple de 9. Par exem- ple 53 — 35 = 18 ou 2 fois 9; 534 — 435 — 99, ou 11 fois 9 , etc. En effet puisque, M désignant la somme des chiffres d’un nombre quelconque, la forme de ce nombre est oN+M, pour tout autre nombre composé des mêmes chiffres on aura 9P+M, et la différence des deux nombres sera ONFM—9P—M—9N—7r c’est-à dire un multiple de neuf. NE Ainsi la propriété en question est beaucoup plus gé- 951 nérale et peut s'énoncer ainsi, la différence de deux nombres exprimés par les mémes chiffres est toujours un multiple de 9. Par exemple en partant du nombre 1724, et en formant tous ceux qui peuvent résulter des permutations des chiffres qui le composent, on trouve 1724 — 1274 = 450 ou 50 fois 9; 1724 — 1247 = 477 ou 53 fois 9, etc., etc. La preuve dela multiplication, dite preuve par 9, que nous avons exposée au mot ARITHMÉTIQUE, est fondée sur les propriétés 1 et 2. Il suffit de la forme générale (4) pour en comprendre les raisons sans au- cune difficulté. NEWTON {Isaac). Parmi les noms glorieux de ce petit nombre d'hommes privilégiés dont le génie à ou- vert des voies nouvelles à la science et rapproché l'esprit humain de sa destination , en surprenant les lois éter- nelles qui président à l’organisation de l'univers, en ex- pliquant les phénomènes merveilleux qui s’en déduisent, en portant enfin la lumière dans les plus profonds mys- tères de la création, celui d’Isaac Newton doit briller d’un éclat immortel. Ces grandes et fortes organisations sont rares dans lemmonde. L’enthousiasme etl’admiration qu'excitent leurs travaux ne sigualent que de loin en loin leur apparition dansles siècles. Ces travaux sublimes relient entre celles les races humaines divisées par les climats, les légi lations et les mœurs. L'intelligence qui les accepte vient déposer de la majestueuse unité de l’homme. L'orgucil des nationalités peut à son gré se manifester dans l'histoire sociale et faire honneur à un seul peuple de la gloire qu’un homme s’est acquise par de belles actions. Cette gloire est restreinte, en effet, comme les circonstances dont elle sortit, comme le but qu'elle atteignit. Mais l'histoire de la science, considé rant l'esprit humain dans l’ensemble de ses œuvres, ne saurait admettre un préjugé démenti par le caractère d’universalité qui distingue le génie. Les faits du savoir, comme les intelligences dont ils émanent, appartiennent à l'humanité. Ce futle 25 décembre 1642, à la fin de l’année durant laquelle la postéritéavait commencé pour l'illustreGalilée, que Newton naquit, à Woolstrop, dans le Lincolnshire, en Angleterre. Son génie l'a placé dans un rang bien supérieur à celui que peuvent procurer des titres héré- ditaires ; mais il était d’unenoble famille etqui possédait depuis deux siècles la seigneurie de ce bourg. Il avait perdu son père de bonne heure etce fut sa mère qui eut à veiller à son éducation. On l’envoyaàdouzeans à l’école de Grantham, oùil fit ses premièresétudes. Quandil eut appris tout ce qui pouvait constituer alors l'éducation d’un gentilhomme campagnard , sa mère le rappela au- près d’elle et voulut sppliquer aux affaires domestiques 252 NE l'intelligence précoce qu'il avait montrée. Mais le jeune Newton ne remplit pointles vues de sa mère, son pen- chant pour l'étude l’arrachait aux occupations vulgaires auxquelles on voulait l'appliquer, on prononca dès lors qu'il ne ferait jamais rien qu’un savant, et on le renvoya à sa chère école de Grantham, objet de ses vifs regrets. Peu de temps après, il entra au collége de la Trinité de Cambridge où l'on pense que c’est seulement à cette épo- que qu'il commença à étudier les mathématiques. Les progrès étonnans qu'il fiten peu de temps dans ces hau- tes sciences annoncèrent ce qu’il serait un jour. De la rapide lecture d'Euclide , il passa à la géométrie de Descartes et à l’arithmétique des infinis de Wallis. Une fois qu’il fut entré en possession de la science, son génie ne s'arrêta point sur les traces de ces grands maîtres, il s'élança avec eux dans la voie des découvertes. Avant l’âge de vingt-sept ans, Newton était en possession de son Calcul des fluxions et de sa T'heorie de La lumière. Ilcommença à exposer cette dernière découverte dans ses Lectiones opticæ, dont il publia le précis dans les Transactions philosophiques. I s'occupa aussi de mettre en ordre son traité des fluxions, mais les objections qui lui vinrent de toutes parts alarmèrent cet esprit médita- tif et paisible; et jaloux de son repos, redoutant par- dessus tout les querelles littéraires, qu’il eût mieux évi- tées sans doute en publiant plus tôt ses découvertes, il ue se pressa point de les mettre au jour. Le docteur Barrow dont il était le disciple et l’ami se démit en sa faveur de la place de professeur de mathématiques à l'université de Cambridge. C’est de cette époque de sa vie que datent les travaux qui ont à jamais illustré son nom, et surtout ce livre sublime et célèbre des Principes, qu'il publia à la sollicitation de Halley et sur les instances de la Société royale de Londres. L'université de Cam- bridge dont il avait défendu avec zèle les priviléges at- taqués par le roi Jacques IT, le choisit pour son repré- sentant à la célèbre Convention de 1688 et au Parlement de 1701. Newton participa ainsi à la régénération so- ciale de son pays. Il fut successivement nommé direc- teur de la monnaie et créé chevalier de la reine Anne, Mais la faveur à laquelle il se montra le plus sensible fut son élection à la présidence de la Société royale, qui eut lieu en 1703. Il continua sans interruption à porter ce titre honorable jusqu'à la fin de sa longue et glorieuse carrière. Tels sont en peu de mots les événemens les plus importans de la vie de Newton, ses travaux doivent tenir une plus grande place dans son histoire. Nous ne croyons pas devoir rappeler ici la discussion pénible à laquelle donna lieu le calcul des fluxions ; nous avons exposé ailleurs cette théorie (Foy. FLuxtows) et la més- intelligence dont elle fut le prétexte entreles deux plus beaux génies de cette époque (Voy. Leipxrrz). Nous NE exanunerons dans leur ensemble les découvertes de Newton, en analvsant lelivre des Principes où elles sont rassemblées. Il était reservé à ce grand homme, dit notre illustre Laplace , de nous faire connaître le principe général des mouvemens célestes. La providence , en le douant d’un profond génie, prit même soin de le placer dans les circonstances les plns favorables. Descartes avait changé la face des sciences mathématiques, par l'application féconde de l'algèbre à la théorie des courbes et des fonctions variables. Fermat avait perfectionné la géométrie, par ses belles méthodes des maxima et des tangentes. Wallis, Wren et Huygens venaient de trouver les lois de la communication du mouvement. Les découvertes de Galilée sur la chute des graves, et celle d'Huygens sur les développées et sur la force centrifuge, conduisaient à la théorie du mouvement dans les courbes. Keppler avait déterminé celles que dé- crivent les planètes et il avait même entrevu la gravi- tation universelle. Enfin Hook avait très bien vu que les mouvemens planétaires sont le résultat d’une force primitive de projection, combinée avec la force attrac- tive du soleil. Mais la science attendait encore le génie qui devait coordonner dans un seul système ces puis- santes idées et fixer la loi de la pesanteur , de la géné- alisation et du rapprochement de ces grandes décou- vertes. Telle fat l'œuvre de Newton. Voici, d’après le savant géomètre que nous venons de citer, comment il y parvint. La pesanteur des corps au sommet des plus hautes montagnes, à très peu près la même qu’à la surface de la terre, lui fit conjecturer qu’elle s'étend jusqu'a Ja lune, et que là se combinant avec le mouvement de projection de ce satellite, elle lui fait décrire un orbe elliptique autour de la terre. Pour vérifier cette con- jecture , il fallait connaître la loi de diminution de la pesanteur. Newton considéra que si la pesanteur ter- restre retient la lune dans son orbite, les planètes doivent êtres retenues pareillement dans leurs orbes par leur pesanteur vers le soleil, et il le démontra par la loi des aires proportionnelles aux temps; or, on sait qu'il résulte du rapport constant trouvé par Keppler, entre les carrés des temps des révolutions des planètes et les cubes des grands axes de leurs orbes, que leur force centrifuge, et par conséquent leur tendance vers le soleil, diminuent en raison du carré de leur distance au centre de cet astre ; Newton supposa donc la même loi de diminution à la pesanteur d’un corps, à mesure qu'il s'élève au-dessus de la surface de la terre. En par- tant des expériences de Galilée sur la chute des graves, il détermina la hauteur dont la lune abandonnée à elle même descendrait sur la terre dans un court espace de temps. Cette hauteur est le sinus verse de l'arc qu’elle dé- \E crit dans le même intervalle, sinus que la parallaxe lu- paire donne en parties du rayon terrestre; ainsi pour comparer à l'observation la loi de la pesanteur réci- proque au carré des distances, il était nécessaire de connaître la grandeur de ce rayon. Mais Newton n'ayant alors qu’une mesure fautive du méridien terrestre parvint à un résultat différent de celui qu'il attendait ; et soupçonnant que des forces inconnues se joignaient à la pesanteur de la lune , il abandonna momentanément ses idées. Ceci se passait, suivant Pemberton, le contem- porain et l'ami de Newton, qui nous a transmis ces dé- tails, en 1666. Quelques années après il reprit ses re- cherches et il reconnut au moyen de la mesure que Pi- card venait de faire d’un degré du méridien, que la lune était retenue dans son orbite par le seul pouvoir de la gravité supposée réciproque au carré des distances. D'après celle-ci, il trouva que la ligne décrite par les corps dans leur chute est une ellipse dont le centre de la terre occupe un des foyers. Considérantensuite que Kep- pler avait reconnu que les orbes des planètes sont pareil- lement desellipses au foyer desquelles le centre du soleil est placé, il eut la satisfaction de voir que la solution qu'il avait entreprise par curiosité, s’appliquait aux plus grands objets de la nature. Ainsi c'était au moyen du rapport entre les carrés des temps des révolutions des planètes, et les cubes des axes de leurs orbes supposés circulaires quele graud Newton était parvenu à la loi de la pesanteur. Il démontra que ce rapport a également lieu dans les orbes elliptiques, et qu’il indique une égale pésanteur des planètes vers le soleil , en les supposant placées à la mème distance de son centre, En généralisant ensuite ses recherches, Newtonfit voir qu'un projectile peut se mouvoir dans une section conique quelconque , en vertu d’une force dirigée vers son foyer et réciproque au carré des dis- tances : il développa les diverses propriétés dans ce genre de courbes ; il détermina les conditions néces- saires pour que la courbe soit un cercle, une ellipse, une parabole ou une hyperbole, conditions qui ne dé- peudent que de la vitesse et de la position primitive des corps. Quelles que soient cette vitesse, cette position et la direction centrale du mouvement, Newton assigna une section conique que le corps peut décrire, et dans laquelle il doit conséquemment se mouvoir. Ces re- cherches appliquées au mouvement des comètes lui apprirent que ces astres se meuvent autour du soleil suivant les mêmes lois que les planètes , avec la seule différence que leurs ellipses sont très allongées, et il donna les moyens de déterminer par les observationsles élémens de ces ellipses. La comparaison de la grandeur des orbes des satellites et de la durée de leurs révolu- tions, avec les mêmes quantités relatives aux planètes, lui fit connaître les masses et les densités respectives 255 NE du soleil et des planètes accompagnées de satellites et l'intensité de la pesanteur à leur surface. En consi- dérant que les satellites se meuvent autour de leurs planètes, à peu près comme si les planètes étaient immobiles, il reconnut que tous ces corps obéissent à la même pesanteur vers le soleil. L'égalité de l’action à la réaction ne lui permit pas de douter que le soleil pèse vèrs les planètes, et celles-ci vers leurs satellites ; et même que la terre est attirée par tous les corps qui pèsent sur elle. Il étendit ensuite cette propriété à toutes les parties de la matière, et il établit ces principes, que « chaque molécule de matière attire toutes les autres « en raison de sa masse et réciproquement au carré de « sa distance à la molécule attirée. » Ce n’est pas là une simple hypothèse, mais un prin- cipe supérieur, conséquence nécessaire des lois obser- vées dans les mouvemens célestes; principe fécond d’ailleurs dont Newton vit découler l'explication des grands phénomènes du système du monde. En considé- rant la pesanteur à la surface des corps célestes, comme la résultante des attractions de toutes leurs molécules, il trouva cette propriété remarquable et caractéristique de la loi d'attraction réciproque au carré des distances , savoir : que deux sphères, formées de couches con- centriques et de densités variables suivant des lois quelconques, s’attirent mutuellement, comme si leurs masses étaient réunies à leurs centres: ainsi, les corps du système solaire agissent à très-peu près comme autant de centres attractifs, les uns sur les autres et même sur les corps placés à leur surface; résultat qui contribue à la ré- gularité de leurs mouvemens, et qui fit reconnaître à ce grand géomètre la pesanteur terrestre, dans la force par laquelle la lune est retenue dans son orbite. Il prouva que le mouvement de rotation de Ja terre a du l’aplatir à ses pôles, et il détermina les lois de la variation des degrés des méridiens et de la pesanteur à sa surface. Il vit que les attractions du soleil et de la lune font naître et entretiennent dans l'Océan les oscillations que l'on y observe sous le nom de flux et de reflux de la mer. Il reconnut que plusieurs inégalités de la lune et le mouvement rétrograde de sesnœuds sont dus à l’action du soleil. Envisageant ensuite lerenflement du sphéror- de terrestre à l'équateur, comme un système des atellites adhérens à sa surface, il trouve que les actions combi- nées du soleil et de la lune tendent à faire rétrograder les nœuds des cercles qu’ils décrivent autour de l'axe de la terre, et que toutes ces tendances , en se communi- quant à la masse entière de cette planète, doivent pro- duire, dans l'intersection de son équateur avec l’éclip- tique, cette rétrogradation lente que l’on nomme Pre- cession des Équinoxes. Telles sont, en résumé, les découvertes principales que Newton expose dans le livre des Principes. Mais 1! 254 NE n’est pas inutile de faire remarquer qu’à l'exception des grandes lois qu’il y détermine, la plupart de ses théo- ries n’y sont qu'ébauchées, et que leur perfectionnement a été l’œuvre de ses successeurs. Mais cet ouvrage, dans lequelil a si bien établi d’ailleurs l'existence du principe général qu'il a découvert, ne restera pas moins dans le monde comme l’une des productions les plus étonnantes, la plus originale peut être de l'esprit humain. Ilest évident que la loi d'attraction renverse une des hypothèses de Descartes ; mais on chercherait vainement dans lelivre des Principes l'exposition d’une philosophie contraire à celle de l'illustre auteur du discours de la méthode. On ne comprend donc pas aujourd'hui com- ment il put s'établir une lutte entre les idées auxquelles on a donné le nom de Cartésianisme et les découvertes purement scientifiques qu'on désigne sous le titre de Philosophie Newitonivnne. Serait-ce, comme l'ont pré- tendu des esprits fort supérieurs du reste, que la mé- thode d’induction que suivit Newten détruisait la su- périorité de toute méthode à priori, et que conséquem- ment il faudrait en revemir à l'observation comine à la source unique et absolue de toutes nos connaissances ? Mais, outre qu'il sera toujours étrange de conclure d'une méthode à un principe , oublie-t-on que l’immor- tel Newton n’a pu baser ses inductions que sur des prin- cipes ou des découvertes antérieures à ses recherches, et établis par cette méthode à priori que le philoso- phisme du XVIII®* siècle s’obstina à nier. Nous re- grettons de ne pouvoir donner plus de développement à ces considérations générales, et il nous suffra d'ajouter que, dans le domaine des réahtés qu'elle explore, la science adopte la vérité indépendamment des moyens employés pour la rechercher. Si la destination de l'homme est en effet la découverte de la vérité, la Providence a dû multiplier le nombre des voies qui mènent à elle, afin que toutes les intelligences pussent contribuer à cette œuvre sublime. Le Traité d'optique de Newton est après lelivre des Principes un des écrits les plus remarquables de ce grand homme, les plus digues de son géuie original et profond. Mais l'espace nous manque pour en donner ici une idée plus précise ainsi que des uombreux et ad- uirables travaux dont cet illustre géomètre a enrichi la science : nous ne pouvons qu'en frire la rapide énu- mération bibliographique. Le grand ouvrage de Newton parut pour la pre- mière fois a Londres, en 1687, in-4°,sous cetitre : Philo- sophiæ naturalis principia mathematica. Le livre inti- tulé Systemata mundi, qui r'est qu'un précis de la troisième paitie du précédent ouvrage, destiné à en rendre la doctrine plus accessible, ne fut publié qu’en d’ail- leurs aux traités spéciaux de bibliographies ceux de 1531, par les soins de Hallev, Nous renvovons NE nos lecteurs qui désireraient connaître le nombre d’édi- tions et les traductions en diverses langues qui ont été faites de cet immortel écrit. En 1904 , Newton publia à Londres, en anglais, son Traité d'optique ; il était accompagné de deux autres traités en latin : De quadratura curvarum, et Enume- ratio linearum terlit ordinis. En 1706, Ssmuel Clarke donna une nouvelle édition de cet ouvrage avec la tra- duction de l'optique en latin. En 1707, parut l’Arithmetica universalis , eten 1511 Newtou publia de nouveau ses deux traités De quadra. tura, etc. avec ceux qui portent ces titres : Analysis per quantitalum series , fluxiones ac differentias, etc, et Methodus differentialis. Après lui parurent ses Lectiones opticæ , qu’il ne faut pas confondre avec le Traité d'optique dont nous avons parlé plus haut, et enfin sa Méthode des fluxions et des suites infinies, qui est un de ses premiers ouvrages, mais qui ne fut publié qu’en 1706, en anglais. par les soins du docteur Colson. Buffon en a donné une traduc- tion française. Les œuvres complètes de Newton ont été publiées à Londres en 1770, par les soins de Hors- ley, sous ce titre : Isaac NEuTONT opera quæ extant omnia. Commentarirs illustrabat Samuel Horsley , 44. EL. L. D. R.S.S. Lond. 1779. in-4° 5 vol. Le grand Newton, qui jouit durant sa longue vie de la plus heureuse santé, mourut le 20 mars 1727, âgé de quatre vingt-quatre ans et trois mois. Sa patrie, où le culte des grands hommes est si noblement pratiqué, lui voua les honneurs funèbres les plus remarquables. Son corps fut transporté à l’abbaye de Westminster et placé sur un Et de parade, les plus grands seigneurs se disputèrent l'honneur de porter les coins du drap» mor- tuaire, et unc foule immense «le citoyens anglais assista dans un religieux silence à cette cérémonie. Ce fut néanmoins la famille de Newton qui lui fit depuis éle- ver un tombeau. On v dit l’épitaphe suivante qui ré- sume la plus belle vie que Dieu ait pu accorder à un homme. H. S. E. Isaacus Newtonus, eques auralus, qui animi vi prope diviné, planetarum motus, figuras, cometarum semilas, oceanique æslus, sua mathesi lucem præferente, primus demonstravit. Radiorum lucis dissimilitudines , colorumque indè nascentium pro- prietales, quas nemo antè suspicalus eral, pervesti- gavit. Naturæ antiquitatis, S. scrip. sedulus, sagax, Jfidus, interpres, Dei O. M. majestatem philosophiä aperuit , evangelii simplicitatem moribus expressit. Sibi gratulentur mortales tale tantumque exstitisse hu- mani generis decus. Natus XXT december. 4. D.MDCXLII; obiit martis XX, MDCCXFVI. (1327. V.S.) Les dernières phrases decette épitaphe font allusion à la Chronologie des: NI anciens royaumes corrigés, qui, malgré les critiques de Férat, est demeurée un des ouvragesles plus remar- quables qui existent sur cette matière, et à un ouvrage d'Exégèse de la vieillesse de Newton, Observations sur Daniel et l’ Apocalypse ; écrit mal jugé en France et qui n’était ridicule que pour la secte antireligieuse qui avait osé s’étayer un moment du vénérable nom de Newton. NIVEAU. (Arpentage.) lustrument employé pour mener une ligne parallèle à l'horizon, et pour trouver la différence des hauteurs de deux endroits. Il y a plu- sieurs espèces de niveaux. Le niveau d'eau, le plus simple de tous, est com- posé d’un tuyau rond de cuivre ou de toute autre ma- tière susceptible de contenir de l’eau, long d’environ un mètre sur 30 à 35 millimètres de diamètre. Il est recourbé en équerre par les bouts pour y recevoir deux tuyaux de verre de 80 à 100 millimètres, que l'on fait tenir avec de la cire et du mastic. Il y a par- dessous une viole attachée au milieu, pour placer l’in- PI. 47, fig. 3.) On y verse de l’eau ordinaire ou colorée par un des bouts strument sur son pied. (Foy. jusqu'à ce qu’il y en ait assez pour paraître dans les deux tuyaux de verre. Ce niveau est très-commode pour niveler de moyen- nes distances, parce qu’il n’est pas nécessaire que l’eau soit égalementéloignée des extrémités des deux tuyaux de verre; d’après la propriété des liquides, la ligne visuelle qui passe par les deux surfaces apparentes de l’eau, est toujours horizontale. Le niveau d'air (P1. 43, fig. 4), est un tube de verre bien droit et d’égale grosseur et épaisseur par- tout. On le remplit, à quelques gouttes près, d'esprit de vin ou autre liqueur non sujette à geler, puis on le ferme hermétiquement à la lampe d’émailleur. Cet in- strument est exactement parallèle à l'horizon lorsque la goutte d’air s'arrête justement au milieu; car, daus toute autre situation, la goutte d’air plus légère que les gouttes de liqueurs court vers l'extrémité la plus élevée pour remplir le vide. C’est ce niveau d’air simple qui sert de base à tous les niveaux composés, montés sur des pieds et garnis de pinnules ou de lunettes. (Fig 5, 6.) Le niveau à perpendicule est composé de deux rè- gles jointes à angles droits et dont l’une porte un fil à plomb. (PI. 47, fig. 7, 8et 9.) Le niveau des macons (fig. 10) est un instrument de cette espèce. NIVELLEMENT. Branche de la géométrie pratique qui a pour objet de mesurer la différence des niveaux des points terrestres, ou de faire connaître combien un point de la surface du globe est plus près ou plus loin du centre qu’un autre point. NI 255 D’après les lois de l’hydrostatique (voy. ce mot), la surface d’une eau tranquille comme celle d’un lac ou de la mer, lorsqu'elle est calme , est uue surface sphé - rique dont les points sont également éloignés du centre de la terre. Cette surface est ce qu’on nomme couche de niveau. Quoique la terre ne soit point exactement une sphère et qu'il ne soit pas par conséquent rigoureux de consi- dérer comme des arcs de cercles les lignes que l’on mesure sur sa surface, daus les opérations ordinaires de nivellement, on peut sans erreur sensible ne tenir au- cun compte de son applatissement vers les pôles. Ce n'est que lorsque les points dont il faut aéterminer la différence des niveaux sont situés à de très-grandes dis- tances les uns des autres qu'on a besoin, pour plus d’exactitude, de faire entrer cet aplatissement dans les calculs. On dit que deux points sont de niveau entre eux lorsqu'ils sont également élevés au-dessus, ou également abaissés au-dessous , d’une couche de niveau, c'est-à- dire, de la surface d’une eau parfaitement tranquiile. Par exemple si BE représente la surface de la mer, les deux points À et D seront de niveau lorsqu'on aura AB— DE. (P2. 47, fig. 9.) L'arc AD se nomme alors ligne de niveau vrai. Une droite comme DF perpendiculaire à la ligue d'aplomb DE, du point D, ou tangente à la ligne de niveau AD, se nomme ligne de niveau apparent. C’est la ligne horizontale qui passe par le point D et que l’on détermine à l’aide d’un niveau (roy. ce mot). La ligne de niveau vrai et celle de niveau apparent s'écarteut d'autant plus l'une de l'autre, qu’elles sont prolongées d'avantage ; ainsi deux points d’une même ligne horizontale ne sont jamais rigoureusement de niveau. Cependant, comme dans de petites distances la courbure de la terre est insensible, on peut preudre la ligne de niveau apparent pour la ligne de niveau vrai tant que la distance des objets ne dépasse pas 2 à 300 mètres; au delà la différence ne peut plus être négli- gée. Pour déterminer la différence des niveaux de deux points terrestres tels que E et D (Pr. 67, fig. 11) qui sont visibles l’un de l’autre, on établit à l’un de ces points, E par exemple , un niveau d'eau ou tout autre qui fait conuaître la ligne de niveau apparent BC; à l’autre point D, on place une règle CD portant une feuille de fer-blanc carrée divisée en deux rectangles par une droite, et dont l’un est blanc et l’autre noir. Ce carré , que l’on nomme la mire, peut glisser dans une rainure pratiquée sur la règle, L’observateur, placé au niveau , indique au porteur de la règle, par des signes conve- nus, qu'il faut hausser où baisser la mire jusqu'à ce qu’il voie la ligne de séparation des rectangles bien evac- 256 NI tement dans le rayon visuel BC’. On mesure ensuite la hauteur de ce rayon visuel au-dessus des points E et D, et la différence de ces hauteurs est la même que celle des niveaux, en supposant toutefois que la distance BC n'est pas plus grande que 300 mètres, Pour plus de facilité, la règle qui porte la mire est divisée en milli- mètres et fait ainsi connaitre immédiatement la hau- teur CD. Si les points sont très-éloignés ou ne sont pas visibles l’un de l’autre , on choisit des points intermédiaires , et à l’aide de plusieurs opérations semblables à celle que nous venons de décrire on détermine la différence des niveaux de ces points et des points proposés , d’ou l’on peut ensuite conclure celle de ces derniers. En choisis- sant des stations qui ne soient pas distantes de plus de 2 à 300 mètres on n’a pas besoin de tenir compte de la différence de la ligne de niveau apparent avec celle de niveau vrai. Lorsque les points, quoique visibles, sont situés à une très-grande distance l'un de l’autre et qu’on ne veut faire qu’une seule opération , il faut diminuer la hau- teur de la mire de la quantité qui résulte de l'élévation du niveau apparent au-dessus du niveau vrai, quantité que l’on détermine de la manière suivante. Soient (PI. 47, fig. 12.) À un point de la surface de la terre, AB la ligne de niveau apparent et AD la ligne de niveau vrai; BD sera l'élévation du niveau appa- rent au-dessus du niveau vrai. Or, d’après les propriétés du cercle (voy. ce mot), la tangente AB est moyenne proportionnelle entre la sécante entière BE et sa partie extérieure BD, ainsi on a BE AB :: AB : BD d'où ee PRE Epooh Mais BD est toujours très-petit par rapport au diamètre ED dela terre, et l'on peut poser, sans erreur apprécia- ble dans la pratique, donc le haussement du niveau apparent au-dessus du ni- veau vrai est égal au carré de la distance horizontale des deux points divisé par le diamètre de la terre. C’est avec cette formule qu’on a dressé la table suivante : a ————_—_—_—_—_———…———— NI ÉLEVATION Du niveau apparent au-dessus du ni- veau vrai. DISTANCES Entre les points à niveler. metres, m 100 0, 0008 200 0, 0031 300 0, 0071 400 0, 0126 500 0, 0106 600 0, 0283 700 0, 0385 800 0, 0503 900 0, 0636 1000 0, 0795 1100 0, 0950 1200 0, 1131 1300 0, 1327 1400 0, 1539 1500 0, 1767 1600 0, 2011 1700 | 0, 2270 1800 0, 2545 1900 0, 2835 2000 0, 3142 Eu remarquant que les haussemens du niveau appa- rent au-dessus du niveau vrai sont entre eux comme les carrés des distances horizontales , ce qui résulte de la formule ci-dessus, on peut prolonger facilement cette table, ou trouver les valeurs comprises entre celles qu’elles contient. Nous devons faire remarquer que ces haussemenus ne sont pas en réalité aussi grands que le calcul les donne à cause de la réfraction dont l'effet est de faire paraître les objets plus élevés. Cet effet qui est justementle plus grand possible dans la ligne horizontale est cause que le niveau apparent se trouve plus bas qu’il ne devrait être et diffère d'autant moins du niveau vrai; mais la quantité de cet abaïssement ne devient sensible que pour des distances qui dépassent 900 mètres, et l’on n’en tient compte que dans les nivellemens qui demandent une grande exactitude. En désignant par k le haussement qui correspond à une distance quelconque, et par a l'abaissement du à la réfraction, pour cette même dis- tance , on a à trés-peu près a = 0, 16 4. Ainsi pour une distance de 1600 mètres, l’abaissement est | 0, 16 X 0,2011 — 0, 032156, | ou 0,0322. Retranchant cette valeur du haussement que donne la table, il reste 0", 1680 pour l'élévation du ni- veau vrai. Poy. Les Traités de Nivellement de Picard, NO de Lahire et celui, plus complet, de Puissant. Woy. aussi le Traité de ? Arpentage de À. Lefèvre. NOCTURNE. (4st.) C’est l'opposé de diurne, ou ce qui a rapport à la nuit. Are nocturne. Arc que le soleil décrit ou paraît dé- crire pendant qu’il est au-dessous de l'horizon. Arc semi-nocturne. Portion de cercle comprise entre la partie inférieure du méridien et le point del’horizon où lesoleil se lève ou se couche. (707. Diunwe.) NOEUDS. (4st.) Points où l'orbite d’une planète coupe l’écliptique. (Foy. Lune et PranÈres.) NOEUD. (Géom.) Figure ovale formée par l'intersec- tion des branches d’une courbe. (Foy. Point sINGULIER.) NOMBRE. (4/g.) Ce mot dans son acception vul- gaire désigne une collection d’unités dela même espèce. (Foy. ARITHMÉTIQUE et MATHÉMATIQUES.) Les nombres se distinguent en entier, fractionnaire , rationnel, irrationnel, abondant, amiable, abstrait, con- cret, figuré, parfait, polygonal, premier, etc. (Foy. ces divers mots.) Tuéone pesnomsres. Une des branches fondamentales dela Théorte de l' Algèbre, (Voy. Marnémariques 13.) Nous avons dit que la théorie des nombres à pour objet la double considération quise présente dans leur nature et nous les fait concevoir comme une agrégalion d'unités, où comme un produit de facteurs, c'est-à-dire, comme étant donnés par l'algorithme de la sommation A+B—C, ou par ceux de la reproduction et de la graduation AXB=C,! AB —c. Le premier de ces algorithmes apportant précisément dans les nombres la considération de l'agrégation des unités, et les deux derniers celle de l'existence des fac- teurs. Mais en nous bornant à ce double caractère général de somme et de produit , soit M un nombre donné en même temps par les générations M—A<+B,M=CXD; nous aurons nécessairement (a) A+B=CXD, et cette égalité exprimera l'influence systématique et réciproque des deux algorithmes primitifs dans la géné- ration du nombre M. Or, les lois de cette influence ré- ciproque sont évidemment celles qui lient les quantités A, B, G, D, et rendent possible la double génération en question. Nous allons donner, d’après M. Wronski, la déduction de ces lois. 1. Soient %:,n,, n3, 71, etc., des nombres quelcon- ques positifs ou négatifs, faisons d’abord TOME ls NO 257 n,+n+n,+n,+etc... +Ln, = N,. Si nous formons avec ces mêmes nombres tous les pro duits différens qui peuvent résulter en les combinant m à mn sans permutations, la somme de tous ces produits sera une fonction de N,, et nous pourrons la cousidé- rer comme le développement de la puissance (nr, +n,+n+n,+etc....+n,)" en remplaçant dans ce développement les coefficiens m, m{m—1) 1. NT — ——-— etc., par l'unité. M. Wronski désigne par la 2 caractérisque N cette fonction particulière de gradua- tion, qu’il nomme simplement, du nom de cette lettre, fonction aleph et qu’il écrit N [Nul Nous avons de cette manière, N LV = n, nm, Nan, = n/Lnon,+n nn etc. etc. Nn,+n+f = mn, En nn nn, +n;n, nf nn dns +ninn, etc. etc. 2. D'après la construction des fonctions alephs on a, n désignant un nombre quelconque (b), NINo+npe=KINo + NN. Jr Le NN] etc... Hi [N.]-+Hnr. En effet, en prenant simplement la puissance »2 du binome N, + 7%, nous avons MINI A (Notre) =NiemtnN in = no E pee, DE Te ou bien en substituant à la place de N,, le polynome que cette quantité représente {(a+n, Ln,+etc..+n.)+n}r= Ça, n, +4n,+ etc...) + m(n,+n,+......s +no)ron + ii (ain... 4m) + etc... Or, pour avoir le développement final de la puissance du premier membre de cette dernière expression, il ue faut plus que développer les puissances du polynome(c), n,+n,+n;+n+ etc. ...+n qui se trouvent dans le second membre, mais la fonc- tion NIN,—+-2/" est égale à ce développement après qu’on a ôté les coefficiens, on a donc en définitive l’ex- pression (b), puisque les développemens des puissances du polynome(c) pris sans les cocfficiens sont les fonc- tions alephs NN}, NINo}" 1, NINoJnretc. 3. Si nous désignons par #, l'un quelconque des D3 258 NO nombres #,,n,, n;, etc., nous aurons évidemment en vertu de (b) NON = NEN em Jr mp NN np +0 p NN — npj"—23 etc. = NINo— np] np {NN — np] HN No—npl—s + 70, N[No—nr)"—3 —+ etc... } = NINo—np}" + 7, NIN7 1 et pour tout autre nombre »,, pris également parmi les nombres n,, n,,n,, etc. NN = NN on} n NON an, ce qui nous donne la relation générale , Nan) NON = NN nn NN ar et définitivement (4), NNo— np) NINo— nf = (n7—np).NINIT—1. Telle est l'expression de la relation qui existe entre la génération par sommation et la génération par gradua- tion au moyen des nombres #,,n,,»,, etc. C'est la loi fondamentale de toute la théorie des nombres. On voit qu’elle se réduit en effet à la forme («) 4. En établissant entre deux quelconques », et », des nombres arbitraires n, n,+n,+etc...—+n, =N,, la différence (7, — n}) égale à, 3, 4.5, etc., on aura, d’après cette loi, pour la forme primitive de la généra- tion de tous les nombres composés respectivement des facteurs 2, 3, 4, 5, etc., l'expression (e), NENo— np} —KINo— 29]; mn étant un nombre entier positif quelconque. — C’est Jà l'origine absolue des facteurs dansles nombres entiers. « Ceux des nombres premiers, dit M. Wronski, qui ne sont pas compris sous Ja forme (e), si ce n’est dans le cas où la différence (n77—np) est égale à l'unité, et qui cependant se trouvent comme les autres dans la suite naturelle des nombres, c’est-à-dire, dans la suite pro- duite par la génération consécutive par summation, et nommément par l'addition consécutive de l'unité, sont ceux qu'on appelle nombres premiers. — On voit main- tenant quelle est la nature de ces nombres, et quel en est le caractère distinctif; on voit que ce caractère est purement xégatif et qu'il consiste dans l'exclusion de ces nombres hors des limites de la forme primitive (4) que nous venons de trouver pour la génération possi- ble des nombres composés de facteurs, à l'exception du cas insignifiant où la différence (ny—np) est égale à l’u- nité. — C'est de ce caractère négatif ou d'exclusion que vient l'impossibilité d'exprimer, d’une manière géué- rale, les nombres qu’on appelle premiers, c'est. à-dire NO l'impossibilité de soumettre ces nombres à une loi : ce sont leurs opposés, les nombres composés de facteurs dont le caractère distinctif est positif qui peuvent être soumis à des lois, et par conséquent recevoir une ex- pression générale; et c’est cette expression que nous veuons de déduire de la loi fondamentale des nombres.» 6. Il est facile de reconnaitre, en examinant les deux quantités NINo—2,]" NN [No— nl qui concourent à la génération des uombres composés du facteur (2,—ny), que ces quantités sont construites d'une manière identique, et qu'iln’existe entre elles au- cane différence de génération. C’est cette identité de formation qui est le principe premier de la congruence des nombres (v0y. ConcnuEnce) et donne lieu à l’ex- pression générale de cette congruence , NINo— = NINo— nl", [module =(ng—n»)]; sur laquelle reposent conséquemment toutes les propo- sitions de la Théorie des nombres. (Foy. Wronski , In- trod. à la Phil. des Math.) Foy. Coxenuence et INDÉ- TERMINÉ. Nowvne n'on. C'est celui qui exprine l’année cou- raute du cycle lunaire. (Foy. CALENDRIER, 27.) NONAGÉSIME. (45t.) Point de l'écliptique éloigné de 90° des sections de l’écliptique avec l'horizon. C’est le point de ce cercle le plus élevé au-dessus de l’hori- zon daus un moment donné. NONES. Nom que l’on dounait à certains jours du mois daus le calendrier romain. (Foy. CaLeNpriEr, 14.) NONIUS. {Voy. VEnNiEr.) NORD. (454.) Un des quatre points cardinaux. (or. CanpiNaux.) NORMALE. (Géom.) C'est la même chose que per- pendiculaire, mais on se sert plus particulièrement de ce mot dans le théorie des courbes. (7’oy. PerPenDicu- LAIRE €t SOUS-NORMALE.) NOTATION. (4lg.) Représentation ou signe exté- rieur qu’on emploie pour désigner les quantités numé- riques. Par exemple, la manière d'écrire l’exposant au- dessus de la base, dans 4”, pour désigner la puissance de cette base, est une notation. NUIT. (45t.) Espace de temps pendant lequel le s0- leil est au-dessous de l'horizon. NUMERATEUR. (4/g.) Nom del’un des deux nom- bres qui servent à exprimer une fraction. (Woy. Frac- TION.) NUMÉRATION. Génération de tous les nombres au moven de certains nombres que l’on considère comme simples ou comme donnés immédiatement. (Voy. Arita- MÉTIQUE, 11.) Comme ilest impossible d’avoir la conception immé- diate d’use pluralité indéfinie d’uuités numériques, 1l KO est essentiel, pour la possibilité de l’arithinétique , de déterminer médiatement cette conception. Or, cette dé- termination ne peut évidemment avoir Jieu que par une combinaison des algorithmes élémentaires primi- fs, sur lesquels repose en dernier lieu toute la science des nombres, combinaison qui constitue l'algorithme élémentaire dérivé de la Numérariox. (707. Maiué- MATIQUES , 4.) Eu combinant ensemble les deux algorithmes primi- tif de la sommation, et dela reproduction, on obtient une génération dérivée, dont la forme générale est (a), A,.M+A,.N+A:.O+HA,.P+ etc. À, À,, A3, etc. , désignant des uombres donnés par la sommation, où par l'addition successive de l'unité avec elle-même, et M, N,O, P, etc., des nombres sembla- bles, mais liés entre eux par une loi, afin que cette géné- ration ait une forme déterminée. Mais pour que cet algorithme soit susceptible de ré- soudre, dans toute son étendue, la question qui nous oc- cupe, il faut qu’on puisse resserrer les deux générations composantes entre des limites arbitraires, et obtenir néanmoins la génération complète d’une quantité quel- couque. C’est ce qui a lieu en effet. Ainsi considérant comme donnés immédiatement une certaine quantité »: de nombres A, A, A,,etc.,et preuant pour les nombres M ,N,O, ctc., la suite des puissances progiessives du nombre limitant #, ce qui est la loi la plus simple qui puisse lier ces quantités, nous aurons pour la génération d’un nombre quelcon- que X, suivant le cas le plus simple de l'algorithme (a), l'expression (b), X = A,mP+ A,mP—i A ,mp—2+ Amp etc. Mais pour sortir du point de vue général, prenons dix pour limite, c’est-à-dire considérons comme sim- ples les dix quantités 0, 152,0, #23 6 7; 5,9, 2 et nous aurons pour la génération du nombre X, X = A,10P + A,107—1HA;107—1—2 etc., les quantités A:, A», A3, etc., étant quelques-uns des nombres simples 0, 1,2,3, etc. Dans l’arithmétique , on sous entend les puissances 107, 10P—1, etc. , et les rangs qu’on fait occuper aux nombres simples o , 1,2,3, etc., ne sont qu’un moyen de tenir compte de ces puissances, C’est ainsi qu’on nomme dizaines, les nombres de l’ordre 10'; centaines, ceux de l’ordre 10*, etc. Par exemple, en écrivant comme daus l’arithmétique la quantité X XL. Ch . = — + |A um®-Asm+ etc... [= À, reste As. IH nt etc. etc. 2600 La détermination des membres A,,A,,A,,etc., est donc toujours possible , etil est, conséquemment, vrai qu’un nombre entier quelconque X peut être donné par la génération dérivée en question, quelle que soit Ja limite 72. Comme les nombres entiers servent ensuite à expri- mer tous les autres , on voit que l'algorithme (b) ren- ferme implicitement la solution générale del’importante question qui nous a conduits à déterminer sa na- ture. Nous avons donné au mot EcuEcre AntrnmEriQue le procédé pour passer d’un système de numération à un autre ; cet article est le complément de ce qui précède. (Foy. aussi BiNAIRE.) OB NUMÉRIQUE ou NUMÉRAL., Ce qui a rapportaux nombres. Le calcul numérique est celui qui s'effectue sur les nombres représentés par des chiffres, à l’aide de la nu- mération ; tandis que lecalcul algébrique est celui qu’on effectue sur les nombres représentés d’une manière gé- nérale par des lettres. NUTATION. (454.) Oscillation périodique de l’axe du globe terrestre, causée principalement par l’attrac- tion de la lune, et dont l'effet est de produire un mou- vement apparent dans les étoiles fixes. Ce phénomène, découvert par Bradley, étant lié à celui de la précession des équinoxes, nous renyerrons l'exposition de sa théorie au mot PRÉCESSION. ©. OBJECTIF. (Diop.) On nomme verre objectif le verre d’une lunette ou d’un télescope qui est tourné vers l’objet. (Foy. Luxerre.) OBLIQUANGLE, (Gcom.) Nom que l’on donne aux triangles dont tous les angles sont obliques, c’est-à-dire, aigus ou obtus. Ce mot a vieilli. OBLIQUE. (Géom.) Une droite est oblique par rap- port à une autre droite, lorsqu'elle ne lui est pas perpendiculaire. {l en est de même par rapport à un plan. Deux plans qui forment un angle différent d’un droit sont olliques l'un par rapport à l’autre. On démontre, dans les élémens de géométrie, que de toutes les droites que l’on peut mener d’un point à une droite ou à un plan, la plus petite est la perpendiculaire, etque, de deux obliques, la plus grande est celle qui ren- contre la droite ou le plan à une plus grande distance du pied de la perpendiculaire. Par exemple, si du point À (PL. 47, fig. 13et 14.) on mène les droites AE, AD, AF, AG, etc. , la plus petite de toutes ces droites sera la perpendiculaire AD ; et de deux obliques, telles que AF et AG, inégalement éloignées du pied de ja per- pendiculaire, la plus grande sera la plus éloignée AF. Les obliques qui s’écartent également, comme AE et AF sont égales. (Foy. PERPENDICULAIRE.) OBLIQUITÉ. Position d’une droite ou d’un plan qui sont obliques par rapport à une autre droite ou un autre plan. OBLIQUITÉ DE L'ÉCLIPTIQUE. (Voy. EcuiprTiQue.) OBLONG. (Géom.) Epithète que l’on donne à toute figure plus longue que large. Ainsi un rectangle dont les quatre côtés ne sont pas égaux ou qui n’est point un carré est un rectangle oblong. Une ellipse est une figure oblongue, etc. Un sphéroïde oblong est la même chose qu'un sphéroïde alongé. (Foy. ce mot.) OBSERVATION. On donne ce nom, en astrono- mie , aux mesures, prises avec les instrumens convena- bles, des distances angulaires des astres, de leurs hauteurs méridiennes, de leurs mouvemens, etc. , etc. OBSERVATOIRE, Lieu destiné aux observations astronomiques, et qui renferme les instrumens nécessai- res à ce genre d'observations. Le premier observatoire qui fut établi en Europe est celui que Guillaume IV, Landgrave de Hesse-Cassel, fit bâtir en 1561. Nousavons dit que T'ycho-Brahé en avait fait construire un à ses frais dans la petite île de Huène, vers 1582. L'exemple donné par le prince et le géomè- tre fut bientôt suivi généralement, et toutes les nations civilisées s'empressèrent à l’envi d'établir des observa- toires. Celui de Paris fut commencé en 1664, par l’or- dre de Louis XIV , etachevé en 1672. On y remarque une espèce de puits qui va du haut de la plate-forme jusqu’au fond des caves, et dont on s’est servi pour des expériences sur Ja chute des corps. L'observatoire de Greenwich , près de Londres, de- venu si célèbre par les nombreuses observations qui y furent faites par Flamsteed , ne date que de 1676. Voici, d’après les calculs les plus récens, les positions des principaux observatoires actuellement existans , rapportées au méridien de celui de Paris. Cette tableest particulièrement utile pour ramener les longitudes comptées de ces observatoires aux longitudes comptées de Paris , les seules dont il soit fait usage dans les ou- vrages français. OB OB 264 POSITIONS GÉOGRAPHIQUES DES PRINCIPAUX OBSERVATOIRES Par rapport au méridien de l Observatoire de Paris. NOMS DES VILLES. EEE né) Aberdeen (Ecosse). ............................. | & 96 6.0 | ob 17 44” | Abo (Russie). ...................es.essssssse B:N:| 19:56 4548 ler 191 47 Altona (Allemagne). ............................ .N 7 36 18.E | o 30 925 | Armagh (Angleterre). .................... dress :N 1,8 58 35.0. 0. 35. BE Berlin (Allemagne)... ....,..s....s.....sss... AN. |. xr 3:.30.E.| 0: 44 14 # Bremen. (i4d).................... tr eue .N 28 30.E |o 25 54 | Bude (Hongrie). ............................... IN |:16 42 52.E |r 6 5: __ Bushey Heath (Angleterre). .......... RER IE .N > 40 36.0 | o 10 42 | Cambridge MA) sers see tro none see .N 2.414, 1:31:O {ro : <8:. 58 Cap de Bonne-Espérance. ..... Set uueste Sense 28 |-16.-8: 12.EB4lir 4° 13 Christiana (Norwége).................. Pare sre ee CN 8 24. 31.E | 0 33: 38 Copenhagen (Danemarck) .,....,.....,.......,... .N | 10 14 20.E |0o 4o 57 Gracovie(Gallicié)s.n2 dors santneenean N:l:27 . 89:- 45.E:| vx 0 + 3% Dorpat (Russie) esse soon IN. | 04 153-013 Ent 3 33 Dublini(frlande) 540: su 8 ot SE Hdoise Det tre .N| 8 41 52.00 34 47 Pdinbourp (Ecosse) ses. siasmsesscememhees .N 5….:3. 15:00:10. 45 I Hiorence (Ltalie)s 4e -asonsectaiee state NN: :8..55 -60.E 0: 85 4 Genève (Suisse)....,..... Lorna es Nr IN, l Sax 48 sr. Elo jañ 9 GotliAllemagnielisen sf. Susdos as use sue .N | :.8.::23, 43.E. lo. 33,1: 35 Gottinpuc (1) Messe eut 41e fire *N | 7 36 30.E | 0. 30, 96 Grenwich (Angleterre) sniaei4t eat tte se a force: dioiete N |: 2: -20 24.0 lo: - 0 22 Kensinpton (7) enr osdenNe das cases -N| 2 32 4.0 |o 10 8 Konisbergi(Allemagne),$on ist 2e ele at os orere NS arte gtty4o E' Er =ljot 39 Madras" (DRdeS eee se tirs ue nr de de se D.N | 97 56 57.E | 5 11 48 Manheim (Allemagne). ..,.................. .N |°6. . 7 30.E.| 0 24 30 Marseilel(ElanCe).. 2 52e si. ee e5 ee ec: N°30 13004.F 1.0: .n12: 248 MUONIERNERS LE SUIS NO RAA AIR NA lnsnaen à : NN] 6 50 56.E|o 27 4 Modènefltalie). .....7.....,.. 92m 44 38 53.N | 8 35 18.E |o 3,4 91 Munich (Allemagne). . ..................... 48 8 45.N | 9 16 18.2 |o 3; 5 Naples (Italie): 42 2 24m. le à notéauas.e ce. ce &o 51 55.N | 11 55 30.E | o 47 42 Nicolaief}(Russie) sise sut nimes entrain à. 4 46 58 21.N | 29 38 24.E |: 58 34 OxfordifAngleterre)#et.ts 21. 440: aan An 7 à 51 45. 39.N | 3 35 46.0 |o 14 923 Padoue (tale) PR RE M TL us do... 4D, 240 L3-N,)-94 ,91 44.0 38 7 Palerme (22.)! 484 = 2 ie. EE NT ET 38 6 44.N |11 1 0.E | o 44 4 lord non ce SR LI pe: 452,50 1 493-N°1" 07-00: 0: 0 00 Pétersbourg (Russie). . .... ONE conti esstiera ls 9.26 :38r.N | 27: 58. 34:E.|-r Or :"54 Bertsmouth (Angleterre)... sis . ur fe cit set mire 50 48 "3.N | 3 26 16.0 Lo 13» #5 Erague (AHemagne) >. hs 4e sat fd entame ed ea 5o 5 "19-N:] 12° --5: ? oE>| 0:48, 20 Malo. ste cnpat titles 41 55 54.N|10 8 18.E]|0o 40 33 DE HÉlÉRP ES Bla cesiere da dCi ER RE t af, 15 55 26.5 8 3 prorOito 32: 72 AP Le VEUVE) TPS NNRRMENT PR PSE PTS CET 45 He D NA I ear 2,8 | OÙ 210 25 MO ne ue tone here bruit cha a als at 4526 _: 82N 1,8 :.38 -90:.2.1:0::.34 3h Vienne (OUemagne) rat er ne ce ae 48 12 36.N | 14 2: 30.2 |.'0 56 + 10 Viviers (Obs. de M. Flaugergues). ........ “és. 44 29 zI.N | 2 20 50.ËE |o 9 23 NV ilna (Ross M a nn nn à ES us ge un , 1:54 41 o.N 22 579 36.E | r 31, 50 262 OB OBSTACLE. (WMéc.) On donne ce nom à tout ce qui résiste à une puissance qui le presse, Ainsi, un corpsen repos qui est rencontre par un corps en inouvement et qu uothifie obsticte, Le frott met ds pièces dont se composent dé cuit ou du moine les machines est un obstacle pour la force qui les met eu jeu, ete. , ste. (Joy. Cuoc ) OBTUS. (Geéom \ Ua angle obtus est un angle plus grand qu'un augle droit, (Foy. ANGLE.) OBTUSANGLE. (Géom.) Nom que l’on donne aux triangles qui ont uu angle obtus. (Foy. TriANGLE.) OCCASE. (4st) L'amplitude occase est la même chose que l’amplitude occidentale. (Voy. AMPLiTUDE.) OCCIDENT ou OUEST. {Ast.) Partie de l’horizon où le soleil se couche. On donne aussi principalement ces noins au point où le soleil se couche le jour de l’équi- noxe, c’est-à-dire, au point où l’équateur coupe l'hori- zon. Pris dans ce sens restreint, l'occident vrai est un des quatre points cardinaux. Le soleil ne se couchant pas deux jours de suite au même point, on distingue l'occident d'cté de l'occident d'hiver, et ces deux-ci de l'occident vrai. Le premier est le point de l'horizon où le soleil se couche lorsqu'il entre dans le signe de l’écrevisse, le jour du solstice d'été. Le second est celui où le soleil se couche lorsqu'il entre dans le signe du capricorne , le jour du solstice d'hiver, (Voy. ARMiLLAIRE.) OCCIDENTAL. Ce qui a rapport à l'occident. OCCULTATION. ( 451.) Nom par lequel on désigne l'éclipse d’une étoile ou d’une planète par la lune ou par toute autre planète. (Voy. Ecuirse.) Les occuliations offrent, comme les éclipses, un moyen précieux pour obtenir la longitude des lieux ter- restres. Ces phénomènes se prédisent d’une manière semblable à celle des éclipses du soleil et de la lune, mais ils ont l'avantage d’être beaucoup plus communs, puisqu'il ne s'écoule pas un seul instant sans que Ja lune ne passe devant quelqu'étoile fixe et ne nous intercepte sa lumière ; aussi, la connaissance des temps indique- t-elle pour chaque jour les occultations qui sont suscep- tibles d’être observées. Les occultations des planètes par d’autres planètes sont plus rares que celles des étoiles fixes ; mais ellesser- vent au moins à démontrer très-sensiblement que les planètes sont placées à des distances inégales de la terre et du soleil: car celle qui est occultée par une autre est nécessairement plus loin que celle qui produit l’occul- lation. OCTAËDRE. (Geéom.) Un des solides réguliers. Il ce mouvement, estun OC est terminé par huit triangles équilatéraux égaux. (Voy. PoLyEpre et Souipes.) OCTANT. (457.) Nom d’une constellation australe introduite par Lacaille. (Voy. Consrercarion.) Elle est représentée par un oct{ant ou quartier de réflexion.{Voy. QUARTIER.) Oa donne aussi le nom d’octant à certaine phase de la lune. (Foy. Luxe.) OCTAVE. (4coust.) Consonnance de deux sons, dont l’un fait le double des vibrations de l’autre dans le même temps. (Foy. HarmoniQue.) OCTOBRE. (Cal.) Nom du dixième mois de notre année , c'était le huitième de l’ancienne année romaine. (voy. Cazenpnirr.) C'est le 22 ou le 23 de ce mois que le soleil entre dans le sigue du Scorpion. OCTOGONE. (Géom.) Polygone composé de huit côtés et de huit angles. (J’oy. Froure et Porxcoxe.) Un octogone régulier est celui dont tous les angles et tous les côtés sont respectivement égaux. On décrit fa- cilement cette figure en divisant un cercle en huit arcs égaux , car les huit cordes de ces arcs forment les huit côtés de l'octogone régulier. Le côté de l’octogone régulier inscrit dans un cercle est donc la corde de l'arc de 45° : ainsi en menant des rayons aux sommets de la figure, l'angle au centre est un angle de 45°. Les huit angles aux sommets valant en- semble 180° X [8—2] — 135°. Si l’on prend le ravon du cercle pour unité, la va- P ÿ P ; 1080°; chacun d'eux est de leur du côté sera exprimée par Vr=Val= e c désignant ce côté. Pour tout autre rayon r, on au- rait pareillement V{a-v2}.r==e. La surface est donnée par l'expression 2fiHV]le =S, S désignant cette surface. Pour construire un ociogone régulier sur une ligne donnée , on peut employer le procédé suivant : aux extrémités À et B (PI. 48, fig. 1.) de cette ligne , éle- vez les perpendiculaires indéfinies AF , BE ; partagez les angles droits mAF , nBE en deux parties égales par des droites AH et BC, et prenez AH et AC égale l’une et l’autre à AB. Menez HG et DC parallèles à AFet CD, et chacune égale à AB. Enfin des points G et D avec un rayon égal à AB décrivez des arcs de cercle qui cou- pent AF et BE en Feten E. Joignez les points GetF, FeE,E et D; l’octogone sera construit. OM OCULAIRE. (Diopt.) On donne ce nom à celui des verres d’une lunette, d’un télescope ou d’un micros- cope composé qui est tourné vers l'œil. Ce nom sert à le distinguer de l'objectif : verre tourné vers l’objet. (Voy. LuneTTE.) ODOMÈTRE. (Arp.) Instrument qui sert à mesurer les distances par le nombre des pas que l’on fait pour les parcourir. L'odomètre est, en général, composé, comme une mon- tre, de plusieurs roues qui engrènent les uns dans les autres, et font mouvoir avec beaucoup de lenteur des aiguilles qui indiquent les divisions d’un cadran gra - dué, Get instrument qu'un homme porte dans son gous- set où que l’on fixe à une voiture est misen jeu par une chaine dont l’un des bouts est attaché à la jambe de celui qui le porte, ou bien à un levier sur lequel le mouvement des roues agit. On peut connaître de cette manière le nombre des pas qu’on a faits, ce qui peut ser- vir à évaluer la distance parcourue. L'odomètre, déjà connu du temps de Vilruve, a reçu de nombreux per- fectionnemens, maison ne peut guère espérer une grande exactitude de l'emploi de semblables instrumens. OEIL ARTIFICIEL. Appareil d'optique dont les parties essentielles ressemblent à celle de l'œil, et qui est destiné à rendre sensibles les phénomènes de la vision. (Voy. Visiox.) Il consiste en une sphère creuse (PL. 48, fig. 14.) d'en- viron un décimètre de diamètre, percée de deux ouver- tures circulaires , i’une en C, de » centimètres de lar« geur,, et à laquelle on place un verre convexe-convexe qui fait l'office du crystallin ; l'autreen HL, de G cen- timètres. On adapte à cette dernière un tuyau HK, dans lequel un autre tuyau EGDF peut avancer ou re- culer au besoin; à l'extrémité EG est attaché un papier huilé ou un verre plan dépoli. C’est cette pièce qui re- présente la rétine sur laquelle les objets viennent se peindre dans l'œil naturel. Pour voir l'effet de cette machine, on tourne l’ou- verture C vers un objet, et on recule ou on avance le tuyau mobile jusqu’à ce que, regardant par l'ouverture DEF, on voie l’objet représenté sur le verre dépoli. L'image de cet image vient s'y tracer dans une position renversée de la même manière qu’elle se tracerait sur la rétine. On varie la construction de cet appareil, qui n’est au fond qu’une espèce de chambre obscure. OLYMPIADE. (Chronologie.) Période de quatre années qui servait aux Grecs à compter leurs années. (Por. Ene, 4.) OMBRE. (Opt.) Espace privé de lumière par l'in- terposition d'un corps opaque. Dans un milieu homogène, la lumière se propageant OM 263 en ligne droite et dans tous les sens, l’ensemble des rayons qui partent d’un point Inmineux occupe entiè- rement l’espace, si aucun corps pe se présente pour les arrêter dans leur direction. Mais s’il se trouve daus cet espace an corps opaque, les rayons qui le rencontrent sont arrêtés, tandis que les autres continuent de se pro- pager. Il existe donc au-delà du corps opaque une par- tie de l’espace qui ne reçoit pas de lumière, et c’est cette partie qui constitue ce que l’on nomme l’ombre du corps. Dans le langage ordinaire, et dans la perspec- tive, on entend proprement par ombre, non l'espace entier privé de lumière par l'interposition d'un corps devant un foyer lumineux, mais bien la projection de cet espace sur la surface qui la reçoit. C’est ainsi que l'ombre absolue des corps, exposés aux rayons du soleil, se trouve projetée sur la surface de la terre et forme l'ombre particulière de ces corps. La théorie des ombres est une partie très-importante de l'optique; elle est le fondement de la gnomonique et de la théorie des éclipses, dans l'astronomie. Nous allons exposer ses principes généraux. 1. Tout corps opaque jette une ombre dans la même direction que les rayons de lumière , et dans la partie opposée au foyer lumineux, Sile foyer lumineux ou le corps opaque chargent de place , l'ombre en change également. 2. La grandeur de l'ombre dépend des grandeurs relatives du foyer lumineux et du corps opaque. Lorsque le corps opaque est plus petit que le foyer, les dimensions de l'ombre diminuent d'autant plus qu'elle s'éloigne davantage du corps, et dans ce cas l'ombre se termine ou est finie. Lorsqu’au contraire le corps opaque est plus grand que le foyer, les dimensions de l'ombre deviennent de plus en plus grandes à mesure qu'elle s'éloigne du corps, et dans ce cas l'ombre s'étend à des distances infinies. Si le corps et le foyer sont d'une même graudeur, l'ombre s'étend bien encore à une distance infinie mais elle est partout de la même largeur. La figure 2, pl. 49, représente ces trois circon- stances. 3. En supposant que le corps opaque soit sphérique, on voit que dans les deux premiers cas l'ombre est un espace conique ; mais le sommet du cône est du côté du foyer lumineux, lorsque ce foyer est plus petit que le corps, tandis qu'il est opposé au foyer, ou de l’autre côté du corps, lorsque le corps est plus petit que le foyer. Dans le troisième cas , l'ombre est un espace cy- lindrique. Nous avons vu (Ecuipse, 23) comment on peut dé- terminer la longueur finie du cône d'ombre projeté dans l'espace absolu par un corps opaque, qu'éclaire 264 oM un foyer lumineux d’une grandeur supérieure à celle de ce corps. 4. Lorsque l'ombre absolue, projetée dans l’espace absolu, est renconirée par une surface quelconque, sa trace sur cette surface forme l'ombre relative. C’est seu- lement cette dernière qu’on a besoin de considérer dans la perspective, On distingue deux sortes d’ombres relatives, l’om- bre droite et l'ombre renversee. La première est celle que jette un corps sur un plan horizontal auquel il est perpendiculaire; la seconde, celle qu’il jette sur un plan vertical. 5. En considérant un corps opaque AB (P£.49, fig. 3 perpendiculaire sur le plan horizontal MN et éclairé par le soleil, l'ombre droite de ce corps sera AC , dont la longueur est déterminée par le rayon lumineux DBC qui rase l'extrémité B du corps. On trouve, par les propriétés du triangle rectangle BAC, que le rapport entre les longueurs AC et AB de l’ombre et du corps est le même que celui des sinus des angles ABC, BCA ; et, comme le sinus de ABC est la même chose que le cosinus de BCA , et que de plus l'angle BCA est l’angle de hauteur du soleil au-dessus de l'horizon, l'on a donc, en désignant par À cette hauteur (1) sin À. AC : AB ::cos A: Ainsi lorsque cos À = sin h, ce qui arrive lorsque le soleil est élevé de 45° au-dessus de J'horizon, l’om- bre droite du corps est égale au corps même; elle est plus grande tant que cos À est plus petit que sin h? c’est-à-dire depuis o° où elle est infinie, jusqu’à 45° ; et elle est plus petite tant que cos k est plus grand que sin A, c’est-à-dire depuis 45° jusqu'à la plus grande hauteur du soleil au-dessus de l’horizon, hauteur qui varie suivant les saisons et d’après la position des lieux. S'il s'agissait de calculer la longueur de l'ombre droite, celle du corps étant donnée et vice versa , on se servirait des expressions AGE AB.cosh _ AB z sin tang À jpan ec Rs ee cos h qui se déduisent de la proportion (1) Les premiers géomètres se servaient de l’ombre droite pour mesurer la hauteur des corps, ou du rap- port de cette ombre avec la hauteur connue du corps pour trouver la hauteur du soleil; mais cette méthode est sujette à plusieurs difficultés à cause dela penombre dont nous parlerons plus loin. 6. Si MN (PI. 49, fig. 4) est un plan vertical, l’om- bre AC projetée sur ce plan par un corps AB sera l'ombre renversce de ce corps. En menant les lignes oM droites qui sont tracées dans la figure , on voit que l’ex- trémité C de l’ombre est déterminée par le rayon lumi- neux BC qui rase l'extrémité B du corps, et que l’on a angle ACB = complément de l'angle BCD — comple- ment de A. Or dans le triangle rectangle ABC on trouve AC : AB :: sin ABC : ACB ::sinA cos A, Ainsi l’ombre renversée suit pour sa longueur des lois inverses de celle de l'ombre droite. On se servait jadis de l'ombre renverseée pour mesurer les hauteurs lorsque l’ombre droite était trop longue. 7. Si le corps lumineux n'était qu’un point, et que rien dans l’espace ne réfléchit la lumière, l'ombre por- tée par un corps opaque sur une surface placée der- rière serait parfaitement noire , puisqu’aucun rayon ne pourrait y arriver ni directement ni indirectement. Cette ombre serait donc d’un noir absolu , parfaitement égale dans toute son étendue, et se terminerait brusque- ment à son contour qui serait une ligne parfaitement nette et prononcée. Mais il ne peut en être jamais ainsi, car tout corps lumineux a des dimensions finies, et le contour de l’ombre, loin d’être tranché brusquement, présente une dégradation insensible entre le noir et la clarté. Pour rendre raison de ce phénomène, considérons un corps sphérique AB (PI. 40, fig. 6), éclairé par un point lumineux; que nous supposerons placé à une dis- tance infinie de ce corps, afin que nous puissions sup- poser les rayons parallèles; les rayons MA et MB qui rasent la surface du corps déterminent la limite de l'ombre qui, étant projetée sur une surface EF, aura son contour parfaitement net et tranché, Mais tout au- tre point lumineux du même foyer enverra également des rayons parallèles NA et NB (fig. 7 ) qui seront les limites d’une autre ombre ABN'N', dont une partie AN'M' recevra les rayons parallèles du premier point lumineux , tandis que la partie BN'M'de la première ombre recevra à son tour les rayons parallèles du se- cond point lumineux. L’ombre totale ABM'N' sera donc composée d’une partie entièrement noire ABM'N'et d’une autre partie , qui enveloppe celle-ci, dont l’obs- curité ira en décroissant depuis AM' et BN' jusqu’a AN et BM'. Cette ombre totale projetée sur un planEF, n'aura donc pas son contour terminé d’une manière franche. C’est cette ombre incomplète qui accompagne ct en- toure toutes les ombres que l’on nomme penombre, ce qui signifie presque ombre. 8. Pour trouver l’ombre d’un corps, il faut donc ima- giner que chaque point du foyer lumineux est le sommet d’une espèce de pyramide ou de cône de rayons qui ON viennent raser le corps, de manière qu’on ait autant de pyramides qu'il y a de points dans le corps lumineux. L'ombre parfaite sera contenue dans l’espace commun à toutes ces pyramides, car il est évident que cet espace ne recevra aucun rayon lumineux. Toutes les autres por- tions d'espaces, qui ne recevront pas des rayons de quel- ques points, mais qui en recevront de quelques autres, seront dans la pénombre ; et cette pénombre sera plus ou moins dense à divers endroits, selon qu’il tombera en ces endroits des rayons d'un nombre plus ou moins grand de points du corps lumineux. 10. C’est l'incertitude que jette la pénombre dans la limite de l'ombre qui a fait imaginer de placer à l’'extré- mité des styles des cadrans solaires et des gnomons, des plaques percées d’un petit trou rond. Ce trou projette un petit espace lumineux dont la marche indique celle du soleil d'une manière plus précise que la marche de l'ombre. Voy. pour l'application de la théorie des om- bres à la perspective, le Traité de Perspective de Priestley; celui d'Optique de Lacaille, la Géométrie descriptive de Monge, et la Science des Ombres de M. Dupain. ONDÉCAGONE. (Géom.) Figure qui a onze côtés et onze angles. (Voy. Porxaone.) ONDULATION ou ONDE. Mouvement oscillatoire ou de vibration que l'on observe dans un liquide et qui le fait alternativement hausser ou baisser , comme les vagues de la mer. C'est ce que, d’après Newton, on a nommé onde. Si le liquide est uni et en repos,et qu’on vienne à opérer une pression sur une partie de sa surface , le mouvement d’ondulation se multiplie par des cercles concentriques au point touché; c’est ce que l’on peut re- marquer en jetant une pierre sur la surface d’une eau tranquille. La cause de ces ondulations circulaires, c’est qu’en touchant une partie du liquide on produit une dépression à l'endroit du contact. Par cette dépression, les parties environnantes sont poussées successivement hors de leurs plans et montent et retombent alternati- vement jusqu’à ce que l'équilibre soit rétabli. On se sert aussi du inot ondulation pour désigner le mouvement qui s'opère dans l'air lors de la production d’un son (voy.Acousrique); et de là l'expression d'onde sonore. La propagation de la lumière est expliquée au- jourd’hui par quelques physiciens, en supposant des ondulations et des ondes lumineuses, semblables aux ondulations et aux ondes sonores. Ce système est dû à Huvyghens , qui en a exposé les fondemens dans son Traité de la Lumière, publié en 1690. Les lois du mouvement des ondes daus les liquides ont été données par Newton, à la fin du second livre de Tous 11, 265 OP ses principes. Avant ce grand hoiume, aucun géomètre ne s'était occupé de cette théorie, qui, depuis, est de- veuuc l’objet de plusieurs travaux estimables. OPHIUCHUS. (45st.) Constellation boréale nommée aussi SERPENTAIRE. OPPOSÉS, (Geom.) On nomme angles opposés par le sommet, ceux qui sont formés par deux mêmes droites, qui coupent et qui sont situés d’une manière in- verse. (Ÿ’oy. ANGLE.) Deux cônes opposés sont deux cônes semblables qui ont leurs sommets au même point et dont les axes for- ment une seule ligne droite. Les Ayperboles opposées sont les sections opposces fai- tes par un même plan sur deux cônes opposés. OPPOSITION. (4st.) Aspect ou situation de deux astres éloignés l’un de l’autre de la moitié d’un cercle de la sphère céleste. (Foy, AsP£cr.) OPTIQUE. Branche des mathématiques appliquées qui a pour objet général la vision, en tant qu’elle ré- sulte de la propagation de la lumière. L'optique générale comprend l'optique proprement dite, la catoptrique, la dioptrique et la perspective. (Foy. Mara. 4pr1.) Les premières traces des connaissances théoriques con- cernant les diverses branches de l'optique se trouvent dans l’école de Platon. Ces connaissances se bornaient à la propagation de la lumière en ligne droite et à la propriété qu'elle a de se réfléchir en faisant un angle d'incidence égal à l'angle de réflexion. Cependant long- temps auparavant on savait construire des miroirs de métal, et du temps de Socrate l'usage des verres ardens était déjà assez commun pour qu'Aristophane y ait fait allusion dans une des scènes de sa comédie des Nuées. On croit qu'Empédocle est le premier qui ait écrit systématiquement sur la lumière, mais le plus ancien ouvrage que nous connaissions est un traité en deux livres attribué à Euclide; le premier livre traite del’op- tique proprement dite, et le second de la catoptrique. Quant à la dioptrique, elle était alors inconnue. Cet ou- vrage est si rempli d'erreurs, qu'on a mis en doute s’il est réellement d'Euclide , quoiqu'il soit certain que cet habile mathématicien ait écrit sur l'optique. Montucla a très-bien prouvé qu’en admettant l'origine au moins douteuse de l'optique d'Euclide, ce livre ne nous est parvenu que défiguré. D'Euclide à Ptolémée , l'optique fit des progrès sen- sibles. On doit à l’auteur de | Æ/nageste un traité très- étendu sur cette science, traité que l’on a cru long- a été retrouvé il v a uuce temps perdu, mais qui \ vingtaine d'années dans une bibliothèque de Pa 91 266 OP D'après le mémoire lu par Delambre à l'Académie des sciences au sujet de cette découverte inespérée, il pa- rait que non seulement Ptolémée connaissait la réfrac- tion de la lumière, mais qu’il avait déterminé d’une manière assez exacte le rapport de l’angle d'incidence à celui de réfraction. Au reste, la substance de ce traité nous était déja connue par l'optique d’Alhazen , qui n’en est qu’un commentaire. Alhazen, astronome arabe du onzième siècle , est de- venu particulièrement célèbre par un Traité d'Optique, divisé en sept livres, dans lequel on trouve le premier essai de théorie qui ait paru sur la lumière réfléchie et réfractée. Après avoir fait l'application du principe de l'égalité des angles d'incidence et de réflexion aux différentes sortes de miroirs plans, sphériques, concaves et con- vexes , Alhazense livre à un grand nombre de recher- ches sur les phénomènes de la réfraction. Il observe d’abord que si un rayon lumineux passe d’un milieu dans un autre qu'il puisse pénétrer , il continue à se mouvoir en ligne droite, lorsqu'il tombe perpendicu- lairement à la surface qui sépare les deux milieux ; mais que s’il tombe obliquement, il se détourne de sa pre- mière direction , s'approchant ou s’éloignant de la per- pendiculaire à la surface de séparation des milieux, se- lon que le premier milieu est moins ou plus dense que le second. Par exemple, dans le passage oblique de l'air dans le verre, le rayon lumineux s'approche de la perpendiculaire , tandis qu’il s’en éloigne au contraire dans le passage du verre dans l'air. Alhazen évalue en outre le rapport des angles d’incidence et de réfraction pour le passage de l’air dans le verre ou du verre dans l'air, et les nombres qu’il trouve diffèrent peu des vé- ritables.Quant aux réfractions astronomiques, il fait voir que les rayons lumineux venant des corps célestes doi- vent se briser ou changer de direction, en entrant dans l'atmosphère, à laquelle il donne des limites , et que ce changement de direction doit faire paraître les astres plus élevés au-dessus de l'horizon qu'ils ne le sont en réalité. Alhazen indique dans la réfraction des rayons solaires la véritable cause des crépuscules. En 1270, Vitellion , géomètre polonais, publia un traité d’optique dans lequel il ne fit guère que classer dans an meilleur ordre les matières traitées par Alha- zen ; nous pouvons en dire autant des ouvrages de Ro- ger Bacon. Ce n’est que vers le milieu du seizième siè- cle que l’optique a commencé à former une véritable science. Maurolicus est un des premiers qui ait ouvert la voie, Dans son ouvrage intitulé Photismi de lumine et umbrd, il fait plusieurs remarques curieuses sur la mesure et la comparaison des effets de la lumière, sur les différens degrés de clarté qu'un objet opaque recoit des corps OP lumineux, selon qu’il est plus ou moins éloigné, et sur plusieurs autres phénomènes intéressans. S'il n’a pas toujours rencontré la vérité, on lui doit du moins des indications qui ont épargné beaucoup de fausses tenta- tives à ses successeurs. Maurolicus a très-bien résolu la question proposée par Aristote : pourquoi l’image du soleil reçue à travers un trou quelconque, estsemblable à ce trou à une petite distance , mais devient toujours circulaire à une grande, Phénomène sur lequel les anciens et Aristote lui-même n’avaient débité que des réveries. Jean-Baptiste Porta, gentilhomme napolitain, con- temporain de Maurolicus, prépara la découverte du mécanisme de la vision , par son invention de la Cham bre obscure. Dans son livre intitulé Aagia naturalis, il remarque qu’on peut considérer le fond de l’œil comme une chambre obscure , mais il ne donne aucune suite à cette idée vraie et heureuse, dont quelques années après Keppler s’empara pour achever la solution com- plète du problème. C'est dans son Astronomiæ pars op- tica, ouvrage qui contient des remarques d'optique très intéressantes , que ce puissant génie a donné la théorie de la vision. En 1637, la dioptrique de Descartes vient changer la face de la science en lui apportant avec sa loi fouda- mentale : le rapport constant des sinus des angles d’in- cidence et de réfraction, une foule de propositions neuves et utiles, au milieu desquelles il s'en trouve cependant de très-douteuses et même d’absolument fausses, comme la propagation instantanée de la lu- mière. On a reproché à Descartes d’avoir emprunté à Snellius, sans lui en faire honneur, la dépendance réci- proque des deux angles d'incidence et de réfraction. Il est vrai qu’on a trouvé dans les manuscrits laissés par Suellius que ce savant avait reconnu, par expérience, que les cosécantes des angles d'incidence et de réfrac- tion demeurent toujours dans un rapport constant ; mais quoique Descartes ait habité la Hollande peu de temps après la mort de Snellius, il n’est pas prouvé qu'il ait eu connaissance de ses manuscrits, et l’on doit convenir dans tous les cas que le rapport des sinus substitué à celui des cosécantes est beaucoup plus com- mode pour le calcul et présente des avantages auxquels on doit de belles découvertes ultérieures. L'ouvrage de Descartes tourna vers l'optique les vues et les recherches de plusieurs savans, et bientôt toutes les branches de cette science recurent de nouveaux dé- veloppemens. En 1663, Jacques Grégory publia son Optica promata, qui contient diverses propositions cu- rieuses sur la théorie, et des vues ingénieuses pour le perfectionnement des instrumens, dont les plus impor- | tans étaient déjà inventés. Eu 1667 les Zecons d'opti- | que de Barrow, et en 1678, le traité de la lumière de OP Huygens contribuèrent encore à étendre le domaine de l'optique que l’on pouvait enfin croire entièrement ex- ploré, lorsqu'en 1706 le Traité d'optique de Newton vint prouver qu’on n’avait fait jusqu’alors que parcou- rir ses contours. En effet on connaissait depuis long-temps les princi- pales propriétés de la lumière, sa réflexibilité , sa ré- frangibilité, sa chaleur quand elle est réunie au foyer d’un verre ardent; mais on était loin de supposer qu’elle püt jamais être décomposée; Newton est le premier qui ait pénétré et révélé ce grand secret qui est venu compléter toutes les théories et rendre raison d’un grand nombre de phénomènes demeurés jusqu’a- lors inexplicables. La lumière n’est point, comme on le croyait avant Newton, une substance pure et homogène; chaque rayon lumineux est composé de sept rayons primitifs, différens en couleurs, en réfrangibilité et en réflexi- bilité. Ces rayons primitifs sont le rouge, l’orangé, le jaune, le vert, le bleu, le pourpre ou l’indigo et le violet. Newton les sépara par l'expérience suivante , aujourd'hui devenue vulgaire, En introduisant, par un très-petit trou, les rayons du soleil dans une chambre obscure, et en leur présentant obliquement l’une des faces d’un prisme triangulaire de verre , dont l’axe est perpendiculaire à celui du faisceau de rayons, on ob- serve que ce faisceau se brise , ou change de route en entrant dans le verre, traverse le prisme en ligne droite, repasse dans l’air en se brisant de nouveau , et va for- mer sur un carton blanc, éloigné de 15 ou 18 pieds, une image oblongue, où l’on distingue clairement sept ban- des colorées, suivant cet ordre de bas en haut : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo, violet. Le faisceau entier est donc composé de sept rayons qui ont des ré- frangibilités différentes. Le rayon rouge est le moins ré- frangible de tous, comme s’écartant le moins de la per- pendiculaire à la face d’émergence du prisme; la ré- frangibilité augmente progressivement pour les autres rayons, jusqu’au rayon violet qui est le plus réfrangible. Si l’on place un nombre quelconque de prismes à la suite du premier, et que le faisceau les traverse tous , il y aura de nouvelles réfractions ; l’image peinte sur le carton se renversera ou se redressera; mais les sept bandes colorées subsisteront toujours inaltérablement les mémes et conserveront toujours entr’elles le même ordre de situation. Les objets qui nesont pas lumineux par eux-mêmes ct que nous n’apercevons que parce qu'ils sont éclairés nous semblent rouges, orangés, jaunes, etc. , selon qu’ils nous renvoient des rayons rouges, orangés , etc. La couleur blanche est formée par le concours de tous les rayons ; un objet ne nous parait noir que parce qu’il absorbe les rayons qu'il reçoit et il n’est visible que 261 OP par le reflet des rayons qui viennent des objets circon- voisins, Dans tous les cas, il se fait une perte de rayons, lesquels demeurent dans les interstices de l’objet, ou sont dispersés de côté et d’autre. Ua rayon de lumière qui passe obliquement d’un mi- lieu dans un autre se brise ou se réfracte, et s'approche ou s'éloigne de la ligne droite menée au point d’entrée perpendiculaire à la surface de séparation selon que le premier milieu est moins ou plus dense que le second; et l’effet est d'autant plus sensible , que les densités des deux milieux sont plus différentes ; mais le rapport du sinus de l'angle d'incidence au sinus de l’angle de ré- fraction demeure toujours le même pour toute sorte d’obliquités : il change seulement de valeur quand les deux milieux comparatifs viennent à changer. Les sept rayons primitifs ayant différentes réfrangi- bilités, quand on parle en général de la réfraction d'un faisceau de lumière qui comprend tous les rayons, il s’agit de la réfraction moyenne : c’est à peu près celle du vert. Souvent on n’a besoin que de cette réfraction moyenne ; quelquefois il faut avoir égard aux différen- ces de réfrangibilité de tous les rayons, comme dans les lunettes achromatiques. (Foy. ce mot.) Newton explique en détail tousles phénomènes de la lumière, etson Traité d'optique a fait époque dans cette science , comme son livre des Principes dans l’astro- nomie physique. Quelques-unes de ses expériences fu- rent d’abord contestées , parce qu’on les répétait mal. Il luiest seulement échappé dans cette multitude de faits, d'observations et de raisonnemens, de légères méprises qui ne portent aucune atteinte au fond de l'ouvrage. Pendant cinquante ans, des géomètres célèbres, mar- chant sur les traces de Newton, s’appliquèrent à déve- lopper et à soumettre au calcul les lois de la réfraction et de la réflexion de la lumière, sans qu'aucun physi- cien osät porter une main téméraire sur les principes posés par ce grand homme; ce ne fut quen 1747, qu'Euler, dans le but de remédier à la dispersion des couleurs produite par la réfraction des verres de lunet- tes, chercha la loi de cette dispersion, et fut conduit à des résuliats différens de ceux de Newton. Nous avons raconté ailleurs la discussion qui s'établit à ce sujet entre Euler et Dollond , discussion à laquelle on doit l’inven- tion des lunettes achromatiques et l’un des plus beau* ouvrages d'Euler, sa Dioptrica. Il fut donc reconnu que Newton s'était trompé dans une de ses expériences, mais en même temps il fut démontré que la loi d'Euler était fausse, et c'est pour réparer cette erreur qu’il entreprit un travail qu’on n'aurait peut-être point sans cela. Dans cet ouvrage, Euler a ramené à des formules générales et cependant très-simples la théorie de l’aber- ration de réfrangibilité et celle bien plus difhcile de 265 OP l'aberration de sphéricité. Depuis, Klugel a exposé Îles théories d'Euler d’une imauière abrégée mais extrème- ment claire dans son livre intitulé Aralytisch Dioptrik, Leipzick, 1778. Ces deux ouvrages sont ies sources où doivent être puisées désormais toutes les connaissances théoriques d’optique. Dans ces derniers temps, la science s’est enrichie d’une foule de belles expériences sur les propriétés de la lumièreet dela découverte d’une propriété nouvelle, celle de sa polorisation , faite par Malus. Mais ces dé- tails sortent de notre plan. Joy., pour l’histoire de la science , l’Aistoire de l'Optique, par Priestlev, et pour sa théorie, les Zraités d’Optique deSmith, de Priestley, de Lacaille, etc., et dans ce dictionnaire les mots Ca- TOPTRIQUE , LunETTE, LUNIÈRE, LENTILLE, PERSPECTIVE, Técescore, RérracTION, RÉFLExI0N, Vision , etc. OpriQue, prisadjectivement, se ditde cequi a rapport à la vision ; ainsi : L'axe oprique est un rayon qui passe par le centre de l'œil et qui fait le milieu du faisceau de rayons qu’on imagine partir d’un point quelconque d’un objet. Ce faisceau se nomme lui-même cône optique. Inégalités orriques. Se dit, en astronomie ; de toutes les irrégularités apparentes dumouvement des planètes. Pinceau oprique. C’est l'assemblage des rayons par le moyen desquels on voit un point ou une partie d'un objet. Lieu oprique. C’est le point du ciel où nous apparaît un astre ; il diffère toujours du lieu vrai à cause de la réfraction et de l’aberration de la lumière. ORBE ou ORBITE (454) Ligne courbe qu’une pla- nète décrit dans l’espace par son mouvement propre. On se sert quelquefois du mot oRte pour désigner le corps même d’un astre; c’est ainsi qu’on dit l’orbe du soleil , l’orbe de la lune, etc., mais plus généralement orbe est syuonyme d’orbite. Depuis les découvertes de Keppler, on sait que les orbites des planètes sont des e/lipses dont le soleil oc- cupe l’un des foyers. (Foy. PLranÈres.) OnniTe des comètes. (/’oy. Couire.) -ORDONNÉE. (Géom.) Droite qui sert à déterminer la position d’un point.(f’oy. Anscisse et App. DE L'ALG. A LA GÉOM. II. 2.) ORDRE. En géométrie, on distingue divers ordres de lignes correspondant aux degrés des équations qui les représentent. Les lignes droites, dont l'équation ne s’é- lève qu'au premier degré, composentle premier ordre; les sections coniques, le second ordre ; et les autres courbes sont dites lignes du troisième ordre, du qua- trième ordre, etc. , suivant que leurs équations sont du troisième degré, du quatrième degré, ete. On nomme OR aussi courbes du premier oritre les lignes du second or- dre, parce qu'elles forment en effet le premier ordre des lignes courbes ; dans ce sens une courbe d’un ordre quelconque x est une ligne de l’ordre n +1. (Foy. Counr.) En algèbre , les quantités infinitésimales se classent aussi par ordre ; ainsi, on dit une différentielle du pre- mier ordre, du second ordre, etc., une quantité infint- ment grande du premier ordre, du second ordre, etc. , une équation différentielle du premier ordre, du se- cond ordre , etc. (Foy. Dirr. et Inrini.) ORDRE. {Architecture.) Rapport des diverses par- ties qui composent une colonne et son entablement. Les anciens se sont servis de cinq ordres d’architec- ture qu’on appelle Toscan, Dorique , onique, Corin- thien et Composite. Foy. Arcnirecrune et la planche 3, où ces cinq ordres sont représentés avec leurs propor- tions. ORGANE. Dans la mécanique pratique où appliquée , on nomme organes mécaniques les parties constituantes d’une machine. ORGANIQUE. (Géom.) La description organique des courbes est la méthode de les tracer sur un plan par un mouvement continu et à l’aide d’instrumens par- üculiers. De tous les instrumens employés pour décrire des courbes, le plus simple estle compas, quisert pour les circonférences de cercle; c’est aussi le seul admis dans la géométrie élémentaire, Nous avons indiqué di- vers instrumens et divers moyens inventés pour la des- cription de certaines courbes aux mots compas, COn- choide, ellipse, hyperbole et parabole, etc. Il existe sur ce sujet un ouvrage de Malaurin , intitulé Geoine- ra Organica. (Foy. aussi l'Arithmeétique universelle de Newton, et les Sections Coniques du marquis de l'H6 pital.) ORIENT. (4st.) C’est la même chose que l’est ou le levant.{Voy. ARMILLAIRE, 11 et 12.) Le vrai point d'est ou d’orient est celui où le soleil se lève aux équinoxes, c’est-à-dire, quand il est sur l’é- quateur , ou qu’il entre dans les signes du bélier et de la balance. L'orient d'été et l'orient d'hiver sont les points où le soleil se lève le jour du solstice d'été etle jour du sol- stice d'hiver, Ils correspondent au jour le plus long et au jour le plus court de l’année. ORIENTAL. Se dit de tout ce qui a rapport à lorient ou de toute chose située du côté de l'orient. ORIGINE. (Géom.) Point de l'axe d’une courbe d'où l’on commence à compter les coordonnées, (Foy. ce mot.) OR ORION. (451) Une des plus grandes et des plus brillantes constellations. Celle dont on part pour recon- naître presque toutes les autres. (l'oy. CONSTELLATION.) Elle est principalement composée de sept étoiles dont quatre forment un carré , et dont les trois autres sont placées au milieu en ligne droite. Ces dernières se nom- ment la ceinture ou le baudrier d'Orion; on les appelle aussi les (rois rois, le bâton de Jacob ou le räteau. La constellation d'Orion renferme 78 étoiles dans le cata- logue britannique. ORRERY. (45st.) Instrument qui représente le mou- vement des astres. Ce nom lui vient parce qu'il fat con- struit dans l’origine pour le comte d'Orrérv. (Foy. PLa- NÉTAIRE.) ORTHOGONAL. (Géom.) On donne ce nom à tout ce qui est à angles droits, c’est la même chose que rec- tangulaire. Par exemple, les coordonnées d’un point sont orthogonales ou rectangulaires lor-que les abscisses et les ordonnées sont perpeudiculaires l’une sur l'autre. ORTHOGPRAPHIE. (Géom.) (de épées , droit et de ypé?s , je décris. } Représentation de la face d’un ob- jet, comme celle d’un édifice, d'après le rapport géo- métrique de toutes ses parties, c’est-à-dire, en leur don- uant, dans le dessin, des hauteurs et des largeurs pro- portionnelles à celles qu’elles ont en réalité. (Foy.Prax.) On nomme, eu astronomie, PROJECTION ORTHOGRAPHT- que de la sphère, la représentation sur un plan de dif- férens points de la surface de la sphère , faite en sup- posant l'œil à une distance infinie et dans une ligne perpendiculaire au plan. De cette manière, chaque point de la sphère se projette sur le plan par une ligne qui lui est perpendiculaire. (Joy. ProsecrTioN.) ORTIVE, (4st.) Epithète que l’on donne à l’ampli- tude orientale d’un astre. (#07. AMPLITUDE.) OSCILLATION. {Acc.) Mouvement d’un corps pe- saut suspendu par un fil ou par une verge à un point fixe autour duquel il décrit un arc ou exécute des vibra- tions. L’axe d’oscillation est la droite, parallèle à l'horizon, qui passe par le point de suspension. (Foy. Cenrre d’oscillation.) OSCULATEUR. (Géom.) On nomme rayon oscula- teur d’une courbe, le rayon de la développée de cette courbe, et Cercle osculateur, le cercle décrit avec ce rayon. (Voy. CounnurE, DÉVELOPPÉE et RAYON.) OSCULATION ou BAISSEMENT.. Terme parlequel on désigne, dans la théorie des développées, le contact d’une courbe avec le cercle décrit sur le rayon de sa développée ; le contact se nomme point d'osculation, OÙ 269 On nomme encore point d'osculation le point d’attou- chement de deux branches d'une courbe qui se touchent sans se couper. (Foy. Point.) OVALE. (Géom.) Figure curviligne oblongue, ren- fermée dans une seule ligue courbe rentrante ou fer mée, L'ovale est généralement une figure irrégulière plus étroite par un bout que par l'autre, ce qui la détiogue de l’e/Aipse qui est une ovale regulière. OUGTHRED (Guiiraumr), mathématicien anylais du XVIT° siècle, est l'auteur de quelques ouvrages esti- mables d’algèbre et de géométrie, que les progrès de la science ont fait tomber dans l'oubli, mais qui, à l'époque où ils furent publiés, eurent le plus grand succès. La plupart ont été suivis long temps dans les universités de la Grande-Bretagne, comme des livres classiques. A cette époque où l’illustre Viète venait de faire faire un si grand pas à la science des nombres, Ougthred composa plusieurs traités, dans lesquels il s’est attaché à développer l'application de l'algèbre aux pro blèmes géométriques, la construction des équations , la formation des puissances et les formules pour les sec- tions angulaires. Ses travaux, qui annoncent un savant cousciencienx et distingué, ne renferment rien de très- remarquable sous le rapport de l'invention; ils laissèrent la science dans l’état où Viète l'avait amenée, Ougthred était né en 1573: la joie qu'il éprouva en appreuant la résolution du parlemeut qui rappelait Charles IL lui causa un tel saisissement qu’il en mourut en 1669. Son principal ouvrage : Clavis geometrica , a été imprimé plusieurs fois, mais il est devenu très rare et on le trouve à peine indiqué dans les recueils bibliographi- ques. Les autres écrits d'Ougthred réunis sous le titre d'Opuscula mathematica , et publiés pour la première fois en 1667, ont eu également plusieurs éditions. OURSE. (451.) La grande ourse (PI. 9, fig. 1.) est la plus remarquable des constellations boréales et la plus ancienne qui ait été formée. On la nomme aussi le grand chariot. On y distingue principalement sept étoiles, dont quatre forment un carré et les trois autres une espèce de queue ; c'est de cette forme que vient le nom de chariot. En s’alignant sur les deux étoiles de l'extrémité du carré opposée à la queue, on découvre, en remon- tant, l'étoile polaire, laqueile appartient à une autre constellation tout-à-fait semblable à la grande ourse, mais plus petite et dans une situation renversée. Cette dernière se nomme la petite ourse , l'étoile polaire est à l'extrémité de sa queue. OUVERTURE, (Opt.) Quantité plus ou moins 270 PA grande de surface que les verres des lunettes et des téles- copes présentent aux rayons de lumière. Plus l'objectif d’une lunette a d'ouverture, plus l'instrument a de clarté, et plus l’oculaire a d'ouverture, plus l'instrument a de champ. (/’oy. Lunerre.) OXIGONE. (Géom.) C'est la même chose qu’acu- tangle. (Foy. ce mot.) OZANAM (Jacques) , pauté de Dombes, professeur de mathématiques et auteur né en 1640, dans la princi- d’un grand nombre d'ouvrages élémentaires, est surtout connu aujourd’hui par ses Récréations mathématiques qui offrent aux jeunes gens un attrait qu'ils ne trou- vent pas dans des productions d’un ordre plusélevé, Ce- pendant Ozauam fut regardé danssontemps comme un géomètre distingué, Il avait appris seul les mathémati- ques, pour lesquelles il avait une sorte de passion et qu'il fut obligé d'enseigner pour vivre. Il publia en 1687, un Traité des lignes du premier ordre, expliquées par une méthode nouvelle, où l’on trouve en effet, quel- ques propositions remarquables, Il est également l'au- teur d'un 7rauc d'Algèbre, dont l'illustre Leibnitz a parlé avec éloge dans son Commercium epistolicum avec Bernouilli. Ce grand homme y remarque l’expo- PA sition de quelques méthodes algébriques utiles dans la réduction des quantités irrationnelles. Ozanam était déjà parvenu à un âge avancé lorsqu'il entra à l’Académie des sciences, où, dit Fontenelle, il voulut bien prendre la qualité d'élève, qu'on avait dessein de relever par un homme de son âge et de son mérite. Montucla, qui, sous un pseudonymei, a donné une édition des Récréa- tions mathématiques d'Ozanam , ne lui a consacré dans son histoire des mathématiques que quelques lignes iusignifiantes. Cependant si les travaux de ce géomètre ne le placent pas sur la même ligne que quelques-uns de ses illustres contemporains , on doit du moins con- venir qu’ils ont été utiles à la science dont ils ont con- tribué à répandre le goût et l’étude. Outre les ouvrages dont nous venons de parler, Ozanam qui est mort à Paris , le 3 avril 1717, est encore auteur d’une Table des sinus, tangentes et sécantes et des logarithmes , que son utilité pratique a fait estimer fort long-temps, et qui , suivant Fontenelle, offre plus de correction et d’exactitude que les tables d'Ulacq, de Pitiscus et même de Henri Briggs. Il a également publié un Dictionnaire des mathématiques ; ouvrage incomplet et que les pro- grès de la science ont dù faire oublier. P. PACCIOLI (Lucas, plus connu en {Italie sous le nom de Fra Luca pr Borco), moine franciscain et l’un des plus savans mathématiciens du XV® siècle, est né à Borgo-san-Sepolchro, dans le grand duché de Toscane. Il est le premier géomètre dont les ouvrages aient été imprimés, et sous ce rapport seul son nom mériterait d’être signalé dans l'Histoire de la Science , si d’ailleurs ses travaux n'étaient fort remarquables pour l’époque où ils furent composés. Le frère Paccioli avait voyagé dans l'Orient avant la chute de l'empire grec, et il avait pu y satisfaire son goût pour les mathématiques, en étu- diant ces sciences dans les livres des anciens géomètres , alors à peu près inconnus en Europe. Après avoir en- seigné l’arithmétique et la géométrie à Naples et à Ve nise, il vint à Milan, où le célèbre Ludovic Sforce, dit le More, fonda pour lui une chaire de mathématiques, que Paccioli occupa avec éclat, et où ses cours furent suivis par un nombre considérable de disciples. Ce fut à cette époque qu'il traduisit Euclide, ou plutôt qu’il revit entièrement l’ancienne traduction de Campanus de Novarre, dont la version était incorrecte et qui avait cru souvent pouvoir substituer ses propres idées à celles du grand géomètre de l'école d'Alexandrie. Cet ouvrage n’a été imprimé qu'en 1509. Il est probable que ce fut également à Milan que Paccioli composa sa Summa arithmetica, geometria, proportionti è proportionalità, qui est son principal ouvrage et en même temps l’un des livres les plus curieux dont la publication ait signalé les avantages de l'imprimerie naissante. La première édition fut faite à Venise, en 1494, elle est in-folio , et elle est devenue d’une telle rareté, que peu de biblio- graphes peuventse vanter de lavoir eue sous les yeux. La seconde édition, que quelques savans ont pu voir, est de 1523, elle aété imprimée par Paganino di Paganini, de Brescia, ir T'usculano sulla riva del laco Benacente, suivant le titre qui est fort développé en termes ambi- tieux, d’après l'usage du temps , et qu'on nous permet- tra de ne désigner que par les premiers mots. La Summa arithmetica, geometria, est divisée en deax livres, dont l'un est consacré à l’arithmétique et l’autre à la géomé- tie. Ce qu'il y a de plus remarquable dans la première partie, où brille d’ailleurs une grande érudition, c'est que Paccioli y consacre plusieurs chapitres à l'algèbre, qu'il appelle l'arte maggiore. Nous avons déjà eu l’occa- sion de parler de cette partie des travaux mathémati- ques de Paccioli, (Foy. Azcèere.) En 1508 il parut à Venise un autre ouvrage de ce religieux, qui est devenu aussi rare que tous ceux qu'il a écrits; il est intitulé Libellus in tres partiales tractatus divisus, etc. , ce sont trois traités sur les polygones et les corps réguliers, et PA sur l'inscription mutuelle de ces corps les uns dans les autres. Enfin, on doit encore citer de Paccioli, son li- vre De divina proportione, etc.; il donne ce titre de Proportion divine à la division dela ligne en moyenne et extrême raison, dont il expose treize effeti ou utilités. Le reste du livre est consacré à des représentations per- spectives de diverses figures géométriques. Cet ouvrage, qui parait être le second qu’ait composé Paccioli, ne fut également imprimé qu’en 1509, à Venise, par l'éditeur de la Summa. Nous possédons peu de détails biographiques sur cet ancien géomètre, on ignore l’époque précise de sa nais- sance et de sa mort, mais la reconnaissance de la posté- rité doit s'attacher à sa mémoire, à cause de l'influence que ses travaux ont exercée sur la renaissance des scien- ces mathématiques, à cette époque remarquable , où il s’opera dans l'esprit humain une réaction si heureuse. Si la science a à inscrire dans ses fastes quelques-uns de ces noms glorieux qui excitent l'admiration du monde, elle ne doit point oublier ces hommes modestes et laborieux dont les recherches ont ouvert la carrière à des génies plus brillans. Montucla est à peu prèsle seul écrivain moderne qui ait parlé avec quelques développemens de Paccioli, ou plutôt de Lucas de Burgo, comme nous disons en français, nous renvoyons à son ouvrage les lecteurs qui désireraient connaître ces détails intéres- sans , dont nous n'avons pu extraire que cette courte notice. PAIR. (Arith.) Un nombre pair est celui dont on peut prendre exactement la moitié où qui est un multi- ple de 2. Si l’on représente par m» l’un quelconque des nom- bres naturels o , 1,2, 3,4, etc., la forme générale de tous les nombres païrs sera 2m. Zéro est toujours consi- déré comme un nombre pair, parce qu’il devient nom- bre impair en lui ajoutant l’unité. On nomme encore pairement pair un nombre pair dont la moitié est aussi un nombre pair , tandis que ce- lui dont la moitié est un nombre impair se nomme pai- rement impair. Par exemple, 12 est un nombre paire- rement pair, et 14, un nombre pairement impair. PALLAS. (454) Nom dela nouvelle planète décou- verte par Oblers, en mars 1802, etsituée entre Mars et - Jupiter, (Foy. Crrës et Juno.) Cette planète est à peu près de la même grandeur que Cérès, elle offre un aspect nébuleux qni indique l’exis- tence d’une vaste atmosphère , et elle se distingue de toutes les autres par la grande inclinaison de son orbite, car tandis que tous ces corps décrivent des orbites dont les inclinaisons sur le plan de l’écliptique ne dépassent pas quelques degrés. Celle de Pallas s'élève à près de 35°. PA Voici ses élémens rapportés au 1°" janvier 1820. 271 Demi grand axe, celui de la terre étant 1... 2,7728860 Excentricité en parties du demi grand axe.. 0,2416480 Période sidérale moyenne en joursmoy. 1686 j,5388000 34° 34'55",o 172 39 26, 8 1 108 24 57,9 Inclinaison à l’écliptique................…. Longitude du nœud ascendant... Longitude du périhélie.….….. 121 DENTELLE EEEEEEE Longitude moyenne de l’époque... PANIER (anse de). Joy. Ans. PANTOGONIE. (Géom.) Nom donné par Jean Ber- nouilli à une espèce de trajectoire qui, pour chaque différente position de son axe, se coupe toujours elle- même sous un angle constant. (Woy. OEuvres de J. Bernouilli. Tome 11, page Goo.) PAON. (4st.) Nom d’une constellation située dans l'hémisphère austral. (Foy. ConsrELLATION.) PAPPUS, géomètre d'Alexandrie, et l’un des der- niers maitres de l'illustre école de cette ville, vivait dans le IV° siècle de notre ère. C’est grace aux travaux de cet habile et célèbre commentateur que nous pos- sédous quelques renseignemens sur les principaux ma- thématiciens de l'antiquité et sur leurs écrits, déjà ra- res à l’époque où il en fit l’objet de ses recherches. En ce temps-là la civilisation ancienne touchait à ses der- niers Jours; les hommes du Nord se ruaient de toutes parts sur le monde romain et commencaient le chaos au sein duquel le monde chréuen et la civilisation mo- derne allaient s’élaborer lentement. L'école d’Alexan- drie, abandonnée aux disputes littéraires et théologi- ques, ne jetait plus que des lueurs incertaines, comme un flambeau qui va s’éteindre, et les mathématiciens, en petit nombre, qui avant la fondation de l’école de Proclus à Athènes, y réunissaient encore autour d'eux quelques rares disciples, étaient loin d’imiter leurs il- lustres devanciers et de s’élancer sur leurs pas dans le champ des découvertes. Les siècles de décadence, ainsi que le remarque avec beaucoup de sagacité l'historien des mathématiques, sont annoncés par les commenta- teurs et les annotateurs. L'école d'Alexandrie en comp- tait alors beaucoup; mais Pappus , au mérite qu’exige la formation des grandes collections, joignait évidem- ment des connaissances supérieures, et le génie qui les met en œuvre. Ses Collections mathématiques, emprein - tes de ces diverses qualités, forment le livre le plus cu- rieux et sans contredit le plus utile pour l’histoire de la science que le temps ait pu épargner. Le but de Pappus semble avoir été de rassembler en un corps plusieurs découvertes éparses, d’éclaircir et de suppléer en une foule d’endroits les écrits principaux des mathémati- ciens les plus célèbres, c’est ce qu'il a accompli à l'égard 272 PA surtout d’Apollonius, d’Archiméde, d’'Euclide et de Théodose, par une multitude de lemmes et de propo- sions, dont ils supposaient la connaissance ; on trouve das cet ouvrage la plupart des tentatives des anciens sur les problèmes les plus célèbres, tels que la duplica- tiou du cube, et la trisection et la multisection de l'angle. Comme nous l'avons déjà dit, Pappus ne se borua pas à réunir ces matériaux précieux pour l’his- toire de la science , ilest souvent original et profond dans les recherches qui lui sont propres. Telle est, etre autres, l’idée claire et précise qu'il expose de l’u- sage du centre de gravité pour la dimension des figu- res, idée que Guldin a présentée comme une décou- verte qui lui appartenait, et dont Pappus a évidem- ment fourni les premières notions. Ses Collections mathematiques, que les géomètres modernes consultent encore avec intérêt, sont dues aux travaux de Commandin, qui a traduit cet ouvrage au- quel il a ajouté beaucoup de notes. El ne parut qu'après Ja mort de ce mathématicien, grace à la protection généreuse de François Marie, duc d'Urbin, sous ce titre: Pappi Alexandrini Collectiones mathematicæ à Federico Commandino in la'inum versæ et commenta- riis illustratæ, Pisauri 1588, in-f. Il y a eu en 1589 à Venise une seconde édition de cet ouvrage, et une autre donnée en 1660, par Manolessi. Halley qui, dans l’é- dition du livre de Sectione rationtis d’Apollonius, qu'il a publiée, a également donné le texte grec de la pré- face du septièmelivre de Pappus, déclare que l'édition de Commandin est préférable à toutes les autres. PARABOLE. (J'éom.) Luc des sections coniques. Elle est engendrée par un plan qui coupe un cône droit parallèlement à un de ses côtès. Telle est la courbe KGAIL :PI. 48, fig. 3.) formée par l’intersection de la surface du cône droit COD et du plan parallèle au côté OC. Eu supposant le cône prolongé à l'infini, comme le plan ne peut jamais rencontrer le côté, on voit que la parabole à deux branches indéfinies. 1. Pour trouver l’équation de cette courke dans le plan générateur, prenons pour axe des x la droite AB , intersection de ce plan et du plan principal COD; et par un point quelconque H, de l'axe, concevons un plan parallèle à la base du cône; sa section EGFTI sera un cercle (voy Cône). Supposons de plus le plan géné- rateur perpendiculaire au plan principal, afin que les intersections! EF et BI soient perpendiculaires l’une sur l’autre, et menons dans le plan principal AM pa- ralléle à EF. Désignons AH par +, GH par y, OE par a et AM — EH par à. Ceci posé, les triangles semblables MOA, AHF, dosnent PA AM : MO :: FH: AH Dir. EH: ex d'ou FH I 8 Mais eu considérant FH dans le cercle EGFI, nous avons (CERCLE 18) FH : GH :: GH : EH FH: (y #45 y. 220b ce qui donne ed FH — 5° Ainsi égalant les deux valeurs de FH, nousobtiendrons el J'elle est l'équation de la parabole. 2. Les quantités a et b étant constantes, désiguons ” 4 s b? par p leur troisième proportionnelle, ou faisons p — 5 l'équation précédente deviendra (a) °=pe forme ordinaire de l’équation de la parabole, 3. Considérons maintenant cette courbe comme tra- cée sur un plan et cherchons ses principales propriétés. En examinant son équation, on voit d’abord que pour chaque valeur dex on a deux valeurs de y égales et de signes contraires, T=+VPr, ty —=— Vpxr, ce qui nous apprend que les deux branches de la courbe sont exactement semblables ou symétriques. A . . . L On voit aussi facilement qu’en faisant x — gp» on a = ES J =\/? ES, C'est-a-dire que l'ordonnée qui passe par le point où ï , A O7: L'= Z p, est égale à la moitié du facteur constant p ; ainsi la double ordonnée est égale à p. Cette droite constante p qui entre dans l'équation de la courbe, se nomme le paramètre et le point de l'axe - 1 : oùx— , p, prend le nom de foyer. 4, Le foyer de la parabole jouit de propriétés analo- PA gues à celles des foyers de l'ellipse eu de l'hyperbole. La principale est que si de ce foyer on mêèue une droite à un point quelconque de la courbe, cette droite, qu'on nomme rayon vecleur, aura une différence constante avec l’abscisse correspondante. En effet, soit F (PL 40, fig. 1), le fover de la parabole MAN, meuons le rayou vecteur Fy et l’ordonnée xy, le triangle rectan- gle Fxy nous donnera Ey = Fr + ay mais en désignant Fy par 3, nous avons aussi Fx =Ax—AF=x7— SDS et xÿ — Ÿ*—=pPT; d’où (+ Î | L = PR EEE EX : 1 1 = HEOPT + EP = (x + ») et, par conséquent, z-+ : t 3=x-+;p, etz—X—=;p 4 i Ainsi La difference entre le rayon vecteur et l'abscisse estloujours cgale au quart du paramètre. 5. Il résulte de cette propriété que si l’on prolonge D x " ; ; : VPaxe d’une quantité Af — AF — pps que l'on mène la droite PQ perpendiculaire à l'axe, tous les points de la parabole seront également éloignés de cette droite et du foyer , car en abaissant d’uu point y de la courbe une perpendiculaire yZ sur PQ, cette perpendiculaire égale af; mais xf = Ax + Af —= Ax + AF Î L F2 +>P=5, 3 donc xf = Zy = 2. Lorsqu'on considère la parabole d’une manière indépendante du cône, on part de cette construction pour trouver son équation. On la définit alors , une courbe dont tous Les points sont à égales distances d'une droite donnée de position et d'un point fixe également «donné. La droite PQ prend le nom de directrice. 6. La directrice et le foyer d'une parabole étant don- nés on peut aisément construire cette courbe par points de la manière suivante : TOME IT, PA 975 Soit Pg la directrice et F le foyer (PI. 49, fig. 1.) par le point F on mènera sur FQ une perpendiculaire in- définie B/'; on partagera Ff'en deux parties égales et le point du milieu A sera le sommet de la parabole. Pour obtenir d'autres points, on élèvera en un point quelcon- que æ de Bf la perpendiculaire y'y, puis de F comme centre avec un rayon égal à fx on décrira un arc de cercle qui coupe la perpendiculaire en deux points y" et y. On aura ainsi deux points de la courbe; et en ré- pétant cette opération on pourra en obtenir autant qu’on pourra le désirer. 7. On peut également décrire la parabole par un mouvemeut continu d’une marière très-simple. Ayant fixé une règle BD (PL. 10, fig. 6.) sur la directrice, on attachera au foyer F le bout d’un fil égal en longueur au côté EC d’un équerre , à l'extrémité C de laquelle on attachera l’autre bout du fil, On tendra le fil contre l’équerre avec une pointe ou un crayon, et en faisant glisser léquerre le long de la règle la pointe décrira une branche de la parabole. Pour tracer l’autre branche, on renversera la position de l'équerre. C'est cette con- struction qui a fait donner le nom de directrice à la droite DB; elle e:t assez évidente pour se passer de dé veloppemens ultérieurs. 8. En comparant la génération de la parabole dans le cône avec celle de l’ellipse, on reconnait sans peine que cette dernière courbe se rapproche de la première à mesure que son grand axe augmente et qu'elle finit par se confondre avec elle lorsque ce grand axe devient in- Gniment grand. Cette circonstance est exprimée dans l'équation de l’ellipse rapportée au sommet ct au para- mètre , ? VI Ê (2ax—x"), (voy. Erirse, 8), car lui donnant la forme : px? 2 == 2NL — — J / FE elle se réduit à Y°=2PX, DT? , f = devient a lorsque & est rnfiniment grand, puisqu'alors infiniment petit. Xi 2p exprime la même quantité que nous avons désignée par p daus l'équation de la parabole, c'est-à-dire , la double ordonnée qui passe par le foyer, ou le paramètre. 9. Il eu est de même de l'hyperbole : son équation rapportée au sommet ct au paramètre étant ) ya == À (2ax +2) (voy. HYrERBOLE, Q,, ou Yi = 2pX + LE «a 274 PA elle se réduit à celle de la parabole Y? = 2pT lorsque a devient infiniment grand; et dans ce cas , le centre, le second sommet et la seconde hyperbole dispa- raissent, ou sont situés à l'infini. 11. Quoique le problème des tangentes doive être traité ailleurs dans toute sa généralité, nous allons faire connaitre ici un procédé très-simple semblable à ceux que nous avons donnés pour l’ellipse et la parabole. Soit Q le point où l’on veut mener une tangente. (Pl. 40, fig. 5.) Après avoir abaissé la perpendiculaire QP sur la directrice et mené le rayon vecteur FQ , on joindra les points F et P par une droite FP qu'on partagera en deux parties égales au point g ; par les points g et Qon mènera une droite g Q ; ce sera la tangente demandée. En effet, cette droite ne peut avoir que le seul point Q commun avec la courbe, car si de tout autre point O on mène OP, et la perpendiculaire OS à la directrice , on a PO OS, mais FO = PO, donc aussi FO > OS, et, par conséquent, le point O est hors de la courbe. 12. Il résulte de cette construction, que si l’on pro- longe PQ, les angles FQg et RQO sont égaux. Propriété qui trouve son application dans la catoptrique, et qui nous apprend que tous les rayons lumineux qui partent du foyer d'un miroir parabolique sont réfléchis paralle . lement à l'axe. C’est ce qui rend l'emploi deces mi- roirs si utile pour projeter la lumière à de grandes di- stances, 13. Onnomme diamètre, dans la parabole, toute droite parallèle à l'axe; ce nom lui vient de ce qu’elle divise en deux parties égales toutes les cordes parallèles à la tangente du point où elle rencontre la courbe. En prenant pour axes des coordonnées une telle droite et la tangente correspondante, on a des coordonnées obli- ques, mais l'équation ne change pas de forme. (Foy. TRANSFORMATION DES coonDonvÉEs, Joy. aussi PorairE pour l'équation polaire de la parabole.) Parasore des ordres supérieurs. On donne encore le nom de paraboles à diverses courbes qui diffèrent es- sentiellement de la parabole ordinaire, conigue , ou apollonienne que nous venons d'examiner. Voici les plus remarquables. PanaroLE biquadratique. C'est une courbe du troi- sième ordre, ayant deux branches infinies et qui est gé- néralement exprimée par une de ces trois équations : TL =" 2... Rx jh — by? 3 ET me JS... 22 = y — (b+c)) + be PA l'équation 1 représente la courbe de la fig.4, pl. 48 ; l'équation 2, celle de la fig. 5 ; et l'équation 6, celle de la fig. 6. Dans toutes ces figures on a AP —x, QP + y AB— b,AC—c; a est une certaine quantité donnée. ParanoLe cartésienne. Courbe du second ordre ex- primée par l’équation ty = ax + bys Lex + d: elle a quatre branches infinies, savoir : deux hyperboli- ques et deux paraboliques. (Foy. PL. 48, fig. 7.) Panasore cubique. C’est aussi une courbe du second ordre ayant deux branches infinies dirigées en sens in- verse. (PI. 45, fig. 8.) Son équation générale est y —ax + bat + cx +d, mais quand à , c et d sont chacun zéro, cette équation se réduit à 4 = ax c'est celle de la figure citée. On la nomme première parabole cubique. Si l'équation est 73 J°= ax, la courbe se uomme seconde parabole cubique. En gé- néral, y” —ax* est l’équation de la m ième parabole cu- bique. Paranoces divergentes. Nom donné par Newton à une espèce de cinq différentes lignes du troisième or- dre ou courbes du second ordre exprimées par l’équation = ax) + bat + cx + d; la première est une courbe en forme de cloche ayant une ovale à sa tête. (PI. 47, fig. 9.) Elle correspond au cas où l’équation ax + be + cz + d=0 a trois racines réelles et inégales. La seconde (fig. 10), a un point conjugué ; elle correspond au cas où les deux plus petites racines de cette même équation sont égales. La troisième (fig. 11) est celle qui se rapporte à l'égalité des deux plus grandes racines. La quatrième (fig. 12) a lieu lorsqu'il n’ya qu’une seule racine réelle. Enfa, la cinquième répond au cas des trois racines égales. L'équation peut se réduire alors à y? —ax*. C’est la seconde parabole cubique. Arcs vararoriques. Ce sont les arcs ou les portions de la courbe. (Foy. REcTIFICATION.) PARABOLOÏDE ou CONOÏIDE PARABOLIQUE. Géom.) Solide formé par la révolution d’une parabole PA autour de son axe. Pour le volume de ce solide, voy. CuBATURE. On donne aussi quelquefois Le nom de paraboloïles aux paraboles des degrés supérieurs. PARACENTRIQUE. (ape près et de x:yrper, centre.) Le mouvement paracentrique est celui qui s'effectue en se rapprochant d’un centre. La courbe isochrone paracentrique est celle qu’un corps pesant parcourt pours’approcher ou s'éloigner également en temps égaux, d’un centre ou d’un point donné. Le problème de trouver cette courbe fut proposé par Leib- nicz aux antagonistes du calcul différentiel qui ne pu- rent le résoudre. C’est une généralisation de celui de la courbe aux approches égales, (Foy. ApPrOCKEs.) PARALLACTIQUE. (454) Se dit de ce qui a rap- port à la parallaxe des astres. L’angle parallactique est celui qui est formé au cen- tre d’un astre par son vertical et son cercle de déclinai- son. Ce nom lui a été donné parce qu'il sert à calculer la parallaxe. Triangle parallactique. C’est le triangle formé par le rayon de la terre et les deux droites mences de ses extrémités au centre d’un astre. L’angle de ces deux droites est l’angle de la parallaxe ou la parallaxe elle- même. Règles parallactiques ou parallatiques. Xnstrument dont Ptolémée se servit pour observer la parallaxe de la lune. PARALLAXE. (451) (rapananuk:s.) Ce mot qui si- gnifie diversité d'aspect , désigne la différence entre la position d'un astre vu de la surface de la terre ct celle qu’il aurait, vu de son centre. Soit C le centre de la terre, (PI. 49, fig. 8) À un | point de sa surface, et P un astre. L’angle APC formé , parles rayons visuels AP et CP est la parallaxe. Si l’astre était situé à une distance infinie par rapport à la grandeur du rayon AC de la terre, comme le sont les étoiles fixes, ces rayons visuels deviendraient parallèles et l'angle APC s’évanouirait, mais si la distance est comparable avec le rayon AC, l’angle APC conserve une grandeur sensible, et sa détermination conduit, ainsi que nous le verrons plus loin, à la détermination de la distance de l’astre. Le lieu d’un astre sur la sphère céleste étant le point de cette sphère où nous le projetons par Île rayon vi- suel mené de l'œil à son centre , il devient évident que l'effet de la parallaxe est de nous faire généralement paraître les astres , qui en ont une , moins élevés sur | l'horizon qu'ils ne le sont en effet, ou qu’ils le pa- raîtraient vus du ceutre de la terre. En effet, de ce cen- ‘re l’astre P paraîtrait en 2 sur la sphère céleste, tandis 210 PA que du point À de la surface, cet astre nous parait, au- dessous, en 1. À mesure qu'un astre s'élève au-dessus de l'horizon, l'angle APC devient de plusen plus petit, et il s’anéan- tit enfin si l’astre parvient au zénith, car alors les deux rayons visuels se confondent dans la droite C2". Cet an- gle est le plus grand possible lorsque l’astre est à l'hori- zon ou en P'; on le nomme alors parallare horizontale. Dans tous les autres cas il prend le nom de parallaxe de hauteur. La parallaxe horizontale et la distance de l'astre au centre de la terre sont deux quantités tellement liées en- semble qu'il suffit de connaître l’une pour avoir l’autre. En effet, lorsque l’astre est à l'horizon, en P', le trian- gle P'AC est rectangle et donne 1 : sin AP'C :: CP’: AC, mais CP’ est la distance de l’astre, AC le rayon de la terre et AP'C la parallaxe ; ainsi désignant respective- ment par d, r et p ces trois quantités, on obtient : F 1.,.. SIN pP — F d r 2... d = —— sin p On passe de la parallaxe horizontale à la parallaxe de hauteur en remarquant d'abord que pour une position quelconque, P, de l’astre au-dessus de l'horizon le triangle PAC donne sin PAC : sin APC :: CP : AC. Or, PAC — P'AC + PAP", ou PAC —90° + h en dé- signant par 4 l'angle PAP’, c'est-à-dire, la hauteur ho- rizontale de l’astre; ainsi désignant en outre par p' la parallaxe de hauteur APC, cette proportion est la même chose que sin (oo + À) : sinp':: dir d’où , Sin (go+ h).r r M cos À 7 sin p Nous aurons donc aussi 3....sinp —=cosh.sinp r : ; en mettant pour 1 sa valeur sin P (x). [£ L’angle p étant généralement très-petit , on peut dans les expressions 1, 2,3, substituer p à son sinus sans er- reur sensible. Pour éviter les irrégularités dont paraîtrait affecté le lieu d’un astre, vu en même temps par différens obser- vateurs de divers points de la surface de la terre; et ren- dre toutes les observations comparables, on est convenu 210 PA de les rapporter au centre de Ja terre supposée sphéri- que. Ainsi ce que l'on nomme leu vrai d'un astre est le lieu va de ce centre, tandis que le lieu apparent est celui qui est vu de la surface et se trouve compliqué de Ja parallaxe. La détermination exacte de la parallaxe d’un astre est donc d'autant plus importaute que non seulement clle fait connaître sa aistance , mais encore qu'elle est essentielle pour réduire le lieu apparent au lieu vrai; aussi les astronomes ont-ils cherché de tout temps des méthodes pour obtenir cette détermination. Ilest un procédé très-simple et qui ne diffère en rien de celui par lequel on calcule la distance d’un objet inaccessible en l'observant des deux extrémités d'une baise connue, c’est de mesurer sous le même méridien céleste, à des distances connues, et au méme instant les hauteurs horizontales d’un astre, ou se: distances au zénith. Pour éclaircir eette méthode, supposons deux ob- servateurs placés l’un en À et l'autre en B (PI. 50, fig. 5), observant en même temps les distances d’un astie P à leurs zéniths respectifs Z et Z', et désiguons par %, et z' ces distances qui sont les complémens des hauteurs horizontales : d'après ce qui précède, p étant toujours Ja parallaxe horizontale, la parallaxe de hauteur pour l'observateur A sera, en la désignant par p' ra] p' = cos(90—:). p, oup'=sinz.p et celle de l'observateur B, en la désignant par p”, sera parcillement p'=sinz".p Nous avons donc f EE { «1 LA n 2" À p'+p"=p {sin z<+sinz} Mais p' est l'angle APC et p' l'angle CPB, ainsi p' + p" est égal à Pangle APB, qui se trouve donné per l'arc AB du méridien terrestre compris entre les ob- servateurs. En effet soit cet arc du méridien ou l'angle ACB au centre de la terre; comme les quatre angles du quadrilatère PACB sont équivalens à quatre angles droits nous aurons 2 + p'+ p" + PAC + BPC — 56c° De plus PAC = 180° — ZAP — 180° —z, PBC — 160° — PBZ' = 180° — =! Substituant, nous obtiendrons PARC ANE ré et par conséquent ha p {sinz+sin :'} d'où enfin Sin Zz Cette méthode sert de base à plusieurs autres pour les quelles nous somines forcés de renvoyer aux Ouvrages spéciaux. La terre n'étant pas exactement sphérique , la paral- lsxe horizontale d'un astre ne peut être la même pour tous les observateurs plscés sur sa surface, puisque la valeur de cette parallaxe dépend de celle du rayon de la terre qui est variable. Par exemple, à l'équateur, où le ravon terrestre est le plus grand, la parallaxe hori- zontale sera la plus grande, tandis qu’au pôle où le rayon terrestre est le plus petit la parallaxe horizontale sera Ja plus petite; dans tous les lieux iutermédiaires la valeur de la parallaxe sera également intermédisire epltre ses deux extrêmes. Îlest bien entendu que ces diverses valeurs se rapportent à une même distance de l'astre à la terre, car lorsque cette distance change il en résulte nécessairement d’autres variations de grandeur dans la parallaxe. Lorsque la distance est la même es parallaxes horizontales sont entre elles dans le rapport des rayons terresires, car p ct p'étant les parallaxes correspondant aux rayons r et 7" nous avons d’après (1) ! r ; 7 PS; et p — ps] D'eu P:p' A 4 Ce qui donne ' Le 3 Po PR Or, en désignant par À la latitude d'un point de la surface de la terre, et prenant r’ pour le rayon de ce | poiut et r pour le rayon de l'équateur, on a à très-peu près (vor. TERRE) r ; — = Ii —asint À F a étant l’aplatissement de la terre. Ainsi la parallaxe horizontale p' pour ur lieu dont la latitude est à, est donnée par la parallaxe équatoriale horizontale à l’aide de l'expression P' =p(i—a. sin? à) == p— ap sin? À Excepté pour la lune, dont la parallaxe est très- : grande, Ja différence ap sin? à est une quantité trop petite por qu'il soit nécessaire d'en tenir compte. La parallaxe horisontale du soleil est celle qu'il était le plus intéressant de trouver, car elle nous apprend quelle est la distance du soleil à la terre et par suite PA quelles sont les distances de tontes les autres planètes au soleil et à la terre. Cependant sa détermination ne pouvant s'effectuer par aucune des méthodes applica- bles autres corps célestes, elle n’est point encore con- nue avec une parfaite exactitude. La connaissance des temps la suppose égale à 8”, 8 dans sa valeur moyenne, ce qui paraît un peu trop grand, car il résulte des ob- servations des passages sur le soleil, calculées par M. Encke, que cette parallaxe moyenne ne dépasse pas 8",5776. C’est à l'aide des paralla*es des planètes plus voisines de la terre, telle que Mars et Vénus, lorsqu’el- les sont en opposition avec le soleil, qu’on peut cal- culer la parallaxe du soleil : les parallaxes étant tou- jours dans le rapport des distances et ce rapport dépen- dant, d’après la loi de Keppler, de la durée connue des révolutions périodiques, nous exposerons plus en dé- ail cette méthode au mot Passacr. La parallaxe d’un astre ne fait pas seulement con- naître sa distance à la terre ; elle sert encore pour dé- terminer son volume en la comparant à son diamètre apparent. En effet le diamètre apparent d’un astre est un arc du cercle décrit avec sa distance à la terre prise pour rayon; et ce diamètre apparent fait connaitre le diamètre réel lorsque la distance est connue, puisque les grandeurs des arcs semblables de deux cercles diffé- rens sont entre elles comme les rayons. Ainsi p dési- gnant le diamètre apparent d’un astre en parties de la circonférence dont le rayon est l'unité, le diamètre réel, ou le diamètre exprimé en parties de la dis- tance à laterre, sera pd; mais d’après (1) d — s: done en désiguant par 2R le diamètre réel d’un astre, on a 2 net Bepide 2p expression qui nous apprend , en lui donnant la forme R _k Tr 9p. que le rapport du rayon d'un astre à celur de la terre est égal au diamètre apparent de cet astre divisé par le double de sa parallaxe horizontale. Torsqu'on connaît le diamètre réel d’un astre, on connaît aussi son volume en le supposant sphérique (voy. SpnÈre), et comme d’ailleurs les volumes de deux sphères sont entre eux comme les cubes des rayons, il suffit des valeurs des rayons pour pouvoir comparer les volumes des astres à celui de la terre, considérée aussi comme sphérique. Les parallaxes horizontales des astres, leurs diamè- tres réels et leurs distances à la terre oa leurs rayons vecteurs, sont donc des quantités tellement hées entre elles qu’il suffit d'une seule de ces quantités pour trou- ver les autres, PA 2TT La parallaxe sbaissant généralement le lieu vrai des astres, n’altère pas seulement leur hauteur horizontale, elle altère aussi leur angle horaire et leur distance au pôle. Les changemens qui en résultent pour ces deux élémens forment ce qu'on appelle la parallaxe d'as- cension droite et la parallaxe de déclinaison. Ces deux dernières se déduisent aisément de la parallaxe hori- zontale. La plus grande de toutes les parallaxes est celle de la lune, sa valeur varie depuis G1' + jusqu’à 54'; la pa- rallaxe horizontale moyenne, ou celle qui répond à la distance moyenne de la lune à la terre, est de 57°. Eu mettant cette valeur dans l'expression (2), on trouxe pour la distance moyenne d Ainsi cette distance estun peu plus de 60 fois le rayon terrestre. Cependant nous devous faire observer que les dimensions de l'orbite lunaire n'étant pas constan- tes, la distance moyenne ainsi que la parallaxe hori- zvntale moyenne varient elles-mêmes. C’est ainsi, par exemple, que dans les élémens, de la lune rapportés au premier janvier 1801 (voy. Lune) la distance moyenne est seutement de 59 , 952 rayons terrestres. Les plus grandes parallaxes horizontales de divers corps célestes ont été déterminées comme il suit : : 7. Soleil sms or < #8";95 Mercurer "uma: 14, 58 Ménuss ie 47 UT «7, à 29, 16 Marsa #1 0 rest 17, 50 JapitéL eue raeBenete 2, 08 Saturnesi:i.s scans aol; 097 Uianus ans eau ane 0% T5 PARALLAXE ANNUELLE de l'orbite de la terre. On dé- signe sous ce nom la différence entre le lieu d’un astre vu de la terre et son lieu vu du soleil. Elle sert à calcu- ler la longitude géocentrique d'une planète par Île moyen de sa longitude héliocentrique. | PaRALLAXE MENSTRUELLE. Petite inégalité que pro- duit dans le heu vrai du soleil l'attraction de la lune sur la terre. Panazraxe des étoiles fixes. Comme les distances des corps célestes sont déterminées par le moyen de leurs parallaxes, toutes les méthodes possibles ont été mises en usage pour trouver celles des étoiles fixes, mais leur distance est si immense que , non seulement elles n’ont aucune parallaxe par rapport au rayon terrestre, mais même par rapport au diamètre entier de l’orbite de la terre, L'angle des deux rayons visuels qui se rendent des deux extrémités du grand axe de cette orbite à l'é- toile la plus proche en apparence , est entièrement in- 278 PA sensible, car s'il s'élevait seulement à une seconde il pourrait être découvert par les instrumens modernes. Or, si une étoile avait une parallaxe d’une seconde , sa distance serait d'environ sept millions de nullions de lieues; nous sommes donc certains que l'étoile la plus proche de nous est encore située à une plus g'ande dis- tance, quelque énorme que puisse paraitre celle-ci, (l'oy. Eroire.) PARALLÈLE. (Geom.) Deux lignes sont dites pa- rallèles , lorsque étant situées dans le même plan elles ne peuveutse rencontrer, même en les supposant pro- longées indéfiniment. Deux droites qui, dans un même plan, convergent l'une vers l’autre ou ont des directions différentes étant suffisamment prolongées, se coupent toujours en un point, et la différence de leurs directions constitue ce que l’on nomme un angle (vay. ce mot); mais si ces droites ne convergent pas, c'est-à-dire, si elles ont une mème direction, il devient évident qu’en les prolon- geant indéfiniment elles ne peuvent jamais se rencon- trer, car la différence de leurs directions étant rulle, elles ne sauraient former un ang'e. On peut donc défi- nir les droites parallèles des droites qui ontune mé- me direction. Les plans parallèles sont également des plans qui ne peuvent jamais se rencontrer étant prolongés à l'infini. Lorsque deux droites parallèles sont coupées par une droite transversale, elles forment avec cette dernière plusieurs angles dont les relations ont été déterminées au mot ANGLE, O. Dans l'optique, on nomme rayons parallèles ceux qui partent d’un point lumineux situé à une distance iufinie de l'œil. C’est en observant que deux droites, dont le point de concours est très-élo'gné, deviennent sensiblement parallèles, que quelques géomètres ont défini les parallèles des droites qui concourent à l'in- fini. Cette définition est vicicuse; d'après leur nature, les parallèles ne concourent pas plus à l'infini qu’au fini, et si l'on peut en réalité considérer comme pa- rallèles les droites dont l'angle est infiaiment petit, c'est parce que cet angle, ou la différence infiniment petite des directious des droites, n’a aucune valeur comparable avec les quantités réalisables dans le champ de l'expérience, c'est-à-dire, avec les grandeurs suscep- tibles d'être l'objet d'une intuition sensible. Dan; l'astronomie où donne le nom de cercles pa- rallèles à tous les cercles formés par les intersections de la sphère céleste avec plusieurs plans parallèles entre eux, ainsi : Les PanaLLices de déclinaison sont de petits cercles de la sphère parallèle à l'équateur. PA Les ParariËLEs de latitude sont les petits cercles parallèles à l’écliptique. Les PanaLzLèLces de hauteur où almicantarats, des cercles parallèles à l'horizon. En géographie, les Parazrëres de latitude sont les petits cercles de la sphère terrestre parallèles à l’équa- teur terrestre. PARALLÉLIPIPÈDE. (Gcom.) Prisme dont la base est un parallélogramme, ou polyèdre terminé par six parallélogrammes dont les opposés sont parallèles et égaux. Lorsque fes parallélogrammes sont des rectangles, le parallélipipède est dit rectangle. Si ces rectangles sont des carrés égaux, le parallélipipède prend le nom de cube où d'hexaèdre régulier. (Fey. So11nx.) PARALLÉLISME. (Geéom.) Etat de deux objets pa- rallèles. En astronomie, on nommé parallélisme de l'axe de la terre la propriété qu'a cet axe de me point changer de direction pendant toute la durée de la ré- volution annuelle de la terre autour du soleil. C'est cette situation constante de l'axe de la terre par rap- port au plan de l'écliptique qui produit le changement des saisons. (Ÿoy. Tenne.) PARALLELOGRAMME. ( Géom.) Figure plane terminée par quatre droites et dont les côtés opposés sont parallèles. Cette figure prend le nom de rectangle (voy. ce mot) lorsque ses quatre angles sont droits. Oa lui donne aussi le nom de losange ou rhombe lorsque ses quatre côtés sont égaux sans que ses angles soient droits. Elle prend enfin le nom de carre où quarré lorsque ses quatre côtés sont égaux et ses quatre angles droits. (Voy. Quarné.) Les propriétés principales des parallélogrammes sont les suivantes. Soit ABCD (PI. 50, fig. 10) une telle figure. D'après la définition, les côtés opposés AB, CD et AD, BC sont parallèles entre eux ; ainsi en joignant les sommets des angles opposés À et C, B et D par des droites AC, BD , ces droites, que l’on nomme les diagonales, partageront , chacune eu particulier, le parallélo- gramme en deux triangles égaux. En effet si nous con- sidérons les deux triangles ABD , BCD, formés par la diagonale BD, nous voyons que ces triangles ont un côté commun BD et que leurs angles sont respective- ment égaux chacun à chacun; car les angles ADB et DBC sont alternes internes, et il en est de même des angles ABD et BDC. (Foy. Axaze 6.) Ces triangles ont donc un côté égal adjacent à deux angles égaux chacun à chacun, et sont conséquemment égaux (voy. Trian- PA GLE); on a donc aussi AB — CD, AD = BC et l'angle DAB — l'angle DCB. Il en est de même des deux triangles ACB, ADC formés par la diagonale AC. Nous pouvons donc conclure immédiatement que: 1. Les côtés opposés et les angles opposés d’un pa- rallélogramme sont respectivement égaux. >. Les deux angles adjacens à un même côté sont supplément l’un de l’autre ou leur somme est équiva- ente à celle de deux angles droits. 3. Les deux diagonales d’un parallélogramme se coupent respectivement en deux parties égales. A ces propriétés nous ajouterons la suivante, démon- trée au mot Aire. 4. L’aire d'un parallélogramme est égale au produit de sa base par sa hauteur , ou, plus généralement, au produit d’un quelconque de ses côtés par la perpendi- culaire qui mesure la distance de ce côté à son opposé. Les conséquences de cette dernière sont : 5. Deux parallélogrammes de même base sont entre eux comme leurs hauteurs. 6. Deux parallélogrammes de même hauteur sont entre eux comme leurs bases. 7: Deux parallélogrammes quelconques sont entre eux dans le rapport composé de leurs bases et de leurs hauteurs. Les parallélogrammes offrent encore une propriété très-remarquable que nous nous contenterons d’énon- cer parce qu’elle n’est qu'un corollaire d’une propriété appartenant à tous les triangles, et dont la démonstra- tion sera donnée au mot /riangle. 8. La somme des carrés des deux diagonales d'un parallélogramme est équivalente à la somme des carrés des quatre côtés. PARALLÉLOGRAMME DES FORCES. (Poy. Force.) PARALLÉLOGRAMME DES VITESSES. (Voy. VITESSE.) PanazréLocnamme de Newton. Règle imaginée par Newton pour trouver les premiers termes de la série, en x qui donne la valeur de y lorsque ces deux varia- bles entrent dans une équation algébrique donnée. Voy. Newton , Méthode des séries infinies ; Maclaurin, Algèbre ; et Cramer, 4nalyse des lignes courbes. (Foy. dans ce dictionnaire le mot Séme.) PARAMÈTRE. (Gcom ) Ligne droite constante qui entre dans les équations des sections coniques. C’est la double ordonnée qui passe par un foyer. (Foy. Er.- LSE, HypErroLe, Pananozr. ) On nomme encore généralement paramètre, la con- state qui se trouve dans l'équation d’une courbe quel- conque. Par exemple, dans la courbe dont l’équation est yŸ = axy + 4ar, a est le paramètre et représente une ligne donnée, Ce mot, dérivé de ape égal et de pérpes mesure , PA 279 indique que la ligne qui le porte détermine les dimen- sions de Ja courbe. PARFAIT. (4rithm.) Les anciens arithméticiens dé- signaient sous le nom de nombre parfait celui qui est égal à la somme de toutes ses parties aliquotes. Tel est 6 dont les parties aliquotes sont 1 , 2 et 3; tel est en- core 28 dont les parties aliquotes sont 1, 2, 4,7 et 14. Euclide a démontré que si 2 — 1 est un nombre pre- mier , le produit Q1—1 (an — I ) estun nombre parfait. (Foy. Élémens d'Euclide, \iv. 9.) C’est d’après cette forme que l’on trouve 2. (2:—2) = 6 2. (23—1) = 28 24; SL —= 496 ) — 8128 2", nu 1)— 33550336 216, (217—1) = 8589869056 28,(29—1)— 137438691328 —1 20, (231—1) — 2305843008139952128 lesquels sont tous des nombres parfaits. Le nombre 2%—1, qu'Euler assure être premier, est le plus grand nombre premier connu jusqu'ici, et par conséquent a%(ah— 1) est le plus grand nombre parfait qui ait en- core été découvert. PARTIEL, Dirrérences PARTIELLES. { Calcul inte- gral.) L'intégration des équations aux différences par- tielles est une branche importante du calcul intégral , car les problèmes physico-mathématiques les plus utiles conduisent à de telles équations. On attribue générale- ment sa découverte à d'Alembert qui y fut amené par ses recherches sur les cordes vibrantes; mais avant lui, Euler avait intégré complètement une équation aux différentielles partielles ( Aemoires de Pétersbourg, tom. 7.) , et quoique les premières applications de ce calcul soient dues à d'Alembert et forment un de ses plus beaux titres de gloire, il est hors de doute que l'idée première appartient à Euler. Ce grand géomètre, ramené parles travaux de d’Alembert à cette branche de la science des nombres qu'il paraissait avoir oubliée, a encore eu l'avantage d'en présenter les résultats sous une forme beaucoup plus simple, et qui a été adoptée par tous les mathématiciens. Nous avons déjà dit (Drrr. et Inrécrar) que la diffe- rence partielle d'une fonction de deux ou de plusieurs quantités variables est la différence de cette fonction prise en faisant varier seulement une des variables. Par 280 PA exemple, plie, ») étant une fonction des deux variables xety, la différence plx+ar,y) — #27), prise en considérant y comme une quantité constante est la différence partielle de gx, y) par rapport à x. De méme g(e, + Ar) — #2, 7) est la différence partielle de o(x, : y) par rapport à y. Ces différences partielles s'expriment généralement par la notation (ED; x (2) Ay Ax / ay J *" Lorsqu'il s'agit des différentielles on a également (ED ar (ED a, dx pour les différentielles partietles de a fonction ÿ( (x, ) prises respectivement par rappoit à. æ et par rapport à: 1. On nomme équation aux différences partielles, toute équation dans laquelle se trouvent les quantités Ag(x, y) Az Ap(x, 9) AY AT, J)5X, Y- combinées d’une manière quelconque avec des quantités constantes; ou, plus généralement, w étant une fonction des variables æ,7, 3, etc., toute équation qui renferme Au Au Au U, Ty V3 Ty CLC. de e Fra Zz , etc. Si les différences sont infiniment petites, les équations sont dites aux différentielles partielles. Le cas des dif- férences infiniment petites, est encore le seul pour le- quel on ait trouvé des résultats généraux que nos limi- tes nous permettront seulement d'indiquer. a. u étant toujours une fonction de plusieurs varia- bles , et sa dérivée différentielle prise en ne fai- du PF sant varier que æ , si nous désignons par P une fonction quelconque de ces mêmes variables, mais qui ne ren- ferme pas # , l'équation du r pue Le sera une équation différentielle partielle du premier ordre. C’est la plus simple de toutes. L'intégration de cette équation ne présente aucune difficulté, car en la multipliant par dæ on peut lui don- ner la forme PA de dx = Pdx, dx d'où en intégrant par rapport à x seulement u— f Pdx +C. Ici, G n'indique pas une simple constante arbitraire, mais une fonction entièrement arbitraire de toutes les variables, autres que æ , que renferme la fonction «. Si par exemple, cette fonction u ne renferme que deux variable x et y , l'intégraie de l’équation sera u—= fPdx + fy fy étant une fonction arbitraire de y et de quantités constantes. 3, Lorsque P contient u, l'équation proposée rentre dansle cas des équations différentielles à deux varia- bles ; mais occupons-nous tout de suite du cas le plus général des équations différentielles partielles du pre- nier ordre et du premier degré. Soient P, Q, R des fonctions qui renferment les variables w, æ et y la for- me (1) du du 7. = R répond évidemment à ce cas général, Faisons pour abréger du dx = du =D ; ce 9 l'équation (1) deviendra (2) Pp + Qg=R, et l’on en tirera R—Q PT P 2 Or la différentielle totale de u est (voy. Dirr., 51) du = e dx ee du = pdr + 42 Substituant la valeur de p dans cette différentielle to- tale ,ilvient (1) Pdu — Rdx = q (Pdy — Qdx) Maintenant il se présente deux cas : 1° le premier mem bre Pdu—Rdx ne renferme que les variables u et x, tan- dis que la fonction Pdy — Qux ne renferme que les PA variables 3 et x; 2°. Ces deux quantités renferment l’une où l’autre, ou tous les deux à Ja fois les trois va- riables &, x, y. Dans le premier cas, st nous désignons par z le facteur qui rend Pdu — Rdx une différentieile exacte, et par &' celui qui produit le même effet sur Pdy — Qux (Foy. IxtécraL, 64) , nous aurons en dé- signant par Met N ces différentielles exactes , & P Pdu— Rdx = = dM Pay — Qdx — & dM ct l'équation (2) deviendra d’où , en multipliant par z et en intégrant, M= / Sa, mais pour que le second membre soit intégrable il faut ga que soit une fonction quelconque de N; posons i 0 qe donc RE ?(N) et nous aurons M = J'y (N)AN = #N), ? désignant une fonction arbitraire. Ainsi, pourintégrer l'équation différentielle partielle Pp + Q7 =R, il suffit d'intégrer les deux équations auxiliaires. Pdu — Rdx — 0 Pdy — Qdx — 0 et en désiguant par M l'intégrale de la première et par N celle de la seconde, on a g(N) étant une fonction arbitraire de N. 4. Proposons-nous, pour exemple, l'équation (3) Jdu = 0 ydy + zdx = 0 dont les intégrales sont TOME, PA 251 d'ou (+) ou simplement n = 99 + 2) La nature de la fonction arbitraire désignée par la caractéristique ne dépend que des conditions parti- cuhères du problème qui conduit à l'équation (3). Prise dans toute sa généralité, l'intégrale de cette équation embrasse toutes [es fouctians possibles de 3° + 27. 5. Lorsque les fonctions Pdu — Rdx Pdy — Qdx renferment les trois variables # , æ et y, on ne peut Îles intégrer isolément ; mais il est encore possible de ra- mener l’équation (2) er une autre (4), dM — ?N'AN qui soit une différentielle exacte, car en considérant M et N comme renfermant à la fois u, æet},on a pour les différentielles totales de ces quantités de + id + PE du m de dy 4° du, ce qui rend l’équation (4), Sa c++ # ee L du — ?iN) Ê dx + x, dy + La du] : mais celte dernière doit s’accorder avec (2): ainsi tirant de l'une et de l’autre la valeur de du, conime on a 4Q LL — gdy — F dx sl su en AN dM ’ dN dM ! Feu dy dy nd Fan dx dx ne TT UNS AM 0, AN va à ? du du NE CR , +, AN dM FN à OZ 1 ss dN dd! »'(N) du du 36 289 PA AN dM #(N) > — R—3Q ‘dx dx pp... dN dM: AVE" D'où l’on obtient, en éliminant g, l'équation finale 1x) SN dM dx dx QI 4N dM1 R[,N4dN avr Laon] DT ' On peut, à cause des deux fonctions inconnues Met N, partager cette équation en deux autres, en éga- lant séparément à zéro la partie indépendante du fac- teur 4'(N), et celle qui est multipliée par ce facteur. On 19 a ainsi dM QdM, R dM_ TP TP aN QaN RAN D ibpatpu système d'équations dont l'intégration donnera les fonc- tions Met N. 6. Dans un grand nombre de cas on peut se dispenser d’avoir recours à ces équations, soit en éliminant une des quantités différentielles, soit en introduisant une nouvelle quantité indéterminée, ou soit enfin, en faisant concourir ces deux moyens. Nous ne pouvons entrer dans ces détails pour lesquels ainsi que pour les équa- tions des ordres supérieurs au premier, il faut consulter le grand Traité du calcul différentiel de Lacroix. Voy. aussi les Mémoires de Berlin, pour 1747, 1748, 1750, 1763 et 1774 ; et ceux de l’Académie des sciences, pour 1787. PAS DE VIS. (Mec) On désigne sous ce nom la por- tion de la spirale qui correspond à chaque révolution entière de la vis. (Foy. Vis.) PASCAL ( Braisr. ) L’admiration profonde que les écrits polémiques de cet homme célèbre excitent en- core en France , et partout où l’on sent le prix d’un grand tilent dont de grandes vertus rehaussent encore l'éclat, s’est étendue à toutes les productions de cet esprit original et profond. La haute opinion qu'on s’est faite de Pascal aussi bien comme philosophe et géomètre que comme littérateuretapologiste dela religion chrétienne, est tellement accréditée qu'il peut paraître audacienx d'examiner sur quels fondemens elle repose. La plupart de ses biographes, même ceux qui, sous quelques rap- ports, se sont montrés des adversaires implacables de ses opinions , n'hésitent point à lui assigner dans l’histoire ue la science une des places les plus éminentes où le PA génie puisse aspirer. Il y a plus de sentiment que de raison dans ce jugement. Sans doute cette noble et pure intelligence dans ce corps frêle et souffrant , cette rare fermeté unie à tant de douceur et de bienveillance, ce talent fier et élevé qui semblait vouloir se dévouer aux applaudissemens de la foule en s’'enveloppant de tant de modestie et de simplicité, cette merveilleuse enfance , cette jeunesse si active et laborieuse , cette tristesse rê- veuse qui domine le cours sitôt arrêté de cette vie vouée au travail et à la souffrance , enfin tout ce qu’il y a de beau , d’extraordinaire , de touchant dans le caractère , l'organisation et le génie de Pascal sera toujours digne du plus vif intérêt , de l'attention la plus sérieuse. Ce- pendant quand on ne craint pas de comparer Pascal à notre grand Descartes, de l’assimiler aux hommes qui, comme lui, ont ouvert à l'esprit humain la carrière sans limites où il est aujourd'hui engagé , on s’exagère évi- demment l’importanceréelle des travaux de cet illustre écrivain. Nous ne venons point toutefois chercher à rabaisser cette renommée si belle et si nationale , mais les intérêts de la vérité nous paraissent supérieurs à toutes les considérations qui auraient pu nous faire ac- cepter sans examen les jugemens dont les productions du génie de Pascal ont été l’obict. Blaise Pascal naquit à Clermont , capitale de la pro- vince d'Auvergne, le 19 juin 1623. Son père , Étienne Pascal, président à la couv des aides de cette ville, était un homme d’un mérite remarquable. Il fat le seul mai- tre du jeune Blaise, son fils unique. Cet enfant montra, dès l’âge le plus tendre, une intelligence prodigieuse qui ajouta peut-être à l'intérêt et à la sollicitude dont il était l'objet. En 1637, il vendit sa charge et vint à Paris pour se livrer avec plus de succès à l’éducation de ses enfans, car le jeune Blaise avait deux sœurs , et la mort de leur mère imposait à Etienne Pascal des devoirs dont il com- prit l'étendue et qu’il remplit avec une religieuse affec- tion. Ilétait déja lié avec quelques savans de cette épo- que tels que Mersenne, Roberval, Mydorge, qui se réu- nirent fréquemment chez lui et le jeune Pascal ne tarda pas à s'asseoir parmi ces hommes distingués par leur sa- voir et leurs vertus, moins comme un écolier dont on accueille avec intérêt les heureuses dispositions que comme un maitre dont on reçoit les avis. On sait que cette société intime, qui avait des relations et des cor- respondances avec tous les savans de l'Europe fut le ber- ceau de l’Académie des sciences. Le père de Pascal, qui s’occupait beaucoup de ma- thématiques , n'avait point cru devoir initier son fils à l'étude de ces hautes sciences avant qu’il eùt acquis des connaissances générales qu’il jugeait d’une utilité plus indispensable à son âge. On assure néanmoins que le jeune Pascal âgé de douze ans, sans autre guide que son intelligence et le penchant qui l'entrainait vers l’étude PA que luiavaitinterdite momentanément la prudence peut- être exagérée de son père, parvint à se créer une géo- métrie en donvant aux figures qu'il traçait des défini- tions particulières, mais qui exprimait naïvement ses idées. Ainsi pour lui les lignes étaient des barres et les cercles des ronds , et tel est l’enchaîinement logique et nécessaire des premières vérités géométriques que le jeune Pascal parvint à découvrir, en suivant leur pro- gression , la trente - deuxième proposition d'Euclide, c'est-à-dire que la somme des trois angles d'un triangle est égale à deux droits. Les témoignages les plus honc- rables ont attesté la réalité de ce faitqui paraïîtrait moins inconcevable si l'on réfléchissait à l'influence que les conversationsdes amis deson père avaient dü exercer sur l'intelligence , d'ailleurs si supérieure , de Pascal. Cette particularité historique , dont il est difficile de vérifier l'exactitude , puisque Pascal n’a pas jugé à propos de nous révéler plus tard le procédé qu’il employa , nous inspire du moins une réflexion qui ne paraîtra point déplacée ici. C'est que tout système absolu d'éducation est vicieux. On ne peut guère diriger que des intelli- gences ordinaires, mais on doit laisser leur libre spon- tanéité aux intelligences qui révèlent de bonne heure leurs sympathies et leurs tendances. Il n’y a aucune rai- son pour appliquer la raison précoce d’un enfant à un objet du savoir plutôt qu’à un autre, etil ÿ a beaucoup de danger à contrarier des dispositions dominantes, ex- clusives dans un jeune esprit. La sollicitude du père et du maître doit moins s'attacher à suivre un plan systé- matique d'instruction qu’à reconnaitre ces dispositions énergiques, dans lesquelles se trouve l'avenir d’un en- fant. Quoi qu’il en soitle père de Pascal, dit madame Périer sa sœur , à qui nous devons une histoire de sa vie, fut épouvanté de la pénétration de son fils et il eut du moins la sagesse de renoncer aussitôt au plan d'éducation qu’il s'était tracé pour lui. Dès cemoment le jeune Pascal putselivrerautrement que das la solitude deson génie à l'étude des mathématiques, et bientôtil fut admis dans la société dont nous avons parlé et consulté sur tous les objets qui s’y traitaient. A l’âge de seize ans , dit Mon- tucla , il composa un traité des coniques où tout ce qu’Apollonius avait démontré était élégamment déduit d’une seule proposition générale. Mersenne parle avec éloge de ce traité dans son //armonia universalis , et Descartes ne pouvant croire qu'il fût l'œuvre d’un enfant de seize ans l’attribua à Pascal père où à Désargues. L'opinion de ce grand homme n’était peut-être pas dénuée de fondement. Néanmoins c'est à peu près de cette époque que datent les travaux scientifiques de Pascal , dont nous devons nous occuper exclusivement en négligeant les particularités biographiques de sa vie qui ne s’y rattachent pas d’une manière intime. PA La machine arithmétique est, dans l'ordre chronologi- » 6 285 que, la première production importante du génie de Pas- cal. Son père, quiavaitété nomméintendant de Rouen, lui faisait faire tous les calculs qu’exigeaient les opérations dont il était chargé. Ces calculs ne pouvaient être fort compliqués, mais ils suggérèrent à Pascal l'idée de sou- lager les calculateurs qui viendraient après lui, etilse livra à la construction de sa machine avec une persévé- rance et une ténacité auxquelles on attribue l'état de santé malheureux dans lequelil vécut depuis. [l'est pro- bable, en effet, que les recherches fatigantes auxquelles il dut se livrer dans l'âge où le corps acquiert ses déve- loppemens , contrarièrent la nature et altérèreut sensi- blement sa constitution. Sons le double rapport decette triste conséquence et du pea d'utilité et d'importance de la machine arithmétique, on doit regretter que Pas- cal ait employé à cette invention un temps si précieux dans sa vice. Le triangle arithmetique que Pascal fit connaître en 1654 mérite une plus sérieuse attention. Pascal y fut amené par le désir de donner la solution de quelques problèmes sur les jeux de hasord , qui lui avaient été soumis. Les nombreuses applications auxquelles cette combinaison arithmétique se prêtait, inspirèrent à Pas- cal de nouvelles recherches sur la théorie des jeux, qu’on peut regarder comme les premiers fondemens du calcul des probabilités, devenu une branche importante de la science desnombres entre les mains des grands géomètres qui l'ont étendu et perfectionné après Pascal. (Foy. ProBArILITÉS. ) Pascal avait adressé en 1654, à la Société dont il fai- sait partie et qu'il appelait l'Académie des mathémati- ques, une nombreuse série d'ouvrages mathématiques qu'il méditait et dout il vous serait inutile de rappeler ici les titres, d'autant plus que des événemens doulou- reux ne lui permirent pas de réaliser les espérances qu'il donnait alors à ses amis. Cette nomenclature rap- portéeavecsoin par tousles biographes de Pascal prouve seulement que presque toutes les branches de la science étaient devenues l'objet de ses méditations. Mais à cette époque, onsaitqu'entrainé par des chevaux fougueux, il fat sur le point de perdre la vie dans la Seine ou sa voi- ture fut entrainée et que cet accident acheva de ruiner sa santé déja si délicate. Il cessa long-temps de s’occu- perdes mathématiques etses liaisonsavec Port-Royal au- tant que les dispositions d'esprit dans lesquelles le pla- çaient ses habitudes de dévotion, le firent lutter dans la querelle du jansénisme et du molinisme dont on a beau- coup trop parlé. Quoique tous les écrits publiés par Pascal sur les matières théologiques qu'il eut alors à traiter Jui aient acquis la plus brillante renommée , nous n'hésiterons point à dire que la vérité n'était nullement intéressée dans cette discussion puérile malgré son ca- PA ractère religieux, et qu'on doit gémir de l'entrainement 284 qui arracha Pascal à la scieuce pour le jeter dans cette polémique qui serait oubliée depuis long-temps sil s'était venu lui prêter lap;ui de son éloquence. Ce fut néanmoins vers la fin de sa vie et lorsque déjà il était en proie à toutes les souffrances qui en avancè- rent le cours qu'il s’occupa du problème dela cycloide, qui eut trop de célébrité et dont l'histoire est trop connue pour que nous la rappelions ici. (Foy.CxcLoïne.) Après avoir proposé aux géomètres , sous le nom de Dettouville , la solution de divers problèmes relatifs à cette courbe que Mersenne avait connue et désignée sous le nom de roulette sans énoncer aucune de ses proprié- tés, Pascal publia son Arstoire de lu routette appelce au- trement trochoide ou cycloïde. Cet ouvrage fort re- marquable produisit une grande sensation parmi les géomètres du temps, mais les admirateurs enthousiastes de Pascal + chercheraient vainement les élémens du cal cul différentiel qui ne sont pas plus dans cette produc- tiou célèbre que dans lathéorie desmaxima et minima de Fermat. On sait que la physique doit à Pascal la fameuse ex- périence du Puy-de-Dôme , qui constata la théorie sur la pesanteur de l'air émise par Toricelli, Il faut ajonter que Descartes a réclamé dans une lettre la priorité de l'idée de cette expérience qui a été décisive en rui- nant le vieux principe de la philosophie de l’école sur la prétendue horreur de la nature pour le vide, et qu: a eu plusieurs conséquences heureuses pour les progrès de la science. La philosophie de Pascal qui n’a aucun caractère sys- tématique est entièrement développée dans le célèbre et beau livre des pensées ,où l'on trouve malheureuse- ment quelques idées sur la vanité des sciences peu con- formes à la raison et peu dignes aujourd'hui d’un exa- mensérieux. Commenous l'avons fait pour les grands hommes dont nous avons rapidement rappelé les titres à l'admiration du monde , nous n'avons pu énoncer ici que les princi- paux travaux de Pascal, On peut voir maintenant que si le génie de cet homme célèbre fat remarquable, il est loin cependant de s'être élevé à la possession complète d'une de ces grandes découvertes qui font époque dans l'humanité et dans l'histoire dela science. Pascal cessa de vivre le 19 août 1662. Voici le texte des écrits scien- üfiques qu'il a publiés, nous omettrons néanmoins ceux qui tenaient toute leur importance des circonstances au milieu desquelles ils parurent. 1. Essai pour les coni- ques, 1640. 1. Traité du triangle arithmétique. WI. Traité des ordres numeriques er De numericis ordini- bus tractatus; réunis in-4°, Paris, 1665, IV. Problemata PA de cyeloide proposita mense junii, 1658. V. Histoire de la roulette, etc. VX. Propriété du cercle, de la sp'rale et de la parabole. VX. Nouvelles expériences touchant le vide, 1647. VIE. Traité de l'équilibre des liqueurs, suivi du Traité de la pesanteur de la masse de l'air. Voxez, pour les autres travaux de Pascal qui sont en graud nombre, les recueils bibliographiqueset le: diver- ses biographies de cet illustre écrivain. PASSAGES sur Le soleil. (Ast.) Les planètes dites inférieures (07. PLaxÈre.), Mercure et Véuus, dont les orbites sont renfermées dans celles de la terre, doi- vent, dans certaines circonstances , nous présenter un phénomène analogue à celui des éclipses du soleil par la lune, c’est-à-dire qu’elles doivent nous cacher mo- mentanément une partie du disque du soleil. C’est ce phénomène auquel on a donné le nom de passage sur le soleil, parce que la planète nous apparaît alors com- me une petite tache qui traverse le disque solaire. Les passages de Mercure et de Vénus se calculent à peu près comme les éclipses; on voit aisément qu'ils ne peuvent avoir lieu que lorsque ces planètes sont en con- jonction avec le soleil, et que de plus elles se trouvent très près de leurs nœuds, ou dans l'écliptique, ear si Jeur latitude surpasse le demi-diamètre du soleil, elles passent à côté de cstastre, et il ne peut y avoir d'éclipse ou de passage sur le soleil. Keppler est le premier qui ait annoncé les époques des passages , mais ses tables n'avaient point encore un degré suffisant d’exactitude pour rendre ses prédictions certaines , et il en est quelques-unes qui ne se sont pas vérifiées. C'est à Halley qu'on doit la théorie complète de ces phénomènes ; ce grand géomètre , en indiquant . ? les passages de Vénus qui devaient avoir lieu er 1561 et en 1569, eut encore la gloire d'apprendre aux astro- nomes ies conséquences qu’ils en pourraient tirer pour la détermination de la parallaxe du soleil. Quoiqu’un homme comme Halley appartienne à humanité tout entière, nous devons rappeler ici, qu’à cette occasion il pria la postérité de ne point oublier que c'était un anglais qui avait eu cette idée. Nous allons faire com- prendre la haute importance du procédé ingénieux qu'il a trouvé. Lorsque Vénus nasse entre la terre et le soleil, et se projette eur le disque de cet astre avec l'apparence d'une tache noire, son mouvement propre, combiné avec le mouvement apparent du soleil lui fait décrire, sur le disque solaire une ligne droite qui semble une corde de la circonférence de ce disque. Cette corde u’est pas la même observée de différens points de la terre, car, à cause de la parallaxe de Vénus, les divers observateurs ne rapportent pas la planète aux mêmes. points du disque du soleil, et conséquemment la corde PA parcourue paraît d'autant plus grande qu’elle est plus près du centre. Soit en effet, la terre en T (PI. 50, fig. 2), le soleil en S et Véuus en V; du centre de la terre on verrait Vénus en v, sur le prolongement du rayon vecteur TV, et cette plauète dans ses positions successives paraîtrait décrire la ligne avb; mais des points o et o', dela sur- face terrestre, on verrait Vénus en v'et env”, et elle pa- 727 raîtrait décrire les cordes a'v'b', a”v'b". Ces cordes étant inégales seront décrites dans des durées différentes, et couséquemment la durée d’un passage observé d'un lieu terrestre o ne sera point égale à la durée du même passage observé d'un autre lieu 0’. Mais cette diffé- rence tient à la différence qui existe entre la parallaxe du soleil et celle de Vénus, donc on pourra conclure cette dernière différence de la première. D'un autre côté, par la ibéorie des mouvemens el- liptiques, on connaît, pour l'époque des observations, les rapports des distances de Vénus et du soleil à la terre, et comme ces rapports donnent, en les renversant, ceux des parallaxes (voy.ce mot), il devient facile de dé- terminer les deux parallaxes, car désignons par 72 la distance de la terre au soleil, par » celle de la terre à Vénus. par p la parallaxe du soleil, et par 7 celle de Vénus, nous aurons min ir :p; d’cù nous tirerons M—NInIiT—-pPip;, mais la différence 7 — p des parallaxes est donnée par le résultat des observations : ainsi en désignant cette quantité connue par 4, nous avons définitivement PAS et par suite LUI nl mn Les distances mn et n soit connues en parties de la dis- tance moyenne de la terre au soleil prise pour unité. C’est seulement lorsque la parallaxe est déterminée qu'il devient possible de mesurer ces distances avec le rayon de la terre, et conséquemment de pouvoir les compa- rer avec nos mesures ordinaires. Le passage de Vénus sur le soleil, en 1769, fut attendu avec la plus vive impatience par les astronomes qui en- treprirent de longs voyages pour aller observer ce phé- nomère sur des points différens et dans les circonstan- ces les plus favorables. Toutes les nations européennes concoururent alors à la découverte de la vérité, avec une unanimité d'efforts qui ne s'est malheureusement pas reproduite. Le résultat fit voir que la parallaxe du PA soleil déduite de celle de Alars était trop grande et que 285 sa valeur ne dépasse pas 8”,6. Eu combinant deux à deux toutes les observations, on trouve que la différence des parallaxes était alors de 21”, 25 ; à ce moment le rayon vecteur de la terre était 1,01515, et celui de Vénus 0,72019 ; on avait donc m=1,01515,n — 0, 28805, et par conséquent 0, 28596 non ) = (21,25 5 À ü ol 1,0191) = 8",4556, mais cette valeur de la parallaxe est relative à la dis- tance où se trouvait le soleil lors des observations; pour la ramener à la distance moyenne prise pour unité on ala proportion 1: 1,01615 :: 8°,4556 : (8,4556) X (1,01515) puisque les parallaxes sont en raison inverse des dis- tances , et l’ou trouve définitivement p = 8,58. Nous avons dit (roy. Pararraxe) qu'il résulte des cl- -6 y culs de M. Encke, que la valeur d2p estégale à 8”,5 ce qui diffère très-peu de celle-ci. Vénus se retrouve en conjonctiou tous les 584 jours environ, c’est-à-dire, au bout d’un an ct 510 jours à peu près, or pendant cet intervalle , la terre a fait une révolution entière, plus 216° environ. Ainsi, à chaque révolution, la longitude héliocentrique de la terre et celle de Vénus sont augmentées de 3 signes 6°; au bout de cinq conjonctions , les longitudes seront augr- mentées de 1980° — 3 X 360, c’est-à-dire qu'elies sont redevenues les mêmes que la première année. Mais 5 conjonctions arrivent dans l'intervalle de 2920 jours qui font 8 années communes de 365 jours; ainsi au bout de huit ans les conjunctions reviennent au même jour et au même endroit du ciel à très-peu près, et lorsqu'un passage a eu lieu , on pourrait en attendre un autre huit ans après, si d’une conjonction à l’autre la lati- 24"; en 16 ans elle croit tude ne croissait pas de 20 à de 4o à 48°, ce qui surpasse de beaucoup le diamètre du soleil et rend conséquemment impossibles trois pas- sages successifs pour trois conjonctions successives ; il s'écoule alors un intervalle de 105, 113, 121, 233 ou 243 ans. De toutes ces périodes, celle de 243 ans est la meilleure, Delambre a indiqué une période de 1052 ans, qu'il soupçonnait pouvoir ramener tous les passa- ges dans le même ordre; d’après ses calculs, les passa- ges à venir de Vénus sur le soleil arriveront dans les années 1854, le 8 décembre. 1880, le 6 décembre. 286 PE 2004, le 7 juin. 2012,]e 5 juin. 2117, le 10 décembre. 125, le 8 décembre. 2247, le 11 juin. 2255,le 8 juin. 2360 , le 12 décembre. 2368, le 2490, le 10 décembre, 12 juin, 2498, le 2603, le 2611, le 2733, le 2741, le 2846, le 2864, le Q juin. 15 décembre. 13 décembre. 15 Juin. 12 juin. 16 décembre. 14 décembre. 2984 , le 14 juin. Les passages de Mercure sont beaucoup plus fréquens que ceux de Vénus, mais ils sont loin de présenter le même intérêt, carils ne peuvent servir à la détermi- nation de Ja parallaxe du soleil : cette planète étant trop près du soleil pour que la différence des parallaxes soit bien sensible. Les périodes qui ramènent ces passa- ges sont de 6, de 7. de 13, de 46 et de 263 ans. Les plus prochains auront lieu : Le 8 mai 1845. 9 novembre 1548. 11 novembre 1861. 4 novembre 1868. 1578. 7 novembre 1881. 6 mai 9 mai 1891. 10 novembre 1894. PASSAGE au meridien, culmination. C'est le mo- ment où un astre est le plus élevé et à distances égales de l’orient et de l'occident. L'observation de ces passa- ges est l'opération fondamentale de l’astronomie. { Foy. ASCENSION DROITE.) On se sert pour observer le passage des astres au mé- ridien d’un quart de cercle mural ou d’une lunette mé- ridienne, nommée aussi instrument des passages. PÉDOMÈTRE ou COMPTE PAS. C’est la même chose que l'OnomErrx. PÉGASE. (4s.) Constellation boréale qui contient 89 étoiles dans le catalogue britannique. Elle est située près des Poissons. (Foy. PI. o). PÉLEÉCOIDE (Geom.) (de r:xsxvs hache, et de sid0s forme.) Figure curviligne en forme de hache renfermée entre deux quarts de cercle renversés et un demi-cercle. Telle est la figure ABCDA. (PI. 50, fig. 3.) PA L'aire du pélecoude est équivalente au carré ABCD, et au rectangle AEFC : propriété analogue à celle des /unu- les, mais qui est évidente par la construction seule de la figure. PELL (Jean), géomètre Anglais du XVII° siècle. Il composa, à 19 ans, un traité sur l'usage des cadrans, ctentretint une correspondance avec le savant Henri Briggs sur les logarithmes, Il acquit assez de célébrité pour être appelé, en 1631, à remplir une chaire de mathématiques à Amsterdam. En 1646, il accepta celle du collége de Bréda, que le prince d'Orange venait de fonder. Olivier Cromwel l’envoya, en 1654, comme agent diplomatique, auprès des cantons protestans de la Suisse. Sous la restauration de Charles IT il entra dans les ordres et fut pourvu de la cure de Fobbing, dans le comté d'Essex ; il fut depuis chapelain de l’ar- chevêque de Canterbury. Malgré ces titres qu’il ne re- cherchait pas, Jean Pell, continuellement distrait de ses devoirs publics par ses études et ses travaux mathé- matiques , se laissait voler son revenu, et manquait des choses les plus nécessaires à la vie ; il passa même quel- ques années en prison comme débiteur insolvable. Né en 1610, à Southewark, dans le comté de Sussex, Pel], à qui l’on doit de nombreux écrits, mourut en 1686. Voici les titres de ses principaux ouvrages, oubliés maintenant pour la plupart : 1. Modus supputandi ephe- merides astronomica (quantum ad motum solis at- tinel), paradigmate ad ann. 1630 accommodato, 1630. IT. Clé de la stéganographie de Jean Tritheim, 1630. UT. Lettre à Edouard Wingate sur les logarithmes, 1631. IV. Histoire astronomique d'observations des mouvemens et apparences célestes, 1634. V. Eclipticus prognoïtica (art de prévoir les éclipses par le calcul), 1634. VI. Réfutation du discours de Longomontenus, de vera circuli mensurdä , 1644. VI. Idées des mathe- matiques, Londres, 1651 : ouvrage curieux et quiattira à son auteur une grande réputation, à laquelle il dut les diverses fonctions auxquelles il fut appelé. Ce livre a été réimprimé dans les philosophical collections de Hooke. VIII. Table des carrés de tous les nombres, depuis x jusqu’à 10000, 1672, in-folio. PENDULE. (Mec.) Appareil composé d’un corps so- lide suspendu à l'extrémité d’un fil inflexible attaché par son autre extrémité à un point fixe, autour du- quel il peut tourner librement. Tel est le corps A (PI. 50, fig. 4), suspendu par le fil AB au point fixe B de manière à pouvoir osciller lorsqu'on le met en mouvement. Le point B prend le nom de centre de mouvement ou de suspension et la ligue MN, parallèle à l'horizon, celui d'axe d'oscillation. Quand le centre de gravité du corps, le fil (compris, PE est dans la verticale AB, le penduleest en équilibre ; si on l'écarte de cette position pour amener, par exem- ple, le corps A au point C et qu’on l’abandonne ensuite à l'effet de la pesanteur, il descend de C en A par un mouvement accéléré et la vitesse acquise au point A le fait remonter en D jusqu’à ce qu’il ait successivement perdu tous les degrés de cette vitesse; arrivé en D, après avoir décrit AD— AC, il n’éprouve plus que l'effet de la pesanteur et redescend eu A pour remonter ensuite en C en vertu de la nouvelle vitesse acquise par la chute ; il continuerait ainsi indéfiniment à osciller de C en Det de Deu C, sans la résistance de l’air et le frottement du point d'appui qui concourent pour ren- dre à chaque oscillation l’arc de montée plus petit que celui de descente, ce qui finit par ramener l’équilibre. Quoique l'amplitude des arcs d’oscillations diminue ainsi successivement, le temps pendant lequel ils sont parcourus, reste sensiblement le même et ne dépend que de la longueur du pendule, d’où il suit qu’un pendule dont la longueur est constante est l'instrument le plus propre à mesurer des temps égaux. Galilée, qui le premier a fait des recherches sur le mouvement du pendule, s’en est servi avec beaucoup de succès pour ses observations et ses expériences. Mais la ma- nière dont il en fit usage exigeait des soins multipliés, car il fallait ranimer le mouvement rallenti à chaque instant par la résistance de l'air et compter les vibra- tions l’une après l'autre pour en avoir la somme. L'application qu'Huygens a faite du pendule aux hor- loges est une de ces idées ingénieuses qui valent de grandes découvertes. Les horloges sont animées par un ressort ou par un poids qui met en mouvement plusieurs roues, par le moyen desquelles les aiguilles parcourent les divisions du cadran. Pour empêcher ce mouvement de s’accélérer il était retenu jadis par un modérateur dont l’action était loin d’être uniforme. C'est à ce modérateur imparfait qu'Huygens a substi- tué le pendule, en l'adaptant à la pièce d'échappement qui est celle qui règle le mouvement de toutes les roues, afin que ses vibrations, dont la durée est toujours égale, tant que sa longueur demeure la même, pussent rectifier les petites irrégularités de la machine. Les osciliations d'un même pendule dans des arcs plus ou moins grands n'étant point rigoureusement égales, Huygens chercha une courbe d'oscillation dans laquelle il füt absolument indifférent que Je pendule mesurât de grands ou de petits arcs, et, comme la cy- cloïde a précisément cette propriété, pour la substituer au cercle il rendit flexible la partie supérieure AB de la verge du pendule AC et placa de chaque côté du cen- tre À (PI. 50, fig. 5) une portion de cycloïde AM et AN dont le cercle générateur G avait pour diamètre la , moitié de la longueur du pendule AC. D’après cette PE construction , lorsque le pendule est en mouvement, 287 la partie flexible AB de sa verge est forcée de s'enve- lopper sur les portions de cycloïde AM et AN, ce qui oblige le corps C à décrire l'arc MCN et non pas l’arc de cercle ECF ; mais l’arc MCN est un arc de cycloïde, car la développée d’une cycloïde est elle-même une cycloïde. (Voy. Déverorrre.) Or d'après la nature de cette courbe le pendule qui s’y meut arrive toujours dans des temps égaux au point C le plus bas, quelle que soit la hauteur d’où il commence à tomber: de manière que toutes ses vibrations, grandes ou petites, sont parfaitement isochrones ou d’égale durée. Huygens a donné toute la théorie des pendules qui oscillent en- tre deux demi-cycloïdes, dans son /Zorologium oscilla- torium, ouvrage qui renferme en outre l'indication de toutes les applications pratiques. L'appareil d'Huvgens, très-difficile à construire, ne fut pas longtemps en usage parce qu’on remarqua bientôt que le cercle et la cycloïde se confondent dans la partie inférieure p q , de manière qu’en ne faisant décrire au pendule que des arcs d’une très-petite am- plitude, il est parfaitement égal de lui faire faire ses os- cillations dans le cercle ou dans la cycloïde, et c'est en effet le parti qu'on a pris depuis dans l'horloge- rie. La pesanteur étant la cause des vibrations du pen- dule, on comprend aisément qu’en supposant sa lon- gueur constante la vitesse de ces vibrations devra varier si la force de la pesanteur varie; or, cette force n’est pas la même sur tous les points de la surface de la terre, et le pendule vient encore nous offrir un moyen pré- cieux pour mesurer son intensité. C'est à Richer que l’on doit cette connaissance, Etant allé en 1672 à Cayenne, par ordre du roi, pour y faire des observa- tions , il remarqua qu’un pendule d'une longueur con- venable pour battre les secondes à Paris, mesurait à Cayenne des temps plus longs. Pour lui faire battre les : ; . 1 secondes à Cayenne, il fallut le raccourcir de 1 ligne : longueur beaucoup plus considérable que celle qu'il pouvait avoir acquise en se dilataut par la chaleur du climat. Il devient donc iscontestable que les corps tombent plus lentement vers l'équateur que vers les pôles, ou que la force de la pesanteur diminue en allant des pôles à l'équateur, ce qui est une suite néces- saire de la rotation de la terre sur son axe et devien- drait, à défaut d’autres, une preuve physique de cette rotation, (Foy. Graviré.) La théorie complète du pendule exige des détails qu'il nous est impossible de donner, et pour les- quels nous renverrons au Traité de Mécanique de Poisson, où cette théorie est traitée avec beaucoup de clarté. Nous allons essayer d'en faire connaître les 286 PE points principaux en partant, comme Iavgens, des lois du mouvement des corps pesans dans la cycloïde. 1. Un pendule physique ou pratique se nomme gé- néralement pendule compose. Pour comparer plus fa- cilement entre elles les durées des oscillations de divers pendules composés, on a imaginé un pendule idéal, qu'on appelle pendule simple , et auquel on peut tou- jours ramener tous les autres. Celui-ci consiste en un poiat pesant, suspeudu à l'extrémité d’uu fil dénué de pesanteur, inflexible, inextensible et attaché par son autre extrémité à üu point fixe qui w’oppose au- cun obstacle au mouvement. C’est du pendule simple dont nous allous d'abord chercher les propriétés. 2, Déterminons préalablement le temps de la descente d'un point matériel pesant, mis en mouvement par l'action de la pesanteur, le long d’un arc QD de cyloïde. (PL 50, fig. 6.) Pour cet effet, tirons la ligne QP per- pendiculaire au diamètre CA du cercle générateur, et décrivons sur PD comme diamètre, la demi-circon- férence POD. Menons de plus toutesles droites qu'on voit dans Ja figure #t faisons CD = °a,PD — oret PN — x. Nous aurons ainsi, en supposant l'arc Sr infiniment petit, Na= dx, et de plus ND = or — >. Le point P est pris ici pour l’origine des abscisses. Si nous désignons par { le temps que le mobile em- ploie à parcourir Farc QM, dtexprimera le temps du peut arc My; et comme la vitesse acquise en parcou- raut l'arc QM est la même que celle que le mobile ac- querrait en tombant de la hauteur PN = x, cette vi- Lesse sera comme la racine carrée de cette hauteur, ou égale à V/x. (Foy. AGcéLÉRE.) Or, ia tangente MT au point M est parallèle à la corde HD , donc les triangles Min et HDN sont semblables et dounent Mn : mf:: HD : DN, mais par la nature du cercle HD — CD XDN, d'ou HD : DN :: V/CD : VDN. On a donc aussi M2 : nf :: VCD Ê V2 ; ou Nbn : dx :: V/2a : V{2r—x) ce qui donne Mum — de ou Vor—x) Le temps le long de Min étant dé et la vitesse y/x, on à encore PE Mm = d.\/x; ainsi lx\/2a de. ee di.yx Vür=æ) de _ dx .\/2a Æ V'x. V{er—x) RATE rV/@rx—x) La différentielle Oo de l'arc de cercle PO étant (voy. RECTIFICATION) rdx si nous substituons cette valeur dans la dernière de dt, dPO — nous obtiendrons dPO.y'2a à dt = et, en intégrant, PO. V/24a LE telle est l'expression du temps cherché le long de l'arc QM. Si nous désignous maintenant par T le temps de la descente le long de l'arc QD , l'arc PO deviendra la demi-circonférence POD , que nous exprimeronus pare et nous aurons alors = c.V/2a TU * Ainsi, comme \/24 est une quantité constante, le C temps T est proportionnel à = ; donc les temps le long e de différens arcs cycloïdaux sont toujours comme le rapport de la demi-circonférence d’un cercle à son rayon, c'est-à-dire que ces temps sont égaux et qu'un point matériel qui se meut le long d’une cycloïde par l’action de la pesanteur, dans un milieu sans résistance, parvient au point le plus bas D dans le même temps soit qu'il parte de À de Q ou de A. Eu exprimant par 7 la demi-circonférence dont le LA c : rayou est l'unité, nous ayons = Pa l'expression précédente prend la forme Tr A\/28 , mais 4 \/2a représente la moitié de la vitesse que la mobile acquerrait en tombant le long du diamètre CD = a , si nous désignons donc par Z' le temps le long de ce diamètre, nous aurons PE a = ET'X V/24 et 2.24 T'= —— —=,9\/2a V'aa V d'où JE LI T' = 473 c’est-à-dire que le temps, le long d’un arc quelconque de cvcloïde est au temps de la chute libre d’un mobile le long du diamètre du cercle générateur dans un rap- port constant égal = +7. 3. Cousidérons actuellement un pendule simple AB (PL. 50, fig. 4.) décrivant un petitarc EA qui se confond avec un arc de la cycloïde dont AB serait le double du diamètre du cercle générateur; d’après ce qui précède le temps de la chute de E en A est à celui de la chute libre d’un mobile le long de + AB dans un rapport con- stant =? 7. Or, si nous désignons par g, l’espace que la pesanteur peut faire parcourir librement à un mobile dans une seconde de temps , nous savons que le temps d' pendant lequel ce corps parcourrait un espace ! AB—* est exprimé par (voy. AccÉLéRE, formule 9), ainsi le temps, pendant lequel sera décrit le petit arc EA, sera et le temps d’une oseillation entière de E en [ sera, en le désignant par T, (a) VA V?8 T=7r 4. Pour un méme lieu terrestre où la force de la pe- santeur, représentée par le double de l'espace qu’elle fait parcouri# aux corps pendant la première seconde de leur chute, c’est-à-dire, par 2g, est constante, la durée T' des oscillations d’un second pendule d’une longueur h' serait aussi vh' V28 " on aurait donc, à cause des facteurs constans , T'' se D Ré GB RARE V4 RES VS LEA ce qui nous apprend que Les durées des oscillations de deux pendules sünples de longueurs différentes sont entre elles dans le rapport des racines carrées de ces longueurs. TOME 11, PE 5. La force de la pesanteur étant connue dans un 280 lieu donné, il est facile de trouver pour ce même lieu la longueur du pendule simple dont les oscillations s’ef- fectuent dans une seconde de temps et que l’on nomme pendule à secondes.En effet, le temps T devant être 1” on a, d’après la formule (a) VA V8 I=T. d’où (b) 1 i 6. Réciproquement , lorsque la longueur du pendule à secondes est connue, on tire de (b) la valeur de la force de la pesanteur (c) c'est à l'aide de cette expression , qu'ayant trouvé à l'observatoire de Paris, par des expériences très-déli- cates, 0”, 69384 pour la longueur du pendule simple à secondes, on ena conclu 2g = 4”,8088. Ainsi, à Paris, les corps qui tombent librement dans le vide décrivent 4,0044 pendant la première seconde de leur chute. 7. Lorsqu'on connait la durée des oscillations d’un pendule simple d’une longueur quelconque , il est fa- cile de déterminer celle du pendule à seconde , puis- qu’en désignant par À cette dernière on a, d’après le numéro 4, tu Ti: Wh:N/h d’où (d) 8. La résistance de l’air n’a aucune influence sensible sur la durée des petites oscillations du pendule, puisque les différens arcs cycloïdaux sont exactement parcourus daus le même temps, elle ne peut que diminuer l’am- plitude de l'oscillation. Ce n’est que lorsque les arcs d’oscillation deviennent assez grands pour ne plus pou- voir être confondus sans erreur avec des arcs de cycloïde que la résistance du milieu peut avoir une influence sur la durée, mais nous ne pouvous entrer dans ces considérations. 