e ; Q À. “ ÿ LD ‘ mer FE D RS pu - PTE a nc ft me Fès "1 DICTIONNAIRE DES SCIENCES MATHEMATIQUES. Digitized by the Internet Archive. In 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/dictionnairedess03mont DICTIONNAIRE DES SCIENCES MATHEMATIQUES PURES ET APPLIQUÉES, PAR A. S. DE MONTFERRIER ; MEMBRE DE L'ANCIENNE SOCIÉTÉ ROYALE ACADÉMIQUE DES SCIENCES DE PARIS, DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE MARSEILLE, DE CELLE DE METZ, ETC., ETC. TOME TROISIÈME. — SUPPLÉMENT. CONTENANT PLUSIEURS ARTICLES SUR LA Géodésie, LA Trigonomélrie et L'Astronomie, PAR M. LE COLONEL PUISSANT , MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES, ETC., ETC., ET( Bruxelles, LIBRAIRIE MILITAIRE DE J.-B. PETIT. RUE MARCQ, N° 1. 1840 | EE LOT R nt miss. ‘ht dos dé dé dé D * 1 4 AND À ELA PALIER S * L LL £ - + à L''A l'E CE . re CES L = pes Ge Pa ss 2 LA Æ « Ds = = | Due ic = . =", t LE | ET | Ce À | DICTIONNAIRE DES | | | SCIENCES MATHÉMATIQUES PURES ET APPLIQUÉES. ABE ABERRATION. (4str.) Les formules d’aberration en ascension droite et en déclinaison énoncées dans le pre- mier volume de ce dictionnaire (pag. 10), bien qu’elles soient sous une forme très-simple, ne sont cependant pas celles dont les astronomes font ordinairement usage pour construire des tables particulières ou générales; voici une application fort élémentaire du calcul différentiel et de la géométrie aux trois dimensions qui conduit à ces dernieres formules de la manière la plus directe. Le rayon de la sphère céleste sur laquelle on projette Lous les astres pouvant ètre pris arbitrairement, suppo- sons-le égal au rayon vecteur r de la terre; supposons de plus que ce rayon représente la vitesse de la lumitre ; dans ce cas, le parallélogramme d’aberration s’étendra nécessairement jusque dans la région de l'étoile que l’on considère, et l'extrémité de la diagonale qui y est si- tuée marquera à touteépoque de l’année le lieu apparent de cette étoile. Or, cette diagonale ne différant de la dis- tance » que d’une quantité extrêmement petite, on pourra la représenter par » —E dr. Cela posé , rapportons la position de l'étoile à trois axes rectangulaires æ, y, z, dont le plan des deux pre- miers soit l’équateur céleste; prenons pour origine des coordonnées le centre de ce cercle ou celui de la terre, et considérons l'axe des æ comme la ligne des équinoxes ; enfin, désignons par À l'angle que la projection de la distance de la terre à l'étoile, sur Je plan des æy, fait Tomx 1, ABE avec l’axe des +, et par D l’angle que cette même dis- tance fait avec ce plan; on aura, par les principes de la trigonométrie rectiligne..... (1) ÆT=—=Y COS À. cos D, y—+r sin A. cos D, ++ sin D; d’où l’on tire... (2) tang À = CE Il est évident que À et D sont respectivement l’ascen- sion droite et la déclinaison vraies de l'étoile, et que pour passer du lieu vrai au lieu apparent qui en est trèse proche, il suflit de faire varier tous les élémens du pre- mier. Ainsi, en différentiant les équations (2), il vien- dra..... (3) xdy — ydx dA — —=, — cos ?A Fe rdr = ædx + ydy + dz. Maintenant soit ds le petit arc de 20'255 que la terre décrit en 499°2 de temps, et nommons x, 5, y les angles que cet élément, considéré comme rectiligne, fait avec évidemment, en les axes des coordonnées: on aura transportant ce mouvement dans la région de l'étoile ou aux confins de la sphere céleste... (4) dx dy dz dE = Coe, + = cosp, DT 2 ABE Multipliant ct divisant par ds le second membre de la première équation différentielle (5), il viendra ls dA — = (cos B — cos & tang À) cos 2A; enfin, éliminant æ au moyen de sa valeur (1), laberra- tion en ascension droite sera... (a) ds CINE * cos D (cos B cos A — COS & sin A) : ds , : ï le rapport — étant celui de la vitesse de la terre à la F vitesse de la Iumière. La troisième équation (1) différentiée denne par le mème procédé 12 — cu sin D + T° cos D. db, ds ds ds d’où CHE Ge dD — SD 0$ y — 7e sin D). Mais la seconde équation différentielle (3) pouvant s6- crire ainsi : il est facile de voir que l'on aura pour l'aberration en déclinaison... (d) S ds (LS ; dD==— cosycosD —— sin D (cosacos A—-cos fsin A). F T Les formules (a) et (d) renferment les angles «, £, y, qu'il faut éliminer. Pour cet effet, soit YBC l'équateur (PL 2, fig. à), VTT l’écliptique, S le soleil, Æ la terre, Y Je point équinoxial, FR une tangente à l'orbite ter- restre supposée circulaire, ST' une parallèle à cette tan gente, w l’obliquité de l’écliptique où l'angle EYB ; enfin X, Y, 2 trois axes passant par le centre du soleil et res- pectivement parallèles aux axes æ, y, z ments par le centre de la terre. Le triangle sphérique à BT' dans le- quel YT'= &, BT —$ et YB — 90° donne COs B — sin &. COS © ; le triangle sphérique dont les sommets sont Y, T'et le point où l’axe de Z rencontre la surface de la sphère céleste, donne COS + — Sin #. Sin w; ct dans le triangle rectiligne RTS rectangle en T, l'angle 2ST est ce qu'on nommé la longitude héliocentrique v de la terre T; enfin angle 4 — go° + v. D'un autre côté, lorsque la terre est en T, le soleil S parait sur l’écliptique en S', et sa longitude que nous AJU désignerons par L= 180° — » étant introduite dans la valeur de & on aura a = L— 90°; ct, par conséquent, sin &— — CosL, cos « — sin L. Donc, en définitive, les formules (a) et (d) se chan- Me : ds CRE geront en celles-ci, en faisantattention que —=—20"2559 ï ‘ s 20 230 abet. en A—— (coswcos À cos L —Æ sin À sin E) aber, en D= — 20255 sin D (— coswsinAcosL —- cos Asin L) — 20/2535 sin w cos D cos L. Les Lables d'aberration insérées à la page 115 des ad- ditions à la connoissance des temps pour 1853 ont été calculées à laide de ces formules, où 20'255 cos » — 185806 et 20255 sin w — 8"0658, parce que l’obli- quité de Pécliptique répond à très-peu près à cectte tpoque. Quant aux nouvelles tables d’aberration et denutation pour les planètes dresstes par M. Puissant, qui a bien voulu nous communiquer cet article, voyez la Cinnaïs- sance des lemps pour 1816. NF-MOTEUR. FE ES —_ ep a PA (Mée.) Voy. Moraun. où AJUTOIR. (Mydraul.) Petit tuyau qu'on adapte à un réservoir ou à l’extrémité d’un tuyau äce conduite pour faciliter l’écoulement d’un fluide. L'induence des qutages sur la vitesse du fluide qui s'écoule et par conséquent sur sa quantité ou sur la dé- pense du réservoir, se manifeste d’une manitre déter- mince dans les trois cas suivans, lorsque l'écoulement s'effectue d’ailleurs à gueule bée où à tuyau plein, pre- mitre condition essentielle. 1° Un ajutage cylindrique, de mème diamètre que lorilice pratiqué dans la paroi mince du réservoir, four- nit une dépense d'environ un tiers plus grande que celle qui aurait lieu par cet orifice. Pour tenir compte de celle circonstance dans la pratique, il faut calculer la dépense théorique de lorifice et la multiplier parle fac- teur constant 0,82. Ainsi, l'expression générale de la dépeuse théorique, pour un orifice circulaire pratiqué dans la paroi mince d’un réservoir à niveau constant, étant D=— (13,9146)2° (17h daus laquelle # désigne le demi diamètre de l’orifice, t la durée en seconde de l’éconlement, et h la hauteur, en mètres, du niveau du réservoir au-dessus du centre de ALT l'orilice (Voy. HxproDYNAMIQUE, (OM. 11, pag: 90), la dépense réclle par lajutage sera D— (11,4099) r'4/À formule qui donne la valeur de D en mètres cubes. Elle se réduit simplement à... (à) D—(11,40g9)r1/À en ne considérant que la quantité d'eau écoulée dans une seconde. Soit par exemple #— o°1 et h — 2 mètres; on aura D—(11,4099) (0,01) (1,41 52) —0 m. c. 161559; c’est-à-dire que la dépense réelle est, dans ce cas, de 161557 centimètres cubes par seconde. 2 Ün ajutage conique convergent (PI. 1, fig. 2) ou plus large à l’orifice cd du réservoir qu'à son extrémité ab, augmente la dépense d'écoulement dans un rapport encore plus grand, mais qui parait varier avec l'angle de convergence. Dans le cas le plus favorable, où ect angle est de 12 à 15 degrés, on obtient la dépense récile en multipliant la dépense théorique par le facteur con- stant 0,95. La formule générale devient alors... (2) D— (15,2188)r1/A # désignant le demi-diamètre de l’orilice cd. 5° Les ajutages coniques divergens, c'est-à-dire ceux dont la plus petite base cd (PL. 7», fig. 5) est ajustte à l'orifice du réservoir, présentent la particularité très-re- iarquable de fournir une dépense réelle plus grande que la dépense théorique. I est reconnu qu'un tel aju- tage ayant en longueur neuf fois le diamètre de sa petite base, peut donner une dépense réelle une fois et demie plus grande que la dépense théorique de Porifice simple; on peut done employer pour calculer la dépense réelle la formule... (5) D= (20,815) rV/h r étant toujours le demi-diamètre de l'orifice du ré- ser voir. On pourrait construire des ajutages qui, loin d'ang- menter la dépense, seraient susceptibles de la diminuer en établissant des ren/flemens dans leur intérieur, ear tout ce qui peut occasionner un changement de direction produit dans les molécules fluides une diminution de vi- tesse. (Voy. ÉcouLeuexr pes rLt1prs.) ALTERNATIF, (Mée.) Mouvement alternatif. C’est celui qui présente une répétition périodique de rétro- gradations où de changement de direction dans un sens directement opposé. On le nomme aussi mouvement de va et vient, Tel est le moux ement d'ascension et de ACT 3 descente du piston d’une pompe; celui de la marche d’un rouet à filer, ete., ete, Il n'existe que deux espèces principales de mouve- ment : le mouvement rectiliqne et le mouvement cur- viligne; mais chacun de ces mouvemens peut-être con- tinu ou alternatif; ainsi, dans la mécanique pratique, on doit considérer les quatre mouvemens généraux suivans : 1... . Mouvement alternatif rectiligne. 2. . . . . Blouvement alternatif curviligne. 3. . . . . Mouvement continu rectiligne. Mouvement eontinu curviliqne. Parmi les mouvemens curvilignes, on distingue par- üculiérement les mouvemens cérculaires, comme ceux qui se présentent le plus fréquemment dans les machi- nes; par exemple, une roue qui tourne a un mouyc- ment circulaire continu, et un pendule qui oscille a un mouvement cérculaire alternatif. La transformation de ces divers mouvemens les uns dans les autres forme la partie la plus importante de la science des machines; nous la traiterons en détail au not COMPOSITION DES MACHINES. ALTITUDE. (Géog.) Mot consacré maintenant en géodésie pour désigner la troisième coordonnée géogra- phique d’un objet; c’est, autrement dit, sa hauteur au- dessus du niveau moyen de l'Océan. Ainsi la position d’un lieu sur la terre ou près de sa surface est parfaitement connue par sa latitude, sa longitude et son altitude ou sa hauteur absolue. La détermination de cette hauteur est ordinairement du ressort de la trigonométrie rectiligne ; mais dans cer- teins cas elle dépend d'observations barométriques faites simultanément au niveau des mers et à la station que l'on veut signaler géographiquement. (Voy. ALTINÈTUE, tome 1, pag. 03.) Souvent aussi l'altitude d'un point se compose de celle d’un autre point connu augmentée ou diminuce de leur différence de niveau, et le calcul de cette différence fait partie de ceux auxquels donne lieu toute triangulation qui forme le canevas de la carte d’un pays. Donnons une idée de ce nivellement trigonomé- rique. Indépendamment du relèvement des angles entre les objets terrestres, pour connaître, au moyen d'une base mesurée, leurs distances respectives, on observe leur hauteur ou dépression angulaire, où bien leur distance au zénith, quand on opère avec le cercle répétiteur de Borda. Alors le lieu de la station, qui est un sommet de triangle, se trouvant mis en comparaison avec les autres sommets environnans, il en résulle qu’on peut connaître la différence de niveau de deux sommets consécutif, Si, par exemple, du point À (PL x, fig. 7). sue la terre 4 ALT sphérique, on observe la distance 2énithale ZAD — 9 du point D, et que l'arc AB compris entre les verticales ZC, Z'C et représentant la distance horizontale des deux points comparés soit; en même temps, un côté K de triangle, ce côté sera connu : ainsi l’on aura à résoudre le triangle DAB, Or, l'angle BAG = go°— £C, l'angle DAB — go° — (9— +C), l'angle ADB = 9 — C, et la base AB—K ; on a donc __K cos (d==+0C) PT ins ee CU ou, à trés-peu prés, DB — K cot d _ C étant l'angle des deux verticales ZC, ZC et R — 6566198 mètres le rayon moyen de la terre; au- quel cas C évalué en secondes sexagésimales à pour valeur — - R sin 1 .. Mais il est plus exact de prendre au lieu de R la normale au point À de l’ellipsoïde de révo- lution. (Voy. TRIGONOMÉTRIE SPHÉROÏDIQUE. ) Cette formule suppose que la réfraction terrestre est insensible, mais le plus souvent la distance zénithale en est tellement affectée, que pour corriger leflet de ce phénomène sur la valeur de DB il est nécessaire de la z Re n K ; à ; diminuer de Ro? étant ce qu'on nomme le coclli- cient de la réfraction, lequel — 0,08, valeur moyenne. (Voy. RÉFRACTION TERRESTRE. ) Lorsque la distance zénithale 9’ du point À a été prise aussi du point D, à peu près dans les mêmes circon- stances atmosphériques, la formule qui donne alors la différence de niveau DB est celle-ci : ou assez exactement DB —K tang 5 (d — 0) à cause de l'extrême petitesse de C. Ainsi ces deux lor- mules sont indépendantes de la réfraction. Pour avoir maintenant laltitude du point D, il est vi- sible qu'il faudrait, d'après le cas de la figure, ajouter à la hauteur absolue de À la différence de niveau DB. Enfio, si d’un lieu D élevé l'on voit l'horizon T de la mer, ct qu'on en mesure la dépression A—3— 90", la hauteur absolue DB IH de ce lieu sera , à cause de la propriété du triangle rectangle DTC, H=—°R (11) ‘tang ?4A nñn désignant comme ci-dessus Je coellicient de la re- fraction, ANA L'application de ces formules est trop simple pour nous y arrêter; au surplus, on peut consulter à cet égard les traités spéciaux. (Article communiqué par M. Puissant.) ANAMORPHOSE. (Persp.) On donne ce nom à toute représentation défigurée d’un objet, faite sur une sur- face plane où courbe, qui parait régulière et exactelors- qu'on la regarde d’un point de vue déterminé. La construction des anamorphoses planes n’exige pas d’autres principes que ceux de la perspective linéaire, et s’exécule très-facilement par la méthode du treillis per- spectif (tom. 11, pag. 298). Ayant tracé, par exemple, le carré ABCD (PL 1, fig. 8) d’une grandeur arbitraire et l’ayant divisé en plusieurs autres petits Carrés, on y dessinera, dans ses proportions exactes, la figure dont on veut avoir une apparence monstrueuse. Ceci fait, on Uürera une droite ab (fig. 9), égale au côté AB du carré et on la divisera en un même nombre de parties égales que ce côté; sur le milieu « de cette droite, on mè- nera la perpendiculaire eA, longue à volonté, puis de chaque point de division @, 1, 2, 3, 4, 5, b on tirera une droite au point A. À ce même point À on élèvera sur eA la perpendiculaire AV, d’autant plus petite par rap- port à eA qu'on voudra rendre lanamorphose plus dif- forme, et on joindra les points V et b par la ligne Vb. Par les points d'intersections de Vb avec les lignes Aa, A1, A°, A5, cte., on mènera ensuite les droites ed, ef, gh, ete. parallèles à ab et on aura le treillis perspectif abed, dans lequel il n’y aura plus qu'à distribuer les laits de la figure tracée dans le carré ABCD, en ayant soin de placer proportionnellement dans chaque trapèze ceux qui se trouvent davs le petit carré correspondant. On aura de cette manière une image monstrueuse qui paraitra néanmoins semblable à celle du carré ABCD si, pour la regarder, on place l'œil au-dessus du point A à la distance AV. L'espèce de réseau ABCD, sur lequel on dessine la représentation exacte de l’objet, et qui peut être toute autre chose qu'un carré, reçoit le nom de prototype cra- ticulaire; sa perspective abed prend celui d'ectype cra- ticulaire. Le problème de décrire une anamorphose sur une surface quelconque se réduit évidemment à celui de tracer sur cette surface un ectype qui paraisse sem blable au prototype, Pœil étant placé au point de vue. Proposons-nous d'abord de tracer une anamorphose sur lasurface convexe d'uncône droit, etsupposons, pour plus de simplicité, que le eôté de ce cône soit le double du diamètre de sa base, Décrivons le cercle ABCDEF (PI. a, fig. 10), égal à la base du cône, et divisons sa circonférence en un nombre quelconque de parties égales AB, BC, CD, etc. Par chaque point de division menons un rayon, et après avoir divisé un de ces rayons, ANA AO par exemple, en un nombre quelconque de parties égales o1, 12, 25, ete. Décrivons avec les rayons 01, 0%, 05, des circonférences concentriques. La figure ABCDEF sera le prototype craticulaire sur lequel il faut dessiner l'image exacte de l’objet dont on veut avoir l’anamor- phose. Avec un rayon oa (fig. 11), égal à quatre foisle rayon OA de la base du cône, décrivons un quart de cercle aoa'; le quart de circonférence da’ sera égal à la cir- conférence entière ABCDEE, et le quart de cercle ao sera le développement de la surface convexe du cône, sur laquelle, par conséquent, on pourra replier exacte- ment ce quart de cercle. Divisons l'arc aa en un même nozubre de parties égales que la circonférence du pro- totype, et, par tous les points de division, menons des droites au centre 0. Prolongeons o4' d’une quantité 0V, égale à l'élévation que nous voulons donner à l'œil au- dessus du sommet du cône, ettirons la droite Va; du point V comme centre; avec Vo pour rayon, décrivons l'arc om; divisons cet arc en autant de parties égales que le rayon OA du prototype, et, par tous les points de division, tirons des rayons qui rencontrent 04 aux points 1, 2, 3. Du centre o avec les rayons o1, 02, 05, décrivons des ares concentriques, et la fi- gure aoa' sera l'ectype craticulaire; en le roulant sur la surface du cône et en plaçant l'œil à une distance 0V de son sommet, cet ectype paraitra exactement sembla- ble au prototype ABCDEF. On aura donc une anamor- phose conique en distribuant dans les subdivisions de l'ectype les projections des traits de la figure placés dans les subdivisions correspondantes du prototype. La même construction peut s'appliquer à toutes les pyramides régulières en opérant sur les cercles circon- serits aux polygones de leurs bases. On simplifie considérablement la construction de toute espèce d’anamorphose par le procédé mécanique sui- vant. Après ayoir percé ayec une pointe très-fine le prototype dans toutes ses lignes de contour, on l’expose à la lumière d’une bougie et on marque sur la surface où l’on veut décrire l’anamorphose les endroits où tom- bent les rayons lumineux qui passent par les trous. Ces endroits sont les points correspondans de l’anamorphose qu’on peul ensuite achever très-facilement. Le point de yuese trouve déterminé par la place du foyerlumineux. Pour rendre l'illusion plus complète, on ne doit re- garder les anamorphoses que par un petit trou fait au milieu d’un carton ou de tout autre corps opaque qui les isole des objets environnans. Les propriétés des miroirs cylindriques, coniques et pyramidaux , permettent encore de lracer des anamor- phoses qui, vues dans ces miroirs, offrent des figures régulières; mais nous croyons en avoir dit assez sur un objet de pure curiosité pour lequel on peut avoir recours APL 5 à la catoptrique de Wolf ou aux Actes de Leipsik de 1512. On trouve dans ce dernier ouvrage la description d’une machine propre à décrire des anamorphoses pour les miroirs cylindriques et coniques. APLATISSEMENT. (Gé d.) C’est en général la dif- férence des demi-axes d’une ellipse, lun d'eux étant pris pour unité, En considérant la terre comme un el- lipsoïde de révolution aplati aux pôles, son aplatisse- ment ou cllipticité z a pour expression : a étant le rayon de l'équateur et b celui du pôle. L’aplatissement et l'excentricité dont le carré . a? — b? CE = ——— — me sont donc liés par la relation Cl —22— 4%", La valeur numérique de l'une de ces quantités se déduit ordinairement de la mesure de deux ares de méridiens situés sous des latitudes très-différentes. Par exemple , on sait (Voy. Recriricariox) que si } et X sont les lati- tudes des extrémités d’un are À du méridien, lon a A a(i—e)[m(i—3)—nsin(—))cos (24)... série dans laquelle m = 1 + je... n — À e?, Ainsi pour un autre are A’ terminé aux latitudes + et on à parcillement A'=a(i—et)[m(t—2)—nsin(t—%'}cos(g +1)... Cela posé, si l’on divise ces deux expressions l'une par l’autre et que, pour abréger, l’on fasse on aura en définitive, # étant le rapport de la circonfé- rence au diamètre , LA + Mes = 3° Pl A sin # cos d — A'sin ? COS D LS ÈNe ; AE: : : c'est-à-dire à peu près le double de l’aplatissement. Prenons pour application l’are A mesuré en France par Delambre et Méchain, et l'arc A’ mesuré à l'équa- teur par Bouguer et La Condamine. Dans ce cas A 55158516: p — 9° 065295 — re 27:40:99 — mt nuls CC À — 15685? ÿ = — 0° 2° 51 pi— IE Ÿ'— — 5 4 3a et l’on trouve, en opérant à l’aide des logarithmes à 7 décimales, à 4 se 6 ARE d’où e? —0,0654%4, et à res peu près = 1 a — 0,0099222 = —— 9210 ° Il est évident que e* étant trouvé, la valeur du rayon a de l'équateur se tirerait de lune des séries À, A° ci- dessus ; et enfin l’on aurait b = a Va et, C'est ainsi qu'ont été déterminées les dimensions de la terre. (Voy. Terre, tom. 11.) (Article communiqué par M. Puissant.) APPAREIL. On donne généralement ce nom, en mécanique, à tout système où combinaison de parties qui concourent à produire un effet. ARCHES. Foy. Powrs. ARÉOMÉERIE (de aczèos, léger, et de p:rpos, mesure). Art de mesurer la densité des liquides. La construction des aréomètres ou des instrumens propres à faire connaitre les densités relatives des li- quides repose sur cette loi hydrostatique : Un corps solide, plongé duns un liquide quelconque perd une partie de son poids éçale à celui du volume de ce li- quide qu'il déplace. Sans remonter à la démonstration mathémalique que nous ayons donnée de cette loi (tom. n, pag. 66), par- tons d’un fait connu de tout le monde et qui peut faire comprendre facilement la théorie des aréemitres. On sait qu'un morccau de bois flotte sur Peau tandis qu’un morceau de fer coule au fond: ce phénomtne résulte des densiits différentes de ce corps : la densité de l’eau étant plus grande que celle du bois et plus petite que celle du fer. Ainsi, lorsque le morceau de bois dent le volume entier pèse moias qu'un volume égal d’eau s’est enfoncé de menicre à déplacer un volume d’eau d'u poids égal à son poids total, il se lrouve soutenu par la co- lonne d’eau inférieure qui supportail ce poids, etne peut, conséquenment, descendre davantage; le fer, au con- traire, dont le volume pèse plus qu'un volume égal d’eau, ne peui jamais être soutenu par la colonne d’eau inférieure et doit tomber au fond du vase. Or, si lon plonge le même morceau de bois dans du vin ou dans tout autre liquide plus léger que l’eau, il est évident qu'il s’enfoncera plus que dans l'eau, mais qu'il flottera cependant encore, à moins que la densité du liquide soit moindre que la sienne, cas où il tombera au fond du vase, comine le fer dans l’eau. II résulte de ces circon- stances qu’on peut comparer les densités de deux liquides d’après les volumes qu’en déplace un même corps solide pour pouvoir flotter sur lun et sur l’autre. Supposons, par exemple, qu'un cube d’une substance parfaitement homogène, avant un décimètre de côté et ARÉ pesant 500 grammes, ne puisse flotter dans un certain liquide qu’en s’enfoncant de sa moitié, el dans un autre liquide qu’en s’enfoneant de ses trois quarts ; les deux volumes de liquides déplacés pour obtenir Péquilibre péserent chacun 500 grammes; mais le volume du pre- mier liquide ne sera qu'un demi-décimètre cube: ou 590 centimètres cubes, tandis que celui du second sera de 550 centimètres cubes. On aura done en désignant par D la densité du premier liquide et par D’ la densité du second parce que les densités sont en raison inverse des volumes lorsque les poids sont égaux. (Voy. Dexsiré, tom. 1, pag. 424.) Si nous supposons, en outre, que le premier liquide soit de l’eau pure, dont on prend ordinairement la den- sité pour terme de comparaison où pour unité, cette proportion nous donnera D 00e r50 et nous en conclurons que la pesanteur spécifique du se- cond liquide est égale à 0,6666... celle l’eau étant 1. Admettons maintenant qu’on ait tracé sur le côté du cube üne échelle graduée dont les subdivisions soient telles qu'on puisse connaitre immédiatement la pesan- teur spécifique d’un liquide par le chiffre de la subdi- vision qui répond à la ligne de flottaison du cube im- mergé, ct nous aurons un aréomètre à poids constant dont emploi n’exigera aucun calcul ultérieur. C'est à Robert Boyle qu’on doit les premiers perfec- tionnemens de l’aréomètre à échelle stable, construit d’après les principes précédens. C’est lui qui en a dé- crit la forme et qui a indiqué la manitre de s’en servir. Cet aréométre se compose d’un tube de verre eylindri- que (PI. 1, fig. 6) terminé par une boule soufflée de même substance qui, par sa dimension et la légèreté de son poids, fait constamment flotter tout l'instrument dans l’eau ; sous cette boule s’en trouve une autre plus petite, remplie de mercure ou de grenaille, afin de faire plonger davantage le centre de gravité et maintenir l'in- strument dans la position verticale. En place de la boule inférieure on allonge souvent la plus grande par en bas. Une échelle graduée en parties égales indique la quan- tité plus ou moins grande dont l’aréomètre plonge. La division en parties égales de l'échelle artométri- que, conservée dans les aréomètres usuels, tels que ceux de Beaumé, Cartier, Richter et autres, suppose que les changemens des densités des fluides sont pro- portionnels aux augmentations des parties plongeantes du tube, ce qui n’est nullement exact; aussi, les phy= siciens les plus distingués se sont-ils efforcés à l’envi de ARE perfectionner l'aréomètre, non seulement dans l'intérêt du commerce, pour lequel cet instrument ne donne que des évaluations incomplètes, mais encore dans l'intérêt de la science, qui réclame dans un grand nombre de cas un moyen simple et rapide d'estimer la densité des fluides. La difficulté de faire concorder la différence des parties de l’aréomètre qui plongent avec les variations des densités a été levée, pour la premiere fois, par Brisson, et nous deyons nous étonner que son procédé, susceptible d'atteindre une parfaite exactitude, ne soit pas devenu d’un usage général. Voici les principes in- contestables sur lesquels il est fondé. Désignons par D la densité de l’eau, par d celle de tout autre liquide, par Y le volume de la partie de l'a réomètre qui plonge dans l’eau, et par v la partie qui plonge dans l'autre liquide. Le poids du volume V d’eau étant égal au poids du volume » du second liquide, nous aurons MD D; d'ou \> _ Si nous voulons maintenant que la partie de l’instru- ment qui plonge dans l’eau ait un volume égal à v ou 2 DNE RARE : TE à V. —-, il faudra nécessairement augmenter son poids d dans le même rapport qu’on veut augmenter le volume de la partie plongeante; c’est-à-dire que, si le poids pri- mitif qui faisait plonger le volume V est représenté par P, ce poids doit devenir P. = pour pouvoir faire plon= PDU. À : À ger le volume V. a; sinsi l'accroissement du poids pri- muitif sera sers LUS : | La quantité P. Tr représente dons le poids qu'il faut ajouter au poids primitif P pour que laréomètre descende dans l’eau à la même profondeur qu'il attein- drait avec le poids P dans un liquide d’une densité in- férieure d. A l’aide de ces principes, il est facile de graduer exac- tement l'échelle de l’aréomètre; car, faisant la densité de l’eau D— 1000, le poids de l'instrument étant P—1, pour trouver le volume dont il s’enfoncera dans un li- quide d’une densité égale à 990, on cherchera le poids additionnel nécessaire pour qu'il s'enfonce dans l'eau de ce même volume. Ce poids est 1090 -— 990 10 05 997, 10 990 d 990 re ET ALLO Ainsi, versant dans la boule de l’aréometre —— de mer- 990 cure, et le plongeant ensuite dans l’eau, on marquera ARE 7 d’un trait le niveau de la partie subimergée ; ce trait sera numéroté 990, et tous les liquides dans lesquels l’in- strument, avec son seul poids primitif, enfoncera jus- qu'à ce trait, auront une densité égale à 960, celle de l’eau étant 1000. On arrivera de la même maniere à la détermination des traits correspondant aux densités 980, 970. 960, ctc., ct l’on aura une échelle divisée de 10 en 10 degrés correspondant exactement avec les pe- santeurs spécifiques des liquides plus légers que l’eav. Les divisions intermédiaires seront prises proportion- nellement; ou, pour plus d’exectitude, en les cherchera per la même méthode. Quant aux liquides plus lourds que l’eau , cemme D — d devient négatif, lorsque d est plus grand que D, c’est une diminution de poids qu'il faut faire subir à l'instrument si l’on veut aussi indiquer leurs densités sur Pécheile. El est essentiel de rameneæ les liquides qu’on essaie à une même température ct principalement à celle de Peau qui a servi à la construc- tion de l'échelle; Brisson avait pris pour temptrature normale 14 degrés Réeumur. L'échelle de Brisson peut ©lre construite avec beau- coup d’exactitude en se servant d’un epparciltrès-ingé- nieux proposé par Montigny. Al (PI. 1, fig. 12) est une barre d'ivoire portée par un support mm de laiton en- tourant le vase rempli d’ea ; à son exlrémilé supé- à à : ; ro ricure k, est une autre barre hn, disposée de manière à pouvoir glisser du haut en bas en conservant exacte- ment sa position horizontale. Si l’aréométre est plongé jusqu’au point normal, la barre Zn &oit toucher son ex- trémité supérieure; à mesure qu'on augmente le poids, l'aréomètre s’esfonce et l’on fait glisser la barre Ain, pour qu'elle touche encore la pointe de l'instrument ; L on marque avec un crayon les points à, Æ, ete. détermi- nés par la position de ka, et l'échelle se trouve ainsi tracée sur Al. I suflit ensuite de Ja transporter sur le papier qu'on met dans le tube. Le commerce des liquides exigeant qu’on puisse déter- miner aisément le degré de leur concentration, on s’est bezucoup occupé de la construction d'aréomètres particu- liersconnussousles noms populaires de pése liqueurs, pèse- acides, pèse-sels, péèse-sirops, ete. Tous ces instrumens ne sont que des aréométres à échelles en parties égales for- mées entre deux points fixes dont l’un correspond géné- ralement à l'eau pure et lautre à un mélange déter- miné. Dans larcomètre de Eeaumé, quiest encore le plus usité, les points fixes sont l’eau pure, marquée 10 sur l'échelle, el un mélange d’une partie de sel de cuisine et de neuf parties d’eau, marquée 0. Ce physicien, après avoir divisé en 10 parties égales l'intervalle de ces deux points, construisit ensuite le reste de son échelle en por- tant 40 parties pareilles au-dessus des premières ; de sorte que l'échelle porte 50 divisions égales (PL 1, fig. 4). Il crut pouvoir ainsi déterminer en même temps 8 ARÉ le degré de rectification des boissons spiritueuses et leur poids spécifique; mais, comme ces deux quantités ne varient pas dans les mêmes proportions, il chercha simplement à obtenir une exacte concordance des arto- mètres, ce qui présente des difficultés insolubles par l'impossibilité de déterminer rigoureusement le degré de pureté et de sécheresse des sels employés. Si l'aréo- mètre de Beaumé était susceptible d’une construction toujours identique , on pourrait calculer la pesanteur spécifique des liquides d’après les degrés indiqués par cet instrument et à l’aide des pesanteurs spécifiques de l’eau pure et de l’eau salée. Beaumé est aussi l’auteur d’un aréomètre pour les li- quides plus lourds que l’eau. Le point où celui-ci plonge dans l’eau est marqué 0, et celui où il plonge dans un mélange de 85 parties d’eau et de 15 parties de sel de cuisine est marqué 15. L’intervalle de ces deux points est divisé en 15 parties égales, et l'échelle se prolonge au-delà de 15 jusqu'à 7o et plus par des subdivisions égales aux premières (PI. 1, fig. 5). On peut, à la vé- rité, peser avec cet instrument tout fluide plus lourd que l’eau et plus léger que le mercure ; mais il est su- jet aux mêmes inconvéniens que le premier. Comme ces deux aréomètres indiquent d’une manitre différente le point de densité de l’eau, qui est marqué 10 dans le premier et o dans le second, quelques physiciens pro- pesèrent, dès leur introduction , de placer générale- ment Je point de densité pour Feau à £éro, puis de choisir des degrés égaux au-dessus ct au-dessus de ce point. Ces propositions mobtinrent point l'assentiment général ; les Hollandais furent seuls jaloux d’avoir des aréomètres uniformes, et, en 1805, la pharmacopée ba- tave décida, conformément à la dernande des médecins d'Amsterdam, que tous les aréomètres indiqueraient 10° au point de la densité de l’eau, 0° dans un mélange de 9 parties d’eau et 1 partie de sel, et qu’on porterait en- suile des degrés égaux au-dessus et au-dessous de 0. On nomme de semblables instrumens aréomètres hollandais. Lorsque l'usage des aréomètres de Beaumé fut de- venu géncral, on reconnut bientôt qu’ils ne donnaient pas les poids spécifiques des liquides, ct plusieurs sa- vans entreprirent de calculer ces derniers pour les di- vers degrés des aréomitres et de les réunir tous deux en des tables dont on se sert encore aujourd’hui pour passer de l’une de ces quantités à l'autre. Les travaux qui ont été exécutés pour cet objet ne doivent compter dans l'aréométrie que comme ayant signalé l’état d’en- fance où se trouvait alors la science. Nous ne déerirons pas les divers aréemctres à échelles stables, proposés par d’autres physiciens : quelques-uns de cesinstrumens,etnotamment ceux de Musschenbrock, Richter, Leraz-de-Lanthenée et Cartier, n’ont rien qui puisse les faire préférer aux aréomètres de Beaumé ; . ARE quelques autres sont d’une construction beaucoup trop compliquée, ou sont destinés spécialement à des éva- luations commerciales, comme l'alcoomètre centésimal de M. Gay-Lussac, dont l'emploi est devenu obligatoire par une loi. Nous dirons seulement de ce dernier qu'il est bien supérieur à l’aréomètre d’Atkins (PI. », fig. 1), qui sert en Angleterre pour lever l'impôt sur les bois- sons. Examinons maintenant une seconde classe d’arcomè- tres, celle des aréomètres à poids variable, bien plus propre que la précédente à donner des appréciations exactes. La construction de ces instrumens est fondée sur le principe que les densités des corps sont en raison directe de leurs poids lorsque leurs volumes sont égaux. Un aréomètre à poids variable se compose d’un tube mince terminé par une boule lestée de mercure, et porte à sa partie supérieure une petite coupe B (PL. 1, fig.17), destinée à recevoir le poids. Un petit bouton b placé vers le haut de la tige indique le niveau qu’on doit faire prendre à l'instrument dans tous les liquides où on le plonge. Désignons par P le poids total d’un tel aréométre, par p le poids additionnel qu'il faut placer dans la coupe pour la faire descendre dans l’eau pure jusqu’au point b, et par p' le poids additionnel qui donne le même ni- veau dans un autre fluide. Les volumes déplacés des fluides étant les mêmes et leurs poids respectifs étant P Ep cet P Ep, nous aurons, D et D’ étant les den- silés, D: D — (PE) MP Ep); d'où, en prenant la densité de l’eau pour unite, Supposons, par exemple, que linstrument pèse 25 granunes et qu'il plonge dans l’eau pure avec un poids additionnel de 2 grammes, tandis qu'il ne plonge dans une eau salée qu'avec un poids de 4 grammes, nous aurons 1 = esant. spécif, de l'eau salée = — + TEA Il Ï °074 25 + 2 LÉ L'instrument que nous venons de décrire, dû à Fa- renheit, a été perfectionné par €. Schmidt, qui le fit con- fectionner par lhabile artiste Ciarey. Dans sa forme primitive il ne donnait pas les poids spécifiques de tous les liquides et exigeait des caleuls. Pour éviter ces in- convéniens on eut d’abord recours à deux instrumens correspondans ; l’un pesait 800 demi-grains de Cologne ct, par des poids ajoutés, pouvait ètre porlé à 1200 demi- grains, l’autre pesait 1200 demi-grains et pouvait être porté à 2000 demi-grains; mais on adopta bientôt la ARE construction suivante qui est en ellet préferable. On attache au même corps A, en forme de poire (PI. », fig. 11), deux vases en verre a, remplis de mercure, de manière qu'avec l'un tout l'appareil pèse 700 demi- grains de Cologne, et avec l’autre 1200 demi-grains. Pour déterminer le niveau constant b, on plonge dans l'eau pure, à la température normale de 15° Réaumur, l'instrument lesté du plus petit poids et surchargé dans sa coupe de 500 demi-grains. Alors le poids du volume d’eau pure déplacé est représenté par 1000 ou par 1,000, et il suffit d'ajouter au poids additionnel exigé par tout autre liquide le nombre constant 700 pour obtenir im- médiatement la pesanteur spécifique de ce liquide. Par exemple, si un liquide ne demande que 125 demi- grains de poids additionnel pour faire plonger l’aréo- mètre lesté du plus petit poids jusqu’au niveau constant b, sa pesanteur spécifique sera 700-125 — 825, celle de l’eau étant 1000 ; ou 0,825, celle de l’eau étant 1. Pour les liquides dont la pesanteur spécifique sur- passe 1200, il faut lester l’aréomètre avec le plus grand poids pour qu'il ne soit pas trop surchargé à la tête et demeure en équilibre; la pesanteur spécifique est égale, dans ce cas, au poids additionnel augmenté du nombre constant 1200. Ainsi, s’il fallait un poids additionnel de 435 demi-grains pour faire plonger l’aréomètre jus- qu’au niveau b, le poids spécique du fluide serait 31200 + 455 —1655, ou 1,655 par rapport à l’eau pure. Il est bien entendu que la température normale doit être exactement observée et déterminée par un ther- momètre appartenant à l’appareil. Il est clair qu'’outre les poids de demi-grains de Cologne indiqués, on peut choisir toute autre espèce de poids, en les partageant en 700 et en 1200 parties de poids égaux et en faisant en- core pour y être ajoutés 300 et 800 autres petits poids égaux, afin d'obtenir avec exactitude la détermination du poids spécifique des liquides. Au surplus, il n’est pas strictement nécessaire que l'instrument pèse 500 ou 1200 parties de poids, puisque le mesurage et le calcul seront également exacts, si, par exemple , l’aréomètre surchargé du plus petit vase rempli de mercure ne pe- sait que 655 ou 525 parties de poids; car il plonge- rait jusqu’en b dans le premier cas, surchargé de 345 par- ties de poids; et dans l’autre cas surchargé de 255. Lorsque l’aréomètre doit servir à déterminer le poids spécifique de liquides en petite quantité, on peut le rendre très-petit. La figure en forme de poire procure l’ayantage d'empêcher le renversement de l'instrument, quinemanquerait pas d’avoir lieu s'il n’était qu'un simple tube , parce qu’alors le poids ajouté ferait plonger pro- fondément le centre de gravité de l'instrument , et le centre de gravité de l’eau qui aurait été dérangé de sa place monterait au-dessus en renversant le tube. L’'aréomètre que nous venons de décrire sufit am- Tom. 11. ARE g plement pour la détermination du poids spécifique des liquides, parce que cette détermination n’est jamais cherchée que dans le rapport de l’eau comme unité. Si cela n’était pas, on trouverait les poids spécifiques trop petits, à cause de l'extrême faiblesse du poids de l’a- réomètre qui, pesé à l'air, perd de son poids une quan- tité égale au poids de l'air déplacé, laquelle quantité doit être ajoutée à son poids absolu. L'influence aérostatique de l'air sur le chapiteau et les parties de poids à l’aide desquelles on détermine la densité doit être d'autant plus observée, que ces par- ties, ne plongeant pas dans l’eau, sont toujours portées par l’air environnant. Il est facile de trouver la correction de l’influence aérostatique : soit le poids de l'instrument et le poids ajouté, lorsqu'il plonge dans l'eau pure jusqu’au petit bouton — p; le poids spécifique de l'air, par rapport à l’eau avec les corrections nécessaires — V; la perte de poids par l'influence de l'air sera — p V. Ainsi le poids absolu, outre les parties de poids pesées dans l’espace vide, est p'—p (1 + V), et comme cette correction affecte chaque parcelle de poids simple, les 700 par- celles de poids de l'instrument doivent être calcu- lées — 700 (1 + V), ainsi que les 500 poids ajoutés — 300 (1 V) pour trouver le poids spécifique de l’eau : ou bien il faudrait diminuer convenablement les _ poids ajoutés de maniere qu’on ait p—p(1—V;sin de ce poids était nécessaire pour plonger, le poids spé- cifique du liquide à éprouver serait—700 (1+-VY)—+ np. Cet instrument peut au besoin se passer de cette cor- rection. Ses avantages sont évidens, et nous ne savons pourquoi il n’est pas devenu d’un usage plus général, particulièrement pour les acides concentrés où l'emploi de la balance hydrostatique offre de grandes dificultes, à cause de leurs vapeurs. Les observations suivantes servent à déterminer jus- qu’à quel point il donne exactement le poids spécifique. L'aréomètre de Ciarcy pesait 500 grains de Cologne ; d’après Schmidt, le pouce cube de Paris, d’eau de pluie, pèse 1 56 ; la première quantité , divisée par la dernière, donne l’espace de l’eau déplacée par l'instrument plonge — 1,55 pouces cubes. La millième partie de cette quan- tité, 0,00153 pouces cubes, est égale à l’espace dont il plonge de plus par les parcelles de poids ajoutés. Le dernier espace divisé par la ligne transversale du petit pilier qui porte le vase, étant plus petit que 0,0025 pouces cub., on a ainsi PRE 66h pouces, pour la lon- 0,00250 gueur de la partie plongée par les parcelles de poids. Si on en retranche la moitié, pour l'adhésion à vaincre, ilreste encore 0,32 de la longueur de la partie plongée; et si l’on admet qu'on peut en évaluer un quart, on trou- 2 10 | ARÉ véra saus peine le poids spécifique d'un liquide jus- qu'à 0,00025. I résulte de là que la délicatesse de Pinstrument est en rapport direct avee sa grandeur ct en rapport inverse avec la section transversale de son col, Lanier a publié sous le nom d’hydrométre universel un instrument qui, quoique semblable à eelui-ci, est beaucoup plus compliqué et bien moins applicable. L'hydromètre thermométrique, dont Charles se servait pour trouver la dilatation des liquides par la chaleur, ne présente pasmoins deressemblance ayee cet aréomètre, il n’en diffère que par sa grandeur etla délicatesse de sa tige. Nicholson a proposé, sous le nom d’hydromètre, un instrument qui exige parcillement à égal volume des poids variables. I consiste (PI. 2, fig. 2) en un cylindre fermé d’en haut et d’en bas par des surfaces arrondies, en ferblane ; à l'extrémité supérieure, dens la direction de l'axe, est fixée une verge de laiton très-mince sur la- quelle se trouve, à un endroit déterminé, un petit anneau de ferblane r; le tout est surmonté par une coupe plite B; un fil d’archal soudé à l'extrémité inférieure porte un étrier, et celui-ci un cône renversé ou un go- det a dont l'extrémité d’en bas est surchargée d’un poids. S'il doit servir à trouver le poids spécifique des liquides, il faut déterminer son poids absolu et celui dont il est surchargé, pour le faire plonger jusqu’à l'anneau r du col, et alors il en arrive comme avec l'instrument de Fahrenheit, que les poids spécifiques des deux liquides se eomportent comme les poids absolus de l'instrument lorsqu'il plonge dans l'un et dans l’autre jusqu’au point marqué. L'inventeur Pavait aussi destiné à déterminer le poids spécifique des corps solides, ct Haüy le recom- mande surtout pour trouver le poids des minéraux. Dans ce dernier usage, il est inutile de connaître son poids absolu, et Ton opère de la manière suivante : pour obtenir le poids absolu du corps, on n’a qu'à chercher le poids ajouté avec lequel instrument plonge jasqu’à la marque, metlre le minéral dans la petite conpe ct re- tirer de ce poids ajouté jusqu'à ce que l'instrument plonge de nouveau jusqu'au point normal, Mettant alors ce corps dans le petit godet et le plongeant dans l’eau, il déplacera un volume d’eau égal au sien, dont il fau- dra mettre le poids dans la petite coupe pour rétablir le point normal où doit plonger Pinstrument ; le poids ab- solu, divisé par ce dernier, donne le poids spécifique du corps. Ainsi, Paréométre plongeant jusqu'au trait avec 4oo gr. de poids ajoutés, si l’on met un morceau de spath calcaire dans la coupe et qu’on retire à sa place -290 gr. pour rétablir l'équilibre; qu'ensuite on mette le morceau de spath calcaire dans le petit godet, en ajou- {ant Q2 gr. dans la coupe, pour fäire de nouveau: plon- re : à 230 = ger l'instrument jusqu’au trait, on aura ne 27175 2 ‘ pour le poids spécifique du spath calcaire par rapport à ARE l'eau, comme unité, à la température pendant l'expé- rience. Le volume de l'appareil et la finesse du fil d’ar- chal étant connus, on peut, par le caleul de Fahrenheît indiqué ei-dessus, déterminer Je degré d’exactitude qu'on doit espérer, Ces aréomiètres sont pour la plupart construits avec des lames de laiton ; mais il s’y attache, par le poli, une couche grasse qui empêche l’adhésion de l’eau et les rend bien moins délicats. Ces derniers in convéniens s’aggravent lorsque les instrumens sont en- duits de laque ou de vernis ; mais comme le laiton non verni se noireit promptement et que le vernis supprime l'adhésion de l’eau et la facile mobilité dans ce liquide , on doit se servir de l'argent et mieux encore du verre pour composer de bons aréomètres de cette espèce, Charles s’est servi d’un aréomètre semblable, qu'il avait approprié à son but; il le nommait aréométre- balance. D'après sa construction, c’est un artomètre de Fahrenhceit, avec un vase en verre suspendu à son ex- trémité et rempli de mercure. Entre les deux parties de cet instrument, il se trouve un crible en argent dans le- quel les corps solides sont placés pour trouver ce qu'ils perdent de leur poids dans l’eau. (PL. 2, fig. 10.) L’in- strument peut être renversé lorsqu'on veut s’en servir pour des corps plus légers que l’eau; ceux-ci le pousse- ront vers le haut. La grande exactitude de l'instrument de Fabrenheit permet d’arrangerconvenablement les dispositions indi- quées ici, tant pour les corps solides que pour les fluides. La balance bydrostatique de Hawksbée appartient également à cette classe d'artomeétress mais elle est très- compliquée, coûteuse et ne représente pas, malgré cela, un appareil artométrique complet. Elle consiste en une balance à bras égaux, qu'on peut hausser et baisser, avec une languette pendant en bas : à l’un des bras elle a un plateau de balance ordinaire, à l’autre un corps en verre de forme ronde allongée, au-dessus duquel, à la barre qui le porte, est adapté un second! plateau de balance. Pour déterminer le poids spécifique d'un liquide, on amène au niveau ce corps de verre avec le plateau de l'autre bras; on le plonge dans l’eau, et les poids à ajou- ter alors pour établir équilibre donnent le poids d'un volume égal d’eau. On plonge ensuite le corps en verre dans le liquide à éprouver, et les poids nécessaires à ajouter, divisés par les premiers, en donnent le poids spécifique. La balance proposée dès 1692 par Hooke est bien plus Simple et plus facile à comprendre. Elle consiste en un fléau délié à deux bres, une boule de verre ‘sus= penduepar un filtrès-fin de imétal est àl'un des côtés, et à l'autre un plateau de balance. L'emploi en’ esttout na- Ï Ï turel, et l'inventeur préterdavoir trouvé avécicet instru: 1 $ ment ——— de sel dans l'eau. 2000 ARE La balance hydrostatique de Ramsden est préférable à toutes deux (PI. 1, fig. 16); elle se compose d’un le- xier qui porte au bras le plus court un corps en verre &, au plus long un poids mobile m, et qui donne immé- diatement et à la fois, sur deux échelles, d’une part, le poids spécifique, de F'autre, la valeur de lalcool en centièmes dans le fluide où on plonge la boule. Hassenfratz, dans une crilique étendue de la plupart des balances connues a proposé une amé- jusqu'alors, lioration qui consiste à faire donner par l’un des bras les dixièmes de Pautre: de plus il les a réduites en poids français et les a rendues universelles en substituant au corps en verre un pelit sceau pour la détermination du poids spécifique d'un corps solide. Ce dernier change- ment fait sortir cet instrument de la classe des aréomètres proprement dits et le fait ranger parmi les balances hy- drostatiques. Nous deyons indiquer aussi l'excellente balance plon- geante de Tralles, imitée pour ce qu'il y a de principal de l’aréomètre de Fahrenheit (PL 1, fig. 15). Elle con- siste en un corps creux À, de préférence en verre, avec un col mince qui plongera dans le liquide jusqu'à un point indiqué. A la pointe supérieure du col se trouve un bras deux fois replié aaaa; à l'extrémité inféricure de celui-ci est suspendu un petit plateau de balance avec les poids p, de manière que l'instrument bien établi nage dans le verre cylindrique B. La balance doit-elle être d’un usage général, on pésera le corps en verre ainsi que les bras, les bassins et les poids dont elle devra être chargée, pour que le corps en verre plonge dans l’eau, à la température normale, jusqu’au signe fait au col, ct ce poids Lotal est l’unité : celle-ci, divisée par le poids qui fait plonger le corps en verre dans un autre fluide, jusqu'audit signe, donne le poids spécifique de ce fluide à la température admise. Sion prend done le poids total de l'appareil donné plus haut pour unité, et qu’on fasse des parties de poids qui en donnent des 0,001", on ob- tiendra le poids spécifique du fluide, sans calcul. L'appa- reil pèse-t-il, par exemple, sans les poids ajoutés, 520 parties de poids, de sorte qu'il faut encore ajouter 480 de ces parties pour le faire nager dans l’eau, le poids spé- cifique d’un fluide plus léger, pour lequel on enlévera 20 parties de poids, scra — 0,980 ; et pour un fluide plus lourd, où il faudra ajouter 35 de ces parties, il sera 1,095. Mais si l’on veut employer la balance à dé- terminer une quantité particulière ; par exemple, ce qui est contenu d'alcool dans l'eau-de-vic, on pourra dis- poser pour cet effet les poids ajoutés, et préparer, pour chaque exemplaire, des tableaux qui donnent d’une part les poids spécifiques diminuant avec le contenu du mé- lange et de l’autre les variations dues à la température. Tralles, en même temps que la description de l’instru- ment, donne la manière de s’en servir, Du reste on voit ARE 11 ral à celui de Fah- renheit pour l'exactitude, l’étenduc et la finesse; infé- sans peine que cet instrument est ég ricur en quelque chose pour la commodité et la facilité de son emploi, mais préférable pour la modicité de son prix. Les mêmes principes ont conduit à une autre série d'instrumens qu'on peut employer ayee avantage : tel est celui de Plomberg, qui est un des plus anciens. Hse compose d'une bouteille de verre À (PI. 2, fig. 12), avec un €ol mince et un petit tube f, adapté de côté, qui at- teint jusqu’à la hauteur e du col et empêche que le li- quide renfermé ne puisse jamais s'élever au delà de cet intervalle très-étroit,et qui permet aussi le dégagement de l'air lorsqu'on introduit le liquide dans le vase. On place ce yase sur une balance très-exacte, puis on le remplit d’eau jusqu'au signe fait en e; on pèse cette eau, on vide ensuite le vase, on le sèche avec soin et on le remplit de nouveau avec le liquide dont on veut déterminer la densité. Ce liquide étant aussi pesé, on divise le dernier poids trouvé par le premier, et on obtient ainsi le poids spécifique du liquide comparé à celui de l'eau pris pour unité. Comme le col de la bouteille se rétrécit jusqu'à la capillarité, les volumes des fluides introduits ne peu- vent essentiellement différer, hors ce qui compose l'at- traction différente de la capillarité ; il faut aussi bien te- nie compte de la difficulté à rendre le vase sec et pur. Descroizilles apporta à eet appareil un premier chan- gement, peu important il est vrai, et lui donna le rom d'aérométritype, vu qu'il devait servir à calibrer les aéro- mètres de Beaunié. D'après lui, linstrument consiste en un verre épais gk, avec un bouchon-tampon de verre ab forcé dedans et qu'on fait entrer dans l'espace du verre, rempli de telle sorte qu'il y reste juste 100 décigrammes d’eau distillée. Cette quantité peut être exactement ré- glée dans le confectionnement de l'instrument, soit en amincissant un peu le bouchon, soit en enlevant un peu de sa surface inférieure. Le verre rempli d’eau pure est mis en équilibre sur une balance délicate, avec son étui en ferblane BB et son couvercle À, de manière à être exactement taré. Dans le petit tiroir de, se trouvent de petits poids réduits en milligrammes , et quand le verre est rempli d'un fluide quelconque, on le reporte sur la balance et l'on met de ces petits poids, soit dans Le pla- teau contenant l'étui, soit dans celui du verre; ce qui donne immédiatement le poids spécifique du liquide. L'inventeur n’a point tenu comple des variations de la température et de leur influence. Ramsden perfectionna cet instrument au point dè dé- terminer rigoureusement la température des fluides à peser , en y plongeant un thermomètre dont l'échelle ne contenait que 10 à 12 degrés français (PL 1, fig. 15). La bouteille de 2 à 2,9 pouces de diamètre se termine par un cal étroit très-bien poli de 0,5 pouces de diamètre 12 ARE et couvert d'un petit carreau de verre pareillement bien poli; ce dernier a un petit trou rond par lequel passe l'extrémité du thermomètre qui atteint presque le fond du vase. On doit considérer comme une amélioration impor- tante que Schmeisler ait pourvu le vase d’un bouchon en verre dans lequel le thermomètre est également in- troduit au moyen d'une tige en verre. De cette manière, l'instrument est plus compliqué et plus difficile à con- struire; mais il permet d'observer les degrés du ther- momètre avec des fluides non transparens. Hassenfratz n'apporte point d'amélioration réelle en proposant ce fermer le vase avec un bouton en plomb percé d'un trou. Nagenman rejette le thermomètre; il conseille de pren- dre uniquement un simple vase contenant environ deux onces d'eau, bien poli par en haut et couvert d'un car- reau de verre également poli pour déterminer exacte- ment par cette superposition le volume du fluide. On pèse ensuite sur une balance délicate la bouteille -rem- plie et tarée auparavant, et on détermine le poids spé- eifique de différens liquides par le poids des quantités égales trouvées par ce moyen. Ainsi fait, cet instrument se nomme microaréomètre où aussi balance hydrostati- que; et Parrot démontre qu’on peut s’en servir égale- ment pour déterminer le poids spécifique des corps so- lides, puisqu’en les précipitant dans l’eau on trouve leur volume par la quantité d’eau déplacée. Enfin Meissner a proposé un dernier perfectionne- ment pour ces aréomètres qu'il nomme pyknomètres. I consiste simplement à faire un petit trou dans le carreau de verre qui le couvre, pour laisser ainsi une issue au liquide excédant quand celui-ci n’est pas de nature à mouiller les bords du vase et à s'étendre par-dessus. Il est certain que cet instrument présente, tant par sa délicatesse que par sa commodité, un avantage marqué sur tous ceux de même espèce. Mais, pourvu d'un ther- momeétre, le poids du vase est trop lourd eu égard au poids du fluide contenu, et sans thermomètre, la tem- pérature peut d'autant moins être détermintée, qu'elle est trés-facilement changée par l'écoulement du fluide et par la manipulation nécessaire pour l’essuyer. Il exige ainsi un calcul aussi étendu que l'instrument de Nicholson, et on doit le classer après l'aréo- mètre de Fahrenheit et ceux à échelle fixe. La petitesse de son volume ne le rend commode que lorsqu'il n'y à qu'une petite quantité de fluide à vérifier. Dans ce cas, l’on peut, pour de petites quantités, allonger des verres minces en pointes fines; puis, après les avoir tarés, rem- plir ces verres en quantité égale autant que possible à la même lempérature, d'abord d'eau, puis, du fluide à vé- rificr; fondre les pointes en les tenant simplement à la flamme d'une lumière; et les peser alors. On obtient de cette manière, pour de très-petites quantités de flui- AUB des, les poids spécifiques à peu près exacts. Pour des travaux en grand, on se sert également avec avantage de grands vases à volonté avec des cols minces; on les remplit à une égale température (telle qu'on lobtient, par exemple, par un séjour prolongé dans une cave pro- fonde) des liquides à éprouver; et on détermine le de- gré normal , pour leur rectification ou leur concentra- tion, en les pesant sur une balance ordinaire. On a encore proposé plusieurs instrumens du même genre, mais ils n’ont point été adoptés par les physi- ciens, qui ont recours à la balance hydrostatique, toutes les fois qu'ils ont besoin de déterminations tres-exactes, (Voy. Dexsrré, tom. I.) AUBES. (Mée.) Palettes qui garnissent la circonfé- rence d’une roue hydraulique pour recevoir l’action d’un courant d’eau. On distingue deux espèces de roues à aubes : les roues verticales et les roues horizontales. I. Roues verticales. Les plus simples de ces roues sont celles qu'on nomme roues pendantes, parce que leurs aubes plongent dans le courant de l’eau qui n’agit sur elle que par son choc. On les applique le plus commu- nément à l’axe horizontal des moulins sur bateaux amar- rés dans les rivières. La fig. 5, PI. 2, présente la coupe d’une telle roue, et la fig. 6 son profil. b, b, sont les aubes fixées à l’axe e auquel elles impriment un mouve- ment de rotation en sens inverse du courant de la ri- vitre. Cet axe transmet le mouvement à toutes les pièces du moulin par une roue d’engrenage ou par tout autre mécanisme approprié à cet effet. Il résulte des expériences les plus récentes, que la longueur des aubes ne doit pas dépasser les 28 cen- tièmes de la distance du centre de l’axe au centre de l'aube, et que ces aubes doivent plonger entièrement l'eau. On donne ordinairement 4 ou > mètres de lon- gueur au diamètre de la roue ; la largeur des aubes varie, selon les circonstances, de 2 mètres et demi à 5 mttres. On n’est pas d'accord sur le nombre des aubes qui est de 6 dans la plupart des moulins existans et qui pour- raient être certainement augmenté ayec avantage. Les aubes des roues pendantes sont généralement planes, mais il est reconnu qu’elles produiraient plus d'effet si elles étaient légèrement concayes du côté où elles recoivent le choc de l'eau. Une autre disposition avantageuse serait de les armer de rebords faisant saillie sur ce même côté; par ce moyen l’eau s'échapperait plus difficilement à la droite et à la, gauche de l’aube après l'avoir frappée. Comme il est prouvé (voy. Courant) que la force impulsive d’un courant contre les aubes d’une roue est plus grand, de près du double, dans un coursier (voy. ce mot) que dans un large canal, l'usage suivi dans AUB plusieurs pays d'établir les moulins au milieu des rivières et de recevoir l’action de l’eau sur deux roues placées des deux côtés d’un même bateau est évidem- ment vicieux. On obtiendrait un meilleur résultat en disposant une seule roue entre deux bateaux assez rap- prochés l’un de l’autre pour ne laisser entre eux que la distance nécessaire au jeu des aubes et pour leur former ainsi une espèce de coursicr. La théorie de ces sortes de roues et des suivantes a été exposée au motROUE HYDRAULIQUE (tom. IL. p.436); on trouvera les notions nécessaires pour l’apprécier dans ce supplément , aux mots COURANT, EFFET, FORCE VIVE Cl QUANTITÉ D'ACTION. Les roues verticales destinées à recevoir l’action d’une chute d’eau se composent généralement d’un axe b (P. 2, fig. 5 ct 4) duquel partent des bras qui l’unissent à la circonférence solide de la roue composée de deux ou trois jantes; de fortes chevilles en bois, nommées bracons, sont implantées dans les jantes et servent à re- tenir Les aubes qui sont cloutes et boulonnées sur elles. Quelquefois on ferme une partie de l'intervalle qui existe sur les jantes, d'un aube à l’autre, par une plan- che fixée à plat contre les jantes ; ces planches, nommées contre-aubes , empêchent l’eau de jaillir dans l'intérieur de la roue. De toutes les dispositions qu'on peut employer pour faire frapper les aubes par l’eau, la meilleure est celle dans laquelle le point où l’eau sort du réservoir est le plus près possible de l'extrémité de Paube. La vanne ff, qui laisse échapper l’eau, doit être inclinée comme on le voit dans la figure, parce qu'il est prouvé que la dé- pense d’eau est plus considérable avec une vanne in- clinée qu'avec une vanne droite. (Voy. Écouremenr). Lorsqu'on a besoin d’une grande vitesse, et que la chute est petite, on fait frapper l’eau sur la deuxième ou la troisième aube à partir du diamètre vertical ; alors l’eau, quoique enfermée dans un coursier gg (fig. 4), n’agit sensiblement que par son choc. Dans tous les cas, au contraire, où l’on a besoin d’une vitesse moyenne, le coursier doit être disposé de manière que l’eau com- mence à frapper la septième aube, à parür du diamètre vertical, et continue à frapper les aubes précédentes ju:- qu'à la quatrième : elle agit alors sur celles-ci par son choc, tandis que son poids agit presque uniquement sur la troisitme, la seconde et la première aube. L'action de la roue à aubes se rapproche dans ces circonstances de l’action de la roue à augets. (Foy. Aucers.) On détermine la largeur du coursier sous la roue par le volume d’eau qu'il doit conduire, en observant que la hauteur de l'eau dans le coursier, débarrassé de la roue, ne doit pas surpasser 25 centimètres ni être moindre de 15 centimétres. L’intervalle entre les pa- rois du coursier et le bord des aubes doit être le plus AUB 13 petit possible, afin que la quantité d'eau qui y passe et qui n’exerce aucune action sur les aubes soit propor- tionnellement assez petite pour que la force du courant n’en soit pas sensiblement diminuée. Il ne parait pas possible de donner à cet intervalle moins de 15 milli- mètres, parce que les roues les micux faites s’affaissent toujours, après un certain temps, dans quelques-unes de leurs parties, de sorte que les aubes finiraient par frapper le coursier si l'intervalle était trop petit. La longueur des aubes, dans le sens du rayon de la roue, doit être environ trois fois la hauteur de la lame d’eau dans le coursier, sans dépasser toutefois 65 centi- mètres. Quant à leur largeur, elle est fixée par celle du coursier. On prend ordinairement pour intervalle d’une aube à l’autre une distance à peu près égale à leur lon- gueur, ce qui fait dépendre le nombre des aubes de la grandeur du diamètre de la roue. Lorsque ce diamètre est de 24 mètres, on emploie 24 aubes; 28, s'il est de 5 mètres; 32, s’ilest de G mètres; 56, s'il est de 7 mètres; et enfin 40, s’il est de 8 mètres, La grandeur du diamètre de la roue est déterminée d’après la vitesse qu'on veut donner aux aubes, car c'est uniquement de celte vitesse que dépend l'effet utile de la roue. Il faut done connaitre le nombre de tours que Ja roue doit faire en une minute de temps, pour opérer l'effet auquel elle est destinée, puis on cal- cule son diamètre de manière que la vitesse des aubes soit la moitié de celle du courant. La vitesse de toutes les roues à aubes se mesure par le chemin que parcourt en une seconde le centre d'une aube. Il résulte de la théorie (Lom. IL, pag. 435), 1° que le maæimum d'effet d'une roue à aubes a lieu lorsque sa vitesse est la moitié de celle du courant ; 2° que le maximum, dans le cas où l'eau n'agit que par son choc, est égal à la moitié de la force vive dont l'eau est animée. C'est d’après ces deux principes qu'on peut juger si, pour une machine mue par une roue à aubes, le mo- teur a été employé de la maniere la plus avantageuse. L'effet maximum, calculé en prenant la moitié de la force vive ou de la quantité d'action du courant, doit toujours être considéré comme le terme de comparaison. et la roue est d'autant plus parfaite que son effet géné- ral ou dynamique se rapproche plus de cet effet maxi- mum qui à pour expression, en le désignant par E, BP SHS égalité dans laquelle P. est le poids d’eau dépensé eu é une seconde de temps et H la hauteur totale de la chute. Dans la pratique, l'effet théorique maximum est bien loin d’être obtenu, car, dans les circonstances les plus favorables, l'effet dynamique d’une roue à aubes à per- cussion ne dépasse jamais le tiers de la force totale du courant, et dans les circonstances ordinaires cet effet 14 AUG équivaut {out au plus au quart de la force dépenste. Quant aux roues à pression et à percussion, comme celle de la figure 4, on peut estimer que leur effet maximum est équivalent aux six dixièmes de la force du courant. La grande perte de puissance occasionnée par les roues verticales à aubes plates, mues par-dessous, ct l'avan- tagé incontestable qu’elles présentent pour utiliser les petites chutes ont fait chercher par un. grand nombre de savans les moyens de les perfectionner. M. Ponce- let a eu l’heureuse idée de substituer aux grandes pa- lettes en usage de petites aubes courbes disposées de manière que l'eau, bien que transmise de côté, n'agit sensiblement que par son poids, ce qui annule théori- quement la perte de vitesse due au choc, et permettrait à la roue de recevoir toute la force de l’eau si l'aube pou- vait satisfaire exactement à deux conditions qui ne sau- raient être réalisées qu'approximativement : l'entrée de l’eau sans choc, et sa sortie avec une vitesse dirigée en sens inverse de celle que possède la circonférence de la roue. Cette circonstance réduit l'effet maximum réel des roues à aubes courbes, mais il n’en demeure pas moins supérieur à celui de toutes les roues à aubes or- dinaires : car, d’après les expériences les plus précises, il peut dépasser dans certains cas les trois quarts de la force totale du courant. M. Poncelet a publié en 1827 un mémoire sur la théorie et l'établissement pratique de sa roue, dans lequel il résume toutes les améliora- tions produites ou tentées jusqu'alors sur les roues hy- drauliques , ainsi que toutes les connaissances acquises sur ces machines. Cet ouvrage ne saurait être trop mé- dité par les praticiens qui ne se laissent encore guider que trop souvent par une routine aveugle. JL. Roues à aubes horizontales. Nous avons donné, dans le tom. 11, la théorie de ces roues qui ne sont guère employées que dans le pays de montagnes où les courans d’eau sont rapides et abondans. Elles servent particulièrement pour les moulins à farine, et sont très- commodes en ee qu'on peut appliquer immédiatement la meule tournante à l'extrémité supérieure de l'axe même de la roue, ce qui dispense de tout engrenage. Le diamètre des roues horizontales est ordinairement de 1, Go, et leur épaisseur de 0, 20; elles portent 18 ou 2oaubes, de 0", 4o de longueur, en forme de cuillers au centre desquelles l'eau vient frapper. L'effet dyna- mique de ces roues n’est pas moins du tiers de la force du courant, mais elles exigent une certaine vitesse pour donner une bonne mouture et ne peuvent être mises en jeu que par des chutes d'au moins 3 mètres. AUGET. (Méc.) On donne ce nom aux cavités pla- cées sur la circonférence d’une roue hydraulique verti- cale pour recevoir l’eau motrice fournie par un cou- rant. AUG Ces cavités, nommées aussi pots et godets, doivent être disposées de manière que, lorsque la roue tourne, l’eau dont elles sont remplies soit conservée le plus long-temps possible et ne s'échappe entièrement que lorsqu'elle sont arrivées au point le plus bas de leur course. Les roues à augets sont mues principalement par le poids de l'eau dont les augels sont chargés. Quelque- fois elles sont doubles comme celles des figures 8 et 9, PI. 1, où les augets sont disposés sur l’une des parties de la circonférence en sens contraire de celui où ils sont disposés sur l’autre, et elles peuvent alors tourner dans un sens ou dans le sens opposé suivant qu’on ouvre la vanne destinée à fournir l’eau nécessaire. Le canal bb qui conduit l’eau au sommet de la roue est percé de deux orifices opposés ec fermés par des vannes qu'un levier f fait manœuvrer, de manière que les vannes soient baissées lorsqu'il est horizontal, et qu'il n'en peut lever qu’une seule à la fois lorsqu'on l'ineline ou qu'on l'élève par rapport à la ligne horizontale. Les deux ori- fices ne sont pas directement opposés, mais correspon- dent aux deux parties de la roue. Les principales dispo- sitions des roues simples sont les mêmes, sauf que la roue n’est pas divisée en deux parties, qu'elle ne peut tourner que dans un sens, et que le canal alimentateur n'a qu'une seule vanne. Les roues à augets dans lesquelles l’eau arriveau soin met se nomment roues en dessus; leur diamètre doit être moins grand que la hauteur de la chute, afin que les augets ne plongent pas dans l’eau du canal de fuite on de décharge. Cette eau, s'écoulant dans une direction in- verse du mouvement de la roue, présenterait une résis- tance à vaincre si elle frappait les augets. Dans toutes les espèces de roues à augets, il est avan- tageux de faire entrer l'eau dans l’auget au niveau de Ja surface du réservoir. On nomme rowes par derrière celles qui reçoivent l’eau au-dessous de leur sommet. Leur mouvement s’el- fectuant en sens inverse de celui de l’eau motrice ct dans le même sens que la fuite dans le canal de décharge, on peut les laisser plonger de deux ou trois décimètres dans ce canal sans inconvénient, ce qui permet d'aug- menter la chute en baissant la roue, à laquelle on peut donner d'ailleurs un diamètre plus grand que la hauteur de la chute. Les roues à augets se construisent en bois ou en fonte. Leurs picces principales sont un arbre d (PL 2, fig. 8 et 9) qui porte les bras destinés à soutenir la couronne. Cette couronne a a est composée de deux plateaux an- nulaires larges de 20 à 40 centimètres, el entaillés de mortaises dans lesquelles on place les planches ou pa- lettes qui, avec le fond de la couronne, exactement fermé par des planches transversales, forment les au- AUG gets. Le nombre des augets varie avec la grandeur du diamètre de la roue, d'après les rapports suivans : Diamètre de la roue. Nombre d'augets. 5 5 010 Rs COM OMEN" RLSTE LRO PA = CR 2 D SR 70 AR Se - OÙ L'eau motrice agit de deux manières différentes sur les roues à augets : ou sa vitesse est la même que celle de la roue, et alors elle agit uniquement par son poids, ou sa vitesse est plus grande, et alors elle agit par son choc et par son poids. L'expérience, d’accord avec la théorie, enseigne que l'effet dynamique d'une roue à augets est d’autant plus grand que sa vitesse est plus pe- üte et qu'elle diffère moins de la vitesse de l’eau af- fluente. Le maximum théorique de l'effet de ces roues est la force même dépensée; il est donc le double de celui ces roues à aubes. L'effet dynamique des roues en dessous ne diffère pas sensiblement de celui des roues par derrière, de sorte que les circonstances locales doivent seules déterminer le choix des constructeurs entre ces puissans instrumens dont l'effet utile peut s'élever aux quatre cinquièmes de la force motrice. (Voy. tom. IT, pag. 458, et les mots Counaxr, Êrrer UTILE, Force vivs ct Macnixe pYyprau- LIQUE. AUGMENTATION du diamètre de la Lune. (Astr.) L’angle sous lequel nous voyons le diamètre de la lune varie continuellement, parce qu’elle n’est pas toujours à Ja même distance du centre de la terre, et qu’elle est plus ou moins élevée sur l'horizon. Si par le centre L de cet astre (PI. 5, fig. 1) on conçoit deux rayons CL—r, OL—7r" menés l’un au centre C de la terre et l’autre au lieu O de l'observateur, le demi-diamètre de la lune pa- raîtra sous l’angle LCD du point C et sous l'angle LOD' du point O; faisant LCD—9, LOD'—9 et désignant par d ce demi-diamètre, on aura, dans les triangles CLD et OLD”, CL : LD—sin CDL : sin LCD OL : LD'— sin OD'L:sin LOD' d'où l’on tire, en observant que LD = LD'= d, d= r sind —7r sind’, parce que les angles CDL et OD'L ne diffèrent pas sen- siblement d'un angle droit, D'autre part, désignant par Z V'angle ZCL de la verticale du lieu de l'observateur avec le rayon CL=r, ct par Z'J'angle ZOL de cette r AZI 15 même verlicale avec le rayon OL=r, le triangle OCL donnera r sin Z —7v'sin Z’. On a done smdg sinZ’ sin sinZ ou, sans erreur sensible, à cause de la petitesse des an- gles d'et d', d sin Z’ 3 sin 2 On tire de cette relation, pour la différence du demi- diametre apparent au demi-diamètre vrai sinZ'—sinZ 20 F = sin; (72 —Z)cos;(2" +7 sing ang in:(Z—Z)cos;(2 +2), d —d—0 d étant le demi-diamitre vrai et à le demi-diamètre apparent. Soit maintenant p la parallaxe de hauteur de la lune ou l’angle CLO (Voy. PAnaLLAxE, dans ce volume et dans le tom. J1) ; on a alors Z — Z'— p, et par conséquent : 20 es Ye : d — À — sin (Z— p) Sin ; p. COS (Z — + D) Or, si l’on développe le second membre dans la sup- position que l’angie p est fort petit, et si l’on met pour cet angle sa valeur + sin Z', + exprimant la parallaxe horizontale, on aura, en s’arrélant au premier lerme de la série, a Ÿ — d— d sin rx. cos 2°. Telle est l’augmentation du demi-diamétre 9 de la lure pour une distance zénithale apparente Z', dont on doit tenir compte pour corriger les observations de l’un des bords de cet astre, surtout dans le caleul des longitudes terrestres par la méthode des distances de la lune au so- leil ou aux étoiles. Foy. Occurrariox. (M. Puissant.) AXIOMÉÈTRE. (Nav.) Instrument qu'on adaptait jadis sur l'avant du timonier des vaisseaux pour faire connaitre la position de la barre du gouvernail. On s’en sert peu aujourd'hui, AZAMUT. (4st. el Géod.) L'azimut (Foy. ce mot, tom, J) d’un astre qui a été observé au-dessus de l'ho- rizon d’un lieu fait connaitre l'aziniut d’un objct ter- restre, lorsqu'on a mesuré l'angle horizontal que cet objet faisait au même instant avec cet astre. C’est dans cette opération délicate que consiste l'orientation d'un réseau de triangles, comme celui qu’on destine à la me- sure d’un arc du méridien. Le thtodolite. instrument qui à Ja propricté de donner la projection horizontale 16 : AZ] de l'angle compris entre deux objets quelconques, est surtout employé dans la circonstance dont il s’agit, et la détermination d’un azimut est d'une grande facilité en comparant un objet terrestre avec une étoile de première grandeur qui doit passer prochainement au méridien à peu de degrés au-dessus de l'horizon. Supposons, par exemple, qu'on soit muni d’une pen- dule astronomique ou d’un chronomètre réglé sur le temps sidéral, et que les lunettes de l'instrument por- tent chacune un réflecteur propre à éclairer les fils des réticules où vient se peindre la lumière de l'étoile et celle du réverbère placé à l'objet terrestre. On notera d'une part l'heure, la minute, la seconde et la fraction de seconde à l'instant où l'étoile traverse le fil vertical de la lunette supérieure, et de l’autre l'angle observé sur Le limbe de l'instrument. On répétera plusieurs fois cette opération quelques momens avant et après le pas- sage de l'étoile au méridien, lequel passage aura lieu à l'heure sidérale marquée par l'ascension droite apparente de l'étoile; et comme alors les accroissemens ou dimi- nutions de l'angle observé seront proportionnels aux accroissemens du temps, une simple proportion fera con- naitre quel était ect angle à l'instant même du passage. Ainsi, en admettant que par une première observa- tion l'on ait cu : temps de la pendule 642 10° angle observé 22° 30 55° et que l'époque moyenne et l'angle moyen de plusieurs observations soient: ’ 4 angle moyen 20°7 59,2 ; EN époque moyenne 690 46 ,07 que, de plus, l'heure du passage de l'étoile au méridien (temps de la pendule) soit de 6:50°31",25 ; on en con- clura que, puisqu'il s'est écoulé 8°36",07 depuis la pre- BAL BACHE. Caisse en métal ou en bois doublée de plomb, destinée à contenir de l'eau. On nomme BACHE ALIMENTAIRE un petit réservoir, placé à une hauteur suffisante au-dessus de la chau- dière d’une machine à vapeur, et dans lequel la pompe alimentaire élève une portion de l’eau tiède du réfrigé- rant destinée à remplacer celle qui s’'évapore de la chaudicre. BALANCIER. (Mée.) Nom générique qu’on donne à AZI mière observation jusqu’à l’époque moyenne et que pendant cet intervalle l’azimut de l'étoile a changé de 2°25 1°,8, la variation æ de cet azimut correspondant à 14,82, différence entre l’époque moyenne et l'heure du passage, doit être donnée par la proportion 8136',07:2°23/1,8—14,82:7 ou, en réduisant tout en secondes, 5a6,07:8081:,8— 1460264 ce qui donne æ—246",44; quantité qu’il faut ajouter à l’azimut approché 20°7°53',2. Donc, en définitive, azimut du signal compté du sud à l’ouest était de 20°21 59°, 64. Nous avons supposé que l'heure du passage de l'étoile au méridien était donnée par son ascension droite ap- parente, telle qu’on la trouve maintenant dans la con- naissance des temps, ct que l’on savait de combien la pendule, d’ailleurs réglée sur le temps sidéral , avançait ou retardait sur ce temps; mais dans le cas au contraire où l’on serait dépourvu d'éphémérides, il serait indis- pensable de faire usage de la méthode des hauteurs cor- respondantes (voy. ce mot, tom. II) pour déterminer exactement l'heure de ce mème passage. Telle est, en peu de mots, une des méthodes les plus simples pour orienter les plans d’une grande étendue; celles plus généralement usitées dans les grandes opé- rations géodésiques sont fondées sur des calculs dont le développement nous mènerait trop loin. Nous nous bornerons donc à dire qu’en comparant les plus grandes digressions orientale et occidentale de l'étoile polaire à un objet terrestre, on se procure deux angles horizon- taux dont la demi-somme est l’azimut de cet objet. (M. Puissant.) BAL un levier qui a un mouvement alternatif circulaire au- tour d’un axe placé au milieu de sa longueur. BALANCIER HYDRAULIQUE. Espèce de bascule que l’eau met en mouvement par son poids. Elle se compose d’une petite caisse en bois tournant sur une axe c (P. 5, fig. 2) et partagée en deux parties égales m, m' par une cloison ». Deux appuis fixes A et B empêchent alternativement la machine de se renverser. L'eau qui coule par le tuyau D tombe dans la partie éle- vée de la caisse, par exemple la partie m', et quand cette BAS partie est pleine, la caisse tourne sur son axe et vient s'appuyer sur l'obstacle B, versant l’eau dont le poids a déterminé son mouvement. L'autre partie se remplit à son tour, fait de nouveau pencher la caisse vers l'ob- stacle A et ainsi de suite. Ce balancier hydraulique a été imaginé par Perrault, qui le proposait comme pouvant appliquer une chute d’eau au mouvement d’une horloge. (Voy. Recueil des machines approuvées par l'Académie des sciences, tom. 1.) BARRAGE. (Méc.)Digue en bois ou en maconnerie qu'on établit transversalement dans un courant d’eau pour le forcer d'élever son niveau, soit qu’on ait besoin d'en dériver une portion dans un canallatéral, soit pour tout autre usage. BASCULE HYDRAULIQUE. (Méc.) Cette machine, composée en général de vases adaptés à l'extrémité d’un ou plusieurs leviers, recoit du moteur un mouve- ment alternatif qui lui fait verser l’eau immédiatement après l'avoir puisée. On en a imaginé untrès-grand nom bre décrites dans les œuvres de Perronct et dans le traité ce Borgnis sur les machines hydrauliques. La plus simple est une longue caisse en bois (PI. 5, fig. 5) mobile sur un appui O , et qu'un homme fait osciller; son produit ne peut jamais être très-considérable, et on ne doit avoir recours à de semblables machines qu’en l’absence de tout autre moyen. BASE. (Géod.) Dans les opérations de l’arpentage, la mesure d’une base n'offre aucune difficulté, parce que, bien qu’il y ait des précautions à prendre pour l’obte- nir avec exactitude , elle n’a pas l'importance de celle d’où dérive la longueur des côtés d’un réseau de trian- gles formant le canevas trigonométrique d’une grande carte. Ici la plus petite différence dans cette mesure a d'autant plus d'influence sur les distances conclues entre les objets observés que ces distances sont plus considé- rables. Ce dictionnaire ne comportant pas l'exposé de tous les soins minuticux à prendre en pareille circon- Stance ,nous noüs Hurnerons à indiquer en peu de mots de quelle manière on procède en général. Après avoir choisi un terrain uni, spacieux, à peu près horizontal et dégagé d'obstacles, on trace avec des piquets une ligne droite aussi longue que possible. H faut avoir trois fortes règles de bois de sapin d’égale longueur, lesquelles étant mises bout à bout représen- tent un certain nombre de mètres. Ces trois règles, ainsi juxta-posées , forment ce qu’on appelle une portée. On dispose chaque portée exactement en ligne droite sur des poutrelles soutenues par des chevalets, et on lui donne la position horizontale au moyen d’un niveau à perpendicule, afin d'éviter toute réduction à l'horizon. Tom. mr. BAS 17 Il faut avoir l'attention, en notant sur un registre le nombre des portées contenues dans la base, d'inscrire en même temps la température qu’elles ont cu durant la mesure, température qui est donnée par un ther- momètre enchassé dans chaque règle et garanti de lac- tion directe du soleil au moyen d’une petite tente porta- tive. La moyenne des trois températures observées dans chaque portée est prise pour sa température moyenne. Supposons maintenant que la portée ait eu une lon- gueur de 10%, 025 à la température de 10 degrés centi- grades, mesurée avec une règle de fer qui ne représente le mètre légal qu’à la température de la glace fondante; et que la base ait été trouvée de 510 portées à la tempé- rature moyenne de 17°, 5 du même thermomètre. On demande la longueur réelle de cette base. D'abord il est évident que la portée, étalonnée à la température de 10 degrés, a été trouvée trop courte puisque le mètre de fer était trop long à cette tempéra- ture. Or on sait, par des expériences faites avec soin, que la dilatation linéaire du fer est de 0,00001784—A par chaque degré du thermomètre centigrade (voy. Drra- rATION); ainsi il est évident que la portée soumise à la température de 10 degrés a eu réellement pour lon- gueur 10,025 (110 A)—10",025178. De plus s’il était constaté que la dilatation de cette portée construite en bois de sapin et prise pour unité de lon- gueur fût de 0,0000057—9 pour un degré d’accroisse- ment de chaleur, cette portée prise à la température de la base ou à 17°,5 aurait eu réellement pour longueur 10,025178 (17,59) —10",025221 et puisqu'elle a été contenue 510 fois dans la base, la longueur de cette base serait définitivement de 10°,10232921 X 50—5112",8627; or, en n'ayant pas égard à la température, la longueur de la base serait seulement de 5111",275 c’est-à-dire plus petite de 1°,588 que la longueur réelle , ce qui fait une erreur intolérable. Toutefois, cette mesure effective n’est pas encore celle qu'on emploie pour caleuler de proche en proche les côtés des triangles de la chaine à laquelle elle appar- tient; elle doit subir préalablement une petite réduc- tion proportionnelle à la hauteur du sol moyen où elle a été prise au-dessus du niveau de la mer. En désignant par À cette hauteur, par à le rayon de la terre, par b la longueur ci-dessus de la base, et par æ ce qui doit ètre retranché de cette longueur, on à 18 BÉL et enlin é Bh base réduite = B—%—B— —, P Par exemple, en supposant h—56 mètres, on trouve æ— 0",045, à cause de logo —6,80588, ct par suite base réduite — D1192",8157. Les bases de Melun et de Perpignan, mesurées par Delambre , l'ont été avec quatre règles de platine de 2 toises chacune , construites d’après les idées de Borda; on en trouvera la description dans la base du système métrique décimal et dans notre Traité de géodésie. Cinq autres bases ont été mesurées avec trois des mêmes rè- gles par les ingénieurs géographes à l’occasion de la triangulation générale de la nouvelle carte de France. (M. Puissant.) BÉLIER HYDRAULIQUE. (Héc.) Gette machine, aussi ingénieuse que simple et utile, est due à Mongol- fier, dont l'invention des aréostats a rendu le nom po- pulaire. Elle a pour objet d'élever l’eau au-dessus du niveau de son courant. Le bélier hydraulique est composé, 1° de deux tuyaux, l'un horizontal e, nommé corps du bélier (PI. 5, fig, 4), l’autre vertical F nommé féte du bélier : 2° d'un réscr- voir d'air H;, 95° d'un tuyau d’ascension recourbé I; 4° de deux soupapes E, G ; la première se nomme sou- pape d'arrêt, la seconde soupape ascensionnelle. Le tuyau horizontal C communique avec la partie inférieure du réservoir dont il s’agit d'élever l’eau ; cette eau arrivant dans le tuyau C, rencontre la soupape E ouverte ct s'échappe par son ouverture; la vitesse qu’elle acquiert par ce mouvement la fait bientôt agir sur la soupape elle-même qu’elle ferme en la soulevant, Alors toute la colonne d’eau qui ne peut perdre instantané- ment sa vitesse S'élance par le tuyau F, pousse la sou- pape G, pénètre dans le réservoir d’air H, et de là dans le tuyau d’ascension J, où la compression de l'air en H la force à monter. Lorsque le mouvement ascensionnel est épuisé, l’eau réagit dans le tuyau I, la soupape G retombe et se ferme, la colonne affluente ne peut plus retenir la soupape E qui s'ouvre en retombant, et, dés que celte soupape est ouverte, le même jeu recommence ct dure tant que le réservoir fournit de l’eau. Après un certain nombre de coups, l’eau parvient au sommet du tuyau d’ascension I et sort par un dégorgeoir. Le réservoir d'air H produit deux effets, éelui de di- minuer la violence du choc en le faisant agir sur une masse d'air qui est douée d’élasticité, et celui de pro- duire un écoulement continu. La petite quantité d’eau qui, à chaque coup, sort par la soupape E, s'écoule par une décharge J. BÉL L’el'et utile du bélier hydraulique dépasse de beau- coup celui de toutes les autres machines à élever l’eau lorsque la hauteur de l'élévation n’est pas considérable par rapport à la hauteur de la chute. II résulte des ex- périences d'Eytelwein : 1° que, si la hauteur d’ascension est quatre fois plus grande que celle de la chute, le bé- lier élève près d’un septième plus d’eau que les pompes nues par une roue à augets; 2° que les effets utiles de ces deux machines sont égaux lorsque la hauteur de l'ascension est six fois celle de la chute ; 3° que le bé- lier devient progressivement moins avantageux lorsque cette hauteur augmente ; 4° que le bélier est préférable aux pompes mues par une roue à aubes, lorsque la hau- teur d’ascension est moindre que douze fois celle de la chute. Pour comparer l'effet utile d’un bélier hydraulique à sa force motrice, il faut se rappeler que l’effet dyna- nique de cette dernière a pour expression Q X H, Q étant le volume d’eau dépensé en une seconde, et H la hauteur de la chute, tandis que l'effet utile obtenu est q X k, q représentant le volume d’eau élevé dans une seconde, et h la hauteur à laquelle il a été porté. En combinant les données fournies par l'expérience, on trouve que cet effet utile est assez exactement repré- renté par la formule empirique suivante ...… (1) q.h—1,20 Q(H— o,21/H.h) qui doit servir de guide aux constructeurs. La longueur du corps du bélier influe sur la quantité d’eau qui s'élève à chaque coup, mais on ne connait pas encore la longueur correspondante au maximum de produit. Eytelwein pense qu’elle doit être exprimée par Ja longueur du tuyau montant, plus le double du rapport de la chute à la hauteur d'ascension On ne devra dans aucun cas la réduire au-dessous des trois quarts de la hauteur d’ascension. Quant au diamètre de ce tuyau il doit être déterminé par la formule 1,7V/Q dans laquelle Q a la même siguification que ci-dessus. Le diamètre du tuyau d’ascension I peut être la moitié de celui du corps du bélier. Les deux soupapes doivent être très-rapprochées l’une de l’autre , et le diamètre de la soupape d’arrêt ne doit jamais être plus petit que celui du tuyau horizontal. La capacité du réservoir d’air ne paraît pas exercer d'influence sur l’action du bélier, on la fait ordinaire- ment égale à celle du tuyau d’ascension. Proposons-nous d’établir, d’après ces principes, un bé- lier capable d'élever 21 litres d’eau par minute, à une hauteur de 12 mètres ; la chute d’eau dont on peut dis- poser pour cet effet ayant une hauteur de 1,50. La première chose à déterminer est le volume Q de BEL l’eau qu’il faut dériver du réservoir. Dégageant donc Q de la formule (1), nous aurons d’abord puis, observant que 21 litres d’eau par minute font 0,35 litres par seconde ou 0®%,0c035, nous aurons H—1°,50; À—12"; = 0°*,00035 et, par suite, —= = 0"*,00537 1,20 [50 — 0,21/ (1,50 X ] 0,00035 X 12 Q——_— Tel est la volume d’eau qui doit être dépensé par se- conde ; on la portera à 0*,0054 pour plus de sûreté. Le diamètre du bélier sera donc 1,71/(0,0054 ) —0°,15 et celui du tuyau d’ascension 2 (0",15) —0",005. Si les localités le permettent, on donnera 12 mètres de long au corps du bélier. La capacité du réservoir d’air devant être égale à celle du tuyau d’ascension dont le diamètre est 0,065 et la hauteur 12°, on aura pour cette capacité 3,1416 X (0,065)* — 0%,1 59. Enfin, on donnera 0",17 de diamètre à la soupape d'arrêt parce qu’elle est traversée par la bande de métal qui tient le battant E dont on fera le diamètre 0",19. Le poids de cette soupape ne devant pas être plus grand que deux fois son volume d’eau, on le fera d’un kilo- gramme. Le battant E devra être en laiton épais de 5 millimètres. L’épaisseur du clapet d'ascension G peut- être de 7 millimètres. Cette belle machine n'a été employée jusqu'ici que pour élever de petites quantités d’eau. Le bruit qu’elle produit est incommode et les ébranlemens périodiques qu’elle éprouve la détériorent assez rapidement. Il existe cependant des béliers qui fonctionnent depuis plusieurs années, maïs leur usage se borne à satisfaire les besoins en eau des habitations où on les a construits, et il est douteux qu’on puisse jamais les utiliser pour d’autres usages. BÉLIER A TUYAU MOBILE. Cet instrument, réduit à sa plus grande simplicité, est un tuyau recourbé dont le bout inférieur plonge dans un puisard et auquel on imprime un mouvement de rotation très-rapide ; l’eau s'élève au sommet par l'effet de la force centrifuge qui lui est communiquée. On à proposé plusieurs machines de ce genre, Voy. BOI 19 l'Essai sur les machines hydrauliques de Ducrest , et le Traité élémentaire des machines de Hachette. BIEF ou BIEZ. (Hydraul.) Canal élevé qui conduit l’eau sur une roue hydraulique. Ce nom lui vient de ce qu'il est ordinairement incliné ou biaise. BIGUE. (Méc.) Appareil composé de deux fortes pièces de bois réunies à leur sommet par un amarage ct écartées dans leur partie inférieure. Il est destiné à for- mer un point de suspension pour élever les fardeaux. On emploie dans les arsenaux de la marine des bigues qui ont plus de 80 pieds de hauteur. BOCARD. (Méc.) Machine composée d'une rangée de pilons en bois armés d'une tête de fer et qui sont suc- cessivement soulevés par l’arbre d'une roue hydrauli- que. Elle est employée dans les mines pour piler le mi- nerai. Voy. l'ouvrage de d'Aubuisson sur les mines de Friberg. BOIS. (Méc.) La question de la résistance des bois et, en général, des matériaux, est si importante pour l'architecture et la marine, qu’on ne saurait douter qu’elle ait provoqué l'attentiou des anciens dont les con- structions hardies sont encore de nos jours un sujet d’ad- miration. Cependant les premiers fondemens de la théo- rie de cette résistance n’ont été posés qu’à une époque bien postérieure à leurs brillans travaux, car ils sont entitrement dus au génie de Galilée qui, dans cette ques- tion comme dans une foule d’autres non moins intéres- santes, a su porterle premier le flambeau de la géométrie. La solution de ce grand homme est loin sans doute d'être entitrement rigoureuse, mais elle a tracéé la route et il a eu le mérite d’en déduire des principes incontes- tables dont on ne soupconnait pas même l'existence avant lui. Pour donner une idée de la nature du problème, sup- posons qu'un prisme quadrangulaire de bois A E (PI. 3, fig. 5) soit encastré dans un mur par une de ses extré- mités, d'une manière inébranlable , et qu’on charge de poids son extrémité libre E jusqu'à ce qu'on détermine sa rupture. La ligne AB, dit Galilée, devient un point appui, et chaque fibre du bois est sollicitée par le poids suivant un bras de levier égal à la longueur DE de la pièce, tandis qu’elle résiste par un bras de levier d'au- tant plus court qu'elle est plus proche de l'appui. La résistance que chaque fibre oppose à la rupture est donc proportionnelle à sa distance à cet appui, et il en résulte que la somme des résistances est à ce qu'elle serait si cha- cune d'elle était égale à la plus grande,comme la distance du centre de gravité de la figure ABCD à l'appui AB est à l'axe de cette figure. Quant à la plus grande résis- 20 BOI tance, son rapport avec le poids est égal au rapport in- verse des bras de leviers DG et DE. Ainsi, les résis- tances de deux prismes de bois de même base sont en raison inverse de leurs longueurs, et il en est de même des résistances de deux cylindres de même base, parce que le centre de gravité de cette base est à son centre ou au milieu de son diamètre. Galilée conclut de cette thtorie que des corps sem- blables n’ont pas des forces proportionnelles à leurs masses pour résister à leur rupture, car les masses croissent comme les cubes des côtés semblables, tandis que les résistances ne croissent que comme les carrés de ces côtés. Il y a done un terme de grandeur au delà duquel un corps se romprait au moindre choc ajouté à son propre poids, ou par ce poids même, pendant qu'un corps semblable , mais d’une moindre masse, pourrait résister au sien et même à un effort ctranger. De là vient, dit Galilée, qu'une machine qui fait son effet en petit manque lorsqu'elle est exécutée en grand et croule sous sa propre masse. La nature, ajoute-t-il, ne saurait faire des arbres ou des animaux démesurt- ment grands sains être exposés à un pareil accident, ct c'est pour cela que les plus grands animaux vivent dans un fluide qui leur ôte une partie de leurs poids. , Une autre conséquence très-remarquable de cette théorie, c’est qu’un cylindre creux résiste davantage que s’il était plein; vérité qui a fait dire à Montucla : «C’est ce me semble pour cette raison, et pour concilier en même temps la légéreté et la solidité, que le nature a fait creux les os des animaux, les plumes des oiseaux et les tiges de plusieurs plantes. » Au mot nature près, qui n’a aucun sens, on ne peut qu’admirer cette ingé- nieuse appréciation de la sagesse infinie du créateur. L'hypothèse de Galilée sur la résistance des fibres, proportionnelle à leur distance du point d'appui, ne saurait être exacte que dans le cas où les fibres se rompraient brusquement sans éprouver aucune exten- sion, ce qui ne peut avoir lieu à cause de leur élasti- ticité. Mais cette circonstance, signalée bientôt par Leibnitz ct Mariotte, n'influe que sur les détermina- tions numériques et non sur les conséquences générales que nous venons de rapporter. La résistance des diverses espèces de bois varie dans des limites assez étendues ; elle paraît être sensiblement proportionnelle à leur pesanteur spécifique, et on peut établir que deux pièces parfaitement égales offriront des résistances dont le rapport sera le même que celui de leurs poids. La constitution physique du bois par fibres superposées longitudinalement rend raison de ce phéno- mène, car plus ces fibres sont nomibreuses dans un es- pace donné, plus le bois a de force ét plus sa pesanteur spécifique est considérable. La table des pesanteurs spé- cifiques donnée au mot Dexsiré (tom. 1) peut donc faire BOI connaître quels sont les bois qui, comparativement, résis- teront davantage, mais il ne faut pas perdre de vue qu’une foule de circonstances telles que les défauts du bois, les nœuds, la carie, les directions obliques des fibres, le de- gré de dessiccation, la nature du sol qui a produit les ar- bres, leur âge, etc., etc., sont autant de causes capables de modifier la résistance. Un physicien allemand M. Karmasch a prétendu tout récemment que la manière ordinaire d'évaluer le poids spécifique des bois et qui consiste à les peser dans l’eau, est défectueuse, parce que le liquide s’introduit dans les pores du bois et augmente son poids véritable. Il a pesé avec la plus grande exactitude des parallélipipèdes des différentes espèces de bois séchées à l'air, travaillés avec le plus grand soin et dont il a mesuré le volume avec une extrême précision. Ces morceaux avaient généralement de 10 à 24 pouces cubes de Vienne. Nous rapporterons ici quelques-uns de ses résultats, dont il a publié le ta- bleau en 1834 (Jahrb. de Polyt. Inst. in Wien.); ils pourront servir de points de comparaison pour des ex- périences du même genre. Espèces de bois. Poids spécifiques. Buis... + , il vient c’est-à-dire que les degrés du méridien sur la carte doi- vent être proportionnels aux sécantes de leurs latitudes. Si au lieu de prendre l'intervalle d’un degré on prend celui d'une minute, on aura évidemment de même 1 du méridien— 1 de l'équateur X séc ). Ainsi, lorsqu'on fait constamment sur la carte la mi- nute d'un parallèle quelconque égale à celle de l’équa- teur , l'intervalle de deux parallèles consécutifs, ou la différence de leur latitude, correspondante à une minute, doit être égale à 1° Xséc), } étant la latitude du parallèle le plus proche de l'équateur. Pour trouver l'intervalle correspondant à un nombre quelconque de minutes, il faudra former la somme de toutes les sécantes de mi- nute en minute, depuis celle de la plus petite latitude jusqu’à celle qui précède la plus grande, Par exemple, CAR si l'on veut connaître la distance qu'on doit donner sur la carte aux parallèles dont les latitudes respectives sont 45° et 45° 4°. on devra former la somme séc 45° séc (45°1')Hséc (45° 2°) Lséc (45° 3°) et comme cette somme est à peu près 5,66, l’inter- valle cherché sera 1° X 5,66 ou 5,66 ; c’est-à-dire qu'il faudra donner à la partie du méridien comprise entre le parallèle de 45° et celui de 45° 4, cinq fois et demie environ la grandeur arbitraire qu’on a prise pour représenter dans la carte une minute de l’équa- teur. Les cartes construites sur ce principe se nomment cartes réduites ou cartes par latitudes croissantes. Outre que les calculs sont très-prolixes par le pro- cédé que nous venons d'indiquer, on ne peut compter sur des résultats entièrement rigoureux, car l'arc d’une minute diffère sensiblement de sa corde. Il faudrait, pour plus de précision, diviser cet intervalle en parties très- petites, comme en secondes , mais il est beaucoup plus simple, dans tous les cas, d’avoir recours à la méthode directe que nous allons indiquer. Désignons par s la longueur d’un arc du méridien terrestre compris entre l'équateur et le cercle parallèle qui a } pour latitude, ds sera l'accroissement infiniment petit que recoit cet arc, lorsque la latitude } croît de d); désignons en outre par s' la longucur linéaire qu'a, sur la carte réduite, l'arc s du méridien circulaire; il s’agit de déterminer l’accroissement ds’ qui doit représenter sur la carte l’accroissement correspondant ds. Or, d’a- près ce qui précède, une partie très-petite, prise sur le méridien de la carte, doit être à la partie correspondente du méridien de la terre, dans le rapport du rayon de l'équateur à celui du parallèle de l’origine de cette par- tie. Soit donc R le rayon de l'équateur, r celui du paral- léle de la latitude }, nous aurons ds: ds=R:r mais le rayon de la terre étant R, celui du parallèle est R cos ?, et de plus ds — Rd), donc la proportion précé- dente est la même chose que ds: Rd) — 1 : cos) d'où l'on tire et, en intégrant, CAR 29 On aura donc ainsi la longueur s° qui représente sur le méridien rectiligne de la carte, l'arc s du méridien circulaire de la terre. Réalisant l'intégration, on obtient s'—R log tang + (90° à) il n’y a pas besoin d'ajouter de constante, parce que s —0, lorsque } — 0. Dans cette formule, s’est donné en mêmes unités que le rayon R de l'équateur; pour l'avoir en minutes, il faut faire et de plus, le logarithme énoncé étant un logarithme naturel, on ne peut se servir des logarithmes tabulaires qu’aprèsles avoir multipliés parle module 2,302585093. En tenant compte de ces circonstances, on obtient pour l'expression de s'en minutes, 8 — (35457 ,746) (2,302585) Log tang (45° 1) 7 574 Le] o Ex le logarithme indiqué étant un logarithme tabulaire. Cette forme se réduit à 5 — (7915 ,704468) Log tang (45°+-1)) Si l'on veut calculer s° à l’yjde des logarithmes, on Ecaco (0) Log s — 5,8984896 + Log (Log tang (45° +:)) et les opérations deviennent très-simples. Soit, par exemple, à trouver la longueur de la partie du méridien comprise entre l'équateur cet le parallèle du 48° degré de latitude; on fera }— 48° et on cherchera dans les ta- bles le logarithme de la tangente de 45° 26° — 69"; ce logarithme étant 0,4158226, on aura ensuite Log (0,4158226) — 9,6189081 Nombre constant — 5,8984896 Log s' — 5,5175977 Pat d'où s — 3291. En procédant de cette manière la construction de la table suivante, très-utile aux marins, n’est plus compli- quée des interminables additions qu'ont eu à effectuer les premiers qui l’ont calculée. Elle renferme, de dix mi- nutes en dix minutes, les longueurs qu'il faut donner aux divisions du méridien dans les cartes réduites. 30 LATITUDES TABLE DES 5 24 | LATITUDF. & [Larrrunr = mme | mme 00 (/ 0 10 10 40 20 20 50 3 30 40 40 12° C? 50 50 10 20 19 C’ 60 30 10 70 40 20 50 50 30 99 40 100 139 50 110 10 20 20 ç! 120 30 10 130 40 20 150 50 30 150 40 160 14° Cf 50 170 10 20 3 C/ 150 30 10 190 40 20 200 50 30 210 40 220 150 Cf 50 2:50 10 20 4o Cf 30 10 10 40 20 260 50 30 270 40 280 16 0 50 290 10 : 20 50 CN 300 30 10 310 40 20 320 50 30 330 40 510 170 C/ 50 350 10 20 60 €! 360 30 10 370 40 20 330 50 30 390 40 400 8o ç’ 50 410 10 20 70 C 421 30 10 431 40 20 Ait 50 30 451 40 AGL 192 © 50 A7I 10 20 8° ç” 482 30 10 492 40 20 502 20 50 51 40 522 200 Cf 50 932 10 20 92 c' 542 30 10 532 40 20 562 50 30 40 210 C? 50 10 20 10: GC” 603 30 10 613 40 20 623 50 30 634 40 Gif 299 cf 50 651 10 20 iio C’ C6 30 10 674 10 20 654 50 2 a a 590 #00 910 O2! Get EN 952 962 973 953 993 1004 1014 1025 1035 1016 1056 1057 1077 1058 1098 1109 1119 1150 1140 1151 1164 1172 11583 1195 1204 1214 1225 1256 1216 1257 1205 1278 LATITUDEe *#nrn9N0T 1661 1072 1684 1693 1706 1717 1729 1797 1808 1819 1831 1542 1854 1565 1877 1888 1900 1911 1923 1933 1946 1958 1970 1981 1993 2005 2017 2028 2040 2052 ‘2064 2076 2088 2099 2114 2123 2135 2147 2159 2171 2184 2196 5, z LATITUDF, = LATLEUD! « ü mn Lis o | one PREND 340 30/ 2208 460 6 40 2220 10 50 2252 20 30 350 © | 2244 40 10 2256 50 20 2269 30 2281 70 C 40 2293 10 50 2306 20 6o 6 2318 so 10 50 20 30 {8e C' 40 10 50 20 30 370 O/ 40 10 50 20 30 499 W 40 10 50 20 30 380 ç' 2468 40 10 2181 50 20 2194 30 2506 || 500 0 40 2519 10 50 2532 20 30 390 Cf | 2545 40 10 2558 50 20 2571 So | 2584 | 510 ç 40 2597 10 50 2610 20 30 40: œ 2623 40 10 2636 50 20 2649 30 2662 || 520 0 40 2675 10 50 2688 20 30 410 2702 40 10 2718 50 20 2728 50 2741 530 C? 40 2756 10 50 2768 20 50 490 C 2782 40 10 2796 50 0 2809 30 2822 || 540 (7 40 2836 10 50 2849 20 30 430 © 2863 40 10 2877 50 20 2890 30 2994 550 © 49 2918 10 50 2932 20 30 449 0! 2946 40 10 2960 50 2 2974 30 2988 56e C' 40 3002 10 50 3016 20 30 450 € 3050 40 10 3044 50 20 3058 30 3072 570 0’ 40 3087 10 50 3101 20 *uASDPKCT 3116 3130 3144 3159 3175 3188 3203 3217 3232 3247 3262 3276 3291 3474 3490 3506 3521 3537 3533 3569 3967 3955 4003 4021 4038 4056 4074 4092 A110 4128 4146 4164 4183 4201 1219 == LATITUDF. 670 0” 10 20 30 40 50 68° C’ 10 20 30 40 50 4238 4257 4275 4294 4313 4332 4351 4370 4389 4409 4429 4418 4468 4458 4507 4527 4547 1568 4588 4608 4629 4649 4670 4691 4712 4733 4754 4773 4796 4318 4839 4861 4583 4905 4927 4919 4972 4994 5017 5039 5062 5085 5108 5132 5195 3179 5202 5226 5250 5273 5299 5323 5348 5373 5398 5423 5448 CROISSANTES. LATITUDE, *un209N07 5794 5822 5851 5879 5908 5937 5966 5995 6025 6055 6085 6115 6146 6177 6208 6240 6271 6303 6335 6367 6400 6433 6467 6300 6534 6569 660% 6638 6674 6710 6746 6782 6819 6556 6894 6952 6970 7009 7048 7088 7128 7169 7210 7251 7293 7336 7379 7523 7467 7512 7557 7603 7650 7697 7745 7793 7842 © 7892 7942 7994 804G 8099 8152 8207 8262 8318 8375 8433 8192 LATITUDE. "HXOY4NONOI — 8552 8614 8676 8739 8603 8869 8936 gcoi 9074 9145 9218 9292 9368 9116 9525 9606 9689 9774 9861 9951 10043 10137 10234 10334 10437 10543 10652 10765 10581 11002 11127 11257 11392 11533 11679 11532 11992 12160 12334 12522 12719 12927 13149 13357 13641 13917 11216 14543 14906 15311 15770 16300 16926 17694 18652 20075 22458 CAR L'hypothèse de la sphéricité de Ja terre d’après la- quelle cette table est formée rend tous les nombres plus grands qu'ils ne devraient être, surtout dans les hautes latitudes ; de sorte que, si l’on voulait avoir des cartes ré- duites rigoureusement exactes, il serait nécessaire de tenir compte de l’aplatissement de la terre. Delambre a donné une formule extrèmement simple pour calculer les latitudes croissantes du sphéroïde terrestre. La voici: Soit w l'angle du rayon de l'équateur avec le rayon de la terre aboutissant au point où Ja latitude vraie est }, on aura s' — a Log tang (45°: 0); l'angle w étant calculé à l’aide de la relation z tang © — “ tang ). Dans ces formules, & représente le rayon de l'équateur et b le rayon du pôle. La première, transformée de ma- uière à donner la valeur de s' en minutes devient identi- que avec la formule (1), sauf ques ÿ occupe la place de). Pour donner au moins un exemple d’application, soit 1— 48°, nous aurons, en supposant l’'aplatissement de 1 la terre = = 304? d'où et par suite Log 303 — 2,4814426 Log 304 — 2,4828735 Log quotient — 9,9985691 Double deceLog — 9,9971382 Log tang 48° — 0,0455626 Log tang w = 0,0427007 D'où © — 47°48" 46" et Lo — 23°54 23". Substituant cette dernière valeur à la place de ?2 dans la formule (1) et réalisant les calculs, on trouve : tang (45° ») —=tang 68° 54 25", dont le logarithme —0,4137068 ; et Log (0,4157068) — 9,6166927 Nombre constant — 3,8984896 Log s' = 9,9151829 d'où l’on tire définitivement s' —3275. La valeur 5291, obtenue précédemment pour la même latitude, est done trop grande de 16’, quantité trop considérable pour qu'on CAR 31 puisse la négliger sans inconvénient, comme on le fait communément. Quoiqu'il soit des valeurs des latitudes croissantes, voici la construction très-simple des cartes réduites. Supposons qu'il s'agisse de trouver le réseau d’une carte devant représenter la partie de l’océan comprise entre le 2° et le 32° degrés de longitude occidentale et entre le 55° et le 48° degré de latitude septentrionale. Après avoir tiré une droite de la longueur qu'on veut donner à la carte, on la divisera en autant de parties égales qu'il doit y avoir de degrés de longitudes com- pris dans la carte, c’est-à-dire en 50, qu’on subdivi- sera ensuite de 10 minutes en 10 minutes. Cette ligne ainsi divisée sera l'échelle de longitude de la carte, et il faudra construire à part une autre échelle de minute en minute pour pouvoir se servir de la table des lati- tudes croissantes et donner plus d'exactitude aux divi- visions du méridien. Sur le milieu de la premiere ligne, on élévera une perpendiculaire qui représentera le méridien du milieu de la carte, et pour graduer ce mé- ridien de 10 minutes en 10 minutes, on cherchera dans la table la valeur du 33° de latitude qu’on soustraira successivement de celles de 35° 10°, 53° 20'etc. jusqu’à 48° où se termine la carte. On prendra à mesure , avec un compas, ces diffé- rentes grandeurs sur l'échelle divisée en minutes, et on les portera successivement surle méridien à partir de son origine. Cela étant fait, si lon tire par toutes les divi- sions de la première ligne des parallèles au méridien, et pour toutes les divisions du méridien des parallèles à la première ligne, on aura le réseau de la carte, et il ne s'agira plus que d’y marquer les points terrestres selon leur Hatitude et leur longitude. C’est ainsi qu'a été cons- truite la carte de la PI. 5 qui représente une grande partie du globe terrestre. Les lignes extrêmes horizon- tales sont les échelles de longitude, et les lignes extrêmes verticales les échelles de latitude. Nous n'avons sans doute pas besoin de faire observer que la projection des cartes réduites allonge tous les es- paces dans le sens des pôles, ce qui altère de plus en plus, à partir de l'équateur, le rapport d’étendue des pays. Ce défaut ne les empêche pas de présenter toute l'exactitude nécessaire pour la solution graphique des problèmes de la navigation. La construction des cartes destinées à représenter une petite étendue de terrain, et qu’on nomme cartes topo- graphiques , est fondée sur les principes de la géodésie, de l’arpentage et du nivellement ; elle exige une foule d'opérations de détails dont l'exposé ne peut entrer dans notre plan. Nous renverrons done nos lecteurs aux ouvrages spéciaux, et particulièrement au Traité de topographie de M. Puissant, qui renferme l’ensemble de toutes les connaissances actuelles sur cet objet. 32 CER CENTRE DE PRESSION (Voy. Pression). CERCLE RÉPÉTITEUR. Instrument employé dans les grandes opérations géodésiques. Il diffère essentielle- ment du graphomètre à lunettes, soit par le principe sur lequel est fondée sa construction, soit par ses ap- plications à l’astronomie. C’est Borda qui, profitant d’une heureuse idée de Tobie Mayer, pour trouver par des opérations répétées le rapport d’un arc à la circon- férence , imagina cet instrument propre à mesurer, sur d’assez petites dimensions, les angles entre les objets terrestres, avec une précision extrème et dans un assez court intervalle de temps. Comme la vue du cercle ré- pétiteur en apprend plus qu'aucune description écrite , nous nous bornerons aux remarques suivantes. Supposons qu'une circonférence soil divisée en 4000 parties égales, et qu'après une révolution entière un arc à mesurer, porté neuf fois sur cette circonférence , se termine sur le trait de la 5o° division, il est évident alors que l’espace parcouru contiendra 4050 parties et que ; 4 = È l'arc proposé aura pour mesure Bod — 450 parties. Cet arc sera donc à la circonférence entière dans le rap- port de 450 à 4000, ou de 9 à 80; et l’on conçoit que s’il existe une petite erreur dans cette évaluation, elle ne doit être que la neuvième partie de celle dont pour- rait être affectée la mesure de l'arc simple. Le cercle de Borda, pour jouir de l’avantage de la ré- pétition indéfinie, est construit de manière que les deux lunettes, l’une supérieure, l’autre inférieure, sont mo- biles ou fixes à volonté, à l'égard du limbe, et que leurs axes optiques se disposent parallèlement au plan de ce limbe sur lequel est tracée la graduation. De là la néces- sité de réduire souvent à l'horizon les angles mesurés dans le plan des objets terrestres ; mais , pour éviter ce calcul, on se sert plus communément du Théodolite ré- pétiteur , parce que cet instrument est muni de lunettes plongeantes qui ont la propriété de se mouvoir con- stamment dans des plans perpendiculaires à celui du limbe et de donner, par conséquent, les angles tout ré- duits, lorsque ce limbe est disposé horizontalement et maintenu dans celte position durant l’opération. Enfin, le cercle et le théodolite servent aussi à mesurer le multiple des angles verticaux à partir du zénith, et c’est pour cette raison que ces angles se nomment distances zénithales. Le cercle à réflexion du mème géomètre, antérieur au cercle répétiteur , est pour les observations nautiques ee qu'est celui-ci pour les observations terrestres ; aussi remplace-t-il avantageusement le sextant. CERCLE HYDRAULIQUE (Voy. HYpROMETRES). CHA CHAINE À GODETS. (Hydraul.) Machine employée pour transmettre la force motrice d’une chute d’eau. Elle se compose de seaux en tôle c, €, € (PL. 4, fig. 7) suspendus à une chaîne sans fin g, g formée de barres de fer articulées d’une longueur égale à celle des seaux. L'eau amenée par un canal a est projetée par un ori- fice b, dans les seaux qu’elle emplit et force à des- cendre. Par le mouvement de la chaîne, les barres de fer viennent successivement s'appliquer sur les bras des deux roues, l’une supérieure f, et l’autre infé- rieure e, et impriment à ces roues un mouvement de rotation sur leurs axes qu’elles transmettent l’une ou l’autre, et quelquefois l’une et l’autre aux machines qu'on veut faire fonctionner. Cet appareil offre évidemment un emploi avantageux de la chute d’eau, car il la recoit presque à son som- met et semblerait devoir la garder jusqu’à son extré- mité inférieure, cependant il est peu usité parce que le mouvement imprimé aux axes ne peut être générale- ment assez rapide pour les opérations industrielles, vu le peu d’étendue qu’il est possible de donner aux roues, et que d’ailleurs les oscillations de la chaîne font jaillir une partie de l’eau des godets pendant leur des- cente, ce qui diminue la quantité d'action due unique- ment au poids de l’eau. CHALEUR. (Phys. Math.) Les applications du feu comme puissance motrice sont devenues si nombreuses et si importantes, que la théorie de la chaleur n’est pas d’un intérêt moindre aujouxd’hui pour la mécanique pratique que pour la physique; dont elle forme propre- ment la base fondamentale, En exposant ici les points principaux de cette théorie, nous croyons devoir nous attacher particulièrement aux résultats numériques des expériences qui peuvent servir à la vérifier, parce que l’état peu avancé de la physique rationnelle ou, pour mieux dire, l'absence complète de toute connaissance positive sur la composition intime de la matière ne per- met de considérer les formules obtenues par les géo- mètre que comme une représentation plus ou moins exactes des faits, entre certaines limites, et non comme les lois mathématiques de ces faits. 1. La cause de la chaleur est entièrement inconnue, et aucune des deux hypothèses qui partagent en ce mo- ment les physiciens sur sa nature n’est suflisamment établie. Les uns considèrent la chaleur comme étant produite par un fluide très-subtil dont ils supposent que les molécules, doués d'une grande force répulsive , se meuvyent avec une extrême rapidité et s'accumulent dans les corps à mesure que l'intensité des effets de la cha- leur y augmente. Les autres l’attribuent à un mouve- ment intérieur ou vibratoire des corps, mouvement qui se transmet à distance par l'intermédiaire d'un fluide CHA répandu indéfiniment dans l’espace. Dans cette seconde hypothèse, la chaleur est propagée par le fluide comme le son par l'air, et les corps les plus chauds sont ceux dans lesquels le mouvement vibratoire s'exécute avec le plus de vitesse. Les lois physiques de la chaleur étant indépendantes de ces hypothèses, et l’explication des phénomènes poy- yant s'effectuer d’une manière beaucoup plus simple dans la première que dans la seconde, nous admettrons, avec les physiciens chimistes, uniquement pour fixer les idées, que le principe de la chaleur est une matière propre, un agent distinct de la substance des corps, sans rien préjuger d’ailleurs sur la nature de ce prin- cipe transcendant auquel on a donné le nom de ecalo- rique. 2. Les sensations particulières de chaud ou de froid que nous font éprouver soit le contact, soit la simple présence des divers corps de la nature, ne peuvent nous donner qu’une idée très-imparfaite de la chaleur propre de ces corps; mais l'augmentation de leurs volumes, produite constamment par l'augmentation de leur cha- leur, nous offrele moyen de rapporter celle-ci ä une unité de mesure qui nous permet de comparer exactement les divers degrés de son intensité. 3. On nomme température d’un corps la chaleur propre qu'il possède; ainsi, lorsqu'un corps s’échaufle, on dit que sa température s'élève, et, quand il se refroi- dit, on dit qu'elle s’abaisse. Deux corps ont la même température lorsque leur contact n'apporte aucun chan- gement à leur état respectif. Cette dernière appréciation est fondée sur ce que le calorique tend toujours à se répandre uniformément , de manière que, lorsque deux corps sont en contact, celui qui est le plus chaud cède de sa chaleur à l’autre jusqu’à ce qu’ils aient tous deux la même température. 4. Pour mesurer les variations de température des corps par les variations de volume qui les accompa- gnent, on a fait choix de deux températures fixes fa- ciles à produire, et on est convenu de nommer degrés de température Vaccroissement de chaleur nécessaire pour produire un accroissement de volume qui soit une partie déterminée de l'accroissement général due au passage de la plus basse température fixe à la plus haute. Ces deux températures fixes sont celles de la glace fondante et de F'ébullition de l’eau sous la pression moyenne de l'atmosphère. En nommant, par exemple, o le degré de tempéra- ture de la glace fondante, et 100 celui de l’eau bouil- lante, nous dirons que la température d'un corps s’est élevée de 8 degrés, si l'accroissement du volume qui suit son accroissement de chaleur est égal aux de 1 l'accroissement total qu'il éprouverait en passant de la Tom. ax, CHA 33 température de la glace fondante à celle de l’eau bouil- lante. 5. Il suffit de connaitre la température d’un corps pour connaître celle de tous les autres, en les mettant en contact avec celui-ei ; et comme les diverses sub- stances matérielles sont loin de se dilater également, on a dû choisir une substance dont les dilatations fussent assez sensibles pour qu’on puisse les apprécier avec fa- cilité, Le mercure présente cet avantage, ainsi que les gaz, qui ont, en outre, la propriété de se dilater tousexac- tement de la mème manière; c’est donc principalement par les dilatations du mereure et de l'air qu'on mesure les variations de la chaleur, à l’aide d’un instrument nommé thermomètre. (Voy. ce mot, tom. 11, et TEMPÉRA- TuRE dans celui-ci.) G. Ces notions préliminaires étant posées, nous al- lons examiner successivement les phénomènes dus à la chaleur , en les divisant en deux classes dont la pre- mière comprendra les effèts physiques que le calorique produit sur les corps, et la seconde les lois de sa commu- nication et de sa propagation. 7. Errers PHYSIQUES DE LA CHALEUR. Le premier effet général de la chaleur est, comme nous l’avons déjà dit, de dilater tous les corps, les solides très-peu, les li- quides davantage, et les gazeux dans des proportions beaucoup plus considérables. La dilatation des corps so- lides exerçant une grande influence dans presque tous les arts, on a dû s'attacher à la déterminer avec exacti- tude. Laplace et Lavoisier, à qui l’on doit une belle suite d'expériences sur cet objet, ont reconnu que les dilatations d’un même corps sont uniformes depuis 0° jus- qu'à 100° du thermomètre centésimal , c'est-à-dire qu'entre ceslimites l’accroissement du volume par chaque degré d’accroissement de la température est une même partie du volume primitif à o°. Depuis, MM. Petit et Dulong ont trouvé que la dilatation croît avec la tempé- rature, d’une manière inappréciable à la vérité, entre o° et 100°, ce qui confirme les résultats de Laplace et de Lavoisier ; mais de o° à 500° les accroissemens sont très-sensibles. 8. On nomme dilatation linéaire d’un corps l’accrois- sement de sa longueur ou plus généralement l’acerois- sement d'une de ses dimensions, Son accroissement gé- néral de volume se nomme sa dilatation cubique. On obtient facilement cette dernière lorsque la première est connue. En effet, désignons par L la dilatation supposée uni- forme de l'unité de longueur pour un degré centésimal; si L représente la longueur d’un corps à la tempéra- tureo, Li sera l’accroissement de cette longueur par chaque degré de température, et 'LIlaccroissement to- tal dû au nombre # de degrés. La longueur du corps en question deviendra donc L+-# Li, à la température > 34 CHA d', et si nous représentons cette longueur par L’ nous aurons la relation... (1) but dont on peut tirer la valeur d’une quelconque des qua- tre quantités L, L’, !, t',lorsque les trois autres sont con- nues. Si nous désignons encore par L’ ce que devient la longueur L äla température {’, nous aurons, en vertu de l'expression (1), L'=L (1+ 0). Ainsi, substituant, dans cette dernière, la valeur de L, ti- rée de (1), savoir : L— , nous obticndrons... (2) 1 (+) ie L'G+r + HET EEE 47 05 Cette formule permet de trouver la longueur correspon- dante à une température t’, lorsqu'on connaît la lon- gueur correspondante à toute autre température t', sans être obligé de passer par la longueur à o degré. Supposons, par exemple, que la longueur d’une barre de fer forgé, mesurée à la température de 10°, soit 2", 5o et qu'on demande ce qu’elle sera à la température de 19°. On fera L'— 2", 50, t' —10°, — 15°, et comme on sait d’ailleurs que {— 0,00122, on aura hs D (6,:00122) 4 L L — 2, 50 ie 10 (000122) — 2”, HE c'est-à-dire que la longueur de la barre de fer croitra de 15 millimètres en passant de la température 10° à la température 15°. On obtiendra, de la même manitre, les deux for- mules suivantes pour la dilatation cubique dans lesquelles V désigne le volume à la température 0, V'le volume à la température t', V°le volume à la tem- pérature £’ et v la dilatation cubique de la substance. La valeur de v est toujours à très-peu près le triple de celle de Z ou de la dilatation linéaire; car, puisque l'u- nité de longueur devient 1 4-1 par le passage de sa tem- pérature de o° à 1°, l’unité cubique dont les trois dimen- sions reçoivent l’accroissement /, dans les mêmes cir- constances, devient CORDES ETAT AN et par conséquent l'accroissement de volume qu'elle éprouve, v, est égal à 34 43/24 J, ou simplement à Sl, en négligeant les très-petites fractions 91,50, Rem- CHA plaçant donc v par 37, les formules précédentes devien- dront V'=V (14-561) V'— Va LÉ 1—+5tl Par des considérations semblables on trouverait pour les accroissemens des surfaces s' —5s (1 + ot'l) gift ù 1 ofl 8, 8°, s’ étant les surfaces correspondantes aux tempéra- $ tures 0, t'et t. Tout se réduit donc à connaître la dilata- tion linéaire de l'unité de longueur des diverses sub- stances. Voici le tableau des principaux résultats qui ont été obtenus par les plus habiles observateurs. DILATATION LINÉAIRE DES SOLIDES POUR 1° CENTÉSIMAL , DE O° à 100°. D’après Laplace et Lavoisier, re es Me te Pie: Flint glass anglais. 0,00081166 Platine (selon Borda). . . . . . . . 0,00085655 Verre de France avec plomb.. . . . 0,00087199 Tdem ECO EC 00008072 TM EN NC RO 00000 TIME ET ET CET ED: 00091700 Verre de Saint-Gobain. . . . . . . 0,00089089 Acier non trempé. . « . . . -Æ M. 10;00107880 Idem ECC OM 00107010 Tdem= CCC 0; 00107000 Acier trempé jaune recuit à 65°. . . 0,00125996 Fer doux forgé. NN N0; 00122070 Fer rond passé à la filière. . . . . . 0,00125504 Orde départ SCENE EN 0 6000 Or au titre de Paris, recuit.. . . . . 0,00151961 Idem non recuit. . . . : . . " 0,00155155 Cuivre. CE CREER NO 0012 20 Tdemise MEN RO 001700 ITEM Ne M 0 00172270 Cuivre jaune ou laiton. . . . . . . 0,00186670 dem. 1 + 0e ee MOOD den. CRM EM 08186070 Argent au titre de Paris. . . . . . . 0,00190868 Argent de Coupelle. . . . . . . . . 0,00190974 Étain de Malaca.. . . . . . . . . . 0,00193765 Étain de Falmouth. . . . . . . . . 0,00217298 Plombs SNS MEME MO DEA 0 D'après Smeaton. Verre blanc (tube de baromètre). . 0,00085333 Régule martial d’antimoine. . , . . 0,00108393 Acienipolie-+ +. cc) 0,00115000 Acier trempé. « «+ ee ee o + « « 0,00122500 ROSE RER 0 Al. à +: 1000120009 RiSmuthe = RU. te 0001099107 Cuivre rouge Rat Se 0 1, 0300170000 Cuivre rouge avec ‘/, d’étain. . . . 0,00181667 Cuivre jaune fondu. . . . . . . . . 0,00187500 Cuivre jaune avec ‘/,, d’étain.°. . . 0,00190833 Fil de laiton. . . . . . « + « + « + 0001933939 Métal de miroir de télescope. . 0,00103953 33 Soudure, cuivre 2, zine 1 partie... . 0,00205835 5 CERTES É PORC" TONCIOIONNEE 5 Étain en grain... . + . . + » 0,00248333 Soudure blanche, étain 1, plomb 2 parties. . . 0,00250533 Zinc 8 parties, étain 1, un peu forgé. 0,00269167 BE ee -0..N 1-00, 00286607 DAC UT OL. 1, 600; 00294167 Zine allongé au marteau de‘/,,. . . 0,00510853 D'après le major général Roy. Verre entubes mu... ...01 0500077550 Verre en verge solide. . . . . . . . 0,00080853 Fer fondu (prisme de).. . . . . . .« 0,00111000 Acier (erce di)..." NN Moo014 {50 Cuivre jaune de Hambourg. . . . . 0,00185550 Cuivre jaune anglais en forme de VERSER Le 6001809296 Cuivre jaune anglais en forme d’auge ou canal circulaire. . . . . . . . 0,00189490 D'après M. Trougton. BIatBeRe C0 te 1 0300099180 Acier ete lcuele. 1eme 1.10 0,00118090 Feritiré àla filière. . … … . . à . . 10,00144010 GUERRE EU che de 10,001918980) Amen Rens ete: 4 110300208200 D'après M. Wollaston. Palme C1... ee 0e, 6... 1000100000 D’après MM. Petit et Dulong. Platine de 0° à 100°.. . . . . . . . _0,00088420 Idem de 100° à 300°. . . . . . 0,00091827 Merre de ON A 1002... 41: .1.: 0,00086133 Idem de 100° à 200°. . . . . . 0,00094856 Idem de 200° à 300°. . . . . . 0,00101084 Hendeo A oo SE 0..." 0,00118210 Idem de 100° à 300°. . . . . . 0,00146842 Cuivre de 0° À 100°. . . . . . . . . 0,00171820 Idem de 200° à 300°. . . . . . 0,00188324 9. La dilatation des corps creux s'effectue de lamême manière que s'ils étaient pleins, c'est-à-dire que le vo- CHA 35 lume intérieur d’un tube de verre croit dans toutes ses dimensions, comme le cylindre de verre qui serait ca- pable de le remplir; une sphère creuse d’un métal quel- conque se dilate de la même manière qu'une sphère massive de même grandeur et de même métal, etc. etc.; on peut aisément se rendre raison de la cause de ce phé- nomène, 10. Dansles effets de dilatation des corps matériels le calorique développe une force qu’on peut comparer à toutes les forces mécaniques, et notamment à celle de la pesanteur, prise ordinairement pour point de compa- raison. En effet, s’il faut exercer sur un cube métallique une pression de deux mille kilogrammes pour réduire sa hauteur autant que la réduirait un abaissement de 1° de température, on peut en conclure que la force due à ce degré de chaleur, et qui maintenait le cube à sa hauteur primitive, est pour le moins équivalente à la pression de deux mille kilogrammes. Nous disons pour le moins équivalente, car la dilatation ou la contraction due au changement de température affecte également toutes les dimensions du cube, tandis que la pression du poids ne diminue que la seule hauteur. Les corps solides, et particulièrement les métaux, n'é- prouvant que de très-petites diminutions de volume par des pressions énormes (Voy. Pression), on peut juger que la force de dilatation ou de contraction produite par la chaleur est très-considérable, La limite de la force de contraction est évidemment l’effort capable de briser le corps en le tirant dans le sens de sa longueur; et comme une barre de fer se rompt sous un effort sufli- sant (Voy. Résisrance Des marTérrAUx), elle se romprait également par l'effet de la contraction si ses extrémités étaient arrêtées d’une manière inébranlable. L'emploi du fer dans les grandes constructions demande donc beaucoup de soin et ne saurait être abandonné à des mains inhabiles. 11. Dilatation des liquides. Si on remplit un vase d’un liquide quelconque à la température 0°, et qu'on le place dans un bain à une température plus élevée, on voit le liquide déborder à mesure qu’il s’échauffe, et il devient facile d'estimer sa dilatation par la quantité qui s'est écoulée par chaque degré d’accroissement de tem- pérature. Par des procédés susceptibles d’une plus grande exactitude, mais qu'il n’entre pas dans notre plan de décrire, on a obtenu les résultats suivans : DILATATION DES LIQUIDES POUR 1°, DE o° à 100. LE VOLUME INITIAL ÉTANT 1. a Re eletene ten: 11:41 ,050400 Acide hydro-chlorique (P. S. 1,157). « « 0,0600 Acide nitrique (P. S. 1,40).. « « « « « « 0,1100 Acide sulfurique (P. S. 1,85). . . . . . 0,0600 Éther sulfurique. « 4 « 4 « os oo « « « + 030700 36 CHA Huile d'olive et de lin. . . . . . . . « « 0,0800 Essence de térébenthine. . ,: . « . « + « 0,0700 Eau saturée de sel marin. . « . . « « + « 0,0900 AIGCOOL sen creme etes cultes ee RRi0, 1100 MTELCUEE re ne en la eee 0: 0100 Ces dilatations ne sont proprement que les dilatations apparentes qu'on peut observer en plaçant les liquides dans des vases de verre; elles se trouvent ainsi compli- quées de la dilatation propre du vase. La dilatation abso- lue du mercure, pour 1°, est, d’après les belles expt- riences de MM. Petit et Dulong, Mercure de o° à 100°. . . . . . . . « 0,0180180 Id de ro0 200 ceeps M PO NE oc 0,0184931 0,0188679 Si l’on désigne par V le volume d’un liquide à o° et par V'son volume à f degré, on aura encore v expri- mant la dilatation de l'unité de volume donné par la table, V'=V (14) et pour une autre température #', le volume correspon- dant sera donné à l’aide du volume V', par cette autre expression eu +r Fe Mais on ne doit considérer les résultats numériques œ VV" = qu'on peut obtenir par ces formules que comme des approximations, parce que la dilatation des liquides n’est pas uniforme. 12. Dilatation des gaz. Toutes les substances ga- zcuses se dilatent uniformément , ou d’une même quantité pour un même accroissement de tempéra- ture, et de plus elles se dilatent toutes de la même ma- nière, lorsque d’ailleurs la pression demeure constante pendant leur dilatation. M. Gay-Lussac a reconnu que, de o° à 100°, et sous la pression del’atmosphère, tous les : 1 gaz se dilatent de 36 de leur volume par chaque degré du thermomètre, ou de 0,00575, le volume initial à o° étant 1. Depuis, Davy a constaté que cette propriété avait lieu, quelle que soit la pression, beaucoup plus grande ou beaucoup plus petite que la pression atmo- sphérique. Passé 100°, les dilatations comptées sur le thermomètre à mercure deviennent décroissantes, mais sur le thermomètre à air la loi est vraie pour toutes les températures. On.a constaté encore qu’elle avait lieu jusqu’à 36° au-dessous de 0. Ainsi, en désignant par V le volume d'un gaz à 0° et par V’ son volume à f’ degrés du thermomètre centésimal, on a VV (1+-0,00575 t') CHA ou bien encore, : me 1 ! \i==\ (ER Mar" ) = Cu Comme on a également pour une autre température Ur) V' étant le volume correspondant , V'—V(1o0,00375f) ; Vi: 2 (16726) on en conclut C ; ,267 + t et V—V Au) { formules qu’on peut employer indifféremment pour cal- culer le volume que prendra un gaz à une tempéra- ture t’ lorsqu'on connaît celui qu’il a à la température f. Soit, par exemple, 50 centimètres cubes le volume d’un gaz quelconque à 10°; si on veut connaître le vo- lume qu’il aura à 80°, on fera V'— 50, {' —80°, { —10° et on aura PR PN 267 + 10 Le volume demandé sera done de 62 centimètres, 635 millimètres cubes. 13. Changement d'état des corps. Lorsque l’'augmenta- tion de Ja température d’un corps solide ou liquide par- vient à une certaine limite, l’état physique du corps subit une altération très-remarquable : s’il est liquide, il passe à l’état gazeux; s’il est solide, il passe à l’étatliquide. Les mêmes phénomènes se reproduisent en sens inverse par l'abaissement de la température. Ces faits ne se pré- sentent cependant pas dans tous les corps, car il existe des solides sur lesquels la plus grande chaleur ne pro- duit aucun effet, et des gaz que le plus grand froid ne peut liquéfier et encore moins solidifier ; mais les circon- stances particulières qui empêchent ces corps de se com- porter comme les autres sont encore inconnues et se trouvent sans doute compliquées par l'impuissance où nous sommes de produire des températures assez hautes et assez basses. Les corps solides susceptibles de se liquéfier se nomment corps fusibles ; ceux qui résistent aux plus hautes températures qu'on ait encore pu produire se nomment corps infusibles, fixes ou réfractaires ; le nom- bre de ces derniers diminue chaque jour. 14. Le passage de l’état solide à l’état liquide s’effec- tue toujours à une température déterminée pour chaque corps fusible en particulier. Demeuré solide jusqu’à l'instant où il acquiert cette température; il commence alors à fondre, et tant que la fusion n’est pas complète, la température demeure invariable ; quelle que soit la quantité de chaleur qu'on lui fournisse. Ce n’est que lorsque Ja dernière particule solide s’est liquéfiée qu’il CHA “devient possible de faire croître la température de la masse devenue fluide. Il en résulte qu’une partie du calorique est absorbée dans ce changement d’état ou se combine avec les élémens du corps de manière à de- yenir insensible, Le mème phénomène se présente dans le passage de l'état liquide à l’état gazeux. Le liquide parvient d’abord à une certaine température, où il commence à entrer en ébullition, et tant que la dernière molécule liquide n’est pas volatilisée, cette température demeure constante. 15. On a donné le nom de calorique latent à la por- üon de calorique qui se trouve combinée ou dissimulée dans le changement d'état d’un corps. Cette portion est plus ou moins considérable suivant la nature du corps. 16. La température de la fusion des différens corps étant importante à connaître dans une foule de cas, nous présenterons ici celles de ces températures qui ont été le mieux constatées. TEMPÉRATURE DE LA FUSION. " = 3 S = 1 © m mm NOM DES SUBSTANCES. 229 F à CNE EE cl Va Pre F à —————" MOCHE SE ee ce. e — 39 Huile de térébenthine. . . . . . . — 10 HE LC ER ENS ENE 0 SOU 470 L'ÉRS EUE 33,33 Acide aGELIQUE. + =. + +. - + - 45 DDETIDAECEE eh, - = is eme, - 49 ÉÉROE MREORE 4oà45 Acide margarique. . . . . + + . : Gixemen blanchie. . . . «+ . . .,. Gi GED EREMEAT ER. 0. : + + à « 68 Acide.stéarique. … . . + . + + . . 70 Bbosnhore ...: : …. . . . . . 45 POÉASRMN AE US sn à = » js e 58 SRE RU ben she ie os « » 90 Alliage : plomb 5,étain 3,bismuths. 100 Id. plomb 2,étain 5,bismuth 5. 100 OR. 107 SOURE EE IS May ad Tec ce 109 Alliage : 5 bismuth, 1 plomb, 4 étain. 118,9 Id étain, 1 hismuth.. . . …. 141,2 Td..5 étain, 2 plomb.. . . . . 167,7 Id. 2 étain, 1 bismuth.. . . . 167,7 Id. 8 étain, 1 bismuth.. . . . 200 PE _. . 210 RSGUUR SERRE 256 RO à: à 260 . 360 RRMOIHEN Sr + + + “Le Sorel 452 CHA [et] ne NOM DES SUBSTANCES. *AULAROUAd na SAau9aq "XAVHISHLNAI Sau9auq CUVE UD sr ee Neue 27 » (DST RSoe Oo TN PE Le 32 » COPA SE 150 » ACIER ES CEE NE 150 » RESTO Moto todoionpte rome 150 ” INICRELR Eee NE ne due 160 » Mhnéanese ee ce ce 160 » Colombium se ie een 170 » Molybdènes rar ent 170 » CRLÔMEN MES 150 » unesténe Re ss 170 » ATEN PUR Eco ce Uccle » 999 Arrenballié avec); d'Or. 700 » 1048 Les degrés de pyromètre ne peuvent être comparés avec ceux du thermomètre d’une manière exacte; de sorte que la température de fusion de la plupart des métaux n’est point encore réellement connue. ( Voy. PYROMÈTRE et TEMPÉRATURE. ) 15. La température du passage de l’état liquide à l'état gazeux, ou la température de vaporisation, dépend de diverses circonstances quant au même liquide. Les prin- cipales sont : 1° Ja pression exercée à sa surface; 2° la nature du vase qui le contient ; 3° la profondeur de sa masse. Dans un vase ouvert et sous la pression moyenne de l'atmosphère, 0”,76, l'eau bout à 100°centésimaux; mais dansles lieux très-élevés où cette pression est plus faible, le point d’ébullition estmoins haut. A l'hospice du Saint- Gothard, par exemple, le degré de vaporisation est seu- lement 92°,9, la pression atmosphérique étant 0°,586. On peut se rendre facilement compte de cette circon- stance en observant que la formation des bulles de vapeur a lieu primitivement sur les parois échauffées du vase, qu'elles s'élèvent ensuite à la surface du liquide en vertu de leur légtreté, et que de là elles se répandent dans l’espace environnant. Ces bulles doivent done avoir une tension égale à la pression qu’elles supportent; et tout ce qui peut accroître cette pression exige un ac- croissement de température pour être surmonté par la force élastique de la vapeur. Dans un vase fermé, on peut retarder et même em- pêcher totalement lébullition, parce que la vapeur qui se forme au-dessus du liquide exerce une pression tou- jours suffisante pour l'empêcher. Dans la marmite de Papin, on élève l’eau aux plus grandes températures sans la faire bouillir ; mais il faut que les parois du vase soient capables d’uñe énorme résistance pour ne pas se 38 CHA briser sous l'effort qu'ils supportent, et l'explosion trop fréquente des machines à vapeur, malgré les précau- tions les plus minutieuses, démontre impérieusement la nécessité de nouvelles recherches théoriques sur les phénomènes de la vaporisation. 18. Lorsqu'on vaporise de l’eau dans üne chaudière qui ne présente qu'une petite issue à la vapeur, la masse du liquide s’échauffe d'autant plus que la grandeur de l'ouverture est plus petite par rapport à la surface qui reçoit immédiatement l’action du feu. On a trouvé que, sous la pression moyenne de l'atmosphère, les tempé- ratures deviennent à peu près 100° danslachaudière,pourunorifice 0,001 et au-dessus. TO CE M le 10 000 NOTE ER EN E 0; 000! 158 NO ER 0 00000 la surface chauffée étant 1. La vapeur émise par ces ouvertures n’a pas présenté de différence sensible, c’est-à-dire que le poids de l’eau vaporisée élevée d’une chaudière ouverte, à 100° a été à peu près le même en une seconde de temps que le poids de l’eau vaporisée qui a jailli de la même chaudière, à 158", par une ouverture égale à la vingt-millième par- tie de la surface exposée à l’action du feu. 19. La matière propre du vase exerce encore une in- fluence très-sensible sur le point d'ébullition. M. Gay- Lussac a reconnu que l’eau bout à une température plus élevée dans le verre et la porcelaine que dans les mé- taux; la différence peut aller de 1° à 1°{/,, mais la va- peur d’eau a toujours la même température, quelle que soit la nature du vase. 20. Si la hauteur de l’eau est assez considérable dans un vase quelconque, elle concourt avec toutes les autres causes déjà signalées pour faire varier le point d’ébulli- tion, parce que les tranches inférieures du liquide sup- portent le poids des couches supérieures. Alors l'eau commence par s’échauffer uniformément, et l’ébullition se manifeste d’abord à la surface; ensuite les couches inférieures s’échauffent d'autant plus qu'elles sont plus basses, jusqu’à une certaine limite où la température demeure permanente, quoique croissante de la surface au fond. Les vapeurs se dégagent alors de tous les points de la masse liquide; celles qui partent du fond se refroi- dissent en traversant les couches intermédiaires, et elles sortent toutes à la température de 100°, sous la pression moyenne de l'atmosphère. Voici le tableau des températures de l’ébullition de différens liquides sous la pression ordinaire 0”,576. Éther SULLUTIQUE. + ee CE 37°, 8 Carbure de soufre. , APN PUIS PNA ON E 47 AICOO Rennes ET RE 7% 7 CHA aupres Eee ie D cn cul 100 Dissolution Saturée de sulfate de soude. . , . 100, 7 Id. d’acétate de plomb. . . . 102 Id. d’hydrochlorate de soude. 106, 9 Id. d’hydrochlorate d'ammo- MAPS Poe 114, 4 Id. denitre Me es dei Re Id. deitartre REC ER AT Id. de nitrate d’ammoniaque. 125, 3 Id. de sous-carbonate de po- LECROPNOMES à à oo 0 140 Huiïle-de térébenUnne._. . . 1. e °C PHOSPRORE, 4 en ace de ne 8 pas ICE 290 SOUFRE ee. 40 4 tenere 2e joobe CPAS ACidelsullunque. LME ENT REC Huile dellins. 16e RENE EEE T0 Mercure ss tt SL 2100 Mo EE DIU 5 00) 20 bis. Les phénomènes que présente le passage de l'état liquide à l’état solide sont soumis également à deux conditions principales, lorsqu'ils s’opèrent uniquement par l’action de la chaleur. Ces conditions sont: 1° la permanence de température dans la masse liquide de- puis le commencement de la congélation jusqu’à la so- lidification totale, 2° le dégagement du calorique latent, La liquéfaction des substances gazeuses s'effectue de la même manière, mais elle n’est jamais entièrement com- plète, comme nous le verrons ailleurs, et l’espace dans lequel se fait la condensation demeure saturé de vapeur. (Foy. Vareur.) 21. Du CALORIQUE. Après avoir esquissé, dans ce qui précède, les principaux effets de la chaleur sur les corps, il nous reste à l’étudier en elle-même ou dans les lois de sa communication et de son mouvement. D'abord, si quelques phénomènes tendent directe- ment à nous montrer le calorique comme une substance particulière ; cette substance est privée du caractère distinctif de la matière, la pondérabilité; car un corps pesé successivent à deux températures très-éloi- gnées l’une de l’autre ne présente aucune différence appréciable à nos instrumens les plus délicats. Nous allons bientôt reconnaitre la grande analogie qui existe entre la propriété du calorique et celle de la lumitre, autre substance impondérable que tous les efforts des physiciens n'ont pu matérialiser. 22. Un corps chaud, renfermé dans une enceinte vide, dont l'enveloppe est à une température plus basse que la sienne, finit toujours par se refroidir jusqu’à ce qu'il se trouve en équilibre de chaleur avec les paroïs de cette enveloppe ; ainsi le phénomène du refroidissement des corps chauds n’est pas dû seulement à ce qu’ils cèdent de leur calorique aux corps plus froids avec lesquels ils sont en contact, -mais encore à ce qu'ils lancent le ca- lorique autour d'eux, dans toutes les directions, C’est à CHA ce calorique ainsi projeté par les corps chauds, comme la lumière par les corps lumineux, qu’on a donné le nom de calorique rayonnant. On a reconnu que : 1° Le calorique rayonnant se meut en ligne droite ; 2° Il se réfléchit contre les surfaces polies en faisant un angle d'incidence égal à l'angle de réflexion ; 5° Son intensité varie en raison”inverse du carré de la distance à la source; 4° Il traverse tous les corps solides ou fluides. Ces propriétés se trouvent démontrées par des faits in- contestables dans tous les traités modernes de physique. 22 bis. Les corps polis réfléchissent d'autant mieux la chaleur que leur poli est plus parfait; mais tous les corps n’ont pas le même pouvoir réflecteur. Leslie a obtenu les nombres suivans par des expériences mul- tipliées. POUVOIR RÉFLECTEUR. Guivre jaunes. Argentan mers deele eh 90: Étain en feuille. . . . . . . 80 MOIS Tete 0 pete 70 Pibrahse A0 cé are 00 Étain mouillé de mercure. . 10 L'ORRS Lo IR UNE 10 Verre huilé: . . Noir de fumée., + : . . . . 0 Ces nombres ne font connaître que les facultés ré- fléchissantes relatives, et on doit observer que l’inten- sité du rayon réfléchi diminue à mesure que sa direction : se rapproche de la normale au point d’incidence. La variation d'intensité est à peu près nulle pour les sub- stances métalliques. 23. La faculté qu'ont les corps chauds d'émettre la chaleur dans tous les sens est ce qu’on nomme leur pou- voir rayonnant ou émissif. Leslie a constaté que ce pouvoir dépend en grande partie de l’état de la surface des corps, et qu'il est d'autant plus grand que la surface est plus rude ou présente plus d’aspérités. Ce physicien a encore trouvé les nombres suivans pour les rapports des pouvoirs rayonnans des diverses substances. POUVOIR ÉMISSIF. Noinidelfumeée. "Men." Mist HapietiéCrires. sn. OL 98 Mexretordinaire- we UM «5190 Encre de la Chine. . . . . . 88 GRACE OPA. p0. ste) 85 MEET ESA See. tab, tu) 20 Plomb brillant.. . . ...,. 19 HERPOIR ES MN RS: MID Étain, argent, cuivre, or... 12 CHA 39 24. On nomme pouvoir absorbant d'un corps la pro- priété qu’il a d’absorber les rayons de chaleur qui tom- bent sur sa surface. Ce pouvoir est évidemment en raison inverse du pouvoir réflecteur, car tous les rayons qui ne sont pas réfléchis sont nécessairement absorbés, On a trouxé de plus que dans des circonstances égales les pouvoirs absorbans et émissifs d’un même corps sont égaux. 29. La transmission du calorique à travers les corps transparens est connue depuis long-temps, mais on avait supposé, jusqu'aux belles expériences de Delaroche , que la chaleur rayonnante est toujours absorbée en par- tie par le milieu qu'elle traverse. Ce physicien a fait voir le premier que la chaleur absorbée est d'autant moindre que l'intensité de la chaleur rayonnante est plus grande, et en outre qu’un rayon calorifique qui a traversé une première plaque de verre est absorbé en moindre proportion lorsqu'il en trayerse une seconde et une troisième, Les expériences plus récentes de M. Melloni, tout en confirmant ces résultats, ont fait connaitre des pro- priétés très-importantes que nous allons signaler. Cet habile observateur nomme diathermanes les corps qui donnent passage au calorique rayonnant, ct athermanes ceux qui ne jouissent pas de cette propriété, 1° La quantité de chaleur qui traverse une plaque diathermane est d’autant plus grande, toutes choses égales d’ailleurs, que le poli des surfaces est plus parfait. 2° Le degré de transparence des corps n’a aucun rap- port avec leur faculté de se laisser traverser par le calo- rique rayonnant. Des plaques minces de mica noir ou de verre noir imperméables à la lumière laissent passer une quantité très-sensible de chaleur Une plaque de cristal de roche enfumée de 86 millimètres d’épais- seur est beaucoup plus diathermane qu'une plaque d’alun bien transparent d’un millimètre et demi. De tous les corps solides, le plus diathermane est le sel gemme, le moindre est l’alun. Dans les liquides, c’est le carbure de soufre qui laisse passer la chaleur rayonnante en plus grande quantité, et l’eau qui en laisse passer le moins. 3° La quantité de chaleur qui traverse une plaque dia- thermane varie avec son épaisseur, mais elle diminue dans un rapport beaucoup moindre que celui de l'aug- mentation d'épaisseur. Le sel gemme fait exception, du moins pour des épaisseurs comprises entre 2 ct 40 mil- limètres ; il laisse toujours passer la même quantité de chaleur. 4° La chaleur rayonnante qui traverse plusieurs pla- ques superposées d’une même substance est absorbée en plus grande quantité que si elle traversait une seule pla- que d’une épaisseur égale à la somme de leurs épais- seurs. 5° La chaleur émise à travers un système de plaques 40 CHA de même nature ou dé nature différente est toujours la même, quel que soit l'ordre de la succession des plaques. 6° Les quantités de chaleur transmise sont différentes si les sources de chaleur ne sont pas les mêmes, quoique les faisceaux de chaleur dirigés sur la plaque aient d’ail- leurs la même intensité. Elles sont d’autant plus petites que latempérature propre de la source est moins élevée ; mais la différence est d'autant moindre que la plaque est plus mince. Le sel gemme fait encore exception à cette Loi : il transmet toujours 0,923 de la quantité de chaleur rayonnante, quelle que soit Ja nature de la source. 7° Le calorique rayonnant subit une certaine modifi- cation en traversant une plaque diathermane qui le rend plus où moins susceptible d’être transmis par d’autres substances. 8° Dans son passage À travers une lame diathermane quelconque le calorique rayonnant subit à ses deux sur- faces des réflexions qui lui font perdre 0,077 de son in- tensité primitive. Le surplus de la perte dépend de la na- ture de la plaque. 6. Il résulte de l’ensemble de tous ces faits, et de beaucoup d’autres que nous ne pouvons rapporler, que le calorique rayonnant émané de différentes sources est formé de diverses espèces de rayons analogues aux rayons colorés qui forment la lumière des différentes sources; que les corps diathermanes sont inégalement perméables aux divers rayons caloriques , comme les corps transparens aux divers rayons de lumière; que l'extinction des rayons suit une progression géométri- que dont le rapport varie avec la nature des rayons et celle des corps ; et enfin, que les sources de chaleur émettent des rayons d'autant plus transmissibles que leur température est plus élevée. Le calorique rayonnant jouit, en outre, de toutes les autres propriétés de la lumière; il se réfracte et se po- larise dans les mêmes circonstances. 27. Communication de la chaleur. Lorsqu'une partie d'un corps solide est soumise à l’action d’un foyer de chaleur, la chaleur se propage de proche en proche à toutes ses autres parties en décroissant d'intensité. Si l'on plonge, par exemple, l'extrémité d’une longue barre de fer dans un bain de plomb fondu, on sent la chaleur gagner peu à peu le long de la barre jusqu’à ce qu’elle se fasse sentir à l’autre extrémité. La température des diverses parties de la barre, qu’on peut supposer par- tagée par des sections perpendiculaires à sa longueur, s'élèvent toutes en même temps, de quantités inégales, d'autant plus petites que les sections sont prises plus loin du foyer de chaleur ; maïs, si le foyer est constant, ‘cette augmentation générale des températures de chaque point s'arrête bientôt, et il arrive un moment où toutes les températures demeurent stalionnaires. Dans ce mode de propagation, qu’on attribue à un CHA rayonnement de molécule à molécule, la différence de température entre une section quelconque et l’extré- mité chauffée dépend principalement de la nature du corps ou de sa faculté conductrice, qui est très-variable dans les corps solides. Tout le monde sait qu’on peut tenir impunément un tube de verre ou un cylindre de charbon à une très- petite distance du point où ils sont incandescens , tandis qu'une barre métallique chauflée au rouge à l’une de ses extrémités manifeste une chaleur insoutenable à de grandes distances de cette extrémité. 28. On a reconnu que, lorsqu'une barre prismatique chauffée à l’un de ses bouts par un foyer constant est ar- rivée au point d'équilibre où les températures de toutes ses parties restent stationnaires , ces températures for- ment une progression géométrique décroissante dans les sections également distantes entre elles; c’est-à-dire que, prenant des points dont les distances au foyer crois- sent en proportion arithmétique, les températures cor- respondantes décroissent en progression géométrique, suivant un rapport qui dépend de la conductibilité propre de la substance et du pouvoir émissif de sa sur- face. C’est d’après cette propriété que M. Despretz a trouvé les nombres suivans. FACULTÉ CONDUC®ÆRICE. Or: 7. 100,04 + HR ODNE Platine ee CT CR OBIIO Argent. de RU 7O 0 CUITE. ee lee RO UD LS nm nur cu or nos 7) Lis ln Mie eee 3630 ÉTAIDS ee PRESS 0 PlOomP eee 1795 MONMATDTE NRC ee 256 Porcelaine. 5. 122 Terre des fourneaux. .. 114 29. Les procédés employés pour obtenir ces rapports ne permettent guère de les considérer que comme des approximations. M. Péclet décrit dans son Traité de Physique un mode d'opération propre à faire connaitre de la manière la plus exacte la conductibilité absolue des métaux, et nous devons regretter que cet habile physicien n’ait point exécuté, les expériences qu'il in- dique. En suivant la méthode de M. Despretz, M. Delarive a reconnu que, pour les bois, la conductibilité est beau- coup plus grande dans le sens des fibres que dans le sens perpendiculaire à .ces fibres. L'ordre des conduc- tibilités dans les deux sens s’est trouvé: alier', noyer, chêne, sapin, peuplier, liége 30. Les corps réduits en filamens très-fins, ou en par- celles très-petiles,.sont de mauvais conducteurs de la CHA chaleur. Tels sont le coton , la laine, le duvet, la bri- que pilée, le sable, ete., ete. Parmi les mauvais con- ducteurs, le verre et surtout le charbon paraissent oc- cuper le point le plus bas de l'échelle. 31. La faculté conductrice des liquides est beaucoup moins grande que celle des solides; ils sont générale- ment peu perméables au calorique rayonnant et la cha- leur s'y propage d'une toute autre manière que dans les solides. Lorsqu'on chauffe une masse liquide, par le bas ou par les côtés, la couche d’eau en contact immé- diat avec la paroi échauffée devient plus légère et s’é- lève à la surface ; elle est alors remplacée par une autre couche qui s'échaufle et s'élève à son tour, de sorte qu'il se forme un double courant de molécules chaudes qui montent et de molécules froides qui descendent. La propagation de la chaleur s’effectue donc par les mou- xemens résultant des variations de la densité, et non par un rayonnement de molécule à molécule; et si ce der- nier mode de communication existe dans les liquides, son influence ne peut être que très-faible. 32. Toutes les expériences s'accordent pour montrer que la conductibilité des gaz est très-petite. La chaleur s'y propage comme dans les liquides par les mouvemens dus au changement de densité des parties échauflées, mais ces mouvemens sont d'autant plus rapides que, toutes choses égales d’ailleurs, les gaz sont moins denses. Le calorique rayonnant les traverse tous avec facilité 35. Lois du refroidissement. Newton est le premier qui ait posé des principes pour le refroidissement des corps. Il supposa que, pour un corps quelconque, la perte de chaleur à chaque instant est proportionnelle à l'excès de sa température sur celle du milieu environ- nant. Ainsi, en considérant un corps isolé dans l’air at- mosphérique, si nous désignons par T l'excès de sa température sur celle de l'air, après un temps t compté dès l’origine du refroidissement, et par a la perte de chaleur qui aurait lieu dans l’unité de temps, pour une différence de température constante égale à un degré, nous aurons : dT —— aTdt expression dont on tire par l'intégration LogT—— at+c. En déterminant la constante de manière que T soit égal à la différence initiale de la température du corps et de celle de l'air, on obtient, en désignant par A cette dif- férence initiale qui correspond à{—0, LogT=—— at LogA. Passant des logarithmes aux nombres , il vient — A0 e représentant la base des logarithmes naturels. Tou. it. CHA 41 Cette loi donne le moyen de trouver très-facilement la température du corps à un instant quelconque du re- froidissement, mais elle ne se vérifie que quand la dif- férence initiale des températures n’excède pas 30°; au- dessus , les résultats sont entièrement inexacts. 34. Quoique la loi de Newton ait été bientôt reconnue insuflisante , les expériences des physiciens ne jetèrent que bien peu de jour sur l’importante question du re- froidissement jusqu'au beau travail de MM. Petit et Dulong, couronné en 1818 par l’Académie des Sciences. Nous allons rapporter les résultats principaux de ce tra- vail, qui doit servir de point de départ pour toutes les recherches ultérieures. 55. Observons d’abord qu'un corps isolé au milieu d’une enceinte vide ne peut se réchauffer ou se refroi- dir que par l'échange de chaleur rayonnante qui s'o- père entre sa surface et celle de l'enceinte , tandis que, lorsque l'enceinte est pleine d’air ou de tout autre gaz, à cette première cause de variation de température se joint celle qui provient du contact du gaz. Or on con- clut des observations que , quand l'excès de la tempé- rature d’un corps liquide sur celle de l’enceinte demeure constant, la vitesse du refroidissement croit en propor- tion géométrique, dans une enceinte vide, lorsque la tem- pérature de l'enceinte croît en proportion arithmétique. 56. On entend par vitesse du refroidissement, à un instant quelconque la quantité de chaleur que perd le corps dans la première unité de temps qui suit cet in- stant; par exemple, si, après le temps f, le corps perd 5° de chaleur dans la première seconde, 3° dans celle qui suit, ete. Nous dirons qu'après le temps t la vitesse du refroidissement était de 5°, et qu’elle n’était plus que de 3° après le temps ti". Le nombre des degrés perdus dans l'unité de temps est donc ici, par rapport à la vitesse du refroidissement, ce qu'est l'es- pace pour la vitesse des corps en mouvement ; de sorte qu’en vertu de la loi des mouvemens variés, si Ÿ dé- signe la température du corps après le temps t et d la variation detempérature correspondante à la variation dt du temps, on a pour expression générale de la vitesse V du refroidissement, en observant que la différientielle d4 doit être prise négativement... (a) 37. Ceci posé, si Ÿ exprime l'excès de la température du corps sur celle de l'enceinte et 0 la température de cette enceinte, nous pourrons poser, d'après ce qui vient d’être dit (35)... (b) V—f(y)at, f (4) étant une fonction inconnue dont il s'agit de trou- ver Ja nature et 4 un nombre constant. 6 42 CHA Mais, dans le cas d'une enceinte vide, la vitesse de froidissement n'est évidemment que l’excès du rayon- nement du corps sur celui de l'enceinte; ainsi , comme le rayonnement est une fonction de la température, en désignant cette fonction par la caractéristique F, les quantités F (2-0), F (6) exprimeront les rayonnemens respectifs du corps et de l'enceinte, et on aura V=F(Y4-6)—F (6) d'où l'on tire, en comparant avec (b), f(p= CLIS EO. a ——— —— Développant la fonction F(Y-E6) par le théorème de Taylor, il vient o : roy 0) # à SF, 4 cent. a da ! agde, k:2 Or, quel que soit +, la fonction cherchée f (4) estindé- pendante de 9, donc tous les coefficiens de ce dévelop- pement doivent être des quantités constantes, et nous pouvons poser, # étant un nombre constant, dF(6) —. —= fn a°d9 ce qui donne, en intégrant, m 8 On a donc aussi m + 0 ; e+o= pet +e, et, par conséquent, F(4—+-6)— F (9) —=m af (at 1) — V, la constante C‘—C étant nulle, puisque pour £— o on doit avoir V—o. La loi du refroidissement dans le vide est donc défi- nitivement (1)... Y= ma (at — 1). La constante a, déterminée par les observations, a pour valeur 1,0077, quelle que soit la nature du corps refroidissant ; la constante m est un nombre variable pour chaque corps; sa valeur s'obtient en substituant dans (1) les valeurs de V, } et 0 données par une expé- rience. 38. En examinant la marche employée pour obtenir la formule (1), on reconnait que le premier terme de son second membre m & a* représente la chaleur émise par corps et le second m 4° la chaleur absorbée. Il en résulte que, si le corps se refroidissait daus une enceinte vide CHA complètement privée de pouvoirrayonnant, la vitesse du refroidissement serait maŸ; c’est-à-dire qu’elle croitrait alors en progression géométrique, les différences de température croissant en progression arithmétique. 39. Pour obtenir maintenant la température du corps à un instant quelconque en fonction de temps écoulé depuis l’origine du refroidissement , il suffit de substi- tuer dans l'expression (&) la valeur de V donnée par la loi (1), on obtient. ce qui donne un intégrant L 1 d —1 Ge = rage (106 En nn Cette relation fera connaître le temps nécessaire pour amener la température initiale au degré +, lorsqu'on aura déterminé, dans chaque cas particulier, le nom bre M et la constante C ; détermination qui s'effectue à l'aide de la formule même (2), en y substituant succes- sivement deux valeurs de : correspondantes à deux va- leurs de t, obtenues par l'observation. 4o. Lorsque l'enceinte dans laquelle s’opère le refroi- dissement est plein de gaz, les vitesses de refroidisse- ment se compliquent de l’action du contact du gaz, mais on peut calculer aisément cette dernière dans tous les cas, car il est évident que la vitesse de refroidisse- ment qui lui est due est égale à la différence entre la vitesse totale et la vitesse produite par le rayonnement, MM. Petit et Dulong ont constaté de cette manière 1° Que la nature de la surface est sans influence sur. les pertes de chaleur dues au contact seul des gaz ; 2° Que pour un même gaz sous la même pression, mais à des températures différentes, les pertes de chaleur sont les mêmes pour les mêmes différences de tempé- ralure ; 3° Que, lorsque l’élasticité du gaz varie en progres- sion géométrique, la. vitesse du refroidissement varie aussi en progression géométrique; si l’on suppose le rapport de la seconde progression égal à 2, le rapport de la première est 1,366 pour l'air, 1,501 pour l’hy- drogène, 1,451 pour le gaz acide carbonique, 1,415 pour le gaz oléfiant ; 4° Enfin, que, quelle que soit la nature du gaz, les vi- tesses croissent en progression géométrique, quand les différences de température croissent également en progression géométrique. En prenant 2 pour le rap- port de la dernière progression , celui de la première est 2,350. ; L'ensemble de toutes ces lois conduit à la formule (5)...0V = np CHA dans laquelle n est un nombre qui change avec la na- ture du gaz et les dimensions des corps, € un coefficient constant pour les différens corps, mais variable avec la nature du gaz, p la pression, Ÿ l'excès de la tempéra- ture, est b le nombre constant 1,233. Pour l'air, cette formule devient V — np°is : A CE Dans une enceinte rayonnante il faut ajouter à la va- leur de V donnée par (3) celle qui résulte de la for- mule (1). &1. Les formules précédentes vérifiées pour les li- quides dans une étendue de plus de 300° peuvent en- core s'appliquer à des corps solides de très-petites dimensions ; mais pour les autres la question devient d'une extrême complication, car la température des diverses parties n’est pas la même, et pour chacune de ces parties le refroidissement dépend non séulement de toutes les circonstances que nous venons de considérer, mais encore de sa position et de la conductibilité propre du corps. Nous ferons observer, en outre, que les tem- pératures doivent être mesurées sur le thérmomètre à air pour que les résultats calculés soient éxaëts. 42. De la chaleur spécifique. C’est au physicien sué- dois Wilke qu’ést due l’importante découverte des di- verses capacités des corps pour le calorique. Cet ingé- nieux observateur sut prouver en 1792, par des expé- riences très-simples, que les corps de nature différente qui montrent une température égale au thermomètre contiennent cependant des quantités de chaleur très- inégales. Si l’on plonge, en effet, un kilogramme de fer chauffé à 36° dans un kilogramme d’eau à 0°, on trouve que la température commune de ces deux corps, après que l'équilibre est établi, est seulement de 4° ; et comme en prenant les précautions convenables, leau reçoit précisément autant de chaleur que le fer en a perdu, il en résulte que la quantité de chaleur qui a fait baisser de 32° la température du fer n’a élevé celle de l’eau que de 4°, et qu'il faut, par conséquent, huit fois autant de chaleur pour augmenter où diminuer la tempéra- ture de l’eau d’un degré que pour changer d’un degré la température du fer, les masses étant égales. 43. Les quantités relatives de chaleur absorbées par un même poids des corps pour élever leurs tempéra- fures d’un même nombre de degrés se nomment cha- leurs spécifiques ou capacités calorifiques. Pour mesurer ces diverses capacités," on est convenu de les rapporter à celle de l’eau , prisé pour terme de comparaison, et on désigne sous le nom d'unité de chaleur la quantité de chaleur nécessaire pour élever un kilogramme d’eau d’un degré centésimal. 44. La capacité calorifique d'un corps est donc d’au- Fant plus grande qu’il exige plus de chaleur pour éprou- CHA 43 ver un changement de températufe d’un degré. Mais cette capacité peut être constante ou variable suivant que la quantité de chaleur est la même en un point quelconque de l'échelle thermométrique , ou qu’elle est différente. Par exemple, une même masse de fer a be- soin de plus de chaleur pour passer de 100° à 101° que de 0° à 1; aussi dit-on que la capacité calorifique du fer est variable et croissante. En général, le rapport des ca- pacités de deux substances est le même que celui des quantités de chaleur qu’elles prennent à poids égal et à la même température pour faire varier cette tempéra- ture d’une même quantité. Voici quelques capacités calorifiques déterminées par divers observateurs. CAPACITÉS CALORIFIQUES D'APRÈS LAVOISIER ET LAPLACE. Nom des substances. Capacités. AU ee ee ets ee lee cle 010009 HO à ot or op tables OCT ie CE SOA RE Étain. De LR Snere cdi 4 1-0 030470 Oxyde rouge de mercure.. « . « « + + « 0,0502 Kémbattus V3, 4er tetes ete TONI FOOD Verre:sans plorgb. .. ......:,........ 1100/1929 NQUIRÉ. sr cecheceeloheneter ones ste: et + MAOSTOUO Chaux vive, 5,1... 11... 077109 MED OlYE- SR Cliente - 11070000 Acide sulfurique (densité 1,85). . 0,3346 Acide nitrique (densité 1,36). . . . 0,6614 Solution de nitré (nitre », eau 8), . . . . o0,818% D'APRÈS DALTON. Vinaigresw . Lie RW T 4. NM 10 0;9200 Acide nitrique (densité 1,30).. , . . , . 0,6600 Acide hydrochlorique (densité 1,53). . . 0,6000 Acide sulfurique (densité 1,84)., , . 0,3500 Alcool (densité 0,81). . . . . . . 0,7000 Éther sulfurique (densité 0,76)... . . « . 0,6600 Elinbplass 25.01 0,1900 Chlorure de sodium. . 0,2300 D'APRÈS MAYER. Bois de pin.. . . . . . : 0,6500 —/deichéne. (#01. 0,5700 — de poirier.. 0,2000 D'APRÈS M. DESPRETZ. Alcool (densité 0,795). : . . . . . . : . 0,628 Éther sulfurique (densité 6,715). . : . : 0,520 Essence de térébenthine (densité 0,872). 0,472 44 CHA D'APRÈS MM. PETIT ET DULONG. Nom des substances. Capacités. Mercure 4... LICE CRD 0220 Platines eue 2 EE El 2100000 RE EE CAO 05 14 ADTMOINE ER CES 0 0007 ATCONt A Re RC 0,0557 Zinc ER Roc Re: «0e: 010,0027 CUITE RAT etes de ice ce 020040 D a PC 0 0010 Mer MNT A RM REC NEO OS T Ki OS CET SUD MS GR DE 01100 BIS MUR ee CE 0,0288 POMPES ET et Ce ete 0,0293 Or en pedeii.n SUPER € 000208 Éiainionrs ARLES ETS AS 0,0514 Dellure 2. PANIERS ei HO 0012 NiCRELE Mas dote CU DONS CS SR RER ee SOU PS PR ren le De CON ED MERE Re ele vecelete leo 2 ON PO D'APRÈS M. AYOCRADO. Garbone.: 00 10... So f2500 Phosphore-….. 2 2.1... Aéicls C0iS850 DSC: Goo cecoenos eve nes ee mare ale vie ro « MOROBTO ADR e 2 MR ne re scene dtuete HF BG00D 45. Les nombres de MM. Petit et Dulong se rap- portent aux capacités moyennes entre 0° et 100°; mais ces messieurs Ont reconnu que les capacités calorifiques des corps solides augmentent avec la température; par exemple, ils ont trouvé pour le fer : CAPACITÉ MOYENNE DU FER. De 0° à 100°.. , ... , . . 0,1098 De 0° à 200°.. . . . . : . 0,1150 Deo° à 300°.. .. .... o0,1218 De 0°à350°.. .. .... : 0,1255 46. Outre ces résultats très-remarquables, les mêmes physiciens ont découvert une loi fondamentale de la chaleur, en admettant toutefois la théorie atomique de la chimie moderne, c'est que les atomes des corps simples ont tous exactement la même capacité pour la cha- leur. Cette loi résulte du fait général, que la capacité d'un corps simple multipliée par le poids de son atome donne un produit constant. Plus récemment M. Newmann a trouvé, par la même voie, ‘que la capacité calorifique des atomes des corps semblablement composés est la même. 47: La capacité calorifique des gaz est beaucoup plus CHA difficile à déterminer que celle des solides, par l'extrême mobilité de leurs molécules, qui tendent sans cesse À s'échapper. On nomme capacité à pression constante la quantité de chaleur nécessaire pour élever la tempéra- ture d’un gaz d’un degré centésimal en lui permet- tant de se dilater sous une même pression, et capacité à volume constant la quantité de chaleur qui produit la même élévation lorsqu'on comprime le gaz à mesure pour que son volume ne change pas. Celle-ci est tou- jours plus petite que la première , parce que tous les gaz laissent échapper du calorique quand on les com- prime. D’après les belles expériences de MM" de la Roche ct Bérard, couronnées en 1813 par l’Institut de France, les capacités calorifiques à pression constante sont pour un même volume de gaz : Air atmosphérique. . . . 1,0000 Hydrogène... . . . . . . 0,9033 Acide carbonique... . . . 1,2583 Oxygène. . « - + . + - 0,970 Azote fee ce CP 0000 Oxyde d'azote... . . . «+ r,3503 Hydrogène carboné. . . 1,030 Oxyde de carbone... . . 1,0340 Vapeur d’eau.. . . . . . 1,9600 la capacité du volume de l'air étant prise pour unité. Ces capacités pour un même poids des gaz sont : Celle de l'air Celle de l'eau étant 1. étant 1. AIT CARRE ERIC 1,0000 0,2669 Hydrogène. "0 02>0/01 3,2936 Acide carbonique. . . . . 0,8280 0,2210 Oxygène. CAFE ICE RCE 0,8848 0,2301 NAN dont 5 © 0e 1,0318 0,2754 Oxyde d’azote. . . . . . 0,8878 0,2369 Hydrogène carboné.. . . 1,5763 0,4207 Oxyde de carbone... . . . 1,0805 0,2884 Vapeur d'eau. 4. . . . 3,1560 0,8470 La capacité des gaz à volume constant n'a point en- core été déterminée par des expériences directes, et il paraît sinon impossible, du moins excessivement diffi- cile de l'obtenir de cette manière, mais on peut la con- clure de la capacité à pression constante en admettant avec Laplace (Méc. céleste, liv. xn) qu’il ÿ a un rapport invariable entre les deux capacités d’un même gaz, prin- cipe qui du reste a été vérifié entre certaines limites. MM. Gay-Lussac et Welter ont trouvé pour le rapport des deux capacités de l'air 1e nombre 1,37244, qui s'é- carte assez sensiblement du nombre 1,421 déter< CHA miné plus récemment par M. Dulong à l'aide d’ex- périences d’une extrême délicatesse et dont l’exacti- tude ne laisse rien à désirer. Les autres résultats de ces expériences sont les suivans pour un même volume de gaz : Nom Rapport Capacités des des à volume constant, gaz. deux capacités. celle de l'air étant f. Air atmosphérique. . 1,421 1,000 Gaz oxygène. . . 1,415 1,000 Hydrogène... ... . 1,407 1,000 Acide carbonique.. . 1,338 1,249 Oxyde decarbone.. . 1,427 1,000 Oxyde d'azote. . . . 1,343 1,227 Gaz oléfiant. . .. 1,240 1,754 48. Les conséquences tirées de ces résultats par M. Dulong sont extrèmement importantes ; il admet : 1° Que les volumes égaux de tous les fluides élasti- ques pris à une même température et sous une même pression, étant dilatés ou comprimés subitement d’une même fraction de leurs volumes, absorbent ou dégagent la même quantité de chaleur; 2° Que les variations de température qui en résul- tent sont en raison inverse des capacités calorifiques à volume constant. 48 bis. Il est généralement admis que sous une même pression la capacité calorifique d'une masse gazeuse est indépendante de sa température. (Physique de Pouillet, tom.1, pag. 405).C'est ce qui résulte, en effet, de la loi de M. Gay-Lussac sur la dilatation uniforme des gaz. Ce- pendant une expérience du même physicien a fait con- clure à M. Péclet, dans la nouvelle édition de son Traité de Physique (tome 1, page 484), qu'à pression constante la capacité augmente avec la température. Si l'on doit adopter ce nouveau principe, il ne faudra plus compter sur la régularité des indications du thermomètre à air, et l’on se verra forcé de modifier singulièrement la théo- rie de la dilatation des gaz. On a fait peu d'expériences sur les changemens qu'é- prouvent les capacités calorifiques des gaz par suite du changement de pression pour un même volume de gaz déterminé. En opérant sur deux volumes égaux d'air atmosphérique, dont l’un supportait la pression moyenne 0,758 ct l’autre une pression de 1°,0058, MM. de La- roche et Bérard ont obtenu Pression. Capacités. OR 7D8 0. leve! 130000 MAODOBME NE... 01, 23096 et MM. Clément ct Désormes ont trouvé, de leur côté, CHA 45 toujours pour des volumes égaux d'air atmosphé- rique. Pression. Capacités. 1,0058.. 1,2150 0570807 1e TT IS DUO 0,3790.. 0,6950 0, 10090 10 0,5400 0,0950.. 0,3680 On peut donc admettre que la capacité calorifique d'un méme volume du même gaz croit avec la pression qu'il supporte; c'est-à-dire que de deux volumes égaux d'un même gaz celui qui a la plus grande densité a en même temps la plus grande chaleur spécifique ; les den- sités étant proportionnelles aux pressions lorsque les volumes sont égaux, Quant aux variations de capacité calorifique qui ré- sultent du changement de pression à laquelle une même masse gazeuse est soumise, changement qui fait varier son volume, tous les faits les mieux constatés et toutes les inductions les plus rationnelles ont fait poser comme un principe certain que : La capacité calorifique des gaz augmente quand la pression diminue. M. Poisson, soumettant au calcul les données de l'ex- périence, a obtenu la formule suivante, qui fait con- naître la capacité €’ d'un gaz sous une pression quel- conque P lorsqu'on connaît sa capacité c sous la pression moyenne de l'atmosphère, 0",76 HS /0;76N0 P (9 p étant le rapport des deux capacités à pression con- stante et à volume constant, c’est--dire 1,372 d'après M. Gay-Lussac et 1,421 d’après M Dalton. Il résulte de cette formule que, lorsque la pression se réduit à 4 ou 5 millimètres, la capacité calorifique de l'air devient supérieure à celle de l'eau ; ce qui explique en partie le froid si intense qui règne dans les hautes régions de l’atmosphère. 49. La connaissance des capacités calorifiques des vapeurs, et principalement de la vapeur d'eau, présente un grand intérêt depuis que cette dernière est devenue le plus puissant de nos agens mécaniques. Cependant elle n’a encore été fixée que par MM. de Laroche et Bérard, à l’aide de procédés sujets à beaucoup d'objec- tions; le nombre qu'ils ont trouvé, et que nous avons déjà rapporté, est 1,9000, à pression constante; la capa- cité semblable de l'air étant 1. I] est à désirer que M. Du- long publie bientôt le détail des expériences qui lui ont fait obtenir le nombre 1,5 pour le rapport des capacités calorifiques de la vapeur d'eau, à pression constante et 46 CHA à volume constant. Nous exposerons au mot VarEur toutes les propriétés de la vapeur d’eau qu'il est indis- pensable de connaitre dans ses applications aux arts in- dustriels. 50. Calorique de fluidité. Nous avons dit (14) qu'un corps solide ne pouvait devenir fluide ni un liquide de- venir gazeux sans qu'ils absorbassent une certaine quan- tité de calorique qui passe de l’état libre à l'état la- tent (15), et devient ainsi une partie constituante du corps, tant que ce corps persévère dans son nouvel état. Nous pouvons maintenant apprécier la quantité de ce calorique latent, qu'on nomme aussi calorique de flui- dité, à l’aide des principes qui viennent d’être exposés. Si l'on mêle, par exemple, un kilogramme de glace fondante ou à o° avec un kilogramme d’eau chaude à 75°, on trouve après quelques instans que la glace est entiè- rement fondue, et l’on a deux kilogrammes d’eau à 0°. Ainsi toute la chaleur que contenait l’eau a été absor- bée par la fusion de la glace, et ce corps n’est devenu fluide qu’en rendant latente la quantité de chaleur né- cessaire pour élever la température d’un kilogramme d'eau de o° à 55°. Le même procédé peut être employé pour mesurer le calorique de fluidité de tous les corps solides dont on connait la température de fusion (16); car, en versant un poids connu d’une substance, fondue à la tempéra- ture de sa fusion, dans une masse d’eau d’un poids et d'une température également connus, il est visible que, lorsque l'équilibre de chaleur sera établi, la tempéra- ture de l’eau aura subi un accroissement provenant de la quantité de chaleur latente devenue libre par la soli- dification, plus de celle abandonnée par la substance, devenue solide, pour se refroidir de la température de fusion. Cette dernière pouvant se conclure de la capa- cité calorifique de la substance, il devient facile de trou- ver la première. Soit, en ellet, P le poids du corps en fusion, T la température de la fusion, P'le poids de l'eau, y compris celui du vase qui la contient, T' sa température, C la capacité calorifique du corps à l’état solide, L' la température finale du mélange et + le ca- lorique de fluidité cherché; on aura MC (T—T") + M — M'(T'—T') et, par suite, at ES 4 ES CG a T— Pour être sûr, dans ces expériences, que le corps fondu n’ait point une température plus élevée que celle de sa fusion, il faut l’employer avant que la fusion soit devenue tout-à-fait complète, ou lorsqu'il commence à se solidifier. CHA Black a trouvé de cette manière que le calorique ab- sorbé par une masse d'étain pour se liquéfier est sus- ceptible d'élever la température d’une masse égale d’eau de 277°,77. Aucune autre expérience n'a été faite sur les corps métalliques. 51. Calorique d’élasticité. On nomme ainsi le calo- rique latent absorbé par un liquide qui se vaporise. Il peut se mesurer par un procédé analogue au précédent. Supposons que de la vapeur d’eau bouillante soit con- duite dans une masse d’eau froide et s’y condense ; la température de l’eau froide se trouvera encore élevée par tout le calorique latent devenu libre lors de la con- densation et par l’excès de la température d’ébullition. On pourra donc calculer encore le calorique d’élasticité à l’aide de Ja formule précédente. L'unité prise pour mesurer le calorique latent des corps soit solides, soit fluides, est la quantité de cha- leur nécessaire pour élever d’un degré centésimal la température d’une masse d’eau égale en poids à celui de ces corps. Par exemple, lorsqu'on dit que la chaleur latente de la vapeur d’eau est de 550, il faut entendre qu’un kilogramme de vapeur renferme une quantité de calorique capable d'élever de 550° la tempé- rature d’un kilogramme d’eau. C’est de cette manière qu'il faut concevoir les nombres suivans trouvés par M. Despretz. CHALEUR LATENTE DES VAPEURS. D'eau et 551 D'alcool. 5 208 207,7 D’éther sulfurique. . . . 96,8 D'essence de térébenthine. 76,8 Le nombre de la chaleur latente de la vapeur d’eau trouvé par M Despretz diffère de celui qui est généra- lement adopté d'après les expériences de M. Gay-Lussac, confirmées par celles de MM. Clément et Desormes ; ce dernier est 550. Rumfort avait trouvé 557, Southern 550, Watt 527, et M. Dulong 543. 52. Deux opinions opposées ont été émises sur le phénomène de la vaporisation des liquides : d’après Southern, la quantité de calorique nécessaire pour faire passer un corps liquide quelconque à l’état gazeux serait indépendante de la température de ce corps, ou, en d’au- tres termes, le calorique de vaporisation serait constant, et par conséquent la quantité totale de chaleur renfer- mée dans la vapeur croîtrait avec sa température. D’a- près MM. Clément et Desormes, le calorique de vapo- risation serait, au contraire, d'autant moindre pour un même liquide que la température de l’ébullition serait plus élevée; par exemple, la quantité de chaleur néces- saire pour volatiliser un kilogramme d’eau primitive- ment à 0° étant 650, elle n’est plus que 550 pour cette CHA eau à 100°, que {do pour cette même eau à 200°, et ainsi de suite; de sorte qu’à 650° le calorique de vaporisa- tion serait nul, quoique la vapeur une fois formée ren- ferme toujours la même quantité de calorique d’élasti- cité. Les physiciens ne se sont point encore prononcés sur cette question, qui est d’un très-haut intérêt pour les machines à vapeur; mais nous pensons que l'opinion de Southern est inadmissible. 53. Production de la chaleur. 11 existe deux sources différentes de chaleur; les unes sont permanentes, comme les rayons solaires, la chaleur du globe terrestre et les rayons stellaires; les autres sont accidentelles, comme les actions chimiques, la pression, la percussion, le frottement et les changemens d'état des corps. La théo- rie du développement de la chaleur, et les phénomènes qui en résultent d’après l’une ou l’autre de ces sources, sont entièrement hors de notre plan, et nous deyons nous borner à signaler ici les résultats qu’il importe le plus de connaître dans les applications de la chaleur comme force mécanique. 54. Lacombustion de diverses substances est lemoyen le plus généralement employé pour produire la chaleur dont on a besoin dans les arts industriels. Le combus- tible est alors placé dans un foyer ou appareil particulier, et le corps qu’on veut échauffer est exposé à la chaleur rayonnante qui émane du combustible en ignition. La perfection de l’appareil consiste visiblement dans la plus ou moins grande quantité de chaleur qu’il est suscep- tible de transmettre, et doit s’apprécier d’après le rap- port entre la chaleur transmise et la quantité absolue de chaleur produite. On évalue cette quantité absolue de chaleur par le nombre de degrés dont un kilogramme . de combustible, élève, en brûlant, la température d’un kilogramme d’eau, et c’est elle qu’il importe principa- lement de connaître pour diriger habilement l'emploi du combustible, et ne pas le perdre infructueusement dans des appareils peu judicieux, comme on ne le voit que trop communément. D'après les expériences de MM. Clément et Desormes, la quantité de chaleur absolue fournie par divers com- bustibles est la suivante : Bois; environ. . . . . . . 3000° Charbon de terre. . . . . #000 Charbon de bois.. . . . . 7050 Tourbe environ. . . . . 3000 Il en résulte qu’un kilogramme de charbon de terre peut vaporiser, en brûlant, 10 kilogrammes, 76 d’eau à la température initiale de o°, en admettant qu'un kilo= gramme d’eau à o° exige pour se transformer en va= peur 650° de chaleur (52). 55. C’est principalement dans la production de la va- peur d'eau qu'on peut reconnaître l'importance de la CHA 4 question que nous ayons signalée au paragraphe 52, Sup- posons, pour la mettre dans tout son jour, que l’eau d'une chaudière, primitivement à 50°, soit portée à l’é- bullition par 155° de chaleur communiquée, et propo- sons-nous de trouver la quantité de charbon nécessaire pour produire d’abord l’ébullition et ensuite la vapori- sation complète d’un kilogramme de cette eau. D'après Southern, la quantité de chaleur fournie par le combustible doit être 135°530°—685°, Ainsi, puis- qu'un kilogramme de charbon brûlé donne 57000°, il faudra pour vaporiser un kilogramme d’eau 685 k = 0 ,978 de charbon; 7000 ou, ce qui est la même chose, un kilogramme de char bon produira 7000 685 — 10,219 de vapeur. D'après MM. Clément et Desormes, la quantité de chaleur nécessaire pour vaporiser un kilogramme d’eau à 30° étant 650°— 50° — 620°, il faudra seulement 620 7000 —= 0',808 de charbon, et un kilogramme de charbon brûlé produira 7000 k — = 11 ,200 de vapeur. 620 »?9 I Quand on considère l'énorme force vive que peut dé- velopper un kilogramme de vapeur, on est vraiment surpris que la science en soit encore à ne pouvoir opter entre ces deux résultats. 56. Les nombres du n° 54 ont été obtenus par des ex- périences assez précises pour qu'on puisse les employer avec confiance comme des termes de comparaison ; de sorte qu'on doit évaluer moyennement à 11 kilogram- mes la quantité de vapeur que peut produire un kilo- gramme de charbon ; mais, comme il est impossible de recueillir dans les fourneaux ordinaires la quantité ab= solue de chaleur émise par les combustibles, on ne sau- rait espérer qu'une moindre production. Dans les chau- dières des anciennes machines à vapeur de Watt, un kilogramme de charbon brûlé vaporise seulement 6 ki- logrammes d'eau, tandis que dans les chaudières plus parfaites des machines de Woolf, il en vaporise 8 kilo- grammes. (Voy. Vareur.) Ouvrages à consulter sur les divers points de la théo- rie de la chaleur: Annales de Chimie et de Physique, tome 9, 20, 25, 40, 45, 48. Fourier, Mémoire sur la Chaleur ; Péclet, Traité de la Chaleur ; Poisson, Traité de Mécanique, 2° édit.; Théorie de la Chaleur; et les Traités de Physique de MM. Desprets, Pouillet et Péclet. FR 48 CHA CHAMEAUX. (Mée.) Espèces de pontons qu’on em- ploie dans les ports, dont la profondeur n’est pas sufli- sante pour faire entrer ou sortir les vaisseaux. Les. chameaux présentent une application très-ingé- nieuse des lois de l’hydrostatique, dont on peut encore tirer parti pour remettre à flot les navires submergés. Ils ont un fond plat et fort large ; un de leurs côtés est concave et suit assez exactement la courbure des vais- seaux pour qu'il puisse s’y appliquer de manière à l’em- brasser dans le plus grand nombre de points possibles ; les autres côtés sont perpendiculaires au fond. Lorsqu’on veut faire sortir du port un vaisseau qui tire trop d’eau pour marcher seul, on adapte les chameaux à ses flancs, après les avoir remplis de la quantité d’eau suffisante pour que leur immersion soit de niveau avec la quille du vaisseau. Dans cet état, on les fixe solidement en faisant passer plusieurs cordages ou grelins sous la quille; ces grelins remontent dans l’intérieur des chameaux de cha- que côté, et vont aboutir à des treuils placés sur les ponts des chameaux, qui les tendent et les retiennent de ma- nière que les deux chameaux ne font plus qu’un même corps flottant avec le vaisseau. Alors on épuise l'eau des chameaux à l’aide de pompes; et à mesure que tout le système devient plus léger, par l'épuisement, il s'élève et finit par pouvoir manœuvrer dans le port. Quand le vaisseau est sorti du port, on remplit de nouveau les chameaux d’eau, pour rendre au vaisseau sa quantité nécessaire d'immersion, et enfin on les détache. La même série d'opérations est employée quand , au lieu de faire sortir un vaisseau, il s’agit de le faire entrer dans le port. CHAPELET VERTICAL. (Hydraul.) Machine des- tinée à élever l’eau. Un chapelet vertical se compose 1° d’un tuyau cy- lindrique de bois,'appelé buse, dont l'extrémité inférieure plonge dans l’eau qu'on veut épuiser; 2° d’une chaine sans fin, garnie de plateaux ou rondelles de cuir gras à distances égales. Cette chaine tourne sur une roue ar- mée de pointes de fer et traversée par un axe portant des manivelles à ses extrémités; elle est tendue à sa par- tie inférieure par un appareil qui permet de la diriger con- venablement, et elle parcourt la buse qu’elle entoure du dehors au dedans. Lorsque cette machine est en mouvement, les pointes de fer saisissent successivement les chaînons, et la chaîne monte; le plateau qui arrive à l'orifice inférieur de la buse y prend l’eau qui est au- dessous du précédent et l’élève avec lui jusqu’au dégor- geoir. Le diamètre des rondelles de cuir doit être plus grand que celui de la buse, pour qu’elles ne laissent re- tomber que la plus petite quantité possible d’eau. La buse a ordinairement de 4 à 6 mètres de longueur sur un diamètre de 0", 19 à 0”, 16. CHA Cette machine est employée pour les épuisemens où il faut verser l’eau à une hauteur de plus de 4 mètres; mais elle s’engorge facilement et elle exige un entretien onéreux. Boistard estime que le travail d’un homme, à l’aide de cette machine, est d'environ 13 à 14 mètres cubes d’eau élevés à 1 mètre en une heure de temps; ce résultat est à peu près le même que celui déduit par Perronet de la comparaison de vingt-deux chapelets. Pour comparer l'effet utile du chapelet vertical avec ce- lui qu’on peut tirer du travail de l’homme dans les au- tres machines, il faut évaluer les effets observés en unités dynamiques, aujourd’hui généralement admises (Voy. Force), c’est-à-dire les comparer à un poids de 1000 kilogrammes élevé à un mètre. Or, le nombre d'heures de travail ne pouvant pas dépasser 8, avec ce genre de machines, qui exige une vitesse de 20 à 3o tours de manivelle par minute, le travail d’un homme pen- dant 8 heures produit l'élévation de 8X 15"-°, 63 à un mètre, savoir 119"*°*, 04 ou 119040 kilogrammes, sa- voir : 119 unités dynamiques. Ainsi, en admettant que l'effort exercé par l’homme sur la manivelle soit équiva- lent à 192 unités dynamiques (Voy. Force), il en ré- sulte que l’effet utile du chapelet vertical est environ 0, 69 de la force employée. CHAPELET INCLINÉ. (Hydraul.) Machine qui sert aux épuisemens comme la précédente. Elle ne diffère du chapelet vertical que par ses plateaux, qui sont en bois et carrés, et qui se meuvent dans une buse quadran- gulaire. Le chapelet incliné entraîne une plus grande perte de force motrice que le chapelet vertical; aussi est-il peu employé. Perronet estime que la quantité d’eau éle- vée à 1 mètre par un homme, en une heure de temps, à l’aide de cette machine, ne dépasse pas 11"+°, 13. C’est donc une production journalière de 89 unités dy- namiques, et l’effet utile n’est que 0,51 de la force mo- trice. CHARNIÈRE UNIVERSELLE. (Méc.) Appareil qui sert à transmettre le mouvement de rotation d’un axe à un autre axe de position variable. Les deux axes sont terminés en deux branches formant un demi-cercle a et b (PI. 4, fig. 8), dont les diamètres se croisent perpen- diculairement en c. Chacun des demi-cercles, et par conséquent l’axe auquel il appartient, est parfaitement mobile autour de son diamètre; de sorte que l’un de ces axes ne peut être en mouvement sans faire mouvoir l’autre. Si l’angle des deux axes surpassait 45°, cette charnière simple ne pourrait plus être employée, et il faudrait avoir recours à la double charnière dont la fi- gure 9 indique suffisamment la composition. La figure 10 représente une charnière universelle d’une autre forme CHE qu’on nomme aussi joënt universel ou joint brisé; elle est destinée à transmettre des forces plus considérables que les précédentes. L'emploi de ces diverses articula- tions entraine toujours une grande perte de force par le frottement qui résulte des pressions énormes qu’elles supportent. CHEMIN DE FER. (Mée solides et unies, de fer, placées dans les endroits que doivent pareourir les roues des voitures, pour en dimi- nuer le frottement et rendre le roulage plus facile. Les bandes de fer sont généralement désignées sous le nom anglais de rails, quoiqu’on ait proposé de leur appli- quer celui de charrières. Il existe en ce moment trois systèmes différens de chemins de fer, savoir : à orniéres élroiles, à ornières plates, à une seule ornière. Dans le premier système, le plus généralement employé, le chemin se compose d’un double rang de barres de fer parallèles, posées à demeure sur des fondations en pierre et saillantes au- .) Chemin garni de bandes dessus du sol; la distance des deux rangs est égale à la largeur des voitures, de manière que les roues portent sur les barres, où elles sont retenues par des rebords fixés à leur circonférence. C’est, à proprement parler, les roues qui sont à ornières. Dans le second système, les barres sur lesquelles marchent les roues sont garnies d’un rebord, et alors les roues ont leur circonférence unie ct sans aucune partie saillante. Le troisième sys- tème, qui n’a point encore élé exécuté sur une grande échelle, se compose d’une seule ornière étroite élevée d’un mètre environ au-dessus du niveau du sol. Les voitures destinées à rouler sur cette espèce de chemin doivent être divisées en deux caisses suspendues, des deux côtés de la voie, à une forme en fer portant deux petites roues. Chemins à ornières étroites. Le premier chemin de cette nature a été construit en 1680 pour conduire les char- bons des mines de Newcastle à la rivière de Tyne. Dans l'origine, il consistait en pièces de bois portées sur des madriers de même matitre; on commença par recou- yrir ces pièces de bandes de fer dans les endroits où elles étaient exposées aux plus fréquentes dégradations, puis on substitua bientôt généralement l’usage du fer coulé à celui du bois. Depuis cette heureuse innova- tion, les propriétaires des principales mines de houille de l'Angleterre et de l'Écosse firent établir des che- mins de fer destinés au transport de leurs produits, et l'on comprit bien vite les grands avantages que pouvait retirer le commerce de ce nouveau mode de communi- cation, lorsque surtout l'application de la machine à va- peur comme force motrice vint reculer bien au-delà de tout ce qu’on aurait osé espérer les limites de la vitesse du transport. Tom, ax CHE 49 L'exemple de l’Angleterre, bientôt suivi par les États- Unis, a donné une grande impulsion à l’Europe, que la France n’a pas été la dernière à ressentir. Toutes les spéculations sont maintenant dirigées vers les chemins de fer avec beaucoup plus d'enthousiasme que de prudence; et nous pouvons craindre que les constructions dispen- dieuses qu’on s'apprête à exécuter sur tant de points ne deviennent une cause de ruine générale. Ii est reconnu déjà que le transport des marchandises, présenté dans l'origine comme le produit le plus certain des chemins de fer, est insuffisant pour les alimenter, et l’on est ef- frayé de l'immense quantité de voyageurs que réclame l'eniretien d’une ligne médiocre. On a calculé que le chemin de fer de Paris à Saint-Germain ne peut ren- dre 5 pour °} du capital employé qu’en transportant annuellement un million de voyageurs ! Que devien- dront tant de capitaux enfouis dans des déblais et des remblais stériles, si, comme le pense M. Arago, de nou- veaux progrès dans les moyens de locomotion sont non seulement probables, mais prochains ; et si, comme le prouvent les essais de M. Dietz et ceux d’autres per- sonnes, le problème d’une rapide circulation peut être résolu sans frais sur les chemins ordinaires ? Mais cette question sort du plan de notre Dictionnaire, et nous de- vons nous borner à indiquer, autant que le comporte la nature de cet ouvrage, les principales dispositions em- ployées dans la construction des chemins de fer. Ainsi que nous l’avons dit, un chemin à ornières étroites se compose de deux élémens distincts : de blocs de pierre, posés de distance en distance pour servir de supports, et de barres de fer placées bout-à-bout sur ces blocs, de manière à former des lignes continues. Lors- qu’on emploie la fonte de fer, les barres doivent avoir la forme la plus propre à les rendre susceptibles d’une égale résistance dans toute leur longueur ; quand on se sert de fer forgé, les barres sont simplement des prismes quadrangulaires, et on peut alors leur donner beaucoup plus de longueur en disposant convenablement les points d’appuis. Le premier soin à prendre est donc de niveler le ter- rain sur lequel on veut établir la route et d’y disposer les blocs de pierre, soit sur le sol même, lorsqu'il est assez ferme, soit sur des fondations particulières, lors- qu'ilest mou. Dans le premier cas, après avoir battu la place où doit se trouver le bloc, on le met sur un lit de gravier fin pour qu'il porte également dans toutes ses parties. La distance de deux blocs est déterminée d’a- près la force qu’on donne à l’ornière ou au rail. La longueur ordinaire des barres est d'environ 91 centi- mètres dans les meilleurs chemins en fonte de l’Angle- terre ; la figure 1, pl. 6, représente le profil d’une barre de fonte, la figure 2, son plan, et la figure 5, sa coupe transversale. Les bouts des barres se réunissent dans une "” 50 CHE pièce de fer coulé, nommée le siége (fig. 4), qui est fixée sur chaque bloc de pierre; l'épaisseur au milieu en C (fig. 1) est d'environ 114 millimètres, et la largeur du bord supérieur de 50. On varie ces dimensions suivant le poids des chariots qui doivent parcourir les routes. Depuis quelque temps on préfère le fer forgé à la fonte, qui a l'inconvénient de se rompre sous des chocs médiocres. Les premières dépenses sont plus considé- rables, mais l’entretien du chemin est plus facile, moins coûteux, et les accidens plus facilement réparables. Les barres de fer forgé offrent un très-grand avantage, ou- tre l'augmentation de force qu’on obtient par leur em- ploi, c’est qu’on peut leur donner de grandes longueurs, ét diminuer par conséquent le nombre des joints, qui sont les parties du chemin les plus difficiles à mainte- nir nettes et unies. Une barre de fer EF (fig. 5) soutenue par quatre points d’appuis E, C, D, F, est près de deux fois plus forte dans son milieu C D, qu’une petite barre AB (fig. 6) égale à GD simplement soutenue par ses deux extrémités. On peut rendre la force d’une longue barre à peu près égale dans toutes ses parties en divisant sa longueur en » (fig. #), et en prenant 5 de ces parties pour la distance des supports du milieu. Tredgold, qui a fait de nombreuses expériences sur la résistance du fer, assure que, quelque soit le nombre des supports in- termédiaires, on peut rendre cette résistance sensible- ment uniforme en établissant entre les espaces, vers les bouts et ceux du milieu, le rapport des nombres 2 : 3. Les roues des chariots destinés à marcher sur les che- mins à ornières étroites sont communément garnies à leur circonférence de deux rebords formant une ornière dans laquelle entre le rail comme une languette dans sa rainure; mais On a reconnu que cette disposition en- traîne des frottemens latéraux, et on est parvenu, sinon à les éviter entièrement, du moins à les diminuer en faisant le bord des roues légèrement courbé et en ne leur donnant qu’un seul rebord (fig. 11 et 12). De cette maniere, la voiture tend d’elle-même à reprendre sa po- sition d'équilibre sur le rail quand elle en a été écartée par quelque déviation dans la direction de la force trac- trice. Le tirage des chariots sur les premiers chemins en fer s’effectuait par des chevaux, et on établissait pour cet effet une voie pavée ou ferrée entre les deux rangs de rails. Aujourd’hui, des machines à vapeur, dites ma- chines locomotives, sont exclusivement chargées de ce ti- rage; les voitures ou chariots qu'une machine locomo- tive doit entraîner se nomment waggons; on attache les waggons les uns à la suite des autres et à la suite de la locomotive par des chaînes de fer, de manière à former un convoi pour chaque locomotive en particulier. La figure 9 représente un de ces convois. Chemins à ornières plates. Les ornières plates n’ont CHE été employées jusqu'ici que pour des chemins de peu d'étendue ; elles offrent le grand avantage de pouvoir se placer et se déplacer très-promptement, ce qui permet d'en former des chemins temporaires pour un service passager. La figure 9 présente la coupe verticale d’une ornière plate B, de son support C et de la roue sans rebords qui se meut sur l’ornière. La figure 10 en pré- sente le plan. Le moyen employé le plus communément pour fixer les ornières plates consiste à les maintenir avec des cloux ou boulons sur des traverses dormantes en bois. Lors- que la route doit être permanente, on enfonce des quar- tiers de bois dans les supports en pierre, et on fixe l’or- nière avec de grands cloux enfoncés dans le bois. La disposition indiquée dans les figures 8 et 10 donne beau- coup de facilité pour mettre les ornitres en place et les enlever : chaque ornière est garnie d’une arête oblique E ou D (fig. 13) qui entre dans le bloc de pierre, de sorte qu'elles se maintiennent mutuellement sans qu’il soit besoin de les clouer. Pour faciliter leur déplace- ment, chaque trentième ornière d’une ligne a son arte perpendiculaire comme on le voit en E. La-figure 15 montre la configuration d’un bout d’une arête; H en est le rebord ou le renflement droit qui maintient la roue, T la partie plate sur laquelle la roue tourne ; D une arête et K un renflement en arrière pour rendre l’ornière plus solide sur le bloc de pierre. Chemin à une seule ornière. Voici, d’après Tredgold, la description et les avantages de cette nouvelle dispo- sition : « L'idée de ce chemin, inventé par M. Palmer, est neuve et ingénieuse. La voiture est portée sur une or- nitre unique, ou plutôt sur une ligne de barres de fer élevée de g1 centimètres (3 pieds anglais) au-dessus du niveau du sol, etappuyée sur des piliers placés à distances égales et à trois mètres environ l’un de l’autre; la voi- ture consiste en deux réceptacles ou caisses suspendues, des deux côtés de la voie, à une forme en fer, ayant deux roues d'environ 50 pouces de diamètre. Les bords des roues sont concaves et embrassent exactement le bord convexe des barres qui forment la voie; et le centre de gravité de la voiture, soit qu’elle soit vide ou pleine, se trouve placé si fort au-dessus du bord supérieur de la voie, que les deux caisses restent en équilibre et que leur charge peut être fort inégale sans qu'il en résulte d'inconvyénient, la largeur dela voie qui leur sert comme de pivot était d'environ 10 centimètres. Les barres sont faites aussi de manière à pouvoir s’ajuster et être main- tenues droites et unies. » Les avantages de ce mode sont de rendre le frot- tement latéral moins considérable que dans le système des ornières étroites ; de défendre mieux le chemin con- tre la poussière ou toute autre matière qui peut tendre CHE à retarder la marche des voitures; enfin, lorsque la sur- face du terrain fait beaucoup d’ondulations, de per- metire d'exécuter le chemin sans être obligé de creuser pour le mettre de niveau, plus que cela n’est indispen- sable pour rendre praticable le sentier dans lequel mar- che le cheval qui traîne la voiture. » Nous pensons, ajoute Tredgold, que ce genre de chemin paraitra très-supérieur à tous les autres, pour le transport des lettres et paquets et pour toutes les voi- tures légères, pour lesquelles la vitesse est l’objet le plus important, étant convaincus qu’il est avantageux pour ces sortes de voitures que la route se trouve assez élevée pour être exempte des interruptions auxquelles sont exposés les autres chemins en fer. » Les journaux du mois d’août dernier annonçaient qu’on colportait dans le monde industriel le prospectus d’un nouveau système de chemins de fer qui doit ren- verser tous les systèmes connus jusqu’à ce jour. «ILs’a- git, disaient-ils, de voies de communication suspendues, n'ayant qu’un seul rail, et dispensées de tout déblais et achats de terrains par expropriation forcée. Ce nouveau système ne peut être que celui de M. Palmer, amélioré si l’on veut, mais dont l’idée principale est émise de- puis plus de douze ans. Nous verrons aux mots FromremenT et Vareur les cir- constances diverses de la locomotion sur les chemins en fer, dont nous n’avons voulu donner qu’une idée géné- rale dans cet article. CHEVAL. (Méc.) De tous les moteurs animés, le cheyal est sans contredit le plus précieux et celui dont les services sont les plus utiles et les plus multipliés; et quoique les progrès de l’industrie tendent à substituer partout les forces si puissantes des moteurs physiques à celles des animaux, la force du cheval n’en demeure pas moins un immense moyen mécanique, susceptible d’'ap- plications nombreuses et variées. Mais, pour tirer de cette force tout le parti possible, il est essentiel de l’em- ployer de manière à lui faire produire le plus grand effet utile avec le moins de fatigue, et par conséquent de connaître les modes d'application les plus favorables, ce que l'expérience seule peut apprendre, tout en la su- bordonnant cependant aux lois générales que nous al- lons rappeler. Le travail eflectué par une machine est toujours re- latif à la quantité d’action (Voy. ce mot) que peut four- nir Le moteur, Un moteur étant donné, le but principal qu’on doit se proposer dans son emploi est donc d’en obtenir la plus grande quantité d'action possible ; ainsi, en désignant par P leffort exercé par le moteur à son point d'application, effort qu’on peut toujours comparer à la pression d’un certain poids, par V l’espace que par- court ce point d'application dans l’unité de temps et CHE 51 dans le sens de l'effort P, et par t la durée du travail journalier, PV représentera la quantité d’action fournie par le moteur dans l'unité de temps, PV£ la quantité d'action journalière, et le problème sera ramené à ren- dre le produit PV£ un maximum. Or, la mécanique ra- tionnelle nous apprend (Voy. Macnine, tome n1) qu’on ne peut jamais augmenter un des facteurs du produit PV sans diminuer l’autre, etlorsque le moteur est animé, il en est de même du produit PV£, dont un des facteurs ne peut augmenter qu'aux dépens des autres, car l'effort dont un animal est susceptible est d'autant moins grand qu’on prolonge dayantage sa durée. Il est donc essen- tiel de déterminer par l'expérience les relations qu'ont entre eux les trois facteurs P, V, #, afin de régler l’action de l'animal de manière à donner la plus grande valeur possible au produit PVt. s L'action des animaux en général est sujette à varier d’après un si grand nombre de circonstances, et les ob- servations connues jusqu'ici sont encoresi peu décisives, qu'il est impossible d'établir rigoureusement lesrelations des facteurs du produit PV£; mais ces observations éta- blissent toutefois un fait général très-important, c’est que la quantité d'action journalière que peut fournir un animal varie ayec la nature du travail qu'il fait. Des travaux différens peuvent ainsi ne pas causer le même degré de fatigue, quoique la quantité d’action soit la même. Lahire, qui s’est occupé le premier de recherches com- paratives sur la force des hommes et celle des chevaux, a observé que trois hommes, chargés chacun de 100 li- vres, monteront plus vite et plus facilement une mon- tagne un peu raide qu’un cheval chargé de 300 livres, et il en a conclu ayec raison que l’homme a un grand avan- tage sur le cheval quand il s’agit de monter, tandis que le contraire a lieu lorsqu'il s’agit de tirer horizontale- ment, Car on sait, par une expérience commune, qu'un cheval tire de cette manière autant que sept hommes. Plus tard Camus, gentilhomme lorrain, auteur du Traité des forces mouvantes, rechercha la meilleure disposition à donner aux traits des chevaux pour rendre le tirage plus facile, et il prescrivit de les placer horizontalement à la hauteur du poitrail, disposition vicieuse qui fut gé- néralement adoptée, jusqu’à ce que Deparcieux, par un examen approfondi de la question , ait fait voir que, pendant le mouvement de traction, des traits ainsi pla- cés deviennent inclinés à l’horizon, parce que le cheval baisse son poitrail pour se porter en avant lorsqu'il tire un fardeau. Pour que l'effet du tirage soit le plus con- sidérable, il est nécessaire, en effet, que les traits soient parallèles au plan parcouru ; mais cette condition ne se- rait point obtenue, si, dans l’état de repos ou lorsque le cheval ne fait aucun effort , les traits n'étaient un peu iaclinés à l'horizon en allant du poitrail au point d’ar- 52 CHE rêt. M. de Prony, dans sa Nouvelle architecture hydrau- lique, a mis cette vérité dans tout son jour. Le tirage ayant été facilement reconnu le mode d'ap- plication le plus avantageux de la force du cheval, on a fait un grand nombre d’expériences sur l'effort de trac- tion dont cet animal est susceptible, et on a trouvé qu'un cheval de force moyenne peut produire pendant quelques instans une traction de 560 kil. Cette traction momentanée, qui varie entre 300 et 5oo kilogrammes, est ce qu’on nomme la force absolue des chevaux ; on la mesure à l’aide d’instrumens appelés dynamomètres (Voy. ce mot.) Lorsque l’animal doit exercer une traction con- tinue d’une durée de plusieurs heures, son effort moyen rarie du quart au cinquième de son effort absolu, sui- vant Ja vitesse du mouvement et le temps du travail. La mesure des forces par le dynamomètre n’est pas celle qui est généralement adoptée; on prend aujour- d'hui pour terme de comparaison un poids donné, élevé ou transporté à une distance donnée, comme un kilogramme, par exemple, transporté à un mètre dans une seconde de temps. D’aprèsles expériences de Watt et Boulton, la force moyenne de traction d’un cheval dans une journée de travail de huit heures est suffisante pour élever un poids de 33000 livres anglaises à la hauteur d’un pied anglais par minute, ou, ce qui est la même chose, 76 Kilogrammes à 1 mètre par seconde. Cette expression élémentaire de la force du cheval réduite à 75 kilogrammes, a été proposée par M. le comte de Chabrol, pour servir d'unité sous le nom de dyname, dans l’appréciation de la force des machines à vapeur, et depuis on a pris l’habitude d'appeler cheval de vapeur la force capable d'élever 75 kil. à 1 mètre par seconde de temps. Ainsi, lorsqu'on dit qu’une machine à vapeur est de la force de 10 chevaux, on exprime qu’elle peut élever 750 kil. à 1 mètre par seconde. Il est important de distinguer la force réelle d’un cheval de celle qui est employée à produire un effet utile, car un cheval consomme tout aussi bien sa force en marchant sans être chargé qu'avec une charge quelcon- que. Dans le premier cas, tout son effort musculaire est employé pour transporter son propre corps, tandis que dans le second une partie de cet effort agit sur le far- deau, et c’est seulement cette dernière qui produit un ef- fet utile. Quand un cheval marche sans être chargé, la distance la plus grande qu’il peut parcourir sans éprou- ver un excès de fatigue capable de l'empêcher de re- commencer de la même manière les jours suivans, est évidemment la limite de la vitesse qu’il peut prendre ; ici il n’y a point d'effet utile, et il n’y en a même pas lorsque le cheval consomme toute sa force à trainer une voiture vide, quoiqu'il ne puisse plus se mouvoir avec la même vitesse. L'effet utile est encore nul si la charge est assez considérable pour que le cheval ne puisse lui CHE imprimer un mouvement continu. Or, entre ces limites de vitesse et de force, il doit y avoir un terme moyen, qui correspond au maximum d'effet utile, et c’est ce maximum qu'il est nécessaire de connaître pour tirer le meilleur parti de la force du cheval. Tredgold, qui a fait un grand nombre d'observations sur Ja force des chevaux, donne les évaluations suivantes de la plus grande vitesse qu’un cheval non chargé peut prendre suivant la durée de sa course. Nous les avons traduites en mètres. DURÉE PLUS GRANDE PLUS GRANDE DE VITESSE VITESSE LA MARCHE. PAR HEURE. PAR SECONDE. mm Heures. Mètres. Mètres. 1 25657 6,55 2 16737 4,65 5 15079 3,80 a 11748 5,26 5 10621 2,90 | 6 9656 2,68 | 7 8850 2,16 | 8 68388 2,92 | 10 7403 2,06 | Le même ingénieur a trouvé que la vitesse qui répond au maximum d'effet utile est la moitié de la plus grande vitesse du cheval non chargé. Ainsi, pour un cheval qui travaille 8 heures par jour, la vitesse ne doit jamais dépasser 1",16 par seconde, et 1°,65 s’il ne travaille que 4 heures. Le taux moyen des chevaux plus faibles n’est pas aussi élevé, dit-il, mais la différence doit plu- tôt porter sur la charge que sur le temps du travail. On ne doit pas perdre de vue que, d’après ce que nous avons exposé au commencement de cet article, l'effort exercé par le cheval pour produire un effet utile P doit dimi- nuer à mesure que la vitesse V ou que le temps é du tra- vail augmentent. Ainsi, en admeitant avec Navier que pour un cheval qui travaille 8 heures par jour à un ma- nège le produit PV£ ou 8PV ait une valeur moyenne re- présentée par le nombre 1164000, on a dans l'unité de temps, qui est ici une heure, PV —145500; si l’on veut donc que le cheval marche avec sa vitesse maximum de 1",16 par seconde ou de 4194" par heure, il faut faire V— 4194, et l'on trouve pour la force correspondante — 55 environ, c’est-à-dire que la force de traction du cheval ne doit pas dépasser 35 kilogrammes pour qu'il puisse étre en CHE état de produire journellement le même travail. Dans le cas où l’on voudrait que l'effort de traction fût de 45 K., on aurait P —45et La vitesse ne devrait donc pas dépasser 5233 mètres par heure, ou à peu près 0",9 par seconde. Dans le résumé qu'il a donné de ses recherches pro- pres et des meilleures de celles qui avaient été faites avant lui, sur l'évaluation des divers effets utiles qu’on peut tirer de la force des chevaux, Navier estime à 27720 unités dynamiques l'effet utile d’un cheval attelé à une charrette et marchant au pas. Pour comprendre ce résultat, il faut se rappeler que l'unité dynamique se compose de 1000 kil. transportés à un mètre; alors la charge moyenne du cheval, non compris la voiture, étant de 700 kil. et sa vitesse de 1°,1 par seconde ou de 3960 mètres par heure, l’espace parcouru en 10 heures est de 59600 mètres; or 700 kilogrammes portés à 59600 mètres ou 39600 fois 700 kil. — 27700000 kil. portés à un mètre, étant la même chose, ce dernier nombre, ramené à l'unité dynamique, donne 27720 unités dynamiques. Voici l’ensemble de tous les résultats signalés par Navier : 1° Cheval transportant des fardeaux sur une char- rette et marchant au pas, continuellement chargé : Poids transporté. . . . . . . . 700 kil. DAÉESSEIPARSECONdE 1,1 Durée du travail. . . . . . . . 10 heures. Effet utile exprimé en unités dy- HAMIQUES. ele 27720 2° Cheval attelé à une voiture et marchant au trot, continuellement chargé : Pordsitransponté. WWW. 0 .0.0550kil. Vitesse par seconde. . . . . . 2",2 Duréeidu travail mener nus datrhset fs Nombre d'unités dynamiques. . 12474 3° Cheval transportant des fardeaux sur une char- rette au pas, et reyenant à vide chercher de nouvelles charges : Poids transporté.. . . . . . . 700 kil. Vitesse par seconde. o",6 Durée dutrayail. . . - . . . . 10 heures. Nombre d'unités dynamiques. . 15120 4° Cheval chargé sur son dos, allant au pas : 120 kil. 1,1 BOIS PORTÉES Mare os e -+ à Vitesse par seconde. . . . . .. Durée durtravail 1.4. 0 . 10 heures. Nombre d'unités dynamiques. . 47952 CHE 53 5° Cheval chargé sur son dos, allant au trot : 80 kil. 2",2 POÏdS POTTER eee een ohetie Vitesse par seconde. . . . . . . Durée dutravail.. . . . . . . . n" heures. Nombre d'unités dynamiques. . 4435 6° Cheval attelé à un manége et allant au pas : Effortexer cé Melle ee Le. 45 kil. Vitesse par seconde. . . . . . 0®,9 Durée dutravail.. . . . . .. 8 heures. Nombre d'unités dynamiques. . 1166 7° Cheval attelé à un manége et allant au trot : HHOTÉ EXErCE cercle en 30 kil. Vitesse par seconde, . . . . 2 Düréerduitravail. MN 4 his Nombre d'uries dyna iques. 972 M. Minard a obtenu per la moyenne, entre neuf ex- périences faites sur divers manéges, 1148 unités dyna- miques pour l’effet utile des chevaux marchant au pas. Ce résultat différe si peu de ceux de Navier, que quoique plusieurs auteurs en aient adopté d’autres d’une valeur plus grande, il paraît constant que l'effort moyen du cheval appliqué à un manége, lorsque le tirage s'opère horizontalement à la hauteur du poitrail, ne peut être évalué à plus de 1164 unités dynamiques ; la journée de travail étant de 8 heures, l’effort de traction 45 kil. etla vitesse 1,1 par seconde. Le rapport entre la force de traction et la charge, sui- vant la nature de la route, n’est pas encore suffisamment connu. Sur une mauvaise route couverte de cailloux, le frottement peut s'élever au tiers de la charge, tandis que sur une bonne route payée il peut n’aller qu’à ‘/,,. Sur un chemin de fer bien tenu, le rapport du frottement à la charge ne s'élève pas à {/,,,, de sorte que la force motrice n’a pour ainsi dire à vaincre que le frottement qui a lieu sur l’essieu des roues, et qu'un seul cheval peut produire sur un chemin de cette espèce autant d'effet que 8 chevaux sur une route ordinaire. L'application de la force du cheval ou halage des ba- teaux est celle qui produit le plus grand effet utile. Dans les canaux du nord, cet effets’élève jusqu’à 1875000 uni- tés dynamiques. Mais la vitesse ne dépasse pas 0°,7 par seconde. Une plus grande vitesse ne produirait pas un effet aussi considérable, parce que la résistance de l’eau croît comme le carré de la vitesse. Cependant, des ex- périences faites en Angleterre en 1833 ont montré qu'on peut obtenir une très-grande vitesse sur les canaux sans consommer une plus grande quantité de force. MM. Houston et Graham, inventeurs de ce nouveau mode de halage, amenèrent d'Écosse, sur le canal de la grande jonction, le bateau en fer le Swellow, construit pour servir à leurs expériences, Après l'avoir mesuré 54 CHE avec exactitude et chargé d’un poids équivalent à celui du nombre des passagers que peut contenir ce bâtiment, long de 21 mètres et large de 1",80, on le conduisit dans la partie droite du canal, à environ cinq miles de Pad- dington , et les chevaux furent lancés avec une vitesse que l’on fit varier entre 6400 et 18000 mètres à l’heure, on remarqua que la vitesse de 6400 à 12800 mètres oc- casionnait un remous et des ondulations considérables, mais qu’au-delà de 12800 mètres, cet effet diminuait progressivement. La force de traction indiquée par un dy- namomètre diminuait également à mesure que la vitesse augmentait, et les observateurs demeurèrent convain- cus que si la vitesse avait pu devenir plus grande, l’agi- tation aura fini par être insensible. Un fait si contraire, au premier abord, à la théorie admise sur la résistance des fluides, ne pouvait que pro- voquer les doutes des savans sur les assertions de M. Graham; mais M. Rennie, qui pensa d’abord qu’on devait attribuer cette diminution de résistance à ce que lebateau, marchant avec une grande vitesse, s’élevait au- dessus de l’eau, répéta les expériences et mit hors de doute cette importante particularité. Depuis, un service régulier de bateaux en fer est établi sur le canal d'É- dimbourg et de Glascow et sur celui de Lancastre, pour le transport des voyageurs et des marchandises, avec une vitesse de 16000 mètres à l'heure (environ 4 lieues de poste) et, disent les journaux anglais à qui nous em- pruntons ces détails, à un prix moitié de celui qu’on payait avant l’établissement de ce service. Un résultat si avantageux prouve évidemment que les canaux of- friront des moyens tout aussi rapides de communica- tion que les chemins en fer, lorsqu'on voudra substituer à la force des chevaux celle des machines à vapeur. On évalue communément à 14 ou 15 mètres par seconde la plus grande vitesse que puisse prendre un cheval de course dans une marche de peu de durée. La vitesse au galop est moyennement de 10 mètres. La vitesse au grand trot de. , . . . . . 