P iv fk^. LIBRARY OF 1685-1056 jswmtiinumk DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL On traite MlÎTHODIQCEMEÏiT DTS T) 1 FFKR E >S ETRES DE LA NATURE, coNsiDKi.i':s Soir em eux-mkmes, d'apkès l'état actuel de NOS COKNOlSSANCES , SOIT RELATIVEMENT X l'uTILITÉ Qu'eN pecvent nETiREa la médecine, l'agricultuue , le commeuce ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES i^ATURALISTES. PAR Plusieurs Professeurs du JarJin du Roi et des principales Ecoles de Paris. TOME DIXIEME. COG-COR. STRASBOURG, F. G. LEvrat^LT, Editeur. PARIS, Le Normaux, rue de Seine, N.° 8. 1818. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME X. COG=COR. Le nombre d? exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature de t éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL On traite méthodiquement des différens êtres de la nature, CONSIDÉRÉS soit EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEî, DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COJUMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commeroans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME DIXIÈME. STRASBOURG, F. G. Levrault, Éditeur. PARIS, Le Normant, rue de Seine, N.° 8. 1818. Liste des Auteurs par ordre de Matières. Phjsiçue générale. M. LACROIX, membre de TÂcadëmie des Sciences et professeur au Colliigi France. ( L. ) Chimie. M. CHEVREUL, professeur au Collège royal de Cbarlemagne. (CH. ) Minéralogie et Géologie. M. BKONGNIART, membre de l'Acadé des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. ( B. ) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Botanique. M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSIM, membre de la Société pbilomatique de Paris. ( H. Cass. ) M. LEMAN, membre de la Société pbilo- matique de Paris. (Lem. ) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine , membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L, D. ) M. MASSEV. ( Mass. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires, continuateur de l'Encyclopédie boUnique. (PoiR.) M. DE TUS SAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles. (De T.) Zoologie générale , u4natomie et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, ad Jardin du Roi , etc. ( G. C. ou CV. ou G.) Mammifères. M. GEOFFROY, membre de l'Académie des Sciences , professeur au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Co. D. ) Reptiles et Poissons. M. DELACÉPÈDE, membre de l'Académie dies Sciences, professeur au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'Ecole de méde- cine. (C. D. ) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C) Insectes. M. DUMERIL, membre de l'Académie- des Sciences, professeur i l'École de médecine. (CD.) Mollusques , l'ers et Zoophyles. M. DE 15LAINV1LLE, professeur i la Faculté des Sciences. ( De B.) M TURPIN, naturaliste, est cbargë de l'exécution des dessins et de la direction de la gravure. MM. DE HUMBOLDT et R.\MOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particulièrement occupés. M. F. CUVIER est cbargé de la direction géoér.iIe de l'ouvrage, et il coopérera aux articles généraux de zoologie et à l'histoire des mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. COG VuOG. {Ornith.) Ce nom, qui en Savoie désigne le coq, s'applique, en Norwége , au coucou. (Ch. D.) COGADO-D'AGOA (ErpefoL) , nom que les Portugais don- nent à une espèce de tortue du Brésil que Marcgrave nomme JuRURA. Voyez ce mot. (H. C. ) COGGYGRIA. (Bot.) Voyez Cocconilea. (J.) COGNASSIER. (Bot.) Voyez Coignassier. (L. D.) COGOGO. (Ornith.) M. d'Azara décrit, sous le n." 207 de ses Oiseaux du Paraguay, un petit oiseau appartenant à sa fa- mille des queues aiguës, que Sonnini croit être de la môme espèce que le chicli du n.° 2 56 , par lui rapporté au figuier à gorge noire, motacilla gularis , Linn. ( Ch. D. ) ' COGOIL. (Ichthjol.) Suivant Rondelet etBelon, on nomme ainsi , à Marseille, le petit maquereau , scomher colias oupneu- matophorus. Voyez Maquereau. (H. C. ) COGOMBRILLOS-AMARGOS. {Bot.) Ce nom espagnol, qui signifie petit concombre amer, est un de ceux que l'on donne, dans la Castille . suivant Clusius , à l'harmale , peganum harmala, qui est aussi nommée gamarsa. (J. ) COGOMBRO [Bot.), nom espagnol du concombre , suivant Mentzel. L'espèce cultivée est nommée cogombriLlos amaragos. (J.) 10. i COI COGOMELO. ( Bot. ) Les Espagnols nomment ainsi les Cou- couMELLES. Voyez ce mot. ( Lem.) COGSKAN {Ornith.) , nom gallois du choucas, corvus mone- àula, Linn. (Ch. D.) COGUILLUOQUI. {Bot.) Selon MM. Ruiz et Pavon, dans l'énumération de leurs genres péruviens, ce nom est donné, au Pérou , à leur genre Lardizalale , qui fait partie de la famille des ménispermécs, et qu'ils nomment aussi toguill-vochi dans leur Sjstema, Ce genre est appelé coguil-hoquil dans l'Herbier du Pérou de Dombey. (J.) COGUJADA MARINA {Ichilijol.) , nom espagnol du bien-' nie-coquillade, blennius gattorugine. Voye« Blennie. (H. C.) COGUL. [Ornith.) Ou donne, en Catalogne, ce nom et celui de cocut . au coucou, cuculus canorus , Linn. ( Ch. D.) COHAYELLI. {Bot.) Voyez Chichica-Hoatzon. (J. ) COHESION. {Chiin.) Voyez Attraction moléculaire, au Sup- plément du 5." vol., pag. 85, 86, 87 , 100, 101 , 102 , io3 et 204. ( Ch. ) COHOBATION. {Chim.) C'est une opération par laquelle on répète la distillation d'un liquide , après qu'on l'a remis sur le résidu fixe d'une distillation précédente. La cohobation, très-souvent pratiquée par les anciens clû- mistes, avoit pour but de favoriser, autant que possible, l'ac- tion d'un liquide sur une matière tout-à- fait fixe, ou qui l'étoit seulement en partie : ainsi pour charger de l'alcool d'une ma- tière résineuse, on faisoit bouillir ce coi^s dans une cornue à laquelle étoit adapté un récipient , et on reversoit l'alcool dans }g. cornue, lorsqu'on jugeoit qu'il en avoit passé une quantité sutHsante dans le récipient; ainsi, pour saturer un liquide de principe aromatique, on le remettoit plusieurs fois dans la cornue ou Talambic, après l'avoir distillé. (Ch.) COIA.TA, ou CoAÏTA. {Mamm.) Voyez ce dernier mot. (F. C.) COIFFE, Calyptra. {Bot.) Dans les mpusses , peu après la fécondation, l'écorce superficielle de l'ovaire n'adhère plus d'une manière intime avec les parties intérieures , e*se divise en deux par une fente transversale. La partie inférieure se présente alors sous la forme d'un petit tube cylindrique , et jrcnd le nom de gainule, vaginula; la partie supérieure prend COÎ % et'îuî de coiffe, cal.)'plra. A mesure que l'ovaire mûrit, son |iédicule (soie), qui part de l'intérieur de la gaînule , prend cie l'alongementi la gaînule reste fixe: la coiffe, au contraire, s^élève alors avecTovaire, sur lequel elle eSt posée comme un éteignoir; mais elle ne le recouvre quelquefois que très-im- parfaitement. Elle offre be'aucoup de caractères tirés de sa forme, de sa position, de sa durée, etc. Elle est, suivant les espèces, pointue, échancrée, cannalée, velue, blanche, rouge, ijoire, droite, courbée, verticale, oblique, horizontale, etc. L'ovaire étant mûr, elle ne tarde pas ordinairement à tomber. Linnasus rangeoit la coiffe au nombre des calices. (Mass.) COIFFE J AUNE. {Ornitlu) Cette dénomination a été donnée par Buffon à des carouges de Cayenne , qui ont le plumage noir et une sorte de coiffe jaune. Tel e&t le carouge à tête Jaune de Brisson , représenté par Edwards, pi. 023, sous le nom d'étourneau , oriolus icterocephalus , Linn. ( Cw. D. ) COIFFE NOIRE. ( Omith. ) Buffon a nommé ainsi une espèce de tangara de Cayenne , qui a été figurée dans ses planches enluminées, sous le n.° 720, et dont M. Vieillot a fait un genre particulier sous le nom de némosie. (Ch. D. ) COIGNASSIER {Bot.) ; Cjdonia, Tournef. Genre de plantes dicotylédones, polypétales, périgynes, de la famille des rosa- cées, section des pomacées, Juss. , et de Yicosandrie penta- gynie, Linn., dont les caractères essentiels sont les suivans : Calice ù cinq divisions; corolle de cinq pétales; vingt éta- mines ou plus ; un ovaire inférieur, surmonté de cinq styles réunis à leur base ; une pomme turbinée ou ovale , ombiliquée à son sommet, partagée intérieurement en cinq loges cartilagi- neuses , contenant chaoune huit graines et plus, disposées sur deux rangs. Les coignassiers sont de grands arbrisseaux, ou de petits arbres, à feuilles sixnples, alternes; à fleurs axillaires ou ter- minales, solitaires ou rapprochées plusieurs ensemble. Naguère on ne connoissoit qu'une seule espèce de ce genre; mais, dans les dernières années du siècle qui vient de s'écouler, la Chine et le Japon nous en ont fourni deux autres. Cjdonia^ nom latin du coignassier , est celui d'une ancienne ville de File de Crète , d'où la première espèce connue a été transportée en Grèce, en Italie, et de là dans le reste de l'Europe. 1. 4 COÎ CoiGNASsiER COMMUN , Vulgairement Coignier : Cjdonia corn-' munis, Poir., inNov. Duliam., 4, p. i36, t. 56; Pjrus cjdoniaj Linn., Spec. 687. Sa tige, le plus souvent tortueuse, s'élève à douze ou quinze pieds, rarement davantage, en se divisant en branches recouvertes d'une écorce brunâtre , ayant leurs jeunes rameaux revêtus d'un duvet cotonneux, blanchâtre, et garnis de feuilles ovales, très-entières, pétiolées , molles au toucher, et couvertes de duvet, surtout en dessous. Ses fleurs, grandes, blanches, quelquefois mêlées de rose, sont courtement pédonculées, solitaires à l'extrémité de jeunes rameaux nés de l'aisselle des anciennes feuilles ; leur calice est très-velu, à découpures oblongues, denticulées. Ses fruits, qu'on appelle coings, sont cotonneux, Jaunâtres, très-odo- rans; ils ont une chair un peu coriace, acide et légèrement acerbe. Cet arbre, qui passe pour être originaire de l'île de Crète et de l'Asie occidentale, est aujourd'hui naturalisé dans une grande partie de l'Europe , et surtout dans ses contrées méri- dionales. Il fleurit, dans le climat de Paris, au mois d'avril ou dans le commencement de mai , et ses fruits sont mûrs à la fin d'octobre. Il a donné par la culture plusieurs variétés qu'on distingue principalement d'après la forme et la grosseur des fruits ; tels sont : Le COIGNASSIER A FRUITS LONGS, OU CoiGNASSIER FEMELLE; Le CoiGNASSIER A FRUITS RONDS, OU CoiGNASSIER MALE; Le CoiGNASSIER A GROS FRUITS ET A GRANDES FEUILLES, OU le CoiGNASSIER DE PORTUGAL; Le CoiGNASSIER A FRUITS LISSES, OBLONGS ; Le CoiGNASSIER A FRUITS PETITS, COTONNEUX, ACERBES. La meilleure de ces variétés est le coignassier de Portugal . rydonia latifolia lusitanica , Tournef. , Inst. , 655, dont les feuilles sont très-grandes, ainsi que les fleurs; dont les fruil* sont gros, en forme depoire, àgrossescôtes, formant des bosses aux deux extrémités; dont la peau est garnie d'un duvet qui s'enlève facilement au moindre frottement , et dont la chair est la plus parfumée et la plus tendre. Ce coignassier est celui qu'on cultive le plus fréquemment, avec la première et la seconde variété' parce que leurs fruits sont abondans, et qu'il? manquent rarement. COI è Le coignassier se plaît dans un terrain léger et frais, à une exposition chaude. Dans un sol trop gras, ses fruits n'ont que peu de saveur; ils restent petits et coriaces dans celui qui est trop sec : dans l'un et l'autre , d'ailleurs , l'arbre vit bien moins long-temps. On peut le multiplier de graines, ou par les marcottes et les boutures, ou encore par les rejetons qui poussent naturelle- ment sur les racines des vieux pieds. Le moyen de multiplication par les semis est le plus long; il faut quatre à cinq ans pour que les plants soient bons à greffer, de sorte que les pépiniéristes le mettent rarement en usage. Il en est de même des marcottes , qui prennent diflicir lement racine. On préfère donc généralement les boutures et les rejetons. Les boutures se font, au mois de mars, dans une terre légère et fraîche, et elles sont bonnes à relever à la fin de l'hiver suivant. Quant aux rejetons, ceux quj poussent au pied des vieux arbres , n'étant pas sutfisans pour les besoins du commerce, on consacre, dans les grandes pépi- nières , un certain nombre de coignassiers dont on coupe le tronc rez-terre , afin qu'ils en produisent une plus grande quantité; tous les ans, à la fin de l'hiver, on relève les reje- tons qui ont poussé de la souche de ces arbres, que les cul- tivateurs appellent vulgairement mères, et on les met en pépinière, à dix- huit ou vingt pouces l'un de l'autre. Les boutures qui ont pris racine, se plantent de même et dans le même temps. La plupart des sujets produits par ces deux moyens sont bons à être greffés en écusson à la fin de l'été suivant. Ceux qui n'ont pas poussé assez vigoureusement, et qui sont trop foibles , ne reçoivent la greffe qu'un an plus tard. A Paris et dans les environs , ainsi que dans la plupart des dé- partemcnsoù l'on fait des pépinières de coignassiers , presque tous les plants sont destinés à servir de sujets pour recevoir la greffe des différentes variétés de poiriers qu'on veut cultiver en espalier, en buisson, en quenouille ou en pyramide, parce qu'on a observé que les arbres qui en provenoient rappor- toient du fruit dès la troisième ou la quatrième année, et qu'ils étoicnt bien plus faciles à soumettre k une taille régu- lière. Les poiriers greffés , au contraire, srirdesplnnts de leur "G COI espèce venus de pepiu, ne donnent pas de fruit avant la dixième, la douzième et la quinzième année; et d'ailleurs, emportés par une grande vigueur de végétation, ils poussent considérablement et ne peuvent que difficilement être soumis à la taille. Comme arbre fruitier, le coignassier est peu répandu ; on ne le rencontre guère que çà et là dans les jardins : ce n'est qu'aux environs de quelques villes qui sont en réputation pour diverses confitures faites avec ses fruits, qu'on le cultive un peu abondamment. Les coings se cueillent à la fin d'octobre, et même un peu plus tard, si l'on ne craint pas les gelées. Ils gagnent à être mis surla paille pendantune quinzaine de jours.; maisil fautque ce soit dans un lieu aéré, et non avec les autres fruits, parce qu'ils répandent une odeur troj) forte. Quand on les a ainsi gardés pendant environ quinze jours, il ne faut pas tarder de les employer ; car ils ne se conservent guère au-delà du mois de novembre. Les coings sont, en général, désagréables à manger crus; mais ils sont beaucoup meilleurs cuits: on en fait de bonnes compotes, des marmelades, des pâtes, une gelée particulière qu'on nomme cotignac ; on les emploie aussi à faire un ratafia qui porte leur nom. Ils sont Ioniques et astringcns ; on en rcr- commande l'usage, soit en nature, soit de leurs diflerentes prépfarations, dans les diarrhées qui reconnoissent pour cause la foiblesse des organes de la digestion. On trouve, dans les pharmacies, un sirop fait avec leur suc, auquel ils donnent leur nom, qu'on emploie dans les mêmes circonstances. Lcs^ graines fournissent par décoction un mucilage, dont on fait quelquefois usage extérieurement dans les ophthalmies in-= flammatoires. ^ Les anciens appeloient le fruit du coignassier, pomine de Cydon ; ils l'avoient dédié à Vénus , et ils le regardoient comme l'emblème du bonheur f t de l'amour. Plutarque nous apprend qu'une loi de Soîon ordoni^oit aux nouvelles mariées de man--. ger de la chair de coing avant de coucher avec leurs, maris, ce qui signifloit, selon cet auteur, que la voix d'une femme devpit être ayssi douce et aussi agréable que son haleine. Pline ^ît qu'à Rome l'usage étoit de placer des coings star la têie des. COI 7 statues des dieux qui présidoient au lit nuptial, et que méuie ou en ornoit les salles dans lesquelles les grands recevaient les salutations à leur lever. Virgile paroit avoir voulu parier de ces frui(s dans les vers suivans, où uu berger en donne à nn ami coyime un gage d'attachement : Quod potui, puero sîlvestri ex arbore lecta Aurea mala deceiumisi; cr«s altéra niittaïu. Bucoi.., III, V. 70. Le même poète les désig;:ie plus clairement dans rêgîogue où il peint l'amour du berger Corydou pour le bel Alexis. et où il lui fait dire , Ipse ego cana legain tenerâ lartugiiie luala. BucoL. II, V. 5i. Plusieurs auteurs njoderaes pensent aujourd'hui que les pommes du jardin desHespérides u'étoieut autre chose que de.?, coings, et non des oranges, comme on l'a cru pendant long- temps. Ce qui donne beaucoup de force à cette opinion, c'est que Goropius Becanus assure que l'on découvrit autrefois à Kome une statue d'Hercule, qui tenoit dans sa main trois pommes de coing , ce qui s'accorde avec la fable qui raconte qu'Hercule déroba les pommes d'or du jardin des Hespérides. D'un autre côté, M. Gallesio,^ dans son Traité du Citrus, a prouvé, autant qu'il est possible, que l'oranger a été inconnu aux anciens, et qu'il ne vient pas naturellement dans les con- trées où ils plaçoient leurs Hespérides. Coignj*6Sier du Japon : O)'doma japonica , Pers. , Sj'nop. 12,, pag. go ; Lois., Herb. amat., 2,n, et t. yj. Cette espèce est un arbrisseau qui s'élève de huit à dix pieds ou environ. Sa lig^ s^ divise, dès sa base, en plusieurs branches,. partagées elles- mêmes en rameaux brunâtres, épineux, revêtus d'un duvet court pendant leur jeunesse , et garnis de feuilles ovales-obion- gues , luisantes, d'un vert gai en dessus,, finement dentées eu leurs bords, et rétrécies en pétiole à leur base. Ses ileurs , d'un beau rouge écarlate , oublanche;s dans une variété ,^ q'^'t^J- quefois semi-doubleset composées de dix pétales ,sontx'£uuies, trois à dix ensemble, en un petit bouquet qui sort d'un boui- geon fort court. Leur calice esta cinq dents arrondies, ciliées, et il adhère par sa base à. l'ovaire ; les étamines son? an ff COI noiribre de trente-six à quarante. Le fruit n'a |)oint encore mûri dans le climat de Paris ; celui que nous avons vu impar- faitement développé, étoit étranglé et resserré dans son mi- lieu comme une gourde, divisé intérieurement en cinq loges qui contenoient chacune un grand nombre de graines. Ce coignassier est cultivé en Angleterre depuis 1796 , et en France depuis 1810. Il est encore rare, et on ne le trouve que chez les fleuristes les plus curieux de la capitale ; mais il est probable qu'il ne tardera pas à se répandre. A la beauté des couleurs ses fleurs joignent l'avantage de se succéder les unes aux autres pendant la plus grande partie de l'année. On ne le multiplie, jusqu'à présent, que de marcottes, de bou- tures, ou en le greffant sur le coignassier commun. Il a sup- porté en pleine terre un froid de huit degrés au-dessous de zéro sans en avoir soufîert , ce qui fait présumer qu'il s'accli- matera facilement. Coignassier de la Chine; Cj'donia sinensis ,Thouïn , Ann. du Mus., 19, p. 144, t. 8 et 9. Cette troisième espèce a le port du coignassier commun , et paroît devoir s'élever à quinze ou vingt pieds de hauteur. Ses feuilles sont ovales-oblongues, courtement pétiolées, aiguës, lisses, et d'un vert gai en dessus, un peu duveteuses en dessous, chargées en leurs bords de dents très-fines et très-rapprochées. Ses fleurs, larges de dix- huit à vingt lignes, d'une belle couleur rose, sont terminales et solitaires à l'extrémité du petit rameau qui les porte. Leur calice est à cinq divisions, aiguës, réfléchies, et elles ont vingt étamines. Ses fruits sont ovoïdes-alongés, un peu bosselés çà et là, longs de quatre pouces et plus, sur trente-deux à trente- trois lignes de diamètre ; la couleur de leur peau , d'abord ver- dàtre, devient d'un jaune-citron pâle, en approchant de la maturité; leur chair est grenue, ferme, sèche, presque sans eau , d'une saveur acide , même styp tique , approchant de celle du coing commun sauvage. L'intérieur de chaque fruit est par- tagé en cinq loges cartilagineuses, très-alongécs, contenant, sur deux rangs, quarante à soixante pépins et au-delà. Cet arbre a été introduit en Angleterre et en Hollande il y a environvingt-cinqans.Nousnele possédons en France que de- puis 1802 , et il a fructifié, pour la première fois, au Jardindu ïloi, en 18 j 1. Il passe très-bien Fhivcr en pleine terre dans le COI 9 climat de Faris, où des froids de neuf à dix degrés ne lui ont fait éprouver que de foibles accidens. II n'est pas délicat sur la nature du sol; il paroît seulement préférer une terre meuble, sablonneuse ou calcaire et légèrement humide, à celle qui est argileuse , aquatique et froide. On ne l'a point encore semé , mais on l'a multiplié , avec succès , de marcottes , de boutures , et surtout en le greffant sur le coignassier commun ou sur le poirier. Jusqu'à présent ses fruits n'ont pu atteindre , dans notre climat, une maturité assez complète pour être mangés crus; et, même après avoir été cuits pendant plusieurs heures, ils sont restés coriaces et désagréables à manger. C'est dommage, car ils sont d'ailleurs très-gros et très-beaux .- leur parfum approche beaucoup de celui du coing ordinaire ; mais il est plus suave , et tire un peu sur l'odeur de l'ananas. Il est à désirer qu'une culture soignée, et la multiplication par les semis, puissent un jour modifier ce beau fruit, et le rendre aussi agréable au goût qu'il l'est déjà à la vue et à l'odorat. En attendant, le coignassier de la Chine peut être considéré comme un bel arbre d'ornement : il se fait remarquer, au printemps, par sa verdure très-hàtive , et par la multitude comme par l'éclat des fleurs dont il se couvre au mois d'avril , et qui durent quinze à vingt jours. ( L. D. ) COIGNASSIER [Petit]. (Bot.) C'est la traduction du nom membriltoso, donné dans le Pérou, près de Lima, suivant Dombey, à l'espèce de sébestier nommée par M. de Lamarck cordia liitea. (J.) COIGNER, ou CoiGNiER (Bot.), nom que l'on donne, dans quelques lieux, au Coignassier commun. (L. D.) COILANTHA. (Bot.) Lorsque Reneaulme voulut, en iGii, subdiviser le genre de la gentiane, il donna ce nom au gen- tiana purpurea. (J.) COILOPHYLLUM (Bot.), nom donné anciennement, par Morisson, au genre de plantes connu maintenant sous celui de sarrace.nia, dont les feuilles sont creuses et ouvertes par le haut. (J.) COILOTAPALUS. (Bot.) C'est sous ce nom que P. Brown, dans son Histoire de la Jamaïque , désigne le coulekin , cecro- pia. (J.) COIN. (Fauccnn.) Ce nom est donné a'ix pennes latérales lo COI de la queue des oiseaux de proie, par les fauconniers, qui appellent couvertes les deux pennes intermédiaires. ( Ch. D. ) COING (Bot.), Cjdonia, fruit du coignassier. Liger, dans son Dictionnaire du bon ménager, nomme coignasse le fruit du coignassier sauvage. (J. ) COING DE MER (Conch.), Cotognia maritime des Italiens. C'est un corps organisé, placé à tort dans le genre Alcyon par Linnaeus, sous le nom d'alcyonienne cydonienne. (De B.) COIPOU. (Mamm.) Voyez Coypou. (F. C.) COIRON. (Bot.) Cavanilles dit, sur le témoignage du voya- geur botaniste Née, que l'on nomme ainsi une espèce de selin, selinum spinosum, décrit et figuré par lui dans ses Icônes , vol. 5, p. 69, t. 487. Cette plante, d'après les caractères indiqués , paroit devoir appartenir plutôt au genre Arozelle de Lamarck, ou Chamitis de Gaertner , ainsi que les autres selins du ni£me auteur. (J.) COIX [Bot.), vulgairement Larme-de-Job , ou Larmille. Genre de plantes remarquable par ses semences dures , lui- santes, assez grosses, semblables à des perles, et que l'on com- pare encore à des larmes; le feuillage se rapproche de celui des roseaux. Ce genre appartient à la famille des graminées et à la monoécie triandrie de Linnaeus. Il offre pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques : les màles disposées en épi ; la balle calicinale à deux valves, à deux fleurs; la balle flo- rale bivalve, renfermant trois étamines : les fleurs femelles placées sous les mâles ; leur balle calicinale très-grande , d'une seule pièce, uniflore, ouverte à son sommet, composée de deux valves réunies dans la plus grande partie de leur longueur; deux valves florales contenant chacune une fleur stérile , sous la forme d'un corpuscule en massue, à peine pédiftelléc; la fleur, renfermée dans la balle calicinale, offre un ovaire ovale, surmonté d'un style partagé en deux; les stigmates longs, corniculés, pubescens. Le fruit est une semence ar- rondie, renfermée dans la balle calicinale, ovale- conique , persistante, très-dure, presque osseuse et luisante. On dis- tingue les espèces suivantes : Coix Larme-de-Job : Coix lacrjwa, Linn. ; Clus. , Hist. 2^ pag. 216 .Icon. ; Lam. , 7//. gea. , tab. jSo. Ses racines sont annuelles et fibreuses ; ses figes dures, fasciculées, hautes de COJ M deux ou trois pieds; les feuilles alternes, glabres, larges d'un pouce , engaînées à leur base , traversées par une côte blan- che. De la gaîne des feuilles supérieures sortent plusieurs grappes de fleurs pédonculées , presque fasciculées, qui pro- duisent des semences d'un blanc bleuâtre , luisantes , très- dures , ovales, un peu aiguè's à leur sommet. Elle croît dans les Indes orientales ; on la cultive dans plusieurs jardins de l'Europe. En Espagne et en Portugal, au rapport de Miller, les pauvres font moudre ces graines pour en faire du pain, lorsque le blé est rare ; d'autres en font des chapelets. Coix A FEUILLES DE ROSEAU ; Coix arundinocea , Encycl., vol. III, pag. 422. Cette espèce, originaire des pays chauds de l'Amérique , n'est peut-être qu'une variété de la précédenle. Elle a été cultivée pendant long-temps au Jardin du Roi: on la distingue par ses racines vivaces , par ses feuilles plus larges , par ses épis solitaires dans les aisselles des feuilles. Coix AGRESTE : Coix agrestis , Lour. , FI. Cochinc.^ 2 , p. 674 ; Lithospermum amhoinicuin , Rurnph, Amh. 6 , tab. g, fig. 1. Ses tiges sont cylindriques, hautes de trois ou quatre pieds, un peu renflées à leurs articulations; les feuilles, droites, roides, élargies, très-aiguës, d'un vert foncé, longues d*un pied et demi. Les pédoncules, réunis trois ou quatre dans l'ais- selle des feuilles supérieures, soutiennent une grappe de fleurs un peu lâches. Ses fruits sont de couleur brune ou cendrée, un peu aigus, de la grosseur et de la forme d'un pois. On trouve cette plante à la Cochinchine et dans l'île d'Amboiiie, Au rapport de Riimph , les naturels du pays font, avec ses fruits, des colliers et des bracelets pour les femmes et les en fans. (Poib.) COJACAI. ( Ornith. ) Suivant Stedman (Voyage à Surinam , tom. 1 , pag. I 56) , les habitans. de cette contrée donnent ce nom et celui dé banarabeck à une espèce de toucan. Voye?! Banarabeck. (Cii. D.) COJA-METIi. (Mamm.) Fernande,?- parle sous ce nom d'ur* pécari. Voyez Cockon. (F. C.) COJO. {Bot.) Le bananier musa est aîYisi nommé àTernate, (J.) CO.iJOLT. {Mamm.) Nieremberg désigne ainsi un animal earnassierde la Nouvelle-Espagne, qu'il est iuipossibîe de re- COL connoitre, et même tic rap})orter à son genre, aux traits inexacls par lesquels il le représente. (F. C.) COJUMÉRO. (Mamm.) On dit que c'est le nom du lamantin àlaGuiane. (F. C.) COKATAO. {Ornith,) Voyez Cockatoo. (Ch. D. ) COL. (Bot.) La cypsèle ou le fruit des synanthérées se prolonge assez souvent au-dessus de la partie occupée par la graine, en un cylindre plus on moins étroit, ordinairement fort court avant la fécondation , et s'alongeant beaucoup pen- dant la maturation. Les botanistes ont coutume de nommer stipe. de l'aigrette ce prolongement supérieur de la cypsèle; M. de Mirbel le nomme pédile : mais ces deux noms nous semblent également impropres, parce que, la partie qu'ils désignent pouvant exister sans aigrette, comme il y en a beaucoup d'exemples, elle ne doit pas être considérée comme le pied ou le support de l'aigrette, à laquelle d'ailleurs elle n'appar- tient aucunement. C'est pourquoi nous lui donnons le nom de col, et nous disons que la cypsèle est collifère , quand elle offre ce prolongement. (H. Cass. ) COLA, KuLA , GoLA. (Bot.) Fruit d'un arbre d'Afrique qui étoit inconnu aux anciens. On trouve ce fruit cité par les deux Bauhin. Il l'est aussi dans le Recueil des Voyages, dans lequel on lit qu'à Sicrra-Leona, sur les côtes d'Afrique, les Nègres le recherchoient beaucoup, parce qu'il étoit une bonne nourriture ; que dans le pays, on se servoit de ce fruit comme de monnoie pour les échanges commerciaux, et que cette monnoie av oit une valeur telle que cinquante suffisoient pour acheter une femme. Il étoit aussi recherché comme nourriture , non qu'il eût un bon goût , mais parce qu'il laissoit dans la bouche une certaine âpreté au moyen de laquelle on trouvoit une saveur très-bonne aux alimeils et surtout aux bois- sons que l'on étoit dans le cas de prendre après avoir mangé de ce fruit. M. de Beauvois, dans sonA'oyage à Oware, a eu occasion d'observer vivant l'arbre qui produit le cola; il a reconnu que c'est une espèce de 5fercî//ia, qu'il a décrite etfigurée sous le nom de sterculia acuminata , dont le fruit est composé de cinq cap- sules réniformes , dans chacune desquelles est une seule graine de la grandeur d'une amande, enveloppée de sa coque et de son brou. Les habitans d'Qware mangent avec plaisir cette COL ,S graine avant de prendre d'autre nourriture , parce qu'en tfffet, comme l'a dit l'auteur du Recueil des Voyages, elle laisse dans la bouche une impression qui fait trouver un goût meilleur aux alimens, et surtout aux boissons que l'on prend après l'avoir mâchée. Mais M. de Beauvois n'a point vu que cette graine servit demonnoie dans cette partie de l'Afrique , où les cauris , espèce de petites coquilles, sont la seule mon- noie du pays. Il pen^e qu'à Sierra-Leona , le cola ne doit pas plus être admis comme monnoie, et il ajoute que dans la traite des esclaves , c'est avec les marchandises seules , et non avec la monnoie du pays, que les Européens peuvent faire ce genre de commerce. Nous ajouterons, en finissant, que cette graine étoit connue de Clusius , qui l'a décrite sous le nom de coles ■ il parle même des cinq capsules qu'il compare à une fève , et qu'il dit très-dures. On lui avoit annoncé qu'elle étoit bonne pour l'estomac , et qu'après en avoir mangé , on trouvoit les boissons plus agréables; quamlibet potum magis sa- pidumjicri prœmanso coles frucLu. On ajoutoit que les habitan» du cap Vert se munissoient , dans leurs voyages, de ces graines, dont trois ou quatre suffisoient pour les nourrir pen- dant un jour , ou pour leur faire supporter l'abstinence d'autres alimens. (J. ) COLA {Ichthjol.) , nom de l'alose dans quelques provinces- méridionales de la France. Voyez Clupée. (H. C. ) COLA - ANCHA (ErpétoL) , nom espagnol d'un Plature. Voyez ce mot. (H. C. ) COLADITI-MANOORA. (Bof.) ATernate, suivant Rumph , on nomme ainsi le pancaga des Malais, qui est une espèce de cotylet , liydrocofjLe asiatica. ( J. ) COLAGUALA {Bot,) Pernetty, dans son Voyage aux îlea Malouines , nomme ainsi le calaguala, espèce de polypode.(J.) COLAHAUTHLI. ( Omith.) La Chênaye des Bois écrit ainsi, par erreur, le mot colcanauthli. (Ch. D.) COLARIS. {Oniith.) On trouve ce terme employé par Aris- tote, au chapitre i." du livre 9.* de son Histoire des Animaux ^ et tout ce qu'il dit de cet oiseau, c'est qu'il est tué par la chouette et par d'autres oiseaux à ongles crochus. Niphus croit le colaris de la famille des passereaux. Gesner pense que ce pourroit être une espèce de collurio ou pie-grièche. Quoi u COL qu'il en soît, M. Cuvier a appliqué le nom de colàris aux: roUes, division des rolliers , coracias , Linn. , qui comprend ceuxdon-t le bec, plus court, plus arqué, est aussi beaucoup plus élargi à la base. ( Ch. D. ) COLx\S {Ornith.), un des noms vulgaires du corbeau , cor- yus corax. (Ch. D.) COLASFIDE {Entom.), Colaspis. M. Fabricius a présenté ce mot comme nom de genre , dans son Système des Eleuthérates. ïl rapproche sous ce nom de petits coléoptères à quatre article» aux tarses, de la famille des phytophages ou herbivores. Il y réunit diverses espèces qu'il avoit autrefois rangées parmi les galéruques , les chrysomèles , les cryptocéphales , et même parmi les bruches. Tous ces insectes sont étrangers. Nous ne les connoissoiis pas. (C. D.) COLASSO {Bot.) ,nom brame du hahel-schulli desMalabares, cité par Rheede, qui est le barleria longifolia. ( J. ) COLBERTIA. (Bot.) Genre de plantes de la famille des diUé- iiiacées, de la-polyandrie pentagjnie deLinnaeus, dont le carac- tère essentiel consiste dans un calice à cinq folioles persistantes ; cinq pétales caducs; un grand nombre d'étamines ; dix inté- rieures beaucoup plus longues que les autres ; les anthères très- longues ; cinq ovaires l'éunis en un péricarpe globuleux , à cinq loges ; cinq styles; dans chaque loge plusieurs semences réniformcs, entourée* d'une pulpe glutineuse et transparente. Ce genre a été établi pour la seule espèce suivante, placée d'abord parmi les dillenia , et coi>sacrée par Salisbury au ministre Colbert. CoLEERTiA DU CoROMANDEL : Colbcrtia coiomandeliana, Dec. , Sysl. nat.veget,, i , p. 4 35 ; Dillenia peutagyna, Roxb. ,Corom., 1 , p. 21 , tab. 20. Arbre découvert par Roxburg dans les znon- lagnes du Coromandel , se rapprochant par ses feuilles du di/- ieujaspeciosa; mais ces feuilles plui longues, et plus amples, mé- diocrement péliolées , glabres, oblongues, aiguës à leurs deux extrémités, nerveuses, dentées en scie, velues en dessous snr les nervures , longues d'environ un pied et demi sur six pouces de large, Les fleurs naissent sur les rameaux de l'année pi'écé- dente : elles sortent quatre à six et plus , portées sur des pédon- cules simples, uniflores. Leur calice est composé de cinq fo- lioles obtuses, presque rondes; la corolle es( jaune, une fois COL i5 plus îongue que le calice; les pétales ovales-oblongs, un peu aigus ; les étamines nombreuses , de la longueur du calice; les fruils pendans , solitaires. (Poir.) COLCA. {Ornith.) Sibbald , dans son Histoire naturelle d'Ecosse, part. 2 , pag. 21 , pi. 18 , donne ce nom, et celui de capricoica, à l'eider, anas mollissima, Linn. (Ch. D.) COLCANAUTHLI. ( Ornith. ) L'oiseau dontFernandez parle sous ce nom, chap. jS ^ a été regardé par les naturalistes comme la femelle de celui dont il est fait mention au chap. 3i du même ouvrage , sous le nom de chilcanauthli , qui a été rap- porté à la sarcelle rousse à longue queue, anas domlnica, Linn. (Ch.D.) COLCANAUTHLICIOATL. (Ornith.) Les naturalistes n'ont pas déterminé l'espèce à laquelle se rapporte ce canard du Mexique, qui a été décrit par Fernandez, chap. 64, comme offrant un mélange de brun et de blanc, dont la première couleur domine sur le corps et la seconde par-dessous ; et ayant la tête d'un noir cendré, les pieds d'un rouge pâle, le bec noir en dessus et fauve en dessous. (Ch. D.) COLCHICACÉES. (Bot.) Voyez Colchicées. (J.) CO LCHICÉES. (Bot.) Famille de plantes dans la classe des mo- nopérigynes ou monocotylédonesà étaminesinséréesaucalice, tirant son nom du colchique, un de ses genres les plus connus. Auparavant réunies aux joncées dans une section distincte, ces plantes ont paru depuis offrir des caractères suffisans pour constituer une famille particulière , déjà énoncée dans quelques ouvrages récens, sous les noms de merendérées, colchiacées, melanthiacées. Les caractères de cette famille sont : Un calice monophylle, ordinairement. coloré, regardé pour cette raison comme coii|»lle par plusieurs auteurs , tantôt à six divisions pror fondes, tantôt tubulé et divisé par le haut en six lobes. Les éta- mines, ordinairement en nombre égal, sont insérées au bas des divisions d u calice ou devant ses lobes ; leurs anthères sont oblon- gues , appliquées extérieurement contre le sommet des filets. Le pistil, dégagé du calice, paroît composé de trois ovaires dis-^ tincts,ou réunis en tout ou en partie parle côté intérieur. U est surmonté de trois styles et autant de stigmates dans le premier cas, d'un style trifide dans le second. Le fruit est com» posé de trois capsules uniloculaires et polyspermes, diétinctes, \c COL ou réunies comme les ovaires, s'ouvrant ordinairement du côté intérieur par une fente longitudinale , sur les bords de laquelle sont attachées les graines. Quelquefois la légère adhé- rence latérale de deux valves voisines présente, au moment de leur écartement parle haut, l'apparence de cloisons im- plantées sur le milieu des valves, surfout si, en même temps, les capsules se fendent supérieurement par le dos. Les graines , revêtues d'un tégument membraneux, sont remplies d'un péri- sperme charnu , à la base duquel, loin de l'ombilic, est niché, dans une petite cavité, un embryon très-petit. Les tiges sont herbacées ; les feuilles alternes , engainées à leur base ; les fleurs diversement situées, toujours accompagnées de spathes. Les genres qui paroissent appartenir à cette famille, sont le nolina et le pleea de Michaux ; le calochorthus de Pursh; Vhelonias , dont le zigadenus et le xerophyUum de Michaux feront probablement partie ; le melanthium , genre à tra- vailler de nouveau, pour en séparer peut-être le wurmbea de Thunberg , avec le funckia de Willdenow et Vanguilaria de R. Brown, le veratrum, lepeliosanthus, le merendera, le colchicum. M.Brown y place aussi ses genres burchardia et sclielhamera , et peut-être devra-t-on y ajouter son aslelia.{J.) COLCHICON. (Bot.) Ce nom grec a été donné par Dioscoride au colchique, suivant Dalécliamps, soit parce qu'il est abon- dant dans la Colchide, soit parce que ce pays fournit beaucoup de plantes venimeuses, et que celle-ci est de ce nombre. Les Grecs la nomnibient aussi ephemerum, iiarce qu'elle tuoit promp- tement.On sait en effet que , donnée à des animaux, elle leur est funeste; d'où lui est venu le nom françois vulgaire de lue- chien. Il paroît encore, d'après l'indication de C. Bauhin , que Sérapion etMesnélul donnoient celui dliermodactyèlÊS.Quelques auteurs ont .aussi nommé colchicum Vamaiyllis lutea et le bulbo- codium vernum, à cause de quelques rapports extérieurs. (J.) COLCHIQUE {Bot.); Colchicum, Linn. Genre de plantes monocotylédones périgynes , de la famille des colchicécs , Juss. , et de Vhexandrie trigjnie, Linn., dont les principaux carac- tères sont les suivans : Calice nul; corolle tubuleuse inférieu- rement, à limbe campanule, partagé en six divisions pro- fondes ; six étamines à filamens insérés sur le sommet du tube, et portant des anthères oblongiies ; trois ovaires siipé- COL 17 rieurs, réunis par leur base, surmontés de trois styles très- longs, à stigmates crochus; trois capsules uniloculaires , réu- nies par leur partie inférieure et contenant plusieurs graines. On connoît quatre espèces de ce genre , dont trois croissent naturellement en France, et la quatrième dans l'Orient. Le nom de colchique lui vient de ce qu'une de ses espèces avoit été appelée ainsi par les Grecs , parce qu'elle croissoit abon- damment dans la Colchide. Colchique d'automne, vulgairement Safran bâtard , Safran DES PRÉS, TUE-CHIEN, MORT-CHIEN , VeILLOTTE , VEILLEUSE : Col- chicumautumnale, Linn., Spec. 486; Bull., Herb. , tab. 18. La racine de cette plante est une bulbe solide , ovale, pointue, enveloppée de quelques tuniques d'un brun noirâtre ; eUe donne naissance à une ou plusieurs fleurs longues de quatre à cinq pouces, d'une couleur ordinairement rougeâtre, ou d'un lilas pâle. Ces fleurs paroissent en septembre et octobre , et ce n'est qu'au printemps suivant que se développent les feuilles. Celles-ci sont lancéolées, droites, d'un vert foncé , longues de six à huit pouces , larges de douze à quinze lignes , engaînées inférieurement quatre à cinq en un faisceau au milieu duquel se trouve la capsule, portée sur un pédoncule caché entre la base des feuilles et sous la terre, de manière qu'elle paroît presque sessile. Tous les ans la bulbe qui a produit les fleurs et les fruits, s'épuise et est détruite après cette période, et elle est remplacée par une autre qui s'est développée à côté ; de sorte que, par suite de ce renouvellement annuel des Lulbes, qui se fait toujours du même côté , la plante se déplace tous les ans de l'épaisseur de sa bulbe qui est d'environ un pouce. Le colchique d'automne est commun dans les prés et les pâturages d'une grande partie de l'Europe. On en cultive plusieurs variétés dans les jardins: l'une est à fleurs jaunes, une autre à fleurs blanches , et une troisième à fleurs doubles ; il y en a aussi une à feuilles panachées , etc. Toutes les parties du colchique ont une odeur désagréable et nauséabonde. Les bestiaux ne broutent jamais ses feuilles vertes ; mais ils les mangent sans répugnance et sans qu'elles leur fassent mal , quand elles sont sèches et mêlées dans le foin. Les racines fraîches contiennent un suc laiteux , dont la saveur est acre et brûlante , et qui est ua violent poi^onpour 10. » :3 COL ihomme et pour plusieurs animaux. Les accicîens produite par l'usage inconsidéré des bulbes de colcliique sont des an- goisses, des lipotliymies, des cardialgies, de violens vouiisse- Miens, des sueurs froides, et la mort même si Ton n'étoit pas secouru à teilips. Les meilleurs moyens à employer dans ce cas, sont de faciliter les vomissemens par des stimulans méca- aiiqives , et de Taire prendre abondamment des boissoiis acidu- lées av'cc le vinaigre ou le suc de limon. Malgré les effets funestes que peut produire le colchique, on 41 essayé de faire tourner l'énergie de ses propriétés u l'avantage de la médecine, et Stœrck a osé l'expérimenter sui' lui-même. Selon ce hardi praticien, le colchique, administré avec précaution, est puissamment diurétique, et il assure l'avoir donné avec beaucoup de succès dans plusieurs hydro- pisies. C'est au printemps que les bulbes de colchique ont le plus d'énergie, et c'est toujours à l'état frais qu'on doit les employer; car elles perdent toutes leurs propriétés par une dessiccation par.'aite, au point que, dans cet état, l'on peut même , à ce qu'on assure , les manger sans danger. 11 est facile^ d'ailleurs, en râpant les bulbes du colchique et en leur faisant subir plusieurs lavages, d'en retirer une fécule très-saine elf très-nourrissante: mais, comme elles sont situées assez profon-' dément en terre , à cinq ou six pouces au moins, la difficulté de les arracher empêchera toujours de les employer sous ce rapport, parce que la dépense de ce travail coilteroit compa- rativement plus que le produit qu'on en retireroit. Le seul ca» où un cultivateur pourroit employer les bulbes de colchique » faire de la fécule ySéroit celui où il voudroit extirper cette plante d'un pré où elle nuiroit, par sa trop grande abondance, à la récolte et à la qualité des foins. Le temps de faire cette opé- ration est en automne, lors de la floraison du colchique. On soulève alors avec une forte bêche, à la profondeur nécessaire, la terre coupée en mottes carrées, dans les places infestée* parle colchique ; on arrache ses bulbes, et l'on remet ensuite les carrés de gazon à leur place, de manière que, pour le printemps suivant, cela ne fait aucuTi tort aux autres herbes de la prairie. CoLcniQt;E DES Alpes: Colchicum alpinum , Dec, FI. Fr. 5, pag. i^ôj Colehicum montanum , AH. , FI. Ped., n°. /^^I^ , t. 74, COL uj i', 2. La bulbe de cette eapèce ne pousse qu'une seule fleu'" moitié plus petite daas toutes ses parties que dans le colchique d'automne. Ses feuilles se développent peu de temps après la floraisou qui a lieu eu été, et elles sont linéaires. Cette plante se trouve dans les prairies humides des Aloes et du Fiéjuont. Colchique de montagne : Colchicum montanum Linn Spec. 485 ; Colchici monlani hispanici Jlos et semen, CIus. Ilist. 200 et aoi. Sa bulbe pousse eu même temps des feuilles lancéolées, linéaires, et une ou plusieurs fleurs d'un pourpre très-cJair, un peu plus longues que les feuilles , et dont les divi- sions du limbe sont étroites , oblongues. La plante entière n'a pas plus de trois pouces de hauteur; elle fleurit en août et septembre, et croît dans les montagnes en France , en Espagne, en Barbarie, etc. CoLCHjgujs PANACHÉ ; Colch'tcum variegatum, Linn., Spec./^QS. La bulbe de cette espèce donne naissance à une ou plusieurs fleurs, dont le limbe est grand , ouvert, marqué de petits car- reaux pourpres, etdisposés régulièrement en forme de damier. Les feuilles sont étroites, ondulées en leurs bords , et ne se développent que lorsque la Heur, qui paroît en automne, est passée. Cette plante *roît dans les iles de la Grèce; on la cul- tive dans les jardins, où on la plante en pot, parce qu'elle craint le froid. Colchique JAUNE, nom vulgaire de l'amaryllis jaune. ( L. D.) COLCOTAR. (Chim.) C'est le résidu du sulfate de fer cal- ciné ou distillé à une température très-élevée ; lorsque le sul- fate de fer est pur, et que l'opération a été poussée aussi loia que possible , le colcotar est du peroxide de fer pur. Il est employé pour polir les glaces, les métaux, etc. (Ch.) COLCUICUILTIC. (Ornith.) L'oiseau du Mexique, que Fernandez a décrit sous ce nom, pag. 19 , chap. aS , a donné lieu à des méprises et à de doubles emplois. Son plumage est, suivan t l'auteur espagnol , varié de blanc , de noir et de rouge ; ses jambes et ses pieds sont bleus ; et parle chant, la taille et tout le reste , il ressemble au coyoicozque, dont il est question dans le chapitre précédent, et que Fernandez regarde comme un colin, c'est-à-dire, comme une espèce de perdrix d'Amé- rique. Frisch lui a donné la dénomination latine d'attagen- *o COL americanus, petite poule de bois d'Amérique, et Brlssoit celle de caille de la Louisiane , coturnix ludoviciana. Il paroît même que la confusion a été plus loin, et qu'il n'y a point de différence réelle entre le colcuicuiltic de Fernandez et son coyol- cozque , dont Buffon a adouci le nom , en lui substituant celui de cojolcos;àe sorte que les perdix virginiana , maiylanda , mexi- cana et coyolcos de Latham , ou tetrao mexicanus, coyolcos marj- landus et virginianus de Gmelin , ne seroient que des différences d'âge ou de sexe du perdix borealis de M. Temminck. L'erreur s'est de plus étendue sur la nomenclature : en effet , le terme que Buffon a formépar contraction , étoit sans doute colcuicui ; car si cet éloquent naturaliste avoit l'habitude d'abréger les noms barbares , pour en rendre la prononciation plus facile , il n'avoit pas celle d'en altérer l'orthographe sans motifs, et l'on ne voit pas pour quelle raison il ne se seroit pas borné ici à supprimer la finale. La substitution d'erei à cui , pour se- conde syllabe du mot , ne paroît donc provenir que d'une faute du copiste ou de l'imprimeur; et cette présomption est d'autant plus vraisemblable , que le mot formé par onomatopée a dû naturellement présenter la répétition du même son cui cui. Mais le terme colenicui n'en a pas moins été répété depuis dans les autres ouvrages d'Histoire naturelle , où la racine a été tout- à-fait perdue de vue. Ceux même qui ont continué d'écrire en entier le nom primitif colcuicuiltic, l'ont falsifié, en le termi- nant tantôt par cuiltu , tantôt par cuiltie ; et c'est ainsi qu'en négligeant de remonter aux sources on propage et l'on multi- plie les erreurs. (Ch. D.) COLDÈNE COUCHÉE (Bot.) -. Coldenia procumlens , Linn., Lam. , III., tab. 89. Cette plante, originaire des Indes orien- tales, forme à elle seule un genre particulier, de la famille des borraginées , et de la tétrandrie tétragynie de Linnaeus , qui offre pour caractère essentiel : Un calice à quatre folioles ; une corolle en forme d'entonnoir; le limbe très-ouvert, obtus ; quatre éta- niines insérées sur le tube de la corolle ; un oA^aire supérieur, à quatre lobes; quatre styles persistans ; quatre capsules rap- prochées, monospermes, mucronées par les quatre styles réunis. Ses tiges sont étalées sur la terre , longues d'environ un pied , cylindriques, ramifiées, hérissées de poils blancs , garnies de COL M feuilles alternes, pétiolées , ovales , arrondies à leur sommet , crénelées, plissées, inégales à leur base, couvertes de poils Lianes, presque cotonneux. Les fleurs sont fort petites, pres- que sessiles, axillaires et latérales ; leur calice est hérissé de poils, et à quatre folioles droites , ovales-lancéolées ; la corolle est de la longueur du calice ; les anthères sont arrondies, les stigmates simples. Peut-être faudra-t-il , d'après l'observation de M. de Jussieu , ajouter à ce genre, comme une seconde espèce, sous le nom de coldenia pentandra , une plante découverte au Pérou par Dombey, mais qu'il dit avoir cinq étamines, un seul style, le calice et la corolle à cinq divisions. ( Poir.) COL D'OR. ( Ornith.) M. Levaillant a donné ce nom à un oiseau d'Afrique, qui lui a paru offrir tous les caractères exté- rieurs du rossignol, et dont les couleurs, aussi monotones, ne sont relevées que par la belle plaque jaune qui lui enve- loppe la gorge et une partie du devant du cou. Ce naturaliste, ayant tué l'oiseau pendant l'hiver, au Cap, n'a pu entendre sa voix; il a donné la figure du mâle et de la femelle, tom. 3, pi. 119 de son Ornithologie d'Afrique. (Ch. D.) COLEBROKEA, Smith. (Bot.) Ce genre est le même que Velsholtia de Willdenow, établi pour quelques espèces d'hys- sope. Voyez Er^HO^TiA. (Poir.) COLEBROOKIA, Donn. (Bot.) Ce genre est le même que le glohba. Voyez Globbéê. (Poir.) COLEFISH. {Iclilhyol.) Voyez Coalfish. (H. C.) COLEMELLE(7>of.),l'un des noms de l'agaric élevé, agaricus procerus, dans TOrléanois. Il est connu dans nos environs sous le nom de grisette. Voyez Fonce. (Lem.) COLEMOUSE. ( Ornilh. ) L'oiseau qui porte ce nom en Angleterre, est la petite charbonnière, parus ater , Linn. (Ch.D.) COLENICUI ou CoLENicuiLTic. (Ornith.) Voyez Colcui- cuiLTic. (Ch. D.) GOLÉOPTÈRES, Coleoptera.(Entom.) Nom d'une grande di- vision , ou del'un des ordres principaux delà classe des insectes , qui comprend ceujii qui ont quatre ailes , et dont les supérieures , plus solides, recouvrent, comme des étuis ou des gaines , les ailes inférieures, membraneuses,, et le plus ordinairement »2 COL pliécs en travers. De là le nom de coléoptères, imaginé pa» Linnasus. et tiré des rleux mots ^recs, koMoç, gaine, étui, et Tmpct, ailes. On a encore désigné ces insectes sons le nom d'ordre d'élytroptères, du mot èAt/T^or, qui signifie aussi gaine; et plus vulgairement on comprend ces insectes sous le nom général de scarabées, qui désigne maintenant l'un des genres de cette grande division. Cet ordre correspond aux éleuthérates de Fabricius , nom tiré de la disposition des mâchoires , qui sont libres , ou qui ne supportent pas cet appendice appelé galette , lequel caractérise la bouche des orthoptères, que le même auteur appeloit lc« ulonates. Dans l'état actuel de la science, on comprend donc sous le nom de coléoptères , la nombreuse tribu des insectes à quatre ailes, dont la paire supérieure est coriace, dure, courte, épaisse, le plus souvent opaque, réunie par une sorte de su- lure longiturlinale , convexe en dessus , recouvrant le ventre ; et deux ailes membraneuses, veinées, pliées en travers, le plus ordinairement transparentes. Tous ces insectes ont, sous l'état parfait, les parties de la bouche divisées en mandibules et en mâchoires propres à saisir et à diviser des alimens solides. Ce groupe est des plus naturels : il rapproche des insectes qui ont entre eux les plus grands rapports, et qui diffèrent tle + 9US les autres par un grand nombre de caractères, comme ou va le reconnoître par les détails dans lesquels nous allons entrer. Tous proviennent d'un œuf ovale, à coque molle, fécondé avant la ponte. Il en sort une larve , le plus ordinairement molle , à six pattes écailleuses, articulées; à tête cornée, smis yeux distincts , avec des rudimens d'antennes, des mandibules et des mâchoires plus ou moins développées, suivant la nature des alimens qui leur conviennent. Les larves ft'ont pas de cor- selet, pour la plupart; elles ont un abdomen plus ou moijis alongé, ou courbé sur lui-même, comme tronqué à l'extré- mité, composé de douze ou treize anneaux, dont neuf f;ont percés des deux côtés de boutonnières ou d'o^rifices corrcs- pondans aux trachées , et qu'on nomme stigrflates. Les coléoptères restent pour la plupart très-lông-tempssoTis COL 23 cette forme de larves, q^uelquefois même pendant trois on quatre années, tandis qu'à peine vivent-ils quelques semaines sous leur dernier état. C'est seulement sous la première forme que se fait leur accroissement, pendant lequel ils changent plusieurs fois de peau. Au reste , toutes ces diHerences tiennent à celle de la nourriture; chaque famille d'insectes coléoptères éprouvant des modifications qui ont été prévues par suite du climat, de la qualité des alimens , et d'autres particularités qui tiennent à l'ordre admirable que la nature nous montre dans les rapports respectifs de toutes ses productions. Ainsi les larves des herbivores, comme celles des chrysomèîes, des criocèresy des galéruques, prennent tout leur accroissement en quel- ques mois , et c'est sous la forme d'œufs que l'espèce se contintie et existe pendant l'hiver. D'autres, comme celles des prîo- cèrcs, des lamellicornes, des térédyles, passent plusieurs hi- vers sous la terre, où elles se nourrissent de racines , ou dans l'intérieur du tronc des arbres, à l'abri des vicissitudes de la saison. C'est ce que nous remarquons dans les cerfs-volans, les hannetons, les cétoines et les capricornes. Enfin, il est quel- ques coléoptères, comme les rhinocèrcs, dont les larves se nourrissent et se transforment dans les fruits ou dans les se- mences des végétaux. C'est dans cette demeure , au centre de leurs alimens, que ces insectes passent, sous l'état de nymphe . toute la saison froide; et ils ne prennent des ailes, pour pro- pager leur race, qu'à l'époque où s'opère la fécondation des plantes dans les germes desquelles leurs ceufs doivent ttrs déposés. Toutes les larves des coléoptères changent de peau : elles muent plusieurs fois , à peu près comme les chenilles des lépidoptères. On a compté jusqu'à quatre ou cinq de ces changemens de peau dans les larves des ténébrions. Les coléoptères, sous l'état de nymphe, ne prennent plus de nourriture; ils sont inactifs, immobiles, quoique toutes leurs parties soient distinctes. Immédiatement après lenr trnns ■ formation, toutes ces nymphes sont d'un blanc plus ou moins transparent ou jaunâtre, et dans un état de mollesse extrême : la plupart se tapissent dans des cavités dont elles ont consolidé ios parois, pour en faire une espèce de coque. Sous vnc soite d'épiderme très-mince , lesgaîne&dc corne <|ranillesii j H. Cass. ; Bull. Soc. philom. , avril 1817) est une plante que nous avons observée dans l'Herbier de M. de Jussieu, à qui elle a été envoyée de Madrid par Cavanilles, sous le nom de conjza, avec doute. Elle est accompagnée d'une note indi- quant que l'échantillon n'est qu'un petit rameau axillaire d'un individu de six pieds de haut , à tige cylindrique , glabre. Ce rameau est cylindrique, strié, garni de petits poils capités, et de longs poils subulés, articulés ; ses feuilles sont opposées, pé- tiolées , ovales , dentées en scie , pubescentes sur les deux faces ; les calathides , portées sur des pédoncules grêles, nus, oppo- sés, forment une panicule régulière à l'extrémité da rameau ; ics corolles sont jaunes, comme les styles et les stigmates , et, très-remarquables par leur forme insolite, imitant un étui, ( H. Cass. ) COLES. (Bot.) Voyez Cola. (J.) COLETTA-VEETLA. (Dot.) Selon Rheede, c'est, le. nom malabare du barlcria prionitis , qui , dans la langue des Brames, reçoit celui de gontua. (J. ) COLEUS. (Bo/.) Voyez CoLioi.E. (Poir.) COLFISH {Ichth/yol.) , [poisson noir], espèce de raorue,. ainsi nommée par les Hollandois et les Anglois, Ils la font sécher, et le peuple et les matelots en font une grande can- 58 COL sommation , dit Gesner , de Aqualilib. , pag. i o5. Voyez Morue. (H.C.) COLHERADO. (Ornith.) Suivant Marcgrave, les Portugais donnent ce nom à Yaiaia du Brésil , c'est-à - dire, à la spatule couleur de rose . platalea aiaia , Linn. ( Cii. D. ) COLl. (Ornith.) Suivant le P. Paulin, lom. i,pag. /p 5 de son Voyage aux Indes orientales, ce nom, et celui de coszhi , sont donnés, daiis le Malabar, à la poule domestique. (Ch.D.) COLIADE (Ertfom.), CoUades . nom d'une division de papil- lons de jour, indiquée par MM. Fahricius et LatreiHe, pour y ranger les espèces dites la cléopafre, le citron , papilio-cleopa^ tra, rhamni , qui sont des piérides ou danaïdes blanches de Linnœus. Voye?. Piérides. (C. D. ) COLIAjNDER (Bot.) , nom belge de la coriandre , suivant Mentzel. (J. ) COMAIîT. (Jchthjol.) C'est un des noms vulgaires de la raie cendrée, raja bâtis, Linn. Voyez Raie. (H. C.) COLIAS. [IcJi-lhjol.) Ko^ioLç est un mot employé par Aris- tote pour dcsigaer un poisson de la mer Méditerranée, qui vit en troupes, et qu'il semble })laccr auprès du maquereau {Hist. Aniin., iib, 5, c. 9; iib. 9, c.-^). Piondeleten fait une espèce de niiiquerjniij. [i est probable que c'est le scomher colias ou pneiinuitvphorus. Cette présomption est fortifiée par un passage de Pline, qui dit : Colias,.,. lacerlorurn miaimi ,Vib,X^XSïl,c, 1 1 ; et l'on s;iit que Its jjoissons appelés lacerti par les Latins sont ceux du geure dL's maquereaux. Au reste, Gaza a traduit zoXi&ç par moiiediiLu. et Scaliger par gracculus. Voyez Mavjueukau. (H.C.) COLfi^RI. (Ornith,) Les oiseaux connus sous les noms de colibris et d'oiseaux-mouches ont ensemble de très-grands rappoiJs, qui s'étendent même à tous ceux auxquels peut s'a'jjjjiquer la dénomination générale de suce-tleurs, d'après leur nourriture principale et la manière dont ils se la pro- curent. U;:e lai'gue loîigue et terminée en plusieurs filets constitue le caractère fondamental des oiseaux qui ont la faculté de pomper le suc des fleurs. Cette langue en trompe établit méuie entre certains insectes et les oiseaux de cette famille, si remarquable par la petitesse de la taille et par la heauté des couleurs, une analogie qu'on observe jusque dans COL ^ des détails qui paroissent tenir moins directement à l'orga- nisation. SI les oiseaux-mouches et les colibris voltigent sans cesse vis-à-vis des fleurs, comme les sphynx, il résulte des observations de M. Levaillant que ses sucriers, qui corres- pondent aux soui-mangas, se posent à côté, comme les papil- lons : mais le mécanisme des attaches de la langue de tous les oiseaux vivant de miel ou de matières sucrées, qui ressemble beaucoup à celui de la langue des pics, les met à portée de la lancer à volonté ; et la courbure ou la rectitude du bec fournit aux espèces des moyens variés d'atteindre le fond des calices plus ou moins tubulés, selon les plantes auxquelles ehacune d'elles donne la préférence. Les oiseaux qui ont ce genre de vie, offrent tant de points de contact, avec si peu de différences dans les caractères extérieurs que , pour éviter des répétitions dans leur histoire et des méprises dans l'application de ces caractères, on seroit tenté de ne pas rompre une association dont ils portent des signes manifestes ; et l'on pourroit, d'après les principes de M. Levaillant, se borner, en quelque sorte, à la considéra- tion des tarses, pour distinguer les sucriers qui les ont plus longs, des colibris chez lesquels ils sont plus courts : mais nos méthodes, qui ne peuvent jamais être parfaitement natu- relles, et offrir à la fois des coupes bien tranchées, doivent, par-dessus tout , tendre à faciliter la connoissance des es- pèces; et lorsque ces espèces sont aussi nombreuses que dans la grande famille qui paroît vivre de la substance mielleuse des végétaux , on ne sauroit guère se dispenser de recourir à des caractères, mêmefoibles, ou quelquefois même peu cons- tans, afin de parvenir au moins à diminuer le travail par la séparation des masses en groupes particuliers. C'est ainsi que, sans parler des guit-guits, dont la langue est ciliée et non ter- minée par des filets, on pourroit former ce premier tableau : [ tarses coiiits; f bec arqué. . . Colibris. Languedmsee à,/ bec droit . . . Oiseaux-mouches. eu deux blets j \ ^ ' ^ I tarses longs; douze pennes a V, la queue Soui-MAKGAS. Quoique entre les colibris et les oiseaux-mouches, les pre- miers soient, en général, d'une taille plus forte, et que leur bec ait une courbure plus ou moins considérable, les extré- 40 COL mités de chacune des deux sections se touchent presque au point de se confondre; mais cette considération ne paroît pas suffisante pour empêcher de les établir, et, au risque de se tromper sur la place réelle de quelques espèces, il n'en semble pas moins utile d'assigner à la plupart celle qu^elles doivent occuper. Un autre inconvénient peut résulter du choix à faire entre l'établissement de genres et la simple formation de sections. En adoptant ce dernier parti , les branches de la même fa- mille restent plus enchaînées ; mais l'identité de nomencla- ture, dans le langage de la science, détruit, pour ainsi dire, l'avantage qu'on pouvoit se promettre de cette sorte de divi- sion ; etj en ne perdant pas de vue le grand rapprochement qui existe entre des genres effectivement très-voisins , il paroît plus à propos , pour éviter la confusion , de fixer les idées sur ui^e dénomination générique différente, que de les laisser flotter dans le vague qui résulteroit de la conservation des mêmes noms. Quoique Linnaeus, Gmelin, Latham, etc., aient désigné par la dénomination commune de trochilus les colibris et les oiseaux-mouches, on croit donc pouvoir, d'après MM. de Lacépède, Duméril et Cuvier, en restreindre l'application aux colibris, et réserver celle à'orthorynchus , proposée par le pre- mier de ces auteurs, aux oiseaux-mouches. Il est vrai que ses racines annoncent seulement la rectitude du bec, et que, si ce terme offre un caractère opposé à la courbure assez générale du bec des colibris , il est susceptible d'application à bien d'autres oiseaux; mais les noms de meliisuga et nectarinia, employés par Brisson etparlUiger, n'expriment également qu'une qualité commune à tous les suce-fleurs. Quant au nom françois, celui de mouche feroit confondre un oiseau avec un insecte, et il faut se garder le plus possible des innovations, lorsqu'elles ne sont pas d'une justesse ou d'une nécessité évidente. Les colibris, trochilus, ont la taille plus alongée, plus svelte et plus légère que les orthorinques, qui sont aussi , en général, plus petits, et ont le bec pins sensiblement renflé au bout. Presque tout le reste est commua entre eux. La tête des uns et des autres est petite et rétrëcie en devant; leur bec est grêle, plus long que la tête, déprimé; la mandibule supérieure re- çpUVre l'inférieure; la bouche est très-étroite; ou voit upç. COL 41 petite membrane au-dessus des narines, qui sont linéaires et situées à la base du bec ; les branches postérieures de la langue s'attachent aux cornes de Fos hyoïde, et , comme celles-ci se relèvent en arrière jusqu'au-dessus du crâne, et viennent s'implanter sur le front, la langue peut , par une espèce de ressort, être lancée au dehors, ou rentrer à vo- lonté , sans que l'oiseau ouvre la bouche. Cette langue n'ayant encore été disséquée en Europe qu'après un ramollissement artificiel, elle a paru aux uns offrir deux demi - cylindres creux adhérens l'un à l'autre jusqu'au-delà du milieu de leur longueur, oii elle se divise en deux filets convexes à l'exté- rieur, concaves à l'intérieur; suivant d'autres, sa base est formée de deux tuyaux cartilagineux , et c'est ainsi que M. Vieillot en a fait dessiner les différentes parties. Les pieds, très-petits, emplumés jusqu'aux talons, et impropres à la marche, ont quatre doigts, dont trois devant et un derrière, tous séparés jusque vers leur origine; les ongles sont rétrac- tiles, courts et fort aigus. Les ailes sont longues, étroites; et, comme toutes les pennes qui suivent la première se rac- courcissent promptement, elles présentent la forme d'une faux. Cette circonstance, jointe à la brièveté de leur humérus et au défaut d'échancrure dans le sternum , achève de constituer, pour les colibris , un système de vol pareil à celui des marti- nets. La queue, dont la couleur n'est guère changeante, est composée de dix pennes un peu étalées , bien garnies de barbes et plus fortes que celles des ailes. Avec cet appareil et un croupion vigoureux, les oiseaux- mouches et les colibris peuvent, à leur gré, se balancer en l'air, bourdonner autour des plantes, voler avec tant de rapidité qu'on n'aperçoit pas leurs mouvemens, s'arrêter, se retourner subitement, et se montrer enfin les plus actifs dft tous les oiseaux. Il y a eu, sur la nourriture des colibris, des débats qui ne sont pas encore terminés. M. Badier a prétendu , dans une note insérée au Journal de Physique, mois de Janvier 1778 , qu'on s'étoit trompé en supposant , à raison de leur peti- tesse, que ces oiseaux dévoient avoir un genre de nourriture particulier, un aliment plus délicat. Après avoir tué plusieurs colibris et orthorinques à la Guadeloupe , et les avoir ouverts sur-le-champ, il a trouvé leur gésier rempli de divers insectes 2 cot sous des aspects divers, ou à des époques diffcréntes de ïenr vie. CouBRi ARLEQUIN ; TrockHus multicolov , Gmel. etLath., pi, Po des Oiseaux dorés, et 1 1 1 deL;ith., Suppl. Cet oiseau, long de quatre pouces, a le dessus de la tète, la gorge, ic devant du cou, la poitrine, le milieu du dos et les couvertures supérieures des ailes, verts.; les côtés de la tête bleus ; urse bande noire entre la nuque et le haut du dos, qui est brun, ainsi que le croupion, les ailes et les pennes latérales delà queue , dont les intermé- diaires sont violettes ; le ventre d'un rouge carmin. CoribRi A PIEDS VÊTUS. Cet oiseau, présenté par M. Vieillot comme espèce particulière, est celui qu'Audebert a figuré pi. 20 des Oiseaux dorés, et rapporté à la variété du frochilus hirsutus de Gmelin , qui correspond à celle du trochilus brasi- liensis de Latham, Audebert n'a pas dissimulé qu'il trouvoit beaucoup de rapports entre ce colibri, dont la taille est de quatre pauces et demi, et la femelle du brin-blanc ; mais le bec, long de quatorze lignes, étoit aussi plus fort, et la queue, au lieu de présenter deux plumes saillantes, étoit arrondie, c'est-à-dire que les pennes du centre ne débordoient les autres que dans un ordre décroissant régulièrement, circonstance d'après laquelle M.'Vieillot a isolé cette espèce, qui d'ailleurs a le dessous du corps pareil au colibri à ventre roussàtre , la tête brune , le dessus du cou , le dos et les couvertures des ailes d'un vert doré ; la queue a les deux pennes intermédiaires de même couleur , les trois extérieures ferrugineuses dans les deux premiers tiers, ensuite noires, et toutes terminées de blanc. Les pieds sont couverts de plumes rousses, et les doigts soîit blancs , ainsi que les tarses. Audebert a donné , pL 68 , la figure d'un jeune colibri àpieds vêtus, sur le plumage duquel le brun et le roux dominent, la première de ces couleurs régnant sur le dessus du corps, avec des nuances plus foncées sur la têtt , d'un vert brillant sur le cou, le dos, le croupion, et le roux sur les parties inférieures et les tarses, mais avec une teinte plus sale sur le ventre et plus claire sous la queue. Colibri a collier rouge : Trochilus leucurus , Linn. et Lafh. : pi. 266 des Oiseaux d'Edwards. Cette espèce, qui se trouve à Surinam , a environ quatre pouces et demi de longueur ; elle se reconnoît surtout à un demi-collier rouge au bas du cou »^ et av COL 55 pourpre foncé des ailes. Sa couleur dominante est un vert Lrunàtre, à reflets dorés sur le dos, la gorge et la poitrine; le ventre et les plumes anales sont d'un gris blanc. Colibri a casque pourpré; Trochilus galeritus , Gmel. et Latli Cette espèce, admise sur la description de Molina , qui dit l'avoir trouvée au Chili, est remarquable parla petite huppe, rayée d'or et de pourpre, qui décore sa tête. Le cou et le dos sont verts ; les pennes des ailes et de la queue sont brunes, avec des reflets dorés, et toute la partie inférieure du corps est d'une couleur de feu changeante. Colibri brux. M. Vieillot, en donnant cet oiseau , long de quatre pouces trois lignes , comme une espèce distincte , sous ienom de trochilus fuscus , et l'annonçant comme originaire du Brésil, n indique pas. les moyens par lesquels il se l'est procuré , ni les cabinets où l'on en trouve des individus. On se bornera donc à dire, d'après lui, que ce colibri est brun, avec quelques reflets verts sur le dessus du corps, sur le de^ vant du cou et sur la poitrine ; que la gorge est noire au centre et bordée d'une petite bande brune"; que les flancs , le ventre et les parties postérieures sont blancs , ainsi qu'une partie des pennes caudales ; que les ailes sont d'un violefsombre ■ que le bec est noir , et que les tarses sont vêtus jusqu'aux doigts. Petit Colibri du Brésil: Trochilus thaumantias , Linn ei Lath. ; Pofytmus, Br. Cette espèce , figurée pi. Goo de BufTon , n. 1 , n'a pas trois pouces de longueur totale; elle est foute d un vert doré, à l'exception de l'aile q.ii est violette, d'une petite tache blanche au bas-ventre, et d'une petite bordure de la même couleur aux pennes de la queue, dont les deux extérieures sont également blanches dans leur moitié. La même espèce est connue sous le nom de petit colibri de la Guiane. Colibri A HUPPE DORÉE ; Trochilus cristatellus , Lath., Inde^ Orn. supp, Cette espèce, dont le pays natal n'est point connu ^ est d'une extrême petitesse, puisqu'elle n'a pas deux pourel et demi de longueur totale. Sa tête est surmontée d'une huppe verte à reflets dorés, et tout le corps est de la même couleur a l'exception des ailes et de la queue, qui sont noires. La fe- melle, d'un brun-verdàtre en dessus , a les parties inférieures blaiichàtres avec quelques taches noirâtrr-s sur la poitrine. A ceo espèces^ qui étoiouî dérçjfcs ava.nt lî ]>'.:bL:ca*"o!! de 64 COL l'ouvrage de M. d'Axara sur les oiseaux du Paraguay, cet au- teur en a ajouté d'autres sous la dénomination générale àepica- Jlores. Quoiqu'il les ait présentées avec beaucoup de défiance , et sans distinguer les colibris des oiseaux-mouches autrement que par l'indication de la forme du bec, les quatre suivans paroissent être des espèces nouvelles de colibris. Colibri a bande noire : Faxa negra à lo largo, Az. , n.° 2 9 5. (Colibri à tête noirâtre; Trochilus atricaijillus , Vieill.) Cet oiseau , long de quatre pouces quatre lignes , a les plumes delà tête noirâtres , mais largement bordées de roux; les parties supérieures du corps sont d'un vert deré avec des franges rous- sâtres; une bande d'un noir velouté, et bordée de blanc de chaque côté, part du bec et s'étend >usqu'à la queue, dont les plumes intermédiaires sont vertes, tandis que les autres sont violettes, avec une tache.bleue vers l'extrémité, qui est frangée de blanc. Colibri a poitrine bleue : Turqui dehaxo , Az. , n." 296. ( Colibri quadricolore ; Trochilus quadricolor , Vieill. ) Cet oiseau, de quatre pouces ou environ de longueur, a les côtés de la tête, le devant du cou et la poitrine d'un bleu turquin, dont les bordures sont plus claires ; le ventre blanc , 3e sommet de la tête noirâtre, le dessus du cou et le dos d'un vert doré, la queue violette et bordée de noir. Soiinini re- garde cet oiseau comme une variété du colibri à plastron noir. Colibri a bande blanche : Blanco dehaxo , Az. , n." 297. (Colibri Azara ; Trochilus. Azara, Vieill.) Cette espèce, dont la taille est la même que celle de la précédente , a les dix- pennes de la queue étagées, et l'extérieure de deux lignes plus longue que les autres ; son bec a quatorze lignes ; une bandelette blanche descend longitudinalement sur la poitrine , qui est d'un brun clair; le milieu du ventre est blanc, mais les côtés du corps offrent des reflets dorés; la tête, mordorée en dessus , est bru«e sur les côtés; les parties supérieures sont vertes avec des reflets, ainsi que la queue, dont les pennes latérales sont terminées de blanc. Sonnini a trouvé , avec M. d'Azara , que cet oiseau , dont le bec noir est peu courbé, avoit des rapports avec l'oiseau-mouche à larges tuyaux. Le CouERi A QUEUE E^ CISEAUX : Cola de lixera, Ai.. n.° 259. COL 55 (Colibri acutipenne; Trochilus caudacutus , Vieill. ) La lon- gueur totale de cette espèce est de cinq pouces trois lignes, et celle du bec de treize lignes; les dix pennes delà queue, fort pointues, sont étagées, et l'extérieure de chaque côté excède de neuf lignes les deux du milieu; les plumes qui couvrent la gorge sont blanches avec un point noir, et celles de la poitrine sont d'un bleu d'émail , à reflets éclatans ; le dessus de la tête est brun, et les autres parties supérieures sont d'un vert doré ; le bec est noir. Parmi les oiseaux que M. Delalande, attaché au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, a rapportés de son Voyage au Brésil, s'est trouvé un colibri, qu'il a tué aux montagnes de Coreovado , et qui paroît être une espèce nouvelle. Le nom de colibri tacheté, trochilus nœyius , pourroit lui convenir, à eause des taches longitudinales noires dont la poitrine et le ventre sont couverts sur un fond d'un blanc sale. Cet oiseau est long de quatre pouces et demi ; son bec seul a quinze lignes ; la mandibule supérieure est noire , ainsi que l'extrémité de l'infé- rieure, qui est d'un blanc jaunâtre dans tout le reste ; le dessus de laVête et du cou , le dos , les couvertures des ailes et de la queue, sont d'un vert sombre, à foibles reflets; les pennes alaires sont violettes; la queue , qui est arrondie, a les deux pennes intermédiaires de la même couleur que ses couvertures ; maislaplus extérieure de ces pennes en totalité, neuf lignes de laseconde, cinq delà troisième, et l'extrémité de la quatrième sont d'un roux clair ; on voit derrière l'œil une petite raie de cette couleur. La gorge et le devant du cou sont d'un roux plus vif; les plumes anales, brunes au centre, sont fauves à la circonférence ; les tarses sont bruns. Les auteurs ont indiqué beaucoup d'autres oiseaux sous le nom de colibri ; mais il y a vraisemblablement assez de doubles emplois dans les espèces dont on vient de faire l'énumération , pour ne pas en grossir volontairement le nombre , et l'on croie devoir se bornera une simple notice relativement aux autres. Le Colibri huppé, Falcinellus cristatus de Klein, Polftmus mexicanus longicaudus cristatus de Brisson , Trochilus paradiseus de Linnœus et de Latham , n'a été décrit que d'après Séba, qui l'appelle oiseau suce-miel huppé, avec deux longues pennes à Ja qucHC , et dit que son plumage est d'un beau rouge, qu'il a 56 COL les ailes bleues, et une huppe retombant sur le cou. Si Tau^ îeur n'ajoutoit pas que cet oiseau du Mexique, dont la taille est de huit pouces et demi, a une langue bifide, laquelle lui sert à sucer les fleurs, sa description seroit insuffisante pour y reconnoître les caractères des colibris. Les mêmes incertitudes existent sur le brin-hleu , oiseau éga- lement du Mexique, et auquel Séba donne une taille de huit pouces et un quart. Brisson en a fait son polytmus mexicanus , et Gmelin et Latham leur trochilus cyanurus. Le devant de la tête et Vestomac de cet oiseau sont bleus ; sa queue porte deux longs brins de la même couleur ; le dessus du corps et des ailes est d'un vert clair , et les parties inférieures sont cendrées. Peut-être est-ce un grimpereau. On a donné le nom de colibri d'Amboine, colibri des Indes, colibri à gorge et croupion blancs, à des souï-mangas., et il en est probablement de même des coHbris à tête orangée et à face orangée , qui , s'ils ne sont point des souï-mangas , paroissent au moins n'être que des femelles, ainsi que le colibri a. front jaune. Le Colibri à gorge hleue , pi. 66 des Oiseaux dorés, dont le plumage a de l'analogie avec le colibri à ventre piqueté, et dont la poitrine est variée de bleu et de blanc , ne paroît pas avoir atleinl son état parfait; et le colibri varié, trochilus exilis . Lath., qui est donné comme d'une taille encore plus exiguë que le trochilus cristatellus , colibri à huppe dorée , n'est-il pas de la même espèce? On prétend qu'il se distingue par une huppe verte à sa base et d'un or éclatant à son sommet, par des reflets d'un ronge brillant sur le corps, et par un hetni noir sur la queue et les ailes. Les caractères des deux oiseaux présentent peu de différences. Plusieurs oiseaux-mouches ont aussi été confondus. avec les colibris, et c'est ainsi que le petit colibri de Dutertre est l'oi • srau-mouche huppé, et que le colibri vert et bleu, le colibri vert àloiigue queue, le petit colibri brun , et le colibri à gorge rousse d'Edwards, ne sontautre chose que les oiseaux-mouchts émeraude-améthyste et à tête blanche , rpiseau-mouciie pour- pré, et l'oiseau-mouchc rubis. (Ch.D.) COLLER FAUX ou Mangose {Bot.), noms donnés dans îe Sénégal, suivant Adnnson , à l'arbre nommé depuis r.tcrcuUa cordifoUa par Cavanilles. (J.) COL 57 COLIMAÇON. (Bol.) Petit agaric de la famille des entonnoirs mous de M. Paulet. (T. 2 , p. 162, pi. 64, f. G.) Il doit son nom à la forme de son chapeau, qui est tournée en manière de coquille de limaçon , dont la spirale se termine à un centre creux, figurant en quelque sorte l'entonnoir. Ce champignon est grisâtre, et ses feuilles ressemblent à des nervures fines. Il croît en automne, et il ne paroit pas malfaisant. (Lbm.) COLIMAÇON. (Malacoz.) Quelques auteurs d'histoire natu- relle désignent ainsi les animaux du genre Hélice , helix^, que d'autres nomment Limaçons. Voyez ce mot. (De B.) COLIMBE. (Ornith.) Voyez Colymbe. (Ch. D.) . COLIN. (Ichlhj'ol.) C'est le nom vulgaire du merlan noir, gadus carhonarius, Linn. Voyez Merlan et Gade. (H. C.) COLIN. {Ornilli.) Ce nom a été donné collectivement à des oiseaux d'Amérique qui ont de très-grands rapports avec les perdrix et les cailles, mais qui en diffèrent par un bec plus court, plus gros et plus haut que large. Us ont aussi la queue lin peu plus développée, ef fort souvent une dent émoussée à la mandibule supérieure. Leurs pieds sont dépourvus d'éperon comme ceux des cailles ; mais si plusieurs voyagent , ainsi que celles-ci, ils ont l'habitude, bien opposée, de se percher sur les buissons et même sur les arbres , quand on les poursuit. Ces considérations ne paroissent cependant pas suffisantes pour les séparer entièrement du genre Perdrix, dont ils formeront une section. Le nom de colin est donne par Belon à des espèces de goé- lands, et l'on appelle aussi vulgairement colin noir la poule à''ean,fulicacliloropits, Linn. (Ch. D.) •COLINIL {Bot.)., nom malabare d'une espèce d'indigo. (J.) COLTOLE D'AMBOÎNE [Bot.) -. Coleus amboinicus, Lour. ; Marruhium amhoiniciim album ,^umph., Amh. 5 , tab. 102 , fig. 2 ; Excl. Synon. , Burm. Ce genre a été établi par Loureiro. Rob. Brown le rapporte au plectranthus , dans son Prodrome des plantes de la Nouvelle-Hollande. Il appartient à la famille des labiées , et doit être placé dans la didynamie gymnospermie de Linnaeus. Son caractère essentiel consiste dans un calice à deux lèvres, l'inférieure entière, la supérieure à quatre divisions: nne corolle labiée : la lèvre supérieure à quatre lobes très- courts ; lïiîférieu-re entière, une fois plus longue; qTiatre ét encore chez les jeunes, tels que celui qui a servi de type aux descriptions des premiers auteurs. Le nom de quiriwa , donn(*^ par M. Levaillant, a aussi l'inconvénient de n'exprimer qu*uu cri peu différent de celui du coliou à dgs blanc i mais il em- brasse des oiseaux dont M. Vieillot a fait deux espèces, et ion a pensé qu'il étoitplus convenable de l'adopter en les réunissant. La queue du coliou quiriwa , ùomI les barbes sont très- étroites, a trois fois la dimension du bec à l'anus j et un signe non moins propre à le faire reconnoître , c'est la peau nue, rougeâtre, qui entoure ses yeux, et qui est plus foncée dans la saison des amours. Son front est ceint d'un bandeau fauve. Sa huppe soyeuse, d'un gris bleuâtre, déborde l'occiput; le derrière de la tête et les côtés du cou ont une teinte fauve, qui devient bleuâtre sur le reste du corps, et qui offre des reflets d'un vert d'eau suivant les divers aspects ; la gorge est d'uu blanc fauve ; le devant du cou jusqu'à la poitrine est d'un bleu clair verdissant et nué de fauve ; les plumes du ventre sont rousses, et les plumes anales, ainsi que celles des jambes, sont grises avec des nuances fauves et bleuâtres ; le bec , noir à l'extrémité, est rougeâtre à la base ; les pieds sont de cetle dernièi^ couleur, et les yeux d'un brun rouge. La couleur bleue est moins prononcée chez la femelle, et un gris roussàtre domine sur le plumage des jeunes. La ponte de ces oiseaux est* de quatre à six œufs blancs, tachetés de brun , et leur nid est composé des mêmes matières que celui des colious rayé et à dos blanc. M. Levaillant a vu ces trois espèces en très-grand nombre , mais toujours séparées , dans les environs du Gamtoos, où elles sont attirées par l'abondance d'un fruit lrès-purgatif,que les Hottentots nomment goj're, et qui ressemble à nos prunelles. Le coliou que Latham a décrit, d'après un dessin du capi- taine Paterson, sous le nom de co/ii/s indicus, coliou des Indes, et comme ayant le plumage cendré en dessus et roux en dessous ^ le front et la gorge jaunes, le tour des yeux dénué de plumes, le bec rouge à sa base et noir dans le reste, les pieds rouges, et les ongles noirâtres, paroit avoir trop de rapports avec le quiriwa pour le regarder comme d'une espèce différente. Il n^en est pas tout-à-fait de même du coliou vert, coliut uiridis ^olscàu de la Nouvelle-Hollande, dont Pennant a com- r>4 COL muniqué la description au même auteur, et qui, de la taillé du mauvis , a une queue longue de sept pouces, à pennes éta- gées, noirâtres, ainsi que celles des ailes ; le front et les pau- pières d'un noir foncé ; le reste du plumage d'un vert éclatant, et le bec noir. Quoiqu'il soit à désirer que les autres carac- tères du coiiou puissent être plus particulièrement vérifiés sur de nouveaux individus de cette espèce, l'identité du genre a ici un assez grand degré de probabilité. On ajoute à ces colioua, dans le nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle. Une autre espèce qui, jusqu'à ce jour, avoit été placée parmi les loxies. C'est le loxia cristata, Gmeh et Lath. , qui se trouve en Ethiopie , et dont M. Vieillot a fait son colius erjthropfgius, sans donner les motifs de ce change- ment, et en se bornant à annoncer, d'après les auteurs cités, que cet oiseau a une huppe rouge sur le front, la poitrine, le croupion et les pieds de la même couleur ; que le reste du corps est d'un gris blanc, et les deux pennes interrtiédiaires de la queue du double plus longues que les autres; et que la femelle diffère du mâle en ce que la huppe et la poitrine sont blan- châtres. (Ch. D.) COLIROJO {Ornith.) , nom espagnol du rossignol de mu- raille, motacillaphœnicurus, Linn. (Ch. D.) COLISAURA. {Erpét.) Suivant Gesner, itoKiffoLÛ pet est le 'nom que les Grecs modernes donnent au Lézard verï. Voyez ce mot. ( H. C.) COLITE, Colites. (Foss.) On a quelquefois donné ce nom aux bélemnites. (D. F.) COLIUS {Ornith.) , nom latin du coiiou. (Ch. D.) COLIVICOU {Ornith.), nom que, suivant Salerne, ou donne , dans les Antilles , à une espèce de coucou qui est dési- gnée dans Buffon sous la dénomination de tacco , cuculus ve- tula , Gmel. L'auteur d'un Essai sur la Colonie de Sainte-Lucie dit que le même nom et celui d'oiseau des Gotons, sont appli- qués à un oiseau qui fait sa résidence ordinaire dans les cotonniers, et s'y nourrit d'insectes ; en ajoutant que, bien qu'il paroisse de la taille d'une tourterelle , il n'est pas plus gros qu'une alouette lorsqu'on l'a dépouillé de ses plumes. (Ch.D.) COLR {Ornith.) y un des noms sous lesquels l'eider, anas mollissima, Linn., est connu en Angleterre. (Ch.D.) COL Gè COLLA. (Boti.) En traitant précédemment du chamseléôn l)lanc des anciens, qui est le carlina acaulis , on a dit que sa Kicine founiissoit un suc résineux, abondant. On a oublié d'ajouter que, dans le Levant, où cette plante est commune, ou lui donne le nom grec de colla, qui est aussi donné parti- culièrement à sa racine, ou même au suc qui en a été extrait* Belon , qui parle du colla dans son Voyage du Levant , dit qu'à Lemnos , lorsqu'il demanda cette substance aux habitans , on lui apporta la substance extraite d'une chondrille, à laquelle on attribuoU le même nom et les mêmes propriétés, et dont les habitans se servoient pour coller les luths et autres ouvrages de marqueterie. Il ajoute que ce colla se forme dans la racine de cette chondrille par suite de la piqûre d'un ver qui produit dans son tissu une tumeur remplie de cette substance. Belon ne dit pas quelle est l'espèce de chondrille ici mentionnée. C. Bauhin soupçonne que c'est celle que nous nommons chon- drilleajuncea, qui est visqueuse , comme il le dit dans sa phrase descriptive. (J.) COLLADI. {Sot.) C'est, suivant Rheede, le nom brame du v^hnosa higemina, que les Malabares appellent katou-eonna , au rapport du même auteur, ( J.) COLLADOA. ( Bot. ) Ce genre difiFère très-peu des ischœ- mum, et même, d'après Rob. Brown , il doit y être réuni. Il a aussi des rapports avec les tripsacum. Cavanilles l'avoit consa- cré à la mémoire du docteur Collado , médecin et botaniste espagno'. Il ne comprenoit d'abord qu'une espèce ; Persoon , en donnant plus de latitude au caractère essentiel de ce genre ^ y a réuni le tripsacum hermaphroditum de Linnacus, qui est le genre Anthephora de Schebere et de M. de Beauvois. En pré-< sentant le colladoa d'après la réforme de Persoon, il appar- tient à la famille des graminées et à la triandrie digynit de Linnœus , et son caractère essentiel consiste dans des fleurs hermaphrodites, disposées en épi, sur un rachis fle- xueux. Leur balle calicinale est divisée en deux ou quatre découpures profondes, un peu ovales, formant à leur base une échancrure arrondie ; deux fleurs dans chaque calice, quelquefois une troisième stérile ; la corolle plus courte que le calice, à deux valves, arsitée ou mutique ; trois étamines 5 deux styles. Les espèces sont : jo. 6 66 COL CoLLADOA A DEUX ÛTis ; Colladoa distachya , Cav. , Icon. rar. , S , tab. 460. Plante des îles Philippines , dont les tiges sont ra- meuses, hautes d'environ quatre pieds, velues sur leurs articu- lations ; les feuilles lancéolées, en cœur à leur base, longuement acuminées, pileuses en dessus , traversées par une nervure blan- châtre ; leur gaîne lâche , naviculaire , renflée dans son milieu , pileuse à son sommet ; les fleurs disposées en deux épis sessiles , la balle calicinale lisse, coriace, inégalement bifide , renfermant deux fleurs hermaphrodites, une troisième stérile ; la valve extérieure de la corolle munie vers sa base d'une arête torse, brune ; les semences ovales, comprimées, ferrugineuses. Colladoa a un seul épi : Colladoa monostachya , Pers. ; Tripsa- cumhermaphroditum , Linn. ; Lamk. , III. gen. , tab. 760 , fig. 2 ; Linn., sect. 17, tab. 9. Ses tiges sont grêles, rameuses, noirâtres à leurs articula- tions ;les feuilles molles, rudes au toucher, finement denticu- lées à leurs bords ; leur gaîne un peu lâche , membraneuse à ses bords et à son orifice ; un seul épi terminal , droit , long d'en- viron trois pouces ; les fleurs sessiles, alternes, toutes herma- phrodites ; la balle calicinale divisée , presque jusqu'à sa base , en quatre découpures ovales , dures, presque osseuses, formant à leur base une petite ouverture ovale ; la corolle, plus courte que le calice ; celui-ci persiste , se durcit et renferme la semence. Cette espèce croît à la Jamaïque, et se cultive au Jardin du Roi. (Poir.) COLLALE. ( Bot. ) Voyez Collet. ( Mass. ) COLLANO.(JcJiihjoi.)Dans quelques contrées d'Allemagne on donne ce nom à Tacipensère huso. Voyez Esturgeon. (H.C.) COLLARIUM. (Bot.) Genre de plantes , de la cinquiènir série [byssoïdées) , du premier ordre (niucedines) de la famille des champignons, dans la méthode de Link auteur de ce genre , qui le caractérise ainsi : Thallus floconneux ; flocons formés par des filets cloisonnés , rameux, couchés, et off'rant çà et là des amas de conceptacles. Ce genre est très-voisin du sporotrichum ; Link y rapporte deux espèces : L'une est le Collarium nigrispermum , qui forme des taches de gazons tfcs-ctendusj SCS conceptacles sont noirs et fort petits- ^: *-. CO'L 67 L'autre, le Coi.r.ARiUM fructigenum, est très-mince, blanc ; ses conceptacles forment de petits amas gris. Il vient sur les pommes pourries. (Lem.) COLLARONE. {Bot.) Michel! donne ce nom aux agarics qui ont un anneau. Voyez Fonce. (Lem. ) COLLAR-POE. {Bot.) On lit daiis un dictionnaire, que ce nom malabare est donné à Vachjranthes lanata de Linnseus^ rapporté depuis au genre lUecebrum. Il faudroit remarquer à ce sujet, d'une part que cet achyranthes est maintenant Vœrua lanata; de l'autre que, suivant Rheede, il est nommé scheruùula par les Malabares, et landalo dans la langue brame. (J.) COLLE DE POISSON. {Ichthjol.) Voyez Ichtiiyocolle. (H. C.) COLLE FORTE. ( Chim.) C'est, pour la plus grande partie, de la Gefatine unie à l'eau. Voyez ce mot. ( Ch. ) COLLECHAIR. {Bot.) C'est la traduction Françoise du nom. grec sarcocolla, donné à une gomme employée utilement pour réunir les chairs des blessures. L'arbre qui la fournit estnommé sarcocollier , pen^pa des botanistes. Voyez Sarcocollier. (J.) COLLECTEURS. {Bot.) Dans toute la famille des synanthé- rées, les styles des fleurs hermaphrodites et ceux des fleurs mâles ont leurs branches pourvues de poils ou de papilles, qui n'existent point sur les branches des styles des fleurs femelles. II est bien évident que ces poils ou papilles sont destinés à recueillir les grains de pollen, lorsque les branches du style traversent de bas en haut le tube anthéral ; ce qui explique leur présence dans les fleurs mâles et hermaphrodites, et leur absence dans les femelles. Nous les nommons collecteurs , et leur disposition sur les branches du style des fleurs herma- phrodites nous fournit d'excellens caractères pour la distinc- tioTi des tribus naturelles de la famille. Les collecteurs sont piliformes dans les lactucécs, papilliformesdans îescarduaeées , ponctiformes dans les arctotidées , glanduli formes dans les adénoslylées, lamelliformes dans le gundelia. (H. Cass.) COLLEJON.(Bo^) Aux environs de Marcie, daus l'Espagne, suivant Daléchamps, le hrassica orienf-alis est ainsi nommé ; le irassica arvensis porte le même nom , suivant Clusius. (J.) COLLÉMA , Collema.{Bot.) Ce geare appartient à la fa- mille des lichens. Il comprend des espèces remarquables par leur consistance gélatineuse, lorsqu'elles sont dans leur état 5. 68 . ' COL «le fraîcheur, mais qui, par la îsécheresse, dcvicniicnl (hrreS et cartiliigiueusfs. Elles varient beaucoup dans leurs Ibriues : leur expansion est ordinairement lobée ; et elle porte sur ses bords des conceptaeles. ou des scutelles, ordinairement sesslles, quelquefois légèrement pcàiculés. L'intéi'ieur de ces concep- lacles ressemble entièrement à tout le reste de la substance des lichens par sa nature ; c'est ime pulpe homogène, gélati- neuse, dans laquelle on ne A-^oit j)ointde filamensnide giobules disposés en chapelets, comme dans certains genres de la fa- mille des algues, avec lesquels le colléma pourroif être con- fondu d'abord. La surface est parfaitement semblable dans tous ses points, et elle ne laisse pas échapper de petits corpuscules ou petits séminules, comme on l'observe dans les tremelles. Ce genre comprend tous les lichens gélatineux des auteurs. Il a été établi par Hoffmann, puis adopté par M. Acharius et M. Decandolle. Le premier de ces deux derniers naturalistes l'avoil réuni d'abord Huparmelia; maintenant il en fait un genre contenant cinquante-trois espèces, qu'il range sous sept divi- sions ou sous-genres, comme on le verra tout à l'heure. Presque toutes ces espèces croissent en Europe. Une ving- taine d'entre elles ont été trouvées en France ; une dizaine sont d'Amérique; deux d'Afi'ique, et une, le collema roilileri, croît dans les Indes orientales. On les trouve sur les pierres, les rochers, les mousses , à terre, sur les arbres. Lorsqu'elles sont raccornies par la sécheresse, elles sont à peine visibles et souvent très-fragiles. Il faut absolument les humecter pour les étudier ; elles reprennent presque aussitôt leur consistance gélatineuse. Les temps humides sont les plus favorables pour la recherche de ces plantes , et par conséquent, les temps d'hiver et d'automne. Chaque individu n'est pas très-étendu ; mais il s'en trouve ordinairement un grand nombre à la fois. Leurs couleurs sont généralement le vert plus ou moins foncé, le noir ou le gris verdàtre ou bleuâtre, le roux et le fauve. Les scutelles sont presque toujours de la même couleur que les lichens ; quelquefois elles sont , tantôt plus rouges, tantôt plus foncées ou plus claires que le reste de la plante. Quand ces lichens sont secs, ils paroissent noirs, ou gris et gris cendré. ■ Voici les espèces les plus remarquables, avec les divisions auxquelles elles appartiennent. COL 69 §. I. PtAcrffTHWM. Expansion en forme de croûte, dontlecontour est irrégulier. CoLLBA^A NOiK : Colleinanigrum, HofFm.; Ach. , Lich. uni<^., p. 628, n.° ], Il forme des taches assez grandes, noires ovi brunes grises, orbiculaires ; son contour est ganii de petits lobes crénele's , qui , cotnnie le reste de l'expansion , sont très- minces, gélatineux et fortement adhéxxns aux pierres. Les scutelles sont noires, orbiculaires, d'abord concaves , puis con- vexes. Cette espèce, qui est le lichen niger, Linn., est très- commune sur les pierres calcaires qui font les revêtemens des fossés, des canaux i elle noircit les bàlimens, comme la lèpre des antiques. §. IL Enchelvum. Expansion embriquée , plissée , presqiis orbicii^ laire, composée de lobes très-petits , qui , dans l'état humide , sont gonflés et très-épais. CoLLÉMA PULPEUX ; Collema pulposum ^ Ach. , Lich. univ. p. 7 » f. 1 , a. Expansions presque orbiculaires, composées de lobes épais d'un vert brun, presque embriquées, plissées, épineuses sur leurs bords ; lobes du centre le plus souvent redressés ; scutelles rassemblées dans le milieu, rousses, presque planes, munies d'un rebord élevé, entier. Ce colléma se trouve com- munément sur les murs, sur les pierres, et même sur la terre. Il offre cinq ou six variétés, dont la plus commune est le lichevu crispus, Linn. , dont les lobes sont obtus et un peu redressés , etlesscutellespluslàches. Cette variété forme de petites touffes d'un pouce de diamètre au plus sur deux à trois lignes de hauteur, CoLLKMA A FEUitr.Es DE JAC03ÉE ; Collcma mela:na , Ach. , Lich, aniV. , 636, n." 14. Expansions membraneuses, d'un vert foncé,, formant une éioile de deux à quatre pouces de diamètre, à dé- coupures presque enibriquées, très-déchiquetées, abords éle- vés, ondulés, frisés, crénelés : scutelles marginales, presque planes, munies d^un rebord granuleux: elles sont de même couleur que l'expansion; mais, dans leur vieillesse, elles de- viennent rousses. On trouve cette espèce dans les bois , sur les pierres, les rochers et les murs humides. On en distingue si.x Tarié(és. Lorsqu'elles sont sèches, on les- prcndroit pour des espèces d'embrifaires» 7® COL §. III. ScrTiiriuM, Expansion foliacée , presque emhriquée ; lobes séparés , gonjlés , épais et nus. CoLLi^MA GORNicuLÉ : Collema cornicula^um, Decand. , FI. Fr. , n.° 10/(0 ; Collema palmatum, Ach. ^ Lich. univ. , p. 643 , n." 24. Expansion d'un vert foncé, rapprochée en touffe, divisée en lobes épais, palmés, à découpures linéaires , repliées sur elles- inénKS en cylindre ou cornet dans le sens de leur longueur; scutt-lles d'un roux fauve. Cette espèce se trouve à terre dans les bois ; elle n'est pas rare dans le bois de Boulogne, près Paris. §. IV. M^LionuM. Expansion foliacée ; lobes arrondis , presque cotonneux ou Jibrillifères. Colléma plombé : Collema saturninum, Deeand., Ft. Fr. , Ti." 1045 ; Ach., Lich. univ. , 644, u° 26. Expansion d'un noir verdàtre, glabre en dessus, cotonneuse et glauque en dessous; lobes ou folioles oblongs, arrondis, ondulés, entiers; scutelles proéminentes, éparses, d'un brun rouge, d'abord planes, puis convexes et garnies d'un rebord entier. Ce colléma se trouve sur les troncs d'arbres et sur les pierres. Lorsqu'il est sec, il prend une couleur gris-plombé. §. V. Lathagrium, Expansion foliacée; lobes membraneux , larges , lâches, nus et le plus soutient vert-noir. CoLLitMA noircissant: Collema nigrescens, Decand., FI. Fr. , n." 1043; Ach., Lich. umV., 646, n." 3o ; Collema vespertilia , Hoffm. , Lich. , tab. 37 , f . 2 , 3 ; Lichen nigrescens , Linn. Expan- sion demi-transparente, molle, flexible, papyracée, puis orbi- culaire, un peu plissée, un peu rugueuse et à lobes arrondis. Les scutelles sont rapprochées dans le centre , d'un roux fauve, d'abord concaves, puis convexes, munies d'un rebord interne. On trouve ce colléma sur les arbres et sur les pierres. Il est noir et fragile lorsqu'il est sec. §.Vï.Leptogium. Expansion foliacée ; lobes arrondis , membra- neux, très-délicats, nus, diaphanes et d^un gris glauque; scu- telles soutenues par un court pédicule. Cou.ÉMA TaEMELLOÏDE : Collcma tremelloides , Ach. ,Lich. unii^.^ 655, n.** 44; Collema plicatum, Hoffm., Lich., tab. 35 , f. 2. Expansion membraneuse, fort délicate, presque transparente, et d'un gris de plomb, légèrement ridée et ponctuée; lobes COL 7i oblongs, arrondis, incisés, entiers ; scutelLes planes, rouges, à bord pâle. Cette espèce, qui est le vrai lichen tremelloides de Linnœus, croît sur le tronc des arbres et parmi les mousses, en Europe, en Amérique et en Afrique. CoLLitMA DÉcoupé : Collema lacerum , Decand., FI. Fr., n.° 1041 ; Ach., LicJi. J/ruV., 667 , n." 47 ; Dill. , Jms. , tab. 19, f. 5i , a, t. , et 34 , 35 ; Jacq. , Coll., tab. 1 1 , f . 1. Expansion membraneuse, mince, presque diaphane, d'un vert glauque, offrant des rides disposées en réseau ; lobes oblongs, petits, dentelés, frangés , crépus et déchiquetés sur les bords ; scutelles petites, éparses, rouges, à bord pâle. Ce colléma se trouve sur les mousses dans les bois, et oflFre plusieurs Variétés, dont une est le tremella lichenoides de Linnaeus. §. VII. PotrcHiDiuM. Expansion très-Jinement àécoupéé y ou rameuse. Colléma très-menu : Collema tenuissimum , Ach. , Lich. uniw. , 669 ; Decand., FI. Fr. , vol. 6, p. i85 , n." io3 , g. ; Lichen te- nuissimus , Dick. , Crjpt., tab. 1 1 , f . 3. Expansion en petites touffes courtes, presque embriquée, d'un vert brun , à décou- pures linéaires, trés-divisées , multifides. inégales, un peu ciliées ou dentelées; scutelles éparses, planes, roussâtres , et munies d'un rebord saillant. Ce colléma croît à terre, parmi la mousse , et sur les murs . Toutes les espèces de colléma citées dans cet article croissent en France, et presque toutes se trouvent dans les environs de Paris. ( Voyez Geissodéb et Kolmân. ) P. Brown paroîtavoiremployélepremierle nom de colléma , qui signifie glutineux en grec, dans son Histoire naturelle de la Jamaïque, pour désigner une substance foliacée, gélatineuse, visqueuse et très-irrégulière. Il paroîtque c'est une espèce du genre Linkia de Micheli. Voyez Linkia. (Lem.) COLLERETTE. (Bot.) C'est l'involucre des ombellifères. (Voyez Involucrb.) On a ainsi nommé cet involucre , parce que les bractées qui le composent sont en effet disposées au- dessous des fleurs, comme une collerette. (Mass.) COLLET, Collum. {Bot.) L'embryon d'une graine offre deux parties principales : les cotylédons, et le corps qui les porte, lequel prend le nom de blastême. Celui-ci offre à son tour deux parties essentielles , la radiiule et la plumule, La 72 COL partie intermédiaire entre la plumule et la radicule, le point de leur jonction , est ce qu'on nomme collet. C'est au collet que les cotylédons sont attachés. Il arrive souvent que le collet est si court qu'il est impossible de le distinguer; la radicule et la plumule semblent alors contiguës, et dans la description le collet est confoadu avec la radicule : mais souvent aussi la radicule et la plumule sont bien séparées l'une de l'autre, et le collet est alors un corps distinct dont la forme varie suivant les espèces. Pendant la germination, il s'alonge tantôt du côté de la radicule , et dans ce cas il fait partie du caudex descendant; tantôt du côté de la plumule, et alors, faisant partie du caudex ascendant, il porte lis cotylédons à la lu- mière : c'est ce qu'on peut voirdans la fève, la belle-de-nuit, le sapin , etc. Grew nommoit le collet coarcture, Lamarck l'a nommé nœud vital. Dans la description des plantes, on trouve le mot de collet employé pour désigner l'espèce d'étranglement ou de rebord qui sépare une tige d'avec sa racine. Le mot de collet, en latin collare , a été aussi quelquefois employé pour îyiiquer dans les graminées le sommet de la gaîne des feuilles qui porte Pappendice membraneux, connu maintenant sous le nom de languette ou de ligule. Dans certains champignons, la membrane qui enveloppe d^abord la jeune plante, et qui après la rupture reste en* lambeaux sur le pédicule, a reçu aussi quelquefois le noin de collet; mais cette membrane est en général connue sous le Tiom de collier ou d'anneau. (M^ss.) COLLET. (Chasse.) On appelle ainsi un piège qui se fait lo- plus souvent avec des crins de cheval, que l'on tend en forme d'anneau, et qui se ferme au moyçn d'un nœud coulant. Ce piège diffère du lacet proprement dit, en ce que celui-ci se fait avec une ficelle que l'on attache, d'i^n bout, à une branche à côté du nid autour duquel on l'applique, pour serrer le nœud avec l'autre bout, lorsque l'oiseau qui couve estrevenii 8e poser sur les œufs, tandis que les collets se placent en deu. légèrement denticulées vers leur sommet, très-caduques; :v COL ]cs fleurs latérales, soîilaires ou réunies plusieurs ensemble, portées sur des pédoncules courts, simples, réfléchis ; le ca- lice urcéolé, à cinq plis en écailles, à cinq découpures courtes , ovales, trés-obtuses ; point de corolle; l'ovaire trigone ; le stigmate à trois lobes; le fruit à trois coques presque réni- f or m es. CoLLETiER A FEUILLES DENTÉES; Collctia scrratifoUa , Vent., Hort. Cels. , et Choix des pi., tab. i5. Cette espèce a le port d'un Ijcium : elle se rapproche de la précédente, dont elle diffère par ses feuilles nombreuses, persistantes, oblongues, obtuses, finement denticulées à leurs bords , un peu écailleuses à leur base ; les épines quelquefois feuillées ; les fleurs latérales , axillaires, presque solitaires ; leur pédoncule de la longueur des feuilles ; les calices glabres; point de corolle; une baie à trois coques, d'un brun clair; les semences noirâtres et lui- santes. CoLLETiER EN CŒUR; Colletia obcordata. Vent., Hort. Cels. , (ab. 92. Arbrisseau de trois pieds, qui aie port d'un spartium , dont les rameaux, élancés , opposés et noueux , sont garnis de feuilles opposées, pétiolées, entières, pubcscentes, en cœur renversé, à trois nervures; les fleurs sont petites, un peu odorantes, pubescentes, d'un jaune pâle, axillaires, fascicu- lées ou presque en épi ; le calice pubescent en dehors , velu en dedans à sa base; cinq pétales arrondis, en forme d'écaillés ; l'ovaire pubescent ; un fruit à trois coques ; les semences ovales , luisantes. CoLLETtER SANS FEUILLES ; Colletia cphééra , Vent. , Cl>oix des pi., tab. 16. Les feuilles, dans cette espèce, sont reir^placées par de petites écailles opposées, ovales, aiguës, velues en dedans, un peu pileuses en dehors ; ce qui donne ^ cette plante l'aspect d'un ephedra , ayant ses rameaux opposés , en- trelacés , épineux à leur sommet: les fleurs situées aux nœud» des rameaux, entourées d'écaillés à leur base ; cinq pétales en écailles ; un ovaire globuleux , velu , marqué de trois sillons. ( POIR. ) COLLETS. ( Bot. ) Ce sont les diverses espèces d'agarics qui ont un anneau ou collet; les principaux sont : Le Collet visqueux blanc Voyez Capellone, Suppl. , tom. VIII, p. 98. Collet jaune. Voy^, à Co4;4,ets souiAiaES , Collet doré. COL 75 Collet agathe, ou BuUoleta des Italiens. Voyez Buebola. Collet blanc a feuillets gris. Voyez Balayeur. Collet roux et blanc. Voyez Bubbola. Collet cire jaune. C'est Vagaricus cereolus, SchœflF., tab. 5i. ( Lem. ) COLLET EN FAMILLE. (Bot.) Paulet désigne par ees mots' quelques agarics qui croissent en touffe au pied des arbres, et dont le stipe ou pied est muni d'un collet sensible. Les prin- cipales espèces de ce groupe ou de cette famille, sont : Le Champignon du mûrier gris ; Le Champignon du peuplier ; Le Champignon soyeux du chêne ; Le Champignon de l'aune ; La Tête de Méduse. Voyez cesdifférens articles à leur mot, excepté pour le cliam- pigaon soyeux du chêne, qui n'est pas décrit : c'est un champi- gnon qui croît au pied des chênes, en touffes très-nombreuses. Il s'élève de trois à cinq pouces ; son chapeau en a deux de diamètre; il est d'abord blanc-roussàtre , ou couleur de chair, puis roux, enfin marron ; ses bords sont le plus souvent fen- dus ou en languettes, et le dessus est un peu peluché par des ia gularis, Lath. Le jabiru, dont il est question au n.**343 du même ouvrage, sous le nom de collar roxo, est aussi appelé eollier rouge; et, enfin, cette dernière dénomination est donnée, dans Buffon, au colibri représenté sur la 600.* pi. enl. , fig. 4 , trochilus leucurus , Gmel. (Ch. D.) COLLIER ARGENTÉ. {Entom.) C'est le nom d'un papillon de jour {Pap. euphrosine) , qui appartient au genre Argynnis de Latreille. Voyez Papillon. (CD.) COLLIGUAY. (Bot.) Arbrisseau du Chili, dont Molina a fait son genre Colliguaja , portant des fleurs monoïques , dis- posées en chatons; il a été rapproché avec doute du crolon , avec lequel il paroît avoir beaucoup de rapp<^rt, rV;iprès le description qu'en donne l't'ufeur. (J.) COL 7-7 COLLINIER. (Bot.) Paulet donne ce nom à Vagaricus col- Unus, Scop. ( Lem.) COLLINSONE, Collinsonia. (Bot.) Genre de plantes de la famille des labiées, appartenant à la diandrie monogjnie de Linnanis, offrant pour caractère essentiel : Un calice campa- nule , à deux lèvres , à cinq dents inégales ; une corolle infim- dibuiiforme, très-longue, à cinq lobes inégaux, l'inférieur frangé, plus alongé; deux étamines plus longues que la co- rolle; des anthères vacillantes; un ovaire supérieur, à quatre lobes ; un style de la longueur des étamines ; le stigmate bi- fide ; une semence globuleuse au fond du calice , solitaire par l'avortement de trois ovules. Ce genre ne renfermoit d'abord qu'une seule espèce dé- couverte dans les forêts du Canada et de la Virginie ; on en a depuis recueilli, dans les mêmes contrées, plusieurs autres que nous allons faire connoître. CoLLiNSONE DU Canada : ColUnsonia canadensis , Linn. , Hort., Cliff., 14, tab. 3;Lamk., III. gen., tab. 21. Ses tiges sont presque simples , tétragones , hautes de trois pieds ; ses feuilles à peine pétiolées, opposées, glabres, ridées, presque en cœur, aiguës, dentées en scie, longues de six pouces, larges de quatre ou cinq. Ses fleurs forment une belle pani- cule pyramidale, à rameaux opposés; elles sont nombreuses, jaunâtres , pédicellées. CoLLiNSONE TUBÉREUSE : ColUnsonîa tulerosa , Vahl. , Enum, , pi. 1 ,p. 282; Mich. ^mer. 1, p. 17; Collinsonia serotina, Walt. Carol. /19. Ses racines sont tubéreuses ; ses tiges légèrement pileuses, rameuses, longues d'un pied; les feuilles glabres , serveuses, ovales-oblongues, aiguës à leurs deux extrémi- tés, longues d'un pouce et demi. Les fleurs sont terminales, en grappes paniculées , accompagnées de petites bractées subulées ; les pédoncules et les pédicelles un peu pileux j ces derniers opposés; le calice à cinq dents sétacées; la co- rolle plus petite que celle de l'espèce précédente. Elle croît à la Caroline. CoLLiNSONE RUDE : Collînsonia scabra, Pursh. , Amer., 1, pag. 20; Collinsonia scabriuscula, Ait., Hort. Kew. i , p. 47 ; Collinsonia prœcox, Walt., Carol. 65. Ses tiges sont rudes , un peu pileuses; ses feuilles opposées, ovales, presque eu cœur, 73 COL un peu pileuses; les inférieures péliolées, les supérieures presque sessiles; les fleurs portées sur des pédoncules velus, disposées en grappes. Elle croît dans la Floride. CoLLiNSONB ANiSÉE : ColUnsonia anisata, Pursh.' F/. Amer. , 2 , pag. 2 1 ; Ait. , Hort. iCcw. cd. no*', i , pag. 6o ; Bot. rnagaz. . tab. i2i3. Cette espèce croît sur les montagnes de la Nouvelle- Géorgie. Elle est pourvue de grandes et belles fleurs d'un jaune pâle ; ses tiges sont rameuses et pubescentes ; ses feuilles ovales, en cœur, ridées, un peu glabres, pubescentes en dessous sur les nervures; la panicule est ramifiée, feuillée . pubescente ; les dents du calice linéaires, de la longueur du lube de la corolle. CoLLiNSONE ovale; ColUnsoTiia ovata, Pursh. , Amer, i , p. a i , Celle-ci a ses fleurs petites et jaunes, ses liges glabres ; ses feuilles ovales - oblongnes , aiguës à leurs deux extrémités, glabres à leurs deux faces, soutenues par des pétioles très- longs; la panicule est terminale, simple, presque nue; les dents du calice très-courtes. Elle croît à la Caroline, (Poia.) COrXINSONIA. {Bot.) Voyez Colunsone. ( Poir. ) COLLIROSTRES. [Entom.) C'est le nom sous lequel nous avons désigné , dans la Zoologie analytique , la famille des insectes hémiptères, dont le bec paroît naître du cou, comme dans les cigales, que nous avons encore appelées les auchéno- rinques, nom tiré du grec, et qui exprime à peu près la même idée. Voyez Auchénorinques. (CD.) COLLIS DES CHINOIS. {Bot.) C'est le dracana terminalis qui porte ce nom. On le cultive beaucoup dans les jardins d'ornement. On le nomme à Ternate ngassi, ce qui signifie feuille menteuse, parce qu'elle affecte diverses couleurs. C'est Vandang des Javanois, et le somboc de Banda. (J.) COLLITORQUIS ( Ormi/i.), nom donné par Cœlius au torcol, jjnx d'Aristote , et funx torquilla, Linn. (Cii. D.) COLLIURE {Entom.) : Colliurus , Degéer; collfris deFabri- cins. C'est le nom de genre employé par Degéer pour indi- quer une espèce d'insecte coléoptère de la famille dts créo- phages, et voisin des cicindèles, dont il diffère par l'alongement excessif du corselet. Fabricius y rapporte trois espèces, de Siam, des Indes orientales, et de l'Amérique méridionale. (CD.) COL 79 COLLOCOCCUS. (Bot.) Brown décrit sous ce nom deux espèces de sebestier, cordia macrophjlla , et cordia coUococca. (J.) COLLOROSSO. (Ornith.) Le millouin ou cane à tête rousse de Belon , anasferina , Linn. , porte ce nom dans le Boulonnois. (Ch. D.) COLLOTORTO ( Ornith.) , nom italien du torcol , yunx tor- quilla, Linn. (Ch. D.) COLLURIO. {Ornith.) Ce nom, tiré du grec aoXXvpiav, et appliqué par Aldrovande et par d'autres auteurs à diverses espèces de pies-grièches, lanius, dans le Systema Natures, a été étendu à ce genre, en lui donnant la terminaison Françoise de coUurie ; ce qui seroit , en effet, plu* convenable que le mot composé pie-grièche , si l'on ne craignoit de multiplier les chan- gemens de nomenclature. Avec une nouvelle terminaison, M. Vieillot en a fait sa quinzième famille , celle des collurions , dans laquelle plusieurs des espèces de lanius de Linnaeus for- ment des genres particuliers. Le caractère commun des oiseaux que renferme cette famille est d'avoir le bec convexe, com- primé sur les côtés, échancré ou denté , le plus souvent crochu à la pointe, le pouce grêle. M. Desmaresta aussi donné le nom de colluriens à des oiseaux, du genre Tangara, qui se rappro- chent des pies-grièches par la forme de leur bec. (Ch. D.) COLLYBITE. {Ornith.) M. Vieillot a donné ce nom spéci- fique à un de ses pouillots, sjWia ru/a de Bechstein et de Meyer. (Ch.D.) COLLYRION. {Ornith.) Voyez Collurio. (Ch. D.) COLLYRION. ( Min. )" On distinguoit dans la terre ou argile de Samos , dont Tbéophraste, Pline et Dioscoride ont parlé, deux variétés : Tune qu'on nommoit aster, et l'autre collyrion. Vaster étoit blanc , granuleux {glebosa) , et avoit la densité d'une pierre à aiguiser, ou d'un grès. Le coUjrion devoit être doux au toucher et happoit à la langue; il étoit mou et friable; et,, d'après un autre passage de Fiine, il paroitque Vasler étoit blanc et le colljrion cendré. On peut soupçonner, d'après ces caractères et ces pro- priétés, que Vaster avoit quelques rapports avec les argiles kaoiijaet cimolithe : et le coUyrion> avec les argiles plastiques, 8o COL dont il offre en effet toutes les propriétés, jusqu'à cette ohc* luosité qui ne permettoit pas aux peintres d'employer les terres ou argiles de Samos , comme les autres terres blanches. Cette opinion étoit aussi celle de Wallerius, qui rapporte Vaster et le collyrium de Pline aux argiles apyres, avec les- quelles on fait des pipes, des creusets, etc. Or, celles-ci sont les argiles que nous avons désignées ailleurs par le nom d'Aa- CiLFS PLASTIQUES. Voycz cc mot. ( B. ) C0LLYRI3. {Entom. ) C'est le nom donné par Fabricius au genre déjà indiqué par Degéer sous le nom de Colliure* Voyez ce mot. (C. D.) COLLYRITE. {Min.) Espèce du genre argileux, dans Em- merling et dans quelqu^ autres minéralogistes allemands. Ils écrivent kolljrit. Voyez la description de cette variété au mot Argile collyrite. ( B. ) COLMA {Ornilh.), nom donné par Buffon à une espèce de fourmilier, turdus colma, Gmel. (Ch. D.) COLMENILLAS (Bot.), l'un des noms espagnols des mo" rilles. (Lem.) COLNUD. {Oniitli.) Buffon a ainsi nommé un oiseau de Cayenne, de la grosseur du choucas, qui est représenté dans ^es planches enluminées, n.° 609, et qui a le cou presque nu, et la tête couverte , depuis et compris les narines, d'une sorte .de calotte de velours composée de petites plumes droites, serrées et très-douces au toucher. Gmelin et Latham en ont fait leur corvus nudus et leur graculafaiida. C'est aussi le gra- cula nudicollis de Shaw. M. Geoffroy de Saint-Hilaire , dans une dissertation insérée au tome i3.* des Annales du Muséum, a proposé d'en former un genre sous le nom de gjmnodère. M. Levaillant, qui a décrit et figuré le même oiseau dans ses Oiseaux rares de l'Amérique et des Indes, l'a rangé parmi les cotingas; M. Cuvier l'a placé à la suite de la même famille ; lUiger n'a également pas cru devoir le séparer des cotingas, et M. Vieillot en a fait une espèce de son genre Coracine. Voyez COTINGA et GVMNODÈRE. (Ch. D.) COLOBACHNE. {Bot.) Genre de graminées , établi par M. de Eeauvois ( Agrost. , pag. 22, tab. 6, fig. 6), pour le poljpogon vaginatum , Willd. 11 se distingue par les valves du calice inégales, subulées , un peu plus longues que la corolle, COL 81 (tout la valve inférieure est presque trifide, tronquée et mu- nie, un peu au-dessus de sa base, d'une arête torse, coriace pliée ; la valve supérieure entière , aiguë, le style presque simple; les stigmates velus, la semence libre, point sillonnée. Cette plante est Valopecurus vaginatus , Pall. , Nov. act. Petrop, io,pag, 3o4. Ses racines sont composées d'un paquet de libres noirâtres; il s'en élève un grand nombre de tiges glabres, menues, ramassées en gazon, hautes de huit à dix pouces; les feuilles glabres, plus courtes que les tiges, roulées à leurs bords , filiformes , sont toutes radicales ; celles des tiges sont remplacées par^*deux ou trois gaines lâches, alternes, lon- gues d'un pouce, un peu ventrues, membraneuses et blan- châtres à leur sommet , quelquefois terminées par une petite feuille courte ; les fleurs sont réunies en un épi ovale, cylin- drique , un peu comprimé, obtus, luisant, velu, un peu soyeux , long d'un pouce , d'un vert blanchâtre , composé de petites grappes médiocrement ramitiées. Elle croît sur le mont Caucase. ( Poir. ) COLOBE. ( Mamm. ) lUiger, adoptant l'existence des gue- nons sans pouce aux mains antérieures, décrites par Pennant sous les noms de full-hottom et de hey-monkey , a fait de ces animaux le genre Colobus. Nous renvoyons à parler de ces singuliers quadrumanes à l'article guenom , parce que le rap- port peu circonstancié de Pennant ne nous paroît pas suffi- sant pour assurer qu'ils existent réellement. (F. C.) COLOBIQUE. {Entom.) M. Latreille a nommé ainsi quel- ques petites espèces de coléoptères voisins des nitidules, dont la masse des antennes n'est que de deux articles. (C. D.) COLOBJUM. (Bot.) Roth a nommé d'abord colobium , puis thrincia, un genre de plantes que nous ferons connoître sous ce dernier nom. ( H. Cass. ) COLOBRITGENS. {Ornlth.) Ce nom a été donné, par les Hollandois, à de petits oiseaux de Surinam qui, suivant M. Ile Mérian, se trouvent en quantité sur le goyavier, et dont -on dit, dans l'Histoire générale des Voyages, tom. 14, p. 321, que les prêtres du pays se nourrissoient, sans avoir la liberté de manger autre chose. Ces oiseaux, d'après une courte des- cription, paroissent être des colibris. (Ch. D.) COLOCASIA. (Bot.) On donnoit anciennement ce nofi TO. 6 Ô2 COL au faha œgyptia des Latins , au cfamos des Grecs, qui est le nelumhiuyn des modernes. Daléchamps en donne une descrip- tion et une figure qui ne sont pas exactes. Clusius, mieux instruit, a parlé un des preniiersde la vraie colocase, qui est une espèce de gouet, arum colocasia , dont la racine tubé- reuse est bonne à manger: il dit qu'elle est commune dans plusieurs lieux du Portugal , où elle avoit été apportée d'A- frique par les Maures, et où on la regardolt comme un igname. Les Espagnols lui donnoient le nom d''alcolcaz, qui dérive évidemment du nom primitif. Il paroît que cette racine est aussi le corsium loti de Théophrasté. (J. ) COLOCOLO (Ornith.)^ L'oiseau pécheur, de couleur noire, qui est connu sous ce nom aux Philippines, paroît, d'après ce qu'en disent les voyageurs, se rapporter au cormo- ran, pelecanus carbo , Linn. (Ch. D.) COLOCOLO, Colocolla. (Mamm.) Molina parle, sous ce nom, d'une petite espèce de chat du Chili, dont le pelage seroit blanc, avec des taches très-irrégulières, noires et jaunes. Le peu qu'il en dit ne permet pas de décider si ce colocolo forme une espèce nouvelle , ou appartient à une espèce déjà connue. (F. C.) COLOCYNTA (Bot.), nom grec de la calebasse, cucurbita iagenaria, selon Daléchamps. (J.) COLOETIA. ( Bot. ) Ce nom éfoit donné par Théophraste, suivant Césalpin , au sous-arbrisseau que celui-ci nommoit emerus, dont C. Bauhin faisoit un colutea, et que Linnaîus a rapporté au coronilla. Voyez Coronille. (J.) COLOMANDRA. (Bot.) Voyez Douglassia. (J.) COLOMBAR. {Ornilh.) Ce nom a été donné par M. Levail- lant, dans son Ornithologie d'Afrique, à des pigeons qui ont le bec plus long et plus large que les autres, et dont les doux mandibules, se renflant vers le bout, forment une sorte de tenaille, souvent dentelée sur les tranches, avec laquelle ces oiseaux pincent les fruits dont ils se nourrissent. M. Temminck a aussi fait des colombars une section de son Histoire naturelle des Pigeons, qui correspond au genre Tréron de M. Vieillot. Voyez Pigeon. (Ch. D.) COLOMBARIO {Oniiili.) , un des noms italiens de l'autour, autrement astor^e ou falco palumbarit^s ^ Linn, (Ch. D.) COL 85 COLOMBASSE. (Ornùh.) On appelle amsi, en Picardie, la grive litorne, turdus pilaris , Linn. (Ch. D.) COLOMBATES. {Chim.) Combinaisons de l'acide colom- lîiqiie avec les bases salifiables. Voyez Colombium. (Ch.) COLOMBAUDE. ( Ornith.) On donne , en Provence , ce nom , qui s'écrit aussi colomhade , à une fauvette que des auteurs rapportent à la Jîcedula septima d'AIdrovande, à la motacilla hyppolais de Linnaeus, et au pettj chaps des Anglois, mais qui ne paroîtpas encore bien déterminée. (Ch. D.) COLOMBE (Ornith,) , dénomination générique (îes pigeons. On appelle colombier le bâtiment dans lequel nichent les pigeons domestiques, et colomhine la fiente de ces oiseaux, qui fait un fumier très-chaud et très-actif. (Ch. D.) COLOMBE DU GROENLAND. (Ornith.) Les marins ont improprement donné cette dénomination à ua oiseau qui, par sa couleur blanche et noire, et par sa taiile, leur a paru avoir des rapports avec le pigeon. C'est le columha groenlandina de Martens, colymliu.^ grjLle . Linn. M. Cuvier a, d'après Pallas, adopté le nom latin de cephiis ( ou cepphus, Moehring) pour les colombes du Groenland. (Ch. D.) COLOMBEIN. (Ornith.) On nomme ainsi, en Picardie, le tourne-pierre, tringa interpres , Linn. (Ch. D.) COLOMBELLE, Columbella. (Conch.) C'est un petit genre assez artificiel, que M. de Lamarck place dans sa famille des columellaires , répondant à peu près au grand genre Voluta de Linnaeus , mais que je pense devoir être plutôt rapproché des cônes, dans la famille que j"ai nommée angyostome , d'autant plus qu'il a un très -petit opercule corné, et que ce qu'on nomme les plis de la columelle ne sont réelleme."t que des dents qui n'existent même que dans Page adulte. Quoi qu'il en soit, voici le caractère de ce genre : Animal trachélipode ; la tête munie de deux tentacules , portant les yeux au-dessous de leur partie moyenne; contenu dans une coquille ovale, appointie aux deux extrémités; la spire assez courte; Pou- verture étroite, un peu sinueuse, à bords parallèles, échan- crée antérieurement, un peu rétrécie par le bord droit, ren- flé dans sa partie moyenne , et denté intérieurement dans toute sa longueur; la columelle, ou mieux le bord columeL- 6. 84 COL iaire , également denté dans sa partie supérieure; un Irès-petîi opercule corné. Il ne contient que deux espèces , dont les mœurs et les habitudes sont très-probablement fort semblables à celles des buccins, puisque Adan&on les place dans ce genre. La CoLOMBELLE RUSTIQUE : Columbella Tustica , Lamk. ; Voluta rustica, Linn.; le Siger, Adans., Sénég. , pi. 9 , fig. 98. Très-petite coquille , épaisse , dont la longueur n'est pas tout- à-fait double de la largeur , à tours de spire un peu aplatis , peu distincts, finement sillonnés; de couleur quelquefois blanche marbrée de jaune et de brun , et quelquefois en- tièrement brune, sous un épiderme fort mince et cendré. Elle se trouve en très-grande quantité sur les rochers de l'île de Corée , au Sénégal. La CoLOMBELLE MARCHANDE : Columhella mercatoria , Lamk. ; Voluta mercatoria, Linn.; le Staron , Adans., Sénégal, pi. g, fig. 29. Coquille de huit lignes de long, un peu plus épaisse que la précédente, à laquelle elle est presque semblable, de cou- leur presque entièrement blanche , et marquée de taches d'un bleu d'ardoise. Elle se trouve avec la précédente. (De B.) COLOMBETTE. {Bot.) Suivant J. Bauhin, aux environs de Montbéliard, on donne ce nom à une grande espèce d'aga- ric, toute blanche, et qui est très-bonne à manger. Cette espèce n'est pas la même que Vagaricus candidus de Schœffer , tab. 225. M. Paulet, qui la rapporte comme une espèce ana- logue à la colombette n.