9. Un pendule simple tel que la théorie le suppose ne peut exister réellement , mais une petite masse compacte suspendue à un fil très-mince peut en tenir lieu , en remarquant que ce que l’on nomme alors la longueur d'un tel peudule est la distance entre le point de suspension et le centre de gravité de la petite masse. Tous les pendules composés peuvent être ramenés au pendule simple en déterminant leur centre d’oscillation (voy. ce mot) ; car leurs vibrations ont la durée de cel- les du pendule simple dont la longueur serait égale à me 2! 290 PE la distance du point de suspension au centre d’oscilla- tion du pendule composé. 10. Nousdevons faire remarquer que l’expression (a) de la durée des oscillations d’un pendule simple n’est rigoureuse que pour un arc cycloïdal , si l'arc circulaire n’est pas très petit, on ne peut plus le confondre avec l'arc cycloïdal et la valeur de T devient (d), A AO IE) do NOËL a étant le sinus verse de la moitié de l'arc d’oscillation. Eo prenant pour unité le temps d’une oscillation in- finiment petite, qui est toujours le même, les accroisse- mens de durée seront : Pour un arc de 60°, de 0,01675 1 À o L 30°, o0,00426 20°, 0,00190 10°, 0,00012 5°, 0,00003 on voit que pour un arc de ° la différence est à peine sensible. Au dessous de 5°, l'arc circulaire est le même que l'arc de cycloïde et la formule (d) se réduit à (a). Nous verrons aux mots PEsanTeur ct Terre quel- ques applications de la théorie du pendule. PENDULE BALISTIQUE. (Foy. BaLiSTiQUE.) PENOMBRE. (Op.) On donne ce nom à l'ombre faible qui entoure l’ombre parfaitement noire projetée par un corps qui intercepte les rayons lumineux. (Foy. Ombre. PENTADÉCAGONE. (Géom.)(Voy.QuixnÉcaGonr.) PENTAGONE. (Géom.) Figure terminée par cinq lignes droites,et par conséquent composée de cinqangles et de cinq côtés. Lorsque les angles sont égaux entre eux, ainsi que les côtés, le pentagone est dit régulier. La propriété la plus remarquable des pentagones re- guliers, c’est que le carré de leur côté est égal à ja somme du carré du rayon du cercle circonscrit et du carré du côté du décagone inscrit dans le même cercle. En effet, soit ABCDE (PI. 50, fig. 5), un pentagone inscrit dans un cercle , si nous partageons l'arc AGB en deux parties égales AG, GB , et que nous menions les cordes GB et AG, ces cordes seront les côtés du déca- gone inscrit; menons de plus les rayons OA , OB, OG: l'angle au centre AOB sera égal aux quatre cinquièmes d’un angle droit, et par suite chacun des angles OAB, OBA à la base du triangle AOB sera égal aux trois cin- quièmes d'un angle droit. PE Partageons l'angle GOB en deux parties égales par la | droite OH et menons Gr. Nous aurons deux triangles isocèles semblables GB et AGB qui nous donneront Br : GB :: GB : AB, d’où GB — Bm X AB. D'autre part le triangle AOm est isocèle, car l’an- gle AOmn est égal aux trois cinquièmes d’un angle droit et conséquemment égal à l'angle OAB ou OA, donc aussi ce triangle est semblable au triangle isocèle AOB qui a Les mêmes angles à la base, et l’on en tire Am : AO :: AO : AB, d’où AO — Am X AB, ajoutant cette égalité à la précédente, nous aurons GÈ — AO — Bm X AB + An X AB — (Ami+-Br) X AB = AB, ce qui est le théorème énoncé. Cette propriété fournit un moyen facile d'inscrire un pentagone régulier dans un cercle donné. Sur le diamè- tre AB (PI. 50, fig. 8) du cercle, ayant d’abord élevé du centre la perpendiculaire DC, on déterminera le point F milieu du rayon DB, puis de ce point comme : centre avec la distance CF, comme rayon, on décrira l'arc CE, la corde de cet arc sera le côté du pentagone. En effet, si du point F comme centre avec FD, comme rayon, nous décrivons l'arc DG, CG sera la plus grande partie du rayon partagé en moyenne et extréme raison, c’est-à-dire le côté du décagone inscrit ; mais CG = ED, ainsi EC, dont le carré, par la propriété du triangle rectangle, est égal à la somme des carrés de ED et de CD, ou à la somme des carrés du côté du décagone et du carré du rayon, est le côté cherché du pentagone. S'il s'agissait de décrire un pentagone régulier sur une droite donnée, à l'extrémité de cette droite AB (PI. 50, fig. 9), on élèverait une perpendiculaire BC égale à sa moitié, puis on mènerait AC, qu’on prolongerait en D, en faisant CD — BC; de A et de B comme centres avec la distance BD , comme rayon, on décrirait des arcs de cercle qui se couperaient en O, et de ce point avecle rayon AO ou BO, on décrirait un cercle sur la circon- férence duquel il ne faudrait plus que porter cinq fois le côté AB pour décrire le pentagone demandé. En prenant pour unité le rayon du cercle circonscrit la surface du pentagone régulier a pour expression 5/10 + 21/51. PERCUSSION. (/ec.) Action d’un corps qui en PE frappe un autre. Nous avons donné les lois générales de la percussion au mot Cuoc. Percussion des fluides. (Voy. Résisrance.) Centre DE PERCUSSION, (W’oy. CENTRE.) PÉRIGÉE. (4st.) Point de l'orbite du soleil et de la lune, où ces astres sont le plus près de la terre; c’est l'opposé d’apogce. (Foy. ce mot.) PÉRIHÉLIE. (454) Point de l'orbite d’une planète où elle est le plus près du soleil. (Foy. APnéLiE.) PERUOVE. (4st.) Nom donné par quelques astro- nomes au point de la plus petite distance des satellites de Jupiter à cette planète, ou à l’abside supérieure de leurs orbites. PÉRIMÈTRE. (Géom.) C'est le contour ou l’éten- due qui termine une figure ou un corps. Les périmètres des surfaces sont des lignes ; ceux des solides sont des surfaces. Quand les surfaces sont circu- laires , le périmètre prend le nom de périphérie ou de circonfcrence. PÉRIODE. (454.) Espace de temps qu’une planète ou un satellite met à faire sa révolution entière dans son orbite. (Woy. PLANETE.) Pénione , en chronologie | désigne un intervalle de temps par lequel les années sont comptées. (Foy. Ero- QUE.) PÉRIODE DYONISIENNE Où VICTORIENNE. Elle est formée par le proûuit de 28 et de 19, ou des cycles solaire et lunaire; c’est un intervalle de 532 ans qui ramène les nouvelles lunes et la fête de Pâques au même jour de l’année julienne. Ses dénominations lui viennent de ce qu’elle à été proposée par Victorius, et que Denys-le- Petit s’en est servi plus tard. Elle n'est plus d'aucun usage. PÉwIODE JuLIENNE. Espace de 7989 ans, pendant le- quel il ne peut se trouver deux années qui aient les mêmes nombres pour les trois cycles solaire , lunaire et d’indiction. Elle est composée du produit de ces cy- cles ou de celui des nombres 28, 19 et 15. Cette période a été proposée, en 1583 , par Scaliger, comme une mesure universelle en chronologie ; elle est aujourd'hui très-employée, La première année de l'ère chrétienne répond à l’année 4713 de la période julienne, ainsi pour trouver à quelle année de cette période cor- respond une année proposée, il suffit de lui ajouter 4713. C'est ainsi que l’on trouve que la présente année 1536, est l'année 6549 de la période julienne. PÉRIODE CALDÉENNE. C’est la fameuse période de 18 ans et 10 jours qui ramène les éclipses de soleil et de lune dans le même ordre. (7oy. Ecrrrses, 30.) Pémops, Luni-solaire de Louis-le-Grand. Cycle de PE 291 11600 ans qui ramène les nouvelles lunes au même jour et presqu’à la même heure de l’année grégorienne.Cette période a été proposée par Cassini dans ses règles de l'astronomie indienne. Il existe encore plusieurs autres périodes qui ont eu quelque célébrité, mais les progrès de l’astronomie, en les rendant inutiles, les ont fait oublier. On peut con- sulter sur ce sujet l’art de vérifier les dates. PÉRIODIQUE. Epithète que l’on donne à tout mouvement, cours ou révolution qui s'exécute d’une manière régulière, en recommençant toujours la même période. Par exemple, le mouvement périodique de la lune est celui par lequel elle accomplit sa révolution autour de la terre dans l’espace d’un mois lunaire. En arithmétique, on nomme FRaGTiONs PÉRIODIQUES les fractions décimales qui sont composées par la répéti- tion à l'infini d’une période de mêmes chiffres, comme 0, 555555535555.... à l'infini. 0, 34 34 34 34 34 34.... à l'infini. 0, 728 758 758 758..... à l'infini. On tombe sur de semblables fractions lorsqu'on veut réduire en fraction décimale une fraction ordinaire dort le dénominateur contient des facteurs autres que 2 et 5, seuls nombres commensurables avec 10. Pour se rendre compte de cette circonstance, il ne faut que se rappeler le procédé de réduction donné au mot Dicrmar. N ., ; ; Eau effet, M étant une fraction réduite à sa plus simple expression , c'est-à-dire telle que ses deux termes N et M w’ont aucun facteur commun, pour trouver les chif- fres décimaux on multiplie N par une puissance # de 10 capable de rendre N.10# divisible par M; si la division peut s'effectuer exactement, on a une fraction décimale sous une forme finie égale à la fraction proposée; c'est ainsi, par exemple, que s devient DC = 17), d’où e FA 4 nt 4 100 Mais si, quelque grand que l’on prenne p, la division = 070% de N.10 par M ne peut s'effectuer exactement, l'opé- ration peut se prolonger à l'infini, et l’on a une fraction décimale d’un nombre indéfini de chiffres, laquelle est toujours périodique , comme nous allons le voir. Lorsque le dénominateur M est de la forme 2,5", ou ne renferme pas d’autres facteurs que 2 et 5, on peut toujours prendre y assez grand pour que 104, et, par conséquent N.10# soit exactement divisible par 2m5n, car 104 = 2/52 ; ainsi en faisant seulement x égal au plus grand des exposans met n. 292 PE devient un nombre entier,savoir Gun sim >n et 2, sin —m, on a donc dans le premier cas N.ro" e N N.5n—u NN +10 N,5m-", d'où — = - 2,51 on, ha 107? et dans le second N.107 : N N,ou—-m _— — N.2r—", d'où = —.—, 2m L NL a"t,)!t 1 07 d’où il suit que la fraction décimale a toujours un nom- bre fini de chiffres. Lorsqu’au contraire, le dénominateur renferme d’au- tres nombres premiers que 2 et 5, on peut lui douner la forme pos 5" , p étant un nombre premier, ou plus généralement y étant le produit de tous les nombres premiers autres que 2 et 5 qui entrent daus ce dénominateur ; et il devient évident que N.10/ ne peut jamais devenir exactement divisible par p.2"*.5" quel que soit # puisque N n'est point divisible par p. Cependant, quoique la division de N.10/ par p.2".5", où celle de N par M, puisse alors se prolonger à l'infini en donnant à # des va- leurs de plus en plus grandes ou, ce qui est la mème chose, eu ajoutant des zéros à chaque reste successif , ces restes successifs ne peuvent admettre que N—1, valeurs différentes, car ils ne peuvent être que 7,2, 3,4, etces.s. N—t. Ainsi, dans le cours de N divi- sions, on retombera nécessairement sur un des restes déjà trouvé, et en partant de ce reste, on reproduira les mêmes décimales au quotient, jusqu'à ce qu'on re- trouve une seconde fois le même reste, et ainsi de suite à l'infini. La fraction décimale formée par une telle division indéfinie sera donc une fraction périodique. On nomme fractions périodiques simples où compo sées , celles dont la période commence immédiatement après la virgule où au premier chiffre décimal. Les fractions périodiques simples sont celles dont la période n’a qu’un seul chiffre, comme sur se s'UCe + etc: Les fractions périodiques composces sont celles dont la période a plusieurs chiffres, comme 0, 37 37 37 37 37 37--.-..-elc. 0, 7954 7094 7054-.-......€tc. On nomme fractions périodiques mixtes, les fractions périodiques dans lesquelles la période ne commence à se manifester qu'après plusieurs chiffres décimaux ; comme PE Parmi toutes les questions qu'on peut se proposer sur les fractions périodiques, la plus hnportante est celle de retrouver les fractions ordinaires qui leur donnent naissance. Cette question fait connaitre une propriété uès remarquable du nombre get des nombres composés de ce chiffre tels que 99, 999, 9999, etc. C'eit qu'en divisant une quantité quelconque par un quelconque de ces nombres, plus grand qu'elle, on produit une fraction périodique, dont la période a ioujours le mé- me nombre de chiffres que le diviseur. De plus, cette période est formée de la quantité divisée elle-même, précédée s'il est nécessaire , d’un nombre suffisant de zéros pour la compléter. Par exemple : = O0, 9299999999)... etc. 9 p> Ù _ Fr e F = — 0, 0 05 05 09 00......€lc. 99 5 RTE 7 — 0, 005 005 005 0095.....C0tc: 999 etc. etc. 7) EL =o,35757 15-75 75:::...etc. : À J À 4 4 99 75 1 A ñ ñ h 5 —<- — 0, 099 079 079 072 0 Se se ELC: 099 CA 1 7 Î 7 etc. etc. Eu esaminant les nombres formés du chiffre 9, on recounait que 9 = 10 — ll 09 —: 107 —"1 999 — 10? VI etc. — etc. d'où l'on voit que la forme générale de ces nombres est 104 -— 1. Ainsi on peut démontrer Ja propriété de ces nombres, en observant que N étant un nombre quelcon- que, etr1o/—1un nombre plus grand , on à N TEE — N.(1o/—1)—1 c'est-à dire N N N N N ARRET + etc. 10°/ 10 car, il résulte de cette décomposition une suite infinie, ë . Ja répétition d’une même péri d ei composée par la répétition e mè période = laquelle, écrite sans dénominateur, comme c’est l’usage pour Îles fractions décimales, est simplement N, ou oN, ou ooN , selon que N est composé de x, où deu—1; ou de # — 2, cluffres, etc. PE D'après cette génération des fractions périodiques, pour les ramener aux fractions ordinaires . il suffit de preudre la période pour numérateur, ct de lui douner pour dénominateur un nombre composé d'autant de chiffres o qu'il y a de chiffres dans la période. C'est de cette manière qu’on trouve que la fraction périodique 0, 714285 514265 714285 ...etc. est égale à la fraction ordiuaire 714255 999099 ea qui se réduit à 1 Ce qui précède est suffisant pour transformer toute Jraction périodique mixte en fraction ordinaire, car en examinant d’abord le cas le plus simple, celui où les chiffres qui précèdent la période sont tous des zéros, et en prenant pour exemple 0, 000 52 52 52 52 52..,.etc. ilest évident qu'en avançant suffisamment la virgule , on ramène cette fraction à une fraction composée 0, 52 52 5259/9959 594. etc: ; , 11002 : ne : qui est égale à — ; mais en avançant ici la virgule 99 de quatre rangs on a rendu la proposée dix mille fois LE DR PES : —, dix mille fois plus 99 petit, ce qui s'exécute en plaçant 4 zéros à la droite de plus grande, il faut donc rendre 99, et l’on Re pour la fraction ordinaire de- 990000 manudée. Ainsi dans ce cas simple, la période forme en- core le numérateur de la fraction ordinaire, et le déno- minateur est composé d'autant de Go qu'il y a de chif- fres dans la période, précédés d'autant de zéros qu’il s’en trouve avant la première période. Toute fraction périodique mixte se ramène au cas précédent en la décomposant en deux autres fractions. Par exemple s'il s'agissait de 0, 35 23232393..,. etc, on pourrait la considérer comme la somme des deux fractions 0, 35 0, 00:23 23:93:23. :!, ‘etc: dont la dernière réduite en fraction ordinaire est 23 9900 La proposée est donc égale à 35 23 100 9900 ce qui donne, en réduisant au même dénominateur, PE 293 35X 09 +23 _ 3488 9900 9900 35 X 99 Fr 23 9900 9900 La règle générale est donc de multiplier les chiffres qui précèdent la période par un nombre composé d’au- taut de 9 que la période a de chiffres, d'ajouter en- suite la période au produit et de donner à la somme, pour dénominateur, le nombre par lequel on a multi- plié, précédé d'autant de zéros qu'il v a de chiffres avant la première période. En appliquent cette règle à la fraction périodique mixte 0, 030 50 50 50 50 50 50 50.... etc. nous la trouverons égale à 030 X 99 + 50 99000 3020 ] 99000 Wallis parait être le premier qui se soit occupé des fractions périodiques, devenues ensuite l'objet des re- cherches de Euler, Lambert et Robertson. Il existe sur toutes ces recherches un mémoire très-curieux de Jean Bernouilli, inséré dans le tome IL des Nouveaux mc- motres de l'Académie des sciences de Berlin. PÉRIPHÉRIE (Géom.\ Contour d’une figure curvi- ligne. C’est la ligne courbe qui la termine. La peripherie d'un cercle prend le nom particulier de circonfcrence. PERMUTATION. fait dans les partics d’un méme tout pour obtenir les (4lg.) Transposition que l’on divers arrangemens dont elles sont susceptibles. Par exemple, un groupe de lettres tel que abcd, étant donné, en faisant varier les positions primitives de ces leitres comme il suit abdce, adbc, bacd, cabd, etc. ces nouveaux groupes seront les permutations du pre- mier. La théorie des permutations trouvant de nombreu- ses applications dans la science des nombres, nous allons exposer ses principes généraux. Une seule lettre a ne peut avoir qu’un seul arrange- ment, mais deux lettres a et b admettent deux arran- gemens différens ou deux permutations, puisqu'on peut placer à avant ou après b, ce qui donne ab, ba Pour trouver tous les groupes de permutations dont trois lettres a, b, c sont susceptibles, on place successi- vement devant chacune d'elles les nermutations des deux autres, ainsi qu'il suit a lbe, cb} b{ac, ca} e {ab, ba} 294 PE et en réunissant ensuite chaque lettre aux groupes cor- respondans, on a les six permutations abc, acb, bac, bca, cab, cha: Le nombre des permutations de 3 lettres est donc égal à 3 fois celui des permutations de 2 lettres, ou égal 3 52 Les groupes des permutations des quatre lettres 4, b,e, dse forment de la même manière en plaçant devant chacune de ces lettres les permutations des trois autres de la manière suivante a { bed, bdce, cbd, cdb, dbc, deb} b |acd,adc, cad, cda, dac, dca\ c |abd, adb,l'ad, bda, dab, dba} d {abc, acb, bac, bca, cab, cha} ce qui donne, en réunissant chaque lettre aux groupes correspondans, les 24 permutations abcd, abde, acbd, acdb, adbc, adcb bacd, bade, bcad, beda, bdac, bdca cabd, cadb, chad, chda, cdab, cdba dabc, dacb, dbac, dbca, deab, dcba Le nombre des permutations de 4 lettres est donc égal à 4 fois celui de 3 lettres ou à 4 X 3 X 2. Comme, en général, pour former tous les groupes dés permutations de 72 leitres, il faut placer devant chacune d’elles les permutations des »—1 autres, il de- vient évident que le xombre des permutations de m2 lettres est égal à 2 fois celui des permutations de 772—1 lettres. Ainsi désignant généralement par Pr le nombre des permutations de 72 lettres, nous avons Ph Ps = (ra—3) PP; = 7, PF Pi (n1—9) Pn-3 etc. I etc. , Pn-n = (mr) Prin: et, en substituant chacune de ces valeurs dans celle qui le précède Ph = om (m3) (m—2)...(mn) Pn-n: ou (a) Pam (m—i) (m—2)..., 3.2.1 en faisant h = m1; d'où Pur: = Prin: = Pi; 1 Si l’on demandait par exemple le nombre des per- mutations de 8 lettres, on ferait m = 8, et la formuie (a) donnerait P:Z=6.7.6.5.4.3.2.1 — 40320 PE Ce qui précède suppose que toutes les lettres sont différentes, car si l’une d'elles devait être répétée plu- sieurs fois, le nombre des permutations diminuerait, car un froupe aa n'ayant point de permutation, trois lettres a, a, b qui en admettraient six si elles étaient différentes, n’en ont plus que trois aab , aba, baa. Il faut considérer en général que si sur 72 lettres, une se trouve n fois, les changemens de place de ces x lettres entre elles n’apportent aucun changement dans les groupes où elles se trouvent, tandis qu’en les sup- posaut toutes différentes, chacun de ces groupes se trouverait fournir autant de permutations différentes que » lettres peuvent en admettre, Ainsi pour avoir le nombre total des permutations de »2 lettres dont 7 soit la même, il faut diviser le nombre total des permuta- tions de 72 lettres par celui de » lettres ; on a donc pour ce nombre l’expression m (m1) (m—o2).....3.2.1 n(n—1)...3.2.1 ou simplement ali pit en nous sérvant de la notation des factorielles. (Joy. ce mot.) Si les »72—n autres lettres étaient les mêmes, il fau- drair encore diviser l’expression ci-dessus par le nom- bre des permutations de 72 —n lettres, car tous les groupes qui différaient entre eux par les arrangemens de ces »m—n lettres deviennent identiques et se rédui- sent à un seul. Donc J'l nil, quil est l'expression générale du nombre des permutations d’un assemblage composé de deux lettres dont lune se trouve répétée n fois et l’autre »3—n fois. C’est sur cette expression qu'est fondée la démonstration que nous avons donnée du Binome de Newton (voy ce mot ). Où peut aisément conclure que le nombre des per- mutations d’uu assemblage de 72 lettres, dont une pre- mière entre 72 fois dans l'assemblage, une seconde o fois, une troisième p fois, une quatrième g fois etc., est égal à qali aelr,1o0lt.1211,19ltetc. me étant n + 0 p + g+ etc. L'accroissement très-rapide du nombre des permuta- tions, lorsque celui des objets augmente , a donné nais- sance à un problème curieux de probabilités; on s’est demandé si depuis que l’on joue au jeu de cart PE nommé le piquet, tous les arrangemens possibles des 32 cartes avaient pu se présenter, Comme les 32 cartes sont toutes différentes, le nombre de leurs permutations ou de leurs arrangemens différens, est 13211 — 263 130 836 933 693 530 167 218 012 160 000 000 Ainsi en supposant que deux rrilliards ou deux mille rullions de joueurs jouassent {oo coups de piquet par jour, et en admettant en outre qu'aucun arrangement pese reproduise , il leur faudrait plus de dix-huit mille milliards de millions de siècle pour épuiser toutes les permutations possibles des 32 cartes. PERPENDICULAIRE. (Gcom.) Ligne droite qui en rencontre une autre de manière à former avec cette dernière des angles droits. (Foy. Nor. pré. 31.) Deux lignes droites qui se coupent n’ont.que deux relations possibles : elles sont ou obliques où perpen- diculaires l’une par rapport à l’autre. Ces deux relations fournissent plusicurs théorèmes fondamentaux de la géométrie élémentaire que nous allons exposer. 1. De toutes les lignes droites que l’on peut mener d'un point à une droite , la perpendiculaire est la plus courte. Soient AB la droite donnée et C le point. (PI. 50, fig. 11.) De ce point abaissons la perpendiculaire CD et menons une oblique quelconque CE. Le triangle ECD étant rectangle en D, l'angle CED est plus petit que l’angle CDE, et conséquemment le côté EC est plus grand que le côté CD. (Foy. Triance.) Comme ou peut en dire autant de toute autre oblique, il en résulte que la perpendiculaire est la plus courte de toutes les lignes que l'on peut mener d’un point à un autre, aussi sert-elle à mesurer la distance du point à la ligne. 2. De deux obliques qui partent du même point d'une perpendiculaire, celle qui s’écarte le plus de son pied est la plus longue. Considérons les deux obliques CE, CF (méme fig.) ; nous avons CF => CE, car l'angle FEC extérieur par rapport au triangle rectangle CED est plus grand qu’un angle droit, tandis que l’angle CFE intérieur au trian- gle rectangle FDC est plus petit qu’un angle droit; donc dans le triangle ECF le côté CF est opposé à un plus grand angle que le côté CE. 3. D'un point pris hors d'une droite on ne peut lu mener que deux obliques égales, l'une d'un côté et l'au- tre de l’autre. Car une troisième oblique serait plus ou moins écar- tée du pied de la perpendiculaire, et serait conséquem- ment plus ou moins longue. 4. Deux obliques égales s’écartent également du pied de la perpendiculaire. C'est une conséquence de ce qui précède, car on ne peut supposer le contraire sans tomber dans des contradictions. PE 295 5. 82 une droite est perpendiculaire sur le milieu d'une autre droite, tous ses points sont à égales distances des deux extrémités de cette autre. En effet, si d'un point quelconque de la perpendi- culaire on mène une oblique à chacune des extrémités de la droite, ces obliques seront également écartées du pied de la perpendiculaire et seront conséquemment égales, donc ce point de la perpendiculaire, et l’on peut en dire autant de tous les autres , est également distant des deux extrémités de la droite. 6. Comme deux points suffisent pour déterminer la position d’une droite, il résulte de la proposition pré- cédente que pour élever nne perperdiculaire sur le milieu d'une ligne donnée, il suffit de déterminer deux points également distans des extrémités de cette ligne; ce qui s'exécute de la manière suivante. Soit AB (PI. 5o fig. 12) la droite donnée, du point A, comme centre, avec un rayon plus grand que la moitié de AB on dé- crira au-dessus et au-dessous de cette ligne deux ares de cercle, puis du point B avec le même rayon on dé- crira deux autres arcs de cercles, coupant les premiers aux points C et D. Ces points étant par cette construc- tion également distans de À et de B, la droite CD qu'on fera passer par ces points sera perpendiculaire sur le milieu de AB, On peut employer la même con- struction pour diviser une droite en deux parties éga- les. Si la droite donnée était située de telle manière qu'on ne püt décrire des arcs de cercle au-dessus et au dessous, après avoir décrit les arcs qui se coupent en C, on changerait de rayon, et de A et de B avec une autre ouverture de compas on décrirait les arcs qui se coupent en D’. Les points C et D’ détermineraient aussi la position de la perpendiculaire. 7. S'il s'agissait de mener à une droite une perpendi- culaire d’un point donné D (P]. 5o fig. 13) on tirerait d'une manière quelconque l’oblique DC, puis du mi- lieu F de cette oblique on décrirait avec sa moitié comme rayon le demi-cercle CED. En joignant les points E, D, on aurait la perpendiculaire demandée. Eu effet, d’après la propriété du cercle (voy. ANGLE 19) l'angle CED est droit. 8. La construction précédente peut servir pour éle- ver une perpendiculaire à l'extrémité d’une droite don- née, car en supposant le point E être cette extrémité, il suffit de prendre à volonté un point F et avec la distance EF de décrire un cercle, Du point C où le cer- cle coupe la droite on mène le diamètre CD, ce qui détermine le second point D de la perpendiculaire. Une droite est dite perpendiculaire à un plan lors- qu'elle est perpendiculaire à toutes les droites que l'on peut mener dans ce plan du point où elle le ren- contre. 206 PE Un plan est perpendiculaire à un autre plan, quand une droite, menée dans l’un des plans, perpendiculaire à leur commune section, est perpendiculaire à l'autre plan. Dans la Théorie des courbes, la perpendiculaire à la tangente d’un des points d’une courbe se nomme perpendiculaire à la courbe où normale. Cette dernière dénomination est la plus en usage (Foy. Sous-xor- MALE.) PERPENDICULE. Nom que l'on donne au fil qui, dans une équerre, est tendu par le plomb et donne la direction de la perpendiculaire à l'horizon. (Foy. Ni- VEAU.) TERPÉTUEL (Mouvement). Mouvement qui se perpétue indéfiniment sans le secours d'aucune cause extérieure , où action nouvelle qui vienne le ranimer. Aucune machine, quelqu'ingénieuse qu'elle soit, ne peut produire un tel mouvement à cause du frottement des parties qui finit toujours par absorber lemoment d’ac- tivité des forces vives initiales. La recherche du mouvement perpétuel est, comme celle de la quadrature du cercle, Voccupation des gens qui n'ont aucune connaissance des lois de la mécanique et des principes de la géométrie. PERSÉE. (454) Constellation boréale composée de 59 étoiles dans lecatalogue britannique. Elle estsituée entre Andromède et le Cocher {voy. pl. 9), et renferme une belle étoile de seconde grandeur nommée Ælgenib. PERSPECTIVE. Une des branches de l'Optique gé- nérale ( voy. Ovrique }. C'est l'art de représenter sur une surface plane des objets visibles dans leurs situa- tions respectives, selon les différences que le degré d'é- loignement met entr'eux , et tels, enfin, qu'ils seraient vus à travers un plan transparent placé entr'eux et l'œil. La perspective se divise en spéculative et en pratique. La première est la théorie des différentes apparences des objets suivant les positions diverses de l'œil qui les regarde. La seconde e:t l'art de les représenter sous une forme semblable à celle que nous leur voyons. On distingue encore la perspective pratique en /r- neaire eteu aérienne, selon q'elleconsidèreseulementla forme des objets ou les nuances des couleurs de leur sur- face. L'art d'appliquer les couleurs et de représenter les diverses parties des objets d'après la manière dontils sont éclairés est du ressort de la peinture. Nous n'avons à nous occuper ici que des principes de la perspective li- néaire. 1. Pour se former uneidée exacte de la perspective, il faut s’imaginer que des lignes droites se rendent de l'œil à tous les points visibles de la surface des objets, en PE traversant un plan transparent placé entre l'œil et cés objets ; les interecctions de ces droites avec le plan dé- termineront sur ce plan une suite de points qui offriront en petit la représentation des objets. Le plan transparent prend le nom de tableau. On le conçoit généralement perpendiculaire à l'horizon, 2. D'après ce qui précède, les deux premiers principes de la perspective sont : I. Tout ce qui est représenté sur un tableau doft étre assujett à un seul et méme point de vue. IT. La perspective d'un point quelconque est à l'en- droit indiqué du tableau où son plan est traversé par le rayon visuel qui va de l'œil à ce pcint. On nomme point «ie vue le pointoù aboutit la droite tirée de l'œil perpendiculairement au plan du tableau. 3. La perspective d'une droite, qui étant prolongée ne passerait pas l'œil, est l'intersection du plan du ta- bleau par le plan d'un triangle rectiligne dontla droite originale serait la base, ctles deux rayons menés de ses extrémités jusqu'à l'œil seraient les côtés. Il suffit de connaitre les points qui forment la perspective des deux extrémités d’une droite pour avoir la perspective de cette droite. 4. La perspective d'une figure plane se compose des perspectives de ses côtés, car les rayons visuels menés de l'œil à tous les points de cette figure formeat une pyramide dont elle est la base et qui a son sommet dans l'œil; mais la figure formée sur le tableau par l'inter- section de son plan et de cette pyramide est la perspec- üve de la figure originale : donc cette perspective a pour côtés les perspectives des côtés dela figure originale. 5. Il résulte de cette proposition que la perspective d'un polygone ne peut être une figure semblable à son original, à moins que ce polygone ne soit parallèle au plan du tableau, car les sections d’une pyramide par un plan ne sont semblables à la base que lorsque le plan cou- pant est parallèle à cette base. G. La perspective d’un solide est une figure plane, composée des perspectives de toutes ses faces visibles. 7. Le problème fondamental de la perspective con- siste à trouver la perspective d'un point, car c’est évi- demment aux perspectives des points que se ramènent celles deslignes, des surfaces et des solides. Mais la posi- tion d’un point dans l’espace absolu étant déterminée par ses distances à trois plans donnés de position, (voy. A»pLicarion) dans la Perspective on prend pour ces plans : 1° Celui du tableau, que nous considérons comme vertical ou perpendiculaire à l'horizon; 2° Un plan pa- rallèle à l'horizon qui passe par l'œil et qu'on nomme plan horizontal; 3° Un plan perpendiculaire aux deux premiers, qui passe aussi par l'œil ct que l'on appelle plan vertical. Soit, par exemple, ABCD (PI. 51 fig. 1.) le plan du tableau , IKLM sera le plan horizontal et PE EFGH, le plan vertical; Vol sera placé en « à l'intersec- tion de ces deux derniers. L'iutersection ST du plan horizontal et du plau du ta- bleau se nomme la ligne horizontale du tableau, et l'in- tersection QR du plan vertical avec le plan du tableau se nomme la ligne verticale du tableau. Le point de vue est le point o intersection de la ligue horizontale et de la ligne verticale, Ceci posé, occupons-nous de la solution du problème fondamental dont voici l'énoncé : ProBLimE FONDAMENTAL. Ætant donnés de position le plan d'un tableau, le lieu de l'œil et un point der- rière le tableau, trouver sur le tableau son point de perspective. Soit Z le point donné dont on demande le point de perspective z sur le tableau. De ce point Z abaissons sur le plan horizoutal une perpendiculaire ZX, et sur le plan vertical une perpendiculaire ZM; par le point X menons XY perpendiculaire au plan vertical, et par M menons MY perpendiculaire au plan horizontal, Il est évident que ZXYM est un rectangle dont le plan est parallèle au plan du tableau. ZX où MY mesurent la distance du point donné Z au plan horizontal, ou sa hauteur au-dessus du niveau de l'œil; ZM ou XY me- surent la distance du point 3 au plan vertical, ou la quantité dont ce point est à gauche par rapport à l'œil. La portion Yo de la ligne du point de vue OP mesure la distance du rectangle ZXYM au plan du tableau, et par conséquent celle du point X à ce même plan. Le point X étant supposé donné de position les trois dis- tances ZM, ZX, Yo sont dounées de grandeur. Du lieu O de l'œil urons les droites OX, OZ, OM et nous aurons une pyramide quadrangulaire OZMYX qui se trouvera coupée en zm0x par le plan du ta- bleau. Donc, zmox sera la perspective du rectangle ZMYX, comme le point z est la perspective du point Z. De plus, la base de cette pyramide ou le rectangle ZMYX étant parallèle au plan du tableau, l'intersec- tion zmox sera un rectangle semblable à ZMYX. Or, à cause des triangles semblables Oom, OYM, on a la proportion Oo : OY :: om : MY et de plus, à cause de la similitude des rectangles om : MY :: 2m: ZM Donc, Oo est à OY, comme un côté quelconque du rectangle zmox est au côté homologue du rectanple ZMYX. On tire de ces rapports les deux règles ou ana- logies suivantes qui renfermeut la solution numérique générale du problème. 1° La distance Oo de l'œil au plan du tableau, ce que l'on nomme le RAYON PRINCIPAL, est à cette distance Tour 11, PE augmentée de celle de l’objet au plan du tableau, comme la distance du point de perspective à la ligne 297 verticale est à la distance de l'objet au plan vertical, C'est-à-dire ici Oo : OY — Oo+oY :: 2m: ZM 2° Le rayon principal est à ce méme rayon augmenté de la distance de l'objet au plan du tableau , comme la distance du point de perspective à la ligne horizontale est à la distance de l'objet au plan horizontal. C'est-à- dire ici Oo : : ZX : ZT 8. Pour donner un exemple de l'application de ces règles, supposons l'œil éloigné de 80 décimètres du ta- bleau sur lequel on veut déterminer le point de perspec- üve d’un point original éloigné de 160 décimètres du plan du tableau, élevé de Go décimètres au-dessus du niveau de l'œil et placé sur la gauche à 120 décimètres du plan vertical. Soit ABCD (P1.51r, fig. 2), le cadre du tableau donné, que nous supposons rectangulaire. Déterminons sur le tableau le point o vis-à-vis duquel nous voulons que l'œil soit placé, et faisons passer par ce point o, qui est alors le point de vue du tableau , une droite QR per- pendiculaire aux deux bords AB et CD, ainsi qu'une droite ST perpendiculaire aux deux autres bords AD, BC. Ces droites seront la verticale et l'horizontale du tableau. Résolvons ensuite les propositions Ro : 804160 :: x : 60 80 : 804160 :: y : 120 elles nous donneront x—20, y—40; x est la distance du point de perspective à la ligne verticale, et y celle du même point à la ligne horizontale. Prenons donc sur l'horizontale, et à sa gauche, une partie om—20 dé- cimètres, et sur la verticale une partie o7—/40 décimè- tres; des points 72 et z meuons les droites 772 et nz perpendiculaires respectivement à l'horizontale et à la verticale, leur point de rencontre z sera le point de perspective demandé. En effet, ce point est situé à 20 décimètres de la verticale et à 40 de l'horizontale. 9. On peut résoudre le même problème par une construction purement graphique que nous allons faire convaitre, parce qu’elle sert de base à la plupart des procédés que l’on enseigne dans les traités de perspec- tive. Soit ABCD (PI. 51, fig. 3 et 4) le plan du tableau, QR sa ligne verticale, et ST sa ligne horizontale , o le point de vue et Z un point donné. Faisons passer par le point Z un plan de niveau MN qui sera conséquem- ment parallèle à la ligue horizontale ST, Soit EF l'in- 20 298 PE tersection de ce plan par le plan vertical qui passe par QR, et DC son intersection par le plan du tableau. Du point Z abaissons sur BC la perpendiculaire ZT, qui mesure la distance de ce point au plan du tableau, le point [ se nomme le point d'incidence; uürens du point de vue o au point d'incidence une droite of; portons la distance ZI sur DG de I'en 7’; et prenons sur l'horizontale ST une &istance 6O éyale au rayon principal ou à la distance de l'œil au plan du tableau} joignons O et Z' par la droite OZ’. Le point z où OZ coupe ol cst la perspective demandée. Four le démontrer merons par le point = la droite sq, perpendiculaire à DC, ainsi que la droite zp perpen- diculaire à QR. Les triangles 010 et Z'zl sont sembla- bles et comme de plus 25 et = sont les hauteurs respec- uves de ces triangles, nous avons 00 : ZT :: 25: zq d'où 00 : 00 LzT:: 25: 25 + zq or, cO ZT = 00 ZI, 25 +zg = 57 = 0R ; donc cette dernière proportion est la même chose que (a), 00 : 00 + ZI ::z5:0R C'est la première analogie du n°7, puisque ok est la hauteur de l'œil au-dessus du niveau de l'objet, et par conséquent la distance de l’objet au plan horizontal. Nous trouverons de même la seconde analogie en remarquant que les triangles égaux o0pz et 0zs sont sem- blables au triangle oRI et donnent op: oR :: pz: RI ou z$ : OR ::pz : RI à cause de op = 75. Donc aussi, en vertu du rapport commun entre cette proportion et la proportion (a), 00 : 00 + ZI :: pz : RI ce qui est la seconde analogie du n° 5. La construction que nous venons de donner renferme donc en effet la solution générale du problème, Pour opérer ces constructions, on agit comme dans les problèmes de la géométrie descriptive en supposant le plan du tableau rabaissé sur le plan de niveau, ce f qui donne les fig. 3 bis et 4 bis. La première se rap- porte au cas où le point donné est au dessous du niveau de l'œil, et la seconde au cas où il est au-dessus. Nous pouvons procéder maintenant à l'exposition des principales méthodes de la perspective pratique. 10. Mcthode du treillis perspectif. Cette méthode est fondée sur la construction d’un carré ABCD (PI. 51, fig. 5), qui représente le champ original du tableau, PE c'est-à-dire tout l’espace de terrain que les objets que l'on veut représenter doivent occuper. Ce champ se nomme aussi le plan géométral. On divise ce carré en plusieurs autres carrés les plus petits qu'il est possibie, que le bord inférieur du tableau est et l'on suppose posé sur le côté AB du carrré. Ceci posé, ayaut mené sur le plan du tableau la ligne horizontale ST à la hau- teur qu'on juge convenable, on tire la ligne verticale QR, selon qu'on veut placer le spectateur vis-à-vis le milieu ou vers un des côtés du tableau , en sorte que o est le point de vueet cR la hauteur de l'œil au- dessus du terrain. Par le point o on mène à toutes les divisions du côté AB les droites oA , oh, oN, oP, oB; puis on porte le rayon principal, qu'on détermine selon qu'on a jugé à propos d’éloigner l'œil du tableau, de part et d'autre du point o sur la ligne horizontale, prolongée s’il est nécessaire, comme en O et en O'; de ces deux points on tire aux mêmes divisions du côté AB, les droites O4, OM, ON, OR, OP,O0Bet O'A, O'M, O'N, O'R, OP,OB, puis on joint les points d’intersec- tions de ces droites par les lignes 11, 22, 33, 44, 55 ct de; ce qui forme un assemblage de trapèzes renfermés dans le trapèze AdcB qui est la perspective du carré ABCD et de tous ses petits carrés. C’est ce trapèze AdcB qu'on nomme le treillis perspectif. On reconnait aisément que AdcB est la perspective du carré ABCD, en observant que le point A cest le point d'incidence du point D et que la ligne AB est égale à la distance AD du point D au plan du tableau, d’où il suit, d’après le n° 9, que le point d’intersection des lignes oA et OB est la perspective du point D. Il en est de même de tous les autres points du carré ABCD. . 11. Les droites Ad, Me, Nf, Ri, PÆ4, Be dont les divisions inégales représentent les divisions égales des droites AD, ME, NF,RI, PK et BC se nomment les échelles fiyantes des longueurs, parce qu’elles servent à dégrader les dimensions des objets, à mesure que les parties de ces ebjets s'éloignent du plan du tableau ; et les parallèles 11,22, 33, ctc., se nomment les échelles fuyantes des largeurs et des hauteurs, parce qu’eïles servent à dégrader les largeurs etles hauteurs des objets à mesure qu'ils s'éloignent du plan du tableau. 12. Puisque le treillis perspectif représente sur le ta- bleau le terrain compris dans le carré ABCD, il est évident que si on dessine dans ce carré le plan des objets qu’on veut mettre en perspective sur le tableau, de manière que les divisions de ce carré servent d'é- chelles au plan, il sera facile de mettre ce même plan en perspective. Car s’il s'agissait, par exemple, de met- tre en perspective un carré posé sur le terrain oblique- ment par rapport au tableau, on le dessiuerait dans le PE carré ABCD (PI. 51, fig. 6) en lui donnant la situation oblique qu'il a sur le terrain, puis on marquerait daus le treillis perspectif les points o, 72, mm, 1, correspon- dans aux sommets du carré ONMI, et placés, dans les petits trapèzes du treillis correspondans aux petits cariés du plan géométral, d’une manière semblable à celle dont les points O, N, M, et I sont placés dans les carrés. En menant par ces points les droites on, nm, mi, io le quadrilatère onmi sera la perspective du carré ONMI. 13. Sice carré ONMI était la base d’un cube qu’on voulüt mettre en perspective, il faudrait des points 0, n, m, à élever lhorizontale des perpendiculaires 0H, 2Q, mP et :E, et comme le cube doit avoir pour hauteur le côté du carré,on mesurerait ce côté en prevant pour échelle la droite AB et ses subdivisions ; admettons, pour exemple, que le côté OT contienne trois côtés des petits carrés ou trois des subdivisions de AB, il faudra donner à chacune des perpendiculaires trois fois la longueur du trapèze où est son pied, ce que l’on fait en prenant avecun compasles longueurs de ces trapèzes, de manière à tenir ses pointes dans la droite qui passerait par le pied de la perpendiculaire parallè- lement à AB. Les hauteurs perspectives des côtés du cube étant ainsi déterminées, on tirerait les droites HQ, QP, PFet FH, et l’on aurait la perspective du cube. 14. On doit remarquer que dans ces opérations le carré où plan géométral est censé derrière le tableau par rapport à l’œil, et qu’ainsi 11 faut dessiner dans ce carré vers AB ou du côté du treillis les objets qu'on veut représenter sur le devant du tableau, et vers CD ceux qui doivent paraître éloignés. 15. Lorsque sur une des faces planes d’un objet qu'on met en perspective ou même sur deux ou plu- sieurs faces planes parallèles quelconques, il y a plu- sieurs droites paralièles entre elles, telles que sont les moulures des ornemens d'architecture, il faut pour abréger et en même temps pour opérer plus exacte- ment, déterminer leur poiut de concours perspectif, qu'on appelle alors leur point accidental. Or lorsque ces parallèles sont en même temps deslignes de niveau, ce qui est le cas le plus ordinaire, leur point accidental est dans la ligne horizontale; de sorte qu'ayant la pers- pective d’une seule de ces parallèles, il suffit de la pro- longer jusqu’à la ligne horizontale et le point de ren- contre est le point accidental de toutes les parallèles : car puisque l’on suppose que toutes ces lignes sont de niveau, le rayon tiré de l'œil parallèlement à ces lignes est de niveau et par conséquent couché sur le plan horizontal; donc il ne peut rencontrer le tableau que dans la ligne horizontale. Avant ainsi la position »m de la perspective de la PE 299 droite originale NM, on la prolongera jusqu'à ce qu’elle rencontre en R la ligne horizontale suffisam- ment prolongée. Ce point R sera le point accidental de la droite originale OI et celui des deux côtés de la base supérieure du cube qui sont parallèles à NM et à OI. Il en est de même du point L, où doivent aboutir les perspectives des parallèles ON, IM et de leurs correspondantes dans la base supérieure du cube, Si les parallèles originales n'étaient pas des droi- tés de niveau, il faudrait avoir la perspective de deux d’entre elles; et les ayant prolongées du côté vers lequel ces perspectives s’inclinent, jusqu’à leur point de rencontre, ce point sera le point accidental de toutes les autres. 16. Cette pratique est fondée sur ce que deux droites parallèles originales semblent toujours concourir vers un même point, cé dont on peut s'assurer en regar- dant une allée d'arbres dont les deux côtés sont paral- lèles, et, par conséquent, sur ce que les perspectives de ces droites doivent égalément tendre à concourir sur le tableau. Or l'œil doit voir par un même rayon le point de concours des deux lignes originales et celui de leurs perspectives; donc le point de concours des deux lignes de perspective est dans le point du tableau où son plan est traversé par la droite qui va de l’œil au point de concours des deux lignes originales. Mais le point de concours apparent de deux parallèles ori- ginales étant infiniment éloigné de l'œil, la droite tirée de l'œil à ce point leur est parallèle; denc le point de concours des deux droites originales est au point du tableau où son plan, prolongé s'il est nécessaire, est rencontré par une droite tirée de l’œil parallèlement à ces droites originales. Cependant , si les droites originales sunt en même temps parallèles au plan du tableau, comme la droite tirée de l’œil à leur point de concours apparent ne peut rencontrer le plan du tableau, puisqu’alors elle lui est parallèle, ces draites ne peuvent avoir de point de con- cours sur le plau du tableau, et leurs perspectives doi- vent être des lignes parallèles. Aïnsi en supposant, comme nous l’avous fait jusqu'ici, le tableau posé verti- calement ou d'aplomb, Æs perspectives de toutes les druites verticales originales sont des droites verticales ; les perspectives de toutes Les droites horizontales ou de niveau et en méme temps parallèles au plan du tableau, sont des droites posées de niveau sur le tableau ; et les perspectives de toutes les droites originales parallèles au tableau et inclinees à l'horizon, sont des paral!èles inclinees de La méme quantité sur le tableau. Toutes les autres parallèles semblent concourir. 17. Dans la pratique de la perspective ; l'usage du treillis peut être particulièrement utile lorsqu'on se pro- pose de faire un petit tableau et que les objets qu'on 300 PE veut y représenter doivent présenter leurs faces sous différentes obliquités. Mais lorsqu'il s’agit de grands ta- bleaux et surtout si l’on doit y peindre un grand nom- bre d'objets éloignés les uns des autres, comme on ne pourrait construire un assez grand carré ou plan géomé- tral, le treillis devient insuffisant. Cependant si l’on en pouvait faire un assez grand pour contenir tous ces ob- jets, en diminuant leurs dimensions de la moitié, du tiers où du quart , ou en général dans un rapport exact quelconque , on pourrait les mettre en perspective sur un treillis, puis les copier sur le tableau en doublant, triplant, quadruplant, etc. , toutes les lignes tracées sur ce treillis, et l’on aurait une perspective d’autant plus exacte, qu'il aurait fallu moins augmenter les dimen- sions prises sur ce treillis. 18. En faisant un devis exact de toutes les dimensions, positions et distances de tous les objets qui doivent en- trer dans le tableau , on peut encore se passer des petits carrés du plan géométral. Car, ayant divisé le bord du tableau en autant de parties égales qu’on jugera né- cessaire, dont chacune représentera un centimètre, un décimètre, un mètre, ou en général une des mesu- res sur lesquelles le devis aura été réglé , mesure qui prend le nom de module, on fera un treillis sur ces di- visions et on regardera chaque trapèze comme un es- pace d’un »cdule carré, On pourra donc arranger tous les objets sur ce treillis, selon le devis qu’on en aura fait. 19. Pour remplir le vide qui est sur les côtés du treillis perspectif, on peut prolonger les droites de, 55, 44,33, etc. , de part et d'autre jusqu'aux bords du ta- bleau (PI. 51, fig. 5), et après avoir continué aussi de part et d'autre les divisions égales de la ligne de, on ti- rera du point de vue o des droites par tous les nouveaux points de divisions, Ces droites formeront avec les pro- longemens de 55, 44, etc. , de nouveaux trapèzes qui seront les perspectives de nouveaux petits carrés, qu’on décrira si l’on veut, à côté de ceux du grand carré ABCD, ce qui augmentera je champ du plan géométral. 20. Perspectives sans treillis. Dans cette méthode, comme dans la précédente, on sappose que le plan de Ja base de chaque objet original est dessiné dans toutes ses proportions, à la distance du bord du tableau selon laquelle on veut qu’il en paraisse éloigné, Supposons qu'il s'agisse d’un prisme pentagonal, et que AB étant le bord du tableau, la base de ce prisme soit en EFGHI. (PL 51, fig. 7.) On tirera sur le plan du tableau la ligne verticale QR , et on la prolongera au-delà de l’objet original; puis on prendra sur l'horizontale SP, oO égale au rayon principal, d’un côté et d'autre du point de vue 0, s’il est nécessaire. Sur un des bords du tableau , par exemple, vers le coin B,on prendra BC égale à la hau- PE teur que doit avoir le prisme original, et du point P de laligne horizontale onmènera la droite PC. Le triangle PCB indiquera, comme nous allous le voir, la dégra- dation des hauteurs. Ayant trouvé sur le tableau, par le procédé du n° 9, les perspectives e, f,g, h, à, des points E,F,G,H,1, on élèvera sur ces perspectives les perpendiculaires : D, eN, fM, gL, AK, en donnant pour longueur, à chacune de ces lignes, la partie interceptée dans le triangle PCB de la droite qu'on mène de son pied parallèlement à AB. Ainsi, la hauteur de Ja per- pendiculaire menée au point e sera cp, et de même pour toutes les autres. Des extrémités D,K,L,M,N, tirant ensuite les droites qu’on voit dans la figure, on achèvera la perspective demandée du prisme pentago- nal dont EFGH est la base. 21. On peut encore ici faire un devis exact des di- mensions des objets et de leurs distances respectives, et construire à part des triangles pour la dégradation des hauteurs. Toutes les remarques que nous avons faites sur la méthode précédente s'appliquent également à celle-ci. 22. Perspective par le chässis perspectif. Cette mé- thode, qui renferme les deux précédentes, ieur est pré- férable pour l'exactitude. Ayant choisi sur le tableau (PI. 51, fig. 8) un point o pour être le point de vue, on y fera passer la ligne ho- rizontale qu’en prolongera de part et d'autre aussi loin que possible. Oa tirera aussi la ligne verticale QR, sur laquelle on prendra, depuis le point de vue o, vers Q ou vers R, une partie o C égale au rayon principal. Du point C comme centre avec une ouverture de com- pas à volonté, la plus grande et la meilleure, on dé- crira ur arc de cercle ED d'environ Go à 70 degrés, puis on le divisera de degrés en degrés , ou pour le moins de 10 en 10 degrés, en partant du point E. Par le centre C, on mènera des droites à chaque point de division , prolongées jusqu'a leur rencontre avec la ligue horizontale MIT qui se trouvera de cette ma- nière divisée à la droite de la verticale. Pour qu’elle le soit dans toute son étendue , on portera ces divisions de l’autre côté du point o , comme cela est fait dans la figure. 23. Comme il est évident, d’après la construction, que ces divisions, comptées à partir du point 0, sont les tangentes des angles formés au point C, dont le rayon ou sinus total est Co , on peut encore trouver plus exac- tement ces divisions en faisant une échelle particulière ab divisée en tant de parties égales qu'on voudra, pourvu que 10 de ces parties soient précisément égales au rayon principal, et qu'une de ces parties soit subdi- visée en dix autres, et ces dernières encore en dix , ce qui donne une échelle en millièmes parties du rayon PE principal. À l'aide de cette échelle et de la table des tangentes naturelles, il sera facile de marquer sur la ligne horizontale toutes les divisions nécessaires. 24. Ceci fait, sur le bord iuférieur AB du tableau, en partant d'une des extrémités ct allant vers l’autre, on marquera autant de parties égales AT, LIT; IT, 1TT; HL,IV, etc., qu'on voudra, lesquelles sont destinées à re- présenter les mesures où modules des dimensions des objets originaux. Depuis l'extrémité S de la ligne hori- zontale , on prendra sur son prolongement une partie SM égale au rayon principal, et du point M on mènera des droites à tous les pointsde divisions T, IT, IL, IV, ctc., l'intersection de ces droites avec le côté ou montant AF du tableau donuera autant de points de divisions qu’on cotera 1, 2,3, 4, etc., et qu'on portera sur l’autre montant BG. 25. Eofin, sur le bord inférieur AB du tableau et de part et d'autre du point R, on marquera des divisions égales à celles qui auront servi à diviser les montans AF et AG, et on les cotera 1,2, 3,4, etc. Et même pour une plus grande commodité, dans la pratique, on marquera ces mêmes divisions de part et d'autre du poiut Q Le sur le bord supérieur FG du tableau. Le ta- bleau ainsi divisé prend le nom de chdssis perspectif. Dans ce châssis, les divisions de la ligne horizontale servent à placer les perspectives des lignes de niveau, posées obliquement par rapport au plan vertical. Les divisions des montans sont des échelles fuyantes des longueurs ou des éloignemens des objets au plan du ta- bleau ; et les divisious des bords inférieur et supérieur sont des échelles de front, c’est-à-dire, des parties des objets qui sont parallèles au plan du tableau. 26. Pour bien comprendre l’usage des chéssis pers- pectifs, il est essentiel de se rendre compte de sa con- struction et, pour cet effet, il faut imaginer 1° que le centre C soit ralevé au-dessus du point de vueo, de manière que le plan du triangle rectangle CoH soit per- pendiculaire au plan du tableau. Il est évident alors que le point C est le point où l'œil doit être placé , et que les degrés de l'arc ED, dont le centre est dans l'œil, sont propres à mesurer les angles d'obliquités, par rapport au plan vertical , des lignes originales situées dans le plan horizontal : on peut donc marquer sur la ligne horizontale les points où aboutissent tous les rayons tirés de l'œil à chacun de ces degrés. 2° Imagi- nant de même que SM soit relevé perpendiculairement sur le plan du tableau , de manière que l'angle o SM soit droit ; qu’en même temps la droite AB soit relevée perpendiculairement au même plan du tableau, mais du côté opposé à l'œil, et qu'ainsi le plan de toutes les droites tirées de M aux divisions de AB soit perpendi- culaire au plan du tableau, AF étant l’intersection com- mune de ces deux plans, il est clair que les divisions de PE sU{ AB marquent alors les éloignemens ou distances au plan du tableau mesurées sur le terrain. Par exemple, AI marque un module de distance au-delà du tableau, et conséquemment Ar, sur le côté AF, est sa perspec- tive ; car les triangles rectangles semblables M1S et Ar, donnent AI: MS::Sr:A1, d'où AI: AI+LMS::S1:S1 + Ar, ce qui est identique avec la première analogie du n° 7. Ilen est de même des autres divisions. 27. On voit, d'après ce qui précède , que si l'on ne pouvait prolonger facilement le plan du tableau pour avoir assez de divisions sur les montans , on pourrait trouver ces divisions par un calcul facile; et c’est le parti qu'il faut prendre lorsqu'on a un grand tableau à tra- cer, En voici un exemple. Soit le rayon principal oC de 10 modules , et la hau- teur de l'œil au-dessus du plan du terrain de6 modules. Pour avoir toutes les distances Si, S2, S3, etc., en sup- posant que l'intervalle de ces divisions doive être d’un module , on aura ces proportions 10 + 1:10::6: Sr —= 5,45 10 + 2:10 :: 6: S2 — 5,00 10. 32 10.5: 6: 83 — 461 10 + 4 :10::6:S4 — 4,29 10 + B:10::6:S5 — 4,00 10 + 6:10:: 6: SG —= 3,75 10 + m'a ront O7 23,53 10 + 8:10::6:S8 — 3,33 10 + Q:10 6: Sgr —1316 10 + 10 : 10 :: 6 : Sio — 3,00 10 + 17 : 10 :: 6 : Srr — 2,86 10 + 12 : 10 :: 6 : S19 = 2,73 etc: etc. Ainsi par le moyen d’une échelle divisée en parties dé- cimales dont la distance de la ligne horizontale au bord inférieur du tableau contiendra 6,00 dans cet exemple, il sera très-aisé de marquer exactement sur les montans du tableau toutesles divisions dont on aura besoin. 28. Avant d'exposer les usages du chdssis-perspectif, nous devons rappeler ici quelques-unes des lois géné- rales de la vision. Si l’on suppose qu'un spectateur ait placé son œil à l'égard du tableau, comme il le doit être, pour considérer la perspective lorsqu'elle sera tracée, et qu’il regarde au travers de ce tableau qu'on imagine transparent comme une glace , tout ce que le cadre du tableau lui permet de voir, dans un terram indéfini, libre, uni et de niveau comme une vaste plai- ne, il est évident qu'il doit voir le terrain terminé 302 PE par une ligne de niveau, qui est confondue dans la cir- conférence d’un cercle qui parait séparer le ciel de la terre, et dont l'œil est le centre : ce cercle est l'horizon céleste, Or, la perspective de la portion visible de ce cercle doit être une ligne droite. Car, puisque ce cer- cle où horizon a son centre dans l'œil, les rayons qui vont de l'œila tous les points de sa circonférence visi- ble forment un plan; leur intersection avec le plan du tableau est donc l'intersection de deux plans , la- quelle ne peut être qu'une droite ; et il est évident que c'est la ligne horizontale du tableau qui est la perspec- tive de cette portion visible de l'horizon céleste, et que les divisions de la ligne horizontale sont les pers- pectives des degrés de ce cercle. 29. De ce que l'œil est le centre de l'horizon céleste , il suit que si deux droites originales, placées sur un plan de niveau qui passe par l'œil du spectateur, sont incli- nées l’une à l’autre, de sorte que le sommet de l'angle de leur inclinaison soit dans l'œil même, les degrés de l'horizon céleste, et par conséquent les divisions de la ligne horizontale du tableau, sont propres à mesurer cet angle, ct à représeuter l'inclinaison de ces deux droites. Puisque tous Îes plans parallèles entre cux doivent pa- raitre se réunir à une distance infinie de l'œil, le plan du terrain eten général tout plan de niveau paraît s’in- cliuer vers le plan horizontal qui passe par l'œil, pour se confondre avec lui dans la circonférence de l'horizon céleste ; il suit ge La ligne horizontale du tableau est la ligne oùse rencontrent toutes les perspectives de tous les plans de niveau. Tous les plans de niveau sur lesquels sont posées les parties des objets propres à être dessinés, sont à une distance finie les uns des autres, tandis que la circon- férence de l'horizon céleste est à une distance infinie de l'œil : l'intervalle entre ces plans est donc infini- ment petit à l'égard de la distance de l'œl au lieu où ils paraissent se réunir : donc tous les plans de niveau qui passent à une distance finie au-dessus ou au-dessous de l'œil sont, par rapport à la circonférence de l’hori- zou céleste, et par conséquent par rapport à la ligne horizontale du tableau, comme un seul et même plan couché sur celui de l'horizon céleste où confondu avec le plan horizontal qui passe par l’œil : la perpendiculaire ou verticale tirée de l'œil sur tous ces plans de niveau, et qui mesure leur intervalle réel, est comme un point confondu avec le centre de cet horizon. Ainsi un angle quelconque formé par deux droites sur un plan de niveau, se trouvant situé dans la verti- cale qui passe par l'œil, est, à l'égard de la circonfé- rence de l'horizon céleste, ou de la ligne horizontale du tableau, comme s’il était dans l'ail même; ét par con- PE séquent les divisions de la ligne horizontale sont encore propres à la mesurer, et à en donner la perspective. Enfin les différens objets à la portée de l'œil et des- tinés à être dessinés sur un tableau, sont à une distance finie les uns des autres et par rapport à l'œil, tandis que la circouférence de l’horizon céleste en est à une distance infinie : donc tous les points qui forment les parties de ces objets, doivent censés infiniment proches les uns des autres et de l’œil, et par conséquent tous les angles que font entre elles, sur des plans de niveau , les droites qui terminent les faces et les côtés des ob- jets doivent être censés au centre de l'horizon céleste , et mesurables par les divisions de la ligne horizontale. 30. Il résulte de ces considérations 1° que les divi- sions de la ligue horizontale sont propres à mesurer et à représenter en perspective tous les angles qui sont dans un plan de niveau quelconque. 2° Que pour mettre en perspective un angle original quelconque, il faut chercher sur le tableau le point de perspective du sommet, et tirer de ce point deux droites qui aboutissent aux divisions propres à marquer les de- grés de cet angle , ou qui aboutissent aux mêmes divi- sions de la ligne horizontale, auxquels eussent abouti deux rayons tirés de l’œil parallèlement à chaque côté de cet angle. 3° Que si de tant de points C, D, E, qu'on voudra (PL. 52, fig. 1), pris sur le champ du tableau on tire deux droites à deux mêmes divisions À et B de la ligne horizontale, les angles ACB, ADB, AEB seront les perspectives d’angles originaux égaux entre eux et dont le nombre des degrés qui les mesure est égal à celui des divisions comprises entre À et B. En effet, puisque AC, AD, AE aboutissent à un même point accidental A , elles sont les perspectives de trois parallèles (n° 15) : de même les trois droites BC, BD , BE sont les pers- pectives de trois parallèles ; or, des parallèles qui ren- contrent d’autres parallèles ne peuvent former que des angles égaux entre eux. 4° Qu'une droite comme AD ou AE tirée sur le ta- bleau d’un de ses points quelconques D ou E, et abou- tissant à un point À de la ligue horizontale est la pers- pective d’une ligue originale couchée sur un plan de niveau, et inclinée au plan vertical, du côté où est le point A, d'une quantité exprimée par le nombre qui marque le degré où est le point A : par exemple, AD et AE sont les perspectives de deux droites de niveau, qui déclinent de 10 degrés à droite du plan vertical. Nous pouvons donner maintenant la solution des principaux problèmes que présente la pratique de la perspective par le chdssis. 31. D'un point donnéT) (PI. 52, fig. 1) sur un tableau, mener une droite perspectivement parallèle à une droite donnée en perspective comme EF. PE Prolongez EF jusqu'à ce qu’elle rencontre la ligne horizontale en quelque point B et menez BD. Ce sera la parallèle demandée. 32. Faire à l'extrémité E d’une droite donnée en perspective EF , et posée originalement sur un plan de niveau, un angle dans le méme plan d'un nombre donné de degrés. Prolongez EF jusqu'à sa rencontre en B avec la ligne horizontale, Depuis ce point B, comptez sur les divisions le nombre de degrés demandé du côté où l’angle doitêtre, comme de Ben A, et tirez AE. Si le nombre des degrés demandé était plus grand que celui contenu entre B et o, on prendrait à la gau- che du point de vue o le nombre de degrés suffisant pour le compléter avec celui contenu de B en 0. S'il fallait au contraire construire l'angle à la droite du point B, et siles divisions de la ligne horizontale n'étaient pas suffisantes , on prendrait depuis B vers la gauche un nombre de degrés égal au supplément de l'angle demandé, comme depuis B jusqu’en A, et par les points AetE, on tirerait une droite AEG qui donnerait l'angle perspectif demandé FEG. 33. D'un point D (PI. 52, fig. 2) donné sur une droite CE , mise en perspective, élever une perpendicu- laire perspective à cette droite. Ce problème revient au précédent. Ayant prolongé CE jusqu’à la ligne horizontale en B, il faut prendre un point À tel qu'il y ait 90°, depuis B, sur les divisions et tirer AD. 34. D'un point donné sur un tableau mener pers- pectivement une perpendiculaire à une droite donnée. Soit CE (PI. 5, fig. 2) la droite donnée, et F Île point donné, Ayant prolongé CE jusqu'à la ligne ho- rizontale en B, prenez un point À éloigné de 90° du point B; par les points A et F faites passer la droite AD, elle sera la perpendiculaire demandée. 35. Etant données les distances au plan du tableau et au plan vertical d'un point original placé sur le terrain, trouver son point de perspective. Par les divisions des montans qui marquent la dis- tance donnée au plan du tableau menez une droite; puis menez une seconde droite du point de vue au point de la division de la base, ou bord inférieur du tableau, qui marque la distance du point original au plan vertical. L'intersection de ces droites donnera le point de perspective cherché. Par exemple si la dis- tance au plan du tableau était de 4 modules, et la distance au plan vertical de deux modules à gauche, le point de perspective serait en Gr. Si: le point donné n'était pas sur le terrain, mais élevé au-dessous, ou, enfoncé au-dessous , comme dans un fossé, il faudrait imaginer une droite tirée de ce point original perpendiculairement sur le terrain , la- PE 505 quelle mesure alors la hauteur ou l'abaissement da point par rapport au terrain, et comme cette perpen- diculaire est en même temps parallèle au plan du ta- bleau et au plan vertical, le point du terrain auquel cette perpendiculaire aboutit , est à la même distance à l'égard de ces deux plans que le point original. Il faut donc, comme ci-dessus, déterminer sur le tableau la perspective du point du terrain où la perpendiculaire aboutit, et y ayant fait passer une droite parallèle à la ligne verticale, il faut en déterminer perspectivement la longueur, selon la distance du point original au plan du terrain, ce que nous allons voir plus loin; et l’ex- trémité de cette perpendiculaire sera la perspective du point original donné. 36. Mettre en perspective une droïte originale donnce de grandeur et de position sur le terrain. Soit la longueur de la ligne donnée de 2 modules. 2) doit être éloignée du plan vertical de 2 modules et du plan du Si l’une de ses extrémités G (PL. 52, fig. tableau de 4, on cherchera, par le procédé précédent, la perspective G de ce point; mais pour trouver celle de l’autre extrémité, il se présente trois cas. 1° La ligne originale est parallèle au plan vertical. Supposons que son extrémité G doive être la plus pro- che du tableau ; puisque la ligne a deux modules de longueur, l’autre extrémité doit être éloignée du plan du tableau de 6 modules. Tirez du point G au point de vue une droite Go et par les points 6 des montans une droite qui coupe Go en un point L, ce po'nt est l’autre extrémité cherchée. Si le point G devait être l’extrémité la plus éloignée du tableau , on ôterait» de 4 et par les points 2 des montans On mènerait une droite dont l'intersection avec Go prolongé serait l'extrémité demandée. 2° La ligne originale est parallèle au plan du tableau. Alors, ou elle a son extrémité G la plus proche da plan vertical, ou cette extrémité en est la plus éloignée; dans le premier cas l’autre extrémité est à 2—2 mo- dules du plan vertical, c’est-à-dire au point X de la ligne verticale; dans le second cas , cette extrémité est à 2 + 2 modules du plan vertical, et il faut tirer la droite o{ du point de vue à la quatrième division du bord inférieur , le point A" est alors la perspective de- mandée. 3° La ligne originale est oblique au plan du tableau et au plan vertical. Supposons qu’elle doit décliner de 20 degrés à droite du plan vertical. Par le point G tirez une droite au 20° degré de la ligne horizontale à la droite du point de vuc; prenez GX peripective- ment égale à la droite donnée, c’est-à-dire, de 2 mo- dules, puis du point À menez une droite qui puisse couper G 20 et qui aboutisse en même temps en Q au degré de la ligne horizontale où est marquée la moitié 504 PE du complément de l’angle dont la ligne origimale est oblique à l'égard du plan vertical, c’est ici 35° moitié de 70° complément de 20°. L'intersection de G 20 et de ÀQ donnera en [ la perspective de l'extrémité de la ligne demandée. En effet en analysant cette construc- tion on voir qu'on a mis en perspective un triangle isocèle GKI, dont les côtés perspectivement égaux sont GK et GI. On peut encore résoudre le problème en construi- sant sur un plan à part ou en calculant par la trigono- métrie un triangle rectangle dont la droite originale serait l’hypothénuse et dont un des angles serait égal à l'angle d’inclinaison par rapport au plan vertical, car on trouverait, par la valeur du côté opposé à cet angle, de combien l'autre extrémité de la ligne origi- nale donnée est plus ou moins éloignée du plan vertical que n'est le point G; du point de vue o ayant tiré 0G2, on prendrait alors sur les divisions du bord in- férieur du tableau la quantité 2m, dont l'extrémité I de la ligne cherchée est originalement plus près ou plus loin du plan vertical; et ayant tiré au point de vue la droite 10, son intersection avec G20 donnerait en I le point cherché. 37. Diviser une ligne donnee en perspective en un nombre donne de parties égales. Soit PQ (PI. 52, fig. 3) la ligne donnée qu’il faut di- viser en 4 parties égales. Par un point S quelconque p'is sur Ja ligne horizontale, tirez pur les extrémités P et Q deux droites ST et SD jusqu’au bord inférieur du tableau. Divisez l'intervalle DT en quatre parties éga- les TA, AB, BC, CD, et tirez SA, SB, SC; la ligne donnée se trouvera divisée en parties égales aux points a, b,c; carilest évident qu’elle se trouve interceptée entre des parallèles originales ST, SA, SB, SC, SD (voy. n° 15)et que ces parallèles sont également éloi- gnées entre elles puisqu'elles coupent TD en parties égales. Donc elles couperont aussi PQ en parties pers- pectivement égales. Pour plus d'exactitude il faut choisir le point S de manière que ST diffère le moins possible de SD. 38. S'il fallait diviser PQ en parties inégales entre elles, mais dont les rapports soient déterminés, on di- viserait TD en parties proportionnelles à celles-ci, et en tirant du point S des droites aux points de division, elles couperaient PQ aux points demandés. 39. Il résulte de tous les problèmes précédens qu’on peut mettre sur le châssis le plan perspectif d’un objet d’après le devis de ses angles et de ses côtés. L’exécu- tion en sera plus prompte et souvent même plus exacte, en y employant les positions et les longueurs de diffé- rentes diagonales qu’on imagine sur le plan original et dont le calcul est tiès-facile lorsqu'il s’agit de polygo- PE nes réguliers, Voyons actuellement ce qui concerne les hauteurs perspectives des objets. 4o. Mettre en perspective des droites perpendiculati- res au plan horizontal ou, ce qui est la méme chose , mettre en perspective les rayons de hauteur. Supposons qu'il s'agisse d'élever du point Q (PI. 52, fig. 3) une perpendiculaire à l'horizon haute de ; 1 ; : 6 modules Par le point de vue 0, où par un point 2 quelconque pris sur la ligne horizontale , et par le point Q tirez une droite OF jusqu’au bord inférieur du ta- bleau en F. Elevez au point F une perpendiculaire EF à ce bord inférieur, faites-la de 6 modules pris 2 sur les divisions de ce bord et portée de Fen E, tirez 0E; l'intersection de cette dernière dioite avec une perpendiculaire QT à la ligue horizontale menée du point Q donnera en [le sommet de la ligne cherchée. En effetolF et oE sont les perspectives de deux lignes de niveau parallèles entre elles (voy. n° 15) et par con- stquent les droites FE et GI qu'elles interceptent sout originalement égales entre elles. 4x. Diviser les lignes perspectives des hauteurs en parties égales ou inegales dans un rapport donne. Les lignes perspectives des hauteurs étant parallèles au plan du tableau, se divisent en parties égales par les procédés de la géométrie élémentaire, car les pers- pectives des parties égales des droites originales sont elles-mêmes égales. Il en est de même pour les parties inégales; elles sont proportionnelles à leurs perspectives. 42. Déterminer sur le tableau le point accidental des parallèles qui sont inclinées à l'horizon, et données de position. Puisque les parallèles sont données de position, si l’on imagine un plan vertical qui passe par chacune d’elles, il est évident que tous les plans verticaux seront aussi parallèles entre eux et qu’on connaîtra la position qu'ils auront à l’égard du plan vertical du tableau. Or, ou ils seront parallèles à ce plan vertical, ou ils seront posés obliquement à son égard d’une quantité donnée. 43. I. Si les plans verticaux sont parallèles au plan vertical du tableau, le point accidental cherché est dans la ligne verticale du tableau, au-dessus ou au-dessous du point de vue , d’une quantité égale au nombre des de- grés du complément de l'inclinaison de ces parallèles à l'égard de l'horizon, pris depuis le point de vue sur les divisions de la ligne horizontale. Le point accidental est au-dessus du point de vue, si l’inclinaison de ces lignes écarte leur sommet du plan du tableau, et au-dessous si elle l’en rapproche. 44. Supposons qu'il s'agisse de mettre en perspective un parallélipi pède rectangle dont les faces soient incli- nées à l'horizon de 39°, et appuyé parallèlement au PE plan vertical, contre un plan perpendiculaire à l'hori- zon ; comme si c'était une solive. (PI. 53, fig. 4.) IL est clair 1° que les côtés qui terminent les faces du parallé- lipipède sont des parallèles inclinées à l'horizon de 39”, et que les plans verticaux dans lesquels on suppose ces côtés, sont paralièles au plan vertical du tableau. 2° Que les plans des bases du parallélipipède sont aussi inclinés à l'horizon d'une quantité égale à 51°, complément de 39°, à cause des angles droits qui sont aux angJles soli- des du parallélipipède. 3° Que parmi les huit lignes qui terminent les deux bases, il ÿ en a quatre parallèles à l'horizon ; savoir : celle qui est couchée sur le terrain et sa parallèle AB, DC, et celle qui est appuyée sur le mur et sa parallèle ab, de; les quatre autres ad, be, AD, BC, sont inclinées à l'horizon de 39°. D'où l’on voit qu’il faut trouver dans la ligne verticale deux points accidentaux, l’un T au dessus du point de vue, pour les droites Aa, Bb, Ce, D qui terminent les faces, et dout l’inclinaison écarte leur sommet du plan du ta- bleau , et l’autre P au-dessous du point de vue S pour celles AD, BC, ad, be qui terminent les bases, et dont l'inclinaison les rapproche du plan du tableau. Il faut donc prendre sur les divisions de la ligne horizontale uue droite égale au complément de 51e, c'est-à-dire, à la tangente de 39°, et la porter de S en T, et une ligne égale au complément de 39°, et la porter de S en P; la figure rend le reste sensible. 45. IT. Siles parallèles données sont dans des plans verticaux qui fassent un augle avec le plan vertical du tableau , comme si l’on supposait que le parallépipède de l’exemple précédent dût être appuyé sur un plan qui fit, avec le plan vertical, un angle 30°, ou, ce qui est la même chose, qui eût une obliquité de Go° à l'égard du plan du tableau ; alors il faudrait trois points acciden- taux, l’un en T (PI. 52, fig, 5), pour les côtés qui ter- minent les faces, l'autre en Q, pour les côtés de la base qui sont appuyés les uns sur le terrain et les autres sur le mur , et pour leurs parallèles; et le troisième en P, pour les côtés de la base qui ne touchent le terrain ou le mur que par une de leurs extrémités, et pour leurs parallèles. 46. [n’y a aucune difficulté pour le point acciden- tal Q des lignes qui sont couchées sur le terrain , il doit toujours être dans la ligne horizontale, au point qui marque leur obliquité à l'égard du plan vertical. Mais pour trouver chacun des deux autres , voici le procédé. Prenez sur la ligne horizontale VQ la tangente VE du complément de l’inclinaison des faces à l'horizon, portez-la de O en F sur une perpendiculaire élevée du point de 45°, Joignez VI qui coupera en R la perpendi- culaire DT, élevée du point D où est marqué le com- plément de la déclinaison des faces à l'égard du plan vertical; portez OF de D en K ; joïguez KR, faites TOME I, PE 205 DT — KR,etle point accidental cherché sera en T. On trouve de même le point P. 47. Pour démontrer ce procédé, il faut concevoir qu'une droite inclinée à l’horizon de 39 degrés , par exemple, étant prolongée à l'infini , irait aboutir dans le cielen un point élevé de 30° au-dessus de l'horizon : ce point est situé sur un petit cercle de la sphère céleste parallèle à l'horizon qu’on nomme almicuntarat (voy. ce mot). Or, puisque la ligne horizontale du tableau est la perspective de l'horizon céleste , 4 perspective d’un almicantarat est une hyperbole , dont le sommet est dans la ligne verticale, et dont le demi-axe principal est égal à la tangente de la hauteur de ce cercle au-dessus de l'horizon. C'est-à-dire que le demi-axe principal est égal à la partie de la ligne horizontale, comprise depuis le point de vue, jusqu’à la division qui marque le nom- bre des degrés de la hauteur. Le second demi-axe de cette hyperbole est le rayon principal. Eu effet, un cercle céleste parallèle à l'horizon est la base d'un cône optique dont le sommet est dans l’œil , etla base du cône opposé est un almicantarat, également abaissé au-dessous de l'horizon. Que A, par exemple (PL 52, fig. 6), soit le lieu de l'œil; que ABH représente le plan de l'horizon céleste confondu avec le terrain ou plan géométral à une distance infinie du point A ; que PT représente le plan du tableau ; MEG l’almicantarat élevé au-dessus de l'horizon de la quantité mesurée par l’angle HAE, et KANI l’almicantarat au-dessous de l'horizon ,il est clair que les deux cônes opposés étant coupés par le plan du tableau PT, parallèlement à leur axe CL, les sections »SM, Nsn, sout deux hyperboles (voy. Hyrgrroze), dont le point de vue B du tableau est le centre, AD ou SB le demi-axe priucipal, et AB le demi second axe. D'où l’on voit quesi par le point C (PI. 52, fig. 5), qui marque sur le plan vertical une hauteur de 30° , ayant fait VC— VE, on fait passer une hyperbole CT, dout VG et VO soient les demi-axes , elle sera la pers- pective de l’almicantarat de 39°, et que le point acciden- tal qu'on cherche doit se trouver dans cette hyperbole à l’eudroit où elle est rencontrée par la perpendiculaire élevée du point D. Il reste donc à démontrer que, par la construction enseignée ci dessus (n° 46), on a trouvé le vrai lieu du point T, Soit VO — b, VC ou KD ouOF—a, VD = y, DT ou KR — x. À cause des triangles semblables VDR, OVF, ona OV : OF VD. : DR ; ou donc ou (&—@) équation de l'hyperbole rapportée à ses axes principaux. Aiïosi x ou DT est bien une abscisse d’une hyperbole dont VC et VO sont les demi-axes conjugués. Il est évident que VF est l’asymptote de l'hyperbole CT ; de sorte qu'ayant le point T de l’almicautarat de 39°, il est facile de décrire l'hyperbole entière qui est la perspective de cet almicantarat. 48. Cette méthode, qui est très-praticable lorsque les inclinaisons des lignes originales n'excèdent pas 50 à 60 degrés, exige, lorsque ces inclinaisons sont plus grandes, des développemens de lignes sur le plan du chässis qui sont fort incommodes. On est même souvent alors forcé de se passer de point accidental, et de déterminer cha- que ligne inclinée en particulier , en cherchant par la trigonométrie ou par une opération graphique dont nous donnerons plus loin un exemple le point du ter- rain où répond l’aplomb du sommet de chaque ligne inclinée, et la longueur de cette ligne aplomb, puis en mettant ce point et cette longueur en perspective. 49. Si, dans l'expression _ æb — ay: E B trouvée ci-dessus, on remarque que a est la tangente de l'inclinaison des parallèles données, inclinaison que nous désignerons par 1; qu’en outre, y est la tangente de l’o- bliquité du plan vertical du tableau à l'égard du plan vertical des parallaxes , obliquité que nous désignerons par O, et qu’enfin b est le rayon ou sinus total R ; cette formule devient tang? I x = fr? + (tang O). Re mais on a en général (voy. Sinus.), (sécante}* = (rayon)? + (tangente)* ainsi cette dernière expression donne tang?I I É- , OUX = sec RG x? = sec? O. R ou enfin j R.tang I cos O RP: < desecO— ———. à cause de sec Te On a donc cette analogie : comme le cosinus de l'o- bliquité du plan vertical du tableau , à l'égard des plans verticaux sur lesquels sont situées des parallèles origi- nales inclinces à l'horizon, est à la tangente de cette inclinaison, ainsi le rayon est à la distance de la ligne horizontale du tableau au point accidentalde ces paral- dèles. 50. D'où l'on voitque si, par tousles degrés marqués sur la ligne horizontale , on tire des perpendiculaires, elles seront autant de perspectives de grands cercles de la sphère, perpendiculaires à l'horizon , ce que l’on nomme des cercles verticaux, propres à mesurer par leurs degrés toutes les inclinaisors possibles des droites situées obliquement à l'horizon et au plan vertical. La ligne verticale du tableau est elle-même un de ces grands cercles, qu’on peut comparer au méridien de la sphère céleste. Si donc on voulait diviser en degrés tous ces verticaux perspectifs , il est clair que la ligne verti- cale aurait des divisions égales à celles de la ligne hori- zontale ; et qu'a l'égard des autres verticaux, on les di- viserait aisément par le calcul de l’analogie précédente. 51. Sans avoir recours au calcul, on peut opérer gra- phiquement cette division de la manière suivante. Soit OQ (PL. 52, 6g.7) la ligne horizontale, SB la ligne ver- ticale, et OY le vertical qu’il s’agit de diviser ; portez le rayon principal de O en Q , et portez de O en M la dis- tance OS de ce vertical au point de vue. En regardant la ligne verticale du tableau comme le méridien, la dis- tance OS se nommerait, en astronomie, l’azimuth (voy. ce mot), du vertical à diviser. Joignez M et Q; et du point Q comme centre avec le rayon QO décrivez l'arc de cercle ON. Du point N, abaissez sur OQ la perpen- diculaire NL, laquelle est évidemment le cosinus de l'azimuth, puisque OM en est la tangente, etNL le sinus. Portez LQ de Q en P, à l'opposé du point O. Faites pas- ser par P la perpendiculaire PR, sur laquelle portez de part et d'autre du point P, cemme en t{,u, x, etc., les divisions prises sur la ligne horizontale depuis S'. Par le point Q et par les points 4, u, x, etc., tirez des droi- tes qui donneront les points T, V,X, etc., des divisions demandées. Car P{ étant, par exemple, la tangente de 10° dont le rayon est OQ, les triangles rectangles sem- blables QOT , QP+, donnent QP : P£ :3 QO : OP, ce qui est identique avec l’analogie du numéro précé- dent. 52. Lorsqu'on à uu grand nombre d'objets à mettre P en perspective , il faut préalablement calculer à quelle res) distance du tableau on doit supposer les objets qu'on veut représenter sur le devant, pour qu’il soit possible de les faire entrer en entier sur le tableau. Ce calcul est fondé sur la proportion : La hauteur du tableau est au rayon principal, com- me la hauteur de l’objet est à La distance de l'œil où il J'aut le placer, pour que sa hauteur puisse étre repré- sentée tout entière dans le tableau. Supposons, par exemple, que AB (PI. 52, fig. 8) est l'objet le plus proche et le plus élevé, sa hauteur étant de 16 modules , letableau TR ayant 5 modules de hau- teur, et le rayon principal TO étant de 10 modules, il est évident qu'on a RE ; TO :: AD : AO. Par le calcul on trouve AO — 52 modules, et par con- séquent AT = AO — TO — 22 modules. Il faut donc éloigner le tableau de22 modules de l’objet pour que cet objet puisse s’y voir tout entier. La place de cet abjet se nomme alors le devant de la scène. 53. Il ne suffit pas d’avoir trouvé la distance du de- vant de la scène, car il est essentiel d'examiner si, d’a- près cette distance , le tableau est assez large pour com- prendre tous les objets qu’on veut représenter sur ce devant. On peut s'assurer de cette circonstance par la pro- portion : La distance de l'œil à l'objet, trouvée ci-dessus, est au rayon principal, comme la largeur du devant de la scène est à la largeur que doit avoir le tableau pour la contenir. Car soit AB (PI. 52, fig. 9) la largeur du devant de la scène , égale à 48 modules ; soit en O le lieu de l'œil, éloigné de AB de 32 modules — OC ; soit enfin, DE la largeur du tableau. Or, pour que tout le devant de la scène puisse être contenu dans le tableau, il faut que les rayons OD et OE qui vont de l'œil aux bords du tableau tombent aux extrémités A et B de ce de- vant de scène; ainsi les triangles ODE et OAB étant semblables, et OC, OF étant les hauteurs de ces trian- gles, on a OG : OF :: AB: DE ce qui donne, en substituant les nombres proposés, DE — 15 modules. Il faut donc que le tableau ait 15 modules de large pour contenir le devant de la scène tant en Jargeur qu’en hauteur. Mais si le tableau n’en avait, par exemple, que 12, alors, pour lui faire con- tenir tout le devant de la scène, il faut l'éloigner da- vantage des objets, ce qui peut se faire par cette pro- portion, qui est l'inverse de la précédente : La largeur du tableau est au rayon principal, comme la largeur du devant de la scène est à la dis- PE SOT tance de l'œil où il faut placer ce devant pour le faire entrer tout entier dans de tableau. 54. Après avoir ainsi déterminé avec exactitude la distance du devant de la scène, le premier soin à pren- dre est de trouver sur le tableau la position de la ligne horizontale et celle de la ligne verticale, Pour cet effet on choisit le point du devant dela scène vis-à-vis du- quel on veut que l'œil du spectatenr soit placé. Ce point est donc à une certaine distance d’un des bords du devant de la scène, et à une certaine hauteur aw- dessus du terrain. Ces distances étant mesurées, les deux proportions suivantes font connaître la position des lignes horizontales et verticales. 1. La distance de l'œil au point choisi sur te devant de la scène est au rayon principal, comme la distance du point choisi à une des extrémités du devant de la scène est à la distance de la ligne verticale au bord du tableau, placé du mème côté que celte extrémité. II. La distance de l'œil au point choisi est à la hau- teur de ce point au-dessus du terrain, comme le rayon principal est à la distance de la ligne horizontale au bord inférieur du tableau. | La démonstration de ces deux analogies est trop facile pour que nous croyions devoir nous y arrêter. 55. Si le devant AB de la scène (PI. 52, fig. 10) n’était pas parallèle au plan DE du tableau, comme si l’on vou- lait représenter une façade de bâtiment vue un peu obliquement , et que cette façade remplit exactement la largeur du tableau, les calculs préparatoires devien- draient un peu plus compliqués , mais on peut les évi- ter en faisant différens essais, c’est-à-dire, en mettant en perspective les quatre points des extrémités de cet objet , et en réglant les dimensions du tableau sur celles du trapèze perspectif que donnent ces quatre points. Voici du reste ces calculs préparatoires. Le point F étant celui par lequel on veut faire passer le plan vertical, on calculera la grandeur des lignes AL, FM, AHet FH, soit par les procédés de la trigonomé- trie, soit à l’aide d'une échelle, en les construisant sur un plan bien exact. Faisant OP = r, DE = tet PE=x; æ sera la distance de la ligne verticale au bord du ta- bleau , et cette valeur trouvée par le calcul servira en- suite à calculer tout le reste. Les triangles semblables BGL , OPE donnent OP : PE :: BL : LG, ou se dc fi 2 : en désignant encore BL par b, Faisant aussi FM = HL = d'ete AH = f, les triangles semblables HGO , PEO donnent PE : OP :: HG : HO b à cause de HG = HL — LG = d — — Enfin, les triangles semblables AHO, PDO donnent DP : OP :: AH : HO ou Égalant les deux valeurs de HO , on a l'équation 7e LA FT dx qui devient,"en faisant disparaitre les dénominateurs , me UE nu drt 3 =0» dr—bt—fr b —A, ce qui donne , en faisant pour abréger connaissant ainsi æ ou PE, on aura PD etensuite PF, puisque PF = HO Æ HF -— OP; on connaîtra donc la distance du point de vue P du tableau, au point F du devant de la scène , par où le plan vertical doit passer. 56. Quant à la position de l’œil et à sa hauteur, nous devons remarquer que dans les tableaux ordinaires , destinés à parer un appartement, il est à propos de supposer l'œil élevé de 7 à 8 pieds au-dessus du terrain ou plan géométral, excepté lorsqu'on a un grand nombre d'objets à représenter sur un terrain, comme serait le tableau d’un jardin; car alors il est nécessaire d'élever l’œil de sorte que les parties ne soient pas trop dégradées par la perspective et qu’on puisse les distinguer sans confusion. Ces sortes de per- spectives se nomment & vue d'oiseau. Ainsi on ne doit s’astreindre à placer l'œil à la hau- teur ordinaire d’un homme comme de 5 pieds à 5 pieds ; » que dans les perspectives qui sont faites pour être vues de très loin , et pour paraître une continuation du terrain sur lequel le spectateur est placé. Telle serait un bout de galerie alongée par un tableau de perspec- üve, ou un tableau mis au fond d'un jardin. Dans les perspectives de décorations de théâtre , on doit suppo- ser l'œil placé vers le milicu de l'amphithéätre, et à la PE hauteur de trois ou quatre pieds au-dessus du niveau de cet amphithéitre , afin que le terrain mis en perspec- tive paraisse une continuation non interrompue du par- quet du théâtre. 57. La longueur du rayon principal doit être aussi choisie de manière que les perspectives des objets n'aient pas leurs parties trop raccourcies et trop défigurées. Lorsque le tableau ne doit pas être vu de loin et qu’il n’est pas assujéti à une certaine place fixe, on peut se ser- vir de cette règle : le rayon principal ne doit pas étre plus court que la moitié de la diagonale du tableau, ni plus long que cette diagonale , lorsqu'on veut que tous les traits des principaux objets soient finis. Mais dans les grandes perspectives, comme dans celles des décora- tions de théâtre, qu’on doit supposer hors de la portée ordinaire de la vue, et dont par conséquent les traits ne doivent qu’être dessinés grossièrement et non pas finis, on doit placer l'œil à la distance que la situation du lieu indiquera. 58. La théorie des ombres est un objet essentiel de la perspective pratique, mais elle appartient plus particu- lièrement à la perspective aérienne, et les considérations géométriques qu’elle peut présenter ne sont que des conséquences immédiates des principes que nous avons exposés au mot Omere ; nous devons donc nous conten- ter de renvoyer à cet article, ainsi qu'aux divers éraites de perspectives où cette matière est traitée avec tous ses développemens. Ce qui précède renferme l'exposé complet des procédés et des principes de la perspective linéaire. Nous en verrons encore quelques applications au mot ProsEcTIoN. 59. Les règles générales de la perspective lineaire paraissent avoir été connues des anciens, quoiqu'il ne nous soit rien parvenu d’eux sur ce sujet, car il est cer- tain, d’après un passage de Vitruve, que Démocrite et Anaxagore s’occupèrent des décorations de théâtre et des moyens de les mettre en perspective, après qu’Aga- tharque eut exécuté le premier de telles décorations ; mais cette science a été recréée par les modernes , et c’est à Albert Durer et à Pietro del Borgo que nous de- vons ses principes fondamentaux. Eu 1600, Guido Obaldi fit paraitre le premier traité systématique de perspective ; ouvrage très-bien fait et qui servit depuis de modèle à une foule d'auteurs. Plus récemment Des- chales, Lamy, S'Gravesande, Taylor et Ozanam publiè- rent des traités que n’ont point fait oublier les métho- des modernes dont nous parlerons au mot STÉRÉOTOMIE. On doit à Lacaille un traité d'optique dans lequel la perspective se trouve traitée d’une mamière très-claire et où nous avons puisé la matière de cet article. Nous indiquerons à nos lecteurs la théorie des ombres et de la perspective de Monge, ajoutée à la cinquième édition de sa Géométrie descriptive, et le dessin linéaire appliqué PE aux arts, de M. Thierry. loy. aussile 7rarté de Pers- pective de Lavit, et celui de J.-B. Cloquet. PERTURBATION. (454) Inégalité dans le mouve- ment des planètes produite par l'attraction mutuelle de ces corps. Si chaque planète n'obéissait qu'à l’action du soleil, son mouvement s’exécuterait dans une ellipse dont la forme serait constante et chacune des périodes de ce mouvement serait exactement la même que celle qui la précède et que celle qui la suit. Mais, l'attraction étant universelle et réciproque entre toutes les parties de la matière, chaque planète éprouve incessamment l’action de toutes les autres; et il doit nécessairement résulter de cette action, qui varie sans cesse, d'après le changement des directions et des distances, des varia- tions dans les courbes ou les orbites parcourues. C’est a ces variations qu’on a donné le nom de perturbations. Les masses des planètes, comparées à celle du soleil, étant d’une extrême petitesse , leurs attractions mutuel- les sont très-faibles par rapport au pouvoir central qui les force à circuler autour de cet astre, et les effets de ces attractions ou des forces dites perturbatrices sont proportionvellement très - petits. Ce n’est générale- ment que dans un long intervalle de temps que ces ef- fets deviennent sensibles, et il a fallu toute la perfec- tion des instrumens modernes et des procédés d’obser- vations pour reconnaître quelques-unes de ces pertir- bations, dont cependant l’existence se trouve démontrée à priori par la science. ” La théorie des perturbations forme aujourd'hui le point le plus élevé de ce qu’on appelle la mécanique céleste, et celui sur lequel se sont réunis les efforts des plus grands géomètres. Malgré tous leurs travaux , le problème fondamental de cette théorie n’est encore que posé, car sa solution complète exige des intégra- tions d’équations différentielles qui dépassent les moyens actuels de la science des nombres. Nous allons faire connaître les points principaux de ce problème. D’après l’extrême petitesse des forces perturbatrices et des effets qu’elies produisent, on peut, sans crain- dre d’erreur dans les résultats, estimer chaque effet séparément , et comme si tous les autres n’existaient pas ; car, d’après un principe de mécanique , si de très- petites forces agissent simultanément sur un système matériel, l'effet total des forces combinées est la somme des effets que chaque force produirait séparément , au moins tant que leur action n’aura pas altéré d’une ma- nière sensible les relations primitives des parties du sys- tème. Ainsi, pour évaluer les influences perturbatrices de plusieurs corps compris dans un même système, lorsqu'un de ces corps a une prépondérance très-grande sur tous les autres , nous pouvons nous contenter d’é- PE valuer isolément l'influence de chacun de ces corps en 009 particulier , sans nous occuper de la combinaison de ces influences entre elles, combinaison qui ne peut altérer les relations originales du système que par l'accumula- tion de ses effets pendant des périodes d’une immense durée. De cette manière, quel que soit le nombre des corps qui composent le système, le problème est ramené à la considération de trois corps : un corps central ou prédominant , un corps troublant et un corps troublé ; ces deux derniers changent de rôles selon qu'il s'agit de déterminer le mouvement de l'un ou de l'autre. C'est la détermination des lois de ce mouvement qui forme l’objet du problème devenu si célèbre sous le nom de PROBLÈME DES ‘TROIS coups. Soit S le corps principal (PI. 53, fix. 1)et T'et P les corps respectivement troublé et troublant. Représen- tant par ATBA l'orbite que le corps T décrirait sans la force perturbatrice, et, en supposant que ce corps se trouve en T à une époque donnée, soit TT’ l'arc qu'il parcourrait dans l'instant suivant s’il n’était pas troublé par l’action du corps P, dont CPDC représente l’orbite située dans un autre plan que l'orbite ATBA , mais qui coupe le plan de cette dernière, suivant la ligne des nœuds EF, Menons au point T' une tangente à l’are TI", cette tangeute irait couper la ligne des nœuds en R. Ceci posé, comme l’action de P sur S et sur T agit suivant les directions PS et PT, quine sont ni l’une ni l’autre dans le plau de l'orbite ATBA ; cha- cun de ces corps sera sollicité à sortir de ce plan, mais d’une manière inégale , parce que les droites PS et PT ne sont ni égales ni parallèles, et que le corps P attire inégalement les corps S et T, d'après la loi générale dela gravitation, C’est donc par la différence des attractions que l’orbite primitive ou relative de T autour de S se trouve changée, et si l’on continue de rapporter le mou- vement de T autour du point S comme à un centre fixe , la portion perturbatrice de l'action de P sur T obligera T à dévier du plan ATBA , et à décrire non plus l’arc TT", mais un arc TL, situé au dessus ou au- dessous de TT" selon la prépondérance des forces avec lesquelles P sollicite S et T. Or, Ja force perturbatiice qui agit suivant la direction PT peut être considérée comme décomposée en deux autres, dans le plan du triangle STP, savoir : en une force qui agit dans la direction ST et qui tend à accroi- tre ou à diminuer, selon les cas, l'attraction de S sur T, et en une seconde force qui agit dans la direction TM, parallèle à SP, et qui rapproche ou éloigne T de M, selon les cas. Ainsi, comme la composante de la force perturbatrice, dirigée selon ST, est comprise dans le plan ATBA, elle ne saurait tendre à faire sortir T de ce plan; c’est donc l’autre composante seule dirigée selon TM qui peut produirecet effet. Il est bien en- 510 PE tendu que nous considérons ici ces composantes d’une manière relative, en regardant le point $ comme fixe, et en rapportant à L toute l’action de la force pertur- batrice. Maintenant , pour nous rendre compte de l’effet que doit produire la force dirigée selon TM, remarquons que, d’après la configuration que présente notre figure, cette force tire T vers M, et comme TM parallèle à SP tombe du côté de l'orbite de P, ou au-dessous de celui de T, en regardant le premier comme plan fondamen- tal ,ilest évident que l'arc T4, décrit par T dans son mouvement troublé, tombe au-dessous de TT", et si on prolonge cet arc, c’'eit-à-dire si on lui mène une tan- gente au point £, cette tangente £V ira couper le plan de P en un point V, situé en arrière de R , de manière que la droite SVP’ qui sera l'intersection du plan STV avec celui de l'orbite de P, et qui sera conséquemment la nouvelle ligne des nœuds, viendra tomber en arrière de la ligne primitive des nœuds SF. Ainsi, par suite de la perturbation qui fait décrire l'arc T£ au lieu de l'arc TT’, la ligne des nœuds aura rétrogradé de l'angle FSV. Nous regardonsici comme directs les mou- vemens de T et de P. Mais conservant toujours la même situation, si nous supposons que Pest à la gauche de la ligne des nœuds , au lieu d’être à droite comme dans la figure, il est facile de voir que la composante selon la direction TM tendra à soulever T, que T£sera au-dessus de TT" et que la ligne des nœuds avancera au lieu de rétrogra- der. L'action de la force perturbatrice a donc pour effet d'imprimer à la ligne des nœuds un mouvement oscil- latoire , et suivant que dans l’ensemble de toutes les situations relatives possibles de T et de P , la somme de toutesles quantités de rétrogradation sera plus grande ou plus petite que celle de toutes les quantités d’avan- cement , le nœud aura finalement retrogradé où avancé. Outre cette variation de la position des nœuds, il ré- sulte encore des considérations qui nous ont amenés à la reconnaitre, que l'orbite de T doit éprouver des mo- difications dans sa forme et dans son inclinaison sur celui de P, car tantôt l’action de la force perturba- trice rapproche ou éloigne T deS , tantôt elle l'élève au-dessus du plan de son orbite primitive ou l’abaïisse au-dessus de ce plan. Cette orbite éprouve donc des changemens continuels, mais ces changemens sont pé- riodiques, c'est-à-dire, que dans un certain intervalle de temps les dimensions et l’inclinaison primitives se reproduisent pour varier ensuite de nouveau. L'action générele de la force perturbatrice fait donc décrire au corps T une orbite dont deux parties ou deux élémens successifs ne sont pas compris dans le même plan, ce qui rend cette orbite une courbe à dou- ble courbure , et le phénomène de la diminution ou de PE l'augmentation de son inclinaison sur l'orbite de P est intimement lié avec celui de la rétrogradation ou de la- vancement de la ligne des nœuds. Cependant s’il s’agis- sait de calculer ces perturbations, dont ce qui précède n’est destiné qu’à démontrer la nécessité, il faudrait re- marquer que la question est beaucoup plus compliquée que nous ne l'avons présentée jusqu'ici, car l'orbite de P est elle-même variable par suite de l’action perturba- trice de T sur P, et le mouvement deses nœuds, par rapport à l'orbite de T, se combine à celui des nœuds de l'orbite de T, par rapport à l'orbite de P,; de telle manière que le déplacement final de l'intersection des plans primitifs résulte de la combinaison de toutes les variations respectives. Bien plus, pour obtenir le mouve- ment définitif de l'orbite d’une planète, il ne suffit plus de considérer seulement l’action perturbatrice d’une autre planète, mais il faut combiner deux à deux tou- tes les planètes qui composent le système solaire et avoir égard à la situation variable des plans de toutes les or- bites. Si l’on considère le plan de Pécliptique comme un plau fixe, on trouve que les nœuds de toutes les or- bites des planètes ont, sur ce plan, un mouvement final rétrograde extrêmement lent, car le plus rapide de tous ne s'élève pas à un degré par siècle. Ce mouve- ment rétrograde s'effectue pour chaque planète dans une période de temps plus ou moins longue, à l’expi- ration de laquelle le nœud se retrouve dans la même situation qu’il avait à l’origine, tandis que l’inclinaison de l’orbite qui a diminué pendant une partie de la pé- riode s’accroit pendant l’autre partie, de telle sorte qu'après uue révolution complète du nœud l’inclinai- son a repris sa yaleur originaire. Il résulte des recherches de Laplace que, par cela seul que les planètes se meuvent dans le même sens, dans des orbites peu excentriques et peu inclinées les unes sur les autres, les perturbations sont périodiques et renfermées dans d’étroites limites; en sorte que le système planétaire ne fait qu’osciller autour d’un état moyen, dont il ne s’écarte jamais que d’une petite quantité : ainsi les orbites des planètes ont toujours été et seront toujours à peu près circulaires, et il est im- possible qu'aucune planète ait été primitivement une comète. L'écliptique elle-même changeant de position dans l'espace, il était nécessaire , pour évaluer la variation totale de l’inclinaison des orbes planétaires, de rappor- ter ces orbes à un plan invariable; c'est ce qui a conduit Lagrarge à la découverte du beau théorème suivant: Si l’on multiplie la masse de chaque planète par la racine carrée du grand axe de son orbite, et par le carré de la tangente de son inclinaison à un plan fixe, PE La somme de ces produits sêra constamment la méme, sous l'influence de leurs attractions mutuelles. Ainsi la stabilité du système planétaire doit être re- gardée désormais comme assurée, du moins en ce qui concerne les inclinaisons des orbites. (Foy. PLanÈre et PRÉCFSSION.) PESANTEUR. (Méc.) Force en vertu de laquelle tous les corps tombent à la surface de la terre lorsqu'ils ne sont pas soutenus. Le mot pesanteur signifie la même chose que gra- vité, mais ce dernier motse rapporte en général à tous les corps de l'Univers , tandis que le premier s'emploie plus particulièrement pour les corps du globe terrestre. Pendant long-temps on a confondu la pesanteur et le poids des corps, et l’on croyait que les corps avaient une tendance à tomber d’autant plus grande qu'ils avaient plus de masse. Cela était à la vérité assez vrai- semblable, car on voit journellement qu’un corps peu dense, comme uue plume, tombe moins vite qu’un corps plus dense , comme un morceau de plomb. Mais ce plus ou moins de vitesse n’est pas proportionnel au poids, et il ne fallait qu’une expérience bien simple pour renverser celte grossière théorie dont on se con- tenta pendant tant de siècles, sous l'autorité d’Aristote. Galilée est le premier qui ait imaginé de faire tom- ber d’une même hauteur des corps de différens poids, et de comparer avec ces poids les vitesses de leurs chutes. Ayant trouvé que les vitesses ne sont jamais proportionnelles aux poids ctque, de deux corps égaux en poids, celui dont le volume est le plus grand tombe moins vite que l’autre, il reconnut que la différence des vitesses ne pouvait provenir que de la résistance de l'air qui agissait avec plus de force sur celui des deux corps qui présentait le plus grand volume, et il finit par conclure que tous les corps , de quelque nature qu'ils fussent, doivent tomber également vite, en fai- sant abstraction de la résistance de l’air. Nous avons donné aux mots ACCÉLÉRATION, AGCÉLÉRE et GALILÉE, l'histoire de cette grande découverte qui vint chan- ger la face de la physique, ainsi que les lois de la chute des corps; nous nous contenterous donc ici de résumer ces lois qui sont en même temps celle de la pesan- teur. 1° La force qui fait tomber les corps agit dans une direction toujours perpendiculaire à l'horizon ; 2° elle est constamment uniforme et agit également à chaque instant; 3° les corps tombent vers la terre d’un mou- vement uniformément accéléré; 4° leurs vitesses sont comme les temps de leur mouvement; 5° les espaces qu'ils parcourent sont comme les carrés des temps; 6° enfin, l’espace qu'un corps parcourt en tombant pendant un temps quelconque est la moitié de celui PE o11 qu'il parcourait pendant le même temps d’un mouve. ment uniforme avec la vitesse acquise. Le poids d'un corps et sa pesanteur sont denc des choses qu’il est important de ne pas confondre, quoi- que ces expressions soient synonymes dans le langage ordinaire ; en effet, la pesanteur d’un corps est la force qui le sollicite à descendre, et son poids est la somme des parties pesantes qui sont contenues dans le même volume ou le produit de sa masse par la pesanteur. La pesanteur appartient également à toutes les parties d’un même corps: cette force n’augmente ni ne di- mioue par leur réunion ou leur séparation; mais le poids d’un corps change, comme la quantité de matière qui le compose, On peut donc dire de deux corps de différens poids, qu'ils ont la même pesanteur, car l’un et l’autre tendent de haut en bas avec la même vitesse. Les observations de la durée des oscillations du pen- dule ont prouvé que la pesanteur n’est pas la mêmesur toute la surface de la terre, mais que l'intensité de cette force varie de telle man'ère qu’elle est la plus grande aux pôles et la plus petite sous l’équateur; phénomène qui prouve le mouvement de rotation de la terre sur son axe. Car chaque point de la surface de la terre dé- crivant un cercle, et ce cercle étant d'autant plus grand qu'il est plus près de l’équateur, les corps qui sont placés à la surface acquièrent une force centrifuge d'au- tant plus considérable qu’ils décrivent de plus grands cercles dans le même temps , et comme la force cen- trifuge (voy. ce mot) agit en sens inverse dela force centrale de la pesanteur, elle diminue nécessairement les effets de cette dernière. En prouvant l’identité de la force qui retient les pla - nètes dans leurs orbites avec la pesanteur (voy. Arrrac- TION et GravirÉ), Newton a prouvé que la pesanteur doit diminuer à mesure qu’on s'éloigne du centre de la terre; cette diminution, insensible pour de petites hau- teurs, peut cependant être reconnue par l'expérienc®, car Bouguer et La Condamine, ayant fait osailler un pendule au pied et sur le sommet d’une des montagnes des Cordillières, ont trouvé que la durée des oscilla- tions était plus grande au sommet qu’au pied. PESANTEUR SPÉCIFIQUE. Poids que pèse un corps sous un volume donné, comme, par exemple, uu décimètre cube. Plus un corps a de poids sous ce volume déterminé, plas sa pesanteur spécifique est grande. Par exemple, le platine est de tous les corps terrestres celui qui a la plus grande pesanteur spécifique , parce qu’un décimètre cube de platine a plus de poids qu’un déci- mètre cube de toute autre substance. (Foy. Dexsiré.) PÉSE-LIQUEUR. (Mec.) (Foy. ArÉomÉrrE.) PESON. (HMet.) Espèce de balance nommée autre: ment BALANCE ROMANE. (Foy. ce mot.) 212 PI PHASES. (45) On donne ce nom aux diverses ap- parences que présentent la lune et les planètes selon les différentes manières dont elles nous renvoient la lumière du soleil, Ce mot vient du grec Dao, je brille. Les phases les plus remarquables sont celles de la lune, nous en avons donné l'explication au mot Lux. Vénus et Mercure offrent des phases exactement sem- blables à celles de la lune, mais on ne peut les observer qu’à l’aide du télescope. Mars a aussi des phases incom- plètes , et il en est de même, à un moindre degré , des planètes plus éloignées. PHILOLAUS DE CROTONE, philosophe pythago- ricien, vivait vers l’an 450 avant notre ère, Il est le premier des disciples de Pythagore qui ait enseigné pu- bliquement le mouvement de la terre; et c’est pour cela que Boulliau a donné le titre d’Astronomte Philo- laïque à son traité des astres, écrit d’après cette hypo- thèse. On a peu de détails sur la vie de Philolaus; on sait seulement qu'il avait composé un grand nombre d’écrits qui ont été perdus. Platon faisait tant de cas de son traité sur la physique que, suivant Diopène Laërce, il l’acheta de ses héritiers au prix énorme de dix mille deniers ou cent mines. PHILOSOPHIE DES MATHEMATIQUES. Don- ner à priori la déduction de tous les principes des ma- thématiques , de ses diverses branches , des lois fonda- mentales qui les régissent, expliquer les phénomènes intellectuels qu’elles présentent , démontrer la nécessité de ces phénomènes ; apporter enfin l'unité systématique dans ces hautes sciences en leur offrant pour base de la certitude qui les caractérise une certitude supérieure et absolue, tel est l’objet de la philosophie des mathéma- liques. Mais pour atteindre un but si élevé, la PuirosopmiE doit d'abord se poser elle-même comme science, et prouver qu’assise sur une base désormais inébranlable, elle peut enfin réaliser son idé:l : LA LÉGISLATION DE LA RAISON nuMaAINE. Cependant si l’on jette un coup d'œil critique sur les divers systèmes qui prétendent encore de nos jours usurper en France le nom de philosophie, on voit bientôt que loin de pouvoir fonder les mathé- matiques, il n’en est pas un qui soit capable de s'élever au degré de certitude de ces sciences. Est-ce au rraté- rialisme aveugle qui nie l'intelligence par l'intelligence, étouffe la spontanéité de la raison sous les entraves des sens, et divinisele hasard, que nous pourrons deman- der la solution de tant de grandes questions ? Ou , sans nous arrêter à cet ignare système qui ne peut rien expliquer, remonterons-nous au sensualisme, dont il n’est que la plus grossière conséquence, pour réclamer quelques rayons de lumière ? Voici sa réponse. PH « L'algèbre est une langue bien faite et c’est la seule; rien n’y parait arbitraire , Panalogie qui n’échappe ja- mais conduit sensiblement d'expression en expression. L'usage ici n’a aucune autorité. [ne s’agit pas de par- ler comme les autres, il faut parler d’après la plus grande analogie pour arriver à la plus grande précision ; et ceux qui ont fait cette langue, ont senti que la sim- plicité du style en fait toute l'élégance; vérité peu con- nue dans nos langues vulgaires. » Dès que l'algèbre est une langue que l’analogie fait, l’analogie qui fait la langue, fait les méthodes ; ou plu- tôt la méthode d'invention n’est que l’analogie même. » L’analogie : voilà donc à quoi se réduit tout l’art de raisonner, comme tout l'art de parler; et dans ce seul mot nous voyons commentnous pouvons nous instruire des découvertes des autres, et comment nous pouvons en faire nous-mêmes. » — Or, une science bien traitée n’est qu’une langue bien faite, » » Les mathématiques sont une science bien traitée dont la langue est l'algèbre. Voyons donc comment l'analopie nous fait parler dans cette science, et nous sau- rons comment elle doit nous faire parler dans les autres.» (Condillac, la Langue des Calculs.) Quelle est donc cette analogie prodigieuse , érigée en critérium de la vérité? Quel rang occupe-t-elle par- mi les fonctions de l'intelligence? Sur quel principe repose la certitude de ses procédés ? Voilà des questions préliminaires qu'il était important de traiter, car ayant pour butnon seulement d’expliquer les mathématiques, mais encore d'amener toutes les autres sciences à leur degré d’exactitude, l’auteur aurait dû commencer par prouver la puissance de l’analogie qui devait opérer de si belles choses, et qui finit par produire de mauvais élémens d’arithmétique et d’algèbre. C’est cependant au livre insignifiant de /a Langue des Calculs que se ré- duisent toutes les tentatives de l’école de Locke sur la philosophie des sciences ! Si, dégoûté du sensualisme et de ses interminables dissertations sur les langues, nous tournons nos regards vers des systèmes sinon plus nouveaux, du mois plus récemment produits, est-ce à la psychologie transcen- dante de ce qu’on nomme l’école française, au Pan- theisme des Saint-Simoniens, ou bien à cette doctrine écossaise, pour laquelle un directeur de l'instruction publique voulait créer des chaires dans nos colléges , que nous irons demander la philosophie des mathéma- tiques? Certes, la psychologie transcendante et le mo- derne panthéisme n’ont rien à faire dans des questions réellement scientifiques , et quant à la doctrine écos- saise , qui n’est encore que le sensualisme amené à son dernier développement , Reid nous apprendra, entre autres choses merveilleuses, que si l’homme était réduit au seul sens de la vue, il ne pourrait connaitre que l'é- PI tendue superficielle à deux dimensions , et prendrait pour des lignes droites ce qui serait réellement des arcs de grands cercles tracés sur une surface sphérique dont le centre serait dans son œil. Les triangles qu’il consi- dérerait comme rectilignes pourraient avoir deux angles ou mème les trois angles droits ou obtus. Ainsi la géo- métrie d’un tel homme serait toute différente de la n6- tre : deux de ces lignes qu'il prendrait pour droites se rencontrant, par exemple, toujours en deux points, la notion de deux droites parallèles serait contradictoire pour lui. Au milieu de tant d’aberrations intellectuelles , doit- on donc désespérer de la philosophie ? Pourra-t-elle ja- mais s'élever jusqu’à la noble tâche qui lui est imposée pour conquérir enfin le rang supérieur qu’elle doit oc- cuper parmi les sciences, et sans lequel elle n’est qu’une connaissance vaine et méprisable? A l'aspect d’un si grand nombre de tentatives infructueuses, lorsqu'il semble que l'esprit humain v’ait fait, depuis la plus haute antiquité , que tourner dans un cercle sans issue , le doute est si naturel, que l'indifférence du public fran- çais pour toutes les grandes questions philosephiques ne saurait nous étonner.Et cependant, depuis un demi-siècle une révolution inattendue, immense, s’est opérée dans le domaine du savoir, une voie nouvelle s’est ouverte ! Au moment où le découragement s’emparait des pen- seurs les plus profonds, un homme s’est levé tout-à- coup ; d’une main ferme et sûre il a porté le scalpel de l’aua'yse dans les facultés de l'intelligence ; les a cir- couscriles dans le champ de leur action; a tracé leurs contours, déterminé leurs lois; et, nouveau Copernic, a crié à la foule étonnée : c’est en transportant hors d’elle ce qui se passe en elle, que la raison humaine tombe dans toutes les illusions iuconciliables qui font son désespoir. La voix puissante de cet homme n’a point jusqu'ici trouvé d’échos en France, et dans ce mo- ment, où la postérité a commencé pour lui, lorsque le nom immortel d'Emmanuez Kanr n'est prononcé qu'avec respect dans tout le nord de l'Europe, c'est à peine si quelques protestations timides osent s'élever contre les fausses idées que l’on semble avoir pris plai- sir de répandre sur sa doctrine, et sur tous les travaux dont elle a été la base ou le point de départ. Ainsi pendant que la France, livrée à la stérile logo- machie des disciples de Condillac, se précipitait dans l'arène périlleuse des réformes politiques , où, privée de principes supérieurs, elle ne pouvait que marcher d'expérience en expérience, chèrement payées de son sang et deses trésors, l'Allemagne accomplissait une ré- forme toute pacifique dont les résultats devaient être bien plus importans. Kant avait produit sa Puicosornie TRANSCENDANTALE. La physique, le droit, la morale, la pédagogique, receyaient de ce grand hommeleurs prin- TOME JL, PI cipes métaphysiques et fondamentaux. Ses émules, les 515 Fichte, les Schelling, les Hégel , s'étaient élancés dans des régions supérieures. Le véritable problème de la philosophie, la CERTITUDE ABSOLUE, était posé et étudié sous toutes ses faces; l’arsozu lui-même, ce principe inconditionnel de toute réalité, était reconnu et signalé dans la conscience transcendante de l'homme; enfin, la tendance de l'humanité vers ce but suprème de l'in- telligence était établie d’une manière positive. Tous ces grands travaux demeuraient complétement iguorés de la France, et le nom de Kant y était à peine connu par l'ouvrage de Villers (Principes fondamen- taux de la philosophie transcendantale) ; lorsque M. Wronski publia, en 1811, son /ntroduction à la philosophie des mathématiques, qu'il se contenta de présenter alors comme une application de la philosophie de Kant. Nous croyons nous rappeler que le résultat immédiat de cette publication fut le retrait d’une pen- sion que l’auteur recevait de la Russie ! Les géomètres ne firent pas à cette production si remarquable un ac- cueil plus flatteur que celui de M. l’ambassadeur russe; ils prétendirent qu’elle était inintelligible, ce qui est vrai relativement, et de la cominenca la longue lutte qui s’établitentre l’auteur et l’Institut de France ; lutte dans laquelle MT. Wronski abusa peut-être un peu trop de sa supériorité. Pour comprendre parfaitement l'Zatroduction à la philosophie des mathématiques, était sans doute essen- tiel de connaitre les principes philosophiques qui lui servent de base, et que l’auteur n’a point encore révélés. Mais, sans remonter à l'absolu, auquel ces principes paraissent se rattacher, on pouvait néanmoins , à l’aide des simples notions de la philosophie transcendantale, saisir complétement toutes les parties du magnifique système qu'il présente, pour pouvoir l’embrasser dans son ensemble et admirer l'unité qu’il apporte dans les mathématiques, unité qu’on tenterait vainement d’y in- troduire par tout autre moyen. Nous ne doutons nulle- ment que si à l’époque de son apparition les idées de l'école allemande eussent été plus répandues, le sort de cet ouvrage n’eût pas été le même : le silence forcé ou convenu des géomètres n'aurait pu du moins, pendant vingt ans, le condamner a l'oubli, et nous ne serions pas les premiers à signaler au monde, dans un ouvrage consacré aux mathématiques , l'importance d’une doc- trine dont le dernier résultat se traduit par la loi uni- verselle qui régit ces sciences. Déjà plusieurs fois, dans le cours de notre dictionnaire, nous avons essayé de faire connaitre la direction nou- velle que cette philosophie est venue imprimer aux sciences mathématiques qui, malgré tousles travaux des géomètres, n'offraient, avant elle, qu’un assemblage de parties sans liaisou systématique. On à pu comparer 10 514 PH l'édifice régulier qu'elle aélevé, avec le chaos inextrica- ble qui résulte des prétentions métaphysiques des ma- thématiciens matérialistes, prétentions qui tendent non seulement à comprimer l'essor de la raison vers les régions supérieures du savoir , mais qui méconnais- sent entièrement , en outre, la nature des parties trans- cendantes de la science des nombres , de cette science par excellence qui embrasse en dernier lieu toutes les mathématiques. Les tableaux que nous avons donnés successivement (voy. Maru.) présentent l’ensemble sys- tématique complet et achevé de l’algèbre, et nous avons suivi pour la déduction des parties qui les composent, l’ordre établi dans l’Zntroduction à la philosophie des mathématiques. Y\ nous suffirait donc ici, pour donner à cette déduction la certitude philosophique, d'expliquer comment elle résulte à priori de l’application des lois de l'intelligence à l’objet général de la science des nom- bres : cette tâche est au-dessus de nos forces. Elle exi- gerait pour être rigoureusement accomplie une connais- sance approfondie de la doctrine absolue qui a conduit M. Wronski à toutes ses découvertes; doctrine dont nous ne connaissons malheureusement que quelques ré- sultats , les plus grands, à la vérité, et les plus profonds de tous ceux auxquels le génie de l'homme ait pu pare venir jusqu’à ce jour (roy. le Prodrome du Messia- nisme, Paris, 1831 , chez Treuttel et Würtz) ; mais qui ne laissent qu’entrevoir à notre faible intelligence le champ inconnu des vérités qui les a produites. Cepen- dant, nous savons que nos lecteurs atteadent avec impa- tience un aperçu de cette philosophie des mathémati- ques , dont les points que nous avons signalés jusqu'ici ontexcité chez plusieurs d’entre eux une admiration qu'ils nous ont exprimée; et si nous ne pouvons répon- dre , comme nous le désirerions , d’une manière entiè- rement satisfaisante à cette attente, elle nous impose l'obligation de tenter d’éclaircir, autant qu'il est en no- tre pouvoir , sinon les principes philosophiques eux- mêmes, du moins les résultats purement mathématiques qui en dérivent. Nous allons donc commencer par poser quelques-unes des notions fondamentales de la philoso- phie transcendantale et donner l'explication des termes consacrés dans cette philosophie. Il nous serait impossi- ble de nous faire comprendre sans ce travail prélimi- naire. 1. Toute connaissance suppose nécessairement deux élémens distincts , 1° une faculté dans laquelle elle se produit; 2° un objet auquel elle se rapporte. Cette fa- culté, partie essentielle de l'intelligence, est ce qu'il nous importe le plus d'examiner ici. On la nomme en général Cocxiriow. 2. Pour déterminer la nature de la cognition, il faut rechercher, avant tout, de quelle manière ce que nous appelons connaissance parvient à notre esprit. PH D'abord, les objets agissent immédiatement sur nous, et de leur action immédiate résultent en nous des 7n- tuitions qui sont des représentations de telles ou telles choses. En second lieu, nous rassemblons plusieurs de ces in- tuitions, nous les coordonnons en établissant entre elles certains rapports ou certaines liaisons qui ne sont plus contenues dans l'impression simple et immédiate des objets. Ces deux différentes manières d'acquérir des con- naissances nous montrent évidemment que la cognition a deux fonctions essentiellement différentes , ou qu’elle se divise en deux facultés unies entre elles, à la vérité, de la manière la plus étroite, mais qu'il importe de dis- tinguer et de considérer séparément. 3. Ainsi, nous possédons originairement en nous- mêmes 1° la faculté de recevoir des impressions immé- diates des objets sensibles, et cette faculté qui n’est que passive se nomme SensigiLire; 2° la faculté de réunir et de coordonner ces impressions diverses, et cette faculté, qui est active, se nomme INrecLecr. Par exemple, l'impression simple que fait sur nous un objet quelconque , un arbre par exemple , sans que nous ayons besoin pour cela de réunir les impressions partielles de branches, de feuilles, etc. , ni de les rap- porter à ia perception générale d'arbre, ce qui exige déjà l'action de la faculté active , cette impression im- médiate , disons-nous, nous la devons à la sensibilité ; tandis que si nous comparons deux arbres ensemble et que nous considérions l’un comme plus grand que l’au- ue, ce rapport de grandeur que nous établissons entre ces objets est l'ouvrage de l'intellect. 4. La faculté passive est nécessairement simple puis- qu'elle n’est destinée qu'à recevoir, mais la faculté active nous présente plusieurs modes d'action qui vont nous permettre de la subdiviser en plusieurs facultés. 1° Nous rassemblons quelques-unes de ces perceptions immédiates qui nous sont fournies par la sensibilité, nous les réu- nissons en les rapportant à une conception, c’est-à-dire, en les classant sous une perception générique ou com- mune à plusieurs choses. Par exemple, la perception générale ou conception de diamant contient en elle les perceptions plus particulières de blancheur, d'éclat, de transparence, de dureté, et enfin de toutes les qualités qui caractérisent le diamant : ainsi, pour acquérir cette perception générale , il a fallu réunir toutes les per- ceptions particulières en une seule, ce qui ne peut être que l'ouvrage de la faculté active. 2° Nous rassemblons diverses conceptions en une conception générale, pour en tirer, comme d'un principe , des conséquences par- ticulières. La faculté à l’aide de laquelle nous formons des conceptions individuelles se nomme ENTENDEMENT. La faculté des conceptions universelles se nomme Raïsow. PH 5. Mais puisque nous pouvons nous #lever des con- ceptions individuelles de l’entendement aux concep- tions universelles de la raison, et redescendre de celles- ci à celles-là, nous ayons donc encore une troisième fa- culté intermédiaire servant à opérer la transition de l’une de ces facultés à l’autre, Cette troisième faculté se nomme le JUGEMENT. L’intellect est donc une faculté triple qui se compose de l'entendement, du jugement et de la raison. 6. D'après ce que nous venons de dire, on voit que toutes nos connaissances commencent par des intuitions ou perceptions particulières, qu’elles deviennent des per- ceptions générales ou conceptions individuelles par l’action de l’eutendement, et qu’elles s'élèvent enfin au rang de conceptions universelles par l’action de la raison. Ainsi l'entendement emprunte à la sensibilité la matière deses perceptions, comme la raison emprunte à l’entendement la matière de ses conceptions. Pour que ces diverses facultés soient mises originai- rement en œuvre, il est nécessaire que les objets agis- sent sur notre sensibilité, puisqueles impressions qu’elle en reçoit sont les seuls matériaux primitif; sur lesquels l’entendement et la raison puissent s'exercer ; mais il faut bien se garder de conclure, comme l’école de Locke, que ces facultés elles-mêmes doivent naissance à ces impressions; car pour que ces dernières aient lieu il faut qu’il se trouve précédemment en nous une faculté pro- pre à les recevoir. Ainsi l’eau donts’imbibe une épon- ge, la lumière qui pénètre le verre dans toute sa sub- stance, supposent dans l'éponge et dans le verre une faculté passive, une disposition antérieure à se laisser pénétrer par l’eau et la lumière ; disposition dont la préexistence est si nécessaire que, sans elle, l'ascension de la liqueur dans l'éponge et le passage de la lumière à travers le verre sont également impossibles et dans le fait et dans la supposition. Cette vérité incontestable par rapport à la sensibilité qui est une faculté passive , doit se faire encore bien mieux sentir par rapport à l’enten- dement et à la raison qui sont des facultés actives. 7. Outre ces grandes facultés fondamentales dans les- quelles se subdivise la cognition, il en est encore plu- sieurs autres que nous devons signaler pour compléter l'aperçu psychologique de cette faculté de connaître. Nous avous dit (4) que l’entendement réunissait les per- ceptions de la sensibilité pour les ramener à une per- ception générale ; or, cette réunion ne peut être ef- fectuée qu’au moyen d’une faculté qui rapproche les diverses perceptions partielles appartenant à un objet PH 515 sensible; car, sans ce rapprochement, jamais les per- ceptions partielles ne pourraient être considérées comme appartenant toutes ensemble à la perception d’un tout, et par conséquent elles ne pourraient jamais être ramenées à l’unité, c’est-à-dire elles ne pourraient jamais former une perception générale. Cette faculté intermédiaire entre la sensibilité et l’entendement est lImaGINATION. 8. Mais quelque rapide que soit cette liaison de par- ties, elle ne peut cependant s’exécuter tout à la fois : elle doit être successive. Quelque promptitude qu’on ait acquise d’ailleurs par l'habitude de lier ses perceptions, il est néanmoins impossible de rapporter à la concep- tion complète d’un tout toutes les différentes parties dont il est composé, saus parcourir successivement tou- tes ces parties, il faut donc à mesure qu’on passe d’une perception à une autre que chaque perception précé- dentese reproduise continuellement dans l’entendement, afin de pouvoir saisir enfin, dans une seule conception, la série entière des perceptions que fournit la considé- ration successive des parties. La faculté qui opère cette reproduction est la Mémoire. On comprend assez généralement la mémoire dans l'imagination sous le nom d'imagination reproductive. 6 5 9. Le travail de la mémoire serait encore insuffisant si, à chaque reproduction des perceptions précédentes, nous m’étions intérieurement convaincus que ce qui est reproduit est précisément le même que ce qu'avait pro- duit d’abord notre imagination. Il faut donc encore pour cela une autre faculté, et cette faculté se nomme Conscience. Nous devons faire remarquer ici que la conscience n’est pas une simple faculté de intelligence, elle est proprement la base du 10 humain, le principe premier sans lequel il n’existerait pas pour lui-même. En effet, ce n’est que par la conscience qu’il a de lui-même que le moi se distingue de tous les objets avec lesquels il est en relation. C’est par sa conscience qu’il sait qu’au mi- lieu de l'iufinie variété des modifications qu'il subit, il demeure constamment et invariablement lemême. Sans la conscience le r101 ne serait pas possible ; comme aussi aucune connaissance ne serait possible pour le zzoi, si elle ne se manifestait à sa conscience. La classification des diverses facultés dont se com- pose la cognition étant notre point de départ, nous la résumerons dans le tableau suivant, en y joignant les fonctions particulières que remplissent chacune des fa- cultés actives dans le jeu de leur action. =. pH PII «) , Cognition passive, — SENSIBILITÉ. Faculté desintuitions ou perceptions particulières, Fonction instrumentale, — COMPARAISON. Faculté des conceptions individuelles, PERCEPTIONS. ENTENDEMENT., : | Fonctions finales, | PROPOSITIONS. J Pôles opposés. . . , . + Péles opposés, | Fonction instrumentale. — DÉDUCTION. Faculté des conceptions universelles. PRINCIPES, \ PAISON. Fonctions finales. : : CONSEQUENCES, 1e gnilion aclive, INTELLECT. FACULTÉ Fonction de neutralisation de l'entendement et de Ja raison, — de connaitre, { Faculté intermédiaire JUGEMENT SUBSOMPTIF. servant à réunir Jes = deux facullés oppo- Transitio > Jl'entendement à i COGNITION. des ou done te Transition a l'ent . ment à la raison transition de June à | Fonction de transition ou des faits aux lois, — INDUCTION. Jautre, entre J'entendément et JUGEMENT. la raison, \ JUGEMENT RÉFLECTIF, f Transition de Ja raison à J'entendement ou des Jois aux faits. — ANALOGIF. Anticipation sur l’activité intellectuelle où transilion‘entre Ja sensibilité et Vintelleet, — IMAGINATION. Cette faeulté comprend la MÉMOIRE, C1 on la nomme alors IMAGINATION REPRODUCTIYE, tandis qu'on l'appelle IMAGINATION PRODUCTIVE quand on la con- sidère dans sa fonction de l'association des idées, / 10. fl résulte de ce qui précède qu’il y a deux sources principales d’où découle toute notre connaissance. La première consiste dans ces facultés originairement inhé- rentes à notre être dont nous venons de reconnaitre l'existence, et auxquelles on peut donner le nom de cognition pure, parce qu’elle habite antérieurement en nous , indépendamment de toute impression des ob- jets; la seconde est l'expérience, résultat de l'application de notre cognition aux objets. De ces deux soufces différentes découlent naturélle- ment deux espèces différentes de connaissances : l’une originaire et primilive que nous puisons en nous-mêmes après que l'expérience a mis en action notre faculté de connaître ; l’autre dérivée et empruntée de l'expérience avec laquelle elle est liée, quoiqu’elle ne s’acquière, comme la première, qu’au moyen de la cognition pure. Ces deux espèces de connaissances s'appellent, la pre- mière connaissance pure, l'autre connaissance d'expé- rience, Où Connaïssance empirique. 11. Quoique l'expérience soit le véhicule qui met d’abord en action les ressorts de notre cognition et que toute espèce de connaissance, soit pure, soit empirique, ue puisse s’acquérir antérieurement à l'expérience, il ne faut pas tomber dans l'illusion de lui rapporter la connaissance tout entière comme à son unique source ; car il est évident qu’une fois mise en action, la cognition peut produire des actes de connaissances sans le secours de l'expérience, et bien plus sans la connaissance pure, l’acquisition de la connaissance empirique serait absolument impossible pour nous, puisque celle-ci ne doit qu’à la première la suite, l’ordre , l'enchainement , toutes choses essentiellement requises pour former ce que nous appelons connaissance, et sans lesquelles elle ne pourrait ni exister, ni être conçue. Pour connaître, il faut nécessairement concevoir, c’est-à-dire, rassembler en un seul tout diverses perceptions ; or, ce rassemble- ment est un acte qui n’est point dû à l'expérience, mais qui ne peut être effectué que par un agent antérieur à l'expérience, par la cognition ou la faculté de connaitre qui est originairement en nous. Cette réunion, cet en- chainement de perceptions diverses a donc lieu en nous-mêmes; les modes de cette réunion sont donc aussi en nous ; et ce n’est point dansies choses de l'expérience, mais dans nous-mêmes, qu’il faut les chercher et en sui- vre les traces. Par conséquent, la connaissance que nous acquérous de cesmodes ou manière de concevoir , de réunir des perceptions, ne peut aucunement décou- ler de l'expérience. Elle est uniquement due au fond qui subsiste originaïrement en nous, à notre cognition même, développée à l’occasion de l'expérience. Elle est donc une connaissance primitive et pure. 12. Toute connaissance d'expérience est donc le ré- sultat de la combinaison de deux matériaux différens dont l’un provient uniquement de l'expérience et l’au- tre de la connaissance pure. Elle dépend donc de cette dernière sans que celle-ci à son tour dépende en aucune manière de l'expérience. Ainsi, pour arriver à connaître plus à fond ja nature de la cognition, il faut, dans l'examen de ses trois facultés principales , la sensibilité , l’'entendement et la raison, dégager la connaissance que ph nous avons par le moyen de chacune d’elles, de tout ce qui est emprunté de l'expérience comme hétérogène et puisé dans une source étrangère : ce qui restera ne pourra appartenir qu’à la cognition pure, et sera une connaissance pure. Tel est le problème que Kant s'est proposé dans sa Critique de la raison pure. 13. Dans toute connaissance d’expérience , l'élément fourni par l'expérience se nomme la Marière de la con- naissance, et l'élément fourni par la connaissance pure se nomme la Forme dela connaissance. Ces deux élémens ont des caractères distinctifs qui ne permettent pas de les confondre. En effet , la matière est toujours coxrTin- GENTE, tandis que la forme est toujours NÉCESSAIRE. C’est ce que nous allons mieux faire comprendre cu re- commençant l'analyse de la cognition sous le rapport de la connaissance pure. 14. La disposition de la cognition à être affectée par les objets, à recevoir des impressions et à éprouver des sensations , la sensibilité en un mot, se nomme aussi ré- ceptivité. L'effet de la sensation est la représentation de l’objet, ou l'intuition. La sensibilité est dite externe ou interne, selon qu’elle est affectée par un objet réel hors du sujet pensant, ou par les modifications et les changemens qui s’opèrent dans ce même sujet, comme les désirs, les sentimens, etc., etc.; l’objet qui agit sur la sensibilité s'appelle phénomène. La matière de l'intuition est ce qui modifie la sensibilité et correspond à la sensation; sa forme est le rapport, l’ordre, l’ensemble que nous apercevons dans la matière. La forme n'étant pas donnée par l’objet puisqu'elle n’est pas sensation, appartient uniquement à la nature de la sensibilité; c’est une connaissance ou intuition pure; elle est à priori ou antérieure à l’objet ; elle est necessaire, parce que, sans elle, l’intuition des objets ne serait pas possible, Ainsi, quand on détache de la représentation d’un corps ce que l’entendement en conçoit, comme la substance, la force, la divisibilité, etc., et ce que la sensation en reçoit comme la dureté, la cou- leur, etc., il reste encore quelque chose de l'intuition em- pirique, savoir : l'étendue et la figure.Ces deux qualités appartiennent à l'intuition pure qui a lieu à priori dans l'esprit, comme une pure forme de la sensibilité. 15. Les impressions produites par les objets sur la sensibilité ne peuvent se faire que d’une manière con- forme à l’organisation intérieure, ou au mode d’affec- tibilité propre à cette faculté, c’est-à-dire, suivant cer- taines règles ou lois constantes et invariables de cette faculté, auxquelles sont assujéties nécessairement et sans exception toutes les impressions que nous recevons des objets, et par conséquent aussi toutes nos ivtuitions. Il est clair, d’après cela, que ce qui constitue l'essence de notre sensibilité même n’est autre chose que l’en- semble de ces lois nécessaires, existant en elle originai- pi 917 rement et antérieurement à toute impression actuelle desobjets sur nous. Ainsi, pour découvrir ces lois im- muables qui déterminent constamment, uniformément et sans aucune exception, la manière dont nous sommes affectés par les objets sensibles, il faut distinguer d’abord ce qui, dans la multiplicité des intuitions, nous affecte de diverses manières, de ce par quoi nous ramenons cette variété de perceptions à l'unité, sous certains rap- ports et suivant certaines règles constantes , uniformes , générales et nécessaires. Or, il nous est absolument im- possible de nous représenter les objets, d’en avoir une intuition sensible, s’ils ne sont distans les uns des autres, c’est à-dire, s'ils ne sont placés dans l’espace. Nous ne pouvons également apercevoir leur existence que si- multanément ou successivement, c'est-à-dire, dans le temps. L'espace et le temps sont donc la condition de toutes les intuitions, savoir : l’espace pour les objets ex- térieurs, et le temps pour tous les objets en général. En eflet, l’espace etle temps sont si intimement liés à toutes nos perceptions , que l'imagination même ne peut se représenter des êtres qui en soient dépouillés , et que nous ne pouvons les séparer des objets sans anéantir en- tièrement ces objets, tandis qu’on peut dans la pensée anéantir tous les objets, sans qu'il soit possible de dé- truire l’espace et le temps qui restent attachés et néces- saires au sujet pensant. L'espace et le temps sont donc les lois générales ou les formes de la sensibilité. 16. L'espace et le temps étant des conditions néces- saires pour l'intuition des objets sensibles, les attributs qui leur conviennent doivent aussi convenir aux objets, et les jugemens qu’on peut porter sur leurs propriétés doivent être nécessairement applicables aux objets eux- mêmes. C’est ce qui explique l'évidence, l’universalité, la nécessité des propositions mathématiques ainsi que leur application à tous les phénomènes de l’univers. Cette théorie de l'espace et du temps se nomme l'Esthétique transcendentale. 17. Si nous étions réduits à la seule faculté passive de recevoir des impressions des objets, toutes nos per- ceptions resteraient isolées, sans liaisons, inactives ; nous n’aurions point proprement de connaissances, car con- naïlre consiste précisément pour nous à être en posses- sion de conceptions auxquelles nous puissions rapporter les perceptions simples et immédiates. La connaissance commence donc dans l’entendement; c’est cette faculté qui s'empare des matériaux épars fournis par la sen- sibilité et qui les amène à l’état de conceptions suivant les lois qui lui sont propres. L'action de l’entendement a lieu par des jugemens; car réunir plusieurs perceptions en une seule pour dé- terminer ce qu’est un objet, ou ramener plusieurs phé - nomènes de la même espèce à une même conception sous laquelle ils sont tous compris, c’est juger. Ainsi, 918 PH en remontant des perceptions simples aux perceptions génériques, de celles-ci aux conceptions générales, et de ces dernières à d'autres plus générales encore, c’est en toujours réunissant et toujours généralisant que l’entendement parvient à se composer un tout, un sys- tème de counaissances,. Mais cette réunion, cette généralisation ne peut s’o- pérer que conformément aux lois fondamentales qui constituent la nature de l’entendement. Il a nécessaire- ment des règles dont il ne peut s’écarter dans ses opéra- tions, et qui doivent exister antérieurement à l’appari- tion des phénomènes qui lui sont offerts par la sensibi- lité; car c'est à l'existence seule de ces lois que nous sommes redevables de la possibilité de concevoir ou de penser ; et de même que l'intuition empirique est im- possible sans l'intuition pure, une conception empi- rique , ou qui se rapporte à un objet donné dans l’expé- rience, est impossible sans une conception pure. Les lois de l’entendement sont appelées formes de la pensée par opposition aux phénomènes qui en sout la 77a- tière. 18. Pour reconnaître et déterminer les lois de l’en- tendement , il s'agirait donc ici de rechercher ce qu'il y a de necessaire dans les conceptions, puisqu’ainsi que nous l'avons déjà fait voir , cette partie nécessaire dans une connaissance empirique est précisément la conuais- sance pure. Mais il se présente an moyen plus prompt et plus sûr de procéder; puisque l’entendement n’agit que par des jugemens, et que les conceptions pures sont autant de lois primitives et fondamentales qui rendent seules ces jugemens possibles, il est évident que la forme de tous les jugemens ou la manière dont l’entendement juge doit être aussi déterminée par ces conceptions pures et fondamentales. Élies doivent donc se retrou- ver dans les modes de tous les jugemens possibles. Ainsi, pour connaitre les formes ou règles primitives de l’entendement , il ne s'agit que de rechercher celles des jugemens, 19. En faisant abstraction de l’objet sur lequel le jugement est porté ou de la matière du jugement, et en ne considérant que la manière dont il est formé, l'on obtient la forme, ce qui est l'élément nécessaire. Or, nos jugemens se divisent en deux classes, dont l’une comprend les jugemens qui servent à déterminer les objets, et l’autre ceux qui se rapportent au mode de leur existence. La première classe se compose des ju- gemens de quantité et de qualité ; la seconde, de ceux de relation et de modalité, Chacun de ces jugemens peut être formé de trois manières différentes. Par un jugement de quantité, nous pouvons consi- dérer l’objet comme ne faisant qu’un ensemble, une PI totalité, où comme formant plusieurs, où enfin comme unilé. Par un jugement de qualité, nous considérons l’ob- jet comme possédant un attribut, ou comme étant privé de cet attribut, où enfin nous déterminons l’ob- jet en énonçant un attribut qu'il n'a pas, ce qui établit une limite dans la généralité des objets, d'un côté de laquelle les objets ont certaines qualités , tandis que de l'autre ils sont privés de ces mêmes qualités. Par un jugement de relation, nous concevons : 1° le rapport d’un objet comme substance à un autre qui n’est qu'un accident du premier; 2° le rapport d'un objet comme cause avec un autre comme effet de cette cause; 3° le rapport de deux ou de plusieurs objets comme existant ensemble, comme ayant une récipro- cité d'action. Par un jugement de modalité, nous concevons l'ob- jet comme possible, où comme existant réellement, ou enfin comme nécessaire. Les formes des jugemens, et conséquemment les conceptions pures et primitives, ou, comme les nomme Kant, les Caréconss de l’entendement sont donc : TABLE DES CATÉGORIES. I. — De quantité. 1. Unité; 2. Pluralité; 3. Totalité. IL, — De qualité. 4. Réalité; 5. Privation; G. Limitation. III. — De relation. 7. Substance et accident; 8. Causalité ou loi de cause et d'effet ; 9. Communauté ou loi d'action et de réaction. IV. — De modalite. 10. Possibilité et impossibilité; 11. Existence et non existence ; 12. Nécessité et contingence. C'est aa moyen de ces douze catégories ou concep- tions pures que la pensée lie les objets isolés, perçus par la sensibilité, et qu’elle apporte l'unité dans nos connaissances. 20. Il est important de remarquer que, dans chaque classe, la dernière catégorie est produite par la réu- nion des deux autres sans pourtant qu’elle en soit pour cela dérivée, car cette réunion exige ur acte particu- lier de l’entendement. Ainsi, par exemple, la caté- gorie de totalité n’est rien autre chose que la plura- lité prise ccmme unité; la limitation est la réalité avec privation; la communauté est la causalité d’une sub- stance qui détermine une autre substance ; enfin la nécessité n’est que l'existence donnée par la possibilite. Les deux premières classes de catégories, la quan: tité et la qualité, ont été nommées par Kant catégories mathématiques, parce qu’elles sont applicables aux choses susceptibles d'augmentation extensive ou inten- PH sive ; les deux dernières, distinguées d'ailleurs des pré- cédentes en ce qu’elles ont des formes correspondantes qui leur sont opposées, ont reçu le nom de catégories dynamiques, parce qu'au moyen de ces catégories l'entendement conçoit non les objets eux-mêmes, mais ce qu'ils sont dans leurs rapports, soit entre eux, soit avec l’entendement. 21. Ces formes pures ou lois de l’entendement sont d’une nécessité rigoureuse et ne peuvent être, par conséquent, dérivées de l'expérience où tout est contin- gent. C'est par elles que commencent toutes nos autres conceptions, sans qu’il soit possible de remonter plus haut. Elles se retrouvent dans tous les modes de la pensée, au point que ce n’est que par elles et confor- mément à elles qu’il est possible de penser. Toutes les autres conceptions pures de l’entendement ne sont que dérivées de ces lois fondamentales et résul- tent de leur réunion soit entr’elles, soit avec les modes de la sensibilité pure. Par exemple, de la catégorie de causalité, naissent les conceptions pures dérivées de force, de passion; de celle de communauté, les idées de présence, de résistance; et ainsi de suite. 22. Les catégories forment, conjointement avec les lois de la sensibilité, le temps et l'espace , l'ensemble des conditions qui rendent possible pour nous l’ac- quisition de toute connaissance pure ou empirique. Pour penser il faut un objet, une matière de la pensée, et cette matière est fournie à l’entendement par la sen- sibilité, au moyen de ses propres formes. Ce sont les perceptions diverses de la sensibilité dont l’entende- ment s'empare, qu'il réunit, en leur appliquant ses formes primitives, et qu'ilélève enfin à l’état de pensée ou de conception. L'objet a d’abord été perçu; par le résultat de ce travail il est concu ; nous avons sa con- naissance. Ainsi il y a deux conditions pour que la connais- sance d’un objet soit possible : premièrement, l’éntui- tion par laquelle l’objet est donné et nous apparaît comme phénomène: secondement, la conception par la- quelle est pensé un objet qui correspond à cette intui- tion. Or, la première condition, celle sous laquelle seule les objets peuvent être perçus, sert réellement dans l'esprit de fondement à priori aux objets, car tous les phénomènes s'accordent nécessairement avec cette condition formelle de la sensibilité, puisqu'ils ne peuvent être perçus et donnés empiriquement que par elle ; et, comme les conceptions pures précèdent la con- ception empirique et sont à priori les conditions sous lesquelles seulement un objet quelconque , avant même d’être perçu, est cependant pensé comme objet, il en résulte que toute connaissance empirique des objets s'accorde nécessairement ayec les conceptions pures, et PH 19 que ces dernières sont les conditions à priori , le fonde- ment de toute connaissance expérimentale. 23. Les lois de l'entendement sont donc des concep- tions pures qui prescrivent à priori des lois aux phéno- mènes et par conséquent à la nature, comme ensemble de tous les phénomènes, Ainsi ce n’est pas la nature qui impose ses lois à l'intelligence, mais c’est au con- traire l'ENTENDEMENT QUI DONNE NÉCESSAIREMENT DES LOIS AUX OBJETS. 24. Dans toute subordination d’un objet sensible à une conception pure, la représentation de l’objet doit ressembler à la conception, être d’une nature analogue à la sienne, Il faut que les marques distinctives , les attri- buts qui composent cette conception se trouvent dans l’objet même, c’est-à-dire, que la conception doit con- tenir ce qui est représenté dans l’objet à ranger sous cette conception, car c’est là précisément ce que signi- fie la proposition : qu’un objet est contenu sous une conception. Ainsi la conception géométrique pure de sphère, par exemple, ne s'applique aux objets globe ou boule que parce que la rondeur qui est connue dans la conception pure peut être perçue dans les concep- tions empiriques. Cependant les conceptions pures de l’entendement sont entièrement différentes des intuitions empiriques et même des intuitions sensibles en général, et ne peuvent jamais se trouver dans une intuition. Il est donc important de rechercher comment s'opère la su- bordination des intuitions aux conceptions pures, et par conséquent l'application des catégories aux phé- uomènes. 25. Pour rendre possible l'application d’une caté- zorie à un phénomène, il doit y avoir un terme moyen qui ressemble en partie à la catégorie, en partie au phénomène. Cette représentation moyenne doit être d’une part intellectuelle et pure, et de l’autre sensible. Tel est le caractère de ce que Kant nomme le schéma transcendantal. Par exemple, l’idée de polygone est un schéma, car aucune image ou représentation empirique ne peut être adéquate à la conception de polygone en général, jamais elle n’atteindrait la généralité de la conception ; elle ne pourrait représenter qu’un triangle, ou qu'un carré, où qu’un pentagone , etc., tandis que l’idée de polygone renferme en soitoutes ces fgures. 26, Toutes nos idées ont pour base un schéma, et non pas des images de l’objet, car aucune image de l’ob- jet ne peut entièrement coïncider avec l’idée pure. L'i- mage est le produit de l'imagination empirique; le schéma, au contraire, est un produit de l'imagination pure, c'est le procédé général à l'aide duquel on peut donner une image à une idée. Ainsi quand on dispose trois points l’un après l'autre ... on a une image du 520 PH nombre {rois ; mais lorsqu’au contraire on conçoit seu- lement un rombre en général, qui peut être alors ou trois, où cent, où mille, etc., cette pensée est plutôt la représentation d'une méthode pour représenter en une image uue multiplicité, conformément à une certaine conception, que pour présenter cette image même. 27. Le schéma est l'application des formes de l’en- tendement aux formes de la sensibilité et nommément au temps qui embrasse tous les objets, tant extérieurs qu'intérieurs. Il y a donc autant de classes de schémas qu'il y a de classes de catégories. 1° Le schéma de quantité est l’idée de l’addition suc- cessive des parties homogènes du temps, c’est la syn- thèse ou la production du temps même : Le nompre. Un. — Plusieurs. — Tout. 2 Le schéma de qualité est la réa LITE de l’exis- rence, dans le temps, de ce qui correspond en général à une sensation : Être dans le temps. — Ne pas étre, ou absence d'existence ans le temps. — Transition du degré d'intensité d'une sensation à sa disparition. 3° Leschéma de relation est le rapport des phéno- mènes entre eux dans le temps, Où ORDRE DU TEMPS. Substance, principe invariable et durable dans le temps. — Causalité, succession régulière dans le temps. — Connexité, existence simultanée dans le temps. 4° La schéma de modalité est ie mode d’Exisrence des phénomènes dans le temps. Possibilité, idée d’un objet pouvant exister dans un temps quelconque. — Exis- tence , idée d'un objet existant dans un temps donne. — Nécessité, idée d'un objet existant toujours dans le temps. Les schémas sont les vraies et seules conditions qui peuveut donner aux catégories un rapport avec les objets, et rendre les phénomènes susceptibles d’une liaison universelle dans l'expérience. Ce sont des con- ceptions tout à la fois pures et sensibles. Lorsqu'une chose limite un schéma, il en résulte une image, et cette image devient un objet lorsqu'elle est rapportée à une sensa- tion. C'est de cette manière que les principes premiers des sciences se produisent dans l'esprit de l’homme, et se trouvent réalisés ensuite dans la nature. 28. Nous avous dit (4) qu’outre la sensibilité et l’en- tendement nous sommes doués d’une troisième faculté supérieure aux deux autres. En effet, indépendamment des représentations d'objets donnés par l’activité de l’en- tendement, nous en avons encorc d’autres qui présen- tent un caractère essentiellement différent. Nous lions les conceptions de l’entendement comme ce dernier avait lié les perceptions de la sensibilité, et nous en ti- rons des conclusions et des idées d’objets qui ne peu- vent être réalisées dans l'expérience ; nous sommes en- trainés vers l'infini, l'assoLc ; nous remontons sans cesse PH de conséquence en conséquence, de principe en princi- pe, vers une condition tellement générale et incondi- tionnelle, qu’elle ne puisse plus dériver d'aucune autre. Tout ce travail intellectuel suppose nécessairement une faculté capable de l’opérer, et c’est cette faculté supré- me que l’on nomme la Raison. 29. Cette faculté a , comme l’entendement, un usage purement formel ou logique, car elle tire des con- clusions , elle déduit des conséquences; mais elle a aussi un usage réel, puisqu'elle renferme en elle-même de certaines conceptions et de certains principes qu’elle n'emprunte ni des sens, ni de l’entendement. Si l'on peut définir l’entendement, la faculté qui ra- mène les phénomènes à l’unité par le moyen des règles, la raison est alors la faculté qui ramène à l’unité les lois de l’entendement par le moyen des principes. Elle ne concerne jamais immédiatement l'expérience ou un cbjet quelconque , mais l’entendement, pour donner l'unité à priori, par des conceptious universelles, aux connaissances diverses de cet entendement , unité qu’on peut nommer rationnelle et qui est d’une tout autre espèce que celle qui peut dériver de l’entendement. 30. C’est en analysant l'usage logique de la raison que nous parviendrous à reconnaitre son usage réel, comme l'usage logique de l’entendement, dans la formation des jugemens, nous a conduits à reconnaitre ses lois (19). Or, cet usage logique est de déduire un jugement, par voie de conclusion , d’autres jugemens donnés. C’est ce qui établit le raisonnement. Par exemple, dans ce raison- nement : tous les corps sont pesans ; l'or estun corps; donc l'or est pesant; la conclusion l'or est pesant est un produit de la raison. Dans tout raisonnement, on pense d'abord une règle (la majeure) par lentendement. En second lieu, on su- bordonne une connaissance à la condition de la règle (la mineure) par le moyen du jugement pur. Evfin, on détermine la connaissance par la propriété énoncée dans la règle (conclusion), par conséquent à priori, par la raison. Le rapport que représente la majeure comme règle entre une connaissance et ses conditions constitue donc trois espèces de raisonnemens correspondant aux trois espèces de jugemens qui expriment le rapport des connaissances dans l’entendement, savoir : les jugemens de modalité. Nous avons donc 1° le raisonnement catc- gorique ; 2° le raisonnement hypothétique, et 3° Le rai- sonnement disjonctif. 31. L'usage logique de la raison nous révèle les lois de la raison pure , car 1° le raisonnement ne considère pas des intuitions pour les soumettre à des règles comme le fait l’entendement avec ses catégories, mais bien des conceptions de jugement. L'unité rationnelle qu’elle apporte n’est donc pas l’unité d’une expérience possible. 2° La raison cherche la condition générale de son juge- PH ment , de la conclusion, et le raisonnement n’est autre chose que la subordination de sa condition à urie règle générale. Mais cette règle est exposée, à son tour, à la même recherche de la raison, et la condition de la coudition doit être poursuivie aussi loin que possible. Ainsi le principe propre de la raison dans son usage lo- gique est de trouver à la connaissance conditionnelle de l’entendement un principe inconditionnel ou absolu, au moyen duquel son unité est accomplie. L'acte de la raison dans cette ascension continuelle vers l'absolu suppose donc un principe que l’on peut énon- cer de la manière suivante : le conditionnel étant donné, avec lui est donnée la série entière des conditions, et par conséquent aussi l’ënconditionnel, compris dans la totalité de ces conditions. Ceprincipe complet, inconditionnel, ayant sa source dans l’essence même de la raison, est la conception pure et première de la raison pure et le fondement de toute unité rationnelle. 32. De ce premier principe résultent différentes pro- positions à l'égard desquelles l’entendement pur n’a aucune connaissance, puisqu'il se rapporte seulement aux objets de l'expérience possible dont la connaissance et la liaison sont toujours conditionnelles ; et quoique l'absolu puisse devenir applicable aux objets de l’en- tendement, à l’aide de la faculté du sucemenr, qui sert de lien ou de transition entre elle et la raison, et qui participe ainsi de ces deux facultés opposées, cepen- dant les propositions fondamentales résultant de ce prin- cipe suprême de la raison pure, par rapport à tous les phénomènes , sont ranscendans ; c'est-à-dire qu'aucun usage empirique de ces propositions principes ne pourra jamais lui être semblable. 33. L'idée de l’inconditionnel peut être rendue rela- tive detrois manières, en l’appliquant 1° au sujet qui conçoit, au 7701 pensant; 2° aux objets sensibles , aux phénomènes; et 3° aux choses en général, De là trois différentes classes auxquelles se rapportent toutes les conceptions de la raison où toutes les des de la raison, comme Kant les nomme, savoir : l'unité absolue du sujet pensant ; l'unité absolue de la série des conditions du phénomène ; et, enfia, l'unité absolue des conditions de tous les objets de la pensce en général. Le sujet pensant est l’objet de la psychologie ; l'ensem- ble des phénomènes, l'univers, celui de la cosmologie; et la condition absolue de tout ce qui peut être pensé, Pêtre des êtres, Dieu, est l’objet de la {héologie. I y à donc en général trois sortes d'idées de la raison : idées psychologique, cosmologique et théologique. 34. Ces idées ou conceptions pures de l'ame, de l'uni- vers, de Dieu ,sont indispensables à la raison pour met- tre de l’union dans les conceptions de l’entendement et porter ainsi notre connaissance à son plus haut Tous n, PH 521 degré d'unité. Mais l’existence des choses auxquelles ces idées sont relatives ne peut être ni démontrée, ni RÉFU+ TÉE par aucun argument valable ; la logique ordinaire est ici tout-à-fait insuffisante. Pour que de semblables questions puissent être traitées d’une manière satisfai- sante, par la raison spéculative , il faudrait nécessaire- ment que cette raison eût réalisé l'absolu qu’elle postule et sans lequel elle ne peut les aborder que pour tomber dans des contradictions inconciliables. C’est en considérant la raison dans son usage prati- que, que Kant s’est élevé vers la région absolue du sa- voir de l’homme, et qu'il a enfin placé le dogme con- servateur de l'existence de Dieu hors des atteiutes du sensualisme et à l'abri de ses prétendues preuves. 35. Il résulte de ce que nous venons de dire que Îles idées dela raison pure ne sont pas constitutives, c’est- à-dire qu'elles ne fournissent pas d’objets qui augmen: tent la sphère de nos connaissances ; elles sont seule- ment régulatives , C'est-à dire, elles servent à produire l'unité synthétique dans les connaissances. Elles ne sont pas des idées des objets, mais des idées de l'unité abso- lue de toutes les règles de l’entendement , sans lesquel- les toutes nos connaissances ne seraient qu'un agrégat sans harnionie et sans unité. La raison pure est donc, par rapport aux phénomènes, une faculté régulative, tandis que l'entendement est une faculté constitutive. Cette remarque est de la plus haute importance pour la philosophie des sciences. Ainsi le principe de totalité absolue : lorsque le conditionnel est donné, toute La série des conditions est aussi donnée, n'établit pas la série totale des condi- tions, comme objet donné en lui-même, mais il sert seu- lement de règle, et dit que, dans les phénomènes, il faut remonter d’une condition à l’autre sans qu'aucune con dition doive être regardée comme la dernière. 36. Nous avons déjà dit que la faculté de juger, con- sidérée en particulier, renferme le principe d'union des deux autres facultés actives; pour compléter les notions philosophiques dont nous avons besoin ici, il nous reste à ajouter quelques mots sur l'usage logique et la nature de cette faculté. Le Jucgmenr est la faculté de distinguer si un objet peut être ou non rangé sous une règle, ou la faculté de considérer le particulier comme contenu dans le général. 37. Il se présente deux cas : ou le général, la règle, le principe est donné, alors le particulier lui est facile- ment rapporté; ou c’est seulement le particulier qui est donné, et le jugement cherche le général auquel il doit être soumis. Dans le premier cas, la faculté est déterminante, elle prend lenom dejugement subsomptif; dans le second, elle est réfléchissante et prend le nom de jugement réflectif. 38. Le jugement subsomptif a ses principes dans les 41 PH catégories qui établissent les lois transcendantales pour les appliquer aux cas particuliers de expérience ; il embrasse les douze jugemens dont nous avons abstrait ces catégories, et qui portent les noms suivans : I. — Jugemens de quantité. 1. Jugemens individuels; 2. pluriels; 3. individuels. IL. — Jugemens de qualité. 4. Jugemensaffirmatifs ; 5. négatifs; 6. déterminatifs. UT. — Jugemens de relation. 7. Jugemens catégoriques; 8. hypothétiques ; 0. dis- jonctifs. LV. — Jugemens de modalité. 10. Jugemens problématiques : 11. assertoriques ; 12. apodictiques. 39. Le jugement subsomptif, en général, est la fonction de neutralisation de l’entendement et de la raison. Le jugement réflectif est la fonction de transition entre l’entendement et la raison. On le nomme saduc- ton lorsqu'il remonte de l’entendement à la raison, ou des faits aux lois, et analogie lorsqu'au contraire il redescend de la raison à l’entendement, ou des lois aux faits. 4o. Le but de ia faculté réfléchissante étant de trouver le général lorsque le particulier est donné, il lui faut né- cessairement un autre principe que les catégories pour établir l'unité de toutes les règles particulières empi- riques, et pour les soumettre à un principe suprême. Ce principe ne peut pas être fourni par les catégories , qui sont les lois générales pour la nature, et non les lois particulières pour tel objet, ou pour tel cas. Il ne peut non plus être fourni par l'expérience, car il ne serait pas universel. Il faut donc qu'il soit à priori, ou qu'il ait sa source dans la faculté même du jugement. 41. Mais avant de rechercher ce principe pur du ju- gement , nous devons faire observer que tous les juge- mens, toutes les comparaisons exigent la réflexion, c’est- a-dire la distinction de la faculté de connaitre à la- quelle se rapportent les conceptions données. On nomme réflexion transcendantale Yaction de mettre en rap- port la comparaison de la représentation en général avec la faculté de connaître dans laquelle elle s'accom- plit, et de distinguer si les choses sont comparées en- tre elles comme appartenant à l’entendement pur ou à l'intuition sensible. Or, les rapports suivant lesquels les conceptions peuvent s’appartenir mutuellement dans un certain état de l'esprit, sont les rapports : 1° d'identité et de diversité; »° de convenance et de répugnance ; 3° d’interne et d’externe; et 4° enfin de déterminable et de détermination, ou de matière et de forme. 42. Les quatre conceptions pures, avec leurs oppo- sées ,sur lesquelles ces rapports sont fondés, prennent pH le nom d'idées réflexives : 1] est important de ne pas les confondre avec les catégories, car elles ne servent qu'a indiquer le rapport des idées données, dont on connait l'origine; tandis que les cattgories servent à la synthèse des objets. 43. Les faux systèmes ne se produisent dans l’intelli- geuce humaine que par défaut de réflexion transcen- dantale ; car, dans la simple comparaison ou réflexion logique, on n’a point égard à la faculté de connaître à laquelle appartiennentles représentations données , que l'on traite alors comme homogènes par rapport à leur siége dans l'esprit, Cependant, lorsqu'il s’agit de savoir, si les choses mêmes sont identiques ou diverses, d'accord ou en désaccord, etc., comme les choses peuvent avoir un double rapport à notre faculté de connaître, savoir a la sensibilité et à l'enteudement, et comme la manière dont elles s'appartiennent réciproquement dépend né- cessairement de leurs rapports avec ces facultés, c’est la réflexion transcendantale seule qui renferme le principe de la possibilité de la comparaison des choses entre elles. 44. Kant vomme amplubolie la confusion produite par la réflexion logique, lorsqu’elle compare des repré- sentatious dont le siége intellectuel se trouve dans des fa- cultés différentes, c’est-à-dire lorsqu’elle confond l’objet intellectuel avec le phénomène. La prétendue inexacti- tude du calcul différentiel repose sur une amplubolie, dont nous avons ailleurs signalé l’origine. ( Foy. Dirr. 24.) 45. Dans tous ses actes, le jugement réflectif suppose un but, une finalité; car les lois empiriques de la na- ture n'auraient aucune unité possible, et même les di- verses facultés de l'intelligence ne pourraient concourir d’une manière harmonique à la production d’une con- naissance , si d’une part ces lois n’étaient soumises au principe suprême de la concordance avec un but, etsi, de l’autre, chacune de ces facultés ne pouvait être considé- rée à la fois comme but èt moyen, par rapport aux autres. Le principe pur et à priori du jugement est donc la concordance ou la conformité du but; on le formule en ces termes : Tout dans la nature a son but, rien n'estinutile. Comme les idées pures de la raison, son usage est régulatif (35). 46. Pour aborder maintenant la philosophie des ma. thématiques , il nous reste à expliquer quelques termes employés dans la philosophie transcendantale : 1° Tout ce qui se rapporte à l'objet même d’une con- naissance prend le nom d'objectif. 2° Ce qui se rapporte à la faculté de connaître prend celui de subjectif. 3° On nomme en général immanent ce qui existe sous les conditions du temps, et /ranscendant ce qui est au delà de ces conditions. Ce qui est engendré hors des conditions du temps, mais trouve néanmoins son appli- PH cation dans le temps, se nomme franscendantal. Va connaissance empirique des objets est 2mmmanente; les lois de l’entendement sont transcendantales, et les idées pures de la raison sont éranscendantes. Tous les renvois que nous ferons à l'introduction à la philosophie des mathématiques seront indiqués par le mot #ntrod. placé entre parenthèses, avec l'indication de la page. 47. Dans toute connaissance , nous devons distinguer le contenu ou la matière de l'objet pensé d’avec sa forme ou sa determination. La matière appartient proprement à l’objet et constitue ce qu'il y a en lui de dcterminable, son essence ; la forme appartient à la faculté de connai- tre, c’est elle seule qui rend possible la détermination de l’objet ou sa connaissance. Ainsi, l’ensemble de tous les phénomènes, le monde physique, la narure doit également nous présenter, dans la connaissance que nous en avons, deux objets dis- tincts, la matière et la forme. La matière, l'essence même du monde phvsique, est l’objet général de la PuysiQque; et la forme, la manière d’être de ce monde, est l’objet général des MATRÉMATIQUES. Or, la forme de tous les phénomènes physiques et couséquemment la forme générale de la nature, qui ré- sulte de l’application des lois transcendantales dela sensi- bilité aux impressions que nous recevons des objets (15), est le temps, pour tous les objets physiques en général , et l’espace, pour les objets physiques extérieurs. Ce sont donc les lois du temps et de l’espace, en considé- rant ces derniers non subjectivement, ce qui est l’ob- jet de l’esthétique transcendantale (16), mais objective- ment, c’est-à-dire comme appartenant au monde phy- sique donné à posteriori, qui font le véritable objet des mathématiques. 48. Cette détermination primitive de l’objet des ma- thématiques est donnée par une branche de la philoso- phie qu’on nomme l’architectonique et dont le but est de coordonner nos connaissances en systèmes, La déter- mination ultérieure de cet objet appartient à la PAïlo- sophie des mathématiques. « Cette dernière philosophie a pour but l'application des lois pures du savoir, transcendantales et logiques, à l'objet général des sciences dont il s’agit, à l'objet gé- néral tel que nous venons de le déterminer ; et elle doit ainsi , suivant cette idée, déduire, par une voie sub- jective, les Lois premières des mathématiques, ou leurs principes philosophiques. — Les mathématiques elles- mêmes partent de ces principes, et en déduisent par une voie purement objective, sans remonter jusqu'aux lois intellectuelles , les propositions dont l’ensemble fait l’objet de ces sciences.» « Pour mieux approfondir la nature de la philoso- phie des mathématiques, il faut savoir (ce que nous PH 593 venons d'expliquer précédemment ) qu'il existe pour les fonctions intellectuelles del’homme des lois déterminées, Ces lois transcendantales et logiques caractérisent l’in- telligence humaine, ou plutôt constituent la nature même du savoir de l’homme. Or, en appliquant ces lois, prises dans leur pureté subjective, à l’objet géné- ral des mathématiques, à la forme du monde physi- que, il en résulte, dans le domaine de notre savoir, un système de lois particulières, qui régissent les fonc- tions intellectuelles spéciales portant sur l’objet de cette application, sur le temps et l’espace. — Ce sont ces lois particulières qui constituent les principes philoso- phiques des mathématiques, principes que nous avons nommés, — Il faut encore remarquer que, suivant cette exposition de la philosophie des mathématiques, cette philosophie donne en même temps l’explication des phénomènes intellectuels que présentent les sciences mathématiques : en effet, l’ensemble de ces sciences forme un certain ordre de fonctions intellectuelles, et ces fonctions sont de véritables phénomènes; de ma- nière que les lois de ces fonctions, qui sont en même temps les lois de ces phénomènes , contiennent la con- dition de la possibilité de ces derniers, et donnent par là leur explication philosophique. » ( Zntrod. pag. 2.) 49. La philosophie des mathématiques présente trois parties distinctes. 1° L’Architectonique des mathématr- ques, c'est celle qui donne la déduction des différens objets particuliers distincts et nécessaires de ces sciences, ou le contenu , la matière de nos connaissances mathé- matiques. 2° La Méthodologie des mathématiques , c’est celle qui présente les différentes manières d'envisager les objets mathématiques, les différens modes intellec- tuels de leur connaissance; elle porte essentiellement sur la forme cognitive. 3° Enfin, la Métaphysique des mathématiques, c'est celle qui a pour but les lois ob- jectives des objets mathématiques ou les lois que reçoi- vent ces objets par la cognition de l'homme. L'architectonique et la méthodologie portent sur le point de vue subjectif de la philosophie des mathémati- ques, et la métaphysique sur le point de vue objectif de cette philosophie. La déduction que nous avons donnée, au mot ma- THÉMATIQUES, de toutes les branches de ces sciences et des divers objets distincts et nécessaires dont elles s’occu- pent, est fondée sur l’architectonique des mathémati- ques. Nous renverrons pour tous les détails à cette dé- duction même , que ce qui va suivre éclaircira. La méthodologie des mathématiques dont le but est la détermination des différentes méthodes qu’on doit suivre dans les différentes branches de ces sciences, re- pose sur des principes purement logiques. Sa partie la plus importante a été traitée au mot MÉTRODE. Quant à la métaphysique des mathématiques, elle 324 PH forme la partie principale de la philosophie de ces sciences; elle a pour but les lois de l’objet même des mathématiques, lois qui en sont les principes premiers ou philosophiques. C’est à la métaphysique, aidée de l’architectonique, qu'appartiennent toutes les détermi- nations ultérieures de l'objet des mathématiques et la déduction de ses lois fondamentales. 5o. Remarquons d’abord , comme nous l'avons déjà fait (Maru.), que les lois du temps et de l’espace peu- vent être considérées en elles-mêmes, ou bien dans les phénomènes physiques auxquels elles s'appliquent , c'est-à-dire, #2 concreto ctir abstracto. Dans le premier cas , elles font l’objet des MarménaTiQuESs APPLIQUÉES, et daus le second, celui des Marnémariques pures. Mais la considération concrète dépend nécessairement de la considération abstraite: nous n'avons donc à nous occu- per icique des MATHÉMATIQUES PURES. 51. Pour obtenir les déterminations ultérieures de l’objet général des mathématiques, il faut, d’après (26 et 27), appliquer à cet objet général les lois transcendan- tales du savoir , afin d'engendrer les schémas qui seuls peuvent servir de bases aux idées particulières que nous pouvons nous former de cet objet. Or, en appliquant au temps, considéré objectivement, la première des lois de l’entendement, la quantité, prise dans toute sa généralité, il en résulte le schéma du vomerr; et cette même loi, appliquée à l’espace, considéré aussi objecti- vement, donne le schéma de l’ÉrENDUE (v0y. Marn.). Les zombres et l'étendue sont donc deux déterminations particulières de l’objet général des mathématiques : elles donnent naissance aux deux branches fondamen- tales de ces sciences : l’ALGortTamIE ou Îla science des nombres, et la GÉomérmiE ou la science de l’étendue. Le temps étant la forme de tous les objets en général, et l’espace la forme des seuls objets extérieurs (15), toutes les considérations générales de la science des nombres peuvent s'appliquer à celle del’étendue : ainsi ce que nous allons dire des subdivisions de la première de ces sciences devra s'entendre également de la se- conde que nous allons abandonner ici pour plus de sim- plicité.( Foy. GÉOMÉTRE. ) FE 52. L’algorithmie présente d’abord deux branches distinctes, correspondant aux deux manières de considé- rer subjectivement une quantité mathématique : ces deux branches sont la Tuéonte et la Trcunie. La pre- mière a pour objet la nature des quantités, c’est-à-dire, ce quiest, dans l'essence de ces quantités ; elle est fon- dée sur la spéculation, fonction du savoir cù domine l’éntellect. La seconde a pour objet la mesure des quan- tités, c'est-à dire, ce qu'il faut faire pour arriver à l’é- valuation de ces quantités ; elle implique la conception d’une Jin ou d’un but, et se trouve fondée en dernier lieu sur la volonté, faculté de l'action. D'après leur PH origine transcendantale, ces deux branches sont dis- tinctes et nécessaires. 