~] LIBRARY OF l685_IQ5e 1 i 1 1 i i i i i i i 1 11 i i DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL Orî TRAITE MKTHODIQDEMEKT DES DIFFERENS ETRES DE LA WATORE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MEMES, d'aPrÈS l'ÉTAT ACTUEL DE HOS CONNOISSANGES , SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eW PEUVENT RETIRER LA irÉoEGlNE, l'aGRICULTC RE , LE COMMERCE ET LES ARTS. r SUIVI D'UNE BIOGRAPHie DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Écples, de Paris. TOME SEPTIÈME, CAR-CER. STRASBOURG, F. G. Levradlt, Ec^iîeur. PARIS, Le Normant, rue de Seine, N.° 8. 1817. mi; /, DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME FIL CAR = CER. Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été dé- posé. Tous les. exemplaires sont revêtus de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL On traite MéTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ETRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITB Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destine aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spéciliques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Écoles de Paris. TOME SEPTIÈME. STRASBOURG, F. G. Levrault, Editeur. PARIS, Le Normakt, rue de Seine, N.*" 8. 1817. Liste des Auteurs pnr ordre de Matières. Physique générale. 1 M. LACKOIX , membre de l'Acadëmie des! Sciences et profesteur au Collège de France (L.) Chimie. M. CIIEVREUL, professeur au Collège royal (le Charlemagne. (CH.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B.) M. DE FRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes, (D. F.) Botanique. M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la faculté des Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société philomatique de Paris. (H. Cass.) M. LEMAN, membre de la Société philoma- tique de Paris. (Lem.) M LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine , membre de plusieurs Sociétés savantes. (L. D.) M. MASSEY. (Miss.) M, POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Pom.) M. D E TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes , auteur de la Flore des Antilles. (De T.J Zoologie générale , Anatoviie et Physiologie. M. G. CUVIER , membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, an Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV.ou C.) Mammifères. M. GEOFFROI, membre de l'Académie des Sciences , professeur su Jardin da Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT , membre de plusieurs Sociétés savantes. (Ce. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÉDE, membre de l'Académie des Sciences , professeur au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, prpfcsseur à l'École de médecine. (C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes. M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à l'École de médecine. (C. D.) Mollusques , Vers et Zoophytes. M. DE BLAIN VILLE, professeur à la faculté des Sciences. (De B.) M. TURPIN, naturaliste, est cbargé de .l'exécution des dessins et de la direction de lia gravure. MM DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux qn'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particuliè- rement occupés. M F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera ant articles généraux de loologie et à rhJEtoire des mammifères. (F. C.) DICTIONJXAIRE DES SCIENCES NATURELLES. CAR (_jARA. (Bot.) Dans l'Histoire des plantes du Brésil, par Marcgrave, p. 29, et par Pison, p. 2 55, on trouve la descrip- tion abrégée et la figure d'une plante de ce nom, qui est évidemment un igname ou dioscorea à racine tubéreuse , à feuilles opposées, en cœur, et marquées de plusieurs nervures, à fleurs disposées en épis lâches, axillaires et opposés. Cette espèce paroît être la même que celle qui a été observée par Plumier, et figurée par son éditeur, Burmann, t. 117, f . 2 , que Lamarck nomme dioscorea altissima. Cette plante de Plumier se retrouve dans l'Herbier de Surian avec le nom de cara rotunda. On peut donc conclure de ces observations que le cara n'est pas un liseron, comme quelques personnes l'ont cru, mais un igname. Il faut ajouter que, si dans les ignames on distingue des espèces à fruit libre et d'autres à fruit adhérent au calice, et si l'on sépare ceux-ci pour en former un genre que nous proposerions de nommer ubium , en empruntant ce nom de Rumphius , la plante de Plumier seroit dans ce genre, et pourroit être nommée ubium oppo- sitifolium. Mais ce genre ne peut être établi, s'il est vrai, comme l'affirme M. Richard, qu'aucun dioscorea n'a le fruit libre. Il conviendra seulement de réformer en ce point le caractère donné par Linngeus, et copié par d'autres. 7' K 2 CAR Un autre îgname , dioscoreci alata , Linn. , est indiqué ■nar Lamarck comme le même que le cara du Brésil ; et de •plus dans l'Herbier dej Vaillant , ce cara est cité comme synonyme d'un igname It tige ailée et à feuilles opposées; mais sa figure offre manifestement une tige dépourvue d'ailes. A Amboine, on nomme cara, suivant Rumphius (Amb. vol. 5 , p. 479)? 1^ matta-udang des Malais, liane grimpante, à feuilles opposées, à fleurs en bouquets axillaires, quiiparoît appartenir à quelque genre de la famille des apocinées, et se rapprocher des échites. (J.) CARABACCIUM. {Bot.) Bois aromatique de l'Inde, men- tionné par Bomare , de couleur jaunâtre , d'une odeur qui approche de celle du girofle. Sa décoction et son infusion sont regardées comme stomachiques, et très -bannes contre le scorbut. (J.) CARABE. (Entom.) Carabus , nom d'un genre d'insectes coléoptères pentamérés de la première section, ou à cinq ai- ticles aux tarses, et à antennes sétacées , de la famille des créophages ou carnassiers. Ce nom de carabe est fort apcien dans le langage des natu- ralistes-, on le trouve dans Aristote , qui désignoit par là certaines espèces d'écrevisses , et dans Oppian, qui paroît vouloir indiquer par le nom de zu^a^lioç le poulpe qui marche sur la tête, tw y.aipct ^nivZ. Quoi qu'il en soit, Linnasus est le premier auteur qui l'ait employé ; et malgré que Geoffroy n'ait pas voulu adopter cette dénomination, elle n'en est pas moins restée dans la science , et il est probable main- tenant qu'elle subsistera pour désigner quelques-unes des espèces , au moins parmi celles que Linnaeus nommoit aussi carabes , mais qui depuis ont été distribuées en beaucoup d'autres genres. Geoffroy avoit appelé la plupart des espèces que nous allons décrire, des buprestes; car cette expression signifie qui fait enfler les bœufs, et il y a lieu de croire que, si quelques in- sectes peuvent produire cet effet, c'est à ceux qui nous occupent qu'on peut l'attribuer. Cependant ce nom de bu- preste a été aussi appliqué d'une autre manière, et en parti- culier aux espèces que Geoffroy appeloit en latin cucujus^ej^ CAR S français, richard. Enfin, comme pour combler la mesure de Ja confusion et de la difficulté , le nom de cucuje a été appli- qué par Fabricius à des insectes également éloignés des una et des autres. N'augmentons pas le mal en cherchant à y porter remède. La nomenclature est actuellement, pour l'entomologie une véritable anarchie. Fairicius sembloit s'être attaché à boule- verser toutes les idées qui n'étoient pas les siennes; c'est un exemple curieux d'usurpation , qui malheureusement a fourni par trop d'imitateurs. ( Voyez l'article Nomenclature.) On pourra caractériser comme il suit le genre Carabe. Antennes filiformes ; corselet presque carré ^ au moins aussi large que la tête ^ qui est arrondie en arrière; jambes de devant sans échancrure. Ce petit nombre de notes peut servir utilement à la déter- mination des espèces de ce genre. En effet, la forme du cor- selet, qui n'est pas plus étroit que la tête, éloigne ces insectes des cicindèles, manticores , dryptes, élaphres, notiophiles et iembidions. (Voyez les planches de la famille des créophages dans ce Dictionnaire.) La tête, qui n'est point engagée dans le corselet, comme chez les scarites et les omophrons; le corselet, qui n'est pas rétréci en arrière , comme dans les brachyns , les anthies et les tachypes, et qui n'est pas arrondi sur les bords, comme dans les cychres et les calosomes : telles sont les notes qui dis- tinguent les carabes. Au reste, les mœurs sont à peu près les mêmes dans tous ces genres : sous leurs deux états ils se nourrissent de rapines, d'insectes vivans ou fraîchement tués. Leur métamorphose s'opère sous la terre , et la plupart des espèces sont privées d'ailes sous l'état parfait. (Voyez, pour plus de détails sur les formes et la manière de vivre, l'article Créophages.) Nous n'indiquerons qu'une dixaine d'espèces du pays sur plus de deux cents qui appartiennent à ce genre. 1. Carabe noir ; Carabus niger. Tout noir : à élytres sillonnées ; deux lignes enfoncées sur les bords du corselet. Les espèces de couleur noire sont en très-grand nombre dans ce genre ; il est difficile de les reconnoître dans les. i CAR auteurs : aussi la synonymie est-elle très-difficile a établir. ^Tous allons en donner un exemple ici. Cette espèce est nommée à yeux blancs par Scopoli, Car- niol. 87, 266, Panzer, XXX, 1; noir strié, nigro-striatus , De'-éer, IV, 79, 12 ; strié, striatus , PaykuU, Monograph. 46 , 2 (;!' grosse-cuisse, cZawipes, Scriba, Beitr. 1, 14, 7: de Frisch, Frischii, Herbst. Arch. 5, i83, 43, etc. Ce court exemple peut donner une idée de la difficulté de cette partie delà science. ^ , ,, o. Carabe plane ; Carabus planus. Carabe, Spiniger, PaykuU ; ohsôletus, Rossi; leucophtalmus , Kugel. D'un brun foncer élytres à stries peu profondes de points concaves. 3 Carabe tète-noire ; Carabus melanocephalus. Noir à élytres Striées : corselet rouge ; pattes pâles. 4 Carabe de cuivre ; Carabus œnens. Noir en - dessous ; cuivreux en -dessus: à élytres striées; antennes pâles à la base. , , . ^T • 6. Carabe vulgaire; Caralusvulgans. l^oiv; cuivreux en- dessous : à antennes et pattes noires. 6. Carabe d'airain : Carabus œrveus. Noir ; cuivreux en- dessus : pattes et anteuues rousses. ^ 7. Carabe tête-rouge; Carabus erytroceplialus. Noir ; a tête rousse : antennes et pattes jaunes. 8. Carabe ferrugineux; Carabus ferrugineus. Entièrement ferrugineux ; à élytres striées plus obscures. 9. Carabe six-points ; Carabus sex-punctatus. Noir ; corselet et tête verts : élytres rouges , dorées , à six points en- foncés. 10. Carabe des étuves ; Carabus vaporariorum. Rouge ; a tête ,*abdomen et taches postérieures des élytres , noirs. (CD.) CARABIN {Bot.), nom vulgaire du sarrasin , po/jgor-"" fagopjrum, dans quelques provinces de France. (J.) CARABINS. {Ichthj'ol.) La Chênaye des Bois, je ne sais quelle autorité, dit qu'on nomme ainsi à la C6te d'Or, en Guinée, certains poissons très-communs, qui font la nourriture du peuple , et dont les uns sont blancs et les autres noirs. (H. C.) CARABOU, Karabou {Bol.), nom brame du karibepoa des Malabares, cité par Rheede, dans le Hort. Mal. vol. 4 , p. ioq,t. 55, qui le regarde comme congénère de Yaria- nium sur CAR S Icpoii à\i même pays, espèce d'azédarach. Il a en effet quel- ques rapports avec lui, mais il s'en éloigne par ses dix éta- miues distinctes et son fruit contenant une seule graine. D'ailleurs, à en juger par la figure de Rheede, les feuilles ne sont pas pennées ; elles doivent plutôt être regardées comme simples et alternes. Ce dernier caractère ne permet pas de supposer que le karihepou puisse être un olivier, comme Raî l'avoit pensé. On répugneroit moins à lui trouver, comme Lamarck, une affinité avec le murraia, qui a aussi des éta- mines distinctes , ordinairement au nombre de dix , et un fruit rempli d'une ou de deux graines ; mais pour admettre cette affinité, il faut regarder les jeunes rameaux exprimés dans la figure de Rheede, comme des feuilles pennées à fo- lioles alternes. (J.) CARACAL. {Mamm.) Les Turcs donnent le nom de larrali- iulak à une espèce de chat, très-voisin du lynx ; et c'est de ce nom que Buffon a fait celui de caracal, pour désigner en notre langue ce même animal. Voyez Chat. (F. C.) CARACALLA. {Bot.) Voyez Caracolle. (J.) Cx\RACAN ou KuRAKAN DE Cbylan. {Bot.) C'est le coracan de l'Inde, cynosurus caracanus de Linnseus, maintenant eleu- sine coracana de Gaertner. (J.) CARA-CANIRAM. {Bot.) Espèce de carmentine du Ma- labar, justicia paniculata, citée par Rheede, vol. g, p. 109, t. 56. Il dit que son infusion est très-bonne pour guérir la morsure du serpent nommé copra-capella. Cette plante n'a aucun rapport avec le caniram, qui est un vomiquier, strjchnos. (J.) CARACARA. {Ornith.) Marcgrave a décrit sous ce nom, page 2 1 1 de son Histoire naturelle du Brésil , un oiseau nommé par les Portugais gaviaon, et qui, de la taille du milan, avoit la tête et les serres d'un épervier. Les ailes n'atteignoient point l'extrémité de la queue, dont la couleur étoit variée de blanc et de brun: le plumage étoit, en général, roux, avec des points blancs et jaunes ; les yeux et les tarses étoient de cette dernière couleur; le bec crochu, et les ongles très-aigus, étoient noirs. Quelques individus présentoient des différences dans leur plumage, et ils avoient le ventre et la poitrine blan- châtres. Toùt ce que Marcgrave dit des mœurs de cet oiseau , 6 CAR se borne à annoncer que c'est un grand ennemi des poules. Le caracara qui , outre ce nom , porte celui de carrancho au Para- guay , a été regardé par Brisson comme un busard , circus Irasi- liensis, par Linnaeus et Latham comme un faucon. Buffon l'a placé parmi les oiseaux étrangers ayant des rapports avec les milans et les buses , et Daudin en a fait un milan. M. d'Azara est le premier qui ait donné des notions assez étendues sur le caracara, auquel il a réuni deux autres espèces, qu'on appelle au Paraguay et à la rivière de laPlata chimango et chimachima, et dont il a ainsi présenté les caractères com- muns : La tête moins aplatie que chez les aigles et chez les buses; l'orbite de l'œil dépourvue du rebord saillant qu'elle présente chez les aigles ; le bec moins courbé, moins gros et moins pointu, que celui des autres oiseaux de proie ; la jambe peu couverte de plumes en dehors, et le tarse aÉssi très-peu garni en devant et au-dessous de l'articulation, avec des écailles hexagones; les doigts alongés et déliés; les ongles peu crochus, courts et foibles ; l'aile composée de vingt-quatre pennes, dont la troisième et la quatrième sont les plus grandes , et ayant la forme d'un carré long; la queue, composée de douze pennes, dont les dix intérieures sont de longueur égale, et dont Pexté- xieure, de chaque côté, est plus courte de huit lignes; les plumes de la tête se relevant à la volonté de Poiseau , et leurs pointes, repliées comme celles du cou, se frisant en forme de couronne. Quant à leurs habitudes, les caracaras volent horizontale- ment, plus bas que les aigles et plus haut que les buses; ils ont la démarche plus aisée que celle des oiseaux de proie; ils ne sont pas plus farouches que les vautours ; ils se posent sur les arbres , sur la terre et sur les toits des maisons ; on les voit ordinairement par paires, mais ils se rassemblent fréquemment, en grand nombre , sur les charognes , qui ne forment pas toute- fois leur seule nourriture ; différens des vautours sous ce rap- port, ils mangent aussi des crapauds, des grenouilles, des coquillages, des limaçons, des vers, des lézards, des chenilles, des grillons, etc. Ils tuent, en outre, des serpens, saisissent les mouches, et boivent, pendant les chaleurs, au temps des amours; ils ontPhabitude de renverser leur tête en arrière, jusqu'à ce qu'elle s'applique sur le dos. CAR 7 Le caracara proprement dit a la taille du balbuzard. La peau nue qui occupe la moitié du bec, et à l'extrémité de la- quelle sont percées des narines petites et irrégulières, s'étend, du front au-dessus des yeux et embrasse les joues entières. Les côtés de la tête et la gorge sont couverts de plumes effilées, blanches, et le dessus de la tête de plumes noires, qui sont dures , terminées en pointe , et s'alongent sur l'occiput en forme de huppe. Le derrière du cou et la poitrine sont rayés latéralement de blanc et de noir ; le jabot est nu ; le dessous du corps, les couvertures des ailes, les pennes du milieu et les cuisses, sont noirâtres; la queue, qui est carrée, a l'extré- mité de la même couleur; les six premières pennes de l'aile sont blanches , avec des raies et des points bruns ; les plumes anales sont rayées en travers de brun et de blanc , les tarses nus. Outre l'individu d'après lequel cette description est faite, il y en a au Muséum d'Histoire naturelle de Paris deux autres, dont l'un diffère non-seulement par des teintes en général plus foibles, mais parce que les parties inférieures offrent, sur un fond d'un brun roussâtre, des taches longitudinales d'un blanc sale. M. Cuvier ne doute pas que cette espèce ne soit le caracara de Marcgrave, et il pense que le chériway de Jacquin pour- roit n'en être qu'une simple variété ; il place cet oiseau parmi les aigles et à la suite du balbuzard, en lui conservant le nom linnéen de falco hrasiliensis. Nous devons ici relever une erreur qui s'est glissée, pag. 89 du Supplément du premier volume de ce Dictionnaire, où l'oiseau dont il s'agit a été mal à propos compris dans la synonymie de la grande harpie d'Amérique. M. Vieillot a cru trouver dans les caracaras, et d'après l'in- dication de M. d'Azara, le type d'un genre plus voisin des vautours que des aigles, et il l'a établi dans son Prodrome d'une nouvelle Ornithologie, sous le nom de po/yZ>orf/s, équivalent de multivorus , et tiré de la variété de sa nourriture. Le caracara forme ainsi le sixième genre de sa Méthode, caractérisé par lin bec droit à la base, alongé, rétréci en dessus; la mandi- bule inférieure entière, obtuse; la cire large, poilue; la face nue , le jabot laineux ; les ongles presque émoussés , dont le pos- térieur est le plus fort; les ailes longues. La première espèce , décrite par M. d'Azara, sous le n." 4, 8 CAR c'est-à-dire le caracara de Marcgrave, et le polj'horus vulgarîs, Vieill. , dont on a déjà donné une description abrégée, pré- sente la physionomie d'une buse , à l'exception des parties nues que l'on remarque au front, aux côtés de la tête et à la gorge. Il fait dans le Paraguay, aux mois d'août, septembre et octo- bre, sur la cime des arbres les plus embarrassés de lianes, un nid dont l'aire, spacieuse et presque plate, est tapissée d'une couche épaisse de crins disposés sans art, et où la femelle dé- pose deux oeufs fort pointus à un bout, dont les diamètres sont de vingt-six et vingt-une lignes, et qui sont pointillés et tachés de rouge de sang sur un fond rouge tanné. A Monte-Video, où il n'y a point de grands arbres, ces nids se font dans des halliers. Les petits ressemblent aux père et mère, qui les accompagnent jusqu'à ce qu'ils aient appris à se procurer eux- mêmes leur subsistance. Ces oiseaux se rappellent et se réunissent pour attaquer, au nombre de cinq ou six, une proie qu'un seul ne pourroitprendre, ctM.d'Azara en avu qui donnoient ainsi la chasse à des hérons, à des buses rousses, etc. ; on pense même qu'ils parviennent de cette manière à tuer les autruches. Lorsque les moutons ne sont point gardés, les caracaras s'introduisent dans le troupeau et, dévorant le cordon ombilical des agneaux nouveau-nés, ils leur arrachent les intestins. Ils se laissent tomber, comme les aigles, sur les petits mammifères qu'ils aperçoivent en repos, et qui les éviteroient s'ils avoient le temps de courir ou de se cacher ; ils se précipitent sur les oiseaux blessés par les chasseurs, et font rejeter par les vautours, en les poursuivant, les morceaux de chair que ceux-ci n"ont pas encore avalés. Cependant ces oiseaux si entreprenans se laissent frapper à coups de bec sur le dos par les moqueurs, les tyrans, les hirondelles, qui les suivent dans leur vol : et, quoique Marc- grave, et peut-être d'après lui, Dobrizhoffer {De Abiponibus , tom. I, pag. 36o) les donnent comme de grands ennemis des poules, M. d'Azara prétend qu'ils n'attaquent que les poulets écartés de leur mère. Ce dernier naturaliste, en rapprochant du caracara le chimango et le chimachima, avoue que ces deux espèces d'oi- seaux dififèrent du premier en ce qu'ils n'ont ni la gorge ni le frpnt dénués de plumes, qu'ils se roulent dans la poussière, se CAR 9 perchent de préférence sur les arbres secs, les monticules de terre, les tas de pierres ; qu'ils ont le voilent; qu'ils n'attaquent ni oiseau ni quadrupède. Ces dernières considérations, qui pourroient tenir à leur foihlesse particulière, ne seroient pas suffisantes pour faire hésiter à accoler le chimachima et le chimango au caracara ; mais le défaut de nudité dans les par- ties où elle est un des principaux signes auxquels on reconnoît les oiseaux vautourins , est d'un plus grand poids. Cependant, comme on ne possède aucune dépouille qui puisse faire juger sainement de la place qu'ils doivent définitivement occuper, nous allons décrire ces oiseaux à la suite du caracara propre- ment dit. Le Chimango, Azara, n.° 5, Poljhorus chimango , YieiU. , repète très-souvent, ainsi que le chimachima, le cri chiii , et c'est là ce qui leur a fait donner le nom qu'ils portent à la rivière de la Plata. Au Paraguay, on les connoit l'un et l'autre sous celui de caracaray. La longueur totale du chimango est de treize pouces et demi. Le bec est d'un blanc verdàtre, et sa membrane, assez étendue, d'un jaune clair; les ouvertures des narines y sont placées. Les plumes de la tête, qui se ter- minent en pointe, ont leur centre noirâtre et l'extrémité d'un brun plus clair; la gorge, le devant du cou et le ventre sont roussàtres;lapoitrine et les jambes d'un brun clair,avec des raies noirâtres et blanchâtres; les plumes anales blanches j les pre- mières pennes des ailes et leurs couvertures supérieures d'un noir luisant, mélangé de blanc roussàtre, avec des raies et des points noii's : Ja queue, cendrée à son origine, avec des points noirâtres, a ensuite vme bande de cette dernière couleur et l'extrémité d'un blanc sale. Cet oiseau, qui est rare au Para- guay , se voit en grand nombre sur les maisons de campagne à la rivière de la Plata. On a dit à M. d'Azara qu'il nichoit sur les sables où il y a des trous de fourmis, ou sur les monticules formées par ces insectes ; qu'il pondoit des œufs roux et piquetés de brun, dans un nid composé de petites bûchettes, et que les jeunes ne difFéroient pas des vieux. Le Chimachima, Azara, n." 6, polyhorus chimachima, Vieill. , a les dimensions un peu plus fortes que le précédent, le bec d'un blanc bleuâtre, l'iris d'un roux brun, et les paupières jaunes. Un trait noir, qui part de l'œil, s'étend jusqu'à l'occi- îo CAR put, et le reste de la tête et le cou sont d'un blanc roussâtre, ainsi que les côtés et le dessous du corps. Le dos est noirâtre ; les ailes ont une grande plaque marbrée de blanc et de noir, et elles offrent en dessous des raies rousses, et d'autres, plus larges, noirâtres; la queue, qui présente des raies dont les unes sont noirâtres et d'un Liane sale, les autres roussâtres et noires, a la bordure blanchâtre. Les jeunes se reconnoissent à des teintes plus mates et des raies plus nombreuses, qu'ils conservent jusqu'à la fin de la seconde année. M. d'Azara a vu le père et la mère en accompagner un seul , et lui donner à manger depuis février jusqu'en juillet, ce qui lui a fait soup- çonner, très-légèrement, que cette espèce ne produisoit qu'un petit par couvée. Quand le chimachima relève les plumes de l'occiput, celles des côtés de la tête se redressent et forment de petites cornes. Cet oiseau se pose sur les bêtes de somme qui ont été blessées par leur bât, et y reste cramponné, malgré les bonds et les ruades de l'animal, jusqu'à ce que celui-ci prenne le parti de se rouler par terre, ou de se jeter dans un bois. On trouve, au Muséum d'Histoire naturelle, trois oiseaux de plus petite taille que le caracara proprement dit, et sous la même dénomination générique. Le premier, dont la grosseur n'excède pas celle d'une cres- serelle, a le tour des yeux et les joues nus. Il est tout noir, à l'exception de taches blanches qu'on remarque à l'extrémité des pennes caudales en dessous et à leur origine. La queue est un peu arrondie et le jabot nu. Il porte le nom de caracara noir. C'est l'iribin ou daptrius atre de M. Vieillot. Le second, dont le jabot ne présente point de peau nue, a sous la queue sept bandes transversales, dont trois noires et quatre blanches. Il est dénommé caracara à queue rajée , avec la synonymie de daptrius striatus, Vieill. Le troisième oiseau , portant le nom de caracara rancanca, a les joues, la gorge et le jabot nus; la pointe de la mandibule supérieure plus affilée et plus recourbée qu'aux deux espèces précédentes ; la taille plus forte et plus svelte. Son plumage est noir, à l'exception du ventre, des couvertures inférieures de la queue et des cuisses, qui sont blanches. Les ailes s'étendent jusqu'aux trois quarts. C'est le petit aigle à gorge CAR M nue, de Caïenne, Buff., pi. enl. /i\j, falco aquilinus, Gmel., dont nous avions (tom. I"., p. 367 de ce Dictionnaire) ren- voyé la description au mot Rancanca, sous lequel M. Vieillot a établi son genre Ibjcter. Le nom de caracara est aussi donné, dans l'Histoire générale des Antilles, du P. du Tertre, tom. Il , à un oiseau de l'ordre des gallinacés, qu'on a depuis rapporté à l'agami, psophia crepitans, Linn. Voyez le mot Agami, dans le premier volume de ce Dictionnaire et dans le Supplément. (Ch. D.) CARACARAY. ( Ornith. ) Voyez sous le mot Caracara , la description du cliimachima et du chimango, qui portent ce nom au Paraguay. ( Ch. D. ) CARACCA. ( Ornith.) Voyez, au mot Aigle, tom. L*"", page 366 de ce Dictionnaire, la description de cet oiseau, qui est le falco cristatus de Latham et de Gmelin , Y aigle noir et blanc de Daudin , que M. Vieillot a placé dans son genre Spizaëte. (Ch. D.) CARACHER (Bot.), l'un des noms d'une plante d'Arabie, que Forskaèl avoit nommée caracliera, en la regardant comme un genre nouveau. Vahl , dans ses Symholœ, en a fait une espèce de camara, lantana viburnoïdes. Si l'on considère ce- pendant que son fruit est capsulaire plutôt que charnu , on sera peut-être disposé à le rapporter plutôt au genre Ta- monée, placé, comme le camara, dans la famille des verbe- nacées. (J.) CARACHUPA. (Mamm.) Frézier, dans son Voyage de la mer du Sud, rapporte qu'au Pérou on donne le nom de carachupa à un singe qui a la queue pelée, les dents continues sans divi- sions, et deux peaux qui lui couvrent l'estomac et le ventre , comme une veste, dans lesquelles il cache ses petits. Mal- gré toute l'inexactitude de cette description, on voit cepen- dant que Frézier a voulu parler de quelque espèce de sarigue. (F.C.) CARACKNASSl. {Bot.) La pergulaire, pergularia glabra . est ainsi nommée à Java, suivant Burmann. Il ne faut pas la confondre avec le carahnasi-foela-aros du même pays , qui est une rondeletie, rondeletia asialica ; ni avec le cara-nosi des Malabares, espèce de gattilier, vitex trifolia ; ni avec le cara- nofschi des Malais , oujusticia gendarussa, espèce de carmcnfinc. 12 CAR On trouve encore dans le Herb. Amboin. de Rumph., vol. 5^ p. 460, sous le uom de caranasci grand et petit, une ruellie, ruellia antipoda, et une capraire, capraria crustacea, et sous celui de caranasci à feuilles étroites, une oldenlandie, olden- landia repens. ( J. ) CARACO (Mamm.) , nom donné par les Mongols à une espèce de rat que Pallas nous a fait connoitre {mus caraco). Voyez RAT.iF.C.) C^ACOLI. (Mm.) C'est, dit-on, un alliage métallique, re- gardé par quelques voyageurs comme composé de cuivre , d'ar- gent et d'or, et peut-être aussi d'arsenic etd'étain. 11 a l'éclat de l'or, ne se rouille pas , ne se ternit même pas à l'air ; il est grenu et très-aigre. Les sauvages de l'Amérique méridionale en font divers ornemens. (Voyage aux îles de l'Amérique, 1722, tom. II, p. 21.) (B.) CARACOLLE. {Bot.) Espèce de haricot, phaseolus' cara- calla, dont la tige est voluble , et les fleurs grandes , odorantes , de couleur pourpre, à pétales contournés en spirale. Voyez Haricot. (J.) CARACTÈRE. {Bot.) Les corps naturels sont distingués les tins des autres par des signes propres à chacun d'eux , et qui constituent ce que l'on nomme des caractères. Ces signes sont, ou intérieurs, ou plus souvent extérieurs. Dans les mi- néraux ils sont fournis par la forme, la cristallisation , la cas- sure , le grain, la couleur, etc.; dans les animaux et les végétaux, par la grandeur, la forme, le nombre des organes, leur structure , leur consistance , leur position et leur grandeur respectives, etc. On distingue, i.^'les caractères simples, c'est-à-dire, consi- dérés chr.cun séparément et propres à la partie la plus simple du corps naturel ; 2.° les caractères composés, formés de la réunion de plusieurs caractères simples et propres à une pre- mière organisation de corps bruts, à un seul organe de corps vivans ; 3.° les caractères plus généraux, propres à la réunion de plusieurs organes ou de plusieurs agrégés; 4*° enfin, le caractère universel, qui embrasse tous les signes propres au corps entier , soit brut , soit organisé. C'est ce caractère universel qui constitue véritablement la nature de chaque corps, nature fondée sur la composition élémentaire des mi- CAR ï1 nëraux , sur l'organisation des végétaux et des animaux. Laissant aux minéralogistes et aux chimistes le soin d'exposer les caractères tirés de la composition élémentaire, nous n.e nous occuperons ici que de ceux qui sont fondés sur l'orga- nisation. De la comparaison du caractère universel d'un corps or- ganisé avec celui d'un autre corps également composé d'or- ganes, on déduit une somme de rapports et de différences qui constitue leur degré d'affinité. S'il n'y a que des rapports sans différences, on en conclut que les corps comparés, semblables en tous points, appartiennent à une même espèce. S'ily a bœucoup de rapports et très-peu de différences, ce sont des espèces voisines que l'on peut réunir dans un même genre. Quand le nombre des différences augmente, quoique les rapports soient encore étendus, ces corps appartiennent à un même ordre, à une même famille. Lorsque les rapports se réduisent à quelques points principaux, pendant que la somme des différences est encore augmentée, ces mêmes corps ne tiennent plus que par quelques liens à une même classe. Enfin, ils sont de classe différente, si la différence existe jusque dans les points principaux. De là naissent les caractères de classes , d'ordres ou familles , de genres , d'espèces. Le choix des caractères qui doivent être pris de préférence pour présider à ces divisions et subdivisions des corps orga- nisés , n'est pas indifférent; il est indiqué par la nature, qui a assigné à chacun de ces caractères une valeur relative, et qui. veut que ceux qui ont une grande valeur passent les premiers , et caractérisent les divisions principales. On verra, à l'article Méthode naturelle ,* les moyens employés pour parvenir à la connoissance et à la détermination de cette valeur des caractères , qui n'est pas arbitraire. Les principes des sectateurs de cette méthode sur la ma- nière d'envisager les caractères, ne ressemblent point à ceux des auteurs systématiques. Ils ne distinguent point, comme eux, les caractères habituels , essentiels , factices et naturels. Comme leurs rapports d'espèces, de genres, de familles et de classes, sont toujours fondés sur la comparaison de toutes les parties, ils ne peuvent se contenter de l'examen d'un petit 14 CAR nombre de caractères suffîsaus à raulenr systématique pour nommer un animal ou un végétal ; et dès-lors tout caractère est pour eux naturel, aucuit n-e peut être factice. Ils ne con- noissent comme caractères essentiels que ceux de première valeur, qui ne varient jamais. Le caractère habituel, résultant de Tenserable de toutes les parties, et que l'on nomme au- trement le port, est une indication presque sûre du lieu que doit occuper un corps organisé dans la méthode naturelle. Des yeux exercés le saisissent facilement, même sans le secours de la science. Le systématique, maîtrisé par ses principes arbitraires, ne le consulte qu'à la dérobée, reconnoissant taci- tement que sans son secours il pourroit commettre dej erreurs : Habitus occulte consulendus, ne genus erroneum levi de causa fin- gatur (Linn. Phil. bot. p. 1 17, n°. 168). Le naturaliste, au contraire, le consulte ouvertement; par ce seul moyen il peut souvent classer rapidement des êtres nouveaux soumis à son examen , et les reporter au moins chacun à leur fa- mille , parce qu'il n'est point borné à un petit nombre de caractères, et que, les considérant dans leur ensemble, il en trouve presque toujours assez pour sa classification. (J.) CARACTÈRES DES MINERAUX. (Mm.) Ce sont les proprie- tés qui peuvent être employées pour distinguer les minéraux les uns des autres, ou pour les faire reconnoître lorsqu'ils sont déjà connus. On traitera de la classification, du choix, de la valeur, etc., des caractères des minéraux, au mot Minéra- logie. ( B. ) CARACTÈRES MINÉRALOGIQUES.(Mm.) On a impropre- ment nommé ainsi, et par analogie avec les caractères chi- miques, les figures de convention, ou signes, dont on se sert pour désigner, dans différentes circonstances, et principale- ment sur les cartes géographiques , la présence des divers miné- raux dans les lieux où on les connoît. Le nom de signes minéralo- giques est plus convenable , et c'est sous ce mot que nous parle- rons des principes qui peuvent diriger dans la formation et l'application de ces signes. (B.) • CARACURA. (Ornith.) Ruysch place au nombre des oi- seaux maritimes du Brésil, cet oiseau de couleur cendrée- dont l'iris est d'un beau rouge, dont le corps est mince, et CAR a5 qui faît entendre, avant le lever et au coucher du soleil, «ne voix très-forte à raison de sa taille. ( Ch. D. ) CARAFUL. (Bot.) Voyez Calafor. (J.) CARAGAN, Caragana. (Bot.) Ce genre faisoit partie de celui des robinia de Linnaeus. Il en a été séparé par M. de Lamarck, qui l'a mentionné dans VEncyclopédie botanique. Il dififère évidemment des robinia, par ses gousses renflées ou cylindriques, contenant des semences presque globuleuses; le stigmate est glabre ; les feuilles sont assez généralement ailées sans impaire , et souvent leur pétiole se termine par une pointe épineuse, ce qui n'a pas lieu dans les robinia, dont les feuilles ailées se terminent par une impaire, et dont les gousses sont comprimées ainsi que les semences ; le stigmate velu. Le caragana appartient également à la famille des légu* mineuses et à la diadelphie décandrie de Linnaeus. Ce genre ne renfermoit d'abord qu'environ six espèces, aujourd'hui plus que doublées ; la plupart se cultivent dans nos jardins. Les espèces les plus remarquables sont : 1.° Le Caragan arborescent, Caragana arhorescens , Lam, ou Robinia caragana, Linn. Encycl. illustr. gen. tab. 607 . ■fig. 2 ; Duham , édit. nov. tab. 19 : arbrisseau de huit à dix pieds , remarquable par ses feuilles et ses fleurs disposées par faisceaux ; les feuilles sont un peu velues , composées d'en- viron cinq paires de folioles elliptiques , veinées , vertes en dessus, plus pâles en dessous ; les stipules se convertissent, sur le vieux bois et les rameaux de deux ans , en épines courtes . géminées; les fleurs sont jaunes, fasciculées , soutenues par des pédoncules simples, uniflores, un peu velus; les gousses glabres, un peu cylindi-iques* Cette plante, originaire de la Sibérie , produit, à la fin de mai, uu assez bel effet dans nos jardins d'ornement, parle grand nombre de ses fleurs réunies en bouquets. Le caragan à petites feuilles, caragana mjero- phflla, Lam. , est très-rapproché du précédent; il ne s'élévç' qu'à deux ou trois pieds de hauteur; ses feuilles sont beau- coup plus petites, jaunes, solitaires, axillaires. Il est, comme lui , originaire de la Sibérie. 2.* Le Caragan argenté, Caragana argentea , Lam., Dicf» et illustr., tab. 607, fig. 3 ; Robinia calodendron, Pall. FI. ross. , tab. 46 : arbrisseau fort élégant , quoique armé d'é- iG CAR pines couvert'sur ses rameaux et sur ses feuilles, d'un duvef cotonneux, blanchâtre et argenté ; ses feuilles sont composées de deux à trois paires de folioles oblongues , très - obtuses , rétrécics à leur base ; les pédoncules Maxillaires, chargés d'en- viron trois fleurs d'un rose pâle. Il croit en Sibérie , et peut être employé, ainsi que le suivant, à former des haies vives. 5." Le Caragan féroce, Caragana ferox, Lam. , Dict. et illusèr. , tab. 607, fig. 1 ; Robiniaspinosa, Pall. FI. ross., tab. 44: arbrisseau peu élevé, très-hérissé d'épines ; ses feuilles sont composées de quatre ou cinq paires de folioles étroites, alon- gées, un peu pliées en gouttière ; les fleurs sont presque ses- siles, axillaires, solitaires ou géminées, de couleur jaune. Il croit en Sibérie. 4.° Caragan de la Chine , Caragana Chamlagu, Lam., Dict. Duham., edit. nov. pag. 66, tab. 21. Cet arbrisseau, d'un aspect fort agréable , ressemble à une casse par son feuil- la-^e.Scs feuilles sont presque fasciculées, composées de deux paires de folioles oblongues ou ovoïdes , glabres , vertes et un peu luisantes en-dessus, d'un vert pâle en-dessous; les pédoncules simples, un peu courts, axillaires, terminés par une grande fleur jaunâtre. 11 croit à la Chine , se cultive dans les jardins d'Europe, et fleurit au commencement du prin- temps. 5.° Caragan digitb, Caragana digitata, Lam., Dict.; Robi- niafrutescens, Linn. ; Pall. J'7. ross. , lab. 43. Cette espèce est très-épineuse; ses rameaux anguleux; ses folioles oblongues, cunéiformes, tellement rapprochées qu'elles paroissent for- mer des digitations attachées à un point commun ; les fleurs sont jaunes, axillaires, solitaiies, portées sur des pédoncules articulés vers leur milieu. Cette plante , originaire de la Sibérie, peut servir à décorer les bosquets de printemps. Le caragana ou robinia pygmœa, Linn., que M. de Lamarck soupçonne n'être qu'une variété de l'espèce précédente, en est cepen- dant assez bien distingué par son port ; il est beaucoup plus petit , plus épineux ; ses folioles un peu dures, cunéiformes , très-obtuses. Paîlas Fa figuré dans son Flora ross.^ tab. 45. Pallas, dans le même ouvrage, a décrit plusieurs autres espèces de ce genre, mais sous le nom de robinia, telles que le caragana juhata, tab. 6, arbrisseau qui s'élève à peine à CAR 17 la hauteur d'un pied, dont les rameaux courts et velus portent des feuilles chargées d'un grand nombre de folioles lancéolées , pubescentcs; les fleurs sont purpurines, solitaires , pédoncuiées. Le cavagana aUagana, tab. 42, et l'Herit. stirp., tab. 76, rapproché du caragana arhorescens , en diffère par ses feuilles plus petites , plus nombreuses ; les pédoncules simples, unillores , point agrégés ; les gousses comprimées. Le caragana tragacanthoïdes , Pall. nov. act. Petrop. 10, tab. 6 , se distingue par sa ressemblance avec Vastragalus Ira- gacanlha. Cet arbuste est très-rameux , pubescent, armé de fortes épines recourbées; deux paires de folioles oblongues- lancéolées, soyeuses etbianchàtres; les fleurs jaunes ; les gousses presque cylindriques, pubescentes. Cette plante croît dans la Sibérie, ainsi que les précédentes. Marshal, dans sa Flore du Caucase, en a mentionné une autre espèce, le caragana grandijlora ; il se rapproche du caragana digita^a; ses folioles sont au nombre de quatre, un peu pédicellées, blanchâtres; les pédoncules uniflores ; les gousses blanchâtres. On en cite deux espèces de l'Amérique: 1.° le caragana Jl(vida, Vahl,symb. 3, tab. 70. Cet arbrisseau est tout cou- vert de grandes et belles fleurs purpurines, fasciculées; les pédoncules simples; les folioles oblongues mucronées. 2.° Le caragana poljantlios de Swartz, très-rapproché de l'espèce précédente, beaucoup plus grand dans toutes ses parties; ses rameaux ponctués ; neuf à dix paires de folioles glabres , blanchâtres en-dessous, les calices entiers; les étamines iné- gales. Une autre espèce croit en Chine , le caragana flava de Loureiro; ses racines sont jaunes, amères, fébrifuges ; ses ra- meaux non épinejjx ; huit paires de folioles glabres, oblongucsi les pédoncules ternes, à (rois fleurs blanches. (Poia„) CAR AGATE ( i?of. ) , Tillandsia de Linnœus, viscuin carvo^ pltilloïdcs deSloane, caragafad-Plumier. Genre de plantes pres- que toutes parasites, et originaires de l'Amérique du Sud, delà sixième classe de Liiinaeus, et de la famille naturelle des nar- cissoidfcs de Jussieu , ayant pour caractère générique : Un calice persistant en trois divisions droites et pointues; une corolle inonopétale trifide, plus longue que le calice; six étamines, dont les tilaniens, moins longs que la corolle, portent des anthères sagittées ; un ovaire supérieur surmonté d'un slyle à 7- :: i8 CAR stigmate trifide, obtus ; le fruit est une capsule triloculaire , polysperme , à semences aigrcttées. Les espèces les plus remarquables de ce genre , dont on peut compter vingt-cinq à trente , sont : La Caragate utriculée, Tillandsia utriculata de Linnaeus. Cette belle plante s'attache superficiellement, par une touffe épaisse de racines fibreuses , à l'écorce du tronc ou des branches des vieux arbres. Les feuilles qui en sortent sont longues de trois ou quatre pieds, lancéolées, pointues, glabres, canali- culées, très-élargies à leur base, où s'imbriquant les unes sur les autres , elles forment une espèce de bassin propre à contenir une assez grande quantité d'eau des pluies ou des rosées. Du milieu de ce faisceau de feuilles, qui a la forme d'une im- mense rosette, s'élève, à la hauteur de cinq à six pieds, une hampe cylindrique, garnie de quelques feuilles par le bas, formant à son sommet une grosse panicule de rameaux opposés en croix, qui soutiennent des épis rougeàtres, comprimés, longs de six à huit pouces, sur lesquels sont disposées des fleurs blanchâtres, sur deux rangs opposés. 11 leur succède des cap- sules trigones, triloculaires , renfermant des semences aigret- tées. Cette plante intéressante croît dans les bois et dans les déserts les plus arides, sur les vieux arbres qui commencent à se dé- composer. Ne tirant que peu ou peut-être point de nourriture de ses racines , la nature l'a constituée dételle manière qu'elle peut conserver dans un réservoir intérieur une assez grande quantité d'eau, ou des pluies, ou des rosées très-abondantes sous les zones torrides , pour alimenter et entretenir sa forte végétation. En admirant la prévoyance delà nature pour cette plante , ne devons-nous pas aussi remercier la Providence de la faire croître en abondance dans des déserts arides, où l'on ne rencontre ni sources, ni rivières, et où elle fournit aux voyageurs une assez grande quantité d'eau pour les désal- térer? Cette plante se propage très-facilement par ses graines, qui, portées par les vents, s'accrochent, à l'aide de leurs aigrettes soyeuses, à l'écorce des arbres. La deuxième espèce, la Caragate musciforme, Tillandsia vsneoïdes, n'est pas moins intéressante, sous des rapports diiFé- rens. Elle se nomme, dans nos colonies, barbe espagnole, et CAR J9 à ia Jamaïque , barbe de vieillard. Les racines fibreuses de cette plante sont peu considérables , Ot tellement adhérentes à l'écorce des branches d'arbres, qu'à peine on les aperçoit. Il en sort des tiges longues quelquefois de plusieurs pieds, pen- dantes, rameuses, filiibrmes, articulées, garnies de feuilles alternes, tubulces , couvertes d'une poussière grisâtre. Les fleurs, qui sont très-petites et d'une jolie couleur bleue, naissent aux extrémités des rameaux. Cette plante croît ijidifféremment dans les plaines arides et brûlantes, et dans les montagnes froides et humides ; mais , dans ces dernières, elle acquiert de beaucoup plus fortes dimen- sions. Il est vraisemblable que, comme les autres plantes para- sites, elle se nourrit en partie aux dénens des arbres sur les- quels elle croit ^ mais elle compense ce dommage par les usages économiques auxquels elle peut être employée. Ses tiges fila- menteuses, dépouillées de l'écorce qui les recouvre, forment une espèce de crin végétal , qui peut être substitué, dans beau- coup de circonstances, au crin animal. A la Louisiane, on l'emploie communément à faire des matelas, à rembourer des meubles, les selles des chevaux. Les Espagnols, des Antilles en font des cordes qui sont d'un bon usage. Voici la manière de préparer cette espèce de crin. On fait rouirla caragate dans de l'eau croupissante, pendant quinze jours ou plus, selon la température de l'atmosphère ; en la tirant de l'eau, on l'expose au soleil; quand elle est bien desséchée, on la frappe avec de petites baguettes, ce qui en détache l'écorce et les feuilles, et laisse à nu la tige, qui a presque la consistance, l'élasticité et même la couleur noire du crin animal. On se sert fréquemment de cette plante sans être rouie, pour emballer des objets précieux qu'on envoie en Europe: elle est très-propre à cet usage, par sa flexibilité. Sous le rapport médical , on l'emploie contre les hémor- roïdes. On en pread aussi en boisson théiforme, pour rap- peler la transpiration. Etant encore fraîchement cueillie, elle peut servir de fourrage pour quelques espèces de bétail. Parmi les autres espèee&de ce genre , la Caragate a massue, tillandsia clavaia^ de Linnœus , mérite encore d'être citée. Dans cette espèce, la racine est grosse, charnue, longue de luiil à 20 CAR dix pouces, cylindrique, renflée dans son milieu , et garnie latéralement de plusieurs petites racines funiformes, un peu éloignées les unes des autres, et représentant assez bien des pattes de scolopendre, qui adhèrent fortement aux branches des arbres, et les embrassent entièrement, lorsque leur dia- mètre est peu considérable. Il sort de la maîtresse racine des feuilles longues déplus d'un pied, planes, pointues, très-lisses, s' élargissant beaucoup vers leur base, où, par leur réunion , elles forment aussi une espèce de réservoir pour conserver de l'eau. Du milieu de ce faisceau de feuilles en rosette, s'élève, à la hauteur d'un pied, ou un peu plus, une hampe garnie de petites feuilles pointues, et terminée par un épi en massue, long de deux à trois pouces, composé d'écaillcs imbriquées, dont celles du bas sont blanches, rayées de stries d'un rouge brun, et les supérieures totalement rouge -écarlate. Entre chaque écaille, il sort une fleur d'un blanc de neige, à laquelle succède une capsule presque trigone, trivalve , contenant des graines aigrettécs. Cette belle plante se fait remarquer de fort loin dans les bois; et lorsqu'elle est très-multipliéesurun arbre, on le croit chargé de belles fleurs rouges. Une espèce de caragiite, voisine de la précédente , et se trou- vant quelquefois sur le même arbre, mérite encore d'être connue : c'est la Caragate a éfi tronqué, tillandsia lingulalay liinn.Sa racine a beaucoup de rapports avec celle de la cara- gate à massue ; c'est un corps charnu , oblong , des côtés duquel sortent de petites racines fibreuses, qui adhèrent à l'écorce des arbres. Il en sort des feuilles lancéolées, linguiformes, longues d'un pied à un pied et demi, pointues, entières, lisses, s" élargissant vers leur base, où elles se réunissent et forment aussi un réservoir pour retenir l'eau ; de leur centre s'élève une hampe cylindrique, feuillée, haute de douze à quinze pouces, terminée par une espèce de rosette que forment les feuilles, dont quelques-unes sont rougeâtres et les autres vertes: dans leurs aisselles sont disposées des fleurs, blanches, dans l'espèce que j'ai observée , mais qui varient de couleur dans quelques plantes observées' par d'autres naturalistes. Cette plante est très-jolie , et fait l'ornement des arbres sur lesquels elle croît. Elle porte, dans nos colonies, le nom trivial de perroquet on ananas des lois. CAR . Beaucoup d'espèces de ce genre sont figurées dans les ou- vrages de Plumier, deBurmann et de Sloavie. (De T.) CARAGNE, Gomme caragne {Bot.)^ Caramia. Espèce de gomme-résine apportée de l'Amérique, et surtout du Mexique, où l'arbre qui la fournit est nommé tlahueliioca-quahuitl , on arbre de la folie, au rapport de Hernandez. Il lui attribue les vertus du tacamahaca , et même de supérieures. Elle est en masses solides et fragiles, brunes en dehors, plus paies à l'in- térieur, enveloppées de feuilles de quelque roseau. Elle s'en- llamme à l'approche d'une lumière, et répand une odeur balsamique. Mise dans l'eau , elle y dépose un principe gommeux : l'esprit-de-vin en extrait le double de résine, et dans la distillation on en retire une huile essentielle, vola- tile et acre. Cette substance, employée autrefois à l'extérieur, comme vulnéraire et résolutive, est négligée aujourd'hui dans l'usage de la médecine. (J.) CARAGNE. (Mamm.) Voyez Carague. (F. C.) CARAGUATA. (Bot.) Ce nom brasilien est donné à plu- sieurs plantes décrites par Pison , qui appartiennent au genre Bromélie, Bromelia. Une d'elles a plus de rapport avec l'aloès 014 avec l'agave. Le même nom a -été transporté par Plumier à un de ses genres nouveaux des Antilles, dont quelques espèces avoieut des rapports extérieurs avec les plantes précé- dentes. Linnœus a depuis réuni ce genre au genre de Plumier Tillandsie, Tillandsia, dans lequel il forme une section dis- tinguée par un calice tubulé, à trois divisions courtes, et non divisé profondément en trois parties , comme dans l'autre section, qui réunit les rénéalmies de Plumier. Voyez Tillandsie. (J.) CARAGUE. {Mamm.) Ce mot, que l'on doit prononcer comme s'il étoit écrit avec une S, est celui sous lequel Laét, dans son Histoire du Nouveau-Monde, parle d'un sarigue, peut-être du didelphis rirginiana, Peu. C'est par une erreur typographique qu'on trouve Caragne dans BuiTon. (F. C.) CARAH ( Ornith.), nom que porte au Bengale un faucon roux et huppé, qu'Edwards nomme ihe crested red. (Cu. D. ) CARAICHE (Bot.), nom vulgaire de quelques plantes dit genre Laichc, Carex , dans quelques pays :il est probabU lucr.t dérivé du nom latin. (J.) 22 CAR CARAI-CODI (Bot.), nom d'une espèce de bryone à Poîi- dichéry. (J.) CARAINAL. (Ornith.) On appelle ainsi à Malte le guêpier commun, merops apiaster , Linn. (Ch. D. ) CARAIPE (Bot.) , Caraipa, Aubl. Ce nom d'un genre de la Guiane décrit par Aublet, p. 56i, t. 225, 224, est celui que les Gàripons, habitans de cette contrée, donnent à une des espèces qui le composent. Ce sont de petits arbres à feuilles alternes, entières, lancéolées, et accompagnées de deux stipules à leur base ; à fleurs disposées en bouquets terminaux. Aublet n'a pu examiner la fleur complète; sa corolle étoit déjà tombée. Il a vu un calice d'une seule pièce à cinq di- visions arrondies, beaucoup d'étamines insérées sous le pistil, qui, à l'époqiie de l'observation, étoit déjà changé en une capsule ovale, aiguë, à trois c6(és, à trois loges, remplies chacune d'une seule graine, et à trois valves appliquées par leurs bords sur les angles d'un réceptacle central, triangulaire, très-grand. Les graines sont portées sur les faces de ce même réceptacle. Aublet cite quatre espèces de ce genre, distinguées seu- lement parleurs feuilles petites, ou longues, ou larges ,sun , Caranx sansuii. Lacép, (Scomlcr sansun ^ CAR ^9 Forsk.) Un seul aiguillon isolé entre les nageoires du dos ; plusieurs rangs de dents à la mâchoire supérieure ; couleur gé/iérale blanche ; nageoire anale et lobe intérieur de la cau- dale jaunes, tandis que le lobe supérieur et les dorsales, qui sont bordées de noir, ont une teinte brune. De la mer Rouge, près de Loheia. Abou sansun est son nom arabe. Le caranx Duméril de M. Risso, et le caranx très-beau de M. de Lacépède, entrent dans le genre Sériole de M. Cuvier. Voyez ce mot. (H. C. ) CARANXOMORE. {Ichthjol.) C'est encore un genre de poissons établi par M. de Lacépède aux dépens des scombres de Linnseus. Comme le précédent, il appartient à la famille des atractosomes, et son nom apprend les rapports de ressem- blance qu'il a avec lui, cjulopoç étant un adjectif grec qui in- dique la similitude. Les caranxomores ont les caractères suivans : Une seule nageoire du dos ; point de fausses nageoires ; lèvres non extensibles; ligne latérale carénée vers la queue; deux aiguillons réunis par une membrane au-devant de l'anus. ■ Leur nageoire dorsale unique les sépare assez des caranx et des scombres; ils diffèrent des cœsions, en ce que ceux-ct ont les lèvres extensibles; les centronotes et les cgesiomores ea sont distingués, parce que, chez eux, la nageoire dorsale est garnie d'aiguilloiis qui manquent dans les caranxomores ; erifia Tabsence d'épines à l'occiput ne permet point de les confondre avec les céphalacanthes, qui ont le derrière de la tète garni de quatre de ces armes. On n'en connoît que peu d'espèces : 1." Le Caranxomore pélagique , Caranxomorus pelae;icus , Lacép. [Scomber pelagicus, Linn.; Scombre monoptère , Daub. ), Tête tranchante en-dessus ; quarante rayons à la nageoire du dos. C'est un poisson des hautes mers ; on le prend dans la Médi- tfcrranée. Linnaeus l'a décrit et fait figurer dans le Muséum du prince Adolphe-Frédéric (tab. 3o, fig. 3). M. Cuvier le rap- porte aux coryphènes ; M. Schneider paroît l'aA^oir décrit sous le nom de cichla pelagica.^Voyez ces différens mots. ■ 2.°Le Caranxomore dePlumier, Caranxomorus Plumierianus ^ Lacép. Ecailles très-petites ; nageoire dorsale falciforme, ne commençant que vers le milieu de la longueur de l'animal. 5ô CAR et semblable à celle -de l'anus ; crâne convexe ; nuque enfon- cée ; mâchoires égales; dos bleu, ventre argenté, rougeàlre. Ce poisson , qui paroît parvenir à une grandeur considé- rable, n'est connu que d'après les dessins de Plumier, con- servés au Muséum de Paris. On n'a sur lui aucun détail écrit, M. Cuvier le rapporte au genre Centronote. 3.° Le ViLitscHEi, Caranxomorus pilitschei, Lacépède. [Scom- ler minutus , Bloch , 429, figure 2 ). Vingt-quatre rayons à la nageoire du dos; corps large; tête volumineuse; premier rayon des nageoires dorsale et anale plus court ; les six denli antérieures de la mâchoire inférieure , et les deux premières seulement de la supérieure , plus longues que les autres : mâchoire inférieure avancée ; un seul orifice à chaque na- rine; couleur générale d'un violet argenté; caudale fourchue, jaune. Il passe rarement la longueur de six pouces. Ce poisson a la chair grasse et d'un goût agréable. On en prend beaucoup dans la mer et aux embouchures des fleuves qui arrosent la côte de Malabar. Pilitschei est le nom qu'on lui donne à Tranquebar, dans la langue du pays. 4.° Le Sacrestin, Caranxomorus sacrestinus , Lacépède. Vingt-un rayons à la nageoire dorsale ; mâchoire inférieure relevée au-devant de la supérieure ; deux oi-ifices à chaque narine ; écailles bleuâtres, bordées de brun ; nageoire caudale très-fourchue et noirâtre; les thoracines jaunes, entourées de bleuâtre. La chair de ce poisson, qui a été rapporté par Commerson , est agréable au goût. M. Duméril le regarde comme étant le même que le labre fourche de M. de Lacépède. M. Cuvier est aussi de cet avis. Voyez Cichle. (H. C.) . CARANZA. ( Bot. ) Voyez Charantia. ( J. ) CARAPA {Bot.), Carapa, Aubl. Le caractère de ce genre de la Guiane, donné par Aublet, est incomplet. Le même a été ensuite observé dans l'Inde , et mieux décrit par Kœnig, sous le nom de xylocarpus , adopté par Schrcber et "Willdenow. Avant eux, Rumphius avoitvu le même genre à Amboine, et l'avoit nommé granaturn littoreinn , vol. III, p. 92, t. Ci. "Willdenow, ne connoissant pas l'identité du xylocarpus et du carapa, a reproduit sépi^rcmeiit ce dcruier sous le nom de persooniiL, CAR 5i Ce genre, dont nous empruntons la description principa- lement de Kœnig et de Schrcber, a pour caractères un calice coriace à quatre lobes; quatre pétales, également coriaces, attachés sous l'ovaire ; un tube intérieur, inséré au même point, formé de la réunion des filets d'étamines en un seul corps, découpé à son sommet en huit lanières échancrées, contre lesquelles sont appliquées intérieurement huit anthères; un ovaire libre, surmonté d'un style court et d'un stigmate tronqué, large, percé dans son milieu et entouré d'un rebord sillonné; un drupe ou brou sec, globuleux, plus ou moins grand, épais et ligiieux à l'intérieur, marqué de quatre ou cinq sillons, et s'ouvrant dans sa maturité en autant de por- tions ou valves, remplies dans une seule loge de plusieurs noyaux monospennes, fongueux à l'extérieur, ligneux plus intérieurement, diversement groupés ensemble, et affectant diverses formes anguleuses en raison de leur position respec- tive. Les graines sont fermes, assez grosses et dénuées de périsperme. Les espèces qui composent ce genre sont des arbres à feuilles alternes et pennées sans impaire ; les fleurs sont en grappes axillaires. Sur chaque grappe souvent une seule fructifie, dans les autres le pistil avorte ; ce qui rend ce genre poly- game, suivant le système de Linnaeus. Comme les étamines sont réunies en un seul corps, il a aussi de l'affinité avec la monadelphie du même auteur. Cependant Schreber et Will- denow, prenant le tube des étamines pour un nectaire, ont regardé ces étamines comme distinctes, etontrapportéle genre àl'octandrie. Ce même caractère, joint» à plusieurs autres, le rapproche de la famille des méliacées, dont il diffère pour- tant par son fruit à une seule loge. Mais peut-être en trou- veroit-on dans le jeune ovaire plusieurs dont une seule subsis- teroit. II en diffère encore par la structure de son embryon, dont les lobes sont très-solides et presque ligneux, comme dans quelques guttifères avec lesquelles il a ce point d'affinité. U paroît que l'on doit distinguer au mains deux espèces de ce genre. La plus anciennement connue est celle de l'Inde, décrite par Rumphius, et à laquelle Willdenow rapporte le xjylocarpits. E!!e porte dans l'Inde différens noms: à Ceylan , on l'appelle eadul-gaha et candalanga ; à Amboine, ddima-laut et S2 CAR marfahul ; chez les Malais, hoa-taator et caju-haca ; chez les Macnssars, tamhu. Les iblioles de cet arbre sont ovales, lisses, opposées sur le pétiole, et disposées seulement sur deux ou trois rangs, suivant la figure de Rumphius. Les fruits sont gros comme la tête d'un enl'ant nouveau-né. On pourroit nommer cette espèce carapa indifa; c'est le xjiocarpus granatum, Kœn. , Schreb. , Willd. La seconde espèce est celle delaGuiane, carapa guianensis , Aubl. Suppl. 32, t. .187 ; Lam. 111, t. 3oi ; persoonia gua^ reoïdes , Wilid. : différente de la précédente par ses folioles beaucoup plus nombreuses , alternes sur le pétiole , et de forme lancéolée ; ses fruits sont plus petits. Les Galibis nomment cet arbre carapa, et les Garipons y-andiroba ; ce dernier nom est dérivé de la langue du Brésil , d'où cette nation est origi- naire. L'arbre se trouve dans toutes les forêts de la Guiane. On tire des amandes de son fruit une huile épaisse. Pour l'ob- tenir on les fait bouillir dans l'eau; et après les avoir laissé sécher à l'air et les avoir dépouillées de leur peau , on les écrase , et on en forme une pâte qui, placée au soleil sur une dale inclinée et creusée en gouttière, laisse suinter l'huile dont t41e est imprégnée. Cette huile, dite de carapa, se ramasse dans la gouttière et coule dans une calebasse placée à son extrémité. Quand on veut l'obtenir en plus grande quantité, on met la pâte dans une presse : mais celle-ci est de moindre qualité et ne se fige pas ; elle est fort amèrc et bonneà brûler. Les Galibis la mêlent avec le rocou, dont ils enduisent toutes les parties de leur corps, soit pour ornement, soit pour se préserver de la piqûre des insectes et de l'impression de l'humidité. On en frotte encore légèrement les meubles que l'on veut garantir des mites et autres insectes , qui ne peuvent supporter son amertume. Elle est aussi bonne, mêlée avecle Lrai sec et le goudron, pour garantir des vers les ca.nofs et navires. Il ne faut pas confondre l'huile de carapa avec celle de carapat ou karapat, qui est la même que celle de ricin , ni avec l'huile de caraba, qui est tirée , selon Stedman , de la graine d'acajou. (J.) CARAPACE, Testa. [Erpétol.) C'est ainsi que les natura- listes ont nommé l'espèce de voûte résistante, et le plus sou- vent osseuse, qui protège le corps des reptiles de la classe des CAR 33 ehélouiens , et sous laquelle ils l'etirent leur tête , leurs membres et leur queue. La carapace est formée par les huit vertèbres du dos ,. dé- pourvues de facettes et d'apopiiyses articulaires, par celles des lombes, par le sacrum, et par les huit c6tes qui, de chaque côté, prennent naissance sur les points de jonction des ver- tèbres, se dilatent fortement, et se terminent à un rebord commun, qui entoure la carapace entière. Tous ces os, au reste, sont intimement unis les uns avec les autres par synurthrose, et ne forment ainsi qu'une seule pièce* immobile. Au niveau de leur dilatation, les côtes sont jointes par de véritables sutures , dont la direction est transversale. On re- marque en-dessus, le long de la partie moyenne, une rangée de petites plaques osseuses, presque carrées, unies également par synarthrose, et en même nombre que les vertèbres dont elles font partie. Le rebord osseux général est formé d'un grand nombre de pièces soudées aussi entre elles. Il représente une sorte de limbe à trois faces: une supérieure, qui appartient à la carapace; une inférieure qui se joint latéralement au plastron à l'aide d'une espèce de ligament très-coriace, et une interne, qui est creusée d'une rainure dans laquelle sont reçues les extrémités des côtes. A sa partie antérieure , ce rebord est constitué par une pièce quadrilatère, convexe eu-dessus, concave en-dessous, garnie d'une épine pour des insertions de muscles, et découpée en croissant dans son bord libre. Il y a aussi quelques petites pièces particulières au-dessus de la queue. Dans les Tortues a édite (voyez ce mot), la pièce posté- rieure seulement du plastron s'articule sur les côtés avec la carapace. Cette articulation a lieu à l'aide de deux facettes inclinées en-dedans, et formant une espèce de crochet, au moyeu du support sur lequel elles sont pratiquées. Dans la plupart des chéloniens, la carapace est recouverte de lames écailleuses (voyez Ecaille de tortue), au nombre de treize sur le dos le plus ordinairement ( la caouane , l'émyde eendrée, la tortue à bandes et la cafre, et, parfois seulement, la chélonée Midas, en offrant quinze), et de vingt-trois à vin-gt- CAR 34 cinq sur les côtes. Parmi les plaques dorsale», il y en a cinq vertébrales, placées sur la ligne uioyeiiite, et Jiuit latérales, disposées sur deux rangs. La carapace est nue dans l'éiiiyde chagrinée, c'est-à-dire que les pièces osseuses qui la forment ne sont point revêtues d'écaillé. Elle est tapissée d'une sorte de cuir dans le luth (cJtelonia coriacea), dans la chélide matamata , dans le ti-ionyx féroce. En générai, plus la carapace est solide , plus les animaux qui la portent sont destinés à vivre sur terre, et plus«ussi l'enve- loppe qui la recouvre offre de dureté. M. Sehweigger {Konigsberger Archiv fur Naturçi-issen. , etc. , Jahrgang 1812, pag. iiyS) a fait la remarque ingénieuse, que dans les divers genres de la famille des chéloniens par- venus à l'âge adulte on retrouvoit , dans la carapace , les mêmes différences qui caractérisent les diverses périodes de Tossifi- catiou chez les tortues de terre. Dans les trionyx, en effet, les côtes, seulement unies auprès des vertèbres, sont libres vers leur autre extrémité, comme dans les jeunes tortues. Dans les chélonées, ces mêmes os ne sont aussi que cartilagineux vers la circonférence, dans les lames élargies qu'ils s'envoient réci- proquement. Dans leschélydres, les chélys et quelques émydes, on observe une disposition analogue; car les plaques osseuses intercostales conservent toujours une grande ténuité, même dans un à^e avancé. Dans les autres espèces d'émydcs, l'ossilica- tion se termine de bonne heure, et est complète , ce qui est encoreheaucoupplus remarquable dans les tortues proprement dites , où les côtes se réunissent d'une manière si solide qu'elles 3ie constituent y>\us qu'une seule masse sans aucune suture apparente. Daas tous les chéloniens, le bord de la carapace se déve- loppe par des points d'ossification distincts, ordinairement au iionibre de vingt-quatre. La pièce moyenne antérieure est constamment plus large que les autres, surtout dans les espèces aquatiques. Dans les trionyx on observe déjà quelques traces de cette pièce et de celles qui couvrent la queue; mais les côtés i'estent cartilagineux. Dans les chélonées, le hord de la cara- pace est uni au plastron par symphyse S)' névrotique , laquelle symphyse disparoit même absoluaienl dans- les- tortues pro- CAH 3i |{)reïiienl dïles , à tesi très-dur, comme îa lesludo indica , Vosm. . et la testudo gigantea, Schwciggcr, où le bord et le plastron îie forment plus qu'une seule pièce. I,a carapace des chélonicns o fifre une résistance extrême à lous les efforts extérieui's , supporte les j)oids les plus grands sans se rompre, et ne se fracture que fort g[iflici!einent. Sa forme bombée, d'une part, lui assure lesavantaoes des voûtes dont la construction hardie nous étonne dans l'ensemble de nos vastes édilices: d'une autre part, les sutures dentées qui fn unissent les diverses pièces, lui donnent un «técauisme i;nalogne à celui des os du crâne chez l'homme. Un couj) porté violemment sur les pièces moyennes du dos, tend à les enfon- cer; mais elles sont soutenues par Us pièces latérales, qui, par une espèce de bascule , tendent d'une part à se relever, de l'autre à abaisser en diedans les plaques marginales. 11 résulte de là que l'efiort du coup est transmis au plastron, qui lui< même le transmet au sol sur lequel repose l'animal, mais ce n'est qu'après avoir éprouvé une suite de décompositions plus «u moins maniiestes, et opérées en traversant les sutures pour se porter d'un os à l'autre. Kemarquons en outre que la carapace, en cas de danger, protège la tête, la queue et les membres aussi efficacement que le reste du corps, puisque le plus grand nombre des tortues eut la fiiculté de faire rentrer ces diverses parties sous la voûte qu'elle forme. Voyez Chéloniens, Plastro.\', Ecaille dk Tortue. (H. C.) CARAl'AT. (Bot.) On nomnje ainsi, dans la Gui{tne,le riciji ou palma-christi , ricinus comrnunis , dont le nom dérive dp celui de carapatos que lui donnent les Portugais du Brésil. L'infusion des graines pilées est employée par Its nèpres de la colonie pour guérir leurs lièvres. On tire aussi de ces graines une huile purgative, qui, appliquée sur la tête, déiruit la vermine. ( J. ) CARAPATINE. {Foss.) On a donné ce nom aune espèce <îe glossopctre, ou dent de poisson hémisphérique. Voyez Gr.os- SOPÈTRE. (D. F.) CARAPE , Carapus. (Tchtlvyol.) Cen.re de poissons, de la famille des péroptères, de l'ordre des apodes, que M. Cuvier a sépares récemment des gymnoîes de M. de Lacépède, dont :.G CAR iiS ont fous les caractères , si ce n'est que leur corps est couvert d'écaillés. Leur queue s'amincit beaucoup en arrière. Voyez Gymnote. Le nom de ce genre dérive du mot carapo, employé au Brésil, suivant Marcgrave , pour désigner une de ses espèces. Tous les caraate vivent dans les rivières de l'Amérique méri- dionale. On n'en connoit point encore d'électriques. On peut les ranger en deux sections. § 1". Bouche ouverte à Vordinaire. 1." Le Carafe, Carapus carapo. {Gjmnotus carapo, Linn. ; 3loch, lab. iSj, fig. 1.) Corps strié transversalement, tète déprimée ; écailles petites , comme nichées dans la peau ; mâ- choire inférieure plus longue ; lèvre supérieure échancrée à droite et à gauche devant la commissure; queue courte, sans nngeoire. Couleur générale brune; dos noirâtre, tacheté de brun. Ce poisson, long de deux et quelquefois de trois pieds , a la bouche armée de dents, mais assez étroite, en sorte qu'il ne doit se nourrir que de proies d'un petit volume. On le pèche dans les rivières du Brésil. 2." Le Carafe a longue queue, Carapus macrurus. { Gfm- noZs macrurus, Bloch , tah. ih-] , fig. 2.) Corps tacheté; tête comprimée, amincie; mâchoire supérieure plus longue ; queue sans nageoire , très-longue. Du Brésil. Chair d'une saveur agréable. 3." Le Carafe blanc , Carapus albus. ( Gjmnotus albus , Linn.; Seba, Thés. III, tab. 32,/. 3.) Corps d'un blanc bleuâtre.; mâchoire inférieure plus longue ; lèvre supérieure trilobée ; nageoire de l'anus s'étendant presque jusqu'au bout Je la queue; une tache noire ronde sur l'opercule. Longueur de sept à huit pouces. Des eaux douces de Surinam. § II. Bouche ouverte , au bout d'un bec alongé. /^.° Le Carafe a bec , Carapus longirostratus. ( Gjmnotus rostratus, Linnaeus; Gjmnotus longirostratus, Lacépède.) Tête et corps couverts d'écaillés bien apparentes, quoique petites; bec alongé , terminé par une petite bouche ; mâchoires égales ; yeux d'un fort petit volume ; teinte générale brune , ave(* des taches plus foncées ; nageoires jaunes , mêlées de brun; queue isolée de la nageoire de l'anus, et terminée CAR 37 par un long filef. Des eaux douces de rAmérique méridio- nale. (H. C. ) CARAPÉ. ( Ornith. ) Ce mot qui , dans la langue des Gua- ranis, signifie nain, est le nom spécifique d'une espèce d'r- namhii , décrite par M. d'Azara, sous le n° 028 (Voyage dans l'Amérique septentrionale ) ; M. Temniinck en a fait son tinamus nanus. (Ch. D. ) CARAPO.(Ic/i%'o/.)C est lenom que l'on donne, au Brésil, à une espèce de poisson du genre Carape. Quelques auteurs croient que c'est le macrurus; d'autres, comme M. Schneider, le laissent à la première espèce, qu'on a quelquefois aussi appelée gymnotus brachiurus , à cause de la brièveté de sa queue. Voyez Carape. (H. C.) CARAPÔPEBA. (JSrpe/oZ.jMarcgrave {lih. 6 , c, 12) donne ce nom à un lézard du Brésil, long de quatre à cinq pouces, ayant cinq doigts aux pieds de devant et quatre à ceux de der- rière , et couvert d'une peau brune avec des taches blanches sur fa queue. Il le dit venimeux. Nous ne savons à quel genre le rapporter. ( H. C. ) CÂRAPOUCHA. (Bot.) Voyez Carapullo. (J.) CARAPU (Bot.), nom brame du hari-vilandi des Malabares,^ espèce de salsepareille épineuse, que Burmann fils rapporte à son smilax indica. ( J.) CARA-PULLI {Bot.) , nom brame du cattu-caramhu des Malabares, qui est une espèce de jussie, jussicea villosa, de I.amarck. (J.) CARAPULLO (Bot.) , nom péruvien d'une plante graminée , mentionnée par Frézier dans son Voyage du Pérou. Il dit que la décoction de son épi fait tomber en délire , pendant quelques jours, ceux qui en boivent. Les Péruviens ont sur ses effets un singulier préjugé : après avoir administré cette boisson à leurs enfans, ils mettent auprès d'eux les instrumens de divers métiers, et celui auquel ils s'attachent le plys dans leur délire est l'indication sûre du métier auquel ils sont propres. Fcuillée, qui parle de la même plante , dit qu'elle se nomme carapoucha et non carapullo, et qu'elle a beaucoup d'affinité avec une autre décrite par lui, et qui est maintenant le hromus caiharticus des botanistes. (J.') CARAQUE (Bot.), nom donné à une variété de cacao d'une 53 ^ CAR qualité supérieure, rccoltéc sut- la côte de Caraque. Voye» Gacaoykr. (J. ) CARAKA. (Bol.) II paroît que la plante ainsi nommée dans la Toscane, suivant Césalpin, est l'ambrosie sauvage, cochlea- ria coronopus , formant maintenant, sous le nom de coronnpus, un genre distinct dans la famille des crucifères. Ce genre a éU' nommé carara par M. Mcdicus. (J.) CARARA (Ornith.) , nohi de Fanhinga , plotus anhinga , Linn., chez les naturels de la Gtiiane. ( Ch. D. ) CARA-RAYADA [Manim.) , nom par lequel les religieux jnissionnaires de rOrénoque désignent le douroucouli, simia tri^'trgata de M. de Huniboldl. Ces deux noms, qui ont la même signification, ont été donnés à ce singe à cause de trois raies iloiràtres qu'il a sur le front. Voyez Sapajou. (F. C.) , CARARU (Dot.), nom brasilieu d'une espèce d'amnranthe, amaranthtts viridis, qui est dans le pays une plante potagère^ et que l'on uiangeen guise d'épinards. ( J. ) CARASCA. (Bot.) Clusius dit qu'en Espagne l'individu de chéne-kermés qui porte des glands, est nommé carasca,et que celui qui est chargé du kermès ou insecte dont on tire une teinture, prend le nom de coscoja, qu'il croit dérivé de celui de (TMis^/wf/ù/m que lui donne Pline. (J. ) CARA-SCHULLI. (Bot,) Espèce de barreiière du Malabar, harleria huxifolia. ( J. ) CARASSIN (IclilhyoL) , nom vulgaire d'une espèce de cyprin, du sous-genre des carpes, [cjprinus carassius , Linn.) Voyez Carpe. (H. C.) CARASSIN DE MER. ( Ichihyol.) Suivant M. Bosc , on donne ce nom au spare garudse de M. dé Lacépède, qui est le labrus riipesfris de Linnœus , et le lutjanus rupestris de Bloch.M. Cuvier le range parmi les crénilabres. Voyez ce mot. (H. C.) CARATHA, Caratas. (Bot.) Voyez Karatas. (J.) CARATHILLU'T (Bot.), nom caraïbe, suivant Surian , de l'espèce de moureiller connue des botanistes sous celui de malpigj.ia coccifera. ( J. ) CnRATI (Bot.), nom brame du pavel des Malabares, espèce de niomordique, momordica charanlia. ( J.) CARAU. (Ornith.) M. d'Azara décrit sous ce nom une espèce de courlis 3 qu'il rapproclie du courliri de Buffon. (Ch. D.) CAR '9 CARAUN'A. {IcIUhyol.) Marcgj-avc (/16.4, c. 5) dit que le carauna est un poisson tliiT'résii, dont la cJiair, quoique inolîe, a une save.ui" agréable, et qu'on pêche entre les rochers. La description qu'il en donne est fort incomplète. ( H. C. ) C-ARAVALA. (Bof.) Plante parasite de la Jamaïque, men- tionnée par Sioane, et qui paroit devoir être une espèce de tiilandsie. ( J. ) CARAVATA-MIRI. ( i?of. ) Aublet dit que son scrapias cara- rafa,p. 816, t. 3-20, est ainsi 'nommé par les Garipons de la Guiane. ( J.) Cx'YRAVATTI (Bot.) , nom brame du teregam des Malabares, espèce de figuier, //cws ampelos^ Burm. Ind. ( J. ) CARAVEA, Alkaravea {Bot.), noms espagnols du oarvi , carum carvi. ( J. ) CARAXERON. (Bot.) Vaillant, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, avoit donné ce nom a l'amaranthine, gompiirena, ( J. ) CARAYx\ {Mamm.) , nom que l'on donne au Para«;unv, sui- vant M. d'Azara, à une espèce d'alouaîc, rouarinede Buffon , simia heelzebtit, Linn. (F. C.) CARBASUS. [Bot.) Ce nom, répété dans divers ouvrages anciens, exprimoit, seJon Topinioîi des commentateurs, une espèce de lin très-fine, qui servoit à faire des vctemens pour les riclies, et que l'on employoit aussi pour fabriquer des voiles de navire. Il faut croire que ce dernier emploi n'exi- geoit pas Tine espèce de première qualité. (J.) CARBEML {Bot.) Ce nom barbare a été imaginé par Adanson, pour désigner un genre de plantes de la iamillc des synanthérées , que nous ferons connoîtr,e sons le nom de cnic'us, adopté par Vaillant, Tournefort, Ga'rtner. M.Decan- dolle. (H.Cass. ) CARBO. {Ichlhyoh) A Venise, c'est un àcs noms du cor- beau de mer. Voyez Sciène. (H. C.) CARBO. {Omit!}.) Ce mot, employé par Linnaeus comme épithète, pour désigner le cormoran, pelecanus eario , Test génériquement par Meyer et par Temminck, qui nomment le même oiseau carho cormoranus. { Ch. D. ) CARBONAJO, Charbonnier. {Bot.) Les Italiens nomment ainsi , et co?yo, un champignon du genre des hohLus, et de la /.'^ CAR famille des ceps polf pores. Il est Irés-bon à manger , petit , d'uM gris obscur ou d'un noir brun , comme s'il eût été noirci îivcc du charbon, et finement poreux eii-dessous. Le pédicule, ou sfipe, a la même couleur que le dessus de ce champignon, qui est figuré dans Michcli, tab. 70, f. 2. C'est le porcelet brun de Paulet, tab. 164 , f . 3 , 4. I^es Italiens donnent encore ces noms à un agaricus presque noir, excepté les feuillets et le pédicule qui sont blancs. Il est mentionné dans Micheli, pag. 1 92 , n". 2. En général, Micheli a étendu ce nom de carbonajo à divers champignons qui ont la couleur du charbon. (Lem.) CARBONAJO [Ichtln'oL), nom italien du merlan noir ou colin. Vo)'^ez Meeilan et Gade. (H. C.) CAPiE0NATES.(Oîm.) Combinaisons des bases sallfiablcs avec l'acide carbonique. On distinguo les carl)onates en carbonates et en sous-car- bonates. ÎA-s premiers sont ceux dont l'acide contient quatre fois autant doxigène que la base, et les seconds ceux dont l'acide ne contient que le double d'oxigène de la base. D'après cela, et l'analyse qui porte à 72,624 l'oxigène con- tenu dans 100 d'acide carbonique, il résulte que 100 de cet acide neutralisent dans les carbonates d'oxidcs une quantité de base qui renferme 18,166 d'oxigène, et dans les sous-car- bonates une quantité de base qui en renferme 56,5 12. Les carbonates et les sous-carbonates ont pour caractère générique de dégager avec efTervescence, quand ils ont été réduits en poudre et mêlés avec les acides nitrique , hydro- chlorique et même acétique, un gaz qui est incolore, et dont l'odeur n'est pas sensible, lorsque la masse du carbonate dé- composé n'est pas considérable. Les sous-carbonates, étant plus nombreux que les carbonates, fixeront d'abord notre attention. Sous- Carbonates. Action de la chaleur. Un seul est volatil : c'est le sous-carbo- nate d'ammoniaque. Les sous-carbonatcs de baryte, dépotasse, de soude, et vraisemblablement celui de strontiane (1), ne sont (i) Ilope a à rexceptioa CAR 45 àe trois, êloient insolubles, ou presque insolubles, dans l'eau ; mais il n'en est pas un seul de ces derniers, qui, quand il est très-divisé , ne soit susceptible de se dissoudre dans une eau eontejiant de l'acide carbonique libre. Cette dissolution desi sous carbonates dans un excès de leur acide explique les dé- pôts de sous-carbonate de «baux qui sont si frëquens daus îe voisinage de certaines eaux. Préparation. Nous parlerons de la préparation des sous-, carbonates solubles à l'article de chacun d'eux : nous dirons seulement ici que l'on prépare tous les sous-carbonates inso- lubles,"en mêlant une solution de sous-Tcarbonate de potasse ou de soude avec la dissolution du sel dont on veut unir la base à l'acide carbonique. Le précipité qu'on obtient est uif sous-carbonate qu'il sulîit de lavef pour l'avoir à l'état de pu- reté. Il l'aut, en général, faire ce lavage avec de l'eau froide, parce que la chaleur de l'eau bouillante pourroit séparer une portion d'acide carbonique. SoiT3-C)\.RBONATE u'alumine. Jusqu'lci On n"a point obtenu à l'état sec la conibinairon de l'acide carbonique avec l'alumine. Si le précipité qui se produit lorsqu'on vei'se du sous-carbo- natc d'ammoniaque daus un sel d'aluuiine, fait eflervesceuce avec les acides, cela tient au sous-carbonate d'ammoniaque qu'il relient; car, en le trituient avec la potasse, on en dé- gage de l'alcali volatil; et en l'exposant à l'air libre pendant quelque temps, après l'avoir réduit en poudre fine, il perd son auimoniaque, et la propriété de faire efFervcscence avec les acides , ainsi que M. Th. de Saussure l'a observé. L'alumine peut être dissoute dans l'eau par l'intermé-» diaire de l'acide carbonique. 11 suffit , pour s'en convaincre , de faire passer un courant de ce gaz dans une eau qui tient de l'alumine gélatineuse en suspension. Cette eau , filtrée , laisse déposer, par l'ébullition , ou par sou exposition à l'air, un peu d'alumine gélatineuse, qui est absolument exempte d'acide carbonique. Soijs-CARBOXATE d'ammontaque. Cc scl pésultc de l'uniou do 2. volumes de gaz ammoniaque et de 1 volume de gaz acide carbonique. Ces gaz ne sont pas plus toi en contact à la tem-. pérature ordinaire , qu'ils se solidifient en totalité. CcJto proportion en volume donne en poids, '44 CAR Acide 127,55 Ammoniaque .. 100 Ccsel est blanc: il a une odeur d'ammoniaque assez forte, et est si volatil, qu'il suHit de i'exposer a l'air libre pour le yéduire en vapeur ; il est très-soluble dans l'eau froide. Cette solution perd la plus grande paftie de soù sel, quand elle tst exposée à une température voisine de 100 degrés : c'est pour cela qu'il ne faut jamais faire dissoudre le sous-carbonate d'ammoniaque dans l'eau chaude. La soude, la potasse, la baryte, la strontiane et la chaux, enlèvent facide carbonique à l'ammoniaque. On pr(^pare ce sel pour les usages chimiques et pour lamcde- cîne, qui l'emploie comme stimulant, par le procédé que nous allons exposer. On fait un mélange exact de 1 partie d'hydrochlorate d'ammoniaque et 1 ^ de sous-carbonate de chaux; on remplit aux trois quarts, avec ce mélange, une cornue de grès lutée à l'extérieur ; on place celle-ci dans un fourneau a réverbère ,• on adapte au col delà cornue un ballon de verre , ou une cruche en grès , qui fait l'office de récipient. On chauffe doucement : il se dégage du sous-carbonate d'am- moniaque et de l'eau, qui se condensent sur les parois inté- rieures du ballon ou de la cruche de grès. Pour favoriser la condensation, on enveloppe le récipient d'un linge mouillé. Quand l'opération est terminée, et qu'on juge la couche du carbonate d'ainmoniaque assez épaisse , on la retire du. réci- pient, et on la met dans des bocaux de verre, que l'on ferme avec des bouchons de liège que l'on recouvre ensuite de mastic. Dans cette opération, l'acide hydrochlorique et la chaux réa- gissent l'un sur l'autre , de manière à produire du chlorure de calcium, qui reste dans la cornue, et de l'eau qui se dégage avec le sous-carbonate d'ammoniaque. Le sous-carbonate d'ammoniaque se produit toutes le'; fois qu'on distille une matière organique azotée, et toutes les fois qu'une matière de cette nature se décompose spontanément dans l'eau. So'js-CARPONATE n'ANTi:MOiNE. TNI. Froust prétend que les oxides d'antimoine ne peuvent s'unir à l'acide carbonique. Soiis-CARBONATE d'ap.gent. Il pst d'uu blanc jaune ; mais, par son exposition à la lumière, il noircit, en perdant son oxi- gène et son acide carbonique. CAR 45 Sous-QARBONATE d'arsenic On ii'a pu encore combiner l'acide carbon'que avec l'arsenic oxidé. So US-CARBONATE DE BARYTK. Il est sans couIcur , inodore , insi- pide. La nature nousToffre sous la forme de cristaux. Il empoi- sonne les animaux qui le prennent à l'intérieur : de là l'usage que Ton peut faire de ce sel, dans les lieux où il se trouve, pour détruire les animaux rongeurs. Il est insoluble dans l'eau- Ou doit remarquer qu'un cristal de sous-carbonate de baryte He produit pas d'effervescence, ou n'en produit qu'une très- lente, lorsqu'on le jette dans l'acide nitrique ou hydrochlo- rique concentré. Cet effet paroit être dû à la cohésion du cristal, à la grande action de ces acides sur l'eau qui leur est combinée, action qui est telle que cette eau ne peut dissoudre que très-peu de nitrate ou d'hydrochlorate de baryte. D'où il suit que le carbonate de baryte et l'acide sont dans le cas d'ua corps insoluble qui est en contact avec un corps liquide, dont l'union avec le premier donne naissance à un composé insoluble : or on sait que , dans cette circonstance , l'action des corps est en général assez lente. Si l'on étend les acides d'eau, la décomposition se fait avec rapidité. Le sous-carbonate de baryte natif, et celui qui est produit, soit par la décompo- sition d'un sel soluble de baryte opérée par un sous-carbonate alcalin soluble, soit par du gaz acide carbonique, que i'oa fait arriver dans l'eau de baryte , est formé D'acide 22 De baryte.... 78 Sous - CARBONATE DE BISMUTH. Ce scl est blauc ; il laisse de Toxide jaune par la calcination. Sous-CARBONATE DE cÉRiUM. Lc protoxidc de cérium hydraté, récemment précipité, a une affinité telle pour l'acide carbo- nique , qu'il l'enlève à l'eau , et qu'il absorbe celui qui se trouve dans l'atmosphère. Ce sous-carbonate est grenu et d'un blanc brillant. Il ne se dissout pas dans un excès de soa acide. Il est formé, suivant Klaproth, Acide 23 Oxide G5 £au 12 V^ CAR Le peroxide de cérium s'unit à l'acirie carbonique , suivant M. Hisinger. Sous-carbonate de chaux. Jl est blanc, insipide, inodore. Quand il se précipite d'un mélange d'eau de chaux et d'eau acidulée par l'acide carbonicfue, il est floconneux; mais ces flocons ne tardent point à se cristalliser en petits grains. H est très-légèrement soJublc dans l'eau. La nature nous le pré- sente sous une multitude de formes régulières et indétcruii- iiables. Il est formé de Acide /|3,C Chaux 56,4 Sous-CARBONATE DE CHROME. II paroit que ce sel n'existe pas. Sous-CARBONATE DE COBALT. Quaud OH vcrsc du sous-carbo- nate de potasse dans du sulfate de cobalt, on obtient un pré- cipité rose, qui, étant rassemblé sur un filtre, devient d'un violet foncé, acquiert beaucoup de cohésion, et présente une cassure résineuse. Ce sous-carbonate, distillé sans le contact de l'air, donne un résidu d'oxide gris, du gaz acide carbonique et Sa voracité est si grande, qu'en poursuivant sa proie il échoue quelquefois sur les rivages ; il avale si goulûment et se presse tant de se débarrasser d'alimens mal digérés . pour les remplacer par une nouvelle pi'oie, que ses intestins, forcés de suivre en partie des excréxnens imparfaits et chassés trop tôt, sortent par Tanus , et paroissent hors du corps de l'animal d'une longueur considérable. Ce fait a été consigné par Commerson (ians ses manuscrits. Cetti, dans son Histoire des poissons de Sardaigne, dit que dans les madragues on prend quelquefois de ces poissons , qui ont huit ou dix thons dans l'intérieur. Cette monstrueuse gloutonnerie s'exerce même sur leur propre espèce. Ils s'entre-dévorent souvent; et Vancouver, dans ses "Voyages, raconte que ceux qui sont harponnés et qui ne peuvent plus se défendre, sont bientôt déchirés par leurs compagnons. Les phoques, les thons et les morues forment leurs mets les plus ordinaires. Cependant, à défaut d'autres alimens, ils se contentent quelquefois de sèches et d'autres mollusques. Ils sont surtout très-empressés de courir paçtout où les attire l'odeur de corps morts de poissons ou de quadrupèdes, et des cadavres humains. Ils s'attachent, par exemple, aux vaisseaux négriers; ils les escortent avec constance, les suivent jusque dans les 'ports des colonies américaines, attendant aVec acharnement les cadavres des noirs qui succombent pendant une pénible traversée. Commerson rapporte qu'on a vu des requins s'élancer vers un de ces cadavres, attaché au bout d'une vergue, à plus de vingt pieds au-dessus de la surface de l'eau , et le dépecer sans crainte, membre par n>embre. Com3,>ien on a vu de baigneurs devenir ainsi la proie de ces féroces animaux, au moment même où, à l'aide d'une corde secourable, on les en-* kvoit à bord de leur vaisseau ! On assure ordinairement que les requins, à cause de la pq^. 74 CAR sîtionde leur houcîic, sont obligés de se mettre sur le dos poi'.r saisir les objets qu'ils convoitent, et qui ne sont pas au-dessous d'elle, ce qui favorise la fuite de beaucoup de leurs victimes. Mais Vancouver, que nous avons déjà cité, et qui les a obser- vés souvent, regarde cette assertion comme fausse, et a vu le contraire. Un seul requin a suffi, près du banc de Terre-Neuve, pour déranger toutes les opérations relatives à la ])êe^ede lamci'ue, soit en détruisant beaucoup de ces poissons, soit en éloignant les autres, ou en détruisant les lignes disposées par les pêcheurs. Les mâles et les femelles se recherchent et s'unissent à âcs époques variables, suivant le climat; mais c'es* presque tou- jours au commencement de la saison chaude. T(s s'avancent alors vers les rivages, et souvent après des combats de mâle à mâle, ils s'appliquent l'un contre l'autre, de manière à faire toucher leur anus. Maintenus dans cette position par les appen- dices crochus du mâle (voyez Cartilagineux) et par rentre- croisement de leurs queues et de plusieurs de leurs nageoires, ils voguent à la surface des mers pendant un temps plus ou moins long. Cet accouplement est répété plusieurs fois pendant la durée de la saison ; mais un même mâle et une même femelle ne se demeurent point fidèlement attachés. Les œufs , en assez grande quantité, éclosent dans le ventre de la mère à des temps iné- gaux. Le part a lieu vers la tin de l'été, et les petits sortent au nombre de trois ou quatre à chaque fois, jusqu'à ce qu'il y tni ait eu environ une trentaine de produits. M. Odiot de Saint- Léger a écrit à M. de Lacépèdc (ni'un requin de dix pieds, qu'il avoit aidé à prendre, renfcrmoit une quarantaine d'oeufs ou de petits, et qu'un autre poisson du même genre, pris au Ibrt Dauphin de Saint-Domingue, en avoit quarante-neuf. En sortant de l'œuf, le jeime requin a environ six à huit pouces de longueur; mais on ignore combien de temps il met pour acquérir ses.plus grandes'dimeîisions. , Les requins ont pour ennemis quelques espèces de cétacés, ^t surtout le Physetl:iv Macrocéphale (voyez ce mot), qui leur livre des combats longs et terribles. Leurs intestins nourrissci:r li-abiturllcmciit une énorme? quanti-té de veK5 , et partitu- CAR 75 lièremcnt du genre tœnia. Commersoa a vu , plus d'une fois, le fond de leur estomac enflammé par ces vers, qui s'étoient pratiqué des cellules dans Tépaisseur des parois de ce viscère. Malgré la férocité et la force de ce monstre des mers , il y a, dit-XJn, sur la côte d'Afrique, des nègres assez hardis pour l'attaquer à la nage et lui fendre le ventre avec une arme tran- chante. Le voyageur de Grandpré regarde cette assertion coniuio un conte ; mais on est plus disposé à y ajouter foi , quand on lit, dans la relation du Voj^age autour du Monde par le capitaine Dixon, que les naturels des îles Sandwich na- geoient auprès des requins, et leur disputoient des entrailles de cochon que les matelots anglois jetoient à la mer. Mais dans presque toutes les mers, on a recours à un pro- cédé moins dangereux pour s'emparer des requins. On les pêche avec un hameçon grossier fixé à unLout de chaîne, et garni d'un morceau de îard ou de viande. Pendant les longues nuits, au milieu du calme, sur les côtes d'Islande, on emploie le même moyen, et si, piqué d'abord, l'animai parvient à se dégager, on l'oblige à ressaisir sa proie en feignant de la retirer hors de l'eau. Lorsqu'on est ensuite parvenu à l'amener sur lo pont du vaisseau ou sur le rivage, on l'entoure de liens, et ou ne le met à mort qu'avec de grandes précautions.