° 69 de sa Synonymie dçs espèces de champignons, prévient, pag. 417, que c'est une espèce très-distincte , qu'il nomme colombette de Schœffer ; elle est piquée et comme peluchée de roux sur un fond blanchâtre. Il ne faut pas confondre ces deux espèces d'agarics avec les coucoumelles. La colombette de Bauhin appartient à la famille des encriers mous de Paulet : c'est un champignon à surface sèche, d'une chair ferme et blanche , à suc d'une saveur de bon champi- gnon , et qui se conserve bien ; son chapeau , quoique mince , a jusqu'à quatre pouces de diamètre ,- il se creuse en en- tonnoir, et il est porté par un stipe d'un pouce et demi de COL «5 haut. Cette espèce, d'excellente qualité, est fort recherchée pour l'usage. Elle croît en abondance entre Champigny et Passavent, et au Chénois, dans le Montbéliard. (Lem.) COLOMBIE D'AMÉRIQUE {Bot.) -. Columbia americana, Fers., Sjnops. 2, pag. 66; Colona serratifolia , Cav. , le. rar. 4, tab. 070. Genre de plantes de la famille des tiliacées, de la pofyandrie tnonogjnie de Linnaeus , ayant pour caractère essentiel : Un calice à cinq folioles caduques; cinq pétales, accompagnés chacun d'une écaille à leur base ; des étamines nombreuses, insérées sur le réceptacle ; un ovaire tétragone porté sur un réceptacle pédicellé ; un style ; un stigmate simple. Le fruit est globuleux, de la grosseur d'un grain de poivre , pourvu de quatre grandes ailes , partagé en quatre loges ; une ou deux semences dans chaque loge. Ce genre est borné jusqu'à ce jour à une seule espèce , qui a été découverte aux iles Philippines. C'est un arbre de dix-huit à vingt pieds, très-rameux : les rameaux sont cylindriques, hérissés dans leur jeunesse de poils très-courts, garnis de l'euilles presque sessiles , alternes, longues de six pouces et plus, vertes en dessus, rudes en dessous, ovales-lancéolées, dentées en scie à leurs bords. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires, solitaires, paniculées ; les pédicelles munis de trois fleurs environnées à leur base d'une sorte d'involucre à trois folioles ; leur calice est divisé en cinq folioles linéaires, aiguës, rougeàtres en dedans ; la corolle rouge , plus courte que le calice ; les pétales presque linéaires , échancrés , ac- compagnés à leur base d'une écaille arrondie et ciliée; les fi- lamens des étamines rougeàtres, plus courts que le calice ; le^ Iruit est pourvu de quatre ailes brunes , membraneuses. (Poir.) COLOMBI-GALLINES. (Ornith.) MM. Levaillanî et Tem- minck ont donné ce nom à une section du genre Pigeon, com- prenant des espèces, telles que le goura, le pigeon de Ni- eubar, qui se rapprochent des gallinacés ordinaires par leurs tarses plus élevés, leur bec grêle et flexible, et leur habitude .) ÇOr.OMBfNA. (Ichtli-yoL) Les Siciliens donnent ce nom à «s COL un squale , que M. Schneider range parmi les espèces indé- terminées, sous la dénomination de squalus vacca. La nageoire dorsale est opposée aux catopes; il n'y apoint d'évenls. (H. C.) COLOMBINE PLUMACÉE [Bot.), nom vulgaire, dans quelques lieux, d'un pigamon , tlialictrum aquilegifolium , qui croît sur les montagnes de France, de Suisse et d'Allemagne. On trouve encore, dans Daléchamps, le nom de colombine donné à l'ancolie , aquilegia. (J.) COLOMBINS. (Orjiith.) Ce nom a été donné par M.Vieillot aux oiseaux compris dans la vingt -neuvième famille de son ordre des sylvains , tribu des anisodactyles, laquelle est com- posée des sections Pigeon, Tréron et Goura. (Ch. D.) COLOMBIQUE (Acide). (Chim.) Nous renvoyons la des- cription de cet acide au mot Colostbium. (Ch.) COLOMBIUM. (Mm.) Voyez Columbium. ( B.) COLOMBIUM ou Columbium. ( Chim, ) Métal qui a été décou- vert en 1801, par M. Hatchett , dans un minéral où il est à l'état de colombate de protoxides de fer et de manganèse. Ce minéral avoit été envoyé en Angleterre des mines de Mas- sachuset, dans les Etats-Unis. Quelque temps après cette décou- verte, M. Eckberg fit l'analyse de deux minéraux de Kimist, en Finlande, dont il retira un corps qu'il regarda comme l'oxide d'un nouveau métal, auquel il donnale nom de tantale, parce que cet oxide étoit insoluble dans les acides les plus éner- giques; il appela tantalitel'unde ces minéraux, formé d'oxides de tantale, de fer et de manganèse, et yttrotantalite l'autre minéral, qui lui offrit une combinaison d'oxides de tantale , de fer et d'y ttrium. Enfin, en 1809, M. "VVollaston ayant examiné le tantalite comparativement avec le colombate de fer et de manganèse d'Amérique, trouva que l'oxide de tantale étoit le même corps que l'acide colombiquc ; en conséquence il les réunit tous deux sous le nom d'acide colombique , par la raison que la découverte de M. Hatchett étoit antérieure à celle de M. Eckberg. Le nom de colombium , donné par M. Hatchett au métal trouvé en Amérique, est consacré à la mémoire de Christophe Colomb. Préparation de Vacide colombique. On met dans un creuset d'argent un mélange de 1 partie de colombate natif de fer et de manganèse, 2 de borax, et 6 de carbonate de potasse j on COL 87 chauffe graduellement, jusqu'à fondre le mélange. L'acide car- bonique se dégage, et l'acide colombique s'unit à la potasse. Les protoxides de fer et de manganèse se suroxident, et sont attaqués , le premier par le borax , le second par l'alcali libre , avec lequel il forme du caméléon minéral. La masse fondue , refroidie et détachée du creuset, doit être traitée par l'acide hydrochlorique foible , qui dissout toute la matière, excepté l'acide colombique. Celui-ci doit être lavé à l'eau bouillante, jusqu'à ce que le lavage ne précipite plus le nitrate d'argent. Le procédé que nous venons de décrire est deM. Wollaston. Il diffère du procédé de M. Halchett, en ce que celui-ci fon- doit le minéral avec cinq à six fois son poids de carbonate de potasse, lessivoit la masse fondue avec de l'eau, et précipitoit l'acide colombique du lavage en saturant l'alcali qui le tenoit en dissolution par un excès d'acide nitrique. Le résidu , inso- luble dans l'eau, étoit traité par l'acide hydrochlorique, qui dissolvoit du fer et le manganèse; et la matière indissoute, qui étoit du colombate natif non attaqué, étoit traitée de nouveau par le carbonate dépotasse, l'eau et l'acide hydrochlorique. Propriétés de l'acide colombique. Il est blanc ; il ne se fond pas , et ne se colore point par la calcination. SuivantM. Eckberg, il auroit une densité de 6,5 , après avoir éprouvé l'action d'une forte chaleur. Il est insipide, inodore. Quand il est humide , il rougit le papier, le tournesol. L'alcool et l'eau ne le dissolvent point. L'acide hydrochlorique n'en dissout qu'une très-petite quan- tité : il est encore moins soluble dans l'acide nitrique. L'acide sulfurique, concentré ou bouillant, en dissout une petite quantité. La solution, mêlée à beaucoup d'eau, devient laiteuse, laisse déposer de l'acide colombique, uni à un peu d'acide sulfurique, suivant M. Hatchett. Quant à la liqueur, elle retient un peu d'acide colombique, avec la plus grande partie de l'acide sulfurique. L'infusion de noix de galle qu'on y verse, en précipite l'acide sous la forme de flocons orangés. L'hydrosidfate dépotasse n'y produit aucun changement; il en est de même du prussiate de potasse. Si ce réactif produisoit un précipité verdâtre, cela seroit dû à des restes de fer qiïi n'auroient pas été séparés de l'acide colombique. B'^ COL La solution sulfurtque d'acide colombique précipite ce der« nier par les alcalis fixes caustiques : un excès redissout à chaud le précipité. L'acide phosphorique dissout par la fusion l'acide colom- bique. On peut s'en assurer en chauffant ce dernier avec du phosphate d'ammoniaque. Colombate de potasse. La potasse est le véritable dissolvant de l'acide colombique. Il faut, d'après M. Wollaston, chauffer 1 partie d'acide colombique avec 8 de carbonate de potasse cristallisé , pour obtenir une matière entièrement soluble dans l'eau. Pendant la fonte, l'eau et l'acide carbonique du sel »e dégagent. Suivant M. Hatchett, il suffit de chauffer l'acide colombique au milieu d'une solution de sous-carbonate de potasse, pour dégager l'acide carbonique, et obtenir du co- lombate de potasse. Les acides sulfurique , nitrique , hydrochlorique , succinique et acétique , versés dans une solution de colombate de potasse , séparent la totalité de l'acide colombique à l'état d'hydrate, sous la forme de flocons blancs , qui sont insolubles dans un excès de cet acide. Ce qu'il y a de très-remarquable, c'est que les acides oxalique, citrique et tartarique redissolvent lacide colombique. Cette dissolution ne pourroit avoir lieu , si Ion présentoit à ces acides végétaux un acide colombique desséché. L'infusion de noix de galle, l'hydrosulfate de potasse, le prussiate de potasse , ne font éprouver aucun changement an colombate de potasse, qui contient un excès d'alcali; mais, si ou neutralise cet excès de base par un acide , le premier de ces réactifs seulement produit quelque effet. Il détermine le pré- cipité orangé, qui est l'un des caractères les plus saillans de l'acide colombique. M. Hatchett, en faisant évaporer à une douce chaleur du colombate alcalin de pottisse, a obtenu un sel blanc et brillant, cristallisé en gradins, qui, séparé d'une eau mère alcaline, avoitune saveur désagréable , néprouvoit pas d'altération par son exposition à l'air, se dissolvoit le-ntement dans l'eau ; mais, la solution, une fois opérée, étoit permanente. Le tunstate, le molybdate de potasse, précipitent ce sel en blanc ; la teinture alcaline martiale de Stahl le précipite çii COL 8;,, hrun. Ce précipité est, suivant M. Hatchett, du colombate de fer. Colombate de soude. La soude dissout l'acide colombique ; mais il faut plus de cet alcali et plus d'eau que quand on opère avec la potasse; et quoique une dissolution faite à chaud soit . transparente, parie refroidissement elle devient opaque, et linit par déposer la plus grande partie de l'acide à l'état d'un sel presque insoluble, Colombate d'ammoniaque. Suivant M. Hatchett, cette combi- naison n'existe point. Quant aux autres combinaisons de l'acide colombique avec les hases, on ne connoît que celles qui se rencontre.nt dans la nature, c'est-à-dire, le colombate de fer et de manganèse, et le colombate de fer etd'yttria. Nous renvoyons, pour lesproprié-* tés de ces composés, aux articles de minéralogie où ces corps sont décrits. Seulement nous ferons observer , avec M. Wollas- ton, que le colombate de fer et de manganèse d'Amérique aune densité de 5,87 , tandis que celui de Finlande en a une de 7,80. Réduction de Vacide colomlique à l'état métallique, etc. L'acide colombique, retiré du colombate de fer et de man- ganèse de Finlande, a été réduit par M. Berzelius, Ce chimiste pratiqua dans un charbon une cavité dont le diamètre étoit égal à celui d'une plume à écrire. Il la remplit d'acide, colom- bique, etill'y comprima fortement. Il plaça .ce charbon dans un creuset de Hesse ; puis il l'exposa à une violente chaleur. L'acide fut réduit à l'état métallique ; mais les particules de métal, quoique adhérentes ensemble et formant une masse que l'eau ne pouvoit pénétrer, n'avoient point éprouvé une fusion complète. Le métal avoit les propriétés suivantes : Il étoit d'un gris sombre. Le frottement contre une pierre à aiguiser lui donnoit le brillant métallique et l'aspect du fer. Il avoit une dureté assez grande pour rayer le verre. Sa den- sité, prise par M. WoUaston, étoit de 5, 61 ; mais il est vrai- semblable que sa densité eût été plus grande s'il avoit été complètement fondu. Le colombium se réduisoi t , par la tritura- tion, en une poudre dépourvue du baillant métallique, et qui étoit inattaquable par l'acide hydrochlorique , l'acide nitrique et l'eau régale. 9f> COL Le colombiurtij chauiTé au rouge, s'embrasolt, et s'éteignoit lorsqu'on le retiroit du feu ; i oo de métal absorboient de 3,5 à 4,5 d'oxigène .- mais le produit de la combustion , qui étoit d'un blanc grisâtre, paroissoit contenir des particules métalliques. Un mélange de nitre et de colombium , projeté dans uu creuset rouge de feu , détonoit, en produisant du colombale "de potasse. M.Berzeliusditque loo de colombium absorbent 5,485 d'oxi- gène, et que l'acide qui en résulte produit un hydrate , dans lequel l'eau contient une proportion d'oxigène qui est double de celle unie au métal. Ces loo d'acide colombique s'unissent à 12,5 d'e"au. Le colombium est susceptible d'être allié avec le manganèse, le fer, etc. (Ch.) COLOMESTRUM. {Bot.) Voyez Cvnoctonum. (J.) COLOMNAIRE(Androphorb) (£of.), Columnare (Jndro- pliorum) , Columna, qui est en colonne, qui forme une co- lonne. Dans la mauve, l'hibiscus , et d'autres malvacées, l'an- drophore, c'est-à-dire, le support commun des anthères, est colomnaire ; il s'élève verticalement du centre de la fleur, et ressemble à une petite colonne. (Mass.) COLOMNÉE, Columnea. {Bot.) Genre de plantes de la fa- mille des personnées, de la didynamie angiospermie de Lin- nœus , dont le caractère essentiel consiste dans un calice à cinq divisions profondes; une corolle beaucoup plus longue, tubulée , courbée , gibbeuse à sa base ; le limbe à deux lèvres ; ïa supérieure presque entière, en voûte; l'inférieure à trois lobes ; quatre étamines didynames ; les anthères souvent con- niventes; un style, un stigmate à deux lobes. Le fruit est une capsule un peu charnue, globuleuse, à deux loges, en- tourée parle calice étalé ; une cloison charnue, supportant des semences nombreuses fort menues. Ces caractères ont été modifiés selon les changemens introduits dans ce genre. On a cru devoir retrancher de ce genre quelques espèces, telles que , i." le Columnea erecta, Lam. , qui est le cjriUa pul- ehella, Lhérit. , Stirp., tab. 71 , ou Vachimenes coccinea, Pers. ; 2." le Columnea longijaiia, Linn. , qui est Vachimenes sesa- moides^ Willd. et Vahl, Symb., ou le diceros longifolius. ( Voyez DicEROs et Ac^iMEKES.)*Les autres espèces sont des COL 9» herbes, la plupart à tige grimpante ou rampante, à feuilles simples et opposées; les fleurs axillaires, presque solitaires. On distingue les suivantes. CoLOMNÉE GRIMPANTE : Columnca scandeus , Linn. ; Lam. , III. gen., tab. 624, fig. 1 ; Plum. , Icon. tab. 89, fig. 1. Ses tiges sont rampantes sur terre, ou grimpantes aux arbres par de petites racines latérales , rameuses , un peu velues ; les feuilles sont ovales, pétiolées, entières ou à peine crénelées, un peu pubesce«tes et blanchâtres ; ses fleurs sont ordinairement soli- taires , soutenues par des pédoncules et placées dans les aisselles des feuilles supérieures. Sa corolJe est d'un beau rouge écar- late , longue de deux pouces , un peu courbée , A^^l en de- hors; les capsules blanches, globuleuses, charnirflJPhin peu plus grosses qu'une noisette. Elle croît dans les bois à la Mar- tinique. CoLOMNÉE hérissée: Columnea hirsuta, S'wartz, Flor. 2 , pag. 1080 ; Lam., m. gen. , tab. 624, fig. 2. Cette espèce, recueillie dans les forêts de la Jamaïque , a été confondue , selon Swartz, avec la pi'écédcnte. Elle en diffère par ses tiges ua peu li- gneuses, rudes, tétragones et grimpantes; les rameaux her- bacés, les feuilles oblongues, acuminées , inégales à leur base, couvertes de poils articulés; les fleurs terminales, axil- laires, presque solitaires, très-velues, purpurines ou d'un blanc rougeâtre; les divisions du calice lancéolées, aiguës ; le tube de la corolle ventru , globuleux à sa base ; le fruit, de la forme et de la grosseur d'un pois. CoLOjiNÉE BRILLANTE; Colitmiiea rutHans , S'warfz , FJor. 2, pag. 108 3. On distingue cette espèce à la couleur roussàtre et luisante de toutes ses parties. Ses tiges sont lisses, noueuses, un peu ligneuses et grimpantes; ses feuilles ovales, longues de trois pouces, un peu denticulées , velues en dessous ; les fleurs velues, d'un jaune rougeâtre, presque solitaires ; le ca- lice à quatre ou cinq découpures obtuses , laciniées à leurs bords, très-velues ; les lèvres de la corolle profondes. Elle croît dans les forêts, à la Jamaïque. CoLOMNÉE hispide; Columnca hispida, Swartz, Flor. 2, pag. io85. Cette plante croît sur les hautes montagnes, à la Ja- maïque. Ses tiges sont simples, articulées, presque ligneuses, longues d'un à trois pieds, hérissées de verrues surmontées 92 COL d'un poil roide ; les feuilles hispides . ovales , oblongues , obtuses , à peine dentées ; les fleurs axillaires; les calices très- velus , d'un rouge de sang ; une capsule charnue , ombiliquée , blanchâtre, transparente; les semences noirâtres, oblongues. CoLOMNÉE OVALE; Coluinnea ovata, Cav. , Icon. rar. 4, tab, 391. Ses tiges sont ligneuses, rampantes ou grimpantes; les feuilles ovales, crénelées, hispides en dessus, pubescentes et ferrugineuses en dessous; les Heurs solitaires: les découpures du calice lancéolées, munies de deux dents à leur l)as€ ; la corolle d'unFougeécarlate; son tube long d'un pouce, pileux en dehors, à quatre découpures ovales, la supérieure bifide, plus larAÉlles filamens rouges; les anthères conniventes. Elle croît auvnli. Loureiro , dans sa Flore de la Cochinchine , rapporte deux autres espèces à ce genre : i." le Columnea stellata, à tige rampante, herbacée; les rameaux redressés ; les feuilles ovales, ternées, odorantes, dentées en scie ; les fleurs solitaires, blanches , rayées de rouge ; les découpures du calice subulées , égales; les capsules pileuses, à deux loges: 2.° le Columnea çochinchinensis , très-rapproché par ses fleurs du Columnea longif oli a . et ([ui {orme avec celui-ci le genre Diceros, Ses tiges sont velues , herbacées , rampantes ; les feuilles glabres , ter- pées, ovales-lancéolées, dentées en scie ; les fleurs solitaires, pédonculées, d'un blanc-violet , pileuses en dehors; la corolle presque campanulée, à quatre découpures, dont une plus grande; les filamens pileux; une capsule bivalve, à deux loges. En citant ces deux plantes de Loureiro, nous n'osons assurer qu'elles appartiennent à ce genre. Observation. Le genre Achimenes de Brown appartient très-probablement à celui-ci ; Vahl l'en distingue par une corolle à limbe plane, quadritide , presque égale. Dans le Columnea , tel qu'il est présenté par Willdenovv, les capsules sont à une et non à deux loges ; les semences nidulantes; la corolle à deux lèvres , la supérieure à trois divisions pro- fondes, celle du milieu en voûte. (Poir.) COLON (Ornith.), nom donné par M.d'Azaraà une espèce ^e moucheroUe qu'il a décrite sous le n*.° ï8o de ses Oiseaux du Paraguay. (Ch.D.) CQLONA. (Bot.) Voyez Coiompif. (Vo^k.} COL 95 COLONNARIA. (Bof.) Genre de champignons établi par Rafinesque Schmaltz , et qui paroit devoir ne former qu'une section dans celui du Clathre. Suivant le botaniste cité , les espèces ont les branches simples, et portent les semences sor leurs bords. Voyez Clathre. (Lem. ) COLONNE TORSE (Conch.) , nom vulgaire d'une coquille que Bruguières place dans son genre Buliine, sous le nom de bulimus columna: c'est une espèce du genre Lymnée. Voyez ce mot. (De 13.) COLOOCE (Bot.), espèce d'ortie de Sumatra, dont on tire , suivant Marsden , un fil qui n'est pas inférieur au nôtre, (J.) i COLOPHANE , ou Colophone. (Chim.) Voyez Résine. (Ch.) COLOPHANE. (i>o^) Voyez Bois de colophane , Eois-canot. COLOPHERME, Colophermu^Ufl^^Bot.) Genre delà famille des algues, voisin des ceramium, dont il n'est même qu'un démem- brement, caractérisé par les gongyles ou tubercules repro- ducteurs qui terminent des filamens articulés. M. Rafinesque Schmaltz, créateur de ce genre, y rapporte une seule es- pèce : c'est le colopherme floconneux, colophermumjloccosum^ dont les filamens articulés , un peu rameux , formen t des toufl'es ou flocons; ses articulations sont plus longues que larges, et ses gongyles ovales. Cette plante marine se trouve sur les côtes de Sicile. ( Lem. ) COLOPHON. ( Ornith. ) La Chênaye des Bois parle , d'après de Laet, d'oiseaux qu'on nomme ainsi au Pérou, et qu'il dé- signe comme vivant de poissons, étant tout blancs et plus haut montés que des cigognes. On n'en a pas eocore reconnu l'es- pèce particulière. (Ch. D.) COLOPHONIA {Bot.), un des noms anciens de la scam- monée, extraite d'une espèce de liseron, conyol^ulus scam." monia. Elle étoit ainsi nommée parce qu'on préféroit celle qui étoit apportée de Colophon , une des villes de l'ancienne lonie, qui faisoit partie de l'Asie mineure, et bordoit l'Ar- chipel. ( J.) COLOPHONITE. {Min.) On a donné ce nom à une va- riété de grenats d'une couleur jaune-brun roussâtre , et qui paroit avoir la cassure plus résineuse que ne le présente ordi- 9/i COL iiairement cette ])ierrc. M. Haiiy l'a nommée grenat résinite. Voyez Grenat. ( B. ) COLOQUINELLE [Bot. ) , nom donné par M. Duchesne, à une sous-variété du pepon , cucurhita pepo , dont le fruit est rond, petit et à peau fine. (J.) COLOQUINTE, Colocynlhis. (Bot.) Plante cucurbitacée , reportée au genre Concombre. Voyez ce mot. (J. ) COLOQUINTIDA (Bot.), nom italien et espagnol de la coloquinte, suivant Daléchamps. (J.) COLOR SOUSOUNAM ( 7cJi%o/. ) , nom que quelques Hollandois donnent à Tholacanthc bicolore de M. de Lacepèf^. Voyez Holacanïiie. (H. C. ) COLORÉ, Coloratiis. {Bol.) Coloré, en botanique , se dit des parties qui ne sont pas vertes. Lorsque les feuilles, les bractées, le calice, etc. d'une plante, ont une couleur parti- culière , autre que la verte , Hldésigne cette couleur si la des- cription qu'on fait de la plante est générale : mais, dans une description ordinaire, à moins que la couleur ne soit carac- téi'istique , on ne la désigne point ; on dit simplement d'une partie qu'elle est colorée. C'est ce qui a lieu, par exemple , à l'égard des feuilles du draccena terminalis , des bractées du nielampyrum cristatum , des calices du fuschia , de la capu- cine , etc. ( Mass. ) ■ COLOS , Colon, Colus. (Mamm.) Strabon parle, sous le nom de yJXoç, d'un animal sauvage delà Scythie , qu'il com- pare au cerf et au bélier, et dans lequel on a cru reconnoître le saïga, antilope saïga. Voyez Antilope. (F. C.) COLOUASSE. (0rn7tli.) Voyez Calquasse. (Ch.D.) COLPESCE { Ichihyol.) , nom de l'acipensère huso , dans quelques parties de l'Italie. Voyez Esturgeon. (H. C. ) COLPOON {Bot.) Ce genre de plante, établi par Bergius sur un arbrisseau du cap de l5onne-Espérance , constitué ;!e nouveau par Linna^us sous le nom àe fusamis , a été depuis réuni par son fils au genre Thesium, dont il fait encore partie. (J.) COLSA. {Bot.) On croit que c'est l'espèce primitive du, chou cultivé, brassica oleracea, qui a produit beaucoup de variétés plus ou moins estimées. Le colsa est nommé brassica oleracea aryen^is. C'est celui que l'on cultive en grand dans COL ç,s la Belgique, pour tirer de sa graine une huile qui est uu grand objet de commerce. Voyez Chou. (J.) COLT. (Bot.) Voyez Calab. (J.) COLTOTL. {Ornith.) fernandez désigne, ch. 20, sous ce nom et sous celui d'avicu/a injlexa, un oiseau delà forme et de la taille du moineau commun, dont le plumage, sur un fond noir en dessus et gris en dessous, offre aussi des taches blan- ches, et dont le chant ressemble à celui du chardonneret. Cet oiseau du Mexique ne paroit pas avoir encore été reconnu par les naturalistes. (Ch. D.) COLTRICIONE. (Bot.) Micheli désigne par ce nom ua bolet cendré, dont le chapeau est déchiqueté en dessus en façon de treillage ; le dessous est celluleux„ Ce champignon est son poiyporus alpinus, Gen. p. ipo, tab. 71 , f. 2. (Lem.) COLUBER {ErpétoL), nom latin de la Couleuvre. Voyez ce mot. (H. C.) COLUBRI. (Ornith.) Le nom du colibri est quelquefois écrit ainsi dans Salerne, qui, d'ailleurs, ne le distingue pas de l'oiseau-mouche. (Ch. D.) COLUBRIN. ( ErpétoL ) Daubenton a donné ce nom à une espèce de serpent décrit par Hasselquist, I^. , p. Sso, n. 65, et dont Linnasus lit VAnguis colubrinus. .Dandin en a fait sou Erix couteuvrin. Voyez Erix. (H. C.) COLUBRINA. (Bot.) Ce nom a été donné anciennement à la grande bistorte , polrgonum bistorta, et à la serpentaire, arum dracunculus , dont la tige est tachée comme la peau d'un serpent. (J. ) COLUBRINE. (Min.) C'est le nom que plusieurs auteurs ont donné à quelques variétés de serpentine, et plus particu- lièremeïit à la Serpentine ollaire. Voyez ce mot. (B.) COLUBRINE (Bot.), nom sous lequel on désigne quelque- fois la bryone commune. (L. D.) / COLUBRINE {Ichthyol. ) , nom spécifique d'une Mur.ïnophis de M. deLacepéde, que M. Cuvier range parmi les Ophisures. Voyez ces mots. (H.C.) COLUBRINE, Coluhrina. [loUthyol.) M. de Lacepéde a éta- bli un genre de poissons de ce nom, d'après une ligure de la collection des belles peintures exécutées à la Chine et cédées à la France par la Hollaade. Ce genre, qui appartient à la 9b COL famille des cylindrosomes de M. Dumérîl , présente leë caractères suivans : JSageoire dorsale nulle ■ anale courte , étroite ; caudale fourchue : tète et corps très'Ulongés ■ crâne couvert de plaqués^ comme dans les serpens. On distinguera facilement le genre Colubrine de la plupart de ceux de la famille des cylindrosomes , où il y a une nageoire dorsale, et du genre Ompolk, qui a la nageoire de l'anus longue et large. Voyez Cylindrosomes. La Colubrine chinoise; Colubrina chinensis, La^ep. Teinte générale d'un bleu argenté, sans taches. ( H. C. ) COLUBRINS, Colubrini. {Erpétol. ) M. Oppel a désigné sous ce nom le septième sous-ordre de l'ordre des ophidiens. Il lui assigne pour caractères , d'avoir la queue plus mince que le corps et arrondie ; de manquer d'une ouverture au-devant des yeux, et de crochets à venin; de présenter des plaques caudales, le plus souvent doubles. C'est ici que viennent se ranger, dans la méthode de cet erpétologiste , les genres Bon- CARE et Couleuvre. Voyez ces mots. (H. C.) COLUBRINUMLIGNUM. (fiof.)Voy.BoiSDE Couleuvre. (J.) COLUM (JSot.) , nom par lequel Salisbury désigne le placen- taire, c'est-à-dire, la partie du péricarpe où les graines sont attachées. (Mass.) COLUMBA. (Bof.) Ru ellius, dans son édition de Dioscoride, ditquelesRomainsnommoientainsilegremiljZif/iosjJcrmMra. (J.) COLUMBA {Ornith.), nom générique du pigeon, en latin, (Ch.D.) COLUMBARIS (Bof.), nom donné parHermolaus Barbarus à la verveine , suivant C. Bauhin. (J.) COLUMBEA {Bot.), genre mentionné par Salisbury, dans les Trans. de la Soc. Linn. Lond. , vol. VIII. C'est le même que le Dombeya , Lam., Encycl. Voyez ce mot. (Poir.) COLUMBIA. {Bot.) Cavanilles, voulant consacrer un genre à la mémoire de Christophe Colomb, qui, par sa découverte du Nouveau-Monde, a beaucoup contribué au progrès delà science des plantes, avoit donné à un de ses genres le nom de co/oria, parce que Colomb se désignoit lui-même sous le nom de Colon, qu'il a transmisà ses descendans. Mais, le nom de Colomb étant trop généralement adopté pour pouvoir être changé, COL 97 M. Persoon, dans son Sjnopsis , a substitué au nom colona celui de columlia , qui n'est cependant pas encore adopté. D'une autre part, le pin du Chili, araucaria, étant regardé comme un des arbres les plus singuliers du Nouveau-Monde , les Anglois, quien ont découvert deux autres espèces, ont donné le nom de columbia à celle qu'ils ont trouvée dans l'ile de Nor- folk, à l'est de la Nouvelle-Hollande, et qui est maintenant vivante dans Je jardin de Kiew. ( J. ) COLUMBITE. (Min.) C'est le minerai qui renferme le mé- tal découvert par M. Hatchett . et nommé par lui Colgmbium. Voyez son histoire sous ce dernier mot. ( B. ) COLUMBIUMou Colombium (Hatchett) ; Tantalum, Ekeberg. (Min.) Le columbium peut être extrait de son minerai à l'état d'oxideblanc: et cet oxide peut être réduit, au moyen d'une forte chaleur, en un globule médiocrement dur , dont la surface est d'un éclat métallique, et dontla cassure est d'un noir grisâtre. Cette substance métallique est de nouveau changée en un oxide blanc, par l'action du feu. La pesanteurspécifique de cet oxide est de 6,5o. Sa couleur ne change pas à la chaleur rouge; il ne communique aucune couleur au borax, lorsqu'il est mis en fusion avec lui ; il est presque insoluble dans les acides nitrique , muriatique et sulfu- rique ; son dissolvant propre est la potasse, ou le carbonate de potasse cristallisé. Lorsqu'il est fondu avec huit fois son poids de carbonate de potasse, on obtient une masse qui est soluble dans l'eau. Si l'on ajoute à cette dissolution un des trois acides précédens, l'oxide de columbium est précipité, et n'est pas de nouveau dissous par un excès d'acide. Mais le même oxide , si on ne lui laisse pas le temps de sécher, est entièrement dissous par l'acide oxalique, citrique ou tartarique. La tein- ture de noix de galle produit sur la dissolution de cet oxide un précipité orange , pourvu qu'il n'y ait pas d'excès d'alkali, ou des acides oxalique, citrique ou tartarique ; l'excès d'un de ces trois acides seroit détruit au moyen du carbonate d'am- moniaque. Lorsqu'on verse de la teinture de noix de galle sur cet oxide blanc , récemment obtenu et encore humide , il prend une couleur orange. Tels sont les caractèreis chimiques que M. Wollaston donne au columbium. Espèce I."'' Columbium oxidé .; tanta le oxidé, (Haiiy). lo. y gS COL On n'a trouvé jusqu'ici le columbium qu'à Tétat d'oxide j combiné avec les oxides de fer et de manganèse, ou avec l'oxide de fer et la terre jttria. Cet oxide natif, qui est rare et peu connu , peut être divisé en deux sous-espèces ou variétés. I.*'* VariéLé. Columbium tantaute; Tantale oxidéferro-man- ganésifère (Haiiy) ; Tantalite (Ekeberg ; Jameson) ; Colum- bite (Jameson). Lorsque ce minerai est récemment cassé, sa couleur est d'un gris bleuâtre foncé, ou d'un noir presque fer- rugineux. Sa surface, cependant, est ordinairement noirâtre, unie et quelquefois chatoyante. Sa poudre est brune ou d'un gris brunâtre. Il donne des étincelles sous le briquet, et sa pesanteur spécifique paroît varier de 7,cj5 à 6,92. Il se présente amorphe, ou en petites niasses de la grosseur environ d'une noix , qui paroissent être des cristaux impar- faits, de la forme d'un octaèdre, ou d'un prisme rhomboïdal, à faces additionnelles. 11 se casse sans peine , et sa cassure est compacte, ou imparfaitement feuilletée, avec un lustre bril- lant, métallique. 11 n'agit pas sur l'aiguille aimantée. Un échantillon de columbium tantalite de Suède a donné à M. Vauquelin : oxide de columbium, 83 ; de fer, 12; de man- ganèse, 8. Dans un autre du Connecticut , M. Matchetl a trouvé : oxide de columbium, environ 78; de fer, 21. Cet oxide ferrugineux paroit ne s'être trouvé qu'en deux endroits, qui sont cependant très-éloignés l'un de l'autre. L'un est Brokaern, paroisse de Kimito , gouvernement d'Abo, eu Finlande, où on le trouve disséminé dans des filons de quarz ou de felspath traversant du gneiss. L'autre endroit est dans les Etats-Unis, àNew-London, dans le Connecticut; mais sa situation précise n'est pas connue. Il paroît qu'on n'a encore observé qu'un seul échantillon de cet oxide des Etats-Unis. Cet échantillons été transmis à sir HansSloane, par le gouverneur Winthrop. Il avoit été trouvé près d'une fontaine voisine de la maison de ce gouverneur. M. Hatchett a retrouvé ce morceau, en 1801, dans le Muséum britannique; et, y ayant découvert un nouveau métal , il le nomma columbium. Bientôt après, M. Ekeberg, chimiste suédois, découvrit l'oxide blanc d'un nouveau métal, auquel il donna le nom de iantalum. Il nomma tantalite le minerai qui le contient. COL n^ Versl'annéeiSoqjIeD/WolIastonjs'dtantprocurédes échan- tillons du minerai de Suède et quelques fnigmens de l'échau- tillon d'Amérique, fit une suite d'expériences comparatives, dont le résultat fut que les deux minerais donnoient cics oxides blancs, parfaitement semblables dans leurs propriétés les plus caractéristiquesi Cinq parties de tantalite lui donnèrent : oxide blanc, 4,25; oxide de fer, o,5 ; oxide de manganèse, 0,2. Cinq parties de colombite donnèrent : oxide blanc, 4,0; oxide de fer, 0,76 ; oxide de manganèse , 0,26. L'identité du coiumbium et du tantalite semble donc suffisamment établie , et la priorité de la découverte de M. Hatchett paroît réclamer, pour ce nouveau métal ^ le nom de coluinhium, que nous lui laissons, avec MM. Thénard, Cleaveland, etc. Le D.' Wollaston observe que la surface extérieure, la cou- leur et l'éclat de la fracture, la couleur des stries et la dureté, sont les mêmes dans les minerais suédois et américain. Le co- lunibite cependant est plus facile à briser : sa fracture est moins uniforme, et sa pesanteur spécifique n'est que de 6,92, tandis que celle du tantalite est de 7,95. II suppose que la pesanteur spécifique peit élevée du premier peut être due à son état d'oxidation, ou à l'existence de cavités. IL* Variété. Columbium yttrifèrb ; Tantale oxidé yttrifère ( Haiiy ) ; Tantale yttertantalite (Jameson ) ; Yttrotantalite (Brochant). Sa couleur estungrismétallique foncé ou presque noir de fer ; sa poudre est grise. Il est moins dur que la variété précédente , et se raye au couteau, quoique avec assez de diffi- culté. Sa fracture est granulaire ou inégale, et brille d'un écUt métallique. Sa pesanteur spécifique est au moins 6,18. Il n'est pas magnétique. Use présente en petites masses, souvent delà grosseur d'une noisette. Ce minerai contient, dit-on, environ 45 parties d'oxide de columbium, le résidu étant de l'y ttria, del'oxidedefer, etpeut- être du manganèse. On trouve ce minéral à Ytterby, en Suède. Il git dans le feispalh qui contient la gadolinite, et est associé au quarz et au mica. On a trouvé dernièrement , à Bodenman , en Bavière, un minerai de columbium, qui paroit se rapporter à la première variété. (B.) 7^ 160 COL COLUMBO {Bot.), Calumba, Columba, sont les clifïeren;§ noms donnés par divers auteurs à une même racine, connue depuis la tin du XVII/ siècle. Elle fut vantée alors pour le trai- tement de beaucoup de maladies, surtout des douleurs de co- liques, des mauvaises digestions ,dela diarrhée et des affections venteuses. On a dit qu'elle étoit originaire du continent de l'Asie, d'où elle avoit été transportée à Columbo, ville de Ceilan, «t de là dans diverses parties de l'Inde , au Mosambique , dans l'Afrique. Quelques personnes la faisoient venir plutôt de ce dernier lieu. Au moins il est certain que Commerson a trouvé à Madagascar, sous le nom de columbo, une plante grimpante, qui paroit appartenir au genre Ménisperme, et conséquem- ment à la famille des ménispermées. Les Anglois sont les pre- miers qui l'ont fait connoître en Europe, vers le milieu du dernier siècle. Le docteur Percival , en publiant les expériences faites avec cette racine, lui a procuré en peu de temps une célébrité telle que maintenant elle est relatée dans les phar- macopées les plus estimées. On l'apporte coupée en tranches d'un à trois pouces de diamètre , ou en morceaux longs de deux pouces, ou beaucoup moins. Son écorce est épaisse, ra- boteuse, d'un vert brun. La partie intérieure, jaunâtre, est retirée et déprimée dans les tranches, de manière à présenter deux surfaces concaves -, et chaque morceau ou tranche est percé d'un trou, qui paroît avoir été pratiqué pour faciliter la dessiccation. Le columbo , réduit en poudre , prend une couleur verdâtre, et attire l'humidité. Frotté avec un couteau, il laisse échapper une odeur un peu aromatique ; sa saveur est amère et un peu piquante. On la corrige, en mêlant à son infusion de l'écorce d'orange. Cette racine passe pour antiseptique, mais inférieure en ce point au quinquina. Elle est plus employée comme calmant , pour arrêter les dévoiemens et les vomissemens opiniâtres : Pringle , Percival , Cartheuser, Bertrand de la Gresie,nousonî appris sou utilité en ce getire, d'après des épreuves faites en Angleterre , en Hollande et en France. Elle a même soulagé dans l'invasion de la maladie, à l'époque où les astringenssont nuisibles , surtout lorsqu'il étoit question d'arrêter des mou- vemens irréguliers dans les premières voies. Cependant elle agit mieux lorsque la maladie commence à décliner. Elle calme COL loi aussi les nausées et les vomissemens chez les femmes enceintes pu nouvellement accouchées. Celles qui sont attaquées de la fièvre puerpérale éprouvent du soulagement par son emploi, à la dose d'un tiers ou demi-gros , trois ou quatre fois par jour, en poudre , ou en extrait , ou en infusion , surtout quand elle a été précédée d'un dévoiement très-fort. Son usage, précédé de l'émétique, a fait cesser le vomissement qui accompagne les coliques bilieuses. ( J, ) COLUMELLE (Bot.) , Columellia, Vahl, FI. Fer. Ce genre comprend quelques arbres et arbrisseaux du Pérou. Il appar- tient à la diandrie monogynie de Linnaeus. Son cara ctère essen- tiel consiste dans un calice monophylle , à cinq découpures ; une corolle supérieure en roue ; une capsule à deux valves , les valves doublées. On y rapporte les deux espèces suivantes: CoLUMBLLE A FEUILLES ALONGÉES : ColuTtiella ohlonga , Ruiz et Pav. , FI. Per. , i , tab. 12, fig. a; Vahl, Enum. Cet arbre s'élève à la hauteur de vingt ou vingt-cinq pieds : ses rameaux sont très-nombreux, cylindriques, de couleur cendrée ; ses feuilles oblongues, très-rapprochées, glabres et luisantes en dessus, blanchâtres et pubescentes en dessous, dentées en scie à leurs bords : les fleurs sont disposées en un carymbe terminal ; leur pédoncule trifide ; les pédicelles uniflores, accompagnés cha- cun de deux bractées opposées : la corolle est jaune ; ses découpures concaves. Il croît dans les forêts, au Pérou. CoLUMELLE A FEUILLES OVALES : Columellaobowatu^Vahl, Enum. ; FI. Per. , 1 , pag. 5oo , tab. 1 2 , fig. 6. Cette espèce est un arbris- seau d'environ huit pieds. Ses tiges sont droites, cylindriques ; ses rameaux nombreux, opposés; ses feuilles très-rapprochées, opposées, sessiles, glauques, luisantes, en ovale renversé , en- tières ou légèrement dentées , blanchâtres en dessous ; les fleurs terminales, médiocrement pédonculées, à une ou trois fleurs jaunes ; deuxbractées sous le calice. Cette plante croît au Pérou, sur les collines arides. (Poir.) COLUMELLE (Bot.) , Columella ; Sporangidium, Hedw. On donne le nom de columelle au petit axe filiforme qu'on observe au centre de l'urne des mousses. L'axe d'un fruit qui, comme dans celui du géranium, persiste après la chute des coques aux- quelles il servoit de support, est aussi quelquefois désigné par le nom de columelle. (Mass.) 10* COL COLUjMELLE (Conch,), Columella , terme de conchyliolo- gie , par lequel on désigne l'espèce de petite colonne qui forme l'axe d'une coquille spirale , et qui est le résultat de lenrou- lement spiral et serré du cône que l'on peut concevoir la ibriner. Voyez Conchymologie. (De B.) COLUMELLEA. (Bot.) [Corymbifères , Juss. : Sjngénésie polygamie superflue, Linn. ] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées , appartient probablement à notre tribu naturelle âes inulées. La calathide est radiée , composée d'un disque pluriflore, réguhiridore , androgyniflore ; et d'une couronne tinisériée , ligulitlore, l'éminifiore. Le péricline est cylindrique , formé de squames imbriquées, dressées, linéaii^es-Iancéolées, aiguës: les intérieures étalées et scarieuses au sommet. Le clinanthe est plane, inappendiculé, un peu alvéolé. L'ovaire est grêle, et surmonté d'une petite aigrette coroniforme , continue, irrégu- lièrement dentée. Les fleurs, ligulécs, ont la languette lancéo- lée, aiguë, très-enlière , légèrement striée , étalée. Jacquin est l'auteur de ce genre, dont il a décrit et figuré une espèce dans son ouvrage sur les plantes rares du Jardin impérial de Schœnbrunn. Si la figure du style est exacte, cette plante est sans doute de la tribu des inulées. La Cor-UMF.LLÉE BISANNUELLE, Coliimellea hiennis, Jacq. ,ala tige haute d'un à deux pieds, cylindrique, rameuse, garnie de feuilles éparses, linéaires, obtuses, très-entières, tomenteuses, Les calathides, solitaires à l'extrémité des rameaux, sont com- posées de Heurs jaunes. Cette plante est originaire du cap de 13onne-Es])érance. (H. Cass.) COLUiMELLI. {Foss.) On a autrefois donné ce nom à des polypiers simples et cylindriques, qui paroissent être rangés dans les coryophillites. Luid et Plolt ont désigné aussi sous ce nom les moules inté- rieurs de, quelques entroques, ou débris d'encrines, qui ont aussi été appelés vis de pressoir, (D. F.) COLUMELLIA. (Bot.) Trois genres de plantes très-différcns ont reçu ce nom, consacré à la mémoire de Columelle. L'un a été établi parles auteurs de la Flore du Pérou. Il n'est point encore rapporté à une famille connue. S'il n'avoit pas l'ovaire engagé dans le calice et faisant Qorps avec lui, il appartieu» COL 1^3 ici pratensis ; par Lobei, au sahia glutinosa. Cette dernière est Ja seule des trois dont la tige soit assez longue pour servir de quenouille. Dans le midi de la France, on emploie plus habi- tuellement h cet usage le grand roseau, arundo dona.v, (J.) COLUTEA. (JBo^) Voyez Baguenaudier. (L.D.) COLUVRINE DE VIRGINIE. {Bot.) On donne ce nom à la racine d'une plante qui paroit être l'aristoloche serpentaire, plus vulgairement connue sous le nom de serpentaire de Virginie. (L.D.) COLVERT. {Ornit}u)On. appelle ainsi, en Piémont, le canard souchet, anas clypeata^ Linn. (Ch.D.) COLY ( Ornith. ) , nom anglois et générique du coliou , cuiius, (Ch.D.) COLYDIE, Colydium. (Entom.) MM. Paykul et Fabricius ont appelé ainsi xin petit genre d'insectes coléoptères tétrauicrés, 304 COL à antennes en masse non portées sur un bec, à corps très-dé- primé, de la famiJIe des omoi'des ou planiformes. Ils vivent sous les écorces humides des arbres, ou dans le bois que l'hu- midité fait pourrir. Leur corps est linéaire, et la masse de leurs antennes est perfoliée. (CD.) COLYEUZ. (Ornith.) L'oiseau auquel Albert applique cette dénomination est, d'après Gesner, la hulotte , strix aluco , LTnn. (Ch. D.) COLYMBADES. (Bot.) Dioscoride, dans le chapitre 139 de son premier livre, donne ce nom grec à une espèce d'olive qui, broyée et appliquée sur les brûlures, empêche qu'il ne s'y forme des pustules, et qui est propre aussi à nettoyer les ■ulcères. Son suc raffermit les gencives. Lorsqu'elle est fraîche , elle resserre le bas-ventre, maisfortitie l'estomac. Trop mûre, elle se corrompt facilement , devient de difficile digestion , et peut alors occasioner des maux de tête. Telles sont les princi- pales indications tirées de Dioscoride. Elles ne suffisent pas pour déterminer l'espèce ou les variétés de ce fruit, qui en offre beaucoup, dont on peut voir l'énumération dans le Diction- naire économique. (J.) COLYMBE. ( Ornith. ) Voyez Colysibus. ( Ch. D. ) COLYMBETE. {EtUom,) Ce nom , qui signifie plongeon, a été donné par M. Clairville a une division du genre Dytisque, parmi les coléoptères rémitarses ou nectopodes. Voyez Dv- 'XISOUES. (CD.) COLYMBIDA. ( Ornith.) Ce terme , et celui de colfmlis , pa- roissent, dans Athénée, désignerspécialement, savoir : celui-ci les grèbes proprement dits , et le premier les grèbes de plus petite taille ou les castagneux. (Ch.D.) COLYMBUS. (Ornith.) Ce nom latin, qui, chez Linnaeus, comprend les plongeons, les grèbes, les guillemots, a été res- treint par Brisson et par Illiger aux grèbes; et, tandis que Latham adoptoit pour ceux-ci la dénomination de podiceps , il appliquoit celle de colymhus aux seuls plongeons, qui sont les mergiis de Brisson , et les eudytes d'Illiger. Le mot uria , consacré aux guillemots, a éprouvé moins de variations. (Cii. D.) COLYTEA. (Bot.) Cette plante de Théophraste ne doit pas être confondue avec le baguenaudier, colutea, dont elle diffère beaucoup, suivant Clusius. Quelques personnes, de son temps. COM io5 croyoient que la plante de Théophraste étoit l'arbre de Judée ; mais on s'accorde davantage à croire que ce dernier est plutôt le cercis de Théophraste, et Linnaeus lui en a laissé le nom. Quant au coljtea , il est indiqué comme ayant des feuilles larges comme celles de l'orme, mais plus alongées et blanches en dessous, et on ajoute qu'il n'a ni fleurs ni fruit. Pourroit-on appliquer cette description incomplète au peuplier blanc P II reste au moins certain que ce n'est pas le baguenaudier. Césal- pin croit que ce peut être Vanagjris. (J.) COMA (Bot.) , synonyme de bractées couronnantes, touffe de bractées placées au-dessus des fleurs. La fritillaire impériale en offre un exemple. ( Mass.) COMA. (Bot.) Voyez Cône. (J.) COMA-AUREA. (Bot.) Ce nom a été appliqué par Boer- haave, Commelin, Burmann, à diverses espèces de c/irjvsocc- ma, d^athanasia, de tanacetum, de gnaphalium. (H. Cass.) COMAÇAL (Bot.) Suivant Fresneau , cité par la Conda- mine , dans un Mémoire lu à l'Académie des Sciences en 1 7 i i , ce nom est donné par les Portugais à une espèce sauvage de figuier, qui est peut-être lejicus citrifolia, Lamk. Il est re- marquable par la basedeson tronc, entourée de plusieurs arcs- boutans très-forts, qui sont autant déracines extérieures, sorties de ce tronc à une certaine hauteur , et se dirigeant obliquement vers la terre. ( J.) COMACON. (Bot.) Voyez Comakon. (J.) COMAGENE. (Bot.) Pline parle d'une plante ainsi nommée probablement parce qu'elle croissoit dans un canton de la Syrie appelé Comagène, Il n'en donne aucune description ; mais il dit seulement qu'elle entroit dans la composition du medicamentum comagenum , fait avec un mélange de graisse d'oie et de cinnamum, dans une grande quantité déneige. (J.) COMAKA. (Bot.) Suivant Nicolson, on nomme ainsi dans les Antilles le fromager, homhax ceiba, dont le tronc y est employé à la construction des pirogues, et l'écorce en méde- cine. (J.) COMAKON. (Bot.) Suivant Adanson, Théophraste nommoit ainsi le muscadier ( J.) COMALTECATL. (Ornith.) Cet oiseau, dont Fernandez parle, chap. 22, est Péchasse du Mexique, himantopus mexi' canus , Briss., présentée comme une variété du cJiaradrius Ui- io6 COM manlopus , mais que Bi.'iTon et d'autres naturalistes ne dis- tinguent pas de l'espèce commune. C'est aussi le mhaiuitui à longues jambes de M. d'Azara , n.° 3i")3. ( Ch. D, ) COMANDA-GUIRA. {Bot.) Adansnn pense que la plante du Brésil décrite par Marcgravc sous ce" nom , est le Cajan. Voyez ce mot. (J.) COMx\lŒT (L'ot.) , Comarum, Linn. Genre de plantes dico- tylédones, polypétaîes , périgynes, de la famille des rosacées, Juss. , et de Vicosandrie polyandrie, I,inn., dont les principaux caractères sont les suivans ; Calice niouophylle , lo-fide, à divisions alternativement plus petites; corolle de cinq pétales; élamines nombreuses : ovaircssupérieurs , en nombre indéfini , attachés à un réceptacle commun , surmontés chacun d'un style ; autant de graines nues, portées sur un réceptacle grand, presque ovale, spongieux, hérissé de poils et persistant. Ce genre ne renferme qu'une espèce, qui croît également dans les marais en Europe et dans l'Amérique septentrionale. CoMARET DÉS MARAIS: Comariim palitsLre , Linn., Spec. 718; Tl. Dan., t. 656. Sa racine est rampante ; elle donne naissance aune tige herbacée, couchée inférieurement, ensuite redres- sée, longue d'un pied, garnie de quelques feuilles pétiolées, composées de cinq à sept Iblioles oblongues, dentées, plus ou moins glabres, souvent uu peu pubescentes en-dessous. Ses llcurs sont d'un rouge brun , longuement pédonculées, dis- posées au sommet des tiges ou dans les aisselles des feuilles supérieures. Quelques auteurs ont réuni cette plante aux potenlilles; d'autres l'ont placée avec les fraisiers. Elle passe pour léhri- fuge. (L. D.) COMAROIDES. (Bot.) Pontedera donne ce nom générique aux potentiiles à feuilles ternécs,qui ont le port du fraisier, mais dont le réceptacle des graines n'est pas charnu. De ce nombre est lefragaria sterilis de C. Bauhin et de Tourneforl. Ce sont les mêmes plantes dont Necker a fait un genre sous le nom de tridophjUum , et M. Lapeyrouse sous celui de fraga. M. Roth en fait des espèces de comarum. (J.) COMARON. [Bot.) Ce nom grec étoit celui du fraisier, sui- vant Apulée, cité par C. Banhin. On l'a donné également à l'arbousier, probablement parce que son fruit, semblable pour la forp^e et !a couleur à une fraise, l'avoit fait nommer COM 107 fraisier en arbre. Le comarum des modernes est un autre genre, voisin du fraisier, que quelques auteurs récens réunissent à la potentillf. (J.) COMATI (Bot.), nom bnmie du watla-tali des Malahares, mentionné par Rheede, qui est \e calurus spiciflorus. (J.) COMATULE , Comatula. ( Echinofl. ) M. de Fréminville , Nouveau Bulletin des Sciences, n.° 49, avoit proposé de sé- parer du genre Asleria de Linna,'us, sous le nom d'Antedon , quelques espèces réellement fort singulières par leur orga- nisation générale, et même i)ar quelques-unes de leurs habi- tudes. C'est à ce même groupe que M. de Lamarck donne, depuis long-temps, dans ses cours, le nom générique de co- matule , dont les caractères sont : Corps orbiculaire , déprimé , pourvu sur le dos d'une couronne de cirres, ou rayons petits, simples, articulés, terminés par une sorte d'ongle, et dans la circonférence d'autres rayons beaucoup plus grands, pinncs ; les pinnules inférieures, simples et entourant la bouclie,qui est isolée , membraneuse, tubulcuse et saillante. Dans l'éiat de dessiccation où ces animaux nous sont connus dans les collections, on ne voit que les articulations calcaires dont sont composés leurs rayons ; et l'on remarque que cha- cune de ces articulations est épaisse d'un côté et mince de l'autre, et cela alternativement, en sorte que les sutures des articulations sont obliques et en zigzag: mais, dans Tétat frais, on trouve qu'elles sont enveloppées par une peau mince , transparente, nécessairement contractile, et qui est la partie active du système de locomotion de ces animaux qui doit être fort lente. La face inférieure du corps proprement dit , qui est plus large que la supérieure, offre un sillon cîrc;:- laire, d'où part celui qui règne le long des rayons et de leurs pinnules. On ignore si ce sillon est pourvu, dans l'aiiimal vi^ vant, d'un très-grand nombre de ventouses tentacuJaires qui puissent servir réellement à leur locomotion, comme dans les astéries ordinaires : mais cela est probable. En général on con- noit peu l'organisation des comatules: on sait seulement que leur estomac est simple, et que leurs mœurs diffèrent de celles des autres astéries, en ce qu'au lieu de chercher leur nour- riture sur le sol, elles se suspendent à quelque corps mariii (lu mgyen dç la cpuronne de. rayons simples qu'elles ont sur j 3 COM le dos, et que pendant ce temps les autres rayons agissent pour tâcher d'accrocher les animaux qui passent à leur portée et les dirigent vers la bouche. C'est à M. Peron que nous de- vons ces observations, ainsi que la connoissance de la plupart des espèces indiquées par M. deLamarck. La CoMATULE SOLAIRE ; Comalula solaris , Lamk. Grande et belle espèce, d'au moins un pied de diamètre, quand elle est bien étendue , et dont les rayons, au nombre de dix, sont larges et élégamment pinnés, un peu aplatis en dessus, sil- lonnés en dessous, et bordés par des carènes transverses, dou- blement crénelées. Patrie inconnue. La CoMATULB MULTiRAYONNÉE : Comatula mulliradiata , Lamk. ; Linck , Stell. , tab. 22, fig. 34. Espèce de l'Inde, dont les rayons, au nombre de cinq à 1^ racine, se subdivisent profon- dément en cinq, dix, et quelquefois douze branches, dont les pinnules sont un peu déprimées, les rayons dorsaux assez grands et crochus à la pointe. La CoMATULE ROTULAiRE ; CoTuatula rotularis , Lamk. Espèce rapportée par MM. Peron etLesueur, probablement des mers australes, et dont les rayons ne sont divisés qu'en deux ou cinq branches , dont les pinnules sont verticalement inclinées en dessous, et les cirres inférieurs très-nombreux. La CoMATULE iHANGÉÉ : CoiTiatula fimbriata , Lamk.; Petiv. , Gaz,^ tab. 4, fig. 6 , Stella chincnsis. Dans cette espèce, prove- nant également du voyage de MM. Peron etLesueur, les rayons pinnés sont grêles, à peine longs de trois pouces , et divisés jusqu'à la base en deux à cinq branches , et les arti- culations sont un peu ciliées sur les bords. La CoMATULE CARiNÉE ; Coniatula carinata , Lamk. Espèce dont les rayons pinnés sont seulement bifides, et par consé- quent au nombre de dix et obscurément carénés en dessous ; les articulations imbriquées, et les cirres dorsaux au nombre de vingt. Elle habite les mers de l'Ile de France , d'où elle a été rap- portée par M. Matthieu. La CoMATULB MÉDITERRANÉENNE : Comatula mediterranea, Lamk.; Stella rosacea, Linck, Stell., pag. 55, tab. 37, n.° 6G. Cette espèce, la seule, à ce qu'il paroît, qui vive dans nos mers, a beaucoup de rapports avec la précédente ; mais elle est plus COM io.j î^&tite, et a ses articulations moins serrées, ses pinnules assez longues, subulées, et les cirres dorsaux divisés cha cuu en trois au lieu de deux , ce qui en fait trente. La CoMATULE DE l'adéone ; CoTTiatula adeonœ, Lamk. Celle-ci estpetite, délicate; ses rayons pinnés, au nombre de dix, sont fort grêles , pinnacés ; ses pinnules sont lancéolées , comme pliées en deux en dessous, suivant leur longueur. Ses cirres sont au nombre de vingt. Elle vient des mers de la Nouvelle-Hollande , où elle a été trouvée, par MM. Peron et Lesueur, accrochée à l'adéone fo- liifère. La CoMATULE BRACHiOLÉE; ComatulabracTiiolata, Lamk. Presque aussi petite que la précédente , dont elle diffère , en ce que ses rayons pinnés sont assez épais , courts , subulés ; que les pinnules sont lâches et un peu crépues ; les cirres dorsaux subdivisés en trois chaque. On ne connoît pas au juste sa patrie. (De B.) CO-MAY. {Bot.) Voyez Cussu-Cussu. (J.) COjMBA-SOU. (Ornith.) Cet oiseau, qui est le moineau du Brésil, de Buffon ,/rzreai7/a nitens , Linn. , est représenté pi. 21 de PHisfoire naturelle des Oiseaux chanteurs, de M. Vieillot. (Ch.D.) COMBATTANT. (Ornith.) Cet oiseau, qui est le paon de mer, tringa pugnax , Linn. , ne diffère des maubéches que par une palmure un peu plus considérable entre les doigts extérieurs ; on n'en donnera la description que sous ce mot. M. Cuvier l'a séparé des maubéches (calidris) et des alouettes de mer (pelidna), et il lui a consacré particulièrement le nom de machetes. (Ch. D.) COMBER [Ichthyol.) , nom anglois du lahrus comber, Linn, Voyez Labre. (H. C.) COMBILL (Bot.) C'est le nom que reçoit dans la langue malaise, suivant Rumph, l'igname à aiguillons, dioscorea acu' leata. (J.) COMBINAISON. (Chim.) C'est Pacte par lequel des corps de nature différente s'unissent de manière à former un tout, homogène dans toutes les parties qu'il est possible de séparer par des forces mécaniques. La chaleur, la lumière, Pélei- tricité , Palfinité élective , sont les seules forces capables de dissocier les corps qui ont formé une combinaison. COM Le mot combinaison s'applique aussi aux corps mêmes qui résultent de cet acte. C'est clans ce sens qu'on dit des coinbi- haisons définies, des combinaisons indéfinies , pour désigner des unions de corps qui se font en des proportions fixes ou bien en des proporlioiiS illimitées. Voyez à l'arUcle Attraction , Sup- plément du lom. 3, pag. yo, 94, gô, 96, 97, 98. (Ch.) COM-BIKD ou CoMMEir.D. [Ornilh.) L'oiseau du Sénégal, qui est indiqué sous ce nom et sous celui de pe/gue, parLabat,et^ d'après lui, par quelques autres auteurs , comme étant de la taille du coq d'Inde, marchant gravement, ayant la tête cou^ verte de poils doux, longs de quatre ou cinq doigts, à pointe frisée, retombant des deux côtés, et dont la queue fait la roue, paroît se rapporter à l'oiseau royal, ardea pavonina, ou à la grue de Numidie, ardea virgo, Linn. (Ch. D.) COMBOU-NAGOU {ErjjétoL), nom malabare d'une des variétés du Naja. Voyez ce mot. (H. C.) COMBOYE. {Bot.) Voyez Bois de Comeoye. (J.) COMBRE (Ichthjol.) , nom spécifique d'un labre. Vo3'^e2ce mot. (H. C.) COMBKETACÉES. (Bot.) M. R. Brown annonce sous ce nom une famille de plantes dont les genres sont détachés de celie des onagraires, et dont le comhretum peut être regardé comme le type. Cette famille, caractérisée plus particulièrement par un ovaire uniloculaire et contenant deux ou plusieurs ovules atta- chés au sommet de la loge, paroît d'abord assez naturelle. M. Bro^vn n'a fait que le proposer, sans en présenter le carac- tère complet. Il reste à savoir s'il y joint le gaura et le cacucia, qui ont beaucoup d'aflinité avec les onagraires , et s'il regarde véritablement notre famille des myrobalanées comme faisant partie de ses combretacées, quoiqu'elle soit d'une part privée de corolle, et, de l'autre, munie d'un embryon dont les lobes sont contournés autour de la radicule. Ces deux caractères n'existent pas dans le combretum et ses analogues. Cependant il faut avouer, et nous l'avons observé nous-mêmes dans le Gênera plantarum, qu'il y a beaucoup d'aflinité entre ces deux séries. (J.) COMBRETUM. {Bot.) Voyez Chigomier. ( Poir.) COMBRETUM. {Bot.) La plante que Pline nommoit ainsi, est, selon Anguillara (cité par C. Bauhin), l'espèce de jonc, COM juncus camjjestris de LinriPL'us, qui luit récemment partie du nouveau genre Lwzu/a. Le nom de Piine est maintenant appli- qué à un genre très-différent. (J.) COMBURENS, Combustibles, Combustion. (Chim.) Voye? Corps coMBURENs, Comdustiblks , Combustion. (Ch.) COME, ou Coma. (Bot.) Selon Pline, ce nom, ainsi que celui detragopogon, est donné au cercifis, qui a retenu le dernier. (J.) COME, ou KoME, ou Wasi {Bot.) , nams japonois du ri;: , suivant Kœmpfer. Une variété à grains gros et très-blancs est nommée fco. Le da est un grain maigre et rougeàtre. Voyez Co. (J.) COME (Ichtlwol.) , nom japonois de la plie , platessa vulgarii. Voyez Pleubonecte et Piie. (H. C.) COME-GOMMI ou Mantées (J5of.) , nom japonois du serissa, genre delà famille des rubiacées, que quelques auteurs avoient antérieurement mal à propos rapporté au Ijcium, qui est une solanéc. M. Thunbcrg , dans sa Flora Jiiponica, l'écrit komo- gommi. Voyez Sebissa. (J.) COMÉPHORE, Comep/iori/s. (Ichthrol.) Genre de poisson3 de la famille des pantoptères, établi par M. le comte de La- cépède , d'après une espèce découverte par Pallas , et rangée par lui dans le genre Callionymc. Les coméphores ont les caractères suivans : Première nageoire dorsale 1res -basse ; musieau ohlong , larcre , déprimé; tète et ouverture de la louche très-grandes ; dents très- petites ; ouïes très-fendues ; catopes nuls; nageoires pectorales très- longues ; quinze rayons au moins de la seconde nageoire dorsale garnis de longs filameiis. Le mot coméphore est tiré du grec, et signifie porte-cheve- lure ( -.iôix-ô , (ps'p&) ). Les coméphores seront facilement distingués des anarrhi- ques , qui n'ont qu'une nageoire du dos ; des eallionjmes , qui ont des catopes : des triclionoles , qui sont dans le même cas; des murènes et des ophidies , qui ont les nageoires dorsale y anale et caudale réunies, tandis qu'elles sont distinctes chea eux, etc. Voyez Pantoptères. On n'en connoit encore qu'une espèce ; c'est le Coméphore baïcai, : Comephorus haicalensis , Lacép. ; Call-iw ils COM nj'mus baicaleiisis , Pailas. Mâchoire inférieure saillante, dé- pourvue de dents au sommet ; corps alongé et comprimé ; chair molle, imprégnée d'huile; nageoire caudale l'ourchue ; nageoires pectorales égales à la moitié de la longueur du corps; deux tubercules auprès des tempes; ligne latérale rapprochée du dos. Taille d'un pied. Ce poisson habite le lac Baikal, entre la Russie asiatique et la Chine. Il se tient pendant l'hiver dans les endroits les plus profonds : ce n'est que pendant l'été qu'il s'approche des rivages en troupes nombreuses. Il paroît jouir jusqu'à un certain point de la faculté de se soutenir dans l'air, comme quelques trigles. (H. C.) COMÈTE. {Phjs. ) Voyez Astre et Planète. ( L.) COMETES. {Bot.) Voyez Cobion. (J.) COMETES A FLEURS ALTERNES [Bot.]-. Comètes alterni- ^flova, Burm., FI. Ind. , tab. i5, fig. 5; Lamk. , IlL, tab. 76. Bunnann nous a fait connoître cette plante des Indes orien- tales, dont la famille naturelle n'a pas encore pu être déter- minée, qui appartient à la tétrandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un involucre à quatre folioles ; point de corolle ; quatre étamines ; un ovaire supérieur ; un style; un stigmate irifide ; une capsule à trois coques mono- spermes. Cette plante a des racines grêles, simples, fusiformes ; des tiges herbacées, glabres, presque simples, étalées, très-menues. Les feuilles sont alternes , pétiolées, glabres, ovales-lancéolées, entières, aiguës; les nervures fines, serrées, point ramifiées. Les fleurs sont disposées en têtes, à l'extrémité de pédoncules communs, presque capillaires, axillaires : les inférieurs soli- taires; les supérieurs quelquefois géminés, munis d'une ou de deux paires de folioles pédicellées, opposées. Trois fleurs ses- siles, en tête, sont renfermées dans un involucre à quatre fo- lioles oblongues, hispides, ciliées, de même longueur : calice, aussi long que Tinvolucre , à quatre folioles oblongues; les filamens des étamines capillaires, de la longueur du calice; les anthères arrondies; l'ovaire surmonté d'un style filiforme et d'un stigmate trifide. Le fruit consiste en une capsule à trois coques, à trois semences. (Poir.) COMETITE. ( Foss. ) C'est un polypier fossile , à rayons COM iis aiongés d'un côté et raccourcis de l'autre, qui dépend du genre Astrée; mais il paroit que quelques auteurs anciens qui en ont parlé , ont été séduits par la coupe oblique de ce poly- pier, qui doit nécessairement, dans ce cas, présenter des rayons courts d'un côté et aiongés de l'autre , quoique chacune des étoiles dont il est parsemé soit composée de rayons égaux- (D. F.) COMÈTRE. (Bot.) Voyez Kommitrich. (J.) COMINHAM (Bot.) , nom donné, suivant Clusius, à l'arbre du benjoin , par les habitaus de la partie de l'Asie où il croit. (J.) COMINHOS (Bot:), nom portugais du cumin, selon Van- delii. C'est le coininchos des Espagnols, suivant Dodoens. (J.) COMINIA. {Bot.) Ce genre, de P. Brown, a été réuni au sumac, sous le nom de rhus cominia. On trouve le même mot dans Pline, où il désigne une espèce ou variété d'olive. (J.) COMINIAN. (BoL) Voyez Caminyan. (J.) COMMA. (Ornith.) SuivantDapper, p. 258 de sa Description de l'Afrique, il y a, en Nigritie , un oiseau nommé coinina, qui a le cou vert , les ailes rouges et la queue noire. Cette désignation étant insuffisante pour reconnoitre l'espèce de i'oiseau, on se bornera à faire observer ici que l'auteur dit ce peu de mots immédiatement après avoir parlé des perroquets. (Ch. D.) COMMANDEUR {Omith.) , nom donné à une espèce de trou- piale , Yacolchichio d"Hernandez , chap. 4 , à cause de la marque rouge qu'il a sur la partie antérieure de Paile. C'est ïicterus pteropliœniceus de Brisson, et Voriolus phœniceus de Linnœus et de Lathani. M. Temminck a aussi donné le nom de comman- deur à sa première espèce de colombar, columba militaris. (Ch. D.) COMMÉLINE, Commelina. (Bot.) Genre de plantes de la famille des commélinées, delà triandriemonogjrnicde Linrixiis , caractérisé par un calice à trois folioles concaves, alternes avec les trois pétales inégaux et onguiculés de la corolle (un calice à six divisions, les intérieures en forme de pétales, Juss.) ; six étamines, trois terminées par des anthères vacillantes ; très ordinairement trois filamens stériles, surmontés d'une glande jaunâtre, en croix, que Linnasus nomme nectaires; un ovaire 10. 8 114 COM supérieur, un sfyle, un stigmate simple. Le fruit est unr capsule à trois loges, à trois valves, renfermant trois semencf-a ou plus, quelquefois deux par avortement. Les fleurs sortent ordinairement d'une feuille florale en forme de spathe, qui prend aussi la forme d'un involucre ou d'une bractée. Ce genre renferme des espèces dont les voyageurs modernes ont considérablement augmenté le nombre, tellement que, au lieu d'une douzaine au plus mentionnées par Linnaeus, on en compte aujourd'hui plus de cinquante. Nous nous bornerons à faire connoître les plus intéressantes , en faisant observer en même temps que le genre Tradescantia ne diffère essentielle- ment de celui-ci que par sixétamines velues et toutes fertiles. CoMMÉLiNE COMMUNE : Coitimelina communis , Linn. ; Lamk. , m. gen., tab. 55,fig. i. Cette espèce est une des mieux connues. On la cultive depuis long-temps dans les jardins botaniques. Ses tiges sont glabres, noueuses, herbacées, rameuses, cou- chées; les feuilles alternes, glabres, ovales-lancéolées, aiguè's, munies d'une gaîne membraneuse, ciliée à ses bords. Les der- nières feuilles, en forme de spathe, renferment plusieurs fleurs médiocrement pédonculées, pourvues de deux pétales d'un beau bleu, et d'un troisième plus petit, plus pâle. Elle croît en Amérique. Il paroît qu'elle croit également au Japon , d'après Thunberg.Kœmpfer en a fait aussi mention : il rapporte , mais c'est une erreur, que l'on se sert de ses fleurs pour fabriquer la belle couleur bleue d'outremer. On humecte ses pétales mêlés avec du son de riz. On en retire un suc dans lequel on plonge une carte qu'on laisse sécher. On réitère cette opération autant qu'il est nécessaire, jusqu'à ce que la carte ait pris la couleur. La commelina polygama , Roth , et la commelina caro- liniana , Walth. , paroissent être deux variétés de cette espèce. CoMMÉLiNE d'Afrique : Commelina africana, Linn.; Lamk., m. gen., tab. 35, fig. 3. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente; mais elle est plus petite : ses feuilles sont plus étroites, ses fleurs jaunes, surtout les deux pétales plus grands, onguiculés ; le troisième est plus petit , scssile , de couleur paie. Elle croit en Afrique : on la cultive au Jardin du Roi. CoMMÉLiNE DROITE : Commelina erecta, Linn. : Dillen. , Eltham. , Qi , 'ab. 77 , fig. 88. Ses tiges sont droites, un peu velues ; ses feuilles orales-lancéolées, pubescentes sur leur gaîne ; les fleurs COM i.5 rl'un bleu pâle, assez grandes, réunies dans des feuilles flo- rales, spathacées, couvertes de poils courts. On la cultive au Jardin du Roi : elle est originaire de la Virginie. Peiit-être faudra-t-il rapporter à cette espèce, comme variété, la com- melina obliqua de Vahl. Les feuilles de celui-ci sont glabres, obliques à leur base ; les involucres en forme de rein ; les pédoncules solitaires ou géminés. On ignore son lieu natal. CoMMÉLiNF. A FLEURS PALES : Commeliiia paLlidci , Willd. , hlorl. Berol. , 2 , tab. 87 ; Commelina ruhens , Redout. , Liiiac. Icon. Ses tiges sont droites , pileuses , particulièrement sur les rameaux , ses feuilles plissées, oblongues -lancéolées, rudes en dessus, pubescentes en dessous; les gaines renflées; les involucres OA-^ales, en cœur, un peu arrondis, pubescens ; les fleurs pe- tites , pédonculées , disposées en ombelles ; It s pétales d'un bleu paie, presque égaux. Elle croît au Mexique : on la cultive au Jardin du Roi. CoMMÉUNE DU Bengale : Comnielina bengalensis , Linn. ; Pluk., Almag., ]5o,tab. 27, fig. 3. Cette plante, originaire du Ben- gale, est aujourd'hui cultivée au Jardin du Roi. Eile a des tiges grêles, rampantes ; des rameaux courts et distans ; des feuilles ovales, obtuses, pétiolées au-dessus de leur base, bor- dées de poils courts, ainsi que leur gaine et leur corolle; les pétales inégaux. Quelques auteurs pensent que la commelina cucullata, Linn., doit être considérée comme la même espèce. CoMMÉLiNE DE ViRGiNiE : CommcHnu virginiana , Linn. ; Piuk,, Alm., tab. 174, fig. 4. Il y a de grands rapports, entre cette espèce et la commelina erecla. Ses feuilles sont plus étroites, lancéolées , un peu rudes en dessus , pubescentes en dessous et sur leur gaine; les fleurs bleues; les pétales en cœur, très- entiers, presque égaux. On la cultive au Jardin du Roi : elle croît dans la Virginie. CoMMÉLiNE TUBÉREUSE : Commelina tuherosa, Linn.; Dillen. , Elth., 94, tab. 79 , fig. 90. Cette plante est remarquable par les tubérosités de ses racines en forme de navets. Ses tiges sont redressées, noueuses, rameuses à leur base; les feuilles ses- siies, ovales-lancéolées, velues sur leur dos; les fleurs bleues 7 les pétales arrondis, presque égaux. Elle croit au Mexique : on la cultive au Jardin du Roi. CoMMÉLiNE A GAINES j Conimelina vaginata , Linn. Ses tiges sont S. V p. Mt^ rtG COM ascendantes, un peu rudes; ses feuilles linéaires, sessiles^ vaginales: les pédoncules alongcs, terminés par une feuille florale, roulée en forme d'une gaine cylindrique : les folioles du calice lancéolées, colorées à leur sommet; deux étamines à filamens velus, quatre autres stériles, une fois plus courtes; les pétales ovales , égaux , de la longueur du calice ; les an- thères jaunes avec des taches noires. Elle croit dans les Indes orientales, CoMMÉLiNE A FEUILLES ÉTROITES ; Commelina angustifoLia, Mich., Amer. , i , pag. 24. Ses feuillessont glabres, linéaires-lancéolées; leur gaine étroite, presque ciliée ; la feuille florale pliée, lon- guement pétiolée; les involucres en cœur; la corolle bleue; les pétales presque égaux ; les semences cylindriques. Elle croît dans les champs, à la Caroline. CoMMÉLiNE A FLEURS NUES : Commeliiia nudiflora, Linn. ; Pluk. , Almag., tab. 27, tig. 4. Cette espèce est privée d'involucre ; elle ressemble à une graminée. Ses tiges sont glabres, menu es ;ses^ feuilles sont très-étroites, scssiles, linéaires ; leur gaine courte; les pédoncules droits, capillaires, munis chacun de quatre à six petites fleurs pédicellées ; les pétales ovales , presque égaux , plus grands que le calice; deux filamens fertiles et barbus, le» autres stériles ; les capsules très-petites. Cette plante croît dans les Indes orientales. CoMMÉLiNE BRACTBOLÉE ; Commelum bracteolata , Lamk. , Enc. , n.° 12. Sa tige est grêle, rameuse, coudée, presque glabre; ses feuilles étroites, lancéolées-linéaires, ciliées, ondulées; ses Heurs paniculées , petites et bleuâtres ; les pédoncules ramifiés , capillaires, munis de bractées à demi vaginales et ti"anspa- rcntes; trois pétales ovales, un peu plus grands que le calice ; le style un peu tortillé en spirale après la floraison. M. de Lamarck soupçonne que cette espèce pourroit bien être la commelina spirata, Linn. Elle croît dans les Indes orientales. CoMMÉLiKE A LONGUES TIGES ; Commelina lotigicaulis, Jacq. , Ir. rar., 2, tab. 294. Ses tigessontgrêles, rameuses, très-longues, rampantes, géniculées ; ses feuilles sessiles, linéaires, lan- céolées, très-étroites , quelquefois un peu pileuses; la feuille florale, ovale ; les pédicelles géminés, géniculés ; les fleurs petites; la corolle bleue ; les pétales arrondis, presque égaux. Elle croît aux lieux humides, dans les environs de Caracas. COM 117 CoMMÉLiNE A LONQUES FEUILLES : Commellna longifolia, Mich. , Amer., i,pag. 25; Cominelinahirtella, Vahl,£)ZHm. , 2 , pag. 169. Ses Icuilles sont longues de quatre àsix pouces , pétiolées , dis- tantes, lancéolées, rudes, pileuses à leurs deux faces , les gaines brunes, ciliées à leur orifice; les bractées ouinvolucres eo cœur, sessiles, colorées; la corolle bleue ; les pétales presque égaux. Elle croit à la Caroline et dans la Virginie. CoMMÉLiNE FASCicuLÉE ; Commelitia fusciculata , FI. Per., 1 ,, tab. 72 fi"", b. Ses racines sont coniposéesde tubercules oblongs . fascicules, lanugineux; les tiges sont ascendantes et pileuses,- les feuilles étroites, lancéolées, pubescentes ; linvolucre en cœurj'le calice blanchâtre; la corolle bleue ; les pétales égaux. Elle croît sur les collines, aux environs de Lima. Dans la com- melina nervosa , FI. Per., 1 , pas;. 44, les feuilles sont glabres, lancéolées, hérissées à leur base; les tiges droites. Celle-ci croit au Pérou. CoMMÉLiNE HispiDE; Commelina Iiispida , FI. Per. , 1, tab. 73, fig. a. Ses tiges sont pubescentes ; ses feuilles ovales-lancéolées , obtuses, un peu hispides, lesplus grandes longuesdesix pouces ; îes gaines un peu purpurines ; les bractées renversées ; cinq àsix fleurs pédicellées ; les pétales très-grands, égaux, ovales, concaves, échancrés, un peu pédoncules; les semences com- primées. Elle croit au Pérou, sur les collines. CoMMÉLiNE MOLLE; CommcUna mollis, Jacq, , Icon. rar., 2, tab. 293. Toute la plante est velue; ses feuilles sont molles, ovales, aiguës; les tiges rampantes; les bractées à demi orbi- <;ulaires, contenant deux fleurs bleues; les pétales arrondis, presque égaux. Elle croît da«s les environs de Caracas. La com- melina turhinata, Vahl, très-rapprochéc de cette espèce, a ses feuilles plus alongées, pubescentes ; les bractées turbinéts ; les pétales égaux. Elle croit dans l'Amérique, à l'île de Sainte- Croix. CoMMÉLiNE GRÊLE ; Commelitta gracilis, F/. Per., t , tab. 72, fig. a. Ses tiges sont rampantes, fort menues ; ses feuilles gla- bres, ovales, un peu rudes à leurs bords ; les gaines ciliées, en cœur; le calice blanchâtre; la corolle bleue; les bractées ciliées et en cœur. Elle croit dans les environs de Lima, au^ lieux humides. CgMxMéline a tige NUE ; CommcUna nudicaulis , Eiirm., Incl,^ ' 8 COM fab. 8 , fig. 1. Peut-être n'cst-cllc qu'une variété de la commelina nudiflora. Ses tiges sont couchées ; ses feuilles laucéolées , en gaîne à leur base ; les pédoncules droits, filiformes, rnunis de deux bractées vers le milieu , et de deux fleurs à leur sommet ; la corolle bleue; les pétales égaux. Elle croît à l'ile de Java. Coyiyi-ÉLiNEÉQViJs'OXiALE; Commelina œquinoxialis,Tdl.BeauY.. FI. Owar., 1 , tab. 38. Ses tiges sont velues, rampantes à leur base; les feuilles grandes, lancéolées, pileuses; leur gaîne en- flée; les fleurs panieulées, sortant d'une foliole spathacée ; le calice à trois folioles inégales ; trois pétales inégaux ; six éla- mines, deux plus longues; une capsule à deux loges; deux ou trois semences dans chaquejoge. Elle croît dans les envi- rons de la ville de Bénin. Il n'est pas très-certain qu'elle appartienne à ce genre. 11 en 'est de même de la commelina ambigua, Pal. Beauv. , FI. Oivar. , i, tab. i5 , à tige ligneuse; les feuilles ovales- oblongues , acuminécs, velues; ies fleurs d'un bleu violet, en grappe terminale ; trois élamines iné- gales; une capsule à trois loges ; deux semences dans chaque loge. Elle croît aussi aux environs de Bénin. MM. Humboldt et Bonpiand ont découvert plusieurs autres espèces decommélines, que M. Kunth a fait connoître dans le T^Oi>a Gênera et Species Planlarum ; telles sont : CoMMÉLiNE A FEUILLES DE GRAMiNÉE ; CommcUna graminifolio , Kunth, i/iHumb. efBonpl. No^-. Gen. , i , pag. 268. Ses tiges sont droites; ses feuilles linéaires, glabres en dessous, rudes à leurs bor Is et sur leur gaîne; les involucres en cœur, hispides à leur base; une ombelle composée de sept fleurs; les pédon- cules pubescens ; les pétales bleus, presque égaux. Elle croit à la Nouveile-Espagne, sur les montagnes. CoMMÉLiNE ACCMiNÉE ; Commelina acunnnuta , Kuntii. 1. C Ses feuilles sont lancéolées, pubescenles à leurs deux i'aces; les gaines glabres et ciliées; les involucres en cœur, un peu pileux ; la corolle bleue ; les pétales égaux. Elle croît aux mêmes lieux que la précédente. CoMMÉLiNE couchée; Commeliiia prostruta , Kunth, 1. c. Ses liges sont rampantes, glabres et rameuses ; ses feuilles glabres , ovaies-oblongucs ; les involucres en cœur, plissés, aigus; trois ou quatre fleurs pédiceliées , à peine saillantes hors de Tinvo- liirre, outre [in pédoncule plus limg. iinifloi'C; les pétales COM iij bleus, presque égaux ; cinq étamines, deux stériles. Elle croît au Pérou , le long des plages maritimes. CojiMÉLiNE elliptique; Commelina elliptica, Kunth, 1. c. Ses tiges sont glabres, ascendantes; les feuilles ovales-elliptiques, ciliées à leurs bords et sur leur gaîne ; les involucres pubescens à leur base, ciliés à leurs bords; les ombelles géminées, à plusieurs fleurs médiocrement pédicellées ; les pétales presque Cf^aux. Elle croît aux lieux ombragés , à Cumana. CojiMÉLiNE ÉLÉGANTE; Cowmelina elegans , Kunth, 1. c. Ses ti-jes sont glabres, couchées et rameuses; ses feuilles lancéo- lées, rudes et pileuses en dessus, pubescentes en dessous, un peu ondulées à leurs bords; les involucres plies en capuchon, hérissés ,. striés ; une ombelle pédonculée, à cinq fleurs; la corolle bleue; deux pétales réniformes, onguiculés; le troi- sième fort petit» ovale , onguiculé ; une capsule à trois loges monospermes. Elle croît dans la Nouvelle-Grenade, aux lieux ombragés et tempérés, sur les rives du fleuve Juanambu. CoMMBLiNB RE Caripe; Commelina caripensis , Kunth , 1. c. Ses tiges sont rameuses , un peu hérissées; les feuilles oblongues- lancéolées, rudes en dessus, pubescentes en dessous, glabres sur leur gaîne; les involucres hérissés, en capuchon ; les fleurs bleues, peu nombreuses; les pétales inégaux. Elle croît dans L'd vallée de Caripe. On connoît encore plusieurs autres espèces de commelina citées par dilFérens auteurs, telles que la commelina nervosa, FI. Ver.; commelina attenuata; ohtusifolia; pacijica; divaricata ; Forskaelei; obliqua; harhata; canescens ; simplex ; gigantea ; elata ; micrantha ; umbrosa; panieulata ; serrulata; diffusa ,Vahl , Enum., vol. 2; commelina barbata. Lamk. , IIL; commelina medica , Leur., FI. Cochin. ; commelina japonica , Thunh. , Act. Lond.; commelina pilosula , Act. Soc. d'Hist. natur. Paris ; commelina. cjanea ; lanceolata ; ensifolia ; undulata, R. Brown, Noc.HolL, pag. 269 ; commelina beniniensis , Pal. Beauv., FI. Oivar.; com^ melina dianlhifolia , Redouté, Liliac. On a séparé de ce genre plusieurs espèces placées dans d'autres genres , les unes parmi les tradescantia , d'autres parmi les campelia, dont il a été fait mention, et que l'on a aussi nommées zanonia. M. R. Brown, dans ses Plantes de la Nouvelle-Hollande, a COM retranché du genre Commclina îoutes les espèces dont les fîeurg manquent de cette sorte d'involucre ou de bractée qui les accompagne. J'ai cru , avec le célèbre Vahl , que ce caractère , dans un genre aussi naturel, ne pouvoit servir que de sous- division. Je vais citer les principales espèces qui y sont ren- fermées sous le nom (Camilema. '•' Aneilema, Rob. Brown, CoAiMÉLiNE A FLF.URS NOMBREUSES; Commclina JlorihuTida ^ Kunth, in Humb. et Bonpl. Ko<^. Gen, , i , pag. 2G0. Ses tiges sont glabres, rampantes , cylindriques; les rameaux ascendans ; les feuilles sessiles, ovales-lancéolées, aiguës, ciliées à leurs bords ;les gaines renflées, diaphanes; les fleurs presque en om- belles, axillaires, géminées, pédonculées, composées de huit à douze fleurs; point d'involucre; les pédoncules et les pédi- celles hérissés, réfléchis à l'époque de la fructification ; la co- Tollebleue; les folioles du calice etles pétales égaux. Elle croît proche Cumana , aux lieux ombragés et hiimides. CoMMÉLiNE B1FI.0RE; Cowinelina biflora, R. Brown , Noi^. Holl. , 1 , pag. 270. Ses tiges sont rampantes, glabres, ainsi que toutes les autres parties de cette plante; les feuilles lancéolées; les pédoncules terminés par deux fleurs; point d'involucre. Cette plante, ainsi que les suivantes , croît sur les côtes de la Nou- velle-Hollande. CoMMÉLiNE siLicuLELSE ; Commelina siliculosa^ Bro\vn, 1. c. Ses tiges sont ascendantes ; les feuilles sessiles, ejisiformes, rudes en dessus; les supérieures plus petites et distantes; une panicule ramifiée, ne soutenant que quelques fleurs au sommet de ses i"ameaux , garnis à leur base de petites bractées concaves , stériles. CoMMÉr.iNE ACUMiNÉE ; Commelina aciiminata, Erown, 1. c. Ses feuilles soiit lancéolées, à peine pétiolées, médiocrement acuminécs, lisses en dessus, rudes à leurs bords ; !;i panicule comme ^ans la précédente. La commelina taxa ^ lico^vn , i. c, n'en diffère que par ses feuilles elliptiques , pétiolées, les supérieures plus petites. CoMMÉUNEA GRANDES FEUitLKS; Commelina macroplt)lla,l)vo\vn, 1. c. Toute cette plante est glabre ; ses tiges sont droUes ; ses feuilles lisses, pétiolées, oblongues , lancéolées , acumiaées ; les gaines dislinclcs, simples à leur orifice; les fleurs disposées COM en une grappe làclie, très-simple. Dar;s îa commelina crispata-, Brown, ]. c. , les gaines supérieures sont imbriquées, crépues à leur orifice. M. R, Brown ajoute aux espèces précédentes les trois sui- vantes , sous les noms d''aneil.ema graminea , à tige droite , glabre , à demi cylindrique; les feuilles un peu ciliées; tous les fila- mens barbus, dont trois fertiles: areei7ema ajfinis ; la lige droite, rude sur ses angles; les feuilles linéaires; une panicule termi- nale : aneilema anlhericoides ; la tige un peu cylindrique, pu- bescente , ainsi que les feuilles linéaires ; les fleurs disposées en une panicule terminale ; tous les filamens barbus, trois fertiles. (Pom.) COMMÉLINÉES. {Bot.) Cette famille de plantes, àlaquelle la Comméline donne son nom , fait partie de la classe des mo- uopérigynes ou monocotylédones à étaïuines insérées au calice. Elle formoit auparavant une section ou portion de sectioa dans celle des joncs ou joncées. Un examen plus attentif y a fait découvrir des caractères suffisans pour constituer une famille distincte, mais toujours voisine des joncées, dont on a encore détaché d'autres sections qui sont maintenant autant de familles nouvelles, plus ou moins rapprochées de la famille" primitive. Le caractère général des commélinécs consiste dans un calice monophylleàsix divisions très-profondes, dont trois plus inté- rieures sont ordinairement plus grandes et colorées comme des pétales (regardées comme tels par plusieurs auteurs). Les éta- mines, insérées à la base du calice en nombre égal à celui de ses divisions, leur sont opposées. Quelquefois leur nombre est moindre ; quelquefois aussi il y a des anthères avortées ou con- formées différemment des autres. L'ovaire, libre ou supère, creuséde trois loges contenant chacune très-peu d'ovules, est surmonté d'un style et d'un seul stigmate. Il devient une cap- sule à trois loges, dont une avorte quelquefois, s'ouvrant en autant de valves qui portent dans leur milieu une cloison réu- nie au centre avec les deux eorrcsponîlantes pour former les trois loges. Chacune contient ordinairement deux graines atta- chées dans l'angle central, remplies d'un péris perme charnu , au milieu duquel est un embryon dont la radicule est dans une direction opposée à celle de l'ombilic de la graine , c'est-à-dire , COM tournée vers les parois de la capsule. Les tiges sont herbacées. Les feuilles, toujours alternes, se terminent à leur base en une gaîne tubulée, non fendue, qui entoure la tige. Les fleurs, accompagnées chacune d'une spathe diversemeut conformée, sont axillaires, ou plus souvent terminales , et ordinairement portées sur des pédoncules multiflores. Les genres qui appartiennent à celte famille sont le callisia, le commdina, le campelia détaché de ce dernier genre, le tradescanHa, le cartoncma, et Vaneilema,, deux genres nouveaux de M. R. Brown, dont le dernier comprend encore plusieurs espèces anciennes de comméline, auxquelles l'auteur joint avec doute le pollia de M. Thunberg. (J.) • COMMENDADOZA (Omi7?i.), nom espagnol du troupiale commandeur, oriolus phœniceus , Liiin. (Ch. D.) COMMERSON ( Ichthjol.) , nom spécifique d'un chîronecte , lophius Commersonii^ Lacép. , et d'un scombre , placé dans le sous-genre des thons. \^oyez Chîronecte, Thon. (H. C.) COMMERSONE A FRUITS HÉRISSÉS {Bot.)-. Commersonia echinata , Forst. , Gen. , n." 72 ; Linn. , Sup. j 87 ; Lam. , III. gen., tab. 218 ; Res^mr/a rtZèa, Rumph, Jmi., 3,pag. 187, tab. jig. Ce genre a été consacré par Forster à la mémoire du savant botaniste françois Commerson , si bien connu par la riche col- lection de plantes qu'il recueillit dans son voyage autour du monde. Il mourut, encore jeune, à l'Ile de France, en 1773, victime de ses longs et pénibles travaux. Ce genre appar- tient à la famille des liliacées et à la pentandrie pentagjnie de Linnaeus, ayant pour caractère essentiel: Un calice à cinq divisions; cinq pétales insérés sur le calice, alternes avec ses divisions; un anneau à cinq découpures, et cinq corpuscules filiformes, velus, entre les divisions de cet anneau; cinq éta- mines situées à la base des pétales ; cinq styles; les stigmates globuleux ; une capsule à cinq loges, hérissée de poils plumeux ; deux semences dans chaque loge. Cet arbre ne s'élève qu'à une hauteur médiocre. Son tronc , revêtu d'une écorce glabre, panachée de gris et de brun, esta peu près de la grosseur d'un homme: il soutient une cime lâche, composée de rameaux lar.ugineux dans leur jeunesse, et garnis de feuilles alternes, pétiolécs, ovales, aiguës, den- tées en scie, un peu. ridées, lulsaiites, et d'un vert noirâtre COM 1=5 en dessus, blanchâtres et pubescentcs en dessous. Les fleurs sont blanches, fort petites, disj.osées en panicules axillaires ; les divisiojis du caiioe sont ovales, aiguës; les pétales linéaires, très-ouverts, élargis de chaque côté de leur base en un lobe courbé en dedans ; de plus on observe dans l'intérieur un appendice en anneau , à cinq divisions lancéolées, plus courtes que les pétales, et cinq corpuscules filiformes, velus, pla- cés entre les divisions de l'anneau : les filamens des étamines 6ont lrès-coiir(s, situés à la base des pétales; les anthères arron- dies ,*à deux loges; l'ovaire supérieur, globuleux, velu , à cinq côtes ; cinq styles droits et courts; autant de stigmates globu- leux. Le fruit consiste en une capsule dure, arrondie, à cinq loges, hérissée de filets longs et plunieux ; deux semences dans chaque loge, ovales-obîongucs, d'un rouge ferrugineux, noi- râtres à leur sommet, munies en partie d'une arille très-mince, membraneuse, déchiquetée. Cet arbre a été observé dans l'ile d'Otaïti et aux Moluques. (Toir.) COMMERSONIA. (Bot.) Ce nom avoit été donné par Son- nerai au biitonica de Rumph , genre de la famille des myrtées , et par Commerson lui-même, dans ses manuscrits, pour dé- signer son genre nommé par nous pol.) cardia , un de ceux qu"il regardoit comme les plus singuliers. Mais, à l'époque de la publication de ce genre, ce nom avoit déjà été appliqué par Forster au restiaria de Rumph, décrit ci-dessus, qui doit entrer dans la famille des tiiiacées. (J.) COMMERSOiNIEN (Ichlhjol.) , nom spécifique donné à un grand nombre de poissons de genres differens, en particulier à un Chironecte , à un Able , à un Exocet, à un Bagre, pimelodus Commersonii , Lacép., à un Turbot, pleuronectes Commersonii , Lacép., à un Stoléphorb , à un Labre , etc. ( Voyez ces mots. ) Ce nom est consacré à conserver la mémoire du célèbre et laborieux voyageur Commerson. (H. C.) COMMIA DE LA COCHINCHINE. {Bot.), Commia cochin- chinensis , Lour. , FI. Cochin., 2, pag. 743. Arbre observé par Loureiro à la Cochinchine , sur les bords de la mer. Il cons- titue un genre particulier de la famille des euphorbiacées, de la dioécie monandrte de Linna-us, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques, disposées en chatons couverts u"écai!!cs imbiiquces; sous chaque écaille une anthère à plu- '=4 COM sieurs loges ; point de corolle clans les fleurs femelles ; un ca- lice à trois folioles persistantes; un ovaire libre; trois styles; une capsule, à trois loges monospennes. Cet arbre s'élève peu : il en découle une gomme résineuse , Ijlanchâtre , qui passe pour émetique et purgative. Ses rameaux sont étalés; ses feuilles glabres, alternes, réfléchies, lancéo- lées, très-entières ; les fleurs mâles disposées sur des chatons courts, axillaires, filiformes, composes d'écaillcs obtuses, serréis; sous chacune d'elles se trouve une étamine, dont le filament est très-court, soutenant une anthère arroiîdie , a plusieurs loges. Les fleurs femelles sont réunies en petites grappes oblongues, nombreuses, presque terminales ; chaque Heur composée d'un calice court, à trois folioles aiguës, per- sistantes ; point de corolle; un ovaire supérieur , arrondi, sur- monté de trois styles courts, réfléchis, et d'autant de stigmates un peu épais. Le fruit est une capsule à trois lobes, à trois loges, s'ouAa-ant en dedans , et contenant chacune une semence arrondie. (Pom.) COxMMlER. (Eof.) Voyez Gommier. (Poir.) COMMIPHORA DE MADAGASCAR (Boi.) : Commlphora madaguscariensis , Jacq., Hort. Schanbr., 2 , pag. 66, tab. 49; Willd., Spec. 4, pag. 807. Arbrisseau de l'île de Madagascar, à fleurs dioxques, dont on ne connoit encore que les mâles, d'après lesquelles il paroit appartenir à la dioécie octandrie de Linnaeus, mais dont la famille naturelle ne pourra être déter- minée que lorsque les fiuits seront connus. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de quatre pieds, sur une tige droite, rameuse. Les rameaux sont très-étalés, cylin- driques, revêtus d'une écorce crevassée, d'un brun cendré; [-.arnis de feuilles alternes, pétiolées, glabres, veinées, luisantes, oblongues, aiguës, dentées en scie à leurs bords, longues d'en- viron deux pouces: les pétioles à demi cylindriques , pourvus, A leur sommet ou à la base de la feuille, de deux petites fo- lioles opposées, arrondies. Les fleurs sont dioïques; les fleurs mâles, seules connues, sont petites, jaunâtres, presque ses- siles, agrégées sur les rameaux avant le développement des feuilles. Elles oflVent un calice campanule, fort petit, à quatre dents droites, aiguës; quatre pétales concaves, alongés, aigus, un peu réfléchis à leur sommet; huit étamines insérées sur le COM 1.5 Iféceptacle, plus courtes que la corolle, alternes avec les pé- tales ; les tilamens subulés; les anthères droites, oblougueSj point d'ovaire. (Poir.) COMMODLÎ. {Bot.) Ce nom est, au rapport de Rheede, celui du menjanthes indica , dans la langue des Brames. [J.) COMMUN, Communis. {Bot.) Mot employé comme syno- nyme de principal , général , primaire. Ainsi, dans une feuille composée, dans celte du gleditsia ou celle du haricot, par exemple, le pétiole principal, ou primaire, est dit commun, parce qu'il est le support commun de plusieurs folioles ou de plusieurs pétioles secondaires. Une grappe , un épi, unepani- cule, un corymbe, etc. , offrent un axe commun et des pédon- cules secondaires, tertiaires, etc. Une spalhe dans laquelle plusieurs fleurs sont renfermées (ail, dattier) , un involucre qui embrasse plusieurs fleurs (hemanlhe, pissenlit, grand soleil), etc., sont nommés spathe commune, involucre com- mun. On nommoit autrefois calice commun l'invoiucre du pissiMilit et des autres fleurs dites composées. (Mass.) COMOCLADE, Comocladia. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones , à fleurs polypétales , de la troisième classe de Lin- na>us, la triandrie, et de la famille naturelle des térébiniha- cées de Jussieu ; ayant pour caractère : Un calice monoThylle très-petit, coloré, divisé en trois découpures obrondes • une coi-olle à trois pétales ovales, pointus, ouverts , plus lon^s que le calice ; trois étamines , dont les filaniens, plus courts que les pétales, portent des anthères didymes; un ovaire supérieur sans style, à stigmate obtus. Le fruit est un drupe ovale marqué au somniet de trois points, contenant un noyau uni- loculaire monosperme. J"ai observé dans les Antilles trois espèces de ce genre : CoMOCLADE A FEUILLES ENTIÈRES : Comocludia folUs intepris Linn. : Comocladia caudice simptici, quandoque brachiato fronde comosa pinnata ; Jloribus confcrtis, sessilibus • racemis alaribus Brown , Jam., 1-^4: Prunus racemosa eaudice non ramoso ala- to , fraxini folio non crenato ,fructu rubro subdulci, Sloan Jam Hist., 2, p. i5i, t. 222, f. 1. Cette espèce constitue un petit arbre de quinze à vingt pieds de hauteur, dont le tronc presque toujours simple, se divise quelquefois à son sommet en trois ou quatre branches qui sont garnies de feuilles aitées Î26 COM avec impaires longues de plus de deux pieds, trrs-rappro- chées, et formant une très-grande rosette; les folioles sont opposées, ovales-lancéolées, entières, à nervures transver- sales, ayant leur bord un peu roulé en dessous. Les fleurs, très-petites, de couleur pourpre foncé, sont disposées par petits paquets sessiles sur de grandes grappes axillaires, ra- meuses, longues quelquefois de plus de deux pieds; elles sont d'abord droites, et deviennent ensuite pendantes par le poids des fi'uits, qui sont de petits drupes de la grosseur et de la forme d'une petite olive, d'une couleur rouge avant leur maturité, et d'un pourpre noirâtre lorsqu'ils sont mûrs. Cet arbre se trouve assez fréquemment dans les terrains arides des montagnes inférieures des Antilles. Il porte à Saint- Domingue le nom trivial de lresillet;kla Jamaïque on le nomme the maiden plumb-tree , l'arbre aux prunes des vierges, parce que les jeunes Créoles aiment beaucoup ce petit fruit, qui est d'un goût agréable, quoiqu'un peu acide : il seroit dange- reux de manger ces fruits avant leur parfaite maturité ; mais elle est bien indiquée par la couleur pourpre qu'ils ont à cette époque, laquelle est rouge avant. Il sort de l'écorce de cet arbre, lorsqu'on y fait une inci- sion, un suc noir très-caustique , qui, quand il reste long- temps sur la peau, désorganise l'épiderme, et y fait une tache qui ne disparoît qu'après la formation d'un épiderme nouveau . Quelques colons se servoient de ce moyen pour imprimer leur nom sur la peau de leurs esclaves. Le bois de cet arbre est de couleur brune rougeàtre ; il pour- roit être employé dans les teintures, mais il ne donneroit qu'une couleur terne. Il est employé dans la menuiserie et pour les ouvrages de tour; mais cependant il a l'inconvénient de se tordre, quoique très-sec. Le nom trivial de bresillet ne lui convient nullement , à moins qu'on n'y ajoute l'épithète de faux; car le vrai bresillet est du genre Cœsalpinia : dans ce dernier, la couleur rouge est plus claire et plus prononcée. La seconde espèce de comoclade , que j'ai eu l'occasion d'observer à la Jamaïque et à Saint-Domingue , est le CoMOCLADE DENTÉ : Comocladia dentata , foliis pinnatis , foliolis petiolatis oblon^is , spinoso-dentatis. bdsi cuneatis, "VViUd.; Conw- COM 1.7 cladia foliolis spinoso-dentutis , Jacq. , Am., i3 , t. 173 , f. 4, et Pict., p. 12 , t. 269, f. 2. Cette espèce diffère peu (^e la pré- cédente; son port est le même; et les feuilles, également ailées avec impaire, ne diffèrent que par les folioles bordées de dents épineuses. Les fruits de cette espèce ne se mangent pas; les feuilles, quand on les froisse entre les doigts, ont une odeur infecte de foie de soufre. Le suc qui sort de l'écorce est lai- teux, mais devient noir par le contact de l'air et de la lu- mière. Il a la même causticité que celui qui sort du comoclade à feuilles entières; il sert, comme ce dernier, à marquer le linge. Les Espagnols de Saint-Domingue nomment cet arbre gitao. Ils prétendent qu'il est très-dangereux de rester long-temps sous son ombre ; ils vont jusqu'à citer des personnes qui, s'y étant endormies, ont péri. Il est très-probable, d'après l'odeur des feuilles, que les émanations de cet arbre doivent être dé- létères. Cependant Jacquin a resté assez long-temps à l'ombre sous un comoclade sans en ressentir aucune incommodité. Le bois de cette espèce n'est pas aussi coloré que celui du como- clade à feuilles entières, La troisième espèce de comoclade que j'ai observée dans les Antilles , est le Comoclade a feuilles de houx : Comocladia ilicifolia, folii': pinnatis , foliolis sessilibiis, o^atis tridentatis , basi suhrotundis y Willd. ; Comocladia foliolis anguloso-spinosis , S\v. , Prod. , 17; Dodonœa aquifoUi folio tricuspidato , Plum. , Gen. , 20; le, p. 108, t. ] ly , f. 1. Cette espèce de comoclade est d'une bien plus petite stature que les deux précédentes , et croît aussi dan§ les lieux secs des mornes ou montagnes inféMeurcs des Antilles. Plumitr désigne une quatrième espèce de comoclade : Como- cladia angulosa, fuliis pinnatis , foliolis sessilibus subrotundis , Willd. ; Dodonœa aquifolii folio anguloso aculealo , Plum. , Gen., 20. (De T.) COMODY. [Bot.) On lit dans Rheede que lejussiœa repens est ainsi nommé dans la langue des Brames. (J.) COMOLANGA. (Bol.) Voyez Camalanga. (J.) COMON. ( Bot.) Espèce de palmier très-élevé de la Guiane , dont le fruit, delà grosseur d'une prune de mirabelle, et de couleur violette , est un aliment assez recherché quand il est ,.;} COM cuit dans Feau avec un peu de sel. Aublct, dans un article supplémentaire sur les palmiers, dit qu'on en tire une pulpe Manche qui , délayée dans Teau , forme pour les habitans une boisson agréable. C'est probablement le même arbre que le ciiumoun, décrit par Prélbntaine dans sa Maison rustique de Cayenne. Ces descriptions sont insuffisantes pour déterminer le <^enre et l'espèce ; mais, dans la série de ces dernières, Aublet cite encore, sous le nom de conian, un palmier dont le fruit est de la grosseur d"une balle de fusil, et auquel il attribue les mêmes usages économiques, ce qui peut faire présumer que c'est le même nom autrement orthographié. Ce coman est, selon lui, le palma dactjiiferafructii i^lohoso ininor de Plumier, qui en a donné la description et le dessin non publiés, d'après lesquels on doit ranger ce palmier parmi ceux dont les feuilles sont pennées, et le rapporter au hactris , dont il se rapproche plus que de tout autre. ( J.) COMORICHA. {Bot.) Dans l'Illyrie , selon Daléchamps , on nomme ainsi le phjllirea à feuilles étroites, alardens des Dau- phinois aux environs du Pont-Saint-Esprit, qu'il croit être le phytica des Grecs. (J.) COMOS ANDALOS {Bot.) , nom grec, selon Pausanias, cité par Calepin, d'une fleur de jacinthe dont les habitans d'Her- miona , ville du Péloponèse, formoient des couronnes aux fêtes solennelles Dcœ Chtumœ. Le mol Chtonia est , selon quel- ques-uns , un ancien nom de l'île de Crête; mais on ne peut dire quel rapport il a avec la citation précédente. D'une autre part, on lit dans Clusius que quelques personnes, de son temps, croyoient que le uQm de cosmos andalos avoit été donné parles anciens à la tulipe, et particulièrement à celle qui est rouge. C. Bauhin rapporte ce nom au lis rouge, liliuin bulbiferum. (J.) COMOSPERMA. [Bot.) Voyez Comosperme. (Poir.) COMOSPERjME, Comosperma.{Bot.) [Urule, Encycl. bot.] Genre de la famille des polygalées, de la diadelphie ocLandrie de Linnseus, composé d'herbes ou d'arbrisseaux originaires de la Nouvelle-Hollande, à feuilles simples, alternes. Les fleurs sont disposées en grappes ou en épis. Leur caractère essentiel consiste dans : Un calice inférieur, à cinq découpures, deux plus grandes, en forme d'ailes, souvent colorées ; une corolle COM 129 jnonopétale , irrégulière , presque à deux lèvres , la supérieure Litide, l'inférieure concave, entière ; huit étauiiues en deux paquets, placées dans la lèvre inférieure; les anthères à une seule loge ; un style simple ; le stigmate légèrement bifide ; une capsule comprimée, à deux loges, à deux valves s'ouvrant à leurs bords; une semence dans chaque valve , couverte de poils longs et capillaires. Ce dernier caractère est le plus essentiel de ce gtnre; autrement il ne pourroit être considéré que comme une division âespoljgala. Son nom est composé de deux mots grecs, yJ/ut.n , coma, chevelure; a-Wp/xx, semen, semence. Il faut y rapporter les espèces suivantes : CoMOSPERME A BAGUETTES ; Comospcrma virgata , Labill. , Noi'. HolL, 2, tab. 169. C^tte plante s'élève, en forme d'arbrisseau, à la hauteur de trois ou quatre pieds. Ses ram( aux sont grêles, alternes, élancés, un peu anguleux ; ks feuiliessessiles, alternes, glabres, étroites, un peu épaisses, linéaires-lancéolées, très-en- tières, obtuses, acuminées. Les (leurs sont terminales, disposées en grappes ou en épis alongés, un peu rameux; les pédicelles triangulaires, munis de trois petites bractées caduques, subu- lées, dont deux à peine sensibles ; les deux grandes divisions du calice un peu violettes ; la corolle à peine aussi longue que le calice ; la lèvre supérieure bifide, ciliée à ses bords; l'infé- rieure concave, un peu éch ancrée à son sommet; les filamens réunis en deux membranes élargies à leur base ; les anthères tronquées, percées d'un pore à leur sommet. Le fruit est une capsule oblongue, comprimée, rétrécieàsabase, bivalve, à deux loges; les semences à demi revêtues d'une membrane mince, très-blanche, enveloppée à sa base de très-longs poils. Cette plante a été, ainsi que les suivantes, découverte par M. de Labillardière, dans la terre de Van-Leuwin, à la Nouvelle- Hollande. CoMOSPERME A FEUILLES ÉMOUssÉES ; Coniosperniarctusa, Labill. , Nov. HolL, 2, tab. 160. Cet arbuste, beaucoup moins élevé que le précédent, en est très-rapproché. 11 s'en distingue par ses feuilles obtuses, par ses Heurs disposées en grappes plus courtes. Ses tiges sont droites, à demi cylindriques; ses ra- meaux ramifiés vers leursommet; les feuilles presque sessiles, glabres, oblongnes, un peu épaisses; les fleurs réunies en grappes courtes ; les bractées de la longueur des pédicelles ; la corolle 10. 9 33o COM plus courte que le calice ; sa lèvre inférieure entière ; les capsules presque tronquées à leur sommet ; les semences cou- vertes de longs poils, mais privées d'enveloppe membraneuse. CoMOSPERME A FEtiiLLES TOUFFUES ; Coiiiospenna conferta, Labill,, Noy. Uoll., 2, tab. 161. Ses tiges sont ligneuses, hautes dVn- vironunpicd, marquées, au-dessous delà base «les feuilles, de petites lignes courtes; les rameaux presque simples, eiancés, garnis de feuilles éparses, scssiles, nombreuses, linéaires, fort étroites, glabres, roulées à leurs bords, acuminées à leur sommet, longues d'un pouce; les grappes touffues, terminales, rétrécies vers leur sommet ; les pédicelles munis d'une bractée subulée et de deux autres avortées ; la lèvre inférieure de la corolle légèrement trifide. CoMOSPEUME A CALICE ÉGAL; Comosperma calymega^ Labil!., ISiov.HolL, 2, tab. 162. Ses racines sont grêles, fusiformes, perpendiculaires; ses tiges droites, herbacées, presque simples, longues d'environ un demi-pied; les feuilles glabres, sessiles, lancéolées, un peu courbées, rétrécies à leursdeux extrémi- tés, longues d'un pouce, larges de deux lignes; les grappes droites, terminales ; trois bractées de la longueur des pédi- celles ; les divisions du calice presque toutes de même lon- gueur; les deux intérieures un peu plus courtes, de couleur bleue; la lèvre inférieure de la corolle entière ; les anthères presque en massue ; le stigmate un peu lanugineux ; les semences privées d'une membrane à leur partie inférieure. CoMOSPERME GRIMPANTE; Comosperma volubiUs , Labill., Noi'. HolL, 2, tab. i63. Plante couchée ou grimpante, à tige her- Lacée , longue d'un ou deux pieds; les rameaux souples, alon- gés ; les feuilles médiocrement pétiolées, glabres, lancéolées, entières, très-caduques, à peine aiguës, très-rétréciCs à leur base. Les fleurs sont disposées en grappes courtes, latérales, redressées; trois bractées fort petites sur chaque pédiceile ; la lèvre inférieure de la corolle à trais dents obtuses , un peu cré- nelées ; les filameiis réunis en tube à leur base, puis séparés en deux paquets ; les anthères tronquées obliquement, aveu- un pore à leur sommet ; les semences ridées , sans mem- brane. Cette plante, ainsi que la précédente, croit au cap Van-Diémen de la Nouvelle-Hollande. (Poir.) COMPAGNON BLANC {Bot.), nom vulgaire du Ijchnis. COM ,3i dioica, qui lui est donné, probablement, parce que les organes sexuels sont sur deux pieds différens. (J.) COMPEDES. (Ornith.) On appelle a\>es compedes les oiseaux qui, comme les manchots, ont les pieds placés à la partie postérieure du corps, et dont la cuisse et une partie de la jambe sont cachées sous la peau de l'abdomen. (Cn. D.) COMPÈRE- GUILLERIT. (Ornith.) Dans les environs de Niort, on appelle ainsi le proyer, emberiza miliaria, Linn. (Ch.D.) COMPÈRE-LORIOT {Ornith. ) , nom vulgaire du loriot com- mun, oriolus galbula, Linn. (Ch.D.) COMPLÈTE (Fleur), Complelus (Ftos). (Bot.) La fleur réside essentiellement dans les organes sexuels ; mais on est convenu de ne l'appeler complète ou parfaite que lorsque ces organes sont environnés des tégumens particuliers connus sous le nom de calice et de corolle. Ainsi une fleur complète réunit un ou plusieurs pistils, une ou plusieurs étamines, un calice et une corolle. La fleur incomplète, par conséquent, est celle à la- quelle il manque une, deux ou trois de ces parties. La rose , l'œillet, la violette, sont des fleurs complètes. Le lis, la tubé- reuse , le daphné, le chanvre , ont des fleurs incomplètes. Fruit complet signifioit autrefois fruit pourvu de péricarpe; rexpressionyî-wif incomplet étoit employée comme synonyme de graines nues , c'est-à-dire, dépourvues de péricarpe. Des olîser- vations modernes ont démontré l'existence du péricarpe dans ces prétendus fruits incomplets ou graines nues. Les cloisons, qui se trouvent dans l'intérieur d'un fruit, sé- parent complètement ou incomplètement la cavité de ce fruit. La giroflée a le fruit divisé en deux loges par une cloison com- plète. Le fruit du pavot , quoique muni de plusieurs cloisons , n'offre qu'une loge , parce que ses cloisons sont incomplètes. L'arille , ce tégument particulier qui revêt certaines graines , les recouvre quelquefois en totalité, et d'autres fois ne les recouvre qu'en partie. Dans le premier cas l'arille est complet; c'est ce qu'on peut voir dans la graine de l'oxalis. Dans le second cas il est incomplet : le fusain galeux en offre un exemple. (Mass.) COMPOSEES ou Synanthéréhs. (Bot.) Ce que le vulgaire prend pour une fleur, dans le chardon, le pissenlit, la margue- 9- i32 COM rite et les plantes analogues, est réellement l'assemblage d'un? multitude de petites fleurs très-distinctes et très-complètes. Les- botanistes eux-mêmessemblentne pas s'être entièrement affran- chis de ce préjugé, puisqu'ils donnent à cet assemblage de fleurs le nom de fleur composée , et celui de composées à la fa- mille de plantes dont cette inflorescence est l'un des caractères. Quelques-uns cependant ont sentil'impropriétéde ces dénomi- nations, qui ne donnent que des idées fausses, et ils en ont proposé d'autres, auxquelles on ne peut reprocher que d'être nouvelles. Ainsi M. Mirbel nomme calathide la prétendue fleur composée qui représente en effet très-bien une petite corbeille de fleurs; et M. Richard nomme synanthérées la fa- mille de plantes dont il s'agit, parce que les anthères y sont presque toujours entre-greffées. Nous avons nous-mêmes pro- posé, pour désigner la famille, les noms d'androtomes et de névramphipétales, exprimant des caractères très-remarquables, que nous avions observés dans les étamines et dans la corolle de ces végétaux: mais nous adoptons volontiers le nom de synan- thérées comme aussi bon et plus ancien. La famille des synanthérées est la plus nombreuse et l'une des plus naturelles du règne végétal. Elle offre un sujet d'étude intéressant et difficile, sur lequel plusieurs botanistes très-dis- tingués se sont exercés avecplus oumoinsde succès. Depuis plu- sieurs années nous avons consacré tousnosinstans de loisir à cette étude. Nous allons exposer, en deux chapitres , les principaux ré- ;sultats que nous avons obtenus. Dans lé premier, nous ferons con- jioître les caractères généraux de la famille des synanthérées, déduits de nos propres observations, et nous présenterons en înême temps notre nouvelle terminologie. Dans le second , nous iliscuteronsbrièvementlesprincipales méthodes de classification proposées pour cette famille par nos pré Jécesseurs; après quoi nous reproduirons, avec plusieurs changemens et perfection- nemens, les principes et le sommaire de celle que nous avons établie dans nos quatre Mémoires sur les synanthérées, lus à TAcadémie des Sciences en 1812, i8i3, 1814 et 1816. Quelques réflexions sur la formation et la description des genres termi- neront le dernier chapitre. COM i33 Chapitre premier. Des caractères généraux de la famille des sjnaniliérées. Van Berkhey , botaniste hollandois , a publié sur ce sujet , en 3 761, un traité fort remarquable, quoique peu connu, intitulé : Expositio characteristica structurœjlorum qui dicuntur compositi. Cet ouvrage est rempli d'excellentes obserrations , mais dont l'auteur n'a point su tirer parti, parce que, ayant négligé de comparer, il n'a pu généraliser. II s'y trouve aussi quelques idées fausses. Malgré cela , le traité de Berkhey nous semble bieu supérieur à tout ce qui a été écrit par les autres botanistes (1) sur le même sujet; et il a rendu notre tâche difficile, parce que nous avons dû nous imposer l'obligation de le surpasser. §. 1." Analyse de lajleur. Une fleur complète de synanthérée, mal à propos nommée fleuron ou demi -fleuron par les botanistes, est composée, 1.° d'un ovaire, souvent accompagné de parties accessoires; ■2° d'une corolle; 3.° de cinq étamines; 4.° d'un style avec son stigmate et ses collecteurs. De Vovaire et de ses accessoires. Nous distinguons, dans l'ovaire des synanthérées, l'ovaire proprement dit, et les parties accessoires de cet ovaire. L'ovaire proprement dit se compose du péricarpe futur et de l'ovule. Le péricarpe futur offre à ses deux extrémités une aréole basilaire, et une aréole apicilaire , souvent entourées d'un bourrelet basilaire et d'un bourrelet apicilaire. Le corps com- pris entre les deux aréoles, ou entre les deux bourre ets, se prolonge quelquefois supérieurement en un col , et quelque- fois inférieurement en un pied. L'aréole basilaire est très - souvent oblique - antérieure, comme dans la tribu des centauriées. (1) Nous ne voulons parler ici que des botanistes qui avoient étudié les synanthérées avant nous, et non de ceux qui se sont livrés à cette étude depuis que nous avons public le cpmmeaceiâent de notre travail, tels flue M. R. Browa et d'autres. i34 COM Le bourrelet basilaire est quelquefois dimidié-postérieur, comme dans Velephantopus. Le bourrelet apicilaire est coroniforme, quand il est très- élevé, imitantune aigrette coroniforme, comme dansle spar- ganophorus. Le corps de l'ovaire est comprimé, quand son plus grand diamètre est de devant en arrière , comme dans la section des hélianthées-prolotypes; il est obcomprimé, quand sou plus grand diamètre est de droite à gauche , comme dans la section des hélianthées-corcopsidécs. Le col de l'ovaire, que les autres botanistes nomment stipe ou pédile, est un prolongement notable du péricarpe futurau- dessus delà partie occupée par Tovule. Ordinairement il est fort court avant la fécondation, et s'alonge considérablement pen- dant la maturation du fruit. Il est presque toujours continu au péricarpe : rarement il est articulé par un diaphragme , comme dans Viirospermum; et, dans ce dernier cas, nous pensons qu'il est formé, non par le corps de l'ovaire, mais par le bourrelet apicilaire considérablement accru. C'est à tort que l'on consi- déroit le col comme le support ou le pied de l'aigrette; car il existe souvent sans elle, et en est toujours indépendant. Le pied de l'ovaire est un prolongement notable du péricarpe futur au-dessous de la partie occupée par l'ovule. Il est continu dans la tribu des échinopsées, et articulé dans celle des eupato- riées. Dans ce dernier cas, il est formé par le bourrelet basilaire notablement accru. L'ovaire est dit coUifère ou pédifère, quand il est muni d'un col ou d'un pied. Nous remarquons, à l'intérieur du péricarpe futur, le pla- centaire , ou la partie basilaire, pleine et charnue, sur laquelle repose l'ovule. Cet ovule, ordinairement obovale, comprimé, est plutôt ascendant que dressée ; carie funicule, fixé par un bout sur le placentaire, s'insère par l'autre bout à côté et un peu au-dessus de la pointe basilaire de l'ovule. Le cordon vasculaire du funi- cule se prolonge sur ce côté jusqu'au sommet de l'ovule, et redescend sur l'autre côté presque jusqu'à la pointe de l'ovule. Souvent deux branches alternes, simples, se détachant du tronc, descendent le long de l'une et de l'autre face. La graine COM iS5 nous a offert un albumen membraneux, enveloppant l'em- bryon, et recouvert parla tunique séminale . qui est excessi- vement mince et fugace. On sait que l'embryon est dicotylédon , et que sa radicule correspond à la pointe de la graine. Les parties accessoires de l'ovaire des synanthérécs sont le pédicellule, l'aigrette, le plateau et le nectaire. Le pédicellule est filiforme, enchâssé dans une cavité du clinanthe, et son sommet s'insère au centre de l'aréole ba- silaire. L'ovaire est souvent sessile , comme dans les car- duinées. L'aigrette est un calice d'une nature particulière, propre à la famille des synanthérées. C"est, selon nous, un calice réelle- ment épigyne, et non point un calice adhérent. L'aigrette est simple, quand elle n'est composée que de par- ties similaires formant un ensemble uniforme, ou même de pièces di.'-semblabies, mais situées sur le même rang; elle est double , quand elle offre la réunion de deux espèces d"aigrettes non situées sur le même rang. Nous admettons dans Vecliinops une aigrette quadruple implantée sur toute la surface de l'o- vaire, et dont une partie est regardée par les autres botanistes comme un péricline. Nous distinguons l'aigrette proprement dite, évidemment coînposée de plusieurs squamellules; et l'aigrette coroniforme, qui consiste en un simple rebord continu, entourant et sur- montant l'aréole apiciiaire. L'aigrette coroniforme est peut- être composée de plusieurs squamellules semi-avortées, entre- greffées , et entièrement confondues ensemble. Les squamellules , considérées quant à leur disposition , peu- vent être unisériéts, bisériées, trisériées, plurisériées ou multi- sériôcs, régulièrenœnt ou irrégulièrement imbriquées, conti- giics ou distancées, libres ou entre-greffées inférieuremenf. Considérées quant à leur adhérence avec l'ovaire, elles sont caduques dans le slokcsia, distinctes de l'ov^aire dans la plupart des synanthérées, confondues avec lui dans le zinnia. Consi- dérées quant à leur forme, elles sont filiformes, triquètres, laminées ou paléiformes. Considérées quant à leurs appendices, elles sontbarbées, ou garnies de barbes, comme dans les cirses, les appendices étant très-longs, flasques, flexueux, très-capi!- îaires; barbeliées, ou garnies de barbelles, comme dans les ï56 COM centaurées , les appendices étant beaucoup plus courts , roides, droits, cylindriques, épais; barbellulées, ou garnies de bar- belluks, comme dans les asters, les appendices étant petits, coniques, pointus, semblables à des épines. Les squamellules sont rarement inappendiculées, comme dans le gn/ideim, les vrais pectis. Le plateau est un disque charnu, interposé entre l'ovaire et les autres organes floraux; il a pour écorce un anneau corné, qui porte l'aigrette et se détache spontanément. Le plateau n'existe que chez les carduinées. Le nectaire, en forme de godet, de substance glanduleuse, et sécrétant un suc mielleux, est articulé par sa base avec l'o- vaire, et par son sommet avec le style: il est ordinairement avorté ou demi-avorté dans les fleurs femelles. Nous avons dé- montré que le prétendu ovaire supère , admis par les botanistes dans le larchonanthus , n'est qu'un gros nectaire. Nous pensons que le type primitif de l'ovaire dessynanthé- réesest un ovaire triloculaire, triovulé; et nous prévoyons que l'on découvrira un jour, dans la tribu des arctotidées, quelque plante ayant l'ovaire à trois loges et à trois ovules. Nous fon- dons cette opinion surrirrégularitédel'ovairedessynanthérées, sur la distribution de ses vaisseaux ou nervures, sur la situa- tion latérale du point d'attache de l'ovule, sur la structure de l'ovaire de plusieurs arctotidées, où l'on distingue trois loges, dont deux semi-avortées, et sur l'analogie de ces ovaires d'arc- totidécs avec ceux des valérianées. Suivant ce système, l'irré- gularitédel'ovairedessynanthérées résulteroit de l'avortement de deux des trois loges, lequel avortement auroit eu lieu sur le côté de l'ovaire qni regarde le péricline. En général, l'ovaire des synanthérées a pris toute sa crois- sance dés la floraison. L'ovule n'occupe d'abord que sa partie basilaire, et il forme lui-même sa loge, en repoussant, à me- sure qu'il croît, le parenchyme qui l'environne. Il n'y a donc po.nt d'endocarpe (Rich.) dans le fruit des synanthérées. Dans fous les cas, l'aigrette ne prend aucun accroissement après la fleuraison. Les poils de l'ovaire des synanthérées sont ordinairement biapiculés, ou échancrés au sommet, et même quelquefois manifestement fourchus; rarement ils sont fascicules, comme COM ^^- sur la corolle des picridium. Tous ces poils, biapiculës , fourchus ou l'asciculés, sont à nos yeux des poils entre-greffes. Les fleurs màlcs et les fleurs neutres ont le plus souvent un ovaire, lequel est semi-avorté et inovulé : nous le nommons faux ovaire. L'ovaire des synanthérées prend le nom de cypséle, quand il est devenu fruit. De la corolle. La base delà corolle des synanthérées, confondue avec celle des étamines, est articulée sur l'aréole apicilaire de l'ovaire, ou sur le plateau quand il existe, et elle est située entre l'ai- «'rette et le nectaire. Nous avons reconnu dans cette corolle trois caractères principaux. 1.** Chacun des cinqpétales entre-greffes inférieurement, dont se compose la corolle des synanthérées , est muni de deux ner- vures très-simples, qui le bordent d'un bout à l'autre des deux côtés, et confluent par conséquent au sommet. Ce caractère, que nous avons indiqué en i8i3 j avant M. R. Brown, qui ne l'a publié qu'en 1814, nous a paru tellement remarquable , que ^ous avons proposé de désigner la famille par le nom de né- vramphipétales. Indépendamment des nervures marginales, ou vraies nervures , il y a quelquefois des nervures médiaires , que nous nommons nervures surnuméraires, ou fausses nervures. '2° Durant la préfleuraison, les cinq lobes de la corolle, formés par la partie supérieure libre des pétales, sont immé- diatement rapprochés par les bords , sans se recouvrir aucu- nement. 3.° L'assemblage des cinq pétales constitue i*n tube et un limbe, qui diffèrent l'un de l'autre parla forme, par la subs- tance et par l'ordre des développemens, comme l'onglet d'un pétale d'œillet diffère de sa lame, ou comme le pétiole d'une feuille diffère de son disque. Ces trois caractères, qui existent constamment dans foute Gorolle desynanthérée , accompagnée d'organes mâles parfaits, sont au contraire plus ou moins altérés dans les corolles que ces organes n'accompagnent pas. C'est pourquoi nous distin- guons, darts la famille des synanthérées , deux genres de co- rolles, les masculines et les non-masculines, et nous regardons '^^s COM cesflt'rnièrcs comme étant défigurées pai- une sorte de mons- truosité héréditaire. Les corolles masculines ou staminées comprennent sept espèces exactement détenninables : i." les corolles régulières, dont le limbe est divisé supérieurement par des incisions éga- lement profondes ; 2;" les corolles subrégulières , dont les inci- sions sont un peu inégales; 5.° les corolles labiées, à limbe par- tagé supérieurement en deux lèvres, dont l'extérieure ou pos- térieure comprend les trois cinquièmes, et l'intérieure ou antérieure les deux autres cinquièmes delà corolle; 4.° les co- rolles ringentes, dont la lèvre postérieure comprend les quatre cinquièmes, et la lèvre antérieure le cinquième seulement, comme dans les barnadesia, hacazia^ diacantha; 5." les corolles obringentcs, dont la lèvre postérieure comprend un cin- quième, et Fantérieure quatre cinquièmes , comme dans les cardninées; 6.° les corolles palmées, dont l'incision antérieure ou intérieure pénètre à peu près jusqu'à la base du limbe, tandis que les quatre autres s'arrêtent vers la moitié de sa h.iu- teur, comme dans le cardapatium, le stokesia, Velephantopus; 7.° les corolles fendues, qui diffèrent des corolles palmées par l'extrême brièveté des quatre incisions postérieures ou exté- rieures, comme dans les lactucées. Les corolles non masculines ou instaminées comprennent cinq espèces exactement déterminables : 1.° les corolles Hgn- lées, dont !e limbe se prolonge du côté extérieur ou postérieur en une languette ; 2.° les corolles obligulées, dont le limbe se prolonge en une languette du côté intérieur ou antérieur, comme dans lezoégea; 3.° les corolles biligulées, dontle limbe se prolonge gn deux languettes. Tune extérieure ou posté- rieure, l'autre intérieure ou antérieure, comme dans les mu- tisiées, le galinsoga IrUohata; 4.° les corolles tubuleuses , dont le limbe étréci est conforme au tube, et nullement évasé, comme dans les artemisia ; 5.