53. Ces deux branches de l’algorithmie se subdivisent elles-mêmes en deux parties distinctes. En effet : — « Les différentes fonctions intellectuelles dépendent dela différence contingente qui se trouve dans les facultés intellectuelles, mais , quelle qu’en soit la diversité, la co-existence de ces fonctions n’est possible que par une identité où par une unité nécessaire des différentes fa- cultés dont elles dépendent. Cette unité nécessaire a sa source transcendantale dans le principe même du sa- voir, dans la conscience {o) qui sert de base à la possi- bilité des facultés intellectuelles, et qui les lie par la loi de l'identité, en les considérant subjectivement , ou par celle de l'unité en les considérant objectivement. — Ainsi, en appliquant les facultés intellectuelles à l’ob- jet général des mathématiques, il doit en résulter d’a- bord des fonctions intellectuelles mathématiques, dif- férant entre elles et dépendant des facultés intellectuelles différentes, et ensuite des fonctions intellectuelles ma- thématiques, formant la liaison des premières, et dé- pendant de l’unité transcendantale qui se trouve entre ces facultés intellectuelles, — Le premier ordre de ces fonctions intellectuelles mathématiques constitue évi- demment les élémens de toutes les opérations mathé- matiques possibles; le second ordre de ces fonctions constitue la reunion systématique de ces élémens. » ( 1n- trod. pag. 5.) C’est en appliquant ces cousidérations philosophiques aux deux branches de l’algorithmie, la {héorie et la technie, qu'on trouve que ces deux branches ont né- cessairement chacune deux parties distinctes : l’une qui a pour objet les ÉLÉMENS NÉCESSAIRES des opérations mathématiques, qui appartiennent à ces branches res- pectives ; l’autre, qui a pour objet la RÉUNION sYSTÉMA- TIQUE de ces opérations élémentaires. Examinons d’abord la première partie de la thcorie de l’algorithmie ou la THÉORIE ALGORITHMIQUE ÉLÉMEN- TAIRE. 54. Le but de cette partie de la science des nombres est, d’après ce qui précède, la détermination de la na- ture de tous les algorithmes élémentaires possibles, en les considérant chacun séparément ou d’une manière indépendante des autres. Or, deux algorithmes élé- mentaires, primitifs et essentiellement opposés , savoir, la sommarion etla crapuarion, dont les formes respec- tives sont A+B—C,A =C se présentent dans cette partie élémentaire. Ils ont cha- cun deux branches particulières, l’une progressive, l’autre régressive , savoir : l'addition et la soustraction pour le premier, et les puissances et les racines pour le second. PH « Ces deux algorithmes primitifs sont, pour ainsi dire, les deux pôles intellectuels du savoir humain, dans son application aux quantités algorithmiques. — Dans la sommation , les parties de la quantité sont dis- continues et extenstves ; elles ont proprement le carac- tère de l’agrégation (per juxta positionem). Dans la graduation , les parties de la quantité sont au contraire continues, ou du moins considérées comme telles, et sont en quelque sorte intensives; elles ont, de cette manière, l’aspect du caractère de la croissance (per iatus susceptionem). — Ces deux fonctions algorithmiques de notre savoir, qui ont chacune leurs lois particulières, sont entièrement hétérogènes, et il est impossible de les déduire l’une de l’autre. — Voici leur déduction métaphysique, ou du moins leur principe transcen- dantal : la première, la fonction intellectuelle de la sommation , est fondée sur les Lors constitutives de l’en- tendement (35); la seconde , la fonction intellectuelle de la graduatiou , est fondée sur les Lois régulatives de la raison. » « La neutralisation de ces deux fonctions intellec- tuelles et, par conséquent, des deux algorithmes élé- mentaires qui leur répondent, produit une fonction intermédiaire à laquelle correspond un algorithme également intermédiaire, tenant de la sommation et de la graduation : nous nommerous cet algorithme rEPRo- pucrion. — Ses deux branches, progressive et régres- sive, sont la multiplication et la division. — Ce troi- sième algorithme élémentaire qui, considéré sous le point de vue métaphysique, se rapporte essentielle- ment à la faculté du jugement (5 et 36), doit encore, à cause de son origine, être considéré comme algo- rithme primitif. » « Ainsi, la théorie algorithmique présente trois al- gorithmes élémentaires et primitifs. Leurs origines se rapportent aux trois facultés primitives de notre intellect (4), l’entendement , le jugement et la raison. Les lois de ces trois algorithmes, fondées sur les lois respectives de ces trois facultés primordiales de notre intellect, sont, ainsi que la nature même de ces algo- rithmes, essentiellement différentes, et ne sauraient, dans toute leur généralité, être dérivées les unes des autres. — Il n’existe donc et il ne peut exister pour l'homine d’autres fonctions algorithmiques que celles qui sont ou immédiatement fondées sur ces trois algo- rithmes primitifs, ou dérivées de ces algorithmes. » ({ntrod. , page 7.) Avant de nous occuper des algorithmes dérivés, étudions un peu plus en détail les trois algorithmes pri- mitifs, fondement de toute la science. 55. Pour ce qui concerne, en premier lieu, l'algo- rithme primitif de la sommation, nous devons faire observer que ; d’après son origine, il constitue en quel- PH 525 que sorte la matière de toute fonction algorithmique possible , car c’est l’entencdement qui constitue les objets de nos convaissances; l'application ou l'emploi des au- tres facultés intellectuelles ne peut influer que sur la forme des fonctions algorithmiques, dont les élémens (le conténu ou la matière) sont toujours donnés par l'algorithme primitif de la sommation, Le schéma de cet algorithme, qui résulte de la con- ception générale de son objet (agrégation ou réunion de parties), est (a) A+B—=C qui implique nécessairement le schéma réciproque (b) C— B— A. C’est sur ces deux schémas que se trouvent fondées res- pectivement l’addition et la soustraction. Or give, il en résulte uue considération importante sur , ces deux schémas étant identiques dans leur ori- la fonction particulière de la quantité B, dans les deux relations réciproques (a) et (b). Cette fonction ; consi- dérée en elle-même et abstraction faite des opérations d'addition et de soustraction , se présente , dans la pre- mière de ses relations, avec le caractère d’une faculté d'augmentation, tandis que dans la seconde elle se présente avec le caractère d’une faculté de diminu- tion. | Cette diversité de la fonction du nombre B dans les deux relations en question est un produit de l'application de la seconde loi de l’entendement, celle de qualité, aux quantités algorithmiques, et c’est de cette application que résultent pour les quantités deux états différens nommés état positif et état négatif. Ainsi, dans la pre- mière relation , Best une quantité positive, et, dans la seconde, B est une quantité négative. (Foy. ALGirRE, 2.) L'état positif et négatif des nombres porte donc essentiellement sur leur QUALITÉ; tandis que les opéra- tions d’addition et de soustraction ne portent que sur leur quanrirÉ. C’est parce que, jusqu'ici, on a con- fondu ces deux points de vue si distincts, qu'on est tombé dans tant de contradictions au sujet des zombres négatifs. 56. L’algorithme de la reproduction consiste dans la neutralisation intellectuelle des deux algorithmes pri- mitifs et opposés, la sommation et la graduation. C’est le moyen de remonter du premier au dernier, fondé sur la faculté du jugement , faculté intermédiaire entre l’entendement et la raison, qui serveut de fondemens respectifs aux algorithmes opposés. Le schéma de cet algorithme, qui résulte de sa con- ception générale , est AHA+HAHAXHA...,8B fois = C 320 PH les nombres À, B, C étant donnés entièrement par l'algorithme de la sommation; car, pour concevoir cette génération, pour en former la première concep- tion, ilest nécessaire que les nombres A et B soient donnés par le seul mode connu jusqu'ici de génération des nombres: la sommation; et alors le nombre C, comme produit par une génération de sommation, est encore un nombre entier où un nombre donné par l'algorithme de la sommation. » Mais lorsque cette conception est formée, l'in- fluence régulative de la raison, qui se manifeste déjà dans l'algorithme de reproduction dont il est question , introduit dans la génération des nombres A, Bet C, une détermination nouvelle et particulière, qui satisfait d'une part, au caractère d’agrégation, à la disconti. nutté de génération algorithwique, dominant dans l’al- gorithme primitif de la sommation et, de l’autre part, au caractère de croissance, à la continuité de génération algorithmique, dominant dans l'algorithme primitif de la graduation. Or c’est cette détermination particu- lière de la génération des nombres À, Bet C, dans la- quelle se trouve la neutralisation des deux algorithmes primitifs et opposés, qui forme la Loi fondamentale de la théorie de la reproduction. — Le schéma de cette loi est (c) AXB—C où l'on suppose que parmi les trois nombres A, B,C, deux quelconques de ces nombres peuvent être donnés par l'algorithme de la sommation, ou bien, ce qui re- vient au même, que À, ou B, étant donné ainsi, le nombre C peut représenter tous les nombres formant la suite produite par la génération de sommation. » (Zntrod., page 160.) Le schéma (c) implique le schéma réciproque (4) et c’est sur ces deux schémas (ce) et {d) que se trouvent fondées respectivement la multiplication et la divi- sion. Les nombres C et B pouvant être des nombres quel- conques donnés par l'algorithme de la sommation, la génération du nombre A, suivant le schéma récipro- que (4), recoit dans certains cas un caractère particulier, une détermination plus intellectuelle, qui place ce nombre hors de la suite des nombres entiers, Ce carac- tère particulier, dû à l'influence régulative de la raison qui commence à se manifester dans l'algorithme de la reproduction, est ce qui distingue les nombres nommés nombres fractionnaires. (Foy. ALGèrar, 12.) Quant à la fonction particulière du nombre B dans les deux relations réciproques (c) et{d), elle porte en- PH core sur la conception de la qualité el consiste dans l'état positif ou négatif de l'exposant de graduation de ce nombre. 57. Nous avons dit (54) que l'algorithme de la gra- duation est fondé sur les lois régulatives de la raison. Ce sont ces lois qui viennent apporter la dernière unité intellectuelle dans nos connaissances (53) ; sans l'influence régulative de la raison, la science des nom- bres ne serait pas possible, car nous serions réduits au seul algorithme de la sommation dont l’objet et les lois sont identiques. Or le schéma purement algorithmique de la graduation, est {e) A — C dans lequel A, B, C peuvent être des nombres quel- conques. Mais d'après la conception générale de l'ob- jet de cet algorithme, conception qui repose sur l’idée de continuité indéfinie, et nous préseute un nombre quelconque comme engendré par la multiplication suc- cessive et indéfinie d'un autre nombre par lui-même , nous voyous que le schéma (e) est fondé sur le schéma philosophique (f), (: + . z 1 "11 En effet, cette forme, qui porte essentiellement sur une génération indéfinie , et qui par conséquent impli- que l'idée de l'absolu , est évidemment la seule forme possible sous laquellenous pouvons concevoir, au moyen de l'algorithme élémentaire et primordial desommation, qui est un produit de l’entendemert, la continuité indi- Jinie de la génération d'un nombre que demande la raison. C’est évidemment sur cette génération du nom- bre mn que se fonde la possibilité algorithmique d'un exposant quelconque de ce nombre, entier, fraction- naire ; positif, négatif ou zéro. (Zatrod, pag. 163.) Nous voyons ici se manifester d’une manière évidente la nature de la raison , de cette faculté supérieure. dont toutes les conceptions où idées pures sont doutes d'uni- versalité absolue et qui tend sans cesse vers l’incondi- tionnel (30). Son principe suprême introduit dans la science des nombres les idées transcendantes de nom- bres infinis et infiniment petits, sans lesquelles il lui se- rait impossible d'apporter la dernière unité intellec- tuelle , non dans la génération des nombres eux-mêmes, mais dans la génération de la connaissance que nous avons de ces nombres. Comme la science serait impos- sible sans les lois régulativesde la raison , on peut juger du tact philosophique des géomètres qui ont voulu ban- nir l'infini des mathématiques. Le schéma (e) donne le schéma réciproque (g) PH et c’est sur ces deux schémas identiques que sont fon- dées les puissances et les racines. Les nombres C et B peuvant être des nombres quel- conques, la génération du nombre A suivant le schéma (g) reçoit en certains cas une détermination nouvelle et plus intellectuelle encore que celle qui, dans la théorie de la reproduction, donne naissance aux nombres frac- tionnaires. En effet, d’après (f), le schéma philosophi- que de cette génération est (A) ee) B 1 À = (: + w. 5) Or, avec la possibilité de la génération intellectuelle du nombre À, on voit dans ce dernier schéma que la génération sensible de ce nombre, en la considérant en général , est nécessairement éndéfinie. C'est cette géné- ration indéfinie, provenant de l'influence régulative et intellectuelle de la raison dans le domaine sensible de l’eutendement, qui est le caractère distinctif des nom- bres nommés nombres irrationnels. (Introd. pag. 164.) Quant à la fonction particulière du nombre B dans les deux relations réciproques (e) et (g), elle est vérita- blement la même que celle du nombre B dans les deux relations réciproques (c) et (d) de la reproduction. Elle consiste dans la qualité positive ou négative de l’expo- sant de graduation de ce nombre. Les relations réciproques (e) et (g) présentent un cas singulier, c’est celui où, C étant un nombre négatif, B est un nombre pair. Ilen résulte que la génération du nombre À implique dans ce cas une opposition iutel- lectuelle où une antinomie, comme on le dit dans la philosophie transcendantale. — « Cette antinomie pro- vient de ce que le schéma philosophique (f) qui est le principe ou le fondement de la possibilité de l’algorith- me de la graduation, ne porte que sur la génération de la quantité du nombre », laquelle, prise en général, est réellement susceptible d’une continuité indéfinie ; tandis que la qualité de ce nombre, comme produite essentiel- lement et exclusivement par l'algorithme de la somma- tion, implique nécessairement la discontinuité qui est le caractère de ce dernieralgorithme, c’est-à-dire qu’elle implique nécessairement l'opposition discontinue de l'é- tat positifà l'état végatif du nombre ». Et, en effet, lors- qu'il s’agit d’un nombre négatifC, produit par la géné- ration de graduation A", ou ne peut, en supposant le nombre A réel, considérer indifféremment l’exposant B comme un nombre pair ou impair, parce que ce serait supposer, à la génération du nombre négatif C, une continuité indéfinie qu’il n’a point réellement. — Tou- tefois ce qui n’est pas possible en réalité, dans le do- maine sensible de l’entendement , l’est au moins en idée, dans le domaine intellectuel de la raison ; et cette PH 327 dernière faculté ne se désiste point, autant qu’il est en elle, de ramener toutes les fonctions algorithmiques à Ja loi de continuité indéfinie, ou, en général, à la loi de l'absolu. » (Zntrod. pag. 165.) Les nombres correspondans à la génération idéale 2n Ve sout ceux que l’on nomme très-inexactement nombres imaginaires. (Foy. IMAGINAIRE.) 58. Passons aux fonctions algorithmiques dérivees. Nous avons dit(Maru. 4) qu'il en existe deux seulement dont la dérivation est nécessaire, et que cette nécessité fait ranger au nombre des algorithmes élémentaires. Peu de mots suffiront ici pour compléter leur déduc- tion. Les trois algorithmes primitifs paraîtraient admettre quatre dérivations nécessaires correspondantes aux qua- tre manières différentes dont ils peuvent être combinés entre eux , en les prenant d’abord deux à deux , et en- suite tous les trois. Mais en considérant , en particulier, la nature de ces algorithmes, on voit aisément que la combinaison de l’algorithme dela sommation avec celui de la graduation se trouve déjà dans l’origine de l’al- gorithme de reproduction; de sorte qu'il ne reste de combinaisons réellement différentes, que celles de l’al- gorithme de la reproduction avec les algorithmes res- pectifs de la sommation et de la graduation. Ce sont ces combinaisons qui produisent les deux algorithmes élé- mentaires dérives que l’on nomme la NuMÉRATION et les rACULTES. (Foy. Maru. 4.) 59. Ces deux algorithmes dérivés viendraient clore la partie élémentaire de la théorie de l'algorithmie, s'il ne se trouvait dans la nature de la numération et des facultés le principe d’une conséquence ultérieure et également nécessaire. Ce principe consiste en ce que la reproduction, qui est commune à ces deux algorithmes dérivés, établit entre eux une liaison, une espèce d’u- nité ; d’où résulte , comme conclusion nécessaire , la proposition, du moins problématique, de la transition de la théorie de la numération à celle des facultés, et réciproquement de la théorie des facultés à celle de la numération. Les schémas de ces deux questions néces- saires, qui doivent définitivement terminer le système de tous les algorithmes élémentaires possibles pour l'homme, sont : 1° Transition de la numération aux facultés , ox, + px, + pr, etc. = fr, .x,.æ,. etc.); 2° Transition des facultés à la numération , PL, PT PT. CLC, = px, x, + x, + etc,) en désignant par æ1, æ,, æ:,etc., des quantités varia- 328 PH bles quelconques, et par la caractéristique ? les fonctions inconnues respectives qui peuvent répondre à ces ques- tions. {/ntrod. pag. 10.) Go. Pour la première de ces deux questions, il est évi- dent d’abord que la fonction, dont il s'agit, est l'ex- posant d'une quantité donnée qui forme, avec cet expo- sant, la valeur de la quantité variable; car à étant une quantité constante, si l’on à on aura aussi Lt ur etc. =afTi.afts.nfts etc. =dftitrertsrytelc. et conséquemment pri + ox, + px, + elc. = 9x, xx. etc.) Il ne reste donc qu’à découvrir la nature de cette fonc- tion 9, et à savoir si elle est une fonction dérivée éle- mentaire, où seulement une combinaison des autres fonctions élémentaires. Or, la nature transcendante de cette fonction , qui constitue les LOGARITHMES, nOuS ap- prend qu’elle est une fonction dérivée élémentaire. (Foy. LoGaRITRMES, 11.) 61. Quant à la seconde des deux questions (56) pro- posées par la nature même de notre savoir, il est encore évident que les fonctions exponentielles, qui appartien- nent entièrement à l'algorithme de la graduation, lui répondent d'une manière complète. En effet, si a et mr sont des quantités constantes, on aura la fonction expo- uentielle px — amx qui donve PL, pa, pr etc. = anti, amv gnr ele, — amxi+ti+x3 tete.) et, conséquemment , ox +x,+x,+ etc.) Ainsi, en cousidérant les fonctiors exponentielles PT, .PX,.pT3. EC. dans toute leur généralité , la seconde des deux ques- tions rationnelles dont il s’agit, la transition des facul- tés à la numération, ne donnerait lieu à aucun algo- ritbme nouveau. Il ue pourrait donc s’en trouver ici que dans le cas particulier où l’exposant 77 recevrait une va- leur qui placerait les fonctions exponentielles hors de la classe des puissances ordinaires et susceptibles d'une signification immédiate. Ce cas a lieu effectivement lors- que l'exposant »1 est imaginaire , et particulièrement lorsqu'on a m—\/— 1. (Introd. pag. 15.) G2. Pour déterminer la nature de la fonction trans- cendante 9x = ai PH observons que nous avons en général, z étant un nombre quelconque et Lz son logarithme naturel , ] Li s—1+". Li + 3(Lz) + etc. 1.2. (Foy. LoGarirame, 15), et par conséquent , (i) L’a - dt —-— 2, \/—1+-etc. 1.2.3 = La — 2 EE Va . 2 en faisant arx#—1 2, d'où xV/—1.Le —Lz. L'expression {i) se trouve composée de deux suites, l’une réelle, l’autre imaginaire. En désignant par Fx la première de ces suites et par fx la somme des cocffi- ciens de V/—1 , on a : La}.x! | (La)t.xri (La)6.x6 pen naar 4 (Lait, (La FA Fr . TES Le TETE or : (Laÿ.z3 (La).x° (Laÿ.27 XL — L X — — —= : à PERMET RES Pia ES No Ainsi la nature de la fonction #x en question sera donc: or —= Fx — fx V—1 dans laquelle les deux quantités Fx et fx sont deux fonctions déterminées de x, susceptibles de valeurs réelles, Maïs à cause du double signe + du radical qui entre d’unemanière générale dans les fonctions yx, on a les deux relations Fz + fe. \/—1 Fa — fa.y —1 atxf 1 a = lesquelles donnent Fx I 2 fat + ai | SJ Îl VE Lara — a] Tellessont donc définitivement les fonctions nouvelles susceptibles de valeurs réelles, qui sont impliquées dans la fonction #x en question. La dernière de ces fonctions est ce qu’on appelle sinus et la première ce qu’on nom- me cosinus. ( Pour plus de détails, voy. Sinus.) Ainsi les fonctions nommées en général sinus sont des fonctions algorithmiques élémentaires ; et la Taro- RIE DES sinus forme une des branches nécessaires de l’al- gorithmie. 63. Jusqu'ici nous n’avons considéré la théorie algo- rithmique élémentaire que sous le point de vue trans- PH cendantal , point de vue qui sert à découvrir la gencra- tion méme des quantités ; il nous resterait donc à lenvi- sager sous le point de vue logique, mais comme ce der- nier ne sert à découvrir que la relation réciproque des quantités, relation qui ne peut avoir ici de lois particu. |Péles opposés, fon- 0 | dés sur les facultés opposées de l'en- tendement et de la raison. Algorithmes théoriques PH lières, nous renverrons à ce que nous en avons dit, Mau. 7, taire dans le tableau suivant qui présente les principes et nous résumerons toute la théorie élémen- philosophiques de celui que nous avons donné à l’arti- cle et au numéro cités. Progressive. — ADDITION. Génération discon- p Nombres positifs. linue, SOMMATION, SOUSTRACTION. Nombres négatifs Progressive. — PUISSANCES, Génération conli- nue. Nombres ralionnels, GRADUATION. Régressive, Réels, RACINES, Normbres Irrationnels, fimaginaires, Progressive, — MULTIPLICATION, Neutralisation des algorithmes opposés, primitifs. fondée sur Génération, | | jugement, (point de vue | transcendantal.) CONSTITUTION ALGORITHMIQUE. fmmeédiats, . THÉORIE de Algorithmes théoriques L'ALGORITHMIE. dérivés, Partie élémentaire, | Médiats. Rélatiôn ; Relation d'égalité, — EGALITÉ, (point de vue lo- gique.) COMPARAISON AUGORITHMIQUE, |, Ka j telation d'inégalité, — RAPPORTS, TOME IT, REPRODUCTION / | la faculté intermédiaire du Nombres entiers Régressive, \ DIVISION. D 4 : : 1 Nombres fonctionnaires, Combinaison de Ja reproduction avec la sommation, == NUMÉRATION, Combinaison de Ja reproduction avecla graduation, = FAGULTES, — LOGARITHMES lransition de la pumération aux facultés lransition des facultés à Ja numération Rapport de sommation. — RAPPORT ARITHMÉTIQL LE Rapport de reproduction. RAPPORT GÉQMÉTRIQUE, > [E] 550 PF 64.» En reportant nos regards, dit M. Wronski ({ntrod., page 29), sur les principes dont nous avons dérivé tous les algorithmes élémentaires, nous verrons facilement que la possibilité de ces différens algorithmes consiste dans la dualité intellectuelle que présentent les théories de la sommation et de la graduation; c’est-à- dire, en remontant plus haut, qu’elle consiste dans l'opposition des lois constitutives de l’entendement desquelles dérive l'algorithme primitif de Ja somma- tion et des lois régulatives de la raison, desqueiles dé- rive l'algorithme de la graduation. Mais cette espèce de polarité inteilectuelle, si je puis m’exprimer ainsi, qui se trouve dans l'application du savoir humain à la détermination des lois des quantités algorithmiques, doit évidemment se rencontrer dans toutes ces quantités, car le principe de cette application est le même pour toutes les quantités algorithmiques en général. Il en résulte dans ces quantités considérées objectivement, non une simple neutralisation ou combinaison, mais une véritable réunion systématique des deux fonctions intellectuelles qui ont pour objet les deux algorithmes primitifs et opposés, la sommation et la graduation. Cette réunion systématique introduit, dans les quan- tités alsornhmiques, de nouvelles déterminations de leur nature, de nouvelles lois théoriques; et ce sont ces lois qui font l’objet de la partie systématique de la théorie algorithmique. » « Mais on peut ici se placer dans deux points de vue différens pour considérer la réunion systématique dont il s’agit: dans l’un, quiest le point de vue transcen- dantal, on découvre l'influence de cette réunion sur la génération méme (la coustitution) des quantités algo- rithmiques; dans l’autre, qui est purement un point de vue logique, on découvre l'influence de cette réu- nion sur la relation réciproque (la comparaison) de ces quantités. — Sous le premier aspect , la réunion systé- matique dont il est question donne lieu, dans la gé- nération des quantités algoritlimiques, à une unité trans- cendantale entre les deux algorithmes primitifs, la som- mation et la graduation; unité dont les lois forment l’objet de plusieurs branches séparées qu'on pourrait nommer en général THÉORIE DE LA CONSTITUTION ALGO- RITHMIQUE. Sous le second aspect, cette réunion donne lieu, dans la relation des quantités algorithmiques , à une unité logique entre les deux algorithmes primiufs, la sommation et la graduation; unité dont les lois for- ment épalemeut l'objet de plusieurs branches séparées qu'on pourrait nommer en général THÉORIE DE LA COMPARAISON ALGORITUMIQUE. » » La réunion de deux algorithmes peut générale- ment être euvisagéc, ou comme dversité sYstémati- que, ou comme identité systématique : dans le premier cas, ces deux algoritlines sont considérés comme dis- PH tincts, l’un de l’autre, dans la génération d’une quan- üté algorithmique ; dans le second cas, ces algorithmes sont considérés comme indistincts l’un de l’autre, dans la génération d’une telle quantité. — Or, les deux al- gorithmes primitifs étant considérés par rapport à la génération des quantités, sont entièrement opposés dans leur nature, et ne sauraient, par cette raison, concourir iudistinctement à la génération d’uue quan- üté;ilsne peuvent donc, dans leur réunion, donner lieu qu’à une diversité systématique. Mais les algorith- mes dérivés immédiats, la numération et les facultés, qui touchent à la neutralisation des deux algorithmes primitifs opposés, et qui sont même liés par cetie neu- tralisation, par l'algorithme de la reproduction, peu- vent concourir indistinctement, du moins par l'usité de leur liaison, à la génération d’une quantité ; ces deux algorithmes dérivés doivent donc préseuter dans leur réunion une véritable identité systématique. » Nous avons donré, MaruémariqQues, n° 8,9, 10, 11 et 12, la déduction des diverses parties qui compo- sent la consriTurion et la comparaison de la ru£ontE ALGORITHMIQUE, €t nous devons nous contenter ici de renvoyer à cet apercu, dont les détails nous entraîne- raient trop loin. 65. Passons à la TECHNIE DE L'ALGORITHMIE, cette se- conde branche fondamentale de la science des nombres, dout nous avons exposé l'origine intellectuelle (32) et dont nous avons reconnu les diverses parties au mot os Marmémariques, n° 15, 16, 17,18, etc. Ea examinant les différens algorithmes élémentaires et systématiques qui composent la théorie de l’algo- rithmie, on reconnait sans peine qu’ils sont autant de procédés intellectuels constituant immédiatement la génération primitive ou la construction des quantités algorithmiques et qu’ils sont indépendans de toute con- ception de fin ou de but ; de sorte que la théorie de l’al- gorithmie n’est qu'une simple spéculation fondée sur la faculté de l’intellect en général. Mais nous avons vu (Math., 15) que, outre la génération primaire donnée par les algorithmes théoriques , la science des nombres serait impossible sans une génération secondaire qui embrasse tousles modes de la génération algorithmique, en réduisant les formes primaires à des formes secon- daires équivalentes, c’est-à-dire en donnant dans tous les cas l'évaluation ou la mesure des quantités, Ainsi, quoique cette réduction ne puisse être opé- rée que par le moyen des formes primaires mêmes, puisqu'il ne saurait exister aucun autre procédé possi- ble, elle n'est cependant pas contenue explicitement, ni même implicitement, dans ces formes primaires de génération, car alors elle ne serait pas nécessaire. Cette réduction sort donc du domaine de la spécula- ton alzorithmique régie par linreccecr et constituant PH la théorie de l'algorithmie ; elle forme une espèce d'action algorithmique, étant évidemment une fin ou un but propre de la voronrk; et comme telle, cette ré- duction présente un procédé artificiel , un art (7x1). et constitue ce que nous nommons Technie de l’algo- rithmie (Wronski. Philos. de la Technie). De plus, comme nous avons vu aussi que les procédés de la tech- nie étaient universels, mous pouvons définir cette branche de la science des nombres en disant qu’elle a pour objet l'UNIVERSALITÉ DANS LA GÉNÉRATION DES QUANTITÉS. C'est en raison de cette universalité des algorithmes techniques élémentaires qui se résume en un seul algo- rithme technique systématique, que M. Wronski a pu se proposer d’embrasser par UNE SEULE LOT toutes les diverses lois possibles de la génération des quantités, c'est-à-dire toute la science des nombres et conséquem- ment toutes les mathématiques, car l’algorithmic forme évidemment l'essence de ces sciences. Cette loi supréme, qui couronne l'édifice des mathématiques , élevé par la philosophie, a été présentée, en 1811, à l'Institut de France, et ce corps savant, par l’organe de La- grange et de Lacroix, ses commissaires , eu a reconnu l’universalité en ces termes: « Mais ce qui a frappé vos commissaires dans le mémoire de M. Wronski, cest qu'il tire de sa formule toutes celles que l’on con: naît pour le développement des fonctions, et qu’elles n’en sont que des cas très-particuliers. » 66. La forme de cette loi suprême, marquée /£), Maru., 22, se trouvant identique avec le principe premier et le plus simple, l'algorithme primitif et pri- mordial de la sommation, il en résulte que le système entier de nos connaissances algorithmiques se trouve complètement achevé. Notre but n'ayant été que de faciliter l'étude des ouvrages de M. Wronski, et de faire entrevoir l'importance d’une philosophie qui vient enfin expliquer et compléter la science du géo- mètre , cette science qui règle les substances de l'Uni- vers, nous devons maintenant renvoyer aux ouvrages eux-mêmes. Si les grandes choses qu'ils contiennent sont encore méconnues, elles n’en sont pas moins pro- duites, et M. Wronski peut s’écrier, comme Keppler, je livre mes ouvrages, ils seront compris par l'âge pré- sent ou par la postérité, peu m'importe; Dieu n'a-til pas attendu six mille ans un contemplateur de ses œuvres. PHOENIX. (454) Constellation méridionale, située entre l'Eridan et le poisson austral. (7/07. PI. 10.) PHONIQUE (de guy», voix, son). Nom donné à la science des sons, nommée plus communément 1cous- TIQUE. (Woy. ce mot.) PI PHORONOMIE ( de @:s4, mouvement et de veuos, loi). Science du mouvement considéré en lui-même ou Do in abstracto. (Voy. Mécanioue et MouvEmENT.) PHYSICO-MATHEMATIQUES. (Foy. Marnémi- TIQUES APPLIQUEIS.) PICARD (Jeux, et Prenre. suivant quelques biogra- phes) , célèbre astronome du xvu' siècle, et l’un des huit premiers membres de l'Académie des sciences , est né à La Flèche le 21 juillet 1620. On ne possède que quelques vagues renseignemens sur son origine et son éducation ; l’auteur de l’Aistoire critique de la décou- verte des longitudes semble insinuer que Picard était le jardinier du duc de Créqui, losqu'un astronome de ce temps, Le Valois, le prit avec lui et l’initia à la con- naissance des élémens de la science , dans laquelle il fit de rapides progrès. Vraie ou fausse, cette anecdote, avancée dans un esprit de dénigrement aussi injuste que déplacé, n’est qu'honorable pour la mémoire de Pi- card, à qui l'astronomie pratique, comme la théorie de la science, doivent une foule de découvertes ingé- nieuses et utiles qui n'ont pas peu contribué à leur avancement. Quoi qu’il en soit de la jeunesse de Pi- card, on le retrouve à l’âge de vingt-cinq ans prêtre et prieur de Villé, en Anjou, observant l’éclipse de soleil du 25 août 1645 avec Gassendi, auquel il succéda dans la chaire d’astronomie du collége de France. La me- sure d’un degré du méridien pour arriver à une con- naissance exacte de la figure et de la grandeur de la terre, dut être l’un des premiers objets qui excitèrent la sollicitude de l’Académie des sciences. Les travaux de Suellius et de Riccioli sur cette importante opéra- tion étaient les seuls documens de quelque valeur scien- tifique qu'on possédät alors; mais les résultats obtenus par ces deux géomètres différaient par des quantités si grandes, qu’il était impossible de ne pas penser que l'un des deux au moins avait commis une grave erreur. Il existait donc alors un doute complet sur la grandeur même approchée du degré terrestre. L'abbé Picard , déjà célèbre par des observations importantes et des inventions utiles, fut choisi par l’Académie pour re- commencer cette mesure dans les environs de Paris. Il entreprit et exécuta, dans les années 1669 et 1650, cette grande opération dont nous avons déjà eu l’occa- sion de parler dans beaucoup d'articles de ce diction- naire. Nous ajouterous seulement ici qu’en suivant le procédé qu'avait employé Suellius, Picard apporta dans son travail des soins extraordinaires et nouveaux dans les opérations de l’astronomie pratique. Il avait un secteur de dix pieds de rayon scrupuleusement vé- rifié dans tous les degrés qui devaient servir à sa me- sure. Cet instrument était garni d’un excellent téles- PI | . : a < cope avec des fils se croisant au foyer de l’oculaire. I: 992 mesura ainsi à Amiens et à Malvoisine la distance d’une étoile de Cassiopée, qui passait à moins de dix degrés du zénith de l'un et de l’autre lieu , et il trouva leur différence de latitude de 1°22'.55”. Quant à sa mesure trigonométrique, tous les angles de ses triaugles farent vérifiés, et deux mesures réitérées de sa base, faites avec tout le soin dont Picard était capable, ne lui don- pèrent qu'une différence de deux pieds; la première avait été de 5602 toises 5 pieds, et la seconde de 5663 toises 1 pied. C’est ce qui le détermina à prendre un milieu et à le fixer à 5663 toises. De tous ses calculs cufia, Picard tira la conclusion que la distance inter- ceptée entre les parallèles d'Amiens et de Malvoisine était de 78850 toises ou 57060 toises par degré. La même opération, exécutée depuis avec des instromens plus perfectionnés et à l’aide de méthodes supérieures indiquées par les progrès de la science, a sans doute démontré quelques inexactitudes dans le travail de Pi- card; mais, malgré cette imperfection, peut-être iné- vitable, la mesure d’un degré terrestre, à laquelle Picard a donné son nom, n’en demeurera pas moins cé- lèbre dans l'histoire de la science, comme un monu- ment remarquable de la première tentative heureuse qui ait été faite pour connaître la mesure exacte de la terre. Gn sait que ce fut à l'aide de la mesure du degré de Picard que Newton put réussir das les calculs qu’il avait une première fois tentés sans succès pour recon- naître la force qui retient la lune dans son orbite. Cette opération eut escore pour résultats d’appeler l’atten- tion des astronomes sur des mouvemens que l’on dé- signe aujourd'hui par les noms de nutation et d’aber- ration, et dont on m'avait pas le moindre soupcon. L'honneur de trouver les causts et d'expliquer ce double phénomène était réservé à Bradlev. Dès lan 1669, dit Delambre, Picard avait lu à l’Académie un mémoire substantiel , dans lequel il tra- çait le plan d’une astronomie perfectionnée par ses in- ventions et celles de Huygens ; il v donnait les moyens de déterminer directement, et tout à la fois, les ascen- sions droites du soleil et celles des étoiles. Ces movens n'étaient au fond qu'une application particulière de la méthode générale des hauteurs correspondantes, qu'il avait d’ailleurs introduite le premier dans l'astronomie pratique , en fournissant de plus la correction dont elle a besoin quand la déclinaison de l’astre vient à varier dans l'intervalle des deux hauteurs égales qu’on a obser- vées. Par ces moyens, Picard avait annoncé qu'il fixe- rait les momens précis des solstices avecla même exac- titude que ceux des équinoxes. Le premier , il observa la longueur du pendule simple qui battrait les secondes, et il demanda que les observations fussent répétées en différens climats pour savoir si cette longueur était par- PI tout la même, après avoir averti que la seule dilata- tion des métaux suffisait pour la faire varier avec la température de l'atmosphère. Picard recommanda aussi l'observation des réfractions en différentes saisons et celle des diamètres : il en donna lui-même des exem- ples fréquens. Auzout futle collaborateur et l’ami de l’abbé Picard. On les associe avec raison dans l'invention du micro- mètre, l'application du télescope au quart de cercle et l'invention de la lunette d’épreuve. Dans la vue de rendre plus sûrement utiles les observations de Tycho- Brahé, Picard fit le voyage d'Uranibourg pour déter- miner plus exactement la longitude et la latitude de cet observatoire célèbre ; enfin, c’est à Picard que la France doit d'être devenue la patrie adoptive de l’illustre Cas- siui; c'est aussi à ses plans et à son influence qu’elle doit la construction de l'Observatoire. Malheureusement le jeune astronome que Picard , usant de son crédit au- près du grand Colbeït, avait fait venir d'Italie, ne tarda pas à faire oublier le mérite etles honorables services de son protecteur, Ce fut lui qu’on nomma directeur de l'établissement dont Picard avait eu la première idée, et bientôt les plans et les projets de cet astronome dis- tingué furent délaissés pour les brillans travaux du compétiteur qu'il s'était donné dans son amour pur et désintéressé pour la science. A la suite d’une chute qu’il avait faite dans une observation difficile, Picard fut dangereusement blessé; il fanguit encore durant quelques années , et mourut à Paris le 12 juillet 1682, et 1054 suivant Condorcet. Picard a publié : [. La me- sure de la terre, Paris, 1651, in-folio. II. Voyage d'Uranibourg, ou observations astronomiques faites en Danemarck. HE. Observations astronomiques faites en divers endroits du royaume. — Observations faites à Bayonne, Bordeaux et Royan, pendant l’année 1680. IV. Traité du nivellement : C'est l'ouvrage publié par Lahire. V. La pratique des grands cadrans par le cal- cul. NI. Zragmens de dioptrique. VIL. Experimenta circù aquas affluentes. VIT. De mensuris. IX. De mensurà liquidorum et aridorum. Picard a composé les cinq premiers volumes de la Connaïssance des temps, de 1679 à 1653. Cet illustre académicien, qui avait consacré sa vie à de si nombreux et si utiles travaux, était tombé vers la fin de sa carrière dans un oubli dont les biographes modernes se sont fait un devoir de ven- ger sa mémoire. « Picard, dit Condorcet, fut le maître de Roemer , dont il devina le génie, et auquel il pro- cura la protection de Colbert et les bienfaits de Louis XIV. Le premier, il aperçat le phosphore qu’on voit dans la partie vide du baromètre, lorsqu'on y agite le mercure, Dès 1680, il n’était plus en état d’exé- cuter par lui-même les grands travaux dont il avait fait agréer le projet à Colbert, et il termina ea 1684 une PI carrière toute remplie d’occupations utiles, qui lui don- nent plus de droits à la reconnaissance des hommes qu’à la gloire, et dont les fruits s’étendront au-delà de sa mémoire. » PIED. Nom d’une ancienne mesure linéaire, la sixième partie de la toise. (Voy. Mesure.) PIGNON. (Méc.) Nom que l’on donne aux petites roues dentées, qui dans un engrenage transmettent le mouvement d’une pièce à une autre. PILE. (Géom.) Amas de corps placés les uns sur les autres. Ainsi, dans l'artillerie on nomme pile de boulets ou de bombes une collection de ces corps arrangés les uns sur les autres, et l’on a des formules particulières de calcul pour trouver le nombre des boulets d’une pile. Nous ferons connaître ailleurs ces formules qui dépen- dent de la théorie des progressions. (Voy. Procnes- SION.) PINGRÉ (Azexanpre-Gui), astronome célèbre du 18° siècie, fit ses études à Senlis, chez les génovéfains, et entra dans cette congrégation à l’âge de 16 ans. Il y fut long-temps professeur de théologie, et l’on attribue à des désagrémens que lui occasionnèrent ses opinions dans la querelle du jansénisme, le parti qu'il prit à un âge déjà avancé, de se livrer à l’étude et aux recher- ches d’une science bien différente de celle dont il s'était occupé jusqu'alors, et dans laquelle il ne tarda pas à acquérir une réputation distinguée. Diverses observa- tions, et entre autres celle du passage de Mercure, en 1953, lui valurent le titre de correspondant de l’Aca- démie des sciences. Peu de temps après, il fut successi- vement nommé chancelier de l'Université et bibliothé- caire de Sainte Geneviève ; on lui conféra aussitôt le titre d’associé libre de l’Académie. Pingré composa , d’après les idées de l’astronome Lemonnier, dont il était l'ami, un état du ciel, pour les années 1754 à 1957; c'était un almanach nautique, fondé sur la méthode des angles horaires de la lune, et calculé sur les tables des institutions astronomiques, Cette méthode n’a point obtenu la même confiance que celle proposée par La- caille vers la mêmé époque, et qui a été adoptée dans le Nautical almanach , de Londres, dans la connaïs- sance des temps, ct dans toutes les éphémérides , sans exception. Pingré recommença tous les calculs que Lacaille avait faits pour le tableau des éclipses visibles en Europe, pendant les dix-huit premiers siècles de l'ère chrétienne, inséré dans l'art de vérifier les dates, 1 étendit ce travail au calcul des éclipses des dix siècles pré- cédens. Cette vaste entreprise, dont l'utilité immédiate n’était pas bien évidente, a eu pour résultat de démontrer l'insuffisance des anciennes périodes pour le calcul des PL éclipses futures. Pingré fit preuve de la même patience 203 et du même zèle scientifique, dans les trois voyages qu'il entreprit pour essayer les montres marines de Ferdi- nand Berthoud et de Leroi. A la fin de 1560, il partit pour l’île Rodrigue, où l’année suivante il observa le premier passage de Véuus; en 1769, il ebserva le sc- cond à Saint-Domingue, En 1783, il publia la cometo- graphie, le plus important de ses ouvrages, et le seul probablement qui restera. Ex 1786, il fit paraître une traduction du poème astronomique de Manilius. Pingré possédait une vaste instruction ; il était très-versé dans les langues anciennes, et la bibliothèque Sainte Gene- viève lui offrait d’ailleurs les moyens de vérifier tous les textes qu'il avait à citer. Aussi sa comeétographie est l’ouvrage le plus complet qu’on ait publié sur cette matière ; il n’y manque aujourd’hui que les théories et les méthodes dont la production est postérieure à sou travail. Pingré avait aussi calculé toutes les observations astronomiques du dix-septième siècle, eu remontant jusqu’à Tycho. Cet ouvroge était peut-être plus curicux qu’utile ; l'assemblée constituante en ordonua l'impres- sion, mais les événemens politiques du temps ne permi- rent pas de l’achever. Cet astronome, qui était né à Paris, le 4 septembre 1911, y est mort, membre de l'Anstitut, le 1° mai 1796, à l'âge de quatre-vingt-quatre aus. On doit à Pingré de nombreuses et importantes observations dont Lalande à donné le détail dans la bibliographie astronomique ; il est l'auteur de beru- coup d’écrits maiatenant oubliés, et nous citerons seu- lement de lui : Cométographie, où Traité historique et théorique des comètes. Paris, imp. roy., 1783, 2 vol. in-4°. PINULES. (Géom.) Nom que l’on donne à deux petites pièces de cuivre , minces et rectangulaires, éle- vées perpendiculairement aux deux extrémités de l'ali- dade d'un demi-cercle, d’un graphomètre ou de tout autre instrument semblable. Elles sont chacune percées d’une fente qui règne de haut en bas. C’est par ces fentes que l’on vise un objet lorsqu'on veut placer lali- dade dans la direction de cet objet. Dans les instrumens destinés à relever les angles, on a généralement substitué aujourd'hui le télescope aux pinules. PISTON. (/ydr.) Cylindre de bois ou de metal qui se meut dans un corps de pompe pour soulever l'eau, (Foy. Pomve.) PLAN. (Géom.) Surface sur laquelle une ligne droite sé peut appliquer en tous sens, de manière à coincider exactement avec elle. (Joy. Surrace.) Eu géométrie et en astronomie, on emploie fort souvent ce mot pour faire concevoir des surfaces ima- ginaires qui sont supposées couper des corps solides, = pr 294 PL C’estsur cela qu’est fondée toute la théorie de la sphère, et la formation des courbes nommées sections coniques. Dans le nivellement, on nomme plan de niveau un plan horizontal où parallèle à l'horizon. Angle vran. C'est l'angle formé par deux plans qui se coupent. On le mesure par l’angle rectiligne de deux droites perpendiculaires à l’un des points de l’intersec- tion des plans et dirigés l’un dans un plan et l'autre dans l’autre. Triangle vvax. On donne ce nom au triangle formé par trois lignes droites, par opposition au triangle sphérique qui résulte de l'intersection de trois arcs de cercle. On nomme, en optique, verre ou miroir PLAN celui dont la surface est plane. (Foy. LENTILLE.) Un lieu vLan , en géométrie, est un terme employé par les anciens géomètres pour désigner un lieu géo- métrique, à la ligne droite ct au cercle, par opposi- tion au lieu solide qui était une parabole , une ellipse ou une hvperbole. (oy. Lixu.) Ils nommaient aussi problème pLaAN celui qui peut être résolu géométrique- ment par la ligne droite et le cercle. (Foy. PROBLÈME. PVoy. aussi Coxsreucrion.) PLAN INCLINÉ. (WMec.) (Voy. INcuINÉ.) PLAN. (Geom. prat.) Représentation d’un objet en petit sur le papier, faite en conservant à toutes ses par- ties les rapports de grandeur qu’elles ont réellement. Dans l'arpentage, on appelle lever un plan Y'art de décrire sur le papier les différens angles et les différen- tes ligues d’un terrain dont on a pris les mesures avec un graphomètre où un instrument semblable et une chaine, (Foy. ARPENTAGE et LEVÉ DES PLANS.) Cette construction s'exécute par le moyen de deux instrumens, le rapporteur et l'échelle (voy. ces mots). A l'aide du rapporteur on coustruit sur le papier les divers angles que l’on a observés sur le terrain ; puis à l'aide de l'échelle on donne aux côtés de ces angles des longueurs proportionnelles à celles que l’on a mesurées. De cette manière on a sur le papier une figure exacte- ment semblable à celle du terrain. S'il s'agissait, par exemple, de lever le plan d’une route ABCDE (PI. 46, fig. 1) sur un terrain dont on veut en outre avoir la position des points F, G, H,1, K , après avoir mesuré la longueur des droites menées de ces points aux endroits sinueux du chemin, ainsi que les angles que ces droites forment entre elles, on tracera sur un papier, d’une dimension convenable, d’abord une droite af (PI. 46, fig. 2), qui représentera la droite AF du terrain, et dont la longueur sera pro- portionnelle à celle de cette dernière, c’est-à-dire qu’elle devra contenir autant d’unités de l'échelle qu’on aura choisie, que AF contient de mètres, si l'échelle repré- PL sente des mètres. Aux points 4 et f on fera les angles fah et afb égaux aux angles observés FAH et AFB, puis on donnera aux lignes ah et fb des longueurs propor- tionnelles à celles des lignes AIT et FB. Les points b ct L se trouvant ainsi déterminés, on mènera ia droite bh, et en la mesurant sur l’échelle on devra lui trouver une longueur proportionnelle à BH, ce qui offre un pre- miermoyen de vérification pour la construction des angles. Ceci fait, aux points f et b on construira les an- gles bfe, fbi, égaux aux angles BFC, FBI, et l’on don- nera aux côtés fe et bi les longueurs qui leur convien- vent, ce qui déterminera sur le papier les points c et à situés d’une manière semblable aux points C et I du terrain ; on tirera cé et l’on continuera de la même manière pour déterminer les autres points d, g,e, k. En faisant passer une ligne courbe par les points &, b, ec, d,e, on aura le plan du chemin. En général tout l'art de lever les plans se réduit à construire sur le pa- pier des polvgones semblables à ceux qu’on a faits sur le terrain, ce qui peut toujours s’exécuter comme nous venons de l'indiquer. PLANCHETTE. (Arp.) Instrument qui sert à lever les plans, et avec lequel on obtient sur le terrain même le plan qu'on demande, sans avoir besoin de le con- struire à part. Cet instrument consiste en une planche rectangulaire de bois bien sec, ayant environ 12 à 15 pouces en carré, montée sur son genou et sur un pied à trois branches. (PI. 46, fig. 4.) On place dessus une feuille de papier qu’on arrête par le moyen d’un chässis qui s’emboîite juste autour de la planchette. On se sert, pour tracer les lignes, d’une règle ou alidade en cuivre, munie de deux pinules et quelquefois d’une lunette d'approche, Pour indiquer au moins l'usage de la planchette, supposons qu’il s'agisse de lever le plan d’un terrain ABCDEF (Fig. 3). Ayant placé l'instrument dans l’inté- rieur de ce terrain, de manière que sa surface soit bien horizontale, on dirigera successivement l’alidade daus les directions des points À, B, C, etc. , auxquels on placera des mires, s'il n’y a pas à ces points des objets qui en puissent servir, comme des arbres, et on aura le soin de la faire constamment tourner autour d'un point gchoist convenablement sur le papier. À chaque alignement on tirera le long de l’alidade, en partant du pointg, une ligne au cravon; puis après avoir mesuré sur le terrain, avec la chaîne, les distances du pied de la plan- chette à tous les points d’alignement, on donnera aux lignes tracées, à partir du point g, des longueurs pro- portionnelles à ces distances, à l’aide d’une échelle. On déterminera ainsi immédiatement les points a, b, c, d, e, f du plan qui représentent les points A, B,C, D, E, F du terrain, et en joignant ces points deux à deux PL par des droites ; la figure abcdef sera le plan du terrain proposé. Tous les traités d'arpentage contiennent un grand nombre de détails sur les usages de la planchette. PLANETAIRE. (454) Instrument qui représente les mouvemens des planètes, soit par des cercles , comme dans les sphères mouvantes, soit par de petits globes qui tournent autour d’un centre. Les planétaires les plus célèbres sont ceux de Huy- gens, et celui qu’on a nommé orrery, parce que lord Orrery le fit construire le premier et en répandit l’u- sage en Angleterre. On peut voir un planétaire plus moderne et plus parfait à la bibliothèque royale. Planétaire, pris comme adjectif, se dit de tout ce qui a rapport aux planètes. Système planétaire. C’est l’ensemble de toutes les planètes, principales et secondaires, qui se meuvent autour du soleil. Heures planétaires, Ce sont les heures inégales nom- mées aussi antiques ou judaiques, dont on comptait 12 eutre Île lever et le coucher du soleil, et 12 entre le coucher et le lever suivant. Jours planétaires. Les anciens rapportaient chacun des jours à une planète, de manière que les sept planè- tes qui leur étaient connues présidaient à la semaine. Les noms modernes des jours de la semaine sont déri- vés des noms des planètes. (Joy. SEMAINE.) PLANÈTE. (Ast.)(de æaurnles) errant.) Corps céleste que l’on nomme aussi étoile errante, pour la distinguer «des étoiles fixes. Les planètes se classent en planètes principales et planètes secondaires. Les planètes principales, ou planètes proprement dites, sont des corps qui décrivent autour du soleil des orbites elliptiques ; on en connaît onze maintenant qui sont : Mercure , Vénus, la Terre, Mars, Junon, Pal. las , Cérès, Vesta, Jupiter, Saturne et Uranus. (Voy. ces divers mots.) Les planètes secondaires se nomment plus particuliè- ement satellites; ce sont des corps qui tournent autour d’une planète principale comme centre, de la même manière que les planètes principales tournent autour du soleil. On en connaît jusqu'ici dix-sept , savoir : un sa- tellite de la terre, la lune; quatresatellites de Jupiter , sept satellites de Saturne, et quatre satellites d'Uranus. (Foy. SarezLirEs.) Mercure et Vénus se nomment encore planètes infe- rieures, parce que leursorbites sont comprises dans celle de la terre; par la raison opposée ; toutes les autres pla- nètes prennent le nom de planètes supérieures. Les mouvemens apparens des planètes présentent des particularités très-remarquables , qu'aucun système as- 1 PL 355 tronomique n'avait pu expliquer d'une manière entic- rement satisfaisante, avant les découvertes de Keppler. Quelquefois on les voits’avancer rapidement de l’ouest à l’est, perdre ensuite peu à peu leur vitesse apparente, sembler s'arrêter, puis revenir en arrière avec une vi- tesse qui semble croître d’abord et ensuite décroitre, s'arrêter de nouveau dans leur mouvement rétrograde et recommencer à marcher de l’ouest à l’est. Le mou- vemeut direct de l’ouest à l’est étant toujours plus grand que le mouvement rétrograde, elles finissent par parcourir ainsi toute la sphère céleste, Pour expliquer ces mouvemens bizarres, les anciens faisaient tourner les planètes dans des cercles dont les centres tournaient eux-mêmes sur d’autres cercles, au centre commun desquels la terre était placée. C'était un échafaudage de cercles , qui s'augmentait à chaque nouvelle irrégularité que l'observation faisait reconnai- tre et dont la complication peut faire excuser le mot re- proché au roi Alphonse comme une impiété. (Jo). ALPUONSE.) On sait aujourd’hui que la terre, ainsi que toutes les planètes , tourne autour du soleil, et ces mouvenens incxplicables ne sont que des apparences produites par la combinaison très-stinple des mouvemens réels. Comme nous avons consacré un article à chaque pla. nète, nous résumerons seulement ici ce qui leur est commun. 1. Toutes les planètes décrivent autour du soleil des orbites , qui sont des ellipses peu excentriques , et qui ont toutes un foyer commun où se trouve le soleil. 2. Les carrés des temps périodiques des révolutions des planètes sont entre eux dans le même rapport que les cubes de leurs moyennes distances au soleil, 3. Les aires décrites par le rayon vecteur d’une pla- nète en temps égaux sont toujours égales. Ces trois lois portent lenom de Lois de Keppler, parce qu'on doit leur découverte à ce grand homme. Elles sont le fondement de toute l'astronomie théorique ; c’est par leur moyen que Newton a pu s'élever au sys- tème de la gravitation universelle. (Foy. ce mot.) Les mouvemens des planètes sont assujétis à un grand nombre de petites inégalités qu'on nomme perturba- tions. (Foy. ce mot.) Ainsi, les nœuus de leurs orbites out tous , sur l’écliptique , des mouvemens rétrogrades, c'est-à dire en sens contraire des mouvemens propres ; et les inclinaisons des orbites éprouvent, soit entre elles, soit par rapport à l’écliptique, des variations dont les périodes sont extrêmement longues. (Voy. Révoru- TION , voy. aussi ELémexs, Densité et Massx..) PLANIMÉTRIE. (Géom.) Partie dela géométrie pra- tique, qui a pour objet la mesure des surfaces. (Voy. AIRE.) 350 PL PLANISPHÈRE. (Ast.) Projection de la sphère et de ses divers cercles sur une surface plane. (Voy. Pro- JECTION.) PLATON. Ce grand homme, à qui la postérité et l'histoire ont conservé le titre de divin, que lui décerna la Grèce enthousiaste et poétique, naquit dans l’ile d'É- gine, le septième jour du mois de thargélion, dans la troisième aunée de la LXXXVIIL olgmpiade (an 430 avant J.-C.). Ariston, son père, descendait de Cadmus et Périctyone ; sa mère descendait d’un frère de Solon. Une aussi illustre origine, et surtout l'admiration qu’ex- citèrent son éioquence et son génie, inspirèrent dans l'antiquité les fables ingénieuses sur sa naissance et sa jeunesse, qui y furent si long-temps accréditées. Il est impossible , sans doute, de parler de Platon, sans énoncer au moins le vaste et sublime système phi- losophique qu'il apporta dans le monde. Disciple de So- crate, qui avait réformé la philosophie corrompue par les sophistes, en la fondant sur la connaissance de soi- méme, Platon ue reproduisit pas seulement, dans ses immortels écrits, la doctrine de son illustre maitre; son géuie créateur s'éleva jusqu'aux conceptions les plus sublimes où puisse atteindre l'esprit humain. L'école à jamais célèbre qu'il créa sous le titre d'Académie devint une source féconde d’où s’élancèrent ces torrens de lu- mières qui illustrèrent la civilisation antique. Sans en- ter dans l'exposition systématique de la philosophie de Platon, qui a donné lieu, mème de nos jours, à des in- terprétations si diverses, et souvent si misérables, on peut dire que la société antique n’a point produit de système plus complet et d’où se déduise une morale plus auguste, L'idée de l'unité de Dieu et de l’immaté- rialité de l’ême, placée par Platon comme la base théo- rétique de toute connaissance, nous explique l’admira- tion des pères de l'église et des premiers chrétiens pour cet homme extraordinaire. Platqn fat le fondateur de la philosophie rationnelle, comme Aristote le fonda- teur de la philosophie expérimentale. Ces deux principes sont en réalité les seuls d’après lesquels la raison peut s'élever à la connaissance des grands problèmes que sa destination est de résoudre. L'histoire de l'esprit hu- main, au milieu des systèmes sans nombre qu'elle a à exposer, ne montre en résultat qu’une lutte perpé- tüelle entre les doctrines de Platon et celles d'Aristote, qui sont du moins le point de départ de toute spécula- ton philosophique. Mais ce n’est point sous ce rapport que nous avons à mentionuer ici les travaux de Platon ; nous ne chercherous pas davantage à reproduire même les principales circonstances de sa vie, qui ne sont igno- rées de personne. Le divin Platon ne partagea point l'opinion de son maître sur les mathématiques; ce fut pour s’instruire PL dans ces sciences qu’il entreprit de longs voyages, et il en fit la base de son enseignement philosophique. Son école, qui précède de quelque temps celle d'Alexandrie, fat le berceau des découvertes mémorables qui se ratta- chent aux premiers progrès de la science. Celles des sections coniques, des lieux géométriques, et de leur application à la résolution des problèmes indéterminés, illustrèrent surtout l’école dont il était le fondateur, et ce n’est pas sans fondement que plusieurs écrivains de l'antiquité ont pu les lui attribuer, quoiqu'il ne paraisse pas avoir composé aucun ouvrage purement mathéma- tique. Ce fut du temps de Platon que le problème de la duplication du cube acquit de la célébrité, et sa solution devint un des objets des recherches de son école. Nous avons déjà consacré des articles aux plus célèbres disci- ples de l’Académie, et nous avons eu l’occasion de parler de ces découvertes. ( Joy. Ancurras, Eunoxe, etc. ) Platon appartient ainsi à l’histoire de la science, moins par ses propres travaux que par l'impulsion qu’il donna à l’étude des mathématiques, et par le nombre considé- rable de géomètres distingués dans l'antiquité qui se formèrent à son école. Nous regrettons que les bornes de notre plan ne nous permettent pas de donner à cet énoncé trop succinct des services que Platon a rendus à la science et à l'humanité tous les développemens qu'il mérite. Nous n'avons pu qu’inscrire ce grand nom dans les pages de cet ouvrage tout spécial, pour qu’on ne püt nous accuser d’avoir oublié, en remontant le cours des siècles, dans les fastes de la science, le philosophe qui fit écrire sur la porte de l’Académie : Nul n'entrera ici s'il n'est géomètre. Platon, qui ne contracta jamais le lien conjugal, mourut la première année de la CVIII® olym- piade (an 347 avant J.-C.). Les diverses éditions et tra- ductions de ses œuvres qui nous sont parvenues en entier seraient le sujet d’un article bibliographique im- portant, Voyez à cet égard les recueils spéciaux , et entre autres la Bibliotheca Græca, de Fabricius , et la Bibliotheca Bussaviana. PLATONIQUE. Corps PpLAToNIQUEs. Ce sout ceux que l’on nomme autrement Solides réguliers. (Voy. So: LIDES.) PLÉIADES. ( 4st.) Nom que l’on donne à un assem - blage d’étoiles situées sur le dos du taureau. Les an- ciens en comptaient sept , mais il n’y en a plus mainte- nant que six de visibles à l’œil nu. PLEINE LUNE. ( 454.) Phase de la lune dans {la- quelle elle nous présente toute sa moitié éclairée. (#07. LUNE.) PLÉIONE. (45st.) Nom d’une des pléiades. PLUS, Ce mot, représenté en algèbre par le signe +; PO indique l’addition. Ainsi 4 + 5 signifie 4 plus 5, ou l'addition de 4 avec 5. PNEUMATIQUE. Science qui a pour objet les lois du mouvement des fluides élastiques. (Foy. Air, «rMos- puËrEe, Hypropynamique et Mar. Arrr.) POIDS. (Mec.) Effort avec lequel un corps tend à descendre. Cet effort est proportionnel à la quantité de matière que contiennent les corps, car il est produit par la force de la gravité qui agit également sur toutes les molécules de la matière. Un corps a donc d’autant plus de poids, ou est d'autant plus lourd, qu’il renferme plus de matière propre.(Foy. Densité, Graviré et PEsan- TEUR.) Le poids des corps est employé, en mécanique, comme force propre à produire le mouvement. Dans ce cas, les corps qui servent de moteur, par leur effort pour descendre, se nomanent eux-mêmes des poids ; tels sont les poids d’une horloge. On donne encore, en particulier, le nom de poids aux corps qui servent à mesurer ou à peser le poids comparatif de toutes les substances. (Foy. Mrsunr.) POINT. (Géom.) Élément transcendant de l’éten- due. On ne peut le concevoir d’une manière sensible que comme la limite d’une ligne. (Foy. Norroxs PRELI- MINAIRES, 22.) Lorsqu'on considère une ligne comme composée d’une infinité de points , ce que l’on est forcé de faire à chaque instant dans la théorie des lignes courbes, il faut se représenter le point comme une étendue infini- ment petite, evil est alors, par rapport aux lignes, ce qu’est une quantité infiniment petite par rapport aux quantités numériques finies. Ce n’est pas une étendue quelconque, quelque petite qu’on puisse la supposer, comparable avec l'étendue réelle ou finie, c’est une idée donnée par la raison pour ramener à lunité la connais- sance que nous avons de cette étendue finie. C’est ainsi, qu’en attachant au point sa véritable signi- fication, nous pouvons définir la ligne droite , une li- gne dont tous les points ont une méme direction; et la ligne courbe , une ligne dont la direction change conti- nuellement d'un point à l'autre. Définitions qui carac- térisent d’une manière exacte la nature essentiellement différente de ces lignes. Points siveuciens. On donne généralement ce nom aux points d’une courbe dans lesquels elle offre quel- ques circonstances remarquables , comme ceux où de concave elle devient convexe. (Voy. INFLEx10N.) Toutes les circonstances du cours d’une ligne étant données par l'équation qui la représente ; c’est en exa- minant la marche de ses ordonnées qu'on peut recon- naître si elle possède des points singuliers et quelle TOME Il, PO DST est la nature de ces points. En effet, si, en faisant croi- tre successivement l’abscisse, nous voyons l’ordonnée croître d’abord puis ensuite décroître , nous pourrons en conclure que la courbe, qui s’éloignait en premier lieu de l'axe des æ, arrivée à un certain point, cesse de s'écarter de cet axe et s’en rapproche au contraire. Or, à ce certain point la valeur de l’ordonnée devant être la plus grande , il suffit pour reconnaître ce cas , d’exa- miner si la valeur générale de cette ordonnée est suscep- tible d’un maxémun ; comme dansle cas contraire, c’est- à-dire , si la courbe, après s'être rapprochée de l’axe des x , s’en éloigne, il suffit, pour déterminer le point où le changement s’effectue, de chercher la valeur mi- nimum de l’ordonnée. Par exemple, proposons-nous l’équation b y = = Vbar— 2] Ea faisant x — 0, nous avons y — 0, ce qui nous ap- prend d’abord que la courbe passe par l’origine. Main- tenant cherchons si y est susceptible d’un maximum ou d’un minimum. Nous aurons (voy.Mixima) en différen- tiant l’équation proposée dy 2b(a — x) dx dE: AV/9ax — x? et, par conséquent, pour la condition du maximum ou du minimum, ob(a— x) à aV'2ax — x° d’où IL est facile de voir, sans chercher la seconde dérivée différentielle, que cette valeur de x répond à un ma- ximum. Substituée dans l'équation , elle donne À == b. Ainsi, depuis æ — 0 jusqu'à — a, les valeurs de y croissent de o à b; et en donnant à æ des valeurs plus grandes que a, celles de y deviendront plus petites que b. Si l’on fait x — 24, on trouve y — 0: ILest donc visible que la courbe coupe l’axe des x en deux points ; et comme les valeurs de y croissent d’une manière régulière depuis o jusqu'à , et décroissent ensuite dela même manière depuis » jusqu’à o , il en résulte que cette courbe est parfaitement symétrique. C’est en effet une moiiié d’ellipse. Mais cette valeur maximum qu’on trouve ici pour l’ordonnée d’une courbe , nous apprend seulement que le point de la courbe auquel elle se rapporte est plus éloigné de l’axe que ceux qui le précèdent et que ceux 15 558 PO qui le suivent; elle ne nous indique pas si ce point est un point ordinaire comme + dans la figure 2, pl. 55, ou un point de rebroussement comme x dans la fig. 3. Pour reconnaître un point singulier, il devient donc nécessaire d'examiner plus à fond la marche croissante ou décroissante des ordonnées. Or, lorsque la courbe tourne sa concavité vers laxe des x, il est facile de voir que, dans la portion dont tous les points s’éloigaent de plus en plus de cet axe, les ac- Par exemple , en faisant croître l’abscisse AP (PI. 53, fig. 4) croissemens des ordonnées vont en diminuant. des quantités égales PQ et QR , l’ordonnée Pr, devient Qz et ensuite Ro, c’est-à-dire qu’elle croit successive- ment de bnet de do. Mais bn est plus grand que do ; car si du point »? on mène la tangente xc, cette tangente rencontrera l’ordonnée Ro prolongée en un point €, hors de la courbe; et comme, en supposant l'arc mn infi- niment petit, on peut considérer z2ne comme une seule ligne droite, les deux triangles mb, ndc sont égaux et l’on a nb — cd; ainsi puisque cd est évidemment plus grand que do , on a aussi bn => do. Il est donc vrai que les différences infiniment petites dy, vont conti- nuellement en décroissant tant que la courbe s'éloigne de l'axe desx , c’est-à-dire que les différences secondes ou les dy sont négatives. Le contraire a nécessairement lieu dans la portion æN (fig. 2) qui se rapproche de l'axe. Ainsi au point + , les d'y deviennent positives de négatives qu’elles étaient auparavant. Les mêmes circonstances se reproduisent d’une ma- nière inverse lorsque la courbe tourne sa convexité vers l'axe des æ. En effet, on voit à l'inspection de la figure 5, et par les considérations précédentes, que les ordon- nées successives Pi, Qn, Po ont des différences crois- santes , car do est plus grand que de, et par conséquent plus grand que bn, c’est-à-dire que les dy vont en crois- sant, ou que les différences secondes d'y sont posilives. Daus la portion de courbe qui se rapproche de l’axe des æ, comme æN (fig. 3), ces secondes différences devien- nent donc négatives. Il résulte, d’abord, de ces propriétés, que si la courbe a un point d'inflexion x (fig. G ets), c’est-à-dire un point où de concave elle devienne convexe, et ice versa, les différences secondes d'y deviendront à par- tir de ce point æ, positives de négatives qu'elles étaient avant, si les ordonnées vont toujours en crois- saut; ou négatives de positives, si les ordonnées vont toujours en décroissant, Or, une quantité variable ne peut changer de signe sans passer par zéro ou par l'in- fini, donc au point x on a dy —=0o,ou d'y = ©, Il en serait de même pour le point x des courbes (fig. 2et 3), mais les ordonnées deviennent décrois- PO santes à ce point , tandis que dans celui des courbes (fig. 6 ets), elles continuent de croître. On pourra donc distinguer le point d’inflexion de celui de rebrousse- ment, en ce que l’ordonnée du point d’iuflexion n’est ni un 22axinmuun , Di un minimum, tandis que celle du point de rebroussement est l’un ou l’autre. Quelques exemples vont éclaircir cette théorie. Pro- posons-nous de trouver le point d’inflexion de la courbe dont l’équation est a = y +) une première différentiation nous donne 2&x.dx dy — \ a +r) et, une seconde, 7 (onyx Gé xd dy — en considérant dx comme constant. En égalant cette seconde différence à zéro, nous ob- tenons, après avoir fait disparaître les facteurs et le dénominateur communs ouai — ha xt — Gr —o, d’où, en divisant par a + x, da — 6x? = 0 équation qui donne LT = Cette abscisse est celle d’un point d’inflexion ; car en substituant sa valeur dans celle de dy, le résultat ne de- vient pas zéro; ce qui nous apprend que l’ordonnée correspondante n’est ni un #aæémunm, niuu PNEU : condition du point de rebroussement. Faisant donc AC (fig. 8) égale à la moyenne proportionnelle entre a I , et - 4, l’ordonnée correspondante CD rencontrera la 9 courbe au point cherché. Cherchons maintenant le point de rebroussement de la courbe dont l'équation est y =a— bx—c) nous avons d’abord et ensuite PO En égalant cette dernière valeur à o, on n’en peut rien conclure pour la valeur de æ, mais en la faisant égale à & onentire x —c. C’est l’abscisse d'un point de rebroussement ; car, en la substituant dans dy, on trouve EE æ,ce qui nous apprend que l’ordonnée correspondante est un #7aximum. La courbe de l'équa- tion proposée est celle de la fig. 3. Pour distinguer un point de rebroussement, tel que celui dont nous venons de nous occuper, du point x de la courbe fig. 2, il faudra reconnaître la nature de Ja courbe en discutant les valeurs de y aux environs de ce poiut. Où nomme eu général pornts multiples ceux où plu: sieurs branches d’une même courbe se réunissent ou se rencontrent, et particulièrement points doubles, tri- ples, etc., selon le nombre des branches. Pour examiner les caractères auxquels on peut re- connaître ces points, soit nom'zn'm (PI. 53, fig. 0) une courbe dont deux branches au moins se coupent au point o. l est évident que pour chaque abscisse AP — x, il répond, excepté au point o,un certain nombre de valeurs Pm, Pr’ pour Fordonnée y, c’est- a-dire que l'équation de la courbe devant être telle qu'à chaque abscisse répondent plusieurs ordonnées, les diverses ordonnées du point o sont égales entre elles. De même Ay étant l'axe des ordonnées, ü faut qu'a chaque ordonnée Ag, répondent généralement plusieurs abscisses gn", qn', gn, èt que ceiles qui répondent aux branches qui do vent se rencontrer deviennent égales à ce point de rencontre. Donc si l’on représente par a la valeur de x et par b celle de y qui conviennent au point multiple, l’équa- tion de la courbe doit être telle que lorsqu'on mettra a pour x on trouve pour y autant de valeurs égales à b qu'il y a de branches qui passent par le point mul- tiple, et que lorsqu'on y mettra » pour y, on trouve un même nombre de valeurs 4 pour x. Il suit de Jà que la forme générale de l'équation d’une telle courbe est (1) À (æ— ay LB (x—a}"—1 (y—b) + C(x—a) m2 (y—b} + ete... LE Z (y—b)e — 0 m, exprimant le degré de multiplicité du point en question , et À, B, C, etc., étant des fonctions quel- conques de x et de y. En effet, si l’on fait x — à, l'équation se réduit à Z (9 —b}n = 0 équation qui à 7» racines y = b; et si l'on fait y —b, elle devient A (x— a)" — 0 équation qui à également 72 racines x — «. PO 3359 Or, en prenant les différentielles successives de l’é- quation (1), il est visible que celle de l’ordre »: ne contiendra plus aucun terme affecté des facteurs x—a , æ—b; tandis que toutes celles des degrés inférieurs contiendront nécessairement ces mêmes facteurs. Donc, lorsqu'il y a un point multiple les différentielles pre- mières, secondes, etc., doivent s’anéantir toutes lors- qu'on y fait x = a et x — b, excepté celle dont l’ordre est marqué par 72. Il en résulte 1° qu’au point multiple on ne peut avoir la valeur de la dérivée : exprimée autrement que par 2 si ce n’est par la dernière équation différentielle; 2 qu’on obtient la dernière équation différentielle en différentiant la proposée 2 fois de suite. Ainsi pour trouver les valeurs de x et de y qui ré- pondent aux points multiples dans les courbes qui ont de tels points, il faut différentier l'équation de la courbe, en tirer la valeur de . , et égaler ensuite séparément à zéro le numérateur et le dénominateur de cette quan- üté. Pour s'assurer ensuite s’il existe véritablement un point multiple, on substituera les valeurs trouvées pour æ et y dans l'équation de la courbe ; car dans ce cas elles doivent satisfaire à cette équation. Pour connaitre ensuite le degré de multiplicité du point, on différentiera successivement l’équation de la courbe jusqu'à ce que la substitution des valeurs trou- vées n’anéantisse plus tous les termes de l'équation dif- férentielle. Alors le nombre des différentiations qu'il aura fallu faire pour arriver à ce résultat sera le nom- bre de multiplicité du point. Proposons-nous, par exemple, de trouver, s’il y en a, les points multiples de la courbe dont l'équation est Ji — axy* + bxi = 0. On obtient en différentiant 4y°dy —2axydy — aydx+ 3bxdx =0, d’où dy 4y°—2axy dx 3bx? — ay? faisant donc 4ÿ$ — 2axy = 0, 3bxt — ay — 0 la première équation donne J=0,ety—=+:Vax. La valeury — 0, substituée dans la seconde équa- tion donne 3bx— 0 , d’où x — 0. Or, les deux valeurs x —0,7=—=0 satisfont à la proposée ; ainsi la courbe 540 PO a un point multiple dans l'endroit de ces valeurs, c’est- àdire à l’origine des coordonnées. Quant à la seconde valeur y —ÆV/ax , en la substi- tuant dans 3bx? — ay? — 0, ona 3bx2 — +@xX —=0 qui donne mais les valeurs y — 4V/ax etx — 0, ou y —:V/ax a ; ; ' rs à ne satisfont pas à la proposée; ainsi il et x—= — 6 ; À . ; _ at n’y a d'autre point multiple que celui qui est à l'origine. Pour connaître le nombre de multiplicité de ce point, différentions une seconde fois la proposée, en considé- rant dx et dy comme constants, nous obtiendrons 19y2.dy—2ax.dy?—o2ay .dxdy— 2aydxdy + 6bxdx? dont tous les termes s’anéantissent en faisant x = 0 et 3 —0. Différentions une troisième fois, nous aurons 24y dy} — 2adxdy"— 2adzdy — sadxrdy + 66dx* qui se réduit à GbdxŸ —- Galxdy? en faisant æ —0, y — 0. Comme cette différentielle troisième ne s’anéantit pas , le point en question est un point triple. La forme de la courbe à laquelle il appar- tient est celle de la fig. 10. La théorie des points singuliers contient encore un grand nombre de cas remarquables pour lesquels nous devons renvoyer à l'Analyse des lignes courbes de Cra- mer, et au Traité de calcul différentiel de Lacroix. POISSONS. (451.) Nom du douzième signe du zodia- que, marqué X , et d’une constellation composée de 113 étoiles, dans le catalogue de Flamsteed. Des deux poissons qui forment cette constellation, l’un est appelé septentrional et l'autre méridional. POISSON AUSTRAL. (451) Constellation méri- dionale qui renferme une étoile de première grandeur nommé fomalhaut. Elle est composée de 14 étoiles dans le catalogue de Flamsteed. POISSON VOLANT. (4se.) Petite constellation mé- ridionale introduite par Bayer. (Foy. CoxsrrLLarton.) POLAIRE, (454.) Se dit en général de tout ce qui a rapport aux pôles du monde. L'étoile polaire est la dernière étoile de la queue de la petite ourse, elle fut ainsi nommée par les premiers observateurs qui remarquèrent que le ciel parait tour- ner autour du point qu’elle occupe. Elle est en effet PO si près du pôle, que le petit cercle qu’elle décrit est presque insensible , de sorte qu'on la voit toujours vers le même point du ciel; cependant la distance de cette étoile au pôle change annuellement. (Joy. Pnicession.) On nomme cercles polaires, deux petits cercles de la sphère voisins des pôles. (Foy. ARMILLAIRE, 21.) En géométrie , lorsqu'on rapporte une courbe à un point fixe d’où l’on fait partir toutes les ordonnées, l’é- quation qui exprime la relation entre ces ordonnées et leurs distances angulaires à l’axe prend le nom d’Équi- TION POLAIRE, parce qu’on considère ce point fixe comme un pole. ‘ Pour fixer les idées , considérons une courbe MN (PI. 53, fig. 12), etun point arbitraire P, pris pour pôle. Si de ce point on mène d’abord une droite AB qui re- présente l'axe, puis des ordonnées Px, Px', Px”, etc. , à tous les points de la courbe, il est évident que si l’on établit une relation générale entre une ordonnée quel- conque Px et l'angle xPB qu’elle fait avec l’axe, cette relation ayant lieu pour tous les points de la courbe, représentera cette courbe tout aussi bien que celle qui peut exister entre ses coordonnées rectilignes. Les ordonnées particulières Px, Px' etc., prennent le nom de rayons vecteurs. Ces rayons et les angles qu'ils font avec l’axe se nomment coordonnées polaires. Lorsqu'on connait l'équation d’une courbe en coordonnées rectilignes, on peut aisément trouver son équation en coordonnées polaires et vice versa. Nous allons indiquer le procédé de cette transformation. Soit MN (PI. 55, fig. 13), une courbe quelconquerap- portée aux axes coordonnées AX , AY faisant entre eux un angle quelconque , et dont l'équation soit SET) —0; f désignant une fonction quelconque des abscisses x et des coordonnées y. Soit de plus P le point pris pour pôle et AB l’axe des coordonnées polaires. Désignons par «et b les coordonnées rectilignes’ du point P, c’est-à-dire faisons AC —a, et CP — D; et par «, l'angle des axes AXet AY. Du point P, menons les droites PX'et PV" parallèles aux axes, et le rayon Pz ; désignons ce rayon vecteur par =; l’angle =PB qu'il fait avec son axe, par v,et l’angie BPX' par £. Nous avons AD ou æ — AB + CD = «a + PE DZ ou y = DE + Es — b + Ez. Or, on a dans le triangle zPE. (//oy. Tricoxow.) PE : Pz £z : Ps :: sin PzE : sin PEz :: sin zPE : sin PEz PO d’où l’on tire Pz—smPzE sinPEz = 3.Sin(a—8—v) Sin x Ez — F2: sinzPE .2.sin(v+5) sinPEz 4 sin x et, par suite , (1) z.sin (2—f85—+v) x = a + ait En substituant ces valeurs der et y dans l'équation J (x,Y) = 0, on obtiendra l'équation polaire. Si les axes sont rectangulaires, comme alors x — 90°, les formules deviennent simplement (2) —a—+z.cos(v+6), y = b+ z.sin(v+5) Elles se simplifient encore si l’on prend l’axe polaire parallèle à l’axe des x, car on a dans ce cas& — 0, et elles deviennent (3) : æ—=a+z.cosv, y b+7z.sine. Enfo, si l’on prend pour pôle l'origine même des coor- données rectangulaires , ces formules se réduisent à (4) D —= 3,005V ,Y —7.Sin V', puisque a et b disparaissent. Pour montrer l'application de ces formules, propo- sons de trouver les équations polaires des sections co- niques , rapportées à leurs foyers comme pôles. Le foyer de la parabole étant situé sur l'axe, à une distance du sommet égale au quart du paramètre, nous avons pour cette courbe, p désignant le paramètre 1 de DS et, par conséquent , d’après (3) Lil . PE St + zcosv, y — z.sin v. Mais l’angle v doit être compté à partir de l’origine ; il est donc réellement le supplément de celui qui entre dans ces formules, et l’on doit ychanger cos v en — cos v. Opérant ce changement et substituant les expressions précédentes dans l'équation de la parabole (Voy. ce mot) f} = px on trouve : 1 2? .Sin?v — 10 — p:.3.C0S v PO 74 ou 1 (1 — cos’v) 2° + pz cos v LP = 0. En résolvant cette équation du second degré, on ob. tient ces deux valeurs de z La valeur positive se rapporte à l'une des bran- ches et la valeur négative à l’autre , en considérant comine positifs les ravons vecteurs situés d’un côté de l’axe, et comme négatifs les rayons vecteurs situés du côté opposé. Mais sans tenir compte de la situation du rayon vecteur, la première valeur de z peut donner à elle seule tous les points de la parabole, en faisant va- rier » depuis o jusqu’à 360°. Dans l'hyperbole, dont l'équation rapportée au centre est dx =bar—æb, la distance du foyer au centre étant égale à V/a°,+b° (voy. Hypersorr); si nous désignons cette distance ar C, nous aurons d’après les expressions (3) ) 19 LT =C—2C0$V, y —7.sinv, en donnant à cos v le signe — , pour la même raison que ci-dessus. Ces expressions substituées dans l'équa- tion de la courbe, donnent après toutes les réductions ct — a c_— a a + b. cos v I a —C. cos La discussion de ces valeurs montre qu’elles se rap- q P portent aux quatre branches del’hyperbole. Nous avons donné au mot Erurse, l'équation polaire de l’ellipse , en la déduisant de considérations directes. POLE. On donne ce nom, en astronomie, aux deux extrémités de l’axe sur lequel la sphère céleste parait tourner ; et, en géographie , aux deux extrémités de l'axe de rotation de la terre. En général, les pôles d’un grand cercle d’une sphère sont les deux points de la surface de la sphère également éloignés de tous les points du cercle. Ainsi : Les pôles du monde ou les pôles de l'équateur sont éloignés del’équateur de 00°. L’un se nomme pôle arcti- que, septentrional, borcal ou pôle-nord ; c'est celui qui est élevé au-dessus de notre horizon. L'autre se nomme pôle antarctique, méridional austral, ou pôle-sud. Les pôles de la terre portent respectivement les mêmes noms que les pôles célestes auxquels ils correspondent. Les pôles de l'écliptique sont éloignés des pôles de PO l'équateur d'une quantité égale à l'inclinaison de l'é- 519 cliptique. Le zénith et le nadir sont les pôles de l'horizon. L'est et Fouest sont les pôles du méridien. (Foy. ARMILLAIRE.) POLEMOSCOPE. ( Op.) Appareil d'optique par le moyen duquel on peut voir des objets cachés à la vue directe. Cet instrument, inventé en 1637, par Hévélius, a été nommé polémoscope, des mots grecs #eaxsmes combat, groztw , jevois; parce qu'on peut s’en servir à la guerre, daus les sièges, pour voir ce qui se passe dans le camp de l'ennemi. La principale pièce du poleémoscope est un miroir incliné (PI, 53, fig. 11) placé au fond d’une boite, ou- verte vis-à-vis du miroir qui renvoie à l’œil du spec- tateur l’image ab d'un objet AB, qu'on ne pourrait voir sans le secours de l'instrument, à cause des obsta- cles qui se reucontrent entre cet objet et l'œil. POLLU*. (454) Nom donné généralement à la par- tie postérieure de la constellation des gémeaux ;et en particulier à la belle étoile de seconde grandeur que renferme cette partie. POLYÈDRE. (Géom.) (de reads , plusieurs, et de (d'ideæ, base). Corps terminé de toutes parts par des surfaces planes. Ces surfaces se nomment les faces du polyèdre, et l'intersection commune de deux faces adja- ceutes prend le nom de coté ou d’aréte. Les polyèdres, comme les polygones , reçoivent di- verses dénominations d’après le nombre de leurs faces, ainsi Un polyèdre qui a guatre facesse nomme {étraèdre. CRT e mosedes secs MERLHCOrE: So se ces s .. hexaëdre. huil. ..... oCtaèdre. douze............. dodécaëdre. vingl.. ... ........icosaèdre, etc. Le tétraèdre est le plus simple de tous les polyèdres, car il faut au moins quatre plans pour renfermer un es- pace solide. Ou nomme sommet, dans un polyèdre, tous les points où plusieurs faces concourent et forment un ar- gle solide. On démontre que le nombre des sommets , ou celui des angles solides, est toujours égal au nombre des arétes, moins celui des faces, plus deux. Quant au nombre des arétes, il est évidemment égal à la moi- tié de celui des côtés de toutes les faces polygones qui composent la surface du polyèdre. Si l’on désigne par Fle nombre des faces d’un polyèdre, par A, celui de PO ses arêtes ; et par S , le nombre de ses angles solides, on aura donc l'expression S = À — F + ». Où appelle polyèdre régulier celui dont toutes les faces sont des polygones réguliers égaux, et dont tous les angles solides sont égaux entre eux. Il ne peut v avoir que cinq polyèdres réguliers, savoir : trois, for- més par des triaugles équilatéraux , qui sont le tctraë- dre, l’octaèdre et l’icosaëècdre réguliers ; un terminé par des carrés, l’hexaèdre régulier où cube; et eufin un terminé par des pentagones , le dodécaèdre régulier. W est impossible de former des polyèdres réguliers avec des polygones dont le nombre des côtés surpasse cinq, parce que la somme des angles plans qui composent un angle solide est nécessairement plus petite que quatre angles droits : d'où il suit nécessairement qu’on ne peut former un angle solide avec des angles d’hexa- goues dont trois équivalent à quatre angles droits , et à plus forte raison avec les angles plus grands des autres polygones. (Voy. Souine et RéGuLirr.) POLYGONE. (Géom.) (de onvs plusieurs, et de yava , angle) V'igure plane terminée par des ligues droites. (Foy. Nor. PRÉLIM. , 37.) Où nomme, en particulier, Triangles....1les polygones de trois côtés. Quädrilatères::..::.:....... quatre: Pentagones...............+ Ciug. THémagones Ssserseecsessscs LSiX; Heptagones......:..ss:4s5:. ‘sept. Octogoness.sss ssesessstesss huit: Ennéagones sis. sussssss.s. neuf, Décägones sssssesésasecsase dif Ondécagones assises. l'ôn2e Dodécagones....,.......... douze. Les polygones qui ont plus de 12 côtés n’ont pas reçu de noms distinctifs, sauf celui de 15 côtés qu’on nomme pentadécagone où quindecagone. Les propriétés principales de ces polygones étant exposées dans les articles qui leur sont consacrés, nous allons rechercher ici celles qui sont communes à tous les polygones. 1. Si d’un point pris dans l’intérieur d’un polygone on mène des droites aux sommets de tous ses angles, il est visible qu’on formera autant de triangles que ce polygone a de côtés. Par exemple, du point O, pris arbitrairement dans la pentagone ABCDE, menant les droites OA, OB, OC, OD et GE, on forme cinq triangles qui ont chacun pour base un des côtés du pentagone (PI. 53, fig. 14). Or, il est évident, que la somme de tous les angles à la base de ces triangles est la même que celle des an- gles du polygone, puisque les premiers ne sont formés PO que des parties de ces derniers; mais la somme des angles à la base des triangles est égale à autant de fois deux angles droits qu’il ya de triangles, moins la somme des angles aux sommets; ainsi,comme cette der- nière, composée de tous les angles autour du point O, est équivalente à quatre angles droits (voy. AxcLe), il en résulte que la somme des angles d’un polygone quelcon- que est équivalente à autant de fois deux angles droits, moins quatre, que ce polygone a de côtés. Si nous dé- signons donc par 77 le nombre des côtés d’un poly- gone quelconque , la somme de ses angles sera expri- mée par (a) m. 180° — 360°, ou par (m2 — 2) 180°. 2. On nomme angle extérieur d'un polygone, l’an- gle formé entre un côté quelconque et le prolongement du côté adjacent, tel est l'angle EDF (PL. 53, fig. 15). En prolongeant tous les côtés d’un polygone, on forme autant d’angles extérieurs qu’il y a de côtés, et la somme de tous ces angles, quel que soit le polygone, est toujours équivalente à quatre angles droits. En effet, chaque angle extérieur EDF, ajouté à l'angle intérieur qui lui correspond CDE,, fait une somme équivalente à deux angles droits; ainsi la somme de tous les an- gles , tant extérieurs qu'intérieurs, vaut autant de fois deux angles droits qu’il y a de côtés; mais la somme des angles intérieurs équivaut à autant de fois deux angles droits, moins quatre, qu'il y a de côtés, donc la somme des angles extérieurs équivaut à quatre angles droits. 3. On nomme polygones réguliers ceux dont tous les angles et tous les côtés sont respectivement égaux. On obtient la valeur d’un angle de ces polygones en divi- saut la somme des angles (m—2). 180° par le nombre m des angles. C’est de cette manière qu’on trouve que l'angle de l’hexagone régulier est égal à (6—2) 180° ñ En — !, 180° — 120° 6 6 4. Les polygones réguliers peuvent être inscrits ou circonscrits au cercle. Cette propriété que nous avons démontrée au mot Cercre, 13 et 15, est fertile en con- séquences importantes que l’on peut résumer comme il suit. 5. Si l’on partage en deux parties égales tous les an- gles d’un polygone régulier , les droites qui feront ces divisions, concourront toutes àun même point au milieu du polygone ; ce point est le centre du cercle inscrit ou circonscrit. De cette manière le polygone sera divisé en triangles isoscèles égaux entre eux et dont le nombre sera égal à celui de ses côtés. G. Si aux points de milieu de tous les côtés d’un po- lygone régulier, on élève des perpendiculaires, ces PO perpeudiculaires concourront encore au centre du 545 cercle qu'on peut inscrire ou circonscrire au poly- gone. 7. Si l’on divise la circonférence d’un cercle en un nombre quelconque de parties égales et qu’on tire des cordes d’un point de division à l’autre, on formera un polygone régulier inscrit au cercle. 8. De même si l'on divise la circonférence d’un cercle en un nombre quelconque de parties égales, et qu’à chaque point de division on mène une tangente à ce cercle, ces tangentes, en se coupant deux à deux, formeront un polygone régulier circonscrit au cercle. 9. Tous les polygones réguliers d’un même nombre de côtés sont semblables entre eux. 10. La perpendiculaire abaissée du centre sur les côtés d’un polygone régulier, se nomme l’apothème ; c’est le rayon du cercle inscrit dans le polygone, ou du cercle auquel le polxgone est circonscrit, T/apo- thème est la hauteur commune de tous les triangles isoscèles dans lesquels on peut partager le polygone en mepant des droites du centre à tous les sommets. Tout polygone régulier étant composé d'autant de triangles isoscèles égaux qu'il a de côtés, et la surface de ces triangles étant représentée par la moitié du pro- duit de sa base, ou du côté du polygone par l’apo- thème, la surface totale de tous les triangles, c'est-à- dire la surface d’un polygone régulier quelconque est égale à la moitié du produit de sou périmètre par son apothème. 11. Les périmètres de deux polygones régulier d’un même nombre de côtés sont entre eux dans le rapport des rayons de leurs cercles inscrits ou de leurs cercles circonscrits. 12. Les surfaces de deux polygones réguliers d’un même nombre de côtés sont entre elles comme les car- rés des rayons des cercles inscrits ou circonscrits. 13. La valeur du côté d’un polvgone inscrit étant donnée, on peut trouver facilement celle du côté du polygone circonscrit d’un même nombre de côtés, comme aussi la valeur des côtés des polvgones inscrit et circonscrit d’un nombre de côtés double , à l’aide des expressions CT Nés — «a 2... © —= V/[2r.(r-a)] ; 4r.(r—a) A € = dans lesquelles c est le côté du polygone donné, 4 l'a- pothème de ce polygone, r le rayon du cercle, c' le côté du polygone inscrit d’un nombre de côtés double , C, celui du polygone circonscrit d’un même nombre de côtés, et C' le côté du polygone circonscrit d'un nom- bre de côtés double. 544 PO La valeur de l’apothème est donnée par l'expression Pour démontrer ces expressions, soient BC le côté du polygone iescrit (PI. 54, fig. 1), EF celui du po- lygone circonscrit, et AB et GH ceux des polygones inscrit et circonscrit d'un nombre double de côtés. Menons du centre les droites que l’on voit dans la fi- gure, et nous aurons à cause des triangles semblables IBC, IEF BC: EF :: ID: IA :: ID : IC d’où EÉ Le ce qui est l’expression (1). Le carré de AB est égal au produit du diamètre du cercle par le segment correspondant (cercle n° 17) AD ; or AD — AI — ID — IC — ID, ainsi AB=V/}2.1C (IC — ID)] c’est l'expression (2). Eofin, les triangles BDA, IAH sont semblables, parce qu'ils sont tous deux rectangles DBA et AIH sont égaux, ayant chacun pour mesure la moitié de l’arc AC; ainsi Ou a la proportion BD : AD :: AI : AH, d'ou \H AD X AI ŒC—TD).IC D + BC ou , à cause de AH = + GH, 4 1C. (1C—1D) GH = po N c'est l'expression (3). Quant à la valeur de l'apothème, on la tire du trian- gle rectangle IBD. | 14. Les triangles IMA, IBA , IEA , ayant une même hauteur AM , sont entre eux comme leurs bases IM, IB, IE; mais IA , qui est égal à IB, est moyenne pro- portionnelle entre IM et IE, donc le triangle IBA est moyen proportionnel entre les triangles IMA ou IBD et IEA ; or ces triangles IBD, IBA, IEA sont entre eux comme les polygones dont ils font partie, donc a surface du polygone inscrit d'un nombre double de côtés est moyenne proportionnelle entre les surfaces des poly- gones inscril el circonscrit. 15. Le côté de l'hexagone inscrit étant égal au rayon (voy. HExAGoNE), celui de l'hexagone circonscrit sera, PO en substituant dans l'expression (1) la valeur de l’apo- thème > 2r vs V + ee L 7? Mais le périmètre de l'hexagone étant égal à six fois sou côté, on a pour la surface de l'hexagone inscrit L6r.Vr— ir —3,r,.y/3 4 et pour celle de l'hexagone circonscrit, dont l’apothème est égale au rayon du cercle or, 3 VS PR NC ET Donc la surface de l'hexagone inscrit est égale aux trois quarts de la surface de l'hexagone circonscrit. 16. D'après le théorème du numéro 14, la surface du dodécagone inscrit est égale à V/Hrv x Save c'est-à-dire à trois fois le carré du rayon. 3r2 , 17. Le triangle, le carré, le pentagone et tous les po- lygones qui résultent en doublant successivement le nombre de leurs côtés, ont été jusqu'à ces derniers temps les seuls accessibles à la géométrie élémentaire ; mais Grauss a fait voir dans ses disquisitiones arithme- ticæ, que cette géométrie pouvait encore embrasser ceux de 17, de 257, de 40097 côtés, et généralement ceux dont le nombre des côtés est un nombre premier comprissous la forme générale 27 + 1.(F0y. l'ouvrage de ce grand géomètre, on la Théorie des nombres de Legendre.) Nomeres PoLYGONESs. On désigne généralement sous ce nom une suite de nombres formés par l’addition succes- sive des termes d’une progression arithmétique qui commence par l’unité , par exemple : 1, D, 0; 19: 17712720 ietc:, étant une telle progression , les sommes consécutives de un, deux , trois, etc. , termes de cette progression, ou 1, 6,19, 20,145, 66, 01; etc, sont des nombres polygones. Suivant que la différence de la progression arithmé- tique est 1, ou 2, ou 3, ou 4, ou etc. Les nombres poly- gones prennent les noms particuliers de nombres trian- gulaires, quadrangulaires , pentagones, hexagones, etc. PO C'est ainsi que considérant les progressions arithméti- ques : 1, 2, de Ho D) 0, y di O;.10, etc: 1,09, 0, 15 O7 UE 135 10.17; 10; LC: l, 4 7; 10, 19, 10, 109, 22%, 99, 26, etc: 1,5, 010, 13,119, 27,25, 20, 33,37, ete. 1,167 11,116, 2x, :26:131,/306, 41,740) etc: leurs sommes consécutives donnent : Nomb. triang. 1, 3, 6, 10, 15, 21, 928, 36, etc. Nomb. quad. 1, 4, 0, 16, 25, 36, 49, 64, etc. Nomb. pentag. 1, 5, 12, 22, 35, 51, 70, 92, etc. Nomb. hexag. 1, 6, 15, 28, 45, 66, 91, 120, etc. Nomb. heptag. 1, 7, 18, 34, 55, 81, 112, 145, etc. La dénomination de zombres polygones semble avoir été donnée à ces nombres parce qu’ils peuvent être re: présentés par des figures particulières. Ainsi, les nom- bres triangulaires ont cette propriété qu’on peut dispo- ser en triangle autant de points qu’ils contiennent d’uui- tés, en prenant un point pour le plus petit triangle; de même les points indiqués par les nombres quadrangiu- laires où carrés peuvent être disposés en carrés, en prenant un point pour le plus petit carré, etc, Par exemple, on a , noie ; etc, Ty Sn 6 etc. . « etc. lo | 4, | , ; | etc. Si nous exprimons par 72—2 la différence de la pro- gression arithmétique , les nombres polygones qu’elie produit seront de l’ordre »2 gones, et pour cal- culer celui de ces nomures qui répond au rang x, ou dont l'indiceest 7, nous aurons l'expression générale(a), Gu—on = (in —4)» 2 cette formule représentant la somme des » premiers termes de la progression arithmétique. (/oy. Proc.) Nous avons donc en particulier, en désignant par x le # ième nombre polygone, pour les Nombres triangulaires. x 2 CAIT ES era es ee == TL 2 J72— HN pentagones.. x = — à 2 4n—on hexagones.. x — “—- { e] etcir 5. EC TOME 1, PO D45 L'indice d’un nombre polygone, ou le rang qu'il occupe dans la série, se nomme sa racine. Fermat, dans une de ses notes sur Diophante, a donné plusieurs rè- gles particulières pour trouver la racine d’un nombre polygone donné, sans avoir recours à l'extraction de ia racine carrée que comprend l'expression générale , = 4LEV/ox(ni— 2) — (om —4)}] QI — /, qu’ou tire de (a). Les sommes consécutives des nombres polygones sont appelées nombres pyramidaux.(Voy. PYxraminar.) POLYGONOMETRIE. Branche de la géométrie qui a pour objet les polygoncs en général, comme la trigonométrie a pour objer les triangles en particulier. Cette extension des règles de la trigonométrie est due à l'Huillier qui a publié à Genève, en 1789, un traité sur ce sujet. Nous devons citer le beau théorème sui- vant qu'on trouve dans cet ouvrage. Si nous désignons para, b, c, d,etc., les côtés consécutifs d’un polygone quelconque et par À , B,C, D, etc., les angles également consécutifs, de manière que A est l'angle formé par les côtés a ct b ; B, l'angle formé par les côtés bet c, etc, nous aurons pour le double de la surface du polygone, l'expression a. bsinA—a.csin(A+B) + a.d.sin(A+B+C)— etc. —+b.csinB—b.dsin(B+C)+b.e.sm(B+4+C+D)— etc. +e.dsinG—c.esin(G+-D)+c.f.sn(C+D+E)— etc. dans laquelle tous les côtés doivent être combinés deux à deux , excepté le dernier ou celui qui vient rencon- trer a. Par exemple, pour un quadnilatère, on a a.b.5in A — &.c.sin (AB) + b.csinB 2 fois la surface — ! Pour un pentagone a.b.sin A — a.c.sin (A+B) + a.d.sin (A--B+-C) +- b.c.sir B — b.d.sin (B+-C) \+c.d,sin C. 2 fois la surface = ( Foyl'Haillier, Traité de poli gonome 546 PO POLYNOME. (A4/g.) (de mors, plusieurs, et de vouÿ , part). Quantité algébrique composée de plusieurs parties ou termes distingués par les signes + et — , comme À + B—C+D+etc. Lorsqu'il n'y a que deux termes, le polynome prend le nom de binome, et celui de trinome quand il y en a trois, etc. (Foy. Bi- NOME et TRINOME.) POLYPASTON. (ée.) Nom donné par Vitruve à une machine composée de plusieurs poulies qu’on nom- me aujourd'hui mouffle. (Foy. POur1E.) POMPE. {Méc. hydraul.) Machine hydraulique des- tinée à élever l'eau. On distingue trois espèces princi- pales de pompes : la pompe foulante, la pompe aspi- rante et la pompe tout à la fois foulante et aspirante. Pompe foulante. Elle se compose d’un cylindre creux (PL 40, fig. 11) plongé dans l’eau du réservoir infé- rieur et dont le prolongement, au-dessus de la surface de l’eau, communique, soit directement, soit par l'in- termédiaire d'un rayon de décharge, avec le réservoir supérieur, ou avec l'endroit où l’on veut élever l’eau. Dans la partie inférieure de ce cylindre, qu’on nomme corps de pompe, est un piston P, dont la tige est solide- ment attachée à la traverse inférieure d’un châssis mo- bile qu'on fait monter et descendre alternativement par le moyen d’un levier. La tête du piston est percée d’un trou recouvert par unesoupape S qui s’ouvre de bas en haut. En S', un peu au-dessous de la surface de l'eau, est un diaphragme percé d’un trou recouvert par une sou- pape qui s'ouvre également de bas en haut. Pour concevoir le jeu de cette pompe, il faut suppo- ser le piston placé au plus bas de sa course. Alors l’eau du réservoir, par sa propre pression, ouvre les soupa- pes S et S', et pénètre dans le corps de pompe où elle tend à se mettre de niveau avec l’eau extérieure, Quand elle a atteint ce niveau, ou à peu près, les soupapes se ferment par leur propre poids, et si alors on élève le piston, la soupape inférieure S reste fermée , mois la soupape supérieure S's’ouvre, et l’eau contenue dans le corps de pompe entre les deux soupapes est forcée de s'élever au-dessus du niveau du réservoir. En abaissant le piston, la soupape S' se ferme et empêche l’eau qui est au-dessus de descendre, tandis que la soupape Ss’ou- vre, et la partie du corps de pompe comprise entre les deux soupapes se remplit d'eau. Ainsi, par le jeu alter- natif du piston, le tuyau supérieur se remplit d’eau de plus en plus, et cette eau finit par arriver au réser- voir supérieur, À A l’aide de cette pompe, on élève l’eau à telle hauteur qu’on peut le désirer; il suffit d’avoir la force motrice nécessaire. L’effort du piston, quand il foule, PO est, abstraction faite des frottemens et autres résistan- ces , égal au poids d’une colonne d’eau dont la surface du pistou est la base, et dont la hauteur est la distance verticale du niveau du réservoir inférieur à la surface supérieure de l’eau dans le tuyau montant, Pompe aspirante. Elle se compose d’un corps de pompe (PI. 40, fig. 13), ouvert par le haut, et à la par- tie inférieure duquel est adapté un tuyau qui plonge dans l’eau du réservoir, et que l’on uomme wyau d’as piration. À la réunion du tuyau d'aspiration avec le corps de pompe estune soupape S' destinée à permettre, en se soulevant, à l’eau d’entrer du tuyau d'aspiration dans le corps de pompe, et à l'empêcher, en s’abais- saut, d’en sortir par la même voie. Dans le corps de pompe est un piston percé d’un trou recouvert d'une soupape S, et dont la tige est attachée à l’extrémité d’un levier, dont le jeu fait monter et descendre alter- nativement le piston. Quand le piston s'élève, il fait le vide dans le corps de pompe, l’eau monte dans le tuyau d’aspiration par l'effet de la pression atmosphérique, et alors la sou- pape S est fermée et la soupape S' ouverte. Quand le piston descend, la soupape S' est fermée, la soupape S est ouverte, l’eau élevée au-dessus de S' passe au tra- vers du piston et se trouve soulevée par lui à l'ascension suivante. La hauteur de la colonne d’eau qui mesure l'effort du piston est égale à la différence des niveaux des ré- servoirs supérieur et inférieur. Comme c’est la pression de l’air qui fait monter l’eau dans cette pompe, et que cette pression ne peut soutenir une colonne d’eau que d’environ 32 pieds de hauteur, ou 10°, 4 (voy. HynrosraTIQUE, 17), il est nécessaire que le tuyau d'aspiration ait une longueur verticale moindre que 32 pieds. Pompe aspirante et foulante. Elle est composée com- me la précédente d’un corps de pompe et d’un tuyau d'aspiration (PI. 41, fig. 9) avec une soupape S' placée à leur jonction. Le corps de pompe est ouvert par le haut, mais le piston n’est pas percé; il est également mis en jeu par un levier. Vers le bas du corps de pompe est adapté un tuyau montant, garni d’une soupape S dans sa partie inférieure ; sa partie supérieure commu- nique avec le réservoir où l’on veutélever l’eau. Lorsque le piston monte, la soupape S est fermée, la soupape S' est ouverte, et l’eau est aspirée dans le corps de pompe ; lorsque le piston descend, la soupape S' est fermée, la soupape S est ouverte, et l’eau est re- foulée dansle tuyau de décharge. L'effort exercé sur le piston est ici, quand il monte, égal au poids d’une colonne d’eau dont sa surface est la base , et dont la hauteur est la distance de la surface PO de l’eau dans le tuyau montant au niveau du réservoir inférieur. Quand le piston descend, son effort est le poids d'une colonne d’eau dont la hauteur est la dis- tance de la surface de l’eau dans le tuyau montant à la surface inférieure du piston. Les pompes aspirantes ont l'avantage de n’étre point noyées dans le réservoir inférieur. On peut, comme on le voit dans la fig. 12, pl. 40, réunir cet avantage à celui de fouler de bas en haut, en élevant d’abord l'eau dans une bâche placée à une petite hauteur au -dessus du réservoir inférieur, d’où elle est reprise par uve pompe foulante. On peut encore remplir le même ob- jet plus simplement en employant la disposition indi quée fig. 6. pl. 42. Quand le piston P descend, les soupapesS et T sont fermées, et il y a aspiration par la soupape S'. Quand ce piston monte, la soupape S' est fermée et l’eau est refoulée de bas en haut. On trouve toujours plus avantageux dans la pratique de faire fou- ler de bas en haut que de haut en bas. La disposition des tuyaux et soupapes pour le jeu des pompes peut être variée de beaucoup de manières , mais il faut distinguer principalement celles qui ont pour objet d'imprimer un mouvement continu à l’eau contenue dans le tuyau montant. Ce but se trouve natu- rellement atteint quand le même tuyau montant com- munique à deux ou plusieurs corps de pompe, où les mouvemens simultanés des pistons ont lieu en sens con- traire. On peut aussi obtenir ce mouvement continu eu employant (Pl, 42, fig. 5) un seul corps de pompe et deux pistons , dont l’un descend pendant que l’autre monte. Enfin, on peut n'avoir , comme dans la figure 4, qu’un seul corps de pompe et qu’un seul piston. Quand le piston P monte, il aspire par la soupape T qui est ouverte, ainsi que la soupape S qui laisse passer l’eau soulevée sur la tête du piston. Quand il descend, il as- pire par la soupape T' qui est ouverte, etrefoule de bas en haut l’eau qui passe par la soupape S'. On ainventé dans ces derniers temps une nouvelle espèce de pompe aspirante à jet continu d’une extré- me simplicité. L’usage de cette pompe, connue sous le nom de pompe de Dietz , est aujourd’hui trop répan- du pour que nous croyions devoir en donner la descrip- tion. Nous ne pouvons entrer dans plus de détails sur ces machines, pour la théorie desquelles on doit consulter la Nouvelle Architecture hydraulique de Pronvy. Voy. aussi un mémoire de Borda, Académie des sciences , 1768 ; le tome premier des Principes d’Hydraulique de Dubuat , etle Traité des Machines d'Hachette. PORISME, (Géom.) Motdont les anciens se pour désigner certaines propositions géométriques et dont la signification s'est perdue, D’après Pappus , le servaient PO S4T porisme n’est ni un théorème ni un problème propre- ment dit, mais une invention, comme, par exemple, de déterminer le centre d’un cercle donné. M. Wronski a proposé ({ntrod., pag. 220) de consacrer ce mot porisme aux propositions techniques, dont les objets sont neces- saires, en laissant à celles dont les objets sont seulement possibles le nom de problèmes. Ainsi, faire passer une circonférence de cercles par trois points donnés, est un problème, tant que l’objet de cette proposition n’est pas démontré comme possible ; tandis que déterminer le centre d’un cercle est un porisme. Cette signification des porismnes est parfaitement conforme aux définitions que nous ont laissées les anciens , définitions dont les mo- dernes ont si complètement méconnu l'esprit, que Sim- son confond les porismes avec les véritables problèmes, et que d’Alembert, ce qui est un peu plus grossier, ne les distingue pas des lemmes, avec lesquels ils n’ont rien de commun. PORISTIQUE. Quelques auteurs nomment #ethode porisique la manière de déterminer par quels moyens et de combien de façons différentes un problème peut être résolu. POTRA (Jeax-Bapnisre), né à Naples, vers 1550, a long-temps été considéré comme l’un des plus illustres savans que l'Italie ait produits, durant le siècle à ja- mais célèbre de la renaissance des sciences et des lettres. La plupart des biographes ont accepté aveuglément les éloges qu’il recut de ses contemporains, et dont un exa- men plus scrupuleux de ses travaux et des services qu'ils ont pu rendre à la science a démontré l’exagération. Cette circonstance nous paraît justifier le rapide exposé que nous allons présenter de sa vie et de ses ouvrages. Jean-Baptiste Porta appartenait à une noble etancienne famille qui ne négligea rien pour développer les heu- reuses dispositions dont il était doué. Ses progrès dans les études classiques et dans les langues anciennes fu- rent rapides et remarquables. Plus tard il voyagea en Europe , dans le but d'acquérir des connaissances nou- velles, eu se fortifiant dans celles qu’il possédait déjà. À son retour dans sa patrie, il fonda successivement l'académie des Etiosi et celle de’ Secreti, qui fut suppri- mée par le pape, sous le prétexte que ses membres s’y occupaient d’arts i{icites. Porta s’adonnait à des re- cherches physiques et d'histoire naturelle; il était doué d’une imagination vive, d'un grande pénétration cet d'une certaine audace, que sa position sociale lui in- spirait peut être autant que son génie; il possédait enfin une érudition remarquable : c'en était assez, dans les pré- jugés de son temps, pour le faire accuser de se livrer à de chimériques ou plutôt impossibles sciences. On doit à Porta, qui appliqua souvent avec bonheur les con- naissances étendues qu'il avait en mathématiques à 248 PO l'explication des grands phénomènes de la nature, la découverte de la chambre obscure, ainsi qu'un grand nombre d'expériences d'optique très-curieuses. Il ap- procha peut-être plus que Maurolico, de la vraie théo- rie de la vision, et a composé un grand nombre d’écrits sur les miroirs plans, convexes, concaves et leurs di- vers effets. Wolff et plusieurs autres écrivains mettent avec raison au rang de ses plus belles découvertes celle du télescope ; mais il n’est point l’inventeur de ce puis- sant instrument. On a pu lui attribuer l'honneur d’une sibelle production , d’après un passage de sa Magie na: turelle, dans lequel il parle de l'effet des lentilles con- caves et convexes; mais nulle part il n’a indiqué la ma- nière de les placer dans un tube, jamais il n’a essayé de fabriquer cet instrument; il parait n’en avoir eu qu'une idée vague , empruntée peut-être à Roger Ba- con , dont il était trop instruit pour ne pas connaître les secrets. Porta, géomètre et physicien, quoiqu'il parta- geût la croyance de quelques-uns de ses plus illustres con- temporains , dans les chimères de l'astrologie judiciaire et la puissance des esprits; quoiqu’on trouve dans ses ouvrages toutes les puérüités bizarres qu’on remarque d'ailleurs avec étonnement dans les écrits les plus esti- més de son temps, n’a pas moins rendu de grands ser- vices à cette branche des sciences physiques, qui a pour objet les phénomènes de la vision. Îl mourut à Naples, le 4 février 1615. Nous citerons seulement ceux de ses écrits qui se rattachent aux sciences mathématiques. 1. Magiæ naturalis libri XX, Naples, 1589, in-fol. C’est le plus important des ouvrages de Porta, il a ob- tenu l'honneur de nombreuses éditions et traductions : parmi beaucoup de faits insignifians compilés sans cri- tique , on v trouve des observations intéressantes sur la lumière, les miroirs, les lunettes dont il a perfectionné la fabrication, enfin sur la statique , l’hydrostatique et la mécanique. IL. De refractione optices parte libri IX, Naples, 1593, in-4. IT. Preumaticorum libri tres; cum duobus libris curvilinorum elementorum, Naples, 1601, iu-4. Cet ouvrage traite spécialement des machines hy- drauliques : sa dernière partie, consacrée à la géométrie curviligne, a été réimprimée à part à Rome, en 1610. IV. De munitione Bibri tres, Naples, 1608 , in-4. C'est un traité des fortifications. { Joy. pour les détails biblio- graphiques relatifs aux travaux de Porta, l'Æistoire de La littérature de Tiraboschi.\ PORTE-VOIX. (Mec.) Tustrument en forme de trompette, en fer-blanc ou en cuivre, à l’aide duquel on augmente beaucoup l'intensité du son et on le porte à de grandes distances. Quoiqu'on rapporte qu’Alexandre faisait usage d’un semblable instrument pour parler à son armée, c’est PO au chevalier Samuel Moreland que l’inveution du porte-voix est généralement attribuée. Kircher a prétendu avoir fait des porte-voix avant Moreland ; mais tout ce qu’il dit et tout ce que d’autres ont rapporté sur des instrumens acoustiques antérieurs à celui de Moreland concerne plutôt les correts acous- tiques que les porte-voir. D'après Lambert (Mem. de Berlin, 1963), la forme la plus convenable à donner à un porte-voix est celle d’un cône tronqué , parce que, d’après les prin- cipes de la catoptrique qu’on peut appliquer au son par analogie, les rayons sonores sont réfléchis par les parois, de manière qu'après une ou plusieurs réfrac- tions ils deviennent parallèles à l’axe ou du moins peu divergens. Toutes les figures qui, en s’élargissant, tournent leur convexité vers l’axe, doivent être reje- tées, parce qu’elles répandent le son par tout un hé- misphère ; ces sortes de figures sont bonnes pour les instrumens de musique, où il importe de répau- dre le son aussi uniformément qu'il est possible; mais les porte-voix sont destinés à diriger le son vers l’en- droit où l’on veut se faire entendre. Ainsi la courbure doit être telle qu’elle tourne sa concavité vers l’axe , sans cependant devenir parallèle à l’axe, ou se rétrécir après s'être élargie jusqu’à un certain point. Car si la surface devient parallèle à l'axe, elle commence à pro- duire l’effet d’un cylindre, et si elle converge vers l'axe, elle fera l'effet d’un cône renversé. Un porte-voix parabolique, où l'embouchure doit être dans le foyer, ferait moins d'effet qu'un porte-voix conique de la même grandeur. Cependant il résulte des expériences d’Hassenfratz (Journal de Physique, tome LVI, p. 18), qu’un porte- voix muni d’un pavillon, ce qui est une petite pièce qui tourne sa convexité vers l’axe et que l’on place à son extrémité, porte le son à une distance presque double que lorsqu'il n’a pas de pavillon. Quant aux tuyaux simplement cylindriques, il est évident qu'ils ne peuvent servir de porte-vorz , car les rayons sonores se dispersent en tous sens en sortant par leur extrémité. Le seul effet qu'on peut obtenir par un tel tuyau consiste à faire entendre à une de ses extré- mités le son produit à l’autre sans le moindre affai- blissement ou même encoreun peu plus sonore. Au moyen d'un tuyau d’un diamètre partout égal, deux personnes placées aux deux extrémités pourront trans - mettre et recevoir des paroles à une distance très-consi- dérable. Mais pour transmettre le son à l’air libre à une grande distance, il est nécessaire que le tuyau s’élar- gisse du côté où se dirige le son. L'application des lois de la catoptrique aux effets des porte-voix ne parait pas rigoureusement exacte , car, aiusi que l’a observé Chladui, la réfraction de la lu- PO uière dépend de chaque point de la surface, mais l’action du son dépend de la forme générale des sur- faces contre lesquelles il s'appuie, et l'effet n’est pas changé par de petites inégalités de ces surfaces. La lu- mière ne se répand que dans des lignes droites, mais le son, par de nouveaux centres des rayons sonores , se répand dans toutes les directions possibles. Il paraît donc que ces changemens de la direction du son res- semblent plutôt aux mouvemens des ondes sur la sur- face de l’eau , qui, après être arrivées à un obstacle, forment des ondes secondaires, qui se répandent enfin sur toute la surface de l’eau, et dont le centre est à la même distance au-delà de l'obstacle que le centre des ondes premières est en deçà. On trouve quelques remarques intéressantes d'Euler, sur les porte-voix, dans son mémoire De motu aeris in tubis, inséré dans le tome XVI des Nov. oct, ac. Petrop. POSIDONIUS. Ce philosophe stoïcien , contempo- rain de Pompée et de Cicéron, qui s’honorèrent de son amitié , s’est rendu célèbre dans cette période de l’anti- quité par ses connaissances et ses recherches en géomé- trie, en astronomie, en mécanique et en géographie. Il paraît avoir possédé un savoir encyclopédique , puis- qu’il avait écrit sur toutes ces matières élevées. Malheu- reusement ses ouvrages sont entièrement perdus, et l’on n’a pu recueillir de lui que quelques fragmens épars dans les livres de Cléomède et de Strabon. On attribue à Posidonius une détermination de la grandeur de la terre, qui, autant par le résultat que par la mé- thode à l’aide de laquelle elle fut entreprise, ne peut être considérée que comme une des premières tenta- ives de la science pour arriver à la solution de ce pro- blème important. C’est à l'époque de Posidonius qu’on fait remonter la connaissance précise du flux et du re- flux de la mer. Ce fut cet ancien géomètre qui recon- nut la loi de ce phénomène, qui, par ses rapports évidens avec les mouvemens du soleil et de la lune, appartient à l’astronomie, et dont Pline le naturaliste a donné une description remarquable par son exacti- tude. Posidonius était né à Apasnée, il avait étudié à Alexandrie et ouvrit son école à Rhodes. C’est à peu près tont ce qu'on sait de sa vie. Les biographes, sans aucune raison plausible, distinguent deux Posidonius, dont l’un eût été philosophe et l’autre mathématicien ; mais d’après le témoignage des anciens historiens , et entre autres de Cicéron , qui l'appelle son maitre et son ami (De nat. deorum, liv. I et II), on ne peut dou- ter qu'il n’y ait eu qu’un seul personnage célèbre de ce nom. Ce qui nous reste de Posidonius a été recueilli sous ce titre : Posidonit Rhodi reliquiæ doctrinæ, col- legit aique illustravit James Bake, etc. PO 549 POSITIF, (4{g.) Une quantité positive est celle que l'on conçoit toujours avec une fonction d'augmentation, on Ja nomme ainsi par opposition avec les quantités négatives, (Voy. N£carir et PaiLosopuie, n° 55.) POSITION. (454, L’angle de position d'un astre est l'angle formé à son centre par ses cercles de latitude et de déclinaison. Cet angle entre comme élément dans plusieurs calculs astronomiques. En arithmétique, on doune le nom de fausse post- tion à une règle d’un usage très-géuéral. Nous l'avons exposée sous ce dernier nom. POULIE. (Aec.) Une des six machines considérées comme simples en mécanique. C’est un corps rond, plat, mobile sur un axe et creusé en gorge, sur sa sur- face courbe, pour recevoir une corde. La poulie est faite en bois ou en métal , et son axe est supporté par une barre de fer recourbée que l’on nomme chape. Elle sert à élever des fardeaux. On distingue deux sortes de poulies, la poulie fixe et la poulie mobile. La poulie fixe est celle dont la chape AC (PI. 54, fig. 2) est tenue par un point fixe , et la poulie mobile est celle dans laquelle le fardeau à élever est attaché à la chape (fig. 3). Dans la poulie fixe, la puissance P , qui agit à l’ex- trémité de la corde , quelle que soit sa direction, doit être égale à la résistance Q pour lui faire équilibre, car si l’on prolonge les directions des forces P et Q jus- qu'à leur point de concours O , ce point O appartien- dra à la résultante des deux forces; mais cette résul- tante, dans le cas des forces égales, partage l'angle MON en deux parties égales; elle passe donc aussi par le centre C de la poulie et se trouve détruite par la résis- tance de ce centre. Ainsi la poulie fixe n’aide point la puissance, mais elle est avantageuse en ce qu’elle permet de changer sa direction et d'employer consé- quemment cette puissance selon la direction la plus favorable au développement de la force. Par exemple un cheval qui ne peut tirer verticalement, mais qui tire horizontalement avec beaucoup de force, peut être employé à élever un poids en changeant la direction verticale en horizontale par le moyen d’une poulie. Si l’on fait attention que la puissance et la résistance agissent toujours aux extrémités des rayons dela poulie, on pourra la considérer comme l'assemblage d'une in- finité de leviers fixés autour du même point d'appui C et dont les bras sont égaux. C’est cette égalité des bras CM et CN qui fait que dans le cas d'équilibre la puis- sance est égale à la résistance. Pour la poulie mobile (fig. 3) supposons que la corde qui l'entoure est attachée par une de ses extrémités au point fixe Q, et que la puissance P est appliquée à l’autre extrémité. La résistance du point fixe Q con: 350. PO court donc ici avec la puissance P pour soutenir le poids R; et dans le cas d'équilibre, le rapport de la puissance à la résistance est donné par la proportion P:R::A0 :AB La poulie mobile est donc d'autant plus avantageuse à la puissance que la soutendante AB est plus grande que le rayon AO. Le cas le plus favorable est celui où AB est le diamètre de la poulie; ce qui arrive lorsque les cordons QA et PA sont parallèles; on a alors * P:Q :: rayon : diamètre :: 1 : 2 c’est-à-dire que la puissance est la moitié de la résis- tance. La poulie est principalement utile quand il y en a plusieurs réunies ensemble. Cette réunion donne le moyen d’élever des fardeaux énormes avec une très-petite puissance, comme nous allons le montrer. Le poids étant suspendu à la chape de la poulie C (PI, 17, fig. 3), concevons cette poulie embrassée par une corde attachée au point fixe D, par une de ses extrémités, et à la chape d’une seconde poulie G par son autre extrémité. Concevons encore cette seconde poulie supportée par une corde, d’une part attachée au point fixe E, et de l’autre à la chape d’une troisième poulie, et ainsi de suite jusqu’à la dernière poulie qui sera embrassée par une corde attachée d’un côté à un point fixe et de l'autre à la puissance Q. Si l'équilibre subsiste entre ces poulies et qu’on désigne par T, T", T" les tensions des cordes FA , RIT, QN, etc., on aura, en ne supposant que trois poulies et en désignant par R le poids ou la résistance Æi s Ross: soncs2i2 AE: ea 0 d’où T" é ; I _ La puissance est donc seulement 8 de la résistance. Elle ne serait que s'il y avait quatre poulies ; 1 239 Ë ES | F4 1 s’il y en avait cinq; et en général — pour un nom- . 2 bre x de poulies. Nous supposons ici les cordons pa- PR rallèles entre eux, ce qui est la disposition la plus fa- vorable. A l’aide d’une poulie fixe X, qu’on nomme poulie de renvoi, on change la direction de la puissance sans augmenter ni diminuer son intensité, sauf cependant la résistance des cordes et le frottement. On nomme mourFLE une machine composée de plu- sieurs poulies disposées sur une même chape : on as- semble (PI. 39, fig. 2) une mouffle mobile avec une mouffle fixe; de sorte qu'une même corde, tirée par une force P, embrasse tour à tour les poulies. La mouffle mobile porte un poids qu’il faut ajouter à celui de la mouffle même, comme on doit ajouter le poids d’une poulie mobile à celui qu’elle entraîne, pour trou- ver les conditions d’équilibre. Dans la disposition de la figure, on peut considérer le poids Q comme soutenu par 6 cordons égaux qui 1 portent chacun G doit être la sixième partie de la résistance, En général, de ce poids; ainsi la puissance P la puissance est égale à la résistance divisée par le nombre des cordons qui aboutissent à la mouffle mo- bile. La résistance des cordons et le frottement des axes modifient beaucoup les conditions d'équilibre, et il est essentiel d’y avoir éyard dans le calcul des forces ; mais ces détails se trouveront ailleurs. (7’oy. Treutit..) PRÉCESSION DES ÉQUINOXES. (45.) On donne ce nom, ou simplement celui de PRÉCESSION, au mou- vement insensible par lequel les points équinoxiaux se déplacent continuellement sur l'écliptique en mar- chant en sens inverse de l’ordre des signes. Ce mouvement, qui résulte de l’attraction du soleil et de la lune sur le sphéroïde applati de la terre, se manifeste par un mouvement apparent de toutes les étoiles fixes dont les longitudes croissent d’environ 50” par année. C’est à Hipparque qu’on doit la connaissance de la PRÉCESSION, mais c’est Newton qui a eu la gloire d’en découvrir et d’en expliquer les causes. Si la terre était parfaitement sphérique, l'attraction du soleil et de la lune agirait également sur les diverses parties de sa surface, et il n’y aurait pas de précession. Les équinoxes répondraient toujours aux mêmes points de l’écliptique, et les longitudes des étoiles seraient invariables, du moins en n’ayant point égard aux au- tres causes de perturbations. Mais la terre étant renflée vers l’équateur, l’action du soleil et de la lune agit sur celte partie avec plus d'intensité que sur les autres, et teud continuellement à détourner le plan de l'équateur terrestre de sa direction. Les résultats de cette action sont d'imprimer à l'équateur un mouvement circulaire autour de l'axe de l’écliptique , auquel correspond en PR même temps un mouvement conique de son propre axe autour de ce dernier ; de sorte que les pôles de lé- quateur tournent autour des pôles de l’écliptique , non en décrivant un cercle, mais bien une courbe ondulée ou épicycloïdale, parce que, dans ce mouvement, l'axe de l'équateur se rapproche et s'éloigne alternati- vement de celui de l’écliptique. C’est ce balancement de l’axe de la terre dont l'effet est de faire varier l’inclinaison de l’écliptique que l'on nommé NUrATION, Îl se manifeste par une augmenta- tion et une dimivoution progressives des déclinaisons des étoiles, dont la quantité est d’environ g’en plus ou en moins, et dont la période est de 18 ans. Cette période est aussi celle de la révolution des nœuds de la lune. Newton avait bien entrevu le balancement de l’axe terrestre , mais il n'avait tenu compte que de l’action du soleil, et la Nurarion qui en résulte, dont la période est de six mois, et à peu près insensible. Bradley qui, le premier, remarqua la variation des déclinaisons des étoiles, eut l’heureuse idée de comparer la période de ces variations avec celle de la révolution des nœuds lunaires, et de montrer ainsi la liaison de ces phéno- mènes. Ce ne fut que quelques années après la décou- verte de cet illustre astronome que d’Alembert en donna la théorie en ramenant la nutation lunaire au principe de l’attraction universelle. Le rapport moven des actions solaires et lunaires dans le phénomène de la précession parait être celui de > à 5. Cependant il reste quelque incertitude à cet égard , due à celle où l’on est encore sur la masse exacte de la lune. (Voy. le Mémoire de Poisson, sur le mouve- ment de la lune autour de la terre. Tome x11 du Recueil de l'Acad. des sciences.) La précession des équinoxes a pour effet général de faire décrire au point du bélier pris pour origine des longitudes un arc de l’écliptique de 50”, 1 par an; et comme ce mouvement s'effectue en sens inverse du mouvement apparent du soleil, le point équinoxial vient à la rencontre du soleil qui n’a conséquemment que 350° 59° 9", 9 à faire sur l’écliptique pour se re- à : L : 1 trouver à l’équinoxe. L’équinoxe arrive donc 20’ 3 de temps plus tôt qu’il n'aurait fait sans ce mouvement du nœud, et par conséquent l’année tropique, ou le re- tour du soleil au même nœud, est plus courte que l’an- née sidérale où que le retour du soleil à la même étoile, de 20’ 3 Si le mouvement du nœud était uniforme, le point équinoxial parcourrait le cercle entier de l'écliptique dans une période d'environ 25867 ans, mais la pré- cession éprouve des inégalités qui changeront dans la suite des siècles l'étendue de cette période, Depuis PR 551 l'invention du zodiaque , les points équinoxiaux ont ré- trogradé d’environ 30 degrés, de sorte que les signes ne correspondent plus avec les constellations dont ils portent les noms. (Foy. BaLance.) PREMIER. On donne le nom de NOMBRES PREMIERS à ceux qui ne sont pas composés de facteurs ou qui ne peuvent être divisés que par eux-mêmes et par l'unité. Tels sont les nombres 1, 3, 5,5, 11, etc. Ces nombres ont été l’objet de beaucoup de recher- ches depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, mais toutes les tentatives faites pour trouver une loi ou expression qui puisse les embrasser généralement sont demeurées sans succès; on a seulement découvert une foule de particularités curieuses pour lesquelles on doit consulter la Théorie des Nombres de Legendre. Era- tosthènes à imaginé un procédé très-simple , au moyen duquel on reconnait les nombres premiers ; nous l’a- vons exposé au mot Crise. En voici un autre , non moins général. Si A est un nombre premier il n’existe que le carré A—: de qui, lui étant ajouté, donne pour somme un carré parfait. Par exemple : 5—1\? 5+( _ 2 DA D) +; +) = etc. 5+4= 9 = 5 9 = 16 = 4° 5 He I 11 + 25 = 36 — 67 CÉCis ro 2 1e CE Ainsi, pour reconnaître si un nombre A est premier, il faut lui ajonter successivement les carrés de tous les < ; , ÀA— à nombres naturels depuis 1 jusqu'à —-, et si aucune ‘» des sommes, à l'exception de la dernière, n’est un carré parfait, on sera assuré que ce nombre est premier. Voici un exemple de calcul pour le nombre 17e carrés. sommes, 179 1, = 18 17 + 4 = 17 + 9 — 926 17 16, =. 33 17 + 25 = 42 3 eo © cr O0 592 PR Ainsi aucune des sommes, excepté la dernière, celle de — 1 17 + (=), n'étant un carré parfait, 17 est uu nombre premier. Oa peut simplifier le calcul en ajoutant successive- ment à la première somme les différences des carrés ou la suite des nombres impairs 1, 3, 5, 7,9,etc.; on ob- tiendra de cette manière : ns Î œ 18 + 3 — 21 21 + 5 — 26 26 + 7 — 33 33 + 9 — 42 42 Hi — 53 53 L 13 — 66 66 + 15 — 81 — 9 Ce qui réduit l’opération à une addition successive. Proposons-nous de déterminer si ot est un nombre premier. Eu opérant comme ci-dessus, nous aurons g1 +1 —= 01 92 +3 — 95 95 +5 — 100 — 10° Il n’y a pas besoin de poursuivre le calcul, car la troi- sième somme étant un carré parfait, celui de 10, g1,ne peut être un nombre premier. La dernière égalité qui revient à 91 + 9 = 100, ou 91 + 32 — 10° peut servir à déterminer les facteurs de 91, caron en tire 2— 3 — (1043) {10—3) — 13 X 7. 91 — 10 On peut se rendre compte de la propriété sur laquelle est fondée cette méthode, en remarquant que si l’on a A+ B'=C;, on doit avoir aussi A = C? — B: — (C+B) (C—B). Ainsi, Cet B étant des nombres entiers, C4-B et C—B sont aussi des nombres entiers, et À, se trouvant formé par le produit de ces derniers, ne peut être un nombre premier que dans le cas où C—B=—7+, ce qui donne est donc le C+B=A et B— Be, le carré de seul dont la somme avec A puisse être un carré parfait, lorsque A est un nombre premier. =) est le plus grand carré qui, ajouté à A, puisse former un carré parfait et, par conséquent, que l’on n’a pas besoin , Ilest visible, en outre, que ( PR dans l'opération précédente, A—1 2 d'essayer les carrés des nombres au-dessus de Fermat a laissé plusieurs théorèmes curieux sur les nombres premiers; voici le principal : si » est un nom- bre premier et x un nombre quelconque non divisible par n, la quantité x —1—1 sera divisible par n. Un autre théorème non moins célèbre est celui de Wilson : 3.4 20e 2. par n. Cn a été publié par Waring, dans ses Wéditations sin est un nombre premier, le produit 1.2. (n—1) augmenté de l'unité, sera divisible algéb. ; mais ni lui ni Wilson n'avaient pu le démon- trer ; c’est Lagrange qui en a donné la première dé- monstration. (Nouv. Mémoires de Berlin, 1751.) Si les produits de la forme 1.2.3.4.5.6... (n—1) n'augmentaient pas avec une extrême rapidité, à me- sure que le nombre des facteurs augmente, le théo- rème de Wilson offrirait le procédé le plus simple et le plus direct pour reconnaître si un nombre est pre- mier ou s'il ne l’est pas, car il suffit d'ajouter une unité au produit 1.2.3.4.5... (a—1) cet de diviser ensuite par 2: lorsque la division peut s'effectuer exactement, n est un nombre premier; dans le cas contraire n est composé ; mais le produit r.2.3.4.5... (n—1) atteint si promptement une grandeur énorme que ce procédé devient bientôt impraticable, En effet, pour les nom- bres 13 et 17, qui sont de très-petits nombres, il faut déja former les produits 1.2.3.4.5.6.7.8.9.10.11.12 — 4790016c0 ER 1.2,3.4.5.6.7.8.9.10.11.12...16 — 20922789888000 On tire de ce théorème les deux suivans, également remarquables : I. Tout uombre premier #, compris sous la forme 4mæ+1, divise exactement la quantité (r. 34...) +1 | I. Tout nombre premier », de la forme 41 +5, divise exactement la quantité n—1\? (re2.3.4.... ) — 1 2 exactement l’une ou l'autre des Ainsi z doit diviser deux quantités Fist 152.0s4ecce + 1 Q nn À Dee teen 2 Comme on a très souvent besoin de connaitre si un nombre est premier, surtout dans la recherche des fac- teurs numériques , la table suivante, qui contient les nombres premiers depuis 2 jusqu’à 50009, ne peut manquer d’être utile dans beaucoup de cas. TOME I, 1019 1021 1031 1033 1039 1049 1051 1061 1063 1009 1097 1091 1003 PR TABLE Des noïnbres premiers jusqu'à 5000. 585 1001 1607 1600 1613 1619 1021 1027 1037 1657 1063 1007 1009 1001 1007 1013 1931 1033 1919 1091 1073 1979 1987 1993 1997 1999 2003 2011 2017 2027 2029 2039 2093 2003 2060 2081 2053 2087 20509 2099 2111 2113 2129 2131 2137 2141 2143 2153 2161 2699 2707 2711 2713 2719 2729 2731 2741 2719 2753 2767 2777 2759 2791 2897 2701 5803 2819 2933 2837 2843 2591 2897 2807 2879 2007 2897 2903 2909 201 5 2927 2939 2093 2057 2003 2969 2071 2009 3001 3071 3019 3023 3037 3041 3049 3o06t 3007 3079 3083 3089 3109 3119 3121 3137 3103 3167 3169 3181 3157 3191 3203 3209 3217 3221 3229 3251 3253 3257 3259 3271 3299 3301 330 3313 3319 3323 3329 3331 CHERE (es) C æ & & & à © on] 3 © oO Gun OU 3 Œ US QU C9 © CE Co CE © © Co Co © Do Oo EEE EEE LEE HE © © Ce CG Le DTOQCESS » — SI GmSI: œ = © Qr Or Qi Or Cr QT Cr > Œ Co CG Co Oo © & OU OU © Co QU) UT 7 Qt 3589 3907 3011 3917 3919 3923 3929 3031 3043 3947 3907 3989 4007 4003 4007 4or& 4019 4o21 4027 4049 4051 4057 4073 4079 4091 4093 4099 4uit 4127 4120 4133 4159 A I 53 4157 4159 4177 4201 421t 4217 4219 4229 4231 4241 4243 4253 4259 261 271 “ 73 © © AN D ©) © Fat IN NIQO O Cr£E © Co D © © SERRE E ER SI A = = Ge SERRE SEE © GC uw D CE Co CO GER R RD NO ER D © © I Goom EE CREER EEE = EE QT O1 Or Qt Cr Cr RER EEE 4909 4919 4931 4933 4937 4945 4951 4957 4907 4969 4973 4987 4993 4099 5003 5009 554 PR PRESSE. (cc. prat.) Machine construite en Fer ou en bois, qui sert a comprimer les corps. La presse commune est composée d'une vis de pres- sion E (PI. 28, fig. 7), dont la tête porte sur une plan- che unie O, et qui tourne dans son écrou placé à la partie supérieure d’un bâti ABDIT. Les corps que l’on veut presser étant posés sur la partie inférieure du bâti et recouverts de la planche O, on tourne la vis au moyen d’un levier E qu’on introduit dans un trou fait à sa tête. Cette action forcela planche O à descendre et lui fait comprimer de plus en plus les corps qui sont au- dessous. Presse nypraAuLiQUE. Cette presse, dont l'action est si puissante, est une idée de Pascal mise en pratique par le mécanicien anglais Bramah. Elle consiste en deux forts cylindres métalliques D et EF (PL 13, fig. 5) de différens diamètres; chacun de ces evlindres est muni d’un piston ; le piston du cylindre F correspond a un bras de levier sur lequel agit le moteur qui doit opérer sur cette machine. Le piston du cylindre D est surmonté d’une plaque en fonte sur laquelle on place les objets que l’on veut comprimer. Ce cylindre, dont la hauteur surpasse celle du premier, est placé dans un cadre de fer très-solide, dont la partie supérieure, pa- rallèle à la plaque de fonte, sert de plan réacteur, de sorte que la compression est produite parle rapproche- ment de la plaque du piston à ce plan ; les deux cylin- dres communiquent par un tuyau horizontal E, Le cy- lindre extérieur £°, immergé dans une bâche remplie d’eau, est muni de deux soupapes, par l'une desquelles l’eau entre dans le cylindre, et elle sort par l'autre. Lorsque l'agent moteur soulève le levier et le piston qui y est attaché , la première s'ouvre et la seconde se ferme; le contraire arrive lorsqu'il s’abaisse. C'est la pression opérée sur l’eau que renferme ce cylindre qui se transmet au piston du cylindre D et presse la plaque A en faisant remonter le piston. (Foy. Iyipronrna- MIQUE, 14.) On trouve une description détaillée de cette importante machine dans le volume de la Meéca- nique appliquée aux arts, de Borgnis, qui a pour titre: Machines employées dans diverses fabrications. PRESSION. (A/éc.) C’est la force d’un corps qui agit sur un autre où sur un obstacle quelconque sans choc. On désigne cette action sous le nom de force morte. (Foy. Force.) PREUVE. Terme d'arithmétique qui signifie uve opération par laquelle on vérifie l’exactitude des résul- tats d’un calcul. (’oy. les diverses opérations élémen- taires et le mot Nzur.) PRIME, Mot qui exprime lamême chose que minute, c'est-à-dire, en géométrie, la soixaitième partie d’uu degré. On désigne les minutes ou primes par le signe (}, ainsi 45" signifie 45 primes. On se sert encore très-souvent des signes ('), (”), ("), etc., qui désignent les zninutes, secondes, tierces, pour faire représenter par une même lettre des quan- tités différentes; par exemple a, a', a", a", etc., qu'on prononce &«, «& prime, a seconde, etc., désignent sim- plement des quantités différentes entre elles. PRINTEMPS. (4s4.) Une des quatre saisons de l’année, Il cominence lorsque le soleil, s’'approchant de plus en plus du zénith, a atteiut une hauteur méri- dieune moyenne entre sa plus grande et sa plus petite ; c'est-à-dire lorsqu'il est arrivé au point où l’échptique coupe l'équateur où au point de l'équinoxe; et il finit, lorsque le soleil, continuant de s’approcher du zénith , a atteint sa plus grande hauteur méridienne, c'est à-dire, lorsqu'il est arrivé au point du solstice où l'été com- mence, Dans notre hémisphère, le printemps commence vers le 21 mars, lorsque le soleil entre dans le signe du Bélier; c'est alors l'automne pour l'hémisphère austral; réciproquement quand l'automne commence pour nous, c'est le printemps pour cet hémisphère opposé. Les jours qui sont Cgaux aux nuits, au moment de l’équi- noxe, croissent depuis ce moment jusqu’au dernier jour du printemps qui est le plus grand de l’année. Cette saison est plus longue d'environ 4 jours que l’au- tomne et que l'hiver, parce que le soleil est plus long- temps à parcourir les signes septentrionaux que les mé- ridionaux. (7/07. Saisons.) PRISME, (Géom.) Corps compris entre deux faces : polygonales égales et terminé latéralement par des faces parallélogrammes, (Foy. Norioxs PRÉL. , 49.) Les faces polygonales égales et parallèles se nomment les bases du prisme et la distances de ces bases ou la perpendiculaire abaissée de l’un sur l’autre est sa hau- teur. Le prisme est droit ou oblique selon que ses arêtes latérales sont perpendiculaires aux deux bases, ou qu'elles font un angle oblique avec elles. Toutes les arêtes latérales sont égales. La hauteur du prisme droit est donc égale à chacune des arêtes latérales, ou égale au côte du prisme. La hauteur du prisme oblique est toujours moindre que son côté. Un prisme a autant de faces latérales que ses bases ont de côtés. Si les bases sont des polygones de » côtés, le nombre total de ses faces sera 7 2, celui de ses sommets sera 2#, et celui deses arûtes sera 3». Un prisme est dit triangulaire (PI. 53, fig. 17), quadrangulaire, pentagonal , hexagonal (PI. 53, fig. 16), etc. , selon le nombre des côtés de chacune de PR ses bases. Ses angles solides ne sont jamais composés que de trois angles plans, quel que soit le nombre de ses cotés. On démontre que tous les prismes de même base et de même hauteur sont équivalens entre eux, et que le volume d’un prisme quelconque est égal au produit de l'aire d’une de ses bases par sa hauteur. (/'oy. SaL1pE.) PROBABILITÉ. Si toutes nos connaissances entrai- naient la certitude comme le font les propositions des mathématiques pures, uos jugemens détermineraient toujours une conviction pleine et entière touchant leur objet, et cette conviction serait valable pour la tota- lité des êtres raisonnables, mais il n’en est point ainsi. La plupart de nos connaissances ne sont que de simples croyances plus où moins fondées, plus où moins pro- bables; de là l'impossibilité où nous nous trouvons si souvent de les faire partager aux autres. Le premier degré de la connaissance est la conjecture : elle détermine l'opinion; le second degré est la con- viction: elle détermine la foi, et eufin le troisième degré est la certitude: elle détermine la science. L'opi- nion n’est souvent qu'un jeu de l'imagination sans le moindre rapport avec la vérité, et qui n’a de raison suffisante ni objective ni subjective, c’est-à-dire ni daus l’objet de la connaissance, ni dans le sujet con- naissant, La foi a toujours une raison suffisante sub- jective. La science a une raison suffisante subjective et objective; elle est certitude pour tout le monde. Dans les questions spéculatives, l'opinion etmême la foi ne méritent aucun assentiment, puisqu'elles ne peuvent être communiquées aux autresavec la mème intensité, Il serait absurde, par exemple, d'opineren mathématiques pures , il faut savoir ou s'abstenir. Mais dans les ques- tions pratiques, la foi peut atteindre le but plus ou moins heureusement. Par exemple, un médecin exa. mine les symptômes d'une maladie grave, il juge, parce qu'il ne peut pénétrer jusqu’à la cause première et cachée, que cette maladie est une gastro-entérite ou toute autre chose, et, d’après la foi qui résulte en lui de son jugement , il ordonne certains remèdes. Un autre médecin aurait peut être mieux rencontré. Mais quoi qu'il en soit du rapport des moyens avec le but réel à atteindre, ce rapport est toujours fortuit; la for qui sert de fondement à l'usage de ces moyens est une foi fortuite; si le butest atteint, ce n’est pas nécessairement, c’est par nasarD; le jugement n’a pas déterminé l’ac- tion par sa GERTITUDE, mais seulement par sa PRobABI- LITÉ, Or, si la certitude n’est susceptible que d'un degré, car elle est ou elle n’est pas, la probabilité est suscepti- ble de degrés à l'infini, puisqu'elle peut se rapprocher PR 555 ou s'éloigner d'autant plus de la certitude que le juge- ment pratique se fonde sur des connaissances plus ou moins réelles; la probabilité peut donc se mesurer; comme telle les lois des nombres lui deviennent appli- cables; et cette application forme l’objet d’une branche des mathématiques appliquées qu’on nomme carcuL DES PROBABILITÉS. Le calcul des probabilités a pris naissance entre les mains de Pascal et de Fermat, à l’occasion de quelques questions sur les jeux de hasard; développé ensuite par Jacques Bernouilli et appliqué aux événemens moraux et politiques, étendu par Montmort, Moivre et Daniel Bernouilli à une foule de questions impor- tantes, ilest devenu enfin, par les travaux de Condor- cet, de Lagrange et de Laplace une science féconde dont les résultats n’ont pas été sans influence sur les progrès de la civilisation. Nous allons exposer d’abord les notions élémentaires de ce calcul, que nous éclair- cirons par des exemples pris sur les jeux les plus con- nus, et nous indiquerons ensuite quelles applications importantes peuvent en être faites. 1. Lorsqu'un événement doit nécessairement arriver, on dit qu'il est certain. Lorsque au contraire il existe des causes qui peuvent empêcher son apparition, sans cependant que l’action de ces causes soit nécessaire, on dit qu’il n’est que pro- bable. L'événement est plus ou moins probable selon que le nombre des causes qui peuvent le produire surpasse celui des causes qui peuvent l'empêcher, >. On nomme probabilité mathématique le rapport qu'il y a entre le nombre des causes qui peuvent pro- duire l'événement et le nombre total des causes tant favorables que contraires. S'il s'agissait, par exemple, de tirer une boule blan- che d'une urne qui enrenfermät quatre de cette cou- leur, il est évident que la sortie de cette boule blanche serait certaine; mais si l’urne ne contenait qu’une seule boule blanche et que les trois autres fussent cha- cune d’une couleur différente, la sortie de la boule blanche ne serait plus que probable ; et comme il y aurait alors quatre événemens également possibles et qu'un seul de ces événemens donne le résultat deman- dé, la probabilité d'obtenir ce résultat serait donc le quart du nombre des événemens possibles , et on l’ex- L É S'il s'agissait pareillement d'exprimer la probabilité primerait par la fraction de tirer une boule blanche d’une urne qui renfermât huit boules dont six blanches et deux noires, on remar- querait que sur huit événemens également possibles six peuvent amener le résultat demandé, et l’on dirait que 2272 59 PR la probabilité d'amener une boule blanche est égale 6 8" La certitude mathématique est donc exprimée par à l'unité, et la probabilité par une fraction. Si cette frac- É.. ; tion est plus grande que - il ya plus de raisons pour 2 croire à l'apparition de l'événement que pour en dou- ter, et vice versa. Ainsi, dans le premier exemple où la I 4 la sortie d’une boule blanche, et dans le second, où la probabilité est, , il ya plus de chances contre que pour ue 6 . probabilité est g il y a plus de chances pour que con- tre cette sortie. Cependant quelle que soit la probabi- lité, l'événement demeure toujours indéterminé, et son apparition ne peut donner lieu qu’à un pari, comme nous le verrons plus loin. 3. L'expression fondamentale du calcul des probabi- lités, savoir : le rapport du nombre des cas favorables à celui de tous les cas possibles, suppose nécessairement que les divers cas sont également possibles, car s'ils ne l’étaient pas, il faudrait prendre en considération cha- cune de leur possibilité respective, et alors la probabi- lité serait la somme des possibilités de chaque cas favora- ble. Par exemple, pour exprimer la probabilité d’ame- ner au moins une fois eroix en deux coups, au jeu de croix ou pile, il faut considérer qu’il peut se présenter quatre cas également possibles, (a) 1, Croix au premier coup et pile au second, 2. Croix au premier coup et croix au second, 3. Pile au premier coup et croix au second. 4. Pile au premier coup et pile au second. Or, les trois premiers cas sont favorables à la sortie dont on cherche la probabilité ; ainsi cette probabilité est donc égale à I FE 1 + 1 3 40 os MT Si l’on demandait, dans la même hypothèse , la proba- bilité d'amener dans les deux coups d’abord croix et ensuite pile; comme il n’y a qu’un seul cas qui présente ce résultat, cette probabilité serait exprimée par À Tout le monde sait qu’on nomme Jeu de croix ou pile, la projection dans l'air d’une pièce plate dont on nomme l’une des faces croix et l'autre pile; après sa chute, la force apparente est celle qui gagne. 4. La probabilité du concours de plusieurs événe- mens se nomme probabilité composee : on l’obtient en multipliant l’une par l’autre les probabilités simples de chaque événement, Par exemple, daus le cas précé- dent, en remarquant que la probabilité d'amener croix : +. au premier coup est, puisqu'il n’y a que deux chances, et qu’ensuite la probabilité d'amener pile au second coup I | à est encore 3” Puisque pour ce second coup il y a en core les deux mêmes chances, on conclura que la pro babilité composée d'amener croix au premier coup et pile au second est comme nous l'avons 2 2 vu immédiatement à l'inspection du tableau (a). une 1 Pre nu. En général etant la probabilité simple d’un événe- s } per or ment, et P Ja probabilité simple d’un autre événement, ÿ es ; n la probabilité composée de leur concours sera — X Le LL q ; mn, : TA De même, — étant toujours la probabilité simple mn ni non n° rs d’un événement — X - ou — sera la probabilité de In 772 mn? se : . n° , son arrivée deux fois de suite; —, celle de son arri- m vée 1roïs fois de suite , etc. 5. C’est ici le lieu de remarquer que chaque évéue- ment incertain donne naissance à deux probabilités contraires, savoir : la probabilité que cet événement arrivera et celle que cet événement n’arrivera pas. Par exemple, dans le cas de l’urne renfermant quatre bou- les de différeutes couleurs, la probabilité d’amener la 1 4 contraire à cet événement est n puisqu'il y a trois évé- boule blanche en un seul tirage est- , et la probabilité nemeus contraires à la sortie demandée. 6. La somme des probabilités contraires et favorables d’un événement est donc toujours égale à l'unité. C'est parce que cette somme renferme tous les cas possibles qu’on dit que la certitude mathématique est exprimée par l'unité (2). 7. Nous pouvons récapituler ce qui précède dans les trois propositions suivantes qui renferment tous les élé- mens du calcul des probabilités. I. La probabilité simple d'un événement s'exprime par une fraction dont le nominateur est le nombre des cas favorables à la production de cet événement , et le dénominateur, le nombre de tous les cas tant favorables que contraires. IT. La probabilité composée du concours de plusieurs événemens est égale au produit des probabilités simples de ces événemnens. IT. La somme de la probabilité favorable et de la PR probabilité contraire d’un événement est toujours égale à l'unité. Il résulte de cette dernière proposition que l’une quel- conque des probabilités favorable ou contraire étant donnée, en la retranchant de l’unité, on obtient l’autre. 8. S'il est quelquefois assez difficile de pouvoir ap- précier la probabilité simple d'un événement, il l'est encore bien davantage de pouvoir apprécier la pro- babilité composée, et c’est là surtout où il est im- portant de considérer la question sous toutes les faces, car la moindre erreur dans l'évaluation de la possi- bilité de chaque résultat particulier en entraîne néces- sairement une dans le résultat final. C’est ainsi que d’A- lembert prétendait que la probabilité d’amener au moins une fois croix en deux coups, que nous avons 2 3 sonnement il fondait son calcul : Si l’on amène croix 3 à de à trouvée (3) être > , m'était que ,. Voici sur quel rai- + du premier coup, le jeu est fini, et si l’on amène au con- traire pile , il faut jouer le second coup qui amènera croix ou pile ; ainsi il ne peut arriver que l’un de ces trois événemens lis CTOIX 2... Pile et croix. 3... Pile et Pile. Et commeil y en a deux qui font gagner le pari, la pro- babilité est donc 3 me possibilité à ces trois événemens, et cet argument victorieux par lequel d’Alembert croyait renverser de fond en comble le calcul des probabilités ne prouve que sa précipitation et sa légèreté habituelles. En effet, avant de commencer le jeu , la probabilité d'amener . L'erreur consiste à supposer la mê- à : 1 ; PMR croix au premier coup est » et celle d'amener pile d’a- bord et croix ensuite est É (3); ainsi, la probabilité d’a- mener au moins une fois croix en deux coups est donc I 1 3 D Là comme nous l’avons déjà trouvé, 9. Si l’on demandait quelle est la probabilité d'amener au moins une fois le point de six en jetant deux fois successivement un dé ordinaire, il faudrait pareille- ment considérer tous les cas possibles qui peuvent ré- sulter de ces deux jets, et la somme des cas dans les- quels se trouve le point de six divisée par la somme Lotale des cas serait la probabilité demandée. Or, les deux jets successifs peuvent amener indifféremment une des trente-six combinaisons suivantes des points du dé: PR JD lie 2e 2,1 4,1. Hi 6,1 1,24 2,92 1002 de Hidtoe 0e 0,2 139602 Dis. dde 9 5,3 6,3 Lboss Dies 354 bikes Biâore 654 1 Bos 2,Dsne 3,5%: 4,5::215,5202.6,9 1,0::: 2,0%%z: 3,6 Â6::: 5,0::410,6 et comme dans ces 36 cas, tous également probables, il y ena 11 qui contiennent le point de 6, la probabilité 11 est donc —. 36 Pour calculer cette probabilité sans être obligé de former le tableau précédent , il faut remarquer que la probabilité simple d'amener le point de six en un seul £zn : crées F D. 4 04 jet étant 6 la probabilité contraire est 5; ainsi, si l’on s'était proposé le problème inverse de trouver la pro- babilité de ne pas amener le point de six en deux jets successifs, on aurait cette probabilité en formant (4) le ee 5 5 5 produit des deux probabilités simples 6 X 8 = & Donc > étant la probabilité de ne pas amener le point de six en deux jets successifs, celle de l’amener (7) sera donc 10. Le tableau ci-dessus nous montre combien le nombre des chances augmente avec le nombre des coups joués, car en jetant le dé une seule fois il n’y a que six cas possibles, tandis qu’en le jetant deux fois de suiteil s’en présente 6 fois 6 ou 36. On peut voir de même facilement qu’en jetant le dé trois fois de suite le nombre des cas possibles deviendra G fois 36 ou 216, puisque chacun des 36 cas des deux premiers jets peut se combiner avec les six cas du troi- sième. Pareillement le nombre des cas de quatre jets sera 6 X 216 — 1296; celui des cas de cinq jets 6 X 1296— 7776, etc. , et en général le nombre des cas possibles qui résulte de m jets successifs sera égal à 7x fois 6 multiplié par lui-même, ou à la ième puissance de 6. Si l’on désigne par À le nombre total des chances tant favorables que contraires d’un événement, en une seule épreuve, celui des chances en 7»? épreuves succes- sives sera donc égal à A”. 11. Si l’on demandait la probabilité d'amener au moins une fois le point de six en trois , quatre et cinq jets successifs d’un même dé, en trouverait facilement en calculant ces probabilités, comme ci-dessus , par le moyen des probabilités contraires : En 4 jets, Eu 5 jets, 5\5 3625 ne (a) 7 4i5r Or, en examinant ces divers résultats, on voit que la L 7 en probabilité d'emener le point de six qui n’est que 6 3625 415 il faut donc en conclure que la proba- un seul jet, devient en cinq jets , c’ést-à-dire plus = J grande que 6? ù bilité augmente avec le nombre des épreuves, et qu'il est possible d'approcher aussi près de l'unité ou de la certitule qu'on voudra, en augmentant suffisamment le nombre d'épreuves. Ainsi, quelque peu probable que soit d’abord un événement, te}, par exemple, que le tirage d’une boule blanche d'uneurne quien coutient 40 noires et une seule blauche , en multipliant le nombre des tirages on peut lui donner la probabilité qu'on voudra ; ilest, du reste, sous-entendu qu'après chaque tirage on remet dans V'urne la boule tirée pour conserver toujours le même nombre des chances primitives. En effet, si l’on cher- che ce que devient cette probabilité dans une série de 100 tirages, on trouve, en l’exprimant en fractions déci- males qu’elle deviento,91536, c’est-à-dire plus grande 1 que a et par conséquent déjà assez près de la certitude. Car la probabilité favorable pour la sortie de la boule : L je,» b'arche est, en un tirage, de -— et la probabilité con- AT / : 40 : Fe. : traire de - . En 100 tirages la probabilité contraire (10) 41 ; HON 100 , ne devient (&) , et par conséquent la probabilité favo- 41 rable foN100 40 : = () = 0,91526. En augmentant encore le nombre des tirages, on pourra rendre la probabilité d'amener la boule blanche aussi peu différente de la certitude qu'on pourra le désirer. 12. C’est cette considération qui a fait naître le pro- blème suivant : PR Déterminer le nombre des épreuves nécessaires pour que la probabilité d'un événement soit cgale à une quantité donnée. Par épreuves , nous entendrons toujours les jets suc- cessifs d'un même dé, ou les tirages de numéros ou de boules d'une urne dans laquelle on les remet après chaque tirage pour que les conditions restent les mêmes. Ce problème se résout encore par la considération de la probabilité contraire, car, d’après ce qui précède, la probabilité de ne pas amener le point de six, en un seul ; : , D . jet, est égale à et dans un nombre x de tirages eile ) 5\x devient ( ? vien 6) ; est alors de sorte que la probabilité favorable 20) c'est cette quantité qu’il faut égaler à la probabilité qu'on veut avoir, ce qui donnera une équation dont on tirera la valeur de x. Supposons par exemple, qu’on ; : : ; LL demande combien il faut de jets pour avoir — de pro- 2 babilité, on posera PO @'= cette équation, quine peut se résoudre qu’à l’aide des , d'où Dim logarithmes, donne L>—-Lr Pie 0,3010300 re __0,0791825 ? 19 ou à peu près 4. Ainsi il faut 4 jets pour que la probabilité d'amener le point de six, au moins une fois, soit égale à D L Si l’on voulait que cette probabilité fût 30 poserait JT 2 1 — (à) D=.3 (Q æ 2 I | => = > >) CE et, opérant par logarithmes d'où L3—Lr PAC __ 0,47712125 °T L6—L5 0,0791829 ce qui donne un peu plus de 6. PR + . : k: | 2 4 ; En 7 tirages on aura donc un peu plus que 3 € pro- babilités, et en 6 tirages un peu moins. 15. Pour mettre dans tout son jour la manière dont le nombre des épreuves multiplie les chances , considé- rons les arrangemens cu les combinaisons dont plusieurs objets sont susceptibles entre eux. Trois objets, par exemple, A, B, C peuvent donner les neuf arrange- mens suivans (voy. Comsinaison et PEnmuraTioN) en les combinant 2 à 2: A,A BA CA A,B B,B C,B A;C° B;G "GC Or, si ces trois objets étaient trois boules placées dans une urne et qu'on en fit deux tirages successifs en re- mettant dans l'urne avant le second urage la boule tirée au premier, il est évident que les deux tirages amè- ueraient un quelconque des neuf arrangemens ci-dessus et que la probabilité particulière à chacun d’eux est ex- + 2 primée par la fraction - Où voit également que si l’on demandait la probabi- lité d'amener deux boules différentes A et B dans les deux tirages, sans avoir égard à l’ordre des sorties, .. 1 2 cette probabilité serait - — — - puisqu'il y a deux P re SAT combinaisons À,B et B,A qui satisfont à la question. De même, s'il s'agissait d'exprimer la probabilité d'amener en deux tirages deux boules différentes sans les désigner, on voit que cette probabilité serait I 1 I I I 1 am: M Ty one 0 puisqu'il y a six arrangemens AB, BA, BC, CB, AC, CA qui remplissent la condition demandée. Eofin, tous les problèmes qu’on peut se proposer, soit sur Ja probabilité absolue de chaque chance , soit sur la probabilité relative d’une chance par rapport à une autre , se trouvent ainsi résolus par la simple inspec- tion de ces arrangemens. 15. S'il s'agissait de trois épreuves, il faudrait former tous les arrangemens 3 à 3, et l’on aurait (b) AAA BBB CCC AAB BBA CCA ABA BAB CAC AAC BBC CCB ACA BCB CBC ACB BCA CAB ABC BAC CBA ABB BAA CAA ACC BCC CBB PR 599 Pour 4 épreuves on formerait les arrangemens 4 à 4et ainsi de suite. Or, si l’on considère chaque arrangement précédent comme exprimant un produit de trois lettres, leur somme n’est évidemment que le développement de la puissance du trinome A + BC, car ce déve- loppement (07. Bixome et ELÉvATrION) se compose de tous les produits que l’on peut former en arrangeant 3 à 3 les termes A, Bet C; et, en comparant ce déve- loppement (AL BC) — A3 3A2B-L3AB: + B3 + 3A2C + GABC+ 3B°C + 3AC: + 3BC: 1e avec le tableau (b), il devient visible que ses coeffi- ciens numériques nous donnent immédiatement le nom- bre des arrangemens particuliers de chaque combinaison particulière. Ainsiles termes A, B?, C' ont l'unité pour coefficient, parce que chacun des groupes AAA, BBB, CCC n’admet point de permutation ; leterme 34/B, a 3 pour coefficient, parce que le groupe AAB admet les trois permutations AAB, ABA, BAA, permutations qui expriment toutes le même produit, etc. L'inspec- tion des coefficiens du développement de la puissance peut donc nous faire connaître la probabilité de chacun des arrangemens sans que nous ayons besoin de les for- mer, ce qui, dans beaucoup de cas, deviendrait impra- ticable. Ainsi, le nombre total des arrangemens étant ici 27, nombre égal à la somme des coefficiens numéri- ques 1H3+L3+HIH3+HGLS LG ES 1 — 27 Ja probabilité de chaque arrangement en particulier L DE « Je est — ; celui d’un arrangement où entre 2 fois À etune 27 À fois B, sans avoir égard à l’ordre des sorties, est : 3 4 celui d’un arrangement où entre à la fois A, B, C, sans avoir égard pareillement à l’ordre des sorties, est 6 es : — , et ainsi de suite. 27 À 16. Il résulte de ces considérations que si nous dési- gnons en général par a le nombre des chances d’un événement À et par b le nombre des chances d’un autre événement B, dans une seule épreuve, (a + b}* sera le nombre total des chances dans un nombre »2 d'épreu- ves, et le développement de cette puissance offrira toutes les chances qui se rapportent à chaque cas parti- culier. Ainsi, dans ce développement m(m—1) (a —- b}n = an + mam—1b + pe Verre l'am—21b? 1,2 + etc..... mabm—: L bm 360 PR le premier terme a” indique le nombre des chances qui, sur un nombre »2 d'épreuves , donnent 7 fois de suite l'événement A; le second terme ma”—1b, in- dique le nombre de chances qui donnent y1—1 fois le premier événement A et une fois le second B, sans tenir compte de l'ordre de leur apparition, et ainsi de suite. Lo divisant donc chacun de ces termes par le nom- bre total des chances qui est (a + b}", on aura les probabilités de chacune des successions d’événemens simples auxquelles ils se rapportent. Il suffit presque toujours de considérer le terme gé- néral du développement, qui est (c) m(m—im—2)....(m—u #1) 1.2.3.4.5.. 4e - amp be pour résoudre les divers problèmes qu’on peut se pro- poser, et c’est ce que nous allons éclaircir par des exemples. 17. Probléme 1. Déterminer la probabilité d'amener en 5 épreuves successives au jeu de croix ou pile, 5 fois croix et conséquemment 3 fois pile. Nous avonsici mn — 8; faisant donc p — 3, le terme général (c) devient 8.7.6.5. 4 5 3—h 523 BR a a .b—56a"b ainsi, comme nous avons d’ailleurs a —1,b=—1,ce nombre de chances est donc simplement égal à 56. Mais le nombre total des chances est donc la probabilité demandée est eu 256 Problème X. Déterminer la probabilité d'amener 8 fois de suite croix en 8 épreuves. Dans cet arrangement pile ne devant pas se montrer, nous ferons # — 0; ainsi, ayant toujours »# —8, le terme général (c) devient aÿ — 1 , à cause dea—1, et la probabilité demandée est ES Il n'y a évidem- ment sur les 256 chances qu'une seule pour l’événe- ment en question. Problème II. On demande la probabilité d'amener au moins une fois le point de six en jetant 4 fois un dé ordinaire. Le nombre des chances favorables au point de six à chaque tirage étant 1, et le nombre des chances con- traires étant 5, nous aurons a — 1, b—5,et de plus m—= 4. Mais ici il faut former tons les termes qui con- tiennent la chance 4, car dans l'énoncé de la question on considère non seulement les cas qui ne présentent PR | qu'une seule fois la face 6, mais encore ceux qui la présentent 2 fois, 3 fois, 4 fois. Ces termes sont ai + 4aÿb + 6a°b? + 4abs d'où, en évaluant, 1 + 20 + 150 + 500671 or, le nombre total des chances est (1 + 5) — 64 — 671 1206 ? 1206 ; donc la probabilité demandée est c’est- A . I a-dire un peu plus que -. 2 Dans tous les cas semblables il sera beaucoup plus simple de considérer la probabilité contraire , car dans le développement (a + D = ai + 4a6 + 6 b° + Lab + bi qui renferme tous les cas possibles, on voit que le terme b*, qui ne contient pas a, exprime justement le nombre des chances contraires au cas que l’on consi- dère, et qu’ainsi bi (a+ bi est la probabilité que ce cas n’arrivera pas; donc la probabilité favorable (7) sera immédiatement donnée par légalité c'est-à dire, ici par - Dr comme nous l'avons trouvé directement. 625 _ GJr 1206 1296 Si l’on avait demandé la probabilité d'amener une seule fois le point de 6 en 4 jets, on n’aurait eu besoin que de considérer le terme du développement qui con- tient une seule fois la chance d'amener 6. Ainsi faisant dans(c), m--u—1,d'oùp = m—1—=3,onaurait eu .3.2 1229 = Ab = At. 1500 C1 et, par conséquent la probabilité serait nv Problème IV. Déterminer la probabilité d'amener deux fois le point de six, en jetant 5 fois un dé ordi- naire. Comme nous n'avons à considérer dans ce cas, que les seules combinaisons qui contiennent 2 fois le point PR de six , nous ferons dans le terme général (ce) a 1, b=5, m—5ex—=3,etil deviendra 7 = 1250. .2 OMOE | 5 La probabilité demandée est donc SA puisque le mn 777 nombre total des chances est (15) = 5776. 16. S'il s'agissait des probabilités relatives à plus de deux événemens, on désignerait par a, b,c,d,etc., le nombre des chances relatives à chacun des événe- mens, et par »2 le nombre des épreuves; le terme gé- néral du développement de la puissance (a+b+c+d+etetc....)" répondrait également à toutes les questions. Ce terme général est (voy. ELévarion) mm) (mi—2).....1 arbreidr. etc. (1.2..n)(1.2..p)(1.2..g)(.2..r)etc. dans lequel on a n+p+qg+r+s+Hetc.... —m. 17. En comparant entre elles les probabilités respecti- ves des divers événemens composés qui peuvent arri- ver dans un nombre donné d’épreuves, on reconnaît sans peine que le plus probable de ces événemens est celui dans lequel les nombres des événemens simples sont entre eux dans les rapports de leurs chances primi- tives. En effet, d’après le tableau (b), si les trois évé- nemeus À, B,C ont chacun la même probabilité dans une seule épreuve , en trois épreuves ils pourront for- mer un quelconque des 27 événemens composés du ta- bleau, mais parmi ces 27 événemens composés 1 seulement se compose de trois fois A, HR Ce chrecrsesendenttois fois, Tee Ie cetnaeieis te e MUC TTOÏS 10IS CO, 3 se composent de deux fois À et une fois B. 3.......... de deux fois A et une fois C. 3 .......... de deux fois B et une fois A. 3.......... de deux fois B et une fois C, 3 .......... de deux fois C et une fois A. 3 .......... de deux fois C et une fois B. 6 de une fois À, une fois B, une fois C. Ainsi l'événement composé le plus probable, relative- ment à chacun des autres, est celui quirenferme A, B, C. Pour mettre cette proposition importante dans tout son jour, considérons seulement deux événemens A et B dont les chances respectives sont a et b; d'après (16), en un nombre m d'épreuves, le nombre des chances de l'événement composé qui renferme À, z2 — p fois ct TOME 1, PR o01 B, y fois, est mm)... (m—p +41) TT amp, br; Or, en supposant que le nombre des chances favorables à chaque événement simple A et B est le même, ou que a—b, la quantité précédente se réduit à an—t,a! m{m—1) (m—2)....(m—p+41) RE UT et comme le facteur an—# a" — a" est le même dans chaque terme , la grandeur des termes dépend particu- lièrement du coefficient mm—i) (ni)... (mp4) Pa21 9e Bocoele ? c'est-à-dire que l'événement composé qui a le plus de chances est celui dont le coefficient est le plus grand. Mais si l’on examine la formation des coefficiens des puissances successives du binome (a+-b) (a+ b} = a +oab + (a+ D} = à +3eb+ 3ab + (a HD = ai + Lab + Ga?b? fab5 L Di (a+ D) = a + 5añb + 1oab? + 104 b5 + Sabi+ etc. — etc. On reconnait que dans les puissances paires le terme du milieu est celui qui a le plus grand coefficient, et que dans les puissances i mpairesles deux termes consécutifs du milieu ont des coefficiens égaux et plus grands que tous les autres; ce sont donc les événemens composés qui répondent à ces coefficiens qui ont la plus grande probabilité relative. Ainsi, en prenant pour exemple le jeu de croix ou pile, jeu auquel on peut ramener tous ceux qui présentent deux événemens opposés à chances égales, les événemens composés les plus pro- bables seront, en 2 épreuves, une fois croix et une fois pile; en 3 épreuves, 2 fois croix et une fois pile, ou 2 fois pile et une fois croix ; en 4 épreuves 2 fois croix et2 fois pile, etc. ; ce qui conduit à la proposi- tion du n° 17, du moins dans le cas où les événemens simples ont le même nombre de chances. 18. Si en augmentant le nombre des épreuves, la probabilité de l'événement composé qui renferme cha- que événement simple dans le rapport du nombre des chances est toujours , relativement, plus grande que la probabilité de tout autre événement composé, il n’en est pas de même de sa probabilité absolue ; cette der- nière diminue à mesure que le nombre des épreuves augmente ct peut devenir aussi petite qu’on le vou- dra, en multipliant suffisamment les épreuves. 46 502 PR Par exemple, en 4 épreuves le nombre des chances de l'événement composé qui renferme 2 fois croix et fois pile étant égal à 6, la probabilité absolue de cet 6 0 événement est — — —;en6 épreuves le nom- Qi +i} 10 bre des chances de l'événement composé qui renferme 3 fois croix et 3 fois pile est égal à 20, et sa probabi- lité absolue est RE — =: en 5 épreuves la pro- (1 +) 64? : fois croix et de 4 fois pile est égale à babilité de 4 70 256" ner autant de fois croix que pile diminue successive- d’où l'on voit que la probabilité absolue d'ame- 6 0 70 16° 64° 256" viennent de plus en plus petites. Pour 100 épreuves ment, puisque Îles fractions etc. , de- cette probabilité se réduit à euviron = Cette diminution de la probalité absolue résulte de l'augmentation du nombre des événemens composés due à l'augmentation du nombre des épreuves; ainsi, tant que nous ne considérons qu'une seule classe de ces événemens composés, nous ne devons pas nous étonner de voir diminuer sa probabilité. Demander d'amener 5o fois crorx et 50 fois pile dans 100 épreuves, c’est demander un seul événement parmi 101 qui peuvent se présenter. Les 100 autres sont à la vérité moins probables que celui-ci, eu les considérant chacun en particulier, mais leur ensemble doune une probabilité contraire qui sur- passe de beaucoup la probabilité favorable à la sgrtie de 50 croix et de 5o piles. Si nous considérons d’autres classes d'événemens composés, nous verrons leur probabilité absolue dé- croître bien plus rapidement encore à mesure que le nombre des épreuves augmente. En effet la probabi- lité d'amener 2 fois plus de croix que de piles, qui en 3 ; ; , 3 ! 15 épreuves est égale à =, devient — Le) 64 34 512? en G épreuves ; en 9 épreuves, etc. Celle d'amener 3 fois plus de 2 croix que de piles est, en 4 épreuves, égaleà -t; en , [ ü 16? 25 5 épreuves, à 556” etc. En général, plus le rapport du nombre des croix à celui du nombre des piles s'éloigne de l'unité, dans un événement composé, et plus la probabilité absolue de cet événement décroit rapide- ment quand on augmente les épreuves. 19. Tout ce que nous venons de dire pour le cas où les événemens simples À et B ont le même nombre de chances, s’étend à celui où ces événemens ont des chances différentes ; c’est-à-dire que l'événement com- PR posé le plus probable relativement à tous les autres, est encore celui dans lequel le nombre des événemens À est à celui des événemens B dans le rapport des pro- babilités simples de ces événemens, et que la proba- bilité absolue d'un événement composé décroit d’au- tant plus rapidement, d’après l'augmentation du nom- bre des épreuves, que les événemens simples s’y trou: vent dans un rapport qui diffère plus de celui de leurs probabilités respectives. Ces propositions se démon- rent par l'examen des valeurs que prennent successi- vement les termes du développement de {a +b), en donnant à l’exposant 77 des valeurs de plus en plus grandes. Nous ne pouvons nous y arrêter. 20. Revenons un moment sur les arrangemens dont divers objets sont susceptibles, en les disposant par groupes, car cette méthode si simple est celle qui peut jeter le plus de jour sur les probabilités composées. II résulte de ce qui précède que les arrangemens 7» à m de deux objets A et B représentent tous les événemens qui peuvent arriver en 72 épreuves et qui sont com- posés de deux événemens simples, ayant le même nombre de chances. Par exemple, les arrangemens ? Auf AAAA AAAB AABB ABBB BBBB AABA ABAB BABB ABAA ABBA BBAB BAAA BABA BBBA BAAB BBAA nous offrent les 16 événemens composés, ayant chacun ï . re : =G pour l'expression de leur probabilité respective, 16 qui peuvent être produits indifféremment en quatre épreuves successives au eu de croix ou pile; À dési- gnant ici croix, Ct B pile, ou plus généralement A et B étant deux événemens simples opposés également probables. Or, en considérant isolément chacun de ces événe- mens composés, aucun n'est plus probable que les au- tres et celui qui donne 4 fois À de suite : AAAA , a ri- goureusement la même probabilité que celui qui donne deux fois À et ensuite deux fois B: AABB, ou que tout autre. Mais si l’on ne tient plus compte de l’ordre dans lequel À et B peuvent se présenter, on voit que l'événement composé qui contient 2 fois A et 2 fois B a six fois plus de chances que celui qui contient A qua- tre fois, ou que les probabilités respectives de ces évé- 6 I el nemeus sont entre elles comme & 6 10 On peut donc ainsi réunir en une seule classe plu- ! sieurs événemens composés très-différens, pour com- ! PR parer la probabilité de l'apparition de l’un quelconque de ces événemens avec chacun des autres en particulier ou bien encore avec la probabilité de leur ensemble. C'est de cette manière que l’on trouve que la probabi- lité d'amener deux fois A et deux fois B est à celle d’a- mener trois fois À et uue fois B comme Gest à 4; et encore, que cette même probabilité est à celle d’un événement quelconque, qui nerenferme pas 2 fois À est 2 fois B, comme 6 est à 10. Si l'on ne faisail que deux classes d’événemens , l’une qui renfermaät tous ceux où se trouvent à la fois les deux évésemens simples À ct B , et l’autre ceux où ne se trouvent que l'événement A ou l'événement B , ces deux classes opposées auraient 4 un, : 1 pour leurs probabilités respectives … 1 et 5 c'est-à- dire qu’elles seraient entre elles comme 14 est à 2, ou, ce qui est la même chose, comme 7 est à 1. On aurait donc sept fois plus de chances en pariant pour la pre- mière classe que pour la seconde. Il s’agit toujours ici de 4 épreuves, car si l’on augmentait le nombre des épreuves, ce rapport augmenterait d'une manière très- rapide. Par exemple pour cing épreuves le nombre des événemens composés qui ne renferment que À ou Best toujours2, tandis que celui de tous les autres devient 30; pour six épreuves ce dernier devient 62; pour 3 épreuves 126, etc. Ainsi la probabilité d’un évé- nement quelconque de la première classe est à la pro- babilité d’un événement quelconque de la seconde en 4 épreuvescomme 7:1 Dre seniee seems TO LT OMS nes sense OÙ 01 Tosccocsosooess 63 :1 etc. etc. La seconde classe d'événemens devient donc de moins en moins probable, et l'on peut, eu multipliant sufli- samment le nombre des épreuves, reudre la probabilité de la première aussi près de la certitude qu’on le voudra. Nous obtiendrions encore le méme résultat en don- nant plus d'extension à la seconde classe d'événemens ; par exemple, en lui faisant embrasser tous les événe- mens composés qui contiennent une seule fois A ou une seule fois B. Nous aurions donc alors deux classes oppo- sées, dont la première renferme tous les événemens dans lesquels entrent au moins 2 fois À et au moins 2 fois B, et dont la seconde renferme tous ceux dans lesquels À ou B n’entrent qu'une seule fois ou n’entrent pas du tout. Le nombre des chances respectives de chaque événe- ment composé étant donné par le coefficient du terme qui représente cet événement (15), dans le développe- ment du binome (a-b)" , nous voyons immédiatement qu’en 4 épreuves ces chances étant PR 563 ai + Ab — Gaïhr + 4ab° + bi la première classe comprend 6 chances et la seconde 10. Qu'en 5 épreuves les chances devenant a + ab + 104 br + 104 b} + 5abi +0 la première classe comprend 20 chances etla seconde 12. Qu'en 6 épreuves les chances devenant a + Gab + 15aib? L'oo 5 + 15a7bi LE Gab5 + B6 la première classe comprend 50 chances et la seconde 14, etc. La probabilité d’un événement quelconque de la première classe est donc à la probabilité d'un événe- ment quelconque de la seconde en 4 épreuves, comme 3 : 5 D a et en MD 20 Oisissenrsonmas 200 ClCass as à etc. DROIT AN d'où l’on voit que la probabilité de la première classe d'événemens devient de plus en plus grande compara- tivement à celle de la seconde, et qu’en multipliant suffisamment le nombre des épreuves on peut la ren- dre aussi grande qu’on le voudra. 