4 La vitesse au trot ordinaire de.. . . . , 3 La vitesse au petit trot de. . , . . . . . 2,2 La vitesse au pas de, : , :.. ..,+ 1,7 Nous ayons donné plus haut les vitesses moyennes, relatives à la durée de la marche, d’après Tredgold, mais nous devons faire observer que les auteurs sont loin d’être d'accord sur ces nombres, et que, malgré les nombreuses recherches dont les moteurs animés ont été l’objet, les points les plus importans de leur théorie ne sont pas encore complètement éclaireis. ( Voy. Honue. } CHÈVRE. (Méc.) Appareil triangulaire dont on se sert pour former un point de suspension lorsqu'il s’agit COL d'élever des fardeaux. Une chèvre se compose de deux pièces de bois qui se touchent au sommet et sont écar- tées dans leurs extrémités inférieures ; ces pièces sont unies par des traverses et forment un triangle isocèle. COLONNE D'EAU. (Mydraul.) La machine à co- lonne d’eau, dont la première idée est due à Belidor, sert à transmettre la force motrice d’une chute. Elle con- siste en un gros corps de pompe, dans lequel se meut un piston qu'une haute colonne d’eau pousse alternati- vement vers le haut et vers le bas. Cette machine, perfectionnée par le célèbre Reïchen- bach, est une des plus ingénieuses et des plus simples qu’on ait encore produit ; nous emprunterons à M. Fla- chat le résumé qu'il a donné dans sa Mécanique indus- trielle, de la description complète faite par MM. Pouillet et Leblanc, de la machine à colonne d’eau des mines de Berztergarden en Bavière. L'objet de cette machine est de faire mouvoir des pompes destinées à élever l’eau salée des mines. La force motrice est une chute d’eau de 116 mètres donnant 18 litres par seconde. « Gette eau arrive par le tuyau a (PI. 6, fig. 2 et 3) et son introduction dans la machine est réglée par la valve b. La machine est représentée (fig. 2) au moment où le piston ® a terminé sa course ascendante et dans la fig. 5, au moment où la course descendante est finie. Nous al- lons d’abord examiner le premier moment. » La descente du piston est provoquée par la pression de l’eau motrice qui y arrive en descendant par le corps de pompe g et en passant au-dessus du piston À. Le piston v, piston principal, contenu dans le gros corps de pompe 7, 8, est lié dans le même axe avec les pistons æ, du corps de pompe 5, 6, eté, du corps de pompe 4. Le corps de pompe 5, 6 est plein d’eau, mais quand le piston æ descend, cette eau s'échappe par le tuyau s, et trouve au haut du corps de pompe g un orifice destiné à son écoulement. Quant au piston f, il agit sur l’eau sa- lée contenue dans le corps de pompe 4. Cette eau, venue par aspiration par le tuyau 5, étant refoulée par le pis- ton #, soulève la soupape 1 et monte par le tuyau 2. » L’axe intermédiaire entre les pistons v et £ porte une double branche dans l’une desquelles, w, est pratiquée une rainure où glisse l'extrémité s d’un levier sr q, dont l'axe est enr. Cette rainure est calculée de façon que lorsque les pistons +, ®, t arrivent à la fin de leur course, la rainure se termine, et pesant sur l’extrémité s du le- vier, s’abaisse, comme on le voitfig. 2, faitremonter l’ex- trémité q, et avec cette extrémité, une bielle à laquelle sont aitachés deux petits pistons p, %»# jouant dans un pe- tit corps de pompe immédiatement latéral au corps de pompe où jouent les pistons 7 et k. » Aussitôt que ce mouvement a eu lieu, le mouve- COL ment descendant du piston principal s'arrête ainsi que celui des pistons æ et t, qui sont solidaires avec lui. L’eau motrice continue d'arriver et de presser sur les pistons g eth ; le piston À étant plus grand que le piston g, est sol- licité par une force plus grande ct devrait l’entrainer ; mais il ne peut pas descendre plus loin qu’on ne le voit fig. 2, parce que la tige inférieure du piston 7 s'y oppose; en même temps, l’eau motrice descend par le tuyau n 0, passe par m, et pénétrant par un petit orifice que tenait fermé tout-à-l’heure le piston supérieur avant qu’il eût été relevé, elle vient exercer un mouvement d'impulsion de haut en bas contre le piston 7. Ce piston solidaire des deux pistons g et qui se font équilibre sous l'impulsion contraire de l’eau motrice, détermine leur ascension si- multanée, et le piston k vient fermer ainsi la communi- cation entre l’eau motrice et le piston principal. » Mais l’eau motrice trouve en même temps ouvert devant elle, sous le piston g; le tuyau y par lequel elle vient agir sous le piston + qu’elle force à remonter, en- traînant avec lui le piston v et le piston f. Le piston v chasse devant lui l’eau contenue dans le corps de pompe 7. 8 et la fait passer dans le corps de pompe où joue le piston }, et où elle s'écoule par le tuyau e. Quant au pis- ton f, en s’élevant il aspire de l’eau salée. » Mais le piston vense relevant agit sur le levier srq, et relevant s fait baisser q; alors les deux petits pistons sont baissés. L'eau motriee ne peut plus entrer sous le piston j; ainsi qu'on le voit fig. 1 ; alors elle peut exercer son action sur les deux pistons g et h, et comme celui-ci est plus grand que le premier, il est forcé de descendre. La communication se trouve ainsi rétablie entre l’eau mo- trice et le piston principal v, et le mouvement de des- cente recommence. Le robinet d est un robinet à air : il est fermé quand la machine marche; quand on veut arrêter son mouvement, on ferme la valve a; le robinet n, l’eau s’écoule par le tuyau e, et l’onrend de l'air à la machine parle robinet d.» La figure 5 donne le plan de la pompe d’eau salée à la hauteur marquée dans la fig. 2 par la ligne ponctuée. La figure 4 donne le plan de la machine à la hauteur marquée sous le piston X de la fig: 5 par la ligne ponc- tuée. On voit que tout le jeu de cette machine se règle par deux petits pistons, et que si l’on ferme le robinet n du tuyau n0, l’eau ne pouvant plus arriver sous le piston ÿ, la machine est nécessairement arrêtée. Il résulte des observations faites par M. Baillet sur les machines à colonnes d’eau établies en Hongrie, que ces machines utilisent environ les 4/10 de la force mo- trice. Celle qué nous venons de décrire, considérée comme le chef-d'œuvre de Reichenbach, rend les 0,51 de la force qu’elle reçoit. La machine à colonne d’eau doit être préférée aux COL 55 roues à augets toutes les fois que la chute a plus de 13 à 14 mètres de hauteur. On peut l’employer à mettre en mouvement un appareil quelconque en adoptant à la tige du piston principal; un organe qui transforme le mouvement de va-et-vient en un mouvement continu. M. Juncket a établi deux de ces machines, en 1831, dans un puits de la mine de Huelgoat en Bretagne. COLONNE OSCILLANTE. (Æydraul.) Cette ma- chine hydraulique a été proposée en 1812 par M. le marquis Manoury d’Ectot, comme offrant le moyen d’é- lever une portion de l’eau d’une chute au-dessus de son niveau. Quoiqu'on n’ait pu encore l'employer avec avantage, l’idée fondamentale de sa construction, qu’au- cune machine connue n'avait pu suggérer à son autcur, est trop ingénieuse pour ne pas commander l’attention. La colonne oscillante consiste dans ün tuyau descen- dant du bief supérieur R (PL. #, fig. 1) recourbé verti- calement à son extrémité inférieure dd. Cette extrémité est fermée par une plaque dans laquelle on a percé un orifice circulaire C qui répond à celui du tuyau B placé verticalement au-dessus sans être en côntact, A l’orifice C se trouve un diaphragme circulaire dont le diamètre est plus petit que celui de l’orifice et qui est posé un peu au-dessous pour que l’eau affluente trouvé une ouver- ture libre. L’eau du réservoir arrivant en dd avec une vitesse acquise par sa chute, tend à sortir par l’orifice annulaire formé par le diaphragme c et les bords dé l’o- rifice circulaire dd; la disposition de cet orifice annu- laire augmente les effets de la contraction de la veine fluide et forme un cône dont le sommet doit rentrer d’une certaine quantité dans le tuyau B, ce qui déter- mine la distance qui doit séparer les deux tuyaux À ct B. Sur le diaphragme un petit cône d’eau stationnaire, f, se forme ; l'eau s’élance dans le tuyau B et monte à une hauteur & égale à une fois et demie celle de la chute, si le tuyau est cylindrique ; mais s’il est conique, elle s'é- lève à des hauteurs plus grandes et variables en raison des dimensions du cône; arrivée à son maximum d’é- lévation elle tend à redescendre, s’introduit dans le cône d'eau stationnaire f, fait diverger la veine fluide, et l’o- blige à jaillir en dehors en forme de nappe, par l'intervalle qui sépare les deux tuyaux jusqu’à ce que le tuyau B se trouve entièrement vide ; alors les directions du jet d’eau se redressant, la contraction de la veine fluide a lieu de nouveau, et le premier effet recommence. Ce mouve- ment d’oscillation à lieu par des intervalles de temps parfaitement égaux entre eux. Sa production exige que la grandeur et la figure du diaphragme soient assujetties à certaines conditions que l'inventeur avait détermi- nées par l’expérience. Pour recueillir une partie de l'eau élevée, il faudrait couper le tuyau B au-dessous du point d'élévation a, alors le produit de chaque oscillation sœ 56 COM rait la colonne d’eau comprise entre la coupure et le point a et la dépense, la colonne comprise entre cette coupure et l'extrémité inférieure dd. Cet appareil, dans lequel il n’existe aucune partie mo- bile, est un des plus remarquables de ceux qu’a inventés M. Manoury d’Ectot. COMMUNICATION DU MOUVEMENT. (Méc.) La communication du mouvement peut s'effectuer de deux manières différentes : par pression et par percussion. La première espèce de communication s’observe dans toutes les machines mues par des moteurs dont l’action est con- tinuo, tels que les animaux ou les poids qui exercent une traction. La seconde, dans les machines à percus- sion et dans celles où sont employés des mouvemens alternatifs où de va-et-vient. Le mouvement communi- qué par pression croît toujours dans l’origine par de- grés insensibles jusqu'à ce qu’il ait acquis toute son intensité, et la force vive du moteur se transmet à la ré- sistance sans déperdition, tandis que dans le mouve- ment communiqué par percussion il y a toujours une déperdition de force d'autant plus grande que les chocs sont plus violens ou queles changemens de direction et d'intensité sont plus brusques. Si l’on examine une machine mue par une force de pression et dans laquelle, lorsque le mouvement est ré- glé, les efforts exercés aux points d'application du mo- teur et de la résistance sont constans, on reconnaît que, lorsqu'elle part du repos pour commencer ä se mouvoir, l'effort du moteur est toujours plus grand et celui de la résistance plus petit qu'ils ne seront quand la ma- chine travaillera. Cette différence des deux forces pro- duit le mouvement, et la vitesse augmente peu à peu, comme pour un corps soumis à l’action de deux forces accélératrices agissant en sens contraire dont l’une l’em- porterait sur l’autre. À mesure que la vitesse augmente, l'effort de la résistance croît et celui du moteur diminue, et il arrive bientôt un instant où ces efforts ont respec- tivement les valeurs qu’il faudrait leur donner pour met- tre la machine en équilibre ; alors les deux forces se détruisent, et la machine ne se meut plus qu’en vertu du mouvement acquis, lequel, à cause de l’inertie de la ma- titre, reste nécessairement uniforme tant que la puis- sance et la résistance se font équilibre. C’est ainsi que lorsqu'une voiture chargée va partir, on voit les chevaux obligés d'exercer un effort très-su- périeur à celui qui est nécessaire une fois que la voi- ture est en mouvement. La même chose arrive encore lorsqu'on veut faire passer la voiture d’un mouvement plus lent {un plus rapide. Pour comprendre les causes de ces phénomènes, il faut observer qu’on ne peut mettre un corps quelconque en mouvement qu’en détruisant d’une part toutes les COM résistances étrangères qui s’y opposent, et de l’autre, la force d'inertie propre de ce corps, qui, à défaut de ré- sistances étrangères, le maintiendrait seule dans son état de repos. Dans le premier moment, le moteur doit done exercer un eflort égal à la somme des résistances et de la force d'inertie, tandis que lorsque cette dernière est une fois surmontée, il n’a plus besoin de développer qu'un effort égal aux résistances pour que le corps per- sévère dans son état de mouvement, en vertu de la loi d'inertie. 11 faut observer que, lorsqu'il s’agit de machines, on doit entendre par résistance, non seulement les obsta- cles au mouvement qui naissent du travail que la ma- chine effectue, mais encore ceux qui résultent de la constitution physique de ces machines, tels que les frot- temens, la raideur des cordes, la résistance des milieux où les corps se meuvent. Ainsi la quantité d'action transmise par le moteur est toujours plus grande que la quantité d’action de la résistance proprement dite ou que l’effet utile produit par la machine. Si les efforts exercés aux points d’application du mo- teur et de la résistance ne devenaient pas constans lors- que le mouvement est établi, comme nous l’avons sup- posé dans ce qui précède , la machine prendrait un mouvement irrégulier qu'il est toujours avantageux d’é- viter. Nous verrons aux mots VoLanr et PENDULE CONIQUE les moyens de régulariser les mouvemens des ma- : chines. La perte de force vive qu’entraînent tous les chocs, de quelque nature qu’ils soient, doitles faire éviter avec soin dans les machines, car pour en obtenir le plus grand ef- fet possible, il est essentiel qu’elles soient construites de manière à ce que le mouvement ne change jamais que par degrés insensibles. Quant à celles qui, par leur na- ture même, sont mises en jeu par des forces de per- cussion comme les moulins à vent, certaines roues hy- drauliques, etc., tout ce que l’on peut faire de mieux, c’est de les garantir de tout changement subit qui ne serait pas essentiel à leur constitution. Pour tenir compte des effets des chocs dans le mou- vement des machines , il faut savoir que le principe de la conservation des forces vives qui règle le choc des corps parfaitement élastiques (Voy. Cnoc, tome 1.) n’a lieu que pour ces seuls corps, et que la perte de force est d'autant plus grande que l'élasticité des corps qui se choquent est plus imparfaite. Lorsque les corps sont parfaitement durs, il existe cette loi: La différence des forces vives, avant et après le choc, est égale à la somme des forces vives qu'auraient les mo- biles, si, après le choc, les masses se mouvaient avec les vi- tesses perdues où gagnées. Désignons par M et M'les masses de deux corps durs, par V et V' leurs vitesses respectives ayant Le choc et COM par v leur vitesse commune aprés le choc, nous aurons, (Foy. Cuoc, tom. 1)... (1) __MY+HNMY se A: ES EE Formule dans laquelle on donnera le signe — à l’une des vitesses V, V'siles corps, au lieu de se mouvoir dans la même direction avant le choc, se mouvaient dans des directions opposées. Or, v étant la vitesse commune après le choc, la vi- tesse perdue par la masse M est V— », et la vitesse per- due par la masse M'est V—v; nous nous servons généralement du mot vitesse perdue, parce que les ex- pressions V—v, V'—v comprennent le cas d’une vitesse gagnée lorsque v est plus grand que V ou V'; ainsi, dans le cas où les masses se mouvraient avec ces vitesses per- dues, la somme de leurs forces vives serait : M (V—0) EM (V—0) ; mais la somme des forces vives avant le choc est MV? + M'V'? et, après Le choc, Mo? + M'v*, donc en vertu de la loi énoncée on doit avoir MV2-MV2— (MM) o = M (V—0) M (V'—0) Il suflit en eflet de développer le second membre de cette équation et d’y substituer ensuite, à la place de MV-—+M'V', sa valeur (M + M )v qui résulte de l’ex- pression (1), pour le rendre identique au premier. Ceci posé, admettons qu’un corps dur appartenant à une machine dont la masse est M éprouve un choc qui fasse varier instantanément sa vitesse d’une quantité fi- nie v, la force vive qu’il auraiten se mouvant avec cette xitesse v serait M”, et par conséquent la perte de force vive qui résultera dans Le système de l'effet du choc sera cette même quantité Mv?, laquelle serait produite par une quantité d'action égale à Mo? (Voy. Force vive). Telle est donc la quantité d’action consommée inutile- ment par le moteur. Si P désigne le poids du corps choqué, sa masse M sera exprimée par Fa g étant la force accélératrice de la pesanteur ou le double de l’espace que parcourt dans la première seconde de sa chute un corps qui tombe li- brement (Voy. Pons), et la quantité d’action consom- mée aura pour expression : qu'on peut évaluer en nombres. Dans les cas où des chocs semblables se répéteraient à la suite d’intervalles de temps égaux à T, il en résul- Ton. ur. COM 57 terait une consommation de quantité d'action qui se- rait, par unité de temps, On voit, d'après ces considérations, que le perfec- tionnement le plus utile qu’on puisse introduire dans une machine, lorsque sa nature le permet, c’est de sub- stituer les pressions aux percussions et les mouvemens continus aux mouyemens alternatifs, ou du moins de régulariser ces derniers de manière qu’au moment des changemens de direction les vitesses soient Les plus pe- tites possible. COMPOSITION DES MACHINES. (Mée.) Le but général d’une machine est de transmettre le mouve- ment produit par un moteur, de manière que la force qu’il développe puisse effectuer un certain travail. Pre- nons pour exemple une des machines les plus simples, le treuil, et supposons qu'il soit employé pour élever à la surface du sol les déblais d’un puits en construction; le travail à exécuter est ici le transport des terres du fond du puits à son extrémité supérieure, et ce transport a lieu par un panier qui monte verticalement pendant que la force appliquée aux leviers A de la roue du treuil (PI. 12 des deux premiers volumes) imprime un mou- vement de rotation au cylindre EF qui fait enrouler au- tour de ce cylindre la corde D à laquelle est attaché le panier. Le mouvement produit par le moteur est donc un mouvement cérculaire, tandis que celui de la masse élevée est un mouvement rectiligne, d’où l’on voit que l’arrangement des diverses pièces de la machine a non seulement pour effet la communication du mouvement, mais encore sa transformation en un autre d’une nature différente. Ce que nous venons d'observer dans le treuil peut s’appliquer à toutes les autres machines; générale- ment, la force motrice agit dans un plan, et la résistance principale, celle sur laquelle se produit l'effet utile, est dans un autre, de sorte que le problème général de la composition des machines consiste à disposer convena- blement des organes mécaniques capables de transmettre et de modifier le mouvement, soit en changeant sa na- ture, soit en faisant varier sa vitesse, soit enfin en le répartissant sur divers points, La transformation du mouvement forme une des par- ties les plus essentielles et les plus importantes de la science des machines, car il ne faut jamais perdre de vue que plus on multiplie les pièces ou appareils sus- ceptibles de donner cette transformation, et plus on augmente les résistances que le moteur doit vaincre avant de produire l'effet utile qu'il s'agit d'atteindre ; les meilleures machines sont celles qui transmettent de 8 58 coM la manière la plus directe l’action de la force motrice, et qui ne contiennent que les pièces mobiles absolu- ment nécessaires pour changer suivant les besoins la di- rection ou la nature du mouvement. Tous les mouvemens qu’on emploie dans les arts mé- caniques peuvent être rangés en deux classes différen- tes : ils sont continus ou alternatifs. (Voy. ce mot.) Chacune de ces classes comprend trois espèces de mou- vemens : les mouvemens rectilignes, les mouvemens circu- laires et les mouvemens suivant des courbes déterminées. Un quelconque de ces mouvemens étant donné, le transformer en un autre de nature différente ou de même nature, tel est, comme nous l’avons déjà dit, le problème fondamental de la composition des machines. Tout appareil destiné à modifier un mouvement est un organe mécanique. Les deux classes de mouvemens présentent les vingt et une combinaisons, deux à deux, suivantes : de continu, rectiligne, à alternatif, Le mouvement rectiligne continu } . : continu. ? : circulaire. « , ' peut étre transformé en, . . , . alternatif. continu. d’après une courbe à alternatif, continu. rectiligme. . ; alternatif. Le mouvement circulaire continu continu. 4 , Circulaire MR peut être transformé en.. , , . alternatif, : : continu. d’après une courbe . alternatif. rectiligne. alternatif. Le mouvement continu d'après nne } circulaire. alternatif, courbe pent être transformé en continu. d'après une courbe ; alternatif, alternatif, circulaire. . , . . alternatif. peut être transformé en, . . . . ; ; eu d’après une courbe, alternatif, rectiligne. Le mouvement rectiligne altern: | ‘ Le mouvement circulaire M cu + «+ « . alternatif, peut être transformé en. . . d’après une courbe, alternatif, Le mouvement alternatif d’après une courbe peut étre transformé | d’ après une courbe, alternatif, Gibson dis dos Le problème particulier qu'offre chacune de ces com- binaisons a sa réciproque qui constitue un problème inverse. Nous allons décrire les organes les plus usuels inventés jusqu'ici pour la solution de ces divers pro= blèmes. S Ï. TRANSFORMATION DU MOUVEMENT RECTILIGNE CONTINU. 1° En mouvement rectiligne continu. Les poulies et les moufles donnent la solution la plus ordinaire de cette question. Par exemple, lorsqu'on élève un poids à l’aide d’une corde qui passe sur une poulie fixe, la puissance et la résistance agissent dans des directions différentes, coM mais les Mouvemens sont rectilignes. Nous nommons ces mouvemens continus, quoiqu'ils se terminent au moment où le poids a atteint sa plus grande élévation, parce qu'ils s’exécutent sans aucune rétrogradation pen- dant toute leur durée. Les seuls moteurs capables de produire des mouvemens rectilignes réellement conti- nus sont l’air, l’eau et la vapeur. On range parmi les organes mécaniques capables d’o- pérer cette première transformation divers instrumens très-connus dont on se sert pour tracer des parallèles. Telles sont les doubles règles représentées dans les fi- gures 1, 2 et 3 de la PI. 8. Le problème de faire mouvoir une Jongue ligne droite parallèlement à elle-même a beaucoup occupé les premiers constructeurs des métiers à filer le coton dits mull-jennys. Dans ces métiers, les chariots qui por- tent les fuseaux, et qui ont de 6 à g mètres de long, s’éloignent et se rapprochent alternativement des bancs où s'opère le tirage des fils, et il est essentiel qu’ils con- servent le plus exact parallélisme pour que tous les fils soient également tendus. Ce n’est qu'après avoir épuisé les appareils les plus compliqués et les plus dispendieux qu’on a imaginé, en Angleterre, le moyen très-simple indiqué dans la fig. 4. aa représente le chariot monté sur quatre roues ; une corde cd, dont les extrémités c et d sont attachées à deux points fixes, vient passer sur les poulies bb, ainsi qu’une autre corde ef qui entoure ces poulies dans un autre sens, et dont les deux extrémités cet f sont également fixes. Les points d’arrêts 6, d, e, f, sont disposés de manière que les deux cordes sont par- tout également tendues, et que les lignes cd et ef sont parallèles. Le chariot étant perpendiculaire aux direc- tions des lignes cd et ef, ne peut se mouvoir que paral- lèlement à lui-même lorsqu'on applique au point d la puissance qui doit le mettre en mouvement. — Un coin e (fig. 5), qu’on fait glisser entre deux doubles montans b et c, au-dessous d’un autre coin f, que huit goupilles ou que huit rouleaux empêchent de s’écarter à la droite ou à la gauche des montans, tout en le laissant s'élever, résout encore le même problème ; car, à mesure que ce coin s’avance horizontalement, la surface du coin f monte verticalement et parallèlement à sa première position. Cette transformation de mou- vement est employée dans les pédales à sourdine du forte-piano. - — On peut se servir d’une disposition semblable pour transporter un mouvement rectiligne continu dans un autre plan que celui où il s’exécute. Supposons que le coin e supporte sur sa face supérieure une règle À mo- bile entre deux tenons. Ce coin, en glissant contre l’ex- trémité inférieure de la règle garnie d’une roulette, la forcera de monter; de manière que cette règle aura un mouvement rectiligne dont la direction peut faire un ——_———— à COM angle quelconque avec celle du mouvement du coin. En ajoutant un troisième coin g qui fasse corps avec le second coin f, et lui appliquant la règle X, on pourra modifier à volonté la direction et la vitesse du mouve- ment. — Le Bélier hydraulique (Voy. ce mot) de Montgol- fier offre une ingénieuse transformation du mouvement rectiligne continu d’un courant d’eau, en un autre mou- vement rectiligne continu, qui est celui de l’eau ascen- dante. 2° En mouvement rectiligne alternatif. Le cylindre d’une machine à vapeur, celui de la machine à co- lonne d'eau, et-la colonne oscillante de M. Manoury d’Ectot (Voy. ces divers mots), opèrent cette transfor- mation. Un flotteur qui monte et descend alternative- ment dans un yase que remplit un courant d’eau et que vide ensuite un syphon, en offre encore un exemple. La contraction et la dilatation des corps matériels par les yariations de la température, sont également une trans- formation du mouvement rectiligne continu en mouve- ment alternatif, dont M. Molard a fait une très-belle application pour redresser deux murs du Conservatoire des Arts et Métiers. 3° En mouwment circulaire continu. Une poulie.qui tourne sur son axe lorsqu'on tire la corde qui l’enve- loppe, donne la solution de ce problème. Le treuil, le cric et la vis, produisent aussi la transformation réci- proque du mouvement circulaire continu en mouve- ment rectiligne continu. — M. de Prony a imaginé l’organe très-simple in- diqué dans la fig. 6, pour transformer le mouvement circulaire en un mouvement rectiligne d’une vitesse aussi petite qu’on peut le vouloir. / est un cylindre partagé en trois parties ; les deux parties extrêmes gh et if portent deux vis de pas égaux qui tournent dans les écrous a ete; la partie du milieu Ai porte une vis dont le pas diffère de celui des vis gh et if, et qui se meut dans un écrou mobile b retenu par une languette d dans une rainure ou patin, de manière qu’il ne peut se mouvoir que le long de cette rainure; à chaque tour de la manivelle &, l'écrou b décrit un espace égal à la dif- férence du pas de la vis du milieu avec le pas des vis extrêmes. On peut remplacer une des deux vis extrêmes par un axe simple, ce qui simplifie cet appareil suscep- tible de nombreuses applications. — Les roues hydrauliques transforment le mouve- ment rectiligne continu d’un courant d’eau en mouve- ment circulaire continu. Il en est de même des moulins à vent. La vis d'Archimède produit la transformation ré- ciproque (Voy. ces divers mots). 4° En mouvement circulaire alternati f. Divers organes donnent la solution de cette question et de sa récipro- que. Tel est le balancier hydraulique de Perrault (voy. COM 59 ce mot); tel est encore un secteur surmonté d’une voile et formant un système dontle centre de gravité se trouve au-dessus du centre d’oscillation parle moyen d’un con- trepoids ; lorsqu'il est frappé par le vent, il prend un mouvement circulaire alternatif dont on a fait diverses applications. — La fig. 7 représente un mécanisme très-simple par lequel le mouvement circulaire alternatif du le- vier ab imprime à la barre mn un mouvement rectiligne. Le levier tournant ab porte deux autres petits le- viers ef, de, mobiles sur leurs axes €, d, et dont les ex- trémités, garnies de deux petits cylindres, engrènent dans les dents qui garnissent les bords de la barre #n. — Une pompe ordinaire, mue par un levier, offre aussi une semblable transformation de mouvement. L’eau monte dans le corps de pompe par un mouvement rectiligne, tandis qu’on imprime au levier un mouve- ment circulaire alternatif. 5° En mouvement continu d’après une courbe donnée. Il n’existe pas d’organe mécanique capable d’opérer di- rectement cette transformation ; mais on peut l’obtenir par la réunion de plusieurs organes; ainsi, après avoir transformé le mouvement rectiligne continu en circu- laire continu, par un des moyens indiqués ci-dessus, on transformera ce dernier en mouvement rectiligne continu suivant la courbe donnée, à l’aide des organes décrits plus loin au S IL. 6° En mouvement alternatif d'après une courbe donnée. La solution de ce problème exige encore le concours de plusieurs organes. Il faut transformer préalablement le mouyement rectiligne continu en circulaire continu, puis on change ce dernier.en alternatif suivant la courbe donnée. SIL. TRANSFORMATION DU MOUVEMENT CIRCULAIRE CONTINU: 1° En mouvement rectiligne continu. Cette question est la réciproque de celle du n° 3 du $ 1, et se résout à l’aide des organes indiqués dans ce numéro. 2° En mouvement rectiligne alternatif. Lafig. 8, PL 8, indique deux moyens très-employés pour la solution de ce problème. Le premier consiste dans des manivelles brisées ou coudées, dans les coudes desquelles sont at- tachées des cordes destinées à faire mouvoir des poids m au moyen d’une poulie de renvoi; lorsque la manivelle tourne, les poids montent et descendent alternative- ment, suivant que le sommet des brisures s’abaisse ou s'élève. Le second moyen consiste dans un plan gn, in- cliné sur son axe p, et sur lequel une tige ts pose par un rouleau s; cette tige, mobile horizontalement, est con- tinucllement ramenée vers le plan pq par un contre- poids æ, de manière que lorsque le plan tourne son axe par un mouvement continu, la tige prend un mouve- ment rectiligne alternatif. 60 COM Voici d'autres organes mécaniques importans qui donnent la solution du même problème. — ABCD (PI 8, fig. 9) est une roue qui tourne sur son axe c ; #m une règle mobile verticalement entre des tenons, et dont l'extrémité # est contrainte de s’appuyer continuellement sur le contour d’une courbe saillante qui fait partie de la surface de la roue. Pendant chaque révolution de la roue, l'extrémité n de la règle monte où descend, suivant la nature des sinuosités de la courbe , et fait un nombre constant d’allées et de venues qui se succèdent périodiquement dans le même ordre et avec une vitesse qu'on peut rendre uniforme ou va- riable, en déterminant convenablement la courbe. Voyez à ce sujet un mémoire de Deparcieux inséré dans les Mémoires de l'Académie des sciences pour l’année 1547. — La fig. 10 présente le cas particulier où l’on n’a besoin à chaque tour de roue que d’une seule allée et d’une seule venue ayec un mouvement uniforme. Comme la courbe est symétrique et que tous ses dia- mètres sont égaux, on peut assujettir très-simplement la règle par le moyen de deux boulons n, m, garnis cha- cun d’une poulie pour diminuer le frottement. C’est à l’aide de ce mécanisme qu'on rend uniforme le mouve- ment des pistons des pompes dans plusieurs machines hydrauliques. On trouve encore une application de la courbe en cœur dans la machine à tordre de Vaucanson. — ghestune roue pleine, mise en mouvement par la manivelle ef (PI. 8, fig. 11), et portant une cheville à qui glisse dans la rainure d’une règle mn. Cctte règle est armée à son extrémité m d’un secteur denté engrenant sur une barre à crémaillitre ab. Le mouvement continu de la roue communique un mouvement circulaire alter- natif au secteur, et celui-ci un mouyement rectiligne alternatif à la barre @b. Si l’on attache à l’autre extré- mité n de la règle une corde passant sur une poulie fixe et portant un poids, ce poids recevra également un mouvement rectiligne alternatif. En plaçant un petit cylindre q dans la rainure d’une autre pièce fs, de manière qu’il puisse glisser dans cette rainure ainsi que dans une autre pratiquée à la partie supérieure de la règle mn, ce cylindre prendra un mou- vement rectiligue alternatif par le mouvement de la règle. Aucun de ces trois mouvemens rectilignes alternatifs n’est unilorme. — La roue Lh de la fig. 12, PI. 8, tourne autour de son axe g et porte des dents sur la moitié de sa cir- conférence. Un châssis garni d’une erémaillière à cha- cune de ses faces entoure cette roue, de manitre que ses dents engrènent alternativement avec celles de chaque crémaillière. Ce châssis, qui porte deux mon- tans e, f, assujettis à glisser dans des tenons c, d, prend un mouvement alternatif par le mouvement circulaire continu de la roue. COM — Les pilons, dont les tiges garnies de crémaillières sont soulevées par des roues en parties dentées ou qui portent des cames, offrent une autre solution du même problème (Voy. Came et Pico). — L'organe représenté fig. 15, PI. 8, se distingue par sa simplicité. ff est une roue qui tourne sur son axe, et porte un pivot k qui glisse dans la rainure gg fixée à la règle aa mobile dans les tenons bb et ce. Le mouve- ment de la roue communique à la règle un mouvement rectiligne alternatif. Pour rendre uniforme ce mouvement alternatif, qui est accéléré vers le milieu des oscillations, on substitue à la rainure rectiligne gg une rainure curviligne tracée convenablement, — ab (PI 8, fig. 7) est un cylindre dont la surface porte des rainures tracées en hélice qui se croisent et se confondent à ses extrémités. f est une pièce saillante qui porte sur la rainure du cylindre, et peut glisser ho- rizontalement dans une autre rainure pratiquée dans la traverse fixe ce. En imprimant au cylindre un mouve- ment circulaire continu, la pièce f en prend un recti- ligne alternatif le long de la traverse c. — d (PI. 8, fig. 16), est une roue dentée qui tourne dans une crémaillière circulaire, au moyen d'une ma- nivelle ch (fig. 16 bis) et d’un axe brisé deb. Le dia- mètre de la roue est la moitié du diamètre intérieur ff de Ja crémaillière , de sorte que chacun des points de sa circonférence décrit une ligne droite égale au dia- mètre ff, pendant qu’elle tourne sur elle-même en par- courant la erémaillière. Un pivot placé à un point de la circonférence de la roue peut donc imprimer un mou- vement alternatif à une règle mobile autour de ce pivot el glissant entre des tenons. — Deux roues dentées À et B (fig. 14, PI. 8), en- grenant l’une avec l’autre et portant des pivots auxquels sont adaptées des règles, comme on le voit dans la fi- gure, produisent un mouvement alternatif dont on peut faire varier à lPinfini le nombre des allées et des venues, leur étendue et leur vitesse, par les divers rapports des diamètres et les dispositions des parties. — no est un volant qui porte à son centre un pi- gnon b (PI. 8, fig. 18). Ce pignon transmet le mou- vement à deux roues dentées e, f, de même dimension, ct dont les axes sont sur la même charpente horizon- tale aa. Ces roues sont armées de deux manivelles fixes cg, dh, d’égale longueur, qui portent chacune une tige gi et Ah, dont les bouts tournent librement et com- muniquent avec la grande tige m, par la barre horizon- tale &k qui les lie l’une à l'autre. Cette grande tige prend un mouvement rectiligne alternatif, pendant que le vo- lant tourne d’un mouvement continu. Si le mouvement était imprimé à la grande tige au lieu de l'être au volant, cet appareil donnerait la solu= COM tion du problème réciproque ou de la transformation du mouvement alternatif rectiligne en circulaire con- tinu. On voit du reste qu'il n’est qu'une application par- ticulière de l'organe précédent. 5° En mouvement circulaire continu. Les engrenages donnent une solution très-usuelle de ce problème. Le mouvement d’une roue dentée est transmis à une autre roue dentée qui engrène avec elle, mais la seconde se meut en sens opposé de la première. Si l’on fait engre- ner une troisième roue avec la seconde , elle se mouvra dans le même sens que la premikre. — Une corde sans fin enroulée sur des poulies (PI. 9, fig. 1), leur communique le mouvement circulaire con- tinu qui est imprimé à l’une d'elles par un moteur. Il suffit de faire varier les diamètres pour obtenir tous les rapports possibles de vitesse. Ce moyen est très-em- ployé dans les filatures. — Un vilbrequin, tel que celui qui est représenté fig. 2, PI. Q, transforme le mouvement continu verti- cal de la manivelle «en mouvement continu horizontal de la roue À dont l’axe est armé d’une pointe f destinée à creuser des trous avec rapidité. La combinaison des deux roues forme ce que l’on nomme l’engrenage à équerre. — Un cylindre portant une vis sans fin (Gg. 4, PL. 9), transmet encore un mouvement circulaire à une roue dentée. — L'organe précédent transmet le mouvement dans un plan qui lui est perpendiculaire ; on peut encore ob- tenir le même résultat de la manière suivante : aet d (fig. 5, PI. 9), sont deux roues à gorge dont les plans sont perpendiculaires entre eux; ‘une corde sans fin qui passe par deux poulies de renvoi b et c, communique le mouvement de la roue @ à la roue d, ou réciproquement. Si la poulie horizontale d n’était pas fixe et pouvait glisser le long de la barre ef, elle se mou- vrait en allant de e vers f tout en tournant sur elle- même, cé qui présente une transformation appartenant à un autre paragraphe. — La transformation du mouvement circulaire uni- forme en circulaire varié est l’objet de plusieurs appli- cations importantes. Voici le moyen le plus simple de l'obtenir. A (fig. 5, PI. 9), est un cylindre ou tam- bour, et B un cône tronqué dont la surface latérale porte une cannelure en spirale allant de la base au sommet; abc est une corde dont l'extrémité & est attachée à la base du cône, et qui, après avoir enveloppé la spirale creuse , va s'attacher à la surface du tambour en c. Sile tambour se meut d’un mouvement uniforme, le cône se meut avec une vitesse variable, et vice versd. Cette disposition est employée dans les montres pour transmettre le mouvement variable imprimé au tam- bour A, par un ressort renfermé dans ce tambour, au COM 61 cône B qui doit se mouvoir uniformément. L'inégalité des diamètres des spires compense l'inégalité de Ja force que le ressort déploie en se débandant. — Deux cônes tronqués a et b (fig. 8, PI. 9), dis- posés comme on le voit dans la figure, peuvent se transmettre des mouvemens variables suivant une loi donnée. Lorsque le cône b tourne sur lui-même et en- roule sur la spirale cannelée de sa surface la corde qui l'unit au cône 4, il présente à cette corde des spires de plus en plus petites, de sorte que le cône a, soumis à cette action, tourne d’abord avec une vitesse plus grande que le cône b, et finit par tourner plus lentement. 4° En mouvement circulaire alternatif. Un marteau d (fig. 6, PL 9), mobile autour de son point d'appui € et frappé par les cames de la roue a, présente un des exemples les plus simples de cette transformation. — Dans le rouet à filer et dans la machine du remou- leur, le mouvement circulaire alternatif qu’on imprime à la marche, avec le pied, communique à la roue du rouet et à la pierre à aiguiser un mouvement circulaire continu, à l’aide d’une règle attachée d’un côté à l’ex- trémité de la marche et de l’autre à une manivelle. C'est la réciproque de la question qui nous occupe. — L'organe mécanique représenté dans la fig. 7, PI. 9,est employé dans les pompes à feu. On le nomme la mouche. ef est un balancier dont le mouvement est cir- culaire alternatif autour de l’axe d; ce mouvement se transmet à l’aide d’une tige ed, qui tourne librement sur son axe ene, à la roue dentée b, qui engrène dans une autre roue a fixe à l’axe du volant c; une tige en fer force les deux roues à se maintenir à la même distance. Le mouvement circulaire alternatif du balancier fait monter et descendre la roue b, qui se trouve ainsi forcée de tourner autour de la roue @ et de lui imprimer, ainsi qu’au volant, un mouvement circulaire continu. Quand le mouvement a commencé, le réciproque a lieu. — Les leviers qui portent le nom de leur inventeur la garousse offrent la solution du problème inverse. Les étriers ab et cd (fig. 9, PL. 9), mobiles aux points 4, €, sont disposés de manière que le levier, par son mouve- ment circulaire alternatif, force l’un d'eux à tirer sans cesse vers lui le crochet, tandis que l’autre échappe à la dent qu’il avait prise et reprend la suivante. Dans la fig. 10, le grand levier ab a, au-dessus et au-dessous de son point d’appuic, deux pattes en pieds de biche e,d, mobiles autour de leurs clous, et qui s'appuient sur les fuseaux de la lanterne f. Par le mouvement alternatif du levier, les deux pattes e, d, agissent tour à tour sur la lanterne et lui impriment un mouvement circulaire con- tinu. En enveloppant une corde à l'axe de la roue f, on pourra produire un mouvement rectiligne continu, de sorte que cet organe donne la transformation du mou- vement circulaire alternatif en rectiligne continu. 62 COM — Les échappemens d’horlogerie (fig. 11 et 12, PI. 9), résolvent encore la même question. Il suffit d'examiner les figures pour se rendre compte des mou- vemens. 5° En mouvement continu d'après une courbe donnée. Cette transformation du mouvement est employée pour tracer des courbes sur des surfaces planes ou cylindri- ques; une de ses applications les plus importantes est faite dans les machines qui servent à ouvrir les pas de vis de grande dimension. Voici les élémens de celle qui a été établie à Chaillot par M. Perier. kk (PL 9, fig. 18), est le cylindre sur lequel on veut tracer une hélice; fg est le cylindre qui dirige ie mou- vement : il est taillé en vis et porte un écrou hh, dont une des extrémités est armée d'un crayon ou d’une pointe, et l’autre d’une tige qui entre dans la rainure d'une traverse fixe, de manière que lorsque le cylin- dre f4 tourne, l’éerou marche de f en g par un mouve- ment rectiligne. Les axes des deux cylindres kk et fg sont parallèles, et ont leurs extrémités d et f garnies de roues dentées engrenant dans une troisième roue dentée €, comme on le voit dans la fig. 19. Pour nous rendre compte des effets produits par cette disposition, nom mons R le rayon du cylindre fg, R' celui du cylindre #k, et P le pas de vis de fg. Dans le temps que 4k fait une révolution, fg fait une partie de la sienne égale au rap- port des rayons ou à la quantité KR” et la pointe fixée Re R ; à l’écrou Ah parcourt un espace égal à P X n° est le pas de l’hélice tracée sur le cylindre kk. On peut donc donner à ce pas d’hélice la grandeur qu’on voudra, en déterminant d’une manière convenable le rapport de R à R’. ee Lorsqu'il s’agit de décrire une courbe plane par un mouvement circulaire continu, on transforme celui-ci en mouvement rectiligne alternatif (N° 2, $ IT) et comme tous les points d’une courbe plane peuvent être rappor- tés à deux droites coordonnées, il est facile ensuite de faire décrire, à la pointe d’un crayon, la courbe deman- dée. L'art du fourneur comporte une foule de descrip- tions de courbes qui ont été l’objet de deux mémoires de La Condamine, insérés dans les Mémoires de l'Aca- démie des Sciences pour l’année 1934; nous ne pouvons qu'y renvoyer nos lecteurs. 6° Enmouvement alternatif d'après une courbe donnée. n'existe point encore de moyen direct pour résoudre ce problème ; mais si l’on transforme le mouvement circu- laire continu en cireulaire alternatif (4°), on pourra en- suite changer ce dernier en mouyement alternatif d’a- près une courbe donnée. coM S III. TRANSFORMATION DU MOUVEMENT CONTINU D'APRÈS UNE COURBE DONNÉE. 1° En mouvement rectiligne alternatif. A1 faut com- mencer par transformer le mouvement donné en cireu- laire continu, puis changer ce dernier en rectiligne al- ternatif. Ce problème réclame donc le concours de plusieurs organes. 2° En mouvement circulaire alternatif. Gette transfor- mation exige encore le concours de plusieurs organes; le mouvement donné doit être changé en circulaire continu et celui-ci en circulaire alternatif, d’après les indications précédentes. 3° En mouvement continu d'après une courbe donnée. On changera le mouvement donné en circulaire continu, puis on transformera ce dernier en mouvement continu d’après la courbe proposée. 4° En mouvement alternatif d'après une courbe don- née. Après avoir transformé le mouvement donné en circulaire alternatif, on changera celui-ci en mouve- ment alternatif d’après la courbe proposée. S IV. TRANSFORMATION DU MOUVEMENT RECTILIGNE ALTERNATIF. 1° En mouvement rectiligne alternatif. On transforme ordinairement le mouvement donné en circulaire, et celui-ci en rectiligne alternatif. o° En mouvement circulaire alternatif. aa (fig. 15, PI. 9) est un levier qui se meut d’un mouvement cir- culaire alternatif autour de son axe b et qui porte une demi-circonférence ce à laquelle est attachée une corde sans fin, passant sur deux poulies fixes d et e. Le mou- vement alternatif du levier produit un mouvement rec- tiligne alternatif de la corde dont on a tiré parti dans une machine à couper les pieux sous l'eau. _— Le mouvement de zig-zag (fig. 17, pl. 9) employé dans les jouets d’enfans, a été appliqué à la construc- tion de pinces pour retirer des corps très-lourds du fond de la mer. On s’en sert encore dans les dévidoirs. — Aux moyen des deux chaînes be et de attachées en sens opposé aux tiges g et f qui glissent entre des te- nons, le mouvement circulaire alternatif du balancier a est transformé en rectiligne alternatif dans les tiges. Cet organe recoit de nombreuses applications dans les pom- pes à épuisement. — ac (fig. 15, pl. 8) est l'instrument connu sous le nom de drille, trépan ou machine à forer. Après avoir fait tourner l'axe ab jusqu’à ce que la corde cd soit en- roulée autour, autant que possible, ce qui fait monter la traverse de, on pose l'instrument par sa pointe sur l'objet qu'on veut percer, et l’on imprime à la traverse un mouvement rectiligne de haut eu bas qui fait tour- ner le trépan. A COM — La figure 13, pl. 9, représente un organe très- commun, c’est l’archet à forer dont le mouvement recti- ligne alternatif transmet à la roue d un mouvement cir- culaire alternatif. — La figure 1, pl. 10, représente le parallélogramme qu'on emploie dans les pompes à feu à double injection pour transformer le mouvement alternatif rectiligne de la tige du piston en mouvement circulaire alternatif du balancier. M. de Prony, qui a développé dans sa Nou- velle architecture hydraulique la théorie de cet ingénieux mécanisme, le décrit comme il suit : « Le parallélogramme abcd tient au balancier par les points a et c fixes par rapport à ce balancier; mais les côtés de ce parallélogramme peuvent changer d’incli- - naison les uns par rapport aux autres, au moyen de ce que leurs extrémités sont assemblées à charnières, c’est- à-dire garnies de boîtes ou colliers qui embrassent leurs axes horizontaux. Les axes en à et en c sont dans un même plan avec le centre ou axe O de rotation. » De plus, l'angle d du parallélogramme est toujours retenu à une distance constante d’un point fixe f’ au moyen de la verge de métal f'd, dont l'extrémité est également garnie d’une boite ou collier qui embrasse l’axe passant en d. » Cela bien conçu, si on imagine que l’angle b soit poussé ou tiré dans une direction verticale, l’effort se décomposera suivant ba et bd; les points a et c décri- ront des ares de cercle, dont le point O sera le centre, et le point d décrira un arc de cercle qui aura f'd pour rayon. Mais les courbes décrites par les points 4, e, d ne peuvent être ainsi fixes et déterminées sans que le point b ne décrive aussi une courbe pareïllement fixe et déterminée : or, on conçoit aisément à l'inspection de la figure, que, lorsque le mouvement du balancier tend à écarter le point b de la verticale, dans un sens, l'effet de la rotation de d autour de f’ est d’écarter b de la verticale dans le sens contraire, et que ces deux effets peuvent se combiner de telle manière, que la courbe décrite par le point b diffère si peu d’une ligne droite verticale, que dans la pratique on puisse la considérer comme telle. » On a proposé depuis l'invention de ce parallélo- gramme d’autres organes analogues, parmi lesquels nous devons distinguer celui de M. de Bétancourt. Nous em- prunterons également sa description à M. de Prony : * «Deux pièces de bois ab, dO (fig. 16, pl. 9) tournent autour des points ou centres a et O ; leurs extrémités b et d sont assujetties l’une à l’autre par la pièce de fer bc'd, avec des articulations en b et en d. Les longueurs ab et dO de centre en centre des tourillons sont égales ; la somme ab d0 de ces longueurs est égale à la dis- tance du point & au point O projetée sur l’horizon, ou mesurée horizontalement, en sorte que lorsque @b et COM 63 dO sont de niveau, la ligne droite passant par d et b est verticale ; et comme la longueur de la pièce bd de cen- tre en centre des tourillons est égale à la différence de niveau des points a& et O, bd devient verticale en même temps que ab et dO deviennent horizontales. » Au moyen de cette disposition, si les points b et d ne décrivent pas des arcs d’un grand nombre de degrés au-dessus et au-dessous des horizontales, passant res- pectivement par les points & et O, le milieu c’ de bd parcourra sensiblement une ligne droite verticale. En effet, tant que b et d s’éloignent peu de l'horizontale, les rayons ab et dO, étant de même longueur, le point b s'élève ou s’abaisse, par rapport au point a, sensible- ment de la même quantité dont le point d s'élève on s’a- baisse par rapport au point O ; d’où il suit que les arcs décrits par les points b et d peuvent, dans ce cas, être censés égaux. Cette hypothèse admise, les points b et d doivent toujours être à la même distance d’une vérti- cale dont les points O et a seraient eux-mêmes égale- ment éloignés; donc, si c’est placé au milieu de bd, il doit se trouver continuellement dans la verticale dont nous venons de parler. Cette verticale passant par l’axe commun du cylindre à vapeurs et de la tige ce de son piston, il ne s’agit que de placer un axe horizontal au sommet c' de la tige qui tourne dans un collier pratiqué au milieu de bd, et on aura rempli la condition pro- posée. » Cet organe et le précédent résolvent le problème in- verse de la transformation du mouvement circulaire al- ternatif en rectiligne alternatif, lorsque le mouvement, au lieu d’être communiqué du piston au balancier, l’est du balancier au piston, comme cela a lieu dans les pom- pes à épuisement employées pour les mines, C’est alors le balancier mis en mouvement par une machine à vapeur ou par une machine hydraulique qui commu- nique un mouvement de va-et-vient aux tiges des pis- tons des pompes. Voyez, pour plus de détails, le mot PARALLÉLOGRAMME ARTICULÉ. 3° En mouvement alternatif d'après une courbe. Cette transformation exige la combinaison de plusieurs or- ganes. On transforme d’abord le mouvement donné en circulaire alternatif et celui-ci en alternatif d’après la courbe. S V. TRANSFORMATION nu MOUVEMENT CIRCULAIRE ALTERNATIF, 1° En mouvement circulaire alternatif. fd (PI V9S fig. 20) est une pièce élastique à l'extrémité libre de Ja- quelle est attachée une corde dae qui s’enroule autour de la roue e et dont l’autre bout est fixé à Ja pédale ou pas b. Le mouvement circulaire alternatif de la pédale en produit un de même nature dans la roue c. 2° En mouvement alternatif d'après une courbe donnée. 6% CON Cette transformation ne peut s'effectuer que par le con cours de plusieurs des organes du $ HIT. S VI, TRANSFORMATION DU MOUVEMENT ALTERNATIF D'APRÈS UNE COURBE DONNÉE. En mouvement alternatif d'après une autre courbe. Ayant transformé d’abord le mouvement donné en cir- culaire continu, on transformera celui-ci en alternatif d’après la courbe proposée. Ce qui précède peut donner une idée de la variété des moyens que possède déjà le constructeur de machines, mais nous ayons dû nous borner à signaler les plus sim- ples et les plus usuels ; c’est dans l'intéressant ouvrage de MM. Lanz et de Bétancourt, Essai sur la composition des machines, le premier où les divers organes mécani- ques aient été classés et décrits, qu’on doit puiser une connaissance approfondie de cette matière. Poy. aussi le Traité des machines de M. Hachette, et le Traité de la composition des machines de M. Borgnis. Voy. également, dans ce volume, les mots Mouvement, PENDULE, RÉGU- LATEUR et VOLANT. CONSERVATION DU CENTRE DE GRAVITÉ. (Méc.) Si l’on considère deux corps quelconques comme formant un système dont le centre de gravité est situé sur la droite imaginaire qu’on peut supposer menée du centre de gravité de l’un de ces corps ou cen- tre de gravité de l’autre , ce centre commun de gra- vité jouit d’une propriété remarquable, c’est que le mouvement qu'il peut avoir, selon que l’un des corps se meut ou que tous deux se meuyent soit dans la même direction, soit dans des directions opposées, n’é- prouve aucun changement par le choc de ces corps. Cette propriété, qu’on désigne , en mécanique, sous le nom de principe de la conservation du mouvement du centre de gravité dans le choc des corps, peut se démontrer très-simplement de la manière suivante : Soient M et M° (fig. 2, pl. 10) les deux corps, B et C les positions de leurs centres respectifs de gravité un moment avant le choc, et G celle du centre de gravité du système au même moment. Prenons un point quel- conque À sur la direction des mobiles, et désignons A B par a, AG par æ et AC par b; si nous considérons Ja masse de chaque corps comme étant réunie à son cen- tre de gravité et la masse totale du système M + M’ comme réunie pareillement à son centre commun de gravité, nous aurons en vertu de la théorie des momens (Voy. ce mot.) (MM) x = Ma+Mb carles masses sont proportionnelles aux poids, et M-M' est la résultante de M et de M’. Les quantités @, b, æ, variant avec le temps du mouvement, sont des fonctions CON de ce temps, ainsi, en différentiant l'équation précé- dente par rapport au temps f, il viendra dæ da db 1 4 — —= — == HN) SM THM . da b ; mais + et , représentant les vitessses des mobiles dx dt tème, done, nommant V, V', # ces vitesses avant le choc après le temps f, et — celle du centre de gravité du sys- et v, v', uw’ ces vitesses après le choc, nous aurons, ayant le choc et par suite (M+M)u—= MV+MV, d’où... (1) NV +MV MM Après le choc les vitesses étant = = v 8 ee 70 nous trouyerons de la même manière... (2) ,_ Mo +M Mi Pour comparer maintenant les valeurs de # et de w', il faut observer que si les corps sont durs leur vitesse est la même après le choc, et que cette vitesse a pour ex- pression (Voy. Cnoc, tom. 1)... (3) MV EM M+M' — et par conséquent ONE EME MEN dans ce cas, Or la valeur (3) de v est précisément celle que nous avons trouvée plus haut pour #, donc u'—u, c'est-à- dire que lorsque les corps sont durs, la vitesse du cen- tre de gravité est la même après le choc qu'avant. Si les corps sont élastiques, nous avons : M'V'—MV +2 MV substituant ces valeurs dans (2), il vient ,_ MY+M'V AR TL d’où l'on conclut toujours w'— u. Ainsi, quelle que soit la nature des corps, le principe énoncé a lieu. CON CONTINU. (Méc.) Mouvement continu. C’est celui qui s'effectue sans aucune rétrogradation, ou change- ment brusque de direction pendant toute sa durée. Un poids qui tombe librement se meut d’un mouvement continu; une roue qui tourne toujours dans le même sens a encore un mouvement continu, etc. On a sans cesse besoin dans les arts de transformer le mouvement continu en mouvement alternatif (Voy. ce mot) et vice versd, d'où il résulte plusieurs problèmes pratiques qui font l’objet de la composition des machines. (Voy. ce mot.) CONTRACTION pe LA veINE rLuIDE. (Æydraul.) On désigne sous ce nom l'espèce de resserrement qu’é- prouve un jet d’eau qui s'échappe d’un réservoir par un orifice, et dont l'effet est de diminuer la quantité d’eau qui s’écoulerait dans un temps déterminé si ce phéno- mène n'avait pas lieu. Pour rendre sensible la contraction d’une veine fluide, on prend un vase transparent qui porte à l’une de ses parois un orifice par lequel peut s’opérer l’écoulement de l’eau, et on mêle au liquide de la poussière fine co- lorée, comme de la sciure de bois ; on peut alors aper- cevoir, à deux ou trois centimètres de distance de l’ori- fice, pour une ouverture d’un centimètre de diamètre, les molécules liquides affluer de toutes parts, du fond du vase, des côtés et de sa partie supérieure, en décri- ant des lignes courbes convergentes vers son centre. Arrivées près de l'ouverture, elles s’y précipitent par un mouvement très-accéléré, mais la convergence des di- rections ne cesse pas à leur sortie, elle se prolonge à une certaine distance; de sorte que le jet se resserre depuis sa sortie jusqu’à cette distance où les molécules pren- nent des directions parallèles ou autres, suivant l’effet de leur réaction réciproque et des mouvemens imprimés. Le jet forme donc, dans sa partie extérieure contractée, un cône ou une pyramide tronquée dont la plus grande base est à l’orifice et la plus petite en dehors du vase, à l'endroit de la plus grande contraction ; c’est la sec- tion de cet endroit qu’on nomme, dans l’hydraulique, section de la veine contractée. La dépense réelle d’un ori- fice dépend ainsi, non de sa grandeur propre ou de son aire, mais bien de l’aire de la section de la veine con- tractée. Lorsque l'écoulement s'effectue par un petit tuyau ou ajutage (Voy. ce mot) adapté à l’orifice, les phéno- mènes de la contraction sont modifiés d’après la nature de l’ajutage. Voyez pour tout ce qui concerne la théo- rie de l’écoulement des eaux, le mot ÉcoutEMENT pes FLUIDES. CONTREPOIDS. (Méc.) Nom générique qu’on donne à tous les poids qui servent d’auxiliaires à une force motrice. Dans la plupart des mouvemens alternatifs, le Tox, a, COU 65 moteur produit seulement l’abaissement du mobile, et élévation se fait au moyen d’un contrepoids ou vice versd. CORDE saxs Fix. (Mée.) C’est une corde dont les deux bouts sont réunis et qui passe sur des poulies ou des cylindres pour transmettre le mouvement de l’un à l’autre. CORPS pe romre. (Hydraul.) On donne ce nom, dans les pompes hydrauliques, à la partie du tuyau dans laquelle le piston se meut. COURANT D'EAU (Hydraul.) Nom générique d’une certaine quantité d’eau qui se meut avec une vitesse et dans une direction quelconques. L'eau ne développe une force motrice susceptible d’être appliquée aux machines que lorsqu'elle est en mouvement. Dans son état de repos c’est une masse inerte, comme tous les autres corps matériels, incapa- ble de servir de moteur, et qui peut rendre tout au plus le mouvement qui lui serait communiqué par une force étrangère. La pesanteur est le principe d’action de l’eau courante; c’est lorsqu'elle est entraînée par son poids d’un point vers un autre moins élevé qu’elle acquiert une force impulsive dont l'intensité dépend à la fois de la masse mobile et de sa vitesse. Les services immenses que ce moteurnaturel a rendus à l’industrie, avant l'invention des machines à vapeur, ceux qu'il est appelé à rendre encore, malgré ces puissantes machines, qui ne pour- raient le remplacer avec avantage dans toutes les locali- tés, nous déterminent à présenter ici toutes les formules pratiques les plus nouvelles qui concernent le mouve- ment des eaux. Les diverses circonstances qui accompagnent le mou- vement des eaux courantes dépendent de la nature du lit qui les renferme. Lorsque ce lit est un canal creusé par la main de l’homme, il présente généralement une même pente et une même section transversale dans toutes ses parties, et conduit, par conséquent, un même volume d’eau surtoute salongueur. Lorsqu’au contraire celit est irrégulier comme celui des rivières, les volumes d’eau de même longueur ne sont plus égaux, et la vitesse du courant varie avec la largeur et la profondeur des dif- férentes parties de son lit. Les lois du mouvement des eaux étant plus simples et offrant moins de diflicultés dans les canaux artificiels que dans les lits des rivières, nous examinerons d’abord ce qui concerne ces canaux. S I. Mouvement des oaux dans les canaux. 1. On nomme pente absolue d'un canal la différence du niveau de ses deux extrémités, et pente proprement dite celle qui est relative à l'unité de Jongueur, Par 9 66 COU exemple, si la différence de niveau des deux extrémités d'un canal long de 100 mètres est de 10 mètres, sa pente absolue sera de 10 mètres, et sa pente proprement : 10 s Ds : dite, de —- — 0°,1, ou d'un centimètre par mètre. 100 Pour avoir la pente proprement dite, il suffit de con- naître la pente absolue d’une portion du canal ou la différence de niveau des deux extrémités de cette por- tion, car en nommant ! la longueur , d la différence de niveau, et p la pente par unité de longueur, on a évi- demment p — = On peut encore déterminer cette pente proprement dite, que nous désignerons simplement dans tout ce qui va suivre par le nom de pente, à l’aide de l'angle d’inclinai- son du courant d’eau avec la ligne horizontale. En effet, supposons que la droite AE (fig. 3, PI. 10) représente la direction de l’eau ou l’axe du courant, si par un point quelconque A de cette ligne nous menons une droite horizontale AB, et par un autre point C, une droite verticale CB, CB sera la différence de niveau des deux points À et C, et en désignant AC par / et BC par d, nous aurons, comme ci-dessus, pour la pente p, p — ; 5 mais à désignant l'angle d’inclinaison BAC, nous avons aussi 1: sin ?—\1::d, d'où sin à — -, et, par conséquent, p — sin ?. l , Sachant, par exemple, que l'angle 2 est de 5° 10', on cherchera dans les tables le logarithme du sinus de5°10', et le nombre correspondant à ce logarithme, dont il fau- dra préalablement retrancher 1 0 unités pour tenir compte du rayon des tables, sera la pente demandée. On a ici Log sin (5° 10°) — 8,9544991 et 8,9544991—10——2 —- 0,9544991; le nombre qui correspond à la partie positive du logarithme est 9,00053, celui qui corres- pond à la partie négative est 100, et l’on a, en divisant le premier par le dernier, p — 0",09, c’est-à-dire que la pente est, à très-peu près, de 9 centimètres. 2. On nomme section d’un canal et d’un courant d’eau en général l’aire de la section de la masse d’eau coulante par un plan perpendiculaire àson axe. NM per- pendiculaire au courant AC est la hauteur de cette sec- tion. En désignant la section par S, la hauteur NM par h, et la largeur du fond par €, on aura S—eh, si le ca- nal est rectangulaire ; s’il est en talus ou trapézoïdal, on aura S—+(e—-e) h, e’ désignant la largeur supérieure de la section; ou bien encore S = (e -th) h, t dési- gnant le talus des parois latérales ou le rapport de leur base à leur hauteur. | On nomme périmêtre mouillé de Ja section’, la partie COU de son contour qui est en contact avec les parois du lit, c’est-à-dire avec le fond et les côtés latéraux. Ce pé- rimètre, en le désignant par P, a pour expression P—e-+2h dans les canaux rectangulaires, et P — € + oh 1/ PE à, dans les canaux en trapèze. 3. La pesanteur étant la seule force qui agit sur une masse d’eau abandonnée à elle-même dans un canal, cette masse d’eau ne peut se mouyoir qu'autant que sa surface supérieure n’est point horizontale, car dans le cas contraire chaque molécule est également pressée dans tous les sens et demeure en équilibre (Voy. Hxpno- DYNAMIQUE, tom. 11), mais lorsque la surface supérieure est inclinée, une molécule quelconque prise à cette sur- face supporte, dans la direction du côté le plus élevé, une pression supérieure à celle qui la soutient de l’autre côté : elle doit donc se mouvoir vers ce dernier côté avec une vitesse due à la différence des pressions, et il en est de même de toutes les molécules situées verticalement au-dessous de cette première. On doit donc admettre en principe que le mouvement des molécules d'un courant d’eau ne provient que de la pente de sa surface. L'équilibre ou le mouvement d’une masse d’eau peu- vent exister d’ailleurs quelles que soient la forme et l'inclinaison du lit; il suffit pour l'équilibre que la sur- face liquide soit horizontale, comme il suffit pour le mouvement qu’elle soit inclinée. 4. Si la force accélératrice de la pesanteur agissait sans aucune résistance étrangère sur les molécules li- quides, l’eau descendrait d’un mouvement uniformé- ment accéléré, et sa vitesse croîtrait à partir du point le plus élevé du canal jusqu’au point le plus bas ; cepen- dant on observe qu’à peu de distance du point le plus élevé l'accélération n’est déjà plus sensible, et que le mouvement s'effectue d’une manière uniforme sur tout le reste de la longueur, même dars les canaux dont la pente est très-grande. Ce phénomène indique que la résistance du lit, seul obstacle qui puisse entrayer l’ac- tion de la pesanteur, croît comme la vitesse due à cette action, à laquelle elle fait promptement équilibre, de sorte que le liquide ne se meut qu’en vertu de la vitesse acquise dans les premiers instans de l’écoulement. De là résulte le principe fondamental de l’hydraulique. Lorsque l'eau se meut uniformément dans un canal, la résistance qu'elle y éprouve est égale à la force accéléra- trice provenant de la pesanteur. 5. On considère communément la résistance du lit d’un courant comme provenant du frottement de l’eau contre ses parois, mais les expériences de Dubuat et de Venturi tendent à prouver qu’elle est uniquement due à l’adhérence des molécules fluides entre elles et avec les parois du canal. « Lorsque de l’eau passe sur la surface d'un corps, dit M. d'Aubuisson (Hydrawl. des ingé- nieurs), et qu'il n’y a point de répulsion entre les deux COU substances, elle mouille cette surface, c’est-à-dire qu’une mince couche de fluide s'applique contre elle, elle en pénètre les pores, et elle y est retenue, tant par cet en- gagement des molécules que par un effet de l'attraction moléculaire. » C’est sur un tel revêtement ou enduit aqueux fixé contre les parois du canal, que coule la masse fluide qu'il conduit. La partie ou mince couche de cette masse qui est immédiatement en contact ayec l’enduit, glis- sant et frottant sur lui, engrène ses molécules avec les siennes, elle y adhère, et sa vitesse en est retardée. Par suite de l’adhérence des molécules fluides entre elles, ce retard, tout en diminuant graduellement, se communique de proche en proche aux couches adja- centes, jusqu'aux filets les plus éloignés. La masse prend en conséquence une vitesse moyenne, moindre que celle qui aurait lieu sans l’action des parois et sans la visco- sité du fluide. » 6. Quoiqu'il en soit de cette théorie, il est certain que toutes les molécules ne se meuvent pas avec la même vitesse, et qu’en considérant la masse fluide comme composée de différentes veines ou filets, ces fi- lets ont une vitesse d'autant plus grande qu'ils sont si- tués à une plus grande distance des parois. Ainsi nous entendrons dorénavant par vitesse du courant, la vitesse moyenne de la’masse des molécules qui composent une même section. 7. Dans un canal régulier, toutes les sections de la masse fluide mue uniformément sont égales, car il passe nécessairement par chacune de ces sections (Voy. Écou- LEMENT DES FLUIDES) un même volume d’eau dans un même intervalle de temps, et comme elles ont toutes pour base la largeur du canal, elles ont aussi une même hauteur, d’où il suit que la surface fluide est parallèle à la surface du fond du canal. La quantité d’eau qui passe par une section dans l'unité de temps, est ce qu’on nomme la dépense du canal. Si, par exemple, la section est de 4 mètres carrés, et que la vitesse soit de 3 déci- mètres par seconde, la dépense sera de 4 X 0°, 3 =—1, 2, c'est-à-dire qu'il passera un mètre cube et 2/10 d’eau dans une section par seconde. ( 8. Chaque molécule fluide pouvant être considérée comme un corps qui descend sur un plan incliné en vertu de son propre poids, la force accélératrice qui meut l’eau dans le canal a pour expression gp, g repré- sentant la force absolue de la pesanteur, et p le rapport de la hauteur du plan incliné à sa base ou la pente du ca- nal (Voy. Accëzéré, tom. 1). C'est donc à cette quan- tité gp que doit être égale la résistance que l’eau éprouve dans le canal, d’après le principe fondamental (4). Or, l'expérience a montré que cette résistance est sensiblement proportionnelle au périmètre mouillé, au carré de la vitesse, plus une fraction de cette vitesse, et COU 67 qu’elle est en raison inverse de la section, c’est-à-dire qu’en désignant par A’ et B deux facteurs constans, par v la vitesse, et par S et P comme ci-dessus la section et le périmètre mouillé, la résistance a pour expression ils : Sul A 5 (v? + Bo), ce qui donne l'équation gp = A (+ Bo), ou simplement... (a) p— AË (v? + Bo), ’ en faisant — A. g Eytelwein a trouvé, par une longue suite d’expérien- ces, que les coefliciens constans A et B ont pour valeurs A = 0,00036554; B — 0,06638 ; substituant ces nombres dans l’équation précédente, elle devient... (1) nus 0,00036554 & (ut LL 0,06688 ); c’est l’équation fondamentale du mouvement des eaux dans les canaux. 9. Si nous désignons par Q la dépense du canal dont la valeur estv S (7), nous aurons v =*, ce qui nous donnera cette seconde équation... (2), pS*— 0,00036554 P (Q? + 0,0664 QS), à l’aide de laquelle trois quelconques des quantités P; P, S, Q étant données, on pourra déterminer la qua- trième. 10. En résolvant l'équation (1) par rapport à v, on obtient l'expression (3) — — 0,0332 +{2567 — 0,0011 | qui fait connaître la vitesse. On peut en déduire pour l'expression de la dé- pense. (4) = s| — 0,0332 + [2756 a —- 0,001 | ou, ayec une approximation suflisante..… (5) O— sh/[2r561] — 0,00332 fe 11. Lorsque la vitesse est très-grande, la résistance 68 COU est simplement proportionnelle à son carré, le terme Bv disparait de l'équation (a), et on a simplement. (6) =] À, o=ns| À Proposons-nous, pour donner un exemple del'appli- cation de ces formules, de déterminer la dépense d’un canal dont la section serait un trapèze ayant 2 mètres de largeur par bas, 6 mètres de largeur par haut, 2 mè- tres de hauteur et 0",0015 de pente (un millimètre et demi par mètre). En conservant les désignations ci-des- sus nous aurons 2 6 — 05h —2; le talus #, ou le rapport entre la base de chaque berge 6-2 Le er et leur hauteur 2, sera =: 13 ainsi S=—;(2+6)2 —8, P—92—+0.0p/1<1— 7,656; substituant ces valeurs dans la formule 3, nous obtien- drons 0,0015 X 8 D=— 0,0892 + [2756 PL Us 0,001 | 75 = 2,0359; et, par suite, Q — 8 X 2,0379 — 16,303. La vitesse dans un tel canal sera donc de 2",038 par seconde et la dépense dans le même temps de 16 mètres cubes, plus 303 décimètres cubes. En négligeant le terme 0,0011 sous le radical, nous eussions obtenu 0 — 92,0376 ; Q — 16,301, valeurs qui différent très-peu des précédentes. Les for- mules des grandes vitesses (6) nous auraient donné 0,0015 X 8] = ESC nl En 2,0191, Q—'8 X 2,0191 — 16,153. = 19. La détermination de la pente p qu’on doit don- ner à un Canal dont toutes les autres dispositions sont déterminées s'effectue au moyen de l'équation (1) : nous reproduirons pour exemple le calcul de la pente du ca- nal de l’Ourcq donné par M. D’Aubuisson. « On avait à disposer de 3%, 0188 d’eau par se- conde ; la navigation qu’on y projetait exigeait une profondeur d’eau de 1", 50 ; et pour que l’eau ne s’al- térât pas, au point de devenir impropre au service des fontaines de Paris, il lui fallait une vitesse de o®, 35 au moins; la nature du terrain permettait de ne donner aux talus que 1 ? de base sur 1 de hauteur. » Onaici Q —=3,0188; v = 0°,35; À = 1,50 ; et COU t— 1,50. De plus, d’après les données du problème, S est connu, car 6 le sera aussi, car de l'expression S — (e - 1h) k(n° 2) on déduit S— th? STE 5p ; _ 8625 — 1,50 (50) _ 3,50: 1,00 par suite on aura encore P—etohl/2 T1 — 8,908. D'après cela, l'équation générale P P = 0,0005055 S (v° + 0,06658 v), en y substituant les quantités numériques , donne P — 0°,00005502; c'est la pente indiquée par les for- mules. » M. Girard, ingénieur chargé du tracé du canal, est arrivé à un résultat à peu près pareil. Mais il a fait ob- server avec raison, que les plantes aquatiques qui crois- sent sur le fond et sur les berges des canaux, augmen- tent considérablement le périmètre mouillé, et par suite la résistance : il a rappelé que Dubuat ayant mesuré la vitesse de l’eau dans le canal du Jard, avant et après la coupe des roseaux dont il était garni, avait trouvé un résultat bien moindre ayant qu'après. En conséquence, il a presque doublé la pente donnée par le calcul, et il l’a portée à 0,0001056 : la longueur du canal étant de 96000 mètres, c’est 10,14 de pente absolue. » 13. Les exemples que nous venons de donner mon- trent suffisamment la marche qu'on doit suivre pour déterminer l’inconnue du problème dans l’établisse- ment d’un canal lorsqu'il n’y en a qu’une, mais le plus ordinairement les seules quantités données sont p et Q, ou la pente et la dépense, et il s’agit de choisir la forme de la section qui peut remplir le plus convenablement l’objet qu’on a en vue. Pour les canaux creusés dans les terres, il est essentiel de tenir les berges inclinées, car sans cela elles ne pourraient se soutenir et s’ébou- leraient, aussi la figure du trapèze est celle qui est gé- néralement adoptée, et on donne aux berges une incli- naison de 34° au plus à l’horizon. Supposons donc qu’on ait une dépense de 3 mètres cubes d’eau et qu'il s'agisse de construire un canal dont la pente soit o",oo11 et le talus 1,50, les quantités à déterminer sont la largeur et la hauteur de la section. Or, de tous les trapèzes qu’on peut choisir pour la section, celui dont la surface est la plus grande et Le périmètre mouillé le plus petit est le COU plus avantageux, puisque la résistance que l’eau éprouve à se mouvoir est en raison directe du périmètre et en raison inverse de la section (n° 8); ce trapèze le plus avantageux a sa largeur moyenne, ou la demi-somme de ses bases parallèles, double de sa hauteur, de sorte que nous pouvons établir la condition + (ee) —2h, e-e à : : oue—th—2h, Ca: h (n°2); il en résulte, d’une part, S — 2h, et de l’autre, P— 2h —th2h|/C+ FA ou simplement P —nh, en faisant 2 — {+ 21/ #41 — n. D'après les données nous avons ici — 2 —1,50 + 24/(1,50)° E 1 — 1,8028. Substituant les valeurs S — 2h?, P — 1,8028 k, p = 0,0011, et Q —53 dans la formule (2), elle deviendra 0,0011 X 8hf — 0,00056554 X 1,8028h X (3: 0,0664 X3 X 2h°), ou 0,0088h° — 0,0059309 - 0,0002625h, Divisant le tout par 0,0088 et transposant, nous aurons définitivement l’équation h5 — 0,0298hk° — 0,674 — 0, d'où nous obtiendrons, en la résolvant, À — 0",9501. Connaissant ainsi la hauteur du trapèze, nous tirerons la valeur de sa plus petite base de l'équation e-th—2}, qui donne e— (2—t)h=— (2— 1,50) X 0,9501 = 0°,46505. La section sera donc un trapèze dont la plus petite base devra avoir 0®,46505, la plus grande 3°,25555 et la hauteur 0",9301; mais ces dimensions sont celles de la masse fluide, et la profondeur du canal doit être un peu plus grande ; on lui donnera au moins 1°,20, et alors la largeur du fond demeurant 0°,46505, celle au niveau du terrain sera 4",565. 14. La forme du trapèze est, comme nous l'avons dit, celle qui convient le mieux pour les canaux creusés dans les terres, parce qu’elle réunit à la facilité de la construction la solidité et l’économie, mais elle n’est pas la figure capable de donner à la fois le maximum de section et de dépense. De toutes les figures isopéri- mètres, le cercle est celle qui a la plus grande surface, et cette surface diminue à mesure que le nombre des côtés du polygone régulier diminue. Il en est de même du demi-cercle et des demi-polygones réguliers de même périmètre, la surface du cercle est la plus grande, et celle du demi-carré est la plus petite. S'il était possible de construire un canal dont la section fût un demi- COU 69 cercle, on aurait à la fois le maximum de section et de dépense; mais les frais qu’entraînent une semblable construction lui font préférer le demi-carré pour tous les canaux creusés dans le roc ou revêtus de maçonnerie, tels que les aqueducs. Dans ceux-ci, on a donc le maxi- mum de section et de dépense lorsque le rapport de la base à la hauteur de la section est celui des nom- bres 2 : 1. On voit d’après ces considérations que le trapèze ca- pable de donner la plus grande dépense est celui qui, sur un talus { déterminé par la nature du terrain, renferme la plus grande surface dans le plus petit périmètre. 1 ; Lorsque le talus est 1 3» Ce qui est un des cas les plus ordinaires, il faut donner au trapèze une largeur moyenne double de sa hauteur, parce qu'avec un tel rapport dans ses dimensions il a même surface et même périmètre mouillé qu’un rectangle de même hauteur dont la base serait égale à sa largeur moyenne, et qui, par consé- quent, donnerait le maximum de dépense et de section. En effet, si nous désignons par À la hauteur du rectan- gle, sa base sera 2h, sa surface 2h°, et son périmètre mouillé 4h; le trapèze ayant pour hauteur k et pour largeur moyenne 2h, a également pour surface 2° ; quant à son périmètre mouillé, si dans l'expression gé- : . 1 nérale du n° 2 nous faisions {= 1 +3 et que nous don- nions à e la valeur (2-{)h qui résulte de la relation eth = 2h, il viendra (ren f( eo] =if$+av fer c'est-à-dire la même valeur que pour le périmètre mouillé du rectangle. Dans tous les cas où le talus se- : 1 : rait plus grand que 17, on devrait donc, pour plus d’exactitude, déterminer le rapport de la hauteur à la largeur moyenne du trapèze, de manière à obtenir le maximum de section et de dépense; cependant il est d'usage de conserver le rapport 1 : 2, et c'est ce que nous avons fait dans l'exemple précédent. 15. Dans les canaux rectangulaires, la largeur devant être le double de la hauteur, on peut aisément la cal- culer, lorsque la masse d’eau qu'ils doivent conduire est donnée, car en nommant æ cette largeur , l’aire de à ol s la section a pour expression —æ?, et on a, par consé- 2 quent, v étant la vitesse et Q la dépense, d'où vtt =Q, Di 70 COU Nous ne nous arrêterons point à donner des exemples de ces calculs, qui ne présentent aucune difficulté. 16. Nous avons fait observer (n° 6) que la vitesse des divers filets d’un cours d’eau était d'autant plus grande que ces filets étaient plus éloignés des parois du canal, et qu'en évaluant la dépense par le produit de la section et de la vitesse, il fallait employer nécessairement la vitesse moyenne et non la vitesse particulière de tel ou tel filet. La détermination de cette vitesse moyenne est donc très-importante, et comme on ne peut mesurer avec facilité que la vitesse des filets supérieurs, il serait nécessaire de connaître la loi du décroissement qu’é- prouvent les vitesses à partir de la surface fluide jus- qu’au fond du canal, pour pouvoir évaluer avec certi- tude la vitesse moyenne. Dubuat a conclu, d’une série d'expériences faites avec beaucoup de soin, que la vitesse moyenne est une moyenne proportionnelle arithmétique entre celle de la surface et celle du fond, et que le rapport de ces deux dernières, entièrement indépendant de la hauteur de la section, est d'autant plus grand que la vi- tesse de la surface est plus petite. Voici les résultats nu- mériques de ses observations, malheureusement trop peu nombreuses pour être concluantes. Soit V la vitesse de la surface, » celle du fond et # la vitesse moyenne, on aura ù — [y Ÿ—0,165]?, u — (1/0 — 0,082)? Lo,0067. M. de Prony a tiré des expériences de Dubuat la for- mule DV E qui lui paraît représenter les faits avec plus d’exactitude,. Mais il pense que dans la pratique on peut admettre, avec une approximation suflisante , u — 0,8 V. Nous devons ajouter que la vitesse V est celle du filet fluide le plus éloigné des parois, ou la plus grande vi- tesse du courant. Ce filet, dans les canaux réguliers, est celui du milieu de la surface, c’est ce qu’on nomme le fil de l'eau. S IL. Du mouvement de l'eau dans les rivières. 19. L'irrégularité des lits des rivières ne permet pas de les comparer aux canaux, où la vitesse devient promptement uniforme; dans ceux-cf le volume d’eau conduit est toujours le même, tandis que dans les ri- vières ce volume augmente ou diminue suivant les ya- riations que le lit éprouve dans sa pente et ses dimen- sions, et encore par l'effet des affluens qu'il reçoit. Lorsque la pente d’une rivière, après être demeurée COU constante sur une certaine longueur, vient à augmenter ou à diminuer, la vitesse augmente où diminue, et comme la largeur du lit ne change pas brusquement, il en résulte que dans le premier cas la hauteur de la section devient plus petite, tandis qu’elle devient plus grande dans le second. Ces changemens de hauteur s’o- pérant par degrés, la surface fluide prend une forme convexe quand son mouvement s'accélère, et une forme concave quand il se ralentit, de sorte que le fil de l’eau, considéré depuis la source jusqu’à l'embouchure, pré- sente une suite de lignes droites réunies par de petites lignes courbes tantôt convexes, tantôt concayes. Si l’on conçoit un plan perpendiculaire à la surface fluide et passant par le fil de l’eau, l'intersection de ce plan par le fond du lit offrira une ligne semblable au fil de l’eau, c’est-à-dire composée de parties droites et courbes, dont les inégalités correspondront aux inéga- lités du fil de l’eau, mais seront plus grandes. La fig. 4 de la PI. 10 indique la différence des deux sections. On nomme contre-pente toute inclinaison de peu d’é- tendue opposée à l’inclinaison générale du lit, comme serait, par exemple, la pente offerte contre le courant de l’eau par un banc de cailloux disposé transversale- ment sur le lit d’une rivière. L'eau, en le franchissant par suite de sa vitesse acquise, présente une surface concave dans la montée et une surface convexe dans la descente, et sa vitesse diminue jusqu’au point le plus élevé de la courbe, d’où elle s'accélère en descendant. La résistance de l’obstacle, jointe à la pesanteur qui agit spr les molécules fluides, ne permettant pas à ces mo- lécules de s'élever au-dessus du plan général de la sur- face de la rivière, autant que l'obstacle est élevé lui- même au-dessus du plan général du lit, le fil de l’eau ne peut donc jamais avoir une irrégularité aussi grande que la section longitudinale correspondante du lit, comme nous venons de le dire. Dans certains cas, les obstacles qui se rencontrent dans le lit d'une rivière pro- duisent un rebroussement d’une partie du fluide contre le courant, c’est ce qu'on nomme un remou (Voy. ce mot). 18. Les effets résultant des élargissemens et des ré- trécissemens des lits sont semblables à ceux des varia- tions de pente. Lorsque le lit s’élargit, la hauteur de la section diminue, mais dans un rapport un peu moindre que l’augmentation de largeur, parce que la vitesse di- minue un peu par suite de l'accroissement du périmètre mouillé. Lorsque le lit se rétrécit, la hauteur de l’eau augmente ainsi que la vitesse. On ne doit pas perdre de vue, pour se rendre compte de toutes ces variations, le principe de d'écoulement des fluides (Voy. ce mot), que nous allons rappeler. Dans toute masse fluide qui se meut sans solution de continuité, il passe un méme volume fluide dans ur même COU temps, par chacune des sections faites perpendiculaire- ment à la direction du mouvement. 19. Les sections longitudinales de la surface fluide des rivières ne sont pas les seules qui présentent des par- ties courbes. Les-sections transversales offrent encore une forme remarquable dont la fig. 5, PI. 10, peut don- ner une idée. C’est une courbe convexe dont le point le plus élevé est dans le fil de l’eau, et dont l'élévation respective des autres points, qui va en décroissant éga- lement ou inégalement vers chaque bord, est d’autant plus grande que les filets correspondans ont une plus grande vitesse. 20. La détermination de la vitesse moyenne d’une rivière présente de grandes dilicultés qu’on est loin d’avoir complètement surmontées. Lorsque la rivière présente une pente assez uniforme et un lit assez régu- lier sur une longueur assez considérable, mille mètres au moins, pour qu'on puisse, dans cette étendue, la comparer à un canal, on doit prendre le profil de plu- sieurs sections, mesurer la pente avec beaucoup de soir, et en déduire les valeurs moyennes de S et de P, qui fe- ront connaître la vitesse cherchée en les substituant dans la formule (3) du N° 10. Ce procédé, quoique approxi- matif, est supérieur aux mesures directes, quand il peut être employé. Lorsque les localités n'offrent pas la réunion des cir- constances que nous venons d'indiquer, on mesure la vitesse du courant au moyen de certains instrumens nommés hydromètres (Voy. ce mot), dont nous nous bornerons ici à décrire le plus simple. Qu’on imagine un petit morceau de bois, ou quelque autre corps d’une pesanteur spécifique presque égale à celle de l’eau, placé sur le fil de l’eau ou sur le plus fort du courant et abandonné à lui-même. Entraîné par le mouvement de l’eau, ce flotteur, ainsi qu’on le nomme, ne tarde pas à acquérir une witesse égale à celle du fluide environnant, et si l'on observe alors l’espace qu'il parcourt dans un temps donné, on pourra déterminer cette vitesse avec une exactitude suffisante. Les flotteurs ne peuvent faire connaître que la vitesse du fil de l’eau, parce qu’ils ne se maintiendraient pas dans la direction nécessaire si on les placait sur d’autres filets; mais il existe des hydromètres avec lesquels on mesure la vitesse d’un point quelconque de la surface fluide, et d'autres qui sont destinés à mesurer les vitesses au-dessous de la surface. Nous verrons au mot Hypro- NÈTRE la série d'opérations qu’exige la détermination de la vitesse moyenne d’une rivière au moyen de ces in- strumens. 21. La connaissance de la vitesse moyenne d’une ri- xière est principalement nécessaire pour déterminer le volume d’eau qu'elle conduit ou pour jauger le cours CoU 71 d'eau. Ce volume est égal au produit de la vitesse moyenne d’une section par son aire. Le jaugeage des petits cours d’eau s’effectue d’une manière beaucoup plus simple par un barrage que par les mesures hydrométriques, auxquelles on n’a eu re- cours jusqu'ici que pour quelques fleuves. Ce procédé consiste à barrer le courant par une cloison en plan- ches, sur le haut de laquelle on pratique un déversoir ou ouverture rectangulaire dont le seuil doit avoir, au- dessus du fond du lit, une hauteur telle que l’épaisseur de la lame fluide qui s’écoule soit au moins de 10 cen- timètres. Les formules de l'écoulement des eaux par les déversoirs font alors connaître la dépense, à l’aide des dimensions du déversoir et de la hauteur mesurée de la surface du courant au-dessus du seuil. Voy. ÉcouLe- MENT DES FLUIDES. 22. Les affluens ou cours d’eau qui se perdent dans une rivière principale font varier le volume d’eau qu’elle conduit. Ce volume augmente nécessairement au-des- sous de la jonction, de sorte que la dépense n’est la même pour toutes les sections de la rivière qu’autant qu’il ne se trouve aucun affluent sur la longueur où elles sont prises. Cette dépense varie, en outre, par toutes les causes qui font varier les sources alimenta- trices, et on doit distinguer les divers cas des hautes, des moyennes et des basses eaux, qui ont lieu dans les diverses saisons de l’année. On dit que la vitesse d’une rivière est faible, lorsqu'elle est au-dessous de 0",50 par seconde, et qu’elle est très- grande, lorsqu'elle dépasse 2 mètres. La vitesse ordi- naire s’estime de 0",60 à 0”,90. Celle de la Seine, aux enyirons de Paris , est moyennement de 0°,60 à 0,65. La vitesse du Rhône et de la Durance s'élève jusqu’à 4 mètres dans les fortes crues. La dépense de la Seine, sur une largeur moyenne de 150 mètres et une profon- deur de 1,50, est d’environ 130 mètres cubes d’eau par seconde. S LIT. Du mouvement de l'eau dans les conduites. 23. On nomme conduite une suite de tuyaux joints exactement les uns aux autres qui sert à mener l’eau d’un lieu à un autre. Pour examiner le mouvement de l’eau dans les conduites, nous considérerons d’abord le cas d’un seul tuyau rectiligne et d’un même diamètre dans toutes ses parties. Soit donc BD (P1. 10, fig. 6), un tuyau incliné rece- vant par son ouverture supérieure EB l’eau d’un réser- voir M, et la versant par son ouverture inférieure CD. La vitesse de l'écoulement en CD sera due à deux forces distinctes : l’une, provenant de la pression que la masse fluide duréservoir exerce en EB, et l’autre, de la portion de la force absolue de la pesanteur qui se développe sur le plan incliné BG ; c'est-à-dire que le fluide entre en ER 72 COU animé d’une vitesse due à la hauteur AE ou CF, et que cette vitesse s’augmente de toute celle qu’il pourrait ac- quérir par la seule hauteur FD, si les molécules fluides commencaient à descendre en EB sans aucune vitesse préalablement acquise. La vitesse finale de l’écoulement a donc lieu en vertu de la somme des deux hau- teurs GF —- ED, ou simplement de la hauteur GD de la surface du réservoir au-dessus de l’orifice d'écoulement. Nous désignerons par H cette dernière hauteur, qu’on appelle la charge de la conduite. Si les parois du tuyau ne présentaient aucune résis- tance au mouvement de l’eau, ce mouvement devrait continuellement s’accélérer, et la vitesse v’ de sortie se- rait (Voy. ÉcouLEMENT) v —|/29H. Mais il n’en est point ainsi : dans les conduites, comme dans les canaux, le mouvement devient sensiblement uniforme à une très-petite distance de son origine, de sorte que la vitesse de sortie n’est jamais celle qui cor- respond à toute la hauteur H. Nommons v la vitesse réelle de sortie et X la hauteur à laquelle elle serait due, nous aurons v? h=—, 27 et par conséquent dv? H—— 29 sera la portion de hauteur absorbée par la résistance et représentera cette résistance. Or, la résistance provenant de l’action des parois est proportionnelle à toute la surface intérieure du tuyau: car, dans le cas que nous examinons, l'écoulement se fait à plein tuyau (s’il n’en était point ainsi, la conduite serait un simple canal); de plus, elle est proportion- nelle au carré de la vitesse, plus une fraction de la simple vitesse , et, enfin, elle est en raison inverse de l’aire de la section. Si nous désignons donc par L la longueur de la conduite, par $ sa section, par P le périmètre mouillé et par A et B deux coefliciens constans à déterminer par expérience, la surface intérieure du tuyau sera LP, ct nous aurons pour l'expression de la résistance LP A (0° + Bv), ce qui nous donnera l'équation fondamentale... (b) v° LP H———A— (1 ps = AS (0° +-Bt) M. de Prony a obtenu, pour les coefficicas A et B, les valeurs A—0,0005485 ; B—0,0/98 ; COU mais M. d’Aubuisson, en combinant des expériences plus récentes, trouve A—0,0003425 ; B—0,055. D’après ces dernières valeurs, l’équation fondamen- tale devient... (7) 4 2 v H — _ — 0,0003425 : (op? 0,055v) » Pour rendre cette équation plus facilement applicable aux cas particuliers, observons que si nous désignons par D le diamètre des tuyaux, nous aurons S = : rl’, P — xD; 7 étant le rapport de la circonférence au dia- mètre ou le nombre 3,1415296. Substituant ces valeurs ainsi que celle de g, il viendra... (8) H — 0,0510? — 0,00137 = (v? + 0,0055v), équation qui fera connaître une quelconque des quatre quantités H, L, D, v, lorsque les trois autres seront données. 24. La dépense étant le plus ordinairement une des quantités données ou cherchées dans les questions rela- tives au mouvement de l’eau dans les conduites, il est utile de la faire entrer dans l'équation (8), ce qui ne présente aucune difficulté : car en la nommant Q, on a Q — vS ou Q — :rvD?, ce qui donne v — 12700. Substituant cette valeur de v dans (7), il vient... (9) 2 H — 0,08264 = — 0,00221 2 (Q°? + 0,0432 QD:), équation qui renferme la solution de tous les problèmes pratiques. On en tire pour la valeur de Q... (10) 0,0216 450,2HD° , /o,0216LD° | L+37, D D (en) Quant à celle de D, qui est très-souvent la quantité à déterminer, il faut résoudre l’équation (8) par rapport à D en la ramenant à la forme... (10) Q—— 2 D‘—0,0000957 A RD —0, 08262 D—0,00222 8 — 0 On peut, ce nous semble, abréger les calculs de la détermination de Q en résolvant d’abord l'équation (8) par rapport à v, ce qui donne... (11) _0,0275L mu Aron Pr A ) : L 57,2) |L—+37,2D | \L-E57,2D | V—=— car la valeur de v étant une fois connue, on a ensuite Q = 0,7854vD°. COU 25. Toutes ces expressions deviennent beaucoup plus simples lorsque la vitesse surpasse 0",60, parce que la résistance est alors sensiblement proportionnelle au carré de la vitesse, ce qui permet de négliger le terme Bo de l'équation fondamentale (6); on a alors, d’après les expériences de Couplet... (12) 2 H—0,0510*—0,001435 _ et, en fonction de Q... (13) 2 2 L H—0,08274 de 0,002526 : la valeur de Q est simplement... (14) 26. Le terme 39D étant très-petit comparativement à L, dans les grandes conduites, on peut le négliger, ainsi que le second terme sous le radical, et on a, avec une approximation suffisante, pour les petites vites- ses... (15) Q—D? [- 0,0216 us] et pour les grandes... (16) Q = 20,3 27. Nous allons donner quelques exemples d'appli- cation. I. On demande quel volume d’eau débitera une conduite de 1450 mètres de long et 0®,25 de diamètre, sous une charge de 5,52. Nous avons ici D = 0,25, L=— 1450 et H — 5°,32, Ainsi, LL 37,2D — 1459,5. Substituant ces valeurs dans l’expression de la vi- tesse (11), il vient ___ 90275 X 1450 729,92 X 5,32 X 0,25 + HMS | ER EI ERP TS ot 2 (RE —) : d'où, après tous calculs faits, 0 — 0,788796. On a donc Q = 0,788796 X 0,7854 X (0,25)? = 0,03872. Ainsi la dépense demandée est de 0°°,03872. En em- ployant la formule approximative (15), on aurait trouvé 0°°,03882 ; la formule (16) donnerait 0,03842. : 11. On demande le diamètre d'une conduite de 800 me Tom. nt, COU 13 tres de long qui, sous une charge de à mètres, doit me- ner 0%°,050. Nous avons H — 2, L — 800, Q — 0,05; mettant ces quantités dans l'équation (10), elle devient, après les réductions, DS — 0,00192D? — 0,000098D — 0,00222 — 0. Pour obtenir une première approximation, négligeons le second et le troisième terme, nous aurons 8 ee — D—1/0,00222— 0,295, valeur trop petite, car en la substituant à la place de D dans l’équation, le premier terme se réduit à 0,000182. Faisant D — 0,295 + z et appliquant la méthode de Newton (Voy. ArrroxIMATION, tom. 1), nous obtien- drons z — 0,00496, d’où D — 0,2996. Le diamètre cherché est donc 0%,3, en bornant l’approximation aux millimètres. 28. Lorsque les vitesses sont au-dessus de 0",60, on peut obtenir très-facilement la valeur de D en dégageant cette quantité de l'expression (16); on a ainsi D — 0,298] En employant cette dernière formule, nous aurions trouvé immédiatement 5 V R\2 D — 0,298 [ces] 0,298; valeur qui ne diffère pas sensiblement de la précédente. 29. Dans tout ce qui précède, nous avons supposé que l'écoulement s’effectuait par une extrémité ouverte de la conduite ; mais le plus ordinairement ces extrémi- tés sont terminées par des orifices plus étroits que le tuyau ou par des robinets, et alors la vitesse du fluide à sa sortie n’est plus la même que dans la conduite. Si nous désignons par V la vitesse de sortie par un orifice ou par un ajutage quelconque, la portion de la charge absorbée par la résistance deviendra H—0,051V°, tandis que la résistance des parois sera toujours fonction de la vitesse © qui a lieu dans l’intérieur, et ne cessera pas d’avoir pour expression L2 L > 0300197 ÿ (v? —- 0,055) ; de sorte que l'équation fondamentale deviendra 72 5 L y2 | 55%) H—0,051V°=—0,001975 (v?+0,0550). Or, d’après le principe rappelé dans le N° 18, les vi- tesses sont en raison inverse des sections : ainsi, dési- 10 74 COU gnant par d le diamètre de l'orifice et par M le coefi- cient de contraction qui sy applique (Voy. Écourr- MENT), NOUS aVOns NE VI +rD? & rm, d’où D? V— nr md et remplaçant la vitesse v par la dépense Q, ) V=—=1,270 Le 215 md Substituant cette valeur dans l'équation précédente, nous obtiendrons pour l'équation générale du mouve- ment... (17) IH — 0,08264 c@i ue 00222 L Q2 32QD° ODA EE 223 55 (Q —-0,0432Q ). Pour les vitesses au-dessus de 0°,60, cette équation se réduit à... (18) Q° LQ° . — 0,00293 H — 0,0826 2020 midi D On entire successivement... (19) HD° Q— 20,731 ME LE35,47— | An pe d' s TE T0 2 DRÉRTONX H—0 0162 ? À md" — 0 556 1/ Fe Su an sscos | 30. L'application de ces formules aux cas particuliers ne présentant aucune difficulté, nous nous contenterons d'en présenter un seul exemple. On demande la dépense qui aura lieu par un ajutage cylindrique adapté à l'extrémité d'une conduite longue de 1200 mètres et d'un diamètre de 0",2, sous une charge de 6», le diamètre de l’ajutage étant de o",01. 6, D et le coefficient de contraction des ajutages cylindriques Nous avons H 6,2, L 1200, d — 0,01, est 0,82. Ces valeurs donnent È psiulèes: 35,47 md == 1688047 = et, par suite, Q — 20,73 pui Cr | 1200 + 1688047 102% 0022 La dépense du tuyau ouvert eût été 0"°,0826975. M. d’Aubuisson a observé que lorsque Je diamètre COU de l'ajutage dépasse la moitié de celui de la conduite, la dépense ne diffère que de très-peu de celle qui au- rait lieu en laissant la conduite entièrement ouverte. Dans le cas qui nous occupe, nous trouverions D — 0%°,078416 en faisant d 0,12; mais il paraît que la différence est encore moindre en pratique qu’en théorie, car en adaptant divers ajutages à une même conduite de 0",05 de diamètre sur 424" de long, M. d’Aubuisson a obtenu les résultats suivans : Dépense avec un ajutage de 0°,01. 0,000822 Id. id. « 0 ,02. 0,001581 Id. id. . 0 ,03. . . 0,001720 Id. sans ajutage- 0,001722 51. Il nous resterait à examiner le cas des conduites qui présentent des coudes ct des étranglemens, c’est-à- dire des parties de moindre section dans leur étendue; mais les détails qu'exigeraient cet examen dépassent les limites de notre ouvrage, et nous devons renvoyer aux traités d'hydraulique. Nous ferons seulement observer d’une manière générale que toute cause qui amène soit un changement de direction dans le mouvement de Veau, soit une accélération de vitesse pour la con- traindre à passer par une section plus étroite, absorbe toujours une certaine partie de la charge totale. Les coudes arrondis ou curvilignes n’exercent qu’une très- petite influence sur la vitesse finale, tandis que les coudes brisés, comme le serait un coude rectangulaire , la di- minuent considérablement. Il est donc très-important d'éviter les angles dans les conduites. Quant aux étran- glemens et aux renflemens, on a rarement à en tenir compte, parce qu'une conduite bien construite ne doit en présenter aucun. Lorsque l’eau s'écoule du réservoir dans une con- duite principale ou de celle-ci dans un embranchement, il y a toujours contraction de la veine fluide, et sinous n’en avons pas parlé jusqu'ici, c'est que son effet est compris dans les coefliciens de l'équation fondamentale. Lorsqu'il s'agira d’une conduite secondaire, l'effet de la contraction se trouvera pareïllement compris dans la détermination de sa charge, de sorte qu'il est inutile de le considérer en particulier. Toutes les formules précédentes se rapportant à une conduite parfaitement unie sur toute Sa surface inté- rieure, on ne doit regarder les’résultats numériques qu’elles donnent que comme des approximations, et les ingénieurs sont dans l'usage de diminuer d'un tiers le. coefficient de la dépense. Ainsi, lorsqu'on voudra éta- blir une conduite, on devra déterminer les diamètres dans l'hypothèse que la dépense est d’un tiers plus forte que la dépense réelle. Si l'on a, par exemple, une dé- pense réelle de 0°‘,100, on mettra dans les formules o°,150, De même, si cn calculant une dépense on la COU trouve théoriquement de 0"°,210, on ne devra compter que sur une dépense réelle de + (0,210) — 0,140. 52. Toute eau courante, soit dans un canal, une ri- vière ou une conduite, est animée d’une force motrice qu'on peut employer pour faire fonctionner les ma- chines. Nous n'avons examiné dans cet article que les circonstances du mouvement de l’eau ; nous considére- rons ce fluide comme moteur au mot Eau. Ouxrages à consulter sur les eaux courantes : Hydro- dynamique de Bossut; Architecture hydraulique de Bé- lidor, avec les notes de Navier. Nouvelle Architecture hydraulique de Prony ; Principes d’'hydraulique de Du- buat ; Essai sur le mouvement des eaux courantes de Be- langer; Hydrotechnie de Funk ; Idrauliea de Venturoli; Hydraulique des ingénieurs de d’Aubuisson. COURBES EXCENTRIQUES. (Méc.) On désigne sous ce nom des plateaux qui ont une courbure déter- minée, et qu’on adapte à un axe tournant pour rempla- cer les manivelles, dont le mouvement n’est jamais bien régulier. Ces organes mécaniques transforment le mouvement circulaire continu en rectiligne alternatif. (Voy. COMPOSITION DES MACHINES.) Supposons qu'il s'agisse de faire monter et descendre alternativement avec une vitesse uniforme la tige MN (PI. 10, fig. 7), mobile entre les tenons g, g. Ayant adapté à l’axe À du mouvement une courbe excen- trique PQ, dont nous indiquerons plus loin la construc- tion, on fera reposer sur son épaisseur l'extrémité de la tige MN garnie d'une roulette N pour diminuer le frottement , et il est évident qu’à chaque révolution de la courbe, représentée dans la figure, la tige s’élèvera pendant tout le temps que la roulette s’appuiera sur une des moitiés de cette courbe et qu’elle s’abaissera, soit par l'effet de son poids, soit par l'effet d’un ressort, pendant que la roulette s’appuiera sur l’autre moitié. Le point de la plus grande élévation correspondra au moment où l'extrémité P de l’excentrique arrivera sous la roulette, et le point du plus grand abaissement à ce- lui où le point Q se trouvera dans la verticale. En analysant avec soin les circonstances du mouye- ment qu'on veut donner à la tige, on peut toujours trouyer facilement la courbe capable de le produire. Ici, la condition à remplir étant qu’un point quelconque de l’excentrique décrive des arcs égaux autour du centre de l'axe, pendant que la tige s'élève ou s’abaisse de quantités égales, le tracé de la courbe est très-simple. Ayant pris la droite AB (PI. 10, fig. 8), égale à la _ distance du centre de l’axe au point de la plus grande élévation de la roulette, et, sur cette droite, la partie AQ égale à la plus petite élévation, on décrira du point A comme centre, avec AB pour rayon, une circonférence de cercle qu'on divisera en un nombre pair de parties COU 75 égales, 12 par exemple; on numérotera les points de division 1, n, im, ete., à la droite et à la gauche de B, de manière que chaque demi-circonférence porte six numéros. Ceci fait, et après avoir mené les rayons A1, An, etc., on divisera BQ, qui représente une excursion entière de la tige, en six parties égales qu’on numéro- tera 1, 2, 5, etc., à partir de Q. Du centre A, avec les rayons AQ, A1, A2, A5, etc., on décrira successive- ment des circonférences, et leurs intersections avec les rayons de même numéro seront autant de points de la courbe cherchée. On voit immédiatement que tous les diamètres de cette courbe passant par le centre A sont égaux à la distance fondamentale PQ de la pointe P au point de rebroussement Q. Si, au lieu d’un mouvement uniforme, il s'agissait de produire un mouvement varié, d’après une loi quel- conque, on diviserait BQ en six parties ayant entre elles les rapports donnés par cette loi, et tout le reste de la construction serait la même. Les excentriques dont la courbure se détermine de la manière précédente ne produisent qu'une allée et qu'une venue dans une de leurs révolutions complètes; mais lorsqu'on a bien compris le principe de leur construc- tion, il est facile de l’étendre aux cas d’un nombre quel- conque d’excursions et d’incursions pendant une seule révolution de la courbe. Soit, par exemple, à décrire une excentrique ca- pable de produire quatre allées et quatre venues de la tige, égales entre elles et d’un mouvement uniforme. Après avoir pris, comme ci-dessus, les droites AD et AQ (fig. 9, PI. 10), respectivement égales à la plus grande et à la plus petite distance de l’extrémité de la tige au centre À du mouvement, on décrira une circon- férence avec le rayon AD et on le partagera d’abord en quatre parties égales; on le partagerait en six si on voulait six allées et six venues, et ainsi de même; on partagera DQ en un nombre quelconque de parties égales, qu'on numérotera 1, 2, 3, etc., à partir de Q; et du centre A, on décrira successivement des circonfé- rences avec les rayons AQ, A1, A2, etc. Ceci fait, on partagera chaque quart de circonférence en un nombre de parties égales double de celui des parties de DQ. Ici DQ étant partagé en quatre, nous partagerons chaque quart en huit parties égales, et nous numéroterons les points de division 1, 1, 11, 1V, à partir de chaque ex- trémité de l'arc, comme cela est fait dans la figure pour le quart BD, de sorte que le numéro 1v correspondra à la moitié de l'arc; du centre A on mènera des rayons à chaque point de division, et leurs intersections avec les circonférences de même numéro seront des points de la courbe. Deparcieux, qui s'est beaucoup ocoupé des oourhes excentriques, à donné dans les Mémoires de l'Académie 76 CUL des sciences, pour 1747, des méthodes faciles pour les décrire dans tous les cas. COURSIER. (Hydraul.) Canal en bois ou en pierre qui renferme et dirige un courant d’eau. On s’en sert principalement pour alimenter les roues hydrauliques. Voy. Eau. CRÉMAILLIÈRE. (Mée.) Tige garnie de dents qui engrènent avec les dents d’une roue. Lorsque le mouvement de la roue est transmis à la crémaillière, alors il y a transformation de mouve- ment circulaire en mouvement rectiligne, les dents de cette dernière doivent présenter des lignes droites pa- rallèles entre elles, et les dents de la roue avoir la cour- bure de la développante du cercle primitif de cette roue. (Voy. Games.) Lorsqu'au contraire la crémaillière conduit la roue, ce qui transforme le mouvement rec- tiligne en circulaire, les flancs des dents de la roue doi- vent être dirigés vers son centre , et les dents de la cré- maillière avoir la courbure d’une eycloïde décrite par le cercle primitif de la roue. M. Leblanc, dans son Traité du dessin des machines, a donné les moyens de tracer toutes les espèces d’engrenages. CULMINATION. (4stron. et Géograph.) L'observa- tion de la culmination des astres n’est pas seulement utile pour déterminer la latitude géographique d’un lieu de la terre (Voy. Larirupe), elle est aussi employée avec succès dans les observatoires stables pour en déter- miner la différence de longitude ; mais il faut alors que l’astre observé à la lunette des passages ait un mouve- ment propre très-sensible d’occident en orient. Or, la lune seule jouit de la propriété de rendre cette méthode très-exacte, et c’est de la différence des temps de son passage au méridien de chaque lieu que l’on déduit la différence de leur longitude. Si l’un des observatoires est Paris et que L soit la lon- gitude occidentale de l’autre observatoire par rapport au premier, L exprimée en temps à raison de 15 degrés pour une heure, sera aussi le temps sidéral physique- ment écoulé entre les passages d’une même étoile à ces deux méridiens; et comme dans un si court intervalle de temps l'ascension droite apparente de l'étoile reste la même, il est évident qu’on a dû compter la même heure sidérale à ces deux stations, quoiqu’en réalité il se soit écoulé L heures sidérales. Mais relativement à la lune, dont le mouvement propre vers l’orient est très- rapide, le temps sidéral écoulé depuis son premier pas- sage jusqu'au second est nécessairement de L a heures, a désignant la quantité dont son ascension droite, ex- primée en temps sidéral, a augmenté. Cela posé, soit d degrés le mouvement de cet astre ‘en ascension droite CUL durant une heure de temps vrai, et m le mouvement, également en ascension droite, du soleil durant le même temps, deux quantités données dans la Connaissance des temps ; alors d et 15 a étant des arcs décrits par la lune dans les temps sidéraux 1° — m et L + a, on a cette proportion : 1lHmiL+a::d:15a; d’où d(L + a) = 15a (1 + m), relation de laquelle on tire la différence de longitude LT (15 : 4) = Ta (2 + Mm—rxt). Par exemple, le 25 octobre 1830, l’on a observé à Paris et à Kænigsberg les passages du bord occidental de la lune, et l’on a eu A Paris, heure moyenne. . . 6:54'53",04 À Kænigsberg.. . . : . . . 6 52 5,90 2 47,14 0 ,46 Différence en temps moyen Réduction au temps sidéral + Différence en temps sidéral. 2 47",60—167",6—a. La Conn. des temps donne le mouvement horaire du soleil m — 9,583; ainsi 1 + m — 609,58 ; elle donne de plus Asc. dr. de la Œ le 25 à midi. . 310° 040” Id. à minuit. 316 41 57 Différence en 12 heures. . . . . 64117 d—55'26",42 d= 215,76 Facteur 1 m—d=— 5755",82 — 3455",85. De là en 1" vraie, Enfin, opérant à l’aide des logarithmes à cinq décimales, on a LE 4355",2 — 11192 '35",2. Telle est, d’après ces deux observations correspon- dantes, la longitude de Kænigsberg comptée de Paris. On remarquera cependant que le mouvement en ascen- sion droite de la lune n’étant pas rigoureusement pro- portionnel au temps, comme nous l'avons supposé en évaluant a, il conviendrait, pour plus de précision, de recourir à la méthode d’interpolation dans laquelle on tient compte des différences secondes (Voy. InterroLa- : TION) ; mais il suffisait ici de donner une idée de la ma- nitre d'appliquer les culminations lunaires à la déter- mination des longitudes géographiques. Nous dirons pourtant que les culminations comparées de la lune et d’une étoile en deux lieux différens, offrent un moyen encore plus facile d'obtenir exactement la différence de CUL longitude, parce que le calcul étant uniquement fondé sur la durée sidérale écoulée entre les deux passages à chaque station, il s'ensuit qu'une petite erreur sur la position de la lunette et sur l'heure de la pendule n’a aucune influence sensible sur le résultat cherché. On peut consulter à cet égard l’Astronomie pratique de Francœur. Si dans l'exemple précédent l'observation du bord de la lune n'avait pas été faite à Paris, on y suppléerait, en calculant d’abord l’heure sidérale du passage du centre de cet astre en cette ville, pour le 25 octobre 1830,eten la corrigeant ensuite du temps sidéral que le demi-dia- mètre met à passer au méridien, temps qui est donné ; r par cette expression son de la lune et r son demi-diamètre ; deux quantités qu'on trouve dansla Connaissance des temps. M. Puissant. D désignant la déclinai- CULTELLATION (Géod.) On désigne sous ce nom la méthode de mesurer la surface d’un terrain en pente, en CUL 77 le projetant par des perpendiculaires sur un plan hori- zontal. Soit, par exemple, le rectangle ABCD (PI.10, fig.10) dont la superficie fait partie de celle d’un coteau ; ayant abaissé de chacun de ses angles une perpendiculaire sur un plan horizontal MO, le quadrilatère MNOP représen- tera l’aire réellement productive du rectangle ABCD, telle qu’elle doit figurer dans la carte topographique de la contrée. Cette méthode ne résulte seulement pas de l’impossi- bilité où l’on serait de faire raccorder les parties d’un plan dont les unes auraient été mesurées dans le sens horizontal et les autres dans le sens des pentes du ter- rain, mais encore de ce qu’il est reconnu que les pro- duits de la culture d’un terrain incliné ne peuvent dépasser ceux qu’on obtiendrait sur la projection hori- zontale de ce terrain, parce que les plantes croissent verticalement. Voy. le Traité d'arpentage de M. Le- fèvre, et pour tous les détails théoriques, le Traité de topographie de M. Puissant. D. DAN DANAIÏDE. (Hydraul.) Espèce de roue à réaction qui reçoit l’action motrice de l’eau, inventée parM.Man- noury d’Ectat. Nous emprunterons sa description à MM. Lanz et de Bettancourt. « Cette machine peut être comprise, comme le dit très-bien M. Petit, au nombre des roues hydrauliques; elle se réduit à une cuve cylindrique en bois ncdd'c'n' (PL. 10, fig. 11) dont le fond est percé à son centre par un orifice circulaire rr (voy. l'élévation et la coupe (b) ). ‘Au travers de cet orifice passe un essieu vertical de fer pq retenu par le haut dans un collier, et posant, dans sa partie inférieure, sur un pivot qui lui permet de tourner sur lui-même, en entraînant la cuve à laquelle il est fixement attaché au moyen de quatre croisillons en fer, dont on voit deux cc’ et ee’ dans la coupe (a), et les deux autres dd’ et ff dans la coupe (b). Cet essieu, di- rigé suivant l’axe de la cuve, ne ferme pas complète- ment l’orifice central rr qu'il traverse ; il laisse, au con- traire, tout autour de sa circonférence une couronne vide par où l’eau affluente peut s'échapper. Un dia- phragme circulaire ss fixé à l’axe vertical pq et aux croi- sillons cc’ et ee’, immédiatement en dessous de ceux-ci, partage la cuve en deux parties égales ncc'n et cdd'c qui ne peuvent communiquer l’une avec l’autre que par DAN la couronne vide qui reste entre le diaphragme circulaire et la surface intérieure de la cuve. La partie inférieure cdd'c' est partagée en huit cases par autant de dia- phragmes f, quatre desquels partent de l'axe pg vers la circonférence, et quatre autres n’atteignent pas l'axe, pour ne pas trop obstruer l’orifice rr. Ces diaphragmes, formés par des surfaces planes, descendent depuis le diaphragme circulaire jusqu’à la base de la cuve. L'eau arrive à la partie supérieure de la cuve par un tuyau de conduite B, qui se replie convenablement pour la laisser sortir par un orifice æ (élévation et coupe (a) ), sous la forme d’une nappe qui frappe tangentiellement dans toute la surface concave de cette partie, met la cuve en mouvement, descend à la partie inférieure par la cou- ronne vide ménagée entre le diaphragme ss et la surface intérieure de la cuve, s’engage dans les cases déjà indi- quées, et sort enfin par l’orilice rr pour tomber dans le tuyau de décharge R. Telle est la description et le jeu de cette machine, que l’auteur a exécutée avec le plus grand succès dans différentes manufactures. 1] vient d'y ajouter un perfectionnement qui consiste à substituer aux diaphragmes f{ à surfaces planes, d’autres dia- phragmes en forme de spirales qui se prolongent en montant jusqu’au hord supérieur nn de Ja cuye, au tra- 78 DÉV vers de la couronne vide du milieu. La forme qu'il donne à ces nouveaux diaphragmes lui permet de sup- primer le rebord nn qui servait à empêcher Peau de se répandre au dehors; il paraît que par cette dernière mo- dification la perte des forces vives est diminuée consi- dérablement. » DENTS pes nours. (Voy. ENGRENAGES, tome 1, p. 530.) DÉPENSE v’Eau ou pe varzun. On désigne sous ce nom la quantité d’eau ou de vapeur employée comme force motrice pour produire un effet déterminé. La dépense d'un courant d’eau est la masse fluide qui passe par une de ses sections dans un temps déterminé (Voy. Courawr). DÉTENTE. (Méc.) Mécanisme qui fixe certaines par- ties d’une machine pendant un intervalle de temps et les abandonne ensuite tout-à-coup. (Voy. Roue et Son- NETTE.) DÉVERSOIR. (Hydraul.) Échancrure rectangulaire pratiquée à la partie supérieure d’une des parois d’un bassin pour donner passage au fluide dont il est rempli. La base de cette ouverture est horizontale et porte le nom de seuil. (Voy. ÉCOULEMENT DES FLUIDES. ) DÉVIATION. (4stron.) Lorsque l’axe optique d’une lunette des passages est exactement dans le méridien, l'intervalle de temps qui s'écoule entre deux passages consécutifs, l’un supérieur, l’autre inférieur ou vice vers, d’une étoile circompolaire, est de 12 heures sidé- rales. Dans Le cas contraire, le cercle diurne que paraît décrire l'étoile est partagé en deux parties inégales, et une mire qui se trouve précisément dans là direction de l'axe optique dévie à l’est ou à l’ouest d’une quantité angulaire qu'on mesure ainsi qu'il suit : Soit Z (PI. 10, fig. 12}-le zénith du lieu de l’observa- teur, ZA le vertical que décrit la lunette en tournant sur son axe horizontal de rotation, P le pôle du monde; et supposons que l'objectif soit tourné du côté du sud. La déviation orientale de la lunette sera représentée par l'angle horizontal MCH, mesure de l’angle sphérique MZH, et c’est cet angle qu'il s’agit de trouver à l’aide de l'observation des passages dés astres A, B, B'au fil du milieu de la lunette. Or, en désignant par 4 la dis- tance polaire AP de l’astre À, par 90°—H la colati- tude ZP ou le complément de la hauteur H du pôle pour le lieu de l’observateur, et par æ la déviation MH ou l'angle MZ; le triangle sphérique AZP, dans lequel l'angle P est l’angle horaire, donne DÉV ou, à cause de tang Z = —tang x et de l'extrême peti- tesse de æ par supposition, auquel cas sin P—P et cos P — 1, à fort peu près, on a sensiblement P— (sin H — cot 4 cos H)æ. Telle est la quantité qu’il faudrait ajouter au passage observé pour avoir l'heure véritable du passage au mé- ridien, si l’on connaissait æ. Supposons qu'une autre étoile B ou B' ait été obser- vée à la lunette, on aura pareillement pour celle-ci : P'— (sin H — cot A’cosH)x. De ces deux équations semblables on tire æ sin (4'— A) sin A sin À’ cosH; P—P— + (cotA — cot4')cos H— et si l’on désigne par T le temps sidéral du passage de la première étoile au méridien, ou son ascension droite apparente réduite en temps; par {le temps de son pas- sage au vertical de la lunette, observé à une pendule exactement réglée sur le temps sidéral, on aura évidem- ment P —"T — t, et, pour la seconde étoile P—T'—#'; ainsi en définitive (1) LUS —T—(#— t)]sin 4 sin 4° cos H sin (4 — 4) Il suit de ce résultat que pour déterminer la dévia- tion de la lunette, bien rectifiée d’ailleurs, il suffit de connaître à peu près les distances polaires A, 4° et très- exactement la différence T' — T d’ascension droite, pourvu que 4'— A ne soit pas un petit arc. Cette dévia- tion sera orientale si & est positif, occidentale dans le cas contraire. Pour une seule étoile on a (2) (T—+) sin A ({—T)sina. cos(H-E A) cos(H-F 4)? mais alors la déviation est trop dépendante du temps du passage de l'étoile au méridien et de sa déclinaison, ainsi que de la marche de la pendule. à Les deux formules précédentes se rapportant aux passages supérieurs, on les ramènera aux passages infé- rieurs en prenant négativement sin A et cot À; et si, au lieu d'observer deux étoiles différentes, on observe la même étoile au-dessus et au-dessous du pôle, A’ se chan- gera en — A; la différence des passages au méridien, savoir T'— T, sera de 12, et l’on aura visiblement (5) L—=— ER CR DA 2 cos H cot 4 [aob— (4 =t)1: sin A TS EEE er EE cos H sin 2 A Cette dernière formule ne dépend plus de l'ascension droite de l'étoile ; elle donnera la déviation & avec beau- coup de précision, si cot A est très-grand, Ou, ce qui est de même, si l’on observe de préférence des étoiles DIS ctreompolaires. Delambre, à qui est due la méthode que nous expliquons, indique la polaire à, 8, y de la petite Ourse et y de Céphée, parce qu'on n’a rien à craindre de l’irrégularité de la pendule. On fera bien alors de placer la mire au nord de la station; et lorsqu'on en connaîtra la déviation, il sera très-facile d'orienter une chaîne de triangles par l’azimut d’un de ses côtés. (Voy. ce mot.) Pour donner une application de cette méthode, nous choisirons l'observation même par laquelle Delambre mesura à Paris la déviation de sa lunette, qu’il n’eut pas le temps de remettre sur la mire méridienne. @ sa : HAL QUQE +. Passage inférienr de la chèvre à la Innette à 19 °1 1888 — 1; Passage supérieur, 12 heures après, ou à. . 51870 —1; On avait d’ailleurs A 445", 1— 4850; de là # —+t— 12"0'0",2, et ensuite la formule (3) donne en temps ._ —0',2tangA LT — —— 0",148; 2 COS Il SE ainsi en arc © — — 2',25. On juge par le signe de æ que la déviation était oc- cidentale quand l’objectif était tourné vers le sud, comme nous l'avons supposé dans les formules précé- dentes ; elle serait au contraire orientale, si l’on suppo- sait l'objectif tourné vers le nord. (M. Puissant.) DILATATION. Voyez CnaLeur. DISTANCES LUNAIRES. (4st. Nautiq.) C’est sur- tout dans les voyages de long cours que les navigateurs font un fréquent usage des distances de la lune au soleil et aux étoiles , pour déterminer la longitude du lieu où ils se trouvent. Ces distances se mesurent au sextant, ou, mieux encore, au cercle à réflexion dont Borda a enrichi l'astronomie nautique. (Voyez Cencre Rérért- TEUR.) La rapidité avec laquelle la lune se meut dans son orbite autour de la terre fait que dans certaines cir- constances l’arc qui la sépare de l'étoile mise en com- paraison change sensiblement de grandeur dans un très- court espace de temps, par exemple lorsque la déclinai- son de l’étoile située à lorient ou à l'occident de Ja lune est peu différente de celle de ce satellite. Dans la Con- naissance des temps, et à chacun des mois de l’année, se trouvent calculées de 3 heures en 3 heures les distances vraies du centre de la lune à celui du soleil, aux princi- pales étoiles du zodiaque, et même maintenant au centre des planètes; ces distances sont telles que les verrait (abstraction faite de la réfraction) un observateur qui DIS 79 serait placé au centre de la terre. On conçoit alors que si, dans un lieu dont la longitude est à peu près connue, l'on a mesuré une distance lunaire, et qu’on l’ait réduite en distance vraie, il ne s’agira plus que de déterminer, par un calcul d’interpolation, l'heure, les minutes et se- condes de temps moyen que l’on comptait à Paris lors- que cette distance vraie existait; puisque la différence entre ce temps et celui de l’observation sera celle de la longitude cherchée. Ordinairement la formule par la- quelle on convertit une distance lunaire apparente en distance vraie est celle de Borda ; on l’obtient ainsi qu’il suit : Soient A, E, E la distance et les deux hauteurs ap- parentes du soleil et de la lune; 0, €, e’ la distance et les hauteurs vraies de ces deux astres; enfin Z l’angle au zénith formé par leurs verticaux, dans lesquels leurs lieux vrais et apparens se trouvent respectivement. Le triangle sphérique dont les sommets sont au zénith et aux centres apparens des astres donnera cos À — sin E sin E' cos E cos E' COS Z — , celui dont les sommets sont au zénith et aux centres vrais des astres donnera pareillement cosÿ— sinesine. cos eos € cos Z = ainsi l’on a cosA—sinEsinkE cosi—sinesine cos E Cos E' COS € COS €’ Mais À cause de sin E sin E = c0$ E C0 E— c0s (EE), sine sine — cos e cose — cos (e + €), la relation précédente se change nécessairement en celle-ci : cos A cos (EE) __ cos cos (ee) cos ecose cos E COSE d’où lon tire cos € cos 1 ; | , = 2 7 licos, ep‘) | cos »"): cosd SRE ÉCOSE cos A—+-cos(EE) cos(e—e) et si l’on a égard à ce que cosA-cos(r-r'}—2cosi(E-}E"À-A)cos: (EE —A4), cos(e-ke’}==2cos";(e+e)—1, cosd—1—25sin"0, on aura sin29—cos":(e—-e) cos (6 —+-E'+-A) cos (EE — A) cosecose cos ECOS E' 80 DIS Puis, si l’on fait on aura enfin sin+5=—cos+(e—-e") cosy. Cette formule, la plus commode de toutes celles qui ont été proposées pour réduire une distance apparente en distance vraie, n'offre aucune variation de signe, et c’est un avantage qui diminue les chances d’erreur de calcul. Pour en faire un bon usage, il faut en recueillir avec soin tous les élémens dans le plus court espace de temps possible. Par exemple, les hauteurs des astres, lorsqu'on ne veut pas les déduire du calcul, doivent être prises par deux observateurs, en même temps qu'un troisième mesure la distance des deux astres. (Voy. les traités spéciaux.) APPLICATION. Un voyageur arrivé le 12 mai 1825 dans un lieu où il trouva la latitude boréale de 36°4o', et dont il estima la longitude occidentale de 3° 36° en temps, recueillit les observations contemporaines suivantes à 9" 40° du matin ou à 19" 4o' (temps astronom.). Hauteur du bord inférieur du E — 30017! 8! Hauteur du bord inférieur de la € = 5 59 30 Distance des bords voisins, . . . . . 61 28 6 Haut. du baromètre.. . 0M,73099 Haut. du therm. centig. + 25° La Conn. des temps donne pour l’époque des obser- vations, c’est-à-dire pour 23" 16° comptées à Paris, Paral. horiz. de la © — ie ">; demi-diam. dela € —14/407 Paral. horiz, du CPE _ 8, 3; demi-diam. du [e) 1) Il s’agit maintenant de calculer l’augmentation du demi-diamètre de la lune due à sa hauteur au-dessus de l'horizon (Voy. AuemenrarION), et l’on trouvera le demi- diamètre apparent de la Œ = 14 56", qu’il faut ajou- ter, ainsi que le demi-diamètre du €}, à la distance des bords des deux astres pour avoir la distance apparente A —61°58'53". Ensuite on aura Hauteur apparente du [@ CINE LEE 30017! 18 Demi-diam. . . . . . .. oo ne 15 51 Haut. appar. du centre. . . : E = 30 32 59 + parall. — réfract, . . . .. — 1 29,7 Haut. vraie géocentr. du @ .e — 30 31 36,3 LE | Haut. appar. du bord de la € 102009 30! Demi-diam. augmenté... . . . « . + 14 56 Haut. appar. du centre. . . . E' = 53 14 26 + parall. — réfract. , .. , . . + 31 43,8 Haut, vraie géocentr, de la Œ = 53 46 9,8 DYN Connaissant tous les élémens de la formule précé- dente, on opérera par les logarithmes, ainsi qu’il suit : A — 61:1°58/531" E — 30 32 59 . clog cos 0,0649018 E! — 53 14 26 . clog cos 0,2229673 Somme m — 145 46 18 FM ele 107 2003 log cos 9,4685558 A—!m 10 54 16 log cos 9,9920867 e — 30 31 36,3 . . . log cos 9,9352009 e! — 5346 9,8. log cos 9,7716145 Somme, ..,.. 84 17 46,1 . Somme. . . 19,4555290 + somme. . 9,7277035 +sommen — #42 8 53,0 . c log cos. . 0,1299396 log smy=— 9,857703r Anglew = 40 6 19,2 . log cos w — 9,8/409430 n — 42 8 53,0. log cos. , . 9,870060f Sin de 97111004 De là +0 =— 30056'10,95; Disrance vraie 9 —.61051/3/,5. On sait par la Conn. des temps que Le 11 mai à 910 Ja distance était de. . 6205333! Ler2 amidide. et." IDR EEE Ainsi, diminution en 3. . ,,.,. = 1 21 15 D'un autre côté, er 102000 030 « d — 61 52 3,5 Side Ce ce Ontote mie ir Le reste sera.. + se v,e 0! «84e 02411, 29,9 de là cette proportion soar15" : 3 :: 101/90/,5 : x — ab16/13/,6 Ajoutantsr. ete ciel ee ee RATS 2 — te — 29016 113 6 19 40 o 3 36 13 6 On a l'heure de Paris, le 11. Mais l'heure de l'Observatoire était. . . Donc, LONGITUDE en temps, à l’ouest = Cette solution est indépendante de la figure ellipsoi- dique de la terre, et, en effet, il est à peu près inutile de tenir compte de l’aplatissement, à cause de l'incertitude que laissg une méthode d’observation qui présente souvent beaucoup de difficultés sur mer. Cependant, Borda a indiqué le premier comment il faudrait procé- der dans le cas le plus général. (Descript. et usage du Cercle de réflexion, p. 80.) (M. Puissant.) DYNAME. (Syst. mët.) Nom qu'on a proposé récem- ment de donner à l'unité de mesure des forces motrices. L'effet produit par une force motrice peut toujours se rapporter à un certain poids élevé à une hauteur donnée | re DYN dans un temps également donné (Voy. Errer); ainsi, en prenant le metre pour unité de hauteur et la seconde sexagésimale pour unité de temps, une force capable d'élever 80 kilogrammes à un mètre en une seconde , sera double de celle qui ne peut élever que 40 kilo- grammes à un mètre dans le même temps, et moitié de celle qui peut élever 160 Kilogrammes à la même hau- teur dans le même temps. L’habitude de comparer la force motrice de l’eau et de la vapeur à celle des che- vaux fait encore journellement désigner par un nombre de cheyaux la force présumée d’une machine; mais pour rendre le terme de comparaison exactement déterminé, on est convenu de nommer cheval-vapeur la force ca- pable d'élever 75 kilogrammes à 1 mètre en une seconde: c’est à très-peu de chose près la force moyenne d'un cheyal, de sorte qu’on a l’ayantage de ne pas s’écarter des anciennes évaluations, et de remplacer le vague qui résultait de leur emploi par une détermination exacte et précise. C’est donc à ce cheval-vapeur qu'on voudrait appliquer le nom de Dyname, qui nous pa- raît beaucoup plus convenable pour indiquer une unité abstraite. DYNAMIQUE. Uxiré pynamique. (Syst. mét.) Outre le dyname ou le cheval-vapeur, adopté comme terme de comparaison dans les effets des forces motrices, les mé- caniciens ont fait choix d’une unité particulière pour évaluer le travail des moteurs, c’est l'effort développé pour transporter un mètre cube d’eau, ou le poids de 1000 kilogrammes, à un mètre de distance, sans tenir compte du temps du transport. Supposons qu’un homme ait tiré d’un puits profond de 10 mètres, 22000 kilo- grammes d’eau dans une journée de huit heures de tra- vail; 22000 kil. élevés à 10 mètres ou 220000 kil. éle- yés à 1 mètre étant la même chose, son travail sera re- présenté en unités dynamiques par 220000 ne : Honse — 220 unités dynamiques. En général, P étant le poids en kilogrammes trans- porté dans une journée de travail, et H la distance en mètres où il a été conduit, le produit PE SH ou PH”: Tox. ur. DYN 81 exprime le nombre de kilogrammes transportés à un metre, ct P H'" 1000 le nombre d'unités dynamiques qui mesure le travail ou l'effet utile du moteur. L’exposant km indique ici que la quantité PH est un nombre de kilogr. élevés à un mètre. Cette manière de comparer l'effet utile des moteurs est indépendante du temps. Le produit PH se nomme la quantité d'action développée pendant toute la durée du travail. Voy. Érrer. DYNAMOMÈTRE. (Méc.) Instrument au moyen du- quelon mesure la force de traction exercée par un moteur. Le dynamomètre-Régnier, ainsi appelé du nom de son inventeur, se compose d’un ressort d’acier abed (PI. 11, fig. 2); à sa partie étroite est fixé un appareil dont la pièce principale est un levier courbe efy ; la pointe g de ce levier décrit un arc gh à mesure que les deux bran- ches du ressort ab et cd se rapprochent l’une de l’autre, par suite de l'action exercée aux deux extrémités. La partie gf du levier s'appuie contre une aiguille mo- bile #k, et fait parcourir à sa pointe k un arc de cercle gradué dont les divisions indiquent le poids correspon- dant à l'effort. Pour diviser cet are, on suspend le res- sort par une de ses extrémités, et l’on attache à l’autre des poids de plus en plus grands. La mesure des efforts de traction s'effectue en atta- chant le dynamomètre par un de ses côtés à un point résistant, comme un mur (PI. 10, fig: 16), et le faisant tirer de l’autre côté par l’homme ou le cheval dont on veut éprouver la force. On obtient de cette manière l'effort absolu dont le moteur est instantanément ca- pable. Pour connaître celui qu’il peut produire en se mouyant lui-même pendant un certain temps et avec une certaine vitesse, on attache l’un des bouts de l’in- strument à larésistance, et l’on attelle le moteur à l’autre. Par exemple, ayant disposé un dynamomètre entre le palonnier d’un cheval attelé et le train d’une voiture, la tension de l'instrument , lorsque le mouvement sera établi, fera connaître l'effort constant de traction. Régnier est encore l'inventeur de plusieurs autres dy- namomètres, dont on peut voir la description dans son Mémoire explicatif de plusieurs machines. Voyez aussi le Journal de l'Ecole polytech. n° 5. 11 82 EAU EAU MOTRICE. (Hydraul.) L'eau courante, comme tous les corps matériels en mouvement, est animée d’une quantité d'action (Voy. ce mot) dont elle peut trans- mettre une partie plus ou moins grande aux mobiles qu’elle rencontre, suivant les diverses circonstances du choc. Ces circonstances ne sont jamais les mêmes que celles du choc de deux corps solides, car celui-ci mo- difie dans un instant inappréciable, au moment même du contact, le mouvement relatif des corps, tandis que la percussion d’un courant d’eau ne produit son effet to- tal que par une suite de contacts de la part des molécules fluides qui se succèdent sans interruption. L'effet de ces contacts successifs a été justement comparé à celui d’un ressort qui agirait contre un obstacle en conseryant tou- ‘ jours la même tension, et une expérience très-simple . a prouvé que la force impulsive d’un courant d’eau n'était qu'une force de pression qu’on a nommée pres- sion hydraulique, pour la distinguer de la pression hy- drostatique que l’eau peut exercer en vertu de son seul on fixe une plaque à l'extrémité du fléau d’une balance, et on di- rige sur elle un filet d’eau tombant d’un yase entretenu constamment plein; quelle que soit la force motrice du poids. Cette expérience est la suivante : filet, due à sa masse et à sa vitesse, on peut toujours trouver un poids qui, placé à l’autre extrémité du fléau, maintienne la balance en équilibre pendant toute la du- rée de l’écoulement. Le poids est donc égal à l’action du choc, et peut par conséquent la représenter. 1. D’après les expériences de Bossut, les poids né- cessaires pour maintenir l'équilibre dans de semblables expériences varient dans le même rapport que les charges (Voy. Couraxr, $ 11, n° 6), sous lesquelles s'effectue le mouvement de la veine choquante ; ainsi, comme il est prouvé que le rapport des hauteurs dues aux vitesses de sortie, pour un même orifice, est égal au rapport des charges, on peut en conclure que la force du choc d'une veine fluide est proportionnelle à la hauteur due à la vitesse de la veine. v étant la vitesse, la hauteur correspondante est _ et il en résulte que la force du choc est proportionnelle au carré de la vitesse. Mais cette force doit être encore proportionnelle au nombre des molécules choquantes ou à la section de Ja veine fluide à sa sortie de l’orifice : donc, en désignant E. EAU par P le poids qui fait équilibre au choc ou qui repré- sente son action, par s la section de la veine fluide, et par h la hauteur due à la vitesse, on a P — nsh, ñ étant un coefficient à déterminer par expérience. 2. En observant que sh exprime le volume d’un prisme dont la base est s et la hauteur h, et que, lors- qu'il s’agit de l’eau, le poids d’un tel prisme est égal à autant de fois 1000 kilogrammes que son volume con- tient de mètres cubes, on peut mettre l'expression pré- cédente sous la forme P — 1000 nsh; alors P exprime un nombre de kilogrammes, $ un nombre de mètres carrés, et À un nombre de mètres. 3. La valeur du coefficient n dépend de la grandeur de la surface choquée et de son éloignement de l’orifice de sortie. Si l’on appliquait immédiatement la surface contre l'orifice, il n’y aurait plus qu’une simple pression hy- drostatique due au poids du prisme sh, et l’on aurait P — 10005h; dans ce cas n — 1. Dans tous les autres, le choc ne peut produire tout son effet qu’autant que la surface choquée a une étendue assez grande pour rece- voir tous les filets fluides de la veine et anéantir leur vi- tesse primitive ; avec ces conditions, l'expérience et la théorie donnent à très-peu près n — 2, et c’est pour cela qu’il est admis que l'effort du choc exercé par une veine fluide sur une surface plane en repos et exposée per- pendiculairement à son action, est égal au poids d’un prisme de ce fluide ayant pour base la section de la veine et pour hauteur deux fois la hauteur due à la vitesse. Ce- pendant toutes les expériences ne sont pas d’accord pour fixer au coefficient # les limites 1 et 2 qui résultent de ce principe. 4. Dans le cas d’un choc oblique, on peut décom- poser l'effort de la veine en deux composantes, l’une perpendiculaire à la surface choquée et l’autre parallèle; cette dernière ne pouvant produire aucun effet, la pre-. mière seule représente l’action du choc; ainsi, en nom- mant à l'angle d’inclinaison de la veine fluide avec la surface, la composante perpendiculaire étant 1000nsh. sin ?, on aura P — 1000n5h. sin £. | | ! 1 il ” EAU 5. En adoptant la valeur # — 2 qui a lieu lorsque la surface choquée détruit complètement la vitesse de la veine fluide, on a pour le choc direct P = 20008, expression que nous allons mettre sous une forme plus commode pour les cas particuliers du choc qui nous restent à examiner. Substituons à la place de À sa va- vb x leur —, il viendra 2q 1000 Or, s étant la section de la veine fluide et v sa vitesse, sv exprime la quantité d’eau écoulée dans l'unité de temps, et 10005v le poids de cette quantité en kilo- 10080 tb sv grammes, ri est donc la masse d'eau écoulée en une seconde, car la masse est égale au poids divisé par g (Voy. Pons); ainsi, désignant cette masse par Q, nous aurons PO Mais Qu est la quantité de mouvement de la masse Q, donc l’effet du choc est égal à la quantité de mouvement que possède la masse de fluide écoulée dans l'unité de temps, ce qu’il est d’ailleurs facile de conclure à priori. 6. Examinons maintenant le cas où la surface cho- quée est elle-même en mouvement, et supposons d’a- bord que le choc est direct, c’est-à-dire que le fluide et la surface se meuvent dans la même direction , et que la surface est frappée perpendiculairement par la veine. Pour déterminer les effets du choc, observons qu'après ce choc la surface ne pourrait continuer à se mouvoir avec la vitesse #, qu’elle avait avant, que si on lui ap- pliquait une force égale et opposée au choc ; mais alors le fluide qui l'accompagne dans son mouvement se mou- vrait également avec cette même vitesse w : il aurait donc perdu la vitesse v—u, et sa quantité d’action, qui, avant le choc, était Qv, ne serait plus que Qu; le choc lui aurait donc fait perdre une quantité d'action r'epré- sentée par Q (v—u), et par conséquent c’est cette quan- tité d'action perdue qui mesure l’effet du choc; on a donc généralement P=Q(v Fu), le signe — se rapportant au cas où la direction des mouvemens est la même, et le signe L à celui où les directions sont opposées. 100 sv En remplaçant Q par sa valeur TS à on a encore P = 10250 (v Fu). 7: On ramène le choc oblique au choc direct, en le EAU 83 décomposant, comme nous l’avons fait ci-dessus, en deux forces, l’une parallèle et l’autre perpendiculaire à la surface choquée; mais il faut tenir compte ici de la direction du mouvement de cette dernière. Soit, par exemple, AE (PI. 11, fig. 6), la direction d’une veine fluide qui frappe obliquement une surface CD assujet- tie à se mouvoir dans la direction BK, représentons les vitesses respectives v et w par les parties BE et BF de leurs directions; nommons ? l’angle ABC et + l’an- gle CBK; la composante de BE perpendiculaire à CD sera BG— BE. sin? — v sin ?, et celle de BF, égale- ment perpendiculaire à CD, sera BH—BF sin? —usint'; la vitesse perdue dans la direction BG aura donc pour expression BG — BH = v sin à — wsin à, et la perte de vitesse dans le sens BK du mouvement sera IK — GH. sin à — (v sin à — uw sin à) sini. L’effort du choc reçu par la surface CD sera donc définitivement 10250 (v sinè— wsint)sint. Ce cas se présente dans le mouvement des palettes des roues hydrauliques horizontales. 8. Le choc d’un courant d’eau conduit par un cour- sier sur les palettes d’une roue hydraulique étant à peu près le même que celui d’une veine fluide isolée, on peut l’évaluer au moyen des formules précédentes, et déterminer ainsi l’effort exercé sur ces palettes et qu’elles peuvent exercer à leur tour. Il n’en est plus de même lorsque la section du fluide en mouvement est plus grande que la surface choquée, ou que cette surface est entièrement plongée dans le fluide : le choc est alors modifié par les pressions latérales et postérieures du fluide, et l'évaluation de son effet se complique d’une foule de circonstances pour lesquelles nous devons ren- voyer aux traités d'hydraulique cités au môt Couraxr, Quant à la résistance que les fluides opposent au mou- vement des corps qui y sont plongés, elle fait l’objet d’un article spécial. Voy. RÉSISTANCE DES FLUIDES. 9. L'usage adopté par les mécaniciens modernes étant de comparer la force d’un moteur quelconque au poids qui, en descendant d’une certaine hauteur, produirait le même effet sur la résistance (Voy. Force), et de l’ex- primer par le produit PH de ce poids et de cette hau- teur, la force d’un courant d’eau s'exprime également par PH, P étant le poids de l’eau menée par le courant en une seconde de temps, et H la hauteur de la chute ou plus généralement la hauteur due à la vitesse dont le courant est animé. Cette quantité PH peut être ensuite facilement ramenée à l’unité dynamique dont on veut faire choix ; car, s’agit-il d'exprimer la force du courant en chevaux-vapeur ou en dynames (Voy. ce mot), on a pour le nombre de ces chevaux PH 75° 84 EAU S'agit-il de l’exprimer en wnités dynamiques propre- ment dites de 1000 kilogrammes élevés à un mètre, on a (Voy. Dyxamique) pour le nombre de ces unités PIT 1000 Proposons-nous, par exemple, d'estimer la force d’un courant d’eau dont la dépense est 1,800 par seconde et dont la section a pour superficie 11,5; la vitesse étant égale à la dépense divisée par la section, nous aurons 1,800 D = -— 1,9 m 9 » EN oa et comme Ja hauteur due à cette vitesse est Crea 2)E PR ue 2(08088) A il ne nous reste plus à évaluer que le poids de la dé- pense, ce qui se réduit à la multiplier par 1000, puis- qu'un mètre cube d’eau pèse 1000 kil. Nous avons donc P — 1000 X 1,800 — 1800!, Ainsi, la force du courant est égal à 2 PH — 18008 X 0%,0754 — 1924", 10. / 079% , En divisant cette quantité par 55, nous avons pour quo- tient à peu près 1,8; ce qui nous apprend que la force en question n’est pas tout-à-fait équivalente à celle do deux chevaux-vapeur. Pour évaluer la force du courant en unités dynami- ques, il faut observer que puisqu'elle est capable d’éle- ver un poids de 132,12 à un mètre dans une seconde, elle peut élever 360 fois ce poids ou 41565k à la même hauteur dans une heure. Divisant 41565 par 1000, nous voyons que le courant peut produire 41 unités dy- namiques et environ {/, dans une heure. 10. Dans toutes les questions hydrauliques, il est beaucoup plus commode de considérer la force vive (Voy. ce mot) de l’eau motrice que sa force dynami- que, ou sa quantité d'action, exprimée par PH. La force vive d’un courant étant immédiatement égale à la masse d’eau écoulée dans l’unité de temps multipliée par le carré de sa vitesse, si nous désignons par M la masse et par V la vitesse, l'expression de Ja force vive sera MY? Or, pour passer de la force vive à la force dynamique re 2 et réciproquement , observons que P — M, H — Fe 2 et par conséquent que PH — = MV:. 2 ECO Donc, la force vive d’un courant d’eau est le double de sa quantité d'action ou de sa force dynamique. (Foy. Fonce et QuanriTÉ p'AcrioN,) ÉCLIMÈTRE. (Topograp.) Petitinstrument de cuivre composé d’un arc de cercle gradué , d’une lunette avec réticule et d’un niveau à bulle d’air. Il est employé par les ingénieurs géographes français pour mesurer l’inclinai- son des rayons visuels dirigés sur les objets qui envi- ronnent la station et dont on veut connaître les diffé- rences de niveau. On l’adapte ordinairement à la bous- sole, afin de relever en même temps les angles que les rayons visuels font avec le méridien magnétique. Cet instrument, qui sert principalement aux opérations to- pographiques de la nouvelle carte de France, procure autant de cotes de hauteur du terrain, comptées à par- tir du niveau de la mer, qu'il est nécessaire pour con- naître les inflexions du sol et en exprimer le relief. Donnant immédiatement les distances zénithales des ob- jets observés, on a recours à la formule dE — K cot 9 + qK?, dans laquelle K est en mètres la distance horizontale d’un objet à la station , à la distance zénithale observée, q un coellicient numérique dont le log. — 2.81869, en- fin dE la différence de niveau cherchée, qu’on ajoute algébriquement à la hauteur absolue de la station, pour avoir celle de l’objet observé. (Voy. Azrrrupr.) ÉCLUSE. (Hydraul.) Nom générique d’une con- struction hydraulique destinée à retenirl’eau. ÉCOULEMENT DES FLUIDES. (Æydraul.) Nous avons donné, au mot HYDpRODYNAMIQUE, tom. 17, la théorie mathématique de l'écoulement des fluides fondée sur l'hypothèse du parallélisme des tranches dans leur mouvement vertical, hypothèse qui conduit au théo- rème fondamental suivant : La vitesse d'un fluide qui sort d'un vase par un trés- petit orifice est égale à celle d'un corps pesant qui serait tombé librement de toute la hauteur comprise entre le ni- veau-de la surface fluide dans le vase et le centre de cet orifice. Nous allons examiner ici les applications de ce théo- rème et les modifications qu'il reçoit dans la pratique, tout en recueillant les diverses formules empiriques adoptées par les hydrauliciens pour la solution des pro- blèmes relatifs à l'écoulement de Peau. Il se présente deux cas généraux : 1° le niveau de l’eau, dans le vase d’où sort l’écoulement, est constant; 2° ce niveau est variable. Dans le premier cas, on doit concevoir qu'il arrive constamment à la surface supé- rieure du liquide une quantité d’eau égale à celle qui ÉCO s'écoule; dans le second, le vase ne recevant pas de nouveau liquide ou n'en recevant qu'une quantité moindre que celle qui en sort, se vide. Nous traiterons successivement ces deux cas. : SI. Ecoulemens à niveau constant. 1. Le théorème dont nous venons de rappeler l’é- noncé est dû à Toricelli; ce célèbre disciple de Galilée l’a publié, en 1645, comme une conséquence de la loi de la chute des corps pesans, découverte par son maître. Voici les raisonnemens sur lesquels il l’a établi; nous les rapportons parce qu'ils sont indépendans de toute hypothèse sur le mouvement du fluide dans le vase : Si l’on perce des orifices M et N (PI. 10, fig. 14) sur les faces horizontales d’un vase X rempli d’eau et dont le niveau est entretenu constamment à la même hau- teur, le fluide en sort par des jets verticaux qui s'élè- xent, à très-peu près, jusqu’au niveau AK de l’eau dans le réservoir, et l'on peut supposer qu'ils atteindraient complètement ce niveau, si diverses causes que nous avons déjà signalées (Voy. Jer ’eau, tom. 11) ne con- couraient à diminuer la vitesse d’ascension. Mais un corps lancé verticalement n'’atteint une certaine hau- teur que parce qu'il a reçu une impulsion capable de lui communiquer une vitesse initiale égale à la vitesse finale qu'il acquerrait en tombant librement de cette hauteur (Voy. AccéLéré, tom. 1); donc les molécules fluides, en sortant des orifices M et N, sont animées des vitesses dues aux hauteurs MG et NH, ou, ce qui est la même chose, aux hauteurs du niveau de l’eau au-des- sus des orifices M et N. Désignant donc par v la vitesse de sortie et par H la hauteur du niveau au-dessus de l’orifice, on aura, d’a- près les lois de la chute des corps... (a) v—|/29H. 2. Lorsqu'on adapte des ajutages aux orifices M et N percés dans les paroïs minces du yase, les jets s'élè- ent moins haut; mais on a reconnu que, pour des aju- tages parfaitement égaux, les diminutions de hauteur sont proportionnellement les mêmes, c’est-à-dire que si la hauteur du jet NH se réduisait d’un quart, par exemple, celle du jet MG se réduirait pareillement d’un quart. En général, m désignant le rapport entre la hau- teur du jet et celle du réservoir, pour un ajutage quel- conque, on a V—\/2gmH, + — V’29mH, H et H' étant deux hauteurs du réservoir, et v et v’ les vitesses correspondantes. On tire de ces expressions v:0=V/H:V/H, ÉCO 85 c’est-à-dire, que les vitesses de sortie par des ajutages égaux sont toujours entre elles comme les racines carrées des hauteurs du niveau, ou comme les racines carrées des charges. 3. Ces principes s'appliquent immédiatement aux cas où l'écoulement aurait lieu par des orifices percés dans la paroi du fond du vase ou dans les parois verticales, car la vitesse du fluide à sa sortie est évidemment in- dépendante de sa direction 4. La connaissance de la vitesse avec laquelle une veine fluide sort par un orifice quelconque, conduit à celle de la quantité de fluide qui s'écoule dans un temps déterminé et qu’on nomme la dépense de l'orifice; en effet, si S représente l'aire de l’orifice, et » la vitesse, Sv représentera le volume d’eau écoulé dans l'unité de temps; car Sv est le volume d’un prisme ayant S pour base et v pour hauteur; ainsi, désignant par D la dé- pense, on aura... (b) — SV/29H. Mais cette expression repose sur deux hypothèses qui ne sont rigoureuses ni l’une ni l’autre ; la première, c’est que la vitesse de sortie est exactement due à toute la charge H; la seconde, c’est que les molécules de l’eau sortent par tous les points de l’orifice en filets parallèles : aussi la vitesse réelle que donne l’expérience se trouve- t-elle toujours moindre que celle qu’on calcule au moyen de la formule (b), et qu’on nomme la vitesse théorique. 5. La différence qui existe entre la vitesse théorique et la vitesse réelle provient des directions concourantes que prennent les molécules fluides dans l’intérieur du vase en s’approchant de l’orifice, et qui opèrent une contraction de la veine fluide (Voy. Coxtracrio ). Lorsque l’orifice est percé dans une paroi mince, la contraction de la veine rend sa section plus petite que l'aire de l’orifice, ce qui diminue conséquemment la dépense ; lorsque l'écoulement s'effectue à plein bord , par un ajutage cylindrique, la vitesse de sortie est plus petite que celle due à la charge, il y a donc encore di- minution de dépense ; enfin, cette dépense peut encore se trouver diminuée par une double diminution de vyi- tesse et de section, ce qui a lieu dans certains ajutages coniques. Dans tous ces cas, la vitesse réelle est une fraction de la vitesse théorique, et l’on peut poser. (ce) Q—mS1/29H, m étant un coeflicient à déterminer par l'expérience pour chaque espèce d'orifice d'écoulement. S'il s'agis- sait de la dépense pendant un temps T, on aurait évi- demment Q—=nST 29H. 68 : ÉCO 6. Examinons d’abord le cas où l'orifice est percë dans une paroi mince, c’est-à-dire où son épaisseur est très-petite par rapport à son diamètre, et considérons en premier lieu un orifice circulaire. Ici les effets de la contraction sont extérieurs et peuvent être aisément ob- servés; on sait qu’à sa sortie de l’orifice la veine affecte une forme cônoïde, et qu'après avoir diminué de lar- geur jusqu’à une certaine distance de l’orifice, elle de- vient sensiblement cylindrique. La fig. 13, PI. 10, re- présente la forme de sa section longitudinale, depuis le diamètre AB de l’orifice jusqu’au diamètre le plus con- tracté ab ; au-delà de ab la contraction cesse, et la veine demeure cylindrique sur une longueur plus où moins grande. D'après cette forme, il est évident que la dé- pense réelle dépend de la grandeur de la section con- tractée ab; car elle se compose du volume d’eau qui passe par cette section dans l'unité de temps. Comme la vitesse de la section contractée est à très-peu près la même que celle qui est due à la charge, on voit qu’il suflirait de connaître l’aire de cette section et de la sub- stituer à S, dans la formule (b), pour déterminer la dé- pense réelle. 7. Newton, qui a signalé le premier les phénomènes de la contraction, avait trouvé, par des considérations théoriques, que le rapport de la section de l’orifice à la section de la veine contractée était égal à celui des nom- bres [/2 : 1 ; de sorte que la section de l’orifice étantS, celle de la veine contractée serait et l’on aurait pour la dépense réelle — 0,71 SV/29H ; mais l’expérience montre que le coeflicient 0,71 est gé- néralement trop grand. 8. De toutes les expériences faites pour déterminer le rapport des diamètres AB et ab des deux sections, soit entre eux, soit ayec leur distance CD, les plus décisives paraissent être celles d'Eytelwein, qui assignent les rap- ports AB'sabt1CD =r0!: 8775 On peut au moins considérer ces nombres comme des termes moyens, Car les rapports varient avec la gran- deur des orifices et celle des charges. Il en résulte que les deux sections sont entre elles comme (10): 83, ou comme 1 : 0,64, ce qui diffère peu du coefficient moyen qu’on a obtenu par la mesure directe des dépenses. 9. La détermination exacte des dimensions de la veine contractée présentant de très-grandes difficultés, il est beaucoup plus simple d'observer la dépense réelle d’un ÉCO orifice connu, et d'en conclure le coefficient de réduc- tion en le comparant avec la vitesse théorique. Pour donner un exemple de ce procédé, nous traduirons en mesures métriques une expérience de Bossut : l’orifice d'écoulement était un carré de 54 millimètres de côté, et la charge du réservoir, ou la hauteur du niveau au- dessus du centre de l’orifice, avait 3",81; le réservoir était entretenu constamment à la même hauteur par un trop plein. Le volume d’eau écoulé dans une’minute et recueilli avec soin s'étant trouvé de 74"°,6658, Bossut en à conclu que la dépense réclle en une seconde avait été Or, la dépense théorique est Sy/2gH — (0",054)° 1/2(0,8088) (3,81) — 2"°,01364. Ainsi, le rapport de ces dépenses , au le coeflicient de réduction, était LEE Es 0,618. 2,013064 Des expériences semblables ont prouvé que le coef- ficient de réduction est plus grand pour les petits ori- fices et les petites charges, mais qu’il ne s'élève guère au-dessus de 0,70, et descend rarement au-dessous de 0,60. Dans les cas ordinaires de la pratique, sa valeur est renfermée entre les limites 0,60 et 0,64 ; aussi, on a adopté pour terme moyen approximatif 0,62, ce qui donne pour la formule usuelle de la dépense par des orifices en minces parois... Q—0,628S1/29H, ou, simplement, Q — 2,75 SH. Lorsque les orifices sant percés dansles parois verticales du vase, il faut faire H égal à la hauteur du niveau au- dessus du centre de l'orifice, afin que /2gH ne s'écarte pas de la vitesse moyenne de tous les filets de la veine fluide. La détermination de la suite des coefficiens relatifs 4 diverses charges et à divers orifices a été effectuée en 1826 et 1827 par MM. Poncelet et Lesbros, à l’aide d’un grand nombre d'expériences faites sur une échelle beau- coup plus large que tout ce qui avait été tenté jusqu'alors. Les orifices étaient rectangulaires, ils avaient tous 0°,20 de base sur des hauteurs qui ont varié depuis 0,01 jusqu’à 0,20. ÉCO Voici les coefficiens déduits des observations : cols) CHARGE HAUTEUR DES ONIJFICES. SUR LE CENTRE DE L'ORIFICE. 0%,05 | 0,10 | 0,20 0, 691|0, 660|0, 638 0,685|0,659/0, 640 0, 68210, 659 0,640 0, 6780, 658|0, 640 0, 67110, 657|0, 639 0, 66710; 655|0, 638 0,66419; 65410, 637 0, 6600, 655|0, 635 0, 655|0, 650/0, 654 0,650|0,645|0, 632 0, 647|0, 642|0, 631 0, 6400, 630 0,635|0,G29 0, 632|0, 627 0, 625|0, 623 0,018|0, 619 0, 615/0, 613 0, 608|0, 6Goz 0, 590 0,600 0,605 0,609|0, 572 0,611|0, 585 0,615|0, 592 0, 616|0, 598 0,617|0, 600 0,617|0, 602 0, 616/0, Go4 0,615|0, 605 0,615|0, 604 0, 6G11/0, 602 0,607|0, 6o1 0, 603|0, 6o1 11. Lorsque les orifices ne sont pas circulaires, la forme de la veine fluide yarie à mesure qu'elle s’en éloigne et présente plusieurs phénomènes singuliers, mais il paraît qu’à l’exception du cas où le périmètre de l'orifice offre des angles rentrans, sa figure n’excrce au- cune influence sur la dépense, et l’on admet générale- ment que la dépense est la même, sous une même charge, pour tous les orifices dont les aires sont équiva- lentes. Les coefficiens précédens, quoique relatifs à des orifices rectangulaires, peuvent donc servir dans tous les cas, en considérant simplement la hauteur du rectan- gle indiquée à Ja tête de chaque colonne comme la plus petite dimension de l’orifice employé. On peut en- core, pour plus d’exactitude, lorsque la dimension de l'orifice ne se trouve pas dans le tableau, calculer di- rectement la dépense par la formule suivante, due à M. Lesbros : — 0,2. Log (5k).V/H | Lest la largeur de l’orifice, À sa hauteur, et H la charge ÉCO 87 sur le centre de l’orifice. Si l’orifice était circulaire, on substituerait sa surface à /h et son diamètre à h. Cette formule n’est valable que pour les orifices dont la hauteur est au-dessus de 0",05. M, Lesbros en a donné une autre qui embrasse tous les orifices jusqu'à celui de 0,01 de hauteur inclusivement; la voici : Q= a+ 6H NES H' est la hauteur du niveau du réservoir au-dessus du bord supérieur de l’orifice, et x, 6, y, à ont les valeurs suivantes : — Il Lo,65 PAC — 0,062)? + 0,0017 —- 0,052h — 0,0044 | 0,00025 — 0,186(} — 0,125)? h + 0,00489 2 2,48) 0.59) B— 1h. 7 0,0554 La h— 0,115 0,0045 d—h Re h 0,028 Nous devons faire observer que cette dernière for- mule n’est applicable qu'aux charges qui ne dépassent pas 2°,50 pour l’orifice dont la hauteur est 0°,01 et 4° pour toutes les autres. 12. Quand on place un ajutage sur l’orifice d’écou- lement , les phénomènes de la contraction se compli- quent de ceux de l’attraction des parois de l’ajutage sur les molécules fluides ; cependant il peut arriver que la veine le traverse sans le toucher, et alors il ne modifie en rien Ja vitesse et la dépense; mais si la veine adhère à ses parois et que l'écoulement se fasse à plein orifice, ou, comme on le dit, à gueule bée, ce qui arrive toujours lorsque l’ajutage est un peu plus long que la veine con- tractée, la vitesse de la veine augmente, et la dépense est plus grande que celle qui aurait lieu par l’orifice en minces parois. L'expérience donne 0,82 pour la valeur moyenne du coeficient de réduction de la dépense théorique. On a donc, dans le cas d’un ajutage cylin- drique, D — 0,82 Sy/2gH. L'orifice de sortie étant le même que l’orifice de la paroi du réservoir, la différence entre la dépense théorique et la dépense réelle ne peut venir que d’une diminution de la vitesse due à la charge. Ainsi, en désignant par v celte dernière, el par u la vitesse de sortie, on a u — 0,82 v. 15. Les ajutages coniques convergens, c'est-à-dire dont l’orifice de sortie est plus petit que l’orifice du 88 ECO réservoir, augmentent encore plus la dépense que les ajutages cylindriques, lorsqu'ils ont toutefois des di- mensions convenables, car leurs effets varient avec l’angle de convergence ou avec l'angle que formeraient deux côtés opposés du tronc de cône prolongés jusqu'à leur rencontre. Quoique ces sortes d’ajutages soient presque exclusivement employés dans la pratique, on n'avait aucune connaissance exacte de leur influence sur la dépense ct sur la vitesse de l'écoulement, avant les expériences récentes de MM. d'Aubusson et Castel, publiées en 1853 dans les Annales des Mines. En voici les résultats moyens : COEFFICIENT he: de la dépense. de la vitesse, 0,82 0,87 0,59 0,91 0,92 0,09 0,94 09 0,99 0,94 0,09 0,99 0,99 0,92 0,90 0,88 0,85 encore d’Au- De ces expériences et de quelques autres faites par M. Castel, on peut conclure, dit M. busson (Hydraul. des ingén.) : » 1° Que la dépense réelle, à partir des 0,82 de la dépense théorique, va graduellement en augmentant à mesure que l'angle de convergence des côtés de l’aju- tage augmente, mais jusqu'à 12 ou 15° seulement, où son coellicient est 0,95. Au-delà elle diminue , très-fai- blement d’abord, comme toutes les variables, aux en- virons du maximum; à 20° le coefficient est encore 0,94 ou 0,95; mais ensuite Ja diminution est bien prononcée, elle devient de plus en plus rapide, et la dépense fini- rait par n'être plus que celle qu'on obtient des orifices en mince paroi, les 0,65 de la dépense théorique. » L’explication de ces faits me paraît assez naturelle. Dans les ajutages coniques, la dépense théorique est al- ÉCO térée par deux causes : l’attraction des parois qui tend à l’augmenter, et la contraction de la veine qui tend à la diminuer, en diminuant la vitesse lorsqu'elle est in- térieure , en diminuant la section de la veine lorsqu'elle est extérieure. D’après les expériences de Venturi, la contraction intérieure semblerait devoir être constante, jusqu'à 20° environ, cet angle étant à peu près l’angle de convergence de la veine contractée, et l’on n’a pas de contraction extérieure ayant 12°. En conséquence, jusqu’à cet angle, l’attraction des parois fera seule va- rier la dépense; clle l’augmentera de plus en plus à me- sure que les parois convergeront , puisque leur distance à l'endroit de la plus grande contraction deviendra plus petite, et que l'attraction agit inversement aux dis- tances. Mais, au-delà de 12°, la contraction extérieure se manifeste et devient de plus en plus grande; peu après, à 20°, la contraction intérieure disparaît; et les phénomènes de l'écoulement se rapprochent, à tous égards, de ceux qui ont lieu par les orifices en mince paroi, orifices avec lesquels les ajutages coniques con- vergens se confondent sous l'angle de convergence ex- trème 180°. » 2° En suivant les coefliciens de la vitesse, on les voit, à partir de 0°, augmenter et à très-peu près comme ceux de la dépense, jusqu’à l'angle de la plus grande dépense; mais au-delà, pendant que ceux-ci dimi- nuent , ils continuent d'augmenter en se rapprochant de la limite qu'ils peuvent atteindre et dont ils sont déjà très-près à 4o° et 50°. » Ces faits sont encore une conséquence de la re- marque ci-dessus : qu’au-delà de 20° de convergence, les phénomènes des ajutages coniques se rapprochent de ceux des orifices en mince paroi; ainsi, passé cet angle, les coefliciens de la dépense doivent se rappro- cher de 0,65 et par suite diminuer, et ceux de la vitesse de projection doivent se rapprocher de 1 et par consé- quent augmenter. » 14. Les ajutages coniques divergens, ou qui ont leur plus petite base ajustée à l’orifice du réservoir, sont très- peu employés ; ils présentent le phénomène singulier de donner une dépense plus grande que la dépense théorique. Venturi, qui a fait beauconp d’exptriences sur ces ajutages, a trouvé que, lorsque la longueur du tronc de cône est égale à neuf fois le diamètre de la pe- tite base, et que l’angle d’évasement ou de convergence vers le réservoir est d'environ 5°; la dépense réelle est une fois et demie plus grande que la vitesse théorique. 15. L'expression de la dépense théorique (b) sup- pose que tous les filets dont la veine fluide est com- posée ont la même vitesse |/2gH, ou que cette quantité |/2H représente leur vitesse moyenne, ce qui n’est point exact, car la vitesse du filet moyen de la veine, de celui qui est soumis à la charge ÉCO moyenne H, n’est pas la vitesse moyenne de la veine, puisque les vitesses respectives des divers filets sont entre elles dans le rapport des racines carrées des charges. La différence entre la vitesse moyenne et celle du filet moyen est peu sensible quand la hauteur de l’o- rifice est très-petite par rapport à la charge moyenne ; mais elle ne saurait être négligée dans le cas contraire, et nous devons faire connaître les résultats théoriques qui se rapportent à la vitesse moyenne d’une veine fluide s'écoulant d’un réservoir par un orifice latéral. Soit donc AB (PI. 10, fig. 17) un vase rempli d’un liquide quelconque entretenu constamment au même niveau ab, et qui s'écoule par l’orifice en mince paroi cdef; la forme de cet orifice n’ayant aucune influence sur la dépense , nous le supposerons rectangulaire pour plus de facilité : menons les deux droites MM, mm, paralleles et égales à la largeur cf de l’orifice, et faisons HD — H, HE —H', EP — x, MM —! En considérant la distance Pp desdeux droites MM,mm, comme infiniment petite, et alors Pp est la différentielle de æ, toutes les molécules fluides passant par le rec- tangle élémentaire MmmM seront soumises à une même charge HP — HE L EP — H' + >, et la dépense par ce rectangle sera égale à son aire MM X Pp — L.dx, multipliée par la vitesse |/2g(H° —E x), due à la hau- teur H°—+ +; or, la dépense élémentaire eV 3Ë ET est la différentielle de la dépense totale par l'orifice cdef. Donc dD — Wdxy/2g(H x). Intégrant cette équation, il vient D — 4/29 fdry/H— x => h/2g [er x) + cl. La dépense devant être nulle lorsque æ — 0, on a pour déterminer la constante, l’équation _ d’où l’on tire | Dan) un] dans laquelle il faut donner à æ la valeur de la hauteur To mi. ÉCO 89 totale de l’orifice ED— HD—HE—H—H. On a donc définitivement... (e) D—E 4/2 [uv — mn | Telle est l’expression générale de la dépense théorique. 15. On peut déduire de cette expression la vitesse moyenne de la veine fluide, en observant que l’aire de l'orifice est {(H—H'), et qu'ainsi, » désignant la vi- tesse moyenne, on a É 25 H/H — H'VH 5 H— H v—=—= Pour déterminer la charge qui produit la vitesse moyenne, il suflit de substituer cette valeur de + dans 2 . AR v ’ l'expression générale h — d nommant H' la hauteur cherchée, on trouve He (OVER Hy/H) "6 Er ) 16. Des exemples numériques vont donner une idée de la différence des résultats des formules (b) et (e). I. On demande quelle serait la dépense théorique d'un orifice rectangulaire de 0",5 de hauteur sur 1° de lar- geur, et ayant une charge de 2 mètres sur son bord su- périeur.. Ici H'—2, H— 20,5 — 2,5 et !— 1. Substituant ces valeurs dans la formule (e), on obtient D — 5 V/2g [2.5 V2,5— x] —= 37 °,299 4. La formule (b) donnerait, en employant la charge moyenne : (H+H)=2,25, D — 0,5 1/2g(2,25) — 5%°,5218. Nous ferons observer que la hauteur de l’orifice est à peu près le quart de la charge moyenne. IL. L'orifice rectangulaire ayant 0°,1 de hauteur sur 0,5 de largeur, on demande la dépense théorique pour une charge de 1",05 sur le bord inférieur. On aH—1,05, H'— 1,05 — 0,1— 0,95 et !— 0,5. Ces valeurs, substituées dans la formule (e), donnent D — ; COTE 0 — 0.051/2,05 | — 0° °,221444. ‘ 1 ; = La charge moyenne étant = (H + H”) = 1, la for- mule (b) donnerait D=— (0,5) (0,1) /29 — 0"°,221459. Ici, la hauteur de l’orifice est la dixième partie de la charge moyenne, et l’on voit que les valeurs calculées 12 90 ÉCO par les deux formules diffèrent d'autant moins que la hauteur de lorifice est plus petite par rapport à celle de la charge. 17. Dans la pratique, il faut appliquer à la for- mule (e) un coeflicient de réduction, afin d’avoir la dé- pense réelle; voici ceux qui résultent dés expériences de MM. Poncelet et Lesbros, citées plus haut ; ds embras- sent tous les cas ordinaires. CHARGE S ORIFICES: SUR Fr LE CENTRE. 0",03|[0",05 | 0",10 ame, o",01 0,712 ; rl 0, 02 0, 700/0, 667|0, 644 03 |o,695/0, 663/0,64/ 04 0, 66110, 643 05 0, 060!0, 645 06 0,625|0, G11 08 0, 628|0, 612 10 0, 6300, 615 13 15 Les cocfliciens du n° 10 donnant avec la formule (b) des résultats presque identiques avee ceux qu’on obtient des précédens avec la formule (e), on se sert habituel- lement de la première formule, beaucoup plus simple ct beaucoup plus facile à calculer que la dernière. 18. Les lois de l'écoulement par les déversoirs (voy. ce mot) ou par les échancrures rectangulaires prati- quées à la partie supérieure d’une des parois d'un réser- voir ne sont que des cas particuliers de celles par les orifices verticaux. La charge sur la partie supérieure de l’orifice étant nulle, il suffit de faire H'= o dans la for- mule (e) pour obtenir immédiatement D — È L/29 . Hy/H, et pour la dépense réelle... (f) D —= m/2g. H/H, m étant le coefficient de réduction. Nous devons observer que la charge H de la partie inférieure de l’orifice ou du seuil du déversoir est tou- ÉCO jours plus grande que la hauteur du niveau de l’eau au dessus de ce seuil, parce que la veine fluide s’infléchit avant d’atteindre Je déyersoir. Par exemple, si AB (Gg. 1, PL 11) est la hauteur du niveau général du ré servoir au-dessus du seuil, la hauteur DB de l’eau au- dessus de ce même seuil sera plus petite que AB , par suite du mouvement des melécules fluides qui com- mencent à descendre en E ayant d’avoir atteint l’ori- fice. La quantité H de la formule (f) est donc AB et non DB, et dans les calculs relatifs aux déversoirs, la charge se mesure par la distance entre le seuil et le ni- veau de l’eau en repos. : ñ sr 2 SE Ceci posé, la quantité 3/29 étant constante pour chaque déversoir, nous Ja représenterons par y, et nous aurons simplement pour l'expression de la dépense réelle par un déversoir dont la largeur du seuil est /, la formule générale D — #{Hy/H. Les expériences de MM. d’Aubusson et Bidone, celles d’Eytelwein, et les dernières de MM. Poncelet et Lesbros s'accordent pour assigner au coefficient y la valeur moyenne 1,80, de sorte qu'on peut généralement ad- mettre... (g) D = 1,80 /HU/H. Nous allons appliquer cette dernière expression à la solution de quelques problèmes pratiques. . I. Ayant un bassin entretenu constamment plein par un cours d'eau fournissant 1"°,500 par seconde, on de- mande à quelle profondeur au-dessous du niveau du bas- sin il faut établir un déversoir qui aurait 1",60 de large, pour faire écouler la quantité d'eau fournie par le courant. H étant ici la quantité demandée, dégageons-la d’a- bord de la formule (g), nous aurons 3 —— ——— a LAON. H LR ’ or, d’après la question, [= 1,60 et Q — 1,50; ainsi 27e ne on mes 3° __}l=—=0!617, n= (re x) 0343 Il faudra donc placer le seuil à 0%,647 au-dessous du niveau auquel l’eau doit être tenue dans le bassin. II. On demande la largeur que doit avoir un déversoir dont le seuil est à o®, 6o au-dessous du niveau constant d'une pièce d'eau pour obtenir une dépense de 2 mètres cubes par seconde. Nous avons ici H — 0,60, Q = 2, et il s'agit de dé- ÉCO terminer L'équation (g), résolue par rapport à /. donne Re 1,80 HUH Substituant les valeurs numériques, nous obtiendrons 2 === = 1,80 X 0,60 X |//0,60 —\2h 001: 19. Il arrive assez souvent que les réservoirs sont ali- mentés par des cours d’eau qui arrivent directement à la paroi sur laquelle est ouvert l’orifice ou le déversoir, l'écoulement se fait alors non seulement en vertu de la charge H, mais encore en vertu de la vitesse initiale des molécules fluides ; dans ce cas, la quantité H doit exprimer la hauteur entière due à la vitesse de l’écou- lement, c’est-à-dire, la somme de la charge sur lorifice et de la hauteur due à la vitesse initiale; en donnant à H cette signification, il n’y a rien à changer à la formule générale (ec) de la dépense par les orifices, mais la for- mule (f) des déversoirs peut présenter des diflicultés que nous allons éclaircir. Pour reconnaitre aisément la fonction particulière de chaque quantité dans cette for- mule, mettons-la sous la forme... (A) | > 40 (4u), et nous verrons immédiatement; qu'abstraction faite du coefficient de réduction m, elle se compose de deux facteurs généraux [H et Lu) ; dont le pre- mier {H exprime l'aire du déversoir, et le second L/2 (an) la vitesse moyenne de l'écoulement, car 9 la dépense se compose généralement du produit de l'aire de l’orifice par là vitesse moyenne du fluide: a est donc la hauteur génératrice de la vitesse moyenne, et c’est à cette seule quantité qu'il faut ajou- ter la hauteur due à la vitesse initiale moyenne du fluide dans le réservoir. Ainsi, nommant w cette vitesse, uariogséed bcosol D la hauteur qui lui est due étant da — 0,051, la for- mule des déversoirs devient Q=mHL/ [9 ( aH+ oi) |, ce qu'on peut mettre sous la forme Q=5 mag. HT onu. Si nous désignons maintenant par w la vitesse à la surface du courant, qui est la plus facile à observer, et ÉCO y si nous prénons # = 0,94 v, cette dernière formule de- viéndra..…. () Q—=:1,781Hy/H+ o;10°, l'expérience ayant fait connaitre que la valeur moyenne Suusse —- À : du coefMicient = my/2g est 1,58: On devra se servir de 5 Ja formule (+) toutes les fois que la section du'courant ne dépassera pas dix à douze fois {H; dans les autres cas, la vitesse v n’exerce aucune influence sensible sur la dépense, et il est inutile d'en tenir compte. Nous ferons observer en passant qu'il résulte dé l'ex- pression (4) que la vitesse moyenne de la veine fluide est les deux tiers dé la vitesse au seuil du déversoir. $ I. Ecoulemens à niveau variable. 20. La théorie des écoulemens à niveau variable est beaucoup moins avancée que celle des écoulemens à niveau constant, pour laquelle cependant il faut inces- samment recourir à l’expérience. L'hypothèse du paral- lélisme des tranches (Voy. HxproDxNAMIQUE , (om. 11), qui sert de base à cette théorie, est évidemment insuf- fisante, car si l’on peut admettre qu’au commencement de l'écoulement la surface supérieure du fluide dans le vase s’abaisse parallèlement à elle-même, il n'en est plus ainsi lorsque les tranches fluides sont arrivées dans la sphère d'activité de l’orifice, elles prennent alors des directions concourantes vers cet orilice, et quand il ne reste plus que peu de liquide dans le vase, il s’y forme un entonnoir dont l’air occupe le milieu, la dépense di- minue considérablement, et enfin l'écoulement ne s’0- père plus que goutte à goutte quand la hauteur de Peau est réduite à quelques millimètres. Les fig. 15, PL. 10, et 5 et 4, PL11, représentent les inflexions de la surface su- périeure du fluide. Ces derniers phénomènes n’ont point encore été soumis au calcul, mais dans la pratique il est rare d’avoir à considérer le cas où un réservoir se vide complètement, et l'on peut encore modifier les formules théoriques par des coefliciens de réduction déduits de l'expérience. ot. Sans recourir aux considérations théoriques dont nous venons de signaler le peu de valeur, et'qui con- duisent à des formules différentielles intégrales dans un petit nombre de cas, observons qu'on peut admettre qu’à un instant donné la vitesse de sortie par un orifice pratiqué au fond d’un vase prismatique est due à la hauteur correspondante du liquide dans le réservoir ; H', etc., les hauteurs suc- ainsi, désignant par H, HS de l’orifice, les céssives du niveau au-dessus du centre vitesses correspondantes de l'écoulement seront repré sentées par 29H, 29H, 29h, etc., 92 ÉCO c’est-à-dire qu'elles seront entre elles comme les ra- cines carrées des hauteurs ; l'écoulement s’effectue done par un mouvement uniformément retardé, et il devient facile de comparer la quantité d’eau qui s'écoule dans un temps donné avec celle qui se serait écoulée si le mouvement eût été uniforme. On sait, en effect, que lors- qu'un corps se meut d’un mouvement uniformément accéléré , il acquiert, dans un temps quelconque, une vitesse capable de lui faire décrire dans ce même temps un espace double de celui qu'il vient de parcourir; et, réciproquement, que lorsqu'il se meut d’un mouvement uniformément retardé, il parcourt dans un temps dé- terminé un espace moitié plus petit que celui qu’il au- rait décrit uniformément en vertu de sa vitesse initiale. Ainsi, en considérant le volume d’eau écoulé comme un prisme dont l'orifice est la base et qui a pour hau- teur l’espace que parcourraient d’un mouvement uni- formément retardé les premières molécules sorties, on voit que le volume de ce prisme est la moitié de ce qu’il aurait été si les molécules eussent conservé leur vitesse initiale, puisque alors l’espace qu’elles auraient par- couru, c'est-à-dire, la hauteur du prisme, eût été double, Il en résulte que le volume d'eau sorti par un orifice d'un vase prismatique qui se vide n’est que la moitié de celui qu'on aurait eu dans le même temps, si l'écoulement s'était effectué constamment sous la charge qui avait lieu à l'origine du mouvement. Désignons par H la charge initiale ou la hauteur du niveau au-dessus du fond ayant que l'écoulement soit commencé, par À la section horizontale ou l'aire de la base du vase prismatique, et par T le temps pendant le- quel toute l’eau dont le volume est AH s’est écoulée. D'après le théorème précédent, le volume d’eau qui se serait écoulé dans le temps T sous la charge constante H cût été 2AH , mais dans ces mêmes conditions la dé- pense est exprimée par mST1/2gH (n° 5), donc... (k) 2AH = mST/29H. Telle est l'équation fondamentale de l'écoulement par les orifices pratiqués au fond des vases prismati- ques; en dégageant le temps T on a la relation... (1) Tr = 2H mS\/2g 22. Ce qu'il importe principalement de connaitre Pour la pratique, c’est le temps que le niveau d’un bas- sin met à s'abaisser d’une certaine quantité. On peut l'obtenir comme il suit : soit 4 le temps pendant lequel la hauteur primitive H s’est réduite à H'; si nous dési- &nons par le temps qu'il faudrait au bassin pour se vider compli ‘tement à partir du moment où la hauteur ECO de son niveau est deyenue H', nous aurons, en vertu de la relation générale (1), T' _— 2 À V4 | mS\/2g" et par suite + FM AH - oAVH = mS\/2g mSV/2g" d’où l’on a définitivement... (m) 2A © (VH- VA). MTS A D 25. Pour donner un exemple d'application, nous citerons d’abord une expérience de Bossut, faite avec un bassin prismatique dont la section horizontale était un carré de 0,975 de côté, et percé dans le bas d’un orifice circulaire de 0",0541 de diamètre; l'ayant rempli d’eau jusqu’à une hauteur de 5,70, il a observé qu'après un écoulement de 5'6”, le niveau de l’eau s'était abaissé de 2,92. Prenons ces données et déterminons, aumoyen de la formule (m), le temps nécessaire pour produire un abaissement de niveau de 2",92. Nous avons A — 0,975 X 0",975 — 0"9,9506, S— À r (0,0541) = 0"1,0025, H=—5",:9, H'—5",79 — 2,92 — 0,87. Prenant pour le coeflicient de réduction 0,60, comme l'indique le tableau du n° 10, et substituant toutes ces valeurs dans la formule, nous aurons 4 —= 0,60 X 0,0025 X |/2q ce qui donne, en réalisant les calculs, — 190 —7LOR, résultat qui diffère peu de celui de l’expérience. On a observé que dans tous les cas où l’abaissement de ni- veau n’est pas assez considérable pour produire un en- tonnoir (20), la formule (mn) s'accorde très-bien avec les faits. 24. S'il s'agissait de déterminer l’abaissement de ni- veau H — H' qui a lieu dans un intervalle donné de temps f, il faudrait tirer la valeur H—H de la for- mule (m), ce qu'on parvient à faire par une ‘simple transformation. Donnons à la formule (sn) la forme mtS\/2g 0, ne Sa 1 1 MA VASE nm 00 + ÉCO et multiplions les deux membres de cette égalité par VH+VH', il viendra re (CH VH') =H—H. Substituons à la place de |/H° la valeur tSy/29 Va En Er tirée de la formule (m), nous obtiendrons.... (x) __mS/2g (en "SV h= + (vu nl h désignant la différence de niveau ou la grandeur de l'abaissement. 25. Il suffit d'observer que le volume d’eau écoulé pendant le temps t est égal au prisme dont la hauteur est k et la base À, pour avoir immédiatement l’expres- sion de la dépense pendant letemps f, car ayant D —A#, on a aussi... (0) D — mtS/2g (/ de Mes), 4A Nous ne croyons pas nécessaire de donner des exem- ples numériques. 26. Examinons maintenant le cas où le bassin est alimenté par un cours d’eau qui lui fournit une quantité de fluide moindre que celle qui s’écoule par son orifice. Soit Q le volume de l’eau qui entre dans le bassin en une seconde de temps, et x la grandeur de l’abaissement du niveau dans le temps t. Pendant l'instant infiniment petit dt qui suit le temps ft, le niveau s’abaisse d'une quantité infiniment petite dæ, et par conséquent la quan- tité d’eau écoulée dans l'instant dt se compose : 1° du volume Adæ qui existait dans le bassin au commence- ment de cet instant ; 2° du volume Qdz reçu par le bas- sin dans la durée de dt. Le volume d’eau réellement sorti est donc Adx + Qdx. Mais ce même volume est encore exprimé par mSdt/2g(H— x), en vertu de la formule (d). Donc Adx + Qdx — mSdty/2g(H—x) faisant H — æ—H', ce qui donne — dx == dH', et dé- gageant dé, il vient dt — —AdH mSV/294' —Q° dont l'intégrale complète est... (p) À Le Ter (ns A1 V/H)+M ie … ÉCO 93 expression dans laquelle la quantité M est donnée par la relation M — 2,505 Q. Log(PAC MT), mSV/29H — Q La caractéristique Log désigne un logarithme vulgaire Voici un exemple de l'application de cette formule donné par M. d’Aubusson. Un étang ramené à la forme prismatique a 3600 mè= tres carrés de superficie et 3°,50 de profondeur : il est alimenté par un ruisseau donnant 0°°,95 d’eau par se- conde; la vanne du fond, lorsque la pelle est entière- ment levée, a 1°,10 de large et 0,60 de hauteur. On demande le temps que l'étang mettra à se vider jusqu’à o®,10 au-dessus du bord supérieur du pertuis. (Nous avons fait observer que les formules précédentes ne sauraient rendre le temps de l’abaissement lorsque le niveau du fluide n’est plus qu’à une petite hauteur au- dessus de l'orifice de sortie. ) On a ici pour la charge au-dessus du centre de cet orifice, au moment de la levée de la vanne, pour la charge à la fin ; 1 : H EE 0,00 — 0,40; de plus S — 1,10 X 0,60 — 0,66; A = 5600; Q— 0,95; M— 70 : par suite, mSV/2g — 2,046 ; mS\/2gH — Q 2,7105 Log (ar) = Log —5— — 0,8962. mS1/ 29H" — Q 0, 9442 D'après cela, l'équation devient 2 X 3600 ; = 5 9 2,0462(1/5,2 — 1/0, Gogo} | 2462/3553 — 1/0,4) + 2,303 X 0,95 X o,8962| = 7442" — 262" c’est le temps demandé. os 27. Il arrive souvent dans la pratique que les bassins d’où l'on tire l'eau ont des formes irrégulières, comme o les étangs, par exemple; pour pouvoir appliquer les formules , il faut alors lever le profil des bassins, puis , F ; les supposer divisés en un certain nombre de couches parallèles horizontales d'une épaisseur au plus d’un demi-mètre; on prend la largeur moyenne de ces 93 ÉCO couches sur les profils, on les multiplie par l'épaisseur adoptée, et on a ainsi un certain nombre de bassins prismatiques superposés, pour chacun desquels on dé- termine le temps qu'il mettra à se vider. La somme de ces temps partiels donne approximativement le temps de l'écoulement du bassin irrégulier. 28. Lorsque l'écoulement a lieu par un déversoir, et que le bassin ne recoit pas de nouvelle eau, on obtient pour l'expression du temps t, à l’aide de considérations analogues à celles dont nous avons fait usage ci-des- sus... (p) EE ( Li ) — m2 NZ LH À désignant toujours la section horizontale du bassin, H la hauteur du niveau au commencement du temps #, et H' sa hauteur à la fin de ce même temps; est la lar- geur du déversoir. L'application de cette formule, pour laquelle on a généralement m— 0,61, ne présente au- cune difficulté. 29. Il nous reste À considérer le cas où l’eau d'un ré- servoir bouche sous l’eau contenue dans ce second réservoir. s’écoule dans un autre par un orifice qui dé- Ici, d'après les lois de l'équilibre des fluides (Hxpro- STATIQUE , tom. n1), l’eau du second réservoir oppose à l’écoulement une résistance égale à la force qui la ferait s'échapper elle-même par l'orifice commun, si le pre- mier réservoir était vide; ce n’est donc qu’en vertu dé son excès de force que l’eau de ce premier réservoir peut pénétrer dans le second. Or, la force ou pression d’où dépend la vitesse d'écoulement étant représentée par la charge, c’est-à-dire par la hautenr du niveau au- dessus du centre de l’orifice, si nous nommons H la charge du premier réservoir à un instant déterminé et H' celle du second, au même instant, la vitesse d’écou- lement, à cet instant, sera due à la différence des char- ges, et on aura v—1/29(H —H). Ainsi, lorsqu'un fluide passe d'un réservoir dans un autre par un orifice recouvert du fluide qui est dans ce dernier, la charge effective sur cet orifice, ou la hauteur due à la vitesse de sortie, en un instant quelconque, est la différence de niveau des deux réservoirs à ce méme instant. Ce cas particulier de l'écoulement des fluides peut se présenter avec trois circonstances différentes: 1°les deux réservoirs conservent sensiblement leurs mêmes ni- veaux pendant toute la durée de l'écoulement ; 2° le niveau du second réservoir est variable, celui dupre- mier demeurant constant; 5° les deux niveaux sont va: riables. L-4 . 50. Lorsque les deux niveaux sont constans , la vi- ÉCO tesse est constante et égale à1/239(H—H°), ainsi S dé- signant l’aire de l’orifice, la dépense dans l’unité de temps est Q — mSy/2y(H— À). Plusieurs expériences ont appris qu'on pouvait adopter pour le coefficient de réduction m le nombre 0,625, ainsi... (q) Q — 0,625S1/2gh, h désignant la différence des niveaux. 51. Lorsque le premier niveau est seul constant, l’eau qui s'élève dans le second réservoir augmente suc- cessivement sa charge et diminue par conséquent la vi- tesse de l'écoulement; on peut donc ramener ce cas à celui d’un réservoir qui se vide librement dans Pair, car la vitesse se trouye encore ici uniformément retardée, mais les phénomènes se présentent dans un ordre in- verse, c’est-à-dire que le niveau du second réservoir est poussé de bas en haut par une force sans cesse dé- croissante égale à chaque instant à la différence des ni- veaux. Si nous désignons par Hla différence des niveaux à l’origine de l'écoulement, et par À ce que devient cette différence après un temps {, nous aurons évidem- ment... (r) Re — VA — 4) D AFS A étant la section horizontale du vase qui se remplit, et S l’aire de l’orifice. L'écoulement devant cesser quand les niveaux sont les mêmes, nous aurons aussi, T dési- gnant le temps du remplissage complet du second vase... (8) Te msS\/ 29 On a de fréquentes occasions d'appliquer ces deux formules dans le mouvement des eaux des canaux. Mais il faut observer que le coefficientde réduction m, qui est 0,625 lorsque l'écoulement s'effectue par un seul ori- fice, s’abaisse à 0,548 lorsque l'eau s'échappe par deux orifices à la fois ou par les deux pertuis d’une porte d’écluse. Le calcul du remplissage d’une écluse se divise en deux parties, parce que l’eau conténue dans le canal supérieur commence par s’écouler sans rencontrer de résistance, dès que les vannes sont ouvertes, et va rem- plir la partie du sas de l’écluse qui forme sa chute jus- qu'à ce qu'elle atteigne la hauteur des vannes, c'est alors seulement que la résistance extérieure se développe. On doit donc calculer le remplissage jusqu’au moment où l'eau s'est élevéé au centre de l’orificezpar les formules VA. ILE ER TR ÉCO de l'écoulement dans l'air, et à partir de ce moment jusqu’à celui où l'eau de l’écluse atteint le niveau de l'eau du canal par la formule (s). 32. Lorsque les deux niveaux sont variables, ce qui arrive toutes les fois que les deux réservoirs communi- quans sont limités, que le premier ne recoit pas de nou- yelle eau et que le second conserve celle qui lui est fournie, le niveau du second réservoir s'élève à mesure que celui du premier s’abaisse, et l'écoulement dure jusqu’à ce que les deux niveaux soient les mêmes. Désignons par À et B les sections horizontales res- pectives des deux réservoirs, et par S l'aire de l’orifice ou la section du tuyau de communication. Désignons en outre par z la hauteur du niveau du premicr réser- voir après que l'écoulement a duré le temps t, et par y la hauteur du niveau de l’autre au même moment. - Dans l'instant infiniment petit dé qui suit le temps t, l’eau monte dans le second bassin de la quantité dy et descend dans le premier de la quantité dx; le volume d’eau perdu par celui-ci est donc Adæ et le volume d’eau gagné par l’autre Bdy. Ces deux volumes étant néces- sairement égaux, nous avons Adx — Bdy, ou plutôt (1). Ade——Bdy, parce que æ diminue lorsque y et t augmentent. Mais pendant la durée de l'instant infiniment petit dt, nous pouvons considérer les niveaux comme constans, ainsi (30) Bdy = mSy/2g(x— y). dt, et par suite (2)... Ad —— mSy/29{& y). dt. Intégrant l'équation (1) en supposant qu'à l’origine de l'écoulement ou lorsque 2 = H, y = ; il vient Ax + By— AH + Bh, . ce qui donne pour la valeur de y à y HA AR Substituant cette valeur dans l'équation (2), intégrant et déterminant la constante d’après la condition que æ — H lorsque { — 0, on obtient définitivement... (t) — mS(A+B)/2g ACER) _ DE). S'il s'agissait de déterminer le temps que le fluide , mettrait pour arrivér à un même niveau dans les deux | vases, on ferait dans cette équation AH + BA LEE T=Y= — ÉCO 95 et elle se réduirait à....(u) 2AB/H—% ” mS(AB)/2g Dans les applications, on choisira le coefficient de réduction qui, dans le tableau du n° 10, se rapportera à la hauteur de l’orifice et à la charge initiale H. 33. ÉCOULEMENT DES FLUIDES AËRIFORMES. Lorsqu'un gaz est comprimé dans un vase fermé, et qu’on perce un orifice à l’une des parois de ce vase, le gaz s'échappe par l’orifice d’une manière analogue à l'écoulement des liquides, et avec une vitesse qui dépend de la différence des pressions intérieures et extérieures et du poids spé= cifique du gaz. On peut donc ramener l’écoulement des gaz à celui des liquides, en considérant le gaz qui s’é- coule comme un liquide d’égale densité soumis à une pression équivalente à celle de la pression intérieure di- minuée de la pression extérieure ; de cette manière, il faut, pour trouver la vitesse, calculer la hauteur de la colonne liquide dont le poids serait égal à la pression qui produit l'écoulement, car cette vitesse est égale à celle qu’acquerrait un corps pesant en tombant libre- ment de cette hauteur. Proposons-nous pour exemple de déterminer la vitesse avec laquelle de l'air à o° de température s'écoulerait dans le vide sous la pression moyenne de l'atmosphère 0°,56. Dans ce cas, la pres- sion extérieure de l'atmosphère étant nulle, la pression qui produit l'écoulement est 0°,76; et par conséquent, la hauteur de la colonne liquide, d’une densité égale à celle de l'air, dont le poids produirait un semblable écoulement, doit être à la hauteur de la colonne de mer- cure 0,"76, qui mesure la pression en raison inverse du rapport de la densité de l’air à la densité du mercure. Or, la densité de l’air est 0,0015 , celle de l’eau étant 1, tandis que la densité du mercure est 15,798; ainsi, nous ayons la proportion æ:0°,76 —13,598 : 0,0013, æ désignant la hauteur de la colonne liquide cherchée. On tire cette proportion : __ 0,76 G X 13,598 Lin «> 0, 0013 == 7949 ,6. Substituant cette valeur dans l'expression de la vitesse due à la hauteur æ, v — |/2gx, on obtient = 1/[2X 5949, 6X 9,8088] — 394,91. L'air s’écoulerait donc dans le vide, sous la pression ordinaire, avec une vitesse de 394,91 par seconde. 34. Les densités d’un même gaz à la même tempé- rature étant proportionnelles aux pressions, et les hau- teurs des colonnes liquides, dont les poids sont équiva= lens aux pressions, étant elles-mêmes proportionnelles 96 ÉCO à ces pressions, il en résulte qu'à la méme température, et quelle que soit la pression, un même gaz s'écoule dans le vide avec la même vitesse. Si l'écoulement n’a pas lieu dans le vide, mais dans un autre gaz , cette permanence de vitesse n’a plus lieu, parce qu’alors la hauteur de la colonne liquide, au poids de laquelle on rapporte la vitesse d'écoulement, est proportionnelle à la différence des pressions inté- rieure et extérieure, et en raison inverse de la densité du gaz, laquelle densité est elle-même proportionnelle à la somme des pressions que le gaz éprouve. 35. En déterminant la hauteur de la colonne liquide de même densité qu’un gaz, et dont le poids est équi- valent à la force qui le ferait s’écouler dans le vide, en fonction de la densité du gaz, de la pression et de la température, on obtient cette formule générale : = 5944/(5 + 4(0-000575)), dans laquelle v est la vitesse de l'écoulement, d la densité du gaz à o° de température, etsous la pression moyenne 0®,76, et t la température du gaz pendant l'écoulement. Il résulte de cette formule, vérifiée par de nombreuses expériences, que la vitesse d'écoulement des gaz dans le wide est en raison inverse de laracine carrée de leur densité, quelles que soient la pression et la température, pourvu que cette température soit la même pendant toute la durée de l'écoulement. 56. Dans l'écoulement des gaz, la veine fluide se con- tracte comme dans l’écoulement des liquides, et pour calculer la dépense réelle, il faut employer des cocff- ciens de réduction qui sont, d’après M. d’Aubusson, 0,65 pour les orifices en mince paroi, 0,93 pour un ajutage cylindrique court, et 0,95 pour un ajutage co- _ nique. Ainsi, S étant la surface de l’orifice, » la vitesse donnée par la formule précédente, et m le coefficient de réduction, on a généralement pour la dépense réelle D D — mSv. Lorsque les gaz s’écoulent par de longs tuyaux, la vitesse d'écoulement est Loujours plus petite que par des orifices en mince paroi. Sa diminution est d'autant plus considérable qu’elle est elle-même plus grande, et que les tuyaux sont plus longs et plus étroits. Nous ne fai- sons que signaler en passant ces circonstances, que nous examinerons ailleurs. ( Voy. PNEUMATIQUE. ) 37. L'écoulement des fluides par un orifice produit sur la paroi opposée du vase une pression en sens con- traire qu'on peut comparer au recul des armes à feu. Cette pression est assez grande pour.imprimer au vase, g'il est suffisamment mobile, un mouvement dans une direction opposée au jet. C’est sur ces phénomènes EFF que sont fondées les machines hydrauliques dites à réaction. Nous en établirons les lois au mot RÉAcTIoN. EFFET UTILE. (Méc.) L'effet général d’un moteur est de vaincre des résistances qui se reproduisent con- stamment, ou périodiquement, dans une direction op- posée à celle du mouvement qu'il fait naître; son effet utile est le travail productif qu'il accomplit. Considérons, pour fixer les idées, un homme qui tire de l’eau d’un puits à l’aide de l'appareil ordinaire, c’est- à-dire d’un seau attaché à l’une des extrémités d’une corde passant sur une poulie fixe. La résistance que l'homme doit vaincre pendant toute la durée de l’éléva- tion du seau, depuis le niveau de l’eau jusqu’à la mar- gelle du puits, se compose : 1° du poids propre du seau; 2° du poids de l’eau contenue dans ce seau ; 5° du frot- tement de la corde sur la poulie, en y comprenant ce- lui de la poulie sur son axe; il ne peut donc arriver au but proposé, l'élévation de l’eau, qu’en exerçant sur l'extrémité de la corde qu'il tient entre les mains un effort capable de surmonter ces trois résistances. Sup- posons maintenant que le poids du seau soit de 2 kilo- grammes, celui de l’eau de 11 kilogrammes, et que les frottemens soient représentés par 3 kilogrammes, l’ef- fort du moteur deyra donc être de 16 kilogrammes pendant toute la durée de l'ascension du seau. Nous ne tenons pas compte ici de l’excès de force que doit déve- lopper le moteur, au premier moment de la traction, pour vaincre l’inertie des matières, parce que dès que le mouvement est imprimé , il suflit au moteur de faire équilibre à la somme des résistances ; le mouvement se continuant alors en vertu de cette même inertie. (Voy. COMMUNICATION DU MOUVEMENT.) Or, si nous Mmesurons l'effet général du moteur par le poids auquel il fait équi- libre à chaque instant, cet effet général sera représenté par 16 kilogrammes, et il est évident que son effet utile le sera par 11 kilogrammes, car le seul produit réel de son travail est l’élévation de 11 kilogrammes d’eau; les 5 kilogrammes de surplus se trouvent absorbés en pure perte par des résistances étrangères à l’eau qu'il s'agissait de puiser. Le poids de l’eau élevée est ce qu'on nomme la résis- tanee active; celui du seau joint aux résistances du frot- tement, composent les résistances passives de l'appareil ou dela machine. Dans tout travail exécuté à l’aide d’une machine, il est essentiel de distinguer ces deux espèces de résistances, dont la dernière, celle des résistances passives, ne fait que consommer, sans effet productif, une partie plus ou moins considérable de la force que le moteur imprime à la machine. Un appareil méca- nique est d'autant plus parfait que ses diverses pièces ou organes sont combinés de manière qu'ils n’entrai- nent d'autre perte de force que celle qui est strictement EFF nécessaire pour la production de l'effet utile qu’on a en yue. L'effet d’un moteur peut toujours être comparé à un certain poids élevé ou transporté à une certaine distance dans un temps déterminé. (Voy. Moteur.) Ainsi l'effet qu’on peut traduire par un poids de 10 kilo- grammes élevé à cent mètres de hauteur, dans une heure de temps, est le double de celui qui peut se tra- duire par le même poids élevé à 200 mètres dans une heure, ou par le même poids éleyé à 100 mètres dans une demi heure, ou enfin par un poids double élevé à 100 mètres dans une heure. En général, P représen- tant le poids élevé ou transporté, et H la distance par- courue dans l'unité de temps, le produit PH représen- tera l'effet général du moteur dans l’unité de temps, ou ce qu’on nomme son effet dynamique. Mais ce poids P comprend la somme de toutes les résistances à vain- cre ; ainsi, désignant par P' les résistances passives, et par ? la résistance active, on aura P—P'—p; et par suite, pH représentera l'effet utile. L'emploi du moteur sera d'autant plus avantageux que pH différera moins de PH. Ce produit PH est la quantité d'action (voy. ce mot) développée par le moteur. Si nous désignons par M la masse du poids P , nous aurons P—My, g désignant la force de gravité. (Voy. Pouns.) Si, de plus, V exprime la vitesse qu’un corps pesant acquerrait par l'effet de la gravité, en tombant librement de la hauteur H, nous aurons encore V=V/2gH, ou V'=— 29H; ainsi ct, par conséquent, 1 = PH — MV°. 2 Mais MV? exprime la force vive (voy. ce mot) que le moteur communique à la machine, donc l’effét dyna- mique est équivalent à la moitié de la force vive déve- loppée par le moteur. Il résulte de cette considération, qu’on doit éviter le plus possible que la transmission du mouvement dans les machines s'effectue par le choc d’un organe méca- nique sur un autre, puisqu'il y a perte de force vive, toutes les fois qu'il y a choc (voy. CommuxICATION DE MOUVEMENT), et, par suite, diminution d'effet utile. (Voy. Fonce vive, Moreur, Quantité D'ACTION.) EFFORT. (Méc.) Voy. Moteur. Tom. ur. EMB 97 ÉLASTICITÉ. Voy. ce mot, dans le tome, et, dans celui-ci, le mot FORCE ÉLASTIQUE. EMBRAYAGES ot EMBRÉAGES. (Méc.) Organe mécanique qui a pour but de suspendre ou de rendre immédiatement le mouvement aux diverses pièces d’une machine. Imaginons un axe AB (PL 11, fig. 5) portant deux poulies C et D, dont l’une € est folle, c'est-à-dire tourne librement autour de l’axe, et dont l’autre D est fixée à l’axe, de manière qu’elle ne peut tourner sans l’entrainer dans son mouvement; si le mouvement est transmis par une courroie Ou corde sans fin DE, on pourra, sans arrêter le mouvement de cette courroie, interrompre celui de l’axe AB, en faisant passer la cour- roie de la poulie D à la poulie C; comme on pourra réciproquement rendre lé mouvement à l'axe AB, en forçant la courroie de passer de la poulie C à la pou- lie D. Ce double effet se produit par un embréage FH qui n’est qu’un levier tournant autour d’un point d’ap- pui Q, et qui porte deux tenons m,n, entre lesquels passe la courroie. En appuyant sur l'extrémité F, on élève le bras QH,; la courroie retenue par les tenons dévie de sa position, glisse sur la poulie C qu'elle fait tourner, et laisse en repos la poulie D, et, par conséquent, tout l'appareil auquel cette poulie communiquait le mouve- ment. Lorsque la courroie est reportée sur la poulie D par le retour du levier à sa position horizontale, l'axe AB recommence à tourner. On peut varier à l'infini cette disposition, très-employée dans les filatures. M. de Prony a inventé une machine très-ingénieuse, dans laquelle l'organe essentiel est l'embréage. Nous empruntons sa description à M. Flachat. (Mécanique industrielle.) Une roue aa (PI. 11, fig. 6), est mise en mouvement paru n manégé pqr, et communique à deux roues b,c folles sur le même axe, et qu’elle fait tourner en sens inverse. L'axe qui porte ces deux roues, porte à l’une de ses extrémités une poulie K, laquelle porte une chaine; .et, aux extrémités de cette chaine, sont suspen- dus deux seaux qui vont alternativement puiser de l’eau dans un puits, et la versent dans un réservoir n. Il s’a- git, tout en conservant le mouvement circulaire, et dans le même sens, du cheval qui agit au manége, d’ar- river à ce que, lorsqu'un seau est parvenu au réservoir ; et s’y est vidé, il puisse redescendre sans que le cheval s'arrête et change son mouvement. Voici comment on ation porte deux manchons à y parvient. L’axe de rot horizontalement sur crémaillière qui peuvent glisser lui. De plus, il porte un levier mobile en r, qui se ter- mine à son extrémité supérieure par une forte boule en plomb d; et, à son autre extrémité, se bifurquent deux branches f et 9 ; chacune de ces branches porte sur un 13 98 ÉQU moutonnet porté sur un levier {, lequel est double, et dont chacune des branches est successivement soulevée par un nœud fait à la corde qui tient chacun des seaux, el un peu au-dessus du point d’attache. Lorsque le seau a eté soulevé jusqu’au point où il a pu se vider entiè- rement, le nœud arrive sous le levier et le soulève ; en même temps est soulevée aussi une des branches du levier dr, par exemple, la branche f. Cette branche étant ainsi soulevée, fait tourner le levier autour du point r, fait passer à gauche de l’arbre g la boule, et fait pres- ser le levier contre le manchon A, qui s'engage alors dans la roue b, et s’y maintient par le poids de la boule d. En même temps, le manchon 4 est désengrené ; la roue c redevient mobile, en même temps que la roue à devient fixe, et le sens du mouvement de rotation de l’axe change ainsi instantanément. Cette machine, quoiqu’un peu compliquée, a été très-utilement employée. ENCLIQUETAGE. ( Méc.) Appareil composé d’une roue à rochet (voy. ce mot), d’une griffe et d’un ressort qui sert à empêcher le mouvement d’un axe dans un sens, sans s’opposer au mouvement dans le sens con- traire. ENGRENAGE. (Mée.) On désigne sous ce nom la combinaison de plusieurs roues dentées qui se transmet- tent réciproquement le mouvement, ou la combinaison des roues dentées avec des crémaillères ou des vis sans sans fin. (Voy. Rouxs nenrËgs, Vis sANS FIN, LANTERNE, et le mot Excnexace dans le tome I.) ÉQUATIONS ALGÉBRIQUES. (Alg.) Les points principaux de la théorie des équations dites algébriques, c’est-à-dire des équations qui ne renferment aucune fonction transcendante des inconnues, ont été exposés dans les deux premiers volumes de ce Dictionnaire ; mais plusieurs articles indiqués par des renvois ayant été omis, nous croyons devoir présenter ici tout ce qui Concerne particulièrement la solution de ces équations, solution considérée, à juste titre, comme un des objets les plus importans de la science des nombres. Ce qui suit offrira donc tout à la fois le complément et Je ré- sumé des notions éparses dans notre ouvrage. 1. La forme générale des équations algébriques est. ….. (a): æ" + Aer A,œ"?-Letc. …. A, _i2+A, —0s les coefficiens À,, A» À,,ele., étant des quantités con- Stantes, positives, négatives ou nulles; »# un nombre enter positif, et æ une quantité iuconnue dont il s’agit ÉQU de trouver la valeur en fonction de À,; À,, À,, etc. (Tome TJ, page 539.) Le plus grand exposant m de l’inconnue + détermine le degré de l'équation; par exemple, lorsquem—#, et que l’équation est, conséquemment, de la forme æ + A, + At A,x + A, —0, on dit qu’elle est du quatrième degré. L'équation est complète , lorsqu'elle renferme toutes les puissances de l’inconnue æ, depuis la plus élevée æ° jusqu’à la puissance 0, &°=—s1, sous-entendue dans le terme absolu À, ; elle est incomplète dans tous les autres cas. Ainsi a+ 6x — 7 —0 est une équation complète du second degré, et 72 +8 —0 est une équation incomplète du troisième degré. Il est facile de voir que l’équation complète du degré m ren- ferme m1 termes. 2. Toute quantité déterminée @ qui, substituée à la place de + dans une équation quelconque (a), réduit son premier membre à zéro, ou satisfait à la relation que cette équation exprime, est dite racine de l'équation. Pär exemple, 3 est une racine de l'équation a — 6x? + 114 —6—0, parce qu’en faisant æ—5, le premier membre de cette équation devient 27 — d4 335 —6, ce qui se réduit à o, en retranchant la somme des termes négatifs de celle des termes positifs. Résoudre une équation, c’est trouver toutes les va- leurs de æ capables de réduire son premier membre à zéro , ou de le rendre égal au second. 5. Il est démontré qu’une équation du degré m, est équivalente au produit de m binomes de la forme (Lu) (ea) (@Ha) (+ a). (+), , fr 5. ë i- a, @,, 4,,ete., étant des quantités entières, RER res, irrationnelles ou imaginaires, positives ou négatives (tome I, page 545), de sorte que l'égalité... (a) D HAT AE" + A a" Ti etc... + À, —0 | entraîne l'égalité correspondante... (b) (&æ+a,) (@+a) (a+a) (@+a).s (Ha) 0, d’où il résulte que tout nombre qui, mis à la place de æ, réduit à zéro le premier membre de l'égalité (a), doit ÉQU pareillement réduire à zéro le premier membre de l’é- galité (b), et réciproquement. Or, le premier membre de l’égalité (b) ne peut évidemment se réduire à zéro, qu'autant que lun de ses facteurs devienne lui-même zéro; mais, pour qu’un facteur quelconque æ— 44 soit nul, il faut faire 3— — 4, ; donc les m seconds termes des binomes æ—4,, æ—a,, + a,, etc., pris avec un signe contraire, ne sont autre chose que les m racines de l'équation («). 4. L'équivalence des premiers membres des égalités (a) et (b) fait connaître les relations qui existent entre les racines d’une équation et ses coefliciens; on sait d’a- bord qu’une équation quelconque ne peut avoir plus de racines qu'il y a d’unités dans le nombre qui exprime son degré (tome I, page 546), et ensuite que : Le premier coeflicient À, est égal à la somme de toutes les racines — 4,, — &,, — 4,, etc., prise avec un signe contraire ; Le second coefficient A, est égal à la somme des pro- duits de deux à deux de ces racines. Le troisième coefficient À, est égal à la somme de leurs produits de trois à trois, prise avec un signe con- traire. Et ainsi de suite, jusqu’au dernier coefficient À,, qui est égal au produit de toutes les racines pris avec le signe qu’il a naturellement, si m est pair; et avec un signe contraire si #® est impair. Par exemple, dans l’équation di —2—142+2%4—0, dont les trois racines sont2,L3et—4,ona Premier coeflicient — 1 —— (+2+5 — 4); — 14 (2 X 5 aX 4H 5X— 4); Troisième coeflicient + 24 = — (2 SLR —4). Second coefficient 4 bis. On distingue les racines d’une équation, en réelles et en imaginaires. Toute racine imaginaire peut être ramenée à la forme primitive p+qv 1, p et q étant des quantités réelles. Une équation ne peut avoir une seule racine imagi- naire, Car si dans le produit (a) (+4) (ea)... (ea), | dont le développement forme le premier membre de | l'équation (a), tous les nombres &,, &,, 4,, ete., 4n | étaient réels, excepté le premier, a, —=p+qV—1, | Ja quantité imaginaire |/ — 1 entrerait nécessairement dans la construction des coeficiens À, À,, A,,ete.; et ces coefficiens ne seraient pas des quantités réelles. Si donc ÉQU 99. l'une des racines @, est de la forme p+-q4/—x1, ildoit y avoir une autre racine 43. également imaginaire , et. telle que /—1 disparaisse du produit des facteurs (æ+ a) (æ— as), afin que cette quantité ne se: trouve plus dans le produit général. Supposons donc a—=p+qV— 1, au—p +q y/—à1, etcherchons quelle relation doit exister entre les quantités réelles P; 4; p, q, pour que le produit (æ—+a,) (æ—+a@) soit lui-même réel. Or, en effectuant la multiplication , nous ayons (@+p+ qu) (œ+p'+q 3) =e+{o+r+ a+ | + (png +p 107 et nous voyons que |/ — 1 ne peut disparaître, à moins que q+d'=0; pg +pq—0. La première condition donne g——, et, en éta- blissant cette relation entre q et qg', la seconde condi- tion se réduit à p—p—0, d’où p—p. Ainsi, toutes les fois qu’une équation a une racine imaginaire p+qv'— 5, elle en a une autre PQ 5, qui ne diffère de la première que par le signe du coefficient de /— 1; d’où il suit encore : 1° qu’une équation quel- conque ne peut avoir qu’un nombre pair de racines ima- ginaires marchant par couple semblable à p+q1/—1, p—qV/— 1; 2° qu'une équation de degré impair a au moins une racine réelle. 5. Les racines réelles d’une équation n’ont entre elles aucune relation semblable à celle que nous venons de signaler entre les racines imaginaires; entièrement in- dépendantes les unes des autres, ces racines ne sont subordonnées qu'aux conditions qui lient leurs valeurs numériques aux valeurs des coefliciens (3). On les classe en commensurables et en incommensurables : les racines commensurables sont celles dont la valeur peut s’ex- primer par un nombre entier ou fractionnaire; les racines incommensurables sont celles dont la valeur ne peut s'exprimer que par des nombres irrationnels (voy, ce mot), ou par des suites infinies de nombres fraction naires. Nous ayons démontré (tome IT, page 405), « qu'une équation ramenée à la forme (a) et dont tous les coefliciens sont des nombres entiers, ne peut ayoir au- cune racine fractionnaire; les racines de telles équa- tions sont donc ou des nombres entiers, où des nom- bres incommensurables, ou des nombres imaginaires. Ce n’est que lorsqu'une équatiou a des coefliciens frac- tionnaires, ou que son premier terme a un coeflicient 100 ÉQU autre que l'unité, qu'il peut y avoir des racines frac- tionnaires : de là le grand avantage de ramener toutes les équations à n’avoir que des coefliciens entiers sous la forme (a). Les transformations qu’on peut faire subir aux équations ont été exposées en détail au mot Trans- FORMATION, tome II. 6. La théorie des équations présente deux problèmes fondamentaux réciproques l’un de l’autre, qu’on peut énoncer comme il suit : 1° Étant données m quantités 4,, &,, @,, CC... Gn, construire les coefliciens A,, A, , À,, À,, etc... À, de l'équation TA Ze = A, æ" Tete. + At + AUS —0} dont ces quantités sont les racines. 9° Étant donnés les mcoefficiens À,, A,, A,, etc... An de cette équation, construire ses racines &,, &,, @,, etc. Le premier problème ne présente aucune difficulté, puisqu'il ne s’agit que de développer le produit (2+a,) (+4) (+0) (œ+a,)... (4 a). Mais il n’en est pas de même du second, et jusqu'ici les efforts des géomètres ont été infructueux pour le résou- dre dans toute sa généralité. Rappelons d’abord tout ce que l’on sait sur la solution théorique des équations. 7. Equations du premier degré. Ces équations, ra- menées à la forme générale æ+A,=0, sont immédiatement résolues en faisant passer la quan- tité constante dans le second membre, car on a æT—=— AÀ,. Tout se réduit donc à faire subir aux équations du premier degré les tranformations nécessaires enseignées tome I, page 540. Il ne peut y avoir de difficulté que lorsqu'on a plusieurs équations entre plusieurs incon- nues, et qu'il faut éliminer quelques-unes de ces in- connues pour obtenir une équation finale à une seule inconnue. Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons déjà dit à ce sujet (tome I), aux mots Équarron et ÉLIMINATION ; et nous nous contenterons de traiter ici les équations à une seule inconnue : la solution de toutes les autres dépendant de la leur. 8. Equations du second degré. La forme générale des équations du second degré est... (c) 2’+A,x+ A, —0. Sous cette forme, quelles que soient les quantités constantes À, etA,, entières ou fractionnaires, positives ÉQU ou négatives, les deux racines &,, &,, sont données par les expressions... (d) R a=—sath/[ar aa]; aa, —h/[ar a], démontrées tome IT, page 388. Ainsi, après avoir ra- mené une équation du second degré à la forme (c), il ne faut plus qu’exécuter, sur les coefficiens A, , À,, les opérations indiquées par les expressions (d), pour ob- tenir les deux racines cherchées. Supposons, par exem- ple , qu’un problème ait conduit à l'égalité 82? —920%— 7; après avoir fait passer tous les termes dans le premier ! membre , ce qui donne 8x? —920%—7—0, on divisera tout par 8, et l’on obtiendra, en réduisant 20 8 à sa plus simple expression, la fraction a —Ÿr+7— 0. Comparant avec (c), on aura 5 Be A5 et, par suite, 2) 19 2: 4 2 5 D 7 5 vive ou, simplement, Sn vu 4 > 4 —= 4 UE 1/11 étant incommensurable, on extraira la racine en poussant l’approximation aussi loin que la nature du problème pourra l’exiger; en se bornant à cinq déci- males, on aurait ici a,—2,07916, 4, —0,42084. Il suffit d'examiner les expressions (d) pour recon- naître tous les cas particuliers que peuvent présenter les racines des équations du second degré. On reconnaît, que: 1° Les deux racines sont toujours réelles lorsque le A coeflicient À, est négatif. 2° Elles sont encore réelles lorsque A, est positif; mais plus petit que ë AT. ÉQU 5° Les deux racines sont imaginaires quand A, étant positif, on a Aï<4A,. 4 Les deux racines sont égales quand A°—4 A, ; elles sont inégales dans tous les autres cas. 5 Enfin, quand les racines sont réelles, elles ne peuvent être commensurables qu’autant que Aï—4A, est un carré parfait. 9. Equations du troisième degré. Leur forme géné- rale est a HA at A,x+A,—0; mais, pour faciliter leur solution, on les ramène à celle- Close. (€) CSC a qui n’a pas de second terme (voy. tome IT, page 564). Les expressions générales des trois racines sont... (f) VIE, 27 comme nous l’avons démontré tome I, page 408. Soit, pour donner un exemple d'application, l’équa- tion 27X— 27? — 45æ 118. Transposant tous les termes dans le premier membre, et divisant par 27, nous aurons d’abord... (y) D AE m8. 2 27 dans laquelle il faudra faire ait pour faire dis- paraître lesecond terme. ( Voy. TRANSFORMATION, tome 2.) Nous obtiendrons de cette manière l'équation en x z'—2:—5—0, : | 1 dontles racines, augmentées de gp nous donnerons celles de la proposée, Comparant avec les formules géné- ÉQU 101 rales, nous avons p——2,q——5, et, par suite, ENT Et MT T 4 1027 27 Substituant ces valeurs dans la première des expres- sions (f), il viendra =) Er E) évaluant le radical carré, Eve) = ce qui nous donnera, en substituant, nous trouverons 2,44002 3 3 a, —=V/(4:940021) +1/(0,059979). Opérant l'extraction des racines cubiques par le moyen des logarithmes, nous obtiendrons da —1,709110 + 0,391441 — 2,094551; ajoutant à cette valeur 2 3 °U0; 9933993, nous aurons dé- finitivement æ— 2,/427886, valeur rapprochée à 0,000001 près. Si l’on voulait une approximation supérieure à celle que les logarithmes des tables usuelles peuvent donner, il faudrait extraire , 645 la racine carrée | 98 Ye un assez grand nombre où de décimales pour que l'extraction de la racine cubique pût en fournir ensuite la quantité exigée. La première racine a, de l’équation transformée étant obtenue, les deux autres s’eñ déduisent aisément; car en désignant par m la valeur numérique 1,703110 du radical 3 [una Cr Vtt) et par à la valeur 0,591441 du radical les deux racines 4, &, prennent la forme a UE BE (nn ss, — (mn) )— (nm n)1 ñ) Po à, = I 102 ÉQU ce qui donne, en remettant les valeurs de m et de n, 2 PORT ZT a, —=— 1,047275 + 0,6558541/—5, a, = — 1,047275 — 0,6558541/—53. Pour ramener ces deux racines à la forme primi- tive, des quantités imaginaires, il faut observer que V/—5 —1/5.4/—1, et multiplier 0,655834 par 1/5. x r Le: , e : . LL, Cette opération étant effectuée, nous ajouterons > à chaque racine, et nous aurons définitivement pour les trois racines de l'équation proposée (g) 1... æ—+02,427886, 2... & —— 0,718942 + 1,155938/—1, 3... æ——0,713942 — 1,139381/—1. 