° les corolles amplifiées, dont le limbe, notablement élargi ou dilaté, est évasé en tous sens, comme dans plusieurs centauriées. Quelquefois les corolles masculines , et souvent les corolles non masculines , offrent d'autres formes presque indétermi- nables. Nous les nommons corolles ambiguës, quand elles sont intermédiaires entre deux formes déterminées ; anomales, COM iSg quand leur forme est insolite el bizarre; variables, quand elks se présentent sous diverses formes dans les différentes fleurs d'une mêmecahithide incouronnée, ou d'un même disque, ou d'une même couronne. Les corolles indéterminées , c'est-à-dire ambiguës, anomales ou variables, peuvent êtrerégulariformes, subrégulariformes, labiatiformes, ringentiformes, obringenti- formes , palmatiformes , fissi formes , liguliformes , obiiguli- formes, biliguliformes, tubuliformes, ampliatiformes, pinna- tifides, etc. La couronne des diverses espèces de centauriées oifre des exemples de presque toutes ces formes. Des étamines. Une ëtamine de synanthérée est composée du filet et de l'an- thère. Nous avons observé que le filet étoit divisé par une sorte d'articulation en deux parties: l'une, beaucoup plus longue, que nous appelons l'article inférieur; l'autre , beaucoup plus courte et de substance différente , que nous appelons l'article supérieur, ou l'article anthérifére, et qui est continue par son sommet avec la base du connectif. C'est à raison de cette articulation que nous avions proposé de donner auxsynanthé- récs le nom d'androtomcs. Nous distinguons dans l'anthère un connectif, deux loges, divisées chacune en deux logettespar une cloison très-mobiie, quatre valves, dont deux antérieures ou intérieures, mobiles, et deux postérieures ou extérieures , immobiles , le pollen, un appendice apicilaire, deux appendices basilaires. Les appendices basilaires sojit nuls dans plusieurs tribus. L'appendice apicilaire ne manque entièrement que dans le ■piqiieria. La fleur masculine, c'est-à-dire, hermaphrodite ou mâle, contient cinq étamines: leurs filets naissentsur l'ovaire, et sont inférieurement greffés à la surface interne du tube de la cn- rolie, au devant des cinq nervures, de sorte qu'ils alternent avec les lobes ; les anthères sont presque toujours entre-greffées latéralement, de manière à former un tube: cette sorte de greffe, qui semble quelquefois n'être qu'une agglutination, a Heu sur la face externe des valves postérieures, près de leurs hords. i^o COM I,es fleurs non masculines , c'est-à-dire , l'emellcs ou neutres , ont quelquefois des rudimens d'étanjines avortées, que nous nommons fausses étamines. Du slyle , du stigmate et des collecteurs. Il y a dans la famille des synanthérées quatre sortes de styles : le style androgynique , le style féminin, le style masculin, le slyle neutre. Lestyle androgynique appartient aux fleurs hermaphrodites, et il est le seul qui ofire, sans altération, la réunion de tous les caractères propres à cet organe. Il est formé d'une tige cy- lindrique, articulée par sa base sur le nectaire, et divisée supé- rieurement en deux branches ordinairement libres, quelquefois entre-greff'ées incomplètement. Ces branches portent constam- ment deux sortes d'organes: i." sur leur face intérieure, le stigmate qui reçoit et transmet l'action fécondante du pollen; ■2° sur leur face extérieure , un assemblage très-remarquable de poils ou de papilles, que nous nommons collecteurs, parce que leur destination indubitable est de recueillir le pollen, lorsque le style traverse de bas en haut le tube des anthères. Le stigmate est, en général, unique dans la famiUe des synan- thérées, parce que la substance stigniatique , qui couvre ou borde tout ou partie de la face intérieure de l'une des deux branches du style, conflue presque toujours, parla base, avec celle qui couvre ou borde toutou partie de la face intérieure de l'autre branche ; l'interruption à la base , qui pourroit au- toriser à reconnoître deux stigmates, est très-rare, fort peu constante, et purement accidentelle, chez les synanthérées. hes collecteurs sont, dans cette famille, des agens pro- bablement nécessaires pour la dispersion du pollen, et par conséquent pour la fécondation , qui doit être presque toujours croisée, parce que le stigmate occupant la face intérieure des branches du style, lesquelles ne se séparent qu'après s'être élevées au-dessus du tube des anthères, le pistil d'une fleur ne peut guère être fécondé que par le pollen expulsé des fleurs voisines. Le stigmate et les collecteurs varient beaucoup suivant les diverses tribus naturelles, qui sont principalement carac- térisées par les modifications de ces organes. Le stigmate est lisse dans les carduinées, papille dans les lac- COM 141 tuciîes ; il forme Jeux bourrelets marginaux , Lien distincts dans les anthémidées, plus ou moins conflucns dans les hélianthées une lame continue dans les échinopsées ; il occupe la partie inférieure des branches dans les eupatoriées, leur partie supé- rieure dans Icsarctotidécs, leurs marges dans les carduinées, toute leur face intérieure dans les lactucées. Les collecteurs sont piliformes dans les lactucées, papilli- formes dans les carduinées, ponctiformes dans les arctotidées, glanduliformes dans les adénostylées, lamelliformes dans le gundelia; ils occupent toute la face extérieure des branches et le haut de la tige dans les lactucées, la face extérieure des branches dans les arctotidées, leur partie supérieure dans les eupatoriées, leur sommet dans les anthémidées. Nous nommons appendice collectifère la partie supérieure des branches, lorsque le stigmate ne se prolonge point sur cette partie , qui ne porte que des collecteurs, comme dans les eupatoriées , lesastérées. Le style féminin diffère du style andi-ogynique par l'avorte- ment complet des collecteurs et de l'appendice collectifère. On conçoit en effet l'inutilité des collecteurs dans une fleur femelle ou dépourvue d'étaraines. Le style masculin, qui appartient aux fleurs mâles, conserve au contraire , comme cela doit être , les collecteurs et l'appen- dice collectifère , tandis que le stigmate s'évanouit entièrement , et que la partie stigmatifère des branches avorte, ou plutôt se confond avec la tige par la greffe des deux branches en cette partie. C'est une singularité bien remarquable, propre aux synanthérées, et dont la cause finale est évidente, que les styles de fleurs mâles exercent des fonctions importantes dans l'acte de la fécondation. Quant au style neutre, qui existe très-rarement, et qui ne peut être d'aucun usage pour la fécondation , puisqu'il appar- tient à des fleurs privées de pistil et d'étamines , il ne possède, et ne doit posséder, en effet, ni stigmate, ni collecteurs. Chez les synanthérées qui n'ont point de fleurs hermaphro- dites, il faut combiner la structure du style fémin n avec celle du style masculin, et l'on parvient assez facilement, dans la plupart des cas , à deviner ce que seroit le style androgynique. C'ette opération mentale est indispensable pour rapporter ces synanthérées aux fj-ibus naturelles qui les réclament. 142 COM Le style de plusieurs synanthérées est irritable par le tou- cher : quelques arctotidécs nous ont olTert ce phénomène, qui n'avoit été observé, je crois, que sur des carduinées et des centauriécs. §. II. Analyse de la calathide. La disposition respective des anthères et du stigmate est telle, chez les synanthérées, qu'une fleur, même hermaphrodite, ne peut que très-diflicilemeut se féconder elle-même. Il falloit donc que plusieurs (leurs fussent immédiatement rapprochées ou agglomérées : ces groupes de fleurs sont des calathides. La partie sur laquelle reposent les fleurs de la calathide est le cli- nanthe. Nous nommons péricline l'assemblage des bractées qui entourent la calathide. Du capitule. Quelquefois plusieurs calathides sont groupées ensemble ; nous nommons capitule cette réunion de calathides. Le capi- tule est composé de calathides sessilcs, dans la-dera ; de cala- thides pédonculées, dans le ricliea ; de calathides uniflores , dans le lagascœa; de deux calathides uniflores, entrc-greffécs parleurs périclines, dans les xanthium. Nous nommons calathiphore la partie quiporteles calathides du capitule. Le calathiphore est ordinairement hérissé de poils. Il est plane dans Vœdera , cyliadracé dans le ricliea. Souvent chaque calathide du capitule est accompagnée d'une bractée, située sur le calathiphore, comme dans le sphœranthus , ou au sommet du pédoncule de la calathide, comme dans le richea. Nous disons que le capitule est involucré, quand sa base est entourée d'un assemblage de bractées indépendantes de celles qui appartiennent à chaque calathide , comme dans Vcvdera; il est nu, qudnd il n'y a point d'involucre, comme dans le sphœ- r.inthus , le ricliea. Composition de la calathide. La calathide, considérée sous le rapport du sexe des fleurs, est unisexuelle dans les baccliaris , les ambrosia , les xantliium, e tarchonanthus , Yoligocarpha, H. C. , les gnaplialium dioicum L'trnargaritaceum- bisexuelle, dans la plupart des synanthérées. COM i/,3 Elle est monogame, digame, irigame, selon qu'elle est com- posée d'une, de deux, ou de trois sortes de fleurs dilierenles par le sexe. Ainsi , les calatliides du chardon, de la laitue , sont monogames ; celles deVaster , de l'hélianthe , sont digames ; celles de plusieurs calendulées et arctotidées sont trigames. La calathide, considérée sous le rapport de la forme des. fleurs , est uniforme , biforme , triforme , selon qu'elle est com- posée d'une, de deux, ou de trois sortes de fleurs diff'érentes par la forme : ainsi, la calathide de l'eupatoire est uniforme , celle de la camomille est biforme, celle derer/g-eron acre est triforme. La calathide uniforme est homopétale et homo- carpe, parce que son uniformité résulte delà similitude de toutes les corolles et de celle de tous les ovaires avec leurs accessoires. La calathide biforme ou triforme est tantôt hétéro- pétale et hétérocarpe, comme dans le ddronicum ; tantôt hété- ropétale et homocarpe, comme dans V arnica; tantôt homopé- tale et hétérocarpe, comme dans le geropogon, le Ûirincia, et beaucoup d'autres lactucées. La calathide est incouronnée, quand toutes les fleurs qui la composent sont semblables par la corolle, elle est couronnée, quand les fleurs extérieures diffèrent par la corolle des fleurs intérieures; demi-couronnée, quand les fleurs extérieures, qui différent des fleurs intérieures par la carolle, sont situées d'un seul côté de la calathide ; bicouronnée , quand il y a trois sortes de fleurs difl"érentcs par la corolle, les unes intérieures, les autres extérieures, d'autres intermédiaires. La calathide incouronnée, considérée quant à la longueur res- pective de ses fleurs et à leur direction, est équaliflore, ourecti- ilore, quand toutesses fleurs sont égales en longueur, et qu'elles sont parallèles à l'axe de la calathide ; elle est radialiforme , quand les fleurs sont progressivement plus longues à mesure qu'elles s'éloignentdu centre, et quandleur partie supérieuie se dirige eu dehors, cœnmedans les lactucées et les nassauviée.s. La calathide incwuronnée, considérée quant au nombre dt ses fleurs, estuniflore dans le turpinia, Varnbrofia , le xantiiitim^ le lagascœa, le corjrnbium ; biflore, trlflore, quadriflore, quin- quéflore, paucitlore, pluriilore , multiflore. La calathide incouronnée, considérée quant à la forme de ses corolles , est régularitlore dans l'eupatoire ; subrégulariflore , ivi ^ COM dans quelques carduinécs ; labiatillore , dans les nassauviëeSj obringentiflore, dans Ja plupart des carduinées ; pahnatiflore, dans le cardopatitini, VelepJianlopus; fissiflore, dans les lactu- cées; tubuliflore, dans les individus femelles des baccharis , du gnaphalium dioicum : enfin la calalhi»ie imiflore et fémini- ûore du xanthium , ûeVambrosia, est une calathide incouronnée, apétalidore. La calathide incouronnée est rarement ambigui- flore, auomaliflore, ou diversiflore. La calathide incouronnée, considérée quant au sexe de ses fleurs, est presque toujours androgyniflore; rarement fémini- flore ou masculittore, comme dans les baccharis, le gnapha- lium dioicum, les ambrosia, les xanthium^ jamais neutrillore. La calathide couronnée , demi-couronnée, ou bicouronnée, «st composée d'un disque et d'une couronne -. ou d'un disque et d'une demi-couronne ; ou d'un disque et d'une double cou- ronne. La calathide couronnée, demi-couronnée ou bicouronnée, est discoïde, quand les Heurs de la couronne ne sont pas plus longues que celles du disque, et qu'elles suivent la même direction, comme dansVartemisia , le carpesium ,lesp]iœranthus; elle est radiée, quand les fleurs delà couronne sont radiantes, c'est-à-dire, quand elles sont plus longues que celles du disque , et que leur partie supérieure se dirige eu dehors , comme dans le bleuet, la marguerite ; elle est quasiradiée, quand la radia- tion est moins évidente ; elle est discoide-radiée , quand il y a deux couronnes, l'une extérieure radiante, l'autre intérieure inradiante, comme dans ïerigeron acre; elle est semi-radiée, quand il y aune demi-couronne radiante , comme dans le mil- leria, le schhuhria, le siegesbeckia, le phaethusa, ou quand il y a une couronne entière , radiante d'un c6lé et inradiante de l'autre, comme dans Vœdera. Le disque est toujours équaliflore ou rectiflore. Le disque est uniflore dans le tessaria^ le monarrhenus , U.C.; pauciflore, dans le sphœranthus , le mksilago hjlrida , le shevreulia, H. C; pluritlore, ou multiilore, dans une foule de genres. Le disque est régulariflore, dans Vhelianlhus ; subrégulari- flore, dans ïachillea, le clierina, H. C. , beaucoup decentau- riées ; labiatillore, dans les mutisiées ; ringentillore , dans le COM 145 ûiacantha; obringentiflore, dans plusieurs centauriées. Il est rarement ambiguillore, anomalidore, ou diversiflore. Le disque est toujours androgyniflore ou masculiflore, jamais féminiflore ni neutriflore. Dans quelques calendulées et arctoti- dées, et dans le chaptalia , les fleurs intérieures du disque sont mâles, et les extérieures hermaphrodites; dans le disque de Vamellus, les fleurs mâles et hermaphrodites paroissent entre- mêlées : dans l'un et l'autre cas, nous disons que le disque est androgyni-masculiflore. La couronne est entière dansle bellis; dimidiée ou unilatérale , dans le mi7/en"a ; simple , dansl'asier; double, dans Verigeron acre, le chaptalia ; radiante, dans Vhelianthus ; inradiante, dans Vartemisia; semi-radiante, dans Vœdera, c'est-à-dire, radiante d'un côté de la calathide et inradiante de l'autre côté. La couronne est unisériée, dansVhelianthus ; plurisériée,dans les carpesiurn, gnaphalium; multisériée, dans le tussilago hy- hrida, le chevreuiia, H. C. Elle est unifloredansle schkuhria, le milleria; bi-triflore , dans le diglossus , H. C. ; pauciflore , dans le tagetes, le solidago ; pluriflore, dans Vaster; multiflore , dans Yerigeron. La couronne est liguliflore, dans Vaster ,'Vhelianthus ; obligu- liflore, dans le zoegea ; biliguliflore, dans la plupart des mu- tisiées, le galinsoga trilohata- tubuliflore, dans Vartemisia; ampliatiflore, dans le bleuet; apétaliflore, dans le gymnostjle$. Elle est très-souvent ambiguiflore , anomaliflore , ou diversi- flore. La couronne est toujours féminiflore, ou neutriflore; jamais androgyniflore , ni masculiflore. Les botanistes qui croient le contraire , prennent pour organes màle« des rudimens d'éta- mines avortées ; ou bien ils confondent la calathide radiati- forme, qui ne peut avoir de véritable couronne, avec la cala- thide radiée qui en a nécessairement une. Pour éviter toute erreur sur ce point, il faut se rappeler que le disque est essen- tiellement composé de corolles masculines, et que la couronne est essentiellement composée de corolles non masculines : d'où il suit que la calathide est couronnée , quand ses corolles inté- rieures sont masculines et ses corolles extérieures non mascu- lines ; et qu'elle est incouronnée , quand ses corolles sont toutes masculines, ou quand elles sont toutes non masculines. 10. xo 14& COM Du clinanthe. Nous distinguons sur le clinanthe, i." son aire, c'est-à-dire, sa surface considérée dans son ensemble; 2° les aréoles ovari- féres, qui correspondent exactement aux aréoles basilaires des ovaires; 3.° les cicatricules, qui résultent de la rupture du pédiceilule , quand l'ovaire est pédicellulé , ou de la rupture des vaisseaux, quand l'ovaire est sessile : c'est pourquoi il n'y a qu'une cicatricule par chaque aréole dans le premier cas, tan- dis qu'il y en a plusieurs dans le second ; 4.° le réseau , formé parles intervalles qui séparent les aréoles; 5.° les appendices de plusieurs sortes, qui sont presque tous des productions du réseau. Nous distinguons huit sortes d'appendices du clinanthe : les squamelles, les fimbrilles, les poils, les papilles, les lamelles, les cloisons, les paléoles , les stipes. Les squamelles sont de vraies bractées, plus ou moins ana- logues à celles qui composent le péricline : chaque squamelle accompagne immédiatement et extérieurement une fleur, de sorte que le nombre des squamelles n'excède point celui des fleurs. Les squamelles sont squamiformes , quand elles ne dif- fèrent point des squames ou bractées du péricline ; elles sont périclinoïdes , lorsque, étant imbriquées autour d'un clinanthe axiforme dont le sommet inappendiculé porte le disque, elles cachent les fleurs delà couronne à laquelle elles appartiennent, et oS"rent ainsi l'apparence d'un péricline , comme dans Vewax , lejilago, le cylindrocline, H. C. Les squamelles peuvent être coriaces, foliacées, membraneuses, scarieuses , planes, am- plexiflores, semi-amplexiflores ; égales, supérieures ou infé- rieures aux fleurs. Les squames du péricline , les squamelles du clinanthe, et les squamellulcs de l'aigrette sont, suivant nous , des bractées analogues, quoique diversement modifiées : c est pourquoi nous leur avons donné d.es noms qui ne diffèrent que parla terminaison, et que nous croyons préférables à ceux d'écaillés , de paillettes , de poils , etc. usités par les bota- nistes. Les fimbrilles ne sont point des bractées, mais de simples saillies du réseau : ce sont des filets membraneux, laminés, linéaires ou subulés, inégaux, irréguliers , souvent entre-greffes COM 147 inférleurcmeat, et toujours beaucoup plus nombreux que les fleurs. Les poils du clinanthe ne diffèrent des fimbrilles que parce ' qu'ils sont très-courts et filiformes. L^ papilles du clinanthe diffèrent des fimbrilles et des poils eu ce qu'elles sont très-courtes, épaisses, charnues, cylindra- cées. Les lamelles sont, comme les papilles, très-courtes, épaisses, charnues; mais elles sont laminées, au lieu d'être cyliiidracées. On peut considérer les lamelles comme des rudimens de cloi- sons. Les cloisons ne sont autre chose que les côtés des mailles du réseau, lorsque celui-ci fait une saillie notablement élevée, non interrompue , et peu épaisse : la réunion des, cloisons forme des alvéoles régulières ou irrégulières. Les cloisons peu- vent être plus ou moins élevées , membraneuses ou charnues, entières ou dentées. Les paléoles différent des cloisons en ce qu'elles sont dis- tinctes les unes des autres, comme des squamelles, et non point réunies en un assemblage continu d'alvéoles ; elles diffèrent des squamelles en ce qu'elles sont situées sur le côté intérieur des fleurs qu'elles accompagnent, et qu'à cet effet leur con- cavité est tournée en dehors. Les stipes diffèrent essentiellement de tous les autres appen- dices du clinanthe , en ce qu'au lieu de faire saillie sur le réseau , ils élèvent sur leur sommet les aréoles ovaril'ères. Il ne faut pas" confondre ces petites colonnes , plus ou moins épaisses et char- nues, avec les pédicellules qui attachent les ovaires sur les aréoles ovarifères. Le clinanthe peut êtrelarge ou étroit, épais ou mince , plane , planiuscule, rarement et peu concave, convexe, hémisphé*» rique , globuleux , ovoïde, longuement ou courtement conique, cylindracé, subulé, axiforme. Le clinanthe est imprimé, quand les aréoles ovarifères et le réseau sont à peu près au même niveau; il est fovéolé, quand les aréoles paroissent enfoncées par l'effet delà saillie d u réseau, que les fossettes sont arrondies, et le réseau épais, peu é' -vé; il est alvéolé, quand la saillie du réseau est pius élevée, peut épaisse, et forme des alvéoles anguleuses. ï43 COM Le clinantheest înappendiculé dans le bellis ; squameUUère ^ dansVhelianlhus; fimbrillifèrc, dans les carduinées; squamellé- fimbrillé, dans le cladanthus,H.C. , dont le clinanthe porte des squamellesetdesfimbrilles^ pilifére,dansle àoronicum; papilli- fére,ou lamellifère, dans une foule desynanthéréesjsept^ère, dans l'onopordum; paléolifère, dans le leplophjtus y H. C. , le damatris, H. C. ; stipifère, dans le cotula. Du péricline. Le péricline est toujours composé de plusieurs bractées , que nous nommons des squames. Nous distinguons la squame proprement dite , son appendice et sa bordure. Les squames sont inappendiculées, quand elles sont de la même nature et suivent la même direction d'un bout à l'autre., ou quand elles ne changent de nature et de direction du haut en bas que par des degrés insensibles : elles sontappendiculées, quand elles changent brusquement de nature ou de direction à un certain point de leur hauteur, comme dans l'artichaut, auquelcasla partieinférieuredoitseule être considérée comme la squameproprementdite, et la partie sup<érieure en estl'ap- pendice. Ainsi , dans le podolepis , ce que les botanistes prennent pour les pédicellcs des squames, ce sont réellement les squames elles-mêmes; et ce qu'ils prennent pour les squames, ce sont les appendices des squames. La squame est un rudiment de pé- tiole semi-avorté et modifié ; son appendice est un rudiment de la feuille proprement dite semi-avortée et moditiée. Les squames sont ordinairement appliquées les unes contre les autres, ou contre les fleurs de la calathide , et d'une substance plus ou moins ferme ou coriace ; leursappendices sont ordinairement inappliqués, étalés, ou réfléchis, et ils peuvent être foliacés, bractéiformes , membraneux , scarieux , sphacélés , frangés , spiniformes , spinescens , radians, pétaloides , comme dans Je petalolepis , H. C. , décurrens , marginiformes. Les squames sont immarginées, quand leurs bords sont de la même nature que leur partie moyenne, ou quand la difle- renée est légère , ou enfin quand le changement s'opère par degrés insensiblçs : elles sont marginées, quand les bords sont d'uneautre nature que la partie moyenae , que la différence est COM 149 notable, et la transition brusque; alors les bords de la squame prennent le nom de bordure. La bordure est ordinairement membraneuse ou scarieuse : souvent elle es^ appendiciforme, ce qui a lieu lorsqu'elle est grande , et qu'elle ne borde que la partie supérieure de la squame; dans ce cas, elle se confond presque avec l'appendice décurrent ou marginiforme. [.es squames sont squamelliformes, quand elles ne diffèrent point des squamelles du clinanthe , comme dans Vemx, leji- la^o , le ^jlindrocline , H. C. ; elles sont bractéiformes, quand elles sont analogues ta des bractées d'involucre; ellessont appen- diciformes, quand la véritable squame est entièrementavortée, et que l'appendice subsiste seul , comme il arrive aux squames extérieures du xeranlhemum , du catananche. Ellessont appen- diciforines supérieurement, quand, leur partie inférieure étant de la nature des squames et leur partie supérieure delà nature des appendices, le passage de l'une à l'autre s'opère par degrés insensibles. Les squames sont unisériées, bisériées, trisériées, paucisé- riées,-plurisériées, multisériées , selon qu'elles sont disposées autour de la calathidesur un, deux, trois , ou plusieurs rangs concentriques; ellessont imbriquées, quand, étant plurisériées, celles des rangs intérieurs sont progressivement plus longues que celles des rangs extérieurs, auquel cas elles peuvent être imbriquées régulièrement ou irrégulièrement; elles sont obim- briquées, quand , étant plurisériées , celles des rangs intérieurs sont progressivement plus courtes que celles des rangs exté- rieurs; elles sont diffuses, quand elles sont plurisériées, et à peu près égales en longueur, ou irrégulièreîhent inégales. Les squamesplurisériées sont extradilatées, quand les extérieures sont les plus larges; intradilatées, quand les intérieures sont les plus larges; interdilatées , quand les intermédiaires sont les plus larges; équidi'.atées, quand elles sont toutes à peu près de la même largeur. Les squames plurisériées sont semblables, ou dissemblables: dans ce dernier cas, à moins que les différences ne soient dignes dctre notées, on ne décrit que les squames intermédiaires. Les squames unisériées, ou plurisériées, peu- vent être libres ou entre-greffées. Le péricline est chorisolépide ou •i^l'' ^"isquame, quand les squames sont libres, ce qui est le cas le plCTs ordinaire; il e&t t5o COM plécolépide ou connatisquame , quand les squames sont entre- greffées. Le péricline plécolépide est ordinairement formé ds squames unisériées, comme dans letagetes, le lagascœa; quel- quefois de squames plurisériées, comme dans plusieurs arcto- tidées , et dans les xanthium , ambrosia. Le péricline est simple, toutes les fois qu'on n'observe pas une différence ou une interruption bien remarquable et nette- ment tranchée entre les squames extérieures et les squames in- térieures ; il est double, lorsque cette différence ou cette interruption est assez prononcée pour qu'on puisse distinguer un péricline extérieur et un péricline intérieur. Dans ce cas , si lessquamcs extérieures sont très-petites , comme semi-avortées , très-peu nombreuses, peu constantes, variables, irrégulièrement disposées, au lieu d'admettre un péricline double, nous disons que le péricline est accompagné desquames surnuméraires. On ne doit pas confondre le péricline extérieur, ni les squames surnuméraires, avec l'involucre dont nous parlerons bientôt. Le péricline est radié, quand ses squames intérieures sont ra- diantes, c'est-à-dire, prolongées supérieurement en un long appendice scarieux, coloré, liguliforme, étalé, comme dans la carline , le xéranthème , le Lessaria , le monarrhenus , H. C. ; il est quasi-radié, quand la radiation est moins évidente. Le péricline peut être orbiculaire , convexe , hémisphérique , globuleux, ovoïde, campaniforme , cylindrique, cylindracé; rarement réfléchi ou rabattu , comme dans Vechinops. Sa grandeur doit être comparée à celle des ileurs delà ca- lathide, quand celle-ci n'est ni radiée ni radiati forme ; à celle des fleurs du disque, quand la calathide est radiée ; à celle des fleurs extérieures ou marginales , quand la calathide est radia- tiforme. Ainsi le péricline peut être égal , inférieur ou supérieur aux fleurs de la calathide équaliflore, ou aux fleurs du disque delà calathide radiée, ou aux fleurs marginales de la calathide radiatiforme. De l'involucre. Lorsque plusieurs bractées verticlllées sont attachées à la base du péricline, et qu'elles sont plus analogues aux feuilles de la plante qu'aux squames de ce péricline, nous nommons involucre cet assemblage de bractées. Ainsi l'involucre diffère COM i5i au péricllne extérieur en ce que celui-ci est formé desquames analogues à celles du péricline intérieur, tandis que l'autre est formé de bractées analogues aux feuilles. Si les bractées sont très-petites , comme semi-avortées , très- peu nombreuses , peu constantes, variables, irrégulièrement disposées , au lieu d'admettre un involucre , nous disons que le péricline est accompagné de bractéoles. L'involucre, que les botanistes confondent presque toujours avec le péricline , est très-manifeste dans Vhololepis , le car- I.Oivizia,le cenLratherum, H. C, Vhelmiiitia,le cnicus benedictus, Yatractjdis caneellata, le siegesheckia, le hidens, la «arline, et dans beaucoup d'autres synanthérées. On se trompera rarement sur la distinction du péricline et de l'involucre , si l'on considère que les squames du péricline sont des rudimens de pétioles, et que les bractées de l'invo- lucre sont, comme les appendices des squames, des rudimens de feuilles proprement dites. Cependant il est de certains cas douteux où nous employons indifféremment les expressions de péricline extérieur involucriforme , ou d'involucre péricli- ni forme. Considérations générales sur la calathide , le clinanthe et le péricline. La calathide des synanthérées, considérée sous un point de vue très-général, nous paroît être un épi simple, extrême- ment court, composé d'un grand nombre de petites Jleurs sessiles , immédiatement rapprochées, couvrant toute la surface d'un axe commun, et accompagnées chacune d'une bractée ; le clinanthe est l'axe, extrêmement raccourci et déprimé, de cet épi : le péricline est l'ensemble des bractées appartenant aux fleuris qui occupent le degré le plus bas sur l'axe. Dans cet état, qui constitue , selon nous, le vrai type delà calathide, le péricline est composé de squames unisériées, et le clinanthe est squamelllfère , comme dans les bidens, ca~ reopsis , dahlia. Maintenant, concevez que plusieurs rangées de fleurs occu- pant la partie la plus basse soient avortées, et que leurs brac- tées subsistent , il en résultera un péricline composé de squames plurisériées, avec un clinanthe squamellifère , csmme dans "les spildnlhus , helianthus , zinnia. i53 COM Si, au contraire, oa conçoit que toutes les bractées, à l'ex- ception de celles qui appartiennent à la rangée la plus basse, soient avoltées, tandis que toutes les fleurs subsistent, on aura un clinanthe dépourvu de squamelles, avec un péricline de squames unisériées , comme dans les bellis , calendula. Pour avoir un péricline de squames plurisériées , avec un clinanthe dépourvu de squamelles , comme dans les cu- patoires, les asters , les chrysanthèmes , il faut concevoir, 1." que les fleurs des rangs inférieurs sont avortées, et que leurs bractées subsistent; 2." que les fleurs des rangs supé- rieurs subsistent, et que leurs bractées sont avortées. Enfin, supposez une calathide discoïde, dont la couronne soit plurisériée, et faites avorter seulement les bractées des fleurs du disque , vous aurez une disposition très-remarquable , propre au Jilago et à quelques autres genres. Si ces considérations reposent sur des idées justes , il est vrai de dire que les botanistes, qui nomment la calathide une fleur composée, pourroient, avec tout autant de raison, donner le Jiom de fleur composée à un épi de plantain. Chapitre second. De la classification naturelle des sj'nanlhérées. La classification naturelle des végétaux sexifères ne peut être solidement fondée que sur les caractères fournis par la fleur proprement dite, c'est-à-dire, par les organes sexuels et par leurs enveloppes immédiates. Si cette proposition, généra- lement admise par les botanistes, mérite la faveur dont 'elle jouit, 11 en résulte nécessairement que toutes les méthodes de classification des synanthérées proposées par nos prédécesseurs sont vicieuses , non par leur exécution , mais par leur principe ; tandis que la nôtre, très-imparfaite sans doute sous le rap- port de l'exécution, repose sur une base inébranlable. §. 1 .*"■ Examen des anciennes méthodes. Tournefort divise les synanthérées en trois classes, sous les titres de Jlosculeuses , semi-Jlosculeuses tt radiées. La seconde classe est naturelle , parce qu'elle est fondée sur un caractère propre à des corolles masculines ; les deux autres sont arti- COM i53 ficîelles, parce qu'elles sont fondées sur la composition de la calathide, ainsi que sur un caractère propre à des corolles non masculines, et par conséquent monstrueuses. Vaillant a proposé quatre classes , qu'il a nommées cynaro- céphales , corjmbifères , chicoracees , dipsacées. En écartant la dernière , qui est étrangère à la famille des synanthérées , M. de Jussicu a cru que les trois autres offroient une classifi- cation plus satisfaisante que celle de Tournefort. Cependant la seule classe qui soit à l'abri de tout reproche, correspond exactement aux semi-flosculeuses de Tournefort; les deux autres ne se distinguent guère que par le port , et, si l'une est passablement naturelle , l'autre est un amas confus d'une multitude de genres mal assortis. Linnaeus, dans son Système sexuel, a fondé la distribution des synanthérées sur des considérations infiniment ingénieuses , faites pour amuser l'imagination , mais dépourvues de toute solidité, et uniquement relatives à la composition de la cala- thide. Dans ses ordres naturels, il a proposé une distribution plus digne sans doute d'un aussi grand naturaliste; mais, comme il n'a point caractérisé ses groupes , il est impossible d'en faire usage, et très-diflicile de les apprécier à leur juste valeur. Cependant sa liste des genres offre plusieurs rapprochemens très-naturels, à côté de plusieurs autres qui le sont beaucoup moins. Adanson adopte les trois classes de Tournefort, comme di- visions primaires de lf| famille, et il forme, sous le nom de sections, des divisions! secondaires au nombre de dix. Leurs titres semblent annonder qu'elles sont naturelles, car chacune porte le nom de l'un des genres qu'elle comprend ; cependant elles sont fondées sur(des caractères étrangers à la fleur pro- prement dite : aussi les associations de genres qu'elles pré- sentent, ne sont guèife préférables à celles qui résultent des autres systèmes. i M. de Jussieu admet, comme autant de familles naturelles distinctes, les chicoj-acées, les cinarocéphales et les coryni- bifèresde VaillaÉt; 4uis il divise chacune d'elles en plusieurs sections fondées sur des caractères étrangers à la fleur. Ce $3'stème nous sembljr avoir un défaut de plus que celui d'A- danson , qui ne fiiij de toutes les synanthérées qu'une seule '34 COM famille; et nous le critiquons avec d'autant plus de confiance, que M. de Jussieu a lui-même témoigné qu'il étoit peu satis- fait de sa propre classificatioû. Il a cru entrevoir une division naturelle de ses corymbiféres en quatre groupes, ayant pour types l'eupatoire, l'aster, la matricaire et l'hélianthe. Quoi- qu'il n'ait indiqué ni leurs caractères, ni les genres qui les composent, nous pouvons prononcer que cette distribution est impraticable, et qu'on ne parviendra jamais à diviser les synanthérées en un aussi petit nombre de groupes naturels. Gaertner divise d'abord les synanthérées en ligulées, capitées^ discoïdes et radiées; puis il subdivise plusieurs fois chaque division primaire, en considérant, i." pour les ligulées , si la calathide est homocarpe ou hétérocarpe, et pour les capitées , les discoïdes et les radiées, si les calathides sont éloignées les unes des autres , ou réunies en capitules ; 2° l'absence, l'exis- tence et la nature de l'aigrette ; 5." l'absence, la présence et la nature des appendices du clinanthe. Cette classification bou- leverse le plus souvent les affinités naturelles les moins équi- voques; mais, comme méthode purement artificielle , nous la trouvons préférable à toutes celles que nous connoissons. Si M. Richard n'a pas atteint le but , il a du moins fait quel- ques pas à l'entrée de la route qui pouvoit l'y conduire. En effet, sa division primaire est fondée sur le style, qui est l'or- gane floral le plus important pour la classification naturelle des synanthérées ; mais, après s'être arrêté à une seule consi- dération de nulle valeur, qui ne peut jamais être exacte dans cette famille , et dont il a fait une fausse application , il a tout a coup abandonné les organes floraux, pour établir ses divi- sions secondaires sur des caractères étrangers à la fleur. Il divise en deux ordres la classe qu'il nomme sYnanthérie : le premier de ces ordres est la monosUgnutie, qu'il subdivise en trois sections artiûcielies , échinopsidées , carduacées, liatridéei ; le second ordre est la distigmatie , qu'il subdivise artificiellement ci\ deux sections, savoir les corymbiféres et les chicoracées. Ce système repose sur une erreur, qui consiste à prendre les collec- teurs pour le stigmate : si M. Richard avoit JHfcnnu le vrai stig- mate des synanthérées, il auroit senti qie la distinction d'un ou de deuxstigmates est inadmissible danscette famille. Il est à remarquer que ce botaniste rapporte les vernoniées à la mono- COM »5i stigmatie, et les lactucées àla distlgmatie, quoique les verno- niées et les lactucées ne diffèrent aucunement par le style et le stigmate. MM. Decandolle et Lagasca , en adoptant , comme M. de Jussieu, les chicoracées, les cinarocéphales et les corymbi- leres de Vaillant, ajoutent un quatrième groupe qu'ils nom- ment labiatijlorcs ou chénantophores. On a dédaigné cette inno- vation ; cependant le groupe des labiatiflores est fondé , comme celui des chicoracées, sur la structure des corolles masculines; et nous avons trouvé le moyen d'en former deux tribus par- faitement naturelles. M. Decandolle a aussi proposé une divi- sion des cinarocéphales en quatre sections , les écliinopées , les gundétiacées , les cardiiacées, les centaurées : la dernière , fondée sur un caractère de l'ovaire , est la seule qui soit na- turelle; les trois autres, fondées sur des caractères étrangers à la fleur, contrarient manifestement les affinités. §. 2. Principes et sommaire de la nouvelle méthode. Notre méthode de classification repose sur les principes suivans, que nous n'avons point établis selon notre choix et à priori, mais que nous avons été contraints d'admettre après avoir long-temps et beaucoup observé. I. La famille des synanthérées forme un ensemble tellement lié, qu'il est absolument impossible d'y faire un petit nombre de grandes eoupps naturelles, et qu'on ne peut la diviser natu- rellement qu'en une vingtaine de petits groupes ou tribus. II. Les caractères des tribus naturelles doivent être fournis tout à la fois par le style avec son stigmate et ses collecteurs , par les étamines, par la corolle , et par l'ovaire avec ses acces- soires ; les autres organes ne peuvent fournir que des carac- tères génériques. III. Les fleurs hermaphrodites sont les seules qui puissent présenter, sans aucune altération, la réunion complète de tous les caractères de la tribu cà laquelle elles appartiennent. IV. On ne peut assigner aux tribus naturelles que des ca- ractères ordinaires ou habituels, très-souvent démentis par des caractères insolites. V. Beau • >up de synanthérées offrent un mélange de ca- ractères appartenant à plusieurs tribus différentes. i36 COM Conformément à ces principes , nous divisons la famille des synuHthérées en dix-neuf tribus naturelles , caractérisées par le style avec son stigmate et ses collecteurs , par les éta- mines, par la corolle, et parTovaire avec ses accessoires ; en considérant ces organes dans les fleurs hermaphrodites , en ne nous attachant qu'aux caractères ordinaires, et en recourant à la combinaison des analogies, dans les cas d'affinités com- plexes ou croisées, comme dans tous les autres cas douteux qui résultent des caractères insolites, ou de l'absence des fleurs hermaphrodites. Nos dix-neuf tribus sont, i." les vernoniées , 2." les eupato- liées, 3.° les adénostylées , 4.° les tussilaginées , 5.° les mulisiées , G.° les nassaui'iécs , 7,' les sénécionées , 8.° les astérées , 9." les inulées, 10° les anthéinidées , 1 i ." les amhrosiées , 12." les lié- iiantliées , i5." les calendulées , \ /^.° les arctotidées , \ 5 ." les échi- nopsées , 16.° les carduinées, 17.° les centauriées , 18.° les carli- nées , iCf-^leslaclucées. Concevez un tableau où la série des dix -neuf tribus est courbée en cercle, de manière que les vernoniées et les lactucées sont rapprochées immédiatement : l'intérieur du cercle est traversé en tous sens par des lignes aboutissant à des tribus plus ou moins éloignées l'une de l'autre dans l'ordre de la série circulaire , et indiquant ainsi les affinités complexes de ces tribus; d'autres lignes de jonction unissent quelques tribus immédiatement voisines, et quoij pourroit considérer comme des sections naturelles d'une même tribu; les sections naturelles établies dans plusieurs tribus sont indiquées, suivant l'ordre qui leur convient, autour des tribus auxquelles elles appartiennent; enfin, notre nouvelle famille des boopidées est rappelée sur un côté du tableau auprès des vernoniées , et la famille des goodénoviées sur le côté opposé, auprès des lactucées. Ce tableau, dont l'exécution est facile, d'après le plan que nous venons de tracer, exprime de la manière la ]dus satisfaisante les différcns degrés d'affinité que nous avons reconnus entre les groupes naturels dont il s"agit. Nous avons dit, au commencement de ce paragraphe, que nous avions été contraints d'admettre les cinqprincipessurles- quels r-epose notre méthode. On croira facilement que nous aurions beaucoup mieux aimé pouvoir fonder cette méthode y COM i57 sur des principes tout-à-falt opposés. Mais, quand on se pro- pose de l'aire une classification naturelle, il faut, avant tout, se résigner à voir la nature absolument telle qu'elle est, et non pas telle que nous la disposerions pour la commodité de notre étude , si la puissance divine éloit entre nos mains. Cette réflexion sufBt pour réfuter toutes les objections qui ont été faites contre notre travail. La multiplicité de nos tribus, la complication de leurs caractères , la prolixité de leur signalement; la minutie et l'éqftivoque de ces caractères, tou- jours difficiles à observer et souvent réduits à des nuances indécises ; les nombreuses et graves exceptions qui les dt- mentent, les hésitations fréquentes de notre classification ; enfin, l'impossibilité d'apjroprier cette méthode de classifica- tion à l'usage habituel dans la pratique ordinaire de la bota- nique; tous ces défauts, ou plutôt tous ces inconvéniens , ne sauroient nous être imputés, s'ils résultent nécessairement de la nature même des choses. En conclura-t-on qu'il faut re- noncer à classer naturellement les synanthérées , et s'en tenir à une classification artificielle? Nous répondrons, avec M. de Mirbel (Elémens de Botanique), que le but que se propose le botaniste est moins de rendre la science facile , que solide, profonde et vaste. Toutefois nous conviendrons qu'une classi- fication purement artificielle est indispensable pour l'usage habituel. §. 3. Des Genres. Une tribu naturelle de synanthérées est une réunion de plusieurs genres appartenant à cette famille, et qui se res- semblent suffisamment par le style, par les étamines, par la corolle et par l'ovaire ; ou bien c'est un seul genre qui diffère notablement de tous les autres genres de la famille par le style, par les étamines, par la corolle et par l'ovaire. Un genre de synanthérées est une réunion de plusieurs espèces appartenant à lu même tribu, et qui se ressemblent suffisamment par l'aigrette , par la composition de la calathide , par le clinanthe et par le péricline ; ou bien c'est une seule espèce qui diffère notablement de toutes les autres espèces de la même tribu, soit par l'aigrette, soit par la composition de '" la calathide, soit par le cUnanlhe, soit par le péricline. 1Ô8 COM Quant au capitule et à Tinvolucre, ils ne sufTisent'pas poui- établir des distinctions de genres. Il y a deux écueils difficiles à éviter dans rapplication du principe, que toutes les espèces d'un genre doivent se ressem- bler par l'aigrette, par la composition de lacalathide, par le clinanthe et par le péricline. En appliquant ce principe avec trop de rigueur, on court le risque de faire presque autant de genres qu'il y a d'espèces; si, au contraire , on s'écarte beau- coup du principe parla crainte d'avoir un trop grand nombre de genres, on laisse subsister dans cette partie de la botanique le désordre, la confusion, l'inexactitude qui la déparent, et Ton se prive du moyen le plus efficace d'enrichir la science de nouveaux faits et de les y fixer solidement. De légères différences dans l'aigrette, dans la composition de la calathide , dans le clinanthe et dans le péricline, ne sufll- sent point pour constituer des genres différens : il faut que ces différences soient notables, et d'autant plus notables qu'elles sont moins nombreuses, et qu'elles appartiennent à un organe ou à un système moins important. Quant à cette importance , nous estimons qu'en général et sauf exceptions l'on doit mettre l'aigrette au premier rang, la composition de la calathide au second, le clinanthe au troisième, le péricline au quatrième. Nous mettons au dernier rang la corolle masculine , les étamines et le style, qui, dans certains cas seulement, peuvent fournir des caractères génériques. La description complète des caractères d'un genre de synan- thérées doit être faite dans l'ordre suivant : i." composition delà calathide : la longueur respective, le nombre, la forme et le sexe de ses fleurs; 2.° péricline : sa grandeur relative, sa forme et sa composition ; 3.° clinanthe : sa grandeur , sa forme , ses appendices; 4.° cypsèle et aigrette; 5.° corolle non mascu- line : dans les seuls cas où ses caractères n'ont pu être suffi- samment exprimés, au premier article, parles termes indiquant la composition de la calathide ; 6." corolle masculine . étami aes , style : dans les seuls cas où ces organes , s'écartant de 'a forme qu'ils ont ordinairement dans la tribu, peuvent fournir des caractères génériques. La nouvelle terminologie, que nous avons proposée dans le premier chapitre, n'a pas seulement pour but d'exprimer les COM i5<) organes et leurs modifications par des termes propres à donner des idées justes sur leur nature et îeurs rapports ; elle a encore un autre objet, c'est d'introduire dans la description des genres de la famille des synanthérëes l'ordre, l'uniformité, l'exacti- tude dont l'importance est incontestable , et qu'il est impossible d'obtenir avec l'ancienne terminologie. Dans la description des genres, il faut se garantir de deux excès : une description trop exacte et trop complète , ou , pour mieux dire, trop minutieuse et trop détaillée, a presque tou- jours l'inconvénient de ne pouvoir s'appliquer entièrement à toutes les espèces du genre ; une description trop vague, trop générale, trop brève, a l'inconvénient de pouvoir s'appliquer à des espèces de genres difiFérens, outre qu'elle laisse ignorer des particularités remarquables qui contribueroient à enrichir la science. La nature elle-même s'oppose à ce que la formation des genres et leur description puissent jamais attein dre à un degré de perfection très-élevé : il n'y a que les genres monophytes, ou d'une seule espèce, qui soient susceptibles d'une rigoureuse exactitude, parce que ce ne sont point de vrais genres; un vrai genre, c'est-à-dire, un genre polypliyte, ou de plusieurs espèces, ne pourra jamais être composé et caractérisé de ma- nière à ce que tous ses caractères soient parfaitement appli- cables à toutes les espèces comprises et à comprendre dans ce genre, et ne soient applicables qu'à elles seules. (H. Cass.) COMPOSE, Compositus. (Bot.) Ce mot est employé souvent comme synonyme de divisé : ainsi une feuille est dite composée, lorsqu'elle est subdivisée en petites feuilles ou fo^oles ( ha- ricot, gleditsia) ; le pétiole d'une feuille composée est dit compose, lorsqu'il se subdivise en pétioles secondaires, lesquels portent les folioles [epimedium) ; un pédoncule est composé ^ lorsqu'il se subdivise en pédoncules partiels (ombelliTères) ; l'ombelle est composée, lorsqu'elle se subdivise eu petites om- belles (carotte, panais). Quelquefois compose est pris comme synonyme d'agrégé : ainsi une bulbe est dite composée, lors- qu'elle est formée par l'agrégation de plusieurs petites bulbes on cayeux; l'ail cultivé eu offre un exemple. (Mass.) COMPOSÉS. {Chim.) Corps qui résultent de l'union chi- mique de deux ou de plusieurs corps. On distingue des corn- i6o COM posés l inaires , ternaires, quaternaires, etc. suivant qu'ils sont formés par deux, par trois, par quatre substances. Voyez Attraction moléculaire, Suppl., tom. III , p. 85 et suiv. (Ch.) COMPOSITÉES {Bot.), Compositi, Link. C'est le nom de la sixième série du deuxième ordre (gastromyciens) de la fa- mille des champignons dans la méthode de Link. Ces cham- pignon sont solides et formés par la réunion de plusieurs sporanges. Les genres sontPJsocarpïj/m, Taber ( voyez Truffe), Endogone et Nidularia. Voyez Cvathe. (Lem.) COMPOSITIFLORES. {Bot.) Gaertner nomme ainsi la fa- mille des synanthérécs , que la plupart des botanistes nom- ment composées. (H. Cass. ) COMPOSITION. {Arts chimiques.) Dans les ateliers, dans les manufactures , on appelle composition un mélange qui doit servir à préparer une certaine combinaison : ainsi, dans les fabriques déglace, la composition est le mélange du sable, de la chaux et du sous-carbonate de soude , que l'on met dans les pots pour faire le verre. Dans les ateliers de teinture, on appelle composition la. dis- solution d'étain dans l'eau régale. ( Ch. ) COMPOSITION D'UN CORPS. {Cliim.) Pour que la com- position d'un corps soit déterminée, il faut connoître les élémens qui constituent ce corps, et la proportion dans la- quelle ils sont unis, abstraction faite de toute considération sur les propriétés du composé. En cela , l'expression de com- position d'un corps est moins générale que celle de nature d''un composé, qui peut se prendre non-seulement dans le sens que nous venons de définir, mais encore dans cet autre sens qu'un composé a des propriétés d'une telle sorte , comme acides, alcalines, neutres, etc., quelle qu'en soit d'ailleurs la composition. ( Ch. ) COMPRIMÉ, DÉPRIMÉ {Bot.) ; Compressus , Depressus. Comprimé exprime aplati latéralement ; déprimé exprime aplati de haut en bas. Il y a peu d'exemples de parties dé- primées, et il y en a, au contraire, beaucoup de parties com- primées. Voyez, pour exemple de tige comprimée, le cactus opuntia; de hampe comprimée, le narcisse des poètes ; de feuilles comprimées, l'iris des marais; d'épi comprimé, le triticum cristatum,; de calice comprimé, la pédiculaire des COM 161 marais; d'anthères comprimées, celles desîris, durhinanthus, etc. Voyez aussi , parmi les fruits, la cypsèle du zinnia, la car- cérule du frêne, le légume du bois de Judée, la silique de Varabis turrita, la silicule de la lunaire , la capsule du rhinan- thus crista galli , le crémocarpe du panais, etc. Voyez aussi le noyau de la prune. (Mass.) COMITONIA. (Bot.) Genre de plantes qui faisoit d'abord, partie des liquidambar , mais que ses caractères mieux connus ont déterminé à séparer de ce genre. Il a été dédié par M. Bancks à l'évêque de Londres, M. Compton , amateur de botanique. Ce genre appartient à la famille des amentacées, et à la monoécie friandrie de Linnfeus. Son caractère essentiel consiste dans des fleurs monoïques, disposées en chatons. Les mâles offrent sous chaque écaille un calice à deux folioles; point de corolle ; trois filamens bifurques, soutenant sis; an- thères bivalves : dans les fleurs femelles on distingue un calice à six folioles très-étroites, opposées par paires; point de co- rolle ; un ovaire supérieur ; deux styles ; une noix à une seule loge, indéhiscente; une semence globuleuse. On ne connoît encore que l'espèce suivante : COTiIPTONIA A FEUILLES DE DORADILLE : ComptOïlia asplenifoUu , Ait., Hort. Kew., 3, pag. 334; Mich., Amer., 2, pag. 2o3 ; Liquidambar asplenifolia , Linn.; Vhiken., Almag. , 260, tab. 100, fig. 6 , 7. Arbrisseau rameux , qui s'élève au plus à la hauteur de deux ou trois pieds, revêtu d'une écorce brune ; les jeunes rameaux velus, garnis d'un grand nombre de feuilles qui ont quelque ressemblance avec celles de V asplenium ceierach .- elles sont alternes, un peu velues en dessous, alongées, presque linéaires, pinnatifides, parsemées de quelques points glandu- leux et luisans ; découpées en lobes courts, alternes, nom- breux, arrondis ou obtus. Les chatons des fleurs mâles sont sçssiles, cylindriques, longs d'environ un pouce, couverts d'écaillés lâches, imbriquées, concaves, réniformes, aiguës, caduques. Chaque écaille renferme une seule fleur,dont le calice est composé de deux folioles égales, naviculaires ; trois fila- mens bifurques , plus courts que le calice. Le chaton des fleurs femelles est plus court, ovale, imbriqué d'écaillés semblables à celles des fleurs mâles. Leur calice est composé de six foliole» ou plutôt de six filamens membraseux à leur base, puis fili- 10. ji i62 CON formes, plus longs que les écailles, ce qui fait paroître ce chaton comme hérissé de pointes molles. L'ovaire est arrondi , surmonté de deux styles capillaires. Le fruit est une n^x glabre, elliptique, lenticulaire, à une seule loge indéhiscente, renfermant une seule semence ovale, arrondie. Cet arbrisseau croît aux lieux frais et ombragés de l'Amérique septentrionale. On le cultive au Jardin du Koi. On le multiplie de marcottes et de graines. Il veut être placé à l'ombre , dans la terre de bruyère; mais il est délicat, et dure peu. Au rapport de Marschal, l'infusion de ses feuilles est astringente : on en fait usage contre les diarrhées. (Poir.) CONACIBY. {Omith.) Sonnini dit qu"à la Guiane ce nom est donné à l'autour. (Cri. D.) CONAMBAIA. {Bot.) Espèce de fougère du Brésil, décrite imparfaitement et figurée par Pison, qui paroît être un pteris à feuilles bipennées. Le canambaja du même pays, cité par Marcgrave, est très-dilTérent. Sloane le rcgardoit comme une espèce d'opuntia. Il paroît mieux rapporté par M. Lamarck au conyza genistelloides , rapporté du Pérou par Joseph de Jussieu. (J.) CONAMDAI-MIRI. (Bot.) Sloane, dans son Histoire de la Jamaïque, donne ce nom à la fougère que les Portugais nomment AvENKA. Voyez ce mot. (J.) CONAMI. (Bot.) Aublet, dans ses Plantes de la Guiane, cite sous ce nom deux espèces du genre BolUera, de la famille des composées ou synanthères : Pune est le conami franc, hallieraaspera; l'autre le conami bâtard, l allier a sylvestris. Elles tirent, dans le pays, leur nom de la propriété qu'elles ant d'eni- vrer le poisson. La première est encore nommée coutoubou par les Galibis. Préfontaine la cite sous le nom de conani franc , et lui assigne la même propriété. Le nom de Préfontaine est peut- être plus exact, ou du moins il devroit être préféré pour dis- tinguer ces plantes d'un autre conami dont Aublet fait un genre décrit imparfaitement, et regardé par Willdenow comme devant être congénère du niruri , phyllanthus. Celui- ci est le conani du Para, cité par Préfontaine et employé comme le premier, que les sauvages habitantle canton d'Oya- pok oi'.t reçu, selon lui, des Indiens fugitifs du Para. Il faut observer ici que le coutoubou des Galibis est très-diflerent du CON i63 coiitoulea cîes mêmes, dont Aublet fait uii autre genre sous son nom primitif. (J.) CONANAM. {Bot.) Palmier de la Guiane mentionné par Aublet, qui ajoute qu'on le nomme aussi avoira mon pete. Sa description est trop insutïisante pour qu'on puisse déterminer l'espèce. D'après son second nom, on pourroit présumer qu'il est congénère ou voisin de Tavoira, qui est Vêlais guineensis. Préfontaine, dans sa Maison rustique de Cayenne , cite aussi sous le nomdcconanamun palmier qui est peut-être le même. Il a encore un conanam sauvage , qu'il dit fort différent du pre- mier. (J.) CONANTHÈRE, Conanthera. (Bot.) Genre de plantes de la famille des narcissées , de Vhexandrie monogynie de Linnseus , offrant pour caractères essentiels : une corolle composée de six pétales réfléchis; point de calice ; six étamines; les anthères rapprochées, formant un cône aigu ; un ovaire adhérent avec la base de la corolle; un style ; une capsule oblongue , à trois loges, à trois valves, renfermant plusieurs semences arrondies. Ce genre est borné jusqu'à présent à deux espèces : la première est originaire du Chili; on ne connoît point le lieu natal de la seconde: toutes deux sont des herbes à hampe nue; leurs fleurs sont disposées en une grappe courte, terminale. CoNANTHÈRE A DEUX FEUILLES : Coiianthera bifolia, FI. Per., 3, pag. 68, tab. 3oi ; Bermudiana pidposa, Threw. , 5 , pag. 8, tab. 5; vulgairement Illmu, Feuill. Pérou., 3, pag. S, tab. 3. Ses racines sont composées d'une bulbe ovale, garnie en dessous de fibres nombreuses , capillaires , flexueuscs ; elles produisent une hampe grêle, simple , droite , cylindrique , haute de huit ou dix pouces, glabre (ainsi que toute la plante) , garnie infé- rieurementde deux feuilles alternes , très-étroites, linéaires , ensiformes, aiguës à leur sommet; on distingue, dans la lon- gueur des hampes, plusieurs écailles presque foliacées, alternes , distantes , membraneuses , à demi vaginales , ovales lancéolées : les grappessont courtes, incIinées;lespédonculesbiflores, munis à leur base d'une bractée ovale, membraneuse, persistfinte ,- la corolle d'un bleu violet, panachée à sa base; les trois pé- tales alternes, légèrement ciliés à leurs bords; une capsule de la grosseur d'un pois. Les bulbes de cette plante sont d'une saveur agréable; les naturels du payslt s mangent cru es ou cuites. 11. 1Ô4 CON CoNANTHiRE A TROIS FLEURS: Couanfacra eclieandia, Pers,; Echeandia terni flora, Orteg. Decad., pi. go; Anthericum re- flexum, Cav. , le. rar. , 3, tab. 241. Placée d'abord parmi le* antli^icum^ cette espèce a été depuis rapportée aux conan- thères , d'après le caractère de ses anthères. Les hampes sont droites, simples, garnies seulement à leur base de feuilles lancéolées, ensiformes;la corolle est jaune; les pétales inégaux j les trois extérieurs très-étroits , recourbés à leur sommet ; les trois' intérieurs ovales, élargis ; les anthères rapprochées laté- riilement. On ignore le lieu natal de cette espèce. (Poir.) • CONASTRELLO {Bot.), nom du troène, ligustrum, aux environs de Vérone, suivant Seguier. Daléchamps dit qu'on le nomme conasteZ/o à Padoue. (J.) CONCA DE MORU. {Omith.) L'hirondelle de fenêtre, hirundo urlica , Linn., est connue sous ce nom en Sardaigne. (Cir. D.), CONCANAUTHLL {Ornith.) Fernandez, chap. 66, donne ce nom comme étant celui d'une grande espèce de canard du Mexique, qu'il ne décrit pas. (Cn. D.) CONCAVE (Bot.), concayus , creux sans former d'angle. On a des exemples de feuilles concaves dans le cotylédon um.' lilicus, le pinguicula, le drosera ; de pétales concaves, dans le tilleul , la rue; de valves concaves, dans la silicule de l'a/is- sumutriculatum- despathelles concaves, danslebriza. Le carac- tère d'une partie concave est de ne pouvoir être rendue plane sansdéclrirure ou sans former de plis. (Mass.) CONCENTRATION. {Chim.) Opération par laquelle on di- minue la proportion d'un liquide par rapport à la quantité d'un corps quelconque qui est dissous dans ce liquide. On concentre une liqueur parla chaleur, lorsque le dissolvant €st plus volatil que le corps auquel il est uni ; on concentre une liqueur par le froid, lorsqu'une portion du dissolvant peut prendre l'état solide à une température moins basse que ne peut le faire l'autre partie qui reste unie au corps: ainsi, l'eau de mer , exposée à quelques degrés au-dessous de zéro , se con- vertit en glace et en un liquide retenant tout le sel qui étoit dissous dans cette eau ; ainsi le vinaigre, dans la même circon- stance, se concentre en ne retenant qu'une portion de l'eau à laquelle l'acide acétique étoit uni dans le vinaigre. (Cir.) CON CONCEPTACLE, Conceptaculum. (Bof.) Dans les plantes qui ont des sexes, la cavité close qni renferme les graines est désignée par le nom de péricarpe. Dans les plantes qui sont privées d'organes sexuels , la cavité close qui contient les séminulcs ou corps reproducteurs prend le nom de concep- tacle. De même que le péricarpe a, suivant sa forme, diffé- rens noms, tels que Capsule, Siuque, Légume, Drufe, etc., de même le conceptacle reçoit des noms particuliers, suivant les divers groupes de plantes. Dans les Lichens, il prend les nomssuivans: Pelta, Scdtellb, Oreille, Fetellulk, Mammule, Céphal«dë, Gyrome, Globule, Pilididm , Cistulb, etc.; dans les hypoxylées il porte le nom de Sphbuulb, de Lirvèlle, etc.; dans les champignons angiocarpes, il est désigné par le noifi de Péridion. (Voyez ces mots.) Quelques auteurs emploient le nom de périspore à la place ûe con-ceptacle. Ce mot de conceptacle étoit autrefois employé à la place de péricarpe; il a servi à désigner les loges, les coques d'un fruit. Il a été pris aussi comme synonyme de fol- licule. (Mass.) CONCEVEIBE DE LA GUIANE {Bot.) ; Concei'eibci guia- nensis, AubL , Guian., pag. 91^4, tab. 353. Genre déplantes, imparfaitement connu , qui paroît appartenir à la famille des euphorbiacées. Comme les deux sexes sont séparés dans cette plante, et qu'on ne connoît point les fleurs mâles, on ne peut, déterminersa place dans lesystèmesexuel de Linnœus. Ses fleurs femelles sont sessiles , alternes, disposées en épi sur un axe trigone et charnu. Chacune d'elles est composée d'un calice charnu, d'une seule pièce, trigone à sa base avec trois grosses glandes, divisé à son bord en cinq dents épaisses, aiguës, munies chacune à leur base d'une glande appliquée contre l'ovaire. Celui-ci est supérieur, triangulaire ,Virmonté de trois styles épais , concaves, courbés en dedans, divisés par un sillon. Le fruit consiste en une capsule trigone , globuleuse , à trois sillons , à trois loges , à trois valves bifides. Ou trouve dans chaque loge une semence arrondie , envelopp;ée d^une substance pulpeuse , douce , blanchâtre , lionne à manger. Cet arbre s'élève à la hauteur de dix à douze pieds, sur un pîed de diamètre; son bois est blanc; son écorce grise : il en d-écaule, lorsqu'on l'entame ou qu'on arrache des feuilles^ us iC5 CON suc verdàtre. Ses branches forment une cime étalée, composée de rameaux nombreux , garnis de feuilles alternes, inégale- ment distantes, assez longuement pétiolées, ovales-oblongucs, acuminées, vertes et glabres en dessus, cendrées en dessous, dentées à leurs bords, accompagnées de stipules caduques, petites et disposées deux par deux. Aublet a découvert cet arbre dans la Guiane, sur le bord des rivières.,(PoiR.) CONCHELA {Bot.), nom portugais du nombril de Vénus , cotylédon umbilicus Veneris, selon Vandelii. (J.) CONCHIFÈRES. {Malacoz.) M. de Lamarck, dans la nou- velle édition de son Histoire naturelle des Animaux sans ver- tèbres , donne ce nom de classe à tous le« animaux mollusques acéphales qui sont contenus entre deux pièces calcaires ou bivalves. Voyez Mai-acozoaires. (De B.) CONCHILLE {Bot.) , nom donné , suivant Olivier de Serres , par les teinturiers de son temps, au chêne kermès, quercus coccifera. (J.) CONCHIS. {Bot.) Ce mot, cité par Juvénal et Martial, ex- prime, selon quelques-uns, la fève que l'on prépare comme aliment sans lui ôter sa peau ou robe, pour la distinguer de celle qu'on a auparavant dépouillée de cette enveloppe. (J.) CONCHITES. {Foss.) Ce nom générique a été donné autre- fois aux patelles et aux coquilles bivalves fossiles. (D. F.) CONCHIUM. {Bot.) M. Smith nomme ainsi un genre de protéacées auquel Schrader et Cavanilles ont donné le nom de hakea , qui a été adopté par le plus grand nombre. ( J.) CONCHODERME. {Molluscart.) M.Oifers a donné le premier, à ce qu'il paroît, ce nom de genre aux espèces d'anatifères qui ont leur manteau terminé par deux tubes en forme d'o- reilles, ce qui m'a fait les designer sous celui d'AuRiTELLA. Voyez ce mot.(DE^.) CONCHOLEPAS.(Afakco3.)Cegenrefortremarquable,dont malheureusement nous ne connoissons pas l'animal, a été éta- bli par MM. Schrôter, Martini et de Lamarck, pour une belle et rare coquille que d'Argenville , Da Costa et quelques autres, regardoient comme une espèce de patelle, et que Bruguières plaçoit parmi lesbuccins; Schrôter, Martini, et M. de Lamarck même, l'ont en effet associée long-temps aux patelles, et ce dernier a suivi quelque temps M. Cuvier , qui mettoit ce genye CON 167 parmi ses inféro-branches ; mais, depuis plusieurs années, tous les zoologistes ont reconnu la justesse du rapprochement établi par Eruguières, et le placent dans la famille des buccins, parce que, d'après ce qu'en a rapporté Dombey, l'animal est pourvu d'un opercule tendineux qui est assez loin de pouvoir fermer l'ouverture de la coquille. Ses caractères génériques sont : Animal inconnu, mais certainement gastéropode, avec un opercule corné, recouvert par une coquille large, rude, ovalaire , patcUiforme, à spire fort petite, non saillante, marginale,- ouverture très grande, ovale, évasée, échancrée antérieurement ; les bords réunis ; la lèvre extérieure assez épaisse, dentelée; les deux dents qui bordent l'échancrureplus grandes que les autres. On ne connoît encore dans ce genre, qui est évidemment assez rapproché de certaines pourpres , qu'une seule espèce, le concholepas du Pérou, concholepas peruvianus , figuré dans Favanne , Conchyl. , tab. 4, fig. H 2. C'est une coquille assez épaisse , d'un fauve rougeâtre tirant sur le brun , de trois à quatre pouces de long sur deux à trois de large, n'ayant que deux tours et demi à la spire, dont le dernier est si grand, qu'il forme réellement toute la co- quille ; sa convexité est g*fnie de côtes transverses, peu pro- fondes , excepté la première du côté gauche , qui répond à un canal creusé dans la cavité : ces côtes sont striées transversale- ment par les stries d'accroissement ; l'ouverture est réellement aussi grande que la coquille, irès-évasée. Les bords sont parfai- tement réunis, et dépassent de beaucoup en arrière la spire, de manière à imiter une coquille recouvrante. On voit à l'inté- rieur naître, de la cavité du sommet, un sillon qui va, en ^élargissant, jusqu'au bord antérieur, où il se termine entre deux dents, dont la droite est beaucoup plus forte, ce qui fait paroître la coquille échancrée. L'impression musculaire a réellement quelque ressemblance avec celle des patelles; elle forme un grand fer à cheval ouvertantérieurement. L'opercule est ovale, peu épais, d'un brun noirâtre. Il a près de deux pouces de long sur quatorze lignes de large. (DeB.) CONCHYLIE, Conchjlium. (Malacoz.) M. Cuvier, dans son nouvel ouvrage sur le Règne animal, réunit sous ce nom plusieurs des genres de M. de Lamarck; savoir : les Phasianei-les, les Jantinês les Ampullaires et les Mêlanies ( voyez ces diffé- ï68 CON rens mofs). Les caractères communs sont d'avoir l'avant-der- nier tour de la coquille, comme dans les hélix, formant une saillie convexe, qui donne plus ou moins à l'ouverture la fi- gure d'un croissant, et d'êtres aquatiques. (De B.) CONCHYLIOLOGIE. On doit entendre sous ce nom com- posé, et non pas d'après son étymologie , puisque le mot con- cJyZfon,veut dire, non pas une coquille, mais l'animal qui en est revêtu, l'art de disposer les coquilles , ou mieux les enveloppes ou corps protecteurs des animaux testacés , de manière à les faire reconnoître promptement et sûrement, sans faire pres- ou que aucune attention aux animaux qu'elles ont pu contenir auxquels elles ont appartenu. Si l'on veut faire à la fois atten- tion aux coquilles et aux animaux, c'est l'article Malaco- lOGiE qu'il faut principalement étudier, ou l'art de grou- per ou de disposer les animaux mollusques ou malacozoaires de manière à les faire reconnoître; et si l'on veut envisager les coquilles comme faisant partie d'un animal mollusque , c est-à-dire, quant à leur structure anatomique, a leur com- position chimique, à leur mode d'accroissement, il faut recourir au mot Coquille, ou à celui de Mollusques ou Mala- cozoaires, où l'on traitera de l'orgawisation générale de ces ani- maux. D'après cette explication, quej'aicrucnécessaire, on voit qu'il ne sera question ici que des enveloppes seules qui peuvent être conservées indépendamment de l'animal , et qui peuvent en effet avoir appartenu à des animaux de classes et même de /ypes très-différens; et que par conséquent c'est, sous ce rap- port, la manière de Linnœus et d'un grand nombre d'autres zoologistes que nous nous proposons de suivre, quoique nous la regardions comme totalement artificielle. Long-temps cette partie de l'histoire naturelle, qui n'avoit pour ainsi dire été imaginée que pour satisfaire les yeux des amateurs de choses rares et brillantes, fut regardée comme «ne étude presque oiseuse et inutile par les véritables z^ooId- gistesj; et cela étoit tellement juste, qu'il étoit souvent plus i/ecessaire de connoitre les coquilles a l'état artificiel ( où on les amenoit en employant l'émeri , la meule, la lime, pour leur enlever non - seulement ce qu'on nommoit drap marin , iJiais souvent une ou deux couches plus ou moins épaisses, et qui en cachoient l'éclat) , qu'à leur état vraiment naturel, où CON 1C5 elles é(oîcnt souvent rejetées ; on rebutoit par conséquent des collections toutes celles qui naturellement , ou par l'art, n'of- froicnt pas quelque chose de remarquable, quelque singula- rité. Les zoologistes méthodistes auroient même fini parfaire disparoitre presque entièrement cette étude ou cet art, en ne considérant jamais les coquilles que comme dépendantes et encore placées sur les animaux, si la géologie , par le grand essor qu'elle a pris dans ces derniers temps, n'a\-oit'^eu be- soin de caractères extrêmement minutieux pour comparer entre elles, ou avec les espèces vivantes, les nombreuses dé- pouilles d'animaux conchylifères qui existent dans le sein de la terre. C'est réellement à cette cause que la conchyliologie, proprement dite, doit encore son existence et les efforts tou- jours croissans des savans naturalistes qui cherchent ày établir des principes, des règles sûres, au moyen desquels les géolo- gistes puissent se guider dans les recherches délicates et les pro- blèmes extrêmement difficiles qu'ils se proposent de résoudre. La conchyliologie, ou mieux, peut-être, Tostracologie , forme donc parmi les sciences naturelles une branche lout-à-fait à part, qui peut avoir ses règles propres , particulières, et qui n'auroit rien de comparable, que si l'on vouloit aussi con- noître en détail les poils, par exemple, des animaux mam- mifères, les plumes des oiseaux ou les écailles des poissons. Il me semble cependant que si l'on pouvoit, tout en étudiant la conchyliologie d'une manière parfaitement indépendante, la disposer de telle sorte qu'elle pût être prise en entier par la malacologie, on seroit à la fois utile à la science des animaux et cà celle de la géologie ou pal.-EOzoologie (i). C'est le but qu'on doit seproposer, mais en admettant toujours que la prédominance doit évidemment être pour la géologie. Tout art, quel quïlsoit, a nécessairement un plus ou moins grand nombre de termes qui lui sont propres , ou de com- muns, dont les acceptions lui sont particulières; c'est là ce qu'on nomme termes techniques, qu'il est très-important de bien définir, afin de les bien faire connoître, et que l'on em- ploie pour éviter les trop longues circonlocutions auxquelles (1) Il me semble utile de créer un mot compasé pour la scienee qui «'occupe de l'élude d-es corj*s organi?éi loisiîes. 110 CON il faudroit avoir recours si l'on se servoit des termes ordi- naires. Nous allons faire connoître ces termes techniques, ou la terminologie des coquilles, avant d'exposer l'histoire de la conchyliologie et la méthode que nous proposons , et que nous aurons soin de faire marcher avec de bonnes figures. Nous n'avons réellement point d'autres termes génériques pourindiquer les corps durs, calcaires, cassans, qui font L'objet de celte partie d'histoire naturelle, que celui d'enveloppe, ou mieux de corps protecteur ou de têt ; car par celui de coquilles nous entendons seulement celles des animaux mollusques. Les Grecs avoient le mot ostraca, d'où ostracodermes et ostracés; et les Latins celui de testa, d'où la dénomination de testacés , ou d'animaux couverts d'un têt ou d'une enveloppe dure. Cependant c'est l'acception vulgaire dt- coquilles que l'on emploie : c'est ce qui fait que nous traitons de cette partie de l'histoire naturelle à l'article Concliylio- logie, sans cela il eût été , je crois, plus convenable de le faire à celui à^Ostracologie ou de Testaceologie. Quoi qu'il en soit, et d'après cela seulement, nous enten- dons par coquilles ou corps protecteurs , des corps de forme trcs-variable, crétacés, plus ou moins minces , durs, cassans d'une manière nette, se conservant aisément, et qui sont constamment en rapport avec la peau d'un animal. Il est deux manières de faire connoître les différentes parties que l'art observe , décrit et nomme dans les corps protecteurs ainsi définis . l'une qui consiste àailopetr, dans l'explication des fermes, l'ordre alphabétique, comme l'a fait le premier Daniel Major, imité depuis par beaucoup d'auteurs; et l'autre, à« suivre un ordre méthodique quelconque. C'est celle-ci que nous adopterons ici, l'autre étant nécessairement dans le cours du Dictionnaire. Mais, pour suivre cet ordre méthodique, et pour ne rien donner à l'arbitraire, nous croyons, malgré ce que nous avons dit plus haut, devoir considérer la coquille comme ayant été placée sur l'animal, quand ce ne seroit que pour faciliter la fusion de la conchyliologie dans la malaco- logie. Linnaeus, Bruguière et plusieurs autres suivent une autre marche, que nous aurons soin d'exposer, et étudient cette coquille dans une position arbitraire qu'ils ont soin de définir, en la regardant presque comme un corps artificiel. CON 171 En considérant d'abord ces corps d'une manière générale et sous le. rapport de la structure , on aperçoit une première division des coquilles, en celles qu'on peut appeler /awsses et vraies. Une coquille fausse est celle qui n'appartient pas à un animal mollusque , ou mieux celle qui est composée d'un très- grand nombre de petits polygones appliqués les uns à côté des autres , et dont l'ensemble forme une envelo-ppe calcaire , dure cassante; c'est ce que l'on voit dans le têt des échinites ou oursins. Une coquille vraie est celle qui est formée de lames appliquées les unes en dedans des autres ; la plus nouvelle, la plus grande étant la plus interne , et la plus ancienne , la plu» petite , la plus externe , quels que soient sa forme et le nombre de pièces qui la composent. L'étude générale de cette forme donne ensuite une divi- sion en celles qui sont tubuleuses, et en celles qui ne le sont pas. On appelle coquilles tubuleuses-, celles dont le diamètre trans- versal est considérablement plus petit que le longitudinal, et qui ne sont pas enroulées, ou du moins ne le sont que d'une manière fort irrégulière et jamais en spirale; ce sont les tubes de certains genres de sétipodes , qui ont un autre caractère distinctif, en ce que le sommet est toujours ouvert; ce qui n'a jamais lieu dans les coquilles des malacozoairesou mollusques proprement dits. Les coquilles non tubuleuses se divisent , ensuite en co- quilles d'uneseule pièce , ce sont lesunivaUes , et en coquilles de plusieurs pièces ou muUivalves , et celles-ci en bivalves et en multivalves ou dissivalves. D'après cela on doit entendre par valve {valve-klappen , valvula) , une pièce calcaire de forme très-variable, appli- quée sur ou dans la peau d'un animal mollusque, ou mol- lusquarticulé, et en recouvrant une plus ou moins grande ])artie; mais alors il faut souvent avoir recours à la peau de l'animal , pour juger qu'un certain nombre de ces valves apparterioient à un seul individu; comme, par exemple, quand elles nout aucuns rapports directs entre elles, mais seu- -^emeat d'indirects au moyen de la peau. C'est ce qui a fait que ir^ CON iong-temps une valve du ttt de la lingule a été regardée comme une coquille univalve. Les coquilles multivaWes sont de trois sortes : celles qui sont composées de plusieurs pièces transversales , imbriquées, comme dans les oscabrions ; celles qui sont formées de cinq ou plusieurs valves, symétriquement rangées adroite et à gauche, et quelquefois même placées en écailles , et réunies entre elle» au moyen de la peau (ce sont les dissivalves de M. Denys de Montfort ) , comme dans les anatifes; enfin, celles qui sont disposées d'une manière presque circulaire, comme dans les balanes et genres voisins ( ce sont les coquilles subcoronales de M. de Lamarck). • Les coquilles bivalves sont celles qui, comme l'indique leur nom, nesont formées quededeuxpièces, quelquefois, il est vrai, renfermées dans un tube ou enveloppe calcaire, plus ou moins développé , que quelques auteurs regardentà tort comme une autre valve; ellessont toujours appliquées sur les côtés deTani- mal, et constamment dans un rapport plus ou moins marqué entre elles. Cependant nous devons avertir que, ce rapport entre les deux pièces d'une coquille bivalve n'étant pas tou- jours évident, on peut quelquefois être induit en erreur, et regarder tomme ayant appartenu à une univalve , une pièce ou valve qui étoit d'une bivalve , comme dans la lingule , quelques espèces de cames, etc. Les coquilles univalves sont , au contraire, un têt déforme extrêmement variable , quelquefois même presque tubu- îeuse , qui recouvre plus ou moins un animal mollusque, et peut aussi être entièrement caché dans l'intérieur de sa peau. CH. I. Des Coquilles VNir^LP-ES. Nous avons déjà vu ce qu'on devoit entendre par-là : plu- sieurs auteurs les désignent sous les noms de Monotome, et , plus généralement encore, sous celui de cochlce, cochleidce , en (rançois limaçens , en anglois ^nai/, en allemand scJinecken^ et en italien cliiocciole. Ces coquilles, ou corps protecteurs, peuvent être envisagées sous différens rapports dont nous allons traiter successivement. 1.° Sous le rapport des lieux où on les trouve, ou mieux des ahimaux auxquells elles ont apparîenu, on a cru pouvoir les CON 173 «distinguer en terrestres , fluviatiles et marines ; mais il faut con- venir que cette distinction est souvent fort difficile, et qu'on en a exagéré l'importance pour l'usage que l'étude des fossiles pourroit en tirer. Les coquilles univalves terrestres sont ordinairement assez minces; leur surface extérieure, le plus souvent lisse, n'offre guère que les indices des stries d'accroissement, et jamais d'épines ni d'aspérités proprement dites; jamais la sur- face interne n'est nacrée, et encore moins l'externe ou sous Tépiderme. Leur ouverture, toujours entière, a fort souvent, au moins dans l'état adulte, et seulement dans ces espèces, ses bords épaissis en bourrelet, ou plus ou moins rejetés en dehors. Les coquilles univalves Jluyiatilei sont aussi assez ordinai- rement d'une épaisseur peu considérable : elles sont quel- quefois pourvues à l'extérieur de quelques stries et même d'épines , et , sous l'épiderme, qui est presque toujours mince , lisse et d'un vert très-foncé, on trouve assez souvent qu'elles sont nacrées ou d'une grande blancheur. Jamais, du moins jusqu'ici, on n'en a trouvé dont l'ouverture soit réellement échancrée, et ses bords sont toujours droits et tranchans. Quant aux coquilles univalves marines, elles sont souvent assez difficiles à distinguer desprécédentes : en général, cepen- dant, elles sont plus épaisses, beaucsup plus fréquemment chargées debourrelets, de varices, d'épines, etc. Leur ouver- ture, très-fréquemment échancrée, ou prolongée en un tube plus ou moins long antérieurement, est assez souvent bordée par un bourrelet épais, qui peut être tuberculeux, écailleux ou lacinié. Quelquefois nacrées à l'intérieur, quandelles sont re- couvertes d'épiderme, il est écailleux, pileux, et en général d'un aspect très-différent de celui des coquilles terrestres et même fluviatiles. 2." Sous le rapport du degré de profondeur auquel on les trouve, et surtout les marines, on les a séparées en littorales et en pelas giennes , c'est-à-dire en celles qui ne se rencontrent que sur les bords de la mer ou à des profondeurs plus ou moins considérables en haute mer. Mais il faut convenir que cette division est encore plus mauvaise que la précédente, puisqu'aucun caractère inhérent à la coquille ne peut être donné à l'appui. Î74 CON 3.° Sous un rapport presque anatomique , on établit la dis- tinction des coquilles en externes et en internes. Les coquilles internes sont en général beaucoup plus minces que les exter- nes, presque toujours tout-à-fait plates ou à peine enrou- lées, et enfin constamment sans épiderme et sans couleur autre que le blanc, quelquefois jaunâtre. /|.° I-a grandeur est encore prise en considération pour la séparation descoquillesunivalvesmicroscopiyues. Par-là, comme il est aisé de le concevoir , on entend celles qui sont d'une assez grande petitesse pour n'être bien vues qu'au moyen du micros- cope. Mais c'est une division qui ne peut être en aucune ma- nière tranchée. 5." Si maintenant on considère la forme générale des co- quilles univalves sans faire attention à aucune de leurs parties, on emploie des dénominations qui, quoique encore assez vagues, sont cependant nécessaires à connoitre. La première distinction est celle qui porte sur l'égalité ou l'inégalité des deux côtés d'une coquille de forme quelconque , séparés par un axe fictif étendu du sommet à la base , ou d'une extrémité à l'autre. On nomme coquille symétrique celle dont les deux côtés sont parfaitement égaux, et non symétriques les autres: ainsi l'os de la sèche, la coquille de l'argonaute, celle des patelles , etc.. sont symétriques; la patelle chinoise, le sigaret et beaucoup d'autres sont non symétriques. Les coquilles plates sont celles qui n'ont aucune cavité, comme l'os de la sèche , la patelle chinoise , etc. Tubuleuses , celles dont le diamètre est considérablement plus petit que la longueur. Recouvrantes ou engainantes, celles qui sont coniques, et sans spire proprement dite , comme dans les patelles. Spirales, celles qui sont plus ou moins contournées, et dans différens sens , comme il va être expliqué tout à l'heure. Mais auparavant définissons encore quelques termes qui appar- tiennent à la coquille considérée en masse. On nomme : Discoïdes , celles qui ressemblent plus ou moins à un disque , et que, en considérant par la suite la manière dont la spire s'en- roule, nous nommerons enroulées , comme dans les ammonites. Déprimées, les espèces, ovales ouarrrondies, dont la forme est très -aplatie et la spire très -courte • exemple , le sigaret. CON 17^ Glohuleuses, celles dont tous les diamètres sont sensiblement é;,'aux, à cause du grand développement du dernier tour de sj)ire , qui est beaucoup plus grand que celui qui précède, comme dans les ampuUaires, les tonnes, etc. Ovales ou ovoïdes, les espèces dont le diamètre longitudinal est un peu plus long que le transversal , comme dans les porce- laines, un assez grand nombre d'hélices. Naviculaires, quelques coquilles qui, renversées sur le dos et l'ouverture en haut , ont une certaine ressemblance avec un petit bateau , comme l'argonaute. PjTiformes, quand une des extrémités est grosse ou renflée , arrondie, et l'autre appointie en forme de queue : exemple, la pyrule. Coniques, lorsque l'une des extrémités élargie est comme coupée carrément, l'autre étant pointue et formant le sommet: quand c'est le sommet même de la coquille qui fait le sommet du cône, c'est ce qu'on nomme une coquille turbinée , comme dans les troques; et elle est dite conique ou conoïde, quand, au contraire, le sommet du cône est à la partie antérieure de l'ouverture, comme dans les cônes proprement dits. Cflindriques, quand la coquille est alongée ,.et d'une largeur ou grosseur à peu près semblable en avant et en arrière. Exemple : la plupart des coquilles involvées, comme les olives. Fusif ormes, celles qui, renflées au milieu, sont appointies aux deux extrémités : exemple , les fuseaux. Turriculées, celles qui sont fort alongées, c'est-à-dire, dont le diamètrelongitudinalestbeaucoupplusiongquele transversal j ce qui dépend de la manière dont la spire est formée .- exemple , la turritelle. 6.** Les coquilles univalves peuvent enfin être considérées- sous le rapport de la distinction de chacune de leurs parties. De la forme extérieure des coquilles univalves. Une coquille univalve peut être conçue avoir réellement toujours un sommet ou point par où elle a commencé , une base qui est sa terminaison actuelle , et un corps intermé- diaire, avec une cavité quelquefois presque imperceptible;,, dans le cas où elle est extrêmement déprimée, ou tout-à-fait plate ;. et alors elle a réellement beaucoup de rapports avec 176 CON une valve d'une coquille bivalve. C'est justement fout le con- traire dans les coquilles tubuleuses ou tubiConnes, qui res- semblent beaucoup aux tubes calcaires de certains séLipodes. Mais, avant d'aller plus loin, indiquons la position dans la- quelle nous étudions et dénommons les différentes parties des coquilles univalves, et comparons-la avec celle des autres conchyliologistes. Linnœus, Bruguières, Da Costa, M. de La- marck, etc., placent la coquille qu'ils étudient debout sur l'ex- trémité opposée au sommet ; et l'ouverture en face de l'obser- vateur : nous, au contraire , imitant Draparnaud et plusieurs autres auteurs, nous la supposons obliquement sur le dos de l'animal, ou, ce qui est à peu près la même chose, appliquée sur une table, du côté de l'ouverture, et par conséquent le sommet en arrière et en haut; l'extrémité opposée en avant et en bas. Il en résulte que les noms de droite et de gauchesont appliqués aux mêmes côtés, dans les deux manières de voir ; mais que ceux d'inférieur et de supérieur, dans la descriptioa de l'ouverture et de ses bords, sont remplacés par les mots d'an- térieur pour le premier, et par celui de postérieur pour le second. Le sommet, apex [ihelie^id , angl. ; die spilz, allem. ; apices , ital.), qui est la partie par où a commencé la coquille, peut , être tout-à-fait plat, ou très-saillant, droit ou vertical, ou penché directement en arrière, à droite ou à gauche, mais jamais, que je sache , en avant. Enfin il peut être pointu , ou mamelonné, entier ou carié , et même quelquefois creux comme dans les bulles. 11 est tout-à-fait plat dans la patelle chinoise ; Très-saillant dans le vermet d'Adanson ; Vertical dans les patelles ; Abaissé ou surlaissé en arrière dans les septaires ou navi- ceîlcs ; Sencstre ou penché h gauche dans les ancyles ; Dexlre ou penché à droite dans les cabochons ; Pointu dans un grand nombre de coquilles ; Mamelonné ou arrondi dans les volutes; . Entier dans la plupart ;. Carié (ou décortiqué), comme dans le buîime éthiare. I,a base, lasis , ou la partie ordinairement opposée au sommet, CON 177 est celle dans laquelle est constamment percée l'ouverture dont nous allons parler tout à l'heure. Sous ce nom nous n'en- tendons cependant pas ce que Linnaeus et la plupart des con- chyliologlstes désignent ainsi : en effet, pour eux c'est l'extré- mité, pointue ou non, opposée au sommet, et ils lanommoient ainsi parce que , dans leur manière de dénommer les diiï'érentes parlies d'uiie coquille, ils plaçoient celle-ci verticalement , le sommet en haut, l'ouverture en devant; pour nous, la base est toute cette jiartie qui appuie plus ou moins obliquement sur le dos de l'animal. Quelquefois cette base est très-large et ronde , comme dans les troques; ce qui leur donne la forme d'une toupie renversée. D'autres fois elle est petite, comme dans les vis, etc.; elle peut être très-alongce ; par exemple, dans les oyprées , etc. Elle est formée entièrement par l'ouverture, dans les patelles, les sigarets , et, d'autres fois, par une partie du dernier tour de spire. Sa direction, qui est ordinairement celle de l'ouverture, offre aussi quelques considérations qu'on ne doit pas négliger: ainsi elle est tout-à-fait perpendiculaire à Taxe de la coquille, dans les patelles, les cadrans, etc. ; et elle est presque entière- ment dans sa direction dans les cyprées , les olives , etc. ; les autres coquilles sont plus ou moins intermédiaires. Le corps de la coquille est tout ce qui se trouve entre la base et le sommet; le plus souvent il est creusé à l'intérieur, et sert non-seulement à recouvrir, mais à contenir une plus ou moins grande partie du corps de l'animal. Quelquefois on lui donne le nom de disque, comme dans les haliotides ; mais alors on ne comprend sous ce nom que le dernier tour de la spire. Dans un certain nombre de coquilles ou de têts , le corps ne se recourbe en aucun sens, ni à droite, ni à gauche, ni en avant, ni en arrière, et même il n'est nullement excavé: il eu résulte alors ce que nous avons nommé coquille plate, symé- trique dans l'os de la sèche, du calmar, non symétrique dans la patelle chinoise. Assez souvent la base et le sommet sont réunis par un corps qui n'est recourbé en aucun sens, mais qui est plus ou moins excavé : d'où résulte ce que nous avons désigné plus haut sous le nom de coquille recouvrante ou engainante, comme 10. li 178 CON . dans les patelles, les ëmarginules, les cabochoî:s, et surtout dans les dentales. Enfin, dans le plus grand nombre de cas, le corps de la coquille est formé par son enroulement, de différentes ma- nières; ce qui dorme les véritables cochléides, ou spirivalveit. Pour s'en faire une idée juste, il faut concevoir que toute coquille nnivalve étoit un cône plus ou moins alongé, analogue à une dentale, mais flexible. S"il s'enroule d'arrière en avant et de haut en bas, absolu- ment dans le même plan vertical , il en résultera une coquille discoïde, comprimée de droite à gauche , dont le sommet ne peut être visible que dans le même seus , et dont l'axe est tout- à-fait également transversal. On peut nommer ces espèces de coquilles enroulées (^revulutœ) : un exemple rigoureux peut être pris dans les argonautes et genres voisins, et non dans les planorbes, qui ne sont réellement que suhenro niées. Les principales différences qu'offre cette espèce d'enroule- ment , consistent dans sa perfection plus ou moins grande. On' nomme : Arquée, la coquille qui n'offre encore qu'une arqiire plus oir moins considérable, comme dans certaines espèces debéleni- nites; * Courbée, celle dont le corps commence à être beaucoup plus courbé, comme dans les aninonoccros; Demi-enroulée, la coquille qui est enroulée de manière à ce que les tours despire ne se touchent pa!.,commc dans lesspirules ; Enroulée, quand les tours se touchent, mais sans se pénétrer? exemple, les véritables ammonacées ; Et enfin, très-enroulées , les espèces dont les tours de spires se pénètrent réciproquement, demanière à ce que le dernier four cache tous les autres et que l'ouverture en soitmodifiée,' comme cela se voit dans le nautile flambé. Si, au contraire, l'enroulement du cônespiral se fait trans- versalement ou de gauche à droite, en suivant sa marche sur l'animal, c'est ce qui forme les coquilles involvées [hwol^iatce). Dans ces espèces, la base de la coquille est presque aussi longue qu'elle, ainsi que son ouverture; et Ta^e d'enroulement est lon^iî'.idinal. Il n'y a réellement presque jamais de coquilles complètement involvées : celles qui en approchent ie plus sont CON 179 les cyprées, les ovules. Qiu^lquefois lacocjuille ue ftiit pas im tour complet, comme dans les huilées, et alors l'ouverture es^ aussi large et aussi longue qu'elle. Enfin la plus grande partie des coquilles univalvcs sont in- termédiaires à ces deux dispositions, c'est-à-dire, que le corps de la coquille est le résultat d'un enroulement oblique de droite à gauche et de bas en haut, si l'on marche de la base au sommet, ou mieux, et tout-à-fait au contraire,si l'on suit l'accroissement de la coquille. Ce sont là les véritables spi/iVa/v'es, que quelques auteurs nomment turbinées, turbinât ed shdl des Anglois. On donne le nom de spire, clavicvla en latin , turban ou cla- vicle en anglois, gcvinde en allemand, spira en italien, à toute cette partie d'une coquille spirivalve formée par l'en- roulement du cône spiral ; Celui de tour de spire ou de circonvolution, anfractus en latin, whril en anglois, windungen en allemand, anfratto en italien, à uue révolution complète du cône spiral. Quelquefois on distingue delà totalité de la spire le dernier tour, qui est ordinairement le plus gros, et où se trouve l'ou- verture ; et on le désigne sous le nom de corps de la coquille. La face qui se trouve correspondre à l'ouverture est le ventre ; celle qui lui est opposée le dos. Mais Brugniéres veut que le ventre nesoitque la partie du dernier tour qui forme la partie gauche de l'ouverture, et sur laquelle la lèvre interne est attachée. Quoiqu'il "çn soit, on réserve le nom de clavicule à tout le reste de la spire. La direction suivant laquelle se fait l'enroulement du cône spiral, sert à distinguer les coquilles en droites et en gauches. En général , comme nous le verrons à l'article de l'organisation des malacozoaires , la terminaison actuelle d'une coquille est à la droite de l'animal , et par conséquent, en partant de ce point, l'enroulement ou mieux la torsion semble se faire de droite à gauche, en allant de la base au sommet •■ ce sont les coquilles spirales normales. Mais il arrive assez souvent que l'animal, étant anomal sous ce point, est, pour ainsi dire, renversé, c'est-à-dire, que ce qui est ordinairement à droite se trouve à gauche, et vice vcrsà, et alors la coquille est enra- iement anomale, en ce que son bord terminai est à gauche: on donne à ces coquilles le nom de gauches, sinislrœ, hctç- rostrophes. 12. :o'o CON La considération de la spire proprement dite , mais prise en totalité, donne encore lieu à quelques termes techniques qui rentrent, il est vrai, jusqu'à un certain point, dans ceux em- ployés pour désigner la forme générale des coquilles. On dit la spire , Aplatie, quand les tours réunis forment une surface tout-ù- fait plate, comme dans le cône cardinal. Ecrasée, quand la marche en sens vertical est peu rapide , en comparaison de celle efi sens opposé : ce sont des coquilles qui se rapprochent un peu de celles que nous avons nommées discoïdes ; ainsi, par exemple, les solariums. Médiocre, lorsque la marche dans les deux sens est à peu prés égale , comme dans les buccins , etc. Ele\'ée , quand le cône spiral avance plus en hauteur qu'en largeur. Elancée, lorsque cette disposition est encore plus marquée, romme on le voit dans les vis. Turriculée, quand, avec cette marche, les tours de spire .sont bien nettement séparés par leurs diflFérentes tranches d'épaisseur, comme dans les mitres. Décollée, lorsqu'à la suite de l'âge son extrémité se brise et se casse. Couronnée enfin , lorsque les bords de chaque tour sont armés rie points saillans, de tubercules ou d'épines, comme dans un grand nombre de cônes et dans lu volute d'Ethiopie. Les tours de spire donnent aussi lieu à plusieurs caractères q:ie l'on exprime par des mots déterminés. Quant à leur nombre, on les compte ou en partant du som- met , ou de la fin du cône spiral. Leur proportion entre eux s'exprime en termes ordinaires. Assez souvent i'avant-dernier tour est plus gros que tous les autres pris ensemble ; quelquefois le dernier est plus petit que favant-dernier, etc. Les tours eux-mêmes peuvent être tout-à-faît plats, c'est ce (fue je nomme ruhanés, comme dans les vis; quelquefois ils boiit fondus , c'est-à-dire qu'on les distingue difficilement, i.omme dans l'ancillaire ; enfin, ils peuvent être séparés entre *ux par un sillon assez profond, comme dans les olives. Cette figae âe séparation des tours se nomme suture, sutura. CON lU ( ,a superficie des tours de spire est encore à envisager. Ils peuvent être désignés sous le nom de carénés, quand , dans le &ens de leur longueur, ils offrent un angle ou un pli plus ou moins marqué ; lisses , lorsqu'ils n'ont aucunes sailllt-s ou anfrac- tuosités ; rugueux, tuberculeux, quand leur surlace est chargée de rugosités ou de tubercules; striés, quand ce sont des stries en longueur ou en largeur; treillisés , lorsque c'est dans les deux sens ; cordonnés, lorsqu'ils sont bordés par une côte sail- lante et noueuse; co5/ei-,lorsquele bourrelet de la lèvre gauche persiste sur les tours de spire, comme dans les harpes; vari- queux, lorsque les bourrelets persistans de la lèvre droite sont plus ou moins tuberculeux, découpas, comme dans la plupart des murex. D'après Tidée que nous avons donnée plus haut de la for- mation'd'une coquille spirale, on voit que si les tours de spire ne se touchent ni transversalement ou de droite à gauche, ni de hautenbas, ondoitapercevoir, danslejnilieu delà coquille, un enfoncement conique étendu du sommet à la base ( c'est ce qu'on nomme ombilic, umbilicus en latin, nat'ei €n anglois, nahel en allemand, ombilico en italien ), et en même temps un videplus ou moins considérable entre chaque tour de spire, comme dans le vermetd'Adanson, etmêmedansla vraie scalaire ( c'estce qu'on nomme coquille à tours séparés , disjuncti). Si, en s'enroulant , les révolutionsdu cône se touchent de haut en bas, mais non trans- versalement, on a une coquille fortementombiliquée, comme dans les soZariums; et, enfin, si les tours de spire se touchentdans (oiislessens,sansempiéter,ousurtout en empiétantplus oumoins jorlement les uns sur les autres, ce qui constitue le cône spiral complet de M. de Ferussac dans lepremier cas, et incomplet dans le second, il en résulte que l'axe fictif n'est plus libre, n'est plus creux, si ce n'est quelquefois à la base, et qu'il est rem- placé parunesortedcpetite colonne tordue, résultant du con- tact et de la fusion du bord interne du cône sur lequel il s'en- roule. Et en effet, en sciant une coquille de cette nature de la base an sommet, on voit dans son intérieur une partie so- lide plus ou moins torse ; c'est à cette partie qu'on donne le nom de columelle, columella, pillar en anglois, saiile en alle- juand, co/onna en italien ; et comme assez souvent cette espèce de colonne, quand la base de la coquille est très-oblique, se prolonge jusqu'à son extréuiité antérieure , c'est elle qui dans ce cas forme en entier le bord gauche de Touverture, d'où il prend quelquefois le nom de columellaire. Cette columelle est ditepo/r7.('(/e,quand ellese termine antérieu- rement en pointe, comme dans les harpes; tronquée, quand elle semble avoir été coupée, conune dans les agathines; saillanie, quand elle forme un prolongement en avant de la coquille, comme dans les térébelles ; spirale ,. lorsque la partie qui dépasse ('st tordue comme dans une vrille , ex. .- cérite télecope ;p/i5see, lorsqu'on y aperçoit un plus ou moins grand nombre de piis obliques, provenant de sa torsion, comme dans les volutes; chargée d'un bourrelet, quand vers son extrémité elle offre un renflement plus ou moins considérable, transversal, comme dans quelques cérites. En dehors ou à gauche de la terminaison de la columelle, on voit souvent un trou , ou mieux , une fente plus ou moins profonde, de forme un f>eu variable, et qui existe surtout danà les jeunes sujets : c'est l'ombilic dont nous avons expliqué plus haut la formation. De la présence ou de l'absence de ce trou résulte la distinction des coquilles en ombiliquées ou en non ombiliquées. On dit l'ombilic consolidé ou subôonsolidé ^ lorsque , dans la coquille parvenue à 1 âge adulte, il est recouvert par une sorte de dépôt calcaire dit callosité; mais il n'eu existe pas moins dessous. S'il offre des grains saillans dans sa circon- férence , on le dit crénelé; denté, s'il est accompagné dune ou plusieurs dents, comme dans le turbo pica; canaliculé , lorsqu'à l'intérieur il offre une gouttière spirale, comme dans quelques sabots et plusieurs cerites. Après avoir ainsi successivement envisagé les coquilles tini- valvcs dans leur ensemble et à leur surface extérieure, voyons maintenant l'intérieur et son orifice. De la cavité ou de l'intérieur des coquilles univalves, La cavité d'une coquille peut ne pas être entièrement occu- pée par l'animal, et ce qui est occupé être séparé de ce qui ne l'est pas par une ou plusieurs cloisons, qui la partagent en plusieurs cavités qu'on nomme chambres , concamérations , loges , cellules. Les coquilles qui n'ont qu'une seule cavité sont dites unilo- CON i8?i culaires ou rnonolhalames , comme la très-grande partie des coquilles univalves. Celles qui ont, au contraire, leur cavité séparée en plusieurs loges , par autant de cloisons, sont nommées , par opposition , multiloculaires , polfthalames , chambrées , cellulées , et même cloisonnées. La forme des cloisons, qui peut être très-différente, a dé- terminé les noms de cloisons. , Unies, quand elles sont simples ; Découpées , persillées , sinueuses, quand elles offrent, et sur- tout sur leurs bords, au point de jonction avec la coquille, des sinuosités ou découpures que l'on a comparées à celles des bords de la feuille de persil. C'est de cette disposition que sont venus, dans la Paléozoo- loaie, les noms de coquilles articulées, d'articulation, tirés de la disposition que conservent entre eux les morceaux de subs- tance étrangère qui se sont moulés dans ces cavités anfrac- tueuses , observés après que la coquille eUe-même a été détruite. Ces articulations peuvent être comprimées , cylindriques, ven- trues, etc. Ces différentes chambres ou loges particulières communi- quent plus ou moins complètement entre elles au moyen d'un trou en forme de canal qui traverse les cloisons : ce trou est nommé siphon, siphon angl. , rô7n-e allem., sifone ital. On en étudie , 1°. Le nombre, qui n'est jamais au-dessus de deux, comme dans les bisyphytes ; mais , dans le très-grand nombre de cas , il n'y en a qu'un. ■2°. La position : il peut être au milieu de la cloison, ou rapproché de l'une de ses extrémités ; d'où les noms de Médian, quand il est au milieu ; Dorsal ou externe, lorsque c'est vers le bord externe qu'il est percé ; Interne , ou contre la spire , lorsque c'est vers le bord interne. 3.° Et quelquefois la forme ronde , ovale ou triangulaire. Dans les coquilles uniloculaires , la cavité est rarement partagée en deux seulement, et incomplètement, par uuo lame droite plus ou moins étendue , qu'on nomme diaphragme , Comme dans les septaires -, d'autres fois, cette lame est plus ou î84 CON moins recourbée , ce qui forme une languette ou cornet : ex. , les crépidules, les calyptrées, elc. De l'ouvcTliirt des coquilles uii.ivalves. Vouverture ries coquilles univalves , (\xxc la plupart des auteurs nomment encore la bouche, aperlura en latin, month ou aperture en anglois, ynunduiigen ou muiidolfnung en alle- mand, est l'entrée de leur cavité; elle est réellement formée ou circonscrite par les bords, qui ne sont que la réunion de la surface intérieure de la coquille avec l'extérieure. Linnaeus appelle /rm.r ou gorge tout ce qu'on peut voir dans l'intérieur même de la coquille, c'est-à-dire, à peu près le dci'nier demi- tour. Quelques auteurs donnent le nom de pénstome h toute Vépaisseur de la coquille à sou ouverture; mais le plus souvent on la divise en deux parties désignées sous les noms de bords ou de lèvres, distinguées en lèvre interne ou lèvre externe, «Iroite ougauche,ou cohimellaire , comme nous le dirons plus en détail tout à l'heure. Considérée en totalité et avec une partie du dernier tour qu'elle termine, on dit que l'ouverture est tombante, quand , ne suivant pas la direction de la spire, elle tombe subitement } renversée, quand c'est à contre-sens, c'est-à-dire vers la spire ^ qu'elle se recourbe. Si nous considérons l'ouverture pour sa régularité ou son irré- gularité, elle est symétrique, lorsqu'elle peut être partagée en deux parties parfaitement égales et similaires , et non symé- trique, dans le cas contraire; alors elle peut être formée par l'excavation plus ou moins considérable de l'un ou de l'autre de ses bords , ce qui doit être pris en considération. Quant à sa grandeur proportionnelle avec le reste de la co- quille, elle peut être très-grande , comme dans les haliotides . désignés à cause de cela sous le nom de mégastomes ou de ma- crostomes ; ou médiocre, petite, etc. Quant à son intégrité, le dernier tour de spire peut péné- trer plus ou moins dans son intérieur, et la modiher : on dit alors qu'eZ/e est modifiée par le dernier tour de spire , comme dans les argonautes, les limaçons, etc. Dans ce cas, suivant l'observation de M. de FérussaC; le cône spiral est loujoui* CON >^5 încomplet, et au contraire dans l'autre. C est a cette partie que Bruguières donne exclusivement le nom de lèvre gauche. Mais surtout elle peut être antérieurement plus ou moins profondément écliancrée, ou entière : c'est ce qu'explique le terme d'eniomostomes , opposé à celui d'intcgrostornes , qui in- dique que l'ouverture est entière. Elle peutindiquer une simple propension à être échancrée, et alors elle est dite versante, c'est-à-dire que, si Ton coucevoit la coquille sur le dos et remplie d'un fluide , il s'écouleroit par une partie un peu évasée de sa circonférence : ex. , plusieurs cônes. Enfin, on peut encore ranger sous ce titre la forme qui lui vaut le nom de siphonostome ou de canalifère , c'est-à-dire , quand elle est terminée antérieurement par une espèce de canal ou de siphon plus ou moins alongé, parce que cette forme est en rapport avec une disposition semblable dans l'a- nimal. Ce canal [cauda, rostrum en latin; beack en anglois; hamiLen allemand, rosteUo en italien) , considéré à part, peut ensuite oQrir des différences qui sont désignées par les épithètes de Long , court, médiocre, droit, recourbe, fermé, ouvert, tron- qué, etc. , qui n'ont besoin d'aucune explication. Sous le rapport de la forme, qui est extrêmement variable, l'ouverture des coquilles univalves peut être, Ronde , ou à peu de chose près : d'où les noms de ericostomes ou de cjcLoslomes. Ovale: d'oii celui d'ellipsostomes , lorsque le diamètre longi- tudinal est plus long que le transversal. Transversale , lorsqu'elle a plus de largeur que de longueur , comme dans les hélices. Angulaire, lorsqu'elle offre un angle plus ou moins marqué dans un certain point de sa circonférence ; c'est ce qu'on peut désigner sous la dénomination de gonioslomes. Demi-circulaire, ou demi-ronde, quand elle représente ntie sorte de gueule de fûur, comme dans les natices : d'où le nom dliémicjclostomes. Etroite, /tfieaire; c'est-à-dire, d'un égal diamètre etde la lon- gueur de la coquille : ce sont les imgjostomes, comme duus les cyprées , etc. i86 CO^' ï)es bords de l'ouverture. Les bords de l'ouverture'sont quelquefois désignés par le nom de lèvre, labium, lat. ; Up , angl.; lippe, allem. ; labro , italien. Draparnaud a proposé le nom de péristome pour tout le bord ; mais ordinairement on le divise en deux par un axe fictif que Ton suppose aller d'une extrémité à l'autre de l;i coquille. Tout ce qui se trouve correspondre au côté droit de l'animal, et qui offre la terminaison actuelle de la coquille , depuis son point de départ de l'avant-dernier tour, est appelé bord droit , lèvre droite , ou mieux , bord externe ou lèvre externe, et labium, pour éviter l'inconvénient d'employer le mot de lèvre droite, quand réellement elle est gauche. Ou nomme l'autre, c'est-à-dire, celle qui se trouve du côté de la columelle qui la forme quelquefois en plus ou moins grande partie, hord gauche , lèvre gauche, interne ou columellaire , ou enfin labrum. Quelquefois les deux bords sont réunis complètement , «ommedans les cyclostomcs, et en général dans les coquilles où l'ouverture n'est pas modifiée par l'avant-dernier tour de spire, ce qui fait que le cône spiral est incomplet : d'autres fois ils ne sont réunis qu'incomplètement, et seulement dans l'âge adulte, par une espèce de dépôt calcaire qui recouvre l'avant-dernier tour de spire : enfin , le plus souvent , ils sont désunis simplement ou au moyen d'un sinus plus ou moins profond, comme dans certains buccins. Si nous considérons maintenant chaque bord indépendam- ment l'un de l'autre, nous trouvons que chacun d'eux peut nous offrir quelques caractères importans. Le bord droit ou interne peut être étudié sous le rapport de son épaisseur, de son intégrité, et de son plus ou moins grand développement. Il est tranchant, quand il est mince , et ne s'épaissit pas avec l'âge ; Réfléchi, lorsqu'il s'évase en dehors; Epais, quand, au contraire, il estassezpeu mince et arrondi ; Rehordé, lorsqu'il est épaissi, au moyen d'un bourrelet ex- térieur, qui peut se conserver en plus ou moins grand nombre CON 1B7 sur les tours de spire, ce qui forme les coquilles côtelées, comme dans les harpes ; Beplié, quand il se roule en dedans, comme dans les cyprées ; Dentelé extérieurement, et surtout intérieurement, quand il offre à sa marge, externe ou interne, un plus ou moins grand nombre de dents; Dilaté ou ailé, lorsqu'il s'élargît plus ou moins avec l'âge ; Auriculé, lorsque cette dilatation se fait surtout en arrière etenseprolongeantsurlaspire,commedansquclquesstrombes; Digité, quand cette dilatation est divisée en plusieurs pointes canaliculées qu'on a comparées à des doigts , d'où pro- viennent les noms spécifiques de tetra, peniadactjle , donnés à quelques espèces de strombes. Lorsque ces espèces de dilatation du bord gauche se di- visent, se présentent de différentes manières , et qu'elles se conservent en nombre variable sur la spire , on dit que la coquille est chicoracée^ garnie de bourrelets, de cordons, etc., comme dans un assez grand nombre de murex. Sous le rapport de son intégrité, le bord droit peut être, Entier, et c'est le cas le plus ordinaire; Ecliancré , entaillé, ou pourvu d'un sinus , lorsque, dans une partie quelconque de son étendue, il offre un sinus on une entaille plus ou moins profonde, comme dans les strombes, les pleurotomes, etc. Le bord gauche, interne, ou columellaire , offre un moins grand nombre de caractères. 11 peut être entièrement indépendant de la columelle, quand elle ne dépasse pas l'avant-dernier tour, comme dans tous les eyclostomes, et même dans les hélices (1). Quelquefois la partie postérieure est formée par la colu- melle, comme dans les lymnées, par exemple, et le reste en est bien distinct. (i) On voit que j'envisage le bord gauche un peu différemment que Linnœus et que Bruguicres, puisque, lorsque je le trouve le plus considé- rable , ils le regardent presque comme nul , et cela vient de ce que la lèvre droite n'est, pour moi , étendue que de sou origine sur l'avant-dernier tour de spire jusqu'à l extrémité antérieure de la coquille, et non jusqu'à la columelle. 188 CON Enfin, le plus souvent la columelle le forme entièrement, comme dans toutes les coquilles canaliculées et même échan- crées, et alors la columelle peut être recouverte par un dé- pôt calcaire plus ou moins considérable, qui fait dire que le bord gauche ou la columelle est calleuse, comme dans les casques, etc.; quelquefois ce dépôt est pris pour la lèvre même, mais à tort, ce nous semble. Il peut aussi arriver que ce bord soit entièrement formé par l'avant-derniertour. comme dansles coquilles involvées, et alors il peut être dente ou non, comme dans les cyprées ; granulé,commc dans le casquegranuleux; rugueux,comm.edan& le casque sahuron . De l'opercule. Enfin , cette ouverture des coquilles univalves peut être tou- jours ouverte , ou plus ou moins complètement fermée par une pièce, ou calcaire ou cornée, plate ou légèrement concave , formée d'élémens concentriques, et attachée, comme nous le verrons à l'article de l'organisation des malacozoaires, à la partie postérieure du pied de l'animal. C'est ce qu'on nomme opercule, operculum en latin, cover ou lid en anglois, deckel en allemand , coperchio en italien. Sa forme, sa grandeur sont prises en considération, mais ne donnent pas lieu à la formation de termes particuliers. Il n'en est pas de même de la manière dont il se joint à l'ouver- ture de la coquille. On nomme opercules Simples, ceux qui n'ont d'autre rapport que celui de la forme avec l'ouverture de la coquille ; Composes, ceux qui sont, pour ainsi dire, articulés au moyen d'éminences et de cavités correspondantes. C'est encore de là que quelques auteurs, et entre autres, Adanson, ayant comparé à tort cet opercule composé avec la valve plate operculiforme de certains bivalves, ont tiré leur division des coquilles univalves en unifestacées et hitestacéei. Une très-grande partie des coquilles univalves sont non oper- culées ; mais, comme parmi elles les espèces terrestres vivant dans les climats froids ont la faculté de se former une sorte d'opercule momentané presque membraneux, Draparnaud a donné à cette pièce, qui n'appartient réellement ni à l'animal ni à la coquille, le nom d^éplngramme. CON i?y. Chap. II. Des CoquiLLES bivalves. Nous avons dit plus haut ce qu'on doit entendre par coquilles bivalves. Quelques auteurs François leur donnent le nom de ronqucs , ou de conchœ en latin : d'où le nom de conchifères, que M. de I.amarck donne aux animaux qui les portent. Les Anglois les désignent sous le nom de bu'uh shell ou de conch, et les Allemands souscelwi de zweylappige schalen ou de mnschel- schalen.on enfin de shale zwey shale; les Italiens les nomment bivalvi. M, de Lamarclc dernièrement, abandonnant tont-à- fait les dénominations linnéennes, les a appelées cardinifères y admettant très-probablement que toutes ont une charnière. On peut considérer les coquilles bivalves à peu près sous les mêmes rapports que les univalves, et sous quelques-uns qui leur sont particuliers. 1." Sous le rapport des lieux où on les trouve, on les divise en Jluviaiiles et en marines, ou d'eau douce et d'eau salée. Il n'en existe aucune de terrestre , au moins n'en connoit - on point. Les coquilles bivalves flui'iaHles sont assez peu nombreuses et peut-être encore plus difliciles à distinguer des marines que les univalves. On remarque cependant qu'ordinairement na- crées à l'intérieur, elles sont recouvertes d'un épiderme épais , d'un vert plus ou moins foncé, et que les crochets ou sommets 6ont usés, ou ce qu'en terme technique on nomme décorti- qués. On n'en connoît encore que parmi les espèces à double impression musculaire, et tout-à- fait closes ou fermées. Quant aux bivalves marines, on les reconnoît par l'absence des caractères que nous venons de donnei' pour distinguer les fluviatiles. 2° Sous le rapport de leur fixité ou de leur mobilité, une coquille bivalve est dite adhérente ou non adhérente. Une coquille bivalve est adhérente ou fixée de différentes manières : quelquefois c'est immédiatement, comme dans les huîtres, etc., et alors une de ses valves au moins offre des traces de cette adhérence dans une étendue plus ou moins considérable de sa sutface, qui est rugueuse, irrégulière, etc. D'autres fois cette adhérence est due à quelque prolonge- ment des fibres tendineuses de l'animal, et alors ou ne peut s'en apercevoir sur la coquille que par un trou perce dans une valve seule , ou résultant d'une échancrure de chaque valve , etc. Enfin, dans le plus grand nombre de cas , elles ne sont point adhérentes, et alors l'animal peut constamment se mouvoir. *3.° Un troisième rapport sous lequel on peut envisager les coquilles bivalves, est celui de leur apparence ou liberté, ou de leur occultation dans un tuyau plus ou moins développé. Dans ce dernier cas, les valves sont tout-à-fait contenues et cachées dans un tube de même nature qu'elles, et ouvert a uae seule de ses extrémités ; on peut les appeler tubicoles. 4.° Un autre point de vue, qui a quelques rapports avec le précédent, est celui de la substance dans laquelle se trouv».»nt ordinairement les coquilles bivalves. Ou les divise alors en Pétricoles , quand elles se trouvent constamment dans des pierres plus ou moins dures, que leurs animaux percent, on ne sait pas encore trop comment -. d'où le nom do térébranles , qu'on leur donne aussi quelquefois, ainsi qu'aux suivantes; ou bien de lithophages , qui seroit beaucoup mieux remplacé par celui de lithodomes. Lignicoles f quand c'est dans le bois qu'elles établissent leur séjour; Sabulicoles, lorsque c'est dans le sable; Vasicoles , quand c'est dans la vase. Mais, il faut l'avouer, toutes ces dénominations, tirées de notes qui ne sont pas inhérentes à l'objet qu'on veut classer, ne peuvent fournir de bons ccractères ; et , en effet , on trouve des coquilles bivalves lithodomes dans presque toutes les familles. 5.° En envisageant maintenant une coquille bivalve comme composée d'une seule pièce, comme formant un tout, ou explique ce qu'on entend par coquille /ongue , alongée, cy- lindrique, transverse, épaisse , fort épaisse, comprimée, très- mince; mais, pour bien s'entendre à Ce sujet, il faut savoir dans quelle position on doit placer la coquille pour l'étudier . soit en totalité, soit dans ses différentes parties. Nous avons déjà annoncé que, pour prendre un point do départ invariable, nous supposerions la coquille recouvrant l'animal, et celui-ci marchant devant l'observateur, la téîtr CON igi en avant, quoique réellement beaucoup de ces animaux ne changent pas de place, et qu'ils affectent quelquefois une position déterminée sur le flanc, ou mên^ la tête en bas. Alors la co- quille sera placée sur la tranche d'avant en arrière, de manière que ses sommets soievt presque toujours en haut et très- rarement en avant : dans cette position, la partie opposée aux sommets sera inférieure, et les deux extrémités du diamètre perpendiculaire à cette direction seront l'une en avant et l'autre en arrière. Linnaeus , Bruguières, M. de Lamarck , sup- posent la coquille dans une position tout-à-fait et exactement opposée, c'est-à-dire, reposant sur les crochets , l'ouverture en haut et le ligament en avant. D'après cela, je nommerai hauteur d'une coquille le diamètre vertical étendu des crochets ou du ligament, ou mieux du bord dorsal, au bord inférieur ou abdominal qui touchera le sol où la coquille sera posée : c'estlalongueurpourLinnœus, Bruguières, Lamarck, Da Costa et Draparnaud, et la largeur pour Muller. Sa longueur, avec MuUer, sera donc le diamètre perpendiculaire au précédent, c'est-à-dire, étendu d'avant en arrière ou de la tête à l'anus ; c'est la largeur pour Da Costa et Draparnaiid, ainsi que pour Bruguières et M. de Lamarck. L'extrémité antérieure ou cépha- li(}ue sera celle qui correspondra à la tête, et la postérieure ou anale à l'opposite, ou celle du côté où se trouve le plus ordinairement l'anus. L'épaisseur sera indiquée par le diamètre transversal de la partie la plus bombée d'une valve à l'autre; d'où la valve droite sera réellement celle qui correspond au mê.'ne côté de l'animal, et de même pour la valve gauche. C'est là ce que Draparnaud nomme profondeur. On devra donc nommer dos delà coquille, ou bord supé- rieur, celui qui correspond réellement au dos de l'animal, dans lequel se trouve ordinairement le sommet , mais beau- coup plus souvent encore le ligament. Le côté opposé sera le ventre de la coquille ou son bord inférieur ou abdominal, ou enfin sa base réelle. C'est ainsi que Muller, Da Costa, Draparnaud l'ont envisagé : c'est le contraire pour Linnaeus, Bruguières, M. de Lamarck, Bosc , etc., etc. La circonférence de la coquille, ou la ligije qui réunit î9i CON les quatre points dont nous venons de parler, forme les bords de la coquille : margo aut niargines, lat. -jthe margins , borders , angl. ; dcr rand, allem. ; mangine, ital. D'après cela , il est aisé de voir ce que nous entendons par une coquille bivalve longue , etc. Elle sera Longue, lorsque le diamètre horizontal sera beaucoup plus long que le vertical. Haute , dans le cas contraire. Qu'aie, lorsqu'un des diamètres ne sera qu'un peu plus long que l'autre. Epaisse, quand le diamètre transversal sera aussi long que les autres, d'où dépendra la profondeur des valves. Comprimée ^ mince, très-mince, quand ce diamètre sera plus ou moins petit, proportionellement aux autres. Cylindrique, quand, le diamètre longitudinal étant très- long, les deux autres sont près d'être égaux , comme dans certaines espèces de solen. Cordiforme, lorsque, vue en arrière, en avant ou de côté, elle ofTrira quelque ressemblance avec ce qu'on appelle vul- gairement un ccrur. Triquètre, lorsque la coquille est comme tronquée à son extrémité antérieure, mais beaucoup plus souvent posté- rieure, en sorte qu'une coupe horizontale, faite à toute la coquille , auroit la forme d'un triangle : c'est ce dont on voit un exemple dans la trigonie. Après avoir considéré les deux valves de la coquille comme formant un tout insécable , il nous faut maintenant envisager chacune de ces pièces à part , et ensuite dans leurs rapports réciproques ou moyens d'union. Une valve peut être régulière ou irrégulicre. Elle est régulière, lorsqu'elle alï'ecte une forme constante , indépendante des corps extérieurs, comme àmus la plupart des coquilles bivalves. Elle est au contraire irrégulière , lorsque, se fixant sur les corps marins, elle se modilie suivant leur forme, comme dans toutes les coquilles adhérentes immédiatement, et comme, par exemple, dans les Iiuitres, les auomies. Elle peut être mince , ou plus ou moins épaisse , ce qui ne détermine pas de termes techniques. CON 193 Chaque valve, régulière ou irréguliére, peut être réelle- ment, et avec juste raison, comparée à une coquille uni- valve, recouvrante, qui seroit en général fort plate ou peu concave , mais qui, aii lieu d'être placée sur le dos de l'animal, le seroit sur les côtés : on doit donc y trouver un sommet et une base, une face externe convexe, et une interne concave. Le sommet d'une coquille bivalve est ce qu'en terme de conchyliologie on nomme en françois le crochet , parce qu'il est ordinairement plus ou moins recourbé: il est désigné sous le nom latin d'apex; beak , tip, ou summit, anglois ; wirbel , rucken, allemand; apice, italien. C'est par le sommet que commence la formation de la valve. Eu considérant sa position générale, en prenant toujours notre point de départ de l'animal, on dit qu'il est Céphalique , lorsqu'il est à l'extrémité antérieure de l-i ralve , ce qui est assez rare : ou en trouve des exemples dans les peignes. Dorsal , quand il correspond au dos de l'animal , ou au bord supérieur de la coquille, ce qui est de beaucoup le plus ordinaire : mais, dans ce cas , il peut être anlérodorsal , lorsqu'il est plus en avant qu'en arrière dans la longueur de la valve j mediodorsal , quand il est au milieu, et enfin pos^eVodorsa/, quand il est plus en arrière qu'en avant. Anal ou postérieur, quand il est à l'extrémité opposée à la bouche, comme dans les térébratules, la lingule, etc. C'est encore de la position relative du sommet des co- quilles bivalves , que se tire le caractère indiqué par les mots équilatéral,subéquilatéral, et inéquilatéral. On dit une valve Equilatérale , lorsque le sommet céphalique ou dorsal se trouve justement au milieu du côté où il est, en sorte qu'une ligne menée du sommet au côté opposé partageroit la valve en deux parties égales ; c'est ce qu'on voit dans les peignes. Subéquilatérale, quand il n'y a pas une grande différence dans sa position plus en avant ou plus en arrière. Inéquilatérale , lorsque la différence entre les deux côtés est assez considérable, et que par conséquent le sommet estanté- rodorsal, ou postérodorsal. La direction de ce sommet peut aussi offrir quelques ca- ractères désignés par des termes particuliers : le plus souvent jo. i3 X94 CON il est un peu courbé ou incliné en avant; mais qtrrlquefois il est tout-à-fait vertical , ou dans la direction du diamètre dont il forme une extrémité, et plus rarement incliné en arrière j enfin, il arrive dans certaines espèces, comme dans les diceraies, qu'il tend à se contourner en spirale , à la manière des co- quilles univalves. Sous le rapport de son intégrité, on trouve que le plus ordi- nairement il est entier; mais quelquefois, comme dans un assez grand nombre de coquilles fluviatiles, il est plus ou moins carié, ou seulement écorché .