21. En général, quelque extension que l’on puisse donner à la seconde classe d’événemens, comme le nombre de ses chances est donné par la somme des coefficiens des premiers et des derniers termes des puis- sances du binome, tandis que celui des chances de la première classe est donné par la somme des coefficiens des termes du milieu ; qu’en outre le nombre des ter- mes de la seconde classe reste toujours le même, tan- dis que celui des termes de la première classe s'accroît continuellement par l'accroissement du nombre des épreuves, il est évident que la probabilité absolue de la première classe pourra toujours devenir aussi grande qu'on pourra le désirer en augmentant le nombre des épreuves. On ne doit pas perdre de vue que ce que nous nom- mons ici la première classe des événemens composés est formé de la réunion des termes dont la valeur est la plus considérable avant et après le terme du milieu, le plus grand de tous dans les puissances à exposant pair, et avant et après les deux termes égaux du mi- lieu , les plus grands de tous dans les puissances à expo- sant impair. 22. Les considérations précédentes nous conduisent à l'importante proposition de Jacques Bernouilli, dont voici l'énoncé : On peut toujours assigner un nombre d'épreuves tel, qu'il donne une probabilité aussi approchante de la 564 PR certitude qu'on le voudra, que le rapport du nombre de répétitions du méme événement à celui des épreuves ne s'écartera pas de la probabilité simple de cet éve- nement, au-delà des limites données, quelque resserrées qu'on suppose ces limites. Pour éclaircir la question , supposons que l’événe- nent dont il s’agit est celui d'amener croix au jeu de croix ou pile ; la probabilité simple de cet événement étant : , nous avons à démontrer qu’en augmentant suc- cessivement le nombre »2 des épreuves, il y a une pro- babilité toujours croissante, c’est celle d'amener croix ‘ nr ; un nombre x de fois, tel que _ diffère aussi peu qu'on I le voudra de -. 2 " ONE ne Prenons pour limites +et=. En cinq épreuves toutes ) J les chances possibles sont a + Saïb Æ 104? + 10ab5 Æ Sabi + b° et comme nous n'avons à considérer ici que les événe- mens qui renferment croix au moins 2 fois et au plus 3,le nombre des chances de ces événemens est donné par la somme des termes 104 + 10@b5 — 20 puisque a = 1etb—1. 20 20 5 En 5 épreuves la probabilité est donc = = = :. P P 2° 32 8 7 : , 3 Considérons maintenant 10 épreuves, comme les 3 de 2 à 10 sont 6, etles = , 4, nous avous à embrasser tous les 2 événemens dans lesquels se trouvent au plus 6 croix et au moins 4 piles , événemens dontle nombre des chances est donné par la partie 2r1o0abi + 252ab5 + o1oatbt du développement du binome (a +4), Ce nombre des chances est donc 672, et la probabilité cherchée ; G72 G72 5 r te ES ç a devient ST jo nombre plus grand que 8° Pour 20 épreuves, comme les = de 20 sont 12, et Et © ©] les 50 8, nous aurons à considérer, dans le développe ment de (a + b)°°, la partie 12597040? + 1650960a"b9 + 184756abi + 16796oab11 EL 12595oab"2 qu nous donne 572616 pour le nombre des chances. PR La probabilité demandée est donc 772616 _ 96577 270 131072 nombre plus grand que Hi 1024 Pour 100 épreuves, la probabilité devient environ 96 Seed et elle peut ainsi se rapprocher à l'infini de l’unité 100 ou de Ja certitude. Si l’on choisissait des limites plus ; 3 2 ne RE L rapprochées que : et 5° la probabilité croiîtrait moins 5 rapidement, mais elle se rapprocherait encore à l'infini de l’unité. La démonstration générale de la proposition de Ber- nouilli exige des détails qui ne peuvent trouver place ici. 23. Avant que le calcul des probabilités formät un corps de doctrine , il était généralement convenu, dans les jeux de hasard , que la mise de chaque joueur devait être proportionnelle au nombre des chances qu’il a de gagner ; c’est-à-dire, par exemple, qu’un joueur qui pariait pour la sortie d’une face désignée dans le jet d’un dé ordinaire, contre un autre joueur qui prevait en sa faveur les cinq autres faces, ne devait déposer au jeu que la cinquième partie de cequ’y mettait son adver- saire. La justice de cette convention, qui parait d’a- bord toute naturelle, devient bien plus évidente lors- que le calcul nous démontre qu’en multipliant indéfini- ment les épreuves , chaque événement simple doit arri- ver dans le rapport de sa probabilité, et qu’ainsi celui qui parie pour une des faces du dé doit à la longue ren- contrer juste une fois sur six , ce qui finit par compenser exactement la perte et le gain, condition nécessaire de tout pari équitable. Mais si le simple bon sens est suff- sant pour régler la mise des joueurs, dans les jeux dont les chances sont peu nombreuses et facilement détermi- nables, il n’en est point ainsi pour les jeux très-com- pliqués, et même pour les diverses conventions dont les jeux simples sont susceptibles. Comme ce sont les ques- tions de cette espèce qui ont donné naissance au calcul des probabilités, nous crovons devoir leur consacrer quelques mots. On nomme règle des partis la règle d’après laquelle, si un jeu est interrompu avant le coup final, le partage de la somine déposée par les joueurs doit être fait en- tre eux. Pour que ce partage s'effectue d’une manière équitable, chaque joueur doit nécessairement recevoir une somme proportionnelle à la probabilité qu'il a de gagner le dernier coup qui n’est pas joué. Voici le plus simple des problèmes auquel s'applique la règle des partis : Dans un jeu de hasard composé de deux chances PR parfaitement égales, deux joueurs, jouant à qui aura gagné le premier trois coups se séparent sans terminer , lorsque le premier en a gagné deux et le second un; on demande comment ils doivent partager lu mise ou l’en- jeu. Ce problème fut proposé à Pascal et à Fermat par le chevalier de Méré , qui n'avait pu le résoudre. Rober- val y échoua aussi quoiqu'il füt un autre géomètre que ce chevalier, dont on ne connaît aujourd'hui que les faux raisonnemens sur les probabilités , rapportés dans une des lettres de Pascal, Voici la solution de ce der- nier. Lorsque deux joueurs, dit Pascal, ont déposé leurs mises, c’est-à-dire, qu'ils ont abdiqué la propriété pour en remettre la décision au sort, et qu'après quelques coups ils veulent se séparer sans attendre la fin du jeu, il est évident que, s'ils étaient égaux en points, ils au- raient l’un et l’autre une égale espérance de gagner, un droit égal sur la somme déposée; ils devraient donc la partager également. Mais si avant le dernier coup qui lesa mis but à but, ils eussent voulu se séparer, le joueur le plus avancé en points eàt pu dire : Si je perds le coup prochain, nous sommes but à but; et en ces- sant alors le jeu j’emporterai la moitié de la mise totale; voilà donc déjà une moitié de cette somme qui m’appar- tient, quel que soit l'événement du coup qui va suivre ; ce n’est donc que l’autre moitié de la somme qui va être mise à la décision du sort; ainsi le coup que nous al- lons jouer pouvant m'être également favorable ou con- traire, j'ai droit à la moitié de cette moitié, ce qui, joint à la moitié déjà acquise, fait les trois quarts de la somme déposée. La solution de Fermat est plus directe et donne une méthode pour se diriger dans les questions semblables. Au point où en est la partie, dit-il, il est évident qu’elle sera terminée en deux coups au plus. Voyons donc quelles seront toutes les différences alternatives de gain ou de perte qui peuvent arriver en deux coups; le pre- mier joueur peut d’abord les gagner tous deux , ou per- dre le premier et gagner le second, ou gagner le pre- mier et perdre le second, ou les perdre tous deux ; ainsi toutes ces alternatives peuvent être exprimées par les différentes combinaisons des lettres & et b prises deux à deux, et qui sont aa, ab, ba, bb. Or, de tous ces coups ou combinaisons de gain et de perte, ilyena trois favorables au joueur le plus avancé, et leur nombre total n’est que de quatre; ainsi la probabilité qu'il a de gagner est j? tandis que celle de son adver- PR A 1: : : saire n’est que de ;; ils doivent donc partager la mise totale dans le rapport de 3 à 1, ou le premier doit en prendre les trois quarts et le second un quart. PR 565 La considération des probabilités composées , dont Moivre fit usage le premier d’une manière générale dans sa Doctrine of chances, résout plus facilement encore cette question. Eu effet, sil était joué une partie de plus et que le premier joueur la gagnät, il aurait la mise totale; ainsi, comme le jeu est égal, il a d’abord une probabilité ARE | : de _;sil ne gagnait pas cette partie, chacun des deux 5 ; joueurs avant alors gagné deux parties, la suivante décide- rait leursort; mais la probabilité que cette dernière partie RS L san , , sera jouée est, ainsi la probabilité qu’elle sera gagnée 3 I " . - — ,,et de même 4 AR ï par le premier joueur est = x 2 à pour le second. Donc le premier joueur a pour sa proba- Vu 1 . bilité totale de gagner - + — ;, tandis que le D I Fa 4 4 I second a seulement -. 4 Si l’on supposait trois joueurs et qu’au premier man- quât un point , au second deux et au troisième trois ; en raisonnant de la même manière , on trouverait que I 3 devant être terminée en trois coups au plus, la proba. la probabilité simple pour chacun étant + et la partie bilité totale de gain pour le premier serait I RO D 3 +3 | 373 3 437%. 7,27 RS 2 I elle dusecond 2.4 +2.2 = celle du secon 3 °3 +3 3 37 et celle du troisième 3 d 3 7 3 — _ Ainsi il faudrait partager la mise de manière que le . a: IC 7 ins premier eût les “Je second les Z, le troisième 27 27 1 27° 24. Jusqu'ici nous avons considéré le nombre des le chances qui donnent un événement comme entièrement connu, et nous avons déterminé à priori la probabilité de cet événement; nous allons maintenant supposer que ce nombre est inconnu, et que l’on n’a pour déter- miner la probabilité de l'apparition future de l'évéue- ment que l'observation de ses apparitions antérieures. Pour éclaircir ce nouveau point de vue, prenons l'exemple, donné par Condorcet, d'une urine qui ren- ferme 4 boules, dont les unes sont blanches et les au- tres noires, mais dont on ignore combien il y en a de chaque espèce. Supposons qu’en 4 épreuves, après cha- cune desquelles la boule tirée a été remise dans l'urne , afin de conserver les mêmes conditions, on ait amené trois boules blanches et une noire, et proposons-nous de trouver la probabilité d'amener une boule blanche dans une cinquième épreuve. 566 PR Or, nous pouvons supposer que l'urne contient ou 3 boules blanches et x noire, ce qui donne a=3, b—1 Un en désignant par a le nombre inconnu des boules blan- ches, et par b celui des boules noires. Mais d’après (15) le nombre des chances de l'événe- ment composé de la sortie de 3 boules blanches et d’une boule noire est 4 &b Ainsi substituant dans cette expression les valeurs de a et de b relatives à chacune des hypothèses, nous ob- tiendrons le nombre de chances qui, dans chacune de ces hypothèses, appartient à l'événement composé que nous considérons, Nous aurons ainsi et l'hypothèse qui donne le plus grand nombre de chances est aussi celle qui est la plus probable, puis- qu'elle s'accorde le mieux avec la possibilité de l’évé- nement observé. Puisque les trois hypothèses embrassent tous les cas possibles , une d’entre elles a nécessairement lieu ; ainsi la somme de leurs probabilités doit être égale à l’unité, et comme, dans cet exemple, ces probabilités sont pro- portionnelles aux nombres 27, 16, 3, dont la somme est 46, elles se trouvent exprimées par les fractions Le | 27 16 5 467 467 46° Pemarquons maintenant que pour tirer une boule blan- che , duns une nouvelle épreuve, la probabilité de la 97 p'emière hypothèse étant E ,et celle d'amener une 4 ) boule blanche, dans cette hypothèse, étant 7 la pro- 4 ne te 27.0 babilité du concours de ces deux événemens est 46 X 3° On à de même pour le tirage d’une boule blanche dans . 16 2 ses la seconde hypothèse -, €t dans la troisième 4 4 " : s 3 1 é Mo iS > hypothèse, — X —. Ces trois probabilités 27 X >;, : 46 4 46 ” 4 D. 3 1 = y doivent s'ajouter, car elles se rap- 36% 3 46 * 4 ie Do portent à la même unité qui représente la certitude, et elles sont par conséquent trois parties de la probabilité demandée. On a donc pour la probabilité de la sortie d’une boule blanche au cinquième tirage 27 3 16 2 3 l 116 46 X 3 — 184 On trouverait de la même manière pour celle de la sortie d’une boule noire I 16 X 4 + 6 X + | X 3 3 65 VA 4 En analysant la marche que nous venons de suivre, on verra qu'elle repose sur les trois principes suivans : I. Les probabilités des hypothèses établies sont pro- portionnelles aux nombres des chances que ces hypo- thèses donnent pour les événemens observes. IT. Les probabilités des diverses hypothèses se for- ment en divisant le nombre des chances de l'événement composé, calculé dans chaque hypothèse, par la somme des chances dans toutes les hypothèses. UT, La probabilité d'un nouvel événement simple s'obtient en formant la somme des produits des proba- bilités des hypothèses par celles de l'événement prises dans chaque hypothèse. 25. On peut, d’après les principes précédens, con- struire des formules générales applicables à tous les cas particuliers , et déduire ensuite de ces formules les lois des probabilités à posteriori. Mais ces formules, d’ail- leurs très-compliquées , exigent l’emploi du calcul inté- gral , et leur déduction dépasse nos limites. Nous pou- vons seulement signaler leurs principales conséquences, Supposons, dans le cas de l’urne contenant quatre boules , qu’on ait fait quatre nouveaux tirages et qu’on ait encore amené trois boules blanches et une noire; alors nos données sont un événement composé de la sortie de six boules blanches et de deux boules noires, dont le nombre des chances est (15). Es ah. 1.2 Donnant successivement à a et b les valeurs correspon- dantes à chacune des hypothèses, nous obtiendrons les trois nombres 204125 708 1,» 252) et comme la somme de ces trois nombres est 27822, les probabilités des hypothèses devienuent 20412 7158 252 7822 Ÿ 27822 ‘ 27822 En les comparant avec celles qui résultent des quatre premières épreuves : 27 16 9 46" 46° 46° on voit que la probabilité de la première hypothèse, PR celle de trois blanches et une noire, est devenue beau- coup plus grande , tandis que les autres ont diminué. Douze tirages, qui amèneraient neuf blanches et trois noires, feraient encore croître la probabilité de la première hypothèse et diminuer celle des autres ; et enfin , en admettant que dans un très-yrand nombre de tirages le rapport des sorties des boules blanches à celles des boules noires füt celui de 3 x 1 , ou n’en différät que de très-peu , l'hypothèse de trois boules blanches et une noire dans l'urne acquerrait une valeur d’au- tant plus grande ou différerait d'autant moins de la certitude que le nombre des épreuves serait plus grand, Ceci résulte naturellement de la proposition fonda- mentale de Bernouilli, car puisque en multipliant les épreuves, la probabilité d'obtenir chaque événement simple dans le rapport du nombre de ses chances peut devenir aussi grande qu’on le voudra , il s'ensuit que , dans toute série d’événemens simples donnée , le rap- port du wombre d’apparitions d’un des événemens au doit différer d’autant moins de Ja probabilité simple de cet événement que le nombre total des événemens nombre total des événemens est plus grand. Ainsi, en admettant que dans cent épreuves on ait tiré soixante- quinze boules blanches et viugt-cinq noires, l'hypo- thèse qui donne pour probabilité simple à la sortie m5 3 blanche ——— ou - 100 4 degré de probabilité; ce degré augmente si, sur deux d'une boule acquiert un grand cents épreuves , on amène cent cinquante boules blan- ches , et il finirait par arriver à l’unité ou à la certitude, si le nombre des épreuves devenant infini, celui de la sortie des boules blanches en était toujours les trois quarts. Ce résultat, qui se démontre d’une manière très- rigoureuse , est d'une haute importance dans le calcul des probabilités à posteriori , il prouve qu’on peut tou- jours désigner un nombre d'observations tel que la probabilité simple qui en résulte , pour un événement dont on ne connaît pas le nombre des chances, ne s’é- carte pas de la probabilité exacte de cet événement au- delà de limites données , qaelque resserrées qu'elles soient; et c’est sur lui que reposent les théories sur la vie humaine, les tontines, les assurances, les rentes viagères , la probabilité des témoiguages , celle des ju- gemers par jury, etc. 26. Le problème des rentes viagères est celui qui montre de la manière la plus évidente l'utilité du calcul des probabilités , car constituer une rente viagère sur la tête d’un homme d'un âge donné, c’est stipuler avec lui qu’on reçoit son argent sous la condition qu'on lui en paicra l'intérêt légal avec un surcroît d'intérêt à imputer sur le capital, et qui soit tel qu’à sa mort il se trouve entièrement remboursé, intérêts et capital. PR 567 Ainsi, le problème se ramène à la détermination du nom- bre d'années qu’a‘probablement à vivre un homme d’un âge connu ; mais cette détermination ne peut être effec- tuée qu'à posteriori; car ce n’est que l’observation qui peut nous apprendre combien sur un nombre d’hom- mes qui naissent en même temps, 1l y eu a qui parvien- nent à l'âge le plus avancé ; et, d'après ce qui précède, il est nécessaire d’avoir un très-grand nombre de ces observations pour parvenir à des résultats d’une pro- babilité suffisante. Ces questions seront traitées ailleurs. (Foy. Vie et Vracrr ; Voy. aussi AssuRANCE et ToxrinE.) 27. Les applications du calcul des probabilités aux questions judiciaires et politiques ont été traitées par Condorcet, dans son Essai d'applcation de l'analyse aux decisions qui se donnent à la pluralité des voix. Cet écrit remarquable contient des conclusions que les législateurs ne sauraient trop méditer.Dans notre impos- sibilité de donner plus d’étendue à cet article, nous de- vons au moivs indiquer à nos lecteurs les sources prin- cipales où ils peuvent puiser. Ce sont : l’Ars conjer- tandi de Bernouilli ; l’Æssai d'analyse sur les jeux de hasard de Moutmort; The doctrine of chances de Moivre ; l'Essar sur la probabilité de la vie humaine de Deparcieux ; les Recherches sur les rentes, les emprunts, les remboursemens, etc. de Duvillard ; le Traité elémen- taire du calcul des probabilités de Lacroix; et enfin la Théorie analyrique des probabilités de Laplace, ou- vrage jusqu'ici le plus complet et le plus profond. M. Poisson, qui s’est beaucoup occupé de la théorie des probabilités, a lu dernièrement, à l'Iostitut , un mé- moire qui parait contenir des vues nouvelles et des lois très-importantes. La haute réputation de ce géomètre , un des premiers de notre époque , fait désirer vive- ment la prompte publication de cet écrit. PROBLÈME. Proposition dans laquelle on se pro- pose un but à atteindre, comme, en géomctrie, de construire une certaine figure , et, en algèbre, de trou- ver un nombre qui satisfasse à certaines conditions, (Foy. Résozuriox.) PROCLUS, chef de la secte néo-platonicienne, est célèbre dans l'histoire de la science pour avoir trans- porté à Athènes l’enseignement supérieur des mathé- matiques , qui jusqu'alors avait été le partage de l’école d'Alexandrie. Cet événement eut lieu vers le milieu du cinquième siècle de notre ère. Ce philosophe, qui, comme l'illustre maître dont il professait les doctrines, plaçait avec raison les mathématiques au premier rang des connaissances humaines, n’a point fait de décou- vertes remarquables dans ces sciences, mais il contribua du moins, à une époque de décadence, par ses travaux et ses leçons, à en perpétuer l'éclat quelque temps en- 568 PR core. Tous les ouvrages de Proclus nous out été con- servés; ceux qui ont pour objet les mathématiques n'offrent aujourd'hui qu’un intérêt secondaire; ce sont deux livres intitulés : Du mouvement, imprimés d’a- bord à Bäle, en grec (15371, in-5), ensuite traduits en français par Forcade et imprimés à Paris (1563). Cet ouvrage n’est qu’une reproduction des théories d’Aris- tote en physique. IT. Des scholies ou commentaires sur le premier livre des Élémens & Euclide. Padoue, 1560, in-folio, traduction latine de Barocci. II. Traité de la sphère, imprimé par Alde à Venise, 1499, in-folio. Ce n’est que Ja reproduction à peu près littérale de lou- vrage de Geminus sur le même sujet. IV. Et enfin : Po- sitions astronomiques ou plutôt Æxposition des hypo- thèses astronomiques de Ptolémée. Bâle, 1540, in4, traduction française de l'abbé Halma, Paris, 1820. C'est plutôt un abrégé qu'un commentaire de l’4/mageste. Les ouvrages philosophiques de Proclus sont plus im- portaus et ont un caractère plus prononcé d'originalité et de talent. Un écrivain moderne, à qui l’on doit déjà une version des principaux écrits de Platon, en a ré- cemment publié une traduction française dont nous avons point à apprécier le mérite. On croit que Proclus, né à Xante ou à Constanti- nople, le 8 février 412, est mort à Athènes, où il re- çut des honneurs funèbres qui rappellent l’enthou- siasme de la Grèce antique pour les hommes de génie, le 13 janvier 454. PROCYON. (454) Nom d’une étoile de la première grandeur renfermée dans la constellation du petit chien. PRODUIT. (4ig. et Arith.) Résultat d’une multipli- cation. (Voy. ce mot.) PROFONDEUR. (Geom.) Une des trois dimensions des solides; on la nomme autrement hauteur. (Foy. ce mot.) PROGRESSION. (4/g.) Suite de nombres en pro- portion continue, c’est-à-dire , dont chacun est moyen proportionnel entre celui qui le précède et celui qui le suit. (Woy. Maru. 7 et Proronrion.) Une progression est dite arithmétique où géométri- que selon que le rapport qui règne entre ses termes est arithimétique ou géométrique. Nous allons examiner ces deux classes de progressions. PROGRESSION aArITaMÉTIQUE. Une suite de termes comme 2,4: 070, 105112 ,N74, etc. qui croissent par différences égales se nomme progres- sion croissante ; et une suite comme 275 26% 25:, 24; 23,292, 91, etc. PR qui décroïssent pat différences égales ; se uomme pro- gression décroissante. 1. Représeutons par a, bc; d; ef; .e,th,etc. une progression arithmétique quelconque croissante ou décroissante. Si 9 représente la différence constante , nous aurons a — b—5û si la progression est décroissante, et si elle est croissante. Dans le dernier cas, auquel on peut ramener le second en renversant l’ordre des termes, on a, d’après la nature de la progression b— a—= ù Ce — b = à d—c—=û e—d—0 ct. — etc. ou encore Îl Ci a +9 I C (l c+o0 d d+Li—e etc. — etc. On tire de ces dernières : b=a+i c=a+i+i d=a+i+i+o) e=a+i+i+o etc. — etc. c’est-à-dire, que chaque terme est égal au premier plus autant de fois la différence qu’il y a de termes moins un avant lui. Uue progression croissante peut donc s'exprimer en général par (a) La, a+9,a+Hod, a+39, a+ 49, etc... a H(n—1)d n étant le nombre des termes. Cette expression a l’a- vantage de rendre sensible la construction des termes. 2. Quant aux progressions décroissantes , on voit aisé- ment qu’on peut leur donner aussi la forme générale a, a—9,a—2,a—30,a—4ÿ,etc.…. a(n—1)d. Ainsi la forme (a) peut embrasser les deux cas en fai- sant 9 positif ou négatif. b] PR 3. Dans une progression arithmétique quelconque, croissante ou décroissante , que nous désignerous par —— jy Ai À Ajy jy An, CC... Ame deux termes quelconques a», am—n pris à égales dis- tances des deux termes extrêmes &,, et &n, forment avec ces extrèmes la proportion An — dj = Am — Ann. En effet, on a An = 6€o + no amn = @, + (min) Am 4, + M d’où An— 4 = 4, + ni — a, = ni Un— Am=n = 4 + MN — a, — (mn) = nd et, par conséquent , ax — 4, = Am— Am-n. 4. On tire de cette égalité à, + an — an + Gm-n, c’est-à-dire que la somme de deux termes quelconques d’une progression arithmétique, pris à égales distances des extrèmes , est toujours égale à la somme de ces extrêmes. Si la progression avait un nombre impair de termes, celui du milieu serait moyen proportionnel entre les extrêmes, et la somme des extrêmes serait le double de ce terme moyen. 5. Il résulte de cette propriété que la somme de tous les termes d’une progression arithmétique est égale à la moitié du produit de la somme des extrêmes multipliée par le nombre des termes. Car, en renversant l’ordre des termes de la progres- sion — Go is À y A, , CÙC... Am, Am on a — Am m1, Am—oy CC. Ar y Co et en ajoutant les termes correspondans de ces deux suites , on a les sommes égales a-am = di — ami = 43 + Am) = etc. = Am—1 +- &i = Am + &o- Or, en additionnant toutes ces sommes, on aurait évi- demment pour résultat deux fois la somme de tous les termes de la progression : ainsi, puisque ces sommes sont égales et qu’elles sont au nombre de »? +1, en multi- pliant par rm + 1 une quelconqued'entre elles, on aura la somme générale, Donc (4, + a).(m-H1) étant cette somme générale, on a pour celle de la progression , en la désigoant par S, l'expression (b) TONE HI, PR 209 nl ; S = (+1) (as + Gm), ce qui est la proposition énoncée. 6. Appliquons cette formule à trouver la somme des seize nombres en progression arithmétique, 153, 5,759 115 13, 15,17, 19, 21, 23, 25, 273 29, 51. Nous avonsici à, = 1, 4m = 31, m—1—16et 9 — 2. Substituant dans (b), nous obtiendrons 6.32 . . 161 +31) — SEE = 256 on opèrera de même dans tous les cas particuliers. 7. Si dans l’expression (b) on substitue à la place de a sa valeur a, + md, elle devient mim+1) ; ————<* s L——=] \ 0 S = (m+41) a : formule qui donne la somme des termes d’une progres- sion arithmétique au moyen du premier terme, de la différence et du nombre des termes. 8. Les trois formules Am = Ao + MO S — : (mai) (& —+ am) / I N S = (m+1) @& + : m(m+-1)0 renferment la solution de toutes les questions qu’on peut se proposer sur les progressions arithmétiques. En désignant par » le nombre des termes qui est ici m1, le dernier terme a »—1 pour indice, et on peut donner à ces expressions les formes suivantes, sinon plus simples du moins plus caractérisées (ec)... an=3 a, +(n—1)d $ L (d).55.258 = -n(a,+an—:) 2 , : ‘ae : (éléseees © na +: n(n—1)9 9. On tire de l'expression (1) les trois égalités / \,9 do = An—i — (MI J9 n—=—— + :, dont la gression au moyen du dernier, de la différence et du nombre des termes ; dont la seconde donne la différence 47 première donne le premier terme d’une pro- 570 PR au moyen du premier et du dernierterme, etdu nombre des termes ; et dont, enfin, la troisième donne le nom- bre des termes au moyen du premier et du dernier terme , et de la différence. 10. Les applications de ces formules ne présentant au- cune difficulté , nous nous contenterons d’en présen- ter un seul exemple. On demande d'insérer cinq moyens proportionnels arithmeétiques entre les deux nonibres 2 et 14, ou, ce qui est laméme chose, on demande cinq nombres u, v,x, J,3%, tels qu'on ait la progression 2 0 z, 14 2 UV Ty Vs Z5 14e Il est visible que la question se réduit à trouver la dif- férence de la progression, car si l’on connaissait cette différence, on formerait les termes demandés, u, v, x, Y; =, en l'ajoutant successivement une fois, deux fois, etc. , au premier terme 2. Ainsi, le premier et le dernier terme étant connus ainsi que le nombre 7 des termes , eu substituant ces valeurs dans la seconde ex- pression du n° O, on trouvera La progression sera donc + 2; 4, 6, 5, 10, 12, 14, et, par conséquent, les cinq moyens proportionnels de- mandés sont 4 ,6, 8, 10, 12. 11. On tire également de la formule (d) les trois expressions 2S$— na, An —= = 2S— Nan ; G, = = n 25 n = —— An +4 qui servent respectivement à trouver le nombre des ter- mes , le premier et le dernier terme, lorsqu'on connaît deux quelconques de ces quantités et la somme. 12. La formule (e) fournit encore les trois expres- sions ay = S— -(n—i)) n 2 5 — AS—na) n(n—1) nr —= __ 240 \/ [SH | in : : à l’aide desquelles on peut obtenir ie premier terme, PR la différence ou le nombre des termes à l’aide de deux quelconques de ces quantités et de la somme. 13. Ce qui précède renferme la théorie complète des progressions arithmétiques simples ; mais on doune en- core le nom de progressions arithmétiques à des suites de termes croissans ou décroissans par différences iné- gales , dont la considération est très-importante. Voici la génération de ces suites. Soit + A,A+HD,A—Lo2D,A<+3D, etc... À + (n—1)D une progression arithmétique ordinaire. En formant les sommes successives de deux, trois, quatre, etc., de ses termes, on obtient une suite de nombres dont les secondes différences sout constantes , savoir : termes. 1° diff. 2° diff. À 2A+D , AD, 3A+3D, A+2D, D. 4A+G6D , A<+3D, D. 5Aæ10D, A+4D, D: etc. etc. etc. Cette suite de termes se nomme progression arithméti- que du second ordre. De même, en prenant les sommes successives de deux, trois, quatre, etc., termes d’une progression du second ordre, on obtient une suite de termes dont les troisièmes différences sont constantes : termes. 1 diff. 2° diff. 3° diff. À 3A+ D, A+ D. 6A+ 4D, 3A+ 3D, A+D. 10A—H10D, 4A+ 6D, AD, D. 15A+o20D, 5A<+HioD, AH3D, D. etc. etc. etc. etc. et que l’on nomme progression arithmétique du troi- sième ordre. On peut, en poursuivant de la même ma- nière, former des progressions d'ordres de plus en plus élevés, eten général on nomme progression de l'ordre n, celle dont les différences constituent une progression de l’ordre n—1, ou dont les x ièmes différences sont égales. 14. En partant de la progression ordinaire, ou du premier ordre, Sn, 25 3,143 5, 0, 7,18, 0, etc. formée de la suite des nombres naturels, on obtient pour les progressions des ordres suivans : PR 6,: 10;, 15, 28, 36, 3° ordre. 1, 4, 10, 20, 35, 56, 84, 120, 165, etc. 4° ordre. 1, 5, 15, 35, 50, 126, 210, 330, 495, etc. 29 ordre 3,3; 21, 45, etc. Les nombres de ces suites prennent le nom de nombres figures. (Foy. ce mot.) Si l’on désigne par »2 le rang ou l’indice d’un terme, on trouve pour l'expression générale du terme dece rang, c’est-à-dire, pour ce que l’on nomme le terme general de la suite, Nombres naturels. ......... ne : : mm Figurés du 2° ordre........ Lens 1.2 Figures du 3° ordre...,.... r(m-}1) (m2) 1.959 Figures du 4° ordre AOREOUEEANErS) 8 eee REA etc. etc. En général, le terme du rang »2 dans la suite des nom- bres figurés de l’ordre » est m(m-1)(m42)(m+43)...(m4n—1) 1:093064 6044 Nous verrons ailleurs comment on obtient ces termes généraux, (Joy. SommarTorre.) D'après la formation de ces suites , il est évident que le terme général d’une quelconque d’entre elles exprime la somme des »1 premiers termes de la suite précédente. Par exemple : mm + 1) 1.2 est la somme des »2 premiers termes dela progression des nombres naturels ; m(m+1) (m2) 12.9 est la somme des » premiers termes de la progression des nombres figurés du second ordre, et ainsi de suite. Comme on nomme terme sommatoire d’une suite de termes l’expression générale de la somme d’un nom- bre quelconque de ces termes , nous pouvons dire que le terme général d'une suite de nombres figurés est en même temps le ferme sommatoire de la suite de l’ordre immédiatement inférieur. L'expression (e) LL. S = na, + = n(n—1)9 peut se nommer le terme sommatoire d'une progression du premier ordre, dont le premier terme est 4, et la Pi différence 9. En faisant dans cette expression a, = 1 et oi 2 — 1, nous obtenons pour le terme sommatoire de la suite des nombres naturels 2 —1) 2— S = nr + = n(n—1) = 2n-n(r 2— ee 5 2 n(n+1) > ce qui est identique avec le terme général des nombres figurés du second ordre. Car m et n désignent égale- ment ici le nombre des termes. Ces remarques étaient indispensables pour ce qui va suivre. 15. Désignons par À,, A,, A2, À,, etc... A», une suite de nombres formant une progression arithméti- que du second ordre; désignons encore par D,, D’, D", etc, les différences consécutives À — A, À, — A, , etc., et enfin par D, la différence constante des premières différences D,, D, D", etc., ou D'—D, D,'—D\, etc., nous aurons de cette manière les trois suites de nombres À; A; Ans A. À. A. etc D,, D, D", D, D”, etc. D,, D,, D, D, etc. liées entre elles par la loi de formation du n° 12. Or, en vertu de la construction même de la progres- sion du second ordre, on a les égalités suivantes A, =A,—+D, As PDA LD LD =A LED SL D A;=A,+D, =A, +D, + 2D,—A,—+ 3D, + 3D, A,—A,+D," =A,+D,+3D— A, + 4D, + 6D. A;—=A,;+D"—=A,+D,+4D— A, + 5D,+roD, ss LC: ss soin DE Il est visible que le terme A, aura pour expression gé- nérale ( f) (m—1) (m—2) 1.2 D. A + (—i) D, + car, dans la suite des valeurs destermes À, A,, A,, etc., les coefficiens numériques de D, sont les nombres natu- rels 1,2, 3, 4, etc., et comme cette suite ne commence qu’au second terme de la progression ; le coefficient de D, dans le » ième terme, est le terme m—1 de la suite des nombres naturels. En outre les coefficiens numéri- ques de D, sont formés par l'addition successive de ceux de D; ces coefficiens sont donc la suite des nom- bres figurés du second ordre; mais ils ne commencent à paraître qu’au troisième terme de la progression, c'est-à-dire que le cocfficient numérique du terme A, J12 PR est le nombre figuré du second ordre du rang M— il faut donc substituer #—2 à m1 dans l'expression géné- rale de ces nombres, et l’on obtient en effet pour le terme général de la progression du second ordre l’ex- pression ci dessus. 16. La somme d'un nombre quelconque 72 de termes d'une telle progression étant nécessairement égale à la somme de toutes les quantités qui composent ces ter- mes, ona A,+A,+A,+A, + A, LA; —+Hetc.... LA» A,+ A: +etc...)+(r1+2+etc...mr—i)D, + (1 +34+64etc... is PP Vpn, mais nous avons d’abord A, + A + A, — etc... = À, De plus, la somme des nombres naturels de- puis 1 jusqu'à #2—1 est le nombre figuré du second or- m(m—1) 1.2 des nombres figurés du second ordre depuis le premier dre du rang m—:, c’est-à-dire, ; et lasomme (m1) (m—0) 1 jusqu’au »1—2 ième , - est le nombre T1 figuré du troisième ordre du rang 1—2 , c’est-à-dire M (11— 1) (n—2) 1.2.3 Ainsi, désignant par S la somme des »2 premiers ter- mes de la progression en question , nous aurons (g) m(m— m(m—1) (m—2) S= mA, + Li + 7 —— 1.2.9 D, Une marche exactement semblable nous ferait trouver pour le terme général d’une progression du troisième ordre lexpression (A) A, (m—i)D, jte Es SLE 14 Qn—1)(m—92) (m—3) + os D, À, désignant le premier terme de cette progression, D; la première des différences premières, D, la première des différences secondes et D, la troisième différence constante. On obtiendrait également pour la somme d’un nom- bre 72 de termes de cette progression le terme somma- toire (£) L mm 1) 1) (m—0) IRON Pr : ENS .2 I = MA, + —— + PR La déduction de ces formules ne présente aucune difficulté. 18. En général, la progression arithmétique de l’or- dre # a pour tcrme général, (k) mi (m1 )3—1 A, TI \ + Se A; +(m—i) D, pet D, + —3 3 m—i)"—1 + etc.... (st) = D} 121 t, pour terme sommatoirce () À m2 —1 m3 1 D ma —\ D | mA, + er Far + ar D: eLCE re NU + 1 —1 ve Ecru D; 12 +11 À, désignant toujours le premier terme, et D,, D,, D; les différences successives. Appliquons ces formules à quelques questions. 19. On demande la somme des carrés des nombres impairs 1, 3, 5,7, Q, 113; ces carrés sont 25, 49, 81, 11 13 9; En prenant les différences consécutives de ces nom- bres on trouve la suite dont les différences 5, 8, 8, 8 sont égales. Les nombres proposés forment douc une progression du second ordre. Ainsi dans la formule {g) n° 15, faisant A, = 1, D, —8,D, —8, nous obtien- drons 6.5 6.5.4 - S = 6: — 8 2.8 — 256 » 6.) + . DE CRT 8 Le 20. On demande l'expression générale de la somme des carrés des nombres naturels : 30, etc... Nous avons ici À, — 1, D nn NO, 10, 29; — 3; D: Substi- tuant ces valeurs dans la formule (g), elle devient — 2: 3m (m—1) + 2m(m—1)(m—2) 12.9 = mn + ce (m—3) (m—2) + qe (m—1) + 6m] 1.2. m(m+i)(2m+ ir) 1.2.3 Ainsi , pour avoir, par exemple, la somme des 10 carrés PR 1, 4, 9, 25, 36, 49, 64, 8r, on fera »m — 10, et la dernière expression donnera 10.11.21 ses 1:29 mu 385 est donc la somme demandée. »1. Trouver l'expression générale de la somme des croisièmes puissances des nombres naturels : 1, 8, 27, 125, etc. Les premières différences sont Jr 19 37, 61, etc. les secondes 12, 18, 24, etc. et les troisièmes 6, 6, etc. Les troisièmes différences étant égales, les nombres proposés forment une progression du troisième ordre ; —7,D =12et D, =6, et substituant ces valeurs -dans la formule (i) on aura ainsi faisant A — 1, D 1 12 (m—1) (m—2) 1.2 1.2.3 ï S SL me m—3) EE Réduisant tous les termes au même dénominateur 4, la somme des numérateurs peut se mettre sous la forme mf4 + 14 (m—1) + 8 (m—1) (m—2) + (m—1) (m—2) (m—3)] Développant les produits et réduisant, on obtient dé- finitivement CEE [ (mm + à 4 1.2 Ainsi, par une particularité assez remarquable, la somme des troisièmes puissances des 72 premiers nombres na- turels est égale au carré du nombre figuré du second ordre, du rang 7. S'il s'agissait donc de la somme des 6 cubes 1, 8, 27, 64, 125, 216 on ferait »m —6, et la formule donnerait 22. Le problème de trouver le nombre des boulets qui composent une pile se réduit à la sommation des PR 315 termes d’une progression du second ordre. Ces piles ont ordinairement pour bases un triangle équilatéral , un carré, où un rectangle. Si l'on désigne par 7 le nombre des boulets d’uu côté de la base, la somme des boulets des piles triangulaires et quadrangulaires est donnée par les expressions Pile triangulaire — (r + Je n +2) Pile quadrangulaire — uen nor + 3) La somme des boulets des piles rectangulaires est, en désignant par » le nombre des boulets de la lon- gueur de la base, et par » celui des boulets de la lar- geur de cette base, m(m+i)(3n— m<+i) 6 Pile rectangulaire = PROGRESsIONS GÉOMÉTRIQUES. Une progression géomé- trique est, comme nous l'avons déjà dit, une suite de nombres dont chacun est contenu dans celui qui le pré- cède autant de fois qu’il contient celui qui le suit, ou vice versa. Telles sont les suites 2 1: 2:4:8 : 16 : 32 : 64 : 2 2187 : 729 : 243 : 81 : 27: 9: La première est une progression géométrique crois- sante, et la seconde une progression géométrique de- croissante. gne =. On nomme rapport de la progression le rapport, On les désigne l’une et l’autre par le si- toujours le même, de deux termes qui sesuivent. 1. Soit = A, Ni, € 1 © Às : A, etc... Ây une progression géométrique quelconque. Son rapport sera A, A et elle sera croissante si r est un nombre entier , et de- croissante, s'il est une fraction. Ona, par la construction même de cette progres- sion , la suite d’égalités A, = Aï r A3s—=A,r—= Arr A,= A ShR—= AI TT A,—= Air—= A, TP T etc. = etc. et, en général DT4 PR Am = Amir =A rrriress ir = A, rm—i Ainsi la forme absolument générale d’une progression géométrique est A rs APS As À hisser .. L sous cette forme, toutes les propriétés d’une telle pro- gression devienvent sensibles. 2. Dans une progression géométrique, deux termes pris à égales distances des deux extrêmes À, et A, .r#—1 forment avec ces extrêmes une proportion dont ils sont les moyens, c’est-à-dire que, À étant un nombre en- tier plus petit que »2 et, par conséquent, A.7" et A..rm—n—1 deux termes situés à égale distance des extrêmes, on a la proportion Ait Anse se A PRERE Le, Arme en effet on a A,rn , À,rm—1 À =7 , et A pan = mm, Mais dans une proportion {voy. ce mot) le produit des extrêmes étant égal à celui des moyens, onaici A, ba A,rm—1 — A, rn X7r Am—n—1 D'où l’on peut conclure que Ze produit des deux termes extrémes d’une progression géométrique est égal à celui de deux termes quelconques pris à des distances égales de ces extrémes. Propriété analogue à celle des pro- gressions arithmétiques du premier ordre (4). 3. Le rapport du premier terme d'une progression géométrique à un autre terme d’un rang 7 est le même que celui des puissances n— 1 des deux premierstermes. Ainsi le terme du rang nr étant A,.7—1, on a A; : Art :: (A it : (Ari Cette propriété est encore évidente, car (AP pri A,n—1 Ainsi faisant successivement »7 — 1,2, 3, 4, etc., et désignant, comme en premier lieu, le rang des termes par des indices, nous aurons Ar An 0 À AS AGE AN ES A1 ASS LAS A rEASS ANS As AS CAS etc. etc. : © Am 3 AMI + A mx 4. Proposons-nous de trouver l'expression générale PR de la somme d'un nombre quelconque de termes d’une progression géométrique. Une telle progression se As AS 03 SAUT A EL. Àx n’est que l'expression abrégée de la suite des rapports égaux À, : À = A,:A;—A,:A,— A, A, =etc, Or, dans une suite de rapports égaux, la somme des antécédens est à la somme des conséquens dans ce même rapport commun (voy. Proporrion); on a doncici: (A,+A,+ etc... Am-;):(A,+A,+ etc....+A ) À À, ; mais À, A + A; etc... + A; est la somme des termes de la progression moins le dernier A, et A, + A; A,—+etc... + A, est la somme des mêmes termes moins le premier A. Désignant donc cette somme par S , la proportion ci-dessus devient (S—A») : (S—A;)::A,: A 2 d’où l’on tire Pour rendre cette expression indépendante du second terme A,, nous ferons observer que A, — A,r, eten substituant nous obtiendrons À, .Amr—A À, A,(Amr—A;) Asr—A, Ar) se = et définitivement (a) Amr— À À F1 S — Donc, pour trouver la somme des termes d’une pro- gression géométrique ,£/ faut multiplier le dernier terme par le rapport, retrancher de ce produit le premier terme et diviser le reste par le rapport diminué d'une unité, 5. Par exemple, pour avoir la somme des dix termes de la progression croissante, rs0: 4:86: 16: 32: 64: 198: 296": 5ra, dont le rapport est 2, on fera, dans l'expression (a), A, =1, Ân = 512, r —2,et ou trouvera: 512.92—1 D — — 1025. 2—1 Si la progression était décroissante, on pourrait con- PR sidérer le premier termecomme étant le dernier, et le dernier comme étant le premier : alors la formule ne change pas, car il est évident qu’il faut toujours prendre pour A» le plus grand des extrêmes et pour A, le plus petit. Seulement il devient nécessaire de renverser le rapport, C'est-à-dire de faire . = r, au lieu de F ir: Ainsi, si l’on demandait la somme des huit termes ce : Earr TI : Le po Es . + NM ES 16 Bar 64 ‘Lao8r © 250! on ferait An — : Ai — RE r — 2, et l’on aurait L 1 2— ——. s — ? 256 1. _ 255 hear L T6 250 6. L'expression (a) nous donne le moyen de sommer toute série indéfinie dont les termes forment une pro- gression géométrique décroissante. En effet, pour avoir la somme de la série I pee 5G + 3 + etc... à l'infini, on remarquera que le dernier terme devant être infini- 1 . . . I ment petit , il suffit de faire A» — st A =g,et r— 2; en substituant ces valeurs on obtient 7 : A 1 ; en faisant disparaitre æ dui n’a aucune valeur devant 2.2. (Voy. Dirr., 24.) Dans le cas où les termes de la série seraient alterna- tivement positifs etnégatifs , tels que I 1 I 1 1 us te es + 3 LE + etc... à l'infini, on pourrait toujours la considérer comme la différence de deux séries géométriques, G+ g+ ns — — + etc... à l'infini.) ï LI ( if . »._ = (G + + + ë + 566 + etc … à l'infini). Or, la somme de la première est PR 515 I 1 4 — 1 ? b SE ?, it celle de la seconde 1 l VA -4 = UE ee 4—i 3.” ainsi, la somme demandée devient S =Ss sr — ? 1 1 US Se HN 0 7. Si, dans l'expression Se Am — À; . re—1 on substitue à la place de A» sa valeur Asrm--1, elle deviendra (b), se à Ci uS —= F— 1 Au moyen de cette dernière on peut trouver la somme d’une progression géométrique dont on connait le pre- mier terme, le rapport et le nombre des termes. Lorsque la série est décroissante, le rapport est une fraction plus petite que l'unité, et l’ou donne à l’ex- pression (b) la forme (c), : A(1—rm Sn) Ir “. ; , à Ir ces deux formes sont d’ailleurs identiques, puisque per rx TI" 8. La division de 7°— 1 par r — 1 reproduit les ter- mes dont S exprime la somme, et peut servir au besoin de démonstration à l’expression (b). En effet, ou trouve, en opérant la division, rm: — < _—2 13 A L 3 2 =. pr 1 + pm + rm etc. 1 +7 +r+r, d’où A (rm) ; pepe =A;+A;r+ Ar + Air + etc... + A rai, 9. Proposons-nous de trouver la somme d'un nombre quelconque de termes de la progression géométrique décroissante _d I 1 I 1 I à st zr: — — = — : elc. 3 * 6 ra 24 45 96 qe TI I 1 Le ravpor* étant 4: - = -—- nous ferons À, = - 092 62 PR 1 | : -, et substituant dans (c), nous obtiendrons 2 Pour avoir, par exemple, la somme de 8 termes, nous ferons m —8, et nous trouverons s 2 I re 1 — 3) On voit ici facilement que plus on prend de termes 510 708 poire. 2 et plus - diminue, et qu’en faisant » = , la somme 27 1 de la série, continuée à linfini, est rigoureusement (a) .. Am — AÀ,,rm—i, : Am.r—A (b). . S —= + À (rm— (c). :S- = < là n) É T— 1 renferment la solution de tous les problèmes qu’on peut se proposer sur les progressions géométriques. o On tire de la première : 1 Am À = —— ; rm—i expression qui sert à calculer le premier terme au moyen du dernier, du rapport et du nombre des termes; 2° expression qui sert à calculer le rapport par le premier terme , le dernier et le nombre des termes. Et, 3° LogAn—LogA; Logr M —= + 1. expression qui fait connaitre le nombre des termes au moyen des logarithmes du premier terme, du dernier et du rapport. L'application de ces formules ne présentant aucune difficulté, nous nous contenterons d’en donner un seul exemple. Insérer entre 2 et 128 cing moyens proportionnels géométriques, ou trouver cinq nombres, u, V, &,ÿ,2, tels que l’on ait (d) = 2 UMR TES): 2 1a0. Il est évident que si le rapport de la progression était PR connu , on obtiendrait les termes demandés eu multi- pliant successivement le premier terme 2 par cerapport ; c’est donc ce rapport qu’il s’agit de trouver. Or, nous connaissons ici le premier terme A; — 2, le dernier terme Am — 128 et le nombre des termes »% = 3; ainsi , substituant ces valeurs dans la seconde des trois expressions précédentes, il viendra 6 6 128 1/6 | Er — —— = 64 = 2. VE f Nous aurons donc u — 2.2, v — 2.2, x — 0.2}, Y = 2.21, 3 —2.2°, et, par conséquent la progres- sion est 0:4:8:16 : 64 : 128. La propriété que nous avons démontrée ci-dessus au n° 3, nous offre, pour résoudre le même problème, un moyen que nous devons signaler. D’après cette pro- priété, la progression (d) fournit la proportion 6 96 : DRE 29.128 2 : 1928 :: d’où auf — 9°,128, et u° — 4096 , ce qui donne 6 L'—= V/096 — As Ainsi le premier moyen est 4. Mais connaissant le pre- mier et le second terme, on connait le rapport qui est sn ainsi on peut former les autres termes, comme nous venons de le faire. 11. La seconde formule (2) nous fournit également les trois expressions Ar — Amn.r— S(r—1) à, = St a. F = S—A: MSA: qui servent a trouver respectivement le premier terme, le dernier, ou le rapport lorsque deux de ces quantités sont données avec la somme. La déduction de ces for- mules est évidente. La troisième formule {c) répond encore à quatre ques- tions différentes, puisqu'elle contient aussi quatre indé- terminées ; mais à l'exception du cas ‘où l'on demande S , ce quiest celui de la formule (c) elle-même, et du cas où l’on demande A;, ce qui fournit l'expression S(r—1) À, — T1 , les applications de cette formule présentent des difficul- PR tés quinese rencontrent pas dans les précédentes ; par exemple, s'il s'agissait de trouver le rapport r,on ne pourrait y arriver qu'en résolvant l'équation(e), A,rm— Sp — A, —S$S ou JU = S ru r + Ado te qui est du degré m1. Supposons que l’on demande le rapport d’une progression dont le premier terme est 1 et la somme des 10 premiers termes égale à 1023, on aurait à résoudre l'équation 1023 — r 10 1023 de I L — 1—=0, ou r°—1023r 1022 — 0. Ici l’on peut aisément, par la méthode des racines com- mensurables (voy. Racine), trouver la racine r— 2, qui satisfait à la question ; mais si le rapport n’était pas une quantité rationvelle , ce qui peut arriver, en prenant une somme et un premier terme arbitraires , l'équation (e)ne pourrait admettre qu’une solution approximative. Dans le cas où l’on demanderait le nombre m» des ter- mes , il faudrait résoudre l'équation exponentielle (voy. ce mot) S(r—1) + A mn, = A» ce qui donnerait, en employant les logarithmes , LA am em 20 p Logr EL nt Soit, par exemple : S=— 1093, r—2, A: =1 aura ME 2 —_—-— ——= ————— 3,010300 = = — = 1] 0,301030 12. Pour donner un exemple de l'accroissement ra- pide que recoit la somme des termes d’une progression géométrique croissante, quand on augmente le nom- bre de ces termes , on raconte l’anecdote suivante, qui donne au moins un fait de calcul assez remarquable, L'inventeur du jeu des échecs, pressé par son roi de réclamer une récompense digne de sa découverte, après s’en être défendu longtemps , se fit apporter un échi- quier, et dit au prince d’ordonner qu’il lui füt délivré un grain de blé pour la première case, deux pour la seconde, quatre pour la troisième , et airsi de suite en doublant toujours jusqu’à la soixante-quatrième, Cette demande parut d’abord beaucoup trop modeste au roi, TOME 1}, PR 517 mais quand on eut calculé le nombre total des grains de blé , il vit à sa grande surprise que ses trésors et même que ceux de tous les rois de la terre n’étaient pas suffi- sans pour remplir sa promesse. En effet, il s’agit ici d’avoir la somme des 64 premiers termes de la progres- sion croissante 1: 2:4: 8:16:32: etc., on a donc A—i1,r=2etm — 64; substituant ces valeurs dans (c) on trouve 1(204— 1) {= 2—1 S = élevant 2 à la soixante-quatrième puissance et retran- chant l'unité du résultat, on a S = 18 446 944 073 709 551 615. Or, pour contenir un pareil nombre de grains de blé il faudrait environ 01522 greniers, ayant chacun une lieue carrée de surface sur 20 pieds de hauteur. En ne portant qu’à 2 francs le prix du pied cube de blé, la valeur de chaque grenier serait de 518 400 000 francs, et leur valeur totale 47 445 004 800 000 francs ; Somme que tous les budgets modernes réunis sont loin d'atteindre. PROJECTILE. (Meéc.) Nom que l’on donne à tout corps jeté par une puissance quelconque, et dans une direction quelconque. Une pierre que l’on jette avec la main ou avec une fronde, une bombe ou un boulet lancé par l'effort de la poudre, sont des projectiles. La théorie du mouvement des projectiles est la base de cette partie de l’art militaire à laquelle ou a donné le nom de Balistique. (Voy. ce mot.) PROJECTION. (Mcc.) Action d'imprimer du mou- vement à un projectile. On a discuté pendant bien long-tempssur les effets de la force de projection, etles anciens philosophes ne savaient comment expliquer la continuation du mouvement dans un projectile après que la cause qui l’a mis en mouvement a cessé d'agir. C’est Descartes qui , le premier, a fait voir que cette conti- nuation de mouvement est une suite de l'inertie de la matière, laquelle, n’ayant point de détermination ou de force interne , ne peut par elle-même changer son état et demeure soit en repos, soit en mouvement, tant qu’une cause extérieure ne vient agir sur elle. (Foy. NATURE.) PROJECTION. (Gcom.) Représentation sur un plan, donné de position, d’une figure située dans l’espace hors de ce plan. C’est la trace déterminée par les inter- sections des droites que l’on peut mener de tous les points de la figure sur le plan, A8 PR Si toutes les droites, menées des divers points de la 518 figure sur le plan, sont perpendiculaires à ce plan, la projection est dite orthogonale. Si toutes ces droites concourent au contraire vers un même point, la pro- jection est dite centrale. a b (PI. 55, fig. 1)estla pro- jection orthogonale de la droite AB sur le plan MN, et ce d(PI. 55, fig. 2) est la projection centrale de la droite CD sur le plan MN. Dans ce dernier cas, le point o, où concourent toutes les droites dont les intersections avec le plan MN déterminent cd, se nomme le centre de projection. La théorie des projections est l’objet général de la GÉOMÉTRIE DEscRIPTIVE. (Ÿ’oy. ce mot.) Les projections centrales sont le fondement de la pEr- SPECTIVE. (’oy. ce mot.) La PROJECTION de la sphère sur un plan est une re- présentation des différens points de la sphère et des cercles tracés sur sa surface, qui est principalement en usage dans la construction des mappemondes et des cartes géographiques. On la divise ordinairement en projection orthographique et en projection stéréogra- phique. | La PROJECTION orthographique est celle qui est faite sur un plan qui passe par le centre de la sphère, l'œil, ou le point de concours des droites projectives, étant supposé à une distance infinie sur la droite qui passe par le centre perpendiculairement au plan. La PROJECTION stéréographique est celle qui est faite sur le plan d’un grand cercle de la sphère, l’œil étant supposé au pôle de ce cercle. A ces deux espèces de projections on peut ajouter la PROJECTION gnomonique qui est celle où l’on suppose l'œil au centre de la sphère. (Voy. GNomonIQuE.) Dans la projection orthographique, les droites pro- jectives ne concourant qu’à une distance infinie, sont parallèles entr'elles, et comme le point de concours est sur une perpendiculaire au plan dé projection, toutes ces droites sont aussi perpendiculaires’ à ce plan. Les lois de cette espèce de projection sont donc les mêmes que celle des projections orthogonales (voy. Descrir- TIVE) ; ainsi : 1° Une droite perpendiculaire au plan de projection se projette par un seul point qui est celui où elle coupe ce plan. 2° Une droite oblique au plan de projection se pro- jette par une droite dont les extrémités sout détermi- nées par les perpendiculaires abaissées des extrémités de cette oblique sur le plan. 3° Si la droite projetée est parallèle au plan de pro- jection , sa projection lui sera égale. Dans tous les autres cas, sa projection sera une droite plus petite qu’elle. 4° Une surface plane perpendiculaire au plan de projection se projette par une simple ligne droite qui est l'intersection commune du plan de cette surface et PR du plan de projection. Par conséquent tout cercle dont le plan est perpendiculaire au plan de projection , et qui a son centre sur ce plan, se projette par son dia- mètre. Tout arc, d’un tel cercle, dont une des extré mités répondrait perpendiculairement au centre com- mun de la sphère et du plan de projection, se projette par son sinus. Le complément de cet arc se projette par son sinus verse. 5° Un cercle parallèle au plan de projection se pro jette par un cercle égal, et un cercle oblique à ce plan se projette par une ellipse. La projection orthographique de la sphère est em- ployée en astronomie pour construire et résoudre les triangles sphériques avec la règle et le compas, lorsqu'on n’a pas besoin d’une extrême précision ; nous en avons donné un exemple au mot AnaremmE. Cagnoli, dans son traité de trigonomeétrie , a consacré un chapitre à ces constructions. Dans la projection stéréographique , les droites pro- jectives concourant à un point de la surface de lasphire, la projection est centrale ; elle est donc soumise aux lois de la perspective ; ainsi : 1° Tout grand cercle CABD (PI. 55, fig. 3) qui passe par le centre o de l'œil se projette par une droite CD. Cette droite est le diamètre de la sphère, on la nomme ligne des mesures. 2° Tout petit cercle AGBH dont le plan est parallèle au plan de projection se projette par un cercle agbh. 3° Tout petit cercle ABCD ( PI. 55, fig. 4) oblique par rapport au plan de projection se projette encore par un autre cerete abcd. 4° La projection d’un grand cercle oblique ABCD (PI. 55, fig. 5) est un cercle BGFE dont le centre se trouve sur la ligne des mesures. La distance de ce cen- tre au centre de la sphère est égale à la tangeute de langle d’inclinaison du plan du cercle oblique sur le plan de projection. 5° Les diamètres des cercles de projectiou sont égaux à la moitié de la somme des tangentes de la plus grande et de la plus petite distance des cercles projetés au pôle du plan de projection, lorsque les cercles pro- jetés entourent ce pôle; et ils sont égaux à la diffé- rence de ces mêmes tangentes lorsqu'ils ne renferment pas ce pôle. 6° Les angles que font sur la surface de la sphère les cercles projetés sont égaux à ceux que font leurs projec- tions respectives sur le plan de projection. La projection stéréographique sert principalement pour la construction des mappemondes ou cartes qui représentent la surface d’un hémisphère entier du globe terrestre. Telles sont les cartes planches 35 et 36. On prend ordinairement pour plan de projection le plan d’un méridien, et alors les pôles de la terre sont PR deux points du cercle principal de projection, et les divers méridiens sont représentés par des arcs de cercle passant tous par ces pôles. Lorsqu'on prend le plan de l’équateur pour plan de projection, le pôle est au cen- tre du cercle principal de projection qui représente l'équateur terrestre, et les divers méridiens sont repré- sentés par les rayons de ce cercle. On nomme les cartes construites sur ce principe #appemondes polaires. (Foy. STÉRÉOGRAPHIQUE.) La projection centrale des figures géométriques sur un plan donne naissance à un grand nombre de consi- dérations importantes sur les relations qui existent entre ces figures et leurs représentations projectives. Nos limites ne nous permettent pas d'aborder ce sujet pour lequel on doit consulter le traité des propriétés projectives des figures , de M. Poncelet. PROPORTION. (4lg.) Égalité de deux rapports. (Foy. nor. PRÉLIM. 16 et RAPPORT.) La proportion se nomme arithmétique ou géométrique selon que les rapports qui la composent sont arithmé- tiques où géométriques. 1. PRoPORTION ARITHMÉTIQUE. Si deux nombres A et B ont la même différence que deux autres nombres Cet D, l'expression de cette relation d'égalité (a) A—B—C—D que l’on écrivait jadis A'BECDE, est une proporlion arithmétique. Le premier et le dernier terme de la proportion prennent le nom d’extrémes , et le second et le troi- sième celui de moyens. En ajoutant aux deux membres de l'égalité (a) la quantité B + D, elle devient (c) A+D—C+B c’est-à-dire que dans toute proportion arithmétique la somme des extrêmes est égale à la somme des moyens. 2. Cette propriété fondamentale donne le moyen de calculer un des termes de la proportion à l’aide des trois autres, car de (c) on tire : A=C+B—D , B—A+LD—C, C—A+D—RB D—C+B—A ce qui nous apprend: 1° que l’un quelconque des moyens est égal à la somme des extrémes diminuée de l'autre moyen ; 2° que l’un quelconque des extrémes est égal à la somme des moyens diminuée de l’autre extrême. 3. Dans une proportion arithmétique, la différence des antécédens est égale à celle des conséquens, c’est- à-dire , que si on a la proportion PR 319 A—B—=C—D on à aussi A—C—B—D ce qui est évident. En général, toutes les propriétés des proportions arithmétiques se déduisent des lois simples de légalité et sont identiques avec ces lois. 4. Lorsque dans une proportion arithmétique les moyens sont épaux comme (4), A—B—B—C la quantité B prend le nom de moyenne proportion- nelle. On obtient la valeur d’une moyenne proportionnelle entre deux nombres donnés, en prenant la moitié de la somme de ces nombres. En effet, on tire de l'égalité (d) BSALC dot 2 =ètS 5. PRoPoRTION GÉOMÉTRIQUE. Ces proportions ont des propriétés analogues à celles des proportions arithméti- ques. Avant d’en donner la déduction , nous devons faire observer que c’est plus particulièrement aux rap- ports et aux proportions par quotient que les termes rapport et proportion s'appliquent ; de sorte que lors- qu'on parle d’une proportion sans spécifier sa nature on entend toujours parler d’une proportion géométrique. Déjà on a proposé de substituer les dénominations de proportion par différence et de proportion par quotient à celles de proportion arithmétique et de proportion géo- métrique, qui sont véritablement inexactes en ce qu’elles ne se rapportent pas à la définition de leur objet ; mais sans rien préjuger sur les changemens qui deviennent nécessaires dans la nomenclature des mathématiques, nous désignerons simplement ici une proportion géo- métrique par le seul mot de proportion. 6. Lorsque le rapport de deux nombres A etB, c'est- à-dire le quotient de la division d’un de ces nombres par l’autre , est égal au rapport de deux autres nom- bres C et D, l'expression de cette relation d’égalité À C Bitte D qu’on écrit aussi habituellement (4), À © B:::G:D; ce qui se prononce À est à B comme Gest à D, estune proportion. Le premier et le dernier terme A et D se nomment les extrémes, et les deux autres les moyens. À est le , D premier antécédent , G le second ; B estle premier con- séquent, D le second. 7. En réduisant les deux membres de légalité 580 PR au même dénominateur, elle devient A XD _ Cx B BXD BX D° ce qui donne, en retranchant le dénomiuateur commun, A XD—C X B. Cette dernière égalité nous apprend que dans toute pro portion le produit des extrémes est égal à celui des moyens. 8. On tire immédiatement de cette égalité les quatre expressions suivantes : "1 C RP C LR D B AXD CXB =". ) — = F C 1 A desquelles il résulte : 1° que l’un quelconque des ertré- mes est égal au produit des moyens divisé par l'autre extréme ; 2° que l’un quelconque des »10yens est éyal au produit des extrémes divisé par l'autre moyen. La règle de trois , en arithmétique , est fondée sur ces relations. (Foy. Trots.) 9: Dans toute proportion A:B::C:D le rapport des antécédens est égal à celui des consé- quens ; c'est-a-dire qu’on a À, > C;: B;:D,. Car la proportion étant mise sous la forme A __C BD; si l'on multiplie les deux termes de cette égalité par la 5 D : quantité =, on obtient A.B B:C" GE A __B DONS Cp Dans toute proportion, on peut donc changer les moyens de place, ou, encore, mettre les extrèmes à la place des moyens sans la détruire. Les quatre termes sont toujours en proportion, seulement le rapport n’est plus le même. Les mathématiciens désignaient jadis ces changemens dans l’ordre des termes d’une proportion par des noms particuliers ; ainsi, ils nommaient alternando ou per- mutando la transposition des moyens entre eux, et in- vertendo , le renversement des rapports qui a lieu lors- qu'on met les extrèmes à laplace des moyens. De cette manière, la proportion fondamentale étant A:B::C: On a : aliernando. À : C : D :B:D et, invertendo....B : A :: D : C. PR 10. Evo combinant ces propriétés générales avec celles des rapports (voy. Rarrorr), on obtient facilement tous les changemens qu’on peut faire subir aux quatre termes d’une proportion fondamentale sans la détruire. Voici ces changemens : M étant un nombre quelconque et À. Bi: C3 D étant toujours la proportion primitive, on a componendo.À+B:B::CA? ; et 3° que les deux racines sont réelles et égales si le radical dispa- rait ou si, B étant positif, on a A° — 4B. Nous ne nous arrêterons pas à cette analyse qu’on trouve dans tous les ouvrages élémentaires. QUADRATRICE. { Géo.) Nom donné à différentes courbes transcendantes dont la plus ancienne et la plus remarquable est celle qui fut inventée par Dinostrate , pour la quadrature du cercle. Si l’on divise le quart ac d’une circonférence de cer- cle (PI. 54, fig. 5) en plusieurs parties égales as, sg, gr, vu, etuc, et qu'ayant mené de chaque point de di- vision un rayon au centre D du cercle, on divise le rayon ab en un mênte nombre de parties égales ad, dt, th, kr, et rb; les parallèles au rayon be, menées par les points d, {,k, r de ces dernières divisions, couperont les rayons bs, bg, be, bu en des points 72, n,p,4q, qui appartiendront à la quadratrice de Di- nostrale. D'après cette construction, l'arc as est au quart de circonférence asc comme l’abscisse ad est au rayon &b ; faisant donc l’arc as — =, le quart de circonférence asc — «& , l'abscisse ad — x, etle rayon ab —r, nous aurons d’où rz —= ax équation de la quadratrice. Pour trouver le point o où la quadratrice coupe le rayon be , supposons br infiniment petit; l'arc ue sera aussi infiniment petit et pourra être considéré comme une partie infiniment petite de la tangente au point c ; alors les triangles rgb et ucb seront semblables et don- neront bo: rq 93 ue: br mais en supposant br'infiniment petit on a rg — bo; donc be : bo :: ue : br. De plus, par la nature de la courbe uc : br :: asc : ab, donc be : bo :: asc : ab ou r : bo air ce qui donne rt bo——, a c'est-à-dire que bo esttroisième proportionnelle au quart de la circonférence et au rayon. Ainsi, si l’on pouvait trouver géométriquement le point o, on trouverait aussi géométriquement la lon- gueur du quart de la circouférence, et en quadruplant on aurait la longueur de la circonférence entière, d’où dépend la quadrature du cercle (voy. ce mot). Mais cela est impossible, car en supposant 7q infiniment pro- che de bc, cette droite ne peut couper le rayon Lu lors- que le point w se confond avecle point c, parce que rq étant parallèle à be est alors parallèle à bu, ou plutôt parce que rq se confond alors avec bu et be. Ea tirant par le point s, sæ, perpendiculaire au rayon ab, on a deux triaugles semblables qui donnent bx : bs :: bd : bm, mais bx — cosz et bd = r — x; ainsi cette proportion , en faisant bn = y, est la même chose que COSZ: Ti: TX: Y d’où l’on tire r(r—x) cosz . : 73 .., F substituant à la place de x sa valeur à tirée de l’équa- tion (4), on obtient définitivement cette autre équation de la quadratrice : EE (a—2)r TS = . aæcosz Lorsqu'on fait dans cette équation 3 — a, y devient égal à bo, et comme alors a— zx — o et cos 3 —0, ce qui donne o Die il faut, pour trouver la valeur de y, différentier les deux termes de la fraction. (Foy. Dire, 47) On obtient de cette manière (a—z)r" — dz.r rà —asiu z.d3 «a COS z a sin z et par conséquent en faisant 3 = a, d’où sinz = 1, QU 591 7? y où bo = — [44 comme nous l’avons trouvé ci-dessus. QUADRATURE. (Géom.) Transformation d’une figure géométrique en un carré qui lui soit équivalent ou, plus généralement, mesure de la surface d’une fi- gure géométrique quelconque. La quadrature des figures rectilignes se réduit à dé- composer ces figures en triangles. La somme des aires des triangles qui composent une figure est égale à l’aire de la figure, que l’on peut d’ailleurs transformer tou- jours en un carré équivalent par les procédés de la géométrie élémentaire (voy. Aire). Nous avons donné au mot PoryconomérmiE l’expression de Paire d’un polygone quelconque. La quadrature des figures curviligues est un des ob- jets de la géométrie dite analytique. Quoique les an- ciens aient fait un graud nombre de recherches sur cette matière, particulièrement pour la quadrature du cer- cle, comme ils n'avaient aucune méthode générale pour aborder ces questions transcendantes, leurs découvertes se bornent presque exclusivement à la quadraiure de la parabole obtenue par Archimède; ce n’est que vers le milieu du xvn' siècle que Wren, Brouncker, Huygens et Neil trouvèrent les moyens de quarrer divers espaces curvilignes, et que Mercator, ramenant ce problème au calcul algébrique, eut la gloire de donner, le pre- mier, la série qui exprime en même temps la quadra- ture de l'hyperbole et la valeur des logarithmes natu- rels. Il paraît probable que Newton avait déjà appliqué son calcul des fluxions à la quadrature des courbesavant les découvertes de Mercator, mais la priorité de la pu- blication appartient à ce dernier. Depuis le pas immense que la découverte du calcul différentiel a fait faire à la science des nombres, toutes les méthodes particulières ont été remplacées par une méthode générale aussi simple qu’élégante, dont nous allons donner l'exposition. 1. Si nous désignons par S l'aire d’une figure quel- conque, le problème général des quadratures se réduit à trouver la différentielle de S, car cette différentielle étant connue, en l’intégrant, on obtient la valeur deS, puisque J'TAS] = 8 (voy. Dirr., 49) ; dS est ce qu’on nomme l'élément de l'aire. Pour obtenir cette différentielle, considérons l’es- pace APQ (PI. 55, fig. 5) compris entre l’abscisse AP, l'ordonnée PQ et la portion AQ d'une courbe quelcon- que; si l’abscisse AP — x creit d'une quantité PP’, que nous supposerons infiniment petite ou égale à dx, 592 QU l'ordonnée PQ — y deviendra P'Q'= P'm + mQ— y + dy, et l'aire APQ = S$ croitra du trapèze élémen- taire PQQ'P'; ou la différentivlle de l'aire S. Or, l’aire d’un trapèze c'est donc ce trapèze qui est l'élément (rar. Axe, 1v) est égale à la moitié du produit de sa hauteur par la somme de ses bases parallèles ; nous avons donc ici [re + PQ X PP D +5 +] = ydx + ‘ puisque — dydx est une quantité infiniment petite du 2 second ordre qui n’a aucune valeur comparable avec la quantité infiniment petite du premier ordre dx. Lu intégrant les deux termes de l'égalité (a) on ob- tient S = /ydx + C C désignant une constante arbitraire que la nature de chaque problème particulier donne les moyens de dé- terminer. Ainsi, pour quarrer une figure curviligne quelconque, il suffit de tirer de l'équation de la courbe la valeur de y, de la substituer dans l'expression (1) et d'intégrer, Nous éclaircirons plus loin cette méthode par des exem- ples. 2. Nous avons supposé, dans ce qui précède, les coordonnées rectangulaires, ce qui est généralement suffisant puisqu'on peut toujours transformer un sys- tème quelconque de coordonnées en coordonnées rec- tangulaires; mais il est utile dans certains cas particu- liers d’avoir la différentielle de l'aire en coordonnées obliques ou polaires et nous devons, avant de passer aux applications, chercher les expressions de cette diffé- rentielle. Soit donc APQ (PI. 55, fig. 6) une aire comprise en- tre les coordonnées obliques AP, PQ et la portion de courbe AQ, et soit » l'angle QPX que font entre elles ces coordonnées. Lorque AP croît de PP'= 4x, l'aire APQ croit du trapèze PP'Q'Q, lequel est composé du parallélogramme QPP'x et du triangle QmQ', nous avons donc dS — QPP'm + QmQ' mais l'aire du parallélogramme QPP'» est égale au produit des côtés PQ et PP' multiplié par le sinus de QU l'angle de ces côtés (voy. l'aiconomérmr), c'est-à- dire qu’on a QPPm — PQ X PP'sino — ydx.sins ; et l'aire du triangle QmQ' est égale au produit de ses côtés Que etz1Q" multiplié par le sinus de l'angle QmQ", supplément de Pangle +. Nous avons donc ici dS = jäx.siuo + dydx.sin ou, simplement , (Bass dS = ydx.sin » en retranchant la quantité iufiniment petite du second ordre dydx.sins. Intégrant les deux membres de l’éga- lité (b), nous obtiendrous, pour le cas des coordonnées obliques IL......S — sin fydx + C. Soit maintenant l'aire APQ comprise entre l'axe PA, le rayon vecteur PQ — : et la portion de courbe AQ. Supposons que l'angle APQ — # du rayon vecteur avec l'axe croisse de l'angle infiniment petit GPP' = dy, l'aire APQ croîtra du triangle élémentaire PQQ', et le rayon vecteur PQ deviendra PQ' = z + dz. Le trian- gle élémentaire PQQ' est donc la différentielle de l’aire APQ , mais lasurface de ce triangle est égale à FQ X PQ' X sin du — = 2(z + dz)du I 2 puisque sin du — du. Nous avous par conséquent dS — . z° du + = 3 dd 2 2 ou = ul (c).......dS —= -z7du. 2 Intégrant les deux membres de cette égalité il vient S — : Ja + C> 3. Pour première application de l'expression géné- rale (1), prenons la parabole M'AM (PI 55, fig. 8) et cherchons la grandeur de l’aire AQP, comprise entre l'axe , la courbe et l’ordonnée PQ = y. L'équation de la parabole étant y? = px (roy. ParABOLE) , nous en tirous y=V/px, et substituant cette valeur de y dans (D), w ! il vient S— fax.V/pr + C. Il s’agit donc d'intégrer dæx.\/px ou V/p.xidx. L'in- tégrale demandée est (voy. INTÉGRAL , 14) Vr fadi= Vos =5 x Vrz OÙ L’aire se réduisant à zero lorsqu'on fait x —0, on à G —\Q: Comme V/px == y, nous pouvons poser : 2 S = 3 XV ce qui nous apprend que l'aire de l’espace parabolique APQ est égale aux deux tiers du rectangle APQB con- struit entre les coordonnées. L'espace curviligne AmQB est donc égal au tiers du mème rectangle. Si nous menons la droite AQ , nous aurons un trian- x gle rectangle APQ qui sera la moitié du rectangle APQB, : ; : un: PRE et dont l'aire sera par conséquent égale à Cd Ainsi , retranchant ce rectangle de l'aire AmQP , il nous res- tera pour l’aire du segment parabolique AQy2 2 I I 3 TZ mé Li | ce segment est donc la sixième partie du rectangle APOQB ou le quart de l'aire parabolique APQ. 4. L’équation du cercle rapportée au centre étant VE ENG NL? dans laquelle & est le rayon, elle nous donne y — VA — 2], et par suite («d) S= J'V/a —2]dx + C. En appliquant à cette expression les procédés d’inté- gration exposés au mot Inrécraz, 36, on obtient immé- diatement ; par la formule marquée (38), S' — Ë TV — x + Le arc sin A +C D > a Pour déterminer la constante C, rernarquons que l’aire S est celle qui est comprise entre l'axe des ordonnées ED, l’abscisse AP , l’ordonnée PQ et l'arc DQ (PI. 55, fig. 9) ou l'aire DAPO, elle est donc zéro lorsque x—0, ainsi CO = 0. L’aire du quart de cercle DCA est donnée par l’ex- pression précédente en y faisantæ = AC — a; elle est I S == Br,  car arc [sin —1| — : Fr , 7 désignant toujours la de- mi-circonférence du cercle dont le rayon est Punité. La surface entière du cercle est donc — «x, résultat connu par la géométrie élémentaire, mais qui fait dépendre la quadrature du cercle de la rectification de la circon- férence , rectification impossible sous une forme finie. (P'oy. QuaDrar, pu CERCLE.) En intégrant l'expression (4) par série, on obtient TOME I, QU 595 Re ï DES *S 3x7 “: (a — ax)" dx= ax — ne 7 2.3a 2.4.5.a3 4.6.7 a° — etc... Cette quadrature indéfinie du cercle est due à Newton. 5. La quadrature de l'ellipse conduit comme celle du cercle à une série indéfinie qu’on obtient sans diffi- culté ; aussi nous ne nous y arrêterons pas. Nous remar- querons seulement que l'équation de l'ellipse rapportée au centre étant (voy. ÉLLrrse 3.) 2 P =, (a—x) æ sa quadrature dépend de tandis que celle du cercle dont le rayon est 4, c’est-à- dire égal au demi-grand axe de l’ellipse, dépend de JVie-aax. L’aire de l’ellipse est donc à celle du cercle comme b S — pl V/la— x']dx est à Vie ax ou comme «a b | — est à 1. On a donc «a | . b 3 b aire de l'ellipse — - K aire du cercle = - #r—abr. a a 6. La quadrature d'une hyperbole dont les demi-axes principaux sont « et b se ramène de la même manière à celle de l'hyperbole équilatère dont le demi-axe est a; car les équations de ces courbes sont, en comptant les abscisses du sommet , UE | = Ÿ (are), parte a° et, par conséquent, leurs quadratures dépendent des expressions ef VLez + 2°]dx , [Vue + x°]dx ; «a l'aire de l'hyperbole non équilatère peut donc se trou- : b ; re ver en multipliant par — celle de l’hyperbole équila- a tère, Quant à cette dernière , on ne peut l’obtenir que par logarithmes ou par série ; par le premier procédé ou a JV bar taie À (a +2) ar +2 Se læ. Log [pere «a 0 594 où et, par lesecond, : Laits = Po 2? 3 ù DAL--L IdX —= a«X| 5x — — > —- SV/lrax-+x | ; ÉPE AT 3xi + _—> —cetc..... 4.6.9 a 7. La quadrature de l’espace asvmptotique compris entre une branche d'hyperbole et son asymptote fournit des particularités remarquables que nous devons signa- ler; soit CBD (PI. 55, fig. 10) une hyperbole renfermée entre ses asympiotes AE, AF qui font entre elles un an- gle quelconque , son équation rapportée aux asympto- tes comme axes est XY — C° p' C* . (voy. Hsrervorr, 15). Elle donne y — 53 valeur qui, étant mise dans l'expression (II), car ici les coordonnées sont obliques , fournit 2 ‘ AxX S = €?.sin w f _ Le d'où S — c? sin w. Log x + C. Log désignant le logarithme naturel de x. Pour dé- terminer la constante C , supposons que Paire à quarrer soit l’aire POMB comprise entre Fordonnée PB au som- met de la courbe et une autre ordonnée quelconque QM, cette aire devant s’anéantir lorsqu'on fait x — AP, désignons AP par x et nous aurons o — c° sin . Logrr + C d'où C——csinv. Log l'intégrale complète est donc S == c’sino.Logx — c? sin. Log; mais AP — PB —c; ainsi, prenant AP pour l'unité, cette dernière expression devient S = sin vw .Log Le Donc, en considérant sin w comme le z20dule d'un sys - tème de logarithmes que nous désignerons par la carac- téristique L, comme nous avons sin +. Logx — Lx (voy. LoGanirumE) et par suite SU; il en résulte que les espaces asymptotiques o, PQYB, PRNB, PSOB, etc., correspondant aux abscisses AP, AQ , AR, AS, etc., sont les logarithmes de ces abs- cisses. Dans le cas de l’hyperbole équilatère l'angle » des asymptotes est droit et sin w— 1, on à alors Qi S= Logz , c'est-à-dire que les aires asymptotiques sont, daus l'hv- perbole équilatère, les logarithmes naturels des abscisses correspondantes, C’est de là que vient le nom de loga- rimes hyperboliques donné aux logarithmes naturels. Oa voit que chaque hyperbole non équilatère donne un système particulier de logarithmes dont le module est égal au sinus de l'angle des asymptotes. Le module des logarithmes ordinaires étant 0,4342945, si l’on fait tR sinw — 0,4342045, w où trouve que les asymptotes de l'hyperbole, qui répond à ces logarithmes, font entre elles un angle de 25° 44 25", 9. 8. L’équation aux asymptotes de l’hyperbole équila- tère devenant ÆXY = 1 lorsqu'on prend ce = 1, si l’on remarque que chaque abscisse AQ , AR , AS, etc. , est composée d’une partie constante AP — 1, on pourra remplacer æ par 1 +x, et cette équation sera alors 1 1x? substituant cette valeur de y dans (IT), on aura : L , où S == 1x Développant le binome {1+æx)--1, on obtient = (i+x)y = 1, d’où y — , ax S=sine fe à cause de sin = 1. dx — xdx + x dx — x'dx + etc...] LE PA MERS PAT S = Logl(i+x) =x — its + Lu: — Cic... c’est la série de M. NMercator. 9. Les exemples que nous venons de donner indi- quent suffisamment la marche qu'il faut suivre pour la quadrature des surfaces planes ; celle des surfaces courbes exige d’autres principes que nous allons exposer. Cousidérons un solide 77CEy" formé par la révolution de l'aire MAx'y' autour de la droite BX, QU pendant quele plan deMAx'y" décrit le solide, la courbe my'décritsa surface courbe latérale, et en particulier l'arc infiniment petit yy' décrit la surface latérale d’un cône tronqué dont la hauteur est xx'=— dx; cette dernière est l'élément ou la différeutielle de la surface convexe du so- lide. Or, la surface convexe d'un côue tronqué est égale à la moitié du produit de son côté par lasomme des circon- Ainsi celle du cône élémentaire tronqué dont il s’agit est égale à la férences de ses bases (voy. CÔNE, 7). moitié de l’arcélémentaire yy' multipliée par les circon- férences des cercles que décrivent les rayons æy etx'7". or, (x'y').27 (voy. CErcLE). si nous désignons par ds l'arc élémentaire 7", Mais ces circonférences étant (xy) par y l'ordonnée xy, par y+-dy l’ordonnée x'y' et par S la surface convexe du solide, nous aurons nee = ds [y 42% + (y—dy).2r] —= 9yrds ou ÉO)....... dS = 2yrV/[dx?+-dy?] en remplaçant l’arc élémentaire ds par son expression v'[dæx+dy°] eu fonction des coordonnées rectangulai- res Bz —x,xy — y. (Voy. RecriricarTion.) L'intégrale de l'expression (f) IV......S — 27 /fyV{[dz+dy] + C donve la quadrature de toutes les surfaces de révolution. o. Pour montrer l'application de la formule IV, supposons que la courbe 72y est une parabole et qu’on veuille trouver l’aire de la surface convexe du parabo- loïde tronqué yDC. L’équation de la parabole y?=—px donne 9yd hLy2dy? de 27 SLA fus 24 4Y A P P cette valeur substituée dans (IV) réduit cette formule à arf» VAE [er] = fra w+r +p° =à[& +r| ainsi, s= & [or +r]+ La constante Cse détermine, en remarquant que l'aire demandée commence à l’ordonnée Am, et par consé- quent que l’intégrale doit s’'évanouir quand on y fait y = «a, en désignant Arr par &, on a donc = [ia +r| ee d’où 595 et, par suite, x 3 S— Gp | Lo” + = [ée+r fl En donnant à y une valeur déterminée b, on aura la surface convexe d’un tronc de paraboloïde compris en- tre y — aet y = b. Si l'on avait demandé la surface du paraboloïde entier qui commence à y = 0 , comme l'intégrale doit s’évanouir pour cette valeur de y, on au- rait eu — SP+C, d'où C = —° J - D?. Ge Ainsi la surface convexe du paraboloïde est = Lu +r| —p}. 1, La surface de la sphère étant engendrée par la révolution de la demi-eirconférence d’un de ses grands cercles autour de son diamètre , prenons l'équation du cercle rapportée au sommet qui est = J?= 24x — x? cctte équation fournit 2adx—2xdx (a—x) dx dy = nn > F a—x} dx? dy? — ( ) — #. substituant cette valeur dans (IV), il vient 27 F4 V/[e+ ee) or / Vi + (a—x)] = 27 /f adx à cause de J+(a—x} = p+ae—oax+e = y'+ae — y = e. Nous avons donc S = 2rax + C. Comme l’origine des coordonnées au sommet , l'inté- grale doit s'évanouir lorsque x — 0, ainsi C = 0, et l'on a simplement S = 97ax. Pour avoir la surface entière de la sphère, il faut la prendre depuis æ = 0 jusqu'à x = 24; faisant dans cette dernière expression æ = 24, il vient \ f S= 4@r, 396 c'est-à-dire que la surface totale de la sphère est égale à QU « quatre fois celle d’un de ses grands cercles. 12. La formule IV n’étant applicable qu'aux solides de révolution, il faut pour tous les autres déterminer l'expression particulière de l'élément de leur surface, ce qui exige des méthodes dont l'exposition ne peut trouver place ici. Nous allons seulement indiquer, pour terminer, comment on obtient l'élément de la surface du cône oblique Soit ASB un cône oblique, dont SE est la hauteur (PI. 55, fig. 11). Par le centre C de la base de ce cône, faisons passer un plan SAË, qui la coupe suivant un de ses diamètres AB; prenons un arc infiniment petit >2n, et menons sur la surface du cône les droites Sr et Sn, le triangle Sn sera l’élément de la surface. Menons de plus la tangente Tr, que nous prolongerons sur le plan de la base de manière à pouvoir lui abaisser une perpendiculaire SD du sommet S. Cette perpendicu- laire sera la hauteur du triangle élémentaire Sran et l'aire de ce triangle sera (72), Menonsles autres lignes de la figure et désignons par a le rayon AC de la base ; faisons de plus CE — 2, SE == a, CP—x,et Pr —7y. L'angle CT étant droit, et Pra une perpendiculaire abaissée du sommet de cet angle sur l’hypothénuse TC du triangle TC, nous avons CP : Cm :: Cm : CT d’où Cm a? SP CP x” mais les triangles semblables TC, TDE CL Cr’: "TE.-;"ED, ou a ose op.up + see De Donc le triangle rectangle SED nous donne sD=\//[r + ee il! Nous avons d'autre part l’arc élémentaire 27 , dont , ARC ” ” NS ONT EUE e l'expression générale est V'dx + dy, et comme il s’agit ici d’un arc de cercle, prenons la valeur de dy° dans l'équation rapportée au centre ce ce | | , . nous AurONS , en ja substituant dans cette expression , QÙ adx mn — —— , a? — x? donc, définitivement, ù adx _ = V/[r+ | Tel est l'élément de la surface du cône oblique. ds QUADRATURE DU CERCLE. (Gcom.) Aucun problème géométrique n’est plus célèbre et plus popu- laire que celui de la quadrature du cercle ; les tentati- ves innombrables dont il a été l'objet, les folies aux- quelles il a donné lieu, l'importance outrée qu'on Jui a attribuée, tout concourt à donner un grand intérêt à son histoire ; aussi l'historien des mathématiques , Montucla, ne s’est pas contenté d’en faire le sujet d’un supplément à son grand onvrage, il l’a encore traité en particulier, etson Âistoire des recherches sur la quadrature du cercle n'est pas le moins curieux nile moins utile de ses travaux. Quarrer le cercle c’est trouver le côté d’un carré qui lui soit égal en surface, ce qui ne présenterait aucune difficulté si l’on pouvait décrire géométriquement , cest-ï-dire, avec la règle et le compas, une ligne droite égale à sa circonférence; car il est démontré que la surface du cercle est équivalente à celle d’un triangle rectangle quiaurait pour base cette ligne droite et pour hauteur le rayon, et comme le côté d’un carré équivalent à un triangle est moyen proportionnel en- tre la moitié de la base et la hauteur du triangle, il s'ensuit que le problème se réduit à trouver la gran- deur de la circonférence d’un cercle dont le rayon est donné, ou, plus généralement, à trouver le rapport du rayon ou du diamètre à la circonférence , puisque ce rapport est le même dans tous les cercles. Archimède est le premier géomètre qui ait fait con- naître une valeur approchée de ce rapport, ou du moins il est le premier qui ait trouvé deux limites entre les- quelles ce rapport est contenu. Ayant inscrit et circon- scrit au cercle un polygone de 06 côtés, il montra que la circonférence étant plus petite que le périmètre du polygone circonscrit et plus grande que celui du poly- gone inscrit, cette circonférence devait être plus pe- 3 10 10 a tite que 3 et et plus grande que 3 et Re le diamè- € n = 4 , ; a 10 tre étant pris pour l'unité ; l'erreur en prenant 3 et —, 70 ce qui donne le fameux rapport de 3 à 22, est moin- I F * dre que -—- du diamètre. 497 Long-temps après, et pour réfuter un quadrateur du cercle dont le rapport tombait probablement dans les limites d'Archimède, Adrien Métius trouva celui QU de 113 à 355 qui est beaucoup plus rapproché que ce- lui de 7 à 22, puisqu'il ne dépasse le véritable que de 3 ——— du diamètre auplus.Nous avons déjà dit au 10000000 mot Crrcre que le rayon étant pris pour l'unité, la demi- circonférence est exprimée par 3, 1415920535... etc., L approximation portée jusqu’à 153 décimales exactes, ce qui dépasse de beaucoup tous les besoins du calcul qui, dans les recherches les plus délicates, peut se contenter de 10 décimales. On peut donc regarder le rapport du rayon à la demi-circonférence comme une quantité connue, et mème beaucoup plus exactement connue que bien d’autres dont on fait un usage jour. nalier; car personne ne s'est amusé à calculer ÿ/2, par exemple, jusqu’à la 155° décimale, Lambert, dans les Mémoires de Berlin, 1561, etaprès lui, Legendre, dans ses Élémens de geometrie, ont démontré que la circonférence est incommensurable avec le diamètre, ce qui établit l'impossibilité absolue de trouver deux nombres entiers qui puissent exprimer leur rapport, nombres, du reste, dont la découverte, si elle était possible, ne présenterait qu’un simple inté- rêt de curiosité. Il reste donc seulement à savoir si l’on ne pourrait exprimer ce rapport soit par un nembre irrationnel simple, soit par une combinaison de nom: bres irrationnels, et, dans ce dernier cas, s’il ne serait pas possible d’en effectuer la construction géométrique, car des nombres irrationnels peuvent très-bien se con- struire géométriquement tant qu’ils ne dépassent pas le second degré. Ainsi, le rayon étant l'unité, en dési- goant, comme c’est l'usage, par r la demi-circonfé- rence , il s’agit de déterminer la zature ou l'expression théorique du nombre 7; mais nous avons déjà vu (CERCLE, 34) que cette expression théorique primitive est I I — 0 }:, — 1 AH iv) ire ft +V V donc les radicaux qui entrent dans la génération de ce nombre sont d’un ordre #nfini, et il ne peut être, par conséquent, réalisé dans le domaine des objets sensibles par aucune construction numérique ou géométrique finie. L'erreur principale de ceux qui se livrent à la recher- che de la quadrature du cercle, et il y a encore beau- coup plus de gens qui s’en occupent qu’on ne pourrait le croire, c’est de supposer qu'il doit nécessairement exister une ligne droite égale en longueur à toute ligne courbe donnée, ce qui n’est pas plus vrai que de sup- poser qu'il existe nécessairement un nombre entier ou fractionnaire égal à une racine detout nombre donné. En effet, la conception d’une ligne courbe repose en principe surune génération continue de l’espace, de la même ma- QU 307 nière que celle d’une racine repose sur une génération continue des nombres, taudis que les conceptions d'une ligne droite et d'un nombre entier reposent sur une génération dscontinue. Ainsi, et comme à l'exception des cas particuliers et contingens où la racine générale nt v A est un nombre entier, cette racine est un nombre d’une nature supérieure qui sort entièrement de la classe des nombres entiers et ne peut être exprimée par eux, à l'exception du très-petit nombre de lignes cour- bes rectifiables (voy. Rrcriricarion), c'est à dire qui sont égales à des lignes droites; la ligne courbe en gé- néral est d’une nature supérieure où transcendante qui sort entièrement de la classe des lignes droites et quine peut être représentée par elles. La génération conti- nue des lignes courbes se manifeste surtout dans les courbes rentrantes en elles-mêmes et particulièrement dans le cercle où cette coutinuité indéfinie de généra- tion est au plus haut degré. Cet aperçu , au défaut de l'expression citée plus haut de +, qui décide complète- ment la question, est suffisant pour montrer l’inutilité de toutes recherches ultérieures sur la quadrature du cercle, problème résolu aujourd’hui de toutes les ma- nières possibles et sur lequel ne peuvent plus s'exercer désormais que des personnes entièrement étrangères à la géométrie. QUADRATURE. (454) On donne ce nom aux points de l’orbite d’une planète qui sont à égale distance de ceux de la conjonction et de l'opposition. Par exemple la lune est dans les guadratures, lorsqu'elle se trouve dans l’une des deux positions MAQZ (PI. 98, fig. S) également éloignées de la conjonction O et de l’opposi- tion L. (Foy. Lux.) QUADRILATÈRE. (Géom.) Polygone de quatre côtés et de quatre angles. On nomme en particulier quarre le quadrilatère dont les quatre côtés sont égaux et les quatre angles droits; rectangle, celui dont les quatre angles sont droits, sans que les côtés soient égaux ; /ozange ou - rhombe, celui dont les côtés sont égaux sans que les an- gles soient droits ; parallelogramme, celui dont les côtés opposés sont parallèles ; etenfin trapèze, celui qui n’a que deux côtés parallèles, (Foy. ces divers os.) Dans tout quadrilatère Va somme des quatre angles est égale à quatre angles droits. Ceux dont la somme des angles opposés est égale à deux angles droits peuvent être inscrits dans le cercle, et la somme du rectangle construit entre leurs côtés opposés est équivalente au rectangle des deux diagonales. QUADRILLON. (Arüh.) Mille willons. (Foy. Ani- TUMETIQUE, 16.) 598 QU QUADRINOME. ( Alg.) Quantité composée de quatre termes comme a +-b + ce + d. QUADRIPARTITION. Partage en quatre parties d’un nombre ou d’une figure géométrique. QUANTITE. Toutce quiestcomposé de parties ou tout ce qui est susceptible d'augmentation et de diminution. Le nombre est une quantité numérique ; l'étendue, une quantité geométrique. (Foy. MATHÉMATIQUES.) QUANTITÉ DE MOUVEMENT. (/cc.) Nom que l'on donne au produit de la masse d’un corps par sa vi- tesse, Ce produit représente l'intensité de la force qui meut le corps, de sorte que la quantité de mouvement est la mesure de la force motrice. (Foy. MÉcaniQuE, 14.) Les questions de Dvyriamique se ramènent aux consi- dérations simples de l’équilibre à l’aide du principe de d’Alembert, dont voici l'énoncé : si lon considère un système de points matériels liés entre eux, de manière que m2, mm, mm", etc., représentant leurs masses, p, v’, v’,etc., sotent les vitesses respectives que ces masses acquerraieut , dans le cas où elles seraient libres, par l'application de forces déterminées, tandis qu’en vertu de leur liaison elles reçoivent les vitesses effectives u, u',u", etc. , les quantités de mouvement perdues ou ga- gnées dans le système doivent toujours se faire équilibre. Lan effet, si nous désignons par p, p', p', etc., les vitesses perdues ou gagnées par les masses »2, m', m", etc., par suite de leur liaison, w et p seront les com- posantes &e », w'et p' celles de s', etc. ; on peut donc à la place de v, »’, v”, etc. , substituer les vitesses u et p composantes de # u'et p' composantes de v’ u" et p' composantes de v” etc. etc. etc. et alors les quantités de mouvement qui entrent dans le système, considéré comme libre, et qui sont »w, m'v', m'v", etc., deviendront mu, mu, m'u, etc. mp, m'p', m'p", etc, Mais puisque, d’après l'hypothèse, lorsque les masses mm, m', m", etc., ue sont plus libres, ces quantités de mouvement doivent se réduire à mu, m'u', m'u, etc. il en résulte que les quantités de mouvement mp, r1p', "p", etc., doivent alorsse faire équilibre. Or, 2p, mp np", etc., sont les quantités de mouvement perdues et gagnées. Puisque la force mv est la résultante des deux forces nu et mp, et qu'en général il y a toujours équilibre PR entre trois forces dont l’une serait égale et directement opposée à la résultante des deux autres, les trois Forces mu, mp et — mv doivent être en équilibre. Ainsi, en considérant à son tour 7?p comme égale et d’un signe contraire à la résultante des deux autres forces, il faudra que — mp soit la résultante de 140 et de — mv, ou, ce qui est la même chose, que z1p soit la résultante de — muet de H nv. Par la même raison z'p' est la ré- sultante de — m'u' et de + m'v'"; mp" celle de — mn'u" et de + m"v", etc. Donc toutes ces forces mp, m'p', mp", etc. , se faisant équihbre, il y a aussi nécessaire- ment équilibre entre les forces av, m'v" me", etc. , et les forces — mu, — mu, — mu", etc. ; c'est-à-dire qu'ily a équilibre entre les quantités de mouvement mw, m'v', m'v", etc. , imprimées aux mobiles et les quan- tités de mouvement qui ont effectivement lieu, chacune de ces dernières étant prise en sens contraire de sa di. rection. Ce second énoncé du principe de d’Alembert a l'avantage de rendre les équations d'équilibre indépen- dantes des vitesses perdues où gagnées p, p', p", etc. Appliquons ce principe à quelques problèmes de Dy- namique. 1. Déterminer la vitesse commune qu'auront après leur choc deux corps durs À et a qui se meuvent dans le méme sens. Soient V la vitesse de A, v celle de à et x la vitesse commune cherchée, Après le choc la vitesse v devenant æ, la vitesse perdue par A est V — x, tandis que la vitesse gagnée par a est — v. Ainsi les quantités de mouvement dues à ces vitesses perdues et gaynnées de- vant se faire équilibre, et ces quantités de mouvement étant A(V—x), a(x—v), nous avons A(o—x) = a(x—v) d’où (Foy. Cnoc, 1.) 2. Déterminer le mouvement de deux corps Q et P (PI. 30, fig. 1) qui, étant attaches l’un au cylindre et l'autre à la roue d’un treuil (voy. ce mot) le tiennent en équi- libre. Les corps Q et P, étant sollicités par la pesanteur, dont nous représenterons la force par g , s'ils étaient li- bres, auraient dans l'instant d£ la vitesse gd; soient donc dv et dy' les vitesses effectives de ces mobiles ; gdt — dv sera la vitesse perdue par le corps Q et gdt— dv' la vitesse perdue par le corps P, ainsi les quantités de mouvement perdues seront Q(gdi—dv), Pigdt—dv) et ces quantités doivent se faire équilibre à l’aide du treuil. Or, la condition d'équilibre, dans cette machine, QU est que les forces soient en raison inverse des rayons où elles sont appliquées; désignant donc par r le rayon du cylindre et R celui de la roue, nous aurons Q(gdi—dv) : P(gdi—dv') :: R:7r d'où Qrigdt—ds) = PR(gdt—dv') Mais, d'autre part, les vitesses dv et dv' sont en sens contraire l’une de l’autre, et, par la nature du treuil, elles sont entre elles comme les rayons, de sorte qu’on a aussi Rdv + rdv — 0 Combinant cette équation avec la précédente, on trouve dv — Or Le PÉ: gdt a de, Les coefficiens de gdt, dans l’une et dans l’autre de ces valeurs, étant des quantités constantes , on voit que les mouvemens des corps Q et P sont uniformément variés et qu'ils ne diffèrent de celui d’un corps pesant, libre dans sa chute, que par l'intensité de la force accéléra- trice. QUARRÉ ou CARRÉ. (Geom.) Quadrilatère dont les quatre côtés sont égaux et les quatre angles droits. La surface d’un quarrése trouve en multipliant par lui-même le nombre qui exprime la longueur de son côté. (Foy. Aire.) La diagonale d’un quarré est incommensurable avec son côté, car, d’après la propriété du triangle rectangle, la seconde puissance de cette diagonale est égale à la somme des secondes puissances de deux côtés du carré, ou, ce qui estla même chose, égale au double de la se- conde puissance du côté. Ainsi, désignant par A le côté et par B la diagonale, on a B? — 24°, d'oùB:= y2A— AV, la diagonale d’un quarré est donc à son côté dans le rapport de 1 à V/2. En Algèbre , la seconde puissance d’un nombre se nomme encore le quarré de ce nombre , comme on dit aussi la racine quarrée , pour la racine seconde ; ces dénominations, empruntées de la géométrie, sont d’un usage général. Quelques auteurs emploient l’ex- pression d'équation quarrée , pour équation du second degré où équation quadratique (voy. QuanrariquEr). Les anciens géomètres nommaient quarré quarré la QU 399 quatrième puissance d’un nombre; par exemple, af était pour eux un quarré quarré. Depuis quelque temps l’usage s'établit d'écrire le mot quarré avec un c : carré, ce qui lui fait perdre ses rap- ports d’étymologie avec quadrature. QUARRÉ MAGIQUE. (4rith.) C’est un quarré di- visé en cellules, dans lesquelles on dispose une suite de nombres en proportion arithmétique , de telle manière que les sommes de tous ceux qui se trouvent dans une même bande horizontale, verticale, où diagonale, soient toutes égales entre elles. Tel est le quarré suivant où l’on trouve 4 +3 +8 —9+ 5 +1 =9 + 73 +6— K+O+2= 345 += 8+r+6—4 +546 =2+5+8— 1,5. L'origine des quarrés magiques parait se rattacher à quelques idées superstitieuses de l'antiquité. Cependant Emmanuel Moscopule, auteur grec du XIV' siècle, et le premier qui les ait fait connaître , s’est contenté de les présenter comme une curiosité arithmétique. Au commencement du XVII siècle, les difficultés que pré- sente la construction de ces quarrés les fit étudier par Bachet de Meziriac, Frénicle, Lahire et plusieurs autres qui obtinrent des résultats assezremarquables, mais dont tout le mérite consiste dans l’adresse des arrangemens , car c’est un simple jeu qui ne peut conduire à rien d’u- tile. Lahire a consigné ses recherches sur ce sujet dans les Mémoires de l’Académie pour 1505. QUARRER. On dit quarrer un nombre pour expri- mer qu’on le multiplie par lui-même. Quarrer une figure géométrique cest trouver un quarré dont la surface soitégale à la sienne. (Joy. Qua- DRATURE.) QUART. (4rith.) Quatrième partie d’un tout. QUART DE CERCLE. (Géom.) Arc de 9o° degrés ou quatrième partie de la circonférence. C’est la mesure d’un angle droit. Quanr pe cereLe. C’est un instrument astronomique qui sert à mesurer la hauteur d’un astre au-dessus de l'horizon. QUARTIER DE RÉDUCTION. (Nas.) Quarré de carton partagé en plusieurs petits quarrés par des lignes paralleles à deux de ses côtés contigus, dont l’un repré- sente la ligne nord et est, l’autre la ligne est et ouest. 400 QU Il ya de plus des arcs de cercles décrits du sommet de l'angle qui représente le centre avec des rayons qui for- ment huit rumbs de vent ; un fil partant du mème cen- tre s'étend sur les degrés intermédiaires entre chaque air de vent. À l’aide de cet instrument on s'épargne la peine de tracer ou de calculer les triangles dont on a besoin pour résoudre les problèmes de navigation. QUARTIER ANGLAIS. (Nav.) Instrument dont on se servait pour prendre eu mer la hauteur des astres, et que le quartier de réflexion à fait abandonner. On en trouve la description dans les anciens traités de navi- gation. LA QUARTIER DE RÉFLEXION , OCTANT. (Ast.) C’est le plus parfait des instrumens qu'on ait imaginés jusqu'ici pour observer en mer les hauteurs et les di- stances des astres ; il est du à Halley. Sa construction et son usage sont fondés sur la propriété qu’ont les rayons lumineux de se réfléchir sur les miroirs plans en faisant un angle de réflexion égal à celui d'incidence. Si AB et CD (PL 56, fig. 1) sont deux miroirs plans et qu'un rayon de lumière venu suivant la ligne OE rencontre la surface du miroir AB, il seréfléchiraenE, de manière que sa nouvelle route sera EF; arrivé en F sur la surface du miroir CD, il se réfléchira de nou- veau par la droite FS , et parviendra à un œil placé dans la direction de cette droite, après avoir ainsi formé l'angle SAË égal à l'angle BEF et l'angle EFC égal à l’augle EFO. Imaginons maintenant que l’on fasse tour- ner Je miroir CD autour du point F, d’une quantité angulaire quelconque CFC'; il est évident que, l'angle d'incidence du rayon EF devenant plus petit, l’angle de réflexion deviendra également plus petit, et par con- séquent le rayon réfléchi ne sera plus FS , mais FS' qui fait avec FS un angle FSF", double de celui que fait la direction actuelle du miroir avec sa direction primitive, c’est-à-dire double del’angle C'FC. En effet l’angle EFS compris entre le rayon incident EF et le rayon réfléchi SE vaut deux angles droits, moins la somme de l'angle d'incidence et de l'angle de réflexion , ou moins le dou- ble de l'angle d'incidence ; donc si, par le mouvement du miroir, l'angle d’incidence diminue ou augmente d’une certaine quantité, l'angle compris entre l'incident et le réfléchi augmentera au contraire ou diminuera du double de cette quantité. Ainsi, si nous supposons qu’un œil placé en Osur la droite OE voie l’objet S à l’aide des deux miroirs AB et CD, en vertu desdeux réflexions que le rayon SE éprouve en F et en E, il ne pourra voir le même objet parvenu en S' qu’autant que le mi- roir AB, conservant la même situation, on fera tourner le miroir CD d’une quantité CFC' moitié de l'angle S'FS compris entre les deux positions de l’objet. C’est d’après ces principes que l’octant est construit. QU La figure > de la planche 56 représente cet instru- ment. BAC est un demi-quart de cercle dont l'arc BC est divisé en go parties. Au centre À, et perpendicu- lairement au plan de l'instrument , est placé un miroir plau fixé à l’alidade AD et mobile avec elle autour du centre, À quelque distance de A est placé perpendicu- lairement et d'une manière fixe sur le côté AB un petit miroir plan de glace dont il n’y a qu’une partie qui soit étamée , savoir, la partie inférieure ; l’autre partie est transparente et sert à voir directement l'horizon auquel on vise à l’aide d’une pinnule ou d’uve petite lunette qu’on place sur le côté AG , de manière que son axe répoude, sur le miroir, au milieu de la ligne qui sépare la partie étamée de la partie transparente. La position du miroir K et celle du miroir A doivent être telles, que lorsque l’alidade AD tombera sur le rayon AC, qui va au point zéro de la graduation de l'arc BC, A soit parallèle à K.. Pour prendre la hauteur d'un astre avec cet instru- ment, il faut le tenir verticalement et viser à l’aide de la lunette au terme de l'horizon, puis faire descendre l'alidade de C vers B jusqu’à ce qu'on voie arriver l'image de l’astre sur la partie étamée du petit miroir et qu’elle se place sur une même ligne avec l'horizon vu par la partie non étamée; alors l’angle CAD parcouru par l’alidade , et par conséquent par le miroir D , est précisément la moitié de l'angle de hauteur HAS ; et comme l'arc BC de 45° est divisé en 60 parties, quisont par conséquent d’un demi-degré chacune, il s'ensuit que l’on a immédiatement le nombre de degrés de la hauteur HAS par celui des demi-degrés de CD. Cet instrument a été beaucoup perfectionné depuis Halley. QUEUE DU DRAGON. (451.) Nom que l’on donne au nœud descendant de la lune ; on le représente par le signe 5. QUINDÉCAGONE. (Géom.) Polygone de quinze côtés et de quinze angles. (Foy. Porxcoxe.) L’angle au centre d'un quindécagone régulier étant de 24 degrés , on peut inscrire cette figure dans un cercle en portant le côté de l'hexagone et celui du déca- gone dans le cercle, de manière qu’ils soient des cordes partant d’un même point de la circonférence, car la différence de l'arc de l'hexagone à celui du décagone est précisément un arc de 24°. QUINTAL. ({7ét.) Poids de cent livres, dans l’an- cien système des mesures françaises. Aujourd'hui le quintal métrique vaut cent kilogrammes. QUINTILE. (4st.) L'aspect guintile est la position de deux planètes distantes l’une de l'autre de 72° ou RA d’un cinquième d’un grand cercle de la sphère céleste. (Foy. Asrecr.) QUINTUPLE. (4rith.) Se dit d’une quantité cinq fois RACINE, (4/g.) Base d’une puissance, ou nombre qui successivement multiplié par lui-même produit une puissance. Si À, par exemple, multiplié par lui-même un certain nombre de fois produit B, A sera la racine de B, et nommément la racine seconde dans le cas de A X A—B; la racine troisième dans le cas de À X A XA—B,eten général la racine mième dans le cas de A” — B. On désigne une racine par le signe V/ qu’on nomme un radical, en mettant à sa partie supérieure le nom- bre qui indique le degré de la racine et qu'on nomme 3 l’exposant ; par exemple V/B désigne la racine troi- sième de B. Lorsqu'il s'agit de racines secon des où car- rées, on n'écrit pas l’exposant qui est sous-entendu, de sorte que VB signifie racine carrée de B. L'opération par laquelle on trouve la racine d’une quantité proposée se nomme ex/raction des racines. (Foy. ce mot. Foy. aussi, pour la nature des racines en général, ALcivre, 28, et Imacinaine.) RAGINES DES ÉQuATIONS. On donne encore le nom de racines aux valeurs des quantités inconnues qui entrent dans les équations, Par exemple l'équation x'—5x+<6—=o admettant les valeurs x = 2 etx = 3,2et 3 sont ses racines. Nous avons vu (ÉQuariow, 16) qu'une équation sd- met autant de racines différentes qu'il y a d’uuités dans le nombre qui marque son degré. On divise les racines des équations en deux classes, celle des racines réelles et celle des racines imaginai- res. Les racines réelles sont commensurables ou incom- mensurables ; dans le premier cas, on peut obtenir leurs valeurs par la méthode die des racines commensura- bles ; dans le second cas, il faut avoir recours aux r6- thocdes d'approximation, sauf les cas très-peu nombreux où ilest possible d’avoir directement l'expression théorique des racines. Nous allons indiquer les divers procédés à l’aide desquels on trouve les valeurs des racines d’une équation. 1. RaGINES commensurances. Dans toute équation à une seule inconnue, le terme absolu, c’est-à-dire celui qui ne contient pas l’inconnue, étant égal au produit de tou- tes les racines (voy. ÉQuariox, 17),est exactement divi- sible par chacune de ces racines. Ainsi, lorsqu'une ou Toux 1. RA 401 plus grande qu’une autre. Ainsi 30 est quintuple deG. QUOTIENT. (4rith.) Résultat de la division d’un nombre par un autre, (Voy. Division.) hi. plusieurs de ces racines sont des nombres entiers, on pourra toujours obtenir leurs valeurs cn cherchant, parmi tous les diviseurs exacts du terme absolu, quels sont ceux qui satisfont à l'équation. Dans l'équation ci- dessus 2 — 5x +G—o le terme absolu 6 a pour diviseurs 1, 2, 3, G, et il est facile de voir, en substituant successivement chacun de ces nombres à la place de x, soit avec le signe L, soit avec le signe —, que les deux diviseurs L 2 et + 3 sont les racines de cette opération. Lorsque le terme absolu contient un très-grand nom bre de diviseurs, ces substitutions entraînent des cal- culs prolixes qu'on abrège, d’abord en n’essayant que ceux des diviseurs qui se trouvent compris entre les li- mites des racines, et ensuite en faisant usage, au lieu des substitutions successives, d’un procédé dont nous allons faire connaître les principes. 2. Soit l'équation générale æm + Agm—i HE Ban: L etc... Pr + Qx2 + Rx +S = 0. a éiant un nombre entier positif où négatif, s’il est une racine de cette équation , en Île substituaut à la place de +, on doit avoir am + Aan—si Æ Ban-: L etc... Pa + Qa + Ra +S —o. D'où, en divisaut le tout par à et transposant — —Anm—-1—Aaqn—2— Ban—s élc: 52% Pa —Qa—R ain Transposant R dans le premier membre, et divisant de nouveau le tout par a, il vient «a e —__—_—© — am ans —Ban-k—etc.. —Pa—Q a et comme le second membre est nécessairement un nombre entier, le premier l’est aussi. Transposant Q dans le premier membre et divisaut encore le tout Nous aurotis par t, RA ———— — —— ai A an-iBan—s—etc D —P a et le premier membre sera encore un nombre entier. Continuant de la même manière, c’est-à-dire transpo- sant successivement tous les termes du second membre dans le premier, et divisant par & après chaque trans- position, le résultat de la (ni—1) ième division sera de la forme U ——œ—a—A a et celui de la zuïène deviendra HER VC —— = —— ] 4 Cette dernière égalité nous indique la dernière condi- tion à laquelle il faut que a satisfasse pour qu’il soit racine de l’équation. Ainsi en remarquant que toutes les divisions doivent pouvoir s'effectuer exactement, si a est une racine de l'équation, on peut en conclure cette règle générale. 3. Pour reconnaître si un diviseur a du dernier terme d’une équation est racine de cette équation, il faut, après avoir divisé le dernier terme par ce nombre, ajouter au quotient le cocfficient de x, diviser ensuite la somme par a, ajouter au nouveau quotient qui doit être un nombre entier le cocfficient de x’ et diviser la nouvelle somme par «a; ajouter encore à ce dernier quotient le coefficient de x? et diviser la somme par a,etc., etc. Continuer ainsi jusqu'au coefficient de æ"—1 qui, étant ajouté au dernier quotient, doit pro- duire une somme , laquelle divisée par à doit donner — 1 pour quotient. Tout nombre qui satisfera à ces conditions réunies, c’est-à-dire qui donnera à chaque division un quotient entier, sera racine de l'équation, et ceux qui manqueront à une seule de ces conditions ne pourront être des racines. 4. Dans l'application de cette méthode il faut remar- quer que lorsqu'il manque des termes à l’équation sur laquelle on opère, il faut les remplacer en leur don- nant zéro pour coefficient. 5. Prenons pour exemple l’équation x — 4x? — 11% + 30 — 0. Les diviseurs de 30 étant 1,2, 3,5, 6, 10,15, 30,onles écrira sur une mêmeligne horizontale tant avec le signe + qu'avec le signe — , puis au-dessous de ces divi- seurs on écrira les quotiens du dernier terme 30, divisé par chacun d'eux , ainsi qu'il suit : RA 39 45 10 6 5 3 2 1— 1— 9— 3— 5— G—10—15—30 4 2 3 5 G 10 15 30—30-—15-—10— G— 5— 3— 2— 1 On ajoutera ensuite à chacun de ces quotiens le coeffi- cient — 11 de x, ce qui formera une troisième ligne —10 —9— 8—G—5— 1+ 4+419—N1—96—21—17—16—14—13—12 dont on divisera chaque nombre par le diviseur auquel il correspond ; ces divisions forment cette ligne de quo- tiens . SUR ET. 540 à dans laquelle on n’écrira que les quotiens entiers, tous les autres devant être abandounés. Enfin, on ajoutera à ces quotiens le coefficient — 4 de x? , ce qui formera une cinquièmeligne » D» p—D—5 n—92 » »+ OL 3 » » » » » dout on divisera tous les nombres par les diviseurs correspondans, en abandonnant de nouveau ceux quine peuvent être divisés exactement; ces derniers quotiens » —1 »— À » » »— 4 5» » » » » nous apprennent que les racinws de l'équation sont — 3, c ) + 2 et + 5. G. On peut toujours se dispenser de faire entrer les diviseurs + 1 et — 1 dans le calcul général, car leur substitution à la place de + dans l'équation réduisant le premier membre à la suite des coefficiens, il suffit d’une simple addition pour s'assurer directement si ces deux nombres sont racines de l’équation. Dans l’équa- tion que nous venons de traiter, en faisant æ — 1, il vient 1—4— 11 +30 — 16 et, en faisant æ = — 1, —1—4+11+4530—=36, d’où l’on voit immédiatement que ni l’un ni l’autre de ces nombres ne satisfait à l'équation. 7. Traitons maintenant l'équation ai 5x — 3x7 — 35x — 28— 0; la substitution de + 1 et de — 1 à la place de x donne 1H 5— 3 — 35 — 28——57 1—5—3+135—928—0; d’où l’on voitque — 1 est uneracine. Mais alors au lieu d'appliquer la méthodeà l’équation proposée, il devient plus simple de l’abaisser d’un degré, au moyen de la racine connue ; Car puisque 4 —— 1,x —- 1 est un diviseur de cette équation, et en opérant la division, on aura pour quotient l'équation du troisième degré qui pe RA contient les trois autres racines de la proposée. Ce quo- tient donne a} + 4x? — 7x — 28 = 0. Essayant d’abord -H 1 et — 1 , on trouve 1+4—7—28 — — 30 —1+4+7—28— — 18 donc aucun de ces nombres n’est racine. Or, les autres > 4 7) 14, 28 ; les calculs dont voici le tableau : diviseurs de 28 étant 2 on exécutera 28, 14, 7 4, 2 2— 4—7,—14,— 925 Ah; D 4, — 7 —14, +4,47, 4,+ 2,+ — 8,— 9; —it;—14, #21, + 7, 0,—3,— 5;— 6 Da CD NES, D », O0, », », » », >, », », 3, », +4, », », » LE », ») », », D— 1, D», Ds » Il en résulte qu'il n’existe qu’une seule racine commen- surable x = — 4. Nous devons faire remarquer en pas- sant qu’on doit toujours considérer o comme un nombre dont le quotient entier est o, quel que soit le diviseur. Connaissant la racine — 4, si l’on divise l’équation du troisième degré par x +4, on obtiendra l'équation du second degré qui renferme les deux autres racines de la proposée ; cette équation est X° — 7 = dont les racines sont æ = + V/7 et x = —\/5; ainsi les 4 racines de la proposée sont x = — 1,4 —=—#4, x =+V/7,x——\/7 et cette équation est la même chose que le produit x +1) (x+44) (x+ V7) (à—V/7) = 0 8. Pour appliquer la méthode des racines commen- surables àtoute équation proposée, il faut préalablement la ramener à la forme at + Ami Æ Bam—z Æ etc... + Rx + S — dans laquelle la plus haute puissance x’: a l’unité pour coefficient , et tous les autres coefficiens A, B, C, etc. , sont des nombres entiers, y compris Zéro; car, sous cette forme , les racines commensurables de l'équation ne peuvent être que des nombres entiers. En effet, s’il exi- stait une fraction ÿ ui püt être racine de cette équa- tion , enla substituant à la place de +, on aurait art Rue an— dima Le + B -— D LU etc... + R ÿ T9=0. Ainsi, multipliant tous les termes par b—1 et les trans RA 405 posant dans le second membre, à l'exception du pre- mier terme , on obtiendraïit at ss Aan—1 — Ban—: — etc... — Ra —5s mt a soi : et comme F: est une fraction ct que par conséquent F est aussi une fraction, le second membre de cette égalité devrait être également une fraction, ce qui est impossi- ble, si les coefficiens À, B, C entiers. 3, etc., sont des nombres 9. Is’agit donc de ramener toute équation, à coeffi- ciens fractionnaires, à la forme en question , ce qui ne présente aucune difficulté. Soit, pour fixer les idées, l’é- quation du /{° degré & 4 ge 3 ee 5 … #, notant tpe TIRE 0e On divisera d’abord toute l'équation par le coefficient de x‘, ce qui la ramènera à la forme puis en réduisant toutes les fractions au même déno- minateur, on obtiendra chfhh Ë ebdhk gbdfr bidfl _ Ta adfhk” # adfhk + adfuk . adfhk ds. ou , simplement (a) P La nie se AR 4 re + ML EL Prenant maintenant une nouvelle inconnue y et faisant æ —="*-,ontrouvera, en substituant , HE dE AC mi Fa mm mm m puis, en divisant le tout par /nf , Î î P:nr .mi 3 gen” mi y Fr S.n — = 0 J° ss nt, mm 4 “ mn D mn sa 71 équation dont tous les coefficiens sont visiblement des nombres entiers , et qui donne, en retranchant les fac- teurs communs (b) Yi + py + qu + renvy + sm = 0 chacune des racines de cette dernière, divisée par 2, donnera une des racines de la proposée. 10. In examinant l'équation (a) et sa transformée (b), on voit qu'on peut immédiatement passer de l’une à l'autre en multipliant le second terme de (a) par le dé- 404 RA nominateur commun 72, le troisième par 7#°, le qua- ième par re et le cinquième par at; d'où l'on peut conclure cette règle générale. Après avoir fait disparattre le coefficient du premier terme et réduit tous les autres coefficiens au méme dé- nominateur, on muliipliera chaque terme par ce deno - minaleur commun élevé & une puissance dont l’expo- sant est Le nombre des termes précédens, puis on chan- gera x en elles racines de l'équation en y divisées par le dénominateur commun seront celles de la proposée. 11. Appliquons cette règle à l'équation 3xi — 1 x + ma —7x+2—0, divisant tout par 3 et réduisant ensuite au même dé- nominateur, il vient 4 ni À 3 14 #2 14 : = pe +- — — + si (e) ch ds 6 : 6 ° 0 multipliant le second terme par 6, le troisième par 36, le quatrième par 216, et le cinquième par 1096, ou, ce qui revient au même et ce qui est plus simple, re- tranchant le dénominateur commun 6, et multipliant le second terme par 1, le troisième par 6, le quatrième par 36 et le cinquième par 216, la transformée en y sera Si — 7 +84 7° — 5047 + 864 — 0 Pour traiter cette dernière par la méthode des racines commensurables, substituons d’abord + qui donne 1— 7 +64 — 504 + 864 — 438 1 + 7 + 84 + 5o4 + 864 — 14 Aïosi ni r,ni— 1 ne sont racines de cette équa- tion. Les autres diviseurs de 864 étant 2, 3, 4, 6,8, P AJ ya LE DR PQ RE Les 12, 10, 15, 24; 32, 50, 45, 24 7° 288, 432, 864, pour éviter les calculs inutiles il faut , 96, 108, 144, 216, v’essayer que ceux de ces nombres qui ne dépassent pas les limites des racines tant positives que Dégalives ; limites que nous allons appreudre à déterminer. 12. On nomme lite supérieure des racines positives A'une équation tout nombre positif qui surpasse la plus grande des racines positives de cette équation, comme aussi on nomme dite supérieure des racines négatives toat nombre qui surpasse la plus grande des racines né- gatives. Une limite supérieure est donc susceptible d'une infinité de valeurs, et la question est de trouver la plus petite possible de ces valeurs. Il est d'abord évident que tout nombre qui, mis à la plice de x dans une équation, rend son premier terme glus grand que la somme de tous les autres, est une li RA mite supérieure des racines positives , car sa substitu- tion donnant pour résultat un nombre positif, et la substitution de tout autre nombre plus grand donuant, à plus forte raison, un résultat positif, il ne peut y avoir aucune racine positive qui le surpasse, Or, pour trouver un nombre capable de rendrele premier terme d'une équation plus grand que la somme de tous les autres, prenons le cas le plus défavorable, celui où tous les termes à partir du second sont négatifs, comme an — Ami Barnt—i—etc...—Qx— Rx —S —=0o, et cherchons quel est le nombre qui, mis à la place de x, peut donner am > Agm—i EL Ban—a Letc... +Qx +HRxr—S. Si nous désignons par M le plus grand de tous les cocf- ficiens, il est visible que tout nombre substitué à x, qui pourrait satisfaire à l'inégalité (4) am > Mani Man: L etc... + Ma? + Mr + M satisferait, à plus forte raison, à l’inégalité proposée : ainsi Occupons-nous d’abord de cette dernière, Les termes du second membre de l'inégalité (#) for- ment-une progression £éométrique dont M peut être considéré comme le premier terme, x le rapport et m le nombre des termes ; on à donc, pour leur somme (roy. Proc, Géo. , 5), l'expression Î et par conséquent l'inégalité ({) peut être mise sous la forme Si nous faisons æ — M, le premier membre devient M et le second Mi ir M—1: ? Mri+ Lt < M—: quantité plus grande que M”, car en effectuant la di- vision, on trouve Mm+i—r M—1 — Mn + Mit Mr—2 + BIC. Mais en faisant x — M +- 51, ce second membre devient et comme le premier est alors{M + 1)", on a évidem- ment (M + 1} > (M +- 1} = Je RA Ainsi, M+1,oule plus grand coefficient négatif augmenté de l'unité, substitué à la place de x, rend le premier terme de l’équation plus grand que la somme de tous les autres ; ce plus grand cocfficient ainsi ag- menté est done une limite supérieure des racines positi- ves de l'équation. 13. Commeil est rare qu'une équation ne renferme pas quelques termes positifs autres que le premier, la limite que nous venons de trouver est ordinairement beaucoup trop grande, et l'on doit s'attacher à la dimi- nuer le plus possible. Soit æmAxm—i LE Ram + etc... — Man-n— Nym—n—-:i —etc...— Qx—S—=0 une équation dont les premiers termes sont positifs, et dent le premier des termes négatifs Mæ”—" est celui du rang n+-1; supposons que tous les autres termes sont négatifs, et de plus qu'ils aient tous le plus grand coeff- cient M, alors tout nombre qui mis pour æ reudra am >> Mann Mann etc... +Mx+M rendra à plus forte raison æ” plus grand que la somme de tous les autres termes de la proposée. Nous pouvons donner à cette inégalité la forme AM-N HIT T—I aæm => M. en prenant la somme des termes de son second membre. Or, en posant æm — M ,d’oùux—V M = M M' substitué à la place de x ne peut satisfaire à l’inéga- lité, mais M'+ 1 y satisfait, car le premier membre devient (M'+r)" ou (yÿ/M+1}*, tandis que le second devient (M'+1 MNT A — 7 Mi ce qu'on peut mettre sous la forme — M'i—: CM'H aan pi ;] M' ; , Fe n—1(M + 1} — M n—i “quantité évidemment plus petite que (M'+1)". Donc YM+1, c'est-à-dire La racine du plus grand coefficient négatif, du degré marqué par le nombre des termes qui précèdent le premier terme négauf, est, en l'augmentant de l'unité, une limite supérieure des ra- cines positives de l'équation. Lorsque le second terme de l'équation est négatif, il faut faire » = 1, et l’on retombe sur la limite obtenue n précédemment. On prend toujours pour y/M le nombre entier le plus près de la racine. TA 105 14. Quant aux limites supérieures des racines négati- ves, comme on rend négatives les racines positives d’une équation et vrce versa, en v substituant — x à la place deæ, il faut, après avoir fait cette substitution dans toute équation proposée, déterminer, par les moyens que nous veuons d'exposer, la lite supérieure des ra- cines positives de la transformée ; cette limite prise avec le signe — sera une limite des raciues négatives de la proposée. 15. Appliquons cette théorie à l'équation du n° 11. pi — 7 + Bay” — y ++ 864 = 0. Le second terme étant négatif, la limite supérieure deg racines positives est le plus grand coefficient négatif 504 augmenté de unité, de sorte que nous sommes forcés ici d'essayer tous les diviseurs plus petits que 505, c’est ä-dire tous les diviseurs de 864 moius un seul, 864 lui- même, Substituant — y à y, la proposée devient JS + 7 + 84° + Soky + 864 — 0, équation qui n’a aucun terme négatif, et dont par con- séquent la limite des racines positives est zéro, car en y substituant zéro ou tout autre nombre plus grand à la place de y, on obtient toujours un résultat positif, ce qui indique qu'il n'y a pas de racines positives, et par conséquent que la proposée n'a pas de racines négatives. D'après la règle de Descartes (voy. Stan), l’'inspec- tion seule de la variation des signes + et — 1 dans les termes de la proposée suffirait pour faire reconnaitre l'absence des racines négatives. Ces considérations ré- duisent à 20 le nombre des diviseurs qu'il faut essayer, mais ce nombre est encore assez grand pour faire dési- rer un procédé d'exclusion à l’aide duquel on puisse le diminuer, Eu voici un très simple dû à Newton. Substituez successivement + 1 et — 1 à la place de x dans la proposée, ce qui vous donnera deux ré- suliats. Nous les désignerons, le premier par P et lese- cond par Q. Tout diviseur qui, diminué de l'unité, ne divise pas P et qui, augmenté de l'unité, ne divise pas Q, ne peut- étre racine de l'équation. Si la réciproque de cette proposition était vraie, c’est- ä-dire si tout diviseur qui satisfait à ces conditions était par cela seul une racine, où aurait un procédé aussi prompt que simple pour reconnaitre les racines com- mensurables; mais il n’en est pas ainsi, et tout ce que l’on peut demander à cette règle, c'est de faire connaître les diviseurs qui ne peuvent être des racines ; il faut ensuite soumettre les autres à la méthode indiquée. Cette règle est fondée sur ce que 4, étant une racine de l'équation générale a + Ami Æ Bzm-2 L etc... + Rx +S = 0 406 RA son premier membre est exactement divisible par x—a, ce qui donne l'identité ao Acom—i + Barre Æ etc... + Res — (x—a) (ami A'um—2 + etc. ++ 5) A',B', etc., étant des nombres entiers. Or, comme cette identité est indépendante de toute valeur particulière de x, si l'on y fait x — 1 , on doit avoir encore 1H A+B—etc.. .HR+S — (1—a) (14 A'#etc... +5") d’où 14 A-+B+ etc...+R+S 1— a 1—-A'H etc...+s". Ainsi, puisque le second membre de cette égalité est un nombre entier, il duiten être autant du premier, et 1 A+ B<+Hetc... +R+S doit être exactement divisible par 1 — & ou par & — 1 , en changeant les signes. Eau substituant — 1 à la place de x, on verrait de même que le résultat est exactement divisible par — 1 — a, où para 1; d'où il résulte la règle précédente. 16. Nous avons vu (11) que la substitution de + 1 dans l'équation qui nous occupe donne pour résultat 438, et que celle de — 1 donne 1460, le premier étant le plus petit ; nous nous en servirons d’abord et nous le diviserons successivement par 2—1,3— 1,4 — 1, G6— 1, etc... jusqu’à 216 — 1 seulement; car il est évident que les autres diviseurs de 864, savoir, 288 et 432, se trouvent tout naturellement exclus. En opé- rant ces divisions, on trouve que les seuls nombres 2—1, 3— 1 et 4 — 1 divisent exactement 438 ; ainsi tous les diviseurs autres que 2, 3 et 4 se trouvent déjà exclus : mais ceux qui nous restent doivent encore , en les aug- mentant de l'unité, diviser exactement 1460 ; opérant donc ces divisions et rejetant les nombres qui ne don- ment pas des quotiens exacts , il ne nous reste définiti- vement que les facteurs 3 et 4 auxquels il faut appli- quer la méthode indiquée n° 3. Voici le calcul : + + 4 +- 288, + 216 -— 216, — 288 — 792, — 72 + 12, + 12 + sus ÿ a Ro 4 — I, — 1 3 et 4 sont donc tous deux racines de l’équation en y, et comme & — et 4 sout deux racines de l’é- quation proposée en x. Pour obtenir les autres racines, divisons l'équation en y pary—3,et ensuite par y—4, où immédiatement par (9—3) (yÿ—4) = y — y + 12;0n obtient l’é- quation +72—0o qui fournit les deux racines imaginaires y —+ 1/99, — — V—572. Les quatre racines de la proposée en x sont donc définitivement 2 _— ue — 3 TZ = +V—2,x—=—V —2. 17. On peut immédiatement appliquer les méthodes précédentes aux équations de la forme Par + Qui + Rai etc... Ux + V — o lorsque P, Q ,R, etc. sont des nombres entiers, sans avoir besoin de faire disparaitre le coefficient P du pre- mier terme Px”: ; il faut seulement observer que dans l'opération sur les diviseurs de V, le dernier résultat qui indique qu’un diviseur est racine, doit être — P au lieu de — 1. En effet, reprenons les transformations du n° 4, en les effectuant pour mieux fixer les idées sur l'équation du quatrième degré, Pari + Qu + Ra E Sx LT —o; a étant une racine entière de cette équation, nous avons T = — Pai — Qu — Ra — Sa; ainsi divisant successivement par & et faisant passer dans le premier membre après chaque division le coeff- cient qui devient isolé, nous aurons la suite d’opéra- tions UE a Ent — = — Pa —Qa—R a Lys EN +R (4 ——Pa—Q «a Des —— +R + EE a 18. Prenous pour exemple l'équation RA 19 zi— 68 x} + 97 x° + 7x —30—0 dont le dernier terme 30 a pour diviseurs 1, 2, 3, 5, 6, 10, 15, 30. La substitution de + : et de — 1 donne d’abord 12 — 68 + 97 +7 — 30— 18 12 + 68 + 67 — 7 — 30 — 140 puis, en appliquant la règle du n° 15, on trouve queles facteurs à essayer se réduisent à + 3, — 2. Voici le calcul : # + 3, — 10, + 15 — 3, + 22 — I, — 11 + 96, + 66 32, + 43 — 36, — 111 — 12, » l'équation proposée n’a donc qu’une seule racine entière quiest + 3. En la divisant par x — 3, on obtient l’é- quation 19 x — 322 + x Lio —0o qui renferme les trois autres racines de la proposée. Cette dernière pouvant encore contenir des racines commensurables, non plus entières, mais fractionnaires, 5 à : Y on fera disparaitre le coefficient 12 en posant x = — 12 , et l’on obtiendra une transformée en y, JF — 32 x° + 12x Li4ho— 0 qui, étant traitée comme ci-dessus, fournira les racines > —=8,y7—3oey —06, d'où l’on conclura que les racines de la proposée sont, 5,8, 46 ous, 2, 5 1212 12 > 19. Si une équation proposée renfermait des racines entières égales, les méthodes que nous venons d’ex- poser ne feraient trouver qu’une seule de ces racines, et ce n’est qu’en abaissantle degré de l'équation par la division , lorsque cette racine serait connue, qu’on pourrait, en opérant de nouveau sur l'équation réduite, trouver une autre de ces racines égales, et ainsi de suite. Soit par exemple, l'équation 2 — 19 x — 34 a Li2xz+ 40 — 0. Les facteurs de 4o sontr, 2,4,5,8,10, 00 ct 40; æais comme le second terme manque, on doit observer que le premier terme négatif n’est que le troisième de RA 407 l'équation, et qu’on a ainsi pour la limite des racines » eq L « positives V/34 + r ou 7, et pour celle des racines né- gatives — V/19 — 1, ou — 6, il suffit donc d'essayer les facteurs 2, 4, 5 et— 2 ,—#4,— 5. Les calculs cffectués, en observant de tenir compte du coefficient o de x, on trouve une seule racine + 2. Divisant l’équation proposée par x — », il vient ti xi—bx —04x—20—0 équation qui fournit encore, par l'application des mêmes procédés, une racine x = 2. Divisant de nouveau par æ— 2, on trouve XL x —7x—10 —o qui fournit également une racine x = 2. Enfin, une troisième division par + — 2 donne l'équation 2 —x—5—=o qui n’a plus de racines commensurables. En la résolvant par la méthode du second degré (voy. Quannarique), on obtient enfin les 5 racines de la proposée, et l’on voit que cette équation est identique avec (x—2)(x—o) (x—2) (ox Han) (ox—r 210. Les racines égales commensurables s'obtiennent tou. jours sans difficulté en opérant comme nous venons de le faire; mais il n’en est pas ainsi des racines égales incommensurables, dont la présence daus une équation complique les difficultés de la recherche des autres ra- cines incommensurables. Nous allons indiquer la théorie des racines égales , en général. 20, RaGINES ÉGALES. Si nous désignons par X —0, une équation d'un degré quelconque et que a soit une de ses racines , nous savons que X doit être exactement divisible par le binome æ — a. De plus, en désignant par X'le quotient de cette division, nous savons encore que si la racine a se rencontre deux fois dans l’équa- tion X — 0, æ — a devra diviser exactement X', et qu'en désignant le quotient de cette dernière divi- sion par X”, X” sera exactement divisible parx— a, si a est trois fois racine dans X — 0, et ainsi de suite. Ainsi, dans le cas d’une racine double, les deux équa- tions X:=0), Xi 10 doivent subsister en même temps, c’est-à-dire être sa- tisfaites par une même valeur de æ, tandis que si X n’a pas de facteur double, il est impossible d’avoir en même temps X —oet X'— 0. De même, si X à un facteur triple , les trois équations X—=60,X —0, XX —0 doivent subsister en même temps. 408 RA Ceci posé, examinons la forme du quotient X',qu'on obtient en divisant X parle binome x — &, et, pour cela , posons X = 2 + Ami Ban? Letc...+Qx'ÆRx+s. En opérant la division jusqu'à ce que l’on trouve un reste qui ne contieune plus +, ce reste qui est an + Aan—1 + Barn—: + etc... + Qa un Ra + S 5 ou ce que devient X lorsqu'on y met à à la place de x, se réduit évidemment à zéro lorsque a est racine de X : mais nous n'avons à considérer ici que le quotient dont les termes sont : LMI + (Aa) am + (B+HA aa) am—3 + (C+Ba+ Aura) xm—4 + (D+Ca+BatAa ai) m5 + eic......etc. Or, si a est une racine au moins double de l'équation proposée, il faut que ce quotient soit lui-même divisi- ble par x — a et qu'il se réduise à zéro, en mettant a à la place de æ, où x à la place de a. La substitution de x à la place de a donne à ce quo- tieut la forme AMI + ami LE Ami + ani + Axm—s LE Bym—3 + anti + Ami Æ Bam-3 L Crn—k + etc. + etc. + anti LR Agm—a D Bani—3LCim-h etc. LOx+R. et, comme le nombre des termes du quotient est 2, ce quotient est la même chose que MAMA LE Gui) Axm—t 4 (n—0) Bam-3 L etc... + »Qz +R. 21. On voit aisément que cette fonction est ce que devient la fonction proposée X, lorsqu’après avoir multiplié chacun de ses termes par l'exposant de la puissance de x qu'il contient, on le divise par æ. Ainsi, désignant encore par X' le quotient de la division de X par x—a, après qu’on y a substitué æ à la place de ., on obtiendra directement X', sans avoir besoin de recourir à la division, en dérivant ses termes des ter- mes de X commeil vient d’être X était dit, Par exemple, si @i + pri + qu + res X' serait &xi + 3pxr + 242 + r. Il faut observer que le terme absolu s est le cocfficient renfermer le produit de ses facteurs doubles ; des autres. De cette manière tique avec le fonction X, en passant à l’état X', donc être que O.P*. X, cette dérivée sera, par la même raison, P.Q7,R3.etc. multiplié par quelque autre ces deux fonctions ne pourront avoir de diviseur com- mun plus grand que P.Q7.R'.S1. dont la dérivée sera Z' — Z, et ainsi des autres. suit immédiatement, on aura RA de x°, etqu’en multipliant par o ce terme disparait, de sorte que la règle de dérivation est générale. 22. Désignons maintenant par » le nombre, et par N le produit des facteurs simples et inégaux que peut la fonction X ; par o le nombre et par O par p le nombre er par P le produit de ses facteurs ériples, et ainsi la fonction X sera iden- produit N.0:.P#.Qi. etc. Comme la dérivée X'est ce que devient le quotient de la division de X par le facteur simple x — 4, après qu'on y a mis à à la place de a, il est évident que la perd tous ses facteurs simples , et que ses facteurs doubles ne se trouvent plus dans X' que comme facteurs simples , ses facteurs tri- ples comme facteurs doubles , et ainsi de suite. La fonction dérivée X' est donc égale au produit O.P:.Q'.Rï.etc., muluplié par quelque fonction ra- tiounelle de x , que nous désiguerous par X,, et dont les facteurs égaux où inégaux seront différens de tous ceux de la fonction X. Le plus grand facteur commun entre X — N.O2.P5.Qi.R. etc. et X'=X,.0.P:.Q. etc, ou le plus grand commun diviseur entre X et X' ne peut Q'.R1. etc. Ainsi, en désignant par Ÿ ce plus grand commun diviseur, qu’on obtient par les procédés indiqués au mot COMMUN PIVISEUR, On aura Y=O.P2Qf:RA."elc; 23. Y'désiguantla dérivée de Y, comme X' celle de fonction rationnelle de Y, que nous désignerons par Y,, et dont les facteurs seront différens de tous ceux de Y. Ainsi avant Y=O:P:,Q07, Rec, =: PO Re rctC. gne par Z ce plus grand commun diviseur, on aura etc. , et si l'on dési- | Z= P.Q.R:.Si. etc. | .Q.R’.S5. etc. | 24. Poursuivant de la même manière, aussi long- | | temps que la fonction dérivée n2 scra pas réduite à l'unité, on aura les égalités suivantes : N.O02.P5.Qi.R5.etc. = X O. PQ: Ri.etc. — Y P. Q.R.ctc. = Z Q%R'retc. —=Ù Rete. 1 1 Divisant chacune de ces équations par celle qui la RA N'0B Oct ÿ OPIOSRPeEC: 2% P.Q.R.cte. = QRete. = © etc. — elc. Enfin, divisant de nouveau chacune de ces dernières par celle qui la suit, on trouvera X.Z 2 cnell Y.U m © ZVrirrus =! elc "etc: équations à l’aide desquelles on obtient, à part, le pro- duit des racines simples, celui des racines doubles, celui des racines tripées, etc. de toute fonction ration- nelle proposée. 24. Proposons-nous, pour mortrer l’application de + ces formules, de trouver les facteurs multiples de la fonction X = x9 + 22 + 27 + Ga Æ 9x — 2x1 3x 2x? — 12% —8. La dérivation donne X'= 9x° + 16 7 + 5x + 36x° + 55ai — 8x + ox + 4x — 12; et en cherchant le plus grand commun diviseur entre X et X', on trouve Y=ai+Lai Lx + 3x +. On a donc aussi Y'= 4 + 32 + 9x + 35 cherchant de nouveau le plus grand commun diviseur entre Ÿ et Y', on obtient Z=x+x, dont la dérivée est Z' — 1. Le plus grand commun di- viseur entre Z et Z' estdonc U = 1, ct l'opération est terminée. Substituant ces valeurs de X, Y ,Z, U dans les équations précédentes ; on trouve, pour le produit des facteurs simples de la proposée, Nz-ax+E v—o; pour celui de ses facteurs doubles, O=x— x +; TOME II, RA 409 et pour celui de ses facteurs triples P=x+ 1. L'’équation proposée est donc identique avec le pro- duit (x? + m—0).(x — 240) (xt) = o, et en réduisant N et O en leurs facteurs du premier degré, ou en résolvant les équations N:=o, O=o, on voit que les neuf racines de la proposée sont : I I — I 1 ST nr un. 1 1 — 1,1 — T = — - V—3,, 2 — -L-\—7,x——1 SHnaMe 7 > RE et 4 7; ; LX—=—I, X—=—1 25. RACINES INCOMMENSURABLES. Lorsqu'une équa- tion d’un degré supérieur au quatrième ne ren- ferme ni racines commensurables, ni racines égales, ou qu'après l’avoir dégagée des unes et des autres de ces racines , son degré dépasse encore le quatrième, il n’existe aucun moyen direct connu d'obtenir ses raci- nes, et il faut alors avoir recours aux méthodes d’ap- preximation. Nous avons fait connaître au mot approx1- marion les procédés par lesquels on arrive à la con- naissance des valeurs approchées des racines réelles incommensurables, procédés souvent préférables pour les équations des troisième et quatrième degrés aux expressions théoriques des racines qui se compliquent souvent de quantités imaginaires (voy. Cas 1RRÉDUGTIGLE). Nous indiquerons donc seulement ici la marche qu’il faut suivre dans la recherche des racines imaginaires. Soit toujours am Ami LE Bar: Het... + Par HQxHS = 0 une équation du degré 77. Si cette équation reuferme des racines imaginaires , comme la forme de toute quantité dite zmaginaire(voy. ce mot)est a+ b\/—1, substituons a +b Vs à la place de æ , et nous obtiendrons (@ + bV/—iÿr Æ Aa by —1m + etc... HQ (a+ b—1) +S — 0. En développant les puissances des binomes et en désignant par M la somme des termes réels, et par N celle des termes où se trouve V/—1, nous parvien- drons à l'égalité M-NV—1= 0 qui ne peut évidemment subsiste moins que Fon Wait séparément 410 M=.0:, N —=0: Mais ces deux équations de condition contiennent les indéterminées a, b, combinées avec les cocfficiens de la proposée ; ainsi, en éliminant a cutre ces équatious, on obtiendra une équation finale qui ne contiendra plus que b. Cette quantité étant trouvée, soit directe- ment, soit par approximation, en substituant sa valeur dans M ou dans N, on obtiendra une équation qui fera connaître a. On sait d'ailleurs que si la proposée a une racine égale à «Hb\/—1, elle en a une autre a«—b\/—1. (Foy. Equariox.) Les calculs compliqués qu'entraine la recherche des racines imaginaires peuvent être simplliés par divers procédés, pour lesquels nous devons renvoyer au bel ouvrage de Lagrange, sur les Æquations numériques. RADIAL. (Géom.) Counves rADIALES. Quelques au- teurs désignent sous ce nom les courbes douties ordou- nées partent d’un seul point, comme la SpraaLe. (roy. ce mot) par la transformation des coordonnées rectan- gulaires ou obliques en coordonnées polaires. (Joy. ce mot.) Toutes les courbes pourraient être considérées comme des courbes radiales. RADICAL. ({ 4{g.) On donne le nom de radical au signe V/ par lequel on désigne les racines des quantités, et par suile on nomme quantités radicales, celles qui 3 5 sont affectées de ce signe. Ainsi V/a, V/b, V/(a +), etc., sont des quantités radicales. (/'oy. Raune et Exrnacrion.) RAISON. (4/g.) Résultat de la comparaison de deux quautités, soit que l'on considère l’excès de l’une sur l'autre, ou combien de fois l’une contient l'autre. Dans son acception mathématique ce mot est le syno- uyme de rapport. ( Foy. Rapronr.) RAMUS ( Pierre 14 Ramie, plus connu sous le nom de), mathématicien, et l’un des savans les plus remar- quables de son siècle, naquit vers l'année 1510, dans un village du Vermaudois où ses parens étaient venus ca- cher leur misère, La vie de ce malheureux marivr de la vérité, qui fut aussi célèbre par ses talens que par ses malheurs, renferme plusieurs de ces graudes leçons que l’histoire ne saurait passer sous silence sans man. quer à sa haute mission. Aucune existence d'homme, voué aux paisibles travaux de la science, ne fut trou- blée par de plus grandes infortunes et ne se termina d’une manière plus funeste, D'une part, en effet, la vie de Pierre de La Ramée offre un grand et noble exem- ple de ce que peut une volonté ferme, unie à un es- prit sérieux et élevé, et d'autre part les adversités qui en marquèrent le cours rappellent énergiquement les RA meurs et les préjugés de son temps; sous ce double rapport elle est d’un grand intérêt dans l’histoire de la science, et nous croyons devoir en retracer Îles princi- pales circonstances, quoique depuis long-temps les tra- vaux de Ramus soient à peu près oubliés. La famille de ce savant était noble, et d’origine fla- mande, mais elle avait été réduite par les chances de la guerre au plus affreux dénûüment. Le jeune Pierre ne put recevoir aucune éducation, et il fut occupé dès l'enfance à garder des troupeaux. Mais à l’âge de huit ans, tourmenté déjà du désir de con- gaître et de s'instruire, il s'enfuit et vint à Paris, ou nulle pitié généreuse n'accucillit cette jeune et souf- frante iutelligence. Deux fois la méme tentative lui réussit aussi mal. Enfin un de ses oncles consentit à payer quelques mois de sa pension dans une école où l'enfant acquit, avec une étonnante célérité, les pre- miers élémens du savoir. Alors Ramus revint à Paris, ctil entra comme domestique au collége de Navarre, inimolant ainsi les préjuges de la naissance et du rang au désir de s'iustruire. Il profita si bien des leçons des professeurs er des entretiens des écoliers, qu’en peu de temps il fit de grands progrès dans la connaissance des langues et des littératures anciennes. L'humble servi- teur des régens du collége de Navarre ne tarda pas à quitter sa livrée pour entrer en lice avec ses maitres. Il fit successivement ses humanités et sa rhétorique, et après avoir suivi le cours de philosophie, il se présenta pour recevoir le degré de maître ès-arts. Doué d’un esprit juste et d'une raison élevée, Ramus avait senti de bonne heure l'insuffisance et la frivolité de Ja philo- sophie de l’école, evil o:a prendre avec ses juges l’en- gagement de montrer qu’Aristote n’était point infail- hble. Cette nouveauté excita un intérêt général, on accourut en foule pour jouir de la confusion de ce jeune audacieux, mais son succès fut complet. Ce fut depuis ce jour que Ramus résolut d'examiner à fond les doctrives du phitosophe de Stagyre, et de réformer sous ce rapport les études scholastiques. Le moyen qui lui parut le plus convenable pour atteindre ce but fut de remplacer par les mathématiques les stériles discus- sious de l’école, et bientôt après il attaqua de front l’aristotélisme. Mais le moment n’était pas venu encore de briser l'antique chaine sous laquelle se courbait l'in- telligence humaine. La tentative de Ramus fut consi- dérée comme une impiété et sa nouvelle logique et ses remarques sur Aristote suscitèrent contre lui des enne- mis implacables, et l'exposèrent à des persécutions inouies. Ramus fut obligé de prononcer devant le par- lement l'apologie des mathématiques, mais Aristote triompha de cette étrange épreuve, et demeura long- temps encore en possession de l’aveugle adoration des écoles. Un 2rièt déclara Ramus (émcéraire, arrogant et PA impudent d'avoir réprouveé et condamné le trailé et art de logique, recu de toutes les nations: la même décision souveraine supprima ses ouvrages, comme contenant des choses fausses et étranges, et lui défen- dit d'enseigner ou d'écrire contre Aristote sous peine de punition corporelle. Depuis ce temps la vie de Ramus fut une lutte per- pétuelle contre les préjugés et les aveugles passions de l’école. La sentence qui le condamnait fut affichée à la porte de tous les coiléges, et il eut à supporter tou tes les indignités et tous les outrages que le fanatisme de l'ignorance peut inspirer, Éloigné ainsi de la chaire où il avait commencé à exposer ses principes et ses idées, Ramus se livra à l'étude des mathématiques avec tout le zèle dont une ame forte comme la sienne pouvait être capable. Ce fut à cette époque qu'il pu- blia de nouveaux élémens d'arithmétique et de géomé- trie, dans un ordre différent de celui d'Euclide, qu'il avait le malheur de désapprouver, dominé peut-être malgré lui par ses idées sur les anciens, complètement erronées sur ce dernier point. Comme nous l'avons dit plus haut, les travaux de Ramus en mathématiques, qui doivent spécialement nous occuper, sont complè- tement oubliés et méritent de l'être. Mais on ne peut oublier que le premier, en France, cet homme extra- ordinaire indiqua le rang que ces hautes sciences doi- vent tenir dans l’instraction, et que le premier aussi il attaqua avec quelque succès, malgré les malheurs personnels qui en furent pour lui la conséquence, la tyrannie de l'autorité magistrale d’Aristote, et qu'il prépara ainsi la voie à la grande révolution intellec- tuelle dont notre grand Descartes commença la réalisa- tion dans des temps plus heureux. Après une longue suite d'étranges vicissitudes, Ra- mus, de retour à Paris, fut une des victimes de la Saint- Barthélemy. On l’égorgea dans le collége de Presles, où il avait repris ses fonctions de professeur de mathé- matiques et d’éloquence. Par son testament, qu'il avait fait en 1568, il léguait au collége de maitre Gervais une somme de cinq cents livres pour l'entretien d’un professeur de mathématiques. Ramus est l'auteur d’un nombre considérable d’écrits, parmi lesquels nous cite- rons seulement: Præmium mathematicum , etc. Paris, 1267: c'est l'apologie qu'il prononça devant le parle- ment; et Ærithmeticæ, libr£ tres, ibid. 1555, ouvrage qui n'a point obtenu l’approbation des géomètres. RAMEAU. { 4st.) Constellation boréale introduite par Hévélius pour rassembler quelques étoiles informes ou sporades voisines de la constellation d’Hercule, Le Rameau est situé dans le milieu de l'espace qui est entre la Lyre et le Serpentaire, et placé dans la main d’'Her- cule. (Joy. PI, 9.) RA AM RAPPORT. (4rith. et Alg.) Relation de deux quan- utés inégales. Deux quantités quelconques considérées dans leur relation réciproque élémentaire sont égales ou inégales (Foy. MATHÉMATIQUES , 7); la relation d'égalité n’a d’autres lois que celles de l'identité, mais la relation d’inégalité peut être l’objet d’une eonsidéra- tion particulière, parce qu’elle implique diversité, et c’est la détermination de cette diversité qui constitue la THÉORIE DES RAPPORTS, En remontant aux principes de la génération élé- mentaire des quantités, il est visible que les différens rapports consistent dans la différence des générations primitives élémentaires ; ainsi ces rapports sont : 1° La relation des quantités À ou B avec C, dans l'algorithme élémentaire de la sommation AHB—C. 2° La relation de ces mêmes quantités dans l’algo- rithme de la reproduction AXB—C. 3° Etenfin celle de ces quantités dans l'algorithme de la graduation A Les expressions de ces trois classes de rapports, con- sidérées en général, sont donc, pour le rapport de sommalion : CREER CLR Es pour le rapport de reproduction CL, où © et pour le rapport de graduation Log C LL _. Log A PVC mais les deux relations des deux premières classes étant les mêmes, et la première de la troisième classe étant identique avec celle de la seconde, il n'existe propre: ment que trois relations d’inégalités essentiellement différentes. Nous pourrons donner aux trois classes de rapports qui peuvent exister entre deux nombres quelconques Met N, liés par un troisième P, les formes : 1° Rapport de sommation {nommé rapport arithmec- tique, ou rapport par différence). M[I]JN,;ouM—N—P 2° Rapport de reproduction (nommé rapport géo- métrique, où rapport par quotient). M :N,ou = P N 3° Rapport de graduation (nommé par quelques géomètres allemands rapport de saltation). M {)N,;ouM—P A RA Les signes [:], :, (:) désignant ces trois classes de rap- ports. Les deux nombres comparés ensemble se nomment les termes du rapport. Le premier terme prend le nom particulier d’antécédent, et le second terme celui de conséquent. Ici M est l’antécédent et N le conséquent. RapPORT ARITHMÉTIQUE. Les propriétés de ce rapport ne sont que des conséquences directes des lois de Pi- dentité et ne peuvent donner lieu à aucunes lois par- ticulières; c’est ainsi, par exemple, que le rapport ou la différence des deux nombres M et N ne change pas lorsqu'on augmente ou qu'on diminue ses deux termes d’une même quantité Q, car P désignant tou- jours ce rapport, on a évidemment (MHQ—(N + Q=P , et(M— Q)—(N—Q)=P d’où M (JN = (M + Q) [IN + = (M — Q) 1 (N—Q Ilest de même évident 1° qu'on augmente le rap- port P, de deux nombres M{[:]N, d’une quantité Q, en ajoutant cette quantité à l’antécédent M ou en la retranchant du conséquent N , puisque ayant M—N—P on à nécessairement M+Q—N— , 4o | %0. 4,8 6 40 de _6,4 65 L 2. 10,2 0,98 50 1Q+ 11,9 3 50 | 5. 90.9 6.3 ] 2 4,3 6:00 A9; [4 53 6 ) ( I 55 9 > O0] 16. 22,2 9. 6 | 5. 953,0 D 96,0 459 6,2 0,53 F 36.3 10 5 47.4 ” 27 0 53,9 19 2° nn. 43,1 F LIT 5,9 8 : 49,2 0,79 ‘ 2 2 2 1,9 | # À + 49, - 20 ne A / 39,5 20 : 4: 8 92,7 ns 1 44 8 0,73 30 10. 135,4 37,4 90. |.9% :39:0 EE 20 . Le ? 0,70 Ë | ’ ETES | x ; 40 15. 36,0 86 go | 5 30,3 | 5,3 30 1e . 0,65 20 1e 0,9 32,8 20 D 002)3 0 5,2 21 1. 22 0,60 3. o | 14. 98,1 10. 0 | 5, 19,8 32 1 1 Le 30,0 91 10 | 13 57,5 28.8 10 | 5. 14,7 so 33 ; 20 | 13. 25,5 de so | 5. 9,7 4 34 5 30 | 13 1,3 de 30 | 5 4,0 55 35 5 2. 356) 7] 4015 o3| 0 | 36 l 40 12. 99,0 nr 0.129 0, A : 50 | 12 11,3 2419 50 | 4 55,0 3 3 | RTL 23,0 Là L 9 | 4,2 38 3 £. o|11. 45,3 Deco | 4 5159 9 21,7 Le 4,1 0,4 j à nn 3 Le 0130 ; 10 FT 20,0 505 10 4. 47,6 4,0 79 »° 0,42 9,2 oo |'11 6,1 , 20 | 4. 43,6 |; 42 1. 9,3 0,40 8,2 16 19,4 3 A 4 I 1 6, ù 30 10. 40,7 13.4 20 4 39,0 4 9 »9 0,38 7,2 4o | 10. 25,3 : is ho | 4 35,7 | 3 : 42 1. 4,6 0,37 6,1 5o | 10. 10,9 Re 5o | 4. 31,8 38 43 1. 2,4 035 : # . J { ? HA. 9. 54,3 2 "9. 0 | 42 926.0 | 44 L 0,3 4,1 19,0 3,7 0,3 2Q : a IN 5 à 10 9. 39,4 De 10'| 4. 24, 3,6 45 O0. 58,2 Re 20 9. 23,4 : re 20 | 4. 20,7 | 35 46 0. . 2 do : : 454 » » 4,3 ss 9: 920 17,2 CR 30 9 ne 13,7 f : 7 SE 51 se 547 0,31 40 8. 95.5 5510 4o | 4. 195, 30 ni + 92,4 5.36 Fr » fi. 0 ; F ’ 14 / f 6 , 50 0. 42,9 nr 50 | 4. 10,6 ae 49 0. 0, 0,29 G. o | 8. 29,9 PS one rot 5o | o. 48,9 ? 11,8 SI 0,28 8. 15 p 10 ; 4,4 51 o. 47,2 e 10 5 1 LES 4 +4 | 3,0 = ane 0,27 20 fe) 6,6 * 20 | 4. 1,4 02 o. 45,5 : = D MO 11,0 | È 3,0 : 0,26 30 LE 55:6 10 6 30 3 58,4 2.0 53 O. 43 9 6 F : e EUR At F/ PSM ,2 | 40 m: 149,0 50 3 no | 3 55,5|, d 54 0°. 42,3 6125 3 50 7. 34,7 7 50 52,6 | ‘à 19 0. 40,8 dé “| / RUr 0.9 ; 1 Q | 2 5 5G 200 0,29 ä | 7: [e] Te 24,0 14. 0 19,9 J . 9; AMOMÈTRE Facteur. Baromèlre. Facteur DT Facteur. Centigrade. Réaumur. | PO. 27. 71 | 0. 957 — 20 — 16,0 1. 125 74 985 18 14,4 1. 118 f 7> 989 16 12,0 I. 100 02 090 14 11,2 I. 100 55 0ÿ2 12 9,6 I. O9I 89 95 27. OÙ 20. 00 of 08 | 1. 000 6 4,8 1. O64 11 ot 5 4,0 k:- 000 r5 03 4 3,2 1. 056 19 A 3 2,4 1. 052 22 où 2 1,0 I. 048 26 07 — 1 — 0,5 1. 044 30 [En 0 0,0 1. 040 de 33 09 + 1 + 0,8 1. 035 37 | 1. o10 » 1,0 14. OT 41 12 3 2,4 1. 027 770 44 | 1. 013 A 3:92 1. 023 771 45 14 5 4,0 fi - (O19 72 52 16 6 4.5 1. O1 773 56 17 7 5,6 1. O12 974 59 15 n] 6,4 I 008 | 779 03! 115.020 9 7,2 1. 004 770 67 21 10 0,0 1. 000 977 70 y ? 11 © 8 Oo. 006 779 9 ne) 12 9,0 0. 092 779 vi 25 13 10,4 0. 95) fl 97: 7 81 1. 0206 14 1192 re) 99 » | 4 { 55 27 > 12,0 0. 81 É 2 970 782 89 20 16 12,0 0. 077 j L ( 8: 92 30 17 13,0 0. 974 97 54 + 90 91 18 14,4 0. 971 } 5 ’ 3 5 9. 00 | 1. c33 20 16,0 0. 064 À ) 780 04 34 22 17,6 0. 056 | 7 se 75 07 35 24 19,2 0. 949 k 74 D 934 75: 11 37 26 20,8 0. 042 k È 4 ) À ;: 15 15 38 +- 30 24,0 0. 029 P a = EE Era UNSS VO LE = ue 4258 RE Lorsqu'on veut des valeurs précises, il faut corriger la réfraction moyenne , donnée par la table , d’après les hauteurs du baromètre et du thermomètre au mo- ment de l'observation. Cette correction s'effectue au moyen de la seconde table, qui pour chaque division du baromètre et du thermomètre fournit les facteurs par lesquels il faut multiplier la réfracion moyenne pour obtenir celle qui est due à l'état de l'atmosphère. Supposons, par exemple, qu'au moment d'une obser- vation le baromètre soit à 0°, 555 et le thermomitre à + 16°, en cherchant dans la table où trouve à côté de 0", 355 le facteur 0,993, et devant + 16° le facteur 0,964, C'est donc par ces deux facteurs, ou ce qui est la même chose par leur produit 0,057 qu'il faut multi- plier la réfraction moyenne. Comme les deux facteurs dus à la pression et à la température donnent un produit qui diffère toujours très peu de l’unité , ce produit étant mis sous la forme 1 x, x et toujours très-petit, etalors on simplifie l'o- pération en multipliant seulement par x la réfraction moyenne ; le produit pris avec lesigne de x est la cor- rection qu'il faut ajouter à la réfraction moyenne, Nous allons donuer uu exemple de tous ces calculs. Quelle est la hauteur vraie du bord supérieur du soleil, la hauteur apparente étant 9° 23° 30". Le ba- romètre marquant 0", 741 et le thermomètre + 15° La table des réfractions donne pour DPPO reset 5 OjDrersdoacee. 10, OÙ Réfraction moyenne. .... Baromètre 0", 341. . facteur = 0, 075 Therm. + 13°....... facteur — 0, 959 Produit + 0, 964 ou 1 — 0, 036 Réfraction moyenne...... 338",4 Facteurs sons es Se Corrections srtitinrssas 419"%9 Réfraction corrigée . .... 326”,2 — 5" 26", 2 Hauteur apparente — 0° 25! 30” Réfragts 1:46 0. 9100, Hauteur vraie. ... — 9° 20° 15”, 8 Les astres paraissant plus élevés sur l'horizon qu'ils ne le sont en réalité, leur lieu apparent diffère toujours de leur lieu réel , sauf le cas où ils sont au zénith, de sorte que leurs latitudes, longitudes, ascensions droites et déclinaisons se trouvent altérées d’une petite quan- tité qui preud le nom de réfraction en latitude ; où en RE longitude , ou etc. Lorsqu'on connait la réfraction en hauteur, qui est celle dont nous venons de nous occu- per, on c«lcule facilement les autres par la résolution d’un triangle sphérique. Foy. pour la théorie des ré- fractions la mecanique celeste de Laplace , et un ou- vrage t'ès-remarquable de Kramp sur les réfractions astronomiques. Les crépuscules sont encore des phénomènes produits par la réfraction des rayons solaires. Lorsque le so- leil est au-dessous de l'horizon et que ses rayons réfrac- tés par l'atmosphère ne font encore que raser la terre sas parvenir à l'œil, la réflexion que leur font éprou- ver les molécules de l'air rend leur lumière visible, de sorte que le jour commence quelque temps avant le le- ver apparent du soleil, comme il ne finit que quelque temps après son coucher. Dans nos climats, les crépus- cules commencent ou cessent lorsque le soleil est au- dessous de l'horizon d’euviron 18°. Le crépuscule du matin se nomme l'aurore. RÉFRANGIBILITÉ. Propriété qu'ont les rayons de la lumière de se réfracter en passant d’un milieu dans unautre., RÈGLE. (Géom.) Instrument très-simple fait en gé- néral d’un bois dur et qui sert pour tracer les lignes droites. La règle est très enusage dans tous les arts mécaniques et graphiques ; on s’assure de son exactitude en traçant par son moyen une ligne sur le papier, puis on la ren- verse de manière que le bout qui était à droite soit à gauche, à l’extrémité de cette ligne, et vice versa, et l’on trace de nouveau une ligne en faisant rouler une pointe de crayon le long de son côté. Si la règle est juste, les äeux lignes tracées doiventse confondre et ne former qu'une seule droite. RÈGLE. (Arith.) Opération que l’on exécute sur des nombres pour obtenir un résultat. Les opérations ou les règles primitives de l'arithmétique se nomment : l’addi- tion , la soustraction, la multiplication, la division , l'élévation aux puissances et l'extraction des racines (voy. ces divers mots), Toutes les autres règles naissent de la combinaison de celles-ci. (Foy. AzLrAGE, Compa- GNE, Éscomprte, Fausse posirion, INTÉRÈT, RÈGLE DE TROIS, etc.) REÉGLE, (45.) Nom d'une constellation méridionale introduite par Lacaille; elle est située avec l’équerre au dessous de la queue du scorpion. RÉGULIER. (Géom.) Une figure régulière est celle dont tous les angles et tous les côtés sont respectivement égaux. Le triangle équilatéral et le quarré sont des figures RE régulières. Tous les polygones réguliers peuvent être inscrits et circonscrits au cercle. (Foy. Cercre et Pory- GONE.) Un solide régulier est un corps terminé de tous côtés par des surfaces planes, qui sont des polygones réguliers égaux entre eux, et dont tous les angles solides sont égaux. (Joy. Soie.) Il n'y a que cinq corps réguliers, savoir : l'hexaèdre ou le cube, le tétraèdre, 'octaëdre, le dodécaëdre et l’i- cosaèdre, (Voy. PoLYÈDrE.) Ces cinq solides réguliers peuvent être inscrits dans une sphère (voy.ce mot), et si l’on désigne par rle rayon de la sphère, les dimensions des solides inscrits seront exprimées par les formules suivantes : COLE Se ner à: Tétraèdre... (Surface. ..... Volume, .. œIC HO Di “ < Lee) Coté... ; : © Hexaèdre, .. { Surface. ..... Volume. .... Octaèdre. ..{ Surface...... 71/3 Volume.....—r1/3 Coté: vont Dodécaëdre , { Surface. ..... — Volume.,.... 216 _. Ko TT Re ote V1 : ä 57 Icosaèdre. ..(Surface...... . r21/3 Volume. .... 7! ri\/3 On pourra comparer ces dimensions avec celles de la sphère en remarquant que si l’on désigne par x la demi -circonférence dont le rayon est l'unité, on a pour la sphère dont le rayon est r Circonférence d’un grand cercle. 27r Surface d’un grand cercle. ..... #r° RE 429 Surface de la sphère. ..,...,., 4rr° Volume de la sphère........., 37 (Voy. Sruëre.) RÉGULUS. (451) Nom d’une étoile de première grandeur située dans la constellation du lion. RENARD. {4st.) Constellation boréale introduite par Hévelius. (Foy. CoxsrecLariow.) RÉPERCUSSION. Terme de mécanique qui signifie ; la même chose que RÉFLExI0N. RESECTE. (Gcom.) Nom que les anciens géomètres donnaient à la partie de l’axe d’une courbe comprise en- tre le sommet de la courbe et le point où l’axe est ren- contré par une tangente. RESIDU. (Alg.) Ce mot, dont la signification ordi- paire est la même que celle de reste, a été employé par Gauss pour désigner les nombres dont la diffé- rence peut être divisée exactement par un autre nom- bre, pris pour terme de comparaison, et qu'il nomme le module. Par exemple si rm» divise la différence des deux nombres a et b, chacun de ces nombres est résidu de l'autre par rapport au r20dule m. (Foy. CoNGRUEN CE.) RÉSISTANCE. (Méc.) On donne généralement ce nom à toute force qui agit en sens contraire d’une au- tre dont elle détruit ou diminue les effets. Les résistances peuvent être classées d’après la na- ture des corps résistans et les diverses circonstances daus lesquelles ils sont placés. Ainsi on peut consi- dérer : 1. La résistance entre les surfaces de deux corps con- tigus. {Foy. ADuésion ct FROTTEMENT.) 2. La résistance entre les molécules contiguë; des corps soit solides, soit fluides. 3. La résistance que les corps solides opposent à la pénétration. (Foy. Prreussiow.) 4. La résistance que les fluides opposent aux mou- vemens des corps qui y sont plongés. La théorie mathématique de la résistance des fluides, si importante pour les constructions navales, est encore malheureusement peu avancée, et jusqu'ici les efforts des plus grands mathématiciens ont été insuffisans pour l'établir d’une manière, non pas même rigoureuse, mais seulement satisfaisante. D'après Newton, on avait géné- ralement admis que cette résistance est dans le rapport composé du carré de la vitesse du corps en mouve- ment, de l'étendue de la surface du fluide qui résiste et de la densité du fluide; mais un grand nombre d'expériences, faites principalement en France, ont 450 RE prouvé que ces principes sont incertains. Ils ne s’accor- dent à peu piès avec les faits que pour les vitesses moyennes; Inals pour les vitesses très-prandes el très- petites ils s'en écartent beaucoup. Pay. sur ce sujet la mécanique d'Euler , l'{/ydrodynamique de D. Ber- nouilli, le Traité d'artillerie de Robios, le Mémoire de Borda (Mermoïres de l'Acad., 1763), et les travaux de d'Alembert, Condorcet et Bossut. Foy. aussi dans ce Dictionnaire, pour a résistance de l'air, Parucle BALISTIQUE. SoLiDE DE LA MOiNDRE Risisrance. C’est un des plus simples de cette classe de problèmes nommés les #s0pe- rümètres. M fut proposé en premier et résolu par New- ton; depuis il a été traité par Euler, Simpson , Emer- son, Lacroix (/'oy. le tome 1 du Grand Traité du calcul diff. de Lacroix) et Maclaurin. Voici la figure de ce solide : soit DNG (PI. 57,fig.1), une courbe telle que si d’un point quelconque Non mène uue tangente NG et que d’un point donné F on tire à cette tangente la parallèle FR prolongée jusqu’à ce qu'elle rencontre l'axe eu R, l’ordonnée MN soit à GR comme GR° est à 4BR X BG. Le solide décrit par la révolution de cette courbe autour de son axe AB et qui se meut dans un fluide de A vers B, trou- vera moins de résistance que tout autre solide circu- laire de même base. RÉSOLUTION. Pris dans son sens général, ce mot désigne la division ou la séparation de quelque quantité composée en ses parties constituantes. La aigèbre, la nésozurion des équations est la dé- termination des valeurs des quantités inconnues dont ces équations sont composées. (Joy. ÉqQuarioxs. Foy. aussi APPROXIMATION €t RACINE.) Résolution se prend encore dans le sens de solution : résoudre un problème, c’est en donner la solution. RESTE. (4/g.) Nom que l'on donne à la quantité que l’on produit lorsqu'on retranche une quantité d'une autre. (Foy, SousrrAGTION.) RESTITUTION. (454) On donnait jadis ce nom à la période qu’on croyait ramener tous les événemens dans le même ordre: apocatastase, (Foy. ce mot.) On s'en sert aussi quelquefois pour exprimer le re- tour d'uue planète à son apside. RETARDATION. ({ Aéc.) Ralentissement du mou- vement d’un mobile. Ce mot est peu usité. RETARDATRICE. (#éc.) La force retardatrice est celle qui retarde le mouvement d’un corps; telle est la pesanteur d’un mobile lancé de bas en hautet dont le mouvement est continuellement retardé par l’action RE que cette pesanteur exerce sur lui dans une direction contraire, Les lois des forces retardatrices se dédui- sent de celles des forces accélératrices par un simple changement du signe de certaines valeurs dans les équations du mouvement. (foy. Accécénarion et Ac- CÉLÉRE.) RÉTICULE. (454) Instrument composé de plusieurs fils et qui se place au foyer d’une lunette pour mesurer les diumètres des astres ou pour observer les différences de leurs passages. Lacaille a donné le nom de RÉrICULE à une des con- stellations qu'il a formées dans l'hémisphère boréal. Elle est située entre l'Hydre et la Dorade. RETOUR DES SUITES. (41g.) Méthode qui a pour objet d'exprimer en série, procédant suivant les puis- sances progressives d’une varjable y, la valeur d’une autre variable x, lorsque y est donné par une série qui procède suivant les puissances de x. C'est-à-dire, ayant la série (1) y = ax + ba? + ex + dri Lex + etc. le retour de cette série consiste à trouver les coefficiens A,B,C, D, etc. de cette seconde série (2) x — Ay + By? + Cp + Dyi + Ex’ + etc. qui donne x par y. La solution de cet important problème, proposé pour la première fois par Newton dans son Analysis per cqua- tiones, peut s'obtenir d’une manière assez simple par la méthode des coefficiens indéterminés, car en formant les puissances successives des deux membres de l’équa- tion (>), on trouve z = Ay+B+Cÿ + Dh +HEy +etc. a = ......A42/4 92ABy+ »ACyi + 2ADy* + etc. + 2BCy° — etc. 2 esse... Ay5 + 3AByi+ 3A°Cy'+ etc. + 3AB:y— etc. ES ie LU —- etc. — B’y 1 » DL" = eve sas 000 s see eo eusiareiehelehels ee ee A 1 2 etc. cic. Si l'on substitue maintenant ces valeurs de æ,2?, 25, elc. dans l'égalité (1), on obuent RE y=aAy+aBly+aC |y5+aD lyi+ aE+etc HA’ HobABl +obAC| + obAD| ec. +cA5 —+-LB: + 20BC! +etc. +2cÀB + 3cA°C] +ctc. +dAi | en 3cAB°! “etc. + /ASB etc. eAï| —etc. + etc. ou bien, en faisant passer y dans le second membre, o—{aA—1)y—+(aB+A?)y+(aC+2bAB+-caA "5 etc Ainsi, puisque cette égalité doit avoir lieu, quelle que soit la valeur de y, on a séparément a—1 — 0 aB+bA’ = 0 aC+-28AB+-cA% — 0 etc. ctc. équations de conditions à l’aide desquelles on pourra obtenir les valeurs des coefficiens À, B, C, etc. en fonc- tions des coefficiens donnés a, b, ce, d, e, etc. Le calcul des neuf premiers de ces coefficiens a été effectué par Philippe Rubbiani qui s’est assuré par des épreuves multipliées de l'exactitude de son travail. Voici ces va- leurs, elles peuvent servir de formules générales pour retourner une série, de quelque forme qu’elle soit (3), ee a b Be 3 Arr C= ;; [» ac] D =" |—5054-5abe—«d] E — 3 [r4bi— 21ab°c + Ga bd + 3@c— ie] Fe (—400+8habie—18abd—8a be t-çañbe —raicd—aif] CG _ (132 D — 33oabic + 120 bd +180 & be — 36aÿbre— 72 aSbcd + 8aibf — 19 a5cs + Baîce + {aid — ag] H'=—= _ [—42907+# 1287ab°c— 405 & bid— 090 x be? + 165abe + /95abcd— {Sail f+3165a5bcs —90 afbce — 45 ab 9 bg — 45 aïcd + 9 a cf + 9 a°de — ah | DEA _ RE 251 1 ee me SR I - [1430b$—5005abtce+00 a L'4d4 »0052bie? ai —gibabie —. 986oabSed + osoat 5 — 1 {304 lc? + GGoaibce + 33oab'd: —55abg+66oafbed—rroabef—1 oabde + 1oafbh + 55aîci — 55a@ cd — 55a°c’e + 1oafcg + 1oafdf + 5Saîe — ai] K = (Ctcisescsisontee Appliquons ces formules au retour de la série PA EL O0 D NT CE x = 1 + = Lx +—- (Lx) +- 3 (Le) FE etc qui donne un nombre au moyen de son logarithme. (Foy LocariTHME, 15.) Ea la mettant sous la forme seb 7 a+ 7 fe) (Let) x 1.2 1:23 1.2.3.4 + etc. Nous aurons ici etc. FREE AE 19 120 LI ab se et nous obtiendrons par la substitution de ces valeurs dans les formules précédentes , ï I ï 1 on ir de ét gr etc. d’où I il L : Lr—(x—1)— È (@—1) + 10. (a—i)i + etc. Prenons encore pour exemple la série connue 3 5 - TX x? : D sinx = x — - 1 1.2.3.4.5 DINAN ITE etc. 1.2.3.4.5.6.7 Li Nous ferons, en observant que les puissauces paires dex manquent, ï 3 A=1,B=0o,C= ==, D 3-0 3.5. I = 0, G— 7 ’ A0 1—= Te tc 2.4.06.7 2.4.0.8.9 D'où sin'æ 3 sin°x 452 RE Les formules (3) ont l'inconvénient de ne pas faire conuaître la loi des cocfficiens de la série générale de retour, eton ne peut les considérer que comme les tableaux , d’ailleurs très-utiles, des opérations qu’il faut faire pour obteuir les valeurs numériques de ces coeffi- ciens dans les cas particuliers. Nous considérerons ail- leurs le retour des suites d’une manière plus directe et plus générale. (Foy. Série.) RÉTROGRADATION. (Afce.) Action par laquelle un corps se meut en sens contraire desa direction primitive. En astronomie, on donne ce nom au mouvement apparent des planètes par lequel elles semblent quel- quefois reculer dans l’écliptique et se mouvoir dans un sens opposé à l’ordre des signes. RÉVOLUTION. (Ast.) Se dit de la durée du temps qu'une planète emploie à faire le tour de la voûte cé- leste. (Voy. Périonr et PLAnETE.) REYNEAU (Cuanzes Le Père), géomètre distingué, naquit en 1626, à Brissac en Anjou, et entra à l'âge de vingt ans dans la congrégation de l'Oratoire, à Paris. Si l’on ne sait rien de ses premières années, durant les. quelles ilne se distingua que par son application à l’é- tude et par sa piété, le reste de sa vie, entièrement consacré aux devoirs du professorat, à la prière et à la composition de deux ouvrages de matémathiques, n'offre aucune particularité plus remarquable. Le Père Reyneau professa successivement la philosophie à Tou- lon et à Pézenas, et les mathématiques au collége d'An- gers. Il remplit durant vingt-deux ans ces dernières fonctions avec beaucoup d'éclat et de succès, et entra à l’Académie des Sciences comme associé libre. Le Père Reyneau mourut à Paris, le 24 février 1528. Les deux ouvrages dont il est l’auteur sont : T1. L’Analyse démon- trée ou manière de résoudre les problèmes de mathéma- tiques, Paris, 1705, 2 vol. in-4°; sf édit, ib. 1936, 2 vol. in-4°. Cet ouvrage présente un recueil intéressant des principales théories de Descartes, de Leibaitz, de New- ton, des Bernouilli et de tous les grands géomètres du xvu' siècle, démontrées, suivant Foutenelle, avec plus de clarté et d’exactitude. L’ Analyse démontrée obtint uu grand succès lors de sa publication, mais peut-être cet ouvrage élémentaire ne mérite-t-il pas les éloges un peu exagérés que lui donne l'écrivain dont nous ve- nons de parler. Il. La Science du calcul des Gran- deurs en général, ou Élémens de mathématiques, Pa- ris, 1714. 