- les coups de sa queue et ses morsures sont encore terribles. Au res(c» ce n'est que difilicilenient qu'on lui arrache la vie ; il résiste sans périra de larges ])lcssures, et les différentes parties de s');i corps se contractent encore long-temps après ia mort. Les liattirels des îles Sandwich emploient à cette pêche de très-grands hameçons de bois. Les matelots exercés prennent aussi le requin avec ht fouenne ou le harpon ; mais on ne le hisse abord que lorsqu'il est considérablement afToibli par lu perte de sou sang. La chair du requin est dure , coriace , d'une mauvaise saveu <• et difficile à digérer. Les nègres de la cèle de G;!inée et de ia Côte-d'Or seuls en mangent. Dans plusieurs porls de la Mérii.- terranée, cependant, on estime assez les petits qu'on extrait du ventre àe la mère, et on recherche les parois de l'abdomeii des grands requinj. Archestratus, dans Athénée, en fait l'olo;!,!', comme il est dit au commencement de cet article. I-cs insulaii"!- I^JCilier. ( J. ) CARCHOFETA. ( Bot. ) La jonbarîje ordinairL' est ainsi nommée dans les environs de Mon les têtèt 6. 8A CAR des fleurs ovales , coniques et grandes , ont leurs paillette» droites, fermes, longues, terminées par une pointe en alêne j les corolles, d'un bleu rougeàtre, ne se développent que successivement et par zones, dont les premières fleuries sont au-dessous du sommet de la tête. Cette plante est commune aux environs de Paris; ses racines sont diurétiques et sudori- fiques. L'eau qui s'amasse dans ses cuvettes passe pour ophthal- mique. 2. La Cardèrb cultivée, Dipsacus fullonum, Linn. Cette espèce , qui a été long-temps regardée comme variété de la précédente, en diffère par ses tiges plus fortes, la cuvette de ^es feuilles plus profonde , et surtout les paillettes de soa réceptacle plus fermes et réfléchies en crochet à leur extré- mité. Cette forme de paillettes rend ces têtes de fleurs propres à être employées, lorsqu'elles sont sèches, à carder les laines j ce qui a fait donnera la plante le nom de chardon à foulon^ chardon à bonnetier, cardère. On la cultive pour cette raison en plusieurs lieux de la France ; elle a les mêmes propriétés médicales que la précédente. 3. La Cardère lacinibe, Dipsacus laciniatus, Linn. Celle-cî diffère de la première parce qu'elle est moins épineuse ; les feuilles de son calice commun sont plus courtes, celles de la tige sont laciniées. Elle croît dans l'Alsace. 4. La Cardère velue, Dipsacus pilosus. Cette espèce, qui se trouve aux environs de Paris, a le port d'une scabieuse. Ses têtes de fleurs sont petites, velues, portées sur un réceptacle peu élevé, comme dans la scabieuse. Ses tiges, élevées et chargées d'aspérités, portent des feuilles ovales, lancéolées, qui ont à leur base des appendices ou oreillettes, et ne sont pas réunies comme dans les précédentes. (J.) CARDERINA {Bot.), nom du séneçon, dans Césalpin. (H. Cass. ) CARDES. (Bot.) La bette ou poirée est cultivée comme plante potagère dans deux vues différentes. Lorsqu'on ne veut employer que la partie verte de la feuille , on lui donne simplement le même genre de culture qu'aux laitues pommées et aux chicorées; mais, quand on veut manger les côtes, on les rend plus succulentes en liant la plante et en la butant» comme on fait pour le cardon, espèce d'artichaut. Ce sont CAR 85 ' ces côtes charnues qui prennent le nom de cardes , espèce d'aliment sain, mais un peu fade, que l'on relève avec des assaisonnemens : alors la plante porte le nom de carde poirée. (J.) CARDI. (Bot.) Dans le grand Recueil des Voyages aux Indes occidentales, publié par Théodore Debry, on lit que le tunal sauvage du Mexique est nommé cardi dans cette partie de l'Amérique. Le tunal est une espèce de nopal ou raquette, nommée ailleurs tuna , faisant partie du genre Cactus des bota- nistes. C'est sur une espèce de ce genre que vit la cochenille. (J.) CARDILAGO. {Ichthyol.) A Marseille, selon M. Bosc, on nomme ainsi le centrisque bécasse et la mole {tetrodonmola^ Linn.). Voyez Centrisque, Cephalus^ Mole. (H. C.) CARDILAGNO. {Ichthyol.) Nom marseillais du Centriseus scolopax. Voyez Centrisque. (H. C. ) CARDILLO. {Bot.) Lelrameria est ainsi nommé à Cumana^ dans l'Amérique méridionale, suivant Lœfling. (J.) CARDINAL. {Entom.) C'est le nom donné à un lépidop- tère du genre Papillon , par les auteurs de l'ouvrage sur les; papillons d'Europe ; il est très-voisin du paphia, vulgairement appelé tabac d'Espagne , près des nacrés. Voyez Papillon. (CD.) CARDINAL {Conch.) , nom vulgaire d'une espèce de coquille du genre Cône. (De B.) CARDINAL {Ichthyol.), nom spécifique d'un poisson du genre des spares. Voyez Spare. (H. C.) CARDINAL. ( Ornith. ) Ce nom ayant été donné à divers oiseaux , parce qu'il y avoit beaucoup de rouge dans leur ^plumage, ou d'après la place que cette couleur y occupoity il en est résulté une confusion d'autant plus grande, que ces; oiseaux n'appartiennent pas tous au même genre. Tandis que le cardinal d'Amérique, le cardinal du Canada, celui de Vir- ginie, qui n'en est qu'une variété, le cardinal à collier, le cardinal du Mexique, le cardinal pourpré, sont de la famille des tangaras : le cardinal commandeur est un troupiale ; le cardinal huppé d'Afrique , un coliou ; les oiseaux connus sous les noms de cardinal du cap de Bonne -Espérance , cardinal carlsonien , cardinal dominicain, cardinal de Madagascar, cardinal de Sibérie , cardinal du YoJga , des gros-becs. Le ft6 CAR chardonneret est aussi appelé cardinal en Guyenne; le guêpier à Malte, et le cotinga rouge , ou l'ouette, àCayeane. (Ch. D. ) CARDINALE. (Bot.) On adonné d'abord ce nom, dans l'Amérique septentrionale, à une plante herbacée, ayant le port d'une campanule et les fleurs en épi terminal , d'une belle couleur rouge. Sa corolle irrégulière et ses anthères réunies en un seul corps, la distinguent de la campanule ; mais elle doit se rapprocher des campanulacées par l'attache de ses parties et la structure de son fruit. Elle a été réunie au genre que Touruefortnommoit rapuntium, et qui est maintenant le lobelia de Linnœus, type d'une nouvelle famille voisine : c'est son lobelia cardinalis . On la nomme cardinale rouge, pour la dis- tinguer d'une autre espèce presque semblable, mais à fleurs Meues, qui est la cardinale bleue, employée dans l'Amérique septentrionale pour les maladies vénériennes, d'où vient son nom latin, lobelia siphilitica. Une espèce ou variété de -pêche est aussi nommée cardinale. Voyee les articles Lobblie, Aman- dier. (J.) CARDINALE {Entom.), nom que Geoff'roy et par suite Degeer ont donné à un genre de coléoptères dont la couleur est rouge. Voyez l'article Pyjiochre. (CD.) CARDINALES (Dents). (Conch.) C'est un terme que l'on emploie en conchyliologie pour désigner les dents principales de la charnière des coquilles bivalves, ou celles qui sont sous le sommet. Voyez Conchyliologie. (De B.) CARDINE. (Ichthyol.) Al'embouchure de l'Orne, on appelle ainsi une variété de la sole, remarquable par le volume et l'alongement de sa tête , par la teinte fauve de son côté droit , et par le peu de délicatesse de sa chair. Voyez Sole. (H. C.) CARDIOSPERME. (Bot,) Voyez Corindb. (J.) CARDISPERMUM. (Bot.) Dans les Mémoires de l'Académie, de 1724, Trant, botaniste français peu connu, a décrit et iiguré, sous le nom de cardispermum , la plante nommée depuis, par Linnaeus, caiendula hyhrida. (H. Cass. ) CARDISSAé (Concli.) Mégerle, dans son Système de classi- fication des testacés, établit sous ce nom un genre démembré des cardiums de Linnœus, et auquelil donne pour caractères : co- quille équivalve, presque équilatérale,un peu aplatie en forme de cœur, les sommets comprimés, le droit placé au-dessous du CAR 87 gauche; le corselet (vulva) évident; charnière composée de quatre dents et de quatre excavations , comme dans le cardium, d'où il nous semble que c'est un genre bien artificiel. L'espèce qui lui sert de type est le cardium cardissa , de Linnaeus. Voyea Cardium. (De B.) , CARDITA, [Conch.) nom latin du genre Cardite. (De B.) CARDITE.(Co7ic/i.) Ce genre, établi par Bruguières et adopte par tous les zoologistes suivans, renferme des coquilles dont on ne connoît pas toujours l'animal, mais qui très- probable- ment diffèrent assez des cames, aveclesquelles Linnaeus les con- fondoit, pour devoir être adopté. M. de Lajnarck en a même séparé depuis quelques espèces, sous le nom d'isocarde. Les caractères du genre Cardite sont: Animal inconnu, mais très- probablement fort voisin de celui du Cardium (voyez ce mot), contenu dans une coquille bivalve, alongée, équivalve, ordi- nairement très-inéquilatérale ; le sommet dorsal presque anté- rieur, fortement surbaissé en avant; charnière dorsale sem- blable, composée de deux dents, l'une courte cardinale, l'autre lamelleuse longitudinale, post-cardinale; ligament externe dorsal et postérieur ; deux impressions musculaires. Toutes les espèces de ce genre sont marines ; jamais elles n'adhèrent aux corps sous-marins à la manière des véritables cames, et jamais elles ne sont inéquivalves et irréguliéres comme elles. 1.° Cardite jÉsoN, C. calyculata ; Chama calfculafa, Linn.; le Jéson , Adanson , Sénég. pi. 1 5 , fig. 8. C'est une coquille d'un pouce et demi de long, ovale oblongue, fort obtuse aux deux extrémités, l'antérieure étant presque droite et tronquée, et un peu plus petite que la postérieure, qui est arrondie ; ses valves sont assez épaisses, non crénelées sur leurs bords, mais sillonnées en dehors par quinze côtes longitudinales fort grosses, arrondies, comme composées de plusieurs petites écailles im- briquées, et sensibles en creux à l'intérieur. Les sommets se tou- chent et sont un peu recourbés en avant. Sa couleur est brune , quand elle est recouverte de son épidémie ; mais elle est rose, quand elle en a été dépouillée. Elle s'attache sur les rochers au moyen de fils courts, à la manière des Jambonneaux; aussi Adanson , qui l'a observée sur la côte du Sénégal, la place-t-il à côté de ce genre. 88 CAR 2." Carditb trapezoïde, C. Irapezia, Brug. ; Chama trapezia^ Linn. ; Shroeter, Conchyl., tom. III, tab. 8, fig. 17. Longue de quatre lignes, large de trois, cette coquille a une forme trapézoïdale et est assez épaisse; elle est cannelée de dix-neuf à vingt cotes longitudinales grenues oy^rénelées, marquées à son bord par autant de plis. Sa couleur est roûgeàlre. Elle vit dans les mers de Norwège. 3.° Cardite TACHETÉE , C. variegota, Brug.; vulg. le cœur alongé; Favannes, Conchyl., pi. 5o, fig. 4. Elle ne diffère du jéson , avec lequel plusieurs auteurs l'ont confondue , que parce qu'elle est jplus large, plus ventrue, surtout antérieu- rement ; les côtes sont plus nombreuses, et les écailles qui les recouvrent encore plus prononcées ; ses bords sont crénelés ; enfin, les sillons extérieurs ne sont pas sensibles à l'intérieur. Elle a un pouce et demi de long sur un pouce de large. Sa couleur est blanche, avec les côtes brunes. Elle vient de l'Inde. 4»° Cardite carinée , C. carinata, Brug. ; Chama carinatay Linn.; Chama guinaica^M.'àviun^ Conchyl., tom. Vil, tab. 5o, fig. 5o4 à 5o5. Coquille ovale, oblongue, tronquée antérieu- rement, arrondie postérieurement, marquée à l'extérieur de stries longitudinales fort nombreuses, coupées par d'autres perpendiculaires, plus fines, plus serrées, et carénée oblique- ment. Sa couleur est blanche en dehors, jaunâtre en dedans. Il paroît qu'elle est fort rare, et qu'elle vient de la côte'de Guinée. 6." Cardite brune, C. semî-orhiculata , Brug. ; Chama semi- orbiculata, Linn.; Martini, Conchyl., t. VII, p. i35, tab. 5o, ^g. 5o2-5o3. Coquille comprimée en forme de rein, marquée de stries croisées, le bord antérieur des valves denticulé. Elle est de la grosseur d'une petite huître , longue de trois pouces sur deux de largeur ; sa couleur est brune, et elle est un peu tronquée antérieurement. On ignore sa patrie. 6.° Cardite arctique , C. arctica, Brug. ; Alja arctica , Linn. ; Martini, Conchyl., tom. VI, tab. 6 , fig. 5i-5-. Coquille fra- gile , ovale, oblongue,ua peu bâillante postérieurement, mar- quée de stries transversales; deux carènes garnies d'écaillés im- briquées sur chaque valve. Sa couleur est blanche opaque. Elle n'atteint guère plus de deux à trois lignes de long ; elle CAR 89 vit à d'assez grandes profondeurs, dans la mer du Nord , fixée par ses épines. 7.° Cardite pétoncle, C, petunciilus ,BTug. ; Fôrster, Synops. tab. 547, fig. 18 5. Coquille oblongue, un peu élargie en arriére, prolongée antérieurement et inlerieurement, marquée de sil- lons longitudinaux lisses. Sa longueur est de quatorze à quinze lignes sur six de large vers le milieu. Elle a, du reste, beau- coup de rapports avec la cardite jéson. Sa couleur générale est d'un brun clair en dehors, tirant sur le roux en dedans, avec une bordure étroite couleur de suie sur ses bords. On ignore sa patrie. 8.* Cardite chambrée, C. concamerata , Chemn.; Martini, Conchjd. , t. VII, tab. 5o, fig. 5o6, lett. a, b, c, d. Coquille ovale, oblongue, blanche, garnie de côtes noduleuses, et offrant dans son intérieur un repli fort singulier, en forme d'entonnoir ou de seconde valve, dont on ignore l'usage, et qui ne se trouve, à ce qu'il paroi t, dans aucune autre coquille bivalve. Du reste, elle ressemble beaucoup à la cardite jéson. Elle a six lignes de long, et trois ou quatre de large. L'épiderme qui la recouvre^ est jaune et très-adhérent. Cette coquille est fort rare ; elle provient, suivant Chemnits, de l'océan américain. 9." Cardite datte, C; dactylus, Brug. ; Chama coralliographa, Martini, Conchyl., t. X, p. 3 69, tab. 172» fig. 1673-1674. C'est une coquille rarement d'un pouce et demi de long sur huit lignes de large, de forme cylindrique, blanche, transparente, arrondie aux extrémités, dont la surface extérieure est garnie destries longitudinales, croisées par d'autres transverses, feuilletées près de l'extrémité postérieure. Elle vit dans des masses de corail, dans l'Inde. Est-elle bien de ce genre? (DeB.) CARDITES. (Foss.) Voici les principales espèces .- 1. Cardite rude , Cardita asperula, Lam., Ann. du Mus. ^ tom. IX, pi. 19, fig. 5. Coquille oblongue, chargée de côtes transverses écailleuses, et qui a quelques rapports avec la cardite Irapezoide de Bruguières , mais qui est beaucoup plus alongée et plus petite, puisqu'elle n'a que 5 millimètres {y lignes environ) de longueur. On la trouve à Grignon ; mais elle est rare. On trouve près d'Angers, et à Louvres, dépar- tement de l'Oise, une espèce qui se rapproche beaucoup pUij» 30 CAR de la cardite trapezoïde ; mais elle est ibssile et chargée de crénelurts plus longues que celles qui se trouvent sur l'autre. 2. Cardite avicdlaire, Cardita a^icularia^ f.am., Ann. du Mus., tom. IX, pi. 19, fig. 6; Encyclop., pi. 3oo , fig. g. Coquille triangulaire , inéquilatérale , un peu comprimée , ayant sur chaque face un angle longitudinal tranchant et denté en scie. Cet angle partage chaque valve en deux par- ties inégales , et se dirige du crochet de la valve jusqu'à son. sommet , qui s'avance en pointe. La surface des valves est chargée de côtes longitudinales. Celles qui se trouvent sur la face postérieure sont écailleuses , tandis que celles de l'autre face sont lisses , excepté vers le sommet, où il se Irouve quelques écailles , ainsi que sur le bord de la même face. Longueur, 42 millimètres (1 pouce et demi) ; largeur, Si millimètres (14 lignes). On ne trouve cette espèce à Grignon que dans le banc de pierre calcaire sous lequel on trouve le sable marin qui accompagne les autres coquilles de cet endroit ; mais elle est assez commune à Beynes, qui en est éloigné d'une lieue. On la trouve aussi à Beaumont-sur-Oise et à Hauteville, près de Valognes. 3. Cardite nacelle , Cardita cymhula , Nob. Coquille qui porte , comme la précédente , un angle longitudinal très-sail- lant , qui partage chaque valve en deux portions presque égales. La face postérieure est chargée de côtes serrées et très-marquées. Sur l'autre face, il se trouve sausi des côtes, mais plus larges et moins saillantes. La longueur de cette roquille est de 71 millimètres (2 pouces 8 lignes) sur une ïargeur presque moitié moindre. Son test est épais, et comme ï'angle delà carène qui se trouve au milieu de chaque valve est très-élevé, chacune d'elles ressemble à une petite nacelle, dont l'un des bouts seroit plus pointu que l'autre. On trouve cette singulière espèce à Hauteville , près de Valognes. 4« Cardite JESON , Cardita caljculata , Linn. Cette espèce, décrite dans l'article précédent, se trouve dans le Plaisantin, et ses caractères conviennent parfaitement à l'espèce de cardite w.° 7 , décrite par Bruguières , dont elle paroît être l'analogue. Cet auteur annonce qu'il possédoit un exemplaire de cette espèce, qui avoit deux pouces de Ioi;igueur, et qui avoit été CAR 9» trouvé dans la falunière du Grand-Houteau , près de Sainte- Maure , en Touraine. 5. Cardite côtetée, i^ardita costel'.ata , Nob. Coquille oblon- gue , inéquilatérale , chargée de vingt-une côtes longitudi- nales, qui sont striées transversaleujent. Les bords sont dentés aux endroits qui répondent aux côtes. Longueur, 19 milli- mètres (9 lignes); largeur égale. On trouve cette espèce en Italie. Elle a les plus grands rapports avec celle non-fossile dont on trouve la figure dans l'Encyclopédie, pi. 223, lig. 2 ; mais cette dernière est plus grande, et ne porte que dix-sept côtes sur chaque valve. On trouve dans la Touraine une espèce qui a beaucoup de rapports avec la précédente; mais elle est plus aplatie, et ses côtes ne sont pas striées transversalement. Toutes ces espèces de cardites fossiles se trouvent dans ma collection. Ou donnoit autrefois le nom de cardites aux coquilles bivalves fossiles qu'on désignoit sous le nom générique de cœurs. (D. F.) GARD LIN. (Ornilh.) Le chardonneret , /rmoiZZa carduelis, Linn., porte en Piémont ce nom et celui de carlin. (Ch. D.) ■CARDO. (Bo/.) Voyez Cardencha. (J.) CARDON, (Bot.) nom vulgaire du cinara cardunculus. Voyez ie mot Artichaut-cardon, tom. III, p. 166. (H. Cass.) CARDON. (Bot.) Suivant Clusius , on nomme cardon le maguey du Mexique, espèce d'agave ou pite. Le pourretia de la Flore du Pérou , appartenant à la même famille, est aussi nommé cardon. Au rapport de Marcgrave, ce nom est donné, par les Portugais , au jamacaru et au caxahu du Brésil, qui sont des cierges ou cactes. Clusius dit encore, dans son His- toire des plantes d'Espagne, que le scolyme , de la famille des. chicoracées, ayant le port épineux des chardons, y est nommé cardon -léchai ou lechar, c'est-à-dire chardon laiteux, parce qu'en effet il donne du lait comme les autres plantes de sa famille. (J.) CARDONCELLK, Cardoncellus.(^Bot.)[Cinarocépliales , JusS' ; SyngL'nésie pofygamie égale, Linn.J Ce genre de plantes, delà famille des synanthérées , appartient a notre tribu naturelle des carduacées. Indiqué d'abord sous ce nom par Lobel , pui< 9» CAR caractérisé par Adanson , il a été successivement adopté par AIIioni,parGaertner, qui le nomme onohroma, et par M.Decan- dolle , qui en dernier lieu a changé son caractère essentiel, et a restreint parla ses limit s. En effet, tandis qu'Adanson et Gartner distinguent le cardoncelle du carthame par l'aigrette, présente dans l'un et absente dans l'autre, M. Decandolle { Mémoire surles Cinarocéphales) les distingue par les filets des étamines , hérissés de poils dans le premier, nus dans le second. Linnœus réunissoit les deux genres sous le nom de carthamus. Vaillant les avoit distingués jadis par les noms de carthamus et de carthamoïdes , en employant à peu près le» mêmes caractères qu'Adanson. Tournefort confondoit les car- doncelles dans son genre Cnicus. Les cardoncelles de M. Decandolle ont la calathide com- posée de nombreuses fleurs uniformes, hermaphrodites, régu- lières; le péricline formé de squames imbriquées , foliacées, un peu épineuses; le clinanthe fimbrillé ; la cypsèle surmontée d'une aigrette de squamellules barbellulées; les filets des éta- mines hérissés de poils. Ce sont des plantes herbacées, à feuilles pinnatifidcs ou dentées, un peu épineuses, et à cala- thides terminales composées de fleurs bleues. On trouve en France deux espèces de ce genre .- le cardon- celle de Montpellier [carduncellus Monspeliensium, Alli.) , qui croît dans les lieux montagneux et arides de nos provinces méridionales; et le cardoncelle doux (carduncellus milissimus^ Decand.), que l'on rencontre en divers lieux peu éloignés de Paris, et qui se distingue du précédent par ses feuilles plus larges, moins divisées, moins épineuses, et par sa calathide beaucoup plus grosse. Nous ne devons pas terminer cet article sans rappeler que , dans toute notre tribu des carduacées, les filets des éta- mines sont hérissés de poils ou de papilles, plus ou moins manifestes. La présence de ces poils ne peut donc pas carac- tériser le cardoncelle ; mais nous avons observé que , dans ce genre, les poils sont rassemblés en touffe au milieu de la partie libre de chaque filet, et que les poils des différens filets se greffent ensemble de manière à produire une singu- lière espèce de monadelphic. Ajoutons que les appendices apicilaires sont arrondis au sommet, et que les incisions de CAR ^5 la corolle descendent presque jusqu'à la ijase du limbe. Voilà des caractères plus positifs et remarquables; et cependant nous les retrouvons en tout ou partie dans le carthamus et le kentrophjilum , d'où l'on seroit tenté de croire que Linnœus avoit eu raison de réunir les trois genres. (H. Cass.) CARDONNETTE. {Bot.) Le cardon (cnmra cardunculus) k l'état sauvage, tel qu'on le rencontre en divers lieux de nos provinces méridionales, y porte le nom de cardonnette ou car- douneta. Voyez Artichaut. (H. Cass.) CARDONNETTE. (prnith.)On appelle ainsi , en Normandie, le chardonneret, au nom duquel les Picards se bornent à re- trancher l'H. ( Ch. D. ) CARDOPAT, (Bot.) Cardopadum. [Cinarocéphales , Juss,, Sjngénésie poljgamie égale , Linn.] Ce genre de plantes, de la famille dessynanthérées, que Willdenow nomme Proféra, appar- tient à notre tribu naturelle des carlinées. La plante dont M. de Jussieu a formé ce genre , est le carthamus corjmbosus de Linnaeus, qui présente les caractères sui vans : La calathide est composée de huit fleurs hermaphrodites; le péricline est ovoïde, formé de squames imbriquées, co- riaces, pinnatifides, très-épineuses ; celles du rang intérieur sont entières, lancéolées, aiguës, moins coriaces, le clinanthe est petit, garni de fimbrilles longues, inégales, membraneuses, subtriquètres , ent,re-greffées plusieurs ensemble en faisceaux à la base. La cypsèle cylindracée , couverte de longues soies fines, porte une aigrette composée de squamellules unisériées, paléiformes, membraneuses, inégales, demi-lancéolées, den- ticulées, entre-greffées à la base. La corolle est palmée , et ses lobes sont surmontés d'une forte callosité conique. Les étamines ont le filet glabre, l'article anthérifère épaissi, élargi , arrondi ; l'appendice apicilaire long, aigu ; les appen- dices basilaîres très-longs, plumeux , le connectif très-court. Le Cardopat corymbé [cardopatium corjmhosum) est une plante herbacée , à racine vivace , dont la tige droite , haute d'un piçd , porte près de sa base de grandes feuilles étalées^ pinnatifides, dentées, très-épineuses, et fofme au sommet, par l'ensemble de ses ramifications , un grand corymbe serré, sur lequel sont situées de nombreuses calathides petites, sessiles, très-rapprochées , environnées de feuilles. Les fleura 54 CAR sont bleues. Cette plante, indigène en Italie et en Grèce, fruc- tifie aux mois de juin et de juillet. Les caractères les plus remarquables du cardopat résident ^ans la corolle et dans les étamines, deux organes qu'on avoit négligé d'observer. La corolle est palmée , suivant iiotre nouvelle terminologie relative aux synanthérces, c'est- à-dire qu'appartenant à une fleur hermaphrodite, l'incisiou qui regarde le centre de la calathide se prolonge jusqu'à la base du limbe, tandis que les quatre autres ne pénètrent que jusqu'à la moitié de sa hauteur. Cette singulière dispo- sition ne se rencontre guère que dans notre tribu des verno- niées. D'un autre côté, le cardopat, qui n'est pas entièrement dépourvu d'analogie avec le triptilium , semble en effet se rapprocher de notre tribu des nassauviées par la structure âes étamines. Cependant le cardopat ne sauroit être mieux placé que parmi nos carlinées, auprès de Vatractjlis caAcellata, Linn., avec lequel il a des rapports par lepéricline. (H.Cass.) CARDOPATIUM (Bot.), un des noms anciens de la plante Connue dans le Levant sous celui de chaméléon blanc, chamœ- leon albus , et qui est maintenant une carline , carlina acaulis. Une autre espèce à tige, carlina caulescens, est encore un cardopatium. Ce nom est maintenant adopté pour désigner un nouveau genre de la même famille, mentionné plus bas à l'article Carthame. (J. ) C ARDOUNIERO. (Jc/i%oZ.) C'est le nom que l'on donne à Nice, suivant M. Risso , à l'holocentre marin de M. de Lacé- pède. Voyez Holocëntre et Serran. Suivantle même naturaliste, cardouniero est aussi le nom de la scorpène dactyloptère. Voyez Scorfène. (H. C.) CARDOUSSÈS (Bot.), nom vulgaire du scolymus hispa- nicus , Linn. (H. Cass.) CARDUACÉES. (Bot.) C'est l'une des tribus naturelles que nous avons établies dans la famille des synanthérées , et qui sont fondées sur le concours des caractères fournis par le style et le stigmate, par les étamines, par la corolle et par l'ovaire. Le st3'le est, comme dans toutes les autres tribus de la fa- mille , formé d'une tige di^àsée supérieurement en deux tranches. Le sommet de la tige est presque toujours entouré CAR 95 d'une zone de poils collecteurs, et souvent un peu renflé. Les deux branches sont articulées sur la tige, et presque toujours greffées incomplètement ensemble par leurs faces intérieures respectives. Chacune d'elles a sa face extérieure convexe , couverte de très-petites papilles collectrices, et sa face inté- rieure plane, parfaitement glabre. La face intérieure d'une branche et la face intérieure de l'autre branche sont ordi- nairement greffées l'une à l'autre dans toute leur étendue, à l'exception de deux marges latérales et d'une marge termi- nale, plus ou moins larges, qui restent libres, et qui se ré- fléchissent plus ou moins fortement pendant la fleuraison. Ces marges sont stigmatiques. Les étamines ont le filet greffé à la corolle jusqu'au sommet du tube , et hérissé de poils sur sa partie libre ; l'article anthé- rifère est grêle ; l'appendice apicilaire a sa partie inférieure linéaire et greffée avec les appendices des anthères voisines, et sa partie supérieure demi-lancéolée et libre; les deux appendices basilaires, distincts l'un de l'autre en leur partie inférieure , sont entièrement greffés avec les appendices des anthères voisines. La corolle a le tube creusé, dans l'intérieur de sa substance , de cinq lacunes closes de toute part , qui régnent d'un bout à l'autre entre les nervures, et se forment vers l'époque de la fleuraison ; le limbe est urcéolé à la base , et divisé supé- rieurement en cinq lobes longs , étroits , linéaires ; les deux incisions qui forment le lobe extérieur sont beaucoup plus profondes que les trois autres. C'est pourquoi nous nommons cette corolle oblahiée. L'ovaire est obovoïde, comprimé bilatéralement, glabre et luisant, muni de quatre côtes ou arêtes, une antérieure, une postérieure, deux latérales. L'aréole basilaire est sessile, large, plane, arrondie, un peu oblique-antérieure : il n'y a point de bourrelet basilaire. Le bourrelet apicilaire est peu distinct, coroniforme. L'aréole apicilaire est souvent couverte d'un plateau charnu, entouré d'un anneau corné J^qlR porte l'ai- grette et se détache spontanément. L'aigrette , souvent brune en sa partie moyenne, est formée de squamellules plurisériées, irrégulièrement disposées, inégales, barbellulées ou barbées i celles des rangs intérieurs sont laminées en leur partie infé* g6 CAR TÏeure, Iriquètres en leur partie moyenne, filiformes en leur partie supérieure, qui s'épaissit quelquefois au sommet ; celle» des rangs extérieurs sont plus courtes, plus grêles, presque entièrement filiformes. Les barbes et les barbellules sont courbes, inégales, distancées, irrégulièrement disposées: cependant les barbes occupent de préférence les deux côtés des squamellules, et les barbellules leurs deux côtés et leur face postérieure. Nous classons dans notre tribu naturelle des carduacées, les genres Jlfredia, H. Cass. ; Jrctium , Juss. ; Carduncellus , Adans ; Carduus , Gœrtn. ; Carthamus , Gaertn. ; Cestrinus , H. Cass.; Cinara, Juss.; Cirsium, Tourn. ; Galactites , Mœnch.; "Lappa , Juss. ; Leuzea , Decand. ; Onopordum , Linn. ; Ptiloste- mon, H. Cass.; Rhaponticum , Lain. ; Serratula, Decand.; Siiylum, Gœrtn.; Stemmacantha , H. Cass. Il seroit peut-être convenable de réunir à la tribu des car- duacées celle des centauriées, qui n'en diffère guère que par l'ovaire et son aigrette. En ce cas, nous diviserions la tribu des carduacées en deux sections naturelles, sous les titres de sarduacées-prototypes et de carduacées-centauriées. [H, Cass.) CARDUELR. [Bot.) Micheli nomme ainsi les agarics qui croissent parmi les ronces et les chardons : cesont, en général, les mousserons. Voyez Cardeoli. (Lem.) CARDUELINO, CARDUELLO (Ornith.), noms italiens du chardonneret. (Ch. D. ) CARDUELIS [Ornith.) , nom latin du chardonneret, dont Brisson a fait un genre qui comprend aussi les tarins. (Ch. D.) CARDUO-CIRSIUM. (Bot.) Plukenet nommoit ainsi la saus- furea cdpina et le cirsium erisithales. (H. Cass.) CARDUUS. (Bot.) Nous décrirons ce genre sous son nom françois. Voyez Chardon. ( H. Cass.) CARE. {Bot.) Sur la côte de Coromandel on nomme ainsi, au rapport de Burmann fils , son gmelina coromandelica , FI. ind. i32 ,^uç Willdenow éloigne du gmelina, et croit être le canthium parviflorum de Lamarck, qui est son wehera telraiv- dra. Voyez Canti. (J.) CAREILLADA (Bot.), nom languedocien de la jusquiame. (J.) CAR . 9f CARiELlA. (Bot.) Ponfedera et Adanson nomment ainsi ïe ^enre Ageratum de Linnasus. (H. Cass.) CARELLONNA-COjNDI. [Bot.) Une espèce de liseron, comolvulus pes caprœ, commune dans plusieurs contrées de l'Inde, est ainsi nommée à Pondichéry. (J.) CAR- ELU (Bot.), nom malabare d'une espèce de sésame, figurée dansle Hort. Malab. vol. IX, p. 127, t. 55, qui diffère, par ses feuilles très-grandes et en cœur, du schit-elu,p. io5, t. 54, ou sésame du Levant, sesamum orientale. Le car-elu n'est rapporté à aucune espèce désignée dans les livres modernes. Il sembleroit, d'après ce qui vient d'être dit, que le sésame est Velu des Malabares ; cependant on trouve ailleurs sous ce dernier nom une espèce d'amome. (J.) CARELU-VEGON (Bot.), nom malabare d'une aristoloche^ aristolochia indica. (J. ) CAREMOTTI. (Bot.) Chez les Malabares on donn£ indiffé- remment ce nom et celui de bengiri à une espèce de glutier, sapium, genre de la famille des euphorbiacées. Si quelqu'un, par imprudence, mettoit la dent dans son fruit , le suc laiteux qui y abonde occasioneroit dans tout Pintérieur de la bouche une acrimonie et une inflammation qui pourroient devenir funestes. C'est pour cela que les Portugais le nomment nilica- d'iiiferno. (J.) CARENDANG. (Bot.) Voyez Carandas. (J.) CARENE , Carina (Bot.) , nom donné au pétale intérieur des fleurs papilionacées, qui est ordinairement plié en deux, et comprimé de manière que son sommet présente la forme de la carène d'un vaisseau. On donne encore ce nom à l'angle formé sur le dos d'une feuille ou de toute autre partie de la plante, par le repli et la direction différente des deux côtés ; les parties ainsi repliées sont dites carénées ou carinées, cari- natce. (J.) CARÉNÉ, Carinatus. (Bot.) Canaliculé, et ayant en-dessous une saillie longitudinale , à la manière de la carène d'un vaisseau. Le sparganium erectum, le salsifis, le stellaria fwlosteum, offrent des exemples de feuilles carénées. Les bractées du gomphrena globosa, les écailles de la glume du dactjdis glome^ rata, les valves de la silicule du pastel, etc., sont carénées, (Mass.) 7- 7 gS CAR CARÈNE. (Foss.) On a quelquefois donné ce nom aux dénis fossiles qui ont la figure d'une cosse de pois. Voyez Gl.0S60pfeTRE. (D. F. ) CARÉNÉ {Ichthyol.) , nom spécifique d'un poisson de Suri- nam, de la famille des oplophores, et du genre Doras de M. de Lacépède. C'est le silurus carinatus de Linna-us. Voyea DoiiAS. (H. C.) CARÉNÉE {Erpétol.) , nom spécifique d'une couleuvre qui paroit venir des Indes. C'est le coluber carinatus , Linn. Voyez Couleuvre. (H. C.) CARET {Erpétol.) , nom de la tortue de mer qui fournit l'écaillé qu'on emploie dans les arts. Voyez Chèlonée. ( H. C. ) CARETTl (Bot.), nom malabare d'une espèce de bonduc, guilandina bondiicella. Le baiikaretti est une autre espèce du même genre. (J.) CAREUM {Bot.), nom sous lequel Pline désigne le carvi. (J.) CAREX (Bot.)^ nom latin de la Jaichc. Quelques espèces à semences luisantes, comme celles du grémiî, ont été déta- chées decegenrepouribrmerceluiqueSwartz nomme sclérye, sclerja. Le carex arborea , Runipli. Amb. vol. VI, t. 8, f. 2, paroît être une espèce de Ba(^>uois ou Vacoua , Pandanus. Voyez ces divers mots. (J.) CAREYA. (Bot.) Genre deRoxburg, mentionné dans ses plantes de Coromandel, vol. 3,pag. i5, pi. 217 ; il appartient à la monadelphie poljandrie de Linnœus. Il ne renferme qu'une seule espèce, careya herbacea^ qui présente pour caractère essentiel : des fleurs pédonculées, hermaphrodites ; un calice supérieur à quatre découpures profondes ; quatre pétales; un grand nombre d'éfamines réunies en un seul paquet à leur base ; les filamens extérieurs stériles , beaucoup plus longs. Le fruit consiste en une baie pulpeuse, renfermant des semences nombreuses nichées dans la pulpe. Cette plante croît aux Indes orientiJes. ( Poia. ) CAREZZA (Bot.), nom italien de la laiche, cdre.r, aux environs de Vérone, suivant Seguier. (J.) CAPiGILLA. (Bot.) Ce genre d'Adanson réunit les genres Chrysogonuin et Mclampodium de Linnaeus. (H. Cass.) CARGIUJE. CurgilUa. {Bot.) M. Rob. Brown a établi Cf GAR ^'99 ;genre pour quelques arlirisseaux; qui croissent siiV les côtes de iu Nouvelle-Hollande. Il appartient à la famille des plaque-' miniers^ se rappi'oche des diospjros , et doit être placé dans la polygamie diiccie de LinuHfus. Son caractère consiste dans Muséum, une excellente figure de cet oiseau , avec une dfscription doiiÊ les détails, pris sur la nature, ont été complétés par ceux qu'a fournis M. d'Azara : nous allons en extraire ce qui ne se trouve pas dans celle de Marcgravc. Le bec, plus long d'un sixième que la tête, est légèrtmcnt arqué, et tellement renilé sur les côtés, qu'il est à peine plus liuut que large; sa mandi- bule supérieure excède l'inférieure d'un crochet de trois lignes -, ses narines, ouvertes en ellipse, sont revêtues des longues- plumes qui constituent la huppe, et qui, partant de deux plans parallèles, ne se rejoignent qu'à leur extrémité, où elles for- ment une sorte de panache. Ces plumes, au nombre de vingt- cinq à trente, sont des tiges roides et portant des barbes- courtes, rares et désunies. Les plumes du cou ont de pareilles barbes, mais leur tige est plus fine, et les barbes soyeuses, en plus grand nombre, resse^nblent à des poils. Elles sont très- finement rayées en zigzags, sur un fond blanchâtre, qui se reudirunit aux parties supérieures du corps. La partie nue de la jambe et le tarse sont orangés, et les ongles noirs. Lcbecest.. chez les femelles, d'un rouge de corail. Avant la publication de l'ouvrage de M. d'Azara , Brisson avait établi le genre Cariama, sans lui donner d'autre nom latin: M. Geoffroy lui a imposé celui de microdacljius , donÉ les élémens lui ont été fournis par la brièveté des doigts de l'oiseau ; et il lui a assigné pour caractères un bec convexe en- dessus et renflé; la mandibule supérieure plus longue et ter- minée par un crochet; les pieds très-longs, à quatre doigts îrès-courts ; les ailes non années, aboutissant à la moitié de la queue. M. llligera donné au même oiseau le nom de dicho!ophi/s , tiré de la séparation de son aigrette en deux parties, quoique cet auteur rejette pour caractères génériques ceux qui résul tercientd'un arrangement queîconqiie des plumes, et que, par une conséquence du mêoie principe, il ne dût pas leur em- prunter une dénomination propre seulement <à désigner une espèce. Enfin, M. Vieillot a cru devoir ai!s,si proposer un nou- veau nom, et celui de lophorhjnchus , employé dans sa mé- thode, n'exprime encore qu'un bec revêtu d'une aigrette. Linnœus ayant placé l'oiseau, alors mal connu j dans son geiu-e CAR J6S Palamedea, k côté du kamichi, cette dénomination devoit êlre changée. Mais n'auroit-oii pas pu se borner, pour les deux langues, au mot cariama,. comme Tavoit fait Brisson, au lieu de surcharger la nomenclature d'autres noms dont la nécessité et la convenance ne sont pas démontrées ? (Ch. D.) CARTANA. {Ornilh.) Voyez Cariama. (Ch. D. ) CARIA-rOETl (i?o^), nom indien du myrte ordinaire, sui- vant Burmann fils. Il le regarde comme le même que le myrtus amboincnsis , Rumpli. Amboin. p. 78, t, 18, ou hurong d'Am- boine, que quelques-uns nomment aussi, en langue malaise , cajii-puti , et que Linnaîus fils rapporte à son nielaleuca vir- gala, genre de la famille des myrtées. (J.) CARIAROU. {Bot.) Dans le catalogue des noms caraïbes de plantes, rédigé par Surian et placé à la fin d'une édition du Traité des drogues de Lemery , on trouve sous ce nom uft liseron à fleurs jaunes, disposées en bouquets ou corymbes, qui est le convolvulus iimbellalus , un autre à feuilles épaisses et à fleurs rouges, qui est probablement le convolvnlus brasi- liensis, et un troisième à fleurs blanches, que l'on peut rap- porter au convoli'ulus repens. Le même nom est appliqué par Barrére à une autre espèce du même genre , qui a, selon lui , des feuilles de vigne, avec lesquelles les Galibis de la Guiane préparent une espèce de vermillon dont ils se peignent le corps. La première espèce est dans le Catalogue manuscrit de l'Herbier de Vaillant , sous les noms de cajarou et de carua- rou , ou liane à malingres. (J .) CARIRLANCO. {Mamm.) C'est s.ous ce nom, qui signifie visage blanc, que M. deHumboldt, dans son Recueil d'obser- vations de zoologie , fait connoître un singe d'Amérique qui se rapproche du saï à gorge blanche de BulTon. Voyez Sapa- ao€S. (F. C.) CARIBOU. (Mamm.) C'est le nom qu'on dojine au renne d'Amérique. Voyez Cerf. (F. C.) CARICA. (Bot.) On a donné d'abord ce nom au fruit du figuier, surtout à une espèce ou variété originaire de la Carie . dans l'Asie mineure, et dont parle Pline; ensuite on l'a ap- pliqué au même fruit séché au soleil ou au four. Un tithymale , euphorhia didcis, a été aussi désigné sous ce nom, parce que sa racine avoit la forme et la grosseur d'ime figue. Linnscus en Î04 CAR a fait le nom spécifique du figuier ordinaire, qui est son ficut canca. Enfin, regardant, peut-être à tort, comme barbare, le nom de papaja sous lequel avoit toujours été désigné, avant lui, le papayer, qui par ses feuilles et son fruit a quelques rapports avec le figuier, il lui a substitué le nom de carica , adopté maintenant par la plupart des botanistes modernes. Voyez Figuier, Papayer. (J.) CARl-CAPUSI (Bot.), nom brame d'un ketniie, hibiscus tiliaceus , qui est le pariti des Malabares. (J.) CARICARA (OrniÛt.), un des noms vulgaires de l'ortolan de roseaux, emberiza schœniclus, Linn. ( Ch. D.) CARICARA (Ornith.) , nom brasilien de la frégate, pelecanus ^qiiiliis , qui s'écrit aussi Caripira. (Ch. D.) CARICOIDES. {Foss. ) Voyez Alcyons i ossiles. Vol. i , Supp, (D.F.) CARICTERE, Caricteria (Bot.), nom donné par Scopoli à une plante herbacée du Levant, qui est l'antichore, anti-r chorus , de Linnaeus. Adanson avoit auparavant donné le mtnie nom au vclla , genre de plante crucifère. (J.) CARIE DU FROMENT (5o/:,), Uredo canes, Decand. Voyez Uredo. (Lem.) CAFiIGUE, Cartgode. (Mamm.) Nom dérivé de sarigoueja, qui, dans l'idiome des Guaranis, peuplade américaine, signifie maître des sarigues (d'Azara, Obs. d'Hist. nat.); on l'a donné au sarigue manicou, didelphis virginiana, Pen. (F. C; CARÏGUETBEJU. {Mamm.) Ce nom , dont le C doit se pro^ noncer comme une S, est, suivant M. d'Azara, une altération des mots braslliens sarigoue remhiou , qui signifient manger des sarigouécs, peuplade des bords du Paraguay. Marcgrave décrit sous ce nom , et non point sous celui de çariqueibeju, comme on l'a dit par erreur, un animal dans lequel on reconnoît le taïra de Buffon , le grand furet de M. d'Azara, mustela canadensis. Voyez Glouton. (F. C.) CARILLA (Bot.), nom portugais du mail-elou des Mala- ï)ares , qui paroît être une espèce de gatlUier , vitex , ayant quelque rapport avec le katou-mail- elou ou vilex trifolia; ïnais il en diffère par ses fleurs beaucoup plus petites , qui nç sont peut-être pas monopétales , et surtout par ses feuilles alternes, dont le pétiole, qui supporte les trois folioles, esi CAR io5 ailé, comme dans quelques genres de la famille des sapin- dées. (J.) CARILLONNEUR. (Ornith.) Cet oiseau, qui est le ttirdus tintinnabulât us de Linnaeus, le turdus campanella de Latham , et le mj'rmecophaga campanella de M. de Lacépéde , est re- gardé par M. Cuvier comme appartenant plutôt à la famille des merles qia'à celle des fourmiliers, dans laquelle on Fa placé juqu'à présent : son nom est dû à l'espèce de caril- lon qu'il fait entendre, pendant des heures entières, au milieu des forets solitaires de la Guiane. Voyez Fourmilier. (Ch. D.) CxA.RIM-CURINI (Bot.), nom donné chez les Malabarcs à une carmentine, i«5iicia ecbolium. (J.) CARIM-GOLA. (Bot,) Espèce de pontedère des Malabarcs, pontederia vaginalis. (J.) CARI-MOULLI {Bot.), nom d'un solanum épineux, à Pon- dichéry. (J.) CARIM-PANA (Bot.) Espèce de palmier à grandes feuilles en éventail, ainsi nommé chez les Malabares. C'est le ron-. dier ou lontar de l'Inde, borassus flabellifor mis. Y oyez Loî^tar, (J.) CARIM-TUMBA, {Bot.) Linnœus regarde cette plante des Malabares comme une espèce de cataire , et la nomme nepeta malabarica ; c'est le caco-tumba des Brames. (J.) CARI N AI RE , Carmfl n'a. {Malacoz.) Ce genre, dont on n'a connu long-temps que la coquille, qui elle-même est fort rare dans les collections, a été établi par M. de Lamarck dans la pre- Tnièreédition de ses Animauxsans vertèbres. C'étoit une espèce de patelle pourLinnœus, et un argonaute pour quelques con- chyliologistes françois. Mais, depuis que MM. Péron etLesueur ont fait connoifre Panimal d'une espèce de la Méditerranée, ce genre a été parfaitement confirmé. Les caractères que je lui ai assignés dans mon Gênera molluscorum, sont : Corps alongé, libre, conique, niuni inférieurement d'une nageoire compri- mée, terminée par un petit pied musculaire en forme de ven- touse, et postérieurement de quelques appendices natatoires ; la tête distincte; deux tentacules coniques ; une trompe et deux yeux; les organes de la respiration symétriques, en forme de peigne, situés à la partie supérieure et postérieure du des. 'o^-^ G An et formant avec le foie et Testomac une sorte de niicicus , re- couvert par une coquille symétrique, fort mince, transparente, un peu comprimée , recourbée d'avant eu arrière , à dos caréné , et à ouverture ovale et anguleuse antérieurement. Ces ani- maux, qui se trouvent ordinairement en haute mer, non-seu- lement dans l'Inde, mais dans la Méditerranée et dans TOcéan des Tropiques, sont presqu'entièrementgélatineux, transparens, et fort élégans dans leur manière de nager. Dans ce cas, ils ont toujours, à ce qu'il paroi t, la coquille et le nucleus en bas, et la nageoire ou le pied en haut , à peu près comme les janlhines, les lymnées, les planorbe*, etc. ; c'est ce qui avoit fait penser à M. Pérou que la carinaire avoit la coquille sous le ventre , erreur que j'ai rectifiée dans mon Mémoire sur l'ordre des Mollusques ptéropodcs, inséré dans le Bulletin des Sciences, par la Société philomalliique , pour 1816 , pag. 28. La place que les zoologistes assignent à ce genre et aux /iroles qui paroisseut en différer fort peu, est très- différente. Péron le plaçoit dans l'ordre des ptéropodes de M. Cuvier. M. de Lamarck en fait un ordre particulier de ses m.ollusques oéphalés,sous Je nom d'iiétcropodes, et le place à la tête du type des mollusques vrais. Dans le Mémoire cilé plus haut, j'ai fait A'oir que ce genre appartient au groupe des g;isléropodes dont le pied rturoit été comprimé, ou dans ma nouvelle classification des animaux mollusques d'après les organes de la respiration, j'en ai fait un ordre distinct sous le nom de Cucléobranches. Voyez ce mot et Malacoiocje. I\I. Cuvier (Règne Animal) le place presqn'à la fin de ses mol- lusques gastéropodes, dans l'ordre qu'il nomme scutibranches. On n'en connoit jusqu'ici que deux , ou peut-être trois espèces. 1° La Carinatre vrrRÉE , C.vifrea, hamk. ; patclla aiistata, J^inn. : argonautavitrca^ Gmel. ; Favan. , tab. 7, fig. 2. Coquille extrêmement mince, translucide, d'un blanc laiteux, légèrement nacrée, sillonnée transversalement, comprimée surtout en avant, où elle est bordée dans toute sa convexité })nr une carène simple et dentelée. Cette coquille, de trois pouces de long sur à peu près deux de large, n'a encore été rapportée que des mers de l'Archii e' C'VR '107 indien, vers î'ile d'Amboine. Elle est tellement rare dans les collections d'Europe , que l'on n'en connoît encore que trois ou quatre individus, et qu'on en a vu vendre un, bien conservé, jusqu'à la somme de 3ooo liv. Il en existe lia superbe individu dans la collection du Muséum d'Histo'ire naturelle au Jardin du Roi, et qui lui a été légué par le capitaine Huon, mort dans l'expédition envoyée à la recherche de la Peyrouse. 2." La CARiNAtRE l'RAGii.E, C.fragUh , Eory Saint- Vincent. Coquille très-ressemblante, pour la forme, à la patelle capu^ chon, mince, absolument hyaline, sans arête, avec de légères stries, qui, au lieu d'être circulaires, partent du sommet, et arrivent au limbe en divergeant.. Dans la description que donne M. Bory Saint- Vincent de l'animal de cette coquille , il regarde comme le pied le nucleus, et la nageoire ou pied véritable, comme placée sur le dos : opiïiion que nous avons vu être aussi celle de M. l¥ron , et tirée de la position de l'animal dans la natation. Nous extrairons du Voyage do M. Dory Saint-Vincent quelques ol)servalions. L'animal est enveloppé dans une sorte de tunique lâche, très-diaphane, hérissée de petites aspé- rités où l'on distingue un réseau vasculaire très-blanc. Elle paroîtse contracter ou se dilater à volonté; un caniil filiforme qui part de la bouche pour aller au nucleus, est élargi au mi- lieu , et se dilate ou se contracte par un mouvement continue' de systole et de diastole. Pendant ce mouvement intérieur, on remarque ceux d'un organe qu'il nomirie pectine, et qui n'est que la branchie. Il est composé de cirrhcs ou de tentai- cules rouges, dans une agitation continuelle, et placé àtiu dans la coquille. 3.° La CARiNAir.r; nr.L^MARCK, C. Laivarkii, Péron et Is ; l'involucre à cinq folioles linéaires, les dé- coupures du calice subuîées. Elle croit dans l'Arabie. ^^' Anthères à lobes séparés. 3. Carmantine a languette, Justicia ligulata, Lam. 111. tab. 12 , fig. 2 ; Cav. le. rar. 1 , tab. 71 ; justicia hicalyculata, Vahl. Bianthera malaharica , Linn. , f. Ses tiges s^nt hispides . herbacées, presque paniculées ; les feuilles ovales, velues sur leurs nervures ; les fleurs d'un ro'uge pâle . paniculées axillaires; une des folioles de l'involucre plus longue , eu' forme de languette. Elle croît dans les Indes orientafes. ' 4. Carmantine chevelue, Justicia crinita , Vahl; Thunb FI. Jap. tab. 4: plante du Japon , dont les tiges sont droites' herbacées , hexagones ; les feuilles glabres , oblongues ; les fleurs purpurines, disposées en ombelles axillaires; les bractées ciliées, inégales; l'involucre à quatre folioles subuîées. § II. Calice simple .- corolle labiée. "" Anthères à lobes réunis. 5. CARMAiNxiiNB A c&Qcam, JusUcia ecbolium, Linn. Burm. ïïG CAR Zeyl., tab. 4, tig. 1 ; Rheed. Malab. -, tab. 20: arbrissea* peu élevé, dont les rameaux sont vcrdàtres, arliculés, presque cylindriques; les feuilles ovales-laucéolées, les Heurs bleues blanches dans leur vieillesse, disposées en épis tétra-^ones , munis de bractées imbriquées ; la lèvre de la corolle très- étroite, bifide au sommet, courbée en crochet. On emploie la décoction de sa racine dans les douleurs de la goutte, et mêlée à celle des feuilles dans les douleurs néphrétiques. Elle croît dans les Indes, à l'île de Ceyian, au Malabar. 6. Carmantine tubulée, Justicia nasuta , Linn. Curtis. ^ Magaz. tab. 525 : arbrisseau des Indes orientales, dontles tiges sont tétragones, pubescentes vers leur sommet ; les feuilles molles, ovales, aiguës, pubescentes; les fleurs latérales, pani- culées; le calice pubescent, la corolle blanchâtre, tachetée de rouge ; le tube grêle , alongé ; le limbe court , à deux lèvres inégales ; les bractées fort petites. *' *'' Anthères séparées. 7. Carmantine ciuée , Justicia ciliaris , Linn. Jacq. Hort. 2, tab. 104 : espèce herbacée de Tile de Ceyian, distinguée par ses fleurs blanches, petites, axillaires, presque sessiles ; ses tiges sont velues, tétragones; ses feuilles oblongues, lan- céolées, hispides, un peu velues; les bractées linéaires, séta- cées , plus longues que les fleurs. 8. Carmantine gendarussa , Justicia gendarussa , Linn^ Rumph. Amb. 4, tab. 28; Aldina, Scop. Cette plante croît en buisson. Ses tiges sont ligneuses , rougeàtres , cylindriques, articulées: ses feuilles étroites, lancéolées, glabres, à veines purpurines; les fleurs petites, jaunâtres, veinées de pourpre, disposées en épis simples, terminaux; les bractées petites, presque subulées. Elle croit dans les Indes. g. Carmantine tachée , Justicia picta , Linn. Rumph. Amb. 4, tab. 3o; arbrisseau très-élégant des Indes orientales, où on le cultive comme plante d'ornement ; distingué par ses grandes et belles fleurs purpurines, parsemées souvent de taches d'un blanc jaunâtre, disposées en épis non feuilles; lea feuilles glabres, entières, ovales, aiguës, un peu luisantes , souvent tachetées de blanc jaunâtre ou de rouge brun. 10. Carmantine paniculée, Justicia paniculata, Vahl. Rheed., Malab. 9, tab. 56. Ses tiges sont herbacées, tétragones, à angles CAR >'ii^ «ranchans ; les fleurs terminales , en ombelles simples ; les brac- tées sétacées; les capsules velues, planes, comprimées, mu- cronées. Elle croît sur la côte du Malabar. § III. Calice simple : corolle en masque. ''^ AntJicres réunies, 11. Carmantine adhatoda, Justicia adhafoda , Linn. Herm. Lugdb., tab. 640. C'est une des plus belles espèces parmi celles que nous cultivons, d'un port très-agréable, qui s'élève à la hauteur de dix à douze pieds, sur une forte tige, divisée à son sommet en rameaux redressés; les feuilles sont grandes, ovales-lancéolées ; les fleurs blanches, disposées en épis courts, axillaires ...les bractées ovales; la corolle divisée en deux grandes lèvres, fort courbées, l'inférieure marquée à sa base de lignes purpurines. Elle croît dans l'île de Ceylan. ''' '•" Anthères séparées. 12. Carmantine a feuilles d'hyssope, Justicia hyssopifolia, Linn. Pluken., Almag. , tab. 280, fig. .1 : arbuste des Cana- ries , toujours vert , haut de trois ou quatre pieds ; les feuilles glabres, charnues, alongécs , à peine pétiolées ; les fleurs or- dinairement solitaires, axillaires, d'un jaune-pàle-citron ; deux petites bractées à la base du calice. On distingue encore la Carmaktine odorante, JKsiJcJ« odora, très-recherchée des Arabes, qui s'en couronnent aux jours de fête, et qui répand une odeur semblable à celle de la flouve, anthoxanthum odoratum , mais qui n'est sensible que lorsque la plante commence à se faner. Elle croit en Arabie, dans les bois. § IV. Calice simple : corolle presque égale. i5. Carmantine infundibuliforme , Justicia infundibuli- formis , lànn. Crossandra undulœfoUa , Hort. Ke^v. Ruellia infundihuUformis , Andr. Bot. repos, tab. 642: petit arbrisseau du Malabar et des Indes, distingué par ses grandes fleurs blanches, d'un aspect agréable, dont le limbe est plane et large, à cinq lobes arrondis ; le tube filiforme : ces fleurs forment des épis axillaires, longuement pédoncules; les rameaux sont ligneux, cylindriques , noueux , presque glabres ; les feuilles ovales-lancéolées, quaternées à cliaque nœud, assez longue- ment pétiolées. 14. Carmantine élégante, Justicia elegans , Paliss. Eeauv. Vi8 C.\R Fl. ben. et owar. tab. 5o : belle espèce à tige ligneuse, dé- couverte par M. de Beauvois, dans les environs d'Agathon , au royaume de Bénin. Ses feuilles sont grandes , lancéolées , entières; les fleurs terminales disposées en épis, accompa- gnées chacune de trois bractées, l'extérieure très-grande ; la corolle longuement tubulée ; les découpures du limbe pro- fondes, presque égales. i5. Carmantine épineuse, jHsf/cfa spinosa, Jacq. , Amer. 2, tab. 2, fig. 1 : arbrisseau de Saint-Domingue, haut de cinq à six pieds, divisé en rameaux cylindriques, grêles, alongés , épineux; les feuilles petites, ovales-lancéolées, entières, ob- tuses; les épines opposées, axillaires; les fleurs purpurines, latérales, réunies trois ou quatre ensemble par petits fais- ceaux opposés. (PoiR. ) CARMANTINE (Bol.) , Juslicia.Unn. Parmi les espèces de ce genre qui croissent aux Antilles , la plus importante est sans doute la carmantine pectorale , jiisticia pectoralis , Linn. qui est figurée dans Jacq. , Am. 5, tab. 3. D'une racine fibreuse et très-chevelue, s'élèvent, à envi- ron un pied de haut, plusieurs tiges herbacées, tétragones , noueuses, glabres, garnies de feuilles opposées, linéaires, lancéolées, pointues, glabres, entières; les fleurs sont pur- purines, et disposées sur des épillets dichotomes, qui forment tme petite panicule terminale ; leur calice est à cinq divi- sions, ayant à sa base trois bractées; la corolle est tubu- ïeuse , bilabiée ; la lèvre supérieure est divisée en deux lobes, et l'inférieure en trois; les étamines portent deux an- thères, placées l'une au-dessus de l'autre ; l'ovaire supérieur est turbiné, surmonté d'un style filiforme, astigmate simple; le fruit est une capsule ovale , comprimée , biloculaire , bivalve ; chaque loge f st mnnosperme. Cette plante mérite à juste titre la réputation qu'elle a dans les colonies des Antilles, sous le rapport de ses usages écono- miques. Elle y porte le nom trivial d'herbe au charpentier, parce que les ouvriers, lorsqu'ils se blessent avec leurs outils, pilent les feuilles de cette plante et l'appliquent sur la coupure; par ses qualités astringentes et vulnéraires, elle arrête le sang et fait reprendre les chairs. Mais l'usage le plus étendu de cette plante, est de donner un sirop dont on fait une consommation CAR 1Ï9 journalière, non -seulement comme pectoral , mais encore comme boisson des plus agréables ; on le substitue au sirop de capillaire, dans tous les cas où l'on emploie ce dernier, et même au sirop d'orgeat, dont il a à peu près le goût; mais il a sur celui-ci l'avantage d'un arôme particulier qui doit le faire préférer. Cette plante est vivace et se propage par ses drageons ; elle n« porte point de graines, ou du moins je n'en ai jamais rencontré dans les capsules, ce qui arrive presque toujours, comme on sait, aux plantes qui depuis long-temps se pro- pagent par ce moyen. (De T.) CARMAS (Bot.) , l'un des noms arabes de l'yeuse ou chêne vert, suivant Dalechamps. (J.) CARMON. (Ichthyol.) Ce nom est, suivant La Chênaye des Bois, celui d'un poisson des rivières delà Côte d'Or, de la lon- gueur et de la grosseur du bras, et dont la chair est fort bonne, quoique grasse et huileuse. (H. C.) CARNABADIUM. (Bot.) Quelques auteurs anciens, cités par C. Bauhin, ont donné ce nom au cumin. (J.) CARNASSIERS [Entom.) , nom que nous avons donné à une famille d'insectes coléoptères, pentamérés, à élytres dures, longues; à antennes enscienon dentées; à tarses simples, dont la plupart des espèces se nourrissent de proie vivante. Voyez Créophagks. (C. D.) CARNASSIERS. {Mamm.) Ce mot n'a pas , dans le langage des naturalistes, la même signification que dans le langage ordinaire. Quoique les mammifères carnassiers aient la pro- priété de se nourrir de chair , tous ne la possèdent pas au même degr^ ; il en est même parmi eux qui ne se nourrissent que de substances végétales. Ce nom indique plutôt la présence de certains organes que le genre de vie ; aussi a-t-il été appliqué à difFérens groupes de ces animaux , suivant que les natura- listes fornioicnt ces groupes dans telle ou telle vue, et d'après ielle ou telle partie de l'organisation. Dans Tordre des mammi- fères, il appartient généralement aujourd'hui à tous ceux qui sont pourvus de trois sortes de dents, d'incisives, de canines et de molaires ; qui n'ont pas de pouces opposables aux mains et aux pieds , comme les quadrumanes ; qui ont les doigts armés d'ongles plus ou moins crochus , et dont les mâchoires ne Î20 CAR peuvent s'ouvrir et se fermer que verticalement. Cependant cette règle a encore des exceptions ; car elle sépareroit des ani- maux qui ne peuvent point être séparés naturellement. Tout ce qu'on peut conclure de là , c'est que cet ordre n'existe que par rapport à nous , et non point par rapport à la nature. Quoi qu'il en soit, les mammifères carnassiers sont compris dans les genres suivans : Les Chats , les Hyènes , les Martes , les Gloutons, lesMoufettes, les Loutres, les Blaireaux, les Chiens, les Civettes , les Ratons et les Ours , les Amphibies , les Chéirop- tères, les Hérissons, les Musaraignes, les Desmans, les Sca- ïopes , les Chrysoclores, les Tanrecs et les Taupes ; enfin , les Didelphes ou Marsupiaux, animaux qui, d'une part , s'unissent nécessairement aux carnassiers, et qui, de l'autre, ne peuvent point être séparés des rongeurs. (F. C.) CARNE. (Bot.) Deux espèces d'agaricus ont reçu ce nom à cause de leur couleur d'un rose de chair pâle. L'un , le grand carné (Paulet, Champ, e , p. 244, t. 119, f, 120), a trois à quatre pouces de hauteur ; les lames qui garnissent le dessous du chapeau sont roses, plus pâles et dentelées. Ce champignon est désagréable au goût ; maisiln'est pas malfaisant. On le trouve dans les bois des environs de Paris. Le second , le petit carné (Paul. L. C. f. 4, 5, 6), plus petit que le précédent, a son chapeau rayé par la saillie des feuillets, et sa tige est fusiforme. Il a les mêmes qualités, et croît dans les mêmes lieux que le grand carné, avec lequel il constitue un petit groupe nommé par Paulet les Mamelons carnés (voyez ce mot). Ce naturaliste fait remarquer qu'ils sont décrits par Vaillant , Bot. p. 67 , n." 46 , et par Micheli , Gen. p. 1 56. (Lem.) CARNELLA. [Bot.) Dans quelques parties de l'Italie, on nomme ainsi le peziza auricu/a, vulgairement nommé oreille de Judas. (Lem.) CARNILLET {Bot.), Cucubalus. Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs polypétalées,dela famille des caryophjilées , de la decandrie trigynie, qui a pour caractères essentiels un calice enflé et tubulé , à cinq dents; cinq pétales onguiculés, sans appendices à l'orifice de la corolle ; dix étamines ; trois styles ; une capsule à trois loges polyspermes , s'ouvrant en cinq valves à son sommet. Les rapports entre ce genre et les silènes sozit tels, qu'il CAR 12 1 est souvent difficile de fixer les espèces qui appartiennent à l'un ou à l'autre genre. La seule diflerence consiste, pour les silènes, dans de petites écailles, dont les onglets des pétales sont garnis à leur sommet, et qui forment, par leur réunion ou leur rapprochement, une sorte de petite couronne dentée qui n'existe point ou ne devroit point exister dans le cucu- balus. On la retrouve cependant dans plusieurs espèces rap- portées à ce genre; mais elle y est très-courte, à peine sen- sible. Ce caractère devient donc presque nul ; ce qui a déter- miné plusieurs botanistes à réunir ces deux genres, que d'autres ont conservés à cause du grand nombre d'espèces qu'ils renferment. Quant à la forme du calice, elle ne peut être employée rigoureusement comme caractère , quoiqu'elle soit souvent ventrue Aansle.s cucuhalus , et cylindrique dans les silènes. Les espèce les plus remarquables sont : 1. Carnillet behen, CucubaUis hchen, Linn. ; Blackw., t. 268. On le distingue à ses calices renflés, veinés, quelquefois d'un brun rongeàtre ; à ses feuilles glabres, d'un vert glauque, ovales lancéolées ; à ses Heurs blanches, dont les pétales son! bifides, les capsules à trois loges. 11 est fort commun dans les champs, sur le bord des chemins, dans les prés. Le cucubalus maritimus ne paroit être qu'une variété de cette espèce, dont les feuilles et le bas de la tige sont garnis de poils courts. On en cite une autre variété, cucubalus unijlorus, Roth., à fleurs solitaires ou géminées, plus grandes , et dont l'orifice est muni d'un appendice court. On prétend que l'on peut substituer les fleurs du behen à celles du sureau dans les fomentations sur les parties attaquées d'érysipèle. 2. Carnillet étoile, Cucubalus stellatus , Linn. Ses feuilles sont disposées quatre par quatre à chaque articulation ; ses fleurs sont grandes, sans appendice; ses pétales bifides, leurs lobes partagés en deux. On trouve cette plante dans la Virginie et le Canada. 3. Carnillet de Tartarie, Cucubalus tataricus , Linn. Ses tiges sont droites, simples; ses fleurs disposées, à la partie supé- rieure des tiges, en un long épi ; les pédoncules simples, axil- laires, opposés; les ftuilles sessiles, linéaires, lancéolées. Cette espèce croît d ms la Russie et la Tartarie. 4. Carnillet paniculé, Cucubalus catholicus , Linn.-. Jacq. î^-2 CAR Hort. , tab. 59. La tige est très-rameuse; les rameaux étalés, paiiiculés et opposés; les feuilles ovales; les fleurs petites, les calices bruns , les pétales bifides. EUq croit dans la Sicile. Le cucubalus sibiricus, Linii., diffère peu de cette espèce. 5. Carnulet A PETITES FLEURS, Cticubalus otites, Linn. ; Clus. Hlst. 1, pag. 295, fig. 1. On rencontre cette plante dans les lieux stériles et sablonneux. Ses fleurs sont jaunâtres, ramassées par paquets en forme de verticillcs, quetquefois unisexuelles ; ses feuilles sont étroites, spatulées ; les pétales entiers, linéaires, ondulés. 6. Carnillet d'Italie , Cucubalus itaUcus , Linn. ; Jacq. observ. 4, tab. 79. Ses tiges sont presque nues, rameuses, un peu visqueuses ; les feuilles ovales , lancéolées ; les calices pu- bescens; les fleurs blanchâtres, solitaires ou ternées; les pétales à deux lobes obtus, sans appendice. Cette espèce croît dans l'Italie, le Piémont, aux lieux pierreux, parmi les buissons. 7. Carnillet casse- pierre, Cucubalus saxifragus , Linn.; Schreb. decad. 9 , tab. 5. Cette plante croît dans le Levant. Ses tiges sont basses, ses feuilles linéaires; ses fleurs latérales, opposées ; la terminale sessile; le calice de couleur purpurine; les pétales bifides. o. Carnillet NAIN, Cucubalus pumilio , Linn.; Lam. III. gen. tab. 377, lîg. 1. Ses tiges sont très-courtes, simples, unitlores; les feuilles lisses, linéaires, réunies en gazon; les calices oblongs, pubescens, de la longueur des tiges. Elle croît sur les mon- tagnes de l'Italie, de la Moravie, etc. H reste encore plusieurs autres espèces que l'on rapporte à cegenre , et qui pourroient être placées presque indifféremment parmi les silènes. La plus remarquable, et dont on seroit tenté de faire un genre, est le cucubalus baccifer, L. , dont les fruits sont un peu charnus, arrondis, noirâtres, à une seule loge, et qui ne s'ouvrent point d'eux-mêmes en plusieurs Valves. Ses fleurs sont blanches; leur calice court, campanule, point strié, à cinq lobes; les pétales écartés, étroits, laciniés, auri- oilés à leur base. (Poir.) CARNIVORES. ( Ornilh. ) Voyez Rapaces , Zoophages. (Ch. D.) CARNIVORES. {Mamm.) On a employé plus particulière- ment ce mot pour désigner les grands animaux qui ^ivent de CAR 123 proie, tels que les chats, les chiens, les martes, les ours, etc. Voyez Carnassiers. (F. C.) ^ CARNUB. (Bot.) Voyez Carub, Caroubibr. (J.) CARO (Bot.) , nom brame du caniram des Malabares, qui est l'arbre de la noix vomique , sirjchnos vomica. Le carvi, carum carvi, genre de plante ombellifère, porte le même nom chez les Italiens. (J.) CAROBIN. (Bot.) On nomme ainsi le carvi aux environs de Vérone , suivant Séguier. "(J.) CAROBO , Carobole , Caroba , Carrubia. (Bof.) Voyez Caroubier. (J.) CAROBOLA, Cuccar {Bot.), noms sous lesquels le gainier ou arbre de Judée, cercis, est connu aux environs de Vérone, suivant Séguier. (J.) CAROLI. (Ornith.) Ce terme, par lequel les Milanais dé' signent le courlis commun, scolopax arquata, Linn., se trouve parmi les dénominations que Salerne dit être vulgairement appliquées en France au même oiseau. ( Ch. D. ) CAROLIN {Ichthyol.) , nom d'une espèce de Trigle, trifrla carolina. Voyez ce mot. (H. C.) CAROLINE. (Entom.) Geoffroy a désigné sous ce nom un insecte névroptère dont on trouvera l'histoire sous le genre Libellule : c'est l'espèce décrite avec Fépithète de tenaillée , forcipala. (CD.) CAROLINE. {Ichthyol.) Voyez Carolin. C'est aussi le nom d'un poisson de la famille des siagonotes, et du genre Elope; c'est Vargenlina carolina de Liunaous. Voyez Argentine, dans le Supplément, et Elope. (H. C. ) CAROLINÉE (Bot.) , Carolinea. Ce nom a été donné par Linnaeus fils, dans son Supplementum , au genre de la Guiane, établi par Aublet sous celui de Pachira. Voyez Pa- CHIRIER. (J.) CARO-MOELLI. (Bot.) Voyez Courou-moellt. (J.) CARONCULE. (Bot.) On remarque, à la surface de quelques graines, des renflemens particuliers qu'on suppose avoir quelque analogie avec l'arille. Dans le haricot et dans beau- coup d'autres légumineuses, il y a au-dessus du hile, ou point d'attache de la graine , un renflement ou une caroncule sèche et dure, qui a la forme d'un cœur. Dans la chélidoine^une caron- ^-=4 CAR cule blanchâtre et succulente, placée également près du hile, forme une espèce de crête. Le ricin , le sterculia balanghas, le polfgalavulgaris, offrent aussi des exemples de ces caroncules ou ariiles caronculaires. Gaertner désigne ces caroncules par le nom de strophioLa. Les graines munies de caroncules sont dites caronculées. (Mass.) CARONCULE. (Ornith.) On appelle ainsi une excrois- sance charnue, molle, dénuée de plumes, qui sert d'orne- ment au front, au vertex, à la gorge, et quelquefois à la nuque, aux sourcils des oiseaux. Cette caroncule est tantôt divisée en deux parties, laciniée; tantôt comprimée, rétrac- tile, ridée. ( Ch. D. ) CARONCULE. {Ornith.) Voiseau de la Nouvelle-Zélande que Sonnini a désigné par cette épithète , irrégulièrement employée dans une acception substantive, est le sturnas ca- runculatus de Gmelin et de Latham , le mainate caroncule , gracula carunculata de Daudin , qui appartient au genre Phi- lédon de M. Cuvier. ( Ch. D. ) . CARONCULES. (Ornith.) M. Vieillot a donné ce nom, dans sa Méthode , à une famille de l'ordre des sylvains et de la tribu des anisodactyles, dont la tête ou la mandibule in- férieure sont caronculées. Cette famille comprend les quatre genres Glaucope, Dilophe, Créadion et Mainate. ( Ch. D. ) CARONDI (Ornith.), dénomination indienne des perro- quets, ( Ch. d. ) CARO-NERVOLOE (Bot.), nom brame de l'appel des Malabares , qui paroît être le premna integrifolia , genre de la famille tles verbenacées. (J.) CAROPI (Bot.) , un des noms sous lesquels est désigné dans les Philippines, suivant Camelli , cité dans le Diction- naire économique de Lamarre , le véritable amome de Dif)scoride. Les naturels du pays font avec ses graines des colliers d'une agréable odeur , et auxquels ils attribuent de plus la vertu de préserver des maladies contagieuses. (J.) CAROS. (Bot.) Ce nom, donné par des auteurs anciens au carvi , genre de la famille des ombellifères, est aussi usité dans les Aîpes , suivant C. Bauhin, pour désigner le phellan- drium midetUna, appartenant à la même famille. (J.) CAPt 125 CAROTIDE {Anat.) , artère qui porte le sang vers la tête. Dans l'homme, la carotide gauche naitde la crosse del'aorle, et la droite de la souclavière du même côté. Chaque carotide, arrivée vis-à-vis la partie supérieure du larynx, ^ divise en deux, une interne pour l'intérieur du crâne, une externe pour l'extérieur de la tête. Dans beaucoup d'animaux il y a un tronc commun , qui porte le nom d'aorte ascendante, et qui fournit les deux caro- tides et la souclavière droite. D'autres fois ce tronc commun fournit les deux souclavières , et se bifurque ensuite pour pro- duire les deux carotides, etc. (C.) CAROTIDES. (Bot.) 11 paroît que ce nom étoit donné an- ciennement aux fruits du palmier dattier, que l'on nommoit aussi cariotœ et dactyli. (J.) CAROTIDIEN {Anat.), ce qui tient à la carotide. On donne cette épithète à un canal du crâne, par lequel l'artère caro- tide interne pénètre vers le cerveau. Le canal carotidien com- mence à la face inférieure du rocher, immédiatement en avant du trou déchiré postérieur; son cours est tortueux; il pénètre dans le crâne, au côté externe du trou déchiré antérieur. Il ti-ansmet, outre l'artère, le nerf grand sympathique. Ce canal est beaucoup plus court dans les quadrupèdes (les singes exceptés) que dans l'homme: il n'existe même pas du tout dans les rongeurs, l'hippopotame et les oiseaux ; l'artère pénètre parle trou déchiré antérieur. (C.) CAROTOGO-MONOCENERI. (Bot.) Les Galibis, habitans de la Guiane, nomment ainsi la beslère rouge, hesleriacoccinea, suivant Aublet. (J.) CAROTTA. (Bot.) Ce nom est donné, suivant Gouan, dans les environs de Montpellier, au panais ordinaire, pastinaca. sativa., dont la racine, semblable par la forme à celle de la carotte ordinaire , en diffère par une saveur qui lui est propre , et par sa couleur moins jaune. Il faut encore observer que le nom carotte a été long-temps appliqué, et l'est encore, dans quelques provinces méridionales, à la betterave rouge, heta; et dans les mêmes lieux, la vraie carotte, daucus . est nommée carotte jaune. (J.) CAROTTE ( Bot. ) , Daucus , genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs polypétalées, de la famille des ombelUfères , de 126 CAR la pentandrie digynie, qui renferme des herbes dont les feuilles sont plusieurs fois ailées , les folioles plus ou moins menues, les ombelles à rayons nombreux, très-ouverts, mais qui se con- tractent à^^iesure que les semences mûrissent. Dans quelques espèces , les fleurs du centre avortent quelquefois et se conver- tissent en un tubercule charnu , d'un pourpre foncé. Le carac- tère essentiel de ce genre est d'avoir un involucre général à fo- lioles pinnatifides ; un calice très-court, entier; des pétales en cœur, réfléchis, plus grands à la circonférence des om- belles ; un fruit ovale, hérissé de poils roides, composé de deux semences planes intéi'ieurement , convexes et relevées eii dehors de petites côtes presque membraneuses : les ca- rottes se distinguent des caucalides par leur involucre pinna- tiiide; des ammi , par leurs semences hérissées d'aspérités ou de poils roides. Les principales espèces sont : 1. Carotte commune, Daucus carota , Linn. ; Black^v. , lab. 546. Cette espèce, si intéressante comme plante pota- gère, croit naturellement partout dans les champs. Elle n'offre d'autres différences avec les carottes cultivées, que d'avoir des racines plus grêles, plus dures , et des tiges plus chargées d'aspérités ; elles s'élèvent à deux ou trois pieds : les feuilles sont amples, légèrement velues, deux et trois fois ailées ; les folioles à découpures étroites , linéaires , aiguës ; les ombelles blanches ou un peu rougeâtres, touffues; les rayons nombreux; l'involiicre ]>innatifide , quelquefois à fo- lioles simples, dans les terrains maigres ; les semences hérissées de poils un peu rougeâtres ou gris, très-roides. 2. Carotte gommifere, Daucus guinmifer , Lam.; Boccone, Mus. tab. 20. On la distingue des autres espèces par ses in- volucres partiels, simples, élargis, ovales, mucronés, mem- braneux, ciliés à leurs bords, dépassant un peu les ombel- lulcs. Ses tiges sont velues; ses feuilles semblables à celles du persil, un peu luisantes ; les pétioles velus. Elle croit dans les lieux maritimes et pierreux de l'Europe méridionale. Elle pourroit bien être le daucus gingidium de Linnseus. Lors- qu'on entame les tiges ou les rameaux de cette plante, il en découle, d'après Boccone, un suc visqueux, gommo-résineux, d'une odeur agréable. 3. Caroxie maritime j Daucus maritimus^ Lam. EHç est glabre CAR <-^7 dans toutes ses parties; ses tiges sont grêles, effilées, peu ra- meuses ; les feuilles deux fois ailées ; les folioles simples ou divisées en lobes linéaires ; les ombelles peu garnies, longues d'un pouce ;les fleurs blanches, les involucres plus courts que les rayons; les semences petites et hispides. Elle croît dans les départemens méridionaux de la France. 4. Carotte hispidr, Daucus hispidus , Desf. Flor. atl. vol. 1 ,. pag. 243, tab. 63. Cette espèce a des tiges hérissées de poils blancs et roides ; des feuilles ailées, velues principalement sur leurs nervures; des fleurs blanches; des semences ovales, hérissées, dont les côtés sont munis de poils blancs, crochus à leur sommet. Elle croîj; en France etsur les côtes de la Barbarie. 5. Carottk a semences ailées , Daucus alatus , Poir, Voyag. en Earb. vol. 2, pag. i35 : très-belle espèce, dont le carac- tère le plus saillant est d'avoir les semences munies sur leurs angles de très-Jolies membranes courtes, argentées, au nombre de cinq à six , hérissées sur leurs bords. Les fleurs sont petites et jaunâtres ; les tiges cannelées, rudes au toucher; les feuilles larges, ailées; les folioles obtuses. J'ai recueilli cette plante sur les bords de la mer, dans la Barbarie , aux environs d'Hyp- pone. On pourroit la regarder comme le type d"un nouveau genre. 6. Carotte a grandes fleurs, Daucus grandijlorus^ Dcsfont.^ FI. atl. vol. 1, pag. 240, tab. 5g. Il est facile de reccnnoître cette belle plante aux grandes fleurs de la circonférence des ombelles , assez semblables à celles du caucalis grandiflora , dont elle a le port. Ses tiges sont pileuses ; les folioles li- néaires; les ombelles latérales, plus courtes que les feuilles; les semences hérissées de poils roides, nombreux, ouverts en étoile à leur sommet. Elle a été découverte par Dcsfontaincs dans les environs d'Alger. Ce savant voyageur a recueilli dans le même pays plu- sieurs autres espèces nouvelles ou peu connues , telles que les daucus maxiinus , parviflorus , aureus , crinitus , glaherrimus ^ seLifolius , daucus muricatus , L. , dont on trouve la description et les figures dans son Flora atlantica. Le daucus visnaga de Linnœus , dont les semences sont glabres, appartient aux AiMMI. (Voyez ce mot. ) Son daucus lucjdus , très-Yoisin du daucus carota, a ses tiges plus hautes j 128 CAR SCS pétioles et ses feuilles lisses, luisantes. Le daucus maurita-* nicus, L. , paroit devoir se rapporter au daucus maximus , Desfont. M. Lamarck a rappelé dans ce genre Vammi copticum, L. , dont les semences sont hérissées d'aspérités. ( Poir. ) CAROTTE. (Usages et culture.) C'est une découverte pré- cieuse que celle qui a introduit dans nos potagers la carottg sauvage, si commune partout : ses racines grêles et dures sont devenues, parla culture, tendres, savoureuses, charnues, également propres à la nourriture des hommes et à celle des animaux. On en distingue plusieurs variétés : la grosse carotte rouge, la carotte violette ou noire, d'une saveur plus fortement prononcée ;/apetife carotte rouge, les jaunes, les hlanches , etc., plus sucrées, plus savoureuses. Cette racine est saine, d'une digestion assez facile, surtout lorsqu'elle est bien cuite, broyée convenablement entre les dents; autrement, elle peut occa- sioner des flatuosités incommodes. Assez souvent on la mange seule -.plus ordinairement elle entre, comme assaisonnement, dans nos autres alimens. Il est peu de racines plus agréables et plus salubres. Elles peuvent être desséchées et conservées, soit par morceaux, soit en poudre, pour les usages de la marine. Margraff en a retiré un sucre en sirop ; M. Hornbi d'Yorck en a obtenu une eau de vie d'un bon goût, très- îimpide, et le marc a fourni aux cochons une très-bonne nourriture. En Europe, on confit au sucre les racines de carotte; en Egypte, on les confit au vinaigre; un de mes amis en a formé une sorte de confiture assez agréable. Les bestiaux sont très-avides des racines et des feuilles de la ca- rotte. C'est pour eux un aliment très-sain , qui les engraisse . et qui fournit aux vaches un lait plus abondant, d'une bonne qualité. Les carottes sont d'une grande ressource, surtout au printemps et vers la fin de l'hiver, lorsque les autres alimens viennent à s'altérer ; la texture plus forte des carottes les garantit plus long-temps de l'intempérie de l'air. Miller assure «fu'un arpent de terre, ensemencé de carottes, donne plus de fourrage que trois arpens de navets, pour les moutons, les cochons et les bœufs, dont la chair devient en outre plus ferme et plus savoureuse. Ces animaux broutent aussi les jeunes feuilles; mais, après la fleuraison, ils sont repoussés par l'aspérité des tiges et des semences de cette ombellifère. CAR 12Ç) Dans certains cantons on fait griller les racines de la carotte, pour les mêler au café en diverses proportions. Les semences sont aromatiques; elles communiquent à la bière une saveur piquante, et une qualité supérieure. Leur infusion théiforme est une boisson stimulante, dont les Anglais font un usage fréquent. L'huile essentielle qu'on en retire par la distillation, étoit regardée autrefois comme un excellent diurétique, un précieux emménagogue. Ces vertus ne paroissent point avoir été confirmées par l'expérience.,^ Lorsque Ton cultive la carotte comme fourrage, on la sème en août et septembre, ou en février et en mars, dans une terre très- bien labourée. On répand, par chaque arpent, quatre livres de graines. Si la saison est tellement favorable que tout lève bien, on en arrachera une partie, afin que les autres grossissent. On donne les feuilles aux animaux dans tout le cours de l'automne; les racines, arrachées en novembre ef décembre au plus tard, et conservées à l'abri de la gelée et d'une trop grande humidité, les nourrissent abondamment eu hiver. Comme cette plante pivote beaucoup, elle n'épuise point la superficie du terrain, et par conséquent ne peut nuire aux blés ni aux grains de toute espèce, qui sont semés après elle. D'après Dutour, l'agronome Walford est dans l'usage de semer des carottes toutes les fois qu'il fait une plan- tation de pins, ou d'arbres qui se dépouillent. En arrachant les carottes , on fait , selon lui , moins de tort aux petites racines des arbres, qu'en labourant autour d'eux; et le vide qu'elles laissent se remplissant de la terre la plus meuble, les racines encore tendres des jeunes arbres poussent avec plus de facilité. La culture des carottes offre donc de grands avantages. Quand elle est soignée, elle réussit presque toujours. Dans les pays où les terres ont du fond, elle peut servir pour alterner et remplir le vide des jachères. (Poir.) CAROUBIER, CAROUGE (Bot.), Ceratonia , genre de la famille des légumineuses, de la'polygamis triœcie deLinnœus, dont le caractère consiste dans des fleurs dioïques, rarement polygames, disposées en épi. Les fleurs mâles offrent un calice fort petit, à cinq découpures ovales, inégales; point de co- rolle ; cinq étamines opposées aux découpures du calice ; les filamens étalés; les anthères mobiles^- un réceptacle charnu , 7' 9 ï3o CAR tubercule à ses bords, muni d'un appendice dans son cenfre. Dans les ileurs femelles, un ovaire en faucille; point de style ; le stigmate plane , orbiculaire, échancré ; une gousse épaisse , pulpeuse, indéhiscente, divisée en plusieurs loges par des cloisons transverses; une semence dans chaque loge. Ce genre est borné à une seule espèce. 1 . Caroubier a siliques , Ceratonia siliqua , Linn. ; Lam. IIL tab. 559; Cavan. Icon. n". 122, tab. 11 3. Arbre de médiocre grandeur, qui s'élève à la hauteur de vingt à trente pieds, sur un tronc droit, à écorce brune , rabo- teuse: ses rameaux sont tortueux, étalés, et forment une cime arrondie. Les feuilles sont alternes, presque sessiles, toujours vertes, ailées, sans impaire, composées de six à dix folioles presque opposées, ovales, coriaces, obtuses, persistantes, glabres, plus pâles à leur face inférieure, souvent échancrées à leur sommet; les fleurs disposées en épis droits, nombreux, presque sessiles, solitaires ou agrégés, de deux à trois pouces de long; le calice rougeâtre ; les anthères jaunes; l'ovaire soyeux; les gousses pendantes, épaisses, comprimées, un peu arquées; d'un brun foncé. Cet arbre croît dans les contrées méridionales de l'Europe, plus particulièrement dans le Levant, l'Egypte, sur les cotes de Barbai'ie; il aime les terrains pierreux, les fentes des rochers. Son bois est dur, veiné d'un beau rouge foncé, propre aux ouvrages de menuiserie et de marqueterie ; mais il est sujet à se carier en vieillissant : d'ailleurs l'aubier est tendre, très- abondant. On emploie l'écorce et les feuilles pour tanner les cuirs. J'ai vu en Barbarie les Maures faire une grande consommation des fruits du caroubier, se nourrir de ses gousses , mêler sa pulpe à l'eau , sans en être incom- modés, quoiqu'on prétende que les caroubes occasionent des diarrhées et des coliques : elles ont une saveur très-douce , M. Proust en a retiré du sucre. M. Olivier a observé le caroubier à l'île de Crête, où il croit sans culture. On en transporte les fruits à Constantinople , en Syrie, dans l'Egypte . ils servent de nourriture aux pauvres et aux enfans : ceux-ci aiment beaucoup à mâcher la pulpe douce qu'ils renferment. Mêlés avec la racine de réglisse, le raisin sec et les autres lï-uits, ils servent à faire les sorbets, dont les Musulmans CAR i3i font un usage journalier. Les Egyptiens extraient de ses gousses une sorte de miel, et l'emploient pour confire les tamarins et les mirobolans. Le caroubier est connu depuis très-long-teinps. M. Paulet pense que c'est de cet arbre dont il est fait mention dans Théophraste, sous le nom de Syle^ que M. Staciihouse rapporte au ficus religiosa. (I'oir.) CAROUBIER DE LA GUIANE. (Botl) L'arbre que Sted- mann , dans son Voyage à Surinam , désigne sous ce nom et sous celui de roi de la forêt, est le courbaril, hjmenaa. Ce nom dérive probablement de celui de caourouhali, que lui donnent les Caraïbes. (J.) CAROUCOUACA (Co^) , nom caraïbe d'un clusier, clusia rosea, suivant Surian. (J.) CAROUGE. (£o^) Voyez Caroubier. (J.) CAROUGE A MIEL. {Bot.) On nomme ainsi, dans l'Amé- rique septentrionale, le févier à trois épines, gleditsia tria- canllios. (J.) CAROUGE. {Ornith.) M, de Lacépède a formé un genre particulier des carougcs auxquels il a donné le nom de xan-' ihoznus, queBrisson leur avoit déjà appliqué , sans les distraire toutefois de son genre Troupiale , Icterus. Les caractères attribués par le premier de ces naturalistes aux carouges , sont un bec grêle, à pointe acérée et à base arrondie ; mais ce genre, ainsi établi, ne fournissoit d'autres signes pour distinguer les carouges des troupiales que les proportions de leur Bec un peu plus grêle. M. Vieillot, qui a formé le même genre sous le nom de Pendulinus , tiré sans doute de la manière dont les. divers oiseaux de la même famille construisent leur nid, les caractérise surtout par la courbure de leur bec, qui est droit chez ses troupiales ; mais M. Cuvier , qui ne forme des carouges qu'une section de son grand genre Cas siq ne ^ les signale, au contraire, par un bec droit, tandis que chez les troupiales il seroit arqué sur toute sa longueur. Ces diverses considé- rations ne peuvent que nous confirmer dans le parti annoncé au tome VI, page 92 de ce Dictionnaire, de renvoyer là des- cription des espèces de carouges à l'article des troupiales, avec lesquels ils ont au moins cela de commun, que l'échancrure formée par le Bec dans les plumes du front est pointue. (Ch. D.) ■ 9. 153 CAR CAROULA. (Erpétol.) La Chênaye des Bois appelle ainsi nn serpent de Ceylan, long de deux pieds, et fort venimeux , qui se cache sous les couvertures des maisons , où il devient la proie des chats. Nous ne savons à quel genre le rappor- ter. (H. C.) CAROUMBOU. (Bot.) Sur la côte de Coromandel, on nomme ainsi la canne à sucre, suivant les catalogues commu- niqués à Commerson. (J.) CAROU-NOTCHOULI (Bot.), nom qui signifie notchouli noir, donné sur la côte de Coromandel à une espèce de car- mantine ,justicia gendarussa, qui est le caranotschi des Malais, au rapport de Rumphius, et le kalo - adoulasso des Mala- bares, suivant Rheède. (J.) CAROUSSE. {Ichthj'oL ) Les matelots provençaux donnent ce nom à la perche de mer, perça labrax , que Sonnini a vu prendre sur la côte d'Alexandrie. Voyez Perche. (H. C.) CAROXYLE (Bot.) , Caroxjlum. Le genre que Thunberg avoit fait sous ce nom , a été réuni au genre Soude, salsola, dont il diffère seulement par l'absence de feuilles, ce qui lui donne un port différent et plus d'affinité extérieure avec Vanabasis. C'est maintenant la soude sans feuilles , salsola aphylla. (J.) CARPAIS. (Entom.) On trouve ce nom dans l'ouvrage de M. Latreille , intitulé : Précis des caractères génériques des insectes : il l'a changé depuis en celui degamase : c'est le ciron des coléoptères. (C. D.) CARPAS. {Bot.) Voyez Capas. (J.) CARPASUM. {Bot.) Voyez Carpesidm. CARPATA {Bot.) , nom donné dans l'Inde, suivant Lemery, au cureas , espèce de jatropha de Linnasus, et suivant Adanson à une espèce de ricin. (J.) CARPANTHE {Bot.) , Carpanthus , genre de plantes crypto- games, de la famille des rhizospermes , dont le caractère géné- rique consiste en une capsule axillaire, solitaire, globuleuse, •uniloculaire, s'oùvrant à la maturité en quatre demi-valves obtuses, et contenant quatre graines lenticulaires. Le Carpanthe axillaire {Carpanthus axillaris , Raffinesque Schmaltz, medic. Reposit. 5 , p. 556 ), est la seule espèce de ce genre. Elle a des feuilles opposées , sessiles , oblongues et à CAR i33 nervures peu saillantes. Cette plante se trouve sur les bords de quelques ruisseaux de Pensylvanie et de New-Jersey. (Lem.) CARPANTHÉES. (L^f.) M. Raffincsque Schmaitz propose de nommer ainsi la famille des Rhizospermes. Voyez ce mot. ( Lem. ) CARPATHOS. (Bot.) Le chèvre-feuille, nommé pericli' menum par Dioscoride , a reçu aussi, suivant Ruellius, son couimentateur, différens noms en d'autres lieux, tels que itginas, cylmenes, carpathos, splentos, epetitis, axina, rriyrcines^ calfcaathemos. C'étoit, selon le même, le turcon des Egyp- tiens, le polion des Mages, le lanath des Africains. (J.) CARPE. (Ichfhjol.) Dans notre langue, ce mot désigne ua poisson d'eau douce, que l'on sert souvent sur nos tables. Les ichthyologistes, en général, ont considéré ce poisson comme le type d'un des genres les plus nombreux en espèces et eu varié- tés , auquel ils ont consacré le nom de cjprin, en latin cjpriniis. Quelques auteurs français ont traduit cette dernière appel- lation par le mot carpe , en sorte que , considérés comme noms génériques , carpe et cyprin sont synonymes. Voyez Cvprin. I ^54 CAR fort peu carnassiers, et se nourrissant souvent d'herbages et même de limon. La plupart de ces poissons ont la faculté de porter 1rs lèvres en avant et de les retirer en arrière; aussi toute la partie an- térieurede leur bouche est formée par l'assemblage de plusieurs petits os très-mobiles, et retenus par des ligamens élastiques, en sorte qu'ils ne peuvent se mouvoir les uns sans les autres. Les dents qui garnissent leur pharynx sont à couronne plate, et sillonnée en travers, le plus ordinairement. Leur nombre, au reste, et leur forme varient beaucoup suivant les espèces. Au-devant de ces dents, on trouve une substance glanduleuse qui paroit tenir lieu des glandes salivaires, et qui recouvre larticulatiou supérieure des os branchiaux ; sou tissu paroît homogène ; sa teinte est d'un gris rougeâtre. Leur estomac est sans cul-de-sac, et se continue sans dis- tinction avec le reste du canal intestinal, qui est dépourvu de cœcum, et où l'on ne remarque aucune dilatation ni valvule qui puisse retarder la marche des matières qu'il contient. Les parois des intestins contiennent, d'ailleurs, dans leur épais- seur, une couclie glanduleuse assez épaisse, qui verse dans leur cavité une grande quantité de mucus. Le nombre de leurs cir- convolutions varie d'une et demie à quatre ou cinq. Leur dia- mètre diminue par degrés depuis leur origine jusqu'à leur terminaison; il en est de même de l'épaisseur des membranes qui les forment. Le plus ordinairement, la membrajie mu- queuse en est veloutée et plissée en zigzags: mais, dans certaines espèces, la carpe eu particulier, elle présente une sorte de réseau à mailles très-fines. Le foie des cypiùns a de grands lobes profondément divisés, dont le nombre varie suivant les espèces, et qui quelquefois remplissent les intervalles des circonvolutions de l'intestin. En général, il forme une masse considérable, eu égard au volume de l'aninial. Le pancréas manque. La vessie natatoire présente un étranglemeut des plus pro- noncés dans son milieu , et vient s'ouvrir dans l'œsophage par un conduit long et grêle. Voyez Vessie natatoire de* poissons. Le reste de l'organisation des carpes est absolument ana- logue à ce qu'on observe dans le$ Yovez c<; inot. CAR i55 A l'aide des divers caractères que nous leur avons assignés plus haut, on les distinguera facilement des autres genres de la famille des gymnopomes : 1.