10. Les expressions théoriques (f) ne peuvent servir à l'évaluation numérique des racines des équations du troisième degré que dans des cas semblables à celui que nous venons de traiter, c’est-à-dire lorsqu'une seule des trois racines est réelle, IL est visible que si le coefli- ; ANNE ; DA cient p était négatif, et qu’en outre = fat plus grand d à que 7%? la quantité serait imaginaire; alors l'expression de 4, prendrait une forme imaginaire, et celles de 4, et de 4, se trouve- raient doublement compliquées d’imaginaires, de sorte qu'au premier aspect, il semblerait que l'équation ne peut ayoir aucune racine réelle; mais on sait que toute équation de degré impair a au moins uneracineréelle (4); ainsi lorsque les expressions (f) prennent toutestrois une forme imaginaire, elles sont en défaut, du moins sous le rapport numérique; car on s'assure, en les dévelop- pant en série, qu’elles cachent des valeurs réelles que ces séries peuvent faire connaître. Dans ce cas singu- lier, les trois racines sont donc réelles ; cependant les séries qui les expriment sont, en général, trop peu convergentes pour pouvoir être employées avantageu- sement ; et ce que l’on peut faire de mieux, c’est d’a- voir recours aux fonctions trigonométriques, au moyen desquelles on peut toujours obtenir les valeurs des ra- cines dela manière la plusdirecte et la moins laborieuse. Nous allons ramener ici à leur forme la plus simple les formules que nous avons démontrées dans le premier volume, au mot CAS IRRÉDUCTIBLE. I cas. Si l'équation est de la forme... (h) a — pr +g—0, lement positifs soumis à la condition 4p° > 279, si ÉQU p et q étant des nombres essentiellement positifs, ettels qu'on ait la condition p° Ÿ M 7 747 on calculera un are + par la relation... (à) SIN @— — X — : D 1 5 A/R et les trois racines seront données par les expres- sions... (X%) an 1 æ—=—+sin x X V/%P; æ — + sin (60°— 2 +) X 2/2 æ — — sin (Go° + Ze) X/3P. IT- cas. p et q étant toujours des nombres essentiel- l'équation est de la forme... (1) a — pa —q—0; il n’y aura de changé que le signe des racines ; l’expres- sion (à) de sin + demeurera la même, et les expres- | sions (#) deviendront... (m) æ——sinzpX a/ À — 5 PA 31» i 1 1 æ—— sin (Go° — >?) x AP; æ + sin (0° + Le) X /3P: | Les calculs indiqués par ces formules sont trop sim- ples pour que nous ayons besoin d'en donner des exemples ; on en trouvera d’ailleurs plus loin dans leur application au quatrième degré. 11. La solution du cas érréductible des équations du troisième degré par les fonctions trigonométriques est si facile, qu’on doit toujours l’employer de préférence aux méthodes d’approximation, qui ne conduisent sou- vent aux valeurs des racines que par de longs calculs. On peut également se servir de ces fonctions lorsqu'il n’y a qu’une seule racine réelle, mais alors il peut se p présenter quatre cas différens. T® cas. p et q étant, dans ce premier cas comme dans 1 les suivans, des nombres essentiellement positifs, l’é- quation est de la forme... (n) | | | a + pa + qe | | ÉQU On caleulera un are & par la relation... (0) ee 1 ans x À (p) puis un arc © par cette autre... 3 tang (2) = A et la racine réelle aura pour expression... (q) 1 lang 39» T—= — cot 20 X SP. IT eas. L’équation est de la forme... (r) 2° + px — q— 0. Les expressions de tang ? et de tang w seront toujours les mêmes ; seulement la racine changera de signe, et deviendra... (s) = Cot 20 X V/5P. II cas. L'équation est de la forme... (t) &°— pr +q—0, et l’on a de plus 4p° < 254°. On fera alors... (u) ê 1 * Sin ® —5,* V5 D; SE 1 tang O— BAT — pe 2 La racine sera donnée par l'expression... (v) IV: cas. La condition 4p° < 27q° ayant toujours lieu, l'équation est de la forme... (x) TL — pt — 4 — 0. Les expressions précédentes demeureront les mêmes , sauf celle de la racine qui prend le signe L et de- yient..….. (y) Nous avons appliqué ces formules (tome, page 440) à l'équation æ°— 2%— 5 —0, traitées ci-dessus par les expressions théoriques primitives des racines. Cette même équation ayant été traitée, en outre, au mot ÉQU 103 APPROXIMATION (tome I) par les méthodes de Newton et de Lagrange, on peut s’assurer, en comparant les cal- culs que la résolution directe des équations du troisième degré, au moyen des fonctions trigonométriques , est supérieure à toutes les autres par sa promptitude et sa simplicité. ) 3 12. Lorsque Le ; et que l'équation est de la 7 forme les radicaux carrés / disparaissent des expressions théoriques primitives (f); la première se réduit à a —11/—5 a —1—\/—5 a — a —1— EM AU 1) —5 a * Les deux dernières racines sont donc, dans ce cas, égales entre elles, et d’un signe différent de la première, qui est positive lorsque q est négatif, et négative dans le cas contraire. On voit de plus que la valeur numé- rique absolue des deux racines égales est la moitié de celle de l’autre. Les formules trigonométriques du cas irréductible conduisent alors à la solution la plus simple de l’équation ; car, en observant que l’expression est la même chose que sin g — v( 2) : 4p° on reconnaît que, dansle cas de 25° — 4p#, sin g—1, \ 1 = Ë ; : 1 d’où p—90° et 3 ?— 90°. Mais (voy. Sixus) sin 50° —-; donc, substituant ces valeurs dans les expressions (4) et (m), on a 10% EQU Les signes supérieurs se rapportant à ositif, et les (o} PI , signes inférieurs à q négatif. On obtiendrait également ces dernières expressions, qui ne font dépendre la solution de l'équation que d’une extraction de racine carrée, en partant de la condition En effet, si l’on prend la racine sixième des deux mern- bres de cette égalité, il vient ES mais el at : 3 o < m4 L'E=VIL7£] Va donc vi? 2 3 13. I] résulte des formules précédentes, qu’une équa= tion du troisième degré, ramenée à la forme générale apr tq=—0, dans laquelle p et 4 sont des nombres positifs ou néga- tifs, peut avoir : 1° Trois racines réelles inégales, dont deux négatives et une positive, ou deux positives et une négative, sui- vant que q est positif ou négatif. 2° Trois racines réelles, dont deux égales et de signe contraire à la troisième numériquement double de ces premières. 5° Enfin une racine réelle, positive si q est négatif, négative si q est positif, et deux racines imaginaires. Le premier cas a lieu lorsque p est négatif, et qu'on a 4p° > 257q°; le second, lorsque p est négatif et tel que 4p—25q"; letroisième, toutes les fois que p est positif, ou qu’étant négatif, on a 4p° < 25q°. Ce n’est que lorsque l'équation est complète qu’elle peut avoir trois racines égales et trois racines de même signe. 14. Equation du quatrième degré. Les expressions théoriques des racines de l’équation du quatrième degré sont rarement employées pour évaluer numériquement ces racines, à cause des longs calculs qu’elles néces- sitent...., Soit... (x) æ" + Ax? + Bx + C = 0 EQU une telle équation privée de second terme, et dans la- quelle A, B et C sont des nombres quelconques positifs ou négatifs; formons avec ces coefliciens l'équation du troisième degré... (x) 5% L oz (A2— 4C)z— B°—0, qu'on nomme la réduite; désignons par z' une quel- conque des racines réelles de cette réduite, et faisons, pour simplifier, |/x'=— a; les quatre racines de l’équa- tion (x) seront Lt. = SIC æ—=—-a+#1/| 4 a Hat Z——-4—V EU — y FHilitis NT x — Latyf-ietatl — jamv-ie-ia 5) ainsi que nous l’avons démontré, tome I, page 230. En observant que la valeur numérique de a peut être prise indifféremment avec le signe + ou avec le signe—, parce qu’elle provient de l’extraction d’une racine car- rée, et qu'il n’en résulte cependant que quatre valeurs différentes pour x, par suite de légalité qu’on obtint en faisant, dans la réduite, 4°, on peut adopter pour les expressions des racines les quatre for- mules symétriques... (f) résulte de l'analyse de ces formules : 1° que lorsque la réduite n’a qu’une seule racine réelle, la proposée a deux racines réelles et deux racines imaginaires; : 2° que les racines de la proposée sont toutes quatre réelles ou toutes quatre imaginaires, lorsque les trois racines de la réduite sont réelles, savoir : toutes quatre réelles, si les trois racines de la réduite sont positives; toutes quatre imaginaires, si l’une des racines de la réduite est positive et les deux autres négatives. Dans ÉQU ces deux circonstances, la réduite tombe dans le cas irréductible , et la solution théorique de l'équation du quatrième degré se trouve compliquée de toutes les difficultés inhérentes à ce cas. 15. Les fonctions trigonométriques, auxquelles il faut nécessairement avoir recours lorsque les trois ra- cines de la réduite sont réelles, rendant, dans tous les cas, les calculs moins laborieux, nous allons indiquer, par quelques exemples, leur application à la solution directe des équations du quatrième degré. Observons d’abord que, pour résoudre la réduite (4), il faut la ramener à la forme æ°—-pæ + q=— 0, et faire disparaitre son second terme; posons donc 2 no et, en substituant cette 1 eur dans l'équation (+), nous obtiendrons l'équation finale... (4) 7 (ptc)afe +2 er) Celle-ci, résol-e au moyen des formules données ci- dessus, nous 1 era connaitre la valeur de y, et par suite celle de #=ÿ—> A ; faisant donc d=y—;A, et a=l/1—2à, les quatre racines (8) de l'équation du quatrième degré prendront la forme (9) Si l'équation en y a trois racines réelles, on pourra employer à volonté une quelconque de ces racines, les résultats seront identiquement les mêmes. 16. Propasons-nous l'équation go iox—5—0, nous aurons == 13, B= + 19, CG = — 5, ce qui nous donnera mA AC — 48 — 11 — 56, PRO RE = 06 dr a8— 44 = Bo, 7 L'équation en y sera donc y —56y +800, Tom. ur, et elle tombe dans le cas irréductible, car 4 (56)* > 27 (8o}°. Comparant avec le 1° cas, n° 10, nous ferons p —36, qg—= 80. 105 L SEC OU DE 20 I Ir Pr — ler : ? 56 Voy/ra 5 Réalisant les calculs par logarithmes, il viendra Log 20 —1,5010300 +Log 12 — 0,5395906 r À /, » É LA ga Log 3—0,4771212 Log 2—0,9010300 0,8239088 0, 8400206 Nero pe fe Log 5 — 0,8259088 Log (23) — 0,8/406206 Différence — 9, 9832882. Nous augmentonsde 10 unités la dernière caractéristique, pour ramener les sinus naturels aux sinus des tables. Ce dernier logarithme étant celui de sin ?, les tables des sinus nous apprennent que —574° 12° 24",6. Sub- stituant le tiers de cet arc dans les formules (%), nous obtiendrons : 4/12 ô 35 15 51,8) X 21/12, X 21/13. Réalisant les calculs, ce qui se réduit à trois additions, puisque le logarithme de 2 [/ 12 est déjà donné pat les calculs précédens, nous trouverons définitivement y = + 289898; VE y — — 6, 89898. Ces valeurs nous montrent que les racines de la ré- : 3 hé de duite s—y—7 A —7y—+-8 sont toutes posilives, et 5 par conséquent que lesracines de la proposée sont tou- tes réelles. Employant la plus simple des valeurs de Y, Y—= 4, Nous aurons a = 1/12 = 21/3, 1 & S 00 valeurs qui, substituées dans les expressions (à) avec celles de A et de B, donneront a=—\/3+V/ [s- 1+- rx] —=—V3EV F5] ? vibes 55 | 14 106 ÉQU Tous calculs faits, nous trouverons 7 æ—-—+-9,858083 8 æ — + 0,606018. 17. Prenons pour second exemple A — 52° — 50% — 88 — 0. Ici, = — 5, B——50,C—— 88; et, par Suite, 3 A+ QC = 5 — 55 = — 549, 4 3 AC — At — Bi 504 + a — 900 = — 194. 3 L4 ÿ° + 549y— 194—0. Cette équation n'ayant qu’une seule racine réelle, puisque le coeflicient de son second terme est positif, nous la comparerons à l'équation (r) du n°11, ce qui nous donnera, en faisant p— 349, 9 — 294. 5 x 2| tang 9 = 3X 194 Calculant d’abord isolément le dernier facteur géné- ral 2 #2 racine, nous aurons qui entre dans l'expression de la Log 549. : . . . — 9,54282543 Log 3.....— 0,47712195 == 2, 06570418 me Somme. . . . . Moitié . . . .: . . — 1,09285209 Log a. . . . . . — 0,30103000 es À 54 Log (7) = 1,92388209 Maintenant 1,93988209 Log 349. . . . . — 2,5428a545 es Somme. « + . . . 3,8767075a Log35......— 0,47712195 ————— Différence . . . . , — 3, 59958627 Log 194. ... . . — 2,28780153 EE SUR Log tang 5. . . . — 1,11178454 = ° , 1 1 L C 9= 85° 54 46',07, et 3 ?=42° 47 25,04. ÉQU Substituant cette valeur dans la formule (p), elle de. viendra 3 tang © — [une (42° 45 :5',04)] et nous fera connaître © —= 44" 15"45",54; 20 — 88°31 30°, 68. Le calcul de y se réduit ainsi à l'addition suivante : ice (125) re A SEA Log cot (88°51 50",68) — 8,4107106 LOB YEN 10 7419007 Retranchant 10 de la caractéristique de ce logarithme, pour ramener au raÿyon— 1 la cotangente des tables, il prendra la forme — 1 + 0,%445927 et correspondra par conséquent au nombre du Joga- . rithme 0,7445927 divisé par le nombre dont le loga- rithme est 1; le premier nombre étant 5,5538, et le dernier étant 10, on en conclura y=—0,5255802. Cette valeur de y nous fournira x — 0,555582 . .3 — 9, 555382 et, par suite, a —1/(2,555582) = 1, 598556. Substituant ces nombres dans les expressions (5), il viendra æ — —- 0,599278 + 1/(10, 244625), — +- 0,799278 + 3, 200722. d’où 4=— 4 etx——92,401444. Les deux autres racines sont imaginaires. 18. Les équations des degrés supérieurs au quatrième n'ont pu être encore résolues d’une manière générale; mais à défaut de l'expression théorique des racines de ces équations, on possède des méthodes qui donnent, dans tous les cas, leur ‘évaluation numérique, et dont probablement la découverte de l'expression théorique, si jamais elle est faite, ne pourrait dispenser de faire usage. Le problème que nous allons maintenant traiter ne consiste plus à construire théoriquement les racines d’une équation au moyen de ses coefliciens, il se réduit à trouver les valeurs des racines correspondantes à des valeurs particulières données des coeficiens. Les équa- tions, considérées sous ce dernier point de vue, pren- nent le nom de nymériques. ÉQU 19. Avant d'aborder la résolution des équations nume- riques, il nous reste à signaler une foule d'équations dont la solution peut toujours être ramenée à celle des équations des quatre premiers degrés. Telles sont, par exemple, les équations de la forme ge Aï +B—0o, dans lesquelles m est un nombre entier. En y faisant æ"— x, on les transforme en une équation du second degré 3 Ar +B—o, dont les deux racines, qui sont généralement 1 =— TA TU IA — 48] donnent, pour celles des proposées, l’expression théo- rique eÿ[-ia+ives a] Cette expression semblerait ne renfermer que deux racines; mais il faut observer que, quelle que soit la quantité m, VM—ÿ/1. M, égalité dont le second membre comprend #m valeurs di{f- m férentes par suite des m valeurs différentes de 1/1 (voy. tome 1, page 547); l'expression complète de la racine est donc m eva V[-iativu a] et elle donne en effet 2m racines par la combinaison de chacune des valeurs de{/ 1 avec'le double signe du ra- dical. Par exemple, dans le cas de m—4, comme les qua- tre racines de l'unité sont 1,—1, 44/1, 4/1, les huit racines de l'équation œ'—+ Ag B—0o à 4 2 en faisant, pour abréger, — / A—4B=P. ÉQU Les équations de la forme æim EL AgnLBr® + C—=o se ramènent à une équation du troisième degré, en fai- sant encore æ"—%, et celles de la forme 107 ais Aie Bain Cas LR se réduisent, par le même moyen, à une équation de quatrième degré, qu’elles soient d’ailleurs composées de tous les termes exprimés dans les formes générales , ou qu’il manque quelques-uns de ces termes. 20. Nous ferons observer, en passant, que toutes les équations dont les exposans forment une progression arithmétique peuvent être transformées en équations d’un degré moindre ; ainsi, la résolution de l'équation. DA DTA DR etc... HA _ a" A —0 dépend de celle de l'équation 3 HAS TH A,x etc... HA _ 3 A —0o au moyen de la condition æ = V2 Il existe une autre classe d'équations susceptibles d’a- baissement et qu’on nomme équations réciproques ; nous les avons traitées en détail tome I, page 555. 21. ÉQuarIONs NUMÉRIQUES. On démontre dans tous les traités d’algèbre la proposition suivante, qu’on peut regarder comme la base de la résolution des équations numériques. Si deux nombres substitués dans le premier membre d'une équation, à la place de l'inconnue, donnent deux ré- sultats des signes contraires, ilexiste au moins une racine réelle de cette équation comprise entre ces deux nombres. S'ily a plusieurs racines comprises, leur nombre est nécessairement impair. Comme conséquences importantes, nous signalerons ces deux principes : Toute équation de degré impair a au moins une ra- cine réelle de signe contraire à son dernier terme. Toute équation de degré pair dont le dernier terme est négatif a au moins deux racines réelles, l'une positive et l'autre négative. 22. La première proposition conduit à substituer successivement les nombres entiers 0,1,2,3, 4, etc., à la place de l'inconnue d’une équation, car, parmi ces nombres, si l'on en trouve qui réduisent son premier membre à zéro , ils seront autant de racines, et si d'au- tres donnent des résultats de signes contraires, on aura par leur moyen les valeurs des racines, à moins d’une unité près. Pour fixer les idées prenons l'équation &\ — 190 + 127 — 5 = 0, 108 ÉQU et remplacons successivement +, par 0, 1, 2, 5, etc. en prenant ces nombres tant avec le signe —+- qu'avec le signe —, nous obtiendrons X, désignant, pour abré- ger, le premier membre de l'équation, Pour L—0.X—=-— 9 Poux X——1,X—=— 126 T—1, X—— 2 æ——2,X—— 59 æ—2,X—— 11 æ——35,X—— 66 X—53,X—+ 6 G——4,X——+ 13 X—4, X—+ 109 x——5,X——+0263. Nous ne poursuivrons pas plus loin ces substitutions, parce que l'accroissement rapide que prend le premier terme, comparativement aux autres, nous montre que les nombres au-dessus de + 4 et de — 5, donneront toujours des résultats positifs de plus en plus grands. En examinant ces résultats, nous voyons 1° que lé- quation n’a pas de racines entières; 2° qu’elle a au moins une racine positive comprise entre 2 et 3, et au moins une racine négative comprise entre — 3 et — 4. Pour déterminer maintenant le nombre exact de ces racines comprises, il serait essentiel de savoir si la proposée a toutes ses racines réelles, car, dans le cas contraire, comme elle n'aurait que deux racines réelles, on sau- rait immédiatement qu'il n’y a qu’une seule racine po- sitive comprise entre 2 et 3 et qu’une seule racine né- gative comprise entre—3 et—4, tandis que, si les quatres racines sont réelles, il peut non seulement s’en trouver trois positives entre 2 et 5, ou trois négatives entre — 3 et — 4; mais il peut encore arriver que deux des racines soient comprises entre d’autres nombres que 2 et 5 où —5 et — 4, et cela d’après cette consé- quence du principe précédent, qu'il ne faut jamais per- dre de vuc : Deux nombres qui comprennent un nombre pair de racines ne peuvent donner que des résultats de méme signe par leur substitution. C’est précisément ce qui se rencontre dans l’équalion que nous avons prise pour exemple : deux de ses racines calculées ci-dessus ( 16) æ—0,445277, æ — 0,606018 sont comprises entre o et 1, La substitution de la suite des nombres entiers ne saurait done mettre en évidence toutes les racines réel- les d’une équation que dans le seul cas où toutes ces racines ont des parties entières différentes ; cependant lorsqu'on peut présumer que plusieursracines sont com- prises entre deux nombres entiers successifs, il est tou- jours possible de distinguer ces racines les unes des au- tres en faisant subir à l’équation des modifications que nous examinerons plus loin. Attachons-nous d’abord aux moyens de reconnaître l’existence de plusieurs ra- cines entre deux nombres entiers qui ne diffèrent que de l’unité. ÉQU 23. Voici un principe très-utile pour se guider dans cette recherche : Lorsque des résultats successifs, sans changer de si- gnes, s'approchent de zéro, puis s’en éloignent, cette cir- constance indique un nombre pair de racines ou réelles et comprises entre les nombres substitués correspondant aux résultats les plus voisins de zéro, où imaginaires. L'application de cette règle aux substitutions précé- ® dentes montre que l'équation doit ayoir deux racines réelles comprises entre o et1, si elle n’a pas deux ra- cines imaginaires, car les résultats successifs s’appro- chent de zéro depuis la substitution de —3 jusqu’à celle de 1, puis le résultat qui correspond à +- 2 s’en éloigne ; ces résultats sont : — 66, — 59, — 26, —3; — 2, — 11. Les nombres correspondans aux résultats les plus près de zéro étant o et 1, c'est done entre ces nombres que doivent se trouver, st elles existent, les deux autres ra- cines réelles de l'équation. Ainsi, quoique nousne puis- sions encore affirmer l'existence de ces deux racines , nous savons du moins qu'il n’y a qu’une seule racine comprise entre 2 et 3 et qu'une seule comprise entre —5et—{4, ce qui nous permet de poursuivre leur éva- Juation par les méthodes que nous signalerons bientôt. Il nous resterait à lever l'incertitude qui règne en- core sur l’existence des autres racines, mais cette ques- tion exige la connaissance des principes suiyans, 24. Rècre pes sienes. Lorsque deux termes succes- sifs d’une équation ont des signes différens , on dit qu’ils présentent une variation de signes ; lorqu’au contraire, ils ont le même signe, on dit qu’ils présentent une per- manence. Par exemple, l'équation 25 — hat + Ga — 22° — 5% —4 = 0 rénferme trois variations et deux permanences, Savoir : + x, — 4x"... une variation — hat, + 4x... une variation + 4°, — 24°... une variation == 22, — 5%... une permanence — 5%, — As... une permanence. Ceci posé, voici le principe très-important dû à Descartes, et qui porte le nom de règle des signes. Le nombre des racines réelles positives d'une équation ne peut surpasser le nombre des variations de ses signes, et le mombre des racines réelles négatives ne peut surpasser ce- Lui des permanences. D'après cette règle, l'équation précédente ne saurait avoir plus de trois racines positives et plus de deux ra- cines négatives. 25. La règle des signes, dans toute sa généralité, ne s'applique qu'aux équations complètes ; mais on peut ÉQU facilement l’étendre à celles dans lesquelles il manque des termes en rétablissant ces termes affectés du coeffi- cient + 0; par exemple, l'équation incomplète traitée ci-dessus D — 122? + 195 —35—0 « 0 CR] * . “ devient , de cette manière, l'équation complète &@* + où? — 192 L 19% — 5 —0, et comme en prenant soit Je signe +, soit le signe —, du terme 02°, on a toujours trois variations et une permanence, on doit en conclure que la proposée ne peut ayoir plus de trois racines positives et plus d'une racine négaliye. 26, Quand toutes les racines d’une équation sont réelles, la règle de Descartes fait immédiatement con- naître le nombre exact des racines tant positives que négatives ; car il est évident que le nombre exact des racines positives est alors égal à celui des yariations, et que le nombre des racines négatives est égal à celui des permanences, puisque le nombre total des varia- tions et des permanences d’une équation complète est égal au degré de l’équation ou au nombre total des racines ; mais, lorsqu'il y a des racines imaginaires, cette règle n'indique plus, comme l’exprime d’ailleurs son énoncé, que les limites du nombre des racines posi- tives et négatiyes, Par exemple, les signes des équations æ +b5x+8—o @ + 7x +8—0, qui offrent, dans chacune, deux permanences et pas de variations, nous apprennent bien que, si les racines sont réelles, elles sont toutes négatives ; mais on n’en peut rien préjuger sur la réalité de ces racines dépen- dantes uniquement de la relation des grandeurs des coefficiens. C’est en remarquant que dans la première équation (5)? 4 X 8, et que dansla seconde (7) > 4X8 qu’on reconnaît que les deux racines de la première sont imaginaires et les deux racines de la seconde, réelles (8); on peut conclure ensuite, de la règle, que ces dernières sont toutes deux négatives. Il existe cependant des cas où la règle des signes manifeste l'existence des racines imaginaires : c’est lorsqu'il man- que quelques termes dans une équation, et qu’en les rétablissant avec le coelicient + o, on trouve des nombres différens de variations et de permanences , suivant qu'on prend le signe — ou Je signe —. Par exemple, l'équation, D 5æ— 11 —0 deyient, par le rétablissement du terme qui manque, a + où? LE 5æ— 11 — 0, ÉQU 109 Or, en n’ayant égard qu’au signe supérieur, on a deux permanences et une variation; tandis qu’en considé- rant le signe inférieur, on a trois variations ; ainsi, on devrait conclure du signe inférieur, si les trois racines étaient réelles, qu’elles sont toutes trois positives, et du signe supérieur, qu'une seule est positive et les deux autres négatives. Ces résultats contradictoires prouvent que les trois racines ne sont pas réelles. 11 résulte de cette considération que, lorsqu'un terme manque dans une équalion, et que ceux entre lesquels il devrait setrouver compris sont affectés du méme signe, on en peut conclure que l'équation admet un couple de racines imaginaires. Car, dans ce cas, l’intercalation de + 0 amène toujours une permanence de plus, et celle de — 0, une nouvelle variation ou vice versd. Cette dernière règle suit pour nous montrer que l'équation + 8x? H 16% — 16— 0 a quatre racines imaginaires. La cinquième est néces- sairement réelle. 27. Nous signalerons encore ces deux conséquences de la règle des signes : 1°. Une équation complète ou incomplète dont tous les termes sont de méme signe ne peut admettre aucune racine positive. 2°. Une équation complète qui ne renferme que des va- riations de signes ne peut admettre aucuneracine négative. Nous ferons observer, de plus, que la partie de la rè- gle qui concerne les racines positives a lieu pour les équations incomplètes comme pour les équations com- plètes, c'est-à-dire qu’une équation numérique quelcon- que ne peut avoir plus de racines positives que de varia- tions de signes. 28. La règle des signes combinée avec les principes des n° 22 et 25 peut mettre en éyidence, dans un grand nombre de cas, toutes les racines réelles d’une équa- tion, mais elle est très-souvent insuîMisante et les géo- mètres ont dû s’attacher à découvrir des principes plus généraux, ou du moins des procédés capables de faire connaître avec certitude le nombre et la nature des ra- cines réelles de toute équation numérique proposée; connaissance préliminaire indispensable pour pouvoir les évaluer. Malheureusement ceux de ces procédés qui se distinguent par un caractère de généralité sont tel- lement laborieux, que ce que l’on peut se proposer de mieux, lorsqu'on a une équation à résoudre, c’est de les éviter ; aussi, tout en les exposant dans cet article, nous insisterons sur les calculs de tâätonnement qui conduisent toujours au but avec plus de facilité et de promptitude. 29. Reprenons les opérations du n° 22. Nous avons indiqué la substitution de la suite des nombres naturels 0, 1,2, 5, etc., pris avec le signe — et le signe —» 110 ÉQU comme le moyen de découvrir celles des racines de l’é- quation qui ont des valeurs entières, et celles dont les valeurs sont comprises entre deux nombres entiers suc- cessifs. Ce procédé déjà très-laborieux, lorsque les ra- cines entières ou que les parties entières des racines incommensurables'sont exprimées par plusieurs chiffres, serait impraticable, si rien ne limitait le nombre des substitutions ; il est donc important de les réduire au plus petit nombre possible. Observons que toute équation de la forme "Aa" Ba" +ecte.. +Mr+N—o, dans laquelle les coefliciens À, B, C, etc., sont des nom- bres entiers, positifs ou négatifs, ne saurait avoir au- cune racine fractionnaire (tom. n, page 401 ); ainsi, en ramenant une équation à cette forme, on n’a plus à considérer que des racines entières ou incommensu- rables, et c’est ce que nous supposerons qu’on a Com- mencé par faire dans tout ce qui va suivre. La détermination des racines entières étant plus fa- cile que celle des racines incommensurables, et facili- tant d’ailleurs leur recherche, c’est par elle qu’il faut commencer les opérations. Or, d’après la génération des équations (3), le terme absolu est égal au produit de toutes les racines, et, par conséquent , exactement divisible par chacune d'elles; si donc quelques-unes de ces racines sont des nombres entiers, elles font néces- sairement partie des facteurs entiers du nombre absolu ; ce qui montre que, pour trouver les racines entières, il suffit de substituer à la place de l’inconnue les seuls di- seurs exacts du terme absolu. On diminue encore le nombre des diviseurs à essayer en cherchant les limites des racines de l’équation; car, ces limites étant connues, on peut d’abord exclure tous les diviseurs qui les dépassent, puis en soumettant les autres à des essais préalables très-simples, on finit tou- jours par n’en plus avoir qu'un petit nombre, dont on peut même se dispenser de faire la substitution, au moyen d’un procédé définitif d'exclusion. Nous avons exposé au mot RACINE, tome 11, tout ce qui concerne les racines commensurables avec assez de détails pour que nous puissions nous contenter de renvoyer à cet article. Après avoir déterminé ainsi les racines entières d’une équation, on la débarrasse de ces racines par la divi- sion, ce qui la réduit à une équation d’un degré moin- dre et dont toutes les racines réelles, si elle en a, sont incommensurables. 50. Lorsqu'une équation n’a plus que des racines in- commensurables, chacune de ces racines étant nécessai- rementcomposée d’une partie entière, qui peut être zéro, et d’une partie plus petite que l'unité , il faut avoir re- cours à la substitution de la suite des nombres naturels; ÉQU et quand on a trouvé deux nombres successifs qui don- nent des résultats de signes contraires, on peut en con- clure qu’ils comprennent au moins une racine, dont le plus petit de ces nombres est la partie entière. Mais il devient alors nécessaire de savoir s’il n’existe qu’une seule racine comprise, parce que s’il s’en trouvait plu- sieurs, elles auraient toutes la même partie entière, ct leur évaluation ultérieure exigerait qu’on substituât une suite de nombres dont la différence fût plus petite que leur plus petite différence, afin de les déterminer jusqu’à l’ordre des décimales, où elles commencent à prendre des valeurs différentes. Ce dernier procédé est encore celui qu’il faut employer lorsqu'on soupçonne qu’un nombre pair de racines est compris entre deux nombres qui donnent des résultats de même signe. Les racines égales, soit qu’il en existe un nombre impair compris entre deux substitutions dont les,résul- tats sont des signes contraires, soit qu'il en existe un nombre pair compris entre deux substitutions , dont les résultats sont de même signe , ne peuvent jamais être mises en évidence par des substitutions successives, parce que, quelque petite que soit la différence des nom- bres substitués, toutes ces racines sont comprises à la fois entre deux de ces nombres. La méthode des substitu- tions n’est donc point applicable aux équations qui ren- ferment des racines égales incommensurables ; de sorte que le premier soin à prendre après avoir débarrassé une équation de ses racinesentitres, c’est de la débarrasser de ses racines égales incommensurables. Les procédés de cette opération, qui donne en même temps la détermi- nation complète des racines égales incommensurables, sont exposés tome 11, page 407; nous ajouterons seu- lement, qu'il est inutile de les essayer sur les équa- tions du troisième et du quatrième degré à coefliciens rationnels et dont toutes les racines réelles sont incom- mensurables ; les premières ne pouvant jamais avoir de racines égales, et les secondes n’en ayant que lorsque leur second membre est un carré parfait, circonstance facile à reconnaître par une extraction de racine. On ne doit donc appliquer la méthode laborieuse des racines égales qu'aux équations des degrés supérieurs au qua- trième, et quant on les a ramenées à n’avoir que des racines incommensurables inégales, mêlées ou non avec des racines imaginaires, leur solution ne dépend plus que des principes posés ci-dessus. 31. Prenons toujours pour exemple l'équation æ'— 122 +12%—3—=0 et supposons qu'on n’a essayé les substitutions du n° 22 qu'après s'être assuré qu’elle ne renferme pas de ra- cines entières. Les substitutions jointes au principe du n° 25 nous ont appris que cette équation a une racine positive dont la partie entière est 2, et une racine né= ÉQU gative dont la partie entière est — 3, ce qui suflit pour obtenir les valeurs approchées de ces racines avec au- tant de décimales qu'on peut le désirer, à l’aide de la méthode de Lagrange exposée, tome 1, au mot ApproxI- NATION. Si l’on veut employer la méthode de Newton. qui se trouve dans le même article, et qui est beau- coup moinslaborieuse, il reste à déterminer ces racines - ME - = : à près; or, en observant que les résultats des sub- o stitutions de L 2 et de +5, savoir — 11 et 6 indi- quent que la valeur de la racine est plus voisine de 5 que de 2, parce que —- 6 est plus près de o que — 11, nous poserons æ— 2,7, et substituant cette valeur dans l'équation, nous obtiendrons — 4,9559; ce résultat étant négatif, nous montre que la racine est comprise entre 2,7 et 3; faisons maintenant + — 2,9, la substitu- tion de cenombre nous donnera pour résultat L 1,6081 5 nous en concluerons que la valeur de la racine est entre ; AL TU 2,7 et 2,0, et par conséquent qu’elle est 2,8 à 35 Près. Il ne faut plus qu’appliquer la méthode de Newton à cette valeur pour poursuivre à volonté l’évaluation de la racine. En opérant de la même manière sur la se- conde racine comprise entre — 3 et — 4,_on trouvera sin . 1 que sa valeur approchée à moins de et 3,9. Ces deux racines étant trouvées, il reste à détermi- ner les deux autres, qui, si elles sont réelles, doivent être comprises entre o et 1; pour cet effet, nous pouvons substituer les nombres 0,1 0,2 0,5 0,4 etc., jusqu'à 0,9; si les racines sont réelles, et que leurs valeurs diffèrent 1 à s , 2 de 35 ; donc les plus grandes racines de la transformée correspondent aux plus pe- tites de la proposée, ct vice versd; et, par suite, si { désigne la limite supérieure des racines, soit positives, soit négatives de la transformée, ; sera une limite in- férieure des racines de même nature de la proposée. Revenons à l'équation aux carrés des différences. La limite inférieure de ses racines positives étant un nom- bre plus petit que le carré de la plus petite différence entre les racines de la proposée, la racine carrée de cette limite sera, à plus forte raison, plus petite que la plus petite différence des racines ; de sorte qu’en désignant cette racine carrée par d, il est évident que la subatitu- tion de la suite des nombres 0, d, 20, 36, etc., à la place æ, dans le premier nombre de la proposée , met- tra en évidence toutes ses racines réelles. S'il arrivait que à fût plus grand que l’unité, et que cependant Ja substitution des nombres entiers 0, 1, 2, etc., n’ait pas donné autant de changemens de signes que la pro- posée a de racines, On serait certain que toutes celles qui manquent sont imaginaires. 36. Les propriétés de l’équation aux carrés des diffé- rences sufliraient, comme on le voit, pour faire dispa- raître toutes les difficultés de la résolution des équations numériques, si la formation de cette équation n’était pas elle-même une difficulté plus grande que toutes les autres. Nous renvoyons au mot Foncrions symérri- ques pour donner une idée des caleuls prolixes qu’en- traîne la détermination de ses coefficiens pour des pro- posées seulement du troisième degré; dèsle cinquième degré les calculs deviennent impraticables par leur lon- gueur, de sorte que les indications que semble pro= ÉQU mettre cette méthode manquent précisément lorsqu'elles seraient réellement utiles, car les procédés théoriques directs permettent toujours de s’en passer pour les pro- posées du troisième et du quatrième degré auxquelles on l’applique exclusivement dans les traités d’algèbre modernes. Il est vraiment affligeant que, par déférence sans doute pour le grand nom de Lagrange, on ait cru devoir faire entrer la théorie de l'équation aux carrés des différences dans l’enseignement élémentaire. 37. Théorème de M. Sturm. Ce théorème, dont la découverte est récente, offre un moyen très-simple et généralement praticable pour mettre en évidence toutes les racinesréelles d’une équation numérique quelconque. Soit A + Ba" + Cr" + ete... + Mr + N —=0 une équation du degré m, que nous supposerons ne point renfermer de racines égales; les coefliciens A, B, C, etc. , étant d’ailleurs des nombres réels. Exprimons simplement par X, son premier terme, et par X,, le polynome mAg" + (m—1)Br" "+ {(m—92)Cx" "tete... +M, qu’on en dérive en multipliant chacun de ses termes par l’exposant de la puissance de + qu'il contient, puisen diminuant cet exposant d’une unité. Divisons XparX,, et comme la division ne peut être exacte, puisque l'équation X—0, n’a pas de racines égales, désignons le reste par X,; prenons — X, pour nouyeau diviseur et opérons la division de X, par — X, : X, étant le reste de celte seconde division, divisonsencore— X, , par —X, et ainsi de suite, jusqu’à ce que nous tombions sur un dernier reste qui ne contienne plus +. On voit que ces opérations sont les mêmes que s’il s'agissait de trouver le plus grand commun diviseur (voyez ce mot, tom. I, page 566), entre X et X,, avec cette seule différence, qu'il faut changer le signe de chaque reste avant de le prendre pour diviseur. Voici la suite des calculs. Équation proposée X— 0 Polynome dérivé de Ce AE puis x x EX Xe Lan = ee A etc. Ayant ainsi obtenu lasuite des fonctions X,X,, —X,, —X,,—X,, ete., si l’on y substitue, à la place de æ, . un nombre quelconque p positif ou négatif, lesrésultats, considérés seulement sous le rapport de leurs signes, offriront un certain nombre de variations et de perma- nences; et il en sera encore de n.ême si l’on substitue ensuite un second nombre g, plus grand que p. Or, » La différence entre le nombre des variations de la suite ÉQU des résultats donnés par la substitution de p et le nombre des variations de la suite des résultats donnés par la substitution de q, exprime EXACTEMENT le NOMRRE des ra- cines réelles de la proposée qui se trouvent comprises en- trep et q. Tel est le théorème très-remarquable dont il s’agit. 38. Obseryons que, dans la série indéfinie des nom- bres entiers positifs et négatifs — etc. . ..— 3, —2, —1,0,+L1,+0,<+53,...—q, désignant par m le quotient entier et par n le reste de la division, de manière que 1 dE IE 1e q ou bien encore n LE : dv il (a+) F, Ainsi, dans le cas de ne “e il vientm—1,n—1, ct 4 par conséquent, ou al — al (a+gr). 3. Le produit de deux factorielles de même base et de même accroissement ne peut, dans aucun cas, se réduire à une seule factorielle; mais, lorsque les accroissemens sont de signes différens, on obtient une réduction très-utile dans une foule de cas. Nous avons, d’après la loi (2), . . . (a) wlr mt (a—mr)" —=(a—mr) . a Or, en vertu de (1), mile —=(a+r)" et il est facile de voir que (a—mr) ic T D Een nn a(a+r) Multipliant donc d'une part les deux membres de l'é- (a— mr). galité (a) par a, et de l’autre les divisant par (a—mr), il viendra (a mr) a mir mlr Dot se =) ON ES = mr FAC 133 Mais 2m—i|c (a mr)" = (a—mr).(a—mr+r) ; donc Ho) ana =a. (a—mrtr)" 2 1 Si, par exemple, m — 300 aurait,quels que soient aetr, 4. Une autre réduction trés-utile est la suivante, are Gi). aa = a; facile à vérifier; car d’après (3), Ηmli a a = —— UE et d’après (1), (a— (1 —m) DD =a"", Ainsi, lorsque la somme des accroissemens étant o, la somme des exposans est 1, le produit de deux fac- torielles de même base est égal à cette base. On a par exemple 5. Lorsque la somme des exposans est zéro, ainsi que celle des accroissemens, on a cette nouvelle ré- duction, (1 2) 2. Fe 2 (24 e) En effet, (6), mr a ©; (a+) mais al=a.(atr)""#let(atr)" = (a-r)"T"(a-mr) ; donc La(a-r)"T" (am). ( (En EU me mr a "a+ 134 FAC 6. La factorielle à exposant pair a°"!" peut toujours ’ x 2 2 se décomposer en deux facteurs 4", (a+r)""*, dont le premier exprime le produit des facteurs de rangs impairs a (a+ ar) (a +-4r) (a+-6r) … (a+ (am—a)r), et dont le second exprime le produit de tous les fac- teurs de rangs pairs (ar) (a+-5r) (a+-5r) (apr). (a+-(om—i)r); ce qui est évident, et donne la relation générale PE An m{?r, (13)... a (a+r) Si l’exposant était de la forme 3m , m aurait encore See. 2 3r miär, (14)... a (a an" (a ar) et ainsi de suite. 7 Nous avons vu (tome 11, page 9) qu’on peut donner à une factorielle une base ou un exposant quel- conques, au moyen de ces relations que nous ne ferons que rappeler (5). De A 69... "= (À) Ces deux transformations reposent en principe sur la construction (7). = (&b)" ”, évidente par elle-même , tant que l’exposant m est un nombre entier, quels que soient les signes des quan- tités a,b, metr, mais qu’il n’est permis d'étendre généralement aux cas des valeurs fractionnaires de m que lorsque b est un nombre positif. En effet, b étant négatif, l'égalité (17°) prend la forme . . . (a) b".a Ce a = a, abstraction faite des signes de a etder, qui n’exercent aucune influence sur la nature du facteur (—b)®, du- quel dépend précisément la possibilité de cette con- struction. Or il est certain que l'égalité (a) ne peut avoir lieu qu’autant que son premier membre est une quantité réelle, parce que toute factorielle à base et à accroissement positifs ou négatifs est une quantité essentiellement réelle, dont on peut toujours évaluer la grandeur, comme nous le verrons plus loin; mais FAC le facteur (— b)", et par suite le premier membre (—b}® a"! n'est généralement une quantité réelle que lors- que l'exposant m est un nombre entier ; donc cette éga- lité n'est vraie généralement que pour la suite des va- leurs entières positives ou négatives de m. Ainsi, s’il est permis d'étendre par induction l'égalité (17) aux valeurs fractionnaires de l'exposant #, dans le cas de b positif, il est impossible de lui accorder une sembla- ble extension dans le cas de b négatif; de sorte qu’en faisant usage, soit de cette construction, soit de toutes les transformations qui en dérivent, il est essentiel de n’introduire ou de ne retrancher dans les bases des factorielles aucun facteur susceptible de changer les signes de ces bases; on ne peut donc généralement poser, quel que soit m, comme l'avait fait Kramp, | mais bien ml = a". (—1) a Si ce géomètre eût fait usage de cette dernière trans- formation , la seule vraie dans tous les cas, il ne serait pas tombé sur les résultats absurdes qu’il a signalés et dont nous parlerons bientôt. 8. Procédons maintenant à l’évaluation numérique des factorielles, en signalant d’abord, les relations qui existent entre celles qui ne diffèrent que par leurs bases. Nous avons, en vertu de la loi fondamentale (2), l'i- dentité ; a” (a+mr)"” Es" (anr)"", dont on tire l’expression générale (a (a+nr) nr)" mbr (18)... (a-mr)" = a ‘, à l'aide de laquelle, connaissant la factorielle a", l’éva- : rene luation de la factorielle (a—-mr) se réduit à des mul- tiplications tant que m est un nombre entier. Le seul cas important étant celui de # fractionnaire, nous fe- rons ñ — g ce qui donnera à l’expression (18) la forme (19)... (am)! plus propre à faire connaître toute son impbrtance. Dans le cas, par exemple, de FAC factorielle dont la valeur connue est 0,886227 .…, 1 , s G ou sr r exprimant le rapport, de la circonférence au diamètre — 3,1415926 ..., on aurait arm (5) mi 1 ml|l à V5 et comme 1m peut représenter tous les nombres entiers en faisant successivement m—0, M—1, m=—2, etc., cette relation suffit pour évaluer toutes 1 les factorielles de la forme a?” dans laquelle a est un nombre entier ; faisant donc 1+m=—a, d’où m—a—1, et observant que ce qui nous donnera dans les cas particuliers de a — 2, a—3, a—4;"etc. 1 2 = UE 1 Se Sabah a Du gi 55.7 1 «FT 1 SONO OU L mes al etc. — etc. On pourra évaluer de la même manière la factorielle 1 |" a. dans tous les cas où l'accroissement r sera un fac- teur exact de la base 4, car on a généralement FAC 133 1 LE Soit, par exemple, la factorielle 12° , la décompo- sition en facteurs donne et, par suite, 1 5l° SEL ET 12 = 1/3 . TA dore : 1 9. Cette évaluation des factorielles à exposant = s'ap- plique facilement aux accroissemens négatifs, car nous avons, d’après (10), 1 et, pour toutes les factorielles de la forme @n°l , b—112 1 2 b.2 3 (br) =Vr. Br V7 On a donc, par exemple, et 2 F5 Tr lt 2.2 3 CUS Cr esl=t : 3254 237 à POS: (WT gi ha. 1.26 03 A = C2 F ONF jai SET, (3 etc. —etc et, encore, M, 2 ART 5? OR EURE se dE GT AT 4 etc. = etc. 10. Il résulte des deux expressions générales (b) et 1 ; (c) que, quoique les factorielles à exposant = et à ac- croissement + 1 ou — 3 Soient irratiopnelles pour 136 FAC toutes les valeurs entières de leurs bases, le rapport de deux de ces factorielles, de même accroissement, est toujours une quantité rationnelle, ainsi que le produit de deux factorielles d’accroissement de signes contrai- res. En effet, m et # étant deux nombres entiers, nous avons, en vertu de (b), 7l 1 m—{12 V7 m—1l2* Won? 2 ca nu —1,2 nt 8 A PRE 2 1] pet ni? gui n Par exemple, 1 al " Ro mb |! 2 1 gl ER Cr ia TS a 3° 1 1e 1 m—112 Um msmm 2 m = gui V7 ? 1 : ar 2 = Fhiem 0720 ge —V/7 EE | m 2 | ; AR RUE mn n=112à Re ny n En El DE rONENS Lo. 2 Apt 2 4 2.3.5 _5 LM ON DAS LA ÿ m2 3 DIE UE OA gplou DES o Ye CHSE 8 ci FAC On peut mettre d’ailleurs les expressions (d) et (e) sous une forme plus simple, en opérant les réductions suivantes, fondées sur la loi (7) n— 1,2 = _—m an (242(m—i)) TZ Qu) m—1[2 nr (3Ha2(n—1)) "= Gate te 1 Some elles deviennent ainsi... (f). ul mn (ami | i (om To. n et m° | __n. (om+ a Quant aux produits des factorielles, dont les accrois- semens ont des signes différens, il est évident qu’on a, en partant des mêmes valeurs, ….. (4). —1,2 gm—12 ne 9/13 LES z|! j| 1 — TE qu t m n n. (2m) "À o— m|2 (em-+a)e Dans le cas particulier dem—2,n=—=53, on aurait, par exemple: Toutes ces formules s'appliquent sans difficulté aux ir factorielles comprises sous les formes générales (mr)? (i L'hu (mr)? : 11. Les factorielles à accroissement + 2 ou — 9 de 1 AA fe I ae l'ordre ; peuvent être évaluées au moyen de la quantité transcendante |/7, non seulement lorsque leurs bases sont des nombres pairs, ce qui rentre dans les formules précédentes, mais encore lorsque ces exposans sont des FAC nombres impairs. Si l’on fait dans l'expression (18) = L elle deviendra He LG)" Éb, (+ 2m) = à Or 12m représente tous les nombres impairs; 1 12 ainsi il reste seulement 4 trouver la valeur de 1* . Ob- servons, pour cet effet, que nous avons d'après (13): 2m|1 m|2 m2 Mme 2 ou ie 2 à cause de 2°! donne ? ' et, en faisant m— -, 1 {4 3 substituant à 1° sa valeur = V/r; il vient rl V2 V7 et, par suite, ….. (h), 2e my? "ea 472 (1 + am) RCA VER Pour passer de ces factorielles à celles dont l’accrois- sement est négatif, on a, d'après la loi (10), a ssh Der jogao Le d'où ste 1e 2 ie x (+ 2m) ee re To, au. FAC 137 Ces formules (h) et (?) s'appliquent aisément aux factorielles de la forme dans lesquelles le facteur « est un nombre impair. Si l'on avait, par exemple, la factorielle li 6 : on la ramènerait d’abord à la forme V7 sl Puis, en comparant avec (h) et en posant m—1, on obtiendrait = Fra sua LR: OT Er 2 + V2 12. Toutes les factorielles de l'ordre =: auxquelles on peut donner, par des transformations convenables , les accroissemens:1 Où 2, positifs ou négatifs, peuvent être évaluées par les moyens précédens, pourvu toutefois que leurs bases demeurent des nombres entiers posi- tifs; dans tous les autres cas il faut avoir recours au développement général dont nous avons donné la dé- duction tome I, p. 10. Ce développement est... (k). a" = d'A at 'rH Aa" ri LA a" bete. dont les coefîficiens A,, A,, A,, etc., ôht pour expres- sions générales Eu a), 1.2 NE Cm OPA CC Ke _ : = De, qa, = Run) A, djaternaMati=f) (rstt) A, + SEE er? LE) A 8 gp (es nas 0), etc, = etc 18 138 FAC En général, (aie av) 2. nl EST SD u2 RQ 5 — Ba 158 ol CEA a ct... |. Cette série n’est rapidement convergente que lorsque Ja grandeur de a dépasse de beaucoup celle de r; mais nous allons voir qu'on peut obtenir dans tous tés cas des FAC séries convergentes à volonté. La loi fondamentale (2) donne la relation générale ..….(l) nie mr a myr = ———— (atnr (a+-mr)"" Le qu'on peut employer pour faire dépendre l'évaluation de a"! de celle de (aH-nr)"", au moyen d’un nombre mie arbitraire n. En effet,développant la factorielle (a-nr) par la loi (#), il vient nt" = (ann Dita + — À, Ta nn) + clous. |. faisant, pour abréger, r — a tive, et que la puissance (a+ nr)" ne puisse jamais devenir imaginaire, ce développement devient ainsi air ne (Haut at.) Aer la quantité q étant r Œ ee a —, 3 Ta ur FAC 139 On évite la considération des exposans négatifs dans le facteur général par les transformations suivantes, fondées sur la loi (6) —1| 1 Le + al =r 2AMIURE | ren (a—mr+r)" et, en faisant g négatif dans la série, on cbtient l’expres- sion générale ....(n) mir (a mr) + (ann) MC EE Vita +49 — A, get. Ê dans laquelle r = TEA 1! 1 Prenons pour exemple la factorielle 1°, nous au- 1 : . FONSG = 1,71; ME ) et faisant, comme ci-dessus n=— 8, il viendra (a—mr+r)" =( ofr OU m (a+r)"=2", (a+ nr)" =ÿ9=5, d'où ue AE 5 - 5" pb. 21 PETER = ] là +5 RE 81 1024 729 21 1 7 32708 ° 6561 + 262144° 5904 TRE LE ! Nous trouverons, en développant le facteur général, ce El is a ont da EE Ca sos et, comme la somme des six premiers termes de la série est par suite des changemens de signes 1, 013 978 567, nous aurons définitivement ol __ 36465 32:68" 1,013978569 = 1, 128 379 15. 14. Lorsque la base a est négative, le développement théorique (k) se complique de quantités imaginaires, pour toutes les valeurs fractionnaires à dénominateurs airs de l'exposant, que la quantité arbitraire n permet 140 FAC d'éviter dans les développemens techniques (m) et (n). On peut se rendre raison de ces circonstances en obser= yant que le développement théorique devient alors ml: m r ie r° (—a)"=(— a)". IAA see À Es + etc. }, ce qui implique la décomposition … L a)". _ F5 L1 ad" -(- généralement que pour les valeurs en- tandis que la décomposition qui n'est vraie titres de lexposant m, Ha" = (aa s alieu pour toutes les valeurs possibles de cet exposant; or, dans les développemens techniques, la factorielle décomposée est (anr)"" = (a nr)" h “ A,qg—+A, q° + ct. |, dont la base, qui dans le cas de a négatif est nr—a, - peut toujours être considérée comme positive à cause du nombre #, auquel il suffit pour cela de donner une valeur nr © a; au moyen de cette condition nr Da; les développemens techniques sont toujours récls et font connaître: la valeur numérique des factorielles à bases négatives. Faisant donc a négatif dans (m) et dans (n), on aura les deux expressions (0), Ca)" (r (ar —a)" a" = A ( a) (mr—a)" r 1+ VE À, Ch Fe Se | { mr 0m)". (nr— a)" {—4) oec iiGe-diT F5 Data — 4,4 ec. | pour lesquelle; RUE Dire Er me par exemple CB)TA : Faisons ar- bitrairement n— 10, ce qui nous donnera FAC La somme des cinq premiers termes de la série étant 1,013598588, et le facteur général développé devenant (1). 3. 7. ab MX 23. 271. 514 1 PT TE 5. 29. 75 3 37; on pourra, pour effectuer le calcul par logarithmes, former plusieurs produits partiels, comme il suit : LE Dog T7 à o15508568, (—3) 71105. 1073 et l'on obtiendra (3) =), 479358. 15. La seule partie vraiment laborieuse de l’évalua- tion d’une factorielle çonsiste dans la détermination des cocfficiens A,, AÀ,, À,, etc., de la loi (k); car les expressions qui donnent ces coefficiens deviennent assez difficiles à calculer pour les exposans fraction- naires. Kramp a découvert plusieurs procédés abré- viatifs dont voici le plus simple. : , , : m L’exposant de la factorielle étant représenté par si calculons d’abord la suite des nombres entiers M — m(n—m) A = n(n—+m)—5(n—m) B — A+ on(n—+m) D: C = 5(n—m) B—n(n<+m) (5 A+ont D — 5C—n(n+m)(20BLo4n) | E — p(n—m) D—n(nm) (35 C—140 n?A—80 n°). Nous nous arrêtons à ces six termes, parce:qu'il suffit généralement de cinq à six coefliciens pour évaluer toute factorielle proposée avec huit à dix décimales exactes, A l’aide de ces quantités, les six premiers coefficiens deviennent M { on? MA 2.5.1? (n—m)"". MB 26,8, n5. (n—m)". me 27? . 32. 5.n° Ce nm)". MD 25.33.52. nv e | , œ LL Il &. [=] ei | æ La! LT SJ LA L = : : ee om 1 expressions très-faciles à calculer. Soit — — 3 nous n aurons M— 1, n =, et nous trouverons M=—2, A=o, B—24, C—:64, D—— 7560, E——2/4800; Substituant ces valeurs dans les expressions des coef- ficiens, nous obtiendrons pour les six premiers coef- ficiens du développement de toute factorielle à expo- sant L 3 1 £ 11 dr 6 A = + 37 "" À, = 0 AE S 10 1870 = Ty Aer: Ainsi ds CT] MERE 1 10 3 114 7 - De AL ire — 77 q°— etc. 3 Cette série, substituée dans les développemens tech- niques, servira à évaluer toutes les factorielles de la } ; forme & , en donnant à q les valeurs convenables. ! Il est presque toujours plus prompt de calculer le logarithme d’une factorielle que sa valeur directe; mais nous n’entrerons ici dans aucun détail sur ce sujet traité tome II, page 501; ce qui précède suffit com- plètement pour mettre en état de trouver la valeur nu- mérique d’une factorielle quelconque, et nous devons signaler au moins les principales applications qui ont été faites jusqu'ici de la théorie de ces fonctions. 16. Les factorielles dont lexposant est infiniment grand, exprimant des produits composés, d’un nombre infini de facteurs toujours croissans en grandeur, ont nécessairement des valeurs infiniment grandes, quels que soient d’ailleurs leurs bases et leurs accroissemens ; mais ces valeurs, tout impossible qu'il soit d'exprimer leurs rapports avec les nombres finis, n'en ont pas moins entre elles des rapports qu’on peut toujours dé- terminer, et qui, dans certains cas, sont exprimables | par des nombres finis rationnels ou irrationnels. Nous avons démontré, tome IL, page 549, que le rapport des qratre factorielles à exposans infinis a GE" KT o (a+ p) Ar FAC 141 se réduit à celui des deux factorielles multiplié par le facteur qui peut être infiniment grand, fini ou infiniment petit, q D suivant que st plus grand, égal ou plus petit que : Dans le cas de IE on a ainsi la réduction très-im= portante ....(p), = 1 en GE, (A el PAG ET A qui devient simplement, dans le cas de p—q,r—58....(q) P}, a" On) "ques DEEE (a + p) re . 3 expression qui revient encore à ....(r) a (bEp)(a-tr)(b+-p-+r) (a-t2r) (b-+p-+ar) ete. b (ap) (b+r) (a+p+r) (bar) (a--p+-2r) ….etc. P LE © | Sous cette forme, le premier membre de l'égalité est connu sous le nem de produite continue, et constitue un mode particulier de génération des quantités introduit dans la science par Wallis. Avant de signaler les con- séquences très-importantes de laréduction (g), il ne sera peut-être pas inutile de montrer comment on peut ob- tenir l'expression la plus simple du rapport des deux factorielles, équivalant à une produite continue; soit d’abord la produite 14... à l'infini. Comparant avec (r) et posant a= 2, b = 1, nous 142 FAC aurons p— 1, fr —4; ainsi cette produite est équiva- lente au rapport 1/4 Le qu'il s’agit de réduire à sa plus simple expression. Or, d’après les lois (2) et (5), 4 — 14 ls 2 2 —2.(2+44) — 2.6 ren A1 2 214 ET lé 1"! —1 Qa+4) =li. sl = — ral 2 Donc, i 3 4 —| 4 Re: er |]P CE Te HT Mais (19) 3 36 1% 3 sfuns ist de Ur > HAL «l D'UA CEMUE Cote Aer ; et de plus, d’après (11), . 31, 3 Te 1 A 1 ET D. 1 ie gi =: OT ns Us 2 sir Lai ÉDRRRTE Ce rapport n’est plus susceptible d'aucune réduction ultérieure dans sa forme de factorielle; mais la loi (13) nous donne le moyen d'obtenir sa valeur exprimée en irrationnelles ordinaires. En effet, d’après cette loi al = 12 : 2? sam 177 mit el par suite Mais 2m|{ ml RUE = (1 4m) = ça)" FAC Ainsi Ke (em (Gm)* T° or 9" Pa de s. D'où nous avons la relation générale ‘ : 1 : Faisant dans cette expression m—;, elle devient 4 ee HO AIO. - etc, 17. Prenons pour second exemple la produite con- tinue 5 el Al A8317 RO ASE, etC 4.8 -uoeH4 16/0) "2a2 "etc. Nous avons ici a—5, b—4, p—5, r—6, ce qui nous donne, pour la valeur de la produite, le rapport sole gl 1 Fi al Te divisant les deux termes de ce rapport par 1/2, il dee vient, en le désignant par M, L'accroissement 3 des factorielles nous montre qu’il est possible de le simplifier encore au moyen de la décom- position (14), en vertu de laquelle on a généralement 3mft wf3 m3 _ml3 \ 10 20000: FAC et, par suite, 3m1/t 3m m8 _ 1 ns = 1 l 7 ME TE) 7 g" mi mil » ou simplement .…..(t) eue. (Cm) res ME ee à cause de ui 1 ÿ : mm Di |— 7 = (4m) = (on); 1 « 1 . ASS faisant m = = dans la relation (t), il viendra 3 1 _ 7/3 2 = : V3 T° et, substituant cette valeur dans celle de M, nous au- 1 à l Sn rons, en observant que (n°3)1° , 1 =, 2 M = 4 Ge d’où, enfin, OC NO IONTLAON (ONE OR V5 = 4:8.10.14. 16. 20.22... 18. On pourrait obtenir par des transformations sem- blables, et seulement à l’aide des propriétés fondamen- tales des factorielles, l'expression théorique primitive d'une foule de produites continues; maïs ces recherches n'ont d'autre utilité que de faire vérifñer à posteriort, peur les exposans fractionnaires de ces factorielles, les constructions qui ne sont réellement démontrées que pour leurs exposans entiers ; car il existe, comme nous allons le voir, entre les factorielles et les fonctions cir- culaires, des liaisons qui permettent d'évaluer les pre- mières au moyen des secondes, et vice versd. Jean Bernouilli a découvert le premier la génération des fonctions circulaires en produites continues données par les élégantes expressions SATA cosæ— (1%) (142 (5) (+2). etc., dans lesquelles + est un nombre quelconque et r le rap- port de Ja circonférence au diamètre ou le nombre sine af FAC 143 3,1415926... Nous en avons donné une déduction tome If, page 548. Pour pouvoir les réduire à des : mr rapports de factorielles, supposons le nombre x — n° ce qui leur donnera la fcrme ordinaire des produites continues numériques, savoir : . M m — sin TM (2n—m onm\ /4n—m 4n-m ré 2n 2n\ 2n 2n qn qn po RES (=) (+) F") (EE). es 2n n n 5n 5n Comparant avec la formule générale (r), nous au- rons, pour les sinus, en ne tenant pas compte du pre- : mr mier facteur —, an d—an—m, b—=2m,.-p—=m, r=In; d'où a 2n . Mr mx (2n—m) (21)... sin — — CS =, an 2n ve] 2 - a (en)" - Les nombres m et n étant arbitraires, nous pouvons, 1 , : en faisant n — —, donner à cette expression la forme 2 plus simple (i—m)"" (22)... sin mr = mr. Der et comme pour tout autre sinus, sin fr, nous avons également se (1—n)" 1 sin fr LE TRS. on peut en conclure nli m|l sin Mr m 1 .(1—m) sin fr no a"! (in) Opérant sur le second nombre de cette égalité les réductions suivantes : u —111 il Mao (arm) 5 sect im)" = 9 LL — n)" CET (a n)"! ot" _— mj—i F= ni _nl—1 La 1—mt ni Er m 1 Ta ini =mli —m—n) lt PM DE _1—=m—nll à 144 FAC nous aurons. définitivement cette égalité de rapports simples sin mr ml sin nr (23)... no" "TT à 19. Signalons avant de poursuivre une conséquence remarquable de l'expression (21), Si l’on entire la va- 1 leur de #7 et qu'on y fasse m— 3 On à, à cause de 1 71 Multipliant les deux termes du rapport par () et observant, d’une part, que et de l’autre que on obtient d'où valeur que nous avons supposée connue dans ce qui précède, parce que nous l'avons déterminée, tome I, page 213, par des considérations très-différentes, mais dont nous obtenons ainsi une déduction directe. 20. La produite continue du cosinus, comparée avec l'expression générale (r), fournit Les valeurs =h—m, b=n, p—=m, r—2n; ce qui donne = 2a Mr _(n—m)" 05 —— — ee 2n [2 2n FAG 1 ou, plus simplement, en faisant n—-, 2? (24)... cos mr = 2 On tire évidemment de cette valeur pour le rapport de deux cosinus quelconques cos mr, cos nr, nil wi 1 1 : —) .[-—m COS Mr 2 2 ——— = > ——— COS nr AE 21. Les expressions (22) et (24) du sinus et du co- sinus conduisent à celles des tangentes, cotangentes, sécantes et cosécantes, d'où résultent plusieurs rap- ports très-utiles, dont on peut encore augmenter le nombre en tirant des deux produites continues, dont nous sommes partis, deux autres expressions du sinus et du cosinus. Voici le fait, si l’on met dans ces pro- duites n — m à la place de m»m, comme on a généra- lement elles fournissent les deux nouvelles produites con- tinues EC SR OR À a) (5) (Es (in etc. n n 5n La première, en faisant a = n + m, b=en, p—n—m, r=2n, se réduit à n—m Qn me LL (n=m)r (am) he COS —— on 2h Eu (an) ‘ét la seconde donne, en faisant 4 = m, b =n. . MU ON FAC a 1 ou plus simplement, en prenant n = -, 2 1 jm LL m , PMR) (25)... cos mr —[-+m)r. -—— — 2 ot 2 1 mit m (6). sin mr — Re G) On peut encore déduire directement ces expressions . 1 ; : 2 rs ant —— 1 à la pla de (22) et de (24) en y substituant Sec M la place de m pour changer les sinus en cosinus, et récipro- quement. 22. La combinaison des expressions (24) et (26) fournit | 1 1 mi ÿ "Il . = .m Sin Mir 2 — = tang Mr = — = —— , COSMr ur (HT en observant que Mt 23. C’est principalement de cette expression (25) que Kramp a tiré les résultats absurdes dont nous avons parlé ci-dessus (n° 7); supposant à tort que la décom- position s El 2 devait avoir lieu pour toutes les valeurs positives et négatives de la base 4, et, par conséquent, que le rap- port des factorielles art a est toujours Tom. 11. FAC 145 égal à celui des puissances (La), ar, puisqu’en admettant cette décomposition on a Hoathoimee, ET yat GT, il avait été conduit, à sa grande surprise, à cette évi- dente fausseté : ù Le ni cm? tang Mr —= D'après ce que nous avons vu, la seule décomposi- tion générale possible pour les bases négatives est 1e (— a) = a À (— 3) la , de sorte que le rapport des factorielles (4 a)"+", (— a)" est réellement, pour toutes les valeurs de l’exposant # CONS PRET LEP EURE TE ee a)" C SEE Le M 2 2 2|Tm + m m + 1) tang Mr — en) = ele 23 2 ln (—m) m .(—:) Lune ce qui est parfaitement exact pour toutes les valeurs de m, et se réduit à I tang Mr Faisant om— 1 — n, on obtient la nouvelle expression très-élégante L a 7-0) PE M 2) EE (28)... tang |) — ee 146 FAC l ; Soit, par exemple, # — — 3 ct, par conséquent, n 1 1 Lait — 7, Cas dans lequel on a la valeur connue, 2 tang 57 = tang 6o° = 1/3; le rapport des factorielles devient pr Lla (+) | Ô al ie J 2 1 LONPRCE : els | (+5) () or 2e "es 7 1 (i +6) rl = UTE a ainsi ee Cl ut Dpe CRE ; 1 (+3) —\\/2. ol 720 sai 1 i = 9; os PP. donc Cette déduction peut servir au besoin de vérification pour toutes les transformations que nous avons em- ployces. 24. Nous venons de voir que les rapports des sinus et des cosinus sont toujours réductibles à des rapports de factorielles. Cherchons maintenant dans quels cas le rapport de deux factorielles peut se réduire à celui de deux sinus. Reprenons l'expression (25) en lui donnant la forme sin Mr mo IT 1m 1 Sin Nr pi-drimali? A] x FAC dans laquelle g est un nombre entier quelconque. Dé- composant le second membre en facteurs, il deviendra mil F (m+-q) {+ i—m—n]tl (n +q)— — 4 + ment? d’où, en passant des exposans négatifs aux exposans positifs , sin mr mt. (KE TRE sin Tr n°? qli : (mE D'ou ou bien encore, en retournant aux accroissemens po- sitifs : HS w. Sin Mr Cr FL (i— —m)" {+mLut sin nr La décomposition des deux factorielles non dévelop- pées peut s'effectuer de deux manières différentes; sui- vant là première, on a IL q—1lt + MU men sin Mr & rt Ces (2 MAG Sin nr et, suivant la seconde, sin tr __ ml. _ my". ( (g—+m) =" —n) in, M. (g—En)innt sin Nr Si nous comparons ces deux expressions avec le rapport général a°!! pri ? nous verrons que toutes les fois que a Æ b + p sera unnombre entier et pair, la première pourra se réduire à un rapport de sinus, et que la même chose pourra être faite par la seconde, lorsque a +-b + p sera un nombre entier et impair. Posant donc a + b + p — 24, nombre pair entier, la première expression nous donnera ....(t) F'Gblue — sin (g—a) * PE (ga) 2 ge sin (g—b) r° et faisant a+b+p—=2q — 1, nombre impair, nous tirerons de la seconde ..…..(u) g".G—b+g)" sm(a—g)r pe (a+ 09 +) a! (b— wi (a FAC 25. Toutes les produites continues pouvant se réduire pit a : au rapport =; les expressions pl moyen d'exprimer immédiatement ces produites par un rapport de sinus, dans tous les cas où les trois quan- tités a, b et p satisfont à l’une des conditions prescrites. Quelques exemples vont montrer l'utilité de ces for- mules. Soit la produite continue D'après la formule (r) cette produite est équivalente au rapport qui est identique avec Faisant a — à somme de ces nombres est un nombre pair D b—= BALE ré GT 6 La Prenant donc 2q — 2, d’où q — 1, l'expression (t) donne pour la valeur de la produite (5 sin _6 CRE: Ne td x. TT UT : à cause de sin Foi et de sin - = sin 30° — 6 (voyez Sixus, tome 11, page 476). Donc DOS 7.11% 13.17. 19. 20 . etc. . 21 . etc. La première produite continue que nous avons traitée … ci-dessus (n° 16) nous a donnée pour sa valeur | (4) et (w) donnent le D on reconnait que la CRE FAC 147 Ramenant les factorielles à l'accroissement 1 , ce rap- port devient Et comme on à = Fe r +: = 1,n0mbre impair, l’ex- pression (a) nous + en y faisant 9 = 0, à cause de la condition a+ bp 2q+1, 1 T À É sin = ; = =—— = ————|/2 rl 4 r sin 45 (4 : sin ñ C’est ce que nous avons trouvé par les propriétés des factorielles. La produite GRGLUE2 NA 1. 18.924. 24....etc. … 19 29: 24 voue Et@e ” présente une particularité remarquable. Sa valeur est, d’après (r), 5 1 LS Posant a = 1, b=Z, P= ER OAI a TE; d'où g — 1. Substituant ces valeurs dans (t), il vient (=) 5 6 sin sin (1—i)z Lg Cette dernière quantité est du nombre de celles qui se 0 SORT présentent sous la forme 5° Mais ici le facteur nul est en évidence, car sin 07 —0r, et l’on a, par conséquent, 1 I =. OT US 6 6 1 re O0 . Sin 90 SIn 90 J : H M à cause de sin 30° = Fe Telle est, en effet, Ja valeur 148 FAC de cette produite trouvée par Euler (Zatrod. in Analys. infinit.). 26. Passons à d’autres applications. La factorielle à base binome a+" se développe en une suite m ie — D a" CES RSA b+ —— on m (m — 1) (M — 2) mer L are ri Pal pie, NO NoE dont le terme général est 1 m ambre | ur, RTE ainsi que nous l’avons démontré, tome F, page 227, pour toutes les valeurs de l’exposant m. Ce développe- ment remarquable, qui renferme le binome de Newton comme cas particulier, celui où r = 0, peut être mo- difié de diverses manières. Posons, pour plus de simplicité ....(v) DIE bd", GHD = ET @ Ja caractéristique > indiquant la somme de toutes les quantités qu’on peut former avec le terme général en y faisant successivement p—0, p— 1, p—2, etc. Le développement s’arrête de lui-même, comme celui du binome de Newton, toutes les fois que l’exposant m est un nombre entier positif; il peut s’arrêter encore, lorsque m est un nombre entier négatif, si b et r sont de signes contraires, et si, de plus, b est un multiple de r; dans tous les autres cas le développement prend un nombre infini de termes. Substituant à la place de @, dans l'expression (v), la quantité æ— nr +-r, nous aurons 1 (a—mr ++)" = 27 a (mr er) AU, et, par conséquent ....(x), ES æ | — Fe (a+ b)" = (a — ur)" GE ARE à cause de (a—mr tr) = (amor (ni) TT, (an) de (den 4 (gs )r) TE, FAC Divisant les deux membres de (æ) par & , il viendra GED 2 nt c'est-à-dire ....(y) (a+b)"— m(m—31) b" Cent e 1 + er ir D DS a a m (m— 1) (m— 2) + —— = a etc...) 1.2.9 a développement dans lequel on peut varier à volonté les signes de &, de b, de m» et de r. Nous allons voir que, sous cette forme, le binome des factorielles donne immédiatement la valeur de plusieurs classes d’inté- grales définies. 27. Faisons b et r négatifs, et observons que pour un nombre entier quelconque y nous avons générale- ment la décomposition (n° 7) (= Dj (eh) pt le développement deviendra (G=DEESS , DCE TT a TS TE m (m— à) (m— 2) D" na Po ar nor Ceci posé, divisons les deux membres de cette dernière égalité par b, et faisons a=b+r, nous obtiendrons le développement particulier SAR Le eus ii.) ee bn bd DEF Re UE Er _m m (mm — 1) (mn. (m2) AO je en m(m—1)(m—2)(m—35) 1 de M br — etc... dont le nombre des termes sera infini pour toutes les valeurs fractionnaires de m. Or ce dernier développement est, comme on le . sait, celui de l'intégrale fe (a 2)" dx, prise entre les limites 4—0 et æ=1;, donc ....(z) mlr i b—1 r\m ee ée _ h æ (1—x)" da — OL ET = - ss NET ee ce FAC . 1 Soit, par exemple, b=—1, r— MS à on aura Passant des exposans négatifs aux exposans positifs, ct de l'accroissement a l’accroissement 1, il viendra Ce qui nous apprend, en comparant avec l'expres- sion (22) que 28. Reprenons l'expression générale (y) et rempla- çons l’exposant m par e en donnant le signe — à cet exposant ; prenons de plus 7 négatif, cette expression deviendra ee “ CORTE TE Lu = GRO at qe à" a __p(p+ 29) (p+5g) RS = CIC. , 1186 2. 9. (1 le premier membre étant identique avec Si nous faisons a—p + q, r —q, et que nous di- visions de part et d'autre par a—r —p, nous ob- tiendrons Pb+p)" Dans Le cas de d infiniment grand, les factorielles du FAC 149 développement se réduisent à de simples puissances, et le premier membre devient Posant b—qt", multipliant de part et d'autre par t", et transformant le premier membre « P|« EE GI q Des (2) = P \4/ p.q PËr 1 é) {? wTriI " DT p \ DETENTE") PL 1-3.50 59) FAT Tia. 4 (p +49) etc... dont le second membre est le développement connu de l'intégrale 1 ; J Det. Ainsi, pour = ©, la valeur de cette intégrale est fre. a=: @) o P \ Nous ne nous arrêterons pas aux expressions particu- lières qui résultent des valeurs déterminées de p et q; il nous suffit ici d’avoir montré la grande utilité des factorielles , et la facilité avec laquelle on peut obtenir, par leur moyen, la génération d’une foule de quantités transcendantes. Frappé de cette utilité, signalée pour la première fois par Kramp, Legendre s’est livré à des recherches très-étendues sur lexpression des intégrales définies en factorielles, ce qui lui a fait découvrir plu- sieurs relations importantes; mais nous ne pouvons deviner pourquoi il s’est imaginé de changer la déno- mination de factorielles en celle de fonctions gamma, et de remplacer la notation si commode de Kramp par la notation r(n+i1) = nr(n), qui masque complètement l’analogie des factorielles et des puissances en faisant perdre de vue l’origine de ces premières fonctions. 150 FAC 29. Plusieurs géomètres étrangers se sont occupés récemment du développement des fonctions en séries de factorielles croissantes, problème embrasse dans toute sa généralité par la loi... (x). gx = À, + A,œ + Na = NS =F Al + etc. , dans laquelle :æ désigne une fonction quelconque de la variable æ, z l’accroissement des factorielles, et dont les coefficiens À,, À,, À, etc. sont... (8). À, — ??;, A9T IEEE 1x A'pT AN 2 1.2.2? et en général A px Au = —— > 17 le point placé sur æ indiquant qu’il faut faire æ —0, après avoir pris les différences par rapport à z. Nous avons donné (tome I, page 557) une démonstration de cette loi, qui n’est d’ailleurs qu’un cas particulier de la loi universelle des séries (voy. Série, tome IT). Nous ferons observer, au sujet des expressions (8), que les différences doivent être formées en considérant l’accrois- sement 3 comme négatif, 6’est-à-dire qu’au lieu de faire AT = Q(tHE) — 97, il faut faire AP = qe — p(x—x%). Si l’on voulait former les différences de la première manière, on devrait faire z négatif dans le développe- ment (4). Nous appliquerons seulement cette loi à la fonction æ", dont le coeflicient général du dévelop- pement se présente sous une forme singulière et très-élégante. La différence de l’ordre & de la fonction æ® est, FAC d’après la construction générale des différences (tom. F, page 449); Faisant dans cette expression générale æ—0, elle prendra la forme LR 78m mi m | m MCD) fete), (=) RS __eGe1)—2)(p—5) FLAN T4 Ainsi, divisant les deux membres de cette égalité il . . DATE LE x”, nous aurons pour l'expression du coelf- cient général du développement de +" etC-—1ELC A (tte), Her pe all a 2 F (u—2)(u—2) es e(e—1)(—2) (p—5) ,n oO A 4 + etc. . . SRE ON MONO AE) et, conséquemment , le développement lui-même sera... (y). 1 m m 3 ,m—3 er Lee 5 Je .z 1 m m + [is 4.3 — On a, par exemple, dans le cas dem—#4 4 3 Qz 2 25 4 D = — m8 pat À — 62" 3 Te Tant que » est un nombre entier positif, le:dévelop- pement (4) se compose d’un nombre fini de termes —m; dans tousles autres cas, le nombre des termes est indéfini. FIG On voitque, dans ce casdem,;nombre entier positif, la suite e(u—1) Pet (2) mi =. 3 TD 2, = È 1:2 1.29 __ far) (2) (5), te 16020 Uf À; ee se réduit généralement à zéro pour toutes les valeurs de y plus grande que #, et que pour la valeur p —M" m |f elle est équivalente à 1 La nature de cet ouvrage nous interdit de plus grands détails sur la théorie des factorielles et sur les applica- tions dont elles peuvent être l’objet; mais nous croyons en avoir dit assez dans cet article et dans le cours de nos deux premiers volumes pour rendre évidente la nécessité d'introduire ces fonctions dans l’enseignement élémentaire. Ceux de nos lecteurs qui désireraient ap- profondir la matière doivent consulter l'Analyse des Réfractions astronomiques de Kramp. Voyez aussi, dans ce volume, le mot FRACTION CONTINUE. FIGURE DE LA TERRE. (Géod.) C’est par la théorie et l'expérience que les géomètres et les astronomes, depuis Newton, se sont guidés dans la recherche dif- ficile de la véritable figure du globe que nous habitons. L'histoire de leurs travaux en ce genre ayant été l’objet d’un article assez étendu de ce dictionnaire {voy. Terre), il nous suflira de rappeler les principaux résultats des ‘ dernières opérations géodésiques qui ontété faites, prin- cipalement en France , parce qu’elles ne laissent aucun doute sur les irrégularités de la terre, bien que sa sur- face, considérée dans son ensemble, affecte, à très-peu près , la forme d’un ellipsoïde de révolution. 1. Une longue chaîne de triangles partant de Green- wich, dirigée dans le sens même de la méridienne de Dunkerque, et terminée à l'ile de Formentera, em- brasse un are de plus de 12 degrés, dont la longueur, toutes corrections faites, a été récemment trouvée de 730552 tois,, 4. En divisant cet arc en quatre parties, dont les points de division soient Dunkerque, Panthéon et Montjouy, on a le tableau suivant. LATITUDES ARCS MESURES STATIONS. l OBSERVEES. EN TOISES. Greenwich . . | 51° 28° 40,00 202410 ,0 Dunkerque . . | 51 2 8 ,50 41 59 s 124044 ,8 Panthéon. . . | 48 50 49 ,57 2:66 Montjouy. . . | 41 21 46 ,58 28 00 ch Formentera. . | 58 59 56 ,11 159675 ,6 FIG , 151 Selon Delambre, cet are total serait seulement de 790,451', 5; mais ce célèbre astronome ignorait, dit M. Puissant, que l’on eût commis une erreur de 68 toises en moins dans l'évaluation de l’arc compris entre les parallèles de Montjouy et de Formentera, (Nouv. Desc. géom. de la France, tom. I, p. 55). Il crut d’ailleurs que les bases de Melun et de Perpignan, de près de 12000 mètres chacune, s’accordaient, à un tiers de mètre près, et cependant il est maintenant constaté par la triangulation générale de la France que ces deux bases présentent une discordance de 1°,8, quand ou substitue à ceux des triangles de la méridienne de Dunkerque, qui sont d'une forme un peu insolite, d’autres triangles mieux conditionnés. M. Puissant, ayant eu égard à ces deux circonstances, a dressé le tableau suivant : MOYENNES. CHANGEMENT| LATITUDES POUR 1°. ,8 111091 n = = E a] A 21 ol A n A el = 1 © CA © 2 selon Delambre. 111018 ,0 110991 ,6 corrigées. Se PE ES ee | \ ? SU £ k Déc Ë 111060 ,9 ! 111026 ,7 20 OBSERVÉES. "50,11 12 90, Là ot LATITUDES 43 ê 38 inthéon. . 2 Formentera, . Dunkerque. Carcassonne . Montjouy. . P STATIONS. ee me noue On voit que le décroissement des degrés, en allant du nord au sud, est loin d'être régulier, et qu'il se manifeste même un léger accroissement à partir de Montjouy, où Delambre a signalé une anomalie de près de 4” dansla latitude (Base du Systèmemét.). Néanmoins l'arc entier ci-dessus étant combiné avec celui de l’équa- teur, mesuré, en 1742, par Bouguer et La Condamine, FIG 15 19 on obtient un aplatissement de LL (voyez Recrrrica- mon), lequel s'accorde merveilleusement avec celui qui dérive d'une inégalité lunaire en latitude et en lon- gitude, dépendante de la figure entière de la terre, et découverte par lillustre auteur de la Mécanique cé- leste. Si nous prenons maintenant la méridienne de Bayeux, située à l’occident de celle de Dunkerque, elle nous offrira les résultats suivans, également extraits de la Nouv. Descript. géom. de la France, tome II. LATITUDES STATION > OBSERVEES. LATITUDES É| Chaulieu. . .|, f | Angers & La Ferlanderie..|, f Tour de Borda.|! | Le long de cette ligne, les deux premiers degrés sont sensiblement égaux; ainsi, dans cette partie, Paplatis- sement est à peu près nul; mais ensuite il s'opère un changement tellement brusque en passant au 5° degré, que la terre semble être allongée. Voyons enfin la méridienne de Sedan, mesurée pa- reillement par les ingénieurs-géographes. On a ces ré- sultats : LATITUDES | 2 STATIONS. p OBSERVÉES. | 2 CHANGEM. POUR 1°. LATITUDES MOYENNES. À Longeville . . [48 111233m,0 47° 45'51" —75,0 Q[11115 ,8 AP oNTbe 111010 ,8| ? |44 26 41 BBréri, . . . « .146 A Montceau. , . .145 3 Il B Marseille. . . .[43 8 ,52 Arc lotal...|604289 ,7 Quoique les longueurs des degrés décroissent du nord au sud et accusent un fort aplatissement, ceperi- dant elles ne sont nullement en rapport avec l'hypothèse d'un ellipsoïde de révolution, puisque le décroisse- FIG ment, qui devrait être à peu près de 18" par degré, à notre latitude, est d’abord de 75", et ensuite de Go”. 2. Lorsque l’on compare les latitudes observées en différens lieux de la France avec celles des mêmes lieux ’ : 1 NS ,. calculées avec un aplatissement de -——, ainsi qu'il est 309 indiqué à l’art. TRIGONOMÉTRIE SPHÉROÏDIQUE, ON re- remarque des différences qui ne peuvent résulter en entier ni de l'hypothèse d’aplatissement ni des erreurs d'observations. Par exemple : à Puits-Berteau, près de Bourges, la latitude astronomique de ce point et sa la- titude géodésique sont identiques ; mais au signal de la Ferlanderie, près de Saintes, la latit. géod. excède de 5°,8 la lat. astron. À Évaux, la différence entre ces deux latitudes est de 6,9 ct en sens contraire. À la tour de Borda, près de Dax, les deux déterminations astrono- mique et géodésique s'accordent entre elles. Enfin, dans la plupart des lieux où l’on a observé et conclu la hauteur du pôle, il existe des anomalies qu’on ne sau- rait attribuer qu’à la déviation du fil-à-plomb produite soit par l’effraction de quelque montagne, soit parce que la densité du terrain aux environs de la station est plus grande ou plus petite que la densité générale de la croûte terrestre. Ainsi il est incontestable que la fi- gure de la terre, dans toute la partie du sol français, explorée géodésiquement, est irrégulière ; ce qui nous semble mériter d’être signalé aux géologues. D’autres exemples encore plus frappans de l’effet des attractions locales se présentent en d’autres contrées de l'Europe. En eflet, en Angleterre, le capitaine Mudge trouva, à Cliston, que la déviation était de 10°. En Italie, M. Plana signala, il y a peu d'années, une anomalie de 47”,8 dans la petite amplitude céleste de 1°7/27" qui sépare Andrate de Mondowi. 3. Les mesures d’ares de méridiens ne sont pas les seules propres à la détermination de la figure de la terre; on les combine avantageusement avec les me- sures d’ares de parallèles, lorsque celles-ci sont accom- pagnées de bonnes observations de longitudes. (V. Rec- TIFICATION.) La méthode que l’on suit à cet égard, de préférence aux phénomènes des éclipses des satellites de Jupiter, des occultations d'étoiles par la lune, etc. , est celle des signaux de nuit produits par l’inflamma- tion de Ja poudre à canon; parce que leur apparition subite et instantanée des stations dont on veut connaître la différence en longitude ayant lieu au même instant physique , à cause de la prodigieuse vitesse avec laquelle la lumière se propage, il en résulte que, si le temps ab- solu à chacune de ces stations est parfaitement connu, la différence des heures des observations sera celle des méridiens. Mais malheureusement une erreur d’une demi-seconde de temps sur le résultat en produit une de 7 secondes et demie de degré sur l’amplitude me- FIG surée, et c’est ce qui fait que la mesure des longitudes pour de petites distances est une opération extrèmement délicate, et bien moins susceptible de précision que la détermination des latitudes, qui peut être rendue pres- que indépendante du temps. Néanmoins cette méthode des feux, essayée dès 1740 par Cassini de Thury et Lacaille, a-eu, il y a un petit nombre d’années, un plein succès en France et en Italie par le concours si- multané d'ingénieurs-géographes français et de savans italiens. En voici les résultats selon M. Puissant. L'arc de parallèle, à la latitude de 45°43'12", compris entre l'Océan et la mer Adriatique, est de 1210673",9 ; son amplitude astronomique de 1"2°9",78. Cet arc se compose de sept parties qui, étant soumises à la règle des moindres carrés (voy. ce mot), donne pour le de- gré moyen 77897",8. Celui du méridien, déduit de la distance ci-dessus de Greenwich à Formentera, est de 111191",25, à la latitude moyenne de 45°4'18"; et la combinaison de ces deux degrés étant faite par le pro- . : : 1 cédé de calcul connu, on obtient l’aplatissement SE 247 c’est-à-dire celui de l’elipsoïde osculateur en France. 4. Les longueurs du pendule à secondes, quoique moins influencées que celles des degrés du méridien par les causes perturbatrices de la régularité de la terre, sont cependant sujettes à des anomalies qui dé- voilent ces causes lorsqu'elles agissent avec une cer- taine énergie. Cette vérité ressort de la comparaison des observations faites en différens lieux ; et, pour citer un fait à l’appui, nous dirons, d’après le capitaine Sabine, que l'accélération du pendule se manifeste gé- néralement sur les terrains volcaniques, et le retard sur lesterrains sablonneux et argileux. (Bulletin de la Société de Géog., n° 50, pag. 247.) Toutefois en faisant un choix des meilleures observations recueillies jusqu’à présent, et traitant les longueurs du pendule qui en dé- rivent par la méthode des moindres carrés, afin d’at- ténuer autant que possible les erreurs d'observation, M. Mathieu trouva qu’en prenant pour unité la longueur du pendule à l'équateur, évaluée aprèslui à0",99102557, son accroissement, depuis ce cercle jusqu’au pôle est égal au produit de 54 dix millièmes par le carré du sinus de la latitude, c’est-à-dire que généralement = 1 0,0054 sin ?}, valeur correspondante à l’aplatissement 365 (V. Per= DULE COMPOSÉ. ) D'autres savans, qui ont discuté de leur côté une plus grande masse de nouvelles observations, pensent , : 1 qu’elles donnent l’aplatissement 385 On peut con- sulter à ce sujet un article très-intéressant du Pulletin Tom, nr, FON 153 scientifique de M. Ferrussac, tom. VIT, pag. 52, et un excellent mémoire de M. Baïly, inséré dans les Trans- actions philosophiques de 1832. L’accroissement des longueurs du pendule, de l’équa- teur au pôle, est sensible, même sur les divers points de la méridienne de France, suivant de nombreuses observations faites avec un appareil de Borda par MM. Arago, Biot et Mathieu, et dont voici les résul- tats, déduits du calcul le plus rigoureux. = = LONGUEURS ; HAUTEURS LATITUDES. s ABSOLUES. STATIONS. du pendule à seconde de temps moyen. Formentera. 196" Bordeaux. . £ (a Paris... 65 Dunkerque. ere 0 999453 0 :993849 0 ,994080 Ces longueurs sont réduites au vide et au niveau de la mer. Il serait facile d’en conclure par l’interpolation la longueur du pendule à secondes, sur les côtes de France et à 45 degrés de latitude. Celle-ci et l’arc du degré du méridien, dont le milieu répond à la même latitude, serviront, dit Laplace, à retrouver nos mesures, si, par la suite des temps, elles viennent à s’altérer. (Exposit. du Syst. du Monde. ) (M. Puissant.) FONCTIONS ELLIPTIQUES, DANTES. Voyez TRANSCEN- FONCTIONS SYMÉTRIQUES. (Alg.) La théorie des fonctions symétriques a recu, de son application à la recherche des racines des équations, une importance qui nous engage à compléter ici les notions élémen- taires que nous en avons données, tome IT, pag. 515. Désignons toujours, comme nous l’avons fait dans l’ar- ticle cité, par S,, la somme des puissances as be en + ds Len p fe, ete. d’un nombre quelconque de bases a, b, ce, d, ete., inégales et indépendantes entre elles, et représentons par la quantité générale À. la somme des produits dif- férens qu’on peut former en combinant ces bases » à m. Nous aurons, entre les quantités S,, et A, les relations déjà démontrées..…. (a) etc. = etc. 154 FON au moyen desquelles, connaissant les sommes de pro- duits, on peut trouver les sommes de puissances, et vice versd. Il nous reste à montrer que toutes les fonc- tions symétriques des bases 4, b, c, d, etc., peu- vent être exprimées par les sommes de puissances Si Spo 939 Etc 1. Rappelons d’abord qu’on donne en général le nom de fonction symétrique à la somme des produits diffé- rens entre eux et compris sous la forme abc" d', etc. qui résultent tant de la combinaison des bases 4, b, ce, d, etc.,.que de la permutation des exposans p, q, r, etc. Pour fixer les idées, considérons seulement trois bases a, b, c; la fonction symétrique à termes d’une seule _ base et, par conséquent, d’un seul exposant p sera abc; la fonction symétrique à termes de deux bases et de deux exposans p,q sera ab a et + br ef + at br at br + bic”; et enfin la fonction symétrique à termes de trois bases sera æ@bte + aîbre + a bret — aber + atb' cr + aber. En général, unnombre quelconque de bases et d’expo- sans étant donné, on formera la fonction symétrique correspondante en combinant d’abord les bases entre elles pour former des groupes d'autant de facteurs qu'il y a d’exposans, puis on affectera chacun de ces groupes primitifs des exposans en les permutant entre eux de toutes les manières possibles; de cette manière, chaque groupe primitif de combinaison fournira autant de termes différens de la fonction que les exposans ad- mettent de permutations. Proposons-nous, par exem- ple, de construire une fonction symétrique avec les quatre bases 4, b, ce, d et les deux exposans p, g; les combinaisons 2 à 2, donnant des produits différens des quatre lettres 4, b, €, d, sont ab, ac, ad, bc, bd, cd, affectant chacun de ces groupes primitifs des permuta- tions p, q et q, p des deux exposans p el q, nous aurons pour la fonction symétrique demandée æ@ DE ac + a ds + be + bdt + © di Eu asbr + asc? — ad + bte? - ds + «Te, FON Si l’on demandait la fonction symétrique des quatre mêmes bases a, b, c, d, et des trois exposansp,q,r, il faudrait former toutes les combinaisons 3 à 3 sans permutations des lettres @, b, e, d, ce qui donnerait les quatre groupes primitifs abc, abd, acd, bed. Les permutations des exposans étant au nombre de Six, Savoir : pqrs prq gpr; arp YPY> NP» le premier groupe fournirait les six termes @bter + ab'et + atb'e' + aber arbre + aber; et comme chacun des autres groupes donnerait égale- ment six termes distincts, la fonction cherchée se trou- verait composée de vingt-quatre termes. >. Les divers termes qui composent une fonction symétrique ayant tous la même forme, nous pouvons représenter ces fonctions par un quelconque de leurs termes, en lui donnant une caractéristique particulière. Si nous adoptons, par exemple, la caractéristique fs fa désignera toutes les fonctions symétriques dont les termes ne comprennent qu’une seule-base ; fa'b', celles dont les termes comprennent deux bases; fa”bte', les fonctions à termes de trois bases, et ainsi de suite. Cha- cun des termes pouvant être considéré indifféremment comme le terme général, les quantités fa’bt, [bref, fact, etc., représenteront des fonctions identiques ; mais nous nous réglerons toujours sur l’ordre alphabé- tique, tant pour les bases que pour les exposans ; cet ordre étant le plus propre pour déterminer immédiate ment la composition de la fonction. 5. Ceci posé, désignons par m le nombre total des bases a, b, c, d, etc., et par n le nombre de ces bases contenues dans chaque terme d’une fonction symé- trique, ou, ce qui est la même chose, le nombre des exposans p, q,r, 8, etc., m lettres admettant un nombre de combinaisons # à n représenté par (voy. COMBINAI- F sox, tome I) PRES et chaque groupe de combinaison fournissant par la permutation de » exposans un nombre de produits dif- férens représenté par (voy. PEenmurarion, tome 1) 1. 2.9 + Ge Dette il en résulte que le nombre des termes d’une fonction symétrique à termes de nr bases est égal à m (m— 1) (m— 2) (m—5) ...… (m—n+i1), le nombre total des bases étant m, et tous les exposans étant d’ailleurs inégaux. 4. Il est plus simple de désigner les fonctions symé- triques par le nombre des exposans, puisque ces expo- sans déterminent la construction de leurs termes; nous nommerons done, dans ce qui va suivre, fonction symé- trique à n eæposans la fonction composée de termes de , facteurs, affectés chacun d’un exposant différent. 5. Lorsque plusieurs exposans sont égaux, le nombre total des termes d’une fonction symétrique n’est pas le même que dans le cas de tous les exposans inégaux. Par exemple, la fonction symétrique à deux exposans inégaux, p et q, des trois bases a, b, ce, qui est géné- ralement il ab ab HE @ et br et, + a" bat Lber, diffère essentiellement de ia fonction symétrique à deux exposans égaux CE br ar cœ— bre, parce que, d’après la définition même (1) des fonc- tions symétriques, ces fonctions ne se composent que des seuls produits différens qu’on peut former par la combinaison des bases et la permutation des exposans. 6. 11 est toujours facile de trouver le nombre des termes d’une fonction symétrique à plusieurs exposans égaux, en supposant d’abord tous ces exposans iné- gaux, puis en divisant le nombre des termes que donne cette supposition par le nombre des permutations qu'ad- mettraient les exposans égaux s’ils étaient inégaux. Ob- servons, en effet, que, dans le cas particulier de trois exposans inégaux, P; 4, Y, la fonction symétrique, quel que soit le nombre des bases, se compose de termes primitifs de la forme a bc", dont chacun produit cinq autres termes a° bc, atbe', atb"c, a be, Ë b! © $ FON 159 par la permutation des exposans. Or, si deux de ces exposans deviennent égaux, g etr, par exemple, les permutations différentes se réduisent à P;:q;q; 4 P;4 >; 4: P; et chaque groupe primitif de bases abe ne donne plus que trois termes distincts le nombre total des termes est donc alors la moitié de ce qu'il était dans le premier cas. De même, si les trois exposans p, q, r devenaient égaux, les six termes ré- sultant de chaque groupe primitif de bases abe devien- draient pareillement égaux; de sorte que, dans ce der- nier cas, le nombre des termes de la fonction symé- trique ne serait plus que le sivième du nombre des termes qu’elle avait lorsque tous les exposans étaient inégaux. On voit aisément que l'égalité d’un nombre quelconque d’exposans fait disparaître de la fonction, pour chaque groupe distinct de bases, autant de termes que ces exposans admettaient entre eux de permuta- tions, et, par conséquent, que le nombre des termes de la fonction réduite est égal au nombre des termes de la fonction primitive, divisé par le nombre des permuta- tions des exposans égaux. En général, si la fonction symétrique des m bases a,b,c, d, ete., a y exposans égaux à p, y égaux à q, £ égaux à r, etc., le nombre total des exposans étant toujours #, le nombre de ses termes sera __ m(m—:) (m—2) (m— n +1) Ilan ex taie maire etes Soit, par exemple , à déterminer le nombre des termes de la fonction symétrique représentée par le terme fe b? c? de, et dans laquelle le nombre total des bases est 6, fai- sant m—6, n—=5, p=3, g=92, T1; nous au- général TONSp— 1,»—2,E#—2, et, par suite, 6.5.4.3.a 1.72 — 560. 1.1.2. < sera le nombre des termes demandé. Si tous les expo- sans étaient égaux, c’est-à-dire si le terme général était LA | æb'ed'e, 156 FON quel que soit p, différent de o, le nombre des termes de la fonction se réduirait à 7. Ce qui précède fait connaître ce que devient une fonction symétrique quelconque lorsqu'on introduit dans ses exposans des relations d'égalité. Si l’on fait, par exemple, p —q, dans la fonction ....(b) ab get a di + Bret + br di + cd + as br — atcr + as dr Æ bre bd + cd, elle prend la forme a br + æ@ €? + a d + me +- bd + ed? + @b + are + a de + ber + bd + cd, qui renferme deux fonctions symétriques égales entre elles, et dont le terme général est ar br; ilest donc vi- sible ici que l'hypothèse p — q réduit la fonction faf bt à »far br. Or désignons par P le terme général d’une fonction symétrique quelconque, par P' ce que devient ce terme général lorsqu'on rend égaux entre eux quel- ques-uns de ses exposans inégaux, et représentons par M et M'les nombres respectifs des termes des deux fonc- tions symétriques [P, fP'; M étant nécessairement un multiple de M', faisons de plus M — M'Q. Observons maintenant que l'hypothèse qui transforme le terme général P en P' laisse subsister tous les termes de la fonction fP, qui cesse seulement d’être symétrique, parce que le nombre de ses termes différens se trouve réduit dans le rapport de Q à 1, ou, ce qui est la même chose, parce que chaque terme différent se trouve ré- pété Q fois; mais la somme des termes différens est précisément la fonction symétrique fP'; donc l'hypo- thèse qui transforme le terme général P en P' réduit la fonction symétrique fP à QSP’. Ainsi, pour trouver ce que devient une fonction symétrique fP, lorsqu'on y rend plusieurs exposans égaux, il suffit de chercher le facteur Q égal au nombre des termes de [P divisé par le nombre des termes de SP’. Proposons-nous, par exemple, de déterminer ce que devient la fonction symétrique ...(c), fe b'eïd'e, quand on y fait g—p. Le nombre des termes de cette fonction est, m désignant comme ci-dessus (e) le nombre total des bases, M (m_E1) (nm — 2) (m—3) (m— 4) 1.2 É FON L'hypothèse g— p donne au terme général la forme @ b' er d'e, ce qui conduit à la fonction symétrique fa bred'e, dont le nombre des termes est mm (mn — 1) (m— 2) (m — 3) (m— 4) Ainsi La fonction symétrique proposée se réduit donc à 3 far b° cr d'e par la valeur p donnée à q. Si dans la même fonction symétrique (ec) on faisait p—4q—7#, ce qui donnerait au terme général la forme æbaæde, on aurait pour le nombre des termes de fæ bæde TOOLS or 1” c’est-à-dire que la fonction (ec) deviendrait dans ce cas —— —— æbæde. Enfin, dans la supposition de p—q=—r—1, la fonc- tion (ec) se réduirait à 8. L'égalité à zéro d’un ou de plusieurs exposans d’une fonction symétrique réduisant à l'unité tous les facteurs affectés de ces exposans, introduit encore des termes égaux dans la fonction, qui cesse conséquem- ment d’être symétrique, tout en conservant le même nombre de termes. Si l’on fait, par exemple, g —0 dans la fonction symétrique (b) du n° y, elle devient a + a + ar + br HE Dr + er Lure +de +de, s[e+u+e ta]. Une marche semblable à la précédente va nous faire trouver dans tous les cas ce que devient une fonction symétrique par l’évanouissement de quelques-uns de ses exposans. Désignons toujours par P le terme géné- ral d’une fonction proposée, et par M le nombre de ses termes : soit P’ ce que devient P par l’évanouisse- ment d’un nombre quelconque de ses exposans ; soit M' le nombre des termes de la fonction symétrique fP”, et soit enfin M— M'R. La fonction non symétrique dont le terme général est P° étant composée, comme [P; FON de M termes parmi lesquels M' seulement sont diffé- rens entre eux, chacun de ces derniers doit évidemment se trouver répété R fois, c’est-à-dire que la fonction symétrique fP se réduit à RP" par la valeur o donnée aux coefliciens. Supposons, pour exemple, que l’on fasse p—0 ct g= 0 dans la fonction symétrique fe bretd'ef, dont le nombre total des bases est 12. Cette supposi- tion réduit le terme général de la fonction à la forme d'ef; ou, pour conserver l’ordre alphabétique, à la forme a" b°e, et la fonction se réduit elle-même à R fa b'c. Il s’agit de trouver la valeur de R. Le nombre des termes de la fonction proposée est, d’après (7), NORD LOI ON O7 celui de la fonction fa’ b'e est LA 12.11.10. Ainsi RU 110 9.8.7 1:24. 12:11.10 La fonction proposée devient donc 252 fa’ b'e par la supposition p—0, q—0. Soit encore la fonction faïbedef, dans laquelle l’ex- posant p devient o, et qui se réduit, par conséquent, à R acde En supposant le nombre total des bases —m, le nom- bre des termes de la fonction proposée est m(m—1)(m— 2)... (m—5); celui des termes de la fonction symétrique fabcde est m(m— 1) (m—2) .…... (m—4). D'où R=" (m—1) (m—2) (m—3) (m—4) (m—5) m(m—1)(m—2) (m—5) (m—4) —= m5. La onction proposée se réduit donc à (m—5) fabede. Si tous les exposans s’évanouissaient à la fois, la fonction se réduirait au nombre même de ses termes : puisque chacun de ces termes deviendrait une simple unité, Ainsi, dans le cas de p=—0, g—0, r=0, FON 157 s—0, etc. , le nombre des bases étant toujours m, on feu. farm (m— 1), fure —m(m—1)(m—2), etc1—\etc: aurait 9. Les fonctions symétriques les plus simples sont celles qui ont tous leurs exposans égaux à l'unité ; comme elles sont alors les sommes des produits des bases combinées 1 à 1, 2 à 2, 5 à 5, etc., on peut tou- jours les considérer comme entièrement connues. En effet, étant données m bases a, b, c, d, e, etc., si l’on forme le produit des m binomes (@— a) (x — bd) (&—c) (æ—d) .…... (&—m), dont nous représenterons le développement par TL" — A, DH A, a — À, dt etc. E(—1)"A;, on aura, d’après la théorie de la multiplication (t. IH, p. 246), s J a — AUS fa TA for — À,, furca —"A%, etc. —'etc: On peut donc encore considérer comme entièrement connues les fonctions à un seul exposant fa”, puis- qu'elles sont identiques avec les sommes de puissances que nous avons désignées généralement par S,, , et dont nous avons rapporté les expressions en À, ; À, , À,, etc., au commencement de cet article; au reste, nous allons donner une déduction très-élémentaire de ces expres- sions. 10. La fonction fa" représentant la somme a + 0 Her HE da Len L etc., et la fonction fa la somme Gb c+ de etc. il est évident, le nombre des bases étant le même dans les deux fonctions, que le produit de ces deux fonc- tions comprendra, d’une part, la somme de toutes les puissances de la forme a"+1, et de l’autre. la somme des produits de deux facteurs de la forme @ b. c’est-à- dire qu’on a Jex) a — fett+ fes LA 158 FON Le produit de la fonction fa" par la fonction fab, qui représente la somme des produits deux à deux des bases ab ac + ad + be + bd + etc., comprendra pareillement, d’une part, la somme de tous les produits de la forme a"+'b, et de l'autre, la somme de tous les produits de la forme a"be; d’où fes X | = far: b + | a“ bc. Le produit de la fonction fa" par la fonction fabc, qui représente la somme des produits trois à trois abc - abd + abe + bed + etc., donne tout aussi évidemment lieu à la relation | a — fe+: be + [ «bed, 1] [oc K Le et ainsi de même. Nous pouvons donc poser, comme résultant immédiatement de la construction même des fonctions symétriques , la suite d’égalités ..….(d) fe. fe = [ati + 1 a" b ; [ a” = [a+ . a” bc, a" — [ avt be + [ a“ bed, fotea : | ai — IC bed + f " bede, te. "ete: Ces relations étant indépendantes de la valeur de l’exposant m, nous n'avons qu'à remplacer successive- ment 2 par M —1, M—2,1Mm — 3, etc., pour en tirer les nouvelles relations ..….(e) fe = [ ; fe — [er b, fenfefes-fe fesfer Je = fs . fer — fo és + fac far == a®—bcd, fe = [a ñ lé — [a des + [aie fe — farea : Je te le bcde, etc —= etc. FON Si nous faisons m — 1 dans la première de ces éga- lités, m— 2 dans la seconde, m — 3 dans la troisième, et ainsi de suite, et si nous observons (8) que les fonc- tions symétriques fe ; J a“—"b, J a“? bc, fe—rea, Je bede, se réduisent respectivement par ces valeurs à ps (ei) fes (ea) [abs (==) fabe, (u—4) | abcd. # désignant le nombre total des bases, nous parvien- drons aux expressions ....(f) fe = fr. fe fo. fe—2 fo, fe Il «fe far. fa +5 Jar, fe fe. Je far. fa + fonc. fa fav, fe Je Je De: = f abed.. [a+5 il ae qui, par un simple changement de notation , nous don- nent les expressions de Newton le & | I Di 1 As S, — À, S, — 2A,; S,== A,S, — A,S, + 3A, , S, = À, S, — A,S, + A,S, — 4A,, S, = A, S, —A,S, +A, S, — A, S, + 5A,, etc. ele: 11. Pour procéder maintenant à l'évaluation des fone- tions symétriques far b1, fa’ bïe, etc., par le moyen des sommes de puissances fa" ou S,, examinons la nature des produits qui résultent de la multiplication de ces sommes de puissances les unes par les autres. Il est d’abord visible que le produit des deux sommes a + br + cr + d He H ete... ai bi Hot + di H 61 ete... dans lesquelles le nombre des bases est le même, doit contenir 1° tous les produits deux à deux de la forme ar b5, qui composent la fonction symétrique [a b1; à° tous FON les produits à une seule base de la forme 4° +3, qui com- posent la somme de puissances fa’+1 ou S,:,: nous pouvons donc poser sans autre démonstration ....(q) fe X fe =— fe+ q + [a b. D'où (x) fe b1— fe 5 Je — for: = Sp. Sy — Spto Dans le cas des exposans égaux p —q, comme la fonc- tion far b3 se réduit (6) à 2 fa br, on a (à) : 1l ab (S,) —S,. 12, Le produit des trois sommes de puissances fa, fa*, fa’ doit contenir, d’après ce qui précède, le pro- duit de [a+ par fa, plus le produit de far b1 par fa’; or le produit de faf+ par fa’ est en vertu de l’expres- sion (g) fersx fe fer fer Quand au produit de [ab par fa, comme il ne peut contenir que des produits partiels des formes a+ br, abitt, aber, et que chacun de ces produits ne peut s’y trouver qu’une seule fois, on a visiblement Joux fee far+ font fase Donc, en rassemblant ses résultats .…..(k) Je x [ee x fa— Jets+ + fat + + fartus+ fat + f œbté d’où l’on tire Je bTe* = [fe . [a ;: [a — IC b' — [a +rpt— — far farti, Mais, d’après (h), ferez fat fe forte, fat = far ? Je — fat, fat = [arts 5 fe fat. fe bte: a= | æ «far. FON 159 Ainsi, on a définitivement ....({) mn > 7 j abs" = fe : fe ; J a — fe +1 | a — + L] | æœ+r | a far. IC _— à fartstr; ou, encore, .... (mi) fere=s,. ShSe se tte D SAGE — Satee Sp— 2 Sppgtre Dans le cas de p—q—r cette expression se réduit .….(n) J a br €? — & [ss — et, dans le cas seulement de g= r, elle devient (o) Sp + Sp + 25, | , 1lc/c Q G fove: [sS'—25.+ Sy — Soge S,+aS4u 13. Des considérations semblables nous feraient trou- ver pour le produit des quatre sommes de puissances [æ, [as, fa’, fa’, l'expression ferve + fatrète | @+brer + fartire+ fat c + fartrires + fetes ar+rhitsL | @+sb1+r + fartitit farter+ @+:+sh1 + fait + fete farsre di: d'où l’on tire ..…..(p) fe. [a fers fe. 1 — [arr fa .fe—far. fe. fe « — fast. | (a. É fe fer fe fu fe fers — fa. far + fer. Je + + 9 fartir. [a+ [ œ+Tts, [a + t L' e La L] — d'— 1] aire, [ a. La L 2] » fata far fa Le L U L +2 | atr+s, La — 6 | m+i+r+s, 160 FON Si l’on fait p—g—7r—s, la fonction à quatre ex- posans deviendra 24 far bed’, et l’on aura fes {(fr fe (fe) + sf) + or. es fe ce qui revient à .…..(q) a k 2 ë fevoa= rs) —6s,.(s,) +3(s..) de SES © —68,}, - en employant la notation des sommes de puissances. Les cas d'égalité de deux ou trois exposans peuvent se ürer sans difficulté de l'expression générale (p). 14. Nous ne nous arrêterons pas à l'évaluation des fonctions de cinq ou d’un plus grand nombre d’expo- sans, qui ne présente d’autre difficulté que la prolixité des formules; ce qui précède suffit aux applications dont les exemples suivans vont donner une idée. Exewpse I. On demande la relation qui doit exister entre les coefficiens de l'équation du troisième degré pour que la somme de deux racines soit égale à zéro. Soit l’équation générale D — À, + A,x— À, —=0; réprésentons les racines par @, b, c; les sommes de ces racines, prises deux à deux, étant «a Æb, a +0, bc, il s’agit de déterminer entre À,, À,, À, une relation telle qu’on ait (a+ 0) (a+ 0 (+0 = 0: développant le produit, il vient db + ae + be HE ab? + ac? + bc? + sabc, c’est-à-dire fer + sabc. # Comparant avec la formule (A), on a fé = S,.S, — S,. Mais, d’après les expressions générales (a) S,—=A,,S,—=A,S, — 2À,,5,—=A,S,—A,S X 31,; ainsi Si 92 —=(4,) — 2A,A, » S, Cr (A,)—53A,A, +54, ; FON et, par suite, fr — À,A, — 5A,; observant que 2abe = 2A, , il vient définitivement . (a+-b) (a+-c) (b+c) = A,A, — A,. La relation demandée est donc AA, — A, —0, ou AVASETAS Il en résulte que toute équation complète du troisième degré, dans laquelle le produit des deux premiers coef- ficiens est égal au troisième, a deux racines égales et de signes contraires, lorsque toute foiselle offre des va- riations de signes. A Exepze Il. On demande quelle relation doit exister entre les coefficiens d'une équation du quatrième degré m'— Ati LA,x — A,zHEA, —0, pour que le produit de deux de ses racines soit égal au pro- duit des deux autres. Désignons les quatre racines par @, b, c, d, leurs produits, deux à deux, étant ab, ac, ad, be, bd, cd, les seules différences susceptibles d’être zéro sont | ab—cd, ac-— bd, ad—bc; d’où résulte l’équation (ab— cd) (ac—bd) (ad— be) = 0, dont il faut exprimer le premier membre en fonction des coeliciens A,, À,, À,, À,. Le développement des produits montre que ce pre- mier membre est identique avec [ abcd — far 5 faisant trois coefliciens égaux à l’unité et le quatrième égal à 3 dans la formule (p), substituant 2 à la place de p dans la formule (x), et remplaçant les sommes de puissances par leurs valeurs en sommes de produits, on trouvera, toutes réductions faites, J de 1. ab?ét = (A,)'A, — (A); ce qui donne pour la relation demandée (A 1)'A = (A,)°. FON Ainsi, toute équation complète du quatrième degré, dans laquelle le carré du troisième coefficient est égal au produit du carré du premier coeflicient par le der- nier, a des racines telles que le produit de deux d’entre elles est égal au produit des deux autres. ExewpLe LIT. On demande une équation dont les racines soient les carrés des racines d'une équation quelconque du troisième degré, T'— A2 +A,z—A,—=0. Désignons par a, b, ce les racines de la proposée; celles de l'équation cherchée seront a, b?, c?; et si nous représentons cette équation par %—A 7 LA /z— A; —=0, le premier coefficient A,’ sera a? + b? + c? ou fa?; le second A,’ sera la somme des produits deux à deux de &, b?, c? ou fa*b?; et enfin le troisième coeflicient A,” devant être égal au produit de toutes les racines, sera a'b?e? — (A,). Nous aurons donc les relations À, = [a EU = [ét » À, — (A,)°. Soit, pour exemple particulier, la proposée ai —72+6—=0, nous ayons ici A,—=0 ,;, A —=—79,A,—=—06. Substituant ces valeurs dans les expressions (a), nous trouverons S,—0 , S,—16 , S,j——18 , S, —98; ce qui nous fait connaître, d’après la formule (+), - J Ab (5:) is) 98. Donc Ainsi l’équation 25 — 142 LL 495 — 56 = 0 a pour racines Les carrés des racines de la proposée, On Tom. FON 161 formerait de la même manière équation aux puissances quelconques des racines de toute équation proposée, quel que soit son degré. Exempze IV. Une équation du troisième degré étant donnée, on demande de construire avec ses coefficiens les coefficiens d'une autre équation, dont les racines soient les carrés des différences des racines de la proposée. Soient a, b, c les trois racines de l'équation ; @— A, + A,%— À, —0, Nous savons (v. Équatiows, n° 33) que l'équation deman- , à nee NEO) en je dée aux carrés des différences sera du degré ae ainsi, nous pourrons la représenter par 3 2 , , T'—A,& +A,%x—A, =0. Observons que si les sommes de puissances des ra- cines de cette dernière étaient connues, il serait facile d’en déduire les valeurs des coefficiens cherchés A, À, A,', à l’aide des relations générales (a), car ces rela- tions donnent pour les valeurs des sommes de produits en sommes de puissances, les expressions... (r) 3A, —S,A,— SA, +5, GA, =S,A, — S,A, +S,A, —$, SA; = SA, — SA, +S,A, — SA, +S,; etc. —tetc. Or, les racines de cette équation devant être les carrés des différences des racines 4, b, e de la proposée, sont représentées par (ab) , (ac) , (b—c. Ainsi, désignant par S,' leur somme, par S,° la somme de leurs carrés, et par S,' celle de leurs cubes, on à S = (a— 0) + (a— 0) + (b— 0° S,' — (a — 0)" + (a—c) + (b—c) S = (ab) + (a —c) + (b— ce). La question se réduit donc à trouver la valeur des quantités S,', S;', S,' en fonctions symétriques des bases a, b, ©, car ces fonctions sont toujours réductibles aux coefficiens donnés A,, A,, A, Une fois les quan- tités S,', S,'; S, connues, les expressions (r) feront trouver Jes coelliciens cherchés À’, A,', A,” 21 162 FON Les développemens des hinomes nous montrent que... (s) S,' 2 fé _— à [' SAR 2 | a — 4 \ ab LG for Sir à [as — 6 fui e 15 fat — 20 fra; [2 et d’après les formules (X) et’(?), nous avons I I Je A fur Safi MESURE for = 55 + Sy En Si» fou == S,.S — S,s de plus fe —S,, [as =}; fa — à Ju - À,. y, CE Substituant ces valeurs dans les expressions (s), elles deviennent (#) S, — 25, — 2À,, S,' = 98, — 4, - 5, in 3(5:); S,— 58, — 65,.5, + 158,.5, — 10(S,)2 Les valeurs de S,, S,, S,, S,, S,, $;, pouvant être considérées comme connues d’après les expressions (a), nous aurons définitivement, en vertu des expres= sions (r).…... (u) A; = S, , AO SAYS; À 2 s } au æ Pal SAS," 3 3% PIE Prenons pour exemple d'application l'équation D — 6% — 7 —0; nous aurons, en éomparant avec la forme générale, D me AU + AT À, = 0, ÀA,=0, À, ——6, AD. Calculant avec ces valeurs et les expressions (a), les FON six premières sommes de puissances, en observant que toutes les sommes de produits A,, À,, A, etc., au- dessus de A, sont nulles, nous trouverons So, S,—12, S,—21, S,—72, S,—210, S,—579. Substituant ces dernières valeurs dans les expres- sions (t), il viendra S, — 36, S,2—= 6485 S 10287; et mettant celles-ci dans les expressions (w), nous obtiendrons définitivement, pour les coefliciens de- mandés, A) =56 , À, =39%4 , À =— 459. L’équation aux carrés des différences de la proposée est donc 2 — 564? + 324% + 459 — 0. 15. La marche que nous venons de suivre peut s'étendre aisément aux équations de tous les degrés; mais comme les calculs deviennent impraticables, par leur excessive longueur, dès le cinquième degré, nous nous contenterons d'indiquer cette extension pour les équations du quatrième degré. Soit l’équation générale du quatrième degré dt — À, 2 LA, —A,x—+A,—=o. L’équation aux carrés des différences de ses racines de- La A , 4-9 5 vant être du degré =- —6, nous lui donnerons la forme D — A2 HA x — A, gt RAT — A x HA, —0. En développant, comme nous l'avons fait ci-dessus, les sommes des puissances des racines de cette équation, on découvre aisément la composition suivante : S, = 3 | & — » fa, $,' = 5 fa = sf w6 us 6 fa, S,=53|a — 6|a‘b +5 fa — 20 fa, S, = J a — sfr +8 fa = 56 fast + | nor S— 5 [a 10 fa +45 fat — 120 fard + + so av — 252 fa, SN sf 12 fa +-66 ange [a+ + 495 [ ab pos [a+ 004 J a°bf, FOR Les forthules (4) ét (?) donnent l'évaluation de toutes les fonctions symétriques à deux Exposans qui entrent dans ces expressions; ainsi On pourra toujours trouver les valeurs numériques des sommes de puissances S,', S,', ète., et l’on passera de ces sommes aux coefli= ciens A,', À, , etc., au moyen des expressions (r). Les calculs sont beaucoup moins longs lorsque l’équa- tion, proposée est privée de second terme. Maïs, dans tous les cas, il est toujours plus prompt de résoudre üné équation du quatrième degré par les procédés di- récts que de former son équation aux carrés des diffé rences; de sorte que cette méthode, qui semblait devoir faire disparaître toutes les difficultés de la ré- solution des équations numériques, n’est en réalité d’au- cun secours dans la pratique. (Voyez ci-dessus le mot EQuariox.) FORCE. (Méc.) Cause quelconque qui met ou tend à mettre un corps matériel en mouvement. (Voy. t. IT, page 35.) La nature intime des forces, dont l’aspect des phé- nomènes physiques nous conduit à admettre l’existence, est entièrement inconnue, et il serait impossible de les _ soumettre au calcul si l’on n’établissait des relations mathématiques entre les effets par lesquels elles se ma- nifestent, et si l’on n’étendait ensuite ces relations aux forces elles-mêmes en les supposant proportionnelles à leurs effets. C’est de cette manière qu’on nomme forces égales, par exemple, deux forces capables de produire le même effet, et, par conséquent, de se détruire mutuel- lement ou de se faire équilibre lorsqu'elles se trouvent appliquées en sens opposé l’une de l’autre, à un même point matériel , quels que soient d’ailleurs leurs carac- tères distinctifs. Il existe certainement des différences essentielles très-frappantes entre la force de la gravité, la force élastique de la vapeur d’eau, et les efforts spon- Manés des hommes et des animaux; mais il n’est pas moins yrai que, sans qu'il soit nécessaire de remonter à leurs causes premières, les phénomènes qui résultent FE concours de ces forces permettent de comparer les intensités de leurs actions, de les représenter par des nombres ou par des lignes, et de les subordonner ainsi aux lois générales des quantités. Nous avons fait connaître dans nos deux premiers volumes les dénominations particulières consacrées par l'usage pour désigner les diverses espèces de forces; ici nous exposerons plus particulièrement ce qui concerne leur mesure. hi% L'effet d'une force quelconque, qui produit un mouvement, étant d'animer une certaine masse d’une certaine vitesse, les grandeurs respectives de cette masse et de cette vitesse entrent nécessairement comme termes de comparaison dans l'évaluation numérique de FOR 163 l'effet ou dé la force qu'il représente ; mais il y a deux cas différens à considérer : celui d’une vitesse constante et éelui d’une vitesse variable. Dans le premier cas, la force est une de celles qu'on nomme ins{antanées, et qui abandonnent le mobile à lui-même après lui avoir -donnié une seule impulsion, en vertu de laquelle il par- court des espaces égaux en temps égaux. Dans le second cas, la force appartient à la classe de celles dites accé- lératrices, et qui s’attachent pour ainsi dire au mobile, lui communiquent à chaque instant une nouvelle im pulsion qui fait varier la vitesse acquise par les impul- sions précédentes. Occupons-nous d’abord des forces instantanées. 2. Désignons par f et f deux forces telles qu’étant appliquées successivement à un même point matériel, la première lui communique une vitesse uniforme v;, et la seconde une vitesse uniforme v'; il est évident que les elfets de ces deux forces ne diffèrent que par les vi- tesses qu’elles produisent, car toutes les autres circon- stances sont les mêmes. Ainsi, nous pourrons dire que la première force est double, triple ou quadruple de la seconde, si la vitesse est double, triple ou quadruple de la vitesse v’, et nous aurons, en général, ES pe Si le point matériel que nous avons supposé isolé et libre était lié d’une manière inébranlable à d’autres points qu’il entraîne avec lui dans son mouvement, l'ensemble de ces points pourrait représenter la masse d'un corps solide quelconque, et comme alors tous les points du système se mouvraient dans une mème di- rection et avec une même vitesse, les effets des deux forces ne différeraient encore que par les vitesses ; de sorte que nous pouvons établir comme lun des prin- cipes fondamentaux de la mesure des forces : Les intensités de deux forces sont entre elles comme les vitesses qu’elles sont capables de commun iquer à un même mobile. 3. Pour comparer maintenant les forces qui agissent sur des mobiles différens, observons que ; lorsqu'une masse se meut librement par l’action d’une force instan- tanée, et que tous ses points matériels sont animés d’une même vitesse, l'effet produit doit naturellement se me- surer par le nombre des points matériels mis en mou- vement et par la vitesse qui leur a été communiquée. Supposons, par exemple; qu'un corps composé de m molécules élémentaires ou dem” points matériels reçcoive d’une force f une vitesse de 5 mètres par seconde, tandis qu'un autre COrps composé de 2m molécules recoit la même vitesse d'une autre force f'; l'effet de celte dernière sera évidemment le double de celui de la pre- mière, car la force f” a mis en mouvement deux fois plus de molécules que la force f et avec la même vi- 164 FOR tesse. En général, l’effet de la force f' sera n fois plus grand que l'effet de la force f, si le corps qu’elle meut avec une vitesse de 5 mètres par seconde est composé de nm molécules; et comme cette relation ne change pas, quelle que soit la vitesse, pourvu qu’elle soit la même dans les deux mobiles m, nm, nous avons pour toute vitesse commune V ff —=m: nm. Mais les nombres # et #m des molécules élémentaires, Où points matériels des deux mobiles, ne sont autre chose que les masses de ces mobiles; ainsi, représen- tant généralement les masses par M et M’, nous aurons encore f:f =M:M', c’est-à-dire que deux forces qui communiquent à deux mobiles une méme vitesse sont entre elles comme les masses de ces mobiles. Il suffit de combiner ce principe avec le précédent pour conclure que les intensités des deux forces sont dans le rapport composé des masses et des vitesses des Corps qu'elles font mouvoir. En effet, soit f une troisième force qui, appliquée à la masse M', lui communique une vitesse V', différente de la vitesse V, que commu- nique à cette même masse la force f', nous aurons, d'après Le premier principe, PET VV Multipliant cette proportion et la proportion précédente PE MEIM'; terme par terme, et retranchant le facteur cammun f', il viendra f:l'=MV:Mv'; ce qui signifie que les forces qui meuvent des mobiles dif- férens avec des vitesses différentes, sont entre elles comme les produits des masses de ces mobiles Par leurs vitesses respectives. 4- Cette proposition conduit directement à l’évalua. - tion des forces instantanées, car si nous prenons pouc unité de force celle qui communique l'unité de vitesse : à l’unilé de masse, c’est-à-dire si nous faisons f* ‘ ’ LE M'= 1, V'= 1, nous aurons f—=MY. ss 2e L'intensité d’une force instantanée est donc équiva= lente au produit de la masse du corps qu’elle meut par Sa vitesse, où du moins Peut toujours être représentée par ce produit. s FOR Le produit de la masse d’un corps par sa vitesse ac- tuelle se nomme en général la quantité de mouvement de ce corps. (Voy. ce mot.) 5. Toutes les considérations précédentes peuvent s'appliquer, avec quelques modifications, au cas des vitesses variables, comme nous allons le faire voir. On sait qu’une force accélératrice (voy. AGcÉLÉRÉ, tome I) communique à chaque instant au mobile sur lequel elle agit une nouvelle vitesse qui s'ajoute aux vitesses déjà produites, de sorte que l’expression vifesse du mobile ne doit s'entendre que de la vitesse effective qu'il possède à un instant déterminé deson mouvement. Lorsque la vitesse varie par degrés égaux dans des in- tervalles de temps égaux, la force accélératrice est constante ou agit de la même manière à tous les instans du mouvement; lorsqu’au contraire la vitesse varie par degrés inégaux dans des intervalles de temps égaux, la force accélératrice n’agit pas de la même manière à tous les instans du mouvement; elle reçoit alors l’épi- thète de variée. Si, au lieu d'augmenter continuelle- ment, la vitesse diminuait par degrés égaux ou inégaux, la force serait une force retardatrice constante ou variée. Les forces variées d’une manière quelconque étant toujours comparables entre elles et avec une force accé- lératrice constante, prise pour unité, il est essentiel de se former une idée exacte de la mesure des forces con- stantes. Or, l'effet produit par ces dernières étant d’im- primer une même vitesse au mobile à chaque instant du mouvement, cette vitesse représente l'effet de la force, et, par conséquent, son intensité, en vertu du principe de la proportionnalité des effets aux causes. Mais si nous désignons par v la vitesse effective du mobile après un intervalle de temps £ écoulé depuis l'instant où la force a commencé d’agir, cette vitesse v contiendra autant de fois la vitesse constante qui donne la mesure de la force accélératrice, que l'intervalle de _ () temps # contiendra d'unités detemps ; 7 Sera donc l’ex- pression de la vitesse constante, et représentera con- séquemment la force accélératrice. ; C’est ordinairement à la force accélératrice constante de la gravité qu'on compare toutes les autres forces variées ; l'expérience ayant fait connaître qu’à la lati- tude de Paris et au niveau de la mer la gravité imprime aux corps, dans chaque seconde de leur chute libre, une vitesse de 9,808799 mètres ; nous ayons pour cette force : — 9°,808795 ; ou 4 — 9",808795, parce qu'on est convenu de repré- senter la force de la gravité par la lettre g. G. La théorie du mouyement uniformément accéléré FOR fait connaître toutes les circonstances de la chute libre des corps; on sait qu’en désignant par À l’espace par- couru, où la hauteur dont un corps est tombé dans un intervalle de temps désigné par t, et par v la vitesse acquise à l’expiration de ce temps #, on a la relation générale = 2JhS dont l’usage est si fréquent dans les questions de méca- nique. Nous ferons observer, au sujet de cette relation, que dans la démonstration que nous en avons donnée, tome I, page 18, nous avons représenté par 9 l’espace que les corps pesans décrivent dans la première seconde de leur chute libre, où 4",9045975; ce qui donne 2g pour l’expression de la force de gravité. On devra donc remplacer partout, dans nos deux premiers volumes, 24 par g, si l’on veut donner à cette lettre la significa- tion qu’elle a dans ce supplément et qui est généralement adoptée. 7. L'action des forces accélératrices constantes ne peut être comparée à celle des forces instantanées qu’en remontant aux élémens indéfiniment petits de l’espace et du temps; car si l’on imagine qu’un mobile, après ayoir reçu une première impulsion d’une force instan- tanée, reçoive, après un temps £, une seconde impul- sion dans le même sens d’une autre force égale à la première, puis après un temps 2{, une troisième im- pulsion, et ainsi de suite, de manière que la vitesse communiquée à cessivement l'origine étant v elle devienne suc- 20 après le temps t, SUR 1. D Co ot NME CIC CIC, on ne pourra évidemment remplacer toutes les forces instantanées par une seule force accélératrice con- Stante qu’en supposant les intervalles de temps égauxt infiniment petits, ainsi que la vitesse v imprimée au commencement de chaque intervalle. Dans cette hypo- thèse, qui conduit d’ailleurs à des résultats rigoureux, si nous désignons par M la masse du mobile, et par dv la vitesse infiniment petite qui lui est communiquée au commencement de chaque intervalle de temps dt inf- niment petit, Mdv exprimera la quantité de mouvement infiniment petite, imprimée en même temps au mobile, et qu’il conservera pendant toute la durée de l’inter- valle dt, pendant laquelle la vitesse do est censée uniforme. fMdv où Mo sera donc la quantité de mouvement que possédera le mobile après le temps fini {, à l'expiration duquel la vitesse effective et finie est v; de sorte que si Ja force accélératrice cessait tout- FOR 165 àä-coup d'agir, à la fin du temps #, la quantité de mou- vement Mv, demeurerait constante , et le mobile se mouvrait comme s’il avait reçu une seule impulsion d’une force instantanée — Mo. 8. Lorsqu'il s’agit de la force de la gravité pour la- . k v quelle on a l’équation fondamentale g — g> où gt=#®, on obtient, en différentiant, gdt = dv, d’où Mgdt — Ma; ce qui donne Mgdt pour la quantité de mouvement qu'acquiert un corps à chaque élément du temps de sa chute libre. Observant que Mg représente le poids de la masse M (voy. Pois), et désignant ce poids par P, on a encore Pdf pour l'expression de cette même quan- tité de mouvement. 9. Les forces accélératrices variées d’une manière quelconque se mesurent encore par leur vitesse; mais il faut observer qu’on entend par la vitesse de ces forces le rapport qui existe entre l'accroissement infiniment petit de vitesse, qui a lieu pendant un intervalle de temps infiniment petit, et cet intervalle lui-même. Voici sur quoi repose cette évaluation. Pendant la durée d’un intervalle de temps infiniment petit, on peut con- sidérer une force variée comme une force constante communiquant au mobile un même accroissement de vitesse à chacun des instans de cette durée, accroisse- ment constant dont l'expression est évidemment - Or, cet accroissement est l’effét de la force, et, par conséquent , la représente; ainsi, désignant par ? une force accélératrice variée, nous avons généralement dv ? = dt 10. Force DE PRESSION. La tendance des corps maté- riels vers le centre de la terre les fait peser sur tous les obstacles qui s’opposent à leur chute; cet effet se nomme une pression, et la force de la gravité qui le produit reçoit alors le nom de force de pression ou de force morte. La force de pression se mesure par le produit Mg dela masse M du corps et de la gravité g; où par le poids du corps. (Voy. Pons.) 11. Force DE PERCUSsIOx. La force en vertu de la- quelle un corps parcourt uniformément un certain es- pace et que nous avons désigné sous le nom de quan- tité de mouvement, prend le nom de force de percussion, au moment où ce corps en choque un autre. La force motrice d’un corps, sa quantité de mouvement et sa force de percussion sont donc trois dénominations dif- férentes d’une même chose, seulement l'expression quantité de mouvement se rapporte plus particulière- ment aux Corps qui se meuvent actuellement > et celle 166 FOR de force de percussion aux corps considérés dans le moment de leur choc. Däns les corps mus d’un mouvement accéléré, la quantité de mouvement augmentant continuellement, l'intensité du choc est d'autant plus grande qu'il a lieu à une plus grande distance de l’origine du mouvement ; c'est ce qui explique les effets prodigieux des petits corps qui tombent de très-haut. Une pierre du poids d’une once, par exemple, tombant de mille mètres, produirait un choc égal à celui d’une pierre du poids de deux livres tombant d’un mètre, si la résistance de l’air ne modifiait les conditions de la chute. Sans cette ré- sistance, les désastres occasionnés par la grêle seraient bien autrement considérables. (Voyez Percuss10x.) 12. DES roncEs Mouvaxres. On désigne spécialement sous le nom de forces mouvantes les forces appliquées à des machines, ou destinées à vaincre des résistances ; de là le nom de moteurs donné aux agens qu'on emploie pour les produire, tels que les animaux, l’eau cou- rante, le vent, la vapeur, les ressorts, etc. La mesure des forces mouvantes est un point très-important de la mécanique pratique. L'effet d’une force mouvante se composé générale- ment d’une pression exercée contre un point, eten vertu de laquelle ce point parcourt un certain espace, pendant que la résistance, qu’on péut considérer comme un poids appliqué à un autre point, décrit un autre espace. L'appareil qui lie les deux points ou transmet l’action de la force à la résistance est ce qu'on nomme üne machine. 13. L’effort exércé par la résistance et que la force houvante doit surmonter peut toujours être comparé à celui qui serait nécessaire pour élever verticalement un poids à une certaine hauteur; car, d’après l’obser- vation de M. Navier, il est toujours possible de sup- primer la résistance et d’attacher dans sa direction, au point où elle agissait , une corde passant sur une poulie de renvoi, à l'extrémité de laquelle on Suspendrait un poids égal à l'effort ou pression que cette résis- tance exerçait. Rien ne serait changé aux conditions du mouvernent de la machine, qui resterait exac- tement le même, et dont l'effet serait seulement trans- formé en l'élévation du poids. Et pendant le temps que cette machine aurait employé à exécuter un certain Ouvrage donné, un poids égal à l’elfort de la résistance se trouvera élevé verticalement d’une hauteur égale à l’espace parcouru pendant ce même temps et dans le sens de la résistance par son point d'application : l'éléva- tion de ce poids représentera donc le travail de la ma- chine, et une machine sera censée faire d'autant plus d'ouvrage qu'elle pourra élever ainsi un poids plus grand à une hauteur plus grande. (Navier, Notes sur Bétidor.) à FOR Mais l'effet du moteur sur la machine peut être éga- lement considéré comme l’élévation d’un poids à une certaine hauteur, puisqu'on peut, de la même manière, remplacer le moteur par un poids égal à sa pression, attaché à l’extrémité d’une corde qui passe sur une poulie de renvoi, et dont l’autre extrémité serait atta- chée au point d'application du moteur; la descente du poids remplacera exactement l’action du moteur; et comme un poids qui descend est capable de faire mon- ter un poids égal à la hauteur dont il est descendu, l'effet du moteur; pendant un temps donné, sera représenté par un poids, égal à la pression, élevé à une hauteur égale à l’espace parcouru, dans le sens de cette pression, par son point d'application. Les effets du moteur et de la résistance se trouvent ainsi représentés de la même manière, ce qui donne le moyen de les comparer et de déterminer les conditions d'équilibre d’une machine quelconque. 14. Tout se réduit donc à évaluer numériquement l'intensité de la force capable d’élever un certain poids à une certaine hauteur dans un temps donné. Or, si nous désignons par f et f les forces capables d'élever les poids P et P' dans un même temps T à une même hauteur H, nous aurons, en partant toujours du prin- cipe que l'intensité d’une force est proportionnelle à son effet, Loose Rp 1e : P’. Par la même raison, si f” désigne une troisième force capable d'élever le poids P' à la hauteur H° dans le temps T, nous aurons aussi 2.1 1 le —Hlé comme nous aurons encore ARE LE dE ne si f'' est une quatrième force capable d'élever le poids P' à la hauteur H° dans un temps T. 0 Maultipliant ces trois proportions terme par terme, ét retranchant les facteurs communs du premier raäp- pott ; il viendra fifi = PER: D 'HE/s c’est-à-dire que deux forces mouvyantes sont entre elles comme les produits des poids qu’elles élèvent par les hauteurs et par les temps. Ceci posé, si nous prenons pour unité de ces forces celle qui élève Punüté de poids à l'unité de hauteur dans l'unité de temps ; nous aurons, en posant f'=1,P =1, =, Ti, f=PBT. FOR Le produit PHT représentera done l’action de la force dans l'intervalle deftemps T, er, par conséquent, PH son action dans Punité de temps. Il en résulte la proposi- tion suivante : L'intensité d'une force mouvante est équivalente au produit du poids qu'elle peut élever par la hauteur à la- quelle elle l'élève, dans l'unité de temps. 15. Le produit PH a reçu diverses dénominations. Smeaton lui avait donné le nom de puissance méca- nique; Carnot, celui de moment d'activité; Monge, celui d’effét dynamique; mais on le nomme plus géné- ralement, d’après Coulomb, quantité d'action. En adoptant pour unités de poids et de hauteur le kilo- gramme et le mètre, P représente un nombre de kilo- grammes, et H un nombre de mètres, et on donne même souvent à ces lettres les caractéristiques Æ et m, et à leur produit la caractéristique Æm. (Voy. DYNAMIQUE et Errer.) Nous verrons ailleurs comment on applique cette évaluation des forces au calcul de l'effet des ma- chines. ( Voy. Macmiwe.) 16. Les forces mouvyantes peuvent encore être repré- sentées par le produit d’une masse et du carré d’une vitesse, produit qu'on est convenu de nommer une force vive, abstraction faite de toute notion métaphy- sique. Voici le fait: si une force mouyante, au lieu d'exercer une pression P contre un point résistant, qui parcourt un espace H en yertu de cette pression, avait agi sur une masse #, cédant librement à son ac- tion, la masse m, après avoir parcouru l’espace H, aurait acquis une certaine witesse v et, par conséquent, une certaine force vive mv?; c’est done absolument la même chose, pourla force, de consommer une quan- tité d'action PH sur une machine, ou d'imprimer une force vive mv? à une masse libre m; et il est évident qu'on peut indifféremment représenter l'intensité de son action par l’une ou l'autre des quantités PH, mv°. Or, pour passer de l'une de ces quantités à l’autre, re- présentons par M la masse du poids P, nous aurons, g désignant taujours la farce de la gravité, P — Mg, et par suite, PH = MgH. Mais, V étant Ja vitesse qu’acquerrait la masse Mi en tombant librement de la hauteur H, nous ayons, d'après la relation connue (6), ainsi FOR 167 Le produit MV? est donc numériquement égal au double du produit PH, et il est prouyé qu’une quantité d'action peut toujours se transformer en une force vive, c’est à-dire en un produit d’une masse par le carré d’une vitesse. La considération des forces vives étant d’une haute importance dans toutes les questions relatives aux ma- chines et aux moteurs, nous allons présenter les élé- mens de leur théorie. 17. Des FORGES vives. Sans revenir ici sur la déno- mination de force vive donnée au produit d’une masse par le carré d’une vitesse (voy. tome IT, p. 35), nous rappellerons, une fois pour toutes, que la force vive d'un corps en mouvement à un instant quelconque , est représentée par le produit de sa masse et du carré de sa vitesse effective à cet instant. Nous rappellerons également que dans le choc de deux corps parfaitement élastiques, La somme des forces vives est la même avant et après le choc (tome, page 525), mais que dans le choc de deux corps incomplètement élastiques, la perte de forces vives est d'autant plus grande que l’élasticité de ces corps est plus imparfaite. Nous avons démontré cette loi de Carnot pour les corps parfaitement durs. La différence des forces vives, avant et après le choc, est égale à la somme des forces vives qu'auraïent les mo- biles, si, après le choc, les masses se mouvaient avec les vitesses perdues ou gagnées. ( Voy. Communication pu MouyEMEnT. ) Ceci posé, pour faire comprendre ce qu’on nomme, en mécanique, le principe des forces vives , il nous reste à démontrer quelques propositions préliminaires. 18. L'action d’un moteur ou d’une force-mouyante consiste uniquement dans un effort ou pression exercée extérieurement contre la surface du Corps auquel la force est appliquée. Cette pression peut toujours être remplacée par un poids qui donne ainsi sa mesure, et il en résulte que l’effort d’un moteur est toujours com= parable à l’action de la force de la gravité , et peut s’ex- primer de la même manière. Or, si une force mouvante, au lieu d'exercer une pression p sur un obstacle immo= bile, répartissait son action sur toutes les molécules matérielles d’une masse libre », elle lui imprimerait un mouvement uniformément accéléré, de sorte qu’en désignant par y la vitesse acquise par la masse m dans chaque unité de temps, y représenterait la force qui agit sur chaque molécule en particulier, et my la ré- sultante de toutes les forces partielles ou la force:totale qui produit la pression p; les deux quantités p et my ont donc entre elles la même relation que celle qui existe entre le poids d’un corps et le produit de sa masse, par la force de la gravité (voy. Pos); c’est-à- dire qu'on à p = my. Ainsi, toutes les fois qu'on saura 168 FOR qu'une force agissant sur une masse M; qui cède libre- ment à son action, communique à celte masse une vi- tesse y dans chaque unité de temps, on en pourra con- clure que, si cette force était appliquée contre un obstacle immobile, elle exercerait une pression p —my- 19. Supposons maintenant qu'un point matériel soit soumis à l’action de plusieurs forces accélératrices agis- sant dans des directions différentes et qui lui font décrire une certaine courbe dans l’espace. En rappor- tant cette courbe à trois axes rectangulaires, nous pourrons décomposer chaque force en trois autres res- pectivement parallèles aux axes, et, Comme les com- posantes parallèles à un même axe s'ajoutent entre elles, nous n’aurons plus à considérer que trois forces. Nom- mons y la somme des vitesses que les composantes parallèles à l’axe des æ peuvent imprimer dans l'unité de temps, y la même somme pour les composantes parallèles à l'axe des y, et y la même somme pour les composantes parallèles à l'axe des x. Ces trois quantités représenteront les trois forces variées auxquelles se ré- duisent toutes les forces du système. Les coordon- nées æ, y, # représentant les espaces que le mobile parcourt dans le sens des trois axes, nous aurons, d'après les lois du mouvement varié (voy. tome E, page 20) .….(1) Les vitesses du mobile, dans le sens des trois axes, seront respectivement de LR qe et, si nous repré- dt” dt” dt° sentons par v leur résultante ou la vitesse du mobile sur le point de la courbe dont les coordonnées sont æ, y, z, nous aurons la relation connue (voy. RésuL- TANTE) se (2) v=V res a Multiplions respectivement les trois équations (1) par les quantités dæ, dy, dz, et formons leur somme, il viendra SAR CITE TT = ydx + PAU] +- y dr à ce qui uous donnera, en intégrant, dx? ? + dr? H , ! En + dj + dé — J (ydæ y dy + " dx) - const. 2df ou , d’après l'expression (2), = 2 [de LL y'dy + y'dz) + const. FOR Pour déteriner la constante, observons que la quan- tité sans le signe f était nulle lorsque les forces 7, 15% ont commencé à agir; de sorte qu’en désignant par v la vitesse qu'avait le corps à cet instant, et multipliant les deux membres par la masse m du point matériel, nous aurons définitivement .….(3) L Mo? — mo? = 2 J (mydæ + my dy + my'dz) équation dont le premier membre représente l’accrois- sement de force vive que le mobile a éprouvé depuis l'instant où les forces ont commencé à agir sur lui, ct dont le second représente le double de la somme des quantités d’action imprimées par ces formes au mobile dans le même temps. En effet, les quantités m7, My mJ" expriment les pressions que les forces agissant sur le corps, dans le sens de chaque axe, exercent sur lui (18), et par conséquent les quantités mydx, my dy, my dz sont les produits des pressions par l'élément de l’espace que le corps parcourt, suivant leurs directions respec- tives : le second membre de l'équation (3) est donc le double de la somme des produits semblables, prise depuis l'instant où les forces ont commencé à agir; mais le produit de la pression exercée contre un Corps par l’espace que ce corps a parcouru dans la direction de cette pression est la quantité d'action (12) dé- veloppée par la force; donc, 1° La force vive acquise pendant un certain temps par un corps qui se meut par l'action de plusieurs forces quelconques est toujours numériquement égale au double des quantités d'action que ces forces lui ont imprimées pendant le même temps, en prenant négativement les quantités d'action quand les espaces parcourus sont en sens contraire de l'action des forces. o La force vive: acquise par de corps à un instant donné, et, par conséquent, lavaleur de sa vitesse, dépend uniquement de la grandeur des forces qui ont agi sur lui et de l'espace qu'il a parcouru suivant la direction de chacune de ces forces, et non point de la figure de la courbe qu'il a décrite de la manière dont sa vitesse a variée ni de la durée de son mouvement. Cette importante proposition est connue sous le nom de principe de la conservation des forces vives. On l’é- tend facilement au cas général d’un système de points matériels liés entre eux soit d’une manière inébranlable pour former un seul corps solide , soit assujettis seule- ment par des fils et composant un système susceptible de changer de figure ; son énoncé devient alors : La somme des forces vives acquises par les différens points du système pendant un certain temps est toujours numériquement égale au double de la somme des quantités d'action que les forces agissant sur ces points ont imprt= inées pendant le méme temps. FOR 20. Il résulte immédiatement de ce principe que la force vive du système est indépendante des conditions de la liaison et de la nature des lignes décrites par les corps, et peut se calculer uniquement d’après les es- paces que les corps ont parcouru dans le sens de chaque force. On voit encore que si, à un instant quelconque, le système était abandonné à lui-même, et qu'aucune force ne vint agir sur lui, la somme des forces vives qui auraient lieu à cet instant se conserveraient sans altération, quels que fussent les mouvemens que les corps prendraient ensuite les uns par rapport aux au- tres, et les variations que pourraient éprouver leurs vi- tesses. Toutefois, nous devons faire observer que la condition fondamentale du principe est qu'il n’y ait point de changement brusque de vitesse, c’est-à-dire, que les courbes décrites par les points soient continues, et que les vitesses de ces points ne varient dans chaque élément de temps que d’une quantité infiniment petite. Tout changement brusque entraîne une perte de force vive qui fait l’objet du principe rappelé ci-dessus (17). 21. Dans l'application de la théorie des forces vives aux machines, on considère chaque moteur comme renfermant une quantité déterminée de force vive qu'il peut transmettre, à l’aide d’une machine, à une résis- tance quelconque ; le calcul de la machine se réduit ainsi à la détermination du rapport entre la force vive em- ployée et la force vive communiquée. Pour les machines mues par des fluides, ce rapport dépend du principe suivant, que nous pouvons nous contenter de poser : La force vive communiquée à la résistance est égale à celle que possédait le moteur, diminuée, et des forces vives perdues dans les changemens brusques de vitesse, et de celles que le moteur conserve après avoir exercé son action. 29. Force D'INERTIE. L'inertie de la matière (voy. t. II, p. 249) est la propriété qu’a chaque corps de persévé- rer dans son état de repos ou de mouvement. La force d'inertie est la résistance qu’un corps oppose à son changement d'état, ou la réaction qu’il exerce sur le système des autres corps qui viennent modifier cet état. On mesure la force d'inertie d’un mobile par la quan- tité de mouvement qu'il imprime à tout autre corps dont le choc le fait passer du repos au mouvement ou du mouyement au repos, ou enfin d’un mouvement à un autre mouvement : cette quantité de mouvement étant, d’après la loi d’antagonisme (tome IL, page 249), une force égale et opposée à celle qui change l’état primitif du mobile. Si l’on décompose donc la vitesse effective du mobile, avant le choc, en deux autres, dont l’une est celle qu’il doit prendre après le choc, l’autre, mul- tipliée par la masse de ce mobile, donnera l'expression de sa force d'inertie au moment du choc. (Voy. Carnot, Prine, de l'Equil. et du Mouv.) Tome ax FOR 169 FORCE ÉLASTIQUE DES GAZ. (Phys, Math.) On nomme force élastique d’un gaz l’action qu’il exerce contre tout ce qui s’oppose à l'expansion de ses mo- lécules. Considérons un vase cylindrique fermé, rempli d’un gaz, et placé dans le vide. La force d'expansion des gaz agissant également dans tous les sens, les parois du vase supporteront dans tous leurs points des pressions égales et dirigées du dedans au dehors; si nous suppo- sons qu’une des parois, une des bases du cylindre, par exemple, soit mobile, comme le piston d’un corps de pompe, ce piston sera évidemment projeté au dehors, et le gaz se répandra uniformément dans tout l’espace vide, à moins qu’on n’exerce sur le piston une pression extérieure égale à la pression intérieure due à la force expansive du gaz; cette pression extérieure, égale et opposée à la pression intérieure, donne par conséquent la mesure de la force élastique du gaz. Si, au lieu d’être placé dans le vide, le vase était placé dans l'air at- mosphérique, la pression extérieure à exercer sur le piston pour faire équilibre à l’élasticité du gaz ne serait plus que la différence entre la pression intérieure et la pression de l’atmosphère sur le piston. Dans tous les cas, on voit que la force élastique peut être mesurée par un poids. Imaginons maintenant que la paroi mobile soit un véritable piston capable de monter et de descendre dans le cylindre sans livrer aucun passage au gaz enfermé, et qu’on exerce sur ce piston des pressions extérieures de plus en plus fortes. Le gaz occupera successivement, par l’effet de ces pressions, des espaces de plus en plus petits ; mais quelle que soit la grandeur de chaque pres- sion, tant qu’elle demeurera constante, le gaz occupera un même espace, et, par conséquent, développera une force élastique égale à la pression. Comme aucune pres- sion extérieure, même en la supposant infiniment grande, ne serait capable de faire descendre le piston jusqu'au fond du cylindre, car il faudrait pour cet effet que le gaz fût anéanti, il en résulte que les gaz ont une force élastique indéfiniment croissante, par laquelle ils peuvent résister aux pressions qu'on exerce sur eux en se réduisant à des volumes de plus en plus petits. Les physiciens emploient, pour mesurer la force élastique des gaz, un instrument nommé #nanomèêtre ; c'est une espèce de baromètre dont la branche ouverte communique avec le vase fermé qui contient le gaz; la hauteur de la colonne de mercure, dans la branche fermée et vide d'air, indique la pression du gaz, comme cette hauteur indique la pression atmosphérique dans un baromètre ordinaire. Pour ramener la mesure à un poids, il suffit de calculer Le poids de la colonne de mercure qui a pour hauteur la diférence des niveaux du mercure dans les deux branches de l'instrument. Si, 22 170 FOR par exemple; la section du tube manométrique est d’un centimètre carré, et que la différence des niveaux soit de 80 centimètres, la pression exercée par le gaz sur un centimètre carré de surface sera équivalente à un poids de 1',08687, parce qu’un cylindre de mercure dont la base est un centimètre carré et la hauteur 80 cen- timètres pèse 1,08687 kilogramme: IL est plus simple de ramener les pressions à l’unité de surface ou au mètre carré. Dans le cas précédent, la pression étant de 1*,08687 par centimètre carré sera de 10868/,7 par mètre carré, et ce sera la même chose de dire que la pression du gaz est de 10868°,7 par unité de surface, ou qu’elle correspond à une colonne de mercure de 0",80. L'évaluation des pressions en colonnes de mercure donne le moyen de les comparer à la pression atmo- sphérique, qui sert ordinairement d'unité pour mesu- rer les grandes pressions, et dont la valeur moyenne est représentée par une colonne de mercure de 0",76 de hauteur, Ainsi, lorsque la force élastique d’un gaz fait équilibre à une colonne de mercure de 0",76;, on dit qu’elle est équivalente à wne atmosphère; elle serait équivalente à deux atmosphères si la colonne de mercure était 1,52, et ainsi de suite. Pour rendre toutes ces mesures exactement correspondantes, il est essentiel de ramener les longueurs des colonnes de mercure à ce qu’elles seraient si elles avaient toutes la température de la glace fondante, qui est celle où la presssion moyenne de l’atmosphère, à la surface de la mer, est de 0",76; comme il est important ; aussi, d'employer, pour les conversions en poids; le poids du mercure à zéro degré de température, En tenant compte de toutes ces circonstances ; si nous désignons par là hauteur de la colonne de mercure qui mesure la force élastique d’un gaz, nous pourrons représenter cette force par les trois quantités h, 15598, ns La première est simplement la colonne de mercure; la seconde est la pression en kilogrammes sur l’unité de surface, parce que le poids du mètre cube de mercure est de 135598 kilogrammes, et la troisième est un nombre d’atmosphères. Soit, par exemple, k — 1,14; on pourra dire indifféremment que la pression du gaz est 1°,14, où qu'elle est de 15598 X 1,14 — 15501%,52 a 1 par unité de surface, ou enfin qu’elle est de 1 — at- 2 mosphères. La force élastique des gaz varie avec leur tempérä= ture. Les observations ont fait connaître qu'un même poids de gaz, soumis 4 une pression constante ; se dilaté FOR à mesure que sa température s'élève, et que cette di- . à 1 latation, la même pour tous les gaz; est de 267 ou de 0,00375 de leur volume à o° pour chaque degré cen- tigrade d’accroissement de température. On sait en outre que la loi de Mariotte (voy. tome I, page 55) s'applique à tous les gaz simples, c’est-à-dire que lorsque la température d'un même poids de gaz de- meure constante, les volumes qu'il prend, par l'effet de diverses pressions, sont en raison inverse de ces pressions, et que les densités sont en raison directe des pressions ow des forces élastiques correspondantes. Ces deux lois qui subsistent ensemble, du moins dans les limites des expériences faites jusqu’à ce jour, vont nous donner les moyens de déterminer les rela- tions numériques qui existent entre le volume, la tem- pérature et la force élastique d’une même quantité en poids d’un gaz quelconque. Nommons A le volume d’un gaz à la température de o° et sous la pression »; A’ ce que devient ce vo- lume à la température de p degrés et sous la même pression ; et B le volume du gaz à la température de p degrés et sous la pression H. Nous avons, d’après la loi de la dilatation des gaz, (Gi)... À'= À (1 + 0,00175p); et, d’après la loi de Mariotte ; B:A —=k:H; 6)... B= = A”. Substituant dans cette dernière expression la valeur de A’ donnée par la première, nous obtiendrons la re- lation générale entre les cinq quantités À, B, k, H,p, kh GE H (140,00375 p) À, J au moyen de laquelle on pourra calculer l’une quel- conique de ces quantités lorsque les autres seront données. Lorsqu'on connaît la force élastique d'un poids de gaz à la température 0°; il est facile de trouver celle qu’il acquiert à une température quelconque, son vo- luine restant le même. En effet, dégageant H de l’équa- tion (3) et faisant AB ; il vient H— h (1 + 0,00375 ph. Soit, par exemple, p — 100°, on a. H == h (13395) FOR c’est-à-dire que la force élastique d’un gaz quelconque croît dans le rapport de 1 à 1,375 lorsque sa tempéra- ture s’élève de 0° à 100° sans qu’il change de volume. Les expressions précédentes nous conduisent encore à la détermination du poids de l’unité de volume d’un gaz dans les diverses circonstances qui font varier sa densité. Désignons par P le poids de cette unité de volume lorsque le volume est A, c’est-à-dire, lorsque la quantité de gaz est soumise à la pression À, et que sa température est 0°, et par Q le poids de l’unité de vo- lume de la même quantité de gaz à la température p de- grés et sous la pression H, ou lorsque son volume est B. Dans le premier cas, le poids total du gaz sera exprimé par AP, et dans le second par BQ; mais le poids total est supposé inyariable, ainsi AP BQ; ou A GERS, Prenant la valeur du rapport = dans la relation (3), et la substituant dans cette dernière égalité, nous aurons pe P H NET TAUS Pour montrer l'application de cette formule, propo- sons-nous de déterminer le poids d’un mêtre cube de gaz hydrogène à la température de 100° centigrades, et sous la pression de 0",80. Sachant que le poids du mètre cube d'hydrogène, à la température o° et sous la pression moyenne, est de 89,4, nous ferons P— 89,4 ; h— 0",76; et comme nous avons, d’après la question, H — 0",80, et p— 100, la formule nous donnera le poids demandé est donc à peu près de 68 grammes et demi. Voici la table des poids d’un litre des principaux gaz, d’après les expériences les plus exactes. Table des poids d'un litre de gaz à o°, et sous la pression de 0",76. Nom des gaz, Poids en grymmes. Air atmosphérique. .,, . , , ,,..,. 1,2901 Gaz hydriodique. . . .. ..., ., .., 5,719 =? fluossilicique.". NOEL 416425 — chloro-carbonique., , ,,, ,,, . 4,456 171 Noms des gaz, Poidsen grammes. Chlore- CA ce nr dos Gaz euchlorine.. M ete CIM; 008: — fluo-borique. .. . 4 . . . . . . . . 3,0800 — sulfureux. .. . . . bide Sec + . '2,8489 CyYanrene MNT Re re ete en DTA 0 PrOtO VAE d'AZO TÉL Me be elle semence ne 1,9752 ACIde CarDonIque- nie - ee ete se 139800 Gaz chlarhydrique. . . . . . - . . . . « 1,620ù — sulfhydrique.. . + ++ + + ++ 1,5475 3 OxyLÈNE neo noetais one elbhels susicds4 3 Deutoxyde d'azote. . . , . . . . . . . . 1,5495 Gav'oléfant-2:0.2049 OU MORIN MNT 12702 A OtE RER ARNO) HE SPORE 09 0678 Gaz oxyde de carbone. . . . . . . . .. 1,2451 Gaz ammoniaque. « . + « : « » + =.» + 057792 — hydrogène carhoné. . « . . ... « . 0,7270 Hydrogène. . «er seu: La force élastique des vapeurs n’est pas, comme celle des gaz permanens, susceptible d’un accroissement in- défini; car, lorsqu'on comprime une vapeur, il arrive toujours un point où la vapeur se condense et repasse à l'état liquide : sa force d'expansion n'étant plus sufi- sante pour faire équilibre à la pression; mais, hors de ce point de condensation, les vapeurs isolées se com- portent exactement comme les gaz, et on peut leur appliquerles lois précédentes. Il est probable que, si l’on pouvait produire des pressions suffisantes, tous les gaz se liquifieraient; c’est du moins ce qui a été fait pour plusieurs gaz considérés jadis comme permanens, et nous devons en conclure que la loi de Mariotte et celle de la dilatation des gaz ne s’étendent pas généralement à toute température et à toute pression. La force élastique des vapeurs se nomme plus parti- culièrement tension, et on désigne sous le nom de fen- sion maæimum celle qui fait équilibre à la pression au moment où la vapeur est contrainte de repasser à Pétat liquide. Dalton, à qui on doit à peu près tout ce qui est connu sur la théorie des vapeurs, a reconnu : 1° Qu'un liquide vaporisable, mis en contact avec un espace vide, émet instantanément toute la vapueur qu'il pont former ; 2° Que la quantité de vapeur produite est proportion- nelle à l'étendue de l’espace vide; 5° Que sa force élastique est indépendante de cette étendue, c’est-à-dire qu’elle a une valeur déterminée pour chaque température , laquelle ne varie point lors même que l'étendue de l’espace vide varie; 4" Qu'en augmentant l’espace dans lequel Ia vapeur 172 FOR se forme, il s’en émet une plus grande quantité, s’il y a excès de liquide; 5° Enfin, que si tout le liquide ‘est vaporisé, la va- peur se dilate comme un gaz. Dans ce dernier cas, si l’espace diminue ou si la tem- pérature baisse, une portion de la vapeur repasse à l'état liquide, de manière que la partie restant à l’état gazeux n’a que la tension et la densité qui doivent cor- respondre à la température, d’après ce qui vient d’être dit57 Dalton a reconnu, en outre, que lorsqu'il se trouve une quantité suffisante de liquide, chaque accroissement de température produit une émission de nouvelles va- peurs et que la force élastique de ces vapeurs croit beaucoup plus rapidement que celle des gaz dans les mêmes circonstances. Par exemple, la force élastique dela vapeur d’eau sur un excès de liquide croit dans le rapport de 1 à 150, lorsque la température passe de 0° à 100; tandis que celle des gaz permanens et des vapeurs isolées n’augmente que dans le rapport de 1 à 1,975. C’est cet âcéroissement prodigieux de force élas- tique qui rend la vapeur d’eau le plus précieux et le plus puissant de nos agens mécaniques. 1l y a donc deux cas à considérer pour évaluer la force élastique des vapeurs : celui où elles sont pro- duites sur un excès du liquide vaporisable, et celui où elles sont isolées et soumises à des pressions inférieures à leur tension maximum. Dans ce dernier cas, les va- peurs se comportent comme les gaz permanens, de sorte que tout ce que nous avons dit de ceux-ci leur est ap- plicable. Dans le premier, les vapeurs ne peuvent ni augmenter, ni diminuer de tension par la diminution ou l’augmentation de l’espace qu’elles occupent; mais cette tension varie beaucoup plus rapidement que celle des gaz par les changemens de température. Quant aux lois de la variation des tensions , elles sont encore in- connues. L'emploi de la vapeur d’eau comme moteur devait engager les physiciens à s'occuper de la détermination de sa force élastique à de hautes températures; cepen- dant , jusqu’en 1830, où furent publiées les expériences faites par MM. Arago et Dulong, d’après la demande du gouvernement français, on ne connaissait que des tensions inférieures à huit asmosphères, et encore les résultats obtenus par différens observateurs étaient loin de s’accorder entre eux. MM. Arago et Dulong, à l’aide d'appareils très-ingénieux et en employant un mode d’expérimentation qui ne permet pas de supposer Ja moindre erreur, ont constaté directement les tensions de la vapeur d’eau , depuis sa production à 100° jusqu’à la température de 224°,2 où elle est équivalente à 24 atmosphères, Leurs résultats sont consignés dans le tableau suivant, FOR Table des forces élastiques de la vapeur d'eau et des tem- pératures correspondantes de 1 à 24 atmosphères. Pression Températures comptées Tension de la vapeur. sur en prenant la pression de sur un centimètre carré le thermomètre à mercure. l'atmosplière pour unité. en kilogrammes. 100° 1 ; 1*,033 112 2% 1e 1, 549 121,4 . D 50 2, 066 128,8 . CUP : 2, b82 1395124 3h Start CHAN AICU) 140,6 . Del acie as i0ie VAS ARE hibarnt ce COR 1000, CL dede ETeRN lI ON 153,08. . PT EL da En) 10280 CT RO 5, 681 HD or ob av0 GS LT 6, 198 165,48. où 6, 514 1600 6. Giue Ts 291 169,37. 7e 7» 747 172,1 So. dc 8, 264 1575 2e ee ED boue 9: 297 RORO NE PRIRNRNTUE 10, 330 SOON dés 7010 MU 000 11, 203 10030 te CE ET 00 1007 UOE 13, 429 19710-20102 200,48. T0 UD «€ 15, 499 202:60. ED 9 16, 528 AN malo do D 7 c 17, 501 209,4 « 0 lo dolo à 18, 594 212 100 EU 19 . 19, 027 214,7 20 20, 660 217,2 - o DIN 21, 693 219,0 . 22 22, 726 221,9 + 23 23, 759 DER 24 , 24, 792 La température et la force élastique sont liées, dans les limites de cette table, par la formule f—=(1+o,7155t)}, dans laquelle f désigne la tension exprimée en atmo- sphères, et {la température à partir de 100", et en pre- nant pour unité l'intervalle de 100°. Par exemple, pour connaître la force élastique correspondante à 180°, il faudrait faire t— 0,80. Cette formule s'adapte si bien aux expériences que, quoique sa déduction soit entiè- rement empirique, on croit pouvoir étendre son appli- cation jusqu’à à0 atmosphères, au moins, sans craindre des erreurs trop considérables, Si l’on voulait con- naître, par son moyen, à quelle température la vapeur FOR a une tension de 5o atmosphères, on lui donnerait la forme c’est-à-dire que la température cherchée est de 265°,89. Examinons maintenant comment on peut employer les gaz et les vapeurs en qualité d’agens mécaniques. Une quantité donnée de gaz renfermé dans un vase est un ressort comprimé. En le laissant se dilater et passer de son volume actuel À à un autre volume B, cette dilatation pourra produire une certaine quantité d'action évidemment égale à celle qu'il faudrait em- ployer pour comprimer le gaz du volume B au volume A. Supposons que dans ses variations de volume le gaz conserve toujours la même température, et considérons un volume de gaz contenu dans un cylindre dont la base ait l’unité de surface, et qui soit fermé par un piston contre lequel on exerce toujours une pression capable de faire équilibre à la force élastique du gaz. Nommons À et B les volumes du gaz à deux époques données; æ une valeur intermédiaire quelconque entre A et B; H la hauteur de la colonne de mercure qui fait équilibre à la force élastique du gaz, quand son volume est A; p le poids de l'unité de volume du mercure. Les pressions étant en raison inverse des volumes, lorsque la température est constante, nous aurons, pour la pression exercée contre le piston mobile, lorsque le volume du gaz est æ, Pa À PH =. La quantité d'action pour diminuer ce volume de dx sera donc — pH. - de. A z Prenant l'intégrale de cette quantité, entre les limites æ— À et æ — B, nous obtiendrons, pour la quantité d'action capable de faire passer le volume de la gran- deur B à la grandeur A, l'expression B HA log l o A ? qui représente en mème temps la quantité d'action que le gaz peut développer en se dilatant librement du vo- lume À au volume B. FOR 173 Si le piston supportait sur sa face extérieure une pression constante mesurée par le poids d’une colonne de mercure d’une hauteur —}}, on aurait pour lapres- sion en sus qu'il faudrait exercer contre ce piston, quand le volume du gaz serait æ, eH°. = = ph; la quantité d’action nécessaire pour diminuer le volume de dx deviendrait À (ui »)de Intégrant entre les limites & = A, æ— B, on trouve- rait, pour la quantité d'action développée par le gaz, en se dilatant du volume A au volume B, sous la pres- sion constante ph, uHA . log : — ph (B—A). Ce résultat nous apprend que si, sous la pression À on avait échauffé un volume de gaz À, de manière à lui procurer une force élastique H plus grande que h, et que, maintenant toujours la température au même degré, on laissait dilater ce gaz jusqu’à ce que son vo- lume fût devenu B, la quantité d'action qu'il aurait pu produire serait capable d’élever à un mètre le nombre de kilogrammes qu’on obtiendrait en substituant dans la formule les valeurs numériques représentées par les lettres. L'évaluation des effets des machines à feu est prin- cipalement fondée sur la comparaison entre la quantité de chaleur développée et la quantité d’action obtenue. Connaissant la capacité calorifique d’un gaz (voy. Cn4- LEUR), On peut bien déterminer la quantité de chaleur nécessaire pour élever la température d’un volume constant de ce gaz; mais comme la température des gaz s’abaisse lorsqu'ils se dilatent, il serait nécessaire, lorsque le volume augmente, de fournir de nouvelles quantités de chaleur, et la science ne possède pas encore les moyens d'évaluer exactement soit la quantité de chaleur nécessaire pour maintenir à une même tempé- rature un gaz qui se dilate, soit l’abaissemont de tem- pérature quirésulterait de sa dilatation, si les parois dans lesquels il est contenu ne lui transmettaient point de chaleur. On ne peut donc encore soumettre à un calcul exact les machines dans lesquelles l’agent moteur serait un gaz échaufTe. Conservant les dénominations précédentes, consi- dérons encore le cas où la pression du gaz sur le piston demeure constante, ce qui a lieu lorsqu'une nouvelle quantité de fluide vient à chaque instant compenser la 17% FRA diminution d’élasticité produite par la dilatation, et ce qui est proprement le cas de la vapeur d’eau dans Îles pompes à feu. &H étant toujours la pression intérieure lorsque le volume est A, le sera encore lorsque le vo- lume est B; et, pour diminuer ce volume d’une quan: tité dæ, le piston étant supposé libre de toute pression extérieure, il faudra employer contre ce piston une quantité d’action égale à vHdx. La quantité d'action pour ramener le volume, B au volume A, ou la quantité d'action développée par la vapeur, en passant de À à B, sera donc l'intégrale de eHdæ prise entre les limites æ = À, æ = B, c'est- à-dire EH (B—A). Il est facile de voir que si le piston supportait une pres- sion extérieure constante ph, la quantité d’action de la vapeur serait B(H—4) (BA). Nous examinerons ce qui concerne plus particuliè- rement la vapeur de l’eau au mot Vareun. FRACTIONS CONTINUES. (4lg.) La théorie des fractions continues, considérée sous le point de vue gé- néral indiqué tome I, page 580, et tome IT, page 545, estune partie très-importante de la science des nombres, car on a pu voir, dans les articles cités, que ces fractions constituent un mode universel de génération technique souvent plus simple que les développemens en séries, et toujours préférable sous le rapport de la convergence. Nous allons compléter ici plusieurs points essentiels de cette théorie et examiner ce qu'on nomme les fractions continues périodiques, dont nous n’ayons point parlé dans nos deux premiers volumes, 1. X exprimant une quantité quelconque, la forme la plus générale de sa génération technique en fraction continue est X= a+ a+ b, Dig rss a; etc. b, b, b, dans laquelle les fractions partielles —, —*, —*, etc., Ua 55 Ga008s ont reçu le nom de fractions intégrantes, que nous leur Conserver ons: FRA Si l’on prend successivement la somme de 4, avec une, deux, trois, etc., fractions intégrantes, on obtiendra les réductions consécutives db au th a, a TO db — dada, baba, ab (42 aa, —+-b, 2 * 2 an, anna the ban, +b,a bb, ds ba; ba $ etc. = etc., auxquelles on peut donner les formes suivantes, plus propres à rendre sensible la construction du numéra- teur et du dénominateur de chaque somme, au moyen des numérateurs et des dénominateurs des sommes pré- cédentes ; did + D Ur a (ae +) + ba 4 + b, 5 Formant donc deux suites de quantités P,, P,, P,, etc. Q,, Q,, Q,; d’après la loi très-simple de con- struction .... (a) Pi — "04 Pi al bi P, = a P,+b, P, P, = LA P,+0b,P, P,—al,+0,P;; Q=1 Q=4aQ Q=a Q+biQ Q,—=a, Q,+t,Q Qu Q+bQ; etc. —1elc. etc. —etc. Pop Pop Pons Qu Gp Qui bp Qu, on aura évidemment à =» 0 P b = af | 1 1 P, b eh LE eu > @ saubsl 1 2 etc. —=1elc FRA a grain Pre Eu + ND que En général, -# &éra la valeur donnée par les u pre- EH mières fractions intégrantes, ou la valeur de la fraction continue en ne tenant pas compte de tout ce qui suit le dénominateur @,. Or, les quantités successives Fe > ñ ? Q, GP ü nous nommerons fractions principales, sont alternati- vement plus petites et plus grandes que la valeur to- tale X de la fraction continue, et il est essentiel, avant , eic., que tout, de pouvoir déterminer le degré d’approximation qu’on obtient lorsqu'on choisit une quelconque de ces fractions pour valeur approchée de X. 2. Si nous prenons la différence de chaque fraction principale avec celle qui la suit immédiatement, nous trouyerons Po = Pi Po a Pi O Q Q QU ” RER Q:P:0, Q, Q, Q,Q, és 1 Ph — P,Q = 7 mt) 3_X2 Q; Q, Q,Q, à etc. — etc., et, en général, Pons Pa Pot Qu — Po Qui Qu Qi Ces différences peuvent servir de limites pour ap- précier le degré d’approximation de chaque fraction Hé car la valeur totale X étant comprise entre , On a nécessairement M ta Puy ul Py fre: Qui Q: Qu j Pur Qu l'erreur en plus ou en moins sera plus petite que Ainsi, en prenant pour valeur approchée de X, Pet Qu Pa Que , Qui Qu 5. Les numérateurs de la suite des différences des fractions principales consécutives ont entre eux des re= lations qu’il est nécessaire de connaître. Considérons les deux différences successives Pur _ P,_ _ Pr Qu 2 Qui — — Pys Qu, Qu2 Gen Que Qui Pons _ Pe = Puni Qu — Pa Qu Qs Qu QE ? FRA 175 et observons qu’on a; d’après la loi (a) de construction, Po = du Pui + bai Pos, Qu = du Qu bu Qu Si nous multiplions la première de ces égalités par Qu, et la seconde par P,;, il viendra Pa Qui = dp Pas Qu + bus Po2 Qui Par Qu = ap Pys Qui bai Pas Que, d’où, en retranchant la première égalité de la seconde, Pa Qu ee Py Qui == bis [r. Qu-2— Po Qu] , ce qu'on peut mettre sous la forme Pas Qu —Py Qui — bp [re PQ] . Il résulte de cette expression que le numérateur d’une différence quelconque est égal au numérateur de la différence précédente pris avec un signe contraire et multiplié par le numérateur de la dernière fonction in- tégrante employée. En désignant par D, le numérateur d’une différence, nous avons donc la relation générale Du =— bu Du s et, par suite, les égalités Dani =— bp Duo) Das —=— dus Du. D,—=— 0, D,, D,=—0,D,, dont la dernière se réduit à D,——0, X —b,, à cause de D, — pe Q, — P,Q,=a,a,— da, a, —b,. Substituant la valeur de D, dans celle de D, , puis celle de D, dans celle de D, , et ainsi de suite, nous obtien- drons pour la construction absolue de D, l'expression [es De=(—1}". DD DT on bu; ce qui nous donne, pour la différence générale,.…..(b) Rss —@ EC de bons Lorsque tous les numérateurs des fractions intégrantes 176 FRA sont égaux entre eux, cette différence générale est sim- plement, b désignant le numérateur commun ;.... (6) fol (— 1) . DO . En faisant b— 1, ce qui est proprement le cas des fractions continues numériques, on obtient pour lex- pression générale de la différence entre deux fractions principales consécutives ….(d) 2 1 Ga) "Dia 0% comme nous l'avons démontré, tome Ï, page 377. 4. Ces relations générales étant posées, procédons à l'examen des fractions continues périodiques, c’est-à- dire des fractions continues composées d’un nombre déterminé de fractions intégrantes se reproduisant dans le même ordre à l'infini. Telles sont, par exemple, les fractions dont la première n’a pour période qu’une seule fraction P _—. 1 ! xEt intégrante —, et la seconde deux fractions a 3 Quel a b que soit le nombre des fractions intégrantes d’une pé- riode, la valeur totale de la fraction continue est, comme nous allons le voir, une quantité irrationnelle du second degré. Désignons par æ la valeur inconnue de la fraction : Ps Je à e . NA 1 continue périodique à une seule fraction intégrante Ze ou posons + Aucune différence finie ne pouvant exister entre les va- leurs de la fraction continue prise en partant de la pre- mière ou de la seconde fraction intégrante, nous avons évidemment encore d'où ad Let, FRA équation du second degré qui donne pour la valeur de æ D = — + iv/(at +4). Soit, par exemple, « = 2, on a R=— 14 V8=— 1 +2 Ainsi, Soit encore 4 —6, ce qui donne æ = — 3 + 1/10, on aura de même 5. Désignons toujours par + la valeur de la fraction RE a b? nous aurons, en coupant la fraction après la première continue à périodes de deux fractions intégrantes période, d’où el, par suite, ax? + abx — b, équation du second degré, dont on tire hifi FRA Dans le cas, par exemple, de a = 2, b = 4, on aurait Fr 4 + etc. Il est facile de voir qu’en suivant la même marche on ramènerait à une quantité irrationnelle du second degré la valeur d’une fraction continue périodique quelconque. 6. Réciproquement, une quantité irrationnelle du second degré étant donnée, on peut toujours la déve- lopper en fraction continue périodique. Voici, d’abord, le procédé connu. Soit proposé |/11; la valeur de cette racine étant comprise entre 3 et 4, posons 1 V11=3+— À et dégageons de cette équation la valeur de À, ce qui donne V1 —3 Multipliant les deux termes du second membre par V/11+-5, il viendra reve +3 2 N— » à cause de (1/11—53) (1/11 5) —11—5— 0. Or, la valeur du numérateur du second membre étant entre 53 —6Get 4 + 35 — 7, celle de A est entre Ÿ et 2; elle donne 5 plus une fraction que nous désignerons 1 par DB? en posant We FE ne =5+À, nous aurons donc déjà Cr Ni re B mais 1 ARGENT FRA 177 Multipliant les deux termes de la fraction par |/11+-5, il viendra 2(V/11—È53 p = ALES) = 1/11 +5, d’où nous pourrons poser B=V/1+5=6+—; ainsi = V/11=53 + La dernière équation donnant Vire = Vis; et on voit que la valeur de C est la même que celle de A, de sorte qu'en partant de À ou de C, on ne peut que trouver la suite des mêmes dénominateurs 5 et 6 à l’in- fini. On a donc définitivement 7. Tout l’artifice de cette transformation consiste à déterminer ainsi les dénominateurs des fractions inté- grantes successives, jusqu’à ce qu’on ait trouvé pour l’un de ces dénominateurs une expression identique avec celle d’un dénominateur précédent ; on connait alors toutes les fractions intégrantes d’un période, et, par conséquent, la fraction continue elle-même. On trouverait, de cette manière, pour|/6, par exemple, V6 — o Be lé à 2(/6+ 2) _,, : LP 6 — 2 a SM CÈ x 1 + Créer 22 7 178 FRA arrêtant le calcul à €, parce que l'expression de € est identique avec celle de A, on a V6 = 2 comme nous l’avons trouvé ci-dessus par l'opération inverse, c’est-à-dire en partant de la fraction continue pour obtenir sa valeur totale. Prenons pour dernier exemple 1/15; voici le tableau des calculs : V15=5+, mt ri mn ET = — VER i+S, D Mit, Eng V15 +565, F5 1 + etc. 8. Voici maintenant un autre procédé beaucoup plus simple et qui n’exige aueun calcul de transforma- tion. Soit N un nombre entier quelconque, mais dont la racine carrée est irrationnelle, Désignons par @ la partie entière de la racine, et par = sa partie fonction- 2x | = naire, nous aurons ..…(&) Élevant les deux membres de cette égalité à la seconde puissance, nous obtiendrons l’équation (N—a)2 = 2a%+ 1; FRA ou désignant, pour plus de simplicité; N — «à? par b, be? — 90% + 1; divisant les deux membres de cette dernière par bz, il viendra remplaçant # dans le second membre par sa valeur donnée par ce second membre, on aura L4 "520 1 Se ARRETE 24 1 (D +5) ca 1 24 1 TOR 7 24 1 ENST 24 + => 12 et ainsi de suite, à l'infini. Substituant la valeur développée de # dans (e), nous aurons généralement ….(f) VA=a+ NU TE b 2a +1 BTE. re 24 1 Toutes les fois que sera un nombre entier , la ra- cine W/N sera donnée par une fraction continue à pé- riode de deux fractions intégrantes; dans tous les au- tres cas on la ramènera à la forme très-simple …. (9) FRA Soit, par exemple, N—15, on a alors «—5 ct N—@&@—15—9—4—b; donc : PR. b 9. Lorsque les fractions intégrantes — sont beau- = 24 coup plus petites que l'unité, les fractions principales consécutives convergent si rapidement vers la valeur totale de [/N, qu'il n'existe aucun moyen plus simple et moins laborieux, pour obtenir les valeurs approchées de cette quantité, que d'effectuer les calculs, d’ailleurs si faciles, indiqués par les expressions (a). Prenons pour exemple |/487, dont la valeur entière est 22, ce qui nous donne _N— 487, a— 22, b—N— 0 — 487 — 484 —53, et, par suite, 1487 = 29 + 7 44 +5 44 +5 44 + etc. Comparant avec les formules générales (4), nous avons 4, — 22; d’où P, = a2, OL ee P,— 971; Qi = 44; P,— 42790, Q@— 1959, P, — 1885673, Q;, —= 85448, CÉC ES ou ae Si l’on ne demandait que six décimales exactes à la ra- cine, la troisième fraetion principale P, _ 42790 Q; 1939 serait déjà suffisante, car, d’après l’expression (d), on a 53 De. a 7/70 Re Q VAT ST SEE ce qui donne, en réduisant en décimales, P V/487 — Q. <0,000000162..., 3 FRA AE Or, 42790 =, b6o:6S5::.. 19929 ‘ Ainsi, comme les deux dernières décimales seules peu- vent être trop faibles, on a, avec six décimales exactes, V/487 — 22,068056. La quatrième fraction principale © , réduite en déci- N3 males, donne 1885673 DEP den 22, 068 076 490 96... , dont les neuf premières sont exactes. Pour s'en assu- rer, il faut calculer Q,, afin d’avoir la limite me QQ On trouve Q,— 3655529; et, en réduisant la différence en décimales, il vient EE — DDreee BAS X 3655629 0, 000 000 000 259 C’est la limite de l'erreur en plus qu’on peut commettre à pour la valeur de |/487; on a donc; [A avec neuf décimales exactes, en prenant V/487 — 22, 068 076 490. Cet exemple nous parait suffisant pour montrer l’utilité des fractions continues dans l'extraction des racines carrées. 10, Quels:que soient les avantages que nous venons de signaler, l'usage des fractions continues, pour l’ex- traction des racines, serait bien borné s’il ne pouvait s'étendre aux racines des degrés supérieurs au second; mais cette extension a lieu, et nous allons exposer une méthode générale qui embrasse les irrationnelles de tous les degrés. Considérons la racine du degré » d'un m nombre entier quelconque N , /N ; désignons par a la plus grande puissance m contenue dans ce nombre, et par l’excès de N sur &, nous aurons Lu m m b dù VN=Vu+= Va. (+2) m a étant une puissance exacte, le facteur |/&est un rom- 150 FRA bre entier; ainsi, nous avons seulement à nous occuper 1 ed b [LUS de la quantité irrationnelle (1 +=) + Fee Pour appliquer à cette quantité le développement en fraction continue du binome (1 + x)" que nous avons donné tome I, page 585, substituons dans ce dévelop- ES b £ pement nm - à æ, el nous obtiendrons, toutes ré- ductions faites (4) D'\ve b ( +) D nn Sma+-(2m—1)b RC 5ma—- etc. » expression dont la loi est évidente, car la suite des nu- mérateurs est b,(m—1)b, (m+1)b, (2m—1), (2m+1)0, (8m—1)0, (3m+41)b, etc. et celle des dénominateurs ma, 2, 5ma, 2, 5ma, 2, gma, 2, gmA, 2, etc. 4 & Fe Nous choisirons pour exemple 1/17, dont nous avons trouvé par un autre procédé (voy. ci-dessus, page 131) que la valeur est, avec dix décimales, 4 V/17 = 1, 0305451848. La comparaison des deux calculs pourra montrer la su= périorité de la présente méthode. & La partie entière de |/19 étant 2, 24 —:16 est la plus PS DrO 1SS pe grande quatrième puissance contenue dans 17, et nous devons faire conséquemment 4 — 16, b— 1; ces va- leurs substituées dans (4), donnent \f Q r Nous avons donc, en comparant avec les formules (a), T— —P7 —= = ol» A0, 4,92, .4,—199, 4,—), d;—320, etc. b—1, b,=—5, b,—=5, b,—7, b,—0, b=11, etc. FRA Construisant avec ces valeurs les quantités P, et Qy, nous {(rouverons PE 1 = 1 D; = 65 Qu 64 pa 199 Tr == 191 PE 25861 = 20472 PA 52653 (O} = 51861 P, — 17081709 Q, — 16824768 etc. —1etc; etc; etc Nous aurons ainsi, pour la suite des fractions princi- pales alternativement plus petites et plus grandes que la racine demandée, 1 65. 155 925861 59653 1° 64 ? 151 ° 25472 > 51861 » etc. La cinquième, réduite en décimales, donne 1,0152719911;, quantité dont le produit par 2 est la valeur approchée 4 de 1/17, car 4 4 ; 1 4 1 Vis =1v16.V/ {1 2) = Aer . 16 1 Nous avons donc, en nous arrêtant à cette cinquième fraction principale, n 1/15 — 1,0305/451822, valeur dont les huit premières décimales sont exactes. En prenant la sixième fraction principale *5 Q; __ 17081709 PE 16824768 on trouverait V1 — 2,0305/49184904... Pour évaluer la limite de l'erreur, exprimée, d’après la formule (b), par äl faut calculer Q, , qu’on trouve égal à 34220007, d’où l’on voit que l'erreur en plus est plus petite que 10305 16824768 X 54220007” FRA ou ne peut porter que sur le onzième chiftre décimal. Ce onzième chiffre étant zéro, il devient évident que le dixième est trop fort d’une unité, et qu’on a seulement avec 10 décimales exactes, : A V/17 = 2,0505451848. En formant la septième fraction principale P, 34742601 Q, 34220007” on trouverait, pour les douze premieres décimales de la racine, à 17 — 2,050943184884. / 3 11. La convergence de la fraction continue () étant d'autant plus grande que b est plus petit par rapport à a, il est souvent utile de prendre pour @ non la plus grande puissance contenue dans le nombre proposé N, mais la plus grande puissance immédiatement supé- rieure ; b devient alors négatif, ce qui rend toutes les fractions intégrantes négatives et toutes les fractions principales plus grandes que la valeur totale vers la- quelle elles convergent en décroissant continuellement. Soit a la plus grande puissance du degré m immédia- tement plus grande que N et b la différence entre & et N, nous aurons VA = (0 = Va fi?) et...(2) eee CU) 5ma—(2m—1)b crc Il suffira de donner le signe — aux quantités b,, b,, b,, ete., dans les formules (a), pour pouvoir les appli- quer aux réductions consécutives de cette fraction con- tinue. S'il s'agissait, par exemple, d'extraire la racine cubi- que de 509, dont la valeur est comprise entre 7 et 8, mais beaucoup plus près de 8 que de 7, car 7° —441 et 85 — 512, on ferait a — 512, b — 519 — 509 — 5, et, en substituant ces nombres dans la formule (4), on aurait FRA faisant dans les expressions (a) 181 d— 1; d,—1536, 4, —2; 4, — 4608, d,—2, etc, b—=—5, b,—=—6, b,—=— 12, b,——:15, etc., on obtiendrait = 1 (D). == 1 pi 1533, Qù— 1536 De 3060, Qi — 3066 P, — 14082084, Q, — 14109696 etc, — etc. etc. — etc. Dans le cas où l’on voudrait se contenter de six déci- males exactes à la racine, on pourrait s'arrêter à la troi- sième fraction principale P, 3060 ae Q, = 3066 —= 0,998043052. …… car, d’après la formule (b), la différence entre cette frac- tion et la valeur totale est moindre que 2 D mt Ca. À Go c'est-à-dire que quantité dont le premier chiffre significatif décimal est du huitième ordre. On a donc 3: ——— SE — V/509 —1/512 > 0,998043052, — 8 X 0,998043052, Q 7984544416, | 3 ou seulement 1/509 — 7,984544 : la multiplication par 8 ne pouvant affecter la sixième décimale. La troisième fraction principale, traitée de la même manière, donne Ces exemples nous paraissent suflisans pour faire comprendre l'esprit et l'utilité de la méthode; nous ne nous arrêterons pas aux réductions qu’on peut faire su- bir aux fractions continues, par le retranchement des facteurs communs des fractions intégrantes, ni aus autres simplifications de calculs qui se présentent d’elles- mêmes. 12. Les formules générales de transformation que nous avons rapportées tome J, page 580, et tome IT, 182 FRA page 545, renferment la solution du problème tech- nique de l’évaluation d’une fonction quelconque par le moyen de fractions continues. C’est en les appliquant aux séries simples ou primitives 1 1 > 3 ere sense ss : 1 1 _ etc. , OS EU ; qui donnent respectivement la génération du quart de la demi-circonférence du cercle dont le rayon est un, et celle de la base des logarithmes naturels que nous avons obtenus des deux fractions remarquables ny, PEU OL es g 0e 4 1 Dire du RE mp Eepdir ES 1 3 rc VE TN EL 1+-etc., 1—etc. 1 1 1 Roue e—1—+ res 3-4 ” 21 5+9 3—1 = a 9- etc 5— etc Mais ces formules de transformation, dont les don- nées sont les coefliciens du développement de la fonction proposée en série, suivant les puissances progressives gx, 2°, ox, etc., d'une autre fonction quelconque 7x de la variable æ, ne sont pas les plus générales qu’on puisse obtenir, car le développement le plus général en série est celui qui procède suivant les facultés pro- gressives 9, px, pa, etc., de la fonction arbi- traire 9æ, prise pour mesure dans l'évaluation de la fonction proposée, où dont la forme est el) Fr—A,—+A,px + À, pr°l5 A, gas + A, gas elc. Nous allons faire connaître ici les formules de transfor- mation que nous avons récemment obtenues pour cette série universelle. p étant un nombre entier quel- conque , désignons généralement par & la valeur de la variable æ donnée par l'équation ?(&+ PE) = et formons avec les coefliciens A,, À, ; A,,etc., de la FRA série (1) une suite de quantités B,, B,, B,, etc., d’a- près la construction générale JR _ (GES) — (2) # Ce 8) Bas, [a (OR) + + (2) aus (+9 |A Formons en outre d’autres suites de quantités C,, C,, C;,'etc.s D,, D,, D;, etc: 0 EE; etc..1etc1etc ts) ; p (29 — (a=5)# (nb) Le s, [af sGEG—:)E) )+ 4 (a 2) Bug (a-+25) | — — [at +5]. DC Le (: (@ 5) — (4 — 4) 9 (ce —) 5 d’après les constructions … L CFE DE) +7) Bus (+58) | — FF LELTC +3). nf (tement te) | p(t+(m—1)€) + (a 4) Gus (a +4] — = CERCLE D | p (& + 5€) — (u— 6) p (ae + 5€) TC — + (ue 5) Due (a +55) ] — —[n,+n,:6 +55 ]8. CNT 0 à Mo © Calculons, à l’aide de ces quantités, la nouvelle suite .... (III) Mn M HAÏU M s À A;+ Aya +-E)? M, — 8, Te FRET A9 er] L «oi Aa) (CEA) HS [a+ ne sms] ne RE An | = —— M, ar Er + ][c + Grtet-49 | sis ; M Fi ee | | : C,+C,o(a=t4e) | [2 + Dire 5) | =) ete.—ctc. FRA Les indices (t—x,), (æ—a;); (æ—4;) indiquent les valeurs &,, #,, «., etc., qu'il faut donner à la va- riable æ dans chacune de ces dernières quantités, qui donnent définitivement (IV) Fx=M,LM,ox 1+M, (x) En RCD] 1 etc. Lorsque la fonction arbitraire 9æ est simplement la variable æ, la série devient ....(V) Fr A, + A, A, 26 A, aff A, —L ete, c’est-à-dire qu’elle procède suivant les factorielles pro- gressives de la variable. Dans ce cas particulier on a au — —p£; Car l'équation ZHrE=0 donne t——4#, et toutes les formules précédentes prennent une forme beaucoup plus simple ; les quan- tités auxiliaires By, Cu, D, etc., se construisent alors par les expressions ....(VI) . À [a a: — À, A, —B,, TR EE R NT eND Culle CAE le Le! à la à). ‘1 D LOTO CON 0e COOP PETITS OMIS 183 (œ! a re) = > L Ï ee Te es © + (LATE = © | = ne Les) e| "E Î dre) 5 M, = AÀ,, M, — A,, À M, = — ©? è MAÉ Ne, th, ©: C D : : (A; — AE) (B, —B,E) ? D MP a 6 UP ee op F (B,—B,:)(C, — CE)? Ms He 7 À ( Te ë) (D; —D,;) F Mr ee 7 (D,—D,z)(E, —E,e)? G Me Re = + (Es —E,ë) (F, —F,:)? CCE. a on aura ....(VIIT) Fx=M, +M, x FR CET 1, = etc. Pour donner au moins un exemple d'application, proposons-nous de réduire en fraction continue la fonc- FRA + a)”; dont le développement en 184 tion exponentielle (1 série de factorielles est 3 h x"! a 31—1 a 41—1 1 ax RE = etc. at = res nie nue nous avons 2 3 E——1, et A1, A, —û, À,——,A,— go etc Substituant ces valeurs dans les formules (VI), nous obtiendrons 12, api PE A Cam RER 14,3 un pete dt 0 PE MERCURE ULRET IE (&— 4) (—5) a+ (1-+a)t LS 2 GE ns, 8, p610, qu 2 etc. — etc. Nous trouverons avec ces dernières valeurs M.— (ER Lin "= a+ a0 0) à MT 60650 EE ___aüi+o) DT He dan) (Eu) MSG bte GES vies nie pen a(eno)e = GG Ed Ga) 4) etc. — etc. La loi de ces quantités est évidente. La fraction conti- nue cherchée est donc + D = — — 2—+a nn RS aQi+a) eee Trent 1 etc.; ou bien, en la ramenant à la forme générale (a), (+4) NE - FRO Cette expression présente un développement tout nou- veau des puissances du binome, et qui, pour cer- taines valeurs particulières de « et deæ, peut donner des fractions continues beaucoup plus convergentes que celles que nous avons obtenues ci-dessus. La na- ture de ce dictionnaire nous interdit de plus grands détails. FROTTEMENT. (Méc.) L'évaluation des frotte- mens formant un point très-important du calcul de l'effet des machines, nous exposerons ici les notions théoriques admises sur cet objet, que nous n’avons pu donner dans l’article Frorremenr, de notre second volume. 1. Pour remonter aux premiers élémens de la ques- tion, considérons un corps pesant H (pl. XI, fig. 7) posé sur une surface horizontale MN, et recevant l’ac- tion d’un poids Q par le moyen d’un fil qui passe sur une poulie fixe A. Le fil AH étant supposé parallèle au plan horizontal, le corps H se trouve sollicité par deux forces : l’une agissant dans le sens de la verticale BC et qui est le propre poids de ce corps, l’autre agissant dansle sens horizontal et qui est le poids Q ; la première se trouvant détruite par la résistance du plan MN, la seconde n’a d'autre résistance à vaincre, pour mettre le corps en mouvement , que celle qui résulte du frot- tement de sa surface sur le plan; si donc on augmente successivement par petites parties le poids Q, jusqu’à ce que le corps H se mette en mouvement, la grandeur du poids, qui ne pourra plus subiraucune augmentation sans produire le mouvement, sera nécessairement une force égale et opposée au frottement, et le rapport de ce poids au poids du corps sera le même que le rap- port du frottement à la pression exercée par le corps sur le plan. 2. Le plan incliné offre un autre moyen d’évaluer le frottement. Le corps H étant abandonné à lui-même sur le plan MN, imaginons qu’on incline peu à peu ce plan sur le plan de l'horizon, jusqu’à ce que l’angle d’inclinaison MNM° (pl. XI, fig. 8) soit tel qu’on ne puisse plus le faire croître sans que le corps ne glisse, la tangente de ce dernier angle exprimera le rapport entre le frottement et la pression qu’exerce alors le corps H sur le plan incliné MN. En effet, représentons par la partie GH de la verticale le poids P du corps, supposé réuni à son centre de gravité G, et décompo- sons GH en deux forces, l’une GQ perpendiculaire au plan incliné, et l’autre GP parallèle à ce plan. GQre- . présentera la pression du corps sur le plan, pression détruite par la résistance du plan, et GP la force qui sollicite le corps à descendre. Cette dernière n’ayant d’autre résistance à vaincre que le frottement, il ne s’agit que de la faire croître jusqu’au moment où elle FRO peut rompre l'équilibre. Or nous avons dans le rec- tangle GPHQ, GQ —GH. cos QGH, GP—GH. cos PQH, ou GQ—=P. cosa, GP—P.sine, en désignant GH par P, et en observant que l'angle QGH, complément de l'angle PGH est égal à l'angle d’inclinai- son MNM' que nous désignerons généralement par &. P . cos « exprime donc la pression normale du corps sur le plan incliné, et P sina la force qui sollicite le corps à glisser le long de ce plan, et qui devrait pro- duire un mouvement, quelque petit que soit l’angle «, si le frottement n’y faisait obstacle. Ainsi, lorsqu’en augmentant peu à peu l’angle «, ce qui diminue la pression P cos & et augmente la force sollicitante P sin £, on arrive à un angle qu'on ne puisse plus augmenter sans mettre le corps en mouvement, P sin + donne, à ce moment, la mesure du frottement du corps contre le plan incliné , et le rapport entre ce frottement et la pres- sion correspondante est Donc, lorsque l’angle d’inclinaison « est tel que le mouvement puisse naître, sa tangente exprime le rap- port du frottement à la pression. L’angle « recoit alors le nom d’angle du frottement. 3. En employant ce mode d’expérimentation, Amon- tons reconnut le premier que le frottement ne dépend pas de la grandeur des surfaces en contact, et qu’il est simplement proportionnel à la pression; mais il ne sut pas distinguer le frottement d’un corps qui commence à se mouvoir du frottement qui a lieu lorsque le mou- vement est établi. C’est à Coulomb que sont dues les expériences décisives qui ont fait généralement adopter les deux lois suivantes : 1° Le frottement est proportionnel à la pression. 2° IL est indépendant de la grandeur des surfaces en contact ; Auxquelles on doit ajouter la loi découverte par M. le capitaine Morin : 3° Le frottement est indépendant de la vitesse. D'après ces lois, si nous désignons par P la pression exercée par une surface qui se meut sur une autre, ct par f le rapport entre le frottement ct la pression, Pf ex primera la résistance due au frottement, résistance qu’on doit considérer dans le calcul des machines comme une véritable force qui vient modifier les conditions d'équilibre et de mouvement. 4. Le rapport f, qu’on nomme aussi le coefficient du Tom. at. FRO 185 frottement, a des valeurs très-différentes, suivant la nature des surfaces en contact. Ayant déjà donné les nombres trouvés par Coulomb pour les substances les plus ordinairement employées dans la confection des machines, nous rapporterons seulement ici les résultats des belles expériences de M. le capitaine Morin, dont le degré d’exactitude nous parait supérieur à tout ce qui a été fait jusqu'ici. PREMIER TABLEAU. FROTTEMENT DES SURFACES PLANES, A L'INSTANT DU DÉPART ET APRÈS UN LONG REPOS. Indication Rapport des du frottement surfaces en contact. à la pression. CuèxE sur Guèxe, Fibres parallèles, surfaces ENAUITES AE SAVONISEC. - = ce ONE — Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. 0,164 — Fibres parallèles, surfaces onctueuses. . . 0,39 — Fibres perpendiculaires, surfaces enduites DEUST 0720 — Fibres perpendiculaires, surfac. onctueuses. 0,314 — Bois debout sur bois à plat, sans enduit. . 0,271 Hèrre sur CHÈNE. Fibres parallèles, surfaces ONCLUEUSES + ec ee cl NO, 20 ORME sur CHèNe. Fibres parallèles, surfaces ONCEUEUSES Een elle CU NO — Fibres parallèles, surfaces enduites de SANOINSCCES see. le eue Me 16/0 — Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. o CHANVRE EN BRINS SUR CHÈNE. Fibres perpendi- culaires, surfaces enduites et mouillées ACCRU RE NN IN 0000 ORNE sur ORME. Fibres parallèles, surfaces en- duites{deiSayOniSeC 1 Ch MR O 27 CHÈèxE sur ORME. Fibres parallèles, sans enduit. 0,356 — Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. 0,178 Fer sur Guèxe. Fibres parallèles, surfaces en- duites etrmouillées d’eau. . . . . . . : . "0,649 — Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. 0,108 FonTE sur cHÈNE. Surfaces enduites et mouil- ISA NS 100040 — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . 0,100 — Surfaces enduites d'huile. . . . . 0,100 — Surfaces onctucuses. . 0,100 — Surfaces enduites de saindoux. . : . . . 0,100 Cuivre sur cnène. Surfaces enduites de suif. 0,100 Cnanne sur roxre. Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. Nr ER 0,191 — Fibres parallèles, surfaces enduites de sain- DOUX Le see eteie RE 0,190 24 186 FRO Indication Rapport du frottement la pression. des surfaces en contact Cuir DE BŒUr TANNÉ, sur FoNtE. Le cuir à plat, surfaces enduites et mouillées d’eau. . . 0,621 — Le cuir de champ, même état des surfaces. 0,619 — Le cuir à plat, surfaces enduites d'huile. . 0,122 — Le cuir de champ, surfaces enduites d'huile. 0,127 — Le cuir onctueux et à plat, la fonte mouillée CEE eee LV ce tee TE 0,267 OnME sur Fonte. Fibres parallèles, surfaces ONCIUEUSES ee ie CE-drÉO700D FonrE sur FONTE,. Sans enduit. . . EE 0,162 — Surfaces enduites de suif. . . . . 0,100 Fer suR FoNTE. Sans enduit. . . . . . . .. 0,194 — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . . 0,100 — Surfaces enduites d'huile d'olive. . . . . . 0,119 — Surfaces onctueusés, ou réduites à des ATÉLÉS ATTONOTÉS.- MN ce Us Bee ere eut 0,118 AGIER sur FoNTE. Surfaces enduites de suif. . 0,108 CuivRE JAUNE SUR FONTE. Surfaces enduites de SUibrcherneens unes nelle VON Bronze sur FONTE. Surfaces enduites de suif. 0,106 Foxre sur rer. Surfaces enduites de suif. . . . 0,100 — Surfaces enduites de saindoux..... . .. 06,100 Fer sur FER: Sans enduit. «1 1 .1042 2503197 —\Surfaces enduites de, suif...'...: : 41% 0,110 BRoNzE sur BRONZE. Surfaces onctueuses, où énduites d'huile d'olive. .... . . . . . 0,164 D’après une observation très-importante de M. Morin, il suffit d’un choc ou ébranlement assez léger, imprimé perpendiculairement à la surface de contact, qui doit rester immobile, pour décider la surface mobile à se mettre en mouvement sous un effort de traction géné- ralement bien moindre que celui qu’il faudrait lui ap- pliquer sans cet ébranlement; cet effort paraît différer si peu de celui qui est nécessaire pour entretenir le mouvement que dans toutes les constructions où le frot- tement contribue à maintenir la stabilité des parties, et où l’on peut craindre des ébranlemens , il est néces- saire de calculer la résistauce des frottemens par les rapports donnés dans le tableau suivant. DEUXIÈME TABLEAU: FROTTEMENT DES SURFACES PLANES QUAND LE MOUVEMENT EST ACQUIS. Indication Räpport des du frottement surfaces en contact. àla pression. Cuèxe sur CnèNE. Fibres parallèles, à sec. . . 0,48 — Fibres Crols6es ASCCL. PE 0 — Fibres croisées, surfaces mouillées. . . . 0,25 FRO Indication des du surfaces en contact. Cuène sur cHÊxe. Fibres parallèles, surfaces en- dUMPSTEISAVOMSEC AE RER MAN de Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. Fibres parallèles, surfaces onctueuses. . . Fibres perpendiculaires à sec. . . . . . . . Fibres perpendiculaires, surfaces enduites GÉRÉE EME Le 0 0 à 5 6 à Fibres perpendiculaires, surfaces enduites desaindoux. «1 5. 2,1 CRE Fibres perpendiculaires , onctueuses. . . . Fibres des bandes frottantes verticales, celles des semelles étant horizontales et parallèles au sens du mouvément, surfaces * Sans CTdUIt: NE EE Hèrre sur cHèxe. Fibres parallèles, à sec. : : — Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. — Fibres parallèles, surfaces onctueuses. : . OnnE sur CHÈNE. Fibres parallèles à sec. . . . =—"Fibres Croisées, fa sec. CE RE Fibres parallèles, surfaces enduites de sa- VON SEC Re CCC TR CEE Fibres parallèles , surfaces enduites de suif. Fibres parallèles, surfaces enduites de sain- HITOUX NE IC EE CNT IC IE Fibres parallèles onctueuses: . . : . . à. Cuin DE BOEUF FORT TANNÉ, SUR CHÊNE. Le cuir posé à plat sur le chêne, sans enduit. . FER SUR CHÊNE. Fibres parallèles, à séo. : : . — Fibres parallèles; surfaces enduites etmouil- léés :dieau: 9 72eR0E 8 6 INTERNET Fibres parallèles, surfaces enduites de sa- NON SEC QE. SLT SUN PRENOM EUR) — Fibres parallèles, surfaces enduites de suif. FONTE SUR CHÈNE. Les fibres des semelles parallèles au sens du mouvement, sans enduits . . . 4 4. Id., Id., 1d., I4., Id., Id., surfaces enduites de savon sec. . . . . surfaces enduites d’eau. . . « : . . : surfaces enduites de saindoux: . + . . surfaces enduites d'huile. . + + : . . surfaces onctueuses. : +, +... + + CUIVRE SUR CHÈNE. — Les fibres des semelles parallèles au sens du mouvement, à 8eC. . . « +. « + à «he — Id., surfaces onctueuses. . . ., . . — Id. surfaces enduites de-suif. . « « . .« . surfaces enduites de suif. . .. . . Rapport frottement à la pression. 0,164. 0,07à 0,108 0,996 0,089 0,072 0,149 0,192 0,36 0,055 0,103 0,42 0,45 0,197 0,070 0,060 0,119 0,296 0,626 0,256 0,214 5,089 d,490 0,189 0,218 0,078 0,075 0,07) 0,107 0,620. 0,100 0,069 FRO Indication des surfaces en contact. Les fibres du chanvre et les fibres des semelles perpen- CHANYRE EN BRINS SUR CHÊNE. diculaires entre elles, surfaces enduites et moules td eau... 0, - . Me One sur oRme. Fibres parallèles, surfaces en- guifes de sayon sep. …. . .! ere N-OU: — Id. Surfaces onetueuses. . . . . . . . . . ChÈNE sûr ORME. Fibres parallèles, sans enduit. Id., surfaces enduites de sayon sec. . .. Id., surfaces enduites de suif. . . . . . . Id., surfaces enduites de saindoux, . . . . Id, surfaces onctueuses. . . . . . . . . . FONtTE SUR ORME. Sans enduit. . . . . . + . . — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . Surfaces enduites d'huile d'olive. . . . . . enduites de saindoux et plom- Surfaces HRBTE 5 1610 SIENS Surfaces onctueuses, après enduit de suif. Surfaces doux ehplombagine. 1... onctueuses, après enduit de sain- Fer sur oRME. Fibres parallèles, sans enduit. — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . . — Surfaces enduites de saindoux. . . . . . . — Surfaces enduites d'huile d'olive. . . . . . — Surfaces onctueuses. .:: « . . . . . . . * OnuEe sur Fonte. Fibres parallèles au sens du mouvement, surfaces enduites de suif. . ES HDIACESIONCEUEUSES ee che eee. Cnëne sur Fonte. Fibres du chêne parallèles au sens du mouvement, sans enduit. . . . —— Surfaces enduites de suif. . , . + . . . . . — Id:, "surfaces onctueuses. . . . . . . . . . Cnanue sur roxre. Les fibres du charme paral- lèles au sens du mouvement , sans enduit. — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . .. Surfaces enduites de saindoux. . . . . . . Surfaces enduites de saindoux et de plom- HU sais mtote haine rs Surfaces enduites d'huile. . . . . . ... Surfaces enduites d’asphalte. . . . . . .. Surfaces enduites de cambouis. . . . . . . Surfaces onctueuses. . . . . ....... — Gayac sur rowre. Fibres du gayae parallèles au sens du mouvement , surfaces enduites de UE y — Surfaces enduites d'huile. .:. ... .. . . . Dur faees (onntueuses. tante hd idie à ae uletiat tee s\fe Loto, ete « Rapport du frottement à Ja pression. 0,074 0,076 0,121 FRO Indication des surfaces en contact. Porri£r SAUVAGE sur FONTE. Fibres du poirier parallèles au sens du mouvement, sans EU TN PRO RE LE à ho — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . . — Surfaces enduites de saindoux. . . . . . . = NSUTIACES ONCELEUSES. ee cs le ee ee CuIR DE BOŒEUF TANNÉ, SUR roNTE. Le cuir posé à plats sans'enduit MMMbeUR ENCRES MENT 2 — Le cuir posé à plat, surfaces enduites et im- bibées d'eau: 2. 27. cPrRR-I UMTS — Le cuir posé à plat, surfaces enduites de DULLS dar snusr sr ere) eme dot NO Vo — Le cuir posé à plat, surfaces enduites GITE ME AE Eee — Le cuir onctueux, la fonte mouillée d’eau. FOnTE sur FONTE. Sans enduit. . . . + . : . — Surfacestenduites d'eau... .Æ,...-....0. NE SAONE CC ect DTA der SRE RE AM EMA EEE vid desaindoux CRU EN SE UMR TN — Id d'huile d'olive MEET — Id. de saindoux et plombagine. . . . .. —ISUTIACESONCIULEUSES. Mer Ur ee lee Fer sur ronre. Les fibres parallèles an sens du mouvement, sans enduit. . . . . . . . . — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . TT AT ISAINAOUXS eee Re ele —_ 1-ndhunedioliye dette PITEAUe CAMDOUIS tel ACIER SUR FONTE. Sans enduit. . . . . . . . — Surfaces enduites de suif. : . . . . . .. Id dérsamdonxténs 20e QUE A Hi ndhuiles 442. LS ER Surfatesionetueuses lt. AUCUN 26 RUE CUIVRE JAUNE SUR FONTE. Sans enduit. . . . . Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . . 1/08 Con es M ba — LRU non dede le tee M rt rer — JE OC IOUIELES MEL Le Er HOME ME SR TSURIACES ONCLUEUSES ee ee eee BRONZE suR FONTE. Sans enduit. : . . . . . — Surfaces enduites de suif . . . . . . . - . AR hinle d'Olive M CRETE — Surfaces onctueuses. . . . . + « « . . CHANVRE EN pris, sur FoNTE. Les fils du chanvre perpendiculaires au sens du mouvement, comme dans les pistons, surfaces enduites de suif.. . . — Id., surfaces enduites d'huile. . + . : .n 187 Rapport du frottement à la pression. 0,456 0,067 0,068 0,173 0,068 0,066 0,154 0,119 0,217 0.086 0,077 0,107 9,194 0,153 188 FRO Indication des surfaces en contact. Cnèxe sur ren. Fibres parallèles, surfaces onc- tueuses , — Surfaces enduites de suif. . . . . . . .. Gayac sur rer. Fibres parallèles, surfaces ONCUEUSES NME ETC — Surfaces enduites d'huile d'olive. . . . Fonre sur rer. Surfaces enduites de suif. . . . "10 (de SANdOUx et. Le RE PAC UNE VI hUIe dolive Fee 2e PARU —"Id:(deicambouis. #0. LT Ur le —— IOUrIACES (ONCIUPUSES 2... meme Fer sur rer. Fibres parallèles, sans enduit. . — Surfaces enduites de suif. . . . . . . .. — Id: de Saindoux: ce ce PAT PI. (d'huile d'Olive: MERS — Surfaces onctueuses. . . . . . : : . . .. Acrer sur rer. Surfaces enduites de suif, . . . — Surfaces enduites de saindoux. . . . . . . BRONZE SURITER. Sans enduit... . — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . — Id. de saindoux et plombagine. . . . . . — 10. dhuiled'olive AM ETMT ATER =—HOuriacestonctueuses. MENU 002 OCT: GaxaAc sur BRONZE. Surfaces enduites de suif. . —— Hd: (d'huile d'olive Mn ne — IDUTACES ONCIUIEUSCS. > ee ee ee le Cuir DE BOEUF TANNÉ, SUR BRONZE. Le cuir à plat, surfaces enduites de lsuif an. Men — Le cuir à plat, surfaces enduites d'huile AO VE PR PR ST eee de e CE, — Le cuir à plat etonctueux, le bronze mouillé GEL Su MO RTL POS 1 DIE D Le cuir posé de champ, surfaces enduites Tes GE MM MBEE Mer cie de eee — Id. Surfaces enduites d'huile d’olive. . . — Le cuir posé de champ et onctueux, le bronze mouillétd'eau. +... 0... FonTE sur BRONZE. Sans enduit. . . . .. Surfaces enduites de suif. . . .. 11 de sanmdoux ee EN RAT EMIENR —11dNd'huile d'olive: 7-2 PAIE 0e SULIACES LONCLIEUSES Me ee FER SUR BRONZE. Sans enduit. . . . . . . . . — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . .. =—11d! de 'saindoux: en 2e A — Id: d'huile d'olive NME ANNEE Rapport du frottement à la pression. 0,149 0,698 0,166 0,072 0,098 0,028 0,063 0,195 0,143 0,158 0,082 0,081 0,070 0,177 0,093 0,076 0,161 0,081 0,089 0,072 0,106 0,082 0,053 0,146 0,241 FRO Indication Rapport du frottement à la pression, des surfaces en contact. Fer sur »BRONZE. Surfaces enduites de cam- bouis se MN le PE NO ICS — Surfaces onctueuses- M. 100.1. 0.1.0 No, 160 ACIER SUR BRONZE. Sans enduit. . . . . . . . . 0,152 — Surfaces enduites de suif. . . . . . . . . 0,056 =NId. d'huile d'olives + CORRE 0005 — Id. de saindoux et plombagine, , . , . . 0,067 —\{d. de cambouis. 4 NERO 170 BRONZE sur BRONZE. Sans enduit . . . . . . . 0,201 — Surfaces enduites d'huile. . . . . . . . . 0,058 — "Surfaces onctueuses. "MMM MMM MO, 19/4 5. Les conséquences générales des expériences de M. Morin se formulent par les trois lois énoncées ci- dessus (3), dont la dernière paraît en contradiction non seulement avec quelques-unes des observations de Coulomb, mais encore avec d’autres, faites par des sa- vans étrangers ; mais, en restreignant, comme cela est nécessaire, l'application de ces trois lois aux cas où les surfaces frottantes n’éprouvent aucune altération pendant toute la durée du mouvement, la dernière loi s'établit avec le même degré de certitude que les deux autres. Ainsi, lorsque les pressions sont assez considé- rables pour altérer la contexture des surfaces frottantes, ou lorsque ces surfaces s’altèrent par le fait même du frottement, ce qui a lieu toutes les fois que des corps glissent à sec les uns sur les autres, l’évaluation de la. résistance due au frottement se trouvera compliquée de circonstances étrangères que les lois en question ne sauraient embrasser; mais, lorsqu'il s'agira de corps polis, tels que ceux dont on se sert dans les organes mécaniques, bien enduits de matières grasses capables d'empêcher les surfaces de s’user, on pourra toujours admettre, sans erreur sensible, que le frottement est soumis à ces trois lois. 6. Les enduits les plus favorables pour diminuer l’in- tensité du frottement sont le saindoux et l’huile d’olive. En comparant les nombres des tables précédentes, on reconnait qu’on peut adopter le nombre 0,07 pour coef- ficient moyen du frottement pour les bois et les métaux, glissant bois sur bois, bois sur métal, métal sur bois, ou métal sur métal, lorsque les surfaces sont enduites d’huile ou de saindoux. Le suif donne à peu près le même coefficient moyen pour les bois glissant sur les bois, les bois glissant sur les métaux, et réciproquement; mais il paraît moins avantageux pour les métaux glis- sant sur les métaux, car il donne une valeur moyenne qui diffère peu de 0,09. Ces coefliciens moyens, faciles à retenir, sont précieux dans les questions pratiques. 7. Le frottement des surfaces courbes les unes sur ! FRO les autres, et particulièrement celui des tourillons des axes tournans sur les crapaudines qui les supportent, quoique s’effectuant d’une manière très-différente du frottement des surfaces planes, puisque les diverses parties du tourillon viennent s'appliquer successivement sur le même point des crapaudines, paraît encore sou- mis aux trois lois énoncées. Voici les résultats moyens des expériences de M. Morin. Indication Rapport des du frottement surfaces en contact. à la pression. Bois sun Bo1s. Surfaces mouillées et graissées. 0,07 Bois sur méraL et vice versd. Surfaces enduites de graisse renouvelée. . . . . . . . . . . 0,05 MIÉDÉRISURIMERAT A NSEC.. 2... .U.. 0,20 — Surfaces mouillées et graissées. . . . . . . 0,16 SAN AGESIONCEUEUSES. ee ne .- - - -.- O LL — Surfaces enduites de graisse renouvelée. . 0,054 D’après Tredgold, le coeMicient du frottement pour les essieux des voitures, avec les enduits ordinaires, varie de ‘}, à !/,, ; C’est moyennant 0,1. Examinons maintenant l’emploi de ces nombres. 8. En vertu des lois admises, l’évaluation de la ré- sistance due au frottement d’une surface sur une autre se réduit à la détermination de la pression exercée par cette surface; car, la pression étant connue, son pro- duit par le coefficient du frottement relatif à la nature Si l’on sait, par exemple, qu'une surface de fer glissant sur des surfaces donne la grandeur du frottement. une surface de bois de chêne, enduite de savon sec, exerce sur cette dernière une pression équivalente à 5 kilogrammes, on aura pour la valeur du frottement 5° X 0,214 — 1,07, parce que le rapport du frotte- ment à la pression est, dans ce cas, 0,214, d’après le deuxième tableau. La règle générale pour obtenir la pression consiste à décomposer toutes les forces qui agissent sur le corps frottant en leurs composantes parallèles et perpendicu- laires à la surface de contact : la résultante de toutes les composantes perpendiculaires est évidemment la pres- sion normale du corps, et c’est cette résultante qu'il faut multiplier par le coefficient du frottement, corres- pondant aux circonstances particulières de la nature des surfaces et de l’enduit qui les recouvre. Les questions suivantes vont éclaircir cette théorie. 9- Considérons en premier lieu un corps posé sur une surface horizontale MN (pl. XI, fig. 9), et sollicité par une force agissant dans une direction GQ inclinée à l'horizon. Les seules forces du système sont ici la pesanteur dont la résultante, que nous représenterons parla partie GP de la verticale, est le poids du corps, FRO 189 et la force de traction, que nous représenterons par la partie Gb de sa direction. Or, en décomposant Gb sui- vant sa composante verticale aG et sa composante ho- rizontale Ge, aux deux forces du système, on peut substituer les trois forces GP, Ga et Gc; et comme Ga agit dans un sens opposé à GP, la résultante de ces deux forces est GP — Ga; c'est donc simplement cette résul- tante qui est détruite par la résistance du plan MN, et, par conséquent, la pression exercée par le corps G sur ce plan est égale à GP — Ga. Ainsi, dans le cas que nous examinons, on obtient la pression en retranchant du poids du corps la composante verticale de la force qui le sollicite. Nommons P le poids du corps, Q la force de trac- tion, et & l'angle d'inclinaison bGe que sa direction fait avec l’horizon ; la composante verticale de Q sera Ga— Gb. cos aGb—Q . sin»; la pression sera exprimée par P—Qsinc, ; et, en désignant par f le eoefficient du frottement, on aura, pour l'intensité de ce frottement, (P—Qsinx) f. La seule quantité variable dans cette expression étant l'angle d’inclinaison « de la force Q, on voit que la pression est d’autant plus petite que cet angle est plus grand. Lorsque la direction de la force est horizontale, æ est nul et le frottement est simplement Pf. Si la force était inclinée au-dessous de l'horizon, « deviendrait né- gatif et le frottement serait (P+Qsin«)f, c’est-à-dire qu'il augmenterait avec l’angle d’incli- naison. Dans le cas d'équilibre, la composante horizontale Ge de la force Q, dont la valeur est Q cos x, devant être égale à la résistance du frottement, on a l'équation générale de condition Qcosæ— (P—Q sin x) f; d’où l’on tire, pour la valeur de Q, Pf De Ÿ cosa + fsina Ainsi, dans ce cas d'équilibre, la force Q ne varie qu'avec son inclinaison. Pour trouver la valeur de x qui rend Q un maximum, il faut prendre la différentielle de Q par rapport à « et l’égaler.à zéro. On trouve de cette manière 12 sin & Ê da f: COS æ. dx) dQ — GE RL D RS ; (cos & — f'sin &)? 190 FRO et en égalant à zéro — sin «+ fcosa— 0; d’où sin & . me tang «a —f}; c’est-à-dire que Q est un maximum lorsque la tangente de l’angle d’inclinaison est égale au rapport du frotte- ment à la pression, ou, ce qui est la même chose, lorsque linclinaison est égale à ce qu'on nomme l'angle du frottement (2). 10. Soit maintenant le corps placé sur un plan in- cliné AB (pl. XI, fig. 10), faisant un angle BAG — « ayec l'horizon, et soit GQ la direction de la force de traction, dont nous désignerons par £l’angle QGd qu’elle fait avec la direction AB du plan. Prenant pour repré- senter le poids du corps, la verticale GP , et, pour re- présenter l'intensité de la force, la partie GQ de sa direction, si nous décomposons GP en deux forces, lune Gb perpendiculaire, et l’autre Ga parallèle au plan incliné, et que nous décomposions de même GQ en deux forces, l’une Ge perpendiculaire, et l’autre Gd4 parallèle au plan, la pression du corps sur le plan sera évidemment égale à la différence des deux composantes perpendiculaires Gb et Ge qui agissent en sens opposé. Or, nous avons Gb — GP. cos PGb — P cos «, Ge — GQ. cos 9Gc=—Q sin £; Ainsi la pression est représentée par P cos 4 — Q sin LB» et le frottement par... (a) (P cos — Q sin B) f; f désignant toujours le coeflicient du frottement. S’il n’y avait pas de frottement, on n’aurait à consi- dérer, pour l'équilibre ou le mouvement du corps, que les deux composantes Gd et G@ qui agissent en sens opposé ; car la force de pression Gb — Ge est détruite par la résistance du plan; mais il est évident que la force Gd— Q cos G ne peut faire monter le corps qu’en surmontant d’une part la force opposée Ga — P sin x, et de l’autre le frottement (a) ; on a donc, dans le cas d'équilibre... (b), Q cosp— (P cosa— Q sin B)f+P sin «, équation qui donne, pour la valeur de Q, P (sina—+ f cos «) cosB—+fsns (Qi L’angle « étant invariable, la force Q ne varie qu'avec son inclinaison 8, et l’on trouve comme ci-dessus FRO qu’elle est à son maximum de grandeur, lorsque langlef est égal à l'angle du frottement. Si la direction de la force Q est parallèle au plan, on a 6— 0, et l’équation d'équilibre se réduit à Q=P (sine + fcos «). Lorsque la force agit au-dessous de la direction du plan, il faut considérer l’angle 8 comme négatif, ce qui donne De P (sin & + f cos c) cosB—fsins ke En donnant à £, dans ce cas, la valeur de l'angle du frottement, c’est-à-dire en faisant tang 8 — f, d’où cos B— f sin f —0}; on voit que la force devient infiniment grande, ce qui signifie que, sous un tel angle, quelque grande que soit cette force, elle ne peut jamais être capable de faire monter le corps. Enfin, dans le cas où la force serait horizontale, on aurait, dans la derniére formule, 6 — +, ce qui la ren- drait Nous devons faire observer qu’il se présente deux cas très-distincts dans l’équilibre du plan incliné, sa- voir : celui où la force doit faire monter le corps, et celui où elle doit seulement l'empêcher de descendre. Dans le premier, auquel se rapportent toutes les for- mules précédentes, le frottement agit en sens opposé de la force; mais, dans le second, il concourt avec cette force pour empêcher le corps de glisser, de sorte que l'équation d'équilibre est réellement alors: Q cos B—P sin « — (P cos « — Q sin ) f. Mais cette considération n’entraîne aucune difficulté, et nous ne nous y arrêterons pas. 1r. Le frottement des axes tournans sur leurs sup- ports, et celui des poulies sur leurs chapes, peuvent s’évaluer de la même manière; pour en faire com- prendre la théorie sans recourir aux considérations analytiques, qui laissent du vague dans l'esprit des per- sonnes quin’en ont pas l'habitude, supposons quel’axe À de la poulie lui soit adhérent (pl. IE, fig. 11), et qu'il tourne sur chape EDF. Cette poulie est chargée de deux poids P et Q, dont le second Q est le plus lourd et doit emporter le premier. Par l'effet du mouvement de rotation, le poids mo- teur Q forcera l’axe de rouler jusqu’en D; et si la ré- FRO sistance du frottement est équivalente à l'excès de Q sur P, l’équilibre de toutes les forces du système s’éta- blira au point D. Dans ce cas, menons la droite MN tangenteà la circonférence de l’axe et à celle du palier à leur point commun D, nous pourrons considérer ’élé- ment de la circonférece du palier en D comme un petit plan incliné dont la direction MN fera avec la ligne horizontale BC un angle NDC que nous désignerons Par &. Observons que l’axe A supporte la pression des poids Pet Q, dont la résultante P —Q — R est une force Yerticale qui passe nécessairement par le point D, où se détruisent toutes les forces de système. Représentons celte résistance par DR ;, et décomposons-la perpendi- culairement et parallèlement à la direction MN du plan incliné, la composante perpendiculaire Db sera la pres- sion normale exercée en D sur le palier, et détruite par sa résistance; la composante parallèle De sera la force qui ferait glisser le point D sans la résistance du frot- tement ; elle sera donc égale à cette résistance. Or la composante perpendiculaire ou la pression normale a pour expression DR. cos bDR =R . cos &. Ainsi la résistance due au frottement sera fR:cos«, [ étant le coëfficient du frottement : où bien encore KR. cos cDR — R. sin. «, puisque cetté dernière quantité est la valeur/de la com- posante De égale et opposée au frottement. Nous avons ainsi [R cos « —Rsinz, d’où [= tang &; ce qui doit être nécessairement, puisque la tangente de l'angle d’inclinaison du plan est équivalente au coefi- | eïent du frottement, lorsque la résistance de ce frotte- , ment estla seule force qui empêche le corps de glisser sur le plan incliné. Mais, en vertu des relations connues, tans © 7 Sin 9 — ———7 LE ie Fa Try COS » Vi tang Ps nous ayons sin & Mrs COVER FRO 191 donc la résistance du frottement exercé au point D par suite de la pression R est... (c) Re Vi +f laquelle doit être introduite dans le système avec les autres forces, lorsqu'il s’agit de détermiuer les condi- tions d'équilibre. Pour obtenir maintenant l'équation d'équilibre, pre- nons le centre de l’axe À pour celui des momens (voyez ce mot); désignons par r le rayon de la poulie, par p celui de l’axe, et faisons, pour abréger, ft a Virf =); en observant que dans la pratique on peut presque tou- jours supposer f—f". Le moment de la force P sera Pr: celui de la force Q, Qr; celui de la résistance du frot- tement, f'Ro, et comme cette résistance agit avec la force P dans un sens opposé à Q, nous aurons... (d) Q—= Pr TRy, ou QPr Er (PO), à cause de R — P + Q. Dégageant Q de cette équation, il viendra... (e) Q —P. he, l dans laquelle il n’y a plus qu’à donner des valeurs par- ticulières aux quantités P, r, 5 et f. Soit, par exemple, le poids à soulever P — 925 kilogrammes, le rayon de la poulie r — 24 centimètres, celui de l'axe p—=6 centi- mètres. Si l’axe et le palier sont en fer, etqueles surfaces soient simplement onctueuses, nous aurons, d’après les expériences de M. Morin, f — 0, 14, et, par suite, : 0,14 SNS — — 0,1986. Î —— ——_—__——— Vi + (0,14)? Substituant ces nombres dans (e); nous obtiendrons rh 24 +6 DC 0,13586 * 24—6 X 0,1586 = 36°; 759%, c’est-à-dire que Q devrait peser 26°, 794 pour être sus- ceptible d'élever le poids P pesant 25 k. La résistance due au frottement est donc, dans ce cas » égale à. 26",794 — 25 — 1,794. Nous n'avons point tenu compte, dans cet exemple, de la résistance. qui provient de la corde, et qui 192 FRO exige encore un accroissement dans le poids moteur. ( Voyez Corne, tome.) Si l’axe de Ja poulie était fixe, les mêmes considé- rations conduiraient à la même expression (ec) du frot- tement; mais il faudrait concevoir l'équilibre établi autour du centre du trou de la poulie, et faire entrer le rayon de ce trou dans l’équation d'équilibre. Le frot- tement du levier sur son axe de suspension, et en gé- néral tous les frottemens relatifs aux axes tournans, dé- pendent de cette expression (c), en faisant R égal à la résultante de toutes les pressions. ( Voy. Treuiz, t. IL.) 12. Il existe une autre espèce de frottement qu’on nomme frottement de roulement ou frottement de la se- conde espèce, c’est celui qui a lieu lorsqu'un corps rond roule sur une surface, comme un cylindre sur un plan, ou une roue de voiture.sur le terrain. Ge frottement est en général très-petit comparativement à celui de la pre- mière espèce (voyez Roucemenr) ; car lorsqu'un cylindre chemine en roulant sur un plan résistant et bien uni, les axes des divers points de sa surface se développent sur celle du plan, et le frottement est presque insen- sible; aussi peut-on le négliger sans inconvénient dans tous les calculs relatifs aux corps durs et solides qui entrent dans la composition des machines; mais il est nécessaire d'y avoir égard dans les questions relatives à la locomotion des voitures , car le frottement des roues sur le terrain produit des résistances d'autant plus grandes que le terrain est plus raboteux et surtout plus compressible. On a reconnu , par exemple, que sur un chemin horizontal bien pavé le tirage est entre !