1 vol. in-4°. Le Père Reyneau ne publia que ce volume; le second, qui parut en 1735 ct qui fut imprimé tel qu'on le trouva dans les papiers de l'au- teur, fut mis au jour par le Père Mazières, connu dans les sciences par un prix qu’il remporta à l’Acadé- mie en 1720. RH RHEITA (Le P. Anroine-Mante Scnynir DE), ca- pucin né en Bohème vers la fin du xvi‘ siècle, célèbre par ses connaissances et ses travaux mathématiques. Il avait une grande réputation comme théologien et comme prédicateur, mais l’étude des mathématiques, et surtout de l'astronomie, occupait tous ses loisirs. En 1642 et 1643, il était à Cologne, où il fit des observa- tions astronomiques; il crut voir cinq nouveaux satel- lites de Jupiter, et il fit hommage de cette découverte au pape Urbain VIIT en donnant à ces étoiles, qu’on à reconnues depuis pour être celles du verseau, le nom d’Astres urbanoctaviens, Le Père Rheita a été plus heu- reux dans ses recherches en optique. Le premier il a construit la luvuette astronomique actuelle, à quatre verres convexes, dont l’un a le nom d’ocularre, et les trois autres d'objectifs. Képler, qui avait proposé a priori ce genre de télescope, n’était point parvenu à le construire. Le Père Rheita est également l'inventeur du binocle, qui fut perfectionné par le Père Chérubin. ( Foy. ce mot.) Mais il est surtout célèbre par une ten- tative malheureuse contre le système de Coperuic. Celui qu'il proposa pour le remplacer n’est en réalité que le système de Tycho-Brahé retourné. Des idées fort bi- zarres à ce sujet sont exprimées dans le seul ouvrage que nous citerons de lui, et quia pour titre : Ocu- lus Enoch et Eliæ, sive radius sidereo mysticus , An- vers, 1645, en deux parties in-f°, fig. Le Père Rheita est mort à Ravenne en 1660. RHETICUS (Joacumm Gronce, plus connu sous le nom de), célèbre mathématicien et astronome, na- quit le 16 février 1514, à Feldkirch, dans le pays des Grisons, en latin Rhætia, d’où lui est venu le nom sous lequel il est généralement désigné dans l'histoire de la science. Les circonstances qui se rattachent à sa naissance et à son éducation sont demeurées inconnues. On sait seulement qu'il était professeur de mathéma- tiques à l’université de Wittemberg au moment où Co- pernic produisit ses découvertes sur Île système du monde. Il abandonna aussitôt sa chaire pour aller suivre les leçons de cet homme célèbre, il devint son ami et le premier de ses disciples qui osât proclamer comme une réalité scientifique un système que son auteur n’a- vait présenté que comme une hypothèse; mais le temps n’était pas encore venu où les vieux préjugés du monde devaient tomber devant la vérité, et malgré le zèle de Rhéticus et les généreux efforts des savans qui prirent en main après lui cette noble cause, ce ne fut que vers Ja fin du xvu siècle que le système du mouve- ment de la terre fut enseigné sans contradiction. Rhé- thicus, à qui la science doit de nombreux et d’estima bles travaux, et qui le premier introduisit les sécantes dans la trigonométrie,mourut à Caschau, le 4 décembre RI 1576, âgé par conséquent de G2 ans. Il a successivement produit : I. Narratio de Libris revolutionum: Copernici, Dantzig, 1540, in-4°. Cet ouvrage, qui est à la fois l'exposition et la défense du système de Copernic, est rédigé sous la forme d'une lettre adressée à Shoôncer, : géomètre contemporain ; il a été réimprimé plusieurs fois. IL. Orationes de Astronomidi et Geographiä et de Physicä, Nuremberg , 1542, in-4°. Ce livre est de- venu très-rare. IL. Opus Palatinum de triansulis, in P. ou plutôt Thesaurus mathematicus, titre qui fut donné par Barthélemi Pétricus à la seconde édition, publite par les soins de ce savant en 1610. C'est un ouvrage extrêmement curieux. Voyez la Bibliographie astrono- mique pour plus de détails des particularités intéres- santes qui s’y rattachent. Montucla dit de cette produc- tion qu’elle est en effet un vrai trésor et un des monu- mens les plus remarquables de la patience humaine. RHOMBE. (Géom.) Quadrilatère dont les quatre côtés sont égaux, mais dont les angles sont inégaux. On le nomme plus communément LozancE. RHOMBOIDE. (Géom.) C'est la même chose qu'un PARALLÉLOGRA NME. RICCATI (Vixcenr DE), géomètre célèbre, fils du comte Jacques Riccati, que l'Italie met au raug de ses principaux mathématiciens, naquit le 11 janvier 1507 a Cactel-Franco, dans l’état de Trévise. Son père fut son premier maître, et à l’âge de 10 ans il entra dans l’ordre des Jésuites, dont il devint bientôt l’un des mewbres les plus distingués par ses lumières et ses ta- lens. Le Père Riccati fut envoyé par ses supérieurs à Bologne où, pendant trente-cinq ans, il professa de la manière la plus brillante les branches élevées des ma- thématiques. Chargé de surveiller en même temps le cours des fleuves dans le Bolonais et l’état de Venise, il fit exécuter sur le Veno, l'Adige, le P6 et la Brenta, des travaux qui révélèrent en Jui un habile ingénieur. Les Bolonais et les Vénitiens firent frapper des médail- les pour perpétuer le souvenir des services du Père Riccati et attester leur reconnaissance. Il mourut dans sa patrie, où il s'était retiré après la dispersion de son ordre, le 17 janvier 1975. Nous citerons parmi ses ou- vrages les plus remarquables et les plus estimés : [. Dia. “logo dove ne’ congressi di più giornate delle forze vive et dell aziont delle forze morte si tien discorso; Bo- logne, 1749, in-4°. IT. De usu motts tractorii in con- structione œquationum differentialium commentarius , ib. 1952, in-4°. LI. De seriebus recipientibus sum- mun generalem algebraticam aut exponentibilem , ib. 1956, 2 vol. in-4°, On recherche encore avec inté- 1èt le recueil des épuscules du P, Riccati, publié sous ToNE RI ce titre : IV. Opuscula ad res physicas et matheïmati- cas pertinentia, Lucques, 1757-72, 2 vol. in-4°. RICCATI (Le courre Jourpain), frère du précédent, fat à la fois mathématicien, architecte et musicien ; son nom a de la célébrité en ftalic. El est surtout connu par un Traité sur les cordes vibrantes, qui est fort estimé. Le comte Riccati, né à Frévise en 1509, est mort dans cette ville en 1790. RICCIOLI (Jean Bapmisre), l'un des plus célèbres astronomes du XVII siècle, malgré ses erreurs, et l’un des plus savans hommes de la société de Jésus , naquit à Ferrare, eu 1598. [1 embrassa, dès l'âge de seize ans, la règle de saint Eynace , et fut voué parses supérieurs, si habiles à discerner le génie particulier de chaque membre de leur ordre, aux utiles fonctions du profes- sorat. Après avoir long-temps professé les belles-lettres, la théologie et ce qu’on appelait alors la philosophie, il s'adonna spécialement à l'étude de l'astronomie. A cette époque, l'Allemagne, dans le premier zèle de la réformation, rejetait la correction du calendrier parce qu’elle venait de Rome, et l’église romaine repoussait avec la même opiniâtreté et le même aveuglement toutes les découvertes des savans allemands, comme infectées d'hérésie. Le père Riccioli fat chargé par ses supérieurs de démontrer la fausseté du système de Co- perpic et des doctrines de Keppler. Ge savant avait trop de fagacité pour ne pas comprendre toutes les dif- ficultés de i , étrange mission dont il devait s’acquiiter ; aussi, dit l’auteur de l'Æfistoire de L' Astronomie moderne, Riccioli attaqua ce système par tous les argumens quil put imaginer, croirait entendre un avocat chärgé d’office d’une mau- mais, à Ja manière dout il en parle, on vaise cause et qui fait tous ses efforts pour la perdre. Il convient, par exemple, qu’envisagé comme une sim- ple hypothèse, le système de Copernic est le plus beau, le plus simple et le micux imaginé. Néanmoins, dès qu'il ne l’acceptait pas, il fallait lui en substituer un autre, ét comme ceux de Ptolémée, de Tycho où du père Rheïta (vor. ce mot) n'étaient déjà plus soutena- bles, il en proposa un nouveau. Il exposa ses idées à cet égard , dans un écrit qu’il intitula 4/magestum novum : nous ne le suivrons pas dans l'explication de ce système qui ne peut être considéré aujourd'hui que comme un simple objet de curiosité. Mais le père Riccioli jeta dans ce livre les fondemens de la réforme complète de l'astronomie. IL avait compris que la véritable mesure de la terre devait servir de base, à ce grand travail dans leque! devaient être corrigées les méthodes ei les doctrines défectueuses que nous avaient laissées les an- ciens, Aidé par les missionnaires que les jésuites avaient dans toutes Les parties du monde, il put composer un ou 454 RO système général et uniforme de métrologie, que cepen- dant des erreurs peut-être inévitables alors ont dû faire oublier depuis. Le père Riccioli qui fit de nouvelles et excellentes observations sur la lune, sur les satellites de Saturne, et à qui l’on doit en général des travaux fort utiles aux progrès de l'astronomie et de la géographie, mourut accablé d’ans et d’infirmités, à Boulogne, le 25 juin 1661. Ceux de ses principaux ouvrages qui inté- ressent les sciences mathématiques , sont : [, 4{mages- Lum novum , astronomuam vetereni nova que comn- plectens ; Bologne, 1651, 2 vol. in-folio. I. Astrono- mia reformata ; ib., 1665, 2 vol. in-folio. Cet ouvrage n’est que le complément du précédent, il renferme un grand nombre d’observations et moins de théories susceptibles de discussion. IT. Geographiæ et hydrogra- pliæ reformatæ, libri xu, ib., 1661 ,in-folio. Ce traité, rempli de savantes recherches, a jouilong-temps de l’es- time des savans ; il peut encore être consulté avec fruit, RIGEL. (451) Nom d’une étoile de première gran- deur, située dans le pied occidental d'Orion. ROBERVAL (Gizres Personne ou PERSONNIER DE). L’un des plus célèbres géomètre du XVII' siècle, ilna- quit vers l’an 1602, au sein d’une famille pauvre et obscure, dans le petit village de Beauvoisis, dont il prit le nom. Aucun biographe ne nous fait connaître par quels moyens il put faire ses études et se livrer à son goût pour les sciences. Baillet, lui-même, se tait à cet égard, quoique cet historien de Descartes ne réglige point ces sortes de recherches en parlant des adversai- res de son illustre héros. Quoi qu’il en soit, on voit d’a- bord Roberval assister, comme Descartes, dans le seul but de satisfaire sa curiosité de géomètre, au siége de La Rochelle. Il revint à Paris en 1629 et s’y lia avec le célèbre père Mersenne , et fut successivement nommé professeur de philosophie au collége de maître Gervais et à la chaire de mathématiques fondée dans cet éta- blissement par le malheureux Ramus. On ne doit point oublier que, suivant les intentions du fondateur, cette chaire se mettait au concours tous les trois ans : Rober- val l’emporta constamment sur tous les prétendans et la garda toute sa vie. On doit regretter que cet homme de génie ait perdu tant de temps en vaines discussions, dans lesquelles il n'eut presque jamais le bon droit de son côté. Il lutta contre Cavalleri, Descartes et Torricelli, dans des cir- constances que nous ne pouvons qu'indiquer. On ne peut douter que Roberval ne füt depuis long-temps en possession d’une méthode géométrique à l’aide de la- quelle il pouvait résoudre les problèmes les plus diff- ciles, lorsque Cavalleri publia sa Méthode des indivi- sibles, et lui ravit l'honneur qu’il pouvait espérer de RO sa découverte. La lettre que Roberval écrivit au géo- mètre italien pour réclamer la priorité de cette inven- tion, est remarquable par les exemples qu'il cite de l'emploi fréquent qu'il avait autérieurement fait de cette méthode, Il y avoue ingénument qu’il la gardait en secret avec le plus grand soin pour se procurer une supériorité flatteuse sur ses rivaux, par la difficulté des problèmes qu’elle le mettait en état de résoudre. Ro- berval fut donc justement déçu dans ses espérances, car il est indigne d’un homme de génie de faire un mystère de ses découvertes par un motif aussi frivole. Roberval était aussi l'inventeur d’une autre méthode fort ingénieuse pour les tangentes, quoique inférieure à celles de Fermat et de Descartes. Il portait la pré- somption et l’orgueil jusqu’à être jaloux du dernier de ces grands hommes, et il prit contre lui la défense de l'écrit que Fermat venait de publier sur les questions de maximis et minimis, en osant reprocher à Descartes de ne lavoir critiqué que parce qu'il ne l'avait pas en- tendu. On sait que Descartes écrasa Roberval de tout le poids de sa supériorité en adressant la solution du problème de la tangente des cycloïdes au P. Mersenne, auquel il avait écrit qu’on avait bien tort de faire tant de bruit pour des choses si faciles. Roberval avait, comme tous les géomètres francais, inutilement cherché la solution de ce problème, et il crut se venger de son illustre adversaire en attaquant sa géométrie. On doit, pour la gloire de ce mathématicien, oublier les ob- jections sans fondement et sans force qu’une passion aveugle lui dicta contre cette production immortelle. Nous n’entrerons pas dans les détails de sa dispute avec Torricelli. On sait que Roberval avait résolu plusieurs problèmes de la cycluïde, découvertes que le célèbre inventeur du baromètre réclama, peut-être avec peu de justice, en faveur de Galilée son maïtre, dont les titres à l’immortalité n'avaient pas besoin de cette gloire. Roberval, qui est encore l'inventeur de la classe des lignes courbes auxquelles son nom est de- meuré attaché, mourut au collége de maitre Ger- vais, le 27 octobre 1675, à l’äge de 73 ans. Malgré son humeur capricieuse et emportée, Roberval eut beau- coup d’amis, parmi lesquels on cite Gassendi et le père de Pascal. Le géomètre Gallois, un d’eux, publia ses productions dans le Recueil des divers ouvrages de mathématiques et de physique des membres de l'Aca- démie des sciences, 1600, in-f°. Ce sont: Observations sur la composition des mouvemens et sur le moyen de trouver les tangentes des lignes courbes ; — Projet d’une mécanique , traitant des mouvemens composés ; — De recognitione æquationum, de geometric& planarum et cubicarum æquationum resolutione ; — Traité des indi- visibles; — De trochoïde ejusque spatio ; — Epistolæ ad Mersennum et Torricellum., Roberval était membre | RO de l’Académie des sciences depuis sa formation ; outre les mémoires que nous venons de citer, on a de lui: I. Traité de mécanique des poids soutenus par des puis- sances sur les plans inclinés à l'horizon, in-f° de 36 pages, publié par Mersenne, à la suite de son Traité de l'harmonie. XI. Aristarchi Sami de mundi syste- male, partibus et motibus ejusdem lbellus cum notis. Paris, 1644, in-12. III. Et, enfin, Nouvelle manière de balance inventée par A. de Roberval. (Journal des sa- vans de 1670.) ROBINS ( Bensamin). Membre de la Société royale de Londres, et l’un des ingénieurs les plus distingués de l'Angleterre, il naquit à Bath, en 1707, de parens quakers. Son goût pour les sciences mathématiques et physiques l’éloigna de la carrière à laquelle sa famille le destinait, et il dut songer de bonne heure à tirer un parti utile de son instruction. Le docteur Pemburton, auquel il communiqua un de ses mémoires mathéma- tiques , devint son protecteur et le produisit dans le monde. À l'âge de vingt ans, il donna une démonstra- tion de la dernière proposition du Traïté des Quadra- tres de Newton, qui fut jugée digne d'être insérée dausle volumedes Transactions philosophiques de 1727, et ce fut sur la fin de cette année que la Société royale l’admit au nombre de ses membres. Il se mesura l’an- née suivante avec l'illustre géomètre Jean Bernouilli, à l’occasion de la question des Forces vives. Robins s’est surtout rendu célèbre par ses recherches dans l’art des fortifications et la balistique. Créé pair sous le nom de comte d'Orford , après avoir été un des membres les plus influens de la chambre des communes, Robins, malgré ses occupations politiques, ne cessa point de travailler au progrès des branches de la science qui avaient été l’objet particulier de ses études. Malheureu- sement il mourut bien jeune encore , le 29 juillet 1957, aux Indes orientales, dont il avait été nommé iugé- nieur. Les œuvres philosophiques et mathématiques de obins ont été recueillies et publiées avec une notice sur sa vie, par son ami le docteur Wilson; Londres, 1761,2 vol. in-8°, Outre les Nouveaux principes d'ar- tillerie (New principles of gunnery ), on y trouve les divers mémoires qu’il a publiés dans les Transactions philosophiques et l'écrit intitulé : État présent de la république des Lettres, publié au mois de mai 1728. On sait que cet ouvrage est une réfutation des théories Leibnitienne et Bernoullienne. ROËMER (Oraus), célèbre astronome, né à Co- penhague le 25 septembre 1644, fut amené en France par Picard, en 1672, lors du voyage que fit ce savant à Uranibourg ; Roëmer y était alors occupé à classer sous la direction de Bartholin les manuscrits laissés por RO 255 Tycho-Brahé. Le jeuneastronome danois fut parfaitement accueilli à Paris, nommé professeur de mathématiques du dauphin, et peu de temps après membre de l’Acadé- mic des sciences. Il ne tarda pas à prouver avec éclat combien il était digne de ces honneurs. En 1675, il expo- sa, dans un mémoire à l’Académie, la théorie du mouve- ment progressif de la lumière et la mesure de sa vitesse. Cette importante découverte, à laquelle il avait été con- duit par une suite d'observations des éclipses des satellites de Jupiter, est devenue son principal titre à la célébrité. Rappelé à Copenhague par son souverain, et promu aux honneurs de la première magistrature de sa ville natale, il ne cessa pas, malgré les nombreuses fonctions dont il était chargé,de s'occuper dela sciencequi luidevaitle plus brillant progrès. Roëmer recherchait particulièrement la parallaxe des étoiles fixes qui devait Famener à une dé- monstration positive du mouvement de la terre. Depuis dix-huit ans , il avait recueilli de nombreuses observa- tions à cet égard , et il se disposait à en publier le ré- sultat, quand il mourut de la pierre, le 19 septembre 1710. Ses manuscrits ont été perdus dans l'incendie de l'Observatoire de tobre 17928, mais Copenhague, qui eut lieu le 20 oc- on trouve quelques mémoires de ce grand astronome dans le Aecueil de l’Académie des sciences, tomes VI et X. (Woy. l'éloge de Roëmer par Condorcet.) ROMAINE. (Hce.) Foy. Baraxc. ROSE DES VENTES. (Nav.) Voy. Boussoze. ROTATION. {Hec.) Mouvement d’un corps autour d’une ligne droite qui prend le nom d’axe de rotation. En géométrie, ce mot signifie la révolution d’une sur- face autour d’une droite immobile, et l’on conçoit cette révolution comme engendrant un solide. (Foy. Ex- GENDRER.) Rorarion pEs pLANèrEs. Mouvement par lequel le soleil et les planètes tournent sur leur axe d’occident en orient. (Foy. Souerc et les divers noms des planètes.) ROUAGE. (Jéc.) Machine composée de plusieurs roues destinées à produire un effet quelconque par leur combinaison. ROUE. (AMec.) Corps rond et ordinairement plat, de bois, de métal ou autre matière, et mobile sur un essieu ou axe. La roue est une machine simple d'un grand usage qui entre dans un grand nombre de machines compo- sées, telles que les horloges, les moulins, etc. On considère deux espèces de roues : les unes tournent toujours dans le même lieu sur un axe qui est fixé à leur centre, et dont les pivots tournent dans des 250 RO trous qui servent d'appui, comme les roues des hor- loges, des moulins, des tournebroches, etc.; ces sortes de roues recoivent le mouvement ou le transmettent par certaines parties saillantes qu'on réserve ou qu'on ajoute à leur circonférence et qu’on nomme dents, ehe- villes, vannes, etc. Les roues de la seconde espèce, roulant sur leur circonférence, portent leur centre et l'axe ou l’essieu qui le traverse dans une direction pa- rallèle au plan ou au terrain qu'elles parcourent : telles sont les roues des voitures. Ces sortes de roues ont donc deux mouvemens ; l'un de leur centre qui s’a- vance en ligne droite, et l'autre de toutes leurs parties qui tournent autour de ce centre. Les roues peuvent être généralement considérées comme des assemblages de leviers, et leur théoriese dé- duit aisément de celle de cette machine. Ainsi les roues de la première espèce agissent comme des leviers du premier genre et servent à égaler l’action de puis- sances très-différentes les unes des autres; à transmettre Ie mouvement ; à changer la direction, et à faire varier la vitesse dans la puissance et dans la résistance; tandis que les roues de la seconde espèce agissent générale- ment comme des leviers du second genre. La théorie des roues étant liée à celle du rrEuIL, nous renverrons à ce dernier mot. Rove uypeauLioue. Machine mue par la percussion d’une eau courante et destinée à transmettre le mouve- ment à d'autres machines quelconques. Une roue hydraulique est une roue de la première espèce dont la circonférence est garnie de palettes qu'on nomme aubes, ou de cavités qu'on nomme auges. Ces aubes ou ces auges étant frappées par l'eau font tourner la roue ainsi que son axe, lequel , à l’aide d’un engrenage, transmet le mouvement aux machines qu'on veut mettre en: action. La théorie des roues hydrauliques étant d’une haute importance pour les établissemens industriels qui se servent de ces moteurs, nous allons exposer ici ses prin- cipes fondamentaux. 1. Roues verticales placées dans un courant d'une largeur et d'une profondeur indéfinies. Dans une roue verticale, placée dans un courant d'une largeur et d’une profondeur indéfinies, l'aire des aubes exposées au choc du courant peut varier à la volonté du constructeur, Plus cette aire sera grande, plus la quantité d'action transmise par la roue pourra être considérable. L’aire des aubes étant donnée , on peut établir divers rapports entre leur vitesse et celle du courant. Les questions qu'on peut se proposer dans l'établissement d’un moteur de ce genre sont: 1° con: uaitre en fonction de la vitesse du courant, de celle des aubes et de leurs dimensions , la quantité d'action qui peut être transmise par la roue; 2° déterminer la RO vitesse de la roue de manière à rendre cette quantité d'action la plus grande possible. Nommant = re l'aire de la partie de l'aube plongée dans l’eau quand cette aube est verticale, V la vitesse circulaire du centre de cette aire, m la vitessse du courant, P l'effort exercé par le courant, tangentiellement à Ja circouférence passant par le centre de l’aire Q ; I le poids de l'unité de volume du fluide, pv} 2e D l'aube et du courant, h — Ja hauteur due à la vitesse relative de K. un coëfficient numérique, à déterminer par l’ob- servation. Observant que l’action du courant sur le segment de la roue plongée dans l’eau est semblable à celle qui au- rait lieu sur un corps de la même figure que ce seg- ment, lequel serait mu dans le sens du courant avec la vitesse V, on doit avoir £ v—=V : P=K 10 ( — = K 19 4. 20 Le coefficient K peut varier suivant le nombre des aubes que porte la roue, leur figure et leur disposi- tion, leur hauteur comparée à celle du rayon, etc. On déduit de la pour l'expression de la quantité d'ac- tion transmise dans l'unité de temps (—VPV PV—KTne La faisant varier V, et supposant que cette variation laisse K constant, la valeur de PV deviendra un maxi- mum quand on aura £ v / + RQ, PT K nn 27 28 9 r ll « 7 V=rc d'ou PV 3 2. Il paraît que‘le nombre K demeure sensiblement constant quand vet V varient, lorsque les aubes plon- gent entièrement dans l’eau. Quand elles ne plongent qu’en partie, KR augmente probablement un peu ; quand V diminue par rapport à v , la valeur de V correspon- dante au maximum d'effet serait alors un peu plus : : I pete que = v. Ô Les tentatives faites pour évaluer K, en estimant: les actions exercées sur les aubes d’après fes principes, des anciennes théories de la résistance des fluides, ne peuvent conduire qu’à des résultats entièrement illu- soires et erronés. La valeur du coefficient K ne peut | être déterminée que par des observations faites sur des RO roues, et il ne paraît pas nécessaire que ce genre d’ob- servations soit fait très en grand. Les expériences con- nues ne donnent pas sur ce sujet des résultats suffisam- ment précis et assurés. Pour les roues à aubes, telles qu'on les construit communément , la valeur de K pa- raît étre comprise entre 2, à et 3. Cette valeur peut être augmentée par une disposi- tion plus avantageuse de la roue. Il ne faut pas que la 3 ou plutôt de ; de son rayon. Les aubes doivent avoir au moins 0”, 33 roue plonge dans l’eau de plus de de hauteur. Elles doivent être espacées d’une quantité au plus égale à leur hauteur. Elles doivent être incli- nées en avant , et former avec le rayon un angle égal nt : I à + de l’angle droit quand la roue plonge de 2 1 Las 1e , ou de - de son rayon, et un angle moitié moindre si 5 y - 8 avantage à leur donner une légère concavité du côté la roue plonge de + du rayon. On doit trouver de où l'eau les frappe. 3. Roues verticales destinées à transmettre l’action d'un courant ou d'une chute d’eau d’une capacité don- née. Quelque variée que soit la disposition de ces roues, l'action de l’eau sur elles offre généralement les cir- constances suivantes. Avant de frapper les aubes ou les augets fixés à la circonférence de la roue, l’eau a par- couru une partie de la hauteur de sa chute et acquis une vitesse. Cette vitesse est plus grande que celle de la circonference de la roue. Après avoir frappé les au- bes, l’eau a pris leur vitesse avec laquelle elle parcourt le reste de sa chute, et qu’elle possède encore à l’in- stant où, étant parvenue au bas de la chute, elle cesse d’agir sur la roue. Nommant H la hauteur totale de la chute, h la portion de la chute parcourue par l’eau, avant qu’elle ne frappe les aubes ou les augets, m la masse de l’eau fournie par la chute dans l'unité de temps, E le volume de cette eau, I le poids de l'unité de volume du fluide, A l'aire moyenne de la section transversale de la veine d’eau qui agit à la circouférence de la roue, V Ja vitesse uniforme de la circonférence de la roue passant par l’axe de cette veine, on a mg == TE = nov. P l'effort qui s'exerce, par suite de Vaction de l’eau, dans le sens de cette circonférence, S la longueur de l'axe de la circonférence susdite com- prise entre le point où l’eau frappe les aubes et le RO point le plus bas où elle quitte la roue, z Ja distance verticale de ces deux points, p le poids du volume d’eau que déplace la portion susdite de la circonférence de la roue, en plongeant dans l’eau contenue dan; le coursier. Supposant le mouvement de la roue uniforme, en observant qu'à l'instant où l’eau frappe les aubes ou augets elle perd subitement la vitesse Vogh—V; qu'à l'instant où elle quitte la roue elle posside ja vitesse V ; on a Force vive acquise par le système dans l'unité de temps... TA Force vive perdue par l'effet du choc miV2gh—\): Quantité d'action imprimée dans le mème temps... mgH—PV Egalant la somme des forces vives acquises et perdues ns cesser au double des quantités d'action imprimées, il vient, pour l'expression de la quantité d'action transmise dans l'unité de temps PV = mg (H—h) + m (V/2gh — V) V. Oa peut disposer des quantités À et V, et on doit le faire de manière à rendre PV le plus grand possible. Ou satisfera d’abord à cette coudition, en faisant Vogh , d'où PV = mg(l — . h). 2 I V __— 2 Il faudra ensuite supposer h—0o, d'où V—o, ct PV = mg.H. D'où il résulte 1° que le maximum d’effet a lieu quand la vitesse des aubes ou augets est la moitié de celle de l’eau qui les frappe; 2° que ce maximum est d'autant plus grand que cette vitesse est plus petite ; 3° que la limite théorique est la quantité d'action re- présentée par la chute de l’eau. Cette théorie établie, examinons successivement les principales dispositions connues pour les roues ver- ticales. 4. Roues en dessous. Ce qui caractérise ce genre de roues est que l’eau frappe les aubes après avoir par- couru toute la hauteur de la chute, et avec la vitesse due à cette hauteur (PI. 39, fig. 10) on a alors AH, et PY m(V/2gH—V JAH Le plus grand effet a lieu quand V =! gl", d'où PV = mg.H. > 2 Ainsi, la vitesse des aubes doit être la moitié de celle de 458 RO l'eau qui les frappe, et la limite théorique de la quan- tité d'action transmise est la moitié de celle représentée par la chute de l’eau. Les observations et expériences faites sur ce genre de roues ont appris 1° que la vitesse des aubes doit être seulement les £ de celle de l’eau qui les frappe, 2° que la quantité d'action transmise à la roue était seulement le 3 de celle représentée par la chute, On a donc dans la pratique : géneralement PV — 3 m(V28H—V) v PV = 2 Vas —VIV >1Q PV — — (V/28H—V)V: dans le cas du maximum d'effet, 5 PV == mg H, P =3— V2 PV P— 5 Vel PV — 10H V2gH, P =; noH Q a ici la même signification qu’au n° 1. Ces formules ne représenteront d’aillears exactement l'effet obtenu qu'autant que les dispositions admises se- ront réalisées. Les principales conditions à remplir sont 1° que la vitesse de la veine d'eau, quand elle vient frapper les aubes, soit véritablement celle due à la chute (on v parviendra en évasant l'entrée de l’orifice et mettant peu de distance entre cet orifice et les aubes) ; 2° que les aubes soient contenues dans un coursier qu’elles remplissent exactement, et aient une hauteur suffisante pour quela veine d’eau ne passe pas pardes- sus. On trouvera de l'avantage à les disposer conformé- ment à ce qui a été dit n° 2. 5. Roues de côté. Ge sont celles où l’orifice qui donne l’eau est placé à une hauteur intermédiaire entre le hautet le bas de la roue. Leur établissement doit être assujéti aux résultats du n° 2. Leur vitesse devrait être la moindre possible , mais l'expérience apprend que la vitesse de la circonférence d’une roue hydraulique, pour que cette roue marche régulièrement, doit être au moins d'environ un mètre RO par seconde. Il faut régler les dimensions de l’orifice et la charge sur son centre , de manière que la vitesse del’eau , quand elle frappe les aubes , soit double de la vitesse de ces aubes. Les roues dont il s’agit (PI. 39, fig. 9.) peuvent être disposées de deux manières différentes : 1° l'eau peut être reçue dans des augets portés par la roue; 2° elle peut agir sur des aubes se mouvant dans un canal ou coursier concentrique à la roue, que ces aubes remplis- sent exactement. Dans le premier cas, le poids de l’eau qui agit sur la roue est entièrement supporté par elle, en fatigue la charpente et augmente le frottement. Dans la seconde disposition, qui paraît préférable (surtout quand la hauteur de Ja chute est petite), la plus grande partie du poids de cette eau est portée par la paroi du coursier. Mais il arrive alors qu’une portion de la cir- conférence de la roue plongeant dans l’eau, v perd un poids égal à celui du volume d’eau qu’elle déplace , dont l’action diminue celle que le courant exerce sur la roue. 6. Roues en dessus. On désigne ainsi les roues qui re- çoivent l’eau sur leur sommet(Pl. 40, fig. 1). Elles la re- çcoivent ordinairement dans des augets, quelquefois en- tre des aubesse mouvant dans un coursier concentrique, comme il vient d'être dit. L'emploi des augets paraît convenir dans le cas ou il y a une très-petite quantité d’eau, et une grande hauteur; et l’autre disposition dans le cas contraire. L'établissement de la roue est d’ailleurs assujéti aux mêmes considérations théoriques rappelées dans le numéro précéden!. Les observations et expériences indiquent que la quantité d'action trans- mise à la roue est les $ de la valeur donnée par la théorie. Le calcul des roues de côté et des roucs en dessus, lorsque l’eau est reçue dans des augets, se fera au moyen des formules suivantes : Dans le cas général , PV — S [men + msi vi ] Le) J PV = i [Er +Vas VV] Dans le cas du maximum d'effet, ave T J VS) Vr=—= V8; h = cs PV = À (mime). RO Lorsque la roue est contenue dans un coursier, on aura, pour le cas général, PV = mg H—h) +m(V2gh—N)V—p : V nE , — : 3 PV = 1h) + — (V2gh—V)V — p : V 8 pour le cas du maximum d’effet, . 1 -— 2V: Vi ;Vash, h mr PV = mg—mV—p °V. PV = nE (H — _ SE VS CHR) Pour avoir égard aux pertes d’eau qui ont lieu autour des aubes, il faudra supposer une dépense d’eau un peu plus grande que la valeur de E introduite danses formules. Les augets doivent avoir une figure particulière, qui les rende propres à admettre l’eau facilement, et à la conserver lonug-temps (voy. les notes du tom. 1°’ de l'Architecture hydraulique de Bélidor, p. 415). Quand la roue se meut dans un coursier, les aubes doivent le remplir exactement , être un peu inclinées en avant sur le rayon, saillir au-delà des jantes de la roue (afin que ces dernières ne plongent point dans l’eau) au-delà d’un tambour. On diminue l'effet des pertes d’eau en laissant prendre à la roue une vitesse plus grande. 7. Des roues horizontales destinées à transmettre l’ac- tion d’une chute d'eau d’une capacité donnee. Les dispositions des roues horizontales sont plus va- riées que celles des roues verticales. Leur théorie n’est pas susceptible comme celle de ces dernières d’être ren- fermée dans une seule formule générale. Roues horizontales mues par le choc de l'eau. Consi- dérons une roue horizontale (PI. 39, fig. 11) dont la circonférence est garnie de palettes inclinées faites en forme de cuillères, qui reçoivent le choc d’une veine d’eau jaillissant hors d’un tuyau ou d’une buse; suppo- sons le mouvement de la roue uniforme, et nommons : IH la hauteur AC de la chute, V la vitesse horizontale circulaire du point C de la pa- lette rencontrée par l'axe de la veine d’eau , À l'angle DOM, inclinaison de la palette sur l'horizon, 9 l'angle de l’axe de la veine d’eau avec la normale à la surface de la palette en C, P l'effort exercé tangentiellement àla circonférence pas- sant par le point C, par suite de l’action du courant, m, E,n, g, ayant les mêmes significations que ci- dessus, RO 459 On a : vitesse de la palette estimée perpendiculaire - ment à sa surface. V sinA. Vitesse perdue par l’eau , par l’effet du choc, V2gH .cos9— Vsin à. Vitesse conservée par l’eau, après le choc, et quand elle cesse d’agir sur la roue, VLgH.sin 02 V’sin’à]. D'où force vive acquise par le système dans l'unité de temps , m(2gH .sin?9-E Voisin’). Force vive perdue par l'effet du choc, m(V/28H.cos0—Vsinà}, Les quantités d’action imprimées sont P mg.H—PV. Egalant la somme des forces vives acquises et perdues au double des quantités d'action imprimées, il vient PV =m(y2gll.cos —Vsina)Vsinà, pour l'équation du mouvement de la roue. La roue doit être disposée de manière à rendre cette expression de PV un maximum. On voit d'abord que l’on doit avoir 0—0, c’est-à-dire que la veine d'eau doit choquer perpendi- culairement les palettes ; d’où PV = m(V/2gH—Viin à,Vsin à. On devra faire ensuite d'où PV = = mgll, où PV =; nE.ll. Le mouvement de la roue doit être réglé de manière que la vitesse ait la valeur ci-dessus. La quantité d’ac- tion transmise est alors théoriquement la moitié de celle qui représente la chute. On voit que, la vitesse de l'eau demeurant la même, on peut faire varier la vi- tesse de la roue sans cesser d'obtenir le maximum d’ef- fet, en variant l'inclinaison des palettes. On n’a pas sur les roues de cette espèce d'expériences spéciales qui fassent connaître avec certitude la quantité d’action'qu’ellestransmettent. On peut présumer qu'elle 440 RO est à peu près la même que pour les roues verticales considérées n° 4, et qu’il y aurait aussi de l’avantage à donner à la roue une vitesse un peu au-dessous de celle que la théorie indique ; l'établissement de la roue se ferait aussi d’après des formules analogues à celles du numéro cité. 8. Roues hor/zontales mues par le choc et par La pres- sion de l'eau. On suppose une roue dont la circonfé- rence est garnie de palettes courbes. La veine d’eau BC (PI. 30, fig. 10), quiarrive suivant une directioninclinée, choque perpendiculairement le haut de ces palettes, coule entre elles, et sort de la roue à leur extrémité in- férieure D. La veine d'eau est supposée, pendant son mouvement dans la roue, demeurer à la même distance de l'axe. Nommant FH la hauteur totale de la chute, h la portion AC de la chute parcourue par l’eau avant qu'elle n'entre horizontale; on a alors è : — re : : PV=mising/2gh + V2 (1h) — : V(i+sin9)] V. On devra faire ensuite sin OV/2gh+V/2g Hi h) V — 1 +sin’ÿ ; ce qui donnera m {sin agh 4/28 M—h)} ; 2(1+-s1n"6) PV — faisant varier L, on aura, pour la valeur qui répoud au maximum , d’où [sin G\/2gH\ PV— m U Eafñiu, faisant varier 9, on aura, pour la valeur qui répond au maximum sn 0—=1, valeur qui conduit aux suivantes: Ainsi, pour obtenir le maximum d'effet, 1° la veine d’eau , eu entrant dans la roue, doit être dirigée hori- zontalemeut; 2° la hauteur qu'elle a alors parcourue doit être la moitié de la hauteur de la chute ; 3° la vi- tesse de rotation du point de la roue où l’eau entre doit être égale à celle de l'eau, en sorte qu’il n’y ait point de RO choc. Le maximum d'effet est théoriquement la moitié de la quantité d’action que représente la chute. Cette roue n'offre donc aucun avantage sur celle du numéro précédent. 9. Roues horizontales mues seulement par La puis- sance de l’eau. Conservant toutes les dénomipations du numéro précédent, on supposcra les aubes tellement formées que la veine d’eau entrant dans la rouene les choque point , mais s’introduise entre elles tangentiel- lement à leur courbure, Ou supposera toujours que cette veine d’eau demeure pendant son mouvement à la même distance de l'axe de la roue. Comme ici il n’y a point de choc, il s’agit seulement de connaître la force vive dans la roue. Nommons donc V la vitesse circulaire horizontale de la roue, à l'en- droit où l’eauentre dans laroue, 9 l'angle ACB que forme la direction de la veine d'eau avec la verticale, @ l'angle que la tangente DE, au point le plus bas de la palette, forme avec la verticale, P l'effort exercé, par suite de l’action du courant, tan- gentiellement à la circonférence passant par le point où l’eau entre dans la roue, m,E,1n,g ont les mêmes significations que ci-dessus. La vitesse que perd l’eau, par l'effet du choc, à son entrée dans la roue, est, comme ci-dessus, V'2gh—Vsin9. Après ce choc, l’eau n’a plus aucune vitesse relative dans la roue; mais en y parcourant la hauteur I—X, elle acquiert la vitesse relative Vs). Cette der- nière se décompose en une vitesse verticale — cos? V/28 H—), sineV'2 Se (H — pe Quand l’eau quitte la roue, sa vitesse sertieslé ne s’ul- et en une vitesse horizontale tère point, mais sa vitesse horizontale cffective se trouve de la quantité V. La vitesse effective de l’eau est donc alors plus petite que la vitesse horizontale relative VLcose. 2g(H—A) + (sing\/2g(—A)—V}:] d’où l’on conclut : force vive acquise par le système dans l'unité de temps, m{cos’e.2g Ah) + (sinoy/2g H—4)—V}] force vive perdue par l'effet du choc m(\/28 ogh—Vsin9) La somme des quantités d'action imprimées est T mg.H—PV, l'équation du mouvement de la rouc est donc RO PV=: m {aVsin0 V/ogh — Vr(1 sin 0) + osin ». VW/2g(Hi—h) | quantité qu'il faudra rendre la plus grande possible, eu réglant les valeurs de,9,V et. On voit d’abord qu'on doit faire sing = 1. Conservant toutes les dénominations précédentes , nommons de plus # la vitesse angulaire de la roue, r la distance à l'axe d’un point quelconque delaroue, 2 la distance à l'axe du point où l’eau entre dansla roue, r' la distance à l’axe du point où l’eau sort de la roue. On verra comme ci-dessus que la vitesse relative avec laquelle l’eau commence à couler le long de l'aube est V/[cos* 0.9gh H (sin 0\/2gh—v'r}], la force vive que l’eau possède à cet instant {en ne con- sidérant que son mouvement relatif dans la rouc), est mfcos 0.2gh + (sin9 y2gh—vr')]. Pendant que l’eau est contenue dans la roue, sa force vive doit augmenter d’une quantité égale au double des quantités d'actions qui lui sont imprimées par la gravité et par la force centrifuge. La quantité d'action impri- mée par la gravité est mg(11—h). Celle imprimée par la force centrifuge est # r I mdrr — = — mw(re — 7?) LS b Par conséquent la force vive de l’eau doit devenir m[cos’0.2gh + (sin9/o2gh — vr'}] + 2mg(ll — h) | mere) : ou m(2gH—ovr'sin0y/2gh + var"), Sa vitesse effective, à l'instant où elle quitte la rouc est donc, en supposant sa direction horizontale , VS — ovr'sin0y/ogh + #27] — or". La force vive qu’elle possède alors est égale à 72 mul- tipliée par le quarré de la vitesse. Egalant cette force vive à 2mgI—2P.4", on a Por" =m À vr'sin0y/ 2gh—v7r"2 + 7 V/L2gH—ovr'sin0\/2gh + ver" |}, Cette valeur de la quantité d’action transmise à la rouesera la plus grande possible, ct égale à la qantité TOME II, RO 441 d'action #2g.H fournie par la chute d’eau, si la vitesse effective de l’eau, au sortir de la roue, est nulle , ou si l’on a VLgll — ovr'sin\/2gh + wr"] — pr" = 0; d'où Cette valeur de V est celle qui rend nulle la vitesse effective de l’eau au sortir de la roue. Des trois quantités V,0, L, il y en a deux arbitraires. La troisième étant réglée conformément au résultat précédent, la plus grande quantité d’action possible se trouvera transmise À la roue. La valeur théorique de cette quantité d’action est celle même représentée par la chute d’eau. 10. Les roues où l’eau ne choque point les aubes peuvent donc, d'après la théorie, transmettre une quan- tité d’action double de celle que pourraient transmet- tre les roues où l'aube est choquée. Il y a lieu de présu- mer que l'avantage est au moins aussi considérable dans la pratique. On n’a point encore publié d'expériences suffisamment exactes sur les roues de ce genre. Pour que l’eau entre dans la roue sans choquer les aubes, elles doivent être tracées comme il suit. BC (PI. 57, fig 1) représentant la vitesse effective \/25h de l’eau quand elle entre dans la roueen C, les composantes horizon- tale et verticale de cette vitesse sont AB, AC. Por- tant la vitesse V en BF, CF représentera le vitesse rela- tive avec laquelle l’eau commencera à couler le long de l'aube. Cette ligne marque la direction de la courbe de l'aube en C. La figure de la courbe entre le point C et le point inférieur D où sa direction doit être horizon- tale , est indifférente. On pourrait même se dispenser de mettre des aubes dans la roue. Il suffirait que le fond offrit des orifices, dent l’eau sortit suivant une direction horizontale , et en sens contraire du mouvement de rotation. 11. Considérant toujours la roue dans l'hypothèse du n° 4, où l'eau ne choœue point les aubes, exami- nons ce qui aurait lieu si l’eau, en descendant dans la roue, s'apprachait ou s'éloignait de l'axe de rotation. La vitesse de l’eau, quand elle entre dans la roue, est V/2gh équivalente à la vitesse verticale cos 0V/25h ct à la vitesse horizontale sin0\/2gh. L'eau commence donc à couler le long de l'aube avec la vitesse relative V/Icos0.2gh + (sin0W/2gh—V}]. L'eau descendant dans la roue de la quantité H—, sa vitesse relative, quand elle arrive à l'extrémité infé- rieure de laube, est due à la hauteur o6 442 RO _ [cos0.2gh+ (sinfl/2gh —V}] + H—a: c'est-à-dire que cette vitesse est VLgH—a2Vsinl/2gh+ V:]. Elle équivaut à la vitesse verticale cos V/[2gH—2Vsin6l/2gh + V:], et la vitesse horizontale, sin gV/{28H—92V sin 0y/2gh+V>]. Quand l’eau quitte la roue, sa vitesse horizontale effec- tive est plus petite que la vitesse relative de la quantité V,et par conséquent la vitesse effective de l’eau est alors V'{ cosp(2gH—2 Vsino\/2gh + V?) + (singV/Lgl — 2Vsins|/2gh+ V:|—V}}. La force vive possédée par l’eau est égale à » multi- pliée par le quarré de cette vitesse. La somme des quantités d’action imprimées étant mg. H— PV, où a donc pour l'équation du mouvement de Ja roue, PV = mV {sin6l/2gh—V + sin gV/{28H —2Vsin 6V/2gh + V:]} Il faut déterminer», 0, V et h, de manière à rendre cette expression de PV un maximum. On voit d’abord, comme dans le numéro précédent, qu’on doit supposer snp—1, ou que l’eau sorte de la roue suivant une direction ho- rizontale, On aura PV = mV {sin6l/2gh — V VD — 2 Vsin OV2gh+V]}; et en faisant varier V,on trouve pour la valeur cor- respondante au maximum, Ne tie sinGV/2gh ? valeur identique à celle trouvée pour V dans le n° 0. Ainsi, quand l'eau en se mouvant dans la roue s’ap- proche ou s'éloigne de l’axe, cette circonstance n’a aucune influence sur les conditions de l'établissement de la machine. Il faut toujours donner la même vitesse d’où PV = mg.H de rotat on au point de la roue où l’eau entre. 12. La théorie des diverses espèces de roucs horizon- RO tales connues, ou qui pourraient être proposées, est comprise dans les résultats des numéros précédens. Le o u° O se rapporte aux rouessemblables à celles des mou- lins du Basacle, décrites par Bélidor. Le n° 11 montre que les roues construites sur le même principe que la Danaïde de M. Manoury Dectot { c’est-à-dire où l’eau entre à la circonférence de la roue et en sort près de l'axe), offrent les mêmes propriétés et doivent être éta- blies d’après les mêmes conditions que les précédentes. Ces conditions conviennent aussi aux roues où l’eau en- tre près de l’axe et sort à la circonférence, disposition qui constitue les roues à réaction proprement dites. Dans ces dernières, la roue a souvent toute la hauteur de la chute et l’eau y entre avec une vitesse sensible- ment nulle, Ona alors y/2gh —0 , d'où v æ @ : ainsi le maximum d’effer a lieu quand la vitesse de la roue est infinie. 13. Le même résultat peut être obtenu par un autre procédé qui s'applique plus directement aux roues à réaction où l’eau entre par-dessous; supposons une roue tournant dans l'air ou plongée dans l’eau du réservoir inférieur, dans l'intérieur de laquelle l’eau arrive par le centre, et à la circonférence de laquelle sont des ori- fices, disposés de manière que l’eau sorte horizontale- ment, et en sens contraire du mouvement de rotation. Admettons que l'aire de ces orifices est très-petite par rapport aux sections du réservoir supérieur, que leur entrée est évasée, et que l’eau n’éprouve dans les con- duits qui l’amènent dans la roue aucun changement brusque de vitesse. Nommons : H la hauteur de la chute ou la différence de niveau des réservoirs supérieur et inférieur , V la vitesse circulaire horizontale de la roue, au centre des orifices d'écoulement, la vitesse angulaire de la roue, r la distance à l'axe d’un point quelconque de la roue, R la distance des orifices à l'axe, P l'effort exercé, par suite de l’action du courant, tan- gentiellement à la circonférence passant par le centre des orifices. m, E, n,g ayantles mêmes significations que ci-dessus. Si la roue était immobile, la pression contre les ori- fices étant due à la hauteur H, l’eau sortirait des orifices avec la vitesse Vos. La roue étant en mouvement, la force centrifuge cause, à l'endroit où les orifices sont placés, une pression excédante représentée par l’action de cette force sur une colonne horizontale dont la longueur comptée à partir de l’axe est R. Cette pres- sion est exprimée par SA laquelle est due à la hauteur — 2g orifices est donc due en totalité à la hauteur . La pression contre les V? H+ —, + à et par conséquent la vitesse relative avec laquelle l’eau en sort ; est V2 + V:. L'eau quitte donc la roue avec une vitesse effective Vas E VV, et une force vive m\/284 + VV}. La quantité d’action imprimée est toujours mg — PV. Ainsi l'équation du mouvement de la roue est S. SACROBOSCO (Jran DE), né à Holyrood, dans le Yorskshire, vers le commencement du xn° siècle, est célèbre dans l’histoire de la science comme l’auteur du premier traité d'astronomie que l’Europe ait possédé, indépendamment des anciens, Sacrobosco fit ses études à l’université d'Oxford, et vint ensuite à Paris, où ses connaissances en mathématiques, supérieures en effet pour son temps, lui attirèrent une grande réputation ; il mourut dans cette dernière ville en 1226. Le livre de ce savant, qui pendant près de quatre cents ans a été suivi dans les écoles, est intitulé : De Spherd mundi; ce n’est qu'un abrégé de l’{lmageste et des commen- taires des astronomes arabes. Cet ouvrage entièrement oublié comme production scientifique, n’est plus con- sidéré que comme un objet de curiosité, et il est d’ail- leurs trop connu pour que nous ne nous bornions pas à ajouter ici qu’il a eu de nombreuses éditions durant le xvif siècle, et qu’il est un des premiers livres que l’im- primerie ait reproduits. Melanchton, à la suite d’un traité de la sphère, imprimé à Wittemberg en 1508, a donné un autre écrit de Sacrobosco, qui a pour titre : De anni ratione, sive de computo ecclesiastico. SAGITTAIRE, (451) Nom du neuvième signe du zodiaque qu’on indique par cette figure »#, et d’une constellation appelée aussi centaurus , taurus, chiron, phillyrides, (Voy, AnmiLLalnE, 15.) SA PV = myagl HVi— NV) V, \ 445 comme on le trouverait en faisant k— 0 dans l’expres- sion du n° 9. Cette quantité sera la plus grande possible, etégale à la quantité d’action mg.H fournie parla chute d’eau , quand la vitesse effective de l’eau au sortir de la roue sera nulle, ou quand on aura V'L2gH + V1] — V= 0", d’où V = @œ. Voyez, pour les détails, l'Architecture hydraulique de Prony, et les Recherches expérimentales de Smea- ton , traduites par M. Girard. M. Poncelet, à qui on doit plusieurs expériences hydrauliques très-importan- tes, a proposé une nouvelle roue à aubes courtes, dont les effets sont supérieurs à ceux des autres roues du même genre. (Voy.son Mémoire sur les roues hydrau- liques.) ROULETTE. (Gcom.) Nom de la courbe plus con- nue sous celui de CycLoïpe. (Foy. ce mot.) SAISONS. (4st.) Parties de l’année solaire divisée relativement à la position de la terre par rapport au soleil. On distingue quatre saisons qu’on nomme le printemps, l'été, l'automne et l'hiver. (Foy. ces divers mots.) SALOMON pe CAUS. Nous avions cru devoir ren- voyer ici cet article biographique, dans l’espoir que nous pourrions nous procurer quelques renseignemens moins vagues que ceux que nous possédions sur cè ma- thématicien. Notre espérance a été trompée en grande partie : Salomon de Caus n’était connu dans l’histoire de la science que par un Traité de Perspective, qui n'aurait pas sauvé son nom de l'oubli ; mais les perfec- tionnemens de la machine à vapeur , et l'importance que ce puissant moteur a acquis dans l’hydrodynami- que , a dû faire chercher à qui l'humanité était rede- vable d’une telle découverte. On trouve dans un ou- vrage de Salomon de Caus, intitulé Les raïsons des Jorces mouvantes, avec diverses machines tant utiles que plaisantes , Francfort, 1615, in-4°, la première exposition scientifique de la théorie des machines à va- peur. En effet, l’auteur partant de ce théorème : « l’eau montera, par aide du feu, plus haut que son niveau », explique avec beaucoup de lucidité tous les avantages qu'on pourrait tirer en mécanique de l'application de ce moteur, Il donne même l'idée d’une machine de ce 4% SA genre. Cette production à précédé de plusieurs années la publication des idées du marquis de Worcester sur 1e même sujet, et il n'y à pas de doute que Salomon de Caus n’eût sur lui l'avantage de la priorité. Cet in- génieur était né à Blois vers Ja fin du xvi° siècle; il fut long-temps au service de l'électeur Palatin. C’est à peu près tout ce qu'on sait sur ce savant auteur d’une dé- couverte immense et dont notre siècle s’est emparé avec un succès si remarquable. SATELLITE. (454) Nom que l’on donne aux pla- nètes secondaires qui font Icur révolution autour d’une planète principale et qui l’accompaguent dans la révolu- tion qu’elle fait elle-même autour du soleil. Les satellites décrivent autour de leurs planètes principales, comme centre, des ellipses, en observant les mêmes lois que ces planètes principales dans leur mouvement autour du soleil. La lune est le satellite de la terre. Mercure, Vénus et Mars n’en ont point, Ju- piter en a quatre, Saturne septet Uranus six. Les quatre satellites de Jupiter ont été découverts par Galilée en 1610, peu de temps après l'invention des lunettes; leurs orbites «ont dans des plans presque exactement coïncidens avec l'équateur de Jupiter, ou parallèles à ses bandes. Cct équateur étant peu incliné sur l’écliptique, il en résulte que les orbites des satel- lites nous apparaissent comme des lignes presque droi- tes, le long desquelles ils semblent osciller, tantôt pas- sant devant Jupiter et éclipsant de petites parties de son disque ; tantôt passant derrière et étant éclipsé par lui. Ces éclipses, qui fournissent à l'astronomie un moyen précieux pour la détermination des longitudes terrestres, ont conduit Roëmer à l'importante décou- verte du mouvement progressif de la lumière, (Foy. Lumière.) Les satellites de Jupiter ont, comme la lune, un mouvement de rotation sur eux-mêmes, dont la durée est parfaitement égale à celle de leur révolation autour de la planète, à laquelle, conséquemment, ils présen- tent toujours la même face. Tout ce qu'on sait de leur constitution physique, c’est qu’ils ont accidentellement sur leurs surfaces où dans leurs atmosphères des taches obscures d’une grande étendue. Nous avons mentionné ailleurs la relation très-singulière découverte par La- place, entre les mouvemens moyens des trois premiers satellites. (oy. Larrace.) Les sept satellites de Saturne ont été découverts, savoir : le sixième en 1655 par Huygeus; le septième en 1671 par D. Cassini, qui découvrit eusuite le cin- quième en 1672, et le troisième et le quatrième en 1684; les deux premiers ont été aperçus pour la pre- mière fois par Herschel en 1:89. Ces corps, que leur extrème éloïguement reud diificiles à étudier, sont SA moins connus que les satellites de Jupiter. Le plus éloi- gaé de la planète est le seul sur lequel on ait constaté un mouvement de rotation qui s'effectue dans le même intervalle de tenps que sa révolution périodique ; l'ana- logie d'accord avec la théorie ne permet pas de douter qu'il en soit de même pour les six autres. La satellites d'Uranus, découverts par IHerschel en 1799 et 1797, sont encore bien moins connus que ceux de Saturne, et même l'existence de quatre d’entre eux est mise en doute par plusieurs astronomes; mais les deux qui ont été généralement observés présentent la singularité d’un mouvement en sens inverse de tous les autres corps du système solaire, car tandis que tous ces corps accomplissent leurs révolutions et allant d’occi- dent en orient, ces deux satellites, dent les plans des orbites sont presque perpendiculaires à l’écliptique, se meuvent d’orient en occident. SATURNE. (4st.) Une des planètes de noire sys- tème, la dixième dans l'ordre des distances au soleil. On la désigne par le caractère D. Ce vaste globe, dont Ies dimensions égalent presque celles de Jupiter, puisque son diamètre n'a pas moins de 31434 lieues de 2000 toises, présente des particu- larités très-remarquables; outre qu’il est accompagné de sept lunes ou satellites, il est entouré de deux an- neaux solides, plats, larges et très-minces, qui ont tous deux le même centre, celui de la planète, sont couchés dans un mème plan, et sont séparés l’un de l'autre par un très-petit intervalle sur tout leur con- tour, tandis qu’il règne entre eux et la planète un inter- valle beaucoup plus considérable, Les dimensions sui. vantes de ces carps extraordinaires ont été calculées d’après {es mesures micrométriques du professeur Struye. Elles sont exprimées en lieues de 25 au degré, Licues. 63850. 56223. Diamètre extérieur de l'anneau extérieur. Diamètre intérieur du même.......,... Diamètre extérieur de l’anneau intérieur. Diamètre intérieur du même........... 42488. Diamètre équatorial de la planète. ....., 28664. Intervalle entre la planète et l’anncau inté- TIBLIS ER EAN dass re nreire re Ut MOD IZe Intervalle des anneaux......,........ 645. Epaisseur des anneaux, au plus........ Le disque de Saturne est recouvert de bandes ob- scures, à peu près semblables à celles de Jupiter, mais plus larges et moins bien marquées. L’anneau est un corps opaque dont l'ombre se projète sur le corps de la planète, ainsi qu'on peut le voir dans la figure 5 de la planche 18. Oa a reconnu que l’axe de rotation autour duquel tournent en mème temps, avec des vitesses dif- SA férentes la planète et les deux anneaux, est perpendi- culaire aux anneaux, lesquels correspondent par con- séquent aux régions équatoriales de Saturne. La durée de la rotation de la planète est de 10! 18", celle de la rotation des anneaux est de 10 29! 17”. Dansle cours de l'orbite que Saturne décrit en 30 années autour du soleil, les diverses situations qu’il prend par rapport à la terre font disparaître quatre fois l'anneau, qui présente à ces époques sa seule épaisseur et nappérait plus que comme une ligne droite très- déliée, dépassant le disque des deux côtés, et dont la finesse est telle qu'il faut des télescopes d’un pouvoir aplfiant extraordinaire pour pouvoir lapercevoir. (Foy. ANNEau.) Le volume de Saturne est 887 fois plus grand que celui de la terre, et sa masse est représentée par le nom- bre 101, celle de la terre étant prise pour unité. Il suit de ces valeurs que la densité de Saturne comparée à celle de la terre est environ 0, 11; c’est-à-dire que les matériaux constitutifs de cette immense planète ont une densité bien au-dessous de celle de l’eau et très- peu supérieure à celle du liége, Voici les élémens de Saturne, rapportés au premier janvier 18or. Jours. Révolution sidérale moyenne. .., 10709, 2108174 Longitude moyenne........... 135°20'6”,5 Inclinaison à l'écliptique......., 2 29 35,7 Longitude du périhélie......... 89 929,8 Lougitude du nœud ascendant... 111 637.4 Demi grand axe, celui de la terre CTANE Meteo tre se oo osent : 0)2807 001 Excentricité en parties du demi HAN AXCS ose e eus sectes O7 0D0TDOD Diamètre équatorial , celui de la ELAND DE ss sas sseneesse 9; 987 La plus grande distance de Saturne au soleil, comp- tée en lieues de 2000 toises est, d’après Delambre, de. 3095214317 lieues, et sa plus petite de 3132091102 lieues ; ses distances à la terre varient depuis 313291102 lieues jusqu'a 43510158 licues. SAUNDERSON (Nicoras), savant mathématicien anglais, naquit en 10682, à Thurloton, dans le comté d’Yorck. Il était encore au berceeu lorsque la cruelle maladie, dont la précicuse découverte de Jenner pré- serve les générations modernes, le priva entièrement de la vue. Malgré cette douloureuse affliction, le jeune Saunderson ne tarda pas à manifester des dispositions remarquables à s'instruire, que ses pareus, malgré leur peu de fortune, s’empressèrent de seconder. Son gé- nie pour Les mathématiques se révéla au sortir de l’école de Pennistou, où il apprit les langues anciennes ; son SA 225 père fut son premier professeur d’arithmétique, et les progrès qu'il fit dans les principes de Ja science, appe- lèrent sur Jui l'intérêt de maitres plus distingués. Ri- chard West et le docteur Nettleton l’eurent successi- vement pour élève, Admis en 1707 à professer au col- lége de Christ-Church, à Cémbridge,-en qualité de lectu- rer, il ouvrit son couts par des leçons d'optique, et c'était une chose assez extraordinaire qu'un aveugle expliquät avec une netteté remarquable les doctrines de Newton sur la lumière et les couleurs, et discouüt avec bonheur sur la théorie de la vision, sur l’efiet des verres concaves et convexes, et sur le phénomène de l'arc-en-ciel. Eu 1911, Saundersoa, dont la réputation égalait celle des principaux géomètres de l'Angleterre, fut élu professeur de mathématiques à l'université de Cambridge, où il mourut le 19 avril 1339. Ce célèbre aveugle a laissé des É‘lémens d'Algèbre qui sont encore fort estimés. [ls ne parureut qu'après sa mort, et furent imprimés à Cambridge en 1740 (2 vol. in-8° avec por- trait). Cet ouvrage a été traduit en français par De Boncour (Ainsterdam, 1756, 2 vol, in-4°), On trouve dans le premier volume la description d'une michine propre à faire les opérations d’arithmétique, et que le seul sèns du toucher suffit pour diriger. Saunderson a encore laissé des commentaires sur le livre des Prin- cipes de Newton, etun traité du calcul des fluxions qui a été publié en 1556. SAUVEUR (Josxrn), géomètre célèbre du xvn° siècle, naquit à la Flèche le 24 mars 1650. Ce savant à qui l'on doit Acoustique musicale, branche nouvelle des sciences physico-mathématiques, fut muet jusqu’à l’âge de sept ans. L’organe de la voix ne se développa chez lui qu'avec une extrême lenteur, et ne fut jamais bien libre, non plus que celui de l’ouïe. Il naquit avec le génie de la mécanique, et Fontenelle, dans son éloge, dit « qu'il était l’ingénieur-des autres enfans, comme Cyrus devint le roi de ceux avec qui il vivait, Sauveur apprit à peu près seul Îles mathématiques, et en 1696 il fut nommé membre de l’Académie des scieuces. Il était alors un géomètre distingué, mais ce ne fut qu'a- près avoir reçu cette juste récompeuse de son mérite, qu'il produisit sa découveite principale de lF'Acous- tique musicale. Elle est exposée dans divers mémoires insérés dans le recueil de l’Académie dés sciences et in- titulés : Déterminalion d'un son fixe, détails sur les expériences par les batiemens. 1702. — Application des sons harmoniques à la composition des jeux d'or- gue, 1707. — Methode générale pour former Les sys- tèmes tempérés de musique, et choïx de celui qréon doit suivre, 1711, — Table générale des :ystèmes tempeércs de musique, 1713. — Rapport du son des cordes d'in- strumens de musique aux flèches des courbes, etnou- 446 velle détermination des sons fixes. Sauveur est mort SC à Paris, le 9 juillet 1716. SCALÈNE. (Géom.) (de cases, boiteux.) Nom d’un triangle dont les trois côtés sont inégaux. (Joy. TRIANGLE.) SCÉNOGRAPHIE, (Persp.) (de vxx», Scène, et de ypapu, je décris.) Représentation d’un corps en per- spective sur un plan, avec toutes ses dimensions tel qu’il apparaît à l'œil. La scénographie est la même chose que la perspective proprement dite, (Voy. Prrsrrc- TIVE.) SCHEAT pe Pécase. (4st.) ou Skar. Nom d’une étoile de seconde grandeur de la constellation de Pé- gase. Elle est marquée £ dans les catalogues. SCHEINER. ( Curisropne.) Savant jésuite, né à Schwaben en 1575, et mort en 1650. Le père Scheiner, à qui l’on doit, outre de très bons ouvrages sur l’opti- que et sur la gnomonique, l'invention du pantographe, ou de cet instrument par lequel on copie un dessin en faisant varier ses dimensions, est particulièrement cé- lèbre par sa découverte des taches du soleil, Etant à tome professeur de mathématiques , il raconte, dans uue lettre adressée le 12 novembre 1611 à Velso, séna- teur d'Augsbourg, que sept à huit mois auparavant, re- gardant le soleil au travers d’un télescope, il aperçut sur son disque quelques taches noirâtres ; que d’abord il y fit peu d'attention, mais qu’ensuite il reconnut qu’elles avaient un mouvement progressif sur le soleil et qu'enfineiles disparurent entièrement au mois d’oc- tobre. Velso rendit compte äe cette observation à Gali- lée, et on juge par sa lettre, qui est des premiers jours de l'année 1612, qu'on était persuadé en Allemagne que Galilée avait déjà vu la même chose. Quoi qu’il en soit, le père Scheiner continua d’observer les taches du soleil et il contribua alors plus que personne à faire connaitre leurs mouvemens apparens. SCHOLIE. (de syeñe , note.) Ce mot est très en usage dans la géométrie pour désigner une remarque faite sur quelque proposition. SCINTILLATION. (454.) Espèce de tremblement ou de vibration qu’on observe dans la lumière des étoiles fixes. | Le diamètre apparent des étoiles fixes, même les plus brillantes, étant d'une grandeur inappréciable par aucun de nos instrumens, les moindres molécules de matière qui passent entre elles et nous les font paraître et disparaître alternativement, ce qui produit cet état continuel de tremblement auquel on a donné le nom or SE de scintillation, et qui sert à distinguer les étoiles des planètes. Dans les pays où l'atmosphère est moins char- gée de vapeurs que dans nos climats, cette scintillation est moins sensible. SCIOPTIQUE. (de oxiœ, ombre, et de orrepa, je vois.) Nom de l’instrument nommé autrement œil arti- Jiciel. (Foy. ce mot.) SCIATÉRIQUE. {Géom.) Le télescope sciatérique est un cadran horizontal muni d’une lunette pour obser- ver le temps vrai pendant le jour et la nuit. Il a été in- venté par Molineux , qui a publié à ce sujet un livre contenant une description de cet instrument et la ma- nière de s’en servir. SCORPION. (454.) Nom du huitième signe du z0- diaque , désigné par le caractère M4, et d’une constella- tion composée de 35 étoiles, au nombre desquelles se trouve une belle étoile de première grandeur nommte Antarés. SCRUPULE,. (454) C'est la même chose que doigt. (Voy. ce mot.) SÉCANTE. (Géom.) On donne généralement ce nom à toute ligne qui en coupe une autre. Dans la trigonométrie, une sÉcaNTE est uneligne droite tirée du centre d’un cercle et prolongée jusqu'a ce qu’elle rencontre une tangente au même cercle. Par exemple, la ligne AD (PI. 57, fig. 3) tirée du centre A jusqu’à ce qu’elle rencontre la tangente BD , se nomme une sécante, et, particulièrement, la secante de l'arc CB, ou de l’angle CAB mesuré par cet arc. La sécante ÉF de l'arc EC, complément du premier arc CB, prend lenom de cosecante de cet arc CB. En général, la cosécante d'un arc est la même chose que la sécante du complément de cet arc. Les rapports qui existent entre la sécante d’un arc et son sinus se trouvent aisément de la manière suivante. Menons le sinus CG, les deux triangles ACG, ABD se- ront semblables et fourniront la proportion AD : AC :: AB : AG. Or, AD est la sécante de l'arc CB, AG le cosinus du même arc , et ABet AC les rayons du cercle; ainsi, désignant par x l’arc CB, et par r le rayon du cercle, cette proportion peut s’écrire : SCC Le 7 HOT COS, d'ou (1) » " t à SCT = ——-- cosx En prenant le rayon du cercle pour unité, on a simple- I ment, sËc —=——. cosx | SE Les triangles semblables AEF, ATIC, fourniraient de la même manière (2) : 7° COSÉC — ——. cosx Ainsi la sécante et la cosécante d'un arc sont entièrc- ment déterminées par son sinus et son cosinus. Si l’on divise l'égalité {1) par légalité (2) il vient séc x sin æ cosécæ cos x ? c’est-à-dire que le rapport entre la sécante et la cosé- cante d’un arc est le même que celui du sinus et du co- sinus de cet arc. Toutes les propriétés des sécantes peuvent donc se déduire de celles des sinus, comme aussi leurs valeurs particulières , correspondantes aux valeurs particuliè- res de l'arc æ, dépendent des valeurs des sinus. Nous exposerons la théorie de ces lignes dans toute sa géné- ralité au mot Sinus. SECONDE. Soixantième partie d’une minute , soit dans la division du cercle soit dans celle du temps. SECTEUR. (Géom.) Partie d’un cercle comprise en- tre deux rayons et l'arc intercepté. Telle est la figure ACB. (PL. 55, fig. 4.) L’aire d’un secteur de cercle est à l’aire totale du cer- cle dans le rapport de son arc à la circonférence. Ainsi connaissant l'arc AC que nous désignons par a, et le rayon AB que nous désignons par r, comme la circon- férence dont le rayon estr est égale à 27r (voy. cercle), et que l'aire du cercle est rr°, nous aurons pour l'aire du secteur ACB. secteur ACB — Lorsque l’arc «a est donné en degrés, il faut l’exprimer en mêmes unités que le rayon; supposons, par exemple, qu’on demande la surface d’un secteur dont l’arc est de 32° 30', dans un cercle de 5 mètres de rayon. Onre- marquera d’abord que le rapport de l’arc en question à la circonférence est le même que celui de 32° 30' à 360», ou que celui des nombres 1920 et 21600, en réduisant tout en minutes ; ainsi, si l’on connaissait en mètres la longueur de la circonférence, on aurait celle de l’arc également en mètres, en multipliant la longueur de la : ; 1920 à ; circonférence par le rapport pe , mais puisque le 21000 rayon est 5, la circonférence est 27 X5 , ou à peu près 10X 3,1415= 31,415, ct l'on a pour la valeur de l'arc du secteur en mètres , 1020 : 31,415 —2",902: 1600 X »4 »79 » SE 441 l'air du secteur est donc ! nt, CATTES =. (2,792). 5 — 6,980. On nomme secteurs semblables, les secteurs de deux cercles différens dont les rayons comprennent des an- gles égaux. Dans toutes les courbes qui ont des foyers , l'espace compris entre deux rayons vecteurs et l'arc intercepté prend aussi le nom de secteur. Il y a donc des secteurs elliptiques, paraboliques, hyperboliques , etc. SEcTEUR AsTRONOMIQUE. C’est un instrument qui sert à mesurer la distance d’un astre au zénith. SECTION. (Gcom.) Endroit où des lignes, des plans, etc. s’entrecoupent. La commune section de deux lignes est un point, celle de deux surfaces est une ligne, et particulièrement une ligne droite lorsque les surfaces sont planes, Oa nomme aussi section, la ligne ou la surface formée par la rencontre de deux surfaces, ou d’une surface et d’un solide. Lorsqu'on coupe une sphère d’une manière quelcon- que par un plan, la section est toujours un cercle. (Foy. SPRÈRE.) La section d’un cône par un plan est un cercle , une ellipse , une parabole ou une hyperbole, selon la posi- tion du plan. (Voy. ces divers mots, et ConiQue.) SEGMENT p’ux cencre. (Gcom.) Partie d’un cercle comprise entre une corde et l'arc qu’elle soutend. Comme toute corde partage un cercle en deux parties et qu’elle soutend conséquemment deux arcs différens , chaque corde se rapporte à deux segmenrs. On nomme petit segment celui qui est plus petit que le demi-cer- cle, et grand segment celui qui est plus grand. Si la corde était un diamètre, les deux segments seraient des demi-cercles. On obtient l'aire d’un petit segment de cercle ArnC, (PI. 57, fig.5), en calculant l'aire du secteur BA7»2CB, celle du triangle ACB, eten retranchant la seconde de la première. S'il s'agissant du grand segment AC, on ajouterait au contraire letriangle ACB au secteur BAXCB. Un segment est dit capable d’un angle donné , lors- que tous les angles dont les sommets sont sur son arc et dont les côtés passent par les extrémités de sa corde sont égaux à un angle donné. (/oy. Caraucx.) Ces an- gles sont d’ailleurs toujours égaux entre eux, puisqu'ils ont pour mesure la moitié du même arc. (/’oy. Axcrr.) SEGMENT D'UNE spnène. Partie d’une sphère comprise entre un plan qui la coupe et la portion de sa surface située d’un côté ou de l’autre dece plan. Si le plan cou- pant passe par le centre, il y a deux segmens égaux qui 448 SE sont chacun la moitié de la sphère ; dans tous les autres cas , il y a également deux segmens, mais l'un est plus petitet l’autre plis grand que la moitié de la sphère, (foy. Sruëre.) Où désigne encore sous le nom de segment des par- ties des figures curvilignes. SÉLENOGRAPUHIE. (451) (de seaws, lune, et de yp«ws, je décris.) Description de la June. Quoique la selenographie n'existe comme science que depuis l'invention des lunettes, les anciens avaient déjà proposé sur la nature de la lune des hypothèses très-remarquables dont quelques unes se trouvent con- firmées de nos jours, Arnsi, PDémocrite enseignait que les taches n'étaient autre chose que des ombres formées par la hauteur excessive des montagnes de la luue et qui, iuterceptant le passage de la lumière, dans les parties moins élevées de cette planète, où les vallées, formaieut ces ombres ou taches que nous observons. Plutarque fut encore plus loin, car il conjectura que la lune devait avoir daus sou sein des mers ou des ca- vernes profondes ; il disait que les grandes ombres que l'on aperçoit sur le disque de cette planète étaicut cau- sées par de vastes mers quine pouvaient pas réfléchir une paques, ou par des cavernes ext:émement étendues et pro- lumière aussi vive que les autres parties plus o foudes, dans lesquelles les rayons du soleil étaient 4b- sorbés. Il croyait en outre que la lune ne pouvait être habitée parce qu’elle n'avait ni nuages, ni pluies, pi vents, Ct par conséquent ni plantes, ni animaux. Ën comparant ces idées avec les résultats de l'étude approfondie des astronomes modernes, on pe peut qu'admirer cette prodigieuse faculté que possède le gé- nie, de pressentir la vérité. Lorsque Galilée eut construit des lunettes d'approche en 1609, il vit tout de suite que la lune avait des mon- tagnes et des cavités, et dès lors les astronomes s’occu- pèrent à l'envi de décrire les parties de ce corps sin- gulier. En 16/47, Hévélius fit de rette description le su- jet d’un grand ouvrage intitulé Sé/énographie, où la lune cest représentée dans toutes ses phases et sous tous les points de vue. Depuis, Riccioli, Cassini, la Hire, Lambert et Herschei ont successivement perfectionné les cuites de la lune, et l'on peut considérer aujourd’hui ces cartes comme plus exactes que nos meilleures cartes géographiques. (voy. Luxe). SEMAINE. ( Chronologie.) Durée composée de sept jours. Sept jours naturels où astronomiques composent une semaine, etse distinguent entre eux par les noms connus de toutie monde : dünanche, lundi, mariti, mercredi, jeudi, vendredi etsamedi, Suivant le rapport de Moïse, SE les semaines doivent leur origine à la création du monde, parce que Dieu l’a achevée en six jours, et qu’il s’est re- posé le septième. Quant aux noms des jours qui les com- posent, nous les avons reçus des anciens astronomes, qui avaient consacré les jours de la semaine aux principales planètes; savoir : le premier, au soleil, qu’ils nommaient Dies solis , et que les chrétiens ont appelé jour du sei- gneur, Dies dominica, en français dimanche; le second, à la lune, appelé pour cette raison Dies lunæ, eu fran- çais Andi; le troisième, à Mars, nommé Dies martis, eu français mardi; le quatrième, à Mercure , appelé Dies mereurii, en frauçais mercredi; le cinquième, à Jupiter, nommé Dies jovis, en français jeudi; le sixième, à Venus, nommé Dies veneris, en français vendredi; et enfin le septième, à Saturne, appelé Dies saturni, en francais samedi. SEMBLABLE, {(Géom.) On nomme figures semblu- bles, les figures dont les angles sont égaux et dont les côtés sont respectivement proportionnels. (7'oy. Simi- LITUDE.) SEPTENTRION. {451.) Région du ciel qui est du côté du pôle arctique. Le septentrion se nomme aussi le nord, c'est le côté opposé au midi ou sud. De ce nom vient l’épithète de septentrional qu'on donne à tout ce qui est situé dans l'hémisphère arctique ou boréal, com- me signes septentrionaux , latitude septentrionale, etc. SÉRIE. (4/g.) Suite de nombres comne À + B + CH D+HE + etc., à l'infini, liés entre eux par une loi. Lorsque par l'addition successive des termes d’une série on approche de plus en plus d’une même quantité, la série est dite convergente; telle est la série numé- rique I Ter 1 I M ate = : L = _ . a l'inf OL QUE L ML POLE LR: Bu à l'infini, dont la valeur s'approche d'autant plus de 1 qu'on prend un plus grand nombre de termes. Lorsqu’au contraire par l'addition successive des ter- mes d’une série on obtient des quantités qui diffèrent entre elles de plus en plus, la série est dite divergente ; Telle est 1—2<4—8 72, Am px =,0. Remarquons maintenant que la première des éga- lités (2) donne d’abord immédiatement AT: A de ee Ag et ensuite que cette première égalité: est la même chose que AFx = A:.A9x un A3.40x? È puisque Aÿx° — 0. Comparant cette dernière avec la seconde égalité SE AFF =: Ar. A\'ox + À; Mox?i 405 on peut les considérer toutes deux comme deux équa- tions du, premier degré entre les inconnues A, et A, ; ainsi construisant la valeur de A, d’après la règle cou- uue (voy. ÉqQuarTio®, 1°) on aura Aox.AFx—4ox.dFx A = Re AT. A°0225—A'0x . Aox2E ce qui est la même chose que (vo. ci-dessus, n.8). AT Diee dem] De même, puisque A971Ë—0, 49x30, A1 —0, les trois premières des égalités (2) sont identiques avec les trois équations Fa = A1,49x7 + A:.4px2 — AÀ,.Apxi: AFx —= À:: gx +A, . AO x2ÈH A. Aa FERENY ApdLA, : Mog1E As. Mot faciles dabbent Werder. AFx] À3 — je ——— ——> ViA'er. A 0x2, A0x3E] Eo continuant de la même manière, on verra, nou par induction, comme le fait observer M. Wrou:ki, mais par le principe même de la formation de ces quan: tités, qu'on aura en général TL eT gite, Axe HE A6F x] is .. VLA'ex .A'oxti AB igrb—t F. Apoxb#] # étant un indice quelconque. Mais comme il faut faire or — 0, après avoir pris les différences, la somme combinatoire, qui forme le déno- minateur.de l'expression générale , se réduit à son pre- mier terme, car, dans tous les autres, la permutation dés-exposans des différences introduira des différences AoxrE dans lesquelles» sera plus petit que # et qui conséquemment se réduiront à zéro, On a donc simple- ment L V'[Aïpx .A@x2Ë...Ab—1@xmpr1lf, Apt] — — Apr. Au... Au—i@xu—iE, Angault et la loi générale de la série est, ainsi que nous l'avions posée, (2) € _ V'IA'px.A'px? ,... Ab—1@rt—1 F.APFx] Apr. Aa... ,.Al—1@xm—115, ARQærE 456 SE Quant aux expressions zrédiates (g) des cocfficiens A:, A2, À des mêmes AS (UbRE une simple transposition. 13. Les expressions simplifiées (f) contiennent en- core, après le développement des fonctions Ÿ, des termes qui se réduisent à zéro , mais on peut s'éviter la , etc. on les tire peine de les construire en développant ces fonctions d’après le procédé d'exclusion indiqué par M. Wronski, dans une note placée à la fin de sa philosophie de l'in- fini. V'expression générale (f) prend alors une forme très-élégante dans laquelle il n’entre plus que les termes isolés construits avec les différences de la fonctionFx et des facultés gx ; @x25, etc: , ‘ét formant ainsi les élé- mens de la loi fondamentale des séries. Nous sommes forcés de rénvoyer pour les détails à ‘la Philosophie" ide la technie, deuxième section. À ; | 14. La loi fondamentale des séries étant maintenant connue, nous allons en déduire les principales lois par- ticulières trouvées par différens géomètres pour le dé- D' abord dans le. ças, quelque sorte primitif, où l’accroissement + est pre ment petit, c'esta-dire lorsque £& où Az est simplement dx , les différences deviennent des différentielles, et la veloppement des fonctions. suite des facultés px, x, qui, pxii, etc. devient la suite des puissances ordinaires ; XL, PAT, Pa, pi, etc. alors la forme générale (e) des séries se réduit à à () Fr — Ac A:.@x HA,.ox n A:.@x) + etc. dont le premier coefficient À, est toujours FF ou ce que devient Fx lorsqu'on donne à la variable x la valeur qui rend @x — 0. Le cocffcient général (à ) devient (2) _! Pidiogn. dpx.. 6 dpx.d'ox., .dp—1prh1. déFx] ‘ .dér@ar x dégr# expression dans laqueile il faut toujours donner à x.la valeur correspondante à gx — 0, après les différentia- tions. Or, en retranchant les termes qui s’évanouissent par cette valeur de x, on a dpx — d@x gx = 1.2 dx) Œexi= 1.2.3,(dpx) digri= 1.2.3.4.(dpx)i .3.4.5.(dex). da 0 | a & etc = SE et, en général, dégxb — 1v\1.(dpx)v; le dénominateur de l'expression (L) est donc la même chose que (1).(n2).(1,243).(1.2.8.4).(1.2.3.4..2) (dex) +2+5...+8 ip) = (LISTES A). (dox) 27 f et cette expression elle-même se réduit à À — VId'@x.d'ox".dpx….. a iqatrt. dé ù pu+i) (r.12lr,13lr, 141... Nous ayonc donc pour les coefficiens particuliers A, , A:,A,,etc., la suite de valeurs (72) À = Fx A V[dFx] dEx db dpi ddr oise -4Tx] À, — Lu: 2) .( (dgxy A Ldigx.d’'ox.diFx] Lo TN 12 #4,2).(1.2.3). (dgx) L'[d'ex.dox1.d'gx". dix] A: — _ = = 1.2).(1.2.3).(1.2.4).(dpx) etc.— etc. dans lesquelles il faut faire 9x=0 après les différentia- tions, et commeon a d''ox" —0, toutes les fois que x est plus grand que 2, on retranchera, en formant les fonctions , tous les produits dans lesquels la permu- tation des exposans des différentielles amènera de tel- les quantités. 15. Les expressions (2) et particulièrement l’expres- sion générale (l) présentent la oc de la série primi- tive (À), loi qui n’était point connue avant M. Wronski, car toutes les formules qu’on avait trouvées jusqu'à lui pour les cocfficiens A,, À,, A,,etc , ne faisaient qu'indiquer une suite d’opérations propres à arriver à la détermination de ces coefficiens , mais ne donnaient pas les derniers termes mêmes ou les élémens dont se compose cette détermination, comme le font les expres- sions (1), après qu’elles sont développées suivant le procédé d’exclusion donné par ce géomètre. Par exem- ple, les coefficiens de Paoli que nous avons fait con- naître , DirréRENcE, 42, expriment uniquement le. système des différentiations successives qu'il faut faire. subir aux fonctions Lx et @x, sans indiçaër en aucune manière la loi qui régitles élémens de ces cocffciens. Toutes les autres expressions de ces mêmes coefficiens, obtenues par Euler, Burmian, Arbogast et Kiamp, ne présentent encore que leur génération relative et non leur génération absolue donnée seulement par les for- mules précédentes. 16. En faisant de même £ — dx, dans les expres- sions médiates (g) elles deviennent (x) Ac — Fx A, = -— dFx Ar — dex TC — ï { À TE # | À: — FETE ETC) Dés re) un Br hoaerl A, d'px—\.d'ox | a Pan el A APE — A;dida? etc:—;ctc, formules très-simples à l'aide desquelles on peut calcu- ler, les uns au moyen des autres, les cocfficiens de la série primitive (X) et dont nous avons donné une autre déduction au n° 5. Il faut toujours faire 9x0 après ies différentiations. 17. Si dans la série générale (4) on prend simple- meut x — a pour la fonction arbitraire @x , & étant une quantité quelconque , cette série deviendra (0) Fr= A,—+ A,.(x—a)+ A:(x—a) + As(x—a) etc. et comme alors & est la valeur de x qui rendx—a — 0, si l’on observe que dm (x—a}r — 0 toutes les fois que » est plus grand que #2, on trouvera pour les coefficiens , en substituant & à x avrès les dif: férentiations (p), A, —"\$a pere da TRE 1 dVa x 2 da I DEFa A5 — Se + > UOTE) da AT | TOME I, L'or Le à c = 1 deFa | ER da Prenant une nouvelle quantité arbitraire 2, et faisant a x(1—2), on aura Fa —F{x—x2), et si l’on dési- gne , comme Lagrange, par des accens ,,” ,",etc., les dérivées différentielles de la fonction Fa, on ob- üuendra T3 APS Fr = F(xxz) + ++ Fa—xz) + —— F'(x—xz) 1.2 PA AU + os E"(x—23) + etc. etc. formule de développement obtenue par Lagrange, dans sa théorie des fonctions analytiques ; c’est la plus gé- nérale de toutes celles qui se trouvent dans cet ouvrage. 18. Eu faisant dans les expressions (0) et (p) &æ =zet æ— 3—=i,d'oùx—3+#+71,ontrouve dFz i @Fz à ŒFz à Male, ==" : etc. F(+)=F:+ dz AE dz? 10:44, aan < c’est le théorème de Taylor. 19. Dans la loi de la série générale (4) il faut connai- tre, pour obtenir les valeurs des cocfficiens A, , A,, A,,etc., la quantité x donnée par l'équation dx — o. M. Wronski fait disparaitre cette difficulté en obtenant immédiatement de sa loi suprême la détermination des cocfficiens pour une valeur quelconque déterminée de la variable x. Nousne pouvons donner ici que ses résul- tats. ; Si l’on prend pour x une valeur arbitraire quelcon- que a et que l’on forme les quantités ZE, = Fa -VFa dFa Fe 102 =, — Lld'a.d'Fa]_ x nn — rule, 121 (dpa)i+? V[doa.d'$æ.dFa] TOR EI EN .(dpahi+2+3 etc.—= etc. Les coefüciens de la série générale Fx = As + A:.@x + A,.9x° + À:.9x5 H etc. seront + etc. 4 =, ga + etc. Ào — Eo — £,-Ÿa +- a ga? D =, a Ar = :,—2z0a—+ 3z,.qa — A, = z=,—3=pa—+ Gzipar — 10 3:.qa + etc. 8 438 SE À, —E, — 45, a+ 102:.@a— 20 =,.gaÿ + etc. elci—"'eic. vb Tr rit Ap=si— . Eupr.ga— ee « Eute. Qu? CR 20, En observant que, quel que soit le mode de dé- termipation qu'on emploie pour arriver aux valeurs des coefficiens A,, A:, À, ,etc., ces coefficiens sont iu- variables, et conséquemment que les diverses expres- sions qui les donnent sont nécessairement identiques quant à leur valeur, on voit que les expressions précé- dentes sont équivalentes aux expressions(z), et comme dans celles-ci le premier cocfficient A, est Fix, c’est-à- dire ce que devient la fonction Fx , lorsqu'on donne à æ la valeur qui rend #x —0, il en résulte qu’on a E, — E.@a +i,.qa —z:pai + etc, Ainsi, ayant une équation quelconque ; 2) 1 Î 0 = 9x la génération technique de toute fonction quelconque Fx de l'inconnue x de cette équation sera ir Fx = Fa — 04. —— s doa re Lid'ea.&Fa] ie 121. d(ga)i+2 , Wd'oa.d'oa.d'Fu] — pa”. - ÿ , 121,131, d(oa)i+2+3 + etc. daus laquelle & est une quantité arbitraire. Si la fonc- tion demandée Jx est inconnue + elle-même, cette dernière expression devient (q), & = Q0 ——- — qe, — , V[doa.d'o].da ‘ae, 13lte(dpa)i+2+3 bon. d'va?. diva]. da 19,141, (dpa)i+2+341 = w série qui sera d'autant plus convergente que ga sera preche de zéro, ou que a différera moins de la racine x de l'équation où — 0. SE 21. Pour donner au moins un exemple de l'applica tion de ces formules , pr'oposons-nous de trouver une des racines de l'équation LI — 92 — 90 — 0. Ea substituant successivement dans cette équation 0, 1 ) 2, 3, etc. à la place de, on reconnait qu’une des racines est eutre 2 et 3, mais plas près de 3 que de 2; pre- nous donc a = 3 et nous aurons Qu dpa d'pa pa = d'ga = 25da Gada? — 18da° (3a°—0)da — Gda 3 (9) toutes les autres différentielles deviennent zcro. Nous aurons en outre 2Qa.d'ea + o(dpa} — 1286da 29a.d'éa + Gdpa.d'ga — 2712da doat — 2$a.dpa do — de = etc: a. — etc: Substituant ces valeurs dans la formule (4), nous obtien- drons a = 5 | da da Ë ga, da TT 25.da 25 , œa.da _ 18d 9 "o.(dga) 2 .(25)das (25 donr.d'oa.da gas Ldpa diga’]da _ da.lea.da. As —= 7 _ 12.(dpa) 19.(25).das 1 19.(25)5.da 18.9712.daî G.1286da° 7 12.25). da° T 12(25)°. daÿ gr (25)° etc = etc... d’où ï € II Bd ee “: = — cite, 29 195025 2441406235 La somme de ces quatre preiniers termes donne valeur exacte jusqu’à la sixième décimale, æ Plate = 2,929404 FE) SE 22. D'après ce que nous avons dit ci-dessus sur l’in- variabilité des coefficiens de la série générale, Fx A, +A,.0x + AÀ,.@x° L A,px, + etc. si l’on se rappelle que les expressions de ces cocfficiens sont, d’après Paoli (voy. Dirr., 42), 1 dA, en dA, 7 3 dox dEx 1 dA, dx 7 #4. 2 doa A ENT Ar— 5" CC, A = Te EX À x 1 T R 2 é PF SA ES | tentes ll CC" etc. AE jp ps 4 L. : A. FL fe] |] En comparant avec l'expression générale (/) on découvre le théorème suivant (r) : 1 1 0 Lt L: 5 2 à (r*] heal — suit dx dox dox do x d'ox der. doxs....dr—pxv-1.drEFx] dex dx’. dors... deroxv1 ,deFx , qui va nous permettre d’attacher leur véritable signi- fication aux expressions trouvées jusqu'ici pour Îles coefficiens de la série générale en question. D'abord , il est évident que les expressions de Paoli, et généralement le premier membre de l'égalité (r), ne font qu’indiquer les moyens de déterminer les quanti- tés À, ,A,, À:, etc. , tandis que le second membre de cette égalité présente le résultat des différentiations successives et donne immédiatement les derniers termes de la détermination des quantités À, À, , A;, etc. En un mot, le premier membre offre l’origine de la déter- mination des coefficiens et le second la Jr de cette dé- M. Wronski donne-tal le d'expressions initiales aux expressions (g'), et celui termination. Aussi nom d'expressions finales aux expressions (m). Ce sont ces expressions finales qui présentent la première exten- sion réelle donnée à la science depuis Taylor, car sous la forme imparfaite où inachevée (q') la formule de Paoli west qu’un corollaire de celle de Taylor, et tout SE 459 ce qu’on a tenté depuis pour développer ces expres- sions imparfaites est resté bien loin de la loi (7), qui donne enfin la détermination des coefficiens de la série, moyennant les derniers termes ou les élémens mèmes qui entrent dans cette détermination. Il est vrai, dit M. Wronski, qu'il entre encore dans les expressions (m2) les différentielles des puissances de la fonction wx, savoir : les différentielles de la forme dmpx" et non simplement les différentielles immédiates dgx, d'ox, d'ox, etc, constituant les véritables der- niers termes ou élémens dont il s’agit; mais cela n’est ainsi que pour abréger ces expressions finales, car la loi qui donne les différentielles dox", moyennant les différentielles élémentaires dx, d'ox, etc. est connue. (Foy. Phil. de la technie, deuxième section, page 35.) En effet, par unesimple application de la loi fondamen- tale du calcul différentiel (voy. Dirr., 27), on obtient (s) PE dpiox.dpor dPox.. .dprox PI pa + + 1P11,1P2l1, pu, dmpxr —= vall, Agr. l'abréviation Agr. désignant l’agrégat des termes cor- respondans à toutes les valeurs entières des exposans pi,p2,p3, etc., données par l'équation indétermi- née (4), m = pi + pr + p3 + pi... +pn, dans la solution de laquelle il suffit de ne prendre pour ces exposans pi, p2, p3, etc., que des nombres entiers et positifs plus grands que zéro, afin de négliger immé- diatement les produits qui deviennent zéro par la valeur gx = o qu'il faut donner à gx après les différentiations, 23. Nous devons indiquer, en passant, le procédé très simple de Hindenburg , pour résoudre en nombres en- tiers positifs plus grands que zéro l'équation indéter- minée ({) ou pour décomposer un nombre 77 en 7 nombres plus petits. On écrira l'unité 7 — 1 fois de suite , et en dernier lieu le nombre »2— #7 + 1, ce qui forme la première solution, Parcourant ensuite les nombres qui forment cette combinaison , de même que ceux des combinai- sons suivantes, de la droite à la gauche , on s'arrêtera dans chacune à celui qui se trouve inférieur de deux unilés au moins au dernier nombre sur la droite ; on augmentera d’une unité le nombre auquel on se sera ar- rêté ; et conservant tous ceux qui se trouvent à sa gauche, on remplacera par ce même nombre, ainsi augmenté d’un , tous ceux qui sont à sa droite, excepté le dernier à la place duquel il faudra mettre chaque fois le com- plément des autres , c’est-à-dire, ce qu’il faut ajouter à leur somme, pour trouver le nombre 7». Eu observant cette règle on passera avec la plus grande facilité d'une combinaison à l’autre : la dernière sera celle à laquelle la règle ne pourra plus être appliquée. : à460 SE Proposons-nous , par exemple, de partager le nom- bre 10 en cinq parties; en appliquant la règle, vous ob- tien drons les sept combinaisons suivantes : Le même nombre 10 résultera de autres des cinq manières qui suivent : Tssssoeels 15 Ë5 EE D 5 Débats nls 301 7, 9 4 Diese 4 Hit 015 3, 3 Bsssses 1, 1, 3, 2, 2, 3 asstensn T5 Ty. 23 9, ©, © 24. D'après ce qui précède, s’il s'agissait d'obtenir l'expression de la différentielle d°x5 en différentielles primitives de la fonction gx , qu’on doit égaler à zéro après les différentiations, on commencerait par décom- poser 6 en 3 parties , ce qui offrirait les trois combi- naisons entièrement différentes , G—ir+tr+4s, G—r+2+3, G—=2+2+Le. Puis, pour appliquer ces valeurs à la formule (s), on for- merait d'abord les produits der. dox .d'ox 1,1.141 ? dex.deor.dor nr et dex.d'ex.dox 1211,12)1, 121 Mais ces produits ne sont pas les seuls dont la réunion forme la différentiell: demandée, car la première solu- tion 1 + 1 + 4 de l'équation indéterminée E: An ; G=pm+pi+p3 admet trois permutations, savoir : ! # P / DAS RE E de Euh SE et ans Ja formule (s) il faut donner aux exposans pr , p?,p3.etc., les valeurs qui satisfont à l'équation (1) en les permutant de toutes les manières possibles. Ainsi, chacun des produits ci-dessus doit setrouver répété au- tant de fois que les exposans des différences admettent de permutations, c’est-à-dire que le premier doit être multiplié par 3, le second par 6, et le dernier par. (Foy. Peruurarion.) On aura donc 3dox. dox. divx Gder.d'oxr.d'ox dors — 16. 1.1,141 1.12/t,15l1 dex.d’et.dox + HRLER Ci ou, après les réductions, d'ex—00(doxY .dior+36odox. der. d'ex +00 (d'or). Pour dYx5, on obtiendrait de la même manière , d'abord 1 Li +3 5=1+Lo+o Qt I combinaisons qui admettent chacune 3 permatations ; et ensuite - (3dox.dox.d'ozx 51e | 24 PL. de . 3dyx.dox.d'ox] de v — 1° | t 1.120.12lt À| T4 121 —= 60 (dex}.d'ox + 00 dyx.(dox}. 25. Parmi les géomètres qui se sont occupés du déve- loppement des fonctions en série , nous devons citer particulièrement Euler, Burman, Arbogast et Kramp. Où doit à Burman une génération relative très-remar- quable des coefficiens de Paoli que nous devons faire connaitre. a étant la valeur de x qui rend ox —0o,ona çdEx _ es L x—a\? dEx La JE = a — | dox dox ra) — d + . dx TA) etc., ctc. indice (x = a) indiquant qu'il faut faire x — a, après NI SE les différentiations. En vertu de ces expressions la série générale (4) devient (&) , x— IF» | PAR ET ([x—a dEa À nl Où dx PAP j X—a \ dEx Le He de. (x=a) s\ ne dEx +, . ee dx dx (x) + etc... On peut éviter la difficulté attachée à la détermina- tion de la quantité a qui rend wa —- 0, en prenant pour wx la fonction (fx—fa) dans laquelle désigne une fonction quelconque, eta une quantité arbitraire ; alors la série (u) sera X—a Ja —fa Ex} "T —= Fa fax —fa 1e 1 dx | (ra) x—a? dEx SE LE LC Jx—fa ‘dx | | | à C | («=4a) Cp E) 2 Lol ; ge] De a De TROP de De) — etc., etc. Eu examinant ces formules de développement, on comme nous l'avons annoncé , que le coefficient e dEx es Gi IC nd JT voit, général (x=4) ne présente qu'une génération relative de la quantité Ü qu'il représente, car cette génération dépend des dif- , ’ : rh eme férentielles de la fonction auxiliaire ———, différentiel- px les dont la loi n’est pas connue. Quoi qu’il en soit , la formule de Burman est supérieure à celles trouvées par d’autres géorètres , et on peut la considérer comme une transition entre les expressions initiales de Paoli et les expressions finales de M. Wronski. 26. La belle formule de Lagrange, employée princi- palement pour Le retour des suites, west qu’un cas par- ticulier de celle de Burman , celui où la fonction 4x est SE 461 TT, En effet de la relation JE RE NE en on tire . x—a Je = formule identique avec celle trouvée par Lagrange, pour obtenir le développement d’une fonction quel- conque d’une variable x donnée par l'équation x=a+yfxr, car en désignant, comme lui, les dérivées différen- CET tielles par les accens ", ”, "etc., et remplaçant de plus ox par y, l'ex{ression précédente devient y? D y (fa.F'a) L = (far. F'a) Ex = Fa+ y(fa.F'a) 4 SU l'a) en (fa .F'a) + etc. c’est-à-dire l'expression dont Lagrange a donné une dé- duction dans sa Théorie des fonctions, et qu'il a ap- pliquée au retour des suites dans la note XI, de sa Résolution des équations numériques. 27. Dans les formules de développement de Kramp et d’Arbogast, des coefficiens des puissances d’un polynome auxi- différentielles de les coefficiens sont donués en fouctions liaire formé avec les la fonction Ex, qu'il s'agit de développer, et celles de la fonction gx prise pour mesure. Nous ne pouvons reproduire ici ces formules, dont la déduction nous entrainerait trop loin et qui ne représentent d’ailleurs que des pro- cédés indirects. La prodigieuse extension que D. Wronski a donnée à la théorie des séries, le haut degré SE de perfection de ses formules, la généralité absolue de 462 ses résultats et la clarté inattendue qu’il a jetée sur la métaphysique obscure de cette branche si importante de l’algorithmie, ne permettent plus aujourd’hui de citer les résultats des calculs de dérivations autrement que pour l'histoire de la science. outes les lois précédentes s'étendent avec facilité aux cas de plusieurs variables dépendantes ou indé- pendantes, mais nous ne pourrions entrer dans ces dé- tails sans dépasser les limites très-étroites qui nous sont imposées; nous devons donc renvoyer aux traités de calcul différentiel, pour ce qui concerne le théorème de Taylor, et à la Philosophie de la technie de M. Wrouski, pour les lois universelles dues à ce savant. Nous traiterons ailleurs de la somination des séries. (Foy. Soymarion.) 28. L'emploi des séries ne remonte pas plus haut que le XVIT siècle, et Mercator parait être le premier qui s’en soit servi pour obtenir la génération d’une quantité cherchée; mais Newton et Leibnitz doivent être considérés comme les fondateurs de cet algorithme : Newton, par la découverte de son célèbre binome, Leibnitz, par ses travaux sur un grand nombre de sé- ries numériques dont il enseigna à trouver la somme et dont il signala l'importance. Cependant on ne doit pas oublier qu’un des moyens employés par Archimède pour quarrer la parabole consiste dans la sommation d'une progression géométrique décroissante continuée à l'infini. Les essais de Leïbnitz, publiés en 1682 et 1653, en- gagèrent les géomètres à s'occuper des séries ; les deux illustres frères Jean et Jacques Bernouilli s’excitèrent bientôt au mème genre de recherches en se faisant part de leurs découvertes mutuelles, et lorsque Taylor eut produit son théorème, ces grands géomètres et ensuite Euler s'élevèrent à des questions; qu’on avait crues jus- qu’alors inabordables. C'est au théorème de Taylor, dit M. Wronski, dans sou Prodroime «du messianisme, que commencent pro- prement Îles mathématiques modernes, dont Euler, muni de ce puissant instrument a fixé pour ainsi dire, à lui seul, toute la sphère, — « Aussi loin que pouvait s'étendre l'application du théorème de Taylor, direc- tement Gu indirectement , aussi loin Euler a dévoilé la vérité, — On ne sait trop ce que l’on devrait désirer le plus, qu'Euler eût employé son génie à accomplir si parfaitement l'édifice d’un autre, ou qu'il l'eût em- ployvé à poser les fondemens à un édifice plus vaste encore. Toujours est il certain que, commencant à seu- tir l'insuffisance du théorème de Taylor, ce grand géomètre préluda à un nouveau mode de génération universelle, dont nous parlerons dans l'instant (les fractions continues}, SE « Cette insuffisance se faisait surtout sentir dans la résolution des équations infinies ou dans ce que les géo- mètres nommaient retour des suites. — Pour y suppléer, Lagrange, éclairé par ces travaux de l'Europe savante, fit la découverte de son fameux théorème, qui, à cet égard complète le système de Taylor, et qui, à d'autres égards, est déjà supérieur au théorème de ce dernier, lequel ne se trouve plus être qu'un cas particulier du théorème de Lagrange. » Ce fut ainsi que se développa insens blement ce majestueux système de savoir qui, sans contredit, cest un des plus beaux titres de l'humanité, comme il est un de ses plus puissans instrumens. — Mais ce qu'il y a ici d’admirable, c'est que faisant abstraction de Newton et de Leibnitz, fondateurs de ce système, on trouve que les derniers résultats se concentrent dans trois points principaux : 1° le théorème de Taylor, comme principe de la génération des quantités, lorsqu'elles sont données immédiatement où par leurs fonctions ; 2° le théorème de Lagrange, comme principe de la génération des quantités, lorsqu’elles sont données mé- diatement où par leurs équations; et enfin 3° la réali- sation de ce système par Euler, et la éransition opérée ainsi de l’un à l’autre de ces deux théorèmes, par un lien téléologique. » C’est là effectivement à quoi se réduit cet immense recueil de savoir mathématique qui est la propriété présente de l'humanité. — Quiconque mécopnaitrait cette réduction précise et générale, ne saurait se flatter, ce nous semble, d’avoir approfondi la science dont nous parlons. Eu effet tout s’y concentre ainsi, d'une ma- nière explicite, ou du moins d’une manière implicite : il n'existe aucuue proposition mathématique conuue qu'on ne puisse ramener à l’un des trois points que nous venons de signaler. » Mais pour mieux apprécier cet état présent des mathématiques il faut, enremontant ainsiaux principes, découvrir le principe unique qui doit nécessairement servir de base à ce système. Nous pouvons nous borner ici à indiquer ce principe; et pour cela nous observe- rons que l'ensemble des mathématiques modernes, de- puis Leibnitz et Newton, cousiste dans la génération universelle des quantités par le seul algorithme de la SOMMATION INDÉFINIE, qui constitue les séries. « Tout ce que donne le calcul différentiel, ce grand » instrument de la période moderne des mathémati- » ques, ne sert en effet que pour arriver à cette uni- » verselle génération algorithmique par sommation in- » définie : car le très-petit nombre d’intégrations théo- » riques qu'on a pu obtenir mérite à peine d'être » mentionné; et l’unique moyen des géomètres mo- » dernes, pour arriver dans tous Îles cas à la connais- sance des quantités ; consiste notoirement dans l’em- LA SI » ploi, direct ou indirect, de cet algorithme » (Put. de la technie, 2° section, page 633.) Nos lecteurs ont pu voir aux mots MaruémarTiQuEs et Puirosopuie que les séries ne sont pas le seul algo- rithme technique qui donne la génération universelle des quantités, et les paroles que nous venons de citer nous serviront à faire mieux comprendre au mot Técaxre la réforme que M. Wronski veut opérer dans la science. SERPENT. (4st.) Nom d’une constellation boréale qui contient 6{ étoiles dans le catalogue de Flamsteed. Ce serpent est représenté entre les mains d’Ophiucus ou du serpentaire, autre constellation. SESQUI. Expression employée par quelques an- ciens auteurs pour désigner un certain rapport, ainsi : SESQUI-ALTÈRE, C’est le rapport de deux quantités dont l’une contient l'autre une fois et demie. SESQUI-DOUBLE, c’est le rapport de deux quantités dont l’une contient l’autre deux fois et demie. SEsQuiI-TISRCE, c'est le rapport de deux quantités dont l’une contient l’autre trois fois et demie. SEXAGESIMALE. {4rith.) On nomme fraction sexagesimale celle dont le dénominateur est une 4 = 5 -—; —, etc. 60 360 21600? puissance de Go. Par exemple, sont des fractions sexagésimales. La division sexagesimale est également celle qui s’opère par des puissances de Go; ainsi la division du cercle en 360 degrés, qui comprend les subdivisions da degré en Go minutes, celles de la minute en 60 se- condes, etc. est une division sexagésimale. SEXTANT. (Géom.) Nom que l’on doune à la sixième partie d’un cercle. SEXTANT. (45) Instrument composé d’un arc de Go° ou de la sixième partie d’un cercle, avec des lu- neltes à angles droits et qui sert à prendre la hauteur des astres. Sexranr est encore le nom d’une constellation bo- réale introduite par Hévélius entre l'Hydre et le Lion. SIDÉPAL. (Ast.) (de sidus, étoile.) Ce qui est re- latif aux étoiles, comme année sidérale, révolution sidérale , temps sideral, ete. (Voy. Axxée et Temps.) SIGNE, (413.) On donne particulièrement ce nom aux caractères + plus et — moins, qu'on met au de- vant des quantités et qui indiquent soit l’état positif ou négatif de ces quantités , soit les opérations d'addi- tion ou de soustraction qu’on doit effectuer, 65 da SI Le signe radical est le caractère V/ par lequel onin- dique les quantités radicales ou les racines. (Foy. Pa- CINE et Rapicar.) SIGNE. (45e) Un signe est la l’écliptique ou du zodiaque. (Foy. douzième partie de ARMILLAIRE, 19.) On compte les signes à partir du point équinoxial, c’est-à-dire, de l'intersection de l’écliptique et de l'é- quateur. (Foy. Zonraqur.) SIMILITUDE. (Geom.) Relation de deux figures ou de deux solides semblables. (Foy. ‘Frraxeze et SOLIDE.) SIMPSON (Tuomas) , mathématicien anglais, cé- lèbre par l'importance et le nombre de ses productions, naquit à Bosworth, dans le comté de Levcester, en 1710. Ses parens étaient d’honnêtes industriels, peu disposés à aventurer le temps et l'argent nécessaires à son instruction. Ils lui firent seulement apprendre à lire et à écrire; mais les heureuses dispositions de Simpson et l’active curiosité qui le portait à lire tous les ouvrages qui lui tombaient sous la main triomphè- rent de ces exigences de famille qui ne cessent d'être insurmoutables que pour les hommes de génie. Sa vie fut agitée, et nous laissons aux biographes ordinaires le soin de rapporter les diverses anecdotes dont il fut le héros. Nous devons nous borner à dire que parvenu, à force de travail et de mérite, à occuper une place du xvin* siècle parmi les géomètres distinguée : Simpson devint professeur à l’Académie royale mili- taire de Wolwich, où il composa ses principaux ou- vrages, parmi lesquels nous citerons : I. Nouveau Taité des fluxions, 17937, in-4°. Traité sur la nature et les lois de la probabilité, etc., 1540, in 4°. IT. Traité sur les annuiïtés et lestontines, 1742, in-S°. IV, Disser- tations mathématiques sur divers sujets de physique et d'analyse, 1743, in-8°. V. Doctrine des fluxions; 2 vol. in-8°. On a aussi de Simpsou un Traité de géométrie, un Traité d'algèbre, et un grand nombre d’autres écrits qui attestent ses connaissances et son aptitude pour toutes ces branches des sciences mathématiques. Il est mort le 14 mai 1561. hématicien écos- SIMSON (Rorenr.) Célèbre ma sais, est né en 1687 à Kiston-ITall, dans l'Aryshire. Il fat d’abord destiné à l’état ecclésiastique ; mais envoyé à l’université de Glascow, les progrès remarquables qu’il y fit dans les sciences et les lettres l'appelèrent à d’autres destinées. Comme la plupart des hommes de géuie dont l’histoire de la science a conservé les tra- vaux, c’est presque seul que le jeune Simson parvint à Ja connaissance des branches les plus élevées des er 464 1 sciences mathématiques. Son seul matñtre fat Eux ide, dont un exemplaire des Élemens toiba par hasard entre ses mains; son génie fit le reste. Devenu profes- seur de mathématiques au collége de Christ's-Hôpital, il occupa pendant cinquaute ans ces uules et honorables fonctions, et ses ouvrages ont jusufié la renommée qu'il ne cessa pas d' mériter. I mourut le 1°° octo- bre 1961. Pia plupart de ses ouvrages, où ne porteut pas son nom, où out été imprimés après sa mort par les soins du comte de Stanhope , son disciple et son ami. Les écrits qu'on sttribue généralement à Simson sont : [. Deux propositions générales de Pappus, mé- moire inséré dans le volume XXXIE Des transactions philosophiques, 1723. Il. Sur l'extraction des racines approtimalives des ombres par séries infinies, volume LXXII de la mème collection, 1553. HE, Des sections 5. } Î coniques, Londres, 1735. in-4°. IV, Loci plani & Apol- lonius , rétablis. 1740, in-4°. Elémens d’'Euclide , tra- duits en anglais, 1750, in-4°, Le comte Stanbope fit imprimer après l4 mort de Simson un grand vombre d’écrits scientifiques de ce géomètre, parmi lesquels on distingue : Sections déterminées & Apollonius ; — Traié sur les prismes ; — Traité sur Les dogarithmes ; — Sur les limites des quantités et rapports ou propor tions; — et eufin Problèmes géométriques. SINUS. (4lg. et Géom.) On nomme, en trigono- métrie, siaus d’un arc, ou sinus de l'angle dont cet arc est la mesure, la perpendiculaire abaissée d’une des extrémités de l’arc sur le diamètre qui passe par l'autre extrémité. En algèbre , les staus , comme les Zogarith- mes, forment un algorithme théorique élémentaire. (Voy. PaiLosopnir, 62.) Jusqu'au commencement du xvin* siècle les sinus, ainsi que les autres quantités qui en dépendent, mal- gré leur extrême importance dans les calculs astrono- miques, n'avaient été considérés que d’une manière purement géométrique. C'est à Frédéric - Christian Maver, luu des premiers membres de l'Académie de St-Pétersbourg, que l’on doit les théorèmes fonda: mentaux de la théorie algébrique des sinus, théorie qui est devenue entre les mains d'Euler une des par- ties les plus importantes de la science des nombres. Nous allons commencer par quelques notions géomé- tiques sur Ja nature des sinus, puis nous exposerons leur théorie dans toute sa généralité, en la fondant sur des cousidérations purement algébriques et sans rien emprunter à la géométrie. 1. Soit DB (PI. 55, fig. 6) un arc quelconque de cercle ; si de son extrémité D on abaisse sur le diamètre AB, qui passe par son autre extrémité B, la perpen- diculaire DE, cette perpendiculaire sera le sinus de Parc DB, ou eucore le sinus de laugls DCB dont Parc DB est la mesure. , Il est facile de voir, d'après cette coustrnction , que le sinus est d’autont plus grand que l'arc se rapproche plus du quart de la circonférence, car en faisant croître DB jusqu’à ce qu'il devieine FB, la perpendiculaire DE croit également jusqu'à ce qu'elle devienne FC ; c'est à dire , le rayon du cercle ; le quart de Ja circon- férence ou l'angle droit dont il est la mesure a donc pour sinus le rayon : on nomme celui-ci sinus total. Lorsque l'arc est plus grand que le quart de la cir- conférence, son sinus devient plus petit que le rayon, l'arc GB , par exemple , où l'angle GCB a GH pour sinus, Si l’on observe que GIF est cn même temps le sinus de l’aic GA supplément de GB , on en conclura que de sinus d'un arc où d'un angle est égal au sinus du sup- plément de cet arc ou de cet angle. En désignant donc par sin À Je sinus d’un arc À, et en supposant la circon- férence divisée en 360 degrés, on a l'identité sin À = sin(160° — A). 2. Depuis o degré jusqu’à 90°, les sinus croissent donc depuis o jusqu'au rayon du cercle et depuis 60° jusqu’à 180°, ils décroissent depuis le rayon jusqu’à 0. Eu dési- gant par R le rayon du cercle, on exprime ces circon- stauces par les égalités sin o — 0,sin 90° —RkR, sin 180° — 0. Tous les angles dont on se sert dans la trigouométrie , et par conséquent tous les arcs qui leur servent de me- sure ne dépassant jamais 180°, si l’usage des sinus se bornait à cette branche de la géométrie, on n'aurait pas besoiu de considérer les sinus des arcs plus grands que la deni-circouférence ; maïs dans les nombreuses appli- cations algébriques de la théorie de ces quantités et même dans les applications géométriques on emploie très-fréquemment des arcs non seulement plus grauds que la demi-circonférence, mais encore qui compren- nent plusicurs circonférences ; nous devons donc, sans sortir de la géométrie , examiner l'expression des sinus de tels arcs. Remarquons que pour un arc BFAP plus grand que la deini-circonférence AFB la perpendiculaire abaissée de l’une des extrémités P sur le diamètre AB qui passe par l'autre extrémité A est la droite PO, située par rap- port à ce diamètre en sens inverse de tous les sinus des arcs compris entre 0° et 190°; ainsi, pour teuir compte de cette situation inverse, il faut donner lesigue — , ou considérer comme négatifs les sinus des arcs depuis 180° jusqu’à 36o°, puisque ces sinus serout tous dans une po- sition opposée à ceux des arcs depuis o° jusqu’à 180°. Quant à la grandeur absolue de ces mêmes sinus, il est SI facile de voir qu’elle croît, de 180° à 250° depuis 0, jus- qu’au rayon, et que de 250° à 360° elle décroit depuis le rayon jusqu’à o. Les limites extrêmes sont donc Sin 180° — 0, sin 250° = — R, sin 360 — 0. Si l’arc devient plus grand que la circonférence en- tière, par exemple, s’il devient BFAPIBD , son sinus DE redevient positif tant que cet arc ne dépasse pas une circouférence et demie, puis de nouveau négauif quand cet arc est compris entre une circonférence ct demie et deux circonférences. Il est facile de voir que, mn étant un nombre quelconque et æ un arc plus petit que 360°, on a généralement sin (72.360° +- x) == sin x 3. Mais en considérant comme négatifs les sinus qui tombent au-dessous du diamètre AB on doit aussi con- sidérer comme négatfs les arcs qui appartiennent à la demi-circonférence APIB ; ainsi en remarquant que les deux arcs égaux et de signes contraires BD et BI ont des sinus égaux et de signes contraires DE et EI, on pourra conclure généralement que sin (—x) = — sin x. Il résulte de ces notions élémentaires que quel que soit l'arc x son sinus peut toujours être exprimé par le sinus d’un arc plus petit que le quart de la circonfé- rence affecté d’un signe convenable. Nous reviendrons plus loin sur ces déterminations. 4. Le sinus d’un arc B qui est le complément d'un autre arc A prend le nom de cosinus de l’arc A. Par exemple, l'arc DF (PL. 57, fig. 7) étant le complé- ment de l'arc DB, son sinus DG est le cosinus de l'arc DB, En désignant généralement sous le nom de complément d'un arc À ce qui reste lorsqu'on retran- che cet arc d'un quart de la circonférence ou de 90°, on a la relation cos À — sin (90° — A) dont on peut déduire toutes les expressions des cosi- nus sans avoir besoin de recourir aux constructions géométriques. Par exemple, faisant successivement A — 0, 90°, 180°, 270°, 360° on obtient, d’après ce qui précède, cos o — sin (90°—0) == sin 90° = R cos 90° =— sin (g0°—00°) —sin o = 0 cos 180° — sin (g0°—180°) — sin (—go°) = —R cos 270° = sin (90°—270°) — sin (—180°) — 0 cos 360° — sin (90°—360°) —: sin (—270°) — c'est-à-dire que depuis o jusqu’à 90° les cosinus décrois- TOME 1, SI 465 sent du rayon à 0, que de 90° à 180 ils croissent de o au ravon; qu'ils décroissent de nouveau de 180° à 270° depuis le rayon jusqu'à o, et qu’enfin de 2730° à 360 ils croissent de o au rayon. De plus ils sont negaliss entre go° et 270°. Pour interpréter géométriquement ces résultats, il suffit de considérer comme positifs tous les cosinus situés à la droite du diamètre FH et comme négatifs tous ceux situés à sa gauche. On voit alors qu'on a généralement cos (—x) — cos æ 5. Le sinus et le cosinus d’un même arc sont liés en- tre eux par une relation très-simple qui permet tou- jours de considérer comme connue la grandeur de l’une de ces lignes lorsqu'on connait la grandeur de l’autre. En effet dans le triangle rectangle CDB (PL. 57, fig. 7) on a CE* + DE° = CD° or, CE — GD — cosinus de l’arc DB, DE — sinus de l'arc DB, et CD est le rayon du cercle. Désignant donc l'arc par x et le rayon par R, on obtient (sin x)? + (cos x}? — R° ce que l’on peut encore écrire de cette manière (a) sin.x + cos’ .x — Ra. Si l’on se rappelle maintenant que les autres lignes trigonométriques telles que les tangentes, sécantes, cotangentes et cosécantes (voy. ces mots) sont liées aux sinus et cosiaus par des relations également très- simples, on verra que la THÉORIE DES siNus comprend les théories de toutes ces lignes. 6. La différence EB entre le rayon CB et le cosinus GD = CE prend le nom de sinus verse de l'arc DB, comme on nomme aussi cosinus verse de ce même arc DB le sinus verse GF de son complément. On a ainsi généralement R — cos À = R — sin A sin. verse À cos. verse À relations qui font dépendre les valeurs des sinus et cosinus verses de celles des sinus et cosinus simples que l'on nomme aussi quelquefois sinus et cosinus droits pour les distinguer des premiers. 7- Avant d'exposer la théorie générale des sinus, nous allons encore déduire de la géométrie leurs théo- rèmes fondamentaux ainsi que leurs expressions théo- riques primitives, cette déduction nous donnera ensuite les moyens de reconnaitre l'identité qui existe entre les lignes wr'igonométriques et certaines fonctions don- nées par la nature même de la Science des nombres. 29 466 SI Soient donc (Pr. 57, fig. 8) un arc DL que nous dé- siguerons par b etun arc AL que nous désignerons par a; il est facile de voir en tirant les lignes de la figure, dans laquelle DL == LB, qu'on a DQ — sin (a+-b), BR — sinfa—b), CQ — cos (ab), CR — cos (a—b) et de plus DO — sin b, LN —sina, CO —cos b, CN — cos a. Ceci posé, les triangles semblables CLN et COM don- nent CL : CO :: LN : OM d'où sin &. cos b AG 0 R Gi EN R étant le rayon CL du cercle. Les triangles sembla- bles CLN, DGO, donnent aussi CL : CN :: DO : GD d'où CN X DO cos a, sin à SE or, OM = GQ et OM + GD — GQ + GD =DQ, donc (b) sin a. cos b + cos a. sin b R : sin (a + b) — De plus OM — GD = GQ — GD — GQ — GP — PQ —BR, ainsi on a encore (b) sin a. cos b—cos &. sin b sin (a—b) — Sun : Maintenant les triangles semblables CLN, COM donnent CL : CO :: CN : CM d’où CN %X CO cos a. cos b M — M CL R et les triangles semblables CLN, DGO donnent CL : LN :: DO: GO d’où co — LN x DO sin a. sinb Cr R SI Mais CM + GO = CM MR = CR et CM — GO — CM — QM— CQ, donc (c) : . cos 4. cO05 à — sin a. sin b. cos (a + D) — + ce La cos a. cos b + sin a. sin D K cos (a—b) — Ce sont ces expressions (b) et (c) des sinus ct cosinus de la somme et de la différence de deux arcs, au moyen des sinus et cosinus de ces arcs qui forment les théo- rèmes fondamentaux dont les géomètres font découler toute Ja théorie des sinus. En prenant pour unité le rayon du cercle, ce qui n'ôte rien à la généralité des résultats, on a simple- ment (d), \ sin a,cos b + cos a.sin à. sin (ab) — cos (ab) = cos a.cos D sin a.sin b. 8. L'expression (a) devient sin?,.æ cos .æ = I dans le ces de FR — 1. Or, pour trouver les facteurs du premier degré du premier membre de cette égalité, si l’on pose l'équation sin? Z COST = 0, on trouvera COST = — SiuxT cosx = Æ \/[— sinx] = Æ sinr.\/—1 ce qui donne les deux facteurs du premier degré cosæ + sinæ\/—1, cosæ—sinx|/—1, d'où (cosx—sinal/—1).(cosx—sinx\/—1)=sin?.x+cos.x et, par conséquent (e), (cosx + sinxV/—1).(cosx—sinx\/—1) =1, expression d'une haute utilité quoiqu’elle soit compli- quée de la quantité dite imaginaire \/—1. 9. Si l’on forme le produit de deux facteurs sembla- bles cos sin æ.\/—1, cosz + sinz.y/—1 on trouve (cosxsinx.y/—1).(co52+sinz.\/—:1) —cosx.cosz —L cosx.sins|/—1 + co:s.sinx.V/—1 — siux.sinz SI = COS L.COSZ — SIDT.Sin z + (cosx.sinzÆcosz.siniæ).\/—1 Or, on a en vertu des expressions (d), COS x. 053 — sin .sins = CO$ (x+-2) cosæ.sinz + cosz.sinx = sin (x+47) ainsi, (cosxæ + sinæ.l/—1).(cosz + sin 2V/—1) — cos (x+-<) + sin (x+3)/—1 On obtiendrait de la même manière (cosæ—sinx\/—1).(cosz—sinz,\/—1) — cos (æz) — sin (x—2)/—1 d’où l’on voit que la multiplication de tels facteurs s’ef- fectue par la simple addition desarcs qu'ils renferment. Si lon fatx—z,ona (cosx + sinx \/—1) — cos 2x + sin2x. V—I et par suite (cosæ+sinx.\/—1) (cosx+sinx.\/—1}* etc. — cos 3x + sin3z.\/—1 = cos 4x + sinix.\/—1 etc. En général (f), (cos +sinx.y/—1}" = cosmx + sin mx V=1 . Il est facile de voir qu’on a aussi (g) (cos æ — sinx .V/—1)" — cos mx — sin mx .y/—1. 10. Eu prenant d'une part la somme, et de l’autre la différence des deux égalités (f) et (g), on obtient pour les valeurs de sin 2x et de cosr2x les expres- sions : cos Lsina/— 1 nr —(cosx—sinx \/— 1" Sin XL — (cosx+sinal/—1} (c SX—SINT.\/—1) 2V—1 cosx+sinx\/— 1)" + (cosæ—sinx.\/— 1)" Cos 7x ( 2 À am Le Mmx.\/—1) n | Or, si l’on considère l’arc æ comme infiniment petit, il se confond avec son sinus, etl’ona SIT == L; COS D — 11. Ainsi, faisant 72 infiniment grand , pour que le produit mx soit une quantité finie que nous désignerons par %, SI 467 nous aurons € =, = Ctlesexpressions précédentes nt deviendront G+HE VD —(—gV—) OZ = ——"" ur 2V/—1 > Ce) Mais e étant la base des logarithmes naturels on a (voy. LoGariTumE, 13), ee É. et, par conséquent, v étant une quantité quelconque d=(t+n) ou = +) : car on peut s'assurer, en développant les binomes Le) HR) Hier, que ces binomes sont identiques. Faisant donc P=3.\/—i nous obtiendrons sinz cos 7 Telles sont les expressions théoriques primitives des quantités sin 3 et COSZ ; expressions qui nous dévoilent la nature transcendante de ces quantités. Euler, à qui elles sont dues, les a obtenues par le procédé indirect que nous venons d'employer, 11. Abandonnons maintenant toutes données géomé- tiques et reportons-nous à la partie élémentaire de la théorie de la Science des nombres où, par la nature méme de notre savoir , nous sommes conduits à recher- 468 SI cher s'il existe une fonction & des quantités variables di, Æ,, &, etc. , capable de donuer l'égalité (à) , PL, PT, pas. etc. = p(X, + x, + xs + etc...) Nous avons vu (PuiLosopuie, Gr) que ceite question né- cessaire dépend de la fonction transcendante daus laquelle & est une quantité arbitraire, et qu’en dé- signant par Fx et fr deux autres fonctions de la même variable x, dont les valeurs sout données par les expres- sions (hi), (La}.x? (La)i.xi (Lay. xi nat Ut = te. D ich. 1.2 La 1.2.9.4 1.2.5.4.5.6 ve (La)#.x3 , (La).x (La. x7 LA. L———-; RE — tc. dr 1.2.9 1.2.3.4.5 PRE RCA RS ° dans lesquelles La désigne le logarithme naturel de «, on a pour la nature de la fonction gx gx — Fr +- fx . V5, et que de plus les expressions théoriques primitives de ces fonctions Fx et fx impliquées dans la fouction @ qui satisfait à l'égalité hypothétique (à) sont (1) Fx 2 MR Di | mx. Re en à | # | Î C’est la seconde de ces fonctions, fx, que nous dé- signerons gévéralemeut sous le nom de sinus, et c’est la première Fx que nous désignerons sous celui de cosinus, Ou voit ici, comme pour les logarithmes, que la base à étant arbitraire on peut former une infinité de systèmes différens de sinus et de cosinus. Ce n’est qu’en prenant pour a la base des logarithmes naturels qu'on obtient le système usuel des sinus naturels ou du cercle, comme cela devient évident en comparant les expres- sions (2) avec les expressions (4) d'Euler. Pour toute autre valeur de &, le système des sinus correspoudans se rapporte à une ellipse dans laquelle p désignant le premier axe et 4 le second, on a Nous nommerons donc généralement séaus elliptiques les sinus donnés par les expressions générales (2), pour SI les distinguer des sinus hyperboliques dont nous parle- rons plus loin, en faisant observer que la variable x est alors le double du secteur compris entre le prem'er axe de l’ellipse et le rayon vecteur mené de son centre à l’un des points de sa circonférence. 12. Les expressions () étant les expressions théori- ques primitives des sinus elliptiques renferment impli- citement , comme nous allons le voir, toutes les pro- priétés caractéristiques de ces fonctions. En prenant les secondes puissances des deux mem- bres des égalités (2), on trouve CSS CURE nd) fx} = — 3 Chsbdn: a VI :| d’où (x + (fx) c’est la propriété fondamentale, ou plutôt la liaison du sinus et du cosinus d’une même quantité x. Cette propriété jointe à la forme de la fonction gx gx = Fr + fr. V1 peut faire supposer que la fonction ? ou oi est une racine zmaginaire de l'unité dans Île cas de x—1 et généralement une puissance de l'unité pour toute autre valeur de x, car nous avons vu (ÎMAGINAIRE, 4) que les racines raginaires de l'unité sont de la forme a+b\/—+, les quantités a et b donnant l'égalité + br :. = Ê D; Pour nous assurer si effectivement F4 est unera- cine déterminée de l’unité, ce que rendent probables les circonstances que nous venons de signaler, désignons par 7 l’exposant, s’il existe, capable de donner (71) CT) =: et voyons si r peut admettre une valeur réelle. Les racines quatrièmes des deux membres de l’éga- lité (m?)sont, en ne considérant que les racines imagi- naires , ati Or, Prenant les logarithmes des deux membres de cette dernière égalité, on trouve LU + V1) Li) d'où l’on tire (7), Appliquant aux logarithmes compris dans cette expression le développement connu (voy. Loca- RITUME, 22) , on obtient LV) = Vi (Vi) + 3 (Vi) etc. ce qui donne en développant les puissances de y—1, 8 I I I I Et 1 Lin 2 ni FT — — etc...... 9 ou, définitivement, L’exposant # est donc un nombre réel, et la quantité V4 est effectivement une racine déterminée de l'unité. Il résulte de cette circonstance que les sinus et co- sinus ont une génération périodique, car puisque nous ayons VE = I , nous avons aussi , SI 469 m =; a à 0 —= mn étant un nombre entier quelconque positif, négatif ou zéro , et par suite VTT! . Can) V—1 | avi mr\/=1 a°V sr id es Les fonctions Fx et fx ont donc pour expressions gé- nérales, I +(x+mr)\/— n En | Fx — se 13 fe = = at e+mnr) Vi (mn : d’où l'on voit que Fx et fx ont des valeurs périodiques comprises entre les limites de 13. Le nombre + qui entre d'une manière si impor- tante dans la théorie des sinus étant A I 2 Le” 3, 1415926 , etc. sa valeur est liée à celle de la base a , et il est facile de reconnaître que lorsque cette base est celle des logarith- mes naturels, cas où La — 1, et r=2.(3,1415926,etc.), ce nombre + exprime la circonférence du cercle dont le rayon est l’unité. Dans ce même cas, les sinus sont les sinus du cercle qu'on emploie en géométrie , les seuls sinus elliptiques dont les géomètres se svient occupés. 14. M. Wronski est le premier qui ait considéré la théorie des sinus sous le point de vue général que nous venons d'exposer : on avait cru jusqu'ici que ces fonc- tions tiraient leur origine de la géométrie, mais il ré- sulte évidemment de ce qui précède que cette origine est purement algébrique, et que lors même que les sinus ne se retrouveraient pas dans la géométrie, ils n’en existeraient pas moins dans l’ilgèbre dont ils for- ment , comme les puissances , les logarithmes , etc., une partie essentielle entièrement indépendante de toute considération géométrique. 15. Désignons, comme en premier lieu, par les abré- yviations sinx et cosæ , le sinus et le cosinus naturels d'un nombre x , et quittons le point de vue général pour ne nous occuper que de ces sinus, dont la base cæay 470 SI est représentée par la lettre e. Nous aurons de cette manière : 9x — cos & + sin V/—1 et puisque, par la nature de la fonctions, l'égalité 4), qui est notre point de départ , se trouve complètement satisfaite, cette égalité, ou plutôt celle-ci (a) (cosr, + sinæ:.l/—1).(cosx, + sinx,.|/—1). (cosæa + sinx,. y—1).etc. ......— cos(x x +ir,Hetc.) + + sin(ribx,ait etc). /—1 est la loi fondamentale de la théorie des sinus. C’est d'elle en effet que nous allons déduire toute cette théorie. 16. Remarquons d’abord que si, dans les expres- sions théoriques primitives , < . Ee Pi due —2V—1 ne = | on COST —= L Le zV—1 y 1 | 2 on fait x négatif, on aura sin(—2) = let in | 2V—1 = — es + xV—1 — xV—1 2V—1 : _. | = — sinx cos(—x) — : | CE aV—1 + aV/—1 | Dim | + ZV/—1 Vs cos T. Ainsi le sinus d’une quantité négative est négatif, tandis que son cosinus ne change pas de signe. Ceci posé, dans la foi fondamentale (0), ne considé- rons que deux facteurs et faisons 1 x, 2: =5, nous aurons (cosx + sinx\/—1). (cosz + sinz|/—1) = cos(æ + 2) + sin(xz)/—r Or, en effectuant la multiplication, le premier mem- bre de cette équation donne SI (cosx H sinx Vi . (cosz H sinz V—i) —= COST . COST + cosx.sinz.\/—1 cosz. sinx\/—1 — sinx.sinz Nous avons donc aussi cor Hz) + sin(x Æ 3j. V/—1 =cosr.coss—siux.sinz + (cosx.sinz—coiz.siræ).|/—1 Égalant séparément les parties réelles et les parties imaginaires de cette dernière égalté , nous obtien- drous (p) sin(x+z)—sinx . cosz + co:x . sinz siDz COS(x+-<) == COST . COSZ — Sinr. principes dérivés considérés comme les théorèmes fon- damentaux de la théorie des sinus , et que nous avons déduits ci-dessus, n. 7, de considérations géométriques. Si dans ces deux égalités on fait z négatif, elles de- viennent (g), sin(æ—2) = sinx . COSz — cosx . sinz Cos(x—z) — cosx. cosz + sinx. sinz 17. Les théorèmes (p) et (9) admettent plusieurs com- binaisons qui fournissent un grand nombre de consé- quences utiles pour les calculs où il entre des sinus, Nous nous contenterons de rapperter iciles plus remar- quables. En prenant d’une part la somme et de l’autre la dif- férence de chacune des égalités (g) avec chacune des égalités (p), on obtient . ler : D: : sinx.cosz — :: sin(æ+z) + — sin(x—:2) D ) 3 ; : L ’ Dés LEA Z. = — SID(X+2Z) — - SIMX—3 sin Z. COST he n(æ+z) 3 SK ) 1 N A DE COST. COST — > Cos(T—2 x cos(x +2) e : : I ; ’ sint.sinz — — COST —Z) — : cos{x +2) formules au moyen desquelles on peut transformer un produit en une somme et vice versa. Lorsqu'on veut faire usage de ces expressions pour transformer une somme en produit, il faut leur donner une forme plus simple, ce que l’on effectue en faisant x+z = p,a—z—=q, d'où p+9 Lu =; 23 — ET, 2 2 Substituant ces valeurs, on obtiendra : SI : sinp+sing == 2 sin 2 (p+g).e0s s (p—9) > sin T I à (p—q).cos : (p+Q) sinp—singq | & cos p - cos q cos è (p+-9).cos = (p—) == 2 COS COS p -- CO5 4 (p+q).sin : (p—9) El expressions d'un grand usage dans les calculs trigono- métriques et dont on peut tirer, en les combinant, une foule de théorèmes. 18. Au moyen des principes précédens et de leurs conséquences les plus immédiates, on peut construire pour les sinus des tables semblables à celles des loga- rithmes, avec cette différence que les valeurs des sinus seront comprises entre certaines limites, puisque ces valeurs ont une génération périodique. Jusqu’à présent, les sinus n'ayant été considérés que comme des lignes géométriques, les tables dont on se sert ont été calcu- lées pour les arcs da cercle, et au lieu de présenter les sinus des normbres, elles présentent les sinus des parties de la circonférence exprimées en degrés; mais on peut facilement exprimer tout nombre donné en degrés et réciproquement, En effet , la circonférence du cercle dont le ravon = 1 , étant supposée divisée en 360 de- grés, ce nombre 560, qui est purement conventionnel, remplace 7 dans le calcul des sinus et donne le moyen de réduire en degrés un nombre quelconque; de plus, à cause de la périodicité des valeurs de sin + et de cosx, nous avons (2 et 12). sin (ir + x) = sin x cos (mr + x) = cos x m étant un nombre entier quelconque, y compris o; ainsi comme 717 + x peut représenter tous les nom- bres entiers et fractionnaires , en supposant x+<77, pour trouver le sinus d’un nombre donné À, il suffira de chercher celui du reste de la division de A par r; c’est- à-dire que les sinus de tous les nombres sont donnés par ceux des nombres au-dessous de r. Nous verrons même plus loin qu’il suffit de considérer les sinus et les cosinus T ii Ceci posé, æ exprimant un nombre plus petit que +, des nombres compris entre o et exprime conséquemment une partie de la circonférence, et pour réduire cette partie en dégrés, il ne s’agit que de connaître son rapport avec +, car r, ou la cir- conférence, étant supposé partagé en 360 parties, au- tant æ contiendra de ces parties, autant il vaudra de nt ea T : dégrés, Soit donc = = n, on aura aussi æ Pré [x] désignant x exprimé en degrés du cercle. Ainsi r __ 360° [x] = 360: = . et l’on voit que l'opération se réduit à multiplier x par le facteur constant 360° T = 58°,8873.. qui est l’arc égal au rayon ou à l’unité. On a réciproquement c'est-à-dire que lorsqu'une quantité est exprimée en de- grés, pour avoir sa valeur en nombres naturels, il faut la multiplier par le facteur constant —— 0,017453... 19. Ilest maintenant facile de s’assurer que le sinus d’une quantité quelconque peut toujours s'exprimer par le sinus ou le cosinus d’un nombre moindre que I : r r, en les prenant avec un signe convenable; car 7 désignant ici la circonférence entière on a, d’après les numéros 2 et 3, Si ©, +— 0: CDS OÙ "1 . 1 SmM-r—I!, cos - &— 0 4 4 Re T 3 sm-7r—0, COS = r—— 1 2 2 ns 3 oh int de + EE sin x —O, COSr —I : 4 une quantité plus petite que +, toutes les valeurs de x mais z désignant une quantité plus petiteque ; 7, et x sont comprises sous les formes T T T 3r ri ie D RE Re et en vertu des expressions (p) et (q) 4 =) = sin 2 .C053 — COS -; .sinz 1 + 472 SI sio (7 - :) = sin © .cosz + cos — .sinz 4 4 4 sin(T + :) — sin - .cosz + cos - .sinz \2 2 4 3x ._ x 3F . sin (£ + :) —= sin oi —H cos .sinz 4 4 4 En subitituant dans ces égalités les valeurs précédentes 5 T . FT , 0 de sin j+ sin, etc.,ona définitivement 4 2 . FT sin (7 — :) — co5z 4 siu(7 — =) = cosz + sin (7 + :) — — sinz . [37 sin PA —= — Cosz Pour se servir des tables des sinus, il faut que le nom- bre = soit exprimé en degrés , et l’on ne doit pas oublier qu’alors CR | 20. Il résulte des considérations précédentes que la construction des tables des sinus et cosinus se réduit à celle des sinus et cosinus des nombres compris entre 0 et 7 ou des arcs compris entre o° et go°, et comme on a de plus, x étant un nombre de degrés compris entre o et 42°, sin (45°4x) = c0s(90°—45°—x) = cos(45°—x) SI cos(45°x) — sin(go—45—x) = sin(45°—x) il suffit de calculer les sinus et cosinus des arcs depuis o jusqu'a 45°. Pour donner au moins une idée de ces calculs, ob- servons d’abord qu’en faisant a —e, e étaut toujours la base des logarithmes naturels, on a Le = 1 , etque les expressions (À) nous donnent immédiatement, pour la génération technique des sinus et cosinus , 3 5 7 | x F, x? SIDT = X— L STE = + etc 1.9:9 1.2.3.4.5 PR AN: 7 US 3 n 6 F z x COST — 1— —- es = etc. n UL 12:34 1.2.3.4.5.6 F. formules dans lesquelles x désigne une quantité quel- conque. Si x est un arc donné en degrés et parties de degrés , il faut avoir sa valeur en parties du ravon ou de l'unité; ainsi, pour rendre l'usage de ces formules plus facile, nous supposerons que l’arc x est au quart de la circouférence ou à go° comme m:n, ce qui nous dounera mt x = 90°, eten nombres z — —, n ‘ mt : substituant donc 7 'j+z, en mettant pour SE QE] sa valeur connue, et calculant les coefficiens jusqu’à 22 décimales, on obtiendra : sin( 7 ° — ,90 [72 9 Fe + 3,5707903265948966192313 nm PE NET Cafe 5 à 0,6459640975062462536558 m° Æ 0,07060926262461670451205 m7 Kr.2E2,Q0 ee Li 0,0046817541353186881007 719 = UE 0,0001604411847873598219 nm? = » a 0,0000035988432352120853 m3 - PE 0,0000000569217292190793 m° An O ME — 55 + 0,0000000006688045 109812 SI —_— , 0,0000000000060660935311 + 0,0000000000000437700547 0,0000000000000002571423 F2 0,00000000000000000 12299 0,0000000000000000000052 — Cl soso vero senesse ses see OS Ê [y Ca re LA 9 1,0000000000000000000000 Et, m? me 1,2337005501361698273543 mi ae eos r 0,2536695079010480 136366 me ae PE L EC 0,020803/4807633529608731 mi S n + 5 -0,0009192602548394265802 « Ç S : {0 er à: 9 ñ ps 0,0000252020423730606055 mr? ae + 0,0000004710874778818172 m4 . = Eure 0,00000000638660308370919 n° _.— + TE 0,00000000006565063 1 1498 m'$ RE 0,000000000000229/4 {00201 ma1° … Te * 20000000000000034 377392 mm? : ons 0,0000000000000000183600 mt | “yi ‘ °:0000000000000000000821 m6 ar: 1 0,0000000000000000000003 L . “ # Comme on n’a besoin de calculer les sinus et cosinus TOME I SI 4TS Rs ; LC # que depuis o jusqu’à 45°, la fraction 7 1.269439 Fe HEC sense 00 ns near) Le signe + a lieu lorsque » est de la forme 4m+-7, et le signe —, lorsqu'il est de la forme 4m—1 ; » étant un nombre entier positif quelconque y compris zéro. Pour x, nombre pair A a(n—4) sinnz—="# —Cco$s?z n. COST — — 7 cosÿ.z ! vi 1l 1.2. n(n— 2—16) —— 4e + cos .3 19:91:40 nn —/){n—16)(n—36 + 4) ) — l'aos 3 1:258:4.0:6.7 Le signe + a lieu lorsque # est de la forme 4m+2, et le signe —, lorsqu'il est de la forme 47. n° ne 4) cosnz =: HE À 1 — — cos?.7 cosi,z 12 hs 23.4 n°( 2—_/\{36 : _nGË—4)(n 16) Pre 1:2:0:4+0.0 HelCiimenngisnschse “see so le signe + a lieu lorsque 7—4m, et le signe — , quand n=4m—)2. 29. Les formules qui expriment les puissances des si- pus et cosinus d'un arc simple en fonctions des sinus et cosinus des arcs multiples ne sont pas moins importan- tes que les précédentes. Comme elles trouvent de nom- breuses applications dans le calcul intégral, nous allons donner leur déduction. Nous savons que xV/—1 Fu nul Ty —1 y — 4, et nous aurons xV/—1 posons € —p, € d'une part p.qg=1 , et de l’autre cosx— = (p+9) ; 2.cosx=(p—+) ; ainsi 2.cos,.x = (p+g) = (g+p} SI et conséquemment, cosr.æ = (p+q)" + (gp) développant les binomes, nous obtiendrons on+1, 21, cos, x = pr+qn + npq (pr—3+qn—2) n(n—1) PTS prie) ee —1)1—02) as PP Ji + etc. or, pq = pq" = pÿq = etc. — 1, ct l'on a en général pr+qr = —— | cosarÆsinury/—1 + cosux — sinex\/—1 2COSUX donc n n(n—1 2COSMX —= COX + L cos (2—92)x +2 cos(r—/4)x n(n—1)(n—2) ER — cos(z—6)x + + etc. En partant de l’expression théorique primitive du si- nus, On trouverait, par une marche semblable , lorsque nest un nombre pair, , ñ on sinr.x = {cosnx — cosfn—2)x I n(n—1) + cos(r—4)x nn 2)cos(n n—6)x IEC so. see et lorsque » est un nombre émpair, on—1, sinr + {sinnx NE sin(n—2)x /\ —4,% n(n-—1\n—2) 1.2.3 nu etc. } Le signe Æ a lieu lorsque » est un multiple de 4 dans la première formule, et lorsque »—1 est un multiple de 4 dans la seconde formule. 30. Examinons maintenant les fonctions qui résultent du rapport des sinus et cosinus comparés soit entre eux, soit avec le rayon ou l'unité. Nous avons vu (SÉCANTE et TAnGENTE) qu’on a généralement (5) == cotangente x SI Li % —— —= sécantex, cost LL , —— —= cosécantex T Il nous reste donc seulement à déduire des propriétés des sinus celle des tangentes et des sécantes. is : T : Dans les cas généraux où x est o, ou ;., > Dr il FI + est facile de voir qu'on a, + désignant toujours la cir- conférence du cercle dont le rayon est l'unité, lang. oO T tang. CDI 8 Oil tan = = = = mi: Da ,T Ainsi, pour les valeurs des arcs depuis o jusqu’à > , les : NE R ,T : tangentes croissent de o à l'infini, de 4 à — elles dé- 2 . FA . , »s T - croissent de l'infini à zéro ; passé À elles deviennent 3 Ft F , 3r ; TM négatives et de= à F elles croissent de o à l'infini; 3x enfin de n à r elles décroissent de nouveau depuis l'in- fini jusqu’à zéro , étant toujours négatives. On trouverait de la même manière en désignant par col, séc er cosec; les cotangentes, sécantes et cosécantes, cot o — œ@, Séé 0 — 1, COSÉC., O — T ,. T , cot > — O, SÛC ; — Q, COSÈc — — 1 ñ 4 T , , T cot — = — %, séc —=—1, COoSéc - — 2 2 37 87 , 3T cot — — O0, SÈC—— ——@, COSCC— = —I ñ 4 4 cot x — ©, SÉCT == I, COSÉC r —— SI 479 Il résulte de ces expressions que les tangentes et les cotangentes des arcs depuis o jusqu’à 7 peuvent repré- senter tous les nombres positifs et négatifs, depuis 0 jusqu’à l'infini, propriété très-importaute et qui reçoit de nombreuses applications. Quant aux sécantes etaux cosécantes , elles peuvent également représenter tous les nombres positifs et négatifs , mais seulement depuis l'unité jusqu’à l'infini, 3r. Ces fonctions ont, comme les sinus, la propriété de pouvoir toujours être représentées par celles d’entre elles qui se rapportent au premier quart du cercle, en les prenant avec un signe convenable , car en partant des expressions primitives (8), il est facile de voir qu’on a d’abord en général , æ étant plus petit que +, tang (mr+bx) =tangx, séc(mr +x) = sécx, cot (rx + x) —=cot x, coséc(mnr+-x)—= coséc * y Li et , ensuite, æ étant plus petit que ;, +12 T TT . tang( à + x ) = — cotx, séc(T + x }=—cosécæ, S E] CS) TN D'A + x )=-+tangr, (T4 }=+ sec ro, ung( + x) —=— cot x, sé( + )= — cosécr, cot F + z)= —tangx, coséc (7 +i )= — sé x, ouf +z)=+ cot æ, coséc ( +z)= — cosécæ, co( +<) = —tangx, coséc (+=) — séc x. 4 1 On a en outre les relations fondamentales, tang (F — :) —cotx , séc(? — z)= coséc «x. 4 Toutes les autres propriétés et relations de ces fonc- tions étant, comme les précédentes, des conséquences directes de celles des sinus et cosinus, leur déduction ne présente aucune difficulté ; aussi nous allons nous contenter de rapporter les formules les plus usuelles. 32. En partauttoujours des expressions primitives (8), si l’on veut obtenir l'expression de la tangente de la somme de deux arcs 4 ct bd, on trouve sina.cosb + cosa.sinb 7 cosa.cosb —sina.sinb 480 SI et en divisant tout le second membre par cosa.cusb , sina.cosb , cosa.sinb cosa.cosb ” cosa.cosb tang (a+) = sin a. sub cosa.cosh ce qui se réduit définitivement à (y), tanga + tangb 1—tanga .tangb tang(a+b) = Si au lieu de diviser par cos 4.cosb on avait divisé par sina.sinb, on aurait obtenu cot a + cot b cota.cot b—1 tang(a+b) — ‘ On trouverait de la même manière : tang a — tangb cotb — cota tang(a—b) — 1taug a.tangh — 1-cota.cot b cos T I sinæ taugæ Si l’on remarqué qu’en général cotx — on pourra conclure immédiatement 1—tanga.tangh cota.coth—1 tanga — taugb cota + cotb cot (ab) — 1tanga.tanghb _ cota.coth+r D) — _— _ ÉOH(Y==D) taug a — tang b cotb =— cota 33. En employant de semblables opérations, on trouvera encore sin(a-b) tang a—tang b cotb+cota sin(a—b) tanga— tangb 7 coth—cota cos(a+b) coth.—tanga _ cota—tangb sin(a—b) cotb+tauga cota+-tangb et, enfin, combinant les tangentes avec les formules (p), on découvrira les théorèmes importans qui suivent, sina—+-sinb sine — sin b sin£{a+b).cos!(a—b) cos+ (a+b).sin+(a—b) tang + (a+-b) tang+ (a—b) sina+ sinb sinE(aLb) # ce Go febf à à MEME sina—sinb _ cosz(a—b) : ; cosb—cosa sint(a—b) — cotz (ab) SI mi) cos +(a— b) cost (a+b) sina—sinb cosa+-cosb =, tag (a—b) sina—sinb cot+(a+b) cosb-—cosa siut(a+é) — cosa+cosb _ cosz(a+-b).cos+(a—b) cosb—cosa 7 sin+(a+-b).siu +(a—b) taugi(a—b) 34. A l’aide de la formule (;), on peut construire la tangente d’un arc multiple en fonctions de la tan- gente de l'arc simple, car en y faisant d’abord ab, on trouve 2tanga ta tang 24a Puis, comme cette même formule donne générale- ment (9), tang(a--ma) — gt L ) 1—tanga.laug/ra faisant m— 2, il vient, après la substitution de la va- leur de tang2a, 3tanga—tanp*.a cu 1—3tang.a faisant »2— 3 dans (d), il vient encore , après la sub- stitution de la valeur de tang 3a, et les réductions, 4 tang a — }tangÿ.a 1— Gtaug’attangt.a tang 4a = Eu opérant toujours de la même manière, on obtien- drait les expressions de tang 5a , tang Ga, etc. ; mais il n’est pas facile par ce moyen de découvrir la loi de ces expressions , pour lesquelles nous allons remonter à l'expression théorique primitive des tangentes. 35. Si l’on substitue dans la relation primitive tangæ sin x SE. les expressions théoriques (4) du sinus et du S cosinus, il vient ; SAVE x V1 Vo ; tangx Telle est l’expression théorique primitive de la fonc- tion tangæ. Elle fournit en posant x = 72, (+) 9Mmz\/— rt QE Ï I V—1 É 22 — 1 : tangmnz = SI Or, nous avons vu (11) que eV = cosz + sinz V—: V—1 divisant la première de ces égalités par la seconde, on trouve = 22V—1 cosz-fsinz .\ 5 V—1 ——— 1 cos —siuz. \/—1 et, en divisant les deux termes du second membre par cosz , 1+tangz. Ver KV] 22Z\/—-1 € V —— 1—tanu9z Cette dernière égalité élevée à la puissance 72 donne AMV —1 : V Der r 1—tangz\/—1 Ainsi, substituant cette expression dans (£) et faisant pour abréger tangz = {, il viendra I CR (it — 1} Lang 713 — —— CV + (a développant les binomes et réduisant, on obtiendra dé- finitivement l'expression générale , n°3 M ang, tr tang”.z—ctc. Intangz— 1 Fe ner: Es li TE -tang. 4z— etc. 36. La génération technique en série de la tangente, au moyen de l’arc, a beaucoup occupé les géomètres. Le premier moyen qui se présente estde substituer dans la relation primitive tang x — | les séries (n° 20) qui donnent le sinus etle cosinus, etd’o- pérer la division ; on obtient de cette manière : 9 n 62 ta — ALT | ER 17 * _ mn ii SUD Le TE RATE à 1382 en a te, 1 nr 3:3.5.5,7.9.11 SA 5 TOME il, SE 481 mais ce procédé très laborieux ne fait pas connaître la loi de la série, tandis qu’une application très-simple de la méthode des coefficiens indéterminés va nous ren- dre cette loi manifeste. Puisque les puissances paires de æ manquent dans cette série, posons tang x = Ax + Br’ + Cx° + Dr + Ex + etc. et comme cost. tangx —sin x, en substituant, dans cette dernière égalité, les développemens aux fonctions, nous aurons : (Ax+-Bri+Cx°+etc...).(1— —— + —— ra )= x +3 x? RS Pan nat Effectuant la multiplication des facteurs du premier membre et égalant ensuite les coefficiens des mêmes puissances de æ dans les deux membres, nous obtien- drons À — I seen 1.2 1.2.3 B A 14 RE arte D c B_ À _ ne 1.2 1.2.3.4 3.4.5.6 1.2.3.4.5.6.7 D B fee 2. RER etc. — etc: En divisant la série du cosinus par celle du sinus, il vient cotx = : 5 = RTS ce qui fait connaitre la forme de la série de la cotan- gente, et alors si on pose 1 ' ' 15 + cotx = À’. -— + B'x + Cas + D'x° + L'a7 + etc. KA la méthode que nous venons de suivre nous fait décou- vrir la loisuivante qui lie les coefficiens A", B'; CO‘; etc: 6L A = r D 1.2.9 1,2 B' A' 1 PERS ini tious ; C' B' ÂA' I Gad oo ados ado D' B' pores se = 7e 142.3 1.2.3,4.5 1.2.3.4.5.6.7 A' 7 1.2.3.4.5.6.7.8.9 __ 1.2.3.4.5.6.7.8 etc, — etc. 37. Les séries précédentes étant connues , il devient facile, par la méthode du retour des suites (voy. ce mot), de trouver celle qui donne la génération de Farc au moyen des puissances progressives de la tangente ; série que l’on peut aussi obtenir par une simple appli- cation de la loi fondamentale des séries ; mais le procédé le plus simple est celui d'Euler que nous allons faire connaître. La caractéristique L désignant les loga- rithmes naturels, on sait que (voy. Locarrrume) Lio)=s Pr TT > en faisant æ négative, on a aussi — — etc. 6 d’où, retranchant la secondeégalité de la première , Lido) ele) er [FE] —0|:+ a Eee} ceci posé, nous avons F à 1 : —— COS 2+-sint.\/—1 et, en prenant les logarithmes , Æ.V/—1 = Licosx + sinxy/—1 et encore , — æ V—1= L(cosæ—sinr.y—1) retranchant Ja seconde égalité de la première, il vient SI z=—— L[ He VE 2V/— cosæ—sinx. W—1 or, cosæ-sinæ .\/—-1 _itangæe.V/—1 cosæ—sinx. V—1 1—Lanpæ . Ver Ainsi, substituant, à la place de #, tangx.\/—1 dans ’ 1 ; le développement de L tro obtiendra 3 5 L tang'r tang° x tang7x à lbs pe Fe 12 3 + ÿ — + etc. Ÿ 7 æ=tang x 38. La série que nous venons de déduire conduit à celle que Leibnitz a donuée pour la valeur de Ja cir- conférence du cercle, car, en observant que la tangente de l'arc de 45°, ou de la huitième partie de la circonfé- rence, est égale au rayon, si l’on y fait tangx—1, ce qui T rend æ — g' elle devient I 1 I I I 1 ST = Is: —-+-—— +et p” : 375 dt. FT at On reconnait que la tangente de 45° est égale à l’u- nité en partant des valeurs. (7/07. u° 26) I 1 H Fo ho — = —5, COS 4AD° — Te sin 45 s, 4 73 d'où sin 45° \/2 cos 453 V2 tang 459 — 39. En combinant, comme nous venons de le faire, les valeurs des sinus de la table du n° 25, on peut ob- tenir les expressions finies des tangeutes ; voici celles de ces expressions qui peuvent être employées avec avan- tage ; les autres sont trop compliquées pour être utiles. tang 15° = 2 — \/3 8 — 2 tang 19 = V/ [: | 30° = — tang 50° — VV taug 36° — V/ [5 — 21/5] tang 45° = 1 tang tanÿ taug 72° — tang SI La construction des tables des tangentes ne demande qu'une suite de divisions lorsqu'on a déjà construit cel- les des sinus et cosinus ; on peut aussi les calculer direc- tement par les formules précédentes, mais ces détails ne peuvent trouver place ici. Quant aux sécantes, lorsqu'il s'en rencontre dans les calculs, on les ramène aux sinus à l’aide des relations primitives. 1 ; L ’ SécT — ——, COSÉCT = —— cosæ sinx comme on ramène aussi les sinus-verses aux sinus par les relations sin, VErSe & — 1 — COS Z, COS. VOIS & — I— Sin Nous devons renvoyer, pour tous les détails de cette théorie, à l’{ntroduction à l'analyse des infiniment pe- tits d'Euler, et à la Trigonométrie de Cagnoli. 4o. Pour terminer ce qui concerne les sinus cireu- laires, nous allons donner la déduction des expressions générales des différentielles de ces fonctions, en partant des expressions théoriques. Va À j 2V/—1 sinx : 1 Le COX — à [AV + VS Rappelons-nous d’abord que la différentielle pre- mière d’une quantité exponentielle az est (Foy. Dirr. 32.) d[a’] = a:.La.dz d’où il résulte pour la différentielle de l’ordre m2 l'ex- pression dma=] — a. (Lay". dim Dans le cas de a =e, on a La = 1, et par suite, dm[e:] — ezdz" Si nous faisons z = 4\/—1, nous aurons aussi visi= blement xV/—1 e\/ nu Lau an e V | — VA Neon xV/—1 —=(—1,".c (V/—1)". dam dm [ cl Ainsi (u) disinx = — SI 485 { az V — 1 | € RÉ TV . de” dmcosx =" PEN ai) Or, nous avons vu, n° 10, que 7 étant la circonférence du cercle dont le rayon est 1, on a ef - donc MRry y —V—1 _. : 4 =(y/—1" mr = VV —: e 4 =(—1)".(V/—1y" substituant dans (y) ces valeurs des puissances de V—1. il viendra MR, ,—“- : ï x4+—- —1 disinx = —— FE iV 2V/—1 6 mr _ D dE He TP | < IT = ï (æ+— Vi dmcosx = = (F 4 w 2 e c’est-à-dire, en vertu des expressions mêmes dont nous sommes partis, d'siux | mr — sin x + —- ) dx"! L d'icosx = cos : La + T )- do Ces belles expressions sont dues à M. Wronski, qui a fait également connaître la loi des difiérentielles succes- sives de la tangeute. Nos limites ne nous permettent pas de rapporter cette dernière. (Voy. Philos. de la Technte, 2° sect., page 451.) 4r. En remontant aux principes dont nous sommes partis pour déduire la théorie algébrique des sinus, on voit que la question aui est l’objet de cette théorie est complètement satisfaite par la fonction exponentielle générale Re — ( am Ye et que le cas particulier où lon prend mr = V/—1 ct a —e west en réalité que le cas le plus simple des fonctions transcendautes aux elles la trausiuon de Je 454 SI numéralion aux facultés donne naissance. En effet, non- seulement on peut former une infinité de systèmes dif- férens de sinus en prenant pour la base & des quantités arbitraires; mais la valeur V1, que nous avons choi- sie pour »2, afin de faire sortir la fonction &#* de la classe des puissances susceptibles d’une détermination immédiate, est la plus simple des racines dites imagi- naires que l’on peut employer pour obtenir ce résultat. 2n En prenant par exemple la racine générale y/Ær, l'expression fondamentale 2n \Ex z gx = (a ) conduirait à des fonctions transcendantes d'ordres de plus en plus élevés, dont nous ne pouvons ici que signa- ler l'existence. Mais pour compléter au moins la partie élémentaire de cette théorie, il nous reste à examiner les fonctions qui résultent du cas en quelque sorte primitif où »—1+, et où l’on prend le signe + sous le radical, c’est-à-dire, le cas où l’on a ex= ( ave ÿ Alors la fonction gx n’est plus une fonction dérivée éle- mentaire dans le sens que nous avons attaché à cette expression, puisqu'elle rentre dans la classe des puissan- ces ordinaires, mais elle n’en a pas moins des propriétés très-remarquables qui doivent la rendre l'objet d’une considération particulière. 42. Si l’on remplace V/—1 par V/—+1 dans la déduc- tion que nous avons donnée (Puirosopme, 62) des ex- pressions théoriques primitives des sinus et cosinus elliptiques, et si l’on observe en outre que +1 —#r, on obtiendra pour la nature de la fonction 4x gx = Fa + fe. +1 les deux fonctions Fæ, fx offrant les relations Fz + fx Fx — fx at= I ax qui conduisent aux expressions théoriques primitives de ces dernières fonctions, savoir : Fx — : (are Je = : Late a) La dernière de ces fonctions est ce qu’on nomme sinus hyperbolique , et la première, ce qu’on nomme cosinus SI hyperbolique. La quantité variable x est le double du secteur compris entre le premier axe et le rayon vecteur mené du centre au point de la combe dont l'abscisse est égale à Fx et l’ordonnée égale à fx. Es prenant les secondes puissances de ces expressions, on obtient pour la liaison des sinus et cosinus hyperbo- liques Ex} — (fxP = 1. 4x. Si lon prend pour la base a lenombre e, base des logarithmes naturels, on obtient le système des sirus de l'hyperbole équilatère , système qui correspond à celui de l’ellipse équilatère ou du cercle. Ainsi dési- guant par les caractérisques sh. et ch. les sinus et cosinus de l'hyperbole équilatère, nous aurons pour les expres- sions théoriques primitives de ces fonctions (») er — ex SR TL — 2 er Lex ch. == ns 2 Il nous reste à démontrer qu’on retrouve effectivement de telles quantités dans la géométrie. 42. Soit BC (PL. 57, fig. 9) une hyperbole équilatère dont le demi-axe transverse AB = 1. AC étant un rayon vecteur quelconque, si l’on compte les abscisses du centre À , AD sera l’abscisse et DC l’ordonnée qui cor- respondent au secteur hyperbolique ABC, ou, respecti- vement, le cosinus et le sinus de ce secteur. Pour obtenir d’abord l'aire de ce secteur, observons qu’elle est égale au triangle ADC diminué de l’aire hy- perbolique BCD, ou qu’on a ABC — ADC — BCD. Cette égalité donne, en prenant les différentielles, d(ABC) — d(ADC) — diBCD). Or, désignant AD par x, et DC par y, nous avons ADC = ZAD XDC—+x.V/(x—1), car l'équation de l'hyperbole équilatère dont le demi- axe transverse est l'unité est = æt—1. (Woy.Hx- PERBOLE.) Il en résulte : ox dx —dx d(ADC) — Her d'autre part (voy. QuaprATURE) , d(BCD) = ydx = dx, V/(x—1). Ainsi SI dx ABC) =) Intégrant les deux membres de cette dernière égalité, il vient ATAE " 2.ABC = Je = Lx+y(x—1)]. L désignant le logarithme naturel. Ainsi, exprimant par zle double du secteur ABC , nous aurons l'égalité 2 = L{xy/{x—:)] d’où, passant des logarithmes aux nombres, e = x + V/(x—1). En faisant z négatif, nous aurons évidemment en- core ex —\/(x—1) ces deux dernières égalités étant la même chose que TE à ET LT —Y on en tire Y — ou, comme ci-dessus , (lc sh2— : > ch.z — es + ere 5 ë En faisant = négatif, on a généralement Sh.(—x) = —sh.z, ch.(—z) = ch.z. 43. D'après la nature de ces fonctions, leur loi fon- damentale est donc (ch.æ, Æsh. x;).(ch.x:+sh.x,).(ch.x;sh.x).….etc. = ch(ti+2,#xs+ etc...) + sh.(æ, +, +x, + etc...) et c’est de cette loi qu’on doit déduire toutes leurs propriétés. D'abord dans le cas de x, — Li =élin=T, sinous désignons par 72 le nombre des facteurs du premier membre, il viendra (ch.æ + sh.x }® = ch. mx + sh.mx, eten faisant x négative SI (ch.x— sh. x)" =: ch. mx —sh, mx 485 expressions semblables à celles des sinus circulaires et dont on peut déduire les séries qui donnent le sinus et le cosinus hyperboliques du secteur multiple en fonc- tions des sinus et cosinus du secteur simple. 44. x etz étant deux secteurs différens, on a , d’après la loi fondamentale, (ch.x+sh x).(ch.z+sh.z) — ch.(x+2) H sh.(x+=) (ch.x—sh.x).(ch.z—sh.z) = ch.(x+47) — sh.(x+2) Si, d’une part, on ajoute ces égalités ensemble et que, de l’autre, on retranche la seconde de la première, on obtiendra , après avoir développé les produits, Sh.(t+z) = sh.x.ch.z + ch.x.sh.z ch.(æ+z)= ch.x.ch.z + sh.x.sh. LA] ce qui donne, en faisant z négatif LS] sh.(æ—:) —sh.x.ch.z — ch.x.sh. ch.(x—z) = ch.x.ch.z — sh.x.sh.z ces théorèmes sont analogues à ceux des sinus circu- laires. 45. A la valeurx — o correspondent, dans les expres- sions primitives , les valeurs sh.x —0o, ch.x=1 et il est facile d’en conclure qu’à partir de o jusqu’à l'infini. pour la valeur du secteur, le sinus hyperbolique croit de o à l’infénret le cosinus de l'unité à l'énfêni, ce qui rompt la ressemblance entre les sinus hyperboliques et les sinus circulaires. On a d’ailleurs encore les autres fonctions dérivées 5 —= tang | æ Ne D, © ch.x D6"YP-%; ch.æ aie ch. t.hv eu = ëc. hv . she — Cothyp.x, = —— coséc. hyp.x ; mais comme la théorie de toutes ces fonctions ne pré- sente aucune difficulté, nous ne nous y arrêterons pas. Nous devons seulement faire remarquer que dans les siuus elliptiques , en général , la variable représente aussi un secteur ; si, dans le cercle, et par suite dans les sinus circulaires, cette variable exprime un arc, c’est uni- quement parce que dans cette dernière figure les sec- teurs sont proportionnels aux arcs. 46. L’analogie du cercle avec l’hyperbole équilatère conduit naturellement à la considération des sinus Ay- perboliques ; comme à celle de la liaison qui existe en- 486 SO tre les logarithmes naturels et les sinus circulaires, mais la théorie purement algébrique que nous venons d'exposer a seule le mérite de montrer l’origine de ces fonctions importantes qui viennent clore la partie théo- rique élémentaire de la science des nombres et tracer la ligne de démarcation entre les algorithmes élémen- taires, fondemens de toute conception mathématique, et les combinaisons de ces algorithmes, combinaisons dont le nombre est indéfini. C’est à Euler qu’on doit les premiers développemens de la théorie des sinus cir- culaires, théorie qu'il a pour ainsi dire épuisée dans son beau mémoire, Subsidiurm calculi sinuum , inséré dans le tome V des Nouv. Mém. de St-Pétersbourg. Quant aux sinus hyperboliques, il parait qu’on doit à Lambert leur introduction dans la science; c’est lui du moius qui, dans ses observations trigonométriques (Voy. Mém. de l' Acad. de Berlin, 1568), a mis dans tout son jour l'extrême ressemblance qui existe entre les sinus et cusinus du cercle et les coordonnées de l'hyperbole; il la démontre par un parallélisme exact et presque uue identité entre les formules des sinus, cosinus et tangentes circulaires , selon Îles différens cas ou rapports des arcs circulaires, et celles des sinus, co- sinus et tangentes hvperboliques dans les cas analogues aux différens rapports des secteurs hyperboliques. On lui doit même des tables de sinus et cosinus hyperboli- ques et l’idée première d’une trigonométrie hyperboli- que devant suppléer aux cas où la trigonométrie cir- culaire est insuffisante pour la solution de divers pro- blèmes astronomiques. Ces aperçus ingénieux n'ont point encore reçu d'applications importantes. SIPIION ou SYPHON. (Héc.) Instrument très-sim- ple et très-connu dont on se sert spécialement pour transvaser les liquides. Il consiste en un tube recourbé de verre ou de métal, et dont une branche est plus longue que l’autre. On plonge la branche la plus courte dans le vase qui contient la liqueur, puis on aspire l'air dans l’autre branche. Alors l'écoulement commence et ue finit que lorsque l'extrémité de la courte branche ne plonge plus du tout dans la liqueur. Nous avons ex- posé au mot Ain les causes du jeu de cet instrument. SIRIUS. (45t.) Nom de la plus brillante des étoiles fixes. Elleest située dans la gueule du chien. Les Arabes la nommaient aschère, scerce, alhabor, aliemini, lalaps, les Grecs séipios, asipoxvuy, et les Latins canicula. SOLAIRE. (454.) Se dit adjectivement de ce qui a rapport au soleil. (Foy. SouxiL et Système. Voy. aussi ANNÉE.) SOLEIL. (454.) Corps sphérique, lumineux par lui- même, centre et régulateur des mouyemens de la terre et des autres planètes. SO Le soleil, source principale de la chaleur et de la lumière, et, comme tel, principe vivifiant de tout ce qui végète, est pour nous l’astre le plus important de l'Uuivers. L’éclat de ses rayons est insupportable pour l'œil nu , et ce n’est qu’en les affaiblissant par l’interpo- sition d'un verre noirci à la fumée qu'il devient possi- ble de le fixer ; il nous apparaît alors comme un disque plat, illusion d'optique que le raisonnement redresse bientôt lorsqu'on sait que cette apparence est celle de tous les corps ronds vus de très-loin. Projeté sur la voûte céleste, ainsi que la lune, et d’une grandeur ap- parente qui diffère peu de celle de ce dernier astre, On pourrait imaginer au premier aspect que les distan- ces de la terre à ces deux corps sont à peu près les mêmes, mais ce serait une nouvelle illusion, car la distance moyenne du soleil à la terre est environ 400 fois plus grande que celle d8 la lune. En examinant le soleil avec des télescopes d’un pou- voir amplifiant suffisant et garnis de verres colorés, on découvre souvent sur son disque des taches noires d’une forme irrégulière et entourées d’une espèce de bor- dure moins sombre. Dans l'intervalle de quelques jours et même de quelques heures, ces taches s’élar- gissent ou se resserrent, changent de forme et dispa- raissent entièrement; les plus persistantes semblent tra- verser le disque du soleil, ce qui demande à peu près 14 jours. Arrivées à l’un des bords , elles cessent d’être visibles pour se remontrer 14 jouis après vers le bord opposé. Ces phénomèves ont fait conjecturer au célèbre Herschell que le corps du soleil est un noyau obscur et solide dont quelques parties sont mises à découvert par suite des oscillations de l'atmosphère lumineuse qui l'entoure. Dans cette hypothèse, qui paraît réunir le plus de probabilités, les taches seraient le corps même du soleil, et leur mouvement apparent de translation serait causé par la rotation du soleil sur son axe. C’est en effet par l'observation de la durée uniforme de la marche révolutive de toutes les taches qu’on a pu con- clure que le soleil tourne sur lui-même dans une pé- riode de 25 jours et demi. Delambrela fixe à 25i,01154, mais on ue peut regarder cette question comme déter- minée avec uue précision suffisante. Quelquefois, dans le voisinage des grandes taches, on observe de larges espaces couverts de raies bien mar- quées, plus lumineuses que le reste. Ces raies se nom- ment facules ; on peut les considérer comme les sommets de vagues immenses dans les régions lumineuses de lat- mosphère. Fréquemment des taches se forment près des facules, lorsqu'il n’y en avait pas auparavant. Les taches ne se manifestent que dans une région qui ne s'étend pas à plus de 3 degrés de part ct d'autre de l’équateur so- laire ; circonstances qui s’accordent parfaitement avec l'origine que nous venous de leur assigner, car c’est né- SO cessairement vers l'équateur solaire , où le mouvement de rotation est le plus rapide, que l'atmosphère doit éprouver les plus violentes agitations. Les anciens, dont le génie a devancé sur beaucoup de points la marche lente des observations, ont bien pu conjecturer que les planètes sont des corps semblables à la terre et susceptibles comme elle d’être habités par des êtres organisés ; mais comme ils ont cru que le soleil était un globe de feu, l'imagination de leurs poètes pou- vait seule le peupler de créatures sans analogues parmi nous. Aujourd'hui, si cette question ne peut encore ad- mettre une solution satisfaisante, il est au moins possi- ble de la discuter sans paradoxe , car les observations modernes fournissent des argumens que la raison peut employer. Ainsi, en admettant, avec Laplace, que le noyau même du soleil est embrasé et que les taches ne sont que de vastes éruptions de feux faiblement représentées par nos volcans terrestres, on ne peut supposer qu'il renferme rien de vivant sous les conditions de notre existence physique ; cependant , si lon croit pouvoir conclure , d’après d’assez fortes inductions, que la tem- pérature de la surface visible du soleil est plus élevée que toutes les températures produites artificiellement , soit dans les fourneaux, soit par des procédés chimiques, il ne s'ensuit pas nécessairement que le corps du so- leil doive être dans un état d’ignition. Et, d’après l'hy- pothèse d'Herschell, qui pense que les couches lumi- neuses de l'atmosphère sont soutenues fort au-dessus du noyau solide par d’autres couches nuageuses ; séparées elles-mêmes du noyau par un milieu élastique transpa- rent, il se peut que les couches nébuleuses soient douées d’un pouvoir réflecteur assez considérable pour protéger le corps du soleil contre le rayonnement de la lumière émanée des couches supérieures. Alors rien n’empêcherait de supposer que ce globe immense est habité par des êtres sinon entièrement semblables à l'homme, du moins vivans d’une vie subordonuée aux conditions de la sienne. L'hypothèse qu’il règne dans la masse du soleil une chaleur très-intense est celle que l’on croit générale- ment la plus probable, et l’on se fonde sur ce que, d'après le peu de densité de cette masse, les parties centrales doivent être douées d’une grande élasticité pour pouvoir résister à l'énorme pression qu’elles sup- portent. Cependant on pourrait objecter que la densité connue du soleil est seulement la densité moyenne de | son noyau et de son atmosphère réunis, et, par consé- quent , que si cette atmosphère, comme tout porte à le croire, s’étend à une grande distance autour du noyau, ce noyau, dont les dimensions sont inconnues , { peut avoir une densité égale et même supérieure à celle ) de la terre. SO 287 Toutes ces hypothèses , on doit le reconnaitre, sont beaucoup plus ingénieuses que bien fondées, et c'est tout à fait gratuitement qu'on admet la haute tempéra- ture de l'atmosphère lumineuse du soleil, car de ce que les rayons solaires produisent la chaleur, il n’est rien moins que philosophique de conclure que le soleil lui- même est en ignition. L'eau qui enflamme la chaux vive, l'acide sulfurique qui allume l’allumette dite origénée, ne sont point eu ignition et développent néanmoins le principe inconnu du feu que renferment ces corps. La plupart des combinaisons chimiques nous présentent également le phénomène d’une production de chaleur très-intense, quoique la température des substances qui agissent les unes sur les autres soit très-basse. Il en est ainsi des rayons solaires : les faits nous démontrent clairement qu'ils concourent au développement de la chaleur en se combinant avecle principe calorifique des corps exposés à leur action , mais que c'est à cette com- binaison seule que la chaleur est due et qu'on ne doit pas plus l’attribuer uniquement aux rayons qu'aux corps seuls eux-mêmes, Ces considérations doivent nous faire rejeter comme un jeu de l'imagination tous les calculs par lesquels on a cru déterminer la température des diverses planètes ; température que l'on a supposée plus où moins élevée suivant la distance au soleil, tan dis qu'il suffit de certaines modifications dans les atmo- sphères pour rendre la température moyenne uniforme dans tout notre système. Mais quittons le champ des hy- pothèses physiques qui n'offre encore rien de bien sa- tisfaisant, et abordons celui des phénomènes astronomi- ques où tout est précis , déterminé et certain. Le soleil est le plus considérable de tous les corps cé- leites ; son volume surpasse de beaucoup la somme des volumes de toutes les planètes ; placé au fover commun des ellipses que ces corps décrivent autour de lui, il paraît avoir, outre son mouvement de rotation sur lui- même, un mouvement de translation dans l’espace qui l'emporte , avec tout notre système planétaire , vers la constellation d'Hercule. (Foy. Eroire.) La révolution annuelle de la terre autour du soleil produità nos regards un mouvement apparent du so- leil suivant l'orbite même que parcourt la terre. En effet, par suite du mouvement de la terre, le rayon mené de notre œil au centre du soleil change continuel- lement de direction et va marquer daus le cel, parmi les étoiles, un point sans cesse différent. Ainsi, dans le cours d’une révolution complète, le soleil nous paraît avoir décrit d'occident en orient un grand cercle de la sphère céleste. Outre ce mouvement apparent qu’on nomme le mouvement propre du soleil, cet astre en a encore un autre qui n'est pas plus réel ; c’est le mouve- ment commun, dù à la rotation de la terre sur son axe, en vertu duquel tous les corps célestes semblent tour- 188 SO ner en 24 heures d’orient en occident autour de la terre. On peut se représenter Ja combinaison de ces deux mouvemens en imaginant un cercle qui tourne autour de son centre de droite à gauche, tandis qu'un point placé sur la circouférence , et qui participe du mouve- ment général , se meut de gauche à droite sur cette circonférence. Comme toutes les apparences dues au mouvement de la terre sont plus importantes pour l'astronomie et pour les sciences qui en dépendent que ce mouvement réel lui-même, on a particulièrement besoin de connaitre à chaque instant le Leu du soleil, c'est-à-dire, le point du grand cercle de la sphère céleste où le projette le rayon visuel mené de notre œil à son centre ; aussi dans la théorie on suppose que la terre est immobile au foyer de l’ellipse que le soleil semble parcourir , et l'on trans- porte à ce dernier les vitesses variables du mouvement de notre globe. Nous nous conformerons à cet usage dans ce qui va suivre. L'orbite dusoleil n’est pasle grand cercle de la sphère céleste que cet astre paraît décrire, quoique cette or- bite et ce grand cercle soient désignés par le même nom d’écliptique ; c’est une ellipse située dans le plan de ce grand cercle, et dont il est facile de déterminer les di- mensions relatives, car le diamètre apparent du soleil variant continuellement de grandeur, il en résulte que cet astre est tantôt plus près et tantôt plus éloigné de la terre. On sait que le plus grand diamètre apparent (voy. ce mot) est de 32° 35”,6, etle plus petitde 31° 31". Ainsi, d’après les lois de l'optique , les distances de- vant être en raison inverse des diamètres, si nous dési- gnons par D la plus grande distance du soleil à la terre, et par dla plus petite distance , nous aurons Ea représentant donc la plus grande distance par le nombre 1955, 6, la plus peute sera représentée par le nombre 1801, et, par conséquent, la distance moyenne par 1923, 3 ; ou, divisant ces trois nombres par 1923,3, on aura, pour représenter respectivement la plus grande, la moyeune et la plus petite distance les nombres 1,016994 ; 1,00000 ; 0,983206. Îlest aisé d'en conclure qu’en prenant pour unité le demi-grand axe de l’ellipse, le demi-petit axe est égal à 0,999858, et l’excentricité à 0,0167094. Les rapports précédens ne nous apprennent rien sur les dimensions absolues de l'orbite solaire , l'obser- vation seule de la parallaxe peut déterminer ces dirnen- sions ; or, on sait (voy. PararLaxt) que cette parallaxe est d'environ 8”, 6, et parsuite quela distance moyenne SO du soleil à la terre n’est pas moindre de 23984 fois la longueur du demi-diamètre de la terre, ce qui fait à peu près 34000000 de lieues. Cette importante donnée nous fait encore connaître les dimensions propres du soleil, qui se déduisent im- médiatement de sa distance et de l'angle qui mesure son diamètre apparent. Le diamètre réel de cet astre est de 320000 lieues, ou près de 4 fois la distance de la terre à la lune. Si l’on veut comparer les dimensions du soleil à celles de la terre, on trouve que le demi- diamètre solaire est au demi-diamètre de la terre Ro] comme 111 - està 1, et que le volume de ce globe = b prodigieux équivaut à 1384472 fois celui de la terre. La masse da soleil , déduite de la théorie de l’attrac- tion, est représentée par le nombre 354036, la masse de la terre étant prise pour unité. En comparant la masse au volume, on obtient la densité (voy. ce mot); ainsi la densité moyenue du soleil est à celle de la terre comme 0,2243 est à 1. Si l'orbite du soleil était un cercie et s’il le parcou- rait d’un mouvement uniforme, il suffirait de connai- tre sa situation à un instant déterminé pour pouvoir calculer ensuite sa situation à un autre instant quelcon- que, mais il n’en est point ainsi; l'observation montre que la vitesse de son mouvement est continuellement variable; par exemple, vers le 31 décembre, il par- court en 24 heuresunarc de 1° 19", 9 tandis que, vers le 1° juillet, l'arc qu’il décrit dans le même intervalle de temps n’est que de 0° 57" 11”, 5. Il faut donc savoir ré- duire le mouvement moyen et uniforme que l’on prend pour base des calculs au mouvement réel et inégal; c’est ce que les astronomes font avec facilité à l’aide des tables du soleil où se trouvent toutes les circonstances de ces divers mouvemens. Nous ne pouvons ici qu'in- diquer la base de ces opérations. La durée d’une révolution complète du soleil ou son retour à la même étoile, ce qu'on nomme l’année si- dérale, étant de 365) 6h 9! 10", 95 — 365, 2563544,et pendant cette durée le soleil parcourant les 360° de l'écliptique, si sa vitesse était uniforme il parcourrait en un jour 598", 33022. Ainsi connaissant le lieu du soleil sur l’écliptique un jour donné, ce qu’on appelle l’époque, on aurait son lieu pour tous les jours suivans en ajoutant 59 8” 33022 par chaque jour écoulé à par- tir de l’époque. Le lieu obtenu de cette manière ne serait pas le véritable, mais il servirait à le trouver en réduisant le mouvement circulaire au mouvement ellip- tique, comme nous l'avons exposé au mot anomalie. On prend ordinairement pour époque minuit, temps moyen, qui sépare une année de la précédente, c’est-à- dire, le minuit qui finit le 31 décembre et commence le 1° jauvier; le lieu moyen ou, comme on le SO nomme, la longitude moyenne äu soleil, étant connue pour cet instant, il est facile de calculer cette longi- tude moyenne pour un jour et un instant quelconques de l’année. La différence entre la longitude moyenne et la longitude du périgée de l'orbite solaire donne l'anomalie moyenne, et cette dernière sert à calculer l'équation du centre, ou ce qu'il faut ajouter à la lon- gitude moyenne pour obtenir la longitude vraie. Il est en outre nécessaire de tenir compte des perturba- tions qui résultent de l’attraction des planètes, pertur- batious dout les effets sont calculés dans les tables. D'après les derniers travaux de M. Bessel, la longi- tude moyenne du soleil à l'époque pour l’année 1500 + Test 280° 2335" 525 27",605844.T + 0",0001221505. T° —M T désigue le nombre des années au-dessus de 1800; pour avoir M ou divise T par 4 et suivant que le reste de la division est o on a M = 59° 5”. 330 1... M == 14 47, 083 2.....M — 29 34 166 IL EN 21 248 Selon le même savant, pour l'époque de 1800 + T, la longitude du périgée est 279° 30° 8", 39 + 61”, 5171. TL 0,0002035065. T7 Lorqu’on connait la longitude vraie on peut calculer aisément l’ascension droite et la déclinaison (voy. ces mots) en résolvant un triangle sphérique. Voyez pour ce qui a rapport ausoleil les mots ANNE, Cauenprier, ÉcuipriQue, ÉQuarioN pu TEMPS, PARAI.- LAXE, PassaGEs, PErTURBATIONS, SYSTÈME et ZopracALE. SOLIDE. (Géom.) Etendue qui a les trois dimen- sions, C'est-à-dire, longueur, largeur et épaisseur. C'est étendue de tous les corps que l’on désigne souvent aussi par le nom de solides. Tout corps terminé par des surfaces planes s'appelle solide potyèdre ou simplement polyèdre (voy. ce mot). De tous les solides terminés soit par des surfaces courbes, soit par des combinaisons de surfaces planes cet courbes, la géométrie élémentaire ne cousidère que les trois corps nommés cône , cylindre et sphère. (Foy. ces mots.) On nomme généralement solide de révolution tout (solide que l’on peut concevoir comme engendré par la révolution d’un plan de figure quelconque autour d’un axe. Le cône droit, le cylindre droit et la sphère sont des solides de révolution. TOME I, 59 489 Pour comparer les solides entre eux et déterminer de combien l’un est plus grand que l’autre, il est né- cessaire de les rapporter à une unité de mesure; or cette unité doit être elle-même un solide, car l'unité prise pour terme de comparaison entre deux gran- deurs quelconques de même nature ne saurait être d'une uature différente de celle de ces grandeurs. C’est ainsi que pour mesurer les lignes on choisit une ligne, etque pour mesurer les surfaces on choisit une sur- face. (Foy. Arme.) La grandeur d’un solide, ou ce qu'on nomme son volume ne peut donc être détermiué qu’en compa- Le cube (voy. ce mot) étant le corps régulier le plus simple et rant ce volume à un autre volume connu. le plus facile à construire, c’est celui qu’on a choisi pour servir d'unité. Ainsi on connait le volume d’un corps lorsqu'on connaît le nombre de fois qu'il peut contenir le cube pris pour unité. Dans notre système métrique lPunité des solides est le cube dont le côté a un »2ètre de longueur. Pour nous rendre compte de cette manière de mesu- rer, supposons que le cube abcdefg (PI. 57, fig. 10) est l'unité de mesure, et proposous-nous de déterminer le volume du parallélipipèderectangle ABCDEFG. Le côté ef du cube étant l'unité üinéaire, portons cette unité sur les côtés EF et FG de la base du parallélipipède, et supposons pour plus de simplicité que le eôté EF con- tienne G fois exactement cette unité et que le côté EG la contienne 5 fois. La surface de la base du paral- lélipipède sera donc exprimée par 6GX5 = 30, c’est-à- dire, elle contiendra 30 fois la base du cube, car cette base west autre chose que l’unité de surface (voy. Aire). Sur chacun des 30 carrés de la base EG on peut placer le cube abcdefg ; et si l’on suppose encore que la hauteur AE contienne 4 fois l'unité linéaire, il de- vient visible qu'en superposant sur ces 30 cubes une autre couche de 30 cubes, puis sur ceite seconde une troisième, et sur celte troisième une quatrième , ces 4 couches Îde 30 cubes rempliront exactement le parallé- lipipède, de sorte que son volume sera représenté par le nombre 4X30 = 120. Si le cube abcde/g a pour côté un zaètre , ou si c’est le mètre cube, le volume du parallélipipède sera donc de 120 mètres cubes. En revenant maintenant sur l'opération qui nous a fait trouver le nombre 120, nous voyons qu’il a fallu mesurer, avec l'unité linéaire , les trois dimensions du parallélipipède; savoir, sa longueur EF, sa largeur FG et sa hauteur ou épaisseur AE; qu’en multipliant la longueur par la largeur nous avons obtenu le nombre qui exprime l'aire de la base et qu'enfin en multi- pliant cette aire par la hauteur, il en est résulté le nombre qui exprime le volume. Nous pouvons donc en conclure, car le raisonnement serait le même quels 62 ET 490 SO que soient les nombres qui expriment les mesures li- néaires des dimensions, que le volume d'un paralléli- pipède rectangle esr égal au produit de ses trois dimen- sions , ou, ce qui est la même chose, au produit de sa base par sa hauteur. Oa démontre dans tous les traités de géométrie que 1° Un parallélipipède quelconque est équivalent à un parallélipipède rectangle de méme hauteur et de base équivalente. 2° Un parallélipipède quelconque peut toujours étre décomposé en deux prismes triangulaires équivalens entre eux, 3° Deux prismes quelconques dont les bases sont équivalentes et qui ont méme hauteur sont équivalens. 4° Deux pyramides quelconques qui ont des bases équivalentes el des hauteurs égales sont équivalentes. 5° Une pyramide triangulaire est Le tiers d’un prisme de méme base et de méme hauteur. IL résulte de ces propositions que : 1° Le volume d'un parallélipipède quelconque est égal au produt de sa base par sa hauteur. 2° Le volume d'un prisme quelconque est égal au produit de sa base par sa hauteur. 3 Le volume d'une pyramide quelconque est égal au tiers du produit de sa base par sa hauteur. Le cylindre pouvant être considéré comme un prisme dont la base est un polygone régulier d’un nombre in- défini de côtés, et le cône comme une pyramide dont la base est également un polygone d’un nombre indé- fini de côtés, on peut encore conclure que : 1° Le volume d'un cylindre est égal au produit de sa base par sa hauteur. 2° Le volume d'un cône est égal au tiers du produit de sa base par sa haueur. Quant au volume de la sphère, voyez Srnère. Ce qui précède est suffisant pour mesurer le vo- lume de tout solide qu’on peut décomposer en prismes ou en pyramides, Les corps dont les surfaces sont rem- plies d’inégalités offrent des difficultés souvent insur- montables , mais on se contente d’obtenir approxima- tivement leurs valeurs à peu près de la même manière qu’on obtient l'aire des figures dont les contours sont très-irréguliers. Cependant lorsqu'il s’agit de corps très- petits, les physiciens emploient le procédé suivant, sus- ceptible d’une grande exactitude. Où prépare un vase cubique ou parallélipipède d'une capacité connue, et après l'avoir rempli d’eau on y plonge le corps qu'on veut mesurer, En plongeant, ce corps chasse un volume d’eau égal au sien; par conséquent en mesurant le volume de cette eau ainsi chassée, on a celui du corps. Mais comme il serait diffi- cile de recueillir exactement l’eau qui tombe du vase, on dispose ordinairement sur sa hauteur une échelle SÙ dont les divisions font connaître le volume de l'eau comprise entre le fond et chacune d'elles; ainsi après avoir plongé le corps et fait écouler l'eau qu'il déplace on le retire, ce qui occasionne un vide égal en volume à l’eau écoulée ou au corps. Les divisions de l'échelle fout connaitre immédiatement ce volume. Pour la mesure du volume des solides de révolution, voy. CUBATURE. Souines semeLasces. Ce sont ceux dont les volumes sont différens, mais dans lesquels la relation des li- mites est la même. Par exemple deux polyèdres sont semblables lorsque tous leurs angles solides sont égaux et semblablement placés, et que leurs faces situées de la même manière sont semblables. Deux polyèdres semblables sont entre eux comme les cubes de leurs côtés homologues. ANGLE sOLIDE. C’est celui qui est formé par les iu- tersections de plusieurs plans qui se rencontrent en un même point; ce point est le sommet de l’angle. Les di- vers sommets des polyèdres sont des angles solides. Deux angles solides sont égaux lorsque les angles des plans qui les forment sont égaux et semblablement placés. ProsiÈème soupe. Les anciens donnaient ce nom aux problèmes qui conduisent à une équation du troisième degré. SOLIDITÉ. (Géom.) Quantité d'espace occupée par un corps solide. La solidité et le volume sont la même chose. SOLITAIRE, (451) Nom d’une constellation méri- dionale introduite par Lemonnier. Elle est située entre la balance , le scorpion et l'hydre. SOLSTICE. (454) Moment où le soleil est à sa plus grande distance de l’équateur et arrivé à l’un des tro- piques. On lui a donné ce nom, de solis statio, parce que le soleil quand il est proche du tropique paraît, durant quelques jours, conserver à très-peu près la même hauteur méridienne, et que la durée des jours avant et après le solstice est sensiblement la même. Le sol- stice arrive deux fois chaque année , savoir le 20 ou 21 juin, jour auquel le soleil arrive au premier point du signe du cancer ou de l’écrevisse, qui est le point où l'écliptique touche le tropique du cancer, et le 20 ou 21 décembre, jour auquel le soleil arrive au premier point du capricorue, qui est le point de l’écliptique qui touche le tropique du capricorne. (Foy. ARMILLAIRE.) C’est le premier de ces jours qui commence notre été; aussi le solstice qui lui correspond se nomme le so/stice d'été. L'autre est celui où commence notre hiver ; c’est pourquoi le solstice correspondant est appelé so/stice SO d'hiver. Le contraire a lieu pour les habitans de l'hé- misphère méridional. SOLUTION. C'est en mathématique la réponse à une question ou la quantité qui satisfait aux conditions d’un problème. (foy. Résozuriow.) SOMMATION. ( 4/2.) Opération qui a pour but de trouver la somme d’une suite de termes dont on con- naît la loi. Elle est particulièrement l’objet d’une bran- che de calcul nommée calcul sommatoire. Nous avons nommé, d’après M. Wronski, dans nos articles Maruémariques et Paicosopmir, algorithme de la sommation le premier mode élémentaire de la gé- nération des quantités, dont la forme générale ou schématique est À + B —C. SOMMATOIRE. Calcul sommatoire. (Alg.) Bran- che de l’algèbre qui a pour objet la sommation des termes des séries ou de toutes autres quantités liées par une loi. Les premiers essais de sommation des séries parais- sent dus à Leibnitz; on les trouve dans un mémoire intitulé: De proportione circuli ad quadratum cir- cumscriplum in numeris rationalibus, et publiés dans les Actes de Leipsick pour 1682. Cet écrit, qui ren- ferme un grand nombre de propositions très-curieuses et alors très-inattendues, attira l'attention des géomè- tres sur ce geure de recherches dont limportance se fit sentir de plus en plus, et bientôt le ca/cul soinmatoire fut considéré comme une branche particulière de la science des nombres. Il n’est en réalité qu'une applica- tion du calcul des différences. Nous allons exposer ici ses lois généraies. 1. Soient À, B, C, D, etc. , une suite de quantités quelconques que nous pouvons toujours considérer comme les valeurs successives d’une fonction Fx, dans laquelle x reçoit successivement un même accroisse- ment £ , c’est-à-dire, supposons qu’en posant Fr — A, nous ayons Fix+Ë) — B, F{x+oë) — la nature des différences (voy. G , etc. D'après ce mot) nous aurons donc AFx = AA = F(rtz)— Fr = B— A AFx(+£) = AB = F(x+o0ë) — F(x+2) =C— B AF(xboé) = AC = F(x+438) — F(x+oi) = D —C etc. — etc. En prenant l'accroissement £ négatif, nous aurons AA — À —B AB — B—C AC—C—D etc. — etc. 491 et, par suite MA — AA — AB = À — 9B+C AB — AB — AC —B — °C + D #C—= AC— AD—C—-0D+HE etc. — etc, AA = AA — #B — À — 3B + 3C — D AB — AB — 4C — B — 3C + 3D —E AC — AC — AD = C — 3D +3E —F etc, —= etc. Il estfacile, en poursuivant ces constructions, de con- clure , par induction, qu’on a généralement (a) ArA— A —nB Fous Cette formule est identique avec celle que nous avons donnée (Dirr., 14) pour l'expression de la différence de l’ordre 7 d’uue fonction quelconque ex. 2. La formule (a), subsistant pour toutes les valeurs de l’exposant », devient, lorsqu'on fait » négatif A-nA = A+ nB+ TT ee CR série qui ne peut s'arrêter qu'autant que les termes A ,B,C, etc. s'évanouissent quelque part eux-mêmes. Or, la différence à exposant négatif A—" est la même chose que la somme de l’ordre n; ainsi l’expression pré- cédente peut encore s’écrire (b) \ AA LB et C+ sait MEp Fe ® Re ce qui forme le théorème fondamental d’où dépendent toutes les sommations d’un ordre quelconque. Ainsi pour trouver la somme de la série qui forme le second membre de l’expression {b), il n'y a qu'à trouver l'expression générale de la dilférence A'"A et mettre dans cette expression — 7» à la place de + ». Supposons, par exemple, que les quantités A, B, C, D, etc., soient les termes consécutifs de la progres- sion géométrique 1, r, 7°, 7°, ri, @lC., On aura A = AA— I —7r MA — I — 97 + nm = (17) AA — 1 — 3r + 3 — 7 = (17) etc. — etc. et, en général , AA — (1—r)" 292 SO Faisant » négatif, il vient donc (241) Qi—r)-r = 1 + nr 1,2 C'est en effet ce que donne le binome de Newton, dans le cas de l’exposant négatif. 