° Des buros, des dupées, des mysles, des clupanodons, des serpes, des dorsuaires et des xystères, dont le ventre est caréné et dentelé ; 2." Des athérines , qui ont deux nageoires dorsales ; 3.° Des stoléphores, qui n'ont point les lèvres extensibles; 4.° Des hydrargyres et des argentines, dont les mâchoires sont garnies de dents. Voyez ces deux mots et Gymnopomes. Comme le genre des cai'pes est fort nombreux en espèces, ou a senti depuis long-temps la nécessité de le subdiviser en sections ou en sous-genres. Ces sous-genres sont aujourd'hui lessuivans: les Carpes, les Barbeaux, les Goujons, les Tanches, les CiRRHiNES, les Brèmes, les Labéons , les Abies , les Gono- iiHiNKjuÊS. Voyez ces divers mots, dont plusieurs se trouvent traités dans les Supplémens des six premiers volumes. Nous ne nous occuperons ici que du sous-genre des carpes proprement dites, dont le caractère est d'avoir : Une nageoire dorsale longue, ^présentante ainsi que l'anale, une épine dentelée po^ir deuxième ou troisième rayon; écailles larges. Ces caractères les séparent des barbeaux, où les nageoires anale et dorsale sont courtes, comme dans les goujons, les tanches et les cirrhines ; des brèmes , où la nageoire anale seule est longue et sans épines; des labéons et des ables, qui sont aussi dépourvus d'épines. On a divisé les carpes en deux sections. § I." Des barbillons aux angles de la mâchoire supérieure. 1.° La Carpe vulgaire, Cj'prinus carpio , Linn. Quatre bar- billons ; nageoire caudale fourchue ; tête grosse ; obtuse ; front et joues bleus ; dos verdâtre ; une série de petits points noirs le long de la ligne latérale; côtés d'un jaune mêlé de bleu et de noir; queue d'un jaune plus clair; catopes et nageoire cau- dale violacés, et, de plus, cette dernière bordée de noir; nageoire anale d'un rouge brun. La carpe est un poisson particulier aux eaux douces des ï36 CAR contrées méridionales et tempérées de l'Europe. Ce n'est que par l'effet dessoins que Thomme s*tst donnes, qu'on en trouve à présent dans les régions septentrionales de cette partie du inonde. Albert, premier duc de Prusse, l'importa dans son gouvernement; en i5i4, un rrommé Pierre Maschal l'intro- duisit en Angleterre; en i5Go, sous Frédéric II, Pierre Oxc l'habitua aux eaux du Danemarck, et ce n'est que plusieurs années ensuite que les Suédois et les Hollandais l'ont élevée. Mais un climat trop rigoureux paroit être défavorable à l'accroissement des carpes ; plus on s'approche du cercle po- laire, plus leur volume diminue: aussi, au rapport de Bloch , on envoie tous les ans de Prusse à Stockholm des vaisseaux qui en sont chargés. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui on en pèche par toute l'Eu- rope , dans les étangs , dans les lacs , dans les rivièrçs qui coulent doucement. Mais, quoique de tous les poissons elles présentent le moins de susceptibilité et de délicatesse, quoiqu'elles se prêtent trèstfacilement à tous les changemens de situation, les carpes éprouvent une influence marquée de la nature du climat et de celle des eaux. Elles saisissent même souvent dans celles-ci des différences qui échappent à nos recherches, en sorte que par fois elles sont fort abondantes dans une partie d'un lac ou d'un fleuve, et très-rares dans une autre partie peu éloî)gnée de la première. Ainsi M. Noël, de Rouen, a observé que, dans la Seine, on en prend à Villequier, mais qu'il ne s'en trouve au-dessous de ce lieu que lorsqu'elles ont été entraînées par les grosses eaux. Ainsi, M. Pictet a vu que, dans le lac Léman, elles étoient aussi communes du côté du Valais que rares à l'extrémité opposée. Journal de Genève, 3788. En général, c'est dans les eaux peu courantes que les carpes se plaisent le mieux ; c'est là aussi que leur chair acquiert une meilleure saveur, et que leur grosseur devient la plus consi- dérable. Dans certains lacs d'Allemagne, il n'est pas rare de les voir parvenir au poids d'environ trente livres. A Dertz, dans la Nouvelle-Marche de Brandebourg, sur les contins de ïuPoméranie, on en a péché une de trente-huit livres, et près d'Angerbourg , en Prusse, on en trouve qui pèsent quarante livres. Pallas dit que le Wolga en nûiirrit de la taille de cincj CAR i57 pieds. Valmont de Bomare rapporte qu'on en a servi sur la table du prince de Conti, à OHeabourg, une qui pcsolt qua- rante-cinq livres, et avoit quatre pieds de longueur. Mais la plus gigantesque des carpes connues, est celle que cite Bloch , et qui fut prise en 1711 à Bischofshause , près de Francfort- sur-l'Oder; elle avoit neuf pieds de longueur, trois de hau- teur, et pesoit soixante-dix livres. On dit aussi que, dans le lac de Zug, en Suisse, il y en a de plus lourdes encore, et que dans le Dniester il s'en trouve de si volumineuses, que leurs arêtes peuvent servir à faire des manches de couteau. Il paroît, au reste, que ces poissons vivent un temps pro- digieux. En Lusace, on en a nourri pendant plus de deux cents ans quelques individus. Buffon, dans les fossés de Pont- chartrain, en a vu qui avoient cent cinquante ans ; à Fontai- nebleau et à Chantilly, il y en avoit naguère à qui l'on don- noit près d'un siècle. Leur teinte devient moins foncée avec Fàge ; et dans une vieillesse avancée , elle tire sur le blanc. Lorsque les carpes ont atteint cet âge avancé, elles devien- nent sujettes à une maladie souvent mortelle ; leur tête et leur dos se couvrent d'excroissances analogues à de la mousse. Il paroit que cette maladie arrive aussi aux jeunes carpes qui vivent dans l'eau de neige, ou dans l'eau corrouipue. L'eau de neige leur fait naître aussi des boutons pustuleux au-dessous des écailles, et c'est là ce que les pêcheurs appellent la petite vérole. Souvent encore leurs intestins contiennent des vers, ou leur foie s'ulcère. Les carpes vivent habituellement de larves d'insectes , de vers, de petits coquillages, de graines, de racines et de jeunes pousses des plantes. On leur voit très-bien dévorer les feuilles de laitue et d'autres plantes succulentes et tendres qu'on jette dans l'eau. Bloch assure que les feuilles et les graines de salade- leur conviennentsurtout, et les engraissent plus prornptement que tout autre aliment. On les voit aussi s'élancer hors de l'eau pour saisir les insectes qui en rasent la surface , ou qui \ tombent, comme les grillons, les achètes, quelques espèces de bombices, celui du saule en particulier. Eu mangeant, le choc de leurs mâchoires ou celui de leurs lèvres fait entendre un bruit particulier que l'on peut distinguer à une certaine distance. i38 CAR Quoique les carpes puissent rester long-temps sans prendre de iiourriture, néanmoins, lorsqu'elles ont des alimens en abondance, elles mangent avec tant de gloutonnerie, qu'elles se donnent des indigestions mortelles. Pendant l'hiver, elles s'enfoncent dans la boue, et passent plusieurs mois sans manger, réunies en grand nombre les unes à côté des autres. Mais, au printemps, celles qui habitent les fleuves et les rivières s'empressent de quitter leurs asiles pour (les eaux plus tranquilles, des endroits couverts d'herbes. Ordi- nairement alors plusieurs mâles suivent une même femelle; et si , dans leur voyage, une barrière s'oppose à leur course , elles s'efforcent de la franchir, et s'élèvent pour cela quelque- fois jusqu'à six pieds de hauteuf hors de l'eau , en se plaçant sur ïe côté, en rapprochant leur tête de leur queue, et en dé- bandant tout à coup cette espèce de ressort circulaire. Leur fécondité est vraiment étonnante ; aussi les Grecs an- ciens les avoient-ils consacrées à Vénus , comme leur nom de y.uTr^ivcç nous l'indique assez. Il paroît que dès leur troisième année elles sont en état de se reproduire , et que le nombre «le leurs œufs augmente avec leur âge: ainsi Bloch en a trouvé :i37,ooo dansime femelle d'une livre; Petit, 542,144 dans une femelle d'une livre et demie ; Bloch encore , 62 1,600 dans une ee neuf livres; et Schneider, 700,000 dans une du j^oids de dix livres, dont les ovaires seuls pesoient trois livres dix onces. Cependant , la plus grande partie du frai de la carpe est sou- vent dévorée par d'autres poissons. Les petits sont eux-mêmes exposés à une foule de dangers ; mais , à l'âge de trois ans , ils ne craignent plus que' les gros brochets et les loutres. Ainsi, une si grande quantité d'œufs ne produit réellement qu'un viombre assez ordinaire de poissons ; mais, de tous ceux d'eau tlouce, il paroit que ce sont ceux qui croissent le plus rapide- ment. Au bout de six ans, en effet, une carpe pèse environ trois livres, terme moyen; à dix ans, elle en pèse de six à huit. La laite des mâles est d'un volume non moins remarquable que Fovaire des femelles. M. Thénard. qui en a donné une analyse très-soignée, la regarde comme d'une nature toute par- ticulière; elle c'est puiiit seulement Toi-mée d'hvdrogènc. de carbone, d'oxygène et d'azote, comme les autres substances animales; elle contieiit , en outre, du pliosj)Iiore que MM. Fourcroy et Vauquelin y ont découvert. L'homme, pour qui la chair des carpes est un aliment es- timé , est parvenu à les élever dans une sorte de domesticité , et à s'en procurer toutes les fois qu'il le désire. Au mot Etang, nous exposerons tous les détails qui ont rapport à l'éducutioii de ces poissons. On ne s'est pas cotitenté, au reste , de placer les carpes dans des étangs pour les avoir à sa disposition ; on a encore imaginé de les châtrer, tant les mâles que les femelles, pour les en- graisser, et pour procurer à leur chair une saveur plus déli- cate, ainsi qu'on le fait pour les bœufs, les moutons, les cha- pons et les poulardes. Dés le temps de AViUugby, et même de. celui de C. Gesner, c'étoit un fait connu que l'on pouvoit ouvrir le ventre à certains poissons sans qu'ils en périssent, et même sans qu'ils en parussent long-temps incommodés. Mais c'est à un Anglais, nommé Samuel Tull , qu'on doit l'idée de mettre cette observation à profit. 11 ouvroit l'ovaire des carpes, en tiroit les œufs, mettoit à la place un morceau de chapeau noir, et réunissoit la plaie par une suture. Il en faisoit autant pour les mâles, ayant soin dans tous les cas de ménager l'urèthre et le rectum. Il communiqua son procédé à Hans Sloane, pré- sident de la Société royale des Sciences de Londres, qui le consigna dans les Transactions philosophiques, tom. V, p. 48, art. 106. Depuis cette époque on a répété souvent l'expérience. La plaie guérit en trois semaines : les carpes paroissent d'abord tristes et souffrantes ; mais à peine en périt-il quati*e sur deux cents, quand l'opération est bien faite. L'époque la plus favorable pour l'exécuter, est celle qui précède immédiatement le frai, lorsque les ovaires sont remplis. Dans les lacs et dans les rivières, on pêche les carpes avec des seines ou d'autres grands filets , et souvent même avec les lignes les plus grossières, amorcées de quelque insecte ou d'un pois cuit. Souvent cependant on a beaucoup de peine a les prendre; elles se méfient des appâts qu'on leur présente., OU, si elles voi^t venir le fi'et, elles s'enfoncent dans h :4« CAR vase, et le laissent passer par-dessus leur tête j ou s'élajQcenten sautant par-dessus. Mais certains pêcheurs emploient deux troubles, en sorte que celles qui sautent pour échapper à l'une, tombent immanquablement dans l'autre. Les carpes, ainsi prises, peuvent être conservées vivantes pendant long-temps, et même résister à un séjour prolongé dans l'atmosphère. Ainsi, en hiver, on peut leur faire faire des routes fort longues en les enveloppant d'herbages, de linges mouillés ou de neige, et en leurmettant dans la bouche un morceau de pain trempé dans de l'eau-de-vie. Au reste, il est encore plus sûr de les transporter dans des bateaux construits exprès , et disposés de manière à laisser entrer l'eau dans Fintérieur; il y a constamment à Paris, au milieu de la rivière , plusieurs de ces magasins qu'on va souvent remplir à plus de cent lieues de cette capitale. En Hollande on a un procédé particulier pour conserver les carpes vivantes, et même pour les engraisser. On les sus- pend pour cela à la voûte d'une cave , dans des filets pleins de mousse humide ; on arrose fréquemment leur enveloppe végétale, et on les nourrit avec du pain trempé dans du lait ou avec des fragmens de plantes. Les carpes prises dans les étangs ont souvent la saveur de }a vase ; pour la leur enlever, il faut les faire séjourner pen- dant quelque temps dans une eau limpide et courante. Les deux maladies, dont nous avons parlé, la petite vérole et la mousse, altèrent aussi leur chair. Au reste, la qualité de celle- ci varie considérablement suivant les fleuves et les rivières: parmi les rivières de France , la Seine et le Lot sont renom- més pour leurs carpes ; celles du Rhin sont également fort recherchées à cause de leur volume et pour la délicatesse de leur chair. Dans la Saône, elles sent aussi fort estimées: mais dans la Moselle dont les eaux sont vives et limpides, elles pa- xcissent beaucoup moins bonnes. A Paris, on fait aussi assez de cas de celles de Pétang de Camières , près de Bouiogne- sur-Mer ; mais la plus grande partie de celles qu'on y con- somme, sont tirées des étangs de la Bresse, du Forez , de la Sologne, et viennent par la Loire et la Seiuc dans les bateaux dont nous avons parlé. Au l'este, s'il faut en croire le voya- geur Paul Lucas ( tozii. i j pag. 48 ) . c'est dans le fleuve CAR 141 Pénée, à Larisse, qu'on prend les meilleures carpes du monde entier. II ne semble point que les anciens aient fait grand cas de la chair de la carpe ; aucun de leurs auteurs ne paroît en avoir célébré les bonnes qualités. C'est dans nos écrivains du 16.* siècle, comme Champier et Charles Estienne, que nous la voyons comptée parmi les alimens. De nos jours c'est un mets des plus répandus en France, où quelquefois, sur les tables servies avec luxe, on offre des plats entièrement composés de langues de carpes, c'est-à-dire, de la pièce cartilagineuse sur laquelle appuient les dents du pharynx, ou de la laite qu'on extrait de leur ventre. Avec les œufs de carpe, comme avec ceux d'esturgeon, on prépare aussi un caviar fort estimé. Du temps de Bélon , cette préparation étoit fort recherchée par les Juifs de Cons- tantinople et des environs de la mer Noire , à qui leurs lois religieuses défendent, dit-on , démanger le caviar d'estur- geon. L'art du cuisinier n'est point le seul qui trouve à s'exercer sur les carpes; la bile de ces poissons est employée parles peintres, comme couleur verte. A l'époque où la médecine sembloit chercher à paroitre en opposition continuelle avec le bon sens, cette bile étoit mise en usage; c'est ainsi que Ludovic la préconisoit contre l'épilepsie ; d'autres la regar- doient comme un spécifique contre les taies qui empêchent l'entrée des rayons lumineux dans l'œil. Nous devons aussi indiquer ici, en rappelant des préjugés ridicules, la pierre de carpes, préservatif infaillible des maux les plus redoutables, et qui n'est autre chose qu'une éminence osseuse qu'on trouve au fond du palais de ces poissons. Souvent, parmi les carpes, on observe des individus mons- trueux. Ainsi , au Muséum de Paris , on en conserve une dont la bouche n'a d'autre orifice extérieur que les trous des bran- chies. Une autre sorte de conformation extraordinaire qui frappe beaucoup le vulgaire , c'est une coupe particulière du museau, qui donne à la tête du poisson quelque ressemblance avec celle d'un cadavre ou d'un dauphin. Rondelet, Gesner , Aldrovande , en ont donné des figures et des descriptions j plusieurs cabinets en conservent des exemples, M. Noël , d^ 142 CAPt Rouen, a observé et fait dessiner une carpe de ce genre « qui avoit été ptchée dans un étang, près de Caen , il y a quel- ques années. Bloch dit aussi avoir ouvert des carpes herma- phrodites, c'est-à-dire , qui avoient des œufs dans un ovaire, et de la laite dans l'autre. * En Allemagne, suivant un grand nombre d'ichthyologistcs, on rencontre fréquemment des mulets de carpe et de carassin ou de gibèle; les pêcheurs du pays leur ont donné difïcrens noms : iis ne pèsent jamais plus de quatre livres; on les re- connoit à leurs écailles qui sont plus petites, plus attachées à la peau que celles des carpes, à leur tête plus grosse, plus courte , sans barbillons. 2." Le Cyprin Anne-Caroi.ine, Cypvinus Anna - Car olina , La- cépède. Deux barbillons ; nageoire dorsale très-longue , trian- gulaire, à sommet très-voisin de la caudale; nageoire anale courte et pointue par le bas ; caudale grande et fourchue . mâchoire supérieure avancée ; teinte générale mêlée d'or et d'argent ; derrière de la tête et nuque d'un jaune doré, avec une tache verdàtre ; trois , autres taches d'un beau noir sur les côtés; la première ovale, la seconde alongée et sinueuse; la troisième, ronde; dos vert avec des taches noires irrégulière- ment parsemées; bouche petite ; orifices des narines larges; écailles striées et arrondies. Ce poisson est originaire de la Chine , où on le mange. Il a été dédié, par M. de Lacépède, à la mémoire de son épouse. 3." Le Mordoré, Cjprinus nigro-auratus , Lacép. Deux bar- bi Ions ; dorsale très-longue, caudale fourchue, une petite bosse sur la nuque, trois élévations convexes et placées l'une au devant de d'autre sur le vertex ; tête petite ; teinte gé- nérale dorée , mêlée de noir et de rougeàtre ; nageoires rou- geàtres. Des eaux douces de. la Chine, comme le suivant. 4.° Le CvpRiN VERT-VIOLET , Cjyrinus viridi-violaceus , Lacép. Deux barbillons ; tête courte ; queue alongée et presque cylindrique; caudale fourchue : nageoires violettes; teintegéné- rale verte ; écailles en losanges ; catopes, nageoires pectorales et anale presque ovales. 5". La Reine des carpes, Cjprinus specularis , Lacép. (Cj- prinus rex cjprinorum . Bloch, i".) Quatre barbillons; une ou CAR 143 plusieurs rangées d'écaillcs très - brillantes et beaucoup plus grandes que les autres, de chaque côté du corps: caudale fourchue. Nous avons fait figurer dans notre atlas, cette espèce de poisson , qu'on appelle aussi carpe à miroir , parce que ses écailles latérales , quatre ou cinq fois plus larges que les autres , ont assez d'éclat pour être comparées à de petits miroirs; elles sont bordées de brun, mais leur fond est jaune; elles se dé- tachent facilement de l'animal, et reposent sur une peau noi- râtre, épaisse. On trouve la reine des carpes dans plusieurs contrées de l'Europe, mais surtout dans l'Allemagne septentrionale, en. Saxe, en Franconie , en Bohème, dans le pays d'Anhalt; on la pêche aussi dans les étangs de la Lorraine. On l'élève assez facilement, et elle parvient à un volume considérable. Sa chair a , dit'-on , une saveur préférable à celle de la carpe ordinaire, dont quelques auteurs la regardent comme une simple variété. 6° La Carpe a cuir, Cjprinus coriaceus, Lacép. (Cjprinus nitdus , Bloch.) Quatre barbillons, pas d'écaillés ; peau nue, dure, brune et épaisse. On élève cette carpe dans les étangs de la Silésie. On en prend quelquefois en Lorraine. Certains naturalistes n'en font également qu'une variété de la carpe vulgaire. § II. Point de barlillons. 7." La Dorade de la Chine, Cjprinus auratus, Linn. DeiTX ouvertures à chaque narine ; deux pièces à chaque opercule ; * écailles grandes : ligne latérale droite ; couleur générale d'un rouge mêlé d'aurore , d'or et d'argent. Ce poisson, connu vulgairement en France sous le nom de carpe dorée, paroît originaire d'un lac voisin de la montagne Tsien-King , à la Chine, dans la province de The-Kiang , au- près de la ville de Tchang-Hou , vers le 5o.^ degré de latitude. Il est aujourd'hui répandu dans les autres provinces de la Chine , au Japon , dans toute l'Europe , en Amérique , à cause de l'éclat et des variétés de ses couleurs , qui le font élever en domesticité. Au reste, comme tous les autres animaux que l'homme s'est assujettis, il présente des variétés presque sans ïU CAR nombre , soit pour les nuances , soit pour la forme : quelque* individus ivont qu'une nageoire dorsale fort petite; d'autres en sont même entièrement privés; il en est dont la nageoire caudale est trifide, etc. La collection de ces diverses variétés a été publiée avec des figures par MM. Sauvigny et Martinet , d'après des dessins coloriés envoyés de la Chine au ministre d'Etat Bcrtin , et on en trouve plus de cent dans ce seul recueil. Cependant il ne faut point comprendre dans ce nombre les différences de coloration produites par l'âge. Communément, en effet, les dorades de la Chine sont noires pendant les pre- mières années de leur vie ; des points argentins annoncent en- suite le développement de leur magnifique parure, qui dis- paroit parfois dans la vieillesse. Lorsqu'elles vivent dans un étang spacieux, elles parvien- nent à la longueur d'onze à quinze pouces. Suivant Bloch , dès 1611, sons le règne de Jacques T.", l'An- gleterre en a nourri. 11 paroit que les premières que l'on a vues en France, y ont été apportées pour madame de Pompadour. A la Chine, il y a des siècles qu'on les trouve dans les maisons et dans les jardins des personnes riches. Ces poissons, quand on les place dans des viviers ou dans des bassins, y trouvent une nourriture suffisante. SI le fond néanmoins étoit sablonneux, on pourroit leur jeter du fumier et du pain de froment ou de chènevis. 11 faut aussi les ga- rantir, avec des feuillages, de l'ardeur du soleil. Si on les garde dans des bocaux, on les nourrit avec des ■ parcelles de petites oublies, de mie de pain, avec des jaunes ri'œufs durcis et brisés par petits fragmens , avec des mouches . de petits limaçons, des vers, de la viande hachée, etc. Pen- dant l'été, il faut renouveler l'eau de leur vase à peu près tous les deux jours, et tous les huit ou quinze jours seulement en hiver. Les dorades de la Chine frayent dans le printemps, et mul- tiplient extrêmement. Cependant elles ne sont point encore assez répandues chez nous pour être mises au rang des ali- mens ; elles ne servent absolument que d'ornement : leur chair passe d'ailleurs pour avoir une saveur agréable. Elles ont l'organe de l'ouïe très-sensible ; les Chinois les CAR 145 appellent par le moyen d'un sUlïrt peur leur distribuer leur nourriture. Le tonnerre, eu géiiéral, leur fait beaucoup de mal, et même les fait périr, 8."LeÏBtRscop£, Cj-prinus ti^lescopus , Lacép. Un seul orifice à chaque narine; ligne latérale interrompue à chaque écaille; nageoire caudale divisée en deux ou trois lobes très-ctendus ; yeux grands, coniques et saillans : extrémité de toutes les na- geoires blanche et très-transparente ; couleur générale rouge. Des eaux douces de la Chine. Beaucoup de personnes re- gardent ce poisson comme une variété du précédent. 9.° £,a Dorade de la Chine a ouaïRK lobes, Cjprinus qua- drilobutiis , Lacép. Surface de la nageoire caudale én^ate à peu près à celle du corps et de la queue; cette nageoire est séparée d'ailleurs en deux portions, dont chacune est pro- fondément échancrée ; yeux petits, non saillans ; extrémité des nageoires blanche et très-transparente ; couleur générale rouge. (H. C. ) CARPE A MIROIR, carpe a cui.i {IclithfoL), noms françois du cjprinus rex cjprinorum de Eloch. Voyez Cakpe. (H. C.) CARPE DE BUGGEiNHAGEN. {Ichlhjol.) Voyez Aele et BuGGËNHAGÉNiEN, dans le Supplément. (H. G.) CARPE DE MER. {IchthjoL) Sur nos côtes, c'est un des noms vulgaires de la Vieille {labrus vetula, Linn.). Voyez Labre. ( H. C. ) CARPE DORÉE. (IchthjoL) Voyez Carpe. (H. C. ) CARPE DU NIL. {Ichthyol.) Voyez Labéon. (H. C.) CARPE PIQUANTE. (Ichthyol.) C'est le nom vulgaire du cyprin pigo, qu'on pêche dans plusieurs lacs d'Italie. (H. C.) CARPE ROUGEATRE. {Ichthj-oL) Voyez Able rosse, dans le Supplément du premier volume. (H. C.) CARPE SPÉCULAIRE. (Ic/.%oL) C'est le même poisson que la Carpe a miroir. Voyez ce mot. (H. C. ) CA^i'E ou Poignet. (Anat.) On nomme ainsi les petits os intermédiaires entre l'avant-bras et la main. (C.) CARPEAU. {Tchthfol.) C'est le nom d'un saumon d'Amé- rique (salmo cjprinoïdes , Linn.), que M. de Lacépède range parmi ses Characins, et que M. Cuvier place parmi ses Clui- jiates. Voyez ces mots. Ou donne aussi ce nom à une variété fort estimée de la 7- jo uG CAR carpe, et quî paroît due, suivant les observations de Latoiï- Tette, à ce que certains individus mâles sont, pendant leur jeunesse , accidentellement privés de leurs organes géné« rateurs. Il est bien singulier pourtant que cette castration naturelle n'arrive que chez quelques carpes du Rhône et de la Saône, et dans les étangs de la IJresse et de la Dombe. Pour- quoi ne la remarque-t-on pas ailleurs? Quoi qu'il en soit, ce poisson est plus court que la carpe; sa tCle est plus obtuse , plus large ; ses lèvres et son dos sont plus épais ; son ventre plus aplati , surtout près de l'anus. Quand il est gros, son prix est exorbitant. (H. C. ) CARPENTERO. {Orni th.) Ce nom, qui signifie charpentier, a été donné aux pics , à cause de l'habitude qu'ils ont de percer les arbres ; et c'est mal à propos que certains auteurs, copiant Terreur originairement commise par quelques Espagnols, ont étendu cette dénomination aux toucans, dont le bec fragile et courbé ne peut être susceptible d'un emploi de pareille nature. (Ch.D.) CARPER, CARPEREN (IchtltyoL), deux des noms allemands .de la carpe commune. Voyez Carpe. (H. C.) CARPÉSIE (^Bot.), Carpesiuni. [Corymbifcres, Juss. , Sj'ngénésie ■polygumie super/lue, Linn.] Ce genre de plantes, delà famille des synanthérées, appartient à notre tribu naturelle des inulées. Etabli par Tournefort , sous le nom de conyzoïdes , il a reçu de Linnasus le nom de carpesium , généralement adopté aujourd'hui. Les carpésies ont la calathide subglobuleuse, multiflore, digame et biforme, étant composée de fleurs hermaphrodites à corolle régulière, occupant le disque, et de fleurs femelles à limbe de la corolle étréci en tube , occupant la couronne. Le périclxne subglobuleux est formé desquames imbriqué,es,dont les extérieures sont foliacées, appendiculées : les intermé- diaires acuminées , réfléchies au sommet ; les intérieures membraneuses, blanches, obtuse», crénelées. Le clinantheest nu ; les ovaires uni'^ormes sont pédicellés, grêles, cylindra- cés, striés, amincis supérieurement en un col qui se ter- mine par un bourrelet apicilaire très-prononcé, mais ne porte point d'aigrette ; la base et le col de l'ovaire sont par- semés de glandes globuleuses stipitécs. Car 147 On connoît deux cspcccs rie carpésies : Tune, qui est la car- pcsie à tcLc penchée {C.cernuum, Linn.), et que l'on rencontre en Provence et en Dauphiné, se distingue lacilement par ses calathides solitaires à l'extrémité des rameaux , et penchées avec force et roideur ; l'autre (C. abrotanoïdes , Lam.) est indigène de la Ciiine, et porte de petites calathides axillaires. Ces deux plantes sont herbacées, à racine viv^ace, et n'ont rien de remarquable ni d'intéressant, si ce n'est le col de l'o- vaire, lequel est tout-à-fait analogue à ce que les botanistes ont coutume de nommer, dans le fruit de beaucoup de lactu-' cées , stipe ou pédile de l'aigrette. Ici , comme dans plu- sieurs autres genres, le prétendu stipe existe sans aigrette, ce qui prouve que la dénomination de col de l'ovaire ou de la cypsèle, que nous avons proposée, est préférable. (H. Cass.) CARPESIUM. (Bol.) La plante ainsi nommée chez les Grecs est, selon Matthiole, la valériane des marais, valeriana dio'ica,, C. Bauhin la rapporte plutôt au phu des anciens, valeriana phii. Cordus en faisoitune espèce de poivre ayant de l'affinité avec le poivre -long; et Galien attribuoit le même nom à un fruit, plus connu sous le nom de cubèbes, qui paroit appar- tenir à quelque myrte. Plus récemment, lÂxinasus s'en est em- paré pour désigner un genre de la famille des corymbifères, formé d'abord par une seule plante, que C. Bauhin rapportoit à VasI.er, et qu'il disoit avoir reçue sous le nom de carpesiuni Alpini, laquelle paroit pourtant ne se pas trouver dans les œuvres de Prosper Alpin. Voyez Carpésie. Il ne faut point confondre avec ces plantes le carpasiwm, dont le suc, pris à Pintérieur, jette dans l'assoupissement et cause une prompte mort. Matthiole, qui en parle, dit que l'on n'en a que des notions très-incertaines, quoique Dibscoride ^ Galien et d'autres anciens en aient fait mention. Il paroit que quelques-uns l'ont nommé indiiïéremment carpasiim , car- pesiuni et carpasiuhi, ce qui a pu faire croire que c'ctoit la même plante que l'une des précédentes. (J.) JARPET. ( Ichih^yoL) On nomme ainsi un baliste du Sénégal. (H. C.) CAKPETTE (Ichl'hj-o!.), nom que Ton donne vulgainement en France aux jeunes poissons du genre des Carpes. Voyez ce mot. (H. G.) 143 CAR CARPHA (Bot.), genre de plantes de la famille des cjpé^ racées, app'dYtenaut hlci triandrie inonogynie de Linnaeus, voisin des choins [schcenus) , dont les tiges sont feuiliccs, rarement nues ; les fleuis disposées en panicule ou en épis rameux. Les épillets sont uniflores, composés d'écaillés disposées presque sur deux rajigs , les inférieures stériles; sous chaque écaille, deux ou trois étamines ; un style subulé ; deux ou trois stig- mates ; des filets sétacés , de trois à six, insérés sur le récep- tacle, de la longueur dés écailles sessiles ; une semence pris- matique, mucronée parle style. Ce genre , établi par M. Rob. Brown , pour plusieurs plantes qui croissent sur les côtes méridionales de la Nouvelle- Hollande, renferme cinq espèces distribuées en deux sections. Dansla^'emièresection , sontplacéescellesdontlesépillels sont pourvus d'écaillés disposées sur deux rangs ; le style surmonté de trois stigmates; les semences triangulaires; les filets plu- meux. Cette sectionne comprend que deux espèces, le carpha alpina et le carpha cleusta. La première espèce a les tiges garnies de feuilles rudes; les épillets disposés en grappes réunies au corymbe ; six filets un peu plumeux vers leur sommet : dans la seconde, il n'y a que des feuilles radicales, presque sétacées ; les fleurs réunies en un faisceau terminal ; un involucre à deux folioles ; trois filets plumeux à leur base. La seconde section comprend les espèces dont les épillets sont subulés ; le style alongé , bifide ; les semences presque cylindriques. Ces espèces sont au nombre de trois : les carpha ai>enacea,a trois étamines, carp/ia diandraet carpha clandestina. ( FoiR. ) CARPHEOTUM. (Bot.) Pline nomme ainsi une espèce d'encens très-pur et de couleur blanche, qui suinte, en Arabie, de l'écorce d'un arbre pendant l'été, et que l'on ré- colte en automne. Celui qui suinte en hiver et se recueille au printemps, est nommé dathiatiim; sa couleur est rousse, et sa qualité très-inférieure. (J.) CARPHEPKORE (Bât.), Carphephorns. [Corj'rnbifères , Juss.; Sj'ngénésic polygamie égale, Linn,] Ce nouveau genre de plantes, que nous avons établi dans la famille des synanthérées, appar- tient à notre tribu naturelle des eupatoriées , section des Jiatridées, dans laquelle nous le plaçons auprès du liatris.Lt-a CAR 149 botanistes qui n'ont point égard aux rapports naturels pour la classification des synanthérées, le rapprocheront du calea , avec lequel ils le confondront peut-être. Le carphépliore a la calathide composée de fleurs herma- phrodites régulières, le péricline, plus court que les fleurs, est formé de squames imbriquées, trisériées, appriniées, oblon- gues. Le clinanthe est garni de squamelles analogues aux squames du péricline, et plus courtes que les fleurs. La cypsèle est cylindracée, alongée , épaissie de bas en haut, noirâtre, hérissée de poils, munie de dix cotes saillantes : elle porte une aigrette aussi longue que la corolle, irrégulière, composée do squamellules filiformes, épaisses, nombreuses, plurisériées, inégales , hérissées de grosses barbellules coniques, irrégulière- ment disposées. Le Caîiphépjiore faux-watris , Carphephorus pseudo-llatris , U. Cass. (Bull. Soc. Philom., décembre 1816.), est une plante herbacée, à racine vivace, dont la tige, haute de deux pieds, est simple , droite, grêle, cylindrique, striée, pubescente, grisâtre ; les feuilles sont alternes, scssiles, semi-amplexicaules, apprimées, étroites, linéaires-aig-aës, glabriuscules , grisâtres; les inférieures très-!ongue§ , les supérieures très-courtes. Les calathides, rassemblées ert un petit coryrnbe serré au sommet de la tige , sont composées de fleurs à corolle et style de cou- leur purpurine. Nous avons observé cette plante dans l'herbier de M. de Jussieu, où l'échantillon n'est accompagné d'aucune indi- cation, de sorte que nous ignorons sa patrie et son origine. Il est impossible de méconuoitre l'affinité de notre carphé- phore avec les liatris, dont il ne diffère essentiellement que* par les squamelles du clinanthe : c'est ce que nous avons voulu exprimer par les noms générique et spécifique que nous avons choisis. Ce nouveau genre est très-intéressant à nos yeux, en ce qu'il démontre de la manière la plus évidente que la classification naturelle des synanthérées ne peut être fondée quesur les caractères fournis par les organes de la fleur proprement dite. En effet, M. Richard, quia établi une tribu des liatridées, en lui assignant pour caractère essentiel lit nudité du clinanthe, seroit obligé d'éloigner du liatrisle carphé- phare, qui en diflere à peine. Au contraire, notre tribu dcj 130 CAR eupaforiëes, qui est principalement caractérisée parla slrueture du style et du stigmate, rapprociie sans difficulté ces deux genres, selon le vœu de la nature. (H. C.\ss. ) CARPHOS. (Bol.) Le fenu-grec, trignnella, est ainsi nommé par quelques anciens, au rapport de Pline et de Daléchamps. On lui donnoit encore les noms de telis , huceros , ccgoccrr.." Poussière composée de dél de la Les 938 di thame , dtsséchés, furent laves avec 120000 parties d'eau froide. Le carthame étoil placé dans un nouet de toile forte. Matif^rcs extraites par l'oau. Le cariliame , lavé à l'eau, inaccrc 0,1600. — de fer | quantité. ) Sulfate de chaux 0,1200, Atomes de silice, d'alumine et de potasse, matière com- bustible 10,0700. - 20,0000. Des faits qui méritent d'être "observés , c'est : 1 ." qu'on ne peu< dépouiller le charbon de cartilage de tout son sulfate et de tout son sous-carbonate de soude, en le lavant avec l'eau bouillante , tandis qu'on lui enlève par ce liquide la totalité de son chlorure de sodium; 2.^ qu'on peut lui enlever tous les sels qu'il ne cède pas à l'eau bouillante, en le traitant par l'acide hydrochlorique ; 3.° que le charbon qui retient du sulfate de soude brûle en répandant une lumière phosphorique , une odeur d'ail et une vapeur acide. Ce phénomène n'est point particulier au charbon de cartilage ; il appartient à toutes les espèces de charbons qui sont mélangés avec du sulfate de soude. liC cartilage de squalus est demi-transparent ; il a quelque CAR les chose de bleuâtre; il est flexible: tant qu'il est frais, il n'a qu'une légère odeur ; mais, comnience-t-il à se décomposeï", il exhale une forte odeur de poisson. Un gramme de cartilage peut être dissousdans un litre d'eau bouillante. Avant de se dissoudre, il absorbe de l'eau et de- vient gélatineux. Il est possible que les sels du cartilage con- tribuent à sa solubilité. Cette dissolution est visqueuse, alcaline} elle ne se prend point en gelée par l'évaporation ; elle ne précipite point par la noix de galle; elle précipite par le chlore, le nitrate de protoxide de mercure, le sous-acétate de plomb; une goutte d'acide sulfurique, nitrique ou hydrochlorique, la trouble; une plus grande quantité de ces corps rétablit la limpidité de la liqueur. Comme elle est naturellement alcaline , il est possible que le trouble produit par une goutte d'acide, soit dû à la neutralisation de l'alcali. L'eau aiguisée d'acide hydrochlorique dissout très-bien Je cartilage : cette solution précipite par la noix de galle. La manière dont se comporte le cartilage avec l'eau et les réactifs, prouve que la matière azotée qui en fait la base n'est pas de l'albumine coagulée : car celle-ci ne devient pas géla- tineuse, quand on le fait bouillir dans l'eau; et d'un autre côté, l'eau qui a bouilli avec l'albumine, précipite parla noix de galle, La matière du cartilage diffère encore plus de la gé- latine. L'alcool, bouilli sur le cartilage , lui enlève de l'eau , un peu de matière azotée qui se dépose en grande partie par le refroi- dissement, de l'huile fixe, du principe odorant, de l'ammo- niaque qui paroit à l'état d'acétate acide; du sulfate de soude et du chlorure de sodium ; loo de cartilage se réduisent par ce traitement à g, 3 d'une matière d'aspect corné qui se gonfle dans l'eau, et qui retient encore du principe odorant. Un fait très-remarquable, c'est que le résidu de l'évaporation du la- vage alcoolique n'a qu'une très-légère odeur; mais, dès qu'où le mêle avec l'hydrate de chaux, il se manifeste une odeur d'ammoniaque et de poisson, semblable à celle qui se dégage au commencementdeladécomposition spontanée du cartilage. Cette observation, réunie à celles que j'ai faites, dans ces dernières années, sur les principes odorans des corps gras d'ori- gine animale, me paroit conduire à l'explication suivante de 1 1. x64 CAR l'odeur qui se développe spontanément dans le carlllage^ Lorsque cette substance est fraîche, la matière animale, qu? j e regarde comme analogue au mucus , est unie à une huile fixe , laquelle est elle-même combinée au principe odorant. Dans cet état, celui-ci ne peut agir sur notre odorat; mais le mucus commence-l-il à développer de Tammoniaque, cet alcali en- traîne avec lui du principe odorant ^ et l'odeur de poisson devient sensible. Lorsqu'on traite le cartilage par l'alcool , celui-ci se colore en bleu. J'ignore la cause de ce phénomène, que produisent aussi plusieurs autres substances animales. M. Vauquelin l'a observé depuis moi, en traitant le cerveau par l'alcool. Il faut que le principe odorant soit peu altérable, puisqur je l'ai retrouvé dans les produits delà décomposition du carti- lage opérée par l'acide nitrique. La matière azotée avoit été ré- duite par cet acide en acide oxalique, en une matière jaune , amère, qui ne donnoit pas de cristaux détonnans, quand on la mêloit avec la potasse. (Cf.) CARTILAGE. [Anat.) Substance blanche, un peu transpa- rente, homogène, élastique, d'une dureté moindre que celle des os, et se laissant couper aisément en tout sens: les vais- seaux n'y pénètrent pas d'une manière risible à l'œil, excepté dans les inflammations et dans les injections. La surface des cartilages est très-lisse ; leur cassure est luisante , et montre quelquefois des apparences de fibres. Les faces par lesquelles les os s'articulent , sont enduites de cartilages. Il y a quelquefois entre elles des cartilages séparés, nommés inter-articulaires. Tout os, les dents exceptées, commence par être cartilage. C'est toujours dans une masse d'abord caFtilagineuse que se déposent successivement les molécules de phosphate de chaux qui doivent le constituer os, quand elles l'auront entièrement durci , en s'y accumulant. On peut réduire un os à sa nature primitive de cartilage ou de gélatine, en dissolvant sa partie calcaire par le moyen d'un acide. Il y a beaucoup d'organes qui iie prennent jamais ou presque iamais la dureté osseuse ; tels sont les cartilages de la trachée , du larynx, du nez, de l'oreille, des paupières, et tous les car- filages des articulations : mais il y en a d'autres qui, quoique n^a^tilagineux pendanf bien des années, s'ossifient plus ou CAR iS5 moins dans la vieillesse : tels sont les cartilages du sternum et des côtes. Les cartilages sont recouverts, leur face articulaire excep- tée , par une membrane semblable au périoste , et qu'on nomme périchondre. Il y a des cartilages qui servent à unir certains os ensemble; cette sorte d'union, dont les os pubis offrent un. exemple, se nomme sjnchondrcse. Une longue macération réduit les cartilages en fibrilles diversement contoui'nées, selon le cartilage dont miles a pris. £)n voit des fibres tendineuses bien distinctes, mêlées à la substance des cartilages inter-vertébi'aux. Le cartilage ne reçoit point de nerf, et ne jouit d'aucune sensibilité, à moins d'inflammation. Quand un os se casse, la réunion se fait par une matière cartilagineuse, qui semble suinter des deux fragmens, et qu'on nomme calus. Il y a des poissons dont le squelette ne prend Jamais de dureté osseuse. On les nomme Cartilagineux ou Chondropté- RYGiÈNS. Voyez ces mots. (C.) CARTILAGINEUX (poissons ) , Cartilaginei pisces.{IclithyoL) On nomme ainsi les poissons dont le squelette ne pré- sente point une consistance osseuse, mais conserve, jusque dans un âge avancé, la struc tùre et la consistance cartilagineuses, c'est-à-dire que les pièces qui le composent sont flexibles, élas- tiques, et peu imprégnées de phosphate de chaux. Ces poissons sont extrêmement nombreux, et constituent à eux seuls la première des deux grandes sections de cette classe d'animaux. § 1". Considérations générales sur les poissons cartilagineux. Artédi avoit déjà bien établi la séparation dt:i poissons eu osseux et en cartilagineux, lorsque Linnaeus, s'appuyant sur des observations anatomiques tout-à-fait inexactes, retira en partie ces derniers animaux de la classe des poissons, pour en faire l'ordre des amphibia nantes , détruit depuis, et en par- ticulier par M. de Lacépède et par M. Cuvier , qui ont adopté à peu près la grande division d'Artédi. Voyez Ichthyologie. Quoique fondée sur un caractère presque entièrement arbi- traire, et dont la liaison avec les] autres caractères n'est point aperçue . puisou'il consiste dans la natuie du tissu qui forme i66 CAR leur squelette , la sous-classe des poissons cartilagineux présente des caractères généraux, bien propres à la distinguer de celle des poissons osseux. Les particularités que nous pouvons y remarquer principa- lement, quoique loin d'être absolues, ou toujours réunies dans un même individu , sont les suivantes. 1." La peau n'est jamais couverte d'écaillés entuilées ni dispo- sées en quinconce. Le macrorinque et le solénostome ou cen- trisque semblent seuls faire exception à cette règle; mais ils ne sont probablement point de vrais poissons cartilagineux; et quoique la plupart des balistes offrent des apparences d'écaillos, lescompartimcns de leur peau ne sont pas disposés de manière à se recouvrir comme les écailles des autres poissons. Du reste, les tégumens communs offrent les différences les plus tranchées dans les diverses espèces : ainsi la surface du corps est abso- lument nue dans les pétromyzons , les ammocœtes, les lépa-. dogastcres, les torpilles, les callorhinqucs et les chimères; elle est recouverte d'un test osseux et très-résistant dans les ostracions, les amphisiles, etles syngnathes; elle est incrustée d'écussons ou de boucliers d'une forme particulière dans l'esturgeon, le cycloptère lump, le pégase ; elle est hérissée d'aiguillons dans plusieurs raies, dans quelques squales, danSi un grand nombre de diodons; enfin, elle est rugueuse et âpre dans les squales en général, et dans les alutères. 2° La ligne latérale n'existe point: il en est de même delà série des pores mucipares qui eu accompagnent le trajet ; ou ne la remarque que dans la chimère, l'esturgeon , quelques 4étrodons et balistes. 5." Les dents ne sont jamais enchâssées, ou reçues dans des alvéoles creusés dans l'épaisseur des mâchoires; elles tiennent à la peau qui recouvre les lèvres. C'est pour cette raison que M. de Blainville (Journal de Pbysiq. i8i6) propose de donner aux poissons cartilagineux le nom de Dermodontes, par oppo- sition à celui de Gnathodoistes , qu'il applique aux poissons osseux. Voyez' ces mots, 4." Le squelette de ia-plupart des poissons cartilagineux n'a point de cerceaux abdominaux, comme on peut facilement s'en convaincre en examinant ceux de la famille des cvclos-» tomes, de celle desplagiostomes, les ostracions, ctc, CA.R ySj 6.° Ils n'ont point non plus de vessie natatoire. Il faut en ex- cepter l'esturgeon, le polyodon, et quelques diodons, tétro- dons et ostracions ; mais les raies et les squales, qui, avec levS cyclostomes , sont les vrais cartilagineux , en sont totalement dépourvus. 6.° Souvent aussi, chez eux, il y a plus de deux ouvertures extérieures pour les branchies, comme on le voit dans les pétromyzons et dans les genres de la famille des plagiostomes. § II. De la division des poissons cartilagineux. Artédi a partagé cette sous-classe de poissons en deux ordres ; 1." Les chondroptérygiens (i) , où les rayons des nageoires sont entièrement cartilagineux; a." Les hranchiostèges , où ils sont osseux, et où les opercules des branchies sont dépourvus de pièces osseuses. M. le comte de Lacépède a divisé en deux ordres aussi les poissons cartilagineux, suivant que leurs branchies sont oper- culées ou ne le sont point ; le reste de sa classification est fondé sur l'absence ou la présence des catopes, et sur leur position sous la gorge, la poitrine ou le ventre. M. Dumérll, prenant le même point de départ que M. de Lacépède, a groupé les espèces de poissons cartilagineux en quatre ordres, qui renferment sept familles. Ainsi il a rangé en deux sections ceux qui ont ^es branchies operculées , et ceux chez qui elles sont dépourvues d'opercules ; et chacune de ces sections se trouve encore partagée, suivant que les branchies ont ou n'ont point de membrane. C'est ce que nous allons tâcher de présenter analytiquement dans le tableau suivant. Brancliies à opercule Poissons cartilagineux, j à membrane 4. TÉLÉoBRAKCnES. i sans membrane .... 3. Eleuthéiiopomïs. I , I a membrane 2. Chisbiopnes. I sans opercules et ( , rr. - - ^ '^ t sans membrane . . . i. Trematopites. (i) l.e mnl chondroptcrygien porte avec lui sa signification- il e.s ' omposé de deux mots grecs qui indiquent la structure cartilagineuse tîti sciuelette , ;(ov(îpo^, cartilage, et Trifpa , plnna. Aristote a euiployu dans le même sens une expression presque semblable, x "'■'^P <'"'*'' Q* (?'■**)• iiisl, AkIoi. liù. m, cap, 7.. 368 CAR Pour la division en familles , voyez chacun des noms des- ordres. Enfin M. Cuvier, ne reconnaissant pour véritablement carti- lagineux que les poissons de deux des ordres que nous venons d'établir, les trtmatopnés et les cleuthéropomes , les a séparés en deux ordres seulement : i". les chondroptérygiens àlrancldes Jixcs; 2." les chondrcpiérygiens à branchies libres, ou les stù~ roniens. Au reste, pour plus de détails sur la classification de ces animaux, voyez au mot Ichthyologie. § III. Idée générale de l'organisation des poissons cartilagineux, 1.° Des organes du mouvement. Le squelette de ces animaux reste constamment cartilagineux, et ne contient des fibres osseuses que dans des cas fort rares : la matière calcaire s'y dépose simplement sous la forme de petits grains ; raison pour laquelle on ne peut distinguer aucune suture à leur crâne.. Souvent même des articulations , mobiles chez les autres poissons, manquent ici absolument; c'est ce, qui arrive en par- ticulier pour les vertèbres de quelques raies etdesCYCz.0ST0MES, Voyez ce dernier mot. 11 est cependant quelques poissons de cette classe, ceux qui appartiennent aux ordres des chismopnés et des téléo-^ branches, dans lesquels le squelette est fibreux, et devient parfois osseux dans la A'ieillesse. Ces poissons semblent s'écar- ter des vrais chondroptérygiens. Ils manquent de poitrine proprement dite ; toute la cavité du tronc est occupée chez eux par les viscères de l'abdomen: «•lie n'est point entourée de côtes dans les trématopnés, et la plupart des téléobranches ; dans les éleuthéropomes et quelques chismopnés, on en observe de fort courtes; l'hippocampe et quelques pégases ont des espèces de fausses-côtes, représentées par les tubercules osseux de leur peau, qui entourent leur corps comme des ceintures, ou une sorte de cuirasse grillagée. Dans un grand nombre de poissons cartilagineux, et en particulier dans la plupart desplagiostomes, comme les raies , les squales, etc. , les deux nageoires pectorales sont dans un iMt-me plan horizontal, et lorsqu'elles se n; cuvent , elks CAR 169 frappent l'eau de haut on bas, ou de bas en haut, suivant une direction verticale. Dans les raies, ces deux nageoires, ayant pour base une immense quantité de rayons , très-rapprochés les uns des autres, et à articles multipliés, forment deux grandes ailes sur les côtes du corps, auquel elles donnent une figure le plus souvent rhomboïdale. Leurs rayons tiennent à uu cartilage parallèle au rachis, et qui s'articule supérieurement avec lui par l'intermède d'un autre cartilage qui s'y fixe immédia- tement. En-dessous, il y a une forte barre transversale, com- mune aux cartilages des deux nageoires, et qui semble repré- senter à la fois le sternum et la clavicule. On retrouve cette barre dans les squales, oîi d'ailleurs les nageoires pectora'es sont beaucoup plus petites, et non réunies au rachis. Dans les poissons cartilagineux ,* qu'Artédi avoit nommés hranchiostèges . comme les chismopnés et les téléobranches, que M. Cuvier a rangés en partie parmi ses Plectognathks , ( voyez ce mot ) , les nageoires pectorales , comme les autres, ont des rayons osseux, et sont attachées à untî ceinture de même nature, qui soutient le bord postérieur de l'ouverture des branchies , et entoure le corps derrière ces organes, de même que dans les poissons osseux. Dans les véritables chondroptérygiensplagiostomes, les mus- elés des nageoires pectorales forment, à leurs faces supérieurti et inférieure, une couche épaisse, qui les couvre entièrement, et qui est divisée en autant de faisceaux qu'il y a de rayons. Quant aux catopes , ils manquent chez quelques chondro- ptérygiens > ainsi les pétromyzons, les syngnathes, quelques balistes et ostracions , etc. , en sont dépourvus. Lorsqu'ils existent, leur position varie beaucoup, suivant ies genres: ils sont jugulaires dans les baudroies, thoraciques dans les plécoptères, ventraux dans les chimères. Dans les raies et dans les squales, ils sont articulés aux deux extrémités d'un os unique , transversal et presque cylindrique, qui constitue le bassin. Chez les genres de la famille des plécoptères, les ca- topes sont unis l'un à l'autre à l'aide d'une membrane, et forment une espèce d'entonnoir au-dessous des pectorales. Les muscles qui les meuvent, dans les raies, sont disposés à peu près. comme ceux des nageoires pectorales. ï7« CAR 2." Des organes de la senslhililé en général. Le crâne des chondroptérygiens, comme oelui de tous les poissons en gé- jiéral, ne forme qu'une très-petite portion de la tête ; il n'est recouvert que par la peau ; sa face interne est isolée du cerveau par une couche épaisse d'une humeur particulière. Dans les raies et dans les squales, on observe deux trous olfactifs à la partie antérieure du crâne ; les trous optiques sont latéraux et très-écartés ; il n'y a point de fente sphénoi- dale, et les nerfs destinés aux muscles des yeux ont chacun une ouverture spéciale. Il n'y a également chez les chondroptérygiens qu'un seul trou pour le passage du nerf trifaciai (5". paire des anciens) , et seuls, parmi les poissons, ils ont un conduit auditif interne. Leur face, quoique semblable par sa composition à celle des autres poissons, en d^flere cependant, parce qu'elle n'est articulée avec le ci'âne qu'au moyen de l'os analogue au carré des oiseaux : elle manque aussi des os maxillaires et inter- maxillaires qui portent ordinairement les dents de la mâ- choire supérieure. Dans les genres de la famille des ostéodermes , l'os maxillaire est soudé sur le côté de l'intermaxillaire, qui seul forme la mâchoire, et l'arcade palatine s'engrène par suture avec le crcàne. Ce sont ceux qui forment le premier ordre des poissons esscujc ; suivant M. Cuvier, celui des Plectoganthes. Voyez te mot. Leur cerveau, très-petit et ne remplissant point la cavité du crâne, est formé de différens lobes et tubercules, placés les uns à la file des autres , de manière que son ensemble paroît offrir une espèce de double chapelet. Ses hémisphères, de forme ovoïde , sans circonvolutions apparentes , cou- îiennent chacun un ventricule dont le plancher présente une couche,des nerfs olfactifs {corpus striatum) , excepté dans les plagiostomes, où elle n'est point apparente. Ce cerveau est dépourvu du mésolobe {corpus callosum) , du trigone {fornix), et de leurs dépendances; le mésocéphalc {^pons V aroli) manque aussi ; il y a quatre tubercules en avant descouches des nerfs optiques, qui sont situées sous la base du cerveau, comme dans les oiseaux, et qui sont creusées cha- cuae par un ventricule» CAR 171 Le cervelet ne présente point ces ramifications médullaires qu'on a appelées arbre de vie, et qu'on retrouve si bien dans l'homme et dans les mammifères. Sa surface est irréguliè- rement sillonnée dans les plagiostonies. Dans les raies et dans les squales, les nœuds des nerfs ol- factifs sont soudés ensemble en une masse homogène plus large que longue, qui surpasse du double les hémisphères en grandeur, sans contenir aucune cavité, et qui donne naissance aux nerfs olfactifs par ses côtés Dans les esturgeons, ils sont aloDgés et étroits; ils sont ovales et plus petits que les hémi- sphères dans le cycloptère et le tétraodon lune, orlhagoriscus. mola , Schn. Dans les plagiostomes, il y a absence des tubercules quadri- jumeaux, qui existent dans presque tous les autres poissons; mais dans la raie , les tubercules situés en arrière du cer- velet sont volumineux, sillonnés, et donnent évidemment naissance à la plus grande partie du nerf trifacial. La dure -mère est séparée de l'encéphale par une couche d'une humeur muqueuse ou huileuse, plus ou moiiis solide. Elle ne forme aucun repli , ni faux, ni tente. Dans les poissons cartilagineux, comme dans toutes les autres espèces de poissons, le nerf vague envoie, de chaque côté, un rameau considérable, qui de la tête va jusqu'à la queue ; mais chez eux ces cordons nerveux sont situés du côté du dos , et rapprochés l'un de l'autre, ce qui explique jusqu'à un certain point l'absence de la ligne latérale dont nous avons parlé plus haut. 5." Des organes des sensations spéciales. a. Organes de la vision. Les yeux des poissons cartilagineux sont situés à la tête , et au nombre de deux, comme cela a lieu pour tous les animaux vertébrés. La direction de ces organes varie considérablement, suivant les espèces ; ils sont verticau-x dans les raies ; latéraux dans les squales, les balistts, etc. En général , chez euîi, comme chez les cétacés et les poissons osseux, l'œil représente une demi-sphère dont la partie plane est en avant , dont le côté convexe est en arrière. Dans la raie, il y a en outre un aplatissement à sa partie supérieure. Dans les plagiostomes, l'œil est articulé avec une lige carti- lagineuse, qui se fixe elle-même au fond de l'orbite ^ ce qui yr^ CAR fait que les muscles destinés à mouvoir l'organe, agissant sur un plus long levier, ont une force plus grande. Ces muscles sont au nombre de six, comme dans l'homme, quatre droits et deux obliques. Les paupières n'existent point, ainsi que cela arrive, au reste, à tous les autres poissons. Le poisson-lune seul (ortha- goriscus mota) a une paupière percée circulairement, qui se ferme au moyen d'uu vrai sphincter, et dont l'ouverture se dilate par cinq muscles disposés en rayons , et fixés au fond de l'orbite. Il n'y a aucun appareil pour la sécrétion des larmes. La sclérotique est cartilagineuse et élastique. Dans la raie, elle est renflée en un tubercule qui s'articule avec la tige qui supporte l'œil ; dans l'esturgeon , elle est plus épaisse que le diamètre de la cavité de l'organe. La cornée est presque constamment recouverte par un prolongement delà peau elle-même,- et n'est point en contact avec une membrane particulière , telle que la conjonctive qu'on observe dans les mammifères et dans les oiseaux. Cette disposition paroit tenir à l'absence des paupières, et est si évidente dans les ostracions, que la surface de l'œil offre de* lignes qui y forment les mêmes compartimens que sur tout Iç corps de ces poissons. Dans la myxine, la peau n'est pas même transparente au niveau de l'œil, et il y a cécité produite de la même manière que dans le zemni (spalax tjphlus) parmi les mammifères. Voyez Myxine. Dans les squales, il existe un cercle ciliaire et des procès ciliaires véritables, dont on aperçoit quelques légers vestiges dans la raie ; mais rien de semblable ne se rencontre dans les poissons osseux. . Dans plusieurs poissons cartilagineux, la ruyschienne e&t uniformément noire, et fort distincte de la choroïde propre- ment dite, qui est argentée ou dorée et peu vasculaire. Entre elles, d'ailleurs, est placé un corps particulier, que les auteurs ont appeleg-Zan.de choroïdienne. (Voyez à l'article Poissons.) Ce- pendant dans la famille des plagiostomes , c'est-à-dire dans les raies et dans les squales , ce corps manque absolument ; la ruys- chienne est transparente ; les deux membranes sont accolées et simplement séparées par une couche mince d'une matière CAR 17^ argentée : voilà pourquoi évidemment le fond de l'œil de la raie nous paroît avoir cette teinte. Les mouvemens de l'iris sont nuls ou à peu près nuls chez les poissons dont nous parlons ; cependant la pupille de la raie, dont l'axe de l'œil est vertical, peut se fermer par un mécanisme particulier et unique danS' son genre. Voyez Raie. Le nerf optique travei'se les membranes de l'œil directe- ment et par un trou rond ; il forme en dedans un petit tuber- cule, des bords duquel on voit partir la rétine. b. Organes de Vaudition. La pulpe acoustique est renfermée dans une sorte de labyrinthe membraneux, qui varie dans les diverses familles des poissons cartilagineux. Ainsi, dans les plagiostomcs, il est formé d'un sac triangulaire, couché à peu près horizontalement, dont un des angles se prolonge en un canal qui perce le crâne, et va jusqu'à la peau extérieure, près de la nuque, oîi il n'est fermé que par une membrane mince ; le second angle de ce sac, arrondi et ovale , renferme une concrétion osseuse d'un assez gros volume ; le troisième , dirigé en avant et en dehors, en contient deux plus petites. En outre, le labyrinthe offre encore trois canaux demi-circu- laires, ayant chacun une ampoule. Tout l'appareil est rempli d'une pulpe gélatineuse, dans laquelle nagent les concrétions dont nous avons parlé, et dont la consistance est si peu mar- quée, qu'on les écrase sous les doigts avec facilité. Toutes ces parties sont renfermées dans une cavité particu- lière, creusée dans l'épaisseur du cartilage qui forme le crâne, à côté et en arrière de celle qui contient le cerveau. Eile semble moulée sur le labyrinthe membraneux lui-même ; mais il existe un intervalle marqué entre ses parois et la face extérieure des membranes, en sorte que ce labyrinthe est suspendu au milieu d'elle par des nerfs, des vaisseaux et des fibres cellulaires. Dans les autres poissons cartilagineux, l'oreille est confor- mée à peu près comme dans ceux qui sont osseux. (Voyez Poissons.) Il faut seulement remarquer que dans le poisson-lune , dans la baudroie et dans l'esturgeon, les canaux semi-circu- laires sont extrêmement longs et minces ; que , dans le premier de ces poissons, le sac contient, pour tout osselet, quelques grumeaux d'une matière muqueuse^ et est conique; et quC; 174 CAR dans le troisième, c'est un disque aplati et vertical, qui n'offre qu'un seul osselet triangulaire et dur. c. Organes de l'olfaction. Les fosses nasales des raies et de$ squales sont de simples cavités creusées dans les parois de la lace, et ne communiquant point avec la bouche, raison qui fait que, chez eux, comme chez les autres poissons, le trou incisif n'existe point. La membrane pituitaire forme une multitude de petites lames parallèles, flottantes, dues à sa duplicature, et disposées régulièrement des deux côtés d'un ligament longitudinal. Entre ces divers replis il existe un grand nombre de follicules muqueuses. On sent combien la surface se trouve augmentée par-là, surtout quand on voit que chacune des faces de ces membranules est elle-même hérissée, pour ainsi dire, de replis secondaires très-fins et très-peu saillans, et qui vont se rendre en rayonnant vers le ligament commun. Haller et Morgagni avoient pensé que cette membrane ne recevoit aucun autre nerf que les filets des olfactifs; mais MM. Scarpa et Cnvier ont eu occasion de démontrer le con- traire : on y voit pénétrer manifestement plusieurs rameaux des tri faciaux. Les nerfs olfactifs, provenus des tubercules du même nom , ont une longueur qui varie beaucoup suivant les espèces; sou- vent aussi, surtout dans les raies, ils changent de direction au moment de sortir du crâne, et forment un ganglion alongé, des deux côtés duquel partent des faisceaux pénicelliformes, dont les brins se subdivisent dans les lames membraneuses des narines. d. Organes de la gustation. Il n'y a point de langue du tout f le dessus et le dessous de la gueule sont également lisses dans les poissons chondroptérygiens. Le nerf hypoglosse manque pareillement. Ces faits ont donné occasion à M. Duméril de développer une théorie nouvelle sur l'odorat des poissons ; nous la ferons connoître avec détail à l'article Poissons. Voyez aussi ma Dissertation sur les odeurs, sur le sens et les organes de l'olfaction; in-4.°, Paris, ]8i5. e. Organes de la taction. Ce sens doit être fort obscur chez les animaux dont nous traitons, si l'on se rappelle ce que nous avons dit plus haut de la nature des tégumens de leur corps. heur épiderme est mince et transparent ; le corps muqueux CAR 175 est le siëge des couleurs éclatantes dont ils brillent quelquefois ; le chorion ou derme est, en général, fort épais, et adhère immédiatement aux muscles. Au-dessous de la peau du poisson-lune seulement, on ren- contre une couche épaisse de deux à trois doigfs, d'une subs- tance qui a l'apparence du lard , mais dont les caractères chimiques sont ceux de l'albumine. Le corps entier de la peau est abreuvé par un fluide vis- queux très-abondant, dont la source est fort apparente , surtouÊ dans les squales et dans les raies. Ou observe effectivement, à la surface du corps de ces poissons, des pores multipliés et très-gros, qui sont les orifices d'autant de vaisseaux excréteurs transparens, dont le diamètre, dans les grands squales, égale celui d'un tuyau de plume. Ils partent tous, par faisceaux et sans se ramifier, de certains centres, plus ou moins nombreux, suivant les espèces, où paroît se former l'humeur visqueuse qui nous occupe. Ces centres n'ont point , au reste , l'apparence glanduleuse : on n'y distingue que des cellules remplies du même fluide qui gonfle les tuyaux, et dans les parois desquelles se perdent une multitude de nerfs. M. Jacobson , anatomiste danois, a cherché à démontrer que ces tuyaux étoient les or- ganes du toucher, et a cru reconnoître de l'analogie entre eux et les poils des moustaches chez les mammifères. M. Du- méril, au contraire, avoit pensé, et avoit avancé dans ses leçons, que la matière sécrétée par ces canaux pouvoit être destinée à engourdir les poissons qui se trouvoient dans les environs des lieux occupés par les raies et les autres espèces de plagiostomes privées d'armes offensives. Ces vaisseaux, et les pores qui les terminent, sont au reste beaucoup plus visibles sur la tête des chimères, que dans tout autre poisson ; leur disposition y est très-régulière et symé- trique. 4.° Des organes de la digestion. Dans plusieurs des poissons cartilagineux, tels que la baudroie, chaque branche de la mâchoire inférieure est formée *de deux pièces réunies par suture : dans les autres, il n'y a qu'une seule pièce pour cha- cune des branches. Toujours celles-ci forment un arc très- •uvert, et s'amincissent à mesure qu'elles se rapprochent. En général, les deux mâchoires sont très-mobiles. Nous Î76 CAR ferons connoître leur structure particulière . et les mouvcinl-ns dontellessont susceptibles, aux articles Raie, SyLALt:, Cyclos- TOMEs, Esturgeon, Syngnathe. Jamais les dents ne sont enchâssées dans les mâchoires. Dans les squales elles sont simples, et formées de substance osseuse et de substance émailleuse, en deux couches super- posées, comme dans l'homme; leur forme, du reste, varie beaucoup (Voyez Squale, Carcharias). Dans les raies, elles sont composées d'une infinité de tubes, tous unis, et terminés par une couche commune d'émail : elles ressemblent à une mosaïque. Voyez Raie; voyez aussi Diodok, Tétrodox, Dents DES poissons. Il n'y a point de glandes sallvaires véritables dans les poissons cartilagineux, excepté dans les cyclostomes, où l'on rencontre, un corps analogue à ces glandes dans les autres animaux. Les raies, et probablement aussi les squales, dit M. Cuvier, pré- sentent seulement un amas de grains glanduleux, situés immé- diatement sur la membrane du palais et sur le muscle abais- seur de la mâchoire inférieure. Leur volume est celui d'une graine de navet; ils sont creusés de plusieurs cavités, et semblent dégorger une humeur muqueuse à la base du palais. Il n'y a pas d'épiglotte , par la raison même qu'il n'y a ni larynx ni poumons. Les cyclostomes seuls, en effet, semblent oifrir un vestige de larynx. Le voile du palais doit manquer également, puisqu'il n'y a point de communication entre la bouche et les narines. L'entrée du pharynx est en général entourée par des fibres charnues, circulaires, qui forment un vrai sphincter. En géné- ral aussi, cette partie offre des pièces cartilagineuses mobiles, analogues aux os pharyngiens des poissons osseux. Les raies seules et les squales en sont dépourvus. Voyez Os Pha- ryngiens. L'œsophage est large et court ; l'estomac paroît n'en être qu'un prolongement. Dans les plagiostomes, ce dernier organe est composé de deux portions : l'une ovale, alongée, plus longue et plus large ; l'autre, courbée en arrière, plus étroite, et communiquant avec la première par une petite ouverture qui ne doit laisser passer que les alimens réduits en pâte. La membraae interne en est blanche, lisse et mollr ; elle [orme' CAR 177 lie larges plis dans la première portion, et quelques rides lon- gitudinales dans la seconde. Les fibres charnues sont longitu- dinales, et plus multipliées autour du pylore et du cardia. Dans les cyclostomes, le canal alimentaire va directement de la bouche à l'anus, sans qu'il soit possible de distinguer l'estomac. Dans les éîcuthéropomes, la structure de l'estomac est tout- à-fait particulière. Voyez Esturgeon, Polyodon. Dans les ostéodermes , il mérite aussi une étude spéciale • mais sa structure n'est point uniforme dans tous les genres de la famille. Voyez Coffré, Syngnathe, Tétrodon. Dans plusieurs poissons cartilagineux, la division des intes- tins, en grêles et en gros, est inA'erse de ce qui a lieu chez les mammifères ; c'est-à-dire, que la portion qui se termine à l'anus a un diamètre plus petit et des parois plus minces que celle qui la précède: tels sont les raies, les squales, l'estur- geon, les syngnathes , les ostracions, les batistes. Dans les tétro- dons et les diodons, les deux portions du canal intestinal, sé- parées par unrepli ou bouri-elet circulaire, sont d'égal volume- Dans les cyclostomes, on ne peut établir aucune distinction. Dans lesplaglostomes, on ne trouve point de cœcum autour de l'intestin. Dans la plupart des chismopnés et des téléo- branches, ces appendices manquent également : mais la bau- droie en présente deux; le lump un très-grand nombre. Dans le polyodon, ils sont réunis à leur base en une seule masse ; dans l'esturgeon, ils sont joints entre eux, dans toute leur étendue, par un tissu cellulaire serré. Les parois des intestins sont très-différentes dans les diverses familles des poissons cartilagineux. Elles sont minces et trans- parentes dans les cyclostomes. Dans lesplaglostomes, la mem- brane interne commence à former un large pli, qui tourne en spirale dans les trois quarts de la longueur du canal, et ralentit beaucoup la marche des substances alimentaires, en. les forçant de prendre la même direction. Au-delà de cette valvule en spirale, la membrane muqueuse ne forme plus que quelques plis longitudinaux, et n'a plus, au-dessous d'elle, une couche de substance glanduleuse, grisâtre, qui existoit dans l'épaisseur de la partie supérieure de l'intestin. Dans les éleuthéropomes, on l'etrouve aussi la valvule en •37» ' CAR spirale dont inrus venons de parler; mais le canal infeslina? offre un grand nombre de particularités qui demanderont un article isolé. Voyez Esturgeon, Polyodon. Chacun des genres des familles des chismopnés et des téléo- branches offre aussi, sous ce rapport, des caractères propres; ce qui nous oblige à renvoyer le lecteur a l'article où il est traité de chacun d'eux. Dans les plagiostomes seulement, il existe une sorte de cloaque, où se rendent les œufs ou la laite, les urines et les excrémens solides. Dans les autres poissons cartilagineux, il n'y a que ces derniers qui sortent par l'anus, tandis que l'urine, les œufs et la laite , ont une issue distincte et placée en arrière» Les muscles de l'anus se réduisent à un seulsphincter, qui ferme cette ouverture. Le foie, toujours très- volumineux, très-huileux et peu con- sistant, n'a qu'un lobe dans quelques cyclostomes ; il en a deux principaux dans les squales, le polyodon, l'esturgeon, et trois dans les raies et la baudroie. La vésicule du fiel manque dans le cycloptère lump ; chez les raies, elle est enfoncée entre les deux lobes du foie: son volume est considérable dans le polyodon et dans le poisson- lune , médiocre dans les tétrodons, la baudroie, les squales, etc. Ce réservoir se termine par un conduit cystique, qui reçoit dans son trajet les diverses branches des canaux hépa- tiques, et va s'ouvrir, le plus communément, près du pylore; dans les raies, on trouve plusieurs conduits hépatocystiques très-fins : dans les tétrodons, on en observe un seulement. Les plagiostomes seuls ont un pancréas. 11 est de figure irré- gulière, lobule, blanchâtre, compacte, placé à gauche du pylore, et muni de plusieurs canaux excréteurs, qui se réu- nissent en un tronc unique, près du pylore. Dans les autres poissons cartilagineux, il paroît être remplacé par la couche {glanduleuse qui existe dans l'épaisseur des parois de la partie supérieure de l'intestin , et surtout des cœcums. La rate, dans les plagiostomes, est placée sur l'estomac, dont elle dépasse un peu le bord droit. Dans l'esturgeon, elle a un tissu très-làche, et se divise en deux lobes. Dans le polyodon, elle est fixée au bord droit de la première partie du canal întestinaL CAR • Î79 Dans les cyclosfomes et dans le$ plagiostomes, le péritoine «'est point un sac fermé de toutes parts, comme dans les mam- mifères ; il coainiunique à l'extérieur par deux ouvertures situées sur les côtés de l'anus. 5." Des organes de la circulation. Le cœur des poissons carti- lagineux a une disposition absolument analogue à celle desautres poissons , c'est-à-dire , qu'il n'est jamais composé que d'une oreillette qui reçoit le sang de tout le corps, et d'un ventri- cule dont la cavité, presque toujours sans division, l'envoie aux branchies par une artère volumineuse. Voyez Poissons. Dans les cyclostomes, tous les vaisseaux, k l'exception de l'artère mésentérique , sont liés aux organes, de la même manière que ceux de la dure-mère chez les mammifères. 6° Des organes de la respiration. Les poissons cartilagineux respirent, comme les autres, à l'aide de branchies. Chez les uns, les trématopnés, ces branchies ne sont recouvertes d'au- cune partie solide, et, adhérentes à la peau par leur bord externe, elles communiquent à l'extérieur par une série de trous ou de fentes placées sur les côtés de la gorge ; chez d'autres, les chismopnés , une simple fiente établit cette com- munication; dans les éleuthéropomes, elles sont recouvertes d'un opercule , mais sans membrane ; dans les téléobranches, elles ont et un opercule et une membrane. Voyez Branchies, Poissons. Dans les syngnathes, les pégases, les hippocampes etlessolé- nostomes, les branchies, au lieu d'avoir, comme à l'ordinaire, la forme de dents de peigne, «se divisent en petites houppes rondes, disposées par paires le long des arcs branchiaux. Voyez LOPHOBRANCHES. Une autre particularité, appartenant encore aux tréma- topnés, c'est l'existence de petits cerceaux cartilagineux, sus- pendus dans les chairs au bord extérieur des branchies. Voyez Cyclostomes, Squale, Raie. 7°. Des organes de la reproduction. a. Des testicules. Dans les plagiostomes , ces organes sont grands, alongés, larges et plats; ils s'étendent sous l'épine, au-dessus du canal intestinal et de l'estomac. Ils sont formés en grande partie de tubercules arrondis, pressés les uns contre les autres ; creusés d'un petit enfoncement chacun an ■rîSf. CAR Tiiilicu de leur face externe, tenant ensemble par des fila- mens très-forts, enveloppés d'une membrane extrêmement délicate, et composés d'un grand nombre de granulations rondes et Irès-ftnes. L'autre partie de ces testii;ules est formée d'une substance glanduleuse homogène, qiii occupe en arrière la portion la plus mince de l'organe, et s'étend sous toute la portion tuberculeuse. La substance glanduleuse paroit se continuer avec l'épidi- dyme par un prolongement mince; ce dernier corps, très- «ros et alongé , est formé par un assez gros canal replié un "rand nombre de fois sur lui-même, qui marche le long du bord interne du rein correspondant, et aboutit dans une vési- cule ou dilatation dont l'entrée et la sortie sont un peu anfrac- tueuses. Les deux vésicules s'ouvrent ensemble au milieu d'une papille cylindrique , que l'on voit dans le cloaque. Dans les cyclostomcs, on n'a point encore pu distinguer les sexes; on n'a jusqu'ici observé que des individus qui pa- roissoient être des femelles. Sir EverardHome a cherché à établir que ces animaux sont hermaphrodites, et peut-être androgynes. Dans les autres poissons cartilagineux, les testicules sont absolument semblables à la laite des poissons osseux. Voyez Laite et Poissoiss. h. Des organes mâles de l'accoiqjlemcnt. Dans les plagiostomcs, on observe que les mâles ont de chaque côté de la queue, en arrière du bassin, des appendices, que Bfoch croit destinés à ai-rêter les femelles pendant l'accouplement , que M. Geoffroy regarde comme propres à les exciter en s'introduisant dans leur cloaque, et qui, suivant M. Cuvier, servent au moins à la natation, un des muscles qui les meuvent étant en même temps l'abaisseur du catope correspondant. Chacun de ces appendices est composé de treize pièces carti- lagineuses, de forme et de dimensions différentes, et est di- visé en trois parties. La première, fléchie en dehors sur la seconde, peut être redressée par deux mnscles particuliers. La seconde contient une espèce de canal, et est enveloppée par un autre muscle. Dans la troisième est creusée une cavité où le canal vient aboutir. A la base du tout est une glande, enveloppée d'un muscle, dont le conduit excréteur s'ouvra CAR 181 dans le canal dont nous parlons, et qui fournit une humeur très-visqueuse. Rien de semblable ne s'observe dans les autres poissons, excepté dans les chimères. c. Des oi'aires. Dans les raies, les squales et les chimères, CCS organes, au nombre de deux, sont composés d'œufs de différentes grandeurs. Les plus petits sont blancs ; les plus grands sont jaunes. A mesure qu'ils sont fécondés, ils passent dans l'oviducte de leur côté. Ces deux ovaires sont placés derrière le diaphragme et de cliaque côté du rachis. Quant aux oviductes , ils ont aussi une ressemblance mar- quée dans les trois grands genres dont nous parlons. Dans les chimères, attachés aux ovaires par une espèce de pavillon, ils sont d'abord fort étroits, après un assez court espace, ils s'élargissent subitement, et forment un gros renflementglandu- leux, au-delà duquel ils conservent un grand diamètre jusqu'à l'endroit de leur terminaison, où ils se confondent dans un orifice commun. Dans les raies et dans les squales, les ovi- ductes, réunis par leur extrémité antérieure, n'ont qu'une ouverture commune entre les ovaires: de là chacun d'eux se porte isolément en arrière et en dehors, en conserv^ant ua petit diamètre et uneforme cylindrique ; leur face interne offre des plis longitudinaux, et dans leur épaisseur est une couche mince d'un tissu glanduleux: on a nommé trompe cette première partie. Au bout de quelque temps, elle se dilate subitement, enveloppe dans ses parois une glande fort épaisse, en forme de double croissant, qui paroit composée de vais- seaux blancs, diversement dirigés de la paroi interne à l'ex- terne. L'humeur qu'elle sépare produit la co<{ue de l'œuf, et la forme de cette coque tient sans doute à celle de la surface glanduleuse qui en est le moule. Au-delà, chaque oviducte constitue un vaste sac qui va se terminer sur les côtés du cloaque, tandis que le rectum y aboutit en-dessous. Leurs deux orifices y sont bordés, du côté interne, par unesorte de repli valvulaire. Le cloaque lui-même forme un ample réservoir , qui semble plutôt la suite des oviductes que celle du rectum. Dans les cyclostomes, il n'y à qu'un seul ovaire sans oviducte. i82 CAR 8." Des organes qui servent à la sécrétion et h l'excrétion de Vitrine. Les reins des poissons cartilagineux sont analogues, pour la structure et l'apparence générale, à ceux des poissons osseux. Ils sont étroits, collés l'un à l'autre, réunis presque en une seule masse, et fixés au rachis, qu'ils recouvrent dans une grande étendue. Ils remplissent même deux prolongemcns de la cavité abdominale qui parviennent jusqu'auprès des or- tites. Fréquemment aussi cjiacun d'eux a, dans sa moitié anté- rieure, un large lobe du côté externe, qui donne à la masse des deux organes la figure d'une croix. Leur substance est molle, d'un rouge brun, homogène dans toute leur étendue. La veine-cave y est cachée. Les vaisseaux urinifères y prennent naissance par de nom- breuses racines, à peu près comme les canaux biliaires dans le foie. D'abord transparens, ils deviennent opaques en gros- sissant, et se rassemblent enfin en un tronc unique, qui suit la face inférieure de l'organe , et va se terminer dans la vessie. Celle-ci manque dans les plagiostomes, où l'uretère se ter- mine au cloaque , comme dans les oiseaux ; mais on la retrouve dans la plupart des autres poissons cartilagineux : son volume est , au reste , généralement très-petit , et ses parois sont minces et peu musculeuses. 9.° De la vessie natatoire. Elle manque dans le plus grand nombre des poissons cartilagineux: les raies, les squales, le poisson-lune, la baudroie, etc., n'en ont point; mais elle existe chez quelques tétrodons, ostracions et diodons, dans l'esturgeon, et alors elle n'a qu'un seul canal excréteur. Voyez Vessie natatoire. § IV. Des rapports que les poissons cartilagineux ont avec les autres classes d'animauX' \.° Les poissons cartilagineux se rapprochent des cétacés, ou par leur forme générale {les squales), ou par leur peau nue, ou par la grandeur de leur taille ( le requin, le squale- nez, le squale très-grand) , ou par l'existence d'évcnts (quelques squales), ou par leur mode de fécondation, quelques-uns étant évidemment vivipares, ayant une sorte de matrice {les roussettes, les carcharias , la torpille). CAR i85 2.* Ils ont quelques points de contact, maïs beaucoup moins marqués que ne le pensoit Hermann , avec les oiseaux , par G. la présence d'un cloaque {plagiostomes) ; h. le part d'œufs véritables dans un grand nombre ; c. la forme des nageoires pectorales, qui agit dans quelques cas à la manière des ailes (/es rates, les squales). 0.° Ils sellent aux reptiles par plusieurs caractères encore plus manifestement analogues : ainsi souvent leur peau est nue , A'isqueuse , comme celle des bali'aciens ( les pétro- niyzons^ les baudroies) , ou couverte de boucliers, comme celle des crocodiles (^V esturgeon) ; leur température est toujours voisine de celle du milieu dans lequel ils sont plongés ; plu- sieurs s'accouplent véritablement {les raies, les sc^irales) ; les uns font leurs petits vivans , comme la vipère (le requin); les autres pondent des œufs fécondés après le part par le mâle, comme chez les batraciens anoures [les chismopnés, les éleuthéropomes ). 4.° Si, des genres ou des familles, on descend aux espèces, on trouve alors de nouveaux rapports non moins frappans et non moins intéressans. C'est ainsi que les pétromizons ont, avec les vers., ^t en particulier avec les néréides etles amphinomes, nue ressemblance étonnante, soit que l'on considère leur appa- rence générale, soit que l'on s'attache à leur structure inté- rieure { voyez Cyclostomes) , comme l'a démonti'é, avec beau- coup d'évidence , M. Duméril , en 1 807 et en 1 8 1 2 , et après lui. Sir Everard Home, dans un Mémoire inséré parmi ceux des Transactions philosophiques pour l'année 181 5 (juin). C'est encore ainsi qu'on remarque une analogie véritable entre les baudroies et les grenouilles , à cause de la nudité et de l'enduit visqueux delà peau, de la forme et delà grandeur de la bouche, du volume de la tête, etc.; qu'on peut rapprocher les raies ovipares de quelques reptiles ophidiens qui sont dans le même cas (voyez Tkigonocéphale, Vipère) ; les ostracions et les syngnathes des chéloniens, en raison de l'enveloppe solide qui revêt leur corps. § V. Des maurs, de la manière de vi\>re , etc., des poiêsons cartilagineux. Voyez au mot Poiîso.xs. 184 CAR § VI. Conclusion, De tout ce qui est énoncé dans ce qui précède sur l'histoire des poissons cartilagineux, on peut tirer les conséquences suivantes : 1.° Ces poissons sont loin de dilTérer tous également des poissons osseux, et d'avoir des rapports de ressemblance assez étendus entre eux, pour n'en faire qu'un seul groupe bien naturel et bien caractérisé. 2.° Mais l'état actuel de la science ne permet point encore d'établir leur distinction d'une manière entièrement satisfai- sante. 3." Cependant la division d'Artédi, en chondroptérygiens et en branchiostèges, offre une coupe heureuse. 4.° Les çhondroptér3-giens sont seuls de vrais cartilagineux , isolés des autres par beaucoup de caractères. Nous rangeons parmi eux les plagiostomes, les éleulhéropomes et les cyclos- lomes. 5.° lisse lient aux reptiles parles deux premières familles ; aux vers, par la troisième. 6.° Les branchiostèges se rapprochent beaucoup plus des autres poissons que les chondroptérygiens; mais ils doivent être encore partagés en plusieurs groupes. C'est ce qu'a fait M. Cuvier, en établissant ses ordres des plectognathes et des ïophobranches ; mais ce célèbre naturaliste les place parmi les poissons osseux, avec ceux de la famille des chismopnés, ce qui n'est point d'accord avec les opinions généralement adoptées : c'est donc ici qu'existe la difficulté à éclaircir. Au reste , les personnes qui voudroient faire de ce sujet l'objet de leurs méditations, consulteront avec fruit l'Histoire naturelle des Poissons, par M. deLacépède ; le Traité d'Anatomie comparée de M. Cuvier :1a Distribution du règne animal d'après son organisation, par M. Cuvier, 4 vol. in-8°, 1817; un Mé- moire sur la famille des cyclostomes et sur l'anatomie des lamproies, par M. Duméril. Je dois, au reste, à la vérité, de déclarer que les principes qui font la base de cet article sont ceux que professoit ce dernier, dès l'année 1806, époque à laquelle je suivois ses leçons d'ichthyologie et d'erpétologie au Jardin du Roi. (H. C.) CAll ^S5 CARTON (Bot.), nom grec sous lequel on trouve désigné le carvi dans quelques livres anciens. Césalpin , qui lait cette observation, dit ailleurs que Galien nommoit ainsi une espèce d'oignon cultivé. (J.) * CARTONÈME (Bot.), Cartonema, genre établi par M. Rob. Brown , pour une plante de la Nouvelle-Hollande. Il appartient à la famille des commélinées , a des rapports avec les tvades- cantia, et doit être placé dans Vhcxandrie monogjnie de Lin- nœus. Son caractère essentiel consiste dans une corolle à six découpures inégales , persistantes ; les trois extérieures en forme de calice, les intérieures plus petites: six étamines égales, persistantes; les filamens un peu rudes, mais point ])arbus; les anthères oblongues, attachées par leur base; un style persistant ; un stigmate barbu. Le fruit consiste eu une capsule plus courte que la corolle, à trois loges, à trois valves, séparées par une demi-cloison; une ou deux semences dans chaque valve ; l'embryon dorsal. La seule espèce de ce genre, cartonema spicata , Brown, est une plante herbacée, pubescente, rapprochée d'un pJii- Ijdrum par son port. Sa racine est tubéreuse , fibreuse à sa partie inférieure ; ses tiges simples Ou à peine rameuses, cou- vertes de poils lâches ; les feuilles amplexicaules , linéaires, alongées. Les fleurs sont jaunes, sessiles, disposées en un épi terminal, accompagnées chacune de deux bractées persis- tantes, foliacées, inégales, l'intérieure plus petite et laté- rale. ( PoiR.) Cx\RTONNIÈRES. (Entom.) On nomme ainsi, en Amé- rique, certaines espèces de guêpes, qui construisent un nid avec des parcelles de végétaux tellement liées ensemble, qu'elles ont la plus grande analogie avec le carton. Voyez Guêpe. (C. D.) CARTOUfLE. (Bot.) La plante dont Olivier de Serres parle sous ce nom dans son Théâtre d'Agriculture, est décrite par lui d'une manière obscure ; il paroît prendre pour fruit ce qui est racine , parce que c'est la seule partie bonne à manger. D'après les notes insérées dans la dernière édition de son ouvrage, le cartoufle est l'espèce de soleil ou hélianthe, hclianthus tuberosus , plus connue maifetenant sous le nom de topinambour. (J.) isc CAR CARUA {Bot.), nom malabare de la fausse cannelle, qui est un laurier, laurus cassia, assez commun dans l'Inde, dont l'écorce, inférieure à celle de la vraie cannelle, est quelquefois mêlée à celle-ci par fraude. (S.) CARUAROU. {Bot.) Voyez Cariarou- (J.) CARUB, Carnub, Charub, Charnuei {Dot.), noms égyp- tiens du caroubier, ceratonia. (J. ) CARUCUOCA. (Afrtmm.) Marcgrave parle sousce nom d'une espèce de souris du Brésil qu'il ne décrit pas , et que par con- quent on ne peut déterminer. (F. C.) CARUDE {IcluhyoL) , un des noms vulgaires du lahrus ru- pes'ris deLinnaeus. Voyez Carassin de mer etCr.ÉNiLABRE. (H. C.) CARUDSE {Ichth-yol.) , nom d'un poisson du genre des spares de M. de I.acépéde. Voyez Carassin de mer. (H. C.) CARUIRI (/V/flmm.) , nom que les Caridaqueres ou Cabres qui habitent la mission de San-Fernando, placée près de la jonclionde l'Orénoque, del'Atabapoet du Guaviaré, donnent au cacajao , simia melanocephala. (Humboldt, Rec. d'obs. de Zoo!.) Voyez Sapajous. (F. C.) CARUM. (Bot.) Voyez Carvi. ( J.) CARUMFEL, Carumful. (Bot.) Voyez Caryophyllus. (J.) CARUTZ {TchiJijol.) , nom en usage, suivant Gesner, dans la Frise orientale, pour désigner le Carassin. Voyez ce mot et celui de Carpe. fH. C. ) CARVI COMMUN (Bot,) , Carumcarvi, Linn.; Jacq. Flor. Aiist., t. 393, vviJg. Carvi. Cumin des prés. Cette plante, delà famille àesombellifères, de lapentandrie dis;ynie, constitue seule un genre dans Linnœus ; mais ses caractères sont si foibles , si peu distincts de ceux des sésélis , qu'il vaudroit peut-être mieux la réunir à ce dernier genre, comme l'a fait Lamarck. Ses fruits sont ovales - oblongs , striés, plus alongés que ceux des sésélis ; ses pétales inégaux, recourbés, échan- crés à leur sommet ; l'involucre est composé d'une seule foliole. Ses racines poussent plusieurs tiges, lisses, striées, hautes d'un pied et demi , garnies de feuilles deux fois ailées, com- posées de folioles linéaires, aiguës, disposées en croix, ou presque vcrticillées autour de la côte principale. Les fleurs sont blanches, petites ; elles forment des ombelles lâches et tcrmi- CAR ïSy nales; elles prorluisent des semences ovales- alongées, un peu étroites, fortement striées, d'une odeur de fenouil, et dont la saveur approche de celle de l'anis. On la trouve dans les prés montagneux. Les semences du carvi sont carminatives, incisives, stoma- chiques, apéritlves ; elles perdent par la culture une partie de leur àcreté, et acquièrent un arôme plus agréable. On eu obtient, parla distillation, une huile essentielle fort péné- trante. C'est à elle que l'huile de Vénus doit son parfum. Dans le Nord on mêle ces semences avec la pâte du pain , ainsi que dans le fromage et l'eau-de-vie de grains. Les ra- cines, les feuilles et les jeunes pousses sont comestibles. Toute la plante fournit un excellent fourrage. Voyez Caravea , Caros. (Poir.) CARVIFOLIA. (Bol.) On trouve sous ce nom dans les ou- vrages des Bauhin, c'est-à-dire du milieu du dix-septièmesiècle, une plante ombcUifére, que Linuœus regarde comme un seiin , et qu'il nomme sclinum carvifolia. Elle n'est pas laiteuse comme le selin ordinaire, dont elle diffère de plus par le défaut d'involucre général, et par ses graines dont les deux bords latéraux sont ailés et le dos relevé de trois côtés. Ces carac- tères ont déterminé M. Villars à rétablir le genre Carvifolia de J. Bauhin ; mais ce changement n'a pas encore été adopté par les botanistes plus modernes. (J.) CARYA {Bot.)