},, et 1/9 de la charge; tandis que sur un terrain sablon- neux, ou sur des cailloux nouvellement placés, il s'élève jusqu’à ‘},. Quand le terrain est mou et que les roues s’y enfoncent, il se produit encore de nouvelles résistances, dues à la nécessité de relever à chaque instant la voiture sur des plans inclinés. Nous allons examiner quelques-unes des circonstances du mouvement des voitures. 13. Soit ABCDR (pl. II, fig. 12), une roue placée sur un plan horizontal MN, À son essieu , et AF la di- rection de la force appliquée à cet essieu pour lui im- primer un mouvement de translation. Le poids de l’es- sieu, y compris tout celui dont il peut être chargé, pèse en D sur la surface intérieure du moyeu ; ce même poids, plus celui de la roue, pèse en R sur le plan, au point de contact de la roue. Concevons maintenant que la force de traction fasse mouvoir l’essieu en avant : la pression au point R empêchant la roue de glisser sur le plan, elle se met à tourner, et chaque point de sa circonférence vient s'appuyer successivement sur un point du plan MN pendant que l’essieu marche paral- lèlement à lui-même. Abstraction faite du frottement de roulement, le moteur n’a donc à vaincre que le FRO frottement de l’essieu sur lequel il agit à l’aide d’un levier du second genre, car on peut considérer une roue comme un tel levier : R est le point d’appui, la puissance est appliquée en À, à l’extrémité du rayon AR de la roue, et la résistance en b à l'extrémité du rayon de l’essicu. Ainsi, en n'ayant égard qu’à la résis- tance du frottement de l’essieu, on peut admettre que, dans le cas d'équilibre, le rapport de la force tractrice à la résistance est égal au rapport du rayon de l’essieu au rayon de la roue ; d’où l’on voit qu’une roue est d'autant plus avantageuse au moteur que ce dernier rapport est plus petit, c’est-à-dire qu’on peut diminuer de moitié la force nécessaire pour mettre une voiture en mouvement, en doublant le rayon des roues sans changer celui des essieux. Ce principe se trouve confirmé, pour les chemins de fer, par les expériences de Tredgold, qui a constam- ment trouvé que, sur de tels chemins, la force qui peut mettre un chariot en mouvement, la charge et les essieux étant les mêmes, est en raison inverse du diamètre des roues. Ainsi, désignant par Q la résis- tance du frottement à l’essieu, par p le rayon de l’es- sieu, par r celui de la roue, et par P la force motrice, on aurait, sur un chemin horizontal, P—Q = mais la résistance du frottement à l’essieu est, comme nous l’avons vu (11), égale à R : - HORS , ou simplement à Rf, Ver R désignant la résultante de toutes les forces qui pressent l’essieu contre le moyeu, donc... (f) s Cette formule, dans laquelle on doit faire R égal à la partie du poids total du chariot supportée par une seule roue, donne le moyen de calculer la force de traction nécessaire pour tenir le chariot en mouvement sur un chemin de fer horizontal, bien uni. On peut également s’en seryir pour évaluer approximativement, par COmM- paraison, la résistance du roulement sur les autres chemins. Déterminons, pour exemple, la force de trac- tion qui tire les chariots de marchandises sur les che-. mins en fer de l’Angleterre; ces chariots, dont le poids total est ordinairement de 5 tonneaux anglais (5080 kil.), sont montés sur quatre roues égales, d’un rayon de 1570 millimètres ; le rayon des essieux est de 76 millimètres; la charge étant également répartie, cheque essieu porte 2540 kil. et produit conséquem- | re FRO ment sur chaque roue une pression moyenne de 1270 kil.; prenant le coellicient du frottement 0,1, nous aurons donc k R—1270;p — 56), —u570, f—0315 substituant ces valeurs dans (f), nous obtiendrons 76 k LA — — "m0 1970 7 504; 150) 0,1. chaque roue, en particulier, exige donc une traction L , . de 5 ,04, et par conséquent la force totale de traction que doit exercer constamment le moteur pour entrete- su € k + nirun mouvementuniforme est de 4 X 7 ,04—28 ,04; le rapport de la force à la charge est ainsi Le PQ 508o 180 L'expérience a fait connaître que ce rapport varie de dues. do Auir —— à ——, etl’on aadopté —- comme terme moyen; 180 240 200 mais, dans toutes les expériences faites à ce sujet, on a oublié d'indiquer le rapport du diamètre de l’essieu à celui de la roue; en sorte qu’on ne peut encore rien éta- blir de suffisamment exact. Le frottement de roulement devient très-sensible FRO 193 sur les chemins de fer lorsqu'ils ne sont pas entretenus avec beaucoup de soin. M. Palmer, l'inventeur des chemins à un seul rail, a constaté, sur le chemin à or- nières plates de Cheltenham, que la poussière seule produit une résistance assez grande pour exiger une augmentation de 19 1/2 pour 100 de force tractrice. L’inégalité dans les joints produit une autre espèce de résistance qu’on peut comparer à l'effet d’un obstacle placé sur un chemin ordinaire, et c’est particulièrement dans ce cas que les grandes roues, quel que soit d’ail- leurs le rapport de leurs diamètres aux diamètres de leurs essieux, sont plus avantageuses que les petites; ce qui ne doit pas s'entendre, cependant, d’une ma- nière absolue. (Voyez Roue. ) 14. Le grand avantage des chemins de fer consiste uniquement dans la diminution du frottement de roule- ment, ce qui permet de traîner sur ces chemins des charges dix à douze fois plus fortes que sur une route ordinaire avec le même effort de traction; mais cet avantage n’a réellement lieu que sur des plans horizon- taux; il diminue rapidement , pour les montées, lorsque l'inclinaison d’un chemin de fer dépasse de très-petites limites. Malgré tous les travaux faits jusqu'ici , le pro- blème de la locomotion est à peine ébauché sous le rapport pratique comme sous le rapport théorique, et nous pensons qu'il y a beaucoup à rabattre dans les prétentions respectives des partisans et des adversaires des chemins de fer. G. GÉO GÉOMÉTRIE AUX TROIS DIMENSIONS (Analyse). Les grands progrès de la mécanique rationnelle datent de l'application qu’on a faite à cette science de la géométrie analytique à trois dimensions. C’est alorsseulement qu’on apu considérer les corps comme se mouvant d’une ma- nière quelconque dans l’espace, et s'élever aux équa- tions générales du mouvement. Il est donc indispen- sable aujourd’hui, pour pouvoir aborder l'étude des grands traités de mécanique, de posséder une connais- sance suflisamment approfondie de cette géométrie, qui repose, d'ailleurs, sur les mêmes principes que la géométrie analytique à deux dimensions , et n’offre ; par elle-même, aucune difficulté sérieuse. Nous allons compléter ici les notions données, tome TI, au mot APPLICATION, du moins dans tout ce qui est nécessaire à l'intelligence des divers articles de mécanique conte aus dans ce dictionnaire. Tom. ur. GÉO 1. Pour déterminer la position d’un point dans l’es- pace à trois dimensions, on le rapporte à trois plans fixes et connus de situation, assujétis à la condition de se couper en un même point, Le plus ordinairement ces mois plans sont rectangulaires, c’ést-à-dire que deux quelconques d’entre eux sont perpendiculaires sur le troisitme, Dans ce dernier cas, que nous considérerons d’abord, si l'on mène du point donné une perpendicu- laire à chaque plan, la position du point sera fixée, comme nous l'avons yu, tome Ï, page 110. Sans reve- nir sur ce que nous ayons déjà suflisamment expliqué, rappelons les dénominations convenues. Soient ZOX, ZOY, YOX (PI..XE, fig. 25) les trois plans rectangulaires, et O le point commun des inter- sections.de ces plaus, qu'on nomme plans coordonnés ; soit À un point quelconque situé dans l'espace, Ap la perpendiculaire menée de ce point sur le plan ZOX, 25 194 GÉO An la perpendiculaire menée sur le plan ZOY , et Am la perpendiculaire menée sur le plan YOX. Ces trois perpendiculaires seront les coordonnées du point A. Les piedsp, n, m, ou les intersections des perpen- diculaires avecles planscoordonnés, sont les projections du point A sur ces plans. Si, de chacun des points p, n,m, et dans le plan où il se trouve, on mène des parallèles aux deux autres coordonnées, on formera le parallélipipède rectangle næ, dans lequel on aura An—Ox, Am— Oz, Ap—0Oy. C’est donc absolument la même chose de connaître les trois perpendiculaires An, Am, Ap, ou les trois portions correspondantes Ox, Oy, Oz des intersections des plans coordonnés. En effet, lorsque ces trois por- tions sont données, il suffit de mener par chacune de leurs extrémités æ, y, z un plan perpendiculaire aux deux plans coordonnés dans lesquels elle se trouve : la commune intersection de ces plans perpendiculaires est nécessairement le point A. Les intersections OX, OY, OZ des plans coordonnés se nomment les axes des coordonnées, et, particulière ment, OX l’axe des æ, OY l'axe des y, et OZ l’axe desx, parce qu’on désigne généralement par les lettres æ, yet x les droites Ox, Oy, Oz respectivement égales aux coordonnées An, Ap, Am, et qu'on donne aussi le nom de coordonnées à ces droites. On voit aisément que Ox est la distance An du point A au plan ZOY, comptée sur l'axe OX ; que Oy est la distance du même point au plan ZOX, comptée sur l'axe OY; et enfin que Am est sa distance au plan YOX, comptée sur l'axe OZ. Désignant généralement ces trois distances par a, b,c, ona Ox=a, Oy —b, Oz —c, ou, plus généralement, Ces trois égalités se nomment les équations du point. Nous avons vu (tome Ï, page 111) comment les signes des quantités @, b, c déterminent celui des huit angles trièdres formés par les plans coordonnés dans lequel se trouve le point. On désigne, pour abréger, chaque plan coordonné par les axes qu'il renferme; ainsi le plan ZOX cest dit plan des æz ; ZOY est le plan des yz, et XOY le plan des æy. 2. Nous devons faire observer deux particularités importantes : 1° Un point quelconque À de l’espace a toujours deux coordonnées de communes avec chacune de ses projections ; 2° Deux projections d'un méme point ont toujours une coordonnée commune, En effet, rapportant chaque projection aux deux axes GÉO qui se trouvent dans son plan, on voit immédiatement que les coordonnées du point» sont Oz et Oy, ou z et y, celles du point p, æetz, et celles du point m, æ et y. Quant à la seconde proposition, on voit également que les deux projections m et n ont le même y— Oy; les deux projections n et p, le même z—Ozx, et les deux projections ® et p le même æ— Cx. Ces relations nous montrent la liaison qui existe entre les projections et les coordonnées, et expliquent pour- quoi il ne faut que deux projections pour déterminer un point dans la géométrie descriptive (voyez tome I, page 455), tandis qu'il faut trois coordonnées dans la géométrie analytique. En effet, pour fixer analÿtique- ment la position de la projection p sur le plan æz, il faut deux équations telles que æ—a,z=—=c; et, pour fixer la position de la projection m sur le plan æy, deux équations æ—4@, y —b; mais, d’après la seconde proposition, on doit avoir 4 — d ; ainsi la connaissance des deux projections, équivaut à celle des trois équa- tions T4; y—=Vb; cc. 5. Nous rappellerons encore que, lorsque dans les équations générales du point, CR NES = une des quantités a, b, e est zéro, cette circonstance indique que le point est situé dans le plan des deux autres coordonnées. Dans le cas, par exemple, de — 0er AUDE le point est dans le plan des æy. Si l’on avait à la fois y—0 et z;—0, l'équation æ— «à appartiendrait à un point placé sur l’axe des æ. Enfin les trois équations æ—0,y—0, 3— 0 appartiennent à l’origine O des plans coordonnées. 4. Les positions respectives de deux points étant dé- terminées par leurs trois coordonnées, il est toujours facile de calculer la grandeur numérique de leur dis- tance, quand la grandeur des coordonnées est donnée en nombres. Soient (PI. XI, fig. 14) À et B, deux points dont les coordonnées sont : pour le point A, On=x', an—=y,) Aa—2; et, pour le point B, Om—zx", Bm—y', Bb—7%. Joignons les deux points par la droite AB, ct menons Bp parallèle à ab; le triangle ABp étant rectangle, nous aurons = [nr +p vf +e-rr | GEO Menons encore bg parallèle à OX, le triangle rec- tangle abq nous donnera a = ap + bg = (y — y") + (x —2); donc... (a) an |[(—") +) +(@-x>] Si le point B coiïncidait avec l’origine O, ses coor- données seraient nulles et l’on aurait C’est la valeur de la diagonale d’un parallélipipède rec- tangle dont les trois arètes sont æ', y', 3. 5. Des LIGNES DROITES DANS L'ESPACE. La position d'une ligne droite dans l’espace est déterminée lors- qu’on connaît deux de ses projections sur les plans coor- donnés. Si ab (PI. XIL, fig. 3) est la projection de la droite AB sur le plan æ3 et a'b' sa projection sur le plan yz, les équations respectives de ab et de «’b', cha- cune dans leur plan, seront les équations de AB (tome I, page 111) dans l’espace. Or, la forme géné- rale des équations de ab et de a'b' étant æ — az + b, y = cz — d, nous avons, pour les équations générales d’une droite dans l’espace... (b) ai tb, y—=c: Q ; valeurs toujours réelles quand m n’est pas négatif. Dans ce cas général de « plus grand que zéro, la section est donc une ellipse. Lorsque le plan sécant est parallèle au plan yz, on a à la fois w — 90"; et y—= 90°; d’où Pæi,-Q=i, R—0o, S—=0, T—0. La section est alors un cercle, ya mp= 0, dont le rayon est égal à V/mp, et dont le centre est à l'origine des coordonnées æ', y’. Dans le cas de w— 0, le plan sécant est parallèle au plan des æy, il n'existe plus de trace sur ce dernier plan, et les formules (æ) ne peuvent être appliquées sans les avoir préalablement modifiées ; mais ilest alors beaucoup plus simple d'opérer comme au n° 45, ce que l’on doit toujours faire pour toutes les sections pa- rallèles à un des plans coordonnés. Ici, l'équation du plan sécant devenant de la forme z— Ah, la projection sur le plan ty, laquelle est identique avec la section, serait h ÿ = ==? P T ? É ou =? (&— 4), en posant M =#g. C'est l'équation d’une parabole, 212 GÉO Ainsi, toutes les sections parallèles au plan æy sont des paraboles ; celle de ce plan lui-même est la parabole génératrice y — px. 48. Cherchons encore la nature des sections faites par un plan dans Ja surface d’un cylindre droit, dont l'équation est ÿ hr A, en prenant l’axe des æ pour axe de révolution. Substi- tuant dans cette équation les valeurs de y et de z don- nées par les formules (æ), nous obtiendrons y? sin © — (4 siny— y cos w cosy)? = A°?. Développant le carré, et posant P — cos? . cos? +- sin *w, Q= sin°o, R=siny.cosw. cos, l'équation de la section prendra la forme Py? + Qz°? — Ray — A; ce qui nous apprend que, pour toutes les valeurs de o autres que zéro, les sections sont des courbes fermées, coupant les axes aux points Dion = DES ÿ—=—| _ i : A? a'=0, ÿ =+| GE us î 8 | K elles sont des cercles, lorsque = »— 90°, et des el- lipses dans tous les autres cas. Quant aux sections cor- respondantes à w — 0, ou parallèles au plan æy, leurs projections sur ce plan æy étant déterminées par les deux équations zh; y Lx — A, on voit qu’elles se réduisent à deux lignes droites y=+VA RE, y=Vax — h, parallèles au plan æ£. 49. Les considérations précédentes peuvent s'étendre aux intersections de deux surfaces courbes, toutes les fois que ces intersections sont des courbes planes; mais, lorsque les sections sont des courbes dites à double cour- bure, on ne peut les considérer que dans l’espace à trois dimensions, ce qui exige toujours le concours des équa- tions de deux projections. Quand on connait les équations de deux projections d’une courbe quelconque située dans l’espace, on peut évidemment l’envisager, quelle que soit sa nature et GÉO celles des surfaces dont elle est l'intersection, comme la section commune des deux surfaces cylindriques qui ont pour directrices les projections, et pour généra- trices des droites parallèles aux axes qui ne sont pas dans les plans de ces projections; de cette manitre, toutes les courbes sont ramenées à un mode unique de génération, et les intersections de deux surfaces courbes quelconques aux intersections de deux surfaces eylin- driques. (Voy. ProsrcrTioN.) .5o. Lathéorie des surfaces courbes présente, comme celle des lignes, deux problèmes fondamentaux qu’on peut énoncer en ces termes : I. Trouver l'équation d'une surface ; sa description et ses propriétés caractéristiques étant données. IL. Étant donnée l'équation d'une surface, la décrire et trouver ses principales propriétés. Les élémens de la solution du premier problème viennent d’être exposés ; il nous reste à présenter ceux du second. 51. Une équation quelconque à trois variables f(æ, y; 3) — 0, dans laquelle +, y, z représentent des droites respectivement parallèles à trois axes coordon- nés, est une équation doublement indéterminée qu’il est toujours possible de satisfaire en donnant des valeurs arbitraires à deux de ses variables. Si nous faisons, par exemple, æ—m, y—n, et qu’en résolvant l'équation f(&sm,n) — 0, nous obtenions z—p, les trois coor- données TM, Y—=N s À —=P appartiendront à un point de l’espace qui se trouvera complètement fixé et ne pourra plus être confondu avec aucun autre. Si nous obtenons de même zx — pen faisant æ—Mm , yY—", DR bol ny: & I 8 | a CICNS SEC ME RCLCS tousles points (m,n, p), (m',n', p'), (m',n",p"),cte., seront déterminés ; de sorte qu’en les supposant infini- ment proches les uns des autres, leur réunion formera une surface. Or, tous les points de cette surface ayant des coor- données liées par la même relation f(æ; y; 7) —0; c’est cette relation qui caractérise la surface, la dis- tingue de toutes les autres qu’on peut imaginer dans l’espace, et constitue en un mot ce qu'on nomme son équation. Ilrésulte de là qu’une équation à trois varia- bles représente toujours une certaine surface dont la nature et les propriétés dépendent évidemment du degré de l’équation et de la grandeur des constantes qu'elle renferme. Lorsque l'équation est du premier GÉO degré, la surface est toujours plane, comme nous l'avons reconnu (n° 20); dans tous les autres cas, la surface est courbe et se classe d’après le degré de son équation. Ainsi, toutes les surfaces courbes dont les équations sont du second degré composent la classe des surfaces du second ordre, celles dont les équations sont du troisième degré forment la classe des surfaces du troisième ordre, et ainsi de suite. 52. Une équation qui a pour coefliciens des nom- bres déterminés en grandeur et en signe ne peut né- cessairement représenter qu'une seule et unique sur- face; par exemple, @ et b étant des nombres donnés essentiellement positifs, l'équation x? ÿ x? rimes pret conyient exclusivement à l’ellipsoïde aplati derévolution, tandis que l'équation représente exclusivement l’hyperboloïde de révolution à une seule nape (n° 59 et 41). Mais si l’on considère les coefliciens comme pouvant être positifs, négatifs ou nuls, une même équation devient susceptible de re- présenter plusieurs surfaces, et l’on concoit aisément que toutes les surfaces d’un même ordre ou d’un même degré sont comprises dans l'équation générale de ce degré. Ce n’est donc qu’en partant de la forme la plus générale d’une équation à trois variables d’un degré quelconque, qu’il est possible de reconnaitre les di- verses surfaces correspondantes aux valeurs particu- lières des coefliciens. Observons, en outre, qu'une même surface peut être représentée par plusieurs équa- tions très-différentes les unes des autres, quoique du même degré; car, en rapportant, par exemple, l’ellip- soïde à d’autres axes coordonnés rectangulaires ou obliques, nous obtiendrons des équations beaucoup moins simples que la précédente, et qui, cependant, ne seront que les représentations de la même surface. Il résulte de ces considérations que, lorsqu'une équa- tion est donnée, il faut d’abord la ramener à sa forme la plus simple par des transformations convenables des coordonnées; car il est toujours plus facile alors de reconnaître la nature et les propriétés des surfaces qu’elle exprime. Cette réduction d’une équation à sa forme la plus simple exige quelques notions prélimi- naires. 55. On nomme cordes toutes les droites menées d’un point d’une surface à ses autres points. Lorsqu'il existe dans l’espace un point tel que toutes les cordes menées par ce point y sont divisées cha- GÉO 213 cune en parties égales, il prend le nom de centre de la surface. 54. Si, dans une surface quelconque, on mène une suite de cordes parallèles entre elles et qu’on les par- tage en deux parties égales, la surface qui passera par tous ces milieux sera ce qu’on nomme une surface dia- métrale de la première. Le degré de cette surface dia métrale dépendra du nombre des points d’intersection des cordes avec la surface donnée. Si le degré de cette dernière est n, chaque droite indéfinie la rencontrera dans n points différens, réels ou imaginaires, qui, combinés deux à deux, fourniront sur cette même droite n (n—1 ee ; n(n—1 ( 1) Cordes différentes ct par conséquent, ( ii) 2 points différens pour la surface diamétrale. Donc, cette : : ; n (n—1 dernière pouvant être rencontrée en nn) par n(n—1) une même droite, est du degré — (roy. SURFACE); n(n—1 M L s LG) se réduisant à 1 lorsque n —2, on voit que 2 les surfaces diamétrales des surfaces du second ordre sont des plans. 55. Lorsque trois plans diamétraux sont disposés de telle manière que chacun d'eux coupe en deux parties égales les cordes qui sont parallèles à l'intersection des deux autres, ils sont dits conjugués entre eux. L’intersection des deux plans conjugués se nomme un diamètre de la surface. 56. Un plan diamétral qui se trouve en même temps perpendiculaire aux cordes qu’il coupe, recoit le nom de plan principal. L'intersection de deux plans principaux est un dia- mètre principal, ou un are de la surface courbe. 57. Examinons maintenant comment la considéra- tion des centres et des plans diamétraux peut servir à ramener une équation donnée à sa forme la plus simple. Dans toutes les surfaces courbes douées d’un centre, si l’on transporte l’origine des coordonnées à ce centre, l'équation transformée ne contiendra plus que les termes dans lesquels la somme des exposans des variables est de même parité que le degré de l’équation. En effet, AA‘ étant une corde quelconque dont nous supposerons l'extrémité À au-dessus du plan æy, ou du côté des z positifs, il est visible que l'extrémité A' est située au dessous de ce plan d’une manière symétrique; car AA’ étant coupée en deux parties égales par l’origine, les coordonnées æ, y, z du point À sont égales et de signes contraires aux coordonnées du point A’. Ainsi, lorsque l'équation de la surface est satisfaite par un système de valeurs æ’, y’. 2’, elle doit l'être également par le système de signes 0pposés =®',—7—% ; d'où il résulte que 214 GÉO cette équation doit demeurer identiquement la même quand on change à la fois les signes des trois variables Po Qlo ce Si l'équation est de degré pair, elle ne pourra donc renfermer que des termes dont le degré soit pair; et si elle est de degré impair, tous ses termes devront être aussi de degré impair ; de sorte qu’elle ne pourra avoir de terme absolu. Par exemple, l'équation Dxy + Exz + Fry +G—o, qui ne change pas en remplaçant æ, y, z par — x, US Eo représente une surface dont le centre est à l'origine des coordonnées actuelles, et il en est de même de l’équation Aa + Bay + Cæryz + Dz+EyFr—0. Toute équation proposée qui ne remplit pas ces con- ditions n’est donc pas rapportée au centre de la surface comme origine , ou ne peut appartenir qu’à une surface dépourvue de centre. 58. Pour reconnaitre si une surface dont l'équation est rapportée à des axes quelconques admet un centre, il faut transporter ces axes parallélement à eux-mêmes en un point indéterminée z, B,y, ce qui exige simple- ment de substituer, dans l'équation f(æ, y, z) = 0, les valeurs T2 a, y y, 33 bc (voy. Traxsronmariox). On parvient ainsi à une équa- tion f(x, y,z) —o, dont on ne conserve que les termes dans lesquels la somme des exposans des va- riables est de même parité que le degré de l'équation. Les autres termes, égalés à zéro, fournissent les équa- tions de condition nécessaires à la détermination des coordonnées du centre &, 8, y. Si ces coordonnées admettent des valeurs réelles et finies, la surface pro- posée est doute d’un centre; dans le cas contraire, elle en est dépourvue. 59. Les équations des surfaces qui admettent des plans diamétraux deviennent plus simples, lorsqu'on choisit l’un de ces plans pour plan coordonné. Si, par exemple, la surface f(æ, y, z) — 0 est dans ce cas, et qu'après avoir pris les axes des + et des y dans un plan diamétral, on prenne l’axe des z parallèle aux cordes coupées en deux parties égales par ce plan, l'équation nouvelle f (æ,y, z) devra donner évidemment deux valeurs de z égales et de signes contraires pour chaque système de valeurs t—m, y—n; ainsi cette équa- tion ne devra contenir que des puissances paires de Z; d'où l’on peut conclure, réciproquement, que lors- qu'une équation ne renferme que des puissances paires de z, le plan æy est diamétral et coupe en deux parties égales toutes les cordes parallèles à l’axe des 3. Ilen GÉO serait de même pour chacun des plans æ3, yz, si l’équa- tion ne renfermait que des puissances paires de y ou de æ. Une équation rapportée à trois plans diamétraux conjugués (55) comme plans coordonnés, ne peut donc contenir que des puissances paires de chacune des trois variables. Il faut observer que, dans les surfaces douces d’un centre, tous les plans diamétraux, quand il en existe, passent par le centre ; de sorte qu’en prenant un plan diamétral pour plan des æy, et le centre pour origine, la nouvelle équation ne contient plus que des termes doni le degré est de même parité que celui de l'équation et qui ne renferment, en outre, que des puissances paires de z. Lorsqu'il peut y avoir trois plans diamétraux conjugués, l'équation se simplifie encore, car elle doit toujours satisfaire à la première condition et ne contenir que les puissances paires des trois variables. Appliquons ces considérations aux sur- faces du second ordre, comprises toutes dans l'équation générale du second degré à trois variables... (x). A? + A'y + A2 + Bay + B'xz + B'yz + Cx+Cy+C'z+D 60. Il s’agit, avant tout, d'examiner si les surfaces } l — 0, | comprises dans l’équation (x) admettent un ou plusieurs plans principaux; car, dans ce cas, on n’aurait à con- sidérer que des coordonnées rectangulaires, ce qui permet de distinguer beaucoup plus facilement les di- verses circonstances du cours de la surface. Gherchons donc l'équation du plan diamétral qui coupe un sys- tème quelconque de cordes parallèles dont nous repré- senterons l’une d’entre elles par les équations... (x) T= MI TP , Y—=NI +4; rapportées , ainsi que l'équation générale z, à trois axes rectangulaires quelconques. ‘Lorsque nous connaîtrons celte équation du plan diamétral, nous verrons s’il est possible d'attribuer aux constantes m et n, dont dé- pendent la direction des cordes, des valeurs telles que le plan diamétral leur soit perpendiculaire. Pour avoir les points où la corde (4) rencontre la sur- face (2) il faut éliminer æ ety entre (x) et (z), ce qui conduit à une équation du second degré en, dont les deux racines sont les ordonnéés des extrémités de la corde. Représentant ces deux racines par z et z et ob- servant que l’ordonnée du milieu de la corde. est égale à la demi-somme des ordonnées des deux extrémités, nous aurons, en désignant par z, l’ordonnée du milieu, (a +z"). > 1 1 Ceci posé, et désignant par æ, et y, les deux autres coor- données du milieu de la corde, les urois coordonnées Lis Yi 7, doivent satisfaire aux équations (7); ainsi nous ayons encore = ME HP, = À; mais p el g sont les seules constantes qui distinguent une corde d’une autre, de sorte qu’en éliminant ces quan- tités entre les trois dernières équations, l’équation finale conviendra à toutes les cordes et représentera, par con- séquent, la surface qui passe par tous les points (æ,, Y,: Z,). Cette équation sera donc celle du plan diamé- tral que nous cherchons. Réalisant les calculs indiqués, nous obtiendrons.…. (f) (Am B'n—+B) x, + (An—+B'm—+B)y| (A Ba + m) 3, Cm C'nC'| Or, pour que le plan soit perpendiculaire aux cordes, il faut que ses traces (n° 26) sur les plans æZ et yz soient respectivement perpendiculaires aux projections de la corde (x) sur les mêmes plans. La trace sur le plan æz étant __ Cm+Cn+C D AnLBnEB'° RSA PRES 1 AmBn as à et celle sur le plan yz étant _A+Bn+Bm, _ Cm+-C'n+C CEST AREAS" Fe AnLB'mEB’ il en résulte les deux équations de condition PL Am—-B'n-LB _ A'TBr+Bm° En A'nEB'mtB A BnBm Éliminant m, on obtient une équation du troisième degré en n, et comme une telle équation admet tou- jours une racine réelle, on voit ques et sont toujours susceptibles de valeurs réelles, et qu’il existé consé- quemment, pour toutes les surfaces du second ordre, au moins un plan principal. G1. Arrètons-nous à ce résultat, et rappelons qu’en prenant ce plan principal pour plan des æy, avec un axe des z qui lui soit perpendiculaire, l'équation des surfaces ne doit renfermer queles puissances paires de z; ce qui réduit l'équation générale (x) à la forme (y) AT + A YA + Bay + Cr + C'y+ Cr D—0o. On peut encore simplifier cette équation; car, sans changer l'axe OZ, si l’on fait tourner les axes OX et OY dans leur plan en les laissant rectangulaires, on passe GEO 215 des coordonnées æ, y à de nouvelles coordonnées æ', y, à l’aide des formules T— 2x COS u— "y sine, .y—=& Sin a + y cos a; ce qui permet de faire disparaître le rectangle y en posant la condition toujours admissible 2 B° AA" tang 2 « — On parvient donc définitivement à une équation de la forme (9) Pr? + P'y + P'2 — Qu — Q'y— Q'z+E—=0, laquelle renferme encore toutes les surfaces du second ordre. G2.- Les coeficiens P, P', P avoir des valeurs numériques et des si Q, Q’, gnes quelconques, elc., pouvant l'équation (à) représente diverses espèces de surfaces qu'il s’agit maintenant de classer. Examinons d'abord si elles ont toutes un centre, effet (n° 58), et posons, pour cet D A bre Ces valeurs, substitutes dans (9), donnent, en retran- chant les accens, Pa P'y Pa + (9aP —Q)x + (20P—Q')y — (2cP°" —Q") + PAPE P'e LE = d’où résultent les conditions 24P—Q 0, 20P; —Qi—i0:,.2cP" — Q— 0: Or, tant que P, P', Pont des valeurs finies, on peut satisfaire à ces conditions parides valeurs finies de ga, b,c; ainsi l'équation (9); ramenée à la forme... (e » 7 , Pa PA PER comprend toutes les surfaces du second ordre douées d’un centre. 63. Lorsque dans l'équation (9) un seul des coelli- ciens des carrés, P par exemple, est nul, et que le coef- ficient correspondant Q de la première puissance n'est pas zéro, on ne peut plus faire disparaître le terme Qz, puisque la condition 2aP — Q — o entraïinerait une valeur infinie pour &; mais on peut, en place de ce terme. faire évanouir le terme absolu, en posant les trois équations de conditions ahP— Q —0 , 200 — Q —0} CPL + PE LE 0; 216 GÉO ce qui réduit l’équation (9) à la forme... (u) Py + P'e = Qu, qui comprend toutes les surfaces du second ordre dé- pourvues de centre. k 64. Si l’on avait à la fois P — 0, Q—0, l'équation générale (3) se réduirait d’elle-même à la forme... (v) Py Pa —Qy—Qr+E—o. Celle-ci comprend un genre particulier de surfaces ap- partenant à la première classe; car on peut la ramener à la forme Py PH, qui se déduit de (:) en posant P — 0. 65. Enfin, si l’on avait en même temps P= 0, P—0, l'équation (9) réduite à Pa — Qr—Qy—Qr+E—o, pourrait se ramener, comme nous le verrons plusloin, à la forme PRE qui n’est qu'un cas particulier de (y). Toutes les surfaces du second ordre sont donc com- prises dans deux classes représentées par les équations Pat + Py +P'z —=H, P'y +P'z —Qx, dont les coordonnées sont rectangulaires. Nous allons les examiner chacune en particulier. 66. Des surfaces douées d'un centre. L'équation géné- rale de ces surfaces, x Pa? + Py + PH, ne renfermant que les puissances paires des trois varia- bles æ, y, z, se trouve rapportée à trois plans princi- paux conjugués entre eux (n° 59); d’où nous voyons que cette première classe des surfaces du second degré admet généralement un tel système de plans diamé- traux. Comme elles ne peuvent différer les unes des autres que.par les signes des coefliciens P, P', P', H, nous n’ayops à considérer que trois cas essentiellement distincts, savoir :‘ QG} Pa + Py + Pa =H, (2)... Pr —Py +P2—H, (3)... Pa — Py—P# =; car il est évident que toutes Les autres combinaisons de GÉO signes se ramèënent à celles-ci par un changement géné- ral, à l'exception de la combinaison Pa? Py PH, qui ne peut représenter une surface réelle. I" cas. Trois carrés positifs. Les coefficiens P, P', P’, représentant maintenant des nombres essentiellement positifs, l'équation (1)... Pa? EP PH exprime exclusivement un genre particulier de surfaces courbes dont il s’agit de trouver la nature. Pour cet ef- fet, déterminons les points où la surface rencontre les axes coordonnés, points qu’on nomme généralement les sommets de la surface. Faisant successivement y =0, %—=0, tiendrons BTS = 0 nous ob- F0: Yy—=0; z pe Il y a donc six sommets réels situés deux à deux sur chaque axe à égale distance de l’origine. Construisant Les droites Ven 7 E PA | LAS et Mprenant OA == 10 ME MOBEIO0BE— D; OC—OC'— c (PI. 15, fig. 3); les points A, A’, B, B', C, GC’ seront les six sommets de la surface. Chacune des droites 24, 2b, 2c étant l'intersection de deux plans principaux se nomme un axe ou un dia- mètre principal de la surface. On peut introduire ces axes dans l'équation (1), en observant que H 10 EN Ps Ph Pr | et elle prend alors la forme symétrique x? y x? 2 RAR GÉO Les sections de la surface par les trois plans coor- donnés sont respectivement 2 2 y BTE =D zx? x? ag Quroie? 2 #2 y Litres PP 1; ainsi, ces sections sont des ellipses, et il est facile de voir que toutes les sections faites par d’autres plans pa- rallèles aux plans coordonnés sont également des ellip- ses. Par exemple, les sections parallèles au plan æy sont donnés par les deux équations simultanées dont la seconde appartient à une ellipse qui a pour demi- axes d'où il résulte que toutes ces sections sont semblables, car le rapport de leurs demi-axes est une quantité con a b naires quand k est plus grand que e, on doit en conclure que la surface ne s’étend pas au-dessus du point C ni Stante —. Comme, en outre, elles deviennent imagi- au-dessous du point C’. Les mêmes conséquences se pré- sentant pour les sections parallèles aux deux autres plans coordonnés æz et Yz; la surface est évidemment fermée dans tous les sens, et l’on peut s’assurer aisément, en combinant l’équation du plan avec l'équation (1), que la section faite par un plan quelconque est toujours une section elliptique. La surface (1) a reçu le nom d’ellipsoïde à trois axes. Si deux de ces axes devenaient égaux, par exemple, a et b, toutes les sections parallèles au plan æy seraient des cercles, et l'équation représenterait l’elipsoïde de révolution autour de l'axe des z (n° 59). Si l’on avait à la fois a — b — ce, l'elhip- soïde se changerait en une sphère. If cas. Deux carrés positifs. Faisant successivement Y—0%2—=0; T—=0, 2—0; tr —0, Yy—0 dans l'équation (C)ATTE Pz! + P'y — P'z = H, To. ri. GÉO 217 nous obtiendrons , pour les points où la surface ren- contre les axes coordonnés, Il n'y a donc ici que quatre sommets réels, et les deux autres sont imaginaires; ce qui indique que la surface ne rencontre pas l’axe des z. Cependant, construisant les valeurs LA 2 Et on donne toujours aux quantités 4, b, ce le nom de demi-axes de la surface; les deux premiers a et b sont dits les axes réels, et le dernier c l'axe imaginaire. En les introduisant dans l’équation (2), elle prend la forme a? “ ÿ° x? ee a b? ce? ñ Les sections faites par les plans coordonnés dans cette surface sont : Cri fe plan des Lee. 0 Hi CIE à plan des MEN se ete FN == 1, 2 #2 E, de mp =, plan des yz, , b e dont la première est une ellipse, et les deux autres des hyperboles. Nous avons, pour toutes les sections paral- lèles au plan æy, les deux équations simultanées ainsi, ces sections sont toutes des ellipses semblables, dont les dimensions s’accroissent indéfiniment avec la grandeur de À (PI. XII, fig. 4); la plus SERGE respond à À— 0, est celle faite par le plan y DER on la nomme l’ellipse de gorge. Quant aux sections pa- rallèles aux deux autres plans coordonnés, elles sont toutes des hyperboles. La surface que nous considérons 28 218 GÉO est donc composée d’une seule nape continue qui sé tend indéfiniment dans le sens des 4 posiifs et dans celui des z négatifs; elle porte le nom d’hyperboloïde à une nape. En examinant les intersections d’un plan quelconque avec cette surface, on reconnaît qu'elles sont tour à tour des ellipses, des paraboles ou des hyperboles, sui- vant l'inclinaison du plan. Lorsque les deux axes réels sont égaux, toutes les sections parallèles au plan æy sont des cercles, et l'hy- perboloïde se trouye de révolution autour de l'axe OZ (n° 4). III: cas. Un seul carré positif. Opérant sur l’é- quation (3)... Pa? — P'y —P'>—=H, comme nous venons de le faire sur les précédentes, nous trouverons, pour les distances où la surface ren- contre les axes coordonnés, les valeurs Il n’y a donc que deux sommets réels À et A' (PI. XIII, fig. 5), et les quatre autres sont imaginaires; mais on n’en nomme pas moins les distances OA=a, 0OB—=b, OC—c, les demi-aæes de la surface ; le premier seul rencontre la surface, et, pour cette raison, est dit l'axe réel. L’é- quation (2) prend la forme ZM 2 > PA mn — — ] L c? bd re par l'introduction de ces axes. Toutes les sections parallèles aux plans coordonnés sont données par les trois systèmes d’équations a? 2 h? TN Lite: x? x? 1/0 rh aa Tr 2 2 h? = Eh; ra AR d’où l’on voit que : 1° les sections parallèles aux plansæx sont toutes des hyperboles semblabies, et celle de ce GÉO plan même est l’hyperbole PAQ, qui a pour demi-axes act b; 2° les sections parallèles au plan des æy sont pareillement des hyperboles semblables; celle de ce plan lui-même est l’hyperbole MAN, dont les demi- axes sont & et c; 5° enfin, les sections parallèles au plan y# sont toutes des ellipses semblables. Les demi- axes de ces dernieres, donnés par les expressions Tee = nous montrent qu’elles se réduisent à des points pour les valeurs k—a, h——a; qu’elles sont imaginaires pour toutes les valeurs de k comprises entre k— o et h—+a; mais, qu'à partir de À— + a, leurs dimen- sions croissent indéfiniment avec la grandeur de k. Ilen résulte que la surface nommée l’hyperboloïde à deux napes se compose de deux napes indéfinies séparées l'une de l’autre par un intervalle; elle devient de révo- lution autour de l’axe OX lorsque les deux axes imagi- naires sont égaux. 67. Sans entrer dans de plus grands détails, nous voyons que la première classe des surfaces du second degré comprend trois genres principaux , les ellipsoïdes, les hyperboloïdes à une nape et les hyperboloïdes à deux napes; mais nous devons encore examiner quel- ques variétés résultant de la valeur zéro que peuvent avoir un ou plusieurs des coefliciens de l’équation gé- nérale de cette première classe. Soit d’abord P —0, ce qui réduit les trois équations (1), (2), (3) à la forme (1°)... Py PH, (2°)... Py —P'e =H, (3)... Pubs H: La dernière (3°) ne pouvant représenter aucune surface réelle, puisque quelque valeur qu’on prenne pour y on obtient des valeurs imaginaires pour z et vice versd, nous n'avons à nous occuper que des deux premières. Or, la variable æ ne se trouvant ni dans lune ni dans l’autre, clles représentent évidemment des cylindres dont la base est sur le plan yz; l'équation (1°) appartient à un cylindre elliptique (fig. 6), et l'équation (2°) à un cy- lindre hyper bolique (fig. 7). Ces deux surfaces ont une infinité de centres tous situés sur l’axe OX qu’on nomme alors l’axe du cylindre. Les hypothèses isolées P— 0, ou P°— 0 conduisent également à des cylindres dont les bases, au lieu d’être sur le plan yz, sont sur le plan æy, ou sur le plan æz. Si l’on avait à la fois P —0, P'— 0, les trois équa- tions principales deviendraient PH, Pa=-H, PH, | | GEO dont la première n’est qu'un système de deux plans parallèles au plan æz : ne. (voy. n° 20), et dont les deux autres expriment des plans imaginaires. Les hypothèses P—0, P'—0, ou P'—0o, P'—0 conduisent aux mêmes résultats. 68. Lorsque le terme absolu H est nul, les équations principales deviennent (1)... Pa? + Py Pr —0, (2°)... Pa? LPy—P'=0, . Pa = Py —P'—0; La première, ne pouvant être satisfaite par d’autres va- leurs réelles que &—0, y—0, z—0 représente un seul point : l’origine des coordonnées. La seconde re- présente une surface conique VON" (PI. XITT, fig. 4) dont le sommet est à l’origine O, et qui est asymptote à l'hy- perboloïde àunenape. Latroisième représente également une surface conique ROS (PI. XIE, fig. 5) asymptote à l’hyperboloïde à deux napes. On reconnaît que ces sur- faces sont des cônes en s’assurant que toutes les sections faites par des plans passant par l’origine , forment des systèmes de deux lignes droites. 69. L’équation (v) Pi + P'e — Q'y— Q'r+E— 0 que nous avons signalée (n° 64) comme un cas parti- culier de l’équation générale de toutes les surfaces du second ordre, est celle d’un cylindre dont l’axe paral- lèle à l’axe des æ ne passe pas par l’origine. On le re- connaît sans difficulté en transportant cette origine sur un autre point du plan y, tout en conservant des axes rectangulaires parallèles aux anciens, ce qui donne les relations suivantes entre les nouvelles coordonnées et les anciennes, Y=Y Tes 2=% +, « et B désignant les coordonnées de la nouvelle origine par rapport à l’ancienne. Substituant ces valeurs dans (v), on obtient Py Pet (neP—Q)y + (PQ) | HePHBP—QuQEHE ÎT° équation qui se réduit à EPP — H, en faisant H= Qa+ Q—E—éP= pp", GEO après avoir donné aux quantités # et 8 les valeurs Q Q° ap? FD 219 el 70. Des surfaces dépourvues de centre. Les combinai- sons des signes des coefficiens, dans l'équation générale de ces surfaces, ne présentent que deux cas essentiel- lement différens : (1)... P'y Pr = Qx, (2)... Py— P' 2? Qx. Le premier se rapporte aux surfaces nommées parabo- loëdes elliptiques, et le second aux surfaces nommées paraboloïdes hyperboliques. L’inspection des puissances des variables montre que des trois plans coordonnés auxquels sont rapportées ces équations, deux seulement, les plans æy et æx, sont diamétraux et principaux. I GENRE. PARABOLOÏDE ELLIPTIQUE. Cette surface ne coupe les axes coordonnés qu’à l’origine; car, en don- nant la valeur zéro à deux des variables, on obtient cette même valeur pour l’autre. L’axe OX (PI. XIII, fig. 8), intersection des plans principaux æy, æz, est l’axe unique et indéfini du paraboloïde. La section de la surface par le plan æy ayant pour équation est une parabole AO que nous représenterons par y — px, en posant £ — p. De même, la section par le planæz, dont les équations sont Q y—=0 et = pe) est une parabole BOB’ quenous désignerons parz?=p'x, Q en posant 5 — p- Introduisant les paramètres p et p° dans l'équation (1), elle deviendra 2 = = &. ? AE (SSD 5 + On reconnait immédiatement que toutes les sections parallèles aux plans æy ét æx sont aussi des paraboles. Les sections parallèles au plan y sont données par les équations simultanées y? x? æ=h, Fe LT —=h; he d'où Jon voit que ce sont toujours des ellipses sem- 220 GÉO blables ; car le rapport de leurs demi-axes ph et p'h est une quantité constante Fr Ces ellipses croissent indé- finiment avec » du côté des + positifs; mais elles de- - Yiennent imaginaires pour toute valeur négative de h. Ainsi, le paraboloïde elliptique s'étend indéfiniment du côté des æpositifs, mais se termine à l’origine et n’a aucun point du côté des æ négatifs. Lorsque les deux paramètres p et p'sont égaux, les cllipses deviennent des cercles, et le paraboloïde est de révolution autour de son axe OX (n° 4o). En coupant la surface par un plan quelconque, on reconnait que les sections sont des ellipses ou des para- boles, suivant l’inclinaison du plan; circonstance qui motive le nom donné à cette surface. IT° GENRE. PARABOLOÏDE HYPERBOLIQUE, Cette surface, représentée par l'équation (2)... Py = Pr — Q>, ne coupe encore les axes coordonnés qu’à l’origine, et n'a qu'un seul-axe indéfini OX, intersection des plans principaux æy, æ7, auxquels se trouve rapportée l’équa- tion actuelle. Les sections faites par ces plans dans Ja surface, sont Î 5 À =— pe. La première est la parabole AOA' (PI. XIIL, fig. 9), qui tourne sa concavité vers les æ positifs ; et la seconde, la parabole BOB qui, ayant un paramètre négatif, tourne sa concavité vers les æ négatifs. Introduisant les paramètres dans l'équation (2), elle prend la forme 2 2 : 0 z (GE ES le, ig Les sections parallèles au plan y, données par les équations —.}, sont des hyperboles semblables qui croissent indéfini- ment avec la grandeur de k; mais dont la position change suivant qu’on prend k positif ou négatif. Lors- que k est positif, l’axe réel DD’ de l’hyperbole est ho- rizontal, et son axe imaginaire O'C est vertical, tan- dis que le contraire a lieu lorsque X est négatif ; l'axe réel EE’ est vertical, et l’axe imaginaire cd, horizontal. Ces circonstances , indiquées par l'équation précédente, montrent que la surface est composée d’une seule nape GÉO continue indéfinie dans le sens des æ positifs comme dans celui des æ négatifs, mais dont la courbure pré- sente une forme opposée dans ces deux sens. On en doit conclure que le paraboloïde hyperbolique ne peut jamais être de révolution. Dans le cas de k — 0, la section, qui est celle du plan y lui-même, se réduit à deux lignes droites, asymptotes communes à toutes les hyperboles dont nous venons de parler, projetées sur le plan yz. La combinaison de l'équation du plan avec l’équa- tion (2°) fait connaître que toutes les sections planes de ce paraboloïde sont des hyperboles on des paraboles, et que ce dernier cas arrive seulement lorsque le plan sé- Cant est parallèle à l’axe OX. 71. Les variétés des surfaces de la seconde classe sont comprises dans les deux équations PyQT; p’z? == = Qx, qu’on obtient en faisant P'— 0 dans l'équation (1), et P'— o dans l'équation (2). La première exprime un cylindre parabolique dont la base est sur le plan æy, et la seconde un cylindre parabolique dont la base est sur le plan y, mais qui s'étend du côté des æ négatifs, car ce n’est qu’en prenant æ avec le signe — qu’on peut obtenir des valeurs réelles pour x. 72. L’équation P'é— Qu — Qy—Q'rH+E— 0, signalée (n° 65) comme un cas particulier de l'équation générale du second degré, représente également un cylindre à base parabolique, car en coupant cette sur- face par des plans parallèles au plan æy, on obtient des droites parallèles entre elles et à ce plan, et, en outre, sa section par le plan +3 est une parabole. Il est vrai que les arêtes du cylindre sont obliques par rapport à cette parabole qui lui sert de base ; mais, si on le coupe par un plan perpendiculaire à ses arêtes, la section sera encore évidemment une parabole; de sorte qu’en pre- nant cette dernière pour base, et rapportant l’équation à son plan, on la ramènera à la forme P'3? — Rx, comprise dans les variétés de l’équation générale de la seconde classe des surfaces du second degré. 73. L’énumération complète que nous venons de faire des surfaces du second degré, indique la marche qu'il faudrait suivre pour les surfaces des degrés supé- rieurs. Nous exposerons successivement, autant que le comporte Ja nature de cet ouvrage, les procédés ana = GRU lytiques qui font découvrir les propriétés particulières des surfaces dont les équations sont données. (Voy. Os- CULATEUR, PLANS TANGENS et SURFACE. ) GRUE. (Wéc.) Appareil qui sert à élever les far- deaux , et dont les élémens principaux sont un treuil et une poulie. Il existe diverses espèces de grues : les unes sont établies à demeure, dans les ports, pour charger et dé- GRU charger les bateaux; les autres sont mobiles, et sont principalement employées à la construction des édifices. 221 La fig. 10 de la PI. XIII représente une de ces dernières. L'effet de cette machine se calcule de la même manière que celui du treuil (voy. TreuiL, tome 11), mais il faut tenir compte en outre de la résistance sur les pou- lies due à la raideur des cordes. Voy. l'Art de bâtir de Rondelet, et le tome II de la Mécanique appliquée aux arts, de M. Borgnis. IE. HAU HAUTEUR DUE A UNE VITESSE. (Méc.) On dé- signe communément sous le nom de hauteur due à la vitesse la hauteur dont un corps pesant devrait tomber librement pour acquérir cette vitesse par l’effet de la force de gravité. Quoiqu'il soit très-facile de calculer la hauteur due à toute vitesse donnée, puisque son ex- pression générale est ..… (a) dans laquelle k désigne la hauteur, » la vitesse, et g la force de gravité — 9",808795 (voy. ci-dessus, p. 165), le grand usage qu'on fait de cette quantité dans les questions de mécanique nous détermine à donner ici une table des hauteurs correspondantes aux vitesses qui se présentent le plus habituellement. Les vitesses, de- puis celle de un centimètre jusqu’à celle de dix mètres par seconde sexagésimale de temps, y croissent de cen- timètre en centimètre, ce qui est suflisant pour tous les besoins pratiques; de sorte que, lorsqu'une vitesse est donnée, et que le nombre qui la représente en unités métriques contient des millimètres, il faut cher- cher simplement dans la colonne des vitesses le nombre qui en approche le plus. Par exemple, si la vitesse donnée était 2",553, on prendrait la hauteur corres- pondante à 2,55; si elle était 2,557, on prendrait la hauteur correspondante à 2,56. La petite différence entre les hauteurs données ainsi par la table, et celles qu'on obtiendrait par la formule (a), en y substituant la valeur exacte de la vitesse, ne peut jamais entrainer d'erreur appréciable dans la pratique. Si l’on avait à considérer des vitesses supérieures à 10 mètres, il fau- drait calculer les hauteurs par la formule (a), à la= HAU quelle on peut donner la forme plus commode pour les calculs .....(b) hk— 0,050975 . v?, en y remplaçant 2g par la valeur 1 1 NE —= 0,020975. On peut encore se servir de la table pour la question inverse de trouver la vitesse due à une hauteur donnée. Il faut alors chercher dans la colonne des hauteurs le nombre qui approche le plus de la hauteur donnée, et le nombre correspondant, dans la colonne des vitesses, est la vitesse demandée. S'il s'agissait, par exemple, de connaître la vitesse due à une chute de 3,574, comme ce nombre est compris entre les deux nom- bres 5,5711 et 5,5796, qui se suivent dans la colonne des hauteurs, et qu'il est plus près de 3,5711 que de 3,5796, on prendrait pour la vitesse cherchée celle qui correspond à 5°,5711, savoir : 8°,37. Lorsque les hauteurs dépassent 5",098, il faut avoir recours à la formule (a) , d’où l’on tire v—V/29h, ou v — V/19,61759 EVE La table suivante est celle que Navier a donnée dans ses notes sur le premier volume de l'Architecture hy- draulique de Bélidor: nous y avons corrigé quelques erreurs de calcul reproduites dans tous les ouvrages où cette table a été insérée jusqu'ici, et qui ont été signa- lées par M. le baron de Prony. (Mém. sur les remous, Ann, des Ponts et Chaussées.) 222 TABLE DEN HAUTEURS CORRENPONDANTES A DIFFÉRENTES VITENSES EXPRIMÉES EN MÈTRES, HAUTEURS | yITEssEs. HAUTEURS VITESSES. HAUTEURS VITESSES: HAUTEURS VITÉSSES. HAUTEURS VITESSES. DES CHUTES. DES CHUTES. DES CIIUTES. DES CHUTES. DES CHUTES. Mèties. RE Mètres. Re Mètres. Mètres. PR Mètres. Mèétres. Mètres. 0,01 0,00001 0,68 0,0256 1,95 0,0929 2,02 0,2080 2,69 0,3088 0,02 0,00002 0,69 0,0243 1,36 0,0943 2,03 0,2100 2,70 0,3716 0,03 0,0000 0,70 0,0290 1,97 0,0997 2,04 0,2121 2,71 0,3744 0,04 0,00009 0,71 0,0257 1,98 0,0970 2,05 0,2142 2,72 0,9771 0,05 0,00019 0,72 0,0204 1,39 0,0984 2,06 0,2163 2,75 0,9799 0,06 0,00019 0573 0,0272 1,40 0,0999 2,07 0,2184 2,74 0,5827 0,07 0,00020 0,74 0,0279 1,41 01019 2,08 0,2205 2,75 0,289 0,08 0,00034 0,79 0,0287 1,42 0,1028 2,09 0,2226 2,76 0,3883 0,09 0,00049 0,70 0,0299 1,43 0,1042 2,10 0,2248 2,77 0,3911 0,10 0,00091 0,77 0,0302 1.44 0,1097 2,11 0,2269 2,78 0,3939 0,11 0,00062 0,78% | 0,0510 1,45 0,107% 2,12 0,2201 2,79 0,3967 0,12 0,00074 0,79 0,0318 1,46 0,1086 2,13 0,2513 2,80 0,3996 0,13 0,00087 0,80 0,0320 1,47 0,1101 2,14 0,2334 2,81 0,4025 0,14 0,00100 0,81 0,0334 1,48 0,1116 2319 0,236 2,82 0,4054 0,1) 0,00119 0,82 0,0543 1,49 0,1191 2,16 0,2578 2,83 0,4082 0,16 0,00191 0,83 0,0391 1,50 0,1147 2,17 0,2400 2,84 0,4111 0,17 0,00148 | 0,84 v,0860 1,91 0,1102 2,18 0,2422 2,85 0,4140 0,18 0,00166 0,90 0,0368 1,52 0,1177 2,19 0,2444 2,86 0,4169 0,19 0,00182 0,86 0,0977 1,53 0,1199 2,20 0,267 2,87 0,4198 0,20 0,0020/ 0,87 0,0586 1,04 0,1209 2,21 0,2/90 2,88 0,4228 - 0,21 0,00229 0,08 0,039 1,55 0,1995 2,22 0,2519 2,89 0,4257 0,22 0,00247 0,89 0,0404 1,56 0,1241 2,23 0,2535 2,90 0,4287 0,23 0,00270 0,90 0,0419 1,97 0,1257 2524 0,257 2,91 0,4316 0,24 0,00294 0,91 0,022 1,58 0,1275 2,25 0,2580 2,92 0,4346 | 0,25 0,00319 0,92 0,0491 1,59 0,1289 2,20 0,2603 2,09 0,4376 | 0,20 0,00545 0,93 0,0441 1,60 0,130 2,27 0,2626 2,94 0,4406 0,27 0,00372 0,94 0,040 1,61 0,195 2,28 0,2049 2,95 0,4456 | 0,28 0,00/400 0,95 0,0400 1,62 0,1537 2,29 0,2073 2,96 0,4466 0,29 0,004°9 | 0,96 0,0470 1,63 0,1354 2,30 0,2696 2,97 0,496 0,30 0,00459 0,97 0,0480 1,64 0,1371 2,91 0,2720 2,98 0,426 0,51 0,00490 0,98 0,0490 1,65 0,1388 2,32 0,2743 2,99 0,497 0,92 0,00522 0,99 0,000 1,66 0,1405 2,93 0,276 3,00 0,488 0,99 0,00550 1,00 0,010 1,67 0,1499 2,84 0,201 3,01 0,4618 0,24 0,00589 1,01 0,020 1,68 0,1439 2,39 0,2815 3,02 0,4649 0,99 0,0062/ 1,02 0,030 1,69 0,146 2,26 0,2839 3,05 0,4680 0,36 0,00660 1,03 0,0541 1,70 0,1473 2,37 0,2863 3,04 0,4711 0,37 0,00697 1,04 0,0551 1,71 0,1400 2,38 0,2887 3,05 0,4742 0,358 0,00790 1,02 0,062 1,72 0,1508 2,59 0,2911 3,06 0,4773 | o,39 0,00770 1,06 0,079 1,79 0,1525 2,40 0,2936 3,07 0,4804 0,40 0,008 10 1,07 0,0584 1,74 0,1543 2,41 0,2960 3,08 0,4835 0,41 0,0086 1,08 00595 1,55 0,156: 2,42 0,2985 3,09 0,4866 0,42 0,0090 1,09 0,0606 1,56 0,159 2,43 0,3010 3,10 0,4899 0,43 0,0094 1,10 0,0617 1,77 0,1507 2,44 0,3054 Sax 0,4930 0,44 0,0098 1H 0,0628 1,78 0,1615 2,40 0,3060 Ga 0,4962 0,45 0,0109 1,12 0,0039 1,70 0,1693 2,46 0,3085 3,13 0,4994 0,46 0,0108 ANUS 0,0651 1,80 0,1691 2,47 0,3110 3,14 0,506 0,47 0,0112 1,14 0,0662 1,81 0,1670 2,48 0,9135 3,15 0,5058 0,48 0,011% 1,1 0,067 1,82 0,1680 2:49 0,5160 3,16 0,5090 0,49 0,0129 1,16 0,0686 1,83 0,170 2,50 0,5186 3,17 0,9122 0,90 0,0127 1,17 0,0698 1,84 0,1520 2,51 0,3211 3,18 0,155 0,91 0,0192 1,18 0,0710 1,85 0,1745 2,52 0,2257 3,19 0,5187 0,92 0,0138 1,19 0,0722 1,86 0,1703 2,99 0,9263 3,20 0,220 0,99 0,0143 1,20 0,0734 1,87 0,1582 2,54 0,3289 3,21 0,252 0,94 0,0148 1,21 0,0746 1,88 0,1802 2,05 0,9319 5,22 0,5285 0,55 0,0154 1,22 050758 1,89 0,1820 2:56 # | 0,5541 3,23 0,5318 0,56 0,0160 1,23 00771 1,90 0,1849 2,57 0,3367 3,2% 0,5351 0,97 0,0165 1,24 00783 1,91 0,1859 2,58 0,3393 9,20 0.5384 0,58 0,011 1,25 0:0797 1,92 0,1878 2,59 0,3419 3,26 0,5%19 0,59 0,0177 1,26 00809 1,93 0,1898 2,60 0,3446 3,27 0,540 0,60 0,0185 1,27 050822 1,94 0,1918 2,61 0,3452 3,28 0,484 0,61 0,0190 1,28 050835 1,05 0,1038 2.62 0,5499 3,29 0,9517 0,62 0,0196 1,29 050848 1,96 0,1958 2,03 0,3520 3,30 0,551 0,63 0,0202 1,30 0,0861 1,97 0,1978 2,64 0,3553 534 0,585 0,04 0,0209 1,31 0:0855 1,98 0,1998 2,05 0,580 5,32 0,618 0,65 0,0215 1,32 0,0888 1,99 0,2018 2,06 0,360 3,93 0,5652 h) 0,66 | 0,022 1,33 030901 2,00 | 0,2039 2,67 | 0,5634 3,54 | 0,5686 0,67 0,0239 1,94 050915 2,01 0,2059 2,68 0,306 3,35 0,57a1 HAUTEURS DES CUUTES, BH LEE He Mètres. Métres. 5,56 0,5799 9,97 0,5789 3,98 0,5825 3,99 0,588 3,40 0,899 93,41 0,927 5,42 0,5962 5,45 | 0,5997 9,44 0,6052 3,45 0,6067 5,46 0,6102 3,47 0,6158 3,48 0,6175 3,49 0,6209 5,50 | 0,6244 9,91 0,6280 5,52 0,0516 5,53 0,6532 3,54 0,6388 3,09 0,6424 3,26 0,6460 3,97 0,6497 5,28 0,6535 3,59 0,656 5,60 0,66006 3,61 0,6645 3,62 0,6680 5,65 0,6717 3,64 0,6754 3,65 0,6791 5,66 0,6828 3,67 0,6866 3,08 0,6905 5,69 0,6940 3,70 | 0,697 3,71 0,7016 3,72 0,704 3,79 0,7092 3,74 | 0,7150 3,79 0,7168 3,76 0,7206 3,75 0,7245 5,78 0,7283 3,79 | 0,7322 3,80 0,7301 3,81 0,7400 5,82 0,7438 3,85 | 0,7478 3,84 0,7917 3,85 0,7556 5,86 | 0,7595 3,87 0,7654 3,88 07674 5,89 0,7713 3,90 0,779 3,91 | 0,7795 3,94 | 07915 3,99 | 0,793 4:00 0,8156 401 0,8197 402 0,8298 HAUTEURS DES CHUTES. YITESSES. 4,03 0,8279 4,04 0,8320 4,0ù 0,8301 4,06 0,8402 4,07 | 08444 4,08 0,8485 4:09 0,8527 4,10 0,83569 4,11 0,861 {a o,8653 4,15 0,869 4,34 0,8797 4,15 0,877 4,16 0,8821 4,27 0,886 4,18 0,8906 4,19 08949 4,20 0,8992 4,21 0,909 422 | 0,9078 4,23 0:9121 4,24 0:9164 4,25 G»9207 4,26 0,9291 4,27 0:9294 4,28 0,9997 4,29 0,9981 4,50 0,9429 4,91 09469 4,32 0,9913 4,35 0:9997 4,34 | o,9601 4,37 0:9794 4,38 0:977 4,39 0,9824 4,40 0,9867 4,43 0:9913 4,42 | 0,998 4,43 1,0005 4,44 1,0048 4,45 1,0094 446 | 1,0140 4,47 1,0185 4,48 1,0251 4,49 1,0276 4,50 1,0922 4,91 1,0008 4,52 10414 4,55 1:0460 4.54 1:0507 455 | 110557 4,6 1:0599 4:57 | 1:0646 4,58 1:0692 4,29 10799 4,60 | 1,0786 4,61 1:0853 4,062 1:0880 4:65 | 1,0927 4:64 1:0974 4,65 1,1092 4,66 1,1069 , = 4:07 1:1117 fa 4,68 1,1164 4,69 11219 LE = ” & mn ” BE & Er Cr OT er ax OCrE CIE ” & ” BE D D ww v DB = CO<0. ON n a (DLON OT EN O1 7 Ex ” Lea 5 CIO SI OR Oth QI NO es og nm ICI C1 ur ÿ$ = md HAUTEURS DES CHUTES. Métres. 1,1260 1,1308 1,190 1,1404 1,142 1,1501 1,1549 1,159 1,1047 1,1609 1,1744 152702 1,1842 1,1891 1,1941 1,1990 1,2040 1,2090 Ë LS ” k EN A © © bb © © D D à OO or or ET C1 (Ÿ vw DU OO OR = ” ét ei ei ei D ei es ei ed de ni ed jt SU \ © OO ŒDUINI JO RO OO RO OR O © s s NC D D L 1,9258 1,9911 1,5305 1,400 1,4105 1,4157 1,4211 1,4265 2 OT OÙ O1 OÙ O7 OÙ ON OT ON OT OT ÊT ON O1 OT OT OT UT OT OT O7 UT OT UT ET OT O1 UT UT UT UT OT OT OT UT UT OT UT ON OT O1 O1 O1 O1 O1 OT OT O1 ET Cr n 5 5 3 8 9 40 L 5” À ce s \ % s NOEL S DE UGE = n sw s “ m O0 ON n s DO 0 OO © 0 © O0 vtr Ur UV Tor uuExr s n SD 07 0 7 07 V7 UT TU 7 7 2e © © NI OCT E ER OO ON OO CIE = 'O D'ŒOUN NININNININNN M OO ŒNI OO CID æ © © NI s = sw Vo IS DONS CS TIC S RE CS ENS LEURS D'Or OIL # 19 9 UT 7 7 7 s vw DSOLDÉD mo OO D ENS s æ nm cn em = JU EU QT OT ON ON ON OU UT ON Ex HAUTEURS DES CHUTES Mètres. 1,4699 1,4794 1,4509 1,4804 1:4919 1,4979 1,030 1,9085 1,5815 1,2805 1,5929 1,9980 1,6045 1,6100 1,6157 1,621 Cie O1 O1 © O © Æ 00 CIN D GO DO & _ os © ot 1,670 1,60854 1,6912 1,6971 1,7050 1,7089 1,7145 1,7207 1,7206 1,726 1,7389 1,7445 1,7005 1,7504 1,7024 1,7084 1,7744 1,7809 1,7865 1,7929 1,79806 1,8046 1,8107 1,8168 1,8229 1,8200 1,8391 1,5412 1,8475 1,853 VITESSES. Mètre:, 6,04 6,05 6,06 0,07 6,08 6,09 6,10 G,11 6,12 6,19 6,14 6,15 — o] TR s LS © ON QE (en CC NI 6,56 6,35 6,58 6,59 6,60 6,61 6,62 6,65 6,64 6,65 6,66 6,07 6,08 6,69 6,70 223 HAUTEURS DES CHUTES. Métres. 1,8396 1,8658 1,9720 -1,8782 1,8845 1,890 1,8968 1,9030 1,9092 1,915 1,9217 1,9280 1,9943 1,940 1,9468 1,9531 1,999 1,968 1,9721 1,978 1,9848 1:9912 1:9976 2,0039 2,0109 2,0107 2,0232 2,0296 2,0301 2,0425 2,0490 2,054 2,0619 2,0684 2,0749 2,0814 2,0879 2,094 2,1010 2,1070 2,1141 2,1207 2,1273 2,1598 2,1404 2,1471 2,1537 2,1603 2,10650 2,1790 2,1803 2,1809 2,1990 = 2.2009 2.205750 2,2197 > 2.2209 > ©] 1 “ >: tb w « Li D & & DB'ANI 224 VITESSES. PESESSEÉ a UNI NI OCR CID = À 09 6 , , A DS RS | NI s VE S v D D D D D OR = COQ NI » & à NI Que ” s vw © à & CNE) UNNNINNNNNN . 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Mètres. 5” 0393 ” n - © " A O1 C1 O1 © 1 O1 1 C1 à C S = DO Oo DORE CID à Om CO ŒUI © O OUR O1 t DONNE &R s a © zx © ” ww AE C1 QI QI QI QI CI C1 AC O1 O1 O1 OI O1 CI GI O1 C1 © Q OQIO TE 1 © mn SERRE RERE CG O1 OI GI à] D D OU DO © LE OU OO À» D RE © 9,4 pe gt oO “ne 3,4947 59% 92,9092 3,5116 &7 à 7 © & (e] ei s D & ON On Ge O s QD ” s Oo © DIN OCR OI & SAS s © Qt Où O1 Où Or OÙ Or O7 Et OX AO DO = C1 © & s &B A O1 O1 O1 SI O1 O1 O1 CI QI QI O1 CI QC Q'CQLR = RO © IN = ou? © s Sonroco OO © ” ÈS D © AN OX © Es CTI O1 O ST U ©O ©@ = = © A G1 O1 OI O1 C1 090 ss 7 © vw D ŒUNININIIWININININNIN © CA O1 ON A _ ” 1 GI O1 OT OI O1 O1 O1 O1 CI QI 5 " PIN OCE QI (we) -À æ 2 OM e e s ù TOY O1 O1 are D = D © = LE C1 & © Le »” ) == 9 LE 1 C1 CASI s VITESSES, Métres @ NI INTUINI et CR ZNI S À & (CRSATSS > 7 & © © k DOS GK © D HA UTEURS DES CHUTES. Mètres, , 8 194 ,5285 ,8071 RON © ©1 A Q OI O1 O1 GI C1 s 1 O1 O1 3,97/ 4,0650 40741 4,0832 4,0925 4,1015 4,1106 4,1198 4,1289 4,1581 41475 4,1565 41657 4,1750 4,184 4,1954 4,2017 4,2119 4,2212 4,2505 4,2598 4,2491 4,2584 42677 42773 4,286 4:2958 4,5051 45145 4,3239 4,3323 45417 4,5511 4,3615 4,3710 4,804 4,5898 1:3999 HAUTEURS DLS CHUTES. Mètres 4,4565 4,4659 64754 4,4850 4:4945 4,041 L« S S ON S um LI CR CCS RE Go R OO x J'OGR GE = SERRES EHRS OX O1 Or Or OX Où OX OX (we) CA em 5,0061 5,0162 5,0264 5,0365 A —— ————— HOM HOMME. (Mée.) L'homme, considéré comme mo- teur, peut agir d’une infinité de manières différentes, mais il ne peut produire dans toutes le même effet utile, et pour tirer le plus grand parti possible de sa force, il est nécessaire de bien connaître les circonstances où son développement est accompagné de la moindre fatigue. L'action de l’homme, comme celle des animaux, est sujette à un si grand nombre de variations, qu'il a été impossible, jusqu'ici, de la soumettre à des lois théo- riques. Les recherches de Lambert sur cet objet, celles de Daniel Bernouilli et de quelques autres savans, quoique très-ingénieuses, présentent trop peu de cer- tüitude pour servir de base à des évaluations exactes; et ce qu'il a de mieux à faire, provisoirement, c’est de se guider d’après les résultats des expériences qui offrent au moins des termes de comparaison dans les diverses espèces de travaux auxquels l’homme peut être em- ployé. Ayant déjà donné aux mots Cneyaz, Dynamique et Errer unie les principes admis pour l'évaluation de l'effet produit par les agens moteurs, nous aborderons immédiatement les faits, parmi lesquels ceux qui ont été observés par Coulomb tiennent encore aujourd’hui le premier rang. D’après ce célèbre physicien, un homme sans far- deau, marchant sur un chemin horizontal, et qui n’a, ainsi , que son propre corps à mouvoir, peut parcourir 54000 mètres dans une journée de dix heures, coupées par un ou deux repas de deux à trois heures ensemble, En prenant 65 kilogrammes pour le poids moyen du corps, l'effet journalier produit, et que le même homme peut recommencer plusieurs jours de suite, est donc 65% X 54000" — 3510000!", c’est-à-dire, 3510000 ki- logrammes transportés à un mètre par jour, ou 5510 unilés dynamiques. Ici il n’y a point d'effet utile de produit. Si, au lieu de marcher sur un chemin horizontal, le même homme montait une pente douce ou un escalier commode, il ne serait plus capable de se mouvoir, comme dans le cas précédent, avec une vitesse moyenne de 1",5 par seconde, il ne pourrait en prendre une que de 0°,15; et s’il continuait cet exercice pendant plus de huit heures par jour, il serait hors d’état de le répé- ter les jours suivans. Ainsi, rien que la différence de marcher en montant sur un plan ineliné au lieu de mar- cher sur un plan horizontal, diminue l'effet de Ja force de l'homme de # ; car, dans ce cas, l'effet produit est, par seconde, 65° X 0,15 — g",55, ce qui fait, pour huit heures, 280800", ou 281 unités dynamiques; or, le rapport de 281 à 5510 est, à très-peu près, le même que celui de 1 à 12. Dans ces deux cas, aucun effet utile, dans le sens at- taché à cette expression, n’est produit, puisqu'il n'y à Ton, ju, 295 HOM aucun travail effectué ; mais, si nous supposons mainte- nant que l’homme porte des poids sur son dos, nous pourrons comparer les produits de son travail. L’expé- rience prouve qu'un homme marchant en plaine, et chargé de 40 kilogrammes, peut se mouvoir avec une vitesse de 0,75 pendant une durée de sept heures par jour, ce qui donne pour la quantité d'action journa- lière, ou d'effet utile, 556000". S'il monte un escalier ou une pente douce, chargé de 65*, sa vitesse ne sera plus que 0",04, et il ne pourra supporter ce travail plus de six heures par jour; l'effet utile ne sera donc que de 56160!" par jour. Ainsi, dans le premier cas, l'effet utile est représenté par 756 unités dynamiques, et dans le second, seulement par 56. Voici l’ensemble des résultats qui, d’après Navier, comportent le maximum d’effet utile dans l'emploi in- diqué de la force. 1° flomme marchant sur un chemin horizontal, sans fardeau. 65 kil. 10 Poids moyen du corps. . . . . . Vitesse par seconde. . . . . . Durée du travail journalier. . . . . 10 heures. Effet produit en unités dynamiques. 5510 2° Homme voyageant en plaine, et portant des far- deaux sur son dos. Poids transporté, , + . , : . . "4" 4o'kil. Vitesse par seconde. ;' à = ."."10 075 7 heures. 596 Durée du travail journalier. . . . . Effet utile en unités dynamiques. . 5° Homme montant une rampe douce ou un escalier, sans fardeau. Poids moyen du corps. . . . . . . 05 kil. Vitesse par seconde. . . . . . . . 0",15 Durée du travail journalier. . . . . 8 heures. Effet produit en unités dynamiques. 281 4° Homme montant une rampe douce ou un escalier, avec un poids sur son dos. . 65 kil. m A 0 ,0# Poids transporté. . . . . . . . . Vitesse par seconde.. . . . . . . . Durée du travail journalier. . . . . 6 heures. EHERULIE MORE RENE 56 unités dyn. 5° Manœuvre transportant en plaine des matériaux sur son dos, et revenant à vide chercher de nouvelles charges. Poids transporté. , . « « . : 65 kil. Vitesse par seconde. : . . . JT Durée du travail journalier. . . 6 heures. Effet utile, , . . #02 unités dyn. 29 226 HOM 6° Manœuvre transportant des matériaux dans une brouette, et revenant à vide chercher de nouvelles charges. Poids transporté. . . . . "160 kil Vitesselparseconde:s ff. 7 0e 0-20m0 Durée du travail journalier, . . . . 10 heures. Etiet utile een 1080 unitésdyn. 7° Manœuvre transportant des matériaux dans une petite charrette, où camion à deux roues, et reve- nant à vide chercher de nouvelles charges. Poidsitransporté:; 1. {0 a .WM007kil: Vitesse parseconde#"ne ia. on Durée du travail journalier, . 10 heures. Etétutilee mr . + + « 190ounités dyn. 8° Manœuvre élevant des poids au moyen d’une corde passant sur une poulie, ce qui l’oblige à faire des- cendre la corde à vide. Poids élevé tr ER RS Vitesselpan seconde Lu." lon 0 Durée du travail journalier. . . . . 6 heures. Effet utile. . . . ... . .... ,. 77 unités dyn. 9° Manœuvre élevant des poids en les soulevant avec la main. Poidsttransponté. M 0. 0.2 iao(kill #1 & » can mn Vitesse parseconde... "Cr or ug Durée du travail journalier. , . 6 heures. EHÉPULICRENER AR NP ER 59 unités dyn. 10° Homme agissant sur une manivelle. Eflort constant exercé. 8 kil. Vitesse par seconde. . . : . . . : 0,0 Durée du travail journalier. . . - Eee, 0e MN 8 heures. 155 unilés dyn. 11° Manœuvre marchant en poussant ou tirant dans une direction horizontale. Elort exercé. . . . . 12 kil. 0,6 8 heures. Vitesse par seconde. . . . , Durée du travail journalier. . EHetutule EE + 207 unités dyn. 12° Manœuyre agissant par son poids sur une roue à chevilles où à tambour, et placé au niveau de l’axe de la roue. Efort'exenccr se tee OO Vitesse par seconde. 0,15 Durée du travail journalier. . Effet utile, 8 heures. - +. 209 unités dyn. HOM 15° Manœuyre agissant par son poids vers le bas d’une roue à chevilles ou à tambour. Effort exerce. 19 kil. Vitesse par seconde. 0",7 Durée du travail journalier. . 8 heures. Effctutile 0 CERN 00 D UNITE RENE 14° Manœuvre poussant avec les pieds une roue à che- vilies. 62,5 kil. 0,19 Effont exercé. 6 CES PARENTS Vitesse par seconde. Durée duttravail "= SnEurES Elfebatile CO CE ONU EEE CN Les efforts de traction que l’homme peut développer ont été très-différemment appréciés par divers auteurs. Schulze évalue à 48 ou 49 kilogrammes l'effort absolu , c'est-à-dire celui que l’homme est capable de soutenir pendant quelque temps sans prendre de vitesse. Ber- nouilli ne porte cet effort qu'à 34 kilogrammes; mais Guenyveau a trouvé que, lorsque la traction s'effectue au moyen de bricoles, leflort absolu peut s'élever de 50 à Go kilogrammes. La vitesse absolue, ou la plus grande vitesse que l'homme puisse soutenir pendant quelque temps sans avoir d'autre effort à produire que celui du déplacement de son corps, est de 1",657 par seconde, d’après Schulze ; de > mètres, d’après Bernouilli; et de 2 à 5 mètres, d’après Guenyveau. On nomme effort relatif et vitesse relative l’eflort moyen el la vitesse moyenne dont la combinaison peut produire le maximum d'effet utile. L'effort relatif est, suivant Schulze, de 15 à 14 kilo- grammes ; de 15 kilogrammes, suivant Bernouilli, et de 154,13 suivant Guenyveau, quand la traction se fait au moyen d’une bricole. La vitesse relative est de o",r57, 1",660, et o",8, suivant les mêmes observateurs. La plus grande charge qu’un homme puisse porter à une petite distance, est moyennement de 145 à 150 ki- logrammes. Nous n'avons pas besoin de faire observer que l’âge, le climat, et surtout l'habitude, occasionnent de grandes variétés dans la valeur des quantités d'actions journa- lières produites par divers individus, et qu'on ne doit considérer les nombres rapportés ci-dessus que comme des termes moyens à partir desquels plusieurs circon- stances, et principalement l'inégalité des forces des in- dividus, peuvent causer des écarts plus ou moins grands; mais ces nombres n’en présentent pas moins des indica- tions très-importantes sur les moyens d'employer la force de l’homme de la manière la ‘plus avantageuse; car il suffit d'y jeter un coup d’æœil pour reconnaître, par exemple, qu'on obtient un effet utile plus que HYD double en faisant agir un homme sur une manivelle, qu'en lui faisant élever des poids au moyen d’une corde passant sur une poulie fixe: que le Mmaneuvre transpor- tant des matériaux sur une brouette fait plus d'ouvrage que celui qui les porte sur son dos, ete., ete. On doit consulter, pour tout ce quiconcerne les moteurs animés, le mémoire de Coulomb sur {a Force des Hommes , ainsi que les ouvrages suivans : Prony, Nouv. Archit. hy- draulique; Christion , Mécanique industrielle; Gueny- veau, Essai sur la science des Machines; Coriolis, Cal- eul de l'effet des Machines. M. Borgnis, dans son Traité de la composition des Machines , expose en grands dé- tails tout ce qui a été fait ou proposé pour le meilleur emploi de la force de l'homme et des animaux. HYDRAULIQUE. (Méc.) L'objel général de cette branche de la mécanique est le mouvement des liquides, et particulièrement celui de l’eau. L'eau en mouvement peut être considérée de quatre manières différentes: 1°coulant dans un lit (voy. Courant D'Eau); 2° sortant d’un réservoir (voy. ÉCOULEMENT DES ELuipes); 5° agissant comme moteur (voy. EAUMoTRICE); 4" enfin, dans un état passif, élevée par des machines. On donne le nom générique de machines lyydrauli- ques à deux classes de machines tres-différentes dans leurs effets et dans leur but : la première comprend divers appareils pour lesquels l'eau est Pagent moteur, la puissance; la seconde se compose des organes méca- niques destinés à élever l’eau, qui constitue alors la ré- sistance. On pourrait former une troisième classe de ma- chines où l’eau joue tout à la fois le rôle de puissance et de résistance, c’est-à-dire où la force d'un courant d’eau est employée à élever une portion de cette eau, comme le bélier hydraulique, la colonne oscillante, etc. Mais, en observant que l’action de ces machines exige le concours d’une force étrangère, l’élasticité de l'air atmosphérique ; on voit qu'elles doivent être rangées dans la seconde classe. Lapremière classe des machines hydrauliques se sub- diviserait en trois genres, si l’on pouvait établir des li- miles absolues entre l'action de l’eau par son choc, sou poids et sa force centrifuge; mais, comme dans la plupart de ces machines, l’eau n’agit jamais d’une seule manière, ce ne pourrait être que d’après le mode d’ac- tion prédominant qu'ilserait possible d’assigner le genre de la machine. Quoi qu'il en soit, les machines de cette première classe sont les roues à aubes, les roues à augets , les-roues à pots, les turbines, les roues à réaction, les turbines où roues à force centrifuge, et la machine à co - lonne d'eau (voy. ces divers mots); Ja dernière se dis- tingue de toutes les autres par la nature de son mouve- ment, qui est alternatif; Llandis que celui des premières est un mouvement continu de rotation. Il existe encore HYD 227 beaucoup d’autres machines de cette classe, projetées où exécutées, mais celles que nous venons de citer sont les plus usuelles: Nous donnons, en traitant chaque machine en particulier, l'indication de son eflet utile. La seconde classe des machines ou organes hydrau- liques présente un très-grand nombre d'appareils, car il n'existe pas de problème qui ait plus occupé l’imagi- nation des praticiens que celui de l’élévation de l’eau. Parmi ces machines, celle dont usage est plus habituel sont les seauæ, les pompes, les norias, les chapelets, les roues à tympan, et la vis d'Archiméde. Nous les exa- winons dans des articles particuliers, ainsi que quelques autres moins usuelles, mais dont les dispositions ingé- nieuses réclament l'attention. (Voy. Fontaine, tom. IL.) HYDROMEÈTRES. (Æydraul.) Nom générique des instrumens destinés à mesurer la vitesse des courans d’eau. L’hydromètre le plus simple et peut-être le plus sûr est un flotteur. C’est un morceau de bois ou un autre corps d’une pesanteur spécifique presque égale à celle de l’eau, et qui, placé dans le courant, en prend la vitesse. Dès que le mouvement est bien établi, on compte le nombre de secondes que le flotteur employe pour parcourir une distance préalablement mesurée; celle distance, divisée par le nombre des secondes, fait connaître l’espace parcouru dans une seconde, ou la vitesse. Les meilleurs flotteurs sont des boules creuses de fer blanc ou de cuivre, lestées avec de la grenaille de plomb, de manière qu’elles s’'enfoncent presque entiè- rement dans l’eau; on doit les placer dans le plus fort du courant ou au fil de l’eau, et assez au-dessus du point où lon commence à compter, pour qu’on soit assuré qu’elles aient, en y arrivant, la vitesse du li- quide qui les entoure. Ce mode d'opération, qu'il faut répéter plusieurs fois pour prendre une moyenne, fait connaître avec assez d’exactitude la vitesse du fil de l'eau, mais il ne peut être employé pour les filets plus près du bord, parce que le flotteur ne se maintiendrait pas dans une même direction. Le volant & aubes peut être employé avantageusement pour déterminer la vitesse d’un filet quelconque. C’est une petite roue à aubes très-mobile sur son axe et con- struite en boïs très-léger; on létablit sur le courant, au point dont on veut connaître la vitesse, de manitre qu'une aube plonge dans l’eau, son centre de percus- sion prend bientôt, à très-peu près, la vitesse du filer. Le pendule hydrométrique sert également pour déter- miner la vitesse d’un filet quelconque. Il se compose d’une boule creuse, d'ivoire ou de métal, suspendue par un fil au centre d'un quart de cercle gradué. On pose cet appareil sur le point à reconnaitre, le quart de cercle HYG fixé hors de l'eau, et la boule plongeant dans le liquide (PI XUIT, fig. 12); le courant entraine la boule, le fil s'incline, et lorsque l'angle d’inclinaison est devenu constant, on calcule la vitesse d’après la grandeur de cet angle, Voici la théorie de cette opération. Soit P le poids de la boule À, et OA l'inclinaison constante du fil, mesurée sur le quart de cercle par l'angle EOA—. Construisons le rectangle ABCD, dans lequel AD — P, CAD — EOA —:. Les côtés AB et AC seront les composantes de AD, et nous aurons ACI—PICOS IE CAB PSN. Ainsi P cos à exprime le poids effectif ou la force avec laquelle la boule tend à descendre, et P sin ? la partie du poids absolu qui fait équilibre à l’action du courant, et mesure son effort. L’effort du courant, com- parativement au poids effectif, sera donc P sin? Pcost mien c'est-à-dire qu'il est proportionnel à la tangente d’in- clinaison. Mais ce mème effort est également propor- tionnel au carré de la vitesse du courant (voy. Eau mo- tic); donc, en désignant par v cette vitesse, le rap- port des deux quantités v?, tang ? doit être un nombre constant, et, en exprimant par n° ce dernier, nous aurons v = n Vtang à. Le coeflicient constant # aura une valeur particulière pour chaque boule, qu’on peut déterminer directement, par l'expérience, en essayant le pendule sur un courant dont la vitesse aura été déterminée soit par un flotteur, soit par un volant à aubes. La vitesse connue, divisée par la racine carrée de la tangente de l’inclinaison ob- servée, donnera la valeur de n. Les hydromètresprécédens ne peuvent faire connaître que la vitesse à la surface du courant; pour mesurer les vitesses au-dessous de la surface , il faut avoir recours à d’autres instrumens. Le plus simple, nommé {ube de Pitot, du nom de son inventeur, est un tuyau de verre recourbé par le bout inférieur (PI. XII, fig. 11); on l’enfonce dans le courant, jusqu’à ce que l’orifice de ce bout, tourné vers l’amont, soit au niveau du filet dont on veut voir la vitesse; ce filet presse le liquide, le fait monter dans Ja branche verticale, et la hauteur de la colonne d’eau, au-dessus de la surface du courant, indique approxi- mativement la hauteur due à la vitesse. Dubuat a trouvé qu'en donnant à l'orifice la forme d’un enton- noir dont on fermé l'entrée par une plaque percée d’un petit trou au centre, les deux tiers seulement de Ja hauteur dans Le tube étaient la hauteur due à Ja vitesse H\Yù de la veine fluide, c’est-à-dire, qu'en désignant par k la hauteur dans letube, la vitesse cherchée serait La 2; —= 29 = he CRAN On à fait plusieurs perfectionnemens à cet instru- ment, qui est peu employé, mais qui fait époque dans la science, parce que c’est avec son aide que Pitot a dé- couvert le fait très-important du décroissement graduel de la vitesse des filets fluides depuis la surface jusqu’au fond. Les balances ou romaines hydrométriques sont suscep- tibles d’une bien plus grande exactitude : le principe sur lequel elles sont fondées consiste en ce que, si l’on ex- pose directement une plaque au choc d’une veine d’eau, le poids qu'il faut employer pour la maintenir en équi- libre contre l'effort du courant donne la mesure de cet efort, d'où l’on peut ensuite conclure la vitesse. La ba- lance employée par Brünings, et à laquelle il a donné le non de tachomètre ; est représentée (pl. XIV, fig. 4); elle se compose d’une plaque À fixée à l’extré- mité d’une tige AB, qui se meut dans une douille m perpendiculairement à Ja barre DE, dont l'extrémité E repose sur le fond du lit de la rivière. Un cordon DB est attaché à l'extrémité B de la tige AB, et se rend, en passant sur une poulie de renvoi C, à l'extrémité du petit bras d’une romaine, dont l’autre bras porte le poids P. Lorsque cet instrument est posé, la veine fluide qui agit sur la plaque A la presse vers B, et il faut alors reculer le poids P jusqu’à ce qu’il la maintienne en équilibre ; les divisions du grand bras de la romaine font con- naître le poids absolu qui mesure l'effort du courant, et, par suite, sa vitesse. Les hydrauliciens allemands considèrent comme le plus parfait des hydromètres inventés jusqu'ici le mou- linet hydrométrique de Woltmann. C’est un arbre tour- nant (PI. XIV, fig. 1) qui porte quatre petites ailes disposées comme celles d’un moulin à vent. Lorsqu’elles sont mues par le courant, le nombre de leurs révolu- lions dans un temps déterminé, indiqué par l'instru- ment même, fait connaître la vitesse. Quel que soit l'instrument qu'on emploie pour me- surer la vitesse d’une veine fluide, ce n’est que par une énorme série d'expériences qu'il est possible de déterminer la vitesse moyenne de la section d’une grande rivière; car il faut décomposer cette section en tranches verticales, mesurer la vitesse d’un grand nombre de points pris verticalement les uns au-dessous des autres dans chaque tranche, afin de conclure par une moyenne la vitesse moyenne de la tranche; puis, des vitesses moyennes de toutes les tranches, déduire la vitesse moyenne de la section. On voit combien il serait important de connüitre Ja loi du décroissement des HYG vitesses et de pouvoir obtenir la vitesse moyenne par celle du fil de l’eau, toujours facile à mesurer exacte- ment; mais on ne connaît pas même encore le rapport qui peut exister entre la vitesse du filet supérieur et la vitesse moyenne de la verticale à laquelle il appartient. ( Voy. Couranr p’Eau.) HYGROMÉTRIE. On désigne sous le nom d’hygro- mètres Les instrumens destinés à mesurer la quantité de la vapeur d’eau contenue dans l'air atmosphérique, et, par suite, sous celui d’hygrométrie, la partie de la physique qui a pour objet les principes fondamentaux sur lesquels repose leur construction. Tout le monde sait que, lorsqu'on met de l’eau dans un vase ouvert et qu'on l’expose à l'air libre, elle di- minue peu à peu et disparait enfin en totalité. Ce phé- nomène, qu'on nomme évaporation, et qui s'effectue continuellement à la surface des mers et des rivières, est cause que l’air n’est jamais complètement sec, mais qu'il contient toujours une certaine quantité d’eau en dissolution, dont la présence modifie son élasticité et sa densité, On à attribué pendant long-temps l’évaporation de l'eau et celle de beaucoup d’autres liquides à une affinité ou action élective des molécules intégrantes de l’air sur les molécules intégrantes de ces liquides; l'air était alors doué d’une force dissolvante d'autant plus grande, que sa température et sa densité étaient plus grandes. Cette théorie ne peut plus être admise depuis qu'il est prouvé que l’évaporation s’effectue en même quantité et beau- coup plus promptement dans un espace vide que dans un espace plein d’air; et l’on ne doit voir dans la trans- formation des liquides en vapeurs qu’un effet de la force répulsive du calorique interposé entre leurs molécules. Dalton a reconnu : 1° que les vapeurs qui se déve- loppent dans les gaz ne saturent pas instantanément l’espace occupé par le gaz; de sorte qu’il s'écoule tou- jours un certain temps depuis l'instant où le liquide est introduit dans la capacité occupée par le gaz jusqu’à celui où il ne se forme plus de vapeurs; 2° que la force élastique d’un mélange de gaz et de vapeurs est égale à la force élastique du gaz, plus à celle de la vapeur qui se développerait dans le vide; 3° que la quantité de vapeur qui se forme dans un gaz est égale à celle qui se formerait dans un même espace vide à la même tempé- rature. Il résulte de ces faits, vérifiés par tous les phy- siciens, que les vapeurs se développent dans les gaz comme dans le vide, et que le mélange des gaz et des vapeurs s'effectue comme celui des gaz permanens. Seu- lement, les gaz opposent à l’évaporation un obstacle mécanique qui la retarde. On nomme état hygrométrique de Pair le rapportentre la quantité de vapeur d'eau qu'il contient, à celle qui HYG 229 s’y trouverait s'il était complètement saturé, ou, ce qui est la même chose, le rapport de la tension de la vapeur dans l’air à sa tension maximum (roy. Force ÉLASTIQUE) à la même température. La déterminaison de cet état hygrométrique est le’ problème principal de l’'hygrométrie; car, lorsqu'il est connu, on peu en dé- duire aisément, comme nous le verrons plus loin, le poids de la vapeur d’eau renfermée dans un volume d’air donné. De tous les moyens proposés pour mesurer le degré d'humidité de l’air, le plus rigoureux est de mettre un volume connu d’air en contact avec une substance dont l’allinité pour l’eau soit telle qu’elle puisse enlever la totalité de la vapeur contenue dans le volume donné., Lorsque la dessiccation est effectuée complètement, on pèse la substance, et la différence de son poids avec le poids qu'elle avait avant l'opération fait connaitre le poids de l’eau absorbée, et, par suite, la densité de la vapeur d’eau primitivement mélangée à l'air; mais cette méthode exige une extrême précision dans les détails, qui rend son application très-difficile. Les substances qui présentent le plus d’affinité pour l’eau sont le chlorure de calcium, la potasse caustique et Ja chaux vive. Les changemens de formes ou de dimensions que diverses substances éprouvent par l'humidité semblent offrir un moyen beaucoup plus simple pour déterminer le degré d'humidité de l'air. On a observé que presque toutes les substances organiques, plongées dans l'air humide, absorbent une certaine quantité de vapeur aqueuse qui dépend de leur nature propre et de l’état hygrométrique de l'air. Lorsque Pair devient plus hu- mide, elles absorbent une nouvelle quantité de vapeur, qu'elles restituent lorsqu'il devient plus sec. Cette ab- sorbtion ou cette émission de vapeur est toujours accom- pagnée d’un changement dans toutes les dimensions du corps; mais les substances composées de filamens éprouvent toujours plus d'augmentation dans le sens de leur diamètre que dans celui de leur longueur; aussi les cordes, qui sont formées de fibres tordues, se gonflent, se détordent et se raccourcissent par l'humidité. On a tiré parti de cette propriété pour construire des instrumens destinés à faire connaître , à la simple vue, l'humidité de l'air, ct ce sont ces instrumens qu'on nomme des hygromètres. Le plus anciennement em- ployé se compose d’une corde à boyau, longue de 5 à 6 centimètres, fixée par une de ses extrémités et por- tant à l’autre un petit poids pour la tendre. Une échelle graduée indique les diminutions de longueur que subit la corde en se détordant par l'effet de l'humidité, ou les accroissemens qu'elle éprouve en devenant plus sèche. Cet appareil, propre tout au plus à faire con- naitre que l'air est plus humide dans un moment que 230 HYG dans un autre, ne peut fournir aucune indication utile sur son état hygrométrique. L'hygromètre de Saussure, aujourd'hui le plus usité, consiste en un cadre de cuivre ABCD (PI. XIE, fig. 15) dans lequel un chevet ab, dépouillé de toutes sub- stances grasses, par lébullition dans une lessive un peu alcaline , est suspendu en @ à une petite pince que l'on peut monter ou descendre par une vis; il est fixé par son autre extrémité à une petite poulie mobile sur son axe, et garnie d’une aiguille mn dont la pointe parcourt un are de cercle pq; un fil enroulé dans le même sens sur une autre poulie ayant le même axe que la première et faisant corps avec elle porte un petit poids e qui tend à tendre le cheveu. Le cheveu, dont la propriété est de s’allonger par l'humidité, restant toujours tendu par le petit poids, fait tourner les pou- lies dans ses variations de longueur, et la marche de l'aiguille indique sur l'arc de cerele le nombre des de- grés correspondans d'humidité. L'are de cerele est divisé en 100 parties égales, 0 ré- pond au point de la parfaite sécheresse, et 100 à celui dela complète saturation de l'air. Pour déterminer ces deux limites de l’échelle hygrométrique, on place d’abord l'instrument sous un récipient qui renferme des matières propres à dessécher l'air ; etlorsque, après plu- sieurs jours, l’aiguille demeure fixe à un certain point du cadran, on marque 6 à ce point. Ceci fait, on trans- porte l’hygroméètre dans un autre récipient dont les pa- rois sont mouillées et dont l’air se trouve bientôt saturé d'humidité. L’aiguille marche avec rapidité et finit par devenir stationnaire en un point qu’on marque 100, et qui est celui de l'humidité extrême, L’intervalle de o à 100 étant divisé en cent parties égales, l’'hygromètre est achevé. Cet instrument, lorsqu'il a été bien construit, donne toujours des indications identiques dans les mêmes cir- constances; et, de plus, quelle que soit la température de l'air, il marque toujours 0° dans l'air see, et 100° dans l'air saturé d’eau; de sorte que l'influence de la température sur la longueur du cheveu est sensiblement nulle dans les limites de température de l'atmosphère, mais les degrés d'humidité quil indique ne sont pas proportionnels aux quantités réelles de vapeur d’eau contenue dans l'air; et, pour pouvoir déduire de l'ob- servation de cet instrument la force élastique de la va- peur, il faudrait connaitre la relation qui existe entre les degrés de l'hygromètre et les tensions correspon- dantes de la vapeur pour chaque degré de température. A défaut de cette relation, qui n’est point encore découverte, M. Gay-Lussac a rendu les indications de l’hygromètre de Saussare propres à déterminer la quan- tité absolue d’eau renfermée dans un volume donné d'air humide, en observant, concurremment avec les B VAPEUR. HYG degrés marqués par l'hygromètre, les tensions de la vapeur d’eau contenue dans un certain volume d’air sec, pour la température particulière de 10 degrés centi- grades. Ses résultats sont consignés dans les tables sui- vantes, dont la première donne les degrés de l’hygro- mètre, quand on connaît la tension de la vapeur d’eau existante dans l’air; et la seconde, la tension de cette vapeur, quand on connaît les degrés de l'hygromètre. La tension de la vapeur, pour la saturation complète, est représentée par 100; de sorte que, lorsqu'on veut exprimer les tensions plus petites en fractions décimales de cette tension maximum, il faut considérer les nom- bres de ces tables comme exprimant des centièmes de la Lension maximum prise pour unité, TABLEAU DES DEGRÉS DE L'HYGROMÈTRE CORRESPONDANS AUX TENSIONS DE LA VAPEUR, À LA TEMPÉRATURE DE 10° CENTÉSIMAUX. TENSION TENSION TENSION HYGROMETRE. DE LA DE LA NAPE UR. VAPEUR. CORRESPONDANS D e © = = 5 a DEGRES CORRESPONDANS | Î DK L’ | 5” y GO © er OO S CNY ss I Où © © Où or OÙ 6ù O1 O1 ST C1 CO © Crorot oo © CE bo 5 SNS ie m M € PNA QE COTE = © © ©CrTE ©: D DQ O9 DO ” QE O1E 7 8 DES ERRESE © Ji QIR + © © NI © Or CIE »« © Co CD D On OO NI NII NT I NII NI OO © D D EE bb NI QE CID BB D & 00 À O1 G1 OI C1 LE HYG Si les tensions avaient été observées en colonnes de mereure, comme cela se pratique généralement, il fau- drait les ramener en centièmes de la tension maximum, pour pouvoir se servir de cette table; la tension obser- vée étant, par exemple, de 0"*,534, comme on sait que la tension maximum de la rapeur d’eau à la tem- pérature de 10° est de 9"",475 (voy. Varrun), on po- serait la proportion 05475 0,534 —u00 "2 — 5,63; d’où l’on voit que pour obtenir latension en centièmesil fautmultiplierlatensionexpriméeen millimètres pari 00, et diviser le produit par la tension maximum exprimée en millimètres. Le nombre 5,65 , ne se trouve pas dans la colonne des tensions, qui marche par différences égales à un centième, et ce n’est que par une interpolation entre les nombres 10,94 et 14,92 qui expriment les de- grés de l’'hygromètre, correspondant respectivement aux tensions 5 et 6, entre lesquelles est comprise la tension donnée 5,635 , qu’on peut déterminer le degré de l'hygro- mètre correspondant à cette dernière. Mais, comme les tensions ne sont pas proportionnelles aux degrés, il faut se guider, pour interpoler, d’après les indications du second tableau, qui nous apprennent ici que le dou- zième degré de l’hygromètre correspond à la tension 5,05, et le treizième à la tension 6,00 ; ainsi, le premier tableau nous montre que le degré cherché est entre 10,94 et 14,92, et le second tableau, que ce degré ne peut être qu'entre 11 6t 12, mais plus près de 11 que de 12; d'où nous devons conclure que l’hygro- mètre placé dans l'air, renfermant une quantité de va- peur dont la tension serait 5,65, marquerait 11 de- grés, plus une petite fraction de degré. Soit encore la tension observée — 4"",24. Réduisant en centièmes de la tension maximum, on aura 4,24 Xa001::,, 93479 Cherchant dans la colonne des tensions les nombres qui approchent le plus de 44,75, c’est-à-dire 44 et 45, et observant ensuite que, d’après la seconde table , le 68° de l’hygromètre correspond à la tension 44,49, on en conclura que le degré cherché est entre 68 et 68,24. Quoique les nombres de ces tableaux ne se rappor- tent exactement qu’à la température de 10°, on peut étendre leur usage aux températures voisines de 10°, sans crainte d'erreur sensible, parce qu'il paraît que les variations de la température exercent peu d’in- fluence sur l’afinité du cheveu pour la vapeur. HYG TABLEAU DE LA FORCE ÉLASTIQUE DE LA VAPEUR CORRESPONDANTE AUX 231 DEGRÉS DE L'HYGROMEÈTRE, À LA TEMPÉRATURE DE 10° CENTÉSIMAUX. : RE - SE ; £ DEGRES LA = DEGRES = Æ = DEGRES > = = 2 É 3 5 VUE DE Ne LE DE EE DE SE % , a ° > > 5 2 r 2 RO L'HYGRO- Z = : L HYGRO- = 4 L'UYGRO- Fete ee 3 « À «4 4 RACE mètre. | € & © |'uèrne. | 6 & 5 ugine. | F & à 4 À el z & CR E & o A e S 0 0,00 54 17,10 68 44:49 1 0,45 39 17,68 69 46,04 3 0,90 36 18,30 70 (7529 3 1,99 27 15,92 71 45,91 n 1,80 | 38 | 19,54 72 49:82 5 2,22 39 20,16 79 51,14 Q Pre 6 || go [oops | 56 | 5245 7 3,18 41 21:49 7 55,76 8 5,04 42 22,12 76 25,29 AG /, 9 4:10 43 22,79 77 56,5/ 10 4,557 41 23,16 78 58,24 11 5,05 4 24,15 79 59,73 12 5,52 40 24,86 80 61,22 13 6,00 47 29,99 S1 62,89 14 6,48 48 26,32 82 64:57 15 6,96 49 25,06 85 66,2 < ss È Les pe 16 7,46 50 27:79 84 67:92 17 7:92 51 28,58 85 69,59 18 8,49 52 29,38 86 71,49 | FA La Q LA 19 8,92 9 90,17 87 59,39 20 9:42 54 20,97 ss 75,29 21 9:97 59 31,76 |. 89 77:19 22 10,49 56 52,66 90 79:09 23 11,01 97 33,57 OL 81,09 24 11,09 ù 94:47 92 83,08 25 12,09 59 35,97 03 85.08 26 12,59 6o 36,28 91 87,07 ar 15,14 61 07,91 99 89,06 28 13,69 62 58,54 96 91,25 29 14,25 63 39,56 07 03,44 350 14,78 61 40,39 98 99,63 31 15,50 65 41,42 99 97,81 32 13,94 66 42,58 | 100 100,00 2 à = 52 | 67 | 45,7 Ce tableau fait connaître la tension de la vapeur con- tenue dans l’air correspondant au degré observé de l'hygromètre. Pour exprimer cette tension en milli- mètres de mereure, il suffit de multiplier le nombre donné par la table, par le facteur 9,475, et diviser le produit par 100. Si, par exemple, le degré de l'hygro- mètre était 50, nombre auquel correspond, dans la table, la tension 47,19, on aurait, pour cette tension en millimètres, im 19 Ve 9 475 . IN 3 E 2 79 È RIRE es 4"",471. 100 232 HYG Pour déterminer, par le moyen de ces tables, le poids de la vapeur contenue dans un volume d’air donné, à une température également donnée, et dont on connait le degré hygrométrique, il faut savoir que la densité de la vapeur d’eau à une température # et sous une tension p, est égale à la densité maximum qu’elle peut avoir à la même température, multipliée par sa tension actuelle p, exprimée en fraction de la tension maximum prise pour unité; ainsi, en désignant par à la densité maximum, et par d la densité sous la tension p. on a la relation (1)... d — dp. Or, en multipliant la densité d par le poids d’un volume d’eau égal à celui de la vapeur, on obtient le poids du volume de vapeur; donc, en prenant le mètre cube pour unité de volume, et en observant que le poids d’un mètre cube d’eau est de 1000 kilogrammes ou de 1000000 de grammes, on voit que le poids d’un mètre cube de vapeur est exprimé par (2)... 1000000° dp. Soit, parexemple, 72 le degré de l’hygromèlre auquel correspond, dans Ja seconde table, la tension 49,82; nous écrirons cette tension comme il suit 0,4982, pour INC INCOMPRESSIBILITÉ. On admet comme un prin- cipe fondamental , dans la recherche des lois de léqui- libre des liquides, que ces corps sont incompressibles (voy. HyprosrariQue, tom. II), c’est-à-dire qu'une masse liquide n’éprouve aucune diminution de volume par suite des pressions qu’on peut lui faire supporter. Cette hypothèse n’est pas rigoureuse ; mais les liquides se contractent d’une si petite quantité sous les pressions les plus considérables, qu’on peut l’adopter sans incon- vénient. Les premières expériences décisives, sur le peu de compressibilité des liquides, datent de la fin du xvu' siècle, et sont dues aux académiciens de Florence. Ayant renfermé de l’eau dansune sphère d’argent exac- tement fermée, ces savans virent qu'en comprimant la sphère pour diminuer son volume, le liquide suin- tait à travers ses parois. De l’eau, comprimée par eux dans un tube droit par une colonne de mercure de 24 pieds de haut, n’éprouva aucune diminution sen- HYG la rapporter à la tension maximum comme unité; la densité maximum de la vapeur étant 0,00000974 à la température de 10°-(voy Vareur), nous ferons 3—0,00000974 , p—0,4982, et nous aurons, d’après la formule (>), pour le poids de la vapeur d’eau contenue dans un mètre cube d’air, dans les circonstances données, Se d 5 or 1000000 X0,00000974 Sn sub 25 Aqua DÉSERT LÉ M que ne 4] 2 9 15 5 9 FaG=: 3 = ÿ 10 /.0016 GàiH—= 2 TL INT ce qui nous donne le tableau suivant, dont nous ferons usage plus loin... (3) Sonsis s CAR SEA B C D E F G pal € 5 3 DR 1 Rapports constituans 1 ; à , à , : , 5 , 3 , eu » 2 DPEx. à sk 9! 017 16: M9Mlr0ul 0 286 niervanes par ICIS. . 8 L] 9 L] 15° S .] , 8 L] 15 5. Lorsqu'on connaît les intervalles partiels deux à deux d’une suite de sons, on peut trouver l'intervalle des deux sons extrêmes sans avoir besoin de remonter à leurs rapports constituans ou aux nombres absolus de leurs vibrations. Par exemple, étant donnés les trois in- tervalles partiels 9 10 16 OM TE on aura 6 Intervalle de À à D = ? Na à x — Cette règle n’est autre chose que la règle conjointe (voy. ee mot, tom. I), et l’on s’en rend facilement raison en observant que puisque les lettres A, B, C, D ne sont ici que la représentation des nombres absolus ou relatifs des vibrations, on a nécessairement 8.0, Ctesitie Duae is AU 8? Bu 07 CRE. : . B CEA GES mais le produit des rapports re X B X c réduit à D A par le retranchement des facteurs communs ; donc c’est-à-dire Intervalle de À à D — = 3 Le dernier nombre 2 de la seconde colonne du ta- bleau (3) doit donc être égal au produit de tous les in- tervalles de ce tableau, car il exprime l’intervalle entre le premier et le dernier sons À et H. On a en effet _pX10X16Xg9X10X9X16 2 —= a BX9X15X8X9X8X 15 Appliquons maintenant ces principes élémentaires du calcul des intervalles musicaux aux sons dont se com- posent les diverses échelles adoptées par les musiciens. INT 6. La production du son par les corps sonores est l'elet des mouvemens vibratoires que font les molécules de ces corps pour reprendre leur position primitive lorsqu'elles en ont été écartées par l’action instantanée d’une force étrangère (voy. AcousriQue, tome I) si les vibrations sont régulières; elles forment le son distinct ou son musical, lequel n’est perceptible cependant que lorsque ces vibrations ont une certaine vitesse; et plus cette vitesse est grande, plus le son est aigu. Lorsque le nombre des vibrations de deux corps sonores est le même dans le même temps, les sons ne peuvent être distingués l’un de l’autre que par leur intensité et leur timbre. L'intensité dépend de l'amplitude des ondes so- nores (voy. Sox), le timbre est une qualité donnée au son par la nature propre du corps sonore. L'intervalle de deux sons est dit consonnant quand le rapport numérique qui le constitue est très-simple, il est dit dissonant dans le contraire. Cependant cette di- vision n’a rien d’absolu et repose seulement sur le plus ou moins de facilité que l’oreille éprouve à saisir le rap- port de deux sons co-existans, facilité qui dépend du degré de culture musicale de l'oreille, de sorte que tels intervalles qui passaient jadis pour dissonans sont au- jourd'hui au nombre des consonnans. Deux sons co-existans, perçus en même temps par l'oreille, formert un accord, si leur intervalle est con- sonnant. Pour se rendre compte de la nature du phéno- mène qui se passe alors dans l'oreille, il faut observer que dans la sensation d’un son simple ou isolé la mem- brane du tympan reçoit un mouvement vibratoire qu'on peut comparer à celui qui serait produit par une suite de coups frappés dans des intervalles de temps égaux. Or, lorsque deux sons différens frappent àla fois l'oreille, il s'opère un mélange de deux suites de coups dans chacune desquelles les distances en temps sont égales, mais dans l’une plus grande que dans l’autre ; ces coups ne peuvent donc frapper ensemble qu’à de certaines distances, et plus ces distances sont petites, plus facile- ment l'oreille saisit le rapport des deux sons. Si, par exemple le premier son frappe deux coups pendant que le second n’en frappe qu’un, les 2°, 5°, 4°, 5°, etc. coups de la seconde suite coïncideront avec les 9, 10.87, 10°, etc. de la première, ce qui produit une liaison très- harmonique, tandis que, si le premier son frappait 11 coups pendant que le second en frappe 10, les coïn- cidences n'auraient lieu qu'entre les 11°, 22°, 53°, ctc. coups de la première avec les 10°, 20°, 30°, etc. coups de la seconde, ce que l'oreille ne pourrait saisir sans beaucoup de difficulté. Or l'oreille exécute pour ses sensations particulières les mêmes opérations que l'œil pour les siennes propres, elle saisit les rapports des sons avec une facilité d'autant plus grande que ces rapports sont plus simples, et, de même que l'œil est affecté d’une INT + 239 manière agréable par des rapports justes des formes, sans mesurer pi calculer ses rapports, l’orcille est agréa= blement frappée lorsqu'elle percoit sans difficulté l'effet de la concurrence des vibrations simultantes de plu- sieurs sons. 7- Le rapport le plus simple des vibrations de deux sons st 1: 1, on le nomme l’unisson. Après l'unisson, le rapport le plus facile à saisir est celui de » : 151] constitue l’octave ; deux sons à l’octave l’un de l’autre différent par leur degré d’acuité, mais ils se ressemblent d’ailleurs si bien, que lorsqu'on veut imiter un son avec la voix on prend très-souvent son octave si l'oreille west pas exercée. Les autres intervalles consonnans les plus simples après l’octave se nomment quiute, lorsque le rapport est égal à 3 : 2, QUATIE D'AOMNOA LONeNES 5, DERCE D Ne CRIER En rapportant ces divers intervalles à un son quel- conque considéré comme son fondamental et en don- nant le nom dut à ce son, celui de mi à sa tierce, de fa à sa quarte, de sol à sa quinte, et de uf, à son octave, les rapports constituans des nombres de vibrations de ces derniers sons avec celui des vibrations du son fonda- mental pris pour unité seront ut mi fa sol ut, 12 So Es & | Q1 Si l'on part de l’octave ut, du son fondamental et qu'on forme une nouvelle suite de sons mi,, fa,, sol, ul, qui aient avec ut, les mêmes rapports que les sons mi, fa, sol, ut,, avec ut, on aura une nouvelle suite de sons qui seront chacun respectivement à l’octave de ceux de la première suite, et dont les rapports consti- tuans, en partant toujours du son fondamental wf, se- ront évidemment ul, mi, fa, sol, ut, LEE à: 6 B 2 or oo le TRS 2 )n pourrait de la même manière former une troisième période, puis une quatrième, et ainsi de suite. Il est vi- sible que les nombres de la première période sont res- pectivement égaux à ceux de la première multipliés par 2; que ceux de la troisième sont égaux à ceux de la seconde multipliés par 2 où à ceux de la première multipliés par 4, et ainsi de suite. En général, les nom- bres d’une période dont l’ut serait de l’ordre 4 ou ut, sc ront égaux à ceux de la première mulüpliés par 2°". Pour former des périodes au-dessous de la première, il faudrait faire l'opération inverse, c’est-à-dire, diviser _ 210 . INT les nombres de la première période par autant de fois le facteur 2 qu’on prendrait d’octaves en-dessous. La pre- mière période en-dessous serait ainsi ut ma fa sol ut = = » 2 Û Le = he à 2 A net Mais dans cette génération des sons musicaux , chacun d’eux peut être pris successivement pour son fondamental, et il en résulte d’autres sons dont les uns se trouvent déjà compris parmi ceux des périodes suc- cessives croissantes à l’aigu et décroissantes au grave que nous venons de signaler, et dont les autres viennent s’'intercaler entre eux. Par exemple, partant des sons mi, fa, sol et calculant les sons à la tierce et à la quinte de chacun d’eux, nous trouverons, d’après les règles précédentes de calcul, iterce de mi =; X ; —= _ tierce de fa — À X : = tierce de sol = X : = es quinte de mi — : X =: = —_ quinte de fa — : X = — 9; quinte de sol — : X * — = LE, 25 Les tierces nous dounent des sons exprimés par 16? 5 15 : de sine. se 19 5, =, , et les quintes des sons exprimés par —, 2 et >; 3° 8 8 4 i i diffèr de eut l rejetant le premier, qui diffère peu de GC: sol, : 5 : 3 il nous reste un son RUGPAPOE entre les sons — et 2 ; un » 15 : À autre % ‘ncore compris entre les mêmes, et un der- üU - : 5 nier son 9 qui va s’intercaler entre les sons 2 et — de 4 2 la seconde période ; prenant son octave en-dessous, on Où è 5 a le son 8 intercalaire entre les sons 1 et ñ mire période. Cette première période devient après les intercalations..…... (4) de la pre- ut ré mi fa sol la si ut, M Lo 5e 7 as Le. SCO 3 ENS RASE INT Elle se compose ainsi de sept intervalles, dont chacun tire sa dénomination de la distance que les sons ont entre eux. Par exemple, l'intervalle de ut à ré est une seconde; celui de ut à mi une tierce; de ut à fa une quarte; de ut à sol une quinte ; de ut à la une sixième; de ut à si une septième; et enfin de ut à ut, une octave. Les mêmes désignations de sons et d’intervalles recom- mencent dans une seconde période comme dans toutes les autres. La succession des sons depuis l’uf fondamen- tal jusqu’au si se nomme une gamme naturelle. 8. La gamme naturelle d’un son fondamental étant formée, si l’on part de chacun des sons qui la compo- sent pour construire sa gamme particulière, on tombe de nouveau sur des sons qui ne sont pas compris parmi ceux de la gamme primitive ou de leurs octaves succes- sives, et l’on se voit encore obligé d’intercaler d’autres sons intermédiaires entre les sons de la gamme natu- relle pour pouvoir embrasser dans une seule série com- posée de périodes égales tous les sons musicaux entre lesquels l'oreille peut saisir une différence. Comme l’é- chelle de la gamme naturelle n’est pas composée de de- grés égaux, mais que l'intervalle de mi à fa et celui de si à ut sont beaucoup plus petits que les autres, c’est entre ces derniers qu’on a intercalé les sons intermé- diaires dont nous allons faire mention. Observons d’a- bord que les intervalles des sons de la gamme naturelle avec ceux qui les suivent immédiatement sont, d’après ce que nous ayons trouvé ci-dessus (4), ut ré mi fa sol la si Intervalles 9 b) D'où l’on voit, ainsi que nous venons de le dire, que les intervalles de wf à ré, réà mi, fa à sol, sol à la, la à si, qui différent peu entre eux, sont sensiblement le double des intervalles de si à fa, si à ut, ; car si l’on in- troduisait entre ut et ré un son intercalaire wt' de ma- nière que les intervalles de ut à ut', ul' à ré fussent ut ULASTANE 16 16 TAN T5 E 16,16 256 l'intervalle de ut à ré serait alors égal à X — — -— $ dé 8 455 * 15 225 (voy. ci-dessus, n° 5), nombre qui diffère très-peu de . 10 . Une semblable intercalation n’est pas possible, et nous ne l'avons citée que pour montrer le sens qu’on doit attacher à l'expression intervalle double d'un autre intervalle; ce n’est que lorsque nous considérerons les intervalles sous le rapport de leur mesure que nous ap= : #, : : F PA ” INT … + INT 241 prendrons à déterminer leurs véritables rapports de mental 1. C’est une conséquence de ce qui a été exposé grandeur. ci-dessus n° 5. Ainsi, en multipliant chaque rapport o. Les intervalles des sons de la gamme naturelle constituant des sons de la gamme naturelle par l'inter- [< é iné x p ù énominations dillé- 20 : : étant inégaux, on leur a donné des dénc valle —, nous obtiendrons une suite de sons dont les ,. 9 24 rentes ; ainsi les plus grands intervalles ont recu le nom de tons, et les plus petits celui de semi-tons. On nomme intervalles respectifs avec les sons primitivement plus particulièrement fons majeurs ceux dont le Fo est bas seront tous d’un demi-ton mineur, tout comme en raA U à s 25 9, et tons mineurs ceux dont le rapport est. Le rap- divisant ces mêmes rapports par ce même intervalle DE 9 S . ( 5 \ « +. , Es . : “ e ps a = port de l'intervalle d’un ton majeur à l'intervalie d'un nous obtiendrons une autre suite de sons dont les inter godes 82 valles avec les sons primitivement plus hauts seront tous i re =: — — ,senommeun .: RE " A xe MA Qu Ie nombre 8.9 … 80 d’un demi-ton mineur. En général, un son multiplié par . : » considèr : lus petit intervalle 25 : . Tia Li comma; on le considère comme le plus | = monte d’un demi-ton mineur, et le même son, divisé 24 que l'oreille puisse saisir. Deux sons dont l'intervalle i ’un c a différent si peu l’un de 29 ar 24 À A est plus petit qu'un comma diffèrent si peu pu, € par 2, ou multiplié par 4, dcécend' du mené demis l’autre, qu'on peut approximativement les £onsidérer 24 2 ton. Les nouveaux sons formés de cette manière n ont pas comme à l’untsson. La gamme naturelle se trouve donc composée d’une , é . : 2 s - suite d’intervalles dans cet ordre, abstraction faite dela FECU de noms particuliers; ils portent celui du son in différence des tons majeurs aux tons mineurs, férieur suivi du mot dièse, ou celui du son supérieur 5 l suivi du mot bémol. Par exemple, le la naturel — 3 gb re mi fa sol la si ut, 1 rot: n De 25 ne. : e 125 Lebdu 210 cle A hogdosfh multiplié par —, ou diézé, devient la dièze — a 3 24 / ; ; er ; RTS: 2/, ray : et c’est en introduisant un semi-ton entre chaque inter- ce même son multiplié par 2% ou bémolisé devient la 25 vaile d’un ton qu’on forme la gamme eh demi-tons, ou la gamme chromatique. Maïs ces semi-tons ne peuvent bémol _ Le signe caractéristique des sons diézés être égaux entre eux, et il est essentiel de.les choisir de manière que la tierce et la quinte de chaque son de la est Lk et celui des sons bémolisés . gamme approchent le plus possible des rapports exacts: 11. En exécutant l’opération que nous venons d’in- précédemment déterminés, diquer, on introduit deux sons intermédiaires entre = \ 10 ; 15 chaque couple de sons de la gamme naturelle, soit que 10. L’intervalle d’un ton mineur — au demi-ton + ? { P 5 ? q 9 $ leur intervalle soit un ton majeur ou un ton mineur. qu'on nomme semi-ton majeur, a reçu le nom de semi- Les rapports constituans de ces nouveaux sons, tous ton mineur; son expression numérique est calculs faits, se trouvent : 10 16 150 _ 25 : # 25 L 56 ni -— WE —— D —— CS 144 24? 24 25? : 2 “Pins, 27 #15 d’où l’on voit que | te de ton mineur se partage 16 ss» DE — y naturellement en deux demi-tons, l’un majeur et l’autre y S L 8 " 2 0 025 Ë ré —=<— = > mineur. Get intervalle — est le plus petit dont on se ue 64° se 5? 24 sért dans la pratique. C’est avec lui qu’on forme les mi — L l LEE : . : TRE ar: 1 semi-tons intercalaires de la gamme chromatique , 4 — comme nous allons le voir, 25 He 0b h°= TAN LONUNTE E + seryons que pour passer d’un son quelc OUHAE M, : donné par son rapport constituant +, à un autre son M° b Dans les instrumens à sons fixes comme le piano, la dont l'intervalle avec M soit ca le les mème touche Fappant le CE et le bémol des deux b [ "7 = sons naturels de l'intervalle d’un ton, on est forcé de considérer les deux:sons intercalaires comme identi- ques, et il faut choifit eñtre des deux sons celui qui par« constituant de M' ou son intèrvalle ayec né son fonda= tage le plus également l'intervalle primitif, Cette néces- Lou. aux. 91 * deux rapports *, 7 , et que le produit D best le rapport 249 INT sité résulte encore de la grande difficulté qu’il y aurait à embrasser une si grande quantité de sons, dont la plupart ne diffèrent pas d’une manière sensible. On admet donc comme limite d'intervalle celui qui existe entre un demi-ton majeur et un demi-ton mineur, savoir ; c’est-à-dire que tous les sons dont l'intervalle n’est pas : 128 re - : pius grand que 758 Sont considérés comme identiques 12 ou comme à l'unisson les uns des autres. Et, en effet, deux cordes sonores dont les nombres de vibrations, dans le même temps, seraient128 et125 feraient enten- dre deux sons que l'oreille la plus délicate distinguerait difficilement l’un de l’autre. 12. Employons ce petit intervalle _ ou ce commu, pour nous guider dans Le choix des demis-tons qui doi- vent composer la gamme chromatique. L’intervalle entre ut et ee étant 27 ,25 __ 648 __ 129,5 25 ‘24 625 125 ? 138 c’est-à-dire plus grand que le comma ; Nous voyons ; ; : 25 927 qu'aucun des deux nombres constituans —,—2 ne peut 24° 25 représenter le son compris entre uf et ré, ct qui doit être à la fois ut et ré, mais en haussant le plus petit de ces s 128 3 nombres de l'intervalle Tgcten baissant le plus grand de ce même intervalle, nous obtiendrons deux sons qui ne différeront pas sensiblement des proposés et que nous pourrons prendre ensuite l’un pour l’autre sans in- convénient : or 25 , 1298-16. 27 198 4 CN R2D ML 025 125 its » Le 1 Ainsi les deux rapports Fe 5° _ dont l'intervalle est 128 À mans plus petit que peuvent être pris indifféremment pour représenter le demi-ton intercalaire entre uf et ré, et comme c’est une règle fondée sux la nature même de l'organe de louie, que l'intervalle représenté par les nombres les plus simples est le plus facilement appré- ciable, nous poserons LE (0 ROUE TR A ut = 16 Ts INT 1 . pes. L'intervalle de ré ami étant 6,75 __ 584 _ 128 5 640 375 195 b L'intervalle de fa # à sol étant æ 13 où © 15 LEA il faut opérer sur ces deux sons comme nous l'avons fait sur ut ctré ;le premier étant haussé et le second on : , is deviennent FU 12 baissé du comma -— © 125 Choisissant le rapport le plus simple, nous ferons # b _ 45 — 60! es: fa b Comparant de la même manière les sons s0/ $ etla , nous trouverons pour leur intervalle 25 198: 8,25 5x6 125 on peut donc prendre k Enfin, l'intervalle de la à FL ; 128 étant plus grand que le comma 357? nous trouyerons, en haussant le plus bas et en baissant le plus haut de ces sons de ce même comma, Le 0) QE EP EE 72 250 PES TPE D'où 6 R'= =. INT Réunissant tous ces résultats, nous aurons pour l’é= chelle complète de la gamme chromatique... (5) Le son du milieu de l'échelle . étant exprimé par des nombres un peu grands, comparativement aux autres sons, on a trouvé qu’au lieu d’altérer les deux sons fa b : et la du comma —, il serait plus exact de prendre 128 125 une moyenne proportionnelle entre ces deux sons LA .25 56 18° 35° d'autant mieux que cette moyenne 257% 36 j v[# X | =ve est en même temps la moyenne des deux sons extrêmes 1 et 2, et que l'intervalle total de l’octave se trouve, de cette manière, partagé en deux parties égales par le son du milieu. En effectuant ce changement, l'échelle chromatique devient... (6) EE" —_—_—_ NOMBRES RÉLATIFS DES VIBR4TIONS Sons, ; 1 1,000000 # , b 16 HOOURTER. à oh a 1,006666 MES te Men's “50 à à 1,129000 . À .b 6 MÉMOUNMIME. 1 - 5 1,200000 « 5 Ho c -bootolodelé F 1,250000 fa i LPO 0 LE 5 1,933933 ñ L 5 ju GHET/ oo V2 1,414215 1 3 SOI en ete eh ete à 1,500000 8 sol À ou ta. 58 5 1,600000 5 Ie. ofa TOR 3 1,666666 k 6 De où. = 13777797 ; 5 er sresss " 1,875000 Muse à 2,000000 INT 243 12 bis. Avant de poursuivre, rappelons-nous que, pour construire la gamme naturelle (4), et, par suite, la gamme chromatique (5) au (6) nous sommes partis des LA 1 GENRE) ARE rapports de vibrations HORS 2 >; qui sont les plus 4 2 simples de tous ceux qu’on peut exprimer au moyen des seuls nombres premiers 1, 2, 3, 5. En y ajoutant 6 nee dE le rapport 5 que l'oreille saisit avec presque autant de facilité que le rapport S et qui forme, dans la 4° gamme naturelle (4), l'intervalle exact de la à uf, sa- voir : nous aurons, pour l’ensemble, des intervalles conson- nans fondamentaux : Intervalles. Nombres constituans to re M EN) LEE Octavetcrenete re: DIU l, Quinte rene reste Duo), Quarte. : . .. . - ROIS Tierce majeure. . . - 554 Tierce mineure. « +. - 6:90. ous les autres intervalles résultant des combinaisons de ceux-ci, on voit que l'échelle musicale actuelle dé- rive des nombres premiers, 1, 2; 3, 5. Si on voulait introduire le nombre 7, il faudrait faire subir à cette échelle des changemens dont l'utilité pour les progrès de la musique est encore problématique. 13. S'il est nécessaire, pour juger des qualités et des effets des intervalles consonnans ; de leur attribuer les rapports précédens, il est tout-à-fait impossible de se servir toujours de ces rapports dans la pratique , surtout pour les instrumens à sons fixes, où l’on est forcé de confondre les dièzes avec les bémols. L’échelle chroma- tique (6), destinée à modifier la plupart des intervalles en leur conservant le plus haut degré possible d’exac- titude, est loin de remplir complètement son but; car 128 125? deux sons, dont l'intervalle est égal au comma quoique peu différens l'un de l’autre et sensiblement à l'unisson pour l'oreille, quand elle les perçoit isolé- ment, produisent des dissonances très-appréciables dans leur co-existence avec d’autres Sons. Un forte-piano, par exemple ; dont toutes les gammes seraient exacte- ment accordées sur l'échelle ures intolérables, parce qu’elles Q (5), offrirait plusieurs tierces majeures et mine 2 | 1 à FE , sont inexactes de ce COMMA Ce n’est qu'en alté- o a) gant plus ou moins les intervalles de l'échelle (5) qu’on 244 INT peut obtenir des accords suffisamment exacts; mais ; en exécutant de telles altérations, il est essentiel de les répartir de manière que chaque intervalle s'approche le plus de l'exactitude absolue sans dénaturer les autres. Les altérations des sons qui produisent ces effets se nomment le tempérament; un système d'échelle tem- pérée doit être considéré comme d’autant plus parfait qu'il présente une plus grande quantité d'accords entie- rement justes. 14. On a proposé divers systèmes de tempérament dont le plus simple consiste à faire les douze degrés de Péchelle chromatique parfaitement égaux. Cette échelle se compose alors de treize sons, y compris l’octave wé,, qui ont pour intervalle partiel un demi-ton un peu plus grand que le demi-ton mineur, et un peu plus petit que le demi-ton majeur; toutes les quintes s’y trouvent sensiblement justes, et les tierces y sont moins altérées que dans l’échelle (5). Mais pour apprécier les avan- tages ou les inconvéniens d’un fempérament quel- conque, il devient nécessaire de considérer les inter- valles sous un autre point de vue que celui de leur génération; car si les nombres constituans de ces inter- valles ont le précieux av antage d’être l’e: pression fidèle des phénomènes acoustiques , ils sont insuffisans, ou du moins compliquent la question de difiicultés étran- gères, dès qu'il s’agit d’ aborder les phénomènes musi- caux, c’est-à-dire de comparer ces intervalles entre eux, et de déterminer leurs rapports réels de grandeur. Lorsque, dans le tempérament égal, on dit, par exemple, qu’un demi-lon est la moîtié d’un ton, qu'une tierce majeure est composée de quatre demi-tons, etc. , ete., on emploie des expressions justes et convenables, parce qu’on considère l'intervalle de deux sons comme une distance composée de distances plus petites; ainsi la voix qui monte de l’uf au mi, par la succession des sons ut, ut #, ré, ré ; mi, parcourt quatre dis- tances égales, et si l’on prend la première pour unité, la distance totale, ou l'intervalle ut, mr, doit être repré- sentée par le nombre 4, qui fait connaître immédiate- ment le rapport de grandeur de l'intervalle de tierce avec l'intervalle de demi-ton. Il n’en est plus de même si l’on veut exclusivement représenter les intervalles par les rapports des vibrations, comme l’ont fait jusqu'ici tous les auteurs dés traités d'harmonie; car ce n’est alors qu’en attachant aux mots un tout autre sens que le sens ordinaire qu’on peut dire qu'un intervalle est une moitié ou une partie quelconque d’un autre inter- valle, puisqu'il ne s’agit jamais, dansces prétendus rap- ports de grandeur, du Rapport GÉOMÉTRIQUE, base de la notion de MESURE. 15. La comparaison des intervalles ne peut donc s’effectuer d’une manière rationnelle qu'en prenant ? CF La lun d’entre eux pour unité, et qu’en représentant cha- INT eun des autres par le nombre qui exprime combien de fois il contient cette unité. Quant au choix de l’in- tervalle destiné à servir d'unité, il est évidemment ar- bitraire, et ne saurait être provoqué que par des rai- sons de convenance ou de facilité pour les calculs. L’échelle chromatique étant composée de douze inter- valles partiels inégaux, si l’on prenait pour unité soit où le demi-ton mineur D 8 soit le demi-ton majeur > aucun d’eux ne Serait compris un nombre exact de fois dans l'intervalle d’octave, ce qui compliquerait singu- lièrement la coniparaison des sons appartenant à deux périodes différentes. Il est donc beaucoup plus simple d'adopter pour unité un semi-ton moyen exactement égal à la douzième partie de l’octaye , c’est-à-dire le demi- ton du tempérament égal. ù 16. Pour bien comprendre les nouveaux principes que nous allons exposer, ilne faut pas perdre de vue les règles données ci-dessus pour le, calcul des intervalles représentés par les rapports des vibrations; car la pre- mire chose à faire est de représenter, par un rapport semblable, le demi-ton qui va nous servir d'unité. Or ce demi-ton doit être tel qu’étant multiplié douze fois per lui-même, il produise le nombre 2, puisque l’in- tervalle de deux sons extrêmes est toujours égal au pro- duit de tous les intervalles partiels des sons intermé- diaires entre ces extrèmes-(5). Le demi-ton moyen en question aura donc pour expression numérique 12 V2; etil ne s’agit plus, pour mesurer un intervalle donné par son rapport constituant, que de trouver combien de 42 fois lenombre |//2 est facteur de. ce rapport, ou, ce qui est la même chose, à quelle puissance il faut élever 12 CC É V/2 pour obtenir le nombre constituant de l'intervalle. Si, par exemple, l'intervalle donné, que nous désigne- rons généralement par M, contient exactement deux fois l'unité d'intervalle adopté!, on aura (2) 4 (2) md (= S'il le contient deux fois et demig,. qn aura de même 12 2,5 Il en résulte généralement que si m est l’exposant de <= M, , et ainsi de suite. 42 4 È la puissance à laquelle il faut éleyér |//2 pour produire M, m donnera la mesure de l'intervalle M, ou expri- mera le nombre des demi-tons moyens dont se com- 42 pose-cet intervalle. Ainsi, considérant 4/2 .commme la INT base d’un système particulier de logarithmes, nous pourrons dire que la mesure d’un intervalle est le loga- rithme de ce que nous avons nommé son nombre con- stituant. 17. Proposons-nous, pour exemple de calcul, de trouver combien l’intervalie d’ut à la, dont le nombre É 5 : ; constituant est —, contient de demi-tons moyens. Dé- 5 signant par æ le nombre cherché, nous avons à résoudre l'équation exponentielle Fa ms qui donne, en employant les logarithmes (voy. tom. I, page 557); 42 5 z log (V2) = log > — log 5 — log 5, et 44 log 5 — log 3 0,22185 LÉ 2 UN 6502500; En nous arrêtant aux centièmes, ce qui est plus que suf- fisant, il vient x — 8,84, c'est-à-dire que l'intervalle : = 84 de ut à la comprend huit demi-tons moyens et de de demi-tons. 18. Une semblable opération, effectuée sur tous les nombres de l'échelle chromatique (6), fournira le ta- bleau suivant quirend sensibles lesrapports de grandeur des divers intervalles de cette échelle. TABLEAU DES INTERVALLES DE LA GAMME CHROMATIQUE, LE DEMI-TON MOYEN ÉTANT PRIS POUR UNITÉ. À Nombres 5 Intervalle de ut à Différences. proportionnels. ut. o & te ‘ 0,00 UM OUETENS SES è 1,12 1,13 ré + 6: 2,04 0,93 ré” ou mi ; 3,16 1,12 ma. LME 3,86 0,70 MERE L'NNTE. 4:98 1519 # b fawoursol., 6,00 1,02 SO. = +. - + + « 7,02 1,02 # sol ou A D - . 8,14 1,13 Ed 8,84 0,70 # : labo sit 0h. 9:96 1,12 Jo a OO 10,88 0,92 JS 12:00 1,12 INT 245 La colonne intitulée différences contient les intervalles partiels des 12 degrés de l'échelle. On voit que le plus petit de ces intervalles. 0,70 diffère du plus grand! », 2 « , : 1 . de 0,42 ou d'environ - de demi-ton. : 5 Voici, en particulier, les intervalles les plus usuels, et qui doivent servir de points de comparaison dans les diverses échelles tempérées : ——_—_—— — —— —]. —]…——] | x . Nombres Nombres Noms des intervailes constituans, Proportionnels Se een 2 OCIAYE EN ee é 12,00 - 3 quinte: . . . . 3 5502 ï quéntess are ou LI = 4,98 J tierce majeure . a 3,86 4 : : 6 à tierce mineure. . . . . £ 3,16 : 9 F ton majeur. . : . 8 2,04 : 10 ton mineur. . . . - - — 1,82 9 À ; 16 semi-ton majeur. . . 5 1,19 x : 25 semi-ton mineur. : . . : e 0,70 24 Tous les intervalles plus petits que le demi-ton 3 25 AE À ; mineur — sont désignés sous le nom de comma. 24 L’intervalle du sewi-ton mineur au semi-ton majeur, ae 128 t égal à. 0,4 N et ou le comma—-, est égal: à 0,42, ou à peu près = 125 ? CL Lo peu Pres g Si ner . considéré So du demi-ton moyen. Le comma vulgaire comme la limite supérieure des erreurs permises dans ‘ : ; Lale >: L l'emploi du tempérament , répond à cer de ce demi- ten moyen. 19. En considérant la grande facilité qu'apporte dans le calcul des intervalles leur représentation: par des nom- brs: proportionnels, on doit s'étonner qu'aucun har- méniste théoricien n'ait fait son profit de la distinetion établie pour la première fois par Euler (Tentamen novæ Theoriæ musice , ete. , 1739) entre les rapports des sons et la mesure des intervalles; distinction reproduite par Lambert (Mém. de l'Acad. de Berlin, 1576). et en= seignée depuis par Suremain de Missery dans sa Théorie de l'Acoust'que. A l'exception de ce dernier, trop bon géomètre pour partager l'erreur commune, tous les 216 INT auteurs français qui ont écrit sur la théorie de la mu- sique n’ont pas dit un seul mot qui ait rapport à la véritable mesure des intervalles, et quand ils ont à les comparer comme quantités mensurables, ils emploient les rapports des nombres relatifs de vibrations ; ce qui 3 est un véritable non-sens; car 3° par exemple, est bien le rapport constituant de l'intervalle de quinte; mais il ne lui est ni égal ni proportionnel. Si cette égalité ou proportionnalité avait lieu , il faudrait que la saut, 6 x : double quinte fût exprimée par =; la triple quinte par 9, et ainsi de suite. Cette absurde mesure des inter- 2 valles musicaux se retrouverait dans la mesure des édi- fices, si un architecte, pour énoncer la différence de grandeur absolue entre une colonne corinthienne et une colonne toscane, disait que cette différence est celle de D A : re — à —, parce que la proportion entre le diamètre de 10 9 1 DATE la colonne et sa hauteur est F pour l’ordre corinthien, 1 et ; pour l’ordre toscan. Parmi les bévues résultant de la fausse représentation des mesures des intervalles par les rapports constituans, une des plus singulières est celle de J.-J. Rousseau qui, dans son Dictionnaire de Musique, a voulu calculer les intervalles partiels d’une échelle enharmonique com- prise entre deux ut (on nomme échelle enharmonique celle qui ne confond pas le son inférieur diézé avec le son supérieur bémolisé), et ne s’est pas apercu que le résultat de ses calculs donnait une somme plus grande que l’octave. 20. On a vu (16) que la vraie mesure des intervalles ient à un emploi des logarithmes qui, bien que très- simple, n’a pas encore pu, se naturaliser en France, malgré les tentatives faites jusqu'ici pour mettre à la portée des intelligences les plus médiocres ce puissant et commode instrument de calcul. C’est probablement au manque de notions suffisantes, sur la nature et l'usage des logarithmes, qu’on doit cette multitude effrayante de chiffres dont quelques musiciens théoristes surchargent les pages de leurs ouvrages pour arriver à des résultats, souvent erronés, et qui, lorsqu'ils sont exacts, ont toujours l'inconvénient de reposer surun système faux de mesure, capable de dérouter les étu- dians, s’il n’égare pas les professeurs. Cependant , si l’on peut pardonner à certains auteurs modernes de ne pas connaître les ouvrages étrangers d'Euler et de Lambert, et l'ouvrage français de Sure- main de Missery, publié à une époque (1795) où l’on ue s’occupait guère dethéories musicales, et quimanque INT d’ailleurs des développemens nécessaires, il n’est pas possible de leur éviter le reproche d’ignorance pour des travaux beaucoup plus complets et beaucoup plus déci- sifs. En 1815, dans sa Mécanique analytique, M. le baron de Prony a consacré un chapitre très-détaillé à l’acousti- quemusicate, dans lequelil insiste sur la nécessité d’appli- quer au calcul desintervalles musicaux des procédés ana- logues à la nature des quantités qu’on veut comparer. Ce chapitre, reproduit en partie dans le Bulletin Fé- russac (avril 1825), ramène la mesure des intervalles à son véritable point de vue. Depuis, le même savant, frappé des erreurs que commettent journellement les musiciens qui essaient de calculer les intervalles, a publié une Instruction sur le calcul des intervalles musi- caux (Paris, Firmin Didot, 1832), où toutes les diffi- cultés sont définitivement aplanies. Cette instruc- tion, qu’on pourrait nommer une @rithmétique musicale, est un modèle de clarté et de précision qui ne laisse rien à désirer : tous les calculs s’y trouvent ramenés à l'addition et à la soustraction, au moyen de deux pe- tites tables de logarithmes dont l’usage n’exige que les connaissances arithmétiques les plus élémentaires. Nous y puiserons d’utiles enseignemens pour la suite de cet article, 21. Le choix de l'unité d'intervalle est, comme nous l’avons déjà dit, entièrement arbitraire; M. de Pronyÿ a pris le demi-lon moyen, déjà indiqué par Lambert; Euler s'était servi de l’octave, et l’on pourrait tout aussi bien employer le fon moyen, sixième partie exacte de l’octave. Il suffit, du reste, de connaître les nombres proportionnels des intervalles rapportés à l’une quel- conque de ces unités pour obtenir très-aisément ceux qui se rapportent aux autres. En effet, avec le demi-ton moyen pour unité, les in- :. , 4 tervalles sont mesurés parles logarithmes à base —1/2; avec l’octave, par les logarithmes binaires ou à base — 2; et avec le ton moyen par les logarithmes à base V2. Ainsi, désignant par m, m', m' les logarithmes, dans ces divers systèmes, d’un même nombre M représen- tant le rapport constituant d’un intervalle, on a à la fois les trois expressions (2) =M, 2 =M, (2) —M qui donnent les trois égalités d’où l’on tire les relations suivantes entre les nombres ms ms M mia, me GnN', 0 an. INT C'est-à-dire que, pour exprimer en demi-tons moyens un intervalle exprimé en parties de loctave, il faut multiplier par 12 le nombre de ces parties, et que, réciproquement pour avoir en parties de l’octave un intervalle exprimé en demi-tons moyens, il faut diviser par 12 le nombre de ces demi-tons. Par exemple, l’in- tervalle de quinte, mesuré en demi-tons moyens, étant exprimé par 7,02, ce même intervalle, rapporté à l’octave comme unité, sera représenté par le nombre 7,02 A = 0,285; ce qui nous apprend que la quinte est à très-peu près les ni ou les : de l’octave. 10 5 Si l'intervalle était exprimé en tons moyens et qu’on voulût l'avoir en parties d’octave, il faudrait le diviser par 6; et réciproquement multiplier par 6 le nombre des parties de l’octave, pour obtenir le nombre corres- pondant des tons moyens. En partant du nombre précé- dent 0,585, on aurait donc, pour l'intervalle de quinte exprimé en tons moyens, 0,85 X 6 — 3,510. Ce dernier chiffre montre que la quinte”est composée de trois tons moyens et d’un demi-ton, à un cenfième de ton près. Enfin, pour passer de l’expression en demi-tons à l'expression en tons, ou vice versé, il faut diviser la première par 2, ou multiplier par 2 la seconde. Toutes ces particularités sont évidentes ; car les intervalles, re- présentés par des nombres proportionnels, se com- portent comme toutes les autres quantités, dont on peut, à son gré, changer l’unité de mesure, en multipliant les nombres qui les expriment par le rapport de la nou- velle unité à l’ancienne; et de même, par exemple, qu’on réduit en pieds un nombre donné de toises en le multipliant par 6, parce qu’il y a 6 pieds dans une toise, on réduit en demi-tons moyens un nombre donné d’oc- taves en le multipliant par 12, parce qu’il y a douze demi-tons dans une octave, etc., etc. Nous indiquerons dorénavant, par les caractéristi- ques d,t, oc, signes abréviatifs de demi-ton, (on et octave, la nature de l’unité à laquelle se rapporte un nombre. Nous aurons ainsi: intervalle de quinte = 0°,585 — 5,51 — 71,00. 22. En prenant l'intervalle d’octave pour wnité, les intervalles les plus usuels ne sont exprimés que par des fractions décimales sans entiers; ce qui ne laisse pas apercevoir Leurs rapports aux personnes peu familières INT 247 avec les nombres, aussi facilement que lorsqu'ils sont exprimés en tons ou en demi-tons. Toutefois, comme il est très-facile de passer d’une unité de mesure à une autre, nous adopterons ici l’octave pour unité. M. de Prony, dans le but de faciliter les calculs, a donné deux tables de logarithmes, qu’il nomme acous- tiques, dont l’une contient les logarithmes binaires , et l’autre les logarithmes de la base V2 : la première se rapporte à l’octave, et la seconde au demi-ton moyen comme unités. Elles renferment, l’une et l’autre, les logarithmes des nombres depuis 1 jusqu’à 320. La table des logarithmes binaires étant suffisante pour toutes nos déterminations, nous l’avons augmentée de cent logarithmes, mais nous n’y conservons que cinq déci- males, ce qui dépasse encore les besoins de la pra- tique. 23. L'emploi de cette table réduit aux deux premières règles de l’arithmétique toutes les opérations relatives à l'évaluation des intervalles en parties décimales de l’oc- tave; ce dont on peut aisément se rendre compte en se rappelant le principe fondamental de cette évalua- a b d’un intervalle quelconque; celui de l’octave étant 2; tion (16). Représentons par - le nombre constituant soit 4. le nombre de fois, entier ou fractionnaire, qu’il faut multiplier le nombre ï produire 2, nous aurons... (a), par lui-même pour et par conséquent donnera le rapport de grandeur : a dd: ë entre l'intervalle 5 * l’octave, c’est-à-dire que si y—2, cet intervalle sera la moitié de l’octave; il en sera le tiers sim—5, le quart si u —4, et ainsi de suite. Gé- néralement, quel que soit le nombre », le rapport vrai de la grandeur de l'intervalle à celle de l’octave sera 1 , 4 si donc on considère l’octaye comme unité, ce nom- 1 = >. bre — sera le nombre proportionnel de l'intervalle et son expression en unités, chacune égale à une octave. Or, la relation (a) donne la relation réciproque E a 2 — D? ou... (b). Let (ui 2 = b? 248 INT , 1 Arr , posant, pour abréger, ne m. Ainsi, étant donné : a un intervalle par son nombre constituant on ob- tiendra son nombre proportionnel , par rapport à l’'oc- tave prise pour unité, en tirant la valeur de m de l'équation (b). Mais, quelle que soit la base du système de loga- rithmes dont on veuille se servir pour résoudre l’équa- tion (b), on a toujours log (2°) = log (;)-ctm log 2 = log #— log b; d’où nn — log 2 Ainsi, lorsque ce système est celui des logarithmes binaires, comme alors le logarithme de sa base 2 est l'unité, on a simplement m — log a — log b; le caractéristique log, désignant les logarithmes bi- paires, ou les logarithmes de la table ci-jointe. Il résulte de ces considérations que le nombre propor- tionnel d'un intervalle est égal à la différence des loga- rithmes binaires des deuxtermes de son nombre constituant. Appliquons cette règle à l'intervalle de tierce mineure 6 : -3 prenant dans la table les logarithmes de 6 et de 5, J nous aurons Tierce mineure — 2,584090 — 2,92 199 = 0,26309. Cette différence représente immédiatement un nombre d'octaves; ainsi, la tierce mineure est, à très-peu près; les ar d’une octave. Nous aurons de la même ma- 100 nière Tierce majeure — log 5 — log 4; — 2,52195 — 2,00000 = 0°*,52109. Quinte — log 3 — log 2, = 1,58496 — 1 — 0°,58406, et ainsi de suite. Observons, en passant, que la comparaison de ces pombres montre immédiatement que la quinte est exac- jement composée d’une tierce majeure et d’une tierce mineure, Cay 0°,52198 + 0°,20309 = 0"584q0, INT 24. Veut-on connaître maintenant ces mêmes inter- valles exprimés en tons moyens, il suflit de multiplier les nombres précédens par 6, et l’on trouve Tierce mineure — 6 X 0,96503 — 1',57818, Tierce majeure — 6 X 0,32105 — 1',93158, Quint — 6 X 0,58496 — 3',50970. 25. Les mêmes opérations, exécutées sur tous les intervalles de la gamme naturelle ou de l'échelle dia- tonique, fournissent le tableau suivant : TABLEAU DES INTER VALLES DE LA GAMME NATURELLE, L'OCTAVE ÉTANT PRISE POUR UNITÉ. Intervalle de ue à Hs É 4. propértionnds. |: particles nn mn ER ne DEMO = CPDUDA TO DOUUO ré Ds 0, 16992 | 0, 16992 ini. : 5 8 2 0, 82195 | 0, 15201 fa PONT 0, 41504 | 0, 09511 sol o, 58496 | o, 16992 du) Su 0, 73697 | 0, 15201 st 0, 90689 | 0, 16992 U'ADRRO RO RON todo le COUDRE ENT Les différences partielles nous apprennent que les intervalles nommés {on majeur, ton mineur et semi-{on majeur ont, pour valeurs respectives, 0*,16992 ; 0°,15201 ; 0*,09311 ; etil suffit de ces nombres pour se guider sans difficulté dans toutes les recherches qui ont pour objet les inter- alles musicaux. 26, Signalons quelques particularités, La différence du ton majeur au Lon mineur est 0°,16992 — 0°%,19201 = 0°*,01791. Ainsi, en montant de ut à ré, on monte d’une partie ; ; ; 15 de l’octave plus grande de la fraction d’octave 3 1000 que lorsqu'on monte de ré à mi. Cette fraction, réduite en tons moyens, est 6 X 0,01791 — 0',10746, ou, à. très-peu près, de ton moyen, Où = L'habitude des musiciens est de représenier la dif- : ; ; 81. férence du ton majeur au ton mineur parle comma 3} ce qui est non seulement insignifiant, Maié douue eus al = !l INT core une acception fausse au mot différence. La véri- table différence de ces deux intervalles est en octave 0®,01791; en tons moyens, 0',10746; et, en demi-ton moyen, 0%,21492. Ces nombres proportionnels font connaître les rapports réels de grandeur de l'intervalle en question avec l’un ou l’autre des intervalles com- 81 80 lement que le ton majeur est plus grand que le ton mi- neur. Les rapports parés, tandis que le nombre constituant = indique seu- o®, 16992 0°, 15201 = — 8 ——— — 8,48 0*,01781 9487 » 0°, 01791 AC - 81 montrent en effet que cet intervalle ou comma — est 80 contenu 8 fois et à peu près ‘/, dans l'intervalle de ton mineur, et 9 fois ‘/, dans celui de ton majeur. La différence du semi-ton majeur au ton mineur, ou 0*,15201 — 0°*,09311 = 0°,0589; est ce qu’on nomme le semi-{on mineur. Ce demi-ton — : 6 est, à très-peu près, les So del’octave. On augmente : 6 : donc un intervalle des 60 de l’octave lorsqu'on diéze le ton supérieur, et on l’abaisse de la même quantité lorsqu'on bémolise ce même son. Par exemple, l’inter- alle de ut à ré étant 0*,169092, celui de wf àré est . 0*,16992—0%,0589—0" 11102; et celui de uf à ré É — 0°*,16992 + 0°%,0589 = 0°°,22881. L'intervalle de wf à mi étant, par la même raison, 0%,32195 — 0*,0589 — 0*26303, on voit qu'on ne peut confondre ré avec mi qu’en forçant l'oreille à négliger l'intervalle 0°,20503 — 0°*,22882 — 0°*,03422, qui diffère peu de ë 0°,03422, différence du semi-ton majeur au semi-ton . = 12 mineur est le comma dont le nombre constituant — _ 12 du ton moyen. L’'intervalle nous a servi dans la construction de l'échelle chroma- tique. On peut maintenant apprécier avec facilité le degré d’exactitude de cette échelle. 27. Parmi les problèmes qu’on peut se proposer sur les intervalles musicaux, nous choisirons les suivans, qui nous paraissent les plus propres à faire bien sentir l'utilité des logarithmes binaires. L Pnosrème. Un son étant donné, par son rapport constituant, déterminer la place qu’il occupe dans la série des sons ascendans qui commence qu sou fixe où fonda mental. To, au. INT 249 .… 176 Soit 53 le son auquel il se rapporte fait 176 vibrations pendant que le son fixe en fait 33. Il s’agit d’abord de trouver l'intervalle vrai de ces deux sons. Nous avons, pour cet intervalle (23), le rapport donné; ce nombre signifie que Log 176 — Log 35 — 7,45945 — 5,04439 = 2,41504. Ainsi, le son dont il s’agit est distant du son fixe de deux octaves, plus de la fraction 0°,41504; faisant abstraction des deux octaves, pour ramener le son dans les limites de l’octave du son fixe, et cherchant dans le tableau du n° 25 le son supérieur de l'intervalle 0°,41504, nous voyons que c’est un fa: donc le son proposé est la double octave du fa compris dans l’octave du son fixe. Si le rapport donné était un nombre entier tel que 3, il faudrait lui donner la forme fractionnaire pour y faire entrer le son fondamental; mais, comme log 1—0, il ny a aucune soustraction à effectuer, et le logarithme binaire de 3 est immédiatement la mesure de l’inter- valle. Ce logarithme étant 1,58496 , l'intervalle du son proposé au son fixe se compose d’une octave, plus de l'intervalle 0,58496, qu’on reconnaît être une quinte (tableau n° 25); l'intervalle : ou plutôt 1°,58496 se nomme une dix-septième; en admettant que le son in- férieur soit l’uf fondamental, le son supérieur est le sol de la seconde octave, ou s0/,. II. Prosrème. Deux intervalles étant donnés par leurs rapports constituans avec un même son fondamental, dé- terminer l'intervalle des deux sons supérieurs. : A GA ee tu a I Soient en général 5° d deux intervalles quelcon- ques rapportés à un même son fixe, l'intervalle des sons supérieurs, ou de ceux dont les nombres relatifs de vibrations sont respectivement @ etc, sera cb Cie, CU b ad? € . à: et on aura, pour la mesure de cet intervalle, Log e + Log b — (Log a + Log d). 10 ete PC 15 Dans le cas des deux rapports particuliers — 3 les logarithmes, pris dans la table, donneraient Log 15 —5,90689 Log 10 — 5, 52193 Log 5—1,58496 Log $S — 3, 00000 DRE 6, 32195 5, 49185 tnt Intervalle = 0*,83008 32 250 INT Îl reviendrait au même d'évaluer séparément chaque intervalle, puis de prendre leur différence; on aurait ainsi Intervalle _ —5,90089 — 3,00000 — 0*,90689 10 LA.4 L'4 A a Intervalle 5 —3,52195 — 1,58496 — 1, 73697 Int. demandé —1,75697 — 0,90689 — 0, 85008 Pour discuter plus facilement ces valeurs, exprinons- les en demi-tons moyens, c’est-à-dire multiplions par 12, et comparons-les ensuite avec les intervalles de l'échelle chromatique n° 18. Nous aurons, en nous bor- nant aux centièmes, Premier intervalle, (5) — 101,88 Second intervalle, (12 1,84 econd intervalle, 3 —=1201,84 Diff, ou intervalle partiel, — 9,96. Le dernier nombre est celui qui exprime, dans la table, l'intervalle de wt à la ou à si ; c’est l'intervalle cher- ché. Quant aux intervalles proposés, on voit immé- diatement que le premier est l'intervalle de ut à si; mais le son supérieur du second étant placé dans les li- mites de la seconde octave, à partir de l’uf fixe ; car tous les sons de cette seconde octave sont distans de ut de quantités comprises entre 12° et 24%, il faut retran- cher 12 de l'intervalle 20%,84, pour leramener dans les limites de la première octave. Comme le nombre 8,84 auquel il se réduit exprime l'intervalle de «t à la, il en résulte que 20,84 exprime celui de ut à la. Les sons supérieurs des intervalles proposés sont donc s4 et la,, et leur intervalle 9,96, se trouve parfaitement égal à celui ut à la . La détermination complète des sons qui se trouvent désignés ici par si et la, exigerait que le son fixe ut fût lui-même déterminé ; ce qui ne peut être que l’objet d’une convention. Quel que soit le degré d’acuité ab- solue de ces sons, leur intervalle sera toujours de dix demi-tons moyens, à 4 de demi-tons près. Nous verrons ailleurs tout ce qui concerne les sons en eux- mêmes (voy. Sox); il ne s’agit dans cet article que de la mesure de leurs intervalles. 28. On peut se proposer un autre problème impor- tant, sur les intervalles, pour lequel notre table des logarithmes binaires est insuffisante, à cause de son peu d’étendue. Le voici: Etant donné un intervalle, soit en octaves, en tons moyens, où en demi-tons moyens, trouver son nombre constituant, c'est-à-dire le rapport des nombres de vibra- INT tions que font dans le même temps les deux sons dont il eæprime la distance. Ce problème est l'inverse de celui dont nous nous sommes occupés jusqu'ici; et si l’on pouvait trouver aussi facilement, dans la table des logarithmes binaires, le nombre correspondant à un logarithme donné qu’on y trouve le logarithme correspondant à un nombre donné, cette table en offrirait immédiatement la solu- tion. Mais comme on ne pourrait l’employer à cet usage que dans un petit nombre de cas et en ayant égard à diverses circonstances qu’il serait trop long d'expliquer, nous allons aborder direetement la question au moyen : des logarithmes vulgaires, que nous désignons par ja caractéristique log, conservant la caractéristique log pour les logarithmes binaires. Soit m le nombre d’octaves ou de fractions d’octave exprimant l'intervalle et M son nombre constituant cherché, nous avons la relation fondamentale 22 — M, qui donne, en prenant le logarithme vulgaire de cha- cun de ses membres m Log 2 — Log M. Or, le logarithme vulgaire de 2 esto,350103, donc Log M — 0,50103.m; c'est-à-dire qu'en multipliant le nombre proportionnel de l'intervalle par le facteur constant 0,30105, on ob- tient le logarithme vulgaire du nombre constituant, nombre qu’on peut ensuite trouver au moyen des tables ordinaires. Il est bien entendu qu’il s’agit exclusivement d’un nombre proportionnel rapporté à l’octave comme unité; si l'intervalle était exprimé en tons ou en demi- tons moyens, il faudrait commencer par le réduire en octaves. Prenons pour exemple l'intervalle 0°,58496; nous aurons Log M — 0,50105 X 0,58496 — 0,176091. Cherchant le nombre correspondant à ce logarithme dans nos tables du mot LoGaRITHME, nous trouverons M —1,5 ou M =; l'intervalle en question est donc celui de quinte juste. Proposons-nous encore de trouver le nombre consti- tuant de l'intervalle égal à un millième de l’octave, sa- voir : 0%,001. Le produit de ce nombre, par le facteur constant 0,30103, donne Log M = 0,000301, en nous bornant toujours à six décimales ; d’où M — — 1,0007. Ce nombre mis sous la forme des fractions 10007 g N et nous apprend que de deux ordinaires devient 1000 sons, dont l'intervalle est 0°°,001, lepremier fait 10000 vibrations dans le temps que le second en fait 10007. Ces deux sons paraitraient donc exactement à l'unisson, car aucune oreille n’est susceptible de s’aperceyoir du retard des premières vibrations sur les secondes. ë sul - 2 On concoit que si SR d’octaye est un intervalle in- 1 4 1 c 4 : sensible, —— de demi-ton moyen, qui n’est que 100 200 d’octave, est encore bien moins perceptible, de sorte qu’en se bornant aux deux premières décimales, dans toutes les évaluations des intervalles en demi-tons moyens, on dépasse encore de beaucoup toutes les exigences de l'oreille. 29. C’est ici le lieu de mentionner un fait très- avantageux pour la musique. Lorsqu'on entend un in- tervalle qui diffère très-peu d’un autre exprimé par des nombres plus simples, on croit entendre réellement le plus simple, et l'illusion est d’autant plus complète que la différence est moindre. Par exemple, deux cordes sonores, vibrantes simultanément, et dont la première ferait 340 vibrations pendant que la seconde en ferait 226, donneraient un accord de quinte qui paraîtrait très- 40 juste, parce que l'oreille substituerait au rapport 6 le rapport plus simple 2 = à Ce phénomène ne re- pose pas uniquement, comme quelques auteurs l’ont pensé, sur les limites de la sensibilité des organes de louie, mais encore et principalement sur laetion qu’exercent les unes sur les autres les diverses ondula- tions sonores excilées dans l’air par les corps vibrans simultanément. Il est certain qu’une foule de disso- nances légères, dont on serait frappé si l’on était placé très-près d’un orchestre exécutant, disparaissent quand on s’en trouve éloigné d’une certaine distance , et que les sons s’harmonisent d’autant mieux qu'ils ont à par- courir un plus grand espace avant d’être perçus. Sans cette circonstance, il n’y aurait pas d'harmonie pos- sible, 30. Dans le système du tempérament égal, suivant lequel on aecorde généralement aujourd’hui les forte- pianos, les douze demi-tons de la gamme chromatique sont égaux, et les intervalles des degrés successifs de cette gamme sont en nombres constituans (V2). (V2), (V2), (v à), e.…(7s)" dont on présente les approximations suivantes. INT 251 ÉCHELLE CHROMATIQUE DU TEMPÉRAMENT ÉGAL. N Nombres Notes. ; , : des vibrations relatives. CET RO REC 1,000000 ut ou ré b. ee Ve 1,059465 TOR Che É LE 1,122462 ré À ou mi 2 ; HOME 1,189207 ma. bot 1,2590921 LORS Re CN CI MENT 1 1,234840 fa ou Le MS RES 1,414213 Ci bere ce Fonte ONE 1,498306 sol ou la? do UNION na 1,287400 le ere ob 1,681793 la” ou sil. so ete 0 1,7817906 He - : : 1,887745 US ee met) NS 0e 2,000000 Ces nombres ne sont guère susceptibles de faire con- naître les différences de la présente échelle avec Pé- chelle (5) ; car, en comparant, par exemple, la quinte exprimée ici par 1,498306 avec la quinte juste de l'échelle (5) — 1,5, tout ce qu’on peut voir, c’est que la quinte juste est plus haute que la quinte tempérée ; mais, si on voulait savoir de combien, il faudrait se perdre dans une foule de calculs, que nous laisserons faire aux auteurs des traités d’harmonie, pour aborder directement la question. Prenant le demi-ton moyen pourunité, les intervalles des degrés successifs de la gamme chromatique moyenne sont exprimés , par la suite, des nombres entiers. d L.4 1°, 2, 3°, 47, 54, 6%, 7%, 81, 9, 10%, 114, 11% qu’il suflit de comparer avec la suite des nombres du tableau n° 18, pour trouver toutes les différences des deux échelles. Ainsi, comme la quinte juste est égale à 7°,02, et la quinte tempérée seulement à 7°, on voit que la dernière pèche par défaut de ns de demi-ton ; la tierce majeure tempérée — 4° dépasse, au contraire. la tierce majeure juste —53,86 de + de demi-ton, ete. Nous ne nous arrêterons point à signaler les autres dis- sidences : il nous suflit d’avoir montré l’extrême faci- lité de toutes ces comparaisons quand on y emploie les mesures vraies des intervalles. M. de Prony ayant mis en regard, dans son Znstruction , diverses échelles tem- pérées, nous renverrons ceux de nos lecteurs qui dési- reraient de plus amples détails à cet ouvrage, où au- cune difliculté n’est laissée sans solution, aucun point obscur sans éclaircissement. ; TABLE DES LOGARITHMES BINAIRES DES NOMBRES, DEPUIS 1 JUSQU’A 420. | NOMBRES, En de C9 NO LOGA- RITHMES, 0,00000 1,00000 1,58496 2:00000 2,32193 ——— 2,58496 2 80735 3,00000 3,16992 3,32193 —_——— 3,45943 3,58496 3,70044 3,80735 3,90689 ——————— 4,00000 408746 4,16992 4,24793 4,32193 4,39232 4,45913 4,52356 4,58496 4,64386 = ——— 4,70044 4,75489 4,80735 4185798 4,90659 4,95420 5,00000 5,04439 508746 5,12928 5,16992 5,20945 5,24793 5,28540 5,32193 5,80735 5,83289 5,85798 5,88264 5,90689 NOMBRES, LOGA- RITHMES, 5,93074 5,95420 5,97728 6,00000 6,02237 6,04439 6,06609 6,08746 6,10852 6,12928 —— 6,14975 6,16992 6,18982 6,20945 6,22882 6,24793 6,26679 6:28540 6,30378 6,32193 6,33985 6,35755 6,39232 6,40939 6,49185 6,50779 6,52356 6,53916 6,55459 6,56986 ——_—— 6,58496 6,59091 AE 6,65821 6,67243 6,68650 6,70044 6,71425 6,79442 6,80735 6,82018 6,83289 6,84549 ——— 6,85798 6,87036 6,88264 6.894182 6,90689 NOMBRES. LOG A- RITHMES, 6,91886 6,93074 6,91251 6,95420 6,96578 6,97728 6,98868 7,00000 7,01123 7,02237 7:03342 7,04439 7,05528 7,06609 7,07682 7,08746 7,09803 7,10852 7,1189/ 7,12928 7,18982 7,19967 7,20945 7,21917 7,22882 7,23840 7,24793 7,25739 7,26679 7,27612 a 7,28540 7,29462 7,30378 7.31288 7,32193 7,33092 7,33985 7,34873 7,35755 7,36632 7,37504 7,38370 739232 7,40088 7,40939 7,41785 7,42626 7,43463 7,44294 7,45121 7,45943 746761 747573 718382 7,49185 NOMBRES, LOGA= RITHMES. 49985 0779 1570 356 4 5 5 5 53158 7 7 7 7 7 , , ‘ 7,53916 7,54689 1,9 7,56224 7,56986 7,68650 7,69349 7,70044 7,70736 7,71425 7,75489 7,76155 7,76818 7,77479 7,78136 7,78790 7,79442 7385175 7,85798 7,86419 7,87036 787652 a 7,88264 7 88874 7,89482 7,90087 7,90689 NOMBRES, LOGA- RITHMES, 7,91289 7,91886 7,92481 7,93074 7,93664 7,94251 7,94837 7,95420 7,96000 7,96578 7,97154 97728 7,98299 7,98868 7,99435 ————— 8,00000 8.00562 8,01123 8,01681 8.05528 8.06070 8,06609 8.07146 8,07682 8,09803 8,10329 ——— 8,10852 8,11374 8,11894 812412 8,12928 8,15987 816491 8,16993 817493 8,17991 8,18188 8,18982 819476 819967 8:20457 8 20945 8,21432 8,21917 8,22400 8,22882 NOMBRES. LOGA= RITHMES, 8,22362 8223840 8,24317 824793 8,25267 8,25739 8,26209 8,26679 8,27146 8,27612 8,28077 8,28540 8,29002 8,29462 8,29921 8,39232 8,39660 8,40058 8,40514 8,40939 8,45382 8,48784 8,49185 FA REA | NOMBRES. 9 ae ETS LOGA- RITHMES. 8,49586 8,49955 8,50383 8,50779 8,51175 8,51570 8,51064 8,52556 8,52748 8,53138 8,53528 8/53916 8,54303 854689 8,55075 8,57365 8,57743 8,58120 5,58 196 8,58871 8,59246 8.590619 8,59991 860363 8,60733 —— 8,61102 8,61471 8,61839 8,62205 8,62571 8,62936 8,63300 8 63662 8,64024 8,64386 8.64746 8,65105 8,65464 8,65821 8,66178 8,66534 8,66889 8,67243 8.67596 8,67948 8,68299 ‘8,68650 8,69000 8,69349 8,69697 8,70044 8,70390 8,70736 8,71081 8271425 ; LAM LAMINOIR. (Wéc.) Nom générique donné aux ma- chines métallurgiques, composées de deux cylindres, qui sont destinées à aplatir les métaux et à les étirer. L'invention des laminoirs, faite par Olivier Aubry vers 1540, est l’origine de la supériorité incontestable que possèdent les modernes sur les anciens pour le tra- vail des métaux. L'usage de ces machines éminemment simples n’est cependant devenu général que long-temps après leur découverte, car il n’y a pas plus d’une qua- rantaine d'années qu’on l’a substitué, en Angleterre, à l'emploi des marteaux et des martinets, dont on se sert encore dans nos usines pour forger et étirer le fer. Ce changement de procédés, disent MM. Élie de Beau- mont et Dufrénoy, dans leur description des forges de l'Angleterre, a produit une économie considérable dans la main-d'œuvre, eta permis de fabriquer une beaucoup plus grande quantité de fer, à cause de la prodigieuse rapidité des nouvelles opérations. Ainsi, tandis qu’au- trefois une affinerie, marchant avec un marteau, pro- duisait à peine 10 milliers de fer en barres par semaine, aujourd’hui une affinerie de moyenne grandeur, tra vaillant avec des cylindres, en produit 150 milliers dans le même temps, sans autre moteur qu’une ma- chine à vapeur. La consommation du fer ne pouvant que s’augmenter de plus en plus, car ce métal précieux est appelé à remplacer le bois, dont la pénurie se fait déjà sentir, il est essentiel qu’on s’occupe sérieusement de perfectionner nos forges, surtout si l’on a jamais l'intention de réaliser toutes ces grandes lignes de che- min de fer, sources de richesse nationale et de bien- être particulier, à ce que disent les prospectus des entrepreneurs. Les laminoirs sont employés dans diverses fabrica- tions; ils servent aux orfévres, aux metteurs en œuvre, aux fabricans d’objets plaqués en argent, aux manu- factures de galons, ete, etc. A l’aide de cylindres unis Ou cannelés, suivant les besoins, on forme, avec une célérité remarquable , des feuilles de cuivre, de plomb et d’étain de toutes les épaisseurs; un grand nombre d'objets utiles, tels que des couteaux, des clous, des barres garnies d’ornemens et de moulures, qui semble- raient exiger un travail long et minutieux, sont con- fectionnés avec la plus grande facilité par ces appareils, dont on peut voir la description dans le tome VI de {@ Mécanique appliquée aux Arts, de M, Borguis. 253 . LAT LANTERNE. (Méc.) Pièce d’engrenage qui sert à transmettre le mouvement d’un arbre tournant à un autre arbre. Une lanterne se compose de cylindres en bois ou en métal insérés circulairement, à distances égales, dans deux plateaux parallèles; ces plateaux portent le nom de fourtes ou tourteaux , etles cylindres celui de fuseau. Le mouvement est imprimé à la lanterne par une roue dont les dents engrènent avec les fuseaux. ( Voy. Roue DENTÉE. ) LATITUDE. (Géog.) Quelle que soit la figure de la Terre, la latitude d’un de ses points est l’angle que la verticale en ce point fait avec le plan de l’équateur : elle est aussi égale à la hauteur du pôle sur l'horizon du même lieu. Le point où la verticale rencontre la sphère céleste dont le centre est celui de la terre se nomme le zénith apparent. Le rayon terrestre correspondant au pied de la verticale ou au lieu de l’observateur, et prolongé indé- finiment , atteint la sphère céleste en un point qu’on nomme zénith vrai. Enfin, l'angle de ce rayon avec le plan de l’équateur s'appelle latitude géocentrique ; ainsi cette latitude est égale à la latitude géographique moins l'angle de la verticale avec le rayon, puisque la terre est aplatie aux pôles. Soit H la hauteur du pôle et G la latitude géocentri= que correspondante ; on a, par conséquent, a sin 2H sin1° G=H 2 æ désignant l’aplatissement de la terre. (Voy. Terre.) La latitude géocenirique est un élément du caleul du lieu apparent des planètes et de leur parallaxe en ascen- sion droite et en déclinaison. ( Voy. ces mots.) Depuis que l’on est en possession du cercle répéti- teur, la latitude géographique s’obtient avec une grande précision par des distances zénithales circomméridien- nes des étoiles ou du soleil, c’est-à-dire, par des obser- vations faites quelques instans avant et après le passage au méridien. Soit P le pôle du monde, D la déclinaison de l’astre E, Z sa distance zénithale réduite au centre de la terre s’il est nécessaire (voy. Pararraxe), et H la latitude cherchée. Dans le triangle sphérique LEP, le côté ZE = Z, le côté EP = 90° — D, lorsque la décli- 254 LAT naison est boréale, et l’on a par la propriété fondamen- tale de ce triangle (1) cos Z — sin H sin D + cos H cos D cosP. Mais comme l’astre E est supposé très-près du méri- dien, il est évident que lorsqu'il y passera l’on aura L— x + 90° —H = 90° — D, æ étant une quantité fort petite. Ainsi, dans ce cas, Z—H —D +zxou H—Z—x+0D, et (1) devient cos (H—D+x)— sin H sin D + cosH cos D cos P. Développant le 1° membre en vertu de la relation cos (A x) — cos À cosæ—sin À sin æ, et faisant attention que cos P—1—2sin?.}:P, on aura cos (H — D) cos æ — sin (H — D) sin æ —cos (H— D)— 2 cosH cos D sin? . FP; et comme par supposition la réduction æ au méridien est fort petite, on peut faire cosæ—1etsntT—=T; parlant 2 cos H cos D sin? . 1P sin (H — D) sin 1° Mais cette réduction, qui est exprimée en secondes de degré à cause du facteur sin 1° au dénominateur, ne saurait se calculer sans que l’on ait une valeur approchée de la latitude H, ce qui est d’ailleurs toujours possible, Quant à l'élément le plus essentiel à déterminer, savoir l'angle horaire P, on l’obtient en ôtant de l'heure du passage à la pendule l'heure de l'observation, soit que cette pendule suive le temps sidéral pour les étoiles, soit qu’elle marque le temps moyen pour le soleil. Enfin il est avantageux, lorsqu'on observe le soleil, de faire autant que possible le même nombre d'observations avant et après le passage au méridien, et à des temps également éloignés de midi, afin d'éviter d’avoir égard au mouvement de l’astre en déclinaison. L'emploi du cercle répétiteur procurant plusieurs distances zénithales avant et après le passage, on évalue les réductions x correspondantes, et la moyenne de leur LAT somme est la réduction à appliquer à la distance zéni- thale moyenne observée, pour avoir la distance méri- dienne Z— +. Il est entendu que la première distance doit être augmentée de la réfraction dépendante de ’état du baromètre et du thermomètre, diminuée de la parallaxe et corrigée convenablement du demi-dia- mètre apparent du soleil lorsqu'on a observé l’un de ses bords. Ce procédé, dont Delambre et Méchain ont les pre- miers fait de si nombreuses applications lors de la der- nière mesure de l'arc de méridien en France, est expli- qué dans tous ses détails au 2° volume de la Base du Système métrique décimal et dans le Traité de Géodésie de M. Puissant, ouvrage où l’on trouve une table de réduction au méridien qui abrége de beaucoup le calcul. Les doubles passages de la polaire font en général connaître la latitude ayec une grande précision ; toute- fois les astronomes ne la considèrent comme définitive que quand elle a pu être vérifiée par l'observation d’é- toiles situées au sud du zénith de la station, et à peu près à la même distance que la polaire. Dans tous les cas, la demi-somme des deux résultats est la latitude vérita- ble, et leur demi-différence est ce qu’on appelle l'erreur constante de l'instrument. Terminons par un exemple. Le 17 décembre 1798, Méchain fit l'observation suivante à l'Observatoire royal de Paris, peu de momens avant le passage supérieur de la polaire au méridien. EE Heure du passage Angles Réduction à la pendule sidérale, , , 0".51°.46' horaires. | au mérid. 1% observation, à. . . 0".19.40" | 32°. 6’ | —64",54 DS SRE ER APN 21.90 | 30: 16 5, 22 DSL AE EM UE OMIS 25 A No Sr 5o, 26 HAE EURE ER 26.25 | 25. 23 40, 26 4 QbservatiOns. JR RE ST 2008 Réduction moyenne. . . . .. ... æ —= — 53,02 Arcisimple etc to Distance méridienne appé *ente.. . . . Réfraction- ses ce TE 39- 23. 14, 79 46, 45 Distance méridienne vraie. , . . . , . Distance polaire apparente. . . . . . . 39-24 1, 22 2. 45. 40, 03 Colatitude.. . . . . . . . 90 — H = 41. 9: 41,25 Latitudes.: Te + 0e — Qi Ce résultat, donné par une seule et courte série, n'excède que de 5”,55 la latitude que Méchain trouva par 2764 observations. (M. Puissant.) LET LETTRES NUNDINALES. (Calendrier.) On a dési- gné sous le nom de lettres nundinales les huit premières lettres de l'alphabet attachées au calendrier réformé de Jules César, comme depuis y ont été fixées nos lettres dominicales , parce qu'on a cru généralement que ces lettres indiquaient les marchés romains. Cette fausse dé- nomination, attribuée à une époque où l’on avait perdu la trace de la véritable destination de ces lettres, se re- fuse matériellement à une pareille application par l’im- possibilité de pouvoir avec huit lettres seulement, indi- quer le retour des marchés qui ne revenaient que tous les neuf jours, ou, comme le remarque expressément Macrobe (Saturnal., 1. I, c. 16), après huit jours con- sacrés au travail. Mais c’est peu de cette fausseté matérielle, un in- convénient plus grave est celui d’avoir caché une vé- rité intéressante, savoir : que ces lettres forment un vrai calendrier lunaire, lequel fut accolé par Jules César à son calendrier solaire; en sorte qu’il a été le réformateur de l’un aussi bien que de l’autre, mérite que presque tout le monde ignore. Cependant en 1704, dans un ouvrage ayant pour tre Kalendarium Ceæsario, composé à l’occasion de la découverte récente d’un de ces calendriers dans une fouille faite à Rome, Bianchini, à l’aide d’une analyse très-subtile, parvint à reconnaître la destination véri- table de ces lettres, et il la prouya d’une manière irré- cusable. Néanmoins, soit que son livre n’ait point été assez répandu, soient que ses démonstrations aient paru difficiles à saisir, l’erreur n’a point disparu, et des hommes instruits, tels, par exemple, que les auteurs de l'Art de vérifier les Dates, ont continué à répéter la dénomination de nundinales, et à essayer même, très- infructueusement d’ailleurs, d'expliquer comment ces lettres pouvaient remplir l’office qu’on leur attribuait. Cette erreur se trouve implicitement dans notre article Caxexenter (tom. I); car nous y avons dit que Jules César avait banni l’année lunaire de son calendrier. On peut trouver dans la note xx d’un ouvrage ayant pour titre : Tables synchroniques de l'histoire de France, et faisant suite à l’histoire de France d’Anquetil (édit. Cotelle, 1829), des détails cireonstanciés sur la décou- verte de Bianchini; sur la construction du calendrier lunaire de Jules César; sur son usage pour obtenir, même aujourd’hui, les nouvelles lunes moyennes; sur les causes qui l'ont fait tomber dans un oubli si com- plet; sur le mode enfin qui l’a remplacé, savoir, celui des nombres d’or ecclésiastiques, lesquels n’en sont qu'une vraie traduction, mais traduction si commode qu'elle a fait totalement disparaître l’original, Sans entrer dans des détails qui n seraient pas en proportion avec l’utilité du sujet, peut-être serait-il bon néanmoins, pour justifier des assertions qui sans LEV cela pourraient paraître hasardées, de faire observer, 255 d’après les ouvrages cités ci-dessus, Qu'en l’an 45 avant J.-C., première de la réforme de Jules César, et première aussi des ennéadécatérides de son calendrier lunaire, la lune ayant été nouvelle le 1°* janvier, cette lunaison fut désignée en janvier par la lettre À de la première octave, où par A’, et que dans les années suivantes impaires de l’ennéadécatéride, les néoménies le furent successivement par les lettres A", A", A", B', B', B", D”, C', C". Que pareïllement, dans les années paires de la même ennéadécatéride, les néo- ménies en janvier furent successivement désignées par les Mettre OR CNE SEE NE MER MR ENER EMEA vingtième, ou première du cycle suivant, de nouveau par A’, ce qui fait recommencer le même orûre dans l’ennéadécatéride suivante; circonstance remarquable qui prouve que l’ordre des séries n’est pas arbitraire, mais l’effet d’une combinaison déterminée. Or, aux lettres ci-dessus, si dans le calendrier lu- naire on substitue le rang des années dans l’ennéadé- catéride, on aura formé immédiatement le calendrier des nombres d’or beaucoup plus commode que celui de Jules César. Dans celui-ci, en effet, les séries ci-dessus ne subsistent que dans les quatre mois initiaux des sai- sons, et même dans les deux derniers de ces mois les : indices sont formés d’une autre série de lettres qu’en janvier, série dépendante à la vérité de la première, et connue par celle-ci; mais dans les mois intermédiaires, les lunaisons ne sont plus déterminées que par l’effet de l’alternation paire et impaire des jours qui les composent. Il résulte de tout ceci que, quelque ingénieux que fût le mode de Sosigènes, il exigerait une foule de consi- dérations minutieuses pour pouvoir en faire usage, et que dès lors la méthode, qui consistait simplement à observer en chaque mois le quantième auquel corres- pondait l’année de l’ennéeadecatéride dans laquelle on se trouvait, devait nécessairement l'emporter sur l’autre et la faire oublier complètement. Mais il en résulte aussi que depuis Bianchini on ne peut plus se permettre d'appeler nundinales les octaves de lettres attachées au calendrier de Jules César, et que leur véritable nom est celui de lettres lunaires. Nous devons la substance de cet article à M. de Vau- blanc, qui a bien voulu nous signaler, en outre, quel- ques omissions importantes dans nos deux premiers volumes. LEVÉ DES PLANS. (Géod.) Le levé d’un plan exige deux séries d'opérations distinctes : les unes s’exécutent sur le terrain, les autres sur le papier. Les premières ont pour objet de mesurer les distances entre divers points fixes qu’on choisit sur le terrain pour le diviser en figures géométriques, Dans les secondes, il s’agit de 256 LEV représenter en petit, avec leurs proportions exactes, ces figures géométriques, et par suite tous les détails de la configuration du terrain. (Voy. AnPEenTAGr, t. I, et Praw, t. II.) Lorsque le terrain est vaste et qu’il con- tient beaucoup de détails, la formation du réseau de triangles dont il faut le couvrir peut présenter plusieurs difficultés, que nous allons réunir dans une suite de propositions, afin d’en faire connaître les solutions les plus simples. 1. ProsLÈme I. Déterminer la distancè de deux points C et D (pl. XIV, fig. 5), desquels on peut apercevoir deux autres points À et B, dont la distance est connue. Ayant observé au point C les angles ACB et BCD, et au point D les angles CDA et ADB, on attribuera à la ligne inconnue CD une grandeur arbitraire, et on calculera avec ces données la grandeur de AB, comme s'il s’agissait de trouver cette ligne au moyen de la ligne CD. Le résultat du calcul différera nécessairement de la véritable grandeur de AB; mais il y aura même rapport entre ce résultat et cette grandeur qu'entre la grandeur attribuée à CD et sa grandeur réelle ; de sorte qu’il n’y aura plus besoin que d’une règle de trois pour trouver cette dernière. Supposons, par exemple, que les angles observés aux points C et D, avec un graphomètre ou tout autre in- strument, soient : et qu’on attribue à CD une grandeur arbitraire — 1000 mètres. Les opérations à exécuter pour obtenir la valeur de AB correspondante à l'hypothèse GD — 1000, sont les suivantes : Dans le triangle ACD, dont on connaît le côté CD — 1000, et les deux angles adjacens ACD — ACB + BCD — 100°, CDA — 55°, le troisième angle CAD, étant égal à 180°— 100°— 55°— 25", on calculera le-côté AD par la proportion sin 25° : sin 100° = 1000 : AD. Dans le triangle CDB, dont on connaît le côté CD — 1000 et les angles BCD — 43°, CDB —CDA + ADB— 115°, CBD — 180° — 115° — 43° — 22°, on calculera le côté BD par la proportion sin 22° : sin 43° — 100 : BD. Ceci fait, on connaîtra, dans le triangle DAB, les deux côtés AD, DB et l’angle compris ADB — 6o°, et on pourra calculer le côté AB par la formule .…..(1) Ne [ao DE — 2AD X DB cos Go | LEV ou bien on commencera par déterminer les angles DAB, DBA, puis on calculera le côté AB par l’une ou l’autre des proportions .….(2) sin DAB : sin 60° — DB : AB, sin DBA : sin 6Go° — AD : AB. Voici les calculs relatifs à la détermination des côtés AD et DB : Log 1000 — 3,0000000 Log sin 100°— 9,9993515 12,9999915 Log sin 25° — 0,6259483 D'où AD — 2550",253 Log 1000— 53,0000000 Log sin 43° — 9,8557833 12,8397833 Log sin 22° — :9,5735754 Log BD— 5,2602079 D'où BD — 1820",572. Les logarithmes de AD et de BD se trouvant donnés par les opérations précédentes, il est tout aussi prompt de calculer directement AB par la formule (1) que de le déterminer par les proportions (2), après avoir préa- lablement calculé les angles DAB, DBA. Multipliant chacun de ces logarithmes par 2, ils deviennent res- pectivement 6,7348064 , 6,5204158, dont les nombres sont : ur) BD — 3314435. Quant au troisième terme, sous le radical, on l’obtient comme il suit : Log2— 0,50103500 Log AD — 3,5674032 Log BD — 53,2602079 Log cos 60° — 9,6989700 Somme — 16,6276111 Retranchant 10 de la caractéristique, pour tenir compte du rayon des tables, on a Log (2AD . BD. cos60°) —6,62;G111. D'où 2AD , BD, cos 60° = 4242594. LEV Substituant ces valeurs dans (1), il vient AB— v[siño08s,5 — 3514483 — ET = [irons | = 2121,891. Ainsi, quelles que soient les grandeurs réelles de AB et de CD, le rapport de ces grandeurs est maintenant connu ; car on a évidemment AB : CD — 2121,831 : 1000; d’où 1000 X AB = 2121,891 ? expression dans laquelle il ne faut plus que substituer la valeur réelle de AB pour obtenir la valeur réelle de CD. Si, par exemple, la grandeur donnée de AB était — 2625", on trouverait CD — 12357°,14. 2. S’il s'agissait de mesurer la distance de deux points inaccessibles À et B visibles des deux extrémités d’une base connue CD, on aurait à exécuter les mêmes opé- rations, sauf la dernière; car alors la grandeur réelle de AB entrerait dans les calculs, et le résultat final se- rait la grandeur cherchée‘de AB. 5. En prenant l’añgle ACD égal à la somme des an- gles ACB, BCD, nous avons supposé que ces derniers étaient dans un même plan. Lorsque cette circbnstance n’a pas lieu, il faut mesurer directement l'angle ACD. La même observation s’applique à l’angle CDB. 4. La formule (1), qui sert à déterminer le côté d’un triangle dont on connaît les deux autres côtés et l’angle eompris, se prêtant difficilement au calcul logarith- mique, est rarement employée. On trouve plus simple de calculer préalablement les angles adjacens au côté cherché, au moyen de l'égalité qui existe entre le rap- port de la somme et de la différence des côtés connus, et le rapport de la tangente de la demi-somme et de la tangente de la demi-différence de ces angles. (Voy. Trr- conomÉËrRIE, tom. IL.) Dans la question précédente, où nous avions les données AD = 2550,253, BD —1820,552, angle ADB — Go°, on aurait eu AD ÆBD—/4150,855; AD — BD — 509,681, demi-somme des angles incopnus = + (180° — 60°) = Go°, To. xx LEV 257 Représentant par 5 la demi-différence de ces mêmes angles, la proportion 450,853 : 509,681 = tang 6o° : tang 5, donnerait Log 509,681 — 2,7072985 Log tang 60° — 10,2385606 12,9458591 Log 4150,853 — 3,6181344 Log tango — 9,527724 d’où ÿ— 12° 0° 24. Cette demi-différence des angles cherchés, retranchée de leur demi-somme 60°, fait connaître le plus petit d’entre eux, BAD = 47° 59 36”, à l’aide duquel on pose la proportion sin 47° 59° 36° : sin 60° = 1820,572 : AB, qui donne Log 1820,572 — Log sin 60° — Log sin 47° 59 56 — 9,8710277 Log AB — 53,5267108 D'où, comme ci-dessus, AB = 2121,831. 5. Prontëme II. Déterminer la position d'un point d’où l’on découvre les trois sommets d’un triangle connu. Il se présente trois cas : le point à fixer peut être ou dans l’intérieur du triangle, ou dehors, ou sur la direc- tion de l’un des côtés. Premier cas. Soit ABC le triangle (PI. XIV, fig. 5), dont nous désignerons les côtés et Les angles connus par BCæ=a, AC—b, AB—e, BACæA, ABC=B, ACB—C. M étant le point à fixer, toutes les opérations sur le terrain se réduisent à la mesure des angles CMB=—a, AMC = 8, AMB—7, à l'aide desquels il s’agit de cal- culer Ja grandeur de deux quelconques des trois rayons 93 258 LEN visuels MA, MB, MC, ces deux rayons déterminant complètement la position du point M dans le plan du triangle ABC. Imaginons une circonférence de cercle qui passe par le point M et par les deux sommets À, C, et menons les droites AE, CE, BE. Nous connaîtrons dans le triangle AEC le côté AC—b, l'angle ACE égal à l’angle AME, supplément de l’angle observé AMB— y, et l’angle CAE égal à l'angle CME, supplément de l’angle observé CMB — a; le troisième angle AEC sera par conséquent égal à 180° — (180°— y) — (180°— &) = & —+ y == 180°, et l’on pourra calculer le côté AE par la proportion AC : AE — sin AEC : sin ACE, ou b: AE = sin (x + y 180°) : sin (180° — y); ce qui donne PRE NCEON - sin («+ y—180°) Le côté AE étant ainsi déterminé, nous connaîtrons dans le triangle EAB les deux côtés AE, AB —c, et l’angle compris BAE égal à la somme des deux angles BAC — À, CAE — 180°— «. Nous pourrons donc cal- culer l'angle ABE, et alors les trois angles du triangle ABM seront connus, et les deux rayons yisuels MA, MB, seront donnés par les proportions siny : sin ABM —c : AM, sin y : sin BMA —c : BM. Appliquons ces règles aux données a— BC — 12000", b—AC— 8600, À — 95° 55° 55°,6, B — 45 38 29,4, c—AB— 7800, C—40 25 355,0, et supposons que les angles observés au point M soient a = CMB — 115° 25'30", = AMC=— 115 59 5, y = AMB = 190 35 25, nous aurons, par suite, 180° — = 180°— 130°35" 25° == 49° 2455", ay 180° — 246° 055" me 180°=—60° 0° 55°, LEV Substituant ces valeurs dans l'expression de AE, elle deviendra NE 8600. sin (49° 24" 35°) D'où, en réalisant les calculs, Log 8600 — 3,9344984 Log sin (49° 2435") — 9,8804606 15,8149590. Log sin (66° 055") — 9,9607817 Log AE — 5,8541773 AE —7147",88. Pour avoir l'angle ABE, les données seront : AE AB—7147,88 7800 —14947,88 AB—AE=7800—"7147,88— (052,12; et de plus, à cause de angle BAE = A + 180°— à = 158° 30’ 25",6, + 4 (ABE+AEB) = 10°44 47,2. Désignant par à la demi-différence de ces mêmes an- gles ABE, AEB, nous calculerons à par la proportion 14947,88 : 652,129 —tang (10° 44' 47,2) : tangô. Log652,12 — 2,8143275 Log tang (10°44"47";2) = 9,2782771 12,0926046 Log 14947,88 — 4,1745796 Log tang9 — 7,9180250 D'où = 0° 28’ 27",8. Retranchant cette demi-différence de la demi-somme 10° 44 47,2, nous aurons le plus petit des deux angles, . savoir : ABE — 10° 16'19°,4, qui est opposé au plus petit côté AE. Maintenant, pour calculer les rayons visuels MA, MB, nous avons, dans le triangle AMB, AB—7800, ABM=—10°1619",4, AMB==—=150°55"ab". LEV Le troisième angle BAM, conclu des deux autres, est 39° 8'15",6. Ces valeurs donnent sin (130°35' 25°) : sin (10° 16’19',4) = 780 : AM sin (150° 55'25°) : sin (39° 8'15",6) = 780 : MB. Voici les calculs, en observant que le sinus de l’angle obtus 130° 35’ 25" est égal au sinus de son supplément 49° 24° 35°. Log 5800 — 5,8920946 Log sin(10°16' 19,4) — 92512057 : 13,1453005 Log sin (49°24' 35) — 9,8804606 Log AM — 53,2628397 AM — 1831",6. Log 5800 — 53,8920946 Log sin (39° 8'15°,6) — 9,8001572 13,6922518 98804606 ———————— Log sin (49° 24° 35") Log MB — 5,8117912 MB — 6483",3. Second cas. Le point M est hors du triangle connu ABC (PI. XIV, fig. 6). Concevons toujours la circonférence du cercle AECM et les droites AE et CE. Les angles observés seront AMB, BMC, AMC, et l’on aura AMB — ACE, BMC — EAC ; de sorte que dans le triangle AEC, les trois an- gles étant connus, ainsi que le côté AC, on pourra cal- culer AE. : Dans le triangle ABE , on calculera l'angle ABE au moyen des deux côtés connus AE, AB, et de l’angle compris BAE — BAC — EAC. Enfin, connaissant ainsi les trois angles du triangle BAM, on pourra calculer les deux côtés AM et BM, qui sont les rayons visuels cherchés. Les calculs étant les mêmes que dans le cas précédent, nous nous bornons à les indiquer. Troisième cas. Le point M est sur la direction de l’un des côtés du triangle connu ABC (PL. XIV, fig. 7). Si le point M est entre les deux points A et C, on a tout de suite les deux rayons AM et BM, puisque dans le triangle ABM on connaît les deux angles BAC, AMB, et le côté AB. Si le point M est seulement dans la direction de AC, - LEV 259 on connaît pareillement dans le triangle ABM les an- gles BAC, AMB et le côté AB, d’où l’on peut calculer AM et BM. 6. Ce problème, qui se présente souvent dans la construction des cartes, peut être résolu très-aisément par une opération graphique enseignée tom. I, p. 269. 9. PROBLÈME III. De l'extrémité À d’une droite connue AB ne pouvant, faute d'objets, prendre que l'angle XAB, et le point X étant invisible de B, former le triangle ABX par le moyen d'autres points, connus D ef F, desquels les objets X et B puissent être vus. (PI. XIV, fig. 8.) Quoique de B on ne puisse voir l’objet X, le seul qui ‘ait été observé de A, pourvu que l’on en puisse obser- ver d’autres, on peut aller en avant, dans l'espérance que de quelques-uns des objets vus de B on pourra ob- server X. Laissant donc indéterminé le triangle ABX, on ira recourir, par exemple, à D et à F, d’où l’on ob- servera B et X en formant les angles des deux triangles BDF, DXF. La difficulté est de calculer ces triangles et de les lier avec A et B. Supposons le problème résolu, c’est-à-dire les cinq points A, B, X, D, F fixés sur le plan. Si du point C, intersection des droites AX et BD, nous menons CG parallèle à XF; puis du point G, GH parallèle à DF, nous déterminerons sur les côtés BX et BD deux points Let H, tels que la droite IH sera parallèle à DX. En effet, d’après les parallèles GH et DF, on a BG : BF — BH : BD; et d’après les parallèles CG et XF, BG : BF — BI : BX; donc BH : BD — BI: BX.. et par conséquent HI est parallèle à DX. Ainsi, abstraction faite de la ligne BX, le point I peut être déterminé sur CG, en menant par H la droite HI parallèle à DX ; et comme ce point se trouve sur BX, il donne, comme on va le voir, la solution du problème. Dans le triangle ABC, le côté AB et les deux an- gles connus CAB, ABC, donnent l'angle de supplément ACB et le côté CB. Dans le triangle CBG, dont on vient de trouver le côté CB, on a les angles CBG et CGB — angle observé XFB; on peut donc calculer les côtés CG et BG. Dans le triangle BGH, on a le côté BG et les deux angles HBG et BGH—BFD, d’où l’on peut calculer les côtés BH et GH. Dans le triangle GHI, dont on «a les deux angles 260 LEV IHG — EDF, et IGH — BGH — BGC —BFD—BFX, ainsi que le côté GH, on calculera le côté HI. Enfin, dans le triangle HBI, dont on a l’angle BHI — BDX, et ïes côtés qui le comprennent BH et HI, on aura l'angle cherché HBI ou HBX, qui détermine le triangle ABX. On pourra calculer ensuite toutes les autres parties des triangles ABX, DBF, XBF, XFD, qui fixent les re- lations des cinq points À, B, X, D, F. : 8. Proszkur IV. Connaissant les deux parties AB et CD d’un alignement qui traverse un marécagé, ou autre endroit qu'on ne peut mesurer avec la chdîne, trouver la partie comprise BC au moyen des angles «, B, y observés d'un point E, d'où l’on découvre les trois parties AB, BC et BD de l'alignement. (PL. XIV, fig. 10.) Désignons les grandeurs connues AB par 4, CD par b, et la longueur cherchée BC par æ. Représentons en outre par + l'angle ABE, et par Ÿ l’angle BCE. Ces deux angles ne sont pas donnés dans la question; mais comme % est extérieur par rapport au triangle BCE, on ap—Ÿ +6; d'où —»— 86, relation qui permet de les éliminer après s’en être seryi pour trouver Ja liaison | des données avec l’inconnue du problème. Nous avons, dans le triangle ABE, a: AE = sine: sin; et dans le triangle AEC, AE : (ax) = sin : sin (x +6). Maultipliant ces deux proportions terme par terme, re- tranchant le facteur commun AE, et remplaçant 4 par g— 6, il vient ..…..(1) a:(aHx)—sine. sin (s—f) : sing. sin (x48). Nous obtiendrons de la même manière, en considé- rant les triangles EDC, EDB, et en observant que les angles ECD et EBC, supplément des angles 4 et », ont les mêmes sinus que ces derniers (2) b:(b+x) = sin y: Sing: sin(o—$). sin (BH). Multipliant terme par terme les proportions (1) et (2), et divisant ensuite le second rapport par le facteur com- œaun sin. sin (— 6), nous aurons définitivement ab: (ax) (bx) sine. sin y : sin (af) sin(8+); Ce qui nous donnera, en dégageant +, ami (+n Env] EEE) sir = &R xn Sn = [=] Le LEV Cette formule se réduit à nn Lente) sinx.siny lorsque a — b, circonstance qu’on est souvent le maître de rencontrer dans la pratique. Soient, par exemple, a —b— 100 mètres; «= 55°, B=—= 42°, y—597", le calcul sera Log sin(«—+f)— 9,988725g Log sin (847) — 9:9919466 Somme — 19,9806705 Log since — 9:7585913 Log siny — 9,7794630 Somme — 1 9,93805/43 1r° somme — 19,980670ù 2e somme — 19,5980543 Différence — 0,4426162 Moitié. . — 0,2215081 Loga— 2,0000000 2,2218081 Le nombre correspondant à ce dernier logarithme étant 166,46, nous avons pour la longueur cherchée BC, æ = 166,46 — 100 — 66",46. 9. Propcème V. Réduire au centre de la station les angles observés à quelque distance de ce centre. Lorsqu'on veut lier des points inconnus avec d’au- tres points déjà fixés, il arrive souvent qu'il est impos- sible de placer exactement l’instrument sur ces der- niers, et on est alors forcé de faire subir aux angles . observés une réduction, pour les rendre tels qu'ils se- raient si le centre du graphomètre eût coïncidé avec le point connu, et qu’on nomme le centre de la station. Si, par exemple, il s'agissait d'observer l'angle ABC (PI. XIV, fig. 12) du point B déterminé par ses rela- tions avec d’autres points, mais dont on ne peut appro- cher qu’à une petite distance BB’, parce que ce point est le sommet d’un clocher ou de quelque autre édifice, l'angle AB'C mesuré du point B', où l’on établirait l'instrument, différerait généralement de l’angle ABC qu'il s’agit d'obtenir. Les opérations numériques par lesquelles on conclut l’angle ABC de l’angle AB'C por- tent le nom de réductions au centre des stations. LEV La distance BB’ comprise entre le centre B de la sta- tion et le point B' où l’on observe, se nomme distance au centre; nous la désignerons par r. Les côtés BA et BG de l’angle au centre, sont les rayons centraux. Les angles AB'B, CB'B, formés par les rayons visuels et la distance au centre, sont appelés angles à la di- rection. Les angles B'AB, B'CB, formés par les rayons vi- suels et les rayons centraux, se nomment angles op- posés à la distance. L’obseryateur peut avoir trois positions différentes à l'égard du centre et des objets : ou il est dans la direc- tion même du centre à l’un de ces objets (PI. XIV, fig. 15), ou dans une direction intermédiaire (fig. 12), ou enfin dans une direction oblique (fig. 11). Dans le premier cas, la ligne du centre BB' prolongée passe par l’un des objets, dans le second elle passe entre eux, et dans le troisième elle passe en dehors. Première position. Si l'observateur est en B' (fig. 15) entre le centre et l’un des objets, l'angle observé AB'C est plus grand que l'angle au centre ABC de l’angle B'CB. S'il est en B’ de l’autre côté du centre, l’angle observé AB'C est plus que l'angle ABC de l'angle B'CB. Seconde position. Si l'observateur est en B' (fig. 12), l'angle observé AB'C est plus grand que l'angle au centre ABC de la somme des angles BAB', BCB'. S’il est en B’, l’angle observé AB'C est au contraire plus petit que l’angle au centre de la somme des angles BAB’, BCB’. Troisième position. Si l'observateur est en B'(fig. 11), l'angle AOC extérieur par rapport aux deux triangles AOB, COB étant égal à la somme des angles intérieurs opposés, on a BAB' + ABC — BCB' + ABC; u d’où ABC = ABC + BCB'— BAB'; c’est-à-dire que l’angle observé diffère de l'angle au centre de la différence des deux angles BCB', BAB'. Ainsi, dans tous les cas, l’angle au centre sera connu quand on connaîtra les angles opposés à la distance: Désignons généralement par m et n, comme c’est l'usage, les angles opposés à la distance, et notamment BAB' par m et BCB' par ; représentons en outre par y l'angle à la direction CB'B, et par y’ l'angle à la direc- tion AB'B, angles qu'il faut toujours observer concur- remment avec ABC, que nous ferons — À en consa- crant la lettre O à l’angle au centre ABC. Ceci posé, et es rayons centraux AB et BC étant toujours représentés LEV 261 par les lettres D et G, savoir : le rayon de droite BC par D, et le rayon de gauche AB par G, nous ayons: Premier cas (fig. 15). L’observateur étant en B, —AÀ— n, L’observateur étant en B, O—A<+n, EE — D . Si les points B’ ou B’ étaient sur la direction du rayon central CB au lieu d’être sur celle de AB, on change- rait dans ces formules # en m et D en G. Second cas (fig. 12). L’observateur étant en B’, 2 T sin sin # — J, Siam = —% , D L'observateur étant en B', O—A+m-n, les angles met n ayant les mêmes valeurs que ci-dessus. Troisième cas (fig. 11). L’observateur étant en B', O=A+n—1Mm, sinm = L _ sinn —= ee 3, L’observateur étant en B', O—A+m—n, sin m = LT, sin n — 2 EE Lorsque les rayons centraux D et G ne sont pas con- nus, il faut lier les points A, B, C avec d’autres points capables de déterminer leur longueur, soit par des cal- culs de triangles, soit simplement par des opérations graphiques; car r étant toujours très-petit par rapport a D et à G, il n’est pas nécessaire d'évaluer ces côtés avec une précision rigoureuse. Nous prendrons, pour application, le cas où l'angle observé est releyé du point B' (fig. 12); soient BC— D — 2000", AB—G=—1855n, BB'—r—10», AB'C— A —6ÿ020", ABB y'= 135030", CD'B= y= 15910", LEV dans les formules du second 262 Substituant ces valeurs cas, NOUS aurons Logr — 1,0000000 Log siny — 9,8456618 10,8426618 Log G— 53,2683439 Log sinm— 5%,5773179 M— "12 59: Logr — 1,0000000 Log sin y— 9,9510257 10,5510297 Log D — 53,5010500 Log sin n — 7,2299997 N'—= G' 7° Nous avons donc O — 65° 20° — 12° 59 — 6" 7" — 65° 0’ 54. 10. ProsLkme VI. Ayant observé au point O (PI. XIV, fig. 9) l'angle DOE de deux objets D et E inégalement élevés au-dessus de l'horizon, trouver l'angle BAC, pro- jection de DOE, sur le plan horizontal. Lorsqu'on forme entre les divers points d’un terrain une suite de triangles pour én lever le plan, ce ne sont pas ces points eux-mêmes qui figurent sur le plan, mais bien leurs projections sur une même surface parallèle à l'horizon, et qu’on peut considérer comme plane pour des terrains dont l’étendue n’est pas très-considérable. L'observateur doit donc, autant que possible, choisir des objets dont le niveau apparent soit sensiblement le même que le sien, car dans le cas contraire ses trian- gles ne se trouveraient pas dans un même plan, et il lui serait impossible de les faire concorder sur le papier, à moins d'opérer les réductions qui font l’objet du pré- sent problème. Pour donner une idée exacte de la ques- tion, soient B', C', D', E’, divers objets inégalement élevés sur un plan horizontal MN (P. XIV, fig. 14) où l'observateur relève du point O les anglesB'OC’,B'OE', L'OD', D'OC'. Ces points seront représentés sur la carte du terrain par leurs projections À, B, C, D, E, et la somme de tous les angles au point À sera égale à quatre an- gles droits; de sorte que si l’observateur sc servait des angles relevés, et non des angles réduits ou projetés BAC, BAE, EAD, DAC, dont la somme, dans le cas de notre figure, est plus grande que quatre angles droits, il ne pourrait Les tracer les uns à côté des autres sans LEV faire rentrer le dernier D'OC' dans le premier B'OC', et par conséquent les lignes de sa carte ne pourraient in- diquer les relations des diverses parties du terrain, Car le point C’ de l’angle-D'OC' ne coïnciderait pas avec le point C' de l’angle B'OC', quoique ces deux points se confondent sur le terrain. Il existe des cercles, munis de lunettes mobiles, qui donnent immédiatement l’angle horizontal BAC quand on observe l'angle incliné B'AC'; mais comme on n’a pas toujours de tels instrumens à sa disposition, il est essentiel de connaître les moyens d’y suppléer par les méthodes de calcul dont leur emploi dispense. Soit O (PL. XIV, fig. 9) le centre des observations, et DOE l'angle qu'il s’agit de réduire à l’horizon, ou dont il s’agit de trouver la projection horizontale BAC. Il faudra non seulement relever l'angle DOE, mais en- core les angles ZOD et ZOE que font, avec la verticale du point O, les rayons visuels OD et OE; ces trois angles étant supposés connus, nous poserons DOE —x, Z0D—h, ZOE—#h', BAC — A. Imaginons maintenant que le point O est au centre d’une sphère dont le rayon On — 1; les arcs de cercle nm, pn, pm, formés sur la surface de cette sphère par les sections des plans DOE, DOAB, EOAC, seront les mesures respectives des angles DOE, DOA, EOA, dont le premier est l’angle à réduire +, et les deux autres les supplémens des angles k et k’. Or, l’angle BAC étant l'angle des deux plans DOAB, EOAC, est le même que l'angle npm du triangle sphérique mnp, et la question est ramenée à trouver cet angle #pm par le moyen des trois côtés connus du triangle sphérique ; savoir : nMm—a, pn—180°—h, pm— 180 —. C2 Substituant ces valeurs dans la formule connue (voy. tom. IT, pag. 591), on aura .…..(1) ER sin?(a—h—h'). sin? (eh —h)], Do VA [ sul oh | dans laquelle il n’y a plus qu’à donner aux quantités «, k, k' des valeurs déterminées pour obtenir l’angle réduit A. Si les deux angles au zénith À et k étaient égaux, ce qui arrive lorsque les deux objets D et E sont également élevés au-dessus ou également abaïissés au-dessous du plan horizontal passant par le centre O, la formule précédente se réduirait à ....(2) + & Sin -æ. sniA=-—- :A sin À ‘ am LEV Enfin, dans le cas où l’un des objets, D, serait élevé au-dessus du plan horizontal, passant par le point O, de la même quantité que l’autre objet E serait abaissé au-dessous de ce plan, on aurait 90°—h = h — 90", ou h—180 —h. Cette valeur de k’ introduite dans la formule (1), après ayoir élevé ses deux membres au carré la transforme en sin (3@ + h— 90°) . sin (Ge — h- h=+ 90°) LME ue 7 sin?4 Passant des produits aux sommes, il vient ‘ur sin? k — cos? 4 cos?T?a sin? = — d sin? k sin? et, par suite, Or, 1—sin?5 A — cos?1 A, donc ….(3) ra COS 50p5 À + sink On a rarement à se servir des formules (2) et (3); mafs le calcul de la formule (1) est si simple, que nous le préférons aux expressions approximatives qu'on lui substitue dans plusieurs ouvrages. Elle devient, en em- ployant les logarithmes, Log sin: a+ 20 logsin: (eh — — h') hr logi(a +h—h)— log sin — log sin n. Prenons pour exemple d'application les données sui- vantes : Angle observé a "90°, + Angles au zénit h—82°, h'—81° 10", séemhmh)= 69" 10, i(a+h—h)= 7050". LEV 263 Le calcul donne : Carré du rayon = 20,0000000 Log sin 69° 10 — 9,9706346 Log sin 70°50 — 9,9722330 Somme .. . .. — 39,9458676 Log sin82° — 9,9957528 Différence . . . — 29,9901148 Log sin81°10 — 9,9948181 . = 19,9552967 Moitié .....— 9,9776483 — log sin< A Angle réduit = 71°46 27,7. Différence . . 11. La formule (1) se simplifie beaucoup lorsqu'un des deux objets se trouve dans le plan de l’observa- teur. Dans ce cas, une des distances au zénith, k', par exemple, est de 90°; si l’on fait donc k'— 90°, on ob- tient, par des transformations analogues à celles dont nous ayons fait usage, COS « MmSnAs Dans les grandes triangulations, la réduction des an- gles au plan horizontal se complique de diverses parti- cularités pour lesquelles nous devons renvoyer aux ouvrages spéciaux, et particulièrement au Zraité de Géodésie de M. Puissant. 12. PROBLÈME VII. Rapporter les principaux points d’une carte à la méridienne et à sa perpendiculaire. Lorsqu'on trace sur le papier les triangles observés sur le terrain, il est impossible, malgré tous les soins les plus minutieux, que le dessin soit rigoureusement exact. Si l'on sé sert d’un rapporteur pour construire les angles, on n’a qu’une grossière approximation, dont l'erreur devient sensible dès le premier triangle. Si l’on emploie les échelles des cordes, ou même si, pour plus d’exactitude, on a calculé les trois côtés de chaque triangle, afin de n'avoir pas besoin de s'occuper des angles, il suflit de l’épaisseur des pointes des compas ct des crayons pour produire, dans la fixation des som- mets d’un triangle, une inexactitude qui, d’abord im- perceptible, influe sur les triangles suivans et s'accroît très-rapidement à mesure que leur nombre augmente. C’est pour éviter cette multiplication d'erreurs qu’on a imaginé de rapporter la position de chaque point, en particulier, à deux droites perpendiculaires entre elles tracées sur le plan, et qui sont ordinairement la méri- dienne (voy. ce mot) de l’un des points les plus remar- quables du terrain, et la perpendiculaire à cette méri- dienne passant par le même point, 264 LEV Il n’est pas indispensable, pour cette opération, de connaitre la direction de la méridienne avec une grande exactitude: car toute autre ligne d’une direction donnée pourrait remplir le même office; aussi se contente-t-on des indications de la boussole. Ce qu'il importe, c’est de déterminer l’angle que fait la méridienne adoptée avec un côté d’un quelconque des triangles du ré- seau. Supposons qu’étant au point À (PI. XIV, fig. 15) la direction de l’aiguille aimantée fasse avec la droite AC un angle de 45°; la déclinaison de l'aiguille étant à cette époque de 22° 10’, la ligne du Nord, ou la méri- dienne NS du point À, fera donc avec la ligne AG un angle de 25° 5o', et comme l’angle BAC est un de ceux qui ont été relevés dans la triangulation, on connaitra l’angle BAN = BAC — 25° 50° que forme le côté AB avec la méridienne NS. Si, par exemple, l’angle BAC était de 125°, l'angle BAN serait de 102° 10’, et alors, après ayoir tracé sur le caneyas une ligne NS, faisant avec AB un angle de 102° 10", on lui mènerait par le point À la perpendiculaire OE; ces deux droites se- raient les axes coordonnés (voy. ArpLicaTion, tom. I), auxquels il s'agirait ensuite de rapporter tous les points de la triangulation. Soient A, B, C, D, E, F les sommets des triangles observés; imaginons par chacun de ces points deux droites respectivement parallèles à la méridienne NS et à sa perpendiculaire OE; nous aurons en particulier, pour le point D, D parallèle à NS et mD parallèle à OE, et il est évident que la position du point D sur le plan sera parfaitement déterminée, quelles que soient d’ail- leurs ses relations avec les autres points, lorsqu'on con- naîtra la longueur des lignes nD et mD ; car, en pre- pant sur AL la partie An — mD, et sur AS Ja partie Am —nD, les perpendiculaires mD et nD élevées aux points m et n se couperont au point B. La même chose ayaut lieu pour tous les autres points B, C, E, etc., on voit qu’on pourra placer chacun d’eux isolément sur la carte, et que les petites erreurs provenant de l’épais- seur des lignes, ou de l'inégalité du papier, se réparti- ront également, au lieu de s’accumuler, en passant d’un point à un autre. Tous les rayons qui concourent au point A étant connus de longueur et de direction, on obtient, par une addition ou une soustraction, les angles qu'ils forment avec la méridienne, et l’on n’a plus que des triangles rectangles à résoudre pour calculer les distances de leurs extrémités à la méridienne et à sa perpendi- culaire. Si l’angle CAD est de 92° 50’, l’angle NAD sera NAC CAD — BAC = BAN + CAD, = 125°— 102° 10 + 92° 50° = 115°40'; LIE et, par conséquent, dans le triangle rectangle nAD, dont l’angle en A est NAD — 90° = 115°40' — 90° — 25° 40’, on aura nD —mA = AD , sin 25°4o’, mD = nA = AD. cos 25° 4o', et de même pour tous les autres rayons AG, AH, AB, AG, AF, AE. Quant aux points tels que K et R observés d’une autre station H, et qui ne sont pas immédiatement liés avec le point A, on peut les rapporter à une autre mé- ridienne N'S', c’est-à-dire à une parallèle à la méri- dienne NS passant par le point H déjà fixé sur le plan par les distances Hp, He. On connaît l’angle S'HA — HAN ; ainsi, à l’aide de cet angle et des angles observés autour du point H, on peut déduire la valeur de l’angle KHa, puis calouler les distances Ka, Ha suffisantes pour placer le point K dans le plan. D’ailleurs, lorsque Ka et Ha sont connus, on a Kb —Ka—+ ab = Ka + Hp, Kd— Hc — Ha, et l’on peut, si l’on veut, n’employer que la seule mé- ridienne NS. (Voyez, pour les détails, le Traité d'Ar- pentage de M. Lefevre. Les grandes opérations géodé- siques doivent être étudiées dans les traités de Géodésie et de Zopographie de M. Puissant.) LIEUE. (Métrol.) Ancienne mesure itinéraire usitée en France, et qui, sous le même nom, désignait plu- sieurs longueurs différentes. On divisait les lieues en grandes, moyennes et petites, ou en lieues de 20, 25 et 50 au degré terrestre. Les premières, nommées aussi lieues marines, étaient évaluées à 2851 + toises; les lieues moyennes à 2283 toises, et plus exactement à 2281 toises, et les petites à 1900 + toises. Outre ces lieues légales, chaque province avait sa lieue particu- lière très-arbitrairement déterminée, et l’on se servait encore, pour la mesure des postes, d’une lieue de 2000 toises, nommée lieue de poste. Les réformateurs du système métrique ont substitué à toutes ces mesures une unité fixe, le kilomètre (1000 mètres), dont il faut: espérer que l’usage s’étendra généralement, et fera dis- paraître des dénominations qui ne sont plus en rapport avec les évaluations modernes, Le quart du méridien terrestre, dont la dix million- nième partie forme notre mètre, contenant 90° inégaux (voy. Tenre, t. IS, et Ficure pe 24 Tac), la longueur du LOG degré moyen est de 111111 + mètres, ou de 141% kilo= mètres; ainsi, La lieue de 20 au degré équivaut à 5 À kilom. = 5555 Q : + La lieue moyenne de 25 au degré 4 + La petite lieue de 30 au degré. 3 — 5505 : : 7 La lieue de poste, à peu près... 3 — 3898 Toutes les réductions des toises en mètres, et vice versä, s’ellectuent au moyen des rapports généraux 1 toise —= 1°,949097, 1 mètre — 0',913074, déterminés très-exactement entre la toise dite du Pérou et le mètre adopté définitivement en 1801. (Voy. Me- surE, tom. II.) LOGARITHMES. La théorie des logarithmes ayant été développée, tom. IE, dans tous ses détails, nous ne considérerons ici ses fonctions importantes que comme un instrument de calcul dont il est essentiel de popu- lariser l’usage. C’est dans ce but que nous donnons la table suivante, qui, malgré son peu d’étendue, présente immédiatement les logarithmes des nombres jusqu’à 10000, et les donne jusqu’à 1000000 à l’aide d’une pe- tite opération sur les différences. Les principes de sa composition étant les mêmes que ceux des grandes ta- bles de Callet et de Borda, les explications dans les- quelles nous allons entrer sur son emploi pourront s’ap- pliquer à ces dernières; mais on peut se contenter de la nôtre pour toutes les questions relatives au commerce et à l’industrie. 1. Les logarithmes vulgaires des nombres entiers se composent de deux parties : l’une entière, qu’on nomme la caractéristique, et l’autre fractionnaire, exprimée en décimales. La caractéristique ayant toujours autant d’u- uités que la partie entière du nombre a de chiftres moins un (voy. LocariTHMES, tom. II), on l’omet ordi- nairement dans les tables; ce qui ne peut jamais être une cause d'erreur, puisque l'inspection seule du nombre dont on cherche le logarithme fait connaître cette ca- ractéristique. Ainsi, les logarithmes des nombres, de- puis 1 jusqu’à 9 inclusivement, ont o pour caractéris- tique; ceux des nombres depuis 10 jusqu’à 99 ont 1; 2, depuis 100 jusqu’à 999; 5, depuis 1000 jusqu’à 9999; etc., etc. Un nombre quelconque étant donné, on connaît donc immédiatement la caractéristique de son logarithme, et il suflit de trouver dans les tables la partie fractionnaire de ce logarithme pour qu’il soit eu- tièrement déterminé, a. La table ci-jointe se compose de onze colonnes, Tom. ur. LOG 265 intitulées N, 0, 1, 2, 5, 4, 5, 6, 7, 8, 9. La première colonne à gauche, marquée N, contient les nombres na- turels, depuis 100 jusqu’à 999; la seconde colonne, marquée o, offre les logarithmes de ces nombres, ou du moins leurs parties fractionnaires, car les caracté- ristiques ne s’y trouvent pas. Comme chaque logarithme a ses deux premiers chiffres décimaux communs avec quelques-uns de ceux qui le suivent, on s’est contenté d'écrire une seule fois ces chiffres communs au lieu de les répéter; de sorte que, lorsqu'on ne trouve que quatre chiffres, dans la colonne o, devant le nombre proposé, il faut les faire précéder par le groupe isolé de deux chiffres, le plus prochain en remontant. Si l’on deman- dait, par exemple, le logarithme du nombre 201, de- vant lequel on ne trouve, dans la colonne o, que les quatre chiffres 3196, on écrirait à la gauche de ces quatre chiffres le nombre isolé 30, qu’on rencontre le premier en remontant la colonne; la partie décimale du logarithme cherchée est donc ainsi 305196, et l’on’au- rait, en ajoutant la caractéristique, Log 201 = 2,503196. 3. La colonne o ne donne pas seulement les loga- rithmes des nombres depuis 100 jusqu’à 999, mais en- core ceux de tous les nombres qui sont des multiples ou des sous-multiples décimaux de ces premiers : car on sait (voy. tom. IT, pag. 186) que les nombres décuples les uns des autres ont des logarithmes qui ne diffèrent que par leurs caractéristiques. Le nombre 305196, que nous venons de trouver pour la partie décimale du lo- garithme de 201, est donc en même temps la partie dé- cimale des logarithmes des nombres 2,01, 20,1, 203, 2010, 20100, 201000, etc.; c’est-à-dire qu’on a Log 2,01 Log 20,1 —1,305196 Log 201 —= 2,303196 Log 2010 —5,505196 Log 20100 = 4,303196 etc. —. etc:, et ainsi de même pour tous les autres. C’est à cause de cette propriété des logarithmes vul- gaires que nous n’avons pas cru devoir donner à part les logarithmes des nombres depuis 1 jusqu’à 99, qui se trouvent compris parmi ceux des nombres depuis 100 jusqu’à 999- Ainsi, pour avoir le logarithme de 8 ou celui de 80, on cherchera celui de Soo, et comme la partie décimale de ce dernier, donnée par la table. est 909090, On aura Log 8 = 0,909090; Log 80 = 1:903000. 3% 266 LOG En général, toutes les fois que le nombre proposé sera plus petit que 100, on lui ajoutera un ou deux zéros à droite, de manière à ce qu’il devienne l’un de ceux compris dans la colonne N; puis on donnéra une carac- téristique convenable à la partie décimale du logarithme qu’on trouvera dans la colonne o. Proposons-nous, par exemple, de trouver le logarithme de 19; nous cher- cherons celui de 190, qui a pour partie décimale, dans la colonne o, 278554, et nous aurons Log 19 = 1,278754. 4. On voit, d’après ce qui précède, que la colonne o peut être considérée comme donnant immédiatement les logarithmes des nombres 1000, 1010, 1020, 1050, etc. Pour avoir les logarithmes des nombres in- termédiaires 1001, 1002, 1005, etc.; 1011, 1012, 1015, etc.; 1021,1022, 1029, etc., il faut avoir recours aux colonnes marquées 1, 2, 5, 4, 5, 6, 7, 8, O0; celles- ci offrent les quatre dernières décimales des logarithmes des nombres terminés par ees mêmes chiffres 1, 2, 5, 4, 5, 6, 7, 8, 9, c’est-à-dire que la colonne 1 corres- ‘pond aux nombres terminés par 1, tels que1001, 1011, 1021, 1091, 1041, etc., étc.; que la colonne 2 corres- pond aux nombres terminés par 2, tels que 1002, 1012, 1022, 1092, 1042, elc., etc., et ainsi des autres. De- mande-t-on, par exemple, le logarithme de 2475; on cherchera dans la colonne N le nombre 2/47, puis on prendra dans la ligne des chiffres placés devant ce nom- bre les quatre chiffres compris dans la colonne 5, savoir: 3575; on écrira à leur gauche le nombre 39, qu’on trouve isolé dans la colonne o en remontant, et l’on aura, en ajoutant la Caractéristique 3, parce que 2475 est compris entre 1000 et 9999 » La table présente done immédiatement les logarithmes de tous les nombres depuis 1 jusqu’à 10000, et, ceci bien compris, il est facile de résoudre les deux questions suivantes, auxquelles on peut ramener tout ce qui con- cerne son usage. 5. Pronzène Ï. Un nombre quelconque étant donné, trouver son logarithme. S 1le nombre n’a que quatre chiflres significatifs, on cherchera les trois premiers dans la colonne N, puis on suivra de l’œil la ligne sur Jaquelle on les aura trouvés, jusqu’à ce qu’on soit dans la colonne qui porte pour in- dice le quatrième chiffre. Les quatre chiffres ou figures qui sont dans cette dernière colonne et dans laligne- ment des trois premiers chiffres du nombré donné sont les quatre dernières décimales du logarithme cherché. Quant aux deux premières, on les trouvera dans Ja LOG colonne 0, où elles sont isolées par un point, soit im- médiatement devant les trois premiers chiffres du nom- bre, soit en remontant jusqu’au premier groupe isolé de deux chiffres qu’on rencontre au-dessus de leur ali- gnement, Soit, par exemple, 568 le nombre dont on demande le logarithme; on cherchera 756 dans la co- lonne N, et, parcourant la ligne du nombre #56, on s'arrêtera à la colonne marquée 8, dans laquelle on trouvera 8981; ces chiffres sont les quatre derniers chiffres décimaux du logarithme de 7568. Pour avoir les deux premiers, on examinera si dans la colonne o il ne se trouve pas, dans l’alignement de 756, deux chif- fres isolés des autres par un point, et comme on n’en rencontre pas, on remontera jusqu'aux premiers chiffres isolés, qui sont 87; la partie décimale du logarithme est donc 878981, et il ne s’agit plus que de lui donner une caractéristique convenable. Dans le cas du nombre entier 7568, cette caractéristique serait 3; elle serait 2 si le nombre était 756,8; 1, s’il était 95,68; etenfino, sil était 7,568. Nous examinerons plus loin quelles ca- ractéristiques on doit donner aux nombres entièrement fractionnaires ou plus petits que l’unité, tels que 0,568, 0,07568 , etc. 6. Si le nombre proposé a moins de trois chiffres si- gnificatifs, on trouvera son logarithme au moyen de la seule colonne 6, comme nous l'avons indiqué ci-dessus. 7. Quel que soit le nombre des zéros qui terthinent un nombre donné, pourvu qu'il wait pas plus de quatre chiffres significatifs, on trouvera donc immédiatement son logarithme dans la table. Par exemple, si au lieu du nombre 7568 il s'était agi du nombre 756800, la partie décimale du logarithme aurait toujours été 878981; seulement on aurait pris 5 pour caractéristique, parce que 756800 a 6 chiffres entiers. 8. Lorsque le nombre a plus de quatre chiffres signi- ficatifs, la table ne présente pas immédiatement son logarithme, mais on peut le trouver par le calcul sui- vant: Soit 255686 le nombre proposé; séparons par une virgule les quatre premiers chiffres à gauche, et considérons pour un moment les chiffres demeurés à droite comme des décimales, il s’agira alors de trouver le logarithme de 2556,86. Cherchons d’abord le loga- rithme de 2556, et prenons en même temps celui du. nombre immédiatement plus grand 2557; nous trouve- rons, en opérant comme il vient d’être dit, et sans tenir. compte des caractéristiques, Log 2557 : © à © 409791 Log 2556 . . . . 407561 Différence = 170 LOG entre les nombres entraîne une différence de 150 entre les logarithmes, quelle sera la différence de ces derniers lorsque celle des nombres ne sera que 0,86, c’est-à-dire que nous poserons la proportion 1:190 = 0,86: z; d’où æ= 190 X 0,86= 146,2. Ainsi, ajoutant 146 au logarithme de 2556, nous ob- tiendrons pour la partie décimale du logarithme de 2656,86, ou, ce qui est la même chose, du logarithme de 255686 , le nombre 407707, et nous aurons par con- séquent Log 255686 —5,407707. Proposons-nous pour second exemple le nombre 4,856359. L’ayant écrit comme il suit : 4856,359, nous chercherons dans la table les logarithmes de 4857 et de 4856, ce qui nous donnera Log 4857 . . . . 686568 Log 4856 . . . . 686279 Différence —= 89 Multipliant la différence 89 par 0,559, nous aurons 89 X 0,359 == 31,9b1; cette différence 31,951 étant plus proche de 32 que de 31, nous ajouterons 32 au logarithme de 4856, et nous aurons, toujours abstraction faite des caractéristiques, Log 4856,359 . . . . 686311. Or, le nombre proposé étant 4856359, la caractéris- tique de son logarithme est 0; ainsi Log 4856359 = 0,686311. Dans les grandes tables des logarithmes, les diffé- rences forment une dernière colonne que nous n’aurions pu introduire dans la nôtre sans trop la compliquer ; mais il suflit d’un peu d’habitude pour prendre ces dif- férences à l'œil et s’éviter La peine d'écrire les deux lo- garithmes qui comprennent le logarithme cherché. 