- c'est ce qu'on nomme nates decorticatce, parce qu'il est rare qu'il le soit sans que les nates le soient en même temps. La base de la valve, comparée à celle d'une coquille un'- valvc, est ce qu'on nomme ici circonfér/;n<îe ou bord, margo , margines. Ce bord est Entier, lorsqu'il n'offre aucune déperdition de substance. Ec/iancre'inférieurement, antérieurement, supérieurement , lorsqu'il offre une excavation plus ou moins profonde dans une de ces trois parties de son étendue. Régulier, lorsque la valve, appliquée sur une table, par exemple, y touche par toute sa circonférence. Irrégulier , dans le cas contraire. Epais, mince, tranchant, lorsqu'il offre la disposition indi- quée par ces épithètes. Feuilleté, lorsque la réunion des lames ou couches, qui le forment , n'est pas complète , comme dans les huîtres. Crénelé, lorsque les sillons de la surface extérieure forment des espèces de festons dans une plus ou moins grande partie de son étendue. Dentelé, quand les saillies des côtes de la surface extérieure sont plus petites. De la face externe des valves. La face externe d'une valve offre un assez grand nombre de choses à étudier. Elle est d'abord plus ou moins convexe ou plate, termes qui n'ont aucun besoin de définition. Dans les espèces convexes, on donne à la partie la plus saillante de cette convexité , et par conséquent la plus creuse CON 195 a l'intérieur, le nom de natis, ainsi désignée par Llnnaeus, parce que sa forme renflée et arrondie fait qu'en considérant à la fois les deux valves , il y a quelque ressemblance avec la partie de l'homme que désigne le mot latin. Souvent ces nates sont plus élevés que les crachets , et c'est alors qu'ils méritent mieux leur nom. Dans la position artificielle que Linnaeus et ceux qui l'ont suivi donnent aux coquilles bivalves qu'ils veulent étudier, les nates servent de base. Comme nous l'avons fait observer plus haut , cette partie peut être entière ou écorchée : d'où le nom de nates decorti- catœ, comme dans les unios et les anodontes. Si nous continuons l'examen de ce que peut offrir la partie dorsale delà face externe d'une valve de coquille bivalve, nous trouverons assez souvent, en avantdusommetpournous, et, au contraire, en arrière pourLinnaeus et ceux qui l'ont suivi, une dépression de forme, d'étendue et de profondeur variables, où la structure de la coquille présente un aspect un peu diffé- rent : c'est ce que Linnaeus , en l'envisageant sur les deux valves à la fois, et continuant sa comparaison avec la partie infé- rieure du tronc de la femme, nomme anus, que Da Costa, effarouché des termes de Linnagus, a désigné sous ceux de slope ou de declivitas, et que Bruguières , Draparnaud , M. de Lamarck, ont préféré appeler lunule. Ordinairement pZeme, elle est quelquefois owv'ej'^e ou éckan- crée, comme dans les tridacnes. On dit qu'elle est Bordée , lorsqu'elle est circonscrite par un bourrelet sail- lant. Dentée, lorsque la circonférence est garnie de dents, comme dans les tridacnes. Cordiforme, en forme de croissant, lancéolée, ovale, ollongue, superficielle, profonde, etc., suivant qu'elle a la forme d'un coeur, comme dans la Vénus cancelléej d'un croissant, comme dans le Bucarde cœur-de-Diane; d'un fer de lance, comme dans la Vénus aile-de-papillon , etc. En arrière des sommets dans notre manière de voir, et, au contraire , en avant pour les Linnéens, on trouve une autre dé- pression ordinairement beaucoup plus longue que l'antérieure et beaucoup moins large, que Linnseus, dans son système de îg6 CON comparaison, nommeî^u/va, vulve. Da Costa, par la mémeraison rapportée plus haut, a changé ce nom en celui de/urrow, fissura; et Bruguières, Draparnaud, de Lamarck , le désignent sous la dénomination dVcu5S0M. Swfure, /e/ite, nma, est le petit espace ou écartement qui se trouve entre les bords des valves, au-dessous du ligament; n^-mphœ, les nymphes, sont chaque lame déprimée; et lèvres, labia , c'est le petit bour- relet où prend naissance le ligament. L'écusson est dit Canaliculé, lorsqu'il est creusé en gouttière dans toute sa longueur, comme dans la Donace meroé. Distinct, quand sa couleur diffère de celle du reste de la coquille : exemple , Vénus épineuse. Lïtturé, lorsque sa superficie est marquée de lignes colorées , un peu ressemblantes à des caractères : exemple, Vénus disère. Replié ^ lorsque le bord des lèvres est recourbé dans l'inté- rieur des valves : Vénus cancellée. La suture est fermée, quand elle est entièrement recou- verte par le ligament ; Et ouverte quand l'extrémité postérieure du ligament, étant saillante, laisse , apercevoir dans cette partie un écartement des valves, qui permet de voir à l'intérieur. Les lèvres, labia, sont les petites lames comprises dans l'écusson, dont les bords forment la suture : elles peuvent être lisses ou striées , etc., ce qui n'a pas besoin de définitidii; ou appuyées, lorsque l'une ou l'autre, plus large, s'appuie sur celle de l'autre valve, comme dans la Vénus disère. Cet écusson , dans un certain nombre de coquilles, est compris dans un espace ovalaire, formé à moitié par chaque valve, et situé au côté postérieur pour nous, antérieur pour Linnaeus, etc. , de la coquille ; c'est ce qu'on nomme pubes ou corselet. U peut être plus ou moins étendu , et être circonscrit par une carène saillante, ou par un angle, ou par une ligne enfoncée. On dit qu'il est Epineux, quandsa circonférence est bordée d'épines, comme dans la Vénus épineuse. Caréné, quand elle est formée par une carène saillante ■ exemple, la Donace triangulaire. CON 137 Lamelleux , lorsqu'il est coupé transversalement par des appendices écailleux : Vénus ridée. Rameux , lorsque les côtes transverses qui s'y remarquent sont bifurquées ou rameuses : exemple, Vénus pectinée. Nu, lorsqu'il n'offre aucune strie, épine ou écaille: Vénus cendrée. Tout le reste de la surface externe d'une valve de co- quille bivalve en forme réellement le disque; mais on le divise en trois parties, auxquelles on donne encore quelquefois une dénomination particulière : ainsi , on appelle ventre de la coquille-, testcE umho , la partie la plus renflée ; et disque pro- prement dit, tout ce qui se trouve entre le ventre et le limbe ; et enfin le limbe , limbus , la bande qui règne le long des bords. La surface extérieure de la coquille , considérée en général , peut être Lisse, lorsqu'elle n'offre ni écailles, ni stries , ni rayons. Ecailleuse , quand les bords des lames composantes ne sont pas bien réunis, mais plus ou moinssoulevés, comme dans les huîtres : d'où il résulte des espèces d'écaillés, et alors ces écailles sont dites Simples , comme dans l'huîire commune. Découpées, quand leur circonférence est divisée en ap- pendices inégaux, comme dans la came feuilletée, etc. Tubuleuses, lorsqu'en se repliant sur elles-mêmes, elles forment une espèce de tube, comme dans la pinne rouge. Tuilé^, quand elles s'appliquent les unes sur les autres , à la manière des tuiles : exemple, le bucarde tuile. Voûtées, lorsqu'elles sont larges, voûtées en dessus, et creuses en dessous, comme dans le bucarde tuile. Rayonnée, lorsqu'elle est couverte de protubérances longi- tudinales convexes, qui partent du sommet pour aller à ia circonférence , comme dans la plupart des peignes. Les rayons, radia, peuvent être distingués en rayons Ecailleux, quand ils sont garnis d'écaillés droites on imbri- quées , comme dans le bucarde tuile ; Epineux, lorsqu'ils sont garnis d'épines droites, comme dans le bucarde épineux ; Tuberculeux, quand leur superficie est garnie de grains: exemple , l'arche grenu ; Lisses, quand ils n'o ïïrent aucune de ces partieularités. J08 CON Siïïonnée, nécessairemeRt, lorsqu'elle est ou rayonnée ou côtelée : on doit donc, avec Bruguières, entendre par sillons les rigoles ou excavations qui séparent les rayons ou les côtes, et non les parties saillantes même, comme l'a fait Linnœus. Ces sillons peuvent offrir quelques différences. On conçoit qu'ils peuvent être ronds, triangulaires, et même carrés ; ce qui s'entend de soi-même. On dit en outre qu'ils sont 5fnes ou lamelles, ou pointillés, lorsque leur superficie est garnie de stries transverses, de petites écailles dans le même sens, ou piquée de points enfoncés, comme dans la bucarde hérissée , le peigne ducal et la came arcinelle. Côtelée, lorsqu'elle est couverte de protubérances, presque toujours longitudinales , rarement anguleuses, ordinairement creusées en autant de sillons dans la face concave .- d'où l'on voit que la côte, costa, ne diffère guère du rayon que parla direction ; aussi la distingue-t-on par les mêmes termes. Striée , lorsqu'elle est couverte de lignes, soit en relief, soit en creux, verticales ou longitudinales, ne différant dessil- lons qu'eu ce qu'elles sont beaucoup plus fines ; les stries peuvent être verticales, longitudinales, ou même obliques. Treiltisée , lorsqu'elle offre des stries verticales et longitu- dinales , se coupant à angle droit. Considérée sous le rapport de sa structure, la surface externe d'une valve ou d'une coquille est dite nue, lisse, denudata, quand on n'y aperçoit aucune trace ^piderme . et recouverte , lorsqu'au contraire elle est en plus ou moins recouverte; cet épiderme peut être en forme de poil, d'é- caille , etc. M. de Lamarck le nomme épiphlose. Enfin, sous le rapport des couleurs et de leur disposition générale. Ta surface externe des valves donne encore lieu à quelques dénominations particulières, mais qui n'ont guère besoin d'explication. De la face interne des valves. La surface intérieure des valves d'une coquille bivalve offre un moins grand nombre de caractères à la conchy- liologie que l'externe, à moins que l'on n'y comprenne, ce qui se pourroit sans inconvénient, les moyens d'union des deux valves entre elles, dont il va être parlé tout à l'heure. CON 199 On la subdivise , comme on le pense bien , en autant de régions que l'externe. Ordinairement lisse , sans traces même des stries d'accrois- sement, elle peut offrir la contre-partie des côtes et dessillons de l'externe , mais jamais celle des stries ni des écailles , etc. On dit qu'elle est chambrée, quand elle offre un feuillet testacé, détaché du fond, comme dans l'arche et la cardite chambrée. Ce qu'il est plus important d'y observer , ce sont des parties de forme , d'étendue et de position un peu différentes , qui sont ordinairement plus planes-et plus lisses que le reste, et dans lesquelles on aperçoit des stries ordinairement concentriques, extrêmement lisses ; c'est ce qu'on nomme impressions mus- culaires et ligamenteuses, parce qu'en effet c'est dans ces en- droits que s'attachent les muscles ou les ligamens adducteurs, qui, se portant d'une valve à l'autre, les rapprochent l'une contre Tautre, et agissent comme antagonistes du ligament externe. Sous le rapport du nombre, elles sont Nulles, lorsqu'il n'y a aucune trace d'impression muscu- laire; ce sont les amyaires , comme dans les acarde^. Solitaires ou uniques , lorsqu'il n'y en a qu'une qui occupe ordinairement le centre de la cavité : ce sont les monomyaires de M. de Lamarck , comme dans l'huître. Les moules sont submonomyaires , en ce qu'outre l'impression subcentrale il y en a une, beaucoup plus petite, placée antérieurement. Doubles, lorsqu'elles sont au nombre de deux, l'une en avant et l'autre en arrière , comme dans un grand nombre de coquilles, et surtout dans les Vénus; ce sont les àim/yaires de M. de Lamarck. Triples ou ternaires, quand elles sont au nombre de trois, comme on le voit dans les unios et les anodontes ; on peut les nommer trimyaires. Multiples, lorsqu'elles sont au-dessus de trois, comme dans la lingule ; ce sont les pol^/myaires. Une autre impression qu'on a négligé jusqu'ici de noter dans l'intérieur des coquilles bivalves , mais à tort , parce qu'on peut en tirer une bonne indication pour distinguer l'extrémité d'une coquille, est cel'e qui est laissée par l'ap- plication constante du corps proprement dit de l'animal , ^t 300 CON surtout de son pied : elle est ordinairement un peu moins lisse que le limbe interne, etque l'extrémité postérieure, rendu» tels par les mouvemens de rétraction et d'extension des tubes et des bords du manteau de l'animal; sa forme un peu variable est le plus ordinairement sécuriforme à cause de celle du pied , de manière que la convexité est en avant, et la pointe libre ou la concavité en arrière. Je la nommerai imppession abdomi- nale, impressio ahdominalis. Voyez les planches de conchylio- logie. Des valves des coquilles hivalves , étudiées dans leurs rapports entre elles et dans leurs 'moyens d'union. D'après leur position sur le corps de l'animal, les valves se divisent en droite et en gauche. La droite, valvula dextra, est pour moi celle qui occupe la droite de l'animal marchant devant l'observateur , dans quelque position qu'il se fixe d'ailleurs; et, au contraire , La gauche, vahula senestra, celle qui est placée à la gauche de l'animal. Linnaeus, en plaçantla coquille sur les crochets, et en arrière la lunule qui devroit être réellement en avant, se trouve, par cette double indication , donner les mêmes noms que nous à chaque valve, au lieu que, s'il s'étoit contenté de renverser la coquille du bord dorsal au ventral , les dénominations se- roient en sens inverse des nôtres. J'avoue ne pas entendre ce que dit Bruguières à ce sujet , que , dans la position où Linnaeus met la coquille , la valve droite correspond au côté gauche de l'observateur , et au contraire la gauche au côté droit j car cela n'est certainement pas, à moins qu'il n'ait fait la juste observation que la lunule doit être placée en avant et lejigament en arrière ; et alors il aura parfiiitenient raison. D'après cela, dans les coquilles inéquivalvcs . il mesemble, contre l'opinion de Bruguières, et dans celle de Murraj' ^ que c'est la plus concave qui est la droite. INous devons cependant faire ici l'observation que nous avons 'léjà eu occasion de faire en traitant des coquilles uni- valves : c'est qu'il est des bivalves anomaics et gauches , c'est- à-dire, dans lesquelles ce qui est ordinairement à droite est à gauche , et vite versù. M. 1 aujas de Saiat-Fond en possède uu CON 201 bel exemple dans sa collection pour la coquille, que M. de Lamarck a nommée Egérie. D'après leur différence de forme et de grandeur entre elles , on les distingue en équivalves, en subéquivalves , et en iné- quivalves. Une coquille bivalve est dite équwalve, equivalvis en latin. equavali/ed en anglois , gleichklappig en allemand , equalvavi en italien, lorsque les valves sont égales en grandeur et en pro- fondeur , ou sont d'une forme semblable, comme dans les Vénus et le plus grand nombre des coquilles ; Subéquivalve , quand la différence entre les deux valves n'est pas très-grande, comme dans certaines espèces de peignes : Inéquivalve ^inequivalvis ,inequalvalved, angl. , ungleichhlappig. allem., lorsqu'il y a une très-grande différence, soit pour la grandeur , soit pour la forme ; dans ce cas , Linnaeus et quelques autres conchyliologisfes, donnent le nom à'' opercule à la valve la plus petite et tout-à-fait plate, comme dans les gryphées. Un point de vue encore plus important que tous ceux qui précèdent, sous lequel il nous reste à étudier les deux valves d'une coquille bivalve, est celui de leurs moyens d'union. Ces moyens sont de trois sortes. L'un appartient essentiel- lement à l'animal ; c'est celui qui a Heu à l'aide <îe muscles ou de faisceaux de fibres musculaires ou élastiques, qui se portent plus ou moius transversalement d'une valve à l'autre: ces muscles, de la nature desquels il sera traité à l'article Malacozoaii\e, laissent, à la face interne des valves, des im- pressions dont il a été parlé plus haut. Le second moyen d'union appartient encore assez à l'animal même, quoique beaucoup moins que le précédent ; mais il laisse également des indices ou des traces aisées à aperce- voir dans les excavations de diSerentes formes dans lesquelles il étoit attache : c'est ce qu'on nomme ligament, ligamentum, dont la structure et le mécanisme seront également exposés avec détail à l'article d'organisation des malacozoaires; il suflit de dire que c'est un amas plus ou moins considérable défibres cornées épidermiques, qui se portent transversalement d'une valve à l'antre. On trouve d'abord quelques coquilles bivalves qui sont entié- rementsans ligament, au moins externe, comme les orbicuîes. 50Î CON les pholades, etd'autresdans lesquelles il n'est nullement distinct de l'épiderme général , comme dans les jambonneaux ; mais beaucoup plus généralement il y en a. Quant au nombre, il peut être Simple, quand il n'y en a qu'un, comme dans les Vénus et la plupart des coquilles. Double, lorsqu'il y en a deux, l'un antérieur et l'autre postérieur, comme dans certaines tellines ; ou bien quand il y en a à la fois un externe et l'autre interne , comme dans les mactres. Multiple, quand il y en a une série plus ou moins con- sidérable, comme dans les pernes, et peut-être même, avec une disposition inverse, dans les arches. Sa position , par rapport aux sommets , explique ce qu'on entend par ligament. Antérieur , c'est celui qui se trouve en avant d'eux, comme dans les donaces. Médian , celui qui est immédiatement sous les crochets. Postérieur, c'est le cas le plus commun, lorsqu'il est en arrière du sommet. Antéropostérieur , c'est le ligament qui est à la fois antérieur et postérieur, et qui occupe par conséquent un espace fort étendu , comme dans les arches et genres voisins. La position du ligament , selon qu.'il est visible ou non à rextérieur, sert aie distinguer en Externe, lorsqu'il est visible , comme dans la plupart des coquilles bivalves. Profond f lorsqu'il est tellement enfoncé dans la suture, qu'on l'aperçoit difficilement, comme dans la Vénus zigzag. J;2.ferrec, lorsqu'il est réellement ton t-<à- fait intérieur, comme dans les mactres, crassatelles, et inême jusqu'à un certain point dans les huîtres. Quant à sa forme aplatie , bombée , courte , alongée , tronquée , ies mots qui la désignent s'expliquent d'eux-mêmes. Enfin, le dernier moyen de rapport des deux valves d'une coquille bivalve, est ce qu'on nomme la charnière propre- ment dite [cardo; the hinge, angl. ; schloss , der an gel , ea allem. ; lacerniera, ital.) , et qu'on peut définir une disposition particulière d'éminences et de cavités sur chaque valve , se CON 3o5 pénétrant réciproquement. Les auteurs la définissent la partie la plus épaisse de la circonférence des valves , qui offre le plu» souvent à l'intérieur des dents et des cavités , de formes dif- férentes, servant à fixer les valves. Considérée sous ce rapport , une valve ou une coquille est dite acarde, quand il n'y a aucune trace de cet appareil de dents et de cavités, non plus que de ligamens. Il n'est pas en- core certain qu'il en existe d'autres que la lingule. Lorsqu'il n'y a à l'endroit de la charnière qu'une seule pro- tubérance, plus ou moins alongée et irrégulière, on dit qu'elle est calleuse. Dans toutes les autres coquilles qui sont pourvues d'une véritable charnière , on doit chercher si elle est semblable sur les deux valves; dans le premier cas, je la nomme simi- laire, et dans le deuxième, dissimilaire. Dans ce dernier cas, lorsqu'il n'y a que d'un côté des dents qui ne correspondent à rien de l'autre côté, Linnaeus désigne cette espèce de dents sous le nom de dentés vacui. La position de la charnière, considérée en général, doit aussi nécessiter quelques dénominations particulières , qui seront à peu près les mêmes que pour les sommets; ainsi elle peut être Céplialique, lorsqu'elle est à l'extrémité où se trouve la tête de l'animal ; c'est le cardo termiruilis de Linnaeus et de Bruguières. Dorsale, lorsqu'au contraire elle est sur le dos ; et dans ce cas sa pGsi(ion , par rapport au sommet, la fera distinguer en prœapiciale ou postapiciale , c'est-à-dire, en antérieure ou postérieure au sommet. Considérée dans les parties qui la composent, la charnière complète est formée d'éminences et de cavités. Les éminences se nomment dents , dentés , en latin ; tooth ou teeth , en anglois , zahn, en allemand; dente, en italien. Les cavités sont appelées fossettes , fossulœ en latin , grube ou griibchen en allemand. En envisageant d'abord la position de ces éminences ou de ces cavités par rapport au sommet, on arrive à peu près aux mêmes dénominations que pour la charnière en totalité. Les dents cardinales {dentés primarii seu cardinales , en latin ; rnittelzahn, en allemand) sont celles qui se trouvent im- 204 CON médiatement sous les sommets, et qui sont ordinairemont les principales. Les dents /afera/c5 , seilen-zœhne, sont au contraire celles qui , moins importantes , sont plus ou moins écartées en avant ou en arrière du sommet : celle-là , dens posticus de Linnaeus , je la désigne sous le nom de praeapiciale , et celle-ci , dens anticus , est pour moi la dent postapipiale ou postcardinale. Elles peuvent être, ensuite, plus ou rftoins écartées. La forme de ces dents détermine les noms de lamelleuses , quand elles sont très-longues, très-comprimées ou déprimées; de courtes , d'épaisses , quand elles ont une forme opposée ; de droites ou de courbes, d'entières ou de bijides , de lisses ou de striées, dénominations qui n'ont besoin d'aucune explication. Enfin, le nombre des dents de la charnière est aussi quel- quefois désigné : d'où les noms de dents nombreuses , qui est indiqué autrement par celui de coquilles multiarticulées , comme les coquilles acardes sont aussi quelquefois désignées par le mot d'inarticulées , celui d'articulées étant réservé aux coquilles ordinaires. Chap. IJI. Des CotlUILLES mvltivalvbs. Sous ce nom, défini plus haut, je n'entends pas, comme Linnaeus, Bruguières, les espèces de tubes, plus ou moins complets, qui peuvent accompagner ou même entièrement envelopper les deux valves d'une coquille bivalve, mais seule- ihent celles qui sont complètement à découvert. Elles appartiennent constamment à des animaux pour ainsi dire intermédiaires aux malacozoaires et aux entomozoaires , tandis que celles des pholadcs, tarets, etc., appartiennent à de véritables malacozoaires. Elles sont du reste si peu nombreuses , qu'il a été à peu prés inutile d'établir d-es termes particuliers pour indiquer cha- cune de leurs parties, ou que du moins ils rentrent, pour la plupart, dans ceux que nous avons indiqués pour les co- quilles bivalves. On peut, comme je l'ai dit plus haut, les diviser en trois sections. 1. Les sériâtes ou articulées, que je désigne ainsi, parce t|u'eUes sont placées, à la suite les unes des autres, d'une ma- CON ao5 niète symétrique, dans la li§rie moyenne et dorsale de l'ani- mal. Dans un assez grand nombre de cas, elles se touchent, et même s'imbriquent plus ou moins les unes les autres : ce qu'il est assez aisé de reconnoître, parce que leur bord antérieur est aminci aux dépens de la page supérieure, et le postérieur au contraire, excepté la première et la dernière, qui sont arrondies l'une en avant et l'autre en arrière ; du reste, leur sur/ace extérieure peut être lisse ou rugueuse, etc. Dans un certain nombre d'espèces les pièces sont extrêmement petites et ne se touchent plus; alors on pourroit assez aisé- ment les prendre pour des coquilles imparfaites d'univalves , surtout la première et la dernière de la série. 2.''Les latérales, lorsqu'elles sont, en plus ou moins grand nombre , placées d'une manière symétrique de chaque côté de l'enveloppe de l'animal , une seule occupant la ligne dor- sale : elles peuvent se toucher ou n'exister que rudimentaire- ment, mais jamais elles ne s'articulent; elles peuvent aussi considérablement varier de forme et de grandeur, être plus ou moins lisses ou striées. Ces deux groupes de coquilles multivalves ont été nommés dissi^alves par M. Denys de Montfort. 5.° Les coronalcs ou subcoronales , comme l'a établi le pre- mier M. de Lamarck, lorsque, étant disposées d'une manière plus ou moins régulière autour d'un axe commun , elles sont solidement engrenées entre elles par les bords , de manière à former une cavité complète, close ou ouverte in- férieurement , et fermée supérieurement par un petit nombre de pièces de forme un peu variable, dont l'ensemble est appelé opercule. La forme , le nombre des pièces principales, ainsi que de celles de l'opercule, varient assez; mais les différences qu'elles présentent n'ont pas eu besoin de termes particuliers pour les désigner. Histoire de t.-v Conchyliologie. Quoique, dans un ouvrage de la nature de celui-ci, nous ne puissions pas donner autant de développement à la partie historique de la conchyliologie, que dans un traité ex professa , oous croyons cependant devoir en donner un abrégé silffisanï 2o6 CON pour faire connoitre ce que nous devons aux meilleurs au- teurs dans celte partie, et les principaux ouvrages auxquels les personnes qui désireroient s'occuper de cette espèce d'art , doivent avoir recours. Aristote , le premier dans cette partie des sciences , comme dans tant d'autres, nous offre sinon une disposition systéma- tique des coquilles, qui n'étoit pas son but, au moins la base de plusieurs divisions qui ont été établies par la suite. Ainsi l'on trouve, dans son principal ouvrage , qu'il a envisagé les coquilles sous les principaux rapports que nous étudions main- tenant ; c'est-à-dire d'après le nombre des pièces de la coquille , il les divise en monothjra ou univalves, et en dithjra, ou bivalves; il prend ensuite parmi les premières la considéra- tion de leur forme turbinée ou non turbinée ; d'après leur séjour sur la terre ou dans l'eau , d'après leurs habitudes sur les bords des rivages ou dans la profondeur de la mer, et même d'après leur immobilité ou leur mobilité, ce qui fait les cinètica et les acineta. Pline, Appien, etc., n'ajoutèrent rien ou presque rien à ce qu'Aristote avoit consigné dans ses écrits, même sous le rapport des simples faits , et à plus forte raison sous celui de leur distribution. Il faut donc de suite passer aux auteurs de la renaissance des lettres. Le premier auteur qui se soit réellement occupé de la distribution des coquilles , ou d'établir un véritable système conchyliologique , est évidemment, comme tout le monde en convient , Daniel Major, dans une sorte d'appendice qu'il mit à la suite d'une édition allemande du Traité de la Pourpre de F. Columna, sous le titre de Ostracologia in ordinem re~ dacta, imprimé à Kiel en 1676 ; ce sont des tables synop- tiques, qui conduisent à des genres assez naturels , mais peu nombreux , et établis seulement sur les espèces observées par Columna. C'est à lui que nous devons la division des uni- valves et des multivalves, parmi lesquelles il place les bi- valves. En 1681, Grew , dans son Muséum regium ou Des- cription du Cabinet de la Société royale, dont il étoit secré- taire , a publié une table systématique et synoptique des genres des coquilles, dans laquelle il renfefme tous les têts CON 207 ou enveloppes tcstacées , et où , sans employer les termes actuellement reçus , il établit les divisions des coquilles en simples, doubles et multiples ; ce qui correspond à nos uni- valves, bivalves et multivalves. Parmi les premières il sépare celles qui ne sont pas enroulées, de celles qui le sont, et dans celles-ci les espèces dont les tours de spire sont apparens, de celles chez lesquelles ils ne le sont pas, comme dans les nautiles , les cyprées. S'il nous eût été possible de donner cette table synoptique , on aurolt pu voir que Grew arrive à la plupart des genres admis aujourd'hui, et que bfpucoup d'auteurs ont pu y puiser d'excellentes indications, •Sibbald, en 1684, dans su Scotia illustrata , revint à peu près à la division d'Aristote , c'est-à-dire qu'il prit en pre- mière considération le séjour, d'où il tira la division des co- quilles en terrestres et en aquatiques , et celles-ci en fluvia- tiles et en marines. C'est aussi ce que fit Lister, qui, arrivé à une époque où le commerce avoit amené un bien plus grand nombre de co» quilles en Angleterre, publia un Traité nécessairement beau- coup plus complet , sous le titre de Hktoriœ siwe Synopsis methodicœ conchjliorum libri quatuor, etc., par livraisons, de î685 à 1688. Nous trouvons dans cet ouvrage, outre de très- excellentes figures dessinées et gravées par sa fille , et des caractères un peu plus nettement circonscrits, l'introduction de la distinction des coquilles d'après l'égalité ou l'inégalité des valves ; il commence en outre à faire une assez grande attention à la charnière des bivalves. Notre célèbre botaniste Tournefort, mort en 1708, voulut aussi tâcher de faciliter l'étude des coquilles, qu'il désigna sousle nom général de testacea, et qu'il définit les enveloppes de- certains animaux qui ont la dureté d'une tuile ou d'un vaisseau de terre cuite; mais sa méthode ne fut connue, pour la première fois^, que par l'ouvrage de Gualtieri, en 1748. Ce savant bota- niste substitua les nomis de monotoma , ditoma et de polytoma , à ceux d'univalves.de bivalves et de multivalves. Parmi lesmono- to-mes, il établit la distinction des univalves proprement dites , des spirivalves et des fistuli valves ; et dans les caractères géné- riques il fait assez attention à la forme de l'ouverture. Dans 1^ classe des ditomes , il me paroît être le premier qui aie 2o8 CON établi la division des bivalves closes, closœ, et bâillantes ou hiantes. Du reste , il fait attention à la position de la charnière- Quant à ses poljtoma ou multivalvcs, il y met à la fois les oursins et les balanes. En 1711 , Rumph fit connoître une assez grande quantité de coquilles de la mer des Indes; mais il n'ajouta pas grand' chose à la conchyliologie proprement dite; il ne sépara même plus les bivalves des znultivalves ; du reste, les univalves sont simples ou turbinées, comme dans Aristote. Il ne faut cepen- dant pas cacher qu'il indique quelques coupes génériques assez bonnes, comme les strombes, les porcelaines, les re- lûtes, etc. • Un peu plus tard, en 1722 , Langius proposa une nouvelle distribution conchyliologique, mais partielle , c'est-à-dire , ne traitant que des testacés marins, dans un ouvrage in-4.° , pu- blié à Lucerne, sous le titre de Methodus nova etfacilis lesta^ cea marina pleraque , quce hue usque nobis nota sunt , in suas dé- litas et distinctas classes, gênera etspecies distribuendi, noininibus- quesuis propriis,structurœpotissimùm accommodalis, nuncupandi, etc. Mais il est certain que malgré cette annonce fastueuse , il n'ajouta aucunes considérations bien nouvelles à celles em- ployées par Lister, si ce n'est peut-être celle tirée de l'éga- lité ou de l'inégalité de chaque valve, ou de la position rela- tive du sommet. Il fit également un peu plus d'attention en- core à la forme de l'ouverture dts univalves, et du sommet dans les bivalves. Il établit également, parmi ces dernières , une division d'espèces anomales. C'est à J. Philippe Breynius, en 1700, que nous devons l'emploi d'un nouveau caractère jusque-là tout-à-fait ina- perçu , c'est-à-dire, de celui tiré du nombre des loges des co- quilles univalves, d'où les noms de polythalames et par con- séquent de monothalames; c'est ce qu'il fit dans un ouvrage in-/).", publié à Dantzick sous le titre de J. P. Brejnii Dissertatio de Polylhalamis, nova testaceorum classi, cui qucedamprctmittuntur lie methodo testacea in classes, gênera distribuendi :huic adjicitur commentatiuncula de Belemnitis prussicis , tandemque schediasma echinis methodicè disponendis. Un peu avant lui, c'est-à-dire, en 1728, J. Ernest Hebenstreit publia à Leipsick une Dissertation in-4.", intitulée De ordini- CON iiog ^«5 conchjUorum methodica ralione institucndis , dans laquelle on trouve peu d'innovations importantes : il fit, surtout parmi les univalves, attention à la spire , plus qu'on ne l'avoit peut- être fait avant lui; et dans les bivalves, sa première divisioa est tirée de Tabsence ou de la présence de la charnière. En 1742 , Gualtieri, auteur italien, dont l'ouvrage est en- core assez cité pour la grande quantité de figures médiocres qu'il contient, publia une Méthode dans laquelle il a em- ployé toutes les combinaisons de ses prédécesseurs, sans y intro- duire rien de nouveau. Ainsi sa première division porte éga- lement sur le séjour des coquilles ; il nomme exothalassihiœ celles qui ne sont pas marines, et du reste les divise, comme à l'ordinaire, en fluviatiles et terrestres; quant aux marines ou thalassihice , elles sont turbinées ou non, et celles-ci sont vasculeuses ou tubuleuses;du reste ,11 admet les polythalames, il fait attention à l'égalité ou l'inégalité des valves et de leurs côtés -, enfin , il considère la présence ou l'absence de la char- nière. Eu général, quoique dans cet ouvrage on trouve un assez grand nombre de coupes génériques indiquées, elles ne sont pas solidement établies. Dans la même année on publia en France la première édi- tion d'un ouvrage quia joui long-temps d'un succès assezpeu mérité ; c'est celui de d'Argenville , intitulé : l'Histoire naturelle éclaircie dans deux de ses parties principales , la Lithologie et la Conchyliologie , in-4.". Quoique cet ouvrage ait eu beau- coup de succès, surtout en France , à cause des figures qu'il contient, il faut convenir qu'il ne le méritoit guère. En efTet, l'auteum'aintroduitabsolumentaucune considération nouvelle dans la manière d'envisager les coquilles, qu'il partage en- core , d'après l'habitation , en coquilles marines et fluviatiles , quoique cependant il mette les hélix parmi celles-ci. Du reste, chaque section ou subdivision est partagée, d'après le nombre de pièces, en univalves, bivalves etmultivalves pour la première , et en univalves et bivalves seulement pour la seconde. On doit même faire l'observation que la classe des multivalves, qui contient jusqu'aux tuyaux de mer, est encore bien plus mau- vaise que dans aucun autre système. Quant aux genres, ceux des univalves, quoique très-peu nombreux, sont assez bien caractérisés par la forme de l'ouverture ; mais il n'en est pa» 10. j4 210 CON de même de ceux des bivalves, dans lesquels il n'est ntiîTe- inent question'^de la charnière. Ainsi on peut dire que d'Ar- genville a presque toujours suivi Lister, qu'il a gâté quand il ne l'a pas fait, et que cependant il a toujours fortement cri- tiqué, mais bien à tort. Je placerai immédiatement après d'Argenville un autre au- teur entièrement syslcmatique , qui n'a pas l'avantage de donner de bonnes figures: c'est Ricin, qui s'est presque tou- jours attaché à changer ce que Linnaeus essayoit d'établir. Il publia en effet, en J753, un nouveau Système de Conchy- liologie , sous le titre de Tenlamen metliodi ostracologice, sive disposilio naturalis cochlidum et concharum in suas classes, gênera et species , iconibus singulorum gcnerum ceri incisis illustrala. Il comprend tous les têts, qu'il divise en cochlides, conchœ, niduli teslacei , echinodermata , et enfin en tubuli ou tuyaux marins. Sous le nom de cochlides il entend les coquilles tur- binéts, qu'il partage en deux sections : les cochlides simples, qu'il définit un canal spiral résultant d'une seule circonvolu- tion de la coquille; et les cochlides composées, qui sont celles dans lesquelles les circonvolutions du têt lui paroissent doubles, de sorte que le têt semble formé de deux cochlides. Quoique .SCS définitions soient assez mauvaises, on voit cependant que la première section comprend les coquilles spirivalves qui n'ont pas leur ouverture terminée par un siphon , ou mieux , dont le dernier tour n'est pas terminé en pointe, à peu près commela spire, et qu'il entend , au contraire, par ses cochlides composées celles qui sont appointies en avant comme en ar- rière. Quoique cette considération soit évidemment nouvelle, il est évident qu'elle ne menoit guère à une bonne division. Une autre innovation de Klein , c'est d'avoir séparé, on ne sait trop pourquoi, les conques, conchœ, en monoconques, qui sont les patelles et genres voisins, et en diconques, dicunchœ , qui sont les bivalves ordinaires : innovation qui a été jusqu'à un certain point adoptée par quelques auteurs de ces derniers temps. Du reste, n'admettant pas de multivalves, il place les anatifes parmi les conques , sous le nom de polyconques , tandis que les balanes forment une division sous le nom de niduli testacci. Les bivalves sont ensuite divisés d'après la considéra- tion de la ressemblance ou dissemblance des valves, et leur feniielure plus ou moins complète. Jl a, en ou^e, pjropos0 plutôt qu'établi un grand nombre de genres qui ontété ndop- tés depuis; mais les caractères qu'il leur assigne sont si vague? et si mal circonscrits, qu'il n'est pas étonnant que cet auteur soit resté dans une sorte d'oubli. Nous placerons encore avant LimiaBus, quoique les preniière# éditions du Sjstema ]Siiturœ eussent déjà paru, notre célèbrp Adanson, parce qu'il W,e paroij à peu près indubitable que c'est dans le Voyage au Sénégal de celui-ci, publié en 1767, que Linnseus a pris la très-grande partie de ses principes fixes généraux de conchyliologie. Adanson, dont nous aurons occa- sion de parler avec plus de détails à l'article MALACotoeiE , parce qu'il envisage à la l'ois l'animal et la coquille, a cepen- dant apporté quelques innovations à la conchyliologie propre- ment dite : ainsi, out;"e l'étude approfondie de chacune des parties des coquilles, et l'exposition des caractères qu'on en peut lirer, il a, pour ainsi dire, établi sur chacune d'elles un système particulier; il a, entre autres, divisé les coquilles bivalves d'après le nombre des muscles ou de leurs attaches, et surtout il a introduit la considération des opercules qui avoient été presque négligés jusqu'alors, ou seulement envisagés à part sous je nom d'ombilics marins, sans aucun rapport avec les coquilles auxquelles ils avoient appartenu. C'est d'après cela qu'il éta- blit dans la famille des limaçons deux sections : la première, Jes limaçons univalves, et la seconde, les limaçons operculés, q.u'il regarde comme faisant le passage aux conques ou bi- valves , mais bien à tort. Nous devons aussi faire l'ohservatio;! q,uç c'est lui qui le premier, à ce qu'il nous semble, a raog^ avec les patelles les oscab rions , la section de ses conques multi- valves ne contenant que les plioladcs et les tarets. Linnaeus, qui, dans la première édition de son Sjstema ISaturœ, n'avojj pas montré quil lût réellement au niveau de cette partie des sciences naturelles, fit voir dans celle qui suivit la publica- tion de l'ouvrage d'Adanson , qu'on pouvoit y appliquer ie& mêmes principes qu'il avoifc imaginés et employés avec tant d'avantages en botanique. H ne créa cependant aucune consi- dération bien nouvelle dans les coupes primaires, «i mcine dans les secondaires, puisqu'il divise les têts en ntultivalvesi par lesquels i\ commence et dans l^sqwçls il range le^ gsej- CON brions, en bivalves et en univalves, qu'il subdivise ensuite en turbines et en non turbines : mais il fit entrer dans l'exposition des caractères, dans leur circonscription, et dans la création du langage conchyliologique , cette netteté, cette clarté qui le feront toujours regarder comme le modèle et le maître de tous les naturalistes systématiques. On trouvera l'exposition détaillée de sa méthode conchyliologique dans une thèse ou dissertation qu'il fit soutenir sous sa présidence par J.Murray, et q\ii est insérée dans le tome huitième des Aménités aca- démiques. C'est à peu près à cette époque que commença à être pu- blié, en 1769, le grand ouvrage de Martini, continué et ter- miné parChemnitz en 1788. Comme nous le regardons plutôt comme un recueil de figures de coquilles , que comme un véritable système de conchyliologie, nous nous contenterons de dire que l'ordre qui a été adopté par ce dernier tient à la fois de celui de Gesner et de Lister, sous le rapport des divisions premières , tirées encore du séjour des animaux ; du reste, il suit Linuceus à peu près, et l'on peut dire que ses coupes sont assez simples et rompent assez peu de rapports naturels. En 1776, Da Costa donna en anglois de véritables élémens de conchyliologie, sous le titre de Eléments of Conchology. Son système diffère évidemment assez peu de celui de Lin- naeus ; cependant il me paroît encore avoir insisté davantage sur la prédominance des caractères tirés de la forme de l'ou- verture dans les univalves turbinées, et de la charnière dans les bivalves. C'e«t lui qui le premier , ce nous semble , a pro- posé de changer les termes réellement un peu obscènes, sur- tout quand on les traduit en langue vulgaire , imaginés par Linnaeus pour désigner certaines parties des coquilles bi- valves; il a en outre assez augmenté le nombre des genres du naturaliste suédois, et a joint constamment une figure assez passable d'une espèce de chacun. En général son ouvrage est fort instructif, quoiqu'il n'ait introduit dans la conchylio- logie aucune considération bien nouvelle. Nous passerons sous silence un assez grand nombre d'au- teurs , comme Muller , de Born , etc. , qui n'ont presque rien ajouté à l'art conchyliologique que de nouvelles espèces, pour CON :ii5 arriver aux auteurs françois , que l'on peut presque dire avoir transporté chez nous le centre de cet art, je veux parler de Bruguières et de M. de Lamarck. Bruguières , en 1792 , a suivi presque entièrement Linnaeus ; mais il faut lui rendre la justice de dire qu'il a encore beau- coup plus nettement circonscrit et caractérisé les genres, ce qui a nécessité qu'il en augmentât considérablement le nombre. Les descriptions des espèces, dans le petit nombre de genres qu'il a pu traiter, la mort l'ayant ravi bien avant qu'il eût terminé son ouvrage, sont bien faites, entières, et, ce qui est très-important, parfaitement comparables; en un mot, il nous semble qu'il doit être regardé comme le con- chyliologiste qui a commencé à introduire dans la conchy- liologie cette exactitude et ces détails qui ont permis de s'en servir dans la palaeozoologie , ou dans la comparaison des fossiles. Nous devons cependant faire observer qu^il n'a introduit aucune considération nouvelle. M. de Lamarck perfectionna encore beaucoup la méthode ou la manière de voir de Bruguières, son ami: non-seulement €n ne se bornant pas à la considération de la coquille, et en l'envisageant comme faisant partie d'un animal, c'est-à-dire , en suivant les erremens d'Adanson, de GeoflVoy , de Muller, et de MM. Poli et Cuvier , d'Audebard de Ferussac , etc. , comme il sera exposé à l'article Malacologie , mais encore dans la conchyliologie proprement dite, par le grand nombre de coupes génériques nouvelles, par l'emploi d'une termino- logie encore plus rigoureuse; enfin, par l'introrluction , comme base d'une division principale des coquilles bivalves, du nombre des impressions njusculaires, en 1807, ce qui ;i été adopté en i8io par M. Ocken. 11 crut cependant devoir placer les oscabrions avec les patelles, contre l'heureuse ins- piration de Linnaeus. En général, comme on pourra s'en con- vaincre dans l'exposition complète de son nouveau système, dont nous donnerons une table synoptique plus loin , on verra qu'il abandonne entièrement la division de la plupart des conchyliologistes ses prédécesseurs , établie d'après le nombre des pièces dont se compose le têt, et que c'est plutôt la forme générale des coquilles qu'il envisage, pour établir ses quatre premières divisions en subspirales, cardiniféres , siihcoro- ■jih ■ CON nales et veritiidulairés : et en effet il ne pouvoit plus htl- lûettre Ips univalves, bivalves et multivalves , puisqu'il place les oscabrioiis parmi les subspirales, ce que certainement ne pourra supposer celui qui voudra ranger une collection de coquilles. En général il me semble que M. de Lamarck, dans eette disposition systématique des coquilles, a trop voulu la mettre en rapport avec celle de leurs animaux, ce qui pourra la rendre plus difficile, mais peut-être aussi plus intéressante sous le rapport de la véritable science. Depuis et pendant la publication de la méthode successi- vement perfectionnée de M. de Lamarck, d'autres conchylio-» logistes s'en tenoient presque rigoureusement au système de Linnaeus, étendu par Bruguières , comme M. Bosc et plusieurs auteurs étrangers, tels que Donavent, Moritagu , etc.; ou por^ ioient à l'excès les coupes ou subdivisions génériques, comme M. Denys de Montfort, dans sa Conchyliologie systématique, imprimée en iSo8, mais qui ne contient que les coquilles univalves. Cetauteur, ne faisant absolumentattention qu'au têt, a nécessairement multiplié considérablement les genres, en voulant trop spécialiser ou rendre rigoureux leurs caractères; mais il ne faut pas cacher qu'un assez grand nombre devront être et sont même déjà adoptés, et qu'il a le premier appelé l'attention desconchyliologistessur les coquilles extrêmement petites, dites microscopiques , et que , quoique cette partie (le son travail doive surtout être considérablement modifiée , Il conchyliologie ne lui doit pas moins en cela un véritable service; il a aussi séparé des multivalves les coquilles ou idts des anatifes , sous le nom de fissivalvcs. Peu d'années après, M. Megerle proposa une nouvelle dis- tribution des coquillcs:maisjen'en connois de publié que lapar- tie qui traite des bivalves dans le Magasin de Berlin pour i S 1 1 ; et, quoiqu'il l'ait intifuJép Nouveau Système de Conchyliolo- gie, il est évident qu'il suit presque sriupn!eusementLinna3us, Hvec cette différence qu'il a établi un assez grand nombre de nouveaux genres, qui depuis ont été égaleuienf proposés parmi nous. Enfin, dans un Mémoire lu à la Société philomathique en j8i2, et iiwéré par extrait dans son iiuiletin , quoique x\^% •5assificatiou ait essentiellement trait aux animaux et non à 2i5 coiy L'ordre que nous allons suivre dans l'énumération des auteurs et de leurs ouvrages , est le suivant : I. Généraux, c'est-à-dire ceux qui ont traité de toutes les sortes de coquilles, sous les trois rapports de leur famille, de leur séjour et de leur grosseur. a. Dans des traités spéciaux , 1. Systématiques ; 2. Systématiques et iconographes ; 3. Musaeographes ; 4- Iconographes. h. Dans des dictionnaires plus ou moins spéciaux. c. Dans des journaux plus ou moins spéciaux. II. Partiels. a. D'après le groupe ou la famille à laquelle elles appartiennent : a . Univalves ; 2. Bivalves; 3. Multivalves. h. D'après leur patrie : 1. Europe ; 3. Asie; 3. Afrique; 4. Amérique. c. D'après leur habitation : 1. Huviatiles et terrestres ; 2. Fluviatiles ; 3. Terrestres. d. D'après leur grandeur : Microscopiques. CON 217 AUTEURS GÉNÉRAUX DE CONCHYLIOLOGIE. 1. Systéinaliques. MuBRAY {\ào\^\\.). Fandamenta tt-slaeeologice, préside Carofo a Lin- né. Auctor And. Murray. Upsale, i77'- In-S.» avec figures. Amœnït. Acad. Tom. 8. Traduit dans le Manuel d'Histoire naturelle de Forster, par Léveille'. Paris, an VIL ScHROTER (John-Samuel). E'inîeilung in die ConchyUen-Kentmss nach Linné; c'est-à-dire, Introduction à la Conchyliologie de Lin- naeus. Trois vol. in-S." Halle, 1783 à 1786. Da Costa (Emmanuel-Mendes). Eléments 0/ Conchology , or an Introduction to the knoi'ledge bf Shells ; c'est-à-dire, Ele'mens de Con- clivliologifi, ou Introduction à la connoissance des Coquilles. Londres, 1776. In-8.° avec les ligures de chaque genre. Spalowsky (Jos.(). Prodroma in Systema historim .testaceorurn. Vienne, 1795. In-fol. VN'^ooD (W.). General Conchology .Lonàvts , i8i5. In-8.". Vol. l. 11 n'a encore paru qu'un volume de cet ouvrage. Brown ( Thomas ). 77ie Eléments 0/ Conchology ; c'est-à-dire , Ele'mens de Conchyliologie , ou Histoire Naturelle des Coquilles , d'après le système deLinnaeus, avec des observations et la classification moderne. Londres, 1817. Un vol. in-8.° BiiRROWS (E.S. ). The Eléments of Conchology , ou Ele'mens de Conchyliologie, suivant le système de Linneeus, avec vingt-huit plan- ches d'après nature. Un vol. in-8. ". Londres, 1817. 2. Systématiques et Iconographes. Lister (Martin). Historiœ sive synopsis melhodicœ Conchyliorum Ubri quatuor , continentes mille quimjuaginta et septcm figuras ari ni- tidissime insculptas , a Suzanne et Anna Lister depictas. Londini, i685 à 1692. In-fol. o mince. Cet ouvrage, remarquable par la grande exactitude et la netteté des figures, et qui, sous ce rapport, n'a peut-être pas encore e'té surpassé, est fort difficile à trouver complet, parce que son auteur, faisant gra- ver chaque coquillesur une planche séparée, corrigeoit, déplaçoit , aug- j itmentoit ou diminuoit celles qu'il avoit déjà publiées , à mesure qu'il lui ^en arrivoit de nouvelles. Une autre raison de ces variations, c'est que le D."" Lister, ayant traité des coquilles de l'Angleterre dans son Histoire des animaux de ce pays, ne devoit parler que des exotiques dans sou grarul ouvrage : aussi y a-t-il quelques exemplaires de plusieurs planches qui portent le titre à'cxotica. Mais', ensuite , ayant changé d'avis, il fit graver chatjue coquille à mesure qu'elle lui arrivoit, st proposant de leur donner une disposition systématique lorsqu'il eti auroit un assez grand nombre. Cependant, (|uelques-uncs ne lui ayant pas semblé bien faites , ou d'après d'assez beaux individus , il en lit re- graver d'autres : d'où il résulte qu'il y a des exemplaires où l'on trouve ces deux figures, et quelquefois seulement la première ou la seconde. Da Costa pense en outre que J.ister lui-même en a publié deux éditions; l'une en-pièces détachées, depuis i685 à 1692, et une seconde tout à la fois après l'épuisement de la première. Il paroit que l'exemplaire le plus complet est celui qui existe à la Biblio- thèque du Roi de France, et qui lui a été donné par l'auteur. On en trouve une bonne description dans la Bibliographie de M. de Bure , qui a été copiée par Davila, dans le tome (loisicme de son Catalogue. Du reste, cet ouvrage ne contient pas de descriptions, mais presqu» toujours une synonymie exacte; souvent même les coquilles n'ont pas de nom, et leur patrie n'est pas indiquée. On reconnoît les deux éditions de Lister aux caractères suivans : i.° la deuxième a soixante-quinze coquilles de plus que la première; 2.° dans la préface, p, /5., le troisième paragraphe commence par les. mots septuag'inia autem , etc. , el, dans la dernière , par centum autcrr y etc. ; 3.° dans la planche 7, qui spécifie les lieux où les coquilles ont élé trouvées, la première édition n'a qu'une seule colonne de noms, tandis que la deuxième a un nom , c'est-à-dire Fret. Magell. , dans ur;e deuxième colonne; 4-° le titre et toirtes les tètes des planches de la pre- mière, comme, i , 2, 3, 100, 106, i3q, i4o» etc. sont imprimés eti partie en lettres noires et en partie en rouges, tandis que, dans la deuxième, le titre seulement et la tète de la planche première sont en lettres rouges et noires ; toutes les autres sont en noir. Il a été publié, en 1770, à Oxford, une nouvelle édition soiis le titre de M. VXS'XYjV^ , M cdiclnœ doctorls ., historia sue synopsis methodica Conchyliorum etiabularum anatomicarum , edilio altéra; recensait et ico- nibus auail Gullielmus Huddesford , s. to. coll. SS, Trinitatis socius et. Musei Afheoleanicustos. Oxonn-, \']']O.Cum tabuHs l^%. Cette édition, qui diffère de la précédente, surtout en ce cjuel'on a fait entrer dans la même planche un assez grand nombre de celles de l'édition originale, offre, à ce qu'il paroît, beaucoup d'erreurs et d'inexactitudes dans les additions qu'on y a faites. GUALTIERI. Index testarumConchyliorum. Un gros vol. in-fol. en latin. Florence, 1742. Cet ouvrage, dont les planches sont souvent citées, quoique asse^^ médiocres, surtout pour les bivalves, est presque entièrement nul sous^ le rapport des descriptions et de la synonymie. D'Argenville (Dezallieh). L'Histoire naturelle éclaircie dans deux de ses parties principales, la Lithologie et laConchylio'ogie; parM.***, In-4-°, Paris, 1742 et 1757, ne contenant que la Conchyliologie. Cet ouvrage, dont les figures gravées sur cuivre sont assez bonnes, contient trente-huit planches consacrées aux coquilles vivantes, et un« dernière pour les fossiles ; et en outre dans la a.e édition, sous le ti'.j-e de Zoomorphose , quelques détails sur lee animaux des coquilles. COIN 21.) Il a joui d'un très-granJ succès. MM. àe Favannes en ont donne en 17S0 une troisième édition, augmentée d'un assez grand nombre de figures intercalées dans les planches de la deuxième , ce qui les rend moins agréables à l'œil. I! en existe une traduction allemande, faite à Vienne en 1772. Martini (Fréd.-Henr.-Will.) et Chemnitz (Jean-Jér.). N'eues srstematische ConchyVenKablnct, geordnctund beschrieben von Martini, fortgesctet ron Chemp:tz und Schr'oter ; c'est-à-dire, Nouveau Cabinet systémafiqire de Coquilles, mis en ordre et décrit par Martini , et conti- ' nuépar Chemnitz etSchrôler. Onze vol. in-4. °. Nuremberg, 1 769 à 1793. Cet ouvrage, le plus complet qui ait encore paru sur la conchyliolo- gie, est entièrement en allemand. Les trois premières parties sont de Martini; les sept suivantes de Chemintz; et enfin la onzième, qui comprend une nomenclature systématique, est de Schroter. La partie descriptive est assez bonne, ainsi que la synonyTuie, qui est très-correcte. Quant aux figures, qui sont souvent coloriées, il y en a un assez grand nombre de très-incoriecles, et surtout sous le rapport des couleurs. yinonyme (Da Costa). Six numéros d'une Conchyliologie, ou His- toire naturelle des Corjuillages, contenant les figures des coquilles très- correctement gravées, et accompagnées de leur description en anglois et en françois. In-fol. Londres, 1770. Ces numéros dévoient faire partie d'une Histoire naturelle des Co- quilles qui n'a pas été continuée ; ils ne représentent que les espèces de patelles, d'oreilles de mer et de tuyaux marins. Martyn (Thom. ). Tîie unhcrsal Conchologist ; c'est-à-dire, le Concliyliologisie universel, donnant la figure de toutes les coquilles aujourd'hui connues, soigneusement dessinées et peintes d'après nature: \t tout arrangé d'après le système de l'auteur. Quatre vol. in«foI., texte anglois et françois. Londres, 1784. Cet ouvrage, le plus beau qui ait encore été fait sur celle matière, est vraiment remarquable par l'exactitude des figures, et surtout par la manière parfaite dont elles sont enluminées. Perry. Conchology or natural h'istory of ikc shells , containing a ncw arrangement ofthe gênera and species , illustrated by coloured engravings executed froin natural spécimens , and including thc lai est discoveries ; ( est-à-dIre , Conchyliologie, ou Histoire naturelle des Coquilles, contenant une nouvelle disposition des genres et espèces; ornée de gravures coloriées faites d'après nature, et contenant les plus nouvelles découvertes. In-fol., contenant quatre cents figures. Londres, 1811. 3. Musœographes. MustsumKircherianum , parBonanni. Un vol. in-fol. en latin. Rome, Ï709. La dernière classe de cet ouvrage est eniièreinenl consacrée aux 220 CON coquilles , à leur figure e! à le'ir description , qui se montent à près de six cents espèces. 11 est assez géne'ralement estime'. Seba. Locupletissimi rerum naturalium thesaurl accurata Dcscrîptio , cum iconibus. In-fol., latin etfran(^ois. Amsterd., 1758. Le troisième volume de cet ouvrage, plus géne'ralement connu par la beauté' de ses figures que par la bonté' de ses descriptions, est pour la plus grande partie consacré aux coquilles, puis(ju'il v a cinquante planches remplies de figures , ass-ez souvent, il est vrai, répétées par symétrie pour la même espèce. BooaN (Ign.-A.). Testacea Musmi Cœsarel Vindobonensis. In-fol. Vindobonœ ^ 1780. Ouvi'age contenant d'assez bonnes figures de plusieurs espèces nou- velles. ScHROTER (J.-S.). Musœum GotwalJ. Un vol. in-fol. , avec un grand nombre de planches. On peut encore placer dans celle section les auteurs de catalogues estimés, et dans lesquels on trouve souvent d'assez bonnes figures ou des dispositions systématiques un peu nouvelles ; nous nous bornerons à citer : DuGUAST. Catalogue de Davila, dont le premier volume est entière- ment consacré à la conchyliologie, et qui contient vingt planches des espèces les plus remarquables. Cette partie est certainement due à l'abbé Duguast. 4. Iconographes, BoNAMNi. Recreatlo mentis et oculï in obssrvatione animalium tesla- ceorum , avec des figures gravées en cuivre et à gauche, mais assez bonnes. In-.^f.°. Romœ , 1681 en italien, et 1684 en latin, Geve (Georges). Le Plaisir mensuel des Coquilles et des Produc- tions de la mer, avec des figures enluminées. \n-l^P. Hambourg, 1755. Cet ouvrage, entrepris par un peintre assez célèbre, n'a pas été con- tinue; il ne contient que vingt-quatre planches avec deux cent soixante- cinq figures de nautiles, patelles, etc. ; mais 11 n'y a de descriptions que pour cent soixante-quinze figures. Regenfusen (Franç.-Mich.j. Choix de Coquillages et de Crustacés, peints d'après nature, gravés en taille-douce, et enluminés de leurs vraies couleurs. Un vol. in-fol. en allemand et en françois. Copen- hague, 1758. Cet ouvrage, qui contient une introduction par Cramer, est remar- quable par la beauté des figures, qui, malheureusement, ne sont pas nombreuses. Knor r . Vergniigcndes Augesund des Gemûths in dcr Vorsteïlungeiner allgemeinen Sammlung von Sclmccken und Muscheln; c'est - à - dire, les Délices des yeux et de l'esprit, ou Coliection générale des différentes espèces de Coquilles que la mer renferme. Six part. ia-4-°- ^7^4 ^ 1772, avec des figures nombreuses enluminées. C'est un OTivrage sans aucun ordre, sans aucun système, en allemand et en françois , mais dont les figures sont généralement fort bonnes. Martyn (Thomas). Figures de Coquilles non décrites, recueillies dans diHërens voyages faits aux mers du Sud depuis 1764. Un vol. in-4.**, Londres. Dictionnaires, FaV.^rt d'Hehbiony. Dictionnaire d'Histoire naturelle qui concerne les Testace's ou les Coquillages de mer, de terre et d'eau douce. Trois vol. in-i2. Paris, lyyS. Bruguières , Dictionnaire des Vers testace's , dans rEncyclopedie par ordre de matières, a traite' spe'cialement de la conchyliologie avec benuconp de soins et de détails. Il n'a paru encore que deux volumes de texte; mais toutes les planches sont publiées, et l'ouvrage sera terminé par M. de Lamarck. Journaux. ScHRÎJTER ( J.-S. ). Journal fur die LicLhal>er des Steinreichs und der Conchyliologie ; c'est-à-dire. Journal pour les Amateurs du Règne minéral et de Conchyliologie. Il a paru six vol, in-8.° de cet ouvrage, depuis 1774 jusqu'à 1780, à Weimar. Il contient un grand nombre de disseit.itions particulières, et entre autres une bibliographie raisonnée et détaillée des auteurs de conchyliologie. Du même. IVcae Littcratur und Beytrage zur Kentniss der Naturge- schichte,sonderHchder Conc/tylien und der iy/^; c'est-à-dire, Nouveaux Matériaux pour l'Histoire naturelle, et spécialement pour la Conchy- liologie et la Minéralogie. Deux vol. in-8.° Leipsick, 1784 à 1785. Schrbter est bien certainement l'auteur qui s'est le plus spécialement occupé de l'étude des coquilles, mais toujours dans le système de Lin- naens. Aussi a-t-il publié un très-grand nombre d'ouvrages sur celte matière, dont nous avons cité les principaux; malheureusement ils sont assez peu connus en France. On trouve beaucoup de ses mémoires dans le Naltir/orscfiertt autres journaux allemands. Do MÊME. Conchyliologische Rapsodien , 'dans lo Naturforscher ^. tom. 26 , p. 154. Les journaux non spéciaux qui contiennent le plus de dissertations sur les coquilles, sont : 1.° Le Naturforscher; 2."' Les Mémoires de la Société des Amis de l'Histoire naturelle, de Berlin, qui ont paru en allemand sous différens titres, d'abord in-8." et ensuite in-4.°; 3.° Ceux de la Société Linnéenne de Londres ; 4.° Les Annales des Professeurs du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. a:.a CON Partiels^ d'après le groupe eu famille. Uiiivihes. Denys de Montfort. Conchyliologie systématique , ou Classifica- tion méthodique des Cotiuilles. Deux vol. in-8.°. Paris, iSio. Cet ouvrage , c/ui n'est réellement qu'une espèce de ffcnera , n'a point été terminé: il ne contient que les coquilles uaivalves (loi:>ODnées et non cloisonnées, les caractères de chaque genre , des lijjures en bois assez {grossières de l'espèce qui a servi à «oTl établissement, avec une synonymie étendue. C'est le premier auteur qui ait essayé de faire enti er dans les systèmes les corps crétacés microscopique?. Je ne connois jusqu'ici, en outre, aucun auteur qui se soit spéria- leraent occupé des coquijies univalves en totalifii ; mais on trouvera plusieurs monographies, par M. de Lamarck, dans les Annales du Muséum de Paris, et entre autres celle du yenre Cône. Bioalçes. Megerle ( von Miihifeld , Johann-Karle ), Enttuurf eines neuen System s der Schalthiergehausen ; erste Abtlielliing , die Muscheln ; c'est-à-dire. Essai d'un nouveau Système de Conchyliologie, première partie^ des bivalves, dans le M.igasin de Berlin pour les nouvelles décou- vertes en histoire naturelle. Premier tri mettre iSu. Je ne connois de cet ouvrage que cette première partie ; mais il n'est guère douteux que l'autre n'ait paru depuis. Mullivahes. Latérales , Subcoranales et Sériâtes. Leach (VN'^ill.-EIford). Nouvelle distribution des Cirripèdes , Joi^rr.. de Phys., 1817, 2. Chemnitz (Joh.-Hyeron.). Von e'mcm G^^schlcchie çislsckaliçfitsr Conchylien ml sicktliaren Gelcnken, wetche beym Liane CM tons hcis- sen ; c'est-à-dire. Sur une Famille de Cocjuilles mul;iv;i'vcs, évidem- ment articulées!, appelée Chiton par Linaœus. ln-4-*' avec figures. Nuremberg, 1784' D'après leur patrie. Lister (Martin). Historié anlmalium Anglla très tractatus : unus de araneis ; aiter de coc/tfeis lum lerratribus tum flueiatilibus ; tertius de cochlels mar'inls. ln-8.". Londres, 1Ô78. Da Costa (Emmanuel -Mendes). H'istarla naturalis Testaceorum Jirltannia ; c'est-à-diiii. Conchyliologie brifannicjuc, avec figures en taille-douce; le texte en françois et en anglois. L'a vol. in-4.*'. Londres, Pennant, dans sa Zoologie britannique, a aussi traité, quoique assez incomplètement, des coquilles de l'Angk-teire. , CON ^^3 DoNAVENT (Edward). British shclls or naluraî ff/story of Britisk sJicIls ; c'est-à-dire, Histoire naturelle des Cocjuilles britanniques. Cinq vol. in-8.°, avec figures colorie'es. Londres^ 1802. MoNTAGU (Georg.) Testacea britannlca ornaiural History of S/iells marin, land and jfresh waler ; c'est-à-dire^ Histoire naturelle des Coquilles marines, terrestres et fluviatiles d'Angleterre. Deu.x vol, in-Zf.», i8o3, et un troisième vol. de supple'nienf, i8o8, avec des figures coloriées, assez bonnes. Olivi (Joseph). Zoolog'ia adriatica ossia Catalogo ragionafo degîi Animali del golfo e délie lagune di Vcnezia. In-4.°, avec neuf planches. Bassano, 1792. Excellent ouvrage, qui contient beaucoup d'observations tout-à-fait neuves, et entre autres plusieurs bonnes choses sur les coquilles de l'A- driatique, disposées rigoureusement d'après le système de Linnœus. Renieri. Tafola alphabctica dellc Conchiglie adnatiche. Un vol. extrêmement minre, in fol. avec figures, sans nom d'iniprimeur ni de ville, et même sans date dans l'exemplaire fiue j'ai vu. RuMPHS ( Georg. -Eberhard). D* Ambo'msche raréfies Kamer, etc.; c'est-à-dire, Cabinet des Curiosite's d'Amboine, contenant l'histoire dos crustace's , coquilles, qui se trouvent à Amboine. Un vol. in-fol.. Imprimé d'abord ea allemand à Amsterdam, en 1706, puis en 1711, et enfin en 1745 en hoUandois, avec le texte de Rumph et les com- mentaires de Halma. Ce même ouvrage a été traduit en allemand par Ph. Ludwig Slatien Muller, sous le titre d'Histoire naturelle des Animaux tesfacés d'Am- boine, avec un Supplément sur les meilleurs écrivains de Conchylio- logie, par Jérôme Chemnitz , et une Préface par J.-A. Cramer. Vienne , 1766. Cet ouvrage contient des choses encore tout-à-fait nouvelles au- jourd'hui. Valentyn (François). Verhandling dcr zee-horenkens , en zce ge- wassenin en omirent [in Amboyna en de naliygelegcne eilnnden door Fr. Valentyn: c'est-à-dire. Histoire des Coquilles et des Productions de la mer dans les eaux d'Amboine et iles environnantes , servant de supplément à l'ouvrage de Rumph. Un grand vol. in-fol. avec dix-huit planches, publié à Amsterdam en 1754. Cet ouvrage, dans lequel son auteur suit pied à pied Rumph, qu'il étend ou rectifie, a été également traduit en allemand par P.-L.-S. Muller, et publié à Vienne en 1773. Adanson (Michel). Histoire naturelle des Coquillages du Sénégal,, faisant suite à son Voyage en ce pays. Un vol. in-4.'' ; Paris, 1757. Cet ouvrage, dont nous aurons occasion de parler à l'article Mala- cologie, est remarquable par de bonnes descriptions des espèces, des mœurs de leurs animaux, et par un grand nombre de figures 5ssez bonnes, au moins pour les univalves. Aussi est-iJ regardé comuîç classique. 224 CON Des auteurs qui ont traité Jes coquilles d'après leur habi- tation. Flmûatiles et Terrestres. Geoffroy. Traité sommaire des Coquilles , tant fluviatlles que terrestres, qui se trouvent aux environs de Paris. Un vol. in -12. Paris, 1767. Le MÊME. Recueil des Coquilles, fluviatiles et terrestres, qui se trouvent aux environs de Paris, dessine'es, grave'es et enlumine'es d'après nature, par Duchesne, peinlr-c d'histoire naturelle ; et disposées d'après l'ordre de M. Geoffroy. In -4"' , sept planc'ies. Paris, sans date. PoiRET. Histoire naturelle des Coquilles terrestres et fluviatiles du département de l'Aisne. Drapabnaud (Sag.-Pliilip. -Raymond). Histoire naturelle des Mol- liisques terrestres et fluviatiles de la France. Un vol. in-4. " avec treize planches. Paris, an xiii. Draparnaud avoit puhiié en l'an XI, à ÎNTontpellier, un Prodrome de cet ouvrage , sous le titre de Tableau des iXioliusques terrestres et flu- viatiles. Il contient un grand nombre d'f-spèces nouvelles et de bonnes figures. Les descriptions sont bonnes et la synonymie ordinairement exacte : il s'y est cependant glissé quelques erreurs, que IVLde Ferussac a relevées dans son Essai. D'AuDEBART DE Ferussac. Essai d'une IVIéthode concuyliologique appliquée aux Mollusques terrestres et fluviatiles , d'après la considéra- tion de l'animal et de son tèt. In-8.° ; Paris, 1807. Cet ouvrage . dont nous aurons de nouveau occasion de parler à l'ar- ticle de la Malacologie, ainsi que du précédent, avoit paru pour la première fois dans le quatrième tome dos Mémoires de la Société d'Emulation de Paris. Nous le citons ici, parce «ju'il contient un grand nombre d'observations nouvelles, une synonymie critique, et une table de concordance systématique des espèces de coquilles qui ont été décrites par Geoffroy, Poiretet Draparnaud, avec MuUer et Linnaeus. Say (Thomas). Histoire naturelle des Cocjuilles terrestres et fluvi?- tiles de l'Amérique septentrionale, à l'article Conchology de l'édition américaine de l'Encyclopédie méthodique de Nicholson. New-Yorck, 1817. FlmnatHes. ScHROTRR (J. S.), n'ic gesrhichtc der fluss-Conchylien m'it i>orzûgU- cJier rïtchsicht auf dlejenigen , inelchn in den Thuring'tschen «vassern leben; c'est-à-dire. Histoire des Coquilles fluviatiles, et spécialement de celles qui vivent dans les eaux de la Thuringe. Un vol. in-8.° , avec onze planches, dont sept enluminées. Halle, 1779. C'est un ouvrage dont les figures sont mauvaises, et les descriptions au moins bien confuses. CON 225 Terrestres, SCHRÔTER (J.S. )• Systematischc Klassification dcr Erdschnechen ; c'est-à-tlire , Cldssificalion systématique des Coquilles terrestres, par J. S. Schroter. lii-8.°, Berlin, 1770. Le m^ine Traité avoit eu une première édition avec de mauvaises figures en bois, imprimée à Berlin en 1771. ScHiRACS ( Adam-Gott!ob ). Naturliche Geschichie der ErJ , Fcll oder Acher-Schncrken ; c'est-à-dire. Histoire naturelle des Coquillos terrestres. In-S.", Leipsick , 1772. ScHHOTEH (J- S.). Verzeichnlss der in der gegend um IVeimar ùsfindlichen Erdschnechen ; c'est-à-dire. Catalogue des Coquilles ter- restres trouvées dans la contrée de VVeimar. Berlin. Samm. , ton». 2 , ^.:i.i(^; e.\. Nalurforscherj tom. 4> ?• «79 ; toin.g, p. agS ; et tom. 11, p. 170. Auteurs qui ont trailé des coquilles d'après la grandeur. Microscopicfues. Jani Planci ( Bianchi ) , Àrimincnsis, de conchis minus nolis. Liber, Venetiis. ivSi^. ln-4.°avec figures en cuivre, assez généralementhonnes. Deuxième édition en 1748; et troisième en 1760 : l'une et l'autre à Rome. SoLDANi ( Ambrogio ). Testaceographice et Zoophytographiœ parca el niinuice de/ Padre don Ambrogio Soldani Ab. Camald. In-fol. , avec. un très-grand nombre de ligures. Senis , 1789 à 1791. Du MEME. Saggio orittografico ot>vero Osservazioni sopra le terre nau~ iiliclie, etc. Un vol. in-4.''; Sienne, 1780. Boys ( William ). A Collection of the minute and rare shells lately discoviTcd in the sarid of the scashore near Sandwich , by William Boys Esrj. F. S. A. consideraùly augmenled and ail their figures accurately dra^vn and magnijicd wiih the m croscop by Georg. Walker Boo/iseller to feversham. In-4*'; Londres , avec figures. FiscHTEL ( Leopold von ), et Moll ( Jos. Carol. von ). Testacea microscopia aliaçue minuta ex generibus argonautw et nautiliœ ad natu- ram delineatce et descriptœ a L. Von Fichfel et J. C. Von Moll cum ir:ginta quatuor tabulis ari in^isis. In-4. °; V'indobonse , i8o3. Splenger ( Lorenz), Jnspectoris niusœi rerum nalitrœ et arlis régis Dan. Hofn très tabula centete, cum iconiuus teslaceorum partimrurissl- inorum. In-fol. Batsch ( a. s g. g. ). Secbs kupfertafeln mit Conchylien des Sef~ sondes , gezeicbnet und gestochen : c'est-à-dire, six planches contenant les cofjuilles de sable de mer (microscopiques), découvertes et gravceî par Batsch. ln-4.'^j -Jena , i794. (DiB.) io. i5 2 26 CON CONCHYLIOTYPOLITHES. {Foss.) On a nommé ainsi hs empreintes de la figure extérieure des coquilles dans les pierres apVès leur disparition. Voyez PÉTRI^ICATIO^. (D. F.) CONCILIUM. (Bot.) Pline donne ce nom et celui dejasione à une plante laiteuse, rampante, à fleurs blanches, qu'il in- dique comme aphrodisiaque, bonne aussi pour prévenir la phthisie, pour rendre la peau plus ferme, et faire pousser les cheveux lorsqu'on bassine la tête des enfansavccsa décoction. Adanson croit que cette plante est une campanule. (J.) CONCIRRUS (Ichthj'ol.) , un des noms du cirrhite tacheté. (H. C.) CONCOMBRE (Bof.) , Cucumis, Linn. Genre de plantes dicotylédones , apétales , dicJines , de la famille des cucurbi- tacécs, Juss. , et de la monoécie monudelphie , Linn., ayant les sexes séparés dans des fleurs différentes, réunis sur le même individu , et dont les caractères principaux sont les suivans : Dans les mâles, calice monophylle , campanule, à cinq dents; corolle campanulée, en partie soudée avec le ca- lice, plissée, à cinq divisions; étamlnes à trois fîlamens, dont deux fourchus à leur sommet, portant chacun deux an- thères : dans les femelles, calice et corolle comme dans les mâles : trois filets très-petits et siériles ; un ovaire inférieur, surmonté d'un style court, terminé par trois stigmates four- chus; une grosse baie ou pomme charnue, succulente, di- visée intérieurement en trois loges par des cloisons molles el membraneuses, renfermant des graines nombreuses, ovales, comprimées, dépourvues de rebord. Dans le caractère que nous venons de donner du genre Concombre , nous avons considéré , à l'exemple de Linnaeus , d' Adanson , de M. de Lamarck et de plusieurs autres bota- nistes, les fleurs des plantes qui le composenl , comme mu- nies d'un calice et d'une corolle distincts; M. de Jussieu , au contraire , ne leur attribue qu'un calice à dix divisions , dont cinq supérieures et cinq extérieures. En suivant la pre- mière mauièi-e de voir pour toutes les cucurbitacées , celles-ci, dans le tableau méthodique des familles, pourront se trouver placées à côté des campanulées ; ce qui nous paroit un ordre beau(oup plus naturel. Les concombres sont en général d,es plantes herbacées, CON i-27 annuelles ; à tiges couchées sur la terre ou grimpantes : à feuilles alternes; à fleurs axillaires. On en connoit aujour- d'hui seize espèces, pour la plupart originaires des climats chauds de l'ancien continent. Les fruits de plusieurs sont bons à manger; dans une espèce, ils sont fortement purgatifs. Nous parlerons de cette dernière espèce, après avoir traité de celles qui sont en usage comme alimentaires. "*■ Feuilles simples, anguleuses ou lobées. CoNCOMBRB Melon , vulgairement Melon : Cucumis Melo , Linn. , Spec. iZ+SG; Melo, Blackw. , Herb., tom. Sag. Ses tiges sont rameuses, sarmenteuses, couchées sur la terre, très- longues, rudes au toucher, comme toute la plante, garnies de vrilles simples, et de feuilles pétiolées, arrondies , un peu anguleuses. Ses fleurs sont jaunes, pédonculées, réunies en petit nombre dans les aisselles des feuilles. Il succède aux fleurs femelles des fruits ovoïdes ou globuleux , dont la gros- seur et la couleur varient selon les variétés. Le melon, cultivé depuis un temps immémorial dans les jardins de l'Europe , à cause de l'excellence de son fruit, est originaire des climats chauds de l'Asie. Il a produit de nom- breuses variétés, qu'on distingue à la forme générale des fruits plus ou moins globuleux, plus ou moins ovales, relevés de côtes ou non ; à la couleur de leur écorce unie , réticulée ou tuberculeuse, verte, grisâtre ou jaunâtre; à la teinte de leur chair, qui prend toutes les nuances entre le jaune orangé et le blanc, dontla consistance est succulente, tendre, fondante, abondante en eau , et dont la saveur, douce, sucrée, délicieuse , est relevée d'un parfum agréable, quelquefois comme musqué. Toutes les variétés connues des melons peuvent se réduire à trois races principales. La première de ces races comprend les melons à écorcç réticulée , grisâtre , parmi lesquels on distingue : Le Melon maraîcher , arrondi dans sa forme , ayant la chair très-épaisse, abondante en eau , d'une saveur médiocre , rarement parfumée. Le Melon de Honfleur, qui est très-gros, ovale, à côtes, et à chair de bonne qualité. A Honfleur, ce melon pèse quel- quefois jusqu'à vingt-quatrç et trente livres. i5. Le Melon de Coulommiers , dont la forme est moins Té^a- lière , d'un moindre volume , et d'une chaii* inférieure en qualité. Le Melon de^ Carmes, qui présente deux sous-variétés , l'une plus grosse et l'autre plus petite, ayant toutes deux la chair pâle, très-fondante et très-sucrée. Le Melon pe Langeais, qui est ovale , de grosseur médiocre, à côtes, et qui a la chair d'un jaune orangé, d'une saveur sucrée et parfumée. Le Melon sucrin de Tours ; il est gros, arrondi , et il a 1* chair un peu ferme , très-sucrée, d'un jaune orangé. La seconde race comprend les melons cantaloups, qui tirent leur nom de Cantalupo , maison de campagne des papes , à quatre ou cinq lieues de Rome , où ils furent d'abord cul- tivés. Les variétés qui appartiennent à cette race , ont l'écorce épaisse, relevée de grosses côtes, et chargée de tubercules galeux.; les principales sont .- Le Cantaloup ORANGE, qui estpetit, très-hâtif, qui a le fond de son écorce d'un vert brun, relevé de côtes et surchargé de tubercules grisâtres. Sa chair est un peu ferme, d'un jaune orangé , d'un goût délicieux. Le Cantaloup hatif d'Allemagne. Il est aussi précoce que le précédent, dont il diffère en ce qu'il est plus gros , en ce que son écorce est d'un vert clair ou jaunâtre , presque unie, et que sa chair est moins bonne. Le Cantaloup petit prescott , relevé de côtes galeuses, aplati à sa base et à son sommet, couronné en cette dernière partie. 11 est hâtif et a la chair excellente. Le Cantaloup gros prescott, dans lequel on distingue deux sous-variétés, l'une à écorce fond noirâtre, et l'autre à fond blanchâtre ; elles mûrissent toutes deux de bonne heure , et leur chair est très-délicate. Le Cantaloup boule de Siam , moins bon que les précé- dens , est très-aplati à sa base et à son sommet, relevé dv larges côtes chargées de tubercules galeux, et le fond de sa couleur est d'un vert noirâtre. Les melons de la troisième et dernière race ont l'écorce wnie et mince ;. tels sont les suivans : Le Melp;-; de Malte , qui est hâtif, de moyenne grosseur. CON -.29 ïî'iine forme ovale-alongëe, et dans lequel on distingue deux smis-variétés : dans la première, la chair est blanche, l'on- dante et sucrée ; dans la seconde, elle est d'un jaune orangé, et elle a plus de parfum. Le Melon deMori^è, de Candie, ou de Malte d'hiver, parce iju'il peut se conserver jusqu'au mois de février. Le melon que les Latitis appeloient cucumis , est très-an- ciennement cultivé, puisque Pline, en parlant de cette plante, ne nous dit pas à quelle époque elle fut introduite en Italie -, jnais le même auteur et Columelle nous apprennent que l'em- pereur Tibère aimoit beaucoup les melons , qu'il en mangeoit presque toute l'année, et que, pour en avoir dans toutes les saisons, on en plantoit dans des caisses et dans de grands vases posés sur des roues , afin de pouvoir facilement les ren- trer dans les serres pendant l'hiver, et qu'on recouvroit aussi ces caisses de vitrages transparens, afin de les exposer sans danger au soleil, môme dans les jours les plus froids. Depuis le temps oîi Pline et Columelle écrivoient, la cul- ture des melons s'est sans doute beaucoup améliorée; mais c'est plus probablement dans les détails que dans le fond de la chose. On ne place plus aujourd'hui ces plantes dans des caisses ambulantes, et Ton se borne à en avoir à la fin du printemps, en été et pendant l'automne ; mais on emploie toujours, pour les élever, surtout dans les pays septentrio- jiaux, des châssis et des cloches de verre. Voici, dans le climat de Paris, la pratique le plus généra- lement en usage pour ce genre de culture. Les jardiniers, pour se procurer de bonnes semences, laissent parvenir à la maturité la plus parfaite les fruits qu'ils destinent pour la récolte des graines, et après avoir retiré celles-ci des fruits, ils les laissent bien séchera l'ombre, pendant plusieurs jours. Ces graines, ainsi préparées , peuvent se conserver pendant six à huit ans. Si l'on veut avoir des melons hâtifs, on sème, dès le mois de janvier ou de février, sous châssis et sur couche conve- nablement préparée. Pour faciliter la transplantation quand il en sera temps, le semis se fait communément dans de petits pots qu'on enterre les uns à côté des autres dans la couche, et l'on met une graine dans chaque pot. Quand les ?3o CON melons sont levés, on leur donne, petit à petit, un peu de lumière pendant la journée, en soulevant les paillassons dont les châssis sont couverts pour les garantir du froid, et on les accoutumeainsi à l'air, en les découvrant tous les jours davan- tage, jusqu'à ce qu'on ne leur mette plus les paillassons que pendant les nuits et lorsqu'il gèle. On leur donne aussi un peu d'air lorsque le soleil luit, et pendant les momens les plus chauds de la journée, on soulevant un peu les panneaux des châssis. Lorsque les jeunes plantes ont quatre feuilles, sans compter les cotylédons, on pince leur sommité, c'est-à-dire, qu'on la retranche en la coupant avec les ongles de l'index et du pouce, afin de les forcera pousser plusieurs branches latérales, et afin de hâter le moment de leur fructification. Deux ou trois jours après cette opération , on relève tons les jeunes pieds de leur première couche, on les retire de leur pot sans briser leur motte , et on les plante à demeure sous de nouveaux châssis convenablement préparés et aussi sur couche , en mettant deux pieds sous chaque panneau. Les soins qu'exigent les melons après la transplantation , sont à peu près les mêmes que dans leur premier âge ; on leur donne seulement plus d'air, à mesure que la chaleur de l'at- mosphère s'élève davantage. Bientôt les branches augmentent en nombre et en longueur, les plantes donnent des fleurs mâles et des fleurs femelles. On est dans l'usage d'enlever les premières tout de suite après la fécondation : mais on ne doit pas trop se presser de faire cette castration ; car il est à craindre, enl'opéranttrop prématurément, de causerla stérilité des fleurs femelles. D'ailleurs les fleurs mâles se flétrissent d'elles- mêmes aussitôt que leurs étamines ont répandu leur poussière fécondante, de sorte qu'elles cessent dès-lors d'attirer la sève à elles, et il n'y a véritablement aucun avantage aies retran- cher. On peut même regarder cette pratique comme mal à propos consacrée par l'usage; car, quoique les jardiniers ordinaires y attachent beaucoup d'importance , elle n'en a véritablement aucune, si ce n'est dans la mauvaise appli- cation qu'ils en font souvent par l'enlèvement trop prompt des fleurs mâles, ce qui est alors véritablement plus nuisible qu'utile. Dans la suite, lorsque le fruit est noué, on taille les branches, et on ne leur laisse que la longueur couve- CON 23 1 nable ; on supprime celles qui sont foibles et inutiles; s'il y a plus d'un fruit sur une branche , on retranche les plus petils ou les'moins bien faits, et on ne conserve que celui qui a la plus belle apparence. Pcnrlant tout ce temps, on donne aux plantes le plus d';iir qu'il est possible, j-jsqu'au moment où l'on peut enfin , la saison étant assez chaude, leur enlever tout-à-fait les châssis. Jusqu'à ce dernier moment, les melons ne doivent être arrosés que médiocrement , et l'eau , qui doit être au moins aussi chaude que l'atmosphère, se ré- pand seulement à leur pied et non sur les feuilles. Quand les fruits sont près de leur maturité, pour la hâter autant que possible, on les soulève doucement pour les placer sur une tuile ou sur un morceau de planche. Lorsqu'on ne veut point avoir de melons de primeur, il faut beaucoup moins de soins ; on ne sème qu'en avril et même au commencement de mai. On plante alors les graines à de- meure sur couches, et même en pleine terre, en ayant le soin d'ajouter un peu de terreau consommé à chaque place où Ton met une graine. On peut se passer de châssis ; de simples cloches suffisent, dans les premiers temps, pour garantir les plantes du froid. Dans les contrées méridionales, où la chaleur du climat favorise beaucoup la végétation , on cultive les melons sans toutes les précautions qui leur sont nécessaires dans le Nord , et on les plante non-seulement en pleine terre dans les jar- dins, mais même en plein champ dans la campagne; on se contente de bien fumer la place qu'on y destine , et l'on y met cinq à six graines. Lorsque celles-ci sont levées, on conserve les deux plus beaux pieds, et on les abandonne à la nature. La chair de melon est humectante, rafraîchissante, très- agréable; mangée modérément, elle se digère aisément; mais elle ne convient pas aux estomacs foibles et délicats. L'excès en devient facilement nuisible; il donne des'coliques, relâche le ventre, et produit la diarrhée, la dyssenterle. Les graines de melon faisoient autrefois partie de ce qu'on appcloit les quatre semences froides majeures ; on les emj)loyoit a!o;s pour faire des émulsions : mais elles sont aujourd'hui presque entièrement tombées en désuétude ; on leur préfère en géné- ral les amandes douces de l'aoïandier ordinaire. On peiit ., il2 CON par expression, en retirer une huile douce, qui, à raison dr ses propriétés anod-nes, étoit aussi autrefois beaucoup plus en usage dans la médecine qu'elle ne l'est maintenant. Concombre délicieux; Cucumis deliciosus , Iloth. Catal. 3, p. 80. Cette espèce se distingue essentiellement du melon par les poils courts qui recouvrent l'écorce de ses fruits. Ceux-ci sont ovales-arrondis, de la grosseur du poing, panachés de jaune plus ou moins foncé; leur chair est blanche, fort odo- rante, et elle a une saveur très-délicate et très-parfumée. Cette espèce est cultivée en Portugal. On ignore le pays dont elle est originaire. Il lui faut, pour la maturité de ses fruits, plus de chaleur qu'au melon. Concombre cultivé : Cucumis satii'us , Linn., Spec, il\0'j } Cucumis vulgaris , Dod. , Peinpt. 662. Les tiges de cette espèce sont, ainsi que celles du melon, ram;)ante3, rudes au tou- cher, comme toute la plante, garnies de feuilles pétiolées, fortement échancrées à leur base, découpées en leurs bords en cinq angles aigus, dont celui du milieu est plus grand que les autres. De longues vrilles simples naissent de l'aisselle des feuilles, ainsi que les fleurs, qui sont jaunes, courtement pé- donculées, deux ou plusieurs ensemble. Aux fleurs femelles succèdent des fruits alongés , presque cylindriques, souvent verruqueux et légèrement recourbés en arc. Ses fruits sont verdàtres, jaunes ou blanchâtres , selon les variétés, dont les principales sont les suivantes : Le Concombre jaune. C'est la variété la plus commune et la plus productive. Le Concombre hattf. Son fruit est plus petit et moins abon- dant ; il est bon pour avoir des primeurs. Ou le sème sous châssis, depuis le mois d'octobre jusqu'au milieu de l'hiver; les fruits des premiers semés peuvent se manger en avril. Le Concombre de Russie est aussi hâtif que le précédent, et se cultive de même. Il se distingue par son fruit très- court. Le Grand Concombre blanc , dont la chair est blanche et fondante. C'est celui qu'on préfère dans les cuisines. Le CoNCOMEHE PERROQUET. Sa pcau est d'un vert pâle et inégal, quelquefois jaune et verte par moitiés; sa saveur est relevée, souvent même trop. CON a3i I.e CoxcoMRRF. A BOUQUET, Hont Ics tîgcs s'alongcut peu, et qui produisent vers leur extrémité quatre à cinq fruits groupés ensemble. Le Concombre tardif. On le sème jusqu'à la fin de juin. Le CoNCOMRRE VERT, OU A CORNICHONS. C'cst la Variété qui paroît, par le*peu de volume de son fruit, se rapprocher ie plus du type de l'espèce sauvage. Les concombres passent pour être originaires des Indes ; ils aiment en général la chaleur et l'eau. Leur culture ne dif- fère pas sensiblement de celle des melons. Four en avoir de bonne heure, on les élève de même sous des châssis ; quand l'hiver est plus avancé, on peut se contenter de cloches, et quand on ne craint plus les gelées, on peut enfin les planter en pleine terre. Tout le monde connoît les usages qu'on fait des concombres dans la cuisine. Ou les mange cuits, préparés de difiTérenlcs manières ; mais ils doivent être regardés plutôt comme une substance rafraîchissante que comme alimentaire, parce qu'il» ne contiennent que peu ou point de parties nutritives. Ils ont en général besoin d'assaisonnement pour être facilement di- gérés , et ils ne conviennent point aux tempéraniens lympha- tiques, mais bien aux sanguins et aux bilieux. Les petits concombres encore verts sont bons à confire dans du vinaigre, et en cet état on en fait, sous le nom de corni- chons , un grand usage surles tables. Les graines de concombres sont une des quatre semences froides majeures qui , comme nous l'avons déjà dit, sont fort peu usitées maintenant. La pommade dite de concombres , parce que ces fruits entrent dans sa composition, a, comme cosmétique, de la ré- putation chez les femmes ; elle passe pour avoir la propriété d'adoucir la peau , et l'on sait que les dames sont très - cu- rieuses de tout ce qui peut leur procurer cette sorte de beauté. Cette pommade, que les pharmaciens et les parfumeurs ne peuvent préparer qu'à l'époque de la maturité des con- combres , a le défaut de contracter, pendant le reste de l'année, comme toutes les préparations graisseuses de ce genre, de la rancidité qui la prive des vertus qu'on recherche en elle, et qui la rend propre à produire des effets tout -à • fait opposés à ceux que l'on en attend. 534 CON CoiNCOMBRB SERPENT : Cucumis flexuosus , Lintï. , Spec. 1437; Ci.cumis oblongus, Dod., Pempt. 662. Les tiges de cette espèce sont grêles, rampantes, vehas, garnies de feuilles assez sem- blables à celles du concombre cultivé, mais moins larges, les fleurs sont jaunes, petites et axillaires; il succède aux femelles des fruits alongés, cylindriques, sillonnés , courbés, repliés, flexueux, obtus et plus gros à leur sommet, d'une couleur blanchâtre ou d'iin jaune paie. Cette plante passe pour être originaire des Indes orientales. On ne la cultive guère que comme objet de curiosité. CoNCOiMBRE d'Egvptb, OU ABDétAOCi : Cuciimis chatr., Linn. , Sprc. 1437 ; Chate, Alp., M^jpt., p. 64 et 198, t. 40. Ses figes sont rampantes, velues comme toute la plante, rameuses 3 coudées en zigzag, garnies de feuilles pétiolées , arrondies, un peu anguleuses, abondamment chargées de poils mous et blanchâtres. Ses fleurs sont jaunes, petites, portées sur i!e très-courts pédoncules. Ses fruits en forme de fuseau sont lié- rissés de poils blancs. Cette espèce croît en Egypte et eu Arabie; on la cultive au Jardin du Roi à Paris. Les Egyptiens mangent ses fruits crus ou cuits, et ils les cultivent abon- damment dans les champs. Ils en préparent aussi une boisson rafraîchissante et agréable, en changeant par un procédé par- ticulier la pulpe en liqueur. Concombre conomon, ou Concombre du Japon; Cucumis co- nomon, Thunb., FI. jap., 324. Ses tiges sont couchées, striées , hérissées de quelques poils et garnies de feuilles pétiolées , ta cœur, anguleuses ou lobées, velues sur leurs deux faces, et principalement sur leurs nervures postérieures. Ses fleurs sont jaunes, portées sur des pédoncules courts, hispides, et ra- massées plusieurs ensemble. Ses fruits'sont de la grosseur de la tête d'un homme, oblongs, glabres et marqués de six stries. Cette espèce est fréquemment cultivée au Japon. La chair de son fruit est ferme; mais elle devient fondante parla cuisson , de même que nos potirons. Les Japonois l'apprêtent commu- nément avec le marc de cerises. CONCOMBRF A ANGLES TRANCHANS, OU PaPONGE , OU PaPENCAÏE ; Cucumis acutanguLus , Linn. , Spec. 1 436. Ses tiges sont menues , anguleuses, presque glabres, rampantes ou grimpantes, gar- nies de feuilles pétiolées, en cœur, arrondies, anguleuses. CON *35-. un peu rudes au toucher. Ses fleurs sont jaunâtres, assez grandes ; les mâles viennent disposées en grappe , munies de bractées à leur base, et s'épanouissent successivement. Ses fruits sont alongés , de la grosseur d'un petit concombre , chargés de dix angles tranchans et terminés par un opercule pointu et caduc. Lors de leur maturité, la pulpe se dessèche, devient fibreuse, et il ne reste que l'écorce , qui devient solide, presque ligneuse; mais lorsque ces fruits sont encore tendres et seulement à moitié mûrs, leur pulpe est blanche et juteuse: alors on en coupe les angles, et on les prépare pourles manger. Les papengaïes sont très-bonnes, cuites sur la braise et assai- sonnées avec de l'huile et du vinaigre, ou cuites avec du riz. Cette plante croît naturellement à la Chine, dans le Bengale et en Tartarie. Pallas l'a trouvée cultivée sur les bords de la mer Noire, où elle avoit été apportée du Mogol par des né- gocians indiens qui étoient venus s'établir à Azof. On ne It cultive en France que dans les jardins de botanique. * ^ Feuilles palmées ou laciniées. CONCOMBRK ANGURIE, OU CoNCOMBRE d'AmÉRIQUE ; Cucumii anguria , Linr> . , Spec, i436. Ses tiges sont anguleuses, hispides , grimpantes, longues de cinq à six pieds, garnies de feuilles pétiolées, palmées, rudes au toucher. Ses fleurs sont jaunes, petites. Ses fruits sont petits, ovoïdes, blanchâtres, hérissés de poils roides comme de petites épines; ils contiennent une pulpe très-agréable au goût. Cette espèce croît naturellement à la Jamaïque, où elle est assez recherchée. On la cultive an Jardin du Roi. Concombre coloquinte, ou Concombre ameji, vulgairement Coloquinte: Cucumis colocjnlhis, Linn. , Spec. 148 5; Colocjn- this , Blackw. , Herb. , t. 441 . Ses tiges sont grêles , anguleuses , hérissées, rameuses, couchées; garnies de feuilles pétiolées, profondément laciniées , vertes en dessus , velues et blan- châtres en dessous. Ses fleurs sont jaunâtres , petites, solitaires. Ses fruits sont globuleux, glabres, de la grosseur du poing, d'abord verdâtres, et ensuite jaunâtres dans leur maturité ; ils contiennent une pulpe blanche, spongieuse, d'une saveur extraordina.i tment amère. Cette plante croît naturellement, »ur les cit s sablonneuses et maritimes des îles de l'Archipel , a36 CON (Je l'Egypte , et d'autres contrées du Levant. On la Cultive dans les jardins de botanique. La pulpe de coloquinte, desséchée et dépouillée de sou écorce, est un purgatif drastique qui étoît autrefois beau- coup plus en usage en médecine que maintenant. Celle qu'on trouve encore, mais en petite ({uantité dans les pharmacies, nous vient d'Alep. Les maladies échancrée antérieurement et rugueuse; couleur citrine,avec des taches brunes sériâtes dans toute la longueur. Delà merdes Grandes-Indes , depuis Madagascar jusqu'en Chine. Le CÔNE LiNNBE : Conus guercinus , Hwass ; Martini , Conchyl. , t. 2, tab. 69, fig. 637; vulgairement la Pileuse. Coquille conique , à spire striée , plane obtuse , scabre anté- 10. ij ^58 CON rieurement; couleur jaune, avec un grand nombre de fils fer- rugineux transverses. Elle n'est pas rare, et vient des Indes orientales. Le Cône amadis: Conus amadis, Hwass : Favann. , Conchjl.^ pi. 17 , fig. M ; vulgairement FAmadis. Coquille conique, à spire canaliculée ; le sommet saillant • d'un brun orange, parsemé de taches blanches cordées, presque triangulaires et réunies. Elle est peu commune et vient des mers de Java. Le CÔNE ÉTOURNEATJ : Conus Utoglyphus , Menschen; TEtour- NEAU GRANULEUX , Favaun. , Conchjl. , pi. 18, fig. F. Coquille conique à spire obtuse; couleur d'un rouge tirant sur le fauve, avec deux bandes blanches écartées, la supé- rieure variée de fauve. Peu commune , vient des mers des deux Indes. Le Cône chat: Conus catus , Hwass ; Martini , Conchjl. , tab. 55, fig. 609-610 ; vulgairement le Chat ponctué, le Chat pa- KACHÉ , le Chat roux boutonné. Coquille épaisse , courte , bom- bée ; à spire obtuse, striée, le plus souvent sillonnée d'un bout à l'autre , et garnie de cordelettes saillantes, convexes . de couleur blanchâtre , variée de traits rouges transversaux, et de taches fauves irrégulières. Des mers d'Amérique. Le CÔNE colombe; Conus columba, Hwass-, Favan. , Conchyl. , pl. 18, fig. K. 1 , vulgairement la Colombe rose ou la Colombe BLANCHE. C'est une des plus petites espèces de ce genre , puisqu'elle atteint à peine huit lignes de long sur un diamètre de quatre et demie. Elle est conique, striée antérieurement avec la spire aiguë : sa couleur est entièrement rose plus ou moins foncée. Elle habite l'Océan asiatique. Le CÔNE pluie-d'or; Conus japonicus, Hwass ; vulgairement la Pluië-d'or. Coquille conique , sillonnée antérieurement , avec une spire élevée ; couleur jaune , parsemée de blanc , marquée de lignes brunes interrompues , ponctuées. Elle est peu commune, et vient desmers du Japon , ainsi que le cône pluie-d'argent, qui en diffère assez peu. Le Cône ambassadeur; Coraws tinianus , Hwass. CON aSg Coquille conique, ovale, bornée postérieurement, effilée antérieurement; de couleur de cinnabre , ornée de taches d'un bleu cendré, avec des points fauves mêlés. Elle -est très-rare , et vient de Tile Tinian. Le Cône de la Méditerranée ; Conus mediterraneus , Hwass. ; Seba, tab. 47, tig. 2, 7. Petite coquille d'environ un pouce et demi de long, à spire presquealguë, de couleur livide, marquée debandesblanches, (le lignes et de points bruns. Elle se trouve par toute la Méditerranée ; et même à l'époque où Bruguières écrivoit , on ne connoissoit que cette espèce dans cette mer; mais aujourd'hui nous savons, par l'ouvrage d'Olivi, et surtout deRenieri, qu'il en existe plusieurs autres dans la mer Adriatique. C. Espèces qui ont la coquille cylindracée et la spire lisse. Oyitndre de M. Denys de Montfort. Le CÔNE NOBLE : Coiius nobtUs , Linn. ; Chemnitz; Martini, Conchji. , tab. 141 , fig. 1014; vulgairement le Damier chinoi» et le Damier chinois a bandes. Coquille cylindracée, peu épaisse, très-lustrée, échancrée antérieurement; la spire plane, concave, accompagnée d'un rebord aigu ; le sommet mucroné , de couleur de rose ; couleur jaune tirant sur le citron, ornée de taches blanches cordées, et de deux bandes composées de lignes ponctuées, distinctes d;.s taches blanches. C'est une coquille fort rare , des mers d'Amboine. Le Cône d'Oma : Conus omaicus , Hwass ; Chemn.; Martini, Conchjl. , tab. 147, fig. i35i, n." 2 ; vulgairement I'Amiral d'Oma ou le Cornet de Saint-Thomas. Coquille l'une des plus précieuses du genre , joignant à une forme conique , alongée , cylindracée , une superficie très-lisse. La spire est concave obtuse; la couleur est orangée, ornée de trois bandes blanches, de zones et de lignes nombreuses , compo- sées de fauve et de blanc, imitantsouvent des «r-spèces de lettres. Elle vient de l'île d'Oma dans l'Océan asiatique. Le CÔNE d'Orange : Cortws aurantiacus, Linn.; Dargtnv., Conchyl. , éd. 2 , append. , pi. 1 , fig. i ; vulgairement I'Amiral d'Orange. 37« 2^o r.oN Coquille d'une épaisseur moyenne, d'une forme alongée, de deux pouees de longueur; la spire obtuse, canaliculée; de couleur incarnate, marquée de bandesblanches, mêlées de rose tendre, et de zones élevées, articulées de brun et de Blanc. Cette belle coquille , extrêmement rare, vient des côtes de Surinam. Le CÔNR COMMANDANT : Conus dux , Hwass : Martini , ConchjL, tab. 52, fig. 571. Coquille d'une forme cylindracée , très-rétrécie , striée trans- versalement, à spire convexe, élevée; couleur d'une teinte bleue rougeâtre, entourée de lignes blanchâtres distinctes, tachetées de brun. Cette coquille, encore plus rare que la précédente, vient des mers des ludes orientales. » Le CÔNE prélat: Conus pralatus , Hwass ; Favann., ConchjL, pi. 18, fig. 7 ; vulgairement le Drap-d'or amiral. Coquille subcylindrique; la spire aiguë; de couleur jaune; marquée de deux bandes variées de brun, de blanc, de ver- dàtre, et de lignes très-fines ponctuées. Le CÔNE drap-d'or : Conus textile, Linn.; Favann., ConchjL, pi. 18, fig. B, 1. Coquille ovale, subcylindrique; aspire élevée ; couleur jaune ; ornée de lignes longitudinales, onduleuses, brunes, et de taches cordées blanches, circonscrites de fauve. Il y a peu de coquilles qui offrent autant de variétés, que l'on désigne par autant de noms vulgaires , composés du nom de drap-d'or avec l'épithète d'ordinaire, paseré, cannelé, ventru , rayé, bleu, rouge, rose, pyramidal, etc. ; et Bruguières fait à ce sujet une observation très-importante, que, dans bien des cas, on distingue dans ce genre, comme espèces, des coquilles qui diffèrent moins entre elles que quelques variétés de l'espèce du drap-d'or. Il paroît que cette espèce se trouve dans les mers des deux Indes. Le CÔNE GLOIRE- de-la -MER : Conus gloria maris, Hwass ; Chemn. , Conchyl. , tom. lo, tab. 140, fig. 1324 a i325; vul- gairement le Gloria maris. Coquille presque cylindracée, oblongue; la spire aiguë, élevée ; l'ouverture profondément échancrée postérieurement. CON 261 couler blanche , fasclée d'orange, réticulée par des taches très -napibreuses, triangulaires, blanches, circcmscrites de brun. C'est une des plus belles espèces de ce genre, en même temps qu'une des plus rares. Elle vient des Indes orientales. (De B.) CONE. (Fos5.) On rencontre beaucoup d'espèces de ce genre dans les couches de la terre ; mais l'absence de leurs cou- leurs fait qu'on en confond probablement ensemble qui sèroient très-distinctes si ellesnelesavoient pas perdues. Voici celles que je connois : Le Cône perdu : Conus deperditus , Lamk. , Ann. du Mus., tom. VII, pi. i5,fig 1; Dict. encycl. , n.° 80; Dargenville , Conch., pi. 2Ç), fig. 8. Coquille conique, à spire aiguë, composée de dix à douze tours concaves et couverts destries croisées; les six ou sepfc premiers sont quelquefois légèrement couronnés; le reste de la coquille est couvert de stries transverses qui sont d'autant plus fortes qu'elles sont plus près de la base; l'ouverture se termine en haut par un sinus. Longueur,7o millimètres (2 pouces et demi). On trouve cette espèce à Grignon, près deVerscùUes : dans le calcaire coquillier des environs de Paris ; à Courtagnon ^ près de Reims ; à Pontlevoye ; à Montebourg , département de la Manche; aux environs de Soissons , et à Turin, On trouve aussi à Betz, département de l'Oise, une variété de cette espèce, qui en diffère par la spire qui est beaucoup moins élevée, et par l'absence des stries transversesj|^oiit quelques- unes seulement se trouvent à la base. f Il paroît, d'après Bruguières, que le cô-ne perdu est l'ana- logue fossile du cône treillisé , qu'on trouve vivant dans l'océan Pacifique, aux environs d'Otaiti, et dont on voit une figure dans l'Encyclopédie, pi. 537, ^&' 7- On trouve en Piéinon^ u!ie espèce qui se rapporte au cône perdu ; mais les tours de la spire sont un peu moins concaves. Le CÔNE STROviBOÏDE : Coiius stromboides , Lamk. {loc^ cit.) , pi. i5 , fig. 2. ; Conus lineafus , Brander , fig. 22. Coquille subfusiforme , transversalement striée, à spire paintue et noduleuse. Longueur , 17 millimètres (7 lignes). Ou trouve cette espèce à Grignon ; on reuconlt^ avec elle iS2 CON des variétés ou d'autres espèces qui s'en rapprochent Hl'unr est un peu plus grande, vt les stries qui la couvant sont interrompues; l'autre, dont la spire n'est pas ou presque pas noduleuse, est un peu moins grande et presque lisse. Une troisième, qui se trouve à Hauteville, près de Valognes , est beaucoup plus étroite que les précédentes; sa spire n'est pas noduleuse, et les stries transverses qui couvrent la coquille sont plus rares. Le CÔNE DU Piémont; Conus pedem ont anus . Nob. Coquille conique, à spire peu élevée, composée de dix tours inclinés, et portant des sillons circulaires à sa base. Longueur, 40 millimètres (un pouce et demi). Un des caractères de. cette espèce consista dans la présence de couleurs fauves, distribuées en lignes longitudinales, on- dulées , qui s'étendent sur toute 1» coquille. On la trouve dans le Piémont. Le Cône côtelé, Conus pelagicus , Brocchi {Conch. foss. suhapp.) , tab. n , fig. 9. Coquille conique , à spire un peu élevée, composée de dix à douze tours ines. Depuis ce naturaliste, le nom de conferva s'est étendu à toutes les plantes capillacées aquatiques, jusqu'cà Linnasus . qui unit en un seul genre Conferva toutes les espèces d'algues articulées. Voyez CoNFERVES. ( Lem. ) CONFERVES, Conferva. (Bot.) Les botanistes ont compris sous ce nom, depuis Vaillant, Dillen et Ijnna^us, toutes les plantes aquatiques et marines qui sont capillaires, articu- lées ou cloisonnées. Lorsque Linna;us a fixé les caractères de S')u genre Conferva , le nombre des espèces qu'il indiqua ne s élevoit qu'à une vingtaine. Ce petit nombre ne faisoit pas sentir le besoin de diviser ce genre en plusieurs autres. Il n'eu a pas été de même après Linnaîus : eu cilet , ce genre 866 COiN s'est tellement accru , que la nécessité de le partager est de- venue indispensable. L'examen et l'observation ont fait con- Tioitredes caractères et des habitudes particulières aux espèces^ qui ont aidé à établir des groupes ou genres que par la suite on a un peu trop multipliés; et comme il n'y a point encore de species de ces plantes , il en résulte que le même genre existe souvent sous plusieurs noms différens, avec des caractères aussi différens , parce que chaque anteul* a cru devoir prendre les caractères sur telle ou telle partie du végétal, plutôt que de les prendre sur la même. Quelques botanistes persistent à ne voir qu'un seul genre dans les conferves, qui cependant , par leur variétés et par leur nombre, exigent absolument d'être divisées. L'étude et le classement des espèces n'en sont pas plus faciles alors. Ces plantes constituent dans la famille des algues une section distincte. Voyez, au mot Algues, l'expo- sition des principaux genres qui composent cette section , et ce que nous avons dit sur les conferves en général. Le genre qui y est cité sous le nom de Conferye, est celui que Vaucher nommoit les Conjuguées, conjugata.- M. Decan- dolle l'appelle conferwa, et lui conserve les mêmes caractères, dont le plus curieux est celui de présenter un genre d'accou- plement particulier, d'où résulte un être susceptible de se développer, comme nous le dirons à l'instant. Toutes les espèces sont confondues par Linnaeus sous le nom de conferva bullosa^ nom spécifique qui explique une manière d'être qui leur est assez commune, celle de former dans l'eau de petits paquets ou tlocons qui retiennent des bulles d'air, que nous voyons quelquefois s'échapper de l'eau. Ces plantes sont filamenteuses , simples, cloisonnées; l'entre-deux des cloisons est deux fols plus long que large, et rempli d'une matière verte granuliforme , disposée en spirale ou en étoile, ou bien éparse. On ne voit point, sur ces lilamens, de tubercules, ni aucuns bourgeons propaga- teurs, comme dans les genres voisins; mais, à une certaine époque, deuxfilamens ou deux tubes se rapprochent, et ils pro- duisent mutuellement de petits corps creux, qui naissent du milieu des loges et pénètrent dans les loges correspondantes du tube accouplé : la matière verte passe ainsi d'un tube dans une loge correspondante de l'autre tube , et s'y ras- CON 2'^7. semble en un globule qui reste dans sa nouvelle loge et n'en sort que par la destruction de la plante pour en pro- duire une nnuvf lie. Pendant cet accouplement il ne se passe aucune circonstance qui puisse faire croire à un mouve- ment spontané qui donne lieu à penser que ces conferves soient des animalcules ; elles se distinguent par là des oscilla- toires, avec lesquelles elles ont beaucoup de rapport, et que plusieurs botanistes rapportent au règne animal. L'accouplement et la reproduction des conjuguées sont deux belles découvertes ducs à Vaucher ; elles sont singulières , et, quoique difficiles à expliquer, elles jettent un grand jour sur la physiologie des êtres de la même famille. Les espèces de ce genre curieux, auquel M. Agardh donne le nom de zygnema, sont au nombre de plus d'une vingtaine; on les trouve" dans les eaux douces, calmes et stagnantes, principalement dans les étangs et les canaux. C'est vers la fin de l'hiver et au printemps que la plupart se montrent et s'accouplent; beaucoup d'entre elles ont l'habitude de rele- ver l'extrémité de leurs filamens hors de l'eau. On les recon- noît le plus souvent aux flocons vert- jaunâtres qu'elles for- ment, et qui sont soutenus parles globules d'air qu'ils re- tiennent et qui s'échappent ensuite de l'eau , comme nous l'avons dit. Voici les espèces les plus remarquables de ce genre. §, 1." Conférées dont la matière verte est disposée en spirale. CoxrFRVE CONJUGUÉE : Confervajugalis , Decand. , FI. Fr., n.' 3 25 ; FI. Dan. , tab. 883 ; Dillw., Conf. , tab. S -. Conjugata prin- ceps. Vaucb. , Conf. , tab. 4 , «g- ^ ^ 3. Filamens un peu frisés, plus aloniïés que dans les autres espèces; matière verte dis- posée, dans la jeunesse de la plante, en plusieurs spirales entremêlées; loges un peu plus longues que larges, ne con- tenant qu'un globule après l'accouplement. Cette espèce forme des flocons dont l'extrémité des filamens se redresse hors de l'eau. On la trouve flottante sur les eaux stagnantes au printemps et au commencement de l'hiver. CoNiERVE A PORTIQUF, : ConfeVi'a porticalis , Mull.-. Decand.; Conju gâta, Vauch., Conf., tab. 5, f. i ; Confermspirali.^ ,^.0111, Lo^esdeuxfoispluslongucsquelarges,rempliesdans la jeunesse a68 CON d'une triple spirale de points blancs, formant comme des arcades ou portiques. Chaque loge est polysperme. C'est au printemps qu'on trouve cette plante. §. 2. Matière verte disposée en étoiles doubles, CoNFERVE JAUNATRE : Conferva lutescens , Decand.; Conju- gata, Vauch., Conf., tab. 6, f . 3 ; Conferva bullosa, Linn. En flocons jaunâtres, d'un coup d'œil gras et luisant; loges deux fois plus longues que larges ; matière verte , d'abord in- forme , puis divisée en deux étoiles à peine distinctes. Fort commune dans les fossés et les étangs marécageux exposés au soleil. CoNFÉRVE EN CROIX : Confevva cruciata, Decand. ; Conjugata, Vauch., tah.if, f . 2 ; Dillw., Conf. , tab. a. Vert-jaunâtre; loges deux, fois plus longues que larges ; matière verte se divisant en deux petites étoiles, à quatre rayons chacune; graines sphériques. Elle forme , à l'entrée de l'hiver , de grandes masses flottantes. Le conferva bipunctnta de Roth , ainsi nommé parce que les deux étoiles paroisscnt comme deux points dans les loges, se rapproche infiniment de celles-ci. Quelques bo- tanistes ont cru devoir en faire un genre particulier. (Voyez DlADÈNE et LUCERNAIRE.) §. 5. Matière verte éparse et n'a[[sctant aucune forme déterminée. CoNFERVB GENOUiLLiîE : Conferva genaflexa, Roth ; Decand. 5 Dillw., Conf., tab. 6 ; Conjugata angulata, Vauch. , Conf., tab. ^ 1 fig* l'D- En flocons d'un vert-jaunâtre, doux et lisses au tou- cher; loges trois fois plus longues que larges, à moitié rem- plies d'une matière verte dans laquelle sont disséminés des points brillans; filamens se coudant une ou plusieurs fois, et s'accouplant par le sommet de l'angle formé par leur cou- doiement. Vaucher croit que la matière verte ne passe pas d'un fila- ment dans l'autre, et que chaque loge donne naissance à une nouvelle plante qui se développe dans le tube intérieur ren- fermant la matière verte. On trouve abondamment fetle confcrve dans les fossés, et dans toutes les saisons. CON 26^ Nous ne citerons pas d'autres espèces de ce genre, dont il ieroit convenable de clianger le nom générique de conferva en celui de conjtigata que lui donna Vaucher, ou en celui de zjgnema par lequel M. Agardh l'indique; on éviteroit par là l'inconvénient d'appliquer le mot con/erv^a à différens genres de la même famille. Par exemple , on voit qu'il est donné par plu- sieurs botanistes du Nord aux chantransies , ou aux seuls ccramium. vers, qui sont des plantes marines. D'autres bota- nistes réunissent sous ce nom les deux genres ci-dessus, et un grand nombre de bysses filamenteux de Linnaeus, tels que les hjssus , joliLhus et aureus , qu'on trouve placés aussi dans les oscillatoires. Il est impossible de rendre compte de la confu- sion qui existe à cet égard, et il est à regretter que MM. Bory de Saint- Vincent et Grateloup n'aient pas exécuté le travail général qu'ils avoient annoncé sur cette famille intéressante de plantes. En attendant, nous avons préféré suivre la distri- bution établie par M. Decandolle, fondée sur les observa- tions très-intéressantes de Vaucher, qui les ont conduits à donner à leurs genres des caractères un peu trop généralisés, sans doute, mais à en faire des groupes naturels, et non péis des groupes artificiels : de cette sorte, la détermination de» espèces paroît plus ajsée dans les plantes cloisonnées et arti- culées de la famille des algues. Nous avons cité au mot Algue» (Suppl.) les genres de M. Decandolle; ils sont fondés sur le mode de reproduction de ces plantes. Voici ceux que Vau- cher crut devoir établir aussi d'après ce principe: Proueera, POLYSPERMUxM, CONJUGATA , BaTRACHOSPERMUM , HyD RODYCTION , EcTOSPERMUM. Voycz ces mots. ( Lem. ) CONFLUENS (Bof.), Lobes, Cotylédons, etc. Il est des an- thères dont les deux lobes , unis l'un à l'autre , paroissent n'en former qu'un seul ; ces lobes sont dits confluens -. le plectran-' thus en otfre un exemple. Les cotylédons, dans la graine, sont pétioles ou sessiles : dans ce dernier cas, qui est le plus ordinaire, tantôt ils sont resserrés à leur base , de manière qu'on voit dis- tinctement leurpoint d'insertion sur le Blastème (voyez ce mot, Suppl.) ; tantôt ilsse confondent absolument par leur base avec le blastème, de sorte qu'on ne peut distinguer leur origine. M. Mir- bel désigne ces derniers par l'épithète de con/Zue;is. Le grand so- leil , par exemple , et les autres synanthérées ont les cotylédon* ayu CON roiilluens. Si l'on examine les nervures des feuilles , on voit que ces nervures sont tantôt rameuses et dirigées vers divers points de la surface de la feuille, tantôt simples et réunies à son sommet. Ces dernières nervures sont nommées conjluenles par M. DecandoUe. (Mass.) CONFUSl (fiof. ),SiNi, KoBUs, noms japonois d'un magno- iier , magnolia glauca, suivant Kaempfer etThunberg ; celui ci ajoute que le mokhvaren^ cité à la suite par Kasmpl'er, est une variété du même. (J. ) CONGE ou DoNG-SA (Bol.), nom donné dans la Chine, sui- vant M. Poiret, dans leDicl. encycl. , aune variété detlié qui a les feuilles larges. (J.) CONGÉLATION. {Chim.) C'est ce qui arrive à un liquide, lorsqu'il passe à l'état solide ]»ar un abaissement de tempéra- ture. Le degré de congélation d'un liquide est le degré du thermomètre où ce liquide prend l'état solide. (Ch.) CONGER etCoNGER-KAL(Ic/u','i/oL), noms angiois du congre. (H.C.) CONGHAS. (Bot.) L'arbrisseau connu sous ce nom à Ceylan y a été décrit avec soin par le botaniste Kœnig, qui y étoit en résidence. Burmann le cite dans son Thésaurus Zejlanicus. Will- denow en a fait un genre nouveau sous le nom de Schleichera. Il nous a paru que ses rapports étoient très-grands avec le meli- cocca, dans les sapindées, doiitilne diffère que par l'absence d'une corolle , et nous l'avons nommé melicocca trijuga , dans le troisième volume des Mémoires du Muséum d'Histoire natu- relle. (J.) CONGI. (Bot.) Dans un Herbier de Pondichéry, ce nom est donné à un échantillon sans fleur , qui paroît être une espèce do scbestier, ou un ehrelia, genre voisin. (J.) CONGLOBÉ {Bot.) se dit des feuilles, des fleurs et des par- ties quelconques ramassées en boule. (Mass.) CONGLOBÉES. {Bot.) Pontedera nomme ainsi les synau- thérées. (H. Cass.) CONGO MAHOE. (Bol.) Swartz dit, et WiUdenow répète après lui, que Vhibiscus clypeatus reçoit vulgairement ce nom à la Jamaïque, parce que les Nègres croient qu'il a été autre- fois apporté d'Afrique. (J.) CONGONA, CoNGONiTA. (Bot.) Dans le Pérou, on nomme COL .: ainsi une [)Iai)te d'un genre voisin du poivre, nommée par MM. Ruiz et Pavea peperomia incequalifolia , qui fleurit toute l'année, et est pour cette raison nommée sieraprevi^a à Huii- uaco. On l'emjjloie dans le pays, soit comme assaisonnement, à cause de sa saveur agréable , soit comme médicament , pour fortifier lestomac. (J.) CONGONO. (Bot.) C'est ainsi, selon Aublet, qu'une espèce de poivre qui croit dans l'ile de Cdyenae , It: piper trifolium , est nommée par les Espagnols et les Portugais. Ils fontusage deses feuilles pour les maux d'estomac, en guise de thé, et les Nègres de Madagascar l'appliquent sur les bubons vénériens pour les dissiper. (J. ) CONGOX A ( Bot. ) , nom portugais de la grande pervenche , vinea major. (J.) COiNGRE, Cong^er. {Ichthyol.) Cenomavoit été donné d'abord à une espèce d'anguille, murœna conger , d'après Aristote et Athénée, qui avoient appelé ;tc^/poç l'anguille de mer. M. Cuvier vient de retirer ce poisson du genre Anguille , et en a faitla base d'un sous-genre sous le nom de Congre. Ce sous-genre appartient à la famille des pantoptères, delà zoologie analytique, et à celle des malacoptérigiens apodes anguilliformes de M. Cuvier. Il présente les caractère suivans : Ouïes ouvertes de chaque côté sous Les nageoires pectorales ; na* geoire dorsale commençant immédiatement au-dessus de celles-ci ; mâchoire supérieure plus longue ; corps arrondi. , L'estomac des congres , comme celui des anguilles , est un long cul-de-sac ; leur intestin est à peu près droit ; leur vessie aérienne, alongée, porte dans son milieu une glande spéciale. On les distingue des anguilles véritables, parce que celles-ci ont une nageoire du dos qui naît bien en arrière des nageoires pectorales -, des ophisures , parce que ceux-ci n'ont pas de nageoire caudale ; des murénophides, parce qu'elles sont dépourvues de nageoires pectorales ; des donzelles, parce qu'elles ont le corps comprimé, etc. ( Voyez Pantoptères.) On en connoît plusieurs espèces. Le Congre commun .- Conger communis; Murœna conger, Linn. Deux appendices cylindriques à la lèvre supérieure ; na- geoires dorsale et aaaie bordées de noif; ligne latérale ponc- 272 CON tuée de blanchâtre ; ventre blanc ; dos cendré ou noirâtre ; des teintes vertes sur la tête, bleues sur le dos, et jaunâtres sous le ventre et sous la queue. Le congre a des dimensions supérieures à celles de Tanguilie. Long ordinairement de six à sept pieds, il en a quelquefois dix ou douze , et même dix huit, suivant Gesner. On le trouve dans les mers de l'Europe , de l'Asie septen- trionale, et dans celles de l'Amérique jusqu'aux Antilles. 11 est fort abondant sur les côtes d'Angleterre et de France, dans la mer Méditerranée , où il étoit recherché des anciens, et dans la Propontide, où naguère encore il avoit de la réputation. (Belon, liv. i, chap. 64.) Ceux de Sycione étoient surtout estimés, témoin ces deux vers grecs: Hz Trç Idivcovoç t«ç çIXzç, qv toTç tQ-ioîç ^epii YlociiSav Kôyfpov ûç rov ouùctvov. Les congres sont extrêmement voraces -, ils vivent de poissons , de mollusques et de crustacés; ils n'épargnent pas même leur propre espèce ; ils aiment beaucoup la charogne, etl'on estsùr d'en prendre dans les lieux où l'on a jeté des cadavres d'ani- maux. Ils se tiennent ordinairement en embuscade aux embou- chures des grands fleuves , pour s'emparer des poissons qui les remontent ou qui les descendent : ils s'entortillent autour d'eux , à la manière des serpens ; ils semblent les renfermer comme dans un filet, et c'est de là que leur vient le nom dejilat qu'ils ont dans quelques ports de la mer Méditerranée. Ils sont eux-mêmes exposés à beaucoup d'ennemis. L'homme les poursuit avec ardeur ; on les prend à la ligne , ou avec les mêmes filets que l'anguille. Les lignes doivent être lon- gues de trois à quatre cents pieds , chargées d'un plomb à une de leurs extrémités, et munies chacune de vingt-cinq -ou trente cordelettes , avec des hameçons et des appâts. Dans la Sav«rne , en Angleterre , ils sont, dit-on , si nombreux que , dans l'intervalle d'une marée à une autre, un seul pêcheur, avec une truble en crin , qu'il promène dans les trous où il €st resté de l'eau, peut en prendre un boisseau de petits, par- ticulièrement au mois d'avril. En Sardaigue, on s'en empare avec des nasses que l'on enfonce fort avant dans la mer. Les gros individus se défendent long-temps, et s'ils trouvent un CON .73 «orps autour duquel ils puissent contourner leur queue , ils se l^iisseot ari-aoher ht màchuire plutôt que de lâcher prise. Us ont la vie très-dure. On assure que les langoustes combattent le congre avec avan- tage, en lui ouvrant le ventre avec leurs pinces. Les inuréno- phides les dévorent également , et il n'est pas rare de voir des congres mutilés par elles. Au reste, on assure encore que la queue du congre peut se reproduire. La chair de ce poisson est blanche et de bon goût ; mais comme elle est très- grasse, elle ne convient pas à tous les estomacs. On en mange souvent à Paris , sous le nom d'anguille de nier. Los anciens, Oppien entre autres , ont avancé qu'il s'accou- ploit à la manière des serpens. Il est plus que probable qu'il est ovovivipare ; mais on n'a encore aucun fait qui le prouve positivement. Sur plusieurs de nos côtes on fait sécher les congres pour les envoyer au loin. A cet effet on les fend inférieurement dans toute leur longueur, on enlève les intestins, on fait des scarifications profondes sur le dos, on tient les chairs écartées a l'aide de petits bâtons , et on les suspend par la queue à des perches et à des branches d'arbres. Lorsqu'ils sont bien secs, on les rassemble par paquets d'environ deux cents livres. Redi a trouvé , dans plusieurs congres qu'il a disséqués , des espèces d'hydatides, de neuf à dix ponces de longueur, placées sur les tuniques de l'estomac, le foie, les muscles du ventre, les ovaires, etc. Le Myre : Conger myrus ; Miirœna vnyrus , Linn. ; Lacép. Forme du congre, dimensions plus petites, des taches sur le museau, une bande en travers sur l'occiput, et deux rangées ri(r points sur la nuque , de couleur blanchâtre ; nageoires im- paires blanches, bordées de noir. Ce poisson vit dans la mer Méditerranée. Il s'approche des rivages en mai et en août. A Nice, suivant M. Risso, on le nomme moruo, Forskaël dit en avoir observé une varifté d'un gris cendré uniforme , dans la mer Rouge. Les Arabes la nomment sjœga, et prétendent que sa tête renferme un poison actil'. ■ Le Congre- DES îles Baléares : Conger balearicus.; Murœna 10. i8 374 CON lalearica, De la Roche, Ann. du Mus., XIII; MurœnaCassini , Risso. Mâchoire supérieure plus longue; museau étroit ; corps d'un jaune verdàlre brillant; bord des nageoires dorsale, anale et caudale , noir. Cette espèce diffère du congre commun par sa petitesse , par son museau beaucoup plus étroit et pointu, par sa nageoire dorsale qui naît immédiatement au-dessus des ouvertures branchiales ; par ses nageoires pectorales plus étroites , par sa couleur jaunâtre et son aspect brillant. Elle diffère du myre par l'absence des lignes blanches de la tête. Le congre des îles Baléares n'est pas rare à Iviça, où les pêcheurs le nomment varga. On le prend près du rivage. Sa chair est peu estimée. Le congre habite aussi les profondeurs de ia mer de Nice. Le Congre a larges lèvres : Conger mystax; Murcena mystax, Delà Roche, Ann. du Mus., XIII. Mâchoire supérieure beau- coup plus longue ; lèvre supérieure élargie , soutenue de chaque côté par deux rayons osseux , transversaux ; corps d'un gris pâle ; yeux très-grands. Ce poisson est assez commun à Barcelonne au commence- ment d'avril. Il est en général d'une taille médiocre. Le Congre koir : Conger nigerj Murœna nigra, Risso. Corps noir ; museau pointu ; ligne latérale à points gris ; nageoires noires. Cette espèce vit dans les rochers de la mer de Nice, et par- vient au poids de quarante livres. Sa chair est beaucoup meil* leure que celle du congre commun. (H. C.) CONGRE SERPET. {Ichthfol. ) A Barcelonne , suivant F. De la Roche, on donne ce nom au congre à larges lèvres, conter mjstax. Voyez Congre. (H. C.) CONGRÉGÉES. {Bot.) Gaertner, dans sa classification ar- tificielle des synanthérées , nomme congrégées celles dont les calathides sont éloignées les unes des autres ; ségrégées , celles dont les calathides sont réunies en capitules ; et séparées , celles qui portent sur la même tige des calathides différentes par le sexe, la forme et la situation. (H. Cass.) • CONIA. (Bot.) Ventenat proposoit de donner ce nom, qui signifie pulvérulent en grec , à un genre dans lequel il plaçoit l€S espèces de hjssus de Linnaeus, qui sont crustacées et pul- CON 375 vèrulentes. Ce genre, quiavoit déjà été créé, sera décrit dans ce Dictionnaire à l'article Lèpre ; car c'est le même que le lepra ou lepraria des botanistes, placé maintenant dans la fa- înille des lichens. Le genre Coccodea de M. Palisot-Beauvois îî'est point le même ; il appartient à une famille différente, celle des algues.