^ nom grec du noyer, juglans. Son fruit est nommé caryon, et il paroit, suivant Daléchamps, que les anciens donnoient le même nom à tous les fruits renfermés dans une coque ligneuse. (J.) CARYCHIUM. (Malacoz.) C'est un genre jusqu'ici assez mal circonscrit, établi par Muller, et auquel Draparnaud a donné le nom tVauricule. MM. de Férussac paroissent le con- server, mais euavouant que plusieurs espèces d'auricule pour- roicnt fort bien lui appartenir. L'animal gastropode, ou mieux trachélipode, aune tête probosciforme, deux tentacules gros, cylindriques, rétractiles, les yeux à leur base interne et pos- térieure , l'ouverture de la cavité pulmonaire à droite. La coquille dans laquelle il est contenu est alongée, la spire élevée , obtuse, les deux derniers tours les plus grands ; l'ouverture est droite, alongée, parallèle à l'axe, entière; la lèvre externe »88 CAR bordée; l'interne plissée, avec un enfoncement derrière sou milieu. Il n'y a pas d'opercule. Ces animaux sont terrestres, et vivent dans les lieux hu- mides, sur les bois pourris. i.°Le Carychium pygmée,C. minimum [Hel. carycliium, Linn.; Auricula minima, Draparn., Hist. des Moll. , p. 67, pi. 5, fig. 18-19.) Coquille ovale, un peu alongée, diaphane, blan- châtre, lisse ; la spire de cinq tours; le sommet obtus ; ouver- ture ovale réfléchie, garnie d'un bourrelet assez épais, avec trois dents , une su r la columelle , la seconde sur le bord gau- che, la troisième sur le bord droit. Cette espèce de coquille, qui est fort petite, semble intermédiaire à ce genre et aux maillots; on la trouve dans toute l'Europe, sous la mousse, dans les forêts. a.° L'Oreille dé souris , C. myosolis. (Auric. myosotis ; Drap. , Hist. des Moll. , pi. 3, fig. 6-7.) Coquille ovale un peu oblongue , conique vt'rs le sommet qui est aigu, striée finement dans sa longueur, de couleur brune en dehors; l'ouverture blanche évasée; trois plis à la columelle. Cette petite espèce, dont la coquille atteint quatre lignes de long, se trouve sur les côtes de la Méditerranée, sur le bois mort et pourri. 3.° Le Carychium eurinb, C. acicularis, de Féruss. ( J. lineata, Draparn., Hist. des Mollusq. , pi. 3, fig. 3o-3i.) L'animal, qui a deux grandes lignes noires, courbes etîlentées, derrière les yeux, est contenu dans une coquille cylindrique, obtuse, oblongue, luisante, brunâtre ou grisâtre, marquée de stries longitudinales parallèles. L'ouverture n'a aucune trace de dents. On la trouve par toute l'Europe, parmi les mousses. Comme la coquille de cette espèce diffère réellement de celle des autres espèces de ce genre , au point que Draparnaud l'avoit d'abord placée parmi les bulimes , M. de Férussac paroît porté à croire qu'elle pourra être le type d'un petit genre nouveau, ce que paroitroient justifier, jusqu'à un certain point, les deux taches dentelées que Fanimal a derrière les yeux. 4*'' Le Carychium ONDULÉ, C.iindulatiim, Leach. ( Zool. Mis- cell., tom.ll, tab. 57.) Cette espèce diffère essentiellement des précédentes, d'abord par la grandeur de la coquille, puis- qu'elle a près d'un pouce et demi de long, ensuite parce que le dernier tour est beaucoup plus grand que tous les autres, CAR 1^9 ce qui la rapproche des véritables aurîcules ; mais elle s'en distingue, parce qu'elle n'apas de plis proprement dits à la co- lumelle, mais seulement une grosse dent au bord gauche. Sa couleur est jaunâtre, avec des bandes obliques d'un brun fer- rugineux. Elle vient de l'île de Saint- Vincent. (De B.) CARYITES {Bot.) , espèce de tithymale mentionné par Pline. Ilparoît qu'il est ainsi nommé parce que la coque qui contient SCS graines est solide et comme ligneuse, comparée à celle du noyer, qui est nommée carjon. (J.) CARYOCAR. (Bot.) Voyez Peki. (Poir.) CARYOCATACTES. {Ornith.) Ce nom, qui , dans Charleton, s'applique à la sittelle, sitta europœa ; dans Moehring, au calao des Moluques, corvus indiens de Bontius, et buceros ]i)drocora.v de Linnaeus, est employé par M. Cuvier comme terme géné- rique pour désigner le casse-noix, corvus carjocatactes, Linn. Voyez Casse-xoix. (Ch. D.). CARYOCES, CAFaosso.(J5oL) Voyez Ady. (J.) CARYOLOBE {Bot.), Carjolohis. Gaertuer désigne sous ce nom un fn^iit de l'ile de Ceylan, nommé bérélie dans lepaj's, et trouvé dans la collection des fruits et graines du jardin de Leyde. Ce fruit est une graine recouverte par un brou, dont on retrouve les vestiges dans ceux que l'auteur a examinés. Cette graine, de couleur rougeàtre, est ovale, arrondie par le bas, terminée supérieurement en pointe un peu oblique. Sa peau membraneuse, lisse en dehors, s'insinue intérieure- ment par des replis dans des sinuosités de l'embryon ; de sa base s'élève en dedans un axe central , de substance subéreuse . presque charnue, et inégal à sa surface, embrassé dans tout son contour parles deux lobes épaissis du même embryon, qui forment autour de cet axe des replis irréguliers, et tiennent par le haut à une radicule alongée , dirigée supérieurement. Il est difficile de déterminer, d'après cette organisation, à quelle plante et à quelle famille appartient ce fruit. (J.) CARYON. {Bot.) Voyez Carya. (J.) CARYOO-GADDÉES. {Bot.) Arbre de Sumatra, ayant le parfum et les vertus du sassafras, suivant Marsden, qui le cite sans le décrire. (J.) CARYOPHYLLASTER. {Bot.) Rumph. nomme ainsi deux arbrisseaux de File d'Amboine, qui ont à peu près le même 19° CAIl feuillage, mais qui sont fort cliPTércns d'aillrurs. L'un est le do- donœa viscosa, appartenant à la t'amille des sapindécs ; l'autre, Vanfherura de Loureiro , que "Willdenow regarde comme une espèce de psychotria , qui rentre dans les rubiacées. (-h) CARYOPHYLLATA (5o/.) , nom ancien donné à la benoite, et qui avoit été adopté par Tour.oeforl ; Linnseus lui a substi- tué celui de geum. (J. ) CARYOPHYLLES , ou Caryophyllites, ou Caryophyl- LOÏDES. (Foss.) [Quelques auteurs anciens ont donné ces noms à de petites pierres qui ressemblent à des clous de girofle ou au calice d'une fleur à cinq pétales, ou encore aux fruits du buis, dont elles ont à peu près les dimensions. Elles sont composées ordinairement d'une seule pièce; mais on en trouve qui sont accompagnées d'une articulation qui peut aisément s'en sépa- rer, comme celles des encrincs. Au point de jonction, on re- marque quelques aspérités, mais non de^ stries rayonnantes, comme dans les entroques. Elles ont, au centre, un petit trou qui répond au fond du calice. Il part, de cet endroit, cinq petites lignes qui vont en divergeant jusqu'au bout des cinq petites pointes. Entre chacune de ces dernières, on remarque deux petites impressions qui auroient pu servir à soutenir des pièces qui accompagnoient ce calice , et qui s'en seroient déta- chées. La matière qui les compose est du spath calcaire, et tout porte à croire qu'elles ont appartenu à une espèce d'en- crine. On les trouve sur les monts Raad et Léger , dans les cantons de Zurich et de Schaffouse. Les paysans suisses les appellent esrj,ageliii. Luid, Lith. Britan., n.° 1 1 52 , décrit ces petites étoiles: Modiolus imbricatus stellari«,stellœcujusdamfossilis, squamalœ, areolce centralis quinis radiis insignitœ hipariitim imbricatis. On en voit des figures dans le Traité des Pétrifications, de Bour- guet, -tab. 10, fig. 73, yS, 76 et 78. Scheuchzer , J. J. Wagner , Em. Kcmgii , Volkmann , Bourguet, F. Schmid et d'autres auteurs, ont parlé de ces productions : quelques-uns les ont rapportées à ce qu'ils appeloient des coralines étollées ; d'autres , à des étoiles en arbres; enfin, d'autres aux encrines. ^^oyez au mot Encrine. (D.F.) CARYOFHYLLÉES. (Bof.) On nomme fleurs carjopkyllées CAR ï?i celles qui ont de la ressemblance avec celle de l'œillet, c'est- à-dire qui ont une corolle régulière composée de cinq pétales, dont les onglets , fort longs , sont environnés et cachés par ïe calice. ( Mass. ) CARYOPHYLLÉES (Bot.), famille de plantes dicotylé- dones hypopétalées ou à corolle polypétale, insérée sous le pistil, ainsi que les étamines, et dont l'embryon est à deux lobes. Les caractères secondaires sont un calice, tantôt tubulé, tantôt divisé profondément; des pétales en nombre égal à celui des divisions du calice, et alternes avec elles; des éta- zuines en nombre pareil ou double, plus rarement en nombre inférieur : dans le cas d'égalité, elles sont alternes avec les pétales ; si elles sont en nombre double, la moitié est alterne, et l'autre insérée au bas des onglets des pétales. L'ovaire est simple, ordinairement surmonté de plusieurs styles etd'autant de stigmates : il devient une capsule à une ou plusieurs loges remplies de beaucoup de graines attachées à un réceptacle central , libre dans les capsules uniloculaires, uni aux cloisons dans les multiloculaires. L'embryon est recourbé, appliqué sur le contour d'un périsperme farineux. La tige est ordinai- rement herbacée , quelquefois ligneuse par le bas. Les feuilles sont opposées et même réunies à leur base, quelquefois verti- clllées, quelquefois garnies à leur insertion de membranes en forme de stipules. Les fleurs sont axillaires ou terminales. Cette famille très-naturelle se divise en deux sections prin- cipales, dont la première est caractérisée par un calice pro- fondément divisé : elle renferme des genres ayant moins d'éta- niines que de pétales, tels que Vortégie, Vholostée, la. mollugine; des genres dont les pétales et les étamines sont en nombre égal, comme le bufonia, la sagine.) le jorena d'Adanson, la morgeline , le pliarnace, la mœrhingie ; des genres dont les éta- mines sont en nombre double des pétales, qui sont le physa de Du Petit-Thouars, la spergule , le micropetalum de Persoon ou spergulastrum de Michaux, la céraiste, la cherlère , la sahline et la stellaire. La seconde section, caractérisée par un calice tubulé, offre dix étamines et cinq pétales dans la gjpsophile^ la saponaire, Y œillet (nommé anciennement carjophjUus, d'où vient le nom de la famille) , le siléné.^ le carnillet, Vhédone de Loureiro (peut-être congénère du suivant), le Ijcli" ir- CAR nis et Vagrostemme ; é\\c n'annonce que cinq étamines et cinq pétales dans lavelezie et ledrjpis. Quelques genres, laissés à la fin de la famille comme ayant avec elle quelques rapports, devront former d'autres familles : tels sont Vélatine, l'hydro- pjtion de Gaertner fils , le bergia, la franlzenie^ le lin et le lechea. D'autres, tels que le loeflingia, le poljcarpon , le mimiarlia, le queria, auparavant rangés parmi les caryophyllées, doivent en être séparés pour faire partie de la nouvelle famille des paronychiées, établie par M. Auguste de Saint-Hilaire, parce qu'ils ont les étamines et les pétales insérés sur le calice. On trouve dans cette famille, quoique très-naturelle, quelques exceptions : elle manque de pétales dans plusieurs genres ; ce qui prouve que l'existence des pétales n'est pas un caractère de première ligne. On en peut déduire encore une affinité avec quelques genres de la famille des amarantliacées , qui est également à pétale et à périsperme farineux. Le nom de caryophyllées est encore donné, dans la mé- thode de Tournefort, à la classe des herbes à fleurs polypé- tales en œillet; c'est-à-dire à calice tubulé et à pétales portés sur un onglet alongé, laquelle comprend plusieurs des genres rapportés à la famille du même nom. (J.) CARYOPHYLLIE. (Foss.) Les polypiers de ce genre, que l'on trouve à l'état fossile, ne présentent pas, en général , des caractères assez constans pour que l'on puisse aisément dis- tinguer les espèces, et souvent les formes sont très-variées dans les mêmes espèces. Voici les plus remarqual)les : 1. Caryophyllie STRiéE, Carfoplijilia striata, Nob. Polypier simple un peu courbé, ayant la forme d'un cône très-alongé. Le dehors est couvert de fines stries longitudinales; les lames qui garnissent l'intérieur ne sont pas disposées comme dans beaucoup d'autres espèces : au lieu d'être simples et disposées en étoile, de la circonférence vers le centre, elles présentent le tissu spongieux de certains os. Longueur, 64 millimètres (2 pouces) : diamètre de la partie supérieure, 20 millimètres (9 lignes). On trouve cette espèce dans le Plaisantin. 2. Caryophyllte de Hauteville. Caryophyllia Alta^illensis , Nob. Polypier simple , conique , un peu courbé et uni en- dessus. L'étoile par laquelle il est terminé est très-évasée, et composée de soixante lames environ. Longueur, 33 millimè- CAR 193 trcs (1 5 lignes); diamètre à sa partie supérieure, 27 millimètres ( 1 pouce). On trouve cette espèce dans les falunières de Hauteville, département de la Manche. 3. Caryophyllie tronquée , Caryojé^ilia truncata , Nob. Polypier simple, alongé, subcylindrique, se terminant, à sa partie supérieure, par une étoile plate qui a quelquefois plus de 54 millimètres (2 pouces) de diamètre. Elle est composée d'environ soixante lames, qui sont marquées par des stries sur toute la surface extérieure du polypier. Longueur, 16 centi- mètres (6 pouces). On trouve cette espèce à Chaumont, près de Verdun, et Ton en voit des figures dans les Mémoires de Guetfard, t. II, pi. 2 5. On trouve à Pfeflingen une espèce à peu près semblable, mais moins grosse. 4. Caryophvllie alongée, CarjophjlUa elongata, Nob. Poly- pier simple , conique , très-alongé , cerclé, à étoile de 27 mil- limètres (1 pouce) de diamètre, et composée de soixante- douze lames hérissées de petits mamelons. Longueur, 10 cen- timètres (5 pouces 8 lignes). On a trouvé cette espèce dans îa ci-devant Lorraine, et l'on en voit «ne ligure dans l'ou- vrage déjà cité, pi. 26, fig. 6. On trouve aux environs de Besançon , dans une couche qui renferme des léréhratules et des Irigonies, des caryophyl- lies cylindriques qui sont couvertes de lames portant des petits mamelons. Ces polypiers dépendent de la famille des caryophyllies branchues. On en voit des ligures dans l'ouvrage de Guettard, déjà cité, tom. II, pi. 21, fig. 8, ai et 16. On rencontre encore des espèces, à peu près semblables, dans des anciennes couches aux environs de Caen. Je possède une caryophyllie qui a vingt millimètres de lon- gueur, et qui est très-remarquable, en ce qu'elle porte à l'ex- térieur douze côtes longitudinales , répondant à un pareil nombre de grandes lames qui sont à l'intérieur ; entre chacune de ces côtes, il s'en trouve trois plus petites qui sont chargées de petites aspéi'ités. Cette espèce a été trouvée dans une couche de craie; mais j'ignore dans quel lieu. Je lui ai donné le nom de C. costellala. Toutes ces espèces, à l'exception de celle n.° 4, et beaucoup 7. î3 394 CAR d'autres encore qu'il seroit trop long de décrire , se trouven? dans ma collection. (D. F.) CARYOPHYLLIE [Polrp.) , Caryophjllia. M. de Lamarcfc a séparé du grand genre Madrépore de Linnaeus un assez bon nombre d'espèces, que Pallas désignoit sous le nom de madré- pores agrégés, etdontnous ne connoissons l'animal que d'après celui que Donati a nommé madrépore à tige, mad. ramea, Linn. Les caractères que j'assigne à ce genre sont : Polypes à bouche entourée de huit tentacules pectines, et ayant à la circonfé- rence deleur corps un grand nombre d'appendices disposés en rayons, bifurques et attachés aux lamelles dont les bords de îa cellule sont garnis; contenus dans une loge ou cellule cal- caire turbinée, fixée, striée longitudinalement, formant, par la disposition radiaire des lamelles que la cavité contient, une sorte d'étoile simple ou réunie quelquefois en plus ou moins grand nombre, de manière à former ce qu'on nomme un po- lypier rameux ou encroûtant. D'après ce que nous venons de dire sur la composition du polypier, on divise les espèces suivant que le polypier est simple ou rameux. A. Espèce dont le polypier est simple. 1 ." La Caryophyllie gobelet, C. cjathus (mad. cyathus ; EU. et Soland. , tab. 28 , fig. 7 ). Cellule simple , turbiuée , un peu en massue , très-commune dans la Méditerranée. B. Espèces dont les polypiers sont réunis et forment une sorte de croûte. 2." La Caryophyi.lie caliculaire , C. calicularis , Lmk. \Mad. calj'cularis , Linn.; Cavoliai, tab. 3, fig. i5). Cellule en forme d'étoiles excavées , le centre un peu proéminent à l'extrémité d'espèces de cylindres courts , bruns , saillans sur la surface de la croûte du polypier. De la Méditerranée. 5°. La Caryofhyllie tronculaire, C. truncularis, Lmk. Les cellules à bords striés en rayons sont creusées dans des cylin- dres épais, courts, munis en dehors de stries longitudinales lamellaires ,. dont les interstices sont occupés par des stries transverscs plus petites, et réunis en faisceaux au moyen d'une croûte lamellaire. On ignore sa patrie. /)." La Caryophyi-lie fascicox.éR , C. fasciculata , Lmk, CAR 195 (vulg. l'œillet; mad. fasclcularis , Linn.;Ell. Soland., tab, 3o). Cellules à lamelles saillantes, à l'extrémité de cylindres tur- bines, s'élargissant vers le sommet, assez alongés , et diver- gens etsaillans sur la croûte qui les réunit. Des Grandes-lndcs. 5." La Caryophylue musicale , C. musicalis , Lmk. Mad. musicalis , Linn. ; Esper. 1 , tab. 00 ). Cellules à l'extrémité de cylindres bien distincts, tronqués, réunis à leur base par une croûte fort mince, croissant sur un plus ou moins o^rand nombre de rangs d'anciens cylindres également réunis par des lames transverses. Elle se trouve dans l'Océan Indien. 'C. Espèces dont les cellules sont divisées ou rameuses. 6." La Carvcphyllie en touffe, C.Jlexuosa, Lmk. (mad. Jlexuosa, Linn.; Eli. et Soland. , tab. 5^ , fig. 1). Cellules à l'extrémité de cylindres rameux, flexueux, un peu agglutinés. On n'est pas sûr de sa patrie. ■ j.° La Caryophyllie en gerbe, C. cespitoaa, Lmk. {Mad. cespitosa, Linn.; Gualt. ind. , tab. 61, verso,). Cellules à l'extrémité de cylindres presque droits , distincts , souvent bifides, et formant une sorte de gerbe un peu élargie et arrondie en dessus. De la mer Méditerranée. 8.° Le Caryophyllie en arbre, C. arborea, Lmk. ( Mad. ramea^ Linn.; Donat. Hist. de la mer Adriatique, pag. 5o, pi. 7). Cellules cyathiformes plus ou moins longues, formant par leur réunion terminale un polypier dendroide, rameux, très- irrégulier. Cette espèce, sur l'animal de laquelle Donati (loc. cit.) nous a donné des détails curieux , est très-commune dans la mer Adriatique et dans la mer Méditerranée. CARYOPHYLLITES, Caryophyloïdes. (Foss.) On a donné ces noms aux caryophyllies fossiles , et quelquefois aussi aux caryophylles. Voyez ces mots. (D. F.") CARYOPHYLLODENDRUM. (Bo^.) Vaillant nommoit ainsi le giroflier, pour le distinguer de l'œillet, qui portoit alors le nom de Caryophyllus. Voyez ce mot. ( J.) CARYOPHYLLUS-INDICUS. (Bot.) Camerarius désignoit par ce nom le tagetes , vulgairement nommé œillet- d'Inde. (H. Cass.) CARYOPOS (Bot.), espèce d'arbrisseau odorant, qui croit, selon Pline, dans la Syrie. Dans le même lieu , on- en trouve , i5. iqG car dit-il , un autre nommé cinnamon, et par quelques-uns ca?;^ropon, qui fournit un suc avissi très-odorant. Doit-on présumer que ces arbrisseaux sont , ou celui qui fournit le baume de la Mecque, amyris opobahamum, ou le cannellier, connu d'ailleurs sous le nom de cinnamomum? (J.) CARYOPSE. (Bot.) Voyez CÉniON. (Mass.) CARYOTE (Bot.) , Caiyofa , Linn. Ce nométoit donné par Dioscoride et Pline au palmier dattier, pkœnyx dactjUfera. Linnéeus l'a transporté à un autre palmier, qui est le sehunda- paka de ÏHort. Malah. , vol. I , p. 1 5 , t. 1 1 , le segiiaster major de Rumphius , vol. I, p. 94, t. 14. Ce caryote de Linnacus a pour caractères des fleurs monoïques, c'est-à-dire, mâles et femelles, non-seulement sur le même pied, mais encore sur les mêmes spadices ou supports communs, rassemblés en un fais- ceau entouré à sa base de plusieurs écailles ou spathcs , qui se recouvrent les unes les autres , et entre lesquelles ce fais- ceau étoit caché avant son développement. Le calice des fleurs mâles est à six divisions profondes, dont trois plus intérieures; il renferme beaucoup d'étamines. I-e calice des fleurs femelles est le même ; il entoure un ovaire libre , surmonté d'un style et d'un stigmate, qui devient une baie sphérique, rouge dans sa maturité, contenant dans une seule logé deux graines, aplaties d'un côté , convexes de l'autre. Leur embryon est petit, placé dans une cavité pratiquée sur le côté d'un péri- sperme veiné dans son intérieur. Le caryote a, comme les autres palmiers, un tronc cylin- drique élevé ^ qui ne se ramifie pas, et se couronne à son sommet d'une touffe de feuilles très -grandes et bipennées, dont les folioles, étroites par le bas et élargies par le haut en forme de coin ou d'éventail, sont comme tronquées et frangées à leur sommet. Du milieu des feuilles sortent un ou deux faisceaux de nombreux et longs épis de fleurs partant d'un même point, qui sont pendans à l'époque de la maturité des fruits. Les baies, de la grosseur d'une petite prune, ont une pulpe acre et brûlante quand on la met dans la bouche ; ce qui a fait donner .à la plante le nom de caiyota urens. Dans les temps de disette, on fait avec la moelle de son tronc une farine semblable à celle du sagou , mais beaucoup mo-iiis agréable. (J,) CAS .197 CASAD YDDRYCCIN. {Ornith.) Lalitorne, turdus pilarisy porte ce nom en gallois. (Ch. D.) CASARCA. [Ornith.) Cette espèce de canard, qui se rap- proche de l'oie par ses longs pieds, est Vanas casarca , Linn. On écrit aussi kasarka. (Ch. D.) CASCA (Bot.), nom portugais de l'alaterne ordinaire, suivant Clusius. (J. ) CASCALHO. ( Min. ) Les Espagnols donnent ce nom au terrain de transport , composé principalement de quarz roulé, empâté dans un sablon rougeâtre et ferrugineux. C'est le gîte ordinaire des diamans au Brésil, et même en Orient. Voyez Diamant. (B. ) CASCALITRA (Bot.), nom donné, suivant Belon, à une plante qu'il croit être lecaucalis des anciens, et qu'il a trouvée dans les environs de Burse , ville de la Natolie. Belon dit que dans ce pays on mange cette plante crue en salade, comme la lampsane. Voyez Caucalis. ( J. ) CASCALL. (Bot.) Dodoens dit que les Espagnols donnent ce nom et celui de dormideras au pavot des jardins. Voyez Cascasch. ( J. ) C ASC ARA, Cascarilla (BoL) , noms espagnols, qui signi- fient écorce, petite écorce , et sous lesquels le quinquina est connu au Pérou. Il paroît que c'est surtout le cinchona gran- difolia, Ruiz-Pav. , qui est ainsi désigné. (J.) CASCARILLE. (Bot.) Linnœus désigne sous ce nom spéci- fique une des espèces du genre Cix>ton , croton cascarilla. Voyez Croton. (j.) CASCARRA (IchthjoL) , nom portugais du requin. Voyez Carcharias et Squale. (H, C.) CASCASCH (Bot.), nom donné dans le Levant au pavot àes jardins, suivant Rauwolf. Voyez Cascall. (J.) CASCHOU (Bot.), nom que porte à Suriiiam l'acajou, cassuvium. Sibille Merian parle de cet arbre dans son ouvrage sur les insectes et les plantes de ce pays. Elle dit qu'on en dis- tingue deux variétés, l'une à fleurs blanches et fruits jaunes, l'autre à fleurs et fruits rouges. Ces fruits sont un peu aigres et astringens ; on les préfère quand ils sont cuits. On en tire une liqueur susceptible de fermentation spiritueuse, et dont le moindre excès enivre. La noix, en forme de rein, placée ïgS. CAS au sommet de ces fruits, est le caschou proprement dit. EHe contient une matière acre et si mordante qji'elle peut servir de cautère; cependant, lorsqu'elle est grillée, on l'emploie contre la dyssenterie, et pour extirper les vers. On mange l'amande, qui a le goût de châtaignes. Cet arbre est le cadju de l'Inde, et son nom paroit aussi dérivé du nom indien. Voj'ez Acajou. (J. ) CASEARIUS. {Ornith.) Le casoar d'Asie, struthio casuarius, l>inn., est designé par ce nom et par celui de casearis dans Klein. (Ch. D.) CASEUEL. (Bot.) Lescbestier, cordiawj'xa, est connu sous ce nom à Java , suivant Burmann. (J.) CASERO. (Ornith.) Lefoùrnier, meropsmfus , Linn., porte auTucuman ce nom, qui signifie ménagère, et qui fait allusion à la forme extérieure du nid, laquelle ressemble à celle dun four. (Ch. D.) CASET. [Entom.) Les pêcheurs nomment ainsi, dans cer-^ tains départemens, les larves et les nymphes de phryganes, qu'ils retirent de leurs fourreaux, afin de s'en servir pour amorcer leurs hameçons, car les poissons en sont très-friands. Voyez Phrygane. (C. D.) CASEUM (Chim.), nom donné à la substance particulière du fromage frais. Voyez Lait. (Ch.) CASHIVE {Ichlhyol.) , nom arabe d'un mormyre du Nil, décrit par Hasselquitz. Voyez Mormyre. (H. C.) CASIFOS {Ornith.) , nom donné, par corruption du grec, au merle noir, turdus merula, Linn. (Ch. D.) CASIMIRE, Casimira, {Bot.) Scopoli a nommé ainsi le knepicr, melicocca , L., qui appartient à la famille des sa- pindées. (J, ) CASOAR, Casuarius. (Ornith.) Le nom de cet oiseau est dérivé, par contraction, de celui de cassuivaris qu'il porte en malais. Pendant long-temps on n'en a connu qu'une espèce, et le casque de corne dont sa tête est surmontée , formoit seul un caractère suffisant pour le distinguer des autres vola- tiles terrestres ayant des ailes inutiles au vol; mais on a de-, puis rapporté de la Nouvelle-Hollande un oiseau muni de cotte sorte d'ailes, et dépourvu du casque et des membranes charnues qui , dans le casoar des Graades-Tndcs . descendçnt CAS 195 de la léte Jusque vers le milieu du cou. Les deux espèces n'ont pour caractères communs , que la substance du bec fort dure , la pointe de chaque mandibule légèrement échancrée vers son extrémité, les plumes semblables à dn crin , les ailes plus courtes, les pieds plus gros et plus courts que ceux de l'autruche. Leur langue est dentelée et fort courte , et leurs intestins sont aussi plus courts, en pro- portion de la taille , que dans l'autruche ; ils n'ont pas , comme elle, d'estomac intermédiaire entre le jabot et le gésier, et leur cloaque n'est pas plus grand que dans les autres oiseaux. Quoique beaucoup des faits connus à Tégard du casoar des Grandes-Indes soient vraisemblablemoit applicables à celui de la Nouvelle-Hollande , comme ils n'ont pu être tous véri- fiés comparativement , on ne les rapportera qu'en parlant de la première espèce, à laquelle on conservera le nom d'eme;/, qui paroitlui avoir été originairement donné par les Portugais , quoiqu'on eût pu également désigner les deux espèces d'après l'existence ou l'absence du casque. Casoar émeu, ou casqué ; Casuarius emeu , Lath. Cet oiscîiu , qui est le slruthio casuarius de Linnaeus, est assez mal repré- senté dans les pi. enlum. de BufTon sous le n." 3i3, dans la 75.* pi. de Frisch et dans la 72." de Latham ; mais il est plus correctement dessiné dans la pi. noire , n." 25, deWillughby, et surtout dans la description de la ménagerie du Muséum de Paris, par M. Cuvier. Presque aussi gros que l'autruche, il est moins élevé. L'individu décrit par MM. de l'Académie des Sciences avoit cinq pieds et demi de l'extrémité du bec ;V celle des ongles; mais celui de la ménagerie, mesuj-é debout, n'avoit que quatre pieds et demi. Une proéminence osseuse, recouverte d'une corne mince, qui part de la base du bec, forme sur le devant de la tête une espèce de casque comprimé par les côtés, conique, brun par-devant, et jaune dans tout le reste : ce casque a trois pouces de haut, un pouce de diamètre à sa base, et trois lignes à son sommet. Cette excroissance, produite par le renflement des os du crâne, est recouverte par des couches concentriques d'une substance cornée. Le reste de la tête n'offre , sur une peau d'un bleu céleste, que quelques poils noirs, prruGipalenieBt anioîîV du aoo CAS méat auditif, qui est très-grand. Cette peau, qui descend jus- qu'au milieu du cou , y présente des sillons et des tubercules : sur le devant, de chaque cAté , pend une caroncule mince, de couleur rouge, qui s'élargit au bas. L'œil, très-gros chez l'autruche , est fort pelit dans le casoar, et la paupière supé- rieure est garnie, dans l'un et dans l'autre, d'un rang de poiis noirs en forme de sourcils, ce qui donne à l'animal un re- gard menaçant. L'iris est de cotileur de lopazc. Les narines sont près de la pointe du bec, doiit les deux mandibules ont de légères échancrurcs à l'extrémité. La partie inférieure du cou est garnie de plumes courtes, qui vont en s'alongeant sur le reste du corps jusqu'au crou- pion. Les cuisses en sont aussi couvertes juqu'aux environs du tarse. La plupart de ces plumes sont doubles, chaque tuyau donnant ordinairement naissance a deux tiges plates, luisantes, divisées en dessous par des nœuds qui produisent chacun une seule barbe; et comme ces barbes, plus courtes à l'origine de la tige, ne laissent voir que celles de l'extrémité, qui res- semblent à du crin, l'animal paroît velu. La longueur des barbes ou filets étant même de douze à quatorze pouces sur le croupion, la queue s'en trouve entièrement masquée. Les pennes de l'aile, au nombre de cinq, sont grosses, roides et dénuées de barbes ; ces tuyaux, creux dans toute leur lon- gueur, contiennent une espèce de moelle semblable à celle des plumes naissantes des autres oiseaux : celui du milieu a environ un pied de longueur, mais les autres sont plus courts ; ils représentent cinq piquans , dont l'animal se sert en effet comme d'armes offensives. Tout le plumage est noir; et quoique Willughby ait dit que les femelles sont olivâtres, celle qui existoit dans la ménagerie étoit de la même couleur que les màies. Le bec, les pieds et les ongles sont noirs. Le jeune de cette espèce diffère de l'adulte en ce que sa tête, non encore revêtue du casque, qui croit petit à petit, est entièrement couverte d'une peau nue et bianchàtre , et que son plumage est d'un roux clair, mêlé de gris. On trouve le rasoar émeu dans la partie la plus orientale de l'Asie méridionale, aux îles Moluques, dans celles de Java et de Sumatra, et surtout dans les profondes forêts de l'iîe de Céram; mais il n'est commun nulle part. Quoiqu'il soit CAS <2oi; domestique à Amboine , il n'en est pas originaire , et on l'y a porté, suivant Labillardière, des iles situées plus à l'est. Ce casoar paraît avoir Todorat et le goût aussi peu délicats que ceux de l'autruche; il avale, comme elle, tout ce qui se pré- sente, et rend ce qu'il a pris beaucoup plus promptement^ surtout lorsqu'il est poursuivi. Les fruits forment, avec les ra- cines, le fond de sa nourriture ; la construction de sa langue ne lui permettroit pas de manger le grain , tandis qu'il avale les pommes sans les briser, et qu'il les rend même quelque- fois entières .- ce qu'on ajoute avoir lieu aussi pour des œufs de poule, dont il est fort friand. M. Cuvier rapporte que le casoar de la ménagerie consommoit par jour trois livres et demie de pain , six ou sept pommes, une botte de carottes, et qu'il buvoit environ quatre pintes d'eau en été et un peu plus en hiver. Ceux qu'on élève aux Indes préfèrent le pain desagou à tout autre aliment, et les individus sauvages vivent des fruits tombés des arbres. Dans les basses-cours, ils avalent quelquefois les petits poulets, et même les canards, lorsque fceux-ci ne se débattent pas. Leurs excrémens sont presque liquides, et ils ne rendent point l'urine séparément. Valentyn compare la voix du casoar à celle du poussin, et il ajoute que, lorsqu'on le chasse, ou qu'il veut se battre contre les animaux domestiques, il fait entendre un ronfle- ment semblable à celui du lapin. A la ménagerie, on a remar- qué qu'il prononçoit foiblement le cri houhou ; que quelque- fois il gonfloit la gorge, et produisoit, en baissant la tête, et tremblant de tout son corps, un bourdonnement semblable au bruit d'une voiture ou du tonnerre entendu de loin , et que, lorsqu'il étoit contrarié, il rendoit un grognement pareil à celui du cochon. Quoique plus massif et plus lourd que l'autruche, le casoar émeu, lorsqu'il est poursuivi, court presque aussi vite qu'elle, et, selon Valentyn , il a alors l'air en partie de danser, et en partie de voler. Dans sa loge il marchoit droit, posément, et en écartant les jambes : de temps en temps il couroit en faisant des bonds, mais lourdement et avec beaucoup de bruit. Il se servoit avec avantage, pour se défendre et pour arracher ou briser différens corps, de son bec, qui est plus fort que celui de l'autruche ; mais il frappoit aussi frès-dangereusenient du =0. CAS jncd , tant en a^'^ant qu'en arrière. Les Indiens le regardent comme fort stupide ; cependant on prend très- difficilement les adultes , que les chiens mêmes ne peuvent atteindre à la course; et pour parvenir à les apprivoiser , il faut les avoir jeunes. Les œufs du casoar émcu sont en général d'un blanc gris , avec une foule de petits points verdàtres; mais il y en a d'unis, et d'autres dont les teintes sont plus pâles ou plus foncées. Valentyn en a vu un couleur de foie et sans tache. Ils sont d'une forme plus alongée que ceux de l'autruche, et ne l'égalent point en grosseur. Dans l'état sauvage, l'oiseau n'eu pond que trois ou quatre , qu'il place dans le sable. On pré- fend qu'après les avoir couverts, il les abandonne à la cha- leur du climat : mais, comme l'autruche, les variations de température ou la fraîcheur des nuits le déterminent sans doute à les couver au moins accidentellement; car les per- sonnes de la su'itc de Valentyn ont, en 1660, trouvé un casoar couché sur trois œufs. La chair de cet oiseau est noire, dure çt peu succulente. Le premier casoar qu'on ait vu en Europe, y a été ap- porté par les Hollandais , auxquels le roi de Cidaio , dans î'ile de Java, en avoit fait présent lors de leur première na- vigation aux Indes en iSgy. Quoique cet oiseau supporte assez diflicilement les voyages de mer, il y en a presque toujours çu , depuis ce temps , en Europe. Le Casoar sans casque, ou de la Nouvelle-Hollande, Ca- siiarius ]S ovof-Hollandiœ , Lath., a le bec déprimé, tandis que chez l'autre il est comprimé latéralement; et M. Vieillot en a fait un genre particulier sous le nom de dromaïus , en lui attribuant la dénomination française d'émoii, qui n'est qu'une modification de celle d'émeu, propre au casoar des Grandes- Indes. Cet oiseau, qui n'offre du nu qu'autour de l'oreille, a la tête légèrement couverte de plumes effilées , qui sont assez rares sur la gorge pour permettre de distinguer en cet en- droit la couleur purpurine de la peau. Les ailes, plus courtes encore que dans le casoar émeu , n'ont pas de caroncules ni d'éperons. Son plumage, d'un brun gris, est composé de longs filets qui sortent par paire. Ses jambes brunes sont crénelées par derrière ; ses ongles sont à peu près cgonYtnus colpoon, Linn., non Encyclop. , n'est qu'une va- riété de l'espèce précédente , à corymbes plus lâches ; les feuilles à crénelures moins profondes , la plupart alternes. 2. Cassine a feuilles convexes , Cassine maurocenia, Linn.; Lam. 111. gen., tab. i3o, fig. i ; bien moins élevé que le pré- cédent , cet arbrisseau se distingue par ses feuilles ovoïdes , concaves , très-entières j ses fleurs sont pédonculées, blanches , CA.S 5^5 réunies dans l'aisselle des feuilles en petites ombelles Irés- fourtes. Il cr^t dans l'Ethiopie. Dans le cassine magellanica , Encyclop. Suppl., les feuilles sont toutes alternes , ovales lancéolées , dentées en scie ; les fleurs axillaires, prcsqiie sessiles, réunies en tête ; les fruits comprimés, à deux loges, une semence dans chaque loge. Cet arbrisseau a été recueilli ipar Commersou au détroit de Magellan. (Poir.) CASSINI. {IchtJiYoL) M. Risso a donné ce nom à un poisson de la Méditerranée, qu'il a placé dans le genre Murène, et que nous décrirons à l'article Congre. Voyez ce mot. (H. C.)- CASSINIA. (Bof.) [Corymbifères ? Juss.; syngénésie -polygamie séparée, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synan- thérées , a été établi par M. Robert Brown , qui l'a publié en 18 13, dans la seconde édition de VHortui Kewensis d'Alton ( tom. V, p. 184), et qui nous a fait l'honneur de lui donner notre nom. Mais les caractères excessivement concis que l'illutre botaniste anglais attribue à cette plante, sont telle- ment incomplets, qu'il nous est impossible de nous former une idée bien exacte de sa structure, et que nous soup- çonnons à peine celle de nos tribus naturelles à laquelle ce genre peut appartenir. Les calathides sont immédiatement rapprochées, ou réunies plusieurs ensemble ; chacune d'elles est composée de deux fleurs hermaphrodites, contenues dans unpéricline de quatre squames; le clinanthe portant les deux fleurs est nu ; l'aigrette est formée de squamellules paléiformes, en pinceau. La Cassinie douée, Cassinia aurea, R. Brown, est une plante herbacée, à racine vivace , indigène à la Nouvelle- Hollande, et introduite en i8o3 dans le jardin de Kevv, oii elle fleui'it aux mois de juillet et d'août. Nous présumons^ d'après son nom spécifique , que ses fleurs sont de couleur jaune. Si la cassinie a les corolles labiées, elle appartient sans doute à notre tribu naturelle des nassauviées : mais M. Brown n'a rien dit sur la forme de la corolle. Il n'a pas décrit noii plus le port de la plante, sa tige, ses feuilles, son inflores- cence, etc. (H. Cass.) CASSIOPEE. {Arachnod) , Cassiopea. C'est un genre de la fa- à'^o CAS mille des M^dusaires (voyez ce mot), établi par MM. Peron et Lesueur, pourquelquesespècesdontrombrelle.sânstentacules, est pourvue inférieurement d*un groupe de huit à dix bras très- composcs , arborescens, polychotonies, cotylifères , qui lui sont attachés par plusieurs pédoncules gros et courts, entre lesquels sonf des ouvertures que Pérou appelle des bouches. L'organisation de ces animaux sera traitée à l'article Mé- DUSAiRES ; nous devons seulement expliquer ce que Pérou entend par le mot de cotyle ; ce sont des organes dont parle déjàPallas, qui paroissent avoir quelque rapport de forme avec les cotylédons des végétaux, et dont les bras de cer- taines espèces de méduses sont armés. On en ignore réelle- ment l'usage. M. Peron pense que ce sont des organes de la génération. Ce genre ne comprend encore que quatre espèces. if" La C. DiBDPHiLE, C. Dieiiphila, Peron et Lesueur. Om- brelle hémisphériqne, d'un beau roux, dentelée à sa circon- férence avec quatre ouvertures ou bouches, huit bras garnis de cotylcs olivaires pédicellés. De la Nouvelle-Hollande. 2." La C. FoRSKAEi,, C. Fonkalea, Peron et Lesueur. Om- brelle orbiculaire aplatie, festonnée à la circonférence; d'une belle couleur marron tachetée ; huit bouches, huit bras corym- bifères, garnis dans leur surface et à leur centre de cotylcs aplatis, d'un bleu pourpre. De la mer Rouge et de l'Ile-de-France. 3." La C. BoRLASE, C. Borlase , Peron et Lesueur. Ombrelle à peu près de la forme de celle de la précédente, de couleur hyaline ou verdàtre bordée de bleu ; huit ouvertares semi- lunaires; huit bras perfoliés dans leur longueur, trièdres à la pointe, ayant au centre de leur réimion un groupe de cotyles polymorphes. Des côtes de Cornouailles. A." La C. DE Pallas, C. Pallasii , Peron et Lesueur. Om- brelle orbiculaire, aplatie, lisse, tachetée de blanc, ayant dix échancrures profondes à la circonférence, dix bouches et dix bras, parsemés de cotyles blancs, aplatis et pédicellés. De la mer des Antilles. (De B. ) CASSIPOURIER (Bot.) , Cassipurea. Ce genre de plante a été d'abord établi sur un petit arbre de la Guiane, par Aublet qui n'avoit pas vu son fruit. Scopoli avoit changé ce nom eu r^hû rie /;>". S^.'.-ariz m a trouvé une autre espèce à la Ja- CAS *5r aiaïque , avec son fruit, et en a complété ainsi le caractère, qu'il a publié dans son Prodromus^ en substituant le nom de legnotis a celui de cassipurea. Les caractères de ce genre sont un calice tubulé, persistant, à quatre ou cinq dents; quatre ou cinq pétales, attachés au bas du calice, et finement dé- coupés; seize ou vingt étaniines, ou même davantage, insé- rées au même point; un ovaire supérieur, surmonté d'un style et d'un seul stigmate; une capsule à trois loges, s'ouvrant avec élasticité en troii» valves , et renfermant dans chaque loge une seule graine. Quelquefois il y a une loge et une graine de plus. La tige est ligneuse, à rameaux opposés. Les feuilles sont opposées , simples, entières, et accompagnées de stipules» Les fleurs, qui ont à leur base deux bractées, sont rassemblées en paquets axillaires , sesslles ou portés sur des pédoncules très- courts. Ce genre paroit devoir appartenir à la famille des ly- thraires, et se rapprocher de la munchausie. Des deux espèces qu'il réunit, Tune est laplante d'Aublet, cassipurea guianensis , tab. 211, ou mieux cassipurea sessiliflora , distincte par ses feuilles ovales et ses fleurs sessiles; l'autre, qui est le legnotis tUiptica de Swartz, et que l'on peut nommer cassipurea peduii' culata, est aisée à reconnoitre par ses feuilles elliptiques et ses fleurs pédonculécs. (J.) CASSIQUE. {Ormth.) On a donné, sous le mot Cacique , au tom. VI , pag. 91 et suiv. de ce Dictionnaire, la descrip- tion de plusieurs espèces ou variétés appartenant à ce genre. M. Cuvier a, depuis, considéré les cassiqucs comme le type d'une famille distinguée par un grand bec exactement co- nique, gros à sa base, aiguisé à l'extrémité; par des narines petites, rondes et percées sur les côtés, et par des mandi- bules ayant leur commissure en ligne brisée , ou formant un angle, ainsi qu'on le voit aux étourneaux. Cette famille e&t subdivisée en cassiques proprement dits , cassicus, chez les- quels la base du bec remonte sur le front, et y entame les plumes par une échancrure demi-circulaire , et en troupiales, icterus, et carouges, xanthornus , dont le bec n'entame les plumes du front que par une échancrure en pointe. M. Cuvier y ajoute les pits-pits de Byifon , qu'il nomme dacnis , et qui, représentant en petit les carouges par leur bec conique et aigu , lui paroissent lier ceux-ci avec les figuiers. Chez 232 CAS M. Vieillot, les cassiqu es, séparés des troupi aies, des carouges et des baltimores , forment un genre isolé et caractérisé par un hec plus long que la tête, droit, entier, longieône, convexe en- dessus, robuste, pointu, ayant la mandibule supérieure à base gibbeuse, prolongée et arrondie dans les plumes du front. M. Cuvierne désigne, dans son Règne animal , comme vrais cassiques, que Yoriolus ou cassicus cristatus , pi. cnl.de Euffon, n.° 3Z|4; le C. hemorrhous , pi. 482 ; le C. persicus , pi. 184, etle grand troupiale d'Azara (Oiseaux du Paraguay) , n.° 60, lequel est regardé par Sonriini comme ïoriolus niger de Linna'us, Voriolus niger et orizjvoriis de Latham , le troupiale noir de frisson, tom. II , pi. 10, fig. 1 , et de Buffon , planche enlu- minée 534. Ces quatre espèces sont décrites dans ce Dictionnaire, sous les noms de Cassique huppé , Cassique jiibiipa , Cassique yapou et Cassique noir, etl'on croit devoir {'aire observer ici, relativement à la dernière, qu'elle se nomme au Paraguay, guira-hu'guazuy qu'elle ne vit pas isolée, mais se réunit en troupes; qu'elle suit les bœufs et les chevaux dans les campagnes , le long des bois, et se pose sur ces animaux comme sur les arbres ; qu'elle arrache le maïs sortant de terre; et que son chant ou siffle- ment est assez agréable. Outre ces espèces, il a déjà été fait mention du cassique luert de Caïenne, pi. enl. n.° 528, et l'on a exposé les motifs qui portoient à le regarder comme une variété, ou la femelle. du cassique huppé, nom sous lequel un individu est étiqueté iiu Muséum d'Histoire naturelle de Paris; mais cet oiseau est donné, dans le nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, comme une espèce distincte. Uyapu noir et jaune d'Azara , 21.° 6q 5 y est aussi présenté sous le nom de cassique noir à bec blanc, cassicus albirostris , lequel est surtout remarquable par- une tache d'un beau jaune sur le croupion, et deux autres de la même couleur sur les petites couvertures des ailes , le reste du plumage étant noir. Enfin , Vjapu noir d'Azara , n.° 58 , reçoit dans le même ouvrage le nom françois de cassique pupui, tiré de son cri, et le nom latin de C. solitarius , à cause de ses mœurs. M. d'Azara dit qu'on ne le trouve que dans les halliers épais, q,n'il parcourt avec aisance , sans jamais CAS ^33 se montrer à la cime des arbustes ni dans les cantons décou- verts. Cet oiseau, dont tout le plumage est noir, et les tarses de couleur de plomb, fait sur des branches peu élevées, avec des joncs et d'autres matières flexibles, un nid construit eu forme de bourse , et au fond duquel sont de grandes feuilles. M. d'Azara y a trouvé un œuf presque sphérique, qui étoit marbré de brun sur un fond blanc; mais il avoue n'être pas cei'tain qu'on ne Vy ait pas introduit frauduleusemeiU. (Ch.D.) CASSIRI. (Bot.) Voyez Cachiri. (J.) CASSIS (Bot.), nom sous lequel le groseillier à fruits noirs, ribes nigrum , est désigné le plus ordinairement. (J.) CASSIS ( Conch. ) , nom latin du genre Casque. (De B. ) CASSITA {Or ni th. ) , nom latin de l'alouette huppée ou cochevis, alauda cristata, I,inn. (Ch. D.) CASSOMBA (Bot.), nom du carthamus tinctorius, Linn. , suivant Ruiaph. , Herb. Amboin., 5, t. 79 , f. 2. (H. Cass. ) CASSOMBA. (Bot.) On donne ce nom, dans l'Inde, à des plantes qui fournissent une matière colorante, dont les na- turels se teignent le corps, ou peut-être à la matière colo- rante elle-même. Ainsi, à Java, le rocou, bixa, est nommé eassomba-lcting , et à Sumatra, cassoombo-Uing. Les enveloppes des fruits du balanghas , sterculia balanghas , fournissent , suivant Runiphius , le cassomba des îles de Ceram, de Banda et des Macassars. 11 dit aussi qu'on en tire de l'écorce du du- rion. La couleur tirée du carthame ordinaire est encore un cassomba. Le même nom est donné, comme adjectif, aux' plantes qui ont cette couleur : ainsi le cocotier ou calappa rougeàtre est nommé calappa cassombo. (J.) CASSOOMBO. {Bot.) C'est ainsi que l'on nomme le car- thame des Indes, à Sumatra. (J. ) CASSOORWAN. {Ichthfol.) La Chênaye des Bois, j'ignore d'après quel voyageur, appelle ainsi un petit poisson rare, des Indes occidentales , un peu plus gros qu'un anchois, mais beaucoup meilleur. Il a, dit-il, deux prunelles dans chaque œil , de sorte qu'en nageant il voit ce qui se passe au-dessus et au-dessous de lui. Il a le dos plat , l'épine et les côte^^ rondes. La conformation de ses yeux semble le rapprocher de TANABLErs. Voyez ce mot dans le Supplément. (H. C.) 25; CAS CASSOOUDA. {Bot.) Voyez Coussooudos. (J.) CASSUMUNIAR , Casumunar, Risagon, Racine nu Ben- gale. (Bot.) C'est sous ces différens noms que l'on connoit dans rinde une racine coupée, soit dans la longueur, soit par tranches qui ont jusqu'à six centimètres (un pouce) de diamètre. Son parenchyme jaunâtre est recouvert par une ecorce d'un jaune cendré, marquée extérieurement de plu- sieurs lignes circulaires : sa saveur, approchant de celle de la zédoaire, est amère et aromatique, et quand on la met sur la langue , on éprouve une sensation seml)lable à celle que produiroit du camphre. D'après ces signes , on l'avoit d'abord nommé zédoaire à racine jaune. Son odeur a le pi- quant de celle du gingembre. L'esprit-de-vin s'empare de ce principe aromatique, et prend aussi une teinte jaune, que ;;arde l'extrait obtenu par l'évaporation de la liqueur. Celui-ci fst chaud , et sa saveur est amère et agréable. Le cassu- muniar passe pour très-stomachique. On l'a vanté pour l'apo- plexie, la paralysie, les mouvemens convulsifs, les affections hystériques : mais c'est à un médecin habile qu'il convient de choisir le moment propre pour l'administrer. Il paroit que cette racine appartient à la lumille dcsamomées. Burman liis, dans son Flora indiaca , regarde le cassumuniar comme la même plante que le gingembre , amomuni zingiber; mais sou opinion ne paroit pas confirmée par l'assentiment des autres botanistes. (J.) CASSUPE VERRUQUEUX (Bot.), Cassupa verrucosa , Tl. Mqu'm. 1, pag. 43, tab. 12. Arbre découvert en Amé- rique, sur les bords de Bio-Nepro , par MM. Humboldt et Eonpland. Il appartient à la famille des rubiacées, à ïliexandrie inonogjnie de Linnaeus. Son tronc s'élève à la hauteur de quinze à vingt pieds, et plus ; ses branches sont nombreuses, étalées, chargées de rameaux opposés, munis vers leur sommet de leuilles opposées, pétiolées, coriaces, ovales- oblongues, un peu pubescentes en-dessous, entières, obtuses, persistantes: les Heurs sont disposées en paniculcs, soutenues par des pédicelles courts, accompagnées de deux ou trois petites bractées persistantes. Te calice est globuleux, entier, campanule, court, coloré, adhèrent à l'ovaire; la corolJe tubuléc- dun rouge paie. CAS 235 longue de deux potices, Irès-velue à son orifice, verruqueuse à sa partie supérieure , divisée à son limbe en six découpures ovales-lancéolées : six étamines insérées à l'orifice de la corolle ; les filaniens très-courts ; les anthères une fois plus longues que les iilaniens; l'ovaire surmonté d"un style de la longueur de la corolle; le stigmate bifide : il lui succède une baie sphérique, d'un rouge foncé, couronnée par le limbe du (îalice , divisée en deux loges contenant un grand nombre de semences anguleuses fort petites. (PorR.) CASSYAS. ( Ichthjol. ) Kota-c-uaç est un mot grec qu'on trouve dans Hésychius, au rapport de Gesner, et qui paroit désigner le thon, ou un poisson analogue. (H. C. ) CASSYTE ( Bot. ) , Cassjtha. Ce nom , donné parles anciens à la cuscute, a été depuis adopté par Linnaeus pour désigner un genre déplante qui, par son port, a beaucoup d'affinité avcr elle. Au Malabar, où elle se trouve , on la nomme acatsjavalU. Elle est composée de filets longs et rameux, qui se répandent sur les tiges des arbrisseaux voisins, et s'y attachent de dis- tance en distance par de petits mamelons ou suçoirs, à !;< manière du lierre. Elle n'a point de feuilles , mais seulemen' de petites écailles placées au-dessous de la naissance des r:\- meaux et des fleurs , qui sont sessiles, diposces en épis lâches et terminaux. Chaque fleura un calice globuleux, divisé pnr le haut en six lobes rapprochés, dont trois très-petits, seni - blables à des glandes, et trois plus intérieurs et plus grands, que Linnaeus jjrend pour des pétales, en donnant le nom dr calice à trois petites écailles extérieures placées à sa base. Le? étamines insérées au calice sont disposées sur deux rangs-, six, plus extérieures et nues à leur base, sont fertiles et pla- cées devant les lobes du calice: des six inférieures, qui prennent leur naissance plus bas, trois sont fertiles et munit -- de deux glandes à leur base ; trois autres n'offrent que des filets stériles, tronqués, en forme de tubercules, quel-inna>us nomme des nectaires. Les anthères des étamines fertiles sont appliquées contre le sommet des filets, et s'ouvrent de la base à la pointe , à la manière des lauriers. L'ovaire libre e>t: surmonté d'un style court et épais, et d'un stigmate obtus : i! devient une capsule globuleuse, monosperme, recouverîi presque entièrement par un calice , qui devient charnu , et s36 CAS l'enveloppe sans lui adhérer. L'embryon, observé par Gartner, est très-petit, renfermé dans une cavité pratiquée au sommet d'un périspepme charnu : ses deux lobes sont petits , et sa radicule est dirigée supérieurement. Ce genre n'a point été jusqu'à présent rapporté à une famille connue : il a dans la fructification quelques caractères communs avec les laurlnées; mais il en diffère par la présence d'un périsperme , et plus encore par tout son port. Des plantes qui lui avoient été d'abord réunies, ont été reportées ensuite au cacte , telles que le cassjtha bacclfera de Miller, qui est le cactus pendulus Ait., et le cassjLhapoIjsperma, Ait., ou rhipsalis , Gaertn., que 5wartz nomme aussi cactus pendulus^ ce qui annonce quelque affinité avec ce genre et celui du groseillier. Elle n'en a avec la cuscute que par son port et sa manière de s'accrocher et de vivre sur d'autres plantes. Deux genres, le Vollïella de Forskaël , et le Cai.odium de Loureiro , doivent être réunis à. lu cassyte. (Voyez ces mots.) Il n'est pas sûr que le cassjtha corniculata ou cordomi des Macassars appartienne à ce genre. ( J. ) CASTAGNEUX. (Ornith.) On appelle ainsi plusieurs grèbes de petite espèce. Voyez ce mot. ( Ch. D. ) CASTAGNIE (Bot.), nom provençal du châtaignier, qui est le castanié des Languedociens. Les premiers nomment le fruit castagno, et les seconds castania ; ce qui dérive du mot ïdtin castanea , et sert à confirmer l'identité des idiomes du midi de la France avec le latin, dont ils tirent beaucoup de leurs noms. (J.) CASTAGNOLE {IchthyoL), Brama. M, Cuvier a conservé ce genre que M. Schneider a établi sous le nom de Brama, en le confondant avec TAtropus. (Voyez ces mots.) Il est formé aux dépens des spares de Linna^us et de M. de Lacé- pède. Ce genre est de la famille des léiopomes dexM. Duméril, de la famille des squamipennes de M. Cuvier, laquelle est la sixième de ses acanthoptérygiens. Les caractères des castagnoles sont les suivans : Front vertical; louche dirigée vers le haut; nageoires dorsale et anale uniques, Irès-écailleuses, commençant chacune par une pointe saillante, ^ui s'abaisse vers la queue, et noyant qu'un CAS 257 petit nombre de rayons épineux cachés dans leur horâ anté- rieur; corps comprimé, haut verticalement ; tète couverte d'é- cailles jusque sur les os maxillaires; queue fourchue, roide; dents en crochets sur plusieurs rangs , et une de leurs rangées externes plus forte; estomac court; intestin peu ample ; cinq cœcums. On distinguera donc facilement les castagnoles , i." des spares, parla forme des dents et parles écailles qui se trou- vent sur les nageoires ; 2° des atropus par ce dernier carac- tère aussi ; 3." des cassions, parce que ctux-ci ont le corps fusiforme et le front non vertical ; 4," des diptérodons et des mulets , qui ont deux nageoires dorsales ; et 5.° de tous les autres genres de la famille des léiopomes, où il n'y a qu'un rang simple de dents. j." La Castagnoi.e , Brama Raii , Schneid, pag. 99. (Sparus eastaneola, Lacép.; sparus raii, Bloch, tab. 273.) Appendice écailleux à la base des nageoires pectorales ; écailles larges sur le corps , plus étroites sur les nageoires du dos et de l'anus , mâchoire inférieure avancée ; dents aiguës, longues, séparées, sur deux rangs à la mâchoire inférieure, sur un seul à la supérieure ; anus rapproché de la tête ; dos noir, côtés bleus ; ventre argenté. La hauteur de ce brillant poisson égale presque sa lon- gueur. On l'a observé d'abord dans l'Océan Atlantique, mais M. Risso et M. Cuvier Font vu pécher abondamment dans la mer Méditerranée, où il parvient k la taille de 2S à 3o pouces, et où on en a pris du poids d'environ dix livres. Il habite les profondeurs rocailleuses. Sa chair est tendre et dé- licate. 2." La Castagnoi.e de PAnr.A, Brama Parrœ, Schneid. (Rahi- rubiagenizara,Varra, 44, t. 21, fig. 1.) Tête etbouche petites; mâchoire supérieure demi-circulaire , inférieure aiguë ; deux dents de chaque côté, plus longues que les autres ; yeux ver- ticaux à pupille bleue. Tête d'un rouge foncé , corps plus clair, ventre rosé, queue orangée; nageoires pectorales noires, de même que le sommet des nageoires dorsale et anale ; nageoire caudale pourpre et couverte d'écailles , comme celles du dos et de l'anus. Ce poissoû habile les profondeurs de la mer d' Amérique ; :.58 CAS on en a pris à Cuba. M. Schneider le range avcr doute parmi ses brama; il le décrit d'après Parra. (H. C.) CASTAGNOLLO. ( IcluhyoL ) A Nice, suivant M. Risso, on appelle ainsi la castagnole {hramaraii), etle petit castagneau ( sparus chromis , Linn.). Voyez Castagnole et Chkomis. ( H. C.) CASTANITE (Foss.) , Castaniies. C'est une pierre qui a la l'orme d'une châtaigne; Aldrov., Mus. metalL pag 5io. (D. F.) CASTANITES. {Bot.) On a donné ce nom à des tubérositcs ligneuses qui naissent sur les racines du châtaignier, ordinai- rement obiongues, sillonnées et d'un blanc jaunâtre. Quel- ques auteurs ont cru y reconnoître des végétaux particuliers voisins des truffes ; mais ce ne sont que des produits des sucs extravasés des racines. Le chêne et l'orme donnent aussi des castanites, mais moins communément que le châtaignier. (Lf.m.) CASTANVELAM. {Bot.) Dans le Recueil des Voyages on cite sous ce nom une espèce de truffe du Mexique, dont on engraisse les bestiaux. C'est peut-être une plante à racine tubéreuse, semblable à plusieurs légumineuses, telles que le catzoLl du même pays, cité par Hernandez. (J.) CASTELA. {Bot.) Dans les îles d'Amboine et de Ternatc , de Baly et dans celles qui les avoisinent, les insulaires nom- ment ainsi la patate, corwoWulus batatas , comme pour recon- noître qu'ils la doivent aux Castillans. Cette dénomination est en effet une preuve que la patate n'est pas originaire de ces îles, et y est seulement naturalisée. (J.) CxASTELE {Bot.), Castela, genre de plante nouveau, établi par M. Turpin, et consigné dans les Annales du Muséum d'His- toire naturelle, vol. VU, pag. 78 , t. 5 : il porte le nom de l'auteur estimé du Poëme sur les Plantes, auquel Turpin l'a < onsacré. Les caractères de ce genre sont un calice petit , d'une seule pièce, à quatre dents; quatre pétales plus longs, alternes avec ces dents, insérés à un disque qui entoure la base de l'ovaire; huit étamines de la longueur des pétales, insérées au même point. L'ovaire libre, à quatre lobes, en- touré à sa base d'un disque glanduleux sur lequel il repose, est .surmonté d'un style simple et d'un stigmate en tête. Chaque lobe de l'ovaire devient un drupe distinct, contenant un noyau osseux dans lequel est une seule graine. L'embryon, à lobes CAS 2 30 aplatis, à radicule droite, est renfermé dans un périsperme charnu. ^ Ce genre est coinposé de deux arbrisseaux à rameaux alternes, terminés en pointes et garnis d'épines, à léuilles alternes, à fleurs axillaircs. La première espèce de Saint-Domingue , castfla depressa^ aies rameaux couchés, les feuilles sessiles et élargies par le bas, et les épines axillaircs. Dans la seconde, cueillie à Antigue, casteîa erecta, les tiges sont droites, les feuilles lancéolées, et les épines placées sous les feuilles. Le lieu de ce genre dans l'ordre naturel n'est pas facile à assigner. Assez semblable aux rhamnécs par son port, par son disque , par le périsperme de sa graine , il s'en éloigne par le nombre d etamines , double de celui des pétales, ainsi que par la pluralité des fruits. Il a quelque afïinité avec le zanthoxj'ium et quelques autres placées pour le moment à la suite des térébintacées ; mais il n'a qu'un style au lieu d'un nombre égal à celui des fruits. Celte unité de style le rappro- chereit du quassia , de ïochna et du meesia, qui avoisinent les magnoliacées ; mais ceux-ci n'ont pas de périsperme. Si à cause de son fruit on le compare au grewia dans les tiliacées, le nombre défini d'étamines devient un obstacle à son admis- sion près de ce genre. Parmi ces divers rapprochemens, le premier est peut-être le meilleur, pourvu que l'on change quelque chose au caractère général des rhamnécs- (J.) CASTELIE [Bot.), Caslelia. Cavanilles , dans ses Icônes, Tol. VI, p. 61 , tab. 583, a publié sous ce nom, qui est celui d'un dessinateur compagnon de voyage de I-œtling, un genre de plantes de la didynamie de Liunaeus et de la famille des verbenacées. Son calice est un tube à cinq dents ; la corolle monopétale, à deux lèvres, dont la supérieure bifide, l'infé- rieure à trois divisions obtuses; les élamines, au nombre de quatre , sont insérées à son tube , deux plus haut et deux plus bas. L'ovaire libre, surmonté d'un style et d'un stigmate, de- vient un fruit composé de deux noix aplaties du côté où elles se touchent, convexes sur le dos, chacune à deux loges mo- nospermes. Ce fruit est caché entièrement dans le calice sub- sistant, renflé dans son milieu, et resserré à son sommet. La ^4o CAS tige de l'espèce unique , décrite et nommée ca$lelia euneafo- ovata ^ est herbacée; ses feuilles sont opposées, de forme ovale, dentées ou crénelées et très-lisses; les fleurs disposées en épi lâche ou grappe terminale. Ce genre a beaucoup de rapport avec le guittarin , citharexjlum , qui en diffère parce que ses deux noix, également biloculaires et dispermes , sont recouvertes par une baie charnue et non par le calice, et avec le duranta, dont la baie charnue, recouverte par le calice renflé, renferme quatre noyaux, chacun à deux loges mono- spermes. Mais le casfe/m se confond absolument avec le genre PnVa d'Adanson, qui a une baie sèche, recouvrant deux noyaux pareils. Cavanilles ne parle pas à la vérité de cette baie sèche, qui n'est autre qu'un tissu utriculaire, liant en- semble les deux noyaux sur lesquels il s'étend , et qui dispa} oît dans le fruit desséché. Nous avons dès lors eu raison de reporter ce genre au priva , en le «nommant priva lœvis , à cause de ses calices lisses ainsi que ses feuilles. Le verhena lappulacea et le verbena mexicana doivent également y être rapportés , et l'on peut voir ce que nous avons dit sur ce point dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle, vol. VII, p. C9 , en pailant des verbenacées. (J.) CASTIGLIONE [Bot.), Casliglionia , genre nouveau de la Flore du Pérou, qui a un calice persistant à cinq divisions profondes, cinq pétales rapprochés par leur base , dix étamines dont cinq alternes plus petites, un ovaire libre porté sur uji disque charnu qui se prolonge dans son contour en cinq appen- dices en forme d'écaillés, trois styles portés sur l'ovaire et autant de stigmates fourchus , une capsule à trois loges mono- spermes et à trois valves chargées d'une cloison dans le milieu. Les auteurs, qui n'ont encore publié que le caractère géné- rique , ajoutent que la plante est un arbrisseau, que les fleurs sont disposées en grappe, et que dans leur nombre plusieurs sont mâles, ayant l'ovaire avorté et les filets des cinq étamines plus intérieures réunis par le bas en une espèce de pivot. Ce genre paroît avoir quelques rapports avec la famille des rhamnées; il en diffère cependant parle nombre d'étamines, non égal à celui des pétales, mais double. La description et la figure de l'espèce feront connoître s'il a plus d'affinité avec les euphorbiacées. Il est même probable qu'il a beaucoup de CAS :^4i rapport avec le jutropha curcas , avec lequel il est peut-être identique. (J.) ^ CASTILLÉE (Bot.) , Castilteia, genre de la famille des pcrsonées, de la didymimie angiospermie de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice comprimé, souvent coloré, s'euvrant d'un côté dans toute sa longueur; la corolle comprimée, tubulée, à deux lèvres; lasupérieure, canaliculée, appuyée sur le calice ; l'inférieure, très-courte, bifide ; les dé- coupures tubulécs, glanduleuses: quatre étamines didynames; chaque filament muni de deux anthères; une capsule ovale, biloculairc , comprimée. Ce genre renferme des arbustes ou sous - arbrisseaux à feuilles alternes ; les fleurs alternes sur un épi terminal , ac- compagnées de bractées. Les principales espèces renfermées dans ce genre , sont : 1. Castillée a feuilles divisées, Castilleia fossifolia, Linn, f, Supp. (Lam. III. gcn. tab. 6ig,fig. 2. Smith, ined. tab. 40). Ses tiges sont cylindriques, peu ramifiées, presque ligneuses ; les feuilles sessiles, alternes, linéaires, à trois ou sept dé- coupures peu profondes à leur sommet, portant dans leurs aisselles d'autres feuilles fasciculées : les fleurs pédicellées , solitaires, axillaires, formant par leur ensemble une grappe terminale. Elle croit à la Nouvelle-Grenade. ■2. Castillée a feuilles entières, Castilleia integrifotia , lÀnn., f. Supp. (Lam. m. gen. tab. Srg, fig. 1. Smith, ined. tab. 5g ) . Très-rapprochée de l'espèce précédente ; celle-ci , ori- ginaire de l'Amérique méridionale, a ses feuilles entières, lancéolées, sessiles ; les fleurs plus distantes, en grappe plus alongée. 3. Castillée coene de cerf, Castilleia coronopifoliti , "Vent. Choix des pi. fasc. 10, tab. 69 : arbrisseau de la Nouvelle- Grenade, distingué par la beauté de ses fleurs grandes et d'un rouge foncé; ses tiges sont ligneuses, tétragones, un peu velues ; les feuilles sessiles , linéaires , alongées , entières , ou plus souvent à trois ou quatre découpures vers leur som- met, hérissées, à leurs deux faces, de poils très-courts; les fleurs pédicellées, presque unilatérales , disposées en- une longue grappe simple, lâche, terminale ; le calice pubescent, en forme de spathe; une capsule d'un brun foncé; la coiisou 7. 16 242 CAS épaisse, fongueuse, opposée aux valves ; les semences nom- breuses, i^ntourées d'un rebord membraneux. Fursh , dans sa Flore de l'Amérique Septentrionale , vol. 2 , pag. 758, en cite une nouvelle espèce, à fleurs sessiles, qu"il appelle casiilleia sessiliflora , très-voisine, par ses feuilles, de la première espèce; miiis elles sont pubesccntes à leurs deux faces, ainsi que les tiges i les fleurs sessiles, solitaires, axil- laires, situées vers l'extrémité des rameaux; le calice ventru à sa base; la corolle rouge. (Foir.) CASTINE {Min.), fondant calcaire de certains minerais de fer. Il est probable que ce nom est le mot allemand kalksiein, pierre à chaux, corrompu. Voyez Fer ; Métallurgie de ce métal. (B.) CAST:iau^hiné , sur les bords du Gardon , et il offroit cette particularité remarquable d'aA'oir été allaité par une femme; aussi étoit-il tout- à -fait privé, et sans les dégâts qu'il occasionoit, en coupant tout ce qu'il rencontroit avec ses fortes incisives, on n'auroit point eu be- soin de le tenir enfermé. Ces animaux différoient un peu par la taille, celui du Gardon étoit plus petit ; mais toutes les parties de leurs corps étoient dans les mêmes proportions, et ils avoient la mc'me couleur; leur poil long et soyeux étoit d'un fauve sale, et l'autre étoit gris; sous ces divers rapports , ils ne différoient donc point essentiellement des caslors d'Amé- rique, et il n'y avoit pas entre l'ostéologie de leur tête des dif- férences plus importantes. Enfin, ces têtes, et plusieurs têtes de caslors d'Amérique comparées entre elles, n'ofFroient rien de caractéristique, et tout annonçoit, dans les castors d'Eu- rope comme dans ceux du Nouveau-Monde, un penchant in- vincible à construire. On leur donnoit pour nourriture des briinchcs de saule dont ils mangeoient l'écorce; dés que ces branches étoient pelées, ils lesréduisoient en petits fragmens, et les entassoient derrière la grille de leur loge. Je crus voir dans ce fait une indication du penchant des castors à bâtir: et pour vérifier jna conjecture, je leur fis donner de la terre, de la paille et des branches d'arbres. Le lendemain ^ je trouvai toutes ces matières entassées derrière la grille et la fermant en partie; et comme ils ne travailloient point au grand jour, je fis prati- quer de petites ouvertures dans les volets de leur loge, de manière que j'en tirai assez de lumière pour les observer, et jnon point pour les empêcher de se livrer à leurs travaux. On leur donna de nouveaux matériaux de construction , et à l'ins- tant même ils se mirent à l'ouvrage. L'intervalle qui se trou- voil entre la grille et les volets qui fermoient leur loge , et par où seulement la lumière et l'air pouvoient s'introduire , étoit toujoursle lieu où ils cherchoient à construire. Placés sur le tas de terre, ils la jetoient avec force par-derrière ctix , ainsi que le bois et la paille qui y étoient mêlés, à l'aide de leurs quatre pattes, etdu côtéoùilsvouloientlatransporter;Ottbien ils enformoient des pelotes qu'ils plaçoient entre leur mâchoire inférieure et leurs pieds de devant pour l'es ponsscr ainsi jvsqu'à leur grille ; CAS aSï queîquefoi&p'étoit simplement avec la bouche qu'ils portoient ces divers corps, et ils ne paroissoient mettre à cela aucun ordre j à mesure qu'ils plaçoient ces matières, ils lespressoient les unes contre les autres avec leur museau, et à la fin du travail il en résulta une masse épaisse assez solide. Je les ai vus presque toujours travailler seuls, et plusieurs fois je les ai observés, un bâton en travers dans la gueule, cherchant à Tenfoncer à coups redoublés dans leur édifice, sans autre but apparent que d'y placer ce bàton-là de plus. Ils empoignoient aussi les corps d'une seule main, et ils peuvent de cette manière prendre et porter les plus petites choses. Lorsque des bouts de bois dépassoient la surface de la grille, ils étoient aussi- tôt coupés. Il leur est arrivé de mêler avec la terre, dans leurs constructions , le pain ou les racines qu'ils ne mangeoient pas, comme ils y mêloient le bois ou la paille; mais ils alloient les reprendre quand ils étoient pressés par la faim. Leur propreté étoit fort grande; ils couchoient constamment à la même place , et ils avoient grand soin de déposer bien loin de là leurs excrémens. Quand ils ne dormoient pas, ils n'étoient occupés qu'à se lisser le poil avec leurs pattes, et à en enlever les plus petites impuretés. Ils mangeoient toujours assis dans l'eau, et y apportoient leur nourriture. Lorsqu'ils se croy oient menacés de qtielque danger, ils faisoient entendre un bruit sourd, frappoient avec force de leur queue, et se jetoient, avec l'apparence de la colère, sur l'objet qui les irritoit. Du reste, l'existence diurne de ces animaux étoit presque entièrement remplie par le sommeil; et comme tous deux étoient mâles, ils n'ont pu m'offrir aucune observation sur l'accouplement. Mais il résulte de celle que je viens de rapporter, que le castor terrier ne diffère pas plus du castor constructeur par l'instinct que par les organes, et que le genre de vie solitaire du premier ne doit être attri- bué, comme le pensoit Buffon , qu'à ce qu'il se trouve en petit nombre, dans des contrées où la culture et une grande popu- lation s'opposent au développement de ses dispositions natu- relles, à l'exercice de ses facultés instinctives. On a trouvé des débris de castor à l'état fossile. Une tête de ces animaux a été découverte, par M. Traullé, dans les tour- bières des vallées de la Somme ; mais elle ne provenoit point a?:^' CAS d'une espèce inconnue : elle ressemble entièrement aux; têtes des castors, comme on peut le voir dans le t^e IV des Recherches sur les Ossemens fossiles, de M. Cuvier, Une autre tête, découverte dans les environs d'Asof, et décrite par M. Fischer, sous le nom de trogontherium , dans les Mémoires delà Société des naturalistes de Moscou, avoit appartenu, comme on le voit par les molaires, à un castor qui étoit consi- dérablement plus grand que ceux qui nous sont connus; mais ses formes ne diflèrent point de celles qui caractérisent les têtes de nos castors; et, sous ce rapport, on ne pourroit point faire une espèce particulière du trogontherium : cepen- dant , comme aucun fait n'autorise à penser que nos castors peuvent acquérir sa taille, en attendant de nouvelles observa- tions , M. Cuvier le considère comme une espèce distincte, et lui conserve le nom de trogontherium ]iouv nom spécifique. On a aussi trouvé des débris fossiles de castor sur les bords du Rhin. (F. C.) CASTOREA. (Bot-) Voyez Durante. (J. ) CASTOREUM. {Chim.) D'après les expériences de M. B. La- grange et de M. Laugier, on trouve dans le castoréum, Une huile volatile odorante, De Facide benzoïque , Une résine. Une matière grasse adipocireuse. Une matière colorante, rougeàtre, Du mucus, ide potasse, de ciiaux, d'ammoniaque , Du fer. ■ (Ch.) CASTORIS (IchthjoL), nom d'un poisson fabuleux, dont il est parlé, ditGesner, dans Oppien et dans Elien , et qui fait entendre d'affreux hurlemens sur les rochers où il se retire. (H. C.) CASTRANGULA. (Bot.) Un des noms anciens donnés à la scrophulaire , suivant Dalcchamps. (J.) CASTRATION. (Economie.) La castration, ou l'opération par laquelle on prive un animal de la faculté d'engendrer, CAS 25S considérée sous 1p rapport de l'économie rurale ou domes- tique, a pour ohjet de rendre les animaux plus dociles au travail, ou plus agréables au goût. Les quadrupèdes que l'on soumet communément, chez nous, à la castration, sont le cheval, l'àne , le mulet, le taureau, le bélier, le verrat; et, parmi les oiseaux, le coq et la poule sont à peu près les seuls sur lesquels nous soyons dans l'usage d'exercer celte mutilation. La castration s'opère par plusieurs procédés qui tendent tous à isoler du reste des organe» les testicules et l'épididyme, soit par la section du cordon spermatique, soit par l'oblité- ration de ce cordon ou des testicules eux-mêmes. Ceux de ces procédés, dont Tusage est le plus fréquent, sont: 1." la castration par les corrosifs, qui consiste à mettre à nu le cordon, et à l'envelopper en l'un de ses points, en l'y comprimant, par un mélange pâteux de farine et de muriate suroxigéné de mercure. L'action de ce sel altère bientôt le cordon spermatique, et les testicules sont dlta- chés, sans danger d'hémorragie. Ce procédé est particulière- ment en usage pour les chevaux, les ânes, les mulets, etc. etc. 2." La castration par le feu se fait à l'aide d'une espèce de tenaille, avec laquelle on pince fortement le cordon, qiie l'on coupe ensuite au moyen d'un couteau de cuivre rougi au feu. S." Suivant un troisième procédé, au lieu de tenailles, on serre le cordon avec un fil de soie ou de lin très-fort , et on le coupe ensuite. Le taureau, le bélier, le bouc, sont les animaux auxquels on fait subir la castration par ce procédé. 4.° Quelques praticiens enlèvent les testicules par ampu- tation, sans ligature préalable, l'hémorragie qui survient étant rarement dangereuse, et pouvant d'ailleurs être faci- lement arrêtée. 5." D"autres arrachent les testicules en déchirant le cordon spermatique, après l'avoir mis à nu ; mais ce procédé ne s'emploie guère que sur de très-jeunes animairx. 6.° Enfin la castration se fait ]>ar le bistournage, c'est-à- dire en tordant les cordons spermatiques assez fortement pour les oblitérer. Par-là, les testicules s'atrophient; mais il est 254 CAS rare qu'ils perdent entièrement toute leur action , toute leur influence. On emploie le bistournage pour les taureaux, les béliers, etc. Ces procédés peuvent se varier de bien des manières, comme il est facile de le concevoir, et c'est ce qui arrive en effet; mais ces variations peu importantes ne constituent pas des procédés particuliers : aussi croyons-nous pouvoir nous dispenser d'en parler. Ce que nous venons de dire n'a de rapport qu'à la castra- tion des individus mâles, parce que ce sont eux surtout qu'on y soumet. Cependant cette opération se fait quelquefois sur des femelles. Dans ce cas , ce sont les ovaires qu'il faut enlever, et l'on ne peut les atteindre qu'au moyen d'une longue ouverture dans le flanc de l'animal. L'extirpation s'en fait ou par l'amputation, ou par l'arrachement, ou par la ligature; et souvent une partie des trompes s'enlève avec eux. C'est également par une ouverture dans l'abdomen qu'on enlevé les parties génitales des oiseaux : on sait que chez les mâles ces parties ne sont point au-dehors. La castration, comme toutes les opérations qui ont pour objet le retranchement d'un organe, exige des précautions, sans lesquelles elle pourroit devenir dangereuse. Il faut, pour y soumettre un animal, qu'il soit en bonne santé, qu'il ait été tenu pendant quelques jours à un régime débilitant ; et ce régime doit encore être continué après l'opération, afin d'éviter les suites ordinairement fâcheuses d'une trop forte inflammation. C'est dans cett;; vue que les animaux sont quel- quefois saignés, suivant leur tempérament et le procédé qu'on a suivi. Un léger exercice, après l'opération, est aussi recom- mandé. Les saisons les plus favorables sont le printemps et l'automne, pourvu toutefois que les animaux ne soient pas en rut : l'humidité et les grandes chaleurs ne sont point favo- rables à la guérison des plaies, et les rendent même souvent dangereuses. Mais, indépendamment de ces précautions générales, les animaux en ont encore besoin de spécifiques, suivant leur nature et leur destination. La castration est beaucoup moins dangereuse pour les animaux qui sont encore très-jeunes, que pour ceux qui sont adultes, et pour ceux qui ne se sont CAS 25S point livrés aux besoins du rut, que pour ceux qui ont pu le faire. Cependant on châtre les animaux à tout âge. Le cheval, qui doit conserver ses belles formes et sa force, ne doit être coupé qu'après son entier développement. Au contraire, les animaux destinés à notre nourriture peuvent être châtrés dès leur première jeunesse; et le bisfournage est employé pour le bœuf de travail, parce que ce procédé ne détruit pas entièrement Finfluence des organes génitaux. La castration, considérée physiologiquement et par son influence sur le développement des organes et l'exercice des facultés, présente les phénomènes les plus difficiles a con- cevoir. A en juger parles effets, la liqueur spermatique n'auroit pas seulement pour objet la fécondation de la femelle ; il pa- roîtroit encore que, rentrée dans la circulation du mâle, elle sert à la nourriture de plusieurs organes, et donne de l'énergie à l'action vitale et aux facultés intellectuelles. En général, la castration favorise l'accroissement du tissu cellulaire et de la graisse, aux dépens des autres parties du corps: elle arrête le développement des muscles du cou, celui du larynx et de la glotte; la voix se perd ou reste aiguë; elle afToiblit la volonté, et ôte toute pénétration à l'intelligence. Le jeune garçon ne montre jamais cet éclat brillant de la vie, cette ardeur impétueuse, ces mouvemens où la force est unie à la grâce, cette douce bienveillance , cette bonté expansive, cette chaleur d'imagination , cet enthousiasme généreux qui caractérisent l'homme né heureusement dans l'état de civili- sation , et qu'une main criminelle n'a point muti'é. Il prend des formes et des goûts efféminés; sa barbe ne croît point, et sa voix devient grêle. Les animaux carnassiers, si actifs lors- qu'ils cherchent leur proie , si ardens lorsqu'ils la saisissent , n'ont plus ni vigueur, ni énergie; surchargés de graisse, leur vie n'est plus qu'un long sommeil , que de foibles besoins in- terrompent quelquefois. Les défenses du sanglier ne se déve- loppent plus. Le taureau , dont les formes sont celles de la force, dont l'attitude est si fière, dont le regard farouche ins- pire de l'efFroi, voit ses cornes s'alonger , et son cou s'amincir; il marche lenteiuent. la tête baissée, et ses yeux n'expriment plus que U douceur et la soumission. I^es coraes , au contraire, 256 CAS restent foibles et petites chez les boucs et chez les brebis. Les cerfs sont pour jamais privés de leur bois, ou ils le conservent toujours. Le cheval cesse de hennir, le feu de ses regards s'éteint, ses mouvcmens n'ont plus d'ardeur, et ses formes plus de noblesse; mais, par contre, il est plus élancé, plus jj;iacieux, plus doux , plus docile, plus maniable. Les jeunes faisans conservent le pelage sombre de leur mère, et ne se parent jamais de ces brillans panaches, de ces fraises dorées, originaire du Levant , à feuilles blanchâtres , ridées , ondulées ; les bractées sétacées, velues; les fleurs bleuâtres, en grappes rameuses : le nepeta lanaia, Jacq. Obs. 3, pag. 21, tab. 76, qu'on a cru devoir distinguer du nepeta tuherosa par ses tiges ♦'t ses feuilles visqueuses, d'une odeur forte ; les feuilles infé- rieures pétiolées, oblongues, en cœur; les calices pileux ; la corolle purpurine, un peu A^elue et ponctuée à son orifice; il croît en Espagne : le nepeta lamiifoHa, YVill. Hort. Berol. 2, pag. 602, croit dans le Levant- elle est pubescente, à feuilles ovales, obtuses, pétiolées ; le tube de la corolle très- long , filiforme : le nepeta circinnata, Will. 1. c pag. 602, à feuilles en cœur, crénelées à leur contour, longues de trois pouces; un épi terminal : le nepeta marrubioïdes , Will. 1. c. pag. 6o3, rapproché du nepeta italica ; mais les fleurs sont d'un ronge obscur; les verticilles distans ; les fleurs sessiles ; les feuilles pétiolées, entières à leur sommet : plusieurs autres espèces sont moins connues. (Poir.) CATALEPTIQUE. {Bot.), nom donné au dracocéphale de Virginie , dracocephalum virginiciiin , parce que ses fleurs, tenant encore à leur tige, restent dans la situation qu'on leur donne en les tournant en différens sens, à peu prés comme les membres des personnes attaquées de la maladie appelée catalepsie. (J. ) CATALPA. (jBo/.) Linnœus avoit établi le caractère essentiel du genre Bignonia sur la seule considération de ses semences, wunics latéralement d'une aile membraneuse. Les autres CAT 263 parties de la fructification, moins constantes, diffèrent dans la plupart des espèces : le calice est à deux divisions, ou à cinq dents plus ou moins profondes; la corolle irrégulière, campanulée ou infundibuliforme ; quatre étaniines, dont deux plus grandes , munies chacune d'une autt\ère oblongue , presque double ; souvent un cinquième filament sans anthère ; quelquefois aussi deux étamines fertiles , et trois filamens stériles; un stigmate en tête, ou à deux lames ; une capsule variable dans ses formes, à deux valves, la cloison tantôt parallèle aux valves, tantôt opposée : d'où il suit que, dans le genre Bignonia, le seul caractère essentiel consiste dans les semences; et Linnaeus, fidèle à ses principes, a renfermé dans son genre Bignonia , des espèces que, depuis, M. de Jussieu a cru pouvoir distribuer en plusieurs autres genres. (Voyez BiGNONE. ) Celui dont il est ici question sous le nom de Catalpa , offre pour caractère essentiel : un calice à deux divisions ; la corolle campanulée; le tube ventru; le limbe à quatre lobes inégaux ; deux étamines fertiles ; trois filamens stériles; un stigmate à deux lames; une capsule en forme desilique, alongéc , cylindrique, à deux valves; la cloison opposée aux valves ; les semences membraneuses à leurs bords , munies à leur sommet d'une houppe de poils. Ce genre est presque borné aux deux espèces suivantes .- 1. Catalpa a peuilles en cœur. Catalpa cordifolia, Duham. éd. noif. vol. II, tab. 5. { Bignoniacatalpa , Linn. ) Arbre d'une moyenne grandeur, d'un très-beau port, remarquable par l'élégance et la fraîcheur de son feuillage, par les beaux pani- cules de fleurs dont se chargent ses rameaux vers la fin de juillet. Il subsiste en pleine terre dans nos contrées; sou tronc, d'une grosseur médiocre , s'élève à la hauteur de quinze ou vingt pieds: ses feuilles sont amples, pétiolées, en forme de cœur, glabres en-dessus, un peu pubescentes en-dessous, cntièi-es, aiguës. Ses fleurs sont blanches, mêlées de pourpre, d'une odeur agréable, disposées à l'extrémité des rameaux, en beaux panicules étalés ; leurs ramifications opposées : il leur succède des capsules .grêles, très-longues, cylindriques, pendantes, à deux valves. Cet arbre a été découvert dans la Caroline, par Catesby, qui, en 1726, en a apporté des graines en Angleterre, sous or->k CÀT le nom de catalpa, que cette plante porte eu Amérique. Il s'est très-bien acclimaté en France, où il donna des fleurs au bout de sept à huit ans. Il résiste aux froids les plus rigou- reux de nos hivers : on le propage de drageons, de boutures et de graines, avec la précaution de l'abriter contre la violence des vents, surtout dans sa jeunesse. Son bois est cassant, et ne reçoit pas un beau poli : il a une teinte A-erdàtre quand il est nouvellement coupé; en se desséchant, il prend une couleur un peu brune. Le catalpa occupe une place distinguée dans les bosquets, les parcs et les jardins modernes. On voit au Jardin du Roi une allée entière plantée en catalpas, qui produisent , vers le milieu de l'été , un effet très-agréable. 2. Catalpa a feuilles ondées , Catalpa quercus , Encycl. [Catalpa longissima, Hort. Kew.; Bignonia longissima, Jacq. Amer. 182; Burm. Amer. tab. 67.) Vulgairement Chêne NOia d'Ajiérique. Cet arbre, rapproché du précédent, s'élève au moins jus- qu'à quarante pieds. Ses feuilles sont ovales-lancéolées, glabres, ondulées à leurs bords: les fleurs blanchâtres ou purpurines, en belles grappes paniciilées. Son bois a la solidité de celui du chêne : on remarque que les navires qui en sont construits, ne sont jamais percés par les vers. Il croît aux Antilles. (Poin.) CATALUFA. (Ichtliyol.) Parra donne ce nom à un poisson que M. Schneider est porté à regarder comme analogue à Vanthias rnacrophtkalmus de Bloch. Voyez Priacanthé. (H. C.) CAT-AMBALAN. {Bot.) Arbre de la côteMalabare, qui est une variété ou une espèce voisine de I'Ambalam. Voyez ce mot. (J.) CATAMBOCHIO (Bot.), nom que porte à Corcyre le soreho, holcus sorglwm , qui est le harconian des Arabes, selon Belon. (J.) CATAKANCE. [Bot.) Ce nom a été employé successivement pour désigner diverses plantes. Camerarius le donne à une scorpione, sccrpiurus suleata; Césalpin , à deux balsamines; Imperati , à un plantain, plantago cretica ; Dodoens, à une gesse , lathyrus nissolia; Daléchamps à une plante chicoracée, dont Tournefort et Linnaeus ont fait un genre distinct, eu lui conservant ce nom. (J.) CÀT 265 CATANANCHE. (Bot.) [Chicoracérs , Juss. ; Sfngénésie pofy- garnie égale, Linn.l Ce genre de plantes, de la famille des S3'nanthérées, appartient à la tribu naturelle des lactucées. La calathide est radiatiforme , composée de fleurs nom- breuses, fendues, hermaphrodites; le péricline est formé de squames nombreuses, imbriquées, scarieuses , luisantes; le clinanthe est fimbrillé; la cypsèle sessile, obovée, munie d'un bourrelet basilaire , d'un bourrelet apicilaire, et de cinq côtes longitudinales, hérissée de poils, porte une aigrette de cinq à sept squamellulcs, paléiformes inférieurement, filiformes et barbellulées supérieurement. On connoît trois espèces de ce genre, dontune seule, la cata- nanche bleue catananche cœrulea , Linn., vulgairementnommée ciipidone, mérite de fixer un moment notre attention. C'est une plante herbacée, à racine vivace ; à tiges grêles, pubes- centes ; à feuilles longues, étroites, velues, trinervées, munies de chaque c6té, vers leur milieu, d'une couple de dents linéaires. Les calathides solitaires , terminales, longuement pédonculées, sont grandes, composées de fleurs bleues; les squames de leur péricline sont munies d'une nervure rou- geàtre. La cupidone croit naturellement dans nos provinces méridionales, et elle est cultivée dans les parterres, qu'elle contribue à embellir entre les mois de juillet et d'octobre. Elle veut une terre légère et une exposition chaude ; on la multiplie ordinairement parla division de sa souche, opérée au printemps. Les catananches s'éloignent un peu des autres lactucées par plusieurs traits de leur organisation, qui semblent les rappro- cher des mutisiées et des carlinées. Nous avons surtout remarqué une anomalie dans la structure du style, dont les deux branches sont courtes, presque ovoides, un peu plus larges et un peu plus épaisses que la tige, munies de poils-collecteurs plus petits et plus rapprochés que ceux de la tige. (H. Cass.) CATANGEI,OS (Bot.), un des noms du fragon, ruscus , mentionné dans le Commentaire de Dioscoride, par Ruellius. (J.) CATAPÉTALES. (Bot.) La corolle de la mauve, de l'hibis- cus , des malvacécs en général, etc., ayant les pétales atta- ches sur l'androphore, ou support commun des anthères. 2^^ CAT et ne les laissant point tomber séparément après la floraison , comme cela est ordinaire dans les corolles polypétalcs, a été considérée par M. Link comme une corolle distincte des poly- pétales et des monopétales, et a reçu le nom de corolle cala- pétale; mais elle est généralement classée parmi les vraies poly- p étales. (Mass.) CATAPHRACTE {Ichthyol.), Cataphractus , nom d'un genre de poissons établi par Blooh pour placer quelques silures de Linnasus. Il appartient à la famille des oplophorea de M. Du- méril, à celle des malacoptérygiens abdominaux siluroïdes, de M. Cuvier, qui le désigne sous la dénomination de callichte. Le mot cataphracte est grec, et signifie cuirassé, KaJcLOpciitloç. Les caractères des cataplu'actes sont ceux des autres Oplo-- THORES (voyez ce mot) , dont ils se distinguent seulement par la présence de lames larges et dures sur les côtés du corps; par l'ouver- ture de la bouche, qui est garnie de dents presque insensibles , au bout d'un museau pourvu de barbillons ; ils ont deux nageoires dorsales, mais la seconde na qu^un seul rayon. Ce dernier caractère sépare les cataphractes des pogonathes ; dans les uns comme dans les autres, la tête est garnie en-dessus d'un compartiment de pièces éeailleuses, mais le bout du mu- seau est nu, ainsi que le dessous du corps; Tépine placée au- devant des nageoires pectorales est forte, mais la dorsale est foible; les yeux sont petits, et sur les bords de la tête. Comme les anguilles, ces poissons peuvent ramper à see pendant quelque temps. 1.° Le Callichte, Cataphractus callichthjs, Bloch, 077 , 1. (Silunis callictliys , Linn. ) Tête déprimée; quatre barbillons; deux rangs de plaques de chaque côté; nageoire caudale arron- die. Teinte générale brune. Ce poisson, long d'environ huit à dix pouces, habite les ri- vières de riiide et de l'Amérique : il se creuse dans la vase ou dans la terre humide, des trous assez profonds : sa cliair est estimée. a." VAyiÉRicAiti, Cataphractus americanus, Catesb. (Silurus cataphractus? Linn.) Schneider, tab. 28. Un seul rang de pla qucs éeailleuses de chaque côté du corps; six barbillons;, nageoire caudale arrondie. Son nom indique sa patrie. 