3. En faisant 2 — 1 , les expressions précédentes donnent A-iA=y;A—ALBLC+LDHE + etc. c'est-à-dire que A—1A est la somme de tous les termes proposés. On obtiendra donc cette somme en faisant n— — 1 dans l'expression de la différence A'A, 4. x désignant l'indice des termes d’une série, on nomme {erme sommatoire une fonction de x, dans la- quelle, si on substitue successivement à la place de x les nombres 1, 2, 3, 4, etc., on aura la somme d’au- tant de termes que le nombre substitué aura d’unités. Exprimons par A, , A:, A;, A:, etc. , les termes suc- cessifs d’unesérie dont le terme général est Ax, et par doit être tel Sr le terme sommatoire de cette série. Sx qu’on ait S = À, S; = À, + A; S, — À; + A; + A, etc. — etc. == À, ASE Adi SR D'après cette construction on a Sr + Az = Sx d’où = AS; l'accroissement d’où dépend la différence étant r. En prenant la somme ou l'intégrale de l'égalité ASx-1 = Az, on obtient Sx—1 — SA»x + const. et par suite (c) SA + Az L const. LT Ainsi , le érme sommatoire s'obtient en ajoutant à l'intégrale finie du terme féénéral ce terme général lui- méme. 5. Appliquons ce théorème à la sommation des nom- SO bres figurés, Soit d’abord la série des nombres naturels 9, elc. æ désignant toujours l’indice des termes, le terme gé- néral est simplement +, et l'on a Se = 2x + x + const. Or, l'accroissement des différences de x étant l'unité , , : 1 : Ex est égale à D (Foy. Inrécraz, 3), d’ou : 1 I x(x +1 DZ ns XL? — " Æ e T = ( 2) 2 2 il n’y a pas besoin d’ajouter de constante parce que =x doit être o lorsque x — 0. Ce terme sommatoire est en même temps le terme général de la série des nombres triangulaires 1, 35 0 10, 15, 20, 28, 36, etc. car on sait que cette série est formée par les sommes suc- cessives des termes de la série des nombres naturels. Nous obtiendrous donc le terme sommatoire de Ja série des nombres triangulaires, en faisant dans (c) Lo æ(&+#1) 2 Li Ainsi, comme (INTriGRAL, à) Éiane — 22 Lex] = 1 5 —° vies SN Up, 3% æ + at +; LES CR nous aurons ICI 3 x(x+i aix H3x(x + Sex 2x2 + CR DE nr en) 2-3 De) 2 2.3 __ 2{x+1\x+2) 2 iln’y a pas besoin d'ajouter de constante. Ce terme sommatoire est aussi le terme général de la série des »ombres pyramidaux ou de la série des nom- bres figurés de troisième ordre ; ainsi, en opérant dela. même manière, nous trouverons pour le terme semma- … toire de cette dernière série l’expression æ(c+1)x+2)x +3) 7 0.3.4 SO d'où l’on pourra déduire le terme sommatoire de la sé- rie des nombres figurés du quatrième ordre, et ainsi de suite. Pour considérer ce problème dans toute sa généra- lité, proposons-nous de trouver le terme sommatoire de la série dont le terme général est dx) x +20)... (x + (u— 1) added p ou simplement bi au en nous servant de la notation des factorielles. (Foy. ce mot.) Nous avons vu (Dirr., 22) que la différence pro- gressive de l’ordre x de la factorielle æ#W est AXE — pli £ in, (x+ni)r-nli faisant donc dans cette expression 7 —— 1 ,nous ob- tiendrous A—igali — Sri = Ainsi, désignant simplement le terme sommatoire cher- ché parS , il viendra æHli AL (x —ir+ilé ETAT PE ET (aie titi + (ua), dei (pæ+r)é.aiplt : Mais (x — pti = (x—i).æet et x — 1 + (u+i)i = x + pi; de plus (x+ui).xri = xmtii; doncon a définitrvement x +il TER + const. En faisant dans cette expression = 1, et supprimant la constante, on en tire les termes sommatoires de tou- tes les séries de nombres figurés. Il suffit pour cela de faire # égal au nombre qui indique l’ordre de la série. 6. On peut déduire très-facilement des formules pré- cédentes le terme sommatoire de la série générale in- verse de celle que nous venons de traiter, c’est-à-dire , de la série dont le terme général est AE: # 1.2.3.4....u _ a+) + ou)... (ru) Tr à En effet, si dans 2x on fait # négatif, on obtient 1 (x —i)-v+ilé mi) OT Te Ex—pli = (ei sO 495 ou Le I Gœ—pujBé (ip. (a pie substituant dans cette dernière expression x à x—wi, elle devient T L s _— à CHE (im. œu—ili Le terme sommatoire de la série proposée est donc LEAE 1ult ET LT ou, en réduisant (d) il S — + const. ei Qu 1). (ai) it S'il s'agissait de la série inverse des nombres trian- gulaires ou figurés du second ordre {e) I I Le x t — , —, etc. 15° 20° 28° on ferait = 2,etl’on aurait, Zétantégalàt, comme on doit avoir S — 1 lorsque + = 1, on a pour déterminer la constante l'équation 1.2 1—— —— + const. 1+1 d'où , const. = 2, et par suite Ses on 2 æ+1 +1 Cette valeur de S se réduisant à 2 lorsque x est infini, on voit que la somme totale de la série (e) prolongée à l'infini est égale à 2. L'expression (d) ne peut servir pour obtenir le terme sommatoire de la série inverse des nombres naturels , car en y faisant p — 1, le facteur 1 — 1 rend sa partie variable infinie. Cette série est du genre des séries dites harmoniques, qui ont été regardées pendant long- temps comme l’écueil de l'algèbre. Nous allons indi- quer un procédé très-ingénieux , dû à Kramp, à l’aide duquel on peut sommer toutes les séries harmoniques. 7- Considérons la série de factorielles coutinuée jus- qu’à l'infini ar + (ar) + (a—onir + (a—3rrr + etc... 494 SO elle nous fournira les différences, Aanr = an — (arr = nr.an-ir dan — nin—i)r.an—2lr Aanr = n(n—1) (n—o0)r.an—3lr etc. — etc. Ainsi, comme il faut ici considérer comme négatif l'ac- croissement des différences, nous aurons en général , (voy. Dirr., 22) Aearnir nëli ré. .an-pir et en faisant p — 1 c’est-à-dire, d’après le n° 3, que la somme de la série añ+ir G+i)r Si l’on considère le terme du rang m+1, savoir la somme des en question est, à l'infini, égale à (a—mr}tr comme le premier de la série , termes de cette même série depuis (a—r)"} jusqu’à l'infini sera (a—mr)n+itr (a+-i)r et, par conséquent, la somme des #7 premiers termes, c'est-à-dire , depuis a”! jusqu’à (a— mr + rjnir inclusi- vement , sera égale à (nier (a—mr +]. [an+ LT Si l'on veut prendre le dernier terme pour le premier etrenverser la série, on posera a— mr+r—=x, d'où a— x+mr—r, et l'on aura pour la somme de la série des 72 factorielles ænr + (x—rnir Æ (x+oar)rir etc. l'expression (ec +mr-nnr LS [ca-mrrns ir == (x—rn+ 1 1 si l’on substitue — x à + n, cette expression devient I [ I 1 (a—i}r (æ—nr)—ir ue = et elle représente alors la somme des 2 fractions depuis , jusqu’à (œ—nrr (= nr+mr=rnnr Remplaçant x—nr par la seule lettre x et » — 1 par n, on trouvera donc la somme des "2 fractions, depuis SO Eee 1 ; ; my jusqu'à ar et égale à (f), I Ë … I nr anir | et si l’on prend la somme de ces mêmes fractions à l'in- fini, elle aura une valeur finie, égale à I nr.œnr | c’est ainsi que l’on trouve, par exemple, que la somme des fractions +3 ANRT Sort ete... à l'infini, , ST ; est égale à -. Que la somme des fractions 2 I ' I RCE 7-10 —etc. à l'infini. 1 oo it lo — 16 , ul . est égale à “4 Et ainsi des autres. Lorsqu'on fait » infiniment petit les factorielles de- viennent de simples puissances et l’on a d’un côté la série harmonique, I 1 À 4 I Se En aus lee Vo tandis que de l’autre l’expression ( f) de ses 77 premiers termes se complique d’une quantité infiniment petite et devient indéterminée. Mais nous avons vu (FAcuLTEs) la série z+-mr qu’en désignant par A EE cree 03 —+- etc. r} fe x+mr LC (xmr) *@Hmr) dans laquelle 8,, 9,, 8:, etc. sont les nombres de Ber- nouilli, on a Dir (x + mr)” SUR ER er | Nous aurons donc aussi, en supposant 7 infiniment petit, I ae © — 1 — nlogt+n. A, Li ne + Logan) À SO et en substituant ces valeurs dans ( f) x disparaîtra. On obtient de cette manière pour la somme des 72 premiers termes de la série harmonique , l'expression (g) 1 x + mr r r -{ Lo (= A- — À ——— r | ë x + æ x+mr La fonction Ay égale à 4.7 + 0.7 + 0,.7° + etc. esttrès-convergente lorsque y est une petite fraction, et il suffit des deux premiers termes 6,ÿ -F #7? ou 1 1 58 r(: + ip Jeour en trouverla valeur avecsept décima- 2 1 . D les exactes, pour peu que - soit au-dessous de—. Ainsi è 2 10 pour rendre ce procédé parfaitement applicable à tous les cas, il faudra calculer à part les dix premiers ter- mes de la série, les ajouter ensemble, et employer en- suite les formules pour trouver la somme des autres. (Foy. Kramp. 4rith. universelle.) Par exemple, on demande la somme des cent pre- miers termes de la série 1 + : + ; - h + etc. La somme des 10 premiers termes de cette série est 2 + à déterminer la somme des go autres. 2341 2520 , ou, en décimales, 2,9289082, reste donc On fera dans (g) x = 11,7 —1 et m—9o, et la somme demandée sera exprimée par réalisant les calculs, on trouve Log 101 — 4,6151205 Log 11 — 2,3978953 AE 0,0461433 ï A——— 0,0045124. 101 ) 4 4 PL D LL. La somme des termes depuis K jusqu'à -——, sera Le 100 donc 2,2588561 et celle detousles 100 termes5,1838243. Jean Bernouilli a démontré le premier d’une ma- nière Lrès-ingénieuse, mais indirecte, que la somme totale de cette série est une quantité infiniment grande, vérité que d’autres géomètres ont démontrée depuis par d'autres procédés et qui paraissait alors très-singulière en ce que les termes vont continuellement en décrois- sant. Pour obtenir la somme de toute série harmonique continuée à l'infini, il faut dans l'expression (g) faire SO 495 De mu m—=%,et comme alors log } devient infini tandis que A7 - reste fini et que A—— 7. disparaît, il ns en résulte que a somme de toute série harmonique, continuée à l'infini, est elle-méme infinie. 5. Dans les formules précédentes, la valeur numé- rique de la fonction désignée par Ay, est tout aussi difficile à obtenir que celle de la somme dont elle fait : | L partie, lorsque y n’est pas moindre que — et l’ex- 10 pression (g) serait d’un faible secours si celle n’of- frait elle-même un procédé très-simple pour trouver Ay quel que soit y. En effet 2 étant un nombre aïbi- traire, si l’on fait m — 10 et x —1 et qu'on désigne par S la somme des 10 fractions Ll LE 1 + + + etc... I 1 Lt 1+r Li on aura en vertu de (g) S — Log(r + 10r) + Ar — À. el I r d’où l’on tire (h) Ar = r5—Log(: + 10r) + A= … Ainsi, r étant un ombre quelconque, on obtiendra la valeur numérique de Ar à l’aide de celle de A, 1+ior que les deux premiers termes de la série suffisent pour faire connaître avec sept décimales. Proposons nous par exemple de trouver avec sept décimales la valeur numérique de 44. Nous cherche- t : É À rons d’abord la somme des 10 fractions 1, :, -, etc... 2 9 3 ce qui nous donnera S — 1, 6262894. Nous calcu- lerons ensuite r 14 — L 4 : _— + \—0,0495737 Non 41 2 a. 20499797 4 (+ Li “6: quant au logarithme naturel de 1 + 10r ou de 41, les tables donnent 3,7135821 ; ainsi substituant toutes ces valeurs dans (2) nous obtieudrons définitivement A4 —2,8411592. Cherchons pour second exemple la valeur numéri- VA que de À 3" Nous avons d’après (4), 14 prets Lo + 4 "ETS + nu E: 496 S0. 4 Le produit; S désignant la somme des fractions [9 4 Î À etc. juequ'a À Vus To. JS 39 , il viendra en réali- 4 37 I EH 39 = 3, 3 / 13 4 > _. plus A, —0,0{72325 ; etcemme Log 1 —0 625578, 43 3 d sant les calculs 1135340. Nous trouverons de A 4 i— 0,79817809. 9. Si la somme de toute série harmonique, conti- il en résultera A nuée à linfiniest une quantité infiniment grande , la différence de deux séries harmoniques continuées toutes deux à l'infini, st toujours une quautité finie. En effet, d'après ce qui précède, la somme de la série r r r r 1 qe: e à = = _— etc. à l'infini æ r T+r x—+or “à x+5r La . est x+mr r Log ( - #) + A . et celle de toute autre série harmonique r TS + etc. à l'infini, His »! x | est également Log ( mn étant une quantité infiniment grande. mr à : e FA La différence de ces deux séries, ou la série (?), r r r r Le r ra = — - _—— — — — — c. X Z x+r 2+r x-2r Z— 23 aura donc pour somme (4) 3 r r Log - A - —A-, 8x Là æ z Cette dernière expression donne les moyens de déter- miner avec la plus grande facilité les valeurs numéri- ques d’uve infinité de fonctions très-importantes. Nous l’appliquerons seulement à la série remarquable , 4 Fe + etc. —- GUESS IE + qui exprime, comme on le sait, le rapport du dia- mètre à la circonference. Nous avons icir—#4,x—1,2—3; ainsi , substi- SO tuant dans (4), et désignant par 7 la valeur de la série, nous aurons r = Log 3+A4— a à mais Log 3 = 1,0986123 A4 = %,8411502 3,9397719 4 A3 — 0,7951789 Donc, r == 3,1415926 Il faudrait ajouter ensemble près de 100000 termes de cette série pour obtenir une valeur de 7 aussi appro- chée que celle qui résu'te de ce calcul si simple. 10. Ce n’est que dans un très-petit nombre de cas qu’on peut obtenir soit le terme sommaloire , soit la somme entière des séries sous une forme fiuie , et l’on voit que le problème général de la sommation des sé- ries se ramène à celui de transformer une série donnée, dont la convergence n’est pas assez rapide pour faire connaître sa valeur numérique, en une autre série équivalente , dont la convergence soit telle qu'il suffise d'un petit nombre de termes pour déterminer sa valeur. Considéré de cette marière, ce problème a été l'objet des travaux des plus grands géomètres, et nous regrettons de ne pouvoir faire couuaitre les transfor- mations ingénieuses à l’aide desquelles Moivre, Stir- liug , Euler, Herman, Maclaurin, Lagrange , Simpson et tant d’autres l’ont résolu de diverses manières. Nous croyons cependant devoir exposer un procédé singuliè- rement commode, dû à Hutton, pour sommer, par ap- proximation, toutes les séries dont les termes sont alternativement positifs et négatifs. Après avoir réduit en fractious décimales les dix à douze premiers termes de la série proposée, on les écrit les uns au-dessous des autres, ce qui forme une colonne que nous désignerous par A. A côté de la colonne A on en forme une seconde B composée successivement du premier terme de A, de la somme des deux pre- miers , de celle des 3 premiers et ainsi de suite. Une troisième colonne C se forme ensuite en prenant la moyenue proportionnelle arithmétique entre les deux premiers termes de B, puis entre le second et le troisième et ainsi de suite. Une quatrième colonne D se compose, de la même manière, des moyennes pro- portionnelles entre les termes de C. Enfin, on continue ces colonnes de moyennes proportiounelles, jusqu’à ce qu'on parvienne à une dernière colonne qui ne contien- SO dra plus qu’un terme. Ce dernier termesera uue valeur approchée de la série, d'autant plus exacte qu'on aura employé un plus grand nombre de termes. Avec dix à douze seulement on obtient ordinairement six à sept décimales exactes. Voici un exemple de ces calculs sur la série traitée ci-dessus : Hs = qui est une de celles dont la convergence est la plus Li 4 lente, Nous savons d’ailleurs que - r — 0,782398... À B c + 1,000000 1,000000 . D RAR 0,833333 - — 0,333333 0,666667 0,500000 — 0,200000 — 0,142857 + o,11rrit — 0,090909 + 0,056023 — 0,066667 + 0,0556524 — 0,052032 + 0,047690 0,866667 0,513092 0,760460 0,808150 0,76006067 0,7922358 0,779365 0,789466 0,792473 0,797001 0,783080 0,750992 0,757301 0,794415 0,782969 0,785037 0,752040 0,702220 Arrivé à la colonne D, l'inspection de ses valeurs montre que les derniers termes convergent plus rapi- dement que les premiers ; alors, pour abréger, on se contentera de continuer le calcul sur les quatre derniers termes , ce qui donnera D E 0,785037 0.-85338 F G 4 70) € ST . 0,785640 a 0,785350 953 a 0,709 ss 0,79990 0,755228 Rae: À 0,785409 »199997 2 0,785904 d : 0,785240 Ja valeur G est exacte jusqu'à la cinquième décimale. En prenant quelques termes de plus cet plus de décimales on approcherait davantage. Ce procédé peut s'appliquer avec succès à des séries même divergentes. La célèbre série hyper-géomeétrique d'Euler, 1— 142 — 6 + 24 — 120 + etc., traitée de cette manière, donne 0,5963473 + etc. pour sa somme. 11. Considérons maintenant le problème de la som- mation des séries d’une manière plus générale, et, dési- gant par fx une fonction quelconque de la variable æ, proposons-nous de trouver la somme où du moivs la série sommatoire de la suite, Ja + f(x —7) + f(x—2r) 1 fx —3r) + etc. TOME Il, s0 497 En vertu du théorème de ‘Laylor, nous aurons Jx = fx dfx pr d'fx 7 X—r) = fx — APTE nr p ñ - Ja dx 1,” da he2 es E) dix 2r fx 4r° (x—0r) = fx — * - - — etc. Sa : FR de 1 + dx? 1.2 Re Ufæx 37 d'fx or Jlæ--3r) = fx — Ta + P etc. da? 1.2 Si nous retranchons chacune de ces égalités de celle qui la précède, il viendra | dfx Shot ri , dfx r d'fx 3 . fr. ri TN = . r ES RS MER dx 1 dax? vu das" 1.2.3 ds LD a à S | © A FR Opérant de même sur ces dernières pour avoir les secondes différences ; puis sur celles-ci pour avoir les troisièmes différences, et ainsi de suite, on tiouvera en rassemblant les résultati, dfx 1 dfx 1 GSfT ee nel = Ses = = 73 — ctc. ie de 4 2 dx* / Mas dx 14 — etc. fx — 7 — etc. difx 10 d'fx , 65 d'fx fx — — 4 — AE Se —— 19 — etc. SA 7 dxi … 5 dx° FT E.6 da CIC. == Ctc. En examinant les numérateurs des cocfficiens numé - riques de ces expressions, On voit qu'ils sont identique- ment les mêmes que ceux des développemens des fac: torielles (voy. ce mot) à exposans négatifs , car ils sont formés, comme ces derniers, par les différences pre- 65 493 SO | mières, secondes , troisièmes, cte., des puissances des nombres naturels 1, 2, 3,4, etc. Désignant donc, comme nous l'avons déjà fait par (mn) le coefficient général de la factorielle dont l'exposant est m2, et par (m'/n) celui de la factorielle dont lexposant est —1», nous aurons évidemment pour la différence de l’ordre »2 de la fonction fx l'expression drfé n _ dx" : (m'T) dm+if A L É . JA Mi dant Amfa — (r'13) dn+3fx 7 (mEimto)m+3) dant OC rene stosamescrestte m3 Si nous faisons #2=—— 1, le second membre de cette éga- lité exprimera la somme de la série proposée (roy. ci- dessus, n° 4), et comme le coefficient numérique (»2'1n) devient (#/n) lorsqu'on change le sigue de 72, nous trouverons, en désignant par 5 la sonne des fonc- tions (/) Je + Jar) + fear) + Jon) + ete. 1 Qi) ( S= f frax + . + fx — 11) dfx 0.1. | (173) fx 0.1.2 dx? + (74) Ô, 1:28 A O Le coefficient (m7n) devenant zéro toutes les fois que mest plus petit que 7 (voy. Facronerres, 14) les quantités (ii) (Gi) (173) (174) etc. 6: ? Oo ? o ” 0 ? : ; te , 0 sont de l’espèce de celles qui se réduisent à — pour cer- 0 taines valeurs de la variable qu’elles renferment, ct elles sont comprises sous la forme générale ( m 1) FI —1 car elles sont en réalité ce que devient cctte expression dans le cas de m2 — 1. Ainsi on obtiendra leur valeur, en considérant m1 comme la variable, et en difftrentiant : SO le numérateur et le dévominateur (voy. Dirr., 47), ce qui donnera généralement dim In) dm Ces coefficiens numériques sont donc, dans le cas de m —1, les dérivées différentielles des coefficiens de la factorielle du degré ». Nous allons procéder à la déter-- mination de ces dérivées différentielles dont l'impor- tancese manifeste encore dans un grand nombre de questions intéressantes. 12. Si dans le développement de la factorielle géné- rale gr, nous faisons pour plus de simplicité «a = 1, nous aurons (v0y. IACTORIELLES , 14) pur 1 + (mir + (mlo)r + (m13)r + ete. les coefficiens (71), (m2), etc. , ayant les valeurs (b\ dans l’article cité. En considérant »7 comme une quantité variable, nous obtiendrons, en différentiant les deux membres : de cette égalité , (m2) d(mr) =7r.diml1) + r.d{ml2) + r°.d(ml3) + etc. Ainsi, en développant d’une autre manière d{r1r)en série procédant suivant les puissances progressives de r, la comparaison des coefficiens pourra nous offrir l'expression particulière des différentielles d{mli), d(mlo), etc. Or, si nous désignons par n l’accroissement infiniment petit ou la différentielle de 2, l'accroissement corres- pondant subi par la factorielle est nier — qair mais nous avons (FACTORIELLE, 3) MALE LIDE—S LIU (inrrir dont le premier facteur vrir se réduit à 1=—nAr, à cause I . de n = +, (voy.Facurrés) et dont le second (1+r}"lr, étant développé, donne (arr = (ire (Tr). ar er — (2) (1Hnr)n—e rt etc. Xemarquons maintenant que le développement de la. puissance générale (r4nr# se réduit à ses deux pre- miers termes 1-unr, en négligeant les termes affectés des quantités infiniment petites des ordres supérieurs SO #,n,etc., et, par conséquent, que l’on peut donner a cette dernière égalité la forme (r+arpnr = (ibn). {a+ (mli).r4(ml2).r Letc.} — mir. {(mli)}4o(ml).r43{ml3).r+ etc. } Désignons maintenant par fl lasérie (mi) + 2{mD2).r + 3(inT3).r° + 4{mIf).75 + etc. etl’expression quenous venons de trouver seraidentique Ï q avec (rHnrVair = (ir) arr mare TI = Lire (nr nr — 73, TI)re multipliant cette dernière par 1—zAr, nous aurons dé- fivitivement, en retranchant le terme affecté de la quautité infiniment petite du second ordre »?, LAHNT — yn r (inr)rtr = LATE Cr ART POI re, LOT, AN Ainsi, retranchant 17 de part et d’autre et rempla- çant x par dm, nous obtiendrons pour la différen- tielle de la factorielle 117 demi) = (mr. ami 7 It — vir, ar). dm Si nous remplaçons dans cette expression les quantités #7, Il et Ar par leurs développemens ar = 1 +(mli).r + (D) .r2 + (m13).7r5 + etc. HO =(ali)#a(mD).r+3(ml3).r + A{RIDrS + etc. AT =g,.r+ Our HO. HO, ,ri + etc. Nous trouverons, en effectuant les produits et en ordon- nant selon les puissances de r, d(imr) = 4,r.dm-A,r -dm+Asrdm+Airidn + etc, es quantités A,, A:, A5, etc. étant 1=7M—0, A,=(m—1—0,).(mT1)—0, Aa (3 —0,). (mm D) —0,. (mli)—0, = (ri—3—0,), (13) —9, (mL) —0,(mL1)—09, (m4 —0). (m1) —02.(m13) —03(m 12) —0(m1s) - 05 tc.= etc. S0 Coimparant ce dernier développement avec le pre- 499 mier (72), on voit que d{mli)—A..dm, dim[>)—A,.dm, diml3)=A;.dm, ete., ce qui donne pour la dérivée dif- férentielle du coefficient général (»1#) l'expression (x) d(mm Tu) D CC — 0:.(mlu—53) — 0,.(mlu—4) li. ss. — Vi1.(mli) — y On ne doit pas oublier que dans cette expression tous les termes affectés des nombres de Bernouilli à indices impairs, excepté le premier %, disparaissent parce que tous ces nombres sont zero. 13. Si dans l'expression précédente nous faisons m1, toutes les quantités (m1), (m£2), etc. devien- nent o , et l’on a simplement dm Tu) "= — 0, dim di d’où, en général, (11u) 0, L 8 : . ., Gi) , I sauf la première quantité . qui est 1 — 0, — _ : > 143 Les autres sont donc, JE 0, : ) ——0;=0, ! 15) 1/6 117 (EPP LEO PRES er ei o 0 0 0 (148) — — H, etc., etc. o Substituant ces valeurs dansla série sommatoire (4), elle devient (o) dfx 1 CE CIO ARTS dfr RAT 150 DL Lerqy. UP S = nf Je de fe +0. dx 1 d fx r° fr PR etc. Dee dans laquelle les nombres 0, , 0, %, etc. ont les valeurs connues ï I ï I = + —, = — ——,06— "À —— 05 — — —- etc. d'à 12° 120 Le 152. 240 (Joy. FAcuLTÉS, 10.) 500 Ss0 14. S'il s'agissait seulement d'obtenir la somme des m premiers termes de Ja série, depuis x jusqu’à JS (æ—(m—i)r), il faudrait évidemment retrancher de S la somme des termes depuis /{x—mr) jusqu’à l'infini; or, cette dernière somme, en la désignant par S', et en faisant pour abréger x — mr =, est e =? [Sd +! fe +0 LT + ete. Ainsi, la somme demandée, ou le terme sommatoire de re f2. ds la série, peut étre mis sous la forme (p), TOP Les | df rf dfi dx — | (A 15. La suite décroissante fe + fa —r) + fr—or) + ete... jusqu'à flx—mrtr) est, en faisant x—mr—7, eten prenant le dernier terme pour le premier, la même chose que la suite croissante FH) (star) 45437) + etc. jusqu’à f'(zHmr). Ainsi pour obtenir la somme des 2 premiers termes de la série croissante Ja fer) Hfiaar) + Ret3n) + ft) Lete., c'est-à-dire, des termes depuis f: jusqu’à flzHonr 7) inclusivement, il suffit d'ajouter à l'expression (p) le terme /z et de retrancher le terme f{z4mr) = fx ; cette expression devient alors (y) Le fra] + 11] or [Æ ” dE dx dz Da Tdfx dfz La 25 (É | Se EC sn st 08 L 16. Appliquons cette dernière formule au cas remar+ SO quable où la fonction f désigne une puissance quelcon- que des variable æ et z, c’est-à-dire, au cas où l'on de- mande l'expression de la somme des »2 puissances zu + (z4r) Æ (aHor)r + etc. jusqu'à .(2+4mr—r)r Nous avonsici æ —2z + mr, et 241 à a+ (z mr) +1 = — 4 fx.dx _—_ = m+1 +1 +1 d' fi . = I Th = prit, (z nr), n pe az" Substituant ces valeurs dans (g) il viendra pour la somme demandée (r) I ru) Lens +1 — 2043] : [z4— (24 mr)r] +- p.0,,r [(sHmn)ti — zu] pu—3)(u— _—— «0.7 mr) Ju st —3 + RTS (as J pu—i)(u—2((u—3) (2-4) ; y 5 ‘ — =— Üc. nr) nt + 1.2.3.4.5 PIE J + etc....... ses . 17. Si l’on faitsuccessivement dans (r)u — 1,0, u = 3 ,etc., cette expression fera connaître la somme des 72 nombres en progression arithmétique , 3 + (547) + (sHor) + (2457) +... (str--r) la somme des carrés de ces nombres, celle des cubes, etc. Dans le cas deu — 1, (r) se réduit à — [(sHnr) — 2] + à [z— (24m) |] = omr.7+nr 2r mr omrzmr—mr 2r 2 e m[224mrr], c’est-à-dire que la somme des termes d’une progression arithmétique est égale à la moitié du produit du nom- bre des termes par la somme du premier et du dernier termes, Vérité connue d’ailleurs. (Foy. Proc. ariTu., 8.) Dansle cas de y — 2, on trouve, pour la somme des carrés de ces mêmes nombres, l’expression SO m Ve 5 CG Æ On Gr.z (om) mn 1) 77] Dans le cas de x == 3, on a pour la somme des cubes L \ \ se [Gr (ours (2er) ] UE : = et ainsi des autres. 15. Faisons dans l'expression générale (r)z—o ct r—1,elle nous donnera pour la somme des #2 pre- miers tcrmes de la série des puissances cu in Hop + 3 L'irbLetc.. L (mis l'expression particulière UE: NTI 0, me 4,0 mt b uiu—3){u—0) + 1)w—2) 0,.me—3 1209 / nu )\u—2)\x—3)(2—4) + 9. m—° dans laquelle le terme + (—1)7.9, 41 résulte des con- stantes introduites par les intégrations. En désignant généralement par M{m), la somme des puissances », on trouve successivement Mim), — m M(m): 2 Z ne — Om I Min): | 3 LM — mn? + 20, Min Emi — 6m + 30,n0 etc. etc. valeurs que nous avons employées à l’article Facurrés. 19. On peut appliquer les formules générales à la sé- 1ie réciproque des puissances I T Fer À + ï L Gone À Gare À ae (z En faisant . négatif, on obtient pour la somme de cette série continuée à l'infini A 2/4 HN | 2 > 1 F x 1.2.9.4.9 La convergente de cette série sommatoire dépendant du rapport de la différence r au premier terme z, on pourra la rendre aussi grande qu'on le voudra, en cal- culaut à part la somme d'un certain nombre de termes de la série proposée, par exemple, depuis y J'squ'à I . ; ; .. ———— , puis en appliquant la formule à la somme (zur —r,# L des autres depuis jusqu'a Piofioi, Faisant (z+ar zæ+mr = x, cette dernière somme sera {s), x 1 j— CCC: (u—1)xr—1,r Fe D (£ Proposons-nous, pour exemple, de trouver la valeur numérique de la série réciproque des carrés continuée à l'infini. Nous avonsiciz = 1,7 1,20, La somme des neuf premiers termes est 1,5307631 ; et comme æ = 3 + mr = 1 + Q — 10, les termes de la série (s) deviendront premier (erme — 0,1000000 second terme 0,0050000 troisièmeterme — 0,0001666 quatrième terme — 0,0000003 Ainsi on peut négliger les autres, si l'on ne demande pas plus de sept décimales. Ajoutant la somme 0,1051669 de ces quatre termes avec celle des neuf termes de la série, on aura définitivement 1,6449349 pour la somme de la série réciproque des carrés, continuée à l'infini. 20. On peut encore déduire de la formule (7) l'ex- pression générale du logarithme naturel d’une facto- riclle quelconque ar, expression très-utile dans un grand nombre de cas. La factorielle &* 7 étant identique avec le produit a(a-r) (ar)... (amr—r) on a d’abord évidemment Log(an") = Loga + Log(a+r) + Log(a+2r) + ete... + Logla-tmr=r) 502 S0 mais on a aussi généralement, quelle que soit la quan- tité æ , Logxz = æ(x° — 1) (Foy. Locanrrumes, 6) ; désignant donc, pour faciliter l'impression, par 7 la quantité infiniment petite =, ce : + Li qui rendra réciproquement © = — , la somme des lo- n garithmes prendra la forme 1 Log(ar”) —-} an + {a+ri+etc..….(arnr—r) —m n | Appliquant à cette suite la formule {r), en observant qu'on a généralement z — 1 + x Logz, Ll lorsque r = 5, on trouvera pour les trois premiers termes de la série sommatoire — m + i[(e +r).Log(a-mr)—aLoga | —- Log (Æ,. Quant aux termes suivans, si l’on désigne par la ca- ractérisque ®% la fonction de x dounée par la série (9), I £ I dx = x + 3 ne + 3 GX + 5 a + etc. se r leur somme totale sera exprimée par ® ——— — a+ mr Le logarithme demandé sera donc (u) Log(anr) — — m +- =: [(a+mr)Log(a+mr)—aLoga] Li a-+mTr nr 21. Si l'onfait a — 1, ce qui rend ces formules plus simples sans en diminuer la généralité, il vient (v) Log(1#r) = mr — À Log(1+mr) 2 r LD ——— — 1+ar " SO expression dont on peut tirer les moyens de calculer facilement la valeur numérique de la fonction &r, quelle que soit la quantité r, En cffet, prenons à volonté le nombre 72, il suffira de le supposer égal à 6, 8 ou 9 tout au plus; nous aurons (x) r Ew77 I mr r Dr—=— mn + [E — :] Log(r+nr) + — Log (11) s à r ; ; et la fonction ——, dont le développement pré- 1+ 72 sente une série tellement convergente ; que les deux premiers termes suffisent dans presque tous les cas pour déterminer sa valeur, fera connaitre celle de «y. Cherchons pour exemple la valeur numérique de r. Ayant icir—1, prenons 2—40, et nous aurons, à cause 191 — 362880 = 720 X 504, BI = — 9 + 2 . Log 104 d — Log (362880). ss ji Li I La fonction æ — est 9,. — 0. —— etc... et 10 ‘ro +3 1000 + I comme ÿ, = : 12 Re . et —— + il suffit de ces deux premiers termes pour nous faire connaitre I D— — 0,008330) 10 avec sept décimales exactes. Nous avons d'autre part : Log(191)— 12,8018275 Log io == 2,3025851 J c Fm . Log 10 — 21,8745584 à l’aide de ces données on obtient définitivement 1 — 0,0810615. Se Prenons pour second exemple 3° Faisant le nombre arbitraire #2 — 6, la formule (y) donne CI d ? — — 6 2 5 9 11 13 v =— 6-7 Log5+ 0 — Log É LE | et l’on trouve en réalisant les calculs 23 = 0,0538141. 22, Les formules (x) et (v) ont le grand avantage de SO faire obtenir avec facilité les valeurs numériques des factonielles à exposans fractionnaires, factorielles qui peuvent servir à donner la génération d’une foule de quantités transcendantes, Proposons-nous pour exem- 4x ple la factoricile remarquable 1°, Nousavonsicia=1, L , . . . . F1, = —; ainsi, substituant dans (v), il viendra Ls LL 3 2 Log(i® )= — = + Log = +4 go) voici le calcul : Log 3 — 1,0986123 0,6931472 Log 2 Log” — 0,405/4651 0,0548141 0,4602702 0,081061 0,3792177 — 0,5000000 L Logti®l) — — 0,1207823 le nombre qui répond à ce logarithme étant 0,886227 , nous en conclurons 0,886227 Ce nombre estla moitié de la racine carréede3,1415206, ou du nombre qui exprime le rapport du diamètre à la circonférence. Nous avons démontré en effet que Lye = (r LR (voy. Cencrr, 33); or, en vertu du théorème (voy. FAcroRIELLE, 2) anir = (a+-{(m—i)r}rir on a évidemment (ef) JC 23. Euler a obtenu, pour les séries réciproques des puissances des nombres naturels, des expressions sin- gulières dépendantes du nombre # = 3,1415926. Il à SO 905 trouvé que la somme de toutes les séries continuées à l'infini et représentées sous la forme générale I l 1 1 I Pur Vgn Dr T5 & + etc est toujours dans un rapport commensurable avec #7. lorsque » est un nombre pair. Cette somme pour n— 2,est....... ——— . T° ’ 1,2.3 2? I F NM Liinoseusese — ri FA 142:94460 3 6 24 Ÿ n = séodsaesce - ——— T° 1.2.3.4.5.6.7 3 6 3 M OL. saone ———, LT D 0 2° 9 10 = 10e reset ————— 57 Leds des dese DE ‘9 240 6ot R = Ido — ——— . —<—=. 7x"? Tededesesseld 109 , 27? 1 RE DE RP .5=. m4 L Indidarsesc la 2 214 361 LR Te ——— ET 122.3... 17 15 216 4386 A LR SE yat lDcdss es 10 21 18 2 1222277 h.= 20. sise = — . .722 MO PRES 55 220 854513 2 Nn = DBerrosrouo.s = . — . T°° 1251 31 2% 1181820455 ; A RCD DOOROD e ——— . mi x21E 27 7 224 697792 : = tee ne ee - JOUET 127 I La série très-irrégulière des cocfficiens tr Ur03 51601 : I rs ——%, etc. +31 \ BY Sbwroat se représente dans d’autres circonstances. (7’oy. Euler, Introd. analy. infinitorum.) 24. La sommation des séries présente un grand nom- bre de particularités qui ne peuvent trouver place dans cet article ; nous devons nous borner maintenant SO à indiquer à nos lecteurs les sources où ils doivent _ 504 puiser. Ce sont : le calcul différentiel d'Euler; l'ana- dyse des refractions astronomiques de Kramp ; Miscel. analyt. de Moivre; Methodus differentialis de Stir- ling; De sertebus infinie. de Jacques Bernouilli; Théorie des jeux de hasard de Montmort; Meditationes analyt. de Warivrg ; Mathematical dissertations de Simpson ; Lucubrations de Landen: etle Traité des différences et des scries de Lacroix. SOMME. (44g.) Nom que l’on donne à la quantité résultante d'une addition. (Foy. ce mot.) SOMMET. (Gcom.) On désigne généralement sous ce nom le point le plus élevé d’une figure géomé- trique. Le sommet d'un angle est le point commun des deux lignes qui le forment. Le sommet d'un triangle est ordinairement le som- met de l'angle opposé au coté que l’on considère comme sa base. Le sommet d'un solide est le sommet de l'angle so- lide opposé à sa base. Dans un polyèdre le sommet de chaque angle solide est considéré comme un sommet du corps. Le sommet d'une courbe est en général le point où la courbe coupe l'axe des abscisses. SON. (Acoust.) Résultat du mouvement vibratoire des corps transmis aux nerfs acoustiques , ou forme dont les organes de l'ouie revètent les sensations qui leur sont propres. (/'oy. ACOUSTIQUE.) Les vibrations d'un corps élastique, causes premiè- res du son, se communiquent à toutes les matières im- médiatement contijuës et par suite à toutes celles qui se trouvent en contact avec ces premières. Pour qu'il y ait sensation d’un son, il faut qu'il existe une conti- nuation de matière quelconque entre le corps vibrent et l’oreille. L'air atmosphérique est ordinairement le milieu qui transmet l'impression des vibrations aux organes de l’ouie, mais toutes les matières liquides ou solides peuvent remplir la même fonction. La propagation du son, considérée sous le point de vue de la vitesse avec laquelle il parvient à l'oreille, à été l’objet des recherches d’un grand nombre de savans; ils se sont accordés à reconnaître que dans cette propa- gation le mouvement est toujours uniforme, c'est-à- dire que les espaces parcourus sont proportionnels aux temps. Des sons forts ou faibles, comme aussi des sons graves et aigus, sont propagés de la même manière et avec la même vitesse. Quant à cette vitesse elle-même, les évaluations sont très-différentes. Roberval l'estimait à 560 pieds par seconde de temps, Mersenne à 1474 ; Duhamel à 1338, Newton à 968, et Derham, Flams- SO teed et Halley à 1142 pieds. Cassini de Thury a trouvé par une longue suite d'expériences fuites sous diverses conditions atmosphériques que la vitesse moyenue du sou est de 1038 pieds de roi par seconde; ce qui dif- fère peu des résultats de Derham, ea le pied de roi est au pied anglais dans le rapport de 16 à 15. Dausles expériences faites avec beaucoup de soin par le major Muller, à Groningue, la vitesse s'est trouvée de 1040, 3 pieds de roi par secoude. Plusieurs autres observa- tions ont fait adopter pour la vitesse moyenne du sou dans l'air atmosphérique le nombre de 1042 pieds ou , L , : , : 333 mètres par seconde. D'après cette donnée lin. 2 tervalle eatre la lumière qu'on voit presque instanta- uément etle son peut servir à évaluer approximati- vement la distance dans une explosion quelconque, comme le serait par exemple un coup de canon. Plusieurs géomètres asilingués et particulièrement Poisson (Journal de l'école potyt., tome vit) ont tenté de déterminer théoriquement la vitesse du son. Le ré- sultat de ces recherches est qu’en désignant par d la densité de l'air et par gh son élasticité égale à la pres- sion de la colonne barométrique de mercure dont la hauteur est À etla gravité g, la vitesse du son est gh d° Le calcul donne à peu près 288 mètres par seconde, ou environ un sixième de moins que les expériences. Cependant Poisson et Biot ont montré que si l’on fait cutrer daws le calcul, suivant une idée de Laplace, le développement de chaleur qui se fait dans chaque com- pression de l'air et qui augmente l'élasticité, les résul- tats de la théorie peuvent concorder avec ceux des ob- servations. D'après les recherches de Biot sur la pro- pagation du sou par les vapeurs, cette propagation est en effet toujours accompagnée d'un développement de chaïeur. (Woy. Memoire de la société d’ Arcueil, tome ©.) La vitesse du son daus l'air atmosphérique n’est Mmo- difiée que par ce qui produit un changement dans l'é- lasticité spécifique de l'air, c’est-à-dire, par ce qui fait varier le rapport de l'élasticité absolue à la den- sité. Telle est par exemple l'expansion de l'air par la chaleur, qui augmente l'élasticité spécifique en dimi- nuant la densité, pendant que la pression reste la même. Aussi d'après les observations de Bianconi (Comment. Bonon. ; vol. 11), la vitesse est plus grande en été qu'en hiver. L'intensité du son, et le degré de hauteur, n’influent pas sur sa vitesse. Sur les hautes montagnes et en général à une grande élévation la vi- Lesse est la même que dans l'air inférieur. La direction SO même suivant laquelle le son est produit, n'apporte d'autre modification que celle de son intensité ct l’on entend, par exemple, un coup de canon après le même intervalle de temps, quel que soit le côté vers lequel il est tiré. On a aussi observé la même vitesse dans un temps de brouillard ou de pluie que dans un beau temps. La distance à laquelle un son transmis par l'air est encore perceptible à l'oreille ne peut être l’objet d’au- cune évaluation moyenne, car elle dépend de son in- tensité et par conséquent de toutes les circonstances contingentes qui peuvent contribuer à modifier cette intensité, telles que la direction des vents, les échos , les montagnes, etc. On cite des exemples où l’on a entendu des sons à de très-grandes distances : à un siége de Gênes les coups de canon se firent entendre à une distance de 90 milles d'Italie. (Zransactions philos. n. 113.) Chladni rapporte qu'étant à Wittemberg il entendit distinctement les coups de canon de la bataille d’Iéna, à une distance de 17 milles d'Allemagne (28 lieues), moins par l'air, à la vérité, que par les chran- lemens des corps solides, car il appuvyait son oreille contre un mur. Voyez pour la théorie de la propagation du son: Euler, De motu aëcris in tubis ; le même, Recherches sur la propagation du son; Lagrange, Rech. sur La nature et la prop. du son, tome 1 des Mém. de Turin; Riccati, Delle corde owero fibre elastiche, Bologne 1767; Young, Enquiry into the principal phænomena of sounds an musical strings, 1784; Lambert, Sur la vitesse du son, Mém. de Berlin, 15065; Trembley, Observations sur le mouvement des fluides, Mém. de Berün, 1801; d'Alembert, Traité de l'équilibre et du mouvement des fluides ; Chladni, Traité d'acoustique; Poisson, Sur La théorie du son, Journal de l'école polytec., tome vu. Voyez aussi dans ce dictionnaire les mots : AcousriQue , Ecuo et Porrevoix. SOSIGÈNES. L'un des astronomes de l'école d'A- lexandrie, qui furent appelés à Rome par Jules César, pour opérer la réforme du calendrier. Il n’est connu dans la science que par la part importante qu’il prit à ce travail, ct l’on ignore absolument le lieu et l’épo- que de sa naissance, Ce fut lui qui détermina César à adopter l’année solaire; il négligea les fractions de la limitation de cette année par Hipparque, et il la fixa à trois cent-soixante-cinq jours six heures ; c’estle calen- drier de Sosigènes que César fit adopter par le monde romaiu et qui a reçu le nom de Julien. (Foy. GazEn- DRIER.) SOTHIAQUE., (454) La période sothiaque ou cani- culaire est une ancieune période de 1460 aus , qui ra- TOME Al SO 505 menait le commencement des saisons aux mêmes jours de l’année égyptienne, SOUNORMALE, (Geom.) On donne ce nom, dans la théorie des courbes, à la partie de l'axe comprise en- tre le pied de l’ordonnée et celui de la normale, Soit AC une branche de courbe rapportée à l’axe AM (PL 53, fig. 11):si; par un quelconque de ses points C dont CP est j’ordonnée, on lui-mène la tangente CT, puisqu'on tire de ce même point C une perpendicu- laire CD à la tangente, la partie PD de l’axe intercep- tée entre l’ordonnée CP et la perpendiculaire ou la normale CD sera la sounormale. On peut obtenir l'expression générale de la sounor- male dans une courbe quelconque, de la manière sui- vante: Menons d’abord une autre ordonnée P'C'pro- longée jusqu’à ce qu’elle rencontre la tangente, et ensuite la droite C2 parallèle à l'axe. Le triangle rectangle CPD sera semblable au triangle rectangle Cr2C' et nous aurons CP : PD :: Cm: Cm d'où CP X Cm ) — ÈS Cm Si nous supposons maintenant que PP’est infiniment petit ou la différentielle de l’abscisse AP, C'”2 sera la différentielle de l’ordonnée, et en faisant CP = y, C'm= dy AP=x, On PP'= dx il viendra (a) sounormale = Ydy dx expression qui fera connaître la valeur de la sounor- mule dans une courbe quelconque en y substituant les valeurs de dy et de dx tirées de l'équation de la courbe. Proposons, pour exemple, de chercher la valeur de la sounormale daus les sections coniques. L'équation du cercle, rapportée au sommet, étant J? = 2x — x? on en tire, en différentiant , 2ydy —2adx — 2xdx d’où dy __ ax di + substituant cette valeur dans (a) il vient sounormale = a — x Dans le cercle, la sounormale est donc toujours égale à la différence entre le rayon et labscisse. L'équation de la parabole y? = px fournit 64 506 SO dy P di 2Y° d'où sounormale = £ ainsi dans cette courbe la sounormale est constante et égale à la ruoitié du paramètre, + ; db? L’équation de l’ellipse 3° — — (2ax—2x*), donnant ba— x) = ——, on en conclut dx æYy b? . sounormale = —(a—x) a? Enfin, de l'équation de l’hyperbole y? eu (2ax+x), [24 on tire de la mème manière b° sounormale — (a+x). «a Les mêmes triangles rectangles qui nous ont fourni l'expression générale de la sounormale peuvent nous donuer celle de la normale, car ils offrent encore la proportion CP : CD :: Gm : CC' d’où CPYXCC’ Cr CD — Or, CC' est, dans l'hypothèse de PP’ infiniment petit, la différentielle de l'arc de la courbe dont l’ex- pression est \/{dx°+dy?) (voy. Recriricariox); ainsi cette égalité est la même chose que 2V (+ dr) normale — En substituant dans cette expression la valeur de la seconde puissance de la dérivée différentielle de l’or- donnée d'une courbe, on aura la valeur de la normale. Pour le cercle, la dérivée différentielle de J, considé- rée comme fonction de +, étant dy noie et, par suite normale Vl®—(e—x)] VI2axz—a—(a—x)] I Va = a c’est-à-dire que la normale, dans le cercle, est constante et égale au ravon. On sait en effet que la perpendicu- laire menée à une tangente quelconque et au point de contact passe par le centre. SOUPAPE. (Héc.) C'est le nom générique qu’on donne, dans les machines, à de petites portes destinées à permettre et à empêcher alternativement le passage de l’eau ou de tout autre fluide. SOURD. (4rith.) Un nombre sourd est le même qu’un nombre érrationnel où incommensurable, comme ! V/2. Ce mot a vieilli. SOUS-CONTRAIRE. (Geéom.) Deux triangles sem- blables ont une position sous-contraire lorsqu’ayant un sommet commun, leurs bases ne sont pas parallèles, Tels sont, par exemple, les deux triangles rectangles ABC, ADE. (PI. 57; fig. 2.) SOUS-DOUBLE. (4rith.) Une quanuté est sous- double d'une autre, lorsqu'elle est sa moitié. Ainsi 4 est sous-double de 8, comme 8 est double de 4. SOUS-DOUBLE. (Arith) Deux quantités sont dites en raison sous-doublée de deux autres lorsque leur rapport est égal à celui des racines carrées de ces deux autres. Par exemple si l'on a la proportion A:.B :: N/G:: \/D on pourra dire que les quantités A et B sont en raison sous-doublée des quantités C et D. SOUS-MULTIPLE, (4le.) Toute quantité contenue un nombre exact de fois dans une autre quantité est un sous-multiple de cette dernière. 3, par exemple, est sous-multiple de 12. Tous les facteurs d’un nombresont ses sous-mulliples. SOUSTRACTION. (Arith. et Alg.) Une des opéra- tions fondamentales ou des règles primitives de la science des nombres. Elle a pour objet de construire un nombre qui soit égal à la différence de deux nombres donnés. La soustraction est l'inverse de l'addition, car or doit toujours se représenter le plus grand des nombres pro- 50 posés comme prodait par l'addition du plus petit avec le nombre inconnu qu'il s’agit de trouver; par exem- ple, chercher la différence des deux nombres 30 et 12 est évidemment la même chose que chercher le nom- bre dont l'addition avec 12 donne 30 pour résultat. Aiusi, désignant ce dernier par x, on peut dire indif- féremment 30 moins 12 est égal à x, ou 30 est égal à 12 plus æ. H résulte de cette considération que le pro- cédé qu'il faut employer pour faire la soustraction doit être l'inverse de celui qu'on suit dans l’addition; en effet, pour obtenir la différence des deux nombres85634, 85887, ou pour retrancher 85634 de 86587, on doit raisonner ainsi : 89887 peut être considéré comme formé par l'addition de 85634 avec le nombre cherché et alors ses unités, ses dixaines , ses centaines, etc. sont composées de la somme des unités, des dixaines , des centaines , etc., des deux nombres ajoutés ensemble ; donc en retranchant les unités de 85634 de celles de 89887, il doit nécessairement rester les unités du nom- bre cherché, et en retranchant les dixaines de 85634 des dixaines de 89885, il doit rester les dixaines de ce même nombre cherché, ainsi de suite. On peut aisé- ment conclure, comme règle générale, que pour il faut cher les unités du premier de celles du second, retraucher un nombre d’un autre, retran- puis les dixaiues du premier des dixaines du second, les centaines des centaines, etc. , etc. Bien en- teudu qu'il s'agitici de nombres entiers dont les unités sont de même nature; car, par la même raison que deux kilogrammes et deux mètres ne peuvent former un ensemble auquel on donne le nom de quatre , ilse- raitimpossible d'évaluer la différence de deux nombres dont les uvités seraient d’une nature différente. Pour effectuer une soustraction on écrira donc les deux nombres proposés l’un sous l’autre, en plaçant le plus petit sous le plus grand et en faisant correspondre les unités, les dixaines , les centaines, etc., de l’un avec les unités, les dixaines , les centaines, etc., de l'autre, comme il suit 39587 655634 Teste. 4293 f A puis, commençant par les unités, on dira : 4 ôté de 7 reste 3, qu’on écrira dans le rang des unités ; passant aux dixaines, on dira : 3 ôté de 8 reste 5, qu'on écrira dans la colonne des dixaines; passant aux centaines , on dira de même: G ôté de 8 reste 2, qu’on écrira. Pour les mille, on dira : 5 ôté de 9 reste 4, qu’on écrira encore ; et enfin, pour les dixaiues de mille, on dira: 8 ôté de 8 reste 0, qu’on se dispensera d'écrire parce qu'il n’y a plus rien à mettre après. Ainsi, 4253 est le résultat, ou, comme on le nomme, SO 507 le reste de la soustraction de 85634 de 89887, et ce nombre 4253, ainsi trouvé , est nécessairement celui dont l’addition avec 89634 forme 85887. L'addition de 4253 avec 85634 est le moyen de vérifier la soustrac- tion, car si l’on ne s’est pas trompé dans cette dernière opération, on doit, en additionnant, reproduire 89887. Ilarrive souvent, lorsqu'on retranche un nombre d’un autre, que le chiffre inférieur dans une colonne est plus grand qne le chiffre supérieur, et alors on est forcé d’empruntersur le chiffre supérieur, à la gauche de celui sur lequel on opère , une unité, qui, valant dix unités pour la colonne en question, donne alors le moyen de retrancher le chiffre inférieur. C’est ce qu'un exemple va rendre sensible. Soit par exemple 6586 à retrancher de 14543; après avoir écrit ces nombres l’un sous l’autre comme il est prescrit 14743 9886 reste..... 4557 on opérera de cette manière : 6 étant plus grand que 3, où sjoutera à 3 une dixaine qu'on empruntera sur le chiffre 4 des dixaines, puis on dira: G ôté de 13 reste 7, qu’on écrira dans la colonne des unités. Passant aux dixaines, on ne dira plus : 8 ôté de 4, puisqu'on doitse rappeler que le chiffre supérieur 4 est diminué d’une unité par l'emprunt qu'on vient de faire, mais on dira : 8 ôté de 3 , et comme on ne peut encore retrancher 5 de 3, on ôtera 8 de 13, en empruntant de nouveau une unité du chiffre 7 des centaines, unité qui vaut dix dixaines. Arrivé à la colonne des centaines et remar- quant que le chiffre supérieur ne vaut plus que G, et qu'ilest plus petit que le chiffre inférieur 8, on em- pruntera une unité sur le chiffre des mille et on dira : 8 ôté de 16 reste8. Enfin, arrivé à la colonne des mille, comme il ue reste plus que 3 mille, on prendra le chiffre 1 des dixaines de mille et on terminera en disant : 9 ôté de 13 reste 4. Le nombre cherché est donc 4853. On peut voir encore facilement ici qu’en opérant , comme nous venons de le faire, nous avons exactement suivi une marche inverse de celle par laquelle on for- merait lenombre 14743 par l'addition des deux nombres 9886 , 4857, car après avoir ajouté les deux chiffres d’une même colonne il faudrait reporter la dixaine de la somme sur la coloune suivante. S'il se trouvait un zéro dans les chiffres supérieurs ou même plusieurs zéros de suite, on procéderait comme il suit : 1° Soit à retrancher 258169 de 360584 SO 360584 resle.... 102119 Ayant généralement le soin de marquer d’un point les chiffres sur lesquels on emprunte pourse rappeler qu'ils sont diminués d’une unité, on dira : 9 ôté de 14 , reste 5; 6 ôté de reste 1 ; 4 ôté de 5 reste 1; 8 ôté de 10 reste 2 ; 5 ôté de 5 reste o ; et 2 ôté de 3 reste 1. Le résultat de l'opération est donc 102115. 2. Soit à retrancher 3985678699 de 5800430608. 5800430608 3985978699 reste. ... 1514451909 Le premier chiffre 8 des unités étant plus petit que le chiffre inférieur 0, et le chiffre suivant des dixaines étant Oo, il faut emprunter üue unité sur le chiffre G des centaines, mais cette unité vaut dix dixaines ct, comme on n’a besoin que d’une seule dixaine, on en laissera neuf au rang des dixaines, et l’on dira seulement: 9 Ôté de 18 reste Q. Passant aux dixaines, et se rappe- lant qu'on a laissé 9 surle zéro, on dira: 9 ôté de o reste o. Le chiffre 6 des centaines supérieures ne valant plus que 5 , on empruntera encore une dixaine sur le chiffre suivant o , et à son défaut sur le chiffre d'ensuite 3, laissant alors Q surleo , car c’est absolument la même chose que si on empruntait immédiatement 1 sur 30, il resterait 29; on dira donc : 6 de 15 reste; 8 deg reste 1; 7 de 12 reste 5 ;9 de 13 reste 4, mais pour ce dernier comme il a fallu emprunter 1 sur 800, il reste aux chiffres supérieurs 700, c’est-à-dire que les deux o va- lent chacun 9 et que le 8 ne vaut plus que 3 ; on poursui- vra donc en disant: 5 ôté de o reste 4; 8 Ôté de orester; 9 êté de 17 reste 8; et enfin 3 ôtéde 4 reste 1. Et avant écrit bien exactement chaque reste dans la colonne dont il provient, on aura définitivement le nombre 1814451909 pour le reste général. Ces exemples suffisent pour mettre la règle danstout son jour. La soustraction, comme l'addition, se divise en simple et en complexe, la soustraction simple est celle qu’on opère sur des nombres entiers, la soustraction complexe est celle qu'on opère sur des nombres composés de parties entières et de parties fractionnaires, Nous venons de traiter la première , nous allons maintenant exami- ner la seconde. SOUSTRACTION COMPLEXE. Deux quautités composées d’unités de diverses dénominationsétant données, trou- ver leur différence, tel est le but de cette opération. SO Le procédé qu’il faut suivre étant une conséquence de celui de l'addition des quantités complexes , il suffira d'un seul exemple pour le faire comprendre. Soit 3% 24"21" à retrancher de {0° 30' 10"; ayant écrit les nombres proposés comme il suit : TOC ss 5] C'est-à-dire , en plaçant exactement les unités de même espèces les unes sous les autres , on commencera par les unités de la plus petite dénomination et l’on dira : 1 ôté de 10 reste 9 qu’on écrira dans le rang des secondes ; passant aux dixaines de secondes, comme il ne reste rien au chiffre supérieur à cause de l'emprunt qui vient d’être fait, on empruntera une unité sur les 30 minutes, laquelle unité vaut 6o secondes où 6 dixaines de secon- des; ainsi on dira: 2 de G reste 4, et l'on aura pour pre- mier reste partiel 49”; on passera aux minutes dont il ne reste que 29, et l’on aura pour second reste partiel 5"; enfin on passera aux degrés et l’on trouvera pour troisième reste partiel 5°; le reste général sera donc Ge 5° 49". SOUSTRACTION DES FRACTIONS. Si les fractions ont le méme dénominateur, on opérera la soustraction sur les numérateurs, et on donnera au reste le dénominateur commun. Dans le cas contraire ; on commencera par réduire les fractions au même dénominateur, puis on opérera comme il vient d’être dit. Par exemple, si 7 ment 8 de 11, et on donnera au reste 3 Ie dénomina- V « Û s . 5 IT s x , 1 Il on veut retrancher -—— de — , on retranchera simple- 1 teur 17; on aura de cette manière 8 S'il s'agissait de retrancher _ 4 11 RE de Gr 00 réduirait ces 16 fractions au même dénominateur, ce qui se fait en mul- tipliant les deux termes de chacune par le dénomina- teur de l’autre, puis on ferait la soustraction sur les numérateurs. On aurait ainsi Il 5 16 17 e 272 27: (voy. Fracriox.) Fa soustraction s'opèresur les fractions décimales de la même manière que sur les nombres en- üers ; il suffit de compléter par des zéros le nombre des chiffres décimaux dans les deux quantites proposées , ct de procéder comme s’il n’y avait pas de virgule. On place ensuite la virgule avant le premier chiffre des en- tiers, s'il va des entiers, ou à leur défaut avant le zéro SO qui tient leur place; soit par exemple à retrancher d’une part 0,75 de 0,90357, et de l'autre 21,4538675 de 29,35. Voici les opérations : 0,99357 29,3200000 CYR 0,72000 21,4338075 0,12357 7,8901325 SOUSTRACTION ALGÉBRIQUE. Opération par laquelle on retranche une quantité exprimée par des lettres d’une autre quantité exprimée de la méme manière. Cette opération peut toujours se ramener aux règles prescrites pour l'addition en changeant le signe de la quantité qu'on veut soustraire. Par exemple, pour re- trancher a—bæ+-c, de 2a+b—e, il faut nécessairement retrancher toutes les parties qui composent la première de ces quantités des parties qui composent la seconde; ainsi 1l faut successivement retrancher de2a+ b—c, a —bet+e,il faut donc écrire 2a Hb— c—a—(—b) — (+0) mais —(—b) = + bet—(Hc) = —e, donc la quan- lité précédente est la même chose que 2a+b—c—a+b—e, ce qui se réduit par l'addition et la soustraction des ter- mes de même désignation à a + 2b —- 00. La règle est donc de disposer les quantités données comme sion voulait faire une addition, puis de changer tousles signes des termes de la quantité qu’on doit sous- traire. [l ne reste plus en réalité qu'à opérer une simple addition d’après les règles prescrites pour cette opéra- tion. S'il s'agissait par exemple de soustraire Sb — ga +Gd — e de 5h — a + 3c— Ad, on changerait les signes dela première quantité , ce qui donnerait, en écrivant les termes dans l'ordre alphabétique , — a + 7b + 3c — 4d + 9a — 65b — Gd + e b + 5c — 1od+e somme. + 8a — La somme 8a — bb 3c — 10d+e est le reste de la soustraction ou la différence des quantités proposées. (Foy. AppiTiox et ALGÈDRE, 3.) SOUSTRACTION DES NOMBRES IRRATIONNELS. Ou ne peut généralement que l'indiquer parle signe — ; par exem- ple, pour soustraire |/2 de 1/5, on écrit W/5--V/2 ; ce n’est qu'en évaluant ces nombres par approximation qu’on peut ensuite obtenir approximativement leur dif- férence, Dans tous les cas où il est possible d'opérer des 50 509 L transformations capables de ramener ces nombres a n'être que des multiples d’une même quantité irration- nelle, leur différence peut s'obtenir d’une manière exacte, car on a évidemment m m mn M.V/A—N.VA—(M—N)V/A. Cependant cette opération est plutôt une réduction qu’une véritable soustraction , car la valeur numérique du reste n’est connue qu'après l'extraction de la racine, Quoi qu’il en soit, on trouve de cette manière VaI8—V8 = 3V/2—021/2 = Va V27—-V12= 3V/3—2\/3 — 1/3 3 3 3 3 3 VA45—V5 =3V5- \/5 — 01/5 3 3 3 3 3 1054 —\/32a = 3aV/4{a—8y ka = (3a—S)V/4a SOUS-TRIPLE. (4/g.) Deux quantités sont en rai- son sous-triple quand l’une est contenue trois fois dans l’autre. Par exemple, 2 est sous-triple de G. SOUS-TRIPLÉE. (4/g.) Un rapport sous-triplé est le rapport des racines cubes. Ainsi a et à sont en raison sous-triplée de e et d, si l’on a Es 3 a:b::Vc: VAd SOUSTYLAIRE. (Gnom.) Ligne droite perpendi- culaire au style ou gnomon d’un cadran solaire, et placée dans un plan perpendiculaire à celui du cadran. SOUTANGENTE. (Géom.) Partie de l’axe d’une courbe interceptée entre l’ordonnée et le point où la tangente rencontre l'axe. TC (PI. 57, fig. 11) étant tangente à la courbe AC, au point C, si on mène l’ordonnée CP , la portion TP de l'axe comprise entre le pied de l'ordonnée et le point T où la tangente coupe l’axe sera la soutangente. Le problème célèbre de mener des tangentes aux courbes se réduit, comme nous le verrons mieux ail- leurs (voy.TANGENTE), à celui de trouver la soutangente, car une fois le point T déterminé il suffit de faire pas- ser une droite par les points T et C. Avant mené l’or- donnée P'C'ettiré la droite Cr? parallèle à l'axe, les deux triangles rectangles CPT et CC’ sont semblables et donnent CP: TPE: CriNnCn d'où np = 206" Cn Ea supposant PP = Cyr infiniment petit, on a Cm—4x, C'=dy, et par conséquent (a), 510 SP ’ dx soulangente —= —. £ dy Pour avoir la valeur de la soutangente, il faut donc : , dx …, substituer dans cette expression la valeur de 7, Urée y de l'équation de la courbe. Pour la parabole, par exemple, on tire de son ; , dx 2 ; ; équation ÿ?—=pxr, — — —,ct l'on a en substi- dy P tuant 2y? soulangente = —— P ce qui se réduit, en remplaçant y? par sa valeur px, à plaçant y ; soutangente — 2x, c’est-à-dire que la soutangente , dans la parabole , est double de labscisse; ce qui fournit un moyen très simple de mener des tangentes à cette courbe. { Foy. Tax- GENTE.) SOUTENDANTE. (Géom.) Nom que l’on donne quelquefois à la corde d’un arc de cercle. (Foy. Corne.) SPARSILES., (454.) Les étoiles sparsiles, sporades ou informes, sont celles qui ne se trouvent comprises dans aucuue constellation, (Foy. Ixronue.) SPECIEUSE. ArtramMériQUE spécreuse. Nom que les auteurs des siècles derniers donnaient à l'algèbre , parce que les quantités y sont représentées par des lettres que les premiers algébristes nominaient species , espèces. SPECTRE COLORE. (Opt.) Nom que l’on done à l'image oblongae et colorée du soleil, dont les rayons passent par l'angle d’un prisme dans une chambre obs- cure, (Foy. OrriQue.\ SPHÈRE. (Géom.) Solide terminé par une seule sur face uniforme dont tous les points sont également éloi- gnés d’un point pris dans l'intérieur du solide et qu'on nomme son centre. On peut le concevoir comme en- gendré par la révolution d’un demi-cercle autour de son diamètre ; alors ce diamètre se nomme l’axe de la sphère et ses deux extrémités prennent le nom de pôles. Les propriétés principales de la sphère sont les sui- vanies : 1. Toutes les sections de la sphère par un plan sont des cercles. Si le plan passe par le centre, la section est dite un grand cercle. Tous les grands cercles de la sphère sont égaux. 2. Le volume d’une sphère est équivalent aux deux tiers de celui du cylindre circonscrit, c’est-à-dire, du cylindre dont la base est un grand cercle et qui a l'axe pour hauteur, Il est encore équivalent à un cône ou une pyramide qui aurait pour base la surface entière de la sphère, et pour hauteur la moitié de son axe ou son rayon. SP 3. La surface de la sphère est équivalente à quatre fois celle d’un de ses grands cercles. Elle est, par con- séquent, encore équivalente à Ja surface d'un cercle qui aurait pour rayon l'axe ou le diamètre de la sphère. 4. Toutes les sphères sont des figures semblables. F 5. Les volumes de deux sphères sont entre eux comme les cubes des rayons ou des diamètres. On nomme segment sphérique toute portion de sphère séparée par un plan, et zone sphériqueune partie de sphère comprise entre deux plans coupans et paral- lèles entre eux. Si nous désignons par r le rayon d’une sphère , par c la circonférence d’un de ses grands cercles, par S sa surface et par V son volume, 7 désignant toujours le rapport du diamètre à la circonférence , où la demi- circonférence dont le rayon est 1, les propriétés pré- cédentes donneront lieu aux expressions Pour les évaluations numériques, en remplacant + par sa valeur 3,1415926, etc., on peut employer les for- mules (12,56637).7*, S — S— (0,3183.)c° V = (4,18839).r", V = (0,01688)c3 Quant aux segmens et aux zones sphériques, en con- servant les dénominations précédentes et en désignant de plus par R le rayon de la base d’un segment et par À sa hauteur, par R et R'les rayons des deux ba- ses d’une zone et par 2 sa hauteur, on aura les formu- les suivantes : Seginent sphérique surface — (6,283185).rh volume =1(0,523590).(3R°4 + h°) —= (0,523509). (cr — 2h) Zone spherique surface == (6,28318).rh volume = (1,570796).(R2 + R'2 + 3%) Les rapports entre la sphère, le cône et le cylindre circonscrit ont été trouvés par Archimède, comme nous l’avons dit ailleurs. Une particularité très-remar- quable, c’est que le rapport des volumes de la sphère et du cylindre est le même que celui des surfaces de ces corps, c'est-à-dire, 2 : 3. SPHÈRE ARMILLAIRE. (Woy. ARMILLAIRE.) SP Spuène, en astronomie, c'estcet orbe immense ou étendue concave qui entoure notre globe et auquel les étoiles fixes semblent être attachées. Le diamètre de la terre est si petit quand on Île compare au diamètre de la sphère céleste que le centre de cette sphère est par- tout où l’on se place. Dans tous les temps et dans tous les lieux, quelle que soit la position de la terre dans l'espace et celle des observateurs sur sa surface, on a toujours les mêmes apparences de la sphère, c’est-à- dire que les étoiles fixes paraissent occuper le même point sur la surface de cette sphère. Notre manière de juger de la situation des astres est de concevoir des ligues droites tirées de l'œil ou du centre de la terre au centre de l'astre, et qui continuent jusqu’à cequ’elles coupent cette sphère ; les points où les lignes se termi- uent sont les lieux apparens de ces astres. Pour déter- miner ces lieux, ou a imaginé différens cercles fixes aux- quels on les rapporte. (Foy. ARMILLAIRE.) SPHÉRIQUE. (Géom. et ast.) Se dit en général de tout ce qui a rapport à la sphère. Un triangle sphcrique est une partie de la surface d’une sphère comprise entre trois arcs de grands cercles de la sphère qui se coupent deux à deux. Les propriétés de ces triangles sont l’ob- jet de la wrigonomctrie sphérique. (Foy. Taicono- MÉTRIE.) SPHÉROIDE. (Géom.) Solide engendré par la ré- volution d’une courbe ovale autour de son axe. Si l’o- vale est régulière’, ou si c’est une ellipse, le sphéroïde se nomme aussi e/lipsoïde. Où nomme sphcroile allongé celui qui est engendré par la révolution de l’ovale autour de son grand axe, et sphcroïle aplati celui qui est produit par la révo- lution autour du petit axe. La figure de la terre parait être celle d’un sphéroïde aplati. (Voy. Terre.) Quand on a l’équation de l'ovale genératrice, on peut aisément obtenir la surface etle volume du sphé- roïde par les méthodes exposées aux mots Cuvarure et QUADRATURE, ; SPIRALE. (Géom.) Ligne courbe d’une espèce cir- culaire qui s'éloigne de plus en plus d’un point, que l’on nomme son centre, tout en tournant autour de lui. On distingue diverses espèces de spirales, parmi les- quelles la plus célèbre est celle de Conon; elle est par- ticulièrement connue sous le nom de spirale d'Archi- mède, parce que ce grand géomètre découvrit le pre- mier ses propriétés. Nous allons exposer la construc- tion de quelques-unes de ces courbes. SrinALe D'ARGHIMÈDE. Imaginons que lerayon AC du cercle C (PI. 57, fig. 12) se meut uniformément autour du centre de manière que son extrémité À décrit la circonférence dans le même temps qu'un point, parti SP o11 du centre, parcourt d’un mouvement uniforme le ravon AC; le mouvement de ce point, en considérant sa trace sur le plan du cercle, engendrera une courbe Crmn'm'm"A qui est la spirale d'Archimède. Après une première révolution du rayon CA, on peut en imaginer une seconde pendant laquelle le point continue à se mouvoir sur son prolongement, de manière à parcourir une longueur égale à AC pendaut cette révolution; et après cette seconde, une troisième, puis une quatrième et ainsi de suite, ce qui donne le moyen de prolonger la spirale à l'infini. Pour décrire cette courbe par points, on divisera la circonférence du cercleen parties égales, en 10 par exem- ple, puis on divisera le rayon AB en 10 parties égales, et ayant mené par chacun des points de division p, p', p' etc., de la circouférence les rayons cp, cp', cp" etc., on portera sur le premier rayon Cp, de C en »?, une des 10 parties du rayon AC; sur le second ravon Cp', on prendra Cm’ égal à 2 dixièmes du rayon; sur le troisième rayon Cp”, on preudra Cr" égal aux 3 dixiè- mes du rayon, et ainsi desuite.Les points »2,m',m", etc. appaitiendront à la spirale. D'après la construction de cette courbe, le rapport entre un quelconque de ses rayons vecteurs Czetle rayon AC du cercle est le même que celui de l'arc correspon- dant Ap'x à la circonférence entière; ainsi désignant par = le rayon vecteur, par r ceiui du cercle, par c sa circouférence et par v l'arc Ap'x, on aura 3iriivioe d’où Telle est l'équation de la spirale d’Archimède. En ob- r se , EL: servant que —est une quantité constante égale à —, € 27 r exprimant le nombre 3,1415026 etc., on peut don- ner à cette équation la formule plus simple z = av, en T se rappelant que a— —. La rectification de cette courbe ne peut être obte- nue que par approximation, car en substituant dans l'expression ds = V/[dz + 2.4], de laquelle dépend la rectification des courbes expri- mées en coordonnées polaires (voy. REcrIFICATION, 6), les valeurs de z’ et de dz’ tirées de 3 — av, on trouve ds = V/[a ds + a wdw] = adv.V/[1 +] expression qui ne peut s'intégrer que par les séries ou 512 SP les logarithmes, et qui dépend évidemment de la recti- fication de la parabole. (Foy. Recrir., 41.) La quadrature de la spirale dépend de celle du cercle et ne peut être obtenue aussi que par approxima- tion, mais e le présente une particularité remarquable que nous devons signaler. Substituant dans l'expression I LL : Æ z°«dv 20 de la quadrature des courbes rapportées à des coordon- générale CE — nées polaires la valeur de de prise dans l'équation a fra 2 = av, il vient 1 ii I S — + a ve? VE — à 2 1 — ga vs + const ) En prenant l'aire à partir de l’origine et remplacant a? P P 8 plaç 1 par sa valeur : — La 4m comprise entre la courbe et le ravon vecleur corres- on a donc pour l'aire de la spirale pondant à l'arc », l'expression vi S = 2 az 247 Si l'on prend pourunité le rayon r du cercle, sa cir- conférence € sera exprimée par 2r, et si alors on fait l'arc # égal à 97, on aura pour l'expression dela surface ul entière Crom'm'm'm'zA, S = 7. Or, dans ce cas ÿ ] , D comme il s’agit d'unités carrées, 7 représente la sur- face du cercle ; ainsi La surface de la spirale est le tiers de celle du cercle. A s’agit simplement ici de la spirale de la première révolution où, comme on la nomme, de la première spire. Pour les autres spires, il faut remarquer qu’à chaque nouvelle révolution du rayon du cercle il re- passe sur les aires tracées par les révolutions précé- dentes, de sorte que ces aires s'ajoutent les unes aux autres ; ainsi, si l’on demandait l'aire qui se ter- miue à la 72 ième révolution, il ne faudrait pas prendre l'intégrale depuis # = 0 jusqu'à v — 27, mais bien de- puis v= (n—1).2r jusqu'à v — 7.97. On trouve de cette inanière D —(m—3)) S = 5 — Fe n 2 m désignant le nombre des spires. Ainsi , on a pour 2 14 spires, S = £r; pour 3, S — 3 T3 pour 4, ls SP _ celle du cercle circonscrit correspondant qui est suc-- S'— r;'etc. En comporant chacune de ces aires avec cessivement +, 47, Or, 167 etc., on voit que l'aire de seconde révolution est au cercle circonscrit comme 7 : 13, que celle de troisième révolution est au cercle circonscrit comme 19 : 27, Cic. Rapports trouvés par Archimède à l’aide de constructions géométriques si compliquées que Viète a mis en doute leur exactitude, et que Bouillaud a avoué ingénument qu'il ne lesavait jamais bieu comprises. Si l’on prend la différence entre l'aire de deux révolutions et l'aire d’uue seule révolu- tion, on obtient pour l'aire de la seconde spire consi- dérée isolément 27; et en opérant de la même manière, ou trouve que les aires des troisième, quatrième, etc., spires sont respectivement 4r, Ôr, 87, etc.; d'ou ré- sulte, en général, que l'aire de la »2 ième spire, c’est-à- dire, l'aire comprise entre la surface de la (r7—1) révo- lution et la 72 ième révolution, estégale à (mi—1) fois l'aire de la seconde spire. Propriété trouvée encore par Archimède. SPIRALE LOGARITHMIQUE Où LOGISTIQUE. Elle diffère de la spirale d'Archimède en ce que ses rayons vecteurs Cm, Cm', Cm, etc., au lieu de croître en progression arithmétique, croissent en progression géométrique. SPIRALE PARABOLIQUE OU HELICOÏDE. Si l’on imagine que l'axe d’une parabole commune où apollonienne est roulée sur la circonférence d’un cercle (P1.24, fig. 7), l'origine étant au point B, toutes les ordonnées de la parabole Cr, Dr, Eo, etc., concourront vers le centre A et la courbe B#2FA qui passe par les extrémités de ces ordonnées sera l'hélicoide. En désignant par z un rayon vecteur Am, par v l'arc de cercle correspondant BC, et par p le paramètre de la parabole , la nature de cette courbe sera exprimée par l'équation 2° = pv. Sprinae de Pappus. Courbe formée sur la surface de la sphère de la même manière que celle d’Archi- mède est engendrée sur un plan; c’est-à-dire qu'un quart de grand cercle est supposé tourner uniformé- ment autour de son rayon, tandis qu’un point le par- court uniformément et décrit une ligne courbe sur la surface de la sphère. Cette spirale est évidemment une courbe à double courbure. On a considéré encore une foule d’autres spirales pour lesquelles nous devons renvoyer à l’Aistoire de l'Acad. des sciences , 1704. SPIRIQUES. (Geéom.) Les lignes spiriques sont des courbes inventées par Perseus, et qui résultent de la section, faite par un plan, du solide engendré par la ré- volution d’un cercle autour d’une de ses cordes, ou d’une de ses tangentes, ou même de quelque ligne exté- ST rieure. Ces courbes, d’une forme très-singulière, n’ont été l’objet d'aucune recherche ultérieure, (Foy. Montu- cla, Hist. des Math., tom. 1.) SPORADES. (Foy. SrarsiLes et INrormEs.) STATIONNAIRE. (454) On dit qu’une planète est stationnaire lorsqu'elle paraît rester pendant quelque temps au même point du zodiaque. C’est une illusion d'optique produite par la combinaison des mouvemens réels de la terre et de la planète. STATIQUE. (Math. appl.) L'une des branches fon- damentales de la mécanique. Elle a pour objet les lois de l'équilibre des forces qui meuvent les corps. La statique se divise en deux parties dont l’une con- sidère l'équilibre dans les corps solides, et l’autre l’équi- libre dans les corps fluides. La première conserve plus particulièrement le nom de statique, la seconde prend celui d’hydrostatique, (voy. Maru. apps. , Mécanique, et les divers articles qui concernent les machines sim- ples : Levier, PLan iNGLIXE, Pouzre, Treuiz, Coix, Vis. Voy. aussi Force, CENTRE DE Graviré et Fyprosra- TIQUE.) STATISTIQUE. (Math. appl.) Scieuce moderne qui a pour objet la description des forces productives d’un pays, l'inventaire de ses richesses , le mouvement de sa population, en un mot, tous les documens de l’éco- nomie politique. STÉRÉOGRAPHIE. Art de dessiner la figure des solides sur uu plan. C’est la perspective des solides. (Woy. PERSPECTIVE.) STÉREOGRAPHIQUE. (Projection.) (Persp.) La projection stéréographique est celle dans laquelle on imagine œil à la surface de la sphère. Nous avons donné au mot projection les principales propriétés de celle-ci qu'on emploie principalement pour la con- struction des mappemondes. Notre intention était d'exposer ici les procédés deces constructions, mais la nécessité où nous nous trouvons de ne pas dépasser les limites fixées à ce dictionnaire nous force à renvoyer nos lecteurs aux ouvrages spé- ciaux. (Voy. le Traité de Topographie de Puissant.) STÉRÉOMÉTRIE. (Géom.) (de ertgebs , solide et de æirpey, mesure.) Partie de la géométrie qui a pour ob- jet la mesure du volume des corps, (Foy. Soin.) STÉRÉOTOMIE. (4rch.) Art de couper les pierres selon les différens usages auxquels elles sont destinées dans les constructions de l’architecture. STIRLING (James) Géomètre anglais d’un très- TOME IN SU gand mérite, naquit à Oxford , vers la fin xvn' siècle, et fit ses études à la célèbre université de cette ville, IL 515 n’était encore qu’étudiant lorsqu’il publia son premier ouvrage sur les ligne; du troisième ordre, et dans le- quel il démontra que Newton avait omis quelques-unes de ces lignes. Ce livre est intitulé : Sinæ tertit ordinis neutoniancæ , sive illustratio tractatiüs Neutont de enu- meratione linearum tertii ordinis, Oxford , 1517, in-8°. Stirling fat peu de temps aprèsadmis dans le sein de la société royale de Londres. On a de ce géomètre: Hetho- dus differentialis, sive tractatus de summatione et inter- polatione serierum infinitorum, Londres, 1730, in-4°. Dans cet écrit, Stirling, tout en adoptant les principes de Moivre sur la théorie des séries, ajoute beaucoup à ses découvertes. Figure de la terre et sur les variétés de la gravité à sa surface, mémoire qui a été imprimé dans les Transactions philosophiques, vol. 53. STONE (Epmoxp), géomètre écossais, né vers la fin duxvusiècle. Il était fils d’un jardinier du duc d’Argvyle. Comme tous les hommes de génie, il triompha des dif- ficultés qui s’opposaient à ses goûts dans l'étude des mathématiques. On dit qu'il parvint à apprendre, sans le secours d'aucun maître, le latin, le français et les élé- mens de la science, vers laquelle le portaient ses pen- chans. Le duc d’Argyle ayant trouvé dans les mains de son jardinier un ouvrage de Newton, dont celui-ci parcourait un commentaire, s’empressa de lui donner des maitres, sous lesquels il fit de rapides progrès. Il vint à Londres, où il avait été devancé par sa renom- mée, et où la société royale l'admit parmi ses membres. Malheureusement Stone fut obligé pour vivre de don- ner des répétitions et de se mettre aux gages d’un li- braire ; il ne put soutenir la réputation que lui avaient méritée ses premiers ouvrages. Il fut rayé de la liste des membres de la société royale, et mourut daus la misère en 1768. Outre quelques mémoires insérés dans les Transactions philosophiques du temps, on a de Stone: I. Méthode des fluxions, tant directes que inverses, Lon- dres, 1730, in-{°. Cet ouvrage a été traduit en français, par Bondet, sous le titre d'Analyse des infiniment pe- dits , etc. Paris, 1735 , in-4°. IL. Dictionnaire des ma- thématiques, 1726—1743, in-8°. HI. Some reflexions , Londres, 1766, in-8°. SUBLIME. Les géomètres du siècle dernier dési- gaoaient sous le nom de géométrie sublime Yapplication du calcul infinitésimal à la géométrie. SUBSTITUTION. (4/g.) Remplacement, dans une formule algébrique, d'une quantité par une autre qui lui est égale, mais qui estexpriméc d’une autre manière. Si l’on a par exemple, 3° — y [ar — (2x + b2)], et 69 x = —, en remplaçant dans la première expression cd . . æ par — , on aura, par substitution , 2 = Vle-(e+b)] = (8). SUCCESSION des signes. (Ast.) On donne ce nom à l’ordre dans lequel les signes du zodiaque sont parcourus par le soleil, savoir : le bélier, le taureau, les ge- meaux, etc. Tous les mouvemens des astres qui ont lieu selon la succession des signes sont dits m#ouvermens di. rects ; ceux qui ontlieu en sens iuverse sont dits z7ou- vemens rétrogrades, (Poy. Siaxes et ZopraQuE.) SUD. (454) Un des quatre points cardinaux. On le nomme aussi le zaidi. (Foy. ces mots.) SUITE. (4/g.) (Foy. Sérix.) SUPERFICIE. (Géom.) C’est la même chose qu’aire. Ainsi, pour désiguer l'étendue renfermée par les trois côtés d’un triangle, on dit indifféremment la superficie ou l'aire d’un triangle, (oy. Aire.) SUPERPOSITION. {Géom.) Méthode de démons- tration qu'on emploie dans la géométrie élémentaire pour démontrer l'égalité ou l'inégalité de deux figures. Elle consiste à supposer les deux figures appliquées l'une sur l’autre , de manière que deux de leurs parties qu’on sait être égales coincident ou se confondent ; puis on examine, par les directions desautres parties, si elles doivent égalementse confondre. Lorsque toutes les par- ties des deux figures coïncident exactement , on en con- clut que ces figures sont égales. SUPPLÉMENT. (Géom.) On nomme supplément d'un angle ce qui lui manque pour valoir deux angles droits, comme on nomme supplément d'un arc ce qui lui manque pour valoir une demi-circonférerice. On dit aussi que deux angles dont la somme est égale à deux augles droits, ou que deux arcs dont la somme est égale à une demi-circonférence, sont supplément l'un de l’autre. Le supplément d’un angle ou d’un arc de 120° degrés, par exemple , est un angle ou un arc de 60°. SUPPUTATION. (4rüh.) C'est l’action de comp- ter ou d'évaluer la grandeur des quantités numériques en effectuant les diverses opérations de l’arithmétique. SURFACE. (Géom,) Etendue qui n’a que deux di- mensions, longueur et largeur; on peut la considérer comme la limite des solides. ( Fay. Nor. rrÉr., 20,) Les sui faces sont planes ou courbes. La surface plane, qu'on nomme simplement plan, est celle sur lequelle on peut appliquer exactement une ligue droite dans tous Les sens ; il n’y a parcomséqueut qu'uneseule expice SU de surface plane. La surface courbe est celle sur laquelle on ne peut appliquer exactement une ligne droite dans tous les sens ; il existe une infinité d'espèces différentes de surfaces courbes. L’intersection de deux surfaces qui se rencontrent est une ligne dont la nature dépend de celles des surfaces et de la manière dont elles se coupert. Cette ligne est toujours droite lorsque les surfaces sont toutes deux planes. 1. SURFACES PLANES. Deux plans appliqués l’un sur l’autre coïncident exactement dans toutes leurs parties et se confondent. Lorsque deux plans se coupent, leur inclinaison res- pective prend le nom d'angle plan; cet angle se me- sure par l'angle que font entre elles les deux droites menées dans chacun de ces plaus au même point de la commune intersection et perpendiculairement à cette intersection. Lorsque cet angle est droit les plans sont perpeudiculaires entre eux. 2. Deux plans sont parallèles entre eux lorsqu'ils ne peuvent se rencontrer en les supposant prolongés indé- finiment. Les intersections de deux plans parallèles par un troisième plan sont des droites parallèles entre elles. 3. Une droite est parallèle à un plan lorsqu’en fai- sant passer par cette droite un second plan qui coupe le premier, l'intersection des deux plans est parallèle à la droite, 4. Une droite est perpendiculaire à un plan lorsqu'elle est perpendiculaire à toutes les droites que l’on peut mener sur ce plan et qui passent par le point d’inter- section. 5. La situation d’un plan, dans l’espace, est déter- minée par celles de trois de ses poiuts, car par trois peints donnés on ne peut faire passer qu’un seul plan. Il est bien entendu que ces trois points ne doivent pas être en ligne droite. Ainsi deux lignes droites qui se rencontrent , deux lignes parallèles entre elles, un arc de courbe quelcon- que décrit sur un plan, déterminent sa position parce qu’il en résulte toujours trois points qui ne sont pas en ligue droite. Toutes les relations qui peuvent exister entre les plans et les lignes droites sont l’objet de la géométrie élémentaire ; elles se déduisent sans difficulté des rela- tions des lignes droites menées sur un même plan. 6. Dans la géométrie dite analytique (Foy. Arrur- cariox), On rapporte la position d’un plan dans l’espace à trois autres plans qui se coupent deux à deux et qu’on nomme plans coordonnées. La relation qui existe entre les distances d’un point quelconque du plan aux trois p'ans coordonnés est l'équation de ce plan; équation qui est toujours du premier degré et de la forme SU Ax + By + Cz + D—o, A, B,C, D étant des quan- tités constantes et x, y, z représentant les distances va- riables. Toutes les questionsrelatives au planet à la ligne droite daus l’espace se résolvent par la combinaison des équa- tions du plan et de la droite. (P’oy.les Traités d'appl. de l'algèbre à la géométrie.) 7. Sunraces courses. Les seules surfaces courbes que l’on considére dans les élémens de géométrie sont les surfaces latérales du cylindre et du cône droits et la sur- face de la sphère. (Foy. Cône, Cyrinpre et Sruère.) Les surfaces courbes , en général, sont un des objets de la géométrie dite analytique; on les représente par l'équation qui exprime larelation générale des distances d’un quelconque de leurs points à trois plans coordon- nés. Ainsi F désignant une fonction quelconque des variables x, y, z, l'équation Fix, y, z) = o sera l’équa- tion d’une surface, savoir: l'équation d'un plan si elle est du premier degré, et l'équation d’une surface courbe si elle passe le premier degré. Les surfaces courbes se classent, comme les lignes, d'après le degré de leurs équations; ainsi on dit une surface du second degré, du troisième degré, etc., se- lon que l’équation qui la représente est du second, du troisième , etc., degré. La surface de la sphère, celle du cylindre, du cône, les surfaces engendrées par la révo- lution d’une section conique sont des surfaces du se- cond degré. Voy. Biot. Essai de géométrie analytique ; Bourdon, Appl. de l'alg. à la géométrie; Boucharlat, Théorie des courbes et des surfaces du second ordre ; Leroy, Analy. appl. à la gcométrie des trois dimensions; Monge, Mém. del Acad. savans étrangers, tome IX. Quant à la mesure des surfaces, Joy. Aire et Quapra- TURE, SYMÉTRIQUE. (Gcom.) Polyèdres symétriques. Nom donné par Legendre à deux polyèdres qui, ayaut une base commune, sont construits semblablement lun au-dessus du plan de cette base, l’autre au-dessous, avec cette condition que les sommets des angles solides homo- logues soientsitués à égales distances du plan de la base, sur une même droite perpendiculaire à ce plan. Ces polyèdres ont toutes leurs parties semblables en sens inverse comme un objet et son image vue dans un rniroir plan. Deux polyèdres symétriques sont égaux en volume. (Foy. Legendre. Géométrie.) Fonction symétrique. On donne ce nom, en algèbre, à toate fonction de plusieurs quantités dans laquelle ces quantités entrent d’une manière tellement identi- que, qu'on peut changer Jeur ordre ou les permuter l'une à la place de l’autre sans changer la valeur de la fonction, Par exemple, si l’on a les quatre quantités sY TE a, b,c, d indépendantes eutie elles, leur somme a + b Le + d, ja somme de les nuisances an + br Her L dr, ceile de leurs produits deux à deux ab+ ac + ad + le + bd +ed,etc., etc. sont des fonctions symétriques de ces quetre quautités. Toutes les fonctions symétriques des mêmes quan- ütés ont entre elles des relations déterminées qui per- mettent de les exprimer les unes au movyen des autres, ce qui fournit plus'eurs théorèmes très-importans pour la théorie des équations. Nous aliens donner Ja déduc- tion de celui de ces théorèmes qu'on peut considérer comme le fondement de la théorie des fonctions symé- triques. Soicnt m quantités a, b,c,d,e, etc. ; désignons d’une part par À, leur somme, par À, la somine de leurs produits deux à deux, par A;, celle de leurs produits trois à trois, elc., et en général par A, celle de leurs produits de p à w; désignons d'autre part par Si la somme de ces IèmeS quantités , par S, la somme de leurs secondes puissances , par 5, celle de leurs troi- sièmes puissances, etc., et en général par S4 ceile de leurs puissances du degré p. Ceci posé, æétant une quantité variable quelconque, si nous formons le produit des g facteurs (1+ax), (14+bx), ({1+ex) , etc. nous aurons évidemment (voy. Murri- PLICATION, 10) (i+ax).(1+bx).(14ex). (1 dæ)...ete. = = 14 A0 + À 7 + Asa + etc... .—+ Aux Ainsi, désignant pour abrégerle second membre de cette égalité par X et prenant les logarithimes naturels, LX = L{ibax) + L(i4-bx) + Lex) + etc. Or, on & généralement, (voy. LocaniTumEs) 72 53 +. 75 PR TONNES TT Lis) — 3 Z + 3 PS etc. ct, par conséquent , L{iax) == ax —- a + LA — Laixi + ctc. à A ADS 4 I PRE 1 ñ px) = bx— - bar - bas — - bixi + etc. L(ibx) = ba ! bar + gb + ; 1 — dd. è Lfitox)—=cx— -cx + Sox — 7 cat etc. 2 9 4 L(i+dx) —dx— dx . L'dixi + etc. “ NES 2 3 4 etc. — etc. La somme de ces logaridhmes sera donc égale à ; We DM RUE Ebuse 2s Si X— S,.x’+ > De L— > Die vit — SX? — ct 2 D 4 | et l'on aura généralement 516 SY Re I r à nie LX=S,.x — S,.x° +3 Ss.x— 7 Si.xi + etc. 2 4 égalité qui devient, en différentiant ses deux membres, dx. . XLR = Si S,.x + Six —S,.a HÆ S;.xi— etc. Mais nous avons d’autre part, en remettant à la place de X le polynome qu'il représente et en effectuant la différentiation , dX TL = A, HoA x Æ 3A,n1 Æ {Aix — etc. Il en résulte donc définitivement Art2A,xH3A,2tfAir +5 ,rietc. 1HA 2% A ,23H A 3x A ri bete. un = S, —S5,.x +S;.x — Si.axi HS,.xi— etc. Maultipliant le second membre par le dénomiuateur du premier etégalant ensuite les coefficiens des mêmes puissances de x, on obtient (a), S; = À, S, = AÀ,.S: — 2A S3 — A1.S, — À,.S: + 34; S, = A,.53 — À,.5, + A:.S; — 4A,; etc. — etc. Ces expressions importantes ont été données pour la première fois, sans démonstration , par Newton dans son Arüh. universelle. : = 1 Si nous remplaçons, dans la polynome X , + par —, = ct si nous égalons le résultat à zéro, nous aurons l’équa- tion xM + Ati HA ,xt—2 Æ etc... LA, —o dont les racines seront — &, —b,-—c, etc. Ainsi les expressions (a) fournissent les moyens d'obtenir succes- sivement la somme des racines, celle de leurs carrés, celle de leurs cubes, etc. d’une équation dont les cocf- ficiens sont connus. Toutes les autres fonctions symétriques que l’on peut former avec les y quantités a, b ,e,d,etc., s'expri- ment sans difficulté à l’aide des sommes de puissances Sr, S2, S3, etc. , d'où résulte le théorème que toute Jonction symétrique rationnelle et entière des racines d'une équation peut, sans que l'or connaisse ces raci- nes , être évaluée au moyen des coefficiens de l'équa- tion. Nous ne pouvons entrer dans les détails de cette théorie dont Lagrange a fait la base d’une méthode SY pour obtenir l'expression théorique des racines des équations du troisième et du quatrième degré. Cette méthode, comme toutes celles connues jusqu'ici, échoue aux équations du cinquième degré. En prenant à la place des quantités 4, b, c, d,etc., la suite des nombres naturels 0,1, 2,3 , etc, jusqu’à mR— 1, et en exprimant alors généralement Sy par Mn et Ay. par (my), on tire des expressions (a) les relations (ali) = Min), DOUTE M{m),.(mli) — Mi(m), 3(m13) = Mn),.(ml2) — M{n',.(mli) + Mn), dont nous avons fait usage ailleurs. (Foy. Facurrés, 18.) SYNERONE {de xpovos, temps, et de cw ensemble.) On se sert de ce mot en mécanique pour désigner les mouvemens qui s'exécutent en même temps et daus un mème intervalle de temps. Jean Bernouillia nommé courbe synchrone une courbe telle que plusieurs corps pesans égaux entre eux, partant d’un même point et décrivant des courbes, arri- vent aux difrérens points de celle-ci dans le même temps et dans le plus petit intervalle de temps possible. (Voy. les actes de Leipsik, 1697.) SYCHRONISME. Expression dont on se sert pour désigner l'identité du temps pendant lequel plusieurs choses se font, SYNODIQUE. (45st.) Nom qu’on doune aux révolu- tions des planètes considérées relativement à leur con- jonction avec le soleil; de sorte que le temps qui s’é- coule entre une conjonction et la suivante s’appelle re- solution synodique. La révolution synodique de la lune se nomme particulièrement mois synodique. Cette expression vient du mot synode, de cvrodes , assemblée, qu'on donnait aux conjonctions des astres dans l’ancienne astronomie. SYNTHÈSE. Méthode de raisonnement qui procède du connu à l'inconnu par voie de composition, au en partant des élémens pour arriver au composé. Elle est l'inverse de l'analyse qui procèdepar voie de décompo- sition en redescendant du composé aux élémens. (Foy. ANALYSE.) SYSTÈME. Dans le sens général, ce mot désigne un ensemble de connaissances dont les diverses parties sont liées entre elles et dépendent d’un seul principe. C’est de cette manière qu’on dit un système de philosophie, un système d'astronomie, un système de physique, etc. SY La réunion des vérités qui concernent un des objets du savoir humain ne mérite proprement le nom descience que lorsqu'elle présente une unité systématique ou qu’elle forme un système. Le grand but de la raison est de découvrir le principe suprême d’où dérivent les principes généraux des diverses sciences, et de s’élever à la connaissance du système absolu qui doit enfin coor- donner et établir définitivement toutes les vérités. (Voy. Puirosopute.) Sysrème, en astronomie. Les astronomes désignent sous le nom de système du monde toute hypothèse sur l'ordre et l’arrangement des parties qui composent l'univers, à l’aide de laquelle on peut expliquer les phénomènes ou apparences des corps célestes. Les plus célèbres systèmes du monde sont, dans l'or- dre chronologique, celui de Ptolémée, celui de Coper- nic et celui 7ycho-Brahé. Le système de Copernic n’est plus aujourd’hui une simple hypothèse, dont le premier mérite est d’être d’accord avec les faits, c’est une vérité appuyée de démonstrations géométriques rigoureuses et qui participe de la haute certitude des vérités mathématiques. Nous allons exposer en peu de mots les particularités de ces divers systèmes. Sysrime de Ptolémée. Ge système , dans lequel on suppose la terre immobile au centre de l'univers, compte parmi ses adhérens : Platon, Eudoxe , Aristote, Hipparque, Sosigènes , Vitruve, Pline, et enfin Ptolé- mée, dont on luila donné le nom parce que l'Almageste de ce grand astronome est le seul ouvrage détaillé qui nous soit parvenu surles connaissances astronomiques des anciens. Ptolémée place les planètes autour de la terre dans cet ordre : la Lune Ç , Mercure ©, Vénus Q , le Soleil @ , Mars S , Jupiter Z” et Saturne DH. Telest l’arrangement de la fig. 2, pl. 9. On doit s'étonner que Ptolémée ait rejeté l'hypothèse des Egyptiens, rapportée par Macrobe, qui faisaient tourner Mercure et Vénus autour du soleil. Cette hypo- thèse , représentée PI, 6, fig. 1 , s’accordait beaucoup mieux que lasienne avec les apparences du mouvement de ces planètes , et elle avait été adoptée par plusieurs de ses prédécesseurs, au nombre desquels nous devons citer particulièrement Vitruve, qui l’expose dans le neuvième livre de son architecture. Dans ce système de la terre immobile, toutes les pla- nètes, toutes les étoiles fixes, tournent en 24 heures au- tour de la terre , et l’on ne peut qu'être épouvanté de l'effroyable rapidité de leurs mouvemens, car le Soleil doit parcourir plus de 2500 lieues en une seconde de temps, Saturne plus de 24000 lieues dans le même in- tervalle. Quant aux étoiles fixes placées près de l’équa- teur, en leur accordant une parallaxe sensible, elles de- vraient parcourir plus de cinq cents millions de lieues en une seconde ! SY 517 Sxsrème de Copernic. Ce système, dans lequel la terre ainsi que toutes les autres planètes tournent autour du soleil, a été entrevu dès la plus haute antiquité. Quel- ques auteurs, entre autres Diogène de Laërce, attribuent à Philolaus, disciple de Pythagore, l’idée de faire tourner la terre autour du soleil , mais il parait que ce philosophe n’a eu que le mérite d’avoir le premier divul- gué les enseignemens du maître, car Eusèbe affirme po- sitivement que Philolaus avait le premier exposé par écrit le système de Pythagore; Plutarque nous apprend que Timée de Locres, aussi disciple de Pythagore, avait eu la même opinion ; etque lorsqu'il disait que les planètes étaient animées et qu'il les appelait les diffé- rentes mesures du temps , il entendait « que le soleil et » la lune, et les autres planètes servaient à mesurer le » temps par leurs révolutions, et que la terre ne devait » pas être imaginée toujours stable dans le même lieu, » mais mobile et dans un mouvement circulaire, comme » Aristarque de Samos et Séleucus l'ont enseigné de- » puis. » (Plutarque, tom. 2.) Get Aristarque de Samos vivait environ trois cents ans avant J.-C. , et fut un des principaux défenseurs du mouvemeut de la terre. Archimède dans son livre de Arenario dit «qu’Aristarque, écrivant sur ce sujet » contre quelques philosophes de son temps, avait » placé le soleil immobile dans le centre d’une orbite » qu’il faisait parcourir à la terre par un mouvement » circulaire. » (Voy. ARISTARQUE.) Théophraste a écrit une histoire de l'astronomie qui n’est point parvenue jusqu’à nous, mais dans laquelle se trouvait rapporté, d’après une citation de Plutarque, que Platon, qui avait toujours enseigné que le soleil tour- nait autour de la terre, revint de cette erreur dans un âge plus avancé, et se repentit de n'avoir pas placé le soleil au centre du monde, comme le lieu qui convenait le plus à cet astre , et d’y avoir placé la terre contre l'ordre le plus naturel. On ne peut douter que toutes ces idées ne servirent de guides à Copernic, lorsqu'il entreprit d'établir un système du monde plus conforme à la réalité des phé- nomènes que celui de Ptolémée , ébranlé chaque jour par les observations , mais ce serait étrangement mé- connaître ce que la science doit à ce grand homme , si l’on supposait, comme ses détracteurs ont voulu le faire croire, qu’il n’a fait que reproduire une vérité oublice depuis long-temps. Il y a certes bien loin de l'opinion des anciens dépouillée de preuves, et qu’on peut seule- ment considérer comme un pressentiment de la vérité, aux immenses travaux par lesquels Copernic entreprit de lui donner une base solide ; car, ainsi que nous l’a- vons dit ailleurs , Copernic consacra toute sa vie aux observations et aux études qui devaient confirmer ses découvertes, et il n’entreprit d’en exposer l’ensemble 018 SY que lorsqu'il eut acquis la certitude complète de leur vérité. (Joy. Copernic.) Les principaux traits du système de Copernic étant rapportés dans l’article que nous venons de citer, nous nous contenteroos d'en exposer plus bas l’ensemble au mot système solaire. Sysrème de T'ycho-Brahe. Regardant comme un très grand argument contre le système de Copernic quel- ques passages de l’Ecriture Sainte qu’il avait assez mal interprétés, Tycho-Brahé, trop bon observateur pour ne pas reconnaitre que toutes les planètes tournent autour du soleil , entreprit de substituer au système de Ptolé- mée, désormais insoutenable , un système mixte dans lequel il place la terre immobile au centre de l'univers. Autour de la terre tourne d’abord la Lune, puis le so- leil , autour duquel tournent Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, dans des orbites qui sont empor- tées avec lui dans sa révolution autour de la terre. Cet arrangement, qui satisfaisait très-bien à tous les mouve- meus apparens connus alors , exige la même rapidité de mouvemens que les hypothèses de Ptolémée et des Egvptiens, et ne peut plus d’ailleurs aujourd'hui s’ac- corder avec le phénomène de l’aberration. (Voy. ce mot.) SYSTEME SOLAIRE. On désigne maintenant sous ce nom l'ensemble du soleil et des corps qui lui sont subordon- nées. Le soleil est placé au centre de gravité du système ah autour duquel il tourne lui-même, tandis que toutes les planètes circulent autour de lui dans l’ordre suivant: 1 Mercure, 2 Vénus , 3 la Terre, 4 Mars, 5 Vesta, 6 Junon, 5 Cérès, $S Pallas, o Jupiter, 10 Saturne, 11 Uranus. (Voy. ces divers mots.) Outreleur mouvement de translation autour dusoleil, toutes les planètesontun mouvementde rotation surelles mêmes, C’estce mouvement de rotation dela terre, dont la durée est de 24 heures , qui produit l’appareuce d’un mouvement général, en sens inverse, de toute la sphère céleste, comme c’est le mouvement de translation de la terre qui produit ces apparences bizarres des stations et des rétrogradations des planètes , que les anciens as- tronomes trouvaient inexplicables, et dont ils ne pou- vaient se rendre compte que par un échafaudage de cercles tournant les uns sur les autres sans aucune cause raisonnable, (Foy. TERRE.) Les diverses particularités du système solaire font l’objet de plusieurs articles auxquels nous devons ren- vovyer. (Ÿoy. ATrRACrION , GR AVITÉ, PLANÈTE, PERTUR- BATION ; voy. aussi les articles consacrés à chaque pla- nète et Couire.) L'ensemble du système solaire est re- présenté pl. 0, fig. 3. SYZIGIES. (45) Terme dont on se sert pour indi- quer la conjonction et l'opposition d’une planète avec le soleil. Ce terme s'emploie plus particulièrement en parlant de la lune. (Foy. Luxe.) 1° TABLE. On désigne généralement sous ce nom, en mathématiques, une suite de nombres arrangés métho- diquement soit pour faciliter l'évaluation numérique d’une fonction de quantités variables , soit pour donner immédiatement cette évaluation. C’est ainsi, par exem- ple, qu'on nomme fable ie Fythagore la suite des produits de deux à deux des nombres naturels 1,2, 3,4,2,6,7,8,9, produits essentiels et sans les- quels on ne pourrait effectuer la multiplication des au- tres nombres. (Joy. MULTIPLICATION.) Lorsqu'une table renferme particulièrement la suite des valeurs qu’on obtient pour une fonction en donnant des valeurs successives à la variable de cette fonction, on la dispose sur deux colonnes dont la première con- tient les valeurs de la variable, et la seconde les valeurs correspondantes de la fonction. Par exemple, si la fonc- tion 9x désigne le logarithme naturel ou Ayperbolique de x, en faisant successivement x—1,x—2,x=3, etc., ct en calculant d’après les procédés connus (voy. Loca- RTHMES), les valeurs qui en résultent pour x ou loga- rithme x, ou formera une table des logarithmes natu- rels en disposant ces valeurs comme il suit : Nombres. Log. naturels. 1 0,0000000 2 0,6931472 3 1,0980123 A 1,3862943 5 1,6094359 6 1,7917594 7 1,9459101 5 2,0794415 a] 2,1972245 10 2,3025851 Les tables les plus importantes pour l'astronomie et les sciences qui s’y rattachent sontles tables des logarith- mes des nombres et des sinus, elles sont comprises par- mi les tables dites astronomiques qui servent à calculer les lieux et les mouvemens des astres. Avant la décou- verte des logarithmrs, les astronomes se servaient pour TA leurs calculs des tables des sinus naturels, dont les plus étendues sont celles de Rheticus, publiées en 1613, par Pitiscus. ( f’oy. sur ce sujet une note de M. de Pronvy, insérée dans les Afém. de L'Institut, et intitulée : Æclair- cissemens sur un point de l'histoire des tables trigono- métriques.) Ce grand travail suffirait pour immortali- ser son auteur si l'histoire de la science ne devait encore le citer parmi les premiers propagateurs du véritable système du monde. (Foy. Ruericus.) Ce que nous avons ditau mot Locanirnme sur les principales tables logarithmiques , publiées jusqu'à ce jour, nous dispense de parler ici de ces tables devenues l'instrument universel des calculs astronomiques ct géo désiques, mais nous ne pouvons passer sous silence de vastes tables manuscrites à la construction desquelles se rattache une anecdote très-curieuse, et dont la publi- cation intéresse l'honneur national. Voici le fait + lors- que le gouvernement francais eut décrété l’établsse- ment d'un nouveau système métrique , il devint néces- saire de composer des tables trigonométriques pour la division du quart de cercle en 100 degrés, comme aussi de rapporter à cette division toutes les autres ta- bles astronomiques. M. de Prony, alors directeur du cadastre, fut chargé de cet immense travail, etilne lui fut pas difficile de reconuaître que, même en s’associant trois ou quatre habiles coopérateurs , la plus grande durée présumable de sa vie ne lui suffirait pas pour remplir ses engagemens. Dans le momeut où il était le plus préoccupé de cette difficulté qui lui paraissait in- surmoutable, M. de Prony vit sur l’étalage d’un li- braire la belle édition anglaise de Smith, faite à Lon- dres en 1776; il ouvrit le livre au hasard et tomba sur le premier chapitre qui traite de la division du travail et où la fabrication desépingles est citée pour exemple. A peine avait-il parcouru les premières pages, que par une espèce d'inspiration il conçut l'espérance de mettre les logarithmes en manufacture comme les épingles. 11 faisait en ce moment à l’École Polytechnique des leçons sur une partie de la science liée à ce genre de travail, le calcul des différences et ses applications à l’interpo- lation. Il alla passer quelques jours à la campagne et re- vint à Paris avec le plan de fabrication qui a été suivi dans l’exécution. Quand on saura que ces tables , terminées dans un court espace de temps, embrassent dix-sept grands vo- lumes in-folio , on pourra se faire une idée de ce tra- vail qui forme Ze monument de calcul le plus vaste et le plus imposant qui ait jamais été exécuté ou concu. (Rapport fait à l'Institut sur ces tables par Lagrange, Laplace et Delambre.) On trouve dans l'avertissement placé en tête des tables de Callet a nomenclature des différentes parties de cette belle opération, qui n’est point encore publiée malgré l'offre faite, il y a quel- TA 519 ques années, par le gouvernement anglais au gouver- nement français d'imprimer ces tables aux frais com- muns de la l'rance ct de l'Angleterre, De tels monu- mens assurent cependant à la mation chez laquelle ils sont créés, un des genres de glo re qu’elle doit le plus ambitionner ; il est infiniment à regretter qu’on laisse enfouie , en manuscrit, une production jugée sans égale par les Lagrange, les Laplace, et qu'on s’obstine ainsi à courir les chances de son irréparable perte, qui peut être occasionnée par un de ces accidens dont on a mal- heureusement tant d'exemples. Les tables astronomiques proprement dites sont des suites de nombres qui indiquent les situations et les mouvemens des astres ou qui servent à les calculer. Les plus anciennes de cette espèce de tables sont celles que Ptolémée a données dans son Almageste, et qui furent ensuite rectifiées et augmentées par Alphonse, roi de Castille, en 1252, voy. Arpuoxse, Depuis la re- naissance des sciences en Europe, et particulièrement depuis la restauration du véritable système du monde par Copernic, le nombre des tables astronomiques a toujours été en croissant , et le degré de perfection où elles ont été portées ne peut qu'exciter l'admiration. Nous allons indiquer succinctement, dans leur ordre chronologique les plus remarquables etles plus estimées de ces tables. Copernic, après trente ans d'observations et de calcul, publia une nouvelle collection de tables des mouvemens célestes en 1543, dans son ouvrage à jamais mémorable De revolutionibus orbium celestium. Ces tables furent successivement corrigées et augmentées par les observa- tious des autres astronomes, et devinrent les plus cor- rectes de toutes celles qui parurent avant la publication des célèbres tables rudolphines, ouvrage de Tycho- Brahé et de Képler. Ces dernières furent publiées en 1627 à Lintz. Les tables rudolphines, réimprimées à Paris en 1650, servirent de modèle à un grand nombre de tables dont les auteurs s’efforcèrent de rendre la forme plus com- mode. Telles sont entre autres : Christiani Reinharti, tabulæ astronomicæ, 1630. Philippi Lansbergii , tabulæ motuum, etc., 1632. Ismael Bouillau, astronomia philolaica, 1645. Marie Cunitz, urania propitia, 1650. B. Riccioli, tabulæ novæ astron., etc., 1665. Les tables de Strect, surnommées tables carolines , publiées d’abord à Londres en 1661, puis à Nuremberg en 1705,out été considérées pendant long temps comme les plus parfaites ; elles ont été employées généralement jusqu’à la publication des tables de Lahire, dont la su- périorité était tellement incontestable que tous les astronomes en adoptèrent l'usage, 590 TA Les tables de Lahire parurent en 1687, et la suite en 1702, sous le titre de tabulæ astronomicæ Ludovici magni. Le premier rang leur fat enlevé par les tables que Cassini donna, en 1740, dans ses élémens d'astrono- mie. Les tables de Halley, publiées à Londres en 1749, et à Paris en 1959, par les soins de Lalande, remplacèrent à leur tour celles de Cassini et demeurèrent les plus par- faites jusqu'à la publication des tables de Lalande en 1771. Outre les tables dont nous venons de parler, nous devons encore en mentionner quelques autres, comme les tables du soleil de Lacaille ; les tables de La lune de Mayer, publiées par le bureau des longitudes , et les tables de La lune de Charles Mason, qui servent aux cal- culateurs du nautical almanack. Les tables les plus modernes, en France, sont les tables du soleil de De- lambre ; celles de La Lune de Burckhard ; les tables de Jupiter et de Saturne de Bouvard, et les tables de lalune suivant la division centésimale du cercle, par M. le ba- ron Damoiseau. TABLEAU. (Persp.) Surface plane sur laquelle on projette l’image d’un objet. (Voy. PERSPECTIVE.) TACHES. (45st.) On donne ce nom aux endroits ob- scurs qu'on remarque sur le disque lumineux du soleil, de la lune et de quelques plauètes. ( ’oy. Jupiter, Luxe, Mars , SATUBNE et SOLEIL.) TANGENTE. (Géom.) Ligne droite qui touche un cercle ou toute autre ligne courbe, de manière à n'avoir qu’un seul point commun avec la courbe. Ce point se nomme le point de contact. Dans la géométrie élémentaire, on ne considère que les tangeutes du cercle dont la propriété principale est d’être perpendiculaires aux rayons menés aux points de contact. Pour démontrer cette propriété à l’aide des seules propositions exposées dans ce dictionnaire, con- sidérons la droite CD qui touche au point C, le cercle ECB (PI. 53, fig. 13) ; menons au point de contact le rayon AC, et par le centre A faisons passer une sécante quelconque ED. I a été prouvé (CErcrE, 20) que le carré de la tangente CD est équivalent au rectangle formé entre la sécante entière ED et sa partie extérieure BD, c’est-à-dire que l’on a CD = ED X BD. Or, les trois droites AC, AE, AB étant égales comme rayons d’un même cercle, nous avons ED = AË + AD — AD + AC BD — ED — EB — AD — AC ainsi, Nr Le CD = (AD + AC) X (AD — AC) = ÂD — TA d’où AD — AG CD Ainsi AD est l’Aypoténuse d’un triangle rectangle dont ACet CD sont les deux autres côtés ; donc l’angle ACD est droit, et par conséquent la tangente est perpendicu- laire au rayon mené au point de contact. Le problème de mener d'un point donné une tan- gente à un cercle se réduit donc, lorsque ce point ap- partient à la circonférence, au problème très-simple d'élever uue perpendiculaire à l'extrémité du rayon, que l’on mène préalablement du centre au point donné. Lorsque le point donné est situé hors du cercle, le pro- bième ne présente encore aucune difficulté, car si D (PL 57, fig. 14) est ce point et A le centre du cercle, après avoir mené la droite AD et décrit sur cette droite comme diamètre un demi-cercle DCA., le point C où ce demi-cercle coupe le cercle donné sera le point de con- tact, et en menant la droite DC cette droite sera la tan- gente demandée. En effet, si l’on mène le rayon AC, on voit que l'angle DCA est droit. (AneLe 10.) Il ré- sulte de cette construction que d’un point donné hors d’un cercle on peut toujours lui mener deux tangentes égales AC et AC". Parmi les propriétés des tangentes du cercle, on doit remarquer les deux suivantes : I. Si de divers points de la circonférence d’un cercle (PI. 55, fig. 15) on lui mène des taugentes CD, C'D', CD”, etc. , et qu'on prenne CD = C'D' — C’D" — etc. , tous les points D, D', D". etc., appartiendront à la circonférence d’un cercle décrit du mème centre À. IE. Si trois cercles A,B, C, ont des tangentes communes (PI. 55, fig. 16), les points d'intersection M, N, D, seront en ligne droite. Quant aux tangentes des autres courbes, voyez plus loin methode des tangentes. Tancewre , en trigonométrie , c’est une droite qui touche l’extrémité d’un arc et qui est limitée par la sé- cante qui passe par l’autre extrémité. Telle est, par exemple, la droite BD (PI. 57, fig. 3) ; cette droite est dite la tangente de l'arc BC, ou encore la tangente de l'angle CAB qui est mesuré par cet arc BC. La tangente EF de l'arc EC, complément de l'arc CB, prend le nom de cotangente de l’arc CB. En géné- ral, la cotangente d’un arc est la même chose que la tangente du complément de cet arc. On trouve sans difficulté, de la manière suivante, les rapports qui existent entre la éangente d’un arc et son sinus, Menons les droites que l’on voit dans la figure, et remarquons que les deux triangles semblables ADB et ACG donnent la proportion AB : BD :: AG : GC Or, en désignant l'arc CB par x, nous avons BD=tangx, TA sin æ, et, deplus, AB est le AG = cos x, CG rayon du cercle que nous représenterons par r, la pro- portion précédente est donc Ja même chose que r : tangæ :: COSÆ : sinx d’où (a) : r,sin & ang X — —_ ë cos æ En prenant le rayon du cercle pour unité, on a simple- sin x ment tang © — cos &° Les triangles semblables AEF, AHC fourniraient de la même manière r,Ccosxr cot x — sinx Comparant ces expressions de la £angente et de la cotan- gente d’un même arc, on en tire la relation générale 7 tangæ. cotx Toutes les propriétés des tangentes dépendant de cel- les des sinus, nous renverrons au mot sinus pour la théo- rie de ces lignes. Mérnope pes rancenrTes. C’est la méthode de mener des tangentes aux courbes, ou de déterminer la gran- deur de la tangente et de la soutangente, lorsque l’équa- tion de Ja courbe est donnée. De toutes ses découvertes en géométrie, celle que Descartes estimait le plus est la règle générale qu’il a donnée pour la détermination des tangentes des courbes. « C’est ici, dit-il, le problème le plus utile et le plus général, non seulement que jesache, mais même que j'aie jamais désiré de savoir en géomé- trie. » Ce problème sert en effet aux déterminations les plus importantes de la théorie des courbes , et la solu- tion de Descartes, quoique remplacée aujourd’hui par les méthodes plus promptes et plus commodes fournies par le calcul différentiel, n’en doit pas moins marquer dans l’histoire de la science comme une invention très- ingénicuse, et d’ailleurs comme la première de ce genre. La méthode de Descartes vant : soit AEN (pl. 58, fig. 1) une branche de courbe rapportée à l'axe AM. D'un point C de l’axe soit décrit repose sur le principe sui- un cercle qui coupe la courbe au moins en deux points, B et b, desquels les ordonnées communes à la courbe et au cercle seront BP et bp. Imaginons maintenant que le rayon de ce cercle décroît, son centre restant immobile; il est évident que les deux points B et D se rapproche- ront et finiront par se confondre en E, lorsque le cercle ne fera plus que toucher la courbe à ce point. Alors le rayon CE mené au point de contact L, sera en même TOME I, TA 521 temps normale à la droite qui serait tangente au cercle et à la courbe à ce même point E. Ainsi le problème de déterminer la tangente d’une courbe se trouve ramené à celui de trouver la position de la normale qu’on lui tirerait d’un point quelconque pris sur l'axe. Pour ré- soudre ce dernier, Descartes recherche d’une manière générale quels seraient les points d’intersection de la courbe avec un cercle décrit d’un rayon déterminé, et d’un point de l’axe comme centre. Il parvient à une équation qui, dans le cas de deux intersections, doit contenir deux racines inégales qui expriment les dis- tances des ordonnées de ces intersections au sommet de la courbe, Mais si ces points d’intersection viennent àse confondre, alors les deux ordonnées se confondant, leurs distances deviennent la même, et l'équation doit avoir deux racines égales. Il faut donc déterminer les coeff- ciens de l'équation, de manière à ce qu’elle ait deux ra- cines égales, et c'est à quoi Descartes parvient en com- parant l'équation proposée avec une autre équation fic- tive du même degré, où il y a deux valeurs égales ; ce qui lui donne la distance au sommet de l’ordonnée abais- sée du point de contact. Ceci une fois déterminé, le reste s'en déduit sans difficulté, comme nous allons le montrer par un exemple. Soit ABEN une parabole ; désignant AC par a, AP par æ, et lerayon CB du cercle par r, nous aurons CP — a— x. Or, puisque l’ordonnée BP = y, appartient en même temps au cercle et à la parabole, on aura dans le cercle fP=nr—CP=nr—(a— x) et dans la parabole Re p désignant le paramètre de cette dernière courbe. On a donc aussi 1 (a — x} = pr d’où, en ordonnant par rapport à «, on tire l’équa- tion a — (2a = px +a — 7 —=0 Cette équation, étant du second degré, admet deux va- leurs pour +, qui correspondent aux distances A P et Ap; car nous aurions trouvé absolument la même chose en partant de l’autre intersection et en prenant l’ordonnée bp. Il s’agit maintenant de déterminer le rapport des grandeurs a, p, r, de manière à ce que BP se confonde avec bp, et que le cercle touche la parabole en dedans. Pour cet effet, formons une équation fictive du second degré, dont les deux racines soient égales entre elles, ce quise réduit à développer la puissance (x — ”) = 0, car l'équation qui en résulte æ? — 2x + m'=0n 66 599 Le Al 22 l'A évidemment ses deux racines égales à »2. Mais en com- parant avec la précédente, on voit que celle-ci ne peut avoir ses deux racines égales, à moins qu’on n’ait les re- lations 2m = 2a— p, et nn a — 7. La première condition nous donne, à cause de x = m, 2x == 24 — p, d'Oùup = 2a—2%,eta—X—= Ep. Or, par l'égalité des racines, x est devenu AQ, et con- séquemment a — x = AC — AQ—CQ. Ainsi, dans la parabole, CQ, ou la sounormale, est égale à la moitié du paramètre. La valeur de la sounormale étant une fois connue, on en tire aisément celle de la soutangente, ainsi que les valeurs de la xormale et de la tangente. Quelle que soit la courbe proposée, on parviendra toujours, par ce procédé, à l'expression de la sounormale. Outre cette méthode des tangentes qu'il a exposée dans sa Géométrie, Descartes en donne une autre, dans sa correspondance, dont les principes sont peu différens. Il conçoit une ligue droite qui tourne autour d'un cen- tre sur l’axe prolongé de la courbe. Elle la coupe d’abord en un certain nombre de points ; mais à mesure qu’elle s'éloigne où se rapproche de Paxe suivant les circon- stances, les poists d’intersection se rapprochent et coïn- cident ; enfin elle touche la courbe proposée, Pour dé- terminer la situation qu’a la courbe dans ce dernier cas, Descart-s procède à peu près comme dans sa première méthode. Il recherche d'abord l'équation générale, par laquelle cette ligne étant inclinée sous un angle donné avec l'axe, on trouverait ses points d’intersection avec la courbe. Ensuite, par le moyen d'uue équation fictive qui a deux racines égiles, il détermine cette inclinaison à être celle qu'il faut pour que la ligne soit taugente, Enfin il tire de là l'expression de la soutangente. Une autre méthode des tangentes, non moins célèbre que celle de Descartes, est la méthode de Fermat, dans laquelle on a prétendu trouver l’origine du calcul diffé- reutiel. Voici le principe sur lequel elle est fondée. Si la ligne BD (PL. 58, fig. 2) est tangente à une courb2 ABBb, il est évident que toute autre 6rdonnée que BC, comme dc par exemple, la rencontrera hors de la courbe . . . er) 4 Es . en un point e, Ainsi le rapport de BC à ec, qui est le - + | EE | même que celui de DC à De, sera plus petit que celui de BC à Be, ou que celui de AC à Ac, en prenant une parabole pour exemple ; mais si l’on suppose que ce rap- port soit le même, et que la distance Cc s’anéantisse, les points b et B se confondront, et l’on aura une équation qui, traitée de la même manière que dans la méthode des maœimis et minimis, donnera le rapport de CD à CA, ou de la soutangente à l’abscisse, Fermat, comme on le voit, faisait dépendre sa méthode des tangeutes de sa méthode des maximis. TA Les méthodes de Descartes et de Fermat recurent suc- cessivement divers perfectionuemens par les travaux de Sluze, Hudde, fluygens, etc., quenousne pouvons expo- ser ici. Cependant nous crovous devoir dire encore un mot sur la méthode des tangentes, de Brrow, dont l’a- ualogie avec la méthode que l'on tire du citcul ditféren tiel est beaucoup plus frappante que celle qu'on a pré- tendu reconnaitre entre cette méthode et la méthode de Fermat. Barrow considère le triangle différentiel QQ' (PI 59. fig. 19) formé par la différence »Q" des deux ordonnées infiniment proches PQ et PQ", leur distance Qm et le côté infiniment petit QQ' de la courbe. Ce triangle est semblable au triangle TPQ formé par l’or- donnée, la tangente et la soutangente, Il cherche donc, pour l'équation de la courbe, le rapport qu'ont ensemble ces deux côtés Qm et Q'm, ce qui lui fournit une équa- tion de laquelle il tire Le rapport de la soutangente a l’'ordonnée, en népligeant les quautités iofinimeut pe- tites. Un exemple va faire comprendre ce procédé. Soit la courbe proposée une parabole dont l'équation est 3? — PT; désignons, comme Barrow, par e l'accroissement Qu, ou PP’ de Pabscisse AP = x, et par a Paccroisse- ment correspondant Q'm de l'ordounée PQ = y. Or,y devenant y + a, et x devenant æ + e, l'équation de la parabole donne J° +2ay + & = pr +pe Retranchant de cette dernière les termes égaux 3?—px, il vient 2ay + & = pe; a étant infiniment petit, son carré a* peut être eutière- ment négligé, et il en résulte simplement e 2y d4V == -pe d'où 2 24ÿ = pe, d'ou = à Mais le rapport des quantités a et e est le même que ce- lui de l’ordonnée y où BP à la soutangente TP, donc RE vd P ainsi soutangente = << = —=— = c’est-à-dire que dans la parabole, la soutangente est égale au double de l’abscisse, Cette règle ne diffère évidemment de celle du calcul différeutiel que par la notation, car elle est représentée, en dernière analvse, par la formule Us soutangente a TA ce qui est identique avec la formule différentielle Fa dx + dy soutangente —= Il existe aussi une grande ressemblance entre la manière dont on prend la différentielle d’une quantité, et celle qu'emploie Barrow pour trouver le rapport des lettres e, a, et l’on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'il a touché de très-près au calcul différentiel. Mais la na- ture des idées qui ont couduit Leibnitz et Newton à la découverte de ce calcul, ne permet pas de supposer qu’ils aient rien emprunté de Barrow. Le problème des tangentes, considéré dans toute sa généralité, dépend de l'expression (a) Jdx soutangente =", — dy (voy.SOUTANGENTE). Car en substituant dans cette expres- Û (CE RE : on : sion la voleur du rapport a tiré de l'équation de la dy courbe, on obtient dans tous les cas la valeur de la sou- tangente. La grandeur de la tangente, comprise entre le point de contact et celui où elle coupe l'axe des x, est donnée par la formule (D) tangente = y VAI + a dy? ce dont on peut s'assurer facilement en remarquant (PL 59, fig. 11) que la soutangente TP, l'ordonnée CP ct la tangeute TC forment un triangle rectangle. Nous allons donner quelques applications de ces for- mules. 1. L'expression (a)se rapporte à des coordonnées æ et y rectangulaires, et il faut lui faire subir une modification pour la rendre applicable aux courbes exprimées en coordonnées obliques ou polaires, si l'on ne veut trans- former ces dernières coordonnées. Le cas des coordon- nées obliques ne présentant aucune difficulté, nous nous contenterons d'examiner ici celui des coordonnées po- laires. Soit MN (PI. 58, fig. 4) une branche de courbe dont le pôle est en A, désignons par z un rayon vecteur quel- conque, AO, et par v l’arc ZQ qui mesure la distance an- gulaire de ce rayon vecteur à l’axe fixe AZ. Prenons maintenant une droite quelconque AX pour axe des ab- scisses rectangulaires, et abaissons du point O, OP per- pendiculaire à cet axe; le pôle étant pris pour origine, AP sera l’abscisse, et PO l’ordonnée du point O, nous désignerons ces droites à l'ordinaire par æ et y. Dési- guous de plus par m2 l'arc Zn qui mesure la distance an- gulaire de axe polaire AZ à l'axe des abscisses AX, ct TA alors l'arc rQ, qui mesure l’angle PAO, sera représenté 525 par » — m. Ceci posé, le triangle rectangle APO nous fournit les deux relations (voy. TRriIGONOMETRIE) 1 :sin( — m :: AO : OP ::5:7 1:cos(v — m):: AO : Ap ::2: d'où ZX — 2. COS(— mm , y — 2. sin(v—1I) Différentiantces deux expressions, et substituant dans(a) à la place de y, dx et dy les valeurs qui en résultent, nous obtiendrons, pour l'expression générale de la soutangente PT, l'expression (c) dz.cos(v—m)—2.dv.sin(v—m) dz.siu(v—m)#2.dv.cos(v—m) soutangente—zsin(v—1m). 2. En observant que la soutangente PT est comptée ici sur une droite AX dont la position est entièrement arbitraire, on pourra simplifier considérablement cette expression en déterminant la position de cette droite, de manière qu'elle soit, dans tous les cas, perpendiculaire au rayon vecteur du point de la courbe que l’on considère. En effet, si l'arc Q — v — m devient un quart de cir- conférence, on à d’abord sin (» —m) —= 1, cos (v — 7) = 0 ; de plus, l’ordonnée PO se confond avec le rayon vecteur AO, et la soutangente PT devient AT’. On a donc simplement dans ce cas, en ne tenant pas compte du signe, (d) z.dv dz soutangente —= Pour coustruire la tangente d’une courbe polaire à l’aide de cette expression, on mènera par le pôle une droite AT" perpendiculaire aa rayon vecteur, puis on portera sur cette droite de À en T' la valeur de la soutangente donnée par la formule, et la droite menée par les points T'et O sera la tangente demandée. Quant à la grandeur de cette taugente, on a évidemment OT’ = VIA + AT z°.dv langenle = z\/ | 1 + ! | dz Les signes dont les valeurs de la tangente et de la sou- tangente peuvent être affectées indiquent la position de ces lignes à la droite ou la gauche de l’origine. 3. Proposons-nous, pour exemple, de déterminer l'expression de la soutangente dans la spirale d’Archt- mède. équation de cette courbe étant (voy. SrimaLE), ‘ 524 TA on en tire dv d: — us or ce qui donne, en substituant cette expression de dz dans (d), soutangente = 7*,9r. ou, encore, L soutangente = SA . T Ilrésulte de cette dernièreexpression que lorsquev—2r, c’est-à-dire, lorsque le point dont on demande la tan- gente est le dernier de la première spire, la soutangente est égale à 27 ou à la circonférence rectifiée du cercle circonscrit. Après un nombre de révolutions exprimé par m, l'arc v est 2m , et la soutangente devient omr , Cest-à-dire zx fois la circonférence 2m7, où fois la circonférence dont le rayon est 77. Comme nous avons pris pour unité le rayon du cercle circonscrit à la première spire, 217 exprime la circonférence du cer- cle circonscrit à la mime spire. Ainsi la soutangente du dernier point de la me spire est égale à 72 fois la circonférence du cercle qui embrasse les »2 spires. Cette belle propriété avait été découverte par Archi- mède. 4. La considération de l'angle que fait la tangente avec l’axe des abscisses, conduit à plusieurs particula- rités importantes que nous devons signaler; mais re- marquons, auparavant, que la définition vulgaire de la tangente, savoir : une droïte qui touche une courbe en un point sans la couper, n’est exacte que pour les courbes du second degré, car dans toutes les courbes qui de concaves deviennent convexes , telle par exem- ple que la courbe MN (PI. 57, fig. 19), la tangente d’un point À peut très-bien couper la courbe en un point B et encore en d’autres points. La tangente doit donc être simplement définie: Ze prolongement de l'élément de la courbe, car en considérant le point de contact comme une ligne droite infiniment petite ou comme l'élément de la courbe, la tangente est en effet la droite qui coïncide avec cet élément. C’est pourquoi l'angle que fait.avec la tangente une droite menée au point de contact est pris pour l’angle de cette droite avec la courbe, et que l’on dit indifféremment que la normale est perpendiculaire à la tangente ou qu’elle est perpen- diculaire à la courbe. Dans le triangle rectangle CTP (PI. 57, fig. 11) formé par la tangente CT, la soutangente TP et l’or- donnée CP, l'angle T de la tangente avec l’axe peut toujours être obtenu à l’aide des relations qui existe entre les côtés. On a d’abord TA lsstansl:: TP CP tang. désignant la tangente trigonométrique del’angle T. Cette proportion donne CP tang T — TP et, comme SLR dy d TP Cm dx' il en résulte qu’on a généralement pour l'expression de la tangente trigono- métrique de l'angle fait par la tangente d’une courbe avec l'axe des x dy tanpT—", 6 dx expression qui pour toutes les valeurs de x ou de y fait counaitrel’angle T. 5. Parmi les diverses valeurs que peut admettre l'angle T, les plus remarquables sont celles qui répon- dent aux cas où la tangente est perpendiculaire ou pa- rallèle à l’axe des abscisses. Dans le premier, l'angle T étant droit sa tangente trigonométrique est infiniment dy grande (voy. Sinus), et l’on a © —#, d’où dx = 0; dx dans le second, l'angle T est nul et sa tangente trigo- ne , dy 2 nométrique est zero ; On a donc alors —10, d'ou dy = 0. Ainsi, pour déterminer le point d’une courbe dans lequel la tangente est perpendiculaire à l’axe des x , il faut tuer de son équation la valeur de dx et l’égaler à zéro , ce qui fournira une équation qui fera connaître l’abscisse ou l’ordonnée de ce point. En égalant de la même manière à zéro la valeur de dy tirée de l’équa- tion de la courbe , on déterminera les coordonnées du point où la tangente est parallèle à l’axe. Prenons pour exemple le cercle dont l'équation rapportée à l’ex- trémité d’un diamètre est Y = 272 — XL? On tire successivement de cette équation T—X ydy .dx, dt = ==, T—) D. dy = T—2 la première égalité donne dx — 0,our—x —0, d'où x=r; or, à la valeur de x — r correspondent deux valeurs de y, savoir: y —=r ety = —7r, ainsi dans les deux points du cercle dont les ordonnées pas- sent par le centre, la tangente est parallèle à l’axe, ce qui est d’ailleurs évident. La seconde égalité donue dy . Jar | — 0 ou y —0; et comme à cette valeur de y V—T, das —— TA correspondent deux valeurs de x, savoir : æx—=oet æ=— or, il en résulte qu'aux deux points où ces valeurs ont lieu la tangente est perpendiculaire à l'axe. Ces points sont l’origine et l’autre extrémité du diamètre. G. En appliquant ces considérations à la parabole co- nique, on tire de son équation , y° = px, les valeurs >ydy Ep de = 2 dx dy = on ce qui donne, d’une part, p —oet, de l’autre, y—0. Mais la valeur p — 0 qui résulte de l'hypothèse dy — 0 est absurde , puisque le paramètre p n’est point une quantité variable , ainsi on ne peut supposer dy =0, et il n'existe conséquemment aucun point de la courbe dont la tangente soit parallèle à l'axe. La seconde va- leur y — 0 nous apprend que la tangente du sommet de la parabole est perpendiculaire à l’axe. 7: L’équation générale d’une ligne droite étant (voy. APPLICATION, 11, 6), y =ax + b Si nous voulons lui faire exprimer la condition que la droite touche une courbe quelconque en un point dont les coordonnées sont x’, y', il faudra remarquer qu’à ce point cette équation devient A = ax + b ; et, en outre, que la tangente trigonométrique a doit être égale à ' _ pour que la droite soit tangente. Les conditions du contact sont donc ' dy" ou en déduit (f) r__ dy | pr = À (es Telle est l'équation de la tungente. On tire immédiatement de l'expression (f) l'équa- tion de la normale, car cette dernière ligne étant per- pendiculaire à la tangente au point x'y' son équation est (voy. Arrz. Il, 15), (g), , dx ; A (x—x'). L'emploi des équations (f) et (g) est souvent plus commode que celui des expressions qu'on pent tirer des formules générales (a) et (b) ci-dessus, et des formules de l’article Souvonmaze. Eu y faisant y — 0, pour TA déterminer l'intersection des droites avec l’axe des x, 925 on obtient pour la tangente 'ax' gg =) F dy et pour la normale, "dy x— x Er dx Or, pour interpréter ces résultats, remarquons, dans la figure 11, PI. 57, que l'abscisse æ , de la tangente, au point d'intersection T est AT, quantité qui doit être prise négativement , parce qu’elle est à la droite de l'origine A, tandis que l’abscisse æ' du point de contact Cest AP ; ainsi x—x' = — AT— AP—— PT, d'où ‘d: " PT ou soutangente — Léa dy Quant à la normale, l’abscisse + de son point d’intersec- tion avec l'axe est ici AD , tandis que l'abscisse x’ du point de contact est toujours AP, nous avons donc æ—x — AD — AP — PD, d'où y'dy' PD ou sounormale — + Ces expressions de la soutangente et de la sounormale sont identiquesavec celles que nous avons précédemment trouvées. 8. Les équations (f) et (g) sont particulièrement utiles dans les cas où l’on peut se proposer, soit de mener une tangente à une courbe d’un point donné hors de la courbe , soit de mener une tangente assujétie à certai- nes conditions, comme d’être parallèle à une droite donnée de position , ou de faire un angle donné avec l'axe des x, etc. , etc. En général, toutes les fois qu'il s’agit de déterminer le point de contact et non de par- tir de ce point, l'emploi des équations est plus direct et plus élégant que celui des expressions de la soutangente et de la sounormale., Nous avons montré ailleurs com- ment on tire de ces équations le moyen de déterminer les asymptôtes des courbes. (/’oy. Asymrrrôes.) MÉTHODE INVERSE DES TANGENTES. On désigne sous ce nom la méthode de trouver la nature ou l'équation d’une courbe par quelqu’une de ses propriétés, comme par le moyen de sa soutangente, ou de sa tangente, ou de sa normale, etc. La première question de ce genre fut proposée par Beaune, l'ami et le commentateur de Descartes. Comme sa solution dépend généralement de l'intégration d’une équation différentielle du premier ordre, les premiers géomètres qui se sont occupés de ces équations avaient appelé méthode inverse des tan- gentes , la partie du calcul intégral dont elles sont 526 TA l’objet ; mais cette dénomination vicieuse n’est plus en usage, Nous allons développer, dans quelques exeni- ples, les artifices de calcul à laide desquels on peut remonter à l'équation d’une courbe quand on connaît seulementune de ses propriétés caractéristiques. 2. Trouver l'équation de la courbe dont la soutangente D” est == ss « . : . ; ydx L'expression générale de la soutangente étant ra £ dy posant l'équation 2 _ ydx a dy , uous en Lirerons et, en intégrant, ÿ'—= a, TS j ] : . équation d’une parabole dont le paramètre est a. 2. Trouver la courbe dans laquelle la sounormale est une quantité constante égale à m. ; 3 Ve : «dy L'expression gévérale de la sounormale étant TOY : i dx posons dy m —=" ) dx Nous en tirerons mdx — ydy, et, eu intégrant, mx , » = +, où 32 = 2mx. La courbe est douc encore une parabole dont le paramètre est on. 3. Trouver la courbe dont la normale est constante et égale à n. Eu égalant n à l'expression générale de la normale (vu. SounonuaLrE) , on a équation dont on Lire ydy dx = = Ve — 7] et = # = Jydn—p) =(e—-y) ou, définitivement, J'=nr —xt, équation d’uu cercle dont le rayon — 7. 4. Trouver la courbe dans laquelle la différence en- : la sounormale et l'abscisse est constante et = a. TA La condition demandée étant exprimée par ydy in — Ta; dx nous en tirerons Jdÿ = adx + xdx, et, en intégrant, Lt x 3) —ax+ix, ou —=2ax + x, équation d’une hyperbole équilatère rapportée au som- met et dont l'axe — 24. 5. Etant donné une infinité de paraboles coniques : AM, Am, etc. qui ont toutes leur sommet au point À, (PI. 57, fig. 18) mais dont des paramètres sont dlifférens, trouver une courbe ON qui les coupe toutes perpendi- culairement. Menons une taugente TO à la parabole AM, au point d'intersection O, et de ce même poiut une tangente OQ à la courbe demandée. D'après la nature da problème, QO sera normale à la parabole AM, et la coutangeute TP dela parabole sera en même temps sounormale de la courbe cherchée. Or la soutangeute d’une parabole est égale au double de l’abscisse, ainsi il ne s’agit plus que de déterminer Ja courbe ON dout la sounormale soit égale à 2x. Mais TP étant pris en sens inverse de PQ, nous ferons 2x négatif et nous poserons d'où ydy + 2xdx = 0. fntégrant, nous aurons LI tac 2 c désignant une constante arbitraire. Cette expression mise sous la forme (k) = #t(c—x). nous montre que la courbe cherchée est une ellipse dont c est le carré de la moitié de l'axe des æ, et dont le carré de la moitie de l’autre axe est double de c. Nous u’avons considéré qu'une seule des paraboles, maisil est évident que la courbe de l’équation (4) les coupe toutes de la même manière. 6. Trouver la courbe dont la tangente est constante et = 4. La valeur générale de la taugente étant Cette équation, dont on ne peut obtenir l'intégrale sous uve forme finie, est celle d’une courbe nommée tractrice (voy. ce mot). -. Déterminer la nature de la courbe dans laquelle l'aire comptée à partir du sommet et compris entre l'arc, l'abscisse et l'ordonnee est égale aux deux tiers du rectangle de l'abscisse et de l'ordonneée. L'expression générale de J'aire d’une courbe étant , (voy. Quaprarure) /ydæx, nous avons ici Jydz = 3x.y d'où l'en tire en différentiant ydx = %axdy + Sydx c qui donne Lydx = +xdy ou ydx = 2xdy qu'on peut mettre sous la forme Oo obtient en intégrant Log y = + Logx= Log\/x et, en passant des logarithmes aux nombres 3=Vaz, d'où 3* — x, C'est l'équation d’une parabole conique dont le paramètre est pris pour unité. TARTAGLIA ou TARTALEA (Nicoco), géomètre italien du XVI siècle, auteur d’un grand nombre d’é- crits mathématiques qui ont joui long-temps d’une grande célébrité , et plus connu aujourd'hui dans l'histoire de la science par ses démêlés avec Cardan au sujet de la résolution des équations du troisième degré, dout l’un et l’autre se sont attribué la découverte. Le véritable nom de ce géomètre est Nicolo. I était né à Brescia d’une famille pauvre et ohscure. Obligé d'aider ses parens dans les humbles et pénibles travaux qui étaient leur seule‘ressource , et que la mort de sonpère vint rendre plus précaire encore , il était déjà avancé en âge qu'il ne savait pas même lire, Le surnom de Tar- taglia ou de Tartaléa lui fut donné à cause de quelques blessures qu'il reçut à la tête, lors du sac de Brescia TA par les Français, blessures qui le rendirent bègue. Sauvé bar 597 de ce fächeux accident, Tartaglia apprit à lire on iguore omment, mais il avoue lui-même dans un de ses ouvrages (Quesitio ed invenziont diverse) qu'il fut obligé de voler son maître pour apprendre à écrire, Ce géomètre, dont l'enfance et la jeuncsse furent si mal- heureuses, a négligé de faire connaitre par quel moyen il parvint à triompher de tant d'obstacles et à acqué- rir enfin les connaissances importantes et élevées qui l'ont rende si célèbre. Après s'être fait un nom dans sa patrie, il devint profeseur de mathématiques à Venise où il vécut dans l'intimité des principales fa- milles de cette république. Nous avons rapporté ailleurs, avec quelques détails, l'histoire de sa querelle avec Cardan, à propos de la solution des équations du tro sième degré, découverte dont la gloire est restée à ce deruier, peut être injuste- ment ; nous croyons inutile de revenir ici sur cette épo- que d’ailleurs intéressante de la vie de Tartaglia. (Voy. Carpan et Equations.) Les autres principaux travaux mathématiques de ce géomètre sont : I. Nuova scienza cioè invenzione , nuovamente trovata, utile per Cias- cuno speculation matematico bombardiero , ed altri, Venise, 1507, in-4°, souvent réimprimé. IL Æuclide diligentemente rassetato ed all integrita resulto, se- condo le due traduzioni di Campano ez Gamberto, Venise 1543, in-1°. Cette première traduction d’Eu- clide, en italien, a été souvent réimprimée. LE. 4rchi- medirs opera emenduta, 1543, in-4°. IV. Quesiti ed in venzioni diverse. Venise, 1550, 155r, in-4°, avec un supplément.V.Generaltrattato de” rumerte misure,etc. Venise, 1526. VI. Tratatto di aritmetica, ib. 1556. in-4°. VII. Archimedis de insidientibus aquæ, libri duo, ib. 1565, in-4°. TAUREAU. (454) Nom du second signe du zodiaque marqué ©, ainsi que d’une constellation qui lui a donné son nom. On remarque particulièrement daus la con- stellation du taureau, composée de 141 étoiles dans le catalogue de Flamsteed, une belle étoile de première grandeur, nommée aldébaran ; où la désigne quelque” fois encore sous le nom de l'œil du taureau. Deux amas de petites étoiles situés l’un sur le dos et l'autre sur le front du taureau ont reçu les noms de pléiades et de hyades. TAUTOCHRONE. (Mec.) (de ruvlos, méme, et de zpovos | temps). Expression dont on se sert pour dési- gner des effets dont la durée est la même, c'est à dire, qui commencent et qui finissent en temps égaux. Les vibrations d’un pendule, lorsque leur amplitude est très-petite , sont des vibrations tautochrones. (Foy. PENDULE.) Counse TAUTOCHRONE. Courbe dont la propriété est 528 TA telle que si de l’un quelconque de ses points on laisse tomber un corps pesant le long de sa concavité , il arri- vera toujours au point le plus bas dans le même inter- valle de temps. La nature de cette courbe a beaucoup occupé les géo- mètres du dernier siècle, et c'est une des plus brillantes découvertes de Havgens d’avoir reconnu que, lorsque le milieu daus lequel descend le corps pesant n'offre point de résistance ; la tautochrone est une cvcloïde. Les ingénieuses applications, faites par Huygens, de cette propriété de la eyvcloïde à la construction des horloges ont plus contribué à la perfection de ces utiles instru- menus que tout ce qu'on avait fait jusqu'alors. (Foy. PEexocre.) Lorsqu'on veut tenir compte de la résistance des mi- lieux, le problème de la tautochrone devient un des plus difficiles de la mécanique, nou seulement par la complication que cette résistance apporte dans les éva- luations de la vitesse, mais encore parce que la loi qu’elle suit dans les différens milieux est entièrement inconnue. En supposant la résistance proportionnelle à la vitesse, Newton a trouvé que la tautochrone est en- core une cycloide , mais cette hypothèse n'est point ap- plicable physiquement , car la résistance qu'éprouve un corps mu dans un fluide est , dans certains cas, assez sensiblement proportionnelle au carré de la vitesse pour qu'ou ait cru pouvoir adopter généralement ce dernier rapport. Euler et Jean Bernouilli sont les premiers qui résolureut le problème, daus l'hypothèse de la résistance en raison du carré de la vitesse , ils furent suivis par Fontaine , dont la solution présente l'avantage de pou- voir s'appliquer à diverses hypothèses de résistance , et enfin Lagrange, dans un mémoire inséré parmi ceux de l’académie de Berlin , 1765, semblait avoir épuisé la matière, lorsque d’Alembert reprenant la question sous une autre face, parvint à une formule d’une très- grande généralité qui donne la solution du problème, pour le cas où il s'agirait de faire les temps comme une fonction quelconque de l'arc ; ce qui renferme le tau- tochronisme même comme un cas particulier. (Vo; Euler, Mém. de l’'Acad. de Fétersbourg , tom. 1v, et Mécanique, tom. n. Jean Bernouilli, Mém. de L Acad. des sciences , 1730. Fontaine, Mém. de l’ Acad. des sciences, 1736. Lagrange, Mem. de Berlin, 1765et 1770. D'Alembert, Mem. de Berlin, 1765.) TAYLOR (Brook), célèbre géomètre anglais, naquit le 15 août 1635, à Edmonton, dans le comté de Midd- lesex. Dès l’année 1508, Tavlor se révéla au monde savant par un mémoire sur Les centres d'oscillation, qui a été publié depuis dans les 7ransactions philoso- phiques. La société royale de Londres, l'admiten 1712 7 au nombre de ses membres, et il présenta immédiate- TA ment à cé corps savant divers mémoires remarquables sur l'ascension de l’eau entre deux surfaces planes, sur les centres d’oscilation et sur le célèbre problème de la corde vibrante, dont nous avons parlé ailieurs. Ces travaux aussi cousciencieux que profonds, attirèrent diverses productions, qui étaient le fruit de à Taylor une haute considération dans la société royale, qui le nomma son secrétaire. L'ouvrage le plus impor- tant de ce géomètre est sans contredit le livre intitulé : Methodus incrementorum directa et inversa; c'est dans cet ouvrage, où Taylor a posé les lois principales du calcul des différences finies, que se trouve la célèbre formule à laquelle on a donné le uom de Théorème de Taylor. (Voy. Dirr.) Taylor, à qui l’on doit d’ailleurs une foule de propo- sitions aussi neuves qu'originales, dans toutes les bran- ches de la science, mourut encore dans la force de l'âge, le 29 décembre 1751. TÉLESCOPE. Instrument d'optique, composé de plusieurs verres, ou de verres et de miroirs réunis, et qui a la propriété de faire voir distinctement des objets éloignés, qu’on n’apercevrait que confusément ou même qui seraient invisibles à la vue simple. Nous avonsrendu compte au mot Luxerrer de l’inven- tion de cet instrument admirable dont l’influence sur les progrès de l’astronomie s’est déjà fait sentir d'une mauière si remarquable , et dont les perfectionnemens futurs nous permettront sans doute un jour de péné- trer plus avant dans les merveilles des cieux. Nous al- lons donner ici une description succincte des diverses espèces de télescopes. Les télescopes ont recu différentes dénominations d'après le nombre et la forme de leurs verres et leurs usages particuliers , tels sont le £élescope de Galilée ou de Hollande , le télescope astronomique, le téle- scope terrestre, le télescope aérien, le télescope achro- matique , et le télescope de réflexion ou dioptrique et catadioptrique. Les cinq premiers compris, sous le nom général de télescopes de réfractions, sont plus particu- lièrement nommés lunettes en français; leur théorie reposant sur les mêmes principes, l'exposition que nous allons faire de celle du télescope astronomique suffira pour donner une idée exacte des effets de ces instru- mens. TéLescope AsrronomiqQue. Lunette composée de deux verres convexes ou plan-convexes, dont l’un sert d’ob- jectif et l’autre d’oculaire, placés aux deux extrémités d'un tube , et éloignés l’un de l’autre d'une distance égale à la somme de leurs distances focales. L'objectif C (PI. 58, fig. 3), plan convexe des deux côtés, est un segment de sphère dont le rayon est plus grand que TE celui des segmens de sphère qui composent l'oculaireD, convexe des deux côtés. La distance CD des deux verres étant égale à la somme de leurs distances focales, leurs foyers répondent aux mêmes points où se forme l’image ab de l’objet. Ainsi les pinceaux lumineux qui, partant de chaque point d’un objet très éloigné AB, doivent être considérés comme parallèles entre eux, arrivant à l'objectif C, vont se réunir au foyer F de ce verre où ils forment l'image ab de l'objet , laquelle est renversée, parce que les rayons qui viennent des extrémités de l'objet se sont croisés en passant par l’objecuif C. L’oculaire D étant placé au-delà du foyer F du verre objectif à une distance FD égale à celle de son propre fover, les pin- ceaux lumineux, après avoir formé l’image, éprouvent en traversant cet oculaire une nouvelle réfraction qui les fait converger vers un point E , et l’œil étant placé à ce point reçoit ces rayons de la même manière que si l’objet lui-même au Jicu de son image était placé au foyer F. Il en résulte que l’image ab devient l’objet immédiat de la vision et que l'œil la voit sous l’angle GEH , lequel est d'autant plus grand que la distance focale CF du verre objecuf est plus grande, et que celle FD du verre oculaire est plus petite. Or, la grandeur apparente d’un objet, d'après laquelle nous jugcons de sa distance , étant proportionnelle à l'angle visuel sous lequel il uous apparaît, l’objet AB paraîtra d’autant plus grand et d'autant plus près de l'œil que cet angle GEH sera plus grand. Ce.télescope augmente donc le diamètre apparent d’un objet autant de fois que la distance focale du verre objectif contient la distance focale du verre oculaire, de sorte que si cette première distance est, par exemple, vingt fois plus grande que la seconde , le diamètre apparent de l’objet deviendra vingt fois plus grand, ou, ce qui est la même chose, ce diamètre sera vu au travers du télescope de la grandeur qu’il ie serait à la vue sim- plesi l’objet n’était placé qu’à la vingtième partie dela distance où il est réellement de l'œil, On peut énoncer ce phénomène de la manière suivante : /e diamètre ap- parent d'un objet, vu par le télescope, est à son diamè- tre apparent à la vue simple, comme la distance focale de l'objectif est à la distance focale de l’oculaire. La distance focale d’un verre plan-couvexe étant à peu près égale au double du rayon de la sphère dont ce verre est un segment, et la distance focale d’un verre convexe des deux côtés différant peu du rayon de la sphère dont les deux segmens qui le composent , sup- posés égaux entre eux , font partie; on peut aisément déterminer la distance de l'objectif à l’oculaire d'un té- lescope, ou ce que l’on nomme la longueur du téles- cope, d’après la nature des verres qu'on veut employer à sa construction (voy. Lenrirre ;) comme aussi le TOME I, | 4 TE 529 grossissement qu'il fera éprouver aux objets, c’est-à- dire son amplification (voy. ce mot). Le télescope que nous venons de décrire a recu le nom d’astronomique, parce qu’on ne s’en sert que pour les observations astronomiques où il est parfaitement indifférent de voir les objets droits ou renversés. En lui ajoutant deux autres verres nommés aussi oculaires, on fait éprouver aux rayons lumineux de nouvelles ré- fractions qui redressent l'image, et l’on a alors le téles- cope terrestre. Voyez ce que nous avous dit sur ce sujet, et sur le télescope de Galilée, au mot LuxÉTrE. TéLesco?e AËRIEN. Ce télescope, inventé par Huygens, ne diffère du télescope astronomique que par la ma- nière de monter les verres, lesquels n’étant pas placés dans un même tube permettent de donner à l'instrument une longueur qu’on ne pourrait obtenir avec unseul tube sans le rendre très-incommode et très-difficile à manier. Ilse compose d'un mât AB, (PI. 58, fig. 4) planté vertica- lement , dont la longueur est celle que devrait avoir le tube du télescope. Ce mât est aplani d’un côté sur le- quel on fixe deux règles parallèles entre elles et éloi- gnées l’une de l’autre d’un pouce et demi (40 + milli- mètres) , de sorte qu’elles forment une rainure Gu haut en bas du mât, laquelle doit être tenue un peu plus large en dedans qu’en dehors. Au haut du mät est une roulette À, qui tourne sur son axeet sur laquelle passe une corde G deux fois aussi longue que le mât. Cette corde, de la grosseur du petit doigt, sert à élever l’ap- pareil qui contient l’objectif ; elle est garnie à son extrémité en H d'un contre-poids égal à celui de l’ap- pareil. Une pièce de bois, longue de deux pieds, cst ajustée dans la rainure qu'elle peut parcourir dans toute sa longueur en glissant fibrement mais sans jeu ; à son milieu sont fixés deux bras L,/, qui soutiennent à angle droit un autre bras E, lequel porte une espèce de fourchette F, dans laquelle se meut librement un tube IK, auquel est fixé le verre objectif, Le tube JK est porté sur une règle de bois qui le déborde de 8 à 10 pouces, et à laquelle est attaché un fil de soie dont l'autre extrémité tient à l'appareil de loculaire. Ce second appareil se compose d'uu tube Q fort court, fixé sur une règle QV qui est posée sur un axe R que l'astronome tient dans sa main ; l'extrémité V de la règle reçoit le bout du fil de soie qui s’enroule sur une petitecheville, de manière qu'on peut le ralonger ou le raccourcir à volonté. Le tube Q renferme l'oculaire qu’on recouvre d’un cercle percé d’un très-petit trou au milieu, afin d’écarter les rayons lumineux divergens qui pourraient fatiguer l'œil. Enfin , un support X est placé sur le sol pour que l'observateur, en appuyautson bras dessus, puisse tenir ferme l'oculaire. Tel était le grand télescope d'Huvygens avec lequel il découvrit l'anneau de Saturne et un de ses satellites. Où 5950 TE Son objectif avait une distance focale de 12 pieds, et son oculaire une de trois pouces. Il se servit aussi d’un télescope de 23 pieds de longavec deux oculaires joints ensemble, ayant chacun un rayon de courbure de 9 lignes, Le télescope achromatique est la même chose que le télescope astronomique ordinaire rendu plus parfait par la substitution des verres achromatiques aux verres ordinaires. TéLescors DE RÉFLEXION. Le premier inventeur de cette espèce de télescope est le père Mersenne ; mais les objections que lui fit Descartes, sur le plan de cet in- strument qu'il lui avait soumis, l’empéchèrent d’en poursuivre l’exécution. Vingt ans après, en 1663, Jac- ques Gregory donna, dans son optica promota , la des- cription d’un télescope de réflexion, et vers le même temps, en France, Cassegrain proposa un instrument à peu près semblable. Cependant sil est incontestable que Newton n’a point eu le premier l’idée de linstru- ment auquel on a donné son nom, il est tout aussi in- contestable qu’il a le premier surmonté les difficultés contre lesquelles Gregory et Cassegrain échouèrent, et que non seulement il lui était réservé , par ses immor- telles découvertes, de prouver les avantages du téles- cope de réflexion , mais encore qu'il en coustruisit un, d’un peu plus de six pouces de long, avec lequel :ül pouvait lire de plus loin qu'avec une bonne lunette d'approche ordinaire de quatre pieds. Ce succès de Newton, malgré tout ce qu'il était permis d’en espérer, n’excita pas d’abord l’émulation des opticiens, car ce ne fut qu’en 1719 que Hadley parvint à construire deux télescopes deréflexion de 5 pieds!> pouces anglais, qui réussirent si bien qu’on voyait par leur moyen les satellites de Jupiter et de Saturne aussi distinctement qu'avec un télescope de 123 pieds. Hadley s'étant en- suite réuni à Bradley et a Molineux, dans le but de perfectionner les moyens de construction et de fourrir aux plus habiles artistes anglais des procédés assez éprouvés pour leur ô’er la crainte de se ruiner en essais infructueux , cette noble association réussit si complè- tement, qu'après avoir communiqué le résultat de ses recherches à Scusset, habile opticien, et à Hearne, ingé- nieur pour les instrumens de mathématiques, les téles- copes de réflexion devinrent d’un usage aussi répandu que celui des télescopes ordinaires. Nous ne devons pas oublier que trois opticiens français, Paris et Goni- chon, asociés , et Passemant ont eu le courage de tenter la construction des télescopes de réflexion, et qu’ils ont réussi sans aucun des secours qu'avaient eus les opticiens anglais. Les premiers télescopes de Pariset Gon'chon furent achevés vers 1933, et ceux de Passe- mant un an ou deux après. Télescope de Newion. 11 se compose d’un tube ABCD (PI. 20, fig. 3), au fond duquel est un grand miroir concave GIT de métal, vis-à-vis duquel et dans son axe on place un miroir plan KA aussi de métal, d’une figure elliptique et incliné de 45° à l’axe du tube. Ce miroir plan doit être situé entre le grand miroir concave et son fover, et à une distance de ce foyer qui soit égale à la distance du centre de ce petit miroir au foyer d’un verre oculaire O , lequel est placé dans un petit tube latéral. D'après cette disposition , les faisceaux lumineux EG et FH qui viennent de l’objet surle grand miroir GH, et qui après leur réflexion iraient dessiner une image renversée z2n au fover de ce grand miroir, sont reçus par le petit miroir plan KÆ et réfléchis vers locu- laire LL. Comme les miroirs plans ne changent rien à la position des rayons de lumière qu'ils réfléchissent, l’image en sq sera renversée comme elle l’eût été en mn. L'amplification de ce télescope est égale au nombre de fois que la distance focale du grand miroir contient celle de l’oculaire. L'oculaire du télescope de Newton étant placé sur le côté rend cet instrument très-incommode pour obser- ver les astres près du zénith. Comme il est aussi très- difficile de trouver l'objet, on met sur le corps du té- lescope une petite lunette ordinaire qui a beaucoup de champ et dont l'axe est parallèle à celui de l'instrument. Cette lunette, qu’on nomme un trouveur, sert à placer le télescope dans la direction de l’objet qu’on veut obser ver. Télescope de Grégory. Celui-ci se compose de deux miroirs concaves et d’un ou deux verres oculaires con- vexes ou plans convexes, Le grand miroir concave LL de métal, percé d’un trou circulaire à son centre X, est placé au fond d’un tube ouvert (PI. 20 , fig. 4) ; vis-à-vis de ce miroir et vers l’autre extrémité du tube on place un second mi- roir concave EF de métal , parallèle au grand miroir, unpeu plus large que l'ouverture X de ce miroir, £t dont la concavité fait partie d’une sphère beaucoup plus petite que celle sur laquelle est formé le grand mi- roir. Ce petit miroir doit être placé au-delà du foyer du grand miroir à une distance telle que son propre fover ne coïncide pas avec le foyer du grand miroir, mais qu'il en soit éloigné d’une quantité égale à la troisième proportionnelle entre les distances focales respectives des deux miroirs. À l'extrémité du grand tube, à la- quelle est placé le grand miroir, et vis-à-vis le trou cir- culaire de ce miroir , on ajuste un autre petit tube MSSN dans lequel on place un et plus généralement deux verres oculaires MN, SS. Dans cet instrument, les rayons lumineux qui vien- nent de l’objet, après avoir été réfléchis par le grand ee sh um TE miroir LL, vont peindre à son foyer G une imsge ren- versée KI de l’objet au-delà de laquelle ils deviennent de nouveau divergens. Reçus par le petit miroir EF, cesrayons sont réfléchis convergens vers les oculaires, et devenus encore plus convergens par leur passage au travers de l’oculaire MN, ils vont dessiner en ZZ une image en sens contraire de la première KH; c’est cette dernière image qui, placée par la disposition des verres au foyer du second oculaire SS, devient l’objet immé- diat de la vision. L'amplification de ce télescope est égale au carré de la distance focale du grand miroir, divisé par le pro- duit des distances focales du petit miroir et de l’ocu- laire La plus grande difficulté à vaincre pour obtenir de bons télescopes de réflexion est la construction des mi- roirs métalliques dont la courbe doit être d’une exac- titude rigoureuse et le poli d’une excessive perfection. Ces miroirs sont faits d'après Hadley, avec un alliage de deux parties de cuivre, d’une de laiton et d’une d’étain. Passemant composait les siens de 20 parties de cuivre, 9 d’étain et 8 d’arsenic. On les polit avec l'éméri etla potée d’étain. De toutes les compositions, celle qui est la plus blanche, la plus dure et qui réfléchit le mieux la lumière est un alliage de 32 parties de cui- vre, 15 d’étain, unc de laiton, une d'argent et une d’arsenic. Mais elle n’est pas bonne pour les très-grands miroirs, parce qu’elle est trop cassante. Les miroirs de platine sont supérieurs à tous les autres. Les télescopes de réflexion doivent à Herschell un de- gré de perfection incomparable avec tout ce qu’on avait fait avant lui. Lorsqu'il commença de s'occuper de la construction de ces instrumens , on n’en faisait pas dont l'amplification pût surpasser 400 fois le diamètre de l’objet; il obtint promptement une amplification double, triple et quadruple de celle-ci, et parvint même à construire un télescope newtonien de 7 pieds qui grossissait 2000 fois. Le plusremarquable des instru- mens construits par Herschell est son grand télescope dont le roi d'Angleterre voulut supporter tous les frais; nous l’avons représenté dans la PI. 20, fig. 5, tirée des Transactions philosophiques , de 1795, où il y en a une description de 65 pages avec 19 planches. On voit dans notre figure le massif circulaire I,1,1, sur lequel tourne la machine sur 24 rouleaux , 12 intérieurs et 12 extérieurs, par le moyen de deux cabestans ; ce massifa 44 pieds de diamètre et 3 de fondation. Le pied formé de 4 échelles de 49 pieds qui supportent les moufles par le moyen desquels on élève le tube A ; la place de l'observateur en C près de l’oculaire du télescope; E et D deux chambres de 12 pieds qui contiennent le pen- dule etle petit mouvement; vers la chambre E, les crics ; il y en à pour monter la galerie B, pour avancer TE E la culasse où est le miroir, pour monter le télescope et 5e pour le tourner. La culasse avance sur deux demi-cer- cles de fer et deux crémaillères, La machine entière tourne sur un axe au centre. Tout est énorme dans cette machine, le miroir a4 pieds d'ouverture et pèse 1955 livres poids de marc. Elle est placée à Slough, dans une cour de 160 pieds. Cette immense entreprise fut commencée à la fin de 1985, et terminée au commencement de 17587. Mais ce ne fut que le 27 août 1589 qu'Herschell fut entière- ment satisfait de son instrument ; le lendemain 28 il découvrit un sixième satellite de Saturne. Ce télescope n’a qu’un seul miroir, et l’oculaire est disposé de ma- nière à s'appliquer immédiatement à la première image focale. Son pouvoir d'amplification augmente de plus de 6000 fois le diamètre apparent des objets. Ce serait peut-être ici le lieu d’examiner les avantages et les inconvéniens des divers télescopes dont nous ve- nons de parler, mais ces détails s’écartent de notre pla et d’ailleurs la place nous manque. Il a été question dans d’autres articles des lunettes achromatiques. (Foy. ACHROMATIQUE.) TEMPS. Intuition pure et invariable qui accompa- gne toutes nos intuitions des objets tant externes qu’in- ternes, et sans laquelle ces intuitions ne seraient pas pos- sibles. (7oy. Puicos. DEs Maru., 15.) Le temps se mesure, en astronomie, par les mouve- mens appareus du soleil ; la révolution diurne de cet astre, ou Ja partie du temps écoulée entre deux de ses passages consécutifs au méridien, forme le jour; sa ré- volution périodique, ou le nombre des jours qui s’écou- lent entre l'instant où il occupe un point quelconque de l’écliptique, et celui où il est de retour au même point, après avoir parcouru l’écliptique entier, forme l’année. ({Voy. ANNÉE et CALENDRIER.) On distingue le temps en temps civil et en temps as- tronomique. L'usage des astronomes était jadis de pla- cer le commencement du jour au moment du passage du soleil au méridien , de sorte que le jour dit astrono- mique se compte d’un midi à l’autre, mais cet usage est maintenant abandonné, et le commencement du jour est généralement fixé à minuit. Le temps astronomique se distingue en temps solaire vrai et moyen, et en temps syderal. Le temps solaire vrai est celui qu’on mesure par la révolution diurne du soleil, il se compte donc en jours solaires vrais qui sont inégaux entre eux ; le temps solaire moyen est celui qu'on mesure par une révolution diurne du soleil dont la durée est moyenne entre les plus grandes et les plus petites révolutions diurnes de cet astre; il se compte ainsi en jours solaires moyens égaux entre eux. Le temps 552 TE sidéral se mesure par le jour sidéral qui est la durée d’une révolution diurne de la sphère des étoiles fixes. Le temps civil est la même chose que le temps solaire moyen. (Ÿ’oy. pour les détails EQuarion pu Temps et Heure.) TERME. (4/g.) Partie distincte d’une quantité réu- nie aux autres par les signes + ou —. Par exemple, si une quantité est exprimée par Ax + By + C,Ax, Bret C sont les termes de cette quantité. Une quantité qui n’est composée que d’un seul terme comme À , ou Àx,ou Axy, etc., prend le nom de monome. On lui donne le nom de binome lorsqu'elle est composée de deux termes, comme AB, ou A+Bx, ou x?+xy, etc. Et en général on la désigne par le nom de polynome , quand elle est composée de plu- sieurs termes. (Foy. Porvxomr.) On donne encore le nom de fermes aux quantités que l’on compare entre elles pour former des rapports. Si l’on a, par exemple , À : B=7»7, À et B sont les termes du rapport 72. De même, si les quantités À, B, C, D forment la proportion AB: Ga: D, ces quantités seront les £ermes de cette proportion, sa- voir : À , le premier terme; B, le second terme , etc. (Foy. Prororriox.) TERRE. En astronomie, c’est une des planètes principales qui composent le système solaire , la troi- sième dans l’ordre des distances au soleil, et qui décrit autour de cet astre une orbite elliptique comprise entre les orbites de Vénus etde Mars. Les astronomes la dési- gnent par le caractère &. En géographie , c’est le globe que nous habitons, composé de parties solides et de parties fluides. La théorie de la terre a été considérée de tout temps comme une des branches les plus importantes des sciences physiques, ou du moins comme celle qui se rattache le plus intimement à l'existence matérielle de l’homme. On ne peut douter que les premiers efforts de cet esprit d'investigation qui distingue l’être raisonnable n'aient du se porter particulièrement sur la demeure qui lui estimposée. Attaché par sa nature à cette de- meure qu'il peut bien parcourir, mais qu’il ne peut quitter, son premier besoin intellectuel était d’en recon- nairre la forme, d’en déterminer les limites, d'en étudier lesaccidens. Aussi dès la plus haute antiquité des ten- tatives furent faites pour mesurer les dimensions de la terre qu'on avait déjà reconnue être un globe ou un corps sphérique situé d’une manière isolée au sein de l’espace absola; et, si les résultats de ces premières me- sures ne peuvent même pas passer aujourd'hui pour une approximation grossière, nous n'en deyons pas moins TE admirer le génie de ceux qui ont ébauché un problème dont toutes les forces réunies de la science moderne ne sont point encore capables de donner une solution rie goureuse. La sphéricité ou la forme ronde de la terre se mani- feste par plusieurs phénomènes physiques faciles à observer, Telle est, par exemple, la ligne circulaire qui termine l’horizon de tout spectateur dont la vue n’est point bornée par des montagnes ou des inégalités de terrain. En effet, lorsqu'on est au milieu d’une vaste plaine et qu’on regarde autour de soi il semble qu’on occupe le centre d’un cercle qui a pour circonférence la ligne où l'atmosphère paraît se confondre avecle sol. À mesure que l’on marche on découvre une portion nou- velle de terrain , du côté vers lequel on se dirige, tan- dis que l’on cesse d’en apercevoir une portion égale du côté opposé ; mais il semble toujours que le point que l’on occupe est le centre d’une circonférence déterminée par la rencontre du sol avec l'atmosphère. Le même phénomène se remarque au sommet d’une haute mon- tagne , seulement la circonférence de l'horizon visible est d'autant plus grande qu’on est plus élevé, et, quelle que soit l'étendue du terrain qu’on découvre, il affecte toujours une forme circulaire. Or, il est évident que de telles apparences ne pourraient avoir lieu si la surface de la terre, abstraction faite des inégalités du terrain, n'étaient pas une surface convexe dans tous les sens. C’esten mer surtout que cette courbure est le plus sen- sible. Tout le monde sait aujourd'hui que, lorsqu'un vaisseau commence à apercevoir la terre, les premiers objets visibles sont les parties les plus élevées du sol ou le sommet des édifices. Par exemple, de l'extrémité A d’un mât (PI. 35, fig. 4) on découvre le sommet B'd’un édifice avant qu'il soit possible d'en voir le pied D, que cache encore la convexité des eaux. La forme ronde de l’ombre de la terre dans les éclip- ses de lune est un autre phénomène qui prouve sa sphé- ricité, et l’on dut s’en servir comme d’un moyen de démonstration dès qu’il fut avéré que ces éclipses ont pour cause le passage de la lune au travers de l’ombre projetée par la terre. (Joy. Ecrivse.) Mais sans recourir à de tels argumens , qui supposent déja des connais- sances astronomiques assez étendues, il suffit des phéno- mènes de l'horizon visible et des différens aspects que présente la voûte céleste lorsqu'on change de lieu sur la terre , pour démontrer clairement que la terre est un corps sphérique. (Foy. VouTE cÉLESTE.) Les premiers observateurs s’aperçurent donc bien vite de la figure ronde de la terre, qu'ils durent dès lors considérer comme une sphère parfaite, car les iné- galités de sa surface, comparées à son volume , sont à peine appréciables, mais la mesure de ses dimensions leur offrit des difficultés insurmontables, quoique le x SR ÈEEe DE problème se réduise en dernier lieu, dans cette hypo- thèse de la terre exactement sphérique, à la détermina- tion de la grandeur d’une partie aliquote d’un de ses grands cercles. Nous avons dit ailleurs que la posi- tion d’un point de la surface de la terre est entièrement fixée lorsqu'on connaît sa longitude et sa latitude, et que tous les points qui sont situés sur le même méridien terrestre ont la même longitude (voy. Larrrupr, Lon- GITUDE et MÉRIDIEN), tandis que leurs latitudes sont différentes ; ainsi on peut aisément compreudre que, pour trouver la longueur d’un méridien, il suffit de mesurer la distance de deux de ses points , ou, ce. qui est la même chose, l’arc compris entre ces points, car le rapport de cet arcau méridien entier est toujours donné par le nombre de ses degrés qui est égal à la différence des latitudes des deux points. Sup- posons , par exemple, qu’en partant d’un point A, dont la latitude est de 24 degrés , nous ayons tracé sur la terre une ligne méridienne qui passe par un autre point B, dont la latitude est de 25 degrés ; la distance du point À au point B, ou l’arc du méridien terrestre compris entre À et B, sera donc de un degré, et sera par conséquent la trois cent soixantième partie d’un grand cercle entier de la terre. Ainsi, pour obtenir la grandeur de ce cercle en mesures usuelles telles que le mètre ou la toise, il ne nous restera plus qu'a mesurer avec un métre ou une {oise la distance des points A ct B, et à multiplier par 360 le nombre de mètres ou de toises que nous aurous trouvé, Quelque simple que pa- raisse cette opération, elle exige, pour être exécutécavec une précision capable de donner une approximation suffisante, des moyens de calcul et des iustrumens dont les anciens étaient dépourvus, et présente en outre des difficultés que ce qui va suivre fera connaitre. La première estimation dela grandeur de la terre est rapportée par Aristote dans son livre de Cœlo ; 11 y dit, chapitre IV, que les anciens mathématiciens ont trouvé que la circonférence de la terre est de 400000 stades. Mais , comme il w’explique nullement la longueur du stade dontil est question, et que, si l'on veut entendre le stade des Grecs en usage dans son temps, il en résulte pour leäegré terrestre, composé de 1111 + stades, une valeur à peu près double de celle que nous donnent les mesures nouvelles ; on doit plutôt considérer cette estimation comme une conjecture vague que comme une véritable mesure. Cependant, lors de la grande querelle des an- ciens et des modernes, on a prétendu que les Chal- déens sont les anciens mathématiciens dont parle Aris- tote , et que la longueur de leur stade était de 51 toises 10 pouces, d'où l’on a conclu que les anciens avaient mesuré la terre avec autant d’exactitude que les mo- dernes. Malheureusement pour cette prétention passa- blement ridicule, la longueur de 51 toises 10 pouces TE 939 ne résulte pas de la restitution des mesures chaldéennes à l’aide d’autres mesures contemporaines, mais bien de l'hypothèse gratuite que les 1111 3 stades du degré terrestre sont équivalens aux 57060 toises trouvées par Picard pour la longueur du degré qu’il a mesuré. Une mesure de la terre plus authentique est celle d'Ératosthènes; ayaut mesuré l’arc du méridien com- pris entre Syène et Alexandrie , et l'ayant trouvé de 7° s,ilen conclut que la circonférence de la terre avait 250000 stades, ce qui donne au degré terrestre 694 ÿ stades. Si l’on admet que le stade employé par Era- tosthines est Le stade égyptien, son évaluation du degré serait trop faible d'au moins 20000 toises, tandis que si l'on suppose qu'il se servit du stade olympique, elle est trop forte d'au moins Gvoo toises. Au reste, il parait qu'Eratosthènes ne mesura pas la distance d'Alexandrie à Syène, et qu'ilse contenta de l’estimer à 5000 stades , d’après la commune appréciatiation des voyageurs. Il se trompa en outre en supposant ces deux villes sous le même méridien , Syène est à plus de 3 degrés à l'est d'Alexandrie. Nous passerons sous silence uneautre mesure dela terre teutée par Posidonius, et qui ne présente aucune exacti- tude , pour arriver à la première tentative exécutée avec des moyens réellement scientifiques; c’est la me- sure d'un degré du méridien opérée par les astronomes arabes sous le règne de l'illustre Khalyfe El Mamoun. Ce prince , ayant résolu de mesurer la terre plus exac- tement que n’avaient fait les anciens, envoya des ma- thématiciens habiles dans une vaste plaine de la Méso- potamie appelée Singiar ; là ils se divisèrent en deux bandes dont l’une alla vers le nord et l’autre vers le midi, en mesurant, chacune la coudée à la main, une ligne méridienne géométriquement alignée. Ils s’écar- tèrent aiusi les uns desautres, jusqu’à ce que, mesurant Ja hauteur du pôle, ils se fussent éloignés d'un degré du lieu de leur départ, après quoi ils se réunirent et ils trouvèrent pour la valeur du degré terrestre, les uns 56 milles et les autres 56 milles * , le mille étant com- posé de {000 coudées. Après avoir discuté leurs mesures, ils adoptèrent la derniere, La coudée dont il est ici question est, d’après Albu- feda , la coudée noire qui comprenait 27 doigts, dont chacun était de la longeur de six grains d'orge mis côte à côte, tandis que d’après Almassoudi, autre auteur arabe, cette coudée aurait été établie, par le Khalyfe, de 27 doigts longs de 5 grains d'orge. Almassoudi pré- tend en outre que le degré terrestre fut fixé à 27 milles. D'après les expériences que Théveuot rapporte dans la relation de son voyage d'Asie, il faut 144 grains d’orge pour former l’étendue d’un pied et demi de Fa ris ; ainsi, en adoptant cette évaluation qui n’est rien moins que rigoureuse, le degré mesuré par les Arabes 554 TE aurait été trouvé de 63750 toises selon Albufeda, et de 53193 toises selon Almassoudi. Jusqu'au commencement du XVILsiècle, on demeura sans aucune mesure de la terre sur laquelle il füt possi- ble de faire quelque fonds, mais la tentative ingénieuse de Fernel (voy. ce mot) engagea plusieurs astronomes à y procéder enfin d’une mauière plus géométrique et plus exacte. Snellius entra le premier dans la carrière , et sil s'est trompé dans le calcul de ses triangles, ce qui lui fit trouver pour la longueur du degré une quantité moindre que celle qui résulte en réalité de son opéra- tion, il lui reste la gloire incontestable d’avoir inventé la méthode employée ensuite par les astronomes de toutes les nations , méthode dont nous allons donner ici une explication pour l'intelligence de ce qui va suivre. Désignons par À, B,C, D, etc. (PI. 58, fig. 5), une suite de lieux éminens comme des montagnes, des tours, des clochers , au travers desquels doit passer la méridienne. Ayant relevé avec un bon instrument les angles que fontentre elles leslignes tirées de ces objets les uns aux autres, et formé par ce moyen une suite de triangles liés entre eux, qui se termine aux extrémités de la ligne à mesurer, on mesure l'angle que fait un des côtés de ces triangles avec la méridieune, ce qui donne le moyen de déterminer la nosition de tous les autres côtés par rapport à cette ligne. Ceci fait , on me- sure, daus quelque endroit commode, comme une plaine, une longue base LM et par des opérations trigonomé- tiques on en conclut la longueur d’un côté d'un des triangles voisins, AB par exemple. Ce côté étant une fois connu, il est facile de calculer la longueur de tous ceux de la suite des triangles, et, par leur position con- nue avec la méridienne, les parties de cette méridienne Ab, Bc, Cd, etc., comprises entre les parallèles passant parA,B,C,D, etc. On a par l'addition de toutes ces parties la longueur de l'arc du méridien compris entre les parallèles des lieux extrêmes. Il ne reste donc qu’à mesurer la différeuce en latitude de ces lieux extrêmes, et l’on connait par la à quelle portion du méridien ré- pond la longueur trouvée d’où l’on conclut la longueur du degré et celle de la circonference. Pour plus grande exactitude et comme moyen de vérification , on doit détermiuer à l'extrémité de la suite de triangles, oppo- sée à la base , une nouvelle base comme NO, et si la valeur mesurée de cette nouvelle base est la même que celle qui résulte du calcul , en la liant avecun dernier côté HI, on est assuré qu'il n’y a d'erreur nulle part, C’est par cette méthode que Snaellius mesura un arc de 1° 11° 30° sur la méridienne de Berg-op-/oom, mais, ainsi que nous l'avons dit, il se trompa dans ses calculs, ce qui luifit estimer le degré terrestre à 53021 toises. La mort l’empêècha de rectifier son erreur dont il s'était aperçu, et ce fut Muschenbroek, entre les TE mains duquel ses manuscrits tombèrent , qui calcula de nouveau tous les triangles de Snellius, d'après les cor- rections qu'il y avait faites; il trouva par ce moyeu 57033 toises pour la valeur du degré. Cette rectification de la mesure de Snellius n'eut lieu qu'après la célèbre mesure opérée par Picard ; dans l'intervalle, Riccioli avait entrepris une opération sem- blable, d’autres savans s'étaient également livrés à de grands travaux sur le même sujet, mais tous leurs ré- sultats étaient tellement discordans que l'Académie des sciences crut devoir s'occuper sérieusement de cette question intéressante, et qu’elle chargea Picard, déjà célèbre par plusieurs observations très-délicates, de mesurer de nouveau un degré terrestre dans les envi- rons de Paris. Il l’entreprit et l’exécuta dans les années 1669 et 1670. Cette mesure, opérée avec un degré de précision jusqu'alors inconnu, fixa la longueur du degré terrestre à 57060 toises. On a signalé depuis quelques légères erreurs dans les opérations , mais il est rigou- reusement prouvé qu'elles peuvint entrainer tout au plus une différence d’une trentaine de toises sur Ja lon- zueur du degré. On ne doit pas oublier que c’est en recommençant, avec le degré de Picard , tous ses cal- culs abandonnés sur la foi d'une fausse évaluation du degré terrestre, que Newton a été mis sur la voie de ses immortelles découvertes, (707. Gravit.) La France venait de donner au monde savant la pre- mière détermination véritablement approchée de la graudeur de la terre, lorsque tout à coup la question vint se représenter sous une face nouvelle et bien autre- ment compliquée. Le roi sur la proposition de l'Acadé- mie des sciences, ayant envoyé Richer à Cayenne pourdi- verses observations astronomiques, ce savant remarqua que son horloge retardait tous les jours d’environ deux minutes et demie sur le temps moyen, quoiqu'il eût donné au pendule la même longueur qu’en France , et il fut obligé pour la régler de raccourcir ce pendule d'une ligne un quart. L’anncnce de ce phénomène excita l’étounement des as ronomes et on le regardait comme très douteux lorsque, quelquesannées après, Va- rin et Deshayes, envoyés en divers lieux de la côte d’A- frique et de l'Amérique pour y observer, remarquèrent le même fait dans les lieux voisins de l’équateur; la quantité dont ils furent forcés de raccourcir leur pen- dule fut encore plus considérable que celle de Richer. Ces observations ne permettant plus de douter que la longueur du pendule à secondes ne variät sous les diffé- rentes latitudes, Huygens, qui par sa belle théorie des forces centrales eût pu annoncer le phénomène à priori, en rechercha les causes et recennut promptement que la principale résidait dans la rotation de la terre sur son axe(voy. Pexpuce). Mais ce qu’il ya de vraiment re- marquable dans son travail, c’est qu’il fut conduit par TE la suite de ses réflexions à conclure que la terre n’est point exactement sphérique, comme on l'avait cru jus- qu'alors, mais qu’elle est aplatie vers les pôles et ren- flée sous l'équateur. Il tenta même de calculer la quan- tité de laplatissement ou la différence entre le dia- mètre de l'équateur et celui des pôles et la trouva ï égale à 25, c’est-à-dire, qu’en prenant le nombre 578 pour représenter le diamètre équatorial, celui des pôles serait représenté par 57. Dans le même temps, Newton, par une application de sa nouvelle théorie de la gravitation , arrivait à la même couclusion, seulement il fixait la quantité de laplatissement à +, ce qui diffère beaucoup moins des évaluations modernes. Dass l'hypothèse de la terre aplatie, un seul degré est insuffisant pour déterminer ses dimensions, et il de- venait d’ailleurs intéressant de mesurer plusieurs de- grés pour comparer les résultats de l'expérience à ceux de la théorie. Ces considérations frappèrent le gouver- nement français, toujours prêt à favoriser le progrès des sciences, et il ordonna que non seulement la mesure de Picard serait vérifiée, en y employant tous les moyens nouveaux que la perfection sans cesse croissante des in- strumens et des théories avaient fait découvrir, mais eucore que la méridicnne serait prolongée à travers la France jusqu'à Dunkerque vers le nord, et jusqu'à Collioure vers le midi ; ce qui comprenait une étendue d'environ 8 degrés. Lahire fut chargé de la partie du nord, et Dominique Cassini de celle du midi : il résulta de toutes ces opérations que la longueur moyenne du degré terrestre en France était de 57051 toises. Persua- dés par un singulier paradoxe géométrique que si la terre est un sphéroïde aplati vers les pôles , les degrés terrestres doivent diminuer de longueur en allant de l'équateur vers les pôles, et ne setenant peut-être pas assez en garde contre les illusions que ce préjugé pou- ait faire naître, les auteurs de ces nouvelles mesures trouvèrent que les degrés terrestres diminuaient de longueur du midi au nord , et se hâtèrent de publier ce résultat avec d'autant plus de confiance qu'ils croyaient par là confirmer laplatissement de la terre regardé alors généralement comme très - probable. Pendant plusieurs années on demeura convaincu que les observations s'accordaient avec la théorie, du moins quant à la conséquence générale, mais enfin les géo- mètres vinrent ébranler cette confiance en démontrant rigoureusement que cet accord prétendu des observa- tions et de la théorie reposait sur un faux raisonne- ment et que, bien loin d’aller en décroissant de l’'équa- teur au pôle, les degrés d'un sphéroïde aplati vers ses pôles devaient aller en croissant à partir de l’équa- teur, Le paralogisme géométrique sur lequel l’erreur se trouvait fondée est trop spécieux pour que nous n’en TE 5355 donnions pas ici la solution, car il est encore beaucoup de personnes qu’il pourrait séduire puisqu’il a pu trom- per des mathématiciens très imstruits. Si laterre était une sphère parfaite, le méridien ter- restre serait une demi circonférence de cercle, et en le divisant en 180 degrés égaux, les rayons tirés des points de divisions au centre de la sphère formeraient 180 angles égaux, chacun d’un degré. Ces rayons, pro- longés indéfiniment, diviseraient en 180 degrés égaux le méridien céleste, de sorte que les divisions du mé- ridien terrestre seraient exactement correspondantes à celles du méridien céleste. Réciproquement, si l'on supposait d'abord le méridien céleste divisé en 120 de- grés égaux, les droites, menées des points de divisions au centre de la terre, diviseraient le méridien terrestre en 150 degrés égaux. Tout ceci est évident, Or, on ne connaît le nombre des degrés d’un arc du méridien Lerrestre que pr celui de Parc correspondant du mé- ridien céleste : si deux points A et B, par exemp'e, du méridien terrestre sont situés de telle manière que le zéuith du point À soit éloigné du zénith du point B de la quantité d’un degré, ou que ces deux zéniths in- terceptent un arc d’un degré sur Île méridien céleste, la distance de ces deux points sera d’un degré terrestre, Où sait que le zénith d'un point de la terre est à l’ex- trémité de la verticale élevée de ce point, ou, en d’au- tres termes, qu'il est l'intersection du méridien céleste par la perpendiculaire élevée du point en question sur la surface de la terre, c’est-à-dire, sur le plan tangent à ceite surface que l’on conçoit passer par le point. Ainsi c'est uniquement l’angle formé par les verticales de deux points de la sui face de la terre qui détermine l’arc du méridien compris entre ces points, et s’il est très-vrai que dans le cas d’une sphère parfaite toutes les verticales concourent au centre, il n’en est plus de même déns le cas d'un sphéroïde aplati , comme aussi les degrés de ce sphéroïde ne peuvent plus être égaux entre eux et sont nécessairement plus grands dans la partie aplatie. C’est ce que nous allons rendre évi- dent. Soit ACDB (PI. 58, fig. 6) une ellipse dont AB est le grand axe et CD le petit; supposons que de chacun des points mr, n, 0, p, etc. de l'arc AC on ait mené des per- pendiculaires aux tangentes à la courbe, dont ces points sont les points de contact, les intersections de toutes ces perpendiculaires engendreront la courbe EFGHI qui sera la développée du quart d’ellipse AC (voy. Dé- VELOr»ÉE), et chacune de ces perpendiculaires sera le rayon du cercle osculateur où le rayon de courbure du point de l’ellipse auquel elle répond. Ceci posé, il est évident qu’en considérant la demi ellipse CAD comme un méridien terrestre, les zéniths des divers points m, n,0,p, etc. se trouveront sur le prolongement des 556 TE perpendiculaires de la courbe à ces points. Ainsi, pour ne considérer que les arcs extrêmes, les zéniths des points C et r seront sur le méridien céleste en Z et Z', et les zéniths des points À et »1en Z"et Z"; maintenant si les arcs célestes ZZ' et Z'Z" sont égaux et chacun d’un degré, les angles des verticales savoir, Z'EZ" et ZIZ’ seront égaux et les arcs terrestres A7 et Cz seront chacun d’un degré terrestre. Mais ces arcs Am et Cz pouvant être considérés comme appartenant à des cercles dont les rayons sont 72E et CI, leurs longueurs sont proportionnelles à celles de ces rayons, puisqu'ils sont chacun la même partie aliquote de la circonférence dont ils font partie. Donc l'arc d'un degré terrestre Am, situé dans la partie allongée de l’ellipse, est plus petit que l'arc d'un degré terrestre Cz situé dans la partie aplatie, et il en résulte rigoureusement que, si la terre est aplatie vers les pôles, les degrés terrestres du méridien doivent être plus petits vers l'équateur que vers les pôles ou doivent aller continuellement en croissant à partir de l'équateur. Voici maintenant la cause de l'erreur dont nous avons parlé. Ne remarquant pas que les perpendicu- laires à l’ellipse ne sont pas comme celles du cercle qui concourent au centre, pour déterminer les degrés de l’ellipse, on décrivait sur son axe AB (PI. 58, fig. 7) un cercle qu'on divisait en degrés, après quoi l’on tirait des rayons aux points de divisions , et comme l'angle d’un degré GCB vers la partie allongée intercepte un arc elliptique EB plus grand que l'arc EF intercepté par l'angle d'un degré ICH vers la partie aplatie, on en concluait que l'aplatissement de la terre vers les pôles entrainait un décroissement des degrés terres- tres à partir de l'équateur. Il suffisait de signaler une telle erreur pour qu’elle fût immédiatement reconnue , et les auteurs des nou- velles mesures se trouvèrent dans l'impossibilité de re- pousser les démonstrations qu’on leur opposait. Mais ne voulant pas abandonuer des observations qu'ils re- gardaient comme très-certaines, ils se virent enfin con- traints d'avancer que la terre était un sphéroïde allongé vers les pôles. De nouvelles mesures prises en 1733 et1734, non plus sur le méridien, mais sur un cercle de latitude, semblèrent devoir fortifier cette singulière conclusion, et pendant l’espace d’environ quarante ans la terre demeura , pour la France, un sphéroïde alongé malgré Huygens et Newton. TE On ne peut prévoir combien de temps encore ce scandale scientifique aurait duré si le gouvernement français n'avait enfin pris à cœur les objections que quelques géomètres renouvelaient de temps en temps contre un système qu'ils ne pouvaient concilier avec les lois de l’hvdrostatique. Ils soutenaient qu’en suppo- sant même que les observations faites en France eussent toute l'exactitude possible, les différences entre les de- grés consécutifs étaient trop petites pour être parfaite- ment saisies, et qu’il était impossible de rien conclure de raisonnable avant d’avoir mesuré des degrés en des endroits très-éloignés les uns des autres. Des opérations nouvelles furent donc ordonnées , et, pour qu’elles fus- sent décisives on se décida à faire mesurer uu degré près de l'équateur et un autre près du cercle polaire. Godin, Bouguer et La Condamine partirent en 1935 pour le Pérou, et l’année suivante Maupertuis, Clai- raut, Camus et Lemonnier, auxquels se joignirent l'abbé Outhier, correspondant de l’Académie, et l’as- tronome suédois Celsius, allèrent en Laponie. Les premiers, par suite de toutes les difficultés qu'ils ren- contrèrent dans leur voyage, ne purent revenir en France qu'environ sept ans après leur départ; les se- conds ne restèrent que seize mois absens. Tout ce que nous pouvons dire ici de ces belles expéditions, c’est qu'elles résolurent la question en faveur de l’aplatis- sement des pôles et que les Cassini eux-mêmes eurent le noble courage, après avoir vérifié toutes leurs an- ciennes mesures, de reconnaître publiquement qu'ils avaient commis quelques erreurs et que leurs nouveaux travaux concouraient à p'ouver que la terre est un sphéroïde aplati vers les pôles. La longueur du degré du méridien, mesuré à l'équateur, fut trouvée de 56753 toises, et celle du degré en Laponie, sous une latitude moyenne de 66° 20°, de 57422 toises. C'est dans la vériñcation des degrés de la France, faite par Cassiui de Thury, aidé de Lacaille, qu’il fut constaté que la toise dont Picard s'était servi n’était pas la même que celle qui fut employée au Pérou et qui est devenue le module de toutes les mesures prises plus tard pour la détermination du mètre. En rassemblant les résultats des opérations dont nous venons de parler, ainsi que de quelques autres, exécu- tées par des astronomes étrangers, à peu près vers le même temps, nous aurons le tableau suivant : TE LONGUEURS des DEGRÉS EN TOISES. LATITUDE du MILIEU DU DEGRÉ: Ou 167 56753 330 16 À 57037 39 12 56888 43 I 56979 44 44 71024 45 0 57028 45 57 56881 48 43 57086 49 25 57069 66 20 59422 NOMS DES OBSERVATEURS. ge né 0 Bouguer, Godin, La Condamine , au Pérou. Lacaille , au Cap. Mason et Dixon , aux Etats-Unis. Boscovich et Maire, Etats-Romains. Beccaria, en Piémont. Cassini de Thury, Lacaille, France. Lisganig, Hongrie. Id. Picard (corrigé), France. Maupertuis, Lemonnier, Suède. Tous ces degrés sont dans l'hémisphère boréal, sauf le second mesuré par Lacaille dans l'hémisphère aus- tral. Nous devons faire observer en outre que l’exac- titude des observations de Lisganig a été mise en doute. Si l’aplatissement de la terre vers les pôles résulte positivement de ces mesures, il n’est guère possible d’en rien conclure sur la nature de la courbe du méri- dien ni sur la quantité de l’aplatissement, car en les combinant deux à deux, pour en déduire le rapport des axes de l’ellipsoïde supposé, on obtient des résultats en- tièrement discordans. Par exemple le degré du Pérou comparé à celui du cercle polaire donne pour lapla- : tissement -+- , tandis que, comparé avec le degré de 31 Picard , il donne ;?