( Lem. ) CONIANTHOS (Bot.), nom donné, par M. Palisot-Beau- vois, à un genre qui répond exactement au j ungermannia de Micheli, lequel n'est point le même que le jungermannia de Linnaeus; celui-ci comprend le genre ainsi nommé par Mi- cheli, le marsilea et le muscoidcs du même auteur. M. Beau- vois trouve le caractère du conianthos dans les fleurs ou se- mences qui sont nues et rassemblées en boules au sommet de quelques rameaux ou des feuilles, dans plusieurs espèces. (Lbm.) CONICHTYODONTES. ( Foss. ) Les auteurs anciens ont donné ce nom à des dents de poissons fossiles. Voyez Glosso- ÏETRE. ( D. F. ) CONICI TERETES. (Foss.) Gesner a donné ce nom aux den(s de poissons fossiles d'une forme conique et à pointe émoussée. Voyez Glossopetre. (D- F.) CONIE , Conia. [Molluscart.) Ce nom de genre a été pro- posé par M. le docteur Leach , pour désigner un petit groupe d'animaux démembrés du genre Balane des auteurs ; son ca- ractère principal consiste à avoir le têt bien divisé en quatre parties , et les valves de l'opercule div&ées en deux. Il ne contient que deux espèces, dont les habitudes doivent être entièrement semblables à celles des autres balanes : l'une, conia porosa, la conie poreuse, lepas porosa, Linn. , Chemn., ConcJiyliol. 8 , t. 98 , p. 836 ; son têt est conique, tubuleux , strié et granuleux , de couleur verte en dehors quand il est frais, et ensuite noire en dessus et blanc en dessous; l'oper- cule est obtus. Elle vient de l'Inde. La seconde espèce que M. le docteur Leach rapporte à ce genre, est nouvelle et ne m'est pas connue. (Db B. ) CONIFERES. {Bot. ) Ce nom est donné à une famille de la classe des diclines, dont les fleurs femelles sont rassemblées en têtes tantôt sphériques, tantôt et plus souvent alongées , plus larges à leur base, et présentant la forme d'un cône , d'où ^Ues ont tiré leur nom. Ces fleurs sont diclines, c'est-à-dire que 3tJ. 2^6 CON les unes sont mâles, et les autres femelles , portées sur des cha- tons séparés tantôt sur le même pied , tantôt sur des pieds diiférens; les unes et les autres manquent d'un calice, qui est remplacé par une simple écaille. Dans les fleurs mâles les étamines, placées sous chaque écaille, sont en nombre défini ou indéfini, et leurs filets sont ou distincts ou réunis en un pivot simple ou rameux. Les fleurs femelles sont rassemblées, comme on l'a dit, en têtes plus ou moins sphériques, ou plus souvent en cônes composés d'écaillés qui se recouvrent mu- tuellement , sous chacune desquelles reposent un ou plu- sieurs ovaires surmontés d'un style ou seulement d'un stig- mate, et qui deviennent autant de graines nues, ou plutôt des capsules monospermes. Dans chaque graine un embryon cylindrique, occupant le centre d'un périsperme charnu, est muni de deux lobes quelquefois subdivisés en plusieurs parties en forme de main ouverte : ce qui a fait croire que ces embryons ainsi conformés étoient polycotylédones. Les végétaux qui composent cette famille , sont des arbres ou des arbrisseaux ; les feuilles sont ordinairement très-étroites-, les chatons, soit mâles, soit femelles, n'ont point de place fixe. Les genres composant cette famille sont le genévrier, au- quel la Sabine est réunie ; le cyprès, le thuya, l'araucaria; le pin, détaché des suivans ; le sapin et le mélèze, restés unis en un seul, qui comprend aussi le cèdre du Liban. A cette famille, qui est celle des vrais conifères, se Joignent dans une section distincte, comme genres accessoires, remar- quables par un calice remplaçant l'écaillé , l'éphedra , le filao ou casuarina, l'if, le podocarpus , le salisburia ou gingko, et probablement encore Vexocarpus de Labillardière. Ces divers genres doivent être examinés de nouveau pour être absolu- ment détachés des conifères , et former une ou plusieurs fa- milles distinctes. ( J. ) CONIFFEL {Majnm.), nom du lapin chez les Celtes, dit-on. (F.C.) CONILA. (Bot.) Quelques auteurs ont cru que la plante ainsi nommée par les anciens est la même que le mjrrhis de Dioscoride. Cependant Calepin observe que d'autres com- battent cette opinion, et il ajoute que Nicander, dans sa composition de la thériaque , assimile le conilak l'origan. (J.) CON 377 CONÎOCARPE, Coniocarpon. (Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par Decandolle pour y placer quelques espèces qui croissent siirles écorces d'arbres, et y forment des taches plus ou moins grandes. Ces espèces offrent une croûte extrêmement mince, à peine visible, qui pourroit être prise pour une décoloration de Tépiderme de l'écorce , blanche ou grisâtre, et comme lépreuse. De nombreux fibercules ou conceptacles s'élèvent au- dessus de cette croûte; ils sont fort petits, difformes, sans bords, et composés d'un amas dépoussière colorée qu'on dit être une réunion de graines. Acharius nomme ce genre Spiloma , et y ramène seize es- pèces toutes d'Europe , parmi lesquelles quatre seulement ont été trouvées en France ; ce sont : Le CoNioCARPE ROUGE; Coniocurpon cinnaharinum , Dec. , FI. Fr., n.°88o: croûte arrondie, blanchâtre; tubercules nom- breux d'un rouge brun, pulvérulent. Cette espèce est com- mune, aux enviroiis de Paris, sur les écorces du charme , du chêne, du peuplier, etc. Acharius en fait une variété de son spiloma tumidulum. Le Coniocaupe olivâtre, qui a les tubercules de couleur olive, ainsi que sa croûte. Il se trouve, mais assez rarement, sur l'écorce du saule. Le CoNiocARPE NOIR; Coniocarpoti nigrum , Dec. Sa croûte est blanche, bordée de noir ; les tubercules sont un peu con- vexes, noirs et un peu rudes. Cette espèce est assez rare , ses tubercules tombent moins en poussière que dans les espèces précédentes, et salissent moins la croûte. Acharius en fait Mne variété de son spiloma melaleucum. Le CoNiocARPE TACHETÉ; Coïiiocarpon vitiligo , Dec. ; Spiloma, Ach., Meth. 10, t. 1 , f. 4. Sa croûte est étendue, d'un blanc cendré; les tubercules sont très-nombreux, arrondis ou ovales, de même couleur , ou d'un gris sale , et recouverts d'une poussière noirâtre. On trouve cette espèce sur le bois de sapin sec , dans les Vosges et le Jura. (Lem. ) CONIOCARPON et CoNiocARPUM. (Bot.) Voyez Coxiocarpe. (Lem.) CONION. (Bot.) Ce nomgrecancien ,souslequclDioscoride désignait la oiguë ordinaire, a été repris par Liunocus pour dé-. 27» CON signer la même plante, quoique tous les auteurs intermédiaires, et même les traducteurs de Dioscoride, l'aient toujours indi- quée sous le nom de cicuta, qui lui est donaé dans la plupart des livres de pharmacie et de matière médicale. C'est ce motif qui, dans les publications du Gênera Plantarurn disposé en fa- milles, a fait rétablir le nom de cicuta pour la ciguë employée en médecine. On ajoutera que le nom de conion , donné ancien- nement à une plante très-pernicieuse que l'on employoit à Athènes pour des peines capitales, convient peut-être mieux au cicuta virosa de Linnaeus , maintenant cicutaria, que l'on croit être la ciguë de Socrate. ( J.) CONIOPHORA. (Bot.) Genre de plantes acotylédones, delà famille des champignons, voisin des auriculaires, et qui a quelques rapports avec les trichodermes. Ses caractères sont: Chapeau orbiculaire, mince, membraneux, adhérent par la surface stérile , portant sur la surface fructifère des amas très- nombreux de poussière, diposés par zones à peu près concen- triques. Le CoNiopHORH MEMBRANEUX J CoTiiophora memhranacea , Decand. , FI. Fr. , vol. 6 , pag. 04, est la seule espèce connue de ce genre établi par M. Decandolle. C'est un champignon remar- quable : il forme des plaques membraneuses, de l'épaisseur d'une feuille de papier, arrondies, et qui atteignent quatre à cinq pouces de diamètre; il adhère au corps qui le supporte par toute sa surface, mais il peut cependant en être détaché j la face inférieure est un peu noirâtre , blanchâtre \ers les bords; la supérieure est d'un blanc tirant légèrement sur le roux. Celle-ci porte un très-grand nombre de petits paquets d'une poussière brune, très-fine et très-adhérente. Ces paquets sont oblongsou linéaires, et disposés d'abord comme des fragmens de rayons ; ensuite ils se réunissent df manière à former des Loules concentriques : celles au centre sont presque continues, et celles du bord sont entrecoupées. Ce champignon a été trouvé par M. Ledru , au Mans, sur les poutres d'une serre chaude. (Lem.) CONIOPHORE. {Bot.) Voyez Coniopiiora et Coniophorus. (Lem.) CONIOPHORUS. (i5of.) Genre établi par M. Palisot-Beauv fois sur quelques espèces détachées du genre Dematium de Per- CON 279 soon , que M. Decandolle a réunies au genre Byssus. M. Decan- dolle place ce dernier genre dans la famille des champignons, tandis que M. Beauvois le rapporte, ainsi que le coniophorus et le erineum de Persoon, à la famille des algues. M. Beau- vois n'a pas encore fait connoitre les caractères génériques et les espèces de son genre Coniophorus , qu'il ne faut pas confondre avec le Coniophora de M. Decandolle, mentionné ci-dessus. (Lem.) CONIQUE, Conicus. (Bot.) La forme conique s'offre quel- quefois dans divei'ses parties des végétaux. Voyez la racine de la carotte, les aiguillons du zanthoxjlum claya Hercidis , le ca- lice du grenadier, le clinanthede la petite marguerite, le stig- mate de l'héliotrope, le fruit (strobile) du pin sauvage, la radicule delà fève, l'embryon de l'épilobe velu, etc. (Mass.) CONlfiOSTRE. (Ornith.)Ce terme , qui signifie bec en cône , a été employé par plusieurs naturalistes pour désigner une fa- mille d'oiseaux, del'ordre des passereaux, à bec fort, plus ou moins conique et sans échancrure. Les moineaux, les bruants, les gros becs, etc. sont des conirostres. M. Duniéril, dans sa Zoologie analytique, les appelle aussi conoramphes, des deux mots grecs zuvoç et ùotfjupoç ayant la même signification que les mots latins conus et rostrum. (Cn. D. ) CONISES. (Bot.) C'est la septième des dix sections arti- ficielles formées par Adansou dans la famille des synanthérées. Il y rapporte douze genres qui, dans l'ordre naturel, appar- tiennent à sept tribus différentes. En effet , lefdago,Velichiysuiii et le conjza sont des inulées ; Vanaschoi'adi est une vernoniée ; lemarsea et le chrjsoconie sont des astérées; le petasites est une tussilaginée ; le cacalia et le senecio sont des sénécionées; le porophyllum est une hélianthée tagélinée ; enfin Veupatorium et le crtre/i'asont des eupatoriées. Voj^ez Conyzes. (H. Cass.) CONISPORÉES {Bot.).^ Conisporœ, nom de la deuxième série du premier ordre (voyez MucÉDiNts) de la famille des champignons , dans la Méthode de Link; lesconceptacles libres et pulvérulens a. la surface donnent le caractère de cette série, qui ne renferme qu'un genre, Conisporium. Voyez ce mot. ( Lem. ) CONISPORIUM. ( Bot. ) Genre de champignons de la fa- mille des conisporées établie par Link, et qu'une seule espèce 23o CON compose. C'est le conisporium olii>aceum de Link, Berl, Mag. î8i3, pi. 1 , f. 5. Ce chiimpignon est une réuiiioa de concep- tacles oblongs , poudreux en dehors, olivâtres, non cloison- nés, formant de petites masses grumeleuses , olivâtres , d'une demi-ligne de diamètre au plus. M. Link l'a observé , en Por- tugal, sur des charpentes de pin maritime. ( Lem. ) CONITE. (Mm.) M. Schumacher paroît être le premier qui ait donné ce nom, d'après le professeur Ketzius , à un minéral que l'on a regardé comme un mélange naturel de chaux carbonatée et de silice, et rapporté, d'après cette opinion, à la substance pierreuse décrite par de Saussure sous le nom de silicicalce.' M. Schumacher a décrit le coiiife comme une pierre d'un blanc grisâtre ou blanche, qui se trouve en morceaux roulés plus ou moins gros, ayant une cassure compacte, un peu écailleuse, quelquefois aussi con- choide; l'aspect de la cassure présente quelques points bril- lans; ce qui paroît caractériser plus particulièrement cette variété, c'est sa dureté, qui est assez considérable pour lui donner la facilité de recevoir Fempreinte du fer et même pour faire feu sous le choc du briquet, mais point assez grande pour la faire résister à l'acier qui raye cette pierre assez faci- lement. A ce caractère se joint la propriété de faire efferves- cence avec l'acide nitrique. Les exemples de conite que cite M. Schumacher, et que presque tous les minéralogistes ont cités d'après lui, viennent d'Islande. On a ensuite rapporté au conite différentes variétés de chaux carbonatée. M. Oken a donné le nom de conite spa- thiqueau calcaire particulier nommé schaalslein ou tafelspalh. On y a rapporté aussi un calcaire jaunâtre, presque translucide sur les bords, dur, etc., qu'on trouve aux environs du Meissner ; mais M. Stromeyer, qui a analysé ce calcaire, n'y a point trouvé de silice : il n'y a reconnu que de la magnésie. Nous en avons donné la composition à l'article de la Chaix, au mot calcaire lent compacte. L'analyse qui a été faite de cette pierre par M. John , diffère peu de celle que nous avons rapportée , t. VIII , p. 3 1 1 de oe Dictionnaire. ( B. ) COMUM. (fiot.) Voyez CoNIO^',ClG^•E. (L. D.' CON 281 CONJOINTES (Bot.), Connatœ, Caadunafœ , Coalkce. Pdr- ties de im'nie nature ioudé^s ensemble. Des feuilles opposées ou verticiliées sont dites conjointes lorsqu'elles sont soudées entre elles par leur partie inférieure; leiies sont celles du fchardou , du chèvreleuiile des jardin;,, de la sapoaaire, e(c. Les stipules sont conjointes dans le houblon , le niélianthe. On a (\t's exemples de pétales conjoints dans le sfatice monope- liiia, le vacciniiim orjcoccus , la vigne ( dans le statice la sou- (iure des pétales est si foible qu'on peut les séparer sans lésion apparente du tissu; dans le vaccinium les pétales sont soudés par la base; dans la vigne , ils sont soudés par le som- met). On a des exemples d'étamines conjointes dans les sy- iianthérées, les malvacées , etc. ; lorsqu'elles sont conjointes par les anthères, on les dit syngénèses ( pissenlit , grand so- leil, lobclia ) ; lorsqu'elles sont conjointes par les filets, on les dit adelphes : les étamines adelphcs, suivant que les filets sont soudés en un, deux, trois, etc., ou plusieurs corps (androplioros) , sont dites monadelphes (mauve) , diadelphcs ( fumeterre , fève ) , triadelphes ( hypericum ccgyptiacum ) , pentadeiphes (meiaieuca hypericifolia) , polyadelphes , etc. Dans les fruits, il arrive que les parties rentrantes de deux valves sont tantôt soudées entre elles, et tantôt n'adhèrent pas Tune à l'autre : le colchique offre un exemple de valves rentrantes distinctes; le rhododendrum offre un exemple de valves rentrantes conjointes (conjunctiin introjlexœ). (Mass.) CONJUGATA. (Bot.) Voyez Conjuguée. (Lem.) CONJUGUÉE (Feuille) (Bot.), (Conjugaium, opposite-pin- natum [b'olium). Lorsque les folioles d'une feuille composée sont disposées des deux côtés du pétiole , la feuille est dite pennée , et lorsque ces folioles sont attachées par paires , c'est-à-dire opposées deux à deux , la feuille est dite pennée- conjuguée, ou simplement conjuguée. La feuille conjuguée est dite unijuguée, bijuguée , trijugués, quadrijuguée , quin- quejuguée, multijuguée , selon qu'elle porte une, deux, trois, quatre, cinq ou plusieurs paires de folioles. Le lathjrus sjLvestris , le mimosa fagifolia , ïorobus tuherosus , le cassia longisiLiqua , le cassia Jislula , le sainfoin, etc., offrent des exemples de chacune de ces feuilles. (Mass.) CONJUGUÉE, Conjwga/a. {Bot,) Ce genre, établi par Vau- 28:» CON cher, est le même que le conferva, Decand. Voyez Conferve. (Lem.) CONNA( ErpgfoL) , nom des crapauds en Finlande. Voyez Crapaud. (H. C.) CONNA (Bot.), nom malabare de la casse des boutiques, cassiajistula, que les Brames appellent baio , suivant Rheede. C'est le conné , ou connai-marou de la côte de Coromandel, suivant des catalogues manuscrits des plantes de cette région. (J.) CONNA CONATI [Bot.), nom caraïbe àn^hyllantlius niruri, cité dans l'Herbier de Surian. (J. ) CONNAROS, CoNAROS. {Bot.) L'arbrisseau que l'on nommoit ainsi à Alexandrie paroît être le paliurus , ou une espèce de jujubier, que C. Bauhin nomme ccnoplia , et qui a du rapport avec le rhumnus spina Christi de Linnœus. (J.) CONNARUS. [Bot.) Genre de plantes de la famille des té- rébinthacées, de la monadelphie décandrie de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice à cinq divisions ; cinq pétales ; dix étamines conniventes à leur base, alternati- vement plus grandes et plus petites; un, quelquefois cinq styles: le fruit est une capsule bivalve, en bosse sur le dos , aune seule loge monosperme. Ce genre renferme des arbres ou arbrisseaux, la plupart ori- ginaires des Indes orientales, à feuilles alternes, ternées ou ailées : les fleurs disposées en panicule. On y trouve quelques anomalies, telles, par exemple, que le connarus pentagynus y pourvu de cinq styles; le connarus qfricanus , qui paroît se rapprocher beaucoup des légumineuses, et peut-être devoir former un genre particulier, et se rapprocher de Vomphalium de Gaertner, si toutefois ce n'est pas la même plante : enfin Vhermannia triphjdla a été placée par Thunberg et Willdenow parmi les connarus. Ce qui fait que ce genre est aujourd'hui composé des espèces suivantes : Connarus santaloïde : Connarus santaloides , Vahl, Symh. 3 , pag 87 -, Santaloides, FI. Zej'L, n.° 408. Arbre des Indes orien- tales, dont les rameaux sont glabres, alternes, cylindriques j les feuilles alternes, pétiolées, ailées, avec une impaire, compo- sées de onze à dix-neuf folioles, glabres, pédicellées, un peu épaisses, très-entières, ovales, acurainées, luisantes en dessus, CON 283 veinées, réticulées à leurs deux faces, longues d'environ ua pouce et demi. Les fleurssont réunies , eu quatre ou cinq petites grappes pédonculées, dans les aiselies des feuilles supérieures , de moitié plus courtes que les feuilles; leur calice urcéolé, à cinq découpures arrondies; les pétales, lancéolés, un peu obtus. CoN'NARUs A FEUILLES d'acacxa ; CoTinarus mimosoides , Vahl , Symb. 3 , pag. 87. Ses rameaux sont cylindriques, velus à leur partie supérieure ; les feuilles alternes, ailées, avec une im- paire ; à neuf ou onze paires de folioles légèrement pédicel- lées, opposées ou alternes , glabres à leurs deux faces, ovales, obtusis, profondément échancrées à leur sommet, longues d'environ un demi-pouce; les fleurs disposées en grappes axil- laires. Elle croit aux Indes orientales , dans les îles Nicobares. CoNNARUS AILÉ : Connurus piniiatus, Encycl. 2, pag. 96 ; IlL gen.^ tab.572;Cavan.,Diss.7, pag.575,t. 212 xPerim-curigiU Rheed., Hort. mal.6, pag. /^3, tab. 24. Arbre desindesorientales, remar- quable par ses feuilles , les unes à cinq , d'autres à trois folioles pédicellées, opposées, ovales-oblongues, entières, un peu aiguës, glabres à leurs deux faces, veinées, réticulées ; les fleurs dispo- sées en panicules terminales et axillaires ; le calice velu ; la co- rolle blanche ; les pétales oblongs, munis , de chaque côté de leur Lase, d'une soie rabattue ; l'ovaire conique et velu ; le style de lalongueurdesétamines : les fruitssont des capsules oblongues, un peu comprimées latéralement, aiguës à leurs deux extré- mités, à une seule loge monosperme. CoNNARUS A CINQ STYLES : Conncirus pentagynus , Encycl. 2 , pag. 95 ; Cavan., Diss. 7, îîye, tab. 223. Cette espèce se dis- tingue par ses fleurs renfermant cinq ovaires et cinq styles; mais, ses fruits n'ayant point encore été observés, on ignore s'ils sont composés d'une ou de cinq capsules. Ses rameaux sont glabres, roides, cylindriques; ses feuilles composéesde trois folioles ovales, arrondies, coriaces, glabres, entières, marquées de trois nervures, finement veinées en dessous ; les fleurs sont nombreuses, petites, paniculées; le calice velouté ; cinqpistils, quelquefois trois, rapprochés à leur base. Elle croît dans les Indes et à file de Madagascar. CoNNARLS MONOCARPE : Connurus monocarpus , Linn. ; Connarus asiaticus, AYilld.,5pec. 5, lab. 692; ^urm., ZejU, tab. 89. Cette ^n coN plante, très-voisine de la précédente , à laquelle M. de Lamarck l'avoit réunie, en a été distinguée par plusieurs auteurs mo- dernes, ses folioles n'ayant constamment qu'une st?ule nervure au lieu de trois. Ses rameaux sont roides, élancés, très-nom- breux ; les folioles assez grandes, ovales, aiguës, réticulées; les fleurs nombreuses, petites, en grappes droites terminales, paniculées ; le calice velouté. Elle croîtdanslcslndesorientales. Connarusd'Afriqce : Connarus africanus , Encycl. 2 , pag. 96 ; Cavan., Diss. 7, pag. 57 5, tab. 221. Ses feuilles sont compo- sées de trois folioles glabres, ovales, aiguës, lisses en dessus, nerveuses et veinées en dessous, longues de quatre à cinq pouces;les fleurs nombreuses, réunies en une panicule oblongu , terminale ; les capsules ovales, presque cylindriques , glabres , pédicellées, en bosse d'un côté, à deux valves, à une seule loge monosperme. Cet arbrisseau croît sur les montagnes de Sierra-Leona, en Afrique. Thunberg, et Willdenow d'après lui, rapportoit au genre Connarus, Vliermannia triphjlla, Linn., plante herbacée, ram- pante, très-différente des connarus par son port, en supposant qu'elley convienne parles caractères de sa fructification (Poir.) CONNECTIF, Connectii'um. [Bot.) Si l'on examine diverses anthères, on trouve que les loges qui contiennent le pollen se touchent (graminées, patience), ou sont éloignées (sauge, mélastomes). Lorsque les loges sont séparées l'une de l'autre, elles le sont, ou par le filet, le longduquel elles sont alors fixées (bégonia., anona, kœmpferia) , ou bien par un corps charnu, particulier, distinct du filet: c'est ce corps que M. Richard dé- signe par le nom de connectif. On .l'observe communément dans les étaminesdes plantes cà corolle monopétale irrégulière, particulièrement dans les labiées et les personnées. 11 varie beaucoup par sa forme. Dans le melissa grandiflora , il éloigne peu les loges Tune de l'autre : dans la sauge, il les éloigne telle- ment qu'elles ne paroissent plus faire partie d'une même an- thère ; il ressemble alors à un filet qui seroit terminé à chaque i)out par une anthère uniloculaire : dans plusieurs sauges, une des loges est ordinairement avortée. (Mass.) CONNEMON.( Boi.) Kœmpfer dit qu'on nomme ainsi, dans le Japon , une espèce de concombre dans l'intérieur duquel CON 285 on a introduit delà lie de bière, ce qui fait un assaisonnement usitéau Japon, Thunberg le nomme cucumis cononou. ( J.) CONNILS , CoNi , CoNiN , ou Connin. ( Mamm.) On se servoit autrefois de ce nom en France pour désigner le lapin. Les uns le dérivent du latin cuniculus ; Pline et Elien font venir cuniculus de l'espagnol conejo, et quelques modernes ont cherché l'éty- mologie de connil dans le vieux nom celtique du lapin , coniffet. (F.C.) CONJNILUS. (Orn.) Le connilus nocturnus est, dans Schwenck- feld, l'engoulevent, caprimulgus europceus , Linn. (Ch. D.) CONNINA {Bot.), nom italien donné, suivant Césaipin , à la vulvaire , chenopodium vulvaria, (J. ) CONNIVENT, Conniyens. {Bot.) Ce mot est employé comme synonyme de convergent. Un calice est dit connivent, soit lorsque le bord entier de son limbe est contracté d'une manière remarquable ; soit lorsque les dents de son bord convergent vers le centre de la fleur; soit lorsque les sépales sont rappro- chés entre eux, ou tendent à se rapprocher par introflexion. Le troUius europœus , le chou, ont le calice connivent. Si l'on examine la position des feuilles de certaines plantes pendantla nuit, on voitqu'elle est différente de ce qu'elle étoit pendant le jour. Il y a des ieuilles qui se renversent et offrent un abri aux fleurs placées au-dessous d'elles ; telles sont celles de la balsamine noli tangere. 11 y en a, au contraire , qui se re- lèvent ; alors , si elles sont alternes , elles se roulent autour de la tige (mauve du Pérou)., ou s'appliquent contre la tige(sida) j et si elles sont opposées, elles s'appliquent l'une contre l'autre par leur face supérieure. Dans ce dernier cas, on dit qu'elles sont connivenLes ; l'arroche des jardins en offre un exemple. (Mass.) CONNORO {Ornith.), nom donné par les naturels de la Guiane à une espèce d'ara. (Ch. D.) CONOBEA. (Bo<.) Voyez Conobée. ( Poir.) CONOBÉEAQUATIQUE:Co/ioteaaîuaizca,Aubl.,Guian., pag. 039, tab. 268 ; Lamk. , I//.^en. ,tab. 622. Plante aquatique, observée dans la Guiane par Aublet, et qui forme seule un genre particulier de la famille des personnées et de la didjnamie angiospermie de Linnaeus , caractérisé par un calice tubulé, à cinq dents , muni à sa base de deux petites bractées ; 28G CON «ne corolle à deux lèvres, la supérieure droite, échancrée > l'inférieure à trois lobes inégaux ; quatre étamines didynames ; les anthères sagitlées ; un st) le ; un stigmate à deux lobes ; une capsule biloculaire , à deux valves bifides, contenant des semences fort menues, attachées à un placenta central. Celte plante croit sur le bord des ruisseaux ; elle s'étend surl'eau, ou se répand sur les herbes voisines par ses tiges cou- chées, herbacées, glabres, raaieuses, quadrangulaires ; les feuilles sont distantes, sessiles , opposées, amplexicaules, un peu arrondies, larges d'un demi-pouce, échancrées en rein, glabres, ondulées, ou à peine denticulées à leurs bords. Les fleurs sont petites, d'un bleu pâle, solitaires, axillaires ou oppo- sées deux à deux, portées sur des pédoncules simples, capil- laires, beaucoup plus longs que les feuilles. Leur calice est glabre, à cinq dents alongées, trois aiguës; deux bractées opposées, oblongues, acuminées; a corolle un peu plus longue que le calice ; l'ovaire supérieur un peu arrondi ; le style fort menu, légèrement pileux ; une capsule glabre, arrondie, de la grosseur d'une graine de poivre, entourée parle calice per- sistant; lessemencesfortmenues, oblongues, sillonnées. (Poir.) CONOCARPE, Conocarpus. {Bot.) Genre déplantes, delà famille des éléagnées , appartenant à la pentandrie monogynie de Linngeus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice fort petit, à cinq découpures subulées ; point de corolle; cinq étamines ; un ovaire inférieur ; un style ; un stigmate ; une cap- sule fort petite, comprimée , indéhiscente, membraneuse sur ses bords , monosperme. Les fleurs sont ramassées en têtes; les semences qui leur suc- cèdent, ressemblent à autant d'écaillés imbriquées, formant un petit cône globuleux : ce qui a fait donner à ce genre le nom de conocarpe, composé de deux mots grecs qui signifient fruits en cône. Les espèces qui le composent ne sont la plupart qu'imparfaitement connues. Elles sont composées d'arbres et arbrisseaux , originaires de l'Amérique méridionale, à feuilles simples et alternes ; les fleurs ramassées en boule sur des grappes axillaires et terminales. Les espèces sont : Conocarpe droit: Conocarpus erecta, Linn. ; hamk., Ill.gen. , tab. 126, fig. 1 ; Jacq., Amer., tab. 5:j , fig. 1. Arbre d'environ trente pieds et plus , dont les rameaux sont anguleux dans leur CON 287 jeunesse, garnis de feuilles nombreuses , alternes, très-médio- crement pétiolées, glabres, fermes, un peu épaisses, lancéo- lées, aiguës, très-entières, longues de deux à trois pouces, larges d'un pouce ; les pétioles bordées de quelques points glanduleux. Les fleurs sont petites, jaunâtres, réunies en têtes globuleuses, disposéessurdes pédoncules cotonneux, en grappes paniculées, axillaires, terminales et feuillées. Selon Jacquin, ces fleurs ont tantôt cinq étamines courtes, tantôt dixétamines saillantes. Aux fleurs succèdent des semences irrégulièrement trigones, réfléchies et un peu velues à leur sommet, formant de petits cônes sphériques, obtus, de la grosseur d'un pois. Cet arbre croît aux Antilles, à la Jamaïque, et dans plusieurs autres contrées de l'Amérique, dans les baies sablonneuses et le long des côtes de la mer. On en cite une espèce très-rapprochée de celle-ci, rapportée du Sénégal par M. Roussillon , dont les cônes sont rougeàtres , delà grosseur d'une noisette ; les feuilles plus grandes, les panicules moins rameuses, outre beaucoup de fleurs de têtes presque sessiles à l'extrémité des grappes. (Voyez Manglier, Encycl. , vol. 3 , pag. 698.) CoNOCARPE COUCHÉ : Conocarpus procumlens , Linn. ; Lamk. , m. gen.Aah. 126, fig. 2 ; Jacq. , Amer., pag. 7g , tab. 62 ,fig. 2. Cet arbrisseau , très-voisin de l'espèce précédente , s'en distin- gue par ses feuilles obtuses , en ovale alongé, plus larges, assez souvent terminées par une pointe courte, glabres, fermes, en- tières : d'ailleurs ses tiges sont très-rameuses, presque tout-à- fait couchées, se conformant aux inégalités de la surface des rochers sur lesquels elles croissent. Les fleurs sont très-petites, les unes pourvues de cinq, les autres de six étamineS; selon Jacquin. A en juger d'après un exemplaire dont M. de Lamarcfc a donné lafigure, cesfleurs sont disposées en grappes simples, feuillées, terminales; les cônes presque sessiles. Cet arbrisseau croît à Cuba, le long des côtes maritimes, sur les montagnes couvertes de rochers. CoNOCARPE A GRAPPES : Conocarpus racemosa, Linn.; Jacq., Amer. , pag. 80, tab. 53 ; Sloan , Jam. Hist., pag. 66, tab. 187, iig. t. Cet arbrisseau a un port très-différent de celui des pré- cédens ; ses feuilles opposées, ses fruits séparés et non rappro- chés en cône, ont déterminé plusieurs auteurs à en. former ua 2S8 CON genre particulier, que M. Riciiard a nommé sphœnocarpus , et Gsertner fils lagunculavia. Ses tiges sont glabres , cendi'ées ; ses rameaux cylindri(îucs,rougeàtresdansleur jeunesse; les feuiiU's glabres, coriaces, pétiolées, opposées , ovales -elliptiques , obtuses à leurs deux exirémités, longues de trois pouces, sur un de large ; les fleurs petites, disposées en grappes presque simples ; chaque fleur sessile , distincte, accompagnée d'une petite bractée en écaille; le calice à cinq découpures courtes, arrondies. Le fruit est une petite capsule ovale, un peu pubcs- cente, renfermée dans le calice. Cet arbrisseau croit aux An- tilles. J'en ai donné la description d'après un exemplaire que M. Ledru m'a communiqué et qu'il areAieilli à Tile de Saint- Thomas ; mais je n'ai pu observer ni les étamines ni le pistil. D'après Miller, on cultive les deux premières espèces dans quelques jardins en Angleterre. On les multiplie parsemences en les répandant sur une bonne couche chaude ; elles poussent de très-bonne heure : on met er:suile les pluntes dans des pots, et ou les conserve dans une serre chaude de tan , où elles font de grands progrès; mais elles sont trop tendres pour être expo- sées au dehors. Conjme elles croissent naturellement dans des lieux humides et marécageux, il faut les arioser souvent eu été, peu en hiver. Elles conservent toujours leur verdure, parce que les feuilles ne tombent que lorsque les nouvelles eomniencent à pousser. (Poik.) CONOCARPODENDRON. (Bot.) Boerhaave, dans son In- dex plantarum Horti Lugduno-Bafavi , rapporte sous ce nom plusieurs arbrisseaux de la famille des protéacées, que Lin- naeus a réunis à son genre Profea , et que M. R. Browii , divi- sant ce dernier genre beaucoup troj) nombreux, a séparés sous le nom de leucadendron. (J.) CONOCEPHALUM. ( Bot. ) Hill nomme ainsi un geîire qu'on a appelé depuis Anthoconum. Voyez Anthocone et Marchantie. (Lem.) CONOCHIA, CoNOCHiELLE. (Bot.) Ces noms italiens signi. fient quenouille et quenouillette ; ce sont ceux de l'agarie élevé {^agaricns procerus , Pers. ). J. B. Porta dit que ce champignon plaît même à ceux qui ont le goût le plus diflicile. Voyez Coche et Coulemelle. (Lem.) CO^"OCRAMBE. (Bof.) Voyez Cykocrambe. (J.) CON a8a CONOHORIA. {Bot.) Voyez Conori. (Poir.) CONOHORIÉ {Bot. ) , nom galibi d'un genre de plantes da la Guiane, décrit par Aublet, sous celui de conori, cono* lioria jlavescens. ( J. ) CONOOR. {Ornith.) Voyez Condor. (Ch.D.) CONOPHOROS {Bot. ) , nom sous lequel Petiver a le pre- mier fait connoitre le protea rosacea de Linnœus. ( J. ) CONOPLÉE, Conoplea. {Bot.) Genre de plantes delà fa- mille des champignons, ordre des gymnocarpes. Ce sont de très-petits végétaux qui forment sur le bois et sur les feuille» mortes de petits amas ou tubercules d'une ligne au plus d^ diamètre. Ils sont composés de filamens très-courts, rameux, roides , souvent cloisonnés , sur lesquels sont parsemés les séminules. Ce genre renferme sept espèces ; la plus remar- quable est La CoNOPLÉE PDCCiNOÏDE ; CoTioplea puccinoidcs , Dec. , Fh Fr. , n." 184. Elle forme, sur les feuilles mortes des laiches (carex), des tubercules noirs, qui, vus au microscope , sont composéii de filamens transparens , rameux , portant sur toute leursurface des globules opaques et anguleux. Quand on froisse la plante, les séminules se détachent sous forme d'une poussière très-fine. Les autres espèces de ce genre sont la conoplea sphcerica, Pers. ; hispidula, Pers. ; atra, Pers. ; cjlindrica, Pers. ; tiliœ , LInk; et clayuligera, Link. Ces deux dernières espèces ne pa- roissent pas devoir appartenir à ce genre, surtout la première que Link avoit d'abord placée avec les exosporium. {Berl. Mag, 5, p. 70, tab. 1 , fig. 8.) Link place ce genre dont il modifie un peu les caractères, dans la série des Sph^eropases (voyez ce mot) , ordre des mucédines. (Lem.) CONOPOPHAGE. ( Ornith. ) Ce terme , tiré des mots grecs nâvfk)-^, culex, (p'iyce ., edo , mangeur de moucherons, a été employé par M. Vieillot, dans son Ornithologie élémentaire, pour former un genre de la famille des myothères ou gobe- mouches , composé d'oiseaux placés par Gmelin et Latham, parmi les manakins, et par Buffon au nombre de ses four- miliers; mais que M. Vieillot a cru devoir isoler, parce qu'il a trouvé chez eux plusieurs caractères appartenant aux four- miliers, aux manakins et aux gobe-mouches , c'est-à-dire, les pieds , la queue et les ailes des premiers ; les doigts extérieurs 10. i^ A9Ô CON réunis jusqu'au-delà du milieu , comme aux seconds, et le bec déprimé des derniers. Ce genre n'est composé que de deux espèces d'Amérique , qui sont : i .° le fourmilier à oreilles tlanches , de Buffon , pi. enlum. , n." 822 , turdus auritus , et pipra leucotis, Gmel. etLath. -, 2.° le fourmilier tacheté, BuÊF. , pi. 828; pipra nœvia , Gmel. et Lath. M. Cuvier a placé ces oiseaux parmi ses Moucherolles. Voyez ce mot. (Ch. D. ) CONOPS {Entom.) , nom d'un genre d'insectes à deux ailes, àsuçoir saillant alongé, sortant de la tête, dans l'état de repos, et par conséquent de la famille des sclérostomes , dont les an- tennes, en fuseau, sont sans poil isolé, et dont l'abdomen, comme pétiole, se termine à son extrémité libre par une sorte de renflement ou de masse : de là le nom de conops , imaginé par Linnaeus, qui l'a emprunté de deux mots grecs «&coç-«, qui signifie cône, pyramide arrondie, et de o-\, que nous tra- duisons par les mots forme y figure. Les espèces de ce genre sont encore peu connues quant à leurs mœurs. Fabricius , dans la dernière édition de son Système des Antliates, n'y rapporte que onze espèces, dont la moitié ont été observées dans l'Amérique méridionale, ou aux Indes. Il est facile de distinguer les espèces de conops d'avec celles des autres genres delà même famille des sclérostomes, aux ca- ractèressuivans. D'abord les rhingies, lesstomoxes, les myopes et les hippobosques ont les antennes munies, sur leur dernier article, d'un poil isolé, latéral ou terminal; ensuite les empis, les taons et les bombyles ont les antennes en fer d'alêne, et les cousins, ainsi que les asiles, ont ces parties de même grosseur depuis la racine jusqu'à la pointe : c'est ce qu'on nomme des antennes filiformes, tandis que, comme nous l'avons dit, elles sont en fuseau dans les conops. Quoique sous l'état parfait on trouve les conops sur les fleurs , dont ils paroissent sucer le nectar, il paroît, d'après quelques observations faites sur l'une des espèces, que les œufs de ces diptères sont pondus dans les larves ou les indivi- dus parfaits des abeilles bourdons ; et qu'éclos ils y subissent toutes leurs métamorphoses, à peu près comme les oestres sous la peau des mammifères, et les ichneumons sous celle des chenilles. Les conops sont faciles à reconnoître : leur tête est grosse , CON «9» arrondie, plus large que leur corselet, q«i est court, presque carré, bossu sur l'origine des ailes qui sont étroites, aussi lon- gues que le corps, et étendues légèrement dans le repos, pour recouvrirdeux balanciers alongés et découverts par le cuilleron. Mais la partie la plus remarquable de leur corps est leur ventre , qui est mince, comme pétiole à la base, tandis qu'il est renûé, comme en massue, à l'extrémité, où il se recourbe. Cette conformation de l'abdomen est probablement relative à la manière dont les femelles doivent déposer leurs oeufs sous les articulations des insectes, comme on l'observe également dans les oestres. Leurs pattes sont aussi fort alongées , et leurs tarses sont terminés par deux crochets, avec deux pelottes à Textrémité. Les espèces principales de ce genre sont les suivantes, qui se trouvent aux environs de Paris. CoNOps vÉsicuLAiRE : Couops vesiculuris , Linn. ; Asile à an- tennes en massue, et à ailes brunes bordées de blanc , Geoffroy ^ tom. II, pag.472 , n.° i3.Noiràtre;corseletavecquelques points rouges ; abdomen jaunâtre, noir à la base; ailes brun es, blanches extérieurement ; tête jaune, renflée, à antennes noires. CoNOPs PATTES -ROUSSES ; Conops rujîpes. Noir , à base de l'abdomen ferrugineuse, et à bords des anneaux blanchâtres; pattes rousses. CoNOrs GKOSSE-TÊTE ; Conops macrocephala j Linn. Noir, à antennes et pattes rousses, quatre anneaux de l'abdomen à bords jaunes. C'est une des plus grandes espèces, qui a prés d'un demi- pouce de long. Elle est prise au premier aspect pour une guêpe. Le bord externe des ailes est noir. Conops AIGUILLONNÉ ; Conops aculeata, Linn. Tout noir, avec les bords des anneaux de l'abdomen et deux points sur le de- vant du corselet jaunes. C'est l'espèce d'après laquelle M. F'abricius a tracé les carac- tères du genre , pris des parties de la bouche. Il ne seroit pas éloigné de croire qu'elle n'est peut-être qu'une variété de celle qu'il a nommée flavipède, d'après Linnaeus, et qui n'a que trois cerceaux jaunes à l'abdomen. (C. D.) CONOPSAIRES. (Entom.) M. Latreille avoit désigné, sous ce nom de famille, quelques genres d'insectes diptères sclé- 39. ^92 CON rostomes, ou à suçoir saillant, tels que les myopes, stouioxes, conops, etc. Depuis, il les a rangés dans sa première division des athéricères, ou des diptères à antennes en aigrettes. Voyez SCLÉROSTOMES et CONOVS. ( C. D.) CONORO-ANTEGRI. {Bot.) Les Galibis nomment ainsi un arbre de la Guiane, suivant Aublet, parce que son épi de fleurs est rouge et violet, et que le mot conoro exprime, dan» leur langue, la couleur rouge. Aublet a fait de cet arbre un genre, sous le nom de nora/i/m, qu'il ne faut point confondre avec le conori ou conohoria du même pays et du même auteur. (J.) CONOSPERME, Conospermum. (Bot.) Genre de plantes, très-voisin desprotea , qui appartient à la famille des protéacées , et à la tétrandrie monogynie de Linna-us, ayant pour caractère essentiel : Une corolle ( un calice ) tubulée , en masque ; la lèvre supérieure concave , l'inférieure à trois divisions ; trois fila- mens insérés à l'orifice du tube ; deux placés sous les décou- pures latérales de la lèvre inférieure ; les anthères à une seule loge; le troisième filament sous la lèvre supérieure, portant une anthère double ou à deux loges ; un style ; un stigmate libre j une semence nue, aigrettée. Les espèces renfermées dans ce genre sont des arbrisseaux tous originaires de la Nouvelle-Hollande, la plupart impar- faitement connus, à feuilles éparses, planes, très-entières, quelquefois presque filiformes; les fleurs sessiles , solitaires , réunies en épis axillaires ou terminaux , simples ou composés, munis de bractées concaves, persistantes; la corolle caduque, ordinairement blanche ou bleuâtre. Les principales espèces sont : CoNOSPERME A FEUILLES DE bruyère ; CoThOspermum ericifolium , Budg. , Trans. Linn., vol. lo, pag. 292 , tab. 17, fig. i. Arbris- seau observé au port Jackson. Ses tiges sont grêles , droites , peu rameuses, soyeuses et pubescentes ; ses feuilles fortement im- briquées, très-étroites, linéaires, aiguës, longues de trois ou quatre lignes. Les fleurs forment une panicule prolongée en ^P^ 5 garni de bractées ovales , aiguës ; la corolle est irrégulière , à quatre découpures, dont une concave reçoit une anthère à deux loges, et les deux découpures, latérale et inférieure^ chacune une anthère à une seule loge. L'ovaire est presque COÏN^ açs globuleux, couronné par une aigrette touffue et pileuse; le style filiforme, placé vis-à-vis la quatrième découpure de la corolle ; le stigmate en massue. CoNOsPERME A LONGUES FEUILLES : Conospermum longifolium , Smith, Bot. Exot., 2, pag. 46 , tab. 81. Cet arbrisseau a des tiges droites, roides , hautes d'environ trois pieds , garnies de feuilles glabres, éparses , alternes, étroites, très-entières, aiguës, rétrécies à leur base , traversées vers leurs bords par deux nervures latérales, longues de deux ou trois pouces et plus. Les pédoncules sont axillaires, chargés de fleurs pani- culées, entête. Sa corolle est glabre, d'un blanc lavé de rose, à deux lèvres: la supérieure concave, contenant deux étamines fertiles, deux autres en dehors, souvent stériles ; la lèvre in- férieure à trois lobes lancéolés, aigus; l'ovaire conique, sur- monté d'une toufîe de filamens soyeux. Elle croit à la Nouvelle- Hollande, ainsi que les suivantes. CoNOSPERAiE A FEUILLES MENUES : Conospermum tenuifolium y Rob.'Brown, Trans. Linn. , 10, pag. i53. Cette plante, très- rapprochée de l'espèce précédente, a des feuilles linéaires, presque filiformes, un peu canaliculées, sans nervures ; les pédoncules alongés en forme de hampe, soutenant des fleurs en corymbes presque simples; le limbe delà corolle pubescent en dehors, plus long que le tube. CoNOSPERME A FEUILLES d'if ; CoTiospermum tarif oliu m , Roh. Brown , loc. cit. Ses feuilles sont lancéolées, linéaires, aiguës, mucronées, finement pubescentes, verticales, torses à leur base ; les pédoncules axillaires. CoNOSPERME ELLIPTIQUE ; ConospermumelUpticum , Rob. Brown , loc. cit. Dans cette espèce, très-voisine de la précédente, le» feuilles sont ovales, oblongues, obtuses, et légèrement mucro- nées à leur sommet, sans nervures sensibles; les pédoncules axillaires. CoNOSpERME A FLEURS BLEUES; Conospermum caeruleum, Rob, Brown, loc. ci/i. Ses feuilles sont planes, veinées, oblongues our lancéolées : les pédoncules prolongés en fortne de hampe 7 ils soutiennent des fleurs en corymbes composés .■ le limbe de la corolle est très-glabre, plus long que le tube. Les trois espèces suivantes, mentionnéespar M.Rob. Browo- dans le même ouvrage, forment, sous le nom de chiluras^ une 2f)4 COIV sous -division distinguée par le prolongement en forme de queue des découpures de la corolle. Ces espèces sont : y." Conospermum teretifolium. Ses feuilles sont cylindriques ; les pédoncules alongés, terminés par des coryinbes composés. 2." Conospermum capitatum , à feuilles torses , linéaires, alongécs ; les fleurs sont réunies en têtes sessiles, composées d'épillets entassés, peu garnis. 3.°Etifin , dans le Conospermum distichum , les x~euiIIessont presque disposées sur deux rangs opposés , fili- formes, courbées eu faucille : les fleurs réunies en épis simples, axillaires. (Poir.) CONOSTOME, Conostomum. {Bol.) Ce genre, de la famille des mousses, appartient à la section qui comprend les genres chez lesquels l'urne n'offre qu'un seul péristome. Il forme, avec le genre Andrœa, un groupe très-distinct parles dents du péristome, qui sont soudées aux sommets. Dans le conos- lome , les dents sont au nombre de seize et réellement soudées par le sommet, comme l'a observé Wahlenberg, et non pous le nom de volutes, (D. F.) CONOTZQUI. (Ornith. ) Au lieu de ce mot, qu'on trouve par erreur dans quelques ouvrages, voyez Cenotz^)ui. (Ch.D.) CONOVALVE,Con.o»^aZt/u5. {Çonch.) M. de Lamarck paroit désigner sous ce nom le genre de coquilles que M. Denys de Montfort avoit antérieurement appelé mélarape, etquiapour type le bulime coniforme de Bruguiéres. Voyez Mé/.ampe.( De B.) CONQUATOTOLT. ( Ornith,) Ce mot, mal orthographié dans le Dictionnaire des Animaux , doit s'écrire caquantotoU. Voyez COQUANTOTQTI., (Ch. D. ) COI^îi^UE. {Conch,) C'est un nom que les marchands d'his- toire naturelle joignent souvent à quelque épithète ou à quelque autre substantif, pour désigner beaucoup de coquilles bivalves, et entre autres plusieurs espèces de Vénus, et quelquefois des univalves. (De B.) CONQUE ANATIFÈRE {Conclu), nom vulgaire et très' inauvais du tôt complexe des anatifes. (De B.) CONQUE EXOTIQUE. {Conch.) C'est une espèce du genre 5ucar4e. cardium costatum, Linn, (De B.) CONQUE ONGLÉE {Conch,) , Chamahippopux, Linn. (DeB.) CONQUE PERSIQUE, (Conc?i,) C'est une espèce de pourpre pour M. de Lamarck, buccinum persieum, Linn., et quelque- fois le nom de la volute éthiopienne, voluta etliiopica, Linn. (Db B.) CONQUE SIHÉRIQUE. {Conch.) On désigne quelquefois CON w sous ce nom les coquilles du genre Tonne. Voyez ce mot. (DbB.) CONQUE DE TRITON (Conclu) , Buccinum tritonium, Lirin. • faisant maintenant partie du genre Triton de M. Denys de Montfort. Voyez ce mof. (De B.) CONQUE TUILÉE ( Conch. ) , Chama hippopus , Linn. (De B.) CONQUE NON TUILÉE {Conch.), Chama hippopus, Linn. (DeB.) CONQUE A TUILEAUX (Conch.) , variété du chama hip- popus , Linn. (De B.) CONQUE DE VÉNUS. (Coneh.) Ce nom est donné par les modernes à un assez grand nombre d'espèces de Vénus qui offrent, soit par la manière dont elles sont tronquées, soit par la forme de la place du ligament, quelque ressemblance avec l'orifice des organes de la génération de la femme. Il paroit que les anciens désignoient sous cette dénomination les co- quilles du genre Porcelaine. (De B.) CONQUE DE VÉNUS MALÉFICIÉE (Conch.) , Venus ver- Tucosa, Linn. (De B.) CONQUE DE VÉNUS ORIENTALE (Conch.) ; Venus djsera , Linn. (De B.) CONQUE DE VÉNUS A POINTES OCCIDENTALE (Conch.) , Venus Dione, Linn. (De B.) CONQUE DE VÉNUS SANS POINTE (Conch.); CaMium pectinatum, Linn. (DeB.) CONQUES. (Conch.) M. de Lamarck établit sous ce non; une familie parmi ses conchifères ou mollusques bivalves, qui a pour caractères d'être équivalve, non bâillante; d'avoir le ligament extérieur, deux impressions musculaires , et enfin des dents cardinales divergentes ou nulles. Elle contient les genres -Calathée, Fluvicole, Cyclade, Diacanthine , qui sont fluvia- tiles , et Capse , Lucine , Corbeille , Telline , Donace , Cy thérée , Vénus et Vénéricarde , qui sont marines. Adanson et plusieurs anciens employoient aussi ce mof, conehce en latin, pour désigner les enveloppes des coquilles bivalves, par opposition à celui de limaçons ou de cochlexe. (De B.) CONQUE ANATIFÈRE. ( Foss. ) Scheuchzer et d'autres au- teurs ont cru pouvoir rapporter au tct des anatifs de petites pièces fossiles qu'on rencontre sur le mont Randea en Suisse, ^o« CON etdonton voitlafiguredansleTraitédesPçtrifications, tab. 53 , n." 356. L'auteur de cet ouvrage la désigne sous le nom de petit os d'échinite. Je crois que cette pièce dépend en effet d'un oursin , et j'en possède qui ont cette forme. Scheuchier [Orj'ctogr. , n.°iio, etSpecim. lithogr., n," 2^), croit qu'on peut aussi rapporter au genre Anatife d'autres pièces qu'on rencontre au même endroit , qui ont la forme d'une telline comprimée, qui sont triangulaires, coupées d'un côté en ligne droite avec la coupure très-épaisse, lisses en dehors et striées en dedans. ( D. F. ) CONQUE DE VÉNUS. ( Foss. ) Rumphius et quelques autres auteurs ont donné ce nom aux trigonies fossiles. (D. F.) CONQUES - OREILLES. {Bot.) Genre de champignons établi par Paulet dans le premier ordre, celui des Coccigrues, de la deuxième classe de sa Méthode. Le caractère de ce genre est d'offrir des champignons fongueux ou membraneux, creusés en forme de conques marines ou d'oreilles. Il se di- vise en deux familles , celle des conques-oreilles coriaces , celle des conques-oreilles cassantes. Dans la première sont placées trois espèces : 1.° L'Oreille de Jcdas, qui est la tremella auricula, Fers. 2.° La Conque marine, qui est une espèce de tremelle qu'on trouve sur le saule, et que Sterbeeck a fait connoître. (Elench., tab. 27, f. E. ) 3." La CoNQUE-OREiLLB FRISÉE, qui estlc tremella lichenoides , Linn. , mais qui maintenant fait partie du genre Collema dans la famille des lichens. La famille des Conques- oreilles cassantes comprend quatre espèces ; savoir : La Petite Oreille de cochon ; L'Oreille brune ou coquillière ; La Grande Oreille de cochon , Et I'Oreille d'ours. (Voyez ces mots.) Tous ces champignons n'ont point des qualités malfaisantes; dans le Nord on en mange quelques-uns. (Lem. ) CONSANA. ( Bot. ) Genre établi par Adanson pour le subu- LARiA AQUATicA de Linnœus. Voyez ce mot. ( Poir. ) CONSEILLER. ( Ornith. ) Ce nom paroît être donné , dans CON 359 quelques cantons de l'Italie, au rouge-gorge, motacilla ru- becula, Linn. (Ch. D.) CONSILIGO. {Bot.) Pline nommoit ainsi l'hellébore vert, suivant C. Bauhin. ( J. ) CONSIRE (Bot.), un des noms vulgaires anciens de la grande consoude, sfmphytum, suivant Olivier de Serres et Daléchamps. ( J.) CONSOLIDA. {Bot.) Ce nom , qui exprime la propriété de consolider des plaies ou des organes afFoiblis, a été donné à diverses plantes dans lesquelles on croyoit reconnoître cette propriété : ainsi on nommoit consolida aurea l'hélian- thème; regalis, quelques espèces de pied d'alouette ; paluslris , la jacobée des marais ; sarraceraica, plusieurs verges d'or; minor, la brunelle et la pâquerette; média, la marguerite et plusieurs bugles ; major, la grande consoude, laquelle seule porte en françois un nom qui rappelle son nom latin primitif. ( J.) CONSOUDE [Bot.), Sfmphjtum, Linn. Genre de plantes dicotylédones , monopétales , hypogynes , de la famille des borraginées, Juss. , et de la pentandrie monogynie de Linnaeus , dont les principaux caractères sont d'avoir un calice mono- phylle, persistant , à cinq divisions; une corolle monopétale, tubuleuse, fermée à la gorge par cinq rayons subulés et conni- vens, un peu évasée en cloche, à limbe découpé en cinq dents ; cinq étamines à anthères oblongues ; un ovaire supé- rieur, à quatre lobes, surmonté d'un style et d'un stigmate simples; quatre petites noix monospermes au fond du calice. On connoît aujourd'hui huit espèces de ce genre, fontes natu- relles aux contrées tempérées ou septentrionales de l'ancien continent. Les plus remarquables sont les suivantes : Consoude officinale , vulgairement Grande Consoude : Symphjtum officinale, Linn., Spec. 196 ; FI. Dan.', t. 664, Sa racine est fusiforme , charnue, noirâtre à l'extérieur; elle donne naissance à une tige herbacée, haute de deux pieds ou plus, hérissée de poils et garnie de feuilles lancéolées, rudes au toucher, rétrécies en pétiole à leur base et un peu décurrentes. Ses fleurs sont blanchâtres, jaunâtres ou rou- geàtres, disposées, à l'extrémité de la tige et des rameaux, en grappes courtes, bifides , un peu roulées avant leur déve- loppement. Cette plante croît dans les prairies humides et 5oo CON sur le bord des eaux. On emploie sa racine en médecine , comme astringente, adoucissante et béchique-, on en fait surtout usage dans les crachemens de sang , les hémorrhagies , la dyssenterie, la diarrhée. On en prépare, dans les pharma- cies , un sirop auquel elle donne son nom , et dont on se sert dans les mêmes circonstances. CoNsouDE TUBÉREUSE : Svmphjtum tuberosum , Linn. , Spcc. ig5; Jacq., FI. Austr., tab. 2^5. Cette espèce diffère de la précédente par sa racine horizontale , renflée et tubercu- leuse de distance en distance, par sa tige moins élevée, par ses feuilles ovales-lancéolées ■ ses fleurs sont d'un blancj^jau- uàtre. Elle croit dans les bois et les lieux ombragés des parties méridionales de la France, de l'Espagne, de l'Italie, etc. CoNSouBE A FEUILLES EN CŒUR ; Sy'wphj'tum cordatum , Waldst. et Kitaib., Plant, rar. Hung. i , p. 6, t. 7. Sa racine est tubé- reuse et rampante ; elle donne naissance à une tige simple , droite, haute d'un pied ou environ, garnie de feuilles larges, en cœur, hispides sur leurs deux faces, et terminée à son sommet par une courte grappe de fleurs d'un blanc jaunâtre. Cette plante croît dansla Hongrie et dans laTransyivanie. (L. D.) CONSOUDES (Petites), ( Bot.) On donne vulgairement ce nom à plusieurs espèces de bugles. ( L. D.) CONSOUDE ROYALE (Bot.), nom vulgaire du pied- d'alouette des jardins. Voyez Dauphikelle. ( L. D. ) CONSTELLATIONS. {Astron.) Assemblage d'étoiles aux- quelles on a donné des noms. Voyez Étoiles. (L. ) CONSTRICTEURS, Constrictores. {Erpétol.) M. Oppel dé- signe 50US ce nom le second sous-ordre de l'ordre des ophi- diens, et lui donne pour caractères d'avoir la queue amincie et arrondie , de manquer de crochets à venins , et d'offrir des ergots auprès de l'anus. Tels sont les genres Boa et Eryx. Voyez ces mots. (H. C.) CONSUL. {Ornilh.) L'oiseau du Spitzberg , à trois doigts palmés, qui est désigné sous ce nom, p. i est le lanceola de Césalpin. Quelques auteurs nomment cjnoglossa le planfago média. (J.) CONULE (Bot.) , nom françois, proposé par Bridel, pour désigner le genre de mousses nommées conostomum par Swartz. Voyez CoNOSTOME. (Lem.) CONVALLARIA. {Bot.) Voyez Muguet. (L. D.) CONVERS (Ichthjol.) , nom vulgaire des jeunes aloses dans quelques cantons de la France. Voyez Clupbe. ( H. C.) CONVEXE {Bot.), Convexus : dont la partie supérieure (considérée seule) est bombée, sans former d'angle. On en a des exemples, parmi les feuilles, dans celles du grand basilic; parmi les réceptacles, dans celui de la framboise ; parmi les clinanthes, dans celui de la grande marguerite ; parmi les hiles, dans celui du marron d'Inde. (Mass.) CON VOLUTE {Bot.), Convolutus; roulé en cornet. Les feuilles du bananier, du balisier, de l'épine-vinette, des asters, du blé, etc., avant leur entier développement, sont convolutées. Les cotylédons du grenadier sont convolutés dans la graine ou au moment de la germination. Le pétiole des graminées forme autour de la tige une gaîne convolutée. (Mass.) CONVOLVULACÉES. {Bot.) Cette famille, faisant partie de la classe des plantes dicotylédones et hypo-corollées , c'est- à-dire, à corolle monopétale insérée sous l'ovaire ^ tire soa Sb4 CON nom du liseron, convolvulus , qui en est le genre principaL Ses caractères sont un calice à cinq divisions ; une corolle ré- gulière , dont le limbe est divisé en cinq lobes égaux; cinq étamines insérées à son tube et alternes avec ses lobes. L'ovaire libre est surmonté d'un style unique, ou plus rarement de deux à cinq. Dans ce dernier cas, le nombre des stigmates égale celui des styles. Dans le premier, il est terminé par un seul ou plusieurs stigmates. Cet ovaire devient une capsule ordinairement à trois loges, quelquefois à deux ou quatre , «'ouvrant en autant de valves qui sont appliquées par leurs bords aux angles d'un réceptacle anguleux central. Chaque loge contient une ou plusieurs graines , attachées au bas des faces du réceptacle. Les graines, recouvertes d'une enveloppe dure et osseuse, ont le hile ou ombilic tourné du côté du point de leur attache. L'embryon qu'elles contiennent a sa radicule dirigée vers le même point; ses lobes sont repliés irrégulièrement sur eux-mêmes. Il est entouré d'une matière mucilagineuse, soluble dans l'eau, qui pénètre dans les replis des lobes et tient lieu de périsperme. Les plantes de cette fa- mille sont des arbrisseaux, ou plus souvent des herbes dont plusieurs sont volubles , et beaucoup sont laiteuses. Les feuilles son t le plus souvent al ternes; les fleurs, ordinairement axillaires, sont portées sur des pédoncules uniflores ou muitiflores. On peut diviser cette famille en deux sections. Dans la pre- mière, qui comprend les genres monostyles, se placent l'«r;)'grcia de Loureiro, le maripa et le murucoa d'Aublet, le retzia , l'en- drachium j le convoli/ulus dont il sera difficile de distinguer Vipomœa , le pelfmeria de Rob. Brown , le calboa de Cavanilles. Un e seconde section réunit les genres à deux ou plusieurs styles, quisont ^e^'o/^'Jii^s, le dic]ioandra,\e nama^Verjcibe deRoxburg, le porana , le cladostjdes de Humboldt , le sagonea , le cressa , le falkia, qui, à raison de ses deux styles , paroit devoir rester séparé du convols'ulus auquel certains botanistes l'ont réuni. A la fin de la famille on laisse le cuscuta comme genre voisin , mais différent en plusieurs points. (J.) CONVOLVULUS. (Bot.) Voyez Liseron. (L.D.) CONYZA. {Bot.) Beaucoup de plantes delà famille des corym- îjifères , mais de genres différens, ont reçu ce nom de divers auteurs qui n'avoient que des idées vaguessur la composition de CON 5o3 ee genre. Ainsi , noire anihrosia maritima est, suivant C. Bauhin , la conyza d'Hippocrate. Selon le même, les conjza mas et femina de Théophraste , ou major et minor de Dioscoride, sont les erigeron viscosum et grai>eolens de Linnœus. Cet auteur a peut-être eu tort de nommer baccharis Dioscoridis une autre plante que Ranvolf croit encore être un conyza de Dioscoride , puisque lui-même, d'après Ranvolf, cite la baccharis de Dios- coride comme synonyme de son gnaphalium sanguineum. Si l'on parcourt les divers ouvrages anciens et modernes , on trouve le nom de conyza donné à des espèces des genres Chrjsocoma, Encclia,Eupatorium, Ageratum, Mikania, Gnaphalium, Strœbe, Pteronia, Tarchonanthus , Cineraria , Inula, Bidens. La distinction des genres Conjza et Baccharis, établis par Linnaeus,aparuinsuffisanteàplusieurs auteurs, puisqueladiffé- rence consiste dans les fleurons femelles, ceux du conyza étant trifides, et ceux du baccharis entiers et tellement appliqués contre le style qu'on ne les aperçoit qu'avec peine. Comme tous les baccharis d'Amérique connus sont dioïques , on a peut-être raison maintenant de vouloir adopter pour ce genre ce dernier caractère, en reportant au conyzales baccharis de Linnasus non dioïques : on réuniroit alors au baccharis le genre Molina de la Flore du Pérou, quia de même les sexes séparés sur des pieds différens. (J.) COjNYZtEA (Bot.), nom de la quatrième espèce ou sous- genre des verrucaires (verrucaria) d'Achard, qui comprend les espèces dont l'expansion crustacée est entièrement lépreuse et pulvéracêe. Voyez Verrucaires. (Lem.) CONYZA SPECIES. {Bot.) Jean Bauhin nommoit ainsi Veriseron siculum, Linn. (H. Cass.) CONYZE, Conjza. (Bot.) [Corjmbifères , Juss. ; Sjngenésie polygamie superflue, Linn. ] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées, appartient à notre tribu naturelle desinulées, La calathide est discoïde, cylindracée ; composée d'un disque multillore, régulariflore, androgyniflore , et d'une couronne uni-bisériée, tubuliflore, féminiflore. Le péricline est à peu près égal aux fleurs, cylindracé, formé de squames imbriquées, extradilatées, linéaires, appliquées, nullement scarieuses ; les extérieures surmontées d'un petit appendice foliacé, inappli- qué. Le clinanthe est plane, inappendiculé. L'ovaire est cyJin- 10. 30 3o6 CUN dracé , slrié, hîspidule , muni d'un bourrelet basilaire, et d'une iongue aigrette composée de squamellules unisérict's, entre- greffées à la base, très-droites, liliformes, subtriquètres, régu- lièrement barbeliulées. Les corolles de la couronne ont le limbe étréci en tube, et irrégulièrement tri-quadrilobé. Les anttières sont munies de longs appendices basilaires filiformes, barbus. La CoNYZE vuLGAiî'.E , Conj'za squarrosa , Linn., est une plaate herbacée, bisannuelle, dont la tige, haute de deux à trois pieds, est dressée, rameuse, velue et rougeàtre; les feuilles sont ovales-lancéolées, pubescentesen dessous; les inférieures pétiolées et dentées, les supérieures scssiles et entières; les ca- lathides, composées de fleurs jaunes, sont disposées eu co- rymbe terminal. On rencontre fréquemment cette plante surle bord des bois, et dans les terrains secs, en France, en Angle- terre, en Allemagne ; elle fleurit aux mois de juillet et d'août. On la nomme vulgairement herbe-aux -mouches , parce que son odeur forte et désagréable fait, dit-on, périr ces insectes. Le genre Conjza est, dans l'ordre naturel, immédiatement voisin du genre Inula, et surtout du sous-genre cor^iisartia , dont il ne diffère essentiellement que par la couronne tubu- liflore et non radiante dans le conyza , liguliflore et ra- diante dans le corvisartia. La conyza squarrosa est le vrai type du genre , auquel se rapporte parfaitement la conjza thapsoides , et qui , sans doute , conservera encore légitimemen t quelques autres espèces. Mais il faut en expulser le plus grand nombre de celles que les auteurs y ont confusément entassées : il faut surtout se garder d'imiter quelques botanistes qui, eu réunissant les baccharis aux com'za , ont doublé la confusion , et , ce qui est bien pire, ont mêlé deux genres appartenant à deux tribus naturelles différentes ; car les conjza sont des inulées , et les baccharis sont des astérées. Si l'on adopte les caractères génériques que nous proposons, et surtout celui qui consiste dans l'existence des appendices basilaires de l'anthère, on ne tisquera plus de tomber dans un pareil écart ; et le genre Co- njza cessera d'être le réceptacle monstrueux de la plupart des synanthérées que les botanistes ne savent où placer. Les au- teurs qui séparent, avec raison, les baccharis des conjza, comp- tent encore, dans ce dernier genre, environ quatre -vingts esj^ces, dont au moins les trois quarts appartiennent réelle?- COQ 3o7 ïnent à des genres différens, et même à des tribus différentes. Un désordre presque aussi grand règne dans le genre Baccharis, qu'il est pourtant très -facile de caractériser et de circons- crire avec précision, en n'y comprenant, comme on l'a déjà proposé avant nous, que des espèces dioiques ou à calathides unisexuelles. On ne doit donc pas s'étonner si les faux conjza €t baccharis ontservi de typesà un grand nombre des nouveaux genres que nous avons proposés dans le Bulletin des sciences de la Société philomathique des années 1 8 1 6 et 1 8 1 7. ( H. Cass.) CONYZELLA. {Bot,) Dillenius donnoit ce nom à la verge d'or du Canada, erigcron canadense, originaire du Nouveau- Monde, et apportée en Europe, où elle s'est trés-multipliée par SCS graines aigrellées, et conséquemment très-faciles à être transportées par le vent. (J.) CONYZIS AFFINIS. {Bot. ) Gaspard Bauhin nommoit ainsi Yinula britannica, Linn. (H. Cass.) CONYZOIDES. {Bot.) Ce nom avoit été donné par Gesner à Verigeron acre, par Tournefort et Dillen à un autre genre, le carpesium de Linnaeus. (J.) CONZx\MBAC. {Bot. ) Clusiusnous apprend que c'est sou» ce nom qu'on avoit d'abord envoyé de Constantinople en Espagne la plante qu'il nomme hemerocallis valentlna. Elle a été ensuite le narcissus maritimus de C. Bauhin et de Tourne- fort. Maintenant c'est le pancratium marilimum de Linmeus. (J.) COODO. ( Mamm. ) Marsrfen écrit ainsi le nom que le che- val reçoit dans l'île de Sumatra. Il faut prononcer en françois coudo. (F. C. ) COODO AYER {Mamm.) ^ nom de l'hippopotame à Su- matra, suivant Marsden. Il faut prononcer coudejer. (F. C.) COOK {IchthyoL), nom d'une espèce de labre que M.Schnei- âer regarde comme indéterminée. II a le dos pourpre et in- digo , le ventre jaunâtre, la queue arrondie. Pennant en parle, Brifann. Zoolog. 253, n." i23. (H. C. ) COORE. {Ichtkyol.) Voyez Cook. (H. C.) COOKIA {Bot.), vulgairement Vampi ou Wampï. Genre de plantes de la famille des aurantiacées , placé dans la dé- candrie monogynie de Linnanis, dont le caractère essentiel est d'avoir un calice fort petit, à cinq divisions; cinq pétales étalés; dix étamiires libres ; un ovaire velu , un peu pédicellé ; 20. So8 coo un style , un stigmate en tête, une petite baie ponctuée, or- dinairement à cinq loges , dont souvent trois avortent ; chaque loge monosperme. Ce genre ne renferme que l'espèce suivante. CooKiA PONCTUÉ: Cookia piinctata, Sonner. , Voyag.des Ind., vol. 1 , pag. 181, tab. j5o ; Lamk. III. gen., tab^ 354 ; Jacq. , Schcenhr. , 1 tab. 101 ; Quinaria lansium , I,our. , Coch. , pag. 354. Arbre originaire de la Chine, cultivé à l'île de France. Son tronc est gros ; il soutient^une cime touffue dont les xameaux sont couverts, dans leur jeunesse^ de poils courts et de points verruqueux, garnis de feuilles alternes, pétio- lées, ailées avec une impaire, composées de trois à cinq paires de folioles membraneuses, glabres, alternes, pédi- cellées, ovales, lancéolées, aiguës, entières ou ondulées à leurs bords , longues de trois à quatre pouces , larges d'un pouce et demi, parsemées de points transparens. Les fleurs sont blanches, petites, disposées en une panicule terminale , ample, étalée j chaque fleur pédicellée, les pédoncules et les pédicelles chargés de poils courts et de points glandu- leux; les calices sont très-courts ; la corolle au moins deux fois plus longue que le calice; les pétales lancéolés, un peu aigus; les filamens plus longs que la corolle; les anthères ar- rondies, l'ovaire supérieur, ovale, velu , presque pentagone ; le style court. Le fruit est une baie ovale, de la grosseur d'une nQJsette , ponctuée, à cinq ou deux loges par avorte- ment; chaque loge renferme une semence dure, oblongue. Le genre Cookia, cité par Gmelin dans le Sjstema Naturœ ^ formé de plusieurs espèces de bancksia de Forster, est très- différent de celui-ci. Aujourd'hui il fait partie du genre Pimelea. Voyez Pimei.ee. ( Poir. ) COOLÉET-MANÉES. {Bot. ) A Sumatra on nomme ainsi , suivant M. Marsden , une espèce de cannellier qui croît loin, du bord de la mer , et fournit une cannelle grossière. Il s'élève à la hauteur de quarante à cinquante pieds ; sa racine con- tient beaucoup de camphre , mais on le cultive plutôt à cause de son écorce. On ne la cueille que sur des pieds qui ont acquis quinze à dix-huit pouces de diamètre; prise sur un plus jeune , elle seroit trop mince et perdroit son aromate. (J.) COONIET. (Bot.) Le ourcuum est ainsi nommé à Sumatra; COP 5o3 Marsden dît qu'on y en distingue deux espèces , le cooniet-mera qui est employé dans les aliuieus, et le cooniet-tummoo qui fournit une excellente teinture jaune, et que l'on administre aussi comme médicament. ( J.) COO-OW. {Ornith.) On appelle ainsi, à Sumatra, l'argus placé, par Linnaeus et Latham, au rang des faisans, sous le nom de phasianus argus, et dont M. Temminck a fait un genre particulier. L'espèce est nommée , par ce naturaliste, argus gigunteus , et par M. Vieillot argus luen. (Ch. D. ) COOROUS. {Bot.) Voyez Carri. (J.) COORZA, {Ichthyol.) Pison donne ce nom à un poisson qui paroit être voisin desmaquereaux, et dont la chair est bonne à manger. Voyez Ray, Sjnop. meth. Av., pag. 60. (H. C.) COOT ( Ornith. ) , nom g^érique , en anglois , des foulques-, Fulica , Linn. ( Ch. D. ) COOYOO. (A/amm.) Marsden dit que l'an donne ce nom au chien àjSumatra. Il doit être prononcé en françois couyou. (F.C.) COP {Ornith.), nom vulgaire du scops ou petit duc ^ slrix scops, dans quelques cantons du département des Deux- Sèvres. (Ch. d. ) COPAHUI>E SAINT-DOMINGUE {Dot.) , nom donné, dans cette colonie, au croton origanifolium de M. Lamarck, qui n'est pas cité par d'autres auteurs. (J.) COPAIA. {Bot.) Grand arbre de la Guiane , cité par AubleÉ comme une espèce de bignone , bignonia. copaia. Quelques ha- bltans de cette colonie le regardoient comme une espèce de simarouba, et en faisoient usage en tisane pour guérir les dé- voiemens et les dyssenteries. .C'est le même que Préfontaine Homme coupaja. Les Nègres préparent, avec le suc de ses feuilles, un extrait pour couvrir les parties affectées *du pian : d'où lui est encore venu le nom d''ongueiit pian. {3.) COPAIBA, {Bot.) La plante que Pison décrit sous ce nom^ et qu'il ligure, pag. n8 , dans son Histoire naturelle et médi- cale des deux Indes, publiée en i658, paroit différente d'u- Qopayva ojficinalis , décrit et figuré dans Its Plantes d'Amérique de Jacquin, quoique celui-ci cite comme synonyme le nom de Pison. Les fleurs et même les feuilles ne se ressemblent points ?i8on^ daxls^ cet ouvrage, présente une fleur qui est la aiêmÊ? 3ie» COP que celle qui est figurée, p. i5i , dans rHisloire du Brésil par Marcgraave, publiée en 1648 , sous le rom de conpoiha ; que celui-ci donne comme différente de son copaiba, p. i3o, dont il ne dessine que le fruit. Pison , au contraire, réunit sous le nom de copaiba, la fleur et le fruit des deux plantes de Marc- graave, en quoi' il peut avoir raison ; mais il restera toujours cer- tain que le copaiva de Jacquin n'est pas la même plante. Ces différens noms sont rapportés au copahu ou copaier , copaiferUy d'où découle la résine dite de copahu. (J. ) COPAL. {Bot. ) La substance connue sous le nom dégomme co- pal, copal gummi, est plutôt uneVésine quise vend en morceaux de diverses grandeurs, dont les plus gros n'excèdent pas le vo- lume d'une noix. Ils sont transparens, durs, de couleur citrine pâle, inodores, insipides, insolul^es dans l'esprit de vin, et répandent, lorsqu'on les brûle, une odeur agréable. Il paroît qu'il existe deux substances de ce nom , l'une apportée de l'Orient et de l'Inde, plus rare parmi nous et plus estimée, l'autre envoyée d'Amérique. La première , celle des Indes , découle d'un arbre qui a été long-temps inconnu. Lemery, qui décrit cet arbre d'après Monardès, dit qu'il est de moyenne hauteur, que ses feuilles sont ce que nous nommons conjuguées, c'est-à-dire, deux à deux sur la même queue, longues, assez larges et pointues ; que ses fruits sont oblongs, assez plats, de couleur brune, .renfermant une espèce de farine de bon goût. Cette descrip- tion semble désigner complètement le courbariJ , hymenaa, grand arbre légumineux, duquel découle, non la résine copal, mais la résine animée, qui a souvent été confondue avec elle. Au rapport de Pison, toutes les résines et gommes odorantes portoient en Amérique le nom de copal ; et, suivant Hernan- dez, ce-nom étoit réservé à celles qui sont blanches, et l'on donnoit celui d'animée aux résines odorantes de coultMir brune ou brunâtre. C'est à l'article Courbaril que nous devons ren- voyer ce qui a rapport à l'animé , puisqu'on convient que c'est cet arbre qui fournit cette résine , du moins celle qui est appor- tée d'Occident ou d'Amérique. Gceffroy, dans sa Matière médicale, parle d'un autre animé d'Orient ou d'Ethiopie, nommé animum par les Portugais, qui est une résine transparente, en grands morceaux de différentes COP ^11 couleurs, tantôt blancs, tantôt i^oussàtres ou bruns, un peu semblables à la myrrhe, et répandant par la combustion une odeur agréable. 11 dit , d'après Garcias , qu'on l'apportoit autre- fois d'Ethiopie, et il ajoute qu'on ignore de quel arbre elle découle. Lorsqu'il parle ensuite du véritable copal, que nous avons décrit en premier, et qui, selon lui, ne nous est connu que depuis la découverte du Nouveau-Monde, il le fait venir du Mexique, où existent plusieurs arbres mentionnés sous le nom de copain parHernandez, dans son ouvrage sur les productions naturelles de ce pays. L'espèce principale qui fournit ce copal , soit par trarissudation, soit par incision, est un sumac, que les botanistes nomment r/u/scopfl//mHï?i. Les Mexicains^mployoient cette résine comme un encens en l'honneur de leurs dieux; ils le brûlèrent également pour honorer les Européens qui abordèrent les premiers dans leur pays, les prenant pour des êtres surnaturels. On l'emploie rarement en médecine, mais comme substance résineuse et balsamique ; ou s'en sert plus communément dans les arts pour faire du vernis. Rheede, dans son Horlus malaharicus , parle d'un arbre nommé prenoc au Malabar, et dont Linnœus fait son vraterici indica. Il a été depuis réuni au genre Elœocarpe , sous le nom de elœocarpus copaUiferus , parce qu'on croit que c'est de cet arbre que découle le copal d'Orient , beaucoup plus rare parmi nous, comme nous l'avons dit , que celui d'Occident ou d'Amé- rique, et ayant des qualités supérieures, employé cependant aux mêmes usages. C'est peut-être la même résine que l'animé d'Orient dont parle Geoffroy. Ce copal est employé dans l'Inde comme encens. On s'en sert aussi à l'intérieur pour guérir des gonorrhées et autres alTections vénériennes; à l'extérieur, pour le traitement des plaies. (J.) COPAL. (C/iim.) Voyez Résine. (Ch.) COPALLI-QUAHUITL {Uot.) , nom mexicain, cité par Hernandez, du rhus copallineus , dont on tire une résine analogue au vrai copal, mais beaucoup moins estimée. Le copai/^ totopo- censé paroit appartenir au même genre, et fournit également une résine odorante. (J.) COFAYER, Copaifera. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, 3i2 COP de la dixième classe de Linnaeus, la décandrie monogynie, et de la famille naturelle des légumineuses de Jussieu. Ce genre a pour caractère un calice à quatre folioles (co-> rolle de Jacquin) ovales, pointues; point de corolle; dix étamines distinctes, dont les filamens, courbés en dedans, portent des anthères vacillantes. L'ovaire est supérieur, pédicule, comprimé^ surmonté d'un style filiforme , courlié, à stigmate obtus. Le fruit est une capsule ovale , pointue à son extrémité , bi-. valve, contenant une seule graine, couverte d'unarille charnu. On ne connoit qu'une seule espèce de ce genre. Le Cor AVER des boutiques : Copaifera officinalis, Linn. ; Co-~ j)aii'a, Jac(^, Am., i3o , t. 86, plct. 67, t. ijo. Cet arbre, qui s'élève quelquefois à plus de quarante pieds de hauteur, a ■une cime très-touffue, composée de rameaux diversement dis-^ posés, dont les plus jeunes sont flexueux et couverts d'une écorce grisâtre; ils sont garnis de feuilles alternes, ailées, ù trois ou qu atre paires d e folioles pétiolécs , ovales-lancéolées , en- tières, plus étroites d'un côté que de l'autre, luisantes, alternes, excepté la dernière paire. Les fleurs, d'un blanc éclatant, forment des grappes paniculécs, lâches, portées par des pé- doncules axillaires. Cet arbre, originaire du Brésil, a été apporté dans les An-, tilles, et s'y est si bien naturalisé qu'on peut le mettre au nombre des plantes utiles de ce pays. Tout le monde connoiê le baume de copahu et ses usages. On le retire de l'écorce du copayer, en y faisant une incision dans la saison des grandes chaleurs, et mettant au-dessous uu petit vase fait de la moi- tié d'une petite calebasse. La liqueur qui découle est d'abord liquide comme de l'huile; elle s'épaissit ensuite, et prend la consistance que l'on connoit à ce baume que l'on vend dans les pharmacies sous le nom de baume de copahu. Son goût est acre ?t amer; mais son odeur est aromatique et agréable. Il passe pour être adoucissant, pectoral, détersif et vulnéraire conso- îidant. On l'emploie aussi quelquefois dans les dyssenteries. Son plus grand usage, dans l'Aménque , est pour arrêter les goncrrhées. Le célèbre Jacquin a observé cet arbre aux environs d'un YJihig^e tiommé le Carbet, à la Martinique. On le cultive à la COP 3. s Jamaïque et à Saint-Domingue , dans difFérens jardins curieux. (De T.) COl'EI (Bot.) , nom caraïbe d'un raisinier d'Amérique, coc- coloba uvifera, cité par Nicolson , d'après M. Desportes. (J.) COPERTOI VOLE ( Bot. ) , nom toscan de la plante dite nom- bril de Vénus , cotylédon umbilicus Veneris, tiré de U ressem- hlance de ses feuilles avec des couvercles de pots de terre, suivant Dalcchamps. (J. ) COPHER (Bot), nom hébreu, suivant Rumph , du Henné des Arabes, lawsoniu inerniis.{J .) COPORAL. (Ornith.) Suivant Barrère, France ëquinoxiale, pag. 1 48 , on donne , à Cayenne , ce nom à l'engoulevent varié de ce pays, caprimulgus caj'ennensis , Gmel. (Ch. D. ) COPOUN-GAUNE. (IchthyoL) A Nice, on donne ce nom à la scorpène jaune de M. Risso. Voyez Scorpene. (H. C.) COPOUS. (Bot.) Belon, dans son Voyage du Levant, p. 181 , parle d'une piantç cucurbitacée de ce nom, cultivée aux en- virons de Constantinople et dans le pays où étoit située l'an- cienne Troie, Il dit que c'est sous ce nom arabe qu'elle est connue dans la Turquie et la Grèce; mais que les Grecs qui suiventl'antiquitélanommentcJii/norMc/w, et les Latins fln.ori/ria.. D'après ce passage, on pourroit croire que le copous est notre pastèqueou uielond'eau.Ilajoute qu'onle nomme aussi uapeca; mais ce dernier nom est donné plus particulièrement, en E^'ypte,à une espèce de jujubier, ziziphus spina Cltristi. Ailleurs, p. 3o3 , en parlant de quelques plantes de ce dernier pays, il fait mention d'une espèce de citrouille nommée copus par les Egyptiens, et qui est, selon lui, le tafega des Arabes, quelque- fois si gros qu'un seul fait la charge d'un homme. Comme, d'ailleurs, le bathec ou batecha mcntioimé par Daléchampsest bien véritablement le pastèque, ilparoit prouvé que le copous est la même plante. Rumph, parlant du baleca, vol. 5, p. 40, dit aussi que c'est le copus de Delon , et il croit que c'est Vabba- tiack des Hébreux, si recherché par eux, dont le nom dérive de celui de batllch , donné généralement à beaucoup de plantes cncurbiîacées. C'est encore, selon lui, le baltich-indi ou le chirbciz des Arabes, le churbosa' dts Perses, le ccdangari de riodostan, le samanca d'Amboine et de Java. Kolbe, dans si Descri^llon du cap de Bannc-Espérance, parle aussi de ce fruiî 5.4 COP qui y a été rendu commun par la culture, et que les naviga- teurs, relâchant dans ces parages, recherchent avec empresse- ment à cause de sa nature rafraîchissante. Il ajoute que ces citrouilles sont nommées batiec par les Indiens, carpus par les Turcs etlc'sTartares, /i/n-df/ana par les Persans. Ilparoit évident qu'il aura ici mal transcrit le mot copous. Voyez Pastèque. ( J.) COPPER-BELLY-SNAKE (ErpétoL), nom donné par Catesby à la couleuvre sillonnée de Daudin , coluber porcatus, Bosc. Elle a été découverte en Caroline par M. Bosc. Voyez Cou- leuvre. (H. C.) COPRA. (^Bot.) Suivant Clusius, on nomme ainsi dans l'Inde les noix de coco dépouillées de leur brou , ou les amandes dépouillées de leur coque , desquelles on retire par expression une huile bonne pour les lampes, et même pour cuire le riz. (J.) COPRIDE, Copris. [Etitom.) C'est le nom latin d'un genre d'insectes coléoptères, que nous avons décrit sous le nom de Bousier (voyez ce mot) ; cependant nous avons cru devoir distinguer sous ce nom de copride une division entière des bousiers, celle qui réunit les espèces à tête ou corselet cornus, tandis que nous avons indiqué sous le nom (Tateuches ou d'unités les deux autres divisions. (CD.) COPRIN, Coprinus. (^Bot.) Section du genre Agaricus de Persoon (voyez Fongk), qui comprend les espèces à pédicule central nu ou muni d'un anneau ; à feuillets inégaux sous un chapeau membraneux, et se fondant en une eau noire dans leur vieillesse. Ces espèces sont assez nombreuses , et presque toutes suspectes. On les nomme erecriers. Quelques botanistes en font un genre distinct. Le coprinus de Link ne reulérme que des agarics dont les feuillets portent des groupes de sémi- nules presque disposés en quinconce. De plus chaque groupe est enfoncé dans la substance des feuillets , et paroit être formé de quatre fils de séminule. Ce genre , dont les caractères sont très-difficiles à saisir, renferme des espèces de coprinus de Persoon. Les feuillets de plusieurs d'entre elles sont couverts de grandes papilles luisantes. Presque toutes sont très-fugaces. Voyez Encriers et Fonce. (Lem.) COPROPHAGES.( £nfom.) M. Latreille avoit indiqué sous ce nom la famille des insectes pétalocères, qu'il a depuis désignée «ous le nom de scarabéides. Voyez Pi^.talo cères. (CD.) COPROSMA. (flot.) Genre de plantes de la famille des rubiacées, appartenant à la pentandrie digjaie de Linnacus , earactérisé par un calice supérieur, à cinq ou sept découpures ; une corolle infundibuliforme ; le limbe à cinq ou sept lobe^j autant d'étamines ; deux styles alongés ; une baie inlérieure , a deux semences. Outre des fleurs hermaphrodites, il n'est pas rare de ren- contrer encore, dans plusieurs espèces, des fleurs unisexuelies, les unes mâles, d'autres femelles. On distingue les espèces suivantes : CopROSMA HÉRISSÉE: Coproima . //.irf f /ia , Lablll. , Noi'.Holl., i, pag. 70, tab. c)5. Arbrisseau découvert par M. Delabillardièrc au cap Van-Diémen, sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. 11 s'éiève à la hauteur de huit pieds sur une tige glabre, très- rameuse. Ses feuilles sont opposées , pétiolées , glabres à leurs deux faces, ovales-lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, quelques-unes spatulées, réunies à leur base par une stipule acuminée, à demi orbiculaire. Les fleurs sont toutes herma- phrodites, axillaires, terminales, réunies trois ou quatre à l'extrémité d'un pédoncule court, accompagnées à leur base de deux bractées, quelquefois de deux autres sur le pédon- cule. Leur calice est divisé en quatre ou sept dents ; la corolle campanulée, à quatre ou sept découpures lancéolées; autant d'étamines insérées à la base du tube , alternes avec les divisions de la corolle ; les filamens très courts ; les anthères oblongues , acuminées , à deux loges ; l'ovaire en oA^ale renversé ; deux styles très-longs et velus, rarement trois. Le fruit est une baie ovale, alongée , ombiliquée à son sommet, rougeàtre , pulpeuse, à deux loges ; une semence dans chaque loge. ■CopROSMA LUISANTE: Coprosma lucida, Forst., Cen., pag. i58; Lamk. ,1/!., tab. i§6. Cette espèce croît à la Nouvelle-Zélande. Elle a le port d^un phjllis. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, glabres, ovales, très-e/itières, aiguè'sàleurs deux extrémités; les stipules intermédiaires, aiguës, solitaires; les pédoncules axillaires, solitaires, opposés, accompagnés de deux feuilles : ils se divisent, à leur sommet, en pédicelles terminés par des êtes Je fleurs verdàtres. Les styles sont glabres, alongés, aigus. 3i6 COP Forster fait mention d'une autre espèce, recueillie dans le même lieu, qu'il nomme coprosma fœtidissima ; mais il n'en dit autre chose, sinon qu'elle est d'une odeur fétide, et que ses fleurs sont solitaires. (Poir.) COPS. {Ichthjol.) Suivant Rondelet, c'est un' des noms de l'EsTURGEON. Voyez ce mot. (H. C.) COPSE. (Ichthjol.) Suivant Rondelet , c'est un des noms de Vacipenser huso. Voyez Esturgeon. (H. C.) COPSO (Ichlhjyol.) , nom que Ton donne, à Bologne, à l'EsTURGEON. Voyez ce mot. (H. C.) COPTIS. {Bot.) Ce genre , séparé des hellébores par quelque* botanistes modernes, en est bien distingué par son port ; mais il en diffère très-peu par le caractère de ses fleurs. Leur calice est divisé en cinq ou six folioles colorées , caduques ; la corolle composée de cinq ou six pétales tubulés, en forme de capu- chon ; un grand nombre d'étamines insérées sur le réceptacle ; cinq à huit styles; autant de capsules pédicellées, étalées en étoile, terminées par une pointe courbée en bec, contenant plusieurs semences. (Voyez Helléuoke.) Ce genre, comme l'hellébore, appartient à la famille des renonculacées, ainsi qu'à la polyandrie polj'gjnie de Linnœus. L'espèce qui a donné lieu à son établissement est Vhelleborus trifolius , Linn., qui est le Copxis .A TROIS FOr.iOLEs : Coptis tvifotia , Pursh , FI. Amer, y, 2, pag. 3go; Salisb. , Trans, Linn., 8, pag. 3o5 ; Hellehorus trifolius, Linn.; Ainœnit. acad., 2 , pag. 556, tab. 4, fig. a8. Cette plante est remarquable par son port : elle est fluette , fort petite; ses racines grêles, fibreuses, couvertes d'écaillé* imbriquées sur le collet, produisant plusieurs feuilles longue- ment pétiolées, toutes radicales, composées de trois folioles assez petites, ovales , arrondies, sessiles , rétrécies k leur base, à double crenelure aiguë. La hampe est droite , presque fili- forme, longue d'environ deux à trois pouces, munie vers son sommet d'une petite bractée ovale, sessile, terminée par une petite fleur blanche; le calice composé de cinq folioles ca- duques, ovales, striées. Les pétales, beaucoup plus courts que le calice, varient par leur nombre et leur figure, ainsi que le nombre des ovaires de deux à six : autant de capsul. & ovales, ob'ongucs, pédiccllccs, oirrant l'aspect d'une pelUi> COQ ^if ombelle. Elle croît, aux lieux humides et ombragés, dan» l'Amérique septentrionale et dans la Sibérie. Pursh , danus pyrrhocorax; mais depuis il a été spécialement appliqué, par Linnaeus et par la plupart des naturalistes, aux roUiers qui, compris dans la famille des coraces, ainsi que les corbeaux, se distinguenï de ces derniers par la nudité de leurs narines, couvert'js chez les autres. Brisson, èonsacrant le mot galgulus aux roU liers, a établi, sous le nom de coracia, un genre particulier, composé dtL crave ou coracias , corvus graculus, Linn., et de l'oiseau que Gesner a appelé corvus sylvaticus , et Linnaeus cornus eremita. M. Vieillot a adopté le genre de Brisson, ca- ractérisé surtout par les deux mandibules également courbées en arc -, et sans y admettre comme espèce réelle le caracia cristata de cet auteur, corvus eremita, Linn., et coracias huppé ou sonneur, Buff. , il a composé ce genre du coracias à bec rouge , cori>us graculus , Linn. , d'un coracias à bec noir, qui a le plumage de la même couleur , et qui se trouve à la. Nouvelle-Hollande, et du coracias tivouch , représenté dans les planches enluminées de Buffon, n.° 697, et dans l'Histoire naturelle des promérops , à la suite de celle des oiseaux dorés, sous le nom de huppe du Cap. M. Cuvier a laissé ce dernier oiseau parmi les huppes proprement dîtes, et il a rangé Ie& deux autres, sous le aom de cnives^ /regilus , dans la môms; S5o COR famille. Comme cette classification ne laisse pas subsister tin double genre Coracias , et évite toute confusion avec les rol- liers, où croit devoir renvoyer, pour la desci'iption des espèces dont il s'agit, aux mots Crai>e et Huppe. (Ch. D.) CORACINE, Coracina. (Ornitli.) M. Vieillot a formé ce genre d'oiseaux auparavant classés parmi les corbeaux : il lui a donné pour caractères un bec à base glabre chez les •uns , et couvert de plumes veloutées ou cétacées chez les autres, épais, robuste, déprimé, anguleux, étroit vers le bout; la mandibule supérieure entière ou échancrée et cour- bée vers la pointe; l'inférieure plus courte ,^ un peu aplatie en dessous; les narines ovales, ouvertes, situées près du front; les pennes bâtardes des ailes courtes, et les seconde , troi- sième et quatrième les plus longues de toutes. Ce genre a été divisé en quatre sections. Dans la première , le bec est garni * à la base de plumes veloutées ; dans la seconde, les narines sont recouvertes par des plumes cétacées, dirigées en avant avec la mandibule supérieure échancrée vers le bout: dans la troisième, le bec, nu à la base, est aussi échancré à la pointe; et dans la quatrième, le bec est entier, et lés narines sont découvertes. Les espèces que M. Vieillot a distribuées dans ces diffé- rentes sections, sont : i.°la coracine céphaloptère ; 2." la cora- cine chauve ou gymnocéphale ; 5.° la coracine à col nu, ou gymnodère; 4." la coracine choucari: 6." la coracine kailora ; 6." la coracine à ventre rayé; 7.° la coracine verte; 8.° la co- racine à front blanc; 9.° la coracine à gorge rouge. (Voyez pour la première de ces espèces, le mot Céphaloptère; pour la seconde et pour la troisième , le mot Cotinga ; pour les 4.* , 5.% 6.* et 7.*^ , les choucaris des papous , à ventre rayé , à masque noir et violet, sous le mot Choucari.) Voici une notice des deux dernières. La CoRACiNK A IRONT FLANC, Coraciiia albifrons, Vieill., cor- respond au corvuspacificus , Gmel. et Lath. Cet oiseau, qui se trouve dans les îles de la luer du Sud , est long de dix pouces; le front et la gorge sont blanchâtres; le sommet de la tête et la nuque noirs; les parties supérieures du corps cendrées, et les parties inférieures d'un brun rougeàtre ; les ailes et la queue sont noires ; mais leurs pennes ont l'extrémité blanche , COR 35i à rexception des deux rectrices intermédiaires; le bec, les pieds et les Oiigles sont noirs. La CoRACiNE A GORGE ROUGE, Coraciiia ruhricollis , Vieill, , est tonte noire, à l'exception d'nne grande plaque d'un rouge éclatant, qui s'étend depuis le haut de la gorge jusqu'au mi- lieu de la poitrine. Sa taille est de dix-sept pouces ; son bec , bleu dans presque toute sa longueur, est blanchâtre k la pointe , et garni à sa base , dans tout son contour, de poils courts et roides. Son cou, principalement la partie supé- rieure, est couvert d'une masse considérable de plumes; sa queue est un peu arrondie, les tarses sont plombés. Chez la femelle, le bec est brun, le corps d'un noir moins foncé, la plaque d'un rouge moins vif, et le bas de la poitrine moitié rouge et moitié noir. Cette espèce a beaucoup de ressem- blance avec le piauhau ordinaire , musclcapa ruhricollis , Guiel. , représenté pi. 53 1 deBuffon, et pi. 47 et4S des Oiseaux rares de l'Afrique et des Indes, de Levaillant ; mais celui-ci appartient à la famille des cotingas, et M. Vieillot fait observer qu'il a le bec moins évasé, plus caréné en dessus, que les plumes qui recouvrent la base de son bec ne sont point dirigées en avant, et que ses narines sont totalement à découvert. La description de M. Vieillot est d'ailleurs calquée sur celle que M. d'Azara donne, sous le 11.° 67, de la degoUada, ou pia ensanglantée , que Sonnini regarde aussi comme différente du piauhau. Suivant l'auteur espagnol, cette espèce n'habite pas ordinairement le Paraguay, et c'est par une rencontre lor- luite que son ami INozeda y a pris un mâle vivant et tué sa femelle. (Cir. D.) CORACITES (Foss.), nom que l'on a donné aux Bélemnites. Voyez ce mot. (D. F. ) CORAÇONCILLO (Bot.), nom espagnol donné, suivant Clusius, dans les environs de Salamanque, au millepertuis rampant, hypcricitnihumifusum. (J.) CORA-CORAS. (Erpét.) Suivant la Chênaye des J3ois, on appelle ainsi un joli serpent d'Amérique, que les Portugais nomment encore Talieboebot. Voyez ce mot. (H.C.) CORACORHINCUS ou Coracorhyncus. {IchthyoL.) Nieuhoff, Ray et quelques autres donnent ce nom à un poisson des Indes, dont le bout des mâchoires est courbé conyne le bec d'un 5^5. coii corbeau : ce mot est tiré ^ tttîté supérieure une tenrlance à se diviser en trois pnrties, une médiane, plus large, et deux latérales ; et comme celles-ci peu- vent ensuite se subdiviser de même, il en résulte qu'une branche de coralline forme un petit arbrisseau lout-à-fait plat, les ra- meaux naissant sur le même plan. L'articulation terminale com- mencepar être une espècede petit bourgeon comme vésiculfux, qui s'élargit et s'aplatit ensuite en fer de lance, et du Lord supé- rieur duquel naissent , sous forme de petits tubercules, les trois articulationsqui doivent continuer Ja branche. Ces parties termi- nales, dans uu individu bien vivant, sont toujours plus blanches que le reste , qui est ou rougeàtre ou violacé-, et ne peuvent être mieux comparées qu'au sommet d'une jeune branche d'arbre. C'ëtoitdonc en cet endroit qu'il falloit chercher des animaux , s'il y en avoit : c'est ce que j'ai fait. Mais, quelque soi» que j'y aie mis, en observant ces individus à l'ombre ou au soleil, dans de pcti<§ trous de rochers remplis d'eau, quelque temps £iprès que la n^er en fut retirée , avec une forte loupe , jamais je n'ai pu apercevoir la moindre trace d'animaux, ou même defilamensqui en sortiroient. Si, après avoir envisagé l'extérieur d'une coralline , on étudie sa structure interne , ou ne trouve pas, comme le disent les auteurs, que ce soit un axe fibreux, corné, entouré d'une croûte calcaire, mais, au contraire, une espèce de tissu cellulaire, dans les mailles du- quel est déposée la matière calcaire : et, en elTet, quand on met une coralline dans un acide foible, on la ramollit absolu- ment comme un os. sans qu'elle diminue aucunement de vo- lume , qu'elle prenne une autre forme , ni même qu'elle change de couleur, en sorte qu'il me semble difiicile d'y aper- cevoir cequ'Ellisdit à ce sujet, et que je crois principaieraent tiré d'une grande espèce de la Jamaïque, dont M. Lauiourouxa fait un genre distinct avec beaucoup de raison. C'est ce qui fait que je doute réellement beaucoup que les véritablt-s corailiucs puissent être formées par des polypes distincts , comme il yen h dans les cellaires , etc. Mais est-ce réellement un végétal ? C'est ce que je ne voudrois pas assurer davantage, quoique tous les Italiens, qui ont le plus observé ces sortes de corps, paroissent en être entièrement eonvciincus. Quoi qu'il en soit, ce genre peut être caractérisé ainsi, Cii v plaçant la plupart des espères qu'y range M. de l.amarck ■ Corps phvtoïde, composé d'arti- Sfî; COR culations plus ou moins distinctes, calcaires , fibreuses, com- primées; en tièremcit .'Isses, formant des espèces de branches ou derameajix constamment dans le même plan , ou flabelliformes , fixés sur les corps sous-marins. Les corallines se trouvent, à ce qu'il paroît, dans toutes les mers , souvent en grande abondance, fixées sur toute espèce de corps, à des profondeurs extrêmement variables, et sur- tout, à ce qu'il paroit, sur les bords de la mer, dans des exca- vations de rochers. On en emploie quelques espèces comme vermifuges ; mais il paroît que ce n'est pas la coralline pro- prement dite qui Test , mais certains fucus que l'on trouve dans le commerce, sous le nom de mousse de Corse. M. Lamouroux compte dans ce genre jusqu'à vingt espèces, parmi lesquelles il est très-probable qu'il y en a plusieurs qui ne sont que de simples variétés; et M. de Lamarck, qui y com- prend avec juste raison , ce nous semble , trois genres de M. La- mouroux, savoir, ks corallines, les cymopolies et les amphi- roa, en caractérise trente-deux. A. Espèces trichotomes; les articulations peu séparées. 1.° Coralline officinale : Corallina officinalis , Linn.; Sol. et EH., tab. 25, fig. 14 et i5. Coralline trichotome, de couleur verdâtre ; les rameaux pinnés ; les pinnules distiques , ordinai- rement C5'lindriques et en massue; les articles des tiges et des rameaux cunéiformes et un peu comprimés. Elle se trouve dans toutes les mers de l'Europe 2." Coralline cuirassée : Corallina loricata , Gmel. ; taxa, Lamk. Cette espèce, qui paroit fort rapprochée de la précé- dente dont elle n'est pçut-être qu'une variété, en diffère sur- tout en ce qu'elle est plus rameuse, plus lâche et d'un rouge livide. Elle est des mêmes mers que la précédente. 3." Coralline nodulaire : Corallina nodularia, Gmel.; lon- gicaulis, Lamk. Elle est aussi très-voisine de la coralline offi- cinale ; mais elle est encore plus rameuse , surtout à l'extrémité ; ses rameaux sont grêles et fort alongés ; les articulations sont très-nombreuses, un peu comprimées. Des mers d'Europe. 4.° Coralline écailleuse : Corallina squamata, Sol. et EU., Corail. , tab. 24 , n." 4 , C. 6. Les rameaux sont pinnés , élargis à l'extrémité; les ramules étroits, déprimés; les articulations inférieures arrondies, comprimées et cunéiformes; celles des COR 365 rameaux aplaties ; lessupérleures tranchantes. Des mêmes mers que les précédentes. 6.° CoRALUNE sapinetïe; CoralUna abietina , Lamk. M. de Lamarck distingue de la précédente, avec laquelle M. Lamou- roux la confond , une coralline d'un rouge sombre ou pourpré , qui est bipinnée, avec ses pinnules serrées , penniformes ; les articulations assez grandes , turbinées et subcomprimées. Elle vient aussi des mers d'Europe. 6.° Coralline pectinke; CoralUna pcctinata , Lamk. Les reje- tons sont fascicules, droits, nus inférieurement, pectines su- périeurement ; les pinnules sont subulées , et les articulations cylindriques. On croit qu'elle vient d'Amérique. 7.° Coralline millegraine; CoralUna millegrana, I^amk. Dans cette espèce les tiges sont grêles , rameuses supérieurement et un peu en faisceaux; les rameaux sont droits, pinnés; les pinnules un peu subulées. Elle vient des côtes de Ténériffe. M. de Lamarck ajoute aux caractères de cette espèce , ferti- lihus graniferis : ce qui feroit croire qu'il regarderoit comme des graines les petites vésicules , irrégulièrementplacées , qu'on trouve quelquefois dans la coralline commune. 8." Coralline GRANIFÈRE : CoralUna graniferay Lamk., an Soland. et EU. , pag. 1 20 , t. 2 1 , fig. CC ? Rameuse , très-petite ; les rameaux snbpinnés, lancéolés; les pinnules presque séta- cées. Cette espèce, qui offre aussi de petites graines à l'extré- mité de ses pinnules ou de ses divisions terminales, forme des touffes étalées en rosette, verdàtres et pourprées. Dans la mer Méditerranée et l'océan Atlantique. g." Coralline EN CYPRÈS; CoralUna cupress{na,Esper., Suppl. 2, tab. 7. Très-peu élevée , subpinnée ; les rameaux petits, pen- na ces, élargis à leur extrémité et comprimés; les barbes et les barbules serrées et distiques. Elle vient de l'océan Atlantique , près de Ténériffe. 10." Coralline chapelet: CoralUna rosarium , Soland.; EU. p. 11 1 , t. 2 1 , fig. h. Alongée, rameuse, dichotome ; les tiges et les rameaux moniliformes ; les articulations inférieures cylindri- ques, les supérieures un peu comprimées. De la merdes Antilles. Cette espèce appartient au genre Cymopolie de M. Lamouroux. 11." CoRALLiNE FiticuLE ; Cor'iiiUna fAicula , Lamk. Peu •^c^r, COR élevée, subtrichotoine, comprimée en crête ; les rameaux et ramiisf^uks dilatés snpcripuremer.t et aplatis ; les articulations comprimées, cunéiformes, angulaires, lobées ; les terminales subpalmécs. De rOccan américain. ] 2." CoRALUNE EN coRVMBi: : CoralUna corj'mhosa, Lamk.; an palmata, So\!\nd. et Eli., p. 118, t. 2 1 , fig. a. A. P Elle pa- roît avoir beaucoup de rapi»or(s avec la précédente, dont elle diffère en ce qu'elle est plus élevée, moins aplatie, et termi- née davantage en corymbe.ElIe vient des mêmes mers. j3." CoRArriNE livide; CoraUina li^ida , Lamk. C'est une espèce assez voisine des précédentes, mais qui est de couleur verte olivacée ou rougeàtre. E!le vient des mêmes pays. 1 4.° CoRALLiNE rLiJMEUSE ; Coralliria plumosa, Lamk. Les tiges sont un peu rameuses , bipinnées , penniformes ; 1rs articu- lations sont à peine comprimées ; les barbules sont courtes et très-fines. Elle a été rapportée des mers de l'Australasie par MM. Péron et Lesueur. i5." CoRAI.Ll^E ROSE : CoralUna rosea, Lamk.; CoralUna em- pâta, Lamx. , Polyp., pL 10, fig. 3. C'est encore aux mêmes voyageurs que nous devons cette espèce , l'une des plus jolies du genre, et qui est très-rameuse, d'un pourpre rosacé : lesra- meaux sont subpinnés ; les barbes pennacées ; les barbules en forme de cils, et les articulations des rameaux très-courtes et très-nombreuses. 16.° CoRALLiNE MLCRONÉE ; Coralliiia mucronafa, Lamk. R:i- meuse, subdichotome ; les tiges et les rameaux sont pinnés, si ce n'est inférieurement; les barbules courtes, grêles, aiguës: les articulationsdes tiges cunéiformes. Des mers d'Europe. 17." CoRALLiNE CORMCULÉE : CoralUna corniculata, EU.. Corail. , tab. 24 , n." G , fig. d'h. Subcapillaire , dichotome ; les rameaux pinnés ; les articulations des tiges à deux cornes, celles des rameaux arrondies. Des mers d'Europe. 18." CoRAixiNE ALONCÉE : ComlUna elongafa, Gmel.; Eli., Corail. , tab. - 4 , n.° 3, fig. 5. Tiges grêles , alongées , trichotomes ; les articulations de la base cunéiformes, celles des rameaux cy- lindriques , et du sommet obtuses. Delà Manche. 19.° C0RALI.INE POLYCHOTOME; CoralUna polychofoma, Lamx, Articulations de formes très - variables , subtriangulaircs , quelquefois scutifonnes ou ondulées, cylindriques dans la COR 367 lige, comprimées aux extrétnités. Elle vient fie la l)aie de Cadix. 20.'' CoaALLiNE [.OBBt:; Corallina lobata , Lamx. Les articu- lations des tiges et des rameaux sont cylindriques à la base, élargies, comprimées, ou presque planes à l'extrémité qui est tronquée horizontalement et marquée de trois à quatre lobes plus ou moins profonds; couleur violet- verdàtre. Des Canaries. 2 1." CoRALLiNEDE CuviER ; CoralUnaCuAcri , Lamx. , Hist. des Polyp., pi. 9 , fig. 3 a B. Très-rameuse ; les rameaux bipinnés ; les barbules sétacées; articulations globulaires, avec les tiges comprimées dans les rameaux et cylindriquesdanslesbarbules; d'un violet rougeàtre. Des mers de l'Australasie. Ne seroit-ce pas la corallina plumosa de M. de Lamarck ? ^a-^CoRAixiNE suBULitE : CoralUna suhulata , Soland. et Eli., lab. 2 1 , lig. G. Trichotome, les rameaux courts, subulés , avec les articulations cylindriques, celles de la t'^e tranchantes, cunéiformes, prolifères à leurs angks supérieurs. Des mers d'Amérique. 23." CoRALLiNE GRÊLE ; Corallîna gracilis , Lamx. Dans cette esj)èce, provenant de l'Australasie, les ram.eauxsont nombreux, îdoiigés, flexibles; les articulations sont rondes inférieurement et comprimées supérieurement. Couleur variée de rouge et de violet. 24." CoiïArxiNF, deTurner; Corallina Tiirneri , Lamx. , Polyp. , pi. 10, fig. 2 , a B. Très-rameuse, fort élégante, très-mince-, les articulations des principaux rameaux un peu comprimés, cunéi- formes; les autres entièrement cylindriques. Couleur variée de vert, de rouge et de violet. Des mers de l'Australasie. 25." CoRAr.UNE riLiFÈRE; CoralUna pilifera, Lamx. Les arti- culations de la tige et des rameaux subgloboleux couvertes de filamens épars, capillaires, longs et cylindriques; corps ovi- formes, souvent aussi pilifères. Couleur blanche nuancée de violet. De l'Australasie. ■26.° CoRALLiNE SIMPLE ; CoralUna siinplex , Lamx., Polyp., pi. lOjfig.h. Très-peu rameuse, les articulations très-variables par la forme et la grandeur; d'un jaune de paille. Des mers d'Amérique. 27.° CoRALLiNE DU Calvados : CoralUna cal^adosii , Corallina ojficinalis, var. , Soland. et Eli, , tab. 23, fig. 14. Articula- tions irrégulièrement comprim=ies, quelquefois ioflées, les in- 368 GOR iiérieures larges, presque triangulaires, les supérieures presque cylindriques. De la Manche. 28." CoRALLiNE PALMÉE : CoralUiia palmalu , Soland, et EU., n." 20, tab. 21, fig. aA.Trichotome, articulations convexes , cunéiformes, lessupérieures larges et lobées. Des mers d'Amé- rique. 29.° CoRALLiNE PROLIFÈRE ; CoralUnaproUfera , Lamx. , Polyp. , pi. 10, fig. 1. Cette espèce, très-différente des précédentes, a de petites ramifications implantées sur la surface des articu- lations, qui sont comprimées et comme cornées. Elle vient des Jndes orientales. B. Espèces à tiges très-fines, subdichotomes, et à articulations cylindriques, formant le genre Janie,ja;iia, de M. Lamouroux. ?)o.° CORALLINE ROUGEATRE: CovalUna ruhens , Linn. ; Eli., Corail., n." 5, tab. 34, fig. cE. Très-fine et très-jolie espèce de l'océan d'Europe, musciformc, rougeâtre; articulations termi- nales et celle des bifurcations renflées en massue. M. Lamouroux rapporte avec raison , à ce qu'il nous semble , à celte espèce, comme de simples variétés, la corallina spermo- plioios , Linn., Eli., Corail. , tab. 24, n.° 8 , fig. 96 ; la corai/iraa cristala, Linn. , EU. , Corail., tab. 24, n.° 5, fig. f F, que M. de Lnmarck en dislingue. 5i.°CoRALLiNE FLOCONNEUSE; CoralUna Jloccosa ^ Lamk, Cette espèce, établie par M. de Lamarck , qui ignore sa patrie, est extrêmement rameuse , et ses ramifications sont couvertes d'as- pérités très-petites. 52.° CoRALLiNE POURPREE ; CoralUiia purpurata, Lamk. Elle est touffue, de couleur de pourpre ; les rameaux comprimés ; les ramuscules terminaux , claviformes , subbilobés. De l'océan Atlantique. Diffère-t-elle de la coralline rouge ? 33." Coralline bossue ; Corallina gibbosa , Lamk. Très-petite espèce d'un à trois millimèires , dont les articulations sont renflées dans leur milieu, et qui a été trouvée sur un fucus dans la mer Rouge. 34.° Coralline pygmée; Corallina pygmœa, Lamx., Polyp., pi. 9 , fig. i.De lagraîideur de la précédente ; ses rameaux sont divergens ; les articulations inégales, flexueuses, à surface rugueuse ; de couleur violette rougeàtre. Du cap de Bonne- Espérance. COll 3<3<) 55/ CoRArxtNE PEtiTE ; Côrallina pumila, Lamx. , Polyp. ^ pi. 9, fig. 2. Un peu plus grande; ses rameaux sont subulés; les articulations supérieures deux ou trois fois plus longues que les inférieures. Sur des fucus de la mer Rouge et des Indes. 56." CoRAixiNE ADHÉRENTE ; Corallinu adhœrens , Lamx. Tiges extrêmement fines, toul-à-fait capillaires, divergentes, mê" lées , de couleur rougeàtre.De la Méditerranée. Syi" CoRALLiNE pédoncclke; Côrallina pedunculata, LamXé, Polyp. i pi. 9, fig. 3, a B. D'un à deux centimètres ; rameaux tronqués; articulations courtes ; corps oviformes, stipités, ja- mais appendiculés. Australasie. 38." CoRALLiNË VERRUyuEUSE ; Côrallina verrucosa, Lamx., Polyp., pi. 9 , fig. 4, a B. Rameaux peu nombreux, roides; articulations alongées, couvertes de pustules verruqueuses. De l'Amérique méridionale» M. Lamouroux fait l'observation que ces pustules ou aspé- rités se détachent par un léger frottement, et n'appartiennent pas à lacoralline.il en estprobalement de mêmedelacoralline floconneuse de M. de Lamarck. og." CoRALLiNE A PETITES ARTICULATIONS ; CorulUna micrarthro' dia, Lamx., Polyp., ph g^ fig. 5, a B. Cette espèce ne diffère de la rouge que par la petitesse de ses articulations, qui sont aussi longues que larges. Elle vient de l'Australasie. C. Espèces qui sont rameuses, dichotomes, trichotomes, oU verticillées; les articulations longues et très-séparées les une* des autres par une substance nue et cornée. Genre Amphiroa de M. Lamouroux. 40.° CoRAu.xNE GLADiÉE ,' CoralUna anceps , Lamk. Très-ra-» meuse ; les articulations inférieures cylindriques; les supé- rieures alongées, tranchantes^ dilatées supérieurement. Du Voyage de MM. Pérou et Lesueur. C'est probablement Vamphi' roa dilatata, de M. Lamouroux. 41.° CoRALLiNE ÉPHÉDRÉE; CoralUua ephcdrcEa. Lamk. Ëxtrê- mement rameuse, avec des articulations longues, grêles, subcy^ lindriques; les terminales tranchantes. Rapportée parlesmêmes voyageurs. ]N'est-ce pas la même espèce que M. Lamouroux a nommée amphiroëde Gaillon, figurée, Polyp., pi. 11, fig» 3? 42.° CoRALLiNE cylindrique; CoralUna c/lindrica, Soland. et EU., t. 22, fig. 4, Très-grêle, très-rameuse 3 les ramuscule* 10. a4 $7« COR bifurques au sommet ; les articulations cylindriques et presque égales. Des mers d'Amérique. 43."* CoRALLiNE cusFiDÉE; CoralUna cuspidata^ Soland. et EU. , tab. 21, fig. f. Subtétrachotome , avec des articulations cylindriques et les ramuscules terminaux aigus. Des mêmes mers. C'est l'amphiroë fourchue de M. Lamouroux. 44." CoRALLiNE CHAUSSETRAFÉ ; CorulUna tribulus , Soland. et Eli. , tab. 2 1 , fig. c. Subpentachotome, très-rameuse, diffuse, muriquée ; les ramuscules divergens en étoiles à leur racine ; les articulations inférieures tranchantes, les supérieures cylin- driques. Des mêmes mers. 45.° CoRALLiNE INTERROMPUE; CorulUna intcrrupta , Lamk. ; Lamx. , Polyp. , pi. 11, fig. 6, A. Très-grêle, très-rameuse, diffuse ; les ramuscules naissans par verticilles de deux ou trois ; les ramifications souvent éloignées, cylindriques, quelquefois un peu gibbeuses. De l'Océan atlantique. 46.** CoRALLiNE STELLiFÈRE ; CoralUna stellifera , Lamk. j A. jubttta, Lamx., pi. 11, fig. 6. Subpentachotome, très-ra- meuse : les rameaux alongés , lâches , garnis de cils ; les ramus- cules aciculaires ou capillaires, naissant en étoiles ; les articu- lations des rameaux très-grosses, celles des ramuscules très- fines. C'est unebien singulière espèce, rapportée par MM. Péron et Lesueur. 47.° CoRALLiNï: CHARAQUE 5 CoralUna chara, Lamk.; A. cha- roides, Lamx. Polychotome ; les rameaux verticilles, ainsi que les ramuscules, qui sont très-petits, ascendans ; articulations cylindriques, longues, inégales, verruqueuses ou tubercu- leuses ; couleur d'un jaune terreux. Elle vient du voyage de MM. Péron et Lesueur, ainsi que la coralline rayonnée, coral- lina ràdiata, Lamk. , et gallioïde, corallina gallioides du même , qui , d'après ses propres observations, n'en sont peut-être que des variétés, car leurs rameaux et ramuscules sont également verticilles. 48.** Coralline verruqcbuse ; CoralUna verrucosa , Lamx. , Polyp. , pi. 11, fig. 4. Trichotome, ou subverticillée ; les arti- lations cylindriques un peu renflées aux deux extrémités et très- verruqueuses. Couleur rose-verdàtre. Du Voyage de MM. Péron et Lesueur. •49." ■CoRAii^'^B vm BsAV^-ois ; Corallina Beauvoisii , Lamx. COR «7» Dîchofome ; les tiges cylindriques, les rameaux comprimés, presque planes à leur extrémité. Des côtes du Portugal. ôo." CoRALLiNn TRÈs-FRAGiLB ; CoralUnafragUissima , Soland. et EU., tab. 21 , fig. d. Presque dichotome, roide , droite ; les rameaux capillaires ; articulations longues, cylindriques et ua peu étranglées au milieu. Méditerranée , et mers d'Amérique et des Indes. 51." CoRALUNE FUSoiDE ; CoralUna fusoidcs ^ Lamx. y Polyp. , pi. 11, fig. 2. Dichotome; à articulations fusiformes, verru- queuse inférieurement et lisse ^supérieurement. De l'Océan indien. 62." CoRALt.iNE LUISANTE; CoratUna lucida , Lamx. Rameuse, dichotome; les articulations parfaitement cylindriques et lui- santes. Pairie ignorée. 53." CoRALUNE roide; CoralUna rigida ; Lamx., Polyp. ^ pi. 11, fig. 1. Rameuse ; les rameaux épars et peu nombreux ; articulations cylindriques , trés-rapprochées et rugueuses. De la mer Méditerranée. (De B. ) CORALLINE. (ConchjL) C'est un des noms vulgaires du pecten sanguineus. (De B.) CORALLINE. {Erpét.) Vipère de l'île d'Amboine, repré- sentée par Seba, Th. 1 1 , pi. 17 , n.** 1. Voyez Vipère. (H. C.) CORALLINE, ou Mousse de Corse. [Bot. ) L'on vend dans les boutiques, sous le nom de mousse de Corse, un mélange de plusieurs productions marines, qu'on emploie comme ver- mifuge. Le fucus heLininthocorthon , qui est regardé comme la matière éminemment vermifuge, est en quantité très-variable dans les divers paquets de cette mousse ; on n'en trouve quelquefois que le huitième, et rarement au-delà du tiers. M. Decandolle a prouvé que ce mélange est composé d'une vingtaine d'espèces dififérentes de polypiers flexibles et de plantes de la famille des algues; ce sont des corallina et des espèces de /i/cus , Ae ceramium ., et d'uZ^'a, qui varient beaucoup pour la quantité. Lorsque la mousse de Corse est presque entièrement com- posée du polypier que les naturalistes ont nommé corallina officinalis , elle porte le nom de coralline blanche; dans le cas opposé, c'est la coralline rouge. Latourette a fixé le premier son attention sur cette mousse, 2 4' Sya COR et il attribuoit sa propriété vermifuge au fucus helminthocor- thon • mais il est probable qu'elle est commune à toutes les autres productions marines qui sont mélangées dans cette niousse , et même à toutes celles qui leur sont analogues. Voyez GiGARTiNA. (Lem.) COKALLINE DE PAQUES. {Bot.) C'est le liclien pascalis de Linnaeus. Voyez Sïeucocaulon. (Lem.) CORALLINÉES ( Zooph. ) , Corallinece, Lamx. M. Lamouroux réunit sous ce nom de famille plusieurs genres, qui très- probablement n'ont guère de rapports entre eux. Les carac- tères qu'il lui donne sont : polypiers phitoïdes , presque tou- jours articulés, formés de deux substances : l'une intérieure, ou axe, membraneuse ou fibreuse, fistuleuse ou compacte; l'autre extérieure ou écorce plus ou moins épaisse, calcaire et renfermant des cellules polypifères, très-rarement visibles à l'œil nu , quelquefois à l'extrémité des rameaux ou de leurs divisions , ou sur leurs parties latérales. Les genres qu'il met dans cette famille sont les suivans : Acetabalaire , Folyphvse, Nésée, Galaxaure ^ qui ont, suivant lui, les polypes aux ex- trémités des rameaux; Janiè, Coralline, Cymopome, Amphvroe, Halimède, dont les polypes ne sont pas apparens , et les poly- piers articulés; enfin , UDOiÉEet Melobesie, dont les polypiers ne sont pas articulés. Voyez ces ditférens mots, et surtout CoRALLtNE. (De B.) CORALLINES. (Zooph.) Sous ce nom, plusieurs anciens naturalistes, et entre autres EUis, dont les travaux à ce sujet servent encore de base aux améliorations successives qu'on cherche à apporter dans la disposition méthodique de ces corps organisés , comprenoient non-seulement les véritables CoRALLiNESSOUs le nom de corallines articulées , mais encore les TuBULAiRES, sous cclui de corallines tubuleuses; les Sertulaires qu'ils nommolent corallines vésiculeuses ; les Cellaires, appelées corallines celluleuses. Voyez ces différens mots. (DeB.) CORALLINES. {Foss.) Quoique Fortis ait annoncé dans ses Mémoires pour servir à l'Histoire naturelle de l'Italie , tom. I, pag. 45 , que dans les montagnes de Brendola en Italie , il avoit trouvé de petites branches de corallines fossiles, il y a tout lieu de croire que sous cette dénomination il n'a en- tendu parler que de petits polypiers branchus ; il n'est j-as COR 3y5 rraîseniblable qu'on ait rencontré à l'état fossile des coral- lines proprement dites ; leurs articulations cornées s'oppo- seroient à ce qu'on les trouvât entières. On en a la preuve dans les isis, que l'on trouve fossiles, et dont les articulations cornées ont toujours disparu. (D. F.) CORALLINITE {Foss.) , Corallinites , Guett. C'est le nom que Guettard donne à certains corps fossiles, finement bran- chus et ramifiés , dans son travail sur la classification des polypiers fossiles, tom. II, pag. 412 de ses Mémoires. (De B.) CORALLIS. (Mm.) C'étoit, suivant Pline, une pierre du rouge du minium, et qui se trouvoit dans l'Inde et à Syène : c'est tout ce qu'en dit le naturaliste romain. On croit que ce pouvoit être un jaspe rouge ; mais cette indication incomplète et isolée peut convenir à beaucoup de minéraux rouges. (B. ) CORALLITES. (Foss.) Scheuchzer et d'autres auteurs an- ciens ont désigné, sous ce nom générique, les madrépores, les isis et les méandrines fossiles. (D. F.) CORALLODENDRON. (Zooph.) Seba donne ce nom à une espèce d'escharre, S. crustulenta ^ Pall. (De B.) CORALLO-FUNGUS. {Bot.) Les clavaires charnues et ra- meuses qui croissent aux environs de Paris , ont été appelées corallo-fungus (chainpignons-corail) par Vaillant; elles rentrent dans les CoraUoïdes de Tournefort, de Micheli et de Paulet, et dans le genre Manina d'Adanson. Voyez Clavaires. ( Lem. ) CORALLOIDE {Foss.) , Coralloides , Guett. Assez mauvais genre établi par Guettard , dans son Mémoire sur la classifi- cation des polypiers fossiles, pour placer quelques corps crétacés, cylindriques, branchus ou non branchus, ayant leurs troncs simples ou étoiles , sans stries ou avec des stries. Ces corps ont-ils appartenu réellement à des corps organisés ? Voyez Mém. de Guettard, tom. II, pag. 414, et tom. III, pi. 43. (De B. ) CORALLOIDES. {Bot.) Ce nom a été employé en bota- nique pour désigner des espèces de champignons et des espèces de lichens qui, par leur forme branchue , imitent le corail. Tournefort Fappliquoit spécialement aux espèces de clavaires rameuses et charnues, et à quelques espèces d^yd- nuiH dans le même cas. Micheli le restreint aux seules cla- vaires ci-dessus. Adanson , qui est de cette opinion , donne à ce 374 COR groupe lé nom de manina; il se trouve compris dans le ech- rallo-fungus de Vaillant. C'est aussi celui qui constitue la famille que Paulet nomme des coralLoïdes. (Voyez Clavaires.) Les lichens qui ont mérité cette dénomination de coraU loïdes , font partie de plusieurs des nouveaux genres qu'on a établis dans la famille de ce nom. Dillen s'est servi du même nom pour en faire connoitre beaucoup d'espèces qui rentrent dans le genre Sphœrophorus et dans le genre Cladonia d'Hoff- mann, que M. Acharius réunit au Cenomyce. ( Voyez Cladonie.) Le coralloïdes d'Hoffmann est un genre qui renfermoit des espèces placées maintenant dans les genres Cornicularia , Stereocaulon , et Sphœrophorus. ( Lem. ) CORALLORHIZE , Corallorhiza. {Bot.) Genre de plante» monocotylédones , à fleurs irrégulières, de la famille des or- chidées, de la gjnandrie diandrie de Linnaeus, dont le carac- tère essentiel consiste dans une corolle à six pétales irrégu- liers ; l'inférieur ou la lèvre prolongée à sa base en un petit éperon libre ou soudé ; la colonne de la fructification libre ; le pollen distribué en quatre paquets obliques et non paral- lèles. Ce genre a été établi par M. Rob. Brown , dans la nou- velle édition de VHortus Kea'ensis , pour quelques espèces d'ophrys de Linnaeus, réunies d'abord aux cjmbidium , dont ils diffèrent par leur pollen en quatre paquets, et par le ca- ractère de leur pétale inférieur. Voici quelques-unes des espèces qui doivent être rapportées à ce genre. CoRALLORinzE A BULBES RAMEUSES : Corallorkiza inriata, Brown, in. Ait. , nov. éd. , Hort. Kew. 5 , pag. 209 ; Ophrys corallorhiza. , Linn.; Hall., Helv.,n.° i3oi , tab. 44; Ruàh. ,Elys. 2, p. 264, iig. 16 ; Ruyp. , Gen. 284 , tab. 2 ; Mentz. , tom. g. Cette espèce croit dans les forêts ombragées de l'Europe septen- trionale, dans les Alpes et dans les départemens méridionaux de la France. Ses racines sont composées de fibres charnues , tortueuses, très-rameuses, quelquefois un peu rougeàtres, res- semblant par leur forme à des branches de corail. Ses tiges sont nues, longues de six à huit pouces, garnies de quelques écailles alternes, qui tiennent lieu de feuilles; les ikurssont petites, blanchâtres, d'une couleur herbacée, peu nombreu- ses, presque unilatérales, réunies en un épi terminal, munies ^ COR S75 chacune d'une bradée plus longue que l'ovaire ; la lèvre on le pétale inférieur oblong, aigu, presque entier, n'offrant au-dessus de sa base que deux petits lobes peu sensibles; les autres pétales lancéolés; deux latéraux linéaires, rabattus. CoRALLORHiZE A BULBES BN DENTS : CovalLorhiza odoutorhizoTi , Toit.; Cjmhidium odontorhizon , WiUd. ; Ophrys corallorhiza , Mich., Amer. ; Pluken , AUnag., tab. 2 1 1 , fig. 1 , 2. Cette plante , découverte dans l'Amérique septentrionale , au Canada, dans la Virginie , a le port de la précédente ; elle en diffère évi- demment par ses racines grumeleuses , ramifiées , semblables à de petites dents enchâssées les unes dans les autres, hérissées de petites pointes à leurs bords ; ses pétales sont lancéolés ; la lèvre ovale, obtuse; les hampes enveloppées de gaines al- ternes, presque obtuses; les fleurs petites, pédicellées, dis- posées en un épi terminal, peu garni, pourvu de trcs-petites bractées. Peut-être faudroit-il rapporter au même genre Vophrys squammata , Forst. , seu cymbidium sqiiammatum , Swart. , dont le pétale inférieur est renversé, barbu, à trois lobes; la hampe droite et nue; les feuilles toutes radicales, oblongues, •saillantes en carêiie. M. Brown en a formé son genre Dipo- dium. ( PoiR.) CORAMBÉ, CoRAMBLÉ ( Bot.) , noms grecs du chou , desquels paroissent dérivés, soit le mot cram.be, sous lequel il a été aussi connu, soit les noms de corumb et karumb , qui lui étoient donnés chez les Maures, suivant Daléchamps. On trouve en- core dans Mentzel le nom de corumba, cité comme synonyme d'un palmier, peut-être parce que la sommité non développée de celui-ci est un aliment recherché sous le nom de chou- palmiste. (J.) CORANÇONCILLO. (Bot.) Aux environs de Salamanque , suivant Clusius, on nomme ainsi le millepertuis couché , hypericum humifusum. ( J.) CORAPHOS. ( Ornith.) , nom grec d'un oiseau cité par Hesy- chius et Varinus, mais non déterminé. (Ch. D.) CORAS (Ichthjol.) , nom hongrois du cyprin hamburge, cyprinus carassius. Voyez Carpe, Carassin, Cyprin. (H. C.) CORATOÉ ou CuRAÇA {Bot.), noms que porte à la Ja- maïque , suivant P. Brown , une espèce de pitte , agave vivipara. (J.) PROPHR"^"^^ ^^, 37^ COR CORAX. (IchtliyoL) Ko'paf est le nom grec de la trJgle hiron- delle. Voyez Trigi.e. (H.C.) CORAX. (Ornith.) Ce nom grec, qui désigne le corbeau , a aussi été appliqué, par Aristote. au cormoran, autrement corbeau de mer. (Ch. D.) CORAYA (Ornith.) , nom donné par Buffon à une espèce de ses fourmiliers rossignols, turdus coraya, Gmel. et Lath, (Ch.D.) CORB (Ichlliyol.) , un des noms vulgaires de la. sciana umhra, Linn. Voyez Scièxe. (H. C.) CORB AT (Ornif/?.) , un des noms vulgaires du cormoran, pelecanus carho, Linn. Le jeune corbeau se nomme en espagnol corhato. (Ch.D.) CORBEAU. (5o^) Corv'o des Italiens, champignon du genre des bolets de Linnœus, qui doit son nom à sa couleur noir- grisâtre. Micheli en donne une figure , Gen. , pi. 70 , fig. 2. Il le dit très-bon à manger. Selon lui, c'est un petit champignon dont le dessous du chapeau est blanc et finement poreux. Il croît aux environs de Florence. C'est le porcelet brun de Paulet qui le place dans sa petite famille des cèpes polyporcs. (Lem.) CORBEAU, Covi'us. ( Omilh.) Les principaux caractfr:s de ce genre d'oiseaux sont d'avoir le bec fort, plus ou moins pplati par les côtés, à bords tranchans; lesnarines un peu ovales, recouvertes par des plumes roides , dirigées en avant; la mandibule supérieure à arêtes plus arquées que l'inférieure? la langue cartilagineuse et bifide ; quatre doigts, dont trois de- vant et un derrière ; les troisième et quatrième rémiges les plus longues de toutes; la queue ronde ou carrée. Ce genre, tel qu'il a été établi par Linnœus, étoit plutôt un ordre, et comprenoit les pies, les geais, les casse-noix, les craves , etc. La plupart de ces oiseaux offrent, à la vérité , de grands rapprochemens dans leur organisation, et même dans leurs mœurs; mais le premier but des classifications doit être de faciliter la connoissance des espèces, et lorsqu'elles sont très-nombreuses, on peut faire des séparations fondées sur des différences moins importantes que s'il s'agissoit de créer, îirbitrairement et sans nécessité, des genres nouveaux pour une seule ou pour fort peu d'espèces. C'est d'ailleurs moins le 4i,iS. d'hésifer j quand les groupes qu'on veut ijolcr sont formés COR 377 d'espérés reconiioissHblcs à leur port, que l'on di^tlngTie, en général, au premier coup d'œil , et auxquelles Thabiturle a consacré une dénomination particulière. Quoique la structure du bec et l||^rection des plumes sétacées qui couvrent les na- rines soient presque les mêmes chez les pics et les geais qiie chez les corbeaux, lia donc paru suffisant que la queue fût tou- jours étagée chez les premières, qui or.t constamment les rec- trices du centre plus longues que celles des côtés, pour leur conserver le nom générique de pie, pica; et quoique la queue des geais soit tantôt ronde , tantôt étagée , comme elle est tou- jours peu étendue, et que d'ailleurs ces oiseaux ont les deux: mandibules plus courtes, finissant par une courbure subite et presque égale, et des plumes lâches , effilées, redrcssablcs <à volonté sur le sommet de la tête, on a cru pouvoir leur con- server le nom de geai, garrulus. Les crave%, fregilus . Cuv. , dont les quatrième et cinquième rémiges sont ordinaire- rnent les plus longues, ont la queue courte et égale ; mais ils présentent dans la partie la plus essentielle, le bec, une diffé- rence quisuflit pour empêcher de les confondre avec les cor- beaux, les pics et les geais : leurs deuxmandibuies sont arquées en en bas, tan dis que l'inférieure est droite ou redressée chez les autres. Les casse-noix, micifraga, Briss. , carjocatacles , Cuv. , ont aussi la queue égale; mais leur bec, en cône alongé, est tout-à-fait droit, et les deux mandibules sont pointues et sans courbures. Les chocards, ipyrrhocorax , ont, avec les na- rines couvertes comme celles des corbeaux , le bec comprime, arqué etéchaucré des merles. Les brèves, m/toier. Ce voyageur n'a jamais trouvé que desnourritures animales dans l'estomac de ceux qu'i 1 a tués, quoiqu'ils se répandissent sur les terres d'un Nègre qui récoltoit beaucoup de grains. En Europe, on prend les corbeaux avecla vache artificielle, aux lacets, aux cornets englués, à la pince amorcée de chair, et surtoutavec de petites boulettes de viande mêlées de poudre de noix vomique, qui les enivrent et les font tomber; mais il faut les saisir aussitôt, vu qu'ils reprennent souvent assez de force paur s'envoler et aller périr ou languir plus loin. On regarde comme simples variétés accidentelles du grand corbeau, le corbeau varié, ou caca/ofZ d'Hernandez, qui se trouve au Mexique, et ne diffère du con'us corax que par quelques taches blanches mêlées parmi les noires ; le corbeau blanc, corvus candidus , trouvé dans le nord de l'Europe; le corbeau à bec croisé, corvus crucirostra, qui a été rapporté iePorlo-Rîcco parMaugé. Les corbeaux à une et à deux cornes, qui ont été présentés, à peu près dans le même temps, au duc de Saxe et à la duchesse Christine , n'oflFroient vraisembla- blement ces singularités que par une implantation artificielle, pr.itiquée de la même manière qu'on fixe des ergots sur la tête des coqs ;mais on peut considérer comme des races particulières 01 des variétés assez constantes, 1.