3." Le Ponctué, Cataphractus costalus, Bloch , djj, 2. Quatre CAT 26r barbillons ; œil voilé par une membrane ; feinte générale jaune ; une tache noire et irrégulière sur la première dorsale; des points de la même couleur. Nageoire caudale fourchue eu croissant. Des rivières de Siirinain. Le nom de cataphracte appartient encore à une espèce d'aspidophore, que Linnœus avoil rangée parmi les chabots^ sous la dénomination de cottus cataphractus. Voyez Aspipophore. Il a aussi été donné à un péristédion. Voyez Malaraiat et Pékistépion. (h. C.) . CATAPHYSIS. (Bot.) Dioscoride, ou son commentafeup Ruellius , dit que ce nom éfoit donné, en quelques lieux , à la pulicaire , psjllium , qui portoit ailleurs ceux de cjnocepha- lion, chrjstallion, cjnomia , psjUeris , et sicelioticon. Il ajoute que les Africains la nommoient vargiigum. Voyez Pulicaire. (J.) CATAPPA, Catappan {Bot.), nom malais du badamier ordi- naire, décrit par liumphius, vol. i, pag. 174, qui est le termina- lia catappa des botanistes. Loureiro a cité mal à propos cet arbre comme étant le même que celui qu'il nomme juglans catappa. Celui-ci, quia, selon lui, les feuilles simples et cunéi- formes, paroît devoir différer soit du catappa, soit du genre du noyer lui-même, et sa description est insuffisante pour le faire bien connoitre. (J. ) CATAPSYXIS. {Bot.) Ruellius, dans son édition de Diosco- ride , cite ce nom comme un de ceux donnés à la ciguë. 11 cite encore ceux de creidion, cocten, catliecomenion, sous lesquels elle est connue en divers lieux. (J.) CATAPUCE {Bot.), nom vulgaire de Veuphorlia lathjris. (L.D.) CATAPUTIA. {Bot.) Ce nom a été donné anciennement soit à Pépurge , espèce de tilhymale , euphorbia lathji-is , soit au ricin ordinaire. (J.) CATARRACTE. {Ornith.) Tout ce qu'Aristote dit de l'oi- seau par lui nommé catarractès , se borne à annoncer qu'il est plus petit que Pépervier, qu'il habite le voisinage de la mer, qu'il plonge et demeure long-temps sous Peau. Des auteurs anciens ajoutent que cet oiseau se tient sur les rochers, et que quand il aperçoit un poisson il se précipite comme une masse dans la mer, ce qu'indique son nom, dont la racine est la .65 CAT même que celle du mot cataracte, grande chute d'eau. Les naturalistes ont beaucoup disserté sur l'oiseau dont il s'agit, sans parvenir à s'accorder entièrement pour l'application du mot, qu'ils ont diversement écrit. Les uns en ont fait un guillemot, d'autres un goéland; et la plupart se sont réunis sur le shua de Hoier, le(juel, malgré les divergences synony- ïniques, paroît se rapporter au goéland brun de BuCTon , larus calarrachtes, I.inn.; cataracta shua, de Lrunnich. [Ornith.borea- l'i), de Retzius [ Fauna siiecica) , et lesiris caiarractes, ou stc-rcoraire cataracte, de M. Temminck ( Man. d'Ornith. ) D'un autre côté, Brisson, qui rapporte le skua au goéland varié ou grisard, et non au goéland brun , a nommé catarr actes son genre Gorfoii , étranger à l'oiseau d'Aristotc; et Ton sent combien de pareils choix de noms sont propres à augmenter la confusion. (Ch. D.) CATARRHINIENS. (Mamm.) M. Geoffroy, dans une nou- velle classification des singes, vVnn. du Mus. d'hisi. nat. t. XIX, donne ce nom à ceux de l'ancien continent. Ils ont pour carac- tères, dans ce nouveau travail: la cloison des narines étroite, et les narines ouvertes au-dessous du nez ; les os du nez soudés avant la chute des dents de lait; cinq dents molaires de chaque côté et à chaque mâchoire; l'axe de vision parallèle au plan des os maxillaires; des callosités et des abajoues dans la plu- part. Les catarrhiniens se subdivisent en onze groupes: i.^les troglodytes; 2." lesorangs; 3." les pongos; 4." les pygatriches ; 5.° les naziqnes; G." les colobes; 7.° les guenons; 8.° les cer- cocêbes; 9.° les magots; 10." les babouins à os maxillaires arron- dis ; 1 1 ." et les babouins à os maxillaires renflés. Voyez ces divers mot^. (F. C.) CATARTHOCARPUS. {Bot.) Jacquin , dans ses Fragmenta Bot.., tab. 85, fig. 3, 4, a figuré deux fruits qui paroissent devoir appartenir au genre Cassia. Le fruit fig. 4, nommé catarthocarpiis hacillaris , est probablement le cassia bacillaris , Linn.; l'autre est très-voisin du cassia fistula. (Poir.) GATAS, Katas {Bot.), nom péruvien de quelques arbris- seaux rapportés au genre Embothrium, dans la famille des protéacées. (J.) GATATOL. {Ornith.) Voyez Catotol. (Ch. D.) CATATUMPHULI {Bot.) , nom donné , en Sicile , à un cham- CAT 2% pîgBjon décrit par Boccone (Icon. gS), et rapporté, par Micheli , au genre qu'il nomme lycoperdastrum , et qui répond au scleroderma de M. Persoon. M. Rafinesque Sclimaltz en fait son genre Endacinus. Voyez ce mot. (Le.m.) CATBIR.D. {Oriiith.) On a donné ce nom, dans TAuiérique Septentrionale, à une espèce de grive, dont le cri a paru ressembler au miaulement du chat. (Ch. D.) CATCHÉ {Bot.) , un des noms sous lesquels le cachou est dési;:né dans Tlnde. (J.) GATE. (Bo^) Voyez Cachou. (J.) CATECHU {Bot.), nom latin du cachou. (J.) CATECOMER. {Bot.) Suivant Linscot, cité par Th. Debry et par C. Bauhin, on nommoit ainsi l'aloè's, dans les îles Cana- ries, ce qui est confirmé par Rumphius dans son Herbar. Ani- hoin. vol. 5, pag. 271. (J.) CATENIPORE {Polyp.), Calenipora. Les caractères que M. de Lamarck assigne à ce genre , qui paroît n'être qu'un démembrement du millipora de Linnaeus , sont: polypier pierreux, composé de tubes parallèles, insérés dans l'épaisseur de lames verticales, anastomosées eu réseau. Il ne contient encore que deux espèces, toutes deux à l'état fossile. (DeB.) CATÉNULAIRE. {Erpétol.) Feu Daudin a donné ce nom à une espèce de couleuvre du Bengale, trouvée par Ru.ssel. Voyez Couleuvre. (H. C.) CATERETES. {Entom.) Herbst a séparé sous ce nom de genre plusieurs espèces de dermestes de Fabricius, tels que le pidicaire, le pédictilaire, etc. M. Latreille lésa ensuite partagées dans ses genres Carque et Protéine. Ce sont des insectes voisins des mitidrites, dessphéri- dies. Leurs antennes sont en masse et à articles graves. Kugelan en avoit fait d'abord le genre brachyptère. On les trouve dans les fleurs: mais leurs mœurs ne sont pas encore connues. (C. D.) CATERPILLERS ou CULILU (Bof.) , noms anglois donnés, dans la Jamaïque, suivant Sloane, à la plante connue main- tenant des botanistes sous celui à'amaranthusviridis. (J.) CATESBEE(5o^) , Cateshœa, genre de la famille des rubia- cécs, de la tétrcmdrie monogjnie deLinUceus, qui odre pour caractère essentiel : un calice fort petit , a quatre dents; une corolle a)S§ez grande, en (oruie d'entonnoir; le tube très-long, 270 CAT grêle à sa base, renflé vers son sommet, termine par un limbe à quatre lobes; quatre étamines saillantes, attachées au l'ond de la corolle; un style de même longueur. Le fruit est une haie couronnée par les dents du calice, partagée eu une ou deux loges, contenant plusieurs semences un peu anguleuses. On n'en connoît jusqu'à présent que deux espèces. 1. Catesbée épineuse, Cateshœa spinosa, Làm. 111. tab. 67 , fig. i; Cateshœa longiflora, Swart. Curtis. Magaz. , tab. i3i. Arbrisseau de douze à quatorze pieds de haut, armé de fortes épines droites, opposées. Ses feuilles sont petites, opposées,* glabres, ovales, réunies en bouquets sur le vieux bois ; les fleurs jaunâtres, très-longues, axiliaires, pendantes, solitaires. I-e fruit est une baie ovale, de la grosseur d'un œuf de poule, d'une bonne odeur, d'une acidilé agréable : sa pulpe ressemble à celle d'une pomme mûre, couverte d'une peau jaune et lisse. Cette plante croît dans l'île de la Providence. 2. Catesbée A PETITES FLEURS, Cateshœa par^'i/lora , Swart. Lam. 111. tab. 67, fig. 2. Icon mediocris. Assez semblable au précé- dent, cet arbrisseau , observé à la Jamaïque et à Saint-Domin- gue, en diffère par ses fleurs beaucoup plus petites, par ses feuilles un peu plus grandes, souvent disposées en croix. Le fruit est une petite baie globuleuse, de la grosseur d'un grain de poivre, de couleur fauve, à deux, quelquefois à une seule loge par avortement. (Poir.) CATESBY. {Ichthyol.) En l'honneur du voyageur de ce nom , M. le comte de Lacépède a ainsi appelé une espèce de son genre Spare, Sparus Caieshy. C'est la Perça melanura de Lin- iia?us. (H. C.) CATEVALA, Kadanacu (Bot.), noms malabarcs de Paloès ordinaire, suivant Rheede. (J.) CATHA. {Bot.) Arbre de l'Arabie, dont Forskatl avoit fait un genre particulier, et qui, depuis, a été reconnu pour appartenir au celastrus. Voyez Célastrb comestible. (Poir.) CATHA ( Ornith.) , nom chaldéen du pélican , pelecanus onO' crotalus, Linn. (Ch. D.) CATH^TORA. (Bot.) Le cajan, cajanus, est ainsi nommé à Ceylan, suivant Burmann. (J.) CATHARACTES. (Ornith.) Voyez Catarractis. (Ch. D.) CATHAPJNFA (B&t.), nom donné par Ehrhart à un genre CAT de mousse qu'on a appelé depuis Atrichium et Oligotrichum. Voyez ces mots. (Lem.) CAÏHARISTA. (Ornith.) Ce mot désigne les gallinacés, d'ujie manière générique. (Cir. D.) CATHARSIS (Bot.), un des noms sous lesquels est connu, suivant Ruellius, \e sirulhium de Dioscoride, qui est le gfpso- phila des botanistes modernes. 11 dit encore que dans d'autres lieux on le nomme cardon, struLho-camclus , charnœrrliylon; que c'étoit le calyrhylon des Mages, le lannria des Latins. C'est ce dernier nom qui avoit été adopté par Impçrati et par Adanson. (J.) CATHARTES. (Ornith.) Illiger a étalîîi sous ce nom grec, en latin purgalor, un genre de la famille des vautourins , qui comprend le vultur papa et le vultur aura de Linnfeus. Il lui donne pour synonyme le sarcoramphe de M. Duméril , et pour principaux caractères le bec ordinairement caroncule, les narines percées de part en part, la tête et le cou caroncules ou nus. M. Temminck a adopté ce genre, dans son Manuel d'Ornithologie, et l'a nommé en fiançois catharte. Voyez Sar- coRA.-\n'HEs, Vautour. (Ch. D.) CATHARTOCARFUS. [Bot.) Necker a séparé du genre Cassia, sous ce nom, la casse des boutiques , cassia fistula, à cause de la forme de sa gousse, longue, cylindrique, ligneuse, remplie de pulpe dans chacune de ses loges, et s'ouvrant à peine. MM. Jacquin, Persoon et Willdenovv ont adopté ce genre, les deux premiers en conservant le nom de Necker, le troisième en lui donnant celui de bactjrilohium. (J.) CATHECOMENION. (Bot.) Voyez Catapsyxis. (J.) CATHERINA, ou CATI^RINILLA. (Ornith) Les Espagnols du Mexique appellent ainsi Vaourou couraou , psittacus œstivus , Linn., et une variété du crik à tète h\ene , psittacus autumnalis ^ Linn. (Ch. D.) CATHERINE. (Bot.) On lit dans Dodoens qu'au rapport de Ruellius, les François de son temps, c'est-à-dire au commen- cement du seizième siècle, nommoient ainsi le ruous minor. Ce ruhus , qui est , suivan t Dodoens , le chamccbatos de Théophraste , est rapporté par C. Bauhin à l'espèce rampante de ronce, nommée maintenant rubus cœsius. Nous n'avons pas retrouvé dans Ruellius la citation de Dodoens. (J.) \ '7^ CAT CATHÈTE {Bot.) , Cathetus , genre établi par Lourelro pour un arbrisseau delà Cochinchine, qui paroît se rapprocher de la famille des asparaginées. 11 appartient à la durcie monadel- phie de Linnseus. Ses fleurs sont dioïques ; le calice, dans les fleurs mâles, est composé de six folioles concaves, arroiulies; les trois extérieures plus petites; point de corollt; six glandes arrondies, réunies deux par deux; un filament épais, plus court que le calice, soutenant trois anthères ovales; dans les fleurs femelles, un ovaii'e supérieur, un style terminé par trois stigmates bifides. Le fruit est une capsule comprimée, arron- die, à six lobes, à trois loges; deux semences dans chaque loge. Les tiges sont droites, hautes de trois pieds ; les rameaux ascendans; les feuilles petites, planes, glabres, ovales, très- entières, réunies par paquets; les fleurs sont petites, solitaires, placées dans l'aisselle des feuilles. ( Pom.) CATHORAY. (Bot.) Aux Philippines, on nomme ainsi, sui- vant Camelli, le sesban de Flnde, que Linnaeus reportoit au genre Œschinomene , et qui forme maintenant un genre dis- tinct sous le nom de seshania. (J.) CATHSUM {But.), nom arabe de l'abrofonon des anciens, suivant Daléchamps. Ils distinguoient deux abrotonon . l'uu, qu'ils nommoient le mâle, estPaurone ordinaire, ariemisiaatro- tanum ; l'autre, qui étoit leur abrotonon femelle, est une san- iohnc , s antelina chamœcjparissus. Forskaél, dans sa Flore d'A- rabie, fait niention d'une autre santoline, santolina fragran- lissima de Vahl , qu'il dit être nommée kejsuin dans l'Arabie. (J.) CAT-HUANT, ou CAOUIN {Omiih.) , noms sous lesquels on désigne, en Picardie, divers oiseau^ de nuit. Voyez Cauvette. (Ch. D.) CATILANG. {Bot.) Rumph., dans son Herbar. Atnboin., dit qu'à Java on nomme ainsi un arbrisseau qui est le luff'a radja d'Aniboine; Loureiro, dans sa Flore de la Cochinchine, rap- porte ce luffa à son gonus umarrissimus , qui paroit avoir de l'aflinité avec le brucca, dans les térébintacées. (J.) CAT1M13AN {Bot.), Catimbium. Cette plante, distinguée d'abord comme genre, paroit être la même que !e giol/ha nu- tans, Linn. Elle a reçu différens noms. C'est le rencabnia nu- tans, Aiidr. Dot. rep. tai>. 36o; Valpima nutans, Smith. Exot. CAT 27^ lab. 10.6; et peut-être le ze.rumhet sipeciosum, Wendl. Sert, Hann. tab. 19. Au reste, il reste encore sur cette plante quelques obscurités , qui ne pourront être éclaircies que sur des individus vivans. (Poir.) CATIMBIUM. {Bol.) Voyez Catimban. (Poir.) CATINGA. (Bot.) Voyez Catincue. (Poir.) CATINGUE MUSQUÉE (Bo(.), Calinga moschala , Aubl. Guian.,5ii, tab. 2o5, fig. 1 ; vulgairement ùa-ca/mga des Garipous, Arbre de la Guiane , décrit et figuré par Aublet , qui appartient à la famille des myrtées , mais dont la fructifi- cation n'est pas encore entièrement connue. La plupart de ses feuilles sont opposées, ovales-oblongues, entières, acuminées, très-lisses, percées de points transparens; les fruits, '«réunis plusieurs ensemble dans l'aisselle des rameaux, ressemblent à une orange dont le sommet est couronné par le limbe pei'sis- tant d'un calice à quatre folioles épaisses, oblongues, charnues, au centre desquelles on distingue une cavité remplie d'un grand nombre de lilamens. Ses fruits sont des noix globu- leuses, recouvertes d'un brou épais, parsemé de vésicules remplies d'une huile essentielle aromatique et musquée ; en- dedans, la chair est blanche, filandreuse; une coque dure, mince, contient une amande roussàtre, veinée de rouge. Aublet cite une autre espèce , catinga aromatica, tab. 2o5, fig. 2, 3, vulgairement gojava-râna des Garipous. Elle ne diffère de la précédente que par la forme de son fruit, qui approche beaucoup de celle du citron. Il répand une odeur de basilic. (Poir.) CATIPPING. {Bot.) Une espèce de casse, cassia tagera, est ainsi nommée à Ceylan , suivant Burmann. (J.) CATITINA. {Bot.) La plante des Antilles, ainsi nommée dans l'Herbier de Surinam, paroit être Vomitrophe occidentalis de Willdenow. (J.) CATJANG GAïl'AL. (Bot.) A Java , on nomme ainsi le pois pouilleux, dolichos pruriens , suivant Burmann. (J.) CADJANG TANDOE. {Bot.) Le cassia tora est ainsi n.omu.i^ dans rinde, suivant Burmann. (J.) CAT-MARIN {Ornith.), nom qui correspond à chat de mer, et que les pêcheurs donnent, sur les côtes de Picardie, au plong^'on commun, ou à une espèce particulière que Cuffon y.- iS '74 CAT a décrite sous la dénomination do plongeon caL-marin, et qui détruit beaucoup de frai de poisson. (Ch. D.) CATMON. (jBoL) Aux Philippines, suivant Camelli, on Tiomme ainsi le dillenia indien. Dans quelqyes Herbiers il est nommé cadm on. (J.) CATODON. (Mamm.) Linnœus, dans ses premières éditions, désigne, sous ce uom latin, les cachalots en général; mais îl n'en fait plus, dans ses éditions postérieures, que le nom d'une espèce, phjseter catodon. M. le comte de Lacépède l'a assigné depuis à une subdivision de ses Cachalots, Voyez ce inot. (F. C.) CATOLE. (Bot.) Les têtes de fleurs ou calices communs de la bardane ou gloutcron, lappa, sont ainsi nommées vulgai- rement dans quelques départemens méridionaux de la France: ces calices en boule s'attachent facilement aux vêtemens et aux cheveux, par les écailles terminées en crochet qui les recouvrent. (J.) CATONIA. (Bot.) [Chicoi-acées , Juss. ; Syngéncsie pol^'gamie cgflZe, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille dessynanthé- ïées, et de la tribu des lactucées, a été proposé par Moench , et il nous paroît devoir être adopté. En effet, il tyffère essen- tiellement des hieracium et des crépis par le péricline, qui .est double: l'intérieixr, formé de squames unisériées, égales, apprimées, droites, linéafres obtuses; l'extérieur, aussi long que l'intérieur, formé de squames unisériées, égales, très- lâches, infléchies, linéaires, aiguës. Le clinanthe, la cypsèle et l'aigrette offrent aussi quelques difierences moins remar- quables. Moench rapporte à ce genre, qu'il a consacré à Caton, auteur d'un Traité d'Agriculture , les hieracium hlaUarioïdes et aniplexicaide , Linn. ( H. Cass.) CATOFES. (Ic/if/yo/.) M. Duméril a proposé de remplacer, par ce uiot, ceux de nageoires ventrales, dont se servent en ^jénéral les ichthyologistes. Formée de deux mots grecs qui signifient membres inférieurs, cette nouvelle expression doit être assurément préférée, puisque les nageoires qu'elle désigne sont loin d'être constamment situées sous l'abdomen , et que c'est d'après leur position sous la gorge ou sous la région du cœur, qu'on distingue les poissons en jugulaires et en thoraci- ques. Voyez Poissons, et Allofté:res danslcSupplénient. (H. C.) CAT 275 CATOPODES. {IchthyoL) Ce mot est employé au lieu de catopes clans laZooIogie analytique, fauteur l'a changé depuis. Voyez C.vfOPES. (H. C.) CAÏOPHTALMITE [Min.) , nom que M. Fischer donne â la variété de silex, nommée vulgairement œil de chat, et méthodiquement Silex chatoyant. Voyez ce mot. (B.) CATOPS. (Entom.) M. Paykul dans sa Faune suédoise, et Fabricius dans le second volume de son Système des Eleu- thérates, ont désigné, sous le nom qui fait l'objet de cet article, un genre de très-petits coléoptères , qui avoient été auparavant rangés avec les tritomcs , que M. llliger aA^oit nommés ptomaphages , et que M. Latreille a décrits sous le nom de cholèves. Ce sont des coléoptères pentamérés , de la famille des hélocères , ou à antennes terminées par une masse alongéë. On les trouve sous les écorces ou sur la terre humide» (C. D.) CATOSTOME (Ichthyol.) , nom spécifique d'un poisson qui habite les fleuves et les ruisseaux de la baie d'Hudson, et que Forster a décrit dans les Transactions Philosophiques (vol. 60 , pag. 149). M. de Lacépéde et la plupart des ichthyologisles le rapportent au genre Cyprin ; il me paroit appartenir à la seconde section du sous- genre des Carpes. (Voyez ce mot.) M. Schneider lui donne le nom de Cjprinus catastomus, (H. C.) CATOTOL. (Ornith.) Abréviation faite par Buffbn du nom de cacatototL, donné au Mexique à un oiseau qu'il a rapporté au tarin. M. Desmarest, dans son Histoire naturelle des Tan- garas, place Vaviculacacatototl, de Séba , parmi lessynonymes du manakin à tête blanche, pipra leucocapilla, (Ch. D.) CATOUBANDA. (Bot.) La plante de Madagascar, citée sous ce nom dans le Voyage de M. Rochon, paroit être une espèce d^oldenlandia. (J.) CAÏOUPACHALE. {-Bot.) Dans un catalogue manuscrit des plantes de Pondichéry, ce nom est donné à la basell^. (J.) CATRACA. (Ornith.) L'oiseau décrit pax' le P. Feuillée sous ce nom , qui s'écrit aussi katraca , estle faisan de la Guiane , de BufFon, phasianus motrnot, Linn. , Gmel. (Ch. D.) CATREUS. (Ornith.) Elien ( de Animal, natiirù, lib. 17, =76 CAT cap. 2 5) a donné, sous ce nom, d'après Clitarque, lu descrip- tion d'un prétendu oisçau de la taille du paon , dont le plumage changeant étoit de la plus grande beauté, et dont la voix étoit comparable à celle du rossignol. Gcsncr et d'autres anciens naturalistes ont répété ces fables, sans consi- dérer assez combien la réunion de pareilles qualités dans un même individu portoit peu le caractère de la vraisemblance. (Ch. D.) CATRICA {Ornith.) , nom finlandois d'une bergeronnette. (Ch. D.) CATRI-CONDA (Bot.) , nom malabare de la larme de Job, coix lacryms. Jobi, dont les graines luisantes sont employées à faire des chapelets et des colliers. (J.) CATSJOPIRI. {Bot.) Rumph croit que l'arbrisseau auquel ce nom malais est donné dans l'Inde , est une espèce d'hibiscus , approchant de la rose de Chine; cependant la description qu'il en donne ne paroît pas trop s'y rapporter : il attribue à la fleur une odeur forte et agréable, qui la fait beaucoup rechercher. (J.) CArrA-CACHERÉE (Bot.), nom indien d'un hibiscus voisin du cflcherée, qui est Vhibiscus sabdariffa. Dans un cata- logue manuscrit des plantes de Pondichéry il est nommé catton-catcherée. (J.) CATTA-GAUMA, {Bot.) Quelques auteurs anciens ont nommé ainsi la gomme-gutte, suivant C. Bauhin. (J.) CAlTAI-lLANDAï {Bot.) , espèce de jujubier, ainsi nommée àPondichéi-y, suivant un catalogue communiqué à Commer- son. (J.) CATTAMMON {Bot.), nommacassar du jambosier, eugenia. jambos, suivant Rumph. (J.) CATTATI. {Bot.) Voyez Caddati. (J.) CATTÉ-CARELÉ {Bot.) , nom d'une espèce de tithymale à Pondichéry. (J.) CATTfi-("OULLOU {Bot.), nom d'une casse, cassia chamœ- crixta, à Pondichéry. (J.) CATTEON-DEREGUE. {Bot.) Ce nom, qui signifie à Pondi- chéry raisin des bois, y est donné à une plante qui paroi t être le cissus angulatG, (J.) GATTI-CATTI. {l,s/., 2o5; Jacq. Hort. Vind. t. 128, Sa tige est anguleuse, un peu rameuse, chargée d'aspérités, surtout vers la partie supérieure , haute d'un pied ou un peu plus. Ses feuilles sont une fois ailées, à pinnules grossièrement dentées. Ses fleurs sont blanches ou rougeàtres, disposées en ombelles de trois à quatre rayons. Cette plante croît dansles champs, parmi les blés. ^"''' Torilis (Adans, Gœrin.) ; fruit hérissé de pointes nombreuses, éparses, et un peu crochues. 3.° Caucalide des chaaips, Caucalis arvensis. "\Villd. Sp. i, p. iSSy. {Caucalis iLclvetica , Jacq. Hort. Vind.5, p. 12, t. 16.) Cette espèce forme une plante très-rameuse, haute de quatre à huit pouces au plus. Ses fleurs sont blanches, rarement rou- CAU goàtres, et loiir Collerette générale estnuUe ou composée d'une seule foliole à clemi-avortée. Elle croît sur le bord des champs et dans les moissons , en France, eji Allemagne et en Angle- terre, etc. 4." Caucalide nodiflore, Caucalis nodijlora, Lava. Dict. 1 , pag. C56 [tordyLitim nodosum, Jacq. FI. Aust. App., t. 24.) Les tiges de cette espèce sont rameuses, hautes d'un pied ou cu- virou. Ses leuilles sont ailées, à folioles pinnatifides. Ses fleurs sont blanches, petites, ramassées en ombelles simples, presque sessiles, et opposées aux feiiilles. On la trouve sur le bord des champs, en France, en Allemagne, en Italie, etc. (L. D.) CAUCANTHUS {Bot.), Kaka, oti Kauka Arabum, Forsk. JEgypt. 91. Arbrisseau observé par Forskaël sur les mon- tagnes de l'Arabie , qui oflTre tous les caractères d'un malpighia, mais dont le fruit est inconnu, et que Ton .croit être de la grosseur d'un neuf de pigeon. Ses rameaux sont opposés, re- vêtus d'une écorce farineuse d'un gris violet ; les feuilles pé^ tiolées , opposées, réunies au sommet des rameaux, orbicu- ]aires, glabres, entières: les fleurs blanches, terminales, dispo- sées enuncorynibe presque ombelle. Leur calice est petit, cam- panule, à cinq divisions; cinq pétales six fois plus grands que le calice, ovales, concaves, entiers à un de le^rs bords, cré- pus et ciliés à Fantre : dix étamines ; un o^re supérieur, «vale, velu; trois styles, les stigmates tronqués. Voyez Mou- Hkîller, inaJpighia. Linn. (Poir.) CAUCmiC. (Bof.) Voyez Caoutchouc. (J.) CAUCHUN. (Bot.) Suivant Dodoens, ce nom arabe est donné par Avicenue à la grande chélidoine, qui est nommée mémiran par d'autres. (J.) CAUCON. {Bot.) riante mentionnée par Pline, et sur Iri- quclle il ne donne- presque pas de détails. Parmi les botanistes qui ont cherché à rap'jiorter le caucon à une plante connue, les nns veulent que ce soit la cuscute, ou le raisin de mer, ephedra, que, suivant Gesner, on doit écrire rph.ydron : les autres, et le plus grand nombre , pensent que c'est une prêle, equisetnm. (Lem.) ÇAU-CO WD A. (Ornilh.) Knox désigne sous ce nom , tom. 3 .". png. 70 de son %'^oyage àCcyîan, im oiseau qu'il dit être dclu CAU 285 grosseur d'un merle, jaune comme de l'or, et qui apprend à parler. Ne seroit-ce pas le coulavan, oriolus cliinensis , Linn. ? (Ch. D.) CAUCUS. {Ickthyol.) Voyez Cauque. (H. C.) CAUDALE. {Ichtli/yol.) On appelle ainsi la nageoire qui termine la queue, chez les poissons, et que vulgairement on regarde comme étant la queueméme de ces animaux. Elle pré- sente de grandes différences dans les diverses espèces, à raison de sa grandeur, de sa figure, de la manière dont elle est atta- chée, et de sa situation : elle fournit même de fort bons carac- tères pour quelques genres et sous-genres. C'est ainsi qu'elle manque dans les genres Aptérichthe, Leptocéphale , Notop- tère, Trichiure, Carape, Gymnote, Ophisure, etc.: qu'elle se continue avec la nageoire dorsale dans le bogmare et l'an- guille; qu'elle est entièrement distincte dans le plus grand, nombre des poissons; qu'elle est horizontale dans une variété de la dorade de la Chine ; verticale dans tous les autres pois- sons qui en sont pourvus; qu'elle est arrondie dans le cata- phracte callichthe, lancéolée dans l'ancylodon ,échancrée dans la plupart des spares et des chétodons, trilobée dans une do- rade de la Chine, en queue d'hirondelle dans les stromatées, quadrilatère dans l'anarrhicas, inégalement bilobée dans la plupart des squales, et surtout dans le carcharias viilpes , dans Vexoccctus cvolans , terminée par un très-long fil dans lefistula- ria labacaria et dans le stylephorus cliordatus , etc. Voyez ces divers mots, et l'article Poissons. (IL C.) CAUDATA (Erpétol.) , mot latin par lequel M. Oppel -a traduit celui d'urodèlcs , qui désigne , dans le système do M. Duméril, la seconde famille des Reptiles batraciens. Voyez Urodèlés et Batraciens. (H. C.) CAUDÉ (Bot.), catidaliis, terminé par un lilet flexible et velu en forme de queue. Les anthères du stehelina, du laurier- rose ; les camares du fruit de la clématite commune, de l'ané- mone pulsatile, du dryas, sont caudées. Dans ces derniers fruits, la queue n'est autre chose que le style qui a pris de l'alongement après la fécondation. (Mass.) CAUDEC (Ornilh.) , nom que l'on donne, à Cayenne, k une espèce de gobe-mouches, de la section des lyran.* . de Buffon, muscicapa caudex , Linn. (Ch. D.") ^^'^ CAU CAUDEX. (Bot.) Toiirnefort designoit sous ce nom le tronc fk'S arbres. Linnaeus distingue le caf/dea: descendant elle caudcv ascendant. Pour lui, le caudex descendant est l'axe ou le corps du végétal, qui, à partir du collet ou nœud vital, se dirige vers le centre de la terre, et produit, par ses sub'di- l'isions, les petites racines qui puisent la nourriture. Le caudex ascendant est l'axe ou le corps du végétal, qui se dirige en sens contraire , et porte les feuilles, les fleurs, etc. Dans l'embryon, le caudex descendant et le caudex ascen- dant ne répondent pas rigoureusement aux mots radicule et pliimiile; car il existe entre la pluniuleella radicule un corps intermédiaire, qui est le collet, lequel, dans la germination, prend souvent du développement, tantôt dans le sens du ])remier de ces organes, tantôt dans le sens du second. Lorsqu'il s'alonge dans le sens de la plumule, il fait partie du caudex ascendant; lorsqu'il s'alonge dans le sens de la radicule, il (ait partie du caudex descendant. Dans le premier cas, il porte les cotylédons à la lumière comme on le voit dans le haricot, la belle-de-nuit, le pin. Dans le second cas, les cotylédons restent sons la terre comme dans le marronnier dTnde, etc. Voj^z Emkryon. M. Link applique le nom de caudex à la souche des herbes vivaces (Aster. Verge d'or.). Dans ces plantes, lorsqu'à la tin de la saison la partie de la tige qui est hors de terre se dessèche, la partie souterraine , qui est celle que M. Link aiomme caudex, continue à végétersousl'apparence de racine, et produit de noiivt^ilcs tiges au printemps suivant. (Mass.) CAUDîMANES (Maniin.), nom qu'on adenné aux animaux qui se servent de leur queue comme d'une main, pour em- poigner: tels senties sapajous, par exemple. (F. C.) • CAUDIVOLYULA, CAunivor.vui.us. (Manim.) On a désigné sous cenomlatinle kinkajou : Linnaeus d'abord, qui en faisoit un viverra; M. Cuvier ensuite, qui le plaçoit dans son genre Vr&us. (F. C.) CAUE ou CAUETTE. (Ornith.) Voyez Cauvetie. (Ch. D.) CAUGEK. {Ornilli,) Cette espèce de sterne ou d'hirondelle de mei" est le stema cantiaca, Linn., Gmel. (Ch. D.) CAUI-ERPA. (£o/. ) [ Crjpto garnie , famille des Algues, section des Ui.vacéks. ] Les caulerpa s^r\t oaractéris'ées pa"r CxiU 2B!^ It'urs tiges rampantes, simples ou rameuses, et garnies de racines fibreuses. Elles sont toujours cylindriques ; elles donnent naissance à des frondes foliacées, vertus, brillantes, planes, cylindriques ou compritn,ées , éparses , alternes, oppo- sées ou verticiilées. Dans quelques-unes, elles sont couvertes, à une fertaliie époque, de granidosités punctiformes, qui leur aient Féclat ?t la demi - transparence : ce sont peut-être les corpuscules reproducteurs de la plante. Les frondes, vues au microscope, laissent voir un tissu cellu'.aire extrêmement lin. M. Lamouroux, qui a établi ce genre, trouve qu'il a des rapports , pour l'organisation , avec certains polypiers ; et il n'a été conduit à les placer dans les algues, près des ulves, qu'à cause de Torganisation ceihilaire et de la couleur verte. Sans ces rapports, il n'auroit pas balancé, étant appuyé du résultat d'une analyse, à placer 1-es cau- lerpa dans le règne animal. Cette analyse des caulerpa, î'aite par M. Vauquelin, a donné : i.° une huile épaisse, fétide, semblable à celle que produit la chair distillée ; 2.° du carbo- nate d'ammoniaque ; 3.° un charbon volumineux ; 4.° delacitle prussique, uni à l'ammoDiaque ; et 5.° une petite quautité d'eau. Ce genre comprend des espèces particulières aux mers des zones équatoriales ou tempérées. Ou les recueille ordinaire- ment sur les plages où elles sont rejetées par les vagues. Quelques-unes d'entre elles ont été classées, s.oit parmi les fucus , soit parmi les ulva, genre auquel M. Decandolle, Fl.,Fi'. vol. VI, réunit le Caulerpa. M. Lamouroux , dans une dissertation particulière, en décrit huit espèces; mais, dans son Elssai sur les genres de la famille des Thalassiophytes , il en porte le nombre à dix-sept, dont cinq ont été apportées de la Nouvelle-Hollande par Pérou ctLesucur, et une d'une belle couleur rerte , est décrite par MM. Humboldt et Bonpland, sous le nom de fucus viti- folius; elle avoit été prise en pleine mer, à une profondeur presque inaccessible à la lumière. Parmi les autres espèces nous remarquerons : 1. Le Cauleupa PROLIFERA, Lamouroux ; IJlva prolijcra , Dec. FI. Fr. n." 38; V, Vlva nitida, BertoL; Fucus prolifer , Forsk. Fronde plane, rameuse, prolifère, verte, à taclus foncées, longue dç huit à neuf pouces. On la troyvc dans ri86 CAU toute la Méditerranée ; elle a été recueillie à Alexandrie, en Egypte, par Delisle , et aux îles Baléares, par Delaroche. On la trouve aussi à Marseille et sur les côtes de lîarbarie. 2. Le Caulerpa MYRiorHYLLA. Froude pennée à découpures filiformes, arquées, roides , éparses ; des Antilles, d'où elle il été rapportée par M. Poiteau. *^ 3. Caule!ipa peltata, Lamour. L. C. tab. t) , fig. 2, a, b. Fronde cylindrique, rameuse ; rameaux peltés et épars. Oa ignore la patrie de cette espèce. /|. Caulerpa hvpnoîdes , Lamour. L. C. tab. 5 , fig. 3. Fronde clicholome , rameuse , trigone ou tétragone ; rameaux ou frondes lancéolées , très-courtes et imbriquées. Elle se trouve sur les côtes de l'île de Sainte-Croix. Cette espèce a quelques rapports avec le caulerpa schemnitzia , Lamour. , qui se trouve sur les côtes du Malabar. Caulerpa, de deux mots grecs quisîgnifientf/g'e et rampcr.(LEM.) CAULESCENTE {Bot.), les plantes caulescentes sont celles qui ont une tige bien distincte. On nomme, par opposition, plantes acaules , celles qui sont sans tige. (Mass.) CAULINAIRE [Bot.], Caulinus , qui naît sur la tige, qui appartient à la tige. On a un exemple de racines cauiinaires dans la vanille. Quand les racines qui naissent sur la tige sont très-courtes, ainsi que cela a lieu dans le lierre, le hignonia radicans, Linn. , ces racines prennent le nom de grijj'es. Les stipules, appendices des feuilles, sont dites cai/imaires, lorsque leur adhérence avec les feuilles est à peine sensible , et qu'au contraire il existe une union très-appareate entre elles et la tige : on en a des exemples dans les rubiacées, les malvacées, le platane, le figuier, la grande persicaire, etc. On a des exemples remarquables de fleurs cauiinaires dans la cuscute , le papayer, le caoao, Linn. (Mass.) CAULINIA. {Bot.) Willdeno\y a fait sous ce nom un genre du Najas minor. Voyez Nayade fluette. (L. D.) CAULINIE (Bot.), Cauliiiia, Decand. , genre de plantes qui paroît appartenir à la famille des joncées , et dont les principaux caractères sont d'avoir une spathe à* deux valves ; un périanthe caliciformc de trois écailles ; six anthères cylindriques, sessiles, droites, insérées sur le récep- larle. et s"ouvrant par une fente longitudi^iale ; un ovaire CAU --'on cylindrique, surmonlé d'un style court et d'un stigmate plane, héwssé ; un fruit pulpeux, i-speniic. Ce genre uvoit été con- fondu parLiana-iis parmi les zosleru ; Cauliui , eu Taisant con- noître SCS véritables caractères, a prouvé qu'ils étoient très-dil- férens de ceux des zostères; et M. Decaudolle , eu adoptant ce genre comme distinct , lui a donné le nom du naturaliste auquel on en devoit la connoissance. Willdenow, peu après, lui a donné un autre nom; il l'a appelé Kernera. On n'en connoit qu'une seule espèce. Caiji.inik de l'Océan, Caulinia oceanica, Dec. FI. Fr. 3, p. 1 56 (Zostëra oceanica, Linn. Mant. i 23 ; Caulin. Diss. Neap, 3792, ciimfig.) La base de cette plante est une souche épaisse, couverte de lilamens roussàtres , qui sont produits parles restes déchirés des gaines des feuilles. Celles-ci sont linéaires , d'un vert foncé, au nombre de quatre à six, rarement en- tières, le plus souvent déchirées en deux lanières dans la plus grande partie de leur longueur , portées ou comme arti- culées sur des espèces d'écaillés qui persistent après leur chute. Du milieu d'elles s'élève une hampe droite, haute de quatre à six pouces, portant à son sommet trois à quatre spathes contenant chacune trois fleurs. Cette plante croit dans l'Océan et dans la Méditerranée: elle fleurit sans s'élever au-dessus de la surface de l'eau. Elle est vivace. (L. D.) CAULIS. {Bot.) Cenom>Iatin, qui signifie une tige , avoit été donné par les anciens au chou , comme étant la tige par excellence. Le chou pommé est le caulis capitulatus de 'J'ragus ■ le chou-rave est le caulorapa ou caulorapum de Matthiole ; le chou vert est le caulodes de Pline. Ce nom s'est conservé chez li;a Italiens, qui nomment caiilo capuccio ou cavoli capucci le chou cabus , et caulofiorc le clioa-fleur. 11 paroît que le chou-cavalier , cavalo des Italiens, ainsi nommé à cause de sa tige élevée, est l'espèce ou variété qui constitue le wni caulis. En Pro- vence, le chou est nommé c aide on caiilet. (J.) CAULODES (L'oi. ), nom donné par Piiue au chou vert- "Voyez Caulis. (J.) CAULOPHYLLE (i5of,), Caulophjllum , Mich. Amer, i, tab. 21; Leontice thaiictroides , Linn. Linnaeus avoit établi le principal caractère de son genre Leontice sur cette partie de la fleur qu'il nommoit neetalre ^ dénomination qu'on n 283 CAU cru depuis devoir supprimer : la plante dont il s'agit ici, ofî'raut le même caractère , tlevoit nécessairement faire partie du même genre ; mais on a observé quelques différences dans les fruits, et l'on s'est empressé d'en profiter pour l'établissement d'un nouveau genre. Ce fruit est un drupe lé- gèrement pédicellé, mou, charnu, globuleux, renfermant une noix globuleuse, cornée , un peu épaisse, à une seule semence oblongue ; l'embryon est redressé, renfermé dans un périsperme mince et corné. Cette plante a d'ailleurs des tiges simples, herbacées, terminées ordinairement par trois feuilles pétiolées , composées de trois folioles à lobes inégaux j les fleurs d'un vert pâle, disposées en une ou deux grappes axillaires. terminales: de petites bractées très-courtes, situées à la base des pédicelles. Voyez Leontice. (Poir.) CAULORAPUM(£oL), nom par lequel Mathiole désigne le chou-rave. Voyez Caulis. (J.) CAUMOUN. (Bot.) Préfontaine, dans sa Maison Rustique de Cayenne , parle d'un palmier de ce nom, assez élevé, dont les feuilles sont employées pour couvrir les dises des Nègres. On mange ses jeunes pousses, qui portent le nom de choit. Lorsqu'on les laisse se développer, l'arbre produit des fruits de la grosseur d'une prune de mirabelle, qui renferment un petit noyau entouré d'une chair blanchâtre, recouverte d'une pelli- cule noirâtre tirant sur le pourpre. On mange avec plaisir ces fruits cuits dans l'eau avec du sel. Si on agite dans l'eau chaude la chair de ce fruit, on obtient une liqueur agréable, qui, passée et sucrée, ou mêlée de quelque aromate, a quelque rapport avecle chocolat, et piait autant que lui. On retire aussi du fruit entier une huile employée aux mêmes usages que celle d'olive. Barrère, dans sa France équinoxiale, et Aublet, dans ses Plantes de la Guiane, parlent aussi de ce palmier. C'est le palma coccifera, frucLu atro-purpureo omnium minlmo , du pre- mier, le comon du second. L'un et l'autre ne décrivent point l'arbre ni ses fleurs, ce qui empêche de pouvoir déterminer son genre. Ses divers usages et le volume de son fruit établissent quelques rapports entre lui et l'arcca oitracta de Jacquin. ( J.) CAUNANGOLI. {Ornith.) Ce nom, que la Chênaye des Bois écrit caunongol, et que Buifon a abrégé, désigne une poule sultane de Madras. Voyez A^•GQLI. (Ch. D.) CA.U 289 CAUNGA (Bot.), nom malabare du faufel des Arabes, çenre de palmier dont on a cru qu'étoit tiré le cachou, et qui pour cette raison a été nommé areca catechu, (J.) CAUQ UE (Jc/if/yoL) , Caucus , nom d'un poisson des eaux douces du Chili, décrit par Molina. Sa taille s'élève jusqu'à dix-huit pouces de longueur. Il nous semble appartenir au sous-genre des Ables. C'est le cyprinus caucus des ichthyolo- gistes. Voyez Able, dans le Supplément, et Cyprin. (H. C.) CAUQLJOTREPO(Bof.) , nom provençal de la chaùsse-trape, suivant Garidel. (J.) CAURALE. (Ornith.) Cet oiseau delà Guiane, qui habite le bord des rivières, a été placé par Gmelin avec les hérons ,, et par Latham avec les bécasses. BufTon, qui a trouvé dans son bec et dans ses pieds de la ressemblance avec le râle, dont il différoif par une queue plus longue, a voulu donner une idée de ces caractères en imaginant le nom de caurale (râle à queue). M. llliger en a fait, entre le héron et l'ombrette,, un genre particulier, auquel il a imposé le nom à'einypyga^ qui indique la largeur de sa queue, et qui a ainsi l'inconvé- nient d'être tiré d'un attribut purement spécifique. M. Vieil- lot, qui a aussi formé un genre du même oiseau , lui a appli- qué la dénomination à'helias, déjà employée par Gmelin et Latham pour désigner l'espèce connue. Enfin M. Cuvier a placé le caurale à côté du courliri, dans la première sectioa des grues , et avant les hérons. Le bec de cet oiseau, plus grêle que celui des grues pro- prement dites, et muni d'une fosse nasale semblable, n'a pas de peau nue à sa base ; la mandibule supérieure, sillonnée sur les côtés, est fléchie etéchancrée vers le bout; les narines, linéaires, sont situées au commencement de la rainure; les doigts extérieurs sont réunis à leur base ; l'interne est libre, et le doigt de derrière touche à peine la terre; le tarse n'est presque pas plus long que le doigt du milieu ; les ongles sont courts, et leur tranche n'a pas d'échancrure. On ne connoît jusqu'à présent qu'une seule espèce de cau- rale, Vardea helias , Linn., Gmel., ou scolopax helias , Lath., figurée dans les planches enluminées deBufion, n.° 782. Cet oiseau, que les créoles de Caïenne nomment petit paon des roses, ou paon des palétuyiers , n'est pas plus gros qu'une per- 7. 19 Aijo CAU drix, et n'a qu'environ quinze pouces de longueur; son cou est mince ; sa queue , large et composée de pennes d'égale éten- due, s"écarte horizontalement en éventail, mais sans se rele- ver comme celle des paons ; et le peu de hauteur de ses jambes lui donne un air fort différent de celui des autres oiseaux de rivage. La mandibule supérieure est noire, et l'inférieure d'un blanc de corne ; le noir delà tête est coupé par des lignes blanches dont l'une passe au-dessus des yeux et l'autre au-* dessous; le cou est traversé de bandes ondulées, étroites et noires . sur un fond fauve ; ces bandes s'élargissent sur le dos; et la queue, les ailes et leurs couvertures peuvent être com- parées aux belles phalènes chez lesquelles le brun, le roux, le fauve et le gris blanc, entremêlés en zigzags, forment un ensemble doux et mo'elleux. C'est sans doute ce qui a porté M. Vieillot à donner au caurale Tépithète de phalénoide , lielias phalenoïdes. (Ch. D.) CAURIS. (Conch.) C'est le nom sous lequel, dans l'Inde et en Afrique, est connue la petite espèce de porcelaine, cjpraa moneta, qui sert de monnoie. (De B.) CAUSEA. {Bot.) Le genre de plante fait sous ce nom par Scopoli , botaniste italien, présente à peu près les mêmes ca- ractères que ceux attribués à r/ii>fe//a, et paroît devoir lui être réuni. (J.) CAUSSIDOS(/îot.) , nom provençal de quelques espèces de cirsium , qui, au rapport de Garidel, sont employées avec succès en cataplasmes pour calmer les hémorroïdes. (J.) CAUSTICITÉ. {Qiim.) Lorsqu'un fer ou tout autre corps , rouge de feu , est mis en contact avec vme partie quelconque du corps d'un animal pendant un certain temps , on observe en général deux sortes d'effets : ceux de la première sorte apparoissent pendant l'application du fer ; tels sont l'odeur de corne brûlée qui s'exhale , la douleur vive que ressent l'animal, enfin la destruction plus ou moins complète de la partie touchée : ceux de la seconde sorte se remarquent après que le fer a été retiré de dessus l'animal : c'est la couleur Touge des parties voisines de celles qui ont été brûlées ; c'est la production de cloches remplies d'un liquide aqueux alcalin - c'est enfin tiue douleur plus ou moins forte, souvent même Ta mort. Ou a attribué tous ces effets à une propriété que CAU 291 Von a appelée causticité, mot dérivé de Kauç-izcç, qui signiiBe chaud, qui a la force de brûler. Si l'on recherche maintenant îa cause qui produit ces effets , 011 la trouvera dans la tendance de la chaleur à se metlre en équilibre, et dans raltératlon que des substances, composées comme le sont les principes immédiats des animaux, éprouvent lorsque leurs élémens sont élevés à une température suffisante pour mettre en action leurs affinités élémentaires. De ce que plusieurs corps, tels que les acides sulfurique, nitrique, arsénieux, la potasse, la soude, l'ammoniaque, le chlorure d'antimoine, le per- chlorure de mercure, le nitrate d'argent, etc., etc., avoient sur les animaux une action extrêmement forte , et produisoient un ou quelques-uns des effets du fer chaud, on les a consi- dérés comme jouissant de la causticité, et l'on est allé même, jusqu'à admettre, avec Lémer}'', que le feu étoit niché entre les particules de ces corps, ou, avec Meyer, qu'il y étoit, non à l'état de pureté, mais lié, à un certain point, avec un acide particulier, absolument inconnu (voyez Causticum); mais, en confondant l'action des substances, que nous nom- merons caustiques chimiques , avec celle des corps chauds, on s'est laissé entraîner par la ressemblance qu'il y a dans quelques-uns des effets produits par ces deux sortes de matières, comme la douleur vive, la couleur rouge des parties touchées, la production de cloches, etc. En général, cette manière de ramener à une seule cause des actions qui présentent de l'analogie dans quelques-uns de leurs résultats seulement, est assurément plutôt nuisible qji'utile à la sciences car il faut bien se pénétrer de cette vérité, qu'un même effet n'est pas toujours produit par une seule cause, et, à plus forte raison, que , là où l'on observe un grand nombre d'effets simultanés, il faut se garder de conclure, de la similitude de quelques-uns d'eux seulement, l'existence d'une cause unique: ainsi, de ce que l'acide sulfurique, l'acide nitrique, la potasse , corrodent, détruisent les matières organiques , il n'en faut pas conclure qu'ils agissent en vertu d'une propriété unique appelée causticité, qui est la même que celle du fer brûlant. C'est ce que nous allons essayer de prouver, en comparant entre elles l'action caustique que chacune des substances que nous venons de nommer exerce sur les matières organiques 19. 552 CAÛ privées de la vie ; car l'état actuel de la science ne nous permet pas de résoudre sans réplique les objections que l'on pourroH nous adresser, si nous voulions expliquer les effets que les caustiques produisent sur les animaux vivans. L'acide sulfu- rique concentré a une grande affinité pour l'eau et l'ammo- niaque; les matières animales sont formées d'oxigène , d'azote, de carbone et d'hydrogène : elles contiennent donc les élémen^s de l'eau et de l'ammoniaque. Supposons maintenant que l'acide sulfurique , mis en contact avec elles, ait plus d'affinité pour l'eau et i'ammoniaqne, qui peuvent être produits par l'oxigène, l'hj'drogène et l'azote de ces matières, que ces élé- mens n'en ont pour le carbone, on concevra sans peine la réduction du composé en eau , en ammoniaque et en charbon. Or, cette supposition est mise hors de doute par l'expérience. Nous ferons observer seulement que le charbon qui se sépare retient de l'oxigène, de l'hydrogène et de l'azote. L'acide ni- trique agit d'une autre manière: une portion se décompose, son oxigène se porte sur de l'hydrogène et du carbone pour former de l'eau et de l'acide carbonique, et la ])lus grande paitie de la matière organique, plus ou moins altérée, S€ combine à une autre portion de l'acide non décomposé. La potasse dénature les matières animales sans leur céder aucun de ses élémens, et elle entre en combinaison avec la matière dont elle a changé la nature, sans avoir produit cependant une altération aussi profonde que l'acide sulfurique; car dans cette réaction il ne se manifeste point de matière charbon- neuse. Nous voyons , d'après ces faits, que l'acide sulfurique, l'acide nitrique, la potasse, agissent d'une manière toute différente de celle du feu; que leur action corrosive dépend d'une affinité résultante ou d'affinités élémentaires (i) supérieures à l'affinité qui fi) 11 est visible qu'nn corps composé peut agir de deax manières, 1° SAîNs QUE LES élémens SE sÉPAREKT : par cxemplc, comme l'eau qui dissout un sel sans éprouver aucun changement dans la nature et In proportion de ses principes; dans ce cas, on ne peut dire qu'elle agisse plutôt par un de ses clën>eus que par l'autre; 2° par ses ïlé- MESs : ainsi, lorsqu'on fait passer de l'eau sur du fer cliaufl'é au rouge dans un tube de porcelaine, l'eau est décomposée, son hydrogf:ue ?e dégage, et son oxigi^ne forme avec le fer un oxide noir qui est sem- blable à celui qu'on atiroit obtenu si on avoit fait passer de l'oxigène G AU »^3 lient réunis Voxigène, V azote, le carbone et nj^drogène dans l'ordre où ceux-ci constituent les substances animales; qu'en second lieu, Vacide sulfurique, V acide nitrique et la potasse exercent des actions qui sont particulières à chacun d^eux. Nous aurions pu citer d'autres caustiques chimiques très- remarquables, tels que le perchlorure de mercure, l'acide hydroph torique surtout, etc., etc. ; mais ces nouveaux exem- ples auroient alongé cet article sans donner plus de clarté à nos raisonnemens. Si aujourd'hui la science ne permet pas de généraliser abso- lument ces conclusions à l'égard des animaux vivans, ce que nous venons de dire est suffisant pour prouver qu'on ne peut légitimement attribuer à une même cause les effets qu'on a fait dépendre de la causticité ; qu'en conséquence, ce mot exprime une idée fausse toutes les fois qu'on s'en sert pour désigner l'origine de certains effets, et qu'il ne peut réelle- ment être employé que pour indiquer un résultat qui peut venir de causes très-différentes. Nous ferons observer que c'est Macquer qui rapporta le premier la causticité à l'attraction moléculaire, et que Fartiçle Causticité de son excellent Dictionnaire de Chimie, dans lequel il a consigné son opinion, doit être regardé comme un des morceaux les plus philosophiques que l'on ait jamais écrits sur un point particulier de chimie. (Ch.) CAUSTICUM [Chim.) , corps hypothétique, imaginé par Meyer pour expliquer la causticité. Suivant lui, le causticum. «."étoit point un élément , mais une combinaison de la matière du feu ou de la lumière avec un acide partic*ulier et absolument inconnu, dans laquelle le feu, quoiqu'ayant perdu une por- tion de l'énergie qu'il manifeste à l'état de liberté , en contenoit cependant assez pour communiquer la causticité aux substances ttvec lesquelles le causticum étoit susceptible de s'unir. Meyer pur dans le tuLe : il est évident que dans ce cas l'eau agit par son oxigène, et nullement par son hydrogène. L'illustre auteur de la Sta- tique Cliiniique a appelé affinité résoltatîte celle qui s'exerce dans le premier cas, et affinités élémektaires celles qui s'exercent dans le second. 11 arrive assez souvent qu'un composé agit sur les mêmes corps et dans les mêmes opci'attons, par affinité résultante et par ses aiEnitéî dléiuentaires : tel est l'acide nitrique dans l'exemple cité. pensoif que le causticum existoit dans le feu de nos fourneaux; que quand on y exposoit, dans un vase quelconque, une matière susceptible de_r^venir caustique par l'action de la chaleur, le causticum passoit au travers du vase, et venoit se combiner à la matière qui s'y trouvoit renfermée. Il expliquoit ainsi la causticité que prend le carbonate de chaux par la calcination, et il prétendoit, de plus, que, quand on traitoit la potasse du commerce par la chaux , la potasse ne deveuoit caustique qu'en enlevant le causticum à la chau^, et que celle-ci, privée du causticum qu'elle avoit acquis par l'action du feu , nianifestoit de nouveau les pro- priétés dont elle jouissoit avant d'avoir été calcinée. Le phlo- gistique différoit du causticum , en ce qu'il étoit considéré comme le feu entièrement neutralisé. La théorie de Meyer, quoique très-ingénieuse, fut peu à peu abandonnée, à mesure que l'on connut celle de Black. Ce chimiste prouva que la pierre à chaux étoit un composé de chaux et d'acide carbo- nique; que la calcination, loin de lui communiquer aucun corps, en expulsoit , au contraire, l'acide carbonique qui y étoit contenu, et que la causticité de la chaux appartenoit à cette base pure. En second lieu, il fit voir que, dans le traitement de la potasse du commerce par la chaux, celle-ci" enlevoit l'acide carbonique à la potasse, parce qu'elle avoit pour lui plus d'affinité que cette dernière, et que la potasse pure, comme la chaux, jouissoit delà causticité. Il étendit cette conclusion à la soude et à l'ammoniaque. (Ch.) CAUSTIQUE {Chim.), corps qui présente les phénomènes décrits à l'article Causticité. Voyez ce mot. (Ch.) CAUSTIS. {Bot.) Robert Brown , l\oi'.HolL, pag. sôg. Genre établi par M. Piob. Brown , pour trois plantes de la Nouvelle-Hollande, appartenant à la famille des cypéracées, de la trianiirie monogynie de Linnaeus, dont le caractère essentiel est d'avoir des épillets presque uniflores ; des écailles fasciculées , plusieurs stériles ; point de soies ni d'écailles suf le réceptacle i trois à cinq étamines; un style dilaté à sa base, divisé en trois ou quatre stigmates; une semence (une noix) ovale , blanchâtre , A^entrue , bulbeuse à sa base , couronnée par le style. Ces plantes ont des tiges roides, dépourvues de feuilles, CAV *95 •environnées de gaines entières , sèches, membraneuses, pro- longées en une pointe subulée. Ces tiges sont simples, cylin- driques à leur base, à demi cylindriques, et divisées à leur sommet en rameaux paniculés ; les supérieurs subulés , sem- blables à des feuilles; les épillets petits, disposés en panicule. Dans la première espèce, caustis Jlcxuosa, les paniculés sont étalés , flexueux ; les dernières ramifications lisses ; les écailles des épillets glabres : dans la seconde, caustis dioïca y les fleurs sont dioi'ques ; les paniculés flexueux , plus resser- rés ; les dernières ramifications rudes à leurs bords ; les écailles pubescentes : enfin la troisième espèce, caustis pentandra, se distingue par ses cinq étamines , par ses rameaux et ses rami- fications roidcs. Elles croissent parmi les bruyères , au port Jackson. (Pom.) CAUTA. (Bot.) Césalpin dit que la matricaire est ainsi nommée en Toscane , et il croit que de ce nom sont dérivés ceux de cota et cotula ^ donnés à des plantes qui ont de l'affi- nité avec la matricaire. (J.) CAU-TICH. (Bot.) Voyez Boromez et Keu-Tsie. (Lem.) C AUTSCHOA. (Bot.) Les Chinois nomment ainsi , au rapport de Rumph. , ledaun-curap des Malais , petit arbre ou arbrisseau , qui est une espèce de casse, cassia alata , connu aussi sous le nom de dartrier , parce qu'il est employé dans l'Inde pour guérir les dartres. La préparation consiste à prendre des feuilles que l'on porphyrise, et dont on fait, avec un mélange d'eau , une pâte que l'on étend sur la dartre, nommée curap chez les Indiens, et herpetica par Rumph. Ce Uniment , répété deux ou trois fois, doit opérer la guérison , et s'il ne réussit pas, la maladie est regardée dans le pays comme incurable. (J. ) CAUVETTE. {Ornith.) Ce nom et ceux de caue et cauettc sont donnés, en Picardie, à la chouette, strix ulula, Linn,, et au choucas, corvus monedula, Linn. En Savoie, c'est particulièrement à ce dernier oiseau que le nom de cauvette s'applique. (Ch. D.) CAVA. (Bot.) Imperato nomme ainsi une ulve tubuleuse, qui croit dans la mer Méditerranée ; c'est peut-être Vulva lanceolata. (Lem.) CAVAGGIRO. {Ichthyol.) A Gènes, on appelle ainsi le Tuban, cepola tccnia. Voyez Cépole. (H. C.) 596 ^ CAV CAVALA-LALÉ. (Bot.) Selon Clusîns, on avoit apporté de son temps deux tulipes différentes : l'une précoce, nommée café lalé , originaire des environs de Caffa, port situé sur la mer Noire ; l'autre, plus tardive, nommée cavala-lalé, tirée du canton de Cavalla, ville de la Macédoine. (J.) CAVALAM {Bot.), nom malabare d'unstcrculier, siercf/Zi'a lalanghas. (J.) CAVALE. (Bot.) La plante ainsi inscrite dans un Herbier ancien de Pondichéry, envoyé par le chirurgien Couzier , est le galega purpurea. Dans le même , le galega villosa est nommé coullo-cavalé ; et une autre espèce, en mauvais état, qui paroit congénère, est sous le nom de cali-cawalé. (J.) CAVyVLLA. (Ichth-yol.) A Spalatro, on appelle ainsi le loup demer , perça labrax , Linn. (Voyez Persèquè) ; et d'après M. de 3a Roche, c'est, aux îles Baléares, le nom du scomber pneuma- tophurus. C'est aussi le nom portugais du Maquereau. Voyez ce motetJcoMKRÈ. (H. C.) CAVALLINHA (Bot.), nom portugais de 1^ prèle, ou queue de cheval, equisetum, suivant Grisley, auteur du Viridarium "Lusitamim. (J.) CAVALLO-DE-MAR. (Ichlhj'ol.) D'après M. F. de la Roche, on nomme ainsi à Iviça le sj-ngnathus hippocampus de Linnasus. Voyez Hippocampe. (H. C.) CAVALLOS. (Ichthfol.) Suivant la Chênaye des Bois, on appelle ainsi un poisson de la mer d'Afrique, analogue au maquereau, et dont la chair est très-estimée. (H. C.) CAVALUCO. (Ichtliyol.) Dans le patois de Nice, nous ap- prend M. Risso, c'est le nom du petit maquereau, scomber colias, ou pneumatopliorus.VoyezMAQVEKEAV etScoMBRE. (H. C.) CAVANDELY (Bot.), nom brame d'une espèce de concom- Lre, qui est le caca-palam desMalabares. (J.) CAVANG (Boi.), nom d'un palmier peu connu des Philip- pines, cité par Rai, auteur anglois. (J.) CAVANILLA. (Bot.) Voyez Cavanillea. (Poir.) CAVANILLEA. (Bot.) Ce genre, que M. de Lamarck avoit dédié à Cavanilles , et qu'il nomme en François mabolo, Encycl. et 111., tab. 464, paroît être la même plante que Yembryopteris peregrina de Gœrtner, et devoir être réuni aux diospjyros. Voyez Embryopteris et Plaqueminiek, CÀV ,-97 - Parmi les plantes du cap de Bonne-Espérance , mentionnées parThunberg, on en trouve une, mais encore peu connue, sous le nom de cai/anilla scandens, à fleurs dioïques; le calice composé de quatre folioles ; point de corolle ; quatre étamines ; dans les fleurs femelles, un style radié au sommet de l'ovaire: une noix ridée, à deux angles, à une seule semence. Cette plante appartient à la ditecie tétrandrie de Linnaeus. Ses tiges sont ligneuses, rudes, hérissées, ponctuées; ses feuilles oblon- gues, alternes. (Poir.) CAVANILLESIA {Bot.) , genre établi par les auteurs de la Flore du Pérou pour un arbre du même pays, très-voisin de la famille des malvacées, qui appartient à la monadelphie po- lyandrie de Linnœus, et dont le caractère consisJe dans un calice simple, à cinq découpures ovales, persistantes; cinq pétales lancéolés , insérés sur le tube des étamines ; celles-ci très-nombreuses , réunies en un seul paquet : un ovaire oblong , supérieur, à cinq angles ; un^Jyle cylindrique; un stigmate en tête ; le fruit à une seule loge univalve, indéhiscente, à cinq, quelquefois à quatre grandes ailes membraneuses, très-veinées ; une semence légèrement striée ; les cotylédons plissés et ridés. Cet arbre, nommé cavanillesia mnbellata, Prodr. FI. per. 85. Icon. uo, et pourretia arhorea, Willd. Spec. 3 , pag, 844, s'élève à la hauteur d'environ trente pieds et plus. Son bois est blanc, fort léger; son écorce molle, épaisse, fongueuse; son tronc supporte une belle cime toulTue , à demi sphérique : ses feuilles sont en forme de cœur; ses fleurs rouges, très-fugaces, dispo-. sées en ombelle. (Poir.) CAVAO. (Ichtliyol.) Dans le patois de Nice, c'est le nom des poissons du genre Syngnathe. Voyez c^ mot. (H.C.) CAVARA-PULLU {Bot.), nom malabare cité par Rheede, du cynosurus indiens de Linnœus , rapporté maintenant au genre Eleusine. (J.) CAVEKINE. {Bol.) Dans un herbier de l'Inde, donné par Poivre à Bernard de Jussieu, on trouve sous ce nom un très- petit échantillon en fleur d'un arbre ou arbrisseau qui appar- tient a la famille des myrtées, et peut-ctre au genre Metroside- ros. 11 ne faudroit pas le confondre avec une espèce de miinu- iop$ ou bois de naît, qui, dans un catalogue manuscrit des 298 CAV plantes de Pondichéry, est nommé Tcavekin, ni avec le mùni/» sops haulci. (J.) CAVERNE. {Min.) On a remarqué, de tout temps, des ca- vités irréguliéres, sinueuses , souvent étendues et profondes, qui pénétroient dans le sein de la terre. Ces cavités très-multi- pliées à la surlace du globe , et creusées par la nature , ser- vant de retraite aux bt^tes sauvages , d'habitation aux pre- miers hommes, et dans la suite de refuge aux hommes civi- lisés, ont attiré l'attention de tous les observateurs, et sur- tout des voyageurs. On les a décrites avec des détails inutiles. Les merveilles que le vulgaire crédule se plaisoit à en ra- conter, les difficultés de leur abord, les formes bizarres des stalactites qu'elles renferment ordinairement , et l'éclat sin- gulier de leur surface, éclairée par la lumière des flambeaux qui dirigent le voyageur inquiet dans ces labyrinthes souter- rains, ont exalté l'imagination de ceux qui les ont visités, et ont fait naître ces description* .romanesques ou singulières qu'on a souvent données des cavernes les moins remarquables. Il n'y a point de Voyages, point de Recueil littéraire, point de Livres d'Histoire Naturelle qui ne renferment un grand nombre de descriptions de cavernes. La plupart de ces des- criptions apprennent peu de choses. Le géologue pour lequel les cavernes sont des médailles ou des monumens qui con- courent à le diriger dans la connoissance de la structure du globe, ne peut espérer trouver d'observations utiles à ses re- cherches que dans quelques voyageurs modernes , observa- teurs instruits et judicieux de la structure des montagnes; tels que Pallas , Saussure, Townson , etc. Lts cavernes naturelles sont des cavités qui s'enfoncent dans la terre dans des directions très- différentes , et que nous examinerons plus bas ; leur direction est irrégulière , leurs dimensions le sont encore plus ; tantôt elles ne présentent qu'un canal étroit, où on ne peut pénétrer qu'en rampant; mais souvent, on ne l'a pas plus tôt franchi , qu'on se trouve dans de vastes salles, dont le sol et le plafond sont inégaux et les parois raboteuses , hérissées de caps et creusées d'excavations ou irrégiîlières ou en forme de longs canaux. Jamais les pa- rois ne sont parallèles, et jamais leur surface ne se continue long-temps sur un même plan; les inégalités de ces parois, CAV '99 quelque lisses ou arrondies qu'elles soient , distinguent toujours les cavernes naturelles des galeries ou puits creusés par les hommes. Les cavernes ne se trouvent pas indifféremment dans toutes sortes de terrains ; la nature du sol détermine beaucoup plu-* tôt leur présence, et influe plus sur leur forme et sur leurs propriétés, que Tépoquc de formation de ces terrains. Les terrains cristallisés , quels qu'ils soient , à l'exception de ceux qui sont composés de sels dissolubles ; les terrains formés de roches fragmentaires ou friables, tels que les grés et les schistes; les terrains très-durs et très-compactes dans leurs parties, tels que les trapps, les cornéennes , les quarzites, ne renferment jamais de cavernes, ou n'en renferment que très-rarement. Celles qu'on y rencontre quelquefois ne doivent être regar- dées que comme des fissures sans étendue, qui ne méritent pas le nom de cavernes, et qui ne sont que des parties de filons naturellement vides , ainsi qu'on en observe quelques- uns dans les montagnes de granité, de gneiss, et même de schiste. Ainsi les terrains primordiaux n'en renferment presque point, pas même ceux qui sont composés de calcaire saccha- roide. Les terrains de transports, en raison de leur peu de cohérence, n'en présentent point non plus. Ce sont donc les terrains de transition et les terrains secon- daires moyens, composés d'assises épaisses de calcaire com- pacte et même de calcaire lamellaire ou sublamellaire, qui renferment en plus grand nombre les plus vastes cavernes. Le calcaire grossier en contient plus rarement ; on en observe aussi dans les buttes et collines de gypse qui viennent à ceÉ égard après les terrains calcaires. Les collines composées d'assises de grès, souvent dérangées et culbutées les unes sur les autres, présentent aussi quelques cavités peu étendues , qui peuvent ùtre regardées comme des cavernes. On en remarque de semblables dans la forêt de Fontainebleau. Enfin , les terrains volcaniques en offrent assez fréquem- ment, qui ont, comme on va le voir, un aspect tout diffé- rent de celui des cavernes des terrains précédens. Nous allons examiner successivement la forme, la position 5o9 CAV et les autres particularités des cavernes de ces dijiérentes sortes de terrains. Les cavernei des terrains calcaires compactes , constituant soit les terrains de transition , soit les terrains secondaires de • divers ordres, sont , comme nous venons de le diro, les plus vastes et les plus profondes. Quelques-unes ont plusieurs ki- lomètres d'étendue; elles suivent toutes sortes de directions, même la verticale, et dans ce cas elles ont l'apparence de puits dont la profondeur est quelquefois inconnue. On en voit de semblables dans quelques montagnes calcaires de la Provence, dans celles des Pyrénées, aux environs de Bagnères, etc. Ces cavernes sont ordinairement alongées, sinueuses, larges dans quelques points de leur étendue, tellement étroites dans d'autres, qu'elles livrent à peine passage à un homme; on ïloit remarquer encore que leurs parois irrégulières ne pré- sentent point d'angles saillans et rentrans correspondans , mais au contraire des étraiiglemens et des évasemens assez considérables. Une observation plus importante à faire dans ces cavernes, et qui est presque générale , c'est la manière dont leurs parois sont creusées de sillons profonds à rebords arron- dis , parallèles ou à peu près, enfin, semblables en tout aux sillons que les torrens gravent quelquefois sur les rochers qui les encaissent. Les parois des cavernes calcaires sont rarement planes et parallèles, telles que devroient l'être celles d'une fente qui auroit interrompu la continuité des assises de ces terrains. On ne peut s'empêcher de voir dans la disposition que Ton vient de décrire, des indices du passage d'un courant d'eau. D'autres observations concourent à confirmer ce soupçon; ainsi on trouve souvent dans les cavités des pierres situées vers la voûte de ces cavernes , des amas de sable ou de gravier . entièrement semblable à celui que charrient ordinairement les rivières. Enfin , on connoit encore, dajis certaines cavernes calcaires, de puissans cours d'eau , qui sortent par leur ouver- ture, ou qui se perdent dans la terre. On en citera plusieurs dans l'cnumération que l'on va donner des principales ca- vernes. On doit remarquer que s'il étoit possible de pénétrer dans le sein de la montagne calcaire d'où sort la f'o!}taine de CAV 3oî Vaucliise , on verroit couler le torrent qui la produit , dans une caverne assez vaste et probablement fort étendue. La ca- verne du Diable ( Deviishole ) , dans le Derbyshire, offre une preuve directe de ce que nous avançons ; il y coule un ruis- seau navigable qui, dans quelques endroits, remplit presque entièrement la capacité de la caverne , au point que la voûte touche à la surface de l'eau. La position des cavernes, dans les montagnes calcaires, ne paroit être strictement assujeltie à aucune loi ; on en trouve à leur pied, on en rencontre également vers leur sommet; ce- pendant on croit avoir observé que les cavernes horizontales sont plutôt vers le milieu de la pente de ces montagues qu'à leur base ou vers leur sommet, tandis que les cavernes ver- ticales ou puits, se trouvent presque toujours percées vers leur sommet, et dans les plateaux qui terminent quelquefois les montagnes calcaires. Tels sont les puits du Salève décrits par Saussure; ceux du montLeris, i-rès de Bagnères, et la grande prairie , nommée la Foire de Fondeurle , située dans le désert de la forêt de Lents, au-dessus de la Chartreuse de Bouvante^ entre Valence, Die et Grenoble, qui présente une surface hori- zontale et assez unie, située à plus de 1600 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le dessous de cette prairie est criblé de vastes cavernes, dont plusieurs ont été remplies par des affaissemens , et ses bords méridionaux et orientaux pré- sentent des éboulemens considérables. (Hericart deThury.) Patrin tire de cette disposition une conclusion qui paroît assez naturelle ; c'est que ces montagnes dévoient nécessai- rement être surmontées de montagnes encore plus élevées, d'où tomboient les torrens qui ont creusé, ou peut-être simplement sillonné les parois verticales de ces singuliers puits. Les cavernes calcaires offrent d'autres particularités qui ne paroissent point tenir, comme les précédentes , aux causes de leur formatioTi; leurs parois sont presque toujours tapissées de stalactites qui s'y forment journellement, et qui finissent quel- quefois par les remplir en tout ou en partie. Ces stalactites qui étonnent souvent par leur masse, leur forme ou leur éclat , ont donné de la célébrité à plusieurs de ces ca=" vernes. On verra au mot Chaux carbonatée , de quelle maftière 5o2 CAV se forment ces belles productions, et commeiil elles peuvent remplir d'une masse d'albâtre l'intéi'ieur de certaines cavernes. Pour terminer l'histoire des cavernes calcaires en général , nous ajouterons qu'elles contiennent, quoique rarement, du ç^-Ai acide carbonique , et qu'on y trouve quelquefois des débris de mammifères et d'autres animaux fossiles : telles sont celles de Gaileureuth, dans le margraviat de Bareuth, qui ren- ferment des têtes et des os d'une espèce particulière d'ours , etc. Les cavernes des terrains gjpseux sont moins nombreuses que celles qui appartiennent aux montagnes calcaires. Pallas qui a visité presque toutes celles des environs d'Inderski en Sibérie , y a éprouvé un froid considérable qu'il croit avoir également ressenti dans toutes les cavernes creusées dans le gypse. Ces cavernes sont très-profondes, et vont toujours en s'approfon- dissant ; quelquefois même ce sont de vastes cavités au milieu du terrain gypseux , qui n'ont aucune issue à la suri'ace du sol. On attribue leur formation à des masses de sel gemme qui étoient renfermées dans le gypse , et qui ont été dissoutes jjar les eaux. Toutes celles d'un même canton se présentent oénéralenient au même niveau, ainsi que cela s'observe pour les sources salées. Les cavernes des pays volcaniques sont , après les cavernes calcaires, les plus remarquables; elles ont un aspect très- dijîférent de celui de ces dernières ; elles sont plus évasées , moins profondes et moins sinueuses ; elles ne renferment point de stalactites ; on n'y observe ni cours d'eau ni em- preinte du passage d'un torrent; mais elles renferment souvent du gaz acide carbonique qui ne permet point d'y pénétrer sans précaution. Telle est la fameuse grotte du Chien, près de jNTaples. que nous avons décrite au mot Acide carbonique. Ces cavernes sont creusées tantôt dans la lave même, tantôt, d'après les observations de M. de Humboidî , dans le trachyte qui sert comme de base aux terrains volcaniques. Les cavernes des terrains de grès qui ne sont pas dues à des bouleversemens des assises du grès , comme celles que nous avons indiquées plus haut, mais qui paroissent avoir été produites comme par une sorte d'érosion de la masse du grès , sont ordi- nairement de simples grottes peu profondes et très-larges à leur ouverture. Elles diffèrent, en cela, des cavernes de tous les autres terrains. CAV 5o5 Les caractères des diverses sortes de cavernes , dont nous venons de parler, peuvent éclairer sur les causes qui les ont produites, quoiqu'il soit assez difficile de les assigner avec exactitude. Les cavernes sont beaucoup plus commuhes dans les ter- rains calcaires que dans les autres, parce que ces terrains composés d'une matière peu dure, mais solide, et disposée ordinairement en couches épaisses et compactes , peuvent renfermer des cavités permanentes , qu'on ne pourroit ren- contrer dans le schiste toujours friable. Ces cavités peuvent avoir été produites, ou par la chute des couches de ces ter- rains, ou peut-être par la corrosion que les torrens sou- terrains auront fait éprouver à leurs couches, lorsqu'elles étoient encore peu fermes ; les sillons parallèles qu'on ob- serve à diverses hauteurs sur leurs parois latérales , et les autres faits que nous avons rapportés plus haut, concourent à prouver ce mode de formation. Les montagnes de granité, de gneiss, et d'autres roches primitives, paroissant avoir résisté davantage à l'action des eaux souterraines que celles de chaux carbonatée, soit parce qu'elles sont d'une nature plus dure , soit par toute autre cause , n'ont pas dû être percées de cavernes comme ces dernières. Les cavernes des terrains volcaniques sont dues à des causes tout-à-fait différentes. On n'y voit jamais, comme nous l'avons fait observer, l'empreinte de l'action des eaux: on peut les considérer, ou comme de vastes boursoufflures , ou comme des cavités formées dans les courans de laves , par des circonstances locales. Les gaz qui les remplissent fré- quemment, sont une suite des exhalaisons nombreuses qu'on observe dans ces sortes de terrains. , Température des casernes. L'air de la plupart des cavernes est quelquefois très-vif, et presque toujours plus frais que l'air extérieur. On ressent même, dans quelques-unes, un vent assez fort, et qui a une direction constante pendant toute l'année, ou variable pendant les diverses saisons. Il fait toujours plus froid dans ces cavernes que dans l'air extérieur. Cette différence est même très-sensible; et, ce qu'il y a d'assez remarquable, si cette observation se géné- ralise, c'est que la température intérieure de ces cavernes esî d'environ moitié plus basse que la température extérieure. 304 CAV Cette différence est quelquefois encore plus sensible. Cer- taines cavernes, situées dans des montagnes, deviennent des glacières naturelles; non-seulement la glace s'y conserve pen- dant l'été, mais elle s'y forme encore pendant cette saison. Townson , qui a fait cette observation dans la caverne cal- caire de Lednitz, près de Szilitz , en Hongrie, remarque que cette caverne, dont la température étoit encore à o du ther- momètre de Réaumur au mois de juillet, paroît avoir en hiver une température plus élevée que celle de Tatmosphère , le froid extérieur y pénétrant avec autant de lenteur que la chaleur. Patrin a fait des observations analogues dans la caverne gypseuse des frontières de la Sibérie, connue sous le nom de Lahjrinihe de Koungour , en raison de sa grande étendue et des nombreuses sinuosités qu'elle présente. La glace y étoit très-abondante au mois de juillet, et s'y formoit encore. Le thermomètre, qui étoit à -}- 14° extérieurement, descendit à + 5% à deux mètres de l'entrée, et ne remonta que d'un degré, en senfonçant plus profondément dans l'intérieur. C'est à ces changemens de température qui se font lente- ment, mais qui sont périodiques et constans, que l'on doit attribuer les vents qui entrent ou sortent de la même caverne , selon les saisons. Le vent en sort ordinairement pendant l'été ; il est assez frais, et rafraîchit les parois de la caverne, et les corps que l'on y dépose. En hiver, au contraire, Tair extérieur y pénètre. On remarque que ce phénomène a lieu principalement dans des cavernes creusées dans des terrains poreux, tels que les laves, ou dans les cavernes calcaires, qui présentent des crevasses nombreuses. Saussure, qui a fait cette observation dans plusieurs cavernes que nous citerons plus bas, pense que l'air renfermé dans les nombreuses cavités de la montagne, où sont situées ces cavernes ou caves rafraîchissantes, est dilaté et chassé par la chaleur inté- rieure. Cet air hâte, par son mouvement rapide, la vaporisa- tion de l'eau qui pénétre constamment dans ces cavernes, et en couvre les parois. Il concourt, par-là, à augmenter la fraîcheur de ces lieux. Enfin Fair condensé par le froid de l'hiver produit, dans Tintérieur de la montagne, un vide que l'air extérieur vient remplir. L'ouverture d'une cav^ne CAV 3o5 tournée au nord, de manière que le soleil ne puisse jamais pénétrer dans son intérieur, ni échauffer les roches voisines de cette ouverture, est encore une condition qui peut trans- former une caverne en une glacière permanente. Il suffit, pour cela , qu'uA hiver rigoureux y ait introduit une assez grande quantité de neige pour que la chaleur de l'été n'ait pas pu la faire fondre. Cette neige entretient une fraicheur qui augmente les causes de refroidissement. Enfin M. Debuch. a cru remarquer que la presque verti/;alité des puits, quand d'ailleurs ils ne communiquent pas avec des galeries très-aérées, étoit une condition favorable à la production de la tempéra- ture froide qu'on observe dans ces cavités souterraines, et que cela se voyoit dans les puits de mines comme dans les cavernes naturelles : le puits de la mine d'étain d'Ehrenfri- dersdorf, rempli de glace en toutes saisons, est un exemple remarquable de ce singulier phénomène. JNous citerons encore comme exemples de cavités souter- raines dans lesquelles se présente le singulier phénomène d'une température de beaucour. inférieure à la température moyenne du lieu où elles sont situées , les cavernes suivantes : 1° Les caves du Monte-Testaceo , près de Rome; 2.° Les caves de Saint-Marin, creusées dans un rocher de grès; 3." Celles de Cesi, dans le calcaire; 4.° Celles de Capraio , près du lac Lugan , dans des débris calcaires ; 5°. Celles d'Hergisvviel , près de Lucerne, également dans le calcaire ; 6° Celle de la Grâce-Dieu , près de Besançon , qui ren- ferme de grandes masses déglace en tout temps; 7." Celles de Chiavenne, dans la Suisse italienne. La mon- tagne qui la renferme est une serpentine remplie de fissures , etc. Nous parlerons plus bas de queiques-uues de ces cavernes en particulier; nous ferons connoilre les autres avec plus de détails, en traitant de la température intérieure de la terre. Voyez Terre. Les faits t-t les exemples que nous allons rapporter, confir- meront encore les généralités que nous venons d'établir. Parmi les ccn'ernes si multipliées des terrains calcaires nous prendrons les exemples suivais : 7. -JQ 3oG CA.\ Les cavernes de la montagne de Gibraltar. Elle^ contiennent des amas d'os fossiles mêlés de coquilles, le tout réuni et comme empâté pai* un ciment calcaire, qui paroit avoir été produit en partie par des iufiitiations, à la manière des stalactites. Les grottes du pays de Foix, près de Lombrève et de Bedeilhac. Elles pénètrent dans un calcaire couipacle , et sont revêtujes intérieurement de stalactites. Le thermomètre , étant à l'extérieur à + 20, ne uvoiitoit qu'à -j- 9 ou 8 dans l'intérieur de ces cavernes. La grotte d'Arcf-sur-Eure , près de Vermanton. Elle est célèbre par son étendue et par les belles stalactites qu'elle contient. Celle de la Balme, entre Grenohle et Lyon, prés le village d'Amblerieux. Cette grotte est très- étendue. U y coule un torrent auquel on donne près de deux kilomètres de cours souteri'ain. Une autre grotte de la Balme, près de Cluse, dans la vallée où coule l'Arve. Celle d'Orsefie, en Franche-Comté. Celle de la Gràce-Dieu , près de Baume , dans le déparlement du Doubs. Elle est connue sous le nom de Glacière de Baume, à cause de la glace qui s'y conserve pendant réié. On croit avoir remarqué que cette glace étoit plus abondante eu été qu'en hiver. On trouve aussi dans le mont Saleve, près de Genève, des cavernes verticales ou puits naturels, qui ont été décrits par Saussure. Ils présentent , d'une manière très-sensible , ces pro- fonds sillons parallèles, que l'on observe dans les cavernes calcaires, et qui suivent la direction longitudinale et l'incii- naison de la caverne, en sorte que ces sillons qui sont ici verti- caux, font nécessairement supposer quele torrent qui traversoit ces vastes caAatés, avoit cette même direction. Dans le Jura, les cavernes sont très-nombreuses , et semblent même être un des caractères de cette formation calcaire. En Angleterre, on peut citer , parmi les cavernes calcaires, celle de Pooks-Holes , dans le Derbyshire , à deux milles de Buxton; Et en Irlande, celle du parc de Dunmor, près de Kil'- CAV 5o7 Venny. Elle est creusée dans le calcaire , et remplie de stalac- tites. Eu Allemagne, celle de Bauman , près de Blankenbourg , dans le Hartz. Ou y voit des stalactites, comme dans presque toutes les grottes calcaires, et on y a trouvé quelques osse- mens fossiles. Celle d'Erdman, près de Hasel , dans le margraviat de Bade. Elle est fort étendue, et remplie, comme les autres, de belles stalactites. Aug. Lembke en a publié la description accom- pagnée de plusieurs planches in-folio, faites avec soin. Celle de Gaiieureuth , dans le margraviat de Bareuth. Elle est remarquable par les nombreux ossemens fossiles que l'on y a trouvés. La plupart appartiennent à nne espèce particulière d'ours, dont l'analogue vivant n'est point connu. Celles de Scharzfeld, dans la partie 8. O. du Hartz. Elles sont creusées dans un calcaire tendre, à texture lâche, et de consistance presque friable, d'un gris jaunâtre. On y trouve aussi des os fossiles, La caverne dite le Trou de Thalheime , non loin de Wetzlar. qui renferme également des os fossiles. En Hongrie, on peut citer celle de Kaschau. La température extérieure étant k-{- iH , celle de rintérieur n'étoit qu'à -\- ■2-j. Celle de Lednitz, près de Szilitz. C'est une véritable gla- cière naturelle; on y trouve de la glace en juillet. Toutes ces cavernes de la Hongrie sont dans la chaux carbonatée compacte , d'après l'observation de ïownson. Une des plus célèbres cavernes calcaires est celle d'An- tiparos , dans l'Archipel. Elle a été visitée et décrite par tous les voyageurs, et notamment par Tournefort. Presque tous aussi en ont exagéré et les beautés et les dangers. Elle fut visitée avec détail , pour la première fois, en 1670, par M. de Nointel , ambassadeur de France à la Porte. Il y pénétra avec cinq cents personnes , y resta les trois fêtes de Noël, et y fit célébrer la messe. Au moment de l'élévation, on tira àe& boites d'artifice à l'entrée de ce vaste soutemun, et on fît entendre dans son intérieur une musique guerrière. Tournefort la visita en 1760, et crut y voir des preuves convaincantes de son opinion sur la végétation des pierres. Cette grotte, dont la profondeur a été évaluée, par M. de 3o8 CAV St. Nom, à 80 mètres, est remplie de belles masses de stalac* tites. On dit qu'elle est creusée dans de la pierre calcaire primitive. Elle n'offre d'ailleurs rien de plus remarquable que les autres grottes calcaires. En Italie, on doit remarquer les caves de Cesi, à cinq ou six milles au N. de Terni, dans l'Ombrie. Elles sont placées dans uhe montagne calcaire, et on les a appelées les Bouches (TEole, à cause du vent qui en sort en été, et qui s'y en- gouffre en hiver. De Saussure, qui les a observées et décrites , dit que leur température ne monte jamais au-dessus de 5*. On y conserve très-bien le fruit, et on rafraîchit les appar- temens des maisons voisines , en y conduisant, au moyen de luyaux, l'air frais qui s'en dégage. Dans la Carniole , nous citerons la vaste caverne de'Pot- pechio , dans le fond de laquelle on trouve un lac. Les cavernes de ce pays sont, en général, de la plus grande dimension. Les cavernes du calcaire compacte se présentent aussi fré- quemment en Amérique que dans l'ancien continent. Il existe dans le district de Lasco, dans la Nouvelle-Espagne , entre les villages de Chama-Caspa, Plantanillo et Tchni- cotepec, dans le calcaire de ces montagnes, une suite de cavernes qui renferment, comme celles du Derbyshire, des rivières souterraines. (Humboldt.) La caverne des guacharos , décrite par le même naturaliste , est remarquable par sa di- rection qui se maintient rectiligne dans une assez grande éten- due. Il y coule un ruisseau assez considérable. Il y a, dans les collines gypseuses de la Sibérie, plusieurs cavernes assez étendues. Nous avons dit que Pallas avoit cru remarquer qu'elles étoient plus fraîches que les autres cavernes. Nous avons déjà cité celle que l'on nomme le Labyrinthe de Kounguur, sur les bords de la Sylva : c'est une des plus remarquables par son étendue. Les cavernes calcaires sont très -communes en Thuringe , où on les appelle locher; les plus remarquables sont : La grande cavei'ne de Friedrichsberg, près de Finneburg; Celle de Greswichtz , dans la principauté de Weymar; Le Zwerglocher , dans le pays de Mansfeld ; — le Horselloch , sur la pointe occidentale du (jrand-Horschelberg; — le Land*- î^rafcnloch , dans la principauté d'Eisenach. CAV 5o9 Les cavernes volcaniques sont moins nombreuses, moins remarquables et moins connues que les cavernes calcaires. Nous ne citerons en France que la grotte de Neyrac, observée par M. Faujas, et qui, renfei'raant de l'acide carbonique, présente les mêmes phénomènes que la grotte du Chien, près de Naples. En Italie et dans les contrées volcaniques adjacentes, ces cavernes sont tellement multipliées, qu'il deviendroit aussi dillicile qu'inutile d'en donner une énumération couiplète. On doit faire observer qu'elles produisent presque toutes ua air ou vent frais, qui permet de s'en servir comme de caves très-agréables. De ce nombre est la grotte d'Ischia , dans l'ile du même nom , au milieu des laves et des eaux thermales. L'air ne monte jamais à plus de six degrés du thermomètre de Réaumur. Parmi les autres grottes volcaniques, qui ne jouissent pas de cette pai'ticularité, on ne doit point oublier la grotte du Chien, près de Pouzzole : la grotte dite des Chèvres, sur le penchant de l'Etna, etc. (B.) CAVERNEUX {IchthyoL), nom d'un poisson décrit par Schneider, qui l'a placé dans son genre Bleniiius , et que nous décrirons à l'article Pholts. (H. C.) CAVETAN-PILLOU. {Bot.) Plante gramînée de PondicJicry, qui est une espèce de paspalum. ( J.) CAVIA. (Mamm.) Voyez Cabiai, et Anoe.ma, Suppl. tom. II, (F. C.) CAVIA COBA\A. (Mamm.) C'est sous ce nom que Marc- grave parle du cochon d'inde. (F. C.) CAVlAIPiE. {Ichthjol.) On nommoit ainsi en France, dans les seizième et dix-septième siècles, la préparation connue sous la dénomination plus générale de Caviaii. Vwyez ce mot. (H. C.) C AVI AL. (Ichlhjol.) Voyez Caviar. (H. C.) CAVIAR. (Ichthjol.) Les habitans des rives delà mer Noire et de la mer Caspienne, et des grandes rivières qui s'y jettent, recueillent les œufs que les femelles des esturgeons pondent en très-grande quantité lors du retour des chaleurs, pour en faire une préparation culinaire très-usitée chez certains peu- ples, et appelée cayiar. Ces œufs, dont le nombre ctoiine Sio CAV l'imagination, puisqu'on a vu les ovaires peser jusqu'à huit cents livres dans un esturgeon qui en pesoit deuK mille liuit cents , sont choisis, nettoyés avec plus ou moins de soin , ma- niés, pressés et mêlés avec du sel ou d'autres assaisonnemens. Dans les quinzième et seizième siècles, les Provençaux pré- paroient une sorte de caviar, qui probablement n'avoit point beaucoup de réputation , puisqu'on rapportde Charles Estienne et de Champier, la France tiroit de Grèce tout qu'elle en con- sommoit alors. Beaujeu, évéque de Senez, nous apprend que les œufs destinés à faire le caviar étoient battus avec des maillets , et qu'après les avoir exposés au soleil , on en formoit des boules de la grosseur d'une pomme, que l'on coriservoit ensuite dans des vases de terre vernissés , remplis d'huile ; mais , ajoute-t-il, les Provençaux ont appris cet art des Grecs; car on aime moins Phuile en Espagne, le vin en Allemagne, le beurre en Flandres, qu'on n'aime le cavial en Grèce. Les œufs de l'esturgeon ne sont point les seuls avec lesquels on puisse préparer le caviar: on en fait souvent avec ceux de la Carpe (voyez ce mot). Guldenstaedt (Disc, sur les Prod. de la Russie, 1776. pag. 11) indique aussi comme propres à cet usage ceux du brochet, de la brème et de quelques autres poissons de la famille des C) prins . dont la pêche est fort abondante dans lOural, le Volga, le Terek , le Don et le Dnieper. (H. C.) CAVICORNES (Mamm.), nom d'une famille formée par Illiger des antilopes et des chèvres. (F. C.) CAVILLONE (Jchlliyol.) , nom languedocien d'une espèce de trigle de la mer Méditerranée , décrite par Rondelet. Voyez TraGi.E. (H. C.) CAVINIE DE MADAGASCAR (Bol.), Cammum madagas- cariense, Pt. Th., Gen. Madag, n.° '5j. Arbrisseau de l'île de Madagascar, pour lequel M. du Petit-Thouars a établi un genre particulier, delà fimilie des éricinées, de \r décandrie monogynie de Linnneus, qui offre pour caractère essentiel: un calice adhérent, à cinq dents ; une corolle campanulée , à cinq divisions profondes et réfléchies; dix étamines: un style; une baie à cinq loges, couronnée par le limbe du calice; des semences fort petites, attachées à un réceptacle central, pour- vues d'un périsperme ; Pembryon droit. CAV 5^^ Cet arbrisseau a ses tîgcs droites et rameuses; ses feuilles sont ovales , altcrucs; h-s Heurs disposées en grappes dans Tais- selle des feuilles; les pédoncules munis à leur base de deux bractées ; le calice campanule; la corolle verte; les filamens de la longueur de la corolle; les anthères oblongues, attachées par leur milieu, s'ouvrant seulement à leur sommet. (Poir.) CAVOLI. [Bol.) Le chou blanc est ainsi nommé dans quel- ques parties de l'Italie , suivant Césalpin. Le ca^'oli capucci est le chou cabus. (J.) CAVOIA^E {M alacoz.), Ca<^oliaa, genre de mollusques cé- phalophores poiybranches, dédié par Bruguières à Cavolini , observateur italien auquel nous devons une bonne partie de ce que nous savons sur les polypes, et qui contient de petits animaux que Gmelin confondoit avec les doris. Les caractères de ce genre sont: corps alongé, limaciforme, pourvu infé- rieurement d'un pied fort épais; tête distincte, à quatre ten- tacules supérieurs, et deux autres labiaux ; les organes de la respiration consistent en espèces d'arbuscules de forme un peu variable, symétriquement espacés de chaque côté du dos. Les organes de la génération se terminent à droite dans un tubercule commun à l'anus. 1." La Cavoline blanche, Cavolina alla. {Doris peregrina et aff.nis , Gmel.) Cavol. polyp. mar. 3, pag. 190, tab. 7, fig.5. Le corps est alongé, de couleur blanche, pourvu en-dessus de six rangs de cirrhes sessiles et de quatre tentacules, dont les antérieurs, sensiblement plus longs, sontréunis aux postérieurs par une petite bande de couleur cochenille. Cette espèce, dont nous devonala connoissance à Cavolini, paroit être fort commune dans la mer Adriatique. Son corps est alongé, bombé transversalement en-dessus, et pourvu en- dessous d'un large pied qui commence au-dessous de la bouche. Sur la partie antérieure de la tête sont quatre tentacules con- tractilesseulenient. Les postérieurs sont d'abord assez déprimés et réunis par la base avec les antérieurs , qui sont sensiblement plus longs, au moyen d'une petite bande formée par une con- tinuité de petites lignes transverscs, de couleur de cochenille. La bouche a une lèvre mobile, et au-dessous, ou mieux de chaque côté , une espèce d'appendice entre la4uelle Ift 3>2 CAV partie antérieure du pied peut s'avancer. Toute la partie su- périeure du corps est couverte par six rangs de cirrhes dont les extérieurs sont les plus courts : chacun d'eux est presque cylindrique, et blanc; mais ils paroissent d'une autre cou- leur, parce qu'ils contiennent une espèce de moelle d'un brun bleuâtre, qui se tortille en spirale. En se mouvant, l'animal fait agir ces cirrhes comme des espèces de tentacules. Dans l'espace qui sépare les deuxième et troisième rangs de cirrhes, on voit au sommet du dos une élévation dans laquelle on aper- çoit aisément les pulsations du cœur, qui paroit être plane, un peu convexe. Sur le côté droit, sous le deuxième rang de cirrhes, et immé.liatement en arrière du troisième, est une verrue percée d'une ouverture, Tune pour les organes de la génération, et l'autre pour l'anus, qui forme une papille cy- lindrique. Souvent on voit sortir du tubercule antérieur deux papilles coniques qui sont les organes extérieurs du sexe mâle: quant aux organes internes de la génération, il paroît qu'il y a similitude parfaite avec ce qui a lieu dans le limrçon, du moins d'après Cavolini. Pendant l'été on rencontre ces ani- maux gonflés d'oeufs dans plus de la moitié postérieure du corps , qui paroît alors jaunâtre. Ils s'en déchargent sous la forme d'un fil gélatineux, comme les grenouilles, et les entor- tillent aux rameaux de la sertulaire , que Cavolini nomme s. micenensis. Ce fil, vu au microscope, paroît composé d'une très-grande quantité d'œufs enveloppés dans une matière mu- cilagineuse. La couleur générale est d'un blanc de lait, les cirrhes d'un brun azuré; et les tentacules antérieurs, blancs à la base et au sommet, sont dans le reste d'une belle couleur de cochenille. Ces animaux rampent sur les corps solides, à la manière des limaçons, et peuvent aussi nager à la surface de l'eau dans une position renversée. 