9- Lorsque le nombre donné est une fraction, on ob- tient son logarithme en rétranchant Je logarithme de son dénominateur de celui de son numérateur, Cette LOG 267 soustraction ne pouvant s'effectuer dans tous les cas où la fraction est plus petite que l'unité, il faut alors exé+ cuter l’opération inverse, c’est-à-dire retrancher le lo- garithme du numérateur de celui du dénominateur et donner le signe — au résultat; on obtient ainsi un logarithme entièrement négatif, dont il ne faut pas perdre de vue la signification dans tous les calculs où l’on peut le faire entrer, Soit à trouver, par exemple, le logarithme de 2 ; On aura Log 15 — 1,113945 Log 8 — 0,903090 Différence = 0,210853 Donc 8 Log — 243% = — 0,210853. (1 10. On peut encore exprimer de deux autres manières les logarithmes des fractions plus petites que l’unité, en attachant une signification particulière à la caractéris- tique. Pour cet effet, on ajoute à la caractéristique du logarithme du numérateur assez d’unités pour que la soustraction soit possible, ordinairement 10; il en rés sulte que le logarithme de la fraetion est un nombre entièrement positif, mais dont la caractéristique est plus grande qu’elle ne devrait être; de sorte qu'après avoir employé ce logarithme dans des calculs quelcon= ques , il faut tenir compte, pour le résultat final, de l’excédant de la caractéristique. Dans le cas de la frac- L 8 : ; : : tion 13° NOUS ajouterions 10 à la caractéristique du lo- garithme de 8, et la soustraction donnerait 10,903090 1,113943 Différence — 9,789147 d’où nous aurions 8 Log = 9780147 Le point placé après la caractéristique 9, au lieu d’une virgule, indique que cette caractéristique est trop grande de dix unités. Si l’on veut retrancher immédiatement les dix unités dont la caractéristique 9 est trop grande, il reste une caractéristique négative — 1, et la partie décimale du logarithme demeure positive : on exprime cette circon- 268 LOG stance par le signe — placé au-dessus de la caractéris- tique, comme il suit : Log — — 1,789147. Les trois logarithmes — 0,210853, 9.789147, 1,789147, : 9p 18 ; appartiennent donc à la même fraction 5? et c’est Seulement la facilité qui peut en résulter dans la suite des calculs qu’on doit consulter pour choisir entre eux. Si la fraction proposée était décimale, on pourrait opérer de la même manière, en rétablissant son déno- minateur. Soit, par exemple, 0,086; cette fraction est la même chose que et, partant 1000047 DREESDez Log 1000 — 3,000000 Log 86 — 1,934498 Différence —= 1,065502 Ainsi Log 0,086 — — 1,065502 Veut-on le logarithme sous une forme positive, on obtient, en ajoutant 10 à la caractéristique du loga- rithme de 86, 11,934498 3,000000 Différence —= 8,954498 D'où Log 0,086 — 8.934498, et Log 0,086 — 2,034498. On peut arriver immédiatement à ces derniers résul- tats par une observation très-simple : la partie décimale du logarithme d’un nombre dont les seuls chiffres si- gnificatifs sont 86 étant 934498, si ce nombre est 86, son logarithme est 1,954498 ; s’il est seulement 8,6, son logarithme devient 0,954498, et comme sa carac- téristique doit toujours diminuer d’une unité à mesure que le nombre devient dix fois plus petit, il est évident qu’on a, la partie décimale du logarithme demeurant toujours positive, Log 0,86 = 1,954498 Log 0,086 — 2,95/4498 Log 0,0086 — 3,934498 etc. — etc. LOG Ainsi, pour trouver le logarithme d’une fraction dé- cimale sans entiers, il faut faire abstraction des zéros qui précèdent, à gauche, les chiffres significatifs ; chercher davs la table la partie décimale du logarithme, comme si les chiffres significatifs exprimaient des entiers, et donner pour caractéristique négative un nombre d’uni- tés égal à celui des zéros retranchés. De cette manière, on voit tout de suite que le logarithme de 0,000086 est 5,054498. Si l’on veut avoir un logarithme tout positif, on substitue à la caractéristique négative son complé- ment arithmétique ou sa différence avec 10, abstraction faite de son signe, et il faut alors se rappeler que la nou- velle caractéristique est trop grande de dix unités. 11. PROBLÈME II. Un logarithme étant donné, trouver le nombre auquel il appartient. Laissant d’abord de côté la caractéristique, on cher- chera dans la colonne 0, et dans le rang des groupes de deux chiffres, les deux premières figures de la partie décimale du logarithme; les ayant trouvées, on cher- chera les quatre dernières figures du logarithme parmi les nombres de quatre chiffres qui sont dans cette même colonne 0, à partir de ceux qui se trouvent en face des deux premières figures et en descendant. Si l’on trouve ces quatre dernières figures, le nombre placé sur leur alignement dans la colonne N contiendra les chiffres si- gnificatifs du nombre demandé, et il n’y aura plus qu’à le compléter par des o ou le partager par une virgule, suivant la grandeur de la caractéristique. Soit, par exemple, à trouver le nombre dont le lo- garithme est 2,195900 ; ayant trouvé les deux premières figures 19 dans les chiffres isolés de la colonne o, on descendra jusqu’à ce qu’on ait rencontré dans cette même colonne les quatre derniers 5900 , et observant alors que ceux-ci sont placés dans l'alignement du nom- bre 157, on en conclura que les chiffres significatifs du nombre cherché sont 157. Or, la caractéristique étant 2, le nombre cherché doit avoir trois figures aux entiers : donc ce nombre est 159. Si la caractéristique était 5, le : nombre serait dix fois plus grand, c’est-à-dire 1570; comme il serait 15700 si la caractéristique était 4, et ainsi de suite. Par la même raison, le nombre ne serait que 15,7 ou 1,59 si la caractéristique était 1 ou o. 12. Lorsqu'on ne trouve pas dans la colonne o les quatre dernières figures du logarithme, il faut s’arrêter à celles qui en approchent le plus en moins, puis suivre leur alignement dans les autres colonnes 1, 2, 3, etc., pour reconnaître si l’on n’y découvrira pas ces quatre figures. Dans le cas où on les trouverait, le nombre cherché n’aurait que quatre chiffres significatifs, dont les trois premiers sont dans la colonne N, sur le même ali- gnement, et dont le dernier, à droite, est donné par l'indice de la colonne dans laquelle on a rencontré les M quatre dernières figures du logarithme, Demande-t-on, . LOG par exemple, le nombre dont le logarithme est 0,937367 ? Après avoir trouvé dans la colonne o les deux pre- mières figures 95, on commencera par chercher dans cette colonne les quatre dernières 7367, et comme le nombre le plus proche en moins qu’on y trouvera est 7016, on suivra l'alignement de ces derniers dans les autres colonnes, et on trouvera 5367 dans la colonne marquée 8 ; observant que sur ce même alignement ré- pond le nombre 865 dans la colonne N, on écrira 8 à la droite de ce nombre et on aura 8658; c’est le nombre qu'il s'agissait de trouver. Observant qu’il ne doit avoir qu'un seul chiffre aux entiers, parce que la caractéris- tique est o, on l’écrira : 8,658. 15. Si les quatre dernières figures du logarithme ne se trouvent ni dans la colonne o ni dans les autres co- lonnes 1, 2, 5, etc., le nombre demandé n’est pas com- pris dans les limites de la table, et l’on ne peut trouver immédiatement que ses quatre premiers chiffres signi- ficatifs, en s’arrêtant au logarithme qui approche le plus en moins du logarithme proposé. Soit, par exemple, le logarithme 0,497150; il est facile de reconnaître que ce logarithme est entre les logarithmes 0,497058 et 0,497206, dont les nombres correspondans donnés par la table sont 5141 et 3142, ou 5,141 et 5,142, en ayant égard aux caractéristiques. Nous savons ainsi tout de suite que le nombre demandé est plus grand que 3,141 et plus petit que 3,142, de sorte que nous pouvons prendre l’un ou l’autre de ces nombres pour sa valeur approchée à moins d’un millième d'unité près. Lors- qu’on.veut ayoir une approximation plus grande, ou qu'on demande six à sept chiffres significatifs, il faut exécuter sur les différences des logarithmes une opéra- tion inverse de celle que nous avons indiquée ci-des- sus (8), et, pour cet effet, il faut se procurer d’abord la différence entre le logarithme proposé et le logarithme _ de la table qui en approche le plus en moins, ainsi que la différence de ce dernier avec celui qui le suit immé- diatement dans la table. Nous aurions toujours, abstrac- tion faite des caractéristiques, Log proposé. . . . 497150 Log 3141: - :. 497068 Différence — 82 Log 3142. + . . . 497206 Log 3141 . . . . . 497068 = Différence —= 138 Ceci fait, on doit dire : si une différence de 138 entre les logarithmes donne une unité de différence entre les LOG 269 nombres, que donnera la différence 82 ? On posera donc la proportion 138:1—=82:z; d’où, en s’arrêtant à la troisième décimale, æ 82 LP À 0 A x 138 >994 Ainsi, le logarithme proposé 497150 est celui du nom- bre 5141,594, ou, à cause de la caractéristique 0, celui du nombre 3,141594. Il est inutiie de poursuivre la division des différences plus loin que la troisième décimale, parce que, avec des logarithmes à six décimales, on ne peut obtenir, dans les cas les plus favorables, que sept chiffres signi- ficatifs exacts; généralement, on devra se borner aux deux premières décimales et par suite à six chiffres sis gnificatifs. 14. Si la caractéristique du logarithme proposé était négative, on procéderait de la même manière à la re cherche des six ou sept chiffres significatifs du nombre, puis on écrirait à la gauche de ces chiffres autant de zéros que la caractéristique a d’unités et on poserait Ja virgule après le premier zéro. Dans le cas, par exemple, où le logarithme précédent aurait été 4,497150 au lieu de 0,497150, on aurait écrit quatre zéros à la gauche des sept chiffres significatifs trouvés 3141594, et après avoir placé la virgule à la droite du premier on aurait eu la fraction 0,0003141594 pour le nombre dont le loga- rithme est 4,497150. Le cas d’une caractéristique com- plémentaire se ramène toujours à celui d’une caracté= ristique négative, et ne présente par conséquent auçune difficulté. 15. Enfin, si le logarithme proposé était entièrement négatif, on le chercherait dans la table comme s’il était positif, et après avoir trouvé le nombre correspondant, on ferait de ce nombre le dénominateur d’une fraction à laquelle on donnerait l'unité pour numérateur. Soit à trouver le nombre du logarithme — 0,210853. Cher- chant dans la table le logarithme 0,210855, on trouve qu'il répond au nombre 1,625, et l’on en conclut que : ; 1 1000 : RE la fraction cherchée est —— ou ———, qui se réduit 1,029 1029 8 à —. 13 Pour se rendre raison de cette règle, il faut obser ver qu’en désignant par z le nombre dont le logarithme est — 1, ON à 270 LOG Mais PUS 2 DORPETTL ainsi 1 LL = —. 107 Maintenant, si x est le nombre dont le logarithme est —. m, on a aussi 0 = 37; donc Lorsqu'on veut obtenir en chiffres décimaux la frac- tion correspondante à un logarithme négatif, il faut retrancher ce logarithme de celui de l’unité, et comme ce dernier est o, on augmente de 10 sa caractéristique, ce qui conduit à un logarithme tout positif, mais dont la caractéristique est complémentaire, c'est-à-dire trop grande de dix unités (10). Le logarithme que nous ve- nons de considérer — 0,210853, traité de cette ma- nière, donne 10,000000 0,21083 9-789147 ou bien encore 1,789147, en remplaçant la caractéris- tique complémentaire par une caractéristique négative, Ce dernier logarithme cherché (14) dans la table four- nit le nombre 0,615385 ; ainsi = 0,015385 ; al © i ce qui est exact, à moins d’une unité près sur la der- nière décimale. On voit que tout se réduit à prendre le complément arithmétique (voy. CompLÉMENT, tom. I) du logarithme proposé, et à considérer la caractéristique du résultat comme une caractéristique complémentaire (10). Du reste, cette transformation est liée avec les propriétés des Jlogarithmes, pour lesquelles nous renverrons nos lecteurs au mot Locarirame de notre second volume. Quant à l'emploi des logarithmes dans les calculs, il est peu d'articles de ce Dictionnaire où l’on n’en rencontre des exemples, ce qui nous dispense d’en donner ici de particuliers, notre seul objet ayant été d’expliquer la composition et l’usage de notre table. Si l’on avait besoin de connaître le logarithme natu- LOG rel ou hyperbolique d’un nombre donné, il faudrait multiplier le logarithme vulgaire de ce nombre, trouvé dans la table, par le facteur constant 2,902985093; le produit, réduit à 6 décimales , serait le logarithme paturel demandé. Réciproquement, pour transformer un logarithme naturel donné en logarithme vulgaire, on le diviserait par le même facteur, ou, ce qui revient au même, on le multiplierait par le module 0,434294482. Voyez Locarirame, tom. IT. Nous saisirons cette occasion pour faire connaître une génération par factorielles, que nous croyons nou- velle, de la base des logarithmes naturels, de ce nom- bre e, si remarquable par sa génération théorique pri- mitiye entièrement idéale, 1 Le e— (: on =) . Désignant par r, comme c’est l’usage, le rapport du. diamètre à la circonférence, ou le nombre 3,1415926.., Nous ayons VER Fa |: as = |° FA RE _- Le développement de cette expression, par le binome des factorielles, donne la série singulière e=Ay+A;. ur Ë == nes etc. dans laquelle les coefficiens numériques A,, A,, A., etc., sont : En général, 105 19 10 © N © =] [2 à 1° Li = © © ts 01. 2837 7055 1189 5506 9584 14. 5015 6128 9219 15. 2288 5556 2562 16. 1568 4583 7517 17.0260 3186 0 1501 5609 9876 8284 4100 | 152 TABLES DES LOGARITHMES DES NOMBRES. 1156 4263 7567 0219 205 | 5510 6549 66 | 9567 2564 5541 8497 1454 A551 5611 89926 2116 5481 8722 1939 5155 8505 2019 4952 8294 1570 449% 7457 0468 3460 64530 5161 7718 1995 6197 0561 4186 8571 2619 6629 0602 4510 8442 2309 6142 9942 5709 7445 1155 4816 6457 2067 5647 9198 2721 6215 9681 5119 6551 9916 6608 9915 5198 6456 9690 2990 6086 9249 23529 5507 4605 1076 1128 77 59 0769 5758 6726 9674 2605 5512 9 5891 8174 2415 6616 0775 1896 2978 5021 7028 0998 1932 8850 2694 6524 0520 4083 7815 1514 5132 8819 24126 6004 9552 5071 6562 0026 5462 6871 0255 5609 6940 0245 5525 6781 0012 5219 6105 9564 2702 5818 3911 1982 5052 8061 1068 4055 7022 9968 2895 5802 175 0 anne 17.6091 8977 18. 1841 4691 7521 19. 05352 3125 5900 8687 20. 1597 4120 6826 9615 21. 2188 4844 7481 22.0108 2716 5309 7887 25. 0449 2996 5528 8046 310 3058 5515 |: 7975 1° CA 0420 2853 5279 7679 26.0071 2151 4818 7172 9515 27. 1842 4158 6462 8751 28. 1055 5301 b557 7802 29.005 2256 4166 6665 8855 50. 0 1261 5527 5782 80925 0257 2478 4687 6884 9071 2 6670 9552 2455 5259 808% 0892 3681 6452 9206 1945 4662 7565 0051 2720 5373 8010 0651 3256 5626 8400 0960 3501 6035 3548 1048 5554 6006 8164 0908 5358 5755 8158 0518 2925 5290 7641 9980 2506 4620 6p21 9210 1488 3755 6097 3249 0480 2699 6960 9839 2700 5512 8366 1171 3959 6729 9481 2216 4953 7654 0518 2986 5658 |: 8275 0892 5496 6084 8657 1215 3757 6285 3799 1297 3782 6252 83709 1151 5580 5996 3598 0787 5162 525 7878 0215 2558 4850 7151 9459 1715 5979 6252 8475 0702 2920 5127 |: 7525 9507 k 7248 0126 2985 5825 8647 1451 4257 7005 9755 288 5204 5081 580 9667 1922 4205 6456 8696 5 7836 0415 5270 6108 8926 1750 4514 7281 0029 2761 5475 8172 0853 5518 6166 8798 1414 4015 216600 9170 1724 4264 6789 9299 1795 4277 6745 9198 1658 4064 5 || 6477 8877 7609 9895 2169 4151 668 8920 7825 0699 5554 6591 9209 2010 4792 7556 0505 5055 5745 8441 1120 5785 6718 9416 1369 3585 5787 7979 | 8 0160 a [=] 8115 0986 CAC 009! 6674 9490 2289 5069 7832 0577 5505 6016 8710 175€ 5 [4109 6167 8811 5 [7150 9566 1591 3804 0051 2846 PTE 5546 | 5623 8582 112% 5848 0500 6002 | 6232 8525 0206 9589 | 98 1515 4025 8063 52.0146 2219 4282 6556 8580 35. 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Lin 8529 9578 0830 2078 ==0= 2029 3505 ||: 5750 ||: 579 ||: 5096 0435 1792 1596 6663 7987 9305 9614 1920 5226 5695 | 5 274 9559 0840 2117 5591 4661 5527 7189 3148 9705 0955 2205 5447 8102 9657 0968 23699 9951 1205 2452 5696 7 0079 1550 2576 5320 8 8582 9697 : 8951 0204 1454 2701 5944 9 5496 6597 7695 8791 9885 8944 0961 1176 2288 5597 4505 5606 6707 7805 8900 9992 1082 1 —|— 4516 | 4440 55514 | 5678 6789 | 6915 8021 | D144 9249 | 9571 0475 | 0595 1694 | 1316 29115053 4126 | 4247 5556 | 5457 6514 | G6G4 7748 | 7868 8948 | 9068 0146 | 0265 1540 | 1459 25351 | 2650 5718 | 5857 4205 | 5021 6081 | 6202 72692 | 7579 8456 | 8553 9608 | 9725 0776 | 0895 19127 2058 5104 | 5220 49263 | 4579 | / 5419 | 5554 6572 | 6687 7721 | 7856 8868 | 8985 0012 | 012G 1155 | 1267 2291 | 2104 5495 | 5559 557 | 4670 5686 | 5799 6812 | 6925 7955 | 8047 9055 | 9167 0175 | 0254 1287 | 1599 2599 | 2510 5508 | 5618 4G15 | 4724 5717 | 5327 6817 | 6927 7914 | 8024 9009 | 9119 0101|0210 1190 | 1299 “a 0106 1328 23546 | 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5198 || 5247 | 5097 | 5546] 5596 | 5445 28 8050 | 8085 | 8135 | 8188 | 8240 || 8290 | 8545 | 8597] 8150 | 8502 5495 | 5514 | 5595 | 5645 | 5692 || 5749 | 5791 | 5841 | 3890 | 5959 5989 | 4058 | 4088 | 4157 | 4186 14256 | 4985 | 4555 | 4584 | 455 29 8553 | 2607 |e639 | 8710 | 8762 || 8816 | 8869 | 8921 | 8973 | 9026 830 9078 | 9150 | 9185 | 9255 | 9237 19540 | 9399 | 9444 | 9195 [9519 41485 | 4532 | 4591 | 4651 | 4680 || 4729 | 4779 | 4828 | 4877 | 4927 51 9601 | 9655 | 9705 | 9758 | 9810 || 9862 | 9914 | 9967 2976 | 5025 | 5074 | 5124 | 5175 || 5229 | 5970 | 539: | 5370 | 5419 990. 0019 | 0071 5469 | 5518 | 5567 | 5616 | 5665115745 | 5764 | 5815 | 5862 | 591 52 0123 | 0175 | 0228 | 0280 | 0352 || 0381 | 0136 | 0489 | 0541 | 0595 55 0643 | 0697 | 0749 | 0801 | 0853 || 0906 | 0958 | 1010 | 1062 | 1114 5964 | 6010 | 6059 | 6108 | 6157 || 6207 | ço5c | 6505 | 6352 | 6405 51 1166 | 1218 | 1270 | 1529 | 1574 || 1426 | 1478 | 1530 | 1582 | 1654 6452 | 6501 | 6550 | 6600 | 6649 || 6698 | 6747 | 6796 | 6815 | G89 6945 | 6992 | 7041 | 7090 | 7159 || 7189 | 7959 | 727 | 7556 | 7585 835 1686 | 1758 | 1790 | 1842 | 1894 || 1946 | 1998 | 2050 | 2100 | 2154 56 2206 | 2259 | 2510 | 2562 | 2444 | 2466 | 2518 | 2570 | 2600 | 2674 7454 | 7185 | 7539 | 7581 | 7650 || 7679 | 7706 | 7777 | 7826 | 7875 37 2795 | 2777 | 2899 | 2884 | 2935 || 2985 | 5057 | 5088 | 3140 | 5192 7924 | 7975 | 8020 | 8070 | 8119/8168 | 8017 | 8266 | 8515 | 8364 8415 | 8462 | 8511 | 8560 [8608 [8657 8706 | 8755 | 8804 | 8855 38 5244 | 5296 | 5548 | 3599 | 5451 || 5505 | 5555 | 5607 | 5658 | 5710 |A 39 5160 | 5014 | 5865 | 5917 | 5969 || 4021 | 4072 | 4124 | 4476 | 4298 8902 | 8951 | 8999 | 9048 | 9097 19146 | 9195 | 925: | 9292 | 9541 840 4979 | 4351 | 4505 | 4454 | 4486] 4538 | 4589 | 4641 | 4695 | 4741 9590 | 9459 | 9188 | 9536 | 9585196354 | 9685 | 9751 | 9780 | 9829 9878 | 9926 | 9975 41 4796 | age | 4899 | 4951 | 50025051 | 5106 | 5157 | 5209 | 5260 95. 002% | 0075 | 0121 | 0470 | 0219 | 0267 | 0516 42 5512 | 55645415 | 5467 | 5518 || 5570 | 5621 | 5575 | 572: | 5776 0565 | 0215 | 0462 | 0511 | 0560 || 0608 067 | 0705 | 0754 | 0805 45 5920 | 5079 | 5931 | 5980 | 6034 ||Go85 | 6137 | G188 | 6259 | 6291 $ 0851 | 0900 | 0929 | 0997 | 1046|| 1095 | 1145 | 1492 | 4220 | 1289 Ai 6522 | 6392 | 6445 | 6497 | 6528 ||6600 | 6651 | 6702 | 67354 | 6805 [À 1558 | 1586 | 1455 | 12485 | 1552 ||1500 | 1629 | 1677 | 1726 | 1774 845 6857 | 6908 | 6959 | 7011 | 70627143 | 7165 | 7216 | 7268 | 7519 | 1825 | 1872 | 1900 | 1969 | 2017 || 2066 | 2144 | 2265 | 2211 | 2259 46 7570 | 7490 | 7475 | 7824 | 7576 ||7627 | 7618 | 7730 | 7781 | 7852 |À 2508 | 2556 | 2405 | 2455 | 2502 ||2550 | 2599 | 2647 | 2696 | 2744 47 7885 | 7935 | 7986 | 2037 | 8088 || 81240 | 8191 | 8242 | 8293 | 8545 2700 | 2841 | 2689 | 0959 | 29861 5054 | 5085 | 5151/5180 | 5228 18 8596 | 2247 | 8498 | 8549 | 8601 || 8652 | 8705 | 8754 | 8805 | 8856 5276 | 5525 | 5575 | 5421 | 5470 | 5518 | 5566 | 5615 | 3663 | 5741 L 49 8998 | 8939 | 9010 | 9064 [91429165 [9214 | 9266 | 9517 | 9568 5760 | 5808 | 5856 | 5905 | 5955 || 4001 | 1049 | 4098 | 4146 | 4194 JO DER RUE DO RIRE GR NU PL AE D PR RE MR TR) en de | ee : N.| OF 4h93 Fu Ra RG *1|R80)R9 O0 | IP 2) 1630} 4005 ME MIRTNIRS ITS N 0 900 | 95.4245 4725 5207 5688 6168 6649 7128 7607 8086 8561 9041 9518 9995 96. 0471 0916 1421 1895 4291 4775 5255 | 535 5756 |: 6216 6697 7176 7655 8154 8612 9089 9566 0942 0518 0994 1469 1945 217 2890 35565 58355 4307 4778 5249 5719 6139 6658 7127 7595 8062 8530 8996 9162 9928 0595 0858 1522 1786 2249 2712 5174 3656 4097 4558 5018 5178 59357 0566 1041 1516 1990 2464 2957 5110 5882 4554 4395 5296 5766 6236 6705 7175 7642 8109 8576 9045 9509 9975 0140 0904 1569 1852 2295 2758 5220 3682 4145 4607 5064 5524 5983 1587 | 4155 4869 | / 5551 5852 6512 6792 7272 7751 8209 3707 9181 9661 0158 0615 1089 1565 2058 2511 2985 5457 5929 4401 1872 5315 5813 6285 6752 7220 7688 8155 3625 9990 9556 0021 0186 0951 11145 1379 2342 2804 5266 3728 4189 4659 5110 5570 6029 6187 6916 7105 8755 | 9252 9709 0185 0661 1156 1611 2085 2559 3052 5594 5977 4118 4919 559) 5860 6529 6798 7267 7755 8205 8670 9156 9602 0068 05535 0997 1461 1925 2588 2851 5515 3771 4255 1696 1532 ÿ | 5014 5928 6409 6888 7569 7817 8525 8805 9289 9757 6815 751 7782 3249 3716 9185 9619 0114 0579 104% 1508 1971 2154 2897 5559 5820 5495 5976 6157 6956 7416 7391 8573 3850 9528 9804 9695 0161 0626 1090 1551 2018 2130 2915 5105 5866 4527 4788 4580 5062 5513 6021 6505 6981 746% 7912 8420 8898 9575 9852 0528 0804 5248 |: 5707 |: 6166 1628 5110 5592 6072 6555 7052 7511 7990 8468 8946 91925 9909 0576 0851 1526 6517 6986 7451 7922 8589 3856 9325 9788 0254 0719 1193 1647 2110 2575 5055 5197 3959 1420 4880 canne ji 4677 |} 5158 [À 5640 6120 6601 |£ 7080 |$ 25:59 |} 805€ 8516 8994 9471 |à 9917 0123 0899 |} 1574 (| 7591 7969 |} 8156 || 8905 |À 9369 835 |} 0500 |À 0765 |# 1299 |& 1695 |} 2156 |} 2659 || 5082 |À 3545 |É 5540 |: 5799 | : 6258 6717 7175 7652 7220 | 7678 |} 97.772: 8180 8657 9095 9548 0005 0158 0912 1566 1819 2271 2725 7175 3626 4077 4527 4977 7769 8226 8685 9158 9591 0049 0595 0957 1211 1364 2516 2769 3229 5196 | 547 5875 | 592 6521 6772 7219 7666 8115 8559 9005 92450 9895 0559 0785 1226 1669 2111 2551 2995 6369 6816 7264 7711 8157 8603 9019 949% 7815 8279 8728 9184 9659 0097 0519 9959 | 9 3180 5921 214561 7586 7825 8259 8695 9151 9565 6161 6599 7057 7474 7910 8546 8732 9218 9652 7861 8517 0771 9230 9685 0140 0591 1018 1501 1954 207 2859 5510 3762 4242 4662 5112 5561 6010 6158 6996 7555 7800 8247 8695 9138 5585 0028 0472 0916 1559 1802 224 2686 5127 7906 8565 3819 9275 | 9750 0185 0620 1093 1547 2000 2152 2501 3556 5807 4257 4707 7952 3109 8865 9521 9776 0251 0685 1159 1592 2045 2197 2949 5401 3852 58157 || 5! 5605 6055 6505 6951 7598 7845 | 8291 8757 9183 9628 | 0072 0516 0960 5568 | 36 65 | 4008 | / 4149 1389 9821 0276 0750 5696 6144 7951 > | 8581 3826 9272 9717 0161 0605 2818 3 | 2089 5292 5741 6189 66357 7085 7552 7975 81925 8871 9516 9761 02056 0659 1095 1556 1979 ÿ| 3260 | : 4097 1557 3701 53 || 4977 |: | 5116 |: 5528 | : 5767 | 5! G205 6645 080 7517 7951 8599 8826 9261 | 95 9696 5851 6295 || 6750 7168 17605 8041 8477 761 8085 8521 8956 9592 9326 5745 4185 1625 5061 550% 59412 6580 6818 7255 7692 812: 5564 9000 9455 9370 8516 9002 9:57|1 9912 7299 7756 8172 8608 9045 |! 9478 | 9529 9915 8155 3591 280 LUM LUMIÈRE. (Phys. Math.) Nous allons résumer dans cet article les points fondamentaux de l’optique géné- rale, à peine indiqués dans nos deux premiers volumes. 1. Les impressions sensibles que nous font éprouver les objets extérieurs sont généralement produites par l’action du choc immédiat ou médiat de ces objets contre les organes matériels de nos sens. Le choc est immc- diat lorsqu'il y a contact entre l’objet et l'organe, comme dans les sensations du fact et du goût, et même comme dans celles de l'odorat; car ce n’est qu’en lançant dans l'espace des particules capables de frapper les membra- nes qui recouvrent les nerfs olfactifs que les objets nous paraissent odorans. Il est médiat, lorsqu'il est trans- mis par une matière intermédiaire entre l’objet et l'or- gane, comme dans les sensations de l’ouie, où le mou- vement vibratoire des coups sonores est transmis à l'oreille par les ondulations qu’il excite dans l'air envi- ronnant. (Voy. Sox.) Les sensations propres à l'organe de la vue s’effectuant toujours sans aucun contact entre l'œil et l’objet, il était naturel d'admettre, par analogie, soit que les corps visibles lancent autour d’eux des par- ticules délites, dont le choc sur les organes de la vue produit la vision de ces corps, soit qu'il existe dans leurs-parties constituantes des mouvemens internes par- ticuliers, qui se propagent jusqu'aux nerfs optiques par les ondulations qu'ils déterminent dans une matière fluide intermédiaire. Ces deux hypothèses sont, en effet, les bases de deux systèmes différens entrevus dès la plus haute antiquité, mais précisés par Descartes et Newton, et qui depuis ces grands hommes partagent les physiciens. Le premier supposait que l'univers est rempli d’un fluide extrème- ment subtil et élastique, qu'il nomme l'éther, dont les ondulations, déterminées par l'action des corps visibles, agissent sur l'œil, comme les ondulations de l'air, dé- terminées par l’action des corps sonores, agissent sur l'oreille. Dans ce système, qui porte le nom de système des vibrations, la cause de la visibilité, la lumière, est un mouvement de vibration excité dans l’éther par les corps visibles, et qui, propagé de proche en proche dans toutes les directions, se modifie d’après la nature des résistances qu'il éprouve. Newton admettait, au contraire, que la lumière est une matière propre, un agent distinct de la substance des corps, un fluide ex- trêmement subtil, dont les molécules, lancées dans tous les sens par les corps lumineux, se meuvent avec une très-grande rapidité, et éprouvent, de la part des objets matériels qu’elles rencontrent, diverses actions dont la nature et les intensités varient suivant la nature des ob- jets. Ce système porte le nom de système d'émission. Tous les phénomènes connus du temps de Newton pouvant s'expliquer d’une manière simple et précise par le système de l'émission, l’autorité de son auteur, « LUM qui venait de poser les lois fondamentales de la phy- sique céleste, avait fait abandonner l'hypothèse de Des- cartes, si bien développée ultérieurement dans ses con- séquences mathématiques par Huygens et Euler; mais les dernières découvertes de Young, et surtout de Fres- nel, ont ramené les physiciens modernes vers cette hypothèse, qui paraît s’accorder plus exactement avec les faits. C’est ce que nous aurons l’occasion de faire observer dans le cours de l’exposition suivante. 2. Propagation de la lumière. Les corps visibles se divisent en lumineux et en éclairés. On nomme corps lumineux ceux qui répandent la lumitre autour d’eux, comme le soleil, les étoiles, la flamme et tous les corps en ignition. Les corps éclairés sont ceux qui ne devien- nent visibles que parce qu'ils reçoivent la lumière des premiers. On reconnaît aisément que la lumière émanée d’un corps lumineux se répand dans tous les sens autour de ce corps; car la flamme d’une bougie, par exemple, est visible de tous les points de la sphère dont on peut sup- poser qu’elle occupe le centre. Chaque corps lumineux peut être considéré comme une réunion de points lumineux, de la même manière qu'on peut considérer chaque corps matériel comme une réunion de points matériels. Il suffit alors d’exami- ner le mode d'action d’un seul point lumineux pour ar- river à la connaissance de celui de leur ensemble. Nous supposerons donc, dans ce qui va suivre, qu’un corps lumineux est réduit à un seul point. 3. La lumière émanée d’un point lumineux pénètre à travers tous les gaz, de la plupart des liquides et de plusieurs solides. Les corps qui laissent ainsi passer la lumière prennent le nom de transparens ; ceux, au con- traire, qui la retiennent, se nomment corps opaques. Parmi les corps transparens, les uns transmettent com- plètement la lumière, et laissent apercevoir nettement au travers de leur substance toutes les formes des ob- jets : on les nomme diaphanes; les autres ne transmet- tent qu'une partie de la lumière qu’ils reçoivent, etne permettent pas de distinguer la forme des objets : on les nomme translucides. Le cristal poli est diaphane; le cristal dépoli est translucide. 4. Dans un milieu diaphane et parfaitement homo- gène, la transmission de la lumière s’effectue en ligne droite. On reconnaît immédiatement ce fait fondamen- tal par l'impossibilité où l’on est d’apercevoir un point lumineux s’il se trouve un corps opaque dans la ligne droite qu'on peut mener de ce point lumineux à notre œil. La direction que suit la lumière en se propageant se nomme un rayon lumineux. D'après ce que nous ve- nons de dire, ce rayon est une ligne droite dans tous les niilieux transparens homogènes. LUM 5. Lorsqu'un rayon de lumière passe d’un milieu transparent dans un autre, il éprouve à la surface du contact un changement de direction, et se propage dans le second milieu, suivant une ligne droite qui n’est plus la même que celle de sa propagation dans le premier milieu. Ce phénomène porte le nom de réfraction. 6. Si, pendant sa propagation dans un milieu trans- parent, la lumière tombe sur un corps opaque, elle éprouve diverses modifications, suivant la nature de la surface du corps. Quand la surface est polie, le rayon lumineux est rejeté en arrière ou réfléchi dans une di- rection déterminée; quand elle n’est pas polie, le rayon est bien encore réfléchi, mais il subit plusieurs chan- gemens importans : le corps devient éclairé; c’est-à-dire que chacun des points de sa surface agit comme s’il était lumineux par lui-même, et qu’il renvoie de la lumière yers tous les points du milieu transparent qu’on pour- rait unir à lui par des lignes droites. Toute cette lumière renvoyée, et en vertu de laquelle ce corps est devenu visible, ne provenant que de la dispersion du rayon lu- mineux, on concoit que chaque rayon réfléchi est très- faible comparativement à celui-ci, qui se trouve pour ainsi dire subdivisé à l’infini : aussi l'impression que produit sur l'œil un corps éclairé est-elle toujours moins forte que celle qui résulte de la lumière éblouis- sante d’un corps lumineux. Une autre cause concourt encore puissamment à af- faiblir l’impression de la lumière réfléchie : la réflexion n’est jamais complète, parce que tous les corps opa- ques, même les mieux polis, absorbent une quantité plus ou moins grande de la lumière qu’ils reçoivent. Mais ce qu’il importe de remarquer, c’est que la lu- mière irrégulièrement réfléchie produit une impres- sion sur l’œil très-différente de celle de la lumière primitive; cette impression est la couleur que nous at- tribuons aux objets visibles, et qui n'appartient réelle- ment pas à ces objets, puisqu'elle réside en principe dans la lumière, comme nous le verrons mieux plus loin. 7. La propagation de la lumière présente donc trois modes différens : 1° propagation directe ou en ligne droite; 2° propagation indirecte par réfleæion ; 5° pro- pagation indirecte par réfraction. Les lois de la propa- gation directe forment l’objet de l'optique proprement dite; les lois de la propagation par réflexion celui de la caloptrique; et les lois de la propagation par réfraction sont l’objet de la dioptrique. On désigne encore sous le nom d'optique générale l'ensemble de ces trois branches fondamentales de la théorie de la lumière. (Voy. Or- TIQUE, tom. Il.) 8. Propagation directe. Nous avons déjà indiqué le phénomène principal qui a fait conclure que, dans un milieu homogène, la lumière se transmet en ligne droîte. On peut encore vérifier ce principe en laissant pénétrer To. nn LUM 281 par un petit trou un faisceau de lumière solaire dans une chambre obscure : la poussière en suspension dans l'air se trouvant éclairée sur toute la route du faisceau, fait reconnaitre que cette route est rectiligne. 9. La lumière émanée d’un point lumineux, se pro- pageant par tous les rayons de la sphère dont il est le centre, doit nécessairement diminuer d'intensité à me sure qu’elle s’éloigne de sa source; car, si l’on conçoit deux sphères concentriques à cette source, chacune d'elles recevra toute la lumière fournie par le point lu- mineux ; de sorte qu’une étendue quelconque, prise sur la plus grande des sphères, recevra une quantité de lu- mière moindre que la même étendue prise sur la plus petite. Les quantités de lumière reçues par ces deux étendues égales seront en raison inverse des surfaces dont elles font partie, ou en raison inverse des carrés de leurs distances au point lumineux. Ainsi l'intensité de la lumière émanée d'un point lumineux diminue en rai- son directe du carré de la distance. Cette loi n’est exacte que lorsque la lumière se pro- page dans le vide; car, dans les milieux diaphanes ma- tériels, il y en a toujours une partie d’absorbée, et le décroissement d'intensité s'effectue plus rapidement. Mais on peut la considérer comme vraie dans l’air at- mosphérique, surtout si les distances ne sont pas très- grandes. D’après ce qui précède, on doit considérer toute sur- face éclairée comme la base d’une pyramide dont le sommet est au point lumineux d’où émane la lumière. Si au lieu d’un seul point lumineux nous en concevons plusieurs, la surface recevra une lumière d’autant plus intense que ces points seront en plus grand nombre et qu'ils seront plus près d’elle. Nous verrons cependant qu’il existe des circonstances particulières où un corps éclairé peut devenir plus obscur lorsqu'on ajoute une nouvelle lumière à celle qu'il recevait primitivement, ce qui ne serait possible dans aucun cas imaginable si la lumière était une sub- stance distincte émise par les corps lumineux. 10. On a essayé de comparer l'intensité des lumières fournies par des sources différentes; mais jusqu'ici les procédés employés ont donné des résultats si divergens qu'on ne peut même pas les considérer comme des ap- proximations; car, pour citer un exemple, l’intensité de la lumière solaire a été trouvée 94500 fois plus grande que celle de la lune, par Leslie; 800000 fois plus grande, par Wollaston, et 256289 fois, par Bou- guer. Comparée à la lumière d’une bougie, celle du soleil est 12000 fois plus grande, suivant Leslie, et 50000 fois suivant Bouguer. Nous ferons observer qu'on ne doit pas confondre l'intensité d’éclairement avec l'intensité de la lumière; car cette dernière dépend de la nature du corps lumineux, tandis que la première 36 282 LUM dépend de la nature du corps éclairé, c'est-à-dire de la manière dont il absorbe ou réfléchit la lumière. 11. Lorsqu'un corps opaque intercepte une partie des rayons émanés d’un point lumineux, il existe der- rière ce corps un espace plus ou moins grand, privé de lumière, qu’on nomme l’ombre du corps. S'il se trouvait un autre corps dans cet espace, et qu’il ne reçût aucun rayon de lumière, il serait invisible. (Voy. Ousre, tom. IL.) 12, Quoique la transmission de la lumière se fasse avec une rapidité si grande qu'il soit impossible de la mesurer, sur la surface de la terre, elle n’est cependant point instantanée; mais, pour observer la plus petite différence entre l’apparition d’un point lumineux et ce- lui où sa lumière vient éclairer les corps dont il est sé- paré par un milieu transparent, il faut avoir recours aux observations astronomiques. La planète de Jupiter est accompagnée de plusieurs satellites qui circulent autour d'elle, et qui sont alternativement visibles et in- visibles pour nous, suivant qu’ils sont éclairés par la lumitre du soleil ou qu’ils se trouvent dans l'ombre que Jupiter projette derrière lui dans l’espace. Or, le pre- mier de ces satellites décrit son orbite dans l'intervalle de 42 h. 28° 55° ou environ 42 h. et demie; de sorte que dans chaque période de 42 h. et demie il se plonge une fois dans l'ombre de la planète et en sort bientôt après. Ge phénomène, semblable en tout aux éclipses de lune, se nomme une occullation. Or, si la terre était toujours à une mème distance de Jupiter, ou si la lu- mière renvoyée par le satellite lui arrivait toujours dans le même temps, 42 h. et demie après qu’on aurait observé la sortie du satellite de l'ombre, on devrait pouvoir l’observer de nouveau, c’est-à-dire que les éclipses se succéderaient à des intervalles exacts de 42 h. et demie. Il n’en est point ainsi : lorsqu'on observe successivement les éclipses des satellites, dans la période de temps pendant laquelle la terre se rapproche de Ju- piter, on trouve que l'intervalle entre la première et la seconde éclipse est plus iong que l'intervalle entre la seconde et la troisième, que celui-ci est plus long que Vintervalle entre la troisième et la quatrième; tandis, au contraire, que si l’on fait les mêmes observations dans la période de temps pendant laquelle la terre s’é- loigne de Jupiter, on trouve que l'intervalle entre la première et la seconde éclipse est plus court que l’in- tervalle entre la seconde et la troisième, et ainsi de suite. En général, l'intervalle d’une éclipse à l’autre augmente si, pendant sa durée, la terre s’est éloignée, et elle di- minue si la terre s’est rapprochée. Ces faits, observés pour la première fois par l’astronome danois Roëmer, prouvent évidemment que la lumière met un temps d'autant plus long pour parvenir de Jupiter à la terre que la distance de ces deux corps est plus grande, LUM En mesurant avec soin la différence des temps pour les deux limites extrèmes des distances, on a trouvé que le temps employé par la lumière pour parcourir la lon- gueur du diamètre de l'orbite terrestre est de 16° 26"; cette longueur étant de 68 à 69 millions de lieues, il en résulte que la vitesse de la lumière est d'environ 700000 lieues par seconde. On s’est assuré de plus, par les mêmes observations, que cette vitesse est uniforme. On ne peut se faire une idée de cette vitesse prodigieuse qu’en la comparant à celles qui nous paraissent très- grandes. Par exemple, un boulet de canon emploierait plus de dix-sept ans pour atteindre le soleil, en suppo- sant qu’il conservât sa vitesse initiale; de sorte qu’il fe- rait en un an la moitié du chemin que la lumière fait en une minute. 15. Réflexion de la lumière. Lorsqu'on fait pénétrer unrayon solaire dans une chambre parfaitement obscure et qu’on place un corps poli sur son trajet, on voit le rayon lumineux se briser sur la surface du corps et por- ter contre les parois de la chambre une image du soleil. Outre cette réflexion régulière , il s’en effectue une se- conde irrégulière; car, des divers points de la chambre obscure, on distingue la portion de miroir sur laquelle tombe le rayon. Cette dernière, par opposition à la première , a d'autant plus d'éclat que le corps est moins poli. Pour ne considérer ici que la réflexion régulière, nous dirons que, si l’on conçoit une droite perpendi- culaire à la surface polie au point où elle est rencontrée par le rayon solaire, l’angle que forme cette perpendi- culaire avec ce rayon se nomme l'angle d'incidence, et l'angle qu’elle forme avec le rayon réfléchi se nomme l'angle de réflexion. Ces deux angles sont toujours si- tués dans le même plan et sont égaux; propriété qui constitue cette loi fondamentale de la catoptrique : Quand un rayon de lumière est réfléchi par une surface quelconque, l'angle d'incidence est égal à l'angle de ré- flexion. Cette loi, qu’on peut aisément constater par expé- rience, se démontre par des considérations théoriques dans les deux systèmes de l'émission et des vibra- tions. 14. La réflexion régulière dont il est ici question ne rend visible que le corps lumineux, car on ne doit con- sidérer le rayon réfléchi et le rayon incident que comme un seul et même rayon, dont la direction a subi un changement. C’est donc uniquement le corps lumineux qu’on apercevrait en plaçant son œil dans la direction du rayon réfléchi, s’il n'existait aucune réflexion irré- gulière à la surface polie; mais toutes les surfaces pro- duisent des réflexions irrégulières, et c’est mème là la condition nécessaire de la visibilité des corps qui ne sont pas lumineux par eux-mêmes. LUM La quantité de lumière réfléchie régulièrement et ir- régulièrement n’est jamais égale à la quantité de lu- mière fournie par le corps lumineux, parce qu’il ÿ en a toujours une partie absorbée par le corps réfléchissant. Cette partie est éteinte quand ce corps est opaque ; elle le trayerse quand il est transparent. L'absorption plus ou moins grande de la lumière par tous les corps opa- ques , jointe à son énorme vitesse. explique l'obscurité instantanée qu’on produit dans un appartement en em- pêchant les rayons directs d'y pénétrer. 15. Toute surface assez polie pour opérer une ré- flexion régulière se nomme un miroir. Parmi les corps solides, quelques métaux et quelques amalgames sont seuls susceptibles de recevoir un poli parfait. Les mi- roirs de verre ne sont que des miroirs métalliques, car ils ne doivent leurs propriétés qu’à l’amalgame de mer- cure et de zinc dont leur surface postérieure est revêtue ; mais, comme le verre, en sa qualité de corps transparent, fait éprouver une réfraction aux rayons lumineux qui le traversent en sortant de l'air, les miroirs employés pour les expériences catoptriques ne doivent être que des surfaces métalliques polies. 16. Le principe fondamental énoncé ci-dessus (13) s'applique aux rayons lumineux émanés de toutes les sources ; il est vrai, pour la lumière naturelle qui nous vient du soleil comme pour toutes les lumières artifi- cielles que nous pouvons produire, pour les rayons di- rects comme pour les rayons déjà réfléchis régulière ment ou irrégulièrement. C’est à l’aide de ce principe qu'on explique avec beaucoup de facilité, ainsi que nous l’avons fait ailleurs (voy. CarorrriQue), tous les phénomènes que présentent les miroirs, suivant la na- ture de leur surface. 17. La quantité de lumière réfléchie par un même corps dépend à la fois du poli de sa surface et de la grandeur de l'angle d'incidence. Pour un même angle, cette quantité est d’autant plus grande que le poli est plus parfait; pour un même poli, elle croît avec l'angle d'incidence. Une expérience curieuse constate ce dernier fait : si l’on prend une plaque de verre dépoli et qu’on place l'œil très-près de sa surface, de manière à recevoir des rayons réfléchis sous untrès-grand angle d'incidence, on apercevra des images des objets envi- ronnans aussi nettes qu'avec un miroir. Nous ren- verrons à notre premier volume pour tout ce qui con- cerne la catoptrique. 18. Réfraction de la lumière. On nomme réfraction le changement de direction que subit un rayon lumi- neux qui passe obliquement d'un milieu transparent dans un autre. Soit AB un rayon lumineux (PI. XIV, fig. 19); supposons qu'après s'être propagé dans l'air, il rencontre en B la surface d’une masse d’eau MN : au lieu de continuer à se propager, suivant BC‘ prolon- LUM 283 gement de AB, il se brisera au point B en entrant dans l'eau , et prendra une direction BC, déterminée d’après une loi que nous allons exposer. Imaginons une droite DE perpendiculaire, au pointB, à Ha surface de séparation MN des deux milieux ; l'angle ABD du rayon incident sera ce qu’on nomme l'angle d'incidence, et l'angle CBE du rayon réfléchi, avec la même perpendiculaire, sera l'angle de réfraction. Or, la relation généralequi lie ces deux angles, pour deux milieux transparens quelconques, s’énonce comme il suit : Lorsqu'un rayon lumineux passe d’un milieu dans un autre, il est réfracté de manière que le sinus de l'angle d'incidence et celui de l'angle de réfraction sont entre eux dans un rapport constant. Ce principe fondamental de la dioptrique, et l’un des plus importans de l'optique générale, a été découvert par Descartes. (Voy. Orriqur, tom. I.) 19. Tous les milieux dans lesquels la lumière peut se propager ont été nommés milieux réfringens, parce qu'ils font tous éprouver une déviation ou réfraction aux rayons lamineux au moment où ceux-ci les pé- nètrent pour les traverser. Le vide est aussi un milieu réfringent , car la lumière qui sort d’un autre milieu se réfracte en y entrant. Un milieu est plus réfringent par rapport à un autre lorsque le rayon réfléchi se rapproche de la perpendi- culaire, ou lorsque l'angle de réfraction est plus petit que celui d'incidence; il est au contraire moins réfrin- gent lorsque le rayon réfléchi s’écarte de la perpendi- culaire, ou lorsque l'angle de réfraction est plus grand que celui d'incidence. 19 bis. Pour vérifier par expérience le principe fon- damental ci-dessus (18), on prend un vase de verre de forme hémisphérique NP'N° (PI. XIV, fig. 16); on le remplit d'eau de manière que le niveau NN'atteigne le centre C de la sphère, et on dirige vers ce centre un petit faisceau de lumière solaire sous diverses inclinai- sons. Un cercle gradué dont le centre coïncide avec C, et qu’on peut amener dans le plan du rayon lumineux, sert ensuite à mesurer les angles que fait ce rayon avant et après sa réfraction avec la verticale PP’. La marche du rayon réfracté est facile à reconnaître par le point où il sort du vase pour rentrer de l'eau dans l'air; si, par exemple, le rayon incident est LC et le rayon ré- fracté CR, le point R, où ce dernier sort du vase pour continuer sa route dans l’air, fait connaître l'arc RP’ qui mesure l'angle de réfraction RCP'. On peut ainsi con- stater que le rapport entreles droites LD etRF, qui sont respectivement les sinus des angles PCL et RCP', est une quantité constante ; c'est-à-dire que pour un tout autre angle d'incidence L'CP, dont l'angle correspon- dant de réfraction est R'CP’, le rapport des sinus L'D' 284 LUM et R'F' est égal à celui des sinus LD et RF; car, ayant trouvé, par la mesure des angles PCL et RCP, que ce dernier rapport est sensiblement LD 4 El RE 5 on trouve également, par la mesure des angles PCL'et R'CP', que le rapport de leurs sinus es : et qu'il en serait de même pour ûne incidence quel- conque. On peut en outre observer qu’un angle de ré- fraction est toujours situé dans le même plan que l'angle d'incidence correspondant. 20. En substituant à l’eau du vase, de l'alcool ou tout autre liquide, on reconnaîtrait de la même manière qu'il y a toujours un rapport constant entre les sinus des angles d'incidence et de réfraction; mais ce rapport ne serait plus #; on le trouverait plus grand ou plus petit, suivant que le liquide employé serait plus ou moins réfringent que l’eau. Si on désigne généralement par I l'angle d'incidence, et par R celui de réfraction, on pourra représenter la loi de la réfraction, pour deux milieux quelconques, par la relation. n étant un nombre constant pour deux mêmes milieux, mais qui varie avec leur nature. Ce nombre n se nomme l'indice de réfraction. 21. L'appareil précédent peut encore servir à con- stater un fait important, c’est que lorsque la lumière repasse de l’eau dans l'air, le second angle de réfraction est le même que le premier angle d'incidence; c’est-à- dire qu’enreprésentant par AB (PI. XIV, fig.19)un rayon incident, et par BC un rayon réfléchi, la lumière qui parcourt la ligne brisée ABC, en partant de A, par- courrait la même ligne si elle se propageait en sens con- traire, en partant de C; l'angle de réfraction serait alors l’angle d'incidence, et celui d'incidence l’angle de réfraction. Cette propriété s'exprime d’une manière générale en disant qu'un rayon qui rebrousse chemin repasse exactement par les mêmes lieux. Xl en résulte que sin est l'indice de réfraction quand la lumière passe ee 7. I d’un milieu À dans un milieu B, 7 So l'indice de ré- fraction quand elle passera, au contraire, du milieu B dans le milieu A. Ainsi + étant l’indice de réfraction de l'eau par rapport à l'air, + est celui de l'air par rapport à l'eau. LUM 22, En analysant les conséquences de la loi repré- sentée par la formule sin I sin R —— > on reconnaît d’abord que, si l’angle d'incidence est nul, c’est-à-dire si le rayon incident est perpendiculaire à la surface du second milieu, l'angle de réfraction est pa- reillement nul, ou, en d’autres termes, il n’y a pas de réfraction, et le rayon incident pénètre en ligne droite sans dévier; car on ne saurait avoir sin R à moins que sin R — 0. C’est ce qui est d’ailleurs con- n, à firmé par l'expérience. La plus grande incidence ayant lieu lorsque le rayon est parallèle à la surface de sépa- ration des milieux, cas où 1 90°, et sin I1—:1,0n a alors 1 — Sin Re d’où ; 1 sin R ==: n Mais, en supposant que la lumière rebrousse chemin, ou qu’elle repasse du second milieu dans le premier par AS 0 F “au un angle d'incidence dont le sinus soit = l’angle de réfraction serait de go’, et par conséquent le rayon ré- fracté serait parallèle à la surface de séparation : il ne sortirait done pas du milieu où il se propage: 11 en se- rait encore de même, à plus forte raison, si l'angle ss 1 Ted d'incidence était plus grand que è En général, lors- qu’un rayon passe d’un milieu réfringent dans un autre moins réfringent, il existe toujours une limite, pour l’angle d'incidence, au-delà de laquelle le rayon ne peut plus sortir du premier milieu. 93. La formule n’est donc plus applicable quand l'angle d'incidence est plus grand que l'angle limite, et cette circonstance se manifeste par les valeurs absurdes qu’on en tire dans ce cas. Par exemple, l'indice de réfraction de l’eau par rapport à l'air étant 5, on a, en faisant I — 90° sin R — 4? d’où l’on conclut que R —48°355'; telle est la valeur de l'angle limite, ct tous les rayons qui se présenteront pour passer de l’eau dans l'air, sous une plus grande incidence, ne pourront sortir de l’eau. Or, en donnant à sin R des valeurs plus grandes que :, dans la formule, on obtient pour sin 1 des valeurs plus grandes que 1, LUM où plus grandes que le rayon du cercle, ce qui est absurde. 24. Si la formule devient insuffisante pour nous faire connaître la marche du rayon lumineux, passé l’inci- dence maximum, l'expérience montre que ce rayon se réfléchit complètement dans le milieu qu’il ne peut quitter, en faisant un angle de réflexion égal à celui d'incidence. En supposant, par exemple, qu’un rayon CO (PI. XIV, fig. 18) se présente perpendiculairement à la surface de séparation des milieux, et qu'il s'incline successivement, en prenant les directions EO, FO, etc. , il sortira en premier lieu , par le prolongement de la perpendiculaire CO; puis on ‘le verra faire des angles de réfraction plus grands que ceux d'incidence, et qui croîtront plus rapidement que ces derniers; lorsque l'angle d'incidence EOC sera égal à l'angle limite, le rayon réfracté coïncidera avec OB; mais aussitôt que le rayon incident formera un angle FOC plus grand que l’angle limite, il sera complètement réfléchi et for- mera un angle de réflexion COF’ égal à celui d’inci- dence FOC. Il n’y a pas continuité dans le passage de la réfraction à la réflexion intérieure. Cette réflexion intérieure étant totale, ce qui n'arrive jamais avec les miroirs du poli le plus parfait, produit des images beaucoup plus brillantes que celles qu’on peut observer dans ces miroirs. On peut en faire aisé- ment l'expérience en remplissant d’eau un vase de verre (PI. XIV, fig. 19) eten plaçant l'œil en O dans une direction au-dessus de l’angle limite : la surface de l’eau donnera comme un miroir, mais avec un plus grand éclat, les images des objets qui y sont plongés. 25. La détermination des indices de réfraction des äi- vers milieux réfringens les uns par rapport aux autres étant d’une grande importance, nous devons signaler une propriété qui donne un moyen très-simple de trou- ver l'indice de réfraction pour un rayon qui passe d’un milieu dans un autre, lorsqu'on connaît ceux de ces deux milieux par rapport à un troisième. Il est reconnu, par expérience, qu’en appliquant l’une contre l’autre deux lames transparentes parallèles ayant des pouvoirs réfringens différens, les rayons incidens qui pénètrent par une des faces de ce système sortent parallèlement à eux-mêmes par la face opposée : car, ainsi qu'on peut l'observer aisément, les objets qu'on regarde à travers ces lames ne paraissent déplacés en rien de leurs posi- tions. Soit donc a (PI. XV, fig. 2) l’angle d'incidence primitif, & celui de réfraction dans la première lame, b l'angle d'incidence dans cette lame, et D’ l’angle de réfraction dans la seconde lame; soit enfin € l'angle d'incidence dans la seconde lame, et c’ l'angle de sortie du système, ou, comme on le nomme, l'angle d'émer- gence, nous avons, d’après ce qui précède, sin &—sinc". Or, n étant l'indice de réfraction de la première lame LUM 285 par rapport à l’air, et m celui de la seconde lame, aussi par rapport à l’air, nous avons . ’ sin € sin 4 ? sine sind in et, par suite, sin a —n sin «& —n sin b, sin c —=sin 4 — m sin € — m sin b; d’où sin b m sind nn , c’est-à-dire que l’indice de réfraction dela seconde lame, par rapport à la première, est égal au rapport inverse de leurs indices respectifs par rapport à l'air. La relation serait la même si les indices respectifs des deux lames se rapportaient à tout autre milieu que l’air. Sachant, par exemple, que l'indice du diamant, par rapport au vide, est 2,755, et que celui de l'alcool, toujours par rapport au vide, est 1,574, on en conclura immédia- tement que l'indice de réfraction de l'alcool, par rap- port au diamant, est égal à CN) — 2,005. 1,974 Nous indiquerons plus loin les moyens de déterminer les indices de réfraction des divers milieux réfringens par rapport à l’air. 26. La disposition des rayons qui traversent un mi- lieu terminé par des surfaces planes et silué dans l’air ou dans tout autre milieu réfringent, présente plusieurs particularités très-remarquables. Supposons qu’unrayon lumineux, qui se propage dans l’air, rencontre sur son passage une masse de verre et qu'il la traverse, en en- trant et en sortant par deux surfaces planes; il se pré- sente deux cas : ou les surfaces sont parallèles, ou elles sont inclinées l’une sur l’autre. Dans le premier cas (fig. 1, pl. XV), comme le rayon doit sortir sous un angle, avec la perpendiculaire au point d’émergence, parfaitement égal à l’angle d'incidence (21), et que les faces AB et CD sont parallèles, le rayon incident et le rayon émergent seront parallèles entre eux. Dans le se- cond cas, les deux surfaces faisant un angle quelconque BAC (fig. 6), et le rayon incident ab devant se rappro- cher de la perpendiculaire *»…m, parce que le verre est plus réfringent que l’air, le rayon réfracté be doit s’éloi- gner du sommet A, de l'intersection des surfaces par le plan de ce rayon, et comme en émergeant en a il doit s'écarter de la perpendiculaire m'n', il s'éloignera de nouveau du sommet À ; de sorte que l'effet d’un milieu réfringent angulaire est d'éloigner le rayon du sommet de l'angle. S'il arrivait que le rayon réfracté be fût per- pendiculaire à la face AC, il émergerait sans une se- conde réfraction; mais s'il rencoutrait cette face sous 236 LUM un angle avec la perpendiculaire plus grand que l'angle limite (24), il serait complètement réfléchi intérieure- ment, et par conséquent rejeté sur la première face, où il éprouverait une seconde réflexion qui le rejetterait sur la scconde, et ainsi de suite. Dans la disposition de la figure, le rayon incident étant dirigé vers le sommet A, les rayons successivement réfléchis s’inclineraient de moins en moins sur les faces AC et AB, et il finirait par y avoir, après un nombre plus ou moins grand de ré- flexions, un rayon émergent; mais si le rayon incident était dirigé vers l'ouverture de l’angle BAC, les rayons réfléchis s’inclineraient de plus en plus sur les faces du milieu et ne pourraient jamais sortir. Ces diverses cir- constances peuvent être aisément représentées par des constructions géométriques ou par des formules très- simples, et lorsque l’angle A est donné, il est facile de trouver s’il existe ou non un rayon émergent pour un angle d'incidence déterminé. 27. Tout milieu réfringent, ayant deux faces planes inclinées entre elles, se nomme un prisme, en optique, qu’ilsoit d’ailleursun véritable prisme géométrique, ou seulement une de ses parties. Le sommet du prisme est la droite suivant laquelle les deux faces se coupent, ou suivant lesquelles elles se couperaient en les prolongeant suffisamment. La base du prisme est une troisième face opposée au sommet, qu’elle existe ou non en réalité. L'angle du prisme, qu'on nomme aussi l'angle réfrin- gent, est l'angle des deux faces. Quand un rayon lumi- neux pénètre par une des faces et sort par l’autre, on dit qu'il traverse le prisme. Dans tout ce qui va suivre, nous ne considérerons que des prismes complets; mais les phénomènes que vont nous offrir ces corps seraient les mêmes pour des fragmens quelconques de prismes géométriques, pourvu que les deux faces par lesquelles la lumière entre et sort soient planes et inclinées l’une vers l’autre. 28. La déviation qu’éprouve un rayon de lumière en traversant un prisme produit des apparences différentes suivant la position du prisme. Lorsque la base du prisme est horizontale et que le sommet est en haut, les objets qu’on peut apercevoir, en approchant l’œil d'une des faces pour recevoir la lumière qui est entrée par l’autre, sont comme relevés vers le sommet du prisme, et leurs bords horizontaux sont colorés de toutes les couleurs de l'iris; si le sommet est au bas, la déviation des objets s'effectue dans un ordre inverse. Lorsque le prisme est posé verticalement, la déviation a toujours lieu vers son sommet, mais ce sont les bords verticaux des ob- jets qui se colorent. En général, quelle que soit la posi- tion du prisme, la déviation a toujours lieu vers le som- met, perpendiculairement aux arêtes, et la coloration s'effectue parallélement à ces arêtes, toujours seule- ment vers le bord des objets, de sorte que les seuls LUM bords colorës sont ceux qui se trouvent parallèles aux arêtes. ; 29. On nomme angle de déviation l'angle que l’image directe d’un objet fait avec son image déviée par un prisme, quand l’œil est supposé placé assez loin pour pouvoir recevoir en même temps le rayon direct et le rayon réfracté. Soit, par exemple, LI (fig. 3, PL. XV) un rayon incident émergé suivant l'O et reçu par l'œil placé en O, à une grande distance du prisme; si OL: est un rayon direct venu du même point lumineux que le rayon incident LI, l'angle de déviation sera l'angle l'OL’. Cet angle de déviation peut être plus ou moins grand, suivant la position du prisme; car, pendant qu’on re- garde l’objet réfracté, si l’on fait tourner le prisme sur lui-même, l’objet paraît se déplacer et se rapprocher ou s’écarter, sans cependant sortir de deux limites. Il y a donc une déviation minimum et une déviation maximum. On démontre facilement que la déviation minimum a lieu lorsque les angles d'incidence et d’émergence sont égaux. Dans cette position remarquable, les angles SIT et SIT étant nécessairement égaux, le triangle IST est isocèle, et la moitié de l’angle S au sommet, ou de l'angle réfringent du prisme, est le complément de cha- cun des angles à la base, car —180°—2SIl, et :S—g0o°—SlIl. Or, l'angle SIT est lui-même complément de l’angle de réfraction J'IN’; donc, dans le cas de la déviation minimum, l’angle de réfraction qui a lieu au passage du rayon lumineux de l’air dans la substance du prisme est égal à la moitié de l'angle réfringent. C’est au moyen de cette relation qu’on détermine les indices de réfraction des diverses substances. 30. Pour indiquer les principes de cette détermina- tion, menons OB parallèle à SA et OB' parallèle à SA’, et observons qu’en désignant par I l'angle d'incidence LIN, par R l'angle de réfraction N'IJ', par G l’angle ré- fringent du prisme, nous avons, D élant la déviation minimum l'OL’, D — 180° — L'OB — BOB'— B'OE; mais L'OB = B'OE — LIA = 90° —]; ainsi D—21—6G, d'où D +G 1= ———; a LUM substituons maintenant cette valeur, ainsi que celle de G 3 : R— > dans l'expression du numéro 22, et nous au- rons la relation au moyen de laquelle on peut trouver l'indice de ré- fraction, par la seule observation de la déviation mini- mum , avec un prisme dont l’angle réfringent est connu. “1. Si la substance qu’on veut essayer est solide, on construira donc un prisme avec elle, et on le posera verticalement à une grande distance d’une mire. À quelques pas du prisme, on placera un cercle gradué muni de deux lunettes mobiles, et, après avoir dirigé la première lunette sur la mire, on dirigera la seconde de manière à recevoir l’image de la mire réfractée par le prisme, puis on fera tourner le prisme et la lunette jus- qu’à ce qu’on trouve la déviation minimum, ce qui est ‘facile par quelques essais. Cette déviation obtenue, l'angle des lunettes, sur le limbe du cercle, donne sa mesure, et il ne faut plus que la substituer dans la re- lation précédente, avec la valeur de l'angle du prisme, pour connaître l'indice cherché. Ce procédé, dû à Newton, peut être encore employé pour les liquides, et même pour les gaz, en les renfer- mant dans une cavité creusée au milieu d’un prisme de verre. 32. Les physiciens désignent sous le nom de puis- sance réfractive d’une substance le carré de son indice de réfraction, par rapport au vide, diminué de l'unité; cette quantité se représente généralement par n?— 1, Ils nomment pouvoir réfringent la puissance réfractive divisée par la densité de la substance. Ces dénomina- tions ont été adoptées, parce que dans le système de l’é- ‘mission #? — 1 exprime l'accroissement du carré de la vitesse de la lumière à son passage du vide dans un mi- lieu réfringent; le pouvoir réfringent est la puissance réfractive sous l’unité de densité. Dans le système des ondulations, la puissance réfractive dépend du degré de condensation où se trouve l’éther renfermé dans la sub- stance réfringente. Nous ferons observer que les pou- voirs réfringens de l'air et des gaz étant très-petits par rapport à ceux des autres corps, on peut toujours, sans erreur sensible, prendre pour l'indice de réfraction de ces corps, par rapport au vide, celui qu'on observe par rapport à l’air. MM. Biot et Arago ont posé comme principe fonda- mental, que les puissances réfractives d'un même gaz sont proportionnelles à sa densité, ou, ce qui est la même chose, que le pouvoir réfringent d'un gaz est le méme à toute température et à toute pression. Dulong a constaté que ce principe avait encore lieu pour les mélanges de LUM 287 gaz, de sorte que la puissance réfractive d’un mélange de gaz et de vapeurs est égale à la somme des puissances réfractives des gaz composans; mais, s’il y a combinai- son chimique dans le mélange, la puissance réfractive du gaz composé n’a plus aucun rapport avec celles de ses élémens. 33. Il suflit de connaître l'indice de réfraction d’un milieu réfringent par rapport au vide, pour trouver immédiatement sa puissance réfractive; sachant, par exemple, que l'indice de réfraction de l’eau de pluie est 529 on à 396 , 2 Le 529 Puissance réfractive de l’eau = | => 590 2 ) — 1— 0,845. Voici, d’après les expériences les plus récentes, les indices de réfraction de diverses substances, avec les puissances réfractives et les pouvoirs réfringens qui en résultent. TABLEAU DES INDICES DE RÉFRACTION , DES PUISSANCES RÉFRACTIVES ET DES POUVOIRS RÉFRINGENS DE PLUSIEURS SUBSTANCES. NOMS 2 réfringens, n DES SUBSTANCES, INDICES de réfraction. DENSITES & Sulfate de baryte. Verre d’antim. . . Chaux sulfatée. . Verre commun. . Cristal de roche. . Chaux carbonat.. Sel gemme. . . AUS CESR EX Borax.7 1-1 Nitrate de potasse Sulfate de fer. . Acide sulfurique. Eau de pluie. . Gomme arabique. Alcool rectifié.. . Camphre. . . . . Huile d'olive. . . Huile de lin. . . Essence de téréb. Ambre. . Diamant. . LA = 0,9979 0,4804 0,9980 0,400 0,456 0,656 0,6477 0,0570 0,6516 | FEAR) 0,7951 0,6124 0,7849 0,0974 1,0121 Qt » D s ® &B BE n & ww vw NN = NI Qt = = LE RD O1 O1 ŒNI EE s ” e © LEA Es Q eo 3 — 0,8705 1,20 1,1511 1,1948 1,1626 1,42 4:949 288 LUM TABLEAU DES INDICES DE RÉFRACTION ET DES PUISSANCES RÉFRACTIVES DES GAZ À 0° ET SOUS LA PRESSION 0",70. PTE © à ARE = NOMS DES GAZ. HE à ANS ON AS = © di 2 « CA CS = = À | ao D à A a°] F4 ————————————— Air atmosphérique. . | 1,000294 | 0,000589 | 1,000 Oxygène. . : « . . . [1,000272 | 0,000544 | 1,103 Hydrogène. . . . .[1,000158 0,000277 0,068 Azote. . . « . . . . | 1,000900 | 0,000601 | 0,976 Ammoniaque. . . . | 1,000385 | 0,000771 | 0,591 Acide carbonique. . | 1,000449 0,000899 1,92/ Chlore cris 0,001545 | 2,450 1,000772 Acide chlorhydrique. | 1,000449 | 0,000899 | 1,254 Oxyde d'azote. . . . | 1,000505 | 0,001007 | 1,527 Gaz nitreux. . . . . | 1,000305 | 0,000606 | 1,039 Oxyde de carbone. . | 1,000540 0,000681 | 1,992 Cyanogène.. . . . . | 1,000854 0,001668 | 1,818 Gaz oléfiant. . . . . | 1,000678 | 0,001356 | 0,980 Gaz des marais.. . . | 1,000443 | 0,000886 | 0,559 Ether chlorhydrique. | 1,001095 | 0,002191 | 2,234 Acide cyanhydrique. | 1,000451 | 0,000905 | 0,944 Gaz oxy-chloro-carb. | 1,001159 0,002518 | 3,442 Acide sulfureux. . . | 1,000665 | 0,001331 | 2,247 Hydrogène sulfuré. . | 1,000644 | 0,001288 | 1,178 Ether sulfurique. . . | 1,001550 | 0,003061 | 2,580 Soufre carburé. . . |1,015000 | 0,003010 | 2,644 Hydr. proto-phosph. | 1,000589 | 0,001579 1,206 34. Les propriétés des prismes se retrouvent dans les yerres connus sous le nom de lentilles, qui grossissent ou diminuent les objets qu’on regarde au travers d’eux. Ces verres pouvant être considérés comme composés d’une infinité de prismes tronqués, on conçoit que les rayons qui les traversent subissent des réfractions diffé- rentes suivant l’inclinaison différente des deux faces de chaque prisme tronqué élémentaire; de sorte que les rayons envoyés par le même objet, et qui convergent naturellement dans l'œil pour y produire la vision de cet objet, peuvent émerger de la lentille avec une con- vergence plus où moins grande que celle qu’ils avaient en y entrant; dansle premier cas, l’objet paraît plus grand qu’à œil nu, et dans le second, plus petit. (Voy. Lexrizes, tom. IL.) 55. Analyse de la lumière. Nous avons signalé ci- dessus (28) le phénomène de la coloration des bords des objets vus au travers d’un prisme; ce phénomène indique évidemment que la lumière subit une certaine modification en passant dans le prisme, car les couleurs accidentelles qu’on aperçoit sont indépendantes de la couleur propre des objets et présentent toutes les nuan- ces de l’arc-en-ciel ; mais pour reconnaitre la nature de LUM cette modification, il est nécessaire d’avoir recours à des expériences plus décisives. Imaginons qu’au volet d’une chambre bien close, ct dans laquelle ne pénètre aucun rayon lumineux, on ait percé un petit trou rond de 3 ou 4 millimètres de dia- mètre, et qu’à l’aide d’un miroir plan, placé au dehors, on fasse passer par ce trou un faisceau réfléchi de lu- mière solaire; tant que ce faisceau ne rencontrera au- cun obstacle sur son chemin, il se propagera en ligne droite ct il ira peindre sur le mur opposé une image ronde du soleil. Supposons maintenant qu’à une petite distance du trou on place un prisme de verre ou de cristal de manière que le faisceau lumineux soit forcé de le traverser ; on observera alors, non seulement que le faisceau dévie de sa direction, mais qu’il se dilate et se colore : en sortant du prisme, il est plus large que lors- qu'il y est entré, et continue à s’élargir, en se propageant jusqu’au mur opposé, sur lequel il va peindre une image oblonguc composée de bandes diversement colorées. La fig. 4, pl. XV, indique l'élargissement du faisceau incident, GG' est le diamètre de l’image propagée di- rectement, et RU la largeur de l’image réfractée et colorée. Si l’image réfractée est reçue sur un fond blanc distant du prisme de 5 à 6 mètres, ses couleurs seront vives et tranchées, et l’on pourra reconnaître, 1° que sa longueur, cinq à six fois plus grande que sa largeur, est dans un sens perpendiculaire aux arêtes du prisme; 2° qu’elle est terminée, sur sa largeur, par deux droites parallèles, et sur sa longueur, par deux demi-cercles; 3° que sa surface est divisée en sept bandes parallèles entre elles et aux arêtes du prisme; les nuances trés- brillantes de ces bandes se succèdent dans l’ordre indi- qué par la figure 5, savoir : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo, violet. Le rouge est à l’extrémité la plus proche de l'angle réfringent du prisme, et le violet à l'extrémité opposée. Cette image, ainsi réfractée et colorée, se nomme le spectre solaire. | 36. On ne peut expliquer ces phénomènes qu’en sup- posant chaque rayon de la lumière blanche solaire com- posé de sept rayons parallèles élémentaires diversement colorés; et comme il est impossible d'attribuer au prisme aucune force particulière capable de les désunir, il faut supposer en outre que ces rayons sont inégale- ment réfrangibles, ce qui les fait s’écarter de plus en plus les uns des autres dans les deux réfractions qu'ils subissent en traversant le prisme. Pour élever cette hypothèse à la certitude, il s’agit donc de prouver, 1° que les rayons colorés ont des réfrangibilités diffé- rentes; 2° que la réunion de ces rayons produit de la lumière blanche. C’est ce que l'expérience démontre complètement. Si l’on reçoit le spectre solaire sur un écran, çt qu’on LUM perce une petite ouverture au centre d’une des bandes colorées, le faisceau des rayons de cette couleur qui passera par l'ouverture se propagera isolément de l’au- tre côté de l’écran, et on pourra le soumettre à toutes les expériences capables de faire connaître son degré de réfrangibilité. C’est de cette manière qu’on a constaté que le rayon rouge est le moins réfrangible de tous, et le rayon violet le plus réfrangible. Entre ces deux li- mites, la réfrangibilité des autres rayons varie d’une ma- nière continue. On a également constaté que chaque rayon n’est plus susceptible d’aucune décomposition ultérieure, et qu'il conserve inyariablement sa nuance en se réfractant. Les traités complets d’optique renfer- ment un grand nombre d'expériences qui conduisent toutes à ces résultats. Pour recomposer de la lumière blanche avec les rayons colorés, il suMit de recevoir le faisceau émergent sur un second prisme semblable au premier, mais tourné en sens inverse ; le faisceau, qui est coloré entre les deux prismes, sort parfaitement blanc du second, et va porter contre l'écran une image ronde du soleil. On peut encore recomposer la lumière blanche par plu- sieurs autres procédés. Nous pouvons donc énoncer comme une vérité dé- montrée, que la lumière blanche du soleil est composée de rayons diversement colorés et diversement réfrangi- bles, tout en faisant observer, cependant, que nous en- tendons par rayon coloré un rayon qui a la propriété de produire la sensation d’une couleur déterminée. 37. Toutes les lumières que nous produisons artifi- ciellement donnent des spectres analogues au spectre solaire ; mais les couleurs sont moins vives, et il man- que toujours certaines nuances, ce qui explique la dif- férence qu’on observe dans les couleurs des objets vus le jour et vus à la clarté des bougies ou des lampes; car les couleurs naturelles des objets ne sont produites que par la décomposition de la lumière blanche qui s'opère à leur surface : certains rayons élémentaires étant absorbés et certains autres réfléchis. Par exemple, les corps qui nous paraissent blancs réfléchissent égale- ment tous les rayons colorés; ceux qui nous paraissent noirs les absorbent tous, et les autres n’en réfléchissent que quelques-uns et absorbent le reste. Ainsi, la lumière de nos foyers n’étant pas absolument la même que celle du soleil, les nuances des couleurs produites sur un même corps par ces lumières doivent être différentes. 58. Il résulte des diverses réfrangibilités des rayons élémentaires, que lorsqu'un rayon de lumière blanche traverse un milieu terminé par des surfaces parallèles, il se décompose en entrant, et se recompose en sortant, car la décomposition est une suite nécessaire de la pre- mière réfraction , et la recomposition une conséquence non moins nécessaire du fait même de l'émergence sans Tow, mu, LUM 289 coloration. Ainsi, quoique la lumière blanche n’éprouye aucune altération en traversant des lames parallèles, si Von pouvait placer son œil dans l’intérieur d’une telle lame, on recevrait, dans différentes directions, des rayons différemment colorés. 39. Des raies du spectre. On nomme raies du spectre des lignes noires, ou seulement obscures, parallèles, et réparties très-inégalement sur son étendue, qui ont été signalées pour la première fois par Wollaston, et dont on doit l'analyse complète à Frauenhoffer. Ces raies sont fines et si rapprochées, qu’on ne peut les apercevoir qu’à l’aide d’une lunette. La figure 12, pl. XV, représente leur disposition, telle qu’elle a été observée par Frauenhoffer ; leur nombre est de plus de 700. Pour établir quelques points fixes de compa- raison, cet habile observateur a choisi les raies mar- quées B, C, D, E, F, G, H, qui, parmi les plus faciles à reconnaître, ont l'avantage de ne pas diviser le spectre en parties trop inégales. La figure indique leur position dans les diverses bandes colorées. Frauenhoffer a constaté, 1° que les raies sont entiè- rement indépendantes de l'angle réfringent et de la sub- stance du prisme; 2° qu’elles sont les mêmes pour la lumière solaire et pour toutes les lumières qui en pro- viennent, comme celle de la lune et des planètes; 3° que la lumière d’une lampe, au lieu de donner des raies noires, donne des raies brillantes autrement disposées. Les flammes de l'hydrogène et de l’alcool présentent sous ce rapport les mêmes apparences que la flamme d'huile ; la flamme électrique donne pareillement des bandes brillantes ; 4° que la lumière de Sirius donne des raies noires, mais différemment disposées. D’autres étoiles de première grandeur paraissent donner des raies différentes de celles de Sirius et de celles du soleil. La découverte de ces raies est d’une grande impor- tance pour établir des caractères distinctifs entre les di- verses lumières naturelles et artificielles; elle a permis, par les points fixes que les raies établissent dans le spectre, de déterminer les indices de réfraction des prin- cipaux rayons colorés, avec une précision beaucoup plus grande qu’on ne l'avait pu faire avant. 4o. La connaissance des indices de réfraction des di- vers rayons colorés étant très-importante pour la con- struction des instrumens d’optique, et leur recherche offrant de grandes difficultés, parce que les nuances des couleurs, loin d’être brusquement tranchées, passent insensiblement de l’une à l’autre, on s’est attaché à dé- terminer les indices de réfractions des raies fixes mar- quées B, C, D, ete. Voici les résultats de ces recherches. Les indices donnés ci-dessus (33) ne doivent être con- sidérés que comme ceux de la réfraction moyenne. 37 290 LUM 1,671062 1,546566 1,944177 1,344162 1,416368 1,493874 1,640375 1,666072 1,544684 1,579470 1,669686 1,669680 908 1,57853D 1,658848 1,658849 G 1,050285 1,941657 1,341293 1,341261 1,412579 1,488198 1,630772 1,655400 1,939), "Ai A D 46756 1,646780 5 1,648260 1,2360052 1,937818 1,937788 1,408081 1,481730 1,020042 1,643466 1,534337 1,506 1,6 E 1,042024 1,53300 1,385851 1,535849 1,405632 1,478553 1,614532 1,637556 1,531372 1,563150 1,640495 1,040544 D 1,999577 1,585097 1,402805 1,474454 1,608494 1,630285 1,527982 1,559075 1,035667 1,635666 © © ta © 1 1 © te De) CES CRE C 1,6290681 1,520846 1,931712 1,931709 1,400515 1,479530 1,603800 1,625477 1,525299 1,5559955 1,628469 1,628451 1,330977 1,399629 1470496 1.602042 1,623570 1,524312 1,554774 1,626596 1,626564 1,930995 1,627749 1,525852 Dissolution de potasse. . . . . . . éré TABLEAU DES INDICES DE REFRACTION DES RAYONS DU SPECTRE CORRESPONDANT AUX PRINCIPALES RAIÏES. . . Sn benthine. . . . Le) Crown-glass. . . . ’ REFRINGENTES. , glass Flint-glass, n° 23, prisme de 45°. . Flint- Huile de t Flint-glass, n° 30. . . :. : . . . Crown-glass, n° 13. . . . . . . : Crown-glass, lettre M. . . Flint-glass, n° 25, prisme de 60°. . Ces résultats sont d’autant plus précieux qu’on ne con- naissait réellement rien de fixe, dans le spectre, ayant les découvertes de Frauenhoffer, car les nuances y sont en nombre infini depuis le rouge le plus vif iuiquan violet le plus sombre, et chacune de ces nuances a né- cessairement un indice particulier de réfraction, 41. De la dispersion. Des prismes égaux de sub- stances différentes ne produisent pas des spectres iden- tiques dans les mêmes circonstances. Les couleurs y sont bien toujours rangées dans le même ordre, mais leurs longueurs ne sont pas proportionnelles. Par exem- ple; un prisme de verre ordinaire donne proportion= LUM nellement plus de rouge et moins de violet qu’un prisme de flint-glass. Ge phénomène se trouve nécessairement lié avec la grandeur des indices de réfraction de chaque - couleur. On a donné le nom de dispersion à la diffé- rence des indices des rayons extrêmes, rouge et violet. Ainsi la dispersion d’une substance est d'autant plus grande que la différence des indices extrêmes est plus considérable. La dispersion, divisée par l'indice moyen de réfraction diminué de l’unité, se nomme le pouvoir dispersif de la substance. En désignant par »' l'indice de réfraction du rayon rouge, par n° celui du rayon violet, et par » l'indice moyen, la dispersion cest représentée par n — »’, et le pouvoir dispersif par 42. Brewster a donné dansson Encyclopédie une table des dispersions et des pouvoirs dispersifs d’un grand nombre de substances. Les expériences qui lui servent de base, faites avant la découverte des raies du spectre, ne peuvent avoir autant d’exactitude que si les teintes eussent été rapportées à ces raies; mais on peuten tirer Nous en extrairons seulement ce qui concerne les substances les plus usuelles. d’utiles indications. Noms des substances. Pouvoirs Dispersions. dispersifs. Chromate de plomb maximum, es- timé 4060014000 UNI SELS 400 0,770 Chromate de plomb, idem, doit excé- derndes ar0/:n8.2R 10020 208 M0 06 0,576 Chromate de piomb minimum. . . 0,267 0,394 Carbonate de plomb minimum. . . 0,066 0,056 Verrés vertes! lon. 42609070 0x 0,037 Sulfate de plomb. . . . . . . . . . 0,060 0,056 Verre rouge foncé. . . : . .!. « . 0,a6o 0,044 Verresopale: 12e .1e Romeo 060 MD; 058 Verré:orangé:no vu Art ED 06 0,042 Selgemmeit. CAT ENT SN DI0bS 0,029 Flint-glasssi couts 20e 0052 0,032 Verre pourpre foncé. . : . . . . . 0,051 0,091 Flint-glasssr a5.0.231418 LUE A0 eos 0,029 Ideñni ail stress d'hier 0,028 Acide rnitrique: 04 151010 aq ten 06 0,019 Acidenitreux:1.1 241.140 200 of 0,018 Verre:roséif. 41}.1419) 00,200 CE 0,025 Huile de térébenthine. . . . . . . . 0,042 0,020 Atmbré sutirsus 20-H1sTeNt CUBE C eop/us 0,025 Spath calcaire maximum, . . . . . 0,040 0,027 Verre de bouteille. . . . . . : . : 9,040 0,023 Sulfate de sfer.-e594r 2100.00 ETC CEE 0,019 Diamañtuds cost 10cm OT ee 0,058 0,056 Huile diolire:1:'1,54 not ao 088 0,018 | LUM Noms des substances. Pouvoirs Dispersions. : dispersifs. AT eee casio e ©, 01. 03000 0,020 Suülfatelde Cure. +. . 1. ..- + +, 05000 0,019 RE rue «+ + + à 0,009 0,012 MEME CGI ROTAX. ee + ee ©: e 102004 0,018 MÉMREANYRIMES ee ce ee 0 «ec 405002 0,017 RE. <<. 10,020 0,011 Cristal de roche. . . . . . . . . . 0,026 0,014 Spath calcaire, minimum. . . . . 0,026 0,016 SHAROAUOT- ne en ee 105022 0,010 45. La dispersion des rayons colorés est l'unique cause des bandes irisées qui apparaissent sur les bords des objets vus à travers un prisme, bandes dont l'effet est de rendre les contours de l’image mal terminés et incertains. Ce phénomène ayant également lieu avec les verres lenticulaires des lunettes, il est très-difficile de construire des instrumens dioptriques capables de donner des images bien nettes et sans coloration étran- gère; si, comme l'avait cru Newton, le pouvoir dis- persif de toutes les substances réfringentes était le même, il serait absolument impossible de construire des instrumens qui eussent la propriété de dévier la lumière sans y développer les couleurs, instrumens auxquels on donne le nom d’achromatiques. Newton , désespérant du perfectionnement des télescopes ordinaires, vou- lut les remplacer par un instrument plus exact, et c’est à une erreur qu'est due l’invention du télescope à miroir, devenu si fécond entre les mains d’Herschell. Euler signala le premier la possibilité de composer des lentilles achromatiques, en se fondant sur la con- stitution de l’œil humain ; mais c’est à Dollond, célèbre opticien anglais, qu’on doit la solution du problème et la découverte de la différence des pouvoirs dispersifs des divers corps transparens. Après beaucoup d’essais sur toutes les espèces de verres, il obtint, de deux prismes placés l’un contre l’autre, les angles réfringens opposés, une lumière émergente incolore, quoique déviée d’une manière assez considérable. C’est avec les deux sortes de verres de ces prismes qu'il construisit ensuite des lentilles achromatiques, en réunissant un verre convexe de crown-glass avec un verre concave de flint-glass. Pour faire comprendre comment un prisme peut de- venir achromatique, imaginons un prisme quelconque triangulaire, traversé par un faisceau de lumière blan- che; si on applique sur la surface d’émergence celle d’un autre prisme semblable au premier, mais tourné en sens opposé, le système formera un prisme quadran- gulaire, et la dispersion et la déviation produites par le premier prisme étant détruites par la dispersion et la déviation produites par le second en sens inverse, la lumière sortira du système sans altération ; ce qui ré- sulte d’ailleurs du fait, que le système se réduit à une LUM 291 simple plaque à faces parallèles. Mais ce système ne fai- sant éprouver aucune déviation aux rayons lumineux, l'objet vu au travers apparaîtra sous les mêmes dimen- sions qu’à l’œil nu; et ce qu’il importe, c’est d’avoir des images plus grandes ou plus petites, suivant le be- soin. Concevons maintenant que la substance du second prisme, au lieu d’être la même que celle du premier, soit plus dispersive; comme la dispersion augmente avec l’angle du prisme, il faudra donner au second prisme un angle réfringent plus petit que le premier, pour que l’image soit incolore; et alors elle conservera une certaine déviation. Nous ne pouvons qu’indiquer ce principe, dont l'application à la construction des instrumens achromatiques présente des difficultés très- embarrassantes, malgré tous les progrès de l’optique. 44. Des couleurs produites par des lames minces. Tous les corps diaphanes réduits en lames très-minces font éprouver à la lumière des décompositions analogues à, celles du prisme, et les rayons réfléchis, comme les rayons émergens, prennent des teintes très-variées. On peut observer ces phénomènes dans les bulles de verre ou de savon soufflées jusqu’au point où elles éclatent ; un moment avant de se briser elles présentent des cou- leurs vives et changeantes. Les liquides volatils répan- dus en lames minces sur des surfaces polies d’une teinte foncée se colorent pareillement. L’air lui-même par- tage cette propriété, lorsqu'il est contenu entre deux plaques transparentes, comme le seraient, par exemple, deux plaques de verre pressées fortement l’une contre l’autre. Newton s’est beaucoup occupé de ces phéno- mènes , qui l’ont conduit à des résultats très-importans. Nous allons indiquer les faits principaux qu’il a observés. Sil’on place unelentille bi-convexe AB d’untrès-grand foyer (PL. XV, fig. #) sur un verre plan, et qu’on fasse arriver sur la lentille un rayon de lumière blanche, on aperçoit au point de contact des verres une tache noire et tout autour une série d’anneaux diversement colorés, dont le nombre augmente à mesure qu’on presse avec plus de force la lentille contre la plaque. Le point noir ne devient visible que lorsque la pression est assez grande pour établir un contact immédiat des deux verres, Ainsi, on commence par voir au centre , sous une pression modérée, un cercle d’une certaine couleur; cette couleur s'étend, en augmentant la pression, jus- qu'à ce qu’il paraisse au centre une nouvelle couleur que la première entoure en bande circulaire. La pres- sion croissant toujours, la nouvelle couleur s'étend à son tour; une autre la remplace âu centre, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu'enfin il arrive un point noir qu'en- tourent tous les cercles de couleur. En diminuant gra- duellement la pression, les mêmes phénomènes se reproduisent en sens inverse, et tous les cercles colorés diminuent et disparaissent successivement. 292 LUM Ces cercles colorés se succèdent dans cet ordre autour du point noir : bleu, blanc, jaune et rouge; l'anneau bleu est faible, les anneaux rouge et jaune sont très- apparens et de même largeur que le blanc; cette pre- mière série est entourée d’une seconde dont l’ordre est: violet, bleu, vert , jaune etrouge. Toutes ces couleurs sont larges et claires, à l'exception du vert, qui paraît terne et étroit; une troisième série, pourpre, bleu, vert, jaune, rouge, entoure la seconde; enfin une quatrième série, consistant en deux anneaux vert et rouge, n’est plus entourée que d’anneaux ternes, dont les couleurs indé- cises finissent par se confondre avec le blanc. Si, au lieu de recevoirlesrayons réfléchis, on place l’œil au-dessous de laplaque pourrecevoirlesrayonstransmis, on voit un cercle blanc au centre et une suite de cercles colorés dont les teintes se succèdent dans un ordre tel que les anneaux qui se correspondent par réflexion etré- fraction ont des couleurs complémentaires, c’est-à-dire des couleurs qui, réunies, composeraient de la lumière blan- che. Par exemple, si la couleur d’un anneau réfléchi est produite par le mélange des deux premières couleurs du spectre, le rouge et l’orangé, celle de l'anneau réfracté correspondant sera produite par le mélange des cinq couleurs restantes, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Les bandes colorées ne sont circulaires que lorsque les rayons incidens sont perpendiculaires ; s’ils tombent obliquement , les anneaux s’élargissent et deviennent elliptiques. 45. Pour ramener le phénomène à ses élémens, Newton répéta les expériences, en employant de la lumière homogène ou d’une seule couleur primitive ; il vit qu'avec la lumière rouge, il ne se formait que des cercles rouges séparés par des cercles noirs; qu’avec la lumière jaune , il n’y avait pareillement que des cercles jaunes, et ainsi de suite. En général, chaque rayon simple produit par réflexion et par réfraction une série d’anneaux alternativement noirs et de sa couleur: les anneaux noirs réfléchis correspondent aux anneaux co- lorés réfractés, et vice versd. En mesurant les diamètres des anneaux réfléchis dans leur partie la plus brillante, Newton trouva que, quelle soit la couleur de la lumière homogène, les carrés de ces diamètres sont entre eux comme les nombres im- pairs 1, 5, 5, 7, 9, etc. ; et que les carrés des diamètres des anneaux transmis ou des anneaux noirs réfléchis sont comme les nombres pairs 0, 2, 4, 6, 8, etc. Ces rapports une fois trouvés, il devenait facile de calculer l’épaisseur de la couche d’air correspondante à un anneau, en mesurant d’abord son diamètre, car la courbure du verre convéxe étant connue, et le verre plan lui étant perpendiculaire, la distance des deux surfaces à une distance quelconque du point de contact est déterminée par çette dernière distance, c’est-à-dire LUM par le diamètre de j’anneau correspondant. En outre, le diamètre d’un anneau quelconque étant mesuré direc- tement, ses rapports précédens avec les autres servent à calculer ceux-ci; mais il n’est pas même besoin de connaître ces derniers pour obtenir les épaisseurs de la couche d'air; car en désignant par e l'épaisseur de l'air correspondante à la circonférence intérieure du premier anneau réfléchi, on voit aisément que les épaisseurs aux périmètres intérieurs et extérieurs des anneaux succes- sifs sonte, 3e, 5e, ve, 9e, et que les épaisseurs de l’air correspondantes au milieu des anneaux sont 2e, 6e, 10e, 14e, etc., pour les anneaux réfléchis, eto, 4e, 8e, 19e, 16e, etc., pour les anneaux réfractés. Ces rapports sont les mêmes pour chaque lumière homo- gène; mais l'épaisseur absolue de la lame d’air corres- pondante à un anneau du même rang varie avec la couleur, et augmente du rouge au violet. En prenant pour unité l’épaisseur de la lame d’air à la circonférence du premier anneau de la lumière rouge, celles qui se rapportent aux autres couleurs sont : Epaisseur de la lame d'air, Désignation des couleurs. au périmètre intérieur du premier anneau, Rouge extréme.. 5... e. Limite du rouge et de l’orangé. . . . e. 0,9248 Limite de l’orangé et du jaune. . . e. 0,8855 Limite du jaune et du vert.. . . . .. e. 0,8255 Limite du vert et du bleu. . . . ... e. 0,7635 Limite du bleu et de l'indigo.. . . . . e. 0,7114 Limite de l’indigo et du violet... . .. e. 0,6814 Violétiextréme fer ee e. 0,6300 La valeur de e en millimètres est 0"",00008057; si l’on multiplie par cette valeur de e les nombres ci- dessus, ceux qu’on obtient représentent les valeurs absolues des épaisseurs, et par une particularité très- remarquable, ces valeurs absolues sont entre elles comme les racines cubiques des carrés des fractions CORRE PRE Z 15 39 69 39 HN TO NO CU qu'on retrouve dans la théorie des sons. (Voyez Sox.) Il résulte encore de toutes ces relations que les dia- mètres des anneaux de même rang formés avec les dif- férentes lumières correspondantes aux limites des sept couleurs du spectre sont entre eux comme les racines cubiques de ces mêmes fractions. 46. Les lois précédentes s'appliquent aussi bien à une lame très-mince d’une substance transparente quel- conque, qu’à une lame d’air; mais les valeurs absolues des diamètres des anneaux de même couleur et de même ordre sont d’autant plus petits que la substance a une puissance réfractive plus grande. La loi suivante em- brasse toutes ces variations : Dans deux lames de différente nature, les épaisseurs qui transmettent un anneau de même ordre sous la LUM même incidence sont entre elles dans le rapport inverse des indices de réfraction. 47. Les phénomènes offerts par les lumières homo- gènes expliquent ceux que présente la lumière blanche; car on conçoit que puisque cette dernière est composée de rayons de toutes les couleurs, chacun d’eux doit for- mer sur une lame mince la série d’anneaux qu'il produi- rait s’il était seul ; et comme les diamètres des anneaux de même ordre des diverses couleurs ne sont pas les mêmes , les couleurs anticipent les unes sur les autres, et forment des anneaux de diverses teintes, suivant la nature du mélange. Newton a calculé les épaisseurs correspondantes aux diverses teintes que prennent, sous l'incidence perpendi- culaire, des lames d’air, d’eau et de verre; nous les rap- porterons ici parce qu’elles donnent le moyen de mesu- rer des épaisseurs qui échappent à tous procédés directs. ÉPAISSEUR DES LAMES ou millionième de pouce anglais COULEURS RÉFLÉCHIES. Très-noir. . . . INQITE EL rene Commencement denoir. . . | Bleus: : Blanche cmt Jaune. "7. Orangé. Rouge. Violet... Indigo. Bleus, 42: VOICE JAUNE Res se Orangé. . . . . Rouge éclatant. Écarlate. . . 1°" ORDRE. QE O1 = 2° ORDRE. OO œu & © © bb Roupesn.". Rouge bleuâtre. Vert bleuûtre. . VERT ONE Vert jaunâtre. . Rouree.n.lt. b D © NI OrOR GA © 4° | Bleu verdûtre. |[Rouge. . . . O1 C1 2 & 5° onDRE. GORE Bleu verditre. RoOnEe se... LL 1 = À D Bleu verdûtre. . ROURES SN 7° ORDRE. et “3 LUM 293 Pour donner un exemple de l’application de cette table à la détermination de l’épaisseur d’une lame très- mince ; Supposons qu’une couche d’éther sulfurique ré- fléchisse, sous l'incidence perpendiculaire, le rouge bleuâtre du troisième ordre. Si nous désignons par € son épaisseur, par n# son indice de réfraction , et par #' l'indice de réfraction de l’air, nous aurons, en vertu de la loi du numéro 46 et en observant que le nombre 32 répond, dans la table, au rouge bleuâtre de la lamé d’air, 52 Ne—n:n, d’où n e—32 —, n et en remplaçant les nombres n et n° par les valeurs prises dans les tableaux du numéro 353, nous obtien- drons c’est-à-dire à peu près 31 millionièmes de pouce anglais. 48. Newton a encore découvert un autre phénomène non moins remarquable : c’est la coloration de la lu- mière réfléchie par des lames épaisses ; mais les détails qu’exigerait son exposition dépassant nos limites, nous devons nous contenter de donner une idée de la théorie qu'il a fondée sur ces faits singulfers. Considérant la lumière comme une substance com- posée de molécules infiniment petites lancées par les corps lumineux, Newton a supposé que, dans leur mouvement très-rapide, ces molécules acquièrent, en traversant une surface réfringente, une disposition pas- sagère, rentrant dans des intervalles toujours égaux, à l’aide de laquelle elles traversent plus facilement une nouvelle surface réfringente qu’elles rencontrent, si elles atteignent cette surface pendant la durée de l’accés de cette disposition, tandis qu’elles s’y réfléchissent plus facilement si elles la rencontrent dans les intervalles de ces accès. Pour caractériser cette tendance des molé- cules lumineuses, il a désigné sous le nom d'accés de facile transmission la disposition où se trouve la lu- mière lorsqu'elle peut plus facilement se transmettre que se réfléchir, et sous celui d'accès de facile réflexion la disposition contraire. Cette hypothèse résume parfai- tement les phénomènes des anneaux colorés, comme nous allons le démontrer. Qu'on imagine un rayon lu- mineux pénétrant dans une première surface , et pre- nant à son entrée un accès de facile transmission, cet accès ira croissant jusqu'à une certaine limite pendant une certaine durée, puis décroîtra pendant une seconde durée égale à la première ; parvenu à sa fin, il se chan- 294 LUM gera en accès de facile réflexion qui ira croissant à son tour jusqu'à son maximum, d’où il décroîtra pour se changer de nouveau en accès de facile transmission, et ainsi de suite, tant que le rayon ne rencontrera pas une nouvelle surface capable de le modifier. Chaque accès se composera donc d’une période croissante et d’une période décroissante , pendant lesquelles le rayon par- courra des espaces égaux. L'espace entier que parcourt le rayon pendant la durée d’un accès est ce qui mesure la longueur de l'accès. Imaginons maintenant qu'après avoir pris, par son passage au travers de la première surface, un accès de facile transmission, le rayon ren- contre une seconde surface moins éloignée de la pre- mière que la longueur d’un accès; ce rayon pourra passer outre, parce qu’il est dans l’accès favorable, et avec d'autant plus de facilité que la distance des sur- faces différera moins de Ja longueur d’un demi-accès. Si, au contraire, la distance des deux surfaces est un peu plus grande que la longueur d'un accès, mais moindre cependant que celle de deux accès, le rayon rencontrera la seconde surface pendant la durée de son accès de facile réflexion, et sera réfléchi. En général, quand la distance des surfaces est moindre que la lon- gueur d’un accès, ou égale à deuæ fois, quatre fois, six fois cette longucur, le rayon est transmis; et lorsque cette épaisseur est égale à wne fois, trois fois, cinq fois, etc., la longueur d’un acces, le rayon est ré- fléchi. En appliquant cette théorie à la formation des an- neaux colorés, on reconnaît que l'épaisseur de la lame mince au milieu du premier anneau coloré doit être égale à la longueur d’un accès; de sorte que cette lon- gueur varie avec la réfrangibilité de la substance. 49. De la diffraction. On nomme diffraction la dé- viation que subit un rayon de lumière qui rase la sur- face d'un corps, déviation toujours accompagnée d’une décomposition analogue à celle qu'éprouve Ja lumière en traversant des lames minces. Ce phénomène a été observé pour la première fois par Grimaldi, en 1665, et étudié depuis par Newton, Young et Fresnel. C’est à ce dernier qu’on en doit la théorie complète et l’expli- cation. Les effets de la diffraction peuvent être reconnus en regardant la flamme d’une bougie à travers une fente étroile pratiquée dans une feuille de papier noir; on aperçoit alors de larges bandes diversement colorées qui environnent la flamme. Un cheveu placé verticale- ment entre l’œil et la flamme produit encore les mêmes apparences, lorsqu'il est très-près de l'œil; mais pour constater toutes les circonstances du phénomène, il faut l’observer dans la chambre obscure. Lorsqu'un rayon introduit dans une chambre obscure rencontre le bord d’une lame opaque, on le voit s’écarter comme s’il était LUM repoussé par ce bord; et en recevant à quelque dis- tance l'ombre de la lame et la lumière du rayon sur un écran blanc, le bord de l'ombre paraît accompagné de bandes brillantes ou de franges colorées parallèles entre elles, dont l’éclat diminue à mesure qu’elles s’é- loignent de l'ombre. Cette ombre n’est pas tout-à-fait noire, on y distingue pareillement des bandes faible- ment colorées. 50. En recevant le rayon lumineux sur une lentille, pour le concentrer en un point et le réduire presque à une ligne mathématique, le phénomène est plus sen- sible. Si l’on emploie un verre coloré afin d’ayoir seu- lement des rayons de sa teinte, les franges lumineuses sont toutes de la même couleur, et elles sont séparées les unes des autres par des intervalles obscurs, comme les anneaux produits sur une lame mince par une lu- mière homogène. Les franges obscures et les franges brillantes des divers ordres d'intensité semblent prendre naissance au bord même du corps opaque; mais la lu- mière ne poursuit pas sa route en ligne droite; car en suivant les traces des franges, on reconnaît qu’elles se propagent suivant des lignes courbes qui sont des kyper- boles dont le sommet commun est sensiblement au bord de la lame opaque. L’explication que Newton a donnée de ces faits, fondée sur une action répulsive que les molécules des corps exerceraient à de très-petites dis- tances sur les molécules de la lumière, est évidemment insuflisante. 51. Les expériences de Young sur les franges colo- rées l’ont conduit à une autre explication devenue cé- lèbre sous le nom de principe des interférences. Ce phy- sicien a observé qu’en dirigeant deux rayons de même couleur dans une chambre obscure de manière qu’ils se rencontrent, ils produisent, en se pénétrant, des franges alternativement brillantes et sombres semblables à celles qui résultent de la diffraction. Le fait le plus important dans cette production de franges colorées, c’est qu’en fermant l’ouverture par laquelle passe un des rayons, les franges disparaissent, et qu’une teinte lumineuse uniforme remplace dans l’espace qu’elles occupaient les alternatives de lumière et d’obscurité qu’on y observait avant. Le concours des deux lumières avait donc pro- duit l'obscurité. Ce phénomène singulier, observé déjà par Grimaldi sur deux rayons de lumière blanche, pa- raît inconciliable avec le système de l’émission; car dans ce système deux rayons réunis doivent toujours augmenter l'intensité de la lumière. Ce n’est qu’en ac- cumulant hypothèse sur hypothèse que les partisans de l'émission peuvent aujourd’hui conformer leur théorie aux faits. Le principe des interférences, lié au système des vi- brations, peut s’énoncer en ces termes : Deux rayons homogènes, émanés d'une méme source et LUM qui se rencontrent sous une petite obliquité , ajoutent leur éclat ou se détruisent suivant que la différence des che- mins qu'ils ont parcourus depuis leur origine jusqu'à leur rencontre est un multiple pair ou impair de la lon- gueur d'une demi-onde lumineuse. Pour faire comprendre ce principe, nous rappellerons que, dans le système des vibrations, la lumière n’est qu’un mouvement oscillatoire isochrone des corps lumi- neux transmis à l’éther environnant et se propageant dans ce fluide par des ondulations analogues à celles de l'air dans la propagation du son (2). pothèse, chaque onde lumineuse est composée de deux D'après cette hy- demi-ondes dans lesquelles les mouvemens sont égaux, mais opposés ; de sorte que si deux systèmes d’ondes de même longueur d’ondulation et de même intensité se propagent dans le même sens, et que l’un soit en retard sur l’autre d’une demi-ondulation ou d’un nombre quelconque impair de demi-ondulations, tous les mou- vemens sedétruiront comme dans le choc de deux corps égaux qui se rencontrent avec des vitesses égales; mais si la différence de marche est nulle on égale à un nombre pair de demi-ondulations, les mouvemens s’ajouteront. Nous ne pouvons que faire entrevoir cette ingénieuse théorie, portée par les travaux de Fresnel à un très-haut degré de probabilité. 52. La longueur, dans l’air, des ondes des divers rayons colorés a été déterminée par Fresnel, avec le dernier degré d’exactitude. En voici le tableau ; lesnom- bres expriment des millièmes de millimètre : Linôñtes des couleurs Valeurs extrêmes Couleurs Valeurs moyennes principales. d'une demi-onde, principales. d'une demi-onde Violet extrême. SAS 406. Niger ï 153 Violet indigo........ 439 Hidigo 449 Indigo bleu ......... 459 Bleu 3 rh Le BIENVENU 2? 492 HE NVNATaISS Ep pe “LS Es JAUNE Elec 551 né Jaune SFRPEF ÆASYI Le 596 Orange #6. . 583 Orangé rouge Te : ares mu de 620 Rouge extréme...... 645 . Ces waleurs, obtenues par des expériences directes sur la lumière diffractée, sont exactement le quadruple des longueurs des accès déterminées par Newton; et comme dans le système des vibrations l'épaisseur de la lame mince correspondante au premier anneau coloré qui se développe par la réflexion d’une lumière homogène est le double de la longueur d'une onde entière, on ne peut qu’admirer l'accord surprenant de mesures effectuées sur des grandeurs insensibles. 55. De la double réfraction. La plupart des corps transparens cristallisés ont la propriété de diviser un seul faisceau incident en deux faisceaux réfractés, dont l’un est soumis aux lois de la réfraction ordinaire, mais LUM 295 dont l’autre obéit à des lois différentes, Ce phénomène de double réfraction se manifeste par la double image qu’on aperçoit en regardant un corps au travers d’un cristal bi-réfringent. Tous les cristaux dont la forme primitive n’est ni un cube ni un octaëdre régulier sont bi-réfringens. Pour observer les phénomènes de la double réfrac- tion, on emploie communément des cristaux de chaux carbonatée (spath d'Islande), dont la forme ordinaire est celle d’un prisme rhomboïdal. Cette substance, qu'on peut se procurer aisément, possède la propriété bi-réfringente au plus haut degré. Or, en regardant au travers d'un cristal de chaux carbonatée un objet délié quelconque, comme une ligne noire tracée sur un papier blanc, on aperçoit très- distinctement deux images de cet objet, quelle que soit d’ailleurs la position du cristal. Ces images paraissent d'autant plus écartées l’une de l’autre que l’objet est plus éloigné. Si l’on fait tourner le cristal sur lui-même, une des deux images reste immobile, tandis que l’autre se met en mouvement, et semble tourner autour de la première. Ce fait prouve : 1° que chaque rayon se di- vise en deux faisceaux distincts, d’égale densité; 2° que ces deux faisceaux ne sont pas réfractés de la même manière. On peut encore reconnaître avec évidence l'existence des deux faisceaux réfractés en faisant passer un rayon solaire à travers le cristal, dans une chambre obscure; car on obtient alors deux images du soleil sur un écran opposé. Il est facile de reconnaître que l’image immobile est celle qui est vue par le faisceau réfracté à la manière or- dinaire; car, lorsque la position de l'œil et de l'objet reste la même, l’image aperçue au travers d’une lame transparente à faces parallèles ne change pas de place quand on fait tourner la lame de manière que ses faces restent dans le même plan. On nomme rayon ordinaire le rayon réfracté d’après les lois précédemment établies, et rayon extraordinaire celui qui n’est pas soumis à ces lois. 54. Dans tous les cristaux doués de la double réfrac- tion, il existe toujours une ou deux directions suivant lesquelles un rayon incident ne se divise pas et ne subit qu’une réfraction ordinaire. Ces directions ont reçu les noms d’axes optiques du cristal. Les cristaux dans les- quels il n’y a qu’une seule direction d’indivisibilité se nomment cristaux à un axe; ceux dans lesquels il ya deux directions d’indivisibilité se nomment cristaux à deux axes. La chaux carbonatée est un cristal à un axe dont la direction est celle de la diagonale AA! (CENTER PI. XV), qui passe par les sommets des deux angles tous les rayons incidens qui rencontrent une des faces de ve cris- trièdres obtus du solide rhomboïdal: ainsi. tal, de manière à se réfracter dans une direction paral- 296 LUM lèle à cette diagonale, ne subissent aucune division; tandis que, dans toutes les autres directions possibles, le phénomène de la double réfraction a lieu. En miné- ralogie, on donne le nom d’axe cristallographique à une droite imaginaire menée dans l’intérieur d’un cristal et qui est soumise à certaines conditions ; cette droite ne doit pas être confondue avec les axes optiques; cepen- dant, dans les cristaux à un seul axe optique, l’axe cris- tallographique coïncide toujours avec l'axe optique ; dans les cristaux à deux axes, l’axe cristallographique n’a aucune relation déterminée avec les axes optiques. 55. La marche du rayon extraordinaire, dans un cristal à un axe, diffère généralement de celle du rayon ordinaire soumis aux deux lois que nous allons rappe- ler : 1° les angles d'incidence et de réfraction sont toujours situés dans un même plan; 2° les sinus de ces angles ont un rapport constant. Il existe toutefois deux coupes du cristal où la direction du rayon extraordinaire se rap- proche de ces lois. Ces coupes se nomment la section principale et la section perpendiculaire à l'axe. Quelle que soit la forme du cristal, naturelle comme celle qu’il a acquise en se formant, artificielle comme toutes celles qu’on peut lui donner en le divisant, on nomme section principale la section faite par un plan perpendiculaire à une face et qui passe par l'axe, et section perpendiculaire à l'axe la section faite par un plan perpendiculaire à l’axe. Lorsque le rayon incident est compris dans le plan d’une section principale, les deux rayons réfractés sont également compris dans ce plan. Le rayon extraordi- naire est donc alors soumis à la première loi de la ré- fraction. Il en est encore de même lorsque le rayon in- cident est dans le plan de la section perpendiculaire à l'axe ; mais alors, dans ce dernier cas, il est soumis, en outre, à la seconde loi de la réfraction, c’est-à-dire que les sinus d'incidence et de réfraction ont un rapport con- stant pour toutes les obliquités d'incidence. Ce rapport, qui diffère nécessairement de celui de la réfraction or- dinaire, est ce qu'on nomme l'indice de réfraction extraordinaire. En désignant par n l'indice de réfrac- tion des rayons ordinaires, et par #' celui des rayons extraordinaires, Malus a trouvé, pour la chaux carbo- natée : n — 1,654295 n'— 1,4829959. 56. Tous les cristaux à un axe n’ont pas, comme la chaux carbonatée, un indice de réfraction extraordi- paire plus petit que celui de la réfraction ordinaire; il en est, au contraire, dans lesquels le rayon extraor- dinaire , au lieu de s’écarter de l’axe, s'en rapproche; ce qui donne un indice plus grand que l'indice ordinaire. M. Biot, qui, le premier, a découvert ces circonstances, vommait cristaux attractifs ceux qui se trouvent dans LUM le dernier cas , et cristaux répulsifs les autres ; mais ces dénominations ont été remplacées par celles de cristaux positifs et de cristaux négatifs. On connaît jusqu'ici trente-un cristaux négatifs et quatorze positifs; ce sont : Cristaux négatifs. Carbonate de chaux. Phosphate de plomb arséniaté. Carbonate de chaux et de ma-|Hydrate de strontiane. gnésie. Arséniate de potasse. Carbonate de chaux et de fer. |Hydrochlorate de chaux. Tourmaline. Hydrochlorate de strontiane. Rubellite. Sous-phosphate de potasse. Corindon. Sulfate de nickel et de cuivre. Saphir. Cinabre. Rubis. Mellite. Émeraude. Molybdate de plomb. Béryl. Octoédrite. Apate. Prussiate de potasse. Idocrase. Phosphate de chaux. Vernerite. Arséniate de plomb. Mica (de Kariat). Arséniate de cuivre. Phosphate de plomb. Népheline. Cristaux positifs. Zircon. Suracétate de euivre et de Quartz. chaux. Oxide de fer. Hydrate de magnésie. Tungstate de zinc. Glace. Stanite. Hyposulfate de chaux. Bornéite. Dioptase. Apophylite. Sulfate de potasse et de fer. Argent rouge. 57. Le caractère distinctif des cristaux à deux axes est d'offrir deux directions suivant lesquelles un rayon incident les traverse sans se diviser, tandis que dans toutes les autres il se partage en deux rayons réfractés ; mais ici les phénomènes se compliquent, car il n’y a plus de rayon ordinaire, c’est-à-dire qu'aucun des deux rayons ne suit les lois de Descartes. On peut constater ce fait en regardant un objet au travers d’une lame de sulfate de chaux à faces parallèles : lorsqu'on fait tourner la plaque, les deux images deviennent mo- biles. Les deux axes optiques font entre eux des angles très- différens dans les divers cristaux. J.-F.-W. Herschell a reconnu en outre que les axes relatifs aux rayons ho- mogènes sont distinctsles uns des autres, mais disposés symétriquement, de manière que les angles qu’ils for- ment, deux à deux, sont tous partagés en deux parties égales par une même droite. Il y a encore dans les cristaux à deux axes deux coupes remarquables qu'on nomme la section perpen- diculaire à la ligne moyenne et la section perpendiculaire à la ligne supplémentaire. Qu’on imagine un plan pas- sant par les deux axes et deux droites tracées sur le plan dont l’une partage en deux parties égales les deux plus : n © à £ des DES SUBSTANCES. Z z| DES SUBSTANCES. Axes! ms [OO Re | Carbonate de strontiane, . LUM petits angles opposés par le sommet que forment les axes, et dont l’autre partage en deux parties égales les deux plus grands angles opposés par le sommet; la première sera la ligne moyenne, et la seconde la ligne supplémentaire. Toute section formée dans le cristal par un plan perpendiculaire à la ligne moyenne sera une section perpendiculaire à la ligne moyenne, comme toute section formée par un plan perpendiculaire à la ligne supplémentaire sera une section perpendiculaire à la ligne supplémentaire. Dans l’une et l’autre de ces sections, un des deux rayons est soumis aux lois ordinaires de la réfraction. Les formes primitives des cristaux à un axe sont le rhomboïde, le prisme hexaëdre régulier , V'octaèdre iso- scèle à base carrée, et le prisme droit à base carrée. Toutes les autres formes appartiennent à des cristaux à deux axes ou à des cristaux qui n’exercent qu’une seule ré- fraction. Voici la liste des cristaux à deux axes : TABLEAU DES CRISTAUX BI-RÉFRINGENS À DEUX AXES. NOMS NOMS ANGLES Benzoate d’ammoniaque. 0’|| Carbonate debaryte. . . . || Sulfate de soude et de mag. [ sat Er” Sulfate d'ammoniaque. . . Mica (certainséchant.). : . Topaze du Brésil Sucre Sulfate de strontiane. . . . Sulfo -hydrochlorate de magn. et de fer Sulfate de magnésie d'ammoniaque Phosphate de soude. . . . Comptonite. . ..,... 1} Sulfate de chaux, . , . .. Oxynitrate d'argent. . . . Lolite Feldspath che Topaze (Aberdeenshire) . Sulfate de potasse Carbonate de soude. . . . Acétate de plomb. , . .. Acide citrique Tartrate de potasse, . . . Acide tartrique Tartrate de pot.etde soude. Carbonate de potasse. . , 2 ANR SERRE Chlorate de potasse. . . . Epidote Hydrochlorate de cuivre. ô Péridot. . L Acide succinique, . Sulfate defer. ..... Dale. ant.). i CE mOCCÉeCHS : A f divers échant. exa- M caf minés par M. Biot. Sulfate de magnésie. Sulfate de baryte. . . Spermacite Borax natif Anhydrite (M. Biot). . . LC RUE M. Sorret, de Genève, a trouvé une relation remar- quable entre la position des deux axes et la forme primi- tive du cristal; d’après ce physicien, le plan des deux axes serait toujours disposé d’une manière symétrique par rapport aux faces de la forme primitive, et les axes seraient placés dans ce plan de manière à faire des an- gles égaux avec ces faces, Tous a. LUM 297 58. Polarisation de la lumière. On nomme polarisa- tion la modification qu’éprouve un rayon de lumière réfléchi ou réfracté par des surfaces polies, ou transmis à travers des cristaux bi-réfringens, sous certains angles d'incidence déterminés, et qui lui fait perdre la propriété de pouvoir se réfléchir ultérieurement, sous toutes les conditions d'incidence, lorsqu'il rencontre de nouvelles surfaces polies. Supposons, pour mieux fixer les idées, qu’on pré- sente à un rayon de lumière préalablement réfléchi sur une lame de verre polie, en faisant un angle d’inci- dence de 54° 35', une seconde lame de verre parallèle à la première, afin qu’il la rencontre également sous une incidence de 54° 35’; ce rayon sera réfléchi de nou- veau, et si c’est un rayon solaire, on pourra, en l’iso- lant dans une chambre obscure, recueillir sur un écran une brillante image du soleil. Imaginons maintenant qu’on fasse tourner lentement la seconde lame sur son propre plan autour de l’axe du rayon; le second plan de réflexion, coïncidant jusqu'ici avec le premier, chan- gera de position sans que l’angle d'incidence cesse d’être de 54° 35’, de sorte que si le rayon jouissait après sa première réflexion de toutes les propriétés qu'il avait auparavant , l’image transmise ne devrait éprouver au- cune altération; mais il n’en est pas ainsi : à mesure que le second plan de réflexion s’écarte du premier, l’image diminue d'éclat, s’efface peu à peu, et finit par disparaître entièrement, lorsque le second plan de ré- flexion est devenu perpendiculaire au premier. Dans cette position, il n’y a plus aucune réflexion sur la se- condelame, et le rayon se trouve détruit par son contact avec elle. Il résulte de ce phénomène singulier que, par le fait seul de sa réflexion sur une plaque de verre, sous un angle d'incidence de 54° 34° le rayon a cessé d’être également réflexible, sous cette même incidence, sur une autre plaque de verre; il a donc subi un change- ment dans sa constitution primitive, une modification dans ses propriétés naturelles ; or, c’est ce changement ou cette modification qu’on désigne sous le nom beau- coup trop significatif de polarisation, qui se rapporte à l'hypothèse de molécules lumineuses pourvues d’axes et de pôles de rotation, hypothèse qui ne parait guère soutenable aujourd’hui. Quoi qu'il en soit de cette dé- signation, un rayon lumineux ainsi modifié se nomme un rayon polarisé, et l'on peut entrevoir, d’après ce qui précède, que les propriétés de la lumière polarisée dif- fèrent essentiellement de celles de la lumière naturelle. C'est par la découverte de ce fait important que Malus a changé la face de l’optique et ouvert aux investiga- tions des physiciens une carrière aussi féconde que nou- velle. 59. Le phénomène fondamental que nous venons de 38 298 LUM Signaler peut être aisément observé au moyen de lap- pareil suivant : TH (fig. 10, PI. XV) est un tube de cuivre sem- blable à un tuyau de lunette et mobile sur une char- nière A. On le pose sur un pied. Ce tube est garni à chacune de ses extrémités d’un tambour mobile terminé par deux tiges parallèles à son axe, et qui supportent l’axe d’un petit miroir plan en verre noir. Les petits miroirs AB et CD peuvent prendre toutes les inclinai- sons possibles par rapport à l’axe du tube, et leurs axes de rotation peuvent aussi prendre entre eux toutes les positions possibles, parce que les tambours qui les sup- portent entrent à frottement dans le tube et peuvent ainsi tourner sur eux-mêmes ; des cercles gradués, fixés dans chaque plan de mouvement, servent à mesurer ces diverses inclinaisons. Enfin, un diaphragme DD" ne laisse pénétrer dans le tube que les rayons réfléchis parallèlement à son axe. L'appareil étant monté sur son pied, on incline les miroirs de manière que leur direction fasse un angle de 55° 25° avec l’axe du tube, et on donne au tube une position telle qu’on puisse apercevoir par réflexion la lumière du ciel, ou celle d’une bougie sur le miroir CD, après qu’elle a été réfléchie sur le premier miroir AB. Lorsque les deux miroirs sont parallèles, on aperçoit une image brillante sur le miroir CD; mais si, sans changer l’inclinaison des miroirs par rapport à l’axe, on fait tourner le miroir CD, on verra se reproduire successivement les phénomènes déjà indiqués, c’est- à-dire que l’image brillante s’affaiblira à mesure que le second plan de réflexion s’écartera angulairement du premier. À la distance de 90°, l’image disparaîtra ; passé cette distance, elle recommencera à se montrer, etson intensité sera croissante jusqu’à ce qu'après une demi- révolution du miroir CD, les deux plans de réflexion coïncident de nouveau. La rotation continuant toujours, l'intensité de l’image deviendra décroissante une se- conde fois, et elle disparaîtra encore quand les plans de réflexion seront devenus rectangulaires. Il y aura ainsi dans le cours d’une révolution complète du mi- roir CD deux instans où l’image aura son maximum de clarté et deux instans où elle cessera d’être visible. Go. Les variations d'intensité de Ja lumière réfléchie une seconde fois paraissent être les mêmes dans les deux moitiés d’une révolution entière du miroir CD, et Malus avait supposé que l'intensité du faisceau ré- fléchi était constamment proportionnelle au carré du cosinus de l’angle des deux plans de réflexion, de sorte qu’en désignant par O le maximum d'intensité et par à l’angle des deux plans, onaurait pour l'intensité corres-" pondante à l’angle à l'expression O cos’:. LUM Cette loi très-simple a été constatée depuis par M. Arago. 61. En changeant un peu l’inclinaison du miroir CD sur l’axe du tube, sans toucher à celle du premier mi- roir, les intensités de clarté des images se succèdent encore dans le même ordre; mais il n'y a plus de dis- parition totale : on a seulement le maximum de clarté, lorsque les plans de réflexion coïncident, et le mi- nimum, lorsqu'ils sont rectangulaires. Les mêmes phé- nomènes ont lieu lorsqu'on fait varier un peu l’inclinai- son du premier miroir sans changer celle du second, et même en les faisant varier l’un et l’autre à la fois d’une petite quantité. Ainsi, le rayon lumineux n’est pas polarisé seule- ment lorsqu'il rencontre le premier miroir sous une inclinaison de 55° 25°, ou, ce qui est la même chose, sous un angle d'incidence de 54° 35'; il l’est encore sous d’autres angles d'incidence, incomplètement à admettre que dans toute réflexion il y a toujours une partie de lumière x la vérité ; mais on est conduit à polarisée d'autant plus grande que l’angle d'incidence diffère moins de l’angle de la polarisation complète. G2. Tous les corps polis ont la propriété de polariser la lumière sous une certaine incidence qui varie avec leur nature; mais ils n’ont pas tous la propriété de la polariser complètement. On nomme en général angle depolarisation l'angle d’inclinaison sous lequel le rayon doit rencontrer la surface réfléchissante pour être pola- risé ; cet angle est le complémentde l’angle d'incidence : ainsi l’angle de polarisation complète pour le verre est de 55° 25’. Quelle que soit la substance sur laquelle un rayon ait été complètement polarisé, ses propriétés sont identiquement les mêmes, et il ne peut plus être réfléchi par aucune des surfaces complèternent polari- santes, lorsqu'il rencontre ces surfaces sous leurs angles respectifs de polarisation complète, et que les plans de réflexion sont perpendiculaires entre eux. On est con- venu de nommer le premier plan de réflexion, c’est-à- dire celui dans lequel se meut le rayon, après la pre- mière réflexion qui l’a polarisé, plan de polarisa- tion. Pour reconnaître si un rayon de lumière est polarisé complètement ou incomplètement, il sufit donc de le recevoir sur une plaque de verre, sous un angle d’in- clinaison de 55° 25’, puis de faire tourner cette plaque sur elle-même sans changer soninclinaison. Si, dans une certaine position de la plaque, le rayon n’est plus réfléchi, on peut en conclure qu'il était complètement polarisé dans un plan perpendiculaire au plan d’inci- dence ; s’il y a seulement minimum d'éclat, le rayon était polarisé incomplètement, toujours dans un plan perpendiculaire au plan de l'incidence qui correspond à ce minimum ; mais si, dans toutes les positions de la LUM plaque, le rayon réfléchi conserve la même intensité; on peut être assuré qu’il était naturel. Nous verrons bientôt qu’il existe des moyens plus faciles pour dis- tinguer immédiatement un rayon naturel d’un rayon polarisé. 63. M. Brewster a découvert que l'angle de la pola- risation maximum des corps transparens est lié au pou- voir réfringent de ces corps par cette loi d’une remar- quable simplicité ? La cotangente de l'angle de polarisation est égale à l'indice de réfraction. Elle résulte du fait très-important, constaté par ce physicien, que lorsqu'il y a polarisation complète ou maximum, le rayon réfléchi est perpendiculaire au rayon réfracté. En effet, d’après cette relation , l'angle de réfraction est le complément de l’angle de réflexion, et l’on a (90° —P)+R—= 90°. R désignant l’angle de réfraction, P celui de polarisa- tion, et, par conséquentg0°— P étant l'angle d'incidence égal à celui de la réflexion, cette égalité donne P—R ; mais # étant l’indice de réfraction , on a aussi (453) sin (90—P) __cosP sin R sin R et par suite cos P ë COUR —": sin P On peut ainsi trouver très-facilement l’angle de po- larisation quand l'indice de réfraction est connu, et vice versé. Nous réunirons ici quelques angles de polarisation observés directement, pour les comparer avec ceux qu’on tire de cette formule. Angle de polarisation complète au maximum. ET, calculé, Noms des substances, observé. Faune te cie to - tom 36° 49° Spath fluor. culusnarr 1135, 10 354 51 Obsidienné.l es he: 1931457 33,4 54 Sulfate de chaux. . . . . 33 52 93 ,. 15 Cristal de roche. . . .. 32 38 35 ,.,.2 Verre opales, suture 8x 59 51 97 (opare Cet ue Jo aura m220 51 26 Venrenoranpé.we.d1.1.:11. 130,48 30 52 Rubis spinelle. . ., . . . 29 44 29 3ù Verre d’antimoine. . 25 ao 25 Go Soufremhatifese. Li. 2.11: 25 : Bo 26 15 Diamants 14 Ru à1 Anh 48 21 59 Si jamais la loi de Brewster se trouve démontrée LUM 299 à priori, elle offrira un contrôle assuré dans la recherche des indices de réfraction et des angles de polarisation. D’après le même observateur, les corps ne polarisent complètement la lumière que lorsque leur indice de réfraction est au-dessous de 1,7. De toutes les surfaces polies, celles qui polarisent le moins sont les surfaces métalliques. 64. Un rayondelumière polarisé dans un plan détermi= né demeure polarisé dans le même sens lorsqu'il traverse perpendiculairement des milieux diaphanes quelcon- ques, à l'exception toutefois des cristaux bi-réfringens, dont nous verrons l’action plus loin; mais lorsqu'il seré- fléchit sur une surface polie, sous diverses inclinaisons, la portion réfléchie, quoique toujours polarisée, ne l'est plus dans le même plan. Par exemple, en suppo= sant que le plan de polarisation du rayon incident fasse un angle de 40° avec le plan de la nouvelle réflexion, le plan de polarisation du rayon réfléchi fera un angle plus grand ou plus petit que 40° avec le même plan de réflexion, suivant les circonstances de l'incidence. L’angle du plan de polarisation avec le plan de ré- flexion ou d’incidence se nomme l’azimut du plan de polarisation. 65. La lumière se polarise non seulement à la pre- mière surface des corps transparens, mais encore à la seconde, c'est-à-dire dans leur intérieur. Soit DE (fig. 8, PI. XV) la première surface d’un prisme de verre, et GH la seconde surface parallèle à la première; conce- vons qu’un rayon incident AB rencontre la surface DE sous l’inclinaison correspondante à la polarisation com- plète, la partie du faisceau réfracté BC qui se réfléchit dans la direction CO, sur la seconde surface GH, sera aussi complètement polarisée; et si l’on a taillé le prisme de manière que ce rayon puisse sortir perpendiculaire- ment par une face EF, ce qui ne fait pas dévier le plan de polarisation , on pourra reconnaître que le rayon est polarisé dans le plan de réflexion. C’est encore à Malus qu’est due la découverte de ce fait remarquable, La relation des angles d'incidence et de réfraction permet de trouver facilement la grandeur de l’angle de la polarisation complète à la seconde surface ; car cet angle BCN étant égal au complément de l'angle de ré- fraction NBC, si dans l'expression générale sin I—=# sin R on substitue go° — P à, etgo° —P'àäR, P étant l'angle de polarisation à la première surface, et P° l’angle de polarisation à la seconde, on a sin (90°— P)—à sin (90°—P') ; ou 300 LUM D'après la loi de Brewster, cot P —n, et par suite cos P'— sin P ; ainsi l’angle de la polarisation complète à la seconde surface est le complément de l’angle de la polarisation complète à la première. 66. La polarisation de la lumière par réfraction pré- sente plusieurs phénomènes importans. Si l’on taille un prisme de verre EDF (PI. XV, fig. 9) de manière qu'un rayon incident AB, sous l’inclinaison de la pola- risation complète, puisse émerger perpendiculairement àda face opposée EF, on reconnaît que le rayon émer- gent BC est lui-même polarisé dans un plan perpendi- culaire au plan d'incidence; mais la polarisation n’est pas complète. La même chose a lieu pour le rayon émergent CA’ (fig. 8), lorsque la face d'émergence est parallèle à celle d'incidence. Dans ce dernier cas, si l’on fait passer le rayon émergent à travers une se- conde lame à faces parallèles et parallèle à la première, il se trouvera contenir plus de lumière polarisée après la seconde émergence. La quantité de lumière polarisée ira toujours en croissant avec le nombre des lames qu’on fera traverser au rayon ; et enfin, lorsque ce nombre sera suffisant, le dernier rayon émergent sera complètement polarisé. 67. Les cristaux bi-réfringens polarisent complète- ment la lumière qui les traverse en se divisant en deux faisceaux, l’un ordinaire, l’autre extraordinaire (53). On peut vérifier ce fait en recevant les deux rayons émergens sur une glace, sous une inclinaison de 35° 25', et en observant les variations des deux images; lorsque le plan de réflexion est parallèle à la section principale du cristal, l’image ordinaire est la seule visible; lorsque, au contraire, le plan de réflexion est perpendiculaire à cette section, c'est l’image extraordinaire qu’on aper- çoit. Il résulte de ces phénomènes que le rayon ordi- naire est polarisé suivant la section principale, et le rayon extraordinaire perpendiculairement à cette même section. Si le rayon incident était primitivement polarisé dans un plan quelconque, les rayons émergens seraient en- core polarisés, le premier dans le plan de la section principale, et le second dans un plan perpendiculaire à cette section; mais l'intensité de ces rayons ne serait plus la même que si le rayon incident eût été naturel. 68. Plusieurs cristaux bi-réfringens ont la propriété d’absorber plus abondamment dans certaines directions la lumière polarisée que la lumière naturelle ; celui de tous qui la possède au plus haut degré est la tourma- line; car une plaque très-mince de tourmaline brune absorbe complètement la lumière polarisée quand son axe optique est parallèle au plan de réflexion : dans toute autre position, elle transmet cette lumière avec une intensité d’autant plus grande que son axe est plus près d’être perpendiculaire au même plan, Cette LUM propriété offre un moyen très-simple de reconnaitre immédiatement la nature d’un rayon et son plan de polarisation, en le regardant au travers d’une plaque de tourmaline taillée parallèlement à son axe. Si, en faisant tourner la plaque dans son plan, l'intensité du rayon n’éprouye aucune altération, c’est qu’il est com- posé seulement de lumière naturelle; lorsque cette in- tensité varie, on peut en conclure que le rayon est en partie polarisé ; et enfin, si dans uve position déter- minée de la plaque, le rayon disparaît entièrement, il en résulte qu'il était complètement polarisé dans un plan parallèle à la section principale de la plaque. 69. Dans l'impossibilité où nous sommes d’exposer tous les phénomènes de la polarisation, nous avons dû choisir de préférence ceux qui sont en quelque sorte caractéristiques ; il en est d’autres, cependant, que nous croyons essentiel d'indiquer, pour donner au moins le désir de les étudier dans les ouvrages spéciaux. Tels sont, par exemple, les faits si curieux découverts par MM. Fresnel et Arago, sur l’action mutuelle des rayons polarisés, et ceux non moins curieux de la co- loration de la lumière polarisée qui traverse des lames minces de cristaux. Deux faisceaux polarisés émanés d’une même source peuvent produire, comme deux faisceaux naturels, des franges colorées, par leur interférence (51), lorsque leur plan de polarisation est le même; mais en faisant varier les plans de polarisation, on voit successivernent les franges s’affaiblir à mesure que ces plans s’écartent du parallélisme, et elles finissent par disparaître lors- que les plans sont devenus perpendiculaires entre eux. Ainsi, l'influence que deux rayons polarisés exercent l’un sur l’autre dépend de la relation de leurs plans de polarisation : elle est à son maximum quandcesplans sont parallèles : elle est nulle quand ils sont rectangulaires. Quand un faisceau de lumière blanche polarisée tra- verse perpendiculairement une lame mince de chaux carbonatée, taillée perpendiculairement à l’axe, on aperçoit, en observant le rayon émergent à travers une tourmaline, une série d’anneaux colorés concentriques coupés par une grande croix; cette croix est noire, si la section principale de la tourmaline est parallèle au plan primitif de polarisation; elle est blanche, si la section est perpendiculaire au même plan ; dans ce dernier cas, les couleurs des anneaux sont complé- mentaires de celles qui se manifestent dans le premier cas. Les mêmes phénomènes ont lieu avec toutes les lames minces des cristaux bi-réfringens à un axe. Les cristaux à deux axes font naître des franges colorées di- versement contournées. Fresnel a donné des explica- tions très-satisfaisantes de tous ces phénomènes, dans un Mémoire inséré dans le Recueil des savans étran- gers. Les principaux résultats obtenus par ce physicien LUM sont rapportés dans le tome XVII des Annales de Phy- sique et de Chimie. 70. La lumière se polarisant de plus en plus par des réfractions successives (66), on peut entrevoir que celle du soleil et des astres se trouve toujours plus ou moins polarisée par son passage à travers l'atmosphère de la terre. M. Arago a trouvé que le maximum de polarisation de la lumière bleue du ciel a lieu à une distance angulaire de 90°, c’est-à-dire qu’en observant cette lumière dans le plan vertical du soleil, on trouve que sa portion polarisée croît jusqu’à 90° de distance, et qu’elle diminue ensuite successivement, à mesure que la distance angulaire s'élève au-dessus de 90°. La lumière de la lune renferme une assez grande quantité de lumière polarisée. Les rayons de lumière homogène ont chacun un angle particulier de polarisation, comme ils ont chacun un indice particulier de réfraction, et quoique ces angles diffèrent très-peu, il en résulte plusieurs phénomènes de coloration lorsqu'on détruit, par la réflexion, un rayon de lumière blanche polarisée. Par exemple, quand deux plans de réflexion sontperpendiculaires , et qu’un rayon s’y trouve réfléchi sous l'angle de la pola- risation complète, l’image blanche que cette position a fait disparaître laisse toujours de faibles teintes prove- nant des rayons homogènes inégalement polarisés. 71. Analogie entre la lumière et la chaleur. Nous avons vu (CHareur) que la chaleur se réfléchit, ainsi que la lumière, en faisant un angle de réflexion égal à l’angle d'incidence, et situé dans le même plan. Les phénomènes dela réfraction dela chaleur étantencore les mêmes que ceux dela réfraction de la lumière , et d’après les belles expériences de M. Bérard, la chaleur rayon- nante étant susceptible de polarisation et de double ré- flexion’, on est naturellement conduit à admettre que ja lumière et la chaleur ne sont que deux manifestations différentes d’une seule et même cause. Cette hypo- thèse paraît d’autant plus raisonnable que la lumière émanée directement des principales sources est toujours accompagnée de chaleur, et qu’en général un corps devient lumineux lorsque sa température surpasse 500° centigrades. Mais les dernières expériences de M. Mel- loni, tout en révélant de nouvelles similitudes entre la lumière et la chaleur, viennent singulièrement compli- quer la question. Ces-expériences prouvent de la ma- nière la plus convaincante qu’un rayon de chaleur na- turelle , ou directement émané , est composé de plu- sieurs rayons primitifs diversement réfrangibles, comme le sont les rayons de lumière homogène. Cet ingénieux observateur a su distinguer la nature différente des rayonstransmis à travers les corps diather- manes (voy. CnaLeur), et il a pu reconnaître que deux substances diathermanes différentes se comportent par LUM 301 rapport à la chaleur rayonnante, comme deux substances transparentes colorées par rapport à la lumière naturelle, dont elles ne transmettent que certains rayons homogè- nes, tandis qu’elles absorbent les autres. Ainsi, la chaleur transmise à travers une plaque d’alun n’est pas la même que celle transmise à travers une plaque d’acide nitrique, et l’on ne peut expliquer ce phénomène qu’en attribuant à chacune de ces plaques une espèce de coloration ca- lorifique, en vertu de laquelle elles ne laissent passer que les rayons pourvus de la méme coloration , tout comme une plaque de verre rouge ne laisse passer que la lu- mière rouge. Quand on examine les couleurs du spectre solaire, il est facile de reconnaître que chaque rayon homogène élève différemment un thermomètre sur lequel on le recoit. On avait cru d’abord que les couleurs les plus brillantes devaient posséder la plus grande chaleur, et l'on avait fixé le maximum de chaleur dansle milieu du spectre, c’est-à-dire dans le jaune. Depuis, M. Bérard avait reconnu que ce maximum se trouvait généralc= ment dans le rouge, tandis que Herschell, analysant les parties obscures du spectre, le plaçait dans la bande obscure qui suit le rouge. M. Seebeck fit voir enfin, en 1828, que le maximum de chaleur avait une position variable dépendante de la nature du prisme réfringent : ainsi, selon que le prisme est d’eau , d’acide sulfurique, de verre ordinaire ou de flint-glass, le maximum de chaleur se trouve dans le jaune, l’orangé, le rouge ou au-delà du rouge. Ces changemens de position du maxi- mum de chaleur se trouvent expliqués par les propriétés des substances diathermanes, et d’après M. Melloni, le maximum sécarte d'autant plus du jaune vers le rouge que la substance du prisme est plus diather- mane. Par exemple, si le prisme est de sel gemme, corps dont les propriétés transcalorifiques sont les plus intenses, le maximum est au-delà du rouge, à une dis- tance égale à celle du rouge au jaune. Si l’on fait passer le spectre solaire produit par un prisme de sel gemme à travers diverses lames colorées, on peut constater que le spectre calorifique est indépendant du spectre lumi- neux; Car, dans certains cas, la forme et la grandeur du premier restent les mêmes, tandis que le second éprouve des changemens considérables, et vice versd. Aünsi, quoique liées ensemble dans le faisceau incident, la chaleur et la lumière sont deux choses parfaitement distinctes, et qu’il est impossible de confondre. 72. La théorie de l'émission de la lumière, qui expli- quait de la manière la plus satisfaisante tous les phéno- mènes de réfleæion et de réfraction connus du temps de Newton, mais qui ne pouvait se plier qu'avec difficulté à ceux de la diffraction et de la double réflexion, est aujourd'hui complètement insuffisante , et, malgré tous les efforts de ses plus habiles adhérens, elle reste en 302 LUM dehors des phénomènes de la polarisation. Si l’exclu- sion de l’un des deux systèmes sur la propagation de la lumière entraînait la certitude de l’autre, on devrait, sans aucun doute, adopter exclusivement le système des vibrations ; mais rien jusqu'ici n’a pu établir que la vérité se trouve nécessairement dans l’un ou dans l’autre de ces systèmes, et si le premier paraît devoir être entièrement rejeté , le second demeure compliqué d’un assez grand nombre de difficultés. Cependant, en partant de la double hypothèse que la lumière se pro- page par les ondulations de l’éther, et que l’éther ré- pandu dans tous les espaces a plus ou moins de densité LUM dans chacun de ces espaces, suivant la nature du corps qui le remplit, Fresnel est parvenu à rendre compte de tous les phénomènes connus jusqu'ici, à en déterminer les lois, et à reconnaître à priori des faits constatés ensuite par l'expérience. Si ces travaux re- marquables ne suffisent pas pour revêtir d’une certitude absolue le point de départ du système, il l'élève du moins à un très-haut degré de probabilité, qu’on peut espérer de voir augmenter encore par des découvertes ultérieures. Voyez les Annales de Physique et de Chimie, tome XVII. M. MAC MACHINE. (Méc.) Le mot machine désigne géné- ralement un appareil quelconque au moyen duquel un moteur transmet son action à une résistance; ainsi, la pioche qui sert à creuser les terres, la brouette qu’on emploie pour les transporter, le marteau qu’on fait agir sur la tête d’un coin pour fendre du bois, le coin lui- même, ete., ete. , sont tout autant de machines; mais il existe entre ces appareils des différences caractéristi- ques qui les font répartir en trois classes principales : 1° les machines qui servent à exécuter certains mouve- mens particuliers sans qu’on prenne en considération la grandeur de la force employée à les produire : celles- ci se nomment plus particulièrement des outils; 2° les machines qui peuvent non seulement prendre des mou- vemens donnés, mais produire un effort dont le but est de mettre en équilibre la pression momentanée du mo- teur avec la résistance qu’on veut surmonter, comme les balanciers, les presses, etc. ; 3° enfin les machines qui produisent un travail continu par l’action perma- nente d’un moteur, et prennent toujours soit un mou- vement uniforme, soit un mouvement périodique dans lequel la vitesse croît et décroît entre des limites fixes. L'un des objets principaux qu’on se propose dans la construction de ces dernières est de remplacer la force de l’homme, dans les travaux utiles, par les forces plus puissantes des moteurs naturels. Les opérations ou fabrications qu’on exécute à l’aide des machines de la troisième classe, quoique extrème- ment varices, peuvent toujours être comparées à l’élé- vation d’un poids (voy. Errer) ; ce qui permet de rap- porter à une unité commune la quantité de travail effectuée par diverses machines employées À des usages MAC différens, et de déterminer son rapport ayec l’action du moteur mesurée par la même unité. « La comparaison de diverses machines, dit Navier, dans une de ses notes si remarquables sur architecture hydraulique de Bélidor, se fait naturellement, pour le négociant ou le capitaliste, d’après la quantité de tra- vail qu’elles exécutent et le prix de ce travail. Pour estimer les valeurs respectives de deux moulins à blé, par exemple, on examinera quelle quantité de farine chacun peut moudre dans l’année; et pour comparer un moulin à blé à un moulin à scier, on estimera la va- leur du premier d’après la quantité de farine moulue annuellement et le prix de la mouture, et la valeur du second d’après la quantité de bois qu’il débitera dans le même temps et le prix du sciage. On peut se borner à cette manière de considérer les machines et les travaux qu’elles exécutent, tant qu’il ne s’agit que d'acheter ou d'échanger entre elles des machines toutes faites et dont le produit est connu; mais il y a plusieurs cas où elle devient insuffisante. » Supposons en effet une personne qui possède un moulin à blé et qui désirerait, au moyen de quelques changemens dans son mécanisme, en faire un moulin à scier. Elle ne pourrait juger de l'avantage ou du désavantage de cette opération qu’autant qu’elle sau- rait évaluer, d’après la quantité de farine produite par : son moulin, la quantité de bois qu’il serait dans le cas de débiter. Or, cette évaluation est une chose absolu- ment impossible, à moins qu’on n'ait trouvé une mesure commune pour ces deux trayaux de natures si différentes, Cet exemple suffit pour montrer la nécessité d'établir une sorte de monnaie mécanique, si l’on peut me dépit MAC s’exprimer ainsi, avec laquelle on puisse exprimer les quantités de travail employées pour effectuer toute es- pèce de fabrication. » Le choix d’une unité de mesure est, jusqu’à un certain point, arbitraire : il est seulement indispensable que cette unité soit une chose de même nature que celle dont elle doit former le terme de comparaison. Les Anglais, par exemple, ont pris pour unité des quantités de trayail l’action d’un cheval. Mais ils sont les premiers à reconnaître l'inconvénient d’un terme de comparaison dont la grandeur est si variable, que les évaluations données par leurs sayans diffèrent entre elles plus que dans le rapport de 1 à 2. Il en résulte effectivement qu'une même expression employée par divers auteurs présente à chacun d’eux une idée différente, et qu’elle ne devient intelligible au lecteur qu'après qu'ils la lui ont traduite, en expliquant ce qu’ils entendent par l’ac- tion d’un cheval, c’est-à-dire quel effort ils supposent qu’un cheval peut exercer en même temps qu'il parcourt un certain espace dans un temps donné. » C’est effectivement à cela que se réduit l’exécution d’un trayail quelconque. Il y a toujours dans l’action d’une machine un effort ou pression exercée contre un point, pendant qu'un espace est parcouru par ce point. Cette remarque conduit naturellement à recon- paitre que le genre de travail le plus propre à servir à l'évaluation de tous les autres est l’élévation verticale des corps pesans. » Nous ayons montré, au mot FoRcEs MOUVANTES, comment ce même mode d'évaluation s'applique à l’ac- tion du moteur, nous rappellerons donc seulement ici qu’en désignant par P le poids égal à l'effort exercé par un moteur à son point d'application, et par p l’espace décrit par ce point dans la direction de l'effort, le pro- duit Pp exprime la quantité de travail, ou, comme on dit plus communément, la quantité d'action fournie par le moteur. Le poids P représentant généralement un nombre de kilogrammes, et l’espace p un nombre de mètres, Pp indique un nombre de kilogrammes élevé à un mètre, de sorte que l’unité de mesure est naturellement un kilogramme élevé à un mètre; mais comme cette unité est trop petite, on a proposé de la remplacer par un poids de mille kilogrammes élevé à un mélre; cette dernière unité est ce qu'on nomme un dynamode d’après M. Coriolis, ou une unité dynamique d’après quelques autres auteurs. Il y a encore le dyname ou le cheval vapeur qui se compose d’un poids de 55 ki- logrammes élevé à un mètre en une seconde de temps. (Voyez les mots DyName et Dynamique.) On voit aisé- ment que l'emploi de ces diverses unités ne peut entrai- ner aucune fausse interprétation, car l'unité primitive est toujours un kilogramme élevé à un mètre. Pour comparer le travail exécuté par une machine MAC 303 avec la quantité d’action fournie par le moteur qui la met en jeu, il faut évaluer les efforts respectifs exercés aux points d'application du moteur et de la résistance, ainsi que les espaces parcourus dans le même temps par ces deux points dans la direction des efforts. Soient P et P' les poids équivalens aux efforts, et p et p' les espaces en question, le produit Pp sera la quantité d’action fournie par le moteur, et le produit P'p' la quantité de travailexécutée par la machine ou son effet utile (voy. ce mot). Le rapport des nombres Pp et P'p' donnera une idée de la bonté de la machine ou de sa perfection; car on doit considérer une machine comme d'autant mieux appropriée à son objet, qu’elle transmet une plus grande partie de l’action qu’elle recoit; mais il ne faut jantais espérer, quelque parfaite qu’on puisse la supposer, de trouver P'p = Pp, et à plus forte raison P'p' > Pp. On ne doit pas oublier qu’une machine est incapable de produire de la force, et que tout ce qu’elle peut faire est de transmettre celle qui lui est communiquée, après en avoir nécessairement absorbé une partie employée à vaincre les résistances qu’opposent au mouvement les organes qui la composent. Dans tous les cas, donc, P'p sera plus petit que Pp, et le rapport une fraction plus petite que l'unité. Supposons, pour fixer les idées, qu’on ait, dans un temps donné, pour une certaine machine, P = 100, p = 0,5, P°— 160, p —0",25; le travail du moteur sera exprimé par 100 X,0",5=—50or, et l’effet utile de la machine par 160" X 0,25 — 4o!m. Le rapport entre ces deux quantités indique que la machine rend les 8 dixièmes de la quan- tité d'action dépensée par le moteur. La quantité d’ac- tion perdue, 10!", est donc consommée par les résis- tances dues à la constitution physique de la machine, et qu’on nomme les résistances passives. (Voy. Errex UTILE. } Le moyen le plus direct de mesurer les effets exercés aux points d'application de la puissance et de la résis- tance consiste à remplacer ces deux forces par des poids. Imaginons d’abord qu’on ait supprimé la puis- sance, et qu'après avoir atlaché à son point d'applica- ton l'extrémité d’une corde passant sur une poulie de 304 MAC renvoi, on charge l'autre extrémité de cette corde de poids de plus en plus grands, jusqu’à ce que le travail exécuté par la machine soit le même que celui qui s’ef- fectuait par l’action du moteur, le dernier poids sera nécessairement équivalent à l'effort du moteur, sauf le frottement de la corde sur la poulie dont il faudra tenir compte. Si l’on supprime ensuite la résistance, et qu’on la remplace de même par un poids agissant à l'extrémité d’une corde fixée par son autre extrémité au point d’ap- plication de la résistance, ce dernier poids, augmenté jusqu’à ce que la machine ait repris un mouvement uniforme, sera la mesure de l’effort de la résistance. Mais ce moyen n’est que bien rarement praticable, et l'on est presque toujours forcé, dans la pratique, de recourir à des procédés moins exacts. La partie d’une machine qui recoit directement l’ac- tion du moteur se nomme l'organe récepteur ; lorsque la transmission du mouvement de l’organe récepteur aux autres parties s'effectue par des engrenages ou des axes ayant un mouvement circulaire continu, ce qui est le cas le plus ordinaire, on peut arriver à l’évaluation de la quantité d’action communiquée en employant un appareil très-ingénieux inventé par M. de Prony, et qui porte le nom de frein dynamométrique (voy. Annales des Mines, tom. XII). Ce frein se compose de deux demi- colliers qu’on applique à l’arbre tournant contre lequel on les serre par des vis qui les relient entre eux; le col- lier supérieur porte un long levier chargé d’un poids à son extrémité. On opère avec cet instrument de la manière suivante. Après avoir enlevé les engrenages de manière que l'arbre tournant soit isolé, on place les collets et on assujettit lelevier dans une position horizontale, puis on serre les écrous jusqu’à ce que le frottement des colliers ramène la vitesse de l’arbre, mis en mouvement par le moteur, au point où elle était lorsque l’arbre transmet- tait son mouvement aux engrenages. Ceci fait, on remplace l'obstacle invincible qui empêchait le levier de tourner avec l’arbre par un poids posé à son extré- mité, et qu'on augmente suffisamment pour qu’il pro- duise le même effet que l’obstacle invincible, c’est-à- dire qu’il maintienne le levier dans la position horizon- tale. Lorsque cet effet est obtenu, on estime la quantité d'action transmise à l’arbre tournant en une seconde de temps, par le produit du poids suspendu et de la vitesse que prendrait en une seconde ce poids s’il suivait le mouvement de l’axe avec le bras du levier pour rayon. Supposons, par exemple, qu'il s'agisse d'évaluer la force transmise par l'arbre de couche d’une roue hy- draulique, et que la vitesse de cette roue étant de 15 tours par minute, la charge du frein soit de 80 ki- logrammes, et la longueur du bras du levier de 3"5. La çirconférence qui correspond à un rayon de 3°,5 étant de MAC 21%, la vitesse du poids par minute serait 15 > 21°—315"; et par seconde de 5",25. Cette quantité multipliée par 80! donne 4201" pour la quantité d’action transmise en une seconde par la roue sur son axe, abstraction faite du frottement des tourillons et de la résistance de l’air. Pour comparer maintenant cette quantité d’action avec celle que possède l’eau motrice, et déterminer ainsi le degré de perfection de la roue, il faut mesurer la force du courant par le procédé indiqué. (Voy. Eau MOTRICE. ) Ce moyen, le plus commode de tous ceux qu’on peut employer, lorsqu'il est impossible d’avoir recours à l'élévation des poids, ne saurait donner cependant qu’une approximation plus ou moins suffisante, parce que, comme l’a observé M. Coriolis, le mouvement d’un organe récepteur de force motrice, si bien con- struit qu’il soit, et quelque précaution qu’on ait prise pour que la force arrive régulièrement, n’est jamais bien uniforme; d’où il résulte des oscillations assez fortes dans le levier. Du reste, toutes les questions re- latives au calcul de l'effet des machines se compliquent de difficultés pour lesquelles nous devons renvoyer à l’ex- cellent ouvrage publié, sous ce titre, par le savant que nous venons de citer. Dans toutes les machines où le mouvement une fois établi est uniforme, on observe (v0oy. COMMUNICATION Du MOUYEMENT) que lorsqu'elles commencent à se mouvoir en partant du repos, l'effort du moteur est plus grand et celui de la résistance plus petit qu'ils ne le seront lorsque le mouvement uniforme sera produit. La vi- tesse croît peu à peu, comme pour un corps soumis à l’action de deux forces accélératrices agissant en sens contraire, dont l’une l’emporterait sur l’autre; à me- sure que la vitesse augmente, l'effort de la résistance croît, celui du moteur diminue, et il arrive bientôt un instant où ces efforts deviennent constans et ont respec- tivement les valeurs qu’il faudrait leur donner pour mettre la machine en équilibre. Alors le mouvement se continue uniformément, et si l’on désigne par P l’effort du moteur, par p l’espace décrit par son point d’appli- cation, par Q l'effort de la résistance, y compris toutes les résistances passives, et par q l’espace décrit par le point d'application de la résistance; on a, en vertu du principe des vitesses virtuelles (voy. cemot), l'équation: Pdp — Qdg=0, qui exprime que la quantité d’action imprimée au sys- tème ést nulle. Il en résulte, d’après le principe de la conservation des forces vives (voy. Force vive), que la force vive du système ne reçoit plus aucune augmenta- tion, c’est-à-dire que la vitesse de la machine demeu- rera la même tant que les efforts P et Q conserveront les valeurs susdites. MAC L'équation précédente, dans laquelle le terme Qdg ne représente pas seulement le moment de la résistance proprement dite, mais bien la somme des momens de toutes les résistances, telles que frottemens , raideur des cordes, résistances des milieux où les corps se meu- vent, et encore les quantités d’action correspondantes aux quantités de forces vives qui seraient perdues par l'effet des chocs; cette équation n’a plus lieu si les ef- fets P et Q demeurent variables lorsque le mouvement de la machine est réglé. Dans ce dernier cas, dit Navier, si on supposait les efforts arbitrairement variables, la machine prendrait un mouvement irrégulier qui ne pourrait être soumis utilement au calcul. Lorsque dans les machines les efforts dont il s’agit n’ont point des valeurs constantes, les variations de ces valeurs, aussi bien que les variations correspondantes des vitesses de leurs points d'application, sont ordinairement pério- diques, comprises entre des limites fixes, et les périodes des variations se correspondent exactement par le mo- teur et la résistance. Considérons une machine dans cet état, lequel consiste essentiellement en ce que l'effort P du moteur est alternativement plus grand et plus petit qu'il ne devrait être, pour faire équilibre, conformé- ment aux lois de la statique, à l'effort Q de la résis- tance, ou, pour mieux dire, de lasomme des résistances; nommons Dm un élément de la masse de la machine, et » la vitesse de cet élément (D et S étant des signes de différentiation et d'intégration qui se rapportent exclusivement aux élémens de la masse des parties mo- biles de la machine, et d le signe de différentation qui se rapporte au temps). Supposons d’abord qu’on se trouve à l'instant où il y a équilibre entre P et Q, et qu’à partir de cet instant l’effort P devient plus grand ou l'effort Q plus petit qu’ils ne devraient être respective- ment pour que cet équilibre continuât à subsister, la force vive de la machine, exprimée par Sv?Dm, croîtra conformément à la loi exprimée par l'équation... (a) SvdvDm — Pdp — Qdgq. Elle ne cessera de croître qu’autant que Pdp sera rede- venu égal à Qdgq, et alors la machine aura acquis la plus grande vitesse possible. Supposons ensuite qu’à partir de cet instant l’effort Q de la résistance surmonte à son tour l'effort P du moteur, en sorte que Qdg soit plus grand que Pdp; la vitesse de la machine décroîtra d’après la même loi (a). Elle aura atteint son minimum lorsque les efforts P et Q auront recommencé à se faire équilibre. Elle recommencera ensuite à croître, à partir de ce dernier instant, si P surmonte Q, comme on l’a supposé d’abord; et ainsi de suite indéfiniment. La vitesse de la machine, dans les circonstances que nous considérons, croît et décroît donc alternative- ment, en oscillant autour d’une valeur moyenne, L’é- Tom. zu, MAC 305 quation (a) montre que les accroissemens ou décroisse- mens qu'éprouve cette vitesse, et par suite les écarts de ses maxima et minima, à partir de sa valeur moyenne, sont d'autant plus grands, 1° que l’excès du moment du moteur sur celui de la résistance est plus grand; 2° que la masse des parties mobiles de la machine est plus pe- tite; 3° que la vitesse de ces mêmes parties est plus petite. En augmentant la masse et la vitesse des parties de la machine, on diminue les variations qu’éprouve la vitesse par suite des variations dans les actions du mo- teur et de la résistance. Quand la vitesse d’une machine éprouve ainsi des alternatives d’accroissemens et de décroissemens, les roues qui reçoivent l’action du moteur conduisent les autres et en sont conduites alternativement, quoique le mouvement se fasse toujours dans le même sens; mais il n’en résulte aucune perte de force si la périodicité est parfaitement exacte. Considérons, en effet, un intervalle de temps com- pris entre deux maxima ou entre deux minima quel- conques de la vitesse; il arrive nécessairement, par suite du principe des vitesses virtuelles, que la quantité d'action fournie par le moteur pendant ce temps est égale à la quantité d’action qui a été consommée par les résistances; car si ces quantités d'action n'étaient pas égales, la machine aurait acquis ou perdu une quan- tité de force vive égale au double de leur différence. La vitesse aurait donc augmenté ou diminué à la fin de l'intervalle, ce qui est contre la supposition. La quan- tité d’action fournie en excès par le moteur pendant l'accélération du mouvement est fournie en moins pen- dant sa retardation. Cependant, malgré cette circon- stance , il peut résulter de la variation du mouvement des inconvéniens qui engagent à l’éviter, ou du moins à la rendre la plus petite possible; c’est à quoi l’on par- vient par l'emploi des volants. (Voy. ce mot, et PEx- DULE CONIQUE.) Les résistances passives d’une machine consommant sans effet utile une partie de la force qui lui est appli- quée, le premier principe qui doit diriger sa construc- tion est de n’y faire entrer que les organes absolument nécessaires au but auquel elle est destinée. Il faut dans tout ouvrage, dit Daniel Bernouilli, commencer par examiner quel est l’effet essentiellement et nécessaire- ment attaché à cet ouvrage, effet qui soit inévitable par la nature même de l’ouvrage, et éviter ensuite, an- tant qu’il est possible, tout autre effet. On doit donc, 1° Éviter tout choc, ou changement brusque quel- conque, qui ne serait pas essentiel à la constitution même de la machine, puisque toutes les fois qu'il y a choc il y a perte de force vive, et par conséquent con- sommation inutile d’une partie de l'effort du moteur. 39 306 MAN 2° Préférer les pressions aux percussions, toutes les fois qu’un effet utile peut être obtenu indifféremment par l’un ou l’autre de ces moyens, pour le double motif de la perte de force vive qu’on évite, et de la régularité du mouvement qu’on peut produire en se servant de la pression, mais qui est incompatible avec la percussion. 3° Éviter de communiquer à la résistance une vitesse et une quantité de mouvement qui dépassent celles qui sont strictement nécessaires. Aïnsi, par exemple, veut-on élever de l’eau à une hauteur déterminée, soit avec une pompe, soit avec tout autre appareil, on doit faire en sorte que l’eau, en arrivant dans le réservoir supérieur, n'ait précisément qu'autant de vitesse qu'il lui en faut pour s’y rendre, car toute celle qu’elle aurait au-delà consommerait inutilement l’effort de la force motrice. 4° Apporter, comme nous l'avons déjà dit, le plus grand soin à éviter ou diminuer, autant que possible, les résistances dues à la constitution physique de la ma- chine , telles que les frottemens, la raideur des cordes, Ja résistance de l’air, etc., etc. I ne faut pas conclure de tout cela, que les machines les plus simples sont toujours les meilleures, mais seu- lement qu’on ne doit y employer que les organes stric- tement nécessaires, soit pour la transmission du mou- vement, soit pour sa transformation. (Voyez Comrosr- Ton pes Macnixes. ) Un seau suspendu à une corde passant sur une poulie de renvoi est certainement une machine beaucoup plus simple qu’une pompe; cepen- dant un homme produira un effet utile bien plus con- sidérable avec le second de ces appareils qu’avec le pre- mier. Lorsqu'on emploie des moteurs animés, il faut encore avoir égard au mode le plus favorable de leur application. (Voyez Cnevar et Hot.) Nous indiquerons à ceux de nos lecteurs qui veulent approfondir la mécanique pratique, les ouvrages de Na- vier, ceux de M. de Prony, et celui déjà cité de M. Co- riolis. La mécanique appliquée aux arts, de M. Borgnis, renferme la description de toutes les principales ma- chines connues. MACHINE SOUFFLANTE. Voy. Sourrcer. MANÉGE. (Mée.) Espèce de treuil vertical mû par un cheval, et qui sert à transmettre l'effort de l'animal à des machines quelconques. Les dispositions des manéges peuvent être très-ya- riées; voici, d'après M. Christian, celles qui présentent les combinaisons les plus favorables pour l'emploi de la force motrice. 1° Le cheval est attelé à un levier horizontal (pl. XY, fig. 15) fixé à un arbre vertical, qui porte une poulie ho- rizontale « d’un grand diamètre. Une corde s’enroule sur celle poulie, et va passer sur deux autres poulies «x MAN projetées en b, d’où elle se rend sur la poulie c, nom- mée poulie de tension parce qu’elle peut avancer ct re- culer, de manière à ce que la corde soit bien tendue sur les deux poulies @, b, et que l’une d’elles puisse ainsi transmettre le mouvement. 2° L'arbre vertical, mis en mouvement par un levier aux extrémités duquel les chevaux sont attelés (pl. XV, fig. 14), porteune forteroucdentée aa, qui communique son mouyement à une lanterne b appliquée à l'arbre de couche c, par lequel il est transmis dans l'atelier. 5° La disposition de la figure 15 ne diffère de la pré- cédente que parce que l’arbre de couche est au-dessous du sol sur lequel se meuvent les chevaux. 4° La figure 1, PI, XVI, représente le manége dit sué- dois. Une fusée conique en fonte À est supportée par quatre moutons en fonte &, a, boulonnée sur une croix de Saint-André en bois ce, maconnée dans le sol ; la fusée conique supporte, par l’une de ses extrémités, l’arbre de couche gg, lequel est mis en mouvement par le pi- gnon e engrenant sur la couronne d; au-dessous de la couronne est ajustée la flèche à laquelle le cheval est attelé. La flèche du manége, ou le bras de levier auquel on attelle le cheval, doit être généralement disposé de ma- nière à ce que le cheval se trouve à 6 mètres de distance de l'arbre vertical, ce qui lui fait décrire une circonfé- rence d'environ 19 mètres. Il tire alors à peu près per- pendiculairement à ce levier, tout en tournant; tandis que si le bras de levier était plus court, l’angle qu’il fe- rait pour parcourir le cercle serait plus sensible, et une partie de son effort s’anéantirait contre les points fixes du manége. Un bras de levier plus long entraînerait des frais plus considérables pour la construction du ma- nége, parce qu'il faudrait augmenter les dimensions de la charpente qui recouvre le bâtiment. On construit maintenant en fonte de fer des manéges en dessous, semblables à celui de la fig. 15, PI. XV, qui réunissent à l’avantage de la solidité et de la légèreté, une grande facilité de placement et coûtent beaucoup moins que les manéges en bois. Nous devons dire un mot du manége des maraîchers, appareil très-employé dans les environs de Paris pour l’arrosage des jardins. Ce manège, très-simple et très- économique, se compose d’un arbre vertical qui peut tourner sur son axe, el auquel on ajuste deux vieilles roues de voitures sur lesquelles sont clouées quelques planches placées obliquement pour former un tambour (pl. XVL, fig. 2) dont la surface est concaye, Une corde . enroulée autour de ce tambour porte un seau à cha- cune de ses extrémités; et quand le cheyal, attelé à une barre oblique qui part du tambour, tourne dans un sens, un des seaux monte plein d’eau, et l’autre descend yide dans le puits. Comme il faut pour chaque seau d’eau qu’on tire changer la direction du cheval, il y a beau- | MAS coup de temps et de force consommés en pure perte ; mais le peu de dépense qu’exige l'établissement de cet - appareil le fera long-temps préférer à d’autres plus par- faits. (Woy. le Traité des Machines, de M. Hachette, et le Traité des Machines hydrauliques, de M. Borgnis.) MANIVELLE. (Méc.) On donne ce nom à une barre qui tourne autour d’un axe, et à l'extrémité de laquelle est appliquée une puissance ou une résistance, suivant qu’on veut transformer un mouvement rectiligne alter- patif en circulaire continu, ou vice versd. Il ÿ a des ma- nivelles simples, doubles, triples, etc. (Voy. Cowrosi- mion DES Macuines, S IL.) Cet organe mécanique se remplace souvent par une courbe excentrique. (Voyez ce mot.) MANOMÈTRE. (Méc.) Instrument de physique qui sert à mesurer la force élastique des gaz. Nous avons indiqué sa nature et ses usages au mot FORCE ÉLASTIQUE. MASSE. (Phys. mat.) Les physiciens désignent sous le nom de masse la quantité absolue de matière dont un corps est composé. Cette quantité varie avec le volume du corps; mais elle ne lui est pas proportionnelle, car un corps peut contenir une très-petite quantité de ma- tière sous un très-grand volume, et vice versd. En con- sidérant les élémens primitifs des corps comme des points matériels égaux entre eux, on peut dire que de deux corps d’un même volume, celui qui a la plus grande masse renferme un plus grand nombre d’élé- mens; ce nombre étant indéfininent grand ne saurait être exprimé, et l’on ne peut mesurer directement la masse d’un corps, mais on peut trouver, comme nous allons le voir, son rapport avec la masse des autres corps. Observons que chaque point matériel d’un corps est soumis à la force de la gravité, et que cette force est re- présentée par la vitesse g qu'un corps acquiert dans Ja première seconde de sa chute libre à la surface de la terre. L’intensité de la résultante de toutes les forces partielles agissant sur un nombre quelconque M de points matériels liés entre eux, et formant un corps, est égale à la somme de ces forces (voy. RésuzranrE), c’est-à-dire à M X g, et comme cette résultante est d’ail- leurs égale au poids du corps, on a, P désignant le poids (voy. ce mot), la relation . Tout autre corps dont la masse serait M' et le poids P' donnant également P'— M' Xg» il en résulte P:P—Mg:My—M:M': MAS 307 c’est-à-dire que les masses de deux corps sont entre elles comme leurs poids; car les nombres M et M' des points matériels sont, d’après ce qui vient d’être dit, les masses respectives des corps dont les poids sont P et P’. Ilest facile de voir que la notion de masse n’a d’autre valeur réelle que celle qu’elle tire de la conception transcen- dante de force.‘ + E La relation P— Mg, d’où l’on tire M — Fe permet de remplacer la masse par le poids dans toutes les questions de mécanique, et par conséquent d'évaluer en nombres des quantités qui demeureraient indéter- minées sans cette circonstance. Veut-on, par exemple, évaluer la vitesse commune qu’auront après leur choc deux corps sans ressorts, dont les poids exprimés en kilogrammes sont P et P', et qui se rencontrent directement avec les vitesses res- pectives v et v'; on sait (voy. Cnoc, tom. I) que pour le cas du choc direct, lorsque les corps se meuvent dans le même sens, on a l'expression générale __ Mo + Mo 7 M+M ? u désignant la vitesse cherchée et M et M' les masses p’ des mobiles. Posant donc M — 4 ME re et substi- tuant, il vient, en réduisant, Pou+ Po. TEE d’où l’on voit qu’il suffit de remplacer les masses par les poids. Si l’on avait, par exemple, Pa, P'—8, 0—1",5, v'—0r, on trouverait va / D LS GE st 2 12 + 8 les c’est-à-dire qu'après le choc les deux corps auraient une ù —= vitesse commune de 1",7 par seconde. S'il s'agissait de comparer les quantités de mouvement des deux mobiles avant le choc, on aurait d’abord, pourteur évaluation, 1 à MARS RREE Le glass mp0 9 9 3 FRERES sXo — 16, € : 1 et, sans avoir besoin de tenir compte du facteur 7° on en conclurait que les quantités de mouvement des deux mobiles sont entre elles comme 18 : 16, ou comme 9 : 8. Après le choc, la quantité de mouvement 308 MOM du premier mobile serait : 12 X 1,379 — : . 20,4, et celle du second 5° ei - 13,6. On peut vérifier ces ré- sultats de calcul en observant que, puisque la somme des quantités de mouvement doit être la même avant et après le choc, il faut qu'on ait légalité 1 1 1 1 — 18 + —16 — - 20,4—+- 153,6, 9 9 TR RATE laquelle se réduit en effet à l'identité Ces exemples suffisent pour indiquer la marche à suivre dans tous les cas. Le rapport de la masse d’un corps à son volume est ce qu’on nomme sa densité (voy. Densité, tome I et ARÉOMÉTRIE dans ce vol.). On peut encore, dans les questions de mécanique, substituer le produit du vo- lume par la densité à la masse et réciproquement. MOMENT. (Statique.) On considère, en mécanique, diverses espèces de momens (voy. ce mot, tom. II), dont nous allons exposer la théorie et les usages. SI. Des momens par rapport à un point. Le moment d'une force par rapport à un point est le produit de cette force par la perpendiculaire abaissée de ce point sur sa direction. Soit, par exemple, une force P repré- sentée par la partie AP de sa direction (PI. XV, fig. 16). Si d’un point quelconque O on abaisse sur AP ou sur son prolongement une perpendiculaire OB — p, le produit AP > OB ou Pp sera le moment de la force P par rapport au point O. Le point d’où l’on abaisse la perpendiculaire se nomme centre des miomens. 1. Cesmomens jouissent d’une propriété remarquable qui fait l’objet de la proposition suivante. Le moment de la résultante de deux forces, dirigées dans un même plan, pris par rapport à un point quel- conque de leur plan, est égal à la somme ou à la dif- férence des momens des composantes, pris par rapport au méme point : à la somme, quand le centre des momens est en dehors de l'angle des composantes et de son opposé au sommet; à la différence, quand ce point est compris dans l'angle des composantes, où dans son opposé au sommet. Soit donc P ct P° deux forces, AP et AP' (PI. XV, fig. 17), leurs directions; R leur résultante, AR sa di- rection. Prenons d’abord le centre des momens en O hors de l’angle PAP’, ct abaissons les perpendiculaires Op =—p, Or=r, Op —p', nous aurons Rr — Pp + P'?.. MOM En effet, menons une droite OA qui joigne le centre des momens et le point d’application des forces, et nommons a, la droite OA, «, l'angle RAO, u', l'angle PAO, æ', l'angle P'AO; les triangles rectangles ApO, ArO, Ap'O nous donne- ront.... (a) P—=ACOSu, T—ACOSa;, p—ûAcos«". Ceciposé, décomposons les trois forces P, P', R, sui- vant deux axes rectangulaires AX, AY, en faisant, pour plus de simplicité, coïncider l’axe AX avec la droite OA; les composantes suivant l’axe AX nous fourniront l'équation (voy. RÉSULTANTE) R cos & — P cos « + P' cos «’. Multipliant tous les termes par @&, et substituant à la place de & cos, acosa', a cos x’, leurs valeurs r, P:p', il viendra Rr = Pp +Pp', ce qui démontre la première partie de la proposition. 2. Prenons maintenant le centre des momens dans l'intérieur de l’angle PAP’ des forces P et P' (fig. 18, pl. XV) ou dans l’angle de leur prolongement p'Ap (fig. 19), et conservons les dénominations précédentes, nous aurons toujours les relations (a) ; mais les com- posantes rectangulaires des trois forces P, P', R, sui- vant l'axe AX, nous donneront Rcosu— P cos & — P'cos x’, et par suite Rr—Pp—P?p'; ce qui démontre la seconde partie de la proposition. Dans ce dernier cas, les perpendiculaires abaissées du centre des momens ne sont pas toutes situées du même côté de la droite OA qui joint le centre des momens au point d’application des forces, de sorte qu’on peut embrasser les deux parties de la proposition par une seule, en donnant des signes différens aux perpendi- culaires , suivant qu’elles sont à la droite ou à la gauche de la droite OA. D’après cette convention, la perpen- diculaire Op' — p' qui est positive, par exemple, dans la fig. 17, sera négative dans les figures 18 et19 ou vice vers. L'énoncé du théorème devient alors simple- ment : MOM Le moment de la résultante de deux forces, par rap- port à un point quelconque pris dans leur plan, est égal à la somme des momens de ces deux forces. 5. Il faudra, dans les diverses applications de ce théorème, affecter du signe —- ou du signe —, à vo- lonté, les perpendiculaires situées d’un même côté de la droite qui joint le centre des momens au point d’ap- plication des forces, et donner un signe contraire à celles qui sont situées de l’autre côté. 4. On donne ordinairement au théorème en question un autre énoncé qui dispense de considérer les signes des perpendiculaires. Voici le fait : si l’on suppose que le point O soit fixe et que les perpendiculaires Op, Or, Op soient des droites inflexibles, on peut imaginer que les forces P, R, P’ agissent aux extrémités de ces droites, et comme alors elles ne peuvent produire qu’un mouve- ment de rotation autour du point O, on voit que, lorsque le point O est dans l’intérieur de l’angle PAP’ ou de son opposé au sommet (fig. 18 et 19), la force P et la résul- tante R tendent à faire tourner leurs points d’applica- tion pet r dans un sens, et que l’autre force P'tend à faire tourner le sien, p', dans un sens opposé; tandis que lorsque le point O est hors de ces angles (fig. 17), les trois forces P, P', R’ tendent à faire tourner leurs points d'application dans le même sens. Observant que, dans le premier cas, la résultante R agit dans le même sens que la puissance dont le moment est le plus grand, on a l'énoncé général suivant : Le moment de la résultante de deux forces est égal à la somme ou à la différence des momens de ces forces, selon qu'elles tendent à faire tourner leurs points d'application (supposés aux pieds des perpendiculaires) dans le même sens où dans des sens différens. On doit observer que le mouvement de rotation in- troduit dans ce principe n’est qu’un moyen indirect pour déterminer les signes des momens. 5. Ce que nous venons de dire pour la résultante de deux forces s'étend facilement à la résultante d’un nombre quelconque de forces agissant dans le même plan. Soient P, P', P', P”, etc., des forces dirigées dans un même plan et appliquées à différens points situés sur ce plan, désignons par IR la résultante des deux forces P et Rés R, la résultante des deux forces R,: son volume sera exprimé par dædydz, etsa masse par #3 © odædydz ; e désignant la densité. 40 314 MOM La distance Ap de cet élément à Paxe des z est égale à [a+] > Ou à Va+y; ainsi, son moment d'inertie a pour expression p (a°+y°) du dydz , et l'expression du moment d'inertie du solide est Chu ff f'ete-+u dodys: le triple signe'f indiquant qu'il faut intégrer successive- ment par rapport à chacune des variables, en consi- dérant à chaque opération les deux autres comme con- stantes. Pour que l'intégrale embrasse tous les élémens du parallélipipède BE, il faut intégrer d’abord par rapport à z, entre les limites z—0, 3 — AB—c; puis, par rapport à y, entre les limites y—0, y— AD — b, et enfin par rapport à æ, entre les limites x = 0, æ — AC = Q. La première intégration donne pe [feet aruy, la seconde 3 e | (ao se 3) de ; et la troisième expression qu’on peut mettre sous la forme pabe “ (a*+-b); mais abc est le volume du parallélipipède, et pabcc sa masse; donc, le moment d'inertie d’un paralléhpipéde rectangle, par rapport à l’une de ses arêtes , est égal au tiers du produit de sa masse par la somme des carrés des deux autres arêtes. 6. Cherchons encore le moment d'inertie du même parallélipipède par rapport à un axe OZ passant par le centre des deux faces opposées BE, DC (fig. 13). Choi- sissant cet axe, qui est égal et parallèle à l’arête AB, pour axe des z, nous prendrons les axes des y et des æ respectivement parallèles aux arêtes AD et AC, et par MOM les mêmes considérations que ci-dessus, nous trouve- rons pour l'expression du moment d'inertie, [fe (a y?) ddydz ; mais il est évident, ici, que la première intégration, par rapport à z, doit s'effectuer entre les limites z=—0, z=—c; la seconde, par rapport à y, entre les limites 2 1 1 she =On —-b, y—=— On — — = b; etla troisième, x + n 1 par rapport à æ, entre les limites 4 — Om — 3% , 1 e He = — Om = — 3 a. Effectuant les opérations, la première intégration donne eff (æ°+-y°) dædy, on obtient par la seconde shoes? peb| C uk = Va. et par la troisième, — pabe (a? +-b*). Ainsi, le moment d'inertie d’un parallélipipède rectangle tournant autour d'un axe qui passe par les centres de deux faces opposées et qui est, par conséquent , parallèle à l’une de ses dimensions, est égal au douzième du produit de sa masse par la somme des carrés des deux autres di- mensions. | 7. Les momens d'inertie de tous les solides par rap- port à des axes quelconques sont exprimés par l’inté- grale triple (2); car on peut concevoir un solide, quelle que soit sa forme, comme composé d’un nombre infini de parallélipipèdes rectangles infiniment petits ; la seule difficulté est done de déterminer les limites entre lesquelles doivent être effectuées les intégrations, pour que la dernière embrasse tous les points du solide, ce qui n’est généralement possible que lorsque la sur: face du solide est susceptible d’être représentée par une équation. Voici la marche qu’on doit suivre dans ce Cas. Considérons un solide AOCB (PI. XVI, fig. 7) com- pris entre trois plans rectangulaires coordonnés et une surface courbe donnée par l'équation... (c) Le) 0: Le moment d'inertie d’un élément m de ce solide par rapport à l'axe OZ sera, d’après ce qui précède... (d) e Qu? +y?) dadydz; MOM et en intégrant cette expression, par rapport à z, depuis z=— 0 jusqu’à la valeur de z donnée par l’équation (c), on aura le moment d'inertie d’un parallélipipède élé- mentaire pq commencant au plan æy, et se terminant à la surface courbe. Si nous désignons par f(æ,y) la valeur de z tirée de (c), le résultat de la première intégration sera de la forme e (a+ y?) f(æ y) dedy. Regardant + et dx comme constans, il est visible que l'intégrale de cette expression, par rapport à y, sera le moment d’une tranche élémentaire rst parallèle au plan Zy; mais pour que cette tranche se termine à la surface courbe, il faut prendre l'intégrale entre les limites Y = 0 et y = Ov; cette valeur Ov n’est autre chose que l'ordonnée y du point t, dont l’abscisse est æ et qui appartient à la section CtB de la surface courbe, par le plan æy; on obtiendra donc Ov en faisant z — 0 dans l'équation (e), et en la résolvant par rapport à y. Le moment d'inertie de la tranche élémentaire rst devien- dra en définitive px. dx; 9æ désignant une fonction de la seule variableæ. L’inté- grale de cette dernière quantité, prise entre les limites æ—oet x — OB,. sera la somme des momens d'inertie de toutes les tranches élémentaires qui composent le solide et par conséquent le moment d'inertie du solide. La limite OB est la valeur de x donnée par l’équa- tion (c), après y avoir fait y— 0, 8. L'ordre des intégrations est tout-à-fait arbitraire ; mais l’intégrale, par rapport à &, étant toujours la plus simple à déterminer, on fera bien de commencer par elle, puis on intégrera par rapport à & ou à y, suivant le plus ou moins de facilité qu’il en pourra résulter pour les calculs. Si l’on prend la seconde intégrale par U: rapport à æ, les limites seront æ —0 etæ — à la valeur qu'on tire de l'équation (ec), après y avoir fait z— 0; les limites de la troisième intégrale seront alors y — 0 ety=— à la valeur fournie par (e), après avoir fait 3 —0, æ—0. L'exemple suivant éclaircira ce procédé. Soitle solide AOCB un quart d’ellipisoïde à trois axes rapporté à ses demi-diamètres principaux OB = @, OC —b, OA —c, nous aurons, pour l'équation de Ja surface courbe (voy. GÉOM. aux rno1s im, n° 64)... (d), a y =: nr ia ts prenant pour la limite supérieure de l'intégrale, par rapport à x, de l'expression FF fe cer +0 doayes, MOM la valeur de x tirée de l'équation (d), savoir : 315 nous trouverons, pour cette intégrale, [feie-tnvls = 5%] dois, ce qu’on peut mettre sous la forme... (e). teffrvL-5-tJes Occupons-nous d’abord du premier terme de cette der- nière expression. L'intégration par rapport à y devant s’effectuer comme si æ et dæ étaient des quantités con- stantes, posons, pour abréger, et le premier terme de (e) deviendra, abstraction faite des signes d'intégration... (f), pcæ”dæ En Vr— y. dy. Faisant, dans l'équation de la surface, 2 — 0, et tirant la valeur de y, il viendra br? a 79 21 JP = b? — = ?»?, y ps Ainsi, les limites de l’intégrale par rapport à y sont y—=0, y—r; or, l'intégrale de dyV/r—y?, prise entre ces limites, est égale au quart de l’aire du cercle dont le rayon est r (voy. Quannraruge, t. II, p. 395), donc r désignant le rapport de la circonférence au diamètre. Remettant pour r? sa valeur, cette intégrale devient entre les limites #3—0, æ—a, donne... (9) 1 — pbcar ; to 316 MOM telle est, conséquemment, la valeur du premier membre de l'expression (c), et nous avons 2 2 ge [ fe v{: — M = “| dxdy = Te pbcaÿr. . is Observons maintenant que le second membre de (e) se- rait identique avec le premier si l’on y changeait y en æ etb en a, et qu'il suffit, par conséquent, d’opérer ce changement dans la valeur du premier membre pour obtenir immédiatement celle du second, qui est ainsi : < F a? 2 1 e [fiv ii leu 15 PRE Ajoutant ces deux valeurs, nous obtiendrons pour le moment d'inertie du quart d’ellipsoïde à trois axes, tournant autour de son demi-diamètre c ou de l’axe des z, l'expression 1 A abcpr (a? + b?). On peut en conclure que le moment d'inertie de l’el- lipsoide entier par rapport à l’axe des z, est à abcpr (a? + b?) ; car les relations de distance des molécules élémentaires avec l’axe des sont les mêmes dans chaque quart de ce solide. Un simple changement de lettres fait connaitre les momens d'inertie de l’ellipsoïde par rapport aux axes des y et des æ; le premier est: À abcer (+ à), et le dernier À abepr (6 +). dr Observant que le volume de ce solide est égal 3 abc, are … AT , et qu’ainsi la quantité 7 bcp représente sa masse, les valeurs des trois momens d'inertie deviendront, en désignant la masse par M : Par rapport à l'axe des æ . : - M 2 2 L +0), (a+ 6), Par rapport à l’axe des y + + » e M Par rapport à l'axe des 4 » + (a? + b?); MOM d'où l’on voit que le plus grand moment répond au plus petit diamètre principal et réciproquement. 9. Si l’on fait a—b—c, l’ellipsoïde devient une sphère, et les trois momens d'inertie se réduisent à la même quantité 8 5 75 CEE c’est ce que nous avions trouvé ci-dessus n° 4. 10. Toutes les déterminations précédentes des mo- mens d'inertie supposent que les solides sont homo- gènes, c’est-à-dire que toutes leurs parties ont une même densité; si cette circonstance n'avait pas lieu, il faudrait chercher séparément le moment d’inertie de chaque partie homogène, et la somme de tous les mo- mens partiels donnerait le moment d'inertie total. Dans le cas où la densité varierait d’un élément à l’autre, on aurait une quatrième intégration à effectuer, pour laquelle il deviendrait essentiel de connaître la loi que suit la densité dans les couches successives du solide. Considérons, par exemple, un cylindre d’une hau- teur À tournant autour de son axe propre; son moment d'inertie est, comme nous l'avons trouvé plus haut, dans le cas d’une densité constante p, = rphb". Si la hauteur À augmente d’une quantité infiniment petite et devient h + dh, l'accroissement correspondant 1 NES : = rcb*dh du moment d'inertie, exprimera le moment d'inertie d’une tranche cylindrique perpendiculaire à l'axe. Or, sile cylindre n’est point homogène, mais composé d’une infinité de tranches homogènes, la den- sité P sera fonction de la hauteur h, et il faudra, pour obtenir le moment d'inertie du cylindre, intégrer la formule 1 — rpb‘dl 3 h qui exprime le moment d’inertie d’une tranche quel- conque. D'où l’on voit que le moment d'inertie d’un cylindre composé de tranches circulaires homogènes est égal à = ab? f edh , expression dans laquelle b est une fonction de k. Dans” le cas où la densité diminuerait comme la hauteur augmente, on aurait, en désignant par 0 la densité de la première tranche , à cause de fr —= Log h; l'intégrale devant être prise depuis kÀ — o jusqu’à = À. i 11. Si le cylindre, au lieu d’avoir une densité va- riable dans le sens de sa hauteur h, était composé de couches cylindriques homogènes, la variation s’effec- tuerait dans le sens de son rayon b, etpar conséquent le moment d'inertie d’une quelconque de ces couches se- rait la différentielle du moment d'inertie = eh, prise par rapport à b, c’est-à-dire : 5 8 rphb db ; de sorte que le moment d'inertie du cylindre à densité V ariable de viendrait — rh eb db. Dans l’hypothèse d’une densité, variant de l’axe à la surface convexe, en rapport inverse du rayon de la couche cylindrique, on poserait p désignant la densité de l’axe, et l’on aurait, pour le moment d'inertie, gro [was … Srhdt ; l'intégrale étant prise entre les limites b— 0, b — b. 12. Soit, encore, une sphère composée de couches homogènes concentriques. On trouvera, par des consi- dérations semblables aux précédentes, que Le moment d'inertie d’une couche élémentaire est égal à la différen- tielle de celui de la sphère homogène prise par rapport au rayon, c’est-à-dire à - rpa*da , MOM 317 de sorte que p étant une fonction de a, le moment d'inertie de cette sphère à densité variable est - r fea'da. Admettons que la densité décroisse, du centre à la sur- face, proportionnellement aux carrés des rayons des couches concentriques, et désignons par à la densité au centre, nous aurons, pour la densité d’une couche quelconque , ù LRO ,. . \ JET et par suite, pour le moment d'inertie de la sphère,” 5 m3 J'arda —= srda. Ces exemples nous paraissent indiquer suffisamment la marche qu’il faudrait suivre pour tout autre solide et pour toute autre loi des densités. 15. Lorsque le moment d'inertie d’un corps, par rapport à un axe passant par son centre de gravité, est connu, il est facile d’en déduire son moment d'inertie par rapport à tout autre axe parallèle au premier. En effet, prenons le premier axe pour axe des x, le centre de gravité pour origine , et faisons æ — 2, y—f, les coordonnées du point où le nouvel axe de rotation coupe le plan des zy auquel il est aussi perpendiculaire. Désignons de plus par a la distance des deux axes, par r la distance d’une molécule élémentaire au premier de ces axes, et par r' la distance de la même molécule au second. Le moment d'inertie qui se rapporte au pre- mier axe, et qui est supposé connu, sera fr°dm, et [r'?dm sera celui qui se rapporte au second axe. Or, nous avons Ge) +(y— 6), = D + — 240 — 06y + LP, et, de plus, = +y; &—a +p, donc = PH — our — 98y. Multipliant tout par dm et intégrant, il vient L ? fran = fra — L'adm— 24 | adm — 28 | ydm. Le Le Mais l’axe de gravité étant sur l'axe de x, il en ré- J ædm = 0, ya = 0; sulte 318 MOT car æ et y désignant les coordonnées d’un élément dm de la masse M, les momens (voy. Momexr, $ IH) de cet élément, par rapport aux axes des + et des y, sont respectivement ædm, ydm, et conséquemment les coor- données æ, et y, du centre de gravité de M doivent être déterminées par les équations : M, = faim, My, = [im (voy. Genre DE érAvITÉ, tom. 1) ; or, ici, les coordon- nées æ,, ÿ, Sont nulles, puisque le centre de gravité est à l’origine : donc fædm —0, fydm — 0. L'inté- grité fdm n'étant autre chose que la masse entière du corps que nous venons de désigner par M, nous avons donc définitivement... (h) [run — fran + M, c'est-à-dire que le moment d'inertie rapporté au nouvel axe est égal au moment d'inertie rapporté au premier, plus le produit de la masse du corps par le carré de la distance du centre de gravité au nouvel axe. 14. On a adopté la notation Æ pour représenter le rapport du moment d'inertie fr'dm à la masse M du mobile; ce qui donne à l'expression (k) la forme freum = M(# + «). Il devient ainsi visible 1° que le moment d'inertie rapporté à un axe quelconque, passant par le centre de gravité, est toujours plus petit que celui qui se rap- porte à tout autre axe parallèle au premier; 2° que les momens d'inertie, pris par rapport à des axes paral- lèles entre eux et également distans du centre de gra- vité sont égaux, et 5° enfin que la valeur de ces momens augmente avec la distance des axes au centre de gravité du corps. | Nous devons renvoyer, pour les détails ultérieurs, au Traité de mécanique de M. Poisson. MOMENTUM. Voy. QuANTITÉ DE MOUVEMENT. MOTEUR. (Méc.) On donne ce nom à tout agent capable d'imprimer le mouvement à un corps inerte ou à une machine. Nous ayons déjà établi (voy. CEvaL), qu’en nom- mant P l'effort exercé par un moteur à son point d’ap- plication, et Y l’espace que ce point parcourt dans le sens de l'effort et dans l’unité de temps, le produit PV représente la quantité d'action fournie par le moteur, quelle que soit d’ailleurs sa nature. Or, le travail effec- tué par une machine étant toujours relatif à la quantité MOT d'action fournie par le moteur et augmentant avec elle, le problème le plus intéressant qui se présente, lors- qu'un moteur est donné, c’est d'en obtenir la plus grande quantité d’action possible; mais comme on ne peut jamais augmenter un des facteurs du produit PV sans diminuer l’autre, il s’agit de déterminer les va- leurs respectives de P et de V de manière à rendre PV un maximum. Voici les considérations théoriques sur lesquelles on fonde cette détermination. Lorsque la vitesse est nulle, c’est-à-dire lorsque l'effort P s’exerce sur un obstacle inébranlable, sa pres- sion est évidemment la plus grande possible ; mais il n'y a point de quantité d'action produite, car alors PV — 0, Si l'obstacle acquiert un mouvement, la pres- sion diminue d’autant plus que la vitesse augmente; de sorte qu’elle serait nulle si l'obstacle pouvait se mou- voir aussi vite que le moteur; dans ce dernier cas, on aurait encore PV — o. Entre ces deux extrêmes doit se trouver nécessaire- ment une certaine vitesse qui rend le produit de la pression et de la vitesse le plus grand possible : c’est ce degré de vitesse qu’il importe de connaître. Soit P'la pression qu’un moteur peut exercer contre un obstacle inébranlable , V'la vitesse qui rend la pres- sion nulle, V une vitesse intermédiaire, et P la pres- sion correspondante à cette vitesse; on suppose qu'il existe toujours entre ces quantités, du moins pour les moteurs animés, la proportion Pé: PI NEFAWNEN) 2 Pour obtenir la valeur de V, qui rend cette quantité un maximum, il faut égaler à zéro sa différentielle prise par rapport à V, ce qui donne (3 EN \ w =rt-v)=e Ainsi, d’après cette théorie, le maximum de quan- tité d'action aurait lieu lorsque la pression du moteur MOU 4 est FE de la plus grande pression dont il est sus- s : . 2 ceptible sans prendre de vitesse, et sa vitesse les 5 de la plus grande vitesse qu’il peut prendre sans pro- duire de pression. La quantité d'action maximum se- rait donc égale aux ee du produit de la plus grande pression par la plus grande vitesse; car les valeurs précédentes donnent l'E de DR 27 L'expérience a démontré que ce résultat ne peut être appliqué sans restriction à toutes les espèces de mo- teurs, et ce n’est encore que par des observations im- médiates qu'on peut déterminer approximativement les valeurs les plus convenables des quantités P et V pour chaque moteur en particulier. Les moteurs que l’on emploie communément pour mettre les machines en mouvement sont : les moteurs animés (voy. Homueet CnevaL) , l’eau, le vent, la force expansive des fluides élastiques, les poids et les ressorts (voy. ces divers mots); les effets qu'ils produisent peuvent toujours être comparés à des poids élevés àune certaine hauteur (voy. Forces Mouvanres). On a signalé tout récemment diverses tentatives faites en Angleterre et aux États-Unis, pour tirer parti de la force motrice des aimans artificiels traversés par des courans électri- ques. Si les espérances que font concevoir ces essais se réalisent, l’industrie se trouvera en possession d’un nouveau moteur d'autant plus utile, que son applica- tion paraît ne présenter aucun des dangers qui accom- pagnent celle de la vapeur. MOULIN A VENT. Voy. Vexr. MOUTON. (Méc.) Masse inerte, qu'un moteur élève à une hauteur déterminée pour l’abandonner ensuite à l’action de la gravité, qui lui fait acquérir une force de percussion d'autant plus grande que la hauteur de la chute est elle-même plus grande. On en fait usage pour enfoncer les pilots ou les pieux. Voy. Soxnerre. MOUVEMENT (Dyn.) Nous allons réunir, dans cet article, les lois principales du mouvement omises ou seulement indiquées dans nos deux premiers volumes. 1. Mouvement rectiligne. Lorsqu'un mobile, que nous considérerons provisoirement comme un point l matériel, se meut dans l’espace, il parcourt une ligne | droite ou courbe nommée sa trajectoire. Si la trajec- | toire est une ligne droïte, le mouvement est dit recti- | ligne; si elle est une ligne courbe, le mouvement est | dit curviligne. MOU 319 Le mouvement rectiligne est uniforme ou varié, sui- vant que le mobile parcourt ou ne parcourt pas des portions égales de sa trajectoire dans des intervalles égaux de temps. 2. On nomme vitesse, dans le mouvement uniforme, l’espace parcouru par le mobile pendant un intervalle de temps pris pour unité. 3. L'unité de temps est entièrement arbitraire ; il est seulement essentiel d'employer toujours la même durée lorsqu'on veut comparer les mouvemens de plusieurs mobiies. Comme on a adopté assez généralement la seconde sexagésimale pour unité, lorsque nous parle- rons, dans ce qui va suivre, de la vitesse d’un mobile, nous entendrons toujours l’espace qu'il parcourt unifor- mément dans une seconde de temps. 4. Si nous désignons par V la vitesse d’un mobile, c’est-à-dire l’espace qu’il parcourt dans l'unité de temps, l’espace parcouru en deux unités sera 2V; l’espace par- couru en trois unités, 5V, et ainsi de suite, En général l'espace parcouru par le même mobile dans un temps T sera TV, de sorte qu’en désignant par E ce dernier espace, nous aurons l'équation qui renferme toute la théorie du mouvement uni- forme. 5. L'équation (1) donne les deux relations particu- lières ME E, Pre T Y? dont la première signifie que la vitesse est égale à l'es- pace divisé par le temps, et la seconde que Le temps est égal à l'espace divisé par la vitesse. ILest essentiel d'observer que par ces mots espace, temps, vitesse, il faut toujours entendre les nombres abstraits qui marquent le rapport de chacune de ces quantités avec l’unité de son espèce. Par exemple, si l’on demandait quelle est la vitesse d’un mobile qui parcourt uniformément 120 mètres en 30 secondes, on aurait et ce résultat 4, rapporté à l'unité d'espace qui est ici le mètre, ferait connaître que la vitesse cherchée est de 4 mètres par seconde. De même, s’il s'agissait de trou- ver le temps qu'il faut à un mobile, dont la vitesse est de 5 mètres par seconde, pour parcourir 2000 mètres, on aurait 320 MOU et le résultat 400, rapporté à l'unité de temps, appren- drait que le temps demandé est de 400 secondes, ou de 6 minutes 4o secondes. 6. L’équation (1) donne le moyen de résoudre faci- lement tous les problèmes relatifs au mouvement rec- tiligne et uniforme des corps. Nous nous contenterons de donner un seul exemple. Connaissant les vitesses de deux mobiles qui partent en même temps de deux points différens de la même droite qu'ils parcourent, trouver le temps de leur rencontre. Soient À et B (fig. 4, pl. XVI) les points de dé- part, C celui de rencontre, et V et V' les vitesses res- pectives. Dans l'intervalle de temps cherché T, le premier mobile ayant parcouru l’espace AC, et le se- cond lespace BC, on a, en vertu de la loi (1), AC—YT, BC—VT. Exprimons par à la distance AB des deux mobiles à l'instant d’où lon commence à compter le temps T, et faisons BC —m, ce qui donne AC — a — m, et par suite a—m==NT, m—= NT. On tire de ces égalités a — N'T—NT; et, dégageant T, a LEE c’est-à-dire que le temps cherché est égal à la distance initiale divisée par la somme des vitesses. Si les deux mobiles, au lieu d’aller à la rencontre l’un de l’autre, se mouvaient dans le même sens, on aurait, en faisant toujours la distance initiale AB — a et l’espace parcouru par le second mobile Be =m, A— a + m. La valeur de T serait Y— y valeur qui peut être positive, infinie ou négative, sui- vant que VS V, V=—=V, V > V'. Dans le premier cas, les mobiles se rencontreront en un certain point C 8 dans le second, ils n’ont pu et ne pourront jamais se rencontrer ; et dans le troisième, leur rencontre aura dû avoir lieu avant l'instant où leur distance était AB, c'est-à-dire avant l'instant à partir duquel on compte le temps T. 7. Le mouvemeut se nomme varié lorsque le mobile, MOU après avoir parcouru un certain espace dans un temps déterminé, parcourt ensuite dans un intervalle de temps égal un espace plus grand ou plus petit ; si l’espace est plus grand, on dit que le mouvement est accéléré ; dans le cas contraire, on dit qu'il est retardé. Les variations du mouvement peuvent s'effectuer de deux manières, savoir : dans des intervalles finis de temps ou d’une manière discontinue, et dans des inter- valles infiniment petits de temps, ou d’une manière continue. Dans le premier cas, le mouvement est un assemblage de mouvemens uniformes partiels, dont on peut trouver toutes les circonstances au moyen de la loi (1) du mouvement uniforme ; dans le second, le mouvement est soumis à d’autres lois. C’est principa- lement au mouvement dont les variations sont conti- nuelles que s’applique l’épithète de varié. 8. On nommewifesse d’un mouvement varié à un cer- tain instant, la vitesse qu’aurait le mobile, si, à par- tir de cet instant, son mouvement devenait uniforme. 9. Lorsque la vitesse croît ou décroîit par degrés égaux, le mouvement se nomme uniformément varié ; il est uniformément accéléré dans le premier cas, et uni- formément retardé dans le second. Désignons par g l’accroissement constant de vitesse qui a lieu par unité de temps; de manière que si, après un temps quelconque #', à partir de l’origine du mou- vement, la vitesse du mobile était @, elle serait a +- g après le temps { +1, CÉRT Re D'or CE ET PUS CCE etc. nes. me tetes et, en général, a—- tg après le temps { +t. Exprimons par v cette vitesse, nous aurons l'équation fondamentale Cu a Et, dans laquelle il suffit de donner le signe — à la quan- tité g pour passer d’un mouvement uniformément ac- céléré à un mouvement uniformément retardé. Pour trouver maintenant la relation qui existe entre le temps et l’espace dans le mouvement uniformément varié, nommons e l’espace parcouru par le mobile de- puis le commencement du temps f, jusqu’à l'instant où il a la vitesse v, et observons que cet espace croîtra d’une quantité infiniment petite de; dans une durée de temps infiniment petite dt, pendant laquelle nous pour- rons considérer le mouvement comme uniforme, et = MOU dû à la vitesse © : or, dans le mouvement uniforme , l’espace est le produit de la vitesse par le temps ; donc de = vdt. Substituant à la place de v sa valeur (2), il viendra de — adt +- gtdt, d’où nous tirerons, en intégrant, (5)…...e—at + : gi. Il n'y a pas besoin d'ajouter de constante, puisque € doit être nul lorsque { — 0. Les équations (1) et (2) renferment toute la théorie du mouvement uniformément varié; ce mouvement sera accéléré ou retardé suivant que la quantité g sera positive ou négative; il deviendrait uniforme si g—0. Si la vitesse a du mobile, au commencement du temps t, était nulle, les deux équations fondamentales (2) et (3) deviendraient DENT MOTTE Dans ce cas, le mobile partirait du repos, et son mou- vement ne scrait dû qu’à l’action de la seule force accé- lératrice constante dont on représente l'intensité par la vitesse qu’elle produit dans l’unité de temps, c’est-à- dire par g. L'expression de cette force accélératrice est ainsi Nous n’entrerons pas dans de plus grands détails sur une théorie déjà développée aux mots AccécéRé (tom. ]) et Force. 10. Lorsque les accroissemens de vitesse ne sont pas les mêmes dans des intervalles égaux de tenips, le mou- vement est dit varié d’une manière quelconque, et l’on entend toujours par la vitesse de ce mouvement, à un instant déterminé, celle qui aurait lieu si, à partir de cet instant, le mouvement devenait uniforme ; de sorte qu'il est facile de voir qu’on à toujours la relation de — vdt entre l’espace, le temps et la vitesse. Mais, les accroissemens de vitesse étant différens pour deux intervalles égaux de temps, quelque petits que soient ces intervalles, ce n’est qu’en prenant un intervalle de temps infiniment petit qu'on peut considérer la vitesse comme croissant par degrés égaux pendant sa durée; ainsi, désignant par + l'accroissement constant de vi- tesse qui a lieu à chaque instant de l'intervalle dt, ct qui finit par produire un accroissement total du dans Tom. 11. MOU 321 la durée de cet intervalle, nous aurons, d’après la loi (4), et comme cette vitesse # est l’effet de la force variée et représente son intensité (v0y. Force), nous pourrons dire que la grandeur d’une force variée d’une manière quelconque est égale à la dérivée différentielle de la vi- tesse prise par rapport au temps. Substituant, dans la valeur de, celle de v tirée de l'équation de — vdt, savoir : de = en observant que dt est une quantité constante, il viendra C’est l'expression générale, en fonction du temps et de l'espace, de la force accélératrice qui produit un mou- vement varié d’une manière quelconque. Nous l’avons déjà déduite d’autres considérations, au mot ACCÉLERÉ, tom. I, et nous ne la rappelons ici que parce que nous allons en faire usage plus loin. 11. Mouvement curviligne. Le mouvement produit par une seule force ou par plusieurs forces, agissant dans une même direction, étant nécessairement rectiligne, tout mouvement qui ne s'effectue pas en ligne droite exige le concours de plusieurs forces agissant dans des directions différentes. Examinons les circonstances gé- nérales d’un tel concours. Soit un point mobile M (PI. XVI, fig. 14), sollicité par deux forces instantanées P et Q dans les directions AP et AQ; prenons sur ces directions les parties MA ct MB, telles que la première représente la vitesse uni- forme due à la force P, ou l’espace qu’elle ferait par- courir au mobile dans l'unité de temps, si elle agissait seule, et que la seconde représente également la vitesse due à la force Q agissant isolément. Construisons sur ces deux vitesses le parallélogramme MARB, sa diago- nale MR sera la direction de la résultante des forces PetQ, et représentera la vitesse avec laquelle le point M se mouvra uniformément sur cette direction dans l'unité de temps (voy. RÉSULTANTE ). Supposons maintenant qu'arrivé en M', par l’action de la résultante R des deux forces PetQ, le mobile recoive dans la direction M'S l'impulsion d'une nouvelle force instantanée S , capable de lui faire parcourir l'espace MB dans l'unité de temps; alors, au lieu de parcourir M'A'— MR, le mobile pren- dra la direction M'R' de la diagonale du paralléla- #1 329 MOU gramme construit sur les vitèésses M'A’ et M'R', et con- tinuera à se mouvoir uniformément dans cette direction avec la vitesse M'R'. Si, arrivé en M”, où il tend à décrire M'A"— M'R' dans l'unité de temps, une nou- velle force instantanée vient encore à agir sur lui dans Ja direction M'T, et tend à lui faire décrire M'T dans le même temps, sa direction se brisera de nouveau, il décrira la diagonale M'U du parallélogramme M'TUR’, et ainsi de suite; de sorte que, en vertu des diverses impulsions qu’il aura reçues, le mobile aura décrit les côtés MM’, MM’, M'M'", ete. , d’un polygone. Pour passer de cette espèce de mouvement en ligne brisée à un mouvement curviligne, il suffit de sup- poser que les impulsions successives sont données sans interruption, comme celles qui sont produites par une force constante, car les côtés du polygone deviennent alors infiniment petits, et il se change en ligne courbe. 12. Tout mouvement curviligneexige donc le con- cours d’une force accélératrice au moins. Le cas le plus simple de ce mouvement est celui où le mobile n’est sollicité que par deux forces, l’une instantanée et l’autre constante; par exemple, si la force instantanée P, qui tend à donner au point M une vitesse uniforme dans la direction MP, se trouve combinée avec une force accélératrice agissant dans la direction MQ, les impulsions successives de cette dernière se succédant dans des intervalles infiniment petits de temps, les points M, M', M’, etc., où la direction du mobile change à chaque impulsion, se suivent immédiatement, et le mobile décrit une courbe dont les côtés, infini- ment petits MM’, M'M', M'M'", etc., sont les élé- mens. 15. Si la force accélératrice cessait d'agir en un point quelconque M° de la courbe, il est évident que le mo- bile continuerait à se mouvoir avec sa dernière vitesse dans la direction M'R’, prolongement du dernier élé- ment de courbe M'M', c’est-à-dire qu'il s'échapperait par la tangente de la courbe au point M”. On nomme vitesse d’un mouvement curviligne, à un instant déterminé, la vitesse effective qu’aurait le mobile, si, à cet instant, le mouvement devenait rec- tiligne et uniforme, c’est-à-dire si toutes les causes qui font varier la vitesse et la direction du mobile ve- naient à cesser et qu’il continuât à se mouvoir unifor- mément sur la tangente de sa trajectoire, au point où il se trouve à l’instant que l’on considère. 14. Pour déterminer les diverses circonstances du mouvement d’un point matériel dans espace, il faut rapporter Sa trajectoire à trois plans coordonnés, ce qui permet d’assigner à chaque instant la position des pro- jections du mobile sur les trois axes fixes. On peut alors considérer chaque projection comme un point mobile qui suit lc point matériel dans son mouvement et se MOU trouve lié avec lui; de sorte que toutes les questions relatives au mouvement curviligne se réduisent à la recherche des lois de trois mouvemens rectilignes. Nous allons éclaircir cette théorie en considérant en- core la trajectoire du mobile comme une ligne brisée OMM'M', ete. (fig. 15, PI. XVI), dont il parcourt suc- cessivement lescôtés OM, MM', M'M', etc. , avec des vi- tesses uniformes, pour chaque côté en particulier, mais qui varient à mesure qu'il passe d’un côté sur l’autre. Rapportons cette ligne aux trois axes rectangulaires OX, OY, OZ; imaginons que l’origine O est le point de départ du mobile, et menons les droites Mm, M'm', M'n', etc., perpendiculaires à l'axe OX ; les points m, m',m', ete., seront les projections des points M, M', M", etc., de la trajectoire sur cet axe; et les droites Om, mm, mm, ctc., les projections des côtés OM, OM’, M'M', etc. Ceci posé, observons que, pendant que le point ma- tériel parcourt les côtés OM, MM’, M'M', sa projection parcourt Om, mm', m'm, de manière qu’elle est en m lorsqu'il est en M, en æ lorsqu'il est en M”, et ainsi de suite. Or, en quelque nombre que soient les forces ap- pliquées au mobile lorsqu'il est en O, on peut toujours les réduire à trois, dirigées suivant les trois axes OX, OY, OZ, et dont OM est la résultante; ainsi, représen- tant par Om, On et Op les vitesses des composantes, OM sera la diagonale du parallélipipède construit sur ces droites, et on peut observer que, si la composante Om agissait seule, le mobile décrirait l’espace Om que parcourt sa projection quand il décrit OM par suite de l'action simultanée des trois composantes. Ce que nous disons de la projection sur l’axe OX s'applique évidem- ment aux projections sur les deux autres axes, et nous pouvons établir, généralement, que dans le trajet du mobile de O en M chacune deses projections se meut uniformément sur son axe respectif comme si elle était sollicité par la composante dirigée suivant cet axe. Arrivé au point M, où le mobile reçoit l’action de nouvelles forces qui lui font prendre la direction MM’, si nous décomposons de nouveau toutes les forces sol- licitantes en trois forces parallèles aux axes, nous re- connaîtrons que, dans le cas où la composante Mg parallèle à OX agirait seule, elle ferait parcourir au mobile la droite Mg égale à la droite mm que parcourt la projection du mobile lorsqu'il décrit MM° en vertu de l’action simultanée des trois composantes Mg, Mr, Ms; nous pouvons donc considérer le mouvement de la projection du mobile de m en m' comme sil était dû à la composante parallèle à l'axe OX. Continuant de la même manière, nous verrons que le mouvement de la projection sur l'axe des æ ne dépend que des vi- tesses qui seraient produites par les forces parallèles à MOU cet axe, et qu'il en est de même pour les deux autres projections par rapport à leurs axes respectifs. Cette propriété ayant lieu quelle que soit la gran- deur des côtés OM, MM’, MM", etc., elle existe en- core lorsque ces côtés sont infiniment petits, ou lors- que le mobile décrit une courbe par l’action combinée de plusieurs forces instantanées et accélératrices ; donc: Si l'on décompose en trois forces parallèles à trois axes fixes les forces quelconques qui produisent le mouvement curviligne d'un point matériel dans l'espace, et si l'on considère comme des points mobiles les projections du point matériel sur cesaæes, le mouvement sur chaque axe sera dù aux forces qui lui sont parallèles et sera le même que si les autres forces étaient nulles. 15. Cette importante proposition conduit directe- ment aux équations différentielles du mouvement cur- viligne d’un point matériel soumis à l’action d’un nombre quelconque de forces accélératrices et instan- tanées. Ces dernières peuvent toujours être ramenées à une seule force qui aurait imprimé une vitesse finie au mobile à l’origine de son mouvement, et qui n’exerce conséquemment aucune influence sur les variations de vitesse qu'il éprouve en parcourant sa trajectoire. Désignons par æ, y, z les trois coordonnées du mo- bile après un temps quelconque t, et observons que ces coordonnées, qui seront des fonctions de é, sont éga- lement les espaces décrits par les projections du mo- bile , depuis l’origine, où nous supposons que le temps t commence, jusqu'à l’instant où il se trouve sur le point de sa trajectoire auquel elles répondent. Décom- posons chacune des forces accélératrices données en trois autres respectivement parallèles aux trois axes, et désignons par X la somme de toutes les composantes parallèles à l'axe des æ, par Y la somme des composantes paralléles à l’axe des y, et par Z la somme des compo- santes parallèles à l'axe des 3. Ces trois forces X, Y, Z, dont on aura la valeur en fonction des coordonnées æ, y, , dans chaque cas particulier, doivent être prises avec les signes ou —, suivant qu’elles tendent à augmenter ou à diminuer les coordonnées. Soient maintenant v, v', vw’ les vitesses respectives des projections sur les trois axes, à l'expiration du temps f, vitesses qui demeureraient uniformes si les forces accélératrices eessaient d’agir à cet instant, et qui ont pour expressions (n° 10) s dz d—= —- DV —= —*", di. dt Les variations de ces vitesses, dues aux forces X, Y, Z, dans l'instant infiniment petit d£f qui suit le temps #, seront do = dE JU TEE mnt: Lodr: TL ; l: d'= + dv MOU 323 et comme ces variations, divisées par le temps dans lequel elles ont lieu, représentent les forces accéléra- tices qui les produisent (n° 10), nous aurons, en vertu de la théorie du mouvement varié, dx d'y d’z dé? 2° 2 L=-; (6)... X— _E _. Y= Telles sont les équations générales du mouvement curvyiligne d’un point matériel dans l’espace; elles sont indépendantes de la vitesse initiale du mobile, c’est-à- dire de celle qui est due aux forces instantanées, Cette dernière sert à déterminer les constantes arbitraires avec lesquelles on complète les intégrales. Lorsque les fonctions X, Y, Z sont données par la nature d’un problème, on a trois équations différentielles à intégrer, et après avoir obtenu les intégrales complètes, l’élimi- nation de { conduit à deux équations qui ne contiennent plus d’autres variables que #, y, z, et sont les équations de la trajectoire. 16. Les fonctions X , Y, Z, représentant uniquement la somme des forces accélératrices parallèles à chaque axe, lorsque le mouvement de la projection sur l’un de ces axes est uniforme, la variation de la vitesse est nulle pour cet axe, et il faut égaler à zéro l’expression de la force accélératrice qui lui correspond. Nous en donnerons plus loin un exemple. 16. Pour déterminer la vitesse du mobile à un in- stant quelconque de son mouvement, il faut observer que celle qui a lieu sur l'élément OM est, en dési- gnant cet élément par la différentielle ds de la courbe, Or, multipliant la première des équations (6) par 2dx, la seconde par 2dy, la troisième par 247, on a, en ajoutant les résultats, 2 o 2 zd?'z> pu Pme _. Rte —2 [sa + Ydy +- us]. Mais le premier membre de cette égalité n’est que la différentielle de dx? + dy? + dz? divisée par dé; ainsi elle revient à 2 d|dæ* ee dz?] ee, [rar + Ydy + Le | ; ou simplement à d _ = »[ ar + Ydy + za], à causé de ds? = dx? + dy? + d=*. Intégrant, en re- gardant dt? comme constant, il vient ea = 2 [ {sue + Ydy + ue] + C, La 324 MOU ds ou, remplaçant apaxv (7)... v— à [Trac + Ydy + za | + C. Cette expression est la seconde loi fondamentale du mouvement curviligne. 17. On obtient une autre expression de Ja vitesse en remplaçant simplement, dans l'équation l'élément ds de la courbe par sa valeur 1/[dx? + dy? + +de]; il vient = L[e dy +4], ou plutôt, en observant que toutes les différentielles sont prises par rapport au temps, Bueel/f #48] 18. Lorsque toutes les forces agissent dans le même plan, il faut prendre ce plan pour celui des æ, y, alors la variable z n’existe pas, et il suffit d'employer les deux équations Dans ce cas la trajectoire est une courbe plane; dans tous les autres, c’est une courbe à double courbure. 18. Pour première application des lois précédentes, cherchons l'équation de la trajectoire d’un point maté- riel qui se meut dans l’espace en vertu de l’unique im- pulsion d’une force instantanée. Ici, toutes les forces accélératrices sont nulles, et l’on a X — 0, LI 0; V0", Les équations (6) se réduisent donc à dx ns dy dx deg e Prin er Multipliant les deux termes de chacune par dt, elles deviennent CHE AE dy dx | 2 VOTE ce qui donne, en considérant df comme constant, et en intégrant... (m) dx dy dz died le de = ° MOU a, b, e représentant des constantes arbitraires. Met- tant ces dernières équations sous la forme dx — adt, dy—bdt, dz— cdt; ct intégrant de nouveau, il vient =at+a, y—=bt+d, x=ct+c'; a’, b', c' étant de nouvelles constantes arbitraires. Éli- minant {, on obtient te 4e, be— be b Cr mms LE équations qu’on reconnaît aisément pour être celles d’une ligne droite dans l’espace. Tel est en effet le ré- sultat que nous devions obtenir d’après les conditions du problème. Si nous plaçons l’origine des coordonnées au point de départ du mobile, et que le temps # soit compté à partir de ce départ, nous aurons = 0, y—0,z—0 lorsque {— 0, ct, conséquemment, a — 0, b' —0, — 0. Les équations précédentes se réduisent alors à et il est facile de reconnaître que les constantes a, b, c, sont les composantes de la vitesse suivant les trois axes. Substituons les valeurs (m) dans la loi (8), nous ob- tiendrons D—=|/ [ee + bd + | — constante, d’où il suit que le mouvement est uniforme. C’est en- core ce que nous devions nécessairement trouver. 