° le corbeau noir et blanc de l'ilc de Féroë, cornus leucophccits , Vieil!., sur lequel les taches noires et blanches sont disti'i buées assez ré£[ulièremeut ; s.'' le COR 333 corbeau austral, corvus auslralis , qui paroît venir de l'iIe des Amis, a le bec plus épais à la base et plus comprimé sur les Côtés, sa gorge est couverte déplumes lâches et peu serrées , et son vêtement, au lieu d'être d'un noir prononcé, a une teinte brunâtre. "NVilson, dans son Ornithologie Américaine, décrit aussi et figure, p. 37, n." 2 , un oiseau noir, qui se trouve sur les côtes maritimes de la Géorgie, et dont la voix a du rapport avec celle du corbeau, quoiqu'elle soit plus rauque et plus guttu- rale; mais cet oiseau, tde seize pouces de longueur totale et de deux pieds neuf pouces d'envergure, a le menton dénué de plumes, et les deux mandibules à bords rentrans en dedans vers le milieu : il seroit bon de pouvoir l'examiner plus soi- gneusement avant de déterminer si la dénomination de cor- beau ossifrague, cort^us ossi/ragus, lui convient. Uu corbeau que l'on peut véritablement considérer comme espèce particulière, est celui que M. Levaillant a décrit dans son Ornithologie d'Afrique, sous le nom de corbiyau , pi. 5o, et que Daudin a appelé corbeau vautourin, corvus albicollis^ nom préférable à celui de corbeau corbivau, qui offriroit un pléonasme, ce dernier terme, imaginé pour indiquerles rapports de l'oiseau avec deux genres dilférens , ne pouvant convenir que lorsqu'il est isolément employé. La taille du corbivau tient le milieu entre celledu grand corbeau et de la corneille mantelée ; il est long de dix-huit pouces. Son bec, dontlabase est entourée déplumes dirigées en avant, comme dans le genre Corbeau, est convexe en dessus, et comprimé latéralement; la couleur en est noire, excepté à la pointe , qui est blanche. L'iris est d'un bi'un noisette. Le plumage est d'un noir lustré, avec une large tache blanche derrière le cou, des deux côtés duquel part encore un trait blanc qui ceint la poitrine. La gorge , d'un noir moins prononcé que sur le reste du corps, est couverte de plumes dont les barbes dépassent la tige, et qui sont en consé- quence fourchues ; ses ailes excèdent de trois pouces la queue, qui est étagée, et cette circonstance établit, outre la forme du bec, des rapports avec le vautour. La femelle, dont le corps est d'un noir plus rembruni, a la 'tache de la nuque moins étendue. Cet oiseau , vorace et criard , comme le grand corbeau , a SS4 COïl if même goût pour la charogne, et il y joint un appétit tiictf^ que pour la chair vivante. Non-seulement il attaque et tue les agneaux et les gazelles, qu'il dévore en commençant par* leur arracher les yeux et la langue ; mais il poursuit les buffles , les rhinocéros , les éléphans , et, perché sur leur dos , il s'y repait des larves d'œstres et de taons qui les tourmen- tent, en introduisant son bec dans les plaies qu'elles y ont faites. Le corbeau vautourin n'abandonne à aucune époque de l'année le canton qui l'a vu naître. La femelle, un peii plus petite que le mâle, a le collier moins étendu, et la teinte de son plumage est plus rembrunie. Les autres corbeaux portent plus communément le nom de corneille. Corneille Corbine ; Corvus corone , Linn. , pi. enlum. de Sulïbu, n." 485 , et deLewin, n." 35. Cette espèce, à laquelle jferisson donne en françois le nom simple de corneille, et en latin celui de corn.fx , qu'il a également substitué, pour les espèces suivantes, au mot corvus, et qu'on appelle aussî corneille noire , a dix-huit pouces de longueur et pèse dix à douze onces; son bec et ses pieds sont d'un noir mat j et son plumage est en entier d*un noir à rellets violets 3 là queue, arrondie, dépasse un peu les ailes. La femelle est un peu plus petite que le màle. La corbine , dont la taille est plus courte et le corps de moitié moins gros que celui du cor- beau, &^en distingue encore parla forme des plumes qui cou- vrent la poitrine, et qui sont larges et arrondies vers le bout, tandis qu'elles sont étroites et pointues dans le corbeau. Chez ce dernier la troisième rémige est aussi la plus longue, et chez la corbine c'est la quatrième qui excède toutes les autres. Quant à l'instinct, ce sont ces deux espèces qui ont le plus de rapports ensemble. Les corbiiies , répandues dans l'ancien et le nouveau coiiiiuent, se nourrissent, comme les corbeaux, de cha- rogne, et y ajoutent les insectes, les vers, les poissons, les grains, les fruits, les œufs d'oiseaux, et surtout ceux des perdrix, auxquelles elles font même la chasse lorsque la terre est couverte de neige. Elles se joignent pendant l'hiver aux freux, aux corneilles mantelées, et on les voit, durant le jour , chercher, dans les terres fraîchement labourées, des lombrics COR 385 et des larves de hannetons : à l'approche de la nuit, elles se rassemblent en bandes nombreuses, et se juchent pêle- mêle dans les forêts, sur de grands arbres qu'elles paroissent avoir adoptés. Vers la fin de l'hiver , tandis que les freux vont nicher dans d'autres climats , les corbines se séparent deux à deux et restent dans les bois, dont elles ne sortent plus que pour chercher leur nourriture à peu de distance. Elles construisent sur la cime des arbres les plus élevés , et quelquefois à une moindre hauteur, un nid composé de menues branches , mastiquées avec de la boue et du crotin de cheval, et garni en dedans du chevelu des racines. La fe- melle y pond quatre ou cinq œufs de la même couleur que ceux du grand corbeau, et les couve alternativement avec le mâle , pendant environ vingt jours. Ces œufs sont ligures dans Lewin , pi. 8 , n.° 2. Les père et mère ont beaucoup d'attachement pour leurs petits, dont ils prennent long-temps soin, et auxquels ils ont l'adresse de porter, entre autres alimens , des œufs de perdrix , en insérant l'extrémité de leur bec dans l'ouverture qu'ils ont antérieurement pratiquée; ils ne font qu'une couvée par an, à moins que quelque accident n'ait détruit la première, pour la conservation de laquelle ils combattent les oiseaux de proie qui en approchent. On pré- tend que les amours de ces ciseaux durent pendant toute leur vie, quoique les bandes se reforment à la fin de l'automne. La corbine apprend à parler, comme le corbeau, et sait, comme lui, casser les noix en les laisS'ant tomber d'une cer- taine hauteur; elle visite les lacets et les pièges pour dévorer les oiseaux qu'elle y trouve engagés; et, dans certains pays, on l'a aussi élevée pour la fauconnerie. Son odorat étant très- subtil, elle ne donne guère elle-même dans les pièges des oiseleurs; cependant on l'attrape de différentes manières en hiver. La plus simple consiste à mettre de la viande dans des cornets de papier dont les bords intérieurs sont enduits de glu, et cà en placer, surtout dans les temps de neige, sur les grandes routes ou dans d'autres endroits fréquentés par ces oiseaux, qui, comme les corbeaux, s'y empêtrent, et, après s'être élevés perpendiculairement à une grande hauteur, retombent , épuisés de fatigue , et sans être parvenus à s'en débarrasser. On peut les prendre également avec des boulettes 10. s-5 58C COR de viande endulles de poudre de noix vomique ; mais cette méthode est dangereuse, en ce qu'elle expose les chiens, et particulièrement ceux de bergers, à s'empoisonner en tra- versant les champs où ces appâts ont été dispersés. II y a des corbincs blanches et variées : on a vu qji'il en est de même parmi les corbeaux, et les pays du nord sont ceux où ces variétés se rencontrent le plus fréquemment. L'espèce des corbines est aussi répandue sur les deux confi- nens, et on Ty trouve dans les bois , dans les plaines ou sur le rivage de la mer. On voit en Sibérie une corneille qui ne diffère des corbines qu'en ce qu'elle a quelques plumes grises sur le dos , et qui se joint à elles pendant l'hiver. Il faut probablement rapporter aussi à la corbine l'oiseau ligure parSparmann, pi. 2 de son Muséum carlsonianum, lequel est tout noir, àl'exception d'une tache blanche qu'il a au men- ton , et d'une nuance cendrée à la base du bec. L'auteur ayant négligé d'indiquer les dimensions de cet oiseau , les naturalistes ont hésité à l'associer à la corbine ou au corbeau proprement dit; mais quoique, après l'avoir donné d'abord comme une variété de la corbine, Latham l'ait ensuite rangé ( dans le 2.' Supplément de sonSynopsis. p. 106) avec une variété du grand corbeau observée en Egypte, au mois de février, dans les environs de Rosette, tout porte à croire que cet oiseau, très- rare même en Suède où il a été trouvé, est tout simplement une variété accidentelle. C'est lui qu'on a nommé corv'us cleri- cus, corneille à rabat. Corneille FREUX ou frayonne: Cort'«s/rwgi7eg^u5, Linn. ; Cor- neille moissonneuse, Cornixfrugilega, Briss. ; pi. enl. deBuffon , n." 484, et de Lewin n." 04. Lti taille de cet oiseau diffère peu de celle de la corneille corbine.Toutson plumage est d'un beau noir à reflets, qui sont moins éclatans chez la femelle, d'ailleurs un peu plus petite; mais un signe auquel il est aisé de reconnoiire les freux, c'est la nudité du bec à aa base, et même du front et du haut de la gorge, qui paroissentcomme râpés, tandis que la corbine a toutes ces parties couvertes de plumes. Cet état , quoique constant, n'existe cependant point dans le principe, et les jeunes, avant leur première mue, ont, comme dans les autres espèces, le front, la base du bec et le menton emplumés : COR S87 ?ouî annonce même que l'oiseau représenté dans les pi. enl. de Buffon, sous le n." 483, n'est qu'un jeune freux. Cette sorte de difformité ne provient que de la manière de vivre de l'es- pèce, qui, outre les graines, recherche particulièrement les larves de hannetons et les lombrics, et enfonçant perpétuelle- ment le bec dans la terre pour les y trouver, s'en déchausse peu à peu la base : aussi la peau offre-t-elle, en ces endroits, des rugosités qui ne sont produites que par des tiges de plumes encore persistantes. Afin de pouvoir reconnoitre le freux avant cette époque, il est bon d'observer, d'une part, que son bec, plus long que la tête, est entier avec la pointe droite, tandis que chez la corbine il n'excède pas la longueur de la tête, et <[uela mandibule supérieure, courbée à la pointe, est entaillée vers le bout sur chaque côté ; d'une autre part , que les plumes du devant du cou, soyeuses et arrondies à l'extrémité chez le freux, sont roides et terminées en pointe chez la corbine ; enfin ^ <îue l'iris, de couleurnoisette dansla corbine, est bleuâtre dans l'autre espèce. Les freux paroissent moins répandus dans le Midi que dans le Nord ; et, quoiqu'il en reste en France pendant toute Tan- née, nous n'eu voyons de grandes troupes qu'à l'approche de l'hiver. C'est au mois de mars que les freux qui n'ont pas quitté la France commencent a y faire leurs nids, dont on voit jusqu'à dix ou douze sur le même arbre ; et , d'après le goût pour la société qu'annonce cette réunion, l'on a peut-être lieu d'être surpris que , pendant qu'un individu de chaque couple va à la recherche des matériaux , l'autre se trouve dans la nécessité de garder le nid , pour empêcher le pillage de ceux qui ont déjà été amassés. La ponte est de quatre ou cinq œufs d'un, vert clair et tachetés de brun , qui sont figurés dans les Ot'a avium de Klein , pUS , n." lo, et dans les Oiseaux d'Angle- terre de Lewin, pi, 8, n." 3. Les uns disent que le mâle et la femelle couvent tour à tour ; suivant d'autres , cette fonction ne seroit remplie que par la femelle, à laquelle le mâle dégorgeroit des alimens tenus en réserve dans une sorte de poche, formée par la dilatation de l'œsophage.- mais il est probable que les choses ne se passent pas autrement chezcet^e «spéce que chez lesautres,etsi la nourriture est ainsi dégorgée. a5. 388 COE c'est vraisemblablement aux seuls petits. Quand ceux-ci sont assez grands pour suivre leurs père et mère , ils quittent tous ensemble nos contrées, où, comme les choucas, ils ne reparoissent qu'en septembre, après une absence de deux ou trois mois. Comme les freux ne recherchent point ]es charognes, on a pour eux moins de répugnance, et si les vieux, presque tou- jours maigres, ne sont jamais un bon manger, les jeunes, plus gras, surtout à la sortie du nid, passent pour être fort déli- cats. Ces oiseaux, très-défians et difficiles à approcher, se prennent aux mêmes pièges que les précédentes espèces. M. Levaillant a trouvé au cap de Bonne-Espérance une cor- neille tout-à-fait semblable au freux, et qui n'en différoit qu'en ce qu'elle n'avoit pas le devant de la tête dégarni de plumes. Cela peut provenir, comme il l'avoue lui-même , de ce que , trouvant une nourriture plus abondante dans ce pays , elle ne seroit pas obligée de fourrer aussi profondément et aussi fréquemment son bec dans la terre. Ses habitudes sont d'ailleurs les mêmes que celles du freux, quoiqu'elle se nour- risse quelquefois de charognes, ce que l'auteur prétend, au reste, que fait également le freux d'Europe. Cette corneille est représentée pi. 62 de l'Ornithologie d'Afrique. Corneille manïelbe : Confus cornix , Linn. ; Cornix cinerea , Briss. ; pi. enl. de Buffon , n.° 76; de Lewin n.° 35 ; de Do- novan , n.° 117, et de Graves , tora. 1. Cette espèce, qu'on appelle aussi bedaude , meunière, jacobin, corneille d'hi^>er, cor- neille cendrée, corneille marine, saus>age, aquatique , corneille cendrée de Roy ston, a environ vingt poucesde longueur. Lebec , les pieds et les ongles sont noirs ; la tête, la queue et les ailes sont de la même couleur avec des reflets bleuâtres ; le dos, la poitrine et le ventre, d'un gris cendré ; l'iris est brun. Le cou a moins de noir sur la femelle , qui est plus petite , et les parties grises ont chez elle une nuance roussàtre. Les pennes de la queue, légèrement arrondies chez l'un et l'autre, n'excèdent pas beaucoup celles des ailes, dont la seconde et la troisième sont les plus longues. Cette corneille change de demeure deux fois par an. Elle arrive, sur la fin de l'automne, en troupes qui se mêlentaux freux et aux corbines, et qui augmenteutsuccessivcment, à tel point COR 389 que l'air en est quelquefois obscurci. M. de France, un de nos collal)or;iteurs les plus distingués, a observé, dans la campagne qu'il habite prés de Paris, que leur vol, très-élevé dans un temps calme et beau, l'étoit bien moins dans le cas contraire ; que ces passages, bien plus fréquens et plus nombreux vers la mi-décembre, s'opéroient constamment dans la direction du nord-est au sud-ouest, et qu'au commencement de mars les mêmes oiseaux repassoient en plus petites troupes et dans une direction opposée à celle de leur arrivée. Pendant leur séjour dans nos contrées , elles se répandent dans les champs et les prairies, où elles détruisent beaucoup de grains nouvelle- ment germes et de larves d'insectes , compensant ainsi le bien et le mal qu'elles causent. Les bandes qui fréquentent les ri- vages de la mer, y vivent de coquillages et de poissons jetés sur le sable, ou même pris à la surface de Peau , et celles qui habitent les marais s'y nourrissent de limaçons, de gre- nouilles, etc. Lewin dit qu'en Ecosse et en Irlande, où plusieurs demeurent toute l'année, elles attaquent les brebis et les agneaux , et ont le même goût que les corbeaux pour les cha- rognes. Ces oiseaux, qui s''isolent au printemps comme les autres espèces, font dans les bois, sur les grands arbres, des nids composés de matériaux semblables , et où les femelles pondent quatre ou six œufs d'un vert bleuâtre, avec des taches d'un brun foncé. L'auteur qu'on vient de citer en a donné la fi- gure pi. t), n.° 1 ; elle se trouve aussi dans Klein, pi. 8, n." q , €t, en noir seulement, dans Zinanni, pi. lo, n.° 6i. La plupart lie nichent que dans les pays les plus septentrionaux, sur les pins et les sapins. Ces corneilles , qui font entendre deux cris, Pun grave et l'autre aigu , ont pour leurs petits le même attachement que les autres espèces , et elles montrent le même courage pour les défendre. Suivant Frisch , On a d'elles des exemples de tendresse maternelle, dans lesquels elles se sont laissées tomber avec l'arbre qui portoit leur nid, plutôt que d'abandonner leur couvée pendant qu'on le coupoit. Corneille Choucas .- Con'iis monedula, Linn. ; pi. enluzn. de Euifon , n.° 523, et de Lewin n." 56. Cette espèce, que Pou Eomme aussi petite corneille des clochers, et qui est à peu prés r'e la taille d'un pigeon . a treize pouces de longueur, vingt- Sgo COR huit d'envergure, et pèse neuJ onces. Son bec est de conlenr de corne foncée ; l'iris d'un gris pâle. Son plumage est d'un noir moins profond que celui des espèces précédentes ; il lire même, en général, au cendré autour du cou et sous le ventre -. maisToiseau est quelquefois tout noir. Les pennes de la queue sont coupées carrément à leur bout , et les ailes pliées vont jus- qu'au tiers de leur longueur. Plusieurs auteurs regardent comme, "une variété les individus tout noirs, que Gueneau de Mont- beillard a désignés séparément sous le nom de cJiouc, et qu'on trouve peints dans les pi. enlum. sous 1'nopsw, décrive cet oiseau, d'une taille de vingt pouces et d'un plumage noirâtre , comme ayant la queue trés-étagée. Le nom de corbeau a été donné mal à propos à divers oi- seaux de genres tout-à-fait dilïérens. En voici des exemples. On a appelé corbeau aquatique^ l'acalot du Mexique, espèce de courlis ; corbeau cornu , corbeau rhinocéros et corbeau des Indes , des espèces de calaos ; corbeau d'Egypte , l'oiseau dont il est parlé sous le mot Athis dans le 3.* volume de ce Dic- tionnaire et dans son Supplément; corbeau marin, ou corbeau. de mer , le pélican et le cormoran; corbeau de nuit, l'engou- levent, la hulotte; corbeau de paradis, une espèce de tyran. On a aussi donné le nom de corneille de mer et de corneille des, bois des cantons suisses, au prétendu coracias huppé, cor- i-us eremita, Linn. ; celui de corneille de Cornou ailles , au crave ou coracias à bec rouge , auquel paroît également se rap- porter le corbeau du désert, dont il est fait mention dans les Voj'ages en Barbarie de Shaw et de Poiret. Enfin , la cor- neille bleue d'Edwards est un rollier; et, dans quelques ou- vrages, le choucas est désigné sous le nom de corbeOu à collier. Une foule d'applications également fautives ont été faites du mot latin corvus a des oiseaux qui n'appartiennent point à ce genre considéré dans toute l'étendue que lui ont donnée Linnaeus, Gmelin et Latham. Tels sont : i.°Le Corvus flavigaster , Lath., représenté dans les pi. enl. de Buffon , sous le nom de geai à ventre jaune de Cayenne, et qui est un tyran ; 2.° Le Corvus hottentotus-, pd. enl. , n." 226 , sous le nom de choucas du cap de Bonne-Espérance, contrée où M. Levail- lant l'a vainement cherché , et qui paroit aussi voisin des tyrans ; COR 395 3." Le Cornus argyrophthalmus , Gmel. et Brown , Illustrai. , pi. 10, sous le nom de choucas de Surinam, lequel est ua cassique , comme très-probablement aussi le coryiis mexicanus, Gmel. ; 4.° Les Corvus Novœ-Guinece. et papueusis , Gmel. , pi. enl. . n."* G2() ^l 65o , qui sont des choucaris ; 5." Le Corwts graculinus de J^ White , Appetidix de son Voyage à la Nouvelle-Galle, pag. 261, pi. 36, qui est ua cas- sicao; 6.° Le Cor^-us ballcassius , GmeL, pi. enl. de Bullbn , 6o5, sous le nom de choucas des Philippines, qui est un drongo ; 7.° Le Corvus calvus , Gmel. , pi. enl. 6:21 , sous le nom de chouc£« chauve , lequel est un gymnocéphale ; 8.° Le Cori'/As speciosus, Shaw , pi. enlum. de Buffon , 620 , sous son véritable nom de rollier de la Qiine ; 9.° Les Cornus cyanurtis , brachyurus , Gmel., et Grallariiis , Shaw , pi. enl. de Buifon , n."* 555 , 267 , 258 et 702 , qui sont des brèves et des fourmiliers; 10.° Le Carms rufipennis , qui est le même que le turdtis morio , ou merle du cap de Bonne-Espérance , représenté dans les pi. enl. de Buffon, sous le n." 199-, 1 1." Le Connus caribœus , Gmel., lequel est un guêpier; Le Connus pyrrliocorax, représenté dans les pi. enl., n.° 53] , sous 1-e nom de choucas des Alpes, a aussi paru à M. Cuvier devoir être rapproché des merles, et nous Tavons décrit au mot Chocard. Le cori>us graculus, mêmes planches, n" 2 55, se rapproche des huppes; on en parlera sous le mot Grave. Pour le corvus carunculatus , Daud. (Voyez le mot Philédon.) Les corvus melanops et melanogaster, que M. Vieillot a placés parmi les coracines, ont été décrits sous celui de choucari. Enfin , la non-existence du corvus eremita sera démontrée au mot Grave. (Ch. D.) CORBEAU DE MER (Ic/ifJi-yoZ.), un des noms vulgaires de la scicena umbra, Linn. (Voyez Sciéne.) C'est aussi un des noms de la trigle hirondelle. Voyez Trigle. (H.C.) CORBEAU DU NIL. {Ichthjol.) Suivant Rondelet, c'est la SciÈXE UMBRE. Voyez ce mot. (H. C.) CORBEGEAU. {Ornith.) Voyez Corbigeau. (Ch.D.) 5/^ COR CORBEILLE ( Conchi. ) ; Corbis , Cuvier. Depuis long- temps les amateurs de coquilles désignoient sous ce nom, des bivalves sur lesquelles on voit des lignes saillantes se croi- sant à angle droit, et donnant, jusqu'tà un certain point, l'idée de nos ouvrages de vannerie, comme à l'arche grenue, arca granosa,Lmn., qu'ils nommoient corbeille cœur en arche, au peigne orbiculaire, pec/enor6ic«/am, Linn., qu'ils appeloient corbeille-huitre, à l'arche senile, arca senilis, Grael., nommée vul- gairement corZ»ei7/e des Indes. M. Cuvier, Régne anim. , tom.II , pag. 408, a donné le nom de corbeilles àunpetitgenre distinct, qui a pour type principal, la Venus fimbriata, Chemnitz , VII, lig. 48 :cesontdes coquilles oblongues transversalement, avec de fortes dents cardinales, des dents latérales écartées, très- marquées , et dont la surface extérieure est garnie de côtes transverses croisées par des rayons ; l'empreinte abdominale n'offrant pas de replis en arrière, il est probable, d'après M. Cuvier, que les tubes ne sont pas très-longs. Ce genre me paroît avoir été établi depuis assez long-temps par M. Megerle, 60US le nom de Fimekia. Voyez ce mot. (De B.) CORBEILLE DORÉE, Corbeille d'or (Bot.), nom que porte dans les parterres Valyssum saxatile, dont les touffes de fleurs jaunes présentent la forme d'une corbeille de fleurs. (J.) CORBEL (Ornith.) , nom ancien du corbeau, con'us corax , Linn. (Ch. D.) CORBI. (Erpélol.) Suivant Dapper, c'est un des noms arabes du Crocodile. Voyez ce mot. ( H. C. ) CORBI-CALAO. {Omith.) M. Levaillant a décrit et figuré sous ce nom, dans ses Oiseaux rares de l'Amérique et des Indes , pag. 60 et pi. 24 , un oiseau qu'il n'avoit pas encore vu , ft qu'il a ainsi nommé parce qu'il lui a trouvé des rapports avec les corbeaux et les calaos, d'après la forme du bec et la petite protubérance qui le surmonte entre le front et les narines. Mais cet oiseau, originaire de la Nouvelle-Hollande , avoit déjà été rangé, par Latham , parmi les guêpiers, et décrit sous le nom de merop5 corniculatus. Depuis, M. Cuvier l'a placé dans son genre Philédon. Voyez ce mot. (Ch. D.) CORBICHET {Ornith.), nom sous lequel est vulgairement connu en Bretagne le courlis, seolopax arcuata, Linn. (Ch. D.) GOR 597 CORBICHONIA. (Bot.) Scopoli a substitué ce nom à celui d'orj'gia donné par ForskaèT'à un genre de la famille des ficoides ; mais il n'a pas été adopté. (J.) CORBICULR, Corhicula. (Conchji.) M. Megerle a établi ce petit genre de coquilles bivalves pour quelques espèces de tellines, et entre autres pour la tellina fluminalis de Gmelin. Ses caractères sont : coquille bivalve , équivalve , de forme triangulaire, un peu arrondie, avec les bords entiers. La charnière médiane est formée de six dents médianes et d'une dent latérale de chaque côté, alongée et crénelée , ainsi que les sillons qui la recouvrent. I-'cspèce qui sert de type- à ce genre , et que Gmelin avoit réellement à tort placée parmi les tellines, dont la charnière est fort différente , est fluviatile , et a été trouvée dans FEu- phrate en Asie : elle est un peu triangulaire, épaisse, vert- olive en dehors, violette intérieurement; chaque valve est bombée, cairclée; la lunule et le corcelet sont ovales, lisses, et les dents latérales sillonnées. Elle est figurée dans la Conchy- liologie de Chemnitz, 6 , t. 5o , fig. 020. M. Megerle, qui la nomjne corhicula hummalis , dit que ce genre contient encore neuf espèces qu'il ne désigne pas ; mais comme il paroît être très-voisin des Cyclades, il est probable que ce sont les espèces de ce genre qu'il y rapporte. (De B.) CORBIGEAU. (Ornith.) Le courlis d'Europe, scolopax ar- cuata, Linn., porte vulgairement ce nom et celui de corhegeau. dans plusieurs départemens de la France. Le nom de corbijeau est aussi employé par Lepage-Dupratz, dans son Histoire de la Louisiane, pour désigner le courlis. (Ch. D.) CORBILLARDS. {Ornith.) Dans plusieurs départemens orv donne ce nom et celui de corbillats aux jeunes corbeaux.(CH.D.) CORBIN {Ornith.), nom du corbeau en vieux françois. (Ch. D.), CORBINE ( Ornith.) , nom particulier de la corneille noire , corvus corone, Linn. Voyez Corbeau. (Ch. D.) CORBIS. (Conchj'l.) Voyez Corbeille. (De B.) CORBIVAU (Ornith.), nom donné par M. Levaillant à l'oiseau décrit au mot Corbeau, sous la dénomination spéci- fique de corbeau vautourin, (Ch. D.) COR^ULE {Conchjl,) ; Corbula , Brug. Genre de coquilles h' , pag. i5o, tab. 221 , fig. 1. Arbre de la Jamaïque , de dix-huit à vingt pieds, pubescent sur ses rameaux, remar- quable par ses grandes feuilles ovales, velues, très-entières, médiocrement pétiolées ; \&s fleurs nombreuses, disposées en grappes paniculées; les fruits rouges, très-pulpeux, de li gros- seur d'un pois. CoRDiA sÉBESTiER : Cordia sehesLena, Linn. ; Lamk., IlL. tab. 26, fig. 1 ; Andr. , Bot. Rep., tab. iSy ; Curtis , Magaz. , tab. 79,4. Cette espèce se distingue par ses fleurs en grosses grappes ter- minales, dont le calice est alongé, tubulé ; la corolle grande, d'un jaune plus ou moins foncé, en forme d'entonnoir, à cinq grandes divisions obtuses, ondulées ou crénelées; les feuilles rudes, ovales, ou ovales-oblongues, légèrement ondulées à leurs bords, ou dentées, surtout dans leur jeunesse; les supé- rieures entières ; les drupes sont assez gros , en forme de poire, leur noyau creusé par plusieurs sillons profonds. On trouve cet arbrisseau à Saint-Domingue et dans plusieurs autres con- trées de l'Amérique. Le wanzey de Bruce (Voyag. d'Abyss., vol. 5 , tab. 17), rap- porté d'abord comme variété du cordia sébestier, forme une espèce particulière, dont les feuilles sont ovales, moins aion- 4o6 COR gées, entières ; les fleurs panicnlées ; les calices turbînés ; les drupes renferment un noyau à trois côtes. Cet arbre, dit Bruce, s'élève à la hauteur de dix-huit ou vingt pieds. Il a la forme ^ nos poiriers : son bois est serré et pesant, Faubier blanc, le cœur d'un brun noir et rougeâtrc. Il n'est point em- ployé dans les usages domestiques ; mais, chez les Gallas, le tvanzey reçoit les honneurs divins parmi les sepf tribus prin- cipales de cette nombreuse nation. C'est sous le wanzey qu'ils élisept leur roi ; c'est sous cet arbre que le roi tient son pre- mier conseil, nomme les ennemis qu'il faut combattre, et in- dique le temps et la manière d'aller envahir leur pays : son sceptre est un bâton dewanzey qu'on porte devant lui partout où il va. Cet arbre est très-commun en Abyssinie ; toutes les ■villes en sont remplies : il n'y a pas de maison à Gondar au- tour de laquelle il n'y ait deux ou trois wanzey , de sorte que lorsque l'on approche de cette capitale , surtout dans la saison des pluies, on croit voir une foret. Ses fleurs paroissent en sep- tembre, à la cessation des pluies. Gondar, et toutes les villes des environs semblent être alors cachées sous un voile de neiges nouvellement tombées. Le cardia le^is de Jacquin (Hort.Schœnhr. i ,pag. 56 , tab. 40) diffère peu du sébesticr. Ses tiges sont peu élevées; ses feuilles lisses, ovales, sinuées, presque à cinq nervures; les grappes courtes , ramifiées ; la corolle rougeàtre ; le limbe ample , à six ou sept lobes à demi ovales. Cette plante croit dans les envi- rons de Caraccas. CoRDiA DU Pérou ; Cordia lutea, Lamk. , III. gcn., n.*" 1897. Arbrisseau de douze à quatorze pieds, très-commun aux envi- rons de Lima, où il porte le nom de membrileso ou petit coi- gnassier. Ses feuilles sont ovales, obtuses, crénelées à leur moi- tié supérieure, parsemées en dessous de pointes rudes et blanchâtres: les caliccssont ovales, striés, à quatre dents ; la co- rolle {aune, tubulée, assez grande, à six ou huit lobes ; huit éta- mines velues à leur base ; les drupes blanchâtres, à quatre ou deux loges. CoHDiA A FEUILLES nE SAUGE ; Cordia salvifolia, Poir. , Encych, vol. 7, pag. 46. Cette plante, dont on ignore le lieu natal, a ses rameaux pubùscens dans leur jeunesse, des feuilles dures , très-rndcs, lancéolées ,• le^ nervures épaisses; les veines sa.iI- COR. 407 lantes, en réseau ; les fleurs disposées en petites grnppes laté- rales ; les pédoncules et pédicelles roides, velus, liérisses de poils blanMiàtres. Dans ïecordiadomingensis , Lamk. , peu diffé- rent de l'espèce précédente, les feuilles sont ovales, épaisses, coriaces , rudes à leurs deux faces, blanchâtres en dessous ; les Heurs disposées en grappes paniculées , terminales ; les calices cylindriques et roussàtres. CoRDiA ÉLEVÉ ; Cordia exaltata , Lamk., III. gen., n." 1910. Grand arbre de la Guiane, à feuilles ovales, presque luisantes, rudes, ovales, entières , aiguës à leur base , à peine pétiolées ; les corymbes terminaux, plus longs que les feuilles ; le calice campanule , à cinq petites dents aiguës ; un drupe à deuxloges , de la grosseur d'un pois. CoRDiA NERVEUX ; Cordia ner^'osa, Lam., TU. gen. , n." igo6. Autre arbre de la Guiane, à très-grandes feuilles ovales- oblongues, luisantes en dessus, un peu pubescentes et jau- nâtres en dessous, à grosses nervures saillantes ; les corymbes courts, accompagnés de bractées subulées. CoRDiA A FEUILLES RONDES : Cordiu TolundifoUa , FI. Fer. 2 , pag. a4, tab. i/|8; Pluk., Phyt., tab. 217, fig. 2. Arbrisseau d'environ douze pieds , des environs de Lima , dont les ra- meaux sont flexueux, velus dans leur jeunesse ; les feuilles ovales ou arrondies , rudes , crénelées , un peu hispides ; les co- rymbes terminaux et dichotomes ; le calice tubulé, strié; la. corolle grande, jaune, infundibuliforme, à cinq lobes ovales, plissés, aigus; les drupes ovales, blanchâtres, à demi enve- loppés par le calice. Les parties de la fleur varient de cinq a huit. Cette plante est employée au Pérou , en décoction , dans les fluxions et l'inflammation des yeux. CoRDiA DENTÉ : Cordia dentata , Poir. , Encycl. 7 , pag. 48 ; Desf. , Catal. 84. Cette plante est remarquable par la grandeur de ses panicules amples, étalées, dichotomes, pubescentes; le calice est court, campanule ; la corolle blanche; le limbe ample, à cinq ou six lobes très-courts; les feuilles ovales, an- guleuses , incisées et dentées , rudes , parsemées de points blancs ; les pétioles velus ; les rameaux rudes, un peu flexueux. Cordia a petites fleurs ; Cordia wicranthus , Swart. , Fl.Tnd^ occid., 1 ,pag. 460. Ses feuilles sont membraneuses, elliptiques/ entières, aiguës, un peu hispides eu dessous; les grappt;* 4o3 COR courtes , panjculëes; les calices très-courts , striés; la corolle fort petite. Elle croit dans les forêts, sur les montagnes de la Jamaïque. CoRDiA A FEUILLES ELLIPTIQUES ; Cordia clUptica , Swart. , FI. Jnd. occ. , 1 , pag. 46 1 ; vulgairement Manj ack. Grand arhre que l'on rencontre à la Jamaïque et à Saint-Domingue, dont les rameaux sont cylindriques, dichotomes, striés; les feuilles oblongues, rétrécies à leur base, lancéolées à leur sommet, glabres, entières, luisantes; les grappes dichotomes, panicu- lées, très-étalées;le calice tubulé, de deux à cinq découpures ; la corolle blanche ; le tube en bosse à sa base, à cinq lobes ; les filamens barbus ; le drupe ovale, acuminé, soutenu parle calice agrandi. Cordia de la Chine ; Cordia sinensis , Lamk., Illustr. gen. , rï.° 1914. Cette espèce a des rameaux grêles, des feuilles ob- longues, étroites, presque elliptiques, munies dans lesaisseiits des nervures de petites touffes de poils cendrés: les panicules courtes, latérales et terminales ; le calice ovale, campanule, et agrandi après la floraison; la corolle blanche, en forme d'en- tonnoir ; les drupes ovales , contenant un no)'au à deux loges. Cordia de l'Inde; Cordia indica , Lanik. , lU. gen. , n.° igiS. II diffère de l'espèce précédente par ses feuilles ovales, plus larges, à nervures réticulées, nues dans leurs aiselles ; les panicules oblongues, terminales ; le calice blanchâtre, campa- nule, presque déchiré à ses bords ; la corolle petite ; son tube renfermé dans le calice; le limbe court; les drupes petits, ovales, à deux loges. Cette espèce a été découverte dans les Indes par Sonnerat. Cordia a feuilles lisses: Cordia lœvigaia, Lamk., III. gen. , n.° 1912. Ses rameaux sont grêles, noueux, cylindriques; ses feuilles ovales, assez petites, luisantes, glabres, coriaces; les panicules latérales courtes, plus longues que les feuilles; les calices courts , striés ; la corolle presque en soucoupe ; ses lobes ovales ; les étamines velues à leur base. Elle croît à Saint- Domingue et aux Antilles. Cordia a feuilles rétuses : Cordia refusa, Wahl., Sjmb. 2, pag. 42 ; EhretiabuxifoUa, Roxb. , Corom., 1 , pag. 42 , tab. Zj ; Carmona heterophjlla , Cav., le. rar. , 5, tab. 438. Cavanilles a formé de cette plante un genre particulier, qui auroit pu être COR ^"0 conservé, mais qui a été oublié. Il se distingue par le calice persistant, à cinq divisions; par une corolle en roue ; cinq étamines; un style capillaire, bifide; les stigmates simples: un drupe globuleux, à six loges; une semence dans chaque loge. Les feuilles sont petites , alternes , fasciculées , oblongues- ovales , les unes ovales , entières , d'autres tridentées à leur sommet ; les fleurs en grappes paniculèes. Elle croît dans l'île de Luzon , et dans les Indes orientales. CoaoïAA FEUILLES PE BUIS; Cordiu buxifolia, Poir., Encycl. , vol. 7, pag. 47. Cette plante, dont on ignore le lieu natal, ressemble beaucoup à la précédente parla forme de ses feuilles ovales-cunéiformes, petites , semblables à celles du buis , rudes , chargées de points blanchâtres, arrondies à leur sommet; les panicults un peu pubescentes ; le calice à quatre lobes obtus : la corolle en forme d'entonnoir ; le tube plus long que le ca- lice ; le style bifide ; deux stigmates simples , en tête. CoRDiA DU Sénégal; Cordia senegalensis , Poir., Encycl., 7, pag. 48. Cet arbre, par son port et son style, appartient aux cordia , quoiqu'il paroisse s'en éloigner par ses fleurs. Son tronc s'élève à la hauteur de vingt pieds, chargé de rameaux grêles, noirâtres; ses feuilles sont glabres, membraneuses, ovales , entières ; les grappes petites , paniculèes ; les calices a trois découpures ; la corolle à demi divisée en quatre lobes : nnstylesurmontéde deuxstigraatesdichotomes : lesfruits n'ont pas encore été observés. M. Adanson a rapporté cette plante du Sénégal. Cordia a feuilles luisantes : Cordia nitida, Desf. , Calai. Hort. reg. paris. , 84 ; Vahl. , Mss. Cette espèce me paroît se rapprocher beaucoup du cordia Icc^igaLa. Ses feuilles sont tres- glabres, coriaces, ovales-lancéolées, luisantes; les rameaux marqués très-souvent de lignes saillantes, circulaires ; les pa- nicules latérales , plus courtes que les feuilles , glabres , petites : les drupes de la grosseur d'un pois, enveloppés par le calice agrandi. Elle croît aux Antilles. Cordia hétérophylle , Cordia heterophjlla. Cette plante ^ originaire de Cayenne, observée dans l'Herbier de M. Desfon- taines, jusqu'alors non décrite, est remarquable par le duvet roussàtre , épais et velouté qui revêt toutes ses parties : par ses feuilles à peine pétiolées , alternativementplus grandes et plus 4îo COR petites ; les premières ovales-lancéolées, grandes, acuminées, entières; les secondes une fois plus courtes, aussi larges, arron- dies, échancrées en cœur à leur base ; une panicule étalée, les calices persistans a la base des fruits ; les drupes très-velus, de la grosseur d'une petite groseille : les rameaux hérissés , très-rudes, épais. Joseph Martin a découvert à Cayenne une autre espèce qu'il a nommée cordia scandens , à grandes feuilles ovales, très- ridées ; à grosses nervures, rudes et verdàtres en dessus, co- tonneuses et roussàtres en dessous ; les rameaux tomenteux ; les fruits très-velus, de la grosseur d'une olive. M. de Labil- lardière a rapporté de Java une espèce {cordia copulata, Voir.) remarquable par le calice pubescent, persistant, agrandi, enveloppant à moitié un drupe ovale, de la grosseur d'une olive. Les feuilles sont membraneuses, sinuées à leurs bords, glabres , luisantes en dessus , cotonneuses , d'un brun roussàtre en dessous, longuement péliolées. Il faudra encore distinguer comme espèce, le cordia mucro- nata, Poir. , de Cayenne, dont les rameaux sont rudes, angu- leux, peut-être grimpans ; les feuilles oblongues, presque cunéiformes, rudes à leurs deux faces, luisantes, longues de six a huit pouces, mucronéesou quelquefois échancrées à leur sommet-, les fleurs nombreuses, en corymbes touffus, pani- culés : les calices tubulés, à cinq dents ; les drupes de la gros- seur d'un pois, rétrécis et presque pédicellés dans le calice persistant en forme de cupule. Le cordia aspera et le cordia dichotoma de Forster sont peu connus. On a encore le cordia orientalis de R. Brown , 'Nov. Holl. Quelques autres espèces ont été transportées dans d'autres genres. On soupçonne que le genre Ccrdana, delà Flore du Pérou , vol. 2, tab. 184, vulgairement arbre à fail , pourroit bien n'être qu'une variété du cordia sebestena. Le cordia parvijlora d'Ortéga est un varronia de Cavanilles. Voyez, pour !e cordia paLagonula, Linn. , le genre Patagonlla. (Poir.) CORDIERITE. (Min.) M. Lucas propose de donner ce nom à Pespèce minérale décrite par M. Cordier sous le nom de di~ throUe , sous le motif que ce nom fait allusion à un phénomène ^ui n'est pas particulier à cette substance. Si on adoptoit vu COR 411 pareil motif, il faiidroil changer les noms des dix-neuf ving- tièmes des espèces minérales. Nos principes, et ceux que nous voyons avec plaisir adoptés par un grand nombre de natura- listes, sont de ne point scruter ces étymologies, et de respec- ter les premiers noms donnés, ou au moins les plus générale- ment reçus, quand même ces noms seroient mauvais. Nous conserverons celui de Dichroïte. Voyez ce mot. (B.) CORDIFORME {Bot.), Cordiformis , ayant la forme du cœur des cartes à jouer. On ades exemples de feuilles cordiformes dans le tiUeiû,\ctarnnus communis, l'alliaire, etc.; de bractées cor- diformes, dans le lactuca virosa, le melampfrum cristatum , etc. ; d'anthères cordiformes, dans le basilic, etc. L'embryon de l'aristoloche , les cotylédons du café, le style du cardiospermum sont aussi cordiformes. Une partie est cordiforme proprement dite , lorsque Téchan- crure du cœur est en bas ; on la dit obcordiforme , ou en cœur renversé, lorsque, comme dans les cartes, l'échancrure du cœur est en haut. Les feuilles de Voxalis acetosella offrent un joli exemple de folioles obcordiformes. (Mass.) CORDON BLEU {Conchyl.) , nom vulgaire d'une espèce du genre Ampuliaire, AmpuUaria. (De B.) CORDON BLEU. {Ornitli.) Cette dénomination, qui s'ap- plique à une espèce de cotinga , ampelis cotinga, Linn. , est aussi donnée à une variété du bengali ,fringiUa hengalensis y Linn. (Ch. D.) CORDON DE CARDINAL. (Bol.) Sous ce nom, suivant M.Decandolle, et sous ceux de mojz/eawcfVZ, etde bâton de saint Jean, est cultivée dans les jardins la persicaire du Levant, pu renouée d'Orient, po/i'g07i«fn orientale. (J.) CORDON NOIR. {Ornith.) M. Levalllant a donné ce nom à un gobe-mouche par lui décrit, tom. 3, pag. 143 de son Ornithologie d'Afrique, et dont il a figuré le mâle et la femelle pi. i5odu même ouvrage. (Ch. D.) CORDON OMBILICAL, Funiculus umhilicalis. (Bot.) Par suite d'une comparaison entre les organes reproducteurs des végétaux et des animaux , on a nommé cordon ombilical la partie qui unit la graine à la plante mère; placenta, le point où le cordon ombilical s'atfache à l'ovaire ; ombilic, ia cicatrice qui reste sur la graine, lorsqu'à la maturité elle 4ïi COPi s'est séparée du Cordon ombilical. Le cordon ombilical est nommé aujourd'hui funicule; M. Richard le désigne par le nom de podosperme. Dans les plantaginées, les primulacées, etc., le cordon om- bilical ou funicule est si court qu'il n'est pas apparent; il est court, mais visible, dans l'acanthe, le ruelUa , etc., où il a la forme d'un crochet; il est très-apparent dans la groseille à maquereau, la giroflée, etc. ; il est si long dans le magnalia grandiflora , que , lorsque les graines sont sorties de leurs loges , elles restent pendues au fruit comme par des fils. Dans Tasclé- pias , le cordon ombilical se divise , lors de la maturité , en une très-grande quantité de filets soyeux qui , lorsque la graine est détachée, la couronnent sous l^ forme d'une aigrette. (Mass.) CORDON PISTILLAIRE (Bot.); Cliorda pistillaris , Corr. Ensemble de vaisseaux qui, sous la forme d'un ou plusieurs filets, vont du stigmate aux ovules. Ces vaisseaux sont regardés comme les «onducteurs de la matière fécondante ; mais Fana tomie montre qu'en approchant de Tépiderme du stigmate, ils se changent en un tissu cellulaire extrêmement délié, de manière que les conduits de la matière fécondante échappent aux plus forts microscopes. (Mass.) CORDONNIER. {IcUhjol.) Dans la baie de Serra-Leona on donne ce nom à un poisson qui a un barbillon de chaque côté de la tête. Il grogne comme le cochon. C'est probablement une Trigle. Voyez ce mot. (H. C. ) CORDONNIER. {Omith.) Ce nom a été donné , par quelques navigateurs , au goéland brun . larus catharrhactes , Linn. (Ch.D.) CORDUMENI. (Bot.) Daléchamps et Rumph disent que le cardamome est ainsi nommé chezles Arabes. Ce nom est changé en celui de cardumeni par Desmoulins, dans sa Traduction de Daléchamps. On lit dans Garcias, que la même plante est nom- mée cacolaa ou kacala ; cependant, suivant Rumph, Avicenne qui parle aussi du cardumeni et du kacala, les indique comme des plantes différentes. (J.) CORDYLA ou Cordylia. {Bot.) Voyez Cordyle. (Poir.) CORDYLE DAFRIQUE {Bot.); Cordjlia africana, Lour., FI, cocli. , 2, pag. 5no. Grand arbre observé par Loureiro sur COR /,i5 les côtes orientales de l'Afrique , dont la famille naturelle n'est pas encore déterminée, qui appartient à la monadelphie po- [^andrie de Linnœus, ayant pour caractère essentiel : Uii calice inférieur, campanule, à quatre découpures ; point de corolle ; des étamines nombreuses , monadelphes ; un ovaire libre ; un style ; une baie pédicellée , à une seule loge polysperme. Ses rameaux sont très-étalés , garnis de feuilles alternes, ailées; les folioles glabres, petites, oblongues , échancrées ; les pédoncules solitaires , latéraux , chargés de plusieurs fleurs ; leur calice est partagé en quatre folioles aiguës; les étamines, au nombre d'environ trente-quatre , sont composées de fila- mens d'un beau jaune de safran , longs , subulés , un peu incli- nés, soutenant des anthères ovales, inclinées. L'ovaire est ovale, acuminé, longuement pédicellé; le style court, subulé; le stigmate simple. Le fruit consiste en une baie ovale, aiguë, à nue seule loge, pédicellée, renfermant environ six semences oA-ales. (PoiR.) CORDYLE, Cordyla. {Entom.) M. Meigen a désigné sous ce nom de genre une espèce d'insecte à deux ailes, de la famille des tipules ou des hydromies, dont les antennes courtes et grosses sont formées d'articles perfoliés , dont l'ensemble repré- sente un fuseau. Nous n'avons pas observé ce diptère. (CD.) CORDYLE, Cordylus. {Erpét. ) Daudin a assigné ce nom à un sous-genre des stellions , dans la famille dessaurienseumérodes de M. Duméril, et dans celle des iguaniens de M. Cuvier, On en a fait depuis un genre. Lf^s caractères de ce genre sont les suivans : Queue longue , entourée par des anneaux composés de grandes écailles épineuses ; ventre et dos garnis de grandes écailles sur des rangées transversales ; de petites épines sur les côtés du dos , des épaules et des cuisses; lano-ue charnue, épaisse, non extensible , seulement écliancrée au sommet ; point de dents au palais ; ligne de pores très-grands sur les cuisses ; tête munie d'un bouclier osseux continu et couvert de plaques. Aristote a employé le mot y.of.SvKoç pour désigner un animal qui a, tout à la fois, des pieds et des branchies 5 qui vit dans tes marais, sort quelquefois de l'eau , mais alors se dessèche et meurt. M. Schneider a pensé avec raison que le naturaliste ancien avolt voulu -parler de la larve des salamandres aqua- 414 COR tiques, que Belon a décrite sous le nom de cordyle, quoîquév par inadvertance , on ail mis en regard la figure du sautée-garde du Nil. Rondelet et Gesner ont cru que le grand stellioa d'Egypte éloit le cordyle , etc. ; en sorte qu'il règne une grande confusion dans la synonymie de ce reptile, et qu'il faut bien, se figurer que le cordyle, dont il s'agit ici, est bien diffé- rent du aopS'vXoç d'Aristote. On distinguera facilement les cordyles des stellions proprement dits , en ce que ceux-ci manquent de pores aux cuisses, et ont de petits groupes d'épines autour des oreilles. On les séparera aisément du fouette- queue ou caudiverbera , qui a toutes les écailles du corps petites, lisses et uniformes. On n'en connoît encore qu'une espèce, c'est Le Cordyle, Cordjlus verus : Stellio cordjlus , Daudin ; ha- certa cordjlus, Linn. Il est un peu plus grand que notre lé- zard vert commun, et d'un bleuâtre livide ou d'un brun noirâtre. Il vit d'insectes, et habite le cap de Bonne-Espé- rance. Sa tête est large et triangulaire. Ses pieds ont chacun cinq doigts séparés, minces et munis de petits ongles peu cro- chus. (H. G.) CORDYLÉE, Cordjlea. {Ërpét.) On a donné ce nom aux excrémens du stelliondu Levant , que les médecins de la secte des Arabistes ont van tés comme un remède contre les maladies cutanées, et que l'on a vus pendant long-temps figurer dans les ofîicines comme un cosmétique : mais il paroit que les anciens assignoient plutôt ce nom , et celui de crocodilea, aux excré- mens du monitor. Depuis long-temps ce prétendu médicament est tombé dans un juste discrédit. (H. C.) CORDYLINE , Cordjline. ( Bot. ) Genre de plantes très-voisin des dracœna, appartenant à la famille des asparagées, à ï'hexan- drie monogjnie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle campanulée , à six découpures profondes, égales, caduques; point de calice ; six étamines insérées à l'orifice de Li corolle ; les filamens glabres , subulés ; un ovaire libre, à trois loges polyspermes; un style ; un stigmate à trois lobes; une baie globuleuse. La plupart des semences avortent, une seule exceptée. Ce genre ne renferme jusqu'à ce jour qu'un très-petit nombre d'espèces, la plupart à tige simple, ligneuse, offrant le porî COR 4'â (îes palmiers; les feuilles simples, réunies en toaffes terminales) les (leurs disposées en panicules très-rameuses |/ garnies de iîractées. Les espèces sont : CqRDYUNE A FEUILLES DE BALISIER j CordjUne cannœfoHa^ R, Bro\Vn , Nov. HolL , i , pag. 280. Plante de laNouvelle-Hollande, à tige simple, ligneuse. Ses feuilles sont pétiolées , simples, alongées, lancéolées, nerveuses, striées, légèrement acumi- nées ; les fleurs disposées en une panicule terminale, composée de grappfes alternes , rameuses ; chaque fleur pédicellée , accom- pagné.' de deux bractées et d'une troisième intérieure ; les deux extérieures aiguës, une fois plus grandes que l'intérieure; les pédicelles courts. CoRDYLiNE demi-dori^e; CordjUne hemichrfsa , Commers. , Herb. mss. et Icon. Cette plante a des tiges nues, trigones, en forme de hampe, chargées d'un duvet roussàtre. Les feuilles sont radicales , ensiformes , longues d'un pied et demi et plus , striées , glabres en dessus ; couvertes en dessous d'un duvet lanugineux, comme doré: les tiges soutiennent à leur sommet quelques grappes alternes, toulFues, presque sessiles, longues d'un pouce et demi, munies chacune à leur base de bractées étroites , plus longues que les grappes ; les capsules sont ovales , coniques, à une seule loge polysperme. Commerson a décou- vert cette plante à l'ilc Bourbon. M. de Lamarck l'avoit rap- portée aux diandla; M. R.Brown pense qu'elle appartient aux cordyline. CoRDYLiNE A PETITES FLEURS : CordjUne parvijlora , Kunth in Humb. et Bonpl. , Nov'. gen., 1 , pag. :j69. Cette belle plante habite les plaines élevées du Mexique. Ses tiges sont arbores- centes , hautes de six à douze pieds , portant à leur sommet des feuilles lancéolées, ensiformes; une panicule très-ramifiée , presque longue de deux pieds ; il existe , à la base des rameaux de très-grandes bractées, longues de six ou huit pouces, munies à leurs bords, vers leur sommet, de dents épineuses ; celles des rameaux plus courtes, membraneuses ; leS^ bractées des pédi- celles acuminées , plus longues que les fleurs ; la corolle blanche; ses découpures ovales, aiguës ; l'ovaire supérieur et trigone. I-cs fruits n'ont point été observés. ( Poir.) CORDYLOCARPE {Bot.) ; Cordjlocarpus. Sinapi, Encycl. Genre de plantes de la famille des crucifères, appartenant a 4^6 COR la tétradjnamie siliqucuse de Linnœus, ayant pour caractère essentiel : Un calice à quatre folioles un peu lâches ; quatre pé- tales en croix ; six étauiinestétradynames; un style court ; une silique cylindrique, articulée; la dernière articulation glo- buleuse ou renflée en massue, quelquefois hérissée de pointes presque épineuses. Ce genre, établi par M. Desfontaines, porte un nom com- posé de deux mots grecs indiquant son principal caractère, qui le distingue essentiellement du genre Raphanus , savoir, c or aille , massue, carpos , fruit. Quelques espèces de bunias et de mjagrum appartiennent â ce genre, d"où résultent les espèces suivantes : CoRDYLOCARPE A FRUITS ÉPINEUX ; Coidjlocarpus muricatus , Desf. , AtL, vol. 2, pag. 79, tab. 162. Plante découverte par M. Desfontaines dans le royaume d'Alger, aux environs de Mayane. Ses tiges sont droites, rudes, pileuses,- les rameaux alternes; les feuilles glabres, oblongues, à peine pileuses, les unes entières, d'autres presque en lyre; les fleurs presque ses- silcs, disposées en grappes alongées, terminales; le caiice co- loré, presque glabre ; la corolle d'un Jaune pâle ; les onglets de la longueur du calice, leur limbe ovale, entier ; les siliqucs presque horizontales, à peine pédonculées, étroites, cylin- driques, à une seule loge , terminées par une articulation glo- buleuse, hérissée de pointes, mucronée par le style ; quatre ou cinq semences oblongues, distantes , saillantes en dehors. CoanYLOCARPE A FRUITS ussES : Cardjlocarpus lœvigalus , Willd. ; Sibth., FI. grœc, 1 , pag. 3i, tab. 649; Bunias mjagroides , Linn., Mant,, 96 ; Erucaria aleppica , Gaertn., de Fruct.^ tab. 140 ; Vent., Jard. de Cels., tab. 64. Cette plante, découverte par Tournefort dans les îles de l'Archipel, diffère de la précédente par ses siliques à deux loges; la dernière articulation glabre et non hérissée de pointes épineuses : ses tiges sont glabres ; ses feuilles ciliées on pinnatifides ; les segmens linéaires, entiers, canaliculés ; la corolle d'un pourpre clair ; les siliques glabres, serrées contre la tige. CoRDYLOCARPE A FEUILLES MENUES : Cordylocarpus tenuifoUus , Sibth. , FI. grœc. ; Sinapis hispanica. , Linn. Ses feuilles sont lancéolées, pinnatifides; les découpures entières, obtuses; celles des feuilles supérieures beaucoup plus étroites; la corolle COR 4*7 jaunâtre ; les siliqu es glabres, étroites, un peu anguleuses, élar- gies a leur sommet. Cette plante croit eu Espagne et dans le Levatitb CoRDYLOCARPE PUBÊscENT : Cordjlocai'pus pubesccns , Sibth., Prodr. FI. grcec. , 2 , pag. 33 ; Mjagrum hispanicum , Linn. ; Ery- simumfoliis subincanis , etc., Herm., Parad. 1 55 , Icon. Ses tiges sont rudes, chargées de poils rares et réfléchis; les feuilles oblongues, en forme de lyre, pubescentes; les fleurs jaunes, disposées en grappes alongées ; les siliques serrées contre les tiges, lisses, à deux logrs, l'articulation terminale très glabre. Cette espèce croit dans lesilesdu Levant et en Espagne. (^Poir.) COREDULA. {Ornith.) Albert, en parlant de cet oiseau de proie, dit qu'il ne mange que le cœur des animaux dont il s'empare, ce qui n'est guère présumable; et d'ailleurs il ne le désigne point assez exactement pour en reconnoitre l'es- pèce. (Ch.D.) CORÉE, Coreus.[Entom.) Ce nom, tiré du grec ■■iOùïc; , et qui signifie punaise, a été donné par Fabricius à un genre d'insectes hémiptères, delà famille des rhinostomes, con- foîidus par Linnaeus avec les espèces du genre Cimex , dont ils diffèrent essentiellement. i.° par la forme de leurs an- tennes de quatre pièces, quisout terminées par une sorte de masse ovale, ou arroiidie, dépendant du dernier article; 2° par la conformation de leur corj s, qui est large , déprimé, de manière que !e dos est concave, et les bords du corselet et de l'abdomen relevés, quelquefois membraneux et ciliés. Toutes cesparticularitis distinguent les coréesdes pentatomesp et des scutellaires qui ont les antennes en fil , formées de cinq; articles, ainsi quo des acanthies, des lygées et des gerres, qui ont aussi les antennes en fil , quoique composées de quatre articles-, enfin, des podicères qui ont le corps excessivement étioit et alongé, tandis que dans les corées le corps esl large et ovale. Les corées, comme toutfs les espèces des genres d'insectes hémiptères, à ailes supérieures croisées et a antennes longues, en fil ou en massue, se déve'oppent,sous leurs trois états de larves, de nymphes et d'ir sectes parfaits, sur les végétaux, dont ell<,s sucent les humeurs, et éprouvent toutesleurs trans- formations en une seule saison. jo, 37 4i8 COR Les principales espèces de ce genre que l'on trouve en France, et surtout aux environs de Paris, sont les suivantes : Corée bordée : Coreus marginatus ; la punaise à ailerons, Geoff. , tom. i , pag. 446. D'un brun plus ou moins roussàtre, plus pâle en dessous; tête a deux épines à la base des antennes. Le corselet a les bords relevés formant des angles saillans, et imitant, comme le dit Geoffroy, des moignons d'ailes; l'ab- domen est plus large que les élytres. Co&ÉEBARiiVE ; Coreus scapha, Coquebert, Illustrât, iconogr., pag. 80, tab. 19, n." 8. Brun, à antennes noires, excepté le deuxième article et la base du troisième ; abdomen grisa taches blanches ; élytres et écusson noirs ; ailes noires. Cette espèce ressemble à la précédente, mais elle est un peu plus petite. Corée paradoxale; Coreus paradoxus, (Voyez la planche des Rhinostomes de ce Dictionnaire. ) Gris, très-déprimé, à bords du corselet et de l'abdomen épineux et ciliés^ Cette espèce, qui paroît avoir été trouvée par Sparmann au cap de Bonne-Espérance , se rencontre dans les environs de Paris, où nous l'avons trouvée deux fois. C'est un in- secte des plus bizarres. M. Latreille croit que cette espèce est différente de celle de Sparmann, et il l'a nommée porc-épic (h^strix). Corée ENCADRÉE; Coreus quadratus.Brun en dessus, jaunâtre en dessous ; corselet épineux: abdomen presque carré. Corée RHOMBOÏDE ; Coreui r/n/mie«5. Corselet épineux ; abdo- men dilaté rhomboïdal, à six dentelures vers l'anus. Cet insecte ressemble tellement à l'espèce précédente qu'il n'en est peut-être qu'une variété de sexe. Corée hirticorne; Coreus hirticornis. Roussàtre, à corselet épineux et dentelé; à antennes hérissées d'épines ; à cuisses postérieures dentelées. Les espèces du genre Tm^is de Fabricius, qui ressemblent beaucoup en petit àla corée paradoxale, telles que la punaiseà fraise antique, la punaise tigre, la jiunaise chartreuse, et celles que Fabricius a nommées delà vipérine, du houblon, du co- ton, etc., paroissent appartenir à ce genre. (CD.) CORÉGONE (Ichthjol.) Voyez Corrégone. (H.C.) COREIGARAS. (Ornù/i.) Kœmplér parle d'ua oiseau de COR 419 Corée fort rare, qui fut offert à l'empereur du Japon, et au- (juel on 'lonnoit ce nom , qui signifie corbeau de Corée. ( Ch. D.) CORELLIANA (Bot.), nom donné, suivant Pline, à une variété estimée de châtaigne, obtenue par Corellius, chevalier romain, en greffant sur le châtaignier un rameau du même arbre. (J.) COREMBLŒM {Dot.) , nom belge du bleuet, suivant Mentzel. (J.) COREMIUM. (Bot.) Genre de plantes de la cinquième série (byssoulées) du premier ordre (mucédines) de la famille des champignons , dans la Méthode de Link , qui caractérise ainsi ce genre dont il est l'auteur .- flocons composés de filets entre- lacés d'abord en manière de stipe, puisse terminant en autant de pinceaux; sporidies (conceptacles) éparses sur les filets. CoREMiuM GLAL'ciiM, Liuk , Bcrl. Mag., i8i3, pi. 1, f. 3i. Son stipe n'a pas une ligne de hauteur. Sa couleur est le jaune brunâtre. Ses sporidies sont glauques. On trouve ce champi- gnon sur les conserves de fruits qui sont pourries. Le monilia penicillus de Persoon paroît devoir rentrer dans ce genre, suivant Link. (Lem.) CORÉOPSIDÉES. {Bot.) Notre tribu naturelle des hélian- thées comprend un trop grand nombre de genres pour qu'il ne soit pas indispensable de la diviser en plusieurs sections. Nous en avons proposé six que nous croyons assez naturelles, et que nous caractérisons principalement par la forme de l'ovaire : nous les nommons prototjpes . rudbcckiées, coréopsi- dées, héléniées, tagétinées, millériées. Dans la section des héiian- thées-coréopsldées , l'ovaire est ordin;iirement fétragone et obcomprimé, c'est-à-dire, comprimé antérieurement et pos- térieurement, de sorte que son plus grand diamètre est de droite à gauche; c'est tout le contraire de ce qui a lieu dans les nélianthées-protolypes : ainsi les bidens. heterospermum, sy- nedrella, gtossocardia, H. Cass. , coreopsis, cosmus , dahlia^ sil- phium , parlhenium , sont des hélianthées-coréopsidées , tandis que les spHunthus et verbesiaa, que les botanistes croient très- analogues au bidens, sont des héliaiithées-prototypes. On peut maintenant apprécier la réunion en un seul genre des bidens et des spilanthus, opérée par M. de Lamarck. (H. Cass.) COREOPSIS. (Bot.) [Corjmbifères, Juss.; Sjngénésie poly. 27. 4^0 COR garnie frusfranée , Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées , appartient à la tribu naturelle des hélianthées, et à la section des hélianthées-coréopsidées. La calathide est radiée, composée d'un disque multiflore régulariflore, androgyniflore, et d'une couronne unisériée, liguliflore, neutriflore. Le péricline est double : l'intérieur composé desquames unisériées, égales, appliquées, ovales- obloiigues, obtuses, submembraneuses ; l'extérieur involucri- forme, et composé de squames unisériées, inappliquées, fo- liacées. Le clinanthe est planiuscule , muni de squamelles étroites, linéaires, obtuses, membraneuses. L'ovaire est com- primé antérieurement et postérieurement; l'aigrette est nulle, ou réduite à un ou deux rudimens informes de squamellules très-courtes, très-épaisses, triquètres, barbellulées, confondues avec les sommets des deux arêtes latérales de l'ovaire. Ce genre est très-mal défini, et diffère à peine du dahlia. Les botanistes y rapportent une trentaine d'espèces, dont la plupart sont des herbes vivaces de l'Amérique septentrionale, et dont plusieurs sont propres à décorer de leurs fleurs jaunes nos grands jardins, à la fin de l'été. La CoRitopsiDE TRIPIÈRE ( Coreopsis tripteris , Linn. ) a des tiges de quatre à six pieds, dressées, rameuses, glabres; des feuilles opposées, glabres, dont les inférieures sont à cinq fo- lioles linéaires-lancéolées, entières, aiguës, les intermédiaires à trois folioles, et les supérieures simples; les calathides ter- minent les rameaux; leur disque est brun, et leur couronne jaune à languettes bidentées. Cette plante est vivace , et ori- ginaire des hautes montagnes de la Virginie et de la Caro- line ; elle fleurit en août et septembre dans nos jardins : on l'y multiplie par ses graines ou par la division de sa souche; elle n'exige aucun soin , et s'accommode de presque tous les terrains, pourvuqu'ils nesoient point ombragés. Il estbon de lamêleravec des asters, pour rompre l'uniformité des couleurs. (H. Cass.) CORÉOPSOIDES. {Bot.) Mœnch a fait, sous ce nom, un genre particulier de la coreopsis lanceolata, Linn., parce que, dans cette espèce, la cypsèle est ovale-subtétragone, cymbi- forme , muriquée , auriculée , munie au sommet de deux arêtes très-courtes. Nous ne pensons pas que ce prétendu genre puisse être distingué du coreopsis. (H. Cass.) COR 42i GORET. (Maiflcoz.)Adanson, le premier naturaliste qui ait envisagé d'une manière rationnelle la classification des ani- maux mollusques et de leurs coquilles, avoit donné ce nom de genre, qu'il avoit parfaitement caractérisé, aux animaux mollusques conchylifères, que Bruguières a long-temps après désignés sous celui de planorbes; nom qui, on ne sait pas trop pourquoi, a été préféré et généralement admis. Vojez Pla- NORBE. (De B.) CORETA. {Bot.) Une espèce de corchorus étoit désignée par P. Brown sous ce nom, qui, avec une autre terminaison, dé- signe ce genre en françois. (J.) CORÈTE, Corchorus. (Bot.) Genre de plantes de la famille des tiliacées, appartenant à la polyandrie monogynie de Lin- naeus-, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq fo- lioles caduques; cinq pétales : des étamines nombreuses, insé- rées, ainsi que la corolle, sur le réceptacle ; un ovaire supé- rieur; le style très-court ou nul; un à trois stigmates simples ou bifides. Le fruit est une capsule oblongue, quelquefois sphérique, à deux, trois ou cinq valves, divisée intérieure- meii t en autant de loges , renfermant des semences nombreuses, anguleuses. Ce genre comprend des herbes, rarement des arbustes , exo- tiquesà l'Euroiie, lesunes originaires de l'Amérique, les autres des Indes orientales, à feuilles simples, alternes, souvent mu- nies , à la dentelure de la base , d'un long filet sétacé ; les fleurs sont petites, latérales, ordinairement opposées aux feuilles, et réunies en petits bouquets sur des pédoncules courts. On dis- tingue parmi l€s espèces : CoRÉTE POTAGÈRE : CorcJiorus oUtorius, Linn.; Lamk., III.^ fab. 64, fig. i; Lobel., Icon., Soi; Mclochia, Alp. /Egyp., 46, tab. 3o; Corchorus, Commel., Hort., 47, tab. 12 ; vulgairement Mélochie. Ses tiges sont glabres, cylindriques, herbacées, peu rameuses, hautes d'environ deux pieds; les feuilles glabres, alternes, pétiolées, ovales-lancéolées, à dentelures aiguës ; les deux dentelures inférieures prolongées en un long filet sétacé, particulièrement aux feuilles supérieures ; les stipules axil- laires sétacées. Les pédoncules sont très-courts, latéraux, mu- nis de trois écailles subulées; ils supportent quelques fleura petites, d'un jaune rougeàtre. Il leur succède des capsules 422 COR. droites, langues de <îeux pouces, un peu ventrues, en forme de fuseau, à cinq loges, a cinq valves ondulées, et un peu crépues sur leurs bords , renfermant un grand nombre de semences anguleuses. Cette plante croît dans plusieurs contrées de l'Asie, de l'Afrique et de TAmérique. On la cultive en Egypte comme plante alimentaire. Olivier rapporte que les Egyptiens en mangent les feuilles avec plaisir, pendant tout l'été, en ragoût ou simplement bouillies , exprimées ou assaisonnées avec l'huile d'olive. On a soin d'en semer les graines depuis la fin de l'hiver jusqu'à la fin du printemps. Les Indiens la mettent également au nombre de leurs plantes potagères. On prétend que cet aliment est plus agréable que sain. Ses feuilles passent pour émollientes, pectorales, adoucissantes. CoRÊTE TRiLOCULAiRE : Corchorus trilocularis , -1,11111. ; Jacq. , Hort. , vol. 2, tab. lyS; Corchorus œstuans , Forsk., ALgjpt.^ pag. loi. Cette espèce est très-rapprochée de la précédente , et paroit jouir des mêmes propriétés alimentaires. Il est même possible que plusieurs voyageurs les aient confondues , en par- lant des usages auxquels on les emploie dans l'Egypte , la Bar- barie, etc. Les feuilles sont lancéolées, très-aiguës, munies, comme dans l'espèce précédente, de dents sétacées à leur base-, les pédoncules sont courts, chargés d'une à deux fleurs jaunes; mais les capsules ne sont composées que de trois valves au lieu de cinq , longues de deux pouces et plus , glabres , tri- goncs, obtuses, un peu rudes au toucher, une rainure sur chaque angle : les valves, à l'époque de la parfaite maturité, se divisent, dans toute leur longueur, en deux parties; elles renfc^rment des semences anguleuses et bleuâtres. Elle croit dans l'Arabie. Je l'ai vue cultivée sur les côtes d'Afrique. Les Maures en font le même usage que les Egyptiens des feuilles de la corête comestible. CoRÊTK A FEUILLES DE CHAKME : Corchovus Œstuaus , Linn. ; Jacq. , Hort. , i , tab. 85 ; Pluken. , tab. 1 27 , Cg. 3. Cette plante, qui croit dans les pays chauds de l'Amérique, a beaucoup de rapports avec la corête triloculaire ; maissesfeuillessontovales, en cœur, bordées de dents aiguës, dont les inférieures souvent sétacées; les fleurs sont jaunes , petites, latérales; les capsules géminées, linéaires, à six angles, longues de deux pouces, à COR 4»> six pointes à leur sommet au moment dfe rëini'siion des se- mences. * CoRÊTB CAPSULAIRE : CoTchorus capsulai'is , Linn. ; Pluk., Jlmag., tah 235, fig. 4; Ganja saliva, Rumph, Amh. , 5, pag. 212, lab. 78 , fig. 1. Cette espèce, remarquable par ses fruits, s'élève à la hauteur de six à dix pieds sur une tige droite, glabre, rameuse, garnie de feuilles longues de cinq à six pouces, ovales-lancéolées, dentées, d'un vert glauque en dessus, munies à leur base de deux filets sétacés : les fo- lioles du calice sont ponctuées en dehors ; les pétales échancréis.; les capsulessont un peu globuleuses,courtes,ridces,à cinq valves, à cinq loges. Dans les Indes orientales, d'oii elle est originaire, on retire de l'écorce de ses tiges , macérées dans l'eau comme le chanvre , une filasse employée principalement à la Chine. CoKÊTE A ANGLES TRANCHANS : Corchorus acutaugulus , Eucycl. , 2, pag. 104 ; Pluken., tab. 44, fig. 1. Cette plante , découverte dans les Indes par Sonnerat , est faeile à reconnoître par la forme de ses fruits, qui ont l'aspect de gros clous de girofle ; ils sont longs d'un pouce, prismatiques, à cinq angles, dont deux plus saillans et à trois pointes bifides au sommet. Ses tiges sont hispldes; ses feuilles ovales, dentées; les pétioles hérissés ; les stipules sétacées; les fleurs petites, géminées; les pétales étroits, alongés; les pédoncules très-courts, munis de trois écailles sétacées. CoRÈTE FAScicuLÉE : Corchorusfascicularis, Lamk. , Encycl. 2 , pag. 104; Pluk., Almag. 85, tab. 439, fig. 6. Ses tiges sont grêles, presque glabres; les feuilles obloiïgues-elliptiques, à peine longues d'un pouce, dentées, avec un filet sétacé; les stipules étroites, lancéolées les fleurs jaunâtres, petites, presque sessiles , réunies par bouquets opposés aux feuilles ; les capsules lanugineuses, à trois ou six valves; les semences anguleuses et noirâtres. Elle croît dans les Indes orientales. CoRÊTE siLiQUEUSE : Corcliorus siliquosus , Linn. ; Jacq. , Hort> 3, tab. 69; Burm.,Amer., tab. io3, fig. i ; Sloan., Jam. 1 , tab, 394, fig. 1. Petit arbuste de l'Amérique méridionale, à tige droite, paniciilée, un peu pubesceute , garnie de feuilles ovales-lancéolées, dentées; les pétioles pubescens; les pédon- cules latéraux , uniflores ; les ovaires pileux ; les capsules presque glabres, linéaires, bivalves, un peu comprimées. 4^4 COR CoRÊTE tANUGiNBCSE : Covchorus hirsutus , Lînn»; Duniv. , Amer., tab. 104. Ct'l i-rorissc-au , de l'Amérique méridionale, s'élève a la hauteur de deux ou trois pif ds. Ses rameaux sont cylindriques, couverts d'un duvet cotonneux, un peu r.jus- sâtre ; giirnis de feuilles elliptiques, cotonneusts a leurs deux faces, longues de deux pouces sur un de large, à crénelures wn peu anguleuses: iiS pédoncules charges de cinq a six fleurs pédicellées , presque en ombelle; le calice cotonneux, les pétales jiiunes; les capsules très-lanugineuses, ovaLs-oblon- gues , un peu iirquées. CoaÊTE HÉaissÉE : Corchorus hirsutus , Linn.; Jacq., Hort. 3 , tab. 58 ; Burm., Amer. , tab. io5, fig. 2. Ses tiges sont dures , hérissées de poils; ses ieuilles ovales, dentées eu scie, iné- gales a leur base, à pétioles h spides, ainsi que ;es stipules ; les pétales jaunes, oblongs ; l'ovaire chargé de poils blancs; le style terminé par deux stigmates droits. Elle croit dans l'Amérique méridionale. CoRÊTE A TROIS DENTS : Corcliorus Iriclens , Linn. ; Pluken , tab. 127, fig. -1. Cette espèce, d'apiès Linnaeus , a ses tiges lisses : ses feuilles lancéolées , rayées , ondulées , dentées , à dentelures sétacées ; les stipules div.sées en trois lilets sr'tacés ; trois styles très- diverge. .s et bifides; les capsules linéaires, rudes au toucher. Elle croit aux Indes orientales. Thunberg, dans le 2." volume des Transactions de la Société Linnéenue de Londris, a mentionné quelques espèces de co- rête du Japon, telles que, 1." le corchorus scandens, a tiges grim- pantes , cylindriques , flexueuses , a feuilles médiocrement pétiolées, opposées, glabres, arrondies a leur base , acuminées au sommet, à dentelures terminées par un poii sétacé; les (leurs jaunes, solitaires ; les feuilies opposées : les fruits inconnus peuvent faire doute, du genre et même de la famille de cette plante. 2° he corchorus serratus : si-s tiges sont droites; ses rameaux glabres , redres.cs , de couleur purpurine ; les feuilles alternes, longues de deux pouces, oblongues, cuspidées , iL'des en dessus, parsemées de jntémoussés qu'on a de la peine ày reconnoitre des polyèdres réguliers. Quelquefois aussi, et cela se remarque surtout dans les bipyramidaux, les faces des pyramides sont chargées de stries, sillons ou ressauts transversaux, qui les courbent ou les alongoit tellement que ces cristaux ressemblent plutôt à des fuseaux qu'à des polyèdres bipyramidaux. On les désigne sous les noms de cjUndroïdes et de fusif ormes. Les corindons, considérés dans l'ensemble de leurs propriétés ou de leurs modifications, peuvent se séparer en trois variétés principales, auxquelles nous conserverons les noms qui leur avoient été donnés quand on les considéroit comme des espèces distinctes, ces noms étant univoques et généralement admis. I."^ Var. CoRiNDON-TÉLRSiE (Corindon hyalin. H.). C'est le minéral qui, n'ayant point de nom commun ou général , avoit été nommé par M. Hauy télésie : ce sont le saphir, le rubis, l'émeraude, la topaze, etc., orientaux. Il est transparent, ou au moins très-translucide; sa struc- ture est peu lamelleuse : cependant il fait voir, soit par la fracture , soit par les reflets qui font naître une lumière vive , des joints perpendiculaires à l'axe de ses cristaux , et quelque- fois, comme l'ont observé M. de Bournon sur différentes té- lésies, et M. Hauy sur celles de Ceylan , mais plus rarement et plus difficilement, d'autres joints obliques à l'axe et paral- lèles aux faces du rhomboïde primitif , ou au moins des stries très-distinctes , qui indiquent par leur direction comme les bords des lames composant le rhomboïde primitif. La télésie paroît contenir en général plus d'alumine que la variété suivante. Le maximum de cette terre, trouvé dans la va- riété bleue par Klaproth , est de 98, 5 , et le minimum , d'après 10. ^3 434 COR M. Chenevîx, est de 90. La pesanteur spécifique îa plus ordi-* oaire est de 4 au moins, et quelquefois de 4,3. Les formes secondaires que cette variété affecte plus parti- culièrement, sont le prismatique, l'additif et celles qui appar- tiennent aux dodécaèdres bipyramidaux. Ses cristaux sont généralenient petits. Ses variétés de couleurs sont nombreuses, remarquables et connues depuis long-temps sous des noms différens. Corindon télésie limpide (saphir blanc, et même rubis blanc de Romé-de-Lisle). Cette variété est sans couleur , ou avec une légère nuance bleuâtre. Corindon télésie sapJiir( saphir proprement dit). Sa couleur varie entre le bleu pâle , le bleu d'azur , le bleu barbeau et le bleu d'indigo. Ces dernières sont les plus estimées. Leur poids dépasse rarement trois grammes. Corindon télésie améthyste (améthyste orientale). Ses cou- leurs sont le rouge violet et le rouge-giroflée. Cette dernière est la plus estimée. Ces trois variétés conservent pendant plusieurs heures l'élec- tricité acquise par le frottement. (Haiiy. ) Corindon télésie rubis ( escarboucle et rubis orientaux, manca ou tokes des Indiens) , présentant les nuances du rose , du rose foncé , du cramoisi et du rouge écarlate , avec un éclat très-vif et quelques reflets laiteux. Ils sont généralement petits, leur poids ne s'élevant pas au-dessus de 1^' S . Cesont lespierresgemmesles plus recherchées , et par conséquent du prix le plus élevé. Leur valeur, à qualité et volume égaux, passe celle du diamant. Corindon télésie vermeille (vermeille orientale, rubis cal- cédonieux, hyacinthe orientale). Elle est d'un rouge aurore, avec des reflets blanchâtres ou jaunâtres. Corindon télésie topaze [topàze orientale). Le jaune de ces corindons offre les nuances de jaune pâle, de jaune foncé souci et de jaune doré . avec un éclat très-vif. Celle de la dernière couleur est la plus recherchée , et sa valeur égale presque celle de la télésie rubis. Corindon télésie éméraudine (éméraude orientale). Elle est d'un vert foncé, offrant quelquefois des reflets chatoyans. Corindon télésie berillin (aiguë marine orientale). Elle est d'un bleu verdâtre^ et jouit d'un éclat assez vif^ CDU 4"? Corindon téUsie péridot {péridot oriental), d'un vert tirant ïuv le jaune. Plusieurs de ces couleurs sont quelquefois réunies et diver- isement disposées dans le même échantillon. On enconnoît de bleu et blanc , par taches nuancées : de bleu et rouge ; ils sont bleus, lorsqu'on les voit par réflexion, et paroissent rouges . lorsqu'on les place ent re la lumière et l'œil ; de jaune et bleu , 6u jaune et rouge , nommés nilacandi par les Indiens. On dislingue encore les corindons-télésies suivant les jeux de lumière qu'ils présentent. Corindon télésie girasol. Le fond de sa couleur est un bland laiteux et comme savonneux, avec des reflets jaunâtres ou bleuâtres flotians. Corindon télésie chatofant. Il fait voirj dans sa coupe per- Jienfliciilaire au rhomboïde, des lignes chatoyantes et des reflets «atinés, formant des hexagones ou parties d'hexagone. Corindon télésie astérici On nomme ainsi les télésies, quelle 't[uesoit Icut" couleur, qui, taillées en cabochons, présentent, à une vive lumière, une étoile lumineuse à six où même douze rayons linéaires , et qui change de place suivant les inclinaisons (qu'on donne à la pieft-e. Cette propriété , assez remarquable dans les corindons télésies, n'est pas particulière à cette pierre. Elle paroît propre atix minéraux transparens qni ont un rhom- boïde pour noyau j et due à la réunion de certaines circons- tances de taille et de structure. Les télésies dont les couleurs sont vives ou remarquables, et qui jouissent en outre d'une limpidité parfaite , sont fort recherchées comme pierres d'ornement, et ont quelquefois, comme On vient de le dire, une très-haute valeur. On en fait dans l'Orient , et surtout dans l'Inde , un usage beaucoup plus fréquent qu'en Europe. La pierre nommée sap/iî> parThéophraste et Pline n'est pas notre corindon télésie , mais paroît devoir être rapportée au lazulithe. 11 ne paroît pas que les'anciens aient gravé, soit en Creux soit en relief, sur les télésies. On assure que toutes lea pierres de cette espèce ^ qui sont gravées, sont modernes. Une des plus célèbres représente un portrait en relief de Henri IV, gravé par Coldoré. On a d'abord cru que les corindons télésîesvenoient exclusi- 456 COPt vement de l'Inrle et de Ceylan, et il paroît certain que toutes celles de ces pierres qui , en raison de leurs qualités , sont mises dans le commerce de la joaillerie , viennent de ces lieux ; mais l'espèce minéralogique, oHrant même des variétés assez remar-. quables parleur couleur, est connue maintenant dans un très- grand nombre de lieux, dont nous allons citer les princij)aux. Les corindons télésiesse trouvent dans deux sortes de gisc- menset de terrains différens. 1," En «rains et en cristaux plus ou moins nets, mais très- fréquemment à arêtes et angles émpussés, dans des terrains meubles , formes d'un sable grossier, renfermant une grande variété de minéraux particuliers . et notamment du fer titane, des zircons tant hyacinthe que jargon , des spinellcs , du quarz , des topazes. C'est le cas le plus ordinaire, et celui qui fournit les plus belles pierres. C'est ainsi qu'on les trouve dans les sables de plusieurs rivières de l'Inde, au pied du mont Capelan dansle Pégu, dans le royaume d'Ava, et surtout dans l'île de Ceylan ; en Sibérie ; en Europe , près de Bilin et de Meronitz en Bohème, dans les sables des ruisseaux d'Expaiily près du Tuy en Velay. Enfin M. Cordier vient de les rencontrer dans un sable du ri- vage de la mer, près de Piriac, sur les côtes de Eretagne. Ce sable, qui renferme une grande quantité d'étain, contient aussi de petits cristaux de corindon télésie, de topaze, despinelie,de zircon, de fer titane, etc. On remarque que dans tous les lieux précédens, à l'excep- tion du dernier, le fond du sol, ou au moins une partie des montagnes voisines , est principalement composé de basalte et d'autres roches de la formation qu"on nomme trappéenne. 2.° En cristaux disséminés dans des roches qui appartiennent aux terrains primordiaux, et qui n'ont aucun rapport immé- diat avec les terrains basaltiques ou trappéens. La roche micacée qui donne l'émeril de Naxos, est remplie .suivant M. de Bour- non, d'une multitude de petits cristaux de corindons télésies. Une roche de calcaire-dolomie du Saint-Gothard présente dis- séminés, ou peut-être même implantés, des cristaux assez nets de télésies-rubis d'un assez beau rouge. IL* Var. Corindon ADAMANTIN (Spath adamantin; corindon harmopliane, H. ). Ce corindon est généralement opaque, ou tout au plu5 COR 437 translucide. Il .1 une structure très-sensiblement lamelleusc et un clivage facile , au moyen duquel on peut souvent extraire de ses masses un noyau rhomboïdal fort net. Les joints per- pendiculaires à l'axe sont ici très -peu sensibles. Sa pesanteur spécifique est un peu plus de 0,9. Il renferme moins d'alumine que le corindon télésie. Le maximum de cette terre paroît y être de 91 pour cent. Il se présente tantôt en masses amorphes , tantôt en cristaux qui appartiennent aux variétés prisma^ig^uc, hisalterne , additu/e etfusiformc. Ou doit remarquer que la variété de forme nom- mée additwe est commune aux deux variétés principales de corindons. Les cristaux du corindon adamantin acquièrent un très-gros volume, en comparaison des précédens ; mais leurs faces sont généralement raboteuses et altérées par des sillons transversaux. Son éclat est souvent chatoyant, mais jamais vitreux comme dans la télésie. Ses couleurs sont aussi et moins prononcées et beaucoup moins variées. Sous ce point de vue, on peut en dis- tinguer trois variétés principales : Corindon adamantin grisâtre. Le fond grisâtre de ces co- rindons est accompagné de nuances , soit jaunâtres , soit ver- dàtres, soit même roussàtres : ils sont translucides. Ils viennent principalement du Carnate dans le Bengale. Corindon adamantin rougeàtre. La couleur fondamentale de ceux-ci est le rouge, qui varie du rouge foncé incarnat au rouge sombre et même brunâtre. Les premiers , en gros cristaux prismatiques, viennent probablement aussi du Bengale; les seconds , en cristaux fusiformes opaques , viennent du Mala- bar ; les troisièmes, en gros cristaux opaques, se trouvent dans le Thibet. Corindon adamantin noirâtre. Ces corindons sont tantôt en cristaux assez nets, dont la texture est très-sensiblement lamel- laire , et ils font voir des reflets chatoyans et comme métal- liques ; ils sont de Malabar et de la Chine : tantôt leur teinte noire tire sur le gris bleuâtre, et leur texture est presque compacte; ceux-ci sont en cristaux pyramidaux, peu nets, et se trouvent en Piémont. Les corindons adamantins sont rarement assez remarqua- bles par leur couleur, leur éclat ou leur homogénéité, pour nB COR être employés comme pierres d'ornemenf, Cepenrlant il pa-s toit qu'on les a quelquefois appliqués à cet usage dans l'Inde j mais celui auqiiel ils ont plus particulièrement servi dans ce pays, c'est à user et polir les autres pierres gemmes. Un gros morceau de corindon qu'on voyoit dans la collection de M. Grc- ville à Londres, montroit. dans son milieu, une cavité produite par le frottement des pierres dures qu'on y avoit usées. Les corindons adamantins se trouvent en cristaux dissémi- nés dans les granités, ou dans les roches granitoïdes qui font partie des terniins primordiaux. C'est ainsi qu'on les trouve dans toute l'Asie. Celui de la presqu'île de l'Inde est dans une roche saccaroïde, renfermant un peu de calcaire; il y est accompagné d'amphibole , d'épidotc , de quarz , de mica, de chlorite, de zircon jargon, de fer oxidulé, et de quelques minéraux particuliers que M. de Bournon a nommés Fibrolite et Indianite. (Voyez ces mots.) Celui de la Chine et du Thihet est dans un granité à felspalh rougeàtre et à mica argentin ; il est aussi accompagné de fer oxidulé. Celui du Thibet, qui est rougeàtre, est recouvert de stéatite verte. Le corindon noirâtre du Piémont vient de la commune d'Etenengo , près Mozzo , arrondissement de Biella ; il est renfermé dans une roche à base de feispath qui fait partie d'un terrain de diabase porphyritique compacte stratifiée. Cette roche se désagrège , et il en résulte une terre rougeàtre dans laquelle se trouvent des blocs composés de feispath, de mica et de corindon. (Muthuon etLeliévre.) M. Brochi a trouvé aussi, dausla vallée deCamonica, un corindon rougeàtre trans- lucide , disséminé dans un micaschiste. Le minerai massif, mais granuleux, de fer oxidulé de Gel- livara, cnLaponie, renferme de petits cristaux de corindons jaunâtres basés. ( Swedenstierna.) 111/ Var. Corindon émeril (Corindon granulaire, Haiiy. ). Ce corindon se présente sous l'apparence d'une roche à texture grenue , d'une couleur noirâtre , comme certains minerais de fer ; mêlée tantôt d'une nuance bl(;uàtre , tantôt d'une nuance rougeàtre. Sa pesanteur spécifique, qui est au moins de 4 , sa densité supérieure à celle de tous les minéraux , excepté le diamant , et sa grande ténacité , le font aisément distinguer. COR 45? L'émerll considéré minéralogiquement , c'est-à-dire , le co- rindon massif, offre quelquefois , dans son premier degré de pureté, la couleur rouge violàtre qui appartient à la plupart des variétés de corindons; tel est celui qui fait partie des col- lections du Muséum britannique et de celle de M. de Drée , et qui vient de Madras. Mais l'émeril proprement dit est rarement une roche ho- mogène . le fer oxidulé y est en quantité considérable et en grains distincts; il est aussi souvent mêlé de mica et de la- melles de talc : dans quelques cas, le corindon s'y montre en petits grains ou même en petits cristaux. C'est M. Tennant qui a fait remarquer le premier que la pierre dure nommée émeril , et considérée jusqu'à lui comme un minerai de fer très-siliceux, appartenoit à l'espèce du corindon ; il a trouvé dans l'émeril employé à Londres et venant de l'île de Naxos 80 pour cent d'alumine, et M. Vauquelin a reconnu dans celui dont se sert la manufacture des glaces de Saint-GobiA 66 pour cent de cette terre. Les analyses de ces chimistes ont donné les résultats suivans : Emeril de Londres, Emeril de Paris, par Tennant. par Vauquelin. Alumine. ... 80 66 Silice 3 Fer 4 24 Perte 7 Tout ce qu'on peut présumer sur le gisement de l'émeril , d'après le peu d'observations directes qu'on possède, et ce que nous apprennent les morceaux d'émerils du commerce, c'est que tantôt, comme dans l'Inde, il se trouve dans les mêmes roches granitiques que celles qui renferment les co- rindons adamantins , et tantôt dans des roches à base de talc ou de serpentine. Les lieux où l'on connoît Témeril sont : Les Indes orientales ; il y est très-compacte , et ne présente pas de talc lamelleux. L'ile de Naxos, d'où vient l'émeril , connu dans le com- merce sous le nom d'emeril du Levant ou de Smyrne, ainsi que sous ceux d'emeril d'Angleterre et d'emeril de Jersey , tar M. Mac-Culloch a constaté que cette dernière île n'en 4?io COR fournit pas. Cet émeril renferme beaucoup de paillettes âc mica., du fer oxidulé , octaèdre et des pyrites; on le trouve dans l'jle de Naxos en fragmens roulés au milieu des terres labourées. Touriiefort dit que les montagnes de l'île sont jjriinitives. M. de Bournon a vu , sur des morceaux d'émeril venant de cette ile, de petits cristaux prismatiques de corin don télésie d'un beau bleu, disséminés dans de l'amphibole grammatite. AOchsenkopf, prés Schwarzenberg en Saxe, le gisement de cet émeril est bien connu. Il se présente en nodules d'un gris foncé un peu bleuâtre, dans une ophioiile verdàtre , qui est en lit subordonné dans le micaschiste de ces contrées. On cite aussi de l'émeril dans les monts Altaï , près la ville de Charlowa ; en Italie, dans le duché de Parme ; en Espagne dans le royaume de Grenade, près de Ronda ; au Pérou et au Mexique. Mais il n'est pas sûr que ces minéraux, peu connus, appartiennent réellement au corindun-émeril. Usages. L'émeril est très-précieux dans les arts, en raison de sa dureté, qui le reiid propre à polir les métaux et Its pierres; mais , pour s'en servir, il faut le réduire en poudre de diverses grosseurs. On emploie , pour obtenir ces poudres, la méthode suivante : On broyé cette pierre à l'aide de moulins d'acier ; ensuite, pour en séparer des poudres de différens degrés de finesse , on délaye dans de l'eau la masse broyée ; on laisse cette eau reposer une demi - heure, et on la jette, parce qu'elle ne contient qu'une poussière trop tendre : on délaye de nouveau le dépôt; on laisse reposer l'eau une demi-heure, et ou lu décante encore trouble; la poudre qu'elle dépose est de l'é- meril de la plus grande finesse. On délaye ainsi le premier dépôt jusqu'à ce qu'au bout d'une demi-heure l'eau ne laisse plus rien précipiter. Alors on ne laisse plus reposer les eaux , dans lesquelles on agite toujours ce premier dépôt , que quinze minutes, ensuite que huit minutes, quatre mi- nutes, deux minutes , une minute, et enlin trente secondes; et on a par ce procédé des émerils de diverses grosseurs, L'émeril est employé avec de l'eau pour le travail de^ pierres, et avec de l'huile pour celui des métaux. Annotations. Romé-de-Lisle fit remarquer ( Journ. de Phys.^ COR 441 tom.oo, mai 1787, pag. 368) que le prétendu spath adninantin, d'après sa forme, sa pesanteur et sa dureté, paroissoit être du même genre que la pierre dite orientale. M. deBournon, ayant rassemblé beaucoup d'observations en faveur de ce rappro- chement , effectua la réunion en une seule, espèce de la télésie et du corindon , comme nous l'apprend M. Hauy lui- même , dans son Trai té de Minéralogie , publié en 1 80 1 ; mais . à cette époque , les motifs allégués pour cette réunion ne Jui parurent pas encore suffisans : ce n'est qu'en 1804, deux ans après la publication du Mémoire de M. de Bournon , in- séré dans les Transactions philosophiques de la Société Royale de Londres pour 1802 , que M. Hauy se décida à regarder définitivement la télésie et le corindon adamantin , comme deux variétés principales d'une même espèce. Cette réunion est admise par tous les minéralogistes qui n'appliquent pas le nom d'espèces arbitrairement, mais qui suivent dans cette application des principes fixes et fondés sur des différences dont la valeur a été déterminée avec précision. ( B. ) CORINDUM. (Bot.) Jean Bauhin etTournefort ont donné ce nom à une plante dont la graine a une tache blanche qui a la forme d'un cœur. Elle a retenu en françois celui de Co- niNDE (voyez ce mot.) ; mais Linnaeus a substitué au mot latin celui de cardiospermttm quia plus de précision. On nomme aussi cette plante cecur des Indes. (J.) CORINOCARPE, Corinocarpus. (Bot.) Plante découverte dans le Nouvelle-Zélande, décrite par Forster sous le nom de corinocarpus lœvigaia , Forst. Gère. , pag. 32, n." j6; Linn., f. sup. i56;Lamk., lU. gcn., tab. 145. Elle constitue seule un genre particulier, qui paroît appartenir à la famille desber- béridées, et doit être placé dans la pentandrie monogynie de Linna3us. Chacune de ses fleurs offre un calice à cinq folioles alongées , concaves et caduques ; une corolle composée de cinq pétales plus grands que le calice, droits, arrondis, rétrécis vers leur base ; de plus cinq écailles pétaliformes, étroites, alternes avec les pétales, munies à leur base d'une glande glo- buleuse; cinq étamines plus courtes que la corolle, attachéea à la base des pétales, terminés par des anthères droites, oblon- gupsjun ovaire supérieur ,- globuleux, surmonté d'un style '442 COR court et d'un stigmate obtus : le fruit consiste en une noix alon- gée, en massue, presque pyriforme, renfermant un noyau oblong. Ses tiges sont ligneuses, garnies de feuilles, très-glabres, alternes, pétioJ.ées, ovalesou cunéiformes, veinées, entières, légèrement échancrées ; les fleurs sont blanches, disposées en une panicule ample, sessile, terminale. ( Poir.) CORION (Bot.) , nom donné par quelques-uns, suivant Dodoens, au millepertuis. Il ajoute qu'une autre espèce plus petite est nommée coris par DIoscoride ; et , selon Pona et Tour- nefort , c'est celle que nous nommons hfpericum coris. Cepen- dant C. Bauhin cite aussi le nom de Dioscoride, soit pour le cistus fumana, soit pour le coris monspeliensis. (J.) CORIOPE ou CoRYOPE (Bot.), noms vulgaires du coreop^js. (H. Cass.) CORIOTRAGEMATODENDROS (Bot.) , nom imaginé par Plukenet pour désigner quelques plantes, dans le nombre des-, quelles est le myrica quercifolia. On cite ce nom pour montrer combien est ridicule la manie de vouloir trop exprimer dans un nom générique. Linnaeus , dans sa Philosophia botanica , rejette ces noms, qu'il appelle sesquipedalia , quand ils ont plus de douze lettres : cependant il en adopte plusieurs contre les règles que lui-même avoit établies. (J.) CORIS. (Bot.) Voyez CoRioN. (J,) CORIS (Bof.), nom latin du genre Coride. (L. D.) CORIS. (Conchjd.) C'est le nom vulgaire de la porcelaine- jnonnoie , cjprœa moneta, Linn. (DeB. ) CORIS. {lehthyol.) Genre de poissons, de la famille des léiopomes, établi par l'infatigable Commerson, d'après deux espèces qu'il a découvertes dans ses voyages. M. de Lacépède, qui a adopté ce genre, lui donne les caractères suivans : Tète grosse et plus élevée que le corps ; corps comprimé et trcS' alongé ; le premier ou le second rayon de chacun des catopes une ou deux fois plus alongé que les autres ; point d^écaillcs semblables à eelies du dos sur la tête et sur les opercules ; le crâne recouvert d'une seule lame en forme de casque et réunie aux opercules. Ce dernier caractère peut servir à isoler immédiatement les coris des autres genres de la famille des Léiopomes (voyez cre moi; mais ils ofit les plus grands rapports avec les labres. COïl 44 J Les coris n'ont d'ailleurs qu'un seul rang de dents ; et leur nom semble peindre leur caractère spécial, xo^/ç» eii grec, signifiant ce que les Latins entendent par cimex. On n'en connoît encore que deux espèces : L'aicreite ; Coris ajgula , Lacép. Sommet du crâne arrondi , de manière à former une bosse ou une grosse loupe au-dessus des yeux ; premier rayon de la nageoire dorsale une ou deux fois plus grand que les autres, et placé derrière cette loupe «omme une aigrette; chaque opercule, terminée du côté de la queue, par une ligne courbe; lèvre supérieure double; mâ- choire inférieure avancée; dents fortes, pointues, triangu- laires et inclinées; nageoire anale plus courte que la dorsale ; nageoire caudale rectiligne, à rayons prolongés au-delà de la membrane qui les unit. Le Coais anguleux ; Coris angulatus , Lacép. Corps plus alongé, sommet du crâne non bossu ; chaque opercule terminée par un angle saillant; mâchoires égales. Ces deux poissons viennent de la mer du Sud. M. Cuvier pense que les coris doivent rentrer dans le genre des girelles,etquelecorisan,gu/afusn'estautre chose quele /atrt/s malapterus des auteurs. M.Duméril nous a donné le moyen d'exa- miner un de ces poissons, qu'il rapporte depuis long-teinps au genre des labres, et nous avons reconnu, en efFef, que le préo- percule et l'opercule n'étoient point réunis en une seule lame, eu sorte que le seul caractère essentiel des coris est l'espèce de bosse qui s'élève sur leur front. (H. C.) CORISE, Corixa (Entom.) , nom d'un genre d'insectes hé- miptères , de la famille des hydrocorées , ou punaises aqua- tiques, dont les tarses des pattes postérieures sont aplatis en nageoires, ce qui les a encore fait désigner sous le nom de rémitarses. Le mot de corixa est évidemment tiré du grec nopjç, qui si- gnifie punaise. Linnaeus avoit rangé les espèces déjà distinguées par Geoffroy , dans le genre JSotonecta , et Fabricius , en adoptant la distinction , les avoit désignées sous le nom de si gara. Les corisesse distinguent de toutes les espèces de l'ordre des hémiptères par les caractères que nous allons rappeler. Elles tint quatre ailes croisées , dont les supérieures sont à derai cp- 444 COPv riaces , ce en quoi elles difTèrent des cigales et des pucerons qui appartiennent à deux familles différentes ; ensuite elles ont des antennes en soie et très- courtes, ce qui les distin^^ue de toutes les autres espèces du même ordre, dont le bec pa- roit naître du front, mais dont les antennes sont alongécs. Leur ventre n'est pas terminé par des filets comme dans les ranatrcs et les népes, et leurs tarses antérieurs ne sont pas simples comme dans les notonectes , ni armés d'un crochet comme dans les naucores , mais terminés par une sorte de pince , ce qui les caractérise essentiellement. Les corises sont des punaises aquatiques, qui ne nagent pas sur le dos comme celles dites à aviron, ou notonectes. Leur corps est alongé, aplati, à tête large , arrondie en devant, appliquée immédiatement sur le corselet, qui est large, ter- .miné en pointe en arrière. L'abdomen est plat, arrondi en arrière, où paroissent se trouver les organes de la respiration aérienne, l'insecte, dans l'état de repos , venant constamment appliquer cette partie à la surface de l'eau. Les tarses postérieurs sont élargis, alongés, garnis de cils 0)î de poils roides; ils servent principalement à la natation. Les ailes et les élytres servent quelquefois au vol, mais rarement. Les corises sont carnassières, comme toutes les espèces de punaises à antennes en soie; elles poursuivent les insectes aquatiques, qu'elles sucent après les avoir saisis avec les pattes de devant. Il paroit que, les piquant avec leur trompe , elles in- sinuent dans la plaie une liqueur venimeuse et narcotique; car quand elles piquentlesdoigts des personnesqui les saisissent, elles font éprouver une douleur et un gonflement analogues à ceux que Ton ressent après avoir été pi que par une abeille. Bien- tôt après succède un engourdissement très-désagréable. On trouve les corises dans nos eaux douces, sous les trois états de larves, de nymphes et d'insectes parfaits. Elles ne dif- fèrent guère que par les ailes et la grosseur. Fabricius ne rapporte que six espèces à ce genre , dont trois sont des eaux douces d'Europe. La plus connue et la plus grande est La CoRisE STRIÉE: Corixa striata, Fabr.; Geoîf. , tom. I, pag. 478, pi. IX, fig, 7. Grise, avec beaucoup de petits traits transversaux noirs ; le dessous du corps et les pattes pâles, COR 445 La CorasE coléoptérée ; Corixa coleopterata, Fabr. Brune, à borà extérieur des élytres jaunâtre. La CoriSb menue, Corixa rairaufa. Blanchâtre, à élytres sans taches, d'un cendré verdàlre. Ces trois espèces se rencontrent dans les eaux douces des mares et des étangs aux environs de Paris. (CD.) CORISIES , Corisiœ. {Entom.) M. Latreille avoit désigné, sous ce nom, dans les premières éditions de ses ouvrages, les hémiptères que nous avons rangés dans les deux familles des RiiiNOSTOMES ou froalirostres, et des Zoad^lges ou sanguisuges , qu'il a depuis appelés les Géocorises ou punaises terrestres. Voyez ces mots. (CD.) CORISPERME ( Bot. ) ; Corispermum , Linn. Genre de plantes dicotylédones, apétales, périgynes, de la famille (les atriplicces, Juss. , et de la monanclrie diandrie , Linn., dont les caractères principaux sont les suivans : Calice de deux folioles opposées; corolle nulle ; une étamine, plus rare- ment deux à cinq; un ovaire supérieur, chargé de deux styles capillaires; une graine nue, ovale, comprimée, plane d'un côté, convexe de l'autre, entourée d'un rebord membraneux. Les corispermes sont des plantes herbacées, annuelles* à fouilles simples, allernes ; à fleurs axillaires, petites et de peu d'apparence. On en connoit quatre espèces, dont les propriétés paroissent être entièrement nulles. Corisperme a feuilles d'hysope : Corispermum hj'ssopifoiiinn , Linn. , Spec. 6 ; Lamk., IlL, t. 5. Sa tige est roide, rameuse, haute d'un pied ou environ, garnie de feuilles linéaires. Ses fleurs sont verdâtres, sessiles, disposées dans une grande par- tie de la longueur des tiges. Cette plan^ croit dans le midi de la France. Corisperme rude: Corispermum sqiiarrosum , Linn., Spec. 6 ; Pall. , FI. Ross. , a , p. 1 1 2 ; t. 98 , fig. ABD. Cette espèce diffère de la précédente en ce que ses fleurs sont rapprocliées les unes des autres dans les aisselles des feuilles supérieures, de ma- nière à former des épis à l'extrémité de la tige et des rameaux, E!le se trouve en Provence. Les deux autres espèces sont le corisperme du Levant {co- rispermum orientale , Lamk. , Dict. 2 , pag. 111), qui croit dans le pays que son nom spécifique indique; et le corisperme pi- 44r> COR quanl (corispermum pungens , Vahl, Enum. i , p. 17; PalU, lu Ross,, 2, p. ii3, t. 99) , qu'on trouve dans les lieux arides et sablonneux , vers la mer Caspienne. ( L. D.) CORIUM. (Bot.) Wibel a donné ce nom aux champignons du sous-genre Poria de Persoon. Ces champignons ont la surface supérieure poreuse ; mais ils sont formés de tubes. (Voyez Poria.) Quelques-uns ressemblent à du cuir appliqué sur du bois. (Lem.) CORIVE. {Bot.) On appelle ainsi, selon M. DecandoUe, une variété de la châtaigne , qui est petite et qu'on préfère aux autres pour dessécher. (J.) CORIZIOLA (fiof. ), un des noms donnés dans le Levant, suivant Rauvolf, à la scammonée de Montpellier. ( J. ) CORKBOON (Bot.), nom belge du liège , suivant MenlzeL C'est le cork-tree des Anglois. ( J.) CORKIR. {Bot.) Voyez Rorkir. (Lem.) CORLIEUk {Ornith.) Cette petite espèce de courlis, scolopax phaoptts , Linn., a paru à M. Cuvier devoir former un sous- genre dans la famille des véritables courlis, numenius. On en exposera les motifs sous le mot Courlis. ( Ch. D. ) C!ORLU {Ornith.), un des noms vulgaires du courlis com- mun , scolopax arquata , Linn. , qui s'appelle aussi corleu , corli ^ corlui. (Ch. D.) CORMARAN {Ornith.), un des noms vulgaires du cormo- ran, qu'on appelle aussi corman. cormarin, courmaran. { Ch. D. ) CORMIER (jBof.), nom vulgaire dusorbierddmestique.(L.D.) CORMORAN. {Ornith.) Les pélicans, les cormorans , les frégates, les fous, les phaétons ou pailles-en-queue, et les auhingas , forment une famille dont l'attribut commun est d'avoir les quatre doigts engagés dans la même membrane. Cette famille se divise d'abord en deux branches : la pre- mière, qui comprend les cormorans, les pélicans, les fous et les frégates, se distingue aisément de l'autre, en ce que tous les oiseaux qui la composent ont la gorge nue et plus ou moins extensible , tandis qu'elle est emplumée chez les anhingas et les phaétons. Mais Linnœus et Latham , qui ont distribué les oiseaux de la seconde famille en deux genres. f lotus etPhaeton, ont placé tous les oiseaux de la premiért* en un seul genre, Pelecanas. U éfoit donc essentiel de trouve? COR 44/ des caractères propres à opérer des divisions, et l'on y est parvenu en reconnoissant, i." que les pélicans proprement dits ont le bec très -large, aplati horizontalement en des> sus, et la mandibule inférieure formée par deux branches osseuses, flexibles , réunies seulement à la pointe, et soute- nant, dans toute leur longueur, une peau nue et dila- table en un grand sac; enfin, que l'ongle du doigt du milieu est sans dentelures; 2." que chez les cormorans, le bec est presque cylindrique, la mandibule supérieure étant arrondie en dessus et comprimée par les côtés, comme l'inférieure, dont la base seule est engagée dans la peau qui s'étend sur la gorge, mais qui ne présente pas à l'extérieur la forme d'un sac; 3." que les membranes des pieds, entières chez les péli- cans et les cormorans, sont profondément échancrées chez les frégates , qui ont le bec cylindrique et ressemblant à celui de ces derniers , mais dont les deux mandibules, plus crochues , sont courbées chacune dans le même sens, tandis que la man- dibule inférieure des cormorans est tronquée; et que la queue, ronde ou élagée chez ceux-ci, est fourchue chez les frégates ; /4." que le bec des fous, au lieu d'être terminé par un cro- chet , comme dans les précédens , a seulement la pointe un peu courbée , et que ses deux mandibules ont leurs bords garnis de dents dirigées en arrière. Ces différences ont paru suffisantes pour établir les genres Pélican, Pelecanus ; Cormoran, PfeaZacrocorax; Frégate , Fre- g'f'ta, et Fou , Sula. Les caractères qui appartiennent aux cormorans, indépen- damment de ceux qu'on vient d'indiquer, consistent dans une langue fort petite . carénée et verruqueuse ; des narines linéaires, dont l'ouverture, à peine sensible, est, suivant M. d'Azara , couverte d'une sorte de valvule que l'oiseau ouvre et ferme à volonté, et qui sont situées à la base d'un bec long, robuste, droit, édenté ; la mandibule supérieure sillonnée; l'inférieure plus courte ; la face en partie nue ; les pieds forts et courts , placés à l'équilibre du corps ; le doigt extérieur , le plus long de tous , composé de cinq phalanges ; le suivant de quatre , le troisième de trois, et le dernier de deux seulement; la deuxième rémige, la plus longue de toutes, Brisson a adopté, pour le cormoran, le nota de phalacm- 448 COR corax , indiqué par Pline, et qui, en grec, signifie corbeau chauve; Meyer lui a donné celui de carbo , employé par Albert , peut être d'après le nom allemand Sharbe; Illiger a imaginé celui d'Jia/4 Soude etpotass. 6 6 5 6 Perte 4 4 5 3 Je donnerai comme exemple de cette variété, 1.° la pâte brune, tirant sur le violet, des variolitesdu Drac : nous avons déjà annoncé que Dolomieu la considéroit comme une cor- néenne bien caractérisée; 2.° la pâte noirâtre des variolites du Derbyshire, appelées fort4i'on.e; 3.° la pâte verj-pàle des vario- lites de Keswig en Cumberland, et de celles de Planitz en Saxe ; 4.° les pâtes rougeâtre et verdâtre des variolites de Kehrzu , d'Ilefeld, etc., au Harz; 5." les pâtes rougeâtre et verdâtre de la roche qui renferme les agates d'Oberstein , et même de quelquesvariolitesporphyroidesdumême Heu, et nousappuie- rons notre opinion à ce sujet de celle de M. Omalius d'Halloy , qui regarde la base de cette variolite , comme une vraie cor- aéenne. (J. des Min., n." 141 , p. 442.) II. Cornéenne trapp. Cette variété est dure ; elle use le fer, mais n'est point scin- tillante ; elle est compacte ; son grain est par conséquent tin, serré, absolument mat, etsurtout homogène, même au micros- cope : c'est, suivant M. Cordier, ce qui distingue le trapp du basalte, celui-ci offrant toujours dans sa cassure un grain un peu cristallin , et dans sa poussière, des grains de diverse nature : le trapp se brise en morceaux parallélipipédiques ; il a quelquefois la cassure conchoïde ; sa couleur la plus ordinaire est le noir, mais il y çn a de bleuâtre , de verdâtre et de rougeâtre. On lui a donné l|||.nom de trapp , parce que , en raison de sa cassure, les montagnes qui en sont composées présentent, dans leurs pentes escarpées , des espèces de marches ou de gradins. Le mot de trapp veut dire escalier. COR 46? Presque tous les minéralogistes ont suivi la déterminalioa de Wallerius. Cependant M. Faiijas regarde le corneus trape- kius du minéralogiste Suédois comme devant être rapporté aux amphiboles compactes. Quoiqu'il règne encore beaucoup de confusion dans la synonymie de cette pierre , il y en a cepen- dant moins que dans celle de la variété précédente. Le trapp dont il est ici question a donné à l'analyse lesprin^ tipes suivans : Silice..-. ; . . . Alun.l.te Chaux ^agacsio ter ; . . Soucie et païasie. Peilc. d'Of;aelfors par Vaucjuelin. dé Norijerg par Vauquelin. de KIra par Vauquclin. de Rcnai.ïott en Forest par Clievreul. 55 i5 0,5 charbon S Ce trapp est, comme on le voit, une pierre homogène : lise distingue par là des trappifes ou roches à base de trapp. Nous reviendrons sur son histoire en faisant celle de ces roches. Cette pierre passe par des nuances insensibles à la diabase compacte, a. petits grains; elle est elle-même considérée par ies minéralogistes comme un mélange à parties indiscernables d'amphibole et de felspath : M. Cordier, d'après cette consi- dération , y réunit beaucoup d'autres minéraux en masse, qui ont tous la propriété de fondre en un verre ^ ou noir opaque ^ ou vert foncé, ou jaunâtre. M. Faujas, en laissant séjourner, pendant deux ou trois jours ^ dans un mélange d'acide sulfurique et d'eau , des trappsdont Ja surface a été polie, fait ressortir, par ce moyen, dans ceux qui paroissentlepiushomogènes, de petits cristaux de felspath. Le trapp est très-commun dans diverses parties de la Suède ; les exemples en sont plus rares dans les autres régions de l'Eu- rope. Nous pouvons cependant citer comme exemple authen- tique du minéral que nous décrivons ici, le sommet de la colline nommée le petit Donnon de Minguette , près de Rothau dans les Vosges , qui offre un escarpement isolé de toutes parts , et naturellement partagé en gradins symétriques qui vont de 5o. 468 COR la base au sommet. Cette roche, à pâte homogène , peut se rappor- ter exactement à la cornéenne trapp de Brongniart , dit M. Calmelet. (J. des M. , t. 35 , n.° 208 , pag. 225.) III. Cornéenne lydienne. Cette cornéenne est noire, terne, compacte : elle est plus tendre que la cornéenne trapp , et n'en a pas la structure pa- rallélipipédique : cette structure est, au contraire, tantôt par- faitement compacte, et tantôt un peu schisteuse. La lydienne se laisse rayer , non seulement par le fer , mais encore par le cuivre , lorsqu'on agit avec l'angle ou l'arête d'un morceau de cuivre ; mais, lorsqu'on frotte cette pierre avec la partie plane ou arrondie d'un instrument de cuivre , elle reçoit la trace du métal. C'est à ces caractères qu'on la distingue des schistes argileux les plus noirs et les plus compactes, ceux-ci étant toujours rayés parle cuivre, et n'en recevant jamais la trace, de quelque manière qu'on s'y prenne : d'ailleurs les schistes ne fondent pas comme la cornéenne. C'est sur la propriété qu'a la cornéenne lydienne de rece- voir la trace de certains métaux, qu'est fondé l'usage que l'on fait de cette pierre pour juger par aperçu du titre de l'or. On la nomme vulgairement pierre de touche ; elle porte aussi le nom de lydienne, parce que c'est celui que les anciens donnoient à la pierre de touche; mais il n'en vient plus de Lydie. Celles dont on se sert actuellement viennent de Bohême , de Saxe et de Silésie. Je n'ose cependant assurer que les pierres de touch e de ces pays se rapportent toutes h cette variété de cornéenne : il est même probable que la plupart d'entre elles sont des basaltes. Ludovic! dit , dans son Dictionnaire du Commerce im- primé à Leipsic en 1768, que les pierres de touche se trouvent près de Hidelsheim et de Goslar, et que ce sont des caillous noirs qui font feu au briquet. Il paroît qu'on se sert aussi pour le même usage, du basalte de Stolpen en Misnie. Tous les ouvrages de minéralogie de l'école allemande rap- portent à la pierre de Lydie {lidischerstein) un minéral très- différent de la cornéenne lydienne, et qui est le jaspe noir, que nous avons nommé jaspe schisteux. La cornéenne lydienne dont nous traitons ici, est celle qui COR 4é^ sert de pierre de touche aux orfèvres et aux essayeurs de Paris. Je n'en ai point vu d'autre sorte entre leurs mains. Elle est d'autant meilleure qu'elle est plus noire et plus compacte. Ce n'est certainement ni un basalte proprement dit, ni un jaspe schisteux. On dit que les unes viennent d'Allemagne, par la voie de Nuremberg, et les autres de France. Ces dernières se trouvent, dit-on, dans le Rhône près de Lyon. Non-seule- ment elles servent aux orfèvres pour reconnoitre le titre des petits bijoux d'or, mais on les emploie aussi pour polir le stuc et le calcaire marneux dur de Château - Landon , introduit maintenant à Paris dans la construction des grands monumens. . Les cornéennes appartiennent aux terrains primordiaux anciens ou transitifs. Tantôt elles forment des couches épaisses, tantôt elles se présentent en masses dans lesquelles la strati- fication n'est pas sensible. Elles forment, dans le plus grand nomI)re des cas, la base des variolites et de quelques vario- lites porphyroides, comme à Oberstein. L'histoire de leur gisement doit être nécessairement renvoyée à celle des roches dont elles font la base, c'est-à-dire, aux articles Varioute , TftAPprrE, Terrains transitifs, etc. (B.) CORNEILLE, Chassebosse {Bot.), noms vulgaires delalysi- tnachie ordinaire, ly simachia vulgaris. ( J.) CORNEILLE. (Ornith.) On appelle ainsi plusieurs espèces du genre Corbeau. Leurs petits se nomment vulgairement corneillards , cornillarts , cornillats. (Cn. D.) CORNEJA (Ornith.), nom de la corneille corbine, corvus corofic , Linn. , en Espagne. (Ch.D.) CORNELI A. (Z)ot.) La plante qu'Arduin a décrite etfigurée sous ce nom dans son Spec. -z , pag. 9 , tab. 1, paroît appartenir à Vammannia baccifera de Linnaeus. ( Voyez Ammane. ) Ses tiges sont droites, très-simples , longues de trois ou quatre pouces, fort tendres, cylindriques et roussâtres ; les feuilles opposées , médiocrement lancéolées, très-entières à leurs bords ; les fleurs réunies en verticilles, la plupart situées dans les aisselles des feuilles, soutenues par des pédoncules propres très-courts; les calices munis de quatre dents à leur orifice ; les capsules rouges, globuleuses, plus grandes que le calice. Celte plante croit à la Chine -• on assure qu'elle s'est aujourd'hui naturalisée dans l'Italie. (PoiR.) A70 COR CORNES. (Entomol.) On appelle ainsi vulgairement les an- tennes dans les insectes. Quelques insectes sont encore armés de cornes sur la tête ou sur le corselet, et ils sont alors appelés cornus. Tels sont, parmi les coléoptères, quelques orites et scarabées, quelques trox ; parmi les hyménoptères, quelques abeilles maçones, etc. (CD.) CORNES. (Ma/dcoz.) On trouve dans la plupart des auteurs du dernier siècle, désignés sous ce nom employé encore par le vulgaire, les tentacules de certains mollusques, etspécia^ lement ceux des limaçons, limaces, etc. (DeC.) CORNES D'AMMON. {Conch.) C'est un des noms François sous lequel on désigne le plus ordinairement les coquilles fos-. siles, ou leurs moules, qui , par la manière dont elles sont en- roulées sur le même plan, et à cause de leurs sillons transver- saux, ne représentent pas mal la forme des cornes de la tét,e de bélier que l'on donnoit aux statues de Jupiter Ammon ; jnais, comme depuis que l'art conchyliologique a été introduit dans l'étude des coquilles fossiles, on a été obligé de définir d'une manière plus précise les objets que l'onvouloit décrire, on a partagé en différens genres les coquilles qu'on désignoit vaguement sous ce nom , et on leur a donné des noms parti- culiers, entre autres celui d'AMMONiTE, Voyez ce mot. (DeB.) CORNES D'AMMON. (Foss.) 11 a déjà été traité de ce genre au mot Ammonite; mais on a cru devoir y ajouter ce qui suit : Les anciens avoient donné le nom de cornes à' ammon à ce genre de coquilles, à cause de leur ressemblance avec les cornes de Jupiter Ammon, qu'on représentoit avec des cornes contournées sur elles-mêmes. Dans le i5* et dans le 16® siècle , quelques auteurs leur ont aussi donné le nom de serpens pétrifiés pour lesquels ils prenoient ces fossiles. Ces coquilles furent regardées autrefois avec une espèce de vé- nération. Les Indiens révèrent encore aujourd'hui , sous le nom de salagraman, celles qu'ils ramassent sur les bords du Gange. Depuis que l'on connoît l'animal de la coquille à cloisons, à laquelle ou a donné le nom de spirule, spirula fragilis, Lamk. , on ne doute plus qu'il n'y ait une grande analogie déstructure entre lui et ceux qui ont formé les coFrtes (/'«miio's COR 471 ks nautiles, et peut-être toutes les coquilles cloisonnées, c'est-à-dire, que ces coquilles n'aient été contenues, au moins en partie, dans le corps des mollusques auxquels elles ont a^ipartenu. ( Voyez, à cet égard , le mot Spirule). On peut penser que ces animaux, n'ayant d'autres moyens de se transporter d'un lieu à un autre que la natation , re- tiennent, dans leurs cellules cloisonnées, de l'air qu'ils peuvent comprimer ou dilater, selon le besoin qu'ils ont de s'élever ou de s'abaisser dans les eaux , et que cette coquille cloi- sonnée remplace la vessie natatoire des poissons. On ne rencontre jamais les ammonites que dans des couches très-anciennes, et elles s'y trouvent ordinairement avec des térébratules , des grjyhites , des bélemnites , des orthocératites et des encrinites. On en trouve des espèces de toutes les grandeurs, depuis quelques lignes, jusqu'à six pieds de diamètre ; mais elles sont rares de ce volume. Le nombre des cellules ou cloisons varie suivant les gran- deurs et les espèces : on en compte communément depuis trente jusqu'à quarante; mais Bourguet assure qu'il en a va qui en présentoient jusqu'à cent cinquante. Bruguières indique , dans l'Encyclopédie méthodique , comme un fait digne de remarque, que les espèces qui vien- nent à uu pied ou dix-huit pouces de diamètre se rencon- trent dans les couches calcaires grises, et que, pour quelques- unes que l'on voit dans l'intérieur même des lits calcaires , on en trouve cent dans leurs interstices , où elles sont ordi- nairement adhérentes sur une de leurs faces à la couche in- férieure , tandis que la face de dessus est seulement moulée sur la base de la couche supérieure, et s'en détache facile- ment. Il ajoute que, plus les couches de pierre calcaire grise sont épaisses, plus elles sont homogènes, et que l'on trouve cependant une plus grande quantité à'ammonites dans leurs interstices , tandis que l'intérieur des bancs ne présente pas la moindre parcelle de coquilles d'aucune sorte. Je n'ai pu me convaincre que le têt de toutes les ammch- nites ait été nacré, comme quelques personnes le croient; j'en ai vu des portions avec leur têt bien conservé qui étoit 47» COR îiacré ; mais j'en ai vu beaucoup qu'on regardoit comme étant nacrées, et qui n"ëtoient couvertes que d'une espèce de va- peur métallique irisée qui n'avoit aucune épaisseur sensible. Les moules intérieurs des ammonites qu'on trouve en Russie, portent souvent dépareilles couleurs, que j'ai observées aussi quelquefois sur des corps venant du même pays qui n'ont jamais été nacrés , comme des moules intérieurs de héleiru. niles. Pourroit-on supposer que ïa nacre du têt des ammo" »i7« , en se dissolvant, auroit donné ses couleurs non-seule- ment aux moules intérieur et extérieur de ces coquilles, comme on le voit fréquemment, mais encore à quelques-uns des corps qui les environnoient ? C'est un fait qui reste à éclaircir. Les ammonites se présentent souvent à l'état pyriteux ou fer- rugineux , et souvent celles qui ne sont pas dans l'un de ces " deux états sont accompagnées de petits grains ovoïdes ferru- gineux, de la grosseur d'un grain de millet, qu'on retrouve inême dans l'intérieur des cellules avec la matière calcaire dont elles sont souvent remplies; il en est d'autres dont les moules intérieurs sont seulement de matière calcaire ; et ces variétés, dans leur état différent, se présentent exclusive- ment par canton. On en voit dont le têt, même celui des cloisons, est changé -en pyrite, et dont l'intérieur de ces dernières est rempli de quarz ; quelquefois les cellules sont vides et tapissées de cristaux. . On trouve des espèces d'ammonites dont les cloisons présentent une concavité du côté de l'ouverture de la coquille, comme celles du nautilus pompilius ; mais un plus grand nombre pré- sente une convexité; d'autres enfin sont sinueuses. Il est extrêmement rare de trouver des ammonites entières, e'est-à-dire , dont la coquille soit terminée; cependant j'en possède un moule quiparoît être dans ce cas, et qui prouve, pour cette espèce -là au moins, qu'en terminant leurs co- quilles, les animaux auxquels elles ont appartenu en rétré- cissoient l'ouverture. Ce moule a environ huit pouces de dia^ mètre; les tours sont subcylindriques ; il se trouve , de chaque côté, des cordons simples qui se divisent en trois autres cor^ dons qui passent sur le dos, A quelque dislance des bords de COR ^75 l'ouverture, on voit que la coquille, au lieu de s'élargir, comme elle avoit fait dans tous les tours précédens , se ré- trécit et laisse voir de chaque côté une partie de l'avant- dernier tour; en outre, le Jbord de la coquille qui répond au dos, a dû former un avancement assez considérable. Il n'en est pas ainsi des nautiles et de certaines autres espèces d'am- monites , dont l'ouverture va toujours en s'élargissant. Il est extrêmement rare aussi de rencontrer d es ammonites sous leur forme testacée sans qu'il se soit formé dans leur cavité au- cune concrétion pierreuse ; cependant on en cite quelques-unes qui furent trouvées dans cet état sur une montagne voisine de Pesare, et Bruguières assure en avoir vu dans le cabinet de M. Macquard qui avoient été trouvées en Russie. J'en possède plusieurs qui sont en partie en cet état ; ies unes viennent de Russie , et les autres de Sain t-Paul-Trois-Châteaux en Dauphiné. Elles appartiennent à des espèces à cordonssimples passant d'un côtéàl'autreparle dos, etellessontdedeux espèces très-rappro- chées, quoique ieur lieu natal soit bien éloigné. Le tour exté- rieur de celles de Russie est pétrifié , et changé en une matière noirâtre , fort dure et accompagnée de gros grains de quarz ; le^ autres tours, au nombre de cinq, ne sont composés que du tel , tant de la coquille que de ses cloisons. Celui du second tour est enlevé , et laisse voir aisément tant ces derniers qu'i^ le siphon. Ce têtestexlrêmementmince.Celuidescloisonsn'est pas plus épais qu'un papier fin, et de couleur brune. L'es- pèce que l'on trouve àSaint-Paul-Trois-Chàteauxestàpeu près dans les mêmes circonstances :1e tour extérieur est pétrifié en un calcaire jaunâtre, et les autres tours sont vides; mais les individus que je possède sont moins bien conservés dans les tours intérieurs que ceux qui viennent de Russie. En général , la même espèce d'ammonites se rencontre dans Je mêmecanton , et une autre espèce dans un autre canton. On en trouve quelquefois une grande quantité de la même espèce entassées les unes sur les autres. La forme des différentes espèces est très-variée : souvent elle varie dans les différens âges de la même espèce. Quelques-unes . vers le centre, ne portent que des cordonssimples, qui, sur le dernier tour >e changent en deux rangées de gros tubercules de chaque côté, D'autres ont leurs tours cylindriques ; d'autres 474 COR les ont très-aplatis, et d'autres ont leur ouverture évasée, comme les nautiles. Les cordons qui couvrent les ammonites varient suivant les espèces : il y en a de simples, de doubles, de triples, de qua- druples. Les carènes qui se trouvent sur le dos de certaines espèces sont quelquefois simples; d'autres en ont deux, et d'autres trois. Quelques-unes ont seulement un enfoncement à l'endroit où est placé le siphon. Il y a des cornes d'ammon dont la forme est ovale ; mais je n'ai pu m'assurer que certaines espèces affectassent de prendre constamment cette forme. On trouve dans les cabinets des morceaux qui prouveroient presque que certaines de ces coquilles , ayant été gênées dans leur accroissement, n'ont pu prendre la forme circulaire de toutes les autres. On remarque des serpules et d'autres corps attachés sur les ammonites , même sur le moule de quelques-unes dont le têt est détruit. Une chose bien digne d'être remarquée et bien étonnante, c'est que l'on n'ait pas encore trouvé à Tétat vivant un genre de coquille que l'on rencontre partout en Europe si abondamment à l'état fossile. Les environs de Paris n'en présentent jamais. Les lieux les plus près où l'on en trouve, à ma connoissance, sont près de Chartres, dans les environs de Laigle et de Soissons. On en trouve en France, dans les ci-devant provinces de Bretagne, du Poitou, delà Guyenne, de Gascogne, du Langue- doc, de l'Anjou, de la Bourgogne, de la Touraine, du Perche, de la Normandie, de la Franche-Comté, de la Picardie, de l'Artois, dans les environs de Nancy, de Metz et de Mezières, et dans d'autres endroits. On en rencontre en Suisse, en Angleterre, en Russie, en Allemagne, et dans presque toute FEurope. On en voit des figures dans les ouvrages de Knorr, de Bour- guet, de Dargenville , de Sowerby, dans les planches de Favannes, dans celles de l'Histoire Naturelle delà montagne de Saint-Pierre de Maeslricht , et dans beaucoup d'autres ouvrages. ^D.F.) CORNET (Go?ic?i.),DargeavUle. C'est le conusgéographique COR 475 (fl« Gmelin ; le brocard de Soye -, le type du genre Rouleau de M. Denys de Montforl. Cornet chambré. C'est un des noms de la coquille de la spi- rule. Cornet de postillon. C'est le nom le plus ordinaire de la coquille de la spirule. Cornet de Saint-Hubert. C'est encore un des noms de la coquille de la spirule. Il paroit qu'il est aussi quelquefois em- ployé pour désigner une espèce de hilsec en fornae de pla- ijorbe. (De B.) CORNET. (Malacoz.) On appelle ainsi, sur les bords de la Manche, les calmars, loLigo. (DeB.) CORNETS, (Conch.) C'est le nom François sous lequel on désignoit autrefois en France une grande partie des coquilles du genre Cône, mais qui n'est presque plus employé aujour- d'hui. (De B.) CORNICABRA(Bof.) , nom donné dans quelques lieux de^ l'Espagne, suivant Clusius, au térébinte , probablement parce que quelquefois l'extrémité de ses rameaux avorte, pour ainsi dire, et se termine en une corne alongée et creuse qui con- tient une poudre grisâtre, au milieu de laquelle sont cachés de petits insectes ailés : ce qui prouve que ces cornes sont le résultat d'une piqûre d'insectes. Clusius en donne une figure dans ses Stirpes Hispanicce. ( J.) CORNICHE (Bot.), nom vulgaire du fruit de la mâcre. (L.D.) CORNICHON (Bot.), variété du concombre cultivé, dont les fruits , appelés cornichons , sont bons à confire au vinaigre , pendant qu'ils sont encore verts. (L. D.) CORNICHUELO (Omith.), nom espagnol du petit duc, sfnx scops, Linn. ( Ch. D.) CORNICULARIA, Corniculathe. (Bot.) Schrebcr fit usage de ce nom pour désigner une division du genre Lichen, Linn., qui comprenoit le /icJien/risfjs, et d'autres espèces rameuses à ra- mifications roides et corniculées. Hoffmann ,cndivisantlegcnre Lichen, Linn. en plusieurs autres, appela comicularia le genre où il plaça le liclien trislis. Acharius, dans son Prodromus , l'a- doptant comme tribu, en fit connoitre les espèces. M. Decan- dolle (s.