2.° La Cavoltxf, bouge. Cavolina rubra, Cavol. tab. 7 , g, h. Le corps de même forme, de couleur du suc de baie de phy- tolacca ; les cirrhes sur sis rangs partagés en deux croupes portés sur un appendice trilobé, et d'autant plus grands qu'ils sont plus antérieur^ Les tentacules postérieurs annelés et blancs à l'extrémité. Cette espèce se trouve en grande abondance dans les mêmes , CAX 3i5 lieux que la précédente, mais toujours avec des individus de sa couleur. 3.° La Cavolinb branchiale, CavoUna Iranchialis. (Doris hrancliialis , Mull., Zool. Dan.,tab. 1 4g, fig. G, 7.) Corps oblong, d'un brun jaunâtre, bordé de blano en-dessous ; quatre ten- tacules qui sont fort distans à leur base ; les postérieurs à peine un peu plus petits, jaunes au sommet; cinq fascicules de tentacules pédicellés, et de couleur de sang, de chaque côté du dos, décroissant d'avant en arrière. Cette espèce a été trouvée dans les mers du nord , entre Kragiroo et Arendal. 4." La Cavoline longicorne, CavoUna longicornis. (Dons longicornis, Montagu. Linn. Soc, tom. g, pi. 7.) Corps long, délié, très-appointi en arrière; d'un blanc jaunâtre; quatre tentacules bien séparés, dont les antérieurs très-longs^ séti- formes, et les postérieurs élargis, courts et droits ; cinq rangs transversaux de cirrhes sessiles, alongés, très-nombreux, par- tagés en deux groupes , et de couleur d'oeillet. Cette espèce, trouvée sur les côtes d'Angleterre, diffère- t-elle réellement de la précédente? 5.° La Cavoline auriculée, CavoUna auriculata. (Doris au~ TÎculata, Zool. Dan. IV, tab. 1 38.) Corps un peu ovale, pointu; quatre tentacules, dont les antérieurs déliés, les postérieurs clavirormes; quatre faisceaux de cirrhes verticaux, nombreux, décroissant du premier au dernier. Cette espèce de mollusque, qui habite sur les fucus des mers, en Norwége, a été regardée comme appartenant au genre Thétys par Stroëm, qui le premier l'a observée; c'est aussi l'opinion de Ratken. M. Cuvier, dans le Supplément au genre Tritonie, a pensé qu'elle devoit former un genre distinct, à cause , dit-il , de ses branchies de deux sortes : elle nous semble mieux placée dans ce genre. (De B.) CAVRlTïA. (Bot.) Voyez Cafraire. (J.) CAWERIRKY. {Omith.) Stedman , tom. 3 , pag. 164 de son Voyag'e à Surinam, désigne sous ce nom une espèce de canard sauvage dont le plumage est très-beau et la chair fort délicate. (Ch. D.) CAXABU. (Bot.) Voyez Cardon. (J.) CAXCAXTOTOTL. {Omith,) Voyez Cacastol. (Ch.D.) 3'4 CAY CAXIS. (Ichlhfol.) Don Antonio Parra, tab. 8, fig. :; , ap- pelle ainsi un poisson dont la chair passe pour vénéneuse, et que M. Schneider rapporte avec doute au genre âeÈ Spare> ^ sous le nom de Sparus cûi/î. (H. C.) CAY, ou CAi(Mamm.), nom qu'on donne , dans le Paraguai , au sajou et au saimiri , à en juger par ce que dit M. d'Azara. Voyez Cay-gouazod et Cay-miri. (F. C.) CAYAN. {Bot.) Voyez Bois de cayan. (J.) CAYAO. {Ornith.) Voyez Cai.ao. (Ch. D.) CAY-BAONG-BAONG. {Bot.) C'est', en Cochinchine , une fougère à tige voluble, que Loureiro place dans le genre Adiantum . en la nommant adianlum scandens. Les frondes sont décomposées, et leurs folioles en forme de coin. La fructification est marginale. Cette plante croit dans les plaines incultes. (Lem.) CAY-BOUNG {Bot.) , nom cochinchinois du basella, ou épinard de Flnde. (J.) CAY-BUA. {Bot.) Loureiro dit que ce nom est donné dans la Cochinchine à Tarbre qu'il nomme o.rycarpus, dont le fruit est une baie acide bonne à manger. C'est le doun-assan des Malais , le caju-assan-hesaar des habitans dAmboine, cité par Rumphius, vol. 3 , p. 53 , t. Sa , qui dit queles feuilles sont aussi acides, et qu'on les mêle dans les ahmcns. ï.\->rycarpus doit ^tre conlbndu avec le brindonia de M. du Petit-Thouars, genre de la famille des guttifèrcs. (J.) CAY CAM {Bot.) , nom cochinchinois de l'oranger, suivant Loureiro. (J.) CAY-DUOI-CHON. {Soi.) La fougère, connue sous la déno- mination de capillaire de Monipcllier {luliantuni capilhis vénerie), a été retrouvée par Loureiro dans les puits, les fontaines et les lieux humides de la Cochinchine. Rumphius a trouvé la même fougère à Amboine: il lui donne le nom de micca- miccan-utan. (Lem.) CAYEU {Bot.), Bulhiilus. Petite bulbe produite par une autre bulbe déjà formée. La bulbe, après avoir donné des fleurs un certain nombre de fois, périt; les cayeux la remplacent. Les cayeux naissent tantôt dans les substances même des bulbes (safran , colchique) : tantôt à côté d'elles (tu'ipe, lis); tantôt au-dessus (ghiyeuls, la plupart des ixiu); tantôt au- dessous (quelques ixia). CAY 3i5 Les espèces de corps reproducteurs, analogues aux cayeux, qui se développent soit aux aisselles des feuilles (lis, orange, lis de la Chine), soit à la place des fleurs (plusieurs ails) , soit dans l'intérieur des péricarpes (agave, etc.), portent le nom de BuLBii.Dcs. Voyez ce mot. (Mass.) CAY-GOUAZOU. (MaiTîm.) Suivant M.d'Azara, cenom signi- fie grand cdi. On le donne, dans le Paraguay, au sajou de liufl'on, simia capucina. (F. C.) CAY-KIM-LUON (Bot.), nom donné en Cochinchine k Vacrostichum lanceolatum , Linn. Voyez Tiri-Panna. (Lem.) CAYMAN, ou Caïman {IchthyoL), nom spécifique d'un LÉFibOSTÉE d'Amérique. Voyez ce mot. (H. C.) CAYMAN ou Caïman (ErpétoL), Alligator. Premier sous- genre du grand genre des Crocodiles, dont M. Cuvier a pu- blié récemment une monographie des plus complètes. Ce sa- vant lui assigne les caractères suivans : La tête est moins oblongue que celle des crocodiles; sa longueur est à sa largeur, prise à l'articulation des mâchoires, le plus souvent :: 3 : 2. Elle n'est jamais plus du double. La longueur du crâne fait plus du double de la longueur totale delà tête. Les dents sont inégales, au nombre de dix-neuf au moins, et quelquefois vingt-deux de chaque côté en bas, de dix-neuf au moins, et souvent de vingt en haut. ^ Les premières dents de la mâchoire inférieure percent, à un certaiji âge, la supérieure. Les quatrièmes, qui sont les plus longues, entrent dans des creux de la mâchoire supérieure, où elles sont cachées quand la bouche est fermée. J£ll es ne passent point dans des échancrures. Les jambes et les pieds de derrière sont arrondis, et n'ont ni crêtes ni dentelures à leurs bords ; les intervalles de leurs doigts ne sont remplis au plus qu'à moitié par une membrane-courfe. Les trous du crâne, dans les espèces qui en ont, sont fort petits : l'une d'elles en manque entièrement. Voyez Crocodile et Gavial. Tous les caïmans connus jusqu'à présent sont du continent de f Amérique. Mais le mot caïman est généralement employé par les colons hollandois, françois, espagnols, portugais, pour désigner les crocodiles les plus communs autour de leurs établis- ïcnicns: ainsi le caïman de Saint-Domingue est un vrai crocodile. ?'" CAY Les auteurs sont peu d'accord sur la source de ce nom. Bontius le dit originaire des Indes-Orientales, de même que Schouten; Marcgrave le fait venir du Congo , et Rochefort des insulaires des Antilles. M. de Tussac regarde l'assertion de Marcgrave comme la vraie. Les esclaves, en arrivant d'Afrique , et en voyant nncrocodile, lui donnentsur-le-champ lenom de caïman. C'est donc par les nègres qu'il se sera ainsi répandu; on l'emploie même au Mexique. Ce sous-genre appartient à la famille des sauriens uronectes de M. Duméril, et à celle des crocodiliens de M. Cuvier. Les espèces que ce dernier y rapporte sont les suivantes : i". Le Caïman a museau de brochet, Alligator lucius. (Cro- codilus lucius, Cuvier.) Museau très-aplati, à côtés presque parallèles, réunis en avant par une courbe à peu près parabo- lique , ce qui lui donne une extrême ressemblance avec celui d un brochet; nuque armée, au milieu, de quatre plaques prin- cipales, relevées chacune d'une arête, avec deux plus petites en avant et deux en arrière. Les bords internes des orbites sont très-relevés, mais non réunis, comme dans l'espèce suivante, par une crête trans- versale. Les ouvertures extérieures des narines sont, dès le premier âge, séparées l'une de l'autre par une branche osseuse, ce qiii n'a lieu à aucun âge dans les autres espèces. Le crâne a deux fosses ovales, obliques, peu profondes, dans le fond desquelles sont de petits trous. Il y a sur le dos dix-huit rangées transversales de plaques, relevées chacune d'une arête. Il paroît que le dos est d'un brun verdàtre très-foncé; le ventre, d"un blanc verdàtre, et que les flancs sont rayés en travers, assez régulièrement, de ces deux couleurs. Cette espèce habite l'Amérique Septentrionale. Elle va assez loin vers le nord; elle remonte le Mississipi jusqu'cà la rivière Houge. M. Dunbar et le docteur Hunter en ont rencontré un individu par les 32° et demi de latitude nord, quoiqu'on i'ût au mois de décembre , et que la saison fût assez rigoureuse. (Message du Présid. des Etats-Unis concernant certaines découv. etc. New-Yorck, 1806 ,pag. 97.) Elle a été rapportée, pour la première fois, du Mississipi, par feu Michaux, et depTÙs , M. Pcîile en a envoyé un fort bel individu ^u Muséum CAY 3i7 de Paris. Catesby semble en avoir donné une mauvaise figure dans sa planche €3*. Il naus apprend que les reptiles de cette espèce, en Caroline, se cachent dans les lieux l'angeux, cou- verts de forêts , et qu'ils y vivent au milieu du carnage ; ils s'élancent sur les animaux domestiques, tels que les cochons, les béliers ou les bœufs qui ont l'imprudence de pénétrer dans ces vastes solitudes, les saisissent avec leurs fortes mâ- choires , et les entraînent avec eux au fond des eaux où ils sont bientôt dévorés. L'exemplaire envoyé par M. Peale n'a que cinq pieds de lon- gueur; mais Catesby en a observé qui en avoient jusqu'à quatorze. M. de Lacoudrenière ( Journ. de Physiq. 1782) rapporte que ceux de la Louisiane se jettent dans la boue des marais quand le froid vient , et y tombent dans un sommeil léthar- gique, sans être gelés. Quand il fait très-froid, on peut les couper par morceaux sans les réveiller; mais les jours chauds de l'hiver les raniment. Catesby en dit à peu près autant de* ceux de la Caroline, qui, en sortant de leur état de sommeil, font entendre des mugissemens horribles. Suivant encore le premier des observateurs que nous venons de citer, le caïman à museau de brochet ne mange jamais dans l'eau ; mais après avoir noyé sa proie, il la retire pour la dévorer. Il préfère la chair des nègres à celle des blancs ; mais lui-même fait la prin- cipale nourriture de beaucoup de sauvages. Sa voix ressemble à celle du taureau ; il craint le requin et la grande tortue, et paroît éviter Peau saumàtre à cause d'eux. Sa gueule reste toujours fermée quand il dort. Bartram paroit avoir parlé de cette espèce , quand il rap- porte qu'elle se réunit en grandes troupes dans les endroits poissonneux, et que la femelle dépose ses œufs par couches avec des lits alternatifs de terre gâchée pour en former de petits tertres de trois ou quatre pieds de hauteur. Elle ne les abandonne point , ajoute-t-il, et garde ses petits avec elle plu- sieurs mois après leur naissance. 11 assure en avoir trouvé des individus dans un ruisseau d'eau chaude et vitriolique, (Voyage en Floi-ide.) Son audace égale sa force , suivant le même voyageur, dont les compagnons armés eurent à soutenir un combat vigoureux contre un de ces animaux qui venoit attaquer leur camp. Une 5 1 3 C xV Y autre fois, sur la rivière Saint-Jean, eu l'ioride , il eu a vu deux se battre entre eux avec acharnement. ♦ Sa peau est d'une épaisseur et d'une dureté assez grandes pour résister aux balles de fusil. On prétend même que, pour cette raison, les nègres s'en font quelquefois des espèces de casques, qui peuvent résister à la hache. Pour le percer, dit Lacoudrenière, il -faut le tirer sous le ventre ou vers les yeux. 2°. Le Caïman a lunettes , yllUgalor selerops. (Crocod'Uus sclerops , Schneid.) Séba I, t. 104, fig. 10. Bande osseuse transversale entre les orbites ; nuque armée de quatre bandes transversales très-robustes, qui se touchent, et vont se joindre à la série des bandes du dos. Le museau, quoique large, n'a point ses bords parallèles; ils se rapprochent dans toute leur longueur, et forment une espèce de triangle. La surface des os de la tête est très-inégale, et partout comme cariée ou rongée de petits trous. Les bords intérieurs des orbites sont très-relevés. Il nait de leur angle antérieur une côte saillante, qui se rend en avant et un peu en dehors, en se ramifiant vers les dents, dans les individus âgés , et plutôt dans les mâles. Le crâne n'est percé derrière les yeux que de deux trous assez petits. Il y a quelques écailles répandues derrière l'occiput. Les deux premières bandes de la nuque sont composées chacune de quatre écailles; les deux autres n'en ont le plus souvent que deux : toutes ces écailles sont relevées d'une arête. La couleur est vert-brun eu-dessus , avec des marbrures irrégulières verdàtres ; jaune»verdàtre pâle en-dessous. Le caïman à lunettes devient très-grand : on en a vu de quatorze pieds de longueur. Il habite l'Amérique méridionalei il est fort commun à Cayenne et dans toute la Guiane. Séba, qui en a laissé une assez bonne figure , se trompe en lui don- nant Ceylan pour patrie. Il est probable que c'est le jacare de Marcgrave et le jacaré de M. d'Azara , qui ne va point au- delà du 32^. degré sud. M. Schneider l'a fort bien décrit. Dans les grandes rivières des environs de Surinam , on en voit qui atteignent jusqu'à vingt et même vingt-quatre pieds de longueur. Les nègres mangent quelquefois leur chair, quoi- qu'elle ait une odeur fétide et musquée. Stadmai.) assure qu'ils C A. Y 5 j , BolL, \ , pag. 61 , tab. 85. Cette espèce a ses feuilles ovales, tomenteuses en -dessous; les fleurs paniculées, réunies en petites têtes globuleuses; une capsule turbinée, à trois ou d%ux coques; les semences blanchits, noirâtres à leur base. CEA 525 M. de Labillardière a découvert celte plante dans la teri-e | "VVan-Leuwin, à la Nouvelle-Hollande. 5. Cbanote spatule , CeanoLhus spathulata^ Labill. Noi'. Holl. , a , tab. 84. Autre arbrisseau delà Nouvelle-Hollande, hfrut de six pieds , pourvu de feuilles spatulécs, glabres en-dessus, d'unbrun-chàtain, toinenleuses en-dessous, soyeuses sur leurs nervures; les ileurs (lis[)Osées en grappes axillaires, terminales, simples ou ramifiées ;■ les pétales à peine onguiculés ; le fruit à trois ou quatre coques: les semences roussiîtres, un peu noires à leur base. 6. Céanote a gros fruits, Ceanot^ius macrocarpos , Cavan. Jcon. Rar. , 5, tab. 276. Cette espèce est facile à distinguer du ccaiiothus americana par ses larges feuilles ovales, un peu toinenleuses en-dessous , à trois nervures ; les fleurs disposées en corynibes axillaires ; une capsule pendante , trigone , hémi- sphérique. Elle croit <à la Nouvelle-Espagne. 7. CéAiVOte A PETriES FEUILLES, Ceanothus microphj'lla , ^iich. Amer., 1 , pag. 164. Arbrisseau de rAmérlque septentrionale, remarquable par la petitesse et Télcgaîice à?, son feuillage. Ses tiges sont presque couchées ; ses rameaux filiformes, blan- châtres : ses fleurs disposées en petits corymbes à l'extrémité des rameaux. Pursh, dans sa Flore de l'Amérique septentrionale, en cite trois autres espèces du même pays: les ceanolhus intermedia, — sanguinea, — perennis. Rafinesque -Schmalti en a mentionné une autre espèce des Etats-Unis, le ceanothiis kerbacea , à tiges annuelles ; les feuilles glabres , ovales , légèrement dentées en scie; les fleurs terminales, en thyrse. Enfin deux autres espèces ont été observées au Pérou : le ceanotlii/s granulosa , Flor. Per., 3, tab. 228, fig. a, à tiges tuberculeuses; les feuilles ovales , oblongues , luisantes , dentées vers leur milieu; les pédoncules courts, dichotomes : le ceanothus pu- bescens , FI. Per., tab. 228, fig. b. Ses rameaux sont anguleux, pubescens ; les feuilles ovales , pubescentes à leurs deux faces j les pédoncules dichotomes, soutenant des fleurs pédicellées, presque en ombelle. M. Lamarck , dans les Illustrations des Genres, a augmenté celui-ci de plusieurs espèces enlevées aux rhamnus, tels que le rhamnus colubrina, cuhensis, elliptica , etc., êixns lesquels il a reconnu les caractères des céanotes. Deux 326 CEB autres espèces sont indiquées dans le Catalogue du Jardin dit Roi. le ceanothus azurea et le macroph-ylla. (Poin.) CEANOTHUS. {Bot.) Il paroit que Théophraste appliquoit ce. nom à des plantes très-différentes. L'une est le chardon hémorroidal, serralula arvensis de Linnaeus et de Willdenow, que M. de Lamarck a réuni au genre Carduus. L'autre est le groseillier, ribes , dont l'espèce épineuse est nommée par Gesncr ceanothus spina, et l'espèce ordinaire ou sans épine, ceanothus lœvis. Linnœus s'est emparé de ce nom resté sans emploi, pour désigner un autre genre de la famille des rhamnées. Voyez Céanote. (J.) CEDA {Bot.), nom languedocien de Toignon ordinaire, dérivé du latin cepa. (J.) CEBAL. (Mamm.) C'est sous ce nom que la marthe-zibeline est désignée par Charleton, Exercit. (F. C.) CE1>AR (Bot.), nom arabe de J'aloès ordinaire, aloe vera , suivant Daléchamp* et Rum.phius. Celui-ci ajoute qu'on le pro- nonce aussi aoehii)-, et que c'est Vacerredes Portugais, le ctidare des Mulabares. le lida-boava des Malais, le ilat-bouya de Java. Forskaè'l indique pour cette plante le nom arabe sabr , qui n'est probablement qu'une autre manière d'écrire le même nom; et , selon lui , Taloès maculé , alo'e maeulata, est nommé sabbere. Quant au nom malabare cité, il est fort différent de ceux de Vadanacu et catevala, sous lesquels Valoe vera est désigné dans YBort. Malab., vol. II, p. 7 , t. 5. (J.) CEBATHA. ( Bot.) Forskaël nomme ainsi le kebath des Arabes dont il fait un genre; mais dans les familles de Jussieu il est réuni au ménisperme, et Vahl, dans ses Sjmbolœ, le nomme menispermum edule. Il a, en effet, le port et les caractères de ce genre, suivant les observations de Vahl; ses tiges sont éga- lement ligneuses et grimpantes; ses feuilles alternes, ovales : ses fleurs axillaires , les mâles groupées en panicules , le^ femelles deux à deux, pédonculées. Les fruits sont des baies que Ton mange lorsqu'elles sont parvenues à maturité ; mais leur goût est un peu acre : on en fait un vin brûlé. Aprèsles avoir broyées datis un vase avec une poignée de raisin , et les avoir laissées pendant dix jours dans ce vase fermé, on les distille; l'esprit qu'on en retire est très-fort et enivrant; il excite une soif et ane ardeur intoi^rable?;; ce qu'on évite quand on radoucit avec CEB 5.7 Ju sucre. (Voyez Kkeath , MÉNispEr.jîr.. ) Il faut observer que le nom arabe kebathest encore donTié, suivant Forskaé'l, au fruit d'un cissCj cissus arhorea, dont on mange aussi le fruit, qui est une petite baie plus grosse qu'un pois. (J.) CEBIPIRA. (Bot.) grand arbre du Brésil qui , suivant Marc- grave , Plant. BrasiJ. p. 100 , a le port du hêtre , et dont le bois très-dur est employé dans le pays pour fabriquer des roues et desaxes de moulins à sucre. Ses feuilles, de la forme de celles du buis, mais plus grandes, sont vertes en-dessus et cendrées en- dessous. Ses fleurs, de couleur bleue et blanche, et disposées eu grappe , sont composées d'un calice noirâtre qui laisse échapper cinq pétales inégaux et frisés, dont deux inférieurs sont plus grands, et dont le supérieur a urre tache roussMre près de sa base. Au milieu de la fleur sont huit à neuf étamines à filets blancs et à anthères noirâtres. Le fruit est une petite silique qui con- tient de la graine. L'écorce de cet arbre est épaisse et com- pacte; sa saveur est amère et astringente. On fait avec sa dé* coction des bains très-utiles pour les maladies causées par le froid, les douleurs des membres, etc. D'après la descriptioa de Marcgrave,*il est difficile de déterminer le genre auquel cet arbre doit être rapporté. Si ses pétales et ses étamines sont attachés au calice, il viendroit peut-être auprès du combret, combretum ., qui a quatre ou cinq pétales, huit ou dix étamines et une capsule alongée monosperme. Si au con- traire les mêmes parties sont insérées sous le pistil, Taffinité sera plus grande avec les malpighiées , et surtout avec le Iiiptage de Gaertner, dont les pétales sont inégaux et frangés, les éta- mines au nombre de drx , et les trois capsules réduites par i'avortement à une seule remplie d'une graine unique et sur- montée d'une aile. Ces rapprochemens sont faits dans la sup- position de l'existence réelle de plusieurs caractères énoncés par Ma regrave. On trouve encore dans l'Herbier des Antilles de Suriam , n.° 26, sous le nom de cebipira , sans autre dénomination, l'échantillon d'un arbre à grandes feuilles alternes, ovales lan- céolées, à petites fleurs disposées en panicule termiiiiile , qui paroît appartenir au genre Laurier. |J.) CEBLEPYRIS. (Oi-nith.) Aristophane parle sons ce nom d'an oiseau actuellement iHConnu. M. Cuvier en a fait la dé- 3.8 CEB nomination particulière des échenilleurs de M. Levaillant, qui lui paroissent devoir être séparés des cotingas d"après les tiges prolongées, roides et piquantes, des plumes de leur croupion. >I. Vieillot, qui a établi le genix Echenilleur, l'a nommé Carnpcphaga. (Ch. D.) CEBOLLA (Bot.) Les Espagnols, suivant Clusius, donnent à la scille, scilla marilima, le nom de cebolla alharrana. L'as- phodèle est nommé ceto/Za de culebra dans le royaume de Gre- nade, et gamancillos dans celui de Valence. Le cebolla des Portugais est l'oignon ordinaire, allium cepa. (J.) CEBOLLETA {Bot. ), nom espagnol qui signifie petite bulbe, donné en Amérique, dans le canton de Carthagène, à une es- pèce d'angrec, ej^endrum ^ qjie Jacquin a nommée pour cette raison epidendrui^ceboletta^ et qui se rapporte à la section des espèces à feuilles radicales. Plus récemment M. Swartz en a fait une espèce du genre Oncidium qu'il a ajouté dans la famille des orchidées. (J.) CEBOLLINA {Bot,), nom portugais de Vixia bulbocodium, suivant Clusius. (J.) CEBRIO {Ornith. ) , nom d'un oiseau de grande taille , accolé par Aristophane au porphyrion, et sur lequel il ne reste que des notions incertaines, mais qui, d'après ce qu'en dit Gesner, liv. 3, p. 241 , a des rapports avec la demoisellede Numidie, ardra virgo. Linn. (Ch. D.) CEBRION {Entom.), Cebrio, genre d'insectes coléoptères de La première division de cet ordre , et de la famille des ster- noxes ou thoracicornes. Ce nom grec , dont l'étymologie est obscure , a été d'abord donné par M. Olivier à des insectes que Fabricius, dans la 3)rcmière édition de son ouvrage, avoit rangés parmi les cis- tèles, et qui avoient été mis par Rossi au rang des taupins ; mais ces insectes se distinguent suffisamment des cistèles par le nombre des articles des tarses, tandis qu'au contraire ils ont les plus grands rapports avec les taupins. Ils ont en effet comme eux cinq articles à tous les tarses, les antennes fili- formes, quatre palpes, le corselet trapézoïdal, terminé posté- rieurement par deux angles saillans, et prolongé inférieure- jnent en une espèce de carène qui est reçue dans une fossette correspondante , pla^e à la partie antérieure de la poitriiiC. CEB 329 Néanmoins, malgré cette grande affinité d'organisation, les céb rions peuvent se distinguer des taupins par plusieurs ca- ractères : Antennes filiformes simplement dentées; le deuxième et le troisième articles plus petits ; mâchoires simples, très - crochues ; palpes filiformes à dernier article tronqué; éljtresfiexiblcs; tarses à pelotes peu distinctes. Ces insectes fuient la lumière du soleil : le jour ils se tiennent cachés à l'ombre, dans les endroits humides ; ils ne sortent que vers le soir, surtout après la pluie , et leur vol est alors assez rapide , quoique court ; on ne remarque pas qu'ils se servent de la conformation de leur corselet pour sauter à la manière des taupins : leur larve tst encore inconnue. Les entomologistes n'ont trouvé jusqu'à présent que trois ou quatre cébrions; les plus remarquables sont : 1 .° Le Cébrion a longues antennes , Cebrio longicornis , Oliv., n.° jo lis, pi. i'^, fig. i". (Cebrio gigas ,Fab. Eleuterata, tom. 2 , 41, 1.) Antennes jaunes , à peu près de la longueur du corps; les élytres, l'abdomen et les cuisses testacés. Cet insecte, dont toutes les parties sont pubescentes , a à peu près un pouce deJongueur; sa tète et son corselet sont noirs; les élytres flexibles, légèrement pointillés; leur cou- leur, ainsi que celle de l'abdomen et des cuisses, est d'un jaune plus ou moins sombre, semblable à celle de la lagrie velue. La teinte des pattes est beaucoup plus foncée. Le cébrion à longues antenrfes habite la France méridionale, l'Italie, l'Allemagne : on le trouve ordinairement en août et septembre. 2.° Le Cébrion bicolore, Cebrio bicolor, Fab.; Palis.-Beauv., Insectes d'Afrique, f. 1 , pi. 7. Antennes ferrugineuses, moins longues que l'insecte; le corps d'un brun foncé en-dessus, d'un brun clair en-dessous. Ce cébrion est à peu près de la grandeur du précédent, mais son port se rapproche encore davantage de celui des taupins; le corselet est plus convexe et moins large; les ély- tres proportionnellement plus étroits et plus coriaces que dans le cébrion longicorne; les antennes et les palpes sont ferrugi- neux ; la tête et le corselet subpubescens, d'un brun foncé, ainsi que les élytres^ sur lesquels on observe de très-petits ï.-^'o CE G points rangés longitudinalemenl; le dessous du corps et les pattes n'offrent qu'une légère couleur de rouille. Cet insecte est de l'Amérique septentrionale. Quant au Cébrion a antennes courtes, Cebrio hrevicnrnis , Oliv., n." 3o bis, pi. i , fig. i , qui a des antennes très-courtes, terminées ea une espèce de massue, et qui est aptère, il paroit devoir constituer un genre à part; mais il est encore trop peu connu. M. Latreille en a fait le genre Hammonie ; Rossi l'avoit appelé ténébrion douteux. (C. D.) CEBUS. [Mamm.) Aristote parle, sous le nom de y.nCor, , d'un singe qui avoit une queue, et c'est de ce nom qu'on a fait depuis celui de cebus. Klein et Erxleben l'ont adopté comme nom générique, le premier pour réunir tous les quadrumanes qui ont une queue, le second pour désigner des singes d'Amérique , dont la queue est prenante. (F.^C.) CECALYPHUM. [Bol.) Quelques espèces de mousses classées dans les hryum et les li-ypnum par LInnaeus , constituent ce genre établi par M. P. Beauvois. Il ne diffère des dicra- num d'Hedwig (voyez Bifurque, vol. IV, p. i5i , et Suppl.), que par la présence d'un périchèze. Voici les espèces qui le composent : i.CeCalyphum a balais, Cecalj'phum 5copiirn/m,P. B.^theog. ; Btyum, Linn. (^Dicranum scoparium , Hedw. Fund. 2 , p. g2 , t. 8, f. 41-42 : Vaill. Par. t. 28, f. 12.) En touffes d'un jaune verdâtre , luisantes-, tiges ram^^ses, redressées, longues de deux à cinq centimètres, garnies vers le bas de poils roux laineux; feuilles nombreuses, longues, aiguës, un peu den- telées, et dirigées du même côté; pédicelles sortant d'un péri- chèze souvent très-alongé, presque aussi longs que la tige, et latéraux par l'alongement de celle-ci; urne ovale-oblongue , courbée et penchée à sa maturité; orifice garni d'une double rangée de dente ; opercule alongé , pointu. Cette mousse est commune dans les bois , les champs arides, sur les rochers et au pied des arbres. On la trouve dans toute l'Europe et à toutes les latitudes. Buxbaume la cite en Thrace et dans toutes les bru3^ères de l'Orient. Elle se ren- contre au cap de Bonne-Espéi'ance , dans l'Inde, en Amérique, en Virginie, en.Pensylvtinie et au Groenland; dans lesplaine-i CEC 33i les plus basses et les plus sèches , et sur les montagnes les plus oievées. Là elle indique, avec Vhypnum cupressi/orme, Veuca- l.ypfa vulgaris et Lanceolata, elle grimmia apocarpa , les limites fl'une végétation expirante, et protège l'existence de qjielques arbustes rabougris , que le froid auroit bientôt fait périr. Ces différences dans les lieux et les pays où l'on trouve le cecaljphum scoparium, l'une des plus grandes mousses et des plus jolies, en ont fait reconnoître d'innombrables variétés, dont rénumération devicndroit fastidieuse au botaniste lui- même. Ce dicrane desséché devient jaunâtre, et fournit une excellente mousse pour couvrir les blessures ou les parties écorcées des arbres qu'on voudroit garantir du contact de lair. 2. Cecalyphum ondulé, Cecaljphum undulatum , Nob. (Di- cranum undulatum, Schrad. ; D. Schraderi , Schirvan., i , t. 41 ; Dill., t. 46, f. 16, D.) Il diffère du précédent par ses feuilles droites, ondulées en travers, et comme godronnées. Cette mousse habite les mêmes lieux en Europe, surtout dansjle nord. Elle est rare. » Ces deux espèces se rencontrent en France; on y trouve encore .- 1.° le cecaljphum majus au mont Piiat, près Lyon ; 2." le cecaljphum poljsetum dans les Vosges. Ces espèces sont des dicranum pour M. DecandoUe, FI. Fr., voL VI. Il faut aussi rapporter à ce genre, si on l'adopte, les dicranum rupestre , fuscescens et flageliarc de Bridel. M. F. Beauvois donne pour une espèce du genre Ceca- hphum, ïhjpnum sciuroides , mousse qui séloigne tout-à-fait des précédentes pour le port, ,et qu'Hedwig plaçoit dans sou genre Fissidens (voyez ce mot), confondu par la plupart des botanistes aVec le dicranum. Voyez Biicrque, Suppl. (Lèm.) CECELLA {ErpétoL), nom italien d'une espèce de seps à trois doigts. Voyez Sefs. (H. C.) CECETO. {Ornith.) Suivant Fernandez, liv. 2, chap. i5i, jiag. 45, cette espèce de cresserelle, ainsi nommée d'après son cri, habite les régions les plus chaudes de la Nouvelle- Espagne, et y fait la guerre aux petits eiseaux. Voyez Cenoxz- ovi. (Ch. d,) 53' CEC CECI {Bol.), nom italien du chiche ou pois chiche, cicer arictinum. (J.) CÉCIDOMYE (Entnm.), genre d'insectes diptères de la fa- mille des liydromics ou tipules, établi par M. Latreille dans ses Considérations générales, pour y placer en particulier l'espèce que Fabricius nomme chironome du genévrier. (CD.) CECILIOIDE. (Malacoz.) M. d'Audebert de Férussac a éta- bli sous ce nom un petit genre formé d'une seule espèce , le l'uHme aiguillette, helir octona,Linn., Gmel., parceque, quoique l'animal ait quatre tentacules, comme les limaçons et les bu- lintes, il n'a pu apercevoir de points oculaires à l'extrémité des plus grands. Il est évident que la coquille offre en outre un caractère bien distinctif dans la manière dont la columelle est terminée et tronquée. Voyez lé mot BurjMLs, où cette espèce de mollusque a été placée sous le nom de huUmus aci- cula. (De B.) CECILIE [Erpétol.) , Cœcilia , genre de reptiles très-singu- lier, établi par Linnaeus, conservé depuis par tous les natura-t listes, mais placé dans des ordres dilTérens , les uns le mettant parmi les batraciens (voyez Apodes , Sup^l. t. II) , et les autres, en beaucoup plus grand nombre , le rangeant parmi les ophidiens. La première description en a été faite à Upsal en juillet 1748 , par Linnseus, sous le nom de P. Sundius,de Stockholm, d'après un individu conservé dans la collection de Grilt ( Amœnit. Acad. 1. 1 ); mais ce n'est que dep uis assez peu de temps qu'on a des notions plus exactes sur ce genre d'animaux. M. Schneider (Fascic. Il, p. 36o) a publié des renseignemens sur les particularités de leur squelette , et les rapproche des poissons. M. Duméi'il, dans ses leçons au Jardin du Roi, et (H.C.) CENCHRIS. ( Ornith.) L'oiseau ainsi nommé par Aristote est la cresserelle, ya/co tinnunculus , Lina. ^ et faico cenchris, Sav. (Ch. D.^ CENCHRITE et CENCHRON. (Min.) Pline dit que l'on donnoit ce nom à une variété de diamant qui n'étoit pas plus grosse qu'un grain de mille!. (B.) 5^4 CEN CE^XHRITES. ( Conch. ) C'est le nom sous lequel sont désignés, dans les anciens oryctographcs, de petits corps orga- nises fossiles, que d'autres ont nommés oolithes ou borelies. (DeB.) CENCHRON. {Bot.) Ce nom, chez les Grecs, étoit donne au millet, panicum miliaceum. Quelques rapports extérieurs avec ce grain ont fait donner à divers objets des noms qui dérivoicnt de la dénomination grecque. Les graines de iiguier. semblables pour la forme à celles du millet, étoient nommées cenclu-amides, et Plukenet, auteur anglais, a appelé cenchramidea , soit le clusier, clusia rosea , soit le guazuma ou orme d'Amérique, parce* que leurs fruits contiennent, dit-il, des graines conformées comme celles du figuier. Le cenchris des anciens étoit un serpent dont la peau présentoit des taches ou élévations de la même forme. Maintenant le nomde cenchrus est appliqué à un genre de plante graminée , dont les graines sont très-petites. (J.) CENCHRUS [Erpéiol.), nom spécifique d'une couleuvre d'Asie, décrite par M. de Lacépède. Voyez Couleuvre. Aëtius parle d'un serpent de ce nom , qui est dangereux à l'époque où le millet («sevp/ç en grec) est en fruits. Avicenne el Olaiis Magnus en parlent également, de même que Nicander qui l'appelle encore As&)V, et qui le compare au lion pour son ardeur au combat. Nous ne pouvons déterminer le genre de cetarimal, sur le compte duquel les auteurs que nous venons de citer ont d'ailleurs débité beaucoup de fables. Séba , Thés. II, t«b. 4, n.° 2, appelle aussi cenchrus un ser- pent du Brésil , qui se nourrit de limaçons et de vers de terre. (H. C.) * CENCO (Erpéfol.) ^ nom spécifique d'un Bongare. Voyez ce mot dans le Suppl. du V.* volume. (H. C.) CENCOALT. (Erpétol.) C'est le même serpent que le Cenco. Voyez ce mot. (H. C.) CENCOATOLT. [Erpétol.) Linnaeus a désigné sous ce nom le cenco, x\ma;nit., tom. 1, pag. 006, n.° 07. Voyez Ci:nco. (H. C.) CENCONTATOTLI. (Ornith.) On appelle ainsi , au Mexique , le moqueur, turdus rufus, Linn. (Ch. D.) CENDOR. (Bol.) A Java, on nomme ainsi une espèce de CEN 5o5 cadelarî, acliyranlhes sanguinolenta , reporlé postérieurement au genre lUecehrum, (J.) .u CENDRES. ( Chim. ) Ce sont les matières qui restent après la combustion des substances organiques, soit végétales, soit animales. Les matières que l'on rencontre dans les cendres, sont la silice, l'alumine, les oxides de fer et de manganèse, les sous-carbonates de potasse, de soude, de chaux et de ma- gnésie; les sous-pliosphatesde chaux , de potasse, de magnésie; le sulfate de potasse et de soude, l'iodure de potassium; les chlorures de potassium et de sodium. Les anciens donnoient au mot cendres un sens plus étendu que les modernes; suivant eux, toute matière fixe qui restoit, après la combustion ou la calcina tion à l'air libre, d'une ma?- tière inflammable quelconque, étoit nommée cendres. Cette définition s'appliquoit donc non-seulement au résidu de la combustion des substances organiques, mais encore aux oxides métalliques lixes, que l'on obtient en chauffant un métal à l'air libre. (Ch.) CENDRES BLEUES. {Chïm.) On donne ce nom à une combinaison d'hydrates de cuivre et de chaux. Voyez Cuivre. (Ch.) CENDRES BLEUES NATIVES. {Min.) C'est du cuivre azuré pulvérulent, et souvent mélangé de matières lerreuses. Voyez cet article au mot Cuivre. ( B.) CENDRES GRAVELÉES. (C/am.) C'est le résidu delà calcina- tion des lies de vin. Les cendres gravelées sont en général for- mées de sons-carbonate de potasse, d'un peu de sulfate de potasse, de très-peu de chlorure de potassium, de sous-car- bonate de chaux, d'oxides de fer et de manganèse , de silice^ d'alumine et de charbon ; le sous carbonate de potasse en fajyt la partie principale. L'épithète graveléii donnée à ces cen- dres ^ vient de ce que plusieurs des parties de celles-ci ont été réduites, par l'action delà chaleur, en grains fondus, très- durs, qui ont quelque ressemblance avec le gravier. De to.us les sous-carbonates de potasse du commerce, il n'y en a pas de moins impur que les cendres gravelées. ( Ch. ) CENDRES ROUGES. (A/m.) C'est le résidu terreux et rou- geâtre de la combustion du ligniie terreux, qu'on exploite 366 CEN dans le Soissonnois, sous le nom de terre-houille, de lourhes pj-riteuses , efc Elles sont employées dans la culture comme engrais d'amendement. Voyez Lignite terreux. (B ) CENDRES VOLCANIQUES. (Mm.) On donne ce nom aux matières pulvérulentes que rejettent les volcans dans certaines circonstances. Elles n'ont, par leur nature, ni par leur ori- gine, aucune analogie avec les cendres, résidu de la combus- tion des végétaux ou des autres substances charbonneuses composées; ce nom, qui tendroit à assimiler deux matières aussi différentes, ne peut donc être admis dans le règne minéral. Voyez Pouzzolane, Lave et Volcan. (B.) CENDRIER. {Chim.) C'est la partie d'un fourneau qui se trouve immédiatement sous la grille du foyer où se fait la combustion du bois, du charbon, etc. Les cendres qui ré- sultent de cette combustion, passent au travers des interstices de la grille , et se rassemblent dans le cendrier; par ce moyea le combustible ne se trouve point privé du libre contact de l'air, comme cela ne manqueroit pas d'arriver si les cendres pouvoient s'accumuler dans le foyer. Lorsqu'on fait une opération d'une longue durée, il est nécessaire de donner une grande dimension au cendrier , ou bien de le disposer de manière à ce qu'on puisse facilement en tirer les cendres lorsqu'il y en a assez de produites pour gêner la circu- lation de l'air qui pénètre dans le fourneau par la grille. (Ch.) CENDRIETTE. (Bot.) M. de Lamarck, dans sa Flore Fran- çoise, donnoit ce nom au cineraria de Linnœus, pour lequel on a préféré le nom françois cinéraire, que lui-même a ensuite adopté. ( J. ) CENDRILLARD. (Ornith.) Cette espèce de coucou, que l'on trouve à la Guiane, à la Dominique, à la Louisiane , est le cuculus dominicus , Linn. Il fait partie du genre Coulicou, coccjsus. de M. Vieillot. (Ch. D.) CENDRILLE. (Omilh.) Cette dénomination est vulgaire- ment appliquée, dans divers départemens delà France, tantôt à lu mésange charbonnière, parus major, Linn., tantôt à la mésange bleue, parus cceruleus , Linn., et tantôt à la sittelle ou torchepot, sitta europœa, Linn. Queneau de Montbeillard a aussi appelé cendrille une alouette du cap de Bonne- CEN u^ Espérance, qui paroît être Valauda cinerea de Gznelin et de Latham. (Ch. D.) CENIA. {Bot.) [Coiymbifères, Juss. Sj-ngéncaie j)oljo;amie superflue, Lirin.] Ce genre de plantes, de la famille des synan- thérées , appartient à notre tribu naturelle des anthéau- dées. La calathide est radiée, composée d'un disque multiûore, équaliflore, régulariflore , androgyniflore, et d'une couronne unisériée, liguliflore, ieniiniflore. Le péricline est court, formé de huit squames unisériées. L'extrémité du pédoncule est dilatée, turbinée, creuse intérieurement. Le clinanthe est convexe et nu. La cypséle est comprimée, dépourvue d'ai- grette. Le limbe de la corolle des fleurs régulières estquadri. lobé ; celui de la corolle des fleurs ligulées est très-court. Ce genre, formé par Commerson, et adopté par M. de Jussieu, ne comprend qu'une espèce, cotula turbinata, Linn. : c'est une petite plante annuelle , du cap de Bonne-Espérance, à feuilles bipinnatifides, et à calathides solitaires au sommet de longs pédoncules terminaux. La cénie est pour Linnœus une cotula, pour Willdenow une lidbeckia, pour Gaertner une lancisia. (H. Cass.) CENJORTES, Cënories. (Bot.) Voyez Chinkapai.ones. (J.) CÉNOBION (£ot.), Cenobio. Si l'on examine le fruit des labiées, des ochnacées, de U bourrache, de la buglose, de la vipérine, etc. etc., on trouve qu'il est formé de plusieurs petites boites périCarpiennes sans valves ni sutures et sans sommet organique , c'est-à-dire sans style et sans stigmates , parce que le style, par une exception remarquable, étoit implanté sur le réceptacle et non sur les ovaires. C'est ce fruit que M. Mirbel nomme cénobion : il nomme érèmes les petits péricarpes qui le composent. Ces petits péricarpes ont été long-temps désignés sous le nom de graines nues, parce qu'ils ressemblent à des graines. Jly a des cénobions composés de deux érèmes (cérinthe), de quatre érèmes (sauge, bourrache), de cinq érèmes (gom- phia, etc.). Les érèmes sont à une loge (labiées, bourrache) , ou à deux loges (cérinthe), et contiennent, les premiers, une seule graine, et les seconds deux graines. Ces érèmes sont crustacés daiis la 5f38 CEN sauge, osseux clans le lithospennuin officinale, druptolés danâ le prasium majus , elc. Ccnobion est tiré du mot grec hoïnohion, qui signifie com- inuuîiutc. (Mass.) CÉNOBIONNAIRES {Bot.) Parmi les fruits composés , de la classe des gymuocarpes , les uns proviennent d'ovaires portant le style ; les autres proviennent d'ovaires qui ne portent point le style. M. Mirbel nomme les premiers fruits Ltairion- MAIRES (voyez ce mot), et les seconds /rui/s cénobionnaires. Ceux-ci sont nommés fruits gynobasiques par M. Decandolle. L'ordre des fruits cénoi-ionnaires ne comprend qu"un seul genre, qui est le Cénobion. Voyez ce mot. (Mass.) CÉNOBIONNIENNE {Bot.), ayant de très-grands rapports avec le cénobion. (Voyez Diérésilè et Cënobion. ) La transi- tion entre la diérésilè et le cénobion peut être observée dans la famille des borraginées. (Voyez la bourracfie et la cynoglosse.)Dans la bourraclio, après la fécondation, le style se détache du réceptacle auquel les ércmes restent attachés. Dans la cynoglosse, le style persiste et forme un axe autour duquel les petits péricarpes partiels sont rangés, comme dans la diérésilè, au lieu d'être fixés sur le réceptacle, comme dans le cénobion. Le fruit de la cynogiosse offre un exemple de diérésilè cénobionnienne. (Mass.) CÉNOGASTRE {Entom.), Cenogaster, nouveau nom du genre que nous avons établi dans l'ordre des insectes diptères, pour désigner certaines espèces de la famille des sarcostomes ou proboscidées. Les cénogasti'es , placés d'abord au rang des mouches par Linnœus , avoient été mal à propos réunis aux syrphes déjà beaucoup trop nombreux, et parmi lesquels ils forment d'ail- leurs une division très-distincte ; mais depuis que nous en avons fait un genre, Fabricius, changeant en entier les caractères de son premier genre syrphe qui avoit été généralement adopté, a rangé, dans la seconde édition de son ouvrage , la plupart des espèces dans d'autres divisions, et réduit ses derniers syr- phes à nos vrais cénogastres. 11 résulte de ces transpositions de nomenclature, une nouvelle confusion dans la synonymie, et par conséquent un obstacle de plus aux progrès de la science. Four remédier à cet incouvcnient , il eût sans doute mieux CEN 36ç) valu laisser aux insectes dont il est ici question , le premier nom àevolucelle que Geo*^!roy leur avoit donné; mais Fabricius avoit déjà transporté ce même nom à un autre genre de dip- tères, et nous ne pouvions nous exposer à en faire undouble emploi pour deux genres différens qui appartiennent au même ordre. Nous avons donc cru plus convenable de ne rien changer à notre travail, et de conserver le genre Cénogastre , dont la dénomination qin sis,n\ûe ventre vide , yaç-i^p kivcç , exprime un des caractères les plus apparens de ces insectes. Antennes de trois articles , le dernier à soie latérale plumeuse • trompe cachée dans un bec corné, et renfermant un suçoir de quatre soies; abdomen trcs-dilaté . et le plus souvent vide. Les cénogastres ont beaucoup d'analogie avec les mouches ; mais les parties de la bouche sont trop différentes pour qu'on puisse jamais confondre ces deux genres. Dans les cénogastres la trompe est courte, membraneuse, rétractile , bilabiée et cannelée. Elle contient dans sa cannelure un suçoir de quatre soies qui s'insèrent presque au même point que les palpes; les palpes sont formés de trois articles très-grêles, appliqués le long de la trompe , et presque semblables aux soies du suçoir. Cette trompe estreçue dans une gouttièrepro fonde, placée àlapartiè postérieure d'un bec corné, conique, à peu près perpendicu- laire à la direction de la tête. Le premier article des antennes est très-petit, à peine visible ; le second un peu plus gros, et le troisième beaucoup plus considérable que lesautres, tantôt ovale-oblong et courbé , tantôt arrondi et légèrement com- primé, porte à sa base , un peu en-dessus, une soie plumouse qui ressemble à une espèce de panache. Ces antennes sont insérées entre les yeux à facettes, un peu au-dessous des trois petits yeux lisses, et au-dessus d'une petite fossette qu'on re- marque à la base du bec. Le corselet est convexe, du diamètre de la tête , velu surtout à l'origine des ailes ; l'écussoa est gibbeux ; l'abdomen très grand, ovale obtus, convexe en- dessus, souvent vide et transparent. Les ailes sont un peuplas longues que l'abdomen, transparentes avec quelques taches nébuleuses; les écailles arrondies; les balanciers courts, ter- lîiinés en une masse ovale jaune ; les cuisses sont couvertes de poils ; le dernier article des tarses est garni de trois pelotes veloutées et armées de deux crochets. 7. , :^4 S70 CEN Parmi les cénogastres , comme parmi plusieurs autres dip- tères, les mâles ont les yeux plus grands que les femelles, et presque réunis. Les larves de ces insectes ont le corps alongé, mou, pointu antérieurement, plus gros en arrière, un peu convexe en- dessus, plane en-dessous, et comme formé d'un grand nombre d'anneaux circulaires. Elles sont dépourvues de pattes , et garnies latéralement de deux rangées de tubercules charnus. On observe de chaque côté du milieu du corps deux petits trous très-courts, adossés l'un à l'autre : ce sont les stigmates par lesquels l'animal respire. La tête est surmontée de deux, petites cornes divergentes, visibles seulement lorsque l'animal marche. La bouche est formée de deux crochets écailleux et d'une espèce de dard pointu. Ces larves vivent de substances animales, et presque toutes font la guerre aux abeilles-bour- dons, dont elles dévorent les nymphes et les larves, ce qui avoitfait donner aux cénogastres le nom d'apivores par Meigen. Ces larves vont ensuite se métamorphoser sous la mousse ;, dans la terre, ou dans les bouses : leur peau même se durcit, et en se desséchant prend la forme d'une espèce de coque. Arrivés à leur état parfait, les cénogastres renoncent à leurs premières habitudes carnassières, vivent en paix au milieu de ces abeilles dont ils étoient d'abord les plus cruels enne- mis, et ne se nourrissent plus que des sucs des végétaux. Ils volent très-rapidement , en faisant entendre un bourdonne- ment semblable à celui des mouches. On les trouve dans les jardins, les bois, et le long des buissons. Les principales espèces de cénogastres se trouvent toutes en France et aux environs de Paris. 1." Cénogastre viDE^ Cenogaster inanis (^syrphus itianis, Fab. 1. 4,pag. 232, 1.) Corselet d'un roux brillant; abdomenn jaune, à deux bandes noires visibles en-dessus, à trois bandes visibles en-dessous ; ailes horizontales. Cette espèce, la plus grande de toutes celles du pays, esta peu près de neuf à dix lignes de longueur; le bec et le front sont d'un jaune citron ; le corselet et l'écusson d'un brun roux lui- sant, avec un faisceau de poils noirs à l'origine des ailes; les ailes horizontales, nuancées de roux, avec une légère teinte ]brune vers l'extrémité: l'abdomen, d'uu jaune brun, est ceint CEN 57* cn-rîcssous par trois l>and(s noires; les deux postérieures pré- sentent une tache triangulaire dans leur milieu; la troisième bande est en partie cachée eu-dessus par l'avant-dcrnier anneau de l'alKlomen. On remarque près de l'anus une très-petite tache noire : les pattes sont de la couleur du corselet. On trouve cette espèce dans les jardins, à la campagne, par toute la France, et aux environs de Paris. 2." Cénogastre transpahent , Cenogaster pellucens , Geof. tab. iS, fig. 5. Noir. Le premier anneau de Tabdomen blanc, trans- parent, partagé souvent par une ligne médiane noire. Cet insecte est un peu plus petit que le précédent; son bec, d'un jaune brun, est gibbeux dans sa partie moyenne ; les yeux et l'écusson sont bruns: tout le reste noir, à l'exception du premier anneau de l'abdomen, qui est blanc, transparent, avec une tache triangulaire dont la pointe se prolonge sou- vent en une petite ligne noire qui se réunit aux derniers anneaux : les ailes sont inclinées, et oô'rent une tache noire dans leur partie moyenne. Le cénogastre transparent habite l'Europe : ou le trouve dans les jardins, et souvent sur les rosiers. 5." Cénogastre bourdon, Cenogaster bombjlans ^ Panz. 8 t. 2 1. La partie antérieure du bec pubescente et jaune ; labdo- men garni postérieurement de poils roux; tout le reste du corps velu etnoir : les ailes transparentes , marquées d'une tache noire. Cette espèce ressemble beaucoup à une abeille-bourdon : on la trouve dans les bois, presque par toute l'Europe. 4.° Cénogastre BOMcttE , Cenogaster injstaceus , Schellem- berg, pi. 8, n." 1; Panz. 8, tab. 22. Le bec, le contour du corselet, l'écusson et les parties latérales du premier anneau de l'abdomen couverts de poils jaunes; la partie postérieure garnie de poils gris ou jaunâtres; tout le reste noir. Le cénogastre bomblle est très-voisin du précédent, et se rencontre dans les mêmes lieux. S," Cénogastre bombyliforme , Cenogaster homhjUformis-, Panz. tab. 12. Abdomen jaune en -dessus, avec des taches brunes au milieu de chaque anneau ; le sommet des jambes blanc ; tout le corps couvert de poils d'un gris roussâtre. Cette espèce, un peu plus petite que les deux précédentes , habite la France et l'Allemagne. (C. D.) 57-> CEN CENOMYCE. {Bot.) Premier genre de la troisième division (céphalodiens) du second ordre (cocnothalamiens) delà famille des lichens dans la Licliénog. d'Acharius. Ces caractères sont : Expansion (rta/ius) crustacée cartilagineuse, foliacée, rare- ment uniforme. Pédicule {podctia) fistuleux , portant au sommet des conceptacles {apothecia) orbiculaires, convexes , en forme de tête sans bordure , fixés par leur contour, et libres en-des- sous, recou verts d'une lame seminifère, réfléchis sur les bords j géminules {gongrli) ntis, épars dans la substance de la lame. Ce genre Cenomyce, établi par Acharius dans saLichénog. universelle, n'est que la réunion des genres suivans , qu'il avoit établis antérieurement dans son prodomus ; cladonia, scyphopJwrus, et helopodium. Depuis, dans son Methodus , ses trois genres et son baemjce n'en formèrent qu'un seul nommé laemjces , qu'il divise maiiitenant en deux Baemyces (Voyez ce mot) et Cenomyce. Il est à présumer que M. Acharius, dans le quatrième ouvrage qu'il va publier sur les lichéens, fera encore des changemens dans son genre Cenomyce , qui est peu naturel , ou qu'il reviendra à la simplicité de son prodomus ^ ouvrage qui fait encore le plus d'honneur à son auteur. M. Acharius rap- porte à son genre Cenomyce quarante-une espèces divisées sous quatre séries, que nous ne ferons que nommer: Phyllocarpa, Cladoma, Helopodium et Pycnothelia (voyez ces mots), notre intention étant de revenir sur les espèces aux trois genres Cla- donia, Scyphophorus et Helopodium, que nous adoptons, autant parce qu'ils nous semblent distincts , que pour être d'accord avec la Flore françoise, ouvrage que nous siiivons parce qu'il fait connoître avec instruction les cryptogames de la France. Nous deVons faire remarquer que M. Floerke avoit senti la nécessité de diviser de nouveau le genre Baemyces d'Acharius, Meth.; il en sépare le scyphophorus qu'il nomme capitularia, et ce changement publié quelques années avant la publication de la Liciienographie universelle n'y est point consigné. Les espèces de cenomyce d'Acharius sont la plupart mentionnées dans les auteurs sous les noms précédemment cités, et sous ceux de coralloïdes , pyxidium , et scjphiferus. Cenomyce, de deux mots grec ku'oç, vide et /ai/kj?, champi- gnon 5 à cause des conceptacles vides en -dessous et fongi- formcs. (Lem.) ■ CEN 373 CENOT. (IchlJifol.) Suivant M. François de la Roche , on nomme ainsi à Iviça un poisson, qu'avant cet habile observa- teur on n'avoit encore rencontré que dans les mers du nord de 'Europe, autour des côtes d'Ecosse et dcNorwcge. Cette espèce, inconnue sur les rivages de France et d'Italie, est fort rare sur ceux d'Espagne, et paroît cependant fort commune à Iviça. C'est le labre à trois /ac/ies des auteurs. Voyez Labre. (H. C.) CENOTEA. ( Bot. ) C'étoit le nom d'une des divisions du genre ParmeZia,de la famille deslichens.dansles méthodes d'Acharius. Depuis, cet auteur eu a dispersé les espèces dans d'autres genres, et il n'a plus conservé ce nom. Voyez Bourera et Parme- LIA. (LeM.) CENOTZQUI. [Ornith.) Fernandez, qui a plusieurs fois été cité dans ce Dictionnaire sous son seul et vrai nom d'Hernan- dez, place ce petit oiseau de proie, chap. 19, pag. 18, au nombre de ceux du Mexique, et dit qu'on l'a ainsi appelé parce qu'il jette des cris peu avant la chute de la neige, et se tait lorsqu'elle tombe. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la cresserelle ,/a/co tinnunculus , Linn.; mais son plumage est plus beau. Elle a la (ête noire, avec une tache cendrée; la poi- trine roussàti'C; le ventre couvert de taches noires et blanches; les ailes d'un blanc cendré eu-dessous j mélangées de fauve, de noir et de cendré en-dessus, avec beaucoup de taches noires. Les pennes sont noires à l'extrémité avec de larges taches blan- ches; la queue, roussâtre en-dessus avec des taches noirâtres , est noire et blanche en-dessous ; le bec, de couleur cendrée , est remarquable par une ligne jaune qui l'entoure près de sa base ; les ongles sont noirs. Cet oiseau reste souvent immobile, avec le cou enfoncé dans les plumes, et examine ainsi tout ce qui l'entoure; il habite les endroits élevés, et fait la guerre aux petits oiseaux et aux reptiles. Fernandez le regarde comme formant une espèce distincte du Ceceto. Voyez ce mot. (Ch.D.) CENTAUREA. (5of.) Linnœus a réuni, sous ce nom, en un seul et même genre, une multitude d'espèces, qui ont en effet beaucoup de caractères communs, mais qui cependant peuvent et doivent être distribuées dans plusieurs genres , ne fût-ce que jiour rendre leur étude plus commode et plus facile : c'est ce qu'avoient penséTournefort , etsurtout Vaillant , avant la réforme linnécnne; et depuis cette époque, M. de ?74 CEN Jnssieu , Gaertner, M. DecandoUe, ont adoplé l'avis cie ces anciens botanistes. 11 est vrai que Linnaeus a divisé ses cen- taurées en plusieurs sections; mais cet expédient ne suffit pas pour prévenir la confusion qui résulte surtout du même nom générique appliqué à un trop grandnombred'espèces. ( H. Cass.) CENTAURÉE BLEUE {Bol.), nom donné à une espèce de toque, scutellaria. (J.) CENTAURÉE JAUNE. (Bot.) Voyez Chi.ore. (J.) CENTAURÉE PETITE. (Bot.) Cette plante, commune dans tous les bois découverts, éloit Tespèce principale du genre Centaurium minus de Tourneîort, que Linnasus a ensuite réuni au genliana , quoique sa corolle lût en entonnoir, et non en cloche, comme dans la gentiane. Des auteurs modernes l'ont rapporté de préférence au chironia; mais MM. Richard et Michaux, observant que sa cajisule est uniloculaire, en ont l'ait un genre distinct sous le nom d''erjthrœa, qui lui avoit été donné anciennement par Reneaulme. Théophraste, long- temps auparavant, la nommoit ceulauris. D'autres noms, tels que limnœuni , limnesion , Iibadion,fel terne, lui ont été donnés successivement; et, enlisant divers commenta leurs des anciens, on voit que souvent ils confondent dans leurs nomenclatures la graîide centaurée avec la petite. (J.) CENTAURÉES. {Bot.) M. DecandoUe, Mém. sur les Cina- rocéph., a désigné par le nom de centaurées la dernière des quatre divisions qu'il forme dans le groupe artificiel des cinarocéphales. Voyez notre article Centaurii^es. (H. Cass.) CENTAURELLE {Bot.) , Centaurella, genre de la famille des genlianécs, qui appartient à la tétrandrie monogynie deLinnanis. Son caractère essentiel consiste dans un calice à quatre découpures; une corolle campanulée, à quatre lobes; un stigmate glanduleux , légèrement bifide ; une capsule bivalve, à une seule loge, enveloppée par la corolle et le calice per- Aistans ; les semences nombreuses, attachées à deux placenta opposés, adhérens aux sutures dans toute leur longueur. Ce genre , très-voisin des gentianes , est composé de quelques petites plantes de l'Amérique septentrionale, à tiges presque allies ; les feuilles en forme de petites écailles opposées; les fleurs presque paniculées. On distingue les espèces suivantes : 2. Centaurelle PRîNTANiÈnE , Cenf.aurcUa verna . Mich. Amer» CEN ' 57a 1, tab. 12, fig. 2. Ses tiges sont grêles, presque simples, longues'd'environ six pouces; ses feuilles fort petites , presque subulées ; les fleurs blanchâtres, portées sur de longs pédon- cules capillaires , axillaires, solitaires, ou réunies deux ou trois. Pursh en cite une variété à tige unilîore. Elle croît d"ans les marai« de la Basse-Caroline. * ' 2. Centaurelle panxculék , CentdtireUa paniailata, Micïii Amer. 1, tab. 12, fig. 1. Cette espèce est distinguée par sesî tiges divisées vers leur sommet en petits rameaux paniculés, presque simples , en forme de pédoncules ; la corolle un peu plus longue que le calice ; le style beaucoup plus court que l'ovaire. Elle croit aux lieux humides, dans la Caroline. Pursh en a mentionné une autre espèce sous le nom de cenlaurella cestivalis. D'après les observations du même auteur, le bartonia tenella , Willd. , et le sagina virginica , Wlld. , appartiennent au centaurella. paniculafa. Persoon a nommé ce genre Centauriitm. Quant à la dénomination de bartonia. Pursh l'a employée pour un autre genre, qui a été oublié dans cet ouvrage. Le genre Btirtonia de Pursh avoit été établi par Sims, ca l'honneur du docteur Barfon, professeur de botanique. Il appartient à la famille des loasées, à Vicosandrie monogjnic de Linnaeus. Son caractère essentiel consiste dans un calice supérieur, persistant, à cinq découpures; une corolle à plusieurs pétales onguiculés; desétaminesnombreuses, insérées sur le calice; un seul style; uifé capsule cylindrique, à une seule log'e, operculée à son sommet, à trois ou cinq valves» trois à cinq placentas pariétaux , chargés de semences dis- posées en un double rang. On en distingue deux espèces : le bartonia ornata, Pursh, FI. Amer., 1, pag. 327; bartonia decapetala, Sims, Bot. Magas. , tab. 1487. Ses tiges sont cylin- driques et rameuses; ses feuilles alternes, à demi amplexi- caules , glauques, rudes à leurs deux faces, oblongues , dentées- incisées, presque pinnatifides. Les fleurs sont odo- rantes, amples, blanches, pédonculées, solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures ; les pédoncules plus courts que les feuilles; le calice campanule, à cinq découpures ovales, longuement acuminées; dix pétales un peu plus longs que le calice, onguiculés, lancéolés, aigus; les élamincs plus 37<^ CEN courtes que les pétales ; les anthères oblongues , à deux loges j l'ovaire inférieur, oblong, accompagné de feuilles pinnati- fidts, plus courtes que le calice ; un style filiforme , jdus long que les éîaminps ; une capsule cylindrique, couronnée par le calice, s'ouvrant en cinq valves à son sommet, renfermant dcB semences planes, oblongucs. La seconde espèce, harlonia- vuda, Pursh, 1. c, très - rapprochée de la précédente, en diffère par ses fleurs beaucoup plus petites; ses feuilles ne sont pas aussi glauques ; le nombre des pétales est variable, et va quelquefois jusqu'à dix ; Fo.vaire n'est point accompagné de ff'uilles, et les semences sont ailées. Ces deux plantes croissent dans l'Amérique septentrionale. (Pofr.) CENTAURIÉES. {Bot.) M. Decaudolle a remarqué le pre- mier (Flore Franc., t. 4, p. 88) que, dans toutes les espèces du genre Ccntaurea de Linn.Tus, l'aréole basilaire de la ryp- sèle forme une échancrure oblique ou latérale. Il se bornoit alors à proposer ce caractère comme étant le plus essentiel du genre. Le même botaniste a tiré depuis (Mém. sur les Ci- ïiarocépb.) un plus grand parti de son observation, en l'em- ployant à caractériser un groupe qu'il nomme les centaurées, et qui se trouve composé de plusieurs genres formés de la division du genre Centaurea de Linnacus. Nous avons vérifié sur un très-grand nombre d'espèces la remarque de M. DecandoUe , et nous avons reconnu sa jus- tesse ; mais en même temps nous avons observé que l'obliquité de l'aréole basilaire est pluS ou moijis manifeste chez toutes nos carduacées, et que dans le genre Serratula, qui appar- tient à cette tribu, l'obliquité est au moins aussi forte, aussi prononcée que dans les centaurées de M. DecandoUe. Le ca- ractère donné par ce savant botaniste est donc insuffisant ; mais nous en avons trouvé plusieurs autres qui , réunis au sien, nous ont paru propres à constituer, dans la famille des synanthérécs, une tribu particulière que nous plaçons entre celle des carduacées et celle des carliuées , et que nous nom- 2nons cenlauriées. Le style et le stigmate dcscentauriées ne diffèrent point de ceux des carduacées. Les élamines diffèrent ordinairement en ce que le tube formé de la réunion des appendices apici- laires est courbe, et non pas droit comme dans les carduacées. Une légère tliflerence se manifeste aussi le plus souvent dans la corolle , dont les cinq incisions sont k peu près égales chez les centauriées, tandis qu'elles sont très-inégales chez les car- duacées. Mais les principaux caractères distinctifs nous sont fournis par l'ovaire et son aigrette. L'ovaire est comprimé bilatéralement, obovale , muni de quatre côtes ou arêtes plus ou moins prononcées, une anté- rieure , une postérieure , deux latérales rapprochées de l'anté- rieure ; il est garni de poils rares, fugaces, extrêmement capillaires. I-'aréole basilaire est scssile, et fortement adhé- rente à la substance du clinanthe; elle est très-oblique anté- rieure , et située dans une large échancrnre en losange, a bords curvilignes. Il y a un bourrelet basilaire peu distinct, et un bourrelet apicilaire coroniforme, crénelé, saillant au- dessus de l'aréole apicilaire, L'algretie implantée sur le pour- tour de cette aréole, en-dedans du bourrelet, est double; l'extérieure composée desquamellulesmultisériées , régulière- ment imbriquées et étagées , celles du rang le plus extérieur étant extrêmemerit courtes, elles autres progressivement plus longues; ces squamellulcs sont laminées, linéaires, obtuses^ droites, roides , barbellécs sur les deux bords ; leurs barbelles cylindriques, obtuses, droites et roides, sont égales, très- rapprochées, apprimécs, comme pectinées. L'aigrette inté- rieure est composée de squamellulcs unisériées , courtes, scnii- avorlées, membraneuses, linéaires, tronquées. Malgré tons ces caractères distinctifs, nous ne sommes pas éloigné de croire qu'il seroit plus convenable de réunir les carduacées et les centauriées en une seule tribu, divisée en deux sections, sous les titres de carduacées-pvotoljpàs et de carduacées - centauriées. Nous remarquons, en effet, quele genre Crupma, de la tribu des centauriées, a beaucoup de rapports avec les carduacées, et que le genre Serratula, de la tribu des carduacées, a beaucoup de rapports avec les centauriées. Quoi qu'il en soit, la tribu ou la section des centauriées comprend les genres Calcitrapa , Vaill., Centaurium , Dec, Chryseis , H. Cass., Cnicus , Vaill., Crocodrlium, Vaill., Cru- pina, Fers., Cyanopsis, H. Cass., Cj'anus.Dcc. , GoniocauJon. H. Cass. ^KentropJiyUum, Neck., VoLutaria, H. Cass. (H. Cass,) CENïAUKTS, '(Bol.) Voyez C::nta'jrbf. tetitc. U,) 578 ■ CEN CENTAURIUM. {Bnt.) [Cinarocéphales , Jnss, ; S.yns,énêiie polygamie frustranée , Liun.] Ce genre déplantes, de la lamille des synanthérées, et de la tribu des centaurices, noiniué pav les anciens botanistes centanrium majus, a été admis sons le même nom par Tournefort, qui l'a caractérisé et limité avec peu de précision. Linnaeus en a fait deusc sections de son genre Centatirea, sous les titres de jaceœ et de rhapontica. M. de Jussieu, convertissant en genres les deux sous-genrés de Lin- ua'us, les a désignés par les noms de centaurea et de rlioponli- cuiv. Enfin M. Decandolle ( Mém. sur les Cinarocénh.) les a réunis en un seul genre, à l'exemple d'Adanson, et il a appli- qué à ce genre l'ancien nom de cenlaurium. Le centaurion, cen/awrn/m, Dec, a la calathide multiflore, digame, bif'orme ; le disque étant occupé par des fleurs her- maphrodites, régulières, et la couronne par des fleurs neutres, unisériées, à corolle amplifiée. Le péricline est formé desqua- mes imbriquées, non épineuses , ni ciliées ou découpées, mais obtuses, et le plus souvent scarieuscs, au inoins sur les bords ou au sommet. Le clinanthe est timbrillé ; la cypsêle et son aigrette, ainsi que les autres organes floi-aux , otfrent tous les caractères ordinaires do la tribu des centauriées. Parmi une vingtaine de centaurions connus jusqu'ici , et qui tons habitent l'ancien continent, nous ferons remarquer les trois espèces suivantes: I ." Le Centaurion OFiiciNAr,, Cenlaurium. officinale ( centaurea cenlaurium ^ Linn.), est une plante herbacée, à racine vivace , dont les tiges droites et rameuses, hautes de quatre ou ciiiq pieds, portent de grandes feuilles alternes, pennées, à fo- lioles lancéolées, dentées, et se terminent chacune par un grand corymbe irréguiier de calathides grosses, globuleuses, composées de Heurs purpurines. Toute la plante est glabre: eile croit en Italie, sur les montagnes; on la connoit vulgai- rement sous le nom de grande centaurée. Sa racine , qui est grande, rougeàtre en dedans, étoit employée autrefois par l(s médecins. Nous avons observé que la corolle porte une manchette de poils entre le sommet du tube et la base du liiu!)e, comme chez la plupart des lactucérs. 2." Le Ckntaurion Mrsynjt, Cenlaurium moschclinii [ccnlanrea nio.chata. L)ni>,), est annuel, cl nt- s"élè\ c q:t'à un pied et CEN 579 demi: ses feuilles sont longues, pinnatifides; ses calathides soîitaires à rcxirémité des rameaux, sont composées de fleurs blauehes, ou légèrement pourprées, exhalant une odeur de musc, et eMcs se succèdent depuis juin jusqu'en septembre^ dans les jardins où on la cultive. Cette plante est originaire de la Grèce. Elle porte les noms vulgaires de barbeau musqué, blitrt du Levant. 3". Le Centaurign odorant, Ccntaurium suai'eolens (centau' rea suaveotens , Willd.; centaurea Amberhoi , Lam.; centaurea moschnta, Var. B. Linn.), se distingue facilement de l'espèce ])récédcnte par ses fleurs Ae couleur jaune, éclatante, et par la grandeur des fleurs neutres. Il est originaire du Levant, et cultivé dans nos jardins sous les noms de barbeau jaune, d'ambrettc, de fleur du Grand-Seigneur. Cette espèce, !a plus intéressante du genre , étoit mal à propos considérée par Liniia?iis comme une simple variété de la précédente. (H. Cass.) CENTÉES. (Aîamm.)Illiger a donné ce nom au genre établi depuis long-temps sous celui de TExaEC. Voyez ce mot. (F. C.) CENÏELLE (Bot.), Centella. Ce genre , établi par Linnœus , a éîé réuni, par son fils, •dws.hyàrccotyles , parmi lesquels il sera mentionné comme espèce. Ses fleurs monoïques ou dicï- qnes, k quatre pétales, à quatre étamines, avec un involucre à quatre folioles, avoient paru des caractères suRisans pourîe séparer des hydrocofyles : il esta présumer que Linnajus fils les a trouvés variables ou fautifs, quoiqu'il n'en dise rien.(PoiR.) CENTENILLE {Dot.), Cenfunculus, Linn. ; Lam. III. Gen., t. 85. Genre de plantes à llcurs monopétalcs. de la famille des primulacécs, Juss. , et de la tétrandrir. monogynie, Linn., dont les principaux ^ caractères sont d'avoir : un calice 4-f!de;unc corolle monopétalc , enroue, à quatre lobes; quatre étamines ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style, à stigmate simple; une capsule globuleuse, s'ouvrant entravers, et "ontenant plusieurs graines. Les centcnlUcs sont de petites plantes herbacées à feuilles alternes, et à fleurs axillaires, sesslles ou pédiccllées. On eu connoît trois espèces, dont deux se trouvent en Amérique, et la troisième, la plus anciennement connue, est indigène de l'Europe. Ces plantes sont nulles sous le rapport de leurs propriétés. 58« CEN Cententixe bassette, Centiinculus minimus , Linn. Sp. 169; Flor. Dan. , t. 177. La tige de cette espèce est droite , ordinai- rement rameuse , haute d'un à deux pouces au plus , quelque- fois à peine longue de quatre à cinq lignes; ses feuilles sont ovales , glabres , sessiles ; ses fleurs sont d'un blanc verdàtre , très-petites, sessiles dans les aisselles des feuilles. Cette plante croit dans les lieux humides et sablonneux des bois; elle est annuelle, et fleurit en juin, juillet et août. (L. D.) CENTERIA (Bot.), nom donné par Théophraste , selon Adanson , à la toute-saine, hj'pericum androsœmum. (J.) CENTIMORBIA.(J5oh) Daléchampsdit que quelques auteurs ont ainsi nommé la nummulaire, lysimachia nuwmularia . comim^ douée d'une vertu telle qu'elle peut guérir cent maladies : ce qui l'a fait nommer herbe à cent maux. (J.) CENTINODE (Bot.), nom vulgaire du polygonum ayiculare. Voj'ez Renouée des oiseaux. (L. D.) CENTIPEDA. (Bo^) Ce genre de Loureiro correspond au grangea d'Adanson, adopté d'abord par M. de Jussieu, et que nous conservons. (H. Cass. ) CENTLINAM. (Bot.) Voyez Cenanam. (J.) CENTONE (Bot.) Voyez Centunculus. (J.) CENTONIA. (Bot.) Gesner nomnioit ainsi lasantoline ordi- naire, santolina cliamœcj'parissus. (J.) CENTOTHECx\ (Bot.), genre de graminées établi par M. Desvaux, admis par M. de Beauvois, Agrost., tab. 14 , fig. 17 , pour le cenclirus lappacetis deLinnaeus. 11 se distingiie jiar ses fleurs disposées en une panicule presque simple, h. ramifications alternes. Les valves calicinales renferment trois ou quatre fleurs ; la valve inférieure est glabre ,uniflore ; la valve supérieure pileuse et verruqueuse à ses bords, envelop- pant deux ou trois fleurs. (Poir.) CENTRAL. (Bof.) L'embryon est dit central lorsqu'il occupe ïc centre du périsperme : on en a un exemple dans l'if. Le périsperme est central, lorsqu'il forme au centre de la graine une masse qui est environnée par l'embryon : on en adps exemples dans la belle-de-nuit, danslesilené, etc. Le pla- centaire est central, lorsqu'il occupe le centre du péricarpe; on en a des exemples dans la campanule, le mufle-de-veau, la saxifrage. (M^ss.) CE^ 58 1 CÈNTRANODON. (Jc;i%o/.) M. de Lacépède a donné ce nom à un genre de poissons, qui appartient probablementà Jafamîlle des oplopliores, et dont Houttuyu, (Act. Haarl. , xx, li, 538) , avoit fait un silure. Le mot centranodon est d'origine grecque ; mvrpov, aiguillon^ et otvoS'ov, sans dents. Les caractères de ce genre peuvent être ainsi donnés -.corps visqueux, garni d'écaillés; bouche sans dents ni barbillons; deux nageoires dorsales à rayons osseux; des aiguillons aux opercules. Onn'en connoît encore qu'une espèce, Le Centranodon du Japon, Centranodon japonicus, Lacép. (Silurus imberbis , Houtt. , Linn. ; SphjTœna japonica, Schn.) Yeux grands, rapprochés; opercules à deux épines; couleur générale rougeàtre ; nageoires à taches blanches et noires; la caudale arrondie. Longueur de sept pouces environ. Du Japon. ( H. C. ) CE^TRAISTKE (Bot.), Centranthus, Decand. , genre de plantes à fleurs monopétales, de la famille des valérianées, Decand. et Juss. , et de la monandrie monogjnie , Linn., établi d'abord par Necker , sous le nom de kentranthus , avec quelques espèces de valérianes, ayant des fleurs à une seule étamine , et la corolle prolongée à sa base en un long éperon. Les carac- tères de ce genre sont d'avoir, un calice très -petit, à limbe à peine sensible , roulé en dedans ; une corolle monopétale , tubulée , prolongée en éperon à sa base , et par- tagée en son limbe en cinq lobes inégaux ; une seule éta- mine ; un ovaire inférieur surmonté d'un seul style ; une capsule uniloculaire , monosperme et indéhiscente , couronnée par le calice dont les dents se déroulent, et deviennent plu- meuses à la maturité du fruit. Les centranthessont des plantes herbacées, à feuilles oppo- sées, et cà fleurs disposées en panicules terminales. Les prin- cipales espèces sont : 1." Cenïranthe rouge, Centranthus ruber , Decand. FI. Fr. 4, p. 239 (valerianarubra, Linn., Spec. 44.) La tige de cette espèce est redressée, très-glabre, haute d'environ deux pieds; ses feuilles sont ovales-lancéolées, d'un vert glauque; ses fleurs le plus ordinairement d'un rouge clair, présentant des variétés d'un rouge plus foncé , et d'autres blanches : elle croit 3S2 CEN assez communément en France et dans quelques autres con- trées de l'Europe, dans le Levant, la Barbarie; on la trouve dans les lieux pierreux et les fentes des rochers. Elle est vivace, et lleurit depuis le mois de mai jusqu'à la fin de juillet. On la cultive pour l'ornement des jardins, et oa la connoit vul- gairement sous les noms de valériane rouge, belien roi/ge, barbe de Jupiter, cornaccia. Les chats aiment à se rouler dessus. 2." Centrantheafeuili.es étroites, Ccntranthiis angustifolius ^ Decand., FI. Fr. , 4, pag, aSg. Cette espèce dilTère de la pré- cédente par ses feuilles étroites-lancéolées ou linéaires- lan- céolées. Elle est de même vivace, et croit dans les fentes^ des rochers des montagnes, en Provence, enDauphiné, en Pié- mont, etc. (L. D.) CENTRANTHERE (Bo/.) , Centranthera , plante de la Nou- velle-Hollande qui a servi de type à un nouveau genre établi par M. Rob. Brown ; il appartient à la famille des person nées , et doit être placé dans la didjnamis angiospermie de Linnaeus, ofiVant pour caractère essentiel : un calice fendu d'un coté, puis à cinq découpures cohérentes; une corolle infundibuli- forme; le limbe étalé , à cinq lobes inégaux: quatre étamlnes didynames, non saillantes; les antlières à deux lobes, éperonnécs à leur base; un stigmate lancéolé ; une capsule bivalve, à deux loges ; la cloison opposée, portant d'abord le placenta, puislibre. Le Centranthera hisi'ica, Brown, Nov. HolL, q'SS. Seule es- pèce de ce genre dont les tiges sont liispides, herbacées, garnies de feuilles opposées, étroites , entières ; un épi terminal , suppoi*- tant des fleurs alternes, purpurines, munies de trois bractées; une capsule ovale , un peu aiguë; les valves entières , ou par- tagées en deux; les semences fort petites , réticulées. fPoiiu) CENTRAPALUS. ( Bot. ) [ Corjmbifèi^es , Juss. Sjngénésie poljgamie égale ,Lmn.] Ce nouveau genre de plantes, qne nous avons établi dans la famille des synanthérées, (Bull. Soc. Philom. janvier! 817), appartient à notre tribu naturelle des vernoniées, section des prototypes. La calathide est multiflore,subéqualiflore , siibréguiaridore, androgyniflore. l e péricline, plus court que les fleurs ^est formé de squames nombreuses, plurisériées, imbriquées, les inté- rieures progressivement plus longues et plus larges que les exté- rieures; toutessontapprimées, coriaces, linéaires, pubescentcs, CEN ?;85 glanduliféres. munies d'une gi'osse c6te. et surmontées d'ua appendice lâche, loliacé, subulé, spincsccnt au sommet, lequel est très-long et très-éiroit sur les squames extérieures, court et largesurles intérieures. Le clinanthe estplane, nu, fovéolé ; les bords des fossettes paroisseut quelquefois garnis de courtes fim- brilles rares, inégales, piliformes. L'ovaire est cylindracé, tout couvert de longs poils apprimés, et pourvu d'un petit bourrelet hîisilaire. L'aigrette est composée de squamellules nombreuses, plurisériées, inégales, filiformes, épaisses, hérissées de longues barbellules; les squamellules du rang extérieursont très-courtes et fines. Les corolles, un peu inégales en longueur, sont parse- mées de glandes, et leur limbe est un peu palnu', ou très-profon- dément divisé, par des incisions un peu inégales, en cinq lobes très-longs , très-étroits, linéaires. Le Centrapale de Galam, Centrapalus galamensis , H. Cass. , esfc une plante herbacée, annuelle, haute d"un pied et demi. La tige est dressée, épaisse, cylindrique, striée, pubescente, ra- meuse. Les feuilles alternes et sessiles sont longues, lancéolées , comme étrécies en pétiole à la base, acuminées au sommet, grossièrement dentées en scie, pubesoentes, parsemées en- dessous de points glanduleux. Les catathides composées de fleurs rougeàtres , sont solitaires à rextrémité des dernières ramifications de la tige, et elles forment quelquefois, par leur rapprochement , un petit corymbe terminal. Cette plante , que nous avons observée dans l'herbier de M. de Jussieu , et qui a été rapportée de Galam en Afrique , a de l'analogie parle port avec notre ascaricida; mais elle en diffère principalement parle péricline, dont les squames sont surmontées d'un appendice spinescent au sommet, et par l'ai- grette, dontles squamellules extérieures sont filiformes, ce qui ne permet pas de la regarder comme une espèce congénère de Vascaricida. (H. Cass.) CENTRATHERUM. {Bot.) [Cinarocéphales , Juss. Sjngéaésis polygamie égale, Linn.] Ce nouveau genre de plantes , que nous avons établi dans la famille des synanthérées ( Enll. Soc. Philom. février 1817 ) , a^jparlient à notre (ribu naturelle des vernoniées, section des prototypes. La calathide est composée de fleurs nombreuses, égales, ré- gulières, hermaphrodites; elle est subglobuleuse, et entourée 384 CEN à sa base d'un involucre plus iirand que le péricline , et formé de bractées foliiformes, unisériées, inégales, irré^ulières, éta- lées. Le péricline est hémisphérique , formé de squames imbri- quées, paucisériées, apprimées, ovales, parsemées de glandes, pubescentcs , coriaces, scarieuses sur les bords, et surtout au sommet qui se prolonge en une longue arête spinescentc; les squames intérieures plus longues et plus larges que les exté- rieures. Le clinanthe estnu etplane. La cypsèleestcylindracée, munie de dix côtes et glabre; l'aigrette, à peine plus longue que la cypsèle, est composée de squamellules très-caduques, fili- lormes-laminées, pointues, très-barbellulées. La corolle, par- semée de glandes, a le tube grêle, hispidule, et le limbe assez large, profondément divisé en cinq lobes très-longs, linéaires, aigus. LeCentrathere ponctué , Centralherum punctatum, H. Cass., est une plante herbacée, haute de deux pieds, à tige grêle , cylindrique, striée, pubescente, qui se ramifie en sa partie supérieure. Les feuilles sont alternes , pétiolées, ovales-aignes, grossièrement dentées en scie sur les deux tiers supérieurs, hispidules, et parsemées d'une multitude de petits points glan- duleux, transparens comme dans le millepertuis ; le pétiole est bordé d'une membrane sur chaque côté. Les calathides sont solitaires à l'extrémité des rameaux, lesquels sont nus et pédonculiformes en leur partie supérieure. Cette plante a été recueillie dans l'isthme de Panama par .T. de Jussieu, et se trouve dans l'herbier de son illustre neveu sous le nom de jûccapajiamensîs. Elle constitue un genre distinct, prin- cipalement caractérisé par la structure du péi'icline. (H. Cass.) CENTRIFUGE CBoi.) Si l'on considère la position de la ra- dicule par rapport au fruit, on voit qu'elle est tournée ou vers le sommet, ou vers la base, ou vers le centre, ou vers la paroi du fruit. Dans le premier cas elle est dite ?ia«fe, dans le second basse, dans le troisième centripète , et dans le' quatrième centrifuge. Les cucurbitacées, le groseillier , etc. offrent des exemples de radicule centrifuge. (Mass.) CENTRINA (IchlhjoL), nom anglois du humantin. C'est également un nom latin. Voyez Centaine. (H. C.) CENTHINE. {IchUiYoî.) Kivlptr.ic est un mot dont Aristote, Athénée et les anciens Grecs sejublent s'être servis pour GEN 385 désigner l*aiguillat. Voyez ce mot dans le Supplément du i." volume. Centrine est actuellement le nom d'un genre de la famille des plagiostomes , démembré des squales , et nommé en l'ran- çois humantin par M. Cuvier. Le squalus centrina de Linnaeus forme le type de ce nouveau genre de cartilagineux, dont les caractères sont les suivans : Des évents;pas de nageoire anale ; uiie forte épine en avant de chaque nageoire dorsale; la seconde de celles-ci au-dessus des catopes; la queue courte; les dents inférieures tranchantes , et sur une ou deux rangées; les supérieures grêles, pointues et sur plw sieurs rangs ; la peau très-rude. On distinguera lacilement les centrines des aiguillais, des émissoles , des cestracions , par la forme des dents ; des leiches par la présence des épines dorsales ; desmilandres, des grisets, des pèlerins, par l'absence d'anale; des carcharias par l'exis- tence des évents ; des roussettes par la position de la seconde dorsale. Voyez ces divers mots , ainsi que Squale et Plagiostoîmes. Les espèces de centrines sont peu multipliées. 1.* Le Humantin, Centrina vulgaris. {bqualus centrina , Linn.; Squale humantin, Lacép., Bloch , 1 15.) Première épine dorsale inclinée vers la tête ; corps ayant la figure d'un prisme trian- gulaire, dont le ventre forme une des faces; dos caréné, plus élevé au milieu , brun en-dessus, blanchâtre en-dessous : peau revêtue de tubercules gros, durs et sailians ; un seul rang de dents en bas ; trois en haut. Taille de quatre à cinq pieds. Le foie est bilobé, d'un rouge pâle, et recouvre rcstomac j le canal intestinal est court et large ; la rate est échancrée. Ce poisson habite l'Océan et la mer Méditerranée. Sa chair est si dure et tellement filamenteuse, qu'il est presque impossible de la manger; aussi le péche-t-on fort rarement: il \it d'ailleurs au large, plongé dans la vase et dans la lange du. fond des mers, ce qui lui a fait donner le nom de cochon marin. On retire de son tbie de l'huile bonne à brûler , à laquelle Rondelet attribue plusieurs verii.s médicales chimériques , comme celle de guérir la cataracte. Avec sa peau on polit des corps durs. 2.° L'EcAiLLEVX , Centrina squamosa. (Squalus squamofus, Linn.) Corps couvert d'écaillés redressées, ovales, carénées; museau 7- 25 S86' CEr^ oblong, déprimé; dents inférieures plus grandes; ouverhire de la bouche petite et arquée. Décrit pour la première fois par Broussoiinct, en 1780, d'après un individu du Muséum de Paris, qui avoit environ trois pieds de longueur. Seul dans la famille des plagiostonies , ce poisson a des écailles. Sa patrie est inconnue. (H. C.) CENTRIPÈTE. {Bot.) Lorsque la radicule , considérée rela- tivement à sa position dans le l'rnit, est tournée A^ers le centre du fruit , on lui donne ce nom. Le citron en foarnit un exemple. (Mass.) CENTRIS. [Entom.) Fabrîcius appelle ainsi un genre d'in- sectes hyménoptères formé d'un démembrement de celui des abeilles, dont ils diffèrent par le nombre des articles aux palpes maxillaires. La plupart sont d'Amérique , de Surinam et d'Afrique. (CD.) CENTRISQUE {Ichtliyol.) , Centriscus , genre de poissons de la famille desaphyoslomesdeM. Duméril , ainsi nommé à cause desépines qui protégentson corps, du motgrec KiVTpov, aculeus. Etabli par Linna^us, le genre Centrisque a été conservé par les ichth}ologistes qui Pont suivi. M. Cuvier en a retiré deux espèces, pour reformer le genre Amphisile de Klein. Voyez Amphisile dans le Supplément du second volume. Les caractères des centrisques sont les suivans : Museau tuhuWux; corps très-comprimé , tranchant en-dessous; deux ou trois rayons grêles seulement aux branchies ; catopes en arrière des pectorales ; première nageoire dorsale reportée fort en arrière, ayant une première épine longue et forte, supportée par iin appareil qui tient à V épaule et à la tète; corps garni de petites écailles et de quelques plaques larges et dentelées ; dos écailleux. L'intestin, sans coîcams, est replié trois ou quatre fois, et la vessie natatoire est fort grande. On les distinguera des amphisiles , parce que dans ces der- niers poissons l'épine de la première dorsale a Pair d'être la continuation de plusieurs larges plaques qui couvrent le dos. La Bécasse de mer, Centriscus scolopax, Linn. {Centriscus squamosus , Bloch , tab. laa , fig. 1.) Corps couvert d'écailles ; épine dorsale dentelée en arrière et mobile ; mâchoire inférieure fermant labouche comme par unesorte d'opercule qui passe sur la supérieure ; ouvertures des narines doubles ; ligne latérale CEN 58; cllacée; raîopes réunis, et se cachant à la volonté de l'animal dans un sillon de l'alxlomen ; nageoii-e caudale arrondie. ïaiile de trois à quatre pouces. Ce poisson habite la mer Méditerranée; on le voit quelque- fois dans les marches de Rome et des outres villes d'Italie. S.i teinte générale est un rouge tendre et agréable. L'alongement considérable de son museau, et sa forme tubnieuse , l'ont fait comparer à une foule d'objets différens , tantôt à une bécasse, tantôt à l'éléphant , tantôt à un soufflet, etc. Ainsi, à Rome , on le nomme sofjîelfa ; a Gênes, Iromhetta ; en Ajigleterre, trumpet. Gcsner croit que c'est lui que Pline appelle seira. Sa, chair, au reste, est délicate et estimée. Le CenLriscus mloficus de M. Schneider paroit être un Mor- 'MYRE. Voyez ce mot. Voyez aussi Amphisile , Macroramphose et Solénostome. M. Duméril avoit en particulier donné le nom de centrisquea aux poissons que nous avons décrits à l'article Amphisile , taudis •qu'il a emprunté à Klein celui de so/enosiome pour notre ceii- trisque. ( H. C. ) CENTRODONTE(Jc?i/?i/oL), nom d'un poisson découvert parjM.de la Roche, dans les grandes profondeursdelamerdes îles Baléares. Voyez Bogde, dans le Supplément du einquièuiC volume. (H. C.) CENTROGASTÈRE (IchthyoL), Centrogaster , nom d'un genre de poissons établi par Houttnyn dans les Mémoires de îa Société d'Harlem , et appartenant probablement à la famille des atractosomes. Linnaeus , Gmelin, M. de Lacépèdc, l'ont conservé; mais MM. Schneider , Duméril et Cuvier ne l'ont point reproduit. Lemotcentrogastére est d'origine grecque, et signifie ventre épineux, v.ivlùov , dculeus, et^Aç-»ip, ve.nfer. Les caractères de ces poissons sont les suivans : •Quatre aiguillons et six rayons articulés à chaque catope. On n'en connoît que deux espèces. 1." Le Centrogastère brunâtre, Centrogaster fuscescens Houttuyn. {Aniphacanthus guttatus, Schn.; Chtetodon gutfalus , Bloch ,Sparus javanensis, Osbek: Sparus spinus , Linn.; Scarus viganjs, Forsk.; Theutisjavus, Linn.; Hepatus , Gronov.) Nageoire dorsale très-longue; la caudale peu fourchue ; dos brun; ics 25, 588 CEN denïs aiguës, sétacëes; les narines à treis ouvertures. Il atteint rarement sept pouces de longueur. Les écailles sont petites, entières , 'imbriquées ; la tête en est dépourvue; les catopes, un peu postérieurs aux nageoires pectorales, sont réunis par leur base , et fixés le long de l'ab- domen par une membrane mince ; l'anus est voisin de la tête ; la ligne latérale rapprochée du dos, et courbée en arrière. On pêche ce poisson, décrit d'abord par Houttuyn, dans la mer du Japon, à Tranquebar, et sur les côtes d'Arabie. M. Schneider eu a décrit et représenté (tab. 48), sous le nom d'orâmin, une variété dont le dessin lui a été envoyé de Tranquebar, et qui parvient à la taille de neuf pouces. 2.