-; le degré austral comparé à celui de l'équateur doune ;,. Euler (4cad. de Berlin, 1752), en discutant ces résultats, a trouvé que les degrés du Pérou, de la Laponie, et le degré austral se concilient assez heureusement avec la figure elliptique et donnent un aplatissement de 5, mais le degré de la France se refuse absolument à cette conciliation. Les différences qui se font remarquer dans ces rap- TOUL IE, ports ont fait penser que les méridiens de laterre n’é- taient pas des ellipses , ni même des courbes semblables. La mesure de Lacaille, du degré austral, mesure faite avec la plus stricte exactitude, semble annoncer en outre que l’aplatissement est plus considérable dans l'hémisphère austral que dans l'hémisphère boréal. Dans la grande mesure des douze degrés opérée par Delambre et Méchain, pour l'établissement du nouveau système métrique français (voy. Mrsure), on remarque dans un certain nombre de ces degrés une marche irré- gulière , des sauts brusques, qui s’écartent de la figure elliptique. Cependant on ne fera guère d’erreur bien sensible en considérant la totalité d’un méridien comme elliptique : c’est du moins ce qui résulte des me sures les plus nouvellesexécutées par les savans anglais, sur des bases plus larges et avec les précautions les plus minutieuses. Comme nous ne pouvons entrer dans les détails de ces opérations, nous allons , pour terminer tout ce qui a rapport aux mesures des degrés terrestres, réunir dans un tableau, en les exprimant en mètres, celles que l'on regarde comme les plus exactes. 6S 538 TE TE AMPLITUDE | LATITUDE | LONGUEUR NOMS CONTRÉE. de du du . + L'ARC MESURÉ. | MILIEU DE L'ARC.|DEGRÉ EN MÈTRES. PET CREER oo mm mm Suède. 1° 37 19” 66° 20' 40” 111 498 Syanberg. Russie. 3 35 où 58 17 37 111 362 Struve. Angleterre, 3 57 13 D2 35 45 111 241 Roy, Kater. France, S 20 00 46 52 02 INT 911 Lacaille , Cassini. France, 12 22 13 44 51 02 111 105 Delambre , Méchain. Rome. 2. Q47 42 59 00 111 025 Boscovich. Etats-Unis. 1 28 49 39 12 00 110 580 Mason , Dixon. Cap. 13 19,9 33 18 30 111 103 Lacaille. Inde. 15 57 40 16 08 22 110 653 Lambton , Everest. Inde. 1 34 56 1909 21 110 644 Lambton. Pérou. 3 7 35 1 31 00 110 282 Bouguer, La Condamine. L'ensemble de ces mesures donne les dimensions gé- nérales suivantes pour le globe terrestre : Diamètre équatorial... 12554863 mètres. Diamètre polaire... 12712251 Différence où aplat.….. 42612 Ainsi le rapport des deux diamètres de la terre est à peu près celui de 298 à 299 , ou l’aplatissement est un peu plus grand que ,1:. Ce dernier résultat s'accorde trop exactement avec ceux qu’on obtient par d’autres moyens, dont nous allons parler, pour qu'il soit hors de doute que les di- mensions de la terre sont connues aujourd’hui à un degré satisfaisant d’approximation. En effet, nous avons dit que, depuis l'expérience de Richer, il avait été généralement reconnu que le pendule à secondes varie de longueur sous les différentes latitudes et que la cause principale de cette variation est la rotation de la terre sur son axe, rotation qui doit donner aux corps situés à la surface une force centrifuge dont l'effet est de neutraliser une partie de la force de la pesanteur, en vertu de laquelle ces corps tendent vers le centre. Or, le mouvement d’un pendule est produit par la chute du corps pesant qui le compose , et, toutes choses éga- les d’ailleurs, la vitesse de la chute doit être évidem- ment d'autant plus grande que la force qui la déter- mine a plus d'intensité. Nous avons vu autre part (voy. Pexpure) que c’est la vitesse acquise dans la chute qui force, par la résistance du point de suspension, le pen- dule àremonter, de sorte que la durée d’une oscillation est intimement liée avec l'intensité de la force de la pesanteur et donne les moyens de la déterminer com- parativement. Mais la force centrifuge due à la rota- tion de la terre et qui agit en sens inverse de la pesan- teur est nécessairement la plus grande à l'équateur, et doit aller continuellement en décroissant de l’équateur vers le pôle, puisque les cercles décrits dans la même durée de 24 heures par les divers points d'un méridien terrestre sont d'autant plus petits que ces points sont plus près du pôle, où la force centrifuge devient nulle. Ainsi, dans le cas où la terre serait une sphère par- faite, comme à tous les points de sa surface la force de la pesanteur serait la même , les modifications de cette force constante , par l'influence des diverses forces cen- trifuges, dont les corps placés à ces points sont animés, suivraient exactement les lois de l’accroissement régu- lier de la force centrifuge , depuis le pôle où elle est vulle , jusqu’a l'équateur où elle est la plus grande; et, d’après la théorie des forces centrales, connaissant le nombre des vibrations d’un pendule, d’une longueur invariable , sous une latitude donnée et pendant une durée quelconque , on pourrait calculer exactement le nombre des vibrations qu’il exécuterait pendant la même durée de temps sous toute autre latitude. Mais si la terre n’est point une sphère parfaite , les résultats de l'expérience ne pourront plus s’accorder avec ceux du calcul, et cette différence produite par l'influence de la forme particulière de la terre peut devenir, comme nous allons le voir, un moyen de déterminer cette forme. La pesanteur ou la gravité d’un corps, abstraction faite de la force centrifuge, résulte, comme nous l’avors dit ailleurs, de l'attraction de la terre; cette attraction n’est pas une force simple , mais une force composée produite par les attractions réunies de toutes les parti- TE cules de matière dont la terre est composée, car l’attrac- tion en général n’est pas une tendance de la matière à se porter vers un centre particulier, mais c’est une pro- priété que possèdent toutes les particules matérielles de marcher à la rencontre les unes des autres, et de presser coutre l’obstacle qui s’opposerait à cette réunion. Donc, si la terre était une sphère parfaite, l’attraction qu’elle exercerait sur un corps placé à sa surface au pôle ou à l'équateur serait toujours la même par une raison de symétrie, tandis qu’il est évident que si la terre a une toute autre figure , la même symétrie n’existant pas, le même résultat ne peut plus avoir lieu. Un corps situé sous l'équateur et un second corps parfaitement égal situé au pôle d’un sphéroïde aplati, se trouveront dans des conditions géométriques essentiellement différentes par rapport à la masse de ce sphéroïde, et il en résultera nécessairement une différence dans les forces attractives qui agissent sur les deux corps. Sans entrer dans de plus grands détails, on voit assez clairement quela force de la pesanteur ne peut être constante sur tous les points d’un méridien elliptique et qu'elle doit aller en décroissant du pôle où elle est la plus grande jusqu’à l'équateur où elle est la plus petite. Il ya donc sur le sphéroïde aplati deux causes qui concourent à diminuer l'intensité de la force de la pe- santeur, et conséquemment qui tendent à modifier la vitesse d’un même pendule qu'on transporte en des lieux différens. L'influence de l’une de ces causes, la force centrifuge, étant connue, si la modification totale est donnée par les expériences , il devient alors possible de déterminer l'influence de la seconde cause, et comme celle-ci dépend en dernier lieu de la dif- férence des deux axes du sphéroïde , le pendule vient done offrir un moyen précieux pour trouver cette dif- férence ou la quantité de l’aplatissement de la terre. D’après de nombreuses expériences faites sur la lon- gueur du pendule à secondes , sous toutes les iatitudes accessibles à l’homme, la différence totale de la pesan- teur à l’équateur et au pôle est -?-de la pesanteur au pôle; ainsi, comme la quantité dont la force centrifuge diminue la pesanteur à l'équateur est seulement -!- (voy. CenrraL), la différence de ces deux fractions, ou 5553 6st la diminution de Ja pesanteur due à l'aplatisse- ment de la terre, ce qui donne -!- pour la valeur de cet aplatissement. M. Mathieu , par la comparaison des six mesures absolues du pendule, opérées sur la méri- dienne lors des grands travaux du nouveau système métrique, a conclu un aplatissement de —" 298713 Le problème de la figure de la terre n’a pas moins occupé les géomètres que les astronomes , et tandis que ces derniers s’efforçaient de le résoudre à l'aide d'opé- rations longues et pénibles, les premiers ne craignaient pas de l’aborder directement et demandaient sa solution 19 ne TE 559 à une théorie encore dans l'enfance. Si jusqu'ici les théoriciens paraissent avoir été moins heureux que les expérimentateurs, on ne doit pas oublier que c’est la théorie qui a signalé la première l’aplatissement du globe terrestre , et que c’est d’elle seule que l'on doit attendre l’éclaircissement d’une question liée si intime- ment à la construction mécanique de l’univers. Nous avons dit plus haut que la découverte de l’aplatisse- ment de la terre avait été faite en même temps par Huygens et Newton ; comme le premier avait une idée beaucoup moins exacte de la cause et de la mesure de la pesanteur que Newton, son évaluation ne peut être mentionnée aujourd'hui que pour l'histoire de la science; cependant comme la base de son raisonnement est exactement la même que celle sur laquelle Newton fonde une évaluation très-différente, nous croyons de- voir l'indiquer ici. Qu'on imagine deux canaux tirés l’un du centre de la terre à un point de l'équateur , l’autre du même centre au pôle et rempli l’un et l’autre d’un même fluide. Ils seraient égaux en longueur, si la terre était en repos ; mais la rotation de la terre diminue daus le premier de ces canaux le poids de chaque particule de fluide de la quantité de la force centrifuge que produit la rota- tion dans chacune d'elles. D'un autre côté, cette force centrifuge croît pour chaque particule en raison de sa distance au centre, c’est-à-dire, arithmétiquement. On a donc une somme de poids égaux, dont le plus éloigné est diminué de tout l'effort de la force centrifuge, tan- dis que le plus voisin du centre n’éprouve aucune dimi- nution et que les poids intermédiaires en reçoivent de proportionnelles à leurs distances au centre ; ainsi le poids total éprouve une diminution qui est la moitié de ce qu'elle serait si toutes les parties qui le composent étaient à la plus grande distance. Or, dans ce dernier cas, la diminution serait de =, car à l’équateur la force centrifuge est + de celle de la gravité; ainsi le canal étendu du centre à l’équateur éprouvera une diminu- tion de poids égale à /a moitié d'un deux cent quatre- vingt neuvième, C'est-à-dire, +=, et par conséquent pour contrebalancer celui qui est étendu du centre au pôle et sur lequel la rotation ne produit aucune dimi- nution de poids, il devra avoir + de longueur de plus. Donc le rapport du demi-axe, ou rayon polaire, au rayon équatorial doit être celui des nombres 578 et 579, d'où il résulte {= pour la quantité de l’aplatisse- ment. Mais la gravité sur la terre étant le résultat de l’attrac- tion mutuelle de toutes les parties de la terre en raison inverse des carrés deleurs distances respectives, les par- ticules plongées dans l'intérieur d’une sphère pèsent moins vers le centre que celles qui sont situées à sa sur- face , et il en est de même dans un sphéroïde peu dif- 540 TE férent dela sphère. Ainsi en considérant, comme Huy- gens, deux canaux qui se font équilibre, Newton tient compte de cette diminution de tendance ou de pesan- teur vers le centre qui résulte pour chaque particule de sa situation dans l’intérieur de la sphère, et larend plus sensible à l'effet de la force centrifuge, d'où résulte un plus grand alongement du canal équatorial. Quant à la détermination de la quantité de cet alougement, les moyens directs de calcul manquant à Newton, il y parvint par une méthode détournée , mais très ingé- nieuse, ettrouve que le demi-axe étant représenté par 230, le rayon équatorial le sera par 231,c’est-a-dire que l’aplatissement est —. Lorsque les mesures de Cassini, qui paraissaient con- tredire la théorie de Newton, eurent fait soutenir l’o- pinion opposée d’un alongement vers les pôles du sphéroïde terrestre , plusieurs grands géomètres repri- rent en sous œuvre toute celte théorie, et, partant toujours de la considération des deux canaux en équi- libre et de l'hypothèse que la terre avait été dans l'ori- giue une masse fluide homogène, ils essayèrent de trai- ter le problème par des méthodes directes de calcul, Stirling (Trans. philosoph., 1735), que nous devons citer le premier parmi ceux qui se livrèrent à ce genre de recherches , découvrit un théorème très-élégaut au moyen duquel il arrive à une évaluation de l'apiatisse- menttrès peu différente de celle de Newton. Suppo- sant un sphéroïde homogène engendré par la révolu- tion d’une ellipse autour de son petit axe, Surling exa- mine quelle doit être la direction primitive ainsi que la quantité de la pesanteur à chacun de ses points. Frou- vant que, dans un pareil sphéroïde en repos, une parti- cule ne saurait rester sur la surface sans rouler du côté des pôles, et qu’ainsi un fluide , dont serait recouvert un tel sphéroïde à une petite profondeur , ne pourrait demeurer en équilibre, il conclut que ce sphéroïde doit avoir une rotation sur son axe pour que les corps pesans tendent perpendiculairement à sa surface et il détermine la vitesse du mouvement. Le calcul fait voir à Stürling qu’alors la force moyenne de la pesanteur sera à la force centrifuge, en un point quelconque , comme le produit du diamètre moyen par le sinus total est au produit des + de la différence des axes de l’ellipsoide par le cosinus de la latitude. C'est-à-dire qu’en dési- goant par D le diamètre moyen, pare la différence des axes , par R le rayon des tables des sinus, et par À la la- titude d’un point terrestre , le rapport de la force moyenne de la gravité à la force centrifuge sera pour ce point 5D.R 4e.cos à Pour un point situé à l'équateur on à à = 0, TE cos à — 1; ainsi, prenant le diamètre D qui est alors le diamètre équatorial pour unité, le rapport de la 5 Ze 0r on 4e sait que la dernière est sous l’équateur ;;- de la pre- gravité à la force centrifuge est à l'équateur mière ; donc — 289, d’où e — EG 5 4e I résulte de cette différence que si l’on représente le diamètre équatorial par le nombre 1156, le diamètre polaire le sera par le nombre 1151, c’est-à-dire, que ces diamètres sont entre eux comme ces nombres ou, plus simplement, comme les nombres22get 230, et que la quantité de l’aplatissement est >, ce qui ne dif- fère que d'une manière peu sensible du nombre - trouvé par Newton à l'aide de sa méthode indirecte. Sürliüg venait à peine de publier son théorème que Bouguer, Maclaurin etsurtoutClairaut se livrèrent à un nouvel examen de la question en employant diverses hypothèses sur la composition de la terre et les densités de ses couches concentriques, Clairaut démontra que, quelle que soitla variation qui existe dans les densités des couches terrestres, laplatissement doit être plus petit que :5, , qui répond au cas de l’homogénéité , et en cela il se rapproche des expériences qui nous font éva- l'aplatissement de la terre. D’Alembert, LUE: a Jo0 luer Euler, Lagrange et Laplace vinrent ensuite généraliser de plus en plus la question en apportant les moyens puissans de calcul dont ils ont enrichi la science, et nous pouvons dire que tout ce qui était alors humaine- ment possible a été fait par ces illustres géomètres. Mais malgré tant d'efforts le problème demeure encore sans solution, car les données physiques manquent complètement, et aucune des hypothèses aveclesquelles ona voulu l’attaquer n’est revêtue d’une probabilité assez élevée pour qu’on puisse s’y abandonner avec confiance. Pour être traité d’une manitre directe et rigoureuse , ce problème exigerait qu’on connût la nature des forces élémentaires et primitives de la matière, ainsi queles lois que suivent ces forces dans leur équilibre pour coustituer lestrois états distincts de gazéite, de fluidité et de solidité sous lesquels la matière nous apparait; sans cette con- naissance, toutes Îles tentatives que l’on voudrait faire dans le but de reconnaitre et d’expliquer la forme des corps célestes en général et de la terre en particulier pe pourront jamais conduire qu’à des résultats hypo- thétiques dont l’expérience seule peut constater le plus ou le moins de valeur, puisque la construction de ces corps, par l'équilibre de la matière, dépend évidem- ment de la construction de la matière elle-même. Nous devons donc plus particulièrement jusqu'ici nous TE en tenir, pour l'évaluation de l’aplatissement de la terre, aux résultats de la mesure des degrés du méridien et des observations du pendule, et adopter le nom- bre -= =, comme celui qui représente le mieux cet apla- tissement. Quoique le nombre ,!, soit assez considérable lors- qu'il s’agit des dimensions absolues du globe terrestre, il est presque impossible d’en tenir compte dans la construction des sphères qui servent à le représenter, car pour un sphéroïde dont le demi grand axe aurait , par exemple, 6 décimètres, l'aplatissement ne serait que de 2 millimètres, et une si petite quantité serait entièrement insensible à la vue, si l'on par- venait à la représenter avec exactitude. Il en est de même, à plus forte raison, des montagnes dont la plus hautene dépasse pas de beaucoup, en ligne verticale, la longueur d’une lieue marine de 20 au degré; le diamè- tre de la terre contenant environ 2292 de ces lieues, on ne pourrait représenter une telle montagne sur un globe de 6 décimètres de diamètre que par une saillie à peine sensible au toucher , mais entièrement insensi- ble à l'œil, On peut donc continuer à représenter la terre par une sphère parfaite, car les aspérités de sa surface comparées à son volume sont beaucoup moins considérables que les petites aspérités qui se rencon- trent sur la peau d’une orange. Si le problème de la figure de la terre est encore compliqué de difficultés insurmontables, il n’en est pas de même des questions relatives aux mouvemens dont ce globe est animé. Ici la marche de la science est certaine, ses procédés sont rigoureux et la théorie et les faits viennent se prêter un mutuel appui. Nous savons eufin que la terre n’est pas immobile au centre de l’Uni- vers, comme on l’a cru pendant si long-temps, mais qu’elle est douée de deux mouvemens distincts dont l’un, sous le nom de mouvement diurne, est une rotation sur son axe qu’elle effectue en 23! 56 4", et dont l’au- tre, sous celui de mouvement annuel, est une révolu- tion autour du soleil qu’elle accomplit dans la durée d’une année. Les diverses particularités de ces mouve- mens ayant été déja l’objet de plusieurs articles, nous devons nous borner ici à en présenter le résumé. La terre décrit autour du soleil une ellipse dont il occupe l’un des foyers, et qui est située dans le plan de lécliptique. Ce mouvement est prouvé théoriquement comme une conséquence nécessaire des lois de la gravi- tation universelle (voy. Arrracrion et Graviré), et il se manifeste empiriquement dans le phénomène de l’aberration de la lumière ( voy. Asrrrarion ). Sa du- rée périodique, qui détermine celle de l'année, est de 3651 54 48° 51"; pendant ce temps le soleil, par une illusion optique, nous parait parcourir l’écliptique d'Occident en Orient, TE 544 La moyenne distance de la terre au soleil ‘étant sup- posée de 100000 partiss, l’excentricité de son orbite, c'est-à-dire, la distance d’un des foyers de l'ellipse à son centre, est de 1679 de ces paities (voy. Excenriicrré); ainsi lorsque la terre est à sou aphélie, où au poiut de son orbite le plus éloigné du soleil, sa distance de cet astre est de 101679 parties, et lorsqu'elle est à sou pé- rihélie elle en est distante de 98321 de ces mêmes parties. Sa plus grande distance est donc à sa plus pe- lite à peu près comme 30 est à 29. Le mouvement de rotation de la terre sur son axe s'effectue d'Occident en Orient dans un intervalle de 23h 56" 4". Comme dans cet intervalle la terre s'est avancée sur son orbite et que sa situation a changé par rapport au soleil, un même méridien terrestre ne se retrouve coïucider avec le soleil qu'après une rotation eutière plus une petite partie de la rotation suivante, de sorte qu’en rapportant au soleil la rotation de la terre sur son axe, la durée de cette rotation est de 24 heures. C’est ce mouvement qui produit l'illusion d’uu mouvement en sens inverse du soleil, des planètes et des étoiles fixes. Dans son double mouvement de rotation et de translation, la terre conserve toujours son axe dans une même direction : on nomme cette circonstance le parallélisme de l'axe de la terre. La ro- tation de la terre se manifeste dans l'expérience par la diminution de la pesanteur à l’équateur et par la dévia- tion de la chute des corps, (Foy. DÉviaTioN.) Le centre de la terre ne quitte jamais le plan de l’écliptique avec lequel son axe fait un angle de 20 de- grés et demi. Cette inclinaison étant constante, du moins à fort peu de choses près, il en résulte que le soleil ne répond jamais perpendiculairement deux instans de suite au même point de la surface de la terre. C’est ce qui occasioune le changement des sai- sons , ainsi que nous allous le faire voir. La terre, dans sa révolution aunuelle autour du s0- leil, ayant son axe de rotation AB (PI. 54, fig. 12) in- cliné sur le plan de l’écliptique, a son mouvement de rotation dans le plan de l’équateur EQ , de sorte que chaque jour le soleil doit paraitre décrire un cercle pa- rallèle à cet équateur. Mais ces cercles changent conti- nuellement , car lorsque la terre est en Y, le soleil ré- pond perpendiculairement à l’équateur et semble ce jour-là décrire l'équateur lui-même, tandis que, lors- que la terre est en Y, le soleil répond perpendiculaire- ment au cercle du tropique MN, qu'il doit alors parai- tre décrire. Dans les positions intermédiaires de la terre, le soleil semble parcourir des cercles intermédiaires entre l'équateur et le tropique. De & à 2 l'effet est tout opposé; le soleil, après avoir paru décrire le tropi- que MN, décrit chaque jour un cercle quise rapproche de l'équateur jusqu’à ce que, la terre étant en >, il répond 542 TH de nouveau perpendiculairement à l'équateur. Deen % les cercles décrits sont entre l'équateur et l’autre tro- pique TC, qui semble être décrit le jour où la terre arrive au point %. Enfin de % en Y le soleil répond successivement aux cercles intermédiaires entre TC et EQ , et lorsque la terre, après une révolution, est de retour dans le signe du bélier, l'équateur semble être de nouveau décrit par le soleil. Dans les deux positions extrêmes où le soleil répond perpendiculairement à l'équateur, la durée du jour est égaleà celle de la nuit; dans toutes les autres ces durées sont inégales. L’inspection de la figure montre que les plus grands jours ont lieu pour un hémisphère lorsque lesoleilrépond à son cercle tropique. Dans nos contrées, le printemps commence lorsque la terre est dans la b1- lance, et que par conséquent le soleil nous paraît dausle signe du bélier. Il en est de même pour toutes les au- tres saisons , la terre se trouve réellement dans le signe opposé diamétralement à celui quelesoleil paraît occuper. La distance de la terre au soleil n’influe en aucune ma- nières sur la chaleur des saisons , car c’est pendant l'hi- ver que la terre parcourt la partie de son orbite où se trouve le périhélie. Voyez, pour tout ce qui a rapport à la terre, les mots Précession, Nuration, PErTungariox, ANNÉE et SOLEIL. Quant aux ouvrages que l’on doit consulter au sujet de la détermination de sa figure, voici la liste des princi- paux : Maupertuis, de La figure de la terre. Bouguer, Jigure de la terre. La Condamine, mesure des trois pre- miers degrés. Cassini, méridienne de Paris vcrifiée. Clairaut, théorie de la figure de la terre. D'Alembert , recherches sur différens points du système du monde. Lagrange, Mém. de Berlin, 177%. Laplace, mécanique céleste. TETE pu pracon. (4st.) Nom que l'on donne au nœud ascendant de la lune ; on l'exprime par le carac- tère Q. TÉTRAGONE. (Géom.} Polygone de quatre côtés ; on le nomme plas communément guadrilatère. (Foy. ce mot.) TÉTRAËDRE. (Gcom.) C'est un des cinq solides ré- guliers. Il est compris sous quatre faces qui sont des triangles équilatéraux égaux. (Voy. Pozxèpre et Récu- LIER.) TÉTRAPASTON. (Méc.) Nom que les anciens don- naient à une machine composée de quatre poulies. (Foy. Pour.) THALES (de Milet). C’est à l’époque de la fonda- tion de l’école ionienne, où ce célèbre philosophe exposa ses doctrines et ses travaux , qu’il faut placer le com- TH mencément de la première période de l’histoire au- thentique de la science, et celle des développemens ra- tionnels de l'esprit humain; les connaissances vagues, les notions incomplètes que pouvaient posséder , avant ce temps, quelques nations, dont on a voulu reculer le berceau et la civilisation dans un passé sans limites ne constituaient point la science. Il fallut, pour mériter ce nom aux premières tentatives de l'intelligence, qu'el- les fussent vivifiées et agrandies par le génie brillant de la Grèce. Thalès doit l’immortalité acquise à son nom à ses heureux et nobles efforts pour initier sa patrie à ce grand mouvement des idées qui, depuis lui, n’a pas cessé d’agiter le monde et de guider l'esprit humain de découvertes en découvertes, Les historiens de l'antiquité et Diogène Laërce, qui fut spécialement le biographe de Thalès, fixent l'épo- que de la naissance de ce grand homme à l’an 640 avant J.-C. Suivant un grand nombre d’historiens, ce père de la philosophie grecque était Phénicien et ne vint à Milet, qu'étant déja avancé en âge, mais le nom de cette dernière ville est demeuré attaché au sien, et nous nous conformons à l’usage, car ceci est fort im- portant pour Fhistoire de la science, à laquelle Thalès appartient spécialement. Son esprit ardeat et appliqué à l'étude des grands phénomènes de la nature lui fit prendre en pitié, dit-on, les connaissances qu'il était possible d'acquérir dans son pays, et il résolut d'aller chercher en Egypte des enseignemens plus élevés et plus dignes de son génie. Ce qu’on a dit de Thalès, où l'a dit depuis de Pythagore et de Platon. Mais il est au moios extraordinaire que ces hommes, divinités par la Grèce, dans son poétique enthousiasme pour les nobles et grandes choses qu’ils lui révélèrent, rapportèrent tous de l'Egypte un savoir que les prêtres si savans de ce pays n'avaient pas même acquis plusieurs siècles après. En effet, Plutarque rapporte que le roi Amasis fut dans l'admiration de voir Thalès mesurer les pyramides ou les obélisques par leur ombre, c’est-à-dire, probablement par le rapport qui existe entre les corps verticaux et leur ombre projetée sur un plan horizontal. Cette opé- ration, dit l'historien des mathématiques, est la première ébauche connue de cette partie de la géométrie qui mesure les grandeurs inaccessibles par les rapports des côtés des triangles. Thalès était donc, au moins sur ce point, plus avancé que ses maîtres, Pythagore rapporta du même pays des idées sur le mouvement de la terre que, plus de mille ans après, Ptolémée n’annonça en passant dans l’Almageste que comme une vieille erreur de l'astronomie des Grecs, et dont l'Egvpte s'était toujours bien gardée. Platon, qui appréciait les connaissances ma- thématiques, n’était pas lui-même un grand géomètre, dans le sens pratique de l'expression ; mais it révéla à l'Egypte un grand nombre de problèmes géométriques TH enseignés depuis long- temps dans les écoles de la Grèce. Quoi qu’il en soit de cette particularité historique sur laquelle nous avons insisté à de-sein dans plusieurs ar- ticles de ce dictionnaire, ce n’est du moins qu’au retour de ses voyages que Thalès fonda l'école d'Touie, dont l'étude des mathématiques prenait le principal ensei- gnement. Ea faisant l’histoire spéciale de chaque bran- che de la science, nous avons eu soin de remonter à l’o- rigine des connaissances et des premières recherches dont elles furent l’objet , et nous avons par conséquent mentionné la part qne ces travaux de Thalès eurent à leur production ou à leur perfectionnement. (Foyez ECOLE D'ALEXANDRIE, ARITHMÉTIQUE,ASTRONOMIE. GÉOME- TRE, etc.) Thalès n’a point laissé d’écrits ou plutôt ceux qu’il a dûcomposer n’ont pu traverser l’abîme des temps et venir jusqu’à nous. On lui a attribué, peut-être avec raison , la plupart des doctrines principales qui furent enseignées après lui dans l’école dont il fut le fonda- teur, doctrines parmi lesquelles il faut distinguer la géométrie, plusieurs découvertes sur les propriétés du triangle et du cercle, et en astronomie la sphéricité de la terre et la vraie cause des éclipses de lune et de soleil. Thalès mourut dans un âge fort avancé, durant la LVITI olympiade. THÉODOLITE, (Géodeésie.) Instrument dont on se sert pour mesurer les argles dans les opérations géodé- siques. Son nom à été formé de #:owa voir, et de odos distance. Il existe plusieurs espèces de théodolites, mais tous ces instrumensse composent en général d’un cercle gradué sur lequel tourne une alidade sui montée d’une lunette. Cette lunette est disposée de manière à pouvoir s'élever ou s’abaisser, et la qiantité dont sa direction diffère de celle de la ligne horizontale se trouve indiquée sur un demi-cercle vertical. De cette manière , lorsque l'instru- ment est placé dans le plan de l'horizon, on peut mesu- rer tous les angles horizontaux et verticaux. La figure 7 de la planche 46 représente un théodolite. THÉODOSE, géomètre célèbre de l'antiquité , né dans la Bithynie, suivant Vossius, dont l'opinion a été adoptée par tous les historiens de la science, est aussi nommé quelquefois Théodose de Tripoli , et confondu ainsi avec un philosophe sceptique de ce nom, qui vivait à la fin du dixième siècle de notre ère. Théodose le géomètre, contemporain des astronomes Sosigènes et Géminus de Rhodes, existait ainsi cinquante ans avant l'ère chrétienne, Parmi ceux de ses travaux qui sont ve- nus jusqu'a nous, on doit citer un Traité de la sphère, qui a conservé à son auteur un rang distingué dans l’his- toire de la science, Cet ouvrage est divisé en trois livres, TH 540 dont les deux premiers offrent un exposé systématique des vérités trouvées avant Théodose dans cette branche de la science. Le troisième livre renferme plusieurs pro- positions fort remarquables, et d’une difficulté assez grande pour qu’elles aient été l’objet des commentaires de Pappus, Montucla regarde cet ouvrage de Théo- dose comme un des plus précieux monumens de la géométrie ancienne, Un astronome moderne en porte un jugement fort différent et très-sévère. Cependant le Traité de La sphère de Théodose a été long-temps un ouvrage classique en astronomie; traduit en arabe, il fut traduit ensuite de cette langue en latin par un géo- mètre italien et imprimé à Venise en 1518. Le texte grec a été publié, avec une version latine, par J. Pena, mathématicien français, et imprimé à Paris en 1558. Cet ouvrage a été successivement l’objet d’une étude sérieuse de la part de Maurolycus, de Clavius, du père Mersenne, d'Isaac Barrow, etc. Les autres opuscules de Théodose offrent aujourd'hui peu d'intérêt. On ne sait rien sur cet ancien géomètre, Sirabon (Lib. XIT) nous apprend seulement qu’il avait deux fils qui culti- vaient les mathématiques avec succès. THÉON, d'Alexandrie, l’un des plus illustres maîtres de cette grande et célèbre école, vivait durant la se- conde moitié du IV° siècle de notre ère, et il est l’un des derniers géomètres qui maintinrent , à Alexandrie, l'éclat que l'étude des sciences mathématiques y avait si long-temps jeté. Il observa , en 365, des éclipses de lune et de soleil ; mais il nous laissa ignorer les moyens qu'il employa pour les calculer, Les seuls ouvrages qui nous restent de lui sont : un Commentaire sur Les élé- mens d'Euclide, et un autre sur | A/mageste. Peut-être Théon est-1l moins célèbre dans l’histoire de la science par ses travaux, fort estimables d’ailleurs et qui ont loug-temps exercé la patience des plus savans commen- tateurs, que comme père de la savante et malheureuse Hypatia. On croit géaéralement que c’est pour elle et pour son fils Epiphane qu’il avait composé les ouvra- ges dont nous venons de parler, Voy. Hyxparra et Ecore D'ALEXANDRIE, . THÉORÈME., C'est, en mathématiques, une propo- sition qui énonce une vérité concernant la nature ou les propriétés d’un objet; par exemple, la proposition : la somme des trois angles d'un triangle est équivalente à celle de deux angles aroits est un Théorème. Un théorème est toujours une proposition synthéti- que, car il ajoute à la connaissance que nous avons déjà de l’objet des déterminations nouvelles de sa nature, il n’est donc jamais évident par lui-même comme un axiome qui est une simple proposition d'identité, et demande une démonstration pour devenir certain. 644 TH THÉORIE. Ce mot, qui est à peu près le synonyme de spéculation, s'applique généralement à tout ensemble de connaissances purement spéculatives, c’est-à-dire qui reposent sur des principes une fois posés et dont la com- binaison peut conduire à la découverte d’autres con- naissances indépendamment de lexpérience. Dans les arts, la théorie est considérée comme l’opposé de la pra- tique où de l'exécution, parce que cette dernière exige une certaine habileté qui ne peut être que le résultat de l'expérience. Quant au véritable sens du mot TAcorie, en mathématique, voyez l’article suivant. TECHNIE (de sy» art). Mot employé par M. Wronski pour désigner les branches des mathémati- ques qui ont pour objet spécial la mesure ou l’évalua- tion des quantités. Dans la déduction philosophique à priori de toutes les parties de la science des nombres, donnée par M. Wron:ki (/ntrod. la Ph. des Math.), ce savant montre qu’une quantité mathématique peut être envisa- gée sous deux points de vue essentiellement différens et fondés l’un et l’autre sur la nature même de l’intelli- gence humaine. D'après le premier de ces points de vue, on découvre la nature particulière ou la construction pri- mitive d’une quantité. D'après le second, on découvre sa mesure où son évaluation numérique. Nous avous déjà (roy. Maru. 15 et Pair. 65) exposéles différences carac- t ristiques de ces deux manières de considérer les quan- ütes. Ainsi nous pouvous nous contenter ici de les rap- peler par un seul exemple. On sait que la base des lo- garithmes naturels ou hyperboliques est un nombre tronscendaut dont la valeur est dounée par la série in- définie (a) I I I I I LE 1 he 1.2 A 1.2.3 F WAV QUE 12.340 LL de sorte qu’on obtient cette valeur par l'addition suc- cessive des termes qui la composent, ce qui fournit des évaluations d'autant plus approchées qu'on emploie un plus grand nombre de termes. Mais la quantité 2,715281828450... etc., à laquelle on parvient par ce moyen, nous fait bien connaitre la valeur numérique ou le rapport de la base des logarithmes naturels avec l'unité, mais non ce qu'est cette base elle-même, sa nature ou sa construction primitive ; et, cependant, c’est cette construction primitive opérée par l’entende- ment qui crée la quantité en question , lui donne une forme particulière, distincte de celles de toutes les au- tres quantités, et la rend ainsi susceptible d’une évalua- tion numérique. Or, la nature dela base des logarith- mes naturels (roy. LoGarirames , 13) est donnée par l'expression (b) TH C+2y qui, à son tour, nous fait bien connaître l'opération transcendante de la raison dans la construction primi- tive de cette base , mais non les moyens d’en évaluer la grandeur numérique; de sorte que ce n’est que par une détermination secondaire , c’està-dire , par une transformation opérée sur l'expression (b), qu’on peut parvenir de cette expression à l'expression (a), qui fait connaitre ces moyens d'évaluation et découvrir légalité 1 \Ÿ I I I I Gel ent Taser a CURE dont les deux membres sont essentiellement hétérogènes. La nature et la mesure des quantités mathématiques sont donc deux objets distincts et nécessaires des mathé- matiques en général, et dans chacune des branches de ces scieuces il devient essentiel de distinguer ce qui ap- partient au premier de ces objets de ce qui appartient au second. Appuyé sur ces principes incontestables, M. Wronski donne lenom de théorèmes aux propositions qui ont pour objet la nature des quantités mathématiques , et celui de r1ethodes aux propositions qui ont pour objet la mesure de ces quantités. Le système des théorèmes forme aiusi, en général, la TuiontE MATHÉMATIQUE, et le système des méthodes, la TECHNIE MATHÉMATIQUE. Lu nous rapportant à ce que nous avons dit, Marux- MATIQUES 2, 12, 16, 17, 18, 10, 20 et 21; et Par- LOSOPHIE 22, 65; nous pourrons encore défiuir la Taéonte et 'la TEcunEe mathématiques de la manière suivante : La thcorie mathématique a pour objet les modes dis- tincts et indépendans de la génération et de la com- paraison des quantités. La Zechnie mathématique à pour objet les #70odes universels de cette génération et de ceite comparaison. Nous allons présenter ici l'ensemble dela Technie de la science des nombres tel qu'il a été donné par M. Wronski dans ses divers ouvrages. 1. Une fonction théorique quelconque Fx étant don- née, la transformer en fonctions de numération ou de Jfaculés, tel est le but général de la technie. Les deux formes générales de cette transformation, déduites Ma- THÉMATIQUES 16, sont Fr=A<+Lox, et Fr— A. dont la première se rapporte à la transformation de la fonction Fx en fonctions de numération , et la seconde à la transformation de cette même fonction Fx en fonc- tions de facultés. 2. En partant de la première forme générale TH Fx = À + ox, et en désignant par &x la fonction arbitraire qui doit servir de m2esure à l'évaluation proposée de la fonction Fx, on reconnait que la transformation en question est opérée par les deux algorithmes techniques primitifs connus sous les noms de séries et de fractions continues. La déduction de ces algorithmes techniques ayant été donnée (Maru., 17 et 18), nous rappellerons seulement ici leurs lois générales, du moins dans le cas, en quel- que sorte primitif, où l’on conserve la même mesure yx à chaque transformation particulière. 3. Coustruisous avec les différentielles des divers or- dres de la fonction proposée Fx et de sa mesure wx, les quantités ATX À; — AE Videx.dFx] * 1.(1.2). (dpx) AE Pid'ex.d'oi?.diE x] — 1.(r2). (1.2.3). (deal Didier .d'ox?.dox5.d\F x 2 dE 1(1.2).(1.2.3).(1.2.3.4). (dpx)r etc. —=1eic. et, en général, Ldiex.d'oi?....dt—1ox8\.drF x] Ap = —— ———————— rs pl+1) (rertls.xôlt, 143... .x#h).(dpx) ? dans lesquelles le point placé sur la variable x indique qu’il faut donner à cette variable, après les différen- tiations, la valeur qui rend ox — 0. Quant aux fonc- tions désignées par la caractéristique { , nous avons expliqué leur construction au mot Série, 8. À l’aide de ces quantités, la génération de la fonc- tion Fx en série est Fr — A,+A:.ox HA pu A..ox + Ai.oxi + etc. quelle que soit la fonction arbitraire x. 4. Avec les quantités A, À,, À,,etc., dont nous venons de donner la construction , construisons mainte- nant de nouvelles quantités D: "AS B, — AÀ,.A, — A,.A B, — A,.A, — A,.A, By = A, Au1— À . TOME II, G: —= F,.E, _—… Ec.F, RES Re À Ge= FE, —E,.F s éisete es ee Se ss ele s d'os +6 etc. — etc. et, formons ensuite les quantités générales Co HA; = AN A, = —— : A, B; Ah = ——— s AA, Ci «d = ñ A,.B: [FR] Qc Qc 546 &; ee FE; ne Ti F, FERME, Ga LES 7 ns FAR. Ce etc, — etc. dont la loi est manifeste. A l’aide de ces dernières quantités, la génération technique de la fonction Fx, en fraction continue, est Fx = @ + &.9x 1 + a,.vx 1 + 43.90% 1 + a.ox 1 + etc. expression que l’on peut encore mettre sous la forme EF : a, + 9x Di + ox b,+sx b; +ox b, + etc. en faisant I Y 4 I = —, b = —— = _, D = ———., etc, D: AD e 4::be bs 43.05 ai. b,? sis et, en général , I by — 2 ÊT aubus Nous avons exposé ailleurs la déduction et la démon- stration de ces lois. (7’oy. Fracrions conTINUES et SÉ- RIES), et nous n'avons sans doute pas besoin de faire observer ici qu’elles donnent d’une manière générale ou universelle la génération technique d’une fonction quelconque Fz d’un variable x , à l’aide d’une fonction entièrement arbitraire 9x de la même variable, Les dé- tails dans lesquels nous sommes entrés mettent daus tout son jour l'importance des algorithmes techuiques primitifs des séries et des fractions continues , ainsi nous ne nous y arrêterons pas davantage pour procéder TH à la déduction des algorithmes qui répoudent à la se- conde forme de transformation ; ces algorithmes n’ayant point été l’objet d’articles particuliers réclament quel- ques développemens. 5. Dans la seconde forme générale de transforma- tion (c) Fr —AX ox la quantité À peut être indifféremment considérée comme dépendante ou comme indépendante de la va- riable æ, et c’est ce qui rend les transformations effec- tuées suivant cette seconde forme essentiellement dif- férentes de celles de la première forme. Examinous d’a- bord le cas où le facteur A est fonction de Fr. Lorsque le facteur A est dépendant de x, ce facteur est lui-même la mesure générale de la fonction Fx, de sorte qu'il doit être tel que la valeur de x qui rend Fx = o le rende aussi zéro , afin que le rapport Fx + ne devienne pas indéfini et, par conséquent, que la fonction x qui est l'expression de ce rapport puisse être déterminée dans tous les cas. Cependant il est impor- tant de remarquer que la fonction de x qui forme le facteur A reste indéterminée quant à sa nature, quoi- qu’elle soit déterminée par rapport à sa valeur, d’après la circonstance que nous venons de signaler, et que l’on peut ainsi faire dépendre cette fonction d’une fonction quelconque arbitraire 9x prise pour mesure. Désignons donc par f.x la fonction représentée gé- néralement par À et dépendante dela mesure ox, et nous aurons suivant la forme (c) la première transfor- mation Fa = fix K dx Observons maintenant que la fonction fx doit être pécessairement de la forme 9x — , y, désignant ici la valeur qui résulte pour la fonction arbitraire 9x lorsqu'on donne à x la valeur qui rend Fx = 0; car le rapport ET Xe" ou la quantité æ,x, se trouve de cette manière parfaite- ment déterminable dans tous les cas. Ainsi, comme tout ce que nous avons dit pour la fonction Fx s'applique exactement à la fonction %,x et que nous avons évidemment, pour seconde transfor- mation, toujours suivant la forme (c), PT = fix X P,X le facteur f.x, dépendant de la mesure yæ, doit être nn nt TH aussi de la même forme wx — y,, y, étant la valeur de gx lorsqu'on donne à la variable x la valeur qui rend Pæ —0, cette seconde trausformation donnera ou Fr (QX — Jo) (9 — 1) Br — Opérant sur la fonction æ,r comme nous l’avons fait sur les fonctions Fx et x, en posant de nouveau DL—= fit X DT; la fonction fix sera de la forme ox — y, y, étant la va- leur de gx qui correspond à la valeur de x donnée par la relation &,x — 0, et nous aurons d’où , encore, Fx BEEN on à (97—Y0) (p2—7,) (px —7:) et la quantité @,x sera déterminable pour toutes les valeurs de æ. Procédant de la même manière dans l'évaluation gé- nérale des fonctions successives DT > Bill y Pal PT, PT, etc. Nous obtiendrons évidemment pour un indice quel- conque y la valeur (4) os tte (pay) (T7). + (ex —Y#) Ty Mais dans cette évaluation successive des fonctions PT, P,X, g:%, etc. il est visible par la forme même (d) de ces quantités qu’on épuise de plus en plus l'influence de la variable x dans la fonction Fx, de sorte que l’on doit nécessairement arriver, du moins à l'infini, à une quant té œax telle que l'influence de la variable x y soit nulle ou du moius infiniment petite. Donc, en dési- gnant seulement par æ, cette dernière quantité, que lou doit considerer comme une constante, nous aurons définitivement, en vertu de la formule (4), l’expres- sion (e) Fr=0u{ (9x7) (pt—:) (gx —7,). . (px vu) } Telle est, surtout lorsque y est infini, la génération technique ou l'évaluation de la fonction Fx parle moyen du troisième algorithme technique élémentaire TH DAT que M. Wronski nomme Propuires continues, La va- leur de la constante d, pourra toujours être déterminée par la relation particulière que donne l'expression gé- nérale (e) dans le cas de toute valeur déterminée de x. 6. La détermination des facteurser—7,,px—Y, , etc. qui donne en produite continue l'évalution d’une fonc- tion quelconque Fz, doit toujours être obtenue à l’aide de cette fonction et de sa mesure arbitraire 9x, mais la loi de cette détermination ou la Zoi fondamentale de l'algorithme technique des produites coutinues n’est point encore donnée, M. Wrouski avait annoncé qu’il la ferait connaitre dans une suite de sa Philosophie de la technie; cette suite n’a point été publiée. A defaut de cette loi fondamentale nous ferons ob- server que toute fonction Fx pouvant être développée en une série (f) Fx = A, + A;ox+A,022 + À;ox$ A pxi etc. procédant suivant les puissances progressives d’une fonction arbitraire yx, cette série égalée à zéro forme une équation d’un degré infini qui admet un nombre infini de valeurs pour la fonction gx (voy. Marué- MATIQUES, 8). Ainsi désignant par ye une de ces valeurs de #x et par x, la valeur de x qui lui correspond, nous aurons d'une part Fx,— 0 et de l’autre le se- cond nombre de l'expression (f) ou l’équation du de- gréinfini sera exactement divisible par le facteur g%—7;, et plus généralement par le facteur ME — We mn, étant une quantité constante. Opérant cette division nous trouverons À, + À,px A ,ga? + A:px5 + Apxietc... = (9x — miye) (B,—+ Bic + B:px* + Box + etc...) en posant A: m,Bo B =— 4° , B. = — A: + m:Bo 0} UTP TuŸo B = — A+. Æ a B = — Bitte ni L M Ÿo nu etc., etc....... 4 nee Or, en désignant par ÿr, 9,5 33 €tC. à l'infini les au- tres racines de l'équation infiuie, comme nous aurons évidemment Ac Apt + A,px* + Ang + Aipri + etc... = (mex—m, Yo) (mp —may,) (NX —mays) ve, etc. Nous en conclurons Er = M{(p2—ye) (pt—7,) (exp). ++} 545 TH M désignant le produit des quantités constantes 72,, n:, 113, etc. Ainsi, lorsque par la nature de ja fonction Fx, l’é- quation Fx — © aura un nombre infini de racines et qu’on pourra connaître ces racines, on obtiendra immé- diatement les valeurs y, y:,7,. etc. qui résultent pour ex de la substitution successive de chacune de ces racines à la place de x et l’on parviendra à l'évaluation de la fonction Fx en produite continue. C’est ce que l'exemple suivant fera mieux comprendre. 7. Soit sir æ la fonction de x qu’il s’agit d'évaluer en produite continue au moyer de la mesure géné- rale ox. En posant l’équation sin x — 0 on voit que cette équation est satisfaite lorsqu'on donne à æ la valeur TZ =Imr, Car Sin 727 —= 0 m étant un nombre entier quelconque et rla demi cir- conférence du cercle dont le rayon est l’unité (voy. Sr- nus), æ admet donc un nombre indéfini de valeurs cor- respondant à tous les nombres entiers positifs et négatifs que l’on peut prendre pour m, et la valeur générale y de ox est Je = pur). Faisant donc successivement 5 = 0,2 =1;um—=—1;, p—=2,p—— 72, etc. nous aurons (g) sin x M{(ex—g(o)) (px —#(r)) (px —4(—7)) X Ne (x—var)) (pi—p(—2r Pour déterminer la constante M donnons uve valeur quelconque déterminée a à la variable x et nous ob- tiendrons sin & M ——————_—_—_—_—_—_—_—_——————————— (ga—y(o)) (pa—(r))(pa—+( 5)... etc.) Ainsi, substituant cette valeur dans (g), il viendra sin & ox—9(r) X sin & — .(ex—?(0)) ga—(0) ga—?(") gx) pa—?(—1) X YT—9 (27 oa—w(2r) ex? —2r) 2a——2T NX sise etc X TH a étant une valeur arbitraire si l’on fait « — 0 , le pre- mier facteur sin a ga— (0) AC) . é se réduit à > etpour obtenir sa valeur, il faut prendre les différentielles de son numérateur et de son dénomi- nateur par rapport à la variable a (voy. DiFrÉRENCES 47). Ontrouve de cette manière sin a cos & ga— lo) — CARS ces da da ) à cause de cos a — cos o — 1. Remettant donc x à la place de a et marquant par un point placé sur cette va- riable, à, la valeur o qu’il faut lui donner après la différentiation , nous aurons définitivement (h) | 1 ; : Pa —@(r) Las es + (740). on gr) dx ) px—?{—x) ? 0, — P(—5) à gx— pla) X y (o)—#(25). à PCA idees LelC: 8. L désignant le logarithme naturel, si nous pre- nons L(1-næx) pour la fonction arbitraire gx formant la mesure de l’évaluation, nous trouverons (+) = ie De et, par suite, (4) 1x L 1+ nr, 7 LG+nr) L (CE ar sinæ =>. L(14n2) . inr L (: \ionz) * 7 Lion) DO osserssese etc. Tant que la quantité arbitraire 7 a une valeur finie, les facteurs de la produite continue renferment des quanti- c ; I tés dites imaginaires , mais si l’on fait n = 37, comme on a généralement (voy. LoGARITHME) TH LR) = co (Rp) ei) x et, par conséquent , l'expression (i) devient dans ce cas sun a (s EN) (Ne C’est la première produite continue découverte par Jean Bernouilli. L’élégante déductiou que nous venons d’en donner appartient à M. Wronski. (Foy. Phil. de de la technie, première section.) 9. Il existe une autre espèce de produites continues dans lesquelles les facteurs forment une progression arithmétique ; telle est, par exemple, la produite 2.4.6.8.10.12.14. etc... à l'infini. Leur forme générale (+7) (x+or) (x43r) (244)... à l'infini, nous montre qu’elles sont identiqnes avec la factorielle mir T lorsque m — %. M. Wronski les nomme produites continues factorielles. Ces produites factorielles ne peuvent généralement donner des valeurs déterminées que dans leurs rap- ports, et c’est ainsi que Wallis, qui les a considérées le premier, a trouvé pour le uombrer, ou la demi-cir- conférence dont le rayon est l’unité , expression re- marquable 1 2.2.4.4.6.6.8.8.10.10. etc. 1335.05 .1e7e04 Or. etc. On nous saura gré sans doute d'indiquer ici le moyen d’obtenir le rapport de ces produites factorielles. m+nir pouvant être décomposée en factorielles à exposans monomes 10. La factorielle à exposant binome a des deux manières suivantes (voy. FAcrORELLES, 3) m+nlr mir nr a = &@ .(a+mr) m+nr nr mir mn a = a .(a+nr) , il en résulte l'égalité TH 549 cmir nir nr m1 a .(akmr) —= a .(a+xr) d’où l’on tire mr nr a _ a mr nr (a+nr) (a+-mr) p Si nous faisons dans cette dernière n = © et m — A il viendra (À) Ale 5 ; a. 18 .. (x+p) car la base a nr devenant infinie, l’accroissement fini r n’exerce plus aucune influence sur les divers fac- teurs de la factorielle (a+-nr)”#r qui se réduit alors à uve simple puissance. Pour toute autre base b et tout autre accroissement s, nous trouverons de Ja même manière ainsi divisant l'égalité (4) par cette dernière, nous ob- tiendrons q P | Fe Ad s rl a (b + q) {æs) a se FE Ds DE 71 re ; z (a +} (œr) dl ce rapport ne peut admettre des valeurs finies qu'autant qu'il existe entre les quantités p, q, r,$, la relation € s } gr=sp, où ? _ mais dans ce cas, en faisant © — Ê =, 0ona æ|r as mr a .(b+3g) + a 7 æœfs + Pr — D. : mis b .(a+p) Lorsque les accroissemens s et r sont égaux ; ce qui en- train : l'égalité des quantités p et 4, cette dernière for- mule se réduit à &\r œ |r PL a__(bæ+p) a”! TT æir œkr — Pl b .(a+p) rade ce qui est la même chose que (4), 550 TH a(b-+p) (ar) (b--p+r) (ar) (b+p+ar). etc bla+p) (br) (a+ p+r) (br) (a4-p+or)...etc. 11. Appliquons ces formules à la produite continue de Wallis, a —=2, b—= 1, P=Xx: T—2, d’où 12 : a” enr Pour simplifier cette expression, observons que (voy. FAcroriELLE) , Nous aurons donc d’abord, en substituant (7), ET L: ZT mais on a généralement , amir ami-r= a.(a—(m—i)r}mir et, par conséquent , GG = 3 d’où l’on tire AL: I A =— TE 2(3)° substituant dans (m1) , il viendra 11 (Eee pre QT ce qui donne defimtivement, en prenant la racine carrée des deux membres de cette dernière égalité, yil—1 3Vr= (6 ; c’est la belle expression de Vandermonde. (Voy. CEn- CLE, 33.) 12. Éxaminons maintenant le second cas de la trans- formation générale , TH | celui où la quantité A est indépendante de la variable æ, La condition de cette transformation est évidem- ment remplie par l'emploi de l'algorithme général des facultés , sous la forme générale (0), Fr = (Jx);xt z et À étant deux quantités données, 4x désignant une fonction de z déterminée d’après la nature de la fonction Fzx, et yr étant la fonction arbitraire qui sert de me- sure ; car suivant cette génération technique de la fonc- tion Fx , tous les facteurs 4x, 4{x+ 2) , L(x-HË), etc., formant la faculté, sont indépendans de la variable x. Cette génération (0) constitue le quatrième et dernier algorithme technique, élémentaire, primitif, auquel | M. Wronski a donné le nom de facultés exponentielles. Dans le cas particulier où la mesure est la simple va- riable x, l’évaluation de la fonction Fx peut être gé- néralement opérée sous la forme (p), Fr — Fo). ge 1h Fz le point placé sur z indiquant qu’il faut donner à cette variable auxiliaire là valeur zero. En effet , nous avons d’après la nature des facultés, A Fi). F().F(245)...F(2+a—i).F(2+x) 2.F(2+1).F(242).F(243)..F (2x) F(z+2x) Fz ainsi la forme (p) se réduit à Fr = Fo). A pe et en faisant z — 0, ona l'identité Fx | Fi = F{o). = — Fr. { Fx (0) Fo) Mais la formule (p), qui se réduit à une simple identité lorsque x est un nombre entier, reçoit une significa- tion déterminée , et son second membre n’est plus identique avec le premier , lorsque æ est un nombre fractionnaire, irrationnel , ou imaginaire. Alors , en | développant la faculté qui le compose, au moyen de la loi fondamentale des facultés (v0y. FAcuLTEs, 17), on obtient pour la fonction Fx, des développemens entiè- rement différens de tous ceux qui résulteraieut de l’em- ploi des trois autres algorithmes techniques. Nous ne | pouvons entrer dans plus de détails sur cet algorithme TH des facultés exponentielles dont la loi fondamentale n’est point encore connue. 13. Les quatre algorithmes techniques élémentaires, les séries , les fractions continues , les produites conti- nues et les faculiés exponentielles sont les seuls algorith- mes primitifs possibles. Mais il existe encore une classe d’algor thmes techniques dérivés qui forme ce qu’on appelle les Méthodes d'interpolations, et qui appartient ainsi à la partie élémentaire de la technie de l’algorith- mie. Nous ve les mentionnons ici que pour compléter cette partie élémentaire , et nous renverrons anx arti- cles où nons en avons déja parlé (voy. Marnémari- QUES, 21, et INTERPOLATION) , pour aborder immédia- temeut la partie systématique de la technie. Nousavons vu (Marm., 22, et Paicos., 65) qu’il existe un algorithme technique systématique qui embrasse tous les algorithmes techniques élémentaires, et par consé- quent toute la science des nombres ; cet algorithme con- stitüe la cor suprÊme de M. Wronski. Quelle que soit l'extrême importance de cette loi, comme nous l'avons déjà signalée plusieurs fois dans le cours de ce dic- tionnaire , nous devons nous borner ici à donner son exposition. Soit Fx une fonction quelconque de la variable x, cette variable étant dépendante ou indépendante d’au- tres variables, et soient Q,, Q,, Q,, etc., des fonctions quelconques arbitraires de la même variable +, au moyen desquelles il s’agit d'opérer la génération uni- verselle de la fonction Fx. Faisons ©, = 1, et cons- truisons une suite de quantités &,.#,, etc. de la ma- nière suivante : % = FX __ WA Fr] AFx T la] — 4% [a:0,.4Fr] __ Wfaro,.410,.A5F x] 7 VEA"0,.470,.450;[ etc. —= etc. et, en général, pour les indices autres que zéro. SR REA Se on es fonctions désignées par la caractéristique } étant celles dont nous avous euseigné la construction. (Foy. SÉuiE 8.) Coustruisons, en second lieu , une autre suite de quantités , TH 551 Dp}e = , Dh): — Va'o;] — 20 p W|Ar0,] Ao, 7 à. Ÿ [aïo,.a0,] Ph = pp ao 0] dUÿ L V[4'0,.420,.430/] Ph = pan. à0, 450] etc. —= etc. et en général , pour les indices autres que zéro, __ W'a'os.a0 A0,. ,Ap—10,_,.AQ,] V[ar0,.4%0,.4/03..48—104 5 APO;] D(p)p. Avec ces dernières quantités formous les quantités gé- nérales suivantes , eh = — +) eh bp) (pe du 2)t Yu} =— (043), — (2), .0(u43) a+ r Vu 4 3)u4 Va dut n— (pe): (4-4 aa —Y(p), F d(u+4) b+ 2— VU . o(u+4a+s etc. etc. construisons enfin la quantité générale, Au = ut V(phie eur Y(u) .Euta À Yip}s.Eu+3 + etc. dans laquelle le point placé sur les fonctions y et E in- dique une valeur quelconque déterminée de la variable x, et nous aurons pour la génération universelle de la fonction Fx, Fr—A,.9,—+HA:.0:+ A,. 0, + A,.03 + etc. Telle est dans sa plus grande simplicité, la lot supréme des mathématiques, M. Wronski en a donné dans la première section de sa phil. de la technie, une dé- monstration très remarquable sous le rapport des procé- dés entièrement nouveaux qui y sont emplovés. Nous devous renvoyer, pour tous les détails, aux ouvrages de ce savant. THERMOMÈTRE. (Phys. méc.) (de &éeurs, chaud, et de pérgoy mesure) Instrument destiné à mesurer les accroissemens et les dimiuutions de la chaleur des sub- stances qu’on éprouve par son moyen, La première invention de cet instrument, qui re- monte à la fin de xv1° siècle, est attribuée à un Hol- 992 TH landais nommé Drebbel. 11 fu perfectionné ensuite par les académiciens de Florence dans le xvu° siècle, mais ce n’est que long-temps après que Farenheit, à Dantzick, et Réaumur en France, découvrireut en même temps les priscipes exacts de sa construction. Le thermomètre le plus en usage maintenant est celui qu'on nomme thermomètre «le Deluc, parce que ce célèbre physicien en a fait l'objet d’un grand nombre de recherches. L'appareil dont il se compose et que nous allons décrire ne diffère pas de ceux de Farenheit et de Réaumur. Ayaut pris un tube de verre MN (PI. 58, fig. 8), bien exactement calibré, qui porte à l’une de ses extrémités N une boule de verre NO, où chauffe cette boule, l’ex- trémité M du tube étant ouverte , afin de dilater l’air qu'il renferme , puis on le renverse et on le plonge par le bout M dans un verre plein jde mercure. À mesure que l’air intérieur se condense en se refroidissant, le mercure monte dans le tube par la pression extérieure de latmosphère. Quand le tube et une partie de la boule sont remplis de mercure, on retourne l’instru- ment et on ferme hermétiquement l'extrémité ouverte à la lampe d’émaillear. Cette première construction étant faite, on plonge la boule dans l’eau bouillante et alors le mercure en se dilatant monte dans le tube jus- qu’à un point B qu’on appelle point d'ébullition et auquel il demeure constamment tant que la boule de verre reste dans l’eau bouillante. On plonge ensuite la boule dans la glace fondante , le mercure descend jus- qu’à un point À où il demeure constamment fixé tant que la glace n’est pas entièrement fondue. Ce point A se nomme point de congélation naturelle. La distance AB, entre les points ainsi déterminés, se nomme la dis- tance fondamentale, c'est elle qui sert à construire l'échelle d’après laquelle on estime les degrés de la chaleur selon le plus ou le moins de hauteur de la co- lonne de mercure. Ainsi, après avoir attaché le tube sur une petite planche, on divise la distance fondamen- tale AB en 80 parties égales et l’on continue de mar- quer des divisions égales au-dessous de A et au-dessus de B, aussi loin que le tube peut s'étendre. En A on marque zéro et l’on commence à compter de ce point soit en allant vers le haut ou vers le bas. Dans l'usage populaire du thermomètre les degrés au-dessus de zéro se nomment les degrés de chaleur, et les degrés au- dessous les degrés de froid. Le thermomètre dit de Réaumur renferme de l'esprit de vin coloré au lieu de mercure , mais son échelle est la même que celle dont nous venons de donner la construction. C’est Réanmur qui, le premier, marqua o le point de congélation et 8o celui d’ébullition. Le thermomètre de Farenheïit est de mercure comme celui de Deluc, seulement les échelles sont différentes : TH la distance fondamentale AB y est divisée en 180 parties ou degrés et le zéro se trouve placé au-dessous de A à une distance égale à 32 de ces parties, oe sorte que le point de congélation naturelle est marqué 32° et celui d'ébull tion 212°. Le point zero de ce thermomètre, se nomme point de congélation artificielle , parce qu’il correspond à un degré de froid obtenu par un melange de neige et d'ammoniaque. D'autres physiciens ont adopté des échelles diffé- rentes parmi lesquelles nous devons particulièrement distinguer celle du thermomètre suédois dit {hermo- mètre de Celsius, adopté par les chimistes français sous le nom de thermomètre centigrade. La distance fonda- mentale étant divisée en 100 parties égales, le point d'ébullition est marqué 100° dans ce thermomètre et le point de congélation naturelle 0. Le thermomètre à mercure de Celsius, ou centi- grade, et celui de Réaumur ou plutôt de Deluc, sont les seuls dont les savans francais font usage. Les Anglais emploient le thermomètre de Farenheit. On peut aisé- ment trouver la correspondance des degrés de ces di- vers instrumens, ou réduire le nombre des degrés indiqués par un de ces thermomètres aux nombres des degrés indiqués par les autres , dans les mêmes circon- stances, à l’aide des relations très-sinples qui suivent. Soit R le nombre de degrés sur l’échelle de Deluc ou de Réaumur , F celui de l’échelle de Farenheit et C celui de l'échelle centigrade. On a 1°. Pour convertir les degrés Réaumur en degrés Ferenheit : Ee 4 2°. Pour convertir les degrés Farenhcit en degrés Réaumur : + 5 3°. Pour convertir les degrés de Réaumur en degrés centigrades et vice versa : DR : re —= C ss EE -—= ER. 4 2 4°. Pour convertir les degrés de Farenheit en degrés centigrades et vice versa : 5(F—32) ic = C, 2 5 & +32—=F On doit observer, dans l'emploi de ces formules, de donner le signe + au nombre qui exprime les degrés dans une échelle quelconque, lorsque ces degrés sont au-dessus du zéro de l’échelle, et le signe — lorsque les degrés sont au-dessous du zéro. Proposons-nous, TH L par exemple, de trouver les nombres des degrés qui correspondent, dans les thermomètres de Deluc et de Celsius, à 25° du thermomètre de Farenheit. Faisons F—25 et nous aurons 54253) _ eo _ _3 AO) 4e 1 8 9 a 9° 9 9 c'est-à-dire que 25° du thermomètre de Farenheit cor- ï 1 j pue respondent à 3° - au-dessous de zero du thermomètre [e de Deluc, et à 305 au-dessous de zéro du thermomètre 9 5 $ 2846 1e Bec L f de Celsius. S'il s'agissait de réduire — 10°- Réaumur en degrés centigrades et en degrés de Farenheit, on . 4 e . I trouverait de la même manière, en faisant R—— 10 Sir less t k D'où il suit que 10° —, au-dessous de zéro, du ther- re) I momètre de Deluc équivalent à 9° —, au-dessous de = zéro, du thermomètre de Farenheit et à 12° _ au- dessous de zéro du thermomètre centigrade. La construction des thermomètres, pour rendre ces instrumens comparables entre eux , présente des diffi- cultés et exige des précautions minutieuses dont il faut voir les détails dans les traités de physique. Tnenmomèrre À AIR. Il consiste en un tube MNO recourbé en N (planche 58, fig. 9) et terminé par une boule O. La boule est remplie en partie avec de l'air; le reste de l’espace contient du mercure, qui s'élève à peu près Jusqu'à la moitié de la partie la plus alongée du tube. Lorsque l'air est chauffé en O, il se dilate et le mercure s'élève ; lorsque l'air est refroidi, il redes- cend. Tel était en principe le thermomètre de Drebbel. Dans le thermomètre à air de Lambert, la distance fondamentale entre les points de congélation naturelle et d'ébullition, déterminée comme nous l’avous indiqué ci-dessus, est divisé en 370 parties. Il y a uue autre sorte de thermomètre à air dont on se seri pour mesurer de très petits changemeris de tem- pérature. Il se compose, ainsi qu'un thermomètre or- dinaire, d’un tube de verre terminé par une boule creuse, mais, au lieu d’y introduire du mercure, on se TOME II, 555 contente de séparer l'air intérieur de l’air extérieur pour connaître les variations de température par les changemeus de volume de l'air intérieur. Pour cet effet, on prend la boule dans la main afin d’échauffer un peu l'air qui s’y trouve renfermé; cet échauffement l'avant dilaté et en ayant chassé une partie, on met à l'orifice une petite goutte d'esprit de vin coloré, puis on laisse refioidir l'instrument en retirant la main. L'air intérieur se contracte en se refroidissant , et la petite goutte de liqueur entre dans le tube où elle monte et descend suivant que la masse d’air intérieur se dilate ou se ressrrre. Lorsqu'au lieu d’un tube terminé par une seule boule, on se sert d’un tube qui porte une boule à chacune de ses extrémités et dans lequel on a introduit par un très- petit trou, que l’on f-rme ensuite, une goutte d'esprit de vin coloré, l’instrument prend le nom de Turrmo- scope. La bulle colorée n’est alors influencée que par la différence de température des deux masses d'air qu’elle sépare et indique cette différence de tempéra- ture par la position qu’elle occupe dans le tube. THERMOSCOPE. (Phys. méc.) Instrument destiné à faire connaître les changemens qui arrivent dans l'air par rapport à la chaleur et au froid. On le confond souvent avec le thermomètre. l’oy. ci-dessus Tarrmo- MÈTRE À AIR. TIERCE. (Gcom.) Nom que l’on donne à la soixan- tième partie d’une seconde dans la division sexagési- male du cercle. (Foy. ANGze 15.) On nomme aussi tierce la soixantième partie d’une seconde de temps. {Voy. Heure.) Les tierces, soit de degré, soit d'heure, se marquent par trois petits traits ” placés à la droite du chuffre qui en exprime le nombre, et un peu au-dessus : par exemple 14", signifie 14 tierces. TOISE. (Arp.) Mesure linéaire divisée en 6 parties nommées pieds et qui n’est plus en usage en France depuis l’établissement du mètre. (Voy. Mesure. f 7 TOISÉ. (Arp.) On a donné ce nom, d’après celui de la toise, qui était jadis l’unité des mesures linéaires, à la partie de la géométrie pratique qui a pour objet la mesure des surfaces et des solides. (Foy. Soripe et SurFACE.) TOPOGRAPHIE. (Arp.) (de rores lieu et de yp&®o je décris) Description de quelque lieu parti- culier ou d'une petite portion de la terre. La topogra- pluie est à la géographie ce que la partie est au tout. TORRICELLI (Evaxceuisra). Aussi grand géomè- è 70 TO tre que célèbre physicien , naquit le 15 octobre 1608 à Modigliana, dans la Romagne, suivant Beneventori, et + 684 à Piancaldoli, dans le diocèse d’Imola, suivant Lastrie. Il fut élevé à Faen za, où il étudia les mathématiques au collége des jésuites, et il révéla de bonne heure une étonnante aptitude pour ces hautes sciences. Un de ses oncles, religieux de l'ordre des Camaldules, par les soins duquel il recevait les bienfaits d’une excellente éducation, l’envoya à Rome dans la pensée que le jeune gcomètre trouverait plus facilement les moyens d’y développer son précoce talent. Torricelli devint dans cette ville, Pami de Castelli, ce disciple chéri de l’illus- tre Galilée, qui lui communiqua les travaux de son maître. Torricelli publia bientôt un traité remarquable sur la chute accélérée des corps et la courbe décrite par les projectiles. Dès ce moment il prit place parmi les géomètres distingués de ce temps, fertile en beaux gé- nies, et il entra en relation avec les Roberval, les Fer- mat, les Mersenne, les Pascal, et s’occupant des diffé- rens problèmes qui exerçaient alors la sagacité et le zèle laborieux des mathématiciens, il donna la solution de ceux qui avaient arrêté les plus habiles , tels que le fameux problème sur l’aire et le centre de gravité de la cycloïde. Nous ne croyons pas devoir entrer dans l’exa- men des discussions et de la polémique, trop souvent violentes, auxquelles donnèrent lieu ces luttes scienti- fiques entre tant de nobles rivaux de gloire et de sa- voir. La découverte qui assure au nom de Torricelli une glorieuse immortalité, est celle du baromètre, dont la science a fait depuis de si nombreuses et de si utiles applications. Comme Pascal, qui illustra cette décou- verte par les célèbres expériences du Puy-de-Dôme, Torricelli mourut à 39 ans. La perte de Galilée, quoi- que ce grand homme fût parvenu aux limites com- munes de la vie humaine, lui avait causé un profond chagrin, et cette tristesse profonde qui semble être la compagne inséparable du géuie, ne l’abandonua pas depuis le jour où avec Viviani il avait fermé [es yeux à son illustre maitre. Les OZuvres géométriques de Torricelli ont été imprimées à Florence en 1644, in 8, On trouve dans le tome 111 des Mémoires de l'Acadé- mie des sciences, la lettre qu’il écrivit à Roberval sur le centre de gravité de la parabole et sur divers autres problèmes dont il donna la solution. Ses manuscrits ont été long-temps conservés à Florence dans la biblio- thèque du palais de Médicis. TOUCAN. (45/.) Nom d’une constellation méridio- nale située entre le phénix et l’hydre. (Foy. Coxsret- LATION.) TOUCHANTE. (Gcom.) Ligüe droite qui touche h 7 ’ rpE TE en un point une ligne courbe, On lui donne générale- ment aujourd’hui le nom de tangente. (Poy. Tax- GENT:.) TRACTION. (Hec.) Action d’une force qui tire un corps mobile à l’aide d’un fil, d’une corde où de tout autre intermédiaire, Par exemple le mouvement d’un chariot tiré par un cheval est un mouvement de trac- tion, et l'effort du cheval pour le faire mouvoir est une force de traction. TRACTRICE. (Geom.) Ligne courbe dont la pro- priété principale est d’avoir toutes ses tangentes égales entre elles. On lui a donné le nom de tractrice parce qu’on peut la concevoir comme engendrée par l'extrémité d’un fil que lon tire par son zutre extrémité le long d’une ligne droite. (Foy. les Mémoires de l'Académie, 1536.) TRAJECTOIRE ORTHOGONALE. (Géom.) Nom sous lequel on désigne une ligne courbe qui coupe à angle droit toute une famille d’autres courbes. : Le problème de trouver une telle courbe fat indi- qué, pour la première fois, par Jean Bernoulli à Leibuitz, et devint l’occasion de la découverte faite par ce dernier d’une méthode particulière pour difiérentier sous le signe de lintégration. Cette différentiation, que Leiboitz nomma decurva in curvam, parce que Ja quantité quiest constante dans une même courbe de- vient variable dans une suite de courbes du même geure, se résume en un théorème dont nous avons donné, Ixrécrar, 57, la démonstration. Proposé en- suite comme défi aux géomètres anglais, ce problème acquit au commencement du XVIII® siècle une célé- brité qne l’on pourrait trouver fort au-dessus de son importance réelle, si les immenses progrès de la science, à l’époque où tous les géomètres s’exerçaient à l’envi sur de semblables questions, ne venaient attes- ter que dans la chaine immense des vérités il n’en est aucune qui doive demeurer stérile. C’est en 1715, dans les Actes de Leipsick, que se trouve formulée en ces termes l'attaque de Leibnitz: Trouver la trajectoire orthogonale d’une suite de courbes de méme nature, ayant méme axe et méme sommet; par exemple, d'une suite d'hyperboles de méme sommet et de méme centre. La question fut promptement résolue non-seulement par divers géomèties anglais, mais encore par Nicolas Bernouilli, fils de Jean, qui débutait alors dans la car- rière des mathématiques, et Leibuitz fut obligé de se concerter avec Jean Bernouilli pour ajouter au pro- blème fondamental de nouvelles conditions capables d’en multiplier les difficultés. Jean Bernouilli indiqua TR alors cette question : Sur un axe donné comme sommet décrire une suëte de courbes dont la propriété soit telle, que Le rayon osculateur soit coupé par son axe en une raison donnée, et ensuite construire La trajectoire qui coupera cette suite de lignes à angles droits. Xl entrait en outre dans les conditions du problème de le rame- ner au moins à une équation différentielle du premier degré susceptible de construction, au moyen des qua- dratures. Cette dernière question, beaucoup plus compliquée que la première, fut successivement résolue par Tay- lor (Transact. phil. , 1717), Nicolas Bernouilli , fils de Jean (Actes de Leipsick, 1718, 1720), Nicolas Ber- nouilli, fils de Jacques (Actes de Leipsick, 1719) et Herman. La solution de Jean Bernouilli, qu'il avait communiquée à Leibnitz en lui adressant le problème, se trouve dans le tome 11 de ses œuvres; elle est re- marquable par son extrême élégance. Il prouve que si le rapport du rayon osculatenr à sa partie interceptée entre l’axeet la courbe est représenté par celui de 1 à x, l’équation de la courbe ayant la propriété demandée, sera pu: vi æ'dx Y TA V/(a7—x2") ce qui est l’équation d’un cercle si x = 1, et celle d’un cycloïde si r = +. En effet le rayon osculateur de la cycloïde est partagé en deux parties égales par l’axe, et, dans le cercle le rayon osculateur n’est autre que le rayon même du cercle, et, par conséquent, est égal à la partie de ce rayon intercepté entre l’axe et la courbe, Pour donuer au moins une idée de la solution du pro- blème des trajectoires orthogonales, considérons une infinité de courbes #n, m'a", m'n", etc. (PL. 58, fig. 10), formées par une loi commune et qui sonttoutes coupées à angles droits par une courbe CD. Il est évident que si du point O où l’une de ces courbes 727, par exemple, est coupée par CD, on mène la droite OT tangente à mn et la droite OQ tangente à CD , ces droites seront perpendiculaires l’une sur l’autre, de sorte que la tan- gente de l’une de ces courbes est normale à l’autre et réciproquement. Ayant menée l’ordonnée OP — y, ainsi qu'une autre ordonnée infiniment proche po’, menons encore la droite OQ parallèle à l’axe, et nous aurons dans le triangle rectangle o'Or à cause de la perpendi- culaire Og sur l’hypothénuse o'r, gr : Og :: Og : 0'q, or, en considérant OP comme l’ordonnée de la courbe CD , gr est l'accroissement infiniment petit ou la dif- férentielle de y, car pr— OP — — gr; comme en con- sidérant OP seulement comme l’ordonnée de la courbe mn , 0'q est la différentielle de OP ou de y; de plus TR 059 Og = Pp=Ap—AP—x—+ dx x =dx. Ainsi, désignant — gr par — dy et o'q par dy', pour ne pas confondre ces deux différentielles, la proportion ci-des- sus est la même chose que dy' : dx :: dx : — dy, pr — — de dy" = — FA Ceci posé, ia sounormale PT dela courbe ED a pour expression générale en qu'il faut prendre négative- ment parce qu’elle est située en sens inverse de la sou- normale PQ de la courbe 727 , et cette sounormale PT est en même temps la soutangente positive de 7nn. Ainsi, cherchant à l’aide de l'équation de la courbe don- née mn , l'expression de la soutangente PT, en égalant MU HSE À 5 4 cette expression à —"7" ou formera l'équation qui fera connaître la courbe CD. Ou bien, ce qui est plussimple, cherchant la valeur de dy' que nous supposerons — Mix , et faisant cette équation donnera celle de la courbe. Il faut ob- server dans l’un et l’autre procédé d’éliminer le para- mètre ou la constante de léquation de la courbe mn afia que la trajectoire AB se rapporte à l’une quel- conque des courbes »1n, m'n', etc., c’est-à-dire à toutes en mème temps. Les exemples suivans vont éclairer cette théorie. 1. Soient les courbes AM, An, etc. (pl. 57, fig. 18), une infinité de paraboles du même ordre, ayant même sommet et dont p est le paramètre qui varie d’une pa- rabole à l’autre. , L’équation des paraboles de tous les ordres étant J = pri, x différentions en regardant p comme constant, il viendra mym—x dy! = pa-1,.dzx d'où ETS ce qui donne la valeur de p—1, my"m—1,dx a pr 1 ven 956 TR mais, ea vertu de l'équation des paraboles, pa—1 — VA _ donc J" __ mym ti. dx z dj — ou Jdy = — mxdz , et en intégrant J=— mx? + C donnant à la constante arbitraire C la forme "14°, pour ,: : ñ . rendre } ecquaiion SV melrique > HOUS aurons 2 = mnt 72) J° =7m(a x}; ce qui est l'équation d'une ellipse appollouienne dont le demi-grand axe = a et le deini-petit axe — a\/ne. Aiust prenant AN—a, ei élévant au poiut A la per- 1 AB — aV/12 AN et AB nous décrivons l’ellipse NOB, cette courbe peudiculaire , Si sur ls deux deimi-axes coupera toutes les paraboles AM, Az, etc., à angles droits. 2. Soient maintenant une infiuité de cercles AMB, Amb, Am'b', etc. (PI.58, fig. 11) qui aient un même sommet A, mais différens diamètres. Représentons le diamètre par 2p, l’équation de ces cercles rapportée au sommet À sera J2 = 2PX — x? dont la différentielle, en regardant p comme constant est L 2ydy" = 2pdx — 2xdx , d’où — x)dx dx? dy = ET És nu ce qui donne _ y 27dx RTE dy or, d’après l'équation du cercle, ainsi ou dy — ty TZ 4 es Intégrant cette expression il vient Ce qui se réduit à & = Cy — 7, équation d’un cercle qu’ou peut construire comme il suit : Ayant élevé une perpendiculaire d’une grandeur arbitraire AC, au sommet À, sur cette droite comme diamètre on décrira le cercle EOA. Ce cercle coupera ious les cercles proposés à angles droits. Cette méthode est générale lorsque les courbes pro- posées sont algébriques, mais lorsqu'elles sont trans- cendantes elle réussit rarement, er il faut alors avoir recours à d’autres procédés , dout l'exposition ne peut trouver place ici. Voyez le Mémoire de Nicolas Ber- uouilli : Exercitatio geometriva de trajectoriis ortho- gonalibus , eic. âctes de Leipsuk, 1720. Tasecroine rÉcIProQuE. Nom donué par Jean Ber- nouilli à une courbe AB (PI. 55, fig. 12) qui-était pla- cée dans une position reuversée comme CD, coupe toujours sa première situation AB sous un angle con- staut, lor-qu'on la fait mouvoir parallèlement à elle- même. Parmi toutes les courbes qui ont cette propriété, on distingue la Cycloïde et la Logarithmique. La Cy- orthogonale, et la cloïde est une trajectoire réciproque Logarithmique uue trajectoire réciproque orthogonale ou oblique , selon diverses circoustances. TRAJECTOIRE. (#éc.) Nom que l’on donne à la courbe décrite par uu mobile soumis 4 l’action de for- ces accélératrices. T Île est la route que parcourt un corps pesant lancé obliquement dans l'air. Avant les sublimes découvertes de Newton, toute la théorie des mouvemens curvilignes se réduisait à ce que Galilée avait enseigné sur la courbure du chemin des projectiles, dans l'hypothèse d’une force accélératrice constante agissant dans des directions pa- rallèles , et à ce que Huygens avait appris sur les forces centrales dans les mouvemens circulaires. Armé de Ia puissance nouvelle qu’il avait su puiser dans la science des nombres , Newton envisagea le problème du mou- vement curviligne d’une manière bien autrement géné- rale qu'on ne l'avait fait jusqu’à lui; non seulement il parvint à assigner les lois su'vant lesquelles il s'exécute, mais il eut encore la gloire d’en former la base du sys- tème physique de l’univers. La première partie de son célèbre ouvrage des Principes de la Philosophie natu- relle est employée à l’exposition de ces lois, dont nous allons essayer de faire comprendre l'importance et la fécondité, 1. On sait que lorsqu'un mobile est lancé dans une certaine direction et avec une certaine vitesse par l’ac- tion d’une de ces forces qui agissent instantanément et TR laissent ensnite le mobile se mouvoir librement, il doit décrire une ligne droite et continuer à se mouvoir à l'infini dans la même direction et avec la même vivesse, si rien ne vient troubler son mouvement. Muis si, ou- tre l’action de cette force instantanée , il est soumis à l'action d’une autre force qui agit constamment sur lui ét dans une direction différente de la première, il sera évidemment contraint de se détourner à chaque instant de cette première direction , et il décrira une courbe qui variera suivant l'intensité et la directiou de la force qu'il éprouvera à chaque point, et suivant la vicesse et la direction primitive de sa projection. Tout cela a déjà été exposé ailleurs. ( oy. Mouvement. ) 2. Supposous douc qu’un point matériel projeté dans fa direction de la droite BM (PI. 58, fig. 13) éprouve l'effet d’une force accélératrice qui l’attire ou le pousse vers un point fixe À. Eu vertu de l’action cumbinée des deux forces qui le metteut en mouvement il dé- crira la courbe BN, dont il s'agit de détermiuer la ua- ture. Pour cet effct, imaginons le point parvenu en z sur sa trajectoire, et prenant B pour origine du mou- vemeut, menous la droite AX, sa perpendiculaire AY, et le rayon vecteur Az. Si nous considérons AX et AY comme les axes des coordunnées de la trajectoire, l'abscisse du point z séra AP et son ordonnée sera Pz. Maintenant désignons par 4 l'intensité de la force ac- célératrice à l’unité de distauce , et comme il nous suffit ici d'examiner le cas où cette force agit en raison inverse du carré de la distance , son intensité à la dis- tance Az — 3 sera = La force ‘- agissant dans la di- z° 3 rection Az ses composantes Pz et Qz parallèles aux axes seront É cos AzP , Le . cos QzA T : u _ ct ses cause de Pz'E æ cos AP, cos QzA — et comme ces composantes tendent évidemment à di- minuer les coordonnées æ et y, il faudra leur donner le signe —. ; Or, l'équation fondamentale du mouvement variable ’£) accéléré est & — rs (voy AccÉLÉRÉ), nous avons donc ici (a), dx re px dy y dE TT D de Ta de étant toujouts l'élément du temps. 3. Pour obtenir une intégrale première de ces deux TR 527. équations, multiplions la première par y, la seconde par æ èt retranchons ensuite la seconde de la première il viendra dr y _ dar “de? et, en multipliant par ds dx e dy me 7 Æxr Jp 0 intégrant par parties et réduisant on trouvera (b), y dzx—axdy — C0 dt c étant une constante que nous déterminerons plus loin. 4. Nous obtiendrons une autre intégrale première en multipliaut la première des équations (a) par 24x, la seconde par 2dy, et en preuant ensuite leur somme. On trouve d’abord de cette manière , 2dx.dx+ody.dy 2u(xdx + ydy) — Ù ann des auf mais le second membre de cette dernière égalité conte- nant les trois variables + , y,z, on peut le simphfier en observant qu’on à la relation x*+-7° = z? d’où l’on tire eu différeutiant 2xdx + 2 ydy = 2343. Ainsi cette éga- lité est la même chose que 2dx.dx+odydy 2udz pp res rs — et l’on trouve en intégrant (c) dx +dy: °p de 2 +b=o b désignant une constante. 5. En éliminaut dt entre les équations (b) et(c) on obtiendrait l’équation de la trajectoire , mais les expres- sions deviennent plus simples en rapportant cette courbe à des courdonnées polaires, Par exemple, comp- tant l'angle du rayon vecteur à partir de l'axe AB , et désignant cet angle, ou AB, par @ on aura x = 2,cos9, y =2.sin® , d'où = dx dy dz.cos à — z.sin 9.d@ dz.sin @ + 3.cos.d@ substituant ces valeurs de x, y, dx, dy dans les équa- tions (b) et (c) elles deviennent isrdd = cit 558 LR Fe ds += d@ RAIN de? 3 éliminant dé, on obtient dz? C2 ou ss , <: Pen zi. d@? 3? 3 + 9 pour l'équation différentielle de la trajectoire. G. On peut simplifier cette équation, ce qui facilite son intégration , en observant que si l'on pose Substituant, elle devient >? TH er our + bee Résolvant cette dernière par rapport à do on a c.dr Qs VLer—b—cr] ce que l’on peut mettre sous la forme u—c?r pl Intégrant cette dernière égalité, on obtient —c?r ® = w + arc Cr ne p—bc? ”] & étant la constante arbitraire, Réciproquement on aura Re 46 VIs be] COS (p—«) — et, en remettant - 2 la place der, uz — V/[u? — be?].cos(D — w).z — «2 = 0. Telle est définitivement l'équation polairé de la trajec- toire dans l'hypothèse d’une force accélératrice agissant en raison inverse du carré de la distance. 7- Si l’on remarque qu’à cause de l’angle arbitraire » on peut changer le signe de cos (9 —), car cela revient à augmenter + de deux angles droits, et qu’on a, après ce changement , eu tirant la valeur de z, (d), c* mEVIr =]. cos (D—%)" TR la forme de cette valeur indique que la trajectoire est une section conique, ce dont on peut s'assurer facile- ment en examinant les équations polaires de ces cour- bes. Mais en transformant les coordonnées polaires en coordonnées rectangulaires, cette vérité devient encore plus manifeste. 8. Menons par le point A, centre de la force accélé- ratrice les axes rectangulaires AX' et AY", et supposons que l’axe A X’fait avec l’axe AX des coordonnées polaires un angle XAX' = »; désignons par x' et y’ les coor- données du mobile rapportées à ces nouveaux axes , et coinme le rayon vecteur 3 fait avec l’axe AX’ un angle zAX"' == @ — w , nous aurons ’ ’ L'—= 2e C0(P—&), y = 2% n(p—2), z = V/{x°+7"] substituant dans (d), nous aurons après toutes les réduc- tions (e), p7'"+ be x = ci — 20%". \/u—be? équation qui appartient à l’ellipse, à l'hyperbole ou à la parabole selon que la constante b est positive, néga- tive ou nulle. En outre, comme d’après cette équation le rayon vecteur V/{x'2+7"°] peut s'exprimer sous forme rationuelle en fonction de l’abscisse x’, il en résulte , d’après la théorie des sections coniques, que l’origine des coordonnées x’, y', ou que le point A , centre de la force accélératrice , est dans les trois cas l’un des foyers de la courbe. 9. Il est donc rigoureusement démontré qu’un point matériel attiré vers un point fixe en raison inverse du carré des distances , décrit une section conique dont ce point est un des foyers. La nature et les dimeusions de la courbe dépendent des constantes arbitraires bete, et ce n’est que par les conditions initiales du mouve- ment qu’on peut déterminer ces constantes, et par con- séquent la courbe elle-même. Mais il nous suffit ici d’avoir établi cette proposition générale. 10. Reprenons maintenant l’équation (b) pour en ob- tenir la signification de la constante c. En intégrant on obtient (e), J'Uydz — xdy]= ct + c' c' étant une nouvelle constante arbitraire, Observons que ydx étant l'élément d’une surface courbe (v0y. QuADRATURE) , nous pouvons supposer que cette surface est comprise entre les abscisses + —0 etx — AP, alors l'expression /ydx sera représentée par l'aire NAPZ. Si nous retranchons de cette aire le triangle APZ, il nous restera, secteur NAZ = aire NAPZ — triangle APZ ou TR secteur NAZ = fydx — “ différentiant, il vient après les réductions, dx —%xd d(secteur NA?) Re ame AR Intégrant de nouveau, on aura 2 secteurs NAZ — f{ydx— xdy] Ainsi l’équation (e) revient à { f) 2 secteurs NAZ = ct. Nous supprimons la constante c' parce que nous pou- vons supposer que le temps commence lorsque le sec- teur est nul. ’ Faisons e — 2A, il viendra simplement secteur NAZ —A.t, ce qui nous apprend que la surface du secteur décrit par le rayon vecteur est proportionnelle au temps que le mobile emploie à parcourir l'arc de la courbe. Cette propriété est connue sous le nom de principes des aires. Découverte par Keppler dans les mouvemeus des pla- nètes autour du soleil, il était réservé à Newton de la démontrer comme une conséquence de l’attraction que cet astre excrce sur tous les corps qui circulent au- tour de lui. (Foy. A1RES PROPORTIONNELLES.) 11. En faisant £ — 1 dans l'équation { f) elle devient : > secteurs NAZ — c, ce qui fait reconnaître que la constance c exprime le double du secteur décrit dans l'unité de temps. 12. Le cas où le mobile décrit une ellipse étant Te plus important, reprenons l’équation (e), et comme elle exprime cette courbe lorsque à est positif faisous seule- ment, pour simplifier, \/(#°—bce?) — m, elle devien- dra (g), By" + box? = ci — 2cmx" et comme elle donne VIRE À . V{e—bx— mx] On voit que toutes les ordonnées rectangulaires positi- ves sont égales aux ordonnées rectangulaires négatives correspondantes , ce qui indique que l’axe AX' ne peut être que le grand ou le petit axe de la courbe. IL est donc nécessairement le grand axe puisqu'il renferme le foyer. Cette circonstance nous permet de simplifier encore l'équation (g) en la rapportant au centre de l’ellipse. Pour cet effet, faisons x' = x + « ct disposons de L4 Al TR 559 l’indéterminée & de manière. qu’elle fasse disparaître le terme affecté de x’ qui ne doit pas se trouver dans l’équation au centre. Faisant douc cette substitution, il vient, après avoir divisé par €?, (h), Ê .ÿ? + br + 2ba [x + be + 2m +omia( — O0); — cc? égalant à zéro le coefficient de x, on a Cette valeur introduite dans (4) change cette équation en (:), 2 L* , m PPT c'—0, b H — 2 b 2 ELLE p° . mais m— V/(p?--bc), ainsi po dre (ë) se réduit à p° la Re trs nn + b.x a et, en faisant disparaître les dénominateurs, on obtien- dra , bps.y"? Æ ber,xs — cu — 0. Dans cette équation, l’origine des coordonnées est au centre, et par conséquent on peut obtenir les valeurs du grand et du petit axe, en supposant alternative- ment y'—0 et x — 0. On trouve en faisant x = 0 ; je WE HT b et en faisant y' — 0, et comme alors æ exprime le demi-grand axe et y’ le demi-petit axe , on a donc 2 2 su PU c? demi grand axe — Das demi petitaxe — 77 mais 7 désignant la demi-circonférence du cercle dont le rayon est l'unité , l’aire d’une ellipse dont À et B sont les demi-axes principaux est xAB (voy. Quapna- TURE); ainsi l’aire de l’ellipse décrite par le mobile est égale à BA OV7A 560 TR ce qu’on peut mettre sous la forme Or, nous avons vu (10) qu’en désignant par £ le temps quele moble met à décrire le secteur NAZ, l’équa- tion ( f°) donnait 2 secteurs NAZ Lorsque le temps £ devient celui d’une révolution en- tière du mobile, le secteur NAZ devient Ja surface enuère de lellipse , et l'on a par conséquent dans ce cas, en désignant par T le temps de la révolution com- plète , 3 D Em = (£ : Ve. b ou bien T2 p Vu en vommant D le demi grand axe de lellipse. b Pour un autre mobile soumis à la même force accélé- ratrice attirant vers le même point, mais qui décrirait dans le temps T' une autre ellipse dont le demi grand axe serait D’, on aurait aussi, évidemment, , "2% À ==. D: Ve ainsi —_- étant une quantité constante on a LE 3 3 LT: D = D!° ou T2: T'=:: DS : D c’est-à-dire.que les carrés des temps des révolutions de deux mobiles qui décrivent des ellipses autour d'un même foyer, et par l’action d’une même force, sont en- tre eux comme les cubes des demi grands axes de ces ellipses. 13. Nous pouvons résumer la théorie précédente en trois points principaux : 1° Tout mobile qui, ayant un mouvement initial de projection , est soumis à l’action d'une force accélératrice , variable en raison inverse du carré de fa distince, décrit autour du centre de cette force, comme foyer, une courbe conique ; 2° tout mo- bile qui, sous l'empire des mêmes couditions se meut sur uue courbe conique , la parcourt de manière que les aires décrites par son rayon vecteur sont propor- TR tionnelles aux temps employés à les décrire ; 3° lors- que plusieurs mobiles décrivent des ellipses autour d'un foyer commun , par l’action d'une même force , les carrés des temps de leurs révolutions sont eutre eux comme les cubes de leurs moyennes distances. Ces lois du mouvement curviligne étant celles que Keppler a déduites de l’expérience pour les mouve- mens des planètes autour du soleil , Newton en a conclu que ces planètes sont soumises à l’action d’une force qui réside dans le soleil et qui agit en raison inverse du carré des distances; et c’est ainsi qu'après avoir dé- couvert d'abord que l’action de la pesanteur s'étend jusqu’à la lune (voy. Gravirr) , et force cet astre à cir- culer autour de la terre, il a pu s'élever jusqu’à recorni- paître l’universalité de cette force, et lai faire régir tous les mouvemens planétaires. Mais pour légitimer cette conclusion, il rie suffit pas de prouver l'identité de ces mouvemens avec ceux qui résultent d'une hypothèse sur la nature de la force qui les produit , il faut encore, en partant de leurs lois empiriques, c’est-à-dire de leurs lois constatées d’une manière expérimentale, pouvoir déterminer la nature de cette force ; c’est ce que nous allous faire ici, pour rassembler tous les documens du système de la gravitation universelle. 14. Les trois lois de Keppler, constatées à posteriori, sont : 1° Les planètes se meuvent dans des courbes planes et leurs rayons vecteurs décrivent, autour du centre du soleil, des aires proportionnelles au temps. 2° Les trajectoires ou les orbites des planètes sont des ellipses dont le centre du soleil occupe un foyer. 3° Les carrés des temps des révolutions des planètes aulour du soleil sont entre eux comme les cubes des grands axes de leurs orbites, ou comme les cubes des moyennes distances, Je demi grand axe étant la même chose que la moyenne distance. Ces trois lois concernent le mouvement du centre de gravité de chaque planète ; ainsi nous considérerons ces corps comme de simples points matériels mobiles, et tout ce que nous dirons sur la position ou la vitesse d’une planète devra se rapporter à son centre de gra- vité. 15.Soit F (PI. 58, fig. 14) le foyer de l'orbite elliptique d’une planète, occupé par le centre du soleil, et soit M, le point de l’ellipse où se trouve la planète à un instant donné. Désignons le demi grand axe AO par a, le demi petit axe CO par b, la distance du centre O au foyer F par e, et le rayon vecteur FM par z. Si nous comptons pour plus de simplicité l'angle du ravon vecteur à partir du grand axe et que nous désignions cet angle MFB par?, la grandeur du rayon vecteur en fonction de cet angle sera us a+ e. cos © car telle est l'équation polaire de l'ellipse. Mais pour diminuer le nombre des quantités constantes, mettons cette équation sous la forme (4), a? —e? a + e.co5? 0 ms en nous rappelant que à = a° — e?, (Voy. Ervrse.) Ceci posé, observons que , si après avoir décrit l'arc My infiniment petit, et que nous pouvons par consé- quent considérer comme uue ligne droite, il n'existait aucune force qui vint influencer la planète, elle conti- nuerait à se mouvoir dans la direction de la droite Mr et arriverait en m’ après un intervalle de temps déter- miné. Ainsi puisque la planète infléchit sa route et qu’au liéu de parcourir la droite #2m' elle parcourt l’arc de courbe run , il faut de toute nécessité qu’elle soit sou- mise à l’action d’une force accélératrice , et il est facilé de reconnaître , d’après le principe des aires égales dé- crites par le rayon vecteur dans des temps égaux, que cette force agit constamment dans la direction du rayon vecteur, ou de la droite tirée à chaque instant du foyer F au point de la courbe occupé par la planète. La force accélératrice dont nous venons de rencon- naître l’existence est donc située au foyer F, c’est-à- dire, au centre du soleil, et nous ne pouvons considérer son action que comme celle du soleil lui-même sur la planète. Prenons maintenant pour axes rectangulaires des coordonnées FX'et FY, ou le grand axe de l’ellipse et sa perpendiculaire au foyer, désignons Fg par x et Mp par y, et observons que puisque la force accéléra- trice, que nous désignerons par R, agit dans la direction MF, ses composantes parallèles aux axes des coordon- nées seront dans les directions Mp et Mg, et qu’en re- présentant.cette force par le rayon vecteur FM, Mp et Mg représenteront les composantes elles-mêmes. Or, nous avons Mp = FM X cos (FMp) Mg=EFM X cos (FMg) Ainsi les composantes de la force R sont : R. cos(FMp), etR.cos (FMg}ouR.” : Re car M F NE en FM « EM Nr vou: cos (FM) == _. =? {mais la courbe étant concave vers le soleil, l’action de la De TOME I. } ie Et TR 561 force, ainsi que celle de ses composantes , tendent à diminuer les coordonnées # et y ctil faut prendre les . a Fd : expressions R.— et R - avec le signe — . 16. L’équation générale d’une force accélératrice va- riée étant © mede de”? de la force, et e l’espace qu’elle fait parcourir dans le dans laquelle » désigne l’intensité temps £ (voy. AGcÉLÉRÉ), nous aurons donc pour les équations du mouvement de la planète, Si nous multiplions la première de ces équations par 2dx , la seconde par 2dy, et que nous les ajoutions, il viendra . 2dx.dx+ody.dy 5R [1 — 98, Rs Z ce qui se réduit à odx.dx+ody.dy B.d ai, 7 2R. de, en observant que 4+ys = 22, d’où xdx<+ ydy = zdz. Intégrant cette dernière expression , il vient (!) d désignant une constante arbitraire. Mais nous avons aussi æ — :,c059, y = #,sino, d’où l’on tire da? + dy2 = de? + 7. de. Ainsinous pouvons donner àl’expression (?) la forme (m) ds + 2 .dy M D — 2fR.dz 17. Pour éliminer de cette dernière équation le temps df, remarquons que l'aire infiniment petite FM décrite dansle temps dt par le rayon vecteur FM peut être confondue avec l’aire d’un secteur circulaire, ayant FM ou z a donc pour expression + pour rayon et Mr» ou dy pour arc. Cette aire z*.d? (voy. Secteur); et si nous désignons par c le double de l’äire décrite par le rayon vecteur dans l’unité de temps ; nous aurons en vertu de la première loi de Keppler (7), z?.dp — c.dt. 18. Tirant de l'équation {#) la valeur de de et la subs- tituant dans l'équation (m), il viendra (0) 71 Cette équation serait celle de la trajectoire si la force R était donnée en fonction de 3. Doncen la comparant avec l'équation (4) on doit pouvoir obtenir la détermi- nation de cette force. Reprenons donc l'expression da — e & ae . cos? et mettons-la sous la forme « e.cosc «a — a+ ? = - ee a?—e? In En Ja différentiant nous obtiendrons La e.sino.do AR ae j ou à 1 dz e.sin® …— = — _ z* de a —e? ce qui donne, en élevant au carré (p), 1. dr e°.sin’9 e(1—cos’?) er dy EE (a—e?) Te (a?—e} e> e2. COS? Fee ee Or, l'équation (x) donne a?— €? — — 4 —= €.coSw d’où, en élevant au carré, (a —e*} 2a(a—e') PR RER RL ES es dé 2 C?.C0$9 = —— + a Z 2 et, en divisant par (a°— €°)? e?,cOS’®" I 24 (&—e? 2 (a?—e*) L substituant dans (p) , on obtient I — a? | | | | | um (ax) dans l'équation (0), elle devient (a?—e?)cs 2ac? L A (a?—c 2j (a—e&) —b— JSR.dz pu 4 PI Li d'où l'on tire en différentiant ou , simplement (p), en faisant p étant une quantité constante, il résulte de l’expres- sion (p) que l'intensité de la force R, en vertu de la- quelle une planète décrit une orbite elliptique autour du soleil , est eu raison inverse du carré de son rayon vecteur. 19. Pour savoir mainteuant si la quantitég, qui expri- me l'intensité de la force à l’unité de distance, et qui est donnée en fonction des quantités a, eet ec, dont les valeurs changent pour chaque planète, varie elle-même en passant d’une planète à une autre, représentons par T le temps de la révolution d’une plauète autour du soleil , alors cT sera le double de l’aire décrite pendant ce temps par son rayon vecteur ou le double de l'aire entière de l’ellipse, et, comme cette aire est égale à ra.y/a—e!, nous aurons d’où Toute autre planète, dont a’ serait le demilgrandaxe, T' le temps de la révolution et p' l’intensité de la force . accélératrice à l'unité de distance , nous donnerait évi- demment de la même manière PE 4r°.a =: Mais en vertu de la troisième loi de Keppler, ‘ T2: T':: a: a donc et, conséquemment up". Ainsi l'intensité de la force ac- célératrice, qui retient les planètes dans leurs orbites, TR est la même pour tous ces corps, à l’unité de distance, et elle ne varie de l’un à l'autre qu’à raison de leurs distances, de sorte que s'ils étaient placés en repos autour du soleil, à des distances égales, ils tombe- raient vers lui avec la mème vitesse; d’où il résulte que la force qui les sollicite pénètre chacune de leurs molécules et qu’elle est proportionnelle à leur masse. 20. Les lois de Keppler conduisent ainsi directement à la connaissance de la force qui retient les planètes dans leurs orbites, et l’on voit que cette force est la même que celie qui fait tomber les corps à la surface de la terre : la Prsanreun. (V’oy. ce mot.) De plus, les mouvemens des satellites autour de leur planète princi- pale étant assujettis aux mêmes lois, chaque planète principale est par rapport à son système de satellites ce qu’est le soleil par rapport à tous les corps, planètes et comètes qui circulent autour de lui. La pesanteur est donc une force qui réside dans toutes les particules ma- térielles des corps ; c’est par son action que ces parti- cules tendent incessamment à se réunir ou s’attirent mutuellement, et Newton s’est élevé à la connaissance d’une des lois fondamentales du moude matériel en signalant l’ATTRAGTION UNIVERSELLE, en raison directe des masses et en raison inverse du carré des distances, comme un principe de la nature. Nous avons reconnu ailleurs l'existence de cette attraction en la déduisant à priori de l'idée même de la matière. (Foy. Narure.) 21. Une analyse plus profonde des effets de la force de la gravité prouve que la troisième loi de Keppler n’est qu’une approximation, car l'intensité de cette force à l’unité de distance n’est pas rigoureusement la même pour chaque planète. Nous croyons devoir indi- quer ici les modifications que cette circonstance apporte dans la comparaison du rapport des cubes des distances moyennes avec celui des carrés des temps des révolus tions; modifications dont la plupart des auteurs de traités de mécanique et d’astronomie ne tieunent pas compte. La force de la gravité agissant en raison directe des masses, prenons pour unité l'intensité de cette force exercée à l’unité de distance par l’unité de masse ; la force du soleil qui agira sur un corps placé à cette unité: de distance sera donc exprimée par la masse entière M de cet astre; mais la masse de la planète que le soleil attire étant 72, en vertu de la loi d’antagonisme (voy. Narune) , cette planète réagira sur le soleil et produira un effet exprimé par m3; et comme les deux forces M et m tendent à rapprocher les deux astres l’un de l’au- tre, leur effet sera Le mème que si la force M + 72 était concentrée dans le soleil et agissait sur la planète à l’u- nité de distance. Ainsi désignant par p l'intensité de la force de la gravité à l'unité de distance, nous aurons l'identité TR 563 e=M +m Pour toute autre planète dont la masse est 72", nous aurous de même = M + m u' désignant l’intensité de la force à l’unité de distance; et l’on voit que y n’est point égal à we’ Substituant donc à la place de w, M + m, dans l’ex- pression du numéro 19, nous aurons pour la planète me, (4) pa 2T _ VM+rn et pour la planète m' 1 2 pr VMm ce qui donne (M + m). Te : (M +). T2 :: DS : D Ce n’est donc qu’en considérant les facteurs M + "2 et M + mn! comme égaux entre eux qu'on retrouve la troisième loi de Keppler; mais l'erreur qui en résulte est presque toujours insensible , car la quantité diffère très-peu de l’unité, parce que les masses des pla- nètes sont très-petites comparativement à celle du so- leil. 22. En mettant l'expression (g) sous la forme ip: m\—2 RQ A M* Fu on obtient , en développant le binome et en négligeant les termes affectés des puissances de la très-petite quan- UE [TLC NS M . expression dont nous avons fait usage pour déterminer les masses des satellites. (Foy. Masse.) 23. Il résulte encore de la théorie de Newton que l'ellipse n’est pas la seule trajectoire que peuvent dé- crire des corps planétaires soumis à l’attraction du so- leil, et quoiqu’on n’ait point encore observé jusqu’à ce jour de mouvemens hyperboliques, il est probable que certaines comètes se meuvent dans des trajectoires hy- perboliques , de sorte qu'après une apparition dans la sphère d’activité du soleil elles doivent la quitter pour jamais, Si, comme tout concourt à le prouver, chaque Fr 564 IR étoile fixe est le centre d’un système planétaire particu- lier, de telles comètes sont le lien de tous les systèmes et l’unité la plus majestueuse se révèle dans l’ensemble de l'Univers. 24. Les trajectoires des planètes ont lieu dans le vide, ou du moins le milieu dans lequel les planètes se meu- vent ne fait éprouver aucune résistance sensible à leur mouvement, Jl n’en est point ainsi des trajectoires des projectiles à la surface de la terre, et le problème de déterminer la courbe que décrit un corps pesant daus un milieu qui résiste présente des difficultés que la science moderne n’à pu encore entièrement surmonter. Cette question a déja été examinée dans plusieurs arti- cles de ce Dictionnaire et particulièrement au mot BALisTiQuE, auquel nous renverrons. TRANSCENDANT. On donne ce nom à tous les pro- duits de la raison humaine qui ne peuvent être réalisés sous les conditions du temps et de l’espace. ( Voy. Pur- LOSOPHIE, 46.) En mathématiques, on nomme quantités transcen- dantes celles dont la génération théorique implique l'infiui, et dont il est conséquemment impossible d'ob- tenir la valeur numérique autrement que par approxi- mation. Tels sont, par exemple , le nombre 7 dans la théorie des sinus, et le nombre e dans celle des loga- rithmes, c’est-à-dire, la circonférence du cercle dont le rayonestr, et la base des logarithmes naturels. Tels sout encoreles différentielles , les quantités dites ima- ginaires et même les sinus et les logarithmes dans tous les cas où ces nombres w’admettent point une expres- sion numérique finie. En général, toute quantité qui renferme dans son expression théorique primitive des élémens indéfinis ou üraginaires est une quantité trans- cendante. Les équations transcendantes sont celles dans lesquel- lés il entre des quantités transcendantes. (Joy. Equa- TION, 44.) TRANSFORMATION. {4/g:) Changement de forme que l’on fait subir à une expression algébrique sans al- térer sa valeur. Par exemple, ayant l’expression am + Dm ai bt si l’on observe que le dénominateur peut être considéré comme le produit des deux facteurs a? Æ b? et a — b?, parce que(a? 4 b?) (a? — b?) — af — bi, et que le nu- mérateur est aussi le produit de deux facteurs » et (a: + D), en retranchant le facteur commun aux deux termes de la fraction {(@&?+- 4:), on transformera lex« pression proposée en cette autre plus simple : TR 717 ait br Les transformations qu’on peut opérer sur les équa- tions forment une partie très-importante de leur théo- rie. Comme nous avous déjà vu (Equarion) que toute équation algébrique du degré 2 peut être, ramenée à la forme générale (a) x" + ÀA;xœm—1 + Adi —elc. Am] + D — 0; nous comprendrons les transformations ultérieures sous les quatre propositions suivantes : 1. Transformer l'équation générale (a) en une autre qui ait un terme de moins. Faisons x = y + u, y représentant l’inconnue de l'équation demandée et w une quantité arbitraire qu’il s’agit de déterminer de manière à remplir la condition imposée. Substituaut y Hu à la place de x, l'équa- tion (a) devient, après avoir développé les diverses puissances du binome y + u, et ordonné les termes par rapport aux puissances de y, (b), mini ur Pnau |ym—1 +A, m2 etc. Hunt A sum —-A,um—2 — etc. ss... Am: u | ee de + (ni 1)A,u + À: = 0 Maintenant, puisque la quantité w est arbitraire, on peut égaler à zéro un quelcorique des coefficiens de cette équation, ce qui fera d’abord disparaître le terme affecté de ce coefficient et donuera ensuite le moyen de déterminer la valeur de « ; de sorte qu’en substituant cette valeur dans l’équation transformée ellen’aura plus que des coefficiens déterminés. S'agit-il par exemple de faire disparaître le second ternie, On posera ; mit + À: d’où l’on tircra A: {12 puis substituant dans (b) cette valeur de u, l'équation (b) prendra évidemment la forme ) pm + Baye + Biyms 2 etc. + Bn1y + Ba = 0 et les racines de cette dernière feront connaître celles de la proposée par la relation AT TS Cette transformation particulière étant une des plus usuelles, nous ferons observer qu’elle s'effectue en rem- plaçant la variable x de l'équation proposée par une autre variable diminuée du coefficient du second terme divisé par le nombre qui exprime le degré dé l'équation. Soit, par exemple 23 — 5x? +3x —7—=0 l'équation dont il s’agit de faire disparaître le second terme— 5x2; nous-ferous ; parce que le-coefficient à [4 Ve Bb est négatif, æ=—y + 3, et nous trouverons 3 204 120 = (r+: 2) = Ji + Sr + ++ 5\2 ñ [< 5e —5(r+;) — ef 1 +3 = +445) = . +45 17) Æ ss — x 7) ce qui nous donnera, en prenant les sommes des coef- ficiens, ; 26 232 S'il s'agissait de faire disparaitre le troisième terme de l'équation générale (a) , il faudrait poser m ne + Dans u +A,=0 et l’on aurait ainsi une équation du second degré à ré- soudre pour obtenir la valeur dé v.. La disparition du troisième terme conduirait de même à une équation du troisième degré ; et, en général, celle du terme affécté de la puissance æ—" à une équation du degré nr. De sorte que si l’on voulait faire disparaître le dernier ter- me, où aurait à résoudre une équation du même degré que la proposée. 2. Transformer une équation en une autre dont les . racines soient plus grandes ou plus petites que celles de la proposée, d'une quantité donnée. Cette transformation s'effectue de la même manière que la précédente, car il est évident que si à la place de x dans l'équation générale (a) on substitue y Hd, d étant une quantité déterminée, on obtiendra une équa- tion en y dont chaque racine différera d’une des racines de l’équation (a) dela quantité + 4, Proposons-nous , par exemple, de transformer l'équation TR 565 x? — 5x? + 8x —4 — 0 en une autre, dont lés racines soient plus petites que l'unité. Posons x = ÿ + Le La proposée deviendra Gi) 57 + 17 +S(y HD 0, et l'on obtiendra, après avoir développé les binomes et ordonné par rapport aux puissances de y, PP +r= 0; équation dont une racine et, évidemment y — 0. En di- visant par y, il reste l'équation du second degré 2 —9y + 1 =0, dont les racines sont y = 1ety 1. Ainsi les trois racines de la transformée sont 0, 1 et 1, et par consé- quent celles de la proposée 1, 2 et 2. 3. Transformer l'équation générale (a) en une autre dont Les racines soient un multiple ou un sous-mulliple déterminé de ses racines. Dans le cas du multiple, soit g le facteur donné. Po- sons gx — y d'où x—" et substituant © à la place de æ, l'équation (a) devicudra CTI PE de D on +A } gi gs ne etc. Ar do 2 Àm = © "qm—2 multipliant tout par g”#, l’équation demandée sera PH Are QUI An GYM À etc... Am. qi et y | + Ang = 0 Les racines de cette dernière , divisées pat g , don- neront celles de l'équation (a). Dans le cas du sous-multiple, q étant toujours le L x 1 facteur donné, posons : =}, d'où æ= 4y,et nous obtiendrons , en substituant , gym + Ag ip À ,qgm—iym—2 Let c...Am—1q) + Am = 0 qui, étant divisée par 9”, donne ha transformée A: JA A Am 2! — Er ie m—1, SEE per lutte FD Pete SVT 9m a Le Les racines de celle-ci multipliées pâr g feront connaître celles de la proposée. 4. Transformer l'équation (a) en une autre dont les racines soicni de signes contraires. 566 TR Pour opérer cette transformation, il suffit évidem- ment de faire x = — y, car l'équation en y aura pour racines négatives les racines positives de la proposée et vice versa. Mais en substituant — y à la place de x, les termes affectés des puissances impaires de — y chauge- ront seuls de signe. Ainsi il est facile de voir que pour rendre négatives les racines positives d’une équation proposée , et positives ses racines négatives, il faut sim- plement changer les signes des termes affectés des puis- sances impaires de x. Si l’on avait par exemple l’équa- tion xŸ— 4x + 3x — 8x +9—=0, en donnaut le signe — aux termes qui renferment des puissances impaires de æ , on aurait une trans- formée — x + 4x + 3x + 8x+9—o dont les racines seraient égales, mais de signes contrai- res à celles de la proposée. Comme en changeant tous les signes l'équation ne varie pas, cette dernière est la même chose que 2 — 4x — 3x? — 5x — 9 — 0. D'où l’on voit que lorsque l'équation est de degré im- pair on change le signe de ses racines en changeant le signe de ses termes affectés des puissances paires de x. On doit alors considérer le terme absolu comme affecté de x°. Nous avons employé plusieurs autres transformations aux mots EziminaTion, Equarion et Racine. TRANSFORMATION DES COORDONNÉES. (Géom.) C'est l'opération par laquelle on change les axes des coordonnées d’une ligne ou d’une surface, et par conséquent ces coordonnées elles-mêmes. La transformation des coordonnées est une des opé- rations les plus importantes de la géométrie dite ana- lytique ; elle facilite la recherche des propriétés des courbes , en donnant les moyens de les exprimer par les équations les plus simples , et fait souvent reconnai- tre immédiatement certaines de ces propriétés qu’on ne pourrait découvrir que très- difficilement par d’au- tres moyens. Le but de cette transformation est énoncé dans la proposition générale suivante : L’cquation d'une courbe , rapportée à deux axes quelconques, étant donnée, trouver l'équation de la méme courbe rapportée à deux autres axes. Nous allons traiter la question dans tous ses détails. Soit MON (PI. 58, fig. 15) une courbe quelconque dout l’équation y—Fx est rapportée aux axes AX et AY, et saïent A'X' et A'Y' deux nouveaux axes donnés TR de position par rapport aux premiers, Les coordonnées AP et PO d’un point O de la courbe, suivant les pre- miers axes, étant désignées par x et y, et les coordon- nées A'P'et P'O' du même point, suivant les derniers axes, étant, désignées par z'et y', il s’agit de trouver l'expression de xet de y en fonctions de x'et de y", car les valeurs de x et y en x'et y’ étant connues, il suffit de les substituer dans l'équation y — Fx pour avoir l’équation de la courbe exprimée en z'ety', et conséquemment rapportée aux axes A'X' et A’. Or, la position du second système d’axes étant connue, menons par le point A", BY" parallèle à AX et A'X" pa- rallèle à AX. Faisons AB — a, A'B —b ; l'angle X'A'X"— «a, l'angle Y'A'X" = a’, .et l'angle Y”'A'X” = YAX — $. Eu menant PE parallèle à AX et P'C parallèle à AY, nous aurons, (a), AP — x — AB + BP — a + A'C + CD PO == ÀA'B+OD— + CP'+EO, mais les triangles A'CP', OP'E donnent (voy. Teicoxo- MÉTRIE) . 1-0. AG APE Sin AMPIG ASIN CP! CP’ :.A'P" : : sin P'A'C : sin AYCP' .. PES 'OPE: sin POP sin PO n°... EO&-:OP": ::sin OP'E £: sin P'EO ou, ce qui est la même chose, 1°... A'C : x! :: sin(B—c):sinB d'où à im T'-Sin(£—x) 7 Ge sin 5 LS oo CRE: Sisinte #1SinE d’où , _ T'-Sinæ ee sin G 30,,.. PE : ÿ° :: sin(B—«) : sin B d'où ee. y'-sin(B— x) nome De 4... EO : ÿ':: sine : sinf d’où __ y'.sina EO sin £ Substituant les valeurs de A'C, CP', P'E, EO dans les expressions (a) de x et de y, nous obtiendrons TR sut 205 a+ ERP ER En PT NE ALES sin Ces valeurs de x et de y, substituées dans l’équation de la courbe, transformeront cette équation en une au- tre équivalente, qui ne contiendra plus que les varia- bles x',y', et qui sera conséquemment rapportée aux nouveaux axes ÀA'X', A'Y"’, Eu donnant aux droites a et b et aux angles & et a des valeurs convenables, il est facile de déduire des formules générales (1) et (2) toutes les formules parti- culières correspondantes à toutes les positions des nouveaux axes. Ces formules particulières comprennent quatre cas principaux que nous allous indiquer. I. L'origine n'étant pas la méme , les nouveaux axes sont parallèles aux anciens. Dans ce cas , les nouveaux axes sont A'X", A'Y' et l’on a «x —0, x — B ; d’où sin(f—a) = sinf, sin(f—-x'") — 0, sin — 0, sina'— sinf Les formules (1) et (2) deviennent alors simplement SSL — LEA Hess V— y ÉD: IT. Les premiers axes étant rectangulaires, les se- conds sont obliques. Alors 6 = 90°, et l’on a sinB = 1, sin(f—c) — cos &, sin{B—x') — cos x’ et les formules deviennent 5.... x = x'cosa + y'cosx +a 6.... y = x'sina— y'sina 4 b II. Les deux systèmes d'axes sont rectangulaires. On a dans ce cas B= 90°, «= 90° + &, sinf = 1, sin(B—a) — cos « sin(B—a') = cosx' = cos(90°H 4) = — sine, sinx' = cos & ce qui donne Tous = L'COS a y'sin « + a 8....7 = x'sinæ + y'cos « + b IV. Les premiers axes sont obliques et les seconds sont rectangulaires. Alors «' = 90° + « ; d’où sinæ'=— cos &, Sin (f — x) — sin (B — 90° — x) = — sin[90° — (B—2)] = — cos(2 — a) et les formules deviennent aie pl œ sin(B—a)==y" COS(B— x) TR æ'sinæ +-y'cos « sin p QC © 1 10 = D + Dans toutes ces formules, a et b sont les coordonnées de l’origine des nouveaux axes par rapport aux an- ciens ; ainsi en faisant a — o ct b — 0 , on exprimera, dans les quatre cas ci-dessus, la circonstance que l’on veut seulement changer la direction des axes sans dé- placer l’origine. Si l’on fait seulement a — o , la nou- velle origine sera placée sur l’axe des y, comme, si l’on fait seulement b — 0 , elle sera placée sur l’axe des x. Nous allons montrer par un exemple comment on peut employer ces transformations pour simplifier l'équation d’une courbe. L’équation générale du cercle rapportée à des axes rectangulaires est (voy. AprLica- TION, 24) Re EE AQU EU ADR QUE IpE je 20 dans laquelle r désigne le rayon , p la distance du cen- tre à l’axe des y et g la distance du centre à l'axe des x. Pour rapporter cette équation à d’autres axes rectangu- laires, substituous à la place de x et de y les valeurs données par les expressions (7) et (8), l'équation trans- formée sera x + 2[(a—q) cosa Æ (b—p) sinz]x' + y? — a[(a—g) sin & — (b—p) cosz]y! + HU + pq —0ag — bp == 0 Cette équation est à la vérité plus compliquée que la proposée, mais il y entre trois quantités arbitraires «, bet « dont on peut disposer à volonté pour la simpli- fier. Or, ilest facile de voir qu’en faisant a=get b—p non seulement les termes affectés de x’ et de LA disparaissent, mais qu’elle se réduit à x +ys—rm—0o à cause de g? + «° —2q", bp? = op? et de 2aq =29° 2bp = 9p?. Or, en faisant a = q et b — p, on à transporté l’ori- gine au centre du cercle; ainsi l'équation du cercle rap- portée au centre est la plus simple de toutes. De plus, cette équation est toujours la même, quelle que soit la position des axes, pourvu qu'ils soient rectangulaires, car l'angle « reste indéterminé. La transformation des coordonnées rectilignes en coordonnées polaires a été traitée au mot Porarre. TRANSPOSITION. (44g.) Expression dont on sesert pour désigner le changement de place que l'on fait éprouver à un terme d’une équation en le transportant d’un membre dans l’autre, Si l’on a par exemple l’équa- tion x + 4x +8 — 16, et que l'on fasse passer le 568 TR terme 8 du premier membre dans le second, ce qui rend l'équation x° + 4x — 16 —8, on aura opéré une transposition. l'équation ne change pas, par de telles transpositions, pourvu qu’on observe de changer le signe des termes déplacés. (Foy. EQuaTi0N, 1.) | TRANSVERSALE. (Géom.) Se dit en général de toute ligne qui en coupe d’autres. GÉOMÉTRIE DES TRANSVERSALES. En adoptant la division de chacune des deux branches fondamentales des ma- thématiques en Taéome et Trecunte (Foy. Marnémi- TIQUES et Puirosopmte ), les propriétés des transversales et leur usage pour la solution des questions géométri- ques se trouvent naturellement classées dans la partie technique de la géométrie générale et constituent une branche élémentaire de cette TECHNIE GÉOMÉTRIQUE, dont l’objet général est comme nous l'avons dit ailleurs, la génération et la comparaison universelles de l'étendue, … À l’aide de cette classification, fondée à priori sur la nature même de l'intelligence humaine, chaque branche de la géométrie générale reçoit un but fixe et déterminé qui ne permet plus de la confondre avec les autres, et l’on peut enfin reconnaitre l’unité systématique qui rè- gneentre toutes ces branches , unité sans laquelie une réunion quelconque de connaissances ne peut former une véritable science. Or, en partant des principes qui servent de base à la déduction que nous avons donnée, au mot Marnémariques, des diverses branches de la science des nombres, il est facile de reconnaître que la science de l'etendue se divise également en plusieurs branches nécessaires et que laméthode des transversales est une de ces branches. Nous allons essayer de complé- ter ici l'aperçu qui se trouve au mot GÉOMÉTRIE, en indiquant le parallélisme intellectuel qui résulte, entre les parties de l’algèbre et celles de la géomctrie, de leur commune origine. T. La génération de l'étendue, comme celle des nom- bres, se présente sous deux aspects différens, un zrdi- viduel' qui nous fait connaître la nature particulière de l'espèce d’étendue engendrée , l'autre universel qui se rapporte à l’evaluation de cette étendue. Par exemple, si nous traçons sur un plan trois droites qui se coupent deux à deux, nous formerons une étendue nommée triangle , lequel sera équilatéral, isocèle on scalène, suivant les relations d'égalité ou d’inégalité que nous aurons établies entre ses côtés. Dans chaque cas, nous devrons donc considérer une étendue d’une nature par- ticulière et distincte donnée par les circonstances de sa génération, Si, au lieu de nous borner à cette construc- tion individuelle, nous considérons les trois lignes droi- tes d’une manière générale, c’est-à-dire en les rappor- tant à des axes coordonnés, et en les exprimant par CO ER leurs équations, la seule condition que ces droites se: coupent deux à deux nous conduira à la génération du triangle général ou schématique (voy. Puirosopme, 25), dont nous pourrons obtenir l'évaluation par des procé- dés universels ; ainsi les relations qui existent entre l'aire du triangle , ses angles et ses côtés, se trouveront fixées de la manière la plus générale. Ces deux aspects différens sous lesquels nous pouvons envisager la géné: ration de l’étendue établissent nécessairement, dans là géométrie, deux branches essentielles et distinctes, dont l'une doit avoir pour objet la réunion de tous les modes individuels et indépendans de là génération et de Ja comparaison de l’étenduë , et J’autre, tous les modes universels de cette génération et de cette comparaison. La première formera la Tn£onte GÉOMÉTRIQUE et la se- conde la TECHNIE GÉOMÉTRIQUE. 2. Examinons d’abord la théorie séométrique etrermar- quons qu’il faut distinguer, avant tout, parmi les modes individuels et indépendansde la génération deV’étendue, ceux qui constituent les é/émens de toutes les construc- tions géométriques possibles de ceux qui coustituent la réunion systématique de ces élémens. Or, le premier mode élémentaire qui se présente pour la génération de l'étendue , est la LIGNE proiTE :° c’est une étendue qui n’a qu’une seule dimension, et dont toutes les parties ont une même directiou. La ligne droite est évidem- ment le principe primitif de toute étendue, l’élément nécessaire sans lequel on ne pourrait la concevoir ; toutes ses parties sont semblables, ou plutôt sont elles- mêmes des lignes droites; son caractère général est ce- lui de l'agrégation, et elle est enfin pour la géométrie ce qu'est l’algorithme de la sommation pour l’algèbre. Un second mode élémentaire opposé vient nous pré- senter à son tour une génération tout à fait différente : c’est la ziene course ; l'étendue qu’elle engendre n’a encore qu’une seule dimension, mais sa direction varie à chaque point; de sorte que, considérées dans toute leur généralité, la nature de Ja ligne courbe et celle de la ligne droite sont entièrement hétérogènes, et il est im- possible de déduire l’une de ces lignes de autre. Pour remonter à. l’origine intellectuelle de ces lignes, nous dirons que la première, la ligne droite, où se manifeste la discontinuité, est un produit de l’entendement, et que la seconde, la ligne courbe, où se manifeste la con- tinuité, éstun produit de la raison. Comme moyen de transition de la ligne droite à la ligne courbe, un troisième mode primitif de génération vient enfin nous’ présenter l'ANGLE ; C’est une étendue qui n’a toujours qu’une seule dimension , mais dont la direction varie de l’une de ses parties à l’autre. L’an- g'e est un produit de la faculté du jugement et forme, en vertu de son origine intellectuelle , la neutralisation TR des deux modes primitifs et opposés de la génération de l'étendue. La ligne droite, l'angle et la ligne courbe, tels sont donc les élémens primitifs de la génération de l'étendue, et ilne peut exister pour l'intelligence aucune espèce d’étendue que celle qui se trouve immédiatement fon- dée sur ces trois élémens , ou qui est dérivée de leur combinaison, 3. La combinaison des trois modes primitifs, que nous venons de signaler, donne naissance à l’étendue déri- vée nommée surFrAcE , laquelle a deux dimensions ; et par la réunion systématique des surfaces et des lignes on engendre l'étendue nommée solide, laquelle a trois di- mensions. Ces déductions sont assez évidentes pourque nous ne croyions pas avoir besoin de nous y arrêter. Les lignes, les surfaces et les solides sont les objets nécessaires de la théorie géométrique, et par conséquent ceux de toute la géométrie générale. 4. Le but de la technie est, comme nous l'avons dit plusieurs fois, la construction universelle des quantités soit numériques , soit géométriques, à l’aide d’autres quantités arbitraires de même espèce prises pour 7e- sures ; elle exige donc l'emploi de rioyens propres à parvenir à cette construction universelle. Or, pour ce qui concerne la géométrie, ces moyens peuvent être de deux natures différentes ; les uns, comme moyens prènulifs, sont puisés dans les lois de l’étendue elle-même ; les autres, comme z20yens dérivés, sont ti- rés de l'application des lois générales des quantités à l'étendue, Les moyens primitifs ou géométriques sont les intersections des lignes et leurs projections ; les moyens dérivés ou algébriques sont la construction des rapports et la réduction de toute espèce d’étendue à l'étendue primitive et discontinue : la ligne droite , à l’aide des coordonnées; chacun de ces moyens est l'objet d'une branche particulière de la géométrie. Ainsi la génération technique de l’étendue par le moyen de l'in- tersection des lignes est l’objet de la cÉomÉTRuE pes TRANSVERSALES; cette génération, par le moyen des projections , est l’objet de la GÉOMÉTRIE DESCRIPTIVE ; et, enfin, cette même génération, par le moyen élémen- taire de la construction des rapports , et par le moyen systématique des coordonnées, est le double objet de la GÉOMÉTRIE dite ANALYTIQUE. (Voy. GÉOMÉTRIE.) 5. La géométrie des transversales a été réunie pour la première fois en corps de doctrine par Carnot, dans son ouvrage intitulé géométrie de position; mais l'emploi de ces lignes ne paraît pas avoir été entière- ment inconnu des Grecs , car il résulte des notes de Pappus sur le livre, malheureusement perdu, des Porismes d'Euclide, que ce grand géomètre s'était servi dans cet ouvrage des intersections des ligues et de certaines constructions générales, pour obteuir la solu- TOME TR 569 tion deplusieurs problèmes très-compliqués. Plus tard, Ptolémée, dans son /mageste, a fait un usage direct des transversales sphériques pour résoudre quelques pro- blèmes d'astronomie. Quoi qu'il en soit des notions plus ou moins étendues que les anciens ont pu avoir sur cette partie technique de la géométrie , elle ne date parmi nous que de l’ouvrage de Carnot, et ses développemens sont entièrement dus aux géomètres de notre époque. Nous allons faire connître les propositions fondamen- tales des transversales rectilignes, et nous indiquerons quelques-unes des nombreuses applications qu’on peut eu faire à la géométrie pratique. 6. Prorosrriox I. Les trois côtés d’un triangle étant prolongés indéfiniment, si on mène une transversale qui des coupe tous trois, on aura sur chaque côté deux segmens tels que le produit de trois d'entre eux, non contigus, est égal au produit des trois autres. Eu effet, soit ABC (PI. 58, fig. 16) un triangle quel- couque, et M, N, O les points où la transversale coupe ses côtés ou leurs prolongemens. Chacun de ces points sera l’origine des deux segmens formés sur chaque côté par la transversale, Par exemple , pour le côté AB, les segmens seront MA , MB ; pour le côté AC, les seg- mens seront NA , NC; et pour le côté BC , les segmens seront OB, OC. Ceci posé, par le sommet de l’un des augles du triangle, À par exemple, menons une paral- lèle au côté opposé BC, et qui rencontre en D latrans- versale ; les triangles semblables MAD , MBO donne- ront MA : MB :: AD : BO on aura encore, par les triangles semblables NAD, NCO, NGC: : NAr ::. OG :; AD. Multipliant ces deux proportions terme par terme, puis formant le produit des extrêmes et celui des moyens de la proportion résultante, on obtiendra, en retranchant le facteur commun AD , (a) MA.NC.OB — MB.NA.OC C’est la proposition énoncée, car les trois facteurs de chaque produit sont des segmens uon contigus. 7. Corollaire 1. Lorsque la transversale devient pa- rallèle à l’un des côtés du triangle, on doit considérer le point où elle le rencontrait comme situé à l'infini ; alors les segmens qu’elle déterminait sur ce côté sont tous deux infiniment grands et par conséquent égaux Supposons donc que la fransversale soit parallèle à AB, et nous aurons MA=— MB — 00 3 retranchant ces facteurs égaux de. l'égalité, (a), il vieut 79 12 TR NC.OB = NA.OC ou, NA : NC :: OB : OC. Ainsi, dans ce cas, les deux points de division N et O déterminent sur les côtés AC et CB des segmens pro- portionnels, et il en résulte que toute transversale pa- rallèle à La base d'un triangle coupe les deux autres côtés , prolongés s’il est nécessaire en segmens propor- tionnels. S. Corollaire 2. Si la transversale passait au milieu d’un des côtés, de BC, par exemple, on aurait OB = OC, et l'égalité (a) donnerait MA : MB :: NA : NC. D'où il résulte encore que toute transversale qui passe au milieu de la base d'un triangle coupe les côtés en _segmens proportionnels. 9. Prorosrrion IL. 8% d’un point quelconque D pris sur le plan d'un triangle ABC (PL. 55, fig. 17 et 17 bis), on mène, sur chacun des côtés, une transversale qui passe par le sommet de l'angle opposé , on obtiendra sur chaque côté, prolongé s’il est nécessaire, deux seg- mens tels que le produit de trois segmens non contigus est égal au produit des trois autres. Les segméns sont ici, soit que le point D soit pris dans l'intérieur du triangle ou qu’il soit pris au dehors, MA et MB pour le côté AB ; NA et NC pour le côté AC ; OB et OC pour le côté BC. Or, en considérant seule- ment le triangle ABO comme ayant ses trois côtés coupés par la transversale CM, nous avons, en vertu de la proposition précédente , AM.OD.BC — MB.AD.OC, de même, en considérant seulement le triangle ACO comme ayant ses trois côtés coupés par la transversale BN , nous avons par la même raison , AD.NC.OB — AN.OD.BC. Multipliant ces deux égalités terme par terme, et re- tranchant les facteurs communs, il vient (b) MA.NC.OB — MB.NA.OC, ce qui est la proposition énoncée. 10. Corollaire 1. Si l’une des trois transversales, OD par exemple, passe par le milieu du côté opposé au sommet de l'angle dont elle part, on aura OB— OC et l'égalité (b) se réduira à MA.NC — MB.NA, ou, ce qui est la même chose, à la proportion TR MA : MB :: NA : NC, c'est-à-dire, que dans ce cas, les deux autres transversales déterminent des segmens proportionnels sur Les côtés qu’elles coupent. Donc si l’on meuait une droite par les points Met N, cette droite serait parallèle à BC, car elle formerait un triangle AMN qui serait semblable au triangle ABC (voy. Triancre), puisque ces deux trian- gles auraient un angle égal compris entre descôtés pro- portionnels. Il résulte de ces considérations la proposition sui- vante : {a base d’un triangle étant partagée en deux parties égales par une droite ürée du sominét; ‘si d'un point quelconque de cette droite on abaisse ,- sur cha- cun des autres côtés, une transversale passant par le sommet de l'angle opposé , les points où ces transÿer- sales rencontreront les côtés, ou leurprolorigement, ap- partiendront à une droite parallèle à la base. 11. Corollaire 2. Supposons qu’une des trois trans- versales, DC par exemple (PI. 58, âg. 18), soit parallèle au côté AB opposé au sommet de l'angle par lequel elle passe ; les deux segmens MA et MB deviendront inf- niment grands, et l’on aura MA — MB, ce qui rendra l'égalité (b) NC.OB — NA.OC, d’où NA : NC :: OC : OB, c’est-à-dire, encore, que les points d’intersection O etN des transversales déterminent sur les côtés AC et BC des segmens proportionnels. Donc si par cès points O et N on fait passer une transversale ON , elle partagéra le côté AB en deux parties égales (u° 8); et, conséquem- ment, | Si d’un point quelconque d’une droîte parallèle à La base d’un triangle on abaisse sur chaque’ côté une transversale passant par le sommet de l'angle opposé, les points où ces transversales réncontrent les côtés où leur prolongement déterminent une droite qui pûrtage la base en deux parties égales. 12. Les propositions I et II sont les fondemens de toute la géométrie des transversales rectilignes. Non seulement elles donnent les moyens de résoudre la plu- part des problèmes géométriques à l’aide de la règle seule sans employer les arcs de cercle, maïs leur appli- cation à l’arpentage rend inutile, dans üh très: grad nombre de cas, l'emploi des instrumeus pour mesurer les angles et n’exige que celui des jalons. Les questions suivantes vont donner dés éxemples de ces diverses applications. F Propième 1. Par un point donné M (PI. 55, fig. 15) mener une parallèle à la droite donnée BC. ( Ayant pris à volonté sur BC deux parties égales TR BO et. 0G, on mènera les droites CM et BM , et l'on prolongera BM jusqu’à ce qu’elle rencontre en un point quelconque À la droite OA, menée d’une manière arbitraire par le point O, milieu de BC. On joindra les points À et C par la droite AC , puis de l'extrémité B ou fera passer une droite BN par le point d'intersec- tion des droites MC et OA ; le point N où cette droite rencontre AC appartiendra à la parallèle demandée, et le problème sera résolu en menant MN. Cette construction repose sur le premier corollaire de la secoude proposition (n° 10). Proezème 2. Partager une droite donnée DC en deux parties égales (PI. 58, fig. 18). Ayant mené une droite AB parallèle à DG, on tirera vers un point quelcon- que O les droites DO et CO qui coupent cette parallèle en À et en B. Puis par ces points et par les points Det C on fera passer les transversales AG et BD; la ligne ON , menée du point d’intersection des transversales au point O , divisera DC en deux parties égales. (Co- rollaire 2. Prop. I, n° 11.) Proezème 3. Mesurer sur le terrain une ligne inac- cessible AM (PI. 58, fig. 16). On prendra sur l’aligne- ment de AM un poiit quelconque B, puis d’un autre point O pris arbitrairement sur le terrain, on fera pas- ser par le point B une droite BO qu’on prolongera ar- bitrairement jusqu'en C. Ayant ensuite marqué le point N où les alignemens MO et AC se coupent, on mesurera NA, NC, AB, OB et OC, et la longueur de AM sera donnée par l'expression (Prop. 1, n. 8.) MA.NC.OB — MB.NA.OC. En effet, à cause de MB == MA + AB, cette expression donne MA.NC.OB — MA.NA.OC + AB.NA.O0C d’où NA.OC MA = AB. Re OR NALOC: Prosème 4. Prolongér sur le terrain une ligne droite AB (PI. 58, fig. 16) au-delà d'un obstacle , placc en À, qui ne permet pas de prendre un alignement. On choisira hors de AB un poiut C d’où l’on puisse découvrir les deux points AetB, puis on marquera sur les alignemens CA et CB les points N etO, tels que la droite NO puisse rencontrer AB sans être arrêtée par l'obstacle. Désignant par M le point de rencontre qu'il s’agit de déterminer, et considérant AB comme une transversale qui coupe les côtés du triangle NOC , on aura d’après la proposition I MN .AC.BO — MO.AN.BC ou Qc un em TR MN.AC.BO = (MN4-NO).AN.BC ce qui donne AN.BC MN = NO .: C0 AN.sc Avant donc mesuré les cinq lignes NO, AN, BC, AC, BO, et calculé la longueur de MN, on prendra , sur l'alignement de ON , cette longueur deN enM,etle point M ainsi déterminé sera sur l'alignement de AB. Un secoud point du même alignement, déterminé de la même manière, permettra donc de prolonger AB au- delà de l'obstacle. 13. Nous devons nous borner à ces exemples d’appli- cation qui donnent une idée suffisante de tout le parti qu’on peut tirer des transversales ; mais nous regrettons de ne pouvoir signaler l'extrême facilité avec laquelle la considération technique de ces lignes fait découvrir certaines propriétés des figures géométriques , qui exi- gent des considérations théoriques très-compliquées. Nous ne pouvons également nous occuper ici des trans- versales curviligres pour lesquelles on doit recourir aux ouvrages de Carnot : Géométrie de position et Essai sur la théorie des transversales. On doit à MM. Servois et Brianchon des applications très - ingénieuses des transversales rectilignes. MM. Chasles et Lamé se sont servis des transversales pour démontrer les propriétés des surfaces du second ordre ; et l’on trouve enfin dans le Journal de l'Ecole Polytechnique et dans les Annales des Mathématiques un grand nombre de questions dont la solution atteste la fécondité et la simplicité des procédés techniques qui résultent de l'emploi de ces lignes. (Voy. ces ouvrages et l’ Application de la théorie des transversales, par Brianchon, ainsi que les Solutions peu connues de différens problèmes de géométrie pra- tique, par M. Servois. ) TRANS VERSE. On nomme AxE TRANSVERSE, en ge0- métrie , Vaxe principal d’une section conique , celui qui passe par le foyer de la courbe. Dans l’ellipse, c'est le plus grand des diamètres, dans l’hyperbole c’est le plus petit. Dans Ja parabole il est, comme tous les autres diamètres, indéfini en longueur. TRAPÈZE. (Géom.) C’est un quadrilatère qui a deux côtés parallèles. (Foy. QuaDriLATÈRE et AIRE.) TREUIL ou TOUR. (Méc.) Machine composée d’un cylindre et d'une roue qui ont le même axe et qui font corps ensemble. (PL. 12, fig. 3.) L’axe commun a ses deux extrémités placées sur des appuis E, F. Autour du cylindre s’enroule une corde D à laquelle est attaché le fardeau qu’on veut élever. On imprime à la roue À un mouvement de rotation sur l'axe ; elle fait tourner le 572 TR cylindre , la corde s’enveloppe, et par-là on élève le fardeau. Le mouvement est donné à la roue soit à l’aide d’une corde qui est enveloppée sur cette roue et qu’une puissance tire , soit à l’aide de chevilles, comme dans la figure, dont on la garnit, et auxquelles on applique des forces. Quelquefois au lieu de roue on se sert de deux leviers qui traversent le cylindre. L’axe du cylindre peut être indifféremment horizon- tal comme dans le weuil proprement dit, la grue (PI. 12, fig. 4), ete, ou‘vertical, comme dans le cabestan (PL. 12, fig. 5); les conditions d’équilibre sont toujours les mêmes. Pour reconnaître ces conditions, dépouil- lons le éreuil de tout appareil extérieur et ne considé- rous qu’un cylindre AB (PI. 30, fig. 1.), dont l’axe re- pose sur des appuis À et B et qui porte une roue 7». La résistance Q ou le fardeau à soulever sera appliqué à la corde 2Q qui s’enroule sur le cylindre , et la puissance P sera appliquée à la corde 2P qui s’euroule sur la roue. On voit que la puissance et la résistance tendent à im- primer au cylindre deux mouvemens en sens inverse , et que ces deux forces agissent comme si elles étaient appliquées chacune directement à l’extrémité d’un bras de levier dont la longueur est égale, pour la résistance, au rayon du cylindre, et pour la puissance, au rayon de la roue. Il est donc facile de conclure, d'après la théorie du levier, que, pour qu'il y ait équilibre, la puissance doit £tre à la résistance comme le rayon du cylindre est au rayon de la roue. Ainsi l'effet utile de cette ma- chirie est d'autant plus grand que le rayon de la roue est plus grand par rapport à celui du cylindre. Mais, pour tenir compte des frottemens qui sont as- sez considérables dans le treuil, soit A un tourillon (PI. 39, fig. 15) tournant dans le palier MN, et R7n la ré- sultante des pressions quis'exercent sur cetourillon. Par l'effet du mouvement de rotation, le tourillon se place daus le palier de manière que la tangente »2P, au point de contact, fait avec R2 un angle égal au complément de l’angle du frottement ; de sorte qu’en désignant par JS le rapport du frottement à la pression , on a Tee I tang.pmR = =, sin pnrR=——-. 5h Vi +: La pression normale exercée en #1 sera donc ht Vi+: p désignant le rayon du tourillon; et la résistance du frottement dirigée suivant la tangente pm sera nf p. Vi: « laquelle doit être introduite dans le système avec les TR autres forces qui se font équilibre autour de l’axe A du tourillon. L'application de ces considérations au treuil peut ser- vir d'exemple pour le calcul de l'équilibre dansles ma- chines de rotation. Reprenons done le treuil de la fig. 1, PI. 39, et désignons par R, le rayon delaroue mm, r, le rayon du cylindre, e et p', les rayons destourillons A etB, d, le diamètre de la corde soutenant le poids Q , P; la distance mA , g, la distance »A, 7, la longueur AB du cylindre, à, l'angle de la direction de la force P avec la verti- cale, M, le poids du cylindre et de la roue, dont le centre de gravité est supposé dans l’axe du treuil, g, la distance de ce centre de gravité au tourillon A, N et N'les efforts exercés respectivement sur les tou- rillons A etB, 0 et 6’, les angles des directions de ces efforts avec la verticale. n,n'et p les constantes qui entrent dans l'expression de la résistance des cordes et que l’on détermine par expérience pour chaque espèce de corde. (Joy. Conpe.) JS, le rapport du frottement à la pression. Faisons en outre, pour plus de simplicité, Ceci posé , décomposons d’abord toutes les forces en d’autres qui leur soient parallèles et qui soient appli- quées à chaque tourillon. Puis décomposons chaque force fournie par P en deux autres, l’une horizontale et l’autre verticale. Nous aurons de cette manière : force verticale appliquée en À l-q n =M.TE+Q. PE .c0s à force horizontale appliquée en À —P Er .SinA, d force verticale appliquée en B =M.$4+Q.T+ PP cos a force horizontale appliquée en B =.P ,sina TR D'où nous tirerons N= ; V{IM(8) +Q (9 +2M (8) +Q (gl. P(lp).cos à HP (pr } N'=; V{IMe+Qsl +2[Mg+Qg].P.cosx + P:p° } P(Z—p}sina Tr aN nor re P.p.sina sin 0 — ANTT En outre l'équation d'équilibre du treuil sera de. s PR = Qr+/f' (No No) ++ n'Q) laquelle donnera la valeur de P, après qu’on aura rem- placé N et N° par leurs valeurs tirées des expressions précédentes. Si les rayons des deux tourillons pet p' sont égaux, ces formules se simplifient et l’on peut se dispenser, pour évaluer l'effet du frottement , de calculer séparément les pressions N et N'. La somme de ces pressions est NN = {MH Q 20 + Q) P. cos à + P° | et l'équation d'équilibre devient PR = Qrtp JV {M Q ME QP. cosx-P'} +T mn Q Dans le cas où la force P serait verticale, on aurait À —= O0 et cos À 1. L’équation d'équilibre devient alors PR Qrt-p.f' (M4 Q+P) + T (nr Q C’est en négligeant les effets du frottement et ceux de la raideur des cordes qu’on a simplement PR =Qr), c’est-à-dire, la proposition que la puissance est à la ré- sistance comme le rayon du cylindre est à celui de la roue. Dans cette machine on peut, comme nous l’avons dit, augmenter autant qu'on voudra l'avantage de la puissance sur la résistance , en faisant croître le rayon de la roue sans augmenter celui du cylindre. On peut encore produire le même effet en employant plusieurs treuils liés entre eux par des cordes qui aillent de la TR 575 roue de l’un au cylindre de l’autre. Dans ce cas, en faisant abstraction des frottemens , il est facile de voir que pour qu’il y ait équilibre la puissance doit être à la résistance comme le produit des rayons de tous les cylindres est au produit des rayons de toutes les roues. Au lieu d'employer des cordes, on peut encore, pour lier les treuils, füre usage d’un autre moyen qui ne change rien aux conditions d'équilibre. On arme la cir- couférence de chaque roue de dents saillantés égale- ment espacées , et l’on creuse dans chaque cylindre des rainures capables de les contenir. Puis où rapproche les treuils de manière que les dents des roues engrèvent dans les rainures des cylindres, de sorte qu’en faisant tourner l’un des treuils sur son axe tous les autres soient inmis en mouvement. Un tel système prend alors Ie nom de roues dentées , et lou donne celui de pignons aux cylindres. Les figures 4 et 10 de la planche 17 repré- sentent des systèmes de roues dentées. Dans tous les systèmes semblables, a puissance est à la résistance comme le produit des rayons de tous Les pignons est au produit des rayons de toutes les roues. Voyez, pour la théorie des engrenages, le Traïte clé- mentaire des machines de M. Hachette, le tome 4 du Cours de Mathématiques de Camus , et le tome r de l'Architecture hydraulique de Bélidor. TRIANGLE, (Géom.) Figure limitée par trois droi- tes ou côtés qui se coupent deux à deux. Si les trois côtés du triangle sont des lignes droites, ou le nomme triangle rectiligne; s'ils sont des lignes courbes, triangle curviligne; et enfin triangle mixtiligne si Les uns sont des lignes droites et les autres des ligues courbes. Les triangles formés sur la surface de la sphère par l'intersection de trois de ses cercles prennent le nom de triangles sphériques. La théorie des triangles rectilignes étant une des parties les plus importantes de la géométrie, nous allons présenter ici son ensemble. 1. Les triangles, comme toutes les autres figures géométriques, doivent être considérés sous le rapport de leur construction ou de leur géneration et sous celui de leur relation réciproque ou de leur comparaison. Le triangle rectiligne, en général, est une étendue plane terminée ou circonscrite par trois droites qui se cou- pent deux à deux. Ces trois droites se nomment les côtés du triangle, et comme deux droites qui se coupent forment un angle il en résulte qu’un triangle a trois angles ; c’est de cette circonstance qu'il tire son nom, Dans tout triangle il y a donc six choses distinctes : trois côtés et trois angles; et la différence qui existe entre un triangle et un autre triangle ne peut résulter que de la différence de leurs côtés ou de leurs angles, 574 TR Les divers rapports que peuvent avoir respectivement entre eux les côtés et les angles d’un même triangle déterminent sa nature. Selon ces divers rapports les triangles reçoivent des dénomivations particulières. Ainsi lorsque les trois côtés d’un triangle sont égaux, on le nomme triangle équilatéral; lorsque deux seule- ment de ses côtés sont égaux, on le nomme #riangle isocèle; et si ses trois côtés sont inégaux, il reçoit le nom de triangle scalène. Telle est la classification des triangles considérés par rapport à leurs côtés. Par rapport aux angles, on nomme triangle rectan- gle celui dont un des angles est droit; triangle obtus- angle celui dont un des angles est obtus, et triangle acutangle celui dont les trois angles sont aigus. £ & & 2.Onnomme indifféremment sommet d’un trianglele sommet d’un quelconque de ses angles ; et alors le côté opposé à cet angle prend le nom de base. La distance du sommet à la base se nomme la hauteur du triangle. Comme on mesure généralement la distance d’un point à une droite par la perpendiculaire abaissée de ce point sur cette droite, on dit encore que la hauteur d’un triangle est la perpendiculaire abaissée du sommet sur la base. On prend ordinairement pour base d’un triangle isocèle le côté inégal aux deux autres, 3. La somme de deux des côtés d’un triangle est tou- jours plus grande que le troisième côté. Cette propriété est évideute et résulte de la notion primitive que la ligne droite est la plus courte entre deux points. Les trois côtés d’un triangle n’ont point d’autre rela- tion générale que celle d’être assujétis à cette condition. Leur somme peut être une quantité quelconque varia- ble à l'infini, et sur une même droite on peut construire une infinité de triangles différens dont les deux autres côtés n’ont entre eux aucun rapport nécessaire de gran- deur. Il n’en est pas de même des trois angles; leur somme est une quantité constante toujours égale à la somme de deux angles droits. 4. L'égalité de la somme des trois angles de tont triangle à deux angles droits est une proposition fon- damentale dont nous n'avons à exposer ici que les con- séquences, l'ayant démontrée ailleurs (voy. ANGLE, 8). Il en résulte, 1° qu'un triangle ne peut avoir qu’un seul angle. droit et à plus forte raison qu’un seul angle obtus; ° que les trois angles d’un triangle sont counus lorsqu'on en connait deux seulement, car il suffit, pour obtenir le troisième, de retrancher la somme des deux angles connus de celle de deux angles droits; 3° que ans.un triangle rectangle la somme des deux angles igus est égale à un angle droit. Il suffit donc aussi de connaître un de ces angles pour que l’autre soit immé.- diatement connu ; 4° eufin, que lorsque deux des augles d'un triangle sont respectivement égaux à deux, des TR angles d’un autre triangle, les troisièmes angles sont égaux. 5. Les propriétés les plus importantes qui résultent de la construction même des différens triangles et con- stituent leur nature font l’objet des théorèmes suivans. Tuéorème. Dans un triangle isocèle les angles oppo- sés aux côtés égaux ou, comme on le dit, les angles à la base, sont égaux. Soit BAC un triangle isocèle dont les côtés égaux sont AB et AC. Si avec AB comme rayon on décrit un cer- cle, ce cercle passera nécessairement par l’ex- trémité C du côté AC, de sorte que le côté BC en deviendra une corde. Ceci posé, menons lé rayon AD qui partage l’arc BDC en deux parties égales, et concevons le cercle replié en deux sur lui-même sui- yant la droite AD; l'arc DC,se confondra alors avec l'arc AD, tombera sur le point B., Ainsi, non seulement MC coïincidera avec MB, mais encore AC avec AB, puisque et comme ces arcs sont égaux, le point G les extrémités de ces diverses, droites se confondent. Donc l’angle ACM est égal à l'angle ABM. Donc les an- gles à la base d’uu triangle isocèle sont égaux. La réci- proque de cette proposition se démontre sans difficulté. 7- Il résulte de cette démonstration plusieurs consé- quences importantes que nous devons Signaler. 1° Puis- que les deux triangles AMC,et AMB se confondent, les angles au point M, c’est-à-dire, les angles AMB et AMC sont égaux; ainsi ces angles sont droits (AnGze, 1). 2° Les angles BAM et MAC sont égaux. 3° Enfin BM est égal à MC. Donc, la droite qui partage en deux parties égales l'angle au sommet d'un triangle isocèle est per- pendiculaire à sa base, et partage en outre cette base en deux parties égales. 8. Une conséquence directe du théorème précédent, c'est que les trois angles d’un triangle équilatéral sont égaux. En effet deux quelconques des angles d’un tel triangle sont égaux entre eux, puisqu ‘ils sont opposés a des côtés égaux ; ainsi les trois angles sont égaux. 9- Taéorèue. Lorsque dans ur triangle deux angles sont inégaux, le plus grand des deux est opposé au plus grand côté, et réciproquement. ‘ Soit dans le triangle ABC (P1.58, fig. 22) l'angle BCA plus g grand que l'angle BAC, le côté AB sera plus grand que le côté BC. En effet, l'angle BCA étant plus grand que l angle B AC; on peut supposer une droite, CD menée de manière à faire avec le côté AC un augle DCA égal i à l'angle L BAC. Alors le tiaugle ADC ayant, TR hi gl jo oct nil ‘ \ À loge deux angles égaux sera isocèle (6) et les côtés AD et CD seront égaux ; mais on à CD -- DB => BC et, par conséquent, puisque CD — AD AD + DB > BC donc AD plus DB ou AB est plus grand que, BC. La réciproque devient évidente. o. Ce qui précède est suffisant pour nous permettre d'aborder la comparaison théorique des triangles. Or, cette comparaison peut s'effectuer sous trois conditions différentes. 1° Les triangles comparés sont tels que, l'étendue de leur surface étant la même, la relation de leurs limites soit aussi la même; 2° ou bien, l’ét ndue de la surface étant encore la même, la relation des limites est différente; et 3° enfin, l’étendue de la sur- face étant différente la relation des limites est la même. Dans le premier cas, les triangles sont dits coincidlens ; dans le second ; équivalens, et dans le troisièmé , sem- blables. La coïncidence, Yéquivalence et la similitude forment .en général les trois parties de la comparaison géométrique. 11. Coincipence. Deux triangles peuvent coincider ou sont égaux lor sque trois des six parties qui les consti- tuent et au nombre desquelles il doit se trouver au Hioins un côté Sont égales entre elles. Cette proposition générale de la coïncidence des triangles fournit les théo- rèmes suivans : «19, Tuéorème. Deux triangles qui ont un angle égal compris entre deux côtés égaux chacun à chacun, sont égaux dans toutes leurs parties. .: Soient ABC etabc (P1. 58, fig. 19) deux triangles dans lesquels l'angle À ,est égal à l'angle a , le côté AB égal au côté ab et le côté AC égal au côté ac. Ces deux trian- gles peuvent coïncider. Car si l’on imagine le triangle abc transporté sur le triangle ABC de manière que l'angle & se confonde avec l’angle À, alors le côté «b prendra la direction du côté AB, tombera sur le point B. De même, le côté ac prendra et comme ces côtés sont égaux le point b la direction du côté AG et, à cause de l'égalité de ces côtés, Le point e tombera sur le point C. Mais puisque les extrémités du côté be se trouvent ainsi confondues avec celles du côté BC, ces côtés eux-mêmes ne peuvent que coïncider, et il en résulte que les deux triangles coïnci- dent dans toutes leurs parties. Donc ces deux triangles sont égaux ét les angles B et b, C et c ainsi que les côtés BC et bc sont respectivement égaux entre eux. 13. Turonème, Deux triangles qui ont un côté égal adjacent à deux angles égaux chacun à chacun sont cgaux. TR D75 Soient BC et bc (PI. 58, fig. 19) les côtés égaux et Betb,C et cles angles égaux. Si l’on transporte le triangle abc sur le triangle ABC de manière que le côté be se confonde avec son égal BC, il est évident que, puisque l'angle b est égal à l'angle B, le côté ba prendra la direction du côté BA et que le point a devra tomber quelque part sur cette direction. De même l'angle c étant égal à l'angle C le côté ca prendra la direction du côté CA, tomber quelque part sur la direction de CA. Mais ce et le point à devra également point a devant tomber en même temps sur les deux côtés BA et CA ne peut tomber qu’au point À qui leur est commun; ainsi les deux triangles coïncident exac- tement et sont égaux dans toutes leurs parties. 14. Tuéorème. Deux triangles qui ont leurs trois côtés égaux chacun à chacun sont égaux. Soient les triangles (PL. 58, fig. 19) ABC et abc dont les trois côtés sont respectivement égaux, savoir : AB — ab, AC — gie abe sous le triangle ABC (PI. 58, fig. 20) de manière ac, BC — bc. Transportons le trian- que les deux côtés égaux be et BC coïncident et que les autres côtés égaux AB et ab ; AG et ac soient adjacens, Le point a tombera quelque part en a'et letriangle abc prendra la position 4'BC. Si nous joignons lés points A ét a" par la droite Aa’, les trianglès ABa' et ACa' se- ront lun et l’autre isocèles, puisque par hypothèse AB = Ba'et AC — Ca’. Donc les angles à la base dE ces triangles sont respectivement égaux, c’est-à-dire , augle BAa'— angle Ba!'A angle CAa' = angle Ca’A mais les deux angles BAa' et CAa' qui composent l’an- gle À étant égaux aux deux anglés Ba'A et Ca'A qui composent l’angle a, ces angles À et a’ eux-mêmes sont égaux, ou, ce qui est la même chose, les angles À et a des triangles ABC et abc sont égaux. Donc, en vertu du théorème du n° 12, les deux triangles ABC ct abe sont égaux. 15. Tuéorème. Deux triangles rectangles qui ont l'hy- pothénuse et l’un des angles adjacens égaux chacun à chacun sont éraux. La Somme des trois anglés de tout triangle étant équi- valente à célle de deux angles droits (voy. Ancrx 8), deux triangles rectangles ne peuvent avoir deux de leurs angles aigus égaux sas que les deux autres le soient aussi. On peut donc considérer les triangles pro- posés comme ayant un côté égäl adjacent à deux angles égaux chacun à chacun ; ainsi la proposition énoncée se trouve démontrée par le théorème du n° 13. ‘16. Tu£onème. Deux triangles rectangles qui ont deux cotés égaux chacun à chacun sont égaux. Nous ayons seulement à examiner le cas où les côtés 576 TR égaux chacun à chacun sont l'hypothénuse et l’un des côtés de l'angle droit ; car lorsque ces côtés égaux sont ceux de l’augle droit l'égalité des triangles résulte du Soient donc ABC et abc (P1.58 , fig. 21) deux triangles rectangles dans lesquels les théorème du n° 12. hypothénuses BC et be sont égales, ainsi que les côtés AC et ac. Du point O , milieu de l’hypothénuse CB, décrivons avec CO pour rayon une demi-circonférence de cercle CMAB; cette demi circonférence passera par le point À puisque l'angle CAB est droit (AnGLe 19). De même, du point o milieu de cb avec oc pour rayon décrivons une demi-circonférence qui passera par le point a. Or, ces deux demi-circonférences sont égales puisqu'elles ont des diamètres égaux ; ainsiles arcs CMA , cma souten- dus par des cordes égales AC, ac, sont égaux (CERGLE 5} mais les angles CBA et cha ont pour mesures les moitiés de ces arcs (ANGLE 17) ; donc ces angles sont égaux. Les troisièmes angles C et c des triangles proposés sont donc aussi égaux, et l’on peut simplement consi- dérer ces triangles comme ayant un angle égal compris entre deux côtés égaux chacun à chacnn , d'où résulte leur entière égalité d'après le théorème du n° 12. 17. Tuéonime. Deux triangles qui ont deux côtés et l'angle opposé à l'un d'eux égaux chacun à chacun sont égaux, si l'angle opposé à l’autre côté est de méme nature dans les deux triangles. Soient ABC et abc deux triangles (PI. 57, fig. 20.) dans lesquels les côtés AC et ac, CB et cb sont égaux ainsi queles angles A et à opposés aux côtés CB et cb. Ces triangles seront égaux si les angles B et b opposés aux côtés AC et ac, sont de même nature, c'est-à-dire s'ils sont tous deux aigus ou tous deux obtus. Car, en abaissant des points C et « sur les côtés AB et ab, prolongés s’il est nécessaire , les perpendiculaire CD et cd, on formera deux triangles rectangles CDA et cda qui sont égaux (15), comme ayant leurs hypothé- nuses AC , ac égales ainsi que tous leurs angles ; l’an- gle aigu A étant égal à l'angle a , l’autre angle aigu ACD est égal à l'angle acd (4). Il est facile de voir que les deux triangles rectangles CBD , cbd sont aussi égaux (16), car ils. ont leurs hy- pothénuses CB et cb égales par hypothèse, et de-plus leurs côtés CD et cd sont égaux , comme appartenant aux triangles égaux CDA , cda. Mais, le triangle abc est formé de la somme des deux triangles rectangles acd, cdb, si l'angle b est aigu, et de leur différence, si l’angle b est obtus, et le triangle ABC est également formé de la somme des deux triangles rectangles ACD , CDB, si l’angle B est aigu, ct de leur différence si cet angle est obtus. Donc lorsque ces an- gles B et à sont tous deux aigus ou tous deux obtus, les TR triangles ABC et abc, étant la somme ou la différence de triangles égaux , sont égaux. 18. Equivazexce. Deux triangles , et, en général, deux polygones quelconques sont dits équivalens, lors- que l’étendue de leur surface ou leur aire est la même, quoique la relation de leurs limites sait différente. Dans ce cas, les deux figures transportées l’une sur l’autre ne peuvent plus coïncider, et il faut avoir recours à d’au- tres procédés de raisonnement pour pouvoir démontrer l'égalité des surfaces. Or, nous avons établi (voy. Aire) que : 1° La surface d’un triangle est équivalente à la moi- tié de celle d'un rectangle de méme base et de meme hauteur. 2° L'aire d'un rectangleesl représentée par le produit de sa base et de sa hauteur. Les conséquences de ces deux propositions forment les théorèmes suivans que nous pouvons nous contenter d’énoncer. 18. Tuéorème. Deux triangles de méme base et de méme hauteur sont équivalens. 19. Tuéorème. L’'aire d’un triangle est égale à la moitié du produit de sa base par sa hauteur. 20. Turorème. Deux triangles de méme base sont entre eux comme leurs hauteurs. 21. Tarorème. Deux triangles de même hauteur sont entre eux comme leurs bases. 292. Tuéonème. Deux triangles quelconques sont en- tre eux comme les produits de leurs bases et de leurs hau- teurs. 23. Ces théorèmes forment la base de toute l’équiva- Zence des triangles dont les diverses propositions peu- vent en être déduites avec facilité. Ainsi, par exemple, on démontre que Le carré construit sur l'hypothénuse d'un triangle rectangle est équivalent à la somme des carrés construits sur les deux autres côtés, à l’aide de l’équivalence qui existe entre le triangle et la moitié du rectangle de même base et de même hauteur. Comme nous démontrerons plus loin, d’une autre manière, cette célèbre propriété du triangle rectangle et qu’il nous est impossible d’ailleurs de rapporter en détail toutes celles des triangles, nous terminerons cette partie de la com- paraison géométrique par exposition du théorème sui- vant , essentiel pour ce qui va suivre. 24. Deux triangles qui ont un angle égal de part et d'autre sont entre eux comme les produits des côtés qui forment ces angles. Soient ABC et abc deux triangles dont les angles A et a sont égaux. Prenons sur le côté AB une partie Ba’ égale à ba et sur le côté BC une partie Bb" égale TR à be, et menons la droite a'£'. Le triangle Ba'£' sera égal au triangle abc, car ces deux triangles ont un an- gle égal compris entre deux côtés égaux chacun à cha- cun (12). Ceci posé, B menons la droite Ab" et remarquons que les deux triangles Ba'b' et BAP' ayant méme hauteur sont entie eux comme leurs bases (21), ce qui donne :: AB :: AB£' : Bad’ mais les deux triangles BAC et AB" ont aussi même hauteur, et donnent par la même raison BAC : AB :: BC : B£’. Donc, multipliant ces deux proportions terme par terme, on obtient BACYX AB": ABL'XBa'b' : : ABXBC : a'BXB4"'. Ainsi, retranchant du premier rapport le facteur com- inun ABZ', ét remplaçant Ba'4' par son égal bac, ct a'BX BD" par abXbc il vient BAC : bac : : ABXBc : abX bc, ce qui est la proposition énoncée. 25. SimiLiTuDE. On nomme triangles semblables cèux qui ont leurs trois angles égaux chacun à chacun, et dont les côtés homologues sout proportionneis. Par cô- tés homologues on entend les côtés opposés à des angles égaux. Lés propositions principales de la sémnilitude des trianglés sont les suivantes : 26. Taéorème. Deux triangles qui ont leurs trois àn- gles égaux chacun à chacun sont semblables. Soient ABC et abc deux triangles dans lesque!s l’an- gle À est égal à l'angle a , l’angle B égal à l'angle b et l'angle C égal à angle €. Ces triangles ont leurs côtés homologues proportionnels, et sont par conséquent semblables. En effet, puisque les an- B, b gles À et a sont égaux, les triangles ABC et abc sont entre eux comme les pro- d # 4 © duits des côtés qui forment ces angles (24), et l’on a A €! ABC : abc :: ABXAC : abX ac; mais On à aussi, à cause de l'égalité des angles Beth, TOME II, TR ABC : abc : : ABXBC : abX bc, et, à cause de celle des angles Cet ©, ABC : abc : : ACXBC : acXbc. Les premiers rapports étant les mêmes dans ces trois proportions, où en conclura successivement ABXAC : abX ac : : ABXBC : ab Xbc ABXBC : abX bc : : ACXBC : acX be. Divisant lesantécédens de ja seconde proportion par AB, et les conséquens par ab ; puis les antécédens de la se- conde proportion par BC et les conséquens par be, on aura AC : ac :: BG : bc AB :°ab :: AC : ‘ac c’est-à-dire, la suite de rapports égaux AB : ab :: AC : ac :: BC : bc. Donc les côtés homologues des triangles ABC et abc sont proportionnels, et ces triangles sont par conséquent semblables, 27. Corozvaire E. Deux triangles qui ont leurs côtes respectivernent parallèles sont semblables. Car, soient les deux trian- B b gles ABC , abc dont les côtés AB et ab, ACet ac, BC ct be sont parallèles, les an- P2E | gles À eta, Bet b,Cetc Ë étant formés par des côtés A NH CiEsn oO parallèles , il est facile de voir, en prolongeant les côtés comme ils le sont dans la figure, que ces angles sont réspectivement égaux.Eneffetles deux angles À et a sont chacun égal à l'angle ro comme correspondans (an- GLE, 6), et les deux angles C et c sont chacun égal à l'angle o par là même raison. Donc À —a, C—cet par suite (4) B = 4. 28. CoroLLairE El. Deux triangles qui ont leurs côtés resp eclivement perpendiculaires sont semblables. Soient ABC et abc deux triangles dont les côtés AB et ab, BG et bc, AG et ac sont respectivement per- o STS TR pendiculaires, Jes angles de ces triangles sont égaux chacun à chacun. Car, menant du point B la perpendi- culaire Bm au côté BC et la perpendiculaire Br au côté AB, ces perpendiculaires seront parallèles aux côtés ab et be du triangle abc, puisque ces côtés sont eux-mêmes perpendiculaires à BC et AB. L’angle 2Bre sera donc égal à l’angle b. Mais les deux angles AB, CBmsontégaux comme droits, et, sion leur retranche de chacun l’angle commun CBn, il reste les deux angles égaux ABCet xBm; donc l'angle ABCest égal à l'angle b. Menant de même au point À les droites Ap et Ao, la première perpendiculaire sur AC et la seconde sur AB , ces droites seront parallèles aux côtés ac et ab du triangle abc, et l'angle oAp qu’elles forment sera égal à l'angle a. Mais si des deux angles droits oAB, pAc on retranche l’angle commun pAB, il reste les deux angles égaux oAp, BAC; donc l'angle à est égal à l'angle BAC. Donc les trois angles du triangle abc sont respec- tivement égaux aux trois angles du triangle ABC. 29. On doit observer que dans les triangles dont les côtés sont respectivement parallèles ou perpendiculai- res, les angles égaux sont formés par deux côtés parallè- les ou perpendiculaires chacun à chacun. 