19. Proposons-nous pour second exemple de déter- miner la trajectoire d’un point matériel pesant lancé dans l’espace par l'impulsion d’une force instantanée. Nous avons ici deux forces à considérer, la force im- pulsive et celle de la gravité. Soit A (fig. 16, PI. XVI) l'origine du mouvement, AB la direction de la force impulsive que suivrait le mobile, si cette force agissait seule sur lui, et AY la verticale le long de laquelle il tomberait en vertu de sa pesanteur, si la force impulsive n’existait pas. Comme on peut toujours faire passer un plan par deux droites qui se coupent, les deux forces que nous considérons agissent dans un même plan, et par consé- quent la trajectoire est une courbe plane. Prenons donc la verticale pour axe des y, et menons par l’origine À du | MOU mouvement une droite horizontale AX qui sera l’axe des æ, de cette manière la force accélératrice n’aura pas de composante parallèle à l’axe des æ, ce qui nous donnera d’abord X =0;1 d'où. Observant ensuite que la force de gravité, généralement représentée par g, est la seule force accélératrice qui agisse dans le sens de l’axe AY, mais qu’elletend à di- minuer les coordonnées y de la trajectoire, et qu'il faut dès lors donner le signe — à Y, nous aurons Les deux équations du mouvement sont ainsi : dx d æ = à HO” les multipliant l’une et l’autre par dt et intégrant, nous obtiendrons dx — GROS Mens te nie a et b sont des constantes arbitraires qu’on peut déter- : Eten rie CRC miner immédiatement, en observant que dt et = expriment les vitesses horizontale et verticale du mobile à l’origine du mouvement, ou lorsque t— 0, vitesses qui sont les composantes de la vitesse initiale due à la force impulsive. Multipliant les dernières équations par dt et intégrant de nouveau, il vient = at, y—=— gl + bt. Nous m’ajouterons pas de constantes, parce qu’en comptant le temps à partir de l’origine du mouvement, on doit avoir æ— 0 et y — 0 lorsque { — 0. .Eliminant {, nous aurons définitivement b ya £a C’est l'équation de la trajectoire; il ne faut plus que remplacer & et b par leurs valeurs pour que tout y soit déterminé. Or, nous ayons reconnu que ces quantités ne sont que les composantes de la vitesse initiale ; ainsi, désignant par » cette vitesse, et par «& l'angle BAX que fait sa direction AB avec l’axe des æ, nous avons 4A—=VCOS gx, b=vsine; MOU 325 substituant dans l'équation précédente, nous aurons 2 y—= x tang x — 9 v? COS 72” ce qui est l'équation d’une parabole. Si l’on veut connaitre la vitesse V en un point quel- conque de la trajectoire , il faut faire dans l’expression générale (7) Z=0 et X—0, Y——9g, ona Va [T—ody | = 20 +0: et comme cette intégrale doit donner la vitesse initiale à l’origine du mouvement où y= 0, la constante C est égale à v?, d’où Y = [5]. La vitesse du mobile diminue donc à mesure que l’ordonnée y augmente, elle est la plus petite lorsque y est l’ordonnée du sommet de la parabole, puis elle augmente successivement pour redevenir égale à la vi- tesse initiale v, au moment où le mobile rencontre la ligne horizontale AX ; au-dessous de cette ligne, l’or- donnée devenant négative, la vitesse s’accroît de plus en plus. Le problème que nous venons de résoudre est celui du mouvement des projectiles dans le vide; nous renver- rons, pour le cas d’un milieu résistant, au mot BaLis- TIQUE de notre premier volume. La question s’y trouve traitée dans les plus grands détails. Voyez, pour les trajectoires des corps célestes, le mot TRAJECTOIRE, tome II. 20. Mouvement d'un point matériel sur une courbe. Le mouvement des mobiles assujettis à glisser le long d’une courbe présente quelques particularités remar- quables que nous devons signaler. Considérons la courbe comme une portion de poly- gone Amm'm' (PI. XVI, fig. 15), et imaginons que le pointm, qui est contraint de la parcourir en vertu d’une force d’impulsion, soit sans pesanteur. Nommons v la vitesse du mobile, lorsqu'il est arrivé au point m où il est forcé de quitter sa direction Am pour prendre celle du côté mm. Représentons la vitesse v par la partie mv de sa direction, et achevons le rectangle mpvr; mp et mr seront les composantes de v. Or, la composante mp étant normale au côté mm', se trouve détruite par la résistance de ce côté, et la composante mr a seule son effet ; c’est donc uniquement avec cette vitesse que le mobile parcourra le côté mm’ du polygone. Nous pouvons donc concevoir la résistance exercée par la courbe au point » comme une force mp' égale et opposée à la composante mp; car, abstraction faite de 326 MOU la courbe, si le mobile était sollicité par les deux forces mp’ et mv, il prendrait la direction min avec la vitesse mr, tout comme il le fait par suite du concours de la résistance de la courbe avec la force mo. Nommons « l’angle de la vitesse mo avec la compo- sante »”, nous aurons Mr — 0 COS, MP—VSIN 0. © sin w représente donc l'intensité de la force qu'il fau - drait appliquer en æ au point mobile, dans une direc- tion opposée à mp , pour remplacer la résistance de la courbe. Lorsque le mobile est arrivé au point m, on peut de nouveau faire abstraction de la résistance du côté m'm', qui change sa direction mm’, en Jui substituant une force égale et opposée à la composante mp' de la vitesse perpendiculaire à mm, et ainsi de même à chaque changement de côté. 21. Dans le cas d’une courbe continue, les côtés Am, mm, mm et, sont infiniment petits ; et pour remplacer la résistance de la courbe, qui change alors à chaque point la direction du mobile, il faut imaginer une force agissant continuellement sur le mobile, dans une direction normale à sa trajectoire, d’où l’on voit que la résistance de la courbe peut être assimilée à une force accélératrice. 22. Faisons observer, avant de passer outre, que la vi- tesse d’impulsion v, demeure la même sur toutes les parties de la courbe. En effet, étant la vitesse sur l'élément Am, la vitesse sur l'élément mm est égale à mr, où à UCos», et par conséquent D — VCOS — (1 — COS &) d représente la perte de vitesse effectuée par le passage d’un élément sur le suivant. Mais l’angle » est l'angle de la courbe avec sa tangente ; et l’on sait que cet angle, nommé angle de contingence, est infiniment petit; ainsi COSw — 1, et Ù — 0COS w — 0. Il résulte de ces con- sidérations que le mobile assujéti à parcourir une courbe conserve toujours toute la vitesse qui lui a été imprimée à l’origine du mouvement; si cette vitesse varie par l'effet de forces accélératrices, qui peuvent agir sur le mobile, la résistance de la courbe n’entre pour rien dans cet effet. 23. Imaginons maintenant que, outre la force d’im- pulsion, à Jaquelle est due la” vitesse », le mobile est soumis à plusieurs forces acctlératrices; chacune de ces forces pouvant être décomposée en deux autres, dont l’une soit normale ct l’autre tangente à la courbe, il est visible que la somme de toutes les composantes normales est détruite par la résistance de la courbe; de sorte qu'enreprésentant par Nune force égaleet opposée MOU la somme de toutes les forces détruites par cette résis- tance, On peut, en introduisant cette nouvelle force dans le système, faire abstraction de la courbe et consi- dérer le mouvement-du mobile comme celui d’un point matériel libre. Désignons donc, comme ci-dessus, par X, Y,Z, les composantes parallèles à trois axes rectangulaires fixes, des forces accélératrices appliquées au mobile et pour faire entrer dans le système la force N égale et opposée à la résistance de la courbe, observons qu’en nommant «, B, y les angles que cette force accélératrice, normale à la trajectoire, fait avec les trois axes, les composantes de N, suivant ces axes, seront respecti- vement Ncose, Nocospÿ, Nocosy. De cette manière , les sommes des composantes paral- lèles aux axes, de toutes les forces aecélératrices du système, sont X+N cosu, Y+Ncosp, Z+Necos;; et nous avons, d’après le n° 10, pour les équations gé- nérales du mouvement... (c) dx Je = X ELNcose, di 5 = + N cos p, d'z de = ZLTNcos % auxquelles on doit joindre ces deux autres... (d) COS? + cos?B + cos?y = 1, . cos a + . cos B + _ COS y — 0, qui résultent des relations nécessaires qu'ont entre eux les angles «, 8, 7. En effet, la première est la relation connue des trois angles d’une droite avec les axes coor- données (voy. GÉOM. AUX TROIS DIM. , n° 13). Quant à la seconde, en voici une déduction très-simple : La direction de la force N étant, à chaque point de la courbe, perpendiculaire à la tangente de ce point, si nous désignons par «', f', y les angles de la tangente avec les trois axes, nous aurons (voy. GÉON., n° 16) cosz. cosa + cosf. cos" + cosy. cosy —= 0. Mais les angles «’, 5’, y sont également ceux de l’élé- ment ds de la courbe avec les trois axes, puisque la tangente n’est que le prolongement dé l’éléments ainsi À dæ d ; Z COSKX = 05 = BTE MOU Substituant ces valeurs dans l’équation précédente, on aura la seconde des équations (d). 24. Pour obtenir lexpression de la vitesse en un point quelconque de la courbe, rappelons-nous qu’en dé- signant cette vitesse par ©, nous avons encore ici (voy. n° 16) FT car la courbe n’est plus qu’une simple trajectoire. Or, multipliant la première des équations (c) par 2dæ, la seconde par 2dy, la troisième par 2dz, il viendra, en les ajoutant ensuite, 2 > 12 RE 124 [ra + Ydy + 22) + 2 N [ dx cos a+ dy cos à + de cos 7 Le second terme du second membre étant nul en vertu de la seconde des équations (d) et le premier membre d (ds° se réduisant à dé il vient, en intégrant, d 2 TE — 2[ [ré + Ydy + ax ]+ Ge et, conséquemment, ..…. (e) v'— à [[xae+ay+ zac] C. 25. La première conséquence qu'on doit tirer de l'expression (e), c'est que la vitesse du mobile est in- dépendante de la résistance de la courbe. Dans le cas où les forces accélératrices X, Y, C sont nulles, on a simplement ICS c’est-à-dire que la vitesse est constante, comme si le point matériel était libre (n° 18). 26. Lorsque la seule force accélératrice agissant sur le mobile est la pesanteur, et qu’on prend l’axe des z vertical dans la direction de cette force, on a X—0, Y—10, Z—9g. Ces valeurs, mises dans l'équation (e), donnent v— à [ads + C—gz+C. Pour déterminer la constante C, sypposons que la vi- tesse soit v' lorsque 3 = 0, nous aurons = MOU 327 et, par suite, ..…. (f) v—Vo2gzLv, cette expression de la vitesse étant indépendante des relations différentes qui existent entre les coordonnées Æ, y, z pour chaque courbe particulière, on voit que la forme de la courbe n’exerce aucune influence sur la vitesse du mobile. Il en résulte que si plusieurs corps (LAVE fig. 18) avec une même vitesse initiale v', pour se mou- voir dans des courbes différentes AB, AB', AB’, etc., ils auront tous la même vitesse quand ils atteindront le plan horizontal MN. Si la vitesse initiale v' est nulle, la la vitesse commune aux points B, B', B', etc., sera pesans partent d’un même point A, où z — v— V'2gz, c'est-à-dire la même que si tous les mobiles fussent tombés librement de la hauteur z — Az. 27. Quant à la durée du mouvement, elle est liée à la nature de la courbe, et, bien que tous les mobiles atteignent le plan horizontal MN avec la même vitesse, ils ne l’atteignent pas tous au même instant. Pour ob- tenir les relations qui existent entre le temps et l’espace parcouru, nommons s l’arc OA (PI. XVI, fig. 19) com- pris entre le point de départ O du mobile et un point quelconque A de la courbe, t le temps employé à dé- crire cet arc, et plaçons l’origine des coordonnées au point O en comptant les coordonnées verticales z dans le sens de l’action de la pesanteur. Nous savons que ds se ; v= 3; ainsi, l'équation (f) nous donne d + ” = Vo2gz Lo, d’où nous tirerons..… (g) ds dt = ————— V'agz + v? Il faudra, dans chaque cas particulier, tirer de l’é- quation de la courbe la valeur de z en fonction des, ou vice vers, et la substituer dans (g), puis, en intégrant cette équation, on aura la valeur de £ correspondante à une valeur quelconque de s ou de z. 28. Prenonspour exemple d'application lemouvement d'un point matériel pesant sur une cycloïde : Soit ADB (PI. XVI, fig. 20) une cycloïde située dans un plan verti- caletdontle grand axe AB est horizontal; CD étant le dia- mètre du cercle générateur, D est le point le plus bas de la courbe, et ce point est le seul où un mobile pesant pour- rait demeurer en équilibre ; car en le plaçant, sans im- pulsion initiale, à tout autre point M, la gravité le ferait glisser Le long de l'arc MD, et il arriverait en D avec uue vitesse due à la hauteur verticale pD de la chute, 5 328 MOU vitesse en vertu de laquelle il remonterait sur l’autre branche DB jusqu’à un point M'situé à la même hau- teur verticale que le point M. On sait que la longueur de la cycloïde entière ADB est égale à quatre fois celle du diamètre CD du cercle générateur (voy. tom. IT, page 415), et qu’un arc quelconque MD est égal au double de Ja racine carrée du produit du diamètre CD par l’abscisse correspondante pD. Ainsi, désignant MD pars, CD par a et pD par &, nous avons s— 9V/au, ou s— fau. Si le point O est le point de départ du mobile, la va- riable 3 de l'équation (g) sera comptée à partir de ce point, c’est-à-dire qu’en m, par exemple, la coordonnée z du mobile aura pour valeur Mz—PD—pD, de sorte qu’en désignant par À la distance verticale de l'origine O au point D, nous aurons généralement z—=h—u. Ceci posé et faisant nulle, pour simplifier, la vitesse initiale v du mobile au point O, observons que l'arc 8 compté du point D diminue quand £ augmente, d’où il résulte qu'il faut donner à l'équation (g) la forme ds dd=—-— x V2 gz Subetituant dans cette dernière la valeur de z et celle de ds tirée de l'équation s° — 4{au, savoir : FE oadu 2adu _Va. du ù aVau Vu ? il viendra Re Op DATE" On obtient, en intégrant, De 2u — } — — . arc|cos — LE t | 29 ( 08 F ) expression à laquelle il n’y a pas besoin d'ajouter de constante, parce que le temps # étant compté à partir du point de départ O, on doit avoir à la foisu — À, fi —10: Si l’on fait u — 0, on aura le temps employé par le mobile pour parvenir au point D; ce temps est donc VS. arc (cos —=—1); MOU mais l'arc dont le cosinus — — 1 est égal à la moitié de la circonférence (voy. Sixus, tom. 11). Ainsi, désignant par 7 la demi-circonférence, nous avons d'où l’on voit que le temps du mouvement est indé- pendant de la hauteur verticale k du point de départ, et, conséquemment , que le mobile emploiera toujours le même temps pour arriver au point le plus bas D de la cycloïde, quel que soit ce point de départ. Cette pro- priété a fait donner à la cycloïde le nom de courbe tautochrone. (Voy. Taurocuroxe, tom. Il.) 29. Il nous reste à indiquer les moyens d'obtenir l'expression de la force normale N, qui entre dans les équations (c) et qui est équivalente à la résistance de la courbe, ou plus exactement à la pression qu’exerce le point matériel sur chacun des points de la courbe par suite de l’action des forces sollicitantes. D’après ce que nous avons vu précédemment (22 et 23), la pression totale en un point quelconque comprend non seulement la somme de toutes les composantes normales à ce point des forces accélératrices, mais encore la compo- sante normale de la vitesse; si le mobile était en repos, cette seconde partie de la pression n’existerait pas, car c’est uniquement l’état de mouvement qui développe cette force, due à la tendance continuelle qu’a le mo- bile à s’échapper suivant la tangente de sa trajectoire en vertu de son inertie. Dans la recherche de la pression totale exercée contre une courbe par un corps en mou- vement, il est donc nécessaire d'évaluer séparément la pression due à la vitesse, et qu’on nomme la force cen- trifuge du mobile, et la pression due aux forces accélé- ratrices auxquelles le corps est soumis. Pour évaluer d’abord la force centrifuge, soient mm ct m'm' (PI. XVI, fig. 21) deux droites infiniment petites faisant entre elles un angle infiniment petit #mm' = w, ces droites seront deux élémens successifs d’une courbe quelcon- que, et nous aurons pour l’expression de la compo- sante normale à l'élément m'm", de la vitesse v qui a lieu sur le premier élément mm’, vsinv, c’est ce que nous avons trouvé ci-dessus n° 20. Par les milieux «a et b des droites mm’, mm, menons les per- pendiculaires aO et bO, et par le point de concours O de ces perpendiculaires menons Om'; les angles en a et en b du quadrilatère aObm’ étant droits, nous avons angle aOb + angle am b = 2 droits; $ d'où angle a0b = angle n”m'n = w. | MOU Mais on peut considérer les élémens mm, mm comme égaux ; ainsi «0 — bO, et l'angle aOm' est la moitié de l'angle w. Or, le triangle rectangle aom donne : am sin + « ONE ou simplement car l’angle 2 se confond avec son sinus; ainsi, dési- gnant par ds l'élément mm —2am et observant que Om’ est le rayon de courbure de la trajectoire au point m', nous aurons, en désignant par y ce rayon de cour- bure, Nommons + la force accélératrice qui dérive de la composante normale de la vitesse, et rappelons que toute force accélératrice est représentée par l'élément de la vitesse divisé par l’élément du temps. Ici, l’élé- ment de la vitesse étant v sin w, nous aurons tra vsino ns UEer — de dt ? substituant à la place de sa valeur, il viendra _ vds LE ydt , ou v? RÉ SET 1 L'intensité de la pression due à la vitesse est donc en raison directe du carré de la vitesse et en raison inverse du rayon de courbure de la trajectoire. Quant à la partie de la pression totale qui résulte des forces accélératrices appliquées au mobile, on la déter- minera en réduisant toutes ces forces en une seule, qu’on décomposera ensuite en deux autres : l’une diri- gée suivant la tangente, l’autre perpendiculaire à cette ligne; cette dernière composante sera la pression due aux forces accélératrices. Il n’y aura plus qu’à chercher la résultante des deux parties de la pression, et l’on ob- tiendra la pression totale, laquelle est égale et contraire à la force N. On peut encore tirer directement l’expres- sion de la force N des équations fondamentales (d), mais nous ne pouvons nous arrêter à ces détails. 50. Si la trajectoire est une courbe plane et que tou- tes les forces appliquées au mobile agissent dans son plan, les deux parties de la pression seront dirigées Tom. ür. MOU 329 suivant une même droite, de sorte que la pression totale Soit R la résultante des forces accélératrices, 6 l’angle que fait sa sera égale à leur somme ou à leur différence. direction avec la normale; Rcos0 sera la composante normale, et l’on aura pour la pression totale v? — + Rcos9, % selon que les deux parties de la pression agissent dans le même sens ou dans un sens opposé. Mouvement d'un point matériel sur une surface. On peut encore, dans cette espèce de mouvement, con- sidérer le mobile comme libre et faire abstraction de la surface sur laquelle il est assujetti à se mouvoir en rem- plaçant la résistance de cette surface par une force égale et opposée à la pression qu’exerce le mobile, en vertu de sa vitesse et des forces accélératrices qui lui sont ap- pliquées. Désignons par N la force égale et contraire à la pression que la surface éprouve, par «, £, les angles que fait avec les axes coordonnées la direction de cette force, nous aurons pour les composantes de N paral- lèles aux axes Ncose, Ncos£, Ncosy; et désignant toujours par X, Y, Z les composantes, par rapport aux axes, de toutes les forces accélératrices, les équations du mouvement seront 2 DE = X + Noos, d? _ = Ÿ + Nocosf, æŒz ; 3 He L + Ncosy; Les angles «, 6, y seront connus lorsque l'équation de la surface sera donnée. En effet, soit L = o cette équa- tion, on aura (voy. PLAN TANGENT) dL COSx« —= dz’ v dL cos — NET dE cosy = V de? en posant, pour abrèger, MENTON Le radical comportant le double signe +, V est positif ou négatif, selon que les angles «, f, 7 se rapportent à la partie de la normale qui tombe dans la concavité de Ja surface, où à son prolongement. 4 330 MOU Substituant ces valeurs des cosinus dans les équa- tions précédentes, elles deviennent... (h) 2x dL dy ue dL PRE Y + NV dy’ d?z sk + dl dE — L + NY Ts: L’élimination de N entre ces équations fera disparaitre V en même temps, et l’on obtiendra deux équations différentielles qui, jointes à celle de la surface L=0, serviront dans chaque cas particulier pour déterminer les coordonnées du mobile en fonction du temps. Nous allons éclaircir cette théorie par un exemple. 52. Considérons un point matériel pesant assujetti à se mouvoir sur une sphère et n'étant soumis à d’autre force accélératrice que la pesanteur. Ce cas est celui du pendule simple, lorsque l’impulsion initiale n’est pas dirigée suivant le plan vertical qui passe par le centre de suspension. Plaçons l’origine des coordonnées au centre de la sphère et prenons laxe des 3 vertical at dirigé dans le sens de la pesanteur ; nous aurons d’abord X— 0, AY — 0, ZE! Ceci posé, a désignant le rayon de la sphère, l'équation de sa surface est apr —=o, (voy. GÉOMÉTRIE AUX TROIS DIMENSIONS, n° 44) et nous avons, en posant L= a ++ = pour les trois dérivées différentielles de L, du du (| TEE et PE CERTES de plus, Nr. a - RÉAVCE TETE Ces valeurs réduisent les équations générales (k) à... (à) dx æ ae EN d y a HN d?z x dé = q + L a Pour éliminer + N entre ces équations, multiplious MOU chacune d’elles par la différentielle de la variable qu’elle renferme et prenons leur somme, il viendra .... (k) dædx + dyd? dzd?z Ë AE UE —dz + N(xdx + ydy + xdx) . observant que l’équation diflérentiée de la sphère donne ..…. (l) ædx + ydy + xdz = 0, nous verrons que l’équation (k) est la même chose que 5 dt d’où l’on tire, en intégrant les deux membres, …. (m) c' étant une constante arbitraire. Nous obtiendrons une seconde équation débarrassée de + N, en éliminant cette quantité entre les deux pre- mières des équations (+). Pour cet effet, il suffit de mul- tiplier la première par y, la seconde par x, et de pren- dre leur différence, qu’on trouve être yd*æ nl æd ?y di de —= 0, ou bien, en supprimant un des facteurs de df?, et ob- servant que ydx — xdy = d(ydx — xdy), d(ydx — ædy) _ . FTP EE | intégrant et désignant par c une constante arbitraire, la seconde équation cherchée sera... (n) ydx — xdy = ct. Les trois équations (1), (m), (n) renferment la déter- mination du mouvement d’un point matériel pesant sur la surface d’une sphère. En éliminant entre ces équations deux des variables z, y, z, on obtiendra la troisième en fonction du temps t, ce qui fera connaître toutes les circonstances du mouvement indépendam- ment de la force normale N, qui a disparu de ces équa- tions. Pour parvenir à une équation finale en z, met- tons l'équation ({) sous la forme ædx + ydy = — kids; élevons-la au carré, ainsi que l’équation (n), ce qui. nous donnera dd? + 2xydxdy + y dy? = r°d2?, y'da? — axydxdy + «dy? = dE ; MOU ajoutant ces deux dernières, il viendra (er pr) + (8 y) = AE + PE substituant dans celle-ci la valeur de æ* + y? tirée de l'équation de la sphère, savoir : æ? ya — 32; et la valeur de dx? +-dy tirée de l'équation (m), savoir : da? + dy — 2gzdt + cdtût — ds}, nous aurons définitivement dt = ————— l'intégrale de cette expression, qu’on ne peut obtenir sous une forme finie, mais dont on obtient les valeurs approximatives par le développement en série, fera connaître z en fonction de t ou réciproquement. 11 faut observer que l’ordonnée z fait seulement con- naître le plan horizontal dans lequel se trouve à chaque instant le mobile, ce qui ne suflit pas pour déterminer complètement sa situation ; mais, comme en cherchant les expressions des deux autres coordonnées x et y, on tombe sur des équations dans lesquelles ces variables ne sont pas séparées du temps f, il est plus simple de fixer la position du mobile en faisant concourir son rayon vecteur avec sa coordonnée z; or la position du rayon vecteur est connue lorsqu'on connaît l'angle que fait sa projection horizontale avec l'axe des x ou celui des y: ainsi il s’agit d'obtenir l'expression générale de cet angle que nous désignerons par 0. Obseryons que la projection horizontale du rayon vecteur est le côté d’un triangle rectangle qui a ce rayon lui-même pour hypothénuse et l’ordonnée x pour troi- sième côté: sa valeur est donc Va — 7%, et l’on a, conséquemment .... (0) Œ— COS 0". Va—#, y = sin0Ve — x; différentiant ces équations, on obtient ' Es zdz A — sin 0. d9 Ve — 2 — — — cos û, Ô Œ — 2 — — zdz dy cos0.d6V/a — 7 — —""— sine, Va — 2 Multipliant la dernière de ces équations par la première des équations (0) et la première par la seconde de ces MOU 331 mêmes équations (0), puis retranchant le premier pro- duit du second et observant que sin 0 + cos? — 1, il viendra ydæ — ady = — (a? — #) do = (2° — d)db. Comparant avec (n), nous aurons do — RE —a Cette dernière équation intégrée par approximation, après y avoir substitué pour dt sa valeur précédente, fera connaître la valeur de 0 en fonction de z, et l’on aura ainsi pour un instant quelconque la position du mobile sur la sphère, puisque Z est censé connu en fonction de t. 33. L'expression de la vitesse en un point quelcon- que de la surface sphérique est donnée immédiatement par l'équation (m), car en désignant par ds élément de la trajectoire et se rappelant que cette équation est la même chose que D — 292 +Àc', d’où où = V2 + ec, la constante c’ est la vitesse initiale ou Ja vitesse qui a lieu lorsque z — 0. 34. Si l’on demande la valeur de la force N égale et opposée à la pression qu’exerce le mobile contre la surface de la sphère, il faut multiplier respectivement chacune des équations (i) par la variable qu’elle ren- ferme et prendre la somme des produits, ce qui donne ..….. (p) nd? 2 le Re UE à (a+ y +2), — 9: + Na, à cause de &? y} + 2 = à. Mais, en différentiant l'équation ({), on trouve œd'e + dx . de + ydy +-dy . dy+xdx+dz. di= 0, d’où, en divisant par dé”, cbr Pyy Eds. de Lt... CR MORE dË | Substituant dans (p), on obtient 332 MOU On choisira toujours celui des deux signes de N qui rend sa valeur positive, parce que cette quantité, qui représente l’intensité d’une force concourante avec d’au- tres forces en un même point, ne saurait avoir de valeur négative. (Voy. Résuzranre.) Dans tous les cas, abstrac- tion faite du signe, la quantité +9 a est égale à la pression exercée par le mobile contre la surface de la sphère. 55. Mouvement d'un corps autour d'un axe fixe. Lors- qu'un corps solide, qu'on peut toujours considérer comme un assemblage de points matériels liés entre eux d’une manière invariable, est assujetti à tourner uniformément autour d’un axe fixe AB (PI. XVI, fig. 22), ‘si l'on imagine une infinité de plans perpen- diculaires à cet axe, on pourra considérer chaque point matériel comme décrivant, dans une révolution en- tière, une circonférence de cercle sur l’un des plans. Les molécules ou masses élémentaires m, m',m", etc. parcourent ainsi dans le même temps des ares d’un même nombre de degrés, et leurs vitesses respectives seront d'autant plus grandes que les arcs parcourus ap- partiendront à des circonférences plus grandes. Les arcs d’un même nombre de degrés étant proportionnels à leurs rayons, il en sera de même des vitesses, de sorte qu’en prenant pour unité la distance d’une molécule à l'axe et en désignant par w sa vitesse, qui sera la vitesse angulaire du système, les vitesses des molécules m, m', m', etc., placées à des distances am=—r, am —T', am — 7, ete., seront respectivement représentées par To, T'o;s ro, rs etc. Les quantités de mouvement effectives qui animeront les masses élémentaires m, m', m', etc., auront donc pour expressions Mo, Mr'o, MmTr'o, MT 'o, etc. Supposons que des forces données en grandeur et en direction agissent simultanément sur toutes ces molé- cules et leur impriment des vitesses qui seraient v, v', v’, ete., si les molécules étaient entièrement libres ; les quantités de mouvement reçues seront conséquemment CPU mo, mo’, mo", m''v'", cte. et il faudra, d’après le principe de d’Alembert, (voy. «tom. IT, pag. 398) qu'il y ait équilibre entre les quanti- tés de mouvement imprimées et les quantités de mou- vement effectives, chacune de ces dernières étant prise en sens contraire de sa direction. MOU Pour obtenir l'équation d'équilibre, considérons en particulier la masse élémentaire m, et représentons la force mv qui agit sur elle par la partie mn de sa direc- tion; abaissons du point » la perpendiculaire np sur le plan du cercle décrit par cette masse; nommons 0 l'angle nmp entre la force et le plan, et décom- posons mn où mv en deux forces, l’une np — mw sin 0 parallèle à l’axe fixe AB, et l’autre pm—mv cos 0, située dans le plan mpa. La première sera détruite par la ré- sistance de l'axe, et la seconde aura son effet. Désignant de même par 9’, 6”, 0", etc. les angles que les forces m'v,m'v", etc. font, avec les plans de rotation des mo- lécules m', m', m'", etc., les quantités de mouvement imprimées aux divers points du système seront mx cos 0, m'v cos 0", m'v"' cos D", cte., et elles se trouveront situées dans les mêmes plans que les quantités de mouvement eflectives mo, Mmrw, mr'o, etc. Or, puisque toutes ces quantités de mouvement agis- sent dans des plans perpendiculaires à l’axe de rotation, leur effet doit être le même que sitousces plansn'en for- maient qu'un seul ; ainsi, projetant sur un plan perpen- diculaire à l’axe , les directions de toutes les forces ap- pliquées, et prenant ces projections pour les directions elles-mêmes (PI. XVI, fig. 25), il faudra, pour que l’é- quilibre puisse subsister, que la somme des momens, pris par rapport au point fixe à, soit nulle ou que la somme des momens qui tendent à faire tourner le sys- tème dans un sens autour du point a soit égale à la somme des momens qui tendent à le faire tourner dans le sens opposé. (Voy. Momexr.) Mais les directions des forces mo, mr'o, etc., dans le plan de projection, sont tangentes aux circonferences décrites par les masses m, m',m, etc. autour du point fixe &, avec les rayons r, r', r’, etc. Ainsi les momens de ces forces par rapport au centre & seront mr'o, mr 20, MT°?o, etc. et comme elles tendent toutes à faire tourner le système dans le même sens, il faut prendre la somme de tous ces momens, qui sera o [me + mr? + mr? ete. | Représentant par la caractéristique x la somme de tou- tes les quantités semblables mr?, m'r'?, cte., wxzmr? dé- signera la somme des momens des forces effectives, et c’est cette quantité qui doit faire équilibre à la somme des momens des forces mv cos 0, m'v' cos 0", m'v cos 6", elc. Pour obtenir cette dernière, observons que plusieurs des forces peuvent tendre à faire tourner le système dans MOU un sens et les autres dans un sens opposé : la somme des momens sera donc en général la différence de deux sommes dont la plus grande se composera de tous les momens des forces qui tendent à faire tourner le sys- tème dans le sens de son mouvement effectif; si L dé- signe cette différence, l'équation d'équilibre cherchée deviendra L = osmr, et l'on pourra, par son moyen, déterminer la vitesse angulaire w. Abstraction faite des signes des momens, si nous désignons par p, p', p', etc. les perpendiculai- res abaissées du centre @ sur les directions des forces mov cos 9, mv cos 0’, etc. nous aurons L = mvp cos0 m'v'p'cos 6 + mv'p'cos ÿ + etc. ou bien, en employant encore la caractéristique > pour désigner la somme des quantités semblables dont se compose le second membre de cette égalité, L = smvp cos 6; l'équation d'équilibre devient ainsi EMvp COS 9 = wIMr?, d'où l’on tire, pour l'expression de la vitesse angu- laire, .... (q) Emvp cos 0 nr? 0) = . 36. Lorsque les vitesses », v', v', etc. sont toutes égales, parallèles entre elles, et qu’elles agissent dans les plans de rotation des molécules, les angles 0, 0, 6", ete. sont nuls, et l’on a alors COS RGOS EE; COSON— 1; COS De—\1, etc. Dans ce cas , la somme des momens des vitesses deve- nant mop + m'op'—Æ m'op' + ete. —v [ur mp + + mp + te. | ; on peut lui donner la forme vzmp, en conservant à la caractéristique > sa signification générale d’agrégat de termes semblables, et l'équation (g) devient .…. (r) vEmp 7 sm? Goncevons maintenant un plan parallèle à la vitesse y et qui passe par l'axe Üxe, les perpendiculaires MOU 333 abaissées des points m, m', m', ete., sur ce plan seront égales aux perpendiculaires p, p', p', etc., des cen- tres de rotation sur les directions des vitesses égales et parallèles », v', v', ete., et si l’on nomme q, q', q', ete. les nouvelles perpendiculaires, qu’on désigne en parti- culier par Q celle qui serait abaissée du centre de gra- vité du système, et qu’enfin l’on exprime par M la masse totale ou la somme de toutes les molécules élémentai- res, on aura, d’après la propriété connue du centre de gravité MQ = mj+mq —+mg + ete., ou, à cause de q=p,q —=p', q—9p,etc., MQ = zmp. Observant en outre que les masses élémentaires 5, m', m', etc. sont toutes égales, ct qu’on peut les remplacer par l'élément dM de la masse totale, on voit que la somme mr? n’est autre chose que l'intégrale de r°.dM, de sorte que l'équation (r) devient définitivement ….(s) La quantité smr? ou fr'dM se nomme le moment d'inertie du mobile; nous avons exposé ailleurs les moyens d'obtenir sa valeur numérique. ( Voy. Momexr D’INERTIE.) 37. S'il arrivait que quelques-unes seuleffent des molécules m, m', m', etc. eussent recu la vitesse v, on aurait cette autre expression vM'Q' | r'dM Le Gi —= ÿ dans laquelle M'désigne la somme des masses élémen- taires qui ont reçu la vitesse v, et Q'la perpendiculaire abaissée du centre de gravité de cette somme sur le plan mené par l’axe parallèlement à la vitesse. 58. Examinons le cas où diverses forces accélératrices agissant sur les points du système le feraient tourner autour de l’axe fixe avec un mouvement varié. Soit OZ (PI. XVII, fig. 1) l'axe de rotation, mrs le cercle décrit autour de cet axe par l’une des molécules m, 9 la force accélératrice appliquée au point m, dans la direction Pm, et 9 l'angle PmT que fait la direction de la force # avec la tangente Tm du cercle mrs. Décomposons la force + en trois autres : la première parallèle à l'axe OZ, la seconde dirigée suivant le rayon Am, ct la troisième dirigée suivant la tangente Tm ; les deux premières seront détruites par la résistance de l'axe, la dernière seule, dont l'expression sera + cos à, tendra à faire mouvoir le point »m. Nommons r le rayon 334 MOU Am, et représentant par dm l'élément de la masse, ex- primons par » la vitesse angulaire du système après le temps t; la vitesse de l'élément dm sera au même ins- tant et dans la durée infiniment petite dt, cette vitesse croîtra de celle qui sera due à l’action de la force accé- lératrice. Ceci posé, observons que si le mobile était libre, la force + cos à lui imprimerait dans l'instant dt une vitesse ?COS0. dt, de sorte qu'après le temps t + dt la vitesse serait ro + pcosd. dt. Mais, comme l'élément matériel dm est lié au système, sa vitesse effective après le temps £ + dt est ro + rdo, et sa quantité de mouvement effective (re + rds)dm , tandis que la quantité de mouvement imprimée est (ro + pCosû. dt)dm. Ce; considérations s'appliquant indifféremment à toutes les molécules du système, nous aurons, en gé- néral, pour la somme des quantités de mouvement im- primées, l'expression E (rw + »cosi. dt)dm et, pour la somme des quantités de mouvement effec- tives, E (ro + rds)dm. Ces dernières quantités de mouvement, prises en chan- geant leurs directions, devant faire équilibre aux pre- mières, d’après le principe de d’Alembert, il faut que leurs momens, par rapport à l'axe fixe, soient égaux aux momens de ces premières par rapport au même axe, et comme les forces agissent suivant les tangentes des circonférences décrites par les points matériels aux- quels elles sont appliquées, il suffit de multiplier cha- que quantité de mouvement par le rayon du cercle qui lui correspond pour avoir son moment. L'équation des momens est donc Z(r'o —rgcos5. dt)dm = :(r° + r’du)dm, ce qui se réduit à... (t) zr4 cosi . dtdm == 5r?dudm. MOU Mettant en dehors du signe z les quantités dé et du, qui sont les mêmes dans tous les termes, et observant que la sommation d'une suite indéfinie de quantités infiniment petites est une intégration, on pourra donner à l’équa- tion (f) la forme de [re cos à. dm — de fram, d'où l’ontire .... (uw) ds fre cos. dm dt 15 dm Cette expression donnera la vitesse angulaire du sys- tème, pour chaque instant du mouvement, après qu’on aura effectué les intégrations pour lesquelles il faut con- naître l'intensité et la direction de la force accélératrice # qui agit sur chaque élément du corps, ainsi que la po- sition de ces élémens. On trouvera un exemple d’appli- cation au mot PENDULE. 39. Mouvement d'un corps libre dans l'espace. Les lois du mouvement d’un point matériel libre dans l’es- pace, s'appliquent immédiatement à tout corps, ou système de points matériels, dont tous les points se meuvent avec la même vitesse et décrivent des trajec- toires parallèles. Lorsqu'il n’en est point ainsi, on doit se représenter le mouvement du système comme com- posé de deux mouvemens différens, l’un de translation dans l’espace, commun à toutes les molécules, l’autre de rotation autour d’un point du solide, et particulier à chaque molécule. Supposons, par exemple, que dans l'intervalle de temps que la molécule m du corps A (PI. XVII, fig. 2) a employé pour se transporter de m en m', les autres molécules ont changé de position, de manière que la molécule n qui se trouvait à la droite de la ligne mm se trouye à la gauche ; comme cette mo- lécule est liée invariablement au point m, elle n’a pu prendre cette nouvelle position sans tourner autour du point m, et de même pour toutes les autres molécules. Ainsi, observant que si le mouvement de rotation n’eût pas eu lieu, tous ies points du système se fussent mus parallèlement à la direction imprimée au point m, tan- dis qu'au contraire, si le mouvement de translation n’eût point existé, le système aurait tourné autour d’un centre fixe », on voit qu'on peut décomposer le mou- vement effectif en deux autres et considérer la vitesse de chaque molécule à un instant donné comme la résul- tante de deux vitesses, l’une égale et parallèle à celle du centre de rotation, l’autre différente pour chaque molécule et dépendant de la distance de la molécule au centre de rotation ainsi que de la vitesse angulaire du MOU système. La question consiste donc dans la détermina- tion de ces deux espèces de mouvement. Admettons généralement, pour plus de simplicité, que le point autour duquel tourne le système soit son centre de gravité, et décomposons toutes les forces ac- célératrices qui agissent sur un élément en trois forces X, Y, Z respectivement parallèles à trois axes rectan- gulaires coordonnés. Après un temps t, les vitesses de l'élément dm suivant ces trois axes seront dæ dy dz G DEN: TOR Ts et après un temps { + dt, elles deviendront &< dx d dz dz Ban au, 0 do dt dt” dt dt Ces vitesses sont les vitesses effectives; mais si à la fin du temps t le point matériel eût cessé de faire partie du système et qu’il eût cédé librement à l’action des forces accélératrices qui agissent sur lui, ses vitesses suivant les axes se seraient augmentées dans l'instant dé des quan- tités Xdt, Ydt, Cdt, ct seraient par conséquent devenues & + Xdt, + Ydt, D + Lt. Retranchant de ces vitesses imprimées à l'élément ma- tériel dm, les vitesses effectives précédentes, nous au- rons pour les vitesses perdues ou gagnées par cet élé- ment dans le sens des trois axes les expressions dx Xdt — de > Ydt — eu de dz Ainsi, d’après le principe de d’Alembert, le corps reste- rait en équilibre si l’on appliquait à l'élément dm les quantités de mouvement (sa — d—— ML (ra _— au Jim, (za 1. dt qu, MOU 335 correspondantes à ces vitesses perdues ou gagnées. Ceci s'appliquant à toutes les molécules du système, et l’équi- libre du corps supposé libre exigeant que les sommes de toutes les forces parallèles à chaque axe soient nulles séparément, nous aurons les trois équations J [ (xue — 4%) dm = 0, : UN jus fa — 47) Am = 0, fa — a GE) am = 0, d'où l’on tire... (z) les intégrantes doivent être prises dans toute l'étendue de la masse du corps. Soient, maintenant, &,, ÿ,, %, les coordonnées du centre de gravité et M la masse du mobile, nous avons, d’après les propriétés connues de ce centre L L Mz, = | xdm, My, = | ydm, Mz, = | zdm. Différentions deux fois de suite ces équations en regar- dant M et dm commé des constantes et æ,, Y,; Z,, æ, y, # comme des fonctions du temps {, nous ob- tiendrons re M cr = EF dm, M Le = Eam. Substituant à la place des seconds membres leurs va- leurs (x), nous trouverons pour les équations du mou- vement du centre de gravité ..…. (x) YA » M = — | X dm, 2 L eh — | Y dm, ae LE d?z L M—-* — | Z dm. de 5 4o, Ces dernières équations nous font connaître une 336 MOU propriété très-remarquable du centre de gravité : c’est que ce centre se meut comune si toutes les forces du sys- tème lui étaient immédiatement appliquées. En effet, les quantités fXdm, [Ydm, fZdm, sont les sommes des composantes de toutes les forces suivant les trois axes, de sorte que si l’on désigne par X,, Y,, Z, les compo- santes de la résultante du système des forces, on a MX, =] Xdm, MY, = fran » MZ, = | Ldm. Comparant avec («), on en déduit 2 Fax =, c'est-à-dire, les mêmes équations qu’on trouverait en considérant le centre de gravité comme un point isolé auquel seraient appliquées toutes les forces du système, parallèlement à leurs directions. 41. Nous ne déterminerons l'équation du mouve- ment de rotation que dans le cas où le corps est mû par une force accélératrice dont la direction ne passe pas par le centre de gravité : c’est le cas le plus fréquent du problème. Soit PQ (fig. 3, PL. XVI) la direction de la force accélératrice, abaissons sur cette droite, du centre de gravité G, une perpendiculaire Gm; la force PQ tendant à faire tourner Gm autour du point G fera dé- MOU crire au point » un cercle dont Gm sera le rayon, de sorte que le point m, en entraînant tous les autres points du système, imprimera au corps un mouvement de rotation autour d’un axe perpendiculaire au plan du cercle Gm et passant par le point G. Ainsi, désignant par v la vitesse imprimée par la force accélératrice au centre de gravité, par M la masse du solide, et faisant Gm—Q, nous aurons (n° 36), pour la vitesse angu- laire w, vMQ_ [ram Le moment d'inertie fr?dm étant pris par rapport à un axe qui passe par le centre de gravité, se réduit à MA? (Voy. Moment »’ixEntiE). Ainsi, l'équation précédente devient © = On obtiendra par cette formule la vitesse angulaire au moyen de la vitesse du centre de gravité lorsqu'on aura déterminé cette dernière à l’aide des équations (4). Nos limites nous interdisent de plus grands détails. Voyez, pour ce qui concerne le mouvement des flui- des, les mots HYDRODYNAMIQUE, ÉCOULENENT, PNEuMA- TIQUE et VAPEUR. N. NOR NORIA. (Hydraul.) Machine hydraulique qui sert à élever l’eau. Une noria se compose d’une suite de seaux fixés à une chaine sans fin passant sur un tambour ou gros treuil établi au-dessus du réservoir dont on veut tirer l’eau. L’extrémité inférieure de la chaîne, ainsi que les seaux qu’elle porte, plongent dans cette eau. Leur ouverture est tournée vers le haut dans la branche as- cendante et vers le bas dans la branche descendante. Le mouvement est imprimé à la chaîne au moyen d’une manivelle ou d’un engrenage placé à l'extrémité de l'axe de rotation du tambour. Les seaux, en passant dans le puisard, s’y remplissent d’eau; ils la portent avec eux le long de la branche qui monte; arrivés au haut , ils s’inclinent en suivant la convexité supérieure du tambour et ils versent leur eau dans une auge ou un bassin destiné à la recevoir; de sorte que les seaux se emplissent et se vident d'eux-mêmes et que la conti- nuité du mouvement est parfaitement établie. NOR Cette machine est très-employée dans le midi de l'Europe; elle sert depuis des siècles à l’arrosement de tous les grands jardins aux environs de Toulouse, où elle est mue par un manège. On voit encore , dans quelques localités, des norias dont les chaînes sont des tresses de paille; les seaux, de simples pots de terre cy- lindriques; et les rouages, des bouts de solive assem- blés en double croisillon ; mais cet appareil grossier a recu, généralement, des améliorations qui augmentent de beaucoup son effet utile. Maintenant les seaux sont en bois choisis et peints ou en feuilles de cuivre; les chaînes sont en fer, et les engrenages en fonte. M. d’Aubusson donne la description suivante d'une bonne noria établie par M. Abadie. Le tambour, dans sa coupe verticale, est un hexa- gone régulier de 0",45 de côté : c’est une lanterne à six fuseaux. Elle est fermée par deux plateaux en fonte ayant 0,02 d'épaisseur, distans de 0,43 et réunis par NOR des fuseaux ou boulons en fer de 0",03 de diamètre. Un des plateaux est percé d’une simple ouverture pour le passage de l’axe de rotation, lequel consiste en une pièce de fer de 0°,054 d’équarissage. L'autre présente à son centre comme un moyeu formé de deux anneaux conceñtriques de 0",08 de saillie en largeur; le petit, de 0°,06 de diamètre, embrasse l’axe; entre lui et le grand, qui a 0",13, sont six petites cloisons placées dans le sens des rayons : le tout est en fonte et coulé avec le plateau. Entre les deux plateaux, et comme un noyau au milieu du tambour, on fixe horizontalement une pyramide tronquée hexagonale et creuse; sa hau- teur est de 0°,45, Le côté de la grande base de 0°,20, et celui de la petite de 0,05 : cette petite base s'applique contre le petit anneau du moyeu, et la grande contre la paroi intérieure du plateau opposé. Ces six arêtes correspondent aux six petites cloisons du moyeu et aux six fuseaux. Entre chaque arête et le fuseau correspon- dant est une plaque en fonte ou grande cloison, et le tambour se trouve ainsi divisé en six compartimens. La chaîne a 13°,72 de long et est fermée de 28 grands chaïînons. Chacun porte un seau fait en feuilles de cui- vre : la figure 4, PI. XVII en présente une coupe per- pendiculaire à l’axe de rotation : on a AC — 0",271; AB — 0°,21; CD — 0",15 ; et la largeur, parallèlement à l'axe, est de 0",355 : la capacité du seau est ainsi de 15 litres (elle n’est que moitié dans les norias les plus ordinaires, et qui reviennent à 700 fr. environ mises en place). Au milieu du fond CD est un trou circulaire de 0,027 de diamètre, recouvert d’une petite soupape en bois. Sur les deux côtés opposés de chaque seau sont fixées deux petites lames de fer M, ayant 0",005 d’épaisseur, =,032 de largeur et 0",53 de longueur. Leurs extré- mités sont traversées par un boulon de 0",02 de dia- mètre, et de manière que celui qui traverse les extré- mités supérieures des lames d’un seau traverse aussi les extrémités inférieures des lames du seau qui est au- dessus. C’est ainsi que se forment les chainons , et il faut avoir grand soin que leur longueur (la distance d’un boulon à l’autre) soit telle que, dans la partie de la chaîne qui se plie sur la parti: supérieure du tambour, les boulons correspondent parfaitement aux fuseaux de la lanterne, c’est-à-dire aux sommets des angles de l'hexagone. Une des extrémités de l'axe de rotation porte une roue verticale à 23 dents qui engrènent dans celles, au nom- bre de 58, d’une roue horizontale. Celle-ci est traver- sée par un arbre vertical en fer de 0",054 d’équarissage et de 1,10 de long : son extrémité inférieure repose sur une crapaudine, et son extrémité supérieure, dis- posée en anneau, reçoit le bras du mauége, lequel a 4 mètres de long. Ton. 11. NOR 337 Sur laxe horizontal, on a encore une roue à rochet destinée à empêcher le mouvement rétrograde. Lorsque la machine se meut et que l'extrémité su- périeure d’un chaînon arrive à la lanterne, il est comme pris par un fuseau qui l’emmène ayec lui. Dès qu’en montant le sceau de ce chaînon commence à s’incliner, il commence aussi à verser son eau dans le comparti-= ment qui lui correspond, et il a fini avant d’avoir at- teint la position horizontale, et par conséquent avant d’avoir commencé à descendre. Cette eau descend dans le compartiment; arrivée au fond, lequel est une des faces inclinées du tronc de pyramide, elle le suit et ya sortir par l’ouverture correspondante du moyeu, sans qu'il s’en soit perdu une goutte durant le versement. Cette noria est établie sur un puits dont le niveau est à 5°,20 au-dessous de l’axe de rotation. Mue par un cheval de jardinier de force ordinaire, elle élève 23 mè- tres cubes d’eau en une heure et la verse à 5°,15 au- dessus du puisard. Observant qu’un mètre cube d’eau pèse 1000 kilogrammes, on voit que l’eftet utile en une heure de temps est de = k = k 23000 X 5°,15 = 117990 * ou de 118 unités dynamiques. Dans une journée de 8 heures de travail, cet effet est donc de 944 unités dy- namiques, et comme l’effet moyen d’un cheval agissant sur un manége est évalué à 1164 unités dynamiques (voy. Cuevar), il en résulte que la noria en question donne les 0,81 de la force transmise. Navier rapporte qu’une noria employée à des épui- semens auprès de Paris, menée par deux chevaux, éle- vait en une heure 50%,12 d’eau à 5,60 de hauteur; c’est-à-dire qu’elle rendait les 0,87 de la force motrice. Habituellement la perte est beaucoup plus forte, et M. d’Aubusson l’évalue de 20 à 30 pour 100. Dans une expérience faite par M. l'ingénieur Emmery, cinq forts ouvriers agissant à la fois et exercant sur la manivelle un effet de 46°,38 avec une vitesse de 0",838, ont élevé en une heure, ayec une noria, 25 mètres cubes et {}, d’eau à 5",60. L’effet utile n’a donc été que les 0,657 de la force employée. Une bonne pompe produit un effet utile supérieur, et on doit la préférer aux norias lorsqu'on a les moyens de se la procurer et de l’entretenir ; mais, dans le cas con- traire , il faut employer ces dernières machines, dont la simplicité permet de confier les réparations au forgeron du plus petit village. La perte de force, dans les norias, provient de deux causes : 1° de ce que les seaux, en montant, laissent re- tomber une partie de l’eau qu'ils contiennent; 2° de ce que l’eau est toujours élevée plus haut que la surface du réservoir supérieur. . LL] 45 338 NUT On peut avoir égard à la première de ces pertes et à quelques autres causes de déchets en réduisant de 145 à 120 mètres cubes le volume moyen d’eau qu’un che- val doit élever à un mètre dans une heure de temps. Pour tenir compte de la seconde, on devra diminuer ces 120%° dans le rapport de H à H—+7r; H étant la hauteur de la surface du réservoir supérieur au-dessus de celle du puisard, et r étant la distance verticale entre la première de ces surfaces et le point culminant auquel l’eau est portée avant de couler dans le réser- voir supérieur; # sera généralement le rayon du tam- bour augmenté d’un à deux décimètres. Au moyen de ces réductions, l’effet utile qu’un che- val peut produire, dans une heure, à l’aide d’une noria bien construite est exprimé, en unités dynamiques, par H 190 ——— H+r Ainsi, le volume d’eau qu’il peut élever dans le même temps à une hauteur H est, en mètres cubes, 120 H+r Il résulte de là que le nombre de chevaux à em- ployer, à une ou plusieurs norias, pour élever un nom- bre Q de mètres cubes d’eau à une hauteur H dans une heure de temps est Que 120 On doit consulter, pour l’usage des norias, l’archi- tecture hydraulique de Bélidor (édit. Navier). — Le tom. 8 du Cours d'agriculture de Rosier et le Traité des machines hydraul. de Borgnis. NUTATION. (4st.) Ce phénomène du balancement de l'axe de la terre affecte nécessairement les ascensions droites et les déclinaisons des astres, puisque ces coor- données sont rapportées à l'équateur céleste et à la ligne des équinoxes, qui se trouvent ainsi soumis tous deux à une variation périodique de même durée que celle de la révolution rétrograde des nœuds de la lune, Ilimporte donc detrouver la position vraie d’une étoile, étant donnée sa position moyenne, ou, ce qui est de même, celle qui dépend uniquement de la précession et de l’obliquité moyenne (voyez ces mots). Or, par la théorie de l'attraction, la variation périodique de cette obliquité due à la nutation est, selon M. Bessel (Funda. astron., p. 128), do = 9,426 cos N, NUT N désignant la longitude du nœud ascendant de la lune; et la variation périodique en longitude, due à la même cause, est dl = — 17,615 sin N. À ces deux inégalités s'ajoutent quelquefois, pour plus de précision, celles beaucoup plus petites provenant de l’action du soleil, et qu’on nomme nutation solaire; ces dernières sont à très-peu près 0,253 cos 2L, dl — —:1",1104 sin 2L, Co — L représentant la longitude du soleil. Admettant donc ces données comme certaines, le problème énoncé n’offre aucune difficulté, ainsi qu’on ya voir. Soit (PI. XVII, fig. 5) »xQ l'équateur, P son pôle; YE’ l’édiplique, P'son pôle ; YB — A l'ascension droite moyenne de l’étoile E, BE—D sa déclinaison moyenne; YB'— | sa longitude, B'E — ) sa latitude ; enfin » l'o- bliquité de l’écliptique ou l'angle P'CP. Cela posé, le triangle sphérique PEP' dans lequel PE — go°— D, PE — 90° —), PP — o, et angle P —90°—+ À, angle P'— 90° —7, donnera ces trois relations sin À —C0$ » sin D— sinwcos DsinA, sin D — cos w sin } + sin w cos } sin L, cos À cos D — cos / cos À. Différentiant la seconde relation par rapport à D, et w, on tirera du résultat une valeur de dD, dont on pourra éliminer les facteurs cos } sin L et sin } déduits des deux premières relations; et, toute opération faite, on aura... (1) dD — du sin À + dl sin » cos A. Telle sera la nutation en déclinaison, si l’on remplace ds et dl par leurs valeurs ci-dessus, et que l’on prenne pour w sa valeur actuelle, qui est à peu près de 23°.27.40.. Si l’on différentie également la relation (3) et qu’on substitue, dans la valeur de dA résultante, celles de cos } sin { et de dD qu’on vient d'obtenir, on aura définiti- vement.…. (2) dA = — do cos À tang D +- d/ (cos w + sin w sin À tang D), NUT et ce sera la nutation en ascension droite, en mettant pour ds et dl leurs valeurs. Telles sont, en peu de mots, les formules que les astronomes ont mises en tables pour calculer la nuta- tion et pouvoir par conséquent changer les positions NUT 339 moyennes en positions vraies. Voyez, pour plus de dé- tail, les traités d'Astronomie et l’art. PosiTION apPa- RENTE. (M. Puissant.) 0. OBL OBLIQUITÉ DE L'ÉCLIPTIQUE. (4st.) Les géo- mètres qui ont aprofondi la théorie de l'attraction uni- verselle ont découvert la cause de la diminution pro- gressive mais très-lente de l’obliquité de l’écliptique; et assigné à peu près les limites étroites entre lesquelles cette diminution, après qu'elle se sera affaiblie de plus en plus, se changera en augmentation (voy. Éczipri- que). M. Bessel, astronome de Kænigsberg, a fait et discuté un grand nombre d'observations solsticiales qui fixent pour le 1‘ janvier 1800 l’obliquité moyenne à 25°27 54,8, et sa diminution annuelle à 0°,457. Des observations semblables faites à Paris, et également dis- cutées avec beaucoup de soin, portent cette obliquité à 23°27'57" et la diminution séculaire à 48”. On a donc généralement, £ étant les nombres d'années écoulées depuis 1800, et # le rang du jour de l’année que l’on considère | Obliq. moyenne, © = 23°27 57" —0",48 . {—0",0013. n. Si à cette obliquité l’on ajoute les nutations lunaire et solaire, l’on a ce qu’on appelle l’obliquité apparente. Or, la nutation lunaire qui dépend de la longitude moyenne N du nœud ascendant de la lune est 9',426 cos N, et la nutation solaire qui dépend du double de la longitude moyenne {+ du soleil est 0',525 cos 2 {; ainsi, en dé- finitive, w étant l’obliquité apparente, on a w —=Q + 9,426 cos N — 0,525 cos 2 À. Les coefficiens 9',426 et 0’,525 sont les constantes de la nutation luni-solaire. Tous les astronomes ne sont pas précisément d'accord sur ces valeurs, que nous donnons comme les plus probables, car M. Lindencau prend le premier de 8',97707, et M. Bessel porte le second à 0°,5799. Ces légères variantes tiennent en partie à ce qu’il existe encore quelque incertitude sur la masse de ; + 1 la lune, que l’on peut cependant supposer être = de 00 celle de la terre, d’après Les calculs les plus récens. La théorie indique encore deux très-petites inégalités OCC périodiques qui affectent lobliquité et qui dépendent, l’une du double de la longitude N du nœud de Ja lune, l’autre du double de la longitude € de ce satellite, savoir : — 0',08773 cos 2 N + 0’,08738 cos 2 € ; mais jusqu’à présent, il n’y a guère que M. Bessel qui en ait tenu compte. Cherchons, pour application , l’obliquité apparente pour le 1° janvier 1838 à midi à Paris. A cette époque, les tables donnent Longitude moyenne. . + : : « &}—280°40"567, Longitude moyenne du nœud. : N — 18.14.29; et, par ce qui précède, la nutation luni-solaire ayant cette forme — a cos N + b cos 2 on a Log a — 0,97493 Logb— 9.52016 Log cos N—9.97761 + Log cos 2 (} — 9-96908 — 0.95194 + 9-68924 — Nutat. lun. + 8°,95 Nutat. sol. — 0',49 CR TCOO MAP, Ne E, Q = 252757 Diminution en 38 anse. » + + + + + . — 18,24 É — Obliquité moyenne en 1838-- 25°27'38",76 Nutation luni-solaire. + + + + + + + —+ 8.46 ET ETES NES Obliquité apparente cherchée. : . « 23°a7'47',22 C’est, à un dixième de seconde près , le nombre que donne la Connaissance des temps. Les tables de nutation dispensent de ce petit calcul. (M. Puissant.) OCCULTATION. (4st.) La détermination des lon- gitudes terrestres par les éclipses en général est d’une trop grande utilité en astronomie et en géographie pour que nous n’entrions pas dans quelques détails à ce 340 OCC sujet. Toutefois nous ne considérerons que le cas le plus simple et le plus fréquent, celui des occultations d'étoiles par la lune. Lorsque cet astre, en décrivant son orbite d’occident en orient, éclipse une étoile et cesse bientôt après de la cacher aux regards du spectateur, la différence des longitudes des stations où ce phénomène a été aperçu dans les circonstances atmosphériques les plus favora- bles se déduit des heures de l'immersion et de l'émer- sion. Mais comme par l'effet des parallaxes ces deux phases ne répondent pas aux mêmes instans physiques pour des observateurs placés sous des méridiens diffé- rens , it est nécessaire de ramener les choses à cet état en calculant pour chaque station l’heure de la conjonc- tion vraie, c’est-à-dire l'instant où la longitude vraie des deux astres était la même; parce qu’alors la différence des heures de cette conjonction à deux stations est celle de leurs longitudes. 11 faut d’abord connaître à peu près la longitude cher- chée parrapport au méridien de Paris pour lequellesta- bles de la Connaissance des temps ont été calculées, afin de pouvoir déterminer la position de la lune au moment de chaque phase observée, et par suite son mouvement horaire en longitude et en latitude. Cette éphéméride donne également la parallaxe horizontale équatoriale de la lune, qu'on réduit pour le lieu de l'observateur dont on connaît la latitude géographique, si l’on veut pour plus de précision avoir égard à l’'aplatissement de la terre; enfin l’on y prend le demi-diamètre de cet astre, dont on calcule l’augmentation à raison de son élévation au-dessus de l'horizon (voyez ce mot). Cela fait, le temps moyen de l'observation se con- vertit en temps sidéral en y ajoutant l'ascension droite moyenne du soleil. Ce temps sidéral est ce qu’on nomme l'ascension droite du zénith. La latitude géographique du spectateur diminuée de l'angle de la verticale avec le rayon de la terre, est la latitude géocentrique ou la déciinaison du zénith. Le calcul de la longitude et de la latitude apparentes de la lune s’effectue directement par le procédé indiqué à l’article Posiriox 4PPARENTE, où plus simplement l’on évalue les parallaxes de longitude et de latitude qu’on ajoute ensuite au lieu vrai pour avoir le lieu apparent. Dans l’un et l’autre cas, il est nécessaire de déterminer préalaslement la position du nonagésime ou la longitude et la latitude du zénith (voy. Panarraxr). L'étoile occultée doit aussi être rapportée à l’éclip- tique, c'est-à-dire donnée de position par sa longitude et sa latitude apparentes ; mais de ce que cet astre est sans parallaxe, il suîMit, ayant pris son ascension droite et sa déclinaison apparentes dans la Connaissance des temps, de passer de ces deux coordonnées à la longi- OCC tude et à la latitude apparentes (v0y. TRANSFORMATION DES COORDONNÉES). Maintenant soit (PI. XVII, fig. 6) P le pôle de l’é- cliptique QQ', E le lieu apparent d’une étoile en con- tact avec le bord de Ja lune dont le centre apparent est en L, et-FE un arc parallèle à l’écliptique; le triangle ELF pourra, pendant la durée de l’éclipse , être consi- déré, à cause de son extrème petitesse, comme un triangle rectiligne rectangle en F. L’hypothénuse LE sera la distance apparente du centre de la lune à l'étoile, et FE la différence des longitudes apparentes, mesurée dans la région de l'étoile. Si done L' et A’ sont respec- tivement la longitude et la latitude apparentes de la lune, let }'les coordonnées semblables de l'étoile; que A soit le demi-diamètre apparent de Ja lune, et que pour abréger l’on fasse A —) —=e, FE=—/$, on aura cette relation B=V Ar — Vie) (a — 0). Mais £ étant la différence des longitudes apparentes mesurée sur un parallèle à l’écliptique dont la latitude est x’, cette même différence estimée sur le grand cer- cle QQ' sera QQ' = À. On a donc à l'instant de l'immersion et à l'instant de l’émersion GUERRE VE +) W—9 ; cos À Faisant l'—L'—2x, et appelant 7 la parallaxe de longitude de la lune, on aura, en désignant par L sa longitude vraie, L'=L Er, et LT L—= 57; par conséquent, l'— L = est pour l'immersion et L—l—=x— 7 pour l’émersion, la différence des longitudes vraies des deux astres; différence qu’il im- porte de connaître pour calculer le temps écoulé depuis l’époque de la phase observée jusqu’à l'heure de la con- jonction yraie. Or, m étant le mouyement horaire de la lune, exprimé en secondes de temps moyen, l’on a évidemment eette proportion 3600! :: æ ET: qi 204808 @L 5); OCC et si t est l'heure de l’observation, T celle de la con- jonction vraie, l’on aura définitivement (A) VER) T Î 1 ES il + en prenant le signe pour l'immersion et le signe — pour l’émersion. Éclaircissons cet exposé de la méthode par un exem- ple numérique. Le 50 mars 1822, M. Rupel observa au Caire l’occul- tation de deux étoiles mentionnées dans le catalogue de Piazzi. La position apparente de la première, à laquelle nous nous arrêtons, était ainsi qu’il suit : Ascension droite apparente. A — 111°52'19",1, Déclinaison apparente. . . D'— 24°45° 9',0; à la même époque, l’obliquité apparente de l’écliptique était © — 29°27 54. Avec ces données, l’on trouvera par les formules dé- montrées à l’article TRANSFORMATION DES COORDONNÉES et en opérant par les logarithmes à sept décimales, Longitude apparente. l = 109°47'53',0, Latitude apparente.. } — 2°4647",0 boréale. Pour avoir le lieu de la lune, il faut remarquer d’a- bord que la position géographique du Caire a été sup- posée ainsi qu’il suit : Latitude H —30° 3'20° Nord. Longitude P — 28°58" 0° Est. 1255 52" En temps. : — Ainsi l’observation de l’immersion ayant été faite en cette ville le 30 mars 1822 à 19/55 35",7, temps moyen ou vers 7" du soir, on comptait à Paris 1"55'52° de moins où 5/35 45,7 du soir. C’est donc pour cette époque qu’on doit déterminer, au moyen de la Connais- sance des temps de 1822, la longitude et la latitude vraies de la lune, c’est-à-dire celles qui auraient lieu pour un observateur placé au centre de la terre. Or ces deux co- ordonnées sont Longitude vraie €. . L— 109°59'22",6, Latitude vraie. . . . A— 2°5644",5 boréale. et le mouvement horaire en longitude est m— 33'48". On prendra en outre à vue dans la même éphéméride Parallèle horizontale. . . I — 57'55",2, Demi-dianètre horizontal À = 19 47,0. OCC 341 Réduisant le temps moyen de l'observation en temps sidéral, on a Temps sidéral, ou ascens. dr. du zénith. = 81 345°,24, En arche tele ee ec 219 — 120 01870, Latitude du Caire. — Angle de la ver- ticale, ou déclinaison du zénith. . k — 29°5324',0 1 si Li Cet angle de la verticale est — -— TE EL en suppo- 300 sin1 : 1 sant l’aplatissement de la terre de -—. 300 Avec ces élémens, nous pouvons maintenant calcu- ler la longitude n du zénith et sa latitude q. Formules du nonagésime. sin tang k cos g tang n — COS w tang g + —— , sin g = sin À cos — cos À sin w sin g. Parlai",ona Log cos w — 9.96251 Log sin w — 9.6000g Log tang g — 0.22228 — c. Log tang k — 9.75951 Tire Log cos 4 — 0.28893 — 9-04853 — Ainsi 1er terme — — 1,53040 2e terme = — 0,44517 tang n = — RE ,; Log tang ñ = 0.2956750 — d’où n — — 65°9'5", et longitude du zénith R = 116°50'55". Par la 2° formule, on a sans aucun doute sur l’es- pèce de l’angle cherché Log cos k — 9.95801 — — 9.60009 Log sin k — 9.695752 Log cos w = 9.962591 Log sin w 9.660035 + Log sin g = 9.953354 , 9-47144 — De là 1er terme —= + 0,45712 ge terme —= — 029010 te sing ——+0,16102 Log sin g — 9.20688 Latitude du zénith « + + 9 = 9°19 57" 342 OCC Calcul des parallaxes en longitude et en latitude. La formule de parallaxe de longitude, en faisant pds sin II COS q , cos A sin(L—n) sin 1° sin 2(L—n) = sin1° = Effectuant le calcul, on a d’abord L— 109°39'22",6 n— 116.50.55,0 L—n—=-9.11.32,4 Ensuite, opérant par les logarithmes à cinq décimales, il vient Log:62—6.14191 L. sin 2(L—n) = 9.359524 — c. Log sin à" —5.31443 Log sin —8.22651 Log cos q — 9.099429 c. Log cos À —0.00057 Log 6—8.22137 0.851398 — L. sin(L—n)=—=9.09760 — c. Log sin 1"= 5.351445 2.603340 — Ainsi 1er terme — 429,94 2e terme — 7; 10 Parallaxe de longitude r = — 457, 04 = — 9'17",0. Le calcul de la parallaxe de latitude est moins simple que le précédent, à cause de celui d’un angle auxiliaire dépendant de la parallaxe de longitude (voy. Paraz- Laxe). Il sera presque aussi court de déterminer direc- tement la- distance polaire apparente de la lune pour la formule suivante sin II sin q sin à que l'on tire aisément de l’analÿse trigonométrique em- ployée à l’article cité, et qui se change en cette autre plus commode pour le calcul &__ Sin(L'— n) cos (D +46) coto —— : sin (L—n) sin ÿ cos 0 ? sin II sin 4 à T à étant la distance po- en faisant tang 0 — —— Sin 0 laire vraie, et à l’apparente. Par l’emploi de la 1" for- mule, on a : L'— 109.32" 5,6 d=—=90°—A=—=87315",5 — 116.60,55,0 d—90°— A4. L'—n—— 718.494 OCC et ensuite, en employant sept décimales, 0.0072463 0.0072463 L. sin (L'—n) —=9.1048456— L. sinn—8.29265091— c.L.sin(L—n#)—0.9024007— L.sing—9.2069059 Log coti—8.7114684 c.L. sinÿ—0.0005743 ee 8.7187147 74412356 — ier terme 0,052326 2e terme — 0,002762 cot9 ——+0,049564 Log cot à = 8.6951665. Partant, Distance polaire apparente € d = 87°9 45",0 0.070.100 Distance polaire vraie. Parallaxe de distance polaire. + » «+ Calcul de la conjonction vraie. Il n'est plus question maintenant que de déduire les valeurs de æ et de T des formules (A). Oron a Demi-diamètre horizontal €. Anne 0 16, 3 Augmentation: + + + + + : Demi-diamètre apparent. . + : . A = 16 3,3 — 963,3 Différence des latitudes apparentes. € — 3.27,7 — 207, 7 A'+-€.. 1191, 0 A'—c . 755,6 Ensuite, par les logarithmes, il vient Log (4! + :) — 3.068569 Log (A— €) — 2.8782919 Somme 2.9468488 L somme — 2.073424 c. Log cos }— 0.0005116 Logx— 2.9739360 , æ— 94,74 mr —=— /457, 04 æLr—= 504,70 Log (t<+r) = 2.7030533 Log 5600 —3.5565025 c. Log m— 6.692923 Log di= 29922599, dt— 995,9 14085 ,9 OMB En définitive, Heure de l’immersion. + + . — 19 33 37,7 temps moyen, + 14.55, 9 T = 1948'33",6 Conjonction vraie à Paris, d'après Temps écoulé jusqu’à la conjonc. . ConJoNGTION VRAIE au Caire les tables. . . 17.51.49, 2 Loncirupx du Caire. « + . . . . 1°55'44',4 La seconde étoile a donné » + « + 1.559.306, 9 Moyenne 1.59.40, 6 Le calcul de la longitude géographique par une éclipse de soleil est en tout semblable à celui-ci; mais il exige de plus qu’on assigne la position apparente de cet astre au moyen des parallaxes de longitude et de latitude. Pour ne pas donner plus d'extension au pré- sent article, nous ferons seulement remarquer que comme la latitude } du soleil est nulle, les formules (A) se changent en celles-ci : 2 = V/ (a+) (4e) 3600 de (e+ GP); dans lesquelles « est la différence des latitudes appa- rentes des deux astres, p la parallaxe de longitude du soleil, # son mouvement horaire dans ce sens, et A’ la demi-somme on la différence des demi-diamètres de la lune et du soleil, selon que le contact a été extérieur ou intérieur. C’est par de bonnes et nombreuses observations de ce genre que les astronomes et les navigateurs corri- gent les longitudes géographiques imparfaites. Elles servent en outre à mettre en évidence les erreurs des tables lunaires, des anciennes surtout, quand la position vraie de la lune, qu’elles font connaître pour l’époque précise de la conjonction, diffère de celle que donnent ces tables ; position facile à déterminer, puisque les mouvemens horaires en longitude et en latitude ne sont nullement douteux, et que le temps écoulé depuis l'instant d’une phase jusqu’à l'heure où les deux astres ont eu mème longitude peut être exactement évalué. (M. Puissant.) OMBILIC. (Géom.) On désigne sous ce nom le point d'une surface courbe pour lequel toutes les sections normales ont la même courbure. Voy. Secriox. La recherche des ombilics d’une surface donnée par son équation F(x, y, z) = 0 se réduit à trouver si elle possède des points tels que ous les rayons de courbure des sections normales relatives à ces points sont éqaux entre euæ. Or, l'expression générale du rayon de cour- OMB 343 bure d’une section normale, relative à un point quel- conque (æ, y, z), étant... (a) Cp) + mp + (1 pm r + 2sm—-tm° dans laquelle (voy. Rayon DE couroure), VITRE. 1 dx __ dx eg? Pigits dd TroageuS ia? pe (55 , d?z ” dxdy? dy? ? et la valeur de ce rayon ne variant pour chaque point donné que par la quantité m qui varie seule lorsque le plan sécant normal tourne autour du même point donné (æ, y, z) sur la surface, il est visible que le point (æ, y, Z) ne peut être un ombilic qu’autant que la va- leur du rayon £ demeure la même pour toutes les va- leurs de m. Ainsi, pour obtenir la condition de l’exis- tence d’un ombilic, il faut établir entre les quantités P; Gr, s, t des relations qui rendent le second membre de (a) indépendant de la variable m. Observons, pour cet effet, qu'une quantité fractionnaire de la forme a+ bæ-+cx* a'+b'æ+ c'x? bien que renfermant une variable æ, devient constante quand les coefficiens de chaque puissance de la variable ont entre eux le même rapport; car en posant cette quantité devient d'A + b'Ar.+c'Ar A abc Ainsi, le point (æ, y, z) sera un ombilic si l’on a la double équation... (b) bee po nolepiois r 8 t Il résulte de ces considérations que, pour trouver si une surface donnée admet des ombilies, il faut déduire de son équation F(æ, y, z)—0 les dérivées différen- tielles p, q, r, s, t, puis poser les deux conditions (6) qui, jointes à l'équation de la surface, formeront un système de trois équations finies, lequel n’admettra des valeurs réelles pour æ, y, & que s’il existe des ombilics. Chaque système de valeurs æ, y, & correspondra à un ombilic, d’où l’on voit qu'en général le nombre de ces points est limité sur une surface donnée. 34% OMB Lorsque les deux équations (b) se réduisent à une seule vraiment distincte, celle-ci, jointe à l’équation F(x, y, z) — 0, détermine sur la surface donnée une courbe dont chaque point est un ombilic, et qu’on nomme la ligne des courbures sphériques, parce que dans chacun de ces points la surface offre une courbure uniforme comme celle d’une sphère. La surface de la sphère est la seule qui offre une courbure uniforme tout autour de chaque normale. On peut s'assurer que chacun de ces points est un ombilic en observant que la condition (b) se trouve remplie par tout système de valeurs des coordonnées x , y, capable de satisfaire à l’équation de la sphère x? y + = En effet, les dérivées différentielles tirées de cette équation sont : OSC Voyez, pour tout ce qui concerne les ombilics, un mémoire de M. Poisson inséré dans le 21° cahier du Journal de l'Ecole polytechnique. OSCULATEUR. (Géom.). On estime la courbure d’une ligne quelconque, en un point donné, par l'arc du cercle qui, ayant deux élémens communs autour de ce point, présente la même courbure que la ligne. Le rayon du cercle se nomme rayon de courbure, et le cercle lui-même cercle osculateur. En général, deux lignes sont dites osculatrices l'une de l'autre lorsqu'elles ont le même rayon de courbure à leur point de contact. (Voy. Coursure, tom. I.) La courbure des surfaces ne peut pas être assimilée à celle de la sphère, car cette dernière est uniforme tout autour d’une même normale, ce qui n’a pas ordi- nairement lieu pour une surface générale. Ce n’est qu’en imaginant divers plans passant tous par la nor- male de la surface au point donné , qu’on peut calculer les rayons de courbure des sections de ces plans et juger de la courbure de la surface autour du point par la comparaison des courbures des sections. (Voy. SECTION.) Deux surfaces sont dites osculatrices lune de l’autre en un point où la normale est commune, lorsque tou- tes les sections normales sont respectivement oscula- trices. On peut comparer la courbure d’une surface quel- conque, en chacun de ses points, à celle d’un ellipsoïde dans un de ses sommets (voy. RAxYON DE courBure); l’el- lipsoïde est dit alors osculateur. P. di. _ x PE, z? EU To z° be nm 2 = L—., en d’z ay dxdy = ; d’z + y RACE AO FE D'où Paru ei cas | UE L'hctque LOUE De en 2 MAS nr — # ) li C2 = —— Z. x S t PAR PARALLAXES. (4st.) Pour ne laisser rien d’essen- tiel à désirer sur le calcul des parallaxes dont il a été parlé daus ce dictionnaire, montrons comment les as- tronomes passent des coordonnées du lieu d’un astre rapporté à l'équateur et vu du centre de la terre à celles de son lieu apparent. En d’autres termes, cherchons l'ascension droite et la déclinaison apparentes en fonc- tion de l'ascension droite et de la déclinaison vraies. Soit C le centre de la terre pris pour origine des coor- données rectangles, et concevons l’axe des æ passant par le point équinoxial du printemps, l’axe des y dans le plan de l’équateur, et celui des z passant par le pôle boréal de ce cercle. La position de l’astre E , sujet à la parallaxe, sera connue par ses distances à ces trois axes : PAR si donc r désigne le rayon CE de la sphère céleste, AX l'ascension droite de l’astre, D sa déclinaison, on aura, comme à l’art. ABERRATION, æ—rcosRcosD, y—rsin Rcos D, z—rsinD. Soient pareillement X, Y, Z les coordonnées du point À où se trouve l'observateur sur la surface de la terre, et g l’ascension droite du zénith ou le temps side- ral du passage de l’astre au méridien, k sa déclinaison : ou la latitude géocentrique (voy. ces mots); on aura, en appelant d’ailleurs b le rayon de la terre, X—pcosgcosh, Y —psingcosh, Z—psink. Lulu, prenant le licu de l'observation pour l’origine PAR commune de trois autres axes rectangulaires respecti- vement parallèles aux primitifs, puis, appelant r' la dis- tance de l’observateur à l’astre, Æ',D' l'ascension droite et la déclinaison apparentes de cet astre, on aura æ'—r" cos A'cos D’, y —r'sinR'cos D’, z'—r'sin D’. Or, il existe évidemment entre les coordonnées du lieu vrai et du lieu apparent E’ les relations suivantes : T—XZ—X, y—y—Y, z: —2:—L, lesquelles, à cause des valeurs précédentes, se changent en celles-ci : r'cos &'cos D'— rcos A cosD — pcosg cos À, r' sin &'cos D'=r sin R cos D — p sin gcosh, r'sinD'= r sin D —, sin À. Maintenant, si on divise successivement la seconde et la troisième équation par la première, qu’on fasse £= sin I, Il étant alors la plus grande parallaxe de hauteur, on aura... (a) cos Æ cos D — sin 11 cos g cos À ? cos A (sin D — sin 11 sin h) cos Æ cos D — sin 11 cos gcosh° tang D'— Ces deux formules, attribuées à M. Olbers, et qui dé- rivent naturellement de la méthode analytique de La- grange, dont nous venons de faire usage, donnent le lieu apparent, connaissant le lieu vrai et la parallaxe de hauteur ; ainsi le problème et résolu. Mais dans la pra- tique il est plus simple d’évaluer les parallaxes AÆ'— A et D'—D d’'ascension droite et de déclinaison. Or la première équation (a) ayant lieu quelle que soit l’ori- gine des ascensions droites, on peut retrancher de cha- cune d’elles la même quantité, l’arc Æ par exemple; ce qui revient évidemment à changer la direction des axes æ y, en les laissant toutefois dans leur plan primitif. Ainsi l’on a sur-le-champ sin 11 cos À sin (Æ — 9) ang (AA) — cos D — sin n1 cos À cos (AR —g)” mais la parallaxe &'— Æ étant toujours très-petite, même pour la lune, on pourra réduire cette expression en série et n’en conserver que les termes les plus sen- sibles ; on aura alors en secondes de degré SinIT cos À _Sin(A— 9) Are 7 ços SD sin FU 1 fsinttcosh\? sin 2(A — 9) EL LR )+. Tou. II. S PAR 345 Quant à la parallaxe de déclinaison ou de distance polaire, on la tire moins aisément des formules précé- dentes. Il nous suflit de dire que si on fait A=90°—D, et A — 90°— D', A et A’ étant respectivement les dis- tances polaires vraie et apparente, on trouve pour la parallaxe de distance polaire donnée par Delambre sinlisin# sin(A—6) A'—A— — = —— cos 0 sin 1° sis 1 fsinrisinh\? 0) 2 cos 0 sin 1” anis en faisant tang 9 — Cot À cos (R'F AR — 9) s Dans la déterminaison des longitudes terrestres par les éclipses de soleil ou les occultations d'étoiles par la lune, on rend les caleuls plus exacts et plus prompts en prenant pour coordonnées circulaires des astres celles rapportées à l’écliptique, et alors il est nécessaire de passer des ascensions droites et déclinaisons aux latitu- des et longitudes (voy. TRANSFORMATION DES COORDONe nées). Mais il est à observer que les formules de paral- laxe sont, pour le cas actuel, absolument de même forme que les précédentes. En effet, les ascensions droites sont changées en longitudes, et les déclinaisons en latitudes ; ainsi l’ascension droite du zénith doit être remplacée par sa longitude, qu’on nomme aussi longi- tude du nonagésime, et sa déclinaison doit l’être par sa latitude, qui est le complément de la hauteur du nona- gésime. La parallaxe annuelle (voy. ce mot) s'obtient en sup- posant l'observateur sur un point de lécliptique, et pour lors la latitude du zénith est nulle, la longitude de ce point représente la longitude terrestre, et IL dési- gne la parallaxe annuelle ou du grand orbe, lorsqu'elle est la plus grande possible. Appelant donc à la longi- tude héliocentrique de la terre, le lieu du soleil, p la parallaxe annuelle en longitude, » celle en latitude, on aura S=@ +18, et il est aisé de démontrer que ces deux parallaxes sont ,; n=lsin}cos (L— à), L et } étant la longitude et la latitude héliocentriques de l'étoile. Nous n’entreprendrons pas de discuter les apparences produites par la parallaxe actuelle, parce que cet angle, s’il existe réellement pour les étoiles les plus brillantes, est tellement petit, qu'il a à peu près échappé jusqu’à présent aux observations les plus pré- (M. Puissant.) 44 cises, 346 PEN PARAL£ÉLOGRAMME ARTICULÉ. (Mée.) Get or- gane mécanique, inventé par le célèbre Watt pour con- server la verticalité de la tige du piston des machines à vapeur, est aujourd’hui un des appareils le plus usités. Nos limites ne nous permettent pas d’autres détails que ceux que nous avons donnés au mot COMrosiriON DES MACHINES, S IV. PENDULE COMPOSÉ. (Mée.) Tout corps suspendu, que l’on fait osciller autour d’un axe fixe, se trouve dans des circonstances physiques dont la théorie du pendule simple (voy. ce mot) fait abstraction. L’explication suc- cincte des expériences de ce genre et des procédés de calcul par lesquels on parvient à déterminer exactement la longueur du pendule à secondes fait l’objet du pré- sent article. 1. Le pendule composé, mis en expérience, doit avoir une forme régulière et géométrique, parce qu'il serait impossible sans cela d’assigner rigoureusement par le calcul la distance du point de suspension au centre d’os- cillation. Celui dont Bouguer fit usage en Amérique, vers 1740, était un petit poids de cuivre formé de deux cônes tronqués opposés base à base et suspendu à l’ex- trémité d’un fil de pitte très-mince, d’un mètre environ. Ce fil était attaché à une pince à son extrémité supé- rieure, mais de manière à conserver toute sa souplesse. Maupertuis, l’un des académiciens français qui mesu- rèrent les premiers, à la même époque de 1740, un arc de méridien au cercle polaire, se servit de petits globes de différens métaux, traversés chacun par une verge de cuivre qu'il adaptait à son horloge. Enfin, lors de l’éta= blissement du nouveau système métrique en France, Borda fit usage d’un appareil de son invention, aussi ingénieux que simple, lequel consiste en une boule de platine du poids de 520 grammes environ, qu'on fait osciller à l'extrémité d’un fil métallique de 4 mètres de longueur, attaché à une suspension à couteau, posant sur des plans d’une matière très-dure (voy. Base du système métrique, tom. TT, par Delambre). Mais malgré la simplicité de cet appareil, le pendule invariable dont se sont servis, dans leurs voyages de circomnavigation, les capitaines Fressinet, Duperrey et autres savans navi- gateurs, est d’un usage plus commode. Celui-ci se com- pose d’une tige cylindrique de cuivre jaune coulée avec la lentille, et à l'extrémité de laquelle est fixé nn couteau d'acier. Ce couteau, lors des expériences, repose sur deux agathes qui sont incrustées dans une pièce d’acier supportée par un trépied de fer très-solide, et qui se placent horizontalement au moyen d’un niveau à bulle d'air. À cet instrument est jointe une échelle des ampli- tudes et une horloge dont les oscillations du balancier, qui peuvent n'être pas à compensation , doivent être rendues synchrones à celles du pendule. Quant à la du< PEN rée des oscillations de ce dernier dans un temps donné, elle se mesure au moyen d’un chronomètre dont la marche diurne est exactement connue par rapport au temps moyen où au temps sidéral. On concoit que le pendule doit être mis dans une cage vitrée pour être soustrait à l'influence des courans d’air, et qu'il est in- dispensable de tenir compte de l’état du baromètre et du thermomètre durant les expériences. Depuis long-temps feu M. de Prony, frappé de cette propriété du pendule découverte par Huygens, savoir : que les centres de suspension et d’oscillation sont réci- proques l’un à l’autre, avait proposé d'employer un ap- pareil qui fût tel qu’en prenant pour point de suspension le centre d’oscillation, les nouvelles oscillations eussent une même durée que les premières ; parce qu’alors la distance des deux points de suspension eût représenté la longueur du pendule simple correspondant à cette durée. Cet appareil fut en effet construit en Angleterre par les soins du capitaine Kater, qui en fit l'application à la mesure du pendule à Londres (Transac. philos., 1818 ). 2. Pour nous renfermer dans le cadre que nous nous sommes tracé, passons rapidement en vue les différentes formules de correction et de réduction applicables aux expériences faites avec le pendule invariable. CORRECTION D’AMPLITUDE. Borda, s'appuyant sur ce fait observé que les ampli- tudes des excursions du pendule, à droîte et à gauche de la verticale, décroissent en progression géométrique quand le nombre des oscillations croît en progression arithmétique, trouva cette formule sin (0 + 0,,) sin (9 — 0, ar e(Log. sin9 — Log. sin0,) dans laquelle 29 est l'arc d’oscillation à l’origine du mouvement, 29, l’are d’oscillation à la fin de l'expé- rience , mesurés tous deux à l'échelle des amplituëes; 4 le module tabulaire 0,30258...; N le nombre des os- cillations infiniment petites correspondantes à n oscilla- tions finies du pendule observé (voy. Supplément au Traité de Géodésie de Puissant, p. 99). Les expériences faites le 25 avril 1822 à l’observa- toire de Paris ont donné au commencement 9 —5"0"31", à Ja fin 9, — 1°56'50"; et pendant l'intervalle de ces deux comparaisons, le pendule à fait un nombre d’oscilla- tions n = 35765°*:,890; on aura donc 0-8, —4;57 1 0 = / Q—0, = 1.241, PEN ét, par logarithmes, Logn—53.5756569 Log sin 6—8.7200038 Logsin(56,)—8.905;619 ce. Logsin6, =—1.5518036 Logsin(5—6,) —8.5880483 Somme K —0.2718074 Log numér. —0,8694471 c. Log dénom. —8.6983730 Log K—9.4342613 Log 352 Up = 1.863657 Log correct. — 9.568201 Log dénom.—1.3016270 done, correction d'amplitude = 0,36968. CORRECTION DE DILATATION. Si l’on désigne par N, les oscillations que le pendule aurait faites à la température zéro durant le même temps qu’à la température æ, à laquelle les oscillations N infiniment petites ont été obtenues, on aura, ainsi qu’il est aisé de le démontrer, N.—N+:5N, à étant la dilatation linéaire du pendule pour 1° centi- grade d’accroissement de température. Par exemple , ‘soit à — 0,0000178 , température moyenneæ=— 15°,05 durant l'expérience, N —90330,47 les oscillations infiniment petites dans un jour solaire moyen, et { — 15° la température normale; on aura Log : 5 — 4.9493900 Log (æ—t) —8.4771212 Log N — 4.9558342 8.3825454 — 0,0241, c’est-à-dire que la correction de dilatation calculée pour 15° centigrades de température est +- 0°"-,024. RÉDUCTION AU VIDE. j1 s’agit maintenant de savoir combien le pendule in- variable qui fait un nombre connu N° d’oscillations in- finiment petites dans l'air, en un temps donné, en ferait dans le même temps sil se trouvait dans le vide ; or on a, dans ce Cas, : GITE A RSN° Réduction au vide — > 0,70(D— A) (mr) Ex) , en appelant À la hauteur du baromètre observé, æ la température, D la pesanteur spécifique du pendule d’ex- périence, et A, celle de l’air à la température zéro. Remarquons que lorsque 4 — 1 l’on avait D 6381 pour le pendule employé aux iles Malouines par M. Du- 1 t " perrey, et que m — SG est la dilatation d’un volume PEN 347 > - À 1 d'air, tandis que m —= —-— est celle du mercure pour 5550 1° centigrade d’accroissement de chaleur. Lors des expériences citées, la hauteur moyenne du h baromètre était de 551,40 — ——--— — h,, et celle 4 »4 1 —— max ? du thermomètre centigrade + 15°,c5 — x. De plus, le nombre des oscillations du pendule en 24" de temps moyen dans l'air, était N°=— 90330°*,470 ; on a donc Log :—9.6989700 Log751"",40— 2.858712 Log N'—4.9558342 c.L.760, 00—7.119186% 9-9950576 1 mx —1,0563625 Log —9.9950576 0,76 c. Log (6381) —6.1951113 ce. L.(1-Lmx) —9.9761871 Log réduct. —0.8211602, réduct, au vide — +6°**,625 C'est ainsi qu’on opère ordinairement ; toutefois les considérations physiques sur lesquelles cette réduction est fondée ne sont pas parfaitement conformes à ce qui a lieu réellement. En effet, M. Bessel a remarqué (Aca- démie de Berlin, 1826) qu’une couche d’air reste adhé- rente au pendule lors de son mouvement oscillatoire, et que par conséquent elle accroît le volume de la masse, diminue la densité moyenne et augmente le mo- ment d'inertie. M. Poisson, qui a de son côté soumis ce fait à l'analyse, pense que si la réduction précédente élait multipliée par 2 , elle remplirait assez bien, faute d'expérience directe , les conditions requises (Mémoires de l'Académie des sciences, tome XI), du moins à l'égard du pendule de Borda. RÉDUCTION AU NIVEAU DE LA MER. Puisque l'intensité de la pesanteur varie dans le sens de la verticale, elle influe nécessairement sur la durée des oscillations du pendule dans un temps donné. Cet instrument, pour battre les secondes, doit donc être plus long au niveau de la mer qu'au sommet d’une monta- gne. Ainsi, en nommant N';, N'" les nombres d’oscilla- tions infiniment petites faites respectivement dans le même temps en ces deux lieux, et appelant z la hauteur de la station élevée, on a assez exactement Z N''—N" (: + <) ; R — 6366198" étant d'ailleurs le rayon de la terre. A Paris, la hauteur du lieu des expériences était z= 72, et l'on a eu, par sept comparaisons ; N° — 90330,47 ; 348 PEN partant, Log N°— 4.9558542 Log z— 1.8575325 c. Log R —3.1961197 Log réduct. — 0.0092864 = 1,0216. La réduction au niveau de la mer est donc de 1°*,022. 5. Parmi le grand nombre d’expériences du pendule invariable faites en 1822 à l'Observatoire de Paris, dont la latitude la plus récente est de 48°50"13", et à la hauteur de 72" au-dessus du niveau de l'océan (mer moyenne), celles du 24 avril, que nous avons citées, ont donné par sept comparaisons le nombre suivant d’oscillations en 24" de temps moyen, comptées dans l'air, 90330°**,470 On a eu ensuite, réduction à la température .. + 0, 024 Réduction au vide-- + + + + + + + + + + + 6, Go25 Réduction au niveau de la mer. + + : de 15° centigrades. « . . . . . Résultat partiel. «+ + « : + 90998, 141 Résultat moyen de trois résultats partiels n'—090356, 845. Pour les îles Malouines, M. Mathieu a obtenu par le même procédé # — 90549,198; ainsi la longueur du pendule à secondes à Paris étant prise pour unité, celle aux iles Malouines désignée par l'sera n° Le PE) — 1,00027990. Fr Quant à sa longueur métrique, que nous désignerons par @&, elle est à Paris, suivant Borda, de 0",995855 ; concluons de là et de ce que la théorie donne entre la pesanteur g et la longueur a du pendule simple la re- Le HE 2 # étant le rapport de la circonférence au diametre, con- lation cluons enfin que g — 9",80896. Tel est le double de l’espace que parcourt dans la pre- mière seconde un corps qui tombe librement dans le vide. 4. La longueur ! du pendule à secondes croissant comme le carré de la latitude }, on a généralement (a) 1—A+Dsin?), A et B étant deux constantes qui peuvent être obtenues PEN à l’aide d'expériences faites comme ci-dessus en diffé- rens lieux, et d’où l’on peut ensuite tirer la valeur de l’aplatissement de la terre. En effet, Clairaut a démon- tré le premier, par la théorie de l'attraction, que cet 2 ; 5 aplatissement est égal aux 3 du rapport de la force centrifuge sous l'équateur à la pesanteur, moins l’excès B de la longueur du pendule au pôle sur celle A du pendule équatorial, divisé par cette dernière longueur ; c’est-à-dire que [SA 1 B - Aplatissement — + 389 — = —:0,00865 — —. Œœ D a Mais la détermination exacte des constantes À, B, exige qu’on ait recueilli un très-grand nombre d'observations à des latitudes différentes, et alors on applique à l’en- semble de toutes les équations de condition (a) la mé- thode des moindres carrés. (Voy. ce mot.) On doit reconnaître maintenant de quelle importance sont les expériences du pendule dans la recherche de la variation de la pesanteur et de la figure de la terre. (M. Puissant.) PENDULE CONIQUE. (Méc.) Appareil destiné à régulariser l’action variable d’un moteur. Il se compose d’un axe vertical tournant 4 (PI. X VIT, fig. 7), qui porte deux tiges kl mobiles en k; ces tiges sont terminées par des boules pesantes /, et sont réunies, à articulations, à deux autres tiges mn qui tiennent un anneau ni mobile le long de l'axe à. Qu'on imagine ce régulateur adapté à une machine, laquelle fasse tourner l’axe à avec une vitesse variable, on voit d’abord qu’en vertu de la force centrifuge acquise par les boules , !, elles tendront à s’écarter d'autant plus que leur vitesse de rotation au- tour de l’axe à? sera plus grande; au fur et à mesure qu’elles s’écartent, les tiges mn font monter l’anneau nt; si la vitesse diminue, la force centrifuge diminue égale- ment, les boules se rapprochent par l'effet de la pesan- teur, et l'anneau nt descend. C’est ce mouvement d’é- lévation et d’abaissement qu’acquiert l'anneau ni, en vertu de l’augmentation et de la diminution de la force centrifuge, qu'on met à profit pour régulariser l’action variable de la vapeur dans les machines à feu. L’anneau ni tient alors entre deux guides la tête o d’un levier dont le point d'appui p est à charnière mobile ; en mon- tant, il soulève avec le bras po une tige gr qui commu- nique avec une vulve servant à régler l'introduction de la vapeur; cette vulye diminue la quantité de vapeur introduite sous Ie piston quand la tige gr monte, et l’augmente quand elle descend. Le pendule est mis en mouvement par une corde sans fin qui s’enroule d’une part autour d’une rouc horizontale fixée à son pied, et de l’autre autour de l’axe principal de la machine à va- EE ————— PEN * peur. D’après cette disposition, quand l’axe principal vient à prendre un mouvement très-rapide, la corde sans fin le communique à l’axe vertical à du pendule, les boules /, ! s’écartent, la tige gr monte, la vulve se ferme et la force motrice se trouve diminuée en propor- tion de son excès. Lorsque l'équilibre est rétabli, et que la résistance commence à l'emporter sur le moteur, la vitesse du pendule diminue, les boules {, { redescen- dent, ainsi que la tige gr, la vulve se rouvre, et une nou- xelle affluence de vapeur surmonte l'excès de la résis- tance. L'invention de cet appareil aussi ingénieux qu'important est attribuée à Watt. On peut déterminer à priori la relation entre la vi- tesse de rotation de l’axe vertical et la hauteur à la- quelle se tiennent les boules de la manière suivante. Ré- duisons l’appareil à deux points pesans Q, Q (PI. XVII, fig. 8) retenus par deux fils inflexibles et inextensibles AQ, AQ , sans pesanteur, et nommons T la distance horizontale QB des points Q à l'axe AB, h la distance verticale AB des mèmes points au point de sus- pension À, { le temps employé par l'axe AB pour faire une révolution; le cercle décrit par les points Q, Q sera 2rr, et, par conséquent, l’expression de leur vitesse scra la force centrifuge due à la vitesse v étant (voy. Mouve- 5 MENT, N° 29) Nous aurons, pour l’expression de cette force 2 3 4r?r ie Observons que les points matériels Q, Q soumis si- multanément aux actions de la force centrifuge et de la force de gravité se placent nécessairement dans une position telle que la résultante de ces deux forces soit dans la direction de la droite AQ qui soutient chacune d'elles, de sorte que le rapport des droites AB et BQ est le même que celui de la gravité g à la force centrifuge 2r _ ; nous avons donc d'où hk — et Ü— | 5 à 9 À PEN 349 cette relation entre la hauteur verticale à laquelle se tiennent les boules ct la durée d’une révolution de l’axe donne le moyen de régler le mécanisme de la vulve. On voit que la hauteur verticale À est la longueur du pen- dule simple (voy. ce mot), qui ferait deux oscillations pendant que l’axe fait un tour. Le pendule conique peut s'appliquer très-avantageu- sement aux roues hydrauliques; voici, d’après M. Fla- chat (Mécanique industrielle), les meilleures disposi- tions à donner à l'appareil pour lui faire lever et abais= ser une vanne, ce qui exige plus de force que pour lever et abaisser une vulye ou soupape de machine à yapeur. Le pendule conique est disposé comme on le voit fig. XVIL, PL 9; l'anneau mobile a est au-dessus du point d'attache ec des tiges, et les tiges cà sont trois à quatre fois plus grandes que les tiges cb. La force cen- trifuge, en écartant les boules, fait descendre l'anneau, ce qui élève le bras de levier al, dont l'extrémité ou manchon }, armé d’une double griffe (fig. 10), glisse par frottement dans le sens vertical sur un arbre f, lequel reçoit aussi son mouvement de la machine. Suivant que le manchon ! monte ou descend, il embraye (voy. Em- BRAYAGES) par la griffe o ou par la griffe p la roue m ou la roue n qui sont folles sur l'axe f. Quand le manchon s'approche de l’une ou de l’autre, et vient, par l’une de ses grifles, sous la griffe que porte chacune de ces roues, comme le manchon n’est mobile autour de l'axe que dans le sens vertical, mais non dans le sens horizontal, la roue qu’il touche ou qu’il embraye se trouve ainsi entraînée dans le mouvement de l’axe. Les deux roues m eln engrènent d’ailleurs sur une troisième roue r, laquelle porte un axe st qui est susceptible de soulever ou de fermer la vanne au-delà du point assigné pour le travail moyen, ou, en d’autres termes, accroît ou limite la dépense d’eau selon qu'il faut produire un effort su- périeur ou inférieur à celui de l'appareil dans sa marche ordinaire, Lorsque l'appareil est dans cet état moyen ou ordi- naire, le manchon / prend une position moyenne, et dans laquelle il n’embraye ni l’une ni l’autre des deux roues; l'arbre cf tourne ainsi sans communiquer de mouvement aux roues m et, et celles-ci, par consé= quent, n’en communiquent pas à la roue r et à son axe. Si la vitesse s'accélère, le manchon, en se soulevant, embraye l’une des roues, et cette roue communique son mouvement à la roue r et celle-ci à la vanne. Ce mouvement, en définitive, on voit que c’est la force centrifuge qui le produit. Si maintenant il se produit un ralentissement, le levier agit dans le sens inverse, la roue qui était prise est désembrayée, et l’autre roue est embrayée à son tour; de telle sorte, que la roue r tourne en sens inverse et produit un eflet contraire de celui qui venait d’avoir lieu. 350 PEN : Au reste, ajoute M. Flachat, il faut remarquer que ce moyen ne remplit entièrement le but proposé que lors- que l'accélération ou la diminution de vitesse moyenne durait pendant un temps assez long. Alors la régulari- sation du moteur est bien complète; mais si l’accéléra= tion vient d’une cause qui n’agisse qu’instantanément , ou bien si elle n’arrive que peu à peu au point où l’ap- pareil est assez poussé par la force centrifuge pour agir, on voit qu’il se sera écoulé un certain temps entre l’in- stant où la cause de l'accélération aura commencé et le moment où le régulateur l’aura fait cesser. Tel est donc l'inconvénient du régulateur à force centrifuge; il ne peut augmenter où diminuer instantanément l’action du moteur, c’est-à-dire au moment même où une cause vient à déranger le régime de la vitesse le plus avanta- geux à la machine. Nous signalons cet inconvénient afin qu’on connaisse bien cet organe mécanique; mais ce serait mal nous comprendre que de trouver dans cette indication une atténuation des avantages qui nous paraissent appartenir à ce régulateur, l’une des plus utiles et des plus ingénieuses conceptions de la méca- nique. Voyez, pour d’autres appareils propres à régulariser le mouvement des machines, les mots Récuzareur et Vozaxr. sl PENDULE SIMPLE. (Méc.) La théorie du pendule simple se déduit des lois générales du mouvement sur les courbes d’une manière plus directe et plus complète que des considérations employées tom. II, page 288. L'importance de cette théorie en fait une des applica- tions les plus intéressantes des principes exposés ci- dessus page 3525. Soit O (PI. XVII, fig. 11) le point de suspension du pendule, et AO —7 sa longueur. Imaginons qu'après l'avoir élevé au point M on lui imprime une vitesse perpendiculaire à sa longueur et dirigée dans le plan xertical MOA ; toutes les forces qui agissent sur lüi se trouvant ainsi dans ce plan vertical, il ne pourra s’en écarter, et le mouvement du point matériel M s’effec- tuera de la même manière que s’il devait rouler sur un arc de cercle résistant MBM' et qu’il n’y eût pas de fil de suspension. Menons par le point de départ M une horizontale MX et une verticale MZ; prenons la première pour axe des æ et la seconde pour axe des Z, en comptant les z dans le sens de la pesanteur. Le point mobile n'étant soumis à aucune autre force accélératrice que la pesanteur, les équations de son mouvement seront d’x 2% de qe PEN d'où l’on déduira pour l'expression de sa vitesse en un point quelconque de sa trajectoire (Voy. MouvemExT, n° 26)... (a) v° —V?—+ 292, v' désignant la vitesse initiale ou la vitesse imprimée au point matériel à son point de départ M pris pour origine des coordonnées, L'équation (a) nous montre que la vitesse du pen- dule augmente à mesure qu’il descend de M vers le point A, le plus bas de sa course; car l’ordonnée verti- cale z, qui est la seule variable du second membre, croît depuis o jusqu’à AP, pendant cette partie du mouve- ment. Au point A, où l’ordonnée % a atteint son maxi- mum de grandeur, AP — h, la vitesse du pendule est la plus grande possible ; et comme au-dessus de ce point, pendant que le mobile s'élève sur l'arc AM' en vertu de la vitesse acquise, l’ordonnée z diminue, la vitesse dé- croît aussi successivement. Arrivé en M' dans l’horizon- tale, le mobile n’a plus que sa vitesse initiale v', car oi — CH 0 Au-dessus du point M', l’ordonnée z devient négative, l’expression de la vitesse est alors D? —V?— 92qz, c’est-à-dire qu’elle diminue à mesure que z augmente, et qu'elle est complètement anéantie lorsque YA UE, ou lorsque la grandeur absolue de z est celle de la bau- teur due à la vitesse initiale v’. Si nous prenons le point M'sera donc celui où la vitesse du mobile est nulle, et où, n'étant plus soumis qu’à l’action de la pe- santeur, il doit commencer à redescendre le long de Parc M'A, acquérant à chaque instant du mouvement un nouveau degré de vitesse; de sorte que, de retour en À, sa vitesse se retrouvera de nouveau être égale à v? 2= v"? + 2qh. En effet, la vitesse acquise par la chute le long de l'arc M'A est la même que celle qui serait due à la hauteur AQ; or AQ = PQ + AP —Mz+X; donc la vitesse en A est VW. og E ogh = V/01— ogh. PEN Du point À, le mobile remontera sur la branche AM; mais il dépassera le point de départ primitif M; car la vitesse ne redeviendra nulle qu’en un point M", dont la hauteur verticale au-dessus de A sera la même que celle du point M". Parvenu en M'”, il redescendra de nouveau pour remonter sur l’autre branche en M", et ainsi de suite indéfiniment. A l'exception du premier arc MA, chaque arc de descente étant égal à l’are de montée , le mobile oscillera autour du point le plus bas À ; la durée de la première oscillation MA différera seule de la durée de toutes les autres, qui seront isochrones. Si la vitesse initiale v' était assez grande pour que le mobile parvint au point A'avant d’avoir perdu toute sa , et au lieu d’os- "1, vitesse, il redescendrait par l’arc A'M ciller il parcourrait un nombre indéfini de fois et dans des durées égales la circonférence entière du cercle. Dans le cas des oscillations, qui est le seul que nous ayons à considérer, nous pouvons supposer la vitesse initiale Ÿ — 0, ce qui revient à transporter l’origine des coordonnées au point M''et à ne point tenir compte de la première oscillation MA. Pour ne rien changer aux dénominations précédentes, nous admettrons qu’a- près avoir élevé le mobile au point M, on l’abandonne simplement à la pesanteur ; les arcs d’oscillations seront alors MA et AM’, et l'expression de la vitesse en un point de l’arc total MAM', dont l’ordonnée verticale est Z; Sera... (0) Désignons par s l'arc Mm compris entre le point de départ M et un point quelconque m de la circonférence, et par { Le temps employé à décrire; nous aurons d'où, en comparant avec (b), ..……. (9) ds Cette équation nous fera connaître le temps t en fonc- tion de l'arc parcouru s et réciproquement ; mais pour plus de simplicité, il faut exprimer l’ordonnée z en fonction des coordonnées du cercle décrit par OM. Prenant le point À pour origine et comptant les æ sur le diamètre vertical AA’, l'équation du cercle sera y = 2ræ — a}, etnous aurons pour le point quelconque m AP=X, pMm—7Yy. ‘ PEN 354 Ainsi, l’ordonnée verticale z ou Pp du point m devien- dra AP — +, ou Zz=h— x. Cette valeur, substituée dans les équations (b) et (c), les rendra la dernière équation devient __ Vaädm+dy Vas en y substituant à la place de ds sa valeur générale V'dz! + dy. Or on tire de l’équation du cercle, par la différen- tiation, EME d 4 y et par suite, 0 de Udf=ds. Se da’, 2 1 Substituant à la place de y? sa valeur 2rœ — ax, il viendra, toutes réductions faites, r? 2 RE — 2 = da? + dy? = dx = sl {are — | : AEL — «| Nous donnons le signe — au second membre, parce que æ diminue à mesure que £ augmente. L'intégrale de l’expression (d), prise entre les limites æ—h,æ— 0, donnera le temps de la descente le long de l'arc MA, c’est-à-dire la durée d’une demi-oscilla- tion; mais on ne peut l’obtenir sous une forme finie par les procédés connus jusqu'ici. Pour la développer en série, donnons à cette expression la forme ares y J V4 ee |. 352 PEN et observant qu’en vertu du binome de Newton nous avons La 2 1 “A 1.3 x? (-—*) HUE mie do ME Dr OR MURS il viendra 1 r dx 1 © a=— |" 3 Vire h EE CE ae... |. Les intégrales des différens termes de cette expression, abstraction faite du facteur commun et constant, sont toutes comprises sous la forme 152 —x".dr, 1, (ar) JV 27 de sorte qu’en posant A — DRE à. 0 JV x — 2? A = — xdæ À V'hx — x? PE 2 A, SE} V’hæx — x etc.— elc. on a 1 r RS 1.000 elles meet 010 + ne ga A, +e..|. Le terme général de cette série est 1 ce AN = =. 5. (—) .A. 2 g 9 2r H Lorsqu'on prend les intégrales depuis + — À jusqu’à æ — 0, leurs valeurs A,, À,, À,, etc. , sont liées entre elles de manière qu’il suffit de connaître la première pour obtenir toutes Les autres. En effet, l’intégration PEN par parties (voy. Ixrécraz, tom. IT) donne l’expression générale aide dt AVR V'hx — x? p hou — à) (— à 7 ‘dx _ ( (als ) LES Or, aux deux limites æ— 0, æ — h le premier terme du second membre se réduit à zéro, et l’on a simplement — a"dx Vhz — x? 2p ou PLIS) Aus faisant successivement dans cette dernière expression = 1, = 2, etc., on obtient À, — = hA,, MSA = LEA, 5 LANGE 3 = 6 kA, = Fe 4.6 h'A,, etc.— elc. ; et, en général, F2 j Em = rh . À Pour déterminer la valeur de A, , nous avons géné- ralement (voy. InréGraL, tom. IT) dx 2æ— h Des il — constante, intégrale qui, prise depuis æ = h jusqu’à æ — 0, se ré- duit à arc [ces = — ] = T3 # désignant la demi-circonférence du cercle dont le rayon — 1. Ainsi la valeur de A, est pi2 1 He À = — rh pi 2" et le terme général du développement (d) devient : r pla 2 Fe 47.6) 2 Ta Ge 27 Désignant donc par T la durée d’une oscillation entière, qui est le double de celle de la demi-oscillation, nous. aurons définitivement ….. (e) AO OR +4 D] PEN Cette série est d'autant plus convergente que k est plus petit par rapport à 2r. + Lorsque l’are d’oscillation MM est très-petit, le rap- port de la hauteur verticale AP — À au double de la longueur r du pendule est une très-pctite fraction, la série se réduit à son premier terme, et l’on peut alors poser approximativement … (f) 14. Nous avons vu les conséquences de cette expression au mot PENDULE, tome Il. Dans le cas d’un très-petit arc d’oscillation , la résis- tance de l'air n’a aucune influence sensible sur la durée des oscillations : son effet général étant de diminuer l'amplitude de l'arc et par suite la hauteur verticale k, qui n’entre pas dans l’expression (f), on voit que la va- leur de T reste la même pour toutes les valeurs de À négligeables devant 2r, de sorte que, bien qu’à la vérité les arcs d’oscillations d’un pendule diminuent conti- nuellement depuis l'instant où il est mis en mouvement jusqu’à celui où il s’arrête par l'effet des résistances étrangères, toutes ses oscillations s’exécutent dans des intervalles égaux de temps, lorsque d’ailleurs lampli- tude de la première oscillation est très-petite. Les ex- pressions (e) et (f), qui donnent les moyens d'apprécier l'influence de l'amplitude de l'arc sur la durée des os- cillations, vont nous servir à légitimer cette assertion. Supposons que la longueur r du pendule CM soit de 1"; la durée d’une de ses oscillations infiniment pe- tite sera rigoureusement 1-4, T exprimant un nombre de secondes. Substituant à la place de x et de g leurs valeurs connues, on trouvera, pour la latitude de Paris, T = 3,1415926 V/:8088 — 1°,0030946. e] Considérons maintenant un arc d’oscillation MM dont l'amplitude soit de 2 degrés ; la hauteur verticale À — AP sera AP — AO — OP — 1—0OP, ou, à cause de OP — OM. cos MOA — 1 . cos 1°, h— 1 — cos 1° = 1 — 0,9998407 — 0,0001595, ce qui donnera |æ — 0,00007006. 1 = Ton. mm. PEN 353 Substituant cette valeur dans dla série (e), on obtiendra, avec sept décimales exactes, T = 1°,0051145, durée qui ne diffère de celle déterminée ci-dessus que de seconde. Pour des arcs plus petits, : 1 de moins — 10000 la différence serait tout-à-fait inappréciable, et l’on voit qu’on peut admettre, sans erreur sensible, que les petites oscillations d’un pendule sont isochrones et in- dépendantes de la quantité k. Cependant, dans les ob- servations qui exigent une très-grande précision, on conserve les deux premiers termes de la série (e), ce qui donne pour la valeur de T PATES On peut mettre cette expression sous une forme plus simple en y introduisant le demi-arc d’oscillation MOA exprimé en parties du rayon — 1. Pour cet effet, il faut observer qu’en désignant cet arc par «, le triangle rec- tangle MAO donne OP—OM.cosa—#. Cosu, AP—h=r—1rcosu—#"(1 — C0 «), el, par suite, h — = 1 — COS &. F Or, (voy. Sinus, tome IT) . a\? 1—cosx —2 (sin). Ainsi, comme un petit are se confond sensiblement avec son sinus, on a à très-peu près LE] = ICO s h T Cette valeur, mise dans l'expression précédente, la me 1 Lorsqu'un arc est donné en degrés, on obtient son expression en parties du rayon pris pour unité par la change en formule TA = — 648000 ? 354 PER dans laquelle # est le nombre de secondes sexagési- males contenues dans l'arc &. Les logarithmes de Callet renferment une table qui dispense de ces calculs. Voyez, pour d’autres détails concernant le pendule, les mots Penpure, tome II, et PENDULE comrosé, dans ce Sup- plément. PERCUSSION. (Méc.) Impression que fait un corps en mouvement sur un autre qu'il rencontre et qu'il choque. (Voy. Cnoc, tome I*, et Communicarion pu MOUVEMENT.) Les effets mécaniques de la percussion ont paru très surprenans aux premiers observateurs, qui ne pouvaient se rendre compte de ce qu'avec un petit marteau et un petit mouvement on enfonce sans peine des clous qui supportent des fardeaux immenses et qu’on aurait peine de faire enfoncer en les chargeant de poids ex- cessifs. « Ne serait-ce pas, dit Camus dans son Traité des forces mouvantes, une chose inconcevable et in- croyable, si l’on n’en voyait l'expérience, que quelques ouvriers enfoncent en peu de temps, avec le mouton, des pilotis qui supportent et tiennent en équilibre des murailles et des tours entières, d’une masse et d’une hauteur prodigieuses, pendant plusieurs siècles, sans qu'ils aient paru baisser ? I] faut sans doute, par exem- ple, qu’en enfonçant les pilotis qui supportent les tours de la métropolitaine de Paris depuis tant de siècles, on leur ait donné plus de force avec le mouton, ou qu’on ait mis dessus plus de poids que toutes les tours et la masse qui est dedans ne pèse, puisqu'ils les ont toujours tenues en équilibre depuis, sans avoir enfoncé ou baissé, et qu'il est probable qu’ils Les y tiendront encore pen- dant plusieurs siècles à venir. » On saisira aisément la raison de ces phénomènes, a dit d’Alembert, si l’on fait attention à la différence essentielle qui existe entre la pression d’un corps immobile et la percussion d’un corps en mouvement. Tout corps qui tombe s'accélère en tombant; mais sa vitesse au commencement de sa chute est infiniment petite; de facon que, s’il ne tombe pas réellement, mais qu'il soit soutenu par quelque chose, l'effort de la pesanteur ne tend qu’à lui donner au premier instant une vitesse infiniment petite. Ainsi, un poids énorme, appuyé sur un clou, ne tend à des- cendre qu'avec une vitesse infiniment petite; et comme la force de ce corps est le produit de sa masse par la vitesse avec laquelle il tend à se mouvoir, il s'ensuit qu'il tend à pousser le clou avec une force très-petite. Au contraire, un marteau avec lequel on frappe le clou a une vitesse et une masse finies, et par conséquent sa force est plus grande que celie du poids. Si on ne vou- lait pas admettre que la vitesse actuelle avec laquelle le corps tend à se mouvoir est infiniment petite, on ne pourrait au moins s'empêcher de convenir qu’elle est PER fort petite, et alors l'explication que nous venons de donner demeurerait la même. Il est certain que l'effort produit par la charge que supporte un clou ou un pieu ne peut être comparé à celui qui résulte du choc d’un corps en mouvement, tel que le marteau qui vient frapper la tête du clou ou du pieu; car le premier effort, qui n’est qu’une pression, est représenté par mgdt, m étant la charge , g la vitesse que la pesanteur tend à imprimer au corps dans l’unité de temps, et dé l'élément du temps; tandis que le second effort est exprimé par MV, M étant la masse du corps choquant et V une vitesse finie. Orles quantités mgdt et MV appartiennent à des ordres différens, de sorte qu’il est théoriquement et phy- siquement impossible d'établir l'équilibre entre un choc et une pression, et, conséquemment , de comparer l’un des efforts à l’autre. En un mot, la force des corps en mouvement ne peut être mesurée par des poids, c’est- à-dire par la pression seule destituée de mouvement local; et si l’on a souvent observé que des forces de pression peuvent produire des effets égaux ou supé- rieurs à ceux des forces de percussion, c’est que la masse pressante, par suite de l'insuffisance de son appui, se trouve animée d’une vitesse finie, et par suite d’une quantité de mouvement du même ordre de grandeur que la quantité de mouvement d’une masse percuütante. Quant à la supériorité des forces de percussion sur celles de pression pour l’enfoncement des clous ou des pieux, elle tient encore à une autre circonstance qu'il ne sera peut-être pas inutile de signaler. Le clou qu’on veut introduire dans un corps dur a deux résistances à vaincre : il faut d’abord qu’il ouvre devant lui un es- pace dans lequel il puisse entrer; puis, à mesure qu'il s'avance, il faut de plus qu’il surmonte le frottement et la pression qu’exercent les parois du trou en contact avec sa surface. Si l'introduction s'effectue par une pression, il est évident que le clou cessera de s’avancer aussitôt que la pression motrice sera en équilibre avec les deux résistances que nous venons de signaler; mais lorsque cette introduction est produite par la percussion réitérée d’un marteau, il faut observer que chaque coup de marteau produit deux effets : le premier est de pousser le clou dans la cavité formée par sa pointe; le second, de comprimer ce clou dans le sens de sa lon- gueur, c’est-à-dire d'augmenter momentanément sa grosseur aux dépens de sa longueur. Cette petite aug- mentation de grosseur tend à agrandir le trou ; et comme, après que la percussion a cessé, le clou, en vertu de son élasticité, reprend, au moins à peu près, sa première PER figure, il existe un vide entre les parois du trou et la partie de la surface du clou déjà introduite ; ce vide dé- truit en tout ou en partie la résistance due au frotte- ment et à la pression des parois , de sorte que le coup de marteau suivant n’a qu’à surmonter la résistance que rencontre la pointe du clou pour aller en avant. Ainsi, la pression doit surmonter deux espèces de résistances qui se mettent bientôt en équilibre avec elle, quelle que grande qu'elle soit, tandis que la pereussion n’a à vain- cre qu'une des deux. Ajoutez à cela que la force mus- culaire qui fait agir le marteau peut accumuler dans cet outil une quantité de mouvement très-grande, eu égard à la petitesse de sa masse. Plusieurs savans ont fait des expériences sur les effets des chocs des corps pesans qu’on laisse tomber libre- ment. Les résultats obtenus par les deux Camus, Ber- nouilli, Mariotte, S'Gravesande , l'ingénieur Soyer, tendent à établir que ces effets sont proportionnels aux masses des corps choquans ainsi qu'aux hauteurs des chutes, ou, ce qui est la même chose, aux carrés des vi- tesses finales, ce qui s'accorde avec les meilleures théo- ries de la percussion. Quelques autres résultats, et no- tamment ceux de Rondelet, sembleraient indiquer que les effets des chocs sont proportionnels aux masses et aux racines carrées des hauteurs des chutes ou aux simples vitesses finales, mais, comme Navier l’a fort bien fait observer, il y a lieu de croire que, si dans ces expériences les effets des grands chocs paraissent moin- dres qu'ils devraient être, cela tient à ce qu’il est impos- sible d'éviter alors qu’une partie de la force du coup ne soit communiquée à l’appui du corps soumis à l’expé- rience et perdue pour l’effet que l’on mesure, circon- stance qui d’ailleurs se retrouve également dans la plu- part des cas des battages des pieux. Camus, l’auteur du Traité des forces mouvantes, qu'il ne faut pas confondre avec Gamus l’académicien, a reconnu le premier que la nature des corps choqués et des appuis sur lesquels ils se trouvent portés exerce une grande influence sur les effets de la percussion; quoique ses recherches n’offrent aucun résultat précis, elles ne sont pas dépourvues d'intérêt et peuvent être encore consultées avec fruit. Les eflets utiles principaux qu’on obtient de la per- cussion employée comme agent mécanique sont : 1° L’enfoncement d’un corps dans un autre qui se laisse pénétrer, tel que, par exemple, l’enfoncement des pieux dans le terrain (voy. Sonnerre) ; 2° L’aplatissement et l'allongement des corps duc- tiles et malléables; 3° La pulvérisation des corps non ductiles ou la sé- paration de ces corps en plusieurs fragmens ; 4° Une très-forte pression, produite par l’introdue- tion de coins entre des corps assujettis à ne pouvoir s'é- carter que faiblement. PIL 359 La percussion peut être employée de deux manières essentiellement différentes. Suivant la première, on élève un corps à une hauteur déterminée, puis on l’a- bandonne librement à l’action de la pesanteur. C’est ainsi qu'on fait agir les moutons des sonnettes et les gros marteaux ou martinets des forges. Suivant la se- conde, le moteur ajoute à la force accélératrice de la pesanteur une autre force accélératrice qu’il imprime au corps en le comprimant pendant toute la durée du mouvement. Par exemple, le forgeron augmente consi- dérablement la force de percussion du marteau dont il se sert, et lui communique une quantité de mouvement, due à sa force musculaire, bien supérieure à celle qu’il acquerrait s’il tombait librement. Pour donner un puis- sant coup de marteau, il est essentiel de l’élever et de lui faire décrire le plus grand arc possible, afin que la force accélératrice ait le temps d’accumuler dans la masse de l'instrument une grande quantité de mou- vement. Voyez, pour la théorie de la percussion : Prony, Nouvelle architecture hydraulique; et, pour ses effets: Camus, gentilhomme lorrain, Traité des forces mou- vantes. — Camus, de l’Académie des Sciences. Mémoire sur l'enfoncement des boules dans la glaise (Mémoire de l’Académie, 1728). —- Bernoulli, Discours sur la com- munication du mouvement (Prix de l’Académie des Sciences.) — Mariotte, Traité du mouvement des eaux. — Rondelet, Traité de l'art de bâtir. — Perronet, Mé- moire sur les pieux et pilotis. — Sganzin,° Programme d’un cours de construction. PILON. (Méc.) Appareil destiné à pulvériser les substances dures. Il se compose d’une pièce de bois équarrie DQ (PI. XVIE, fig. 11) qui se meut verticale- ment, et dont la partie inférieure Q est armée d’une masse de fer ou de fonte; une pièce transversale PR, nommée mentonnet, reçoit l’action d’une came, qui, après l’avoir élevée à une certaine hauteur, l’aban- donne, ainsi que le pilon auquel elle est fixée et qu’elle entraine, à l’action de la pesanteur. Le pilon est retenu par deux prisons ou manchons À, B, qui s’opposent à tout autre mouvement que le mouvement vertical. La courbure de la came doit être celle d’une développante de cercle lorsqu'on veut que l’ascension du pilon soit régulière. Voy. GAME. La direction de la force qui soulève le mentonnet ne passant pas par le centre de gravité du poids Q, ilen résulte que le pilon exerce contre ses prisons A et B des pressions qui produisent une résistance de frottement d'autant plus considérable que la came est plus éloi- gnée de l’axe du pilon, Il est facile de voir qu'en dési- gnant par Q le poids total du pilon, par / la distance AB des prisons, et par p la longueur PR du mentonnet, 356 PIL la pression sur l’une des prisons est QP et la pression totale 2Q £ - Ainsi, désignant par f le coefficient du frottement, dont la valeur dépend de la nature des sur- faces frottantes (voy. Frorremenr), on aura pour l’ex- pression de la résistance due au frottement , 21Q F. P désignant la force motrice, l’équation d’éguilibre est donc P—Q+ ff. On diminue les frottemens en substituant au men- tonnet un boulon qui traverse le pilon parallèlement à l'arbre des cames et dans l’axe même du pilon. Ce bou- lon peut être placé de deux manières différentes : la première consiste à pratiquer dans le pilon une entaille revêtue de lames de fer, le boulon traverse cette en- taille, dans laquelle entre une came en fonte pour sou- lever le pilon; la seconde, qui n’a pas l'inconvénient d’affaiblir le pilon par une entaille, consiste à faire sou- lever les deux extrémités du boulon, saillantes sur les faces latérales du pilon, par deux cames parallèles ayant une tête commune et qui dans leur jeu embras- sent le pilon. Un autre inconvénient grave de cet appareil, c’est que toutes les fois qu’une came se met en contact avec le mentonnet ou le boulon, il s'ensuit un choc impos- sible à éviter et qui occasionne un perte de force de vive (voy. COMMUNICATION DU MOUVEMENT), mais cet inconvénient tient à la nature même de la machine, cet l’on ne pourrait y remédier sans renoncer à l’unifor- mité du mouvement d’ascension. ( Voy. Bélidor, Archi- tecture hydraulique, et le Journal des Mines de Van IL.) PILOT ou PILOTIS. (//ydraul.) Nom générique des pièces de bois qu’on enfonce dans un terrain pour le consolider et lui donner la force nécessaire pour sou- tenir une fondation. On les emploie principalement pour porter les édifices de maçonnerie, comme les ponts, les murs des quais et autres ouvrages, que l’on veut fonder sous les basses eaux. On enfonce les pilots avec une machine nommée Sonnette (voy. ce mot) jusqu’à ce qu’ils n’entrent plus, ou du moins jusqu'à ce qu'ils n'entrent que de deux ou trois millimètres par volée, ce qu’on appelle le refus. Souvent ce refus est illusoire, et le frottement qu’ils éprouvent dans des terrains sablonneux les empêche seul de descendre. En général, l'emploi des pilotis n’est utile que lorsque après avoir traversé les couches PLA molles du terrain ils trouvent un fond d’une meilleure qualité où ils peuvent prendre une fiche suffisante. La méthode la plus sûre de fondation, dans les terrains peu consistans, est d’encaisser ces terrains à la plus grande profondeur possible et à les charger ensuite, avant d’élever les constructions, d’un poids au moins égal à celui que doit avoir l'édifice. En laissant ce poids agir assez long-temps, le fond se resserre autant qu'il peut l'être, et il ne doit rester aucune inquiétude pour l'avenir, tandis que l'établissement d’un pilotis, dans des circonstances semblables, peut laisser craindre que les couches où les pieux sont arrêtés soient placées sur d’autres couches susceptibles de se comprimer, comme cela n’arrive que trop souvent pour des couches d’ar- giles qui, naturellement fermes, finissent par se péné- trer, s’amollir, par l’eau qui s’insinue toujours le long des pilots, et prennent un tassement qui n’aurait point eu lieu si l’on n’avait pas fait de pilotis, et que rien ne pouvait faire prévoir. Voy. Powrs. PLAN TANGENT. (Géom.) Un plan est dit tangent à une surface courbe lorsqu'il la touche en un point. Si la surface est convexe dans toutes ses parties, le plan tangent n’a qu'un seul point de commun avec elle : celui de contact ; dans le cas contraire, le plan peut être tout à la fois tangent et sécant, c’est-à-dire qu'il peut toucher seulement la surface en un point et la couper dans d’autres, tout comme une droite peut être en même temps tangente et sécante par rapport à une même ligne courbe. Pour déterminer les conditions du contact d’un plan et d’une surface courbe, on caractérise plus particuliè . rement le plan tangent de la manière suivante : Si par un point donné sur une surface quelconque on y trace une infinité de courbes et qu'on leur mène des tangentes par le point en question, toutes ces droites se trouveront en général dans un seul et même plan que l’on nomme le plan tangent de la surface. Soit donc F(x, y, °z)—10 l'équation d’une surface quelconque. Deux des varia- bles devant recevoir des valeurs arbitraires, prenons z pour variable dépendante, et résolvant cette équation par rapport à #, nous obliendrons une autre équation de la forme (DCE Imaginons que par un point donné, &', y', z', sur la surface, on ait tracé une courbe quelconque dont les projections soient représentées par les équations (2) sn y—= px; 3 = 4%, PLA cette courbe sera parfaitement déterminée par len- semble des équations (1) et (2), et sa tangente au point æ', y, %', aura pour équations. En effet, la tangente d’une courbe dans l’espace se projète toujours sur la tangente de sa projection (voy. Prosecrion), de sorte que les équations des tangentes des courbes planes (2) sont en même temps les équa- tions de la tangente dans l’espace de la courbe tracée sur la surface. Or, les coordonnées æ' et y' sont com- munes au point donné et à sa projection sur le plan des æy; ainsi la tangente de la courbe plane y — #x, au point æ', y, a pour équation (voy. tome IT, pag. 525) , ,__ dot ; De même les coordonnées æ' et z sont communes au point donné et à sa proportion sur le plan desæz, et, par suite, la tangente de la courbe plane z — x, à ce point æ', z', a pour équation OUTES Zi —= 7 “ dæ (&— x); done, etc. Observons maintenant que la dérivée différentielle dyæ'…., ES , Pre est autre chose que la dérivée totale de z', dont la valeur est donnée par l'équation (1), car cette équa- tion doit être satisfaite en y faisant 4x, y—, z—Z%. Or, représentant pour abréger f(æ', y') par f, nous ayons af di — = AU ne de . dx + ay 4° et, conséquemment, dz' _ dyx' dy” de dx dx" _df" df” 7 dx a E dy" Posant GR èT df de y TI ? les équations de la tangente deviendront et il ne s’agit plus, pour obtenir ie lieu géométrique des tangentes à toutes les courbes tracées sur la surface par PLA 357 le point æ', y,z, que d'éliminer entre ces équations = qui distingue seule la courbe particu- dx lière que nous avons considérée jusqu'ici. Opérant cette la quantité élimination, il vient (5) 5—2=p(r— x) +q(y—y). Cette équation étant du premier degré par rapport aux variables æ, y, z, appartient au plan qui touche la sur- face au point æ', y', z', et l’on voit en outre que le lieu de toutes les tangentes est bien un plan, comme le sup- posait la définition générale du plan tangent. Nous re- marquerons cependant qu’il existe des points singuliers dans certaines surfaces pour lesquels cette proposition n’a pas lieu; tel est, par exemple, le sommet d’un : : ( cône; c’est ce qu'on reconnaît par les valeurs —, que 0 prennent alors les dérivées partielles p et q. On peut donner à l'équation (5) une forme plus gé- nérale en tirant les dérivées p et q de l'équation Hire ys ze) 0; sans la résoudre préalablement par rapport à 3". Diffé- rentiant successivement par rapport à &' et à y', il vient dr dr de ogg she? dr dF K LENCO anE Substituant dans (5) les valeurs de p et deg données par ces équations, on obtient pour l’équation du plan tan- gent .... (6) . dF , dF x 4 CR ANS At Prenons comme exemple d'application les surfaces du second ordre, que nous pouvons comprendre toutes sous la forme générale (voy. GÉOMÉTRIE AUX Toys pr- MENSIONS, n° 61) , Az + A'y° + A'2? + 2Cæ + 2C'y + 2C'z HE — 0. Nous aurons ici F—Axz?+Ay?+A'27—+92Cx +a2Cy +oC's LE, d’où nous tirerons les trois dérivées partielles P dF , : = Ta 24x' + 2C, dr PE ; Tor 2A'y + 2C', dE 7e = 2A°3 + 2C. 358 PLA Ces valeurs substituées dans (6) donnent ….. (7) Ge + Ge 2) + (AY CGT) À 2 (az + C')(z 7) Telle est l'équation générale du plan tangent à une surface quelconque du second ordre. Cette équation se réduit à... (8) Ada A'yy + A'xz +E—0 pour les surfaces qui admettent un centre. S'il s'agissait, par exemple, d’un ellipsoide à trois axes 2 2 m2 z y z & — — [a] SAUT hs QE , on ferait Abc, A'—= ac, A = db, E— br et l’on aurait, pour l'équation de son plan tangent en un point quelconque æ', ÿ'; 4‘; bexa +. ay + abzz — db’c — 0. Dans le cas particulier de à = 4, y —0,z: = 0, où le point donné est le sommet qui se trouve sur l’axe des æ, l'équation précédente devient b’c'ax — ab?c? — 0, ce qui donne > æ—4; équation d’un plan parallèle au plan des y£ (voy. GÉO., n° 20), et, conséquemment, perpendiculaire à l’axe des æ. On trouverait de la même manière que les plans tangens aux autres sommets sont perpendiculaires aux axes de ces sommets, quant aux plans tangens aux au- tres points de l’ellipsoïde, eten général aux points quel- conques d’une surface du second ordre douée d’un centre , on peut voir qu'ils sont parallèles au plan dia- métral conjugué avec le diamètre qui passe par le point de contact. En effet, nous ayons vu (Géom., n° 60) que le plan diamétral conjugué avec une corde quelconque, représentée par les équations (9) … rm Ep, y=nz +4; a pour équation (Am + B'n + B')x + (An + B'm+By + (AE Bn+B'm)z + Cm + Cr + C' Toutes ces équations se rapportent à trois axes rectan- 10; gulaires coordonnés quelconques pour lesquels l’'équa- tion générale des surfaces du second ordre est de la forme ° Aa? + A'y° L Az? Bay + Baxz + B'yz (ie + Ce Gy+Cr+D f 7 PLA Or, pour ne considérer que les surfaces douées d’un centre et rapporter leur équation à leurs trois diamètres principaux, il suffit de poser B— 0, VB —0,/B—0 660, C— 0: C0 et l’équation du plan diamétral conjuguée avec la corde (9) se réduit à .… (10) Amaæ + A'nz + Az = 0. Ceci posé, si la corde (9) est le diamètre mené du point de contact +, y, 3° d’un plan tangent, elle passe par le centre, et ses équations deviennent X y DM NE, YU D'où æ' Y' m — Ho Z 4 Substituant ces valeurs dans (10), nous obtiendrons, pour l'équation du plan diamétral conjugué avec le diamètre en question 1) Axa + A'yy + A'zz = 0, équation qu'il suflit de comparer avec l'équation (8) du plan tangent pour reconnaître que ce dernier est parallèle au plan diamétral (voy. GÉo., n° 29). Dans une sphère, tous les plans diamétraux étant perpendiculaires à leurs diamètres conjugués, il en ré- sulte que le plan tangent à un point quelconque de sa surface est perpendiculaire au rayon de ce point. Nous déduirons encore des expressions précédentes l'équation générale de la normale à une surface quel- conque. Cette normale étant la perpendiculaire au plan tangent, menée par le point de contact æ', y, #', ses équations sont de la forme (voy. Gkom., n° 9) a— x —a(z— zx), y—y —=c(z—2), et comme l'équation du plan tangent, trouvée ci- dessus , est z—z == p{a—x)+q(u-wy); on a, d’après les conditions déterminées (GÉOM. Aux TROIS DIM., n° 25), A= —?P, C—= —4q. Ainsi, les équations de la normale sont z— 2 +p(r—x) =0, y—y az 0; d’où l’on peut conclure que les angles &, B, y, formés PNE par cette droite avec les demi-axes coordonnés positifs ont pour expressions (GÉon., n° 12) —E COS «x —= = == V’p° sr cos B — ——) Ë Pa pu 1 COS y —= ETES Si l'on substitue dans ces formules les valeurs des dérivées p et q en fonctions des dérivées partielles de l'équation F(æ, y, z) = 0, elles prendront la forme dr cos « — V > cos B — … dE cos y — V > en faisant, pour abréger, 1 V—= — LG) +) +G)T Ces expressions sont employées dans la théorie du mouvement d’un corps assujetti à se mouvoir sur une surface donnée. (Voy. Mouvement, 51.) PNEUMATIQUE. Branche de la mécanique géné- rale qui a pour objet les lois du mouvement des gaz ou fluides élastiques. La théorie du mouvement des fluides est, comme nous lavons dit ailleurs (voy. HYxpnODYNAMIQUE , tome IL), la partie la moins avancée de la mécanique ; aussi nous attacherons-nous principalement aux résul- tats constatés par l'expérience, et qui peuvent être em- ployés utilement dans la pratique. 1. Lorsqu'un gaz est renfermé dans un vase clos, il exerce, abstraction faite de son poids, des pressions égales sur tous les points des parois et dont l'intensité dépend de:sa densité et de sa température (voy. Force ÉLASTIQUE). Si le vase était placé dans un espace vide limité et qu’on ouvrît un orifice à l’une de ses parois, le gaz s’écoulerait par cet orifice et se répandrait uni- formément dans l’espace vide avec une vitesse d’écou- lement qui diminuerait avec la densité du gaz dans le vase; cette vitesse deviendrait nulle et l'écoulement cesserait lorsque la force élastique de la portion écou- lée pourrait faire équilibre à celle de la portion restant dans le vase, c’est-à-dire lorsque la densité serait la même au-dedans et au-dehors du vase. Si au lieu d’être PNE 359 placé dans un espace primitivement vide le vase se trouvait dans un espace plein d’un autre gaz, la vitesse initiale de l'écoulement dépendrait de la différence des forces élastiques ou des pressions intérieures et exté- rieures , de sorte que dans le cas où la pression du gaz intérieur serait la plus petite, non seulement il ne pourrait s'échapper, mais il serait encore refoulé dans le vase par le gaz extérieur qui y pénétrerait en vertu de la supériorité de sa force d'expansion, 2. Dans ces divers cas d'écoulement, la vitesse est nécessairement variable, car à mesure que la masse gazeuse diminue dans le vase, la portion restante aug- mente de volume, pour occuper toujours toute la capa- cité du vase, ce qui diminue sa densité, et par consé- quent sa force élastique. Il est visible que la vitesse de l'écoulement ne saurait être constante, à moins que la pression qui la détermine ne soit elle-même constante, et que la résistance due au milieu dans lequel le gaz s'écoule demeure la même pendant toute la durée de l’écoulement. 3. Pour fixer les idées, imaginons un cylindre verti- cal exactement fermé et rempli d’air à l’état ordinaire, c’est-à-dire à la simple pression de l'atmosphère ; si lon perce un orifice à la base inférieure, aucun écoulement n'aura lieu, car les molécules d’air intérieur qui se trouvent devant cet orifice éprouvent de la part de l’air extérieur une pression égale et opposée à leur pression intérieure ; mais si l'air intérieur vient à subir un sur- croît de pression, si, par exemple, la base supérieure du cylindre est un piston mobile qu’on charge d’un poids, l'air intérieur se trouvera plus comprimé que l’air ex- térieur et s’échappera au dehors en vertu de cet excès de pression; et comme l’espace occupé par le gaz dans le cylindre diminue à mesure qu’il s'écoule, parce que le piston descend, il en résulte que la pression et la densité du gaz intérieur sont les mêmes pendant toute la durée de l'écoulement, dont la vitesse est conséquem- ment constante , car la résistance de l’air extérieur ne saurait être modifiée par les portions de l'air écoulé qui viennent se perdre dans l’espace illimité qu’il occupe. 4. Nommons p le poids de l'atmosphère et P le poids additionnel qui charge le piston, les molécules inté- rieures en face de l’orifice seront poussées de dedans en dehors par la force p + P, et de dehors en dedans par la force p; ces deux forces agissant dans des directions opposées, leur résultante sera p+ P—p=—P, et, par s’il était dû à la seule force P et qu'il s’effectuñt dans le vide. conséquent, l'écoulement aura lieu comme s 5. On ramène théoriquement l'écoulement des gaz à celui des liquides en considérant le gaz qui s'écoule comme un liquide d’égale densité dont la charge au- dessus de l’orifice (voy. Écouremenr) a pour hauteur la hauteur de la colonne liquide dont le poids serait égal à 360 PNE la pression qui produit l’écoulement ; ainsi, désignant par b la hauteur d'une colonne d’air qui aurait pour base le piston et dont le poids serait P, nous aurons pour la vitesse Y de l'écoulement, V—V/2gb. Comme il est d'usage d'évaluer la pression des fluides élastiques en colonnes de mercure, supposons mainte- nant qu'un manomètre à Mercure (voy. Force ÉLAS- TIQUE) soit adapté au cylindre et s'élève à une hauteur k', tandis qu’un baromètre placé dans l'air extérieur s'élève àune hauteur h; h' représentera la pression p-+P de l'air intérieur, et la différence des hauteurs h —k, que nous désignerons par H, représentera la pression due au poids placé sur le piston et qui détermine l’é- coulement. Il s’agit donc d'évaluer b en fonction de H pour n'avoir à considérer que des colonnes de mercure: On emploie souvent, pour mesurer les pressions plus grandes que la pression moyenne de l'atmosphère, des manomètres ouverts à leur extrémité supérieure; de sorte que le mercure qu'ils contiennent est pressé dans l’une des branches par le gaz et dans l’autre par l'air extérieur; la hauteur qu'ils marquent est alors la diffé- rence entre la pression intérieure et la pression de l’at- mosphère ou la quantité que nous venons de désigner par H. Nous supposerons ; dans tout ce qui va suivre; qu’on se sert de semblables instrumens. - L'évaluation de b en fonction de H ne présente au- cune difficulté, car puisque ces hauteurs appartiennent à des colonnes de même base, celle du piston, et de même poids P, elles sont entre elles dans le rapport in- verse des densités de leurs fluides respectifs; ainsi, dé- signant par A la densité du mercure et par à celle de l'air, on a Substituant cette valeur de b dans celle de V, on ob- tient .….. (a) er Y — L. H=. 6. Cette expression peut s'appliquer à tout autre gaz que l'air atmosphérique, en entendant par à la densité de ce gaz, etil en résulte une conséquence très-impor- tante. Soient à et à les densités de deux gaz quelcon- ques, H la pression sous laquelle ils s’écoulent, et Y et V' leurs vitesses respectives, nous avons M , M Venere désignant, pour abréger, par M la quantité V’2gHa; Ni V:V=Vi:vai PNE c’est-à-dire que les vitesses d'écoulement de deux gaz sous une même pression sont en raison inverse des ra- cines carrées de leurs densités. 7. Considérons en particulier l'air atmosphérique, et modifions la formule (a) de manière à la rendre immé- diatement applicable à toutes les circonstances de pres- sion et de température. On sait que le mètre cube d'air sec à la température 0 et sous la pression moyenne de l’atmosphère 0,76 pèse 1,299 (voy. ci-dessus, page 171); comme ce fluide se dilate de 0,00575 de son volume primitif à o°, pour chaque degré centigrade d’accroissement de tempéra- ture, si nous représentons par 1 Son volume à 0°, Ce VO- lume deviendra 1 + 0,00575t à {”; d’où il résulte qu’à la température de t° centigrades et toujours sous la mème pression 0,76, le poids d’un mètre cube d’air est représenté par k :299 1 1 + 0,009751? ce qu’on peut porter à pour tenir compte de la vapeur d’eau toujours mêlée à l'air atmosphérique et qui diminue son poids. Toutes les autres circonstances étant les mêmes, si la pression était k, le mètre cube d’air serait k 1,299 k L1 99 1,709 à — 7%. 0,76 ‘ 1 + 0,004f 2799 + 3 E'o,004t Quant au poids du mètre cube de mercure à la tem- pérature #°, il est __15598 1 + 0,00018/? car ce fluide pèse 13598 kilogrammes le mètre cube à 0° 1 5550 par accroissement de température d’un degré centi- et se dilate de ou de 0,00018 de son volume à 0 grade. Ceci posé, observons que le rapport des densités A et à du mercure et de l'air est le même que celui des poids de leur unité de volume, et, partant, que ce rap- port est A 1 + 0,004f À 056. ù 795 (1 + 0,00018t)k? ou simplement IS 1 + 0,004 ÿ EL 7956 Q TE , en négligeant le facteur 1 + 0,00018/, qui diffère tou- PNE jours très-peu de l'unité, cette suppression, d’ailleurs, corrige encore un peu l'effet des vapeurs aqueuses sur le poids de l'air. Pour introduire ce résultat dans la formule (a), il n’y a plus qu’à substituer à la pression quelconque k, la pression À + H, à laquelle est soumise la masse d’air renfermée dans le cylindre; et il vient, toutes réduc- tions faites, après avoir remplacé gpar sa valeur 9°,8088, V = os /| (1 +ooon)], ce qu’on met sous la forme ..….. (b} M— PAIE 1—+ 0,004 —T. re en posant 8. On obtient immédiatement le volume d’air écoulé dans une seconde de temps en multipliant la vitesse V par l’aire S de l’orifice d’écoulement; ce volume d’air ou la dépense de l’orifice est donc S5sl/n 7 =: Mais ici, comme pour l’écoulement des liquides, il faut tenir compte de la contraction qu’éprouve la veine fluide à son passage par l’orifice et qui diminue la dé- pense théorique; soit donc m un coefficient de réduc- tion à déterminer par l'expérience : Q désignant la dé- pense réelle, nous aurons ..... (d) LCI g= 395ms|/# 9. M. D’Aubusson, par la comparaison de cent cin- quante expériences qu'il a faites avec le plus grand soin sur l'air atmosphérique , a trouvé qu'il fallait donner à m la valeur 0,65 pour les orifices ou minces parois, 0,93 pour les ajutages cylindriques, 0,94 pour les ajutages légèrement coniques. Les ajutages dont on se sert le plus dans la pratique, tels que les buses qui terminent les porte-vents des usi- nes et les bouts des soufllets, étant des tubes assez al- longés et aigus, le coellicient 0,94 serait celui qui pa- raîtrait le mieux leur convenir; cependant, pour plus de sûreté, M. d’Aubusson adopte pour ces buses les coelfi- ciens 0,95, et transforme l'expression (d) en (e) Q= 800) n HT: — h a FE en y introduisant en outre le diamètre D de l’orifice de sortie. Tone ur, PNE 361 10. Si l’on veut connaître le poids de la masse d'air écoulée dans une seconde de temps, il faut multiplier cette dernière valeur de Q par le poids d’un mètre cube d’air à la température # et sous la pression k + H ou par la quantité h+H 1 + 0,004!” 1,709 . Désignant par P le poids demandé, on obtient, toutes réductions faites, ..….. (f) P=2i05* »]/nÀ+ UT 1. Il est essentiel d'observer que le volume d’air donné par les formules (d) et (e) est censé avoir la même densité que dans l’intérieur du réservoir d’où il sort ou être toujours soumis à la pression À + H; pour transformer ce volume en celui qu’aurait la même masse d’air sous la seule pression atmosphérique k ou sous toute autre pression #', il faudrait le multiplier par , et l’on aurait le rapport des deux pressions L = alors ..... (g) = I 2 sun ? = 289 +: RG + HIT. 12. Les exemples suivans vont indiquer l'emploi de ces diverses formules. I. On demande le volume d'air atmosphérique, réduit à la pression moyenne 0°,76, que fournira un réservoir sur lequel le manomètre à mercure marque 0°,04 et auquel est adapté un tuyau ou buse de 0",065 de diamètre. La pression atmosphérique extérieure indiquée par le baro- mètre est 0°,75 et la température est de 15°. On a h—0",75; hk—"0",76; D — 0",065, b— 110$; H=—=107; 0/4; et, par suite, hHH— 0,79; T — 1 + 0,004 X 15 = 1,06. Substituant ces valeurs dans la formule (4), on ob- 0,79 X 1,06] c’est-à-dire que le réservoir donnera, à peu de chose tiendra O—=89 AT K près, le tiers d’un mètre cube d’air par seconde, ce qui suflit pour alimenter le feu de quatre grosses forges d’afinerie. 16 362 PNE Si l'on voulait connaître cette dépense en poids, il faudrait multiplier le volume 0"°,294 par le poids du mètre cube à 15° et sous la pression 0",76 (voy. ci-des- sus, n° 7), ou bien faire usage immédiatement de la for- mule (f). Par le premier procédé, on trouverait 1, 299 P — 0,294 X 0e 0,360, 2 , 0979 4 [eos 1, 06 résultats qu’on peut considérer comme identiques. et par le second P — 493(0,065)" . — 0',55964, IT. On demande quel doit être le diamètre de la buse d'écoulement pour que la dépense soit de 0,32 par seconde sous une pression manométrique de 0®,045. Le baromètre marque moyennement dans l'usine 0",75 et le thermo- mètre 11°. La quantité demandée étant le diamètre D, on pour- rait indifféremment dégager D de l’une des expressions (f) ou (g); mais comme la dépense est exprimée en poids, il faut employer l'expression (f), qui n’exige au- cune réduction préalable. Il vient ainsi Fan ss[n Cr] Substituant dans cette formule les valeurs données, on obtient — 0",0599. Le diamètre demandé est donc 0",06. III. Quelle doit étre la hauteur du manomètre pour faire sortir par une buse de 0",075 de diamètre 413 grammes ou 0,415 d'air atmosphérique en une seconde? Le baro- mètre marque 0",744 dans l'usine et le thermomitre 15°. La quantité cherchée étant ici la hauteur manomé- trique H, il faut la dégager d’abord de l’expression (f). Élevant les deux membres de cette expression au carré, on obtient l’équation du second degré en H, TP2— (493). Dé. k. H (495)°. D‘. HP, d'où l’on tire H——{h Ve R g + Le PNE Faisant donc hk—0",744; D = 0",075; P — 0,413 ; T = 1 + 0,004 X 13 — 1,052, il vient H = — 0,372 + | AE (495). « 1, 052 et + Co87a |, et l’on trouve, tous calculs faits, H\—=107050; 13. Le principe du n° 6 donne le moyen d’étendre à tous les gaz les formules (f) et (g) relatives à l’air at- mosphérique. En effet, désignant par à la densité de l'air, par d' celle d’un gaz quelconque et par V et V'les vitesses respectives d'écoulement, nous avons, en vertu de ce principe, Ainsi, nommant $ l’aire de l’orifice d'écoulement du gaz dont la densité est 9’, la dépense de ce gaz en une seconde sera ù VS — VS. Te: ; mais VS représente la dépense d’air par le même ori- fice, ou la quantité représentée ci-dessus par Q. Done, nommant Q’ la dépense du gaz, nous avons Q=Q = 10 Si nous prenons pour unité des densités celle de l'air, ù © . le rapport = exprimera la pesanteur spécifique du gaz, S Le) et en l’exprimant par 9, nous aurons ..... (h) Q =. V# templaçant Q par sa valeur (4), il viendra définitive- ment ..... (i) @ = Fe V'HG HT, formule qui fera connaître la dépense d’un gaz dont la pesanteur spécifique est 9. Si l’on ne veut rien préjuger sur la valeur du coeffi- cient de contraction, il faut substituer dans l’expres- sion (k) la valeur de Q donnée par l'expression géné- rale (d), on a alors... (k) l f { PNE et le volame Q’ du gaz est censé avoir la même densité que dans l’intérieur du réservoir où il est soumis à la pression À + H. C’est cette dernière formule qu’on de- vra employer pour toutes les évaluations relatives au gaz hydrogène dans les appareils d'éclairage. 14. Proposons-nous, par exemple, de déterminer le nombre de mètres cubes de gaz hydrogène que pourra fournir en une heure de temps un gazomètre d’éclai- rage sous une pression manométrique de 0,004 et par une ouverture circulaire pratiquée dans ses parois, de 0",124 de diamètre. La température étant de 15° et la pression atmosphérique de 0°,755. L’orifice est à mince paroi, et il faut conséquemment employer le coefficient de contraction m = 0,65; les données sont donc m— 0,65; H—0",004; k — 0",755 ; T= 1 + 0,004 X 15 = 1,06, et l’on a, puisque le demi-diamètre de l’orifice = 0",062, — 3,1416 X (0,062)? — 0" 1,01208. Substituant toutes ces valeurs dans la formule (k) en y faisant de plus, d’après Dulong, + — 0,559, on aura 1,06 0, 795 |”? Cette dépense est celle qui a lieu par seconde; pour Q colo ie [004 : — 0°°,309956. avoir la dépense en une heure, il faut la multiplier par 3600, nombre de secondes contenues dans une heure, ce qui donne pour la valeur cherchée 1115"°,8416. Ainsi, il s’'écoulera environ 1116 mètres cubes, par heure, du gazomètre. Soit encore à déterminer la grandeur de l’orifice qu’il faudrait pratiquer dans la paroi mince d’un gazomètre d'éclairage, pour avoir une dépense de mille mètres cubes de gaz par heure, sous une charge représentée par une colonne d’eau de 0",05 de hauteur. En admet- tant que la hauteur moyenne du baromètre soit de 0",55 dans la localité et la température de 12°. Dégageant S de l'expression (4), on obtient l’expres- sion générale S — ee ; 895 . m/ [u s Frs] dans laquelle il n’y a plus qu’à substituer les valeurs données; mais comme ici la hauteur manométrique est exprimée en colonne d’eau, il faut préalablement la ré- duire en colonne de mercure, en observant que la hau- teur H d’une coloune de mercure équivalente en poids PNE 363 à une colonne d’eau dont la hauteur est b est donnée par la relation b H — - 5? dans laquelle 5 désigne la pesanteur spécifique du mer- Ï 5 P Ï q cure, celle de l’eau étant 1. La valeur connue de 3 étant 13,598, nous avons ici, à cause de b — 0,05, — 0",003677 ; observant de plus que mille mètres cubes par heure 100 (e) —_ n — = 0"°,2778, nous ferons donnent par seconde — 3600 Q'—0,2778; H — 0003677; h—0,75; 90,559; T—=u50485;1m— 0,65; et la formule précédente nous donnera 0,2778 X V/0,559 QT 0,003677 X 1,048 ? 395 X 0,65 x 20 re . 24 / S — 0"°,011919. Ainsi, l’aire de l’ouverture doit être de 0%°,011313; si c’est un carré, son côté devra avoir 0,106; si c’est un cercle, son diamètre sera de 0",12. 15. Quand les gaz s’écoulent du gazomètre par un long tuyau de conduite dont l’extrémité est entière- ment ouverte ou munie d’un ajutage qui en diminue r'orifice, les circonstances de l’écoulement ne sont plus les mêmes, et sa vitesse est d'autant moindre que les gaz ont rencontré plus de résistance depuis leur sortie du réservoir jusqu’à leur sortie de la conduite. Ces ré- sistances étant dues, comme celles que l’eau éprouve dans les tuyaux de conduite (voy. Couraxr), à l’action des parois sur le fluide, on suppose qu’elles sont : 1° Proportionnelles à la largeur et au diamètre du tuyau ; 2° En raison inverse de la section du tuyau ou du carré de son diamètre ; 3° Proportionnelles au carré de la vitesse. Ainsi, nommant w la vitesse moyenne d’un gaz dans une conduite dont la longueur est L et le diamètre D: et, de plus, nommant # un coeflicient constant, la ré- sistance totale sera représentée par LDu? Lu? n D? ou par à FT: Or, si l’on établit un manomètre sur le réservoir et un autre sur le tuyau , tout près de la bouche de sortie, la hauteur H du premier indiquera la force qui chasse le 364 PNE gaz du réservoir, et la hauteur # du second celle qui chasse le fluide de la conduite; la différence de ces hau- teurs, H— h, sera la perte de force produite par la ré- sistance des parois, et l’on aura conséquemment l'équa- tion... (1) Lu’ H — h — I—h 1 16. La vitesse d’un gaz dans un tuyau de conduite n’est pas uniforme comme celle de l’eau, car, puisque la pression diminue successivement depuis l’orifice du réservoir jusqu’à l’orifice de sortie, il en est de même de la densité du gaz; de sorte qu'en imaginant deux tran- ches transversales d’égale épaisseur à quelque distance l'une de l’autre, la tranche la plus près de l’orifice de sortie renfermera moins de molécules que la plus éloi- gnée; et comme il doit passer dans un même temps une même masse où un même nombre de molécules par toutes les sections de la conduite, les molécules de- vrontse mouvoir avec plus de vitesse dans la première tranche que dans la seconde. La densité étant propor- tionnelle à la pression, et le décroissement de pression s’effectuant dans une progression arithmétique, la vitesse moyenne « est celle qui a lieu au milieu de la conduite. Or, désignant par b la pression atmosphérique exté- rieure, la pression est bH à l’orifice du réservoir et b+-h àl'orifice de la conduite; la pression au milieu de la conduite est donc LH BAD) = 04H +1), et l’on a entre la vitesse u due à cette pression et la vi- tesse de l’écoulement due à la pression extrême b 4h la relation u:v— (b+h) : (bHI(H + )), d'où LDH bFIH+ 1) Uu—=T. telle est la valeur de la vitesse moyenne qui doit être mise dans l'équation fondamentale (1). Dans le cas où la conduite serait terminée par un ajutage qui aurait un diamètre d à son orifice, si nous nommons V la vitesse de sortie, nous aurons entre cette vitesse V et la vitesse © qui aurait lieu à tuyau ouvert la relation É 2 om À m désignant le coefficient de la contraction. Mais la vi- tesse de sortie Y dépend de la pression manométrique h, et, conséquemment, son carré V? est proportionnel à h. Nous pouvons donc poser N—=n1h, PNE n' étant un nombre constant. D’après cette observation, l'équation (l) devient ss : b+h 2 RLd: H — k — nmn Gr) + D ? ce qu’on peut réduire à ..... (m) kLd' UE De en représentant par une constante le produit des trois 1 b+i(H +0) dont la valeur, quoique variable, est toujours renfermée constantes m, n, n', et du facteur ( entre des limites assez rapprochées pour qu’on puisse la considérer comme constante. 17. Nous avons supposé ; dans tout ce qui précède, que la hauteur manométrique h indiquait exactement la hauteur due à la vitesse de sortie, et, pour cet effet, il faudrait que le manomètre fût placé sur un réservoir adapté à l'extrémité de la conduite, et auquel tiendrait l’ajutage de sortie, tandis qu’en réalité ce manomètre est immédiatement établi sur la conduite même, tout près de l’ajutage ; la hauteur h' à laquelle il s'élève est donc plus petite que À, hauteur réellement due à la vi- tesse de sortie d’une quantité égale à la hauteur due à la vitesse v que le gaz a sous le manomètre; cette dernière ; v? étant —, ou 27 | [2 Ss|s CT en colonne de mercure (n° 5), nous aurons pour son ex pression en fonction de h md" hr à cause de v?— m°V? _ et de (n° 5) V CE ainsi Mais dans les grandes conduites, où d'est au plus le 2,4% J Me LA MRRUE Er tiers de D, on peut négliger le terme Dr ? très-petit par rapport à l'unité, et prendre À’ pour k. 18. Un très-grand nombre d'expériences, consignées dans les Annales des mines (années 1828 et 1829), ont été faites par M. d’Aubusson pour déterminer la valeur PNE du coefficient constant # de l’équation (m). Elles lui ont donné la valeur moyenne u = 0,0258, qui, mise dans (m), rend cette équation... (p) R'Ld' D° H — }'— 0,0238 en prenant ' pour 4. On entire ….. (q) MES di + 42D°? expression au moyen de laquelle on pourra calculer la hauteur manométrique ’, qui a lieu à l'extrémité de la conduite. « J'ai comparé, dit M. d’Aubusson, les valeurs de } données par cette formule avec celles de plus de trois cents observations, et les résultats du calcul ont suivi ceux de l'expérience dans toutes leurs variations, quelles que fussent les conduites et les buses employées, lorsque la section de celles-ci était les 0,73 de la section des premières , tout comme lorsqu'elle n’en était que les 0,04. Ainsi notre formule, bien qu’elle ne soit pas ri- goureuse en théorie, a pleinement la sanction de l’expé- rience, au moins entre les limites où nous l'avons ap- pliquée, et c’est entre ces limites que se trouveront presque tous les cas de la pratique. » 19. Supposant toujours » — k', on obtient, en sub- stituant la valeur (g) dans la formule — 395 VC ; qui donne la vitesse de sortie due à la hauteur 4 (n°8), et, en multipliant le résultat par l’aire de l’orifice —= 0,785d?, afin d’avoir la dépense... (r) MES 7 R:LIRS Q ZE) PART DA bLh D L —— 42 PT Q désignant toujours la dépense. 20. Le volume d’air donné par cette formule est à la pression b + k. Pour l'avoir à la pression atmosphé- rique D ou à toute autre expression b/, il faut (n° 11) multiplier le second membre par b+HRr on a alors... (s) PNE 365 Si l’on veut connaître la dépense en poids, c’est (n° 11) par la quantité b+h 1,709 —7#—» qu'on doit multiplier ce même second membre. Dans tous les cas, on obtiendra la valeur de h par la for- mule (g), ou, si l’on voulait plus d’exactitude, par la formule (n), en y substituant à la place de la valeur de cette quantité, donnée par la formule (q). 21. M. d'Aubusson pense que, sans s’exposer à une 1 A SE : erreur de plus de Too °n peut faire disparaitre les quan- 1 tités b et t des formules précédentes, en leur substituant une valeur moyenne pour une grande étendue de pays. Ainsi, pour la France, il prend {— 12°; ce qui donne T— 1,048 et b + h—0",58. La formule (m) devient simplement ainsi ...…. (€) Dé” Ni 22. Pour appliquer la formule (m) au cas des con- duites ouvertes, il ne suîMit pas d'y faire d— D, il faut encore, d’après l'expérience , substituer au coeflicient 2011 le coeflicient 1989; on a donc ..…. (u) Q — 81/7; | ce qui peut se réduire à... (+) HD° L + 42D ? HD° L + 42D° en donnant à T et à b H h les valeurs moyennes ci- dessus. 23. D’après le principe du n° Get les considérations du n°15, si nous désignons toujours par la pesanteur spécifique d’un gaz quelconque par rapport à l’air, la dépense Q' de ce gaz sera donnée par la relation dans laquelle Q sera la dépense d’air dans les mêmes conditions de conduites , d’ajutages et de pression. 24. Pour présenter tout à la fois un exemple d’ap- plication et comparer le calcul à l'expérience, nous choisirons la question suivante, traitée par M. d’Au- busson. À un gazomètre rempli de gaz d'éclairage, on a adapté une conduite de 0",01579 de diamètre et de 126.5S de long; la hauteur du manomètre à eau établi sur le gaxo- mètre est de 0",05385 : on demande quelle sera la dépense POI Le baromètre est à 0",754 et le thermo- 366 par seconde. mètre à 19°. On a , T— 1,096; D—0",01579; L— 126",58 ; p— 0,559; la hauteur du manomètre à eau, réduite à celle du ma- nomètre à mercure, est __0,03383 o" 5/A Se BO tn ,002488. Ces valeurs, mises dans l’expression (u) divisée par|/#, donnent ; 1989 x 1,070 bre ,002488 (0,01559 )° Me 56 26,842 X 0,015 Vo, 529 0, 79 4 42 X 79 — 0"°,0004/40 l'expérience a donné 0"°,000420. En employant la formule réduite (v), on aurait 2305 Le ZOPE Q° V’o, 559 0,002488 (0,01559)° 126,58 + 42 *X 0,01579 — 0"°,0004271;, ce qui s'accorde encore mieux avec le fait. 25. Les principes théoriques qui servent de base à la déduction des formules pratiques que nous venons d'exposer sont dus à Daniel Bernouilli. Tous les géo- mètres qui s'étaient occupés de l'écoulement des flui- des, jusqu’à ces derniers temps, les avaient adoptés, en s’efforcant de faire coïncider les calculs avec l'expé- rience par l'emploi des coefliciens de correction; mais dans un mémoire publié parmi ceux de l’Académie des sciences pour 1830, Navier a établi une théorie toute nouvelle et beaucoup plus générale que celle de Ber- nouilli. Nous renverrons à cet ouvrage très-remarqua- ble, dont nous n'avons pas cru devoir présenter ici les résultats, parce qu'ils ne différent pas sensiblement de ceux de M. d’Aubusson, pour les cas qui intéressent la pratique , et que les formules de ce dernier sont plus simples et plus faciles à calculer. Voyez, pour d’autres objets relatifs aux mouvemens des fluides élastiques, les mots RÉSISTANCE et SOUFFLET. POIDS. (Méc.) Le poids d’un corps est proportion- nel à la quantité absolue de matière qu'il contient, car il est produit (tom. IF, pag. 337) par la force de la gra- yité qui agit également sur toutes les molécules de la matière (voy. Fonce). Pour se former une idée exacte de l’action de la gravité, on doit considérer tous les ; points ou élémens matériels d'un même corps comme POI étant sollicités par des forces égales et parallèles agis- sant dans la direction de la verticale. La résultante de toutes ces forces forme proprement le poids du corps, et il est important de ne pas confondre la pesanteur avec le poids, parce que la pesanteur est la force qui imprime des impulsions égales à toutes les particules élémentaires des corps, tandis que le poids n’est que la résultante de toutes ces impressions. Sila composition des corps était homogène, deux corps égaux en volume contiendraient le même nombre de particules maté- rielles également pesantes, et auraient, par conséquent, le même poids; mais on sait que tous les corps sont poreux et qu’ils renferment ainsi des quantités de ma- tière très-différente sous des volumes égaux. La quan- tité absolue de matière dont un corps est composé se nomme sa masse (voy. ce mot). D’après la théorie des forces parallèles, si nous dési- gnons par M le nombre des particules élémentaires ou la masse d’un corps; chacune de ces particules étant sollicitée par la pesanteur, qu’on représente par la vi- tesse g, que cette force peut imprimer dans l’unité de temps, la résultante des forces agissant sur le système ou corps M aura pour expression Mg (voy. RésurranTE), et comme cette résultante est le poids du corps, en nommant P ce dernier, nous aurons la relation fonda- mentale P = Mg, qui permet de substituer les poids aux masses dans toutes les questions de mécanique où entrent ces der- nières. Deux corps ont des masses égales, et par suite des poids égaux, lorsque, suspendus aux extrémités d’un levier du premier genre à bras égaux, ils se font équi- libre. En effet, si nous désignons par M et M' les masses de deux corps et que nous imaginions qu'ils soient sus- pendus par des fils sans pesanteur aux deux extrémités d’un levier dont les bras égaux aient une longueur — 4,: nous pourrons faire abstraction de cés corps et consi- dérer seulement le levier comme s’il était sollicité par deux forces Mg et M'y; or, pour qu'il y ait équilibre, il faut, d’après la théorie du levier, qu’on ait aMg = aM'g, relation qui entraîne nécessairement l'égalité M = M. C’est sur ce principe qu'est fondée l'évaluation du poids des corps, au moyen de la balance (voy. ce mot), instrument qui n’est qu’un levier. On prend pour unité de mesure un corps d’un volume déterminé et d’une composition homogène, et ce que l’on nomme le poids d’un corps en général est le nombre qui exprime com- bien il faut d'unités de poids pour lui faire équilibre dans une balance. Dans notre système métrique, l'unité POM de poids, sous le nom de gramme, est un centimètre cube d’eau distillée ramenée à son maximum de con- densation ; ainsi lorsqu'on dit, par exemple, qu’un cer- tain corps pèse 20 grammes, on entend qu’en le plaçant dans le plateau d’une balance, il faudrait placer dans l’autre plateau 20 centimètres cubes d’eau distillée pour lui faire équilibre. On donne en particulier le nom de poids aux corps qui servent à mesurer ou à peser les autres corps. Ainsi, le morceau de cuivre capable de faire équilibre à un centimètre cube d’eau distillée est le poids d’un gramme, qu’on peut employer ensuite à la place de ce centimètre , soit pour peser, soit pour former des mul- tiples de l'unité primitive ou des poids plus grands, comme le décagramme, V'hectogramme, le kilogramme, etc. Voy. Mesure, tome II. POMPE. (Æydraul.) Nous exposerons, dans cet ar- ticle, la théorie des diverses espèces de pompes dont nous n’ayons qu’indiqué les dispositions principales, tome IT, page 346. 1. Pompe aspirante. La figure 13, PI. XVII, repré- sente une pompe de ce genre, la figure 14 est sa coupe verticale. e est le tuyau d’aspiration, ou celui qui plonge dans l’eau , kh le corps de pompe, b le piston qui se meut dans le corps de pompe par un mouvement de va-et- vient, imprimé à l’aide d’un levier coudé d. La figure 2 montre le jeu de l'appareil au moment où le piston re- monte; alors il pousse au-dessus de lui l’eau contenue dans le corps de pompe et la jette dans le dégorgeoir; dans le même temps, le vide se formant au-dessous du piston, la pression atmosphérique qui agit sur l’eau du puisard la fait monter dans le tuyau d’aspiration; elle pousse la soupape f, nommée soupape dormante , et se répand dans le corps de pompe en suivant le piston. Lorsque celui-ci, parvenu au haut de sa course, com- mence à descendre, le poids de l’eau ferme la soupape f, et l’eau contenue dans le corps de pompe se trouve iso- lée ; la résistance qu’elle oppose à la descente du piston soulève la soupape € du piston, de sorte que lorsqu'il est arrivé au bas de sa course, l’eau qu’il avait sous lui se trouve au-dessus. Dans une nouvelle ascension, il trouve devant lui une masse d’eau à enlever, sa soupape se ferme, la soupape dormante fse rouyre,et ainsi de suite. Nous avons supposé, dans ce qui précède, que le tuyau d'aspiration ainsi que le corps de pompe étaient déjà pleins d’eau au moment où le piston se meut; pour mieux nous rendre compte de la manière dont cette première action s'effectue, imaginons le piston à son point le plus bas et tous les tuyaux vides. Il reste ordi- nairement entre le piston et la soupape dormante un espace plus ou moins grand, et que les hydrauliciens POM 367 allemands nomment l’espace nuisible, pour des raisons que nous verrons tout-ä-l’heure; l’air dont cet espace est rempli lorsque le piston s'élève pour la première fois se dilatant à mesure que le piston monte, et finissant par remplir toute la capacité du corps de pompe, dimi- nue de densité et de force élastique, de sorte qu’il ne peut plus faire équilibre à la pression constante que l'air extérieur exerce sur la surface nn de l’eau du puisard , et qui est transmise à la soupape dormante par l’air con- tenu dans le tuyau d’aspiration : cette soupape est donc poussée de bas en haut, elle s'ouvre, et l'air du tuyau d’aspiration se mêle avec celui du corps de pompe, pendant qu'une colonne d’eau monte dans le tuyau as- pirateur jusqu’à une hauteur telle que sa pression aug- mentée de celle qui est due à l’air intérieur fasse équi- libre à la pression atmosphérique. Si maintenant on abaisse le piston, la soupape dormante se ferme, celle du piston s'ouvre, l’air contenu dans le corps de pompe passe sur le piston, et lorsqu'il remonte de nouveau, la masse d'air comprise entre lui et-la colonne d’eau se trouvant diminuée, cette colonne acquiert uné plus grande hauteur en vertu de la pression toujours cons- tante que l’air extérieur exerce en dehors sur la surface de l’eau du puisard. Ainsi, à chaque montée du piston, l’eau monte dans le tuyau d'aspiration, jusqu’à ce que la densité de l’air contenu dans le corps de pompe soit égale à celle de l’air extérieur, et comme à chaque des- cente une partie de cet air intérieur passe au-dessus du piston qui le chasse, en remontant, dans le tuyau de dé- charge, il en résulte qu'après un certain nombre de coups de piston le corps de pompe et le tuyau d’aspi- ration seront vides d'air, et, par conséquent, que la co- lonne d’eau acquerra la plus grande hauteur à laquelle la pression atmosphérique puisse faire équilibre dans le vide ; en admettant donc que la distance verticale du piston, au niveau »n de l’eau du puisard ne dépasse pas cette hauteur, lorsqu'il est au plus haut de sa course, le jeu de la pompe se trouvera définitivement établi, comme nous l'avons exposé en premier. 2. La première condition essentielle du jeu d’une pompe aspirante consiste donc en ce que la plus grande hauteur du piston au-dessus du niveau de l’eau du pui- sard soit tout au plus égale à la hauteur de la colonne d’eau que la pression atmosphérique est capable de sou- tenir dans le yide; or, en désignant par À la hauteur moyenne du baromètre dans le lieu où la pompe est éta- blie, et par K celle de cette colonne d’eau, on sait que le rapport des quantités k et K est égal au rapport inverse des densités du mercure et de l’eau ( voy. Hypnonyxa- Mique, tome II), c’est-à-dire qu'on a : 13,508, 368 POM d'où K — 15,598. Ainsi, au niveau de la mer, où l’on a À = 0",762, la hauteur K ne peut dépasser 10°,4, mais en observant que la pression atmosphérique varie d’un jour à l’autre dans le même lieu, il faut admettre que, pour les pom- pes aspirantes, la limite que le piston ne doit pas dé- passer dans son ascension ne saurait être à plus de 12 h au-dessus du puisard, À étant la hauteur moyenne du baromètre dans la localité où est la pompe: ce sera de 9 à 8 mètres, selon que l'élévation du lieu au-dessus du niveau de la mer sera de 100 à 1000 mètres. 5. Une autre circonstance tend à diminuer la hau- teur K, c’est l’espace qui reste entre le piston parvenu au bas de sa course et la soupape dormante. En effet, désignons par e cet espace, par E la capacité totale du corps de pompe, et nommons k' la hauteur de la co- lonne d’eau — 15,598h, qui représente la pression at- mosphérique. Soit, de plus, k la hauteur à laquelle l’eau est parvenue dans le tuyau d'aspiration, après quelques coups de piston, et y la force élastique de l'air compris entre la surface de cette eau et la soupape dormante, ou plutôt # la hauteur d’une colonne d’eau dont le poids mesurerait cette force élastique ; comme celle-ci, plus le poids de la colonne d’eau k fait équilibre à la pression atmosphérique, nous avons h—=k+»Y, d'où g—=h—k. D'autre part, le piston étant supposé au bas de sa course, la masse d'air quiremplit l’espaceea lamême force élasti- que que l'air atmosphérique et par conséquent égale à k°. Ceci posé, lorsque le piston se lève, cette masse d'air se dilate et finit par remplir l’espace E; sa densité di- e ; fee ; minue dans le rapport E° et sa force élastique devient h' £, ; si la force # de l’air au-dessus de la soupape dor- mante est plus grande que cette dernière, elle ouvrira la soupape, dont nous ne considérons point ici le poids, une partie de l'air inférieur entrera dans le corps de pompe, # diminuera et deviendra #,, et l’eau s’élèvera d’une nouvelle quantité dans le tuyau d’aspiration. Lorsque le piston descendra, la masse d’air qui vient de s’introduire dans le corps de pompe s’échappera en soulevant la soupape 6, de sorte qu’à la fin de sa course il ne restera entre lui et la soupape dormante, dans l'espace e qu'une quantité d’air égale à la première, ayant toujours la force À. Quand le piston remontera , POM la soupape dormante ne pourra se rouvrir qu'autant qu’on aura Fu n>DhE) de sorte qu'après un nombre y d’oscillations du piston à partir de celle où la colonne élevée était #, si les deux forces au-dessus et au-dessous de la soupape dormante se font équilibre, cette soupape ne s'ouvrira plus et l’eau ne s’élèvera pas davantage, quoique le jeu du pis- ton continue. On aurait alors n G) PE d'où l’on peut déduire à cause de la relation ox = k' — kg. Cette expression indique la plus grande hauteur #4 que l’eau puisse at- teindre dans un long tuyau d'aspiration. Ce sera donc seulement lorsque la plus grande hauteur K du piston au-dessus du niveau du puisard ne dépassera pas 4 que l'effet utile de la pompe pourra avoir lieu, et l’on voit que K différera d’autant plus de k = 13,5984 que e sera plus grand par rapport à E, ce qui rend sensible comhien cet espace e est préjudiciable à l’effet de l’as- piration. Il est donc important de le rendre le plus pe- tit possible, tout en lui laissant assez de grandeur pour que, par suite du jeu que prennent toutes les pièces du mécanisme qui meut le piston, celui-ci n’aille pas frap- per la soupape dormante. Pour un piston dont la course excède 50 centimètres, on peut donner à cet espace 5 centimètres de hauteur, et c’est avec cette condition qu’on admet l'expression ci-dessous K — 124. Il faut en général, pour éviter l’arrét, placer la soupape dormante et conséquemment le fond du corps de pompe de manière que le piston, en descendant, s’en approche le plus possible. ÿ 4. L'arrêt pourrait encore avoir lieu si la vitesse du piston en montant était plus grande que celle de l’eau qui s’élève dans le corps de pompe, car alors l’eau ne pouvant suivre immédiatement le piston dans sa course, il s’établirait un vide entre eux qui augmenterait à cha- que aspiration et qui finirait par devenir si grand, que le piston ne pourrait plus atteindre, dans sa descente, la colonne d’eau, ce qui arrêterait le travail de la pompe. On évite cet inconvénient en donnant au piston une vitesse modérée et en n’employant pas des tuyaux d'aspiration trop étroits. 5. Lorsque le jeu de la pompe est bien établi, cha- que coup de piston fait monter un volume d’eau équi- lt POM valent à un cylindre dont la base est celle du piston, et la hauteur celle de l’espace parcouru. Nommons r le rayon de la base du piston, {la longueur de sa course, et r le rapport de la circonférence au diamètre, le volume d’eau fourni par un coup de piston sera rr°l, et, si m est le nombre de coups de piston donnés dans un temps déterminé, mrr°l exprimera la quantité d’eau qui s’écoulera pendant ce même temps par le tuyau de décharge de la pompe. 6. Quant à la hauteur où cette quantité d’eau peut être ensuite portée dans un tuyau d’ascension G placé au-dessus du corps de pompe, elle estillimitée. On cite une pompe aspirante établie dans les mines de sel de la Bavière, qui verse son eau d’un seul jet à 570 mètres de hauteur; il ne s’agit donc que d’avoir une force mo- trice suflisante. Lorsqu'une pompe aspirante est sur- montée d’un long tuyau d’ascension, elle prend le nom de pompe élévatoire. 7. Pour évaluer la force nécessaire à l’élévation du piston, il faut observer qu’il remplit alors deux fonc- tions différentes : il aspire, d’une part, l’eau qui est au- dessous de lui etsoulève, de l’autre, celle qui est au-des- sus; de sorte qu’il subit deux pressions, l’une de haut en bas, produite par le poids de l’eau supérieure et par le poids de l’atmosphère, l’autre de bas en haut, pro- duite par le poids de l’atmosphère diminué de celui de la colonne d’eau qui est au-dessous de lui. Ainsi, dési- gnant par d, à un instant quelconque de son mouve- ment, la distance verticale du piston au point de verse- ment, par d'sa distance au niveau de l’eau du puisard, et nommant comme ci-dessus 7 le rayon de la base du piston et X' la pression atmosphérique, nous aurons, pour l'expression numérique de la pression exercée de haut en bas... (a) 100077 (k'- d), et pour celle de la pression exercée de bas en haut... (b) 10001777 (k'— d'). En effet , la pression due à l’eau supérieure ne dépend que de sa hauteur verticale et de la surface de la base du piston (voy. HyprosrariQue, n° 10, tom. IT) ; elle se me- sure donc par le poids d’un cylindre d’eau dont le vo- lume est égal à rrd. Ainsi, en exprimant r et d en mètres, la quantité r’rd représente un nombre de mètres cubes d’eau Ton. ru. POM 369 dont chacun pèse 1000 kilogrammes, et, par consé- quent, 1000 r?rd représente, en kilogrammes, le poids du cylindre d’eau ou la pression supportée par la base du piston. De plus, h'étant la pression atmosphérique sur l’unité de sur- face, r°xh' est la pression atmosphérique sur la surface 7, et 1000 rh cette même pression exprimée en kilogrammes. Or, les deux pressions (a) et (b) agissant en sens in- verse, leur résultante ou la charge effective du piston sera 1000 7°r(k + d)—100077(h— d'}—10007?7(d+d'). Observant que d+ d'est la distance verticale du niveau du puisard au point de versement, on en conclura : Quelle que soit la hauteur à laquelle une pompe verse son eau, quels que soient le diamètre et l'inclinaison des tuyaux d'aspiration et d'ascension, le piston porte tou- jours une charge d’eau égale au poids d'une colonne de ce fluide, qui aurait pour base celle du piston même et pour hauteur la différence de niveau entre la surface du puisard et le point de versement. 8. Cette charge, qui en faisant d + d'= EH aura pour expression (1) .….. 100077H, n’est pas la seule résistance que le moteur ait à vaincre pour faire agir la pompe, il doit surmonter de plus les résistances passives suivantes : 1° Le frottement du piston contre la paroi du corps de pompe; 2° Le frottement de l’eau contre ces mêmes parois et contre celles des tuyaux ; 5° La résistance que le liquide éprouve lorsqu'il eñtre dans le tuyau d'aspiration et qu’il passe par l'ouverture de la soupape dormante; 4" Le poids de la soupape ; 5° Enfin l’inertie de la masse d’eau à mettre en mou- vement. Ces diverses résistances ne peuvent être encore éva- luées rigoureusement ; mais, à défaut de formules exac- tes, nous allons rapporter les déterminations approxi- matives qui résultent des recherches de M. d’Aubuisson, elles sont suffisantes pour guider dans tous les cas or- dinaires de pratique. 9. La résistance due au frottement du piston dépend : 1° du nombre des points du pourtour du piston en con- tact avec les paroïs du corps de pompe, nombre qui est 47 POM * de la pression de chacun 370 proportionnel au rayon r; 2 de ces points contre les parois, laquelle est proportion nelle à la hauteur totale H de la charge; 3° du poli et de la nature des surfaces frottantes. Désignant par . un nombre à déterminer par lexpé- rience, et qui dépendra principalement du poli des sur- faces, nous aurons donc pour l'expression de cette pre- mire résistance passive la valeur approximative de y est, d’après les hydrauli- ciens allemands, pour des corps de pompe, en urH ; Laiton bien poli. . . . . . 14 Fonte simplement forée.. . 3o Bois assezlisse..... "1 50 Bois dégradé par l’usage. . 100 Il n'existe encore aucune observation positive à ce sujet. Pour évaluer la résistance due au frottement de l’eau, nommons D le diamètre du corps de pompe; L sa longueur; D' le diamètre du tuyau d'aspiration; L' sa longueur; D le diamètre du tuyau d’ascension ; L' sa longueur ; v la vitesse du piston. Remarquons d’abord que la vitesse de l’eau n’est pas la même dans les divers tuyaux; un même volume d’eau devant passer, dans un même temps, par chacune des sections (voy. Courant D'EAU, n° 18), et les aires de ces sections étant entre elles comme les carrés de leurs diamètres, les vitesses sont entre elles dans le rapport inverse de ces carrés; de sorte qu’en nommant & la vi- tesse de l’eau dans le tuyau d’aspiration et 9 sa vitesse dans le corps de pompe, nous avons 2 uw —= 0. DA . De même, u' désignant la vitesse de l’eau dans le tuyau d’ascension, : D? Re Or, V étant en général la vitesse de l’eau qui parcourt une conduite dont la longueur est L, l’aire de la sec- tion S et la circonférence de cette même section P, {a résistance due au frottement contre les parois est ex- primée par (voy. COURANT D'EAU, n° 25) LE (VE 0,055), 9,0009420 POM formule que les relations connues entre le diamètre D, la circonférence P et l'aire S, permettent de transformer en ..... (c) L & 0,00137 D (V? + 0,055); mais, pour appliquer cette expression aux pompes, il faut observer que la vitesse V qui y entre est la vitesse moyenne du fluide dans une conduite, laquelle est plus grande que la vitesse des molécules voisines des parois et d’où dépend le frottement. Dans les pompes où les molécules se meuvent avec une vitesse à peu près égale, il faut donc donner à V une valeur plus grande que celle de Ja vitesse réelle dans le rapport de la vi- tesse près des parois à la vitesse moyenne des conduites. M. d’Aubuisson admet, d’après les observations de Du- buat, que si v désigne la vitesse réelle de l’eau dans le corps de pompe, vitesse qui est celle du piston, il faut donner à la quantité V de la formule (ce) la valeur V = v + o,17V/v; l'expression du frottement de l’eau dans le corps de pompe, c’est-à-dire la hauteur de la colonne d’eau dont le poids exprime la résistance due à ce frottement, de- viendrait ainsi o00187 ÿ | (+ o20/0) + 0,065(0 + 012) |, ou, plus simplement, mais avec un peu moins d’exac- titude ..….…. (d) 0,00143 (v + o,171/0)°. Dans le tuyau d'aspiration, on aurait, par suite du rap- port des vitesses, 5 À 19/0)? à 0,0014 D: © + 017 v)?. D’) ? et dans celui d’ascension, lorsqu'il s’agit d’une pompe élévatoire , . L’ DAS 0,00143 D’ (v+ 0,170). (5) £ La somme de ces résistances partielles est ..... (e) LÉO LD \: 0,00143(v—+ 0,171/v) [5 +: (5) + (Gr) | Comme c’est le piston qui doit vaincre cette résistance 1 4 d’eau dont l'expression (e) donne la hauteur, nous totale, et que c’est sur sa base - TD? que pèse la colonne POM avons définitivement, pour le poids en kilogrammes qui représente la valeur absolue des résistances prove- nant du frottement de l’eau ..…. (3) ’ n 0,3555rD°(v + 0,171/) [ = + = (©) , se PA DANS HAND: 5 Pour la résistance due à chacun des étranglemens que la colonne fluide éprouve dans les pompes, conservons les dénominations précédentes, et nommons en outre m le coefficient de contraction à l'entrée du tuyau d’aspiration. (Sa valeur varie de 0,82 à 0,95, sui- vant la forme de l’évasement. Voy. Écouremenr pes Feuines, n° 15); s la section ou l’aire de l’ouverture de la soupape ‘ dormante ; m le coefficient de contraction relatif à cette ouver- ture, lequel sera généralement — : (voy. Cou- RANT D'EAU, n° 50) lorsque le diamètre de l’ouver- ture dépassera la moitié de celui du tuyau d’aspi- ration ; 7 le rapport entre la vitesse dans le tuyau d’aspira- : À DR tion et celle du piston — () - g la force de la gravité. La résistance totale des deux étranglemens sera... (4) 2 k 2 2 av fi /D ÉUPARSRRE 250rD + Ê (5) + (E=) #| La déduction de cette formule repose sur le principe que la résistance qu'éprouve une colonne fluide en pas- sant d'un tuyau plus Large dans un tuyau plus étroit est représentée par la hauteur due à la vitesse de l’eau lors de son passage par l'étranglement , diminuée de la hauteur due à la vitesse que le fluide avait immédiatement avant. Ainsi, représentant par $ l’aire de la section du corps de pompe et par S' l'aire de la section du tuyau d’ascen- sion, et observant que cette dernière’se réduit à mS' à l'entrée de ce tuyau par l'effet de la contraction, nous aurons, pour la vitesse au moment de l'entrée de l’eau, laquelle correspond à une hauteur (voy. Haureun) , Dan SN 2 2gm \S'/ ? celle-ci représentera la résistance de l’étranglement , POM 371 puisque la vitesse de l’eau avant son entrée est nulle. Nous lui donnerons la forme v°? DANS 29m? \ D'/ ? en remplaçant le rapport des aires par celui des carrés des diamètres. Au passage de l’eau par la soupape dormante, sa vi- tesse dans le tuyau d’ascension, que nous représente-- rons par yv, devient vf 4. } ms 1 H n car mebr est la section du corps de pompe et mS la section contractée de la soupape. La différence des hau- teurs dues à ces vitesses, savoir : est donc la résistance de ce second étranglement. Ob- servant de nouveau que ces résistances agissent sur la 1 2 : base - 7 D? du piston, nous aurons pour leur valeur ab- 4 solue exprimée en kilogrammes, De Po DIN coté TD, Ent D Ca [ (5) dr 4m 29 J” ce qui est identique avec la formule (4). Dans une pompe élévatoire il faudrait tenir compte, en outre, de l’étranglement qu’éprouve la colonne fluide en passant du corps de pompe dans le tuyau d’ascension. La résis- tance due au poids de la soupape dormante doit se cal- culer de deux manières différentes , suivant que cette soupape est à clapet ou à coquille (voy. Sourare). Dans le cas d’une soupape à clapet, soient P son poids, 2 la distance de son centre de gravité à l’axe de rotation, S l’aire de l’ouverture, }' la distance de son centre au même axe et æ la hauteur de la colonne d’eau dont le poids représente la résistance cherchée : P} sera le mo- ment (voy. ce mot) de la résistance due au poids du cla- pet, et 1000sæ\ sera celui de la force opposée; ainsi, comme ces deux actions sont égales, on a l'équation PA— 100052’, d’où l’on tire cart pi 7 14005)” su 1 Maultipliant cette hauteur par 1000 ; xD? pour avoir, 372 POM exprimé en kilogrammes, l'effort à exercer sur le piston, il vient... (5) PrD?} 4)" Si la soupape est à coquille, sa résistance sera sim- plement ..... (6) D? PE E? d étant le diamètre de lorifice circulaire qu’elle re- couyre. Enfin, pour évaluer la résistance provenant de l'i- nertie de l’eau, observons que si le piston était libre et que la force capable de balancer cette résistance lui fût appliquée et agit constamment sur lui, il prendrait un mouverent uniformément accéléré; de sorte qu’en parcourant la longueur totale de sa course { dans un ol temps f, la vitesse acquise par unité de temps serait n° ol et par suite Ê représenterait la force accélératrice. Ainsi, M représentant la masse du fluide mis en mou- vement, | © Le M. +. & représente la force motrice cherchée. Désignant par 1 le poids de cette masse d’eau, cette expression devien- dra..... (7) 110 2 gui ei et l’on aura, en réduisant les diverses parties de l’eau à la vitesse du piston, k N—1000% RS 2 rD° [u+r | Il faut observer que toutes les fois que le piston sera mis en jeu par une machine qui règle les circonstances de son mouvement, lorsqu'il tient, par exemple, à la manivelle d'une roue animée d’un mouvement uni- forme, l’inertie n’entrainera aucune dépense de force : le piston se mouvant avec une vitesse accélérée pendant la première moitié de sa course et retardée pendant la seconde, l’inertie rend à la force motrice, dans cette se- conde partie du mouvement, l'effort qu’elle a exigé dans la première, 10. Nous prendrons pour exemple d'application de ces diverses formules celui qu'en a donné M. d’Au- buisson sur une pompe dont il avait déterminé, par des expériences directes, toutes les espèces de ré- sistances. POM Cette pompe avait les dimensions suivantes : Diamètre du corps de pompe. . . .. D— 0",3248 Longueur delce Corps... +. L — :1",80 Rayure de la base du piston — LOT — 2 © LE © & = Diamètre du tuyau d'aspiration. . . . D'—0",13535 Longueur de*ce tuyau..." Ce 12052 Dilérence du niveau du puisard au . point de versement, LÆ+L'.. . . . H—9",452 Longueur de la course du piston.. . . L —1",453 Vitesse moyenne du piston (4 = levées en*une minute). 5 WE MSN DE 07218 Poidsidelasoupape FRERE P— 1 Coeflicient de contraction à l'entrée du tuyau d'aspiration. CERN 0 100 Coefficient à la soupape dormante. . . m1, 00 (L'eau sortant du tuyau d’aspira- tion n’éprouve pas de contraction à sa sortie.) Section effective de l’ouverture de la SOUPAPE: RE EC TC =D (Par approximation, on a pris les de la section du tuyau d’aspi- O1 & ration.) La vitesse de l’eau dans le tuyau d’as- piration élant à sa vitesse dans le la vitesse corps de pompe ou à moyenne du piston dans le rapport D 2 (5) , elle arrive à la soupape dor- D’ D 2 mante avec la vitesse v (5) SIEE D 2 l'on'as 26 4 SONO OMR =) Substituant ces valeurs dans les formules précéden- Les, on trouve : 1° Poids de la colonne d’eau à élever (1). à k 1000. (3,1416). (0,1624)?. (9,452) =. . 783,2 > Frottement du piston (2). 30. (0,1624). (9,452) =" « : . - 46,1 On fait — 530, parce que les tuyaux sont en fonte. 3° Frottement de l’eau (3). Je. 1 ae 250(3,1416) CADET ons] #.652 2 RE ms) = DO 7 0,925 0,19593 \c,199 Totale 850',0 SE ST POM . k Total ci-contre. . . . . 850 ,0 4° Étranglemens de la colonne fluide (4). TD \ AE 0/2 DANS —_—_—l— 1t=— t Observant que Ce) (5) e D 0 que () se trouve dans tous les termes du facteur complexe, on a 2 e (0,218)? 250(3,1416)(0,3248)°? . 2(9,8088) 0:325\* 1 9 a PT 17; 0 6. ss | 4 5° Résistance due au poids de la soupape (6). 0,325:\? , 0,191 LS ER V RARE OS 2 5 8 2 (Se) Pro $ 6° Pour l’inertie, la pompe étant mue par une LOUBHYARAULQUE SAN, NE PE PAL T 50 Total des résistances. . . . . . . 872,5 Retranchant de cette somme le poids de l’eau dépla- cée par le piston, il reste, pour l’ensemble des résis- tances active et passives, 858,3. L'expérience avait donné 860', et l’on peut considé- rer ces deux résultats comme parfaitement identiques. 11. Les résistances passives sont de deux espèces: les unes, les plus considérables, sont indépendantes de ja vitesse ; les autres varient avec cette vitesse ; mais elles sont généralement si petites, comparativement à la ré- sistance totale, qu’on peut, dans les cas ordinaires, con- sidérer le rapport du poids de la colonne d’eau élevée à la somme des résistances passives de toutes espèces comme un nombre constant. D’après les expériences faites par M. d’Aubuisson pour déterminer ce nombre (Journal des Mines, tome 21), il suflirait de multiplier par le facteur 1,08 le poids dela colonne d’eau donnée par la formule (1) pour obtenir immédiatement la ré- . Sistance totale au mouvement d’une pompe aspirante, celle enfin que le moteur doit surmonter pour la mettre en jeu; on aurait ainsi, en désignant par R cette résis- tance totale + RE 08 < [root], ce qui se réduit à R — 848D°H, en remplaçant r par sa valeur numérique et r par “D. On peut adopter, pour plus d’exactitude ..….. (7) 4 R = 850D’H, POM 373 et cette expression éminemment simple dispensera, dans presque tous les cas, des longs calculs que nous venons d'indiquer. Par exemple, avec les données pré- cédentes, on aurait = 850. (0,3248)? . (9,452) — 847,6, résultat peu différent de 858:,3. On doit observer que le tuyau d’aspiration de la pompe en question était plus étroit que d'ordinaire, ce qui a donné lieu à une résistance pour le frottement de l’eau, beaucoup plus forte que celle qu’on a habituellement; de sorte qu’on peut espérer, en général, de l’emploi de la formule (7) des résultats tout aussi exacts que de celui des formules relatives à chaque résistance. Il faudra toujours ajouter à la résistance totale cal- culée le poids du piston et de sa tige. 12. Lorsque le piston descend, la force motrice n’a à surmonter que son frottement contre le corps de pompe et l’étranglement de la colonne fluide qui tra- verse sa soupape. De sorte que, dans les pompes bien faites, il devrait suflire du seul poids du piston et de son attirail pour vaincre ces résistances, qui n’exigent d'ailleurs qu'un effort du moteur comparativement très-petit avee celui qu'il doit déployer pour lever le piston. Il en résulte que, pendant la moitié du temps que dure le jeu de la pompe, la force motrice n’a pres- que pas d'emploi; aussi, pour mieux l’utiliser, on réunit souvent deux pompes, de manière qu’à l’aide d’un ba- lancier, un piston monte tandis que l’autre descend, En faisant verser l’eau des deux pompes dans une même auge, on obtient un jet à peu près continu, qu’on ne pourrait produire avec une seule pompe qu’en y ajou- tant un réservoir d'air, comme aux pompes d'incendie. 15. Nous avons vu (n° 5) que, lorsque le jeu de la pompe est établi, chaque coup de piston fournit un vo- lume d’eau égal à 7r°l, expression que nous ramène- . (8) 0,783D°1, rons à la forme pour n'avoir à considérer que le diamètre du pis- ton — 2r. A la vérité, pendant que le piston monte, le volume d’eau qu'il soulève n’est pas précisément celui qui correspond à l’espace engendré par sa base, et il faudrait diminuer celui-ci de l’espace occupé par la. tige; mais, dans la descente, lorsque l’eau qui était sous le piston passe dessus, la tige en déplace et en fait verser un même volume; de sorte qu’en résultat, la quantité d’eau fournie par une oscillation entière du piston est toujours celle de l'expression ($). Mais quand une pompe a servi quelque temps, elle est loin de donner ce produit, La garniture du piston et les soupapes laissent redescendre une partie de l’eau 374 PoM aspirée, ce qui occasionne un déchet qu’on peut éva- luer moyennement à 0,15 du produit théorique. Le produit réel n’est donc plus qu'environ 0,65D°1, et il peut encore devenir beaucoup moindre, si le mouve- ment du piston esttrès-lent. Cependant il est essentiel, d’ailleurs, de ne pas donner au piston une vitesse ca- pable d’occasionner un arrêt (n° 4). La vitesse des grandes pompes qui travaillent d’un mouyement con- tinu est communément de 0,16 à 0",24 par seconde; c’est 4 à G levées par minute pour une course de 17,20, 15. Pompe foulante. Dans la pompe aspirante, le corps de pompe et la soupape dormante sont placés à une certaine hauteur au-dessus du niveau de l’eau du puisard; dans la pompe foulante, au contraire, le corps de pompe, le piston et la soupape sont immergés. Lors- qu'onélève le piston a (PI. X VIT, fig. 15), l’eau soulève ia soupape dormante b, et monte dans l’intérieur du corps de pompe pour prendre le niveau MN de l’eau du pui- sard, qui est Ja limite de l'élévation du piston, pour qu'il n’y ait jamais lieu à aspiration. Quand le piston redescend, la soupape b se ferme, l’eau foulée ouvre la soupape e, nommée soupape de retenue, et pénètre dans le tuyau d’ascension D. Lorsque la course descendante du piston est acheyée, la soupape de retenue se referme, isole le piston de la masse d’eau chassée dans le tuyau d’ascension; de sorte qu’à chaque levée, les circon- stances du jeu de la machine sont les mêmes. La masse d’eau refoulée, à chaque descente du pis- ton, dans le tuyau d’ascension est toujours celle qui ré- pond au volume engendré par la base de ce piston, et se calcule par la formule (8). Quand le tuyau d’ascen- sion est rempli jusqu'au point de dégorgement, une oscillation entière du piston fournit une quantité d’eau exprimée théoriquement par 0,78bD?1, mais qui, dans la pratique, va de 0,7D°1 à o,6D°1. Il est évident que la charge du piston, quand il foule, est équivalente au poids d'une colonne d’eau qui aurait pour base la base même du piston, et pour hauteur la différence de niveau entre le puisard et le point où l’eau est élevée. Cette différence de niveau peut être, d’ailleurs, aussi grande que le besoin le requiert, et n’a d’autre limite que celle que pourrait y mettre la force dont on peut disposer. 14.. Tout ce qui concerne les résistances des frotte- mens, des étranglemens et de l’inertie, s’applique aux pompes foulantes comme aux pompes aspirantes; scu- lement il y a une résistance particulière dans les pompes foulantes ; c’est celle de la soupape de retenue 6, qui, a masse d’eau contenue dans le tuyau d’as- pour porter ] cension, doit avoir une sur face supérieure plus g grande que celle de l'ouverture qu elle recouvre. Cependant cette cause de résistance ne paraît pas devoir être éva= POM luée à plus d’un vingt-cinquième de la charge sur le piston. 15. Pompe aspirante et foulante. Elle est composée (PI. XVII, fig. 16) d’un corps de pompe dans lequel se meut un piston plein, d’un tuyau d'aspiration, d’un tuyau d’ascension et de deux soupapes. Quelquefois les tuyaux d'aspiration et d’ascension sont sur la même ligne, comme dans la figure. Lorsque le piston monte, il aspire, et le moteur doit développer un effort équivalent au poids d’une co- lonne d’eau qui aurait pour base le piston et pour hau- teur la distance entre le point le plus élevé de la course du piston et le niveau de l’eau dans le puisard (n° 5). Lorsqu'il descend, il refoule l’eau dans le tuyau d’as- cension, et doit alors surmonter le poids d’une colonne d’eau qui aurait toujours pour base le piston et pour hauteur la distance verticale comprise entre sa surface inférieure et le point de versement. 16. Pour faire un emploi judicieux de la force du moteur, les pompes aspirantes foulantes devraient être construites de manière que les efforts fussent égaux dans la descente comme dans la montée du piston. On obtient ce résultat en accouplant deux pompes, dont l’un des pistons monte pendant que l’autre descend. L’effort total du moteur se compose alors de l’effort né- cessaire pour faire monter un seul piston, ajouté à ce- lui qu’il faut déployer pour le faire descendre. Faisons abstraction pour un moment des résistances passives, et nommons d la distance verticale du piston à la surface du puisard, lorsqu'il est parvenu au point le plus haut de sa course, et d’sa distance verticale au point de versement, l'effort de la montée exprimée en kilogrammes sera 10007°rd, r étant le rayon du piston ; et l’on aura pour l'effort de la descente 1000 r°rd'. L'effort total est done 1000 r?r (d+-d'), ou 1000 Y?rH, H désignant la hauteur verticale du point de versement au-dessus du niveau du puisard. Remplaçant r par 1 —D et r par sa valeur, nous aurons, pour la charge cor- 2 respondante à une demi-oscillation du balaneier qui met en jeu les deux pistons, 785 D°H, POM expression qui, en tenant compte des résistances pas- sives, devient, d’après M. d’Aubuisson ..... (9) 900 D'H. Si nous désignons par v la vitesse du piston, 900 D'Hv sera la quantité d’action dépensée par le moteur dans l’unité de temps pour tenir les deux pompes en activité. Comme on estime ordinairement la vitesse v par le nombre d’oscillations que fait chacun des pistons en une minute, nous avons, en désignant ce nombre par N : l'étant la largeur de la course, 2 Nl d = Go” Ainsi, la force dépensée ou l’effet dynamique (voy. Errer) produit en une seconde de temps est ..…., (10) 50 ND°Her, Pour comparer cet effet dynamique avec l'effet utile, observons que celui des deux pistons qui parcourt l’es- pace v en s’abaissant fait entrer dans le tuyau d’ascen- sion un volume d’eau égal à à r Do — 0,785D°v, que nous réduirons moyennement à n D2- 0,6 D?v, à cause des déchets (n° 12). C’est là le produit réel de l'appareil ; en le multipliant par 1000, hous aurons son poids exprimé en kilogrammes ; ainsi, 650 D'v repré- sente le nombre de kilogrammes d’eau que donne la pompe en une seconde; et comme, par le fait, cette eau se trouve élevée à une hauteur H, l'effet utile est représenté par 650 D’vHin. Remplaçant v par sa valeur en fonction de la course du piston, cette expression devient .…. (11) 21,9 ND'Hkn, Comparant avec (10), on voit que le rapport de l'effet utile à la quantité d’action dépensée est celui des nombres 21,7 et 30; c’est-à-dire que l'appareil n’uti- lise que les 0,72 environ de la force. Ce résultat $ac- corde assez bien avec la pratique; car l'expérience a prouvé que l'effet utile des pompes les mieux faites s'élève, au plus, aux 0,82 de la force dépensée. D’après M. Boistard (Ewpériences sur la main d'œuvre de difé- rens travaux), les pompes employées aux épuisemens POM 375 et mises en jeu par des hommes agissant sur un balan- cier, consumeraient en pure perte près de la moitié de la force. 17. Un des assemblages les plus utiles et les plus re- marquables des pompes aspirantes et foulantes est la pompe d'incendie. Nous emprunterons au Portefeuille du Conservatoire la description du meilleur appareil de ce genre qui soit encore connu. Les deux corps depompe vus en plan(fig.1, PI. XVIII) et vus en coupe (fig. 2) portent deux pistons kk mus par deux doubles bielles on tringles attachées en € au balancier aa, et en à aux deux pistons. Les bielles sont mobiles autour de ces deux points, et elles peuvent ainsi soulever verticalement les deux pistons. Pour as- surer complètement cette verticalité, les pistons portent entre les doubles bielles une tige fixe dd qui monte et descend dans un guide e. La fig. 2 montre ce mouve- ment, et elle indique aussi en ghhq les points les plus hauts et les plus bas atteints par les points e dans leur montée et leur descente, L'eau est fournie à la pompe par le tuyau d’aspira- tion d (fig. 1), et se distribue, après avoir été aspirée, dans un double fond ww commun aux deux pompes. La fig. 2 montre le mouvement alternatif des sou- papes : du côté gauche, où monte le piston, la soupape dormante s'ouvre, la soupape de retenue se ferme; de l’autre côté, le contraire a lieu; de sorte qu'il entre constamment de l’eau dans le grand réservoir commun de refoulement, primitivement rempli d’air. Cet air, refoulé par l’eau aflluente, qui arrive en plus grande quantité qu’elle n’en peut sortir, sous une petite pres- sion, par le tuyau d'injection, réagit sur l'eau, la chasse dans le tuyau d'injection mnp, qui se recourbe en p (fig. 1), et présente sur un des côtés de la pompe son extrémité, sur laquelle on visse les tuyaux à corps de cuir et ajustemens en cuivre, au moyen desquels on dirige l'injection où le besoin l'exige. Les traverses rr (fig. 2) servent à empêcher que le balancier ne soit poussé trop bas par les efforts des manœuvres, dans lequel cas, d’un côté, le piston vien- drait se heurter contre la soupape dormante, tandis que de l’autre il sortirait du corps de pompe. Les chaines attachées en ww (fig. 1) servent à maintenir dans le balancier les allonges wa, qui se terminent par un double bras portant à chacune de ses extrémités un anneau dans lequel on glisse un levier tt (fig. 1) qui est assez long pour être pris et manœuvré par plusieurs hommes à la fois. La pompe est très-facilement portative. Sur deux de ses côtés parallèles, elle porte deux crochets mo- biles #7 autour de clous à tête g. On relève les cro- chets jusqu’à ce qu'ils viennent buter contre le clou t, et l’on y passe un levier rr (fig. 1). La même opération 376 POM se répète de l’autre côté, et la pompe est ainsi armée comme de deux bras de brancard, avec lesquels elle peut être portée où il est nécessaire. Les deux patins sur lesquels elle porte se replient en deux autour des charnières e‘0', 00. On voit sur la gauche le patin dé- ployé en d'e', et replié sur la droite en db". Quand la pompe manœuvre, les hommes montent sur le patin déployé, ce qui contribue à la stabilité de l'appareil. Cette pompe, manœuvrée par huit pompiers bien exercés, reçoit 60 coups de balancier par minute; la course des pistons est de 0",12. Elle peut jeter par mi- nute 648 litres d’eau à 20 mètres de hauteur. Abstrac- tion faite de tout déchet, c’est 27!" d'effet utile par pompier et par seconde. Outre les hommes employés à mettre le balancier en mouvement et à diriger les tuyaux d’injections, le service d’une pompe d'incendie exige un nombre de travailleurs assez grand pour qu’il y soit versé continuellement de l’eau avec des seaux en cuir faits pour un tel usage. 18. Pompes rotatives. Depuis Ctésibius, auquel on attribue l'invention des pompes, jusqu’à ces derniers temps, les efforts des hydrauliciens s'étaient bornés à perfectionner leurs dispositions; mais, tout récem- ment, deux mécaniciens très-distingués, Bramah en Angleterre, et M. Dietz en France, se sont frayé des routes nouvelles, en construisant des appareils dans lesquels le mouvement de rotation continu est substi- tué au mouvement alternatif. Nous donnerons une idée du mode d'action de ces ingénieuses machines, en empruntant à M. d’Aubuisson la description de la pompe de Dietz. « Le corps de pompe y est remplacé par un tambour ouboîtecylindrique(Pl.X VIT, fig. 17)en cuivre À, ayant, dans œuvre, de 0",20 à 0",40 de diamètre, et de 0",04 à o®,12 d'épaisseur, selon la force de la machine. Elle contient, entre ses deux fonds, une seconde boite BB’, également en cuivre et cylindrique, mais d’un moindre diamètre et sans couvercle : elle est mobile autour d’un arbre tournant C muni d’une manivelle. Dans l'intérieur de la boîte ou roue BB’, et joignant son bord concaye, on a un excentrique D fixé à vis sur le tam- bour. Celui-ci renferme encore, du côté des tuyaux E et F, une large lame de fer GbH , qui est pressée, en b, contre les convexités de la roue, et qui est percée de deux ouvertures : par l’une €, l’eau passe du tuyau d'aspiration E dans l'intervalle aaaa qui existe entre les deux boîtes; et par l’autre d, elle entre dans le tuyau d’ascension F. Enfin, la boîte BB’, dans toute son épaisseur et jusque auprès de l’arbre tournant, présente quatre entailles en croix, dans lesquelles sont et glissent quatre languettes en fer 1, I', l' et I" : leur largeur (parallèlement à l'arbre), comme celle de la bande GbH, est égale à la distance qu’il y a entre les deux fonds PON du tambour : une de leurs extrémités est constamment appuyée contre le bord extérieur de l’excentrique D, et l’autre l’est contre la paroi concave de l'intervalle aaa; de sorte que, pareilles à des cloisons, elles divisent cet intervalle en cases séparées. » Lorsqu'on met la machine en mouvement, que la roue BB’ va de à vers B', la languette I, après avoir passé le point b, laisse derrière elle un vide, et dès qu'elle est au-delà de l'ouverture €, l’eau entre pour la remplir; la languette T', qui vient ensuite, pousse de- vant elle cette eau, lui fait parcourir l'intervalle aa, la force à passer par l’orifice d età monter dans letuyauF. Ainsi successivement, ct l’on a un mouvement et un jet continus. » D’après ce qui vient d’être dit, pour que la ma- chine élève toute l’eau possible, il faut que le fluide soit très-exactement retenu dans les cases, qu’il ne puisse passer de l’une à l’autre, et, par conséquent, que la boîte mobile et les languettes joignent parfaitement les deux fonds du tambour, sans toutefois y occasionner un frottement considérable ; et pour qu'il en soit ainsi, il faut une grande perfection dans l’ajustage des pièces de la machine. Lors même que cette perfection existe- rait à la sortie des mains de l'artiste, il est à craindre qu’elle ne soit altérée par un long travail, par l’éléva- tion des eaux sales, etc., et qu’au bout d’un certain temps, l'effet utile ne devienne bien inférieur à ce qu'il était primitivement : celui-ci, dans une expérience faite par MM. Molard et Mallet, aurait été les 0,44 de la force employée à le produire. » Ce résultat est inférieur à celui des pompes ordi- naires, lors même qu’elles ont déjà un assez long ser- vice; mais nous devons ajouter que la machine sur laquelle MM. Molard et Mallet ont fait leur expérience n’avait probablement pas toute la perfection de celles qu’on trouve maintenant dans les ateliers de M. Stolz; car, ayant eu plusieurs fois l’occasion d'employer ces dernières, nous avons pu reconnaître que l'effet utile, qui s'élevait aux 0,66 de la force appliquée quand l’ap- pareil était neuf, ne descendait pas au-dessous de 0,50 après un service journalier et continuel d’une année. Ouvrages à consulter. Bélidor, Archit. hydraul., t. II. — Hachette, Traité élém. des machines. — De Prony, Nouvelle architect. hydraul. — D’Aubuisson, Traité d'hydraulique. PONT. (Archit. hydraul.) Construction faite sur un fleuve, une rivière, un torrent ou même un fossé, pour en faciliter le passage. On distingue deux espèces de ponts, les ponts fixes et les ponts mobiles. Les premiers, qu’on nomme aussi ponts dormans, sont des bâtimens en pierre, en bois ou en fer, assis sur des fondations inébranlables, et dont | PON toutes les parties sont liées de manière à ne former qu’une seule masse capable de résister pendant une longue suite d'années aux injures du temps et à toutes les autres causes de destruction. Les seconds sont des constructions, ordinairement en bois, qui peuvent être déplacées à volonté, pour livrer ou refuser le passage, comme les ponts levis dans les places fortifiées, et les ponts lournans sur les canaux de navigation. Il existe encore une autre espèce de ponts dont l’usage n’est que momentané ; elle se compose des ponts de bateaux ou ponts flottans, qu'on jette sur une rivière pour faire passer une armée. La construction des ponts fixes est une des parties les plus importantes de la science des ingénieurs ; elle embrasse une foule de détails théoriques et pratiques dont l’exposition, même très-succincte, dépasse nos limites et sort d’ailleurs de notre plan. Dans limpossi- bilité où nous sommes de résumer ici l’ensemble des connaissances actuelles sur un genre de construction qui intéresse au plus haut degré le bien-être public, nous essaierons du moins de mettre à la portée des étudians les questions élémentaires d’hydraulique, de géométrie et de mécanique, inhérentes à ce sujet. 1. Un pont de pierre se compose généralement de plusieurs massifs de maçonnerie qui supportent une ou plusieurs voûtes sous lesquelles l’eau de la rivière s’é- coule. 3. Parmi ces massifs, ceux qui sont établis aux deux bords delarivière, comme MN et MN (PI. X VII, fig. 5), portent le nom de culées. Ceux qui sont établis au mi- lieu des eaux, comme AABB, se nomment piles. 3. L'espace voûté qui est entre deux piles ou entre une pile et une culée est une arche. On donne aussi le nom d’arche à la voûte elle-même, laquelle est formée de pierres taillées qu’on nomme voussoirs. Les points A et D, où commence la courbure de la voûte, se nomment les naissances de l’arche. Le vous- soir du milieu de la voûte porte le nom de clef. 4. Pour construire une arche, on établit entre deux piles un assemblage de charpentes nommé cintre, dont la partie supérieure est convexe, et présente la même surface courbe que celle que doit avoir l'arche dans sa concayité. C’est sur ce cintre qu’on établit successive- ment les divers voussoirs; en commencant par ceux des naissances ; le dernier qu’on place est la clef, et l’on dit alors que l'arche est bandée. Après la pose de la clef, les voussoirs qui n'étaient supportés que par le cintre se soutiennent les uns les autres, et l’on comble avec une maçonnerie de moellons les espaces vides CEC, nommés les reins, jusqu’au niveau MM qu'on veut donner à la chaussée du pont. 5. Les piles de la figure 5, dont la figure 4 donne la coupe horizontale, sont de simples prismes à base de Tom. zu. PON 371 rectangle offrant une face plane au courant. Ordinaire- ment on leur donne la forme d’un prisme hexagonal (fig. 5 et 6), et alors la partie en pointe BCB, tournée du côté du courant, reçoit le nom d’avant-bec; l’autre partie opposée se nomme l’arraère-bec. 6. Lorsque l'emplacement que doit occuper un pont a été fixé par des raisons de convenance, il se présente trois questions principales, que nous allons examiner : 1° le débouché qu'il faut laisser à la rivière, 2° la forme des arches, 2° la grandeur des arches. 7. Le débouché d’un pont, ou l’espace libre que les arches doivent laisser au passage de l’eau, se détermine d’après la vitesse que prendra naturellement l’eau sous ces arches. Si ce débouché est moins grand que la sec- tion qu'avait la rivière avant la construction du pont, la vitesse de l’eau sous le pont sera plus grande que la vitesse primitive ; si, au contraire, le débouché est plus grand que la section, la vitesse sera plus petite (voy. Courawr, n° 18). Le premier cas arrive lorsque le lit primitif de la rivière se trouve resserré par l’établisse- ment des culées et des piles; le second, lorsque le lit se trouve élargi, parce qu’on a fait rentrer les culées dans les terrains au-delà des bords, et qu’on a retran- ché de ces bords un espace plus grand que celui qui est occupé par les piles. 8. Le resserrement et l’élargissement du lit d’une rivière peuvent présenter l’un et l’autre de graves in- convéniens. Lorsque, par un trop grand resserrement, les eaux sont forcées de prendre brusquement une vitesse beau- coup plus grande que leur vitesse primitive, il se forme un remous (voy. ce mot) en amont de chaque pile et une chute en aval; de sorte que l’eau réagit contre le fond de son lit, et tend à le creuser jusqu’à ce qu’elle ait gagné proportionnellement en profondeur ce qu’on lui a ôté en largeur. Or, le point essentiel est d'éviter que la vitesse augmente assez pour que les eaux puis- sent attaquer le fond de la rivière et affouiller les fon- dations des piles, ce qui est une des principales causes de la ruine des ponts. D’un autre côté, la diminution de la vitesse primitive occasionne des dépôts de ma- tières ou des atterrissemens qui deviennent dan- gereux. Pour pouvoir fixer son opinion sur la vitesse qu'on doit adopter, il faut examiner avec soin la nature du terrain qui compose le fond de la rivière. Si ce terrain est dur et compacte, et qu’on n’ait point à craindre que le pont soit affouillé, il faut seulement observer que le débouché ne soit pas resserré au point d'occasionner des remous assez considérables pour gêner la navigation et produire des inondations dans la partie supérieure du fleuve; si, au contraire, le fond est composé d’une nia- tière que J'eau puisse attaquer facilement, il est néces- LS 378 PON saire de donner au débouché des dimensions telles que la vitesse ne soit pas sensiblement augmentée. 9. La détermination du débouché d’un pont exige donc deux élémens dont on ne peut fixer la valeur que d’après des expériences et des observations faites sur le lieu où l’on veut l’établir. Ces élémens sont la vitesse moyenne de l’eau dans ce lieu et la vitesse moyenne qu’elle prendra après la construction du pont. Quand ces deux élémens sont connus, l’aire du débouché s’en déduit très-facilement. En effet, nommons U la vitesse moyenne primitive de l’eau, et Q l’aire de la section de la rivière, section qu’on a dû, ayant tout, mesurer très-exactement; la quantité d’eau qui passe dans l’unité de temps par la section ©, ou la dépense de cette section (voy. Cov- nant), est QU. Nommons actuellement ® la vitesse moyenne qu’on veut laisser à l’eau sous le pont, et » l'aire du débouché de ce pont; la dépense de la sec- tion &, dans l’unité de temps, sera wv. Mais les quan- tités d’eau qui passent dans un même temps par les di- verses sections d’une même masse fluide en mouve- ment sont égales; ainsi QU = vo, d’où l’on tire U CO Le T1 suffit donc de multiplier la section primitive Q par le rapport des deux vitesses pour obtenir l'aire du débou- ché, qui donnera la vitesse adoptée ». Observons toutefois que l’expression % de Ja dépense du débouché n’est pas exacte dans la pratique ; car les eaux ‘subissent une contraction en pénétrant sous les arches qui diminuent la section © (voy. Écoulement des fluides); de sorte que la section réelle du débouché n’est pas w, mais une quantité plus petite, mo, m étant un coefficient de contraction à déterminer par l’expé- rience. Il résulte de cette observation que l'expression de la dépense par la section contractée est mvo, et qu’on a en réalité QUE ML, relation qui fournit les deux expressions U (Fa) abace DROS en D o 2)... V—= VU. — (2) a dont la première fait connaitre le débouché au moyen des deux vitesses U et », et dont la seconde peut être ” # . . e employée pour déterminer la vitesse que prendraient PON les eaux sous les arches dans le cas d’une valeur donnée de l’aire du débouché. 10. La valeur du coefficient de contraction m n’est point encore connue avec une exactitude suffisante: Eytelwein l'estime à 0,855 pour les piles dont les avant- becs présentent carrément leur face antérieure au cou- rant , et à 0,95 lorsqu'ils lui présentent un angle aigu. Quelques expériences de Dubuat semblent indiquer, pour ce dernier cas, la valeur m— 0,91. Comme l’épais- seur des piles et la forme des avant-becs influe très-sen- siblement sur la manière dont la contraction s'opère , cette question réclame une suite d'observations plus précises et plus directes que toutes celles qui ont été faites jusqu’à ce jour. 13. En laissant de côté la grandeur du remous, sur laquelle nous reviendrons tout-à-l’heure, la détermina- tion du débouché dépend seulement des deux vitesses U et v, et se trouve donnée par la formule (1). Il s’a- git donc avant tout de trouver les valeurs de ces vitesses et principalement la valeur de U, puisque celle de v doit être adoptée d’après la nature du terrain du fond de la rivière (n° 9). Rappelons-nous que U représente la vitesse moyenne de la rivière à la section © de son lit au lieu où l’on veut construire le pont: or la seule vitesse facilement obser- vable est la vitesse à la surface, et c’est de cette der- nière qu’il serait très-utile de pouvoir conclure la vi- tesse moyenne, dont l'évaluation directe présente de grandes diMicultés. Nous avons rapporté ailleurs (Cou- raxr) la formule de Dubuat, qui donne le rapport de la vitesse du fil de l’eau avec la vitesse moyenne, ainsi que la formule de M. de Prony conclue des mêmes. expériences, Ge V(V + 2,3718;) VE VE3,15810 ? dans laquelle V désigne la vitesse du fl de J’eau. Cette dernière, dont on peüt se servir très-utilement, dans les cas ordinaires de pratique, se réduit à l’expression très-simple (4)N- UE 0,82 pour des vitesses V comprises entre les limites V — 0, Y — 5 mètres. Ainsi, après avoir mesuré Ja vitesse du fil de l’eau avec un flotteur (voy. Hypromërne), il serait très-facile d’en conclure la vitesse moyenne si la for-. mule (3) s’étendait à tous les cas; mais cette formule suppose que la relation des vitesses U et V est indépen- dante de la grandeur et de la figure du lit du courant, ce qui ne paraît guère admissible et ne permet pas d’es= pérer qu’une détermination ultérieure des tire numériques, d'après de nouvelles expériences ; puisse jamais lui donner un plus haut degré de certitudes PON M. de Prony, dans ses Recherches sur la théorie des eaux courantes, a donné la formule suivante, qui fait con- naître la vitesse moyenne au moyen de la pente de la rivière ».1 ESS U — — 0,07 +v/{ 0005 3235 |. Q est, comme ci-dessus, l’aire de la section; P le périmètre mouillé, ou la partie du périmètre de la section en contact avec la paroi renfermant le fluide ; J la pente par mètre. Cette équation suppose essentiellement que la gran- deur de la section et la valeur de la pente sont sensi- blement les mêmes sur une assez grande longueur du lit pour que la vitesse moyenne y puisse être regardée comme constante. Dans tous les cas de pratique qui ne s’écarteront pas trop de cette hypothèse, on pourra donc en tirer la valeur de la vitesse moyenne avec une exactitude suflisante. 12. M. de Prony a déterminé les valeurs de ses coef- ficiens numériques d’après trente-une expérience, choi- sies et discutées avec beaucoup de soin, mais il ne les a considérées que comme provisoires et devant naturel- lement subir des modifications, par suite d'expériences ultérieures. Depuis, Eytelwein , en combinant quatre- vingt-onze expériences faites sur divers canaux et ri- vières, a obtenu d’autres valeurs, qui changent l’équa- tion (5) en (6) ..... U — —\0,0552 +v/{ oo 2786 |. Nous avons donné la déduction de cette dernière au mot Courant. 