° Le Cenïrogastère argenté, Centrogaster ar^entalus-, Houttuyn. [Amphacanlhus argentatus , Schn.) Nageoire caudale fourchue; dos argenté; une grande tache brune sur la nuque. Taille d'un à trois pouces. Des mers du Japon. Pour ce qui regarde le centrogaster equula de Gmelin, voyez Cœsio et Poulain. Au reste, l'histoire de ce genre de poissons est des plus obscures, et demande de nouvelles observations. (H. C.) CENTROLEPIS {Bot.), petite plante herbacée delà Nou- velle-Hollande, découverte par M. de Labillardière, pour laquelle il a été établi un genre particulier, très- rapproché de la famille des joncées, de la monandrie monogynie de Lin- nœus, dont le caractère essentiel consiste dans une spathe îîivalve, à plusieurs fleurs; le calice et la corolle remplacés par plusieurs paillettes simples ; sous chacune d'elles une éta- mine insérée à la base du pistil ; une anthère vacillante , à une seule loge; un style à trois divisions; une capsule à trois loges; une semence dans chaque loge, attachée au centre de la valve. La seule espèce de ce genre est le cenlrolepis fascicularis , Labill. , Nov. Holl. , 1, tab. 1; centrolepis cuxpidigera, Trans. Linn. 10, tab. 12, sfig. 1 ; devAuxia Billardieri, Brown , Noi'- "HolL, pag. 262. Ses feuilles sont nombreuses, sétacées , réu- nies en gazon touffu. De leur centre s'élèvent plusieurs ham- pes nues, à peine une fois plus longues que les feuilles, ter- miuées par une petite tête de fleurs renfermées dans une CEN 389 spathe à deux valves concaves, aiguës, plus longues que les fleurs. Le genre Devauxia de M. Rob. Brown diffère très-peu de celui-ci; en le conservant, ii faudroit y rapporter quelques autres espèces mentionnées par M. Brown : il se distingue du centrolepis par ses fleurs privées de paillettes, portées sur •un réceptacle commun , et sans autre enveloppe qu'une spathe à deux valves. ( VoyezDEVAUxiA.) Les genres AiEPrauM et Aphelia de M. Rob. Brown ont aussi de très-grands rapports avec les centrolepis, et devroient peut-être y être réunis. Voyez ces deux articles. Suppl. (Poir.) CENTROLOPHE. {Ichthjol.) On doit à M. le comte de Lacé- pède la création d'un nouveau genre de poissons de ce nom , qui appartient à la famille des lophionotes. Le mot centrolophe dérive du grec, et signifie crête épi' neuse, de Kivjpov, aculeus , et Xo5 ÛËÎ> habite le Chili, et à été décrite par Cavanilles, auteur de ce genre, dont on ne connolt qu'une espèce. (H. Cass.) CÉPHALOPHORE. {Malacoz.) C'est le nom sous lequel M. de Blainville, dans sa nouvelle distribution systématique des animaux, basée sur leur organisation, et traduite par des caractères extérieurs, a cru, dans le but de donner une ter- minaison semblable à toutes les classes d'uTi même type , devoir désigner le même groupe d'animaux appelés céphalés par M. de Lamarck. Voyez Malacologie/ De B.) CÉPHALOPODE {Malacol.j, Cephalopoda. M. Cuvier consi- dérant comme des espèces de pieds les singulières tentacules qui couronnent la tête des espèces du genre Sèche de Linnaeus , a désigné sous ce nom le groupe d'animaux que Poli, à peu près dans la même manière de voir, avoit nommés brachiata, en y plaçant, il est vrai, fort mal à propos, les anatifes; et l'un et l'autre en font la première division du groupe des inollusques. M. de Lamarck, et presque tous les autres zoolo- gistes françois, ont imité M. Cuvier. M. de Blainville, dans sa nouvelle classification des mollusques établie sur les organes de la respiration, désigne ce même groupe sous le nom de Cryptodibranches. Voyez ce mot et celui de Malacologie. (DeB.) CÉPHALOPTÈRE. ( Ichthyol. ) M. Duméril a le premier établi ce genre dans la famille des plagiostomes, aux dépens de celui des raies de Linnaeus et de M. de Lacèpède; en quoi il a été depuis suivi par MM. Risso et Cuvier. Les caractères des céphaloptères sont d'avoir Le corps très-déprimé, à cinq ou six trous branchiaux de chaque côté en-dessous; la tète tronquée en avant, garnie de deux cornes que forme V extrémité des nageoires pectorales ; la louche trans- versale; les narines situées sous le museau ; les dents très-menues etjinement dentelées ; les yeux latéraux et deux évents derrière ; la queue longue, conique et très-grêle, souvent armée d''iin aiguil- lon , et garnie d''une petite nageoire dorsale près de sa hase. Le mot céphaloptère est grec, et indique la position des nageoires sur la tête, qui caractérise ce genre d'animaux, Xi , pag. 53. Enfin M. Cuvier, dans son Règne ani- Tiial, pag. 5io, a aussi appliqué ce nom à une section de ses plongeons, comprenant les espèces de guillemofs vulgaire- ment connues sous la dénomination de co/omtes du Groenland, et distinguée des guillemets proprement dits, uria , Briss. et lllig. , par les échancrures des membranes de leurs pieds, par leur bec plus arqué, non échancré, et par la brièveté de la symphyse de leur mandibule inférieure. L'espèce la plus connue enlandrie mono- gynie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : un calice à cinq divisions persistantes, staminifcres ; cinq pétales pin- natifides; cinq étamines, les anthères éperonnées; un style; une capsule à deux loges , renfei'mée au fond du calice. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce. C'est un grand et bel arbre , dont les branches étalées se divisent en rameaux opposés, un peu anguleux; les feuilles longuement pétiolées, ternées ; les folioles sessiles , lancéolées, dentées en scie ; les fleurs disposées en une belle panicule terminale; les ramifi- cations opposées; le calice coloré, jaunâtre, teint en rouge à son sommet; les pétales alternes avec les divisions du calice, plus courts, inégalement pinnatifides; leurs découpures li- néaires; les anthères arrondies, à deux loges, prolongées à leur base en une pointe en forme d'éperon; l'ovaire libre, globuleux, placé au fond du calice; le style court. Le fruit est une petite capsule ovale, à deux loges. (Poir.) CERATOPHORA {Bot.), nom sous lequel M. Humboldt a figuré ( Frib. pag. 112, t. II ) une variété rameuse du bolet odorant , dont les divisions ressemblent à des cornes. On la trouve assez fréquemment dans les mines du Hartz , sur les poutres et les poteaux de bois. (Lem. ) CERATOPHYLLUM. (BoL) Voyez Cornifle. (L. D.) CÉRATOPHYTE. {Poljy.) C'est le nom qu'un assez grand nombre d'anciens naturalistes donnent aux corps organisés de la classe des polypes , dont la substance est cornée, comme les gorgones, antipathes, etc. (De B.) CÉRATOPOGON. {Entom.) Meigen a désigné sous ce nom certaines espèces de tipules à antennes garnies d'un faisceau de poils à leur base , et dont les larves produisent des végé- tations monstrueuses sur les plantes où leurs mères les ont déposées. ( C. D. ) CERATOSANTHES {Bât.), genre de Burman et d'Adanson, adopté par M. de Jussieu. C'est Vanguria de Plumier, Icon. 2l\, et Mss. 2 , tab. 3 4. 11 a été réuni par plusieurs auteurs au Iri- choianths de Linngeus {iritihqsanthçs comiculataj Encych). Il €ER 455 en diffère par les découpures de la corolle non ciliées, mais divisées à leur sommet en deux lanières. Le fruit est à quatre loges au lieu de trois. ( Poir. ) CERATOSPERMUM. {Bot.) Mlcheli donne ce nom à un genre auquel il rapporte trois plantes cryptogames, dont les parties qu'il nomme graines, ont la forme d'un croissant ou d'une corne. La première, le CERAXOSPEUiiUM aquatique , C. aquaticuni y. Mich., gen. tabl. 56, f. 2 , croit au fond de l'eau. C'est une croûte épaisse, gélatineuse, brillante, très-étendue, fauve ea dehors et ridée comme l'écorce du chêne, et blanche en de- dans. On la trouve toute l'année, et surtout en automne , dans les ruisseaux de l'Imprunetta , village prés de Florence. La deuxième, le Ceratospkrmum noir, C. nigrutn, Mich. f. 56, f. I , naît sous l'écorce des branches mortes des arbres, et principalement sur le noisetier -. elle est petite et discoïde; ses graines sortent du milieu du disque, après la destructioa de l'écorce. On la trouve en décembre aux environs de Flo- rence. C'est probablement une espèce de ruemaspora , qui^ comme certaines espèces de ce genre, a un conceptacle appa- rent. La troisième, le Ceratospermum nain, C minimum, Mich. tab. 56, f. 3., ressemble à une très - petite coupe blanche, ciliée ou un peu velue, et qui contient des semences d'un rouge de chair. Il se peut que ce soit encore un nœmaspora. On la trouve en automne sur l'écorce du laurier. Quelques botanistes rapportent les ceraiospermum de Micheli au sphœria., d'autres au peziza; mais ces rapprochemens ne nous paroissent pas exacts. Les ceratospermum de Micheli n'ont même que des rapports éloignés avec , 1.° le sphœria cerato- spermum de Tode et de Persoon ; 2." le variolaria ceratosperma, Bull, (^sphccria podoïdes , Pers. ); et 3.° le cerutonema de Roth, Voyez ce mot , et Sph/Eria. Ceratospermum , de deux mots grecs qui signifient semence en forme de corne. Voyez Cératoîdes. ( Lem. ) CERATOSTEME (Bot.), Ceratostema. Juss. , gen. arbrisseau observé au Pérou par M. Jos. de Jussieu, qui constitue un genre particulier de la famille des campanulacées, et qui appartient à la décandrie monogynie de Linnaeus. Ses feuilles 2i3. Vi5G CER sont alternes, sessiles, coriaces, ovales; les fleurs grandes, disposées à l'extrémité des rameaux en un épi lâche, presque paniculé; les pédicelles munis de bractées. Leur calice est turbiné, à cinq grandes découpures persistantes; la corolle coriace, tubulée , à cinq découpures, renfermant dix éta- iriincs attachées sur le calice; les filamens courts; les anthères Irès-'ongues, attachées par leur milieu, bifurquées à leur sommet ; l'ovaire adhérent avec la partie tubulée du calice ; un seul style ; un stigmate. Le fruit, vu très-jeune , paroît être «ne capsule couronnée par les découpures du calice, légère- ment tomenteuse , à cinq nœuds , à cinq loges , renfermant plusieurs semences. (Poir.) CERAULOTOS. {Zooph.) Il est impossible de déterminer quels sont les corps organisés que Donati désigne sous ce nom dans son Histoire naturelle de la mer Adriatique. ( De B.) CERAUNIAS, ou CERAUNITE. {Min.) Ce nom, pris dans ïa minéralogie des anciens , a été appliqué par eux, et ensuite par les modernes, à des pierres trcs-difilerentes. Comme il vient d'un mot grec qui veut dire foudre , il a toujours été donné à des pierres dans lesquelles on croyoit avoir remar- qué quelques rapports avec ce météore. On peut diviser en deux classes les pierres qui l'ont reçu. Les unes offroient, dans leur intérieur , lorsqu'on les regardoit dans un certain sens, un éclat vif. Ces pierres se rapprochoient beaucoup de celles qui étoient nommées par les anciens , astéries , et se confon- doient peut-être avec elles. (Voyez Astérie.) Mais le ceraunia de Pline étoit une astérie de qualité inférieure; il étoit cris- tallisé, d'une couleur bleuâtre, et se trouvoitdans la Carmanie. tous caractères qui conviennent assez bien au corindon té- îésie , auquel nous avons rapporté Pastérie. Il prétend que l'on faisoit des ceraunia factices, en mettant macérer certaines pierres dans un mélange de vinaigre et de nitre. L'étoile qui fait le caractère de cette pierre, paroissoit alors. Les autres pierres qui n'ont aucun rapport avec celles-ci , ont reçu également le nom de ceraunia, parce qu'on suppo- soit qu'elles avoient été lancées du ciel par la foudre. Ces pierres, dont on voit un grand nombre de variétés dans les collections, ont une forme particulière qui leur a été donnée par l'art. Elle ressemblent, la plupart, à des coins très- CER 4^7 aJongés. Dans quelques variétés, toutes les arêtes ont été arron- dies, à l'exception de celle du tranchant, qui est au contraire ordinairement très-coupant. Dans quelques autres, la partie moyenne et large de ces pierres est percée d'un trou. On connoît plus ordinairement ces pierres sous le nom de pierre de foudre ; elles sont faites de toutes sortes de minéraux, mais notamment des minéraux les plus durs, de jades j de silex pyromaque, de jaspe, de trapp , de pétrosilex , et même de lave compacte. C'est ce qui fait que des minéralogistes du moyen âge leur ont attribué des couleurs différentes. Ce qu'il y a de remarquable dans leur histoire , c'est qu'on les trouve presque partout dans les attérisscmens; et il paroît qu'on les trouvoit ainsi du temps même des Grecs. Ces pierres ont été évidemment les premiers instrumens franchans fabri- qués par les hommes. Les peuples sauvages en font encore de semblables, qu'ils emmanchent solidement. Ils s'en servent comme d'armes ou comme de hache. On cite les ceraunites principalement dans l'Inde , sur les bords âe la mer, en Portugal et en Amérique. On a aussi donné le nom de ceraunite et de pierre de ton- nerre aux grandes Bélemmïe.s (voyez ce mot), et à quelques jpyrites (voyez Fer sulfuré), même aux glossopètres ou dents .de requins fossiles. Enfin, on les a souvent cojifondues avec les pierres météoriques, pierres qui paroissenf réellement tombées de l'atmosplière, et qui ont , comme on le verra, des caractères distinctifs très-tranchés. Voyez Météorites. ( B. ) CERAUNIUM iJiot.) de Pline, et mentionné par Athénée. C'étoit un champignon qui croissoit sous terre, et qu'on trou- \'oit en Thrace. On présume que ce nom est corrompu du grec cranion, et qu'il désignoit une espèce de truffe. (Le:\i.) CERBERA. [Bot.) Voyez Ahouai. (Poir.) CERBERE (Erpét.) , nom spécifique donné par Daudin à une couleuvre que M. Schneider place parmi ses hydres, ^^oyez Couleuvre. (H. C.) CERBERI-VALLI (Bot.), nom brame d'un cisse des Indes, cissus carnosa, qui est le tsieri-valli des IMalabares. (J.) CERCAIRE (Infits.), Cercaria. C'est à Muller que nous devons la découverte et l'établissement de ce genre, qui com- prend des animaux extrêmement petits, agastriqucs, deforrae 458 CER très-variable, transparente, et pourvus d'un appendice pos- térieur simple, en forme de queue. La plupart vivent dans les eaux douces, quelques-uns dans la mer, et plusieurs dans les infusions végétales ou animales. Muller comptoit vingt- deux espèces dans ce genre; mais M. de I.amarck en a3'ant 3'etiré celles dont l'appendice postérieur est bifurqué, sous le nom de fricocerque, il n'en reste plus que onze, qui semblent encore assez mal connues, comme en général tous les animaux dits infusoires. La plus remarquable est le cercaire têtard, cercariàgyrinus, MuU. Infus., lab. 18, fig. 1, dont le corps est extrêmement petit, blanc, gélatineux, presque globuleux en avant, et ter- miné en arrière par un appendice cylindrique alongé et pointu. On la trouve, quoique rarement, dans les infusions animales. Il paroit qu'elle a beaucoup de ressemblance avec les animal- cules trouvés dans le sperme du cerf et du bouc. Nous cite- rons encore le cercaire tenace, cercaria tenax, Mull. Infus., tab. 20, fig. 1 , qu'on trouve dans l'infusion du tartre des dents, et dont le corps membraneux, ovale, transparent, un peu épaissi, et tronqué antérieurement, est terminé par une queue très-courte et très-pointue. (De B.) CERCEAU. (Ornith^) En terme de fauconnerie, on appelle ainsi la preniiète penne des ailes des oiseaux de vol en géné- ral, et les trois premières pennes des éperviers. (Ch. D.) CERCEDULA(Or/it£Ji.), nom italien delà sarcelle commune, anas querqucxlula, Linn. , que l'on appelle aussi dans la même langue cercevolo. (Ch. D.) • CERCELLE {Omifh.) , un des noms vulgaires de la sarcelle commune , anas querqiiedula, Linn. (Ch. D.) CERCERELLE.'(0r;j.j71i.) Ce nom, qui s'applique quelque- fois à la sarcelle, désigne plus particulièrement la cresserelle, falco tinnunculus , Linn., que l'on appelle aussi quercerelle. .Ch. d.) CERCERIS. {Entom.)M. Latreille a donné ce nom à un genre qui comprend quelques espèces de Philanthe (voyez ce mot), tel que celui qu'on a désigné sous le nom d'Orné. (CD.) CERCETA {Ornith.) , nom espagnol de la sarcelle commune, anas q-ucrquedula, Linn. (Ch. D.) CERCEVOJ-0. (Ornilh.) Voyez CERcivorLA. (Ch. D.) CER 439 CERCIFIS. (Bof.) C'est l'un des noms vulgaires des plantes appelées par les botanistes tragopogon. Les François les nom- ment plus habituellement encore salsifis, nom sous lequel nous décrirons ce genre de lactucées. (H. Cass.) CERCIO. {Ornilh.) Cet oiseau des Indes, sur lequel on n'a que des notions très- vagues, est, suivant Belon , de la taille d'un étourneau ; son plumage est varié de diverses couleurs .- il est très-babillard , et apprend à imiter la voix humaine. (Ch. D.) CERCIS. (Bot.) Ce nom étoit donné par Théophi^aste, sui- vant C. Bauhin, au tremble. popu/us tremula, qui estle populus liljca de Pline, de Mattbiole et de Dodoens. Il paroft que Théophraste en admettoit deux espèces, dont la seconde est rapportée par C. Bauhin et d'autres au gaînier ou arbre de Judée, qui l'a conservé. (J.) CERCLE, ou Anneau magique. (Pliys.) Ce sont des zones circulaires sur lesquelles l'herbe d'un pré paroit desséchée , tandis qu'elle conserve toute sa verdure , soit dans l'intérieur, soit à l'extérieur; et quelquefois aussi c'est le contraire. Des idées superstitieuses ont fait attribuer autrefois à une opération magique , ce phénomène dont la cause est encore inconnue. (L.) CERCLE A BARRIQUES. (Bot.) Une espèce de Iniuhinia ît feuilles marquées de neuf nervures, a été envoyée de la Mar- tinique sous ce nom , qui lui est donné parce que ses rameaux servent à faire des cercles de barriques. Elle paroit diflérente de celles qui sont décrites dans les auteurs. Ses pédoncules de fleurs sont opposés aux feuilles, comme dans la vigne. (J.) CERCLES POLAIRES (Géogr. PIrys.) Voyez Zones. ( L. ) CERCOCEBES (Mamm.), nom donné par M. GeoSroy à Tune des divisions qu'il forme dans la nombreuse famille des singes de Fancien continent (Ann. du Mus. d'Hist. Nat. t. kj, p. 97) , et qui renferme quelques espèces des genres Guenon et Macaque. (F. C.) CERCODEE (Bot.), Cercodea. Ce genre est le même que le letragonia, Linn., Suppl. , et que ïhaloragis, Forst. Il appar- tient à la famille des onagres, et à ïoctandrie téiragynic de Linnœus. Son caractère essentiel consiste dans un calice su- périeur, à quatre découpures j quatre pétales oblongs, huit l^^o CER étamines, quatre styles, un drupe sec renfermant un noyau à quatre loges. Borné d'ahorJ à une seule espèce, ce genre a été augmenté de plusieurs autres, sous le nom dltaloragis , la plupart origi- naires de la Nouvelle-Hollande. Les plus remarquables sont : 1. Cercodée DROITE, Cercodea erecta , Murr. Comm. Gœtf., 1780, pag. 3, tab. 1; Lam. 111. Gen. tab. 019; telragonia ivœ- folia , Liun., Supp. 267 ; haloragis tetragonia, Lhérit., Slifij. jiov. 1, pag. 82; haloragis alafa, Forst. Prodr. ; ludwigia cerco- dea, Jacq. le. rar., tab. 69. Cette espèce est une des mieux connues de ce genre: originaire de la Nouvelle-Zélande, elle est cultivée depuis long-temps au Jardin du Roi. Elle a le port (Vun tcucrium; ses tiges sont presque ligneuses , tétragones ,rudes au toucher; ses feuilles opposées, ovales, aiguës, glabres, den- tées en scie: ses fleurs axiliaires, verlicillées, d'un vert rou- geàtre, un peu pendantes, et réunies deux ou trois sur des pédoiîcules très-courts. Ses fruifs sont de la grosseur d'un grain de blé, raboteux, à quatre angles, durs, ovales, coniques, à quatre loges, renfermant des semences fort petites. 2. Cercodée a grappes, Haloragis racemosa, Labill. No^^■. Holl. 1 , pag. 100, tab. 128. Arbuste d'un à deux pieds, dont les feuilles sont presque sessiles, opposées, lancéolées, dentées en scie; les fleurs disposées en grappes axiliaires et terminales, presque simples, peu garnies, à peine de la longueur des feuilles; ces fleurs sont pédicellées, presque en verticillcs , munies de (juatre pétales concaves; ils manquent quelquefois: le fruit est un drupe sec, ovale, à quatre angles ailés, à quatre loges, quelquefois une seule, par avortement; les semences oblon- gues et solitaires. 3. Cercodée A REL'X STVLF.s, Jm/orflg'ii digyna , Labill., Nor. Holl. 1 , pag. 101 , tab. 129. Cette espèce est distinguée par lScs tiges ligneuses, hautes de trois pieds, cylindriques; par ses feuilles alternes , sessiles, fort étroites, entières, un peu blan- châtres à leur sommet. Les fleurs sont solitaires, ou réunies de trois à six dans les aisselles des feuilles, à peine pcdicei- lées; l'ovaire globuleux, muni seulement de deux styles; un drupe globuleux, contenant une noix a deux loges, et des çemcnces solitaires dans chaque loge. 4> Cercodée couchée, Haloragis nrosfraia, Forst.; LhériU-L CER 441 Stirp. now. 82^ Ses tiges sont ligneuses, coiicîiées; les rameaux fétragones; les feuilles scssiies, opposées, glabres, oblongucs- lancéolées, très-entières ; les fleurs solitaires, axillaires, à peine pédicellées : le fruit est un drupe sec et globuleux. Elle cioît dans la JN'ouvclie-Calêdonie, à l'île des Pins et à Eotany-Bay. (POIR.) CERCODIENNES (Bot.), Cercodiance. Cette famille de plan- tes fornioit auparavant la première si;ction des onagraircs , dont elle diffère principalement par la pluralité des styles. Son caractère général consiste dans un calice d'une seule pièce, faisant corps par sa base avec l'ovaire, et divisé par le haut en plusieurs lobes. t,es pétales sont insérés au haut du calice entre ces lobes, auxquels ils sont égaux en nombre; quelquefois ils avortent, l.es étaniines partant du même point sont en nombre égal ou double. L'ovaire adhérent ou inférieur est surmonté d'autant de styles et de stigmates. Il devient une haie oh une capsule, souvent couronnée par les divisiotis du calice, dont les loges nionospermes sont en nombre égal à celui des styles. Los graines tiennent au sommet des loges. Leur embryon, placé au centre d'un périsperme charnu, a les deux lobes courts et la radicule montante très-alongée. Les plantes de cette famille sont la plupart aquatiques et her- bacées ; leurs feuilles opposées ou verticillées , quelquefois alternes; les fleurs tantôt axillaires solitaires, tantôt en épis terminaux. Les genres ne cette famille sont le Vahlia de M. Thunberg, le Cercudea de Solander, ou Haloragis de Fors- ter, le Goniocarpus de MM. Thunberg et Kœnig, oti Gonato- carpus de Willdenow ; le Mjriopliyllum et le Proserpinaca , auparavant placés dans les naïades et les hydrocharidées. (J.) CERCOLEPTES (Mamm.), nom donné par Iliiger au genre KiNKAjou. Voyez ce mot. (F. C.) CEPiCOPE (Entom.) , Cercopis. M. Fabricius a décrit sous ce nom de genre un grand nombre d'insectes hémiptères, qui appartiennent à notre famille des collirostres ou auchéno- rhinques. Les cercopes sont de petits insectes , très-distincts des vraies ei gales, mais assez voisins d es cicadelles ou tétigones de Geoffroy, pour que M. Olivier n'ait pas cru devoir les séparer. En effet, la démarcation de ces deux genres est peu tranchée. L'orga- 442 . CER iiisation du bec n'offre aucune différence essentielle. Les antennes, les corselet et l'écusson sont les seules parties qvii puissent fournir quelques caractères assez importans pour pouvoir établir un genre ; mais on trouve beaucoup d'espèces qui semblent se refuser à toute division systématique, et qui , par des degrés insensibles, indiquent le passage des cercopes aux cicadelles. Quoi qu'il en soit, nous avons cru devoir conserver ce genre artificiel , parce qu'il est certains cercopes dont les caractères sont bien positifs , et qui peuvent être avantageusement détaches des tétigones, déjà beaucoup trop nombreux. Antennes de trois articles , le dernier un peu conique et sétifère, insérées entre les jeux ; corselet presque rliomhoïdal ; rangle postérieur échancré, et remplacé par un petit écusson ; deux jeux lisses, La tête , le corselet et l'écusson , dans les cercopes., forment , parleur réunion, une espèce derhombe, dont le front.repré- sente un des angles, et l'écusson l'angle opposé. La tête est petite, à peine distincte du corselet, et offre antérieurement isn front saillant qui porte deux petils yeux lisses, et se pro- ïonge en un bec recourbé, composé de trois pièces, et ren- fermant trois soies. Le corselet est d'une seule pièce. L'écusson , petit, paroît être formé aux dépens de l'angle postérieur du corselet qui est échancré. Les élytres sont, ainsi que les, ailes, entièrement flexibles , transparentes et plus longues que l'abdomen ; les pattes postérieures , pluslongues que les autres, sont très-épineuses et propres au saut. Les larves de ces insectx.>s sont molles, elliptiques, convexes en-dessus, planes en-dessous, et garnies de six pattes. Elles restent presque toujours fixées et immobiles sur les jeunes tiges des plantes et des arbres, surtout dans les aisselles des feuilles dont elles sucent les sucs. Sans aucune espèce de défense, et presque dépourvus des moyens de fuir, ces ani- maux scroicnt devenus la proie d'une foule d'ennemis, et surtout des ichneumons, ou auroient été presque toujours desséchés par faction du soleil, si la nature pi'évoyante ne leur avoit donné la faculté de fournir k une abondante évapo- ration, et de se dérober en même temps à tous les regards, au moyen d'une espèce de ruse, d'où leur est venu probable- CER 445 ment le nom de cercopcs, Kepy.o-^, rusé. En effet, ces petites larves laissent échapper, par l'anus et par les pores de la surface de leur corps, une liqueur écumeuse, d'un blanc jaunâtre ou verdàtre, qui les recouvre en entier, de sorte qu'elles ressemblent à une masse d'écume salivaire. Lors- qu'on enlève cette écume , la larve se contracte sur elle- même, et fournit bientôt une nouvelle sécrétion de la même nature. Quelques personnes , par cette raison, ont donné à ces animaux les noms vulgaires d'écumes prinlanières , crachats de coucou. Les nymphes ne diffèrent des larves qu'en ce qu'elles ont des ailes. Arrivés à l'état parfait, les cercopcs vivent aussi, comme les larves, des sucs des végétaux, et se rencontrent sur les arbres ou sur les plantes. Ils sautent en étendant leurs ailes, et s'éJancent avec rapidité d'un endroit à l'autre. Le gejire Cercope est très-nombreux en espèces, même aux environs de Paris, mais plusieurs ne sont pas encore bien. connues; nous nous contenterons d'en décrire quelques-unes : ' 1. Cercope sanguinolent, Cercopis sansuinolenta , Geoff. , tab. 8, fig. 5; Panz., 5i, tab. 12. Deux taches et une bande arquée rouges sur chaque élytre ; une tache de la même couleur de chaque côté du premier anneau de l'abdomen j tout le reste entièrement noir. On considère comme variétés de ceite espèce , des insectes qui ont Fabdomen rouge, l'anus noir, un cercle rouge sur les genoux, une bande, deux taches, ou seulement un point delà même couleur sur chaque élytre-, mais ces insectes, beau- coup moins communs que le cercope sanguinolent, doivent, je crois, appartenir à une espèce distincte. On rencontre les uns et les autres, par toute l'Europe, dans les bois. ^y' ^ 2. Cercope hémorroïdal j Cercopis Jtemorroïdalis , Panz. Fasc. 61, tab. 16. Noire, luisante; deux taches rouges sur Iç corselet, quelquefois réunies, et formant une "espèce de bande. Cette espèce est au moins moitié plus petite que le sanguino- lent, et a à peine trois lignes de longueur. Tout son corps est noir ; ses ailes sont d'un brun foncé et demi-transparentes. Les deux taches du corselet sont quelquefois presqucréunies, et 444 CER forment une espèce de bande, ce qui est peut-être une diffé- rence de sexe. Cette espèce se trouve en Autriche et dans les environs de Paris. • ^^ o.Cercopeécu.meux, Cercopis spuinaria ^De^éer. 3-i , tab. 1 1 , fig. i". Le corps d'un gris sale, les élytres néJjiileuses, avec un ou deux espaces marginaux transparens. Cet insecte très-commun a ordinairement quatre lignes de longueur; le dessus et le dessous du corps sont d'un gris lui- sant, quelquefois légèrement olivâtre; les élytres sont d'un gris un peu plus foncé, nébuleux et maculés de brun, à l'exception de deux petites parties triangulaires diaphanes, qui sont dirigées obliquement Tune vers l'autre près du bord externe. On rencontre des cercopcs écumeux qui n'ont qu'une seule partie triangulaire transparente ; d'autres qui n'en ont pas du tout, et dont les ailes sont partout également ma- culées. Ce cercope avoit été nommée écumeux, parce que c'est sur la larve de cet insecte qu'on avoit d'abord plus particu- lièrement observé la singulière propriété de se couvrir d'écume ; mais elle se retrouve aussi dans plusieurs autres espèces, et peut-être même dans toutes. 4. Cercope a de ux bandes , Cercopis bifasciata , Panz. 7 , tab. :20. Tête et corselet jaunâtres ; élytres d'un gris-brun, avec deux plaques mar^îinalcs transparentes. Cette espèce est plus petite que le cercope écumeux, dont elle diffère d'ailleurs par la couleur. On la rencontre, comme la précédente, aux environs de Paris. 6. Cercope a trois bandes , Cercopis trifasciata, Coq. 1 , tab. 8, fjg. 10. Noire ou brune en-dessus ; deux bandes blanches sur les élytres, et une troisième de la même couleur à la partie postérieure du corselet. Cette espèce a à peu près deux lignes ou deux lignes et demie de longueur.- elle est brune ou noire en-dessus, avec trois bandes blanches, et l'extrémité postérieure des élytres de la même couleur. Le dessous du corps est d'un gris jau- nâtre ; les pattes postérieures sont très-longues , comprimées et pectinées sur le bord extérieur. Cet insecte habite les en- virons de Paris. (CD.) CER 445 CERCOPITHECOS , Cercopithecus. (Mamm.) Voyez Cerco- pithèque. (F. C.) CERCOPITHEQUE. (Afamm.), nom composé de K^py.cç, queue, et de TriSmoç, singe, et employé par les Grecs, mais bien après Aristote , pour désigner vraisemblablement les singes pourvus d'une grande queue. Pline dit qu'on trouve en Ethiopie des cercopithèques à tête noire, à poils d'àne, et dont la voix est différente de celle des autres singes. Les modernes en généi'al ont aussi employé ce nom pour désigner les singes qui ont de grandes queues, tels que les guenons ou les sapajous. (F. C.) CERCYRUS. (Icft%oL)^licn, Varinus et Hésychius don- nent ce nom à un animal marin qui se retire dans les pierres , à la façon des patelles. Il est probable qu'ils ont voulu parler d'un mollusque : mais Rondelet regarde ce nom comme donné à un poisson qu'il avoue ne pas connoitre. (H. C.) CERDANA (Bot.), genre de la Flore du Pérou, qui dif- fère trop peu des cordia de Linnœus*, pour en être séparé. Voyez Sebestier. (Poir.) CERDON {Bot.) , un des noms anciens recueillis par Ruellius, traducteur deDioscoride, etdonnésau sfruf/u'i/m decetauteur, qui est le gjpsophila des modernes. (J.) CÉRÉBRALE, (matièrk) [ Ceuveau. ] (C/um.) Suivant M. Vau- quelin , la matière cérébrale de l'homme est formée de Eau 80,00 Substance grasse blanche 4,53 Substance grasse rougeàtre 0,70 Albumine 75OO Osmazome 1,12 Phosphore (il est uni aux matières grasses). i,5o Soufre (il est uni à l'albumine) j Surphosphate de potasse f r r Phosphate de chaux ( '^ Phosphate de magnésie J 100,00 Analyse du cerveau. On délaye 1 partie de cerveau dans 3 parties d'alcool à 36 d. ; on fait bouillir, et on filtre. Le lavage est verdàtre. Par le refroidissement , il dépose de la substance grasse blanche sous la forme de lames, et des flocons d'albu- 4-'.6 CER mine , qui ont été dissous à l'aide de l'eau naturellement con- tenue dans le cerveau. On continue à traiter le cerveau par l'alcool , jusqu'à ce qu'il ne lui cède plus rien. Le second lavage , Je troisième, le quatrième, et même le cinquième, sont colorés en hleu de saphir; on ignore la cause de cette couleur qui ne change point par les acides et les alcalis, et qui nr disparoit, quand on fait concentrer les lavages, qu'au moment où tout l'alcool est volatilisé; alors elle passe au jaune. Il est très-vraisemblable que la couleur verte du premier lavage est due au principe colorant bleu , mêlé avec une couleur jaune. On réunit les lavages refroidis et filtrés; on les fait concen- trer dans une cornue. L'on obtient dans le résidu deux matières : l'une est la substance grasse rougeàtre (i) ; l'autre est uu extrait jaune , soluble dans l'eau , et composé d'osmazome . de surphosphate de potasse, et de traces de chlorure de so- dium. On sépare ces deux matières par l'eau bouillante, qui ïie dissout pas la première. La partie du cerveau qui ne se dissout pas dans l'alcool bouillant, est d'un blanc légèrement grisâtre, floconneuse: en se desséchant, elle devient grise et demi - transparente : la cassure qu'elle présente alors, est semblable à celle de la gomme arabique. Mise dans l'eau , elle se gonfle et se ramollit; jlans cet état, si on la chauffe légèrement avec une solution de potasse, elle s'y dissout sans donner d'ammoniaque. Enfin elle présente tontes les propriétés caractérisques de l'albumine. L'albumine du cerveau contient du soufre et des phosphates de chaux et de magnésie ; mais on ne peut y découvrir aucune trace de phosphore, autre que celui qui fait partie des phos- phates. Nous allons décrire maintenant les propriétés des deux snbstancesgrasses ; nous renvoyons l'examen de TOsmazome à ce mot. Substance grasse blanche. Elle est concrète , mais molle et poisseuse ; elle a un aspect satiné et brillant. Elle tache le (i) La substance grasse rougcàlre qu'on extrait des deux premiers la- vages distillés, relient un peu de substance blanclie lamelleuse; car eu la traitant par l'alcool bouillant, sa dissolution dépose, en refroidissant, «le la substance grasse rougeàtre et dej laQ^es blanches et brillantes sem- 1>lables à l'hjdratc d'acide boritiue. CER 447 papier comme les huiles* ordinaires. Elle n'est point acide, truand on l'expose au soleil, elle prend une couleur orangée. Vingt parties d'alcoçl houillant à 56 d. , en dissolvent i de substance grasse 5 presque tout se précipite par le refroidis- sement. Si la substance grasse contenoit de l'albumine , celle-ci ne seroit pas dissoute. La potasse n'en dégage point d'ammoniaque, et ne peut la saponifier. Exposée à la chaleur , elle se fond , sans cependant acquérir la même fluidité que la graisse. Elle se noircit à une tempéra- ture inférieure à celle où la graisse commence à se décom- poser. Mais un fait très-remarquable est la quantité notable d'acide phgsphorique qui se pi'oduit lorsqu'on en incinère le charbon. Comme, avant la combustion, on ne peut y trouver aucune trace d'acide phosphorique libre, ou de phosphate, il en faut conclure, avec M. Vauquelin , qu'elle contient du phosphore à l'état combustible. Substance grasse rougeâtre. Elle a une couleur rouge-brune; une odeur qui est celle du cerveau , mais plus forte ; elle a une saveur de graisse rance. Lorsqu'on la triture avec un peu d'eau froide, elle forme une émulsion homogène qui se conserve assez long-temps. Les acides minéraux coagulent cette émulsion. La substance grasse rougeâtre se dissout dansTalcool chaud, à l'exception de quelques flocons de matière animale.- presque tout se dépose par le refroidissement. Son charbon produit de l'acide phosphorique, lorsqu'on le brûle. M. Vauquelin pense que la substance grasse rougeâtre ne diffère pas essentiellement de la substance grasse blanche : il est porté à attribuer la différence que ces corps présentent, à de l'osmazome que retient la première. Suivant lui, ce prin- cipe seroit la cause de son odeur, de sa couleur et de sa consis- tance , q-ui est moins grande que celle de la substance blanche. De quelques propriétés du cerveau. La niatière cérébrale est légèrement odorante, grise à l'extérieur et d'un blanc de lait à l'intérieur. Elle se délaye dans l'eau , et forme une émulsion épaisse , qui se coagule en flocons épais par la chaleur, l'alcool , les acides et les matières astringentes. 448 CER Quand on abandonne cette émuleion à elIc-mL'me, pendant un mois , dans un flacon muni d'nn tube à gaz, ou la voit se partager en un liquide jaune et en une matière solide, dont une partie surnage sur la liqueur, et une autre gagne le fond du flacon. Le liquide jaune prend peu à'peu une couleur lose, laquelle dure vingt jours environ. Au bout de ce temps, la couleur se fixe à un jaune plus foncé que u'étolt d'abord celui de la liqueur. Il ne se dégage pas sensiblement de gaz ; seulement il se produit une odeur désagréable, sulfurée, qui a de l'ana- logie avec celle du fromage, et la liqueur devient alcaline. Si on la sépare, parla filtration, de la matière solide, on y trouve un peu d'albumine, de Fosmazome, de l'acide acétique et de l'ammoniaque , laquelle paroit tenir de l'albumine en dis- solution. Enfin en appliquant i'alcool bouillant à la matière solide restée sur le filtre , on obtient une solution des matières grasses, quiestvert-bleuàtre, et qui possède d'ailleurs toutes les autres propriétés que l'on observe dans l'alcool qui a bouilli sur le cerveau frais. Enfin ce qui n'a pas été dissous dans l'alcool , est de l'albumine. On voit par-là que le cerveau est peu alté- rable dans les circonstances dont nous venons de parler, puis- qu'il n'y a guère qu'un peu d'albumine qui se réduit en acide acétique et en amm««iaque ; mais lorsque le cerveau* est exposé à l'air, la décomposition en est beaucoup plus prompte et beaucoup plus marquée. Le cervelet de l'homme et le cerveau des animaux herbi- vores présentent les mêmes résultats que ceux que nous venons d'exposer d'après l'excellent travail de M. Vauqnelin, La moelle alongée et les nerfs ont une composition ana- logue à celle de la matière cérébrale. (Ch.) CEREBRITE (Foss.), Cerebrites. Voyez Meandrine. (D. F.) CEREIBA (Bof.), nom brasilien, suivant Pison, dumanglier blanc, qui a le port d'un saule; ses feuilles sont opposées, et de leurs aisselles sortent des pédoncules chargés de fleurs ramassées, dont chacune a quatre divisions, et porte quatre étamines. Il paroît que c'est une espèce d^avicennia que Fisou a intention d'indiquer , et non un conocarpe qui a les feuilles alternes. Cependant, dans la plupart des auteurs, le conocarpe est nommé manglier blanc, et Vavicennia manglier gris. Pison j;>;irle d'un autre manglier qu'il nomme ctrcibuna, dont les CEP». 449 feuilles sont rondes et épaisses, le fruit de la grosseur d'une noisette, et dont les pigeons se nourrissent faute de meilleur aliment. Cette indication est trop incomplète pour qu'où puisse reconnoitre à quel genre celui-ci peut appartenir. (J.), CERÉOLITE. (Mm.) M. de Drée a décrit sous ce nom, dans le Catalogue de son musée minéralogique, une substance peu connue, qui est d'un vert jaunâtre, qui a la translucidite gélatineuse de la cire ou du savon, qui en a aussi la mollesse. Elle a été, dit-il, regardée mal à propos comme de la stéatite. Elle se présente en grains disséminés dans certaines laves, ou dans des roches qui en ont l'apparence, et qui viennent de Lisbonne, de Provence, du Dauphiné, de Corse, des bords du Rhin, de la Saxe, etc. (B.) CEREOPSIS (Ornith.) , Cereopsis. Latham a formé de cet oiseau un genre particulier qui a été adopté par lUiger, et placé par ce naturaliste entre la glaréole , ou perdrix de mer, et ]e cariama. Ses caractères sont d'avoir le bec court, convexe, incliné vers la pointe; la tête entièrement couverte d'une peau nue et ridée , ou cire , qui 5'étend sur la mandibule supé- rieure, et cache les narines; un éperon obtus au pli de l'aile ; Hè bas de la jambe nu ; l'extérieur des trois doigts de devant réuni par une membrane à l'intermédiaire jus- qu'au milieu; le doigt de derrière très-court, et touchant à peine la terre. Ea seule espèce connue de ce genre a été trouvée dans la JNouvelle-Hollande. Latham Ta décrite dans le second supplé- ment de son Synopsis, où elie est figurée pi. loS'"-', et il lui a donné, dans le Supplément à VIndex ornitliologicus, le nom de cereopsis No^'œ-Hoiiandiœ. Cet oiseau est de la grosseur d'une petite oie. La peau ridée qui, part-":nt de la base du bec, s'étend jusqu'au-delà des yeux, est jaune. Son plumage est en général d'un gris cendré, dont la teir'to est p'usfoneée sur les parties supérieures. Les couvertures des ailrs, les penneâ secondaires et les grandes pennes des ailes et de ïa queue sont noirâtres vers l'extrémité. La partie nue de la jâuibe et les tarses sont jaunes, à l'exception d'une place trianguLire au-devant du pied, qui est noire ainsi que les doigts et Ic^ 7- ^9 450 CER ongles. Le bec ^ aussi tic couleur noire, a y lignes de hauteuf, et i5 lignes de longueur, mesuré des coins de la bouche. On conserve, dans le Muséum britannique, une seule dépouille de cet oiseau aquatique, dont les habitudes ne sont pas connues. (Ch. D.) CERERITE ( Min. ) , nom donné par Klaproth au Ceuium Cerite. Voyez ce mot. (B.) CERÈS. {Ichthjol.) Selon Suidas et Varinus, c'est le nom d'un poisson, en grec y.spîiç. (H, C.) CERESÉ. (Bot.) Nicolson, dans son Histoire naturelle de Saint-Domingue, dit que les Caraïbes donnent ce nom à l'es- pèce de bignone nommée griffe de chat, ou liane à griffe de chat, hignonia unguis cati. (J.) CERESIA. [Bot.) Ce genre a été établi par M. Persooh pour le paspalum memhranaceum, Linn. Quoique très-remarquable par son port, par la large membrane qui reçoit ses épillets. par le long duvet qui recouvre les valves calicinales, cette plante n'appartient pas moins aux paspalum par ces mêmes caractères , quoique moins prononcés dans les autres espèces. M. de Beauvoisa observé d'autres caractères qui l'ont déterminé à conserver ce genre dans son yVgrostographie, pag. 9 , tab. 5 . iig. 4. Il a remarqué que les valves du calice étoient dures et coriaces, et celles de la corolle molles et membralieuses ,# caractères tout-à-fait opposés à ceux des paspaZura, dont au contraire les valves calicinales sont molles, herbacées, celles de la corolle dui'es et coriaces. Je doute que Linnaeus ait admis un pareil genre. Voyez Paspale. (Poir.) CERETTA (Bot.), nom italien de la serratule , cité par Césalpin. (H. Cass.) CEREUS. {Bot.) On avoit donné ce nom à plusieurs plantes à tige droite et cannelée comme un cierge, et on les nommoit cierge en françois. De ce nombre est le cierge du Pérou , nommé par C. Bauhin cereus periianus spinosus. Linnams les' a réunies avec plusieurs autres sous le nom générique cactus. (J.) CERFS {Mamm.),Ceri'us. Nom dérivé de celui que les Latins donnoicnt à notre cerf, et que nous avons conservé nous- mêmes à cet animal, mais en l'étendant aux ruminans dont les in lividus mâles ont la tête garnie d'un bois qui croît et tombe successivement. CER 45i Les cerfs sont en général des animaux remarquables parla ïégèreté de leurs formes , l'élégance de leurs proportions , l'aisance de leurs mouvemcns; leui's jambes minces etclovéea sans être foibjes, leur corps svelte et arrondi , leur cou alongé , portant avec grâce une téfe iine , un regard doux , maJa pénétrant et hardi, un air demi-sauvage, où l'on semble dé- mêler autant de conliance que de crainte, un pelage prapre brillant, et d'une couleur qui ne déplaît point à la vue ont toujours fait placer les cerfs au nombre des animaux les plus favorisés de la nature, et que les hommes recherchent duvuntat^e. On trouve des cerfs en Europe, en Asie et dans toute l'Amérique. On en rencontre aussi dans l'Afrique septentrio- nale, et, à en croire quelques voyageurs, il en existeroit dans l'intérieur de ce continent. Partout, dans les pavs sau- vages, ils peuplent en abondance les forêts ou les plaines, et sont une des principales ressources de l'homme. Leur naturel se ploie aisément aux circonstances qui dé- pendent des climats et de la température. Ceux des pavs chauds se propagent sans peine dans nos régions tempérées. et le cerf dEurope s'est naturalisé à l'Ile-de-France. Aussi , rencontrerons-nous les mêmes espèces de cerfs dans toutes le« contrées où rie trop grands obstacles ne les ont pas empêchés de pénétrer. Les parties septentrionales de l'Ancien-Monde et du Nouveau en sont une preuve , et si cette régie soulfie quelques exceptions, elles sont pins apparentes que réelles: l'industrie des hommes a fait souvent ce qui n'auroit point été fait par la nature. Nous parlerons, à Tarticlc Ruminans, des caractères qu'i sont communs aux cerfs et aux autres espèces de cette nom- breuse famille : nous ne nous occuperons ici que des carac- tères propres au genre dont nous traçons l'histoire. Le plus remarquable de ces caractèi'es , sont les bois, c'est-à-dire CCS productions osseuses du front, qui tombent et se repro- duisent altprnativcment , et dont les individus mâles seuls sont pourvus, excepté dans l'espèce du renne. Les animaux «Jfrentpeu de phénomènes plus inexplicables que cette espèce mufle très-étendu , la langue douce, et les- oreilles sipiples , pointues , et de moyenne grandeur. Le mâle se distingue de la femelle par ses bois, et par ses canines, ou crochets* à la mâchoire supérieure. Le faon, c'est-à-dire le cerf- ou la biche de moins de six mois, ont tout le corps parsemé de petites lâches blanches, sur un fond brun fauve; et l'on aperçoit déjà la couleur pâle des fesses. il y a des cerfs naturellement plus bruns les uns que les antres, et il s'en trouve de blancs. On désigne en France les premiers sous le nom de ceris d'Ardennes; et en Allemagne, sons celui de brand-hirsch , ce qui veut dire cerf brûlé. Quelques auteurs oui pense qu'ils formoient une espèce à part; et comme , chez tous les vieux cerfs, le poil du cou s'alonge de manière à former une sorte de crinière, ce spnt eux vraisemblablement que les anciens ont appelés Iiippciap/je, ou cerf-cheval. 'Lorsque le faon a environ six mois, il commence à paroîfre sur son os frontal deux tubercules que l'on appelle les bosses ou bossetles ; alor:; il prend le nom de hère. Ces bosscttes croissent, s'alongent, deviennent cylindriques; et dans cet état on leur donne le nom de couronnes. Elles sont terminées par une face concave, sur laquelle porte l'extrémité inlérieure du bois. Ce n'est qu'après la première année que le bois commence à se former; il n'a alors qu'une simple tige sans aucune branche, et se uommc dague ; le cerf lui-même si' nomme aflgujf pcmlaut 453 cEn toute sa seconde année. A la troisième , il lui vient un bois dont chaqueperc/'ie j ette deux ou trois branches, que l'on appelle cors , ou andouillers. Celui de la quatrième année se couronne^ et l'âge ne fait qu'amener plus de grosseur dans les perches , et \iu plus grand développement dans cette couronne qui se di- vise ({uelquefois en dix ou douze branches, prend des formes très-différentes ; et de là les noms de fourche , d'empaumure, etc. ; mais jamais les cerfs n'ont plus de trois andouillers à la partie antérieure de chaque perche, et quelquefois ils n'en ont que deux. Tout ce qu'on vient de dire fait cependant supposer que les bois se sont développés naturellement ; car il arrive très- souvent que le bois d'un côté se déforme , qu'il a plus d'an- douillers que celui de l'autre côté ; que ces andouillers chan-* gent de^ direction, etc. etc. : dans ce cas les andouillers sont malsemés. Depuis la troisième jusqu'à la sixième année, le cerf porte le nom de jeune cerf; à six ans , on le nomme cerf dix cors jeune- ment; et à sept ans, cerf dix cors , quoiqu'il puisse avoir unbois chargé de douze ou quatorze branches, eu comptant les an- douillers et les divisions de la couronne. Passé huit ans, on le nomme vieux cerf et grand vieux cerf. On en a vu à cet âge dont les bois avoient jusqu'à vingt-quatre branches , parce qu'il arrive quelquefois aux andouillers de se bifurqiier; mais dans ce cas les bois sont presque toujours nialsemés. L'an- douillcr inférieur, qui est le plus grand de tons, se nomme maifre andouiller ; celui qui vient ensuite, sur-andouiïler ; et les autres, chevillures. On appelle la tige principale , le merrain ; l'anneau qui est à sa base , la meule; les tubercules dont le bord est parsemé, /es pfe;Ture5; les élévations du merrain et des an- douillers , les pelures ; et les sillons qui les séparent, les gout.~ lières. Plus le cerf vieillit , plus les perches s'écartent , plus te merrain est gros, plus les meules sont larges , et les gouttières profondes. Les cerfs mettent bas leurs bois au printemps; les vieux eerfs, les premiers, vers la fin de février ; ceux de dix cors, au milieu de mars; ceux de dix cors jeunement, en avril; et les jeunes cerfs, en mai. Aussitôt après la chute des bois, ils se retirent et se cachent dans les taillis , jusqu'à ce que le nou- veau bois soit revenu; et il n'est entièrement développé et CER 45ç) durci que vers le mois d'août: ils se fro{tent alors contre les arbres pour le dépouiller de la peau desséchée qui y adhère encore. Le cerf est en état d'engendrer dès l'âge de dix-huit mois, quoiqu'il n'ait alors que les deux tiers de son accrois- sement. Le rut commwce avec le mois de septembre, et il produitsiir le cerf les effets les plus extraordinaires. Cet animal^ habituellement si timide , est alors animé d'une fureur aveugle , et devient très - dangereux , même pour les hommes : il court les forêts et les plaines en tous sens; sa gorge se gonfle; il ratY, c'est-à-dire qu'il fait entendre une voix âpre et forte ; il mange peu , ne dort point, et dès que deux cerfs se ren- contren t , ils se battent à ou Irance. Les biches les fuient d'abord, et il faut qu'ils les contraignent. Le rut commence par les vieux cerfs , qui sont aussi les plus forts, et que les biches pré- fèrent; il dure à peu près trois semaines pour chaque âge ; ce qui fait qu'il y a des cerfs en rut jusqu'à la fin de novembre. Après la saison du rut , les cerfs sont d'une foiblesse extrême ; ils se retirent dans les lieux abondans pour se refaire; c'est le temps où il est le plus aisé de les forcer. Lorsqu'il y a beaucoup de glands, ils se rétablissent très-vite. La biche porte huit mois et quelques jours; elle ne fait d'ordinaire qu'un faon , qu'elle met bas au mois de mai ou au commencement de juin. Elle en a le plus grand soin ; et si des chiens le poursuivent , elle se présente, et se fait chasser elle-même pour les éloigner, et vient ensuite le rejoindre. Le faon ne quitte point sa mère pendant tout Fêté. En hiver , les cerfs et les biches de tous les âges se rassemblent en troupes nemmées hardes, d'autant plus nombreuses quela saison estplus rigoureuse. Us se divisent au printemps ; les biches se cachent pour mettre bas , et les cerfs pour refaire leurs bois ; et comme les jeunes cerfs et les daguets perdent leurs bois plus tard que les vieux , ils restent plus long-temps réunis. Les anciens attribuoient au cerf une vie d'une longueur prodigieuse; mais, dans le fait, il ne passe guère vingt ans. On a vu, dit-on, quelquefois des biches cornues; d'autres sont simplement stériles, et se nomment ^reVwig-fies. La chair du cerf est peu estimée , mais sa peau est recherchée pour la chamoiserie ; elle est souvent percée , en été , par une espèce d'œ^tre , dont les larves se logent dans son épaisseur. A^*' CER Le cerf habite à peu près toute TEurope et toute l'Asie jus- qu'au Japon. Le cerf de Corse est plus petit , surtout plus bas sur jambes. Il se pourroit qu'il fût d'une race particulière; les cerfs de Barbarie paroissent lui ressembler plus qu'au cerT or- dinaire. Les Portugais ont transporté lé cerf à l'Ile-de-France, où il n'existoit pas avant eux. I,a chasse du cerf a fait de tout temps l'exercice des guerriers et l'amusement des honimes puissans. Elleestparvenue aupoint de constituer un art très- étendu , qui fait la principale partie de celui de la vénerie. Le veneur doit connoitre les lieux où le cerf se tient dans chaque saison, afin de pouvoir l'y chercher; il doit connoitre, par l'empreinte des pieds, l'âge et le sexe de l'individu qu'il poursuit ; les fumées ou excrémens, les portées , c'est à-uire la hauteur à laquelle le bois atteint les branches des arbres, ai-lent aussi le veneur dans son jugement. Il faut encore qu'il connoisse et prévoie toutes les ruses de l'animal, comme celles de passer et de repasser sur la voie , de se faire accompagner d'autres bêtes pour donnerle change , de faire un grand saut pour se jeter à l'écart , de se coucher sur le ventre et laisser passer les chiens devant lui; enfin de se plonger dans l'eau , ne laissant sortir que le bout du nez. Cette ressource est ordinairement la dernière; le cerf est alors bientôt auxabois, et ne cherche plus qn'<à vendre chèrement sa vie. Le Cerf DU Canada, Cervus canadensis , Linn. l'crrot, f. 265. Tige du bois courbée en dedans; trois andouillers à la partie antérieure dirigée en avant. Les divisions de l'exîrémilé supé- rieure ne partant pas d'un centre commun; des canines; un mufle. Ce cerf, quoique très-commun dans le Canadaet la Virginie, nù les Européens lui donnent tantôt le nom d'é/flu, tantôt celui oe daim ,nn point encore été observé exactement. 11 paroitroit, par ce qu'on en a rapporté, qu'il ressemble beaucoup à notre cerf commun, et qu'il ne s'en distingue que par une taille plus grande, et par des bois sans empaumures, sans couronne- ïuent. Les cabinets du Muséum royal d'Histoire naturelle pos- sèdent deux têtes de ce cerf, celle de l'individu dont Perrot n donné la figure, et celle que Buffon a fait graver. Ces têtes, comparées à celle du cerf commun , offrent peu de dilVérences , dans le nombre, la forme et les rapports de chaque partie, et les bois en effet ne sont point terminés par une empaumnre; cependant ils conservent le caractère distinctif de noire cerf, c'est-à-dire trois andouillers à la partie antérieure de la perche, avant la couronne; et si les hois du cerf du Canada ne se terminent point précisément comme ceux du cerf commun, tous les andouillers supérieurs se développent k la partie pos- térieure du merrain , ou ne semblent plus être que des subdi- visions de ce merrain, comme sont les branches qui forment les couronnes et les empaumuret.il résulteroitde là que leseul caractère distinctif de ce cerf consisteroit dans les parties supé- rieures du bois, qui , comme nous l'avons dit plus haut, parois- sent être sujettes à beaucoup plus de variations que les parties inférieures. Aussi plusieurs auteurs, et Buiïon entre autres, nel'ont-ils considéré que couime une variété ou plutôt une race du cerf d"Europe.Hci"nandez, en parlant desoji aculliame, qui paroit être notre cerf du Canada, dit qu'il ressemble en tout aux cerfs d'Espagne; et tous les voyageurs se sont réunis pour ne reconnoitre aucune difféi'ence essentielle entre ce cerf et le nôtre. C'est lui qu'on trouve désigné sous le nom de daim rouge, dans les auteurs anglois; et les Indiens du nord le nom^ ment wewas-kish. L'Elan, Ccrvus alces, Linn. Bois s'écartant horizontalement de la tête, et forman||dcux grandes lames aphities et profondé' ment dentelées au bord antérieur; point de canines ; point de mufle. C'est le plus grand des cerfs; il égale presque le cheval. Les bois du mâle , car là femelle en est privée , pèsent quelquefois près de cinquante livres. Pour pouvoir supporter un tel poids , l'élan a reçu un cou plus court et plus robuste que les autres ceri's ; ce qui lui donne un air beaucoup moins élancé, et beaucoup moins noble. 11 est cependant plus haut sur jambes que la plupart d'entr'eux, et principalement des jambes de devant. Sa tête est plus forte, et sa lèvre supérieure plus épaisse et plus longue ; ce qui a fait dire aux anciens qu'il broute l'herbe en rétrogradant. Son poil est "gros, et non pas rond, mais prismatique; il se bris%entre ies doigts quand on le ploie; celui de la nuque et du garrot est beaucoup plus long, et forme une véritable crinière. Sous la gorge du mâle est une proéminence considérable^ et l'on voit dans les deux sexes, -462 CER à cet endroit, de longs poils noirs qui forment une espèce de barbe. Sa couleur est un gris foncé ; la crinière et le dessus de la queue sont plus foncés encore; le d'cssous de celle-ci est blanchâtre. L'élan habite en Europe depuis le 53.* jusqu'au 63." degré de latitude, dans une partie de la Prusse, de la Pologne, de la Suéde; en Finlande, en Russie, et surtout en Livonie et en Ingrie. En Asie , il descend, plus bas , depuis 46" jusqu'à 5i°, surtout en Tartarie r en Amérique, enfin, depuis 44" jus- qu'à 53°, autour des grands lacs , jusqu'à iOhio , la Nouvelle- Ecosse , et le nord des Etats-Unis. C'est un animal assez lourd, qui aime le séjour des forêts basses et humides , abondantes en marécages, en joncs et en aulnes. 11 fuit surtout l'homme et ses cultures, et dispafoit par degrés où la population s'étend. Comme son train de devant est plus baut que celui de derrière, il ne galope ni ne saute; mais sa marche est un trot plus ou moins rapide , au moyen duquel il fait cependant, à ce qu'on dit , jusqu'à quinze milles d'Alle- magne d'une traite. Ses pieds, comme ceux de plusieurs autres cerfs, claquent d'une manière bruyante lorsqu'il court , sans doute parce que ses sabots se choquent. En courant dans les forets , il tient sa tête horizontalement , il élève beaucoup ses pieds de devant en trottant. Depml septembre jusqu en avril , il se tient dans les lieux élevés, à l'abri des inondations. Lorsque le temps est couvert et neigeux , il cherche les taillis; et lorsqu'il est clair,les futaies ou les places nues. L'été, il descend dans les bas-fonds ; il lui faut toujours de l'eau quand il n'y a point déneige. 11 mange les rejetons de beaucoup d'arbres, et lait grand tort aux forêts; il détruit aussi les blés verts et les lins. Sarrasin rapporte qu'en Amérique il aime le bois puant (anagyris fotida) , et qu'il le chei'che sous la neige. Sa manière de paître à terre consiste à se mettre à genoux , ou à écarter les pieds de devant , à cause de la brièveté de soiî cou ; c'est en partie pour éviter cette situation qu'il aime à paître dans les marais , ou à brouter aux arbres. Par la même raison , il cherche auss3*à paître à terre dans un terrain qui aille en montant. M. Pallas dit que sa nouri'iture favo- jite, dans le nord de la Russie, est un gramen élevé qui vient dans le lit des rivières. En été, il se met dans l'eau jusque CER ^6^ par- dessus la tête, afin d'être mieux à l'abri des taons et c^es mouches, et fait tant de bruit avec ses narines en broutant, qu'on l'entend d'assez loiti. Partout où il y a des hommes, il ne va paître que la nuit. Chaque famille est composée d'une vieille femelle , de deux femelies adultes, de deux jeunes fe- melles, et de deux jeunes mâles. Plusieurs de ces familles se tiennent ensemble. Au temps du rut, on voit jusqu'à quinze ou vingt individus réunis ; ce temps commence à la fin du mots d'août, et dure tout le mois de septembre. Les vieux mâles rassemblent alors les femelles, et les jeunes qui n'entrent pas en chaleur s'écartent pour ce temps-là seulement. Lorsqu'il n'y a pas assez de femelles, les mâles qui n'ont pu en avoir df- viennent comme furieux; ils raient à peu près comme les daims, et maigrissent beaucoup. On a remarqué en Amérique qu'ils poursuivent les femelles, en se jetant à la nage, d'une île à l'autre. Les femelles commencent à mettre bas à la mi-mai, et le part est fini à la mi-juin. La première fois elles ne font guère qu'un petit, ensuite constamment deux, rarement trois. Les faons ne sont pas tachetés , mais d'un brun rougeàtre; les dagues de la première année ont un pouce de haut ; celles de la deuxième , un pied ; la troisième , elles deviennent fourchues ; la quatrième , elles prennent six andouillers, et s'aplatissent un peu ; la cinquième , ce sont de petites lames ; elles croissent ensuite toujours. On n'en a point vu qui eussent plus de vingt- huit andouillers. Les vieux élans déposent leurs bois en jan- vier et en février ; les plus jeunes en avril et en mai : Ls plus vieux ont refait à la fi^n de juin ; les autres au mois d'août, Pei-dant le refait, ils se tiennent dans les saules ; quand il faut enlever le duvet, ils cherchent les forêts d'arbres verts. Les plus forls qu'on ait trouvés en Europe pèsent trente-six livres , et ceux d'Amérique quarante. Pennant en a vu un de cin- quanle-six, qui avoit trente-quatre pouces d'envergure, et dont chaque perche étoit longue de trente-deux pouces, et large de treize. Un élan tué en Suède sous Charles XI, pesoit douze cent vingt-neuf livres ; un antre, des monts Altaï, avoit huit pieds dix pouces du nez à la queue, et cinq pieds six pouces de hauteur au garrot ; sa tête avoit deux pieds cinq pouces de long, et sa queue deux pouces et un tiers ; mais ce là'étoit pas à beaucoup près un des plus grands. Il ne faudxoit 4^4 CER cependant pas ajouter foi au rapport de certains voyageurs, qui disent qu"il y en a, en Amérique, de douze pieds de liant, et dont les bois pèsent trois cents livres. ., L'élan ne vit «juère que de dix-huit à vingt ans : son odorat n'est pas fort, mais son ouie est excellente. Une fuit pas sitôt devant les gens à cheval oucnvoiture que devant les piétons; si on le manque, il ne fuit pas au coup , mais il revient sur l'assail- lant. Son principal ennemi est l'ours , qui cherche à le trouver isolé, et à le blesser au cou ou a la tête -. quand il réussit à le faire tomber, ii s'en est bientôt rendu maître, l'ouvre derrière l'épaule, lui dévore d'abord les intestins, et cache avec des branches ou des leailles ce qu'il ne peut manger. Quand Télan voit venir l'ours, il ne fuit pas, mais se défend avec ses pieds de devaiit, et réussit souvent a l'écarter. Un seul loup n'attaque que des clans jeunes; mais en hiver les loups se jettent en troupesurlesadulr.es. La chair de l'élan passe pour légère et nourrissante ; les Indiens disent qu'elle les soutient plus long-temps que celle de tout autre animal. Son nez passe en Canada pour un des meilleurs morceaux : on fait, en Russie, des langues four- rées d'élan. On se servoit autrefois de cet animal en Suède pour tirer des traîneaux; mais on a défendu cet usage, parce qu'il aidoit quelquefois à faire échapper des criminels. C'est de Pennant que nous tirons ce fait singulier. Sa peau est excellente pour la buffleterie, et son bois peut s'employer comme celui du cerf. On assure que lorsque cet animal est poursuivi , il lui arrive souvent de tomber tout à coup sans avoir été tiré ni blessé : ce «lue l'on juge provenir d'une espèce d'épilepsie, et l'on est parti delàpour attribuer à son pied lapropriétéchimérique deguérir de ce mal quand on le porte sur soi. On a aussi voulu dériver de là son nom allemand et suédois elend , qui signifie mucrahle; mais il vient plus probablement de son ancien nom, dans les mêmes langues, elk ou eicît, qui aura aussi donné naissance à celui d'aice, dont les Grecs et les Latins se sont servis pour désigner l'élan. On ne trouve ce dernier ni dans Arioste, ni dans JSAïen. César est le premier qui en parle ; mais il ne l'a guère bien connu, car il dit que l'alce n'a point de cornes , et que ses articulations ne peuvent point se ployer: qu'il dort CER 465 en se reposant contre un arbre, et qu'on le prend en coupant l'arbre, et en le faisant tomber. Cette propriété fabuleuse est attribuée par Pline . liv. VlII.ch. i5, au machlis, ainsi que celle de paître en rétrogradant, tandis qu'il parle, deux lignes plus haut, de l'alce, comme d'un animal semblable au mulet. Pausanias dit de l'alce qu'il est intermédiaire entre le cerf et le chameau , et qu'C le mâle porte des cornes sur les sourcils. Voilà tout ce qu'on trouve de l'alce dans les anciens , et ce- pendant ils en ont vu plusieurs fois à Rome ; il y en eut au triomphe d'Aurélien, selon Vopiscus , et Gordien en montra dix à ses jeux, selon Jules Capitolin. L'orignal du Canada, que les Anglois nomment moose-deer f d'après son nom algonquin mousou , ne paroit point différer de l'élan. Pennant dit s'être assuré de leur identité par une com- paraison expresse. I.e Renne, Cervus tarandus^ Linn. Bois recourbés en avant, terminés par une empaumure, et dont les andouillers se pal- ment : point de canines ; point de mufle. Cette célèbre espèce de cerf se distingue encore par ce caractère que la femelle porte un bois comme le mâle , mais plus petit, et dont les empaurfiures sont plus étroites. On a vu des bois de rennes de près de quatre pieds de long; la grandeur de l'animal adulte sauvage, est à peu près la même que celle du cerf; mais le renne domestique n'est guère plus grand que le daim. Son corps est plus trapu, ses jambes plus courtes , plus épaisses , et ses pieds plus gros que ceux de ces der- niers animaux. C'est avec raison qu'on a dit qu'il a plus la tour- nure d'un veau que celle d'un cerf. Son poil est long, serx'é et crépu, surtout en hiver; celui de la gorge est plus long que celui du reste du corps. Le faon n'a point délivrée, il est brun dessus , roux dessous et aux pieds ; l'adulte est brun foncé au commencement de l'année, mais»en approchant des jours caniculaires, il prend une teinte gris blanc , et finit par être presque entièrement blanc. Le tour des yeux est toujours noi- râtre ; le tour de la bouche est blanc ainsi que la queue , le périnée, et un anneau au-dessus de chaque sabot. M. de Melliii qui a observé les premiers âges du renne, dit que les faons ont desbossettes en naissant, et qu'a quinze jours il leur vient des dagues d"un pouce. Les bois de la première 7. 3o 46<^ CER année , dans des rennes de Russie femelles, avoient un pied de long et trois andouillers ; mais des rennes de Suède é"alement iemelles n'avoient que des fourehes. Le renne mâle perd ses bois après le rut, en novembre ou en décembre. La femellequi a conçu gardeses bois jusqu'à ce qu'elleaitmis bas; et comme elle porte trente-trois semaines, elle ne les perd qu'au mois de mai ; mais lorsqu'elle est stérile . elle les perd en liiver comme les mâles. Ceux-ci mettent huit mois à refaire leur bois, et ne l'ont complet qu'au mois d'août; la femelle n'y en met que cinq. Les rennes que l'on a châtrés gardent souvent leur bois une année de plus que les autres; mais ils en chan- gent aussi au bout de ce temps. Le rut a lieu au mois d'octobre ; les mâles raient et se comportent à peu près comme les daims. Ils répandent, pendant ce temps, une forte odeur de bouc; ils ne couvrent leur femelle que la nuit. On a vu une femelle recevoir le mâle à cinq mois , et être fécondée. Ils ont refusé de couvrir des daiins et des biches.- La femelle met bas au mois de mai, ordinairement deux petits; et la vie du renne ne va point au-delà de seize ans. Cet animal aune poche membraneuse placée entre l'os hyoïde et le cartilage tyroïde qui communique avecle larynx sous l'épiglotte. Cette organi- nisation découverte par Camper ne se trouve point dans les autres cerfs. Le renne ne blesse guère de ses andouillers, mais il frappe des empaumures du haut en bas; et comme tous les cerfs, il donne des coups très-forts de ses pieds de devant. On en avu assommer ainsi de gros chiens, et l'on assure qu'il se «iéfend avantageusement contre les loups. Le gZouAon est, dit-on, bien plus dangereux pour lui , en se précipitant du haut d'un arbre sur son dos , et en s'y cramponnant malgré tous ses efforts , jusqu'àcequ'ill'ait fait périr. (VoyezGLOUTOx.) Lorsque le renne court, et lorsqu'il est surpris, ses pieds produisent un claque- ment, parce que les pinces se heurtent entre elles, ou contre les sabots des autres pieds. On sait que le renne est domestique en Laponie , et qu'il fait la principale richesse du pays. Nous allons donner un extrait de l'intéressante relation qu'en a publiée Linnœus. On divise la Laponie en montagneuse et en forestière. La montagneuse forme une chaîne de montagnes comparable aux CER 4^" Alpes, qui a plus de douze milles de large, et qui, séparant la Laponie suédoise de la norwégiennc , s'étend jusqu'à la mer Blanciie. La Laponie forestière est séparée de la Suède propre- ment dite par une forêt pierreuse de vieux pins et sapins, cou verts de lichens filamenteux noirâtres, tandis que la terre l'est de l'espèce de liclien appelé rangiferinus, parce qu'il fait lit nourriture principale des rennes. Entre cette foret et les mon- (at^ncs est une région de trente à quarante milles de largeur, composée en partie de bois, de plaines sablonneuses et arides , de collines et de vastes marais. Partout où les bois ont été brûlés , soit paries hommes, soit par la foudre, le lichen rangiferinus croît en abondance. Les Lapons se divisent eux-mêmes en mon- tagnards et en forestiers. Ceux-ci ont leurs propriétés dans la région basse; i's sont tristes et solitaires, leurs cases sont isolées , leurstrou peaux peu nombreux ; ils y suppléent par lapêche très- abondante en été dans les grands fleuves de ce pays; les autres ont des terres dans les montagnes, où ils passent l'été dans des huttes rapprochées à deux ou trois; leur caractère est plus gai, ils ont beaucoup plus de troupeaux. L'excès du froid les force à descendre en automne dans la région basse, pour y passer l'hiver parmi les Lapons forestiers; mais un autre fléau les ramène au printemps dans leurs montagnes. A la fonte des neiges, il naît en Laponie une infiràté de cousins; ils rem- plissent l'air comme des nuages; les hommes sont obligés de se couvrir les mains et le visage de poix; ils ne peuvent ni parler ni bâiller à Fair, sans que leur gorge se remplisse de ces in- sectes, et pour les écarter de leurs cases, ils n'ont d'autres moyens que la fumée du bois pourri. Cependant, ces insectes sont pour les Lapons d'une utilité indirecte, en alimentant la prodigieuse quantité d'oiseaux d'eau, de coqs de bruyères, de gelinottes et de perdrix qui peuplent leur pays, et dont la chair les nourrit en automne, tt ks œufs au printemps. Les rennes tourmentés par ces cousins qui piquent leurs bois encore tendres, viennent d'abord ti la hutte nour être garantis par Li fumée ; mais il faut bientôt les conduire sur les montagnes, où ces insectes sont beaucoup moins nombreux. Une espèce parti- culière de taons participe à cette agression: mais le plus ter- rible des ennemis du renne est l'oestre. Il les effraye tellement , qu'u2i seul qui yolc dans Tair fait entrer un troupeau de plus if68 GER de mille dans une sorte de fureur. Les tout jeunes rennes sont moins exposes que les vieux, parce qu'ils ne muent point à leur premier printemps, et que leur poil restant couché, les œufs d'oestres ne peuvent tomber jusqu'à la peau. C'est la troisième année que les peaux en sont le plus gâtées , et les années sui- vantes il est rare d'en trouver sans cicatrices. Dans les monta- gnes, les rennes cherchent toujours à s'élever vers les plus hautes cimes, pour éviter ces petits ennemis; mais les Lapons, aidés de leurs chiens, les retiennent dans les hautes vallées. Les cor- neilles viennent bien sur leur dos pour arracher les larves d'oestres; mais elles leur causent trop de douleur pour qu'ils veuillent les souiïrir. Dans les montagnes, le renne mange différentes herbes, et en refuse aussi un assez grand nombre ; en hiver il n'a que des lichens, et surtout le rangiferinus. Les Lapons brûlent les forêts trop épaisses, parce qu'ils savent que huit ou neuf ans après l'incendie il y viendra d'abondantes récoltes de ce lichen. C'est là leur principale richesse ; les rennes fouillent et brisent la neige pour chercher cette nourriture. La plus grande calamité, c'est lorsque l'hiver commence par des pluies, et que la terre se couvre de glace avant qu'il ait neigé. La seule ressource est alors d'abattre les vieux pins pour avoir les lichens qui crois- sent dessus; mais cette ressource est bien insuffisante. Le Lapon, comme on voit, n'a pas besoin de provisions; mais il faut qu'il erre sans cesse avec ses rennes , même dans la saison où le soleil ne se lève jamais. Il est un peu soutenu dans ce triste métier parle beau spectacle de l'aurore boréale; les longs crépuscules remplacent un peu le jour. Il se préserve du froid par les vête- mens de peau de rennes qu'il se fabrique, et par le caret dont il remplit ses souliers. Les plus riches Lapons ont des troupeaux de quatre à cinq cents rennes, et quelquefois de mille; les pauvres en ont dix ou douze. On a coutume de châtrer les mâles à Tâge d'un an, en leur mordant les testicules. On n'en laisse qu'un d'entier pour six femelles ; il y a même, en certains endroits, des femelles qu'on lâche dans les bois, pour y être couvertes par les mâles sauvages : ceux qui proviennent de ces alliances sont plus forts , mais moins dociles. Les rennes hongres de- viennent plus forts que les autres; ce sont ceux qu'on attèle CER A69 aux traîneaux : on commence à les dresser à cet exercice vers l'àge de quatre ans. Le rut a lieu ù la tin de septembre ; c'est pendant ce temps que leurs cornes se dépouillent, et qu'ils sont dangereux : ils maigrissent, et meurent quel- quefois de leurs excès. Les femelles préfèrent les plus vieux et les plus forts mâles, et se- réfugient près d'eux quand elles sont poursuivies par les jeunes ; elles ne z^cçoivent pour l'or- dinaire le mâle que la seconde année. Après avoir mis bas au milieu de mai, elles donnent du lait depuis le mois de juin jusqu'à la fin de septembre ; on leur enlace le eau soir et matin pour les amener à la hutte, et les traire : après quoi on leur enduit le mamelon de leurs excrémens, pour que leurs petits ne les tètent point. Les femelles aiment beaucoup leurs petits , et, quand elles les ont perdus, elles les cherchent partout, avec un grognement semblable à celui du cochon. Chaque renne femelle donne une livre d'iin lait plus liquide que celui de la vache , et qui sent un peu le suif. On n'en fait point de beurre en Laponie, parce qu'il est blanc, insipide et peu abondant: mais M. de Mellin dit que des rennes bien nourris en Bran- debourg, ont donné du beurre blanc comme celui delà brebis, €t agréable. Le fromage de renne a le mérite de n'iître point attaqué par les vers: c'est le principal aliment des voyageurs en Laponie. Les Lapons aiment aussi le sérum poiir s'en nourrir : il ne rassasie pas pour long -temps, mais il est agréable. On fait encore diverses préparations avec le lait de renne, en y mêlant desbaie^ de myrtiles, de l'oseille , etc. La chair d'un rennesert à nourrir quatre personnes pendant une semaine; on en sèche pour le temps où les oestres le tour- mentent, et empêchent de le tuer commodément. C'est sur- tout en hiver qu'orales tue j mais, au printemps, on cherche à y suppléer par les poissons, en été par le sérum du lait, en . automne par les oiseaux. La chair ne vaut rien pendant le rut , à cause de sa maigreur. I,e sang se mange en boudins, commg celui du cochon. Les langues de rennes fourrées sont, dit-on, excellenfes; son foie est mangeable. La peau du front, comme la plus ferme, s'emploie pour les souliers; l'autre pour les habits ; celle des jeunes qui meurent, pour des chemises : on en fait aussi de belles pelisses qu'on vend en Suède. La verge donne des -liens ou des traits; la vessie tient lieu de bouteille; 4'"5 CEPt les tendons, de fil. Les bois ont en pharmacie les mêmes «sages que ceux du cerf. On ne rejette que la cervelle et le» testicules. Les maladies du renne domestique sont à peu prèsles mêmes que celles du cerf et du mouton. Employé comme bête de trait, îeren»e est d'une rapidité prodigieuse ; il fait six. à sept milles de Suède sans se reposer: mais il n'est pas toujours docile; il se retourne quelquefois, et attaque son maître à coups de pieds, avec une telle violence, que celui-ci est obligé de se couvrir de son traîneau. 11 a les reins foibles, et n'est pas une bonne bête de somme. Il exige des soins constans et assidus ; ii est surtout sujet à s'écarter. On craint, en conséquence, de le mener paître ailleurs que dans les lieux découverts; et tous les individus d'un troupeau sont marqués, atin qu'on puisje les reconnoître. Il n'y a presque plus de rennes sauvages en Laponie; mais on en voit encore des hardes de plus de cent dans les mon- tagnes de Dalécarlie : il s'étend au nord jusqu'au Spitzberg, et à l'est jusqu'au Kamtschatka. 11 descend plus au midi eu Russie qu'en Suède. Les Samoyèdes en ont de domestiques, comme les Lapons; ils emploient même sa peau à un usage de plus, car ils en font des voiles pour leurs bateaux. Nul animal ne craint davantage le chaud ; le climat de Saint- Pétersbourg lui est déjà insupportable : on n'en rencontre point en Europe avant le soixantième degré. La plupart des auteurs s'accordent à regarderie caribou d'Amérique comme le même animsl que le renne. Il lui ressemble par ses carac- tères principaux et par sa facilité à s'apprivoiser. On trouve, dans le Voyage de Cartwright, l'histoire d'un caribou, pris jeune, et qui avoit conçu pour son maître l'affection d'un chien. C'est assez légèrement qTie l'on applique au renne le nom ancien de tarandus. On trouve dans l'ouvrage qui a pour titre de Mirabilibus., etc. , que « c'est un animal de Scythie grand t( comme un bœuf, dont la tête ressemble à celle d'un cerf, ,< et dont îe poil change de couleur pour prendre celle des » choses sur îcsqucilcs il se tient. » Pline, liv. VIII, ch. 54, ajoute que « ses cornes sont branchues, ses pieds fourchu», son «( poil épais romme cflui d'un ours, la peau de son dos si CER 471 ç dure, qu'on en peut faire des cuirasses, et que sa couleur « propre et naturelle est semblable à celle de l'àne. » Cette description se rapporte déjà mieux au renne, ^lien,. en attribuant au tarandus la propriété fabuleuse dont nous venons de parler, ne dit rien des circonstances ajoutées par Pline; il dit seulement que son dos est impénétrable aux flèches. Il parle ailleurs de cerfs apprivoisés, que certains Scythes emploient comme des chevaux , et qui sont bien sû- rement nos rennes ; mais il ne dit point qu'ils soient les mêmes que le tarandus. Au contraire , celui-ci est regardé par tous les anciens comme très-rare, et presque impossible à prendre, à cause de ses changemens de couleur. On trouve une description plus positive du renne dans César, de Bell. Gai. , liv. IV. « H y a , dit-il, dans la forêt « Hercynienne, une espèce de bœuf semblable à un cerf qui « porte au milieu du front une corne élevée et droite, dont « le sommet s'étend en rameaux, et pour ainsi dire en palmes s « le mâle et la femelle ont des cornes de même forme et de « même grandeur. » Il y auroit donc eu dans ce temps-là des rennes en Allemagne. Il parolt, d'après Gastonphébus et du Fouilioux, qu'il y en a eu dans les Pyrénées, beaucoup plus récemment, si toutefois ce que ces auteurs disent de la chasse du rangier se fonde sur leur propre expérience ; car bi description qu'ils eu donnent convient bien au renne. Ce nom de rangier vient sans doute de renthier, nom allemand et suédois de cet animal. C'est aussi de là que vient le nom de rangifer, qu'on lui donne en latin moderne. Cerfi propres seulement à l'ancien Monde. I-e Datm, Cervits dama, lÀnn. Cois divergens, la partie supé- rieure aplatie d'avant en arrière, et dentelée profondément à «on bord postérieur; le bas du merrain arrondi, avec deux andouillcrs à sa face antérieure, dirigés en avant; point de canines; un mnfle. Le daim est un peu plus petit que le cerf commun. Les deux sexes ont, en été, le dos, les flancs et le dehors des cuisses d'un brun fauve semé partout de taches blanchâtres ; en hiver, ces parties sont d\in brun foncé uniforme ; les fesses sont en. tout temps d'un blanc pur . avec une raie noire bien marquée 472 CEIl de chaque c6té. La queue , plus longue que celle Au cerf, e^ s'étendant jusqu'au jarret, est noire en-dessus, et blanche en- dessous. Une ligne noire règne le long du dos. Le ventre, i'intérieur des cuisses, le dessous du cou et la gorge sont iilanchàtres ; la tête, le dessus et les côtés du cou, et les jambes, sont d'un gris roussàtre. Cet animal a des lannierô assez grands , et ses sens ressemblent à ceux du cerf commun. Le premier bois du daim ne paroit, comme dans le cerf, que la seconde année : c'est aussi une simple dague. La troi- sième année, chaque perche a deux andouiilers, l'un auprès des meules , et l'autre assez haut au-dessus. Les empaumures commencent aussi à se former et à jeter quelques petits an- douiilers. Elles deviennent ensuite toujours plus grandes, et leurs andouiilers plus nombreux et plus saillans. Les perlures et les gouttières sont toujours moins sensibles que dans le cerf. Le daim est plus délicat que le cerf; ses bois tombent, et son rut arrive quinze jours plus tard. Il raie d'une voix basse et comme entrecoupée. Il s'apprivoise plus aisément que le cerf, et est moins difficile sur le choix de sa nourriture. Le rut ne l'épuisé pas autant, à beaucoup près. Il aime les terrains élevés, mêlés de collines. Lorsqu'on le chasse, il s'éloigne peu, et ne fait que tourner; il a aussi recoui's au change, et se jette à l'eau lorsqu'il est pressé, mais il n'a pas le courage de traverser des eaux aussi larges que le cerf. Sa chasse a besoin de plus d'attention, parce que ses traces sont moins vives. Il est fécond dès la seconde année, comme le cerf, perd la faculté d'engendrer à quinze ou seize ans, et n'en vit guère que seize à dix-huit. Les daims que l'on tient dans des parcs se mettent ordinairemeni; en deux bandes ennemies, conduites par les plus âgés, et cherchant chacune à s'emparer des meilleurs endroits. Ces combats se renouvellent jusqu'à ce que la victoire soit complète. Le daim n'est pas aussi commun que le cerf; il est rare en France et en Allemagne ; on n'en voit point en Russie ni dans les autres pays du Nord. Il y eu a de sauvages en Lithuanie, en Moldavie, en Grèce et dans le riord de la Perse et de la Chine , et en Abyssinic. Bulfon dit qu8 cciixd'Espagne sont presque aussi grands que des cerfs. L'Angle- terre , où il n'y a point de cerfs , est peut-être le pays où il y a le plus de daims; mais ils sont presque tous confinés dans des. CER /i73 parcs. Il en est de même de ceux qu'on voit en Suède et en Norwége; il n'y a en Russie que ceux qui y ont été trans- portés. C'est le plafyceros de Pline; mais le dama de cet auteur est un tout autre animal, qui appartient au genre des anti- lopes. Notre daim paroit aussi être le prox d'Aristote etVeurj' ceros d'Oppien. Les chiens prc;'èrcnt , dit-on , îa chair du daim à celle des autres gibiers; elle n'est cependant pas beaucoup supé- rieure à celle du cerf. Sa peau est plus estimée en chamoiserie. On possède une variété blanche du daim, sans toutefois qu'elle ait acquis le dcraier degré de la maladie albine , quoi- qu'elle y arrive souvent. Elle semble un peu moins grande que le daim ordiuaire : mais aussi ne se rencontre-t-elle pas à l'état sauvage. Les jeunes'naissent entièrement blancs et sans livrée ;' mais les bois n'ont point éprouvé de changemens. Outre cette variété Llanche, l'espèce du daim a encore donné naissance à une variété noii'e, qui auroit tous les carac- tères d'une espèce, si l'on vouloit admettre pour caractères spécifiques ceux qui ont jusqu'à présent servi à distinguer les cerfs. Elle est d'un bran presque noir, plus pâle sous le ventre et à l'intérieur des cuisses , et son pelage est le même en été qu'en hiver. La tache blanche des fesses bordée de noir a disparu, et les petits naissent de la couleur des adultes, et sans livrée. Du reste, ses bois sont semblables à ceux des daims, et sa taille est aussi celle de cet animal ; mais le daim noir est plus élancé, plus svelte. On ne cnunoît point son ori- gine. Il paroitroit qu'elle seroit venue en Angleterre, du Danc- marck ou de la Norwége : mais avoit-elle pris nais»nce dans ces contrées ? c'est ce que rien n'indique. Le CuEVREUii., Ccrviis capreolus, Linn. Bois s' élevant perpen- diculairement au-dessus de la tête. Un premier andouillcr à la face antérieure . dirigé en avant, un second plus haut à la face postérieure, dirigé en arrière ; point de canines; un mufle. Le plus petit des cerfs d'Europe, long de moins de quatre pieds, de deux pieds et demi de haut , de forme gracieuse et légère. Il y en a deux variétés pour la couleur du poil; les uns sont presque rouges, et les autres d'un gris brun jaunâtre. On dit même qu'il y en a dans le pays de Luiiebourgune race presque entièrement noire; mais dans tous , il y a un disque autour de l'anus en- tièrement blanc 5 et la queue ne paroît pas au-dehorsdu poil, 474 CER n'ayant qu'un pouce de longueur. Le poil d'été est beaucoup plus court et plus doux, celui d'hiver plus long et plus fourré. Le dessous du corps est plus clair que le dos, et le chanfrein plus brun. Il y a deux taches blanches à la lèvre supérieure, et une phis grande à rinférieurc. Les deux sexes soiit semblables, excepté les bois qui distinguent le mâle. Le faon est tacheté de blanc comme celui du cerf. Il a dagues dans la seconde année : dans la troisième, chaque perche jette un andouilier en avant, et ensuite elles en ont chacune un second en arrière , un peu plus haut que le premier. Cet animal n'apointdelarznicr, et poursesscns il ne diffère point du daim. Le chevreuil, plus foible et plus ^etit de beaucoup que le cerf, a plus de grâces, de vivacité, et même de courage. Il est plus gai , plus leste; ses yeux sont vifs, ses membres plus sou- ples. Il bondit avec force et légèreté, est toujours propre, ne se plaît que dans les lieux élevés et d'un air pur. II a le grand désavantage de laisser des émanations qui donnent plus d'ar- deur aux chiens; mais il a plus d'instinct et de ressource que le cerf, et n'attend pas, pour avoir recours à la ruse, que la force lui manque. Sitôt après les premiers élans il fait mille détours, confond les voies, fait un grand bond , et se couche ventre à terre pour laisser passerla meute. Ses mœurs sont très- différentes de celles du cerf. Il est constant en amour; il de- meure en famille. Les deux petits, mâle et femelle, devien- nent bientôt époux. Le rut n'arrive qu'une fois l'an, dans la première moitié de novembre. Ils ne s'accouplent qu'en éloi- gnant leurs faons; mais ceux-ci reviennent après, et demeu- rent jusqu'à ce qu'ils aillent eux-mêmes s'établir. La chevrette porte cinq mois et demi, et elle met bas, au mois d'avril, deux petits. Elle se sépare dft mâle pour mettre bas, se recèle dans le plus fort du bois, de crainte du loup. Les faons la suivent au bout de dix ou douze jours. S'il survient quelque danger,- elle les cache, et se laisse chasser pour eux. Ils restent en tout huit ou neuf mois avec leurs parens. Le chevreul! perd son bois à la fin de l'automne, après le rut, et le n^fait pen- dant l'hiver. Sa vie dure dou?.e ou' quinze ans. Les hivers rigoureux en détruisent beaucoup , et l'on observe e.i géné- ral que le nombre en diminue. Sa chair est excellente à m:r. CcMc des bruns pa;se pour plus fine que celle CER 475 tîes roux ; elle est orpendant dure et d'assez mauvais goût dans les mâles de plus de deux ans. Il n'y a point de chevreuils ea Angleterre ; mais ils sont communs dans les montagnes d'Ecosse. On en trouve, du reste, dans toute l'Europe et l'Asie tempé- rée, quoiqu'ils ne soient bien communs nulle part. L'Ahu, Ceryus j^jgargus Pallas. Par le bois il ressemble au chevreuil d'Europe, mais il en diffère par la queue qui lui manque entièrement, et qui n'est remplacée que par une petite caroncule, et par la taille qui égale celle du daim. Le poil est long et serré , de la couleur du chevreuil ; mais le disque blanc des fesses est beaucoup plus large : le dessous du corps et les membrcssont fort jaunâtres; le (dedans des oreilles est blanc , ainsi que la pointe de la lèvre ir.férieure ; le tour du museau est noirâtre. On trouve cet animal dans les contrées de la Tartarie russe voisine du Volga. Les Tartarcs le poursuivent sur la neige, au mo)'en de leurs souliers en forme de grandes raquettes, et l'alteignent avec facilité, parce qu'il enfonce dans la neige gelée. L'Axis, Cervus axis, Linn. Bois se dirigeant pfesque vertica- lement, légèrement courbés en devant, et se rapprochant parles pointes, ayant deux andouillers, un à la base et à la face antérieure, dirigé en avant, l'autre à la face interne , à la moitié de la hauteur du bois, dirigé en dedans: point de canines; un mufle. L'espèce de l'axis se' distingue facilement du daim par ses bois ronds et sans palmure ; mais lorsqu'il s'agit de comparer des femelles ou des mâles dépourvus de bois, ou lorsqii'on voit CCS anim.aux en différentes saisons, ces caractères ne suf- lîs£jit plus, et l'on a besoin d'indications plus précises, et même assez minutieuses. Voici une comparaison exacte de l'axis avec le daim. L'un et l'antre ont le dos, les flancs, les épaules et les cuisses d'un fauve plus ou moins foncé, moucheté de blanc. Dans les deux espèces , il y a , vers le bord postérieur de la cuisse et le long du flanc, une ligne blanche continue; mais ces marques sont d'un blanc pur dans l'axis , plus lavées et plus tirant sur le jaune dans le daim. Une ligne brune ou noire règne tout le long de l'épine des •deux espèces : dans l'axis, cette ligne est plus foncée et cou- 47<^ CEil verte de mouchetures blanches, éparses ; elle est phis claire dans le daim, et n'a de mouchetures que le long de ses bords. Dans le daim , la tête est d'un gris-brun pâle uniforme ; Taxis a de plus une tache au front , et une ligue sur le chanfrein , brun noirâtre. Tout le dessous de la mâchoire , la gorge et le haut du devant iu cou , sont d'un blanc pur dans l'axis ; le daim et la daine ont ces parties du même gris-brun pâle que le bas du devant du cou. Cette même partie du cou est, dans Iaxis, d'un fauve pareil à celui du dos. Le daim se distingue éminemment des autres cerfs par ses fesses d'un beau blanc . relevées de chaque côté par une bande noire qui sépare ce blanc du fauve ; et sa queue , noire en- dessus , blanche en-dessous, partage encore nettement pour l'œil cet espace blanc en dejx parties égales. Dans l'axis, les fesses sont du même fauve que le reste; leur partie pâle, qui provient de la couleur du dedans de la cuisse, est cachée par la queue. Celle-ci est également fauve en-dessus, blanchâtre en-dessous , avec une légère bordure noirâtre enti^e le fauve et le blanc , vers la pointe. L'axis a la poitrine, Je A'^entre et le haut de la face interne des cuisses blanchâtres ; le bas de cette face, les jambes et les avant-bras, les tarses et les carpes., brun-pâle; les bouts des pieds blancs; le tour de ses yeux est plus pâle que le reste de sa tête ; la convexité de son oreille est gris-brun, plus pâle à sa base ; son bord interne est noirâtre , avec un point blanc à sa base. L'axis diffère encore considérablement du daim , en ce que, changeant comme lui de poil deux fois par an, il ne change point de couleur, et qu'il conserve son pelage moucheté l'hiver comme l'été. En général, les changemens qui dépen- dent des saisons sont toujours moins marqués dans les espèces de la zone torride, que dans celles des pays tempérés, et encore moins que dans celles des pays froids. C'est ainsi que les arbres de la zone torride ne sont jamais sans feuilles, et que les lièvres du nord deviennent blancs en hiver. L'axis femelle est un peu plus grande que la daine ; sa tète est un peu plus alongéc et plus pointue. L'axis mâle ne difîerç CER 4.77 point de sa femelle par la distribution des couleurs. Il atteint à peu près la taille du daim. Cette espèce a souvent été amenée ep Europe, où elle se propage très-facilement. Notre ménagerie en possède plusieurs individus qui se reproduisent. Le mile est toujours disposé à s'accoupler, et les femelles le reçoivent dès qu'elles n'allaitent plus; ce qui fait qu'on peut avoir des petits en toute saison. Mais comme ceux qui naissent en automne ou en hiver ne réussissent point à cause du froid, il est important de ne rap- procher les mâles des femelles qu'en automne, afin qu'elles met- tent bas au printemps , leur portée étant de neuf mois à peu près. Les petits naissent tachetés comme les adultes, et à la seconde année les bois des jeunes mâles commencent à pousser. Dès la première iête , on voit un tubercule qui annonce le premier andouiller; à la seconde les deux andouillers se nwntrent, et depuis cette époque le bois ne fait plus qu'augmenter en grosseur et en longueur. Mais son accroissement devient sur- toutsensible, à commencer du second andouiller : cette partie supérieure est quelquefois plus grande que l'autre. La perche est toujours assez unie et lisse. Ces animaux vivent entre eux dans la meilleure intelligence ; mais ils sont défians : cependant, avec quelques soins, on parvient à les apprivoiser. L'axis mâle ne maltraite pas ses femelles comme le cerf; leur manière d'être donneroit lieu de penser que dans l'état sauvage ils vivent en troupes. Leurs poils , quoique secs et cassans, ne lèsent pas au même degré que ceux du cerf commun. Us n'ont point de larmiers ; du reste, ils ressemblent par leurs sens aux autres espèces du même genre. On a remarqué chez la femelle une habitude fort singulière, et qui consiste à alonger le cou , et à le tordre de manière que sa gorge regarde le ciel. Ce mouvement a beaucoup de rapports avec celui de l'oiseau nommé torcol. Il frappe tous ceux qui observent l'axis; mais on ne peut ni en deviner la raison, ni même savoir à quelle occasion l'animal le fait; car on le voit le répéter plusieurs fois en quelques minutessans cause apparente, et le cesser tout-à-fait ensuite pendant des heures entières. Le cri de l'axis n'est pas tout-à-fait semblable à celui du cerf; c'est un petit aboiement houi, houi , houi , qu'il fait 478 CER entendre lorsqu'on Tinquiète. Du reste, sa manière de manger , de ruminer, de fuir, de combattre, ne diffère point de ce que nous observons chez le cerf. Collinson assure que les axis se mêlent avec les daines. Fen- nantditque ceux de la Ménagerie du priuce d'Orange étoient fort privés , et avoient l'odorat si délicat , que , quoiqu'ils man- geassent volontiers du pain, ils rel'usoient les morceaux sur lesquels on avoit souillé. Nous avons souvent observé la même chose. L'axis refuse encoi'e les morceaux qu'on a trop maniés', et ses narines, sans cesse en mouvement, montrent assez la constante activité de son odorat. Le nom d'axis est tiré de Pline. /< Il y a dans l'Inde, dit .