*' édition de la Flore Françoise) forme uk seul genre, A7S COR Cornicularia, du setana et du cornicularia d'Acharius. Celui-ci dans son Methodus , reporta dans le parmelia le setaria et quelques espèces de son cornicularia ; lasiis , dans sa Lichéno- graphie universelle, le genre Cornicularia reparoît avec ses anciennes espèces, et le setaria prend le nom d'aiecforia. Ainsi il existe deux genres Cornicularia , celui de M. Decan- doUe et celui d'Acharius, et ce dernier rentre dans le premier. Cependant, comme le cornicularia de DecandoUe comprend aussi Valectoria d'Acharius, que nous avons fait connoître à ce mot, nous nous bornerons à ne faire connoître ici que le genre Cornicularia du botaniste suédois. Cornicularia; Ach., Lich. uniV. Expansion (thallus) fine, rameuse, fruticuleuse, cotonneuse et pleine en dedans, re- couverte d'une écorce dure , cartilagineuse ; conceptacles (flpo- thecia) de lamême nature que l'expansion, orbiculaires, presque sans bords, à contour denté , ou radié, ou tuberculeux, se re- pliant inégalement en dedans par la vieillesse. Ce qui distingue ce genre de Valectoria , c'est que les espèces de ce dernier genre sont filamenteuses et à filamens fistuleux. Ce genre renferme dix espèces, qui croissent toutes en Eu- rope, sur les rochers ou à terre, et plus rarement sur les troncs d'arbres. Elles sont communément très-rameuses et capillacées, noires, ou brunes, ou rousses. Il y en a aussi de couleur de safran , et de jaune pâle. Les espèces très-rameuses rappellent les usnées avec lesquelles Hoffmann les plaçoit. Voici quelques- unes des espèces qui croissent en France. ' Cornicularia TRiSTiS: Hoff., pi. lich. 34, f. 1 ; Ach.,Lic?!,. 610; Dec, FI. Fr. , n.° 892 ; Lich. tristis, Linn. ; Lich. gasates, Lamk. ; Lich. rigidus, Wulf. in Jacq, Coroll. 2 , tab. 1 3 , fig. 6. 11 s'élève a peine de huit lignes; ses branches et ses rameaux, rassemblés en touffes, sont bruns dans le bas, noirs de jais au sommet, un peu comprimés , redressés, fascicules, roides ; les conceptacles sont de petites scutelles terminales d'un brun noirâtre, et cré- nelées sur les bords. Cette espèce croît sur les rochers , dans les Alpes, les Pyrénées , en Allemagne, en Angleterre, etc. Cornicularia aculeata : Dec, FI.Fr. , n.° 8g3 ; Ach., Lich. , pag. 612; Vaill., Par., t. 26, f. 8. Sa tige forme un buisson d'un brun marron , haut de deux pouces ; ses ramifications un peu compriméesaux aisselles, sont flexueuses et parfaitement lisses; COR , 477 leurs divisions sont divergentes, fourchues et aiguës comme des épines -, les scutelles sont terminales , brunes comme la tige , et un peu dentelées sur les bords. Ce lichen croît à terre , dans les bruyères et les lieux secs , parmi les mousses et le gazon. II est commun dans les environs de Paris. CoftNicuLARiA LANATA : Dec. , Fl. Fr. , n.° 898; T>ilL,Musc.^ tab. i3 , fig. 8-9. Cette espèce ressemble à des flocons de cria fin ou de laine. Elle est d'un beau noir-, ses tiges, filiformes , solides et entre-croisées, sont divisées en rameaux plusieurs fois fourchus, entrelacés etdivergens, rudes ; les scutelles sont de même couleur et entières. Dans une variété les derniers ra- meaux sont simples : c'est le lichen pubescens , Linn. , ou le cor- nicularia pubescens, Ach. Une autre a ses derniers rameaux fourchus, et les scutelles un peu glanduleuses sur le bord: c'est le lichen lanatus , Linn., oxxcornicularia lanata, Ach. Cette espèce offre beaucoup de variétés , qui croissent toutes dans ies montagnes , sur les rochers et les terrains arides. ( Lem. ) CORNICULATUS.(5of.) Ce genre de la famille des,lichen, établi par Hill , et dont les lichen tristis et aculeatus des au- teurs sont les types, est le même que le cornicularia d'Acharius. Voyez Cornicularia. (Lem.) CORNICULES, Corniculœ. {Entomol.) Quelques auteurs anciens ont ainsi nommé les antennes des insectes. (C. D.) CORNIDIA. (iîo^)Les auteurs de la Flore du Pérou {Sjst. veg. , Fl. Per. , pag. gi.) ont mentionné sous ce nom un grand arbre du Pérou, à feuilles oblongues, dont il est difficile de déterminer parfaitement la famille naturelle, faute de détails snffisans, et qui appartient à Yoclandrie trigjnie de Linnaeus : offrant un calice très-entier, obtusément trigone, à deiifi ad- hérent, s'augmentant avec l'ovaire; la corolle composée de quatre pétales ; les étamines au nombre de huit : une capsule à trois cornes, à trois loges, à trois valves, renfermant des semences nombreuses. (Poir.) CORNIER. {Bot.) Dans les campagnes on appelle ainsi le cornouiller mâle. (L.D.) CORNIFLE {Bot.); Ceratophjllum , Linn. Genre de plantes dicotylédones, polypétales, périgynes, de la famille des li- thraires ou salicariées de Jussieu, et de la monoécie polyandrie de Linnaeus , dont les principaux caractères son t les sui vans ; ^78 COR Fleurs mâles ayant un calice partagé en huit a dix découpiireâ ^ et seize à vingt étamines, à. filamens très-courts, portant dei anthères droites, plus longues que le calice ; fleurs femelle^ ayant un calice à plusieurs divisions, et contenant un ovaire comprimé, surmonté d'un stigmate sessile, oblique: cet ovaire devient une petite noix ovale, pointue, uniloculaire et mo- nosperrae. Les cornifles sont des plantes aquatiques, vivaces , à tigeâ herbacées , garnies de feuilles verticillées , dédoupées en di-* visions menues et linéaires , dont les fleurs sont axillaires , peu apparentes. On n'en connoît que deux espèces, toutes deux indigènes. CoRNiFLE NAGEANTE : Ceratophj'llum demersum^ Linn*, Sped 1 409 ; Lamk. , IlL, t. 776, f. 2. Les feuilles de cette espèce sont hérissées de petites dents qui les rendent rudes au toucher. Ses fruits sont munis de trois cornes, dont une droite, terminale j et les deux autres divergentes, situées près de la base. Cette plante se trouve dans les étangs et les eaux dormantes , où ses rameaux nagent à la surface. CoRNiFLE SUBMERGÉE : CeratophjUum siihmersum , Linn., Spec. 1409 ; Lamk. , IlL, t. 776, f. 1. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles lisses , nullement dentées ; par les divisions de son calice qui le sont ; et surtout par ses fruits qui ne portent aucune corne. Elle croît dans les mêmes lieux ; mais elle est moins commune, et ses rameaux sont plus enfon- cés dans l'eau. Les cornifles n'ont pas d'autres propriétés si ce n'est que^ comme elles croissent quelquefois très-abondamment dans les mares et autres eaux stagnantes, on peut les utiliser en les re- tirant de l'eau avec de grands râteaux, pour les laisser pour- rir et se convertir en un fumier qui est un très-bon engrais pour les terres. C'est au milieu dp l'été que les cultivateurs doivent s'occuper de ce travail. ( L.D.) CORNILLET' ŒILLET (Bo^.), nom vulgaire de la silène à houquets. ( L. D.) CORNILLON (Ornith,), nom sous lequel on connoît en Normandie le choucas, cor^'us monedula , Linn. (Ch. D.) CORNIOLA. (Bot.) Voyez Corgniola. (Lem.) CORKIIOLA. (Bot,) La genestrole , ou genêt des teintu* COR A19 fiers , genista tinctoria , est ainsi nommée aux environs de Vérone, suivant Seguier. (J.) CORNIOLE, CoRNOuELLE ou CoRNUELLE (Bot.), noms vul- gaires que porte la màcre dans différens Cantons* (L. D.) CORNIOLLE. (Oroi7h-.) L'oiseau désigné par ce nom, dans le département de l'Ain, est le corlieu, scolopax pliœopus , Linn. (Ch. D.) CORNIOLO {Bot.), nom italien du cornouiller, suivant Daléchamps : comiola est le nom du fruit que les Espagnols homment cornizolos. (J.) CORNIX. {Ornitlu) Ce terme latin désigne les corneilles, et il est employé parBrisson pour les distinguer du corbeau, cori'us. C'est, dans le Systema Naturœ de Linnaeus, l'épithète caractéristique de la corneille mantelée. (Ch. D.) CORNOUILLE. (Bot.) Le fruit du cornouiller mâle porte ce nom. (L. D.) CORNOUILLER {Bot.)\ Cornus, Linn. Genre de plantes dicotylédones, monopétales, épigynes, de la famille descapri- foliacées de Jussieu , et de la tétrandrie monogynie de Linnaeus, dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monc- phylle à quatre dents ; corolle de quatre pétales élargis et se touchant à leur base ; quatre ( tamines alternes avec les pétales -, un ovaire inférieur, surmonté d'un style simple; un drupe à noyau divisé en deux loges contenant chacune une graine. Les cornouillers , à l'exception de deux espèces herbacées, sont des arbrisseaux, ou de petits arbres, à feuilles en général opposées, et à fleurs disposées en ombelle, en corymbe ou eu panicule. On en connoît aujourd'hui environ vingt espèces, doiit plusieurs sont cultivées pour l'ornement des jardins. Excepté le cornouiller de Suède et celui du Canada, qui de- mandent à être plantés en terre de bruyère, tous les autres ne sont pas délicats sur la nature du terrain : ils viennent assez bien partout; ils paroissent seulement préférer l'ombre au grand soleil. On les multiplie de graines, de marcottes, de boutures, et par les rejetons que la plupart des espèces poussent de leurs racines. Les fruits doivent être mis en terre aussitôt après leur maturité, si l'on veut les voir lever au prin- temps suivant, car ils ne germent que la seconde ou la troi- sième armée , quand on ne les sème qu'après l'hiver. Les espèces 48o COR les plus connues et les plus répandues dans les jardins sont les suivantes : Cornouiller de Suède ou Cornouiller herbacé ; Cornus sue- cica, Linn. , Spec. 17 1 , et FI. Lapp. 65, t. 5 , f. 3. La racine de- cette espèce est rampante; elle produit plusieurs tiges herbacées, hautes d'un demi-pied, garnies de feuilles ovales, toutes oppo- sées sessiles, etportantàleursommetuneombelle deplusieurs petites fleurs, munie à sa base d'une collerette composée de quatre bractées blanches, pétaliformes et trois à quatre fois plus grandes que les fleurs. Les fruits sont rouges dans leur ma- turité, et un peu plus gros que des grains de groseille. Cette plante croît en Suède, en JNorwége, et dans le nord de la Russie. Cornouiller DU Canada ou Cornouiller nain : Cornus cana- densis, Linn., Spec. 172 ; l'Hérit., Corn. 2, t. 1. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente; elle en diffère seulement par ses feuilles supérieures verticillées et un peu pétiolées. Elle croît dans le Canada. Cornouiller mâle, Cornouiller des bois, ou Cornouiller sau- vage : Cornus mas , Linn. , Spec. 171; Nouv. Duham. 2 , pag.'i 62 , t. 42. Cette espèce est un grand arbrisseau qui acquiert vingt à vingt-cinq pieds de hauteur, et do^t la tige se divise en ra- meaux nombreux qui, dès le mois de mars, ou quelquefois dès la fin de février, se couvrent d'une grande quantité de petites fleurs jaunes, disposées en ombelles munies à leur base d'un involucre de quatre bractées ovales, pointues, aussi longues que les pédoncules des fleurs. Les feuilles, qui ne paroissent qu'après celles-ci, sont ovales, pointues, opposées, courte- ment pétiolées. Ses fruits sont de la grosseur et de la forme d'une petite olive , ordinairement d'un beau rouge ; on les nomme cornouilles. Cet arbrisseau croît naturelle ment ea Europe, dans les bois et dans les buissons. Le cornouiller mâle se taille facilement aux ciseaux, ce qui le rend propre à faire des haies, des palissades. Il croît très-lentement, et peut vivre plusieurs centaines d'années. Cette propriété, et celle qu'il a de repousser de ses racines à la moindre brindille qu'on en laisse en terre, l'a souvent fait choisir, de préférence à tout autre arbre , pour servir de bornes aux propriétés forestières. M. Bosc dit , à ce sujets qu'on en voit COR 48U tîans quelques endroits qui ont une antiquité effrayante ; oa les appelle pieds corniers, ou, par altération , pieds cormiers; et il en cite un de ce genre, auquel il croit pouvoir donner plus de raille -ans , qui existe encore dans la forêt de Montmo- rency , près du château de la Chasse , où il indiquoit la sépa- ration des bois du duché de Montmorency , de ceux du prieuré de Sainte-Radégonde. Le bois des vieux pieds a le cœur brun et l'aubier blanc ^ avec une légère teinte rougeâtre. Il est d'une grande dureté, a le grain fin et est susceptible de recevoir un beau poli. Il est bon pour les ouvrages de tour. Sa dureté le fait employer pour faire des roues de moulin. Comme il a aussi beaucoup de souplesse , les échelons d'échelle qui en sont faits ont une grande solidité. On en fabrique aussi des cerceaux et des échalas qui durent très-long-temps. Les anciens connoissoient le cornouiller ; Pline et Virgile en ont parlé sous le nom de cornus, qui lui a été conservé par les modernes. Le premier nous apprend que son bois servoit, à cause de sa dureté , à faire des rayons de roue , des coins et des chevilles. Il paroît, selon le second, qu'il étoit principale- ment en usage pour les piques et les javelots , comme le prou- vent les vers suivans : At myrtus validis hastiliLus et bona bello Cornus. ViRG. Georg. n, v. 447. Cojijecto sternit jaculo : volât itala cornus Aéra per teneruni. ViRG, ^neid. IX, v. 698. La culture du cornouiller mâle a produit plusieurs variétés ; on en connoît une à fruits jaunes, une autre à fruits blancs, et une troisième à feuilles panachées. Les cornouilles ont une saveur aigrelette et un peu acerbe ; on les mange crues ou con- fites au sucre , et on lis a quelquefois employées en médecine comme astringentes, L'écorce des branches et des rameaux a la même propriété; on la dit aussi fébrifuge, et propre, dans plusieurs cas, à remplacer le quinquina. Cornouiller a grandes fleurs : Cornusjlorida, Linn. , Spec» 171 ; Mich., Arh. Amer. sept., 5 , p. i38 , t. 3. Dans nos jardins, cet arbrisseau ne s'élève qu'à la hauteur de huit à dix piedsi 10. 3i 482 COR mais, dans Svon pays natal, il atteint communément celle de dix- huit à vingt pieds, et quelquefois celle de trente. Ses feuilles sont ovales, pointues, grandes, larges, blanchâtres en dessous; elles se développent en même temps que les fleurs. Celles-ci sont jaunes, disposées en ombelles garnies d'une collerette sou- vent aussi large qu'une rose , formée de bractées échancrées en cœur à leur sommet, blanches dans une variété, et rouges dans une autre. Ce cornouiller croît naturellement dans les terrains un peu humides de la Virginie , de la Pensylvanie, des Carolines, des Florides et de la Louisiane. On le cultive dans les jardins, en Europe, depuis lySg. Ses fleurs, qui ontbeaucoup d'éclat, pro- duisent un bel effet au printemps, et ses fruits, rouges comme ceux du buisson ardent, restent de même sur l'arbre pendant une grande partie de l'hiver. De toutes les espèces de ce genre , étrangères et acclimatées dans notre pays, celle-ci est la plus intéressante sous le rapport de l'agrément et sous celui de ses propriétés utiles. Son bois est dur, compacte, pesant; il a le grain fin, susceptible de recevoir un beau polij le cœur est couleur de chocolat et l'aubier blanc. Il croît très-lentement, et n'acquiert jamais beaucoup de grosseur ; il est très-rare d'en trouver , dans son pays natal , dont le tronc ait neuf à dix pouces de diamètre , ce qui fait qu'on ne l'emploie qu'à de menus ouvrages. On en fait, en Amérique, des manches d'outils , deai maillets , des dents de herse , des dents d'engrenage pour les roues de moulin. Dans quelques cantons, les rejets de quatre à cinq ans sont employés à faire des cercles pour de petits barils. Mais c'est surtout quant aux propriétés médicinales que ce cornouiller paroît mériter notre attention. Son liber ou sa seconde écorce a une grande amertume; et, dans les Etats- Unis , les habitans des campagnes en font usage, avec beaucoup d'avantage , pour laguérison des fièvres intermittentes. Cette propriété bien reconnue a donné lieu aune thèse soutenue, en i8o3, au collège de médecine de Philadelphie, dans la- quelle on rend compte de l'analyse chimique des écorces du cornus Jlorida et du cornus sericea , comparées à celle du quin- quina, et dont il résulte que celle de la première espèce a beaucoup d'analogie avec l'écorce du Pérou, et qu'elle peut, 4ans bien des cas, la remplacer avec succès. On peut aussi ^ COR 485 selon l'auteur de cette thèse, substituer, pour faire de l'encre ^ l'écorce du cornus Jlorida à la noix de galle. Cornouiller sanguin , vulgairement Coj;nouili.er femelle ^ Bois punais ou puine; Cornus sanguinea, Linn., Spec. 171. Cette espèce est un arbrisseau de douze à quinze pieds, dont la tige se divise en rameaux d'un rouge brun dans leur jeunesse , garnis de feuilles ovales-pointues, et terminés par un corymbe de fleurs blanches, dépourvues de collerette, et auxquelles suc- cèdent des fruits arrondis, noirâtres, ayant une saveur amère et astringente. Elle croît naturellement dans les bois, les buis- sons, les lieux incultes; on la trouve dans toute l'Europe, et Linnaeus l'indique dans le nord de l'Asie et de l'Amérique. On en cultive une variété à feuilles panachées. Ce cornouiller s'élève rarement en arbre , parce qu'il pousse du pied beaucoup de rejetons. Cette disposition le rend propre à former des haies, et on le plante effectivement beaucoup pour cet usage ; mais il n'est pas de grande défense. Dans les campagnes on emploie son bois pour brûler, et principale- ment pour chauffer les fours. On peut faire , avec ses jeunes rameaux qui sont très-droits, comme avec ceux de l'osier, des liens et des ouvrages de vannerie. Ses fruits sont oléagineux; ils fournissent, par expression, le tiers de leur poids d'une huile ayant une odeur désagréable, mais bonne à brûler, et propre à fabriquer du savon. Cornouiller blanc; Cornus alba, Lamk. , Dict. Enc. 2, p. 1 1 5. Ce cornouiller diffère du précédent par ses feuilles plus grandes, blanchâtres en dessous, totalement glabres; par ses fruits blancs et non noirâtres. Il croît naturellement dans ie nord de l'Amérique et en Sibérie. Ses jeunes rameaux sont d'un très-beau rouge ; ils sont lians, flexibles et propres à être employés comme l'osier. Ceux qui poussent sur de vieux pieds recepés forment souvent , dans la première année , des jets de cinq à six pieds parfaitement droits. Les branches des vieux pieds qu'on laisse croître en liberté , se recourbent quelquefois jusqu'à terre , et y prennent racine. Cornouiller soyeux; Cornus sericea, Linn., Mant. 199. Cet arbrisseau, haut de dix à douze pieds, se divise en rameaux étalés, d'un pourpre noirâtre, garnis de feuilles ovales-lan- céolées , chargées , en leurs nervures inférieures , de poils 3i, 'hH COR soyeux, couleur de rouille. Les fleurs sont disposées en cfT- rymbes , sans collerelte , ci leurs pédoncules sont tout couverts de poils semblables à ceux qui revêtent les nervures posté- rieures des feuilles. Ce cornouiller est originaire de l'Amérique septentrionale. On le cultive en Europe depuis plus de soixante ans. Son écorce est fébrifuge. Cornouiller ridé : Cornus rugosa, Lamk. , Dict. Enc. a, p. ii5; Cornus circinata,VH.érit., Corn. ,n" cj, t. 4. Cette espèce forme un arbrisseau de six à huit pieds de hauteur, qui se dis- lingue facilement par ses feuilles grandes, ovales , presque arrondies, ridées, d'un vert bleu en dessus, chargées en des- sous d'un duvet blanc , et par deux bractées sétacées , oppo- sées, placées à la base de l'ombelle des fleurs. Elle croit spon- tanément dans l'Amérique septentrionale. On la cultive dans les jardins depuis environ quarante ans. Cornouiller a graipes : Cornus racemosa, Lamk. , Dict. Enc. i2 , p. 1 16 ; Cornus paniculata, l'Hérit. , Corn.^ n.° 10, t. 5. Cet arbrisseau , originaire, comme les trois précédens, de l'Amé- rique septentrionale, s'en distingue aisément par ses fleurs disposées en grappes courtes, ou en une sorte de panicule conique. 11 s'élève à dix ou douze pieds, et ses feuilles sont ovales-lancéolées, d'un beau vert en dessus , glauques ou légè- rement blanchâtres en dessous. Cornouiller a feuilles alternes : Cornus alternifolia , Linn., Fil. Supp. 126; l'Hérit., Corn., n.° 11 , t. G. Dans toutes les espèces précédentes les feuilles sont opposées : ce cornouiller, au contraire, aies siennes alternes, ovales-lancéolées, et asses longuement pétiolées. Ses fleurs sont blanches, disposées au sommet des rameaux en une cime lâche et ombelliforme : il leur succède des fruits violets à l'époque de la maturité. Cet arbrisseau nous a été apporté de l'Amérique septentrionale, comme les quatre derniers. Il s'élève dans son pays natal à quinze ou vingt pieds de haut. (L. D.) CORNUCOPI^. ( Bot. ) Voyez Coqueluchiolb. ( L. D. ) CORNUCOPl^. {Conch.) C'est le nom sous lequel le doc- teur Thomson a décrit, dans le Journal de Physique pour l'année î 802 , une espèce d'hippurite que l'on trouve dans les couche* calcaires du cap Passero en Sicile. (Voyez Hippurite. ) C'est aussi le nom spécifique d'une espèce d'huître plissée. COR 485 estreacornucopice; d'une espèce de serpule , serpula cornucopiœ , et d'une tubulaire. (De B.) CORNUE (Chim.), sorte de bouteille à fond sphérique , dont le col est courbé à sa base. Ce vaisseau est d'un usage extrême- ment fréquent dans leslaboratoires de chimie et dans les ateliers d'arts chimiques , toutes les fois que l'on veut recueillir les pro- duits volatils d'une opération. On distingue dans une cornue, i.° le uenfre; c'est la capacité dans laquelle on met les matières qui doivent être chauffées j 2.° la voûte; c'est la partie supérieure : 3.° le col, dont l'extré- mité ouverte s'appelle bec. Il y a des cornues que l'on appelle tubulées, parce qu'elles ont , à leur voûte, une ouverture susceptible de recevoir un bouchon de verre ou de liège. On fait des cornues en verre et en grès ; et, pour quelques expériences seulement , on en fait en fer, en plomb et en platine. Lorsque les cornu es de verre ou de grès doivent être exposées à un feu ardent, on en recouvre la surface d'un lut d'argile et de sable , auquel on ajoute du crottin de cheval ou de la bourre de laine, lorsque les cornues ont une grande capacité. Les cornues de grès pouvant être fêlées ou trouées , il est bon desavoir que l'on peut reconnoître ces solutions de conti- nuité dans la pâte , en les submergeant dans l'eau jusqu'au bec , puis y insufflant de l'air avec la bouche , si la cornue est fêlée , on voit de petites bulles d'air se dégager au travers du liquide, (Ch.) CORNUELLE. (Bot.) Voyez Corniolb. ( L. D. ) CORNUET (Bot.), nom vulgaire du bidens tripartita , Linn. ( H. Cass. ) CORNU HAMMONIS. (Conch.) Klein, dans son Ostraco- logie, désigne, sous ce nom générique, la coquille que nous nommons maintenant Spirule. Voyez ce mot. (De B.) CORNULACA. (Bot.) M. Delisle , dans sa description des plantes de l'Egypte (Hist. nat. bot., tab. 22, fig. 3), a éta- bli un genre particulier pour une plante qu'il avoit d'abord rangée parmi les soudes, sous le nom de salsola ferox. Il lui a depuis donné le nom générique de cornulaca, qui est le synonyme du salsola ou tragus , dans VAppendix de Dioscoride , lib, 4 , cap, 5i. 48^ COR Ce genre appartient à la famille des afrîplicées , et à la ^entandrie digjnie de Linnaeus. li est caractérisé par un invo- lucre de poik droits, serrés contre le calice placé entre trois bractées. Le calice est persistant, à cinq divisions; une d'elles terminée par une épine roide , subulée ; point de corolle; cinq étamines insérées sur le réceptacle ; les filamens réunis à leur base en un tube court , terminé par cinq dents obtuses , alternes avec les étamines ; un ovaire surmonté de deux styles ; "une semence comprimée, dépourvue de périsperme , roulée en spirale dans le tube des étamines et dans la base durcie du calice. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, le cornulaca monocantha, arbrisseau découvert en Egypte, aux environs des Pyramides. Ses tiges sont dures, ligneuses, très-rameuses ; les rameaux articulés dans leur jeunesse, munis à chacune de leurs articulations d'une petite feuille glabre , charnue , en forme d'écaillé, mucronée à son sommet; les fleurs sont ses- siles, axillaires, agglomérées. (Poir.) CORNULAIRE {Zoophjt.), Cornularia, Lamk. M. de Lamarck , dans la nouvelle édition de ses Animaux sans ver- tèbres, a séparé sous ce nom, la tubulaire corne d'abondance, tuhularia cornucopiœ , de Gmelin, pour en former un petit genre distinct qu'il place, quoique peut-être à tort, entre les tubulaires et les campanulaires. Ses caractères sont : Polypes à bouche munie de huit tentacules pinnés, sur un seul rang, contenus dans l'extrémité d'un tube corné , conique , simple , fixé, au moyen d'une sorte de racine rampante, sur les corps sous-marins , et servant de communication à un plus ou moins grand nombre d'individus. Ce genre ne contient encore qu'une espèce , que M. de Lamarck nomme cornulaire ridée, cornularia rugosa, figurée dans Cavolinî , Polyp. mar. , pag. 200, tab. <), tig. 11 à 12. liCs tubes sont verticaux, jaunâtres, ridés transversalement, et vont, en s'élargîssant insensiblement , de la racine à l'ou- verture d'où sort le polype, qui , différant beaucoup de celui des véritables tubulaires , a , au contraire, beaucoup de rapport avec ceux des corallaires. On le trouve dans la mer Médi- terranée. (De B.) CORNUO. {Ichfhj'oL) Quelques auteurs disent qu'on ap- COR '4% pelle ainsi un mauvais poisson qui remonte la Loire en très- grande quantité, en même temps que l'alose, à laquelle il res- semble beaucoup , quoiqu'il soit un peu plus court. Les paysans et les pauvres en mangent pendant toute la saison. (H. C.) CORNUS. {Bot.) Voyez Cornouiller. (L. D.) CORNUTIA. (Bot,) Voyez Agnanthe. (Poir.) CORO {lehthj'ol.) , nom spécifique d'une sciène , soiœna coro , Lacép. Il est probable qu'elle doit être placée parmi les Sandres. Voyez ce mot et Sciène. ( H. C. ) COROCORO. (Ichltijol.) Marcgrave donne ce nom à un poisson des mers du Brésil, dont la chair est bonne , et qui, d'après la description tronquée qu'il en fait, paroit voisin des perches et des sciènes. (H. C.) COROLLE, Corolla. {Bot.) Une fleur complète offre deux parties principales, les organes sexuels, et deux tégumens ou enveloppes qui entourent ces organes. L'enveloppe exté- rieure est le calice; l'enveloppe intérieure est la corolle. Dans la plupart des plantes, la corolle est la partie la plus apparente de la fleur : aussi les personnes qui ignorent l'exis- tence des organes sexuels , la prennent toujours pour la fleur même. Comme elle joue un grand rôle dans la classifi- cation des plantes, on a exprimé ses nombreuses modifica- tions par des épithètes particulières ; nous allons passer en revue les principales. Structure générale, et formes diverses. Considérée dans la structure générale , la corolle est monopétale ou polrpétale , régulière ou irrégulière. On la dit monopétale lorsqu'elle est d'une seule pièce (sauge, laurier-rose) ; polyfétai.e , lorsqu'elle est composée de plusieurs pièces ou pétales ( giroflée , rose ) ; RÉGULiiîRE , lorsque ses parties sont parfaitement semblables entre elles, quelle que soit d'ailleurs leur forme (bourachc, liseron); irrégdlière , lorsque ses parties correspondantes difi"èrent entre elles par la forme ou la grandeur ( acacia , pied d'alouette ). Dans la corolle monopétale, on distingue le tuhe, qui est la partie inférieure indivise; la gorge, qui est l'orifice du tube; le limbe, c'est-à-dire, la partie supérieure à partir de la gorge. Dans la corolle polypétale , on distingue, dans chaque pé- tale, ïonglet , qui est la partie inférieure et ordinairement A88 COR rétrécie, par laquelle le pétale tient à la fleur, et la lame, qui est la partie supérieure, laquelle correspond au limbe de la corolle monopétalc. La corolle monopétale régulière est dite campaniforme, lors- que son tube s'évase insensiblement jusqu'au limbe, de ma- nière à imiter la forme d'une cloche {gentiana pneumonanlhe , campanula trachelium) -VRCÉOLÉE, lorsque le tube, renflé et ter- minéparun limbe très-court, imite la forme d'un grelot (arbou- sier, î;accinïum mjrlillus) : infundibuliforme , lorsque le tube est droit et surmonté d'un limbe évasé en cône renversé {nico- tianatahacum) • hyfocratériforjie , ou en soucoupe , lorsque le tube est long et le limbe plane ou peu concave (phlox, pervenche); rotacée, ou en roue, lorsque le tube est très- court et le limbe ouvert et plane (borago ojficinalis , ana- gallis a^^'e^^s^s); ÉToii.nE, lorsqu'étant en roue, elle a de pe- tites dimensions et les divisions du limbe pointues (galium verum , valanlia cruciata). La corolle monopétale irrégulière offre ordinairement deux lobes, l'un supérieur, l'autre inférieur, qu'on a nommés lèvres, labia , à cause de la ressemblance de la corolle avec la gueule d'un animal; et dans ce cas on la dit bilabiée. Les autres corolles monopétales irrégulières, n'offrant aucun point de comparaison avec des objets vulgairement connus, n'ont point reçu d'épithète particulière , et sont désignées sous le nom général de corolles monopétales anomales. Lorsque la corolle lilabiée a les lèvres écartées, elle est dite ringente, ou en gueule , parce qu'elle imite assez bien la gueule ou- verte d'un animal {salvia ojficinalis, staclij's, dracocephaluni) ; si les deux lèvres sont closes , ce qui a lieu par un renfle- ment interne delà gorge, lequel a reçu le nom de palais , la corolle bilabiée est dite personéb ( antirrhinum majus , linaria). Quelquefois la corolle labiée n'a qu'un lobe prin- cipal ; on la dit alors itnilabiée (acanthe) ; la corolle unilabiée du pissenlit et des autres synanthérées prend le nom de co- rolle LiGULÉE : demi-fleuron et corolle ligulée sont synonymes. La corolle poljpétale régulière a trois formes principales désignées par les épithètes suivantes : cruciforme , rosacée , ca- rjophyUée. La corolle cruciforme a quatre pétales à onglets longs et à lames ouvertes et disposées en croix (chou , ju- COR 489 lîenne); la corolle rosacée a des pétales plus ou moins nom- breux, quelquefois au nombre de quatre comme les cruci- fères, mais toujours disposés en rose et à onglets courts ( ché- lidoine, alisma plantago , rose); la corolle caryophyllée est composée de cinq pétales, do-.it les onglets fort longs sont en- veloppés et cachés par le calice (œillet, saponaire). La corolle pofypétale irrégulicre offre assez fréquemment la forme d'un papillon, et a reçu par cette raison le nom de PAPiLLONACÉii. Les corolles polypétales irrégulières , qui n'ont pas cette forme, n'ont reçu aucun nom particulier et sont désignées sous le nom de corolles polypétales anomales. La corolle piipillonacée est composée de cinq pétales iné- gaux, disposés de la manière suivante : un supérieur ordi- nairement graad et redressé, désigné parle nom d'étendard, et qui, avant la floraison, enveloppe tous les autres ; deux la- téraux situés sous l'étendard, et qu'on nomme les ailes; deux inférieurs rapproches ou soudés par le bord, formant, par leur ensemble, une espèce de nacelle qui porte le nom de carène. Le pois, le haricot, l'acacia, le genêt, etc., offrent des exemples de corolle papiZ/oreaccc. L'aconit, le pied d'a- louette , la capucine, la violette offrent des exemples de co- rolle polypétale anomale. Appendices. Quelquefois la corolle offre, sur sa surface , des proéminences qui semblent des parties surajoutées. On trouve ordinairement ces appendices à la gorge de la corolle , c'est- à-dire, à l'orifice du tube. La corolle du laurier-rose offre, dans cette partie , cinq lamelles ou petites lames dentelées. Celle de la bourrache, de la cynoglosse , etc., est garnie de cinq bosses saillantes qui sont comme autant de poches dont l'ouverture est inférieure. Dans la consoude, l'orifice du tube offre cinq cornes creuses et ouvertes inférieurement, de même que les bosses. La gorge de la corolle , suivant qu'elle porte des lamelles, des bosses, des cornes, etc., est dite LAMBLLiFÈRE, gicbifère , corniculifère , ctc. Quclqucfois les appendices sont placés dans l'intérieur du tube ( hjdrophjl- lum , lithospermum tenuifolium , etc.) Dans la corolle polypé- tale, on les trouve à la base de l'onglet {koelretenria , hype- ricum œgjpliacum) , ou au sommet de l'onglet [silène) ,' ou au sommet de la lame des pétales [heisteria coceinea, etc.) 49° COR Ces derniers appendices sont de formes diverses, et n'ont point reçu de noms particuliers. La partie qui les porte est dite simplement appbndicdlée. Insertion. La corolle n'a pas , dans toutes les plantes , le même point d'attache. Dans le plus grand nombre elle est insérée sous l'ovaire (labiées, pervenche, giroQée, œillet); dans d'autres , elle est fixée sur la paroi interne du calice (campanule, rose) ; dans d'autres, elle est placée sur l'o- vaire (synanthérées, chèvrefeuille, carotte). Dans le premier cas, on la dit hypogyne; dans le second, on dit qu'elle est FÉRYGYNE ; et dans le troisième cas . qu'elle est éfigyne. Durée. Dans la plupart des plantes, la corolle tombe après la fécondation ; on la dit alors dbcidue ou passagère. Dans plusieurs, elle tombe au moment de l'entier épanouissement de la fleur, ou même avant (actea, etc.) ; alors on la dit fugace ou caduque. Dans quelques-unes, elle se dessèche sans tom- ber ( campanule, etc.) , et on la dit marcescente. Couleur. Rien n'est si varié , dans les plantes , que la couleur de la corolle. A l'exception du noir, elle offre toutes les nuances, et, sous ce rapport, elle prend toutes les épithétes dont on se sert en général pour désigner les couleurs. Lors- qu'elle a plusieurs couleurs à la fois, on exprime, par des termes particuliers, la manière dont ces couleurs sont répar- ties. Ainsi on dit UNICOLORE, BICOLORE, tricolore, quadrico- 10RE , etc. , la corolle qui aune seule couleur ou deux , trois , quatre couleurs distinctes. Si les couleurs sont distribuées en lignes droites longitudinales, on la dit rayée; si la corolle offre une couleur, différente du fond, parsemée comme de points ou de petites taches, on la dit ponctuée ou tachetée; si ces couleurs sont disposées sans aucun ordre , on la dit panachée. Observations. I. On a cherché en vain des caractères pour dé- terminer si l'enveloppe florale, lorsqu'elle est unique , doit être considérée comme calice ou comme corolle. Lorsqu'elle a le tissu délicat et de vives couleurs , Linnaeus lui donne le nom de corolle. Quelle que soit l'apparence , M. de Jussieu lui donne toujours le nom de calice. M. Mirbel et d'autres botanistes modernes donnent à l'enveloppe florale , en gé- néral;, le nom de Périanthb (voyez ce mot), réservent exclu- COR 49^ sivement les noms de calice et de corolle pour les fleurs complètes, lesquelles ont, autour des organes sexuels, deux enveloppes, ou, en d'autres termes, un pcrîanthe double, et désignent toujours l'enveloppe florale , lorsqu'elle est unique , par le nom de périanthe simple. II. La corolle est placée immédiatement autour des organes de la génération ; elle a les plus grands rapports avec les éta- mines. On observe qu'elle les porte toujours lorsqu'elle est monopétale, et quelquefois lorsqu'elle est polypétale ; quel- quefois , au contraire , les pétales sont portés par les éta- mines. ( Dalea Linnœi.) On observe aussi que lorsqu'une fleur devient double, les étamines se métamorphosent en pétales , et qu'une fleur unisexuelle qui n'a pas d'étamines , n'a presque jamais non plus de corolle. Les étamines et la corolle ont , en outre , le même terme d'accroissement et la même durée. III. Les divisions de la corolle alternent avec les divisions du calice, lorsqu'elles sont en nombre égal. Elles alternent de même avec les étamines, lorsqu'il y a égalité de nombre. IV. Pour que les divisions de la corolle portent le nom de pé- tales, il faut qu'elles tombent séparément lors de la chute de la corolle. Il y a une distinction à faire entre corolle monopétale et corolle unipétale. La corolle monopétale peut être considérée comme une corolle polypétale, dont les pétales sont soudés ensemble: aussi sa ligne d'insertion sur le réceptacle entoure complètement et sans interruption les organes sexuels. Lu corolle unipétale, au contraire, ne les entoure qu'incomplè- tement : c'est un pétale isolé ; il y a eu avortement des autres pétales [amorpha). On vient de dire que la corolle monopétale peut être consi- dérée comme une corolle polypétale, dont les pétales sont soudés ensemble. Il y a, en effet, des exemples de corolles dont les divisions, d'abord soudées, se séparent ensuite {vaccinium oxycoccus ; statice monopetala ; polj'gala Jieisteria). Il en est dont une partie des divisions restent toujours soudées ; la corolle du Jissilia, par exemple, est évidemment à cinq pétales, et cepen- dant elle tombe en trois pièces, parce que quatre des pétales sont soudés deux à deux. Pour éviter à ce sujet des distinc- 492 COR tions trop subtiles, on est convenu, comme on l'a déjà vu, de compter les pétales par le nombre de pièces qui tombent séparément lors de la chute de la corolle. V. La forme de la corolle ne fournit pas des caractères aussi jmportans qu'on seroit d'abord tenté de le croire. Les familles les plus naturelles offrent des plantes à corolle régulière et à corolle irrégulière (Boraginées. Solanées. Synanthérées. Légu- mineuses.) ; des plantes à corolle monopétale et à corolle poly- pétale (Jasminées. Solanées. Légumineuses.) ; des plantes pour- vues de corolle , et des plantes qui n'en ont point (Jasminées). VI. L'insertion, au contraire, fournit un caractère important. La corolle est insérée au même point, non-seulement dans les individus de la même espèce , mais dans les espèces d'un même genre, et dans les genres de la même famille. VII. La couleur de la corolle, outre les nuances infinies qu'elle prend suivant les espèces , varie souvent dans la même espèce, sans qu'on puisse en pénétrer la cause : la belle-de-nuit , par exemple, porte une corolle rouge, jaune, blanche, panachée-, ces accidens de couleur s'observent même dans les plantes qui croissent dans les lieux agrestes. Dans certaines corolles, la couleur change insensiblement, à mesure qu'elles avancent vers le terme de leur existence ( Cheiranthus mutabilis. Lathyrus sjWestris. Plusieurs véroniques.); ce phénomène est surtout très -remarquable dans le glaïeul changeant {gladiolus versi- color) ; la fleur de cette plante , brune le matin, change de nuance pendant la journée , devient , vers le soir, d'un bleu clair, etreprend,dansla nuit, la couleur qu'elle avoit la veille ; ce changement s'exécute tous les jours jusqu'à ce qu'elle soit fanée, ce qui n'a lieu qu'après huit ou dix jours. Quoique la couleur de 'a corolle soit trop variable pour servirhabituellement de caractère, il est toutefois des espèces et même des genres où la couleur ne change point (Ombelli- fères.Hjej-flcium.); elle est même quelquefois le seul caractère qu'on puisse employer à la distinction des espèces. VIII. L'odeur de la corolle varie à l'infini comme la couleur. Beaucoup de fleurs ont l'odeur la plus suave ; dans d'autres l'odeur est tellemenf fétide qu'elle attire les insectes qui se nour- rissent d'excrémens et de chair corrompue. (5us corone. (Ch.D.) CORONEOLA, Corneola (Bot.), nom ancien donné, sui- vant Césalpin, au genista tinctoria, que les teinturiers em- ploient pour teindre les laines en jaune. Pline parle d'une autre coroneola, ainsi nommée, parce qu'on fornioit avec ses fleurs des couronnes, et il ajoute que celle-ci, née sur la ronce, in rubo nata, est odorante. Il est probable qu'il donnoit le nom de ronce à quelque rosier sau- vage. On trouve encore la lysimachie, lysimachia vulgaris , sous le même nom , duquel dérive probablement celui de corneille , sous lequel Tournefort et d'autres la désignent. (J.) CORONILLA DE FRAYEES. (Bot.) Clusius dit que le glohularia aljpum porte, en Espagne, ce nom et celui de siempre enxuta, comme ayant l'aspect toujours sec et aride. Il ajoute qu'à Valence et à Murcie on le nomme segullada. (J.) CORONILLE (-Bot.) iCoronilla, Linn. Genre déplantes dico- tylédones, polypétales, périgynes, de la famille des légumi- neuses de Jussieu, et de la diadelphie décandrie de Linnaeus, dont les principaux caractères sont les suivans : Calice mono- phylle. court, campanule, à cinq dents, dont deux supérieures rapprochées, et trois inférieures plus petites; corolle papil- lonnacée, à étendard presque en cœur, à peine plus long que les ailes-, celles-ci plus grandes que la carène, qui est pointue et recourbée à son extrémité; dix étamines, dont neuf ayant leurs filets réunis en un seul corps ; un ovaire supérieur , cylin- drique, surmonté d'un style sétacé, à stigmate obtus; une gousse alongée, partagée par des cloisons transversales conte- nant chacune une graine. Les coronilles sont des plantes herbacées , ou plus ordinaire- ment suffrutescentes, à feuilles alternes, ailées avec impaire, munies de stipules à leur base ; à fleurs souvent de couleur jaune , disposées au sommet d'un pédoncule axillaire ou termi- nal, plusieurs ensemble, en tête ou comme une petite cou- COR 495 ronne, ce qui a fait donner le nom de coronilla, diminutif du mot latin corona , couronne , aux espèces de ce genre , qui sont maintenant au nombre de seize , parmi lesquelles nous citerons seulement les plus connues. Les cororai/te emerus, Linn., et coro- nilla securidaca, Linn. ,s'éloignant des véritables coronilles par plusieurs caractères assez prononcés, nous avons cru devoir, à l'exemple d'Adanson , de Miller et de plusieurs autres , réta- blir, pour la première espèce , le genre Emerus de Tournefort, et pour la seconde, adopter le genre Securigera de M. Decan- dolle, que Gaertner et M. de Lamarck avoient d'abord appelé securidaca, mais qui n'a pu garder ce nom, Linnasus ayant déjà précédemment établi un autre genre sous cette même dénomination. CoRONiLLE GLAUQUE : CorouUla gluuca, Linn., Spec. 1047 ? Poir., in Noi'. Duham., 4, p. i23, t. 32. Ses tiges sont hautes de deux à trois pieds , divisées en rameaux nombreux, un peu anguleux, garnis de feuilles composées de sept à neuf folioles cunéiformes , très-glauques. Ses fleurs sont d'un très-beau jaune, odorantes , disposées en couronne, dix à douze ensemble à l'extrémité de pédoncules placés dans les aisselles des feuilles, plus longs que celles-ci. Cet arbuste croît dans les lieux mari- times du Languedoc. On le cultive dans les jardins , et , comme il craint les grands froids , on le plante en pot, afin de le rentrer dans la serre chaude pendant la maison rigoureuse. Il se multi- plie facilement de graines et de marcottes. Il fleurit en juin, et souvent une seconde fois à la fin de l'automne ou pendant l'hiver. CoRomLLE j ON ciFORMB-, Coronilla juncea, Linn. , Spec. 1047. Les tiges de cette espèce , ligneuses à leur base , se divisent en rameaux nombreux, cylindriques, effilés, jonciformes, hauts d'un à deux pieds, un peu coudés, et comme articulés à l'in- sertion des feuilles , qui sont peu nombreuses , composées de cinq à sept folioles étroites, glauques comme toute la plante. Les fleurs sont jaunes, disposées , six à dix ensemble et en couronne, à l'extrémité de longs pédoncules axillaires. Cet arbuste croît sur les collines et dans les lieux incultes en Bar- barie, en Espagne, en Italie et dans le midi de la France. On le cultive dans les jardins, et on le traite comme le précédent. CoRONiLLE NAINE : Coronillaminima ,Lian, ,Spee. 1048: Jacq., Vj6 COR Fl. Aust. 3, t. 271. Le plus souvent les tiges de cette espéeé sont diffuses et couchées sur la terre , à peine longues de cinq àsixpouces; quelquefois aussi, surtout dans les pays du Midi, ses tiges se tiennent redressées, s'élèvent à la hauteur d'un pied, et forment un petit arbuste. Ses feuilles sontglauques,très- glabres, composées de ciaq à sept folioles ova!es-oblongues,un peu rétrécies en coin à leur base. Les fleurs jaunes , au nombre de quatreàhuit ensemble, forment, au sommet des pédoncules plus longs que les feuilles, de petites têtes disposées en cou- ronne. Cette coronille croît sur les collines et dans les lieux secs et stériles, en France, en Autriche, en Italie, en Es- pagne, etc. Elle fleurit en mai, juin et juillet. Les moutons la broutent. Coronille BIGARRÉE ; Coronilla varia , Linn., Spec. 1048. Les tiges de cette espèce sont herbacées, légèrement anguleuses, longues d'un à deux pieds, couchées sur la terre, garnies de feuilles composées de treize à dix-neuf folioles ovales-oblongues, d'un vert gai. Ses fleurs, agréablement variées de violet, de rose et de blanc, quelquefois entièrement blanches, sont dis- posées, par vingt à trente, en têtes bien fournies, et portées sur de longs pédoncules axillaires. Cette coronille croît en France, en Allemagne et dans plusieurs autres parties de l'Europe , sur le bord des champs , dans les bois et dans les prai- ries sèches des collines. Ses fleurs, qui paroissent en juin et juillet, font dans ces lieux agrestes un effet charmant. Quel- ques agronomes l'ont préconisée comme fourrage ; mais elle ne paroît pas être du goût des bestiaux, du moins quand elle est verte, car on la trouve presque toujours intacte dans les lieux où elle croît naturellement. Elle paroît être très-dange- reuse pour l'homme , puisque M. Bosc dit que sa décoction a causé la mort d'une personne qui la but par mégarde.(L.D.) CORONOBO , MoRONOBO (Bot.) , noms galibis du moronohea d'Aublet, qui fournit dans la Guiane la résine mani. Voyez Mani. (J.) CORONOPE {Bot.); Coronopus, Hall. Genre de plantes dicotylédones , polypétales, hypogynes, de la famille des cru- cifères de Jussieu, et de la tétradynamie siliculeuse de Linnasus , dont le caractère essentiel est d'avoir un calice de quatre folioles entr'euvertes ; une corolle de quatre pétales opposés COR 497 en croix; six étamines, dont deux plus courtes; un ovaire «npérieur, surmonté d'un stigmate sessile ou presque sessile ; une silicule réniforme, un peu convexe, ridée, à deux loges monospermes, ne s'ouvrant pas naturellement, et ayant leur grand diamètre opposé à la cloison. Les coronopes diffi^rent des cransons par les loges de leur fruit qui, lors de la maturité, tombent sans s'ouvrir; ils se distinguent des lunetières, parce que les lobes de leur sili- tule sont convexes, ridés et dépourvus de rebord particu- lier. Ce genre est composé de deux espèces , qui sont des herbes annuelles, à tiges rameuses, couchées sur la terre, garnies de feuilles pinnatifides ; et à fleurs disposées en petits bouquets , ou en petites grappes, souvent opposées aux feuilles. CoRONOPE DE Ruelle, vulgairement Corne de cerf, Ambroi- sie DES anciens : CoroTiopus Ruellii, Gajrtn. , Fruct., i , p. 293 , t. 1/42 , f. 5 ; Coronopus, Hall., Helv. i , p. 217; Cochlearia Co- ronopus, Lian. , Spec. 904. Sa tige est glabre, ainsi que toute la plante, longue de six à huit pouces, garnie de feuilles pin- natifides, à découpures souvent dentées en peigne du côté de leur bord extérieur. Ses fleurs sont petites , blanchâtres , dis- posées enpetitsbouque(s, courtement pédonculées, oupresque sessiles. Il leur succède des siliculesdont les lobes se prolongent vers le sJyle, qui les termine par une petite pointe courte. Cette plante fleurit pendant tout l'été. Elle se trouve dans les lieux cultivés , et principalement dans les terrains gras. Elle est diurétique et légèrement antiscorbutique. C0RONOPE DIDYME : Coronopus didyma, Smith , FI. Brit. 2 , p. 691 ; Lepidiiim didymum, Linn., Mant.c)2 ; Senncbiera pinna^ j;i/îcia, Decand.,Soc.Hist.nat. anVII,p. i44,t. 19. Cette espèce diffère de la précédente, en ce qu'elle est légèrement velue ; en ce que les découpures de ses feuilles sont lancéolées , en- tières ou seulement incisées par deux ou trois grandes dents ; en ce que ses fleurs sont dépourvues de pétales , n'ayant le plus souvent que deux étamines fertiles, disposées d'ailleurs, au nombre de vingt à quarante, en grappes longues d'un pouce ou environ ; et surtout en ce que ses silicules sont échancrées à leur sommet. Elle croît en Angleterre et dans les départemens de l'ouest de la France. On la trouve en fleurs depuis le mois d'avril jusqu'à la fin de Tété. 10. 32 A9S COR Ceite plante n'a nullement le caractère des passeragcs, parmi lesquelles Linnœus Tavoil rangée, et c'est avec beaucoup de raison qu'on l'en a séparée. Rapprochée du cochlearia coro- nopus, Linn. , avec lequel elle a la plus grande affinité, et qui n'avoit pas non phis le caractère des cochlearia avec lesquels Linnœus l'avoit confondue, elle forme avec lui un genre très- iiaturel, et la légère différence qui existe entre sa silicule et celle de cette espèce est trop peu importante pour qu'on en puisse tirer aucun caractère de genre ; elle n'est véritablement propre qu'à établir une différence spécifique. (L. D.) CORONOPIFOLTA. {Bot.) Fronde cartilagineuse, irrcgu- lière, rameuse, à rameaux comprimés, dont les derniers sont ramassés en touffes, sétacés, et subdivisés en deux ou trois. La fructification consiste en des tubercules pédoncules. Ce genre, de la famille des algues, établi par Stackhouse, a pour type le fucus plocainium des auteurs, qu'il nomme coronopifoUa vul- garis, Nereis Brit., pi. 147. Ce genre est le même que lep/o- camium de Lamouroux. Voyez Plocamium. (Lem.) CORONOPUS. (Bot.) Ce nom a été donné cà différentes plantes qui , par les découpures de leurs feuilles , représentent la forme d'une corne de cerf. Telles sont quelques espèces de plantain , une espèce de renoncule bulbeuse , le catanance ccerulea , un cochlearia de Linnœus , devenu ensuite genre sous le nom de coronopus, maintenant adopté. On ne voit pas pourquoi quelques auteurs l'ont aussi donné à une espèce de lotier, et au chiendent des boutiques, cynodon dactylon. (J.) COROMULE , Coronula. (Molluscart.) C'est à M.deLamarck que nous devons rétablissement définitif de ce genre, que Klein avoit, depuis long - temps , indiqué sous le nom de poljlopos et d^asrolepas. Il contient des animaux rangés par Linnœus dans son genre Lepas , et que Bruguières regardoit comme desbalanes. En effet, il paroit qu'il n'y a de différence un peu considérable que pour la forme de l'enveloppe testacée qui est hémisphérique, très-déprimée, composée de six pièces triangulaires, soudées, très-épaisses à cause des espèces de cellulosités qui enséparent les deux tables, sans base testacée, et offrant supérieurement une ouverture paroissant à six rayons, et qui est fermée par un opercule de quatre pièces. M. le docteur Leach ayant retix'é de ce genre le lepas testu- COR 499 dinarius de Gmeiin, pour en former son genre Chelonibia, il ne contient plus que deux espèces qui se trouvent constamment adhérentes et fixées, plus ou moins profondément, sur des animaux vivans, ce qui quelquefois les a fait appeler pou de baleine. 1.° La CoRONULE DIADÈME : Corouula diadema, Lamk.; Lepas diadema, Gmel. ; Chemn., Conchyl. , 8 , tab. 99 , fig. 843, 844. Le têt est arrondi, d'un à dix pouces de haut, sillonné et sexlobé; l'ouverture est au fond d'une excavation infundibu- liforme, dont les bords sont divisés en douze parties triangu- laires , dont six excavées et six élevées et striées transver- salement. L'épaisseur du têt est fort considérable, à cause des espèces de chambres qui sont dans ses parois. Elle se trouve dans la mer Méditerranée et dans celle des Indes. Elle est ie type du genre Polylopos de Klein. 2." La CoRONULE DE LA BALEiiNE : CoTonulii halcinaris , Lamk.; lepas halanaris , Gmel. ; Chemn., Conch., 8 , t. 99 , fig. 843 , 846. Têt subconique de quinze lignes environ de hauteur sur dix-neuf à la base, se rétrécissant un peu supérieurement , et offrant , autour de l'ouverture, douze aréoles triangulaires, dont six élevées presque égales, quadripartites , et six exca- vées et sillonnées transversalement. L'opercule est , dit-on , membraneux. Ces deux espèces, qui n'en font peut-être qu'une, vivent sur la peau des baignes, dans le lard desquelles elles semblent s'enfoncer peu à peu et surtout dans les plis ou sillons qui se trouvent à la racine des nageoires de ces animaux. (De B.) COROPHIE, Corop/i.iV?)7(Cn/s£.), nom d'un genre d'astacoïdes, à tête articulée sur le corselet, à branchies apparentes sous la queue, et voisin des thalitres. Leur corps est alongé, com- primé ; leurs quatre paires de pattes antérieures sont terminées par une sorte de pince ou de serre. C'est à ce genre que M. La- treille rapporte le cancer grossipes de Linnœus, qui étoit aussi le p;ammarus longicornis de Fabricius, que Pallas a figuré dans ses Glaniires Zoologiques, cah. IX, pi. IV, fig. 9 ; maisM. Leach en a rapporté plusieurs espèces qu'il a décrites sous les noms génériques de podocère et de jasse. Toutes ces espèces sont ma- rines et littorales. (C. D.) COROSSOL, Anona. {Bot.) Genre de plantes de la famille des anonacées, de la poljandric poljgynie de Linnéeus, Carac- as. 5oo COPt térisé par un calice h trois folioles concaves ; sîk pëtales, les trois intérieurs plus petits , quelquefois nuls ; un grand nombre ri'étamines ; les tilaniens très-courts, insérés sur le réceptacle; plusieurs ovaires souciés en un seul , couvert de stigmates nom- breux, d'où résulte une baie formée de plusieurs autres, pul- peuse en dedans, à plusieurs loges inonospermes, à écorce écailleuse , tuberculeuse ou réticulée. Ce genre a d'abord été établi par Plumier , sous le nom de guanabano , pour une espèce de l'Amérique méridionale ; plu- sieurs auteurs en ont successivement ajouté d'autres sous diffé- rens noms : elles furent toutes réunies par Linnacus dans son genre /ifiowa. M. Dunal, dans la Monographie intéressante qu'il vient de publier pour la famille des anonacées, en précisant le caractère de ce genre, en a exclu plusieurs espèces, qu'il a fait passer dans d'autres genres. Tel qu'il est présenté par cet auteur, ce genre dilfcre de tous les autres de la même famille, par son fruit , qui est une baie unique , résultant de la soudure d'un grand nombre de baies monospermes, de telle sorte qu'il paroît multilocuîaire, à loges monospermes. On pourra, pour \{is espèces supprimées, consulter les genres Unona, Monodora, Talauma, Asimina. Ce dernier, ne pouvant plus trouver place dans ce Dictionnaire, sera mentionné à la lin du genre. Lescorossols sont des arbres ou arbrisseaux qui habitent les tropiques : leurs rameaux sont souvent rugueux ou couverts de petits tubercules glanduleux; les feuilles alternes , entières, ïuédiocrementpétiolées, dépourvues de stipules, quelques-unes parsemées de glandes transparentes ; Us Heurs axillaires , quel- quefois opposées aux feuilles, rarement latérales ; les pédoncules courts, solitaires, ou quelquefois réunis plusieurs ensemble, le plus souvent uniflores, rarement à deux ou trois fleurs : elles sontsouvent odorantes, quelques-unes d'une odeur désagréable, ainsi que les feuilles. L'écorce est ordinairement aromatique; les fruits presque tous bons à manger. La plupart des espèces de corossol renferment des propriétés intéressantes, qui ont occasioné leur culture dans les deux Indes.Pournepoiutinterromprerexposition des espèces, je vais rapporter ici leurs propriétés et leurs usages les plus importans. Ioi> gueur des pétioles, solitaires, axillaires; les fleurs petites,' verdâtres ; les fruits inconnus. CoROSSo;, DES MARAIS : Anoua puludosa , Aubl. , Guian. , f ab 24G ; vulgairement Corossol sauvage, petit Corossol, petit cœua np, BŒUF. Arbrisseau de la Guiane , haut de quatre à cinq pieds, divisé vers son sommet en rameaux tomenteux et roussàtres. Ses feuilles sont àpeine pétiolèes, oblongucs aiguës , vertes et un peu tomenteusesen dessus; nerveuses, soyeuses et chargées en dessous d'un duvet roussàtre; les fleurs axillaires, solitaires ou géminées; les pédoncules courts; les pétales un peu soyeux en dehors, verdâtres, ovales, presque en cœur, aigus; les in- térieurs plus petits. Le fruit est une baie jaunâtre, ovale, chargée de tubercules aigus, courbés en crochet. Corossol wûrissû ; Anona ecJiinata, Dun., Monogr. 68, tab. 4. Ses rameaux sont tubercules , glabres , noirâtres ; les feuilles ovales-lancéolées, un peu aiguës, glabres en dessus, légèrement tomenteuses en dessous et d'un brun cendré; les pédoncules solitaires , uniflores , trois fois plus longs que les pétioles; trois pétales ovales, coriaces, concaves; les fruits ovales, armés de pointes. Cette plante croît à Cayenne. Corossol soyeux ; Anona sericea , Dun., 1. c. , tab. 5. Plante de Cayenne dont les rameaux sont cylindriques, couverts d'un duvet soyeux et roussâtre , ainsi que les pétioles et le dessous des feuilles: celles-ci sont ovales-oblongues, acuminées, quel- quefois échancrées, glabres en dessus; les pédoncules axil- laires, solitaires, uniflores, pubescens ; trois pétales ovales . ferrugineux en dehors. Le fruit n'est pas connu. Corossol écailleux : Anona squamosa, Linn.; Lamk. ^ IlL gen., tab. 494 ; Pluk.,y4Zm., tab. 104, fig. 3 iKumph ,Amb. 1 , tab. 46-, Atamaram, Rlieed., Malah. 3, tab. 29 : vulgairement CoeuR DEBoeuF, Pommier DE CANNELLE, Attier atocire. Cet arbre, cultivé aujourd'hui dans les deux Indes , à cause de l'excellence de ses fruits, paroît être originaire de l'Amérique. Son tronc, haut de vingt pieds, est revêtu d'une écorce fongueuse. Ses feuilles sont glabres, lancéolées, percées de points transpa- rens ; les pédoncules opposés aux feuilles, solitaires, ou quel- quefois réunis plusieurs ensemble ; les fleurs petites verdâtres, d'un blanc jaunâtre en dedans , d'une odeur un peu désagréablej le calice très-petit, à trois divisions obtuses j trois pétcJes exté-^ '«5 COR rieurstriangulaires,élroîts, longs d'un pouce-, trois intérieurs à peine apparens ; les fruits un peu coniques, d'un vert noi- râtre, composés de mamniclons convexes , imbriqués et comme ëcailleux. Leur chair est blanchâtre, presque semblable à de la bouillie, d'une odeur suave, d'une saveur très-agréable. Vanonaasiatica,Linn., est une espèce jusqu'alors peu connue, très-rapprochée de la précédente, dont elle diffère par ses feuilles alongées , plus étroites. Vanona glahra de Forskaël n'en est probablement qu'une variété à feuilles plus petites , glauques en dessous. CoROssoL CENDRÉ-, Anona cinerea. Dun., Monogr. 71 , tab. 8. Cette espèce, recueillie par M. Ledru , à l'île Saint-Thomas, offre des rameaux presque glabres, tubercules, d'un rouge clair, pubescens et cendrés dans leur jeunesse. Les feuilles sontoblongues, elliptiques ou lancéolées, parsemées de points transparens, pubescentes et cendrées en dessous-, les pédon- cules uniflores, réunis deux ou trois ensemble -, les (leurs ob- longues , pyramidales , en bosse à leur base -, le calice très-petit ; les trois pétales extérieurs concaves, coriaces; les trois inté- rieurs trés-petils; les fruits, vus dans leur jeunesse, sont glo- buleux, composés de plusieurs mammelons obtus, charnus, en forme d'écaillés. CoRossOL CHÉRiMOLiER : Anona clierimoUa , Lamk. , Encycl. 2 , pag. 424-, Annona tripetala, Ait., Kew. 2 , pag. 262 -, Wendl. , Obs. 2 4 , tab. 3 , fig. 24 ; Trcw. , Ehrel. , pag. 1 6 , tab. 49 ; Gua- nahanus persceefolio , etc., Feuill. Péruv. 3, pag. 24, tab. 17. Arbre du Pérou, haut de quinze à vingt pieds, chargé de ra- meaux pendans, de feuilles molles, ovales, pétiolées, glabres, d'un beau vert, pubescentes en dessous, d'une odeur forte .- les pédoncules solitaires , uniflores, opposés aux feuilles , quel- quefois réunis trois o»i quatre ensemble , velus, ferrugineux ^ les trois pétales extérieurs coriaces, concaves, oblongs, tomen- teux en dehors, tachetés de noir à leur base; les intérieurs très-petits : les fruits presque globuleux, de la grosseur du poing, d'un vert clair ; leur chair blanche -, leur surface légè- rement écailleuse ; leur saveur douce , sucrée ; leur odeur suave. On les préfère souvent aux ananas. CoROSsoL RÉTICULÉ : Anona raticulata , Linn. -, Excl. Sfn. , Rumph ; Anona-Maram , Rheede , Malab. 0, tab. 3o-3 1 -, Sloan. , Hist. 2, tab 226. Cet arbre est fort élevé, pourvu d'une belle cime touffue ; ses rameaux sont étalés, un peu bruns, j)ubes- cens dans leur Jeunesse; ses feuilles obJongues, lancéolées, finement ponctuées, glabres dans leur vieillesse ; les pédoncules latéraux, souvent rameux dès leur base, et portant trois ou quatre fleurs d'un vert jaunâtre; les trois divisions du calice triangulaires, aiguës, élargies à leur base ; les trois pétales extérieurs linéaires, trigoncs, obtus, en cuil'er à leur base , et tachetés de pourpre; les trois intérieurs très-petits, oblongs, obtus ; une baie brune , luisante , jaunâtre à sa maturité , quel- quefois un peu rougeàtre, couverte de mammelonsen forme d'écaillés arrondies. DuusVanonareticulafa de Jacquin, Ohs. 1 , pag. i4,tab.6,fig. 2 , les écailles des fruils sont anguleuses, pen- tagones. La chair est molle, blanche, peu odorante. Cette plan te croit dans plusieurs contrées de l'Amérique méridionale. On la cultive dans les Indes orientales. Vanona muscosa, Aubl., Manoa, Rumph , Jmb. 1, tab. 45 ; vulgairement Cachiman MORVEUX OU SAUVAGE, diffère peu de l'espèce précédente; les pétales extérieurs sont réunis à leur base , étalés à leur sommet; les écailles des fruits relevées en bosse ; leur saveur muqueuse, point agréable. 11 croit à la Martinique, dans la Guiane : on le cultive aux îles Moluques. CoROssOL A FRUITS GLABRES : Anona glahru, Linn.; Catesb. , CarGl.2, tab. 64. Arbre de la Caroline, d'environ seize pieds de haut, chargé de feuilles glabres, ovales-lancéolées ; les pé- doncules biflores, opposés aux feuilles, munis de deux ou trois larges bractées orbiculaires, concaves, roussàtres à leur som- met; le calice campanule, roussàtre, à trois lobes larges, très- courts, quelquefois tronqués; six pétales, oblongs, obtus; le fruitpresque conique, obtus, très-lisse , d'un jaune verdàtre; les semences brunes. CoROssoL A GRANDFS FLEURS : AnoTia grandijlora , Lamk., Encycl. 2 , pag. 126; Dun. , Mono^r. , tab. 6 et 6 a. Ses rameaux sont ponctués, garnis vers leur sommet de grandes feuilles co- riaces, glabres, ovales-obloogues ou lancéolées , veinées, réti- culées, luisantes en dessus , glauques en dessous; les pédoncules très-courts, solitair.s, axillaires, uniflores , munis de petites bractées caduques; le calice un peu velouté, à trois lobes courts, larges, aigus; six pétales oblongs, obtus, longs d'un 5o8 COR pouce , couverts d'un duvet cendré et blanchâtre ; les fruits glabres, ovales, un peu ponctués ; les semences oblongucs, aiguës, enveloppées de pulpe. Cette plante porte à Madagascar et à nie-de-France, où elle croît, le nom de Bois blanc. CoROssoL AMPLEXiCAULE : Atioua amplcxicauUs jLamk. , Enc. 2 , pag. 127; Dun., 1. c. Plante originaire des îles de Madagascar cl de Maurice. Ses rameaux sont glabres, revêtus d'une écorce cendrée; ses feuilles glabres, sessiles, amplexicaules , aiguës, oblongucs, en cœur, souvent d'un pourpre violet en dessous; les pédoncules solitaires, glabres, axillaires, uniflores; les fleurs longues d'un pouce et plus; les découpures du calice aiguës; les pétales extérieurs oblongs, lancéolés, aigus; les intérieurs un peu plus petits, tachetés de pourpre à leur base. On cite plusieurs autres espèces de corossol , mais moins connues et même douteuses par l'absence des fruits. Telles sont : 1.° VAnona senegalensis , Pers., dont les rameaux sont cylindriques, veloutés dans leur jeunesse; les feuilles coriaces, glauques, larges , presque en cœur ; les pédoncules géminés ou ternes entre les feuilles ; les fleurs petites ; les lobes du calice obtus; les trois pétales extérieurs épais, ovales, obtus, trois foispluslongsquelecalice. 2. "^nojiffl un J//ora, Dun., Monogr. 76, très-belle espèce du Brésil, dont les fruits ne sont pas connus. Ses rameauxsont blanchâtres et tomenteux dans leur jeunesse ; les feuilles grandes, glabres, oblongucs, acuminées, un peu pubescentes et blanchâtres en dessous dans leur jeunesse, puis glauques; les pédoncules uniflores, tomenteux, opposés aux feuilles ; le calice à trois grands lobes ovales, aigus , blanchâtres et coriaces. 5." Anona exsucjca, Dun., 1. c. , arbre élégant de la Guiane, dont les fruits sont secs et petits; les rameaux très- glabres; les feuilles coriaces, ovales-oblongucs, aiguës, très- glabres , luisantes en dessus ; les pédoncules simples ou bifides, opposés aux feuilles. 4.° Anona africana, Linn., plante très- peu connue, à feuilles lancéolées, pubescentes, que malgré son nom , Linnœus croit originaire de l'Amérique. ^' As j M IN A, Adans., Dun.; Orchidqcarpvm, Mich.; F orceli m y Species , Pers. Ce genre, composé de plusieurs espèces de corossol, s'en distingue par son fruit composé de plusieurs baies distinctes COR. 5o9 (ordinairement au nombre de trois) charnues , lisses , sessiles , renfermant plusieurs semences disposées sur un seul rang, au- tant de stigmates que de baies. Les autres caractères lui sont communs avec les anona. On y rapporte lesespècessuivantes : 1." Asimina grandiflora, Dun. , Monogr. 84, tab. 115 anona obovata,'Wi\\i\.;orchidocarpumgrandiflorum, Mich., FI. Amer. 1, pag. 33o. Arbre de la Géorgie et de la Floride , dont les branches sont glabres-, les rameaux, ainsi que les calices et le dessous des feuilles, couverts d'un vert roussàtre; les feuilles ovales , en coin, obtuses; le calice à trois divisions concaves, un peu aiguës, les pétales extérieurs très-grands, les intérieurs li- néaires, les baies glabres, ovales-oblongues. 2." Asimina pjg- niœa. Dun.,1. c, tab. 10; orchidocarpum pfgmœum , Mich. Arbrisseau de l'Amérique septentrionale, dont les rameaux sont élancés-, les feuilles longuement lancéolées, glabres, ré- tréciesen coin à leur base ; des bractées linéaires-obtuses ; les pétales extérieurs amples, ovales, oblongs ; les trois intérieurs plus petits, presque elliptiques, obtus. 3." Asimina Iriloba, Dun., 1. C: anona triloba , Linn.; Mich., F. Arh. Amer. 3, tab. g ; orchidocarpumarietinum, Mich. , FL. Amer. , vulgairement AssiMiNiER. Cet arbrisseau croît le long des fleuves , dans les ter- rains inondés de l'Amérique septentrionale. Ses rameaux sont cylindriques, revêtusd'uneécorce cendrée ;ses feuilles grandes, ovales-oblongues, rétrécies en coin , glabres, nerveuses 5 les pédoncules courts, solitaires, uniflores. Les fleurs se montrent avant les feuilles. Elles sont purpurines , presque campanulées ; le calice pileux , à trois découpures concaves , presque égales • les pétales ovales, arrondis, obtus; les intérieurs plus petits, trois baies jaunâtres, ovales-oblongues, pubescentes. Ii.° Asi- mina parvijlora , Dun. , 1. c. , tab. g ;. ordiidocarpum parvijlorum , Mich., FI. Amer. Ses rameaux sont ligneux, chargés dans leur j eunesse d'un duvet roussàtre , ainsi que le dessous des feuilles -, celles-ci ovales, cunéiformes , mucronées, les fleurs petites, presque sessiles, pubescentes et roussàtres en dehors; le ca- lice à trois lobes ovales; la corolle à peine une fois plus longue , purpurine ; deux ou trois baies lisses, médiocrement charnus, de la grosseur d'une prune. Cette plante croît dans la Caroline et la Géorgie. (Poir.) COROSSOLO. Ornith.) On nomme ainsi, en Italie, 1.° te 5io COR merle de roche, liirdus saxalilis , Linri. ; 2.° le rossii^nol de muraille, mofacilla pluenicurus , qui s'appelle en Languedoc coroujho. (Ch. D.) COROTTAT. {Bot.) Ce nom est donné, dans un herbier de Coromandel, à une bryone ou à une plante qui en a tout le port. (J. ) COROUKAI. ( Bot.) Dans un herbier de Coromandel, on trouve, sous ce nom, le coracan , éleusine. (J. ) COROWIS. (Ornith.) Fouché d'Obsonvi'.le dit, dans ses Essais philosophiques sur les mœurs de divers animaux étran- gers, pag. 65, qu'on appelle ainsi en tamoul , l'oiseau que les ornithologistes ont décrit sous le nom de gros-bec des Philippines, lo.cia pliilippina, Linn. , c'est-à-dire, le toucnam- courvi , auquel ce nom est peu convenable, puisque l'oiseau dont il s'agit est aussi commun dans plusieurs autres contrées d'Asie et d'Afrique, et même dans l'Inde. (Ch. D. ) COROYERE ou Corroyère. [Bot.) Dans les parties méri- dionales de la France, on donne ce nom au rénoul à feuilles de myrte et au sumac des corroyeurs qui, tous les deux, sont employés pour le tannage des cuirs. ( L.D. ) COROZO ( Soi. ), nom donné en Amérique à deux palmiers ; l'un à fruit globuleux, croissant sur les bords de l'Orénoque, est le martincria carjotœfoUa de MM. Humbold et Kunth : ces mêmes auteurs nomment alfonsia oleifera , l'autre, qui habite laNouvelle-Grenade, et dont le fruit, de forme ovoide, fournit une huile et une espèce de beurre employé dans les usages économiques. C'est probablement ce dernier qui est le corozode Carthagène , citépar Jacquin , et donnant les mêmes produits. (PoiR.) CORP. {Ichthjol) Suivant Gesner, c'est un vieux nom fran- çois de la sciœna umbra, Linn. Voyez Sciène. (H. C. ) CORPON ou CoRPOu. {Ichthjol.) Les pêcheurs donnent ce nom à la dernière chambre de la madrague , où les thons se rassemblent et s'entassent. Voyez Thon. (H. C. ) CORPOO {Bot.), nom malais d'un arbrisseau des Molu- ques , qui a la fleur semblable à celle du laurose , neriuin, et le fruit plus court , d'après la ligure qu'en donne Runiph, sous le nom de olus crepitans, sager corpiio lahi laki, qui signifie feuille pétillante. Les tiges sont menues, flexibles, ayant besoin de COR 5n support. Cette plante n'est citée que par Rumph. Elle paroît appartenir à la famille des apocinées et se rapprocher du nerium. Les Européens de Java la nomment crepitaan. (J. ) CORPS. {Phys.) Voyez Matière. (L.) CORPS. (Chirn.) On a distingué des corps pondérables ou pesant vers le centre de la terre , et des corps impondérables (voyez Corps impondérables); mais, cette dislinction étant loin d'être prouvée , et n'ayant d'ailleurs été faite que depuis peu de temps, nous n'appliquerons dans le présent article le mot corps qu'aux substances pondérables. §. I." 1." Ordre de faits. Des corps et de leurs propriétés , en général. Un corps est une étendue limitée et impénétrable, qui peut produire en nous des sensations en agissant sur les organes de nos sens. Ainsi je juge qu'un morceau de cuivre est un corps, parce qu'il fait éprouver à ma main qui le presse contre un plan fixe sur lequel il repose, vne résistance qui annonce son impénélrabilité; l'œil me fait apercevoir qu'il est cir- conscrit, qu'il est coloré en rouge jaunâf re , qu'il est opaque; si je le frappe, il produit du son , surtout quand il est réduit en plaque mince ou £n long fil; si je le frotte ,• il développe. une odeur désagréable; enfin, je lui trouve une. saveur sensible en le gardant quelque temps dans la bouche. Si je soumets aux mêmes épreuves un morceau de plomb, je remarque d'a- bord qu'il est étendu et impénétrable ainsi que le morceau de cuivre ; mais ensuite j'observe qu'il n'a ni la même cou- leur, ni la même odeur que ce dernier, ni la propriété de produire du son par la percussion. Je conclus que le plomb est un corps, mais qu'il est différent du cuivre, puisqu'il me cause des sensations différentes. Si je mets ensuite des quantités égales de cuivre et de plomb dans l'acide nitriques i 5° bouil- lant, tous les deuxdisparoîtront dans le liquide, mais le cuivre produira une liqueur bleue, et le plomb une liqueur inco- lore , ce qui donnera un nouveau poids au jugement que j'avois porté précédemment sur la différence de ces corps, d'après l'observation déduite de leur action immédiate sur mes sens. Ces diverses manières dont les corps agissent sur nous et entrs ^i^ COK eux , sont appelées propriétés. L'essence ries corps nous étant absolument inconnue, il est évident qu'on ne les connoît que pardes propric(és. et que si nous jugeons qu'il existe plusieurs sortes de corps, c'est parce qu'ils nous font éprouver des sensa- tions différentes, et qu'ils exercent des actions très-variées les uns sur les autres. On distingue des propriétés physiques et des propriétés chi- miques : les premières sont celles que nous reconnoissons à l'aide de nos sens, soit immédiatement comme l'état solide, liquide ou gazeux , la couleur, la transparence, l'opacité, la. sonorité, l'odeur, le goût, soit médiatement parle secours d'instrumens qui nous font apprécier des rapports qui, sans eux , auroient été indéterminables , ou observer des propriétés qui nous auroient échappé ; c'est ainsi que nous sommes en état de déterminer la densité ou le rapport de la masse au volume, que nous observons la propriété de s'éleotriser posi- tivement ou négativement, celle de devenir magnétique. Les propriétés chimiques sont toutes celles qui dépendent d'une action que les corps n'exercent qu'au contact apparent , et qui appartiennent aux parties les plus ténues en lesquelles nous pouvons les supposer réduits. Il est essentiel de remarquer dès à présent quelespropriétcs cliiiniques et lespropriétés phy- siques, déterminées au moyen des instruniens, sont beaucoup plus propres à caractériser une sorte de corps, que les propriétés que nous leur reconnoissons immédiatement par nos sens , car si nous n'avions pas recours aux premières, noussei'ious souvent dans l'impossibilité de distinguer une substance d'une autre à laquelle on auroit donné la forme , la couleur et l'odeur de la premièi'e. En considérant les propriétés tant physiques que chimiques des corps, sous le point de vue de la manière dont nous par- venons à les connoîire et à les définir d'une manière précise , on peut distinguer des propriétés absolues , relatives et corréla- tives ; mais, loin de vouloir rapporter chaque propriété à une seule de ces trois classes, nous ferons observer qu'une même propriétépeut être absolue , relative et même corrélative, sui- vant la manière dont on la considère. Citons des exemples pour donner une idée de cette ma- nière de voir. coii iiî 1." La pression que les corps exercent contre Un plan qui S*oppose à leur chute , et qui dans cette circonstance est unô propriété absolue , devient une proprie7c relative appelée densité , si l'on compare cette pression dans différens corps réduits au même volume. 2." Un corps élevé au-dessus de zéro mis en contact avec de la glace à zéro , en fond une certaine quantité , pour s'abaisser* à cette température* Ce fait est une propriété absolue. Si l'on prend des poids égaux de différens corps, élevés à 76 d., l'on observera qu'ils fondront chacun des quantités diverses de glace pour se refroidir à zéro; or, comme il faut, pour liqué- fier un certain poids de glace , une quantité déterminée de calorique, il faut en conclure que les corps, en se refroidis- sant d'un même nombre de degrés, abandonnent des quantités diverses de chaleur; ou , en d'autres termes, que, pour élever des poids égaux de différens corps à un même degré du ther- momètre , il faut des quantités différentes de chaleur. Or, la comparaison de ces quantités donne lieu de considérer la propriété qu'ont les corps élevés au-dessus de zéro , de fondre une certaine quantité de glace, comme une propriété rela- tive qu'on appelle capacité des corps pour le calorique. 3.° Si vous présentez un barreau aimanté à de la limaille de fer, celle-ci sera attirée par le barreau. Ce seul fait que l'aimant attire la limaille , est une propriété absolue; si vous comparez ensuite, quant à l'intensité, la propriété attra-c- tive d'un barreau de 1er aimanté à saturation à celle d'un bar^ reau de nickel ou de cobalt, de même poids, aussi aimanté à saturation, la propriété deviendra relative. Que l'on considère maintenant la propriété magnétique , en ayant égard à l'état du corps attiré, et que l'on prenne deux aiguilles aimantées j librement suspendues, on verra, en les plaçant à plusieurs pieds de distance, qu'elles se dirigeront suivant des lignes pa- rallèles, allant du pôle austral au pôle boréal, en vertu de l'état magnétique du globe, et que chacune attirera la limaille de fer par ses deux extrémités; d'où il suit que chacune de ces extrémités jouit du magnétisme : maintenant que l'on ap- proche suffisamment ces deux aiguilles l'une de l'autre , on verra que les deux extrémités qui étoient dirigées vers le même pôle , se repousseront , tandis que les extrémités quire^ loi §3 5»4 CON gardoient des pôles différens s'attireront. Je serai donc conduif, d'après ces observations, à distinguer deux états de magné- tisme; l'un est appelé boréal, et l'autre austral. Je pourrai me convaincre ensuite qu'un morceau ou une parcelle de fer doux, qui est placé dans le voisinage de l'aimant, acquiert^ à ses deux extrémités opposées, les deux magnétismes, et que l'extrémité qui est la plus proche d'un des pôles de l'ai- inanit,a un magnétisme contraire à celui de ce pôle. Que je cherche à définir le magnétisme austral, je ne pourrai le faire autrement, qu'en disant que c'est la propriété d'attirer le magnétisme boréal ; de même je définirai le magnétisme boréal , la propriété d'attirer le magnétisme austral : d'où il suit que ces propriétés sont tellement dépendantes l'une de l'autre, qu'on ne peut les définir séparément; c'est pour cela qu'on les nomme des luopriétés corrélatives. 4.° Si l'on frotte un cylindre de verre avec un morceau de laine , et qu'on l'ap proche de corps légers qui ont la liberté de se mouvoir, ceux-ci se porteront vers le tube. En nevoyant dans cette expérience que le seul fait d'attraction exercée par le verre frotté sur les corps légers, il est évident que l'électricité du verre est une propriété absolue. Si l'on fait des expériences analogues avec differeus corps, et qu'on trouve différente la distance à laquelle i!s commenceront à manifester leur action électrique sur des corps légers, il est visible que l'électricité deviendra une propriété relative. Que je veuille examiner le fait de plus près, afin de définir la propriété électrique, en ayant égard à l'état des corps attirés parla substance frottée, je serai conduit à reconnoître que deux corps frottés s'élec- trisent mutuellement , et de plus qu'ils ne sont pas tous les deux dans un même état d'électricité , puisque ces deux corps s'attirent, et que si l'on présente séparément à chacun d'eux un corps de sa même espèce électrisé , il y aura répulsion, tandis que .les corps d'espèce différente s'attireront. Voilà donc deux états différens d'électricité; on a appelé l'un po- sitif, et l'autre négatif; mais une chose qu'il est important de remarquer, c'est que tant que ces deux états sont développés par le frottement, i!s ne sont point absolus dans les corps, c'est-à- dire, qu'un corps qui s'électrise positivement quand il est frotté avec un autre corps qui s'électrise en même temps né- CON 8i3 gàtîvement, pourra s'électriser négativement avec un autre corps, tandis que celui-ci s'électrisera positivement: c'est ce qui a lieu quand on frotte le verre avec la laine, et la peau de chat; avec la première, il devient positif et la laine né- gative ; et avec la peau de chat il devient négatif et la peau positive. On voit donc que, dans l'électrisation par frottement, une telle manière de s'électriser ne répond pas à une telle nature de corps. Maintenant que je cherche à définir l'électri- cité positive, il me sera impossible de donner d'autre défini- tion que celle-ci: c'est lapropriété d'attirer les corps électrisés négativement, comme l'électricité négative est celle d'attirer It's corps électrisés positivement. D'où il suit que ces pro- priétés sont tellement dépendantes Tune de l'autre qu'on ne peut les définir séparément , puisque, l'essence de l'électricité nous étant inconnue, nous en sommes réduits à la définir par ses effets, et cette définition range les électricités dans la classe des propriétés corrélatives. 5.° Les propriétés chimiques, appelées acidité et alcalinité, peuvent être envisagées d'une manière absolue, relative et corrélative; en effet, lapropriété qu'a un acide de neutra- liser la potasse , est une propriété absolue ; si vous comparez les quantités de divers acides nécessaires pour neutraliser une même quantité d'alcali, l'acidité devient relative, et €St appelée alors capacité des acides pour saturer l'alcalinité. Ceci est applicable à l'alcalinité , considérée comme lapropriété qu'ont les bases salifiables de neu traliser les acides , le sulfurique^ par exemple ; elle est absolue dans une même base et relative quand on la considère dans des poids de différentes bases sali- liables qui sont nécessaires pour neutraliser une même quantité d'acide sulfurique. Que l'on cherche à définir l'acidité et l'alca- linité, et on ne le pourra qu'en disant que l'une est la propriété de neutraliser l'autre. Ces deux propriétés, comme les deux magnétismes, les deux électricités, sont donc corrélatives. Il n'y a certainement pas d'autre manière rationelle de définir l'aci- dité et l'alcalinité , ainsi que l'illustre auteur de la Statique chi- mique l'a bien senti. Si l'on veut définir l'acidité et l'alcalinité, des propriétés d'avoir une telle saveur ou une telle manière d'agir sur cer- taines couleurs, on est conduit à faire des rapprochcmens qui 33. 5i6 COR sont en opposition directe avec les premières règles de la mé- thode naturelle, et qui démontrent jusqu'à révidence, que ces propriétés, envisagées comme caractères , sont tout-à-fait arti- ficiels, et qu'ils ne peuventservir de moyen de définition , parce qu'ils se bornent à indiquer empiriquement que tel corps qui les présente, jouit de l'acidité et de l'alcalinité à un certain degré ; conséquemment de tels caractères ne s'appliquent qu'aux acides et aux basessalifiables les plus énergiques; mais entre ces corps il en existe qui participent des uns et des autres, et qui établissent une sorte de série qui ne permet point de faire des classes limitées d'acides et d'alcalis , ainsi que l'a bien démontré M. Oersted. Ces corps intermédiaires peuvent , dans beaucoup de cas, être considérés comme acides , lorsqu'ils sont unis à des bases salifiables énergiques ; comme alcalis lorsqu'ils sont unis à des acides énergiques. En admettant cette manière de voir, on est conduit à considérer l'alcalinité et l'acidité comme de» propriétés corrélatives, et non comme des propriétés absolues, et l'on évite par là de faire des définitions qui sont en oppo- sition directe avec l'observation. 6.° La propriété comburente et la propriété combustible, peuvent être encore envisagées de la même manière que l'a- cidité et l'alcalinité ; elles sont , dans les corps simples, ce que sont les deux dernières dans les composés binaires. Lorsqu'on décompose par la pile voltaïque un composé binaire , le corps comburent se reconnoît à ce qu'il se porte au pôle positif , tandis que le corps combustible va au pôle négatif; résultat analogue à ce qu'on observe dans la séparation d'un composé acide d'avec un composé alcalin ; le premier va au pôle po- sitif, et le second au pôle négatif. La propriété qu'ont deux corps , dontl'un jouissant delà propriété comburente , et l'autre de la propriété combustible , de dégager du feu par l'acte de leur combinaison, n'est réellement qu'un caractère artificiel» qui indique que les corps s'unissent avec une certaine force. D'après ce'qui précède, il est évident, 1 ." Qu^unepropiiété est absolue lorsqu'elle est le résultat immé- diat de l'observation ; 2." Qu'une propriété est relatwe lorsqu'on la compare dans plusieurs corps qui sont ramenés à une ou plusieurs condi- tions déterminées; COR '5i7 3/Que deux propriétés sont corrélatives lorsqu'eUes sont telle- ment dépendantes Tune de l'autre qu'on ne peut les définir séparément. Quand ces propriétés sont chizniques , on peut dire que l'une est le réactif de l'autre, IL* Ordre de faits. Des corps considérés comme étant doués d'un ensemble de propriétés déterminées qui les spécifient.. Nous allons maintenant considérer les corps relativement; aux propriétés particulières d'après lesquelles nous les distri- buons en espèces : nous serons conduits par là à définir ce que l'on entend en chimie par une espèce de corps, soit simple ^ soit composé ; à donner les principes de la nomenclatuEe chi- mique ; à parler de la classification des corps , et enfin , à indi- quer la manière d'étudier chacun d'eux en particulier sous le rapport de ses. actions chimiques. Mais, pour acquérir une idée juste de ce que nous avons à dire de chacun de ces objets, il est nécessaire de considérer rapidement les corps relativem^enty 1 .° à leur nature simple ou composée ; 2.° à leur structure intim.e r 3." à l'aggrégation de leurs particules; 4.'' à leur origine^ §. I." PROLÉGOMÈNES.. Article I." — Des corps considérés sous le rappprt de lear nature simple ou composée,. Les corps sont simples ou composés. Un. corps est simple , quand, au moyen des procédés chimiques.^, on ne peut en séparer plusieurs sortes de matières.. Il est composé , quand il est formé de plusieurs co7'ps simples.. Le mot élément, employé par les anciens pour désigner les corps qu'ils regardoient comme simples , avoit un sens absolu ; dans le langage moderne , il a toujours un sens. relatif ^ c'est-à- dire, que, quand on appelle un corps simple un élément,, oi* Be prétend pasallLt-mer qu'il le soit réellement, on veut seule- ment dire que jusqu'au moment où l'on parle, l'art chinîj.que a'û pu le résoudre en plusieurs sortes de matières.. L'école d'Aristote comptoit quatre élémens : le feu , la terre . i'eau et l'air. Les découvertes mgdernes ont fait voie q^ue les 6i8 COR trois derniers oorps étoient composés , et qu'il y avoit quarante- huit corps que l'on devoit regarder comme simples , puisqu'ils avoient résisté à l'analyse. Aht. 2. — Des corps considérés sous le rapport de leur structure intime. Tous les essais que ron a tentés pour reconnoître la dépen- dance des diverses parties qui composent un même corps ont conduit les physiciens à imaginer plusieurs hypothèses, qui peuvent rentrer cependant dans deux systèmes généraux , le système des atomes et le système dynamique. Celui-ci compte un grand nombre de partisans en Allemagne, tandis que le premier est généralement adopté en France, en Angleterre et en Suède. C'est pour cette raison, et parce qu'il se lie d'ail- leurs parfaitement avec les dernières découvertes chimiques sur les proportions définies, que nous l'adopterons de préfé- rence à l'autre. Dans le système des atomes , on admet que la masse d'un corps résulte de l'assemblage de petits solides impénétrables et indivisibles, que l'on appelle atomes, ou encore molécules élé- mentaires, molécules constituarUes. Les atonies d'un corps sont sollicités par une force attractive , qui tend à les rapprocher jusqu'au contact, et par une force répulsive, qui, tendant «pntinuellement à les écarter, s'oppose à ce qu'ils se touchent jamais. Cette dernière peut devenir assez intense pour porter les atonies hors de la sphère oîi ils s'attirent. Dans un corps simple, il n'y a que des atomes d'une même nature. Dans un corps composé, on en compte d'autant de na- tures différentes qu'il y a d'élémens. On conçoit les atom_es des corps simples ou composés , comme réunis par groupes , qui pa- roissent assujétis à une forme déterminée. Ces groupes sont appelés particules. Les particules des corps composés ont été aussi appelées molécules intégrantes. Dans le système des atomes, on explique la différence de na- ture que les corps simples présentent entre eux, par la diffé- rence de densité, de figure et d'arrangement des atomes qui les constituent; et la différence des corps composés, i." parla nature propre des atomes élémentaires; 2.° par la proportioii dans bquellc ils sont unis.; 5.° parleur arrangement ou in ma- COR 5i9 iiière dontleurs faces se présentent respectivement. Reprenons chacune de ces trois causes en particulier. Par la nature propre des atomes élémentaires. Dans aucun Cc?s on n'observe qu'un même composé puisse être formé par diffé- rentes combinaisons d'atomes. Ainsi, l'acide siilfurique ne peut être formé que par le soufre et l'oxigèiie ; Facide phospho- rique, que parle phosphore et l'oxigèiie , etc. Par la proportion dans Laquelle ils sont unis. Lorsque des atomes peuvent se combiner en plusieurs proportions, les composés auxquels ils donnent lieu ont toujours des propriétés différentes; ainsi, Toxigène, en s'unissant au plomb en trois proportions, produit trois composés absolument distincts. Par l'arrangement. Il existe plusieurs composés des mêmes atomes unis dans la même proportion, qui ont cependant des propriétés très-différentes. Ainsi, l'acide carbonique etia chaux forment l'arragonite et le spath calcaire; l'oxigène , l'hydro- gène et le carbone , en se combinant dans une certaine propor- tion, donnent naissance au ligneux et cà l'acide acétique. Art. 5. — Des corps considérés sous Je rapport de Vaggré galion de leurs particules. Les particules d'un même corps, simple ou composé . pcuvenî se trouver dans trois états d'aggrégation , sans que pour ccLi la nature intime de ce corps soit changée. 1," A Vétat solide, lorsque les particules sont tellement adhérentes qu'on ne peut les séparer sans effort, ce qui donnu au corps qu'elles fortnent la propriété d'être mu dans toute sa masse à la fois, lorsqu'une force suffisante agît sur un point quelconque de ce corps. Les corps solides ont une forme dé- terminée, quelle que soit la position dans laquelle on les place ; et il s'y trouve un point nommé centra de grasild, qu'if suffit de soulever pour que le corps soit en équilibre. i." A Vétat liquide, quand l'adhésion des parlicules est si foible qu'elles peuvent se mouvoir indépendamrtient les une» des au très , qu'elles affectent une surface lioriKoritaie , et qu'elles ne peuvent être rapprochées, d'une manière sensible, pai- une compression mécanique. Les corps liquides conservent naturellement leur volume, sans faire d'effort pour s'ctendrv"> 3." A l'état gazeur, lorsque les- particules n'ont plus d';id'Ké • §20 COR rence les unes aux autres , et qu'elles tendent continuellement às'écarter ; ce qui explique la propriété que présen tent les corps gazeux de faire sans cesse effort pour augmenter de volume. On donne assez souvent le nom de fluides aux corps liquides et gazeux. Voyez, pour la cause de ces trois états, le mot Attraction MOLÉCULAIRE, Supplément au tome III, page loo. Art. I^.—Des corps considérés sous le rapport de leur origine. On a distingué des corps bruis ou inorganiques, et des corps organiques. Les premiers sont les corps simples, et les corps composés qui peuvent être forméssans la présence d'un être doué de la vie. Les corps organiques sont des composés qui ne peuvent être produits que par les forces qui constituent la vie d'un être organisé. Le cuivre jaune, qui est la combi- naison du cuivre avec le zinc, est un corps inorganique : le *ang, le lait, sont des composés organiques. Cette distinction n'est point parfaitement définie, ainsi que nous le dirons plus particulièrement à l'article Principes immédiats organiques. §. II. De la nomenclature chimique des corps inorganiques, ET DE la SPECIFICATION DES CORPS EN GÉNÉRAL. Article I." — De la nomenclature et de la spécification des corps simples. Les corps simples sont au nombre de quarante-huit, savoir x L'oxigène , le phtore, le chlore, l'iode, le soufre, l'azote, le carbone, le phosphore, le bore, l'hydrogène, le silicium^ le zirconium , l'aluminium , l'yttriura , le glucinium , le magné- sium , le calcium , le strontium , le barium , le sodium , le po- tassium 5 le manganèse , le fer , le zinc , l'étain , le colombium , le tungstène, le molybdène, le chrome, l'arsenic, l'anti- moine , le cerium , le titane, l'urane, le cobalt, le bismuth, le cuivre, le tellure, le nickel, le plomb, l'osmium, le mercure, l'argent, le palladium , le rhodium, le platine , l'or et l'iridium. La nomenclature àe& corps simples est assez indifférente en fîle-œême; cependant, Iqrsqu' on découvre une de ces subs- COR 521 tances, il faut que le nom qu'on lui donne soit court , afin qu'il se prête à la formation des mots qui doivent désigner les com- posés chimiques que ce corps simple est susceptible de pro- duire. Si la substance que l'on décrit pour la première fois a une propriété bien remarquable, on peut lui imposer un nom tiré de cette propriété : c'est ainsi que l'on a donné au mé- tal découvert par M. Vauquelin , dans le plomb rouge , le nom de chrome, qui se rapporte à la couleur de ses composés oxi- génés ; à un métal découvert dans la mine de platine , le nom de rhodium , parce que ses dissolutions dans les acides sont roses ; à la substance que M. Courtois a découverte dans les cendres de varec, le nom d'iode, parce qu'elle a la propriété de se réduire en une vapeur de couleur violette, etc. : mais il ne faut pas attacher à ce principe de nomenclature une trop grande im- portance, par la raison qu'il n'existe pas un corps simple qui puisse être caractérisé par une seule propriété ; ou , en d'autres termes, qu'il n'en existe point qui possède exclusivement une propriété: on ne peut donc distinguer les corps simples l'un de l'autre que par un certain nombre de propriétés, et c'est à l'en- semble de ces propriétés que nous attachons un nom particulier. Ce nom comprend implicitement toutes les propriétés appar- tenant au corps qu'il désigne, et conséquemment n'exprime point une idée simple. Ainsi le mot^èr, me représente un corps qui a une densité de 7,8, une couleur grise bleuâtre , qui est magnétique , susceptible de se convertir en acier quand on le chauffe au milieu du charbon , etc. Comme toutes ces propriétés réunies n'appartiennent qu aufer,que Jenepuisreconnoitre en lui une substance simple antre que celle qui J cuit de ces qualités , je le regarde comme une espèce de corps simple, et tous les corps simples étant dans le même cas, sont pour moi autant d'espèces différentes. D'après ce qui précède, on voit que par le mot- espèce^ appliqué un à corps simple , on entend une collection de pro- priétés'^ui n'appartiennent qu'à ce corps. Il est essentiel de remarquer que, dans beaucoup de cas , la meilleure manière de caractériser un corps simple est de désigner une combinaison facile à reconnoitre, qu'il est sus- ceptible de former. Ainsi, en disant que le carbone est un corps simple qui, en se saturant d'oxigéne dans le rapport de 28 à 723 forme un acide gazeux dont les proprii^tcs §on? 6" COR faciles à constater, on le spécifie beaucoup mieux qu'en énon- çant un grand nombre de propriétés physiques , qui sont d'aiU leurs susceptibles de varier beaucoup, suivant l'arrangement des particules (voyez Carbone). L'azote ne peut être véritable- ment distingué des autres corps simples, que parce que, élec- trisé sur de la potasse ou de la chaux avec 2 fois ~ son vo- lume d'oxigène , il produit l'acide nitrique. Enfin, on conçoit l'existence d'un corps dont les affinités seroient si fortes, qu'onse trouveroit dans l'impossibilité de l'isoler, de manière que tous les efforts des chimistes se borneroientà faire passer ce corps d'une combinaison dags une autre; dès lors une telle substance ne pourroit être spécifiée que par l'énoncé de ses com- Linai&ons. C'est ce qui a lieu pour le Phtore. (Voyez ce mot.) Art. 2. — De la nomenclature et de la spécification des corps composés. Silanomenclaturedescorpssimplesn'estàproprementparler assujétie à aucune règle fixe, il n'en est pas de même de celle des corps composés. Cette dernière, subordonnée à un principe très-simple, celui de donner une idée précise de la composition d^un corps, en énonçant le nom de ce corps, a singulièrement contribué à la propagation de la science, par la clarté qu'elle a introduite dans l'enseignement. Mais, avant d'exposer cette nomenclature, nous définirons I'Espèce dans les corps compo- sés, une substance formée des mêmes élémens, unis dans une même proportion et le même ordre. L'oxigène est le corps auquel les illustres auteurs de la no- menclature chimique ont subordonné la dénomination de la plupart des composés. Et , si l'on remarque aujourd'hui que le mot oxigcne, qui signifie générateur des acides, présente un sens inexact à la pensée, puisqu'il est bien démontré que l'acidité peut être le résultat d'une composition non oxi- génée, et dépendre même d'un simple arrangement d^ molé- cules (voyez Acidité et Corps comburèns), cependant l'oxigène est toujours le corps dont les affinités sont les plus nombreuses et les plus énergiques en général, l'élément qui jouit de la plus grande influence sur la nature organique, puisque de lui dépendent l'entretien de la vie des animaux, et la première cause du développement de l'embryon végétal. Si dtnc l'on COR 523 oublie l'étymologie d'oxigène, on admettra , sans doute , la prééminence que doit avoir cette substance dans un système de nomenclature qui est fondé sur la composition chimique des corps. L'oxigène, en s'unissant avec les corps simples , forme des composés qui rougissent la teinture de tournesol, et des com- poses qui ne la rougissent pas. Les premiersont recule nom d'a- cides, lesseconds celui d'oxides (voyez Acide, Acidité, Suppl. du 1." volume). Un même corps, en s'unissant avec l'oxigène, peut former un, deux, trois acides, et un, deux, trois et quatre oxides ; on a distingué chacun de ces composés pavuiie expression qui indique, i.° si le composé appartient au groupe des acides ou à celui des oxides ; 2.° le nom du corps uni à l'oxigène; 3.° enfin, la relation qui existe entre cette combi- naison et les autres qui peuvent être produites par luniou des mêmes corps. La première et la seconde condition sont remplies en mettant les mots acide et oxidc devant un nom spécifique, qu'on fait dériver du nom du corps uni à l'oxigène. Enfin la troisième est remplie de la manière suivante : (A) Les composés sont actdks. I."^ Cas. Ils sont au nombre de trois. Le nom spécifique du com- posé saturé d'oxigène se termine en ique; le nom spécifique du composé qui vient immédiatement après se termine en eux ; le nom spécifique du composé au minimum d'oxigène se termine également en eux, mais il est précédé du mot hj'po. Exemples, acides du phosphore : acide pliosphor ique, acide pii-os- phoreux, acide hjpopliosphoreux. 2.* Cas. Ils sont au nombre de deux. L'acide saturé d'oxigène prend, dans ce cas, la terminaison en ique, et celui qui en a. le moins, la terminaison en eux. Exemples, les acides du soufre : acide suif urique, acide sulfureux. ô.'Cas. Il n'/ a qu'un acide. La terminaison est alors en iqus-. Exemple, l'acide du bore : acide borique, (B) Les composés «ont des oxides. ï«" Cas. Its sont au nomhre de quatre. On fait précéder le mo; oxide des syllabes prot, deut, trit etper^ en commençant pai* ks, coiabinaisons qui contiennent le moins d'oxigène. Evemplc ^ 6H COR les oxides de plomb : protoxide de plomb , deutoxide de ploml. tritoxide de plomb , peroxide de plomb. a' Cas. Ils sont au nombre de trois. Même règle. Exemples, oxides de fer : protoxide de fer, deutoxide de fer , tritoxide defer^ 3.* Cas. Us sont au nombre de deux. Kxemples, les oxides de nickel : protoxide de nickel, peroxide de nickel. 4/ Cas. Il n'y en a quun. On se sert simplement alors du mot oxide. Exemple : Voxide de bismuth ( 1 ). Le phtore, le chlore, l'iode, l'azote, le soufre, le phos- phore, le carbone, le bore et l'hydrogène, en s'unissant avec les corps qui les suivent dans la liste que nous avons donnée des corps simples, forment des composés qui sont appelés p/ifo- rures , chlorures , iodures , azotures , sulfures , phosphures , carbures , horures et hydrures, lorsqu'ils n'offrent pas les propriétés acides (voyez ci-après la 5.** exception). Ces composés correspondent aux oxides. Chaque espèce de pktorures , de chlorures, etc., est spécifiée, i." parle nom de la substance à laquelle le phtore ^ (1) Au lieu de cette nomenelature pour les oxides assez géuéraleraent suivie en France, il seroit préférable d'adopter le principe qui a guidé M. Beizelius dans sa nomenclature latine des mêmes composés. Ce chi- miste distingue trois groupes d oxides- : 1.'"' Groupe. (Suboxida) Sous-oside : tous les oxides qui contiennent sL peu d'oxigène qu'ils ne sont ni acides ni bases salifiabîes . Ils se combinent rarement entre eux, et jamais avec d'autres substances. Es. :. les oxides de potassium, de sodium, inférieurs à la potasse et à la soude. 2° Croupe. (Oxida) Oxides. Ils forment des bases salifiabîes, ou se combinent à d'autres corps oxides sans posséder des propriétés acides. Comme un même corps peut former deux oxides, M. Berzelius se sert du même artifice que celui que nous avons exposé à la nomenclature de* acides. Il termine le nom de l'oxide en ( oslm ) eux, quand il est au mini- mum d'oxigène, et en(icuM) ique, quand il est au maximum. Ainsi l'oxide de fer, base des sels au minimum d'oxidation, est appelé Oxide ferreux; et l'oxide, base des sels au maximum d'oxidation, est appelé Oxide iehrique; quand un corps ne forme qu'un oxide, M. Berzelius adopte la terminaison ique pour le désigner. ' 3.*^ Groupe. (Superoxida) Suroxides. Ce sont des oxides qui contiennent tant d'oxigène qu'ils cessent d'être des bases salifiabîes. Ils ne se combinent point aux acides sans se défaire de la quantité d'oxigène qui les constitue -•inroxides. Le premier suroxide d'un métal se termine en (osum) eux, et le second en (icum) iqu«. Quand il n'y en. a qu'un seul, la termiaaisoQ. «if en iQUEo COR 625 îe eliloref etc., sont unis ; 2.* par les mots proto , deutu et per que l'on met devant les motsphtorure , chlorure , etc. Exemple : protochlorure de cuivre , pour désigner la combinaison du cuivre au minimum de chlore , et perchlorure de cuivre , pour la com- binaison où le cuivre est saturé de chlore. Les combinaisons du phosphore , du soufre , de l'iode et du chlore avec plusieurs oxides métalliques, portent également le nom générique de phosphures, sulfures, iodures et chlo- rures ; mais on les distingue en nommant l'oxide qui est uni avec ces corps. Lorsque le phlorc, le chlore et l'iode forment, avec les corps qui les suivent dans la mcme liste, des combinaisons acides, on désigne ces combinaisons par le nom du corps qui leur est uni , en ajoutant à ce nom la terminaison ique; et faisant pré- céder ce même nom des mots phtoro , chloro , iodo. Exemple : acides phtoroborique, phtorosilicique, cldorophosphorique et chlo- roxicarboriique , pour désigner les combinaisons du phtoreavec le carbone et le silicium ; du chlore avec le phosphore et l'oxide de carbone. Cette règle est sujette à une exception dans le cas où l'hydrogène est un des élémens de la combinaison. (Voyez ci-après la 6." exception.) Les métaux, en s'unissant entre eux, forment des composés appelés en général aUiages , et auxquels on donne le nom d'ama/- games, lorsque le mercure est un des élémens de ces combi- naisons. On distingue , en général , les alliages les uns des autres, en énonçant les noms et la proportion des métaux qui forment chacun d'eux, quand toutefois ces alliages n'ont pas un nom spécifique dans la langue usuelle , comme l'alliage de cuivre et d'étain, qu'on appelle troraze; comme l'alliage de cuivre et de Bine, qu'on appelle laiton. Exceptions. A la nomenclature que nous venons d'établir, d'après les chimistes françois les plus illustres , il existe plusieurs exceptions que nous allons faire connoître. 1 ." L'oxigène , en s'unissant à l'hydrogène , forme l'eau , que l'on devroit en conséquence appeler oxide dlijdrogène, si l'on préféroit la rigueur du langage à la sanction qu'un long et fréquent usage a donnée à ce mot. On a désigné les combinai- sons définies que l'eau est susceptible de former avec les acides et les bases salifiables par le nom générique Aliydrates. 5^6 COR •2." La combinaison de i volume d'azote et de 3 d'hydrogène a conservé son ancien nbm d'ammoniaque. Elle devroit être appelée azoture d'hydrogène. 3.*" Les trois combinaisons acides de l'oxigéne avec l'azote, qui devroicnt porter les noms d'acide hypoazoteux , d'acide azO" teux, d'acide azotique, ont été appelées acide hvponitreux ^ acide nitreux , acide nitrique. i\.° La combinaison de i volume d'azote et de 2 de carbone a été appelée cyanogène ; et les combinaisons du cyanogène avec les corps simples et les oxides métalliques , cyanures, 5.° Les combinaisons gazeuses du phosphore et du carbone avec l'hydrogène sont appelées hydrogène protophosphoré , hy- drogène perpJiosphoré , hydrogène carboné , hydrogène percarboné : elles devroient être nommées protophosphure dliydrogène , per- phosphure d'hydrogène, carbure d'iiydrogène, percarbure d'hydro- gène. Mais l'usage a prévalu de réserver les noms de phos- phures et de carbures pour les composes solides dont le phos- phore ou le carbone sont un des élémens. 6.° Tous les acides organiques qui contiennent de l'hy- drogène , ayant entre eux plusieurs analogies remarquables , ont été réunis en un seul groupe, que l'on a appelé hydra- cides. L'on a tiré le nom spécifique de l'acide du nom du corps uni à l'hydrogène, et l'on a fait précéder ce nom du mot hydro. Exemples : acide hydropJitoriquc, acide hydrocJilorique , acide hydriodique , acide hydrosulfurique , acide hydrotellurique, acide hydrocyanique, 7.° On se sert souvent des mots silice y zircone , alumine, glu- eine , y ILria , magnésie , chaux , strontiane , baryte , soude , potasse , litharge ou massicot , minium , au lieu doxide de silicium , doxide d aluminium, doxide de glucinium, doxide dyitrium, doxide de magnésium, doxide de calcium, doxide de strontium, de pro- toxide de barium , de deuloxide de potassium, de deutoxide de sodium, de deutoxide de plomb , de tritoxide de plomb. Nomenclature bes Sels. On a donné le nom de sels aux combinaisons des acides avec l'ammoniaque et les oxides métalliques. Et l'on a désigné Tam- moniaque et ces oxides sous la dénomination générale de bases salifiables. COR 5^7 On a posé en principe que l'on feroit autant de genres de sels ^e l'on compte d'acides; et autant d'espèces de sels qu'il y a de bases salifiables, et de proportions dans lesquelles chaque acide est susceptible de s'unir à chaque basesalifiable. D'où il suit que, pour que la dénomination d'un sel soit l'expression de sa nature, il faut qu'elle énonce, i.° la nature de l'acide; i." la nature de la base salifiable ; 5.° la relation existante entre la proportion de l'acide et de la base. Applications. i.° Tout acide en ique forme un genre dont la terminaison est en ate. Ainsi de sulfurique, de phosphorique^ de carbonique, etc., on a fait suif ate , phosphate, carbonate, etc. Tout acide en eux forme un genre dont la terminaison est en ite ; de sulfureux , de phosphoreux , etc., on a. fait sulfite, phospidte, etc. 2.° Au nom générique ainsi formé, on a ajouté le nom de la base uni à l'acide. Ainsi sulfate de potasse, sulfate de soude y désigne les combinaisons de l'acide sulfurique avec la potasse et la soude. Nous ferons observer que Ton dit sulfate de plomb , sulfate de manganèse, au lieu de sulfate dedeutoxidede plomb, sulfate de protoxide de manganèse. 5." Pour désigner la rela- tion existante entre la proportion de l'acide à la base , on. ajoute la préposition sur ou sous, au mot générique du sel , pour désigner celui qui contient plus ou moins d'acide que ne le comporte la proportion qui constitue le sel neutre (voyez Neu- tralité). Ainsi sur-sulfate de potasse désigne la combinaison de l'acide sulfurique avec la potasse, qui contient plus d'acide que la combinaison neutre, qui est simplement appelée sul- fate dépotasse. §. m. Delà classification chimique des corps inorganiques. Toutes les fois que Ton envisage l'action moléculaire d'une manière générale , on pourra douter qu'une classification des corps soit aussi nécessaire en chimie qu'elle l'est en histoire naturelle, et l'on pourra être coiiHrmé dans cette opinion par la facilité avec laquelle un chimiste reconnoît la nature d'un composé, ou détermine le nom d'un corps simple qui lui est présenté : mais l'utilité d'une classification chimique ne se borne point à faire de pareilles déterminations, elle doit en- core s'étendre à coordonner les corps suivant l'ordre le plus fii- P2Ô COR vorable à ce que l'esprit en saisisse les rapports ; et cet ordfd facilite l'étude de la chimie à ceux qui la commencent , comme il facilite les travaux de l'horame qui se livre à la recherche de faits nouveaux. L'utilité d'une classidcation chimique se trouve au reste suffisamment démontrée pour les corps com- posés, par le fait mrmc de leurs dénominations qui sont fon- dées sur la nature de certaines propriétés, et sur la composition des corps auxquels ces dénominations s'appliquent ; car en for- mant des groupes, tels que les divers genres de sels, le genre des acides oxigénés, le genre des oxides, etc., qui ont un prin- ripe commun, n"a-t-on pas fait une véritable classification? !Mais,ce genre de preuve n'existant point pour lescorpssimples, nous ne ferons apprécier l'utilité d'une classification de ces corps , qu'en exposant les principaux systèmes auxquels ils ont donné lieu à différentes époques. Tant que l'on a admis sans restriction la manière de voir de I.avoisier sur la combustion, on a établi l'oxigèneàlatête du sys- tème chimique, comme un corps sans analogue : et tous les autres corps simples, sous le nom commun de combustibles , ont été rangés dans une même classe. Cette classe a été ensuite générale- ment divisée en corps métalliques et en corps non métalliques. Fourcroy. qui a rendu tant de services à l'enseignement, a fait sept genres des corps simples combustibles. savoir : l'azote, l'hy- drogène, le carbone, le diamant, le phosphore, le soufre et les métaux. Mais une pareille distribution ne peut être admise ; car comment peut-on imaginer que l'azote, l'hydrogène, le soufre, le phosphore, forment chacun un genre analogue à celui des métaux ? Coiftment former deux genres du carbone et du diamant, qui, présentant les mêmes propriétés chimiques, doivent être considérés comme une seule et même substance? Il est évident que le soufre, le phosphore, le carbone, l'azote, ne sont que des espèces de corps, aussi bien que le fer, le plomb, le cuivre, etc. L'idée de genre, en chimie, est arbitraire ; maiscelle de l'espèce ne l'est point, au moins pour la plupart des corps auxquels cette expression s'applique. Quant au genre des métaux, Fourcroy l'a partagé en cinq sections .• La 1.*"^ renferme les métaux cassans et acidifiables, savoir : l'arsenic, le tungstène, le molybdène, le chro.me et le colum- hiumj COR 5^9 La 3.', les métaux cassans et simplement oxidables, savoir: l'urane, le titane, le tantale, le cobalt, le bismuth, le man»- ganèsc, l'antimoine et le tellure-, La 3.*, les métaux demi-ductiles et oxidables, savoir : le nickel , le mercure et le zinc- La 4.', les métaux bien ductiles et facilement oxidables, savoir : l'étain , le plomb , le fer et le cuivre ; La 5/, les métaux bien ductiles et difficilement oxidables, savoir : l'argent, l'or, le platine et l'iridium. M. Thenard a divisé les corps simples combustibles en deux ordres. Le premier ordre comprend les combustibles simples non métalliques, au nombre desix , savoir : l'hydrogène, le bore, le carbone , le phosphore, le soufre et l'azote , en commençant par ceux qui ont le plus d'aflinité pour l'oxigène. Le second ordre comprend les métaux, qu'il a rangés en six sections, en com- mençant par ceux qui ont le plus d'affinité pour l'oxigène. 1."" Section. Métaux dont les oxides n'ont point encore été réduits ; Silicium, zirconium, aluminium, glucinium, yttrium, ma- gnésium. 2." Section. Métaux qui absorbent le gaz oxigène à la tempé- rature la plus élevée, et qui décomposent subitement l'eau à la température ordinaire, en s' emparant de son oxigène, et en dégageant l'hydrogène avec une vive effervescence : Calcium, strontium, barium, sodium et potassium. 3." Section. Métaux qui ont la propriété d'absorber le gai oxigène à la température la plus élevée, mais qui ne décom- posent l'eau qu'à l'aide d'une chaleur rouge : Manganèse, zinc , fer, étain. /i.' Section. Métaux qui absorbent le gaz oxigène à la tempé- rature la plus élevée, mais qui ne décomposent l'eau ni à froid ni à chaud : Arsenic , molybdène , chrome , tungstène , columbium , antir moine, urane, cérium , cobalt, titane , bismuth , cuivre, tellure. 5.* Section. Métaux qui ne peuvent absorber le gaz oxigène qu'à un certain degré de chaleur, et qui ne peuvent point opérer la décomposition de l'eau, leurs oxides se réduisant à une température élevée : Nickel, plomb, mercure, osmium. xo, 34 53o COR 6/ Section. Métaux qui ne peuvent absorber le gazoxioènc et décomposer l'eau, à aucune température, et dont lesoxides se réduisent au-dessous de la chaleur rouge : Argent, palladium , rhodium, platine, or, iridium. Cette classification étant la plus commode, pour les géné- ralités dépendantes de l'affinité des métaux pour l'oxigène , nous l'adopterons toutes les fois que nous aurons à traiter de ccsgénéralités, eny faisant toutefois les modilicationssuivantes. Nous rangerons le magnésium, dans la seconde section , avant le calcium; nous réunirons les cinquième et sixième sections, parce que, suivant nous, il n'est pas exact de dire que le pal- ladium, l'argent, et en général tous les mélaux de la sixième section de M. Thenard ne brûlent pas; et nous réunirons le nickel et le plomb aux métaux de la quatrième section , parce que leurs oxides ne sont point réductibles par la chaleur. Nous ferons observer que les métaux de la quatrième section ne sont certainement point rangés entre eux dans l'ordre de la plus grande affinité pour l'oxigène. Voilà les principales classifications des substances simples que l'on a proposées, d'après le système de Lavoisier : exposons à présent les vues extréuiement remarquables de M. Ocrsted sur la classification des corps inorganiques. lien donna en 1799 une application particulière à la classification des alcalis et des acides ; et , quelques années après , il les étendit à celle de tous les corps inorganiques. L'auteur établit que la ductilité, la fixité, la densité , l'opacité, etc. , ne peuvent distinguer les métaux des autres corps ; qu'il n'y a pas d'autre moyen pour savoir si un corps est un métal que de le comparer aux métaux bien connus , et de voir s'il s'en rapproche par plusieurs propriétés. L'auteur est conduit d'abord, par cette comparaison, à rapprocher le carbone et le bore des métaux, ainsi que le phosphore et le soufre, qui ont les plus grands rapports avec l'arsenic ; et enfin , à classer les corps en séries, et non en groupes définis et tranchés. Il fait trois séries : celle des corps simples, celle des corps oxigénés, et celle des sels. Pour former la première , il prend le corps qui se dis- tingue le plus des autres , par exemple , l'oxigène. Il place après lui successivement les corps qui s'en rapprochent le plus ; par ce moyen , il compose une série dont l'extrême opposé à Toxigène est le corps le pius combustible. M. Oersted pense que les corps COR 53i quî sont éloignés (îans la série, forment, en s'unissant , des com- posés assez (lifférens de leurs élémens , pour constituer une nou- velle série. Telles sont les combinaisons de l'oxigène avec les corps simples. Les corps qui sont très-rapprochés forment, au contraire, des composés qui ont assez de rapports avec leurs élémens pour rester dans la même série qu'eux : tels sont les alliages. M. Oersted , avec Winterl , appelle ces composés sjnsomatiques. La seconde série est formée d'une manière ana- logue à la précédente; elle commence par les acides les plus énergiques et finit par les alcalis Icsplus forts. Les deux extrêmes delà série se neutralisent rccipi'oquement, et forment des composés qui sortent de la séi'ie. Les corps intermédiaires, en se combinant entre eux, se neutralisent d'autant moins qu'ils sont plus rapprochés dans l'ordre de la série ; lorsqu'ils le sont beaucoup, ils forment des composes synsomaLiques. M. Oersted range donc les corps d'après leur ressemblance, en évitant de faire des séparations fondées sur des propriétés dont l'inten- sité est variable ; et il pose en principe que la propriété la plus évidente , pour faire reconnoître la nature chimique d'ua corps, est l'espèce de combinaison chimique qu'il est suscep- tible de contracter. Il distingue ainsi ses ti'ois séries. Les corps simples, qui constituent la première série, pré- sentent en général les phénomènes de la combustion , et forment des alliages. Les cot'ps oxigénés, formant la seconde série, présentent l'acidité et l'alcalinité. Ils ne s'unissent point à la plupart des corps simples. (Le phosphore, le soufre, qui se combinent atrs oxides, font le passage de la première série à la seconde. ) Les sels, qui forment la troisième série, sont neutres ; ils ne saturent ni les acides ni les alcalis , et ne s'unissent point aujf^ corps simples. Telle est la méthode de M. Oersted ; trop en opposition avec la manière de voir généralement admise à l'époque où elle parut, elle ne fut point adoptée; et si aujourd'hui même nous pensons qu'elle ne puisse l'être telle que son auteur l'a exposée , cependant on ne peut se refuser à la ranger parmi les classifications les plus philosophiques que l'on aii imagi- nées, et l'on ne peut se dissimuler qu'elle a puissamment concouru à restreindre des observations qui avoient été trop 34. i32 COR généralisées par Lavoisier , à détruire des distinctions (ouf- à-fait artificielles, et enfin qu'elle renferme les germes les plus précieux pour la découverte d'une méthode naturelle. M. Ampère, en 1816, a publié une classification des corps simples, remarquable tout à la fois par les nombreux rap- ports qui ont guidé l'auteur , et parce qu'elle est le premier essai que Ton ait tenté pour appliquer à ces corps une mé- thode analogue à celle qui a conduit les naturalistes françois à faire en botanique et en zoologie tant d'heureux rappro- chemens auxquels on ne seroit jamais parvenu en suivant les méthodes artificielles. L'exposition de la classification de M. Ampère nous paroît d'autant plus utile, que dans le cas même où on lui refuseroit le titre de méthode naturelle, on ne pourroit pas lui contester l'avantage de graver dans l'esprit beaucoup de rapports intéressans qui ont été négligés dans les classifications antérieures ; elle mérite donc d'être étudiée lors même qu'on la considéreroit comme une méthode arti- ficielle. M. Ampère a fait quinze genres des corps simples, qui cor- respondent aux familles naturelles des plantes et des animaux. Il en compose trois classes ; les corps sont tellement coor- donnés l'un à l'autre , qu'ils forment non plus une série, mais un cercle. L'auteur parvient à cet ordre, a." en disposant les espèces d'un même genre , de manière que les caractères de ce genre se trouvent au plus haut degré dans l'espèce qui en occupe le milieu : par ce moyen les propriétés des espèces extrêmes lient ces espèces à la dernière du genre précédent , et à la première du genre suivant ; 2." en disposant les genres d'une même classe , de manière que les propriétés qui carac- térisent la classe , se trouvent au plus haut degré dans les genres placés au milieu de cette classe : c'est ce qu'il est fa- cile de concevoir en jetant les yeux sur le tableau ci-joint , et en suivant les développemens que nous allons donner. La première classe renferme les corps simples qui forment par leur combinaison mutuelle des gaz permanens susceptibles de subsister en contact avec Vair. M. Ampère nomme ces corps gazoljtes (solubles dans les gaz). 