15. Il nous reste à faire une observation très-impor- tante ; c’est que le débouché d’un pont ne doit jamais être fixé d’après la quantité moyenne d’eau que conduit le lit de la rivière, mais bien d’après celle qu’il contient à l’époque des grandes eaux. Ainsi, la mesure de la sec- tion © et la détermination de la vitesse moyenne U, soit par les formules précédentes, soit par des procédés di- rects, doivent être effectuées au moment où le niveau de la rivière a atteint sa plus grande hauteur; et, comme à ce moment les eaux sont ordinairement dé- bordées et s'étendent des deux côtés sur une grande sur- face où elles coulent lentement, tandis qu’elles ont une grande vitesse au milieu du courant, on s’exposerait à commettre de grandes erreurs dans l'évaluation de la vitesse moyenne, si l’on employait aveuglément les for- mules (4) ou (6). Il faut alors choisir, s’il est possible, un endroit de la rivière où les eaux se trouvent encais- sées et où pendant les crues elles ne débordent pas sen- siblement; après ayoir mesuré avec soin la section de la PON 379 rivière à cet endroit et la vitesse moyenne correspon- dante, on connaîtra la dépense de cette section, et par conséquent la dépense de la section au lieu du pont projeté; on n’aura donc plus qu’à diviser cette dépense par l'aire de cette dernière section pour connaître la vitesse moyenne cherchée, en admettant toutefois qu’au- cun affluent ne vienne augmenter la quantité des eaux entre les deux sections, car dans ce cas il serait néces- saire de tenir compte de l’augmentation de la dépense qui aurait lieu à la dernière section. Supposons, pour éclaircir la question, qu’on projette un pont en AB (PI. XIX, fig. 1) où la section de la ri- vière a été trouvée de 1200 mètres carrés ; le lit n'étant point encaissé et sa largeur AB = 400 mètres étant con- sidérable par rapport à sa profondeur moyenne 3 mè- tres, il serait difficile de connaitre la vitesse moyenne avec une suffisante exactitude; mais à une lieue au-des- sus, en @b, la rivière passe entre deux rochers à pic et dans cet endroit sa largeur n’est que de 150 mètres et sa hauteur moyenne de 4,85. Sa vitesse moyenne me- surée en ab étant de 4",10 par seconde, il en résulte que la dépense par la section @b est 150 X 4,85 X 4,10 — 2983 mètres cubes. Ainsi, s’il n’y avait pas d’affluent, la vitesse moyenne à la section AB serait 2983 1200 U— = 2°,49- Mais, entre les deux sections AB et ab, une petite rivière vient jeter ses eaux dans le lit de la grande, et l'on a trouvé parles mesures de sa section mn et de sa vitesse moyenne, à cette section, que la dépense de cette petite rivière, c’est-à-dire la quantité d’eau qu’elle verse dans la grande, par seconde de temps, est de 150 mètres cubes. Ainsi, le volume d’eau qui passe en AB par se- conde est égal à 2983 + 190 — 3199 mètres cubes, ce qui, pour une section de 1200 mètres carrés, donne une vitesse moyenne Admettons maintenant que le fond de la rivière soit composé de matières peu consistantes et qu'il soit dan- gereux de resserrer son lit; il faudra, dans ce cas, que le débouché du pont n’augmente pas sensiblement la vitesse moyenne 2",61; de sorte que nous posérons dans la formule (1) v= 2°,61 et nous aurons, en em- ployant le coeficient de contraction 2 =,0,99, parce 380 PON que les avant-becs doivent présenter un angle aigu au courant, 2,01 1200 w — 1200. — — — 1263 mètres carrés, 0,95 X 2,61 0,95 Le pont projeté devra donc offrir un débouché de 1263 mètres carrés. Nous ferons observer, en passant, que si les naïssances des voûtes étaient placées au-des- sous du niveau des grandes eaux, il faudrait employer le plus petit coefficient de contraction m— 0,85. Dans le cas, au contraire, où le fond du lit se rap- procherait de la nature du roc et où l’on croirait pou- voir sans danger laisser prendre aux eaux, sous le pont, une vitesse moyenne plus grande que 2",61, par exem- ple, une vitesse moyenne de 5,50, ce qui permet de donner moins de développement au pont et diminue les dépenses de son établissement, on ferait v = 5,50, et la formule (1) donnerait 14. C’est lorsqu'on veut resserrer le lit de Ja rivière qu'il devient important de considérer si les remous ne seront pas assez considérables pour gêner la navigation et produire des inondations en amont du pont. Le pro- blème à résoudre est donc de trouver la hauteur des re- mous pour une valeur particulière du débouché. En voici une solution, d’après Dubuat , qui peut être utile dans la pratique, quoique plusieurs circonstances y soient négligées; elle est rapportée par Gauthey dans son beau Traité de la construction des ponts. Supposons que ACDB (PI. XIX , fig. 2) représente la face latérale d’une pile, et EF la pente naturelle de Ja rivière avant la construction du pont. Le courant se trouvant resserré sur toute la longueur CD, la vitesse et conséquemment la pente de la rivière y seront plus considérables , ct la surface de l’eau , en faisant abs- traction des résistances particulières produites par les avant-becs, prendra une inclinaison qui pourra être représentée par la ligne HE. Cette surface en amont s’élèvera nécessairement au-dessus du point H, et nous la représenterons par la ligne MG, qui, sur une petite longueur, est sensiblement horizontale. Nommons & laire de la section naturelle de la rivière ; w l’aire de la section après la construction du pont, ou Ja surface du débouché; Ü Ja vitesse moyenne de l’eau; v la vitesse moyenne que prendra l’eau sous les ar- ches après la construction du pont; I la pente par mètre de la rivicre : PON L la longueur des piles — CD ou AB; H la hauteur GK du remous ; g la force de gravité. Les vitesses, dans un même fleuve, étant en raison in- verse de l’aire des sections correspondantes, on aura a D —==U, 0) et, conséquemment, les hauteurs dues aux vitesses U et v seront respectivement las la partie GH de la hauteur du remous correspond à l'augmentation de la vitesse; ainsi ro Toutefois, comme le rapport — n’est pas exacte- ü) À à TS ment égal au rapport inverse des vitesses ÿ ? À Cause de la contraction de la veine fluide et des frottemens sur les parois des orifices, nous lui substituerons la nt O0) : quantité p—, dans laquelle y est un coeMicient de cor- G) rection à déterminer par l'expérience; nous aurons alors Quant à la partie KH de la hauteur du remous, elle dépend de la pente qui se formera sur la longueur des piles : or, avant la construction du pont, cette pente était égale à L. I; elle doit donc être, après, Q? Lip? car les pentes augmentent dans le rapport des hauteurs dues aux vitesses, et il résulte a? KH — Lip? — — LI. 0) Prenant la somme des deux parties GH et KH, nous aurons définitivement pour la hauteur totale GK —H, à laquelle les eaux s'élèvent en amont, puisque leur niveau doit rester le même en aval (7)... H= (+ 1) GE de ). Appliquons cette expression à l'exemple précédent, PON dans le cas d’un débouché — 942", et admettons de plus que la pente I ait été trouvée de 0,001, et que la longueur L des piles doive être de 10 mètres. Substi- tuant ces valeurs dans l’expression (7) en observant que U? ; la hauteur — due à la vitesse U — 2",61 se trouve toute calculée dans la table des hauteurs (voy. Havw- TEUR), et qu’elle est égale à 0°,3472 ; nous aurons ++ 2 & (1200)? H— (ossi + 0,001 X 10) Cr CTOL — 1 1200 \? — 0,9970 | | | — 1 | — 07,285. CiÉ [GC à ] L Cette grandeur étant peu considérable, on pourrait en conclure que le débouché adopté est suffisant; mais, en général, la formation d’un remous ne pouvant ja- mais être que préjudiciable, il est très-essentiel de le rendre le plus petit possible. Si la hauteur trouvée H paraissait trop grande , il faudrait augmenter la section « du débouché, et par conséquent diminuer la vitesse », ou bien prendre pour H la valeur qu'on jugerait con- venable et la substituer dans l'équation (7) dont on ti- rerait alors la valeur de w. 15. Lorsqu'il s’agit seulement de calculer H et qu’on veut faire usage de la table des hauteurs dues aux vi- tesses, on peut donner à l'expression (7) une forme 2 Q beaucoup plus commode , en remplacant à par le me v? rapport égal vw: ° il vient ainsi v? U? 4? IL (Gr) Par exemple, avec les données ci-dessus, = 3",50; U— 2",61; I—0",001; L— 10"; on n’a d'autre calcul à faire que celui du second terme v° 3,50\? IL ( — )= 0,01 [Éa) — | — 0,00708, car la table fait immédiatement connaitre v? U? 2g — 0,6944, 2q = 0,3472. D'où H — 0,6244 — 0,5472 + 0,0598 = 0",285. PON 381 16. Si, pour plus de simplicité, nous désignons par h la hauteur due à la vitesse U ou la valeur de la quan- AU üte 24 , nous obtiendrons, en dégageant w de l’équa- tion (5), l'expression _£ v| m h+IL HE # LIL |? qui fera connaître l’aire du débouché pour une valeur adoptée de la hauteur H du remous. Par exemple, tou- jours dans l’exemple précédent où nous avons U? s R———0,3472; Q —1200"; m— 0,95; 10001 070; si l’on ne voulait pas que la hauteur du remous dépas- sât 0",2, on ferait H — 0",2 et l’on aurait 1200 TT og. vl= + 0,3472 + 0, 1200 0, 3572 == 112 —= — HO) 0,99 0, 5572 Ainsi l’aire du débouché devrait s'élever à 1011 mètres carrés. Dans le cas où l’on adopterait ce débouché et qu’on voulût connaître la vitesse que l’eau prendrait sous le pont, il faudrait faire o — 1011, et la formule (2) don- ncrait pour cette vitesse . 5,95 ch — 91,26! 17. Les moyens de calcul que nous venons d’expo- ser ne donnent en réalité que des valeurs approxima- tives, mais ils n’en sont pas moins très-utiles pour éta- blir le projet d’un pont. Lorsque l'ingénieur a fixé la grandeur du débouché, il doit procéder au choix de la forme des arches, dont on distingue trois espèces prin- cipales : 1° Les arches en plein cintre, décrites par une demi- circonférence de cercle (PI. XIX, fig. 3); 2 Les arches en anse de panier (voy. ce mot, tom I), décrites par plusieurs arcs de cerele de différens rayons (PI. XIX, fig. 4); 53° Les arches en arc de cercle, qui sont formées d’un seul arc de cercle (PI. XIX, fig. 5) d’un nombre plus ou moins grand de degrés. Chacune de ces espèces d’arches présente des avan- tages et des inconvéniens particuliers. 18. Les arches en plein cintre sont les plus faciles à construire et celles qui offrent le plus de solidité, mais elles obstruent considérablement le passage de l’eau et occasionnent la plus grande contraction de la masse 382 PON fluide. On place ordinairement leurs naissances à la hauteur des fondations ou au niveau AB (fig. 3) des basses eaux, de sorte que, dans ce dernier cas, le dé- bouché, au temps des grandes eaux ab, se compose d’un espace mixtiligne CabE, dont on peut calculer l'aire de la manière suivante : Soit OF — À la hauteur des basses eaux, GF—h celle des grandes eaux, AB — 24 le diamètre de l’arche. Faisons OG = h'— hk — 0 et menons lerayon Oa. , Le demi-débouché CAaGF sera composé d’un rec- tangle CAOF dont l’aire est égale à AO X OF, c'est- à-dire à ah. Plus d’un secteur de cercle AO@, dont l'aire a pour . du 1 \ expression (voy. SEGTEUR, tom. IT) — AO X are Ama, ou 1 = 4 X are Am. 2 Plus enfin d’un triangle rectangle aGO , dont la sur- ÿ ANT à | face est égale à — aG X GO. Nous avons pour ce der- 2 nier aG .V/a02 — GO —V/a? — 6; ainsi son aire est e 1 = 1 ————— —— représentée par — QV/ a — & — 5 W/ (a+ 8)(a— 0). Doublant toutes ces quantités pour avoir l’aire en- tiére du débouché CabE, nous aurons donc , en nom- mant cette aire S, S — ah + O/(a + 0)(a — 0) + à X arc Ama, expression dans laquelle tout est connu, excepté l'arc Ama, dont il faut exprimer la longueur en unités linéai- res de même nature que celles employées pour mesurer le rayon a. Pour cet effet, observons qu’en menant la perpendiculaire a@ —GO0—5, le triangle rectangle «Q0 donne sin Ama — 0 —= 2 : AO a Ayant calculé à l’aide de cette expression le sinus de l’are Ama, les tables des sinus feront connaître le nom- bre des degrés de l'arc Ama; et en désignant par % le nombre des secondes de cet arc, comme le nombre des secondes comprises dans une demi-circonférence est 648000, nous aurons, pour la longueur de l’arc Apa, “ arc Ama —= AT 648000? la demi-circonférence du cercle dont le rayon — 1, où le nombre 5,1415926. Aïnsi l’expres- r étant sion générale de laire du débouché de larche (9) ester a S = sai + WG EDG =D + Er. gi, PON dans laquelle l'arc # qu’il faut exprimer en secondes est donné par la relation sin ç — als Tous les termes de cette expression peuvent être éva- lués au moyen des logarithmes, ce qui rend les calculs très-simples. Soient, par exemple, AB — 24 — 00 mètres; OF — h— 1",20; GO — 6 — 3,55. On aura, en te- nant compte du rayon des tables — 10, Log sin ÿ — 10 + Log 3,55 — Log 10 —9,5502285; ce logarithme fera connaître ÿ = 2047 50,4; g = 748564. Ayant ainsi la valeur de toutes les quantités qui en- tent dans l'expression (9), on trouvera 20, C1,20 —12/; 3,55V/15,55 X 6,45 — 53,188, 74856, 4 007% (GiS6ob a 36,292. La somme de ces valeurs donnera définitivement S — 99321,48. 19. On peut arriver au même résultat ‘en calculant séparément l’aire totale GADBE de l’arche, celle du seg- ment aDb, et en prenant leur différence. L’aire totale CADBE, qu'il peut être utile d’ailleurs de connaître, se compose du rectangle ACEB et du demi-cercle ADB ;. elle a pour expression, en conservant les dénominations précédentes, et en la désignant par I, L’aire du segment aDb est égale à l’aire du secteur DaOb moins celle du triangle 40b ; pour obtenir l’aire du secteur, il faut observer que le triangle rectangle OaG donne Ÿ désignant l’angle aOD ou l'arc aD. Calculant, au moyen de cette relation, la valeur de 4 en secondes de degré, on a ensuite 1 Aire du secteur 40D = SÛT GiBcoo? PON et, par conséquent, ® L4 DaOb — a? ÿ 1 (74 EU re Aire du secteur 648000 Quant à l’aire du triangle a0b, comme on connait les deux côtés a0 — bO — a et l'angle compris a0b = 2#, on a immédiatement (voy. TRIGONOMÉTRIE, tom. I]) c s Mc REC Ar Aire du triangle aOb — 7% : Sin 2ÿ. Ainsi, l'aire du segment aDb, que nous désignerons par Il’, aura pour expression " | ll 2. Pl gsinay, LR | (015) Moose A: mn Grace =; et nous aurons, pour l'aire du débouché CabE, S—1n1—". Appliquons ces formules aux données de l'exemple EU ] FE : - précédent. Nous avons d’abord I = 20 X 1,20 +* . 100 X 3,1416 — :81"1,08. La formule (11) donne Log cos = 10 L Log 5,55 — Log 10 — 9,5502283; d’où Y— 69°12'23",6 et UE — 249145",6. Substituant ces valeurs dans la formule (12), en obser- yant que le sinus de 2 — 138-2445", 2 est le même que celui du supplément de cet are 180° — 94 — 4155 12,8, nous trouyerons 100 X 3,1416 X et — 120,788, =. 100. sin (4135/19,8) — 55188, et, par suite, I — 120,788 — 53,188 — 89%1,60. La valeur du débouché S est donc, comme ci-dessus, S = 181,08 — 87,60 — 95%1,48. On peut employer concurremment ces deux procédés pour la vérification des calculs, PON 383 20. Les arches en anse de panier, dont l'usage ne s’est introduit en France que vers la fin du dix-septième siècle, offrent presque autant de solidité et de facilité dans la construction que les arches en plein cintre, lorsque leurs deux diamètres ne sont pas très-inégaux. Elles ont sur ces dernières l'avantage de donner un plus grand débouché, sans qu’on soit obligé d'augmenter considérablement la hauteur. On les forme de 5, 5, 7 ou d’un plus grand nombre d’arcs de cercle, mais il est presque toujours inutile d'employer plus de cinq ares. La largeur et la hauteur d’une anse de panier ne suf- fisent pas pour déterminer sa forme , car il est toujours possible de décrire sur deux diamètres donnés une infi- nité de courbes différentes. La seule condition générale à laquelle toutes ces courbes soient assujéties est que la tangente au sommet soit horizontale et que les tan- gentes aux naissances soient verticales. On se donne, dans tous les cas particuliers, des conditions particuliè- res qui servent à déterminer les rayons de chaque arc. Lorsque la voûte n’est pas très-surbaissée et qu’on peut se contenter de décrire l’anse de panier avec trois arcs, on s’assujettit à la condition que les trois arcs soient égaux chacun à la sixième partie de leur circon- férénce respective ou soient tous de 60°, ou bien encore à ce que les trois rayons différent entre eux le moins possible. Ces deux conditions donnent des courbes peu différentes entre elles. 21. Dans le premier cas, celui de trois ares de Go’, soient DM (PI. XIX, fig. 6) la hauteur de l'arche, CE sa largeur et AB le niveau des naissances. Suppo- sons l’anse de panier décrite, et désignons par R le rayon OD de l’arc du sommet C'DC”, par r les deux rayons égaux AR et QB des deux autres ares égaux AC'et C'B. La question se réduit à trouver l’un quelconque des centres R, O, Q; car, connaissant par exemple le cen- tre R, on décrira de ce point, avec le rayon Ar un arc AG de 60°, puis des points C’et R on mènera la droite CR, dont le prolongement coupera Dm en un point O, qui sera le centre de l’are OC’; quant au troisième cen- tre Q, il est naturellement déterminé par la condition AR = QB. Or, l'angle C'OC' étant de 60°, le triangle ROQ est équilatéral, et l’on a RQ = OR; donc, à cause de AR — RC’ et de OC’ = OD, on à aussi AR RQ = OR + RC' = ON + ND. 384 PON Ceci posé, prenons pour inconnue la distance RN du centre R au milieu N de AB, et désignons AB par 24, et DN par b; nous aurons RQ = 2RN — 27, le triangle rectangle ORN nous donnera ON — V/OR° — RN° = V/5%, d’où nous conclurons V/3a +b—x+ a. La valeur de +, tirée de cette équation, est 14594}: on peut la calculer ou la construire graphiquement avec beaucoup de facilité. Pour la construire, on pren- dra NF — a — b, et après avoir construit sur cette base le triangle équilatéral NEF, on abaissera la perpendi- culaire EG, puis du point G comme centre avec GE pour rayon, on décrira un arc de cercle qui coupera AB en un point Q tel qu’on aura NQ — x. Le point Q sera donc l’un des centres et servira à déterminer les deux autres, comme nous l'avons dit ci-dessus. 22, La description de l’anse de panier soumise à la condition de trois arcs de 60° ne présente donc aucune difficulté. Pour avoir la valeur des deux rayons OD et ARouR etr, il faut observer que r—AN—NR—a—x et que R— OR+RC—2%7+7—a+x. On a donc, en donnant à æ sa valeur précédente..…..(13), ne Cm 2 3 expressions dans lesquelles il n’y a plus qu’à substituer à la place de a et de b les valeurs relatives à chaque cas particulier. 23. Si l’on voulait connaître l'aire de l'arche CADBE, il faudrait évaluer sépatément l’aire du rectangle ABEC celle de l’espace mixtiligne AE DE'B, et prendre leur somme. Pour otenir l'aire AC'DC'B, il faut observer qu’elle est composée des lrois secteurs RAC; (OCC;, QC'B moins le triangle équilatéral ROQ, et comme chaque arc est la sixième partie de la circonférence, PON chaque secteur est le sixième du cercle dont il fait par- tie. On a donc Secteur RC'A ou QC'B— x, OO Secteur OC'C'— entr. Quant au triangle ROQ, son aire a pour expression 1 ? SR . 0Q. sin. ROQ, ce qui e e a x 1 se réduit à CR — r})/3, à cause de OR — OQ = R — retde sin 6° — V5 (voy. Sinus , tom IT). Nommant 11 l’aire totale CADBE , A la hauteur AC du rectangle ABEC et rassemblant toutes les aires partiel- les;"il vient....: (14) n— 20h + grèr + Rr — ; — Fr}. 5. 24. Pour donner un exemple d’application de ces formules, prenons en hauteur et en largeur les dimen- sions de l’arche en plein cintre n° 18, c’est-à-dire; fai- sons AB ou 2a — 20°, DM — 11",20, et supposons DN ou b— 7", ce qui nous donnera AC ou k —4",20. Ces valeurs substituées d’abord dans les formules (13), nous ferons connaître les rayons r ctR — 3/3 TR — —_—_ — 5",90192, ZEN R — EE — 14",09807, et leur différence R — r — 8",19615; puis, évaluant les quatre termes de l’expression (14), nous trouverons 20 X 4,20 — "8/424,00, 1 3 (5:90192)° .5,1410 — 1" 0024;/16; a (4-09807)* . 5,1416 — 104"4,07, 3 (819615)? 11/9 — 0202500; d’où définitivement D — 195°1,56. Comparant avec l'aire trouvée ci-dessus (n° 19) pour l’arche en plein cintre de même largeur et de même hauteur, nous voyons que l'arche en anse de panier offre 13 mètres carrés de plus. S'il s’agissait de calculer le débouché que cette dernière présente aux grandes eaux , dont la hauteur supposée est de 4",75, on parta- gerait l'aire mixtiligne de ce débouché en rectangles, PON triangles et secteurs, comme nous l'avons fait pour l'arche en plein cintre. On voit d’ailleurs qu’en plaçant les naissances au niveau des grandes eaux on a le plus grand débouché possible, ce qu’on peut faire avec une anse de panier, sans augmenter la hauteur, et seulement en la surbaissant un peu plus, tandis qu'avec le plein cintre ce moyen entraîne nécessairement une élévation d’arche qui ne peut s'adapter à toutes les localités. 25. Examinons maintenant le cas où l’on adopte pour condition que les rayons R et r différent le moins possible. Nommons toujours la moitié de l'ouverture de l’arche AN— a (P. XIX, fig. 6), sa montée DN—b, r le rayon ARde l’arc des naissances, et R celui de l’arc du sommet DO. Le triangle rectangle ORN donne Mr} = (an) +(R—0), et telle est, dans tous les ças possibles , l'équation de condition entre les rayons inconnus R, r et les quantités données a et b. Résolvant cette équation par rapport à R, on trouve Ainsi l'expression du rapport des deux rayons est San Or, r devant toujours être plus petit que R, ce rapport est un minimum lorsque les deux rayons différent le moins possible. Égalant donc à zéro la différentielle (voy. Maxima , tome IT) du second membre, prise par rapport à la variable r, on aura ar? — (a? + br + : (a +b)b—0, d’où, tirant la valeur der pe PHP — (a ER. SE NN mettant cette valeur dans celle de R, on obtient Ru PH + (aa Fo TARN TRIER LES On peut donner à ces expressions des formes plus sim- ples en multipliant les deux termes de la première par V/a! ++ (a — b), et les deux termes de la seconde par Va? + b — (a—b); toutes réductions faites et en posant pour abréger V/a Eb=c, Tox. nr PON 389 il vient... (15) LE be "= e+G—5? ac ED) On construit très-facilement ces deux expressions en menant la droite AD, lui retranchant la partie DP — a—b et élevant une perpendiculaire CO sur le milieu H du reste AP; les points R et Q, où cette perpendiculaire coupe les deux axes de la courbe, sont les centres cherchés. 26. L'évaluation de l’aire mixtiligne ACDC'B s’effec- tuera, comme nous l’avons indiqué ci-dessus, en re- tranchant de la somme des aires des trois secteurs ARC, COC’, C'QB, l'aire du triangle ROQ. On calculera préalablement le nombre des degrés des arcs AC et CC, au moyen de la relation suivante, donnée par le trian- gle rectangle ORN RN sin RON — OR a—+T. R=r? nommant vla valeur en degrés de l'angle RON , on a 9 = are CC’, et 90° — » — arc AC, car l'angle RON est la moitié de l'angle COC' et le complément de l'angle ARC. 27. Toutes les fois que la montée DN n’est pas plus petite que le tiers de l'ouverture AB, on peut se conten- ter de décrire l’anse de panier avec trois arcs de cercle; mais dans les autres cas, comme le passage d’un arc à l’autre deviendrait trop sensible, il faut employer cinq arcs. Voyez, pour les anses de panier à cinq arcs, notre premier volume, page 92. 28. Les arches en arc de cercle sont d’une construc- tion plus facile que les arches en anse de panier. L’arc de la voûte aDb (PI. XIX, fig. 5) est entièrement dé- terminé par la position des naissances et par sa flèche DH, car un seul arc de cercle peut passer par les trois points a, D, b. Cette forme donne un débouché moins grand que l'anse de panier, lorsque les naissances sont plongées dans l’eau, et devient dès lors désavantageuse ; aussi dans la plupart des ponts où elle a été employée on a eu le soin de placer les naissances au niveau des grandes eaux. Quand il est possible d'adopter cette dernière disposition, sans que la voûte sôit trop surbaissée pour que l'ouvrage puisse présenter la solidité nécessaire, on doit préférer les arches en are de cercle à toutes les autres. Le calcul de l’aire totale d’une telle arche se réduit à l'évaluation de l'aire du rectangle aCEb et à celle du 49 386 PON segment «Db. On obtient le rayon DO de l’are aD, au moyen des deux quantités données ab et DH, par l’ex- pression D û Sens dans laquelle r = DO, k— aH, f = DH; ou bien encore, en caleulant d’abord l'angle aOD — « et en substituant sa valeur donnée par l'expression 1 Î tang -a = > ae Fe dans la formule k T= — . Sin g " (Voy. Ixrcexion.)Connaissant le rayon DO, la détermi- nation de l'aire du segment s'effectue comme il a été in- diqué ci-dessus. Quant à l’aire du débouché offert aux grandes eaux ; c’est celle du rectangle aCEb, et elle est par conséquent la plus grande possible. 29. Les trois espèces d’arches que nous venons de considérer sont les seules dont an fasse maintenant usage en France. L’anse de panier a remplacé la demi- ellipse, qui offre une courbure plus uniforme et plus agréable à l'œil, mais qui a le désavantage de eompli- quer la coupe des voussüirs et de ne pas donner autant de débouché. L’arche gothique ou en ogive, formée de deux arcs de cercle (PI. XIX, fig. 7), n’a pas été em- ployée par les modernes, malgré la simplicité de sa construction et son extrême solidité; l'élévation qu’elle exige dans la voie du pont, jointe à son peu de débou- ché, sont des inconvéniens qui ont paru plus grands que ses avantages. 50. Le choix qu’on doit faire entre les différentes es- pèces d’arches ne saurait être assujetti à des règles gé- nérales. La surface du débouché qu’il faut donner à la rivière, la différence des niveaux des plus basses et des plus grandes eaux, la hauteur à laquelle on est le maître d'élever la surface du pavé du pont, la nature des ma- tériaux qu’on a à sa disposition et le degré de résistance dont ils sont capables, en un mot, toutes les circon- stances locales devront être consultées avec soin, car la forme la plus convenable est celle qui s'accorde le mieux avec ces circonstances. 51. Il en est de même de la grandeur à donner aux arches, cette question dépend de la localité ; cependant on peut poser en principe que les grandes arches doi- vent être employées de préférence pour les fleuves et les grandes rivières, et les petites pour les rivières tran- quilles dont les eaux ne s'élèvent pas à une grande hau- PON teur, Afin de laisser un passage libre au fil de l’eau, le nombre des arches doit être toujours impair; on peut faire l'arche du milieu plus grande que les autres, et di- minuer progressivement l'ouverture de ces dernières ; de manière que les deux plus petites joignent les cu- lées ; ou bien on peut faire toutes les arches égales en- tre elles, ce qui permet de les cintrer toutes avec les bois qui ont servi pour les deux premières. Cette der- nière disposition augmente la hauteur des abords du pont et oblige ordinairement de faire des levées plus considérables et plus dispendieuses. Quel que soit le parti qu'on prenne à cet égard, il est essentiel de don- ner aux arches une hauteur suffisante pour que, dans les grandes crues, les corps étrangers que la rivière peut entraîner trouvent une libre issue sous les arches. Quand les arches sont égales, leur hauteur au-dessus des grandes eaux ne doit pas être moindre d’un mètre ; quand elles sont inégales , cette hauteur peut être de 1,40 pour la plus grande, et de o°,70 pour les deux plus petites. 51 bis. Les questions précédentesne sont, pour ainsi dire, que préliminaires , et lorsqu'on a déterminé la courbure des arches, il se présente trois difficultés très- graves, que la science ne peut encore résoudre rigou- reusement. Il s’agit : 1° De fixer l’épaisseur des culées à proportion de la grandeur des arches et des poids qu’elles doivent sup- porter; > De trouver la largeur des piles ; 5° Et enfin, de déterminer l’épaisseur des voûtes à la clef. 52. La dernière question domine les deux premières, car la grandeur et la direction de la poussée, et par suite la résistance que doivent opposer les points d'appui dépendent de l'épaisseur de la voûte à la clef. Or, en supposant que les voussoirs soient incompressibles , qu’ils soient posés les uns sur les autres sans cales ni mortier, et que la voûte ne puisse prendre aucun tasse- ment, il est évident qu'il suflirait, pour l'équilibre, que la hauteur de la clef fût assez grande pour que la pierre ne s’écrasit pas sous la pression qu'elle aurait à suppor- ter, les culées ayant d’ailleurs l'épaisseur convenable. Dans cette hypothèse, il faudrait calculer, par le pro- cédé exposé plus loin, la pression horizontale que les deux demi-voûtes exercent l’une sur l'autre, et connai- tre la résistance de la pierre qu’on doit employer; la hauteur de la clef s’en conclurait de la manière sui- vante; soient P la pression par mètre de longueur ; Q la résistance de la pierre par centimètre carré de surface ; æ la hauteur de la clef, exprimée en mètres. PON La surface qui supporte la pression P ayant un mètre de longueur sur une hauteur +, a pour expression 1 Xæ ou æ*3, chaque centimètre carré de cette surface offrant une résistance R, la surface entière offre une résistance représentée par æ?1 os ovor : L? mais cette résistance doit faire équilibre à la pression P, ainsi l’on a l'équation æ OP 0, 0001 Q À d’où l'on tire æ == 0,0001 cs == 0, nn Supposons, par exemple, que la pression ait été trouvée de i41000 kilogrammes, et que la voûte doive être construite en pierre de Saillancourt qui s'écrase sous un poids de 2994 kilog. par 25 centimètres de surface ; comme on ne doit pas faire porter aux pierres (voy. Résisrance) un poids plus grand que le tiers de celui sous lequel elles S’écrasent, on admettra que la résis- tance est de 1000 par 25 centimètres carrés où de 40° par centimètre carré ; On fera donc k k Q=#40; P — 141000 , et on trouvera " 141000 DE 6,6641 : LH1O00 je Bas 4o 55. Cette déterminätion repose sur des hypothèses qui ne se rencontrent jamais exactément dans la pra- tique; on ne doit donc la considérer que comme don- nant une limite dont on peut essayer d'approcher, mais qu'il serait dangereux d'atteindre. Les données du cal- cul précédent sont prises sur le pont de Neuilly, que l’on compte au nombre des plus hardis, et qui a cepen- dant 1,624 de hauteur à la clef. 54. Jusqu'ici les ingénieurs ont employé diverses règles empiriques pour déterminer l'épaisseur des voû- tes. Voici celle que donne le célèbre Perronet, auteur du pont de Neuilly et de plusieurs autres non moins re- marquables par leur hardiesse. Soit a l’ouverture de l'arche exprimée en mètres, et æ la hauteur de la clef, il faut faire a a T=— + 0°,325 — — mn PS — TG c'est-à-dire, retrancher du vingt-quatrième de l’ouver= ture, la cent quarante-quatrième partie de cétte même ouverture, et ajouter 525 millimètres au reste. Les ré- PON 387 sultats donnés par cette règle s'accordent avec les hau- teurs employées dans les ponts connus, surtout pour les ponts en plein cintre; mais ils diffèrent tellement en plus de ceux de la théorie, qu’on pourrait, sans aucun doute, exécuter des ponts beaucoup plus hardis et plus légers que tous ceux qui ont été construits jusqu’à pré- sent. Telle est du moins l’opinion de Gauthey, à qui l’on doit accorder une grande autorité dans ces matières. 35. La question de l'épaisseur des culées n’admet pas encore de solution rigoureuse, mais elle a été considé- rablement éclaircie par les expériences de Gauthey et de Boistard sur la rupture des voûtes. « Lorsque la clef est posée (Gauthey, Traité de la construction des ponts) et que le décintrement est fait, les parties supérieures de la voûte DE et dE (PI. XIX, fig. 8) ne sont plus soutenues que par leur pression réciproque et à raison du tassement qui se produit, leur point d’appui commun se trouve nécessairement porté en E à l’extrados : les joints tendent donc à s’y resserrer, ainsi qu'on l’a ob- servé constamment, et quelques constructeurs ajoutent même à cet effet, en ÿ chassant des coins de bois dont l’objet est d'augmenter la solidité de la voûte en même temps que l’énergie de la pression que ces deux parties exercent l’une sur l’autre, et au moyen de laquelle elles se soutiennent mutuellement. » » Cependant l'effort de cette pression se reporte né- cessairement vers les culées et les parties inférieures de la voûte, qu’il tend à renverser en les faisant tourner au- tour de leurs arêtes extérieures K et #. Chäque moitié de la voûte se sépare en deux parties à de certains points D et d, qui servent de points d’äppui aux parties supé- rieures, et par lesquels leur effort se transmet aux cu- lées ; ces points d’appui se trouvent nécessairement pla- cès à l’intrados; si les culées n’ont pas assez de stabilité pour résister à l’effort de la voûte. les quatre parties s’écroulent en tournant autour des points K, D, E, d et k. Si elles sont capables de le soutenir, l’ef- fet du lassement se bôrñe à faire resserrer les joints à l'extrados près du point E et à l’intrados près des points d'et D; et à les faire ouvrir à l’intrados près du point F et à l’extrados près des points d’ et D'.» On suppose ici qu'il y a un joint vertical EF au somimet de la voûte, tandis qu'il s’y trouve un vous- soir en réalité; mais cette hypothèse ne produit pas d'erreur sensible pour la détermination des points D et d, qu'on nomme les points de rupture, et qu'il est principalement essentiel de connaître. 56. D'après ces considérations, déduites d’un grand nombre d’expériences, on peut réduire les diverses par- ties d’une voûte à un système de quatre leviers KD, DE, Ed, dk, chargés chacun des poids respectifs des parties qui leur correspondent et susceptibles de tour- ner autour des points d'appui K, D, E, d, k, où ils sont 388 PON liés entre eux par des charnières. De cette manière, la question de l’équilibre de la voûte se trouve ramenée à celle de l'équilibre de ces leviers. Or, si les points N, M, m, n sont ceux où les leviers sont rencontrés par les verticales qui passent par les centres de gravité des parties correspondantes de la voûte, on peut imaginer que les poids respectifs de ces parties sont réunis à ces points, et comme la voûte se trouve partagée en deux parties symétriques par la ver- ticale EC, il suflit de considérer les deux leviers KD et DE dont le premier, chargé en N d’un poids #, a son point d'appui en°K, et dont le second, chargé en M d’un poids 7, a son point d’appui en D. En effet, il n’y aura évidemment rien de changé au système, si à la place du poids + on substitue deux au- tres poids, l’un appliqué en D et représenté par (voy. RÉSULTANTE) PA ÉNIEUS MIGEE F + DE °U Pa F+ F0? et l’autre appliqué en E et représenté par DM FQ Te. ; Ou par FL RQ: DE Mais si l’on décompose ce dernier en deux forces, la première horizontale FQ DQ 6)... mr. =. +, (16) Fo ro: et la seconde, agissant dans le sens du levier DE, FQ ED la première sera détruite par la force horizontale égale et opposée de l’autre partie supérieure Ed de la voûte, et la seconde seule agira en D sur le levier KD. Ce le- vier sera donc sollicité par trois forces différentes, le la force verticale ne Œ EQ qui ED EQ qui agit en D poids » qui agiten N, en D, et enfin la pression # 5e ; dans la direction ED. Ainsi, pour qu’il y ait équilibre, il faut que la somme des momens de ces trois forces prise par rapport au point d'appui K, soit nulle (voy. Mowexr). Abaissant donc du point K des perpendicu- laires sur les directions ED, DR, NS, et multipliant chaque force par la perpendiculaire à sa direction, nous aurons pour l’équation d'équilibre FQ E CPP ERRREE FAIEQ EQ* EQ° KR + y. Ks. On peut donner à cette équation une forme plus sim- ple, en observant que la perpendiculaire KY est égale à KU . DQ — DU. EQ PON Substituant cette valeur et réduisant, il vient..….(17) FQ DQ Te EQ : EQ : . KU = x. KR + :.KS. Telle est l'équation générale de l'équilibre des voûtes. 57. L’équation (17) offre le moyen direct de déter- miner l'épaisseur des culées, lorsqu'on connaît la posi- tion des points de rupture D et d ; mais elle donne lieu à des calculs très-compliqués dont il n’est guère pos- sible d'enseigner la marche générale autrement que par des exemples. Nous choisirons le suivant comme le plus simple et le plus propre à servir de guide. Soit (fig: 9, PI. XIX) KBDGEX la moitié d’une voûte en arc de cercle, ayant une ouverture 2BC ou 2DQ de 20 mètres et une épaisseur EG à la clef de un mètre. Supposons de plus DB de 5 mètres et l’arc DG de 30 degrés. Dans une arche de cette espèce , les points de rup- ture sont aux naissances; ainsi la position du point D est connue, et il est facile de trouver la longueur de toutes les lignes de la figure. Les quantités à chercher, qui entrent dans l’équation d'équilibre, sont : r, u, FQ, DQ, EQ, KR, KS; et comme ici KR se confond avec BK, que FQ fait connaître EQ, et que DQ —BC— 10", il ne reste à évaluer que x, p, FQ et KS. Considérons en premier lieu la partie agissante de la voûte comprise dans la figure EHIDG. Cette partie se trouve décomposée par les lignes horizontales Ic et bG et par la verticale aD en deux rectangles abGE et HIca, un triangle rectiligne IDc et un triangle mixtiligne bDG. Pour avoir son aire totale, il faut donc calculer séparé- ment les aires de ces diverses figures. Or, dans le triangle rectangle IDc on a ID—EG—1" et l’angle IDc— angle DOE — trouver Ic — 0°,5 et De — 0",87; on connaît en outre bD égal à la flèche GQ — 2°,68 ; ainsi tous les côtés des figures sont connus, et l’on trouve 30°; ces données font Aire du rectangle GbGE — 10"1,000 Aire du rectangle Hlca — :, 4o7 Aire du triangle IDc — 0, 217 Aire du triangle mixtiligne DbG — 8, 678 Aire totale — 20"1,302 L'aire du triangle mixtiligne DbG s'obtient en retran- chant l’aire du segment DGm de celle du triangle rec- tangle DGb. | Pour trouver maintenant le poids de la partie agis- sante de la voûte par mètre de longueur, il faudrait mul- tiplier l’aire que nous venons d’obtenir par le poids du mètre cube des matériaux employés à sa construction ; mais comme nous ayons seulement besoin de connai- PON tre, pour l’objet de notre recherche, le rapport des poids des deux parties de la voûte et que ces poids sont entre eux comme les aires, nous pouvons poser 7z = 20"1,502. Cette valeur de + va nous faire trouver MF ou la distance du poids de la partie agissante de la voûte à la ligne EC, en observant que le moment dé x par rapport à EC, c’est-à-dire, le produit de l’aire HIDGE par la distance de son centre de gravité à l’axe EC , est égal à la somme des momens de toutes les aires composantes. Calculant donc, pour chacune des aires, la distance de son centre de gravité, nous formerons le tableau suivant : ISTANCES AtREs re MOMEE IxnICATION Des FIGURES. = Se FU par rapport des figures. de gravité L : " PCT 3 a la ligne EC. à la ligne EC. © Se mèt. carrés. mètres. mèt. carrés. Rectangle abGE.. . . . | 10,000 5,00 50,000 Rectangle HIca.. . .. 1,407 | 10,25 14,422 Triangle IDe. . . 0,217 | 10,17 2,207 Triangle mixtiligne DbG | 8,678 | 7,53 | 65,545 Sommes, . . . . , | 20,502 131,974 Nous avons, en conséquence, FM X 20,302 — 151,974, d'où En PT — 6-50 20,302 Il est facile d’en conclure, à cause de la proportion DQ : MF—= GQ:EF, EF — 2",59 et FQ —EQ — EF — 1",29. Procédons maintenant au calcul de la partie résis- tante de la voûte comprise dans la figure XKBDIH. Cette figure est partagée en un rectangle ABDd, un triangle dDI et un rectangle XK AH. Tous les côtés sont connus, excepté KA, dont la valeur dépend de BK par la relation KA — BK — AB — BK — 0,5; ainsi, désignant BK par æ, la surface du rectangle 4K AH sera exprimée par 8,68 (x — 0,5) — 8,68x — 4,34. Quant aux deux autres figures, nous en formerons sans difficulté le tableau suivant : ) 1 I ISTANCES MOMENE Ixoitcarion prs riçunrs. RARES des centres par rapport des figures. de gravité Re a laliguc aB. à la ligne aB. ° ns | memes | mme | ment méèt. carrés. mètres. mèt. carrés. Rectangle ABDd. . .. 2,500 0,25 0,625 Æriangle TD) MN 0,217 0,33 0,072 Sommes, , A 2,717 0,697 L’aire de la figure ABDI est donc de 2,717 mètres car- rés, et la distance de son centre de gravité à la ligne aA es == 0°,20; la surface totale de la partie ré- sistante est, en conséquence, pu = 2,717 + 8,682 — 4,34 — 8,68% — 1,623, et comme KS représente dans la figure la distance du centre de gravité de y à la ligne ÆK , si nous prenons les momens par rapport à cette dernière ligne, nous aurons, en observant que la distance du centre de gra- vité de l’aire ABDI à la ligne #K est æ — 0,26 u KS—2,717(æ— 0,26) + (8,68æ — CEE. Substituant dans l'équation d’équilibre (15) les dif- férentes valeurs que nous venons de trouver, elle devient =. 5—20,302% ++ 2,717(æ— 0,26) + (4,347 — 2,17) (& — 0,5), ce qui se réduit à 4,542! + 18,659x = 96,216. On en déduira, pour la valeur de l’inconnue æ ou BK, z 5,02. Ce calcul effectué avec un plus grand nombre de décimales dans toutes les quantités donne BK — 2",95. 58. La détermination des distances des centres de gravité ne présente aucune difliculté tant qu'il s’agit de figures rectilignes qui sont toujours ici des rectangles ou des triangies rectangles ; il suffit de ne pas oublier que le centre de gravité d’un rectangle est au point où ses diagonales se coupent, et que celui d’un triangle quelconque est au point d'intersection des droites me- nées par ses sommets aux milieux des côtés opposés. De sorte que la distance du centre de gravité d’un rec- tangle à l’un de ses côtés est la moitié du côté adjacent, et que’ la distance du centre de gravité d'un triangle 390 PON rectangle à l’un des côtés de l’angle droit est le ticrs de l’autre côté de l'angle droit. Quant aux triangles mix- tilignes, le caleul en est assez pénible, et dans les voûtes en anse de panier, où l’on est obligé d'en former plu- sieurs, il est utile de recourir aux constructions graphi- ques qui, lorsque les figures sont tracées avec soin ; peuvent donner des approximations suffisantes. Le pro- cédé le plus simple consiste à mener dans l'intérieur d'un triangle mixtiligne une suite de lignes parallèles à l'un des côtés rectilignes, de les partager toutes en deux parties égales et de faire passer une courbe par tous les points de division; on recommence la même opération par rapport à l’autre côté rectiligne, et le point d’inter- section des deux courbes est le centre de gravité du triangle. Voici, d’ailleurs, le calcul rigoureux. Le triangle mixtiligne bDmG de la figure 9, est ce qui reste du triangle rectangle bDG , quand on en re- tranche le segment de cercle DGm, et, par conséquent, son moment par rapport à l’axe EC est la différence des momens de ces deux dernières figures par rapport au même axe. Or, la surface du triangle rectangle bDG est bD . bG = 10 = 13,3975, 1 —. 2,6705 X 2 D le et la un de son centre dé gravité à la ligne EC est égale aux % ? de 6G on a 6,6667 ; son moment est donc = on La surface du segment DGm, obtenue en prenant la différente des aires du secteur DOGm et du triangle DGO est = /4"3,7198. La distance de son centre de gra- vité au centre O, mesurée sur le rayon qui passe par ces deux centres et qui partage l'arc DmG en deux par- ties égales, a pour expression générale sales, 5 1 UC C désignant la corde et A l'aire du segment; on trouve pour cette valeur 19°,5915, et il est facile d'en conclure ques la distance du centre de gravité du segment à l’axé EC =— 25,9325. Le moment du triangle mixtiligne est donc 5,0707 ; d’où l’on obtient, pour son moment, 89,516 — 25,9525 — 65,3844, et comme son aire est — 8"1,6777, il en résulte que la distance de son centre de gravité à l'axe EC est Nous l'avons fait seulement — 7.55 dans les calculs précédens. 59. La grandeur de la pression horizontale que les lune sur FPautre entre deux demi-voûtes exercent PON comme partie constituante dans les élémens de l’éva= luation des culées, de sorte que cette grandeur se trouve connue sans calculs ultérieurs. En effet, son expression (n° 56) FQ DQ ‘ EQ°EQ est le coefficient de KU dans le premier membre de l’é- quation d'équilibre (17); sa valeur numérique ; avec les données de notre exemple, est 1,20 X 10 (5,68): 20,302 . = 191,359; et il ne s’agit plus que de multiplier cette quantité par le poids du mètre cube de la pierre employée pour avoir la grandeur absolue de la pression horizontale par mètre de longueur. En admettant que celte pierre soit celle de Saillancourt, dont le mètre cube pèse 2261 ki- logrammes, on aurait pour l’effort réciproque des deux demi-voûtes 2261 X 19,339 — 45725 kil. On voit que l'épaisseur de la voûte À la clef est un des éléméns qui entre dans la détermination de la pres- sion horizontale, et que la règle donnée n° 52 n’a d’autre utilité que de faire connaîtré si la longueur adoptée pour la clef convient à la résistance particulière de la pierre employée. 4o. Les divers calculs que nous venons d'indiquer, ainsi que toutes Îles applications dé l'équation d’équi- libre (17) reposent sur la détermination préalable des points de rupture, détermination que la théorie seule ne peut encore donñer et pour laquelle il faut avoir recours à l'expérience. Ainsi, lorsqu'il s’agit d'établir un projet d’arche, il faut, après avoir tracé sa courbe, faire diffé- rentes hypothèses sur la position du point D (fig. 8) et calculer pour chacune la valeur correspondante de BK, en se guidant d’ailleurs sur les résultats d’expé- rience et par l'exemple des ponts connus, dont la forme se rapproche de celui qu’on projette. La plus grande va- leur de BK sera celle qu’on dévra adopter, et la posi- tion du point de rupture sera déterminée par la valeur correspondante de l’are BD, Gauthey donne le tableau suivant, qui renlerme les résultats de ces calculs pour les voûtes le plus fréquemment employées: Posrrion des points de rupture. Epaisseur [NDICATION DES FSPECES DE VOUTES, des culées. mètres. degrés Pleinicintres." 16-0100 0,45 27 Anse de panier surbaissée au tiers. . 0,66 45 Anse de panier surbaissée au quart. 0,82 54 Arc de cercle de 60° élevé sur des piédroits de 5 mètres dehauteur. | 2,95 Q PON Ces nombres se rapportent à des voûtes extradossées de niveau, de 2a mètres d'ouverture et d’un mètre d’é- paisseur à la clef. Les nombres de degrés compris dans la dernière colonne sont comptés à partir des naissances et sur le petit arc dans les anses de panier, en supposant ces anses de panier décrites avec trois arcs égaux cha- cun au sixième de la circonférence. 41. Ces résultats, dans ce qui concerne l'épaisseur des eulées, sont très-inférieurs aux dimensions adoptées par les meilleurs architectes; mais comme la théorie suppose que les diverses parties des voûtes sont parfai- tement liées entre elles et ne peuvent éprouver aucun tassement, on ne doit pas s'étonner de voir expérience réclamer des épaisseurs plus fortes. Cette théorie sup- pose en outre que la rupture des voûtes ne peut avoir lieu qu’autant que leurs culées tournent autour de leur arête extérieure; et cependant il pourrait arriver que la partie supérieure glissât sur la partie inférieure et qu'il se fit une disjonction horizontale. La résistance que la culée oppose à cette seconde espèce de mouvement dé- pend en grande partie de l’adhérence des mortiers et des frottemens, dontil n’est pas facile d'évaluer les effets. Il résulte toutefois des expériences de M. Boistard que l’adhérence du mortier est proportionnelle à la surface, et qu'elle peut être évaluée moyennement à 6960 kilogrammes par mètre carré pour le mortier de chaux et de sable, et à 3700 kilogrammes pour le mor- tier de chaux et ciment. La valeur de cette adhérence varie très-peu avec le temps; elle est presque aussi grande après le premier mois qu'après plusieurs années. La supériorité du mortier de sable sur celui de ciment, n’a plus lieu quand ces mortiers sont employés sous l'eau; dans ce dernier cas, le mortier de ciment con- tracte très-promptement une forte consistance, tandis que le mortier de sable demeure à l’état mou. M. Bois- tard a également trouvé que le rapport du frottement à la pression est une quantité constante, et que ce rapport, pour une pierre piquée ou bouchardée, glissant sur une pierre semblable ou sur une superficie de mortier dur- eie à l'air, est moyennement de 0,76. En introduisant ces données dans la question traitée sous le point de vue d’une disjonction horizontale, on parvient à l'équation d'équilibre . DQ T. KO 5e — 6960 . KR —L 0,56 (x + u), qui donne des résultats plus rapprochés des valeurs adoptées par les constructeurs: si l’on ne tient pas compte de la pression verticale résultant du poids des parties supérieures de la voûte, l'équation d'équilibre se réduit à... (18) FQ . DQ EQ . EQ — 6960 . KR + 0 PON 391 Dans ces deux dernières, les quantités r et y ne peuvent plus être considérées comme de simples aires, à cause du poids absolu 6960 qui entre dans le terme relatif à l’adhérence du mortier, mais on peut leur conserver cette signification en introduisant le poids spécifique de la pierre, ou le poids de son mètre cube. Désignant par à ce poids, l'équation (18) devient... (19) F0 2D0 a rÔ . EQ.EQ — 6960 . KR + 0,765u, et alors + représente l’aire de la partie agissante de la voûte et y Paire de la partieTrésistante. Cette équation, appliquée au calcul de voûtes semblables à celles du tableau précédent, en supposant que la disjonction se fait toujours au niveau des naissances, et en prenant pour le poids du mètre cube de la maçonnerie le nom- bre de 2600 kilogrammes, a donné à Gauthey les ré— sultats suivans : Posrrrox des points de rupture. Frarssetr INDICATION DES ESPECES DE VOUTES É des culées SERRES mètres. degrés. Blemismtrenss. 2,5: 1,92 15°50° Anse de panier surbaissée au tiers. 1,62 | 51 30 Anse de panier surbaissée au quart. 2.24 | 40 50 Are dercenele.de.60°.:.,. 4 .::.:,,} 3,09 0 o Les épaisseurs des culées de ce tableau sont encore au-dessous des dimensions ordinaires; mais en admet- tant qu'il soit essentiel de les augmenter dans la pra- tique, il n’en résulte pas moins que les règles empi- riques des constructeurs donnent généralement des grandeurs trop considérables. 42. La dernière question dont nous avons à dire quelques mots est celle de l'épaisseur des piles. Cette épaisseur peut être déterminée de deux manières diffé- rentes, suivant qu’on destine les piles à supporter sim- plement le poids des arches, ou bien à servir de cultes et à résister à la poussée des voûtes. Dans les ponts dont les voûtes doivent être cintrées l’une après l'autre, il serait peut-être imprudent de ne pas donner à chaque pile la force nécessaire pour faire l’oflice de culée ; mais tout en admettant qu'une large pile est toujours plus avantageuse qu'une étroite sous le rapport de la soli- dité, comme elle occasionne une plus grande contrac- tion de Peau, il est au moins avantageux de réduire ses dimensions à ce qu'il y a de strictement nécessaire. Lorsque le but d’une pile est uniquement de porter le poids des arches, la résistance de la pierre qui doit entrer dans sa construction est la chose principale à laquelle il faut avoir égard. Nous devons renvoyer, pour tous les details de la pratique, aux ouvrages spé- ciaux. Voyez Gauthey. Traité de la construction des ponts, 392 PON —Boistard, Expériences sur la main-d'œuvre de différens travaux ; — Perronet, OEuvres complètes; — Frezier, Coupe des pierres; —Rondelet, Traité de l'art de bâtir. PONTS SUSPENDUS. La construction des ponts en maçonnerie est généralement très-dispendieuse et présente en outre des difficultés et des dangers qu'on ne peut pas toujours surmonter. Dans certaines loca- lités, la nécessité d’entasser des masses énormes au sein defleuves larges et rapides, entraîne des frais accessoires de transport et de main-d'œuvre grossière qui forment toujours la plus grande partie de la dépense totale. Aussi, depuis que l’impérieux besoin de communica- tions promptes et faciles a fait construire un grand nombre de ponts en deslieux où l'emploi de la pierre seule aurait absorbé des capitaux trop considérables, on à dû chercher et employer diverses dispositions plus ou moins avantageuses sous le rapport de l’économie et de la solidité. Le bois a d’abord été mis en œuvre, soit seul, süit combiné avec la pierre; puis on lui a substi- tué le fer; mais ce n’est que tout récemment que l’em- ploi de ce métal a acquis le plus haut degré d'utilité par le développement du système des ponts suspendus, système dont les nombreux avantages sont maintenant incontestables. L'idée d'ouvrir une voie de communication, en sus- pendant par des cordes ou des chaînes un plancher à des points d'appuis supérieurs, n’est pas nouvelle; on la trouve en usage, pour le passage des torrens et des vallons escarpés, aux G randes-Indes, en Chine et dans l'Amérique méridionale; cependant il n’y a pas plus de trente-six ans que le premier pont suspendu capable de donner passage aux voitures a été construit aux États- Unis par M. Finley. Le succès de cette construction et d’un grand nombre d’autres semblables, exécutées dans le même pays, ayant appelé l'attention des ingénieurs anglais, on vit bientôt s'élever en Angleterre et en Écosse plusieurs ponts suspendus dont l'utilité ne tarda pas à être appréciée par le gouvernement français. En 1821, la direction des ponts et chaussées chargea Navier d'examiner les avantages et les inconvéniens de ce nou- veau système et de recueillir les documens nécessaires pour le compléter et l'introduire en France. Après deux voyages en Angleterre, ce savant consigna les résultats de ses nombreuses recherches dans un mémoire très- remarquable que l’Académie des sciences a justement considéré comme un trailé aussi nouveau que complet sur la matière, et dont nous ne saurions trop recom- mavder l'étude aux constructeurs. Les notions suivantes sont destinées à leur faciliter l'intelligence de ce beau travail. 1. Un pont suspendu se compose d’un plancher hori- zontal, ou à peu de chose près horizontal, MN (fig. 10, PON PI. XIX) suspendu par des tiges verticales AM, am, d'm', etc., à dés chaînes AB courbes et flexibles, dont les extre- mités À et B sont attachées à des points fixes. On voit aisément qu'il y a à considérer dans un tel système : 1° La figure de la courbe que doit prendre la chaine AB en vertu du poids dont elle est chargée ; 2° Les efforts exercés aux points d’appuis A etB, efforts auxquels ces points doivent opposer une résis- tance suflisante ; 3° Les modifications apportées dans la courbure des chaines par les surcharges momentanées dues au pas- sage des voitures et des piétons; 4° La résistance deschaines, tant au poids permanent du pont qu'aux surcharges accidentelles. 2. Sile poids supporté par la chaine AB, supposée inextensible et parfaitement flexible , était distribué uni- formément sur sa longueur, elle se trouverait dans le même cas que si elle était uniquement chargée par son propre poids, et sa figure, lorsque l'équilibre serait éta- bli, devrait être celle de la chaînette (voyez ce mot, tome 1); mais en admettant, ce qui a lieu dans le plus grand nombre des cas, que le plancher soit horizontal et que toutes ses parties soient égales entre elles, ou que le poids de l'unité des longueurs soit partout le même, la charge de la chaine peut être censée distri- bucée uniformément sur une ligne horizontale, car son poids propre et celui des tiges de suspension ne forment jamais qu'une petite partie de la charge totale. Exami- nons d’abord quelle sera la forme de la courbe dans cette dernière hypothèse, qu’on peut prendre pour base des calculs servant aux projets des ponts suspendus. 5. Soit AOB Ja chaine (PI. XIX, fig. 11), ActB ses points d'attache que nous supposerons d’abord, pour plus de simplicité, placés dans une même ligne horizontale AB, et MN ladroite horizontale, ou le plan- cher, sur laquelle la charge est uniformément distribuée. Le système étant supposé en équilibre et la chaine ayant pris la forme qu'elle doit avoir en vertu des poids dont elle est chargée, il est évident que rien ne sera changé dans les conditions d'équilibre si l’on substitue au point d'attache B une force égale et opposée à l'effort que la chaîne exerce contre ce point, ou même encore, si l’on remplace cette force par ses composantes verticale et horizontale, que nous désignons respectivement par P et Q. Ceci posé, prenons le point A pour origine des ordonnées verticales y de la courbe AOB, et de ses abscisses horizontales æ, que nous compterons sur la. droite AB. La tension particulière supportée par un élément quel- conque mm de la courbe, considérée comme une force agissant au point »m dans la direction de cet élément, ou dans celle de la tangente de la courbe en m, doit faire PON équilibre à toutes les forces appliquées à la partie MOB de la chaine, c'est-à-dire aux forces P et Q et au poids dis- tribué le long de DN; cette tension, que nous désigne- rons par T, est conséquemment égale et directement opposée à la résultante de toutes ces forces, en suppo- sant qu’on les applique immédiatement au point m sans changer leurs grandeurs et leurs directions respectives. Or, désignant les coordonnées du point m, Ap et pm par æ et y; l'arc Am par s, l'élément mm’ par ds, l’ac- croissement mr de l’abscisse par dæ, l'accroissement rm’ de l’ordonnée par dy, et l’angle rmm' par », nous au- rons.... (a) ; rm dy SIN ® — TT VE) Sn née fin — dx P— mm ds! Maintenant, si nous décomposons la tension T en deux forces, l’une horizontale et l’autre verticale, la compo- : à dx sante horizontale aura pour expression T—— et la com- ds : dy us, Re posante verticale DE HE et comme d’après ce qui pré- cède la composante horizontale doit être égale à Q et que la composante verticale doit être égale à la somme des poids suspendus aux points de la courbe depuis m jusqu’à B, diminuée de la force P, qui agit en sens con- traire de ces poids, nous aurons les équations ..... (b) dx Agé — Q> dy : 1% = p(24— x) — P, p désignant le poids de l'unité de longueur de l’hori- zontale MN et 2a la longueur totale de cette ligne. En effet, la somme des poids de la partie DN — 24 — x à pour expression p X DN ou p(24 — x). Divisant la dernière équation par la premicre, nous obtiendrons, pour l'équation différentielle de la courbe ..…. (c), dy _p(za—x) —P dx no Tel Or, on sait que la quantité a désigne généralement la tangente trigonométrique de l'angle formé par l’axe des æ avec la tangente de la courbe au point dont les coordonnées sont æ, y (voy. TanGENTE, tome I); ce qui résulte d’ailleurs ici des relations (a), dont le quo- tient donne ainsi, en supposant % — 0, l'équation (c) nous donnera Tom. ui. PON 393 la valeur de la tangente trigonométrique de l'angle de la courbe avec l’axe AB au point A; cette valeur sera, en désignant l’angle par «, pa — P tang « = ARTE ce qui nous permet de donner à l'équation (c) la forme dy pz = tang 4 — —. dei are 0 0 Intégrant cette équation, en observant qu'il n'y a pas de constante à ajouter, parce qu’on doit avoir y = 0; lorsque æ — 0, il vient... (d) pa” 20 : Le y—= & lang « — 4. On peut faire disparaître la quantité tang x de cette dernière, en observant qu’elle doit être satisfaite par les valeurs y— 0, æ = 24; d’où na APS 0 — 24 tang x — Q , ce qui donne ..... (e) : : a ANS =. Q Substituant cette valeur dans (d), l'équation de la courbe devient définitivement ..….…. (f) __ p(2ax—) — HN et il est facile de reconnaitre que cette courbe est une parabole. 5. La distribution uniforme des poids sur l’horizon- tale MN indique suffisamment que les deux parties AO et OB de la courbe de chaque côté du point le plus bas O sont égales et symétriques ; ce point O est donc le sommet de la parabole, et il faut y transporter l’origine des coordonnées, si l’on veut avoir l'équation de la courbe sous sa forme la plus simple. Remarquons d'a- bord que l’abscisse AC du point O est égale à la moitié a de la corde AB, et qu’en faisant æ — 4, dans l’équa- tion (f), nous obtiendrons la valeur de l’ordonnée OC ou de la flèche de la courbe; cette valeur est donc, en désiguant OC par f...…. (g); i= 20° Ceci posé, les nouvelles abscisses horizontales æ' étant comptées à partir du point O sur l'axe MN, avec le signe +- à droite et le signe — à gauche, et les nouvelles ordonnées verticales y’ étant comptées de bas en haut, 30 394 PON nous avons entre ces nouvelles coordonnées .et les an- ciennes æ.et y, les relations 2 mate, y=p-yuieté ay, lesquelles, substituées dans (f), donnent, toutes réduc- (4) 1) — tions faites .… 26%" 6. Les grandeurs de la corde 24 et de la flèche f étant généralement les premières données de létablis- sement d’un pont suspendu, substituons dans (h) à la place de Q sa valeur tirée de la relation (g), sa- Q) nous ramènerons notre équation à la forme... (k) y — L æ?, qui ne renferme plus que des constantes données immé- diatement. Cette dernière donne le moyen de résoudre toutes les questions relatives à la longueur de la chaîne et à celles des tiges de suspension. 7. Déterminons maintenant en fonction des données a et f la tension qui a lieu en un point quelconque de la courbe ; son expression est, d’après l’équation (b), ou à cause de dæ — dx’. Or, ds = V/dæ”? + dy?; ainsi rev [+] Ne 2 Substituant dans cette expression la valeur de (GS) : Fe tirée de l'équation (k) différentiée, on obtient ..….. (4) r=Qu/i fe, (14 aux points extrêmes À et B, où la tension est la plus grande, ct correspond aux valeurs æ = — 4, x = d, (m) on a pour cette tension maximum evl +] Au point le plus bas O, on voit, en faisant + — 0, que la tension est égale à Q, ce qui est d’ailleurs évident. PON On obtient une autre expression de la tension maxi- mum en observant que, (g), | LL) P — + d’où, en vertu de l'expression (e), A 24? LE TE = range Ainsi, Fe T2 vl +- | — vl: + tng] = Sù «2 et l’on a pour la tension maximum ..……. Q) Q |: + range], ou cos « La composante verticale de cette tension maximum (o) Q tang «, ou pa. est évidemment ..……. C’est d’après ces diverses tensions qu'il faut régler, ainsi que nous le verrons plus loin, la résistance des points d’appui À et B. 8. Comme il est essentiel de connaître la longueur de la courbe, nous rappellerons qu’un arc s de parabole, compté à partir du sommet O jusqu’au point dont les coordonnées sont æ’ et y'a pour expression (voy. Rec- TIFICATION, tome II) s— rev[: sn ira | Fr sos] ape + [1 +ape]]: p désignant le paramètre, et la caractéristique Log un [ logarithme naturel. Le paramètre étant ici ge NOUS avons ; 4f°x® C2 vf: an FU 0 4f2 x? pue ]} et, par conséquent, la longueur de l’are OA ou de la moitié de la chaine, longueur que nous désignerons par Cy St... (p) PON Cette expression, développée en série, devient ..….. (q) Lo EN /2f\e 1 DJS emafi+ (#1 nu 53 (© 1 2 N° A0 -miG (5) .5 (£ Ÿ 9.198\a —+ etc. SE | Il sera toujours plus facile de caleuler c par cette série, dans les cas ordinaires où elle est très-convergente, que par l'expression (p). Lorsque la flèche f est = de la corde 2a, rapport assez généralement employé, les deux premiers termes donnent une approximation suf- fisante. 9- Pour donner un exemple d'application de ces di- verses formules, supposons les données suivantes : AGE a 6522, COS: L'équation (k) devient, avee ces valeurs, Nous retranchons les accens ‘, qui ne sont plus d'aucune utilité. Cette équation, réduite, par la suppression des fac- teurs communs, à Es NT a 155671 est donc celle de la parabole particulière AOB ; ainsi, en admettant que le plancher MN (fig. 18) doive être soutenu par des tiges verticales am, a'm', a'm', cle., dis- tantes l’une de l’autre de un mètre à partir du point O, on obtiendra les longueurs de ces tiges en faisant suc- cessivement æ — 17, & —12", æ — 3", etc., jusqu’à æ — 52". On trouvera, de cette manière, y,, Y,, y, etc., désignant les tiges = 55e () = 0",0039, 1 = 556 (2)? = 08,0156, y, = =>; (5)? — 0",0552, VEN EE (4) = 0",0625, etc. — etc. La longueur de la tige qui fixe la planche au point O PON 395 est considérée comme nulle, parce qu'ici ee point touche le plancher. La longueur de la demi-chaîne AO se cal- culera en faisant dans la série (g) a — 32, f — 4. On trouvera, au moyen seulement des deux premiers termes = 1/02 € Ci — 199 [: —- & (3) ] — 922,99: La chaîne entière aura donc 64,66. On conelura des mêmes données CAN OTTE——— — 0:29 Le) a , 2 ce qui fera connaître & — 14° 2° 10°; c’est l'angle que fait la chaine à ses deux extrémités À et B avec l’ho- rizon. Connaissant les longueurs de la chaîne et des tiges de suspension, on déterminera, comme nous le verrons plus loin, les autres dimensions qu’il faut leur donner pour qu’elles puissent supporter sans se rompre le poids du plancher. On connaîtra ainsi le poids total du pont, et parsuite la charge par mètre de longueur, charge au moyen de laquelle on caleulera ensuite Îes tensions extrêmes aux points d'attache des chaînes, et consé- quemment les résistances dont ces points doivent être susceptibles. Admettons que la charge totale par unité de longueur, c’est-à-dire la charge permanente due au poids du plancher, augmentée de la surcharge momen- tanée due au passage des voitures et piétons, ait été trouvée de 4522 kilogrammes, on fera p — 4522, et la formule (2) donnera 4522 . (32)? k =—= 2 — 788 6x 8 2X4 be Cette valeur et celle de tang #, substituées dans la formule (n), donnent pour la tension des chaines aux extrémités supérieures, ou pour leur tension maximum, 578816 |: ci (o.25)° | — 596650 kil. Enfin la tension verticale aux points d'attache sera, d’après la formule (0), pa = 45922 X 52 — 144704 kil. Dass le cas où le plancher ne serait soutenu que par deux chaînes, la charge totale se partageant également entre elles, la tension maximum de chacune serait . 596630 — 298315. CAES 396 PON Chaque point d'attache subirait une tension horizon- tale de É . 578816 — 289408" et une pression verticale de S'il y avait deux chaînes de chaque côté du pont, leurs tensions respectives à leurs points d'attache seraient les moitiés des précédentes, 10. Nous avons supposé jusqu'ici que les points d'appui A et B avaient le même niveau, et conséquem- ment que la courbe était composée de deux parties sy- métriques. Ce cas n’est pas le plus général, et nous devons indiquer les modifications qu’on doit faire subir aux formules précédentes, pour les rendre immédiate- ment applicables à toutes les positions possibles des points d'attache. Soient À et E (PI. XX, fig. 1) ces points d'attache, dont on connaît la distance horizontale AD = k et la différence de niveau DE—d. La portion AOE de l’arc parabolique AOB ne pouvant évidemment changer de nature par le transport du point d'appui B en E, puis- que ce transport ne fait que rendre fixe le point E sans altérer en rien la relation des autres points, l'équation de la courbe AOË , rapportée au sommet O, sera tou- jours, abstraction faite des accens, (k), eut Var dans laquelle f— OC et a—AC. Or, ici on connaît bien OC — AM, mais AC n’est pas au nombre des quan- tités données, et il faut préalablement en déterminer la valeur. Observons que l'équation (kÆ) doit donner x — ON — AD — AC —k — a, lorsqu'on y fait y—= EN —DN — DE — f— d, et qu’on a par consé- quent fa À Gap. Développant le carré et réduisant, nous obtiendrons l'équation du second degré en a IL re a? — dont les deux racines sont LR Le Ta V EU EVA dr PON a devant être plus petit que k, la seconde racine satis- fait seule à la question; ainsi SAUT 0j) d . On peut mettre cette expression sous une forme plus simple en multipliant les deux termes du second mem- bre par le facteur fLV/f? — df; on a alors... (r) qe EEE f+VP— af au moyen de cette formule, le paramètre f de la pa- PU rabole se trouve connu. 11. La tension horizontale Q en chaque point de la chaîne est toujours ..….. (s) et la tension particulière au point dont les coordonnées sont æ, y a de même, pour expression ..... (t) r=ov/i+ 40€. a La composante verticale de cette tension particulière est... (u) 2fx Q “+, ou simplement .,.…., () Pz; en remplacant Q par sa valeur (s). Ainsi, la tension maximum ou celle qui a lieu au point A, où l’on ax = 4, a pour expression... (x) r=qui+fl et la tension à l’autre point d'attache E, où l'on a æ—k— a, a pour expression... (y) rof+ ts Les composantes verticales de ces dernières tensions ou les efforts exercés verticalement sur les points d'attache AetE, sont respectivement .... (z) pa et p(k— a). 19. Enfin, pour déterminer la longueur AOE de la PON chaine, on calculera séparément l'arc AO par la for- mule (g), puis l'arc OE par la série... (a) mets) 54) dans laquelle on fera æ —}— a. La somme des résul- tats c + s sera la longueur totale AOE. 15. Appliquons ces diverses formules aux données k — 75 mètres, f — 6 mètres, d = 4",5. La première chose à faire est de calculer la valeur de a ou de AC par la formule (r), qui donne ici 75 C6 a— ee — 50 mètres. 6 + V/36 — 27 Substituant cette valeur de a, ainsi que la valeur donnée de f dans la formule (k), nous aurons l'équation Ghs: SH 31 Go; ” s SE LR TR qui se rapporte à la parabole particulière AOE, dont le sommet O est situé sur l’horizontale MN à une distance de 50 mètres de l'extrémité M, et conséquemment à une distance de 25 mètres de l’autre extrémité N. Si le plancher MN doit être suspendu par des tiges distantes entre elles de un mètre à partir du point O, on fera successivement © = 1, ZT —2, æ — 5, etc., ct l’on trouvera pour les longueurs de ces tiges 5 LR (1)? = 0",0024, 5 1 ÿ, — 2 (2) == 0, 0096, 5 2 TES (5)? = 0, 0216, EC TELC Ne — (et: Il est visible que les 25 tiges qui doivent supporter la partie ON du plancher ont respectivement les mêmes longueurs que les 25 premières des 50 tiges qui doivent supporter l’autre partie OM. On trouvera la longueur de la partie AO de la chaîne au moyen des deux premiers termes de la série (g), en y faisant 2f— 12, a — 50; le calcul donnera PON 397 Pour avoir l’autre partie OE, on fera dans la série (x) x —kh—a— 25", et l’on obtiendra, en se contentant de deux termes, (50)? 8 — 25 + TEL Ainsi, AOE = c+s— 75,52. Dans le cas d’une charge de 5500 kilogrammes par unité de longueur, on aurait pour la tension horizontale des chaînes L« /'[Ra)2 Qe= PEN 1145853. Puis, au moyen de cette valeur, on trouverait pour la tension extrême en À, d’après la formule (x), 4 X 36 2500 E— 1458580 + | — 1198571 kil., et, pour la tension extrême en E, d’après la for- mule (y), T1 1458550: sie re |= 1154053 kil. Les tensions verticales en ces points extrêmes seraient, d’après les formules (z), pa = 5500 X 50 — 255000 kil. . pi — à) = 5500 X 25 — 155500 kil. 14. Les efforts exercés par les chaînes de suspension contre leurs points d’attache se trouvant suffisamment déterminés dans ce qui précède, il nous reste seulement à examiner les diverses dispositions que peuvent pré- senter ces points. Toutes les fois que les localités n’of- frent pas des points fixes à une hauteur convenable, il devient nécessaire d'élever des supports pour y attacher les chaînes. Dans plusieurs ponts de l'Écosse, ces Sup ports sont de simples poteaux en bois ou des colonnes de fer fondu qui ne présentent qu’une très-faible résis- tance aux efforts horizontaux, de sorte qu'il est essen- tiel de les archouter par une chaine de retenue dont l’action horizontale détruise celle de la chaine de sus- pension. Soit AM (PI. XIX, fig. 12) un tel support, AB la chaîne de suspension du plancher, et AD la chaîne de retenue attachée au sol par son extrémité inférieure et supposée tendue de manière à maintenir AM dans la position verticale. Désignons par « l'angle que. forme la chaine AD avec l'horizon, et par R sa tension. La composante horizontale de cette tension sera exprimée parR cos, et sera l'effort exercé par la chaîne deretenue contre le support AM pour le renverser dans le sens MD. 398 PON Mais Q représente l'effort horizontal de la chaine de suspension AB pour renverser AM dans le sens opposé MN, ainsi, pour que ces deux efforts se détruisent et que le support AM ne recoive aucune action transver- sale, il faut qu’on ait R cos w — Q. Cosw diminuant à mesure que w augmente, et sa valeur maximum étant l'unité, cette équation nous montre que la tension R de la chaîne de retenue ne peut jamais être plus petite que la tension horizontale Q de la chaîne de suspension, et qu'elle doit être d’auiant plus grande que l'angle » est plus grand, ou que la di- rection de la chaine de retenue se rapproche de la ver- ticale. On fait ordinairement l’angle » égal à l’angle « de la courbe avec l'horizon au point A; alors En 2 COS w =." = , COS & c’est-à-dire que la tension de la chaîne de retenue est égale à la tension maximum de la chaine de suspen- sion. 15. Quel que soit l’angle », si nous admettons que la tension de la chaîne de retenue soit réglée de manière qu'on ait Re Q : cos Le support AM ne recevra aucun effort horizontal, et il s’agit seulement de lui donner la solidité nécessaire pour qu’il puisse résister à la pression verticale qu'il supporte. Or, cette pression, que nous nommerons l'US est évidemment égale à la somme des composantes ver- ticales des tensions des deux chaînes. R sin w et Qtang «; ‘son expression générale est donc = R sin » + Q tang « LU 9) (tang w —- tang «), à cause de —0 tang w.- Il en résulte que la pression P augmente à mesure que la direction de la chaîne de retenue se rapproche de la verticale, 16. Proposons-nous de déterminer la pression ver- PON ticale des supports, dans le cas de l'exemple du n° 9, nous avons les données a = 14°290", tange= 0,25; AM = f—4"; Q — 5»8816". Si le pont n’est soutenu que par deux chaînes, la ten- sion horizontale de chacune d’elles est et en admettant que w —%, la pression verticale qui tend à écraser chaque support, est P — 289408 [o,25 —- 0,25] — 144704". 11 serait donc nécessaire que la résistance de chaque support fût supérieure à 144704 kilogrammes. On peut diminuer la pression en diminuant l'angle » et en augmentant par conséquent la longueur de la chaîne de retenue. Mais les localités ne permettent pas toujours de donner une longueur arbitraire à cette chaîne. En supposant ici l’angle de 10°, ce qui donne lang u —=0, 1763, on aurait P — 989408 X 0,4265 — 123375 kil. 17. La longueur de la chaîne de retenue est donnée, dans tous les cas, par l’expression (y) H Lama! H désignant la hauteur AM du support, et L la longueur AD de la chaîne, l 18. Lorsque le support est construit en maçonnerie ou qu'il est formé par une charpente en bois ou en fer, ayant une large base, il devient susceptible de résister à une action horizontale, et il en résulte une diminu- tion dans la tension des chaines de retenue; alors, au lieu d’attacher à l'extrémité de l'appui les extrémités des chaînes de retenue et de suspension, ces deux chaines n’en forment qu'une seule qui repose seule- ment sur l'appui et peut glisser dans ün sens et dans l’autre, sans que le support prenne aucun mouvement. Il se présente deux cas dans cette disposition : ou la chaine peut glisser sans frottement sur l'appui dont la surface supérieure est cireulaire (PI. XX, fig. 2), et alors sa tension est la même dans toutes ses parties et ; ou le frottement est assez considérable à à égale à & COS « pour empêcher la tension de la partie AB de se trans-: mettre {oute entière à la partie AD, Dans le premier cas, le pilier supporte un effort horizontal égal à e (: EE —————————————_— PON et une charge verticale égale à Q Ç" a 2 sit *). COS & Dans le second cas, l'effort horizontal est Q —R cosw, et la charge verticale Q tang « + R sin w. R étant ici là tension de la partie AD de la chaîne, don: née par l’expression dans laquelle e est la base des logarithmes naturels, # le rapport du frottement à la pression, p le rayon de l’arc de cercle AEC, et S la longueur de cet arc. Le dévelop- pement de cette expression donne la série ROSE et l'on a généralement, AEC étant toujours supposé un arc de cercle, On trouvera la déduction de ces formules dans le mé- moire de Navier, auquel nous renverrons pour tout ce qui concerne les moyens de fixer au sol l’extrémité des chaines de retenue. 19. On détermine le diamètre des chaînes de suspen- sion d’après la règle pratique de ne leur faire supporter que des charges inférieures à celles qui commenceraient à altérer leur élasticité. Ces charges ne doivent donc ja- mais dépasser le tiers dès charges capables de détermi- ner la rupture (voy. RésisranGE) ; ainsi, en admettant comme la moyenne des expériences les plus exactes qu'une barre de fer forgé se rompt sous un poids de 45,84 par millimètre carré de surface, la tension maxi- mum des chaines dé suspension ne devra pas être plus grande que 15 ou au plus 14 Kilogrammes par millimè- tre-carré de leur section transversale, qu'il s’agit con- séquemment de fixer de manière à ne pas dépasser cette limite. , Désignons par Q l'aire de la section transversale des chaînes et par 7 le poids de l’unité de volume du fer forgé ; rQ représentera le poids de l'unité de longueur des chaînes, et-si s1eprésente en particulier le poids du PON 399 plancher et des tiges de suspension par unité de lon- gueur, 5 +- 70 sera le poids total dé l'unité de longueur de la construction ou la quantité que nous avons dési- gnée ci-dessus par p. Or, en remplaçant p par & + r@ dans la formule ({), on obtient, pour l'expression de la tension horizontale, et par suite, pour celle de la tension maximum (m), ce qui se réduit à .….. (à) Mais si y désigne la plus grande tension à laquelle puisse être exposée l'unité de surface de la section trans- versale des Chaines, 20 exprimera la plus grande charge qu’on peut faire supporter à ces chaînes, ét comme la tension maximum (9) ne doit pas dépasser cette charge, on aura l'équation po — (s + rQ) : AE EAN : qui donne pour la valeur de @ l'expression (c) Lorsque les chaines sont en fer forgé, substance qu’on né doit pas exposer à une tension de plus de 14 kilo- grammes par millimètre carré de la section transver- sale, on a les données 5 — 788 kilogrammes, b. = 14000000 kilogrammes, le mètre étant l’unité linéaire, 20. On doit comprendre dans le poids & du plancher et des tiges de suspension les surcharges momentanées que les chaines sont exposées à supporter par l’effet du passage des voitures, des hommes et des animaux. D’a- près l'évaluation de Navier, la limite supérieure de ces surcharges est de 195 kilogrammes par mètre carré de superficie du plancher. Ainsi, L désignant la largeur du .… (u) plancher qui sert au passage, la quantité … 195 L exprime la surcharge par mètre de longueur qu'il faut ajouter au poids du plancher et-des tiges. 400 PON 91. Quant aux tiges de suspension, si nous désignons par » leur nombre et par 11 le poids du plancher, y com- pris celui de la surcharge maximum, le poids supporté par chacune d’elle en particulier sera évidemment II 72 de sorte qu’en nommant # leur section transversale et are , IT : la charge par millimètre carré, nous aurons & — = d'OÙU..... (>) Les secousses qu'éprouvent les tiges de suspension par l'effet du passage des voitures ne permettent pas de les exposer à une charge au-dessus de 1",50 par millimètre carré de leur section transversale; on fera donc : — 1,50, et la formule (») fera connaitre l'aire de la section des tiges exprimée en millimètres carrés. Connaissant l'aire de la section, on aura facilement son diamètre en se rappelant que l'aire + d’un cercle est égale au produit du carré de son rayon par le rap- port de la circonférence au diamètre ou par le nombre 3,1416. On a ainsi, en nommant D le diamètre ..... (£) ! AUDE à L4 [. La | 20. Nous éclaircirons l’emploi de ces dernières for- D — mules en les appliquant à l'exemple du n° 9, pour le- quel nous avons a — 52 mètres, f — 4 mètres. Nou; supposerons de plus que la largeur du pont est de 8 mètres et que le poids de son plancher seul s'élève à 166165 kilogrammes. La longueur du pont étant de 6% mètres et sa lar- geur de 8, son aire est 64 X 8 — 51g mètres carrés, et, conséquemment, la surcharge totale a pour valeur 512 X 195° = 99840", d'où 11 = 166165 + 99840 — 266005 kilogrammes. Les tiges de suspension sont au nombre de 65 pour chaque côté du plancher ; leur nombre total est done 130, et le poids supporté par chacune d'elles en parti- culier Il en résulte, pour la section de la tige, 78,106 RE à ; ue — 1385,44 millimètres carrés. 0 1; PON et pour son diamètre, UP) D—2/ ES — 42 millimètres. On devra donc donner à chaque tige un diamètre de 0,042. La connaissance de la section des tiges nous conduit directement à celle de leur poids. En effet, cette sec- tion, ramenée au mètre carré pour unité, étant 0®%,00158544, si nous la multiplions par 7788 kilo- grammes, poids du mètre cube de fer forgé, nous ob- tiendrons le poids d’un mètre de longueur des tiges; il ne faudra plus que multiplier ce poids 0,00158544 X 7788 — 10!,7898 par la somme des longueurs des tiges, pour avoir leur poids total. Or, la somme des longueurs des 32 tiges Yis Yas Yys CtC., que nous avons calculées n° 9, est 44°,6855 ; ainsi, abstraction faite des tiges du milieu du pont, qui sont perdues ici dans l’épaisseur du plancher et font partie de son poids, la longueur totale des 128 tiges est 4 X 44,6875 = 158",75, et, par conséquent, nous avons pour leur poids total 178,75 X 10,7898 — 1929 kilogrammes. Ceci trouvé, procédons au calcul de l'aire des chai- nes de suspension par la formule (e). Le poids du plancher 166165! ajouté à celui des chaines 1929" et à la surcharge maximum déterminée ci-dessus 99840! est égal à 267934". Divisant ce poids par la longueur du pont = 64", nous avons le poids de l'unité de longueur, savoir : 267954 64 Tr —= — 4190 kil. Ainsi, la section demandée © est &190X 3a/[(G2)° + 4x 16] Réalisant les calculs et observant que l’unité de surface est ici le mètre carré, nous trouverons Q = 0"1,042015. Mais cette aire est celle de la somme des sections des deux chaînes entre lesquelles se partage ia charge; ainsi, la section d’une seule chaîne est 0%1,0219075, [ ce qui nous donne pour son diamètre 0, 0213095 |, à x/| Di4i6 Jones. PON Si le pont était soutenu par une double chaine de chaque côté, ce qui est toujours préférable, la section de chaque chaine simple serait le quart de ©, et ainsi de suite. Pour avoir maintenant le poids des chaines, obser- xons que le poids d’un mètre de longueur sur une sec- tion Q est 0,042615 X 7788* — 551i,886. La longueur des chaines, trouvée n° 9, étant de 64°,66, leur poids total est égal à 551:,886 * 64,66 — 21460 kil. Ainsi, le poids de toute la construction, y compris Ja surcharge maximum, s'élève à 289594 kilogrammes, et la charge p sur un mètre de longueur du plancher est, par conséquent, c’est la donnée que nous avons prise n° 9, et d’après laquelle nous avons trouvé que la tension maximum est équivalente à 596630 kilogrammes. En comparant cette tension maximum avec la somme des aires des sections des chaines — 42615 millimètres carrés, on voit que la charge par millimètre carré de la section est 5966530 Ga615 = 14 kilogrammes, ce qui sert de vérification aux derniers calculs. 25. L'hypothèse de légale répartition de la charge sur une ligne horizontale est la plus simple de toutes celles dont on peut partir pour déterminer la forme de la courbe des chaînes; mais elle n’est pas rigoureuse- ment exacte, car, en réalité, le poids du plancher est le seul que l’on puisse considérer comme distribué uni- - formément sur la ligne horizontale liée aux chaînes, et l'unité de longueur de cette ligne se trouve d’autant plus chargée qu’on la prend plus près des extrémités, où les tiges de suspension sont plus longues, ainsi que les parties correspondantes des chaines. Il en résulte que si, en construisant un pont, on avait donné la forme parabolique aux chaînes, cette forme se modifierait lorsque la construction serait abandonnée à elle-même et prendrait une figure intermédiaire entre celles de la parabole et de la chainette, de manière que la courbure des chaînes augmenterait aux extrémités et diminuerait au milieu, ce qui ferait élever le milieu du plancher. Navier donne la formule suivante pour calculer la grandeur de cette élévation FREE Se) Ton. mi. PON 401 dans laquelle a est la demi-corde, f la flèche de la courbe parabolique, f” la nouvelle flèche ou celle de la courbe modifiée, = le poids total des tiges de suspension, r le poids par mètre courant du plancher, s le poids par mètre courant des chaînes. Si nous prenons pour exemple les données du nu- méro précédent, qui sont d’où nous conclurons pour ladifférence des deux flèches [—f —=4— 3,991 = 0",009. Ainsi, dans le cas de notre exemple, lorsque la con- struction serait abandonnée à elle-même, le change- ment subi par la flexion des chaines ferait remonter le plancher au milieu de 0",009 seulement, ce qui serait à peine sensible. Il est facile de voir, en général, que la différence entre f et f sera toujours très-petite, et d'autant plus que l’ouverture de larche sera plus grande. 24. Les longueurs des tiges calculées par l'équation de la parabole ne correspondant pas exactement avec les ordonnées de la courbe modifiée, il résulterait en- core de l'emploi exclusif de cette équation que les tiges ne se maintiendraient pas verticales et également espacées, ce qui pourrait avoir des inconvéniens. Dans la pratique, même en se conservant la facilité de régler par des vis la longueur des tiges, il sera toujours plus prudent, après avoir déterminé provisoirement tous les élémens d’un pont suspendu d’après l'équation de la parabole de recommencer le calcul de la longueur des tiges au moyen de l'équation de la courbe modifiée 5-a + 26f° ” FE,» L 12Qa* — C1 Je up à , qui contient les mêmes quantités & et f, et dont les autres constantes ont la signification ci-dessus. On doit 51 102 PON consulter pour cet objet un mémoire de M. l'ingénieur Stapfer inséré dans la seconde édition de l'ouvrage de Navier. 25. Une autre cause tend à modifier la courbe des chaînes lorsque le pont est abandonné à lui-même; mais celle-ci agit d’une manière régulière et progres- sive, et fait varier seulement la longueur des tiges sans qu’elles cessent d’être; verticales; c’est l’élasticité du fer. « Puisqu’une barre de fer, dit Navier, s'étend né- cessairement quand elle est tirée par les deux extré- mités, l'effet de la charge du plancher d’un pont sera d’allonger les chaines qui le tiennent suspendu, et par conséquent d'augmenter la flèche de la courbe qu'af- fecteraient ces chaînes si elles étaient formées par des verges inextensibles. Des charges additionnelles pla- cées sur le plancher produiront encore dans la flèche de courbure de nouvelles augmentations, qui cesseront en même temps que l’action de ces charges. Il est né- cessaire de soumettre ces effets au calcul, et d’être à même de prévoir l’abaissement durable qui se mani- festera à l'instant où les chaînes se trouveront chargées pour la première fois du poids du plancher, et les abaissemens momentanés produits par les charges ac- cidentelles. » Voici les résultats de l’analyse de ce sa- vant. Soit c la longueur de la demi-chaine avant son extension, et c’ sa longueur après, on a... (1) eee lue 47° LUE ee C 5@ }° p étant le poids total de la construction par mètre cou- rant de longueur, et E une constante dont la valeur est k E — 20000 . Q, dans laquelle à désigne l'aire de la section tranversale des chaines exprimée en millimètres carrés. Pour calculer la nouvelle flèche f', on a la formule approximative ….. (2) r=V/ic-0 dont on peut se contenter dans le plus”grand nombre des cas. Si l’on veut plus d’exactitude, on doit em- ployer la série 3 ,[c—a 9 fc — a\° 54 fc —a\* D 5/71 2E Ÿ — ET Î = {al a +£( a ) A a ) La formule (1) peut servir également pour calculer l'allongement résultant d’une charge additionnelle uni- formément répartie sur le plancher, en considérant PON alors p comme représentant la charge additionnelle placée sur chaque unité de longueur. 26. Une conséquence très-importante de ces résul- tats, c’est qu'il ne faut pas, dans le projet d’un pont, donner à la flèche f la grandeur qu’on veut qu’elle ait lorsque la construction sera terminée, cette flèche de- vant nécessairement augmenter par l'effet de l’extension des chaines sous la charge permanente. Par exemple, le pont dont nous ayons calculé les élémens n°” 22 et 25, dans l'hypothèse d’une flèche f = 4”, se trouverait avoir une flèche f— 4",112 après le tassement. En effet, nous avons trouvé pour le poids total de la con-. struction 189554 kilogrammes. Ce nombre, divisé par 64", longueur du plancher, nous donne pour la charge A D sur un mètre de longueur, 2962. De plus, l'aire de la section des chaines est de 42615 millimètres carrés, d’où E — 20000 > 8523500000. X 42615 — Ainsi, substituant ces valeurs dans la formule (1) avec les autres données, nous aurons ; 250,33 2962 . (32)° 4x 36 PER 8 X 8525300000 + pe le ce qui nous donnera, sans avoir besoin de tenir compte du dernier facteur, c'—52",544; l’allongement de la moitié de la chaîne sera donc — 0",014, et celui de la chaîne entière —0",028. Cette valeur de c', mise dans la formule (2), donne be vi (52,344 — 5252 ] = do A d’où nous voyons que l’effet de l’extension des chaînes est de donner à la flèche primitive un accroissement de 0",112. L’effet de la modification de la courbe para- bolique, due à l’inégale répartition de la charge (n°25), étant, au contraire, de diminuer la flèche f de la quan- tité de 0",009, la flèche réelle aura donc en définitive 4,105 de longueur, et ce n’est qu’autant qu’on aurait voulu lui donner cette dimension qu’il aurait fallu employer la valeur f=—4" dans le calcul des élémens du pont. or. Ce n’est guères que dans les ponts d’une très- petite longueur que le plancher est horizontal ; dès que . cette longueur est un peu considérable, on lui donne la forme d’un arc de cercle ou d’un arc de parabole; de sorte que les tiges de suspension ne sont plus sim- plement les ordonnées d’une courbe, mais bien les distances de deux points situées sur deux courbes dif- PON férentes. Le calcul dé leurs longueurs se compose alors de deux parties comme nous allons Fexpliquer. Soit AOB (fig. 5, pl. XX) la courbe des chaines, MON celle du plancher, M'N la ligne horizontale tangente commune aux deux courbes au point O. C’est sur cette ligne que nous compterons les abscisses à partir du point O. A chaque abscisse Om = æ correspondra une ordonnée mp appartenant à la courbe des chaines, et une ordonnée mg appartenant à la courbe du plancher. La somme de ces ordonnées pm — mg = pq sera la distance des deux points p et q des courbes, et, par con- séquent, la longueur de la tige qui lie ces points. Ainsi, après avoir calculé, au moyen des équations des deux courbes, les deux ordonnées pm et mq, correspondantes à un point m de l'horizontale, par lequel doit passer une tige, on formera leur somme, pour avoir la lon- gueur de cette tige. Supposons la courbe du plancher circulaire; nommons y sa flèche OD = M'M, ety ses ordonnées mg. L’équation du cercle rapportée au point O et à l’axe M'N' étant a = 27y — Y>, dans laquelle r désigne le rayon, observons que cette équation doit donner æ — OM = 4, lorsqu'on y fait yÿ =MM' —; ainsi, ad — DS > d'où 2 74 tr, Lu Substituant cette valeur à la place de or, l'équation de l'arc MON devient aa epiE2 de , a? — | — y, et ne renferme plus que des constantes données a et f. En la résolyant par rapport à y', on obtient l’expression en 48 CS 2 Ë ER mL ATP mn L vo 27 qui servira à calculer les ordonnées y’ correspondant à des abscisses données æ. Dans les cas ordinaires, la flèche est très-petite par rapport à la demi-corde a, et l’on peut se contenter des deux premiers termes du développement du radical. On a alors simplement , n 2 = 4 — 3 & + a 2 ou même, avec une exactitude suflisante, car l'arc de cercle en question ne diffère pas sensiblement d’un arc de parabole, ..….. (3) PON 403 Ayant donc calculé la partie pm ou y' de la tige par cette dernière formule, on l’ajoutera à la partie gm, calculée, comme nous l'avons enseigné ci-dessus, pour un plancher horizontal M'N'. Les premières évaluations devant toujours être faites dans lhypothèse d’une courbe AOB parabolique, dont l'équation est... (4) f Y= AT f désignant la flèche CO, on peut se dispenser de cal- culer séparément les deux parties y et y, car la somme des équations (3) et (4) donne y +y= tas TL”. a Ainsi, désignant par % la longueur pq de la tige, on a immédiatement ..... (5) Supposons, par exemple, qu’on ait les données AC—a—=8",5; CO—=f— 14; OD——0",3, et que le plancher doive être soutenu de chaque côté par 18 tiges distantes l’une de l’autre de 1°; de ma- nière que, pour une moitié AO de la chaîne, la pre- mière tige soit à 0",50 de distance du point @, la se- conde à 1%,50, la troisième à 2,50, et ainsi de suite jusqu’à la neuvième et dernière AM, dont la longueur est fixée à l’avance par la condition AM° M'M — CO Æ OD — 1",7. Substituant les nombres à la place des lettres dans la formule (4), elle devient 4 —— x?. 1445 =D, OU — ” (NI © Ainsi, désignant les tiges successives par Z,, Z,, Z,, et jusqu'à z,, on a 54 2 — nu Zi Rae 59) 0 006, 54 : = 1,20) — 0, 053 2 1445 0 ) , 54 4 — 1445 ,50)° — 0, 147, 54 a = (5,50) = 0, 288, 1449 54 n Sa? Da — 50)? — 0, 476 5 1445 CP ) s 479% 54 24 = — (5,50) — 0, 712, 1449 54 x, = 2 (6,50) = 0, 994, 7 45 54 F e—— (7,50) —= 1, 524 8 1445 C ) , 4 14 2, = + (8,50) == 1, 00. 40% POS Ces valeurs étant connues, on pourra ensuite déter- miner tous les autres élémens de la construction, tels que le diamètre et le poids des tiges et des chaînes par les procédés indiqués. Voyez, pour tout ce qui concerne la théorie des ponts suspendus, le mémoire de Navier déjà cité; voyez aussi l'ouvrage, sur le même sujet, de M. Séguin aîné, C’est à ce dernier ingénieur que la France doit son premier pont suspendu. POSITION APPARENTE. (Ast.) Non seulement les astres ne paraissent pas dans leur lieu réel, par l'effet de la réfraction, mais ils en sont encore un peu écartés par l'effet de l’aberration, parce que nous voyons les corps célestes dans la direction de la résultante de deux vitesses, celles de la lumière et de la terre. Lorsqu'on cherche dans lestables astronomiques l'ascension droite et la déclinaison d’une étoile, on n’y trouve ordinaire- ment que son ascension droite et sa déclinaison moyenne, qui s’observeraient sans l’aberration et la nutation (voy. ces mots). Cette position moyenne se rapporte au 1°" janvier de l’année pour laquelle le catalogue a été dressé. Il faut alors, pour avoir cette position à toute autre époque, évaluer le mouvement de précession en ascension droite et en déclinaison pour le temps écoulé depuis l’époque du catalogue jusqu’à celle proposée; mouvement qui, pour un court intervalle, est propor- tionnel au temps, et qui se calcule au moyen de la va- riation annuelle donnée par le catalogue (voy. Préces- st0x). Ensuite on détermine la petite quantité due au phénomène de la nutation, qu’on ajoute à l'ascension droite et à la déclinaison moyenne pour avoir le lieu vrai. Enfin l’on évalue les petits termes dépendant de l’aberration, qu’on ajoute également au lieu vrai pour avoir le lieu apparent ou l’ascension droite et la décli- naison apparentes. M. Baily a publié dans le tome IL des Mém. de la Société astron. de Londres, des tables assez simples pour un très-grand nombre d'étoiles; mais celles insé- rées à la page 115 des additions à la Conn. des temps pour 1855, et calculées par les formules que nous avons fait connaître, sont encore plus commodes, en ce qu'elles dispensent de l’usage des logarithmes et qu'elles sont relatives aux étoiles qu’on observe le plus souvent. On n’a même plus aucun calcul à faire à ce sujet depuis que le Bureau des longitudes, à l’instar des auteurs du Nautical almanac et des Éphémérides de Gotha, insère chaque année dans la Conn. des temps les positions apparentes des principales étoiles. Ces po- sitions entrent comme élémens essentiels dans le calcul du temps sidéral, dans celui de la latitude d’un lieu de la terre par l'observation de la hauteur des étoiles au- dessus de l'horizon, etc. ( Voy. Heure, LATITUDE, AzIMUT.) POU POUSSÉE DES TERRES. (Archit. prat.) On nomme poussée des terres l'effort qu’exercent contre les murs de revêtement destinés à les soutenir, les terres coupées à pic. L'expérience a démontré que toutes les terres nou- vellement remuées prennent un talus naturel dont la surface est plane, et dont l’inclinaison sur le plan hori- zontal varie en raison de l’adhérence et du frottement des molécules. Imaginons qu’on ait coupé à pie, sur la hauteur BE, une masse de terre dont ABEF (PI. XX, fig. 4) représente le profil; cette masse n'étant pas un véritable corps solide, mais bien un agrégat de mo- lécules solides imparfaitement adhérentes entre elles, ses parties, qui ne seront plus soutenues du côté de BE, et qui tendent à descendre par l'effet de leur pesanteur, s’ébouleront dans l’espace vide qui leur est offert, de manière qu'après leur chute et lorsque l’équilibre de la masse sera établi, cette masse offrira du côté du déblai une pente ou talus AB plus ou moins incliné par rap- port à la ligne horizontale ED. Si l’adhérence des mo- lécules terreuses était, comme dans les pierres, plus grande que leur pesanteur, il est évident qu'aucun éboulement ne pourrait avoir lieu et que la masse con- serverait le talus vertical BE ; tandis que si cette adhé- rence était nulle, comme dans les fluides, la masse en- tière s’affaisserait jusqu’à ce que sa surface supérieure fût devenue horizontale. Entre ces deux limites extrê- mes d’adhérence, il est facile de voir que le talus AB sera d’autant plus incliné que l’adhérence sera plus pe- tite; mais cette force ne détermine pas seule la forme et l’inclinaison du talus, qui dépendent principalement de la résistance due au frottement des molécules les unes contre les autres; ainsi, en supposant que la masse ABEF soit composée de sable sec, dont on peut considérer la cohésion comme nulle, l’inclinaison du talus AD sera parvenue à son degré naturel lorsque la molécule m, qui tend à glisser sur le plan incliné mD, demeurera en repos par le seul effet du frottement (voy. ce mot). Dans ce cas, l’inclinaison du plan du talus est indépendante de la hauteur du déblai, et se trouve uniquement donnée par la valeur du frottement; de sorte que l’angle d’inclinaison ADF est en réalité l'angle du frottement (voy. ce mot), et sa tangente le rapport du frottement à la pression. Dans tous les autres cas, où il est nécessaire de faire entrer l’adhérence en considération, l’angle d’inclinaison ADF diminue à me- sure que la hauteur du déblai augmente, parce que les différentes espèces de terres se soutiennent d’elles- mêmes quand elles sont taillées à pic sur une certaine hauteur, qui dépend uniquement de leur force de co- hésion. Il résulte de ces notions générales que, si l’on élève un mur en BE pour empêcherle mouvement des terres, POU ce mur supportera l'effort ou pression du prisme de terre ABC, qui se détacherait sans l’obstacle opposé à son mouvement. La même chose aurait évidemment lieu pour un mur BCDE (PI. XX, fig. 5) derrière le- quel on ferait un remblai de terre. La recherche des principes d’après lesquels doivent être construits les murs de revêtement qui doivent ré- sister à la poussée des terres, a beaucoup occupé les sayans du dernier siècle; mais leurs travaux ne présen- tent plus aucun intérêt depuis que Coulomb a fait en- trer dans l’analyse de la question les diverses circon- stances physiques que nous venons de signaler, et sur- tout depuis que M. de Prony en a donné une théorie très-simple et très-générale, dont l’expérience a con- firmé tous les résultats. C’est cette dernière que nous allons exposer. 1. Soit BCDE (fig. 5, PI. XX) un mur de revête- ment derrière lequel on a fait un remblai de terre dont une partie, le prisme FBE, s’éboulerait sans la résis- tance de ce mur. Il s’agit, 1° d'évaluer la force ou poussée qui tend à renverser le mur, 2° de déterminer la forme et les dimensions qu’il est nécessaire de donner au mur pour résister à la pression. Observons d’abord que le prisme FBE déterminé par le talus naturel BF, que prendraient les terres aban- données à elles-mêmes, n’est pas celui dont l'effort contre le mur est le plus considérable; car l’inclinaison du plan du talus est telle que le frottement et la cohé- sion seuls y retiennent les terres en équilibre. Si nous concevons une suite de plans moins inclinés que celui du talus, et passant tous en B par l’arête inférieure du prisme, chacun de ces plans, BH, séparera un prisme BHE qui tend aussi à s’écrouler, puisque le prisme FBE ne forme pas une masse solide, et parmi tous ces pris- mes il s’en trouvera nécessairement un qui aura besoin d’une plus grande force qu'aucun autre pour s'opposer à son glissement. Or, nommons P la force horizontale qui soutient le prisme BHE, Q le poids de ce prisme ; 2 l’angle HBE , formé par le plan incliné HB et la verticale; 7 la force de cohésion sur l'unité de surface; f le coeflicient du frottement, ou le rapport de la pression normale au frottement ; = le complément de l’angle du frottement ou l'angle dont la cotangente — f; hk la hauteur EB du remblai; b la longueur de la ligne HB sur laquelle la cohésion a lieu; r la pesanteur spécifique des terres. Nous avons, d’après la théorie du plan incliné, pour POU 405 l'équation d'équilibre du prisme HBE sur le plan in- cliné HB (Voy. PLax iNCuINÉ, tom. IT , et FROTTEMENT.) P== Q(cos » — fsin o) — by sin o + fcos o ; Ainsi, il ne s’agit plus que de déterminer la valeur de 2» qui convient au prisme de la plus grande poussée, ct rend conséquemment P un maximum. Observons d’abord que le triangle HBE rectangle en E fournit les relations EH — EB . tang EBH — htang », EB bare h T cos EBH° © | cos »? d’où nous avons pour l’aire de ce triangle l’expression 1 ; , : s A tang #. Si nous représentons le poids du prisme par sa base, nous aurons donc 1 2 Q = - sh°tang 9. 2 Substituant ces diverses valeurs dans l'équation d’équi- libre, elle deviendra P — Lolë tango cos p—fsin phasrost lin Aÿ/en — 2 “sinp—+-fcoss coso(sins +fcoss) Remplacant dans cette dernière f par cot + — = ang = gr On pourra la ramener à une forme beaucoup plus sim- 2 ple, au moyen des réductions suivantes : ” sin C0 9 —— = ? tang = tang = — tang © D Er t Æ E sue = 1 + tang =. tang o = tang ( — +) cos = cosy(sins sinz— cospcos- cos (sin e + Sn 008 Je nd — tang 9 + tang(r— o)° Nous avons ainsi ..... (a) 1 x P — 3 7htang ? .tang(r— +) — hy[tns ? + tag (9 | ce qu’on peut encore mettre sous la forme ..... (b) P — Lor+ htang: Jtang p.tang(r—) — hytang =. 406 POU Pour avoir maintenant la valeur de © qui rend P un maximum, il faut égaler à zéro la différentielle du se- cond membre de cette équation (voy. Maximun, tom. II), prise en faisant varier la seule quantité 9. On a donc = 0 — d [rang ?. tang (r — OJE ou 0 — tang (-—#). d'tang 9 + tang #. dtang(+— »); mais , dy tance — 20 tance NEA? cos p” st —#) cos (r —») Ainsi 0 — cos (+— %) . tang(r — +) si cos’o. tang ». Remplacant chaqne tangente par le sinus divisé par le cosinus, il vient cos (r— »). sin(r—v) —= cos ». sin y, ce qui se réduit à sin2 (r — +) — sin 29, et donne définitivement == —7T. RE Cette vaieur étant indépendante de la cohésion y, on voit que le prisme de la plus grande poussée est le même, pour la même terre, qu’elle ait été ou non nou- vellement remuée. En la substituant dans (a), on ob- tient pour l'expression de la force P 1 1 1 — -ohtang’|--) — ohytang(--), P ; shtang (: ) >hy ang ) , ; 1 ou, représentant pour abréger tang (: :) part, «we (c) PE ne] ont _—— | 2. Il entre dans l’expression de P deux quantités à , : — ; 1 déterminer par des expériences ; l’une est {ou tang (: s); 2 qui dépend du rapport f du frottement à la pression, et l’autre est y ou la force de cohésion sur l'unité de sur- face. La quantité f peut être observée directement: quant à la quantité y, si l’on observe à quelle hauteur H l'espèce de terre dont il est question se soutient d’elle- même quand elle est taillée à pic, et qu’on substitue H à la place de X dans l'équation (1), on aura — LT ECUTEE »]: POU puisque la poussée P est nulle pour cette hauteur. On en déduira = PLU et conséquemment y sera connu lorsqu'on connaîtra tou f. 3. Dans la pratique, comme les murs de revêtement sont presque toujours destinés à soutenir des terres nouvellement remuées et dont la cohésion est peu con- sidérable, il est nécessaire de faire abstraction de cette force dans l’évaluation de la poussée P, pour ne pas s’exposer à donner des dimensions insuffisantes aux murs. Ainsi, en nous bornant aux résultats susceptibles d'une application immédiate, nous aurons simple ment ..... (d) 2 ll P — - 5h°.tang? ( 5) OU — soft, et l’angle + sera ici l'angle du talus naturel des terres avec la verticale. Nous ferons observer que dans cette hypothèse d’une cohésion nulle, comme on a toujours = -T ? PE le prisme de plus grande poussée HBE est donné par le plan incliné qui partage l’angle du talus naturel FBE en deux parties égales. 4. Il est facile de déduire de l'équation (d) le point de la hauteur du mur où la puissance P peut être censée appliquée. En effet, menons par un point quelconque b, de EB, une droite kb parallèle à HB, et désignons Eb par z, la somme des pressions horizontales dues au triangle Ehb sera ] dont la différentielle +z/?dz exprimera la pression élé- mentaire ou celle qui a lieu au point quelconque b situé à la distance h — x du point B. Le moment de cetté pression élémentaire, pris par rapport au point B, sera: donc 1 5 UE U — :)dz, sui et, en intégrant celte expression depuis £— 0 jusqu'à. &—h, on trouvera pour la somme des momens de - toutes les pressions horizontales du triangle HBE, ou pour le moment de leur résultante ..... (e) à ch. Divisant cette somme par ceile des masses, POU : 1 1 l 1 ‘ obtient 3h: c’est la distance du point B à la résultante des pressions. Ainsi, le point d'application de la force qui résulte de la poussée des terres est situé au tiers de la hauteur du remblai, à partir de sa base. . 5. Procédons à la détermination des dimensions qu’il faut donner au mur de revêtement pour rendre sa ré- sistance sufisante. Nommons æ l'épaisseur ED du mur au sommet, n le rapport entre la base CK et la hauteur CD du talus du parement extérieur, Il la pesanteur spécifique de la maçonnerie; la surface du profil EBKD sera exprimée par hz + =, et l’on aura pour le poids du mur, en Île représentant par la surface EBKD, h (a + = nh) Il. Or, si la résistance du mur n’est pas suflisante, il peut céder de deux manières à la poussée des terres : il peut être repoussé horizontalement en glissant sur sa fondation, ou bien être renversé en tournant autour de l’arête extérieure de sa base, Dans le premier cas, con- sidérant comme nulle l’adhérence de l’assise inférieure ayec la surface qui la supporte, et désignant par b le rapport du poids du mur au frottement qu’il exercerait en glissant sur cette surface, l'expression k (+ nd }an représentera la résistance du mur, et en l’égalant à celle de la poussée (d), nous aurons l’équation d’équilibre. nf a+) = coh°e. Dégageant x de cette équation, nous obtiendrons ..… (f) 2 sue — | 2 pit Lorsque le parement extérieur du mur est vertical, ainsi que son parement intérieur, on a n — 0, et la va- leur de æ devient ..….. (h) hat? LT —= : 2pll Dans le cas où l’on considère le mur comme prêt à tourner autour de son arête extérieure, il faut, pour former l’équation d'équilibre entre sa résistance et la poussée, égaler les momens de ces deux forces pris par rapport au point K considéré comme le centre de ro- POU 407 tation. Ainsi, observant que l’aire EBKD se compose, 1° du rectangle EBCD, dont la surface est kx, et dont la distance du centre de gravité au point K est , 1 = MK — = —nh; 2° du triangle DCK, dont la surface 1 à 35 est = nk, et dont la distance du centre de gravité au même point K est NK — = nh (voy. ci-devant, p.389), nous aurons pour le moment du mur = : 1 : 2 cou Ed + 2 nhæ + qu ]ue 2 Celui de la poussée (e) étant le même par rapport au point K que par rapport au point B, puisque BK est une droite parallèle à la direction de la résultante de toutes les poussées horizontales du prisme HBE, nous avons L 2 2 nr 393 Le + na + Gi | n= pole, d’où nous tirerons = als, TL —= hk — nn Er Dre . Fr +(5+5))] La quantité » étant généralement très-petite, on peut, sans erreur sensible, négliger sa seconde puissance sous le radical, et l’on a simplement ...… (à) A) ce qui, dans le cas d’un parement extérieur vertical, se réduit à... (k) ah. v(). 6. Les exemples suivans vont donner une idée de l’usage de ces formules. I. On demande quelle épaisseur àl faut donner à un mur de pierres de taille destiné à soutenir un remblai de terre végétale de 8 mètres de hauteur. La pesanteur spécifique de la pierre employée est2,4; celle de la terre végétale est 1,5; et l’on sait, de plus, que le talus naturel des terres végétales nouvellement remuées est de 45°. Nous avons les données 4—=8"; 5 — 1,9; 1 — 2.4; 1 , à 7 = 4b°, d’où tang ( -) — 0,4142 et = 0,1716. Admettant que le rapport du frottement à la pression est 0,8 pour les pierres (voy. Résistance), nous ferons p— 0,8, et la formule (4) nous donnera 8Xa,5 Xosa7a6 = ra 0,8 X 2,4 408 POU Les mèmes valeurs substituées dans la formule (k) pro- duiront a — (RTS) — 1901: X 2,4 C'est à cette dernière valeur qu'il faut s’arrêter, afin que le mur ne soit exposé ni à se mouvoir horizontale- ment, ni à être renversé; et comme la formule (k) don- nera toujours des épaisseurs plus grandes que celles indiquées par la formule (h), on peut se dispenser d’ef- fectuer le calcul de cette dernière. Si le mur devait avoir un parement extérieur en talus, il faudrait employer la formule (i), en y donnant à n la valeur convenable. Par exemple, les données précé- dentes restant les mêmes, si la base du talus du pare- ment extéricur devait être la douzième partie de sa hau- : : 1 ; teur 8", on ferait n — —, et on trouverait 2 12 zx = 8 |-- . 2 (2557) ] —101; 8/1; 3 X 2,4 l’épaisseur du mur au sommet serait alors 0",84, et re $ 1 _- son épaisseur à la base 0,84 Æ — 8" 2 1%,51, On 12 voit qu’il est avantageux de construire les murs en ta- lus, et que la forme triangulaire serait la plus conve- nable, si, pour résister aux causes de destruction aux- quelles il est exposé, le sommet du mur ne devait pas toujours avoir une certaine épaisseur, qui dépend de la nature de ses matériaux. Dans tous les cas, on fera bien de donner à son parement extérieur le plus grand talus possible. IT. Le remblai haut de 12 mètres étant de sable dont le mètre cube pèse 1341 kilogrammes, et le mur devant étre construit en briques, dont le mètre cube pèse 1550 ki- logrammes, on demande l'épaisseur du mur, sachant que le rapport du frottement à la pression est, pour le sable, 0,1. La première chose à déterminer pour pouvoir em- 2 ployer la formule (k), c’est la valeur de £ ou de tang ( r). La quantité donnée est ici f—0,4, et comme f—cot7, on acot r — 0,4; d’où Log cot r —9,6020600. Ce lo- garithme, cherché dans les tables, fait connaître r —68°11 54,92; ainsi — + —354°5 57",46; et l’ontrouve D | dans les tables Log tang (: :) — 9,8306098 ; On en conclut tang (=) ou {= 0,677053. Observant ensuite que le rapport des pesanteurs spé- cifiques est le même que celui des poids d’un mème vo- POU lume, on peut poser 5 — 1541, 11 — 1900, Substituant toutes ces valeurs dans (k), il vient : 1345 LINE 0,677035 | Re 92 X 1790 En opérant au moyen des logarithmes, ce qui est tou- jours plus prompt, et convient d’autant mieux ici que la formule ne comprend ni addition ni soustraction, et qu’on a déjà le logarithme de 0,6757033, on obtient DRE 7. Les dimensions calculées d’après les formules (4) et (Æ) pourront être employées avec confiance dans la pratique, parce qu’on y a fait abstraction de la cohésion des terres ; d’où il résulte que la résistance du mur ne fait pas seulement équilibre à la poussée, mais qu’elle lui est supérieure. Cependant, comme ces formules supposent que la base sur laquelle le mur est élevé est incompressible, ce qui n’a jamais lieu, et en outre que toutes les parties de ce mur sont assez bien unies entre elles pour faire une seule masse qui ne peut céder qu’en glissant horizontalement ou qu’en tournant autour d’une des arêtes de sa base, hypothèse très-peu exacte, on devra toujours, pour plus de sécurité, augmenter un peu les épaisseurs données par le calcul. 8. M. Mayniel, à qui l’on doit un grand nombre d'expériences sur la poussée des terres, a calculé, d’a- près leurs résultats, les épaisseurs suivantes pour les murs de revêtement à deux paremens verticaux : æ ex- prime partout 1 ’paisseur et À la hauteur. 1° Si le remblai est en terre végétale soigneusement damée ou foulée, dont le mètre cube pèse moyenne- ; P ment 1108 kilogrammes, l’épaisseur sera Pour un mur en briques....... © — 0,16, en moellons...... æ — 0,15h, en cailloux roulés. æ — 0,14h, en pierres de taille Z = 0,15h; en admettant ici, comme plus loin, que le mètre cube de la maconnerie en briques pèse 1750 kil., en moel- lons 2158 kil., en cailloux roulés 2363 kil., et en pierres de taille 271% kil. 2 Si le remblai est formé en terres mêlées de gros gravier, damées, dont le mètre cube pèse 1546 kil., l'épaisseur sera Pour un mur en briques....... © — 0,19k, en moellons...... © — 0,19h, en cailloux roulés. © = 0,17h, en pierres de taille Z — 0,164. POU 5° Si le remblai est formé en sable pesant 1541 kil. par mètre cube, l'épaisseur sera Pour un mur en briques....... © — 0,55h, en moellons...... æ — 0,30h, en cailloux roulés. æ — 0,30h , en pierres de taille & = 0,26h. 4° Si le remblai est formé en décombres ou débris de roche, dont le mètre cube pèse 1750 kil. , l’épais- seur sera æ — 0,24h, T—0,22h; Pour un mur en briques....... en moellons...... en cailloux roulés. Æ — 0,21h, en pierres de taille Æ — 0,17h. 5° Enfin, si le remblai est en terres argileuses soi- gneusement damées, dont le mètre cube pèse 1225 kil., l'épaisseur sera LT —)0)17h; æ—0;,17h);, Pour un mur en briques..... en moellons...... en cailloux roulés. æ — 0,15h, en pierres de taille © = 0,14h. Ces épaisseurs devront être un peu augmentées dans la pratique, d’après l’observation du paragraphe pré- cédent. M. Magniel prescrit encore de donner aux murs de revêtement destinés à supporter un remblai de terres savonneuses susceptibles d’être pénétré par les eaux, les épaisseurs suivantes : Pour un mur en briques....... © — 0,54h, en moellons...... © — 0,49h, en cailloux roulés. © — 0,45h, en pierres de taille © — 0,44h. Si ces terres n'étaient point sujettes à être presque sa- turées entièrement par les eaux, ces dimensions se- raient trop fortes, et il suffirait de donner les épaisseurs: Pour un mur en briques....... © — 0,54h, en moellons...... © — 0,29h, en cailloux roulés. © — 0,27h, en pierres de taille © = 0,24h. Dans le cas d’un terrain susceptible de se délayer par les eaux et de prendre un talus naturel approchant de l’angle droit, il faut faire + — 90°, et les formules (i) et (#) deviennent sav] ne) Ton. 111. PRE 409 elles expriment alors les épaisseurs d’un mur qui doit résister à la poussée d’un fluide. 9. L'expérience a montré qu’à épaisseurs égales les murs les plus longs avaient moins de résistance que les autres, il est donc nécessaire, lorsque la longueur du mur est un peu considérable, d'établir des contreforts intérieurs ou extérieurs qui soient liés avec soin à la maçonnerie. Ces contreforts offrent des points d'appui dont la résistance est beaucoup plus grande que l'effort qu'ils supportent, et divisert en quelque sorte le mur en parties indépendantes les unes des autres. Il est évident que plus ils sont rapprochés, moins l’épaisseur du mur doit être considérable. 10. Quelquefois le mur derevêtement doit soutenir, outre la poussée des terres, celle d’autres matières su- perposées sur le terrain rapporté, comme un pavé, un bâtiment, etc. Il devient alors nécessaire d’évaluer l'augmentation de poussée qui en résulte. En supposant le poids distribué uniformément sur la surface du ter- rain et nommant p la pression sur l’unité de surface, le poids porté par le prisme de plus grande poussée HBE est exprimé par ph tung(: :) ; il faut donc sub- stituer Q + ph tang G :) à la place de Q dans les équations d'équilibre, ou, ce qui est la même chose, = wh?t + pht à la place de = olt. L'expression de la poussée devient ainsi D = (: oh + pur, celle de son moment, déduite au moyen des considé- rations indiquées ci-dessus, est : G SRE D) ke, et l’on a, pour l’épaisseur æ du mur, Voyez : Coulomb, Recueil de Mémoires. — Prony, Recherches sur la poussée des terres. — Magniel , Traité de la poussée des terres. PRÉCESSION DES ÉQUINOXES. (4stron.) La cause et les effets de ce phénomène ayant été suflisam- ment expliqués dans le deuxième volume de ce diction- naire, nous nous bornerons à rappeler les formules qui sont le plus en usage parmi les astronomes pour assi- guer les variations qu'éprouvent les ascensions droites et les déclinaisons des astres par suite de ce mouvement rétrograde de la ligne des équinoxes. 410 PRÉ Lorsque, dans la théorie du mouvement de la terre dans son orbite, l’on considère le déplacement fort lent de cette courbe, et qu’on la rapporte à une écliptique fixe, telle que celle de 1750, on trouve que son obliquité sur celle-ci s'accroît proportionnellement au carré du temps, mais d’une quantité si petite, qu’il est absolu- ment inutile, pour l’objet que nous nous proposons, d’y avoir égard. Il n’en est pas de même de la varia- tion séculaire de l’angle que l'équateur céleste fait avec le plan de l’écliptique variable; car, depuis 1750 jus- qu’à ce jour, il a diminué progressivement de 0'48 par an. En général, soit l’obliquité moyenne; celle de 1790 s’élant trouvée de 28°28'18", on a, au bout de t années, w — 252818" — #4. 0',48568, en négligeant toutefois le terme dépendant du carré du temps, et dont le coeflicient négatif est extrêmement petit. Le mouvement de précession annuelle luni-solaire, estimé sur l’écliptique fixe, étant désigné par dl', on a, à partir de 1750, | dl = 50",37572 — +. 0',0002455890, tandis que la précession générale annuelle mesurée sur l’écliptique actuelle où variable est dl = 50',21129 + t. 0',0002442966. Maintenant, si l’on a recours aux formules différen- tielles (2) (1) obtenues à l’art. Nurariow, lesquelles ex- priment généralement les variations en ascension droite et en déclinaison, lorsque la longitude d’un astre et lobliquité de l’écliptique changent d’une très-petite quantité, on aura, en faisant ici do —0, puisque l’obli- quité moyenne peut être censée constante pendant un petit nombre d'années, on aura, disons-nous, dA = (cos +- sino tang D sin A)d, dD — sin w cos À . dl. Cependant il est à remarquer que la variation dA élant comptéé à partir de l’écliptique de 1950, il est nécessaire de lui faire une légère correction pour la rapporter à l’origine actuelle des ascensions droites; ce qui s'effectuera en diminuant cette variation de la petite quantité y = 0',17926. t. Il résulte de là que si lon fait M— COS w. dl — p, n —'sMmo eu, les formules de précession en ascension droite et en dé- clinaison seront respectivement dA — m + nsin À tang D, dD = n cos A. PRE Les coelliciens m, n, sont ce qu’on appelle les constantes de la précession, quoique, dans la réalité, elles varient un peu avec le temps. En effet, M. Bessel a trouvé qu’à partir de 1550 | 46",02824 — 0',00030865 . 4, n = 20",06/442 — 0°,00009702 . t. Voy. la Connaissance des temps pour 1829. Dans le catalogue contenant les positions moyennes des étoiles, le mouvement de précession est Compris sous la dénomination de variation annuelle, à partir du 1°" janvier de l’année à laquelle se rapporte ce catalo- gue, et il a été calculé pour chaque étoile au moyen des formules précédentes. En terminant, nous ferons observer que l’obliquité apparente de l’écliptique est égale à l’obliquité moyenne augmentée du terme 9",426 cos N, en appelant N la lon- gitude moyenne du nœud ascendant de la lune. (Voy. NuTaTIoN.) (M. Puissant.) PRESSION. (Méc.) Les moyens généraux de déter- miner la pression des solides contre les surfaces qui les supportent ayant été exposés au mot FROTTEMENT, nous nous occuperons seulement dans cet article de la pres- sion des fluides dont l'évaluation est importante pour diverses questions d’hydraulique. Quant à l'emploi des pressions comme moteurs, il en a été question aux mots Force, Mouvemenr et Macnine. 1. Considérons un liquide homogène renfermé dans un vase de forme quelconque et abandonné à lui-même. Il est évident que l’équilibre ne peut exister dans la masse liquide qu’autant que chaque molécule en parti- culier subit des pressions égales dans tous les sens de la part des molécules environnantes; car, si la pression était plus forte dans une certaine direction que dans la direction opposée, la molécule se mettrait nécessaire- ment en mouvement, Or, lorsqu'une masse liquide est en repos, on peut toujours supposer, sans rien changer aux conditions d'équilibre, qu’une de ses parties soit solidifiée; ainsi, en admettant que toute la masse de- vienne solide, à l’exception d’un petit canal vertical cd (fig. 6, PI. XX) qui contient une seule file de molé- cules, les pressions supportées par la dernière, d, de ces molécules, resteront les mêmes; mais la molécule d supporte le poids total de la file cd des molécules, donc, avant la solidification, elle supportait la même pression verticale, et puisque alors elle restait en repos, c'est qu’elle était pressée par le liquide inférieur de manière à faire équilibre à la pression verticale. Imaginons maintenant un petit canal cde toujours composé d’une seule file de molécules et allant aboutir sur une des parois latérales du vase ; la pression des molecules ren_ TT —— rm D PE CT PRE fermées dans le bras horizontal de sur la molécule d sera évidemment égale au poids des molécules renfermées dans le bras vertical cd, et il en serait encore de même si le bras de, au lieu d’être horizontal, était incliné. On peut donc conclure qu’une molécule quelconque d'une masse liquide éprouve dans tous les sens une pression égale au poids d’une colonne verticale du liquide qui au- rat pour base cette molécule et pour hauteur sa distance à la surface libre du liquide. N résulte de cette proposi- tion plusieurs conséquences remarquables : 1° Tous les points d’une tranche horizontale quel- conque d’une masse fluide supportent la même pression. 2° La somme des pressions supportées par une tranche horizontale est égale au poids d’un prisme liquide qui aurait pour base la surface de la tranche et pour hau- teur la distance de cette tranche au niveau du li- quide. 3° La pression normale fg exercée par le liquide sur un point g d’une paroi inclinée BN est égale au poids de la colonne liquide verticale Ag, qui a pour hauteur la distance du point g au niveau du liquide. En effet, cette pression normale fg est celle que supporte la mo- lécule g en contact avec la paroi, et à laquelle la résis- tance de la paroi fait équilibre; et l’on vient de voir que les pressions d’une molécule, dans tous les sens, sont les mêmes que sa pression verticale. Si la paroï est horizontale, comme AB, il est visible que la pression exercée en un de ses points b est tou- jours égale au poids de la colonne liquide verticale ab. 2. Nommant « l’aire d’une paroi, do son élément, z la distance de cet élément au niveau du liquide, et z le poids de l’unité de volume de ce liquide, le poids de la colonne verticale qui a pour base do aura pour ex- pression w Zdw, et comme, d’après ce qui précède, ce poids est égal à la pression normale que le liquide exerce contre l’élé- ment do de la surface , la pression totale supportée par la surface w sera fra, de sorte qu’en désignant cette pression totale par P, nous aurons l'expression fondamentale …. (a) = c fat dont nous avons donné ailleurs la déduction analytique. (Voy. HyprosrariQue, tome II.) 3. Ceci posé, il est facile de voir que le “problème d'évaluer la pression d’un fluide contre une surface qui en est recouverte se réduit à trouver la valeur de de en PRE 411 fonction de z et à effectuer ensuite l'intégration in- diquée. Examinons d’abord le cas le plus simple. Soit, la surface pressée, le parallélogramme ABCD (PI. XX, fig. 7) incliné d’une manière quelconque par rapport à l'horizon, mais dont les deux côtés AB et CD sont des lignes horizontales, Par un point quelconque Q de la base AB, menons une perpendiculaire QG, cette per- pendiculaire mesurera la distance des côtés opposés AB et CD et l'angle GQN qu'elle formera avec l'horizontale MN, sera l’inclinaison de ABCD sur le niveau inférieur du fluide. Nommons a le côté AB; b la longueur GQ de la perpendiculaire ; æ la distance GO d’un point quelconque O de la per- pendiculaire à son extrémité supérieure G ; la distance OE de ce même point O au niveau su- à périeur mn du fluide ; l’angle GQN. 8 Si nous partageons le parallélogramme ABCD en une infinité de tranches horizontales d’une largeur infini- ment petite, la pression sera la même sur tous les points d’une même tranche, et nous pourrons, conséquem- ment, considérer ces tranches comme les élémens de la surface. Or, la tranche abcd, qui correspond au point O, a pour aire ab X Op ou adx; car ab — AB —a, et Op est l'accroissement infiniment petit de GO = x; ainsi du — adx. Nommons À la distance FG de la base supérieure CD au niveau supérieur du fluide, et, menant GH parallèle à mn, observons que le triangle rectangle GHO, dans lequel l'angle HGO — GQN — x, donne HO — 0G.. sinx —æsin«, d’où il résulte EO = 3 = FG + HO = À + x sin «. Substituant ces valeurs de ds et de z dans l’équa- tion (a), elle devient L P— " | (: + æ sin cJaie, et l’on obtient, en prenant l’intégrale depuis ?—0 jus- qu'à æ = b, à 1 . P— 5: (arr + = ab° sin «) . expression dans laquelle il n’y a plus qu’à substituer les valeurs particulières des quantités @, b, k, « et x, pour obtenir la valeur numérique de P. 412 PRE 5. Si la surface ABCD était horizontale, l’angle « se- rait nul et la valeur de P deviendrait P — sabh, c’est-à-dire qu’elle serait égale au poids du prisme de fluide qui aurait ab pour base et k pour hauteur ; ré- sultat déjà obtenu quelle que soit la forme de la paroi (voy. tome IT, p. 95), et dont nous avons signalé les conséquences extrêmement importantes. 4. Si la surface était verticale, l'angle « serait de 90°, et comme sin 90° — 1, il viendrait P —3 C2 + . ab). Dans le cas où le côté supérieur CD serait à fleur d’eau, c’est-à-dire au niveau de la surface supérieure du fluide, on aurait À — o, et la pression se réduirait à P — — sab?, 1 = Elle serait donc alors équivalente au poids de la moitié d’un prisme de fluide ayant la surface ab pour base et b pour hauteur. 5. Proposons-nous, comme application, de déter- miner la pression qui a lieu sur les parois rectangu- laires d’un réservoir d’eau ABCD (PI. XX, fig. 8); en supposant que ce réservoir, constamment plein, soit un parallélipipède rectangle ayant 10 mètres de long sur 15 de large et 8 de hauteur. Les dimensions des deux plus petites parois seront ainsi 4a—10,b—=8, et celles des deux plus grandes a — 15 et b —8; le mètre étant l'unité linéaire, nous avons de plus 5 = 1000 ki- logrammes, et, par conséquent, Pression sur la plus petite paroi = = + 1000 X 10 X, 8? Bi k 320000 , 1000 X 15 X 82 1 Pression sur la plus grande paroi — A 480000". I Dans la construction d’un pareil réservoir, il faudrait donc donner aux murs formant les parois des épais- seurs suffisantes pour résister à ces pressions. ( Voy. PoussÉE DES TERRES.) ? 6. On nomme centre de pression le point où la résul- tante des pressions de tous les élémens de la paroi vient la rencontrer, et où, par conséquent, la pression totale peut être censée appliquée. Ce centre se confond avec le centre de gravité pour les parois horizontales dont tous les points sont également pressés; mais pour les parois latérales, comme la pression augmente avec la distance au niveau du fluide, le centre de pression est toujours plus bas que le centre de gravité. On déter= PRE mine sa position au moyen de la théorie des forces parallèles, en opérant de la manière suivante. Repre- nons l’expression générale P— as [Q + æ sin «)dæ, dont la différentielle dP = ax (h + x sin «)dæ représente la pression élémentaire qui a lieu sur l’élé- ment abcd (fig. 7). Or, si l’on multiplie cette pression élémentaire par la distance æ de l’élément à la droite CD, et qu’on fasse la somme des produits semblable pour tous les élémens, cette somme sera égale à la pression totale P multipliée par la distance de son point d’application à la même droite CD. Nommant donc t cette distance inconnue, on aura act fa — æ sin «)dæ = 45 fon — æ sin «)xdx, les deux intégrales étant prises depuis æ= 0 jusqu’à æ — b. Retranchant les facteurs communs & et x et intégrant entre les limites prescrites, on obtient __ 3hb + absin« 7 6Gh+ Gbsine Connaissant la valeur de t, le centre de pression se trouve déterminé; car ce centre devant se trouver né- cessairement sur la ligne RS qui partage tous les élé- mens du parallélogramme en deux parties, si l’on prend Gt—t et qu'on mène to parallèle à CD, le point o où cette parallèle coupe RS est le centre de pression. 7. Quand la paroi est horizontale, « est nul et la valeur de f se réduit à ‘Il est facile de voir que cette valeur coïncide avec le centre de gravité, ce qui devait être. Si la base CD est à fleur d’eau, cas pour lequel k—0, on a simplement, quel que soit l'angle «, dont le sinus disparait, b 3 t= Ainsi le centre de pression d’un parallélogramme dont un des côtés est à fleur d’eau se trouve aux deux tiers de la droite qui joint les milieux des deux bases hori- zontales, à partir de la base supérieure. Ce résultat, dans le cas d’un rectangle, est identique avec celui que nous avons obtenu pour la poussée des terres. (Voy. ce mot.) PRE 8. Si la surface pressée avait une autre forme que celle d’un parallélogramme , les procédés généraux de la détermination de la pression et de son centre de pres- sion seraient toujours ceux que nous venons d'indiquer; il n’y aurait de différent que le calcul relatif aux expres- sions particulières de x et de ds en fonctions d’une va- riable commune. Prenons pour exemplele trapèze ABCD (PI. XX, fig. 9), dont les deux bases parallèles AB et CD sont horizontales. Faisons AB — mi, CD —#, pro- longeons les deux autres côtés AC et BD jusqu’à ce qu’ils se rencontrent en un point Q, duquel nous abais- serons la perpendiculaire QH sur les deux bases paral- lèles. Imaginons par cette perpendiculaire un plan ver- tical qui coupe le fond du vase suivant l'horizontale MN et le niveau du liquide suivant !’horizontale mn. Enfin, partageons le trapèze en une infinité de tranches paral- lèles et horizontales d’une largeur infiniment petite; nommons ds l’une de ces tranches ab, z sa distance EO au niveau du liquide, x sa distance OH à la base supé- rieure CD, et nous aurons, comme ci-dessus (n° 2), pour l’aire de la tranche, ab X dx, et pour la pression qu’elle supporte ab X szdx. Il reste donc seulement à trouver la valeur de ab. Or, faisant QH = y, nous avons ab : CD — Q0 : QH, ou adb:n—=y—x:7y, ce qui donne ab = CIE =) . y Mais, quand x = GH — b, on a ab — AB — m; ainsi m ="), y d’où D: y n° Ainsi la pression sur l'élément ab est définitivement Loi 5 (nb — nx + mx) zdx, et la pression totale sur le trapèze est l'intégrale de cette quantité prise depuis & = 0 jusqu'à x = b, PRE 413 Pour pouvoir effectuer l'intégration, il faut encore exprimer z en fonction de æ. Menons donc HR paral- lèle à MN; désignons par « l’angle RHO égal à l’angle HGN d'inclinaison de la paroi, et par h la distance FH de la base CD au niveau du liquide. Nous aurons OR = OH. sinu — xsine, 3 = ER + OR = h + xsine, d'où, définitivement, nommant P la pression totale = 2 (nb — nœ + mæ) (h + x sinx)dr. Intégrant entre les limites o et b, on trouve ..…. (b) Po (a 0h + m) GW (n + am)sina). Signalons, avant de passer outre, les conséquences de ce résultat. Si les deux côtés n et m étaient égaux, le trapèze deviendrait un parallélogramme, et l’on au- rait, comme ci-dessus (n° 2), en faisant m— n — a P— c (arr += ab sina). Si le côté AB — m était nul, le trapèze se changerait en un triangle d’une base n et d’une hauteur b, et la pression deviendrait P=5 (nor +ant sin a). Cette dernière formule donne le moyen de calculer la pression sur une paroi plane rectiligne quelconque; car toutes les figures rectilignes peuvent être décomposées en triangles. Si l’on veut connaître maintenant le centre de pression du trapèze, il faut observer, comme nous l’avons fait au n° 6, que la somme des pressions élémentaires mul- tipliées par les distances respectives æ des élémens au côté CD, est égale à la pression totale P multipliée par la distance de son point d'application à la même droite; de sorte qu’en nommant t cette distance inconnue, on a l'équation tP— nf (no — nt + me) (ht + x sin «)dr, ou, en intégrant le second membre entre les limites D— 0 %— 0, P—5S G b'h(n + 2m) + = b'(n + 3m)sin «). Substituant à P sa valeur (b) et tirant la valeur de t, il vient, toutes réductions faites, __ 2bh(n + 2m) + b?(n + 5m) sin « Ve 6h (n + m) Æ 20 (n 5m) sin & 41% PRE Ainsi, prenant sur GH, à partir du point H, la partie Hit, et menant {0 parallèle à CD, le point o où cette droite rencontrera la ligne menée par les milieux des côtés opposés AB et CD sera le centre de pression; car ce centre doit se trouver nécessairement sur la ligne des milieux et à une distance t de CD. Lorsque le côté CD est à fleur d'eau ou que k = 0, on a simplement _ b(n +53m) _ 2(n+em)? ce qui nous montre que la position du centre de pres- sion est alors indépendante de l’angle d’inclinaison & du trapèze. Si, le côté CD étant toujours supposé à fleur d’eau, l’on avait m— 0, et dans ce cas le trapèze deviendrait un triangle ayant son sommet au fond du vase, la ya- leur de { se réduirait à t—- 52 c'est-à-dire que le centre de pression occupe le milieu de la droite menée du sommet au milieu de la base. Dans le cas de n = 0, où le triangle a son sommet à fleur d’eau, on a c’est-à-dire que le centre de pression est situé aux trois quarts, à partir du sommet, de la droite qui joint ee sommet au milieu de la base. Il est facile de voir que, dans tous les cas, le centre de pression d’une paroi inclinée est plus bas que le. centre de gravité de cette paroi. 9. On déduit facilement de ces résultats que lors- qu’un liquide est renfermé dans un vase prismatique à base horizontale, les centres de pression de toutes les parois latérales sont situés sur le polygone formé par l'intersection de ces parois et d’un plan parallèle à la è D DE: A s c base distant du niveau du liquide des 3» à partir de ce niveau, de la hauteur du liquide dans le vase. Dans un vase cylindrique, la ligue des centres de pression est un cercle. Pour un vase conique dont le sommet serait en bas, la ligne des centres serait un cercle situé à égale dis- tance du niveau de l’eau et du fond. Si le sommet était = S : : 3 en haut, la ligne des centres serait placée aux z de la hauteur à partir du niveau du liquide. 10. La propriété caractéristique des fluides en repos étant de transmettre dans tous les sens les pressions qu’on exerce sur eux, si la surface libre d’un liquide PRO éprouvyait uné pression quelconque, le centre de pres- sion d’une paroi ne changerait pas; mais il faudrait ajouter à la pression due au poids du liquide et consi- dérée comme appliquée à ce centre la totalité de la pression étrangère. (Voy. HyxprosrariQue, tome I. Voy. aussi, dans ce supplément, les mots Réacriox et RÉSISTANCE. ) PROJECTIONS DES SURFACES PLANES. La liaison qui existe entre les propriétés des momens (voy. ce mot) et celles des projections rend la considération de ces dernières très-utile dans les questions de haute mécanique, Nous indiquerons ici les propositions les plus importantes qui les concernent. Elles reposent sur le théorème fondamental suivant : 1. Taéorkue. La projection d'une surface plane, sur un plan, est égale à l'aire de cette surface multipliée par le cosinus de son inclinaison sur le plan de projection. Une surface plane quelconque, rectiligne, curviligne ou mixtiligne, pouvant toujours être décomposée en triangles rectilignes finis ou indéfiniment petits, il suffit de démontrer que ce théorème a lieu pour un triangle. Soit donc ABC ce triangle (fig. ro, PL. XX) et A'B'C'sa projection sur un plan situé d’une manière quelconque dans l’espace. On sait que l’aire A'B'C' se trouve déter- minée par les pieds des perpendiculaires AA’, BB’, CC abaissées des sommets du triangle ABC sur le plan de projection ; ainsi cette projection A'B'C' peut être con- sidérée comme la base d’un prisme triangulaire tron- qué, dont les trois arêtes sont AA'BB'CC'. Or, le volume d’un prisme tronqué (voy. ce mot) est équivalent au tiers du produit de sa base par la somme des perpendi- culaires abaissées des trois sommets opposés sur cette base ; donc, comme ici les arêtes sont perpendiculaires à la base A'B'C’, nous avons : ‘ : 1 L LL ‘ volume — aire A'B'C'X 3 (AA + BB'+ CC). Mais si nous renversons le prisme de manière que ABC devienne sa base (fig. 11, PI. XX), nous aurons encore, pour l'expression de son volume, 1 4 , ; volume — aire ABC X 3 (A'a + B'b + C'e), A'a, Bb, C'e étant les perpendiculaires abaïssées des sommets A'B'C' sur la base ABC. Il en résulte évidem- ment .….. (a) 4 3 — site ABC X ; (A'a + B'b + C'e). aire A'B'C' X 7 (AA°—Æ BB'+ CC') Observons maintenant que les angles respectivement PRO formés par les arêtes AA’, BB', CC’ et les perpendicu- laires A'a, Bb, C'e sont les mêmes, et que l’un quel- conque de ces angles, aA'A, mesure linclinaison des deux plans ABC, A'BC' (voy. GÉOM. AUX TROIS DIN., n° 50); de sorte qu’en désignant par « cêt angle d’in- clinaison, nous avons a —= angle aA'A — angle bB'B — angle cC'C. Menant, dans le plan ABC, les droites Aa, Bb, Ce, les triangles A'aA, B'bB, C'eC, respectivement rectangles en a, en b et en c, nous donneront A'a— AA'.cose, B'b — BB’. cosu, G'e— CC’. cos, d’où nous conclurons A'a=E Bb + C'e — (AA'<+ BB'+- CC') cos «. Comparant cette égalité avec (a), il viendra aire A'B'C' X Z (AA BB + CC') — aire ABC X x (AA' + BB'+ CC')cose, et nous obtiendrons définitivement, en supprimant les facteurs communs, aire A'B'C'— aire ABC . cos, ce qui est le théorème en question. 2. On déduit immédiatement de cette propriété un théorème très-remarquable sur les projections, et dont voici l’énoncé : La projection d'une surface plane sur un plan est égale à la somme des projections de cette même surface sur trois plans coordonnés, multipliées respectivement par les cosinus des angles qui mesurent les inclinaisons du plan de projection sur les plans coordonnés. En effet, désignons, pour ne pas les confondre, par À et A’ deux plans situés dans l’espace, et nommons u, GB, y les angles que le plan A fait avec trois plans rec- tangulaires coordonnés, et «’, f', y les angles que le plan A fait avec les mêmes plans coordonnés. Si de l’origine des coordonnées nous abaissons une perpen- diculaire sur chacun des plans A et A’, l'angle de ces deux perpendiculaires mesurera l’inclinaison des deux plans ; et comme, en outre, les angles d’un plan avec les axes sont les mêmes que les angles de sa normale, nous aurons (Géo., n° 16), en nommant » l'angle d’inclinaison des plans À et A, COS 9 — COS « . COS& = cos 8. cos BG cos y. cos y’. Or, si nous représentons par } l'aire d’une surface plane renfermée daus le plan 4, et que nous multiplüons PRO par 2 les deux membres de l'équation précédente, il viendra ..... (b) 415 COS 9 — À C08& . COS& A cCOsB. ÉosE'+Icosy. cosy, relation qui constitue le théorème énoncé ; car, en vertu du théorème fondamental (1), à cos » est la projection de l’aire } sur le plan A’, et } cos #, } cos £» À cosy, ses projections sur les trois plans coordonnés, 3. Pour généraliser ce dernier théorème, nommons ),X,»', etc., des aires situées sur divers plans et projetées toutes sur un plan formant les angles 4, B, y avec les plans coordonnés, et désignons Pare ÿ Vinclinaison de l'aire À sur le plan de projection, a, D, c, les angles de l'aire À avec les plans coordonnés, 9’, l'inclinaison de l'aire À sur le plan de projection, a, D, c', les angles de l'aire } avec les plans coordonnés, g' l'inclinaison de l'aire X sur le plan de projection, a, b',c', les angles de l'aire X” avec lés plans coordonnés, GEC- Eee lEICS.. ce Nous aurons, en vertu de la loi (b), À COS ÿ — À cos a cos æ + } cos b cos B +) cos e cos +, *'cos g —X cos a’ cos « + X'cos b'cos B+X'cos c’cos y, X'cos g'= cos a’ cos « + X cos b’ cos B + cos c'cos 7, etc. . —etc., d’où nous tirerons, en additionnant, cos 9 + X' cos # Æ X cos s etc. — — (à cos a + \ cos a + X cos a" + etc.) cos «, + (cos b +) cos D Y co$ D etc.) cos £, + ( cos e + X cos c'H-X" cos € + ete.) cosy, —+etc., expression que nous pourrons mettre sous la forme plus simple ..….. (c) P — À cos + B cos 6 + Ccos, en désignant par P la somme des projections des aires à, X', à", etc., sur le plan de projection, et par A, B, C la somme des projections de ces mêmes aires sur les trois plans coordonnés. Ainsi, quel que soit le nombre des aires }, \, X', ete., et leurs positions dans l’espace, la somme de ïeurs projections sur un plan quelconque est équivalente à la somme de leurs projections sur les trois plans coordonnés, muhipliées respectivement par les cosinus des angles qui mesurent les inelinaisons du plan de projection sur les plans coordonnés. 4. Supposons que, sans rien changer à la position des plans coordonnés, on projette encore les aires 1), l',ete., sur deux autres plans formant respective ment avec les plans coordonnés des angles «', re y et 416 PRO a, £', 7, on aura évidemment, en nommant P et P'les sommes des projections sur les nouveaux plans... (c’) P'—Acosu + Bcosf + Ccosy, P'— A cos’ + B cos ff + C cos y. Joignant l'équation (ec) à ces deux dernières, Les élevant toutes trois au carré et additionnant, il viendra ..….. (d) PP? pP? + pi — A? (cos? « + cos? B + cos? y) + B? (cos? f + cos? G' + cos? F') + C£ (cos? y HE cos? y + cos? y) + 2AB (cos « cos 5 + cos «' cos G —+ cos x cos G') —- 2AC (cos « cos y + cos «cos y + cos «” cos y) + 2BC (cos £ cos y + cos G' cos y — cos f' cos y"). Ceci posé, observons que «si les plans de projection P, P', P'étaient rectangulaires, on pourrait considérer leurs intersections comme trois nouveaux axes coor- donnés; mais alors les angles des nouveaux axes avec les anciens mesurent les inclinaisons des nouveaux plans coordonnés sur les anciens plans, et sont consé- quemment, d’après l'hypothèse &, 6, y; «', B', y; a, 5, J : de sorte que l'ancien axe des® fait avec les nouveaux axes les angles &, «', 2’, l'ancien axe des Ven ae MR An Tee les angles £, B'; (', A'ancientaxe des 20e selhneher eme .…. les angles y; 7 7» et l’on a (Géo., n° 153) les relations .…. (e) cos? « + cos? «+ cos? «& — 1, cos? 8 + cos G + cos! — 1, cos? y + cos? y cos? y — 1. De plus, l'angle formé par deux quelconques des nou- veaux axes étant droit, on a encore (G£om., n° 16) 000 COS & COS B + cos a’ cos B’ + cos «’ cos & — 0, COS « COS y + cos «COS y + cos « cos y = 0, cos B cos y + cos £'cos y + cos G' cos y — 0. Substituant ces valeurs dans l'expression (d), elle de- vient... (g) P? + P? EP A+ BE C?, ce qui nous apprend que la somme de projection des aires À À, X', élc., sur trois plans rectangulaires est toujours la même. 5. Lorsqu’on projette successivement les mêmes aires 2, X,\', etc., sur divers plans, la somme des projections Yarie nécessairement de grandeur en passant d’un plan PRO à un autre, et il doit conséquemment se trouver un plan sur lequel elle est la plus grande possible. L’équation (9) donne les moyens de déterminer la position de ce plan de la plus grande projection, et qu’on nomme ïe plan principal. En la résolvant par rapport à P, on trouve p=/[at+w+cp—r| Or, la plus grande valeur que puisse avoir la somme P des projections est évidemment lorsque P' et P’ sont nuls : ainsi cette plus grande somme des projections des aires }, X', X', etc., sera donnée par l’expression .….. (h) r=vy[a+w+c) et pour déterminer le plan sur lequel elle a lieu, il ne s’agit plus que de connaitre les valeurs des inclinaisons «; B, y du plan P correspondant à l'hypothèse (k). Ob- servons pour cet effet qu’en multipliant respectivement les deux membres des égalités (c) et (c') par cos«, cos x’, COS «”, il vient P cosu — À cos? « + B cos B cos « + G cosy cos «, P'cosu'— À cos? «+ B cos B'cos «+ C cos y'cos x’, P'cosa'= À cos? &'ÆB cos f'cos «+ C cos y'cos &’, d’où, en prenant la somme et en réduisant d’après les relations (e).et ([), P cosu + P'cosa + P'cosx = A, on trouverait de la même manière, en multipliant les expressions (c) et (c') par cos £, cos &', cos fr, P cos 8 + P'cos B + P'cosf = B; et en multipliant les mêmes expressions par cos y, cosy, COS y; P cosy + P'cosy + P’cosy = C. Mais, dans l'hypothèse P'—0, P'—0, ces dernières égalités se réduisent à ..... (i) A=Pcose, B—Pcosf, GC —P cos. Ainsi, COS «x — ml > B C , CO PR) COSy =D» ce qui devient, en substituant à P sa valeur (h),.... (k) COS x —= 19", NA MONS) VA + B? + C* cos 5 — APR VS ETS C PRO Done, lorsqu'on connaîtra la somme des projections A, B, C, sur trois plans rectangulaires quelconques, les expressions (4) détermineront immédiatement les in- clinaisons du plan de la plus grande projection, ou du planprincipal, par rapport à ces trois plans coordonnés. Comime cette détermination du plan principal ne dé- pend que des inclinaisons #, 5, y, on voit qu'il existe une infinité de plans principaux parallèles entre eux, et qu’en général la somme des projections d'un nombre quelconque d’aires est la même sur tous les plans pa- rallèles entre eux. 6. Il est encore facile de voir que la somme des pro- jections des aires }, }', }”, ete., est la même sur tous les plans également inclinés sur le plan principal; car, en nommant Q la somme des projections sur un plan quelconque dont les inclinaisons par rapport aux plans coordonnés sont 4, b, e, on a, d’après la relation (c), Q = A cosa HB cosb + C cose. Mais si #, 8, y désignent toujours les inclinaisons du plan principal, on a aussi A—"Picose;, B—P'cos8, C — Pcosy, d’où, substituant ces valeurs dans l'équation précé- dente, Q— P (cos a cos « + cos b cos £ + cos c cos y). Or, la quantité cos a cos 4 + cos b cos 6 HE cose cos y est équivalente au cosinus de l’angle formé par le plan principal (x, 6, y) avec le plan quelconque (a, b, c); donc, nommant 0 cet angle d’inclinaison, la valeur de Q se réduit à Q— P cos, ou, remplaçant P par sa valeur (k), Q— cos0. V/A? + B? + C?, Cette dernière expression nous montre que la somme Q des projections est la même pour tous les plans qui font un même angle 6 avec le plan principal, et que cette somme diminue à mesure que l’angle 0 augmente. Lorsque 9 — 90°, on a cos 4 = 0, et, par conséquent, QE T0 c’est-à-dire que la somme des projections est nulle sur tous les plans perpendiculaires au plan principal. 7. Examinons comment toutes les propriétés précé- dentes des projections et du plan principal peuvent s'appliquer aux momens. Soit R une force représentée en grandeur et en di- rection par la droite AB (PI. XX, fg.12); si d’un point TOME 1. PRO JAT7 quelconque O on abaisse sur AB une perpendiculaire OA — r, le produit OA Y AB ou rR sera le moment de la force R par rapport au point O (voy. MomexT, n°1); mais en menant la droite OB on forme un triangle rectangle OAB, dont l’aire est : NI < 1 DEN : égale à — OA X AB ou — rR ; ainsi l'aire de ce triangle 2 2 est équivalente à la moitié du moment de la force R,; et il en résulte qu'un moment peut toujours être re- présenté par le double de l’aire du triangle qui a pour base la force et pour sommet le centre des momens. Or, la projection du triangle OAB sur un plan mené arbitrairement par le centre O des momens est un autre triangle OA'B' qui a même sommet que le premier, et dont la base A'B', projection de la droite AB, peut re- présenter une force R’ différente de la force R repré- sentée par AB; donc la projection du moment de la force AB est équivalente au moment de la force A'B'. Par le point B', menons B'a parallèle à AB, et suppo- sons que la force R soit transportée parallèlement à elle-même au point B'; elle sera alors représentée par B'a — AB; de sorte que, si on la décompose en deux autres forces, l’une perpendiculaire au plan de projec- tion, et l’autre dirigée dans ce plan, la dernière compo- sante sera évidemment B'A’, et nous pourrons dire que la projection du moment d’une force quelconque est équivalente au moment de sa composante suivant le plan de projection. C’est sur cette propriété qu’est éta- blie la liaison des momens ayec les projections des sur- faces planes. 8. En effet, soient R, R,, R,, R,, etc., des forces quelconques ; prenons sur leurs directions des droites proportionnelles à leur intensité, et considérons ces droites comme les bases d’autant de triangles ayant pour.sommet commun le centre O des momens, que nous prendrons pour origine des coordonnées, et pour hauteurs les perpendiculaires r, r,, r,,T,, abaissées du centre sur les bases R, R,, R,, etc. : les projections de ces triangles sur un plan formant les angles «, Bet y avec les axes, seront d’autres triangles ayant pour bases les projections R', R',, R',, R',, ete., des côtés R, R,, R,, etc., et pour hauteurs les perpendiculaires r', r,', r,;,7,, Cte., abaissées du centre O sur ces bases. Les aires destriangles dans l’espace seront ainsi... ({) . rR, : HAE : r,R;; etc.s et les aires de leurs projections sur le plan (x, 8, y) se= ront respectivement ..…... (m) cr'R, cris LUS etc. sn — x 418 PRO Mais, d’après le théorème du n° 3, si nous dési- gnons respectivement par À, B, C les sommes des pro- jections des aires ({) sur les plans coordonnés, nous aurons ir A + Sri + : r,'R, + ete. = À cos « + B cos 6 + Ccosy, ou TRELNR HR, + etc. = 2A cos« —+- 2B cos 6 + 2C cos 7. Ainsi, observant que les produits r'R, r,'R,', etc., sont les momens des forces R', R,', R’,, etc., et que les quan- tités 24, 2B, 2C représentent les sommes du double des projections des aires ({) sur les plans coordonnés, nous PRO en conclurons que la somme des momens des projections des forces sur le plan (x, 6, y), qui passe par l’origine, est égale aux trois sommes des momens des projections des mêmes forces sur les plans coordonnés, multipliées respectivement par les cosinus des inclinaisons du plan de projection. 9- On trouverait par des substitutions semblables dans l’équation (g) que La somme des carrés des momens des projections des diverses forces par rapport à trois plans rectangulaires est constante. : Enfin les équations (i) feront connaître la position du plan sur lequel la somme des momens est la plus grande, et l'équation (h) donnera la valeur de la somme des momens sur ie plan principal. On nomme cette dernière somme moment principal. Q. QUA QUADRATURE. (Calcul intégral.) On désignait jadis sous le nom de méthode des quadratures la mé- thode de trouver les intégrales de la forme fau ; dans lesquelles X est une fonction algébrique de æ. Cette dénomination, employée encore par quelques auteurs modernes, vient probablement de ce que les premières recherches faites sur de telles intégrales avaient pour but la détermination des aires terminées par des courbes. Ainsi l’on disait qu'une solution dé- pendait des quadratures lorsqu'elle dépendait de l’inté- gration de fXdx : cette intégrale représentant généra- lement une aire quand X est la fonction de æ qui ex- p ime l’ordonnée y d’une courbe. (Voy. QuADRATURE, tome Il.) QUA QUANTITÉ D'ACTION. (Méc.) C’est l’action exer- cée par une force dans un intervalle déterminé de temps. On la représente généralement par le produit d’un poids et d’une hauteur, parce que l’effet d’une force mouvanté peut toujours être comparé à l’éléva- tion d’un certain poids à une certaine hauteur. Nous avous déjà suffisamment exposé les principes de cette manière d'évaluer la force des moteurs. (Voyez Force, n° 14 et 15, et CHEVAL.) QUANTITÉ DE MOUVEMENT. (Méc.) Produit de la masse d’un corps par sa vitesse actuelle. Ce produit représente l'intensité de la force qui agit sur le corps. (Voyez Force, n° 4.) On le nomnie aussi momentum. Nous avons exposé, tome IT, p. 598, le célèbre prin- cipe de d’Alembert sur les quantités de mouvement, au moyen duquel on peut ramener les problèmes de dyna- mique à de simples questions de statique. RAY RAYON DE COURBURE. (Géom.) Pour compléter ce qui a été exposé dans nos deux premiers volumes sur la courbure des lignes et des surfaces, aux mots Cour- BURE, DÉVELOPPÉE et RAxow, nous donnerons ici la dé- duction de la formule générale du rayon de courbure des sections planes d’une surface. Soit M (PI. XX, fig. 13), un point quelconque +, y, Z, pris sur une surface représentée par l’équation, OC; 19); MT une tangente de la surface à ce point et MO sa normale. Si l’on imagine un plan passant par les deux droites MT et MO, ce plan déterminera par son inter- section avec la surface (1 )une courbe AMB dont il s’agit - de trouver le rayon de courbure au point M. Observons, pour cet effet, que si l’on prend sur la courbe AB un point M' infiniment proche de M, la nor- male M'O de ce point M’ coupera la normale MO du point M en un point O qui sera le centre du cercle os- culäteur de la courbe AB en M, c’est-à-dire que MO sera le rayon de courbure demandé, et qu’il suffit, pour connaître sa grandeur, de déterminer les coordonnées 7, y,2z du centre O, car la distance des deux points M (æ, y, z), O (x', y x) est donnée par la formule con- nue (GÉOMÉTRIE AUX TROIS DIMENSIONS, n° 4), (2) MO=V/(—2) +(y—ÿ+G—2 Or, le centre O est l'intersection de trois plans , sa- voir du plan de la courbe AB et des deux plans nor- maux consécutifs passant par les normales consécutives MO etM'O, ou simplement l'intersection de la normale MO par le plan normal au point M'; ainsi les valeurs des coordonnées æ, y, z qui satisferont à la fois aux équations dela normale et à l'équation de ce dernier plan seront précisémentles valeursde +’, y', z'. Représentons par , y =} les équations de la courbe AB, les équations de sa tan- gente seront (Voy. PLAN TANGENT) : 4149 RAY æ',y', z' désignant les coordonnées générales etæ, y, z, les coordonnées particulières du point M. Mais l’équa- tion du plan normal au point æ, y, %, étant nécessaire ment de la forme A (at — æ) + B(y — y) + C(x — 7) = 0, on a (GÉOMÉTRIE, n° 26) puisque ce plan est perpendiculaire à la tangente ; son équation devient donc... (3) (& — ad + (y — dy + (& — 2)ds = 0. Quant à l’équation du plan normal infiniment voisin, ou passant par le point M', elle se déduit très-aisément de la précédente, car il suflit d’y changer æ en æ + dx, y en y+-dy et z en z+- dz, ce qui donne... (4) (a — ad + (y — y)dy + (x — xd @— ae + (y — dy + (x — 58 — dx? — dj? — d> = 0, Nous avons en outre pour les équations de la normale au point M... (5) Maintenant, si nous regardons les coordonnées géné- rales & y', 2’ comme les mêmes dans les équations (5), (4) et(5), elles représenteront les coordonnées du point O commun aux deux plans normaux consécutifs (5) et (4) et à la normale (5). Mais en vertu de l'équation (5), l'équation (4) se réduit alors à... (6) (a — 2) + (y —y)dy+ (x — 283 | — da? — dy? — dz° = 0. ainsi combinant cette dernière avec les équations (5)on en tirera (7) ss D del du? z DR Te pÜx — qd y : sh LL y VE dd: — pax == qd y , Fer ae — pd 12 — pdiz — gd y * 420 RAY en posant pour abréger dre : GA 4 en MAILLE Free da? + dy? + di = dW. Substituant les valeurs (7) dans la formule (2), on ob- tiendra donc pour la grandeur du rayon de courbure MO, et en désignant ce rayon par p.….. (8) duV’i Ep + da px — qdy La variable q de cette expression étant fonction des deux variables indépendantes æ et y admet, dansles di- vers ordres, plusieurs dérivées partielles qu’on est dans l'usage de désigner par Q 8 LE2,"0 ds d'z d'z d'3 tr, = 8, 0 its dx? dædy dy° de sorte que ses différentielles totales du premier et du second ordre sont : dz — pdx + qdy, dx — dpdx + dqdy + da? + osdxdy + tdy”, + remplaçant dans (8) dx par sa valeur il vient... (9) _ duWit+r FR 8 yda? LE osdædy + tdy” Telle est l'expression générale du rayon de courbure de la section normale AMB; nous verrons plus loin com- ment on en déduit la valeur du rayon de courbure d’une section oblique (Voy. SEcr10x). On peut donner à l'expression (9) une autre forme en \ introduisant les angles #, B, 7, que fait la tangente MT avec les axes coordonnés. Il faut observer pour cela, que du n’est autre chose que la différentielle ou l'élément MM' de la courbe AB, et qu’ainsi l’on a les rapports da dy dz it DÉCERNÉ £s mis COL divisant donc par du’ les deux termes du second membre de l'égalité (9) et remplaçant les rapports par leurs va- leurs, on obtient (10) Vire = —; — - : PT root + 25 cos « cos £ Lt cos 6? dans laquelle les angles et £ sont liés par une relation particulière. En effet, les coordonnées de Ja courbe AB * REA doivent satisfaire non seulement à la condition géné- rale da? + dy? + de? = du, mais encore à l'équation différentielle de la surface dz — pdx + qdy, ce qui donne GE port + opqdady + (1 + gd = du. Divisant les deux membres de cette dernière équation par du? et substituant les cosinus aux rapports des dif- férentielles, on trouve... (11) (1 +- p°) cos? «+ 2pq cos « cos 6 + (1) co £— 1, c’est-à-dire quel’angle étant arbitraire, les deux autres angles 4 et5 ne peuvent varier qu'en restant soumis à la condition (11). Lorsqu'on veut n’employer qu'une seule indétermi- née dans l'expression (10) on pose... (12) cosG dy LE = SE —m cosz dæ cette valeur substituée dans (10) et (11) conduit, par l'élimination de cos? «, à l'expression... (15) Vprere [tp tam (tan | D EE r + 25m + tm? c’est cette dernière dont nous avons fait usage au mot Omsizic. RÉACTION. (Phys.) Lorsqu'un corps agit sur un autre d’une manière quelconque, ce dernier agit sur le premier et lui rend une action égale et en sens con- traire que l’on nomme réaction. On avait admis de tout temps, comme un axiome de physique, qu’il n°y a pas d'action sans réaction; mais on ignorait que la réaction est toujours égale à l’action. C’est à Newton qu'est due la découverte de cette loi, dont l'existence peut être facilement constatée dans les phénomènes du choc des corps. On sait, en effet, que, dans la communication du mouvement par le choc, le corps choquant transmet au corps choqué une certaine partie de la quantité de mouvement dont il est animé; de sorte qu’en désignant par M la quantité primitive de mouvement du corps choquant, et par N celle qu'il. communique au corps choqué, ce corps choquant n’a plus, après le choc, qu’une quantité de mouvement re- présentée par M— N. Le résultat est donc absolument le même que si le corps choqué avait imprimé au corps choquant une quantité de mouvement — N, c'est-à- REA - dire une quantité de mouvement égale à N et dans un sens opposé à M ; mais le corps choqué a reçu en même temps, dans le sens de M, la quantité de mouvement N; donc l’action qu'il a exercée sur le corps choquant est égale et opposée à celle qu’il a recue de ce corps. Or, la quantité de mouvement acquise par le corps choqué est dite provenir de l’acrion du corps choquant, et la quantité de mouvement égale perdue par ce dernier est dite provenir de la RÉAcTION du corps choqué. Ainsi il est yrai que, dans toute communication de mouvement par le choc, la réaction est égale à l’action. Il est facile de voir à priori qu'il ne saurait jamais en être autre- ment; car, de quelque manière qu'un corps agisse sur un autre, il ne peut le faire qu'en consommant une partie de sa force précisément égale à celle qu’acquiert le second corps. ; MaACnines À RÉACTION. On désigne sous ce nom divers appareils hydrauliques mis en mouvement par la réac- tion d’une veine fluide qui s’écoule. Pour bien comprendre le jeu de ces machines, il faut se rappeler que, lorsqu'un liquide est en repos dans un vase, Les pressions qui ont lieu sur les parois opposées étant égales et contraires, se détruisent mutuellement et ne peuvent donner aucun mouvement au vase (voy. Pression.) Considérons, pour mieux fixer les idées, un vase rectangulaire (fg. 14, PI. XX) rempli d’eau jus- qu'au niveau mn, et observons que la pression qui a lieu en À sur une petite partie de la paroi verticale mp est égale au poids d’une colonne liquide qui aurait cette petite partie de paroi pour base, et pour hauteur la dis- tance Am du point À au niveau mn, Si cette pression agissait seule, elle tendrait à entrainer le point A, et par conséquent le vase, dans la direction de la ligne AD normale en À à la paroi mp}; mais comme, sur la paroi opposée ng, le point B placé vis-à-vis du point A est également soumis à une pression qui, si elle agissait librement, entrainerait le vase dans la direction BC op- posée à AD, ces deux pressions égales et contraires se détruisent; de sorte que le vase n'éprouve aucune ten- dance à se mouvoir horizontalement dans un sens ou dans un autre. Ce que nous venons de dire du point À s'applique évidemment à Lous ies autres points de la paroi verticale mp. Supposons maintenant qu'on pra- tique en B un orifice par lequel le liquide puisse s'é- chapper; la pression en A, qui ne sera plus contreba- lancée par la résistance de la portion de la paroi sup- primée, tendra à imprimer au vase un mouvement dans la direction AD, opposée à celle du jet, et en vertu de cette pression, le vase glissera sur la surface horizontale qui le supporte, si toutefois la résistance du frottement n’est pas plus grande que la force de pression. On peut vérifier ce phénomène en faisant flotter sur de l’eau tran- quille un petit vase plein d’un liquide quelconque et REA 421 percé d’un petit trou à l’une de ses parois latérales, ou, mieux encore, en employant un appareil très-simple nommé tourniquet hydraulique : à l'extrémité d’un tube de verre, on soude en forme de T un autre tube plus étroit percé à son milieu d’un petit trou qu’on fait cor- respondre avec l'ouverture du premier, puis on recourbe les bouts de ce second tube perpendiculairement et en sens opposé, en les affilant en becs très-fins, et après avoir rempli d’eau le premier tube, on le suspend à un fil par son extrémité ouverte; l’eau coule dans le tube horizontal, jaillit par ses extrémités, et l'on voit aussi- tôt tout l'appareil tourner sur lui-même avec une grande rapidité. Les roues hydrauliques dites à réac- tion ne sont, en principe, que de semblables tourni- quets. Imaginons un gro; tuyau vertical, dont MN (PI. XX, fig. 15) est la base, et qui serait mobile autour de son axe À; à sa partie inférieure est adapté un tube hori- zontal percé en 4 d’un orifice. Quand cet orifice est fermé, si l’on remplit d’eau le tuyau vertical, le liquide arrive dans le tube horizontal ; mais l'appareil ne prend aucun mouvement, parce que l’équilibre des pressions latérales s’établitimmédiatement. Lorsque, au contraire, l'orifice & est ouvert, l’eau s'écoule, il n’y a plus de pression latérale en a, et la pression qui s’exerce en b à l’opposite pousse le tube dans la direction de & en b; le jet qui sort en a fait donc tourner, par réaction, la machine autour de l’axe C. Si nous supposons que plu- sieurs tubes semblables à BC et semblablement percés soient disposés autour de MN comme les rayons d’un cercle, nous aurons une véritable roue à réaction. Daniel Bernouilli a çonstaté par l'expérience que l'effort de la réaction, celui qui a lieu sur la partie b des tubes, est parfaitement égal à l'effort dont le jet sortant est capable, c’est-à-dire qu'il a pour mesure le poids d’un prisme d’eau qui aurait pour base l’orifice g et pour hauteur le double de la hauteur due à la vitesse de sortie. Ce résultat, indiqué d’ailleurs par la théorie, est une vérification directe de la loi de l'égalité entre l’action et la réaction. Euler, Bossut, Navier, et d’autres hydrauliciens, se sont livrés à une foule de recherches sur les circon- stances du mouvement et de l’action des molécules fluides dans les diverses parties d’une roue à réaction, Comme ce qu'il importe le plus de connaitre pour la pratique, c’est la limite de l'effet utile, nous nous con- tenterons ici de rapporter les considérations théoriques au moyen desquelles M. d’Aubuisson détermine cette limite. Considérons un vase cylindrique ABCD (Pi. XX, fig. 16) contenant de l’eau jusqu’en IK , et auquel on imprime un mouvement de rotation uniforme autour de J’axe vertical EF, L’eflet de ce mouvement étant 422 RÉA d'imprimer une force centrifuge aux molécuies fluides, la surface de l’eau quittera la forme plane et horizon- tale; elle s’abaissera vers le milieu O, s’élèvera vers les bords, et prendra enfin dans sa coupe verticale la forme courbe GOH, dont il s’agit de reconnaître la nature: 1 Observons, pour cet effet, que, puisque le mouve- ment de rotation est uniforme, la surlace fluide aura une figure permanente, et par conséquent que les mo- lécules liquides seront en équilibre, Ces molécules se- ront donc également pressées dans tous les sens; de sorte que si l’on prend sur l'horizontale OR une mo- lécule quelconque P, elle sera autant pressée de haut en bas par le filet vertical MP, que de droite à gauche par le filet vertical PR, ou de gauche à droite par le filet vertical OP, Or, sinous imaginons qu’à l'exception des deux filets MP et OP, toute la masse fluide devienne solide, rien ne sera changé aux conditions de l’équi- libre, et nousn’aurons plus à considérer que les actions de ces deux filets sur la molécule placée en P à l'angle du petit canal OPM, qui les contient. Pour ce qui con- cerne le filet MP, puisque la force centrifuge qui agit sur ses molécules est dirigée perpendiculairement aux parois du petit canal, elle est détruite par leur résis- tance; ainsi les molécules de ce filet n’ont d’autre ac- tion en P que ceie qui résulte de leur gravité, et par conséquent la pression en P est égale à la somme de leur poids. Si nous désignons par m la masse d’une mo- lécule et par g la force de gravité, mg représentera son poids, et comme la hauteur mP — x peut représenter la somme des molécules du filet, le poids total sera myx. Pour ce qui concerne maintenant le filet OP, puisqu'il repose sur un plan horizontal, l’action de la gravité sur ses molécules est détruite; ainsi il ne peut agir en P que par l'effet del a force centrifuge; mais cette force anime chaque moecule liquide du filet OP d’une ma- niere très-différemte ; elle croît, à partir du centre O de rotation, où elle est nulle, jusqu’au P, où elle est la plus grande proportionnellement à la distance au centre. En général, si y représente la distance au centre O d’une molécule mn, et v sa vitesse de rotation, l'expression de sa force centriluge sera ou plus simplement muy", en désignant par w la vitesse angulaire du filet OP. - Nommant donc y la distance totale OP, nous aurons mwy pour la force centrifuge de la molécule placéeerP, + RÉA et comme les forces des autres molécules décroissent en progression arithmétique, ainsi que les distances aux- quelles elles sont proportionnelles, la somme de toutes ces forces sera muy X à = à mon , 2 2 : Cette somme étant celle des efforts que font les molé- cules du filet OP pour se porter de O en P, oupour presser ce dernier point, doit être équivalente à la pres- sion mgæ exercée sur le même point P par la colonne à 1 verticale MP ; donc — mw°y? = mgx, ou 2 équation qui nous apprend que la courbe OMH est une parabole conique dont le paramètre est _ Pour appliquer ce résultat aux roues àréaction, sup- posons qu’au point R, sur le prolongement de OP, on ait pratiqué un orifice par lequel l’eau sort du vase pen- dant qu’il tourne; supposons en outre que le vase re- çoive constamment autant d’eau qu'il en perd. Nom- mons À et H° les coordonnées OR et HR du point R et v sa vitesse de rotation, qui sera égale à Aw, en nom- mant toujours w la vitesse angulaire du rayon OR. L’é- quation (1) devant être satisfaite lorsqu'on y fait y—A, æ=— H/, nous avons ae A? —= w° H , et par suite, AE HE 22) C'est-à-dire que la hauteur à laquelle la force centrifuge élève l’eau au-dessus de l’orifice R ouvert au niveau de O est égale à la hauteur due à la vitesse de rotation de cet orifice; mais H est aussi la charge en R; donc la vitesse de l’écoulement qui est due à cette charge, sera égale à la vitesse de rotation de l’orifice. Si l’eau était fournie au vase par un tuyau ayant même axe, d’une section horizontale considérablement plus grande que celle de l’orifice de sortie, et dans le- quel le fluide se maintiendrait en L, pendant la durée du mouvement de rotation, l’eau sortirait en R eu vertu de la hauteur Het de la hauteur de la nouvelle charge LO, que nous désignons par H. Aïnsi la hauteur due à la vitesse de sortie serait H'— H, et lavitesse d’é- coulement serait ; ETCEA UE { | RÉA ou v + V’2H, puisque V/2gH' — ». Admettons maintenant qu'un obstacle physique, tel qu'un diaphragme horizontal placé dans le vase un peu au-dessus du point O mette obstacle à l'élévation du fluide au-dessus de l’orifice R, l'effort H résultant de la tendance à s’élever ou de la force centrifuge n’en aura pas moins lieu, n’en produira pas moins son effet sur la vitesse de sortie, qui sera toujours © +V/2gl. Ceci posé, voici les conséquences qu’en tire M. d’Au- buisson pour l'effet des roues à réaction. On sait qu'en nommant P le poids de l’eau dépensée dans l'unité de temps et H la hauteur due à la vi- tesse de cette eau, sa force est représentée par PH (voy. Eau morrice). Or, dit M. d’Aubuisson, pour que la roue prit la force entière. PH du moteur, il faudrait qu'après qu’on lui aurait donné la hauteur H, l’eau y entrât et la parcourût sans éprouver de changement brusque de vitesse. Afin qu’il en soit ainsi, on évasera autant que possible l'entrée des tubes, on les courbera de manière que leur extrémité soit perpendiculaire au rayon de la roue, et l’on fera sortir l’eau par cette ex- trémité, comme on le voit à la figure 17, PI. XX. Il faudrait, en second lieu, que la vitesse absolue du fluide, au moment où il abandonne la roue, fût nulle, et par conséquent que sa vitesse relative, dans ce même moment, fût égale et directement opposée à celle de l’orifice de sortie. En appelant v cette dernière et ob- servant, d’après ce qui vient d'être dit, que celle du fluide sortant est v + V/29H, il faudrait que l’on eût ù = 0 + V/2gH. Cette condition ne saurait être remplie qu’autant que H serait nul, ou que v serait infiniment grand. Or, le pre- mier cas ne peut exister; l’effet est d’ailleurs propor- tionnel à H; le second ne peut encore avoir lieu, mais on peut en approcher. Concluons donc que l'effet dy- namique d’une simple roue à réaction sera d'autant plus grand qu’elle se mouyra plus vite, sans que, dans aucun cas, il puisse être PH, valeur qu'il atteint, en théorie, dans les roues à aubes courbes. Ces considérations théoriques sont loin, sans doute, ’être rigoureuses, mais elles font du moins connaître les conditions sous lesquelles on peut espérer le plus grand effet utile possible; et il en résulte que la pro- priété caractéristique des roues à réaction est entière- ment opposée à celle des roues à augets; car, dans ces dernières, le maximum d’effet correspond au minimum de vitesse. On ne peut donc employer avantageuse- ment les roues à réaction que lorsqu'on a des chutes REC 423 d’eau très-élevées; dans le cas contraire, les roues à augets, qui produisent en général un plus grand effet utile, seront toujours préférables. La danaïde (voy. ce mot) de M. Manoury d’'Hectot était considérée comme la meilleure machine à réaction avant l'invention de la turbine à réaction (voy. Turmixe) de M. Burdin. On a essayé d'appliquer le principe de la réaction aux machines à vapeur, mais jusqu'ici toutes les tenta- tives ont été sans succès. RECEPTEUR. (Méc.) On nomme en mécanique or- gane récepteur celui qui, dans une machine quelconque, recoit immédiatement l’action du moteur. RECTIFICATION. (Géodésie.) La différentielle ds d’un arc d’ellipse en fonction de l’abscisse x prend une forme très-commode pour les applications de la géo- désie, lorsqu'on exprime cette abscisse en fonction de la latitude du point auquel elle appartient, et qu’on veut assigner la longueur d’un arc de méridien. D'abord, en appelant } cette latitude ou l’angle que la normale en ce point fait avec le plan de l’équateur, et remarquant dy L que == — cot},ona dx Lan dé pe ds — — æl/ + Pi — dei + cos lorsqu'on prend l’origine de l’arc s à l'équateur même, D'un autre côté, l'équation de l’ellipse rapportée à son centre étant ay? LL bat — a?, on entire, par la différentiation, et l’on a alors deux équations entre æ et y, qui don- nent, toutes transformations faites et à cause de EEE b? eu a QUE - de? a cos } a(1 — e:) EE V/à — € sin?} rte e? étant par conséquent le carré de l’excentricité d’une ellipse dont le demi-grand axe est l'unité. Maintenant, si l’on différentie la première de ces va- leurs, on aura _— INT: SAUT ax En 424 et, par suite, REC a(1 —e?)d) ds — se(R ne) : (1 — € sin?))° Si ensuite on intègre entre les limites zéro et }, il viendra ..…... (1) 8— «(1 —e) [ma — = n sin 2). + GP sin 2. | : série dans laquelle D m cé DEA She LEA don + 5° RS 10 Ses Tim Aa ou bien, prenant l'intégrale entre les limites X et }', et faisant pour abrèger 1—}=9Y, 1H) =%, on aura... (2) s— a(i—e) [men sin y cos p LP sin 29C0S ».….]. Pour faire servir cette formule à la rectification d’un arc de méridien mesuré par une chaine de triangles, il faut déterminer exactement l’amplitude géodésique de cet arc, c’est-à-dire le nombre de degrés et parties de degré qu'il contient, en calculant de proche en proche, par les formules de la Trigonométrie sphéroïdique (voy. ce mot), les différences de latitude des sommets des triangles dont il s’agit; ce qui exige alors qu’on pousse l'exactitude jusqu'aux termes du tréisième ordre inclu- sivement, afin d’avoir ces différences à un ou deux cen- tièmes de seconde près. Par exemple, les opérations géodésiques de MM. Biot et Arago, faites en Espagne pour prolonger la méri- dienne de France jusqu'à l'ile de Formentera, ont donné lieu à de très-grands triangles qui ont été cal- culés par nos soins au Dépôt de la guerre, et l’on a eu en degrés centésimaux L3 Latitude géodésique de Montjouy ....... sé 45°,9599",30 Latitude géodésique de Formentera........ . 42, 9626, 24 On a eu, en outre, par parties et par un milieu. ...... Dos oero uen o— 2°,9074',89 le tout en supposant la terre un ellipsoïde de révolution dont l’aplatissement — Bu ; et comme la formule (2) peut se mettre sous cette forme = Vo — V'sin o cos ® + V'sin 29 cos 2#; que, de plus, Log a = 6,8046154, & étant exprimé en REC mètres, il est facile de s'assurer qu’en prenant le degré centésimal pour unité, il vient logarithmes auxquels il faut ajouter 9.7101800 pour avoir l'arc s en toises, et dont le premier serait Log V — 4.9542758 si l’amplitude » était donnée en degrés. Faisant le calcul, qui ne présente aucune diffi- culté, l’on a enfin 8 — 155674. Telle est la valeur que nous avons assignée définitive- ment à la distance méridienne de Montjouy à Formen- tera, contrairement à celle de 153605 ,2, rapportée dans la Base du système métrique décimal par suite d’une erreur de calcul. (Voy. page 35 du tome I de la Nou- velle description géométrique de la France, ou le tome XVI des Mémoires de l'Institut, page 455.) Si dans l'équation (1) l’on nomme Q ce que devient s lorsque la latitude } est de 90° ou -7, x désignant la Dim demi-circonférence d’un cercle ayant l'unité pour rayon; le quart du méridien elliptique aura pour ex- pression ..…. (3) 1 1 1 3 = ai — 6) mr = =ra| 1 — ee —— ct... Q ( A ) 2 2 Tr ( 4 64 ): et en divisant celle-ci par (2), il viendra ...…. (4) = TS Q — _ en LE en, dns d 7 sin o cos + + 2 P sin »y cos 29 | LR Len © PE GRR autre expression dans laquelle n : 3 3 15 == e + Sous pes c! m 4 &) m 6% Ainsi, lorsque l’arc s et l’excentricité e de la terre sup- posée elliptique seront connus, le quart du méridien s’obtiendra aisément. Par exemple, la valeur ci-dessus de cet arc étant combinée avec celle de l’arc du méri- dien mesuré sous l’équateur, on trouve l’aplatissement 1 de la terre de 305 5151658". (Voy. ApcanissemENT.) Ainsi, d'après cette y P et le quart du méridien de dernière détermination, le mètre, considéré comme la dix-millionième partie de la distance du pôle à l’équa- en re 5"o! 11,375, c’est-à-dire un peu plus teur, serait de long que le mètre légal fixé par les lois françaises à 5" 0" 11 ,296 de l’ancienne toise de l’Académie prise à 13 degrés de Réaumur. drame: REC Il est facile de s'assurer que si l’on prend le loga- rithme de chaque membre de la série (3), l’on aura g = 0,4542945 étant le module des tables. Ainsi, ré- ciproquement, 2Q 1 Log a = Log — +» É ou + me) lorsqu’au lieu de e? on met sa valeur 24 — 4? # étant l'aplatissement de la terre. (Voy. ce mot.) De même, à cause de b— ai —€#,0ona T ) " Log b — Log © — à (: æ + 6 au), et comme le rayon terrestre est exactement on obtient avec un peu d'attention cette série 20 AT Log r — nine tr gte 1 1 = J c 2 n° AG n2 4 4) —- = — sin = y). Sin. me sin} + pe À me ñ laquelle rentre dans les deux dernières, en faisant suc- cessivement À} — 0 et } — 90°. Le rayon p de courbure d’un arc de méridien, en un point dont la latitude est }, étant déterminé de gran- deur par l'intersection de deux normales consécutives au même point, il est évident que le triangle infinité- simal formé par ces deux lignes et par l’arc ds donne ds D pe; partant root) 2 ein? 1? (1 — e? sin? )) et si l’on désigne par M l’arc d’un degré du méridien, l'on aura T a (1 —e;) M—<. ns 180 RU TASE (1 — e? sin?) ou, réduisant en série et ne conservant que les termes en &?, résultat qui fait voir que, sur la terre, les degrés des méridiens croissent à très-peu près comme les carrés des sinus des latitudes correspondantes, en allant de l'équateur vers Les pôles, Il ne faut pas croire cependant Tom. 11. RÉE que cette loi se vérifie constamment ; car les irrégulari- tés de notre globe, qui se manifestent en différens lieux, la troublent quelquefois d’une manière très-sen- Sible. (Voy. FIGURE DE LA TERRE.) (M. Puissant.) 425 RÉFRACTION TERRESTRE, (Géodésie.) Les ob- jets situés près de la surface de la terre et vus de loin paraissent ordinairement plus élevés qu’ils ne le sont effectivement, parce que la trajectoire lumineuse qui en transmet l’image tourne sa convexité vers le ciel. (Voy. RÉFRACTION ATMOSPHÉRIQUE , tome IL.) Par exemple, l’objet D (PI. XX, fig. 18), observé du point A à la distance de 12000" au moins, est vu en D’ par l’effet de la réfraction, c’est-à-dire suivant la tangente AD’ à la trajectoire AMD, et l'angle D'AD est la mesure de cette réfraction. = Comme la courbe que décrit la lumière a peu d’é- tendue, on la remplace par son cercle osculateur, et alors l’angle de réfraction DAD' ayant pour mesure la moitié de l’arc AMD, est sensiblement proportionnel à la distance horizontale AB, interceptée entre les deux verticales des points A, D. Si donc r désigne la réfrac- tion, et que C soit l’angle de ces deux verticales, on aura généralement r—=nC, ñ élant un Coeflicient constant pour le même état de l’atmosphère et variable avec lui. Pour en déterminer la valeur par ‘observation, appelons à la distance zéni- thale apparente ZAD', et 5’ la distance zénithale appa- rente Z'DA”; et supposons que ces deux distances réci- proques soient prises au même moment par deux ob- servateurs , afin que les circonstances atmosphériques soient les mêmes de part et d’autre (voy. Arriruve). Les distances zénithales vraies seront respectivement d+r— ZAD et + r— ZDA; puisque, par suppo- sition, la réfraction élève les objets À, D d’une même quantité; et le triangle ACD offrira nécessairement cette relation ro Er—180 lc, laquelle donne | Gosu PR, est + à). Ainsi l’on a Telle est l’expression trigonométrique du coefficient de la réfraction. Pour l’obtenir numériquement , on éva- luera en secondes l'angle au centre de Ja terre C, au >4 426 RÉF moyen de l'arc AB — K donné par la triangulation, et ‘on aura C = =——— » R — 6566198" étant le rayon one R sin 1° ? 9 y terrestre. Les opérations trigonométriques ont fait connaître que dans l’état moyen de l'atmosphère n — 0,08; la réfraction est donc environ “- de l’are qui mesure la distance à laquelle se voient les objets. La Base du sys- tème métrique décimal, par Delambre, offre pour la première fois un grand nombre d'exemples de cette dé- termination. C’est aussi par le jeu des réfractions, souvent si déré- glées dans les basses régions de l'atmosphère, que la va- leur de n est quelquefois négative, et que se manifeste en certains lieux échauffés par la présence du soleil, le phénomène singulier connu sous le nom de mirage. (Poyez un mémoire de M. Biot ayant pour titre : Àe- cherches sur lesréfractions extraordinaires qui s'observent près de l'horizon.) La théorie de la réfraction terrestre étant une consé- quence de celle des réfractions atmosphériques en géné- ral, c’est principalement dans le livre X de la Mécanique céleste que le lecteur verra sur quelles considérations physiques et analytiques elle est fondée. Quant à ses applications , elles sont l'objet d’une note que nous avons insérée dans le Compte rendu des séances de l'Aca- démie des sciences (15 mai 1857), et subséquemment dans le deuxième volume de la Nouvelle description géo- métrique de la France, page 24; nous en donnerons bientôt une idée. Nous ne terminerons pas cet article sans faire voir comment on pourrait déterminer avec une certaine pré- cision les hauteurs relatives d'une suite de sommités visibles les unes des autres, en observant simplement les distances zénithales réciproques de ces sommités comparées une à une, mais dans des circonstances at- mosphériques très-favorables. D'abord on remarquera que la formule donnée au mot Acrirupe, et par laquelle on calcule la différence de ni- veau de deux stations, à l’aide de leurs distances zéni- thales réciproques, peut, en développant le dénomina- teur, se mettre sous cette forme (1) 2R tang : C tang : (9° — à) puisque R étant le rayon moyen de la terre, on a CE. | , : : K—2Rsin : C, l'angle C étant celui des verticales des deux stations. Or il existe entre cet angle, les dis- tances zénithales apparentes 5, d'et les réfractions cor- respondantes r,r', la relation (2) Sd +r+r = 180 +C, RÉF et comme généralement r—nC, r =#C d’après ce qu’on vient de démontrer, il est évident que l’on a, en supposant 7 —=T', 1 ’ go — À (3-3) cree ON — 1 ) & | = ainsi, sans erreur sensible cot : (+5) tang = C — EE Il suffit donc de connaître le coefficient n de la réfrac- tion pour pouvoir évaluer l'angle C des verticales, et par suite la différence de niveau (1). On s’écartera très- peu de la vérité en supposant n — 0,08 comme nous l'avons dit ci-dessus; et l’on pourra même, à cause de la petitesse de C et de la demi-différence des distances zénithales, réduire la formule (1) à la suivante (2) 2R cot + (à + à) dE — ES: tang : (9° — à). Ce procédé mériterait d'autant mieux ’être employé dans une exploration scientifique, qu'il procurerait le moyen de niveler promptement, à peu de frais, et avec un certain succès, les hauteurs relatives de tous les points qui offriraient le plus d'intérêt aux géologues : c’est même en suivant cette marche que l’on obtiendrait d’une manière approchée les distances respectives des objets qui auraient été observés ; puisqu'elles se dé- duiraient naturellement de cette expression F=2R on 2 Quoique la théorie physique de la réfraction terrestre, telle que Laplace l’a exposée au livre X de la Mécanique céleste, laisse encore à désirer pour être en parfaite har- monie avec les phénomènes naturels, elle ne conduit pas moins à des résultats très-satisfaisans dans tous les cas où l’état de l'atmosphère s’écarte peu de l'hypothèse de cet illustre géomètre. Par exemple, il a démontré que le coefficient de la réfraction, que nous avons désigné ci- dessus par n, et qui est proportionnel à la densité de l'air dans le lieu de l'observation, a pour expression 1 n n —= r PP;? en appelant P le pouvoir réfringent de l’air, p sa densité, . r le rayon de terre supposée sphérique, et l le rapport de la densité du mercure à celle de l'air, multiplié par la hauteur du baromètre dansle même lieu; auquel cas 1— 7960. (Géodésie, tom. II, p. 25; voyez aussi le supplément à cet ouvrage, p- 18.) 1 | | REF Toutefois, il est plus exact de multiplier l'expression précédente de n par le facteur (1— 1) dans lequel + est un coeflicient dépendant de la loi du décroissement de la chaleur dansl’atmosphère, coefficient en général très- yariable, mais que l’on peut supposer ordinairement égal à 0,00001593, d’après M. Plana. D’un autre côté, selon les expériences très-précises de MM. Biot et Arago, l’on a à Paris 1 ge — 0,00014713, sous la pression 0°, 76 et à la température zéro, l’air étant parfaitement sec; et comme d’ailleurs h F7 07,76 (1 + 03003751)? en désignant par k, la hauteur du baromètre réduite à la même température zéro, par { la température actuelle de l'air; et le coefficient def, sayoir 8— 0,00575, étant la dilatation d’un volume d’air pour un degré centigrade ; on a très-approximativement Log n — 3.09095 + Log h, — Log (1 + ft) + Log G — 00000134) et Log ; — 6.09909 — Log (1 + Gt); mais il faut réduire préalablement à zéro de température la longueur k de la colonne mercurielle du baromètre, c'est-à-dire faire t' désignant la température indiquée par le thermomètre du baromètre, et f— — 0,00018 étant la dilata- 1 5550 tion cubique du mercure. C’est en déterminant ainsi le coefficient de la réfrac- tion que les différences de niveau par les opérations tri- gonométriques accompagnées de mesures barométriques contemporaines, peuvent s’obtenir souvent avec un de- gré de précision suflisant, en faisant seulement usage de l’une des distances zénithales des deux objets mis en comparaison. Pour en donner un exemple , choisissons quelques-uns des élémens angulaires et météorologiques recueillis au Mont-d’Or et au Puy-de-Dôme, à l'occasion de la mesure d’un arc de parallèle (Nouvelle description géométrique de la France, tom. XL, p. 650.) 1° Au Mont-d'Or, en septembre 1811, après 20 ré- REF 427 pétitions, on a eu pour la distance zénithale du Puy-de- Dôme, réduite au sommetdu signal... Z—90°55'48",54 Alors le baromètre marquait, , 0%,59605 — h le thermom. du barom, , —L14°,55 — # + +129 De plus, par la triangulation l’on a eu 1 le thermomètre libre . Log K — 4. 4709248, K étant la distance horizontale comprise entre les deux signaux. Si donc on désigne par C l’angle des verticales des extrémités de K, et que l’on sache d’ailleurs que le rayon R de la terre, ou plutôt la normale àla station du Mont-d’Or, a pour logarithme, LogR = 6 . 8053366, on trouvera facilement 2° Au Puy-de-Dôme, en juin 1812, et par dix répéti- tions, la distance zénithale du Mont-d’Or, réduite au sommet du signal de cettestation, était Z'=89°17"48",91 0%,64407 = k sig = + 15 = t. Il s’agit maintenant d'évaluer approximativement les réfractions locales au moment même de la mesure des distances zénithales : or on a en général L Alors le baromètre marquait, . le thermom. du barom, . le thermomètre de l'air, , . Réfract. 9 — nC, et d’après les hauteurs barométriques et thermomé- triques relatives à la situation du Mont-d’Or, et intro- duites dans l’expression précédente de Log n, il vient, à cause de — 0,00011983 ; Log ( — :) = 6.02490, | il vient, disons-nous, 3.09095 Log h — 9.77525 c. Log (1 + Bt) — 9.97947 c. Log (1 +51) = 9.990887 Log G — :) — 6.02490 Log C — 2.98001 a — enfin. . . Log 9 = 1.84949 ; réfraction Ÿ = 70',71- 428 REF Opérant de la Même manière pourla station du Puy- de-Dôme, on a d’abord — 0,00011894; Log ( —— ) — 6.021235; 1 l | ensuite on a 3.0909 Log k — 9.808953 c. Log (1 + £t) — 9.97625 ce. Log (1 + Bt) — 9.99866 6.021235 Log n — 8.89602 Log C — 2.98001 Log 9'— 1.87605 , réfraction 4 — »#5",16. La somme de ces deux réfractions locales, savoir 680 —= 145",87 — 2'25",87 étant ajoutée à celle des deux distances zénithales appa- rentes Z, Z', on a, pour la somme des distances zéni- thales vraies, Z+ZL' +60 —:80"16 3,32 mais il faudrait 180° + C — 180.15.55, p2 donc l'erreur est de 8",30 et doit être, en plus grande partie, attribuée à la formule par laquelle nous avons évalué lesréfractions; mais elle est si faible, que son influence sur la détermination de la différence de niveau par une des deux distances zéni- thales ne saurait être d'aucune importance. En effet, en évaluant cette différence de niveau au moyen de la formule connue __KocotZ K? Un Co) R sin? Z ? cos C dE on a par le Mont-d’Or, dont le sommet est élevé de 1886® au-dessus du niveau moyen de l'Océan, L. cotZ — 8.2104685 — 1 €. COS 5 —= 0.0000011 Log 1° terme 2,6813944 — 2c. sin Z — 0.00012 —————— Log ?° terme — 1.76601 1er terme — 480,17 2e terme + 58, 35 Difréretice de niveau dE — — 421",82. REF Par le Puy-de-Dôme, dont la hauteur absolue est de 1/66, on a Log K — 4.409248 Log (0,5—n') — 9.62458 Log cot Z'— 8.0889059 2 Log K — 8.94185 0.0000011 c. Log R — 3.19466 0.00012 Log 1er terme — 2.5598318 Log 2° terme — 1.756121 1er terme un 362",94 2e terme + 57, 70 Différence de niveau dE — 420",94 Dans le premier cas la valeur de dE est négative, parce que le Mont-d’Or étant plus élevé que le Puy-de- Dôme, la cotangente de la distance zénithaleZ est néga- tive ; et dans le second cas, le contraire a lieu. Ces deux valeurs, qui se servent de preuve mutuellement, ne dif- férant entre elles que de 1", 2, leur milieu 421", 253 re- présente assez exactement la différence de niveau cher- chée, et il est à remarquer qu’elle est à très-peu près indépendante des erreurs qui affectent les réfractions évaluées théoriquement. On peut recourir, pour plus de détails sur ce procédé de calcul, à l'ouvrage auquel nous avons emprunté les observations précédentes, et sur la théorie physique des réfractions terrestres, à un mémoire queM. Biot a inséré dans le volume de la Connaissance des temps pour 1842. RÉGULATEUR. (Méc.) Nom générique des organes mécaniques qui ont pour but de régler les mouvemens des machines. (Voyez PENDULE CONIQUE et VOLANT.) REMOUS. (Hydraul.) On donnait jadis exclusive- ment le nom de remous à une eau sans mouvement pro- gressif dans le lit d’une rivière, sur un des côtés du courant, et qui y tournoie sur elle-même par suite de l'impulsion de la partie adjacente du courant; mais, depuis Dubuat, on a étendu cette dénomination à tout exhaussement de la surface du courant au-dessus du plan général de cette surface, occasionné par un obstacle quelconque, tel qu’une digue, une jetée ou les piles d’un pont. La détermination de la hauteur des remous produits par des constructions faites dans le lit des rivières est une question très-intéressante de l’architecture hydrau- lique. Il faut distinguer dans tout remous sa hauteur AB. (Gg. 19, PL XX) ou l’exhaussement du niveau MN de la rivière, et son amplitude AM, ou la distance à la- quelle il se propage. Ces deux élémens varient d’après la nature de l'obstacle BD. Si cet obstacle BD est une digue qui ferme entière- REM ment la rivière, il force l’eau à s'élever et à passer par- dessus; de sorte qu’on peut comparer, dans ce cas, le mouvement de l’eau aux écoulemens qui ont lieu par des déversoirs (voy. ce mot). Ainsi, nommant H la hau- teur AD de l’eau au-dessus de la digue, L la largeur de cette digue, et Q le volume d’eau déversé en une se- conde de temps, on a la relation (voyez ÉcouLEMENT, n° 18) Q = 1,80H4/H, laquelle donne pour la valeur de H TE) ou, après réduction, (2)... H—0,676 LT Nommant b la hauteur CD de la digue sur le fond du lit, et D’ la hauteur BC de l’eau avant l'établissement de la digue, il est évident que la hauteur AB du remous, que nous nommerons H', a pour expression (2). H'=H+b— pb". Supposons, par exemple, que la largeur de la rivière soit de 20 mètres, sa profondeur sans la digue de 1",50; que la quantité d’eau qu’elle roule dans une seconde soit de 75 mètres cubes, et enfin que la hauteur de la digue soit de 2 mètres, nous ferons Q = 55, et nous trouverons avec ces valeurs CRE RENUZ H — 0,676 Pa — 1,021, ce qui nous donnera pour la hauteur H' du remous bo MD 00, H'= 1,631 <+- 2 — 1,50 — 1",831. La détermination de l'amplitude du remous présente des difficultés que les théories nouvelles n’ont point ‘encore vaincues. D’après Dubuat, le premier des au- teurs qui se soient occupés de la question, cette am- plitude a pour valeur, en la désignant par A, H° étant la hauteur du remous, p la pente du courant avant l'établissement du barrage, et p' la pente de l’eau ‘exhaussée, immédiatement ayant le point culminant. Funck lui donne pour valeur sur 2p ? À — REM 429 ce qui s'accorde un peu mieux avec les observations; mais M. Bélanger a montré depuis, que la valeur réelle de A est infinie, c’est-à-dire que le remous se perd in- sensiblement dans le courant à une distance qu’on ne saurait assigner avec précision; de sorte que toutes les formules employées jusqu'ici pour calculer l'amplitude d’un remous ne font qu’indiquer avec plus ou moins d’exactitude la distance du barrage où l'effet du remous n’est plus apparent. C’est d’ailleurs le point essentiel pour la pratique. On nomme amplitude hydrostatique, pour la distin- guer de l'amplitude réelle, la longueur qu’aurait le re- gonflement si l’eau surélevée était en repos et indépen- dante de l’action du courant. Imaginons par le point culminant À une droite horizontale prolongée jusqu’à sa rencontre en E avec la surface naturelle du courant ; cette droite AE sera l’amplitude hydrostatique, et sa grandeur sera donnée par l'expression H' P , p désignant la pente naturelle du courant. En observant que la pente p' de l’eau exhaussée est toujours très- petite par rapport à p, et qu’ainsi l'expression de Dubuat diffère peu de A — LOS ÿ£ On voit qu’en adoptant sa formule, l'amplitude réelle serait à peu près double de l'amplitude hydrostatique, tandis qu’on ne devrait l’évaluer qu’à une fois et demie cette dernière d’après la formule de Funck. Nous de- vons dire, toutefois, que depuis les expériences de M. Bidone il n’est plus possible d'admettre que l’am- plitude réelle est toujours d’une longueur supérieure à celle de l'amplitude hydrostatique; car les observations de ce savant ont fait connaître des remous où le con- traire a précisément lieu. (Voyez les Mémoires de l'Aca- démie de Turin, tome XXWY.) Si l'obstacle élevé dans le lit de la rivière n'em- brassait pas toute sa largeur, qu'il en barrât seulement une partie, toute l’eau, forcée de s’écouler par l'issue qui lui serait laissée, devrait nécessairement y passer plus vite, et comme un accroissement de vitesse ne peut provenir que d'un accroissement de charge, il y aurait une surélévation de la surface du courant en amont de la construction et une chute en aval, circon- stances que nous ayons examinées ailleurs dans ce qui concerne les ponts (voy. ce mot), en exposant la for- mule proposée par Dubuat pour calculer alors la hau- teur du remous. Partant du principe que la surélévation de l’eau est égale à la différence entre les hauteurs dues aux vitesses avant et après l’établissement du barrage, 130 REM M. d'Aubuisson parvient à une formule qui s'accorde avec les observations d’une manière assez satisfaisante, et dont nous allons rapporter la déduction. Soit æ la hauteur de l’exhaussement, L la largeur moyenne de la rivière ayant le rétrécissement, L la lar- geur de l’espace rétréci, V la vitesse à cet espace, v celle de la rivière lorsqu'elle était libre, et À la profondeur de ?’eau à cette même époque : la section de la masse fluide était alors Lh; après le rétrécissement elle sera l (k + æ), ou plutôt ml (h — æ), m étant le coefficient de contraction à l’entrée de l’espace rétréci. Puisque les vitesses sont en raison inverse des sections, On aura V:0—=Lh:ml{(h+x), d'où Lh = Ge La hauteur due à cette vitesse sera v? L?h? 2g mE(h+x)”? v? et comme la hauteur due à v est 55 , on aura donc T . (3) Lh 2 T = 0,051 v? Gras) 7 2 ë Dans l'application, on négligera d’abord la fonction h Ta ce qui donnera une première valeur de æ, à l’aide de laquelle on en obtiendra une seconde qui sera et en remplaçant 2g par Sa valeur, ..…. plus rapprochée, et qui, à son tour, en donnerait une troisième, si on voulait plus d’exactitude. Lorsqu'il s'agira des remous occasionnés par les piles des ponts, L sera la somme des intervalles compris entre les piles, et L la largeur de la rivière près du pont; le coefficient m aura pour valeur 0,855 ou 09, suivant les cas. (Voy. Ponr.) M. de Prony a proposé les formules suivantes, qui donnent immédiatement la hauteur z du remous sans tâtonnemens ni substitutions successives. Soient : Q le volume d’eau débité pendant une seconde de temps; > la section transversale du courant, avant le rétre- cissement ; h la profondeur de l’eau, idem; w la vitesse moyenne, êdem; L la largeur de l’espace rétréci ; m le coefficient de contraction. REM On calculera d’abord les quantités auxiliaires sui- vantes : Ann HE. oml = an ( x) tang Ÿ = ang (45° + = g) puis on aura la valeur cherchée …... (4) D = —— — — —h T rtang (2ÿ — 90) On pourra vérifier le calcul numérique de æ à l’aide des deux formules 3 re, tang 0 — 7e (as _— . e) 1 T— — h. FrocD Prenons pour exemple l’application que M. d’Aubuis- son fait de sa formule au remous du pont de Minden sur le Weser. « En 1804, au rapport de Funck, il fut fait plusieurs expériences sur l’exhaussement auquel le pont de Min- den donnait lieu : la largeur moyenne du fleuve en amont était de 180®,71 et sa profondeur moyenne de 5,971: hauteur du remous fut trouvée de 0",383. La somme des ouvertures du pont, ou /, était 96°,03. » « La vitesse moyenne en amont du remous était, d’a- il roulait alors 1318 mètres cubes d’eau, et la près ce qui vient-d’être dit, de 1318 De Na mais comme dans les questions relatives aux remous, c’est la vitesse de la couche supérieure qu’il faut intro- duire dans le calcul, et que, d’après des observations faites sur de grands fleuves, comme le Weser, elle est près d’un dixième plus considérable que la vitesse moyenne, nous ferons v— 1", 394. Devant les piles, ily avait des constructions destinées à arrêter les glaces et qui gêénaient l'entrée de l’eau sous les arches; nous don- nerons, en conséquence, au coefficient de contraction la plus grande valeur indiquée par Eyletwein, 0, 855. . nous avons de plus L ==180,7 eth—5,37. » « Avec les valeurs numériques, la formule (3) de- viendra F Etui æ— 0,051(1,494) | (555 X 96(5,57 + &) “à mi Négligeant d'abord ; On a pour 7 premicrevalengdep 0.1. le OH laquelle indique pour deuxième valeur, , . . . 0, 358 puis on a en troisième valeur,, , . , . . . . O0, 970 et, finalement, en quatrième, , . . . . . 0, 569 Cette dernière valeur est le résultat du calcul, celui de l'expérience était, . . . . . . . . O0, 383 a Les variations qu’éprouve continuellement le coef- ficient de contraction, ainsi que celui qu’on adoptera pour réduire la vitesse moyenne à celle de la surface, ajoute M. d'Aubuisson, ne permettront jamais de résoudre ayec une grande exactitude les questions relatives aux remous. Dans la pratique, également, leur hauteur et leur amplitude ne sauraient être prises très- exactement; et de tout côté, on ne peut avoir que des approximations. » On voit, d’après cet exemple, qu’il faut poursuivre les substitutions jusqu’à ce qu’on ait obtenu deux résul- tats qui ne diffèrent plus que d’une unité de l’ordre des chiffres qu’on veut négliger. Les formules de M. de Pro- ny sont beaucoup plus expéditives; mais elles ne don- nent pas, du moins avec les élémens que nous venons d'employer, un résultat aussi approché. En effet, nous avons ici : Q—n19318; 00 — 180,72; 1 — 96,03; ainsi : Ùv — ES 1 ,358, o VER - R— 2g ,094. introduisant ces valeurs dans les formules, en prenant toujours m — 0, 855, il vient 2 X 0,855 X 96,05 ( 5,256 ) T7 970,415 2174 5 Xo,094/? — 0,75194; d’où l’on obtient ensuite 9— 375082: 0 — 5145 39; et finalement T—0",319;, valeur qui diffère de 8 centimètres de celle donnée par l'expérience, 0,585. Nous ferons observer, cependant, que cette différence ne dépasse pas les limites de l’ap- proximation dont on peut se contenter dans la pratique, et qu’il est d’ailleurs facile d'obtenir identiquement les REN 431 mêmes résultats des formules de MM. de Prony et d’Au- buisson, en employant dans les premières, comme on le fait dans les secondes, la vitesse à la surface, au lieu de la vitesse moyenne dont se sert M. de Prony. Par exemple, ici, où la vitesse moyenne 1,358 correspond à une vitesse de surface — 1", 494, d’après l’obserya- tion de M. d’Aubuisson, si nous posons — 1, 494, nous trouyerons —102,1198, et comme toutes les autres quantités sont les mêmes, il viendra pur X 0,855 X 96,03 LA 5,2562 970,415 5 X0,1158? — 0,663597, nous trouyerons ensuite p = 4040 57 ;. ÿ — 52°21 8",7, et définitivement, ZT — 0,900; ce qui est le résultat de M. d’Aubuisson. Les deux mé- thodes sont les mêmes en principe, seulement M. d’Au- buisson résoud par substitutions successives l'équation du troisième degré qui donne la valeur dé æ, tandis que M. de Prony obtient immédiatement cette valeur au moyen des fonctions circulaires, procédé qui n’exige que les règles les plus simples de l’arithmétique, et l'emploi des logarithmes. Voyez pour tout ce qui con- cerne les remous : Navier, Cours de mécanique des ponts et chaussées. — Bidone, Mémoires de Turin, tom. XX. — Dubuat, Architecturehydraulique. — Bélanger, Essai sur la solution de quelques problèmes d'hydraulique. — Prony, Annales des ponts et chaussées, 1855. — D’Au-- buisson, Æydraulique des ingénieurs. RENTES VIAGÈRES. ( Arith. comm.) Une rente viagère est un paiement annuel fait à un individu pen- dant toute la durée de sa vie, contre un capital une fois donné par lui, et qui demeure la propriété de l’'emprun- teur après la mort du prêteur. La détermination de l'intérêt d’un capital placé en viager, ou de la quotité de la rente, dépend de la théorie des intérêts composés, de celle des annuités et des pro- babilités de la vie humaine. Il est d’ailleurs facile de voir que la seule différence qui existe entre une annuîté (voyez ce mot tom. Î) proprement dite et une rente viagère consiste en ce que la durée totale du paiement est fixée pour l’annuité, tandis qu'elle demeure indéter- minée pour la rente viagère. Le principe fondamental de cette espèce de placement 432 REN serait, pour que l’opération fût loyale, que le prêteur recût exactement une somme équivalente, intérêts compris, à celle qu’il a prêtée ; mais comme la durée de sa vie est incertaine, et qu’on ne peut établir les calculs que sur sa probabilité d’atteindre tel ou tel âge, l'em- prunteur ne sait s’il gagnera ou s’il perdra qu'après la mort de son créancier. Cette circonstance fait de tont emprunt en viager, entre deux particuliers, un véritable jeu de hasard; mais lorsque c’est une compagnie qui recoit des fonds en viager d’un très-grand nombre d’in- dividus, toutes les chances se compensent, et la compa- gnie n’est exposée à aucune perte, si toutefoisle montant de la rente de chaque individu a été déterminé rigou- reusement d’après la durée préalable de sa vie. Pour fixer les idées, admettons qu'un homme de 65 ans place en viager une somme de 1,000 francs, ct qu'il s’agisse de trouver la valeur dela somme annuelle que la compagnie doit lui payer. La durée probable de la vie de cet homme étant de 10 ans, on peut ramener la question à celle-ci : trouver l’annuité qu'il faut payer pendant 10 ans pour rembourser, avec ses intérêts, un capital de mille francs. Ce problème exige seulement qu’on substitue les chiffres aux lettres dans les formules connues des annuités. Or, si nous désignons par À la somme prêtée, a le montant de l’annuité, m le nombre des années de paiemens, ï le taux de l'intérêt, ou l'intérêt d’un franc par an, nous aurons (voyez tom. I, pag 85.) Ainsi, en admettant quel’intérèt soit à 5 pour 100, nous avous ici r—10%09, A — 1000, Mm—I10;, et, par conséquent , 1000 X 0,05 (1,05)! (1,05)1?— 1 a c'est-à-dire que larente viagère devra être de 128 fr. 75 centimes. Le point essentiel est donc de connaître la durée pro- bable de la vie à un âge donné, ce qui ne peut être que le résultat des observations statistiques sur le nombre des naissances et celui des décès; les tables où sont con- signés ces résultats se nomment Tables de mortalité. Jusqu'ici les compagnies d'assurances sur la vie se sont servies en France des tables de Duvillard ou de celles de Deparcieux ; mais il résulte des travaux récens de M. de Montferrand que ces tables ne conviennent plus à l’état REN actuel de la population. Quoi qu'il en soit, nous nous servirons ici des nombres de Deparcieux pour indiquer l’usage général des tables de mortalité. LOI DE LA MORTALITÉ EN FRANCE, POUR DES TÈTES CHOISIES. AGES. VIVANS. AGES,. VIVANS. AGES. | VIVANS. 65 395 66 380 67 68 [PATES CRC = OO NI OO QE O1 RES ES O1 O1 O1 O1 O1 CI +R OAR = © OO NI D D DU OCE O1 & CHE QE O1 Qt ON © B DO & «2 YNNINININNNN C1 O1 OI O1 D D D CRC © Cette table, employée principalement pour les cal- culs des rentes viagères, indique combien sur 1000 en- fans parvenus ensemble à leur troisième année, il en reste de vivans après 1 an, 2 ans, etc., ou à l’âge de 4 ans, 5 ans, etc. Pour savoirle nombre d'années qu’une personne de 45 ans, par exemple, vivra probablement, nous prendrons le nombre 622 de personnes qui ont 45 ans, la moitié de ce nombre , ou 311, cherché dans la colonne des vivans, correspondant à l’âge de 70 ans, nous en concluons que la vie probable de l'individu en question est de 70 ans, ou qu'il lui reste encore 70 — 45 — 25 ans à vivre. En effet, puisqu’en 70 ans une moitié de ceux qui avaient 45 ans estmorte et l’autre vivante, il y a également à parier pour ou contre qu’une personne de45 ans atteindra l’âge de 70 ans. Ce procédé de calcul peut se formuler dans la règle suivauie : REN Pour connaître le nombre d'années qu'une personne doit vivre probablement, il faut prendre la moitié du nombre correspondant à son âge, chercher à quel âge cor- respond à peu près cette moitié; la différence entre l'âge trouvéet l'âge donné sera le nombre demandé. La loi de la mortalité pour les premières années omises par Deparcieux se trouve dans la table de Du- villard, à laquelle s’applique également la règle précé- dente, Connaissant, d’après cette table, ou toute autre, la vie probable d’un individu, on peut ensuite sans diffi- culté trouver lemontant de la rente viagère qu'il faut lui payer contre un capital quelconque, ou le capital qu’il doit donner pour obtenir une rente viagère déterminée. La première question a été résolue ci-dessus, la seconde consiste à dégager A de l'expression de lunité, ce qui donne en général les lettres ayanttoujours les significations précédentes. Proposons-nous, par exemple, de trouver quel capital doit placer une personne de 50 ans pour avoir une rente viagère de 500 francs, l’intérêt légal de l'argent étant 4 pour 100 au o',04 pour 1 franc. Le nombre correspondant-à 58 ans étant 581, dont la moilié 290 répond à 71 ans, nous en conclurons d’a- bord, que la durée de la vie probable de l'individu est de 21 ans; nous ferons done m — 21, et comme nous ayons en outre d—500 em —10!,0/4, ces nombres substitués dans la formule donneront Anse 00 (1,04) — 1 Bo: 0410 (1,04) Ainsi l'individu en question devra verser 7014 francs — 014,75. 7 centimes. La table d’annuités que nous avons donnée dans notre premier volume est très-commode pour résoudre toutes les questions deçe genre et dispense de l'emploi des logarithmes dont on ne saurait se passer sans se jeter dans des calculs interminables. Si l’on y cherche le nombre qui, intitulé 4 pour 100. répond à 21 ans, ce nombre 14,029160, indique qu’il faudrait placer 15 francs 05 pour obtenir une annuité d’un franc pen- dant 21 ans, et conséquemment qu'il faudrait placer 500 fois cette somme pour obtenir une annuité de 500 francs, or 14°,029160 X 500 — 014,58, donc le capital demandé est 704°,58. La différence des résultats, entièrement négligeable d’ailleurs, tient à Ton. 1, REN 433 l'emploi que uous avons fait des logarithmes pour éva- luer la formule. Toutes les institutions relatives aux assurances sur la vie, les tontines et caisses de survivance, sont fondées, comme celles qui concernent les rentes viagères, sur les probabilités de la vie humaine etla théorie des annuités. Leur solution dépend en dernier lieu des formules que nous venons de rappeler, et ne présente aucune diffi- culté particulière. Nous nouscontenterons d’en présen- ter un seul exemple. On demande quelle prime annuelle doit donner un homme de 50 ans, pour que la compagnie d'assurances sur la vie ait à payer à ses héritiers, après sa mort, une somme de 100000 francs, l'intérêt légal de l'argent élant à 5 pour 100. Il est visible que cette question est la même que celle de chercher l’annuité que doit payer l'individu pendant toute la durée de sa vie probable, pour recevoir, après cette durée, un capital de 100000 francs ; mais comme dans ce cas le capital n’est fourni qu'après le paiement de la dernière annuité, et non pas avant celui de la pre- mière, il faut modifier la formule (1), qui repose préci- sément sur cette dernière circonstance. Reprenons l’a- nalyse des annuités (tom. I, pag. 85), et observons que toutes les annuités 4, payées pendant un nombre m d'années, représentent à la fin de la dernière année un capital équivalent à e[e+ne—i| désignant donc ce capital par A’, nous avonsla relation générale d’où nous tirons = Ar Gileonrre Gr) —:? formule qui donne la solution de toutes les questions semblables à la proposée, faisant donc A°:= 100000 f. r— 0, 0 etm — 30, parce que la table de Duvil- lard, qu’on trouve chaque année dans l'Annuaire du bu- reau des longitudes, et qui ‘est employée pour les assu- rances sur la vie, indiqueenviron 50 ans, comme la vie probable d’un individu de 50 ans, nous trouverons 100000 X 0,0 RS NO Se 1%. (1,08) — 1 4. a = La prime annuelle à payer sera donc de 1505 franes 14 centimes. Voyez : Duvillard, Recherches sur les ren- tes et les emprunts. — Deparcieux, Essai sur l& pro- _- à] 43% RÉS babilité de La durée de la vie humaine. — Baïly, Life an- nuîlies and assurances. RÉSISTANCE. (Mée.) On désigne généralement, en mécanique, sous le nom de résistance, toute force qui s’oppose à l’action d’une force motrice. Dans les machines en mouvement, on divise les ré- sistances en actives et en passives. La résistance active est celle qui correspond à l'effet utile, et la résistance passive celle qui résulte de la constitution même de la machine. Supposons, par exemple, que, pour élever un seau plein d’eau du fond d’un puits à sa margelle, à l’aide d’une corde passant sur une poulie, il soit né- cessaire d'exercer un effort constant équivalent à un poids de 16 kilogrammes, et que le poids de l’eau éle- vée ne soit que de 11 kilogrammes, la résistance totale vaincue par le moteur se composera done, 1° d’une ré- _ sistance active de 11 kilogrammes représentant l’effet utile qu'il produit, 2° d’une résistance passive de 5 ki- logrammes résultante du frottement de la poulie sur son axe, de la roideur de la corde et du poids du seau. (Voy. EFFET UTILE.) RÉSISTANCE DES FLUIDES. (Hydrod.) Force par laquelle les corps solides qui se meuvent dans les fluides sont retardés dans leur mouvement. Un solide ne peut évidemment se mouvoir dans un fluide sans mettre en mouvement les molécules fluides qu'il rencontre successivement, et sans déployer en outre une certaine force pour vaincre l’adhérence de ces molécules, La résistance qu’il éprouve provient de deux causes distinctes : la première résulte de la vitesse qu'il communique aux molécules fluides, et qui lui fait perdre à chaque instant une partie de sa quantité de mouvement (voy. COMMUNICATION DE MOUY.); la seconde, de l’adhérence des molécules ou de ce qu’on nomme la viscosité du fluide. Cette dernière, nulle dans les fluides élastiques, est beaucoup plus petite que la pre- miere dans tous les liquides ayant peu de viscosité. 1. Laissant de côté la résistance due à la viscosité, considérons un corps solide M (PL XXI, fig. 1) dont nous désignerons par À l’aire de Ja surface antérieure, celle qui frappe le fluide, et supposons que ce corps se meuve dans une direction MD perpendiculaire à sa sur- face A. Dans un temps infiniment petit dt, pendant le- quel on peut supposer constante la vitesse v du corps, le mobile s'avancera dans la direction MD d’une quantité vdt, et déplacera conséquemment un volume de fluide qui aura pour expression Avdt. Désignant par à la densité du fluide, 9Avdt représen- RÉS tera la masse déplacée, et en admettant que cette masse puisse être assimilée à un corps dur choqué par un autre corps dur, d’une masse M et d’une vitesse v, la vitesse qui lui sera communiquée aura pour valeur (voy. Croc) SAvdt . v M jAvdt? ou simplement SAv°dt M “2 parce que la masse SAvdt est infiniment petite par rap- port à M. Or, cette vitesse gagnée par la masse fluide. est précisément celle qui est perdue par la masse M; ainsi dans l'instant df, cette masse M perd une quantité de mouvement égale à ? Les X M ou SAv'dt. Si l’on admet maintenant que le prisme fluide choqué s’anéantisse après le choc, et qu’un autre prisme fluide lui succède pour produire le même effet, la quantité dAv’dt, dans laquelle » variera à chaque instant, indi- quera la force que la réaction du fluide fait perdre au mobile ou la résistance qu'il éprouve à chaque instant, et nommant R cette résistance, on aura l'équation (Ga) Re dATEE mais, par les mêmes raisons, un autre corps d’une sur- face antérieure A° se mouvant avec une vitesse © dans un fluide d’une densité 9 éprouvera une résistance r, r — d'A ’v dt. donc c’est-à-dire que si deux corps se meuvent avec des vi- tesses différentes dans des fluides différens, les résis- tances qu'ils éprouveront dans un même instant, seront en raison composée des densités, des surfaces et des car- rés des vitesses. 2. Pour tirer de l'expression (1) une mesure de la résistance, observons qu’en désignant par À la hauteur due à la vitesse v on a vi —ogh;, g étant la force de gravité, et conséquemment , R = 2g5Ahdt. Mais puisque g est la vitesse que lagravité engendre dans une seconde de temps, gdt est la vitesse engendrée par cette même force dans l’instant dé, et comme 2dAh ex- RÈS prime la masse d’un prisme de fluide ayant2A pour base et k pour hauteur, 234bh X gdt représente la quantité de mouvement que ce prisme acquerrait pendant l’in- stant infiniment petit dt par l’action libre de la pesan- teur, c’est-à-dire le poids de ce prisme; ainsi la résis- tance qu'éprouve un solide qui se meut dans un fluide en repos, estégale au poids d'un prisme de ce fluide qui aurait pour basela surface choquée, et pour hauteur le double de la hauteur due à la vitesse avec laquelle le solide se meut à l'instant où l'on veut mesurer la résistance. 3. Cette mesure ne se rapporte qu’au cas où la direc- tion du mouyement est perpendiculaire à la surface choquante, si le choc est oblique, c’est-à-dire si la di- rection du mouvement fait un angle AMD—2 (PI. XXI, fig. 2), avec la surface choquante, il faut, pour obtenir l'expression de la résistance, décomposer la vitesse v qui a lieu dans la direction MD en deux autres, l’une dans la direction MF, perpendiculaire à la surface, l’autre dans la direction MA, parallèle à cette même surface; la première composante, dont la valeur est v sin z, agissant seule pour repousser le fluide ; la question se trouve ra- menée à déterminer la résistance qui a lieu sur la sur- face A, qui se meut avec une vitesse v sin «, dans une direction perpendiculaire MF, et il suflit, par consé- quent, desubstituer v sin & à v dans toutes les formules précédentes; l'expression (1) de la résistance devient ainsi (2) …... R — JAv'dt sin?x, et il en résulte que dans le cas d’un choc oblique la ré- sistance est proportionnelle : 1° au carré de la vitesse effective; 2° à la densité du fluide; 5° à l’aire de la sur- face choquante; 4° au carré du sinus de l’angle d’inci- dence, ou de l'angle que fait la surface avecla direction du mouvement. Il est visible, d’ailleurs, que pour mesurer la résistance en poids, il faut multiplier Le poids qui me- sure la résistance qu'on aurait en supposant le choc direct, par le carré du sinus de l'angle d'incidence. 4. La théorie que nous venons d'exposer est celle qui était autrefois généralement admise ; nous ne l'avons re- produite ici que parce qu'elle est employée dans plu- sieurs ouyrages estimables, qu’on peut encore aujour- d’hui consulter avec fruit; mais on ne doit guère se contenter des indications qu’elle donne que dans des cas très-particuliers, et dans l'impossibilité, où se trouve encore la science, d’en établir une autre mieux d'accord avec les faits, il faut ayoir recours à l'expérience dont nous allons maintenant signaler les résultats. 