< cetauteur, une bête sauvage nommée axis, dont la peau est K semblable à celle d'un faon , mais marquée de taches plus « blanche» et plus nombreuses. ^' Cette indication ne contient sans doute rien qui ne convienne à notre animal actuel; mais il s'en faut bien aussi qu'elle lui convienne exclusivement. On croit d'ordinaire que Selon est le premier qui le lui ait donné ; mais les animaux dont il parle n'avoient de bois ni dans l'un ni dans l'autre sexe. Ainsi , cette seconde synonymie n'est pas non plus parfaitement prouvée. Je ne pense pas que la troisième, celle des acadt'rniciens de Paris, le soit davantage. Leurs biches de Sardaigae, doutBuffon a voulu faire des axis femelles , ne me parolsseut autre chose que des daines : ils disent positivement que la queue étoit noire. Comment, d'ailleurs, des axii» seroient-ils venus de Sar- daigne ? LeMoNTJAC, Cen--us muntjac. Bois porté sur un long pédicule, s'élevant verticalement, ayant un andouiller à sa base et à sa face antérieure, dirigé en avant ; le bout des bois recourbé en dedans et en arrière. Un mutle ; de longues canines semblables à celles du musc. Ce cerf est très-petit , à peine a-t-il deux pieds et demi de long, sur un et demi de haut. Les deux proéminences de l'os frontal, qui portent les bois, présentent une sin- gularité très-remarquable : elles ont une origine commune a la distance de deux pouces du bout du museau; là, elles commencent à s'écarter l'une de l'autre, en ftiisant un angle d'environ quarante degrés ; puis elles montent en ligne CER 479 droite le long des bords de la tête, toujours sous la peau, mais en formant une arcte saillante, de Ja grosseur du doigt; parvenues au haut de la tête, elles s'élèvent perpendiculai- rement à l'os frontal , toujours recouvertes de la peau. Les bois, avec leurs meules, ont sept à huit pouces de long. Le pelage est gris-brun sur le dos, plus pâle sous le ventre; l'intérieur des cuisses et le dessous du cou sont blanchâtres, et les sabots surmontés d'une tache de même couleur. La queue est lo!)gue de trois pouces , blanche en-dessous. La peau du front, entre les deux prolongcmens des tubérositcs, est molle, plissée, élastique, et recouvre une substance glandu- leuse, d'où suinte une matière odorante. Cette espèce a les lar- miers qu'on observe dans le cerf, et qui manquent'au chevreuil ; etelle est originaire du Bengale, selon AlUunand qui Fa décrite le premier. Onn"en connoit point la femelle. Cette description faite sur un très-jeune animal, n'a pu être complètesous le rapport des longues canines qui caractérisent cette espèce; cependant Allamand dit que la lèvre étoit soulevée à Tendroit où étoicnt les crochets ; ce qui annonceroit déjcà des dents tout autrement développées que chez le cerf où les crochets ne se manifestent au dehors d'aucune manière. Pennant dit positivement que le Muntjac a des canines semblables à celles du musc ; il ajoute que ce cerf se trouve à Java et à Ceylan, qu'il y vit eu famille , et qu'on y estime sa chair. Les Malais le nomment lidang , et les Javans, muntiah. Outre ces cinq espèces de cerfs, propres à l'ancien conti- nent et bien déterminées, les auteurs parlent encore de plu- sieurs autres, mais sans en donner des descriptions assez dé- taillées pour qu'on puisse en tirer les cai'actères , et n'avoir plus de doutes sur la réalité de leur existence. Nous allons en parler successivement. Le Cerf cochon, Cervus porc'mits. BufTon l'a décrit et figuré d'après un individu vivant, qui se trouve aujourd'nui empaillé dans le cabinet du Muséum. Penniwit, qui en donne aussi une figure d'après un individu vivant, en parle comme d'une espèce qui se trouve au Bengale et à Bornéo : et il se trouve repré- senté sous le nom de cerf cochon dans l'ouvrage anglois inli- tulé : Chasses d'Orient, par Willamson. L'existence de cette espèce n'est donc guère douteuse: mais les caractères qu'où 48*> CER lui donne, et ceux qu'on peut tirer de l'individu empaillé que possède le Muséum, ne la distinguent pas suffisauinient de celle de l'axis , et de nouvelles observations me paroissent nécessaires pour la caractériser' exactement. Le cerf-cochon a des bois à peu près semblables à ceux de l'axis : mais son corps est plus trapu , et ses jambes plus courtes ; et sa taille ne surpasse guère celle du chevreuil d'Europe. Tout son corps est fauve, tacheté de blanc ; le devant du cou et le dessous du corps sont un peu plus pâles ; la tête entière est d'un fiiuve pâle ; une ligne un peu plus brune règne le long du dos. Les fesses sont blanchâtres, mais non la croupe; il n'y a point de brun aux côtés, comme au daim. Le dehors des oreilles est d'un gris musc, les pieds d'un fauve brun, et la queue, comme à l'axis, fauve dessus, et blancke dessous. Les bois longs d'un pied , ont deux andouillers courts, un en avant, près de la meule; l'autre en arrière, tout près de la pointe, long d'un pied. Le Cerf noir de i."Inde, Cei^vus niger. M. de Blainville aétabli cette espèce d'après un dessin quil a vu à Londres. Ses bois consistent dans une perche un peu concave en avant, avec un andouiller naissant à la partie antérieure de sa base , et un peu courbée en arrière. Sa couleur est d'un brun presque noir, surtout autour des yeux et de la bouche ; elle s'éciaircit sous le ventre, et la face interne de l'origine des membres est blanche. Le Cerf musc, Cervus moscliatus. A bois très- courts, sim- ples, coniques, un peu courbés en dehors et en arrière, sans meules à leur base, portés sur de très-longs pédicules comprimés, s'excavant en-dedans , et dont la racine se prolonge de chaque côté du chanfrein, de manière à former une sorte de gouttière dans toute la longueur de cette partie de la tête. La mâchoire supérieure est armée de deux longues incisives semblables à celles du musc. M. de Blainville a établi celte espèce sur une tète qu'il a vue au collège de chirurgie, à Londres. 3. Le Cerf a petit bois, Cervus suhcorniittts. C'est aussi sur une tête vue dans le même cabinet, que M. de Blainville a établi cette espèce. Ce cerf ressemble au muntjac jiar les bois ; mais il en diffère surtout en ce qu'il n'a pas de canines. Le Cerf a bois recourbé, Ceryus hamatus. Cette espèce a encore élé établie par M. de Blainville, d'après des bois vus GER 481 AU collège de chirurgie à Londres. Ces bois ont de quatre à cinq pouces de hauteur; ils sont triangulaires à leur base , parsemés inférieurement de tubercules saillans , et pourvus d'un très-petit andouiller comprimé et déjeté en-dehors ; ils se terminent supérieurement par un^' pointe recourbée en ^' crochets en arrière et un peu en dehors. Le travail de M. de Blainvillc sur les cerfs, dont nous venons de donner un court extrait, se trouve dans le Bulletin des Sciences de la Société Philomalhique pour Tannée 1816. Grand Axis. Pcnnant parle sous ce nom d'une paire de bois qui se trouvent au Muséum britannique, et qui, comme celle de l'axis, ont deux anaouiilers ; elles sont fortes, raboteuses, d'une couleur blanchâtre; elles ont deux pieds onze pouces de long , et sont séparées par un intervalle de deux pieds quatre pouces. Ce dernier caractère éloigne ces bois de ceux rie l'axis. Pennant pense qu'ils pourroient venir d'une espèce qui se trouve à Bornéo , qui est de la grandeur d'un cheval , et d'une couleup rougeàtre. Axis DE MOYENNE TAILLE. Pcnuant parle encore sous ce nom d'un cerf qui habite, en grande troupe Ceylan, Bornéo, les Célèbes et Java. Ils n'ont que deux andouillers à leurs bois. Leur couleur est fauve , et leur taille un peu plus grande que celle de l'axis. On en trouve de tout blancs. C'est de cette espèce que je serois tenté de rapprocher une tête garnie de ses bois, rapportée de Timor par Péron, qui appartient incontestablement à une espèce nouvelle , et qui se trouve dans notre cabinet d'anatomie; elle se distingue de celle de Taxis par des bois qui divergent et ne se rapprochent point par leur pointe, par le second andouiller qui se dirige en arrière, et qui égale presque en longueur la partie supé- rieure de la perche , mais surtout par des canines et des larmiers ; du reste, la tête du cerf de Timor est bien plus effi- lée que celle de l'axis, quoiqu'cà peu près de même grandeur. Des Cerfs propres seulement au Nouveau-Monde. Les voyageurs ont mis tant d'inexactitude dans ce qu'ils ont dit des cerfs d'Amérique, les noms par lesquels ces animaux ont été désignés se ressemblent si peu , et Jes descriptions que nous en avonssoiit si imparfaites, qu'il csl impossible de doujier 7. 3a ABa CER wne histoire exacte et complète de ces cerfs. Cependant, outroiiANT, ChcerophjUum oduratuni, Lam. Dict» i f 49' ^ CER pag. 683. Sa tîge est fistuleuse, épaisse, cannelée, rameuse, liii peu velue, haute de deux à trois pieds; ses feuilles sont larges, trois fois ailées, légèrement velues, composées de folioles ovales -aiguës, incisées et dentées; ses fleurs sont Llanches, disposées en ombelles médiocres. Il leur succède des fruits longs de quatre à six lignes, remarquables par leurs profondes cannelures. Cette plante croît dans les prés des montagnes en Dauphiné, en Provence, en Languedoc, en Alsace, etc. On la cultive dans les jardins pour l'employer comme assaisonnement dans les salades ; elle a une odeur agréable qui a quelque chose de celle de l'anis. On la connoît encore sous les noms de cerfeuil musqué, cerfeuil d'Espagne y fougère musquée. Sa culture n'a rien de particulier; on la r.uiltiplie de graines, ou en divisant ses racines. 3-° Cerfeuil cultivé, Cluerophjilum sativum, Lam. Dict. i , 68.4; scandix cerefolium , Linn. ; Jacq. Fî. Aust. tab. Bgo. La tige de cette espèce est rameuse, ordinairement glabre, haute d'un pied et demi à deux pieds; ses feuilles sont molles, «leux à trois fois ailées , composées de folioles un peu élargies et incisées. Les fleurs sont blanches, petites, disposées en oin- helles latérales, presque sessiles, et formées poiir la plupart de quatre à cinq rayons; elles sont munies de collerettes par- tielles, composées de deux à trois folioles, et tournées du même côté. Les fruits sont lisses et noirâtres. Cette plante «Toît naturellement dans le midi de l'Europe, et on la cultive fort communément dans les jardins potagers. On en fait un usage fréquent dans les cuisines; et elle s'emploie surtout tomme assaisonnement, à cause de son odeur et de sa saveur légèrement aromatiques. Comme elle est annuelle, elle ne se multiplie que de graines qu'on peut semer depuis le mois de mars jusques à la fin de septembre, avec cette différence qiiMl faut les mettre à une bonne exposition lors des semis qu'on fait au commencement du printemps; et au nord et à l'ombre, lors de ceux qu'on fait en juin et en été. On em- ploie aussi en médecine le cerfeuil cultivé comme apéritif, incisif, dépuratif, résolutif, diurétique, etc.. en en pres- crivant le suc , ou en faisant entrer les feuilles dans des Jbouillons auxquels elles donnent une saveur agréable. /^."' CiiK.iKi:iL PEIGNE, Chccrophyltum peclen; Scandix pecten^ CER M^ Lînn.; Jacq. FI. Aiist., t. 260. Cette plante, nommée vulgai- rement peigne de Venus, aiguille de berger, est bien distincte des espèces précédentes par ses longs fruits qui ressemblent à des aiguilles ou à des dents de peigne. Ses tiges sont ra- meuses ordinairement dès la base, et ne s'élèvent qu'à huit ou douze pouces. Ses feuilles sont finement découpées, et ses fleurs blanches, petites, forment des ombelles peu garnies. Elle est commune dans les champs et dans les moissons. M. Tessier la regarde comme un irés-bon fourrage. (L. D.) CERFLIL (Bot.) , nom languedocien du cerfeuil. ( J.) CERF-VOLANT. {Bot.) C'est le nom vulgaire sous le- quellon désigne un des plus gros coléoptères de France, qui appartient à notre famille des Priocères, et au genre Lucane. Voyez ces mots. ( C. D. ) CÉRIE {Enlom.), Ceria , genre de diptères qui appartient à notre famille des sarcoslomes ou proboscidés. Ce nom de genre , d'abord employé par Scopoli pour dési- gner les diptères que Geoffroy a nommés scatopses , a été ensuite repris par Fabricius , et appliqué à deux insectes très- différens ;l'un qu'il appeloit cérie abdominale, insecte voisin des mulions du même auteur, et que Latreille a pris pour type de son genre Psare ; l'autre, que Fabricius nommoit cérie clavicorne, et qui constitue maintenant le véritable genre Cérie que les entomologistes ont généralement adopté. En le coiiservaut, nous croyons nécessaire, pour des raisons qui seront exposées plus bas, de modifier les caractères qu'en lui a assignés jusqu'à ce jour, et de les exprimer ainsi : Antennes plus longues que la tète, composées de quatre articles^ le premier libre , ou réuni avec celui de l'antenne opposée en une seule pièce; les trois derniers en fuseau terminé par une pointe aiguë, cclacée, articulée à sa base; bouche des .lyrplies; les aile& et les balanciers écartée. Les céries ont quelque analogie avec les mulions de Fabri- cius, et les psarcs de Latreille, à cause de leurs antennes en fu,er sous son ombrage, par un temps chaud, pour éprouver dos maux de tête et des envies de vomir; il seroit sans dout*" plus dangei'eux de s'y endormir. Malgré les qualités malfaisantes et les dangereuses pro- priétés qu'on peut reprocher aux feuilles du laurier-cerise j 5oc CER on les emploie tous les jours dans les cuisines, comnie assai- sonnement dans diverses préparations de laitage; on en met dans les crèmes, les soupes, les bouillies, etc. : cela leur com- munique un goût d'amandes amères fort agréable ; mais comme beaucoup de gens ne connoissent pas le danger qu'il y a d'en mettre une trop grande quantité, il n'est pas rare de voir des personnes incommodées pour avoir fait usage de cet assaisonnement. Les chimistes modernes croient avoir reconnu que le prin- cipe délétère qui existe dans l'arôme concentré du laurier- cerise, n'est autre que l'acide prussique formé naturellement dans ce végétal. Ce principe paroît agir sur l'économie ani- anale d'une manière fort différente, selon la quantité intro- duite, A de petites doses , il agit comme tonique et excitant; a. des doses plus fortes, il devient fortement irritant, violent purgatif ou même émétique; à des doses plus fortes encore, il détruit l'irritabilité, et donne la mort presque instanta- nément, sans qu'aucun moyen puisse ai'rêter ses funestes effets. 6." Cerisier, mahaleb , Cerasus mahaleh. Mill. ; Lois, in No^'. ; Duham. 5, pag. 6, tab. 2. Cette espèce est un arbre de troisième grandeur, qui s'élève à vingt pieds, et même davan- tage, quand il est cultivé dans un bon terrain. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, presque rondes, glabres, bor- dées de dents serrées, très-courtes et glanduleuses: ses fleurs, qui se développent en même temps que les feuilles, sont blanches, portées sur des pédoncules de six à huit lignes de longueur, et disposées au nombre de six à huit ensemble, en petites grappes ayant l'aspect d'un corymbe, parce que les pédoncules inférieurs sont plus longs que les supérieurs; les fruits, moitié plus petits qu'une cerise ordinaire, sont noi- râtres, d'une saveur très-amère. Les grives et les merles en sont très-friands. Le cerisier mahaleb croît naturellement dans diverses con- trées de l'Europe; il n'est pas rare en France, surtout dans les pays de montagnes, et il est très-commun aux environs de Sainte-Lucie dans les Vosges, d'où il a reçu le nom vulgaire de bois ou d'arbre de Sainte-Lucie. Dans quelques départe- mensj il est coiyiu sous le nom de qr.énot; dç inalagué ; oa CER &o»' ïe plante dans les bosquets, où ses fleurs, qui parolssent dès le mois d'avril , font un fort joli effet. Lorsqu'on le greffe sur le merisier commun , il devient beau- coup plus vigoureux, et il s'élève bien davantage. On s'en sert d'ailleurs comme de sujet pour greffer toutes les variétés oa espèces de cerises. C'est une erreur de croire que celles-ci greffées sur cet arbre y prennent une saveur amère ; celles a. fruits doux y conservent parfaitement la qualité de leureau. Lorsqu'on le cultive comme arbre d'agrément, il est inutile de lui donner aucun soin particulier. On peut, après qu'il est planté , l'abandonner à la nature ; car ii est extraordinaircment rustique, et s'accommode de toutes sortes de terrains. 11 pros- père dans les terres marécageuses comme dans les plus arides; il vient même dans celles qui sont de pure craie ; et dans les lieux où il croit spontanément, on le trouve souvent jusque^ dans les fentes des rochers. La propriété qu'a le mahaleb de croître dans les plus nÂuvais sols, le rend précieux pour mettre en rapport les terres les plus ingrates, en les changeant en bois taillis. Pour se convaincre de cette vérité, on n'a qu'à voii' le parti avantageux que M. de Malesherbes a tiré de cet arbref dans ses terres, en en faisant faire des semis et des plantations considérables dans des terrains qui paroissoient voués à une, éternelle stérilité. On peut faire aussi d'excellentes haies de mahaleb , parce qu'il pousse des branches dès le collet de ses racines, et que ces branches presque horizontales s'entrelacent facilement les unes dans les autres. Mais ces haies craignent la dent des bestiaux, et surtout des moutons et des chèvres, qui aiment beaucoup les feuilles et les bourgeons de cet arbre. On multiplie le mahaleb eu semant ses fruits dans un ter- rain bien labouré, aussitôt après que par leur maturité com- plète ils sont tombés des arbres. Si on n'a pas. de terrain dis- ponible à cette époque, il faut les mettre en jauge dans quelque coin , parce que lorsqu'on ne prend pas cette précaution leur amande se dessèche, et la plus grande partie des graines ne lève que la seconde année, ou même pas du tout. Les semis n'ont besoin que de quelques sarclages. Le mot mahaleb , consacré aujourd'hui comme nom spéci- fique de ce cerisier, est arabe. Les médecins de cette nation èo2 CER avaient introduit dans la pratique l'usage de ses noyaux, auxquels i's attribuoient entre autres propriétés, celle de dis- soudre les calculs de la vessie. On Irouvoit autrefois de ces noyaux dans les pliarmacies , et on les apportoit alors de l'Orient. On ignora long-temps par quel arbre ils étoient pro- duits; enfin, ils ont été reconnus pouF appartenir au cerisier inahaleb. Aujourd'hui ilssont entièrement tombés en désuétude. Le bois du mahaleb est roussàtre , assez dur, susceptible de prendre un beau poli. Il a, quand on le travaille, une odeur assez agréable , mais foible. Comme il porte le même nom que îe A^rai bois de Sainte - Lucie , qui nous vient de l'ile de ce nom, on l'a quelquefois confondu avec celui-ci ; et plus sou- vent encore , en parlant des usages auxquels on l'emploie, on lui a appliqué tout ce qui regarde le véritable bois de Sainte- Lucie, autrement dit bois de Palissandre; mais il en est très- diftéreut. Il est plus facile de le confondre avec celui du cerisier à grappes, auquel il ressembla beaucoup par la cou- leur et par l'odeur. On pourroit l'employer à des ouvrages de menuiserie , surtout pour faire des meubles ; mais comme on en trouve rarement des pieds assez gros pour fournir des planches d'un grand diamètre, on lui préfère le merisier. Les ébénistes, les tabletiers et les toui-neurs s'en servent pour quelques petits ouvrages. 11 ftxut qu'il soit bien sec avant de l'employer, car autrement il a le défaut de se beaucoup tourmenter. Daléchamps et Haîler disent qu'on pourroit se servir des fruits du mahaleb pour la teinture, et que leur suc fournit ■une assez belle couleur pourpre. Cette analogie de propriété avec le vaccinium des anciens, dont ils tiroient aussi une cou- leur pourpre, a fait dire à Daléchamps que celui-ci pourroit bien n'être autre chose que le mahaleb. Les commentateurs ont beaucoup discuté sur ce que pouvoit être le vaccinium ^ que les anciens employoientpour teindre en pourpre, comme le prouvent les passages suivans: Pvcc te piirpureo vêlent vaccinia succo. OviD. Trist. iib. I, eleg. i. Vaccinium, tempérantes , et lac miscentes , purpuram faciiinj: elegantem. Vrrativ. lib. 4, cap. ult. Les uns ont votilu que ce fût l'hyacinthe, les autres une CER 5o5 espèce du genre connu aujourd'hui sous le nom de faccmn/m; d'autres les fruits du troène; mais cela ne tombe pas sous le sens, puisque dune part Pline parle du î;acciuà/ni comme d'ua arbre , et que de l'autre il le distingue positivement du troëne. JVore nisi in aquosis proveniunt ligustra item vaccinia, Italiœ aucupiis sata, Galliœ vero etiam purpurœ tin^endœ causa ad servitiorum vestes. Pl. lib. i6 , cap. 18. De toutes les opinions qui ont existé sur le vaccinium, la plus vraisemblable nous paroit être celle de Daléchamps , puisqu'on retrouve dans le mahalcb trois des caractères ou propriétés de la plante des anciens. Comme celle-ci, le mahaleb est un arbre; les oiseaux sont friands de ses fruits comme de ceux du vaccinium , et enfin ses fruitspeuvent de même fournir une couleur pourpre. ''■^' Fleurs solitaires ou en ombelle, 7." Cerisier toujours fleuri, vulgairement Cerisier de la. Saint-Martin, Cerisier ou Griottier de i,a Toussaint, Cerasus semper Jlorens , Decand.; Lois, in Nov. Duhaïu., 5, pag. 8, lab. 9. Cette espèce est un arbre de moyenne taille, dont les branches, et surtout les jeunes rameaux, sont foibles et pen- dans. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, dentées en ecie. Ses fleurs naissent sur les jeunes pousses de Tannée; elles sont blanches, solitaires dans les aisselles des feuilles, portées sur de longs pédoncules, et au nombre de quatre à huit sur chaque rameau , la dernière étant ordinairement terminale. Les divisions de leur calice sont dentelées et réflé- chies. Les fruits, de la grosseur des plus petites cerises, ont la peau dure, d'un rouge clair, et la chair blanche, acide, d'une saveur peu agréable. Ce cerisier a cela de particulier, que ses premières fleurs paroissent au mois de juin, et que celles-ci sont remplacées par d'autres qui se succèdent sans cesse pendant tout le reste de l'été; et les fruits, produits parles premières fleurs, venant à mûrir dans l'ordre ordinaire, l'arbre est souvent, à l'au- tomne , chargé en même temps de fleurs , de fruils verts et de fruits mûrs. On le cultive daos les jardins, sans connoître le pays dont il est originaire. Willdenovv pensoit qu'il pouvoit n'être qu'une espèce hybride. D'autres ont été d'opinion qu'il n'étoit qu'une variété du cerisier commun 5 mais il a des 5«4 CER caractères si prononcés et si difféi*ens de ses aufres congénères , que cela paroît peu probable, et nous sommes bien plus portés à croire qu'il forme une espèce particulière et bien distincte. Quoiqu'il en soit, on le greffe sur le cerisier commun , ou sur le mahaleb; et, comme il produit une prodigieuse quantité de branches chiffonnes, il faut avoir soin de l'en dégarnir:sans cela, lesflcursdes branches du milieu de Tarbre avortent; il faut aussi le débarrasser, pour la propreté, de tous les petits rameaux qui, après avoir porté fruit, se des- sèchent l'hiver suivant. 8." Cerisier a feuilles luisantes , Cerasus chamœcerasus , Lois, in J^ov.; Duhani. 5, pag. 29, tab. 5, fig. A. Linnœus n'avoit regardé ce petit cerisier que comme une %'ariélé du cerisier communj mais Jacquin, et presque tous les auteurs, depuis lui , l'ont avec raison considéré comme formant une espèce bien distincte. Celle-ci n'est qu'un arbrisseau très- toulfu , s'élevant en buisson ïila hauteur de quatre à six pieds. Ses feuilles sont éparses, courîcment pctiolées , ovales-oblon- gues, lisses et luisantes en-dessus, parfaitement glabres des deux côtés, crénelées plutôt que dentelées, et ordinairement obtuses. Les fleurs sont blanches, assez petites, portées sur des pédoncules assez longs, quelquefois solitaires, ou le plus souvent réunies deux à cinq ensemble en ombelles sessiles et axîllaires. Il leur succède des fruits d'un rouge vif, de la grosseur d'une petite cerise ordinaire, et dont la chair est rougeàtre, très-acide, sans avoir cependant rien de désa- gréable lors de la parfaite maturité. Ce petit cerisier se multiplie par ses noyaux, que l'on sème en pleine terre; sa culture n'exige aucun soin particulier. Il croit naturellement dans les lieux secs et sur les collines, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Moldavie, etc. Oh le cultive dans quelques jardins, où ses Heurs qui paroissent dès la fin d'avril, ou au commencement de mai, font un assez joli effet. A la fin de l'été, il est encore d'un aspect fort agréable par ses feuilles luisantes et par ses fruits rouges, dont il reste ordinairement chargé assez long-temps, parce qu'on ne les recueillepas pour les manger, et que les oiseaux en sont peu friands. Il est susceptible d'être taillé aux ciseaux , et dt* prendre toutes les formes qu'on voudra lui donner; mais CER 5o5 nous croyons que la meilleure manière de le rendre utile, seroit de l'employer comme sujet pour grefier les bcftines espèces de cerises. Nulle autre espèce, ou variété de ce genre , ne nous paroît aussi propre que ce petit arbrisseau pour former des cerisiers nains, qu'on pourroit toujours, avec facilité, tenir dans des pots ou dans des caisses. g.°CErLjsiER VULGAIRE, Cerasus vulgaris, Lois. mNov». ;Duham. ■''5 P^g- 18. Cette espèce est un arbre qui s'élève à vingt ou vingt-cinq pieds de hauteur, et dont le tronc peut acquérir quatre à six pieds de tour. Ses branches et ses rameaux sont ordinairement étalés, de sorte qu'ils forment assez naturelle- ment une iête arrondie. Ses feuilles sont ovales , dentées, glabres, d'un vert foncé, munies de pétioles assez fermes. Ses fleurs sont blanches, portées sur des pédoncules, alongés et disposés en ombelles presque sessiles et peu fournies ,• leurs pétales sont ovales, entiers, rarement ou peu sensiblement échancrés, très-ouverts. Les fruits sont arrondis, fondans, pleins d'une eau presque toujours sensiblement acide, plus ou moins sucrée, selon les variétés; ils difèrent aussi, quant à la couleur, du blanc jaunâtre, au rose, au rouge, et jusqu'au pourpre noirâtre. Le cerisier vulgaire n'est point indigène, comme nous le dirons plus bas ; mais depuis vingt siècles qu'il est acclimaté chez nous et dans toute la partie tempérée de l'Europe , il y a produit de nombreuses variétés. On en distingue aujourd'hui près de quarante. Nous allons parler seulement des plus remar- quables. Variété 1. Ceuisieu a fleurs semi-doubles. Ses fleurs ont quinze à vingt pétales, et le plus souvent deux pistils, ce qui fait que les fruits sont souvent jumeaux. Ceux-ci sont trop acides pour être agréables; aussi l'arbre n'est-il cultivé que pour ses fleurs. Variété 2. Cerisier a fleurs doubles. Celui-ci , comme arbre d'ornement , est plus beau que le précédent. 11 ne porte point de fruits , parce que toutes ses étaminessont changées en pétales, et le pislil en petites folioles verdàtres occupant le centre delà fleur. On le greffe ordinairement sur le cerisier mahaleb. Variété 5. Cerisieh a fleurs dépêcher. Remarquable par ses fleurs roses. 5o(; CER Variété l^. Cerisier nain a i-nuiT rond précoce. Il ne forme qu'uifi arbre dé six a huit pieds. On le cultive en palissade. La chlïir de son fruit est peu abondante et très-acide. Variété 5. Cerise a bouquet. Cette variété est remarquable parce que le centre de sa fleur est occupé par plusieurs pistils (un à douze) auxquels succèdent trois, quatre à cinq fruits serrés les uns contre les autres, et munis chacun d'un noyau distinct. Leur chair, très-acide, les rend peu propres à être mangés autrement que cuits avec du sucre. Variété 6. Cerise a courte queue. Fruit de grosseur un peu plus que médiocre, d'un rouge clair, porté par un pédoncule desixà huitlignes: sasaveurestun peu trop relevée d'acide. Samaturilé arrive vers la mi-juillet. L'arbre rapporte rarement beaucoup. Variété 7. Cerise de MontxMorency. Fruit assez gros, d'un rouge foncé dans la parfaite maturité, porté sur un pédoncule de quinze à seize lignes: sa chair est blanchâtre, pas trop acide, et d'un goût agréable. Mûrit au commencement de juillet. L'arbre est d'un grand rapport. Variété 8. Gros-gobet, Goeet a courte queue. Cerisier de Montmorency a gros fruit. Cette cerise, portée sur un pédon- cule de cinq à sept lignes seulement, est plus grosse et meil- leure que la précédente; mais elle a le défaut de nouer diffi- cilement, et l'arbre rapporte ordinairement fort peu. Variété g. Cerise de Villennes, Guindoux rougf. Ce fruit a onze lignes de diamètre sur dix de hauteur, et il est porté sur un pédoncule assez, long. La couleur de sa peau a une teinte rouge-clair; sa chair est blanche, succulente, légère- ment acide, d'une saveur très-agréable. Cette belle cerise est une des meilleures qu'on puisse manger crue, et elle est ex- cellente pour faire des confitures. Elle mûrit à la fin de juin ou au commencement de juillet. Variété 10. Cerise royale hâtive, ou Cerise d'Angleterre. Ce fruit eat comprimé à ses deux extrémités, et il a plus de deux pouces et demi de tour sur prés de neuf lignes de hau- teur. Sa peau, d'abord d'un beau rouge, devient très-foncée dans la parfaite maturité, et sa chair est alors un peu rouge, fondante, très-peu acide, et fort agréable. En espalier à i'ex- jïosition du midi, cette cerise inûrit dés le commencement de juin : elle n'est pas siijcte à couler. CER. 5c7 Variété 11. Cerise doucette, Belle de Choisv. Fruit d'un rouge tendre presque couleur de rose, foudant, sucré, pres- que pas du tout acide , très-délicat. Les oiseaux en sont très- friands. L'arbre est sujet à fort peu rapporter. Les variétés suivantes, dont la chair est rougeâtre, sont en général connues sous le nom de griottiers. Variété 12. Grosse griotte noire tardive. Fruit ayant trente- six à trente-huit lignes de tour, porté sur un pédoncule de deux pouces à deux pouces et demi de longueur. Sa peau de- vient d'un rouge foncé, presque noire, et sa chair est très- acide et amère; l'extrême maturité corrige cependant un peu ces saveurs. En espalier au nord , cette cerise peut se conser- ver jusqu'en octobre. Variété i3. Griotte a ratafia, Cerisier a petit fruit noir. Fruit petit, n'ayant que sept à huit lignes de diamètre, sur six a sept de hauteur. Sa pca,u est épaisse, d'un rouge obscur, presque noir ; sa chair est aussi d'un rouge foncé, acre et amère, même lors de la parfaite maturité, qui arrive au mois d'août. Cette griotte ne se mange point crue : on ne l'emploie que pour la composition des ratafias, et pour faire le vin de cerises. Entre auirc-s variétés nous pourrions encore parler de la griotte d'Allemagne, de la griotte commune, de la grosse griotte, de la griotte royale, de la griotte de Poitou, de la griotte de Portugal, et de celles d'Espagne, de Prusse et d'Ita- lie; mais nous les passerons sous silence pour ne pas donner trop d'étendue à cet article, préférant dire quelque chose sur rhistoire du cerisier, et sur sa culture. Tous les auteurs de l'antiquité qui ont parlé du cerisier se sont accordés pour donner à cet arbre une origine étrangère. Pline assure positivement qu'il n'existoit pas en Italie avant la victoire de Lucullus sur Mithridate , et que ce fut ce général romain qui l'y transporta du royaume de Pont, Pan de Rome 680. Malgré le témoignage unanime des anciens sur l'origine du cerisier, quelques auteurs modernes ont révoqué le fait en doute. Rai, Linngeus et quelques autres "avoient déjà émis cette opinion, lorsque Pabbé Rozier chercha à la prouver par des raisonnemens qui semblent d'abord avoir quelque vraisem- blance, mais qui cependant nous paroissent peu solides, et peuvent facilement être réfutés. Selon Rozier, Lucullus ap- ?o3 CER porta seulement en Italie des espèces, on, pour mieux dire, des variétés meilleures que celles qui y existoient déjà sauvages, et auxquelles les Romains ne Caisoient pas d'attention, parce que leurs fruits étoient peu savoureux , amers et trop acides. Le même auteur veut que le type de toutes les variétés de cerlsiei' aujourd'hui connues, soit et ait toujours été spontané dans les forets de la France. Il paroît constant, au contraire, que même encore aujour- d'hui aucune espèce de cerise ne croît spontanément en Italie, au moins dans la partie méridionale : quanta celles qui effective- ment peuvent Aenir en France , il faut distinguer deux espèces bien tranchées, ne pas les confondre, et ne pas conclure de lune pour l'autre. Sans doute que le cerisier-merisier, ou tout simplement le merisier, est un arbre spontané, semé dans nos forêts par les seules mains de la nature ; mais de ce que celui-ci a toujours crû naturellement dans nos bois, doit-oa conclure que le cerisier y croisse aussi? Et si, par opposition, on peut prouver que jamais il n'y Adent naturellement, nous pensons qu'il sera alors suilisamment démontré que son origine est étrangère. En effet, le merisier se trouve en France dans la plupart des bois ; il se rencontre au fond des grandes forêts, et il en est qui en sont presque toutes composées ; tandis que si quelques pieds de cerisier se rencontrent sauvages, c'est toujours dans les lieux voisins des habitations, et ces arbres proviennent évidemment de noyaux répandus par la main des hommes, ou disséminés par les oiseaux. On n'a pas fait attention que si le cerisier étoit un arbre indigène, que s'il étoit naturel à nos forêts, il devroit s'y trouver très-abondant, en former même de tout entières. I.e cerisier, soit cultivé, soit abandonné à la nature, a deux grands moyens démultiplication ; ses fruits nombreux lui four- nissent le premier ; il tire le second de ses racines. Au temps de Virgile, où cet arbre étoit encore tout nouveau, on avoit déjà observé la propiiété qu'il avoit de pousser de ses racines une innombrable quantité de rejets, et le poëte latin y fait allusion dans ces vers : Pullulât abradice aliis densissima sj Iva ; Ut cerasisuhuisque Ceorg. lib. 2. Avec ces puissaus moyens de multiplication , le cerisier CER 5»9 pourrolt à lui seul former des forets entières, et à plus forte raison il auroit dû se conserver dans celles de notre pays , si , dans l'origine, il y eût été plante des mains de lauaturc. Cepen- dant, comme nous l'avons déjà observé, on ne le rencontre jamais ou que bien rarement dans les bois ; et lorsqu'on en trouve quelques pieds disséminés çà et là, c'est toujours dans ceux qui avoisinent le séjour des hommes, et non au centre de ces immenses et antiques forêts, restes de celles qui cou- vroient autrefois une partie des Gaules ; forêts solitaires, dans lesquelles les hommes n"ont pénétré que fort tard , et dans lesquelles ils ne portent encore que rarement la hache dévas- tatrice. C'est donc pour avoir manqué d'exactitude, et pour avoir confondu deux arbres bien distincts, le merisier et le cerisier, que quelques auteurs modernes se sont écartés de ce que les anciens avoient écrit sur l'origine du dernier. Il n'existoit donc pas, avant LucuUus, de cerisiers, propre- ment dits, dans les Gaules, ni en Italie, quoiqu'il paroisse d'ailleurs , d'après Théophraste et Athénée , que les Grecs les connoissoient long-temps avant l'époque de Lucullirs. Les auteurs qui ont été de notre opinion ont observé avec raison que le nom du cerisier dérivoit évidemment de celui de Cérasonte. Nous ajouterons que cet arbre est encore commun sur les bords de la mer Noire, et auprès delà même ville dont il a pris le nom ; ce qui est attesté par ce que dit Tournefort dans son Voyage au Levant : « La campagne de Cérasonte nous parut fort belle pour herboriser; ce sont des collines couvertes de bois, où les cerisiers naissent d'eux-mêmes. » Le cerisier, de même que le merisier, paroit se plaire beaucoup plus dans les régions tempérées, et même un peu froides, que dans les pays chauds, et c'est ce que les anciens avoient déjà observé ; car Pline dit que, quelque soin qu'on ait pris , le cerisier n'a pu se faire au climat de l'Egypte , tandis que, cent vingt ans après son introduction ejx Italie, il fut transporté jusque dans la Grande-Bret:igne. Ce qui prouve bien encore que les parties un peu septentrionales de l'Europe conviennent mieux à cet arbre que celles qui sont au midi, c'est que les plus belles variétés de cerises que nous possédons aujourd'hui nous sont venues d'Angleterre, de Hollande, d'Allemagne et de Prus'je. Bi0 CER Le climat favorable ne suffit pas pour avoir de belles cerises^ 51 faut encore que les cultivateurs donnent à leurs arbres certains soins particnliers ; mais le pliis souvent ils négligent trop, soit de les planter dans des expositions favorables, soit de multiplier les bonnes variétés par la greffe. Aux environs de Paris, où la culture du cerisier peut, plus que partout ailleurs, dédommager le cultivateur par la grande consom- mation de fruit qui se fait dans la capitale, aux environs de Paris même, les gens de la campagne ne font pasautrement ; ils ne plantent communément que les espèces les plus médiocres. La culture du cerisier et celle du merisier n'exigent pas/ d'ailleurs , de soins particuliers. Ces deux arbres ne sont pas difliciles sur la nature du sol ; on évitera seulement de les planter dans les terrains trop humides, trop froids , et dans ceux: qui sont argileux , parce que leurs fleurs y sont sujètes à avorter, que les fruits y sont d'un goût moins agréable, et ordinairement plus acides. Ils aiment les pays de mon- tagnes et les coteaux élevés. Les terrains de nature calcaire, ceux qui sont légers, et même sablonneux, leur conviennent , pourvu qu'ils ne soient pas trop chauds et trop arides. Leurs fruits sont plus délicats dans un sol de cette nature , ils y acquièrent une saveur excellente , et ils y viennent aussi en bien plus grande quantité. Le cerisier et le merisier se multiplient ou de graines ou de rejets qui poussent de leurs racines. Le dernier en donne peu; maisle premier en fournit une quantité si considérable, qu'elle devient souvent importune quand il est planté dans des terres légères et sablonneuses. La multiplication par ces rejets est très-facile; mais les bons cultivateurs blâment avec raison ce moyen , parce que les arbres élevés ainsi poussent eux-mêmes une trop grande quantité de rejetons qui les épuisent promptement. Les cerisiers provenus de semences forment toujours des arbres plus élevés et plus vigoureux. C'est donc ce moyen de multiplication qu'on doit préférer quand on veut avoir des arbres pour faire de grandes plantations , et quand on veut former des sujets pour greffer les différentes variétés du meri- sier, comme celles connues sous les noms de guignicrs et de bigarreau tiers. CER 5ii On doit préférer, pour faire les semis, les fruits du meri- sier proprement dit à ceux des différentes variétés de ceri- sier, surtout lorsque le semis est destiné à être planté dans les bois. C"est aussitôt après la récolte des fruits, ou peu après , qu'il faut semer leurs noyaux dans une terre légère et bien labourée ; et si on est forcé de remettre cette opération à la fin de l'hiver, parce qu'on n'a pas de terrain disponible, il est indispensable de les stratlfier dans du sable ou de la terre ; car si on négligeoit de prendre cette précaution ,' les amandes pourroient se dcsséclier ou rancir, et perdre la faculté de germer. Lorsque les jeunes merisiers provenant de semis sont des- tinés à faire des sujets pour gretfer les diflFéi*entes variétés de merises ou de cerises , on les greffe en écusson à l'âge de quatre à cinq ans , selon leur force. La greffe en fente ne se pratique que sur les vieux arbres. Le bois du cerisier est naturellement roussàtre et suscep- tible de prendre une couleur plus foncée. Ou l'emploie à faire des meubles; mais en général on lui préfère le bois du meri- sier, qui est plus dur et plus serré. Celui-ci est un bois doux et facile à travailler. Les menuisiers et les ébénistes l'emploient pour différens oiîvragcs'; les luthiers le recherchent parce qu'il est sonore. Il s'en servent pour faire des instrumens de musique ; mais les tourneurs surtout en font une grande con- sommation pour faire des chaises , des fauteuils. Les ouvriers se contentoient autrefois de passer sur leurs ouvrages de meri- sier un pinceau trempé dans de l'eau de chaux ; mais ce bois étoit alors sujet à pâlir, et il ne conservoit que peu de temps la feinte rougeàtre qu'on lui avoit donnée. Aujourd'hui on lui fait prendre une belle couleur d'un rouge brun , en le mettant tremper pendant vingt-quatre à trente-six heures dans l'eau de chaux elle-même, et en le polissant après l'avoir fait sécher» La teinte qu'il acquiert par ce moyen est très-solide , elle n'est plus sujette à pâlir, et ce bois indigène peut alors rivaliser avec plusieurs bois exotiques. Il imite assez bien l'acajou uni et foncé. Dans les paj^s où les merisiers sont communs dans les forêts, et où ils deviennent très-gros, on en fait de bon bois de charpente , des planches , des douves dont on fabri- que des tonneaux qui passent pour donner un goût agréable Bi2 CER au vin qu'on y enferme. Comme ces arbres poussent très- droits , ils sont très-propres, quand ils sont jeunes, à faire des ëchalas pour les vignes , et des cercles pour les cuves et les tonneaux. Enfin leur bois est très-bon pour le chauffage; il brûle en donnant beaucoup de chaleur, et il est propre à faire du charbon. La gomme qui découle des fentes de l'écorce des cerisiers et des merisiers passe pour avoir des propriétés analogues à celles de la gomme arabique; mais elle paroît en être assez différente, non parce qu'elle n'est ni aussi blanche ni aussi transparente, mais parce qu'au lieu de se dissoudre dans l'eau comme celle-ci , elle ne fait que s'y gonfler. L'écorce moyenne des cerisiers et des merisiers peut fournir une teinture jaune. Quelques médecins ont tenté de la subs- tituer au quinquina, dans le traitement des fièvres intermit- tentes; mais ses propriétés, sous ce rapport, sont encore assez peu prouvées. La chair des cerises est, selon les variétés, tantôt fondante, douce et sucrée, tantôt ferme et cassante ; d'autres fois molle et acide. Quant à leurs propriétés générales, ces fruits sont adoucissans , laxatifs et rafraichissans , surtout ceux qui sont acides. Le suc de ces derniers, étendu dans de l'eau avec du sucre, fait en été une liqueur agréable, qui peut rem- placer la limonade. L'eau distillée des merises noires est employée en médecine comme antispasmodique et calmante. On peut faire avec les cerises et les mei'ises sèches et bouil- lies dans l'eau, une tisane pectorale, utile dans les affec- tions catarrhales. L'infusion aqueuse des pédoncules, appelés vulgairement queues de cei'ises, passe pour être très-diuré- tique. Non-seulement une grande quantité de cex'Lses est mangée crue dans la saison, mais encore certaines variétés se con- servent de différentes manières. Quelques personnes font confire les bigarreaux au AÙnaigre, comme les cornichons. On fait sécher pour l'hiver plusieurs variétés de guignes, de cerises, de griottes et de merises, en les exposant, sur des claies ser- rées, aux rayons du soleil ou à la chaleur modérée d'un four. Cette manière de faire sécher les cerises est fort ancienne, car Pline en parle. On les conserve encore dans l'eau-de-vie ; on CER 5.3 )^s confit au sucre ; on en fait des compotes , des marmelades, des confitures. Les différentes variétés dont les fruits se mangent, excepté celles à chair dure et cassante, peuvent être employées pour faire du vin de cerises ; mais on préfère ordinairement pour cela la merise commune à fruit noir ou rouge. Ce vin est fort agréable à boire; mais il se garde difficilement, même en le mettant en bouteille. Quelques personnes y ajoutent, pour qu'il soit de garde, du sucre, et même un peu d'eau-de-Ade. La grosse merise noire entre dans la composition du ratafia de Grenoble, très-bonne liqueur , dont la plus grande consom- mation se fait dans le midi de la France. Mais de toutes les liqueurs faites avec les merises ou les cerises, le kirschenwasser et le marasquin sont les plus importantes , parce qu'elles for- ment des branches de commerce assez considérables pour les 'psiys où on les fabrique. Le kirschenwasser est une liqueux* spiritueuse, une sorte d'eau-de-vie très-forte , qu'on obtient par la distillation des fruits du merisier, et qui est aussi claire et aussi transparente que l'eau la plus limpide. C'est dans les montagnes des anciennes provinces d'Alsace et de Franche-Comté, en France,- dans les cantons de Berne et de Bàle, en Suisse , et dans la Souabe, qu'on en distille le plus : de là cette liqueur est transportée dans toute l'Europe. La merise noire sauvage donne le meilleur kirschenwasser; et après elle les merises rouges, et enfin les guignes, sont celles qui fournissent la liqueur alcoolique la plus forte. Celle qu'on retire des cerises acides est toujours d'une qualité inférieure. Le degré moyen de la pesanteur du kir- schenwasser est entre 2 2 et 26 degrés de l'aréomètre de Baume. Le marasquin est une autre liqueur alcoolique, faite avec une petite cerise acide qu'on appelle marasca en Italie. Cette liqueur est beaucoup plus douce et plus agréable, au goût de bien des personnes, que le kirschenwasser, qui est souvent si fort qu'il faut y ajouter de l'eau afin de pouvoir le boire. C'est de Venise et de Trieste, et surtout deZara, en Dalmatie qu'on tire tout le vrai marasquin qui se trouve dans le com- merce. Celui de Zara est le meilleur et le plus estimé. On a ignoré long-temps en France les procédés de la préparation de cette liqueur ; mais on sait aujourd'hui que c'est en écra- 7' 35 5i4 CER sant les fruits de manière à casserles noyaux et les amandes , en y mêlant vm centième deleur poids de miel , et en les distillant lorsqu'ils commencent à éprouver le même degré de fermenta- tion qu'on faitsubiraux raisins pour faire le vin. Le produit de cette première distillation est rectifié au bain-marie , et on répète cette opération autant de fois qu'on estime devoir le faire c'est-à-dire jusqu'à ce que l'alcool soit dépouillé de tout corps hétérogène ; ce qu'on connoît à l'odeur et à la saveur agréables de la liqueur. On fait ensuite fondre du sucre blanc dans une suffisante quantité d'eau simple ; on le mêle avec l'esprit, et on laisse vieillir le mélange. Le bon et le véritable marasquin n'est pas commun ; une grande partie de celui qu'on débite dans le commerce, n'est que du kirsch enwasser mêlé avec une certaine quantité d'eau et de sucre. lo. Cerisier-Merisier, Cerasus avium, Lois, in Noi^. ; Duh. S, p. lo, t. 3. Cette espèce, appelée vulgairement merisier, est ■un arbre dont le tronc, en acquérant la grosseur d'un homme et plus, s'élève à trente ou quarante pieds. Ses branches, ordinairement assez redressées, forment toujours une tête moins arrondie que dans le cerisier. Ses feuilles , longues de trois à quatre pouces, ovales, dentées en scie, glabres et d'un vert luisant en-dessus, sont portées sur des pétioles grêles et foibles, ce qui fait qu'elles sont toujours plus ou moins pen- dantes. Les fleurs portées sur des pédoncules grêles, sont dis- posées deux à quatre ensemble , rarement davantage , en ombelles sessiles , et quelquefois même elles sont tout-à-fait solitaires. Leur calice est réfléchi , et leur corolle blanche se compose de pétales peu ouverts, ovales, échancrés en cœur à leur sommet. Les fruits qui leur succèdent sont petits , plutôt ovoïdes qu'en cœur, d'un rouge foncé ou noirâtre, d'une saveur acre et amère avant la maturité, et fade à la fin. Le merisier fleurit en avril, et ses fruits sont mûrs en juin.' H croît spontanément dans les bois de l'Europe tempérée ; il est commun en France, dans les grandes forêts, et surtout dans les pays montagneux. La culture a multiplié les variétés du merisier comme celles du cerisier ; on en compte une trentaine : nous allons rendre compte des principales. Les cultivateurs les distinguent en CER 5i5 quatre races qu'ils désignent sous les noms de merisiers pro- prement dits, de guigniers , de bigarreautierf et de heaumiers. Variété i. Merisier a fleurs doubles. On le cultive pour l'ornement des jardins. Ses fleurs ont depuis un pouce de large jusques à dix-huit lignes ; elles font un très-bel effet. Variété 2. Merisier a gros fruit noir. Son fruit est beaucoup plus gros que celui de l'espèce sauvage. Sa chair est tendre ^ d'un rouge très-foncé, presque noir, douce , sucrée, mais ua peu fade. Les marchands de liqueurs l'emploient pour donnée de la couleur aux ratafias. II y a encore un merisier à fruit blanc, et un autre à fruiÉ jaune. Variété 3. Guigne précoce. Les guignes, en général, se distinguent parce qu'elles ont la forme d'un cœur, et que leurs arbres sont plus touffus que les merisiers propremenÉ dits. La guigne précoce commence souvent à paroître dès la fin de mai; mais elle est toujours bien mûre à la mi-juin. Ce fruit, dans sa parfaite maturité, est d'un beau rouge; sa chair? est un peu ferme et de bon goût. Variété 4. Guigne rouge. Ce le-ci est plus alongée que la précédente, et elle est en tout un peu plus grosse. Sa peau, est d'un rouge plus foncé ; mais sa chair est mollasse et peu relevée. On connoît encore plusieurs autres fruits de cette race, eÉ entre autres, la guigne blanche, la guigne noire (petite eÉ grosse), la guigne piquante, la guigne cœur de poule. Variété 5. Bigarreau commun. Les bigarreautiers ont leurs fruits tout-à-fait en cœur, un peu comprimés, marqués d'un, sillon longitudinal sur une de leurs faces ; leur chair est ferme, cassante, très-adhérente à la peau. Dans le bigarreau commun, la peau est unie, luisante, d'un beau rouge du côté frappé des rayons du soleil, marbrée de rouge et de blanc du côté opposé. Ce fruit tient le milieu, pour le temps oii il mûrit, entre les bigarreaux précoces et les tardifs; sa maturité arrive au mois de juillet. Le bigarreau blanc hâtif, le bigarreau rouge hâtif, le gros bigarreau r uge, le bigarreau noir, eic.^ diffèrent du pré- cédent , ou par la couleur , ou par la grosseur, ou par l'époque de la maturité. 33. 5iG CER Variété 6. Heaume blanc. Les heaumiers tiennent le milieu entre les guigniess et les bigarreautiers ; leur fruit est plus ferme que celui des premiers, et il l'est moins que celui des derniers. Le heaume blanc n'est de cette couleur que dans les parties qui sont restées absolument dans l'ombre ; car celles qui sont frappées des rayons du soleil, ont toujours une légère teinte rougeàtre. Sa chair est presque aussi ferme que celle du bigarreau, mais elle est plus aqueuse. Le heaume rouge et le heaume noir diffèrent du précédent parla couleur, et parce que leur chair est moins ferme. (L. D.) CERISIER DE SAINT-DOMINGUE. {Bot.) Ce nom est donné dans les Antilles à des arbrisseaux du genre Moureiller, mal- pighia, dont le fruit charnu a la forme et la couleur d'une cerise; mais ce fruit, qui renferme trois noyaux, a une saveur beau- coup moins agréable. Le malpighia punicifolia et le malpighia^ glahra sont les cerisiers de Saint-Domingue ou des Antilles, proprement dits. On nomme cerisier capitaine, ou bois de capi- taine, ou cerisier de Cbuwith, le malpighia urens , dont les feuilles sont garnies en-dessous de piquans très-acérés. (J.) CERISIER DES HÔTTENTOTS. {Bot.) C'est la cassine à feuilles concaves, cassine concava de M. de Lamarck. (J.) CERISIER DOUX DU MEXIQUE. {Bot.) Voyez Capolin. (J.) CERISIER FAUX DE LA CHINE. {Bot.) C'est le litfé, litfea chinensis, ainsi nommé parce que son fruit est de la grosseur d'une petite cerise. (J.) CERISIN ou Cerizin. {Ornith.) Ces noms sont donnés par les uns au serin d'Italie , et par d'autres au tarin. (Ch. D.) CERITE {Conch.), Cerithium. Fab. Columna est le premier auteur qui ait employé ce nom pour désigner un petit genre de coquilles, qu'Adanson, ensuite Bruguières , ont considé- xablement étendu , et caractérisé d'une manière plus nette. Linnœus plaçoit les espèces qu'on y fait entrer maintenant , dans ses genres Murex, Strombe , etc. Au contraire, les conchyliologistes les plus modernes le subdivisent en trois ou quatre autres petits groupes génériques, qui correspondent assez Lien à ceux que Klein avoit indiqués sous les noms de vertagus , Tioclua, timpanotonos. C'est ainsi que M. Denysde Montfortena séparé le cerite télescope, pour former son genre Télescope, CER 5i7 et les espèces dont le canal est court et droit, sous le nom de piraze, qui paroît en partie correspondre à celui que M. Brongniart a nommé potamicle. Malgré ces coupures, il faut convenir que ce genre est encore assez mal établi , et que, conchyliologiquement parlant, il devroit encore être subdivisé. Ses caractères sont : auimal fort semblable à celui du.Murex; un voile au-dessus de la tête-, le pied très-court^ pourvu d'un opercule corné ; contenu dans une coquille uni- valve , spirale , turriculéc , ordinairement tuberculeuse , à tours de spire nombreux ; l'ouverture petite, ovale, oblique, ter- minée antérieurement par un canal assez court , et plus ou moins recourbé vers le dos. Les animaux de ce genre se trouvent , à ce qu'il paroît , dans toutes les mers, sur les fonds vaseux ou sablonneux, et le plus ordinairement vers l'embouchure des fleuves : il en est même quelques espèces qui vivent dans leuriutcrieur, mais jamais, à ce qu'il paroît, au-delà du point où la mer remonte. La seule espèce qu'on regarde comme véritablement iluviatlle, fait maintenant partie du genre Potamide de M. Brongniart. Nous subdiviserons les principales espèces vivantes de ce . Coquille de deux pouces trois lignes au plus, sur dix ou douze lignes de large, un peu ventrue, composée de onze à douze to'urs de spire, dont la superficie est lisse et comme plissée a 6i8 CER leur bord supérieur. Sa couleur est brune, ou d'un fauve tirant sur le brun, et d'un beau blanc de lait en dedans. Elle vient des Grandes-Indes, et est très-commune dans les collections. 3." La Cerite fasciée , Cerithium fasciatum, Brug. , vul- gairement la chenille striée, Gualt. , tab. 67, fig. K et F. Coquille très-rapprochée delà précédente dont elle ne diffère essentiellement qu'en ce qu'elle est presque cylindrique anté- rieurement, et que les tours de spire, qui sont également plissés à leur bord supérieur, sont en outre traversés par trois stries profondes. Le fond de sa couleur est d'un blanc luisant, avec trois bandes transversales jaunes sur chaque tour, quel- quefois remplacées par des taches de même cooileur. Elle a presque trois pouces de long sur six lignes de large. Des côtes de Coromandel. 4.° La Cerite RABOTEUSE, Cerithium asperiim, Brug. ; Murex ûsper , Linn. : vulgairement chenille blanche réticulée , îvlarlini,Concliyl. , tom. IV, p. 3^2, tab. 167, fig. 1483. C'est une espèce encore fort voisifte de la buire, et surtout de la cerite fasciée, mais qui est un peu plus petite ; elle a douze tours de spire, chargés chacun de onze à douze plis longitu- dinaux , dont chacun porte trois tubercules pointusetplusieurs stries transversales très-fines. Elle est ordinairement blanche. Secf. II. Espèces qui ont le canal droit, quelquefois un peu recourbé, une sorte d'échancrure à la jonction supérieure des bords , et point de plis à la columelle. 5." Cerithium moluccanum, Renieri. Coquille de deux pouces et demi de long sur neuf lignes de large, et dont la spire , composée de treize tours peu convexes , est couverte 'de stries fines transversales, presque oblitérées au sommet. Elle est très-rapprochée de la suivante , et se trouve dans la mer Adriatique. 6.° La Cerite chenille, Cerithium aluco, Brug.; Murex alucOf Linn.; vulgairement la chenille, ou chenille bariolée, Gualt., tab. 67, fig. A. Coquille de trois pouces de long sur ini de large, composée de treize tours, dont les six inférieurs sont tuberculeux dans ie milieu, et les supérieurs garnis d?. CER 5i9 stries transverses très-fines. Couleur blanchâtre , ou fauve clair, tachetée ou pointillée de brun. Linnœus dit qu'elle se trouve dans la Méditerranée; ce peut être par erreur, suivant Bruguières, qui pense qu'elle vient de la côte de Coromandel. 7.° La CEarrE koduleuse, Cerithium nodulosum , Brug. ; Gualt., tab. 67, fig. 9. Coquille de cinq pouces de long sur trois pouces environ de large, épaisse, pesante; spire de quatorze tours garnis d'un seul rang de nœuds convexes , et dont la superficie est marquée de stries accoi^lées de deux en deux. Lèvre droite crénelée, échancrée et sillonnée à l'intérieur. Mer Rouge, Océan Asiatique. 8.° La Cerite d'Adanson, Cerithium Adansonii, Brug.; la cerite, Adans. Conchyl. du Sénégal, pi. 10, fig. 2. Coquille de deux pouces de long sur une fois moins de large, ventrue, striée transversalement de douze tours de spire garnis d'un seul rang de tubercules pointus. Lèvre droite crénelée. Cou- leur blanche ou légèrement pointillée de brun. Se trouve sur la côte du Sénégal, et quelquefois dans le fleuve Gambie. Sect. III. Espèces qui ont le canal droit et très-court. Voyez les mots Piraze et Potamide. (De B.) CERITE. {Foss. ) Ce genre est sans contredit celui des coquilles univalves qui présente à l'état fossile le plus grand nombre d'espèces, puisqu'il s'en trouve déjà plus de cent dans ma collection. La presque totalité de ces espèces se ren- contre dans les plus nouvelles couches , et je n'en ai jamais vu qui soient bien caractérisées, et qui aient été trouvées dans les plus anciennes. Cependant, M. de Gerville annonce (lettre du 17 octobre i8i5, insérée dans le Journal de Physique) que dans- le banc à cornes d'Ammon et à bélem- nites des environs de Bayeux, il a trouvé quatre espèces de cérites. Afin de me rendre plus facile l'étude d'un si grand nombre d'espèces, je les ai divisées en trois classes ; savoir: j.° Celles qui n'ont ni plis à la columelle, ni varices. 2." Celles qui ont des varices sans plis à la columelle. 3." Et celles qui ont des plis à la columelle. Je vais présenter les plus remarquables àans chaque classe* 6.0 CER Première classe. 1. CEniTERiDÉ, Ceritliium rugosum , Lam. , Ann. du Mus. y tom. III, pag. 409. Coquille turriculée ; spire composée de onze à douze tours ; les quatre ou cinq premiers sont chargés de stries croisées , les quatre ou cinq autres au-dessous sont lisses, et les derniers, ainsi que le dessous du tour inférieur, sont sillonnés transversalement. Long. 36 miliim. (16 lignes). On trouve cette jolie espèce à Grignon, près de Versailles. •j. Ceritk suestrik , Ceritliium. sitbstriatam, Lam., loc. cit., pag. 552. Coquille conique, turriculée; spire composée de dix à onze tours, dont les premiers sont quelquefois chargés de tu- bercules oblongs , et les autres sillonnés transversalement. L'ouverture est ovale, et terminée à sa base par un petit canal oblique. Long. Sa miliim. (i5 lignes). On trouve cette espèce à Maulette , près de Houdân. 3. Cf.ritenu, Ceritliium nudum , Lam., loc, cit., pag. 440. Co- quille turriculée , pointue au sommet ; spire composée de treize à quatorze tours finement striés en travers, et plissée longitu- dinalement vers la partie supérieure de la coquille. L'ou- verture est oblique , à canal court recourbé en arrière» Long. 88 miliim. (plus de trois pouces). Cette espèce se trouve à Grignon, à Hauteville, près de Valognes , et dans les couches du calcaire coquillier des envi- rons de Paris. Elle a beaucoup de rapports avec la buire , ceritliium vertagus. 4.CERITE uNisiLLOKNÉ, Ccrithium unisulcatum , Lam., pag. 4/jo. Cette coquille a beaucoup de rapports avec la précédente; mais sa longueur n'est que*de 20 miliim. (9 lignes). Elle n'a point de plis longitudinaux, et l'on voit une strie plus mar- quée que les autz-es qui passe sur le milieu de chaque tour. La spire est composée de neuf à dix tours. On trouve cette espèce aux mêmes lieux que le cerile nu. On rencontre encore avec les deux espèces précédentes une autre, ou une variété de la dernière qui lui ressemble beau- coup , mais qui , quoique adulte , n'acquiert jamais que 1 1 mill. ( 5 lignes) de long. Il est bien remarquable qu'on n'en trouve- presque jamais çui ne soient percées d'un ou de deux trous. sur les derjiiçrfj tours. CER 5^* 5. Cerite ^pais , Cerlthium crassum , Nob. Coquille turrlculée , composée de treize à quatorze tours, dont les premiers sont granulés et les autres chargés de stries transverses. I/ouver- fure est courte et oblique. Long. 64 millim. (2 pouces) ; larg. du dernier tour, 19 millim. (8 lignes environ). J'ai trouvé cette espèce à Villiers, près de Grignon. r>, Cerite ombiliqué , Cerithium umhilicatum , Lam., Ann. dn Mus., tom. 7, pi. 14, fjg. 3. Coquille subulée , composée de treize à quatorze tours aplatis et striés transversalement : elle est très-remarquable en ce que sa columelle est perforée. Ce caractère ne lui est commun qu'avec l'espèce suivante. Long. 14 millim. (6 lignes environ). On trouve cette espèce à Grignon. .1. ^ 7. Cerite piriforme, Cerithium piriformc, Nob. Coquille piriforme, composée de dix cà onze tours convexes, chargés de quelques légères côtes verticales. Long. 27 millim. (1 pouce) ; larg. du dernier tour, 12 millim. (6 lignes). On trouve cette espèce àHauteviUe, près de Valognes. Elle est très-remarquable en ce que les premiers tours sont très- petits , et que les quatre derniers sont proportionnellement beaucoup plus gros que dans les autres espèces. 8. Cerite inverse , Cerithium inversum , Lam. , Ann. du Mus., tom. 5, pag. 408. Brocchi , Conch. Foss. subapp., tab. IX. fig. 18. Coquille subulée ; spire composée de vingt à vingt- deux tours aplatis, tournés de gauche à droite. Long. somilL (c) lignes). On trouve cette espèce à Grignon, dans les couches du caU caire coquillier des environs de Paris, dans le Plaisantin, et à Hauteville; mais il est à remarquer que dans ce dernier en- droit elle est de la moitié plus grande que dans les environs de Paris. Elle a beaucoup de rapports avec le cerithium per- sicum de Brug. (n.° 3&). On trouve avec elle une variété qui est moins alongée. 9. Cerite vis, Cerithium terehra , Nob. Coquille conique, composée de sept à huit tours chargés de trois cordons lisses et extrêmement élevés. L'espace qui se trouve entre eux est lisse aussi. On n'aperçoit pas la suture, attendu qu'elle est re- couverte par un des cordons. Long. 20 mill. (9 lignes environ). On trouve cette espèce très-singulière dans la falunière de 523 CER Hauteville; mais elle est très-rare. J'en possède des échantil- lons qui ont été trouvés dans un sable jaune, mais j'ignore dans quel endroit. Deuxième clasie. 10. Cèrite CÔTELÉ, Cerithium costatum, Nob. Coquille conique, composée de quatorze tours un peu convexes, chargés de stries transverses de différentes grosseurs , et dont quelques-unes, sur le dernier tour, sont légèrement tuberculées. Les tours supérieurs portent des côtes longitudinales. 11 se trouve une varice au côté droit , et la base est terminée par un canal droit. Longueur, 64 niillim. (2 pouces); largeur du dernier tour, 22 œillim. (10 lignes). On trouve cette jolie espèce àBetz, département de TOise, et à Hauteville. Je possède un individu un peu plus grand que celui ci-dessus. Sa couleur est blanche, et feroit croire qu'il est fossile ; mais sa transparence m'en fait douter, et alors il seroit l'analogue de cette espèce. Cette dernière coquille îi'est pas connue dans la collection du Muséum de Paris. 11. Cerite variqueux, Cerithium varicosum, murex vari- cosus , Brocc. , Conch. foss. subapp., tab. 10, fig. 3. Coquille turriculée ; spire composée de quatorze tours couverts de stries transverses , et de légères côtes longitudinales. Il se trouve deux varices sur le dernier tour, l'un au bord droit, et l'autre sur la partie du tour qui lui est opposée. L'ouverture est un peu oblique. Long. 81; millim. (plus de 3 pouces). On trouve cette espèce dans le Plaisantin. 12. Cerite crénelé, Cerithium crenalum, murex crenatux , Brocc, mêmepl.,fig. 2. Coquille turriculée, couverte destries transverses et granulées. Elle porta une très-légère varice sur le dernier tour du côté gauche. L'ouverture est un peu oblique, et se termine à la base par un canal un peu recourbé. Long. 60 millim. (2 pouces 5 lignes.) On trouve cette espèce dans le Plaisantin. Son analogue vit dans la Méditerranée. i3. Cerite treillissé, Cerithium decussatum, Nob. Coquille conique, composée de treize à quatorze tours chargés de stries ♦croisées. L'on aperçoit sur les différens tours de larges varices peu élevées. Long. 85 millim. ( 3 pouces 2 lignes). CER 5>5 On trouve cette espèce dans les falunièrcs de Hauteville. Troisième classe. 14. Cbrite cerclé , Cerilhium cinctum , Lam. , Ann. du Mus. , tom. III, pag. 545 ; murex margaritaceus, Brocc. , Conch. foss. subapp., tab. 9, fig. 24. Coquille conique ; spire composée de treize à quatorze tours, chargés chacun de trois côtes trans- verses granulées , qui imitent des cordons de perles enfilées. L'ouverture est un peu oblique. La columelle porte un pli. Long. 21 millim. (g lignes). La plus grande partie des individus de cette espèce ne portent que trois cordons de perles d'égale grosseur; mais quelques-uns en portent quatre , d'autres même en portent cinq, et quelquefois les cordons ne sont pas d'égale grosseur. - On trouve cette jolie espèce à Pontchartrain , dans une couche qui renferme des coquilles qui ne se trouvent pas dans celle de Grignon , qui en est peu éloignée. On la rencontre aussi à Houdan, à Beynes , à Hauteville, à Bordeaux, aux environs de Sienne ; mais elle varie beaucoup de grandeur dans ces différentes localités. Elle semble tenir le milieu entre le cerithium clavus etlcxterilhium semi-coronatum- de Lam. 1 5 . Cerite a rampe. Cerilhiitm spiratum , Lam. , Ann. du Mus. , tom. III, pag. 55 1 ; Favannes, pi. 66, fig. O, 6. Coquille lisse, fusiforme, comp(tsée de douze tours séparés par une rampe canaliculée. Le diamètre du dernier est moins grand que celui du tour qui précède. Elle porte un pli à la columelle. L'ou- verture, qui est presque quadrangulaire , est terminée à la base par un canal plissé en dehors. Longueur, 80 millim. ( 5 pouces). On trouve cette singulière espèce à Chaiimont , départe- ment de l'Oise. 16. Cerite antique, Cerithium antiquum , Nob. ; Knoor, tab. c. VI, tom. II, section première. Coquille lisse turriculée, et composée de tours concaves vers leur milieu, qui se trouvent relevés sur la suture. La columelle porte un pli très-fort. Long. 10 centim. (près de 4 pouces). On trouve cette espèce à Neustadt, près de Hanovre. L'in- dividu que je possède est ferrugineux et calcédonieux. 17. Cerite géant, Cerithium gigas^ Lam. , Ann, du Mus., S23 CER. Hauteville; mais elle est très-rare. J'en possède des échantil- lons qui ont été trouvés dans un sable jaune, mais j'ignore dans quel endroit. Deuxième classe. 10. Cèrite CÔTELÉ , Ceritltiurn costatum, Nob. Coquille conique- composée de quatorze tours un peu convexes, chargés de stries transverses de différentes grosseurs , et dont quelques-unes, sur le dernier tour, sont légèrement tuberculées. Les tours supérieurs portent des côtes longitudinales. 11 se trouve une varice au côté droit , et la base est terminée par un canal droit. Longueur, 64 millim. (2 pouces); largeur du dernier tour, 5 2 œillim. (10 lignes). On trouve cette jolie espèce à Betz, département de l'Oise, et à Hauteville. Je possède un individu un peu plus grand que celui ci-dessus. Sa couleur est blanche, et feroit croire qu'il est fossile ; mais sa transparence m'en fait douter, et alors il seroit l'analogue de cette espèce. Cette dernière coquille n'est pas connue dans la collection du Muséum de Paris. 11. CcRrrE VARIQUEUX, Cerilhium varicosum, murex vari- cosus , Brocc. , Conch. foss. subapp. , tab. 10, fig. 3. Coquille turriculée ; spire composée de quatorze tours couverts de stries transverses, et de légères côtes longitudinales. Il se trouve deux varices sur le dernier tour, l'un au bord droit, et l'autre sur la partie du tour qui lui est opposée. L'ouverture est un peu oblique. Long. 82 millim. (plus de 3 pouces). On trouve cette espèce dans le Plaisantin. 12. Cerite crénelé, Cerithium crenalum, murex crenatus , Brocc, même pi., fig. 2. Coquille turriculée, couverte de stries transverses et granulées. Elle porte une très-légère varice sur le dernier tour du côté gauche. L'ouverture est un peu oblique, et se termine à la base par un canal un peu recourbé. Long. 60 millim. (2 pouces 3 lignes.) On trouve cette espèce dans le Plaisantin. Son analogue vit dans la Méditerranée. i3. Cerite treillissb, Cerithium decussalum, Nob. Coquille conique, composée de treize à quatorze tours chargés de stries croisées. L'on aperçoit sur les différens tours de larges varices peu élevées. Long. 85 millim. ( 3 pouces 2 lignes). CER 5a5 On trouve cette espèce dans les falunièrcs de Hauteville. Troisième classe. 14. Cerite cerclé , Cerilhium cinctum , Lam. , Ann. du Mus. , tom. III, pag. 5/|5 ; murex rnargarilaceus, Brocc. , Conch. foss. subapp., tab. 9, fig. 24. Coquille conique ; spire composée de treize à quatorze tours, chargés chacun de trois c6tcs trans- verses granulées , qui imitent des cordons de perles enfilées. L'ouverture est un peu oblique. La columelle porte un pli. Long. 21 millim. (9 lignes). La plus grande partie des individus de cette espèce ne portent que trois cordons de perles d'égale grosseur; mais quelques-uns en portent quatre , d autres même en portent cinq, et quelquefois les cordons ne sont pas d'égale grosseur. On trouve cette jolie espèce à Pontchartrain , dans une couche qui renferme des coquilles qui ne se trouvent pas dans celle de Grignon , qui en est peu éloignée. On la rencontre aussi à Houdan, à Beynes , à Hauteville, a Bordeaux, aux environs de Sienne ; mais elle varie beaucoup de grandeur dans ces différentes localités. Elle semble tenir le milieu entre le cerithium claviis etliiceritliium semi-coronatum. de Lam. 1 6 . Cerite a rampe. CerUhimi spiratum , Lam. , Ann. du Mus. , tom. III, pag. 55 1 ; Favannes, pi. 66, fig. O, 6. Coquille lisse, fusiforme, comp(?sée de douze tours séparés par une rampe canaliculée. Le diamètre du dernier est moins grand que celui du tour qui précède. El.e porte un pli à la columelle. L'ou- verture, qui est presque quadrangulaire , est terminée à la base par un canal plissé en dehors. Longueur, 80 millim. ( 5 pouces). On trouve cette singulière espèce à Chaumont , départe- ment de l'Oise. 16. Cerite ajstique , Cerithium antiquum , Nob. ; Knoor, tab. c. VI, tom. II, section première. Coquille lisse turriculée, et composée de tours concaves vers leur milieu, qui se trouvent relevés sur la suture. La columelle porte un pli très-fort. Long. 10 centim. (près de 4 pouces). On trouve cette espèce à Neustadt, près de Hanovre. L'in- dividu que je possède est ferrugineux et calcédonieux. 37. Cerite géant, Cerithium gigas, Lam., Ann. du Mus., 526 CER carène au milieu de chaque tour; quelques tours après, ort' voit, en outre, une légère slrie à la suture; plus bas on en voit deux qui deviennent tubcrculées, et dans cet endroit la carène se charge aussi de tubercules. Sur le vingt-sixième tour (qui n'est encore qu'à 21 milliin. du sommet) , on commence à ■ apercevoir des côtes tracsverses tuberculées, entre lesquelles se trouve un cordon de petites perles et une cordelette contre la suture. Vers le dix-neuvième tour (à 60 cent, du sommet) , tout commence à s'effacer, et au vingt-quatrième il ne reste' plus sur chaque tour que dix côtes striées transversalement j enfin sur les derniers tours les stries sont effacées tout-à-fait. Tous les individus ne travaillent pas sur le même plan. Cette espèce se trouve dans toutes les couches du calcaire coquillier des environs de Paris: elles sont tellement com- joaunes dans les falunières de Hauteville, que, dans quelques endroits aux environs, on en ferre les chemins. On la trouve non fossile dans la mer du Sud. M. Brocchi annonce, dans l'ouvrage ci-dessus cité, que, 1 dans le Plaisantin et aux environs, il a trouvé à l'état fossile* les coquilles ci-après, qui dépendent du genre Cerite : le murex alucoïdes, Oliv. , qui vit sur les côtes de Pile de Ténériffe ,-' le murex alucaster , Ren. , qui vit dans la mer Adriatique; le- murex terebeUa, Linn., dont on trouve la coquille non fossile dans la mer des Indes ; et le murex scaber, Oliv. , dont on trouve l'analogue vivant sur la côte de la Guadeloupe. Il resteroit encore à parler d'un très-grand nombre d'espèces ^ àecerites fossiles connues, dont quelques-unes ont les formes les plus agréables, et surtout pour la distribution des protubé- rances dont elles sont couvertes. On trouve des figures de quelques- unes de ces espèces, et d'autres du même genre, dans les Ann. du Mus., tom. VII, pi. 10, fig. 6, 7; pi. 14, fig. Z^, 6; Brander, Foss. Hant. , fig. 45, 46; Brocc. , Conch.- foss. subapp. , pi. 9 , fig. 4, 10 , 15,17; p). 10, fig. 1 , 2,4; Sowerby, Min. Conch., pi. 127, 128; Scilla , de Corp. marira. , tab. i5 ; Favannes, pi. 66, et Knorr, tom. II, pi. c. 6 , 7. (D.F.) CERITE. (Min.) Voyez Cerium. (B.) CERITIS. (Min.) On doit remarquer que ce nom a déjà été employé par Pline pour indiquer une pierre gemme qui étoit, dit-il, semblable à delà cire .- c'étoit peut-être la CER 527 même chose que le cerachates, comme le pense M. Delaunay, (B.) CERIUM. ( Chim. ) En 1 804 , MM. Berzeluis et Hisinger ayant analysé un minéral trouvé en 1760, dans la mine de cuivre de Bastnaès , à Riddarehyttan en "VVestmanie, y reconnurent l'oxide d'un nouveau métal qu'ils nommèrent cerium , d'après le nom de Cérès donné à la planète découverte par M. Piazzi en 1801. Le minéral d'où le cerium avoit été extrait, futappelé cérite. Peu de temps après le travail de MM. Berzelius et Hisinger , Klaproth retira l'oxide de cerium de sa mine, et le considéra, ainsi queYyttria, comme faisant le passage des terres aux oxides métalliques; il l'appela ocliroïte. Enfin, M. Vauquelin fit de nombreuses expériences sur cet oxide , et confirma les con- clusions des chimistes suédois. Avant ces travaux , le cérite avoit été rangé par Cronstedt dans les mines de tungstate de fer ; Scheele n'y ayant point trouvé de tungstène , l'avoit appelé faux tungstein ; et en 1784, les frères d'Elhuyar avoient publié une analyse dont le but étoit de prouver que le cérite contenoit 0,22 de silice, 0,24 de fer, et 0,64 de chaux. Jusqu'ici le cerium n'ayant été obtenu à l'état métallique qu'en très-petite quantité, on ignore la plupart de ses pro- priétés ; c'est ce qui nous engage à exposer d'abord la préparation et les propriétés de ses oxides , à donner ensuite l'analyse du cérite, et enfin à parler des tentatives que l'on a faites pour obtenir le cerium à l'état métallique. Analyse du cérite. Suii/ant Berzelius etHisinger. Vauquelin. fsilice 23,0 — 17,5 Le cérite de \ oxide de cerium 5o — 63 Bastnaès est (oxide de fer 22 — 2 formé de 1 sous-carbonate de chaux. . . 5,5 — 3 34 [eau quantité indéterminée. 12 98,5 On traite le cérite par l'eau régale ; tout est dissous hors la silice. On fait concentrer la liqueur pour en chasser la plus grande partie de l'acide en excès. On étend le résidu- 528 CER d'eau puis on filtre ; la silice est séparée •. ou verse de l'am- moniaque dans la liqueur filtrée; la chaux n'est pas précipitée, tandis que les oxides de cerium et de fer le sont en totalité. On lave ces derniers, puis on les traite par une soiutioa d'acide oxalique ; il se produit de l'oxalate de fer soluble et de l'oxalate de cerium qui ne l'est pas, même dans un excès d'acide ; on fait évaporer l'oxalate de fer à siccité ; on calcine le résidu, on obtient le peroxide de ce métal. Quant à l'oxalate de cerium , on le calcine également après l'avoir bien lavé; le résidu est un peroxide. Quant à la chaux, on peut la précipiter de sa dissolution au moyen du sous-carbonate de potasse ; le sous-carbonate insoluble étant bien lavé, est réduit en chaux par la calcination. Préparation des oxides. Il y en a deux. Le peroxide s'ob- tient en calcinant l'oxalate de cerium dans un creuset de, platine, comme nous venons de le dire. Le protoxide se pré- pare en dissolvant le peroxide dans l'acide hydrochlorique , faisant évaporer presque à siccité pour chasser le chlore qui est produit par la désoxigénation du peroxide : reprenant le résidu par l'eau , décomposant Thydrochlorate de protoxide au moyen du sous-carbonate de potasse; enfin, lavant le sous-, carbonate de cerium précipité, et le décomposant par la chaleur. Pour opérer cette décomposition, il faut introduire le sous-carbonate dans un petit tube de verre courbé qu'on finit de remplir avec du mercure, et faire plonger l'extrémité ouverte du tube dans un bain de ce métal. Oxides de cerium, Protoxide. Il est blanc , infusible au feu de nos fourneaux; à la température ordinaire, il n'a aucune action sur l'oxigène gazeux; à une température élevée, il s'y combine et devient d'un rouge de brique foncé. Il paroît que le précipité blanc que l'on obtient en mêlant î'hydrochlorate de protoxide de cerium avec la potasse , est un hydrate, et non un oxide libre. Ce précipité a une affinité telle pour l'oxigène et l'acide carbonique , qu'il suffît de le laisser exposé à l'air pour qu'il s'oxide et devienne efferves- cent avec les acides. La potasse et l'ammoniaque ne le dissolvent pas . et ne s'y combinent, suivant M. Vauquelin , dans aucune circons- tance. CER 529 i,e protoxide de cerium est précipité de ses dissolutions acides, en blanc par les tartrates oxalates et hydrocyanatea alcalins, en brun par la noix de galle. Les hydrosulfates ea précipitent de l'hydrate blanc , ce qui prouve que l'acide hydrosulfurique ne se combine pas avec le protoxide de cerium. Le protoxide de cerium est formé, suivant M. Hisinger, Oxigène. . . . 14,912. . . . 17,41 Cerium .... 85, 088. . . . 100,00 Peroxide. Il est rouge de brique ; il peut éprouver une chaleur blanche sans se décomposer. L'acide hydrochlorique le dissout en dégageant beaucoup de chlore , surtout si l'on opère à chaud ; alors l'hydrogène d'une portion d'acide hy- drochlorique s'unit à l'oxigène qui excède la composition du protoxide, et le chlore de cette portion prend l'état gazeux. Il est formé, suivant M. Hisinger, de Oxigène. . . . 20,71. • . . 26,11 5 Cerium .... 79,29. ... 100 Essais sur la réduction du cerium oxidé. M. Hielm , à l'invi- tation de MM. Berzelius et Hisinger, tenta le premier de séparer l'oxigène du cerium ; il fi-t un mélange de l'oxide de ce métal avec l'huile de lin; il le carbonisa, puis l'introduisit dans une brasque de charbon sans flux, et l'exposa pendant une demi-heure à la chaleur où le manganèse est réduit ; il obtint une poudre noire qui présentoit au jour des parties brillantes , qui tachoit le papier en noir , enfin , qui se dis- solvoit dans l'acide hydrochlorique en dégageant du gaz hy- drogène pur et de l'acide hydrosulfurique, parce que pro- bablement l'oxide qui avoit été réduit , contenoit de l'acide sulfurique. M. Vauquelin ayant exposé au feu de forge un mélange de tartrate, de cerium, d'huile et de noir de fumée, dans tiii creuset de charbon, qui étoit lui-même renfermé dans un creuset de Hesse , n'obtint qu'un très-petit globule de métal plus blanc , plus fragile , plus dur , plus lamelleux que la fonte de fer pur ; ce globule étoit un alliage de fer et de cerium; il étoit inattaquable par les acides simples ; l'eau ré- gale même ne le dissolvoit qu'avec peine ; la dissolution étoit rougeàtre , elle contenoit du fer et du cerium. M. Vauquelia 7. H 53o CER pensa que la petite quantité de métal obtenu , tenoit à la Vo* latilité du cerium. M. Davy a réduit l'oxide de cerium en le faisant chauf* fer avec du potassium ; le cerium étoit sous la forme, d'une poudre métallique d'un gris foncé. Enfin, M. Lauf^ier ayant exposé une pâte d'oxide de cerium et d'huile à la cha- leur d'un fourneau à réverbère , a obtenu une matière noire qu'il regarde comme un carbure de cerium; ce carbure pe- soit autant que l'oxide employé; exposé à l'air, quand il étoit encore chaud, il s'embrasoit comme un pyrophore, et se convertissoit en acide carbonique et en oxide rouge. M. Davy et M. Laugier regardent le cerium comme un métal fixe. ( Ch. ) CERIUM. (Min.) C'est le nom que MM. Hisinger et Berze* lius ont donné à un nouveau métal dont ils ont reconnu la présence dans un minerai deBastnaès, décrit autrefois par Cronstedt , sous la dénomination de Tungsteen de Bastnaès. Les caractères de ce genre ne peuvent être tirés que des propriétés chimiques de son oxide, parce que le cerium, à l'état métallique, est à peine connu. On sait seulement que c'est un métal d'un blanc grisâtre, lamelleux, très-cassant, et volatil à une haute température. Mais on peut trouver dans quelques propriétés particu- lières de son oxide , un caractère propre à faire reconnoître ses minerais ; ses oxides dégagés en partie des corps qui leur ^ sont unis, et poussés par la calcination au maximum d'oxida- tion, prennent une couleur d'un rouge de brique, et don- nent , avec l'acide muriatique, une dissolution rougeâlre ; le prussiate de potasse précipite en blanc les dissolutions acides ' de cerium; c'est, comme on peut le remarquer, une réunion de caractères distinctifs, propre au cerium, et qu'on peut observer assez facilement. On n'a pas encore de caractères assez précis pour établir dans ce genre de véritables espèces. Celles que nous allons indiquer ne sont que provisoires, parce qu'elles ne sont fondées ni sur une composition con- nue, à proportions définies, ni sur des formes cristallisées fondamentales. 1. Cerium cerite, Cerit. (Hîsinger et Eerzelius.) Cererit. ' (Klaproth.) Cerium oxidé silicifère rougejHauy.) CER 55t Ce minerai, qui a l'aspect lithoïde, est d'un rose pale et même saie; il est un peu translucide; sa poussière est grisâtre ; sa cassure est grenue, à grains fins, un peu brillans ; sa pe- santeur spécifique, qui est de 4,53 à 4,95 , l'a fait prendre par Cronstedt , de Born et Schcele , pour une variété de tungsteen ; il est difficile à casser, assez dur pour ëlincelcr sous le choc du briquet, et infusible au chalumeau; il ne donne aucune couleur au verre de borax; mais, réduit en poudre et calciné, il devient rouge, et perd jusqu'à 12 pour cent de son poids, ce qui est dû au dégagement de l'acide carbonique qu'il renferme. M. Hauy y a reconnu l'électricité résineuse par frotte- ment, lorsqu'il est isolé. Les résultats des analyses de ce minerai sont, comme on va le voir , encore bien divergens. Cerium oxidé 5'4,5o ... 67 Silice 34, 5o ... 17 Fer oxidé 3,5o ... 2 Chaux 1,25 ... 2 Eau 5 Eau et acide carbonique. ... ... 12 Klaproth. Vauquelin. Le cérite se trouve dans un lit de pyrites cuivreuses avec du bismuth, du molybdène, peut-être même duscheelin fer- ruginé, de l'amphibole hornblende et actinote, et du mica; ce lit fait partie d'un terrain de gneiss, près de Riddarhytta, en Westmoland en Suède. 2. Cerium allanite. AUanite (Thompson.) Cerium oxidé silicifère noir (Hauy.) Nous avons déjà fait connoître ce minerai dans le Supplé- ment du premier volume, au mot Allanite ; il dilTère des précédens par sa couleur d'un noir-brun, par son aspect bril- lant et sa cassure résineuse, par sa dureté plus considérable, et par la facilité qu'on trouve à le casser; enfin, par sa pe- santeur spécifique , qui n'est au plus que de 4. 11 paroit aussi . susceptible de cristalliser, ainsi qu'on peut le voir à l'article de l'allanite. La variété de cérite , analysée par M. Hisinger, et nommée 552 CER par lui cerin, parott se rapporter au mîneraî dont il est ici question. Il est composé des principes suivans : Si'ice 5o,i7 Chaux 012 ' Alumine 11 5i Fer oxidé oo'yz Cerium oxidé 2819 Matières volatiles 0,40 Cuivre (accidentellement.) . . . 0,87 M. Hisinger regarde le cérite ordinaire des minéralogistes comme un minerai mélangé de beaucoup d'amphibole. L'allaiiite, dont on doit la coniioissance à M. Th. Allan, a été découvert dans le Groénhuid occidental , par M. le pro- cesseur Giesecke de Dublin; il se trouve dans une roche de granité. Celui que M. Hisinger a nommé cerm, se rencontre à Kiddarj^tta avec le cérite. Cerium orïhite (Berzclius), ainsi nommé, parce qu'il se présente en rayons droits ; il ressemble à la gadolinite, mais ïl est beaucoup plus fusible que cette substance , et renferme, Silice 3^ Chaux ^^84 ■^'"™"»*' 14,80 Protoxide de cerium, 19,60 Protoxide de fer iS,'^^ Protoxide de manganèse. . . . 0,44 Yttria 3^^^ Eau 5^56 On a trouvé à Kararfvet , près de Fahlun, une variété d'orthite, qui a la propriété de brûler: ce qu'elle doit au ^ carbone qu'elle renferme dans la proportion de 26 pour 100. Cerium FLUAFÉ. M. Eerzelius, qui a reconnu cette nouvelle combinaison du cerium dans la nature, en distingue deux variétés : lune, qu'il nomme fluate neutre de cerium^, est com- posée de Fluate de protoxide de cerium. . . . 3o,43 Fluate de peroxide de cerium .... 68 Quelques traces de fluate d'yttria. Il est cristallisé en prismes hexaèdres réguliers. CER 533 L'autre, qu'il appelle sous-fluate de cerium, présente les oxides de ce métal combiné avec moitié moins d'acide fluo- riqueque dans le fluate neutre. Il ressemble beaucoup , dit ce célèbre chimiste, au jaspe porcellanite jaune , et fait voir néanmoins des traces de cristallisation. Cerium YTROCERiTE. (GahnetBerzelius.) C'est un minerai com- posé, suivant ces chimistes, de fluate de cerium, de fluate d'yttria et de fluate de chaux dans les proportions suivantes. Chaux 47?C3 à 5o,oo Yttria 9,11 à 8,10 Oxide de cerium .... 18,22 à 16,45 Acide fluorique 26, o5 à 25,45 ou Fluate de chaux 69,16 à 68,18 Fluate d'yttria 11,61 à 10,60 Fluate de cerium .... 20,22 à 20,22 Ce minerai se présente en masses amorphes peu volumi- neuses : ses couleurs sont le violet, le blanc, le gris, ou le rouge-grisàtre ; souvent toutes ces couleurs sont mêlées dans un même échantillon; il a une structure feuilletée, un éclat assez vif ; il est opaque , assez tendre pouftêtre rayé par l'acier , mais plus dur que la chaux fluatée ; sa pesanteur spécifique est de 3,447; il P^^'^ ^^ couleur au chalumeau, et devient blanc, mais il ne fond que mêlé avec le gypse; réduit en poudre fine, il se dissout complètement dans l'acide muria- tique bouillant, et donne une dissolution jaune. Tous ces minerais se sont trouvés à Finoo en Suède , dans un filon puissant de granité qui traverse un terrain de gneiss, avec des émeraudes, des zircons , etc. Le cerium s'est encore rencontré, mais en proportions beaucoup moins considérables, dans le minerai de Gadounite. Voyez ce mot. ( B. ) CERIUM A É?is ( Bot. ) , Cerium spicatum , Lour., FI. Coch. pag. i56. Ce genre n'est connu que par la description que Loureiro en a publiée. U paroît avoir des rapports avec la famille des solanées ; il doit être placé dans la pentandrie mo^ no^ynie de Linngeus. Son caractère essentiel consiste dans un calice à cinq découpures ; une corolle campanulée ; le limbe à cinq lobes; cinq étamines insérées sur le tube de la *^4 CER corolle ; un style ; une baie supérieure , à plusieurs loges pen- tagones, monospermes. La seule espèce de ce genre est une plante annuelle dont les tiges sont droites, simples, cylindriques; les feuilles al- ternes, pétiolées, glabres, lancéolées, presque entières; les fleurs blanches, pédicellées, disposées en épis simples, alon- gés, terminaux, munis de bractées filiformes. Le fruit est une petite baie globuleuse, divisée en plusieurs loges régulières, pentagones, monospermes, disposées sur unsimple rang autour de la circonférence interne , assez semblables aux alvéoles des ruches des abeilles. Elle croît à la Cochinchine , dans les terrains cultivés. ( Poir. ) FIN DU SEPTIÈME TOLUME, 1 ^nm^nu^^'^l^^^^mm m m ^ m i ^ ' 1 m 1 m s ■%.^'' i 1 ^ ^ m 1 ^ iP . ^ ^ 1 'B ^ 1 t3 ^ \m ' ^ i|i i^ ^ ïm ^ m . ^ m ^ S ^ m ^ m ■ 1 IKVI 1^ 1 ^ ^ n £1 '' m i! wdli i i ^ ^i^^ili^^^UllpP i i / " .'^