30. Corozraine II. Deux triangles isocèles qui ont l'angle du sommet égal de partet d'autre sont semblables. En effet, la somme des angles à la base étant la même dans ces deux triangles, ces angles sont égaux chacun à chacun, puisqu'ils sont chacun la moitié de cette som- me {5). Donc deux tels triangles ont leurs trois angles égaux chacun à chacun. 31. Lemmr. Sÿ dans un triangle quelconque on mène une parallèle à l'un des côtés, elle partagera les deux autres côtés en parties proportionnelles | et de plus son rapport avec le côté parallèle sera le méme que celui d'une quelconque des parties opposées avec le côté cor- respondant. Soit le triangle ABC (Fig. ci-dessus , n° 26) ; si on mène la droite de parallèle au côte AC , on formera le triangle Bde semblable au proposé, car ces deux trian- gles ont leurs trois angles égaux chacun à chacun, sa- voir : l'angle C commun et les angles À et Bde, B et deB égaux comme correspondans. Nous avons donc (26) AC : de : : BC : Be : : AB : Bd ce qui est la seconde partie de la proposition. En ne considérant que les deux derniers rapports AB : Bd :: BC : Be on a, dividendo (voy. Prororrio», 10), AB — Bd : Bd : : BC — Be : Be, ou TR Ad : Bd : : Ce : Be c’est la première partie de la proposition. On démontre la réciproque de ce lemme par une ré- duction à l’absurde, savoir : « lorsqu'une droite coupe deux côtés d’un triangle en parties proportionnelles , elle est parallèle au troisième côté. » 32. Turorème. Deux triangles qui ont un angle égal de part et d'autre, compris entre des côtés respective- ment proportionnels, sont semblables. Soient ABC et abc, figure ci-dessus n° 26, deux triangles dans lesquels les angles B et à sont égaux et les côtés AB et BC. qui forment l’angle B, proportion- nels aux côtés ab et be qui forment l’angle b. Prenant sur AB une partie Bd égale à ab et sur BC une partie Be égale à àc et menant la droite de, le triangle Bde sera égal au triangle abc (12), puisque par construction ces deux triangles ont un angle égal compris entre deux côtés égaux chacun à chacun. Mais on à par hypo- thèse AB : ab :: BC : bc. donc on a aussi AB : Bd :: BC : Be et, par conséquent (31), la droite de est parallèle à AC. Aiosi le triangle Bde, ou son égal abc, est semblable à ABC. 33. Turorème. Deux triangles qui ont leurs trois côtés proportionnels sont semblables. Soient ABC, abc (même figure) deux triangles dans lesquels on ait AB : ab :: AC : ac :: BC : bc prenant sur AB, Bd — a et sur BC, Be — bc, et menant de, les deux triangles ABC et Bde seront semblables, puisqu'ils ont l'angle G commun et que lescôtés Bdet Be qui forment cet angle, dans le triangle B4e, sont, par construction, proportionnels aux côtés AB et BC qui le forment dans le triangle ABC. On a donc AC : de :: AB : Bd ou, parce que Bd = «b, AC : de :: AB : Or, par hypothèse, AC : ac ab :: AB : ab Ainsi, comparant cette proposition à la précédente, de — ac. Les deux triangles abc et Bde ont donc leurs trois côtés égaux chacun à chacun et sont par consé- quent égaux (14); mais le triangle Bde est semblable au triangle ABC , donc aussi le triangle abc est semblable à ABC, TB 34. Parmi toutes les propositions qui dérivent de ces théorêmes fondamentaux , nous démontrerons encore les suivantes dont nous avons fait plusieurs fois usage dans le cours de ce Dictionnaire. Tuéorëme. Dans un triangle rectangle, si du sommet de l'angle droit on abaïsse une perpendiculaire sur l'hypothénuse, cette perpendiculaire partagera le trian- gle en deux autres qui lui seront semblables. Soit le triangle ABC rectangle en B, abaissons du sommet de l’angle droit la perpendiculaire BD sur Phy- pothénuse AC, nous formerons deux triangles, égale- ment rectangles, ABD , BDC, qui seront semblables en- tre eux et au proposé ABC. Eu effet, les deux triangles ABC et ABD étant tous deux rectangles, l’un en Betl’autreen D, et ayant l’angle À commun, ont leurs trois angles égaux chacun à cha- cun (4), et sont par conséquent semblables (26). Les deux triangles ABC et BDC, également tous deux rectangles, l'un en B et l’autre en D, et ayant l'angle C commun , ont leurs trois angles égaux chacun à chacun. Ces triangles sont donc semblables. Eufiu les triangles ABD et BDC étant chacun sem- blables au triangle ABC sont semblables entre eux. 35. La comparaison des côtés homologues de ces trois triangles conduit à des conséquences très-importantes. Oa a évidemment A D Le) 1° Pour les triangles ABC , ABD, AC : AB :: AB : AD. a° Pour les triangles ABC, BDC, AC :_ BC :: BG : DC. 3° Pour Les triangles ABD , BDC, AD : BD :: BD : DC. Les deux premières proportions nous apprennent d’abord que dan; le triangle ABC «chaque côté de l’an- gle droit est moyen proportionnel entre l’hypothéause et le segment adjacent. » Il résulte de la dernière que «la perpendiculaire abaissée sur l’hypothénuse est moyenne proportionnelle entre les deux segmens qu’elle détermine, » 36, Les proportions 1 et 2 donnent D BC — AC X DC Si l’on ajoute ces égalités, il vient AB-LBC — ACXAD-HACXDC— ACX(AD+DC) ou AB + BC — AT, c'est-à-dire que «le carré de l'hypothénuse est équi- valent à la somme des carrés des deux autres côtés. C’est le célèbre théorème de Pythagore que l’on dé- montre par des constructions géométriques, dans l’équi- valence des figures. 37. Ce n’est pas seulement dans le triangle rectan- gle qu’il existe une relation déterminée entre les carrés des côtés, il en est de même dans tous les triangles, seulement cette relation diffère selon la nature des triangles. Considérons, par exemple, le triangle ACB de la figure 20, pl. 57, obtus en B, et sur la base AB duquel, suffisamment prolongée, on a abaissé la per- pendiculaire CD; cette perpendiculaire détermine deux triangles rectangles ACD, BCD, dont les hypothé- nuses sont AC et CB , et, d’après ce qui précède, on a AC — AD LCD CB — ÉD — substituant dans la ‘première égalité la valeur de C donnée par la seconde , il vient AC'= AD +CB—BD mais AD — AB + BD et par suite AD'— AB + BD + 2AB X BD substituant de nouveau cette valeur de AD' dans celle de AC ; on obtient AC = AB + BD + 2AB X BD, c'est-à-dire que « le carré d’un côté opposé à un angle obtus est équivalent à la somme des carrés des deux au- tres côLés et du double du rectaugle formé entre l’un de ces côtés et le segment déterminé sur son prolouge- ment par la perpendiculaire abaissée de l'extrémité de laure. » Si au lieu de considérer le triangle ACB obtus en B, on avait considéré le triangle ACB aigu en B, et dan, 580 TR lequel la perpendiculaire CD coupe le côté AB en deux segmens intérieurs AD, DB, on aurait eu AD — AB — BD, ei par suite AC = AB + CB — AB X BD c’est-à-dire que «le carré d’un côté opposé à un angle aigu est équivalent à lasomme des carrés des deux au- tres côtés drminuée du double du rectangle formé entre l'un de ces derniers côtés et son segment adjacent à l’an- gle aigu. » Lequel segment est toujours déterminé par la perpendiculaire abaïssée de l’extrémité de l'autre de ces côtés. Ainsi dans tout triangle le carré d’un côté est plus grand , égal ou plus petit que la somme des carrés des deux autres côtés suivant que l’angle opposé est obtus, droit ou aigu. Les triangles rectilignes sont les seuls dont on s’oc- cupe dans la géométrie élémentaire. Nous examinerous ailleurs les triangles sphériques. (Joy. Triconomérri£.) TRIANGLE BORÉAL. (4st.) Nom d’une constellation située au-dessus du Bélier. À côté de cetteconstellation, qui est une des 48 de Ptolémée, Hévélius en a formé une nouvelle qu’il a nommée le petit triangle. Dans l’hé- misphère austral il existe aussi une constellation qui porte le nom de ériangle. (Foy. CoxsTELLATION.) TRIANGLE ARITIMETIQUE. On donne ce nom à l’arrangement en forme de triangle des nombres figu- rés des divers ordres. (Joy. Fiaur£é.) Pascal à fait un traité sur les propriétés, aujourd’hui insignifiantes, du r 1 riangle arithmétique. TRIANGULAIRE. Se dit adjectivement de tout ce qui a rapport aux triangles. On nomme nombres trian- gulaires une espèce de nombres polygones dout les uni- tés peuvent être disposées en forme de triangle. (Foy. PoLxcoxess.) TRIDENT. (Géom.) Courbe du troisième ordre nommée aussi parabole de Descartes. Le nom de trident lui vient de sa forme. (foy. l'analyse des lignes courbes de Cramer.) TRIGONOMÉTRIE (de spiywros, triangle , et de gérpor , mesure). Branche de la géométrie générale qui a pour objet la mesure des triangles ou la détermina- tion de quelques-unes de leurs parties par le moyen des auires, La érigonomeétrie est une science d’une très-haute im- portance pour l'astronomie, la navigation, l’arpeatage, la gnomonique, etc., et l’on ne peut douter que les mathématiciens de toutes les époques ne s’en soient oc- TR cupés; cependant son origine est des plus incertaines. Quoiqu’on ait des indices que les Égyptiens n’ont point ignoré ses principes élémentaires , ce n’est que chez les Grecs qu’on retrouve ses premières traces. On doit à Hipparque , d’après le rapport de Théon , un traité en douze livres sur les cordes des arcs du cercle, qui pa- raît un véritable traité de trigonométrie ; mais le plus ancien ouvrage existant sur ce sujet est le Traité de la sphère de Théodose. Les grands perfectionnemens apportés dans la trigo- nométrie par les travaux de Néper et surtout par la théo= rie des sinus due à Euler en font presque une science toute moderne , dont nous allons résumer les proposi- tions fondamentales. La trigonométrie se divise en rectiligne et en sphé- rique. La trigonométrie rectiligne considère les trian- gles reculignes ou ceux qui sont formés sur un plan par l'intersection de trois droites, et la trigonométrie sphérique considère les triangles sphériques ou ceux qui sont formés sur la surface de la sphère par l'inter- section de trois grands cercles. I. TriconomÉrriE RECTILIGNE. Trois des six choses qui composent un triangle, au nombre desquelles doit se trouver au moins un côté, étant données, détermi- ner les trois autres, tel est le problème général de la trigonométrie. La solution de ce problème général re- pose sur un très-petit nombre de principes qui pei- mettent d’embrasser sans difficulté tous lus cas particu- liers. Examinous d’abord, comme les plus simples , les triangles rectangles, et soit ABC un tel triangle. Si nous prenons sur le côté AB une partie AD pour re- présenter le rayon du cercle dont la circonférence doit servir à mesurer les angles et qu'avec ce rayon nous décrivions Parc DE, cet arc sera la mesure de l'angle À, et si l'on mène les perpendiculaires FE et DIT, la pre- mière sera le sirus et la seconde la tangente de cet ac DEF où de l’an- ( va. et Tancewre). Or les gle A SINUS troistriangles rectangles AEF, ADH, ABC sout semblables entre eux (voy. Triancre, 26) et dounent, savoir : Les triangles ABC, AEF AG ; BC: AE SRE Les triangles ABC, ADI | AB: 8G SR: PA mais AF — AD = rayon du cercle — R, EF = sin A, 4 TR DH = tang A, ainsi ces deux proportions peuvent en- core s’écrire 1... AU 2 DONS AB : BC :5R sin À Diese : tang À 1. La première de ces proportions donne Île prin- cipe fondamental suivant : € Dans tout triangle rec- tangle, l’hypothénuse est à l’uu des deux autres côtés comme le rayon est au sinus de l'angle opposé à ce côté. » >. De la seconde proportion résulte cet autre prin- cipe foudamental : « Dans tout triangle rectangle un des côtés de l'angle droit est à l’autre côté comme le rayon est à la tangente de l'angle adjacent à ce premier côté. » 3. Le ravon que nous avons exprimé ici par R est celui des tables des sinus; ou peut pour plus de sim- plicité le faire égal a l'unité, et alors les deux propor- tions donnent BC — AC. sin À BC — AB. tang À ce que l’on peut énoncer ainsi : 1° L'un quelcouque des côtés de l’angle droit est égal à l'hypothéruse multipliée par le sinus de l'angle opposé à ce côté. 2° L'un quelconque des côtés de l’angle droit est égal à la tangenté de l'angle aigu qui lui est adjacent multipliée par Pautre côté. Comme dans tout triangle rectangle l’un des angles aigus est le complément de l’autre, on peut remplacer dans ces relations le sinus de l'angle opposé par le co- sinus de l'angle adjacent et la tangente de l’angle adja- cent par la cotangente de l'angle opposé. 4. Nous ferons observer ici que dans toutes les for- inules trigonométriques où l'on a fait le rayon égal à l'unité il devient essentiel de rétablir ce rayon lorsqu'on veut réaliser les calculs numériques en se servant de ta- bles des sinus calculées pour un rayon déterminé. Or, ce rétablissement du rayon des tables est l’objet d’une règle très simple qui consiste à rendre homogènes tous les termes des formules. Par exemple l'expression BC — AC.sin A en vertu de laquelle une ligne est égale au produit de deux lignes, lequel produit représente une surface , serait un véritable non-sens géométrique, s’il n’était pas sous-entendu qu’elle est identiquement la même chose que l'expression BC .R — AC.sinA dans laquelle R représente l'unité, Or, lorsque cerayon TR n’est plus l'unité, comme c’est le cas des tables trigono- 581 métriques où il est 10000000000 ; on le rétablit dans les formules en rendant tous les termes de même dimen- sion ou homogènes. C’est ainsi qne l'expression sin? À = 1 — cos’ À devient sin? À — R? — cos? À par le rétablissement du rayon ; et que l'expression C.cos B b2 a = b sin À — devient __ b.sinA R.C.cosB & esp JE STE par le même moyen. (Joy. Dimexsrow.) 5. Tous les problèmes qu’on peut se proposer sur Îe calcul des parties inconnues d’un triangle rectangle par le moyen des parties données se réduisent aux quatre cas suivans : 1° cas. On connait l’hypothénuse et un autre côté. Désignons par a, b, c, les trois côtés du triangle, et par A, B, C, les angles respectivement opposés à ces côtés ; prenons À pour l'angle droit, et conséquemment a pour l’hypothénuse. b étant le côté donné avec l'hypothénuse a, on aura pour déterminer l'angle B la proportion a :b::R:snB, ce qui donne, en employant les tables de logarithmes et en se rappelant que Log R = 10, Log.sin B = 10 + Log b — Log a Connaissant l'angle B,on a immédiatement C—90°—B8. Quant au troisième côté c, on peut le calculer directe- ment par la propriété connue (voy. Triancce, 36) a = b? + ©, d’où c — V/[a°—b] et l’on a, ense servant des logarithmes , Log c —+ { Log(a+b) + Log(a—b) } On peut encore trouver ce côté, après que B est déter- miné, par la proportion B'EEE R'lcot B d’où Loge = Logb + Log.cot B— 10. T° cas. On connait les deux côtés de l'angle droit. On aura l’angle B par la proportion c:b::R:tang B d'où 582 TR Log.tangB— 10 + Logb — Log c L’angle C sera donné par la relation C = go° — B. Quant à l'hypothénuse, comme la propriété directe a V/[b?+c"] ne se prête pas facilement au calcul lo- garuthmique, il sera plus simple de l'obtenir par la pro- portion a:b::R:sinB qui donne, lorsque l’angle B est connu, a = 10 + Logb — Log.sin B. TI cas. On connaît l'hypothénuse et un angle aigu. Ici les trois angles sont donnés et les côtés bet c se calculeront par les formules Logb — Loga + Log.sin B — 10 Log c — Loga + Log.sin C — 10 IV° cas. On connaît l’un des côtés de l’angle droit, b par exemple, et un angle aigu. Les trois angles sont encore donnés, et l’on aura l'hypothéuuse et l’autre côté par les proportions snB:R::b:4a R':tangC::b:c ou par les égalités correspondantes a — 10 + logb— sin B c = log b + log tang C — 10 Nous croyons inutile de donner des exemples numéri- ques de l’emploi de ces formules. 6. La résolution des triangles obliquangles repose également sur deux principes fondamentaux dont voici l’énoncé : 1° Dans tout triangle rectiligne les sinus des angles sont entre eux comme les côtés opposés à ces angles. 2° Dans tout triangle rectiligne le carré de l’uu quel- conque des côtés est égal à la somme des carrés des deux autres côtés, moins deux fois le produit de ces deux côtés et du cosinus de l'angle qu’ils forment. (On suppose le rayon égal à l'unité.) Pour démontrer le premier prin- cipe, cousidérons un triangle quel- | \ conque ABD, du sommet duquel nous abaisserons sur la base la perpendiculaire AC. Cette per- pendiculaire forme deux triangles rectangles ACD, ACB, dans lesquels G D ona, d’après ce qui précède (1) AB : AC ::R :sin B AD : AC :: R : sin D TR Or, les moyens de ces deux proportions étant respecti- vement égaux, les extrêmes donnent AB : AD :: sin D : sin B En abaissant la perpendiculaire du sommet de l'angle B sur le côté AD, on trouverait de la même manière AB : BD :: sin D : sin A On a donc généralement AB : AD : BD :: sin D : sin B : sin A. Si, au lieu de tomber dans l’intérieur du triangle, la perpendiculaire tombait en dehors, on aurait visible- ment les mêmes résultats. Quant au second principe, on a, d’aprèsun théorème démoutré ailleurs (voy. TrianeLe, 37), AD — AB+ BD — 2BD X BC mais le triangle rectangle ABC donne (3) BC — AB X cosB; donc, en substituant, AD — AB + BD — 2BD XABXcosB. Il est facile de voir que si l'angle B était obtus, cas où la perpendiculaire tombe hors du triangle, on obtien- drait encore le même résultat. 7. Ea désignant par a, b, c, les trois côtés d’un trian- gle rectiligne quelconque, et par A, B, C, les angles qui leur sont respectivement opposés, nous aurons les deux principes fondamentaux :: sinA : sinB : sinC ......07 = 0? — b? — 2ab.cosC (a) ta Enbe: ce (2) desquels nous allons déduire la solution de tous les cas particuliers. Nous feronsobserver en passant que, pour tenir compte du rayon des tables dans la seconde expression , il faut rendre ses termes homogènes, et qu’elle devient alors ce = a? + js — 200 8. On peut encore ramener à quatre tous les cas par- ticuliers de solution des triangles en général. I" cas. Deux côtés «& et b sont donués avec l'angle A opposé à l’un d’eux. Pour trouver d’abord l’angle B opposé à l’autre côté b , on aura la proportion a : b :: sinA : sinB, et, par logarithmes, Log.sinB = Logb + Log.sinA — Loga. TR On doit observer ici que les tables trigonométri- ques ne donnent jamais pour l'arc correspondant à un sinus donné qu'un arc moindre qu’un quart dela circonf-rence, et que ce sinus peut indifféremment cor- respoudre à cet arc ou à son supplément, parce qu'on a généralement sinM — sin (180° — M}. Il devient doucessentiel de savoir quelle doit être la nature de l’an- gle B cherché , car s’il est aigu sa valeur est directe- ment donuée par les tables, tandis que s’il est obtus il faut prendre le supplément de l’arc des tables. Or, si l’on ne connaissait pas directement la nature de cet angle, on pourrait la déterminer dans certains cas à l’aide des cousidérations suivantes: si l’angle donné A est obtus , B doit être aigu; si l'angle donné À étant aigu, le côté 2 est plus grand que b, l'angle B ne peut être qu’aigu. Ce n'est donc que lorsque A est aigu, et a plus petit que b, que B peut être obtus et qu’il y a indécision. L’angle B étaut connu, on aura l'angle C par la rela- tion C — 1809 — À — B, puis on calculera le troisième côté C par la proportion sinA :'sinG :: &æ':c. IT cas. Un côté a est donné avec deux angles. Le troisième angle se trouve donné médiatement et l’on calcule les deux autres côtés par les proportions sinA : sinB :: à : b sinA : sinC::a:c ou par les égalités correspondantes Logb — Loga + Log.sinB — Log.sinA Logc — Loga + Log.sinC — Log.sinA. III cas. Deux côtés a et b sont donnés avec l’angle compris C. Pour trouver d’abord les deux autres angles, il faut observer que leur somme est connue puisqu'elle est égale à 180° — C, et que le problème se réduit ainsi à chercher leur différence, parce que deux quantités dont on connait la somme et la différence se déterminent par une règle très-simple. (Foy. Equariow, 10.) Or, en vertu du principe(m), nous avons a : b:: sinA : sinB d’où, par composition de rapport , a+b:a—b::sinA + sinB : sinA— sin B , mais On sait que (voy. Sinus, 33) sinA + sinB __ tang;(A+-B) siuA—sinB tang L(A=B) Donc, en substituant, on a la proportion a+ b:a—b::tang:(A+-B):tang : (A—B) TR 585 au moyen de laquelle on pourra calculer la demi -diffé- rence = (A—B). Connaissant cette demi-différence, on aura le plus grand des angles, en l’ajoutant à la demi- somme et le plus petit en la retranchant. On simplifie les calculs en observant que tang S(AÆHB)=tang? (180° — C) — tang(go® —1C) = coti C Ainsi , en désignant la demi-différence Z(A—B) par 4, il vient Aprèsavoir calculé l’angle A par cette formule, on trouve ensuite À et B par les relations A go°—1C+A B — 90° — + C —A4 Nous supposons a=>b d'où À > B. Les angles À et B étant ainsi déterminés, on aura le troisième côté c par la proportion sinA :sinC::a:c. IV® cas. Les trois côtés sont donnés. En vertu du principe (») l'angle C opposé au côté « sera donné par l'expression a + br —c cos C — 2ab qu’il s’agit de transformer en une autre plus commode pour le calcul. Or, on a généralement (voy. Sinus, 25) 2 sin? 22 — 1 — COSZ et, par conséquent, ici ) » æ+Hb—c 2ab 2sin ?C—1:— 2ab—a—h Les 2ab E (eHa(c-Hh—a) zub d’où sin : C — 2 [TEE] Si nous désignons par s la demi-somme des trois côtés a+-b+c, nousaurons C+a—b—=2s—92b, c4b—a—2s—a et la dernière expression prendra la forme sin + C — 4 [=] que l’on peut aisément calculer par logarithmes. 584 TR On aura évidemment de même pour les deux autres angles À et B les expressions semblables B — VAE) On peut trouver d'autres formules analogues pour ré- sin vi soudre la question. Par etemple, en partant del'expres- sion connue (vOy. SINUS, 25) ® co$ Lz — 1 + cosz on à aab+a+b—c? 2ab ar dt 2ab (Ho (atb— 9 2ab cos! C — VE Cette dermère expression doit'être préférée à la précé- d'ou enfin dente lorsque l'angle C est très-obtus. En multipliant l'expression de cos ; C par celle de sin! C.eten observant que asin ! C.cosi OC — sin C (voy. Sinus , 24), on obtient encore : inC= + VHsis—a)(s—b)(s—c) ] ab formule moins simple que les deux autres, mais non moins remarquable. 9. Il nous reste à donner la détermination de l'aire du triaugle par le moyen de quelques-unes de ces parties. Pour cet effet, rappelons-nous que l'aire d’un triangle quelconque est égale à la moitié du prôduit de sa base par sa hauteur. Ainsi, en désignant cette aire par S et preuant pour exemple le triangle de la figure précé- dente, nous aurons S — : BD X AC, mais le triangle rectangle ABC donne AC =AB.sinB ; donc, en substituant , S —1 BD X AB X sin B c'est-à-dire que « l'aire d’uu triangle est égale à la TR moitié du produit de deux quelconques de ses côtés et du sinus de l’angle qu’ils forment. En reprenant les notations précédentes nous aurons S — + ab. sin C Si dans cette expression nous substituons celle de sin C trouvée dans le numéro précédent, il viendra S = V/[s(s—a) (s—b) (5 —c)] formule qui donne l'aire du triangle par le moyen des trois côtés ét que nous avons démontrée ailleurs d’une manière directe (voy. APPLICATION, 20). Dans le cas où l’on connaîtrait seulement un côté c et les deux angles adjacens A et B, l'aire serait donnée par la formule San c.sin À, sin B mA ne 0 qu’on obtient en cherchant l'expression de la hauteur du triangle en fonction de la base et des angles adya- cens. 10. Pour donner quelques exemples de l'application de ces formules, proposons de déterminer les angles d’un triangle dont les trois côtés ont pour longueurs Posant à — données 1200m, 860” et 780". 1200”, b = 860", c — 7807, nous trouverons successivement s=ha+b+c)=1420,5—a—220,s—bz=-560 $—c—640 Observons maintenant que pour rendre la formule ; (s—a) (s—b) sin ?C— ——— ——— : LA [ ab calculable par logarithmes il faut rendre ses membres homogènes en y introduisant le rayon R des tables; or cette formule est la même chose que 2e) (s—b) sin’ + C < ab dont le premier membre a deux dimensions, tandis que la dimension du secoud est nulle; il faut donc la met- tre sous la forme (s—a) (s—b) ab sin? 1 c—R:. et l’on a, en employant les logarithmes , à cause de log R— 2 log R = 20, log.sin C1 (20+-log(s—a)+log (—6)—log a—logk Voici le calcul TR log R? — 20,0000000 log (s—a) — 2,3424227 log (s—b) — 2,7481880 1° somme,.... — 25,0906107 © log a— 3,07918r2 logb— 2,9344984 6,0136796 2° somme..... 25,0906107 6,0136796 1° somme. .... 2° somme..... Différence... moilic ou log sinic— 9,5354655 19,0769311 D'où + C == 20° 12’ 47", 4, et C = 40° 25" 34”, 8. On peut ne faire qu’une seule addition en se servant des complémens arithmetiques (voy. ce mot), mais il faut alors avoir le soin de retrancher de la dernière ca- ractéristique autant de dixaines qu'on a employé de complémens. Voici le calcul de l'angle B fait de cette mauière. On a ici log sin: B—1{20+-log (s—a)+log (s—c)—log a—logc] et par suite 20 20,0000000 log (s—a) = 2,3424227 log (s—c) = 2,8061800 compl. log a — 6,9208188 compl. log b = 7,1079054 somme..... 39,1773269 — 20, 19,1773269 moitié ou log sin : B — 9,5886634 d'où 2 B— 22° 49! 14", 7, et B = 45° 38' 29", 4. On voit qu’en calculant cette formule par les comple- mens arithmétiques on peut se dispenser de tenir compte du rayon, car on retranche à Ja fin les deux dixaines que ce rayon y introduit. Connaissant les angles C et B on peut obtenir l’an- gle À en retranchant leur somme de 180°; mais il vaut mieux calculer directement cet angle, ce qui donne un moyen de vérification, puisqu'on doit trouver ensuite TOMK Il, 989 TR A + B + G— 180°. Appliquant la même formul on a log (s—b) — 2,7481880 log (sc) — 2,8061800 compl, log b — 7,0655016 compl. log c = 7,1079054 19,7277750 moitié oulog. sini A — 9,8638875 somme.... d'où 4 À = 46° 57’ 57,9 et À — 93° 55! 55”, 8. Rassemblant ces résultats et prenant leur somme, on trouve 45 38 29, 4 C0 95 34, 8 ’ 72 $0MME...« 180° O0! 0 11. Supposons maintenant que dans le même trian- gle on connaisse seulement les côtés a et b avec l’angle compris G et que l’on veuille calculer les autres par- ties. On a donc a = 1200, b — 860" et C = 40° 25" 34", 8. Pour déterminer lesangles A et B nous emploie- rons la formule du IJI° cas —b tang a="—". cot -C ac dans laquelle À = : (A—B). Les membres étant homogènes il n’y a pas besoin d'introduire le rayon et en prenant les logarithmes on a log. tang A — log (a—b) + log cot ? G — log (a+b) or, a—b=— 1900 — 860 — 340, a H-b — 1200 + 860 = 2060, ; C— 20° 12° 47”, 4; ainsi réalisant les cal- culs indiqués, on obtiendra log (a—?) — 2,5314789 log. cot LC — 10,4339289 SOMME... 12,0654078 log (a+-b) 3,3138672 diff. ou log tang A 9,6515406 d’où A = 24° 8' 43", 12. A l’aide de cette valeur de 4, on obtient ? 0 ' B — 90° — , 586 TR Ces valeurs de A et de B ne diffèrent de celles obtenues ci-dessus que dans les centièmes de secondes , et cette différence résulte d’une part des limites des tables des logarithmes, et de l’autre de ce que nous nous sommes bornés dans les calculs précédens aux dirièmes de se- conde. Pour obtenir maintenant le troisième côté C , nous nous servirons de la proportion snA:snC::a:0c, et nous trouverons Loga=— 3,0791812 Log..sin C— 9,8118%97 somme...... 1%,8910700 Log sin À = 99989764 diff. où Logc— 2,8920945 d’où c— 780 mètres. - 12. La surface du même triangle en fonction des côtés aet bet de l’angle compris C étant (n° 9), = E ab.sin C Pour la reudre homogène, commeS, exprimant une : : , ab sin G surface, a 2 dimensions, nous poserons S = À — ou, par logarithmes , LogS — Loga + Loge + Log.sin CG — Log2 — 10. On trouvera, en réalisant les calculs, Loga = 3,0791812 Logb— 2,9344984 Log.sinc = 9,8118897 somme,... 13,8255693 Log2+10— 10,3010300 5,5245303 diff. ou LogS — d’où S — 334610 mètres carrés, à un dixième de mètre carré près. 13. Pour obtenir la même surface à l’aide des trois côtés, il faut employer la formule S = V[s.(s—a) (s—b) (s—c)] qui donne, en logarithmes, LogS=; { Logs+Log(s—.)+Log(s—b)+Log's—c)} Onaic $— 1420, S—a = 220, s — b = 560, S— c—=640, et l’on trouve en réalisant les calculs TR Logs— 3,1222873 Log(s—a)— 92,3424227 Log(s—b) — 2,7481880 Logls—c) — 2,8061800 SOMINE. ...... 11,0490780 moitié où LogS — 5,5245390 d'où , comme ci-dessus, S — 334610 mètres carrés. IT. TricONOMETRIE SPHÉRIQUE. On... pomme #rian- gle sphérique toute partie de la surface d'une sphère limitée par trois arcs de cercle tracés sur çe ie, surface ; mais on ne considère généralement que ceux de ces triangles qui sont formés par des arcs de grauds cer- cles. Les côtés des triangles sphériques sont de cette ma- nière des arcs qui appartiennent à des cercles égaux et on les évalue en degrés, minutes, etc., tout comme leurs angles, lesquels se mesurent par l FE on r'es- pective des plans des côtés qui les forment: 14. Tous les plans des grands cercles d’unesphère passant par son c centre, On peut sc représenter un triangle sphérique ABC comme ja base curviligne d’une pyramide triaugulaire dont le sommet O est au centre de la sphère, alors Les À A côtés AC, AB, BC du triangle sont j respectivement les mesures des angles plans qui com- posent l'angle solide du sommet de la pyramide et les angles du triangle sont les mêmes que ceux des faces de cet angle solide. 15. Comme l'angle de deux plans se mesure par l’an- gle rectiligne de deux droites perpendiculaires à l’un quelconque des points de l'intersection des plans et menées l’une dans un plan et l’autre dans l’autre, on peut dire, généralement, qu’un angle sphérique est le même ae l'angle rectiligne formé par les tangentes de ses côtés à leur point d’intersection ou au sommet. 16. La somme des angles plans qui composent un angle solide étant toujours moindre que quatre ‘angles droits, il en résulte que la somme des trois côtés d’un triangle sphérique est toujours plus petite qu’ uné cir- conférence entière, ou que360°, en adoptant la division sexagésimale du tte la seule encore généralement en usage. ( 17. Il n’en est pas de même des angles d’un triangle FI . dé ) sphérique que de ceux d’un triangle rectiligne, non seulement leur somme n’est pas constamment égale ‘à deux angles droits, mais encore elle dépasse toujours L] TR cette quantité, de sorte que la connaissance de deux angles est insuffisante pour déterminer le troisième. La somme des trois angles d’un triangle sphérique varie entre les limites de deux et de six angles droits, c'est-à-dire, qu'elle est toujours plus grande que, 180° et plus petite que 540 18. Lorsqu'un triangle sphérique a un de ses angles droits, il prend le nom de {riangle rectangle, comme on nomme aussi Aypothénuse le côté opposé à cet angle. Mais un triangle sphérique peut être doublement et triplement rectangle , ‘et ilen résulte alors les particu- larités suivantes, Si les trois angles d’un triangle sphérique sont droits, les plans des grands cercles qui le forment sont respec- tivement perpendiculaires l’un sur les deux autres, alors les trois angles plans qui composent l’angle solide du sommet de la pyramide (14) sont droits, et consé- quémment les trois côtés du triangle sphérique sont des quarts de circonférence. Ainsi lorsque les trois an- gles ont chacun 95°, les trois côtés ont aussi chacun 90°, et tout est déterminé dans le triangle. Si deux angles seulement sont droits, le plan de leur côté commun est perpendiculaire à la fois sur les plans des deux autres côtés, de sorte que l’angle solide au sommet de la pyramide se trouve composé de deux angles plans droits et d’un troisième angle égal au troi- sième angle du triangle sphérique. Dans ce cas donc les côtés du triangle sont respectivement égaux aux angles qui leur sont opposés, et tout se trouve encore déterminé. 19. Connaissant trois des six choses qui composent un triangle sphérique , déterminer les trois autres, tel est le problème général de la trigonométrie sphérique ; il ne diffère de celui de la trigonométrie rectiligne qu’en ce qu’il n’est pas besoin que parmi les trois cho- ses données se trouve au moins un des côtés. Les divers cas qu’il présente peuvent être embrassés par une seule formule dont la déduction ne présente aucune diff- culté. Soit ABC un trian- gle sphérique quel- conque, et O le centre 7 2 _ De 7 S 2 de la sphère sur la- "4 quelle il est tracé. Du centre O, menons par \ les sommets du trian- gle les droites indé- finies OF, OE et OD. Prénons OF à vo- lonté , et du point F menons sur OF deux CE \ ; ‘perpendicalairesl'une À TR 587 FE dansle plan de AOB, et l’autre FD dans le plan de AOC. Ces perpendiculaires, prolongées suffisamment, rencontreront OE et OD en des points E et D que s $ nous joiudrons par la droit DE. D'après cette construction, l’angle DFE des deux perpendiculaires mesure l'angle des plans AOC et AOB; il est donc le même que l'angle A du triangle sphéri- que. Mais dans les triangles rectilignes FDE, ODE on a (7) cos EFD _ FE+FD—DE TOR T7 FE. cos EOD GE + OD—DE M sobesue EC: DE 0 Prenant dans la seconde expression la valeur de DE et la substituant dans la première, il viendra (p) OE.0D.cos EOD — OF. R cos EFD — ———-— FE ED en observant que OE'—FE'= OF, OD — FD =0F Représentons maintenant par À, B, C, les trois an- gles du triangle sphérique , et para, b,c, les côtés opposés, et remarquons que EFD=A, EOD=—BC=—a, FOD—AC=—bh, FOE—AB=c Ceci posé, les triangles rectilignes fournissent OE : FE ::R : sinFOE :: R : sinc OD : FD :: R: sinFOD :: R : OF : FE :: cosFOE : sinFOE :: cose : since sin D :: cosb : sinb OF : FD :: cosFOD : sinFOD ainsi R.FE R:: _ TE R2.FE.FD de ‘sinc ? T snb xd'où OË.OD == sin b.sinc OF = FE. CSC OF — I D0e, d'où sin c sin b —» FE.FD.cosc. cosb EF = -——- sinc.sinb substituant dans l’expression (p), il vient R.c cosb.cosc sinb.sinc FR .cos a COSA—= ——— — sinb.sinc ou simplement, en faisant R —1 (4), 988 TR cos a—cos b.cos € cos À = — : sinb.sinc On obtiendraitévidemment, pour les deux autres an- gles Bet C, les expressions semblables (9), cosb—cosa.cosc cos B — —— — sina.sin € cos c—cos a.cosb cos C — Or, considérant comme inconnues trois des six quanti- tés qui entrent dans ces expressions, On a ainsi trois équations qui suffisent dans tous les cas pour obtenir leur déternduation complète. 20. Avant de passer aux applications , tirons de ces formules la relation qui existe entre les côtés et les an- gles opposés. Dans l’expression fondamentale ( vor. SINUS, 30) sin À = V/[1—cos’A] si l’on substitue la valeur de cos’A prise dans l’expres- sion (g) ,il vient : sin’b.sin?c — (cos a — cos b.cos c) sinA — a ——— — sin*b.sin?c Observant que sin°&.sin’c = (1—cos’b) (1 —cos’c), et développant les produits, on obtient à x sin À = ———— rire Vi — costa — cosb — cos?c » ,51 + 2c08a.cosb.cos c ] et, en divisant les deux membres par sina , sinA ï = = —-— \/[r — cosa — cos'b sina.sinb.sinc — cos’c + 2 cosa,cosb.cos c | ou simplement sinA sina en désignant par M le second membre. Opérant de la même manière sur sin B et sinC, on trouverait sinB sinC M sinb * since ? d’où sinA _ sinB sinC sina sinb sinc’ c'est-à-dire, que es sinus des angles sont entre eux comme les sinus des côtés opposés. Propriété analogue à celle des triangles rectilignes. TR 21. Pour appliquer les principes précédens aux trian- gles sphériques rectangles , nous supposerons que A est un angle droit, et par conséquent que a est l’hypothé- nuse : or, Bet C représentant les deux autres angles que l’on nomme obliques pour les distinguer de l’an- gle droit, quoiqu’ils puissent être droits eux-mêmes, nous avons, d’après la dernière proposition, sin À : sin B :: sina : sinb sin À : sinC :: sina:sinc ; ou, parce que À étant de 90°, sin A —R, R : sinB :: R : sinC :: sina : sinb sing : Sinc ; d’où il suit que dans tout triangle sphérique rectangle, le rayon est au sinus d'un angle oblique comme le sinus de l’hypothénuse est au sinus du côté opposé à cet angle. Ainsi deux de ces trois choses, l'hypothéause, un an- gle oblique et le côté qui lui est opposé, étant données, il suffira de résoudre cette proportion pour déterminer la troisième. Oa a donc pour les trois cas qui se présen- tent ici les expressions sinB — R.sin b sina : . R.sinb ANT 3 nr sina.sinB NÉE COQ dans lesquelles B représente l’un quelconque des deux angles obliques. 22. Lorsque À = 90°, on a cos A 0, et l’expres- sion (g) devient cosa — cos b.cos c sinb.siuc d'où cos a — cos b.cos c — 0, cos æ = cosb.cos c. Eau rétablissant le rayon, la dernière égalité devient R.cos a — cosb.cosc , ce qui est la même chose que la proportion R : cosb :: cosc : cos a. Ainsi, « dans tout triangle sphériquerectangle, le rayon est au cosinus d’un des côtés de l’angle droit, comme le cosinus de l’autre côté est au cosinus de l’hypothé- nuse.» Deux des côtés d’un triangle sphérique rectangle TR étant donnés, on peut donc toujours déterminer le troisième. 23. Si dans légalité cosa = cosb.cosc nous substi- tuons la valeur de cosc, cosc — cosa.cos b + sin a.sin b.cos C tirée de la troisième des expressions (y), nous obtien- drons cosa = cos a.cos b+sina.sin b.cos c.cos C ce qui donne, en transposant cos a.cos'b , (1—cos’b) cosa — sina.sinb.cos b.cos C et, en divisant par sina.sinb, —cos’b). (Rene —= cosb. cos C siu a.sin b à cosa _ Or, 1—cos"b — sin°b et — — = cota , ainsi cette der- sina uière égalité se réduit à sin b.cota — cosb.cos C, ce que l’on peut mettre sous la forme sinb cos cos C cota ? d'où enfin, tang b — tang a.cos C. En rendant cette égalité homogène, elle devient R.tangb = tang a.cos C, et donne la proportion R : cosC :: tanga : tangb, c’est-à-dire, « dans tout triangle sphérique rectangle le rayon est au cosious d’un angle oblique comme la tangente de l'hypothénuse est à la tangente du côté adjacent à cet angle. 24. On déduirait par des procédés semblables trois au- tres principes nécessaires pour la résolution des triangles sphériques et dont voici les énoncés : 1° Le sinus d’un angle oblique est au cosiaus de l’au- tre angle oblique comme le rayon est au cosinus du côté opposé à cet autre angle oblique. 2° Le rayon est à la tangente d’un angle oblique comme le sinus du côté adjacent est à la tangente du côté opposé. 3° La taugente d’un angle oblique est à la cotangente de l’autre avgle oblique comme le rayon est au cosinus de l'hypothénuse, À l'aide de ces trois principes et des trois précédens , deux quelconques des cinq choses qui composent un TR 589 triangle sphérique rectangle étant données (nous ne tenons pas compte de l’angle droit qui est toujours con- nu), On pourra calculer les trois autres. Nous devons faire observer que lorsque la valeur de la quantité cher- chée est donuée par son sinus seulement , comme le même sinus correspond à deux angles supplémens l’un de l’autre, il faut pouvoir déterminer la nature de cet angle par les grandeurs des autres données, saus cela le choix eatre ses deux valeurs demeure entièrement in- certain. C’est ce que l’on nomme les cas ambigus ou douteux. Is sont indiqués dans le tableau suivant qui présente l’ensemble de la solution des triangles sphéri- ques rectangles. TABIEAU De tous les cas de solution d'un triangle sphérique rectangle. L'hypothénuse est représentée par a , les deux côtés obliques par bet c, et les deux angles obliques qui leur sont respectivement opposés par B et C. Données. Cherchées. Formules. Bb. 1........ sinb* = sina.sivB* a, B { © 2...,....tange — tanga.cosB C. 3........cotC — cosa.tangB Carr, Bsccetrese SINC == SIN Z:5in Gt a,C 4 Bb 5........tangh = tanga.cosC B. 6........cotB — cosa.tangC cosa b. 7........cosb = —— cos c B. : 8:52. % c05B — tang c-cota : siuc* C 9........ sinC* = —— È sin a cosa Ce IOeerssres COS = —— ces C. 11......,, COSC = tangb.cota . sin b* Bin. SRB —= Siu 4 3 FE sinc , Mrs SIN — ne siuC b. 14........sinb — tangc.cotC A : .0sC D: I In Br — cos € , > sinb ose SIN = -— a. 10. sin SE © 17e... sinc = tangh .cotB RAT B 8 sinC = CRD rss cc PR a. 19........ Cota == cosB.cotc c,B { b. 2a0........tangh— tangB.sinc C. 21.400. cos C = sinB.cosb 390 TR a. 22........ cote — cosC.coth D, G-4 ©. 23........ tangc — tangC.sinb B.:94.:...6.. C0SB — siuG,co54 a. 95......., COS = cosb.coc b, ce B. 26........cotB — sinc.co:b Co AL PCOLCE "cote -s1n0 a. 28........ cos = cotB.cotG cosB = b. 29........c0osb = — B, C 9 É sinC cosC D: I07 PS ICO { siuB Pour calculer ces formules par les logarithmes, il faut les rendre homogènes en y introduisant le rayon, ce qui se fait en divisant par R les seconds membres qui sont des produits, et en multipliant par R ceux qui sont des yuotiens. Les arcs mirqués d’un astérisque sont de même na- ture. Par exemple la formule sin £*— sin a. sin B* indique que l'arc b cherché est plus grand ou pius petit qu'un angle droit, selon que B est lui-même plus grand ou plus petitque g0° Dansles trente cas possibles ilu’yen a donc réellement que six de douteux. Cette indication est fondée sur ce que dans toat triangle sphérique rece tangle un angle oblique et le côté qui lui est opposé, sont toujours de la même espèce, c'est-à dire, tous deux ples grands où tous deux plus petits que go°. En exanivant le tableau précédent on voit que les trente cas qu'il présente se réduisent aux cinq cas géné- raux suivans dont les douncées sont : 1. L'hypothénuse et un angle oblique. 2. L'hypothénuse et un côté oblique. 3. Les deux côtés obliques. 4. Un côté oblique et un angle oblique. 5. Les deux angles obliques. On peut même encore embrasser ces cinq cas géné- raux par une analogie ou proportion très-élégante due à Néper, et nous devons nous étonner que les auteurs modernes des traités de trigonométrie ne fassen! pas meution d’un piiucipe qui a l'avantage de ramener toute la solution des triangles sphériques rectangles à un seul cas général que son élégante symétrie permet de graver facilement dans la mémoire. Voici ce prin- cipe. Dans un triangle chaque partie est nécessairement comprise entre deux autres qui lui sont ou immédiate- ment conjoin(es où qui en sont scparées par celles-ci. Le côté & par exemple est compris entre les deux an- gles conjoints B et C ou bien entre les côtés 4 et c, sé- Parés par ces angles conjoints. Chaque côté a donc ainsi deux angles pour parties conjointes et deux côtés pour parties séparées , tandis que chaque angle a deux côtés TR Pour parties conjointes et deux angles pour parties séparées. Mais quand il s’agit d'un triangle rectangle il pe faut pas tenir compte de l'angle droit, et en appli- quant cette subdivision des parties conjointes et des parties séparées , on doit considérer les cinq parties de ces triangles ; autres que l'angle droit, liées imméditate- ment entre elles comme si l'angle droit n'existait pa:. De cette manière chaque côté de l'angle droit a pour parties conjointes l'angle oblique adjaceutet l’autre côté, et pour parties séparées, l'hypothénuse et l'angle oblique opposé. En général a, b, €, étaut toujours les trois côtés, et B, C les angles obliques, les parties con jointes et les parties séparées de chacune de ces cinq parties sont : conjointes. suparces. Pour a..... B, G::.: b, c bank Gc35. 4 a, L Cie D'IDi.c.r a, C Si BB. Che C, (CE Voici maintenant la loi entièrement générale qui lie toute partie comprise à ses conjointes ct à ses séparces. Le c’sinus d’une partie comprise est toujours égal au produit soit des cotangen’es des partie. conjointes , soit des sirus des parties séparées. Quard les côtés de l’angle droit interviennent dans la formule il faut au lieu de ces côtés employer leurs complémens, et dès lors à leurs sënus, cosinus ct cotan- gentes substituer Îeurs cosinus, sinus ct tangentes. Ainsi pour le côté a, par exemple, les parties con- jointes dontient cosa = cotB.cotC et les parties séparées COS —= COS. cosc. Ea appliquant de même ce prircipe à toutes [es par- ties, on obtiendra dix équations qui fourniront les trente formules de la table, en prenant successivement, dans chacune, pour inconnue, une des trois quantités qu'elle renferme. 25. Tous les cas de la solution des triangles sphéri- ques en général peuvent être ramenés à quatre cas gé- néraux essentiellement différens qui sont: 1° Les trois côtés sont donnés. 2° Deux côtés sont donnés avec un angle. 3° Deux angles sont donnés avec un côté. 4° Les trois angles sont donnés. Nous allons les examiner successivement. 26. Les trois côtés &, b, c d’un triangle sphérique TR quelconque étant donnés, on déterminerait un des an- gles, À par exemple, à l’aide de l'expression fonda- mentale (9) cosa-- cosh.cosc sinb.sinc cos A — Mais comme cette formule est peu commode pour le calcul logarithmique, on doit lui faire subir une trans- formation. Substituons cette valeur de cosA dans l’ex- pression 2 sin? £ À — 1 — cos À nous aurons cosa — cosb .cosc 2sin LÀ = 1I— - - à sinb.sinc “SIND nee cosc Mais sinb.sinc + cosb .cosc — cos(b—c) (Sinus, 16), ct ia en général (SiNUs, 17) cosg — cosp = 2 sin+ (p+g).sin : (p— 9) Ainsi, cos b— c) —cosa == 2 sin (a+b—c).sin ; (a — b +c) et, par conséquent , RUE \/ 15 2 (a+b—c).sin 3 (a—b+c) FEES | sinb.sinc Eu rendant cette formule homogène et prenant les lo- garithmes, il vient LA = 104; + Log ; .sin £ { Lag.sin ? (@+ b — c) (a — b + c) — Log — Loge} Comme on peut désigner successivement chacun des angles par À , en faisant le côté opposé = a et les deux autres — b, — c, on pourra évidemment calculer de la même manière les trois angles du triangle. 27. Deux côtés a et à étant donnés avec un angle, la détermination des deux autres angles et du troisième côté dépend de la position de l'angle connu qui peut être soit opposé à l’un des côtés connus, soit compris entre ces deux côtés. Ce cas général se subdivise donc en deux cas particuliers. I. Soient donnés les côtés 4 et bavec l’angle A op- posé à l’un d'eux. La détermination de l'angle B opposé au côté b est tirée de la proportion (20) sing : sin® : : sinA : sinB, d’où ; sinb.sinA snB — - sin a TR 591 ce qui peut être calculé directement parles logarithmes. Pour déterminer l'angle G, il faut obtenir une rel1- tiou entre les côtés a et 2 et l’angle compris C, à l’aide des expressions fondamentiles (g). Or, la première et la dernière de ces expressions étant mises sous la forme cosA .sinb.sinc — cosa — cosb.cosc cosC.sinb.sina == cosc — cosb.cosa, si on élimine cosc entre ces deux équations, il vient cosA .sinc + cosC.sina — cosz.cosb ; puis mettant dans cette dernière la valeur de sina.sinc sin c — = sin À tirée de la proportion fondamentale sina : sinc : : SinÀ : sinC, on obtient (r) cotA.sinC +- cosC.cosb — cota.sin/ ce qui est la relation demandée. Pour pouvoir tirer de cette expression la valeur de l’angle GC, il faut avoir re- cours à un artifice de calcul en déterminant un angle auxiliaire + tel qu’on ait tangp = cosb.tangA , car cet angle étant connu , on a ta tang À — LU 2 _sing cosb cosb. cosy ou o5b. BCE c cos y sin ÿ Substituant cette valeur de cot À dans (r), ceute équa- tion devient cos à siu @ cosp.sinC sin ÿ.cosC:! = cota.sinb mais (Sinus, 16), cosy sin C + sin y. cos C donc définitivement = sin(C++), tangb. sin @ Eu EE) = aug a expression qui fait connaître la valeur de C +9 et par conséquent celle de C. Aivsi, pour nous résumer, les données étant a, betA, on commencera par Calculer $ à l’aide de la relation Log tango = Log cosb + Log tang A — 10, puis on trouvera la somme C++ par celle-ci 592 TR Log sin (C++) = Log tangb + Log sing — Log.tanga. Quant au troisième côtéc, on le calculera par la proportion entre les sinus des angles et les sinus des côtés opposés qui donne sin a.sinC sinc = —— sin À II. Soient donnés les côtés a et b avec l'angle com- pris C. En tirant de l'équation (r) la valeur de cotA , on a co' a.sin b — cos C.cos b sin C cot À — qui pourrait servir à calculer l'angle A à l’aide d’uu angle auxiliaire. Comme aussi pour calculer l’argleB, également à l’aide d’un auxiliaire, on aurait l’équa- tion semblable cosb.sina — cos C.cos a cotB — CT — mais il est beaucoup plus prompt de se servir, dans ce cas, des formules connues sous le nom d'analogies de Néper et dont nous parlerons plus loin. Elles donnent ici tang & (A+-B) = cot + C. rs çp Sini(a—b tang ? (A—B) = coti CR Ayant donc calculé par ce moyen la demi-somme : (AHB) et la demi-différence À (A — B) des angles AetB, on a immédiatement l'angle A, en ajoutant cette demi-différence avec cette demi-somme, et l’angle B en retranchant la demi-différence de la demi-somme. Les angles À et B étant connus, on calculera c par la proportion snA : snC::a:0c, ou bien on le déterminera directement en tirant cosc de le troisième des expressions (g) , ce qui donne cosc = cos a.cosb Æ sin a.sinb.cos C. Faisant donc choix d’un angle auxiliaire &, tel que tango — cos ue on aura, en opérant comme ci-dessus, cos b Cosc = ——— , cos (a—), cos? Il est toujours utile de calculer les mêmes parties TR d’un triangle de deux manières différentes , quand ce ne serait que pour vérifier l'exactitude des résultats. 28. Deux angles et un côté étant donnés, il se pré- sente encore deux cas particuliers : 1° Le côté est ad- jacent aux deux angles, 2° il est opposé à l’un d’eux. I. Soient donnés les angles A et B avec le côté adja- cent c. Les deux autres côtés a et b peuvent être aisément calculés par les analogies de Néper ; : os+ (A—B tang+(a4-b) =tang;c. Érress sin 2(A—B) sin -(A+B) tang+ (a—b) = tang ce. qui donnent leur demi-somme et leur demi-différence. Quant au troisième angle C, ayant pris un angle auxiliaires, tel que cosc.tang B cot? = — R — on aura cos C = cos B. lea 2 sin y Connaissant les côtés a et b, on peut aussi calculer cet angle C par la proportion sin a : sinc :: sin À : sinC. II. Soient donnés les angles A et B avec le côté a op- posé à l’un d’eux. Pour calculer le côté b, on a la proportion sin À : sinB :: sina : siné, On calculera le côté c par la formule tangB.sin ? tang À sin (c—) = dans laquelle l'angle auxiliaire? est donné par la re- lation # cos B.tang a tango — PRE me Enño, le troisième angle C sera calculé par la for- mule cos À. cos? SEE UC.) sin (C—?) = KR dans laquelle l'angle auxiliaire g résulte de la relation cosa.tang B cot? — ER = 29. Les trois angles étant donnés, pour déterminer le côté a, par exemple, ona la formule (s) TR / — cos? (A + B4-C).cos: É | sin B.sinC qu’on peut également appliquer aux deux côtés bet c sinta : (B4-C—A) A à l’aide de la remarque que nous avons faite (26) sur la formule qui donne ux angle par les trois côtés. Quant à la déduction de cette formule, on la tire des expressions fondamentales (g) par des transformations analogues à celles que nous avons déjà employées dans ce qui précède, transformations que facilite extrême- ment la cousidération des propriétés du triangle po- laire, dont les auteurs des traités de trigonométrie font un grand usage. Voici quel est ce triangle polaire : ABC étant un triangle sphérique quelconque, imagi- dont les sommets A', B', C' soient les pôles des grands cercles dont les côtés a, b,c du triangle ABC font partie; alors les nons un second triangle A'B'C', sommets À ,B,C de celui-ci seront respectivement les pôles des côtés a', d', c' du triangle A'B'C", et 1] est fa- cile de voir 1° que les angles A', B', C' du triangle po- laire A’B'C/ sont les supplémens des côtés a, b, c du triangle ABC ; 2° réciproquement que les angles AB, C du triangle ABC sont les supplémens des côtés a’, b', c du triangle polaire A'B'C. On a donc ainsi A'—180°-—a, B'— 180°—,C'—180°—C, a'—180°—A, b'— 180°—B, c'—180° — C. Ces relations donnent les moyens de transformer très- facilement les expressions fondamentales (4), comme nous allons en dunuer un exemple. L'expression (g) appliquée au triangle A'B'C' devient cosa'—cosb'.cos c’ cosA' — - - sin b'.sinc' * ainsi, mettant à la place de A’, a’, b', c' leurs valeurs ci-dessus , il vient 8 cos{180°—A\—cos(180°—B).cos(180°—C) AL M 7 sin(180°—B).sin(180°--C) Or, en général, cos(180°—x) — — cos x, sin (180°—:x) = sinx; donc cette dernière expression est la même chose que (1) cosA cos B.cos C suB.smC cosa = on obtiendrait de la même manière, cos B + cos A. cos C cosb 7 sin A.sinC cos C + cos A .cos B FRE 7 sinA.siuB formules qui donnent les côtés en fonctions des angles TOME 11, TR 593 comme les formules (g) donnent les angles en fonctions des côtés. On peut à la vérité déduire directement ces dernières formules des expressions (g), mais d’une ma- nière beaucoup moins simple. Maintenant il est évident qu’en opérant sur l’expres- sion () comme nous l'avons fait au n° 26 sur l'expres- sion (g), nous obtiendrons la formule (s). dont nous avons fait 27 et 28, se déduisent aisément des ex- pressions (g) ; on les préfère à l'emploi des angles auxi- liaires dans tous les cas où elles peuvent être em- 30. Les formules de Néper, usage aux n°° ployées, et elles sont en effet plus directes et plus élé- gantes. L'emploi de l'angle auxiliaire rend inutile la considération de la perpendiculaire à l’aide de laquelle on ramèue Ja solution d’un triangle obliquangle à celle d’un triangle rectangle, et l’ensemble de cettesolution se trouve assez complètement donné dans ce qui pré- cède pour nous dispenser de le résumer dans un ta- bleau. Il existe encore un grand nombre de formules particulières dont l'application peut faciliter la solu- tion de certains cas, surtout lorsque quelques parties du triangle proposé sont très-petites par rapport aux autres, mais nous devons renvoyer à la Trigonometrie de Cagnoli; c’est le traité le plus complet qui existe sur cette branche importante de la géométrie, Comme pour les triangles rectangles, toutes les fois que la quantité cherchée est donnée par son sinus il y a indécision dans le choix qu’on peut faire des deux arcs qui lui répondent, cependant on diminue beau- coup le nombre de ces cas douteux par les trois règles suivantes : ° Si la somme de deux côtés est moindre que 180”, l'angle opposé au plus petit est aigu; 2° Si la somme de deux côtés est plus grande que 180°, l'angle opposé au plus grand est obtus ; 3° Quand la somme de deux côtés est égale à 180°, la somme des angles opposés est de même égale à 180°. Il faut en outre faire scrupuleusement attention aux signes des lignes trigonométriques, qui sont positives ou négatives selon la grandeur des arcs auxquelles elles se rapportent; par exemple, si le résultat d’un calcul donne cosA — — m, et qu’à la valeur »2, abstraction faite du signe, réponde dans les tables des sinus un arcæ,comme, généralement, cos (90° + z) —=— cosz, l'arc À n’est point alors — +, mais bien — 90° + «. Il faut consulter l’article sinus pour tout ce qui concerne les signes. Quant à la réalisation des calculs numériques, elle s’effectue de la même manière que pour les for- mules de la trigonométrierectiligne ; ainsi nous pouvons nous contenter d'en présenter un seul exemple. 31. Connaissant les latitudes et longitudes de deux villes, on demande 11 grandeur de l'arc du grand cércle 594 TR terrestre qu’elles comprennent, ou, ce qui est la même chose, leur plus courte distance. Soit A la ville-de Paris, dont la longitude est o et la latitude 48° 50° 13”, et B la ville de Marseille, dont la longitude est 3° 1" 54"et la latitude 43° 17 50". Imagi- nons un triangle sphérique formé par le pôle boréal et les deux lieux A et B. Dans ce triangle on connaît l'angle au pôle qui est la différence en longitude des deux points À et B , etles deux côtés compris AC et BC qui sont les complémens des latitudes des points A et B. On a donc, en se servant de la notation consacrée : CG = 3° 1°.54 L b=go° — 48° 50' 13" = 41° 9' 47° a—= 00° — 43 17 50 — 4642 10 et il s'agit de calculer le côté c. Ce problème rentre dans le 11° cas du numéro 27; ainsi i] faut d’abord calculer un angle auxiliaire » par la formule cosC.tangb ange = —" 2 ce qui donne Log.cosG = 9, 9993918 Log .tangb — 9, 9416582 19, 9410500 10, 0000000 Log .tange — 9, 9410500 d’où == 41° 7! 24”. Substituons cette valeur de # dans la formule 054 ' ; " cos (a—v), et, comme a —=— 5° 3%" 46", nous aurons Log cos — 9, 8767024 Log cos (a—?)— 0, 9979380 19, 8746404 Log.coss— 9, 8769654 Log cosc — 9,9976750 ce qui fait connaître c — 5° 55 24". Eu prenant pour la longueur du degré terrestre celle du degré moyen de la France, qui est 111108 mètres (voy. TEnnx), on a donc 658130 mètres pour Ja distance de Paris à Marseille. On tiouye dansle 7raité de géodésie de M. Puissant » TR toutes les formules trigonométriques employées dans la géodésie et l'astronomie. Nous renvyerrons donc, pour les détails, à cet ouvrage ainsi qu'a celui de Ca- gnoli déjà cité. TRILATÈRE. Se dit, en géomctrie, d'une figure qui a trois côtés. Ce mot n’est plus usité : une telle figure se nomme un triangle. TRINOME. (4{g.) Quantité composée de trois ter- mes (voy. Porynome). TRIPARTITION. Partage en trois parties égales d'une grandeur quelconque (voy. Tnisecriow). TRIPLÉ. On nomme raison criplee le rapport qu'il y a entre les cubes de deux nombres. Il ne faut pas confondre une raison triplée avec une raison triple, car cette dernière n’est que le rapport d’un nombre à un autre qu'il contient trois fois. Par exemple, le rapport de 3 ar est une raison tri- ple, tandis que celui de 8 à 1 est la raison tuiplée des nombres 2 et 1. TRISECTION. Division d'une grandeur en trois parties égales. Ce terme est spécialement consacré en géométrie pour désigner la division d’un augle en trois parties égales, problème devenu très-célèbre parce qu'il ne peut être résolu géométriquement, c’est-à-dire avec la règle et le compas. On peut comparer le problème de la trisection de l'angle à ceux de la duplication du cube et de la quaitrature du cercle sur lesquels on s’est exercé vainement pendant deux mille ans, en voulant les faire dépendre de conditions incompatibles avec leur nature. La solution de celui-ci dépend d'une équation du troisième degré qu’on peut construire par diverses courbes. Voyez à ce sujet un ouvrage de M. Garnier, intitulé Trisection de l'angle. TRIPASTON. Nom que les ancieus donnaient à une machine formée par l’assemblage de trois poulies (voy. MourriE). TROCHOIDE. Nom de la courbe plus générale- ment connue sous celui de CycLoïpe. TROIS. Rècze DE rois. Opération de l'arithmé- tique qui consiste à calculer un des termes d’une pro- portion au moyen de trois autres. La règle de trois se compose d’une multiplication et d’une division, et ne présente d'autre difficulté que celle d'établir convenablement la proportion entre les quantités que l’on veut comparer; car, une fois cette proportion établie, si le terme cherché est un moyen, on l'obtient en divisant le produit des extrêmes par le ee + TR moyen connu, et, si c'est un extrême, en divisant le produit des moyens par l'extrême connu (voy. Proro- SITION). Pour établir une proportion entre quatre quantités, on doit observer 1° de composer chaque rapport de quantités de la même espèce ; 2° de n’égaler entre eux que deux rapports directement égaux, c’est-à-dire, dont l’un ne soit pas l'inverse de l’autre. Avec cette atten- tion il n’est pas nécessaire de s'occuper de la place qu'occupe le terme cherché dans la proposition, et toutes les considérations de règle de trois directe et de règle de trois inverse, dont les auteurs de traités d’arith- métique compliquent la question, deviennent complè- tement inutiles. Les deux questions suivantes vont indiquer la mar- che qu'on doit suivre dans tous les cas. 1. 30 aunes d’étoffe ont coûté 55 fr. 50 c., on de- mande combien coûteront 55 aunes de la même étoffe? Plus il ya d’étoffe, plus le prix doit être considérable; ainsi les nombres d’aunes doivent être en rapport di- rect des prix qu'ils coûtent. Désignant donc par x le prix cherché, on dit : le rapport de 30 aunes à 55 au- nes est le même que celui de 55 fr. 5o c., prix de 30 aunes à x, prix de 55 aunes; ainsi, posant la propor- tion 30 : DER ENS NDOELT, il s’agit de calculer un extréme. On a donc réalisant d’abord la multiplication, puis divisant le produit par 30, on trouve x — 1017 fr. 35 c. 55 aunes coûteront donc ro1 francs 55 centimes. 2. Un certain ouvrage a été terminé en 5 jours par 8 ouvriers, on demande combien de teinps mettront 11 ouvriers, travaillant de la même manière, pour terminer le même ouvrage ? Ici, plus il y a d'ouvriers, moins de temps il faudra ; ainsi le rapport du nombre des ouvriers, c’est-à dire des nombres 8 : 11 est l'inverse de celui des jours de travail ou de celui des nombres 5 celui : x; il faut donc renverser ce dernier rapport et écrire la propor- tion MES D RECRUE il s’agit alors de calculer un moyen, et l’on a multipliant 5 par 8 et divisant le produit 40 par 11, on trouve x =— 3 _ , C'est-à-dire qu’il faudra 3 jours TR 595 et environ 7 heures aux onze ouvriers pour exécuter l'ouvrage que 8 ont terminé en 5 jours. On reconnait que les choses comparées sont en rap- port direct lorsque l'accroissement des unes détermine l'accroissement des autres; dansle cas contraire, c’est-à- dire lorsque l'accroissement des unes entraîne le dé- croissement des autres, le rapport est inverse, et il faut le renverser, comme nous venons de le faire, pour po- ser la proportion. Lorsque la solution d’une question exige le concours de plusieurs proportions, la règle prend le nom de règle de trois composée; cependant, en composant les rapports, on peut toujours la ramener à une règle de trois simple, C’est ce que l’exemple suivant fera com- prendre. 20 ouvriers travaillant 8 heures par jour ont creusé en 12 jours un fossé de 200 mètres cubes, on demande combien de jours ils mettraient pour creuser un fossé de 350 mètres cubes, en travaillant 10 heures par jour? En analysant cette question, on reconnaît, avant tout, que puisque le nombre des ouvriers ne varie pas, il ne doit pas entrer dans les rapports, et qu’on peut consi- dérer le travail comme opéré par un seul homme. Ainsi, en ne considérant pas d’abord la différence des heures de travail, et en désignant par x le nombre des jours qu’il faudrait pour creuser 350 mètres cubes, on voit que ce nombre doit être plus grand que 20, car plus il ÿ a d'ouvrage, plus il faut de temps, toutes cho- ses égales d’ailleurs : le rapport entre les travaux est donc directement égal à celui des temps pendant les- quels on peut les exécuter, et l’on a la proportion 200:;::350 ::5512: 20 d’où l’ontire ST —— Te Donc, si ces ouvriers travaillaient le même nombre d'heures chaque jour, il leur faudrait 21 jours pour creuser le fossé de 350 mètres cubes ; mais ce n’est plus 8 heures qu'ils travaillent par jour, comme dans le premier ouvrage, c’est 10 heures ; il est donc évident que, puisqu'ils travaillent plus long-temps chaque jour, il leur faudra moins de jours. Ainsi, désignant par y le nombre des jours dans cette dernière condition, ce nombre doit être à 21 dans le rapport inverse des nom- bres d'heures 8 : 103 c'est-à-dire qu’on a la seconde proportion d'où l’on tire CAGE VOTE 8 CES PT: 16: ue : : <" 8 ainsi le nombre des jours cherché est 16 + 596 TR Examinons maintenant comment, en composant les rapports, on aurait pu se dispenser de résoudre deux proportions. Travailler 8 heures par jour pendant 12 jours, c’est la même chose que travailler pendant 12 fois 8 heures ou 96 heures; de même travailler 10 heu- res par jour pendant x jours, c'est travailler pendant æ fois 10 heures ou 10 x heures : les temps des travaux sont donc 66 et 10x; et, comme ces temps sont en rap- port direct des ouvrages, on a la proportion 200 :, 350 :: 96: 10 x, de laquelle on peut tirer la valeur de l’extréme 10 x, et qui donne mais puisqu'on connaît la valeur de 10 x, en la divi- sant par æ on aura celle de x; ainsi comme ci-dessus. IL n’est aucune règle de trois composée qu’on ne puisse ramener de la même manière à une règle de trois simple. TRONQUEÉ. (Géom.) On nomme pyramide tron- quée et cûne tronqué une pyramide et un cône dont on a retranché la partie supérieure. (Foy. Cône et Pyra- MIDE.) TROPIQUES. (45) Nom de deux petits cercles de la sphère céleste parallèles à l'équateur et passant par les points solsticiaux. (Foy. AnMILLAIRE, 19.) TSCHIRNHAUSEN (EurenFrniEn WALTHER DE), gentilhomme allemand qui s’est rendu célèbre par ses travaux géométriques et ses découvertes en dioptrique, est né le 13 avril 1651, dans une terre de la Haute- Lusace qui appartenait à sa famille. Son éducation fut conforme à la haute position sociale de ses parens, et il acheva ses études à l'Université de Leyde. Jeune en- core, Tschirnhausen servit quelque temps en qualité de volontaire, mais il ne tarda pas à se livrer entièrement à l'étude des sciences, pour lesquelles il avait mani- festé de bonne heure une prédilection et une aptitude particulières. Dans un des voyages qu'il fit à Paris , il révéla ses talens par la communication qu'il fit à l’Aca- démie des sciences d'un mémoire sur le phosphore. Peu de temps après il fit connaître sa découverte des verres brülans qui ont retenu le nom de caustiques de Tschirnhausen. Successivement associé et membre de l’Académie des sciences, il se distingua par la continua- tion de ses travaux en dioptrique et inventa le miroir TR convexe des deux côtés, qui a été si utile à l’avance- ment de cette branche de la science. En 1901 il vint à Paris pour prendre part aux travaux de l’Académie et présenta à l’une des séances de ce corps savant : une méthode pour trouver les rayons des développées, Les tangentes, les quadratures et Les rectifications de plu- sieurs courbes, sans y supposer aucune grandeur infi- niment petite. I\ n’est pas inutile de faire observer ici que Tschirnhausen, dont les counaissances en géomé- trie étaient d’ailleurs remarquables , pensait que la mé- thode des infiniment petits n’était point nécessaire à la science, et qu’on pouvait facilement y suppléer par des procédés beaucoup moins compliqués. C'est dominé par cette idée erronée qu'il soumit à l’Académie, en 1702, un nouveau mémoire dans lequel il proposait une Methode pour trouver les touchantes des courbes mé- caniques, sans supposer aucune grandeur infiniment petite. Ces Mémoires, qui excitèrent l’attention des géomètres , sont au moins fort curieux. Fschirnhausen mourut en Saxe le 11 octobre 1708. TYCHO-BRAHÉ,. Ce grand observateur , dont les travaux ont été si utiles aux progrès de l'astronomie moderne, naquit le 13 décembre 1546, dans la terre de Kaudstorp, en Scanie, d’une famille illustre de Dane- marck. Comme tous les hommes de génie, il révéla de bonne heure le goût qui l’entraïoait vers l'étude de la science qu’il devait un jour illustrer. Dès qu'il eut ac- quis assez de connaissances en mathématiques, il se livra avec ardeur, maisen secret, à l'observation des astres, occupation que ses nobles parens trouvaient frivole et indigne d’un homme de sa naissance. Malgré le rang élevé où la providence l'avait fait naître , on sait que Tycho-Brahé ne put échapper dans sa patrie aux per- sécutions que la calomnie et l’envie suscitent trop souvent au mérite qui s'acquiert par de laborieuses études, et qu’il fut enfin obligé d'accepter l'asile que lui fit offrir l’empereur Rodolphe IT. Tycho-Brahé a apporté de notables améliorations dans la théorie de la lune ; ou lui doit la découverte de deux nouvelles inégalités, la variation et l'équation an- nuelle ; on lui doit d'avoir déterminé avec beaucoup de précision l'inégalité principale de l’inclinaison de l'orbite lunaire, par rapport au plan de l’écliptique. Le premier, ce célèbre astronome introduisit dans le calcul astronomique l'effet de la réfraction. Il proposa les premiers élémens de la théorie des comètes, qu’on persistait à regarder comme de simples météores, mal- gré les considérations à priori si remarquables de Sénè- que , sur les mouvemens propres de ces astres. Au malheur d'avoir méconnu le véritable système du monde, Tycho-Brahé ajouta le malheur plus grand pour sa mémoire d'en proposer un qui n’était ni celui des 2 om A 0 UN Egyptiens, ni celui de Ptolémée, ni celui de Copernic, mais qui empruntait à chacun d'eux quelque chose. (Foy. Sysrëme.) Cette hypothèse qui était au moinsiu- génieuse à une époque où les vraies lois du mouvement n'étaient pas révélées, et qui supposait dans son auteur des connaissances extraordinaires en astronomie, est au- jourd’hui oubliée, ou du moins l'exposition des idées sur lesquelles elle repose ne sert qu’à démontrer avec plus d’évidence la réalité du mouvement de la terre. Une des gloires de Tycho-Brahé est d'avoir été le maitre et le protecteur de l’immortel Keppler, qui, malgré son respect pour lui et l'admiration que lui cau- saient ses nombreux et utiles travaux , sut se préserver de ses erreurs , tout en s'appuyant sur ses observations, pour démontrer les lois générales du mouvement des astres. Tycho Brahé mourut à Prague, le 14 octobre 1601. On voit encore dans une église de cette ville le monu- ment qui fut élevé en son honneur, et où ses dépouil- UN 597 les mortelles furent déposées avec une poinpe extraor- dinaire. Il n’a laissé qu’un petit nombre d'écrits, dont les principaux sont : 1. As{ronomiæ instauralæ mecha- nica, Wandesburg, 1598, in-folio ; Nuremberg, 1601. IT. Progymnasmata , Uraniemborg, 1583-1589, 2 vol. in-8. C’est dans ce dernier ouvrage que Tycho-Brahé a consigné ses observations sur la théorie de la terre et sur celle des comètes. III. Æpistolarum astronomica- rum libri duo, Francfort, 1610, in-4°. IV. Oratio de disciplinis mathematicis, Copeuhague, 1610, in-8°. Les observations de Tycho ont servi de base aux Tabulæ Rudolphinæ , données par Keppler, et à toutes les au- tres tables célestes, publiées depuis le commencement du XVII® siècle ; elles ont été recueillies avéc soin par ses disciples et publiées sous ce titre : Jistoria celestis XX libris, 1666. Voyez l'oraison funèbre de Tycho- Brahé, par Jessenius, Nembourg , 1601, in-4°, et la vie de ce grand astronome, écrite par Gassendi, Paris, 1654, in-4°. U. UNIFORME. (Méc.) Le mouvement uniforme est celui d'un mobile qui parcourt des espaces égaux en temps égaux. (Foy. MouvemEnT.) UNITÉ. Quantité prise pour terme de comparaison entre des objets de même nature , et que l’on considère individuellement sans avoir égard aux parties dont elle peut être composée. (Foy. ARITHMÉTIQUE, 2.) UNIVERSEL. Capran univenses. (Gnom.) De tous les cadrans portatifs et qui n’ont pas besoin d'être orientés, celui-ci est le plus simple et le plus facile à construire. Ayant décrit, sur un carton, avec un rayon arbitraire AC, une circonférence de cercle (PI. 42,fig. 8), on la divise en douze parties égales, puis on joint deux à deux les points de division par des lignes paral- lèles qui deviennent les lignes horaires de la figure. A l'extrémité À du diamètre AS perpendiculaire à toutes ces lignes, on mène la droite AB, qui fait, avec le dia- mètre AS, un angle BAS égal à la latitude du lieu pour lequel on veut construire le cadran, puis on prolonge cétte ligne jusqu’à ce qu’elle rencontre la droite BC qui passe par le centre. Au point d’intersection B, on mène à AB une perpendiculaire, sur laquelle on marque, à la droite et à la gauche du point B,; les points d’inter- section que pourraient déterminer toutes les droites menées du point À, et faisant avec AB des angles de 1,2, 3, 4, etc. degrés. Par exemple, la droite AD qui fait avec AB un angle BAD de 10 degrés, détermine la division marquée 10. instrument étant achevé comme la figure l'indique , on tire à sa partie supérieure une droite parallèle au diamètre AS, puis ou place aux deux extrémités de cette droite, et perpendiculairement au plan du cadran , deux pinules percées toutes deux d’un trou circulaire, afin qu’ou puisse viser une étoile, ou dont une seule C porte un trou, si l’on veut ne se servir que du soleil; l’autre doit être alors croisée par deux lignes dont le point d’intersection correspond au trou de la première. Pour se servir de ce cadran , on adapte aux divisions supérieures un fil DM qui porte un plomb à son extré- mité inférieure, et dans lequel est enfilée une petite perle qu’on peut faire glisser à volonté. Ayant donc fixé, à la division qui correspond à la déclinaison du soleil, l'extrémité supérieure du fil, et placé la perle de manière qu’en tendant le filet le faisant passer par le point A, la perle couvre ce point, on présente ver- ticalement l'instrument aux rayons du soleil, en tour- nant du côté de cet astre la pinule C , de manière à ce que le rayon lumineux qui passe par le trou de cette pinule tombe sur le point correspondant de l’autre pi- nule. Alors le fil DM prend, par le poids de son plomb, une position verticale, et la perle M marque l'heure par sa position sur les lignes horaires. Par exemple, dans la figure elle coupe la ligne marquée V, VII, et elle indique ainsi V heures après midi, ou VIL heures avant , car les chiffres du haut marquent les heures du soir, et ceux du bas les heures du matin : quand la perle tombe entre deux lignes elle indique les instans inter médiaires. On péut aisément estimer à l'œil les frac- 598 VA tions d'heure, et d’ailleurs rien n'empêche de multi- plier les ligues horaires. En divisant le cercle-en 24 par- ties, on a les ligues horaires de demi-heure en demi- heure, et sinsi de suite. Avec deux pinules trouées par lesquelles on vise une étoile, le fil étant fixé à la déclinaison de l’étoile, on trouverait de la même manière l'heure de cette étoile, qu'on réduirait ensuite en heure solaire par la diffé- rence des longitudes du soleil et de l'étoile, URANOGRAPHIE. Partie de l’astronomie qui a pour objet la description du ciel. On nomme les cartes célestes, cartes uranographiques. URANUS. (451) Nom d’une planète de notre sys- tème solaire, la plus éloignée du soleil de toutes celles qu’on connaît jusqu'a ce jour. Elle a été découverte par Herschel, le 13 mars 1581. Nommée d’abord georgium sidus (l’astre de Geor- ges), en l'honneur du souverain dont la protection éclairée avait encouragé les travaux de lastronome, on la désigna ensuite par le nom d’Herschel, mais l’amour de l’analogie a fait généralement adopter celui d'Uranus. Le disque de cette planète , qu'on ne peut apercevoir qu'avec de bons télescopes, est d’un éclat uniforme et ne présente aucune tache discernable, de sorte qu’on ne connaît point encore la durée de sa rota- tion. VANDERMONDE,, géomètre distingué , et l’un des plus remarquables de ceux qui ont déterminé quelques progrès dans la science durant la seconde moitié du xvin siècle, naquit à Paris en 1735. Cet homme, d’un génie si supérieur , a été oublié par la renommée, comme ses travaux et ses découvertes par les géomètres quis’en sont prévalus. Il était fils d’un médecin de Landrecies ; il fitses études à Paris, où il étudia les ma- thématiques, pour lesquelles il révéla de bonne heure la plus heureuse disposition, sous la direction de Fon- taine et de Dionis du Séjour. Il eut l’occasion, dans la société de ces hommes célèbres, de se lier avec la plu- part des membres de l'Académie des sciences, par qui son mérite fut bientôt apprécié, et en 1771 il fut appelé à siéger dans le sein de cette illustre compagnie, Dès ce momentil prit une part active à ses travaux, et publia successivement un grand nombre de mémoires fort re- marquables sur diverses brauches de la science. Mal- heureusement il n’a publié aucun traité important par son étendue, et la plupart de ses productions sont éparses dans les recueils scientifiques du temps. Parmi celles qui lui ont le plus mérité les éloges que nous ve- VA Le diamètre d'Uranus est de 13,934 lieues; son vo- lume est 77 fois plus grand que celui de la terre , et sa masse est 19,8, celle de la terreétant 1. La densité de cette planète est donc à peu prèso,26, et ne diffère que de très-peu de celle du soleil. Uranus décrit son orbite autour du soleil dans la lon- gue période de 30658 j. 713 , environ 84 ans. Sa plus grande distance du soleil est de 587 661 512 lieues de 2000 toises, et sa plus petite de 717 418 832licues ; sa de la 667 204 515 lieues. distance terre varie entre 826875 829 et Voici les élémens d'Uranus au premier jauvier 1801. Demi grand axe, celui de la terre étant 1. 19,1823900 0,0466794 Diamètre équatorial, celui de la terre étant 1. 4,3320000 30686 j., 8208296 0°46:28",4 72 59:35, 3 167 31 16,1 177 48 23, 0 Excentricité en parties du demi grand axe. Période sidérale moyenne......,.. Iaclinaison à l’écliptique.......... Lougitude du nœud ascendant. .... Lougitude du périhélie........,... Longitude moyenne de l’époque... Uranus est accompagné de six satellites qui présen- tent une particularité remarquable dans leur mouve- ment. (Voy. Sarezrires.) Ils ont tous été découverts par Herschel, le second et le quatrième le 11 jau- vier 1787, et les quatre autres dans les années 1790 et 1794. Ces derniers n'ont point été revus depuis. V. nons de donner à sa mémoire, on cite ses travaux sur /a résolution des équations, sur les irrationnelles , sur l'élimination des inconnues, dans les quantités algébri- ques. Nous devons dire aussi qu’on n’a point assez atta- ché d'importance à son ingénieuse théorie des Puissan- ces du second ordre; qui, reproduite plus tard par Kramp, sous le nom de Factorielles, et généralisée en- suite par M. Wrouski, sous celui de Facultés, est ap- pelée à exercer une grande influence sur l’avenir de la science. (Foy. Facroriezzes.) On doit aussi à Vander- monde une théorie remarquable sur la composition musicale, ei l’on trouve dans les anneles de chimie l’Avis aux ouvriers sur la fabrication de l'acier, com- posé ,;en 1793, par ordre de la convention nationale, auquel il concourut avec Monge et Berthollet. Nous regrettons de dire que l'imagination vive et exaltée de ce savant géomètre l’entraina dans la plupart des ex- cès que commirent, au nom de la liberté, les hommes qui, durant les jours les plus désastreux de la révolution française, semblèrent prendre à tâche de faire exécrer le principe pour lequelils combattaient. Vandermonde, qui avait été nommé professeur d'économie politique à _ VA l'école normale, fut compris parmi les savans qui , en 1795, firent partie de la première classe de l’Institut. Il mourut à Paris, le 1‘ janvier 1996; ce fut le célèbre Carnot qui lui succéda. VAPEUR. Macuines À vapeur. Appareils mis en jeu par la force élastique de l’eau vaporisée, et dont la des- tination est de communiquer le mouvement à toute es- pèce de machines. L'emploi de la vapeur comme force mécanique ne remonte pas à plus d'un siècle : son application aux machines locomotives date seulement de 1802, et déjà cet agent a exercé sur les progrès de l’industrie une influence qui ne permet plus de leur assigner des limi- tes. Aujourd’hui, mus par la vapeur, des milliers de métiers façonnent à vil prix les étoffes les plus pré- cieuses, d'énormes fardeaux parcourent avec une ef- fravante célérité les chemins de fer qu’elle a servi à for- ger, et l'Océan, devenu tributaire de sa puissance , se voit sillonné en tout sens par des vaisseaux que ne peu- veut plus arrêter niles courans , ni la tempête. Toutes ces merveilles , accomplies dans un si court espace de temps, ne sont cependant qu’une faible par- tie de celles que l’on doit espérer d'une force modifa- ble à l'infini et susceptible d’être appliquée dans tous les temps et dans tous les lieux. Aussi pouvons-nous auuoncer, sans Lémérité , qu’un jour viendra où, deve- nuele moteur universel, la vapeur poussera la charrue, creusera les mines, épuisera les eaux stagnantes, et rem- placera enfin le bras de l’homme dans tous les travaux grossiers et pénibles. Peut-être la verra-t-on encore diriger dans les airs ces légers aérostats , maintenant l’objet d’une curiosité stérile, et appelés dès lors à chan- ger les relations commerciales des peuples. La conquête d’un agent si puissant est un trop beau titre de gloire pour que nous devions nous étonner de la voir réclamée avec tant de véhémence par la nation qui, jusqu’à cette époque, en a fait les plus nombreuses applications ; mais quels que soient, sous ce dernier rapport, les justes titres de l'Angleterre à la reconnais- sance du monde civilisé, ses prétentions exclusives sont inadmissibles , et nous croyons devoir constater ici les droits de la France, établis d’ailleurs de la manière la plus positive , par M. Arago, dans sa notice sur les machines à vapeur, insérée dans l’ Annuaire du bureau des longitudes de l'année 1829 , et reproduite dans celui de cette année avec de nouveaux argumens qui n’admettent pas de réplique. Nous allons seulement poser la question, les chiffres répondront ensuite. Toute invention technologique peut être considérée sous trois points de vue différens : 1° sous celui du principe théorique qui lui sert de base ; 2° sous celui de sa conception primitive; et 3° sous celui de sa réalisa- VA 999 tion définitive ou de sa construction matérielle. La dé- couverte du principe théorique précède nécessairement la conception de la machine, comme cette conception précède elle-même sa réalisation. Si ces trois élémens distincts ne sont pas l’œuvre d’un seul homme, la prio- rité scientifique appartient évidemment à celui qui a découvert le principe, mais la priorité technologique, qui constitue le véritable titre à l'invention, appartient à celui qui a concu la machine. La réalisation de cette machine, ses divers perfectionnemens, les moyens nouveaux employés pour lui faire atteindre son but, quels que soient l’habileté et le génie qu’ils ont pu exi- ger, ne constituent que des titres secondaires, capables de donner à leursauteurs une part plus ou moins grande dans la gloire de l'invention, mais qui ne sauraient ja- mais détruire le tire principal. En appliquant ces considérations aux machines à va- peur, on reconnait d’abord que la force mécanique de la vapeur de l’eau a été signalée par Aristoteet employée pa: Héron d’Alexandrie, 120 ans avant l’ère chré- tienne , pour mettre en mouvement un appareil de son invention ; de sorte que la découverte du principe théorique qui sert de base à ces machines semble se rat- tacher aux premiers progrès des sciences physiques, quoique l'application industrielle de la force de la va- peur ait une origine bien plus récente. Cette applica- tion industrielle se trouve indiquée pour la première fois d'une manière authentique dans l’ouvrage de Sa- lomon de Caus, intitulé lesRaisons des forces mouvantes, etimprimé à Francfort en 1615. Cv n’est qu’en 1663 qu’une application semblable fut signalée par le mar- quis de Worcester, dans son ouvrage : Century of in- ventions. L'idée émise par le marquis de Worcester, d'élever l’eau à l’aide de la vapeur, est identiquement la même que celle de Salomon de Caus publiée qua- rante-huit ans auparavant. Ainsi, jusqu’à ce que des documens irrécusables soient produits pour constater les droits d’un autre inventeur, il w’est pas possible de re- fuser, dans la question des machines à vapeur, la prio- rité scientifique à Salomon de Caus. En 1688, Papin a donné, dans les Actes de Leïpsick, la description d’une machine dont il est important de bien comprendre les effets pour se rendre compte de ceux des machines à vapeur actuelles. Qu'on imagine un cylindre vertical (PI. 30, fig. 4 ) ouvert à sa partie supérieure, et dont la partie inférieure, exactement fermée , porte une soupape susceptible de s'ouvrir de bas en haut. Qu'on imagine en outre un piston mobile P qui se meut librement dans le cylindre, tout en le bou- chant hermétiquement. Si la soupape est ouverte, les pressions extérieure et intérieure de l'air atmosphérique se faisant équilibre , le piston P dexcendra dans le cy- lindre, mais seulement en vertu de son propre poids, 600 VA etil suffira d’un effort très-peu supérieur à ce poids pour faire remonter le piston jusqu’au haut du cylin- dre. Parvenu ainsi à l'extrémité de sa course , si l’on ferme la soupape et qu’on abandonne le piston à lui- même , la résistance de l'air intérieur l’empéchera de redescendre , tandis qu’il est évident que , si par un moyen quelconque , on anéantit tout à coup l'air intérieur, la pression de l’air extérieur, agissant sur le piston avec tout le poids de la colonne atmosphérique dont il est la base, le fera nécessairement descendre; et sion le suppose attaché à l’un des bras d'un levier dont l’autre supporte un poids Q égal à celui de la co- lonue atmosphérique , il entrainera évidemment ce poids dans sa chute. Imaginons maintenant qu’à l'instant où le piston tou che le fond du cylindre on ouvre la soupape, l’atmo- sphère, par sa pression égale en tous sens, viendra agir sous le piston et fera équilibre à la pression qui agit dessus : alors non seulement le poids Q le fera remonter à l'extrémité supérieure du cylindre; mais, abstraction faite de ce poids, il suffira, comme nous l'avons dit plus haut, d'un très-petiteffort pour produire cet effet. On pourra donc soulever toujours le piston avec une petite force, tandis que sa descente pourra entrainer les plus grands poids. En effet le poids de la colonne atmosphérique est égal à celui de la colonne de mer- cure de même base à laquelle elle fait équilibre , c’est- à-dire à celui d’une colonne de mercure de 56 centimi- tres de hauteur (28 pouces 4 ligne). (Foy. Hyprosrari- Que, 17.) Donc, en admettant quele piston ait un mètre de diamètre, le poids de la colonne atmospnérique qui agit sur lui est égal au poids d’un cylindre de mercure dontle volume est r.(07,5}?.(0"76) mètres cubes (voy. Gyrinpre), ou 0,5969 mètre cube; et comme les poids du mètre cube de mercure = 13598 k logram- mes, celui du cylindre de mercure sera de 8117 kilo- grammes : ainsi chaque descente du piston pourra sou- lever 8117 kilogrammes. Parmi les divers moyens proposés par Papin pour produire le vide sous le piston , celui de la vapeur de l’eau est indiqué, comme le plus efficace, dausson Re- cueil de diverses pièces touchant quelques nouvelles in- ventions, imprimé à Cassel, en 1695 : et l'on trouve de plus, dans cet ouvrage, la description d'un petit appa- reil que Papin avait construit quelques années aupa- ravant, appareil qui présente la première réalisation matérielle des machines à vapeur; car de l'eau renfer- mée dans le cylindre même y est vaporisée et conden- sée, eu, par cette action alternative, fait successivement monter et descendre le piston. En comparant les dates citées jusqu'ici avec celles des inventions dont nous allons parler, il résulte rigoureu- sement que la conception primitive de la machine à VA Yapeur, dite »27achine atmosphérique , appartient à Papin. La priorité scientifique et la priorité technologique étant ainsi assurées à deux français, Salomon de Caus et Papin, notre impartialité nous fait un devoir de dé- clarer que là se borne la part que la France peut ré- clamer dans l'invention des machines à vapeur, et qu'arrivés à la réalisation définitive de ces machines ,il ne nous reste plus à citer que des noms anglais. C'est en 1705 que Newcomen et Cauley, simples ou- vriers à Darmouth, dans le Devonshire, réalisèrent complètement l’ingénieuse idée de Papin, du mouve- ment d’un piston daus ur cylindre par l’action alterna- tive de la vapeur, et leur machine connue sous le nom de machine de Newcomen ou de machine atmospheri- que est la première dout les services réels ont commencé la nouvelle ère de l’industrie. Sept ans auparavant, en 1698 , le capitaine Savery avait construit une machine sur les mêmes principes; mais ses tentatives n'ayant eu qu’un succès incomplet, il fuit par s'associer avec New- comen et Cauley pour l'exploitation de la patente qui leur fut concédée. Nous allous indiquer succinctement la disposition et le jeu, tant de la machine de Newco- men que des principales machines perfectionnées con- struites depuis. Dans la machine de Newcomen (PI. 40, fig. 4), le pis- ton P et le poids Q sont attachés à deux chaînes suspen- dues au bras du balancier AB. Quand le vide est fait sous le piston P, la pression atmosphérique maintient ce piston au bas du cylindre où il se meut. La vapeur fournie par une chaudière extérieure venant à affluer sous le piston , Le poids Q descend librement quand la tension de |a vapeur fait équilibre à la pression atmo- sphérique. Le piston étant arrivé au haut de sa course, un jet d’eau foide condense la vapeur dans le cylindre, le vide se forme et le piston redescend. Cette machine, ne pouvant que soulever un contre- poids et le laisser retomber alternativement, n’a été em- ployée qu'à mouvoir des pompes. La condensation faite daus le cylindre même a l'inconvénient d’y causer un refroidissement considérable qui diminue la force élastique de la vapeur affluente. Les premières machines de l'illustre James. Watt, dont les nombreuses inventions sont autant de progrès pour l'emploi de la vapeur, datent de 1769. Elles dif- fèrent de la précédente en ce que le cylindre est fermé par le haut et que ce n’est plus la pression atmosphéri- que qui fait descendre le piston. Pour le faire baisser quand le vide est formé sous lui, on fait affluer la va- peur par la soupape m1. (PL. 40 , fig. 5.) Parvenu au bas de sa course, on fait alors affluer la vapeur par la soupape ». Le piston étant également pressé sur ses deux faces, remonte par l’action du contre-poids Q. En VA On condense ensuite la vapeur sous le piston et le jeu recommence, — Le couvercle du cyliudre est percé à son centre d'un trou circulaire garni d’étoupes grasses au travers desquelles passe la tige du piston. Cette machine qui ne peut, comme celle de New- comen, que soulever un contre-poids et le laisser re- tomber, offre d’ailleurs un grand perfectionnement dans les circonstances de la condensation, laquelle ne se fait plus dans le cylindre principal, mais dans un autre cylindre nommé condenseur, plongé dans une cuve d’eau froide et dans lequel un robinet qu'on re- ferme ensuite laisse passer la vapeur; de cette manière le cylindre principal se trouve constamment maintenu à la température de la vapeur. Pour faire produire à sa machine un autre genre de travail que l'élévation de l’eau par le moyen des pom- pes, Watt substituait 3 la chaîne BQ une verge mé- tallique BC (PI. 40, fig. 8) qui, agissant sur une ma- nivelle, imprimait un mouvement de rotation à un axe chargé d’un volant. Cette transformation du mou- vement alternatif en mouvement circulaire et continu fut indiquée pour la première fois par M. K. Fitzgerald (Transactions de la Société royale, 1758); mais Watt la réalisa et l’introduisit généralement par l'invention d’une manivelle spéciale nommée roue planétaire ou mouche. Comme la vapeur n'agit sur le piston que pendant sa descente, pour régulariser l’action exercée sur Je volant on place en B un contre-poids égal à la moitié de la force avec laquelle le piston est poussé. L'objet des secondes machines de Watt, dites à dou- ble effet, étant de supprimer le contre-poids B et de donner au piston une forcé ascendante égale à sa force descendante, il devenait nécessaire, 1° que la vapeur füt condensée alternativement de chaque côté du pis- ton ; 2° qu’en montant, le piston püt pousser l’extré- mité À du balancier au moyen d'une verge rigide qui se maintint toujours exactement verticale. Après avoir tenté divers moyens de remplir cette dernière condi- tion, Watt a employé ce qu'on nomme le parallélo- gramme, combinaison de verges (PI. 40, fig. Q) unies par des articulations telle que l’extrémité supérieure de la verge du piston, sans cesser de pousser le balan- cier, décrit une courbe très peu différente d’une ligne droite. Quant au jeu du piston, la vapeur affluente par le haut du cylindre le fait descendre pendant que le bas seul est mis en communication avec le conden- seur ; arrivé au terme de sa course, le haut du cylindre est mis seul à son tour en communication avec le con- denseur, et la vapeur affluente par le bas fait remonter le piston. Deux robinets, dont l’un s'ouvre pendant que l’autre se ferme, produisent cette condensation al- ternative. Le principal perfectionnement apporté à ces machi- TOM 11 VA 601 nes a été de faire produire le mouvement de rotation immédiatement par la tige du piston sans l'intermé- diaire d’un balancier. Le mouvement alternatif du piston imprime un mouvement circulaire alternatif à l'axe C (PI. 40, fig. 7), lequel porte un levier qui par le moyen d’une manivelle fait prendre à l'axe du vo- lant un mouvement continu. Une autre invention très-ingénieuse de Watt est celle d'empêcher l'accélération du mouvement du pis- ton en mettant à profit la force expansive de la vapeur avant sa condensation. Pour cet effet, il interrompt la communication de la chaudière avec le corps de pompe quand le piston a parcouru les deux tiers de sa course; le tiers restant est alors parcouru par la force qui résulte de l’expansion de la vapeur introduite; de sorte que le mouvement du piston devient sensiblement uni- forme, et l’on évite ces chocs brusques qui causent des ébranlemens nuisibles à la machine. Cette applica- tion de la detente de la vapeur, qui a fait donner le nom de machines à détente aux appareils dans lesquels elle est employée, constitue un des progrès les plus im- portans des machines à vapeurs à condensation. Nous n’avons parlé jusqu'ici que des pièces princi- pales qui composent une machine à vapeur, mais sil ne nous est pas possible de décrire en détail les moyens mécaniques, successivement perfectionnés , employés jusqu’à ce jour, soit pour produire la vapeur, soit pour la transmettre ct régulariser son action , la description suivante d’une machine construite d’après le système de Watt va suppléer à ces détails et faire comprendre le mécanisme général de ces appareils. CD (PI. 22, fig. 1) est la chaudière dans laquelle l’eau est convertie en vapeur par la chaleur du foyer D. Elle est quelquefois faite de cuivre, mais le plus sou- vent de fer, son fond est concave et on fait circuler la flamme le long des côtés. Dans quelques-unes la flamme est couduite par des tuyaux à travers l’eau , de manière que la plus grande surface possible soit exposée à l’ac- tion du feu. Quand les fourneaux sont construits de la manière la plus judicieuse, huit pieds carrés de la sur- face de la chaudière recevant l'action du feu ou de la flamme peuvent convertir un pied cube d’eau en va- peur dans l’espace d’une heure; la vapeur produite dans la chaudière est environ 1800 fois plus rare que l’eau et elle est conduite par le tuyau à vapeur CE dans le cylindre G où elle agit surle piston g et communique le mouvement au grand balancier AB. Mais avant de décrire le mode de transmettre le mouvement, nous devons parler de l'ingénieuse méthode employée par Watt pour alimenter régulièrement la chaudière avec de l'eau et la maintenir au même niveau OP, circon- stance absolument nécessaire pour que la quantité et l'élasticité de la vapeur dans la chaudière soient tou- 56 602 VA jours les mêmes. La bâche w placée au-dessus de la chaudière est fournie d’eau par la citerne à eau chaude h au moyen de la pompe z et du tuyau f. Au fond de cette bâche x est ajusté le tuyau ur qui est immergé dans l’eau OP et est recourbé à son extrémité infé- rieure afin d'empêcher l'entrée de la vapeur. Un sup- port courbé ud', attachéau côté de la bâche, soutient le petit leviera'b' quise meut autaur de d' comme centre. L’extrémité b' de ce levier porte au moyen du fil mé- tallique b'P une pierre P qui est suspendue juste au- dessous de la surface de l’eau dans la chaudière, et l’au- tre extrémité a'est liée par le fil de fer a'u avec une soupape au bas de la bâche & qui ferme le haut du tuyau ur. On voit qu’à mesure que l’eau diminue dans la chaudière par l’émission de la vapeur la pierre P doit descendre en proportion. Mais en descendant elle soulève le bras du levier d'a", la soupape du tuyau ur s'ouvre et introduit dans [a chaudière une quantité d’eau égale à celle qui s’est évaporée. Une nouvelle éva- poration fait de nouveau plonger la pierre, la sou- pape s'ouvre et l’eau entre de nouveau, et ainsi en con- tinuant. Afin de connaître la hauteur exacte de l’eau dans la chaudière, deux robinets k£ et Z sont employés; le pre- mier descend jusqu'à une petite distance du niveau de l’eau et le second un peu au-dessus de ce niveau. Si l’eau est à la hauteur convenable, en ouvrant le ro- binet À, il sortira de la vapeur et le robinet / donuera de l'eau, en conséquence de la pression de la vapeur. Mais si l’eau sort par les deux robinets, il y en a trop dans la chaudière, et si la vapeur sort par les deux, c’est l’eau qui manque. à Comme la chaudière serait en danger d’éclater si la vapeur devenait trop forte, on y place une soupape de sureté æ qui est chargée de manière que son poids ajouté à celui de l'atmosphère puisse excéder la pres- sion de la vapeur arrivée à une force suffisante. Dès que la force expansive arrive à un degré qui pourrait mettre la chaudière en danger, sa pression devenue plus forte que celle du poids et de l'atmosphère fait ouvrir la soupape et la vapeur s'échappe jusqu’à ce que l'équilibre soit rétabli, En ouvrant la soupape de süreté on peut arrêter la machine. On emploie quelquefois ce moyen : alors on fixe une chaîne au levier de Ja sou- pape, la chaine passe sur deux poulies et vient aboutir à portée de l’ouvrier qui en la tirant fait ouvrir la sou- pape. Du dôme de la chaudière part le tuyau à vapeur CE qui porte la vapeur dans le haut du cylindre G au moyen de la soupape a, et daus le bas de ce même cy- lindre par la soupape c. La branche du tuyau qui s’é- tend de a à c est enlevée dans la fig: 1°°, afin de faire voir la soupape b; mais elle est distinctement visible VA dans la figure 2, qui est une vue latérale des tuyaux et des soupapes. Le cylindre G est quelque- fois renfermé dans une enveloppe de bois, pour em- pêcher qu'il ne soit refroidi par Pair ambiant , et quel- quefois dans une enveloppe métallique, afin de l’entou- rer de vapeur amenée du tuyau EC par le tuyau EG, en tournant un robinet. Mais il n’y a aucun avantage à employer ce dernier moyen, la consommation de va- peur estla mème. Après que la vapeur qui a été admise au-dessus du piston g par la soupape a et au dessous parla soupape ce a rem:li le but qu’on se proposait, d’a- baisser et d’élever le piston, et conséquemment le grand balancier AB, elle s'échappe par les soupapes d’é- coulement à et d, fig. 1 et >, et se rend dans le condenseur z où elle est condensée en eau par le moyen d’une injection. L'eau émise dans le conden- seur est emportée avec l’air qu’elle contient dans la citerne à eau chaude À par la pompe à air e qui fonc- tionne par la verge du piston TT, attachée au grand balancier AB. De la citerne à eau chaude L, cette eau est portée par la pompe z et le tuyau f dans la petite bäche w , afin d'alimenter la chaudière. La pompe g, mue par le balancier, amène l’eau qui sert à Pinjection dans le condenseur #, et son excédant recouvrant la pompe à air la défend de l'air extérieur. Les soupapes d'introduction et d'expulsion de vapeur a, b,c, d, sont ouvertes et fermées par des tringles 4M ,dM, cN, bN, qui sont mues par la tige T1 du piston de la pompe à air. Toutes ces tiges traversent une boîte à cuir solide- ment fixée aux couvercles des cylindres, et elles sont tournées et polies avec soin. L’extrémité V de la tige R est fixée à un mécanisme qu’on appelle le paralléio- gramme, et qui est construit de manière à ce que la tige VR puisse toujours monter et descendre dans une posi- tion verticale ou perpendiculaire, Afin de convertir le mouvement alternatif du balan- cier en mouvement circulaire, Watt fixa une tringle forte et inflexible AU à l'extrémité du grand balancier; à l'extrémité inférieure de cette tringle il fixa une roue dentée U attachée de manière à ne pas touruer sur son axe. Cette roue eugraine dans une autre sem- blable S dont elle ne peut se séparer , de sorte que dans le travail la première tourne autour de la seconde. On appelle cet appareil le soleil et la planète. Sur l’axe de la roue S est placé le grand volant F qui régularise le mouvement du balancier. Cet appareil a été abandonné par Watt, dès qu’il a pu y substituer une manivelle pour laquelle on avait pris un brevet avant lui. Après avoir décrit les différentes parties de la ma- chine, ilest bon de voir sa manière de fonctionner : supposons que le piston est en haut du cylindre comme il est représenté dans la figure (PI. 22), et que la sou- pape supérieure d'introduction « soit ouverte, ainsi VA que la soupape inférieure d’expulsion d , tandis que les soupapes opposées c et b sont fermées ; alors la vapeur de la chaudière jaillira par le tuyau CE et la soupape a dans la partie supérieure du cylindre, et par son élas- ticité chassera le piston jusqu’en bas. Mais quand le piston g est amené au bas du cylindre , l’extrémité B du grand balancier est tirée en bas par le parallélogramme TV : son autre extrémité A s'élève, et la roue U ayant parcouru la demi-circonférence de S aura poussé en avant le volant F et fait mouvoir tout le mécanisme qui en dépend, Quand le piston g a atteint le bas du cylin- dre, la tige TI de la pompe à air rencontrant le coude M de la tige de la soupape a l’a fermée, et aussi la sou- pape d’expulsion d, tandis que par la reucontre de l’autre coude N elle a fait ouvrir la soupape d’expulsion betla soupape d’introduction c; en conséquence, la va- peur qui-est au-dessus du piston se précipite par la sou- pape d'expulsion b dans le condenseur z, où elle est coudensée en eau par le jet qui arrive au milieu, tan- dis que dans le même temps une nouvelle quantité de vapeur de la chaudière arrive par la soupape ouverte c dans le cylindre et force le piston de remonter, lequel faisant élever une extrémité du grand balancier et abaissant l’autre , force la roue U de parcourir l’autre demi-circouférence de S , et fait faire une autre révo- lution complète au volant et au mécanisme qu’il met en mouvement. Et l'opération peut continuer aïnsi tant que la machine est en bon état. Les machines de Néwcomen et celles de Watt n’exi- gent pas que la vapeur qui les met en jeu exerce sur le piston une force supérieure à la pression de l’atmo- sphère , les premières machines dites à haute pression sout dues à MM. Trevitheck et Vivian, qui obtiarent en 1802 une patente dont l’objet principal est le trans- port des voitures sur les chemins de fer, La machine de Trevitheck n’offre pas de combinaisons essentiellement différentes de celle à double effet de Wait, quant à la manière dont le mouvement du piston est produit et transmis à l’axe du volant. Mais Ja vapeur y est em- ployée tout autrement, car après avoir agi sous une pression qui surpasse souvent cinq fois celle de l’atmo- sphère , elle s'échappe dans l’air sans être condensée, Cette combinaison permet de renfermer la machine dans un moindre espace et de la rendre plus /egère, tout en lui faisant développer uné, force supérieure ; conditions essentielles pour pouvoir l'appliquer comme moteur aux voitures et autres machines de transport, D'autres machines à haute pression , dans lesquelles la vapeur est condensée après son action , et qui, par conséquent, ne sauraient être appliquées aux appareils locomoufs , ont été construites en 1804, par M. Woolf. Ces machines, qui se sont beaucoup multipliées en France , offrent les perfectionnemens suivans : 1° La VA 605 chaudière est formée de trois cylindres en fer fondu très-épais , dont la plus grande partie de la surface re- çoit l’action du feu ; elle est beaucoup plus durable que les chaudières en tôle ou en cuivre laminé des an- ciennes machines. 2° Les pistons sont entièrement en fer fondu. Les pièces en contact avec le cylindre sont des segmens mobiles, dont les joints se croisent et qu’un ressort presse contre la surface du cylindre. Ces pistons sont bien préférables aux anciens formés de filasse pé- nétrée de graisse qui retenaient mal la vapeur ou occa- sionnaient un grand frottement. 3° La vapeur est reçue successivement dans deux cylindres de diamètres iné- gaux. Elle est formée sous la pression de quatre atmo- sphères et agit d’abord sousle petit piston. Elle passe en- suite dans lesecond cylindre et agit à la fois sur les deux pistons pendant le reste de la course commune, puis elle se rend dans le condenseur où elle est anéantie. L'invention des deux cylindres, qui a pour but d’em- ployer simultanément les deux actions dues à la pression et à la dilatation de la vapeur, appartient à Hornblower et date de 1781. Les machines à vapeur avaient déjà exercé leur puis- sante influence sur l’industrie bien avant qu’on se fût occupé de la détermination des lois qui régissent leur force motrice , car ce n’est qu’en 1790 que deux sa- vans français, Prony et Bétancourt, entreprirent enfin d'évaluer cette force d’une manière générale dans ses degrés variables d'intensité. La formule par laquelle Prony représenta les résultats des expériences , faites daus une étendue de quatre atmosphères, a suffi pen- dant long-temps aux besoins industriels, et ce n’est que trente aus après que d’autres savans français et anplais traitèrent la même question entre des limites beaucoup plus éloignées. En 1824, le gouvernement français ayant engigé l’Académie des sciences à s'occuper de re- cherches expérimentales sur les lois de la force expan- sive de la vapeur d’eau à différentes températures. cette société nomma une commission composée de MM. Arago , Dulong , Ampère, Girard et de Prony. MM. Arago et Dulong, spécialement chargés de l’exé- cution des expériences , s’acquittèrent de cette tâche longue, pénible et périlleuse, de manière à mériter la reconnaissance du monde savant. Après avoir créé des appareils très- supérieurs à tous ceux imaginés jus- qu’alors , ils ont pu vérifier la loi de Mariotte jusqu’à vingt-sept atmosphères, et constater par le fait les tem- pératures correspondantes aux tensions de la vapeur, depuis une jusqu'à vingt-quatre atmosphères. Ces beaux résultats sont consignés dans le rapport de M. Dulong , lu à l’Académie le 30 novembre 1829, et publié en 1831, dans le tome x des Mémoires de l'Institut. Des expériences semblables faites par le pro- fesseur Arzbelger, à Vienne, ont donné des résultats 602 VA qui ne diffèrent de ceux de MM. Arago et Dulong que dans les températures très-élevées. Nous allons, au- tant que nos limites nous le permettent, indiquer les principes sur lesquels on fonde l'évaluation de la force réelle d'une machine à vapeur. La mesure d’une force mécanique qnelconque con- siste dans la détermination du poids que cette force peut élever à une hauteur donnée, prise pour unité, dans un temps donné, également pris pour unité. Par exem- ple, le mètre étant l'unité de hauteur et la seconde sexa- gésimale l'unité de temps, une force capable d'élever 100 kilogrammes à un mètre, dans une seconde, sera double de celle capable d'élever 50 kilogrammes dans le même temps, ou moitié de celle capable d'élever 200 kilogrammes en une seconde , à un mètre de hau- teur. Ainsi pour comparer deux forces dont l’une peut élever un poids p à une hauteur À dans une seconde, et dont l’autre peut élever un poids p' à une hauteur h' dans le même temps, on doit observer que l’intensité de la première force est représentée par le produit ph, celle dela seconde parle produit p'h', et, par consé- quent, que le rapport de ces forces est le même que celui des quantités ph et p'h', ou Fe Danslorigine, on a pris la force du cheval pour terme de comparaison de la force des machines à vapeur, et de là vient l'habitude que l’on a encore aujourd’hui de désigner par un nom- bre de chevaux la force présumée d’une machine, mais ce terme de comparaison est beaucoup trop vague pour qu’on n’en ait pas reconuu bien vite l'insuffisance; aussi a-t-on successivement proposé deux unités abstraites qui atteignent toutes deux le même but. La première, sous le nom de dynamode, est la force susceptible d’éle- ver unpoids de 1000 kilogrammes à un mètre de hau- teur en une seconde de temps ; la seconde , sous celui de dyname , est la force capable d’élever un poids de 75 kilogrammes à la même hauteur et dans le même temps. Cette dernière unité représentant , à très-peu près, la force moyenne d’un cheval, on doit désirer de la voir généralement adopter, parce qu’elle joint à l'avantage d’une détermination précise celui de ne pas trop s’écarter des usages reçus. En prenant le dynamode pour unité, voici, d’après M. de Prony (voy. Annales des mines, tom. vu, 1830), comment on peut calculer l'effet d’une machine à va- peur à détente et à un seul cylindre. Soient : Diamètre dupiston........... NC ee Surface de sa base... Î N © © Longueur de sa course totale . Partie de cette longueur que le piston parcourt sans détente... CORP C RCE VA L] Durée d’une course totale. ............ deco ET Nombre d’atmosphères mesurant la tension de la vapeur dans la chaudière. ................ = a Nombre d’atmosphères mesurant la pression con- stante qui s'exerce sur une des bases du piston en sens contraire de son mouvement........ — @ Nombre d'atmosphères représentant la pression moyenne du piston considérée dans l'étendue d'UNECOUTSE... 2.20 sue es e-a-ce Pt | Poids dont l'élévation à 1 mèire dehauteur, dans une seconde de temps, représente l'effet utile dela machine... : secs: ss eee —,Q Nombre de kilogrammes mesurant la pression d’une atmosphire sur une surface de 1 mètre Care — 109304 kil, 5... senti fi En faisant abstraction de la perte de force due aux frottemens ou autres circonstances de la construction de la machine, ce qu’ou nomme les déchets de l'effet utile, on aura pour les efforts exercés sur le piston dans l’é- tendue d’une course, 1° a atmosphères dans la pre- Kz res, dans la seconde partie où la détente a lieu, Z étant A «QU : mière partie K'Z de cette course ; 2° atmosphè- l’espace parcouru depuis l’origine de la course, et la pression étant supposée varier dans cette seconde par-- tie suivant la loi de Mariotte. 3° — a’ atmosphères dans l'étendue entière de la course. Prenant les sommes respectives des produits de ces efforts par les élémens d’espaces parcourus, la première , Z Z de o à K° l4 seconde de K on a pour la somme totale, toutes réductions faites , à Z; la troisième de 0 à Z; r a '@ ' Z KC +LK)— a la caractéristique L désignant le logarithme naturel. Ce produit est proportionnel à l'effet utile, dû à une course , en faisant toujours abstraction des déchets, et son second facteur donne la pression moyenne qui a ainsi pour valeur RU HLR)— «7°. Poar introduire dans cette formule la correction re- lative aux déchets qui diminuent le produit de la ma- chine, on a considéré la somme de ces déchets comme égale au produit de la pression a qui a lieu dans la chaudière, par un nombre z plus petit que l’unité, et dont l'expérience doit donner la valeur. La pression moyenne , exprimée en atmosphères , sera donc 4 = FE (HER) — a '— a VA ou (1) 9 [ 1+Lk TRE 2] Pour avoir cette expression moyenne en poids absolus, il faut la multiplier par la surface Q de la base du pis- ton, et par le poids I qui mesure la pression d’une at- mosphère sur une surface d’un mètre carré, et pour compléter l'évaluation de l'effet utile en y introduisant le rapport de l’espace parcouru par le piston au temps, 110Z il faut en définitive multiplier g par le facteur TT ce qui donne pour la valeur de Q (2) 110Z 1 + LK ; Si l'on remarque qu’on a Q — #.(+D }.(voy. CEn- cLe, 31), ou © — (0,:853982).D* et, par conséquent , no —(10334Kil.,5).(0,7853382). D'—(81:16kil.,68). D"; on peut donner à l’équation précédente la forme (5) __ (81 La LA 1+LK , none mes Soit maintenant, u le nombre des courses nécessaire pour donner un dynamode , on aura à — (0,001). AZ | a FRS — ] —«| Le poids (4) anZ a [ES - «| 72 dont l'élévation à un mètre de hauteur représente l’ef- fet mécanique résultant d'une course du piston, corres- F : a Les pond à la dépense d’un volume + de vapeur prise à la tension qu’elle a dans la chaudière; pour trouver le poids qui, élevé à un mètre de hauteur, représenterait l’effet mécanique résultant de la dépense d’un mètre cube de cette vapeur, il faut multiplier l’expression (4) par mètre cube. 1 K Ti 02 et le poids cherché, désigné par P, a pour valeur (5), P=n{(i+LkK —4K)a— ak |} La valeur de P étant liée à celle de K., si l’on con- sidère cette dernière quantité comme la variable indé- pendante , sa valeur tirée de l'équation différentielle et substituée dans l'équation (5) rendra P un maximum (voy. ce mot). Or, en différentiant l’équation (5), on obtient ce qui donne , en égalant à zéro (6), Rate aa— a" Telle est donc la valeur que doit avoir le facteur K pour que l'effet produit soit un maximum. Si l’on met l'équation (2) sous la forme __anZja = ; US QE Re — (out a | : : a ER on voit que le terme soustractif 4 + a'— > se réduit K à zéro en y substituant à la place de K sa valeur donnée par l'expression (6), et qu’ainsi les équations (») et (3) se réduisent à QG ZDue 1x Expressions dans lesquelles il faut donner à K la va- leur (6). On peut tirer de ces formules la règle de calcul don- née par Tredgold, dans son Traité es machines à va- peur, en prenant comme il l’a fait la minute pour unité de temps. En effet, substituant à - une vitesse v T portée à la minute pour uvité de durée, et désignant rap- alors par Q' lepoids élevé à 1 mètre de hauteur dans une minute de temps, si nous désiguous de plus par d le nombre de centimètres coutenus dans la lon- gueur du diamètre du piston , et par p la pression ab- solue que supporte chaque centimètre circulaire sur la paroi intérieure de la chaudière , nous aurons, parce que le nombre des centimètres circulaires contenus dans l'aire d’un cercle est égal au nombre des centimè- tres carrés contenus dans le carré circonscrit à ce cercle, p = (okil,811668). a, pd = (8r16kil.,68). a .D*. Le poids okl.,811668 mesure la pression d'une atmo- sphère sur un centimètre circulaire. Posant enfin, comme Tredgold , « = 0,4 et 4° — 1 atmosphère, et substituant ces valeurs et celles de 606 VA —= TETE" no = (okil.,8 11668). d' dans l’équation (2) elle devient Q' = vd p [ —0,4] — 0,81107 | c’est la règle de Tredgold. En observant que le nombre & d’atmosphères corres- pond à la pression qu’exercerait une colonne de mercure d’une hauteur — (0",76).4 , si l’on désigne cette hau- teur par H, et qu’on fasse G = (0,76). , « = 0,368, (0,76) — o",1 l'équation (x) devient, en substituant ces valeurs, 1 +LK H C Le — R (ur SE EEK) G = 0,368) oi formule donnée par M. Navier pour évaluer la pression moyenne du piston dans l’étendue d’une course. La valeur du coefficieut de correction « dépend évidemment en partie du plus ou moins de perfection de la machine, aussi lui a-t-on assigné des grandeurs très-différentes. Tredgold l’a trouvé égal à 0,392 ou 0,4 en nombre rond, taudis que M. de Prony, d’après des expériences faites avec beaucoup de soin, sur une ma- chine très-bien construite, le fait égal à 0,15. Ces éva- luations , si peu concordantes, font penser à M. de Prony qu’on ne peut considérer « comme uue quantité invariable et qu’on doit toujours, dans les projets de machines, employer la relation donnée par l’équa- tion (6). La grande perte de force des machines actuelles, dont le produit réel ne dépasse pas la moitié de la force de la vapeur eployée, a fait chercher les moyens de substituer à leur mouvement alternatif un mouvement continu provenant d’un mouvement continu de la va- peur; mais les appareils très-ingénieux qu’on a imaginés dans ce but, tels que celui de M. Cartwrigt, et plus récemment celui de M. Dietz , n’ont point encore pré- senté une perfection suffisante pour les faire adopter, et l’on s’en tient généralement aux anciennes machines à piston. En 1829, M. Wronski a publié uu ouvrage sur les #2achines à vapeur, dans lequel, après avoir signalé les progrès successifs de ces machines, il annonce avoir découvert un nouveau système d'appareils capa- ble d'amener l'emploi de la vapeur, comme moteur mécanique, à son plus haut degré de perfection. De- puis, en 1835, dans un autre ouvrage, intitulé: Mou- veau système de machines à vapeur , ce savant a fait connaître les lois mathématiques qui servent de base à VA sa découverte. Nous ne pouvons que renvoyer nos lec- teurs à ces ouvrages, qui présentent des aperçus telle- ment neufs sur la théorie des fluides, et sur les forces mécaniques en général, qu'il nous serait impossible d'en donner une idée exacte sans entrer dans des dé- tails beaucoup trop longs pour la place qui nous reste. Voyez pour la description complète et détaillée des principales machines à vapeur le tome 2 de la Nou- velle architecture hydraulique de M. de Pronv; le tome 3 de la Richesse minérale de M. de Villefosse ; le Traité des machines 5: à vapeur de Tredgold, traduit de l'anglais avec des notes, par M. Millet; et le Aanuel de l'ingénieur mécanicien, traduit de l'anglais, d'Oli- vier Evans, par M. Doolityle. VARIABLE. (4/g.) On nomme quantités varia- bles les quantités qui admettent plusieurs valeurs ou qui sont susceptibles de croître ou de décroître. On les appelle ainsi par opposition aux quantités constantes qui sont celles qui ne changent pas. Par exemple, dans l'équation d’une courbe telle que y? = px, x et y sont des quantités variables, parce qu’elles admettent des valeurs différentes pour chaque point de la courbe, tandis que p est une quantité constante, parce qu’elle reste la même pour tous ces points. VARIATION DE LA LUNE. On donne ce nom, en astronomie ; a la troisième Imégalité de la lune, dé- couverte par Tycho-Brahé. (Voy. Lune.) VARIATION. Méruone Des variations. (A/g.) On désigne sous ce nom un Calcul particulier découvert par Lagrange, et qui forme une. des branches du calcul général des différences. x et y étant deux quantités variables liées par une équation , que nous représenterous par y = pr, dans laquelle gx désigne une fonction quelconque dex, si l’on conçoit que la relation primitive de ces quantités change de manière qu’on n'ait plus y = 9x, mais y = Ÿxr, Ÿx étant une autre fonction de la variable indépendante x, la différence entre la valeur primitive de y et sa valeur après le changement de relation, ou Ÿr — er, estce qu’ou nomme la variation de J. On exprime cette espèce de différence par la caractéristi- que d, de sorte que dy siguifie la variation de y, et que l'on a dy = Ÿx — px: Pour rendre ceci plus sensible, considérons la demi- ellipse AEB (PL. 22, fig. 12) dont Fh = y est l'or- donnée correspondante à l’abscisse AF = x. En suppo- sant que le petit axe de cette courbe croisse d’une quan- tité infiniment petite et que la demi-ellipse devienne ACB qui diffère infiniment peu de la courbe primitive VA AEB , à la même abscisse AF répondra une ordonnée FC plus grande que l’ordonnée primitive Fh, d’une quantité CA qui sera la variation de FA ou de y. Cette différentielle particulière de y ne résulte donc plus d’un accroissement de la variable indépendante à la- quelle y est lié, mais du changement survenu dans la relation primitive de ces deux quantités, et il devient important de ne pas confondre l'accroissement de y pro- duit par ce changement de relation avec celui que re- çoit cette variable par suite d’un accroissement corres- pondant de x. Cependant on voit, en définitive, que la conception première d’une variation est identique- ment la même que celle d'une différence, savoir : l'ac- croissement que reçoit une quantité variable. Seule- ment cet accroissement est déterminé comme difference, tandis qu'il est indéterminé comme variation, et c’est par cette considération, purement logique, que le ca!- cul, nommé inexactement méthode des variations, cons- utue une branche distincte du calcul des différences, Ne pouvant donner ici une exposition du calcul des variations, nous croyons devoir au moins faire connai- tre le théorème fondamental qui lui sert de base. Re- prenons donc l'expression dy = 4x — 9x, et observons que la différence 4x — yx est nécessairement une fonc- tion dex, et par conséquent aussi une fonction de y, par suite de la liaison primitive qui existe entre ces va- riables : ainsi, désignant par 4 cette dernière fouction, nous aurons Ÿzr — 9x —#y,ou ÉD 0 En vertu de cette loi, si nous faisons y + dy = y", nous aurous de même , dy = 07; et nous obtiendrons, en retranchant l'égalité (1) de cette dermère dy — dy = ÿy —0y = dôy) = ddy. Or, dy = Xy+dy) = ày+ ddy; donc, définitivement, ddy = dûy, c'est-à dire, «la variation de la différentielle d’une quantité est égale à la différentielle de la variation de cette quantité. » Il est facile de conclure que l’on a généralement ddmy = dmiy et, daus le cas de m négative, ce qui change den J', DJ ny = Jrèy. Il résulte de ce théorème fondamental qu'on peut toujours transporter la caractéristique d après les carac- téristiques d et Jet vice versa. VA 607 Le célèbre problème des ésopérimètres (voy. ce mot) a été l’occasion de la découverte du calcul des varia- tions. Euler avait déjà généralisé la méthode des mazxmiüs, sur laquelle repose la solution de ce problème. lorsque Lagrange lui fit part des nouveaux résultats qu'il venait d'obtenir. Avec un désintéressement dont l'histoire des sciences n’offre malheureusement que peu d’exemples , non seulement cet illustre géomètre s’em- pressa de reconnaître la supériorité des procédés de Lagrange sur les siens, mais il ue dédaiïgna pas de les développer et de les expliquer à commencer des pre- miers élémens. Ce fut lui qui leur donna le nom de méthode des variations, car Lagrange, satisfai de s’être frayé une nouvelle route, n'avait donné aucune dési- guation particulière à son calcul, qu’il a depuis appli- qué à de hautes questions de mécanique. Les premiers essais de Lagrange ont été publiés dans le tome II des Mémoires de Turin, 1762 ; et les déve- loppemeus d'Euler, dans les Mémoires de Pétersbourg, 1764, et dans un appendice au tome HIT de son calcul intégral. De toutes les expositions qui ont été faites du calcul des variations, la plus claire et la plus complète est celle qui se trouve dans le Traité du calcul différen- tiel de Lacroix. VARIE. Mouvemenr vani£. (Méc.) On désigne sous ce nom tout mouvement qui nest point uniforme. (Vey. MouvEemMEnNT.) VARIGNON (Pierre), l’un des mathématiciens cé- lèbres du xvn° siècle et du commencement du xvin°, naquit à Caen, en 1654. Il étudiait la philosophie, lors- qu’un EÉuclide Jui tomba sous la main et décida de son avenir scientifique. Les ouvrages de Descartes, qu’il étudia ensuite avec ardeur, le maintinrent dans ces dis- positions en lui faisant prendre en pitié la philosophie scholastique dont ce grand homme avait brisé pour toujours le joug despotique. Varignon vint à Paris en 1686 avec l’abbé de St-Pierre, dont la libéralité le mit à mème de se livrer exclusivement à ses goûts. Son premier ouvrage fut intitulé : Projet d’une nouvelle mécanique ; il eut un grand succès et valut à son auteur uue place à l’Académie des sciences et une chaire au collége Mazarin. Dans cet écrit , Varignon révèle cette tendance de son génie qui le porta à généraliser les problèmes mathématiques, et qui lui fit accueillir avec enthousiasme et l’un des premiers en France la géo- métrie alors nouvelle des infiniment petits. Ce savant mathématicien, dont quelques principes sur la théorie de la mécanique sont encore suivis comme une règle fondamentale dans cette branche de la science , mourut à Paris, au mois de décembre 1722. Ses autres écrits sont à peu près oubliés ; on eu trouvera néanmoins la 608 VE liste dans les Mémoires de L Academie des sciences , pour l’année 1720. VECTEUR. (Joy. Rayon vECrEUR.) VENT. Movuuixs À vent. (Mcc.) Machines mises en mouvement par l’action du vent. Ces machines, destinées généralement à pulvériser les grains, se composent d’une rr7eule tournant dans une caisse cylindrique ; et à laquelle l'action du vent est transmise par le moven d’un volant. Ce volant est la pièce essentielle, il est composé de quatre grandes ailes revêtues de toile, et qui forment une espèce de croix qui traverse le bout de l'arbre ou axe de rotation. Le vent en frappant les ailes les force à tourner, et le mouvement se communique à la meule à l'aide de roues d'engrenage. Les moulins à vent paraissent avoir été inventés en Hollande, dans le vin® ou 1x° siècle, mais On n'a aucunes notions précises sur leur origine. La force motrice du vent peut être également em- ployée pour faire mouvoir des machines destinées à d’autres usages, et dans tous les cas elle est transmise à ces machines par le moyen des roues. On se sert pour cet effet de roues de deux espèces : les unes ont leur axe horizontal et parallèle à la direction du vent ; les autres ont cet axe vertical et perpendiculaire à la di- rection du veut. Les conditions de l’établissement de ces deux espèces de roues sont fondées sur des considé- rations différentes que nous allons exposer. 1. Des moulins à vent à axe horizontal. Ces moulins sont ceux qu'on emploie presque partout et qui peu- vent produire les plus grands effets. La roue ou volant est formée par quatre rayons , sur chacun desquels est placée une aile qui recoit obliquement l’action du vent. La figure de cette aile est ordinairement rectangulaire. Elle est formée parune surface gauche légèrement con- cave, et dont les élémens forment avec l’axe dela roue ct la direction du vent des angles d'autant plus grands qu'ils sont plus éloignés de cet axe. Il est visible qu’on augmentera toujours la quantité d'action qu’un moulin pourra transmettre , en augmentant l'aire des ailes. La question qu'on peut se proposer est, en supposant l'aire des ailes ou la longueur du rayon donnée, de détermi- ner la figure de ces ailes et la vitesse du mouvement, par la condition que la roue transmette la plus grande quantité d’action possible. La solution de cette question est essenticilement fondée sur la connaissance de l’ac- tion d’un courant d’air sur des plaques minces, ou plutôt sur des surfaces minces légèrement concaves, qu’il frap- perait obliquement ; et qui cèderaient à son action, en prenant un mouvement de rotation autour d’un axe. Comme on est eucore bien éloigné de connaître la na- ture de l’action dontils’agit, la recherche des lois de VE l'établissement des moulins à vent ne peut donc être, quant à présent , qu’une recherche purement expéri- meutale. 2. Pour donner toutefois une idée des notionsthéo- riques les plus plausibles qui puissent être établies sur ce sujet, l’axe de la roue étant supposé dans la direction du vent, nommons : v la vitesse du vent. y l'angle formé par le plan de l’aile avec la direction du vent. V la vitesse circulaire du centre de l'aile. & Paire de l'aile. P l'effort exercé par le vent , tangentiellement à la circonférence passant par le centre de (1. ï le poids de l’unitéde volume de l'air. K coefficient numérique, à déterminer par l’obser- vation. On aura : vitesse du vent estimée perpendiculaire- mentia l'aile. meeniecmse see sin ?. Vitesse de l’aile estimée dans la même GILECÉIONM es sen rrorstrste terre ee steel selles Vocoso. Vitesse relative avec laquelle le vent frappe l'aile. ................. usinp—Vcosy. Supposons qu'ici, comme daus le choc direct, l’ef- fort exercé est proportionuel à Ja hauteur due à la vi- tesse relative ; on aura pour cet effort ROSE RL ag et pour la composante dans le sens du mouvement cir- culaire, P— Ka d’où (vsine— V cosy): V cose) Ne - : PV—=Kro. Cette expression de la quantité d'action transmise doit être rendue un maximum. En faisant d'abord varier V, ou aura V= ; vtang.o, d’où PV — £ Kna ee 5 faisant ensuite varier +, il vient ne) sing —1, d'où V =, PV — Kung; re Ainsi l’effet maximum aurait lieu lorsque le plan de l’aile serait perpendiculaire à la direction du vent et la vitesse de la roue infinie. Ces résultats, par les rai- sons énoncées ci-dessus, ne mériteut pas une entière con- fiance , quoique beaucoup moins éloignés de la vérité que toutes Jes autres considérations théoriques présen- tées sur le même sujet dans divers ouyrages. VE, 2. Les résultats fondés sur l’observation et l’expé- rience d’après lesquels l'établissement des moulins à vent doit être fait sont principalement dus à Coulomb. (Mémoires de l'Académie des sciences, 1781), et à Smea- ton (Recherches expérimentales sur l'eau et le vent, traduction de M. Girard.) Ces résultats peuvent être ré- sumés comme il suit : 1° Figure des ailes. Les ailes étaient supposées rec- NUMÉROS DES ÉLÉMENS: ANGLE FAIT AVEC L’AXE. ANGLE FAIT AVEC LE PLAN DU MOU- VEMENT. La largeur de l'aile ne doit pas surpasser le + de sa longueur. Elle en est ordinairement le ? ou le £ On doit plutôt diminuer langle des élémens avec le plan du mouvement que l’augmenter. Si, renonçant à la figure rectangulaire , on veut for- mer l’aile de manière qu'en employant la même sur- face de toile le moulin transmette la plus grande quan- tité d'action , la figure qui réussit le mieux en grand est celle d’une aile élargie (PI. 40, fig. 2) formée en plaçant à l’extrémité du rayon un barreau égal au + du rayon, et partagé au point où il le coupe dans le rapport de 3 à 2. Les inclinaisons des élémens transver- saux doivent être réglées d’après la table précédente. 2° Vitesse des ailes par rapport à celle du vent. Tes ailes étant disposées de l’une ou de l’autre manière in- diquée ci-dessus, on doit, pour en obtenirle maximum d’effet, maintenir leur vitesse de rotation dans un rap- port constant avec celle du vent. Cette vitesse de rotation à l'extrémité de l'aile doit être égale à 9, 7 ou 2, 6 fois celle du vent. (Ce résultat, établi par Smeaton d’après les expériences en petit, s'accorde exäctement avec les ob - servations de Goulomb, sur les moulins de la Belgique.) 3 Quantité d'action transmise par les ailes. Les ailes étant disposées comme ila été dit ci-dessus, et leur vitesse maintenue par rapport à celle du vent dans le rapport qui vient d'être énoncé, la quantité d'action transmise est proportionnelle à l'aire des ailes. Elle croit. un peu moins rapidement que le cube de la vi- tesse du vent , en sorte que, la vitesse du vent deve- nant double, il s’en faut de = que la quantité d’action | transmise devienne octuple. Négligeant cette différence, TOME Al, VE 609 tangulaires ; la figure la plus avantageuse est celle de l'aile dite à la hollandaise, offrant au vent une surface légèrement concave et dont les élémens transversaux ont les inclinaisons suivantes. Le rayon de l'aile étant divisé en 6 parties, le pre- mier élément en comptant de l’axe est désigné par r. Celui correspondant à l’extrémité de l'aile est désigné par 6 (les nombres expriment des degrés sexagésimaux.) 3 milieu de 6 BA extrémité. l’aile. ou écrira entre la quantité d’action transmise en une seconde par une aile de moulin et les élémens de cette quantité, l’équation 2,27 v.P —nov laquelle, pour satisfaire aux expériences de Goulomb et de Smeaton, doit devenir 2,27.V.P = 0,130s:. équation dans laquelle a est l’aire d’une aile exprimée en mètres carrés ; v la vitesse du vent exprimée en mètres ; P l'effort exercé sur une aile par l’action du vent, dans le sens du mouvement circulaire , supposé appliqué à l'extrémité de l'aile, exprimé en kilogramme ; ñ un coefficient numérique, déterminé par l’observation. Cette détermination néglige la considération de la variation de la densité de l’air atmosphérique, à laquelle on n’a pas eu égard davs les observations. 3. Les moulins à vent à axe horizontal offrent divers inconvéniens, dont les principaux sont: 1° la néces- sité de faire varier leur vitesse quand celle du vent va- rie; 2° la nécessité de les orienter; 3° le danger qu’ils courent quand la vitesse ou la direction du vent change brusquement. On peut remédier aux inconvéniens de la variation de la vitesse par les moyens connus , employés pour faire en sorte que des axes se transmettent le mouve- ment de rotation avec des vitesses dont les rapports puissent varier . Les moulins sont souvent disposés de mauière à s'orienter d'eux-mêmes. On emploie à cet effet une queue placée dans le prolongement de l'axe CE di 610 VE du volant , et portant un plan vertical, sur lequel le vent agit comme sur une grrouette. Un moyen plus avantageux consiste dans l'emploi d'un petit moulin, placé aussi à l'extrémité d’une queue, dans le plan ver- tical passant par l'axe du volant. Ce moulin auxiliaire, toutes les fois qu'il n’est pas dans la direction du vent, fait tourner un axe , et par suite un pignon engrenant dans une crémaillère circulaire fixe. Il en résulte le mouvement nécessaire pour orienter le système mobile doat le volant et le petit moulin font partie. On remé- die aux effets de la violence du vent, en serrant la toile dont les ailes sont couvertes. On pourrait employer des dispositions d’après lesquelles cette manœuvre serait opérée par le mouvement même du moulin, lorsque la vitesse dépasserait une limite donnée. 4. Des moulins à vent à axe vertical. Les disposi- tions de ces moulins sont plus variées que celles des précédens. On peut distinguer : 1° Ceux dont les ailes sont formées de plusieurs vo- lets mobiles sur des axes verticaux , lesquels présentent leur largeur au vent quand ils doivent recevoir son ac- tion, et leur épaisseur quand ils doivent s’y soustraire. 2° Ceux dont les ailes sont fixes et protégées dans leur retour contre l’action du vent par une enveloppe cylindrique. Ils doivent être orientés comme les mou- los à axe horizontal. 3° Les moulins dits panermores , dont la surface des ailes est une sorte de conoïde préseutant alternativement à la direction du vent sa concavité et sa convexité. Le mouvement est imprimé au moulin en raison de Ja dif- férence de l’action du vent sur les deux faces des ailes. Chacune de ces dispositions offre divers inconvé- niens, et toutes, à dimensions égaies, ne peuvent trans- mettre qu'une faible partie de la quantité d'action qui serait transmise par un moulin à axe horizontal. On n’a pas publié d'observations propres à faire apprécier exac- tement leurs effets. 5. Parmi les moulins à vent à axe vertical , on peut distinguer le suivant (PI. 40, fig. 3) , dont la disposi- tion ingénieuse n’est point décrite dans les traités de mécanique ou collections de machines connues. L’axe passe au travers d’un cylindre vertical susceptible de tourner, et portant à son extrémité supérieure une roue dentée, Ce cylindre est fixe pendant que le moulin tra- vaille. L’axe du moulin porte quatre bras. Les ailes sont fixées sur les roues extrêmes. Ces roues ont un dia- mètre double de celui de la roue fixe. Le diamètre des roues intermédiaires est arbitraire. Les situations des ailes entre elles et par rapport à la direction du vent étant une fois fixées, le mouvement du moulin ne les changera pas. On orientera facilement le moulin, et on réglera l'effort qu'il pourra recevoir du vent, en faisaut tourner le cylindre auquel la roue dentée fixe VE est adaptée. Cet appareil, inventé par J. Jackson, est décrit dans le Xeportory of arts, tom. 8, 1806. Il est reconnu que la vitesse du vent la plus favora- ble pour le travail des moulins est de 18 à 26 pieds par seconde. D'après les expériences de Borda, on peut poser comme principes , 1° que les impulsions du vent sont proportiounelles aux carrés des vitesses ; 2° qu’elles croissent dans un plus grand rapport que les aires des surfaces exposées à l’action du veut; 3° que la pression du vent qui parcourt 20 pieds par seconde , contre une surface plane d'un pied carré placée perpendiculaire- ment à la direction du courant, est équivalente au poids d’une livre; 4° que l'impulsion contre un plan double en surface est plus que double du poids observé. Voyez pour tout ce qui concerne l'emploi du vent comme moteur mécanique : Description de l'art de construire les moulins, par Beyer; Collection des ma- chères approuvées par l'Académie, tomes 1 ,Get 1; Annales des arts et manufactures, tomes 20 et 41 ; et le Traité de la composition des machines, par Borgnis. VENTILATEUR. (Meéc.) Appareil qui sert à renou- veler l’air dans les lieux bas et fermés. Le ventilateur proprement dit n’est qu’un soufflet, mais on obtient aussi le renouvellement de l’air à l’aide de fourneaux d'appel qui établissent un courant. Voy. les Mémoires de l’Académie des sciences, 1768; l'Art d'exploiter les raines de charbon de terre, par Morand; et les 4n- nales des mines, 1802. VÉNUS. (4st.) C'est la plus brillante des planètes de notre système et la seconde dans l’ordre des distan- ces au soleil. On la désigne par le caractère Q. Vénus est située eutre Mercureet la terre. Elle décrit autour du soleil une orbite presque circulaire dont l'excentricité n’est qu'a peu près la sept millième par- tie de son demi grand axe. La constitution physique de cette planète doit se rapprocher beaucoup de celle de la terre, car ces deux corps offrent des points frappans de ressemblance dans leurs volumes , leurs densités et la durée de leurs rotations. Le diamètre de Vénus est de 3138 lieues de 2000 toises, et par conséquent diffère peu de celui de la terre. Si pour exprimer en nombres les rapports des dimen- sions de Vénus aux dimensions de la terre on prend cette dernière pour unité, on trouve que le diamètre de Vénus est 0,97 et son volume 0,93 Sa masse, dé- duite de la théorie, étant représentée par 0,88, il en résulte que sa densité moyenne est égale à 0,95 ou qu'elle est à peu de chose près égale à la densité de la terre. Véuus est en outre entourée d’une atmosphère dont la puissance réfractive ne parait pas différer de: VE celle de la nôtre et sa rotation sur elle-même s'effec- tue en 23h 21" 7”, 2. L'orbite de Vénus étant renfermée dans celle de la terre, cette planète nous présente les mêmes apparen- ces que Mercure (voy. ce mot), c’est-à-dire qu’elle semble osciller autour du soleil dont elle ne s’écarte jamais de plus de 48°. Sa plus grande distance angu- laire ou son élongation varie entre 45° et 48° Vénus a des phases comme la lune. On la voit quel- quefois passer sur le disque du soleil où elle projette une petite tache noire. (Foy. Passage.) Voici ses élémens rapportés au premier janvier 1801. Demigrand axe, celui de la terreétant 1 0,7233316 Excentricité en partie du demigrand axe 0,0068607 Diamètre équatorial , celui de la terre CLANL IT choses cienesesese 0,9750000 Période sidérale moyenne en jours MOYENS... soso eee cet... 2245,7007869 inclinaison de l’orbite...........,... 3°923'a8”, 5 Longitude du nœud ascendant...... MTRODLLIL,E T9 Longitude du périhélie............. 199 043 59; Longitude moyenne de l’époque...... 11 33 30,0 VERNIER, espèce de division employée dans les instrumens de mathématiques pour obtenir les subdi- visions exactes des degrés du cercle. On lui donne com- muuément le nom de Nonius, mais c’est par erreur. Le procédé de Nonius diffère complètement de celui de Pierre Vernier, adopté aujourd’hui généralement. Tous les graphomètres et tous les cercles destinés à la mesure des angles portent un vernier, dont l'usage est si simple que nous ne croyons pas avoir besoin d'en donner ici l'explication. VERRE ARDENT. (Opt.) Verre convexe des deux côtés, qui a la propriété de rassembler les rayons du soleil en un petit espace qu’on nomme son foyer. Si l’on expose à ce foyer des corps inflammables, ils s’y em- brasent promptement, et lorsque le verre est très grand et qu'en même temps il fait partie d’une plus petite sphère , on peut obtenir par son moyen un degré de chaleur capable de fondre les métaux. (Joy. Diopri- QuE et LENTILLE.) VERSE. (Poy. Sinus vEnsE et COSINUS VERSE.) VERSEAU. (45t.) Nom du onzième signe du zodia- que , représenté par le caractère == , et d’une constel- lation composée de 48 étoiles. Nous avons expliqué ailleurs pourquoi lesconstellations zodiacales ne corres- pondent plus avec les signes qui portent leurs noms. (Poy. BALANcGE.) VERTICAL. (Géom.) Se dit en général de ce qui VI 611 est perpendiculaire à l'horizon, ou parallèle à la ligne d’aplomb. En astronomie, on nomme cercle vertical le grand cercle de la sphère céleste qui passe par le zéuith, par le nadir et par un point quelconque de l’horizon. C’est l’arc du cercle vertical compris entre l'horizon et le centre d’un astre qui mesure la hauteur de cet astre. (Foy. HAUTEUR.) VESTA. (45t.) Nom d'une des quatre petites planètes découvertes depuis le commencement de ce siècle.(Foy. C£rès, Junon et ParLas.) Ayant déjà donné, aux mots auxquelsnousrenvoyons, des détails historiques sur ces quatre nouvelles planètes, nous nous contenterons ici de dire que Vesta a été dé- couverte par Olbers le 29 mars 1807. Vesta a l'apparence d’une étoile de cinquième ou de sixième grandeur et peut être vue à l'œil nu lorsque le ciel est pur. Sa lumière est plus intense et plus blanche que celle des trois autres. Son orbite coupe l'orbite de Pallas, mais non pas dans les mêmes points où elle est coupée par l'orbite de Cérès. D'après les observations de Schroeter, le diamètre apparent de Vesta est seulement 0”,438 ; c’est la moitié de ce qu'il a trouvé pour le diamètre apparent du qua- trième satellite de Saturne. M. Burckart a émis l'opinion que Le Monier avait observé cette planète comme une étoile fixe. Il est de fait qu’une petite étoile portée dans le catalogue de cet astronome ne s’est plus retrouvée depuis à la place qu'il lui avait assignée. Voici les élémens les plus récens de Vesta. Ils se rap- portent au premier janvier 1920. Demigrand axe, celui dela terre étant 1 2,3678700 Excentricité en parties du demigrand NC eee EN elec eiete cola te 0,0891300 Période sidérale moyenne en jours IMOVENS Se Soie pre nie (loose le eleleseieiele 1325;,743100 Tnclinaison de L'OMDICAS +... ere 7° 5° g”,0 Longitude du nœud ascendant........ 109 13 19, 2 Longitude du périhélie.,..........." 240 33 24, 4 Longitude moyenne de l’époque...... 278 30 0, 4 VIBRATION. (Meéc.) Mouvement régulier d’un corps qui oscille autour d’un centre. (Foy. Lame ÉLAs- TIQUE, PENDULE. et OsciLLATION.) VIERGE. (4s4.) Nom du sixième signe du zodiaque marqué np, et d’une constellation composée de 110 étoiles. (Foy. Barance.) 612 VI VIÈTE (François). Cet illustre et grand géomètre naquit à Fontenay-le Comte en 1540. Nous ne possé- dons aucuns détails sur ses premières années et sur son éducation, et, malgré la célébrité qui est attachée à son nom, sa vie privée est demeurée à peu près inconnue, On sait seulement qu’il occupa à Paris des fonctions publiques, dont les devoirs ne pouvaient le distraire de l'étude des mathématiques. Tous ses biographes rapportent, d’après l’historien de Thou, qu’il se livrait avec tant d'application et d’ardeur à ses recherches scientifiques, qu’on le vit quelquefois passer trois jours de suite sans quitter la table sur laquelle il travaillait, et où il prenait à peine quelques ahimens. Nous avons exposé ailleurs (voy. ALGÈBre) les découvertes dont ce grand homme a enrichi la science, et nous avons eu souvent l'occasion, dans le cours de cet ouvrage, de rap- peler ses titres à l'admiration et à la reconnaissance de la postérité. Viète joignait à une connaissance profonde de la science, pour laquelle ses travaux marquent une période de rénovation et de progrès , une grande éru- dition. On lui reproche même d’avoir trop parseméses livres de mots grecs francisés qui en rendent la lecture difficile; mais c'était la une habitude de son temps qui ne saurait en rien diminuer sa gloire ni le mérite de ses ouvrages. Cet illustre géomètre était doué d’une perspicacité remarquable qui lui permit de faire des applications aussi heureuses que difficiles des théories de la science; on en cite une qui mérite surtout d’être rapportée. Durant les longues guerres de la France avec l'Espagne, des lettres de la cour de Madrid à ses gouverneurs, dit Montucla, ayant été interceptées, ce fut à Viète qu'on eut recours pour les déchiffrer. Il y parvint en effet malgré l'extrême complication du chiffre et l’on ne manqua pas en Espagne de l’accuser de sortilége. Viète était un homme d’un caractère sim- ple et modeste, ses écrits furent rares même de son temps, car il avait l'habitude de les faire imprimer lui-même et de n’en tirer qu'un petit nombre d’exem- plaires qu’il distribuait à ses amis. [l mourut à Paris, à l’âge de Go ans, au mois de décembre de l’année 1600. Alexaudre Anderson a publié, après sa mort, quelques- uns deses manuscrits, mais la plupart de ses écrits réunis par François Schooten , Jacques Galius et le père Mersenne, furent imprimés de nouveau et publiés à Leyde, en 1646. VIS. (Mec.) Une des sept machines considérées comme simples. C’est un cylindre droit K (PI, 17, fig. 6 et 7) sur la surface duquel on a creusé une gorge eu spirale. La partie saillante se nomme le filet de La vis, et la distance qui règne verticalement entre deux points du filet ou la largeur de la gorge prend le nom de pas de la vis. VI Lorsquele filet se termine en tranchant, comme dans la figure 7, la vis est dite à filet angulaire. Cette con- struction, qui donne beaucoup de force à Fa base du filet, est préférée pour toutes les vis d'assemblages, et généralement pour les vis en bois. Lorsque la coupe des filets présente, comme dans la figure 6, la forme d’un parallélogramme, la vis est dite à filet carre. On construit de cette manière les grandes vis en fer qu’on exécute au tour. On nomme écrou la pièce MN dans laquelle où fait entrer la vis, et dont la concavité renferme une rarrrre creuse semblable au filet; lorsque la vis est entrée dans l’écrou , la rainure est exactement remplie par le filet, de sorte que la vis ne peut prendre d'autre mouve- ment que de s’avancer dans le sens de sa longueur, en tournant sur elle-même. Dans l'usage de cette machine, l’unedes deux pièces est fixe et l’autre est mobile; ainsi, suivant les circon- stances, la vis est fixe et c’est l'écrou qui marche eu tournaut autour de son axe, ou bien l'écrou est fixe et c’est la vis qui se meut. Ces deux cas reviennent au mème pour les conditions d'équilibre. En supposant que la vis K soit fixe et que l’écrou MN soit chargé d’un poids P auquel doit faire équilibre utie puissance Q appliquée à l'extrémité d’un bras de levier, on dé: montre, dans tous les traités de statique, qué pour qu’il y ait équilibre il faut que la puissance soit à la résistance comme le pas de la vis est à la circonference que la puissance tend à décrire. Cette machine est donc d’autant plus avantageuse que le pas de la vis a moins de hauteur et que le point d’application de la puissance est plus éloigné de Paxe, La courbe régulière que forme le filet sur la surface du cylindie fondamental se nomme une Aclice: La vis sans Fin ne diffère de la vis ordinaire que parce qu’elle ne se meut pas dans uu écrou et que son action devient ainsi continue. C'est une machine dout le cylindre tourue toujours du même sens sur des pi- vots Bet C (PL 15, fig. 9); son filet mène en tournant uue roue FD, dont il engrène les dents, laquelle porte à son centre un axe cylindrique où s’enveloppe une corde destinée à élever un fardeau. Une trè--petite force appliquée à la manivelle AB peut enlever un très-prand poids W. Toutes les espèces de vis sout des machines compo- sées du /evier et du plan incliné ; aussi leur théorie n’est qu’une conséquence de celles de ces dernières. VIS D'ARCHIMÈDE. (Mée.) Machine très-ingé- nieuse propre à élever l’eau, inventée par Archimède, Elle se compose d’un cylindre AB (PI: 15, fig. 10) qui tourne sur deux pivots et autour duquel on a roulé en spirale un canal creux CFHGFD. On incline ce cylin- VI dre à l’horizon sous un angle d’environ 45°, et l’on fait plonger dans l’eau l’orifice G du canal. Si par le moyen d’une manivelle IK, ou par tout autre mécanisme on fait tourner la wis , l’eau monte dans le canal , se porte suc- cessivement de spire en spire et va se décharger par l’autre extrémité D du canal. Dans cette machine l’eau monte par la même force qui tend à la faire descendre ; c’est-à-dire, par son propre poids. En effet, la particule d’eau qui est daus la partie inférieure de la vis, en E par exemple, n’y peut pas demeurer lorsqu'on tourne la vis, parce que sa pesanteur l’oblige d'aller au point suivant, qui dans ce moment-là se trouve plus bas que le point E, étant passé sous la vis, mais qui en même temps se trouve dans un point plus élevé que celui où était le point E lorsqu'il était encore par dessous ; de sorte qu’a chaque instant cette particule d’eau se trouve dans des points de plus en plus élevés, et elle y est réellement portée par sa pesanteur. Or ce que nous disons de cette particule d’eau, on peut le dire de toutes les au- tres ; ainsi dès que l'eau est parvenue à l’orifice supé- rieur D, elle doit continuellement s’écouler, tant que la vis tourne e{ que son extrémité inférieure plonge. Ceite machine est très-utile pour élever une grande quantité d’eau avec une très-petite force. On s’en est servi avec un grand succès pour vider des lacs et des étangs. Lorsqu'il s’agit d'élever l’eau àune hauteur considéra- ble; une seule vis n’est pas suffisante, parce que cette vis devantêtre inclinée ne peut porter l'eau à une grande élévation sans devenir elle-même très longue et par là très-pesante, etsans çourir les risques dese courber et de perdre son équilibre ; mais on peut alors, avec une seconde vis , élever l’eau qu'une première a apportée dans un réservoir, et ainsi de suite. Daniel Bernouilli a donné dans son Hydrodynamique une théorie déve- loppée de la vis d'Archimède et des effets qu’elle peut produire. (Foy. aussi la Nouvelle architecture hydrau- dique de M. de Prony.) VISION. (Opt.) Sensation particulière à l'organe de la vue, produite par l'impression des objets éclairés sur l'œil, Les phénomènes de la vision, ses causes, la manière dont elle s'exécute, forment un des points les plus im- portans de la physique pure et sont par conséquent autant d’objets étrangers à notre Dictionnaire. Mais les lois qué suit la Inmière dans ses divers modes de pro- pagation constituent une des branches des mathémati- ques appliquées nommée Optique générale, laquelle se subdivise en plusieurs autres branches que nous avons examinées successivement. Nous renverrons done vo 615 aux mots DioprriQue, CATOPTRIQUE, Lumière et Or- TIQUE: VITESSE. (Méc.) Rapidité plus ou moius graude avec laquelle un mobile parcourt un espace déterminé. Par exemple, si deux mobiles parcourent le même es- pace l’un en une heure et l’autre en deux, la vitesse du premier sera deux fois plus grande que celle du second. On mesure, en général , la vitesse par l’espace par- couru dans l’unité de temps; ainsi lorsqu'un mobile parcourt, dans cette unité, un espace double, triple, etc. de celui qu’un autre mobile parcourt dans le mêm» temps, on dit que sa vitesse est double, triple, etc. de la vitesse de ce second mobile. . Dans le mouvement uniforme (voy. ce mot) la vitesse est constamment la même, et comme elle fait parcourir au mobile des espaces égaux en temps égaux , on la re- présente par le quotient de l’espace divisé par le temps. Si nous désignons, en effet; par E l’espace décrit par un mobile dans uu temps T, le quotient . repré- sente l’espace décrit dans l’unité de temps, et en dési- E Œ sont identiques. Il est bien entendu que par ce quo- nant par V la vitesse, les deux quantités V et 6 P , q tient de l’espace divisé par le temps on entend celui des nombres qui expriment les rapports de l'espace et du temps à leurs unités respectives. Par exemple si l'espace est de 8 mètres et le temps de 2 secondes, ia 3 8 DANS ; vitesse est - — 4, c’est-à-dire, 4 mètres par seconde. Dans le mouvement varié, la vitesse augmeute ou diminue successivement et alors, pour la mesurer, onprend unintervalle infinimeut petit et l’on appelle, à chaque instant, vitesse du mobile, le rapport de l’espace infiuiment petit parcouru dans cet instant à la durée de ce même iustant. (Foy. AcCÉLÉRÉ.) On distingue la vitesse en vitesse absolue et vitesse relative. La vitesse absolue d’un mobile est sa vitesse réelle et effective; c’est-à-dire celle qui sert à mesurer la quantité dont il se rapproche ou s'éloigne des objets qui sont considérés comme fixes dans l’espace. La vitesse re- lative de deux mobiles est celle qui sert à mesurer la quantité dont ces mobiles se rapprochent ou s’éloignent lun de l’autre daus un temps donné. (Foy: Mouve- MENT.) VOIE LACTÉE. (45) Espèce de ceinture ou de zone lumineuse qui fait le tour du ciel. (Foy. Éroir et Nioureuse, VOLANT. (Mce.) Nom générique qu'on donne, dans les machines, à des parties qui ont un mouvement très-rapide de rotation. 614 WA On nomme volant régulateur une roue pesante que l’on fait mouvoir avec rapidité et qui sert à maintenir l'uniformité du mouvement lorsque le moteur ou la résistance est de nature à éprouver des variations mo- mentanées. L'emploi de ce moyen mécanique, généra- lement très avantageux , est soumis à des conditions pour lesquelles on doit consulter l'Architecture hydrau- tique de Bélidor, tome 1, avec les notes de M. Navier. VOLUME. (Gcom.) Espace qu'un corps occupe. (Joy. SoLi1nE.) VOUTE CÉLESTE. (45st.) On donne ce nom à la surface concave que leciel nous présente et sur laquelle tous les astres semblent situés. L'extrême éloignement des corps célestes ne nous permettant pas d'apercevoir les différences de leurs distances à la terre, les rayons visuels menés de notre œil à chacun de ces corps nous semblent tous égaux et le ciel nous apparaît comme une surface sphérique qui s'appuie sur le plan de l'horizon. Si l'épaisseur de la terre ne nous empêchait pas de voir la partie opposée du ciel, ce ciel tout entier nous apparaitrait comme WR une immense sphère dont nous occuperions le centre. Tant que nous restons au même point de la surface de la terre, nous voyons chaque jour se lever et se coucher les mêmes étoiles ; seulement le soleil, par son mouve- ment propre apparent, ne nous permet d’apercevoir que celles qui se trouvent dans l'hémisphère opposé à celui dans lequel il se trouve; mais pendant la durée d’une de ses révolutions nous ne revoyons jamais que les étoiles que nous avons déjà vues, et l’aspect général du ciel demeure constamment je même. Si, au contraire, nous changeons de lieu en nous avançant vers le Nord, par exemple, nous découvrons de nouvelles étoiles, tandis que nous cessons d’apercevoir vers le Midi quel- ques-unes de celles qui s’y trouvaient auparavant. Le même phénomène se présente en sens contraire en allant du Nord au Sud; de sorte qu’en changeant de licu sur la terre et marchant ainsi du Sud au Nord ou du Nord au Sud, l'aspect général du ciel se trouve changé. Ces apparences indiquent de la manière la plus évidente la forme arrondie de la terre que tant d'au- tres phénomènes rendent encore manifeste. (or. TErnE.) Wie WALLIS (Jean), l’un des plus célèbres géomètres du XVII° siècle, et le plus illustre de ceux qui, en Augleterre, précédèrent Newton, naquit à Ashfort, dans Le comté de Kent, le 23 novembre 1616. Après ses premières études il s’'adonna successivement à la théologie et à la philosophie; mais son génie l'appelait à étudier les mathématiques, et ses progrès y furent aussi rapides qu'importans. En 1646 il fut pourvu de Ja chaire de géométrie, fondée à l’université d'Oxford par le chevalier Saville ; il y professa jusqu’à sa mort. Le principal ouvrage de Wallis est sans contredit son Arithmétique des infinis, qui fut publié pour la pre- mière fois en 1655. Entrant en maître dans la carrière ouverte par Cavalleri, Fermat, Descartes et Roberval, il fit dans ce livre une application plus spéciale encore que celle qu'avaient tentée ces grands géomètres du calcul à la méthode des indivisibles. Les travaux de Wallis, qui ont été retracés dans un grand nombre d'articles de ce Dictionnaire, marquent dans l'histoire de la science une période de brillans progrès, et assurent à son nom une glorieuse immortalité. La vie de Wallis fut douce et paisible; entièrement voué à l'étude, il se tint élo'gné des événemens politiques de son temps et il acheva à Oxford, le 28 octobre 1705, une carrière dont l'amour de la science avait seul rempli le cours. On a de lui une Grammaire anglaise et un Traité sur l’art d'apprendre à parler aux sourds e, muets, outre un grand nombre d’écrits sur des matières théologiques et philosophiques; mais ses véritables titres de gloire sont ses écrits mathématiques , qui furent réunis et imprimés peu de temps avant sa mort, sous ce titre: Joannis FVallisii geometriæ professoris savi- liani, in celeberrimé academiä oxoniensi, opera ma- thematica ; Oxford, 1697—1699; 3 vol. in-f°. WEGA. (4st.) Nom de la belle étoile de la Lyre. WREN (Curisropnx, Le CuEvaLtEr), savant mathé- maticien anglais, né en 1652, mort en 1723, est célè- bre dans l'histoire de la science par ses découvertes, ses travaux et l’universalité de ses talens. Toutes les branches de la science ont été l’objet de ses études ; à la fois géomètre , astronome, mécanicien et architecte, il doit être compté parmi les hommes qui ont le plus contribué au progrès de la science et à l'illustration de leur pays. L'espace nous manque même pour le simple énoncé de ses nombreux travaux; nous nous bornerons à rappeler que le premier il trouva Ja recti- fication absolue de la eycloïde et qu’il eut l'honneur de concourir avec Huygens et Wallis à la découverte des lois du choc des corps. Comme astronome, il a rectifié ou inventé un grand nombre d'instrumeus et publié des observations suivies sur Saturne , une théorie de ZO la libration de la lune et des essais pour déterminer la parallaxe des fixes. Comme architecte, il suffit de , rappeler qu’il fut le constructeur de l’église de St-Paul ZO O15 de Londres. Il a laissé de nombreux écrits dont la plu- part se retrouvent dans les Transactions philosophi- ques du temps. Z. ZÉNITH. (4s1.) Point du ciel qui répond verticale- ment au-dessus de notre tête. Si l’on conçoit une ligne droite perpendiculaire au point de l'horizon qu’on occupe, le point où cette droite rencontre la voûte céleste sera le zénith du lieu, et si on la suppose prolongée au-dessous de l'horizon, le point opposé du ciel sera le nadir de ce même lieu. Cette droite pourra être considérée comme l’are de l'horizon, et le zénith et le nadir comme ses pôles. (Foy. ARMILLAIRE.) On voit aisément qu’un observa- teur, à chaque pas qu’il fait, change de zénith et de nadir de même qu'il change d'horizon. Si la terre était exactement sphérique, notre zénith serait le nadir de nos antipodes , et notre nadir leur zénith ; mais cette opposition n’est réelle que pour les lieux situés sous l’équateur et sous les pôles ; dans tous les autres, la perpendiculaire à l'horizon ve passe pas par le centre de la terre, et les deux points de la sur- face terrestre qu’elle rencontre ne sont pas diamétrale- ment opposés. Le mot zénith est arabe et vient de semt, qui signifie le point. ZODIACALE. Lumière zopiacacr. Auréole lumi neuse que l’on aperçoit dans le ciel en certains temps de l’année après le coucher du soleil ou avant son le- ver; sa formeest celle d’une lentille très-aplatie, placée obliquement sur l'horizon et dont la pointe atteint très- loin daus le ciel (voy. PI. 18, fig. 4). Elle a été remar- quée pour la première fois par Cassini, le 18 mars 1683. Cette lumière, blanchätre comme celle de la voie lactée, accompagne toujours le soleil, et dans les éclip- ses totales on l’aperçoit autour de son disque comme une chevelure lumineuse. Elle est constamment diri- gée dans le sens de l’équateur solaire; c’est ce qui fait qu’elle n'est pas visible dans toutes les saisons, parce que cet équateur est diversement incliné à l'horizon, selon les diverses positions du soleil sur l’écliptique. A Paris, ce n’est que dans les derniers jours de février et les premiers de mars, qu'on peut espérer de l’aper- cevoir au moment où le crépuscule du soir fait, c'est- à-dire, vers 7 heures + du soir ; si toutefois le ciel est bien pur et si la lune n'est pas sur l'horizon. La Caille a observé que sous la zône torride la lumière zodiacale est constamment visible et très-apparente. D'après Mairan, la lumière zodiacale n’est que l'at- mosphère même du soleil extrèmement allongée dans le sens de son équateur. D'après d’autres physicieus, c'est un anneau lumineux qui entoure le soleil de la même manière que l’anneau de Saturne entoure cette planète. Des hypothèses plus modernes rattachent ce phénomène à ceux de l'électricité. L'épithète de zodiacale a été donnée à cette lumière parce qu’elle est toujours comprise dans la zône céleste nommée zodiaque. ZODIAQUE. Zône céleste d’environ 18 degrés de largeur, qui fait le tour du ciel. Elle est partagée en deux parties égales par l'écliptique et comprend tous les points du ciel où les anciennes planètes peuvent paraitre, puisque la latitude de ces differentes planètes, soit vraie, soit apparente, n’est jamais guère de plus de 8 degrés. L'origine du zodiaque remonte aux premiers temps de l'astronomie ; dès qu’on eut reconnu la route appa- rente du soleil sur la sphère céleste et qu’on eut fixé la situation de cette route par rapport aux groupes d’'é- toiles qu’elle traverse, on s'aperçut bientôt que toutes les planètes alors connues ne s’écartaient jamais, dans leurs mouvemens, que d’une petite distance à la droite ou à la gauche de cette route, et la zône dans laquelle ces mouvemens s'effectuent reçut le nom de zodia- que, de £ädioy, animal, parce que les groupes d’é- toiles ou constellations qui la composent avaient été figurés par des animaux. L'écliptique ou la route annuelle du soleil ayant été divisée en douze portions égales que l’on avait nom- mées signes, On avait aussi partagé les étoiles du zodia- que eu douze constellations correspondantes ; de sorte que les signes et leurs constellations portaientles mêmes noms et, il devenait facile de reconnaître le passage du soleil dans les différens signes, passage qui règle l'ordre des saisons, par l'observation des étoiles des constellations. Mais depuis l’époque où ces divisions ont été établies, l’état du ciel a beaucoup changé. L'équi- noxe du printemps, point où l’écliptique coupe l'é- quateur et qui est pris pour origine des signes, a ré- 616 20 trogradé sur l’écliptique, par l'effet de Ja précession des équinoxes {voy. ce mot), er les mêmes groupes d'étoiles ne correspondent plus aux divisions de l’écliptique, dont le point de départ est toujours l’équinoxe varia- ble du printemps. L’astronomie moderne a conservé les anciennes divisions et même les noms des douze signes; mais il ne faut pas confondre les douze signes du zodiaque avec les douze constellations qui leur ré- poudaient il y a 2254 ans, car maintenant la constella- tion du bélier se trouve dans le signe des poissons et aiusi de suite ; tout a rétrogadé d’un signe. Voyez, pour les noms des signes et les caractères par lesquels on les représente, le mot ArmiLLaiRE, 15. L'époque précise de l’inventioa du zodiaque est enu- tièremenut iuconnue, et il parait en outre qu’il n’a pas toujours reufermé le même nombre de constellations qu'aujourd'hui. Cependant toutes les inductions par lesquelles on a voulu prouver son extrême antiquité, ct par suite celle de la présence de l’homme sur la terre, ne reposent sur rien de fondé et se trouvent même contredites par tous les faits géologiques et par les tra- ditious de tous les peuples. ZONE. (Gcom.) Portion de la surface d’une sphère comprise entre deux cercles parallèles. En géographie, toute la surface de la terre est divi- sée en cinq bandes circulaires appelées zônes terrestres. De ces cinq zônes, l’une s'étend à 23° 28" de part et d'autre de l'équateur et a par conséquent 46° 56" de largeur : on la nomme zône torride: elle com- Z0 prend tous les pays situés entre les deux tropiques et dans lesquels on peut avoir le soleil au zénith. Deux autres de ces zônes se nomment zûnes tempérées ; l’une est située dans l'hémisphère boréal et l’autre dans l’hé- misphère austral. La première s'étend depuis le tro- pique du cancer jusqu’au cercle polaire arctique, et la seconde depuis le tropique du capricorne jusqu’au cercle polaire antarctique. Elles ont chacune 43° 4' de largeur et comprennent tous les pays qui n’ont jamais le soleil à leur zénith, mais qui le voient tous les jours. Les deux dernières zônes se nomment zônes gluciales ; l’une est située au Nord et l’autre au Midi. La pre- mière s'étend depuis le cercle polaire arctique jusqu’au pôle boréal , et la seconde depuis le cercle polaire an- tarctique jusqu’au pôle austral. Elles ont chacune 46° 56" de largeur. Les pays qu’elles renferment ont des jours et des nuits dont la durée comprend plusieurs révo- lutions diurnes de la terre et est d'autant plus longue qu'ils sont plus rapprochés du pôle. Sous le pôle même le soleil demeure six mois au-dessus de l'horizon et six mois au-dessous. La situation des zônes terrestres par rapport à la direction des rayons solaires donne lieu à plusieurs phénomènes physiques pour lesquels on doit recourir aux traités de géographie. ZOOLIQUE. Moteur z0o11QuE. (Aec.) (de Éüer, animal.) Nom que l’on donne a un moteur animé. On nomme aussi /n7achine zoolique toute machine mise en mouvement par des homines ou par des ani- maux. FIN. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LA SECONDE PARTIE. L'article fortification est de M. de Lesvix, les biographies de M. A. Baineiner, de Grénoble, et les autres ariclés de M. de MonTFERRIER. Le premier nombre indiqué la page, le second la colonne. Fabri A abricius Face Facette Facteur Factorielle acules Facultés algorithmiques ugliano fausse position (règle de) février Fermat Fernel Feriart Ferreo igure igurés (nombres) une ini irmament ‘ixe Flamstead Fléau Flèche Fluente luide Flux et reflux Fluxion Folium Fomalhaut Fonction Fontaine artificielle Fontaine des Bertins "ôrce Formule Fortification Fourier Foôurneau Foyer Fractions Frénicle Frottement Frustum Æulion Funiculaire Fuseau Galilée Gassendi Geber (ob 9e Gellibrand D + Gemeaux + Générateur : Génération 22 LD: D:tR. & SASRS DER -R-D-R= RD QUO Or Or Or UT Ur Cris a QU US U2 1 DRE bb = EE OCR RUN CN me te Det mt NOT me COOP CRE CN CR ue ND NO ee et ee D & D = CRC RER Géocentrique Géodésie Géographie Géométrie Gérard de Crémone Gerbert Girard Globe Gnomon Guomonique Goniométrie Graphique Grandeur Graphomètre Gravesande (S°) Gravitation Gravité Grésorre de St-Vincent Gregory Guerike Guillaume 1 Guldin EH Halley Harmonique (proportion) Harriot auteur Hasard Héliaque Hélice Hélicoïde Hélocentrique Héliomètre Héliostate Hémisphère Héndécazone Heptagone Hercule Heron (d'Alexandrie) Héron (le jeune) Hersche! Hétérodrome Heure Hévélius Hexaëdre Hexagone Hipparque Hiver Hippocrate Homocentrique Homodrome Homogène Homologue Hovk INISINIS Qi O9 QU: MN ND em RN em Em mm ER nm D RER MON ON ee D D D N° mt me me me DO met bé & 5 bb © © mm mm D D © D & © = D D & A ——————————…_@#@—— Hopital (le marquis de l) Horaire Hoïizon Horizontal Horloge Horographie 1 Horoptère | Horoxes Huygens Hÿades Hydraulique Hyüre Hydrodynamique Kdrographie Hydrostatique Hypatia ; Hygrométrie Hy perbole Hyperboloïde Hypothénuse Hypothèse Iéhnographie Icôsaèdre Idéntique Ides Image Iiayinaires (quantités) Jmmersion Iñpair Impulsion Incidence Inclinaison Intliné (plan) Incommensurable Inconnue Incrément Indéfini Indéterminé Jdé!erminée (analyse Inidiction Indivisibles Induction Inéscalité Jnfini Jufinitésimal Inflexion Informes Inscrit Intégral (calcul) Intérèt (règle d”) Interpolation Intersection rradiation ER mmNRNRRN ER = © CREER CR & = © Di pt De Peu Pi NO NO em pe ei 2e mt N D &R & © & ke ee ee mt À CCR 618 Irrationnel Irréductible Irrégulier Isocèle Isochrone Isomérie Isopérimètre Jalon Janvier Jauge Jet d’eau Jet des bombes Jour Jovilabe Juillet Juin Julienne (période) Junon Jupiter K Keil Keppler Kilo Kircher Lagny Lagrange Lahire Lalande Lambert Lame élastique Landen Lanterne magique Laplace Latitude Leibnitz Lemme Lemniscate Lentille Lettre dominicale Levant Levé des plans Lever (des astres) Levier Libration Licorne Lieu géométrique Lieue Ligne Limbe Limite Limites {méthodes des) Limites des racines Linéaire Logarithme Logarithimique Logistique Lougimétrie Longitude Longomontanus Longueur Lozange Loxodromie Lucifer Lumière Lunaison Lune Lunette Lunisolaire (période) Lunule Lynx Lyre M Machine + el D ON = me ve me dé M ES ms = CORRE … Le] D = = D D © & D Or = D MH = 1 1 à 30 09 mt Km D #6 49 215 D D D D 13m 00 Dm © 9 D D N D BD De R D Dm N D D D mm D D D nm D © 199 ! TABLE ALPHABÉTIQUE. Maclaurin Maïran Manfredi Mappemonde Maraldi Marces Mariotte Mars Maskelyne Masse Mathématiques Maupertuis Maurolyco Maxima et Minima Mayer Mécanique Me. haën Membre Menelaus Ménisque Mercator Mercure Méridien Méridienne Mersenne Messier Mesure Méthode Meton Mètre Micromètre Microscope Midi Milieu Minimum Minute Miroir Mixtiligne Mobile Module Moins Mois Moivre Moment Monge Monocorde Monome Montucla Moteur Mouffle Mouvement Moyen Moyenne proportionnelle Moyenne et extrème raison Muller Multinome Multiple Multiplicande Multiplicateur Maltiplication Mural Muscida Mydorge N Nadir Napier ou Neper Nature (lois de la) Naturels (nombres) Navigation Navire Nautique Nébuleuses Nésatif Néoménie Neper, voy. Napier Neuf Newton Niveau Nivellement Nocturne 200 201 201 202 202 202 205 205 206 206 207 215 219 219 229 222 224 225 225 225 ÉenmemmN Re D = D mm & D LD CA CT CT OS D CT ON CE CO CE CS ES CT DOS RSS CS CRC CON ON OS CRC Nœuds Nombre Nombres (théoric des) Nombre d’or Nonagésime Nones Nonius Nord Normale Notation Nuit Numérateur Numération Numérique pa Nutation Objectif Obliquangle Oblique Obliquité Oblong Observation Observatoire Obstacle Obtus Obtusangle Occase Occident Occilental Occultation Octaèdre Octant Octave Octobre Octosone Oculaire Odomètre OEiül artificiel Olympiade Ombre Ondécagone Ondulation Opbhiuchus Opposés Opposition Optique Orbe ou Orbite Ordonnée Ordre Organe Urganique (description) Orient Oriental Origine Orion Orréry Orthographie Ortive Oscillation Oscu!ateur Osculation Ovale Ougthred Ourse Ouverture Oxigone Ozanam Paccioli Pair Pallas Panier (anse de) Pantogonie Paon Pappus Pa rabole Paraboloïde © Le] DRE DERN RE RE N = 7» 2 Ep & © BND R mm Paracentrique Paraïlactique Parallaxe Parallèle Parallélipipède Parallélisme Parallélogramme Paramètre Parfait (nombre) Partielles (différences) Pas de vis Pascal Passages sur le soleil Pédomètre Pégase Pélécoide Pell Pendule Pénombre Pentadécagone Pentagone Percussion érigée Péribélie Périjove Périmètre Période Périodiques (fractions) Périphérie Permutation Perpendiculaire Perpendicule Perpétuel (mouvement) Persée Perspective Perturbation Pesanteur Pesanteur spécifique Pèse-liqueur Peson Phases Philolaüs Philosophie des mathémati- ques Phœnix Phonique Phoronomie Physico-matlhiématiques Picard Pied Pignon Pile Pingre l'inules Piston Plan Plan incliné Plan (arp.) Planchette Planétaire Planète Planimétrie Planisphère Platon Platoniques (corps) Pléiades P Pleine lune Pléionne Plus Pneumatique Poids Point Points singuliers Poissons Poisson austral Poisson volant Polaire Pôle Polémoscupe Pollux Polyèdre Polygone Polygones (nombres) mm D ND we mm ot me on mt D D D et mm et ne KO Dei des me NO DO 0 ve où NO cod me ei Des pt (92 Nm mi 0 Dem De m ND NN = me mm ND ND ON me pm COR CE CO CO TABLE ALPHABÉTIQUE. Polygonométrie Polynome Polypaston Pompe Porisme Poristique Porta Porte -voix Posidonius Positif F'osition Poulie Précession des équinoxes Premiers (nombres) Presse Presse hydraulique Pression Preuve Prime Printemps Prisme Probabilités (calcul des) Problème Proclus Procyon Produit Profondeur Progression Projectile Projection Proportion Proportionnel Proposition Prostaphérèse Piolenice Puissance Purbach Pyramidaux (nombres) Pyramide Piramidoïde Pythagore Py theas Q Quadrangle Quadrangulaire Quadratique (équation) Quadratrice Quadrature Quadrature du cercle Quadrature (ast.) Quadrilatère Quadrillon Quadrinome Quadripartition Quantité Quantité de mouvement Quarré Quarré magique Quarrer Quart Quart de cercle Quartier de réduction Quartier anglais Quartier de réflexion Queue du dragon Quindécagone Quintal Quintile Quintuple Quotient R Facine Racines des équations Fadial Radical Raison Ramus Rameau, Du AD NO Puel DO À Dee Det ee D Mme DO RO tee et 9 19 DO DD DO 0e N7 NS 0808 008 00 DD D D D = m D ND D RE ND ot mm mi mt mi D D D D D D = mi 2e DE = CORRE Rapport Rapporteur Bationnel Rayon Rayon osculateur Rayon vecteur Rayon visuel Kebroussement Féciproque Rectangle Fectangulaire Rectification Rectiligne Récurrente (série) Béduction Réduction à l’écliptique Réelles (quantités) Réfléchi Réflexibilité Réflexion Reflux Réfraction Réfrangibilité Règle Régulier Régulus Renard Répercussion Resecte Résidu Résistance Résolution Reste Restitution Retardation Retardatrice Réticule Retour des suites Rétrogradation Révolution Reyneau Rheita Rheticus Rhombe Phorboïde Riccati Riccioë Rigel Roberval Robins Roëmer Romaine Rose des vents Rotation Rouage Roue Roulette Sacrobosc> Sagiituire Saisons Salomon de Caus Satellite Saturne Saunderson Sauveur Scalène Scénographie Scheat Scheiner Scholie Scintillation Scioptique Sciatérique Scorpion] Scrupule Sécante Seconde Secteur Section Segment DD OO OO OMR HR Lo GW We Go D D mm D D N° N° N Pi pme pt mt Det et D et 9 De D ON 2e ps ARE EE bn En a a EE EEE EEE EE dE Es RE RS EE ES ES INIJNIJIAQ PERDRE NmmmmN mm NM mm Dem nn DR m mm mm NN mem Nm ml DR bRR #] 620 Sélé inographie Semaine Semblable Septentrion Série Ser pent su exagésimale Sextant sidéral Signe Similitude Simpson Simson Sinus PET Sipbon Sirius Solaire Solcil Solide solidité olitaire Solstice Solution omimi ation ommatoire (calcul) omme ommet on Sos'gènes Sothiaque (période) ounormale oupape ourd ous-contraire Sous-double Sous-doublé Sous:multiple Soustraction Sous-triple qu triplée outylaire Soutangente Soutendante Sparsiles Spécieuse Spatte coloré phère Spbérique Sphéroide Spirale Spiriques (lignes) Sporades Stationnaire Statique Statistique Stéréographie Stéréométrie 2 Stléréotomie SG Stüring Sione Sublime Substitution Sud :: Suite Superficie Saperposition £ Crt Le Hobbs & © -00 Co SSSR RUES 463 514 on . = CI TARLE ALPHAPÉTIQUE. Supplément Supputation uriace Symétrique Fonctions symétriques Polyèdres symétriques Synchronisme F nodique ynthése Système Syzigies Table ableau gi be Î angente Métl:ode des tangentes Méthode inverse T'artaglia Taureau Tautochrone Taylor Technie Télescope enps. Terme Terre Tête du dragon Tétragone Tétraédre TFétrapaston Thalès Théodolite T'heodose T'heon Théorème Théorie Thermomètre Thermoscope Tiers Toise Toisé Topographie Torriceltt Toucan Touchante Traction Tractriee Trajectoire orthogonale Trajectoire Transcendant Transformation Des équations Des coordonnées Transversale Géométrie des transversales Transverse Trapèze Treuil Triangle Triangulaire Trident Trigonométrie Fectiligne avi Spherique FIN DE LA TABLE. © Len CRC CRC CESR RE 542 CCC CERTES) ms Co CS JUS RE D KW D Al Ov Or Cr Or On On On On to 122 CSSS CES CR CR CRC CCC CE CE CS CCR CE CR CES Se CR CR CR CCR Ces ee on [a] © [ep] KE Trilatère Trinome Tripartition Triplé Trisection Tripaston Trochoïde Trois (règle de) Tronqué Tropiques T'schirnaus T'ycho-Brahe U Uniforme Unité Universel (cadran) Eranographie Uranus. V F’andermonde Vapeur (machine à) Variable. Variations (calcul des) Varié Varignon Vecteur Vent (inoulins à) Ventilateur Venus Vernier Verre Verse Verseau Vertical Vesta Vibration Vierge Viete Vis Vis d’Archimède Vision Vitesse Voie lactée Volant Volume Voûte céleste Wallis Wéga Wren Z Zenith Zodiacale (lumière) Zodiaque Zône Zoolique DR N RE m0 2 LRO ee Ce ee et D = mm 0 D ER R D -R.E © RS FES Du En me 0 UN 1 En Et VEN En 9 Et do A 2 i 2 2 EC ERRATA. Pages.” Colonnes. Lignes. Au lieu de 7 ï 31 Var=, lise Vr =. nee Penh 15 1 2 [+ | —;,. lisez [at id —+ id. 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Xp—a(m—n) fxm—-1dx.Xp—1 xm.XPp—amfxm—\dx.XP— —, dise = ———" ———"—— re, b(pn + m) + (m ae fo etc. , lisez + RE etc. L = Lx + Te + etc., lisez = Lx ee + etc. 1 I - 1 = cosmx + — cos(m—2)x + etc., lisez — cosmx+mcos(m—)x4etc = (1—cos/ x)". (cosx)" dx — (cosx)"dx — M ré REX | cosx)}r+4dx—etc..…, li LS T.2 ) : ? ser = (1—cos x)". (cosr)"dx = (cosr)rdx — m(cosx)"+2dx + D cosz}—hdx — etc... : d’ 2 : J'ex.dx = tee 7 ae _. — elc., lisez des .2 dr" D. 3 J(æ=h) = fx ge î SE + etc., lisez fé = PE _. a L ete, lisez fe) = fe + = à _ ee qui les a produites, lisez qui les a produits. POTRA, lisez PORTA. 467 , lisez 467. 24 pieds en 4 toises , lisez 4 loises en 24 pieds. cosp—cosq = 2c05+(p + g).sin + (p — gq), lisez cos g—cosp = 2 sin+ (p + g).sin + (p —q). ithm, het: A1 = ©, lisez À; = : 3° nn. se an. 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