5. En 1555, Bossut, d’Alembert et Condorcet entre- prirent, par l’ordre du gouvernement, plusieurs séries d'observations sur la résistance des fluides, Ces obser- yations, faites sur une échelle beaucoup plus vaste que RÈÉS 435 tout ce qui avait été tenté jusque alors, eurent lieu sur une grande pièce d’eau, située dans l’enceinte de l’é- cole militaire à Paris; onse servit de plusieurs bateaux, de formes et de dimensions différentes, qui étaient mis en mouvement par la descente d’un poids, et l’on put constater les phénomèmes suivans. On a d’abord remarqué que dans les premiers instans du mouvement des bateaux, la vitesse s'accélère par degrés ; tant qu’elle est très-petite, l’eau se divise facile ment et coule le long des parois latérales du corps flot- tant, de manière quele liquide demeure sensiblement de niveau de l’avant à l'arrière de ce corps ; mais à mesure que la vitesse augmente, le liquide a plus de peine à se détourner, il s'amoncelle au-devant de la proue, ou sur- face antérieure, il y forme une intumescence qui a plus ou moins d’étendue, suivant que la vitesse est plus ou moins grande, et que la proue a plus oumoins de largeur; dans le même temps le liquide s’abaisse vers la partie postérieure du bateau et y forme un vide; ce double effet, qu’on nomme dénivellation, est d'autant plus sen- sible, toutes choses égales d’ailleurs, que la vitesse est plus grande, de sorte que l’augmentation de vitesse doit né- cessairement augmenter la résistance que le bateau éprouve pour diviser le liquide. Voici les principaux résultats de ces expériences. 1° Les résistances d’un même corps qui se meut dans unfluide avec différentes vitesses sont sensiblement pro- portionnelles aux carrés de ces vitesses, du moins entre les limites de 0",60 à 4" par secondes. 2° Les résistances directes et perpendiculaires des sur- faces planessont sensiblement proportionnelles, pour une même vitesse, aux étendues de ces surfaces. 3° Les résistances qui proviennent des mouvemens obliques ne diminuent pas, à beaucoup près, toutes choses égales d’ailleurs, dans le rapport des carrés des sinus des angles d'incidence; de sorte que la théorie précédente doit être entièrement abandonnée, pour ce qui concerne ce rapport des sinus, lorsque les angles d'incidence sont petits, puisqu'elle donnerait alors des résultats très-fautifs; mais pour le cas où les angles d'incidence sônt grands, comme dans les limites de 5o° à 90°, on peut employer cette théorie comme un moyen d'approximation, en observant qu’elle donnera des résistances plus petites que les résistances réelles, et d'autant moindres que les angles s’éloigneront da- yantage de l'angle droit. 4° La mesure de la résistance directe et perpendicu- laire qu'éprouve une surface plane dans un fluide indé- fini est le poids d’un prisme de ce fluide qui aurait pour base cette surface et pour hauteur la hauteur due à la vitesse. Ce résultat est la moitié de celui que donne la théorie; mais il ne convient pas à tous les corps flottans. 436 RÉS È 5° La viscosité de l’eau est une résistance que l’on doit considérer comme infiniment petite ou comme nulle, par rapport à celle qu’un bateau éprouve en poussant l’eau, surtout quand la vitesse est très-petite. 6° Enfin, quand un bateau se meut dans un canal étroit et peu profond, la résistance varie entre des li- mites quelquefois très-écartées. G. D’autres expériences faites par Dubuat, Borda, Smeaton, Vince, etc., tout en confirmant ces résultats, ont fait connaître diverses modifications résultant de la forme des corps flottans. Ainsi la résistance n’est pro- portionnelle aux surfaces que lorsque les corps ont une épaisseur au moins égale à l’un des côtés de la face choquante, ou plus généralement à la racine carrée de l'aire de cette face; dans le cas contraire, c’est-à-dire pour un corps mince, la résistance croît dans un plus grand rapport que la surface. 7. L'expression de la résistance, qui, d’après les ex- périences que nous venons de citer, est Ash, s représentant l'aire de la face choquante, À la hauteur due à la vitesse et A le poids de l’unité de volume du liquide, ne peut donc convenir à tous les corps flottans qu’en y ajoutant un coellicient de correction dont la valeur doit être déterminée pour chaque espèce de corps en particulier. Désignant ce coefficient par n et faisant À — 1000 , nous aurons pour le poids P qui mesure la résistance de l’eau, exprimé en kilogrammes, Nous n'avons pas besoin de faire observer que s et À P — 1000n6h. doivent être rapportés au mètre comme unité. Le coefficient x est sensiblement constant pour les solides semblables; il se réduit à l'unité lorsque la longueur du prisme, sa dimension horizontale, est cinq ou six fois plus grande que 1/8, et s'élève à 1,2 quand celte dimension diffère peu de [/s. Si la longueur du prisme dépasse 61/s, n, au lieu de diminuer, devient plus grand que l’uuité ; de sorte que, dans tous les cas, ce nombre ne descend pas au-dessous de lunité, tant du moins que la surface choquante est plane; car on peut diminuer considérablement la résistance en pla- çant, en guise de proue, sur la face antérieure du prisme uu Corps qui présente un tranchant au fluide et change le choc direct en choc oblique. 8. L'expression (2) est identique avec celle qui ex- prime les effets du choc d’une veine d’eau sur un corps en repos (roy. Eau mornice), et l’on peut en conclure, ce principe admis depuis Newton, que l'effort néces- saire pour retenir un corps frappé par un liquide dans lequel il plonge est égal à celui qui est nécessaire pour RÉS faire mouvoirlemême corps, avec la même vitesse, dans le liquide en repos. Cependant une expérience de Du- buat semble prouver que l’eau en repos offre plus de facilité à se laisser diviser que l’eau courante; Car, ayant fait choquer une plaque carrée par un courant d’eau, et l'ayant fait ensuile mouvoir avec la même vi- tesse dans une eau en repos, iltrouva que la résistance était plus petite que le choc dans le rapport des nom- bres 1,86 et 1,43. Mais d'autres expériences de diffe- rens observateurs n’ont pas donné les mêmes résultats: et comme d’ailleurs les lois que suit la résistance sont les mêmes que celles du choc, M. d’Aubuisson, excel- lente autorité dans toutes les questions d’hydraulique, ne pense pas qu'il y ait lieu d'admettre, en général, une si grande différence dans les deux cas. 9. Lorsque le corps flottant se meut dans un canal étroit, la résistance qu’il éprouve est beaucoup plus grande que celle qui aurait lieu dans un canal assez large pour qu’on puisse considérer l'étendue du liquide comme indéfinie, parce que l’eau qui s'écoule sur les parois latérales du corps est resserrée entre ces parois et les bords du canal. D'après l'analyse faite par Du- buat des belles expériences de Bossut sur la résistance des canaux, si l’on nomme € la section du canal, s la section de la portion du prisme plongée dans l’eau, P la résistance que ce prisme éprouvyerait dans un fluide indéfini, et P’ celle qu’il éprouve dans le canal, on aurait _ S46e PA = ; 1 Les résistances mesurées par Bossut ont beaucoup di- minué lorsqu'il a adapté aux bases des prismes droits, employés dans ses expériences, des proues angulaires ; mais la diminution a été beaucoup plus petite que dans un fluide indéfini, et d'autant moindre que le canal était plus étroit. Dubuat à tenu compte de l'effet des proues angulaires en exprimant la résistance effective par la formule P'— P'{1— 0,183 (1 —q) (= ) L dans laquelle g désigne le rapport entre la résistance du prisme avec proue à celle du prisme sans proue. 10. Ces formules représentent assez bien les expé- riences de Bossut, mais elles ne semblent pas convenir aux grands canaux; Car, dans l'application qu’en a faite M. d’Aubuisson au canal du Languedoe, les résistances : calculées ont toujours été presque doubles des résis- tances données par l'expérience. Les observations de M. d’Aubuisson l'ont conduit à la formule très-simple s°v° RES qui représente en kilogrammes la résistance des bar- ques qui naviguent sur le canal du Languedoc. Il sc- rait très-utile de faire de semblables observations sur nos autres canaux de navigation. 11. Nous avons vu que, quoique l’ancienne théorie du choc oblique soit défectueuse (n° 5, 3°), on pouvait l’'employer comme moyen d’approximation, en se ré- servant de corriger les résultats du calcul par un coef- ficient convenable de réduction; il nous reste à indi- quer les procédés d'application, et, pour cet effet, à montrer comment on évalue dans une direction donnée la résistance perpendiculaire à la surface choquante, Soit AB le profil de la surface (PI. XXI, fig. 5) qui frappe obliquement ou qui reçoit obliquement le choc de la veine d’eau DCBE, l'effort normal exercé contre celle surface est, d’après ce que nous avons vu (2), — dAv°dt sin?«. Pour savoir ce que devient cet effort dans la direction MN perpendiculaire à un plan quelconque dont le profil est PQ, il faut décomposer la force R agissant dans la direction OR en deux autres dont l’une, parallèle à AB, sera sans action sur la surface, et dont l’autre, perpen- diculaire à PQ, représentera l'effort cherché; or, la composante suivant ON est R cos NOS ou R sin «x. Ainsi l'effort exercé dans la direction MAN sur la surface A est exprimé par dAv°dt sin?« . sin «. Or, si nous menons par le point B un plan CB paral- lèle à PQ, et que nous projetions AB sur ce plag, la projection CB sera équivalente à l’aire projetée AB multiplie par le cosinus de l'angle ABC des deux plans; mais cet angle est le complément de l'angle «; donc À sinx est là projection de l’aire À sur un plan perpendiculaire à la direction MN, et.en désignant par A’ celte projection, la résistance dans la direction MN devient dA'v'dt sin?e. Observant que dA'v?dt exprime la résistance perpendi- culaire sur la surface A, nous en conelurons que lors- qu’une surface plane quelconque À est exposée obli- quement au choc d’un fluide, si l’on veut savoir l'effet que ce choc produit suivant une direction donnée, il faut imaginer cette surface projetée sur un plan perpen- diculaire à la direction, et multiplier l'effort du choc direct sur la projection par le carré du sinus de l’angle d'incidence du fluide sur la surface primitive A. 12. Proposons-nous, par exemple, d'évaluer la ré- sistance qu'éprouverait Le prisme droit tronqué ABCD à RÉS 437 se mouvoir dans une eau stagnante, dans une direction parallèle à sa longueur, en présentant au choc de l’eau sa base oblique AB. (PL. XXI, fig. 4.) Soit l’angle d'incidence 4—530° et l'aire ABQ—/ mè- tres carrés. En supposant que la direction CB du mou- vement, dans le sens de laquelle on évalue la vitesse v, ne puisse changer, la diminution de vitesse et consé= quemment la résistance devra se calculer suivant cette même direction; ainsi, projetant l'aire ABQ sur un plan perpendiculaire à CB, l'aire de la projection sera AEFQ ou La résistance directe sur cette aire exprimée en kilo- grammes étant (5) P — 1000 n.2.h — 2000 nh, [2 LA [2 la résistance cherchée sera P'— 2000 nh sin?50 — 50onh. Si la vitesse effective v — 1",50, on aura (voy. la Table des hauteurs, p. 222) H = 0,1147, et en admettant que la longueur du prisme soit cinq à six fois la racine carrée de l'aire AEFQ, cas où l’on a n — 1, il viendra définitivement , F Kkm= P'— 500 X 0,1147 — 57,55. Si l’on voulait done mouvoir le prisme que nous con- sidérons avec une vitesse constante de 1%,50, il fau- drait exercer un effort constant de 57 kilogrammes. Supposons maintenant que le prisme doive présenter sa petite base CD, dont l'aire — 2 mètres carrés, per- pendiculairement au choc de l’eau, la résistance serait alors PP 1000 C0 14 — 29,35, c'est-à-dire quatre fois plus grande que dans le pre- mier cas. Le premier résultat P°— 571,55 est beaucoup trop petit, car l'expérience a montré que dans des circon- stances semblables on aurait à peu près P — 2P', 19. Choisissons un autre exemple propre à nous faire apprécier la théorie. Soit EB (PI. XXI, fig. 5) un parallélipipède rectangle ayant pour dimension BS30! DE 0,65 ; AD — 0",84. Imaginons que ce corps plonge dans l’eau de 0°,65 et qu'il soit tiré perpendiculairement à sa face ABCD. L’aire de la surface immergée, sur lequel s'effectue la résistance, étant 0,65 X 0,65 = 0"1,4225, 438 RÈS sinousfaisons r — 1,1, valeur qui convient aux dimen- sions du prisme, nous aurons P— 1000 X 1,1 X 0,4225h — 4647,5h, et il ne reste plus qu’à se donner une vitesse quelcon- que pour déterminer À et achever l'évaluation de P. Supposons maintenant qu’on adapte à la face cho- quante une proue dont la coupe horizontale AGB (fig. 6) soit un triangle isocèle, et que le corps soit toujours tiré perpendiculairement à sa face AB; les efforts sur les faces inclinées de la proue GB et AG de- vant être estimés dans la direction du mouvement, on voit que les projections de ces faces inclinées compo- sent la face primitive AB, de sorte que la somme des efforts ou la résistance totale est P sin ?«, a« étant l’angle d'incidence mGn ou la moitié de l'angle AGB au sommet du triangle isocèle. Désignant par P' la résistance du prisme muni de sa prouc, nous aurons donc 9 P'— 4647,5h sin «, et, par conséquent, la résistance éprouvée par le prisme sans proue sera, à la résistance avec une proue, pour une même vitesse dans le rapport des quantités 4647,5 : 4647,5 sin?a — 1 : sin?«. Faisant successivement & — 90°; 78,166; "etc:1; nous trouverons Angle de la proue = 2&. Rapport des résistances, OT OS ME 1,00 SGA) 192. 0 0,83 108. aus … 10,65 he a ons Go: nee 0-110:20 56. : 10:00 ON ie cc OO Rappelons les expériences de Bossut. À un parallé- lipipède rectangle de 1°,50 de long, et dont la base avait 0",65 de large et 0",84 de haut, on adapta suc- cessivement une suite de proues, dont la coupe hori- zontale était un triangle isocèle et dont l’angle antérieur était de plus en plus aigu. Ce corps fut convenablement établi dans un grand bassin, où il plongeait de 0°,65 : il fut tiré successivement par divers poids, et lorsque le mouvement était parvenu à l’uniformité, on comp- RÈS tait le temps employé à parcourir un espace de 31 mè- tres. Le rapport inverse des carrés des temps, lequel était le rapport direct des carrés des vitesses, et par conséquent celui des résistances, est indiqué à la se- conde colonne du tableau suivant : la résistance du prisme dénué de proue a été prise pour unité. Angle de la proue. Rapport des résistances. LOUER CARS 12. HR CEE On voit que la théorie ne s’accorde plus avec la pra- tique dès que l'angle de la proue est plus petit que 130° ou que l'angle d'incidence est au-dessous de 65°. Ces derniers rapports des résistances sont précieux, car on peut les prendre pour la valeur du coeflicient # de l’expression générale P — 1000n5k lorsque le corps flottant est muni d’une proue angulaire formant un angle au sommet égal à l’un de ceux de la table, et qu’en outre la longueur de ce corps est cinq à six fois sa largeur. 14. Si la surface choquante était courbe, les calculs deviendraient très-compliqués. Il faudrait décomposer cette surface en un assez grand nombre de parties pour qu'on pût considérer chacune d’elles comme plane; déterminer la projection de chaque partie sur un plan perpendiculaire à la direction dans laquelle il s’agit d'évaluer la résistance ; déterminer pareillement le si- nus d'incidence du fluide sur chaque partie; puis, après avoir multiplié chaque projection par le carré du sinus d'incidence, prendre la somme de tous les produits. Mais cette théorie de la résistance proportionnelle aux carrés des sinus d’incidence, qui donne des résultats trop faibles pour les surfaces planes, en donne, au con- traire, de trop forts pour les surfaces courbes; de sorte qu’elle doit être rejetée dans tous les cas; et quoiqu'il soit bien constaté qu’une proue terminée par des sur- faces courbes diminue beaucoup plus la résistance qu'une proue angulaire à surfaces planes, la détermina- tion de la forme à donner aux diverses parties d’un corps flottant pour qu’il éprouve la plus petite résis- tance possible, problème connu sous le nom du solide de moindre résistance et qui intéresse l’art nautique à RÉS un si haut degré, cette détermination, disons-nous, est encore impossible dans l’état actuel de nos connais- sances Nous allons voir que la théorie de la résistance des fluides élastiques n’est pas beaucoup plus avancée que celle de la résistance des liquides, mais qu’on est parvenu du moins à représenter les principaux faits par des formules empiriques suffisamment exactes. 15. La théorie (n° 1) qu’on appliquait jadis aux fluides élastiques comme aux liquides indique que la résistance éprouyée par une surface plane, qui se meut dans un fluide quelconque, est proportionnelle à la densité du fluide, à l'étendue de la surface choquante et au carré de sa vitesse effective; de sorte qu’en dési- gnant par æ le poids de l'unité de volume du fluide, par s l’aire de la surface, par v la vitesse eflective, et par m un nombre constant, on aurait, quel que soit le fluide, pour la résistance normale R évaluée en poids R — Mmosv?. Mais les expériences de Borda et de Hutton ont montré que la résistance sur les plaques minces et même sur les solides semblables croît dans un pius grand rapport que les surfaces, et qu’elle est sensiblement proportion- : [in l nelle à la puissance — ou 1,1 de la surface. Quant aux 10 vitesses, la résistance n’est proportionnelle à leurscarrés que lorsqu'elles ne dépassent pas de beaucoup 10"; dans les grandes vitesses, celles des boulets de canon, la résistance croît beaucoup plus rapidement, et Hutton fait entrer dans son expression non seulement le carré, mais encore la première puissance de la vitesse. (Voyez BauisriQue. ) Le coeflicient m serait moyennement = 0,11 d’après Borda et Hutton. Modifiant l’expres- sion de R d’après ces données, nous aurons, dans le cas des vitesses ordinaires, 9 (5) ER = 6,1155°! vd. Cette expression indique la résistance lorsque la surface s# reçoit directement le choc; quand le choc est oblique, il faut multiplier la valeur de R par une fonction du sinus d'incidence, que Hutton représente par . ,84 cos (sine). La résistance due au choc oblique sera donc donnée par la formule (4)... R'= 0,008" 0° (sine), et la résistance dans le sens du mouvement, qui est or- dinairement celle qu’il importe de connaître, deviendra (OR RE 01 16 5," 0° (sin AS ;. RÉS 439 s, désignant la projection de l’aire s sur un plan perpen- diculaire à la direction du mouvement. Le poids & de l'unité de volume de l’air, celui de tous les fluides élastiques qui intéresse le plus les arts physiques, est une quantité très-variable qui dépend à chaque instant de l’état de l'atmosphère, c’est-à-dire de sa pression et de sa température, En désignant par h la hauteur du baromètre, exprimée en mètres, et par 8 le nombre des degrés que marque le thermomètre cen- tigrade, on a, pour le poids en kilogrammes d’un mètre cube d’air sous celte pression et à cette température, k 1 ,2091 k 1 + 0,008759 o, 76 e (Voy. Force ÉLasriQue.) Pour corriger un peu l'effet Di des vapeurs aqueuses, qui diminuent toujours le poids de l’air atmosphérique, on peut poser généralement (6) 1,70. ss TD —= GA ee ie 2798 —- 0,048 16. Nous allons éclaircir par quelques exemples l'emploi de ces formules, qui s'appliquent également au choc et à la résistance de l’air. I. Déterminer l'effort exercé par un courant d'air qui choque perpendiculairement une plaque d’un mètre carré avec une vitesse de 6 mètres. Supposons que le baromètre marque 0",555 et le thermomètre 11°, ce qui est l’état moyen de l’atmo- sphère en France, nous aurons d’abord æm— 1,231, S—1, v—6, »v et substituant ces valeurs dans la formule (5), il viendra 1.1 k SON LS OT 36— 4,8 7e L’effort demandé sera donc équivalent à 4,85. IT. Un vent de 10 mètres de vitesse choque oblique- ment une plaque rectangulaire de 4 mètres de longueur sur un môtre de largeur, on demande quel effort normal elle supporte; son inclinaison par rapport à la direction du vent est de 55°. Il faut employer ici la formule (4). comme ci-dessus la valeur moyenne de +, nous avons Admettant k » F m— 1,201; 5 — 41; 09 = 100; 0 =—107h; et, par suite, 1,1 1,1 h RE $S —4 —4,9Q9 . 1,84 cos 75° ne 11,84 X 0,2558 (sin 75°) x — (0,9630) 2025 — 0,9856. 440 RES Substituant ces valeurs dans (4), on obtient R'— 0,11 1,931 X 4,595 X 100 X 0,9836 — 61,20. 17. Les formules (3), (4) et (5) donneront une ré- sistance seulement trop forte de quelques centièmes lorsqu'on les appliquera à des corps autres que des plaques minces présentant une surface plane au choc; mais elles ne peuvent plus convenir aux corps qui of- frent au choc un angle ou une surface courbe; la résis- tance de ceux-ci est beaucoup plus petite. Pour ces derniers corps, l'expression de la résistance évaluée dans la direction du mouvement devient An 12 (6)... R—o,;11n08 0», dans laquelle s, est la projection de la surface choquante sur le plan perpendiculaire à la direction du mouve- ment, et n un coefficient dont la valeur varie avec la forme de la surface. D’après les expériences de Borda et de Hutton, les valeurs de n relatives à divers corps sont Valeur de n. Désignation des corps. Prisme présentant au choc un angle Er Gi iaMeR otonoeeho Lion 0,728 Prismestd 0h. ren been MO DD Cône, angle au sommet de g0°. . . . . . 0,691 Cône, id. CO Ne OS DO Cône, id. Di22 0e 00 100 Demi-cylindre. . . . . . . . . . . . . . 0,570 Demi-sphère et sphère entière, suivant Bordas ce CR nets 0,410 Demi-sphère, suivant Hutton. . . . . . 0,413 18. Cherchons, comme application de ces derniers résultats, quelle résistance éprouvera une boule de 6 cen- timètres de diamètre, pour se mouvoir dans un courant d'air avec une vitesse initiale d’impulsion de 5 mètres, en supposant de plus qu'elle soit lancée directement contre le courant d'air, dont la vitesse est de 5 mètres. Le baromètre marque 0",54 et le thermomètre 5°. Nous ferons d’abord une observation générale appli- cable tant aux fluides élastiques qu'aux liquides; c’est que lorsqu'un corps solide se meut dans un fluide en mouvement, on peut considérer comme en repos celui des deux corps qui a la plus petite vitesse, en suppo- sant que l’autre se meut avec la somme ou la différence des deux vitesses : la somme, lorsque les directions des mouyemens sont opposées ; la différence, lorsque ces directions sont les mêmes. Il n’y a donc rien à changer aux formules dans ce cas, en observant d'y donner à © ou à À la valeur qui répond à la vitesse re- lative des deux corps. RES Ici la direction de la boule étant opposée à celle du vent, la vitesse relative est 5 + 3 — 8"; de plus, la projection de la surface choquante, laquelle est la moitié de celle de la boule, est l’aire du grand cercle de cette boule: ainsi Ë VAL s 8, — 3,1416 X + (0,06)? — 0"1,002827; mais toutes les puissances à exposant 1 d’une frac- tion étant une autre fraction plus petite que la base, si nous élevions le nombre 0,002827 à la puissance 1,1, au lieu d'augmenter la surface, nous la diminuerions, ce qui ne s’accorderait plus avec le principe de la for- mule (3). H faut donc ici, ou considérer la résistance comme proportionnelle à la surface, ce qui peut être permis pour de très-petites surfaces, ou changer d'unité de mesure, afin d'exprimer s par un nombre entier qui augmente en en prenant la puissance 1,1, sauf ensuite à ramener le résultat au mètre, qui est l’unité commune de toutes les autres quantités. Prenant, par exemple, le centimètre pour unité auxiliaire, l’aires, est exprimée par s, = 281,27, et l’on trouve Si — (28,27) — 391,49, ce qui, ramené au mètre carré, devient 0"1,003949. Nous avons de plus 0,74 k om —M, 7007 NIV, 2 97 9 1,02 » 4, et, d’après la table précédente, n — 0,41. Ces valeurs, mises dans la formule (6), donnent R— 0,11 Xo,41 X 1,24 X0,003949 X 04 = 0 ,01415. Tel sera donc l'effort constant qu’il faudrait exercer sur la boule pour neutraliser la résistance de l'air, ou telle sera la force retardatrice du mouvement si la boule est abandonnée à elle-même. 19. On ne peut plus compter sur les résultats des formules précédentes lorsque les vitesses sont très- grandes, et malgré les travaux si recommandables de Hutton, la science attend encore, soit des expériences qui puissent donner des indications précises, soit un théoricien assez habile pour poser à priori les lois de la mécanique des fluides, lois que n’ont pu découvrir jus- qu'ici les investigations des plus grands géomètres. Il existe, à la vérité, une foule de procédés pratiques dont les hydrauliciens et les ingénieurs de la marine se servent dans des cas particuliers; mais les résultats RÉS qu'on en tire ne sont que des approximations plus ou moins grossières qui ne font que montrer la nécessité de nouvelles recherches. RÉSISTANCE DES SOLIDES. On entend quelque- fois par résistance des solides la force avec laquelle les corps solides s'opposent au mouvement des autres corps qui leur sont contigus; mais, plus généralement, c’est la force développée par un solide contre toute ac- tion qui tend à changer sa forme ou à désunir ses par- ties. La première espèce de ces résistances, qu’on nom- mait jadis résistance des surfaces, étant proprement ce qu’on désigne aujourd’hui sous le nom de frottement (voy. ce mot), nous ne nous occuperons ici que des ré- sistances dues à l’adhérence qu'ont entre elles les par- ticules intégrantes d’un même solide. La détermination de la force capable de changer la forme d’un solide ou de le briser est une question d'une très-haute importance pour les arts physiques et prin- cipalement pour l'architecture ; aussi, depuis Galilée (voy. Bois), auquel on doit les premières vues théori- ques sur cet objet, plusieurs savans distingués, tels que Mariotte, Varington, les deux Duhamel, Muschen- broeck, Buffon, Lamblardie, Coulomb, Girard, Per- ronet, Rondelet, Aubri, Lamandé, Robins, Barlow, Navier, Tredgold, Duleau, Dupin et Séguin, ont fait de nombreuses expériences sur la résistance des maté- riaux de construction. Quoique les résultats de leurs recherches présentent de notables différences, ils n’en sont pas moins précieux pour la pratique, à laquelle ils apportent des principes que nous allons indiquer. 1. Résistance à la compression et à l'extension. La ductilité et l’élasticité sont des propriétés communes à tous les corps solides, mais à des degrés très-différens et très-difMiciles à apprécier. Lorsqu'un solide est sou- mis à une force capable de le comprimer, sans aller toutefois jusqu’à le rompre, il arrive ou que son chan- gement de forme est accidentel, c’est-à-dire qu'il cesse avec la pression, ou qu’il est permanent, c’est-à-dire que l’arrangement primitif des parties constituantes du solide se trouve altéré d’une manière durable. Dans le premier cas, la force élastique de la matière surpasse la force de pression; dans le second, le contraire a lieu, et la ductilité est devenue sensible. Or, ce qu'il importe de connaître, pour employer avec sécurité Les divers matériaux qui doivent supporter, dans une construc- tion quelconque, des charges données, ce n’est pas seu- lement la pression sous laquelle ils sont susceptibles de se briser, mais encore celle qui fait équilibre à leur force élastique; car il est reconnu que quand un corps est soumis à une pression prolongée plus grande que sa force élastique, l’altération de ses parties augmente ayec le temps et finit par déterminer la rupture, Il est Ton. au. RÉS 441 donc essentiel de ne pas dépasser les limites de l’élas- ticité, 2. Les expériences faites jusqu'ici sur la résistance des corps à la compression sont en plus petit nombre que celles qui ont eu pour objet la résistance à l’exten- sion ; toutefois, les unes et les autres s'accordent sufi- Sanment pour qu’on puisse poser ce principe : TI. Les corps résistent à l'extension et à la compression avec des forces égales tant que la puissance à laquelle ils résistent ne dépasse pas les limites de la force élastique de la matière qui les compose. 3. Pour mesurer la résistance des corps à l'extension, on les suspend verticalement par une extrémité, et on fixe à l’autre un plateau de balance qu’on charge suc- cessivement de poids de plus en plus grands jusqu’à ce que la rupture ait lieu, ou seulement jusqu’à ce qu’on ait déterminé le poids au-dessus duquel le corps ne re- prend plus sa forme primitive : ce dernier représente la force d’élasticité, C’est de cette manière qu’on a con- staté que la résistance d’un prisme, tiré dans le sens de sa longueur, était indépendante de cette longueur et proportionnelle à l’aire de la section perpendiculaire à la direction des forces. Cependant les métaux en fil font exceplion à cette règle; toutes les expériences s’accor- dent pour montrer que leur résistance est d’autant plus grande, sous l'unité de section, que le diamètre des fils est plus petit. C’est donc abstraction faite des fils mé- talliques qu’on peut admettre ce second principe pra- tique : IL. La résistance d'un solide taillé en prisme ou en cylindre, à une force qui agit dans le sens de sa longueur, est en raison directe de l'aire de la section perpendiculaire à la longueur, tant que l'élasticité reste entière et que la force coïncide avec l'axe. Quels que soient d’ailleurs la nature du corps et son diamètre, on a reconnu en outre que UT. L'extension d'une barre, par une force qui agit dans le sens de sa longueur, est en raison directe de cette force, quand l'aire de la section est la même et que la force ne surpasse pas l’élasticité de la barre. 4. Les trois principes que nous venons d’énoncer servent de base à la théorie de la résistance des maté- riaux ; mais leur application exige la connaissance des limites de la force élastique des divers corps employés dans les constructions, limites très-variables d’ailleurs, pour une même substance, et dont on ne peut déter- miner que les valeurs moyennes. Nous désignerons par le nom de force élastique le plus grand poids en kilo- grammes sous la pression duquel un corps n'éprouye pas d’altération durable, et nous réunirons dans le ta- bleau suivant les résultats les mieux constatés. 56 RES Force elastique 449 Extension correspondante Substances essayées, par centimètre carré par mètre de section. de longueur. Ferforce 2 1250 kil. . . 0",000713 Eonie "#9" 1075 . . 0, 000830 Bronze des canons . . . . 705 . . . . 0, 001043 Cuivre jaune. . . . : . . 1265 . . . . 0, 000750 Plomb fondu.. . . . . . . 105 . . . . 0, 002088 HR et © net er À © 202 . . . . 0, 000625 INC CONÉ, :y51 Lust GhéNete ete eee OPME MERE TRUE HTétren Pi SUR MAL Pin d'Amérique. . 4o1 . . . . 0, 000238 278 . . . . 0, 002325 228 « +: .: + 0, 002415 1661042 10,1001704 274 + ..0.,05 002410 Sapin rouge. . . 902. -,-10; 002128 Sapin blanc. . . . . . .. 255... . o, 001984 Marbre blanc.. . . . . . . 127 . . . . 0, 000528 Pierre detaille (calcaire). . 60 . . . . 0, 000559 Fanons de baleine. . . .. 351.... 0, 006857 Les exemples suivans, où nous rappellerons les for- mules employées pour calculer les divers cas de résis- tance, indiqueront l'emploi de cette table. L® Prosceme. Délerminer l'aire de la base d'une barre ou colonne capable de soutenir verticalement un poids donné. Nous supposons ici qu’une barre fixée verticalement par son extrémité supérieure est tirée par un poids placé à son extrémité inférieure, cas où la longueur de la barre n’exerce aucune influence sur la résistance qu’elle peut opposer. Soit Q la charge donnée. Nommons P un poids tel qu’une barre de la matière en question, d’un centimètre carré de base, n’en pourrait soutenir un plus considéra- ble sans que sa force élastique soit altérée, c’est-à-dire le poids désigné dans la table sous le nom de force élas- tique, et désignons par À l’aire de la base cherchée, Nous avons en vertu du second principe et én prenant le centimètre carré pour unité de surface PE OA d’où Ainsi l’aire de la section doit être en raison directe du poids que la pièce doit soutenir, et en raison inverse de celui qui pourrait altérer la force élastique de la matière de cette pièce. Dans le cas où il s’agirait d’une barre de fer forgé, RÉS k substance pour laquelle la table donne P = 1250 , des- tinée à soutenir un poids Q — 2000', on aurait — 1,6 cent. carré. Si la barre devait être à base carrée, on trouverait le côté a de cette base en posant (2) ..a— Le à cause de a = V/A. S’il s'agissait d’une barre cylindrique, le rayon r de la base devant être tel que A — xr°, égalité dans la- quelle 7 désigne le rapport de la circonference au dia- mètre ou le nombre 3,1415926..., on aurait pour la valeur de ce rayon (ER A Pal Avec les données précédentes, on trouverait 2000 5 O— 7e = 1°" ,265 1250 2000 cent. VE — Ares n —= 0 ,509. II: PRosLÈME. Déterminer la plus grande charge que peut supporter en un point quelconque une barre rectan- gulaire uniforme appuyée par ses extrémités. (PI. IT, fig. 6.) Nommons P le poids équivalent à la force élastique de la barre; L la distance des points d'appui; p et q les distances du point chargé aux points d'appui ; b la largeur de la barre; d son épaisseur où sa dimension parallèle à la force de pression ; Q la charge cherchée,. Par des considérations théoriques dont le détail ne peut trouver place ici, on trouve la formule Pbd?l COEREE qui contient la solution du problème et de toutes les autres questions qui en dépendent, Si la barre était chargée en son milieu, on aurait Li P—=q— =: l, et la formule deviendrait Prenons pour exemple une barre rectangulaire de fonte de 6 mètres de long, entre les points d'appui, de 45 millimètres de largeur et de 80 millimètres d’épais- seur, nous aurons, en rapportant toutes ces dimensions au centimètre comme unité, 60e 4,55 dE: et, de plus, la table nous fait connaître P — 1095. Ainsi, dans le cas où la charge doit agir au milieu de la barre, on a 21X 4075 4,519181 k — 3 X 600 c'est-à-dire qu'on ne pourrait charger cette barre en son milieu d’un poids plus grand que 544 kil. sans altérer son élasticité. III" Prosrëme. Etant données la largeur d'une barre uniforme et sa longueur entre les points d’appuis, trouver l'épaisseur qu'elle doit avoir pour résister à un poids qui agit sur un de ses points. L’équation (4) donne, en dégageant d qui est ici l’inconnue, (6)... d= ab Wire et, simplement, dans le cas de p = q — :b c’est-à- dire lorsque le poids agit au milieu, S'il s'agissait de trouver la largeur b, l'épaisseur p étant donnée, on aurait évidemment ___ 6pq9Q (8)... b= on : 51Q (QD Pi” La première de ces formules se rapporte à une charge placée en un point quelconque de la barre, et la seconde à une charge placée au milieu. Nous ferons observer que toutes ces formules peuvent s’apptiquer à des barres inclinées comme AB (PI. XXI, fig. 7), en ayant le soin de prendre pour ! la distance CD des appuis. IV° Proscëme. Déterminer la plus grande charge que peut supporter une barre rectangulaire appuyée par ses extrémités, dans le cas où cette charge est distribuée uni- formément entre les points d'appui. L'expérience a montré que lorsque le poids est ré- Fe ; Ù 5 : parti uniformément, l'effort n’est que les 8 de celui qui aurait lieu en réunissant le même poids au centre: ainsi RÉS 443 8 muitipliant le second membre de la formule (5) par =, il vient ps 16 Pbd? 151 formule dans laquelle on pourra prendre ensuite b ou d pour l’inconnue. V° ProscÈème. Trouver la plus grande charge que peut porter à une de ses exirémités une barre reclangulaire ho- rizontale encastrée par son autre extrémité. (PI. XXI à fig. 8.) Lorsqu'une pièce est fortement fixée par une extré- mité et qu’elle est chargée à l’autre, le poids qu’elle peut supporter n’est que 2 de celui qu’une pièce de même longueur, soutenue aux deux extrémités, pourrait por- ter à son milieu. Conservant donc les mêmes dénomi- nations, nous ayons GDS 10— — Si la charge était répartie uniformément, l'effort serait moitié moindre, et l’on aurait 5. Toutes les formules précédentes se rapportent à des barres rectangulaires; pour les appliquer à des barres cylindriques, il suffit de multiplier la valeur de Q par le facteur numérique 0,589, et alors b et d repré- sentent l’une et l’autre le diamètre du cylindre. 6. Les barres chargées de poids prennent une in- flexion à leur milieu qui, dans certaines circonstances, ne permet pas de leur faire supporter là plus grande charge dont elles sont susceptibles. Les problèmes sui- vans vont apprendre à calculer cette inflexion. VI* ProsLème. Déterminer la flèche de courbure que prendra une barre chargée à son milieu et soutenue par ses etrémités dans le cas du maximum de charge. Nommons I l’inflexion exprimée en mètres, e l’ex- tension par mètre correspondante à la plus grande charge et donnée par la table du n° 4, et désignons toujours par ! la longueur de la barre ou plutôt la dis- tance des points d’appuis, et par d l'épaisseur. Nous aurons Cherchons, par exemple, la flèche de courbure que prendra la barre du problème 11° sous la charge maxi- mum de 544 kilogrammes. Ici, nous avons | — 6 mè- tres, d = 80 millimètres, et la table nous fait connaître 444 RES e —0",000830. Substiluant ces valeurs dans la formule (153), en observant qu’il faut poser d— 0",08 pour rap- porter tout au mètre comme unité, il viendra 0,00083 X 6°? I = — —— — 0",060225 6 X 0,08 k F c'est-à-dire que la barre de fonte sera infléchie à son milieu d’un peu plus de 62 millimètres; de sorte que si cette inflexion était trop grande pour l'usage qu’on voudrait faire de la barre, il faudrait augmenter son épaisseur ou diminuer la charge. 5 VII Prosckur. Trouver l'inflexion que prendra une barre rectangulaire chargée à son milieu d'un poids Q' plus petit que celui qui fait équilibre à sa force élastique. Conservant les mêmes dénominations et représentant par à l'inflexion demandée, nous aurons Q'el APE Cette formule nous donne le moyen de déterminer la charge correspondante à une inflexion donnée: il ne faut qu'isoler Q' dans le premier membre: ce quidonne Cherchons, par exemple, la charge qu’on peut faire supporter à la barre de fonte des questions précédentes, sans que son inflexion dépasse 15 millimètres. Nous ayons — 0,015; b— 0",045; d — 0,080 ; L —6; e — 0",00085; et comme tout est rapporté au mètre pour unité, nous donnerons à P une valeur 10000 fois plus grande que celle de la table, c’est-à-dire que nous poserons 19 — 10750000". Substituant ces valeurs dans la for- mule, il vient © & X0015 X 10750000 0,045) ‘(0,08)° Le % LA pee PT A] 3 à À 0,00083 X (6) — 85 kil. Donc, si l'on ne veut pas que la barre en question prenne une inflexion plus grande que 15 millimètres, il ne faut la charger que de 85 kilogrammes. Dans le cas où Îles pièces seraient uniformément chargées sur toute leur longueur, l’inflexion serait les 5 : 5 de celles que donnent les formules (15) et (14). 7. Résistance des vases à des pressions intérieures. Lorsqu'un ÿase cylindrique fermé exactement contient un fluide élastique dont la tension surpasse la tension atmosphérique extérieure, les paroïs sont pressées in- térieurement de dedans au dehors et également sur RES tous les points. Cette pression tend à faire éclater le cylindre, qui ne peut cependant se déchirer que suivant une arête ou un cerele perpendiculaire à son axe; mais comme l'effort qui a lieu dans le sens de l’arête est deux fois plus grand que celui qui tend à déchirer le ey- lindre perpendiculairement à son axe, nous ne nous oc- cuperons pas de ce dernier. Or, si nous nommons R le rayon du cylindre et p la pression sur l'unité de lon- gueur, il est facile de voir que le produit pR représente la force qui tend à briser le cylindre à chacun de ses points. Ainsi, pour que la paroi puisse résister sans al- tération à cette force, il faut que son épaisseur soit égale à l'épaisseur d’une barre rectangulaire qui, ayant unité de largeur, pourrait supporter sans altération la pression pR, p étant alors la pression du fluide sur l'unité de surface. Or, en prenant le centimètre carré pour unité de surface, la plus grande charge d'une barre rectangulaire d’une largeur égale à un centimètre et d’une épaisseur — d est ([* PROBLÈME), Q— Pd, P représentant toujours le poids équivalent à la force élastique de la matière; done, d’après ce que nous ve- nons de dire, PAIDRE d’où l’on tire (16)... d=—. Ainsi, pour déterminer l'épaisseur de la paroi d’un cylindre qui doit supporter une pression intérieure p sur l'unité de surface, il faut multiplier cette pression p par le rayon du cylindre, et diviser le produit par le poids équivalent à la force élastique de la matière du cylindre. Proposons-nous de trouver l'épaisseur d’un vase cy- lindrique en fer forgé capable de contenir sans altération un gaz comprimé à 15 atmosphères, pression effective, et ayant 1",20 de diamètre. Rapportant tout au centi- mètre comme unité, nous ayons REG 15°,519, D == 1950', et par suite 15,512 X Go, d La es S ces VOLE 0,745. L'épaisseur demandée est donc de 7 millimètres et demi. Dans la pratique, et lorsqu'il s’agit de chaudières destinées à contenir de la vapeur, on prend une épais- seur à fois plus grande que celle que donne le calcul parce qu'il est reconnu que la tenacité des métaux di- minue à mesure que leur température augmente. RÉS 8. Résistance à la torsion. La résistance qu’un arbre ou axe oppose à une force quitend à le tordre se nomme résistance à la torsion. Soit Q le poids porté par l'extrémité du rayon R d’une roue placée sur un arbre et produisant la plus grande torsion que cet arbre puisse prendre sans altérer son élasticité, d le diamètre de l'arbre, { sa longueur et P sa force élastique, la valeur de Q est donnée par la formule qu'on peut également employer pour trouver dlorsque Q est donné. Les formules que nous venons de donner s’appli- quent aux cas les plus ordinaires de la pratique; mais il en existe une foule d’autres non moins utiles pour lesquelles nous ne pouvons que renvoyer aux ouvrages spéciaux, tout en regrettant qu'aucun de ces ouvrages ne présente un traité complet sur cette matière impor- tante. (Voy. l'Essai pratique de Tredgold sur la Résis- tance du fer et d'autres métaux.) RÉSULTANTE (Méc.) On donne ce nom à la force unique dont l’action produirait le même effet que celui de plusieurs forces qui agissent simultanément sur un mobile. Ces dernières prennent alors le nom de compo- santes par rapport à la première. Les relations, qui existent entre une résultante et ses composantes forment la base dela statistique. Nous al- lons en donner la déduction, après avoir préalablement rappelé quelques-unes des notions générales de la méca- nique. 1. On peut concevoir un corps quelconque comme composé d’une infinité de points matériels liés entre eux d’une manière particulière, suivant la nature parti- culière de ce corps, qui devient ainsi un système de points. L'équilibre ou le mouvement d’un tel système dépen- dant évidemment de l'équilibre ou du mouvement de ses parties composantes, nous considérerons d’abord l’action des forces sur un seul point matériel isolé. 2. Une force qui agit sur un point matériel peut le faire de deux manières différentes, ou en le poussant devant elle, ou en l’entraînant de son côté: l'effet pro- duit étant toujours le même, on peut employer indit- féremment l’une ou l’autre de ces hypothèses. 3. On nomme direction du mouvement la ligne droite suivant laquelle une force agit. 4. Lorsqu'une seule force agit sur un mobile, il se meut nécessairement en ligne droite; car il n'y a au- cune raison pour qu'il change de direction. 5. Si plusieurs forces, de la nature de celles qu'on nomme instantanées (voy. Force), agissent simultané- ment sur un mêmepointmatériel, le mouvement s'effec- 445 tue encore en ligne droite, car ces forces ne peuvent que se modifier réciproquement, pourproduire un effet unique. Ainsi, comme cet effet unique peut être attribué à l’action d'une seule force , il est toujours possible de remplacer par une force unique toutes les forces qui font mouvoir un point. 6. On nomme système de force l’ensemble des forces qui concourent à produire le mouvement, et ces forces elles-mêmes, considérées par rapport à la force unique, ou résultante qui peut les remplacer, se nomment les composantes. 7. Lorsque plusieurs forces appliquées à un même point matériel se détruisent, de manière que le point reste en repos, on dit qu'il est en équilibre, ou que les forces se fontéquilibre. Supposons, par exemple, qu'un point A (PI. XXI, fig. 9) recoive simultanément l’ac- tion des deux forces égales P et P', dont la premiere le pousse dans la direction AP et la seconde dansla direc- tion opposée AP’, ce point ne pouvant obéir à l’üne de ces impulsions plutôt qu’à l’autre, demeurera néces- sairement en repos. Il en serait encore de même si, outre les deux forces P et P’, le point À recevait encore l’ac- tion de deux autres forces égales Q et Q'oppostes dans leur direction. Dans tous les cas où un système de forces appli- quées simultanément à un point matériel produit le mouvement, ilest visible qu’en ajoutant au système une force égale à la résultante et agissant dans une di- rection opposée, le nouveau système sera en équilibre; car on pourra le considérer comme composé de deux seules forces égales et opposées. La question d’établir l'équilibre dans un système de forces données dépend donc de la détermination de leur résultante. Ce pro- blème, qu’on désigne sous le nom de composition des forces, est le problème fondamental de la statistique ; il présente plusieurs cas particuliers. 8. Lorsque plusieurs forces agissent sur un point dans la même direction, leur résul!ante agit nécessairement dans cette même direction, et elle est égale à leur somme. Si quelques-unes seulement de ces forces agis- sent dans une même direction, el toutes Les autres dans uve direction opposée, la résultante est égale à la dif. férence entre la somme des premicres et celle des se- condes, et agit dans la direction de la plus grande somme. Le problème ne présente de difMiculté que dans le cas où les directions des composantes forment des angles entre elles. 9. Considérons d’abord le cas le plus simple, celui de deux forces égales tirant simultanément le point A (PI. XXI, fig. entre elles un angle quelconque MAN. Le point À ne 10) dans les directions AN et AM faisant pouvant se mouvoir en mème temps sur deux directions différentes, prendra une direction intermédiaire AR, et 446 RÉS comme il n’existe aucune raison pour que cette direc- tion de la résultante soit située plus près de AM que de AN, au-dessus plutôt qu’au-dessous du plan de ces directions, -elle divisera évidemment l’angle MAN en deux parties égales. Ainsi représentant l’intensité de la première force par la droite AP prise sur sa direction AB, et l'intensité de la seconde force par la droite AP' — AP, prise égale- ment sur sa direction AN, si nous eonstruisons le paral- lélogramme APQP’, la diagonale AQ de ce parallélo- gramme sera la direction de la résultante dont il ne nous reste plus qu’à trouver la grandeur, et nous pour- rons poser comme théorème : La résultante de deux forces égales concourantes ‘à un même point a pour direction la diagonale du parallélo- gramme construit sur ces forces. = 10. AP et AP'représentant toujours deux forces égales qui agissent sur le point À (PI. XXI, fig. 11), supposons que la force AP' croisse de la quantité PQ — AP, ou qu'elle devienne double de la force AP, la résultante des deux forces AP et AQ, dont la première est moitié plus petite que la seconde, sera encore dirigée suivant la diagonale AS de leur parallélogramme. En effet, la diagonale AR du parallélogramme construit sur les forces égales AP et AP'étant la direction de leur résul- tante ou le chemin que parcourt le point À par l’action de ces forces, imaginons les points À et R liés entre eux d’une manière invariable; l’un ne pourra se mou- voir sans entrainer l’autre, et le résultat sera le même, soit qu'on considère le point À comme tiré par les forces AP et AP’ dans la direction AR, ou le point R comme poussé dans la direction RM par les forces PR et PR. On peut doncsubstituer au système des trois forces AP, AP’, PQ, celui des trois forces PR, PR, PQ. Mais la force P'R, qui pousse le point R, agit comme si elle entrainait le point P', et on peut encore substituer aux forces P'R et PQ égales et concourantes aupoint P', une force agissant dans la direction de leur diagonale P'5. Ainsi les trois forces PR, P'R, P'Q se réduisent à deux forces, l'une dirigée suivant PR ou RS, et l’autre suivant P'S, dont la résultante doit nécessairement pas- ser par le point de concours S ; car on peut considérer les forces RS et PS comme agissant à leur point de concours, et ce point 5 devant être mu de la même manière que s'il était sollicité par l’action simultanée de ces deux forces, né peut être qu’un ‘des points de la résultante. Or, cette résultante devant être celle de tout le système, passe aussi par le point A : donc elle a né- cessairement pour direction la diagonale AS. En augmentant la force AQ = 2AP d’une nouvelle quantilé AP, on démontrerait par les mêmes raisonne- mens, que la résultante des deux forces AP et 3AP est dirigée suivant la diagonale de leur parallélogramme, et RÉS par suite qu’il en est toujours ainsi pour la force AP et AP, AP et 5AP, etc. Donc, en général, m désignant un nombre entier quelconque, deux forces AP et mAP, dont les grandeurs sont entre elles dans le rapport 1: m, ont leur résultante dans la direction de la diago- nale de leur parallélogramme. La même marche appliquée successivement aux forces m X AP et 2AP, m X AP et3AP, etc. prouve- rait que la proposition a encore lieu pour deux forces dont les grandeurs sont entre elles dans le rapport de deux nombres entiers quelconques m et n, et il est fa- cile de s’assurer, par une réduction à l’absurde, qu’elle s'étend au cas de deux forces incommensurables. Soient, en effet, deux forces représentées, en gran- deur et en direction, par les droites incommensurables entre elles AP et AQ (PI. XXI, fig. 12), si leur résultante n'était pas dirigée suivant la diagonale AR de leur pa- rallélogramme, elle aurait une autre direction AR’ qui couperait en un certain point R le côté PR du parallé- logramme ou son prolongement; et alors, en prenant entre R' et R un point O, tel qu'en menant ON paral- lèle à AP, les droites AP et AN soient commensurables entre elles, la diagonale AO serait la direction de la ré- sultante des deux forces AP et AN. Mais la force AP restant la même, la résultante doit se rapprocher d’au- tant plus de l’autre composante que cette composante est plus grande; ainsi il est absurde que AR! soit la direction de la résultante de AP et de AQ, tandis que AO est la direction de la résultante de AP et de AN. Il est donc impossible de supposer que la résultante de deux forces incommensurables ait une autre direction que la diagonale de leur parallélogramme. Ceci posé, il est facile de démontrer le théorème suivant, qui renferme toute la composition des forces. 11. Taéorkme. La résultante de deux forces quelconques appliquées à un même point et représentées par des droites prises sur leurs directions, à partir de ce point, est re- présentée en grandeur et en direction par la diagonale du parallélogramme construit sur ces deux forces. Désignons par P et Q les composantes et par R leur résultante. Les forces P et Q étant représentées par les droites AP et AQ (PI. XXL, fig. 15), si, au point À et dans la direction de la diagonale AM du parallélo- gramme construit entre AP et AQ, nous appliquons une force AR égale et directement opposée à la résul- tante R, les trois forces AP, AQ, AR seront en équi- libre (8), et nous pourrons considérer une quelconque d’entre elles, AQ, comme égale et directement opposée à la résultante des deux autres. Ainsi, menant par le point P une droite PQ” parallèle à AR, le point Q' où celte parallèle rencontre la direction de la résultante AQ' de AP et de AR, déterminera la grandeur du côté PQ', qui, dans le parallélogramme des forces AP et AR, | RES est égal et opposé au côté AR ; mais PM étant parallèle à AQ', le quadrilatère AQ'PM est un parallélogramme; donc PQ'— AM, et par conséquent AM — AR = R. Ainsi la diagonale AM représente non seulement la di- rection de la résultante des deux forces P et Q, mais encore sa grandeur. ‘ Cette démonstration du parallélogramme des forces est la plus simple et la plus rigoureuse de toutes celles : qui reposent sur des considérations géométriques. Elle est due à M. Duchayla. (Voyez Force, tome IL.) Signalons maintenant les principales conséquences de ce théorème. Si les deux forces P et Q sont égales entre elles, on a dans le triangle rectangle (fig. 14, PI. XXI) APO, en désignant l’angle PAO, moitié de l'angle PAQ des forces, par », 1:cosp— AP; AO; d'où AO—'AP X cos 9; mais AP—P etAO—- AR—-R, 2 2 donc R—2P cosc. e Cette formule fait connaître la grandeur de la résul- tante R de deux forces égales P faisant entre elles un angle 2». 12. Si les forces P et Q sont à angle droit (PI. XXI, fig. 15), on a dans les triangles rectangles APR, AQR AP—AR.cos PAR, AQ— AR. cos QAR. ou, désignant par » l'angle de la résultante AR — R avec la force AP == P, P—Rcosy, Q—Rsineo, on a, de plus, R? — P? + Q°. 15. L’angle PAQ des composantes (PI. XXI, fig. 16) étant différent d’un droit, si nous le désignons par +, et par ? celui de la résultante avec une des composantes P — AP, comme l'angle APR est le supplément de l'angle 4, nous aurons R:Q—sin : sin », c’est-à-dire que la résultante est à une composante comme le sinus de l’angle des composantes est au sinus de l’angle compris entre la résultante et l’autre compo- sante. 14. Enfiu, quel que soit l'angle PAQ des compo- RÉS 447 santes (fig. 16, PI. XXI), le triangle APR donne (voy. TRiGONOMÈTRIE, tome IT) =") == 9 — AR — AP PR — AP X PR X cos APR; Mais PR — AQ, et comme l’angle APR est le supplé- ment de l’angle des forces, PAQ — +, on a cos APR —— cos Ÿ; donc R?=— P? + Q? + 2PQ cosy. Cette expression fait connaître la grandeur de la résul- tante de dêux forces quelconques P et Q faisant entre elles un angle quelconque 4. En y posant 4 — 90°, on retrouve la formule du n° 12, et en prenant P —Q, celle du n° 11. S Le même triangle APR donne encore AP : PR : AR — sin PRA : sin PAR : sin APR. Or, prolongeant AR en R' et observant que PR — AQ et que sin PRA = sin RAQ — sin R'AQ, sin PAR — sin PAR!', sin APR — sin PAQ, on yoit que cette proportion est la même chose que P:Q:R— sin R'AQ : sin PAR: sin PAQ. Maintenant, si l’on applique au point A une force AR'— R' égale et directement opposée à la résultante R, le système des trois forces P, Q, R' sera en équi- libre, et comme R!/— R, on aura également entre ces trois forces la relation P:Q:R'— sin R'AQ : sin PAR": sin PAQ, d'où l’on peut conclure que trois forces sont en équilibre lorsque la grandeur de chacune d’elles est proportionnelle au sinus de l'angle formé par la direction des deux autres. 15. Le parallélogramme des forces conduit immé- diatement à la détermination de la résultante d’un nombre quelconque de forces appliquéès à un même point, lors même qu'elles he sont pas situées dans un même plan; car, en les composant deux à deux, on peut toujours diminuer successivement le nombre des forces du système et les réduire enfin à une seule, qui est la résultante générale. Soient, par exemple (fig. 17, PI. XXI), les forces P, P', P’, etc., qui concourent au point À, les ayant représentées par les parties AP, AP'. AP”, ete., de leurs directions, on construira sur AP et AP" le parallélogramme APRP', dont la diagonale AR sera la résultante des deux forces P et P'; sur AR et AP”, on construira ensuite le parallélogramme APR'P', et sa 448 RÉS diagonale AR’ sera la résultante des trois forces P, P’, P'; construisant encore sur AR' et AP” le parallélo- gramme ARR°'R", on aura, pour la résultante des quatre forces P, P', P", P' la diagonale AR", et ainsi de suite. En procédant de cette manière, on parviendra toujours soit à une dernière diagonale qui sera la résul- tante du système, soit à deux forces directement oppo- sées. Si le système était en équilibre, ces deux dernières : forces seraient égales. 16. Lorsque les forces concourantes à un même point ne sont qu'au nombre de trois et que leurs direc- tions ne sont pas comprises dans le même plan, la con- struction précédente fait connaitre une propriété très- importante de la résultante. Soient, en effet, les trois forces P — AP, P'— AQ, P'— AR (PI. XXI, fig.18), dirigées d’une manière quelconque dans l’espace; con- struisons dans le plan des deux forces AQ et AR le pa- rallélogramme AQTR, la disgonale AT sera la résul- tante de ces deux forces, et si nous construisons ensuite dans le plan des deux droites AT et AP le parallélo- gramme PATS, sa diagonale AS sera la résultante des deux forces AT et AP ou celle des trois forces AP, AQ et AR; mais il est facile de voir que AS est la diagonale du parallélipipède construit sur les trois forces AP, AQ et AR; donc la résultante de trois forces appliquées à un méme point et dont les directions ne sont pas dans le même plan est représentée en grandeur et en direction par la diagonale du parallélipipède, construit sur ces forces. Les relations connues entre la diagonale d’un paral- lélipipède et ses trois arêtes donnent immédiatement la valeur de la résultante AS, que nous nommerons S. Désignons respectivement par (P, Q), (P, R), (Q, R) les angles que font entre elles les forces P et Q, PetR, Q et R, nous aurons | S' = P?+Q? +R? + 2PQ cos (P,Q) + 2PR cos (P,R) + 2QR cos (Q,R). Si les forces P, Q et R sont perpendiculaires entre elles, on aura simplement S?—P?+ Q? +R? 17. La décomposition des forces repose sur les mê- mes principes que leur composition. Il est évident, d’après ce qui précède, qu’on peut toujours substituer à une force quelconque un système de deux forces agis- sant dans le même plan ou un système de trois forces agissant dans l’espace à trois dimensions. Soit en effet AR une force appliquée à un point A (PI. XXI, fig. 19) représentons par AP une autre force d’une direction quelconque, joignons les points P et R par la droite PR, menons RQ parallèle à AP et AQ parallèle à PR, AR sera la diagonale du parallélogramme AQRP, et l'on pourra conséquemment remplacer la force AR par RÉS les deux forces AQ et AP. Prenons maintenant hors du plan AQRP une droite AS pour représenter une autre force d’une grandeur et d’une direction arbitraire, me- nons SQ puis AT parallèle à SQ et TQ parallèle à AS, AQ sera la diagonale du parailélogramme ASQT, de sorte que nous pourrons remplacer la force AQ par les deux forces AS et AT; ainsi la force primitive AR pourra être remplacée par les trois forces AP, AT, AS. Cette décomposition peut s'effectuer d’une infinité de manières différentes, puisque les forces AP et AS sont entièrement arbitraires. 18. Lorsqu'on décompose une force, on assujettit ordinairement les composantes à la condition d’être perpendiculaires entre elles, ce qui simplifie les rela- tions; mais alors les grandeurs de ces composantes se trouvent déterminées par les angles qu’elles font avec la résultante, et l’on ne peut prendre aucune d’elles ar- bitrairement. Soit, par exemple, AR (PL XXI, fig. 15) la force qu’on veut remplacer par deux autres forces rectangulaires appliquées au même point A ; menons la droite AP dans une direction quelconque, puis la droite AQ perpendiculaire à AP; du point R abaissons res- pectivement sur AP et sur AQ les perpendiculaires RP et RQ, ces perpendiculaires détermineront les compo- santes AP et AQ ; et l’on voit que dans cette construc- tion il n’y a d'arbitraire que l'angle PAR. S’il s'agissait de décomposer AR en trois forces rectangulaires, dans l’espace, on pourrait de nouveau prendre une compo- sante d’une direction quelconque, en ‘opérant de la même manière. 19. Nommons &, 8 et y les angles que trois forces rectangulaires X, Y, Z font respectivement avec leur résultante R, et observons que puisque R est la diago- nale du parallélipipède rectangle construit sur les droites X, Y, Z, nous avons (Géo. , 15) X—Rcosu, Y—Recosfÿ, Z—Rocos), et R— [x +v+%], les angles «, Bet y sont d’ailleurs liés par la relation (Géo. , 13) cos a + cos 8 + cos? y— 1. Ces équations servent à trouver la valeur et la direction de la résultante lorsque les composantes sont données, et vice versd. 20. Si l’une des composantes est nulle, Z, par exem-. ple, on a seulement X=Roeose, Y—Recosp, n=/[x+v]: RÉS dans ce cas, la résultante R est comprise dans le plan des deux composantes X et Y, comme nous l’avons vu ci-dessus. 21. Ces dernières expressions conduisent facilement aux conditions d'équilibre d’un nombre quelconque de forces appliquées à un même point et comprises ou non dans un même plan. Soient P, P', P', etc. (PL. XXI, fig. 20) des forces concourantes au point A et que nous supposerons d’abord situées dans un même plan; me- nons par le point A les axes rectangulaires AX, AY, et représentant, les forces P, P', P', etc., par les parties AP, AP’, AP’, etc., de leurs directions; décomposons chacune de ces forces en deux autres dirigées suivant les axes AX et AY. De cette manière, le système donné sera transformé en un autre qui ne contiendra plus que des forces dirigées suivant les deux axes, et dont il sera facile de trouver la résultante. Nommons , x, «’, etc., les angles que les forces P, P', P’, etc., font avec l’axe cos x, et B, f', f, etc., les angles qu’elles font avec l’axe des y. Si nous considé- rons en particulier la force P ou AP, nous verrons que ses deux composantes AM et AN ont pour valeurs AM—Pcos«, AN—P cos, et qu’en général les composantes dans le sens des x sont exprimées par PICOs x. PACosu,. PÉCos xs etc. et les composantes dans le sens de y par PicosB;. P'cos£, P’cosf',. etc. Prenant la somme de toutes les composantes qui agis- sent dans le sens des x et la nommant X ; prenant éga- lement la somme de toutes les composantes qui agis- sent dans le sens des y et la nommant Y, nous aurons \ “ss. (a) P cos « + P'cos «+ P'cos «+ etc. — X, P cosB + P' cos f'+ P' cos £’ + etc. = Y, et, par conséquent , toutes les forces proposées seront » PAP réduites à deux forces rectangulaires X et Y, dont la résultante R aura pour valeur ..….. (b) R?— X° + y’, 22. Il est essentiel, en formant la somme des compo- santes par rapport à chaque axe, d’avoir égard aux signes dont les cosinus peuvent être affectés, car ces signes déterminent le sens suivant lequel agissent les compo- santes. Pour fixer les idées, considérons seulement deux forces P et P°' (fig. 21, PI. XXI). Leurs composantes suivant l’axe des æ seront AQ—P cos PAX, Ton. ur. ASE=IPICOS PA RÉS 449 et comme ces composantes agissent dans une direction opposée, nous aurons pour leur résultante X — P cos PAX — P'cos P'AX’. Or, «et «’ désignant les angles que forment respective- ment les forces P et P' avec l’axe positif AX, on a PAX —u, P'AX'— 180 — %, d’où cos P'AX" = — cos &’; la résultante X est donc encore exprimée par X = P cos x + P'cosu', et l’on voit qu’en se réservant de déterminer les signes des cosinus lorsqu'on voudra réaliser les calculs, on peut donner à toutes les composantes le signe , comme nous l'avons fait dans les expressions (a). 23. La grandeur de la résultante se trouvant fixée par l'expression (b), il ne s’agit plus que de trouver sa di- rection, et pour cet effet, si nous nommons @ et b les angles qu’elle forme avec les axes coordonnés, nous aurons, d’après le n° 20, X—Rocosa, Y—Recosb, ce qui nous donnera 0 FR ces COS) = K: 24. Si toutes les forces proposées sont en équilibre, la résultante R est nulle, et l’on a X?2+Y?— 0, équation qui ne peut être satisfaite que par les valeurs EX O8 D — 10 car, quel que soit le signe des sommes X et Y, leurs carrés sont essentiellement positifs. 25. Considérons maintenant uün système de forces >, P', P',etc., toujours concourantes à un même point DE IEXS DIU , mais dirigées d’une manière quelconque dans l'espace. Par le point de concours imaginons trois axes rectan- gulaires AX, AY, AZ, et nommons &;, u', w', etc., les angles respectifs des forces avec l'axe AX; B, 6, B', cte., 4 , . so e leurs angles avec l'axe AY, et, 7', 7, etc.. leurs angles avec l'axe AZ. Si nous décomposons chaque force en trois autres dirigées suivant les axes, les composantes dans le sens des æ seront (n° 19) Pcosæ, P'cosæ, P'cose', etc.; celles dans le sens des y Pcoss, P cos 6, P'cos p', etc.» 7 450 RÈS et les composantes dans le sens des z Pcosy, P'cosy, P'cosy, etc. Nommant X, Y, Z les sommes respectives des compo- santes par rapport à chaque axe, ou posant ..…. (1) X—Pcosa—+P'cose +P'cosé + ete, Y = P cosB + P'cos 8 + P'cosf + etc., Z—=Pcosy—+P'cosy HP cos y + etc., le système proposé se réduira à trois forces rectangu- laires æ, y, z, et nous aurons pour la valeur de sa résul- tante (n° 19)... (d) R=X LY +7. En réalisant les calculs, il faudra avoir égard aux signes des cosinus comme nous l’avons indiqué ci-dessus. © 26. Pour déterminer la direction de la résultante R, il faut trouver les angles qu’elle forme avec les axes coordonnés. Or, nommant @, b, c, ces angles, on a, d’a- près les expressions du n° 19, À X cos a = — R ? 27. Dansle cas de l'équilibre des forces P, P', P',etc., la résultante R devant être nulle, on à XV +220; équation qui ne peut être satisfaite qu’autant que chaque terme est nul isolément ; ainsi M0 TO — 0; ou, ce qui est la même chose, P cos « + P' cos «EL P' cos «+ ete. — 0, P cos + P'cos 8 +-P'cosf" etc. — 0, Pcosy—P'cosy ÆP'cosy +etc. — 0, sont les équations d'équilibre d'un système de forces concourantes à un même point et situées d’une manière quelconque dans l’espace. 28. Examinons maintenant la composition des forces appliquées à différens points d’un corps ou système de corps, dans l'hypothèse où ces points sont maintenus à des distances fixes les uns des autres; ce qui permet de les considérer comme liés entre eux par des droites in- flexibles. Concevons une droite AB (PI. XXI, fig. 22) composée de points matériels liés d’une manière inébranlable, et aux extrémités À et B de laquelle sont appliquées deux forces P et Q, dont les directions sont parallèles. Il s’agit de déterminer la grandeur de la résultarite de ces forces et son point d'application sur la droite AB. Représentons les forces P et Q par les parties AP et RÈS BO de ieurs diréctions, et observons qu'en appliquant aux points À et B deux nouvelles forces AR et BS égales et directement SHPOSCES le système des forces P et Q n'éprouvera aucun changement, puisque ces nouvelles forces se détruisent. La résultante du système des quatre forces AR, AP, BQ, BS, sera donc identiquement la ième que celle des deux forces P ét Q; mais, en Con- Struisant les parallel ogrammes RAPM, SBQN, nous avons pour la résultante des deux forces ÂR êt AP la diagonale AM, et pour la résultante des deux fürcés BS et BQ la diagonale BN. Ainsi, au systèmé des quatre forces ÂR, AP, BQ,BS, et par conséquent, au système des deux forces P et Q nous pouvons Sübstituér le sys- téme des deux Forces AM et BN, qui né sdht pas paral- ièles, € et qui coiséqueriment concourent en uñ point O, par lequel doit aussi passer léur résultanite ou la résul- tante cherchée des forces parallèlés P et Q. Ménons par le point 0, OR Haas aük forcés P et Q ét CD parallèle à AB, et imaginôns eh oùtre que les deux forcés AM ët BN sont äppliquées au point 0, ce qui H0u$ permettra de décomposer, d'une part; AM en deux autres forcés dirigées suivant OC ét OR; et de l’autre BN en deux autres forces dirigées suivant OD et OR ; or, les circonstances de la décomposition des forces AM et BN Sont 16$ mêmes en O qü'en À et DB? ainsi les composantes de AM seront OC — ÆR et OE — AP; et celles de BN seront OD — BS et OF = BQ ; deux forces égales et opposées OC et OD se détruisent. Ainsi les seules forces agissantes du système sont OE et OF, dont la résultante OE + OF— P + Q suit la di- rection OR ; donc La résultante de deux forces parallèles est égale à leur somme et leur est parallèle. Pour trouver le point H, où passe cette résultante, observons que les deux triangles semblables OAH, AMP donnent mais les AP: PM=—= OH AH; et que les deux autres triangles &mblablés OBH, BQN donnent aussi BQ : QN = OH : BH. Les moyens de ces deux proportions étant égaux ; les extrêmes sont en proportion, et l’on a AP : BQ = BH : AH, ou P:Q—=8H:AH; c’est-à-dire que le point H partage la droite AB en deux parties réciproquement proportionnelles aux forces PetQ La résultante de deux forces parallèles est donc égale à leur somme, leur est parallèle, et divise la droite ———.. — RES d'application en deux parties réciproquement propor- tionnelles aux composantes. 29. Tout ce qui concerne le point d'application de la résultante de deux forces parallèles étant indépen- dant de la direction de ces forces, si nous supposons que les deux forces P et Q prennent les directions AP’, BQ' (fig. 25, PI. XXI), la résultante R prendra égale- ment la direction HR parallèle à ces dernières; mais son point d'application H ne changera pas, puisqu'on doit toujours avoir P:Q = BH ; AH. Ce point d'application de la résultante a reçu, à cause de cette propriété, le nom de centre des forces parallèles. Désignons par a la droite AB, par p la distance AH du centre des forces au point d'application de la force P, et par q la distance BH de ce même centre au point d’ application de la force Q ; nous aurons, d'après ce qui précède, les trois équations (D) Ml AE ECTS (2)... Pp = Qq; (3) .….. a —=p+g, qui renferment implicitement la solution de toutes les questions qu'on peut se proposer sur les forces paral- les. Pour mettre, par exemple, deux telles forces données P et Q en équilibre, comme il suffit d'appliquer au centre une force égale et directement opposée à la ré- sultante, dont la grandeur est P + Q, il faut déterminer ce centre, ou trouyer la yaleur de p ou de g. Substi- tuant donc dans l'équation (2) la valeur de q tirée de l'équation (3), il vient Pp — Q(a—p), d’où l’on tire re BRFFQ La valeur de p étant ainsi connue, on connaît le centre H, et en lui appliquant une force P + Q parallèle aux composantes, mais directement opposée, l'équilibre sera produit dans le système. 30. Si les deux forces parallèles P et Q (fig. 24) agis- sent en sens inyerse, les mêmes équations peuvent en- core seryir à trouver leur résultante, son point d’appli- cation, et, par conséquent, fournir les moyens de les mettre en équilibre, En effet, supposant que cette ré- sultante soit ER appliquée à un point E lié d’une ma- nière fixe à la droite AB, le système des trois forces P, Q R étant en équilibre, la force Q peut être considéréé comme égale et opposée à la résultante des deux forces “"xuErTI RÉS 451 Pet R, qui agissent dans le même sens; ainsi, prolon- geant BQ d’une quantité BS — BQ, la droite BS re- présentera la résultante des forces P et R, et l’on aura S—P+R, d'où R=S—P, et conséquemment, R = Q — P à cause de S —Q. Ainsi la résultante de deux forces parallèles opposées est égale à la différence de ces forces. Pour déterminer le point d'application E, avons (28) nous P:R—BE : AB, d’où (P—HR) : R— (BE —+ AB) : AB, c’est-à-dire Q : R— AE : AB, proportion dont on tire _ OX AB AE — KR . et, en substituant à R sa valeur Q — P, Il résulte de cette expression que plus la différence Q—P des composantes est petite, et plus le point E est éloigné de B. Dans le cas de Q — P, AE devient infiniment grand et R — 0; ce qui nous apprend que, pour établir l’équilibre entre deux forces égales paral- lèles et opposées, il faudrait pouvoir appliquer une force nulle à une distance infinie du point B, condition impossible à remplir. Deux forces semblables ne peu- vent donc être mises en équilibre par une troisième, et n’ont d’autre effet que celui de faire tourner la ligne AB sur son milieu. Un système de deux forces parallèles égales et oppo- sées se nomme un couple; il présente la singularité de ne pouvoir être remplacé par une force unique. 51. On obtient la résultante d’un nombre quelconque de forces parallèles en les composant deux à deux d’une manière analogue à celle que nous avons indiquée pour les forces concourantes à un même point (15). Soient, en eftet, P, Q, R, S, etc. (fig. 25, PI. XXI), des forces parallèles appliquées aux points A, B, C, D, etc., d’une même droite inflexible. On cherchera d’abord le point d'application E de la résultante des deux premières forces par la formule du n° 29 452 RÉS Ce point étant trouvé, on mènera une droite ET — P + Q == AP + AQ; cette droite représentera la résultante des deux forces P et Q. Opérant de la même manière sur ET et CR, on déterminera le point d'application de leur résultante par l'expression R x EC PUS TUR ou D Do PHQTFR Menant ensuite parle point F la droite FT'=P + Q +R, elle sera la résultante des trois forces P, Q, R. Le point d'application de la résultante des forces T' et S sera donné par l'expression FG — s x FD ou et la résultante générale des quatre forces P, Q, R, S se construira en menant par le point G une droite GT'—P +Q+LR+S. Ce procédé, qui s’étend évi- demment à un nombre quelconque de forces, nous montre que la résultante d’un système de forces paral- lèles est égale à leur somme. Si plusieurs forces P, Q, R, S, etc., étaient dirigées dans un sens, et d’autres P', Q', R', S', etc., dans le sens opposé, on chercherait d’une part la résultante des premières, et de l’autre la résultante des secondes, ce qui réduirait le système à deux seules forces parallèles agissant dans des sens opposés ; leur résultante, obtenue comme il a été dit n° 50, serait la résultante générale du système. 32. Le même procédé peut s'appliquer, avec une légère modification, au cas où les points d’application A, B, C, D, etc., des composantes ne sont pas en ligne droite. Considérons seulement les trois forces P, Q, S (PI. XXI, fig. 26) appliquées respectivement aux trois points À, B, C liés par les deux droites inflexibles AB et BC. Après avoir déterminé le point E de la résul- tante des forces P et Q et mené ER — P + Q, on joindra les points E et C par une droite EC ; et comme, en supposant cette droite liée au système des deux autres AB et BC, on peut considérer les forces ER et S comme agissant à ses extrémités E et C, on déterminera le point G de leur résultante par l'expression S x EC RES Menant ensuite GR' parallèle aux composantes, on EG— ROU pourra prendre indifféremment le point F ou le point G pour le point d'application de la résultante générale, en faisant dans le premier cas FR=R+S=P+HQ+S, et dans le second GR'=P+Q+HS. 33. Lorsqu'un système de forces renferme des forces concourantes et des forces parallèles, on obtient sa ré- sultante en réduisant d’abord toutes les forces paral- lèles à une seule; puis, lorsqu'on n’a plus que des forces concourantes, on les compose deux à deux en supposant les forces appliquées à chaque point de con- cours. Le dernier point de concours est celui auquel on peut considérer la résultante générale comme appli- quée. Les conditions d'équilibre d’un tel système sont toujours que la résultante soit nulle. Voyez Momexr. ROUE. (Méc.) Nom générique de divers organes’ mécaniques. (Voyez tome IT, p. 435.) Roues DEs vorrures. On a cru pendant long-temps, et c’est encore un préjugé des personnes étrangères à la mécanique, que les voitures à deux roues exigeaient moins de force de traction que les voitures à quatre roues, toutes choses égales d’ailleurs sous le rapport de la charge. Cette erreur, fondée sur une fausse appré- ciation des effets du frottement, a été signalée, il y a plus d’un siècle, par Camus dans son traité des Forces mouvantes, et pour éclaircir la question il suffit de citer ses paroles. « L’on doit, dit-il, considérer les voi- tures par l'avantage que l’on entire pour rouler, et pour y appliquer la force des chevaux ou bœufs d’une ma- nière qui les fatigue moins et qui soit la plus avanta- geuse : or, en appliquant la force des chevaux à la char- rette à deux roues, l’on sait assez que le limonier porte une partie du fardeau, de quelque manière quela charge soit en équilibre sur l’essieu; car, en descendant une hauteur, tout le poids tombe sur le cheval; en mon- tant, il tombe de l’autre côté en arrière et enlève le cheval, ce qui lui ôte une grande partie de sa force; s’il est chargé à dos, en sorte que le poids ne l'emporte pas en montant, dans un terrain uni il sera doublement fatigué de porter et de tirer; et comme les roues tom- bent dans les creux, l’une d’un côté et l’autre de l’autre, les limons de a charrette donnent dans les flancs des limoniers, par où il en périt beaucoup. De plus, dans la charrette, le poids n’est que sur deux roues, et lors- qu'une tombe dans un creux ou dans une ornière, la moitié de Ja charge y tombe, et pour la tirer du creux t | , il ROU 7 faut relever la moitié de la charge : si elles se trou- vent dans des terres molles, les deux roues enfoncent de même, et il faut les relever. Mais lorsqu'il y a quatre roues, comme au chariot, la même charge étant sur les quatre, et le chariot n’étant pas plus lourd que la char- rette, il est constant que les quatre enfonceront moitié moins que les deux, ou à peu près, et qu’il faudra moins de force; s’il se trouve des creux, et qu’il tombe une roue dans un, il n’y tombera que le quart de la charge du chariot, au lieu qu’il en tombe la moitié par la char- rette, et il faut moins de force pour en relever un quart que pour en relever une moitié. Si deux roues du chariot tombent en même temps dans un creux, il n’y tombera que la moitié de la charge, et il faudra moins de force pour les retirer qu’il n’en faudra pour la charrette lors- que les deux roues seront dans de pareils creux; et dans des hauts et bas qui se rencontrent toujours sur le pavé, il se trouve souvent un équilibre entre les roues de devant du chariot et celles de derrière, qui arrive lorsque deux roues sont sur deux pavés prêtes à descendre, pendant que les deux autres sont prêtes à monter sur deux autres payés; celles qui sont en haut descendent, font équilibre et poussent par leur poids celles qui montent ; s’il n’y en a qu’une devant ou der- rière qui descende, elle fait équilibre à celle qui monte, ainsi du reste, ce qui n'arrive pas à la charrette; au contraire, le limonier recoit un coup dans le flanc. Il ne faut pas objecter qu’il y a moins de frottement sur deux roues que sur quatre, qui est, selon toute appa- rence, la raison qui a fait préférer la charrette au cha- riot; car nous ayons fait voir à l’article frottement qu'il ÿ en a autant sur deux roues que sur quatre, le même poids etle même trou de moyeu étant à l’un comme à l’autre... » Nous ayons déjà indiqué (voy. p. 192) les deux es- pèces de résistances que le moteur doit vaincre pour mettre en mouvement une roue de voiture, savoir, la résistance à l’essieu et la résistance à la circonférence de la roue. La première de ces résistances, la princi- pale, est surmontée, comme nous l’avons vu, avec d’autant plus de facilité par le moteur, que le diamètre de l’essieu est plus petit par rapport au diamètre de la roue ; la seconde, dépendante de la nature du terrain sur lequel la roue se meut, devient d'autant plus petite que ce terrain est plus uni et plus résistant, et, toutes choses égales d’ailleurs, exige du moteur un effort d’autant plus grand que le diamètre de la roue est plus petit. En effet, soit OR la hauteur d’un obstacle que doit surmonter la roue A (PI. XXII, fig. 1) pour se porter en avant, et AQ — R le rayon de cette roue. Nommons P la force de traction qui agit dans la direction AP, et Q la charge totale qui agit selon la verticale AQ. Dans le cas d'équilibre, les momens (voy, ce mot) de ces ROU 453 deux forces devant être égaux, menons les droites mR etnR, et nous aurons PXnR—= Q X mR. Mais, faisant OR — k, nous avons nR — R — k et mR — | mu} |. Ainsi P(R —h) = QU'RI— (R — hj° — QU'aRh — FE ; D'où l’on tire Dans le cas où la hauteur À de l’obstacle est très-petite Par rapport au rayon de la roue, on a sensiblement c'est-à-dire que la force nécessaire pour élever une roue au-dessus d’un obstacle est à très-peu près en raison inverse de la racine carrée du rayon de la roue. Ainsi une roue d’un mètre de rayon n'aurait besoin, pour surmonter un obstacle, que de la moitié de la force qui serait nécessaire pour qu’une roue de 25 cen- timètres derayon surmontât le même obstacle, la charge et le diamètre de l’essieu étant les mêmes. Il est donc évident que les grandes roues sont beau- coup plus avantageuses que les petites, et les seules conditions qui doivent limiter leur diamètre sont d’une part leur pesanteur et la solidité des rais, et, de l’autre, la nécessité, lorsqu'on se sert de chevaux, de ne pas placer lessieu trop haut (voy. Cnevar), afin que le ti- rage s'effectue de la manière la plus convenable. ROUE A DÉTENTE. Organe mécanique employé pour changer le mouvement par intervalles. C’est une roue libre ou folle montée sur ua arbre qui recoit un mou- vement de rotation au moyen d’une manivelle. Une pièce A (PI. XXIT, fig. 3) susceptible de s’accrocher à la saillie b d’un levier ab est fixée à l'arbre. Le levier ab mobile autour d’un axe m faisant corps avec la roue est ce qu’on nomme la détente; sa saillie b est maintenue accrochée avec la pièce A par un ressort s. Lorsque l'arbre est en mouvement dans le sens BM, la pièce A tourne avec lui, et lorsqu'elle rencontre la saillie b, elle s'y accroche, entraine le levier ab, et par conséquent la roue, qui fait alors monter un poids quelconque à l’aide d’une corde D enroulée autour de sa gorge. Après avoir parcouru un certain arc, la détente ab rencontre un arrêt extérieur E qui la force à tourner sur son axe m; la saillie b quitte la pièce A, et la roue, redevenue 454 ROU libre, prend un mouvement en sens inverse de celui de l'arbre par l'effet du poids qu’elle avait souleyé, et qui redescend alors. Pendant ce temps l'arbre continue son mouvement, et lorsque la pièce A rencontre de nouveau la saillie b, le même jeu recommence. RouE À RocHeT. C’est une roue B tenant à un arbre et armée de dents erochues (PI. XXII, fig. 2) dans les- quelles s’engrène un déclic ab fixé à une roue folle et poussé par un ressort e. Quand la roue B tourne de gauche à droite, les dents échappent à l’action du dé- clic, et la roue folle reste en repos; mais quand la roue B tourne de droite à gauche, ses dents sont archoutées dans le déclic ab, et elle entraîne la roue folle. La roue à rochet est employée dans les mouvemens d’horlo- gerie. SEC SECTION. (Géom.) Lorsqu'une surface courbe est coupée par un plan, la section qui en résulte, consi- dérée par rapport à un de ses points, prend le nom de section normale si le plan passe par la normale de la sur- face audit point, et celui de section oblique dans.le cas contraire. Comme on peut mener par un point quel- conque d’une surface courbe une infinité de plans dont les uns passent par la normale, et dont les autres n’y passent pas, il existe une infinité de sections normales et obliques; mais toutes ces sections sont liées par des rap- ports remarquables qui servent à déterminer la nature de la surface courbe. Soit M (PI. XX, fig. 20) un point appartenant à une surface courbe quelconque, et MT une tangente de la surface à ce point; menons par cette tangente deux plans sécans, Pun passant par la normale MN et l'autre oblique. Nous aurons deux sections : la première A'MB° normale et la seconde AMB oblique; le centre de courbure de la section normale au point M, sera néces- sairement sur la normale MN, et le centre de courbure de la section oblique, au même point, sera sur la droite MO menée dans le plan de cette section perpendicu- lairement à la tangente MT. Or ce dernier centre est le point commun d'intersection du plan de AMB et des deux plans normaux consécutifs passant pas les points infiniment proches M etM' de la section: ainsi le point O, intersection des traces MO et M'O des deux points nor- maux, est le centre de courbure, et MO en est le rayon. ROU ROULEMENT. (Méc.) On nomme frottement de rou- lement ou fr ottement de la seconde espèce celui qui a lieu lorsqu'un corps rond roule sur une surface. La résis- Er du à se frottement est généralement ä petite compte a les sr relatifs aux machines, et qu’ on considère justement comme très-avantageux de trans- former le glissement en roulement toutes les fois que cela est possible. C’est ainsi, par exemple, que, pour transporter des blocs de pierre, on les pose sur des rouleaux cheminant eux-mêmes sur des madriers éta- blis à la surface du terrain. Lorsque la surface sur la- quelle un Corps cylindrique roule est parfaitement plane et unie, la résistance du frottement est d'autant moindre que le diamètre du cylindre mobile est plus petit. (Voy. FROTTEMENT. ) S. SEC Mais les deux plans normaux se coupent suivant une droite O0 perpendiculaire à MO, et qui rencontre la normale MN en un certain point O'; car les droites MN et OO" sont situées toutes deux dans le plan mené per- pendiculairement à la tangente MT par le point M. Ainsi le triangle rectangle OMO' donne MO = MO’. cos OMO, relation que nous écrirons — @ . COS ©, en désignant par R le rayon de courbure de la section oblique AMB, par o l'angle OMO’, qui n’est autre que l'angle des plans des deux sections, et par p la partie MO' de la normale, Il ne s’agit donc plus que de trouver la valeur de cette partie p pour avoir celle du rayon de courbure de la section oblique AMB. Or, la droite O0” intersection des deux plans normaux consécutifs, est déterminée par les équations æ')dæ' + (y—y')dy +(z— 2) dz —=0, —2')d'x+(y—y)dy+(z—7)dz= du, dans lesquelles æ', y', z' expriment les coordonnées du point M, et les équations de la normale MN sont (4)... æ— x +p(z— x) =0;,, (5) y— y +q(t—r)= 0 SON (t0ÿ. Rävox). Donc les coordonnées du point 0’ com- mun aux droites OO’ et MN sont les valeurs de x, y, %; qui satisfont à la fois à ces quatre équations; et comme l’équation (2) est vérifiée directement par les équations (4) et (5), parce que la courbe AMB est sur la surface doïnée à laquelle les coordonnées générales +, y, Z appartiennent, il suflit de combiner les trois équations (3), (4) et (5), et d’en tirer les valeurs de z—zx',y—Y, — Z', pour avoir immédiatement la distance des deux points M et O'; car l'expression générale de cette dis- tancé ést (GÉOMÉTRIE, n° 4) hope [t—ey + (+ E5)] Ces väleurs sont EE du? dz — pdx — d'y” PRE LES | y d'z — px qd'y , Es 2 T—T— pis dx — px — qd'y” et, par conséquent, PTOAETET: D Pr pr + y Cette expression suffit, sans autre développement, pour nous appréndre que p est le rayoh de courbure de la section normale A'MB'(voy. Rayon), et en observant que MO eët la projection de MO” sur le plan de la Sec- tion oblique AMB, nous pouvons poser ce théorème remarquable découvert par Meunier : Le rayon de courbure d’une section oblique est là pro- Jéction sur le plan de cette courbe du rayon de La section normale qui passe par La même tangente. Voyez, pour ce qui concerne la courbure des sections et les conséquences qu’on en tire pour là courbüré des surfaces auxquelles elles appartienneït, én mémoire de M: Poisson, 21" cahier du Journal del’ Ecole Polytechnique. SON. (Acoust.) Nous n'avons là perception d'un $on (voy. AcousriQue) qu’autant que les vibrations du corps sonore sont transmises à l'oreille par l'intermédiaire de l'air ou de tout autre corps pondérable. On démontre cette propriété en suspendant un timbre sous le réci- pient de la machine pneumatique. Dès que le vide est fait, on a beau agiter l'appareil pour faire frapper un marteau sur le timbre, il est impossible de distinguer aucun son ; mais si l’on fait rentrer l’air peu à peu, l'in tensité du son croit également peu à peu. Les liquides et les solides transmettent le son avec plus d'intensité que les substances gazeuses. On sait que lés plongeurs peuvent entendre au fond de l’eau le bruit SON 455 qui se fait Sur le rivage, el que du HVAg8 n étitend le bruit des cailloux qui sont heurtés sous l’eau à de très- grandes profondeurs. De toutes 1é$ expériénices par les- quelles on démontre la conductibilité sonore des solides, nous ne citerons que la suivante, facile à répéter, et parfaitement décisive : si on applique l’reille à l’une des extrémités d’une longue poutre, 6h entend très- distinctement le brüit qui pourrait être fait À Son autre éxtrémité par le früttement d’une barbe de plume contre les fibres du bois; quoique cé brüit soit si faible dans l'air, qu'il péut à peine être éntéhdu par celui qui le produit. Les vibrations d'u corps élastique sé communiquent donc à toutes les matières immédiatement contiguës au corps, et par stlite à toutes celles qui sé trouvent en contact avec les prernières. Dans l’air atmosphérique, là propagation du son s'effectue en tous sens ; et, pour en trouver la loi, il suffit de considérer les conditions de cette propagation dans une Colonne d’air cylindrique d'une longueur indéfinie. Supposons qu'un plan per- péndiculaire à l’axe de la colonne soit appliqué contre sa bäse et pousse en avant d’une très-petité quantité les molécules qui la composent pendant un temps très- petit, lé mouvement ne sera pas instantanément trans- mis à la masse entière; car l’air étant compressible, le premier effél Sérä de comprimier üne petite partie de la colonie, et té n’ést que par là réaction due à l’élasticité de cette partie que lé mouvemiént $é communiquera à üné hütre partie; et dé celle-ci à uñe autre, et ainsi de suite: Si nous imäginôüns que là colonne d'air est pät- tagée en petites tranches égales entre elles, et à la dis- tance où là compression s'étend pendant sa durée; nous pourrons aisément réconnaîtré que le mouvement se propagera successivement d’une tranche à la suivante, et que Chäqué tranche; après la réaction de sa force élastique, reprendra son volume primitif, et demeurera en repos. L'action produite par le petit mouvement en avant du plan mobile consistera donc dans une ondulation de toute la colonne aérienne, et tout se passera de même que si une petite tranche se mouvait parallèlement à elle-même en éprouvant successivement des compres- sions et des dilatations. Imaginons maintenant que le plan mobile retourneen arrière; la couche d’aircontiguë, n’étänt plus pressée, se dilatera jusqu’à ce qu’elle s’ap- puie dé nouveau sur le plan ; cétte dilatation diminuant sa force élastique, la tranche suivante sera moins pres- sée, elle se dilatera äson tour, et ainsi de même de toutes les autres couches, de manière que la dilatation de la première couche se communiquera successivement aux autres et propagera le mouvement comme sa compres- sion l'avait d’abord propagè. Si le plan mobile continue à ostiller d'avant en arrière de la base de la colonne, 456 SON chaque excursion produira une série d’ondes conden- sées, puis dilatées, et chaque retour une série d'ondes dilatées, puis condensées. C'est ainsi que les vibrations des corps sonores plon- gés dans l’air produisent des ondes aériennes qui pro- pagent le son dans toutes les directions; mais ici les ondes sont sphériques et concentriques, et par consé- quent chacune d'elles a moins de masse que celle qui la suit et à laquelle elle transmet le mouvement ; ce mou- vement doit donc diminuer de vitesse à mesure que les masses des ondes augmentent, ou à mesure qu'elles s’é- loignent du centre de l’ébranlement ; de sorte qu’à une certaine distance de ce centre, la vitesse devient nulle, et le son cesse d’être perceptible. Le calcul appliqué aux phénomènes dont nous ve- nons d'indiquer seulement la marche générale a donné les résultats suivans, confirmés par de nombreuses ex- périences : 1° Dans une masse d’air dont la température est constante, la vitesse du son est uniforme; 2° cette vitesse est indépendante du degré d’acuité du son : des sons forts ou faibles, comme aussi des sons graves ou aigus, sont propagés de la même manière et avec la même vitesse; 3° la vitesse de son reste la même, quelle que soit la densité de l'air, si la température ne change pas. Les expériences faites en 1822, par ordre du Bureau des Longitudes, pour déterminer la vitesse du son dans l'air atmosphérique, ont appris que cette vitesse est de 335%,2 par seconde, à la température de 10°. Celles des membres de l’Académie des sciences, en 1738, avaient donné pour cette vitesse 337*,18 à la température de 6°. D’autres expériences faites par des savans étrangers ont produit des résultats peu différens. En tenant compte, d’après l’observation de Laplace (voy. tome IT, page 504), du dégagement de chaleur qui suit la condensation de chaque onde sonore, et qui augmente l’élasticité de l’air, la théorie donne pour la vitesse du son, la formule générale V — 533". V/1 Lo,00875 1, dans laquelle V désigne la vitesse et € la température. Si l’on fait { — 10 dans cette formule, on obtient V — 559", ce qui s’accorde d’une manière remarquable ayec l'expérience. D'après cette donnée, l'intervalle entre la lumière qu'on voit presque instantanément et le son peut servir à évaluer approximativement la distance dans une ex- plosion quelconque, comme le serait, par exemple, un coup de canon. La propagation du son dans l’air atmosphérique est modifiée par les mouvemens propres de l'atmosphère ; mais l'influence de ces mouvemens n’est jamais consi- dérable, car la vitesse du vent le plus violent ne dépas- SON sant pas 43° par seconde, celle des vents ordinaires est une quantité très-petite par rapport à la vitesse du son. Delaroche atrouvé, par un grand nombre d’expériences : 1° que le vent n’a point d’influence sensible sur les sons entendus à une petite distance; 2° qu’à uné grande dis- tance le son s'entend moins bien dans une direction op- posée à celle du vent que dans la direction même du vent; 3° que le décroissement d'intensité du son est moins rapide dans la direction du vent que dans la di- rection contraire; 4° que ce décroissement est moins rapide perpendiculairement à la direction du vent que dans cette direction même. La transmission du son dans d’autres milieux que l’air atmosphérique s'opère également par des vibrations ex- citées dans ces milieux. Elle est plus rapide dans les milieux solides que dans les liquides, et dans ces der- niers que dans les milieux aériformes. Chladni, qu'on doit considérer comme le fondateur de l’acoustique mo- derne, a déterminé d’une manière directe la vitesse du son dans différentes substances solides. Voici ses résul- tats rapportés à la vitesse du son dans l’air comme unité: Fanon de baleine..... 6 2/3 | Bois d’acajou ...... Étaim:t:ecr scheecr. TMD NINTT Ediébènes.cerre ATTeNL. elec cie LE) Id. de charme... Bois de noyer..... . Id. d'orme..…......f 14 2/6 ÉBGAonookéos Id. d'aulne ....... Cuivre jaune....... ? 10 2/3 | Id. de bouleau... Bois de chêne...... Id. de tilleul...... Id. de prunier..... Id. de cerisier .... } 15 Tubes de pipes de tabac 10 à12 | Id. de saule....... Cuivre rouge....... . 12 dde pm eee. } D Bois de poirier..... Mere FRERE Pr Id. de hêtre rouge. } 12 à 13 | Fer ou acier... ...... } 16 2/3 Id. d'érable....... Bois de sapin........ 18 L’eau est le seul liquide dans lequel on ait observé la vitesse du son. D’après les expériences de M. Colladon, dans le lac de Genève, cette vitesse est de 1435 par seconde, nombre qui diffère peu de 1458" que donne la théorie de Laplace. Dulong, dont la- science déplore la perte récente, a déterminé les vitesses du son dans les gaz par des con- sidérations très-délicates. Ses résultats sont les suivans : VITESSE DU SON DANS DIFFÉRENS GAZ À LA TEMPÉRATURE DE 0°. Air atmosphérique....... 999" par seconde. Oxigène....... senc OT A0) Hydrogène.........%.... 1269, 5 Acide carbonique........ 2106, 6 Oxyde de carbone........ 3937, 4 : Oxyde d’azote........... 261, 9 Gaz oléfiant............. 914 On compare les sons entre eux par la vitesse des vi- { brations des corps sonores qui les produisent. Si le” nombre des vibrations de deux corps sonores est len ren SON même dans le même temps, les sons ne peuvent être distingués l’un de l’autre que par leur intensité et leur timbre. L'intensité dépend de l'amplitude des oscilla- tions des ondes sonores; le timbre est une qualité don- née au son par la nature propre du corps sonore. Le rapport du nombre des vibrations de deux sons se nomme leur intervalle. Un intervalle est consonnant lorsque le rapport numérique qui le constitue est très- simple; il est dissonnant dans le cas contraire. Cepen- dant cette division n’a rien d’absolu, car elle repose seulement sur le plus ou moins de facilité que l’oreille éprouve à saisir le rapport de deux sons coexistans, facilité qui dépend du degré de culture musicale de l'organe ; de sorte que tels intervalles qui passaient jadis pour dissonnans sont aujourd’hui au nombre des con- sonnans. (Voyez INTERVALLE.) Le moyen le plus simple de déterminer le rapport des nombres de vibrations des sons de la gamme naturelle consiste à tendre une corde de boyau ou de métal par ses deux extrémités, et de la raccourcir successivement sans changer sa tension pour lui faire produire ces di- vers sons, soit en la pinçant, soit en la frottant avec un archet. L'expérience montre que, prenant pour son fon- damental ou pour premier ut celui que produit la corde lorsqu'elle a une longueur que nous désignerons par 1, : 8 elle donne le ré quand on réduit sa longueur à —; le mi, quand on la réduit à A le fa, à . ; le sol, à , à ; 8 la, à 3? le si, à 55° et enfin l’ut de l’octave, lorsque 1 cette longueur n’est plus que | (AE B sing) ee : == , — c?sin?9 35° uné où plusieurs intégrales dé la forme Ji+nsine Va CETTE dans chacune desquelles les coefficiens N et n peuvent avoir des valeurs quelconques réelles ou imaginaires. sde [Pdx Les transcendantes contenues dans Ja formule = T3 2 se réduisant toujours à l’une des deux formes précé- dentes, il est visible qu’elles sont comprises dans la for- mule générale ne fin de inst Vi—c sing et ce sont les intégrâles de cette dernière qui consti- tuent les fonctions où transcendantes elliptiques. Lä transcendante H est supposée s’évanouir ou com- méncer lorsque # — 0; son étendue est déterminée par ja väriable 4, qu’on nomme l'amplitude; la constante €, toujours plus petite que l’unité, s’appelle le module, et la quantité V/1 — c? est dite le complément du module. Les fonctions comprises dans la formule H se divi- sent en trois espèces ; la première et la plus simple est représentée par la formule d EF — er: V/i — ct sin? La seconde est l'arc d’ellipse compté depuis le petit axe, et dont l'expression est = I c° sin? o . dy. Enfin, la troisième est représentée par Il — —— Elle contient; outre le module € commun aux deux autres espèces, un paramètre qui peut être à volonté positif, négatif, réel ou imaginaire. Les fonctions de cette espèce peuvent toujours s'exprimer par des fonc- tions de la première et de la seconde espèce. 1 C’est à l’aide de ces trois fonctions nommées fic tions elliptiques de la première, de la seconde et de law TRA troisième espèce, et pour lesquelles Legendre a calculé des tables très-étendues, qu'on obtient la valeur de a , B toutes les intégrales comprises sous la forme FF Voyez Legendre, Traité des fonctions elliptiques. — Jacobi, Fundamenta nova functionum ellipticarum. TRANSFORMATION DES COORDONNÉES. (Ast.) Les latitudes et les longitudes des astres sont liées à leurs ascensions droites et leurs déclinaisons par des relations qui se déduisent fort simplement des premiers prin- cipes de la géométrie analytique. Voici comment : Si l’on appelle Æ& l’ascension droite d’un astre, D sa déclinaison, L sa longitude, à sa latitude, et que w dé- signe l’obliquité de l’écliptique, la position de cet astre, rapportée à un système de coordonnées rectan- gles ayant le centre de la terre pour origine, et dont x, y représentent le plan de l’équateur, sera donnée comme à l’article PARALLAXES, par æ—7cos & cos D, y—rsin RcosD, z—7r sin D. Le même astre rapporté au plan de l’écliptique repré- senté par &’, y sera pareillement donné de position par æ'—rcosLcos}, y—rsinLeos), z —rsin), r étant la distance de l’astre à la terre. Mais quand on passe d’un système de coordonnées æ, y, Z à un autre æ', y’, z, On a dans la circonstance actuelle, et parce que l’angle des y, y est égal à l'obli- quité », on a, disons-nous (a) (voy. tome II, p. 562), T=T, Y—=YC0Sw—Z Sin0, 22 C0$0 ySsin»; réciproquement (b) QU U ; . U 0 T'=T, Y—=YCOSw—Zsinw, 2 —ZCOSw—/Ysine. Par conséquent, si l’on introduit dans les relations (a) les valeurs précédentes de æ, y, z, &', y, z', on aura tout d’abord (c) cos & cos D — cos L cos), sin Æ& cos D — sin L cos } cos — sin } sinw, sin D — sin) cos + sin L cos} sinw, et si l’on procède de même à l'égard des relations in- verses (b), on aura (d) cos L cos} — cos A cosD, sin L cos 1 — sin Æ cos D cos sin D sin, sin À — sin D cosw — sin A cos D sine. Divisant maintenant la seconde et la troisième équa- tion (c) successivement par la première, on obtiendra, TRA 463 comme par la trigonométrie sphérique , mais plus ra- pidement, sin L cosw — tang}sins t Æ — 378 cos L » or (tangà cos + sin L sin) cos A cos L Enfin, opérant sur les formules (d) de la même ma- nière, il viendra sin & cos tang D sin, tang L — as . cos R , (rang D cos — sin Æ sin ») cosL tang À — ————— cos A Les deux premiers résultats font donc connaître l’ascen- sion droite et la déclinaison par la longitude et la lati- tude, tandis que les deux autres donnent la longitude et la latitude au moyen de l’ascension droite et de la déclinaison, coordonnées astronomiques qu’il est essen- tiel de déterminer pour effectuer le calcul des éclipses, (M. Puissant.) TRANSFORMATION DES COORDONNÉES. (Géo- métrie. ) Ce problème, pour tout ce qui concerne la géo- métrie plane, a été traité dans notre second volume; nous n’avons donc à le considérer ici que dans l’espace à trois dimensions. Supposons d’abord qu’il s'agisse de passer d’un sys- tème d’axes rectangulaires OX, OY, OZ (PI. XXI, fig. 4) à un système d’axes obliquesOX”",0Y",0Z' qui a la même origine O. Soit M un point quelconque de l’espace, si de ce point on mène des droites parallèles à tous les axes, et que par les points où elles rencontrent les plans coordonnés on mène d’autres parallèles aux axes, on formera deux parallélipipèdes, l’un rectangle yPM£z, l’autre oblique y'P'Mæ', qui auront deux sommets com- muns, l’un en O, et l’autre en M. Les droites MR, MQ et MP ou Ox, Oy,-0z seront les coordonnées du point M par rapport aux axes rectangulaires, et les droites MR’, MQ"', MP' ou Ox', Oy, même point par rapport aux axes obliques. Il s’agit de z' seront les coordonnées du trouver les valeurs des premières en fonction des se- secondes, ou vice versd. Nous exposerons d’abord une propriété des lignes dont nous allons avoir besoin, et qui n’est qu'un cas particulier d’une propriété des plans (voy. Prorecriox), sayoir : que la projection d'une droïte sur une autre droite est égale à la droite primitive multipliée par le cosinus de l'angle aiqu que ces droites font entre elles. Pour bien comprendre ce théorème, il faut savoir que lorsqu'il s’agit de deux droites situées dans l’espace de manière à ne pouvoir se rencontrer, on est conyenu de nommer angle de ces droites l'angle formé par l’une 464 TRA d'elles avec toute droite parallèle à l'autre. Soit donc AB (PI. XXII, fig. 5) une droite d’une grandeur déter- mivée ou finie, et OX une droite indéfinie ; des points À et B abaissons sur OX les perpendiculaires AA° et BB’, A'B' sera la projection de AB, et si, par le point B, nous menons une droite BC parallèle à OX, l'angle ABC sera l'angle des droites AB et OX, et nous aurons A'B — AB * cos ABC. En effet, concevons par le point À un plan AM per- pendiculaire à OX, et par le point C, où ce plan est rencontré par BC, menons les droites AC et A'C, le triangle ACB sera rectangle en C et donnera (voy. Tai- CONOMÉTRIE) . CB — AB X cos ABC. Mais BB est parallèle au plan AM, et par conséquent à la droite A'C; donc CB — A'B'; donc, etc. Reprenons maintenant le point M rapporté à deux systèmes d’axes (fig. 4), et ne laissant subsister dans la figure que les lignes nécessaires, observons que si nous convenons de désigner par +, y, z les coordonnées rectangulaires, et par æ’,y',z les coordonnées obliques, nous aurons (fig. 6) MP — x, MP'== 2. Or —'7, Px — y, Or —x, Pr —Y, Ceci posé, par les points æ', Pet M, menons à l'axe OX les perpendiculaires æ'C, P'D, Mx, et il nous sera fa- cile de voir que OC sera la projection de Ox', CD celle de P'x', et Dr celle de MP’; de sorte que la coordonnée rectangulaire Oæ ou x est précisément égale à la somme des projections destrois coordonnées obliques æ', y' etz! sur son axe; mais en désignant par la notation (x',æ), (y, æ), (z,æ) les angles que font respectivement les axes des æ', yet z' avec l’axe des æ, nous avons, en vertu du théorème ci-dessus, OC = Oz’. cos (x',æ) — æ' cos (x, æ) CD = æ'P'. cos (y',æ) — y cos (y', x) Dx — MP'. cos (z', x) — Z cos (C5 &) ; et, conséquemment, à cause de OC+CD+Dz=0x=x, æ—x cos (z',æ)+y cos (y,x) +2" cos (z', æ). La même construction faite pour chacun des deux autres axes OY et OZ devant nécessairement nous donner des résultats semblables, nous en conclurons que chaque coordonnée rectangulaire est égale à la somme des pro- jections des trois nouvelles coordonnées sur chacun des anciens axes, en observant toutefois que par le mot somme il faut entendre la somme algébrique; car, si les TRA trois demi-axes obliques positifs ne formaient pas trois angles aigus avec chacun des trois demi-axes rectangu- laires positifs, comme nous l’avons supposé dans notre figure, il y aurait dans les trois projections sur un axe des quantités qu'il faudrait prendre négativement pour que la somme fût égale à la coordonnée rectangulaire. Au reste, cette circonstance est indiquée par le signe du cosinus, qui devient négatif lorsque l’angle des axes est obtus; de sorte qu'en tenant compte de ces signes ainsi que des signes des coordonnées, nous pouvons poser les trois formules générales suivantes de trans- formation ..... (1) : e æ—æ'cos(x,x) +y'cos(y',æ) +2 cos(z',z y = æ'cos(x', y) + y'cos (y, y) +2" cos (z',y) z= æ'cos (x, 2) + y'cos(y',z) + z'cos (z',), ou plus simplement ..... (2) æ— ax + by + cz y = ax + by + c'z' za by + cz, en désignant par a, a’, a les cosinus des angles que forme l’axe des æ’ avec les anciens axes rectangulaires, par b, b', b'les cosinus des angles de l’axe des y’, et par c, c', cles cosinus des angles de l’axe des Z’ avec les mêmes axes. Les neuf constantes qui entrent dans ces expressions ne sont pas toutes arbitraires, car on sait que les trois angles formés par une même droite avec trois axes rectangulaires sont assujettis à la condition d’avoir la somme des carrés de leurs cosinus égale à l’unité (voy. GÉOMÉTRIE, n° 13); On ne peut donc en disposer qu’en joignant aux équations (2) les relations .... (3) d+a?+a?—=: CS LE LEE + ce? Fe — "1. Si l’origine des coordonnées n’était pas la même, il suflirait d’ajouter à la valeur de chaque coordonnée dans les formules (2) la coordonnée de la nouvelle ori- gine par rapport à l’ancien axe. En effet, imaginons qu’on déplace les axes parallèlement à eux-mêmes en transportant l’origine O à un autre point O’ dont les coordonnées par rapport à O soient «, £ et y, il est évi- dent que nous aurons entre les anciennes coordonnées æ, y, % et les nouvelles x’, y’, z' les relations y=Y+e, 28 Ainsi, désignant toujours par «, 6, y les coordonnées Œ = 2" + «us rectangulaires, par rapport à l’origine O, de l’origine O’ des axes obliques, les relations générales pour passer TRI d'un système de coordonnées rectangulaires à un Sys- tème de coordonnées obliques sont ..... (4) æ—u—+ ax +by +cz y= Gta ty tes 2 y+ de + by+ cz. Pour passer d’un système d’axes rectangulaires à un autre système également rectangulaire, il suffit main- tenant de joindre aux relations (5) et (4) de nouvelles relations qui imposent aux angles que font entre eux les axes OX', OY', OZ! la condition d’être droits. Or (GÉOMÉTRIE, n° 16), quel que soit l’angle des deux axes OX'et OY’, que nous désignerons par (æ’, y'), sa valeur en fonction des angles que ces droites font avec les an- ciens axes dépend de la relation cos (æ',y) — cos (z',æ) cos (y',æ) —+ cos (z',y)cos(y',y) Lcos(x',z) cos(y',2); de sorte que, pour que cet angle soit droit, il faut qu’on ait cos (&',æ) cos (y',æ) + cos (x’, y) cos(y';y) — cos (æ',z) cos(y', z) = 0 ou ab + ab + à = 0. Ainsi, la même relation ayant lieu par rapport aux autres angles pour exprimer que les angles des nou- veaux axes sont droits, il est nécessaire et il suffit de poser les conditions ..... (3) ab + ab + ab —0o ac+ac+ac—0o be + b'e + b'e — 0, qui, jointes aux conditions (3) et (4), donnent la solu- tion du problème. Il faut observer que les formules (3) et () établissent six relations entre les neuf constantes, et conséquemment qu'on ne peut disposer arbitraire- ment que de trois d’entre elles. Nous ne nous arrèterons pas à la transformation d’un système de coordonnées obliques en un autre système de coordonnées obliques; la prolixité des formules dont cette transformation dépend ne permet pas de l'employer avantageusement: TRIGONOMÉTRIE SPHÉROIDIQUE. (Géodésie.) Les triangles formés sur l’ellipsoide de révolution par des lignes de plus courte distance d’une grandeur quel- conque ne pouvant être résolus comme des triangles sphériques, Euler essaya dès 1763 de les traiter parune méthode particulière, fondée sur sa théorie de maximis Ton. mr. TRI 465 et minimis, et il parvint à trois équations qui expri- ment les relations qu'ont entre eux les six élémens d’un triangle sphéroïdique formé par deux méridiens ellip- tiques et un arc de plus courte distance : elles font l’objet d’un mémoire inséré parmi ceux de l’Académie des sciences de Berlin. Toutefois, Clairaut, vingt ans auparavant, avait déjà signalé les principales proprié- tés du triangle sphéroïdique rectangle. Les difficultés qu’'Euler éprouva pour intégrer deux de ses équations différentielles rendirent sa solution incomplète. C’est, d’une part, le rapport entre la différentielle de la plus courte distance, qui est en général une courbe à double courbure, et celle de lune des latitudes données; d’autre part, le rapport entre la différentielle de cette même latitude et celle de l’angle au pôle. Mais ces dif- ficultés furent aplanies par Dionis du Séjour, parce que ce géomètre fit subir à ces mêmes équations des trans- formations qui, en les adaptant à la sphère inscrite, en simplifient la forme et les rendent facilement intégra- bles par les séries. Depuis lors, Legendre et Oriani, mettant à profit cet ingénieux procédé, parvinrent, chacun de leur côté, à perfectionner la théorie des trian- gles sphéroïdiques obliquangles, le premier, dans les mémoires de l’Académie des sciences (année 1806), le second, dans les mémoires de physique et de mathé- matiques de Milan, même année. Néanmoins il était à désirer que la résolution de tous les cas possibles de ces triangles, exposée d’une manière très-diffuse par Oriani, fût ramenée à des méthodes de calcul plus simples, et tel est le but que nous sommes proposé dans notre Nouvel Essai de trigonométrie sphéroïdique publié dans le quatorzième volume des Mémoires de l'Institut. Voici quels sont les principes de cette trigonométrie. S 1”. DES ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES D'UNE LIGNE GÉODÉSIQUE ET DE LEUR INTÉGRATION PAR LES SERIES. Si une droite AM (PI. XXIT, fig. 7), menée dans le plan d’un grand triangle ABC tracé sur la terre, est pro- longée d’une quantité MM', ce prolongement ne sera point contenu dans le plan du second triangle BCD par l'effet de la courbure de la surface terrestre; mais sa projection horizontale MN, déterminée par la verticale M'N, représentera, avec la première partie AM, la plus courte distance du point A au point N. Pour le prou- ver, rabattons la ligne MM sur le triangle BCD, en la faisant tourner autour de BC comme axe, et suppo- sant l'angle CMM' inyariable. Par ce mouvement, M! décrira un très-petit arc de cercle qui pourra être considéré comme une droite M'N perpendiculaire au plan BCD; et si, dans le triangle MM'N rectangle en N, l'hypothènuse est égale à AM et désignée par ds ou par 9 466 TRI le premier élément de la ligne géodésique, et que lé très-petit angle M'MN le soit par ?, l’on aura M'N — ds sin à MN — ds cos à es (: _ = DE 4 (: y ) Ainsi il est évident qu’en négligeant les termes infe- C3 D | rieurs à 4”, le second élément MN de la ligne géodé- sique est, à un infiniment petit près du troisième ordre, égal à ds, et que la normale M'N comprise entre le pro- longement de AM et la surface terrestre est du second ordre. La distance AMN est donc égale à la droite AMM'. Donc, généralement, une ligne tracée sur la terre par des jalons qui s’effacent les uns par les autres est la plus courte entre toutes celles que l’on peut mener entre ses extrémités, et la propriété analytique d’une telle ligne résulte de ce que sa différentielle ds est constante. Maintenant, soient x, Y5 les coordonnées rectangles de l’origine de cet élément ds ou du point A du sphéroïde terrestre; celles de son extrémité M seront æ + dx, y—+-dy, :+-dz; et les coordonnées du point M’, extré- mité du second élément MM'— ds, seront évidem- ment æ + 2dx = X", y+ 2dy — Y', zLodz— 2. D'un autre côté, nous venons de démontrer que la petile normale M°N ou la perpendiculaire au second triangle BCD est du second ordre; ainsi elle peut être considérée comme la diagonale d’un parallélipipède rectangle dont les côtés seraient du même ordre. c'est- à-dire dx, dy, d’z: les coordonnées du point N ou du pied de cette normale sont donc æ + 2dæ — dx — X, y + 2dy — dy=Y, 2 + odz — dz — 1. De plus, par la théorie connue des surfaces courbes, dont l’équation différentielle est 3 sb um fda dz x — pdx + qdy — Fa dx + () dy, on a en général, pour les deux équations des projections verticales de leur normale, X'—X+p(£ — 2) —0, Y—Y+q(L' — 2) —0; et si l’on élimine entre elles Z'— Z, la troisième équa- tion de cette ligne sur le plan des æy sera Q(X—X)—p(Y=Y)—=0, TRI ou bien, mettant pour X'— X et Y'— Y leurs valeurs précédentes, on aura (1) dz\s; dEN 4; () dr = (a) PE Cette équation sera celle de la ligne de plus courte distance sur l’ellipsoïde de révolution en y mettant pour petgleurs valeurs tirées de l'équation de ce corps, savoir: b? (a? - y) + a? z? == æ&b, lorsqu'on prend l’axe des z pour celui de rotation. Or, on a en diflérentiant, dz — pdx + qdy = — à ainsi l'équation (1) devient xdy — ydxr = 0. Divisant ensuite par ds et intégrant, on a, à cause de ds constant et de l’'homogénéité (2), ædy — ydx — Cds, C étant la constante introduite par l'intégration. | Pour montrer comment cette dernière équation con- duit à une propriété caractéristique de la plus courte distance, faisons CT (PI. XXIT, fig. S)ouz=tet TM — gq; le triangle rectangle Cpm, dans lequel Cp — x, pm — yet Cm — q donnera evidemment, en faisant l'angle APM — o, ZT —qCOSY,. y —=qSsiNnpy, et par la différenciation l’on aura dx — dq cos ÿ — qd sin » dy = da sin 9 Egds cos», valeurs qui changent l'équation (2) en celle-ci (5) : g do — Cds. D'un autre côté, le triangle élémentaire 4mwM rec- tangle en m' donne sin PMA, ou am ds ? sinus et les deux ares semblables F'G'= do et 4'm'.étant pro- portionnels à leurs rayons respectifs CF et qg — dg, l’on a a'm — qdq en prenant toutefois CF pour l'unité et négligeant le terme du second ordre — dgdo; donc TEE _ et gsinV— "0, TRI Ainsi la propriété de la ligne la plus courte est de rendre g sin V constant; et remarquons que quand on prend pour méridien fixe le plan des æz perpendicu- laire à la ligne géodésique MM'A, ce qui est évidem- ment permis, l’azimut V au point A est droit, et la con- stante C est égale à l’'ordonnée AT, valeur initiale de q. L'équation (3) exprime le rapport de la différentielle de la ligne géodésique à celle de la longitude de l’un de ses points. Il en existe une autre entre ces deux diffé- rentielles que l’on déduit de l'expression TE ur) En effet, en mettant ici pour dx et dy lenrs valeurs ci-dessus, et faisant attention que 5 = f, on a S — dg + qd +de, et substituant dans cette nouvelle expression pour ds dy SAN nee 0 sh sa yaleur € ” ensuite éliminant d>, il vient g° (g° — C?) dé = C? (dé + dy) | QC) de = p (a +dr) | Ÿ Avant d'intégrer ces deux équations, il faut éliminer de chacune d’elles l’un des variables t, q à l’aide de l’é- quation du méridien mobile PMF, qui est at + bg? — ab. Mais, pour parvenir aux résultats les plus simples, pre- nons, à l'instar de Dionis du Séjour, une nouvelle va- riable } telle que l’abscisse { — b sin }, auquel cas ) sera l'angle que fait avec le plan de l'équateur æy le rayon b du cercle inscrit au méridien mobile, et dont l’abscisse d’un de ses points est la variable £. Cette valeur étant introduite dans l’équation précédente de ce méridien, on a l’ordonnée g — a cos ): et la constante C, qui est égale à q sin V, devient C —= asin V cos ). A un autre point M'de la plus courte distance, pour la- quelle } se change en X’et Ven V', on a de même C = a sin V'cos À. Enfin, au point A, où l'azimut de AM' est supposé de 90°, on a, en désignant par 4 } ce que devient ), C — acosy. Il résulte donc de ces trois valeurs la relation cos 4 —"'sin V cos} — sin V'cos }'; c’est-à-dire que les sinus des angles azimutaux aux extrémilés d’une ligne géodésique sont entre eux récipro- quement comme les cosinus des latitudes réduiles de ces TRI 467 mêmes points. Nous appelons ici latitudes réduites les angles } et )', et voici pourquoi: Si par le point M on mène la normale MO terminée au petit axe de l’ellipsoïde, l'angle POM sera le com- plément de la latitude vraie / de ce point, ou, ce qui à TO : est de même, on aura TN — tang L; mais, dans l'ellipse, la sous-normale TO correspondante aux coordonnées t, q, étant TO — ; lon a aussi FO DUT merde œ )° sé t TM = dt TR ans 2; par consequent , a : tang | — - tang }, b b ou tang | = à tang L. On voit donc que l'angle } est plus petit que /, puisque a est le rayon de l'équateur et b celui du pôle. Maintenant, si l’on substitue dans les équations diffé- rentielles (3) pour t, g et C leurs valeurs respectives b sin}, a cos Let a cos 4, on aura, à cause que l’angle 4 et la ligne s augmentent quand } diminue, / a* sin? SET = B? cos? 057 À 2 1. 2? cos? } — cos? 4 2 CEE 2 A À ds = — dicos) V8 sp ET die) Cora — cos? ÿ di cosy a cos ) dy = — Ce sont les équations différentielles de l’arc AM per- pendiculaire au méridien fixe PA. Legendre rend leur intégration très-facile par les séries, en leur faisant subir préalablement quelques transformations à l’aide d’un angle subsidiaire ; mais on arrive au même but et plus directement en changeant sous les radicaux les cosinus en sinus, et y faisant, pour abréger, —— En effet, l’on a d’abord bd . sin} = du Æ Sin À , Vi 2E = sin? (sin? ÿ — sin? })* b cos 4 cos } . d) desde 9 M60s) 6 à VA Æ esintà, cos? } (sin? L — sin?})* + et si l’on développe le radical Vi re sin?} jusqu’au terme de l’ordre & inclusivement, les premiers termes des valeurs de ds et do seront respectirement tang À ; tang L tang? }\ * | tang? y car, par les formules trigonométriques connues, l’on a identiquement sin? — sin} = (tang? { — tang?}) cos? 4 cos?) ; 468 TRI et les intégrales respectives seront + =nsin À b ds Li tang ) are , 37 — aug ÿ , ou, ce qui revient au même, b be 10 , a , en faisant sin À tang À COS = ——, COSu— ———. sin Ÿ tang Ÿ Quant aux autres termes, ils seront de la forme Audu , et s’intégreront par le procédé connu. 1 (Ki — w°)° b En définitive, et à cause de re LS on aura avec un peu d'attention (A) B= (ir esintg— à & sint #) e 1 1 sn? 2eint. 2 À oi + [2e sin e? sin° + } sin 25 G LT +) 1 (B) pau [ie fe sine] en 4 1 : + 33 © sin? ÿ cos ÿ sin 29... s s à : $ et comme il est utile d’avoir & en fonction de p°9n appliquera le retour des suites à la série (A) en la met- tant sous cette forme o=R + Pe+ Q + ...., bornée aux termes du second ordre ; puis, tirant de là ; À 8 \ s sin 26 —= sin 2 G) + 2Pe-cos 2 G) sin 45 = sin 4 G). Après quoi il viendra, toutes substitutions faites (voy. GÉODÉSIE, tom. IL, p. 220) = [e) D a I Ii 2 7% 50 Sr : sin? y + 64 ci sins}) TRI On aura en outre, d’après ce qui précède, : À D sin V'— (D) 5 cos À ? V' étant l’angle que l'arc s fait avec le méridien qui passe par son extrémité M'. S IL FORMULES FONDAMENTALES DE LA TRIGONOMÉTRIE SPHÉROÏDIQUE. Considérons maintenant deux triangles sphériques pma, pm'a (fig.16), rectangles en aet correspondans aux triangles sphéroïdiques de même espèce PMA, PM'A; et supposons que les azimuts V, V' soient les mêmes de part et d'autre, mais que les latitudes des points &, m, m soient +, }, X\; enfin, représentons respectivement par &;, s, 2 les arcs am, am’, nun'; par w, «' les angles mpa, mpa; on aura, par la propriété des triangles sphériques rectangles, les relations suivantes : I. cos Ÿ = cos À sin V, sin ç = Sin w COs ), in À a Il COST = — COS w = COS ç sin Y, sin Ÿ ng ; à IL tango — . rs Sincsinÿ— cos V cos). Celles qui composent le premier système à gauche donneront la position du point À, lorsque le point M sera donné. On a, en outre, par rapport au point M’, dont la latitude vraie est L’ et la latitude réduite ), IV. sin \ = sin Ÿ COS, , __tang o Y. tang w = ER 1 n VI. cos }' sin V'-— cos ) sin Y. Enfin, la proportion des quatre sinus donne VIL. sin (w°—w) c0s X = sin (5 — a) sin V. On pourra donc, à l’aide des relations (IV, V, VI), déterminer trois des quatre variables l', o',w', V' quand l’une d’elles sera connue. De là et des formules (A), (B) on tire généralement deux autres équations relatives au triangle sphéroïdique obliquangle PMM', dans lequel MM —s, et la diffé- rence en longitude MPM'= 9, savoir : L Se Ve = (c— a) (a+ ÿ soin y — 9 à sint4) —+- (sin 25° — sin 24) (gens s? sin° :) » 1 ; — (sin 4 a — sin 4c) (55e et sin“ t) TRI et p = mano) (re ie) co + (-— o+=sin 2 > sin 2 ) (rgcsintpcs). îe s On a en outre, en retournant la valeur de p? cette autre série, également due à Legendre, et dont la con- vergence ne dépend, comme les précédentes, que de la petitesse de &, = 0j (s—Sesinty+ 7 ssinty) — sin 5 cos (2 c + :) G € sin y —$ € sin‘) +5 cos (a+ ) (E a+) +sins cos (+5) cos (+2 )C cu +sin2? cos (as+2; CE ee.) Socio Si, au lieu de faire usage du rapporte, on voulait em- ployer le carré de l’excentricité de l’ellipsoïde de ré- Be De volution qui est e — — a , On aurait évidemment Toute la théorie des triangles sphéroïdiques est ren- fermée dans ces équations, et c’est par certains artifices de calcul que l’on parvient à en déduire les valeurs des inconnues propres aux différens cas de la trigonométrie actuelle. Par exemple , s’il s'agissait de trouver sur l’el- lipsoïde de révolution la plus courte distance de deux points quelconques donnés par leur latitude et leur longitude, il faudrait procéder comme nous l'avons montré page 69 à 84 du tome I de la Nouvelle Des- cription géométrique de la France, ou recourir à la so- lution que l’illustre géomètre M. Ivory a donnée de ce problème, sans l’appuyer sur la considération de la sphère inscrite. (Voyez page 31 du huitième volume du Philosophical Magazine.) Mais passons aux questions plus usuelles qui peuvent être traitées élémentai- rement. $ ui. RÉSOLUTION DES TRIANGLES SPHÉRIQUES TRES-PEU COURBES. Nous ferons d'abord observer que Legendre a ramené la résolution d’un triangle géodésique quelconque, mais peu étendu, à celle d’un triangle rectiligne de mème es- pèce, et cela au moyen de ce théorème, que tout TRI 469 triangle sphérique très-peu courbe répond toujours à un triangle rectiligne qui a les côtés de même longueur, mais dont les angles opposés à ces côtés sont ceux du triangle sphérique, diminués chacun du tiers de l'excès de leur somme sur deux angles droits. Nous ne rappellerons pas l’élégante démonstration que Lagrange en a donnée dans les premiers cahiers du Journal de l'Ecole Polytechnique, et que Legendre a re- produite dans sa Trigonométrie ; mais en voici une autre moins connue et qui nous parait fort simple. Supposons qu'au triangle sphérique dont les données sont les deux côtés a, b, et les deux angles opposés À, B, corresponde le triangle rectiligne a, b et A’, B', et que l’on ait A'= À — x, B'— B—%; on demande de déterminer æ. Par la propriété du triangle rectiligne mais, à cause de la série connue a! a° SNA A — —— DNS ER , Si TES 5e etc. , 4. on à à très-peu près, vu l'extrême petitesse de @ par rapport au rayon de la terre, : a : a? &a—sinma« = Sin Sr +2 (+5): par conséquent, sina (ie) sin(A— x) = (rs). sin b (: a 6) sin (B—x) sin B\i1—xcotB D'ailleurs le triangle sphérique correspondant don- sin & sin À Dant — — —— £ si i » JS TD Sing’ 22; en simplifiant, chassant les dénominateurs 4° ordre, _a—b? 1 _&d—b FE SG cot B — cot À (QUE valeur qui est précisément le tiers de l’aire du triangle et négligeant les quantités du sin À sin B sin(A—B) $ sphérique considéré comme rectiligne, ainsi qu'il est aisé de le démontrer. Mais la somme des trois angles d’un triangle sphérique est À + B+ C— AL B'+ C+s:— 180° + Se > étant l'aire de ce triangle, lorsque l'unité d’angle est le quart de la circonference et l'unité de surface le quart de l'hémisphère. Or cette aire diflérant extrêmement 470 TRI peu de celle du triangle rectiligne dont les côtés seraient a,b,c,lonaæ—;>, et, par conséquent, A'— À — partant, AHBHC=A—S5+HB— 324042. Enfin 1 CEC—;xsz. Maintenant il est évident que si avec les données @, €, A, C du triangle sphérique, on formait un second triangle rectiligne a, c. A—y, C—y, on aurait 1 . nm Y—t—ZE©, ou, ce qui est de même, ce second = « triangle serait égal au premier. Donc, etc. L’excès sphérique > rapporté à une sphère du Ë Ï P pe x , rayon — 1 a évidemment pour valeur 7° lorsque x dé- signe l'aire du triangle proposé sur une sphère dont le rayon est r ; ainsi, en général, cet excès est proportion- nel à l'aire du triangle auquel il appartient, et pour l'avoir en secondes il faut faire FE : R'— San étant le nombre de secondes comprises dans un arc égal au rayon. Le plus grand triangle qui ait été mesuré dans l’opé- ralion de la méridienne de France prolongée en Es- pagne est le suivant : Angles sphériques. Côtés opposés. Camprey.. À = 59°50 59',40. . a — 142201°,79 Desierto . . B — 42. 5.36 ,07. . b — 110255, 63 Mongo . . . C —: 98. 4. 9, 55. . c — 160903; 96 Ge 180° 0 39,00 Les angles de ce triangle sphérique résultent des angles horizontaux observés au centre des stations, et diminués chacun du tiers de l'erreur totale trouvée de 1,63; c'est-à-dire que cestrois derniers angles formaient 180° 0° 40 ,6. Pour opérer cette correction, il a fallu calculer l'excès sphérique de ce triangle, lequel, d’après ce qui vient d’être dit, est c c?sic À sin B s Tor sini"sin(A LB) 995 7 r?sin1" r — 6366198" étant le rayon moyen de la terre. TRI Remarquons en outre qu’en ôtant de chacun des Fe 1 CNT angles sphériques = 13’, l’on a les angles moyens ou ceux du triangle rectiligne correspondant; ainsi a ] E ©: ox 5 ee © * I Campvey. 110235,63 CA & 1 5 TT | Desierto.. Mongür. "Ci 78.13.60 15200 : En supposant seulement connu le côté bet les angles moyens A'B'C', on trouverait les deux autres côtés par la trigonométrie rectiligne; mais la trigonométrie sphérique conduit aux mêmes résultats de la manière suivante : D'abord, la base étant très-petite relativement au rayon r de la terre, il sera plus exact d’évaluer en mètres les sinus des côtés a, b, c; et, à cet égard, on à Mb? Log sin b — Log b — Gr ? M — 0,45429 ..... étant le module tabulaire, ou LogM—9.63758; etcomme d’ailleurs Logh—5.0425220, l’on a Log sin b — 5.0423003. Ensuite, des deux proportions sinB:sinA::sinb:sma, sin B:sinC::sinb:sine, l'on tire aisément, à cause des valeurs ci-dessus des angles sphériques.A, B, C, Log sin à — 5.1528600 Log sin ce — 5.2065206. Enfin, pour passer des sinus aux ares, l’on fera atten- tion qu’en général M sin?æ (QUE. Log x = Log sin æ + du moins à trèes-peu près; partant Log a — 5,1529092, Log c — 5.2065668 a ] 142201°,77, C I 160903,96. Ce procédé rigoureux n’est donc guère plus long que par la méthode de Legendre et peut servir à vérifier les valeurs numériques obtenues par celle-ci. 2 __— É TRI S IY. DÉTERMINATION DES LATITUDES ET LONGITUDES GÉOGRAPHIQUES. Un autre problème important de géodésie, c’est de déterminer les coordonnées géographiques des sommets des triangles qui, par leur enchainement, couvrent toute l’étendue d’un pays dont on se propose de lever la carte. Ces coordonnées sont la latitude, la longitude et l'altitude (voy. ces mots); mais il est quelquefois né- cessaire de recourir préalablement aux observations cé- lestes pour avoir, tant la latitude et la longitude d’un de ces sommets pris pour point de départ, que l’azi- mut ou l’inclinaison de l’un des côtés des triangles sur le méridien de ce même point. Ces élémens géogra- phiques étant obtenus, les différences de latitude, de longitude et d’azimut des autres sommets, comparés successivement un à un, se caleulent sur la terre à l’aide de formules qui proviennent de la résolution d’un triangle sphéroïdique dont on connaît deux côtés et l’angle compris, et auxquelles on parvient très-simple- ment ainsi quil suit. Soit AB — k (fig. de plus courte distance-d’un degré et demi d’amplitude, 15) un côté de triangle ou un arc au plus; PA, PB les méridiens deses extrémités; L, l'es latitudes des points A, B; et désignons par p,p' leurs _longitudes complées du premier méridien PM, c’est- à-dire les angles APM, BPM; enfin appelons v, v les azimuts de # comptés du nord à l’ouest, ou, ce qui est de même, les angles BAP, B'BP supposés aigus. Cela posé, si &, 1, p, v sont les données du problème, l,p'; par le théorème de Taylor on aura v seront nécessairement fonctions du côté k, et dl CE, arr ges Hier 2: 2 3 AE ver EE | Re mas ÉUTE 3 d DA: Ci 14 D dk À 2 ae À Frs me + n dv 1 à dv — 0 + Sr = TELE —- 5 er Fe les coelliciens différentiels de ces trois séries. Or, en assimilant d’abord le triangle sphéroïdique APB à un triangle sphérique dont les côtés soient #, 90° —), 90° — l', et en formant le triangle élé- mentaire APR dans lequel AR — dk, ce triangle offrira évidemment ces relations : Reste donc à déterminer sin({+-dl) —=sinlcosdk+-coslsin dk cosv, sin dp.… sin (v + dy) sin (u + dv) _ sin © sindk cost ? cost coÿ(l dl)’ puisque AP — 90° — /, RP — 90° — (1 + di); et si Von chasse les dénominateurs, qu’on développe et qu’on TRI 471 réduise conformément à la doctrine des infiniment pe- tits, il viendra dl dp SD e dr Ë DE = CS V0 TE ES TE tang v tang l; par suite v : — — Sin v tang L. dk Ces coefliciens différentiels du premier ordre étant trouvés, l’on passera sans difficulté à ceux des ordres supérieurs en faisant tout varier, et l’on obtiendra en dernière analyse, 1 0 E = 2 R$in/vtane/ l=1Hkcosv— KE sin © tang asie in, — - k$sin?vcos (: + tag) ; 2 5 sinv qe sine vtang l MP nt cos L : 2 1,,sinvcos?v 3 Zk (1+-5tang? l) G cos / : 3 1 ,,sinv — - ki tang? {, S'COST ” ; ; DRE v'—ù—#+#ksinvtang/+ Ga sin2v(2tang? [+:) + kisinvcos fotangt(s + str PLU sea annee 2 — kisin? tang(S-+ jtane ). Mais pour compter les azimuts du sud à l’ouest et de- puis o jusqu’à-360, à la manière accoutumée des in- génieurs-géographes français, l’on changera v en 180° — cos v —— cos z. Enfin les séries précédentes se change- zetv' en 360°— 2’, et l’on aura sin v — sin Z, ront, avec un peu d’attention, en celles-ci : . TE ee l'— 1——kcosz— — sin? ztangL 2 + & Ur sin?zcosz(1—5tang?l), tang { e sin Z 1 E sin2z cos L 2 LS P—p—=k#k cos l sin £ C0? z 1— 5tang*{ CUS L (GLS pe D ) ns 2 1 Sin” Z CT tane? / 5 &os à 6" 2 — 3 —180°— (p—psin HR sin2 x 1 1 — — Ré sin zcos'x 2 tang ! 1 x + 6 k sin? 5 tang {. 472 TRI Dans ces formules, la ligne géodésique k est censée appartenir à une sphère du rayon 1, puisque telle est la supposition tacite qui a été faite en premier lieu ; mais dans la pratique l’on prend pour ce rayon la normale N au sphéroïde terrestre, comprise entre le point dont la latitude est / et l’axe de la terre. Or cette normale, don- née en unités métriques comme la ligne k, ayant : a aio »: pour expression N = >; ainsi qu il est V/1 — e? sin? aisé de le prouver, l’on doit remplacer k et ses puis- 2 k k EN à Ge sances par &» wi etc., quantités qui, à cause de leur petitesse, sont respectivement du 1‘, du 2°, etc., ordre. De plus, tous les termes des séries ci-dessus, pour être exprimés en secondes de degré, doivent être multipliés parr', c’est-à-dire par le nombre de secondes contenues dans un arc égal au rayon, ou, ce qui est de même, par 1 SIT Toutefois il est à considérer que la latitude l' déter- minée de la sorte ne serait pas exactement celle qui, sur la terre elliptique, répondrait à l'extrémité de la ligne géodésique k; mais si l’on désigne par R lerayon decour- bure du méridien à la latitude moyenne - (+ TL) =, il suffira, pour plus de précision, de multiplier la valeur . de l'— 1 par le rapport 2 parce que quand deux arcs de plus courte distance sont de même grandeur sur la sphère et sur l’ellipsoïde de révolution, leurs amplitudes sont en raison inverse de leurs rayons de courbure. a (1— € FT RE (i — e? sin)” Dans ce cas , et l’on a, en déve- , , loppant en série par la formule du binome, > = 1e cost 1e cos? + Sa eos sin Leosl; mais le plus souvent les deux premiers termes suffisent. Quant à la seconde formule, par laquelle on obtient p — 7; elle convient à la fois à la sphère et au sphé- roïde, et elle est alors avantageusement remplacée par celle-ci : dans laquelle la latitude [' est donnée par la première équation. Il en est aussi à peu près de même de la troi- sième équation; cependant il faudrait à la rigueur y : At 1 NRA ajouter le terme du troisième ordre 1N e? sin 27 cos”, pour l'adapter exactement au sphéroïde terrestre dont le carré de l’excentricité est e2. Voyez à ce sujet notre Traité de Géodésie, ou la Nouvelle Description géomé- TRI trique de la France (tome IX, p. 14 et 15}, laquelle con- tient une table qui abrége considérablement les calculs de ce genre. Une seule application des deux premières formules réduites aux termes du premier et du deuxième ordre en fera suffisamment connaître l’utilité. Proscime. D'après les opérations. géodésiques de France, l’on sait que la latitude du Panthéon L— 48°5048",6, que sa longitude orientale p =— 354,6. On sait de plus que l’azimut de Montlhéry sur l’hori- zon du Panthéon est ’ z = 15°5 25,5, compté du sud à l’ouest; enfin, que le logarithme de la distance de ces deux points, évaluée en mètres, est Log k — 4.5822185. On demande la latitude l'et la longitude p' de Mont- Ihéry. Solution. On a à résoudre les deux formules sui- vantes : N sin: ! 2N?sin1 x k Q 2 in? l'—1— KE Ne tang ]o+s cos), is __ ksinz PP Nsinr cost D'abord, si dans N e sin? { = sin°0, l’on aura N — et, à cause de cos 6? Log a 6.8046154, Log € —= 7.8108714, lors- qu'on suppose l’aplatissement de la terre de 1 — > —= 0,0 à TEL A on trouvera Log sin? 0 = 7.564413a, d'où Log sin 6 — 8.9822066 et | Log cos 0 — 9.9992020. Partant, Log N = Log a — Log cos 9 — 6.8054124. On a en outre Log sin "= 4.6855749 TUR et Log (1 + e* cos?!) — 0.0012153, et, avec toutes ces données, l’on trouve facilement l— = — 560,5 — — 0°1240",5, pP—p= + 266",1 — + 0° 426,1. Enfn, l’on a latit, L'— 48:38" 8',1 long. p = 0° 351,5 (occidentale). La grande triangulation qui sert de fondement à la nouvelle carte topographique de la France fournit un nombre immense de positions géographiques qui ont été calculées de la sorte, et dont les hauteurs au-dessus du niveau de la mer sont également connues. (Voyez ALTITUDE.) Nous ferons remarquer, en terminant , que la diflé- rence des azimuts aux extrémités de la ligne 4 s’évalue fort simplement, à l’aide de cette formule sin . (SE) D), cos 2 (1— l) à laquelle conduit directement celle des analogies de Néper, qui donne la tangente de la demi-somme des angles inconnus en fonction de deux côtés et de l’angle compris. Nous dirons de plus que la valeur analytique précédente de l’— ! exprimerait en mètres la longueur d’un arc de méridien compris entre les parallèles des extrémités de k donné en mème mesure, si, pour éta- blir l’homogénéité dans les termes de la série, l’on di- visait respectivement le deuxième et Le troisième terme par la normale N et par son carré N°. C’est en effet l’une des méthodes de rectification qui ont été employées pour déterminer les diverses parties de la méridienne de France. (M. Puissant.) TURBINE. (Hydraul.) Nom générique de diverses machines hydrauliques dont l'organe principal est une roue horizontale qui recoit l’action de l’eau motrice. Les roues hydrauliques horizontales sont connues depuis long-temps, et quoique celles qu’on emploie dans le midi de la France n’utilisent qu'une petite partie de la force motrice consommée, on les préfère aux autres roues, parce que la position verticale de leur axe simplifie considérablement le mécanisme des mou- lins qu'elles mettent en mouvement. (Voyez Roue, tome II, ‘et Auses.) M. Burdin, ingénieur des mines, frappé de l’énorme perte de force que ces machines en- Ton. 11. TUR 473 traînent, ayant cherché les moyens de les perfection- ner, imagina diverses combinaisons très-ingénieuses au moyen desquelles une roue horizontale peut être dis- posée de manière à obéir soit à la pression de l’eau, soit à sa réaction, soit enfin à sa force centrifuge. Les travaux de ce savant distingué ont ainsi donné nais- sance aux trois classes de machines comprises par lui sous le nom de turbines, nom adopté immédiatement par tous les hydrauliciens. La turbine dite & évacuation alternative est mise en jeu par la pression de l’eau. M. Burdin en a établi une au moulin de Pontgibaud (département du Puy-de- Dôme), dont l'effet utile, mesuré au moyen du frein dynamométrique (voy. ci-devant, page 304), a été les 0,67 de la force totale employée. C’est une roue à aubes courbes qui recoit l’eau par trois circonferences et la rend de manière que la portion qui sort d’une aube ne peut être choquée par l’aube qui vient immédiatement après. On en trouve la description dans le tome III des Annales des mines pour 1833. La turbine dite à réaction est mue par la réaction (voy. ce mot) de l’eau. Celle que M. Burdin à établie au mouliu d’Ardres, dans :e département du Puy-de- Dôme, produit un effet utile qui n’a jamais été au- dessous des 0,65 de la force motrice et qui s’est quel- quefois élevé jusqu'aux 0,75. La description en a été faite dans les Annales des mines, tome III, 1828. La turbine à force centrifuge est la première machine hydraulique où l’on ait imaginé d'employer la seule force centrifuge du liquide en mouvement. M. Burdin en a fait mention dans un mémoire présenté à la So- ciété d'encouragement pour le concours de 1827; mais, tout en reconnaissant qu’on ne peut lui refuser la prio- rité de l’idée principale, le mérite d’avoir réalisé cette idée, en surmontant toutes les difficultés inhérentes à la construction, appartient sans contredit à M. Four- neyron; ainsi, c’est avec justice qu'on ne désigne cette machine que sous le nom de turbine Fourneyron. La turbine Fourneyron a la singulière propriété de marcher avec un égal avantage, soit qu’elle se trouve entièrement immergée dans l’eau du bief inférieur, soit qu’elle ne plonge qu’en partie dans cette eau, soit enfin qu’elle se meuve dans l'air. Celle que M. Four- neyron a construite sur le Doubs près de Besancon consiste en une forte cuve bb (PL XXIT, fig. 14) en fonte fermée par le haut, sauf le centre, par lequel elle donne ouverture à un long tuyau vertical par lequel passe l'arbre vertical de la roue. L’eau arrive dans cette cuve par un coursier en fonte fermé aa, lequel peut être cintré et conduire l’eau d’un réservoir supé- rieur, ce qui permet, dans le cas où le mouvement doit être transmis à un point sensiblement plus bas que le niveau du réservoir d'eau, de ne pas donner à l’axe de 60 474 TUR la turbine une trop grande longueur, qui l’alfaiblirait, et de placer au point le plus convenable et avec toute facilité les engrenages de renvois qu’on adapte ordi- nairement à la partie supérieure de axe. L’eau entrant ainsi dans la cave, la remplit entièrement ; elle y trouve, vers le bas, à la hauteur », des cloisons verticales et courbes dd qui la conduisent, sur Ja turbine; ces eloi- sons sont vues en plan dans la fig. 15. La turbine est une roue à aubes courbes horizontales, portée sur une calotte sphérique {l percée à son centre m pour le pas- sage de l’axe, lequel repose sur une crapaudine n. L’axe et la calotte sphérique font corps ensemble. L'eau, menée par les cloisons dd sur les aubes ee, est obligée d’en suivre la courbure, et exerce sur elles, en vertu de sa force centrifuge, une action motrice qui imprime à la roue un mouvement de rotation très-rapide. On'trouve une description détaillée de cette intéres- sante machine dans le Zulletin de la Société d'Encou- ragement, année 1834. Depuis, M. Fourneyron en a construit plusieurs autres avec un succès que nous ne VAP VAPEUR. (Phys.) Nous ayons exposé au mot Force ÉLASTIQUE les propriétés générales des COrps gazeux , tant de ceux qu’on nomme vapeurs que de ceux qu'on nomme gaz permanens; nous nous occuperons plus particulièrement, dans cet article, de la vapeur de l'eau, dont l'emploi comme moteur exerce une si grande in- fluence sur l’industrie moderne. 1. Rappelons que toutes les vapeurs présentent des propriétés très-différentes, selon qu’on les considère en contact avec les liquides qui les engendrent ou séparées de ces liquides. Une vapeur en contact avec son liquide générateur ne peut augmenter ni diminuer de tension et de densité par la diminution ou l’augmentation de la capacité qui la renferme (page 192). Sa tension et sa densité dépendent uniquement de sa température, et pour toute température elles sont toujours les plus grandes possibles ou à l’état de maximum. Séparée de son liquide, une;vapeur se comporte exactement comme un gaz permanent, c’est-à-dire que pour une même température elle change de tension et de densité à me- sure que son volume yarie, et que, pour des tempéra- tures differentes, sa pression est différente, mais non sa densité, lorsque le volume reste le même. On peut se TUR saurions mieux faire apprécier qu’en citant les paroles suivantes de M. Poncelet : « On sait avec quel art infini M. Fourneyron est parvenu à soustraire cette même turbine au défaut d’abord si capital du prompt user des pivots, et comment aussi, à force d’études, de soins et de persévérance, il en a perfectionné les différentes parties de manière à constituer, de l’ensemble, un mo- teur puissant qui est en tous points comparable, pour l'élégance et la simplicité des dispositions, à cette ad- mirable machine due à quarante années de travaux d’un homme de génie tel que Watt.» (Théorie des effets de la turbine Fourneyron. Paris, Bachelier, 1838.) M. Fourneyron a cru pouvoir conclure de ses pro- pres expériences que, dans de bonnes conditions de vitesse et d'établissement, l’elfet utile yarie entre 0,570 et 0,85 de la force motrice. Voyez le mémoire déjà cité de M. Poncelet et celui de M. le capitaine Morin inti- tulé : Expériences sur les roues hydrauliques à axe ver- tical appelées turbines. VAP rendre compte de ces divers phénomènes en analysant les circonstances de la production de la vapeur. Si l’on remplit à moitié d’eau un yase susceptible d’être exactement fermé et dont on puisse expulser l’air, l'espace devenu vide au-dessus de la surface de l’eau se remplit instantanément de la vapeur émise par le li- quide, quelle que soit d’ailleurs la température actuelle, La quantité de vapeur produite est toujours proportion- nelle à l'étendue de l’espace vide, mais sa force élasti- que où sa tension ne peut ayoir qu’une valeur déter- minée pour chaque température, parce que c’est cette force élastique qui maintient le reste de l’eau à l’état liquide par la pression qu’elle exerce à sa surface. Si l’on augmente ensuite la température du liquide, sa tendance à se vaporiser augmente; elle devient plus grande que la pression de la vapeur déjà existante, et alors de nouvelles quantités de vapeur sont émises, en sorte que la densité et la tension de la vapeur angmen= tent parallèlement au-dessus de la surface de l’eau jus- qu'à ce que la pression à cette surface se retrouve en équilibre avec la tendance de vaporisation, et ainsi de même pour chaque augmentation de température. On voit donc qu’il existé nécessairement une liaison con- = VAP stante entre la température et la tension de la vapeur formée sur un excès de liquide, et que cette vapeur est toujours au maximum de densité et de pression pour s4 température. Les phénomènes ne sont plus les mêmes lorsque toute l’eau est vaporisée, parce que dès lors la densité de La vapeur n’est plus susceptible d’augmenta- lion, et, par conséquent, qu'elle cesse d’être au MAL i- mum si la température recoit de nouveaux aceroisse- mens. Dans ce dernier cas, la Y apeurse comporte commie les gaz permanens et demeure soumise aux lois de Ma- riotte (page 170) et de Gay-Lussac (page 56). >. Les relations qui existent entre les densités, les tensions et les températures de la vapeur ne sauraient done être les mêmes lorsqu'elle est en contacl avec son eau génératrice que lorsqu'elle en est séparée: mais dans ces deux états elle possède une propriété très-1m- portante qui permet de déterminer sa densité pour toute température et toute pression donnée. Cette propriété constitue le principe suivant : | Le rapport du poids d'un certain volume de vapeur au poids d'un même volume d'air à la même température et à la même pression est un nombre constant. En eflet, considérons un volume quelconque de va- peur qui, bien que séparée de son eau génératrice, soit au maximum de densité pour sa température, el Com- parons-le à un même volume d'air ayant même pression et même température; si l’on chauffe la vapeur et l'air d’un même nombre de degrés, ces deux fluides se dila- teront d’une même quantité, el, par conséquent. les poids des nouveaux volumes auront toujours le même rapport que les poids anciens, puisque ces poids restent inyariables, Si l’on augmente ensuite la pression des deux fluides jusqu'à ce que la vapeur se trouve au maximum de densité correspondant à sa nouvelle tem- pérature, les volumes de vapeur et d’eau diminueront de la même quantité, et, par conséquent encore , le rap- port des poids de volumes égaux n'aura éprouvé aucun changement. 5. D’après ce principe, il suffit de connaitre le nom- bre constant qui exprime le rapport de deux volumes égaux d’air et de vapeur, sous la même pression et à la même température, pour évaluer facilement la densité de la vapeur dans toutes les circonstances de pression et de température. Car, désignant par D ce nombre constant, par À la pression exprimée en colonne de mer- cure (page 170), par { la température exprimée en de- grés centigrades et par d la densité de la vapeur à la température £ et sous la pression k, on a... (1) h 1 0,76 . 1 + 0,00975 d=D: En efïet, soit p le poids d’un mètre cube d'air à 0° de température el sous la pression moyenne de l’atmo- VAP sphère 0",76; puisque ce fluide se dilate de 0,00575, de #75 son volume à o°, pour chaque degré centigrade d’ac- 2 o Le] croissement de température, à la température £ son vo- lume, qui à o° était 1, devient 1 + 0,00375f, et, par conséquent, le poids d'un mètre cube est alors p 1 + 0,0037ô1 ° en admettant toutefois que la pression ne change pas. Or, le rapport des densités étant le même que celui des poids de deux volumes égaux (voy. Dexsiré), il en ré- sulte que le rapport de la densité de l'air à {° à la den- sité de l'air à o°, sous la même pression 0",76 cest UE Dalen 37 1 + 0,00970f Cr 1 — 0,009701 ° c’est-à-dire qu’en prenant pour unité la densité de Pair à o° et 0",76 de pression, la densité de ce fluide à 4° et sous la pression 0,76 est représentée-par 1 + 0,0087ô1° Mais, lorsque la pression change, la densité varie dans le même rapport ; ainsi la densité de l’air à la tempéra- ture { et sous une pression quelconque k a pour ex- pression h 1 ,76° 1 + 0,00355t ? [8] et il ne faut plus que multiplier cette quantité par le nombre constant D, ce qui donne la formule (1), pour avoir la densité de la vapeur à la même tempéralure t et sous la même pression . 4. Tout se réduit done à la détermination du nombre constant D, auquel on a donné le nom de densité ab- solue de la valeur. Cette détermination a été effectuée par M. Gay-Lussac. Il a trouvé qu'un gramme d'eau pure produisait 1,696 de vapeur à 100° et sous la pression 0,76, ce qui donne pour le poids d'un litre —'58aus Te 0 fi) 949: Or, le poids d’un litre d'air à o° et 0,76 de pression étant (page 171) 1°,2991, celui d’un litre d’air à 100° et 0",76 de pression est Ainsi la densité absolue de la valeur est 0, 28948 D — ou, à très-peu près, D = =. #76 VAP Remplaçant D par sa valeur dans l'expression (1) et réduisant les nombres, nous lui donnerons la forme h 1 + 0,00950t 5. La densité de la vapeur donnée par la formule (2) se rapporte à celle de l'air prise pour unité. Si on vou- lait la rapporter à la densité de l’eau comme unité, il faudrait la multiplier par le nombre 0,0012991, qui exprime la densité de Pair à o° et sous la pression 0",76: la densité de Peau à son maximum de condensation élant prise pour unité. La formule (2) devient ainsi (5) h 1 + 0,005754° d — 0,001066 . 6. Les formules (2) et (3) feront connaitre la densité de la vapeur au maximum de tension, lorsqu’après avoir donné à { une valeur particulière, on donnera à À la valeur de la tension maximum correspondante ex- primée en mètres, Sachant, par exémple, que la tension maximum de la vapeur à 50° est 0",088743, on fera h = 0,088745, et on obtiendra : La densité de l’air à o° et 0",76 étant l'unité, 0, 088543 = 1,18575 d — 0,821, — 0,0013541 ; La densité de l’eau étant l'unité, 0, 088745 d — 0,001066 . = 1:1879 = 0,0000707. 7. Dans les calculs relatifs aux machines, on exprime ordinairement les tensions en poids, c'est-à-dire qu’on les représente par la pression que le fluide exerce sur Punité de surface de la paroi du vase où il est renfermé. Il est facile de modifier les formules précédentes pours les rendre immédiatement applicables aux tensions me- surées de cette manière, en observant que, si l’on dé- signe par z le poids de l’unité de volume du mercure, uh sera le.poids équivalant à la pression sur l'unité de surface, de sorte qu'en désiguant ce poids par p on a p = ph, et, par conséquent, VAP Il suffit donc de remplacer h par sa valeur P dans la L. formule générale (1), et l’on obtient cette autre for- mule... (4) 1 1 + 0,005751 © d=p:-?_. 0, 76 dans laquelle p est la tension en kilogrammes sur un mètre carré et y le poids du mètre cube de mercure à 0° et sous la pression 0°,76. Mais comme on prend communément le centimètre carré pour unité de surface et qu'un centimètre cube de mercure pèse 01,015598 , il faut écrire la formule comme il suit : 0) TE D p 1 7 0,015598 76° 1 Æ 0,003751? et alors p représente la tension en kilogrammes sur un centimèlre carré. Remplaçant D par sa valeur 0,624 (n°4) et réduisant les nombres, nous aurons plus simplement …... (6) = Gg*, ie itbPsehs sit RE RCER 1 + 0,00575t ? c’est la densité de la vapeur par rapport à celle de l'air prise pour unité. Pour avoir cette même densité par rapport à l’eau, il faut multiplier le second membre de cette expression par 0,0012991, ce qui donne cette se- conde formule ...., (#7) HER ONE 1 + ch Dans le cas où latension serait donnée en atmosphères, il faudrait, pour faire usage des formules précédentes , la convertir en kilogrammes, en observant que ce qu’on nomme la pression d’une atmosphère est le poids de la colonne de mercure qui, dans le baromètre, fait équi- libre au poids moyen de l’atmosphère (voy. Force ÉLAS- riQuE). Ainsi, la hauteur de cette colonne étant de 76 centimètres et son poids par centimètre carré de base étant conséquemment de k k 0 ,013598 X 76— 1 ,033, { D : k si l’on désigne par f un nombre d’atmosphères, : ,035f exprimera la pression en kilogrammes, par centimètre, correspondant à f; c’est-à-dire qu’on a généralement k L 4-4 P—3,055f, relation qui sert a passer de la pression en atmosphères à la pression en kilogrammes, et réciproquement. Remplacant p par 1,055 f dans les formules (6) et (7), on obtiendra ces nouvelles formules, qui dispenseront de toute conversion préalable : Densité par rapport à l'air d = 0,6237. 1 + 0,0037ôt ? Densité par rapport à l’eau f 1 + 0,00370t d — 0,00081 . 8. Le calcul des densités de la vapeur au maximum de tension exige qu’on connaisse la température qui correspond à une tension maximum donnée, ou le maximum de tension correspondant à une température donnée; malheureusement, quoique la liaison de ces quantités soit invariable, sa loi est encore inconnue, et tout ce qu’on a pu faire jusqu'ici a été de la représenter par quelques formules empiriques qui ont l’inconvé- nient de ne pas s’accorder dans toute l’étendue de lé- chelle des températures. Voici celles de ces formules qui s'accordent le mieux avec les observations : Formule de Southern, pour les pressions moindres que la pression moyenne de l'atmosphère ou pour les pressions au-dessous de 1°035 sur un centimètre carré. v 6,258 + #\° p = 0,0054542 + ( Li se ) ; 145,260 2,13 = 145,360 7 (7 — oooñ4sqa) — 46,278. Formule de Tredgold pour les pressions de 1 à 4 atmo- sphères. got \" -E A 174 6 t —174V/p — 75. Formule de Dulong et Arago pour les pressions de 4 à 50 atmosphères. s I (0,28658 —- 0,007200%t)°, 5 Lt — 158,8831/p — 39,802. Cette formule est la même que celle que nous avons déjà rapportée page 150; on a seulement converti en kilogrammes les pressions exprimées en atmosphères. VAP #77 M. de Pampour à proposé la formule suivante, pour les pressions de 1 à 4 atmosphères. 6 t —191,721/p — 72,67; elle s'accorde avec les expériences aussi bien que la formule de Tredgold , et elle a de plus l'avantage de coïncider avec celle de Dulong et Arago à 4 e atmo- sphères. Dans toutes ces formules, p désigne la pression sur un centimètre carré exprimée en kilogrammes et # la température en degrés centigrades. 9. En employant chacune de ces formules dans les limites où elle est applicable, on pourra toujours déter- miner approximativement la température correspon- dante à une pression connue, ou la pression correspon- dante à une température connue, pour tous les cas de vapeurs en contact avec leur eau génératrice, c’est-à- dire pour tous les cas qui intéressent la théorie des ma- chines à vapeur. (Voy. Force ÉLASTIQUE.) 10. Une autre détermination non moins importante pour les machines à vapeur, c’est celle du volume relatif de la vapeur ou du volume d’un poids donné de vapeur comparé au volume d’un même poids d’eau comme unité. On y parvient sans difficulté par les considéra- tions suivantes : Nommons q le poids d’un volume V d’eau à son maximum de condensation et q'le poids d’un même volume V de vapeur à la température t et sous la pres- sion p ; d étant la densité de cette vapeur par rapport à l’eau, nous avons (voy. DExsiré) . » . » Si nous désignons maintenant par V/le volume d’eau dont le poids serait égal à q', nous aurons évidemment VWN = q:q—q":dq, d’où c'est-à-dire que le rapport d’un volume de vapeur à un volume d’eau de même poids est égal à l'unité divisée par la densité de la vapeur. Prenant le volume V' de l’eau pour unité, nous oh- tiendrons simplement .….. (8) > 478 VAP ou, remplaçant d par sa valeur (7) en fonction de la température et de la pression ..….. (g), __ 1 + 0,00375t 7 o0,0007844p » ce qu'on peut réduire à N — 1254 VE 0009988 7 | p Si la pression est donnée en almospheres, on peut employer immédiatement la formule... (10) 1 — 0,00555t f , qui résulte de la précédente en y substituant 1,033 f a la place de p (n° 5). Au moyen de ces formules, on pourra toujours cal- culer le volume relatif de la vapeur ou le rapport de l’espace qu'elle occupe au volume de l’eau qui l'a pro— duite sous une pression donnée, lorsqu'on connaîtra la température correspondante à cette pression pour les vapeurs au maximum de tension. Proposons-nous pour exemple de trouver le volume relatif de la vapeur formée à la pression de 2 : atmo- sphères, ou à la pression de 2*,589 par centimètre carré, La table de la page 172 nous apprend que la tem- pérature correspondante à cette pression est de 128°,8; ainsi faisant dans la formule (9) p— 2,582 et t— 128,8, nous trouverons 127 y dates e V= 222 (i 0,00375 X 128,8) — 732. 2, 582 Le volume de la vapeur est donc, à la température donnée, 732 fois plus grand que le volume de l’eau, ou, pour mieux*préciser, à cette température, un mètre cube d’eau produit 7552 mètres cubes de vapeur à la pression de 2°, 582 sur un centimètre carré. Nous ferons observer que les températures { qui en- trent dans toutes les formules précédentes, à l'exception de celles du n° 8, devraient être mesurées avec un ther- momètre à air dès qu’elles dépassent 100°, parce que le coelficient 0,003975 de la dilatation des gaz n’est plus constant si l’on emploie pour ces hautes températures un thermomètre à mercure (voy. THErmMoMETRE). De 100 à 130 degrés, les indications des deux thermomètres n’offrent encore que des différences peu sensibles, mais au-delà de 150°, il serait nécessaire de réduire les degrés du thermomètre à mercure en ceux du thermomètre à air, ayant de les introduire dans Jes formules en ques- tion, si l’on exigeait une grande exactitude. Quant aux formules du n° 8, elles ont été déduites d'expériences VAP où les températures étaient mesurées sur le thermo- mètre à mercure, et elles se rapportent conséquemment à ce seul thermomètre. Ainsi, Itrsque, pour une pression donnée, on aura calculé la température correspon- dante au moyen de ces dernières formules, ct qu’on voudra ensuite calculer la densité ou le volume relatif, il faudra ramener préalablement au thermomètre à air la température trouyée, lorsqu'elle dépassera 130 à 140°. Au reste, dans les limites de la pratique, ces réductions sont peu nécessaires, car on ne doit pas s'attendre à tirer des formules du n° 8 des résultats ri- goureux. La question suivante va montrer l'application de ces principes. 11. De la vapeur étant produite dans une chaudière, sous une pression de 15°,545, on demande sa densité et son volume relatif. La première chose à faire est de déterminer la tem- pérature correspondante à la pression donnée; on fera donc p — 15,547 dans la-formule de Dulong et Arago, et on l’obtiendra t — 158,885 V/15,547 — 39,802 — 200°. Cette valeur introduite sans réduction, ainsi que celle de p, dans les formules (8) et (9), fera connaître d — Si l’on veut tenir compte des différences thermome- triques, on observera que 200° indiqués par le ther- momètre à mercure correspondent à 197°,05 indiqués par le thermomètre à air; on fera en conséquence t— 197°,05, et les formules (7) et (9) donneront 15,347 1; 728 /, d — 0,0007844 On peut conclure de ces résultats que la vapeur for- mée sous une pression de 15°,547 par centimètre carré occupe un espace 144 à 145 fois plus grand que son eau génératrice, où qu'un mètre cube d’eau produit. dans ces circonstances , à peu près 145 mètres cubes de vapeur. 12. Nous avons déjà donné, page 170, une table des tensions maximum pour les températures au-dessus de 100°; nous nous contenterons donc ici d’en donner une pour les températures inférieures, en y réunissant toutes les indications qui peuvent être utiles dans une foule de questions physiques et mécaniques, 479 TABLE DES TENSIONS, DES DENSITÉS ET DES VOLUMES RELATIFS DE LA VAPEUR D'EAU, A DIFFÉRENTES TEMPÉRATURES. È = à ÉLS Ë ue & E à COPIE RAMTER. 3 © s| © = © £oË 3 © s| © me | s GE SES LA ge DENSITÉ. voue. MS E&| 5 SE 12 ES El DENSITÉ. VOLUME. | nalése | 8e 232] 25 8322 RC 0 On Fa = © CHR Ps Z 5 ne AE = F5 dE Se ——_———_—— el Dezsr. Millim. Kilosr. Degr. Millim. Kilozr. —20 1,333 | 0,0018 0,00000154 | 650588 49 84,570 | 0,11662 | 0,00007602 | 13154 —15 1,879 | 0,0026 212 | 470808 50 88,743 | 0,12056 7970 | 12546 À 10 2,651 | 0,0056 292 | 542984 51 95,501 | 0,12676 8354 | 11971 ES 5,660 | 0,0050 598 | 251558 52 98,075 | 0.132525 8555 | 11424 0 5,059 | 0,0069 540 | 182525 53 103,060 | 0,15999 9174 | 10901 1 5,395 | 0,0054 575 | 174495 54 108,270 | 0,14710 9606 | 10410 2 5,748 | 0,0078 609 | 161332 55 113,710 | 0,15449 | 0,00010054 9946 5 6,123 | 0,0084 646 | 154812 56 119,990 | 0,16220 10525 9901 4 6,523 | 0,0089 686 | 145886 57 125,310 | 0,17035 11011 9082 5 6,947 | 0:0094 727 | 197488 58 131,500 | 0,17866 11523 8680 6 7,596 | 0,0101 772 | 129587 59 | 13-,940 | 0,18736 12044 | 8305 7 7,871 | 0,0107 818 | 122241 60 144,660" | 0,19653 12509 | 7907 8 8,375 | 0,0114 867 | 115305 61 151,700 | 0,20610 13159 7994 9 8,909 | 0,0122 919 | 108590 62 158,960 | 0,21586 15760 7207 10 9:475 | 0,0129 74 | 102670 65 166,560 | 0,22639 14554 | 6957 11 10,074 | 0,015 0,00001092 99202 64 154,470 | 0,25558 15010 6662 12 10,707 | 0,0146 1092 91564 65 182,710 | 0,24823 15668 63582 13 11,978.| 0,015 1157 86426 66 191,270 | 0,25986 16356 Gi14 14 12,087 | 0,0165 1224 81686 6- 200,180 | 0,27106 17066 5860 15 12,837 | 0,0150 1299 57008 68 209,440 | 0,28456 15707 5619 16 13,650 | 0,0186 1372 72915 69 | 219,060 | 0,29761 18560 5586 1m 14,468 | 0,0197 1451 68923 70 220,070 | 0,9112: 1935 5167 18 15,353 | 0,0209 1534 65201 71 239,450 | 0,32532 20174 499% 19 | 16,288 | 0,0222 1692 | 61654 52 | 250,230 | 0,35906 21015 | 4759 20 17,314 | 0,0235 1518 58224 73 261,430 | 0,35518 21889 | 4569 | 21 18,317 | 0,020 1811 55206 74 253,030 | 0,57094 22794 4387 29 19,447 | 0,0265 1914 52260 75 285,050 | 0,39652 25589 4204 25 20,577 | 0,028: 2021 | 49487 76 297,970 | 0,40428 24502 4048 | 24 | 21,805 | 0,0297 2153 | 46877 7 310,490 | 0,42184 25699 | 3891 25 23,090 | 0,0914 2252 444 78 325,890 | 0,44004 26739 3541 26 24,452 | 0,0554 2376 42084 79 337,760 | 0,45888 27589 3599 29 25,881 | 0,0955 2507 | 59895 80 | 352,080 | 0,47854 28889 | 5462 28 27,590 | 0,004 2643 357858 81 567,000 | 0,49860 30029 3531 29 29,045 | 0,096 2704 33796 82 | 582,580 | 0,51950 31105 3206 | 30 30,643 | 0.0418 2958 | 34041 83 | 398,280 | 0,54110 52599 | 5087 | 91 32,410 | 0,040 3097 | 32291 84 414,730 | 0,56345 33637 2073 39 34,261 | 0,0465 3263 30650 85 431,710 | 0,58652 54916 2864 33 | 36,188 | 0,0492 3435 | 29112 86 | 449,260 | 0.610356 36257 | 2760 34 | 38,254 | 0,0520 3619 25656 87 | 467,580 | 0,63498 57590 | 2660 | 55 40,404 | 0,0549 3809 26253 S8 486,090 | 0,66040 58984 2565 56 42,745 | 0,0581 4ois 248097 89 505,380 | 0,68661 40417 2174 37 45,038 | o,0612 4219 235704 90 525,28 0,71564 41891 258% 38 7,979 | 0,0646 4442 22513 91 545,80 0,74152 45405 2504 {À 59 50,147 | 0,0681 4666 21429 02 566,95 0,77026 14990 2291 || 4o 52,998 | 0,0720 4916 20543 93 588,74 0,709986 46556 2148 41 55,772 | 0,0758 5150 19390 94 G11.18 0.830355 48201 2075 | 42 58,792 | 0,0799 5418 18459 9 634,27 0.861572 49886 2003 |E 45 | 61,958 | 0,08418 5691 17552 96 | 658,05 | 0,89%02 51615 | 1958 | 44 | 65,627 | 0,08916 Go23 16805 97 | 682,59 | 0:92756 55588 1975 | 45 68,701 | 0,09540 Gor4 15958 98 707,65 0,06198 55101 1819 | 46 72,595 | 0,09855 6585 15183 99 733,40 0,094 48 5705 1551 4 76,205 | 0,10553 6910 14472 100 760,00 1,09299 58955 1696 7 48 80,199 | 0,10900 Eat 13809 480 VAP Les densités de cette table étant rapportées à celle de l'eau, il suffit de les multiplier par 1000 kil. pour avoir immédiatement le poids d’un mètre cube de vapeur au maximum de tension, à toutes les températures in- diquées. 13. Les principes précédens suflisent pour faire com- prendre la fonction de la vapeur dans les machines, et nous pourrions nous contenter de renvoyer à notre se- cond volume, où, avec l'historique de ces machines, nous ayons donné les procédés de calcul employés pour déterminer leurs effets ; mais comme, depuis l’impres- sion de ce volume, on a proposé des procédés plus exacts, nous croyons devoir ajouter quelques détails capables d’éclaircir la question. Toutes les machines à vapeur dont on se sert main- tenant ont pour pièces essentielles une chaudière ou bouilloire dans laquelle la vapeur se forme à une ten- sion déterminée, et un cylindre ou corps de pompe, au piston duquel la vapeur imprime un mouvement recti- ligne alternatif. * Pour bien concevoir la production de la vapeur à une tension déterminée, qu’on imagine d’abord la bouilloire isolée du corps de pompe et n'ayant qu’une ouverture fermée par une soupape s’ouvrant de dedans en dehors et surchargée d’un poids. Lorsque, par l'effet de la cha- leur communiquée du foyer au liquide, celui-ci se mettra à bouillir, la vapeur se rassemblera dans la partie supérieure de la chaudière, et ÿ acquerra une densité et une tension qui croitront successivement tant que le foyer fournira de nouvelles quantités de chaleur et tant que la vapeur ne trouvera pas d’issue pour s’é- chapper. Admettons que l'ouverture de la soupape ait un centimètre carré et que son poids soit de 5 kilo- grammes ; dès que la vapeur exercera sur les parois de la chaudière une pression un peu supérieure à 5 kilo- grammes par centimètre carré, elle repoussera la sou- pape et s’élancera au dehors; mais comme sa vitesse d'écoulement sera généralement plus grande que sa vi- tesse de formation, la pression baissera bientôt dans la chaudière, et la soupape se refermera pour s'ouvrir de nouveau lorsque la pression dépassera encore 5 kilo- grammes. Au moyen de ce jeu de la soupape, la pres- sion dans la chaudière ne dépassera donc jamais la gran- deur qu'on voudra lui donner. Imaginons maintenant qu'un orifice s'ouvre et se ferme alternativement pour laisser pénétrer la vapeur dans le corps de pompe, et que ces mouyemens soient réglés de manière à ce que, dans un temps déterminé, la quantité de vapeur. sor- tante soit égale à la quantité de vapeur formée, et nous verrons que la tension dans la chaudière ne pourra plus éprouver que de légères variations régularisées d’ail- leurs, s’il en était besoin, par la soupape de sûreté. 14. Pour calculer les effets de la vapeur, on a long- VAP temps supposé qu'elle conservait dans le cylindre la même tension que dans la chaudière , et conséquem- ment qu’elle repoussait le piston avec tout l'effort qu’elle exerce contre la soupape de sûreté. Les formules de la page 6o4 de notre second volume sont fondées sur cette hypothèse. Ainsi, nommant Q l’aire de la base du piston, & la pression dans la chaudière, sur l'unité de surface, mQ représente le poids que la vapeur peut mettre en moû- vement, et si v est la vitesse du piston, amv est l’effet théorique que la machine doit produire. Mais comme cet effet prétendu théorique ne se rencontre ja- mais dans l’expérience, il faut le multiplier par un co- efficient de réduction &, à déterminer par des obser- vations; de manière que l'effet réel d’une machine à vapeur sans détente se trouve représenté par um Av. Outre l'inconvénient du coefficient #, auquel chaque auteur donne une valeur différente, cette théorie ne peut pas faire connaître la vitesse que prend le piston dans des circonstances données de pression et de résistance, et il est d’ailleurs certain qu'elle repose sur une hypo- thèse inadmissible, car la vapeur qui s'échappe de la chaudière par une très-petite ouverture et qui se dilate en pénétrant dans le cylindre ne saurait conserver sa tension initiale. 15. Toute défectueuse que soit cette théorie, elle était généralement adoptée lorsque M. de Pambour en a proposé tout récemment une autre beaucoup plus ra- tionnelle. Ce savant, connu déjà par un grand nombre de travaux sur les machines à vapeur, part des deux principes suiyans : 1° La tension de la vapeur change en passant de la chaudière dans le cylindre, et elle devient équivalente, dans ce dernier, à la résistance que la charge exerce contre le piston. 2° Il y a égalité entre la quantité de vapeur produite et la quantité de vapeur dépensée. , M. de Pambour établit le premier principe par des argumens très-concluans ; le second est évident. Nommons P la pression dans la chaudière, P° la pres- sion dans le cylindre, R la résistance de la charge sur le piston, S le volume d’eau yaporisée par unité de temps, et m le volume relatif de la vapeur à la pression P, ou le rapport du volume de la vapeur, dans la chaudière, au volume de l’eau qui l’a produite, à D’après ces notations, mS sera le volume de vapeur VAR formé par unité de temps et sous la pression P dans la chaudière; cette vapeur passant dans le cylindre et y prenant la pression P', augmente de volume en raison inverse des pressions, et devient conséquemment P ms P': Mais v étant la vitesse du piston et a l'aire de sa base, av est le volume de vapeur dépensé par le cylindre dans l'unité de temps; donc, en vertu du second prin- cipe, P av = ms p': Or, en vertu du premier principe, P =R; ainsi, rem- plaçant P'par R, on a la relation fondamentale au moyen de laquelle on pourra déterminer l’une quel- conque des quantités v, R et S, les autres étant données, C’est de cette relation très-simple que M. de Pam- bour a tiré toutes les formules nécessaires à la solution des problèmes que présentent les machines à vapeur, formules dont les résultats s’accordent si bien avec l’ex- périence, que les ingénieurs anglais n’en emploient plus d’autres pour leurs calculs. (Voyez Pambour, Traité théorique et pratique des machines locomotives. —Théorie de la machine à vapeur.) VARIATION pe L’AIGUILLE AIMANTÉE. Nous avons dit au mot Boussore que l’aiguille aimantée n’indique pas exactement le nord, mais qu’elle était sujette à plu- sieurs variations que nous allons plus exactement spé- cifier. L’aiguille d’une boussole se nomme particulièrement aiguille de déclinaison ; elle est construite de manière à se mouvoir dans un plan parfaitement horizontal, ce qui exige, comme nous le verrons plus loin, qu'une de ses extrémités soit plus légère que l’autre. On nomme déclinaison l’angle que fait sa direction d'équilibre avec la méridienne du lieu de l’observation. Par exemple, à Paris, où cet angle est de 22°, on dit que la déclinaison de l’aiguille aimantée est de 22°. Le plan qui passe par le centre de la terre et par la direction de l’aiguille, ou plutôt l'intersection de ce plan avec la surface de la terre, est le méridien magné- tique; ce méridien est donc ün grand cercle terrestre qui coupe en deux parties égales le méridien géogra- phique. La déclinaison n’est pas la même sur tous les lieux de Ja terre; elle est tantôt orientale, tantôt occidentale, et tantôt nulle. La déclinaison est orientale lorsque le Ton. un VAR 481 pôle austral de l'aiguille, celui qui se tourne vers le nord, incline du côté de l’ouest; elle est occidentale quand ce même pôle incline vers l’est; enfin elle est nulle lorsque la direction de l’aiguille coïncide exacte- ment avec le méridien géographique. Les divers points terrestres où la déclinaison est nulle forment ce qu’on appelle deslignes sans déclinaison; ces lignes sont très- irrégulières ; on en connaît quatre, dont la première, située dans l'Océan entre l’ancien et le nouveau monde, a éprouvé un grand déplacement depuis un siècle et demi ; la seconde commence au-dessous de la Nouvelle- Hollande et se prolonge jusqu’en Laponie ; la troisième se joint à la seconde près du grand archipel d’Asie et s’étend dans la partie orientale de la Sibérie; la qua- trième se trouvé dans l’océan Pacifique près des îles des Amis; la position d'aucune n’est constante. En général, la déclinaison n’est constante dans un même lieu que pendant un certain temps; à Paris, par exemple, elle était nulle en 1663 ; depuis cette époque, sa marche a été sensiblement progressive vers l’ouest jusqu’en 1820, où son maximum était de 22° 29. À partir de 1820, elle semble éprouver un mouvement rétrograde, car elle n’est plus en ce moment que de 22° 13° Voici le résumé des observations faites à ce sujet. TABLEAU DE LA DÉCLINAISON DE L'AIGUILLE AINANTÉE, A PARIS. Anuée. Déclinaison. Année. Déclinaison. 1580 , . . 11°30'est. 1816 . 22°25'ouest. 1618 . 8 » 1017 NS 0) 1663 0 » 1818/-0--129192 1678 1 30 ouest. | 1819 . . . 22 29 1700. . . 810 1822 . . . 29 11 1767 19 16 1825 . . . 22925 1780 19 55 1824 . . . 22,99 1785 22 » 1620250. 2229 1805 220 0 1827 . . . 2290 1813 29128 1828 . 22 6 1814 . 22 54 1829 . 22 12 Indépendamment de ces grandes variations, on ob- serve encore des mouvemens diurnes périodiques dans l'aiguille aimantée. Ainsi le matin elle décline un peu plus à l’ouest, et après le milieu du jour elle rétrograde vers l’est. C’est depuis le commencement du printemps jusqu’à la fin de l'été que les variations diurnes sont les plus grandes, et c'est dans l’autre moitié de l’année qu’elles sont les plus petites. A Paris, le plus grand écart est de 16’, et le plus petit de 10° sur Ja direction ordinaire. 6l 482 VAR Diverses causes accidentelles paraissent produire des perturbations sur l'aiguille de déclinaison : tels sont les tremblemens de terre, les éruptions volcaniques, et quelquefois même de simples orages. D. Bernoulli a observé en 15767 une variation d’un demi-degré, causée par un tremblement de terre; et le père de la Torre a constaté des changemens de plusieurs degrés dans la déclinaison pendant une éruption du Vésuve. Il est certain que lorsque la foudre tombe près des corps aimantés, elle dérange tellement leur état magnétique, que souvent les pôles se trouvent renversés. Les aurores boréales exercent une influence singulière : sitôt que ce métléore apparaît, et pendant toute sa durée, l'aiguille aimantée éprouve une agitation continuelle et une déviation plus ou moins considérable, non seulement dans le lieu où l'aurore boréale est visible, mais encore à de grandes distances où l’on n’aperçoit aucune trace du phénomène atmosphérique. L’aiguille aimantée ne varie pas uniquement dans sa déclinaison, elle varie encore dans son inclinaison; mais, pour se former une idée exacte de cette seconde espèce de variation, il faut savoir qu'une aiguille de déclinaison ne conserve sa position horizontale que par l'inégalité du poids de ses deux branches. Imaginons qu’une barre d’acier cylindrique soit suspendue à un fil par son centre de gravité; tant que cette barre ne sera pas aimantée, elle affectera, comme tout le monde le sait, une situation horizontale, et pourra demeurer en repos dans toutes les directions qu’on voudra lui don- ner, pourvu que ces directions soient horizontales; mais dès qu’elle aura été aimantée, non seulement elle prendra d’elle-même une direction fixe à laquéllé elle reviendra toutes les fois qu’on l’en aura écartée de plus elle ne prendra pas, dans cette direction fixe, une situa- tion horizontale, et ne sera en équilibre stable que sous une certaine inclinaison par rapport à la verticale. Ce phénomène a été observé pour la première fois en 1576 par Robert Norman, ingénieur en instrumens de ma- thématiques de Londres. Jusque là on avait cru que l'aiguille devait être horizontale, et lorsqu'on voyait en Europe son pôle austral s’abaisser, on supposait que le centre de gravité était mal déterminé, et on se con- tentait d’aliéger le côté qui paraissait trop pesant. Nor- man, en bon observateur, après avoir construit des ai- guilles parfaitement en équilibre dans le plan hotizontal, avant léur aimantation, tnesura le poids qu'il fallait ajouter à l’une des branchés pour conserver cet équi- libre après que les aiguilles étaient aimantées, et par- vint ainsi à l’une des plus importantes découvertes du magnétisme. Il y a donc deux cspèces de directions dans une ai- guille aimantée suspendue librement par son centre de gravité, et si l’une de ces directions est seule sensible VAR dans les boussoles, c’est que leurs aiguilles ont dans nos climats le côté du pôle boréal plus pesant que celui du pôle austral. Quand on veut observer les inclinai- sons, il faut avoir recours à l'instrument nommé aiguille d'inclinaison. L’aiguille d’inclinaison se compose d’une lame d’a- cier longue de 30 à 40 décimètres, amincie à ses ex- trémités et traversée à son centre de gravité par un axe très-courtterminé en deux pointes aiguës qui s'appuient sur des supports. Un cerele gradué, dont lé centre corres- pond avec le centre de gravité de l'aiguille, est appliqué verticalement aux supports de l'appareil pour mesurer l'angle que fait l'aiguille avec la ligne horizontale. C’est cet angle qui constitue l’inclinaison : tout l'appareil est mobile sur une plate-forme portant un cercle gradué ét des niveaux d’eau. Pour faire usage de cet instrument, on l’établit hori- zontalement au moyen des niveaux, puis on amène l’ai- guille dans le plan du méridien magnétique, parte que é’ést setilement dans ce méridien qu'elle peut indiqüer exactement l’inclinaison; dans toutes les autres posi- tions l’inclinaison ést trop grande, et laiguille peut même prendre la situation verticale; tar, éh décom- posänt la force directrice dé la terré en deux conipo- santes perpendiculairés, l’une hotizontäle, et l’autre verticale, il eët facile de voir que la compüsante hori- zontale diminue à mesure que l'änglé du plan de lai- guille avec le plan du méridien magnétique se räpproclie davantage de 90°. Lorsque cet angle est droit, la comi- posante horizontale est nulle, et par conséquent l’ai- guille n’est sollicitée que par une force verticale, ét doit prendre une direction perpendiculaire à l'horizon. Ainsi, lorsque l'aiguille est verticale, il ne s’agit plus que de faire décrire à son plan un angle de go° pour le faire coïncider avec le méridien magnétique. On commence done pat faire tourner l'appareil sur sa plate-forme jus- qu’à ce que l'aiguille devienne verticale; puis on lui fait décrire ün are de go° qui ramène l'aiguille dans le mé- ridien magnétique où l’on observe la déclinaison sur le cercle gradué vertical. Lorsque la déclinaison ou la direction du niéridien magnélique est déjà connue, On peut se contenter de placer le limbe vertical dans cette direction, et l'aiguille prend immédiatement d'elle-même sa position d’incli- maison. La complication de cet instrument rendant sa con- struction trés-dilficile, on ne peut guère compter jus- qu'à présent sur l’exactitude des observations qui ont eu lieu en divers pays pour déterminer l’inclinaison de l'aiguille aimantée; mais il est au moins constaté que cette inclinaison est encore plus variable que la décli- naison. VEN Voici les inclinaisons observées à Paris de 1670 à 1826. TABLEAU DE L'INCLINAISON DE L'AIGUILLE AIMANTÉE » À PARIS. Année. Inclinaison- Année. Inclinaison. 26oOM + . . #5°00! 1819 . 68°38 19940. 0072 15 1818 . 68 35 2EDONN 072120 1819-01-00 20 1980, . . 71 48 1920 68 20 1701. . . - 7052 121. OO 1608, 601 1822 4.100 1 1806... 6912 1823,..-....108 8 1810 . . . . 68 50 1824>.0-..7 1008 7 18141. . 6836 Banni. 71680 » 1816 . . . . 6840 18267201 43 1681» L'inclinaison change, comme la déclinaison, d’un lieu à un autre; dans certaines parties de la terre-elle est nulle, dans d’autres elle est très-considérable; dans toutes elle varie avec le temps, et l’on croit qu'elle éprouve aussi des variations diurnes qui n'ont point encore été suffisamment observées. Les divers points terrestres où l’incliuaison est nulle forment ce qu'on nomme l'équateur magnétique; cet équateur est une courbe très-irrégulière, dont une partie est indiquée à notre planche V, ei qui coupe au moins trois fois l'équateur terrestre. D’après les obser- yations de MM. Freycinet, Sabine et Duperrey, cet équateur est doué d’un mouvement de translation d’o- rient en occident, qui est probablement la cause des variations qu’éprouve l’inclinaison de l'aiguille dans un même lieu. Dans l'hypothèse où l’on considère la terre comme un gros aimant agissant sur tous les corps aimantés placés à sa surface, on avait attribué à notre globe deux pôles, l’un placé dans la région boréale et qui attire le pôle austral des aimaus, l’autre placé dans la région australe et qui attire leur pôle boréal; mais il n'est pas possible de rendre compte des inégalités de l'équateur magnétique sans supposer encore d’autres centres magnétiques que ces pôles, ce qui doit faire rejeter entièrement l'ancienne théorie du magnétisme. Quoi qu'il en soit, de chaque côté de l'équateur magneé- tique, l’inclinaison augmente à mesure qu'on s'éloigne de cette ligne; seulement, dans l'hémisphère boréal, c’est le pôle austral de l’aiguille qui plonge sous l'hori- zon, tandis que le contraire a lieu dans l'hémisphère austral. VENT. (Méc.) De tous les moteurs physiques, le vent est celui dont l’action est la plus irrégulière; aussi L VEN 483 n'est-il applicable qu'aux travaux susceptibles de s’aug- menter, de se diminuer et même de s’interrompre sans inconvénient. (Voyez Ver, tome IL.) La puissance du vent dépend de la masse d’air en mouvement et de sa vitesse; mais on ne peut la mesurer par le produit du poids de l'air agissant multiplié par la vitesse, comme on le fait pour l’eau motrice, parce que l’élasticité de ce fluide et sa nature gazeuse ne permettent pas de l’assimiler à un liquide. Ce n’est donc que par des ex- périences directes que la force motrice du vent a été soumise au calcul. Ces expériences ont fait connaître les résultats con- signés dans le tableau suivant, où les vents sont dési- gnés par les noms que les marins leur donnent habituel- lement. : Efort sur nne surface Noms des vents. Vitesse par heure d’un mètre carré. Vent à peine sensible . . 4 kilom. . . 0,14 Brisellésére-2-d--5-0e DANCE Ventifrais RES TU D Ur Ventibontirais. 0098-4107 BHonte brise ei 29 CC t-- 0 07 Mrès-forte-brisé "100000 M 0015 00/4 YVentimpélueur #04 tu 00 47 DÉCOMPTE Ouragan qui déracine les aRDLES 1 ce cit 144 le. do: M0 nn On a conclu des observations de Smeaton et de Cou- lomb sur les moulins à vent à axe horizontal que, si l’on désigne par s la surface des quatre ailes et par V la vitesse du vent par-secoude, L'effèt dynamique d'ua iou- lin bien construit est représenté par ‘0,035V°. Cette expression donne au moins un moyen approxi- matif pour évaluer l'effet d’un moulin dans des circon- stances données ; en y substituant les valeurs de s et de Y exprimées en mètres, le nombre résultant exprimera l'effet dynamique en kilogrammes, ou sera le nombre de kilogranmes que la machine peut éleyer à un mètre de hauteur dans une seconde de temps. Supposons qu'on demande l'effet dynamique d'un moulin mu par un vent dont la vitesse est de 6*,5 par seconde ; la surface de ses quatre ailes étant 813,12, On fera V = 6,9; s — S1,12, et on obtiendra m 0,03 X (81,12) X (6,5) = 668 ”. Ainsi l’elfet demandé est de 668 kilogrammes élevés à un mètre par seconde. 484 VIT . Or, dans une observation de Coulomb où la vitesse du vent était 6",5 et la surface des ailes 81" 1,12, le moulin faisait mouvoir six pilons pesant ensemble 2741 kil., lesquels étaient élevés chacun 26 fois par minute à la hauteur de 0",4872; de sorte que l’efft utile en une seconde était — 578*",6. Les résistances des frottemens, mesurées avec soin, consommaient une quantité d’action égale à 49°". La perte de force vive due au choc des cames contre les moutonnets, estimée par le calcul, s’élevait à 45£",7. L'effet total était donc 671km, ce qui s'accorde très-bien avec le résultat de la formule. On ne doit pas s'attendre à rencontrer toujours une telle exactitude; mais, en l'absence de procédés rigou- reux , il est toujours très-utile d'obtenir avec autant de facilité une approximation presque toujours suffisante pour la pratique. (Voyez Venr, tome IL.) Nous avons exposé aux mots PNEUMATIQUE et RÉSISTANCE les prin- cipes dumouvement des fluides élastiques, et tout ce que l’on sait de plus certain, jusqu’à ce jour, sur les lois du choc de ces fluides. VITESSE VIRTUELLE. (Méc.) On nomme vitesse virtuelle l'espace infiniment petit que décrirait le point d'application d’une force si l'équilibre du système dont cette force fait partie était infiniment peu troublé. Soit P une force représentée en grandeur et en direc- tion par la droite Am (PI. XXI, fig. 57) et appliquée au point m ; supposons qu’on communique un mouvement infiniment petit, au système des points avec lesquels m est lié, de manière que ces points décrivent des espaces infiniment petits, sans toutefois que leurs distances res- pectives éprouvent de changement ; représentons par la ligne mnl'espace parcouru par le point m en vertu de ce petit mouvement : cet espace sera la vitesse virtuelle du point m, et si du point # nous abaissons la droite na per- pendiculaire sur Am ou sur son prolongement (fig. 38), la partie am, projection de mn sur la direction de la force P sera ce qu’on nomme la vitesse virtuelle du point m estimée suivant la direction de sa force. Ceci posé, si nous nommons P, P', P’, etc., diffé- rentes forces appliquées à un système en équilibre, et P;:P, p', etc., leurs vitesses virtuelles estimées respec- tivement suivant leurs directions, il existera entre ces quantités une relation très-importante qui constitue le célèbre principe des vitesses virtuelles, et dont voici l’é- noncé le plus général : | Si les forces P, P', P', etc., sont en équilibre, la somme de ces forces multipliées respectivement par les vitesses virtuelles p, p', p', etc., estimées dans leurs directions, est égale à zéro, c'est-à-dire que l'on a ..…. (1) Pp + Pp'— P'p'— etc. — 0, VIT et, réciproquement, les forces P, P', P', etc., sont en équi- libre quand cette équation a lieu pour tous les mouvemens infiniment petits que l'on peut donner au système des points d'application des forces. Nous ferons observer avant tout, pour l'intelligence de l’équation (1), que les quantités P, P’, P", etc., sont toujours positives, mais que les vitesses virtuelles p, P', p', etc., peuvent être positives ou négatives : elles sont positives lorsqu'elles tombent sur la direction même des forces; négatives lorsqu'elles tombent sur son prolongement. Par exemple, la vitesse virtuelle am du point m, estimée dans la direction Am, est positive fig. 57 et négative fig. 58, parce que dans le premier cas elle tombe sur Am, et que dans le second elle tombe sur le prolongement de cette droite. Le principe des vitesses virtuelles est dû à Galilée, mais c’est Lagrange qui en a démontré toute la fécon- dité en le prenant pour base de sa mécanique analyti- que et en y ramenant la solution de tous les problèmes qui concernent l’équilibre. Il ne s’agit en effet, pour résoudre ces problèmes, que de distinguer, dans cha- que cas particulier, les différens mouvemens infini- ment petits que le système des points d'application des forces est susceptible de prendre, puis de déter- miner, pour chacun de ces mouvemens, les vitesses virtuelles estimées suivant la direction des forces don- nées ; ces vitesses étant connues, la relation (1) donne immédiatement toutes les équations d'équilibre, les- qu'elles sont en nombre égal à celui des mouvemens possibles. C’est ce que nous ferons mieux comprendre par quelques exemples, après avoir préalablement dé - montré le principe. Considérons, en premier lieu, un système de forces concourantes à un même point. Soient P, P', P', etc. (PI. XXI, fig. 56), plusieurs for- ces appliquées à un point m suivant les directions mP, mP', mP', etc., quelconques dans l’espace; soit de plus » R, la direction de la résultante R de ces forces. Concevons que par l’effet d’un mouvement instan- tané le point m se trouve transporté en #, et comme la ligne mn parcourue par ce point est infiniment petite, nous pourrons la supposer droite et placer dans sa direction l’axe des æ ; de sorte qu’en nommant «, u', x’, etc., les angles que font respectivement avec cet axe les forces P, P,' P”, etc., et w celui que fait la résultante R, nous aurons l'équation ( voyez Résur- TANTE); Rcosw — P cos + P'cos «+ P'cos « + etc. Représentons par g la petite ligne mn, et multiplions par q les deux nombres de cette équation, il viendra... (2) Rgcosw— Pqcos « + P'cos a + P'cose". VIT Or, il est facile de voir que gcosw ou (mn) . cos (RmX) est égal à ma, projection de mn sur mR, c’est-à-dire que q cos « représente la vitesse virtuelle de la force R estimée suivant sa direction. De même, gcosu, gcosz', gcosa!!, etc., sont les vitesses virtuelles des forces P, P’, P', ete., estimées suivant leurs directions respectives; ainsi l'équation (2) est la même chose que .…... (3) Rr= Pp + P'p + P'p — etc., dans laquelle r, p, p', p'', etc., représentent les vitesses virtuelles respectives des forces R, P, P', P'', etc., es- timées suivant leurs directions. Mais, pour que les forces P, P', P!', etc., soient en équilibre autour du point m, que nous supposons en- tièrement libre, il faut que leur résultante soit nulle ou que R— 0; donc, dans le cas d’équilibre, nous avons Pp + Pp'+ P'p'— etc. — 0. Ainsi le principe des vitesses virtuelles se trouve dé- montré pour le cas d’un nombre quelconque de forces appliquées à un même point. Considérons, en second lieu, plusieurs forces P, P’, P'!, etc., appliquées à différens points d’un corps ou système de corps. Ges points étant assujettis à conser- ver entre eux les mêmes distances, nous pourrons les regarder comme liés les uns aux autres par des droites inflexibles; et pour parvenir à connaître l’état général du système, après que son équilibre a été infiniment peu dérangé, il nous suffira d’examiner en particulier ce qui est arrivé à une de ces droites. Soit mm' (fig. 31 et 32) la droite qui joint les deux points d’application m et m'; lorsque, par suite d’une petite impulsion donnée au système, le point m s’est transporté en n, le point m’ se trouve aussi transporté en un point n' qui peut être au-dessus (fig. 51) ou au- dessous (fig. 32) de la ligne mm/. Dans le premier cas, et en admettant provisoirement qüe la ligne mm’, en devenant nn', ait varié de grandeur, la variation de mm' aura pour valeur mm! — nn. Mais le dérangement du système ayant été insensible, les distances mn et m'n' (fig. 33) sont infiniment petites, de sorte qu’on peut considérer les droites mm! et nn' comme parallèles; car, en supposant que ces droites puissent se rencontrer en un point O (fig. 34), on aurait un triangle ñnOm composé de deux côtés finis nO et mC et d’un côté infiniment petit mn, et dont, par consé- quent, l’angle O serait infiniment petit ou nul, Donc, VIT 485 menant sur mm des points n et n! les perpendiculaires na et n'a! (fig. 35), on a nn! — aa/, et par suite mm — nn = (ma—< am) — (am! + m'a!) — ma — m'a!. Il en résulte que lorsque la droite mm/ devient nn! sans changer de grandeur, cas où mm! — nn! — 0, on a ma — m'a — 0. Observant maintenant que ma est la vitesse virtuelle du point m estimée suivant la droite mm', et que m'a! est la vitesse virtuelle du point m' estimée suivant la même droite, nous en conclurons que lorsqu'une droite inflexible éprouve un dérangement infiniment petit, les vitesses virtuelles de ses extrémités estimées l’une et l’autre dans sa direction sont égales. Nommant donc v la virtuelle ma, v' la vitesse virtuelle m'a’, et observant que v’ doit être prise avec le signe —, nous aurons l'équation. v+v— 0, dans le cas de la fig. 31. Dans le second cas, celui de la fig. 352, du point o comme centre décrivant (fig. 55) les arcs na et n'a’, ces arcs étant infiniment petits, seront des droites perpendiculaires à mm’, et conséquemment ma etm'a seront les vitesses virtuelles des points m et m' estimés suivant la droite mm/. Or, n0— 40, n'o— 40; donc MA — MO — 0 m'a! = on! — om!, et, par suite, ma — m'a = mo — n0 — on! + om! —= mn! — nn/, ou ma — m'a — 0, à cause de mm/ — nn/— 0. Nous avons donc encore dv + v'—0 en désignant, comme dans le cas précédent, par » et v' les vitesses virtuelles des points m et m/ estimées suivant la droite mm/. Il nous est facile maintenant de démontrer le prin- cipe des vitesses virtuelles pour le cas de plusieurs forces appliquées à différens points m, m', m', etc. (PL. XXII, fig. 10), formant un système inébranlable. En effet, si l’on conçoit tous ces points liés deux à deux par des droites inextensibles, on pourra considérer ces droites comme autant de forces ; de sorte que le point m, par exemple, sera sollicité non seulement par la force P, mais par les forces représentées en direction par les 486 VIT droites mm', mm", mm", etc. , et ce point ne pourra de- meurer én repos qu'autant que toutes les forces qui lui sont appliquées se fassent équilibre. La même chose ayant lieu pour tous les autres points, si nous représen- tons par (mm'), (m'm'), (mm), etc. , les forces agis- III sant dans les directions mm, m'm'', m''m''', etc., il est visible que l’équilibre général du système sera main-: tenu, au point m, par les forces (mm!), (mm), (ar) et P, au point m’, par les forces mm), (mm), (mm!) et R!, \ au point m', par les forces (m'm), (m'm'), (m'm/!") et P", LA au point m///, par les forces (m!!!m), (m!!'m!), (m!'m") et P'". On peut donc poser pour chacun de ces équilibres l'équation (1) des vitesses virtuelles, démontrée dans le cas des forces concourantes; ainsi, désignant par v,, V,, ©, les vitesses virtuelles du point m estimées res- par v', 0, v', les vitesses virtuelles du point m' estimées pectivement dans les directions mm', mm'', mm'!'; II dans les directions m'm, m'm'', mm", etc., ete,, nous aurons l’ensemble des équations, pour le point m, Pp + v,(mm) + 0 pour le point m’, Pp' + v',(mm) H v',(mm') + v',(m'm") — 0, + v,(mm") = 0, v, (mm) pour le point ml! P'p" + v!,(in'm) HE v!, (mm) + v'(n m"!) = 0, pour le point m'", P'p"! = v,"/(m""m) Je v,"!(m""m/) de v,"/(m''m") 10! dont la somme nous donnera l’équation générale .…. (4) Pp+Pp'+P'p'+P'pl v,(mm') Lo, (mm) +0, (mm) Lo," (mm) “ mm) +0," (mm) Lo, (mm) +," (mm) "(mm)" (mm) +, (mm) +, Pour réduire cette équation, observons, “(n!"m) 1° que la somme des vitesses virtuelles des deux extrémités d’une même droite, estimées suivant cette droite, est nulle, VIT d'après ce que nous avons prouvé plus haut et por- tant que HUE % tu —», D + 0," = 0, v,' == vif F9; v," -R 14 0, 0%, + 2, = 9; 2° que les forces représentées par les mêmes lettres sont égales, c’est-à-dire que am) =(m'm), (non!) = (mm), (m'm')=(m'm), m!) : (mm!) —(m/'"m" mm") =(m" )s (mm) = (nm). D'où résulte v,(mm') + v,'(m'm) = 0, v,(mm") +v,"(m'm) = 0, (mm) +v,"(n'm) = 0, v,/(m'm") Lo, !"(m'm') —='0, o,"(m'm") Ho," (mm) = 0, v, (ram!) SE w,” (mm) — 0}; Retranchant donc ‘de l'équation (4) les termes qui se détruisent, il nous restera seulement Pp+ PP + PP + pp" = c’est-à-dire le principe en question. Si l’on avait un plus grand nombre de forces, la démonstration serait évidemment la même. Appliquons le principe des vitesses virtuelles à quel ques questions de statique. Soit O le point d'appui d’un levier AB (PI. XXIT, fig. 9) tenu en équilibre par les forces P et P' appli- quées à ses extrémités; il s’agit de déterminer le rap- port des forces P et P'. Supposons qu’un petit mouye- ment ait été imprimé au leyier, et comme ce levier ne peut se mouvoir qu'en tournant autour de son point d'appui O, si AB représente sa nouvelle position, nous avons AG— AO, B'O—RBO, angle AOA!— angle BOB"; Du point A! meñons A'm perpendiculaire sur la direc- tion AP, et du point B' menons B'q perpendiculaire p q BerpenG sur BP’ prolongée; Am sera la vitesse virtuelle de la force P, et Bg la vitesse virtuelle de la force P’, l’une et l’autre estimées suivant la direction de leur force, et (5) nous aurons, en vertu du principe (1) P X Am—P' X Bqj=0, car Bg doit être pris avee le signe —. Des points A! et B’ menons les perpendiculaires An et B'r sur AB; les deux triangles rectangles A'On et B'Or seront semblables et donneront A'O : B'O — A'n : B'r. né VIT Mais An — Am, B'r == Bg; ainsi cette proportion est la même que AO : BO — Am : Bq. Or, on tiré de l’équation (5) P£:P— Ami: Bg; donc, comparant avec la précédente; AO: BO—'P£:P, c’est-à-dire que, dans le cas d'équilibre, les forces sont en raison inverse de leurs bras de levier. Cherchons encore les conditions d'équilibre de deux Corps pesans attachés ensemble par un fil inextensible, passant sur uné poulie de renvoi E (PI. XXIL, fig. 15), ët placés Sur deux plans inélinés AB et AB’ dé même hauteur AC adossés l’ün à l’autre. Désiénons par P ét P' les poids de ces corps, qui sont des forcés qu'on peut considérer comme appliquées à leurs centres de gravité m ét m' suivant les verticales mP et m'P', ét admettotis que, par suite d’un petit mouvement imprimé au Sys- tèmé ; le point m ait descendu d’une quantité mn sur le prémier plan, ce qui fait monter le point m'sut le second plan d’une quantité m'n!, égale à min À causé du fil inet- tensible qui lie les deux corps. Abaissons dés points h et n' les perpendiculaires na et n'a! sur mP et Mm'P'; les vitesses virtuelles estimées dans la direction des forces Pet P' seront respectivement Æ ma et— m'a; de sorte que; dans l’équation des vitesses virtuelles, Pp EPp —0o il faudra faire p = + ma et p==—m'a#. Mais lés triangles semblables ABG et ämn d'une patt, ACB' ét an! de l’äutre, donnent ma : mn = AC : AB; m'a : mn — AG : AB'; d'où l’on tire Ma — _ Mn, Mn —= AG, mn, AB AB Donc p = ma — = mn P= ma — aq mn AB É et l’équation des vitesses virtuelles donne, par la sub- stitution de ces valeurs et après avoir supprimé les facteurs égaux mn et m'n! et le facteur commun AC, P. AB — P'. AB, ce qui est identique avec la proportion P : P’ — AB : AB, VOL 487 et nous apprend que les poids P et P', qui se font équi- libre, sont entre eux comme les longueurs AB et AB’ des plans inclinés sur lesquels ils sont posés. (Voy. Ix- GLINÉ, tome II.) Les exemples précédens, dont les résultats ont été déjà obtenus, dans le cours de cet ouvrage, par des considérations plus directes , ne sont donnés ici que comme une vérification du principe des vitesses vir- tuelles. Voyez, pour les applications de ce principe, Lagrange, Mécanique analytique; Poisson, Traité de mécanique. VOLANT. {Wéc.) Roue pesante qu'on adapte à l’at- bre tournant d’une machine pour maintenir l’uniformité du mouvement lorsque le moteur ou la résistance est sujet à éprouver des variations momentanées de force. Les variations de la vitesse d’une machine peuvent provenir de deux espèces de causes. 1° Les actions exercées pär le moteur et par la résistance sont tantôt plus grandes, tantôt plus petites qu’elles ne devraient être pour conserver un équilibre dynamiqué constant. 2° Une des actions est dans le cas de l'emporter pro- gressivement de plus en plus sur l’autre ; de sorte que la machine tend à s'arrêter ou a prendre une vitesse indéfiniment croissante. C’est seulement dans le pre- mier cas que l’ernploi des volans est utile; dans le se- cond il faut avoir recours aux régulateurs fondés sur le principe du pendule conique. ( Voy. ce mot. ) Navier, dont le nom doit être cité toutes les fois qu'il s’agit de la théorie dés machines, a parfaitement expli- qué la fonction des volans dans lé passage suivant, ex- trait de ses notes sur Bélidor. « Dans la plupart des machines, les variations dans la vitesse offrent des inconvéniens, soit parce que la nature du travail qu’elles ont à faire comporte une vitesse constante au point d'application de la résistance, soit parce que, à raison du jeu qu’il faut toujours lais- ser dans les engrenages, ou eri général dans les con- tacts de diverses pièces, il est impossible que les varia- tions de vitesse se fassent toujours rigoureusement par degrés insensibles, comme cela serait nécessaire pour qu’elles ne fassent rien perdre de la quantité d’action fournie par le moteur, Cependant il arrive très-souvent que l’action du moteur est plus ou moins inégale. et souvent aussi que cette action, qui par elle-même pour- rait être égale, devient inégale par la manière dont on la transmet; et quoique la géométrie appliquée à la composition de machines fournisse ordinairement des ressources pour y remédier, les moyens qu'on peut employer à cet effet sont presque toujours trop compliqués pour être adoptés avec avantage, surtout dans les grandes machines où il s'exerce de puissans eMorts. On y parvient beaucoup mieux en donnant 488 VOL aux parties de la machine, conformément aux principes qui viennent d’être exposés, beaucoup de masse et de vitesse, de manière à y rendre les variations du mou- vement extrêmement faibles et presque insensibles. » Cela peut se faire de deux manières, soit en aug- mentant la masse et la vitesse des parties mobiles essentielles à la machine, ce qui entrainerait souvent de grands inconvéniens, soit plutôt en ajoutant à la machine des parties mobiles uniquement destinées à en régulariser le mouvement, et qu’on nomme volans. Les considérations précédentes conviennent en effet spécialement aux machines de rotation, sur l’axe des- quelles il arrive rarement que le moteur agisse d’une manière parfaitement uniforme. On monte Sur cet axe les grandes roues appelées volans, et on conçoit, d’a- près ce qui précède, qu’elles produiront d’autant plus d’effet 1° que leur poids sera plus grand, et 2° que la matière qui les forme sera plus rassemblée près de leur circonférence extérieure, puisque alors, à vitesse de rotation égale, la vitesse effective de leurs parties sera plus grande. » On parvient, en adaptant ainsi des volans suflisam- ment grands aux machines, à rendre l’action la plus inégale aussi régulière qu’on puisse le désirer. Mais il ne faut pas imaginer que ces volans puissent augmen- ter en rien la quantité d’action transmise par la machine. Leur véritable fonction est d’absorber ou d’emmaga- siner l’excès de la quantité d'action fournie par le mo- teur dans le moment où elle surpasse celle que la ré- sistance consomme, pour restituer ensuite cet excès dans le moment où la quantité d'action fournie par le moteur devient au contraire plus petite que celle qui est dépensée au point d'application de la résistance, On peut remarquer que, si le volant est destiné principa- lement à régulariser le mouvement, il est convenable de le placer près du point d'application de la résistance, et que, s’il est destiné principalement à régulariser l’ac- tion du moteur, il est convenable, au contraire, de le placer près du point d'application de ce dernier. Il est inutile de dire que s’il y a des axes dont la vitesse de rotation soit différente, on doit le mettre de préférence sur celui des axes qui se meut le plus vite. » On voit que ce serait une grande erreur de croire que les volans puissent augmenter l’action de la force motrice; ils absorbent toujours, au contraire, une par- VOL tie de cette force, d'autant plus considérable que leur poids est plus grand, ce qui est un inconvénient de leur emploi. Considérons, en effet, un volant du poids de 5000 kilogrammes, faisant 25" révolutions par mi- nute, et supposons que son tourillon ait 15 centimètres de diamètre, ou 47 centimètres de circonférence. La résistance due au frottement sur la crapaudine pou- vant être évaluée moyennement à 0,16 (voy. Frort- TEMENS) de la pression, la force motrice a donc à mouvoir k > k 5000 X 0,16 — 800, et le point résistant décrivant 47 centimètres dans une révolution, parcourt en.une minute 25 fois 47 centi- mètres ou 11° 75, c’est-à-dire 0",196 à très-peu près en une seconde, Ainsi la quantité d’action dépensée par le moteur est celle qui est capable d’élever un poids de 800 kilogrammes à la hauteur de 0",196 en une seconde, ou, ce qui revient au même, celle qui peut élever 800*" X 0,196 — 158 kil. à un mètre dans une seconde : cette quantité d’action est un peu plus grande que la force de deux chevaux-vapeur, et il en résulte que dans une machine où l’on ferait usage d’un tel volant, il y aurait une force de deux chevaux-vapeur au moins, consommée uniquement à le faire mouvoir. L'action régulatrice d’un volant dépend évidemment de la quantité de mouvement dont il est animé, comme cette quantité de mouvement dépend elle-même de deux élémens, la masse du volant et sa vitesse ; il vaut mieux, lorsque cela est possible,-donner une grande vi- tesse au volant que d'augmenter sa masse, puisqu’en augmentant cette dernière on augmente la résistance du frottement. Il est visible, en outre, que la plus grande partie de la masse du volant doit être repor- tée à sa circonférence, parce que cette masse a, de cette maniere, le plus grand bras de levier possible par rap- port à la grandeur de la roue. Le problème de déterminer la grandeur et la masse du volant dans un cas donné de machine, exige des considérations théoriques et des détails de calcul pour lesquels la place nous manque : nous renverrons aux notes sur Bélidor, où cette question a été traitée par Navier ‘avec toute la clarté désirable, (Voy. archit. hydraul. de Bélidor, avec les notes de Navier, tome I, page 391.) FIN. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE SUPPLÉMENT. Les articles marqués d’un P, entre parenthèses, sont de M. le colonel Puissanr, les autres sont de M, px MONTFURRIER, Aberration (P). Agent-moteur. Ajutage. Alternatif (mouvement). Altitude (P). Anamorphose. Aplatissement (P). Appareil. Arches. Aréométrie. Aubes (roues à). Augets (roues à). Augmentation (du diamètre de la lune) (rP). Axiomètre. Azimut (P). Bache. Balancier. Balancier hydraulique. Barrage, Bascule hydraulique. Base (P). Bélier hydraulique. Bélier à tuyau mobile. Bief. Bois (résistance des). Buse. C. Cames. Cartes (construction des). Centre de pression, Cercle répétiteur. Cercle hydraulique, Chaine à godets. Chaleur. Chameaux. Chapelet vertical. Chapelet incliné. Charnière universelle. Chemin de fer. Cheval (force du). Chèvre, Le premier numéro indique la page, le second la colonne. ei H 9 O © Où O1 > CG) CS 9 NO ut ed L'ART 5 ét nt DO PS NO et et DD D ét et Pet DD bte mt RO et mt mb RO NO NO mt RO NO +9 19 RO RO RO RO NO mt mt met md mt RO me me Colonne d’eau. 54 Colonne oscillante. 55 Communication du mouvement. 56 Composition des machines. 57 Conservation ducentre de gravité. 64 Continu (mouvement). 65 Contraction de la veinefluide. 65 Contrepoids. 65 Corde sans fin. 65 Corps de pompe. 65 Courant d'eau. 65 Courbes excentriques. 75 Coursier. 76 Crémaillère. 76 Culmination (er). 76 Cultellation. 77 D. Danaïde. 77 Dépense. 78 Détente, 78 Deéversoir. 78 Déviation p). 78 Dilatation des solides. 34 Dilatation des liquides. 35 Dilatation des fluides élastiques. 36 Distances lunaires (Pb). 7 Diname. s0 Dynamique (uvité). s1 Djnamométre. si E. Eau motrice, 82 Eclimètre (P). S4 Ecluse, 84 Ecoulement des fluides. 84 _— à niveau constant, 83 — à niveau variable, 91 — des fluides aériformes. 95 Effet utile. 96 Embrayages. 97 Encliquetage. 98 Engrenage. 98 Equations algébriques (résolu tion des), 98 Equations numériques (résolu- tion des). 107 Equations de condition (p.). 127 Equation des hauteurs corres- pondantes, 128 ht pet lé mnt mb 9 NO NO et bebe et RO mt DO 19 CCR CET CES + mt PO ?9 RO NO mt NO RO 19 En Equilibre. Excentrique. Excès sphérique (P). Extraction des racines. F. Factorielles. Figure de la terre (e). Fonctions elliptiques. Fonctions symétriques. Force. Force centrifuge. Force de pression. Force de percussion. Forces mouvantes. Forces vives. Force élastique des gaz, Fractions continues. Frein dynamométrique. Frottement. G.. Géométrie aux trois dimensions. Grue. H Hauteur due à une vitesse. Homme (force de l’}. Hydraulique. Hydromètres, Hygrométrie, I Incompressibilité. Inflexion des voûtes. Intervalles musicaux. L. Laminoir. Lanterne. Latitude (»). Lettres nundinales. Levé des plans. Lieue, +2 »9 r9 RO 79 CURTARCRCRE] 1-10 2 = 19 mt mt RO PO ét PU DS D mt NO DU mt mt = #9 D 19 mt me hD me me mt 9 19 9 19 190 Logarithmes. Lumière. Machine. Machines à réaction. Machine soufllante. Manége. Manivelle. Manomètre. Masse, Moment. — par rapport à un point. — par rapport à un plan. Moment d'activité, Moment d'inertie. Momentum. Moteur. Mouton. Mouvement, — rectiligne. — curviligne. N. Noria. Nutation (P). O. Obliquité de l’écliptique (Pr). Occultation (P). Ombilic. Osculateur (cercle). P. Pärallaxes (P). Pendule composé (P}: Péndule conique. Péndule simple. Percussion. Pilon. Pilotis. 265 280 mis 302 821 306 306 307 307 307 308 308 310 312 312 318 318 319 319 319 321 DO mt mb ro lit tiens Det NO mt tft pet put nt pt 336 1 338 1 339 339 343 344 CORRE 344 346 348 350 354 355 386 1 ROUæS mt NE mt me TABLE ALPHABÉTIQUE. Plan tangent aux surfaces cour- bes. Pneumatique. Poids. Polarisation de la lumière. Pompe. N — aspirante, — foulante. — foulante et aspirante. — rotative. ° Pont. Ponts suspendus. Positiôn apparente (r). Poussée des terres. Précession des équinoxes (e). Pression. — des solides, — des fluides. Principe des forces vives. Principe des vitesses virtuelles. Projections des surfaces planes. Quadrature. Quantité d’action. Quantité de mouvement. R. Räyon de courburé. Réaction. Récepteur (organe); Rectification (P}: Réfraction terrestre (r). Règle des signes, de Descartes: Régulateur, Remous. Rentes viagères. Résistance des fluides. Résistance des matériaux. Résultante. Roue. — à détente, — à déclic. — des voitures, Roulement (frottément de). FIN DE LA TABLE. 356 359 366 297 367 367 374 374 376 376 399 404 404 409 410 189 310 168 484 414 418 418 418 419 420 423 423 425 108 428 428 431 434 441 445 452 453 454 45? 154 7 = PINOT ee DO 69 TD et et DD mt 67 ee mb DD) Det mt DS 2 ND = NO DO mt NO NY me mt mt ND NO NO KO RO ND RO KO mt Section. Son. Sonnette. — à tiraudes, — à déclic. Soufflet, Soupape. Surfaces. T. Table des capacités calorifiques. Table des hauteurs dues aux vitesses. Table des logarithmes binaires, de 1 à 420. Table des logarithmes vulgaires jusqu'à 10000. Table des latitudes croissantes. Température. Théorème de Budan ou de Fou- rier, Théorème de Sturm. Transcendantes elliptiques. Transformation des cuordon- nées (P). Transformation des coordon- nées. Transformation des séries en fractions continues. Trigonométrie sphéroïdique: Turbines. V. Vapeur. Variations del'aiguille aimantée, Vent. Vitesses virtuelles. Volant. Voûtes (équilibre des). 454 455 458 459 459 459 459 459 DO DO mé et mt DO mé CRC es or Pages. 208 2232 Colonnes. id. & id. Lignes, 10 6 h- 1/17 —1,0305... ; lisez 1/19 ERRATA. Au lieu de En remontant. 10,1025291 X 5o, lisez 10,025221 X 510. L'exemple de calcul est entaché d’une erreur dont la cause est expliquée page 255, première colonne. | Dilatation linéaire des solides, pour 1° centigrade, de 0° à 100°; ôtez pour 1° centigrade. Dilatation des liquides, pour 1° centigrade; ôfez pour 1° centigrade, Au moyen des deux chaînes be et de; lisez au moyen des deux chaines be et de (PI. VITE, fig. 14). — ae (fig. 15, PI, VIXL) ; losez — ae (lg. 15 bis, PI, VII). L PH — M? ; lisez PH — = MV2. 1 2 m|—r mi œl—rx m (— à) — a (—i) ‘‘;lisez(— a). —a (—:) l’effraction lisez l'attraction. n & j © O1 © C1 a? C2 + lisez — F- À la table des hauteurs, 3° colonne, à côté de la vitesse 1°,82, au lieu de 0,1680, lisez 0,1688. stations où, lisez stations d’où. Dans la valeur de tang 5, au lieu decos (AR AR — 9), lisez cos ( AR'—+ AR 1): En remontant, au lieu de a (1 — e°), lisez a (1 —e?) sin }. —— === 200) 2 D D Œ—— « e< 79 ' ù + Ter, s l Core mm ihktiuets, , tie É Ce spy L Fa: " rÉ Se - h + é “A SATA MIMEL. SL 1 LR a F4 "ù : . \ : LE dr: 1 ° RAT UT tag + ‘ _€ ’ f CRETE ju br TS | g < | 144 eh AE Cat HG CHOC GE .INNIsOMATA muitiiet HOLR vrp veste ardent Norton : ss titi ECTS L'ALIET É : nr why , #0 Fed icntl me L 1 2114 uns EU : 2 | LUE ŒLECRE AT M vob» 1 PO ” 0 "a à Ji A dl Ce Wii 14.2 LU 2 asslr à # 3 : \ EN ru À L é Nr. ; : | 5 u4 Ls j : | = . : L à : ” 4 | \ + (a . . | - d = ne É ) : oi no. : : hs ; ATEN FoE (= . « ; | À +, | > RS | ; ; = : ; l'ATTRCRERT ù Û » xtlus pe REC re L à | ; = 1#10b sb “ à > AU IR te ci \d0 ' = RP PP NE PR ‘ 2 , 3 ne s. 1 À uit SIT UE in d m2 Loi Commun rm Der. tt Lee 1 5 ù à 0 M E- Lith. Formentis &C ] | | 0000 | L I © (000000000000 Lu L C2 L t | _ | . L x : L L : L | ’ x À 0 Ë s | # , : . | : | Mb + AT ECC RE CON ALP VU NUE on fe ne En Dont tie Dre 1 à de mu prime ait Fire : | Li : ’ 7 | | ; ï L dr = AL Formentin et CC" ARR s h A LS - Æ | | 3 , * 4 [J . AN à - « = & . ” . L n° A ï À À | =; > t * ù , æ ï ; { * ( 5 | s À | Re. 0 + x { ÿ : Là + À ke + > 1 ; é 7 t 0 ‘{ F : x 1 à 4 ® , : Ù Fi ; x È hi, < r - { .- f » N ; “ 4 = . * » À : :Ÿ . . ; LA D Ê a r F pe t : cn ‘| 112 ? L Li . L à “ . L CRT] 4 : [ + - li ï 3 U Le L) s L ? p L “ 3 1 on De mc; UV NE PU ASE Ja te Le Eu NUS LS. QU TT AT = r. , : DRE CC CPE CTIL CI COTE ES ECC TESTOCS CELLES « .… dada? mn CL m4 . - 2 . « = L GROENLAN D rctique Cancer [a | rs | (EE Cercle! _Paldire Antarclique [ antarelique nr Ode do nant 8 4 L | | | Paris = “x 40! 10) ol | = me ES LE Lonaitu&e Ori er ser me = Dvd ee aRtle : Vh:x LT TPE « , LAS M Mer Le F Cr 11 CEE Test de 21 NOTE k, sy " 102 FA ER LPC EN LEE hé Un nt LE EM ve “ 4 As ve 7 PTS UC L DOTE ECS TN ju CE al A - AL EE CN LEE Lit. Jornuntir et ut 12 ; y u = hi e . 4 ; 4 h DL. [Ra ad Î ÿ . ï f ’ st + = ; Le L Ê Ë : : ' x : > l Û NV LE ES ro : x “ L U le M " \ ny te pre dent 4 . CRCT Pt dream Ar 7 D men I RCE T Dm 2 mines ré Ê , sf : . ù } ; À LE E: ds DER EE AA TT Ne IT Ie RE Poe = A RE TEE 7 " À ' : ds pi mt RENTE Doit an UN Marennes ere | - M ' h # “ > ' ls Le RL "+ ne , TE 0 ; ; | [a t i 2 L Û | L ' l L La ’ à EL 4 i _ D bu 27 | Ù SM * îM J M 1 \ | 1 = A ri 11 ) 2 ÿ , z il rs) , : « î n = ÿ : L 4e FE | LS à 4 : ; ñ e \ 4 j * Ë F . ’ \ L 4 ÿ S 4 | L Î « | Ù ; ÿ L » | PL. VII. TT 14 INT OREQ te 75 79 w C2 D din UE ONE ETES GAS PL.IX. eo cp EE | terne a — etienne mnt “+ HAS pq Ph: \ V\ f A tn A a, A Lith Formentin& CE PZ. NH. Ee Lit: Formentin &C* he IX | ER \ ] \ ‘ k | * . RS E +— 1% à" CU \ CE = é m = a mit PH D. | s \ cT + _ \ | ls 3 } D : sx > à - 3 # 4, PEREE, Es ne: ee Li: cet Ai RO CA PC ü T0 .… ® ru > + DRÉLE : .. LOUIS à BOITES" | D rouge : Jarne Vert Blen Indigo Fë Wotet 1 « 20 D Non AM Lith. Formenten et C! “ le 7 s ” e v = - PRÉ re RES > u À + 4 À 4 EN LE » | À | L r (| nn Fu k Ê ' > A De 2. | Ne L' é | Es {, L _ A | sh - l ss ” s | x .: LL à. | °J * À | an °] > 1 A7 + | | 4: : 2] + À : î ) #} le $ | 2 4 2 F Î . : TN 1 .. 1 À \ Ë - #7 ES a L £ | } | FR SE }F ki a rue Met OR id | PRET Pt Ve EAN ES 4 rh he | D'ESR Nil ; E ei ; | ANSEBOS y 1 è en EU e- — ï ou Dr s : Fe 2 : - À é n M) PA ON 1 6 AT A à , se pre D , | % PR REA ‘as ME É 1 À de ; e > Fri | ù | ï A ; k £ D, Le G 4 " 2 + 2 , À » | À ; ; | À | e Ë * À e F : - rm NT 1-7 “à 5 ä ñ DCE ! + o _ — L … ZT - TRS à “nee on es asia, re : n + Cr ER PL. XVI, | Z LS | | Lith. Formentin e£ CE OL 1 | 1 a | | = & [CL \ DL SANS | . | a El ci | D S OI ce g = | / [a | (hl NS, ee Sn rh D TRE D TES uk En TC :] F'TLITE ve en Q « | 2 One ms a . de" 1: ET PONT Ai aimes hé meer ff { + Ë CE St | - DT] Re AT tale Dinan maire à j tr : “ 3 » ‘ : Le % ’ | 2 ci , ; 4: Î \ | x (rl , \ N d £ L À = À \ 1f LL 2 * Er À - \ = ë, r: L : £ + 5% 7 f Ï ‘ 0 | Î ; | ! | dt! # à - ë = , " F £ e è 4 4 = : f FF Ë , 4 à : 1 É d À AN { 7 + ê : a 1 = = . Led - _ pu As = st. 2. 3 GT PE RE RRQ qu On RE. Dee ane De on 6e tp Areas sm br et. à » “haie ct. als pi ti nn À LOC DEEE PTT) Le MEME PAYE CCC COL SCENE ES EL TEE RES CORTE O7 TE RTE OP PT TES En 6 PO OS PA EE 1 ASIE AS «A bon bare Von VE da aire 4 Or anes edit ALT = _ — __ = & F4 Re 1 HUE RCE UN (PT A7 MOST = Ÿ LE mt or MDN 1 " | \ OR - eo à - n A sh ES EFFTRe é ? RL rpg XX. PT B RE — Il | ll 1 [l | | ! ( ï D 6 Lith. Formentin et CX SE ES — . D e-— À Fa] ul , F. | 1 x Là : 1: LATIN : AU, F2 + > 0 2 ut 5 -& RS re ne L ; LA +- À Lith. 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