654 COR Ces trois corps peuvent former, avec le carbone, des com- posés, dont deux sont gazeiix à la température ordinaire, et un le devient à 46 d.; et enfin l'oxigène et le soufre, ens'unis- y.ird à Thydrogène, forment feau et l'acide hj^drosulfurique, qui, à l'état acriforme, contiennent des volumes d'hydrogène é^'aux à leur propre volume. j 8. Chlore. 4." Cycnre Clilorides. | 9. Phlore. f 10. Iode. Le phtore, possédant les propriétés du genre à \in degré plus éminent que le chlore , se place entre ce dernier et l'iode : en mettant le chlore à la tête du genre, et Tiode à la fin , on lie les chlorides d'une part, aux thionides, et d'une autre part aux arsenides. En effet, le chlore se rapproche du soufre par les composes qu'il forme avec l'oxigène : l'un gazeux, l'oxide de chlore, est analogue à l'acide sulfureux ; l'autre , liquide à l'état d'hydrate , est l'acide chlorique , ana- logue à l'acide sulfurique ; enfin , les chlorures ont les plus grandes analogies avec les sulfures : plusieurs d'entre eux, en décomposant l'eau , donnent naissance à des hyrirochlorates , de même que plusieurs sulfures produisent des hydrosulfatcs , dans la même circonstance. L'jodc forme, avec l'hydrogène, un acide absolument ana- logue a l'acide hydrochloriquc; car ces deux acides contiennent pour 4 volume d'hydrogène, j volume d'iode et ~ volume de chlore , sans condensation apparente. Enfin , l'iode donne nais- sance à des composés analogues aux chlorures; il forme avec l'oxigène, un acide concret, qui est d'ailleurs analogue à l'acide chlorique. L'état concret de l'acide iodique l'attache l'iode au tellure , première espèce du genre suivant. j ï 1 . Tellure. 5." G£nrc Arsenides. ) 32. Phosphore, l i5. Arsenic. Ces trois corps sont volatiles, facilement inflammables; ils ont une odeur analogue , forment des composés solides avec l'oxigène, et des composés gazeux avec l'hydrogène. I-'hydro- gène tellure est un acide, tandis que les hydrogènes plios- phurcs et arseniqués ne le sont point; c'est pour cela que COR M5 M. Ampère a placé le tellure à la tête du genre, comme se joignant par cette propriété au genre des chlorides. ir." Cl-isse, Leucolytes (dissolutions incolores). Les corps de cette classe ne forment des gaz permanens avec aucun autre corps- ils sont fusibles au-dessous de 2S d. de PVed- gewood , ceux du moins qu^on a pu obtenir à Vétat métallique j ils ne donnent , en se dissolvant dans les acides incolores , que des dissolutions sans couleur. Iil\. Antimoine. i5. Etain. 16. Zinc. L'antimoine, en s'unissant avec l'oxigène , produit deux acides; i'étain n'en produit qu'un, et le zinc forme, avec le même corps, un composé qui neutralise assez bien les acides et les alcalis , de sorte que sous ce dernier rapport , il a une acidité qui le rapproche des deux premiers. Le chlore pro- duit, avec ces trois métaux, des combinaisons qui sont vola- tiles , et que M. Ampère regarde comme des acides , par cela seul qu'elles s'unissent au gaz ammoniaque. Ces composés ne rougissent pas d'ailleurs le papier de tournesol bien sec. Le chlorure de zinc est plus analogue aux chlorures d'antimoine et d'étain, que son oxide ne l'est aux acides des mêmes métaux. Les cassitérides ont encore cela de commun, que Toxigène décompose leurs iodurcs. 7.° Genre Ar^j'ridcs. 7. Bismuth, o. Mercure. K). Argent. 20. Plomb. Les oxides de ces quatre métaux sont décomposabics par l'hydrogène et par Tiode, qui s'unit au métal en en expulsant l'oxigène à l'état gazeux. Le bismuth, qui forme avec le chlore une combinaison ana- logue au chlorure de zinc , et qui est doué d'une certaine affi- nité pour l'oxigène, lie les argyrides aux cassitérides, et le plomb lie les argyrides aux léphralides par sa combustibilité, et surtout par l'alcalinité de son oxide jaune. L'alcalinité va en croissant du bismuth au plomb , et la combustibilité décroit des extrêmes au centre. 53S COR 8/ Cenrt TépJiralides. ! ''' J'^f""?' ^ ( «2. rotassium. Ces deux espèces de corps forment des oxides qui neutra- lisent parfaitement les acides qui sont indécomposables par l'hydrogène, mais décomposables par le chlore, par l'iode et par le fer. isS. Barium, a 4» Strontium, 2 5. Calcium. 2 S. Magnésium. Ces métaux forment des oxides qui neutralisent complète- ment les acides, qui ne sont décomposables ni par l'hydro- gène ni par l'iode, mais qui le sont par le chlore. Les oxides de barium , de strontium, sont beaucoup moins solubles dans l'eau que les oxides de sodium et de potassium; l'oxide de calcium l'est beaucoup moins encore; et enfin l'oxide de magnésium ne l'est pas d'une manière bien sensible. S 27. Yttrium. 28. Glucynium. J 29. ALuminum. ' 3o. Zirconium. Les oxides de ces métaux se distinguent de ceux des pré- cédens , en ce qu'ils n'ont pu être décomposés par l'iode, l'hydrogène , et même le chlore ; ils sont rangés dans l'ordre de la plus grande alcalinité ; de sorte que l'yttrium, qui est le plus alcalin, se trouve près du magnésium, et le zirconium, qui l'est le moins, est placé le dernier du genre. IIL' Classe. Chroïcolytes (dissolutions colorées). Ils ne forment de gaz permanent avec aucun corps ; ils ne sont fusilles qu'' au-dessus de 2 S d., de TVedgewood; lorsque leurs oxides sont solubles dans les acides , ils forment avec eux , du moins à certains degrés d''oxidation , des dissolutions colorées; lorsque leurs oxides sont insolubles dans les acides, leur infusihilité les distingue des leucoiytes. o /-. /^' -J f 3i. Cerium. 1 1 . Genre Ceridcs. { - , , [ 52. Manganèse. Ces métaux ne colorent les acides que quand ils sont à l'état de peroxide; mais leurs protoxides ne les colorent pas, ce qui les lie au genre précédent. Les peroxides de cerium, 12." Genre Sidér ides. COR 537 de manganèse , donnent tous les deux du chlore avec l'acide hydrochlorique. '33. Urane. 34. Cobalt. 33. Fer. 36. Nickel. 37. Cuivre, Tous ces métaux s'oxident à l'air quand leur température est suffisamment élevée ; ils sont solubles dans les acides sans l'intermédiaire des alcalis; ils ne ibrment point d'acides avec Toxigéne ; en outre, le cobalt, le fer, le nickel, sont les seuls corps connus qui soient magnétiques. L'affinité pour l'oxi- gène va eu décroissant du 1er au cuivre. 38. Palladium. 39. Platine, 13." Genre Chrysides. { I^o. Or. 41. Iridium. 42. Rhodium. Ils sont inaltérables à l'air; la propriété alcaline de leurs oxides décroît du palladium au rhodium; tous sont suscep- tibles, quand ils sont en dissolution dans l'eau régale, de for- mer avec la potasse , la soude et l'ammoniaque , des combinai- sons qui ont été appelées muriates doubles. C'est ici que l'auteur termine les chroïcolytes, proprement dits : dans les deux genres suivans , qui renferment six espèces, il n'y en a qu'une seule , le chrome , qui soit réellement chroï- colyte , d'après l'étymologie de ce mot. , 0 n Tf -j ( 43. Osmium. 14, Genre litanides. { ,, rr-, l 44' Titane, Ces corps s'oxident à l'air à une température suffisante , en cela ils diffèrent des chrysides : leurs oxides purs ne neutra- lisent point les acides, ce qui les distingue de tous les leu- colytesetdes chroïcolytes précédens. Enfin, ces mêmes oxides ne se combinent point d'une manière stable avec les alcalis. i45. Tungstène. 46. Chrome, 7 Tir 1 IJ' 47. Molybdène. 48. Columhium. Ces corps forment , avec l'oxigène , de véritables acides. Le tungstène a cela de commun avecle titane , que son acide pur 555 COR ne peut se combiner avec les acides, tandis qu'il le peut, quand il est uni à la potasse, la soude ou l'ammoniaque. Le chrome, par la couleur de son acide , se place après le tungstène. Enfin , après le chrome on doit meftrc le molybdène et le columbium. Ce dernier, par rinsol:ibilité de son acide, lie le genre des Chromides au genre des Borides (i). §• IV. De la MAMÈK.E p'ÉTUDIEa LES CORPS. Les rapports sous lesquels il faut envisager les corps, lors- qu'on veut que leur connoissance chimique soit complète , sont trop nombreux pour qu'on néglige de les distribuer dans quelques titres principaux; et il nous semble que Tordre de ces rapports n'est point indiiférent ,' lorsque les corps dont on traite ont été l'objet d'un grand nombre de recherches. Voici l'ordre qui nous paroît le plus convenable à suivre. I." Titre. Nature du corps. Le corps est simple ou composé. Dans ce dernier cas, il'cst nécessaire d'énoncer le nom de ses élémens, ainsi que leur proportion , en poids et en volume, Cette composition, une fois établie , rend phis facile à conce- voir l'action moléculaire de ce corps sur les autres corps. •J.^ Titre. Sjnon/ymie. 5." Titre. Propriétés physiques. Nous les exposons dans l'ordre suivant : ÎElai solide, rK(iiidc, ou gazeur. Forme cnslalline. en 1 e. Dureté. Flexibilité. { Couleur. Eclat. Opacité. Transparence. I Ficfraction. I Conductibilité. Propriété de s'clectrîser positi- vement ou négativement, par frottement, par lachaleur, etc. Propriétés dépendantes de l'action du magnétisme. Propriétés reconnues par l'odorat et le goût. (i) Depuis la rédaction de cet article, deux nouveaux corps ont été dé- couverts : l'un, appelé Sélénium, l'a été par M. Berzelius, l'autre, appelé i.-iXHioiv, par M. Arfrcdson. D'après ce c^ui a été publié sur les propriétés Propriéléî dépendantes de l'action de la iumiôre. COR 5^9 ly." Titre. Propriélés clîmiques. SI le corps est sîmpîe, oa rxposera , i ." l'action des corps qui se combinent avec lui sans éprouver de décomposition , soit parce qu'ils sont simples, soit qu'étant composés, leurs élémens ne se séparent pas: dans ce dernier cas, il est évident qu'ils agissent comme les premiers. 2° L'action des corps composés qui agissent sur lui, en éprou- vant une décomposition. î^i le corps est composé, on exposera, i." tous les cas où ce corps agit sur d'autres corps sans que ses élémens se séparent , c'est-à-dire, par attraction résultante ; 2.° tous les cas où il agit en se décomposant, c'est-à-dire, par l'affinité de ses élémens. C'est dans cède division que se rapportent toutes les opérations qui ont pour but d'analyser le corps. 5.^ Titre. Etat du corps dans la nature. On doit dire si le corps se trouve dans la nature, à l'état où on Fétudie, ou bien s'il s'y trouve seulementcommc élément des corps, et non à l'état libre : ou enfin , sïl s'y rencontre dans ces deux états. On doit parler aussi du rôle que ce corps remplit dans l'éco- nomie de la nature. 6.* Titre. Préparation ou extraction. Indiquer les moyens que l'on met en usage pour préparer le corps, lorsqu'il n'est pas tout formé dans les matières destinées à le produire , indi- quer ceux qui sont suivis pour le séparer des matières dans jesqTielles il peut être contenu. -^.^ Titre. Usai^es. On doit décrire dans ce titreTemploi du corps dans les u,^agrs ordinaires de la vie , et dans les manufactures. o." Titre. Histoire des travaux cliir.iiqucs auxquels ce corps a donné lieu. Quantauxcorps qui sont peu connus, lamanièrc la plus simple d'en parler est d'exposer les travaux dont ces corps ont été le sujet , nansTordrcchronologique où ils ont été entrepris. (Cu.) CORPS COMDUKENS et COMBUSTIBLES : Combustiox. (C/ti'm.) Le fréquent usage des expressions, corps combustibles et combustion, dans le langage vulgaire et dans le langage scienti- de ces deux corps, il est facile d'assigner le rang qu'ils doivent occii))rr danslaclassification de BI. Ampère: le sélénium se place entre l'iode et lo lellurc, for:îiant ainsi le passage du genre des clilorides à celui des arse- nidcs; et le litliion entre le potassium et le barium, formant de même le passage du genre des K'pliralides à celui des calcides. 54^ COR fique, nous fait un devoir d'exposer les diverses acception» dans lesquelles ces mots ont été employés à différentes époques. Tant que le feu n'a été considéré, par une philosophie pu- rement spéculative, que comme un élément des corps, qui devenoit sensible à nos organes sous la forme de flamme, ou comme un agent qui, tantôt consumoit, détruisoit la matière, ou tantôt lui rionnoit le mouvement et la vie même ; tant que Von a négligé de considérer l'action mutuelle des corps qui concourent à la production du feu, le mot combustible ne de- voit être pour le philosophe , que ce qu'il étoit pour le vul- gaire , une substance qui donnait lieu au feu ; et la combustion , ne det'oit être que la manifestation du feu par un combustible : en conséquence , les idées que l'onjattachoit à ces expression» ëtoient absolument subordonnées à l'idée du feu, et tout-à-fait indépendantes des actions que nous considérons maintenant comme chimiques. Ce fut en 1718, époque à laquelle Stahl publia son Traité du Soufre, que la combustion fut mise au nombre des phéno- mènes chimiques, et que le sens du mot combustible fut dé- fini, pour la première fois, d'une manière rationnelle. Stahl regarda les combustibles comme des composés de feu et d'une base incombustible de nature terreuse; et , pour distinguer le feu combiné du feu libre, il donna au premier le nom de plilogis^ tique. Dès lors, la combustion d'un corps fut la séparation totale ou partielle du phlogistique de la base à laquelle il étoit uni. Il faut premièrement remarquer que cette définition étoit appli- cable à des cas où il n'y avoit pas de dégagement sensible de flamme, ni même de lumière , et que cela étendoit la propriété de brûler à des .corps auxquels le vulgaire ne pouvoit point l'accorder, puisque ces corps nedonnoient point lieu au seul phénomène qui fût à ses yeux le caractère de la combustion j et en second lieu, que cette définition, que Ton faisoit dé- pendre delà composition même des corps, classoit la com- bustion dans les opérations chimiques. Stahl appuya sa théorie sur les expériences que nous allons rapporter ; parce que c'est de cette époque, où l'on chercha à fixer par l'observation les. rapports existans entre le feu terrestre et les actions que les corps exercent au contact, que datent pour nous les commen- cemens de la véritable chimie. COR ^h\ Stahl fondit a parties de sous-carbonate de potasse avec 1 partie de soufre; il divisa le sulfure qu'il obtint en deux portions. Ayant dissous l'une dans l'eau, il décomposa la so- lution filtrée par le vinaigre, et obtint un précipité de soufre qu'il pesa. Cette expérience, en lui apprenant que le soufre n'avoit pas subi d'altération en s'unissant avec l'alcali, lui faisoit connoître la proportion dans laquelle la combinaison s'étoit opérée. Il prit la seconde portion de sulfure ; il la cal- cina lentement à l'air libre, jusqu'à ce qu'elle fût devenue blanche. 11 obtint du sulfate de potasse, parce que, suivant lui , le phlogistique s'étoit séparé du soufre. Il crut ensuite prou- ver cette conclusion par l'opération de synthèse suivante. Il fit chauffer jusqu'à la fusion, dans un creuset fermé, du sul- fate de potasse mêlé à delà poussière de charbon. Parcemoyen, il obtint de véritable sulfure de potasse, d'où il conclut que le phlogistique du charbon étoit passé dans le sulfate, où, en s'unis- sant avec l'acide sulfurique , ilavoit reproduit du soufre. Sïl n'y avoit eu dans ces expériences aucun autre phéno- mène que ceux observés par Stahl , sa théorie , basée sur l'ana- lyse et la synthèse , auroi' i démontrée ; mais il n'en est point ainsi. L'illustre auteur n'ayant point pris en considération l'in- fluence de l'air dans la calcination du sulfure de potasse, et dans la combustion en général , son explication ne put se soute- nir du moment où l'on apprécia toute l'importance de cette influence. C'est ce que Bayen démontra le premier, en 1774, par des expériences commencées depuis plusieurs années, et qui prouvèrent que le peroxide de mercure se réduisoit à l'état métallique, en perdant de son poids, et en abandonnant un gaz qu'il recueillit, et dont il estima le poids, sans cependant en examiner la nature. Ces conclusions s'accordoient d'ail- leurs avec les expériences que Lavoisier avoit publiées en 1 77:* et 1773 , pour prouver que le phosphore, lesoufre et plusieurs métaux augmentoient de poids en brûlant , -parce qu'ils fixoient une portion d'air. Dèscette époque, Lavoisier avoitpres- senti,sans doute, que les faits qu'il vcnoit de découvrir ren- verseroient un jour l'hypothèse du phlogistique; maisiln'énonça point son opinion à ce sujet, et Bayen est le premier qui atta- qua cette hypothèse. L'observation de ce dernier chimiste, tout importante qu'elle étoit par la conclusioa qu'il en tiroit 6^2 COR contre Stahl, ne pouvolt isolément renverser une théorie qui cmbrassoit un grand nombre de phénomènes, et qui, ensei- gnée dans l'école depuis cinquante ans environ, avoit pour partisans , et les hommes qui ne peuvent renoncer aux erreurs qu'ils ont apprises avec quelque peine, et les hommes qui re- gardent avec raison les généralités comme étant la plus belle conquête de l'esprit humain et les seuls matériaux desscicn(;es. Parmi^ces derniers, il s'en trouva qui voulurent maintenir la théorie de Stahl, en y apportant des modifications. Celui qui le iitavec le plus de succès est sans contredit Macquer. Cet illustre chimiste, s'étayant sur Tcxpérience deBayen, et sur les tra- vauxpar lesquels Lavoisier préludoit à sa Théorie depuis 1772 , considéra la combustion comme étant l'expulsion du phlogistique d'un corps par la partie la plus pure de l'air, qui en prenoit la place. Dans cette hypothèse, l'augmentation du poids étoit due évi- demment à la combinaison de l'air. Mais cette explication, tout ingénieuse qu'elle étoit, s'évanouit devant la Théorie que La- voisier présenta, en 1777, à l'Académie des Sciences. Cette Théorie, fruit de cinq ans de méditations, basée sur les faits les mieux observés, sur des expériences faites avec une exac- titude jusqu'alors inconnue, fixa tous les regards ; mais, comme la vérité, elle ne fut admise qu'avec lenteur; enfin, elle triompha de tous les obstacles, et fut unanimement adop- tée par l'Europe savante. Dans cette Théorie, rien de plus simple que la combustion : par exemple, lorsqu'on élève suffi- samment la température de l'hydrogène, du charbon, du phos- phore, du fer ou du zinc, dans un volume d"air déterminé, et que ces corps dégagent beaucoup de chaleur et de lumière, et pré- sentent en un mot tous les phénomènes de la combustion ■. si Ton a pris la précaution de peser les corps qu'on met eh expérience, ou trouve que les résultats liquides ou solides de la combus- tion pèsent plus que l'hydrogène, le charbon, le phosphore , le fer et le zinc qui ont brûlé -, que le résidu gazeux pèse moins que l'air; enfin, que l'augmentation de poids des premiers corps est précisément égale à la perte que l'air a éprouvée , et que cette perte est due tout entière à de Toxigène. Si Ton soumet ensuite chacun des produits de la combustion à l'ana- lyse, on retrouve, dans-chacuh d'eux, l'oxigène et le corps qui a brûlé; et Ton observe d'ailleurs qu'ils ont des propriétés dis- COR 5.,3 îinctes du celles fies corps qui les constiluen 1. D'où il suit que quand Toxigènese combine avec l'hydrogène, le charbon, le phospliore, le l'er et le zinc, il y a dégagement de chaleur et de lumière, qu'en conséquence, la combustion de ces corps ncstquc Leur combinaison avec V oxigène. havoisier, considérant eu outre l'état gazeux des corps comme un produit de leur disso- lution dans lu lumière, qui, pour lui, étoit un fluide subtil, et considérant que l'oxigèue étoIt gazeux, et que beaucoup de solides s'y unissoient avec production de feu, attribua ce phé- nomène à ce que l'oxigène étoit attiré plus fortement par les corps injlammables qu'il ne Vétoitpar la, lumière. L'oxigène, étant né- cessaire à toutes les combustions dont nous venons déparier, fut appelé comburent, qui fait brûler 5 et on donna le nom de combustibles aux corps tjui s'y combinent. Dans la théorie de Lavoisier, comme dans celle de Stahl, la production du feu n'est point regardée comme un résultat essentiel de la com- bustion, puisqu'il y a beaucoup de cas où l'oxigène s'unit à des corps sans produire de feu ; et ce qu'il faut remarquer, c'est que, suivant les circonstances, une même combinaisou peut se faire avec ou sans dégagement de lumière. Lavoisier, en 1778 , donna plus d'extension à sa théorie -, frappé de l'acidité qu'acquièrent le carbone, le phospliore, le soufre, etc. , en se combinant à l'oxigène, il en conclut que l'oxigène étoit le principe des acides, et qu'il étoit vrai- semblable qu'on le rencontreroit dans plusieurs substances douées de l'acidité, qui, jusqu'alors, avoient résisté à l'^înalysc. La théorie de Lavoisier sui* la production du feu dans îa combustion , et sur la cause de l'acidité, fut poussée si loin que plusieurs chimistes se crurent en droit de conclure que, là où il y avoit dégagement de lumière, il y avoit combustion, et que , là où l'acidité existoit, il y avoit toujours de l'oxigène. Ces conclusions furent d'abord modifiées, lorsqu'il fut bien prouvé qu'il y avoit dégagement de lumière et de chaleur dans la com- binaison du soufre avec le cuivre 5 elles l'ont été bien davan- tage, depuisquele chlore et l'iode ont été regardés comme des corps simples. Mais, avant déparier de ces corps, il est néces- saire de cojisidèrer en général en quoi consiste le dégagement du feu , et ce qu'on doit penser de l'acidité produite par l'oxi- gène. Ces deux points éclaircis, il sera facile d'assigner au 544 COR chlore, à l'iode, et à plusieurs autres substances, le ran» qu'ils doivent occuper dans le système chimique des corps, et de savoir à quoi s'en tenir sur les mots combustion, combustibles et comburens. Du dégagement du feu. Non seulement il y a beaucoup de com- bustions et d'oxigénations qui se font sans dégagement de feu , ainsi que nous l'avons dit, mais il y a des corps, tels que l'eau et la chaux, l'arsenic et le potassium, qui deviennent lumi- neux en se combinant ; cependant les deux premiers soutsaturés d'oxigène, et tout-à-fait incombustibles, dans l'opinion de La- voisier, et les deux autres sont des métaux qui brûlent avec flamme lorsqu'ils sont chauffés dans l'air. Si nous comparons les combinaisons, dont la formation est accompagnée de feu, avec celles qui se font sans dégagement de lumière, nous au- rons lieu d'observer que les premières sont beaucoup plus diffi- ciles à rompre que les autres , et enfin , si nous nous rappelons que, pour peu que les corps aient une affinité un peu forte, ils produisentdela chaleurquand on les unit, etque tous les corps deviennentlumineux aune certaine température, on verra que la production du feu parl'actioii chimique se réduit à un dé- gagement de chaleur qui porte les corps à cette température qui les rend incandescens. Cette conséquence n'est point en opposition directe avec la théoriede Lavoisier, puisque l'illustre chimiste françois a caractérisé la combustion par la nature de ses produits, et non par le phénomène du feu. De L'acidité produite par Voxigène. Si l'acidité appartient aux acides borique, carbonique, phosphoreux, phosphorique , sul- fureux, sulfurique, nitreux, nitrique, arsénieux, arsénique, chromique, molybdique, tungstique, colombique, et même à l'antimoine, à l'étain, saturés d'oxigène, elle appartient aussi à la combinaison de l'hydrogène avec le soufre et le tellure ; en outre, l'oxigène forme avec l'hydrogène, et avec des quan- tités de carbone, d'azote, plus considérables que celles qui se trouvent dans les acides carbonique, nitreux et nitrique, des combinaisons neutres; et enfin , il forme avec le potassium, le sodium, le barium, le strontium, le calcium et le magnésium , et même avec le zinc, le plomb et l'argent, des composés qui jouissent éminemmentde l'alcalinité. Si l'on admet qu'une cer- taine propoi^^tioB d'oxigène acidifie plusieurs espèces de corps, COR 545 îl n'y a pas de raison de se refuser à admettre qu'une certaine proportion du même principe communique l'a caliaité à d'au- tres corps; dès lors, la théorie de l'aciditication par l'oxigène ne peut plus être énoncée d'une manière aussi générale qu'elle l'avoit été par Lavoisier, et il nous semble que l'on s'ripproche plus delà vérité en considérant le corps qui est uniàro> igéne, dans un composé acide ou alcalin , comme ayant ui-même une grande influence sur les caractères de sa combinaison avec l'oxi- gène. De ce que nous venons de dire , il résulte que l'aci-iité ne caractérise pas plus l'oxigénation, que le feu ne caractérise la combustion. Cependant nous ne devons pas oublier qu'il n'existe aucun corps qui forme autant d'acides que Voxigène , et aucun qui donne lieu aussi souvent que lui à un dégagement de feu ^ lorsqu'il contracte une combinaison ; nous devons aussi observer qu'il se combine avec tous les corps connus (1) , et qu'à l'exception du phtore, du chlore et de l'iode, ilny a aucun autre corps simple qui puisse expulser l'oxigène d'une de ses combinaisons pour s'y substituer y et enfin, que quand un composé oxigéné binaire (2 ) est réduit à ses élémens par V électricitévoUaïque , Voxigène se porte à la, surface positive, et le corps auquel il était uni à la surface négative. Ceci posé, voyons si l'on doit considérer le chlore et l'iode comme des combustibles, par cette raison qu'ils sont suscep- tibles de se combiner à l'oxigène. Lorsqu'on met le chlore avec la plupart des corps qui sont émi- nemment combustibles, dans l'acception vulgaire, on observe que plusieurs s'y unissentavec dégagement de feu, et en produi- sant des acides ; c'est ce qui a lieu surtout d'une manière bien sensible quand on opère avec le phosphore et i'hydrogèue. Lorsqu'on soumet ensuite à l'électricité voltaique les compo- sés binaires de chlore, celui-ci se porte au pôle positif, et l'autre élément au pôle négatif. 11 en est de même des résultats que présente l'iode, avec cette différence cependant, que la manifestation du feu et de l'acidité est moins fi'équente (1) Il faut en excepter le plhore ; et, comme il n'a point encore été obtenu à l'état libre, on ignore si, dans cet état, il ne seroit pas suscep- tible de se combiner avec l'oxigène. (2) Nous ne voulons point parler ici des composés que l'oxigène peut former avec le pthore, le chlore et l'iode. ;o. 35 5ii6 COR qu'avec le chlore ; mais , à cela près , l'iode se place sans inter- znédiaire après le chlore, et ne peut en être séparé, quelle que soit d'ailleurs l'opinion qu'on adopte. Les phénomènes que présentent l'iode, et surtout le chlore, dans leurs actions chi- miques, sont donc les mêmes que ceux que présente l'oxigéna- tion de beaucoup de corps : ils font donc voir que ces corps ont, comme l'oxigène , de nombreuses et d'énergiques aflinités. Mais ce qui, suivant nous, achève de prouver qu'ils sont plutôt comburens que combustibles, c'est qu'ilspeuvent seuls expulser l'oxigène de plusieurs de ses combinaisons, pour en prendre la place ; c'est qu'ils ne peuvent être expulsés de leurs composés que par l'oxigène, et non par des combustibles; et c'est enfin , qu'en s'unissant avec l'oxigène, ils ne produisent que des com- posés qui ne résistent pas à une chaleur rouge. Or, si le chlore et l'iode ont des affinités nombreuses et énergiques pour les substances évidemment combustibles, et s'ils n'ont que peu d'affi- nité pour l'oxigène , il faut en conclure qu'j/s ont antagonisme de vropriétés avec les combustibles , et analogie de propriétés avec Voxigène; ce qui, dans la méthode naturelle, généralement suivie aujourd'hui, doit placer ces corps auprès de ce dernier. Il n'est pas douteux que le phtore ne présente les mêmes analogies avec l'oxigène , lorsqu'on l'aura obtenu libre de toute combinaison. Examinons maintenant si l'on peut diviser les corps simples en deux classes bien tranchées, dont l'une, renfermant les comburens, comprendroit le phtore, le chlore, l'iode et l'oxi- gène, et l'autre, renfermant les combustibles, comprendroit tous les autres corps simples. Si nous mettons le soufre et l'azote en rapport avec l'oxigène, le chlore et l'iode, nous verrons qu'ils peuvent, à la rigueur, être considérés comme des combustibles ; mais, si nous unissons le soufre aux corps les plus éminemment combustibles, tels que le potassium, le so- dium, le manganèse, le fer, etc., nous observerons un dégage- ment de feu très-sensible j et si nous l'unissons avec l'hydrogène, il produira un véritable acide : il pourra donc être considéré, à i'égard de ces corps, comme comburent. Enfin, l'azote, en s'unis- saut à l'hydrogène , le convertira en un alcali analogue à la potasse et à la soude. Ces dernières considérations nous pa- roissfeiit de nature , sinon à bannir de la langue chimique les COR 547 mots combustibles et comlurens , du moins à ne les employer que comme des mots qui expriment que les corps auxquels on les applique , possèdent deux propriétés corrélatives et noa absolues , lesquelles paroissent avoir la plus intime liaison avec la propriété électro -négative , et la propriété élec- tro-positive; car tout comburent, dans une combinaison bi- naire, est électro-négatif, et tout combustible est électro-po- sitif. Quant au mot combustion, il nous paroît ne devoir être employé que dans le cas où deux corps simples ont une énergie assez grande pour produire du feu lorsqu'ilsse combinent. (Ch.) CORPS IMPONDÉRABLES. (Chim.) Plusieurs physiciens ont considéré la chaleur, la lumière, l'électricité et le magné- tisme comme étant dus à des corps qu'ils ont appelés impon- dérables , parce que , ne pesant pas sensiblement vers le centre de la terre, ils se distinguent en cela des corps proprement dits, qui ont tous une tendance égale pour s'y porter, lors- qu'ils cessent d'être soutenus. D'après les objections que l'on peut faire à l'existence de- corps impondérables , nous nous bornerons à considérer la chaleur, la lumière, l'électricité et le magnétisme comme des agens dont les effets nous sont rendus sensibles par des mouve- mens ou d'autres phénomènes qu'ils produisent dans les corps. Ce mot agent nous paroît préférable à l'expression corps impon- dérables, parce qu'il peut s'appliquer à des corps ou à de simples causes de mouvement, c'est-à-dire , à des forces. (Ch.) CORPS SOLIDES POREUX (Absorption des gaz par les). (Chim.) Nous ne pouvons donner à nos lecteurs des notions plus exactes sur Pabsorption des gaz par les solides poreux, et en particulier par le charbon, qu'en leur présentant les princi- paux résultats des excellentes recherches que M. Th. de Saus- sure a faites à ce sujet. 1.° Les dijférens gaz sont absorbés en diverses proportions par un charbon d'une même espèce de bois. M. Th. de Saussure a obtenu les résultats suivans avec le charbon de buis. Il le prenoit incandescent , le faisoit passer sous le mercure, où il le laissoit refroidir; puis il l'introdui- soit dans une cloche pleine de gaz, et posée sur le mercure. Les nombres qui indiquent la quantité de gaz absorbée sont rapportés au volume du charbon pris pour unité. 35. 548 COR Une mesure de charbon de buis absorbe à la fempéra- ture de iià i5'\ et sous la pression de 0111,724, 90 mesures de gaz ammoniaque, 85 hydrochlorique, 65 acide sulfureux, 55 acide hydrosulfurique, 40 protoxide d'azote, 55 acide carbonique, 55 hydrogène pcrcarboné, 9,42 oxide de carbone, 9,25 oxigène, 7,5o azote, 1,75 liydrogène. Ces absorptions ont été terminées en vingt-quatre ou trente- fix heures ; celle du gaz oxigène continue d'avoir lieu pendant plusieurs années ; mais alors il se produit de l'acide carbo- nique qui est absorbé en plus grande quantité que le gaz oxi- gène. 11 paroit que la condensation de ce dernier est à son maximum au bout de trente-six heures, et qu'elle est égale à 9.^ le volume du charbon. Le protoxide d'azote est décomposé par le charbon; il se change en acide carbonique et en azote. Les autres gaz au contraire n'éprouvent pas d'altération de la part du charbon. 2." Le charbon humide ahsorle moins de gaz que celui qui est sec y et fahsorptioii est plus lente dans le premier cas que dans le second. On détermine la quantité de gaz qu'un charbon humide peut absorber, en faisant passer ce charbon sec et saturé de gaz sous une cloche remplie avec du mercure et avec un volume d'eau égal à celui du charbon. En opérant ainsi , M. Th. de Saussure a trouvé qu'une mesure de charbon sec saturé , de gaz acide carbonique, adégagé, 17 mes. du même gaz, de gaz azote 6,7 de gaz oxigène 5.^ de gaz hydrogène 1,10 • Ces charbons, exposés à loo*^ dans une cornue pleine d'eau, laissent idégager du gaz, mais jamais la totalité de celui qu'ils ont absorbé. Les gaz qui ont été séparés du charbon con- COR 545 servent leurs propriétés primitives ; seulement ils sont mêlés d'un peu d'azote, lequel provient de celui qui se trouvoit dans le charbon incandescent. 3." Quand les gaz sont absorbés par le charbon, il se développe vne quantité de chaleur qui est d'autant plus grande que la conden- sation du gaz est plus forte et plus rapide. 4.° Le charbon, exposé au vide de Boyle, absorbe à très-peu près les mêmes quantités de gaz que celui dont la température a été portée à V incandescence; cependant les absorptions sont un peu moindres. 5." Le charbon, saturé d'ungaz à la pression ordinaire , enlaisse dégager une portion, lorsqu'on le fait passer dans le vide de Tori- celli, et en même temps il se refroidit. 6." Les absorptions des gaz, estimées en volume, sont beaucoup plus grandes, à température égale, dans une atmosphère raréfiée que dans une atmosphère condensée, quoique les absorptions, esti- mées en poids, soient plus grandes dans L'atmosphère condensée. 7.° La propriété de condenser les gaz n'est point particulière au charbon; elle appartient encore à tous les corps qui sont doués d'un, certain degré de porosité. Ainsi, l'écume de mer, le schiste happant de Mesnil-Mon- tant, Tasbesle Hgniforme, l'hydrophane, le quarz de Vauvert, le sulfate de chaux, le sous-carbonale de chaux spongieux séché au feu , absorbent les gaz. La laine , la soie et les bois jouissent de la même propriété. (a) Absorption des gaz par Vécume de mer d'Espagne. Elle avoit été préalablement rougie, et soumise, lorsqu'elle étoit encore tiède, au vide de la pompe pneumatique. Une mesure de l'écume de mer à i5'\ et sous une pression» de uni, 7 5 , a absorbé i5 mesures de gaz ammoniaque. i},7 d'acide hydrosulfurique . 6,66 hydrogène pcrcarboné;^ 5,26 acide carbonique , 3,75 oxidc d'azote, i,Go azote j^ I549 oxigène, ïj'7 oxlde de carbone y. .«,U hydrogèue- 559 COR (b) Absorption des gaz par le schiste "happant de Meanil-Mon- lant. Un.e mesure de ce schiste, séchée à la température ordi- naire de l'air, et vidée d'air par la pompe pneumatique, a absorbé à i S** ii3 mesures de 2 1,5 o»7 o,7 o,55 0,48 gaz ammoniaque, acide carbonique, hydrogène percarboné , oxigène, azote, oxide de carbone, hydrogène. (c) Absorption des gaz par l'asheste ligniforme du Tjrol, et par Vasheste liège de Montagne. Une mesure d'asbeste ligniforme, séchée par l'incandescence et vide d'air, a absorbé à 1 5 deg. 3 2,7 5 mesures 3»7 3»7 o,58 o>47 0,47 0,3 1 Une mesure d'asbeste liège de Montagne, absorbe par les mêmes procédés : 2,3 mes. de gaz ammoniaque, 0,82 acide carbonique, 0,82 hydrogène percarboné, 0,78 oxide de carbone, 0,68 azote, 0,68 oxigène, 0,68 hydrogène. (d) Sur l'hjdrophane de Saxe^ et sur le quarz de Vauvert. Une mesure d'hydrophane vide d'air, et sécbée à la température moyenne de l'atmosphère, a absorbé : Gii mesures 37 7,37 1 0,8 0,6 0,6 0,4 Une mesure de quarz de Vauvert, séchée par l'in- candescence, et vide d'air, a absorbé : lûmes, de gaz ammoniaque, acide hydrochlorique, acide sulfureux, acide carbonique , hydrogène percarboné, azote , 0,6 0,6 0,45 0,45 ©,37 oxigene, hydrogène. COR 55i (e) Sur le sulfate de chaux. Une mesure rie ce sulfate , préalablement calciné, solidifié par l'eau, et séché à la température moyenne de l'air, a absorbé, G, 58 mesures de gaz oxigène , o,63 azote, o,5o hydrogène, Q / 3 acide carbonique. (f) Sur le sous-carhonate de chaux spongieux. Une mesure de ce carbonate de chaux, séché à la tempéra- ture moyenne de l'atmosphère, a absorbé, 0,87 mesures de gaz acide carbonique , 0,80 azo^e, 0,80 hydrogène, 0,67 oxigène. (g) Sur différentes espèces de lois. » Ils avoient été séchés à l'air libre, puis renfermés, pendant . plusieurs semaines , dans un flacon avec du chlorure de calcium. Une mesure Une mesure Une mesure Une mesure de bois de de bois de coudrier, muner, vide d'air, vide d'air, a absorbé: a absorbé: de bois de de filasse sapin, de lin, vide d'air, vide d'air, a absorbé: a absorbé: 100 mes. 1,1 88 mes. 0,46 1)1 68 mes. 0,62 de gaz ammoniaque, acide carbonique. 0,71 0,48 hydrogène percaiv- boné. 0,58 o,58 0,47 0,21 0,46 0,34 0,18 0.75 0,5 0,21 0,35 0,35 0,35 0,33 hydrogène. oxiJe de carbone, oxigène. azote. (h) Sur la soie écrue et sur la laine. Une mesure de laine. Une mesure de soie, vide d'air, a absorbé: vide d'air, a absorbe: 78 mesures de gaz ammoniaque 0,5 0,44 0,5 0,5 1,7 mesures 0,57 0,43 0,3 0,3 0,24 acide carbonique, hydrogène percarboné, oxigène, oxide de carbone, hydrogène , azote. 55a COR 8." Les gaz paroissent condensés dans le même ordre par les dif- férentes variétés d'une même espèce de corps ; mais chaque variété de la même espèce ne condense pas les mêmes volumes de gaz. Ainsi toutes les asbestes condensent plusd'oxigène que de gaz carbonique, fous les bois, plus d'hydrogène que d'azote; mais les différentes variétés d'asbestes et de bois, comme les différentes sortes de charbon, ne condensent pas les mêmes volumes de gaz. g.* Pour expliquer les résultats précédens , il faut a^oir égard ^ 1° à la porosité des solides ahsorhans ; 2." à Vattraction de la base des gaz pour les corps poreux ; Z." à la tendance plus ou moins grande qu''a cette hase pour passer à l'état gazeux. (a) Influence de la porosité. Le charbon de liège, dont ladens. est de o, i ,ne condense pas l'air, sapin o,4, absorbe 4^ son vol. buis o,6, 7j La houille de Ruffiberg 0,5-26, 107 Mais il y a un terme où, la densité des charbons croissant, l'absorption est nulle; ainsi la plombagine de Cumberland, dont la densité est de 2, 1 7 , ne condense pas l'air. D'où il suit que la faculté absorbante des charbons augmente entre certaines limites avec leur densité. Le charbon, dont on a détruit une partie des pores par la pulvérisation, absorbe beaucoup moins de gaz que quand ses parties étoient aggrégées. C'est ainsi, par exemple, que 2^',c)4 de charbon de buis, occupant 4,94 centimètres cubiques, qui absorbent, après avoir été privés d'air, 55,5 centimètres d'air, réduits en poudre, de manière qu'ils occupent 7,0 centimètres cubiques, n'absorbent plus que 20,8 centimètres d'air. (b) InfliiencedeVattractiondelahase du gazpourles corps poreux. Le charbon et l'écume de mer condensent plus d'azote que d'hydrogène, tandis que les bois condensent plus d'hydrogène que d'azote. (c) Influence de la tendance qu'a la hase du gaz pour passer à l'état gazeux. Moins un gaz a de tendance à conserver l'état aériforme , etplussonabsorption est facile. C'estainsi que les corps poreux absorbent le gaz ammoniaque, la vapeur d'éther, celle de l'eau en beaucoup plus grande quantité que l'hydrogène, l'azote , qui ont plus de tendance à conserver leur état aériforme. COR 553 10." Lorsqu'on introduit dans un gaz un charbon imprégné d'un autre gaz , le premier gaz pénètre dans le charbon , et en expulse une partie de celui qui y étoit contenu antérieurement. Si le gaz nouvclleiiienfabsorbé estmoins absorbable que celui qui est dans le charbon , il y a une augmentation de volume et production de froid. Quand , au contraire , le guz nouvellement absorbé est susceptible d'être condensé en plus grande quan- tité que l'autre, il y a dégagement de chaleur et diminution de volume. Ainsi, un charbon imprégné d'acide carbonique, in- troduit dans l'hydrogène, produit une dilatation et un abais- sement de température. Un charbon imprégné d'hydrogène, introduit dans l'acide carbonique , produit une diminution de volume et un dégagement de chaleur. 1 1.° Plus le gaz absorbé en dernier lieu est abondant relativanent h celui qui se trouvoit dans le charbon, et plus il y a de ce dernier d'expulsé ; cependant jamais on ne peut en chasser la totalité, 12." Des gaz réunis dans le même charbon y éprouvent souvent une condensation plus grande que s'ils j étoient isolés. Ainsi, la présence de l'oxigène dans le charbon favorise la condensation de l'hydrogène. i^." Mais lorsque des gaz qui sont réunis dans un charbon sont susceptibles déformer des combinaisons chimiques, comme sont l'oxigène et l'hjdrogène, l'oxigène et V azote , l'azote et l'hydrogène, ils n'y contractent pas d'union chimique. Cette projiosition est contraire aux observations que Rouppe et Noorden disent avoir faites. L'absorption des gaz par le charbon, la chaleur qui en est la suite, le foible pouvoir de ce corps pour coiuluire la cha- leur, la combustion lente du charbon par l'oxigène qu'il a absorbé, peuvent , jusqu'à un certain point , expliquer les inflammations spontanées du charbon récemment préparé, qu'on expose tout à coup à l'air. (Ch.) CORPS COTYLÉDONNAIRE, Corpus cotyledoneum. (Bot.) L'embryon, dans la graine, offre deux parties pinncipales, dési- gnées par M. Mirbcl sous les noms de blastèaie ctdecorpscotylé- donnaire. Le blastême, qui compose quelquefois ù lui seul tout l'embryon (cuscute, lecythis), est formé par la radicule, etUi plu- mule , fixées base à base par une partie intermédiaire nommée collet. Le corps cotyléJonnaire, qui a son point d'attache nu. ^^H COR collet du blastême, est formé par un ou plusieurs cotylédons premières feuilles de la plante visibles dans la graine. (Mass.) CORPS LIGNEUX , Corpus ligneum. ( Bot. ) Dans le peu plier l'orme, le chêne et les autres arbres de la classe des dicotylé- dons, le tissu du tronc se divise en trois parties anatomiques: 1. "l'externe, ou l'écorce, composée de l'enveloppe herbacée, des couches corticales, et du liber ; 2.° la moyenne, ou le corps ligneux, qui comprend l'aubier (bois imparfait) , le bois (cœur du bois ) et les prolongemens ou insertions médullaires ; 3.° la centrale, qui est constituée par l'étui médullaire et la moelle. Le corps ligneux, formé (vu au microscope) d'un plexus de cellules alongées et de gros vaisseaux dont les interstices sont remplis de tissu cellulaire, offre à l'œil nu des couches super- posées les unes aux autres, qui se présentent, sur la coupe transversale du tronc, en zones concentriques. Ces couches sont coupées à angle droit par le tissu des prolongemens médul- laires , qui , comme autant de lames verticales , partent en tout sens du centre à la circonférence , et se montrent sur la coupe transversale en forme de rayons. Dans les palmiers, les dracaena, et les autres arbres de la classe de monocotylédons, le corps ligneux ne s'offre point en couches concentriques ; on n'observe ni canal médullaire ni prolongemens médullaires. Toute la tige est formée de filets ligneux réunis de loin à loin , et enveloppés par le tissu cel- lulaire qui remplit tous les intervalles que laissent entre eux les filets ligneux. DansJes dicotylédons, les couches concentriques qui augmen- tent le corps ligneux, se forment à la circonférence du tronc ; les couches les plus anciennes, qui forment ce qu'on appelle cœur du bois, se trouvent par conséquent au centre. Dans les monocotylédons, au contraire, les filets ligneux se forment au centre ; par conséquent les filets les plus anciens, qui forment la partie la plus dure du bois , se trouvent à la circonférence. Voyez Bois. (Mass. ) CORRÉE, CoRREA. (Bot.) Genre de plantes de la famille des rutacées , de Voctandrie monogfnie de Linnaeus, ayant pour caractère essentiel : Un calice campanule, à quatre dents; quatre pétales insérés sous le disque de l'ovaire , ainsi que les huit COR 555 étamines, quatre opposées aux dents du calice, les quatre autres aux pétales; un ovaire à huit sillons, placé sur un disque composé de huit glandes -, un style-, un stigmate à quatre dents peu sensibles-, une capsule à quatre loges ou coques, s'ouvrant en dedans à leur sommet ; une à trois semences dans chaque loge , attachées par un tubercule à la paroi des coques. Ce genre renferme un petit nombre d'arbrisseaux, tous originaires de la NouA^elle - Hollande , à feuilles opposées, simples, entières ; les fleurs axillaires ou terminales. M. Smith l'a consacré à l'estimable et savant M. Correa. M. de Labi!- lardière, dans son Voyage à la recherche de Lapeyrouse , .1 nommé ce même genre Mazentoxeron; mais depuis il lui a appliqué le nom de correa. Ce nom avoit été employé aussi par Roxburg pour le cratœva marmelos de Linnœus, auquel M. Per- soon a substitué celui d'œglé. (Voyez Eglé.) On trouve encore un autre correa dans les Transactions de la Société Linnéenne , de Londres, vol. 5, pag. 214. C'est le genre Feronia de Rox- burg. (Voyez Féronie.) Enfin, le correa des mêmes Transac- tions, vol. 6, pag. 211, est le Doryanthes de M. Brown. (Voyez ce mot.) Il faut rapporter au correa les espèces suivante^- : CoRRÉE BLANCHE : Correa alba, Vent. , Malm. , tab. i3 ; Andr., Bot. repos. , table 18. Cet arbrisseau est remarquable par la beauté de ses fleurs et par l'odeur aromatique qui s'exhale de ses feuilles. Il est revêtu, sur toutes ses parties, d'un duvet épais, blanchâtre, formé de petites écailles frangées. Ses tiges sont roussàtres; ses rameaux opposés; les feuilles pétiolées , opposées, ovales, obtuses, très-entières, ponctuées , un peu ondulées, blanchâtres en dessous, longues de deux pouces. Les fleurs sont pédicellées , réunies trois ou quatre en un bou- quet terminal, muni de bractées d'un blanc de neige, ainsi que le calice ; la corolle blanche j les pétales linéaires, lan- céolés, aigus-, le fruit composé de quatre coques brunes, ovales , comprimées , renfermant chacune deux ou trois se- mences. Il est très-probable qu'il faudra rapporter à cette espèce, comme une très-belle variété, le correa speciosa , Bot. Magaz., tab. 1746, seu correa ruhra, Smith, Exot. 2 , pag. 26, sine ïcone, remarquable par ses belles fleurs rouges. CoRRÉE A FEUILLES PENDANTES : Correa rpjlexa , Vent., Malm. , 1 , pag. 1 4 ; Mazentoxeron reflexum , Labili. , Voyag. de Lapeyr., 556 COR 1. c. , vol. 2, tab. 19. Cet arbrisseau, découvert par M. de Labilîardière, a des rameaux tomenteux, d'un brun noirâtre; des feuilles pétiolées, ovales-obtuses, un peu sinuées à leurs bords, pendantes à rextréinité de leur pétiole , pubescentes en dessous, d'un vert foncé en dessus ; les fleurs pendantes, pédonculées, axillaires, petites, solitaires, plus courtes que les feuilles-, les calices pubescens, presque tronqués en forme de cupule. Le correa vlrens de Smith, Exot. , tab. 7:2 , n'est pro- bablement qu'une variété de cette espèce. CoRRÉE A FEUILLES ROUSSES : Corrca rufa, Vent., Malm. , i , pag. 14; Mazentoxeronri/fum, Labill. , Voyag. de Lapeyr. , 2, pag. 11, tab. 19. Arbrisseau chargé d'un duvet écailleux, rude au toucher. Les feuilles sont ovales, elliptiques, pétiolées, obtuses à leurs deux bouts, longues d'environ un pouce, to- menteuses et roussàtres en dessous , glabres en dessus ; les fleurs solitaires; les pédoncules articulés, plus longs que les pétioles; le calice pubescent, à quatre dents courtes; la capsule une fois plus longue que le calice, tronquée au sommet, cou- verte d'écailics cendrées; les semences lenticulaires et blan- cliAtres- Ventenat, dans le Jardin de la Malmaison, vol. 1 , pag. 14 , t-n a mentionné une autre espèce peu connue, qu'il nomme torrearev'olula, distinguée par ses feuilles lancéolées, finement dentées en scie, roulées à leurs bords. (Poir.) CORRÉGONE, et mieux Corégone, Coreg-oreu5. (Ichthjol.) Artedi. le premier, a donné ce nom à un genre de poissons abdominaux , voisins des saumons et des truites, lesquels ont la pupille des yeux anguleuse, comme leur nom, tiré du grec, semble l'indiquer ( ;ccpH , pupilla, et yavU, angulus ). Le genre des corrégones appartient à la famille des der- nioptères, et présente les caractères suivans : Bouche très-peu fendue , à V extrémité du museau , et sans har- llllons; dents à peine visibles , et manquant même quelquefois au palais, à la langue et à la mâchoire inférieure; écailles grandes; n'entre arrondi; membrane des branchies à sept ou huit rayons. L'estomac de ces poissons est un sac très-épais , suivi de fort nombreux cœcums : leur vessie natatoire s'étend d'un bout de l'abdomen à l'autre , et communique dans le haut avec l'œso- jhage : leur chair est en général extrêmement estimée. COR 557 Ils habitent les rivières et les lacs; on en trouve dans les ruisseaux les plus élevés des montagnes. On distinguera facilement les Corrégoxes des Osmèrfs et des Saumons , parce que ceux-ci ont les dents longues et fort apparentes-, des Characins , Anostomes, Serrasalmes, etc., qui n'ont que quatre rayons aux branchies. (Voyez ces mots et Dermoptères.) On en connoit un assez grand nombre d'espèces; les plus remarquables sont : L'Ombre d'Auvergne : Coregonus ih^rnallus , l.acép.; Salmo thjmallus , Linn.; Qu/xoiXXoi;, /Ellan.^ lib. 14, c. 22 , pag. 83 1 ; Bloch, 24. Première nageoire dorsale très-haute et très-longue ; nageoire caudale fourchue; mâchoire supérieure avancée; ligne latérale droite ; des points noirs sur la tête ; corps bru- nâtre rayé en long de noirâtre ; dos d'un vert noirâtre ; ventre d'un gris blanc-, quelques nageoires rougeàtres. Ce poisson a une rangée de petites dents sur les deux mâ- choires, et quelques unes éparses sur le devant du palais et près de l'œsophage. La langue est unie ; le corps alongc; le dos arrondi ; le ventre gros-, les écailles sont dures et épaisses : la membrane de la première nageoire dorsale est d'un beau violet , rayé et tacheté de brun ; ses rayons et sa base sont verdâtres. Les membranes de l'estomac sont presque cartilagineuses; le foie est jaune et transparent. L'ombre d'Auvergne croît fort vite; il parvient à la taille de dix-huit pouces, et pèse quelquefois plus de quatre livres. En automne, il descend ordinairement dans les grands fleuves, et gagne la mer, d'où il remonte vers le milieu du printemps. C'est alors qu'on le pêche dans les ruisseaux et les petites rivières, dans lesquelles il cherche à venir frayer. Sa chair est blanche, ferme et d'une saveur fort agréable, spécialement dans les temps froids : en automne, elle est plus grasse que dans toute autre saison. Ce poisson n'est pas commun; les oiseaux de proie en dé- truisent beaucoup. Il meurt presque aussitôt après qu'on l'a tiré de l'eau, et même lorsqu'il est dans une eau tranquille. Il habite plusieurs rivières d'Italie et de France. On le trouve dans celles qui descendent des Alpes, des Apennins, des mon- 658 COR tagnes de l'Auvergne, et dont les eaux sont pures et limpides. On en rencontre dans quelques lacs, et en particulier dans le Léman , vers les lieux où l'eau coule sur un fond de cailloux ou de sable. Il est connu en Sibérie. Il vit d'insectes aquatiques, de petits mollusques, d'œufs de saumon et de truite. Belon dit avoir trouvé un scarabée ter- restre dans l'estomac d'un individu de cette espèce, et réfute l'opinion vulgaire qui attribue au thymalle l'orpournourriture. Souvent il répand une odeur aromatique fort agréable , ana- logue à celle du thym, et c'est là ce qui l'a fait nommer par les Grecs ■&vfxoç et dv fxctXXoç. Ce poisson, a été en effet connu des anciens ; Elien a parlé de son odeur ; saint Ambroise, arche- vêque de Milan {Hexaemeron, lib. 5, cap. 2 ) , la compare à celle du miel, dans le sens de ces paroles de Virgile ; Redolentque thymo fragranlia niella ; et Cardan assure que souvent les pêcheurs devinent, avant de l'avoir vu , la présence du poisson à cause de son odeur. Il paroît que le nom d'ombre lui a été donné en raison de la rapidité avec laquelle il nage , Effugiens oculos céleri lavis umbra natatu. AUSONE. Le thymalle est assez abondant en Laponie pour que les habitans se servent de ses intestins pour faire plus facilement du fromage avec le lait des rennes. On pêche ce poisson à la ligne avec des vers ou une mouche artificielle. Quelquefois même, au rapport de Gessner, il suffit d'armer l'hameçon avec des plumes d"oiseau , et en particulier de pintades. En Bavière, il est défendu par les lois de retenir les thymalles qui ont moins de trois doigts de longueur. On a cru pendant long-temps que la graisse recueillie dans les intestins du thymalle avoit des vertus médicinales pronon- cées. Elle a passé comme un remède contre les brûlures récentes et contre les taches que laissent les pustules de Ja variole. Du temps de Gesner, les pêcheurs du lac Léman regardoient son sang comme un médicament utile contre la surdité; et \vs pharmaciens suisses conservoient , dans leurs officines, sa graisse et quelques uns de ses organes. Le LAYAiifiT : Coregonus layaretus y Lacép.; Salmo lavaretus, COR 559 Linn.5 Bloch, 2 5. Nageoire caudale fourchue ; mâchoire supé- rieure, prolongée en forme de trompe; un appendice auprès de chaque catope ; le* écailles échancrées ; pas de dents aux mâchoires. La tête est petite et demi-transparente jusqu'aux yeux ; la mâchoire inférieure plus courte ; la langue blanche, cartilagi- neuse , un peu rude ; la ligne latérale presque droite et marquée de petits points bruns ; la teinte générale bleuâtre ; le dos d'un bleu mêlé de gris ; les opercules et les joues sont jaunâtres; le ventre est argentin, avec des reflets jaunes. On trouve le lavaret , dont le nom paroît dérivé de l'extrême propreté de son corps', dans l'Océan atlantique septentrional, dans la Baltique, dans le lac de Genève, où il porte le nom de ferrât. Use tient souvent plongé dans les endroitsles plus pro- fonds , et il abandonne la haute mer au moment où les harengs commencent à frayer, et cela pour manger leur frai. Lorsque lui-même doit frayer , il se rapproche des rivages , ce qui arrive ordinairement sur la fin de l'été ou en automne ; on lui voit fréquenter alors les embouchures des fleuves dont les eaux coulent avec le plus de rapidité. La femelle , suivie du mâle , frotte son ventre contre les cailloux , pour abandonner plus facilement ses œufs. Quand les poissons de cette espèce remontent les fleuves , ils s'avancent en troupes sur deux rangs réunis à angle aigu, et précédés d'un individu plus fort ou plus hardi. Si les vents bouleversent la surface de l'eau, ils s'enfoncent et demeurent cachés jusqu'à la fin de la tempête : on prétend même qu'ils pressentent celle-ci long-temps avant qu'elle éclate. Après la ponte et la fécondation des œufs , ils retournent à la mer, accompagnés parles jeunes individus qui ont atteint la taille de trois à quatre pouces. Ils marchent alors sans ordre. On assure qu'ils pressent leur retour lorsque les grands froids doivent arriver de bonne heure , et qu'ils le diffèrent si l'hiver doit être retardé. Ils meurent presque aussitôt qu'on les a retirés de l'eau ; on peut cependant, avec des précautions, les transporter et les élever dans des étangs profonds , à fond de sable. C'est ce qui a lieu en Prusse, pays où ces poissons sont fort abondans. Les lavarets se nourrissent d'insectes. M. Odier, médeciu 56o COR de Genève, a Irottvé, dans le canal intestinal d'un individu qu'il a disséqué, un grand nombre de larves de libellules, liièlées avec une substance grise. lis multiplient peu , parce que beaucoup de poissons et eux- mêmes dévorent leurs œufs. Les squales leur font aussi une chasse très-active. On pêche les lavarets avec de grands filets ou bien au harpon. Leur cliair est blanche et d'une saveur fort agréable. Dans les lieux où la pêche en est abondante , on les fume et on les sale. Ils varient un peu suivant les lieux où on les observe. Dans le lac de Genève, entre Rolle et Morges, on les nomme gra- vans , gra^ranches ou gravanches. Là, ils ont le museau plus pointu , la saveur moins délicate , et ordinairement les dimen- sions plus petites. Pendant onze mois de l'année , ils se tiennent constamment dans les fonds, c'est-à-dire, à la profondeur de cent cinquante à deux cents brasses ; et ce n'est que vers la fin de l'automne qu'on peut les prendre, à l'aide d'un filet et d'une lanterne pour la nuit. Dans le lac de Neufchâtel,il existe des lavarets qu'on nomme palées et bondelles. On en sale beaucoup , et on les envoie au loin comme les sardines. La GRANDE Marènè : Coregonus marœna, I,acép. ; Salmo ma- rœna, Linn. ; Bloch, 27. Nageoire caudale fourchue ; point de dents; lèvre supérieure comme retroussée, à cause de deux tubercules des os maxillaires ; mâchoire inférieure ovale, plus étroite et plus courte que la supérieure ; ligne latérale un peu courbée; yeux gros; écailles grandes, minces et brillantes; point de taches, de bandes ni de raies ; nez, front et dos noirs ou bleuâtres; menton et ventre blancs; côtés argentins ; na- geoires bleues, bordées de noir, excepté l'adipeuse qui est noi- râtre ; points blancs le long de ligne latérale. Taille d'un à trois pieds. Le canal intestinal est très-court, mais il y a près de cent cinquante appendices près du pylore. Ce poisson est celui que Rondelet et Belon ont désigné sous le nom de lavaret , ce qui a pu amener de la confusion dans la Synonymie. On le pêche dans les lacs du Bourget et d'Aigue- Jîrletle, en Savoie, et il ne se trouve point ailleurs, dit Ron- COR 5^1 delet (part, ii , pag. 118, édit. franc.). Cependant il y en a dans le lac Maduit, et dans quelques autres lacs de la Pomé- ranie ou de la Nouvelle-Marche de Brandebourg. Les marènes recherchent les eaux profondes, dont le fond est de sable ou de glaise. Elles y vivent en grandes troupes , et viennent frayer, vers la fin«de l'automne , dans les endroits herbeux et remplis de mousse. Elles ne commencent à se re- produire que vers l'àge de cinq ou six ans. Pendant l'hiver, on les pêche sous la glace avec des filets dont les maillts sont assez larges pour laisser échapper les in- dividus trop petits. Elles meurent dés qu'elles sortent de l'eau. N-^anmoins,au rapport de Bloch, M. deMarwitz de Zernickow est parvenu à en transporter de vivantes dans sl's terres, à huit lieues du lac Maduit, et où elles se sont acclimatées. Leur chair est grasse , blanche, et d'une très-bonne saveur. La Marénulb : Coregonus marœnula, Laccp.-, Salmo marœ- nula, Linn. ; Cyprinus marcenula, Wulif. ; Bloch, 28,3. Point de dents-, nageoire caudale fourchue-, mâchoire inférieure recourbée , plus étroite et plus longue que la supérieure ; ligne latérale droite-, couleur générale argentée ; dos bleuâtre - na- geoires d'un gris blanc, ligne latérale à points noirs. Tailie d'un pied environ. Elle a les mêmes habitudes que la marène. On la prend dans les lacs à fond de sable du Danemarck, de la Suède et de l'Al- lemagne septentrionale. Dans certains lieux, on la fume après l'avoir arrosée de bière. M. Risso dit qu'on en pêche quelque- fois cà l'embouchure duVar. Ses œufs sont plus petits que ceux de presque tous les autres corrégones.Ellese nourrit de vers, d'insectes, et de petits mol- lusques, comme la précédente. L'Oaibre BLEU ou BûsoLV. : Coregonus PVartmanni , Lacép. ; Salmo ff^artmanni, Linn.-, Bloch, io5. Nageoire caudale en croissant ; museau conique, tronqué; point de dents; mâ- choires égales; ligne latérale droite; teinte générale bleue et sans taches; nageoires jaunes, bordées de bleu ; une série de points noirs le long de la ligne latérale ; appendice assez long auprès de chaque catope. Taille de dix-huit pouces à deux pieds. Ce poisson porte le nom d'un médecin de Saint -Gall, 5C2 COR qui l'a décrit avec beaucoup d'exactitude. On le trouva dans plusieurs lacs de la Suisse et surtout dans celui de Cons- tance , où il est, pour les pêcheurs du pays , ce que les harengs sont pour ceux du Nord. Pendant tout l'été, il part pour sa pêche de vingt à cinquante bateaux, et on en prend, durant la saison, plusieurs millions d'individus. On marine tous ceux qu'on ne mange pas frais, et on les envoie en France et en Allemagne. Ce poisson fraye vers le commencement de l'hiver; il se tient le plus souvent à une profondeur de cinquante brasses, et ne se rapproche de la surface , à vingt ou dix brasses, que lors- qu'il tombe une grosse pluie, ou qu'il règne un orage. Quand le froid commence à se faire sentir, il se retire dans des pro- fondeurs inaccessibles. Il se nourrit d'insectes , de vers , de débris de végé- taux. Vers l'âge de trois ans, il a quelquefois une maladie qui lui donne une teinte rouge, et qui empêche de le man- ger. L'OxYRHiNQUE : Coregouus OTjrhincus , Lacép. ; Salmo orf' rhincus , Linn. Point de dents ; crâne transparent ; mâchoire supérieure avancée , conique ; écaiUes grandes ; couleur gé- néralement blanchâtre. De l'Océan atlantique septentrional. M. Cuvier pense que c'est la même espèce que le corré- gone lavaret et le houting des Hollandois et des Flamands. Le CoRRÉGONE LARGE : CovegOTius lattis , Lacép. ; Salmo thy- mallus latus , Linn.; Bloch , 26. Nageoire caudale fourchue ; mâchoire supérieure prolongée en forme de petite trompe ; dos élevé, caréné en devant; ventre gros et arrondi; na- geoires courtes; la dorsale logée dans une concavité; écailles rondes ; des raies longitudinales. Ce poisson habite à peu près les mêmes lieux que le lavaret. Il acquiert la pesanteur de six livres, et quelque- fois pins. Le PiDSCHiAN : Coregonus pidschian , Lacép. ; Salmo pidschian , Linn. Nageoire caudale fourchue ; appendice triangulaire , aigu , auprès des catopes , et plus long qu'eux ; dos élevé et arrondi en bosse ; mâchoire supérieure avancée. COR 565 Découvert par Pallas dans la mer du Nord , sur les côtes de Sibérie. Le ScHOKUR : Coregonus schohur , Lacép* ; Salmo schohur y Lian. Nageoire caudale fourchue; appendice court et obtus auprès de chaque catope ; dos caréné en avant; deux tu- bercules sur le museau ; mâchoire supérieure avancée. De la Sibérie , où il a été découvert par Pallas. Pidschian et Schokur sont deux noms de pays. Le CoRRÉGONE NEZ : Coregonus nasus , Lacép. ; Salmo nasus , Linn. ; Salmone chjcalle , Bonnaterre. Nageoire caudale four- chue ; tête grosse; mâchoire supérieure avancée, arrondie, convexe et bossue au devant des yeux ; appendices des ca- topes triangulaires et très-courts ; écailles grandes. De la Sibérie. Il atteint la taille de dix-huit pouces. Les Samoïèdes le nomment chycalla, et les Russes, tscliar. Le ViMBA : Coregonus vimba, Lacép.; Salmo vimba , Linn, Nageoire adipeuse un peu dentelée. Du lac de Wener, en Suède, où ou le nomme wimba, L'Émigrant : Coregonus migratorius , Lacép.; Salmo migra-' torius, Linn. Mâchoires égales, sans dents ; museau un peu conique ; couleur générale argentée , sans taches ni raies ; calopes et nageoire anale d'un blanc rougeâtre. Ce poisson habite le fameux lac Baïkal, sur les frontières de la Chine et de la Sibérie. Il remonte dans les rivières qui s'y jettent, dans le temps du frai ; il atteint la taille de dix- huit pouces; ses œufs sont jaunes et fort bons à manger ; on en prépare du caviar, et on tire de l'huile de ses intestins. Le MiiLLER : Coregonus Mulleri, Lacép,; Salmo Mulleri , et S. Stroemii, Linn. Mâchoires sans dents, l'inférieure avancée; nageoire caudale fourchue ; ventre moucheté. On le trouve dans les mers du Nord , et dans les eaux du Danemarck. L'Automnal : Coregonus autumnalis , Lacép. ; Salmo aulum- nalis , Linn.; Salmone nesangchalle , Bonnat. ; Omal et Omul des Russes. Nageoire caudale fourchue; mâchoire inférieure avancée ; pas de dents ; couleur générale argentée ; taille de dix-huit pouces. Le corrégone automnal passe l'hiver dans l'Océan glacial «rctique , d'où il remonte dans les fleuve» après la fonte de» 564 COR neiges. On en voît des individus dans le lac Baïkal et dans d'autres lacs très-éloignés de la mer; mais ils les abandonnent en automne. Il perd très-promptemcnt la vie quand il est hors de Teau ; sa chair est grasse. Le CoRRÉGONE ABLE : Covcgonus alhula, Lacép. ; Salino albula, Linn. Nageoire caudale fourchue ; mâchoire sans dents , l'inférieure avancée ; dos caréné en devant ; écailles sans échancrures et pointillées de brun; dos d'un vert brunâtre; côtés argentins; des points noirâtres sur les nageoires; tailie de six à sept pouces. Ce poisson est abondant dans plusieurs lacs de la Suède. Il jette son frai au commencement de l'hiver. Le nom d'albula qu'il porte, a été souvent donné à d'autres poissons^ des genres Saumon , Corrégone et Cyprin. Voyez , à ce sujet, Gesner, de Aquatil. lit. A. Le Peled : Coregonus peled , Lepéchin , It. , 3. pag. 226, t. 12 ; Lacép. ; Salmo peled , Linn. Mâchoires sans dents, l'in- férieure avancée ; dos bleuâtre ; tête parsemée de points bruns. Du nord de la Sibérie; il atteint la taille de dix-huit pouces à deux pieds. Le Leucichthe : Coregonus leucichthjs, Lacép.; Salmo leu- tichthjs , Linn. ; Belaja rybfza , des Russes. Nageoire caudale en croissant ; mâchoire supérieure très-large et plus courte que l'inférieure , qui est recourbée et tuberculeuse à son extrémité; teinte générale argentée, avec des points noirs; laille de trois à quatre pieds. De la mer Caspienne. L'Ombre de riviè;rk ; Coregonus umhra , Lacép. Nageoire caudale fourchue ; tête petite; mâchoire supérieure avancée, et hérissée d'aspérités, ainsi que l'inférieure ;. corps et queue Irès-alongés et très-comprimés ; couleur générale dorée-, dos d'un brun mêlé de vert ; des raies longitudinales obscures de chaque côté; des raies dorées entre les catopes et les nageoires pectorales. Des rivières d'Allemagne et d'Angleterre. Le Corrégone rouge; Coregonus ruber , Lacép. Nageoire caudale fourchue; museau arrondi et aplati; mâchoire in- COR ^^ férieure avancée ; tout le corps d'un rouge vif , et fort alongé 5 nageoire adipeuse recourbée en forme de^ massue. Des mers ciiaudes de l'Amérique, où il a été dessiné par Plumier. Le CoRRÉGONE CLUPÉoÏDE OU Hareng d'eau douce ; Core- gonus cliipeoides , I.acép. Mâchoires égales , sans dents ; deux orifices à chaque narine ; ligne latérale droite. Taille de dix à quinze pouces. Ce poisson parcourt, en troupes nombreuses, le lac Lochlo- moud , dans les montagnes de l'Ecosse occidentale , et se pêche surtout à Iiichtonachon , une des îles de ce lac. Ses œufs sont d'un rouge orangé; sa chair est blanche, feuilletée et Irès-délicate. On le prend au filet, en été et en automne, dans les endroits où il y a le moins d'eau. C'est M. Noël, de Rouen , qui a eu ^occasion de l'observer , et qui en a coîumuniqué la description à M. de Lacépède. ( H. C. ) CORREIA. (iiof.) Vandelli, dans son Flora lusit.et hrasil., a. établi sous ce nom un genre particulier qui doit être réuni aux GoMPiiiA. Voyez ce mot. (Poir.) CORRENDERA. {Ornith.) M. d'Azara nomme ainsi, dans ses Oiseaux du Paraguay, n." 146, une espèce d'alouette, ayant des rapports avec les farlouses , anthus , Bechst. (Ch.D.) CORRESO. (Ornith.) Dampier décrit, sous ce nom, dans s.on Voyage à la baie de Campêche, tom.. III du Voyage au- tour du Monde, pag. 3i2 , un oiseau qu'il dit être plus grand que le dindon , et dont le mâle est noir, avec une huppe de plumes de la môme couleur, et la femelle d'un brun obscur. Ces oiseaux, ajoute-t-il, sont très-bons à manger; mais leurs os sont regardés comme contenant un venin, et on les brûle ou on les enterre, de peur que les chiens ne les mangent et ne s'empoisonnent. Cet article est transcrit dans le tome XIÏ in-4.°, p. 6:28 de l'Histoire générale des Voyages , et dans le Dictionnaire delaChônaye des Bois. D'un autre côté, on trouve dans le tome IV des Voyages de Dampier, p. 3o , une autre des- cription du corresou, donnée par WaiPer, qui attribue à ses 0» une propriété semblable, mais qui présente le mâle comme ayant une belle huppe jaune. L'auteur ajoute que ces oiseaux se tien- nent sur les arbres et se nourrissent de fruils, que leur voix, quoique forte , est agréable , et que leur chair, quoiqu'un peu 666 COR coriace , est de fort bon goût. Sans la circonstance de la huppe jaune, il sembleroit êfre question du hocco dans ces deux articles. (Cif. D. ) CORRIGIOLA. (Bot.) Ce nom, donné anciennement à la renouée ordinaire, polfgonum , a été appliqué par Linnœus à un autre geure que Vaillant nommoit po//oo;ijyohrt. (J.) CORRIGIOLE (Bot.), Corrigiola, Linn. Genre de plantes dicotylédones, polypétales, périgynes, de la famille des por- tulacées , Juss, , et de ia. pentandrie trigynie, Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice composé de cinq foliolespi rsislantes ; corolle de cinq pétales à peine plus grands que le calice; cinq étamines ; un ovaire supérieur, surmonté de trois stigmates sessiles et obtus; une seule graine trigone, enveloppée dans le calice connivent. Les corrigioles sont de petites plantes herbacées , annuelles , dont on ne connoit que deux espèces : l'une se trouve au cap de Bonne-Espérance, et l'autre, indigène de l'Europe, est assez commune dans les lieux sablonneux sur les rivages de la mer, ou sur les bords des ruisseaux et des torrens. Nous nous con- tenterons de décrire cette dernière. CoRRiGiOLE DES RIVES : Corrigiola littoralis, Linn., Spec. 388 ; Fohygonam litloreum y etc., FI. Dan., tab. 334. Ses tiges sont menues, nombreuses, rameuses dés leur base, couchées et dis- posées en rond sur la terre, longues de quatre à huit pouces, garnies de feuilles alternes, oblongues, glabres, d'un vert glau- que , munies chacune à leur base de deux petites stipules mem- braneuses , transparentes. Ses fleurs sont blanches , très-petites , ramassées en bouquets serrés aux extrémités des tiges et des rameaux: elles paroissent en juillet, août et septembre. (L.D.) CORRINANTHOA {Bot.), nom par lequel M. Bosc désigne fe genre Conianthos , établi par M. Palisot -Beauvois. Voyez CONIANTHOS. (LeM.) CORRIRA. {Ornith.) Voyez Coureur. (Ch. D. ) CORROGA {Ornith.), nom de la corneille en Sardaigne. (Ch. D.) CORROSOU. (Ornith.) Voyez Correso. (Ch. D.) CORROYÉRE. (Bot.) Ce nom est donné, dans le midi de la France, au rhus coriaria, nommé aussi rouvre des corroycuri, parce qu'il est employé pour tanner les cuirs. ( J.) COR 567 CORRUDA (Bot.), nom de l'asperge sauvage dans l'île de Crète, suivant Belon. Clusius, et d'autres auteurs, ont aussi décrit sous ce nom trois autres espèces du même genre , asparagus acuti/olius , aphyllus , albus, qui sont des arbrisseaux peu propres à la nourriture de l'homme , et coriséquemment non cultivés dans les jardins. Dans le Portugal on les nomme espargos , suivant Grisley. La première de ces trois, existante dans la Provence, au rapport de Garidel, y est connue sous le nom vulgaire de roumaniou couniou. (J.) CORSAIRE. (Ornilh.) L'oiseau que, suivant Sonninî , Voyage dans la Haute et Basse-Egypte , tom. i , p. gS , et Des- courtils. Voyage d'un Naturaliste , tom. i , p. 253 , les marins appellent corsaire, est l'épervier , /lico nisus , Linn., qui croise en mer, à peu de distance , pour prendre au passage les cailles et d'autres oiseaux voyageurs. ( Ch. D.) CORSAVO. {Ichlhjol.) Un des noms italiens de la trigle hirondelle. Voyez Trigle. (H. C.) CORSELET. (Entom,) La plupart des auteurs écrivent CoRCELET. Oa désigne ainsi en entomologie, la partie du tronc de l'insecte qui se trouve placée entre la tête et la poitrine, lorsque l'insecte est vu par-dessous ou du côté du ventre ; et entre la tête et l'abdomen , lorsqu'il est vu du côté du dos. Cette partie supporte constamment et uniquement la pre- mière paire de pattes ou les membres antérieurs. Cette définition qui devroit convenir à tous les insectes, dans quel- que classe qu'ils soient rangés, n'est cependant bien vraie, suivant l'acception reçue du mot, que pour les coléoptères, les orthoptères et la plupart des hémiptères ; car , dans les névroptères, les hyménoptères , et surtout dans les diptères, le véritable corselet n'atteint pas le dessus du dos; il forme à peine un léger segment, où ou l'a appelé quelquefois épau- lette ; de sorte que, dans ces derniers insectes, on nomme corselet ou thorax , le dos de la poitrine qui supporte les ailes et les pattes intermédiaires et postérieures. Voyez Lnsectes. (CD.) CORSELET. (Conchjl.) Quelques auteurs écrivent Corcei.kt, pubes. Voyez ce mot et Conchyliologie. (DeB.) COR SEMINIS. {Bot.) Voyez Embryon. (Mass.) CORSIUM. (Bof.) Voyez CoLOCASu. (J.) 668 COR CORSOIDE. (Min.) Pline dit seulement : le corsoïde est semblable aux cheveux blancs de Vhomme, Wallerius et Bomare ont cru pouvoir, d'après cette indication vague, rapporter cette pierre au jaspe blanc ; d'autres naturalistes ont cru y 3'cconnoitre Tasbeste; mais, Pline ayant déjà parlé de cette substance et sous sou nom et sous la dénomination de linium vivum, il est peu probable qu'il l'eût indiquée une troisième fois sous le nom de corsoïde. ( lî. ) CORTALE, Cortalus. (ConchfL) C'est un des genres nom- breux éïablis par M. Denys de Montfort, parmi les coquilles ou corps crétacés microscopiques : celui-ci a pour caractères : Coquille libre , univalve , cloisonnée , à spire saillante , élevée au sommet, aplatie à la base; ouverture triangulaire, ou- verte, recevant verticalement le retour de la spire; dos ca- réné et armé ; cloisons unies. Son type est une petite coquille figurée par Soldani , Testac. , tab. 86, vas. 162, X, que M. Dcnys de Montfort nomme la pagode, cortalus pagodus , et dont la forme générale se rapproche beaucoup de celle des toupies. Elle a une ligne et demie de diamètre , est diaphane , nacrée, striée, et se trouve dans la Méditerranée, près de Livourne. (De B.) «^ CORÏAPAO. (Ornitli.) Le grand pic noir, picus principalis , Linn. , porte ce nom en Portugal. (Ch. D. ) CORTELINA. (Bot.) Aux environs de Vérone on nomme ainsi le vallisneria , suivant Séguier. ( J.) CORTÉilE A FEUILLES EN COIN ( Bot.), Corlesia cunei- folia. Cavan., le. rar. 4, pag. 55, tab. 877. Arbrisseau dé- couvert à Buénos-Ayres, constituant un genre particulier, de la famille des borraginées, de la. pentandriemonogj'nie de Lin- nsdus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à six dents, une corolle à cinq découpures: cinq étainines; un ovaire su- périeur; le style bifide; les stigmates globuleux, presque en rondache ; une baie à deux semences. Ses tiges sont hautes de quatre à cinq pieds, très-rameuses; les rameaux alternes, garnis de feuilles alternes , scssiles, cu- néiformes, tuberculces à leurs deux faces, divisées en trois lobes mucronés ; il sort de chaque tubercule un poil caduc ; Irès-blanc. Les fleurs sont sessiles, solitaires, terminales; le calice persistant, velu, tronqué; à cinq dénis, turbiné pcn- COR 569 fiant la floraison, hémisphérique sur le fruit; la corolle d'un blanc jaunâtre ; le tube de la longueur du calice ; le limbe étalé, à cinq lobes arrondis ; les étamines saillantes; les fila- mens portes sur le tube, élargis à leur attache; l'ovaire ovale; le style plus long que les étamines, bifide à sa partie supé- rieure. Le iruit est une baie ovale, un peu pulpeuse, renfer- mant deux semences convexes en dehors, planes en dedans. (POIR.) CORTEX PAPETARIUS. (Bot.) Voyez Cœlit papeda. (J.) CORTICAïRE. (Entom.) C'est le nom d'un genre de coléop- tères , établi par Marsham, pour y réunir plusieurs espèces qui se développent sous les écorces, et qui, pour la plupart, avoient été classées avec les lyctes. Leur corps est linéaire, le plus souvent aplati , avec les élytres et le corselet rebor- dés, et leurs antennes en massue perfoliée. Ils appartiennent à la famille que nous avons désignée sous le nom d'OiiALOÏDES. Voyez ce root. ( C. D.) CORTICIUM. (Bot.) Genre de champignons, établi par Persoon, et réuni depuis par lui au genre Auriculaire ( The- lephora) , dans lequel il forme une section , celle qui comprend les espèces coriaces, comme de Pécorce , et qui sont fixées ou attachées par leur surHice stérile. On a proposé de rétablir ce genre -, mais ce rétal)lissem(jnt est inutile quant à présent. Voyez THEr.EPiiORA. (Lem.) CORTINARIA. ( Bot. ) Sec|ion des agarics de Persoon (voyez FoNGE.) , qui renfermù les espèces à pédicule cen- tral, portant un chapeau garni en dessous de feuillets qui ne noircissent point en vieiilissl(nc , et qui, dans leur jeu- nesse, sont recouverts d'une meniWane (cortina) incoujplète, qui se déchire bientôt, et laisseWr le pédicule un collier filamenteux. Les espèces sont peu\iombreuses. Quelques au- teurs ont essayé défaire de ces plantte un genre distinct. (Lem.) CORTINE, Cortina. (Bot.) Certalis champignons sont en- veloppés, dans leur jeunesse, dam une membrane qu'on nomme volva, laquelle ceint le conoppt icle (chapeau ) à son support (pédicule). Lorsque, par sVile du dév^eloppement de la plante, le volva se rompt, ses lanbeaux restent attachés tantôt au pédicule, tantôt au bord di\ chapeau, tantôt aux deux endroits à la fois. S'ils restent autour da pédicule, ils 570 COR prennent le nom d'anneau ; s'ils s'en détachent complètement et subsistent au bord du chapeau, on leur donne le nom de cortine. Dans le troisième cas , c'est-à-dire , lorsque le pédicule et le chapeau retiennent l'un et l'autre une partie de la mem- brane, la plante est munie à la fois et d'une cortine et d'un anneau. (Mass.) COKTOMI [Bot.), nom de la cassyte cornue, cassyta cor- niculata, dans quelques lieux de l'Inde, suivant Rumph. (J.) CORTON. (VoL.) Aux environs d'Alep, suivant Rauvolf, on nomme ainsi la scorzonére cultivée, scutzonara hispanïca , (J.) CORTUSE ( Z:?of. ), Cortusa, Linn. Genre de plantes dico- tylédones, monopétules, hipogynes, de la famille des primu- lacées, Jùss. , et delà, pentandt^ie mono g jnie de Linnasus, dont les principaux caractères sont les sui vans : Calice monophyile , persistant, à cinq dents-, corolle inonopétale , campanulée , à limbe découpé en cinq lobes -, cinq étamines presque sessiles ; vn ovaire supérieur, à style filiforme, plus long que la corolle; capsule ovoïde, unilocuiaire, polysperme, s'ouvrant par son sommet en cinq valves. Ce genre ne comprend que deux espèces. CoRïusE DE Matthiole : Cortttsci Matlhioli , Clus. , Hist. 007 ; lànn., Spec. 20G. Sa racine, qui est fibreuse, donne naissance a plusieurs feuilles arrondies, lobées, échancrées en cœur à leur base, portées sur de longs pétioles velus. Il naît, du mi- lieu de ces feuilles, une ou plusieurs hampes nues , qui les surpassent en longueur, et qui portent à leur sommet une ombelle de six à quinze fleurs pédoncuiées, d'un rouge vio- let, munies à leur base d'une collerette de trois folioles cunéiformes, trois fois pluî courtes que les pédicelles parti- culiers. Les corolles sont presque une fois plus grandes que les calices. Cette plante croit dans les lieux ombragés des montagnes en Italie, en Autriche, en Sibérie. Elle passe pour astringente , et pour avàr la propriété de calmer les douleurs des articulations. CoRTUSE DE Gmelin : CoHusa Gmelini , Linn. , Spec. 206 ; fimel., Vl.&ih. 4, p. 7^, t. ^3 , fig. 1. Cette espèce diffère de la précédente, parce qu'elle est beaucoup plus petite dans ioutes ses parties, prrce que ses Heurs blanches forment une COR 571 ombelle qui n'a que trois à quatre rayons , et parce que leurs corolles sont un peu plus courtes que les calices. Elle croît dans la Sibérie. (L. D.) CORU. ( Bot.) Daléchamps mentionne sous ce nom un arbre qui croît dans la Chine , le Japon , à Malaca et au Bengale. On le trouve aussi chez les Malabares, qui le nomment curoda^ pala et euro; c'est le cura des Brames. Il a le port et les feuilles d'un petit oranger; sa fleur est jaune, sans odeur; l'écorce de sa racine entamée laisse échapper un suc laiteux, abon- dant , qui est très-employé pour arrêter les diarrhées et les dysscnteries. On emploie aussi l'écorce en nature aux mêmes usages. Cet extrait, tiré de Daléchamps, indique d'abord une plante apocinée, laifeuse. Ses vertus sont les mêmes que celles attribuées chez les Malabares, soit au curutu-pala , qui est le lahernœmontana citnfolia, soit au codagapala, ou nerium anti- dy sent cric u m de Linnaeus , nomme récemment wrightia. Tous deux sont apocinés , et ont un nom qui se rapproche de l'un de ceux cités plus haut ; mais on dit leurs fleurs blanches. On peut donc conclure seulement que le coru a de l'affinité avec ces deux genres par ses noms, ses caractères et ses propriétés. (J.) COKUMB, Coruinba. {Bot.) Voyez Corameé. (J. ) COKLISA (Ormfli.), nom de la hulotte , strix aluco et s/ri- dula, Linn., en Portugal, où le terme coruja paroit designer plus généralement les chouettes. (Ch. D. ) CORUZ. {Ornilh.) Le grand pluvier ou courlis de terre, plus convenablement nommé œdicnème, charadrius adicnemus^ Linn., porte ce nom en Italie. (Ch. D.) CORVA. (IchthjoL) Suivant M. F. de la Roche, à Ivlça, on donne ce nom à la sciœna nigra, de Bloch , ou sciœna. umhra^ de Linnaeus. Voyez Sciène. (H. C.) CORVETTO et Corvo. {IchthjoL) Suivant Gesner, ce sont deux des noms italiens de la sciœna umbra , Linn. Voyez Sciène. (H.C.) CORVINA. {Ichtliyol.) A Iviça, suivant M. F. de la Roche, on appelle ainsi la sciœna cirrh osa, deLinnaeus, que nous avons décrite sons le nom de chéilodiptère cyanoptère. Voyez CiiÉi^ I.ODIPT£RE et O.MBRINE. ( H. C. ) CORVINE. {Ichthjol.) Quelques auteurs ont donné ce nora au spare chili, sparus chilensis. Voyez Spape. 'H, C-j 57^ COR CORVISARTIA. (Bot.) [Corjmbifères ,J\ii%.;Sj'ngénésie pt^ 1 y garnie superflue. Linn.] Ce genre de plantes , ou plutôt ce sous-genre, de la famille des synantliérées, appartient à notre tribu naturelle des iuulées. La calathide est radiée, composée d'un disque muîtiflore, régulariflore, androgyniflore, et d'une couronne unisériée, li- guliflore, féminiflore. Le péricline, à peu près égal aux fleurs du disque, est formé de squames imbriquées, exlradilatées, appliquées; les extérieures larges, coriaces, surmontées d'un appendice étalé, foliacé; les intérieures étroites, linéaires, inappendiculées, submembraneuses. Le clinanthe est plane, ou convexe, inappendiculé. L'ovaire est oblong , cylindracé ; ion aigrette est composée de squamellules inégales , filiformes, Larbellulées, ordinairement entre-greffées à la base. Les an- thères sont munies de longs appendices basilaires. La ConviSARTiE oiFiCiNALE ( Corvîsartia lieleniuni , Mér. ; inula helenium, Linn. ) est une plante herbacée, à racine vi- vace, dont la tige, haute de trois à quatre pieds, est dressée , peu ramifiée, épaisse, striée, velue; les feuilles radicales sont très-grandes, pctiolées, ovaies-oblongucs, pointues, presque ciiliercs, pubescentes en dessous-, les feuilles caulinaires sont mouis grandes, sessiles, embrassantes, subcordifonnes, coton- neuses en dessous, courtement et irrégulièrement dentées; les calalhides , composées de fleurs jaunes, sont très-grandes et solitaires à l'extrémité des rameaux. Cette belle synanthérée , qui fleurit aux mois de juillet et d'août, habite les prés et les bois humides , dans les environs de Paris, à Montmorency , Meudon, Sèvres, Sénart , Grosbois, Marcoussis, etc. Elle est connue vulgairement sous les nomsd'enwZa campana , d'aulnée ^ t!Chélénière. C'étoit une des plantes les plus célèbres chez les anciens, pour ses propriétés médicinales ; et les médecins mo- dernes emploient aussi fréquemment sa racine, qui est très- grande , brune extérieurement, aromatique, amère : ils la considèrent comme tonique, alexitère , stomachique , déter- sive , résolutive , fébrifuge , vermifuge , etc. , etc. M. Mérat, en proposant, dans sa l'iore Parisienne, le nou- veau genre Corvisarlia, a paru croire que l'espèce ci-dessus ciécrUe pouvoit seule y être rapportée. Mais nous nous sommes convaincu , en examinant un assez grand nombre d'espècea COR 573 eomprlses par les botanistes dans le genre Inula, que toutes celles qui ont les squames extérieures du péricline terminées par un appendice étalé, foliacé, doivent être rapportées au corvisartia. C'est pourquoi les caractères que nous attribuons à ce genre ou sous-genre , diffèrent un peu de ceux qu'avoit admis M. Mérat. Les corvisarties sont exactement intermédiaires entre les vraies co/yza et les vraies inula; car elles ne diffèrent de celles- ci que par le péricline appendiculé, et des premières par la couronne liguliflore et radiante. (H. Cass.) CORVORANT (Omî7/i.) , nom anglois du cormoran. (Cir.D.) CORVO {Ornith.) , nom du corbeau en Italie, où le coi- moran s'appelle con'o marino. (Ch. D.) CORVUS {Ornith.), nom latin du corbeau. (Ch. D.) CORYBANTES. (Foss.) On a autrefois donné ce nom aux BÉLEMNITF.S. Vovcz cc mot. ( D. F.) CORYBAS A FLEURS D'ACONIT [Bot.), Corjhas aconitU Jlorus, Salisb., Parad. Lond., 1 , tab. 83. Petite plante fort élé- gante , la seule espèce de son genre , de la famille des orciiidées , de la aynandrie digynie de hinnasus , quiparoît devoir être rap- portée au genre Corysanthes de Brown , peut-être même réunie au CorysanShes bicalcarata (voyez Corysanthe). Cette plante a été découverte par Gordon à la Nouvelle-Hollande. Elle a pour racine une trcs-petife bulbe ovale, d'où s'élève une tige fort menue, droite , longue d'environ deux pouces au plus, munie vers son milieu d'une feuille glabre, réniforme, arrondie, mu- cronée au sommet, deux ou trois autres alternes , fort petites, en forme de bractées; une seule fleur terminale, irrégulière, à six pétales; les supérieurs très-grands, soudés ensemble, courbes, en forme de casque, d'un pourpre violet-, le pétale inférieur ou 1a lèvre assez grande, pendante, comprimée, con- nivente avec le pétale supérieur, souvent un peu pectinée à ses bords , ou à plusieurs éperons; les autres pétales beaucoup plus petits ; le style dilaté à ses bords et à son sommet, à. trois lobes; le stigmate sous la forme d'un tubercule arrondi; une autre anthère placée sur le dos du style, vers son bord, mo- bile , à deux loges, renfermant un pollen granuleux. ( Poir, ) CORYCIUM. (Bot.) Genre de plantes de la famille des orchi- dées, de la gjnandrie diandrie de Linnaeus, établi par Swarlz ^74 COÎl pour plusieurs espèces d'orchidées, rangées d'abord dans d'au- tres genres. Son principal caractère consiste dans une corolle en masque; quatre pétales droits, les latéraux ventrus à leur ïiase-, le pétale inférieur ou la lèvre point éperonnée, attachée au sommet du style , au-dessus de l'anthère adhérente au style. Les espèces renfermées dans ce genre ont toutes été décou- vertes par Thunberg au cap de Bonne- Espérance. Elles sont au nombre de quatre, médiocrement connues. CoRYCiUM FAUX orobanche : Corjcium orohancjioides , Swart. , Act. Holm., 1800, pag. 222 ; Satyrium orobanchoides , Linn., Sup., 402 ; Thunb., Prodr., 6. Cette espèce, d'après la dispo- sition de ses fleurs et de ses feuilles, ressemble plutôt à un orobanche qu'à un orchidée. Ses tiges sont droites, simples, garnies de feuilles alternes, linéaires, ensi formes , disposées sur deux rangs-, les fleurs disposées en un bel épi imbriqué, plus long que les tiges : les deux pétales supérieurs réunis et soudés en casque , séparés en deux lobes au sommet , prolongés à leur base en deux petites cornes très-courtes, un peu obtuses; la lèvre concave, en cœur renversé : la partie qui supporte les étamines est oblongue, s'avance sous le casque, se divise en deux lobes munis à leur base de deux dents subulées ; l'ovaire est inférieur, un peu tors en spirale; l'anthère à deux lobes distincts. Les autres espèces sont: 1.° le Corycium crispum, Swart., L c. ; Arethusa crispa, Thunb., Prodr. , 3 ; Orchis coccinea,foliis serratis,incapreolumaheun.tibus,Buxh., Cent., 3, pag. 7, tab. 11. Ses tiges sont garnies de feuilles alternes , oblongues, lancéo- lées, crépues et ondulées à leurs bords; les fleurs rouges assez nombreuses, disposées en un épi toufiu , terminal. 2.° Corjcium lestitum, Swart. , 1. c. ; Ophrfs volucris , Thunb., Prodr. , 2. Ses feuilles sont oblongues, tachetées , vaginales, creusées en ca- puchon ; les fleurs disposées en un épi cylindrique; la lèvre de la corolle ovale, incisée. 5." Corycium bicolorum , Sw^art. , 1. c. ; Opkrys bicolor, Thunb. , Prodr., 2. Les feuilles sont linéaires, ensiformes, un peu ondulées; la lèvre delà corolle bifide. (FOIR.) CORYDALE {Bot.), Corjdalis, Vent. Genre de plantes dicotylédones, polypétales, hypogynes, de la famille des papavéracées, Juss., et de la diaddphie hexandrie de Linnaeus, COR 57? dont le caractère essentiel est d'avoir un calice de deux fo- lioles opposées, caduques; une corolle irrégulière de quatre pétales in'égaux, dont un supérieur prolongé en éperon à sa base ; six anthères portées trois à trois sur deux filamens dilatés à leur base, filiformes dans le reste de leur étendue; un ovaire supérieur, ovale, surmonté d'un style de lalongueui des étamines; une silique uniloculaire , bivalve, contenant plusieurs graines réniformes, attachées le long de deux pla- centas filiformes, placés entre les sutures des valves. Linnaeus avoit réuni les plantes de ce genre aux fumeterres ; mais Gaertner, considérant les différences qu'elles présentent dans leur fructification , les en sépara , en leur donnant le nom de capnoides , déjà employé par Tournelbrt pour placer une espèce exotique, tandis qu'il aroit laissé avec les fumeterres les autres espèces indigènes, qui doivent aussi être rapportées au même genre. Ventenat , depuis Gaertner, en adoptant les caractères proposés par ce dernier, comme devant servir à l'établissement d'un nouveau genre, substitua pour celui-ci le nom corjdalis à celui de «ipnoides. Les corydalcs sont des plantes herbacées , souvent vivaces ^ plus rarement annuelles; à feuilles alternes, découpées, et k fleurs disposées en grappes terminales ou axillaires. On eu connoît maintenant environ vingt espèces , parmi lesquelles nous citerons les suivantes : CoRYDALE A RACINE SOLIDE : Corydalis solida; Fumaria bulhosa, Llnn. , Spec. gSS , var. y. La racine de cette plante est un tubercule solide, ovale-arrondi, qui donne naissance à une ou deux tiges droites, simples, hautes de six à huit pouces, garnies de deux à quatre feuilles un peu glauques, pétiolées , divisées et sous-divisées en folioles cunéiformes, incisées ou lobées à leur sommet. Les fleurs d'une couleur purpurine , plus rarement blanche , sont disposées, au nombre de dix ou, davantage, en une grappe terminale, et chacune d'elles est munie à sa base d'une bractée découpée en cinq digitations. Cette espèce croît en Europe, dans les haies, les bois et les lieux couverts ; elle fleurit en mars et avril. CoRYDALE A RACINE CREUSE : Corjdalis cava; Fumaria bullosa. Linn., Spec. gSS , var. a. Cette espèce diffère de la précé- dente par sa racine plus grosse, iiTégulièrement arrondie, ^6 COR creuse intérieurement, et surtout par ses bractées parfaite- ment entières. On la trouve dans les mêmes lieux, et elle fleurit aussi à la même époque. Ses fleurs sont le plus ordi- nairement blanches, rarement rougeàtres. Ces deux corydales paroissent dès les premiers jours du printemps; plantées plusieurs les unes près des autres, elles forment de jolies touffes qui se parent de fleurs élégantes, et qui sont d'un aspect fort agréable. Comme elles croissent naturellement dans les lieux ombragés , on doit leur donner, dans les jardins, une exposition analogue à celle qu'elles ont dans leur état sauvage. Leurs feuilles ne tardent pas à se faner après la floraison, et, aussitôt après la maturité des fruits, ces plantes disparoissent totalement de la surface du sol. C'est alors, en juin ou juillet, l'époque de relever leurs tuber- cules : mais il ne faut pas laisser ceux-ci beaucoup hors de terre ; on doit, au contraire , les replanter tout de sijite, ou au bout de quelques jours ; car ils se dessèchent lorsqu'on les garde trop long-temps à l'air, et ils repoussent plus difficile- ment. Si on les laisse plusieurs années sans les remuer, ce qui vaut beaucoup mieux que de les déplanter chaque année , le nombre des tubercules augmente en proportion ; les touffes formées par chaque pied sont plus considérables ; et lorsque enfin on les relève, les tubercules, que l'on trouve en abon- dance, fournissent un moyen facile de multiplier ces espèces. Celles-ci se propagent aussi très-aisément par leurs graines, qui, en se répandant naturellement sur la terre, donnent naissance à de nouveaux individus auxquels il faut plusieurs années pour donner des fleurs , mais qui ontcela de particulier que , lors de leur germination, ils sortent de terre avec un seul cotylédon. CoRYDALE JAUNE : CorjdaUs liitea , Decand. , FI. Fr. , 4, n." 4099; Fumaria lutea, Linn. , Mant. 268. Sa racine est fibreuse ; elle produit plusieurs tiges un peu rameuses, angu- leuses, hautes d'un pied ou environ, garnies de feuilles lon- guement pétiolées , trois fois ternées, d'un A'ert un peu glauque. Ses fleurs sont jaunes, disposées au sommet des tiges et des rameaux, eu grappes tournées du même côté ; elles commencent à paroître au mois de mai, et de nouveaux rameaux en produisent souvent de nouvelles pendant presque COR §77 tout l'étë. Cette plante croît naturellement dans le midi de l'Europe et de la France, dans les endroits pierreux et dans les fentes des rochers. Elle est propre à orner les grottes et les rocailles dans les jardins paysagers. CoRVDALE DE Canada : Corjdalis canadensis ; Fumaria semper- virens , Linn. , Spec. 984 ; Fumaria siliquosa sempervirens, Corn.^ Canad. 67, t. 58; Capnoides, Tournef., Inst. 423, t. 237. Le jiom spécifique semper^'irens , imposé par les auteurs à cette plante, ne lui convient point, puisqu'elle est annuelle. Sa tige, haute d'un pied à dix-huit pouces, ramifiée dans sa partie supérieure, est garnie de feuilles deux fois ailées, à folioles incisées en lobes obtus. Ses fleurs, d'un pourpre pâle, mêlé d'un peu de jaune , viennent en grappes courtes au sommet de la tige et des rameaux. Cette espèce est originaire du Canada et des monts AUeghanis. Elle se plaît dans les lieux pierreux et dans les ruines. Elle se resème facilement d'elle- même , et fleurit pendant une grande partie de la belle saison. CoRYDALE NOBLE : CorjduUs nobJUs ; Fumaria nobilis , Jaoq. , Hort, Vind., t. 116; Willd. , Spec. 3, p. 858. La racine de cette espèce est tubéreuse, charnue, creuse, alongée, rameuse; elle donne naissance à une ou plusieurs tiges simples, angu- leuses, hautes d'un pied à dix-huit pouces, et terminées à leur sommet par une grappe de fleurs serrées, assez nom- breuses , plus grandes que dans toutes les espèces précédentes , d'un jaune pâle, avec une tache noirâtre. Les feuilles sont d'un vert très-glauque, pétiolées, deux fois ailées, à folioles incisées. Cette plante croît en Sibérie ; on la cultive dans les jardins, où elle fleurit en avril, et on la multiplie de graines ou en éclatant ses racines en automne. CoRVDALB FONGUEUSE ; Cor/dalis fuugosa , Veiïteiiat , Choix de PL, p. et t. 19. Cette espèce difi'ère essentiellement de toutes ses congénères par sa corolle monopétale, qui persiste, prend quelque accroissement après la floraison , se renfle un peu , et paroît alors formée d'un tissu cellulaire très- lâche, dans lequel toutes les cellules sont si grandes qu'elles se voient très-facilement à l'œil nu. Sa racine produit plusieurs tiges grêles, grimpantes, hautes de quatre à six pieds, garnies de feuilles grandes, écartées , trois fois ailées, dont le pétiole 10. • 57 57» COR et les ramifications s'entortillent et s'accrochent aux corps environnans , à la manière des vrilles. Ses fleurs blanches, avec une légère teinte rougeâtre , sont disposées en panicules lâches dans les aisselles des feuilles. La corydale fongueuse croît dans la Pensylvanie et le Canada; elle est propre à garnir des palissades. Ses fleurs, qui commencent à paroitre au mois de juin, se succèdent ensuite pendant tout le reste de l'été. (L.D.) CORYDALE. {Entom.) Aristote, dans son Histoire des Ani- maux, livre IX, chap. i, avoit désigné sous ce nom de Kopu- ^ctXoç une espèce d'oiseau à tête huppée , que l'on a regardé comme l'alouette huppée ou le cochevis, qui ne vole pas en. troupe , mais seul à seul. Aussi trouve-t-on dans saint Grégoire de Tours qu'une alouette de cette espèce étant entrée dans une église, pendant une solennité, y éteignit tous les cierges. In quadamfeslivitate, avis corydalus,quam alaudamvocamus,ingressay omnia luminaria quœ lucebant exstinxit. M. Latreille a emprunté ce nom pour désigner une division des hémérobes de Linnaeus , l)U des névroptères à ailes en toit, à antennes simples et en. soie , dont les mandibules sont très-avancées , et que l'on avoit désignée sous le nom dliémérole cornu. Il est figuré dans les Mémoires de Degéer , tora. III , pi. 27. ( C. D. ) CORYDON. (Entom.) Geofl'roy, dans son Histoire des Insectes des environs de Paris, avoit ainsi nommé l'espèce de papillon que Linnaeus a appelée papiZiojanira. (C D. ) CORYDONIX. {Ornith.) M. Vieillot a établi, sous cette dé- nomination, le 43.' genre de sa méthode, en françois toulou , qu'il paroît avoir formé avec le coucou de Madagascar, cuculus lolu, Linn., etc., et qui correspond aux ooucals de MM. Le- vaillant et Cuvier, et au centropus d'Illiger. (Ch. D.) CORYDORAS, Corjdoras. (Ichthyol.) M. de Lacépède a donné ce nom à un genre de poissons de la famille des oplo* phores, lequel est ainsi caractérisé : Bouche au bout du museau; nageoire dorsale double; pas de dents ; de grandes lames de chaque côté du corps et de la queue; tête couverte de pièces larges et dures; point de barbillons ; plus d'un rajon à chaque nageoire du dos. Le mot corjydoras est tiré du grec, et signifie casqué et eui- rossé ( xopyç, easque, S'opdç, euirasse). COR 579 On distinguera facilement ce genre de celui deS centranodons, qui ont le corps visqueux, dépourvu de plaques latérales, et des genres voisins , qui ont des dents. Le CoRYDORAS Geoffroy 5 Corydoras Geoffroy, Lacép. Nageoire caudale fourchue 1 les lames latérales disposées sur deux rangs , très-larges et hexagonales. Une membrane assezlongue soutient les deuxrayons de laseconde nageoire dorsale. Lesecond rayoïi, de la première nageoire du dos est dentelé d'un seul côtéj le premier est très-court, sans dentelures; chaque narine a deux orifices. (H. G.) CORYDOS. (Ornith.) Aristote désignoitles alouettes par ce terme etparlemot corydalos , quia été ensuite plus particulièrer ment appliqué à la calandre, alauda calandra , Linn. (Cir. D.) CORYLUS (Bât.), nom latin du genre Coudrier. (L. D.) CORYLUS. ( Ornith. ) Voyez Géryle. ( Gh. D. ) CORYMBE, Corjmbus. {Bot.) Dans l'ombelle simple, l'om- belle composée , la cyme et le corymbe, les fleurs sont dis- posées de manière qu'elles atteignent toutes à peu près le même niveau. Voici ce qui les distingue : Dans l'ombelle simple les pédoncules partent tous d'un point commun, et ne se subdivisent point {butonnes umbellatus); dans l'ombelle composée , les pédoncules partent également d'un point commun ; mais ils se subdivisent , et chacun d'eux porte une autre ombelle (carotte) ; dans la cyme, les pédoncules partent d'un point commun, et se subdivisent comme dans l'ombella composée, mais ils se subdivisent irrégulièrement (sureau); dans le corymbe , les pédoncules , au lieu de partir d'un point commun , naissent de points différens. On a des exemples de corymbe dans la mille-feuille , le sorbier, etc. (Mass.) GORYMBETRA (Bot.) Voyez Hbdera. ( J. ) GORYMBIF^RA. [Bot.) Rai a nommé ainsi VAchillea ma- crophjlla, Linn. (H. Gass. ) GOR.YMBIFÈRES. (Bot.) Vaillant, divisant les synanthérées en trois groupes, a donné à l'un d'eux le nom de corymbi- fères, qui est très-impropre ; car une multitude de ses corym- bifères ont les calathides disposées tout autrement qu'en corymbe, tandis que cette espèce d'inflorescence se retrouve très-fréquemment dans les deux autres groupes. Get incon- vénient seroit fort léger, si le groupe dont il s'agit, quoique 37. 58o COR mal nommé , pouvoit être bien caractérisé , ou du moins s'il offroit une association de genres conforme aux affinités natu- relles : mais les caractères à l'aide desquels on prétend au- jourd'hui pouvoir distinguer les corymbifères des cinarocé- phales, n'ont ni précision ni exactitude, et le groupe des corymbifères n'est autre chose, en réalité , que l'amas énorme et incohérent de tous les genres qu'on n'a pu placer conve- nablement dans les deux autres groupes. Nous savons trop Lien que les grçupes naturels dont se compose la famille des synanthérées, ne peuvent être caractérisés avec une grande précision, ni même avec une rigoureuse exactitude-, mais, puisque les corymbifères ne forment point un groupe naturel, on a droit d'y exiger le seul avantage qui soit propre aux groupes artificiels , l'exactitude et la précision des caractères, M. de Jussieu, qui a cru devoir adopter, comme autant de familles naturelles, les trois groupes formés par Vaillant, a divisé les corymbifères en neuf sections qui bouleversent le plus souvent les affinités, parce que toutes ces sections sont fondées sur des caractères étrangers à la fleur proprement dite. Aussi ce judicieux botaniste, peu satisfait lui-même de sa distribution des genres, en a fait entrevoir une autre, sui- vant laquelle ils seroient répartis en quatre tribus naturelles , ayant pour types l'eupatoire, l'aster, la matricaire et l'hé- lianthe : mais nous sommes convaincus que ce plan est inexé- cutable, parce que la famille des synanthérées ne peut être divisée naturellement qu'en une vingtaine de petits groupes, et qu'il est impossible d'y former un petit nombre de grandes coupes naturelles. Voyez notre article Composées. (H. Cass.) CORYMBION {Bot.), nom grec, suivant Daléchamps, de la coquelourde des jardiniers, agrostemma coronaria. (J.) CORYMBITES {Bot.), nom grec cité par Pline d'une espèce de tithymale qu'il nomme aussi platj'plijllon , et qui paroit être Veuphorbia characias ou une espèce voisine. ( J.) ÇORYMBIUM. {Bot.) [ Cinarocéphales ^ Juss. j Sjngénésie monogamie, Linn. ] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées, appartient à notre tribu naturelle des verno- niéefi , section des gundéliées. Nous avons observé ses carac- tères, dans l'Herbier de M. de Jussieu, sur deux espèces que nous croyons être les co.rymbium scabrum et glabrum. COR 5Si La calathide est uniflore , régulariflore , androgyniflore. Le péricline cylindracé , oblong, plus court que la fleur, eU composé de deux squames opposées, égales, appliquées, em- brassantes , entre-greffées par la base avec le pied de l'ovaire, obovales-oblongues , obtuses , tri-nervées , subcoriaces , à bords latéraux membraneux. Le clinanthe doit être très-petit, ponctiforme, inappendiculé ; mais il est occulte, à cause de la greffe de la base du péricline avec le pied de l'ovaire. L'ovaire est grêle, prolongé inférieurement en un pied qui est entre-greffe avec la base des deux squames du péricline , et atténué supérieurement dans le corymbium glabrum, en un col court et épais; il est tout couvert de très-longs poils blancs, qui sont simples et frisés dans le corfmbium glabrum y doubles, fourchus et droits dans le corjmbium scabrum. L'ai- g'rette est coroniforme , continue, membraneuse, découpé» supérieurement en lanières longues , filiformes. La corolle a son limbe divisé presque jusqu'à la base en lobes longs à ner- vures intrà-marginales. Les étamines ont l'article anthérifère très-court, l'appendice apicilaire très-petit , obtus ; les appen- dices basilaires très-courts, arrondis, poUinifères. Le style et le stigmate offrent les caractères essentiellement propres à la tribu des vernoniées; les collecteurs sont laminés, membra- neux, linéaires, obtus. On connoît quatre espèces de corymbions : ce sont des plantes herbacées, à racine vivace, qui habitent le cap de Bonne-Espérance ; elles sont remarquables par leurs feuilles rubanaires, coriaces, multinervées; les calathidessont accom- pagnées de pefites bractées, et rapprochées en fascicules, lesquels sont disposés en corymbe. Les botanistes ayant négligé jusqu'ici d'étudier, dans la famille des synanthérées , les organes de la fleur proprement dite, ont été très-embarrassés pour classer convenablement le corjmbium, et ils ont cru qu'il n'avoit d'affinité avec aucun autre genre. Nous pensons, au contraire, d'après l'examen des organes floraux , que la place du corfmbium, dans l'ordre naturel, ne sauroit être douteuse,- qu'il appartient à la tribu des vernoniées , et qu'il a beaucoup d'analogie avec le gundem lia, le lagascea, le rolandra, Velephantopus, qui sont de la même tribu. Il est surprenant que d'habiles observateurs, tels 682 COR que Gaertner et M. Decandolle, se soient mépris sur les vrais caractères du corjmbium , qui sont pourtant faciles à recon- i«)ître, même sur le sec, et qu'ils aient méconnu l'aigrette exactement décrite avant eux par M. de Jussieu, et qui rap- pelle si bien celles du gundelia et du lagascea. (H. Cass.) CORYNE , Corjna. {Polj'p.) Genre delà classe des polypiers, nommé clava par Gmelin, assez rapproché , dit-on , des hydres , avec lesquelles Muller l'a en effet confondu. Se§^ caractères sont : Corps renflé, en massue, ou oviforme, charnu , pourvu de tentacules simples et épars, terminé supérieurement par la bouche , et inférieurement par un pédicule plus ou moins alongé, charnu, quelquefois simple, et d'autres fois se réunis- sant avec ceux d'autres individus de manière à former une sorte de polypier rameux. Ces petits animaux vivent fixés sur les corps qui se trouvent dans la mer. Leur bouche , qui est très-apparente , a des mou- vemens presque continuels de contraction et de dilatation. Il paroit que leur mode de reproduction se fait par dès bour- geons graniformes qui se trouvent à la base du corps. M. Bosc, qui a observé ces animaux vivans, pense que ces polypes n'ont pas de tentacules, et que ce qu'on appelle ainsi n'est que la base des bourgeons qu'il dit avoir vus se séparer de la mère pour aller former de nouveaux individus, et que jusque là on ne leur aperçoit aucune trace de bouche ou d'ouverture. Gaertner dit, au contraire expressément, que les tentacules servent à saisir la proie et à l'approcher de la "bouche. * On compte dans ce genre six espèces, dont trois ont été découvertes par M. Bosc. 1.° CoRYNE ÉCAiLLEUSE : Cor/na squamata ; Hydra sqtiamata, ^lull. , Zool. dan., tab. 4. Corps oval , oblong, pourvu de tentacules sétacés et de gemmes très-distincts à sa base; tige simple. Mers septentrionales. 2." CoRYNE GLANDULBDSE : Coryxid giandul<\sa ; Corfna pusilla, Gsertner-, Tuhul.Corjna, Gmel. et PalK, Spe^Zool. 10 , 44, tab. 4, fig. 8. Corps oval, couvert de tentacules courts, en massue, terminé par une tige filiforme, subrameuse et géni- culée. Des mers d'Angleterre. C'est le genre Capsularia. d'Ocken. COR 583 5.* CoRYNE PROLIFÈRE ; Corjna proliféra, Bosc. '1. c,)| fig. 8. Corps oval, alongé , à tentacules courts, globuleux à Fextré- mité ; pédoncule fort long. De la même mer. 4.° CoRYNE iHULTicORNB : Corjïia multicornis , Brug. ; Hj'dra multicornis ,¥orskaël, Anim. , p. i3i , et Icon-., tab. 36 , fig. Bb. Corps oblong , couvert de tentacules nombreux , subulés , rétractiles, et porté sur un pédoncule simple, court ; couleur un peu incarnate ; de la grosseur d'un crin de cheval. De 1» mer Rouge. 5.** CoRYNE AMPHORE ; CoTjna ampliora , Bosc , Hist. deî. Vers , 2 , p. 240, pi. 22 , fig. 6. Corps rougeàtre , oblong , turbiné, couvert de tentacules nombreux , globuleux à l'ex- trémité, porté sur un pédoncule court, très-variable dans sa forme. Mer atlantique. 6.° CoRYNE SBTiFÈRE ; Corfrui setifera , Bosc, J. c. , fig. 7. Corps claviforme, brun , sessile, couvert de tentacules dilatés. De la même mer. (De B.) CORYNEPHORUS (Bof.), porte-massue. M. Palisot de Beau- vois a établi, pour quelques espèces d'aira ,{ Agrost. pag. 90, tab. a8, fig. iî),tel que pour Vaira canescens , artieulata, ete.^ ce genre de graminées de la triandrie digynie de Linnœus,quî offre pour caractère essentiel : Des fleurs disposées en une panicule rameuse ; les valves calicinales membraneuses, bi- flores , plus longues que celles de la corolle , dont la valve inférieure est entière, pourvue à sa base d^une arête lanu- gineuse, articulée vers son milieu ; sa partie inférieure torse ^ coriace, filiforme-, la partie supérieure lisse, en massue; la valve supérieure bifide 5 les stigmates velus. Voyez Canchk, (POIR.) CORYNÈTE. (Entom.) M. Paykull, dans sa Faune suédoise^ et par suite Fabricius, ont désigné, sous ce nom, emprunté du grec, et qui signifie c/a^'ig^re, un genre d'insectes coléoptères que Linnœus avoit rangé, à cause de ses habitudes, avec les dermestes, et Illiger, ainsi que M. Fabricius , dans ses premières éditions, avec les clairons dont ils ont à peu près la forme^ M. La treille les a depuis décrits sous le nom de nécrolie, parce qu'on les trouve sur les cadavres. Ce sont des coléoptères té- tramérés ou à quatre articles à tous les tarses, de la famille ^escylindroides dont les antennes sont en maasue hob pertéc 584 COR sur un bec^ et dont le corselet, rétréci en arrière, est comme rebordé. On n'en connoît encore que trois espèces en Eu- rope. Le CoRYNÈTE VIOLET, Corfuetes violaceus , qui est d'un bleu violàtre , à élytres et corselet velus , à pattes noires. Lorsqu'on le saisit, il se replie en cachant la tête sous le ventre et en res- serrant les pattes. On le trouve quelquefois sur les fleurs; mais il se nourrit, ainsi que sa larve , de charognes et de ca- davres desséchés, et principalement du périoste, cependant cet insecte est toujours propre. Le CoRyNÈTR PATTES - ROUSSES , Corytietcs rujipes. Il est sem- blable au précédent, mais les pattes sont rousses. On l'a trouvé quelquefois, mais rarement, aux environs de Paris ; il paroît commun en Espagne et en Afrique. Le CoRYNÈTE COL-ROUX , Covynetes sanguinicollis. Il est encore semblable aux deux précédens qui varient pour la grosseur; son corselet et son abdomen sont roux. (CD.) CORYNOCARPUS. {Bot.) Voyez Corinocarpe. (Poir.) CORYPHE, Corypha. (Bot.) Genre de plantes de la famille des palmircs , de Vhexandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs hermaphrodites; un ca-. lice cà trois divisions ; trois pétales plus longs que le calice (selon d'autres, un calice double, chacun à trois divisions); six étamines libres ; les filamens dilatés à leur base ; trois ovaires supérieurs, réunis en un seul; trois styles 'soudés dana toute leur longueur; un stigmate entier. Le fruit est une Laie sphérique , monosperme; le périsperme concave; l'em- bryon inférieur. Ce genre, intéressant par ses espèces, renferme des arbres , les uns originaires des Indes orientales , les autres de l'Amé- rique , dont les feuilles sont palmées ou en forme d'éventail ; ïesspadices ou régimes, composés ordinairement de plusieurs spathes alternes . amplexicaules , d'où sortent des fleurs toutes hermaphrodites, disposées en épis ou en panicules. MM. Hum- boldt et Bonpland ont ajouté plusieurs belles espèces à ce genre, borné d'abord à deux ou trois: les principales sont: CoRYPHE DE Malabar : Corjpha umbraculifera, Linn. ; Codda panna, Rheed., Hort. malab., 3 tab. , i ad 12 ; vulgairement îe Taupot »k Cevj^an ; Lamk, , lll. gen.yUb. 899. Ce palmier GOR 685 s'élève <à la hauteur de soixante pieds et plus, sur un tronc lisse, très-simple, droit, cylindrique, couronné par un fais- ceau de grandes et belles feuilles , formant une cime en pa* rasol d'environ quarante pieds de diamètre. Ces feuilles sont composées de folioles plissées, réunies à leur partie infé- rieure, ouvertes en éventail ; en s'écartant à leur partie supé- rie ure, elles laissent échapper un filet sétacé qui les réunissoit ; le pétiole est de la longueur des feuilles , bordé de petites dents épineuses, élargi et triangulaire à son sommet. A rextrémité du tronc, du milieu des feuilles, s'élève un spadice droit, long de trente pieds, en cône alongé, couvert d'écaillés im- briquées, et divisé en rameaux simples, alternes , écailleux; chaque écaille renferme une gaîne entière , comprimée , percée sur le dos, vers son extrémité, et d'où sort une su- perbe panicule ramifiée , composée d'épis cylindriques, pen- dans, chargés d'un grand nombre de fleurs blanchâtres et sessiles. Elles produisent des baies lisses, verdâtres, globu- leuses , d'environ un pouce et demi de diamètre, d'une chair grasse, succulente, un peu amère; leur noyau est blanc, assez gros, sphérique ; il contient une amande à chair ferme. Ce palmier, un des plus magnifiques de tous ceux que nous connoissons, croît dans les Indes orientales, au Malabar et dans l'ile de Ceylan, aux lieux pierreux et montagneux. Ses feuilles sont si grandes qu'une seule peut couvrir quinze pu vingt hommes, et les défendre de la pluie. Les Indiens s'en servent pour couvrir leurs maisons; ils en font des tentes^ des parapluies suffisans pour mettre à l'abri plusieurs per- sonnes : c'est de ces mêmes feuilles que sont composés les livres des Malabares ; ils écrivent dessus , en y traçant , avec un stylet de fer, des caractères, qui, pénétrant sur leur épiderme supérieur, deviennent ineffaçables. Ce n'est que vers l'âge de trente-cinq à quarante ans que cet arbre com- mence à porter des fleurs et des fruits; il n'en porte qu'une seule fois, et dépérit ensuite peu à peu. Ses fruits sont envi- ron quatorze mois à mûrir, et un seul arbre en produit plus de vingt mille : leurs uoyaux se tournent et se polissent pour faire des colliers qui, peints en rouge, imitent beaucoup le corail. Les gaines ou spathes de ses fleurs encore tendres rendent, lorsqu'on les coupe, une liqueur qui, séchéc et 586 COR durcie au soleil, est un vomitif employé par les femmes grosses, pour faire sortir l'enfant mort. Quelques-unes en abusent pour se procurer l'avortenient. CoRYi-HE A FEUILLES RONDES : Corypha rotundifoUa , Lamk. , Encycl. 2, pag. i5i; Saribus , Rumph , Amb. i, png. 4a, tab. 8. Cet arbre diffère beaucoup du précédent par son port , par la forme de fes feuilles et de ses spadices. Son tronc est plus grêle, et s'élève à la hauteur de quarante pieds environ. H est lisse , très-droit, égal dans toute sa longueur, entouré d'anneaux circulaires, soutenant une cime lâche, composée d'environ dix belles feuilles. Leur pétiole a près de six pieds de longueur; il est un peu canaJiculé, bordé de petites dents épineuses, terminé par un limbe orbiculaire, composé d'ua grand nombre de plis, partant d'un centre commun , di- vergens en tous sens, se divisant', à leur partie supérieure, en folioles aiguës entre lesquelles se trouve an filet qui tombe de bonne heure : ces feuilles ont trois à quatre pieds de diamètre. Il sort d'entre les feuilles plusieurs pédoncules pendans, rougeâtres, longs d'environ trois pieds, formant des panicules oblongues, un peu resserrées. Aux fleurs suc- cèdent des baies sphériques, à peine de la grosseur d'un grain de raisin , d'abord d'une belle couleur orangée , qui se noircit rapidement en mûrissant. Rumph a observé ce palmier dans les îles Moluques , aux lieux sablonneux. Les Indiens forment , avec ses feuilles , des parasols et de grands éventails ; ils s'en servent aussi comme de papier pour envelopper des fruits, du tabac, et divers autres objets , parce qu'il est facile de les plier et de les dé- plier à volonté. La moitié de son tronc produit une sorte de sagou bon à manger. Son bois extérieur est très-dur, suscep- tible d'un assez beau poli , et employé à dififérens usages. M. Rob. Brown a observé , sur les côtes de la Nouvelle- Hollande , une autre espèce de coryphe , qu'il nomme cory- pha australis. Ses feuilles sont palmées , divisées en folioles ouvertes en éventail, sans filet intermédiaire ; les pédoncules sont légèrement épineux ; les fleurs munies d'un calice à trois découpures profondes, aiguës. Coryphe miraguama ; Corypha miraguama ,Kunth in Humb. etBonpJ.j noy, Gen, et Spec. i, pag. 298. Ce palmier croit aux COR 587 lieux maritimes, dans l'île de Cuba, entre la ville de la Tri- nité , le port Casilda et l'embouchure du fleuve Guaurabo. Les habitans lui donnent le nom de miraguama. Son feuillage est d'une grande beauté. Son tronc est cylindrique , un peu flexueux , haut d'environ vingt pieds sur quatre ou six pouces de diamètre. Les feuilles sont palmées, plissées, vertes en dessus, argentées en dessous, découpées à leur sommet; leur pétiole comprimé, dépourvu d'épines. Ses fleurs et ses fruits ne sont pas connus. CoRYPHB PUMOS : Corypha pumos , Kunth 1. c; vulgaire- ment PuMos. Son tronc est élevé de douze à vingt pieds, droit, nu, sans épines, dur en dehors, fibreux en dedans; ses feuilles longues de cinq pieds; les folioles lancéolées, bifides avec un fil intermédiaire ; les pétioles non épineux; les spadices longs de trois ou quatre pieds, solitaires, rameux et pendans. Le fruit consiste en un drupe sphéricjue, fibreux, succulent, noirâtre, d'ua demi-pouce de diamètre, d'une saveur douce, agréable. Les naturels du pays se nourrissent de ces fruits. Les chiens et les renards en sont fort avides. Cette plante croît au Mexique , au pied du volcan Jorullo. CoRYPHE naine; Corypha nana , Kunth, 1. c. Les habitans du Mexique où croît cette plante , la nomment palmillo ; on la rencontre sur le sommet du mont Cuetsa de los Pozuelos, entre Acapiilco etMazatlan, à la hauteur de 23o toises. Ses tiges sont grêles, hautes de six à sept pieds, entourées de lignes entrelacées et piquantes. Ses feuilles sont digitées , à plusieurs divisions, vertes en dessus, blanchâtres en dessous, point d'épines sur les pétioles; une spathe composée de trois ou quatre folioles imbriquées, ovales, aiguës, tomenteuses; les spadices rameux, longs de trois ou quatre pouces, conte- nant des fleurs hermaphrodites entremêlées avec des fleurs mâles : d'autres fleurs femelles sur la même plante; un style trifide ; trois stigmates. Le fruit consiste en une baie sphé- rique, d'un demi-pouce de diamètre, verte, glabre, à une seule loge. CoRYPHE DES TOITS : Corjpha tectorum, Kunth, 1. c. ; vul- gairement Palma de covija , Palma redonda et Palma de som- BRERq; Cette espèce a beaucoup d'affinité avec les chamœ- rops , auxquels il faudroit peut-être la réunir. Elle s'élève à 588 COR la hauteur de vingt pieds et plus. Son tronc est sans épines; son bois dur; ses feuilles palmées et plissées; les pétioles épi- neux, denticulés ; les spathes d'une seule pièce; les spadices rameux, longs de trois pieds ; les rameaux géminés, pubes- cens; les fleurs sessiles; leur calice trigone, blanc et tomen- teux , ainsi que la corolle , urcéolée , à trois dents obtuses ; trois pétales ovales ; les filamens rapprochés en godet à leur base ; une baie en forme d'olive. Elle croit dans la vaste plaine de Caracasano de Cumana. CoRYFHE A FRUITS DOUX : Coiyplia dulcis , Kuuth , 1. c. , pag. 3oo; vulgairement Palma dulce , soyale. Le tronc de cette espèce , quelquefois très-court , s'élève d'autres fois jusqu'à la hauteur de huit à dix pieds sur six à huit pouces de dia- mètre. Il fournit un bois très-dur, pesant, employé pour la construction des maisons. Ses feuilles sont plissées, ouvertes en éventail; leurs découpures bifides avec un fil intermé- diaire; les pétioles épineux à leurs bords, chargés en dedans d'une laine blanche et caduque ; les spadices pendans, longs de huit pieds ; les fleurs petites, pubescentes , à. demi enfon- cées dans les rameaux ; le calice presque urcéolé, à trois dé- coupures obtuses, purpurines au sommet; la corolle trois fois plus longue; trois ovaires soudés; autant de styles; un seul stigmate. Les drupes sont sphériques , jaunes, succulens. Elle croît dans la Nouvelle-Espagne , entre la Moxonera et Asto de las Caxas. Ses feuilles sont employées à faire des nattes. rlusieurs auteurs ont cru devoir retrancher de ce genre le corjpha minor de Jacquin , qui est le sabal d'Adanson , vulgairement le palmier nain des marais. Les uns l'ont réuni au chamœrops (palmiste); d'autres en ont formé un genre sous le nom de Rhapis. Gœrtner le nomme Eulerpe. (Poir.) ^ CORYPHEISE, Corjphœna. (Ichthjol.) Artédi le premier a réuni dans un genre